Mouvement des Focolari
Gen Verde: Start Now… et ensuite?

Gen Verde: Start Now… et ensuite?

GenVerde_HistoryTout a commencĆ© avec une batterie verte, au Centre International de Loppiano, en dĆ©cembre 1966. Un cadeau inhabituel dans les mains d’un groupe de jeunes filles. Cet instrument est devenu le symbole d’une rĆ©volution permanente pour contribuer Ć  rĆ©aliser un monde plus uni et plus fraternel. C’est ainsi que naĆ®t le Gen VerdeĀ : tĆ©nacitĆ©, paroles, talents, gestes et professionnalisme en synergie pour dire en musique que l’humanitĆ© a encore et toujours une chance, que l’on peut choisir la paix et non la guerre, la cohĆ©sion et non les murs, le dialogue plutĆ“t que le silence. Au cours de ses presque 50 ans d’activitĆ©, le groupe a rejoint places, théâtres et stades du monde entier, avec plus de 1500 spectacles et Ć©vĆ©nements, des centaines de tournĆ©es, 69 albums en 9 langues. Aujourd’hui on peut compter 147 chanteuses, musiciennes, actrices danseuses et techniciennes qui ont fait partie du Gen Verde, et dont la compĆ©tence professionnelle a donnĆ© vie Ć  des productions artistiques diversifiĆ©esĀ : aussi bien des concerts que du music-hall, sans oublier les activitĆ©s de formation destinĆ©es aux jeunes, Ć  travers des workshops et des cours spĆ©cifiques. 01_StartNowSO Beaucoup de travail pour prĆ©parer le projet, des journĆ©es trĆØs intenses quand on le vit, mais ensuite que reste-t-il? Nous avons posĆ© la question aux protagonistes de quelques Ć©tapes touchĆ©es par cette initiative dans de nombreux pays du monde. De leurs propos se dĆ©gagent quelques points communs. Le premierĀ : le concert que nous proposons actuellement dans nos tournĆ©es « Start NowĀ Ā» invite Ć  se rapporter aux autres par une faƧon diffĆ©rente de vivre, basĆ©e sur la confiance, l’ouverture, l’attention prĆŖtĆ©e au bien commun. Cet art de vivre se prolonge dans la vie quotidienne. Le secondĀ : le courage de commencer en premier Ć  changer le monde autour de soi, parce que « Ensemble nous sommes plus forts. Si nous agissons ensemble,Ā  nous pouvons voir les choses Ć  grande Ć©chelleĀ Ā». Quelqu’un a parlĆ© d’« esprit de fraternité ». Le troisiĆØmeĀ pourrait ĆŖtre appelĆ© partageĀ : l’aspiration, le dĆ©sir de communiquer aux autres l’expĆ©rience vĆ©cue, de sensibiliser et de mobiliser tout le monde dans le projet d’amĆ©liorer le monde, lĆ  où l’on est. 02_StartNowSOā€œNous avons rĆ©ussi Ć  mieux nous rapporter aux autres et parfois Ć  donner l’envie aussi Ć  d’autres personnes de faire comme nousĀ Ā», nous confie un garƧon. Et un enseignant, Ć  propos de ses Ć©lĆØves avec lesquels il a participĆ© au projetĀ : « Ils ont su dĆ©voiler leur profonde humanitĆ© que j’ai peut-ĆŖtre sous-Ć©valuĆ©e au cours des annĆ©es. Je ne les vois plus comme des jeunes parfois immatures, mais comme des personnes capables de se mettre en mouvementĀ Ā». Le dĆ©sir de diffuser cette faƧon constructive d’affronter la rĆ©alitĆ© fait naĆ®tre diverses initiatives. A Palerme, dans le Sud de l’Italie, par exemple, on travaille dĆ©jĆ  Ć  la prĆ©paration d’une seconde Ć©dition de Start Now 2018. A la Spezia, dans le nord, les jeunes qui ont participĆ© au projet ont organisĆ© un aprĆØs-midi « lavage de voituresĀ Ā» en faveur du NigĆ©ria Ā etĀ  un « bal masquĆ© annĆ©es 60Ā Ā» pour recueillir des fonds destinĆ©s Ć  un dispensaire Ć  Man, en CĆ“te d’Ivoire. Juste avant la fĆŖteĀ : une liaison skype avec les amis de ce pays africain pour leur faire « ressentirĀ Ā» la fraternitĆ©. 03_StartNowSOA HuĆ©torTĆ”jar (Espagne), l’esprit de Start Now a animĆ© la traditionnelle ā€œcourse solidaireā€: ā€œNous avons compris – Ć©crit une jeune fille – que la vie est plus belle si accompagnĆ©eĀ  par le sourire et la joieā€. Toujours en Espagne, Ć  Azpeitia, le directeur d’une Ć©cole universitaire a demandĆ© de prĆ©senter le projet dans son UniversitĆ©. De petits pas avec de vastes horizons, en se sentant faire partie d’un chœur où ne peut manquer la voix de personne. Et encore beaucoup de retombĆ©es, ici et lĆ  dans le monde, suscitĆ©es par le partage du projet Start Now. Non pas un feu d’artifice qui ensuite s’éteint en ne laissant que souvenirs et nostalgie, mais une Ć©tincelle qui s’allume, qui se transmet et se propage. Chiara Favotti

En mƩmoire du cardinal Pironio

En mƩmoire du cardinal Pironio

CardinaleEduardoPironioLe 5 fĆ©vrier coĆÆncide cette annĆ©e avec le 20ĆØme anniversaire de la mort du cardinal Eduardo Francisco Pironio (1920-1998), dont la cause de canonisation est en cours. NĆ© Ć  Nueve de Julio, en Argentine, c’est le vingt-troisiĆØme Ā enfant d’une famille nombreuse d’origine italienne. OrdonnĆ© prĆŖtre en 1943, Pironio devient Ć©vĆŖque titulaire Ć  Ceciri, puis Ć  La Plata. Il sera aussi SecrĆ©taire gĆ©nĆ©ral et ensuite PrĆ©sident du Conseil Ɖpiscopal Latino-AmĆ©ricain (Celam). AppelĆ© Ć  Rome par le Pape Paul VI qui le nomme prĆ©fet de la CongrĆ©gation pour les Religieux et les Instituts sĆ©culiers, il est crƩƩ cardinal en 1976. Jean-Paul II le nomme prĆ©sident du Conseil Pontifical pour les LaĆÆcs. C’est Ć  ce titre qu’il remet Ć  Chiara Lubich, par le DĆ©cret du 29 juin 1990, les Statuts gĆ©nĆ©raux de l’Œuvre de Marie (Mouvement des Focolari), dĆ©finitivement approuvĆ©s. LeĀ  4 fĆ©vrier une Eucharistie, cĆ©lĆ©brĆ©e au sanctuaire national de Nuestra SeƱora de LujĆ”n, a ouvert les cĆ©rĆ©monies organisĆ©es par l’Action catholique argentine pour honorer sa mĆ©moire, la plus importante se dĆ©roulera le 31 mai prochain Ć  Buenos Aires. Le Mouvement des Focolari s’associe Ć  ces commĆ©morations, trĆØs reconnaissant Ć  l’égard de celui qui incarna l’une des figures les plus Ć©minentes de l’histoire rĆ©cente de l’Église.  

Le dialogue comme style de vie

Le dialogue comme style de vie

2018-02-02-PHOTO-00000534« Le dialogue Ć  360 degrĆ©s avec tous, y compris avec des personnes d’autres convictions, est devenue une caractĆ©ristique de notre famille, partagĆ©e par nos enfants, Pietro, Elena et MatteoĀ Ā». Annamaria et Mario Raimondi sont intarissables lorsqu’ils racontent les innombrables expĆ©riences de dialogue vĆ©cues par leur famille. Ils habitent maintenant Ć  Lecco, une petite ville tranquille au Nord de l’Italie, sur le lac de CĆ“me (ā€˜ā€™mais seulement Ć  trois quarts d’heure de Milan’’ prĆ©cise Annamaria). Mario Ć©tait Professeur Ordinaire de Chimie et de Physique Ć  l’UniversitĆ© de Milan, Annamaria Ć©tait enseignante. Tous deux dĆ©sormais Ć  la retraite. Mais seulement ā€˜ā€™officiellement’’ ! Ils sont plus que jamais « dans la vie activeĀ Ā», trĆØs prĆ©sents Ć  leurs proches, en particulier Ć  leurs trois petits-enfants, mais aussi dans leur DiocĆØse où ils sont en responsabilitĆ© pour l’œcumĆ©nisme, sans oublier leur engagement au service de la communautĆ© locale des Focolari.

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Mario e Joe

« En raison de mon travail – explique Mario – nous avons toujours voyagĆ©, surtout en Angleterre, Ć  Paris et aux Ɖtats-Unis. Nous avons connu la communautĆ© des Focolari Ć  Boston, quand j’y suis allĆ© pour une recherche. La spiritualitĆ© de l’unitĆ© nous a ouvert le cœur et l’esprit vis-Ć -vis de nombreux frĆØres de cultures et deĀ  religions diffĆ©rentes. Joe, un collĆØgue connu Ć  Paris en fait partie et avec le temps il est devenu comme un frĆØreĀ Ā». « En 1975 – continue Annamaria – nos enfants Ć©taient petits et nous avons Ć©tĆ© accueillis Ć  Bristol en Angleterre, par sa famille. Joe Ć©tait le fils unique d’une famille juive, d’un pĆØre russe et d’une mĆØre hongroise, qui, Ć  cause des persĆ©cutions, avait fui Vienne où elle habitait et s’était rendue en Angleterre. La femme de Joe, Zaga, fille d’un colonel communiste de l’ex-Yougoslavie, Ć©tait d’une femme de grande valeur humaine et se dĆ©clarait athĆ©e. Leurs quatre enfants Ć©taient du mĆŖme Ć¢ge que les nĆ“tres. Nous avons partagĆ© la vie quotidienne, les jeux, le travail, dans le respect des choix de vie et des diffĆ©rentes maniĆØres d’éduquer. Une fois rentrĆ©s Ć  Milan, où nous habitions alors, le rapport avec Joe et Zaga a continuĆ© Ć  travers des lettres,Ā  le tĆ©lĆ©phone et plusieurs voyages professionnels. AprĆØs un certain temps, Joe a souhaitĆ© se rapprocher de la foi, en renouant avec ses propres racines. Vingt annĆ©es se sont alors Ć©coulĆ©es et Ć  l’improviste, on lui a diagnostiquĆ© une maladie grave. Les mĆ©decins lui ont dit: ā€˜ā€™Il vous reste seulement un mois Ć  vivre’’ et nous avons dĆØs lors accouru chez lui. Pendant ses funĆ©railles auxquelles nous avons assistĆ©, un de ses fils anima une priĆØre en hĆ©breu. Nous nous en souvenons comme d’un moment Ć©mouvantĀ Ā». « Aujourd’hui encore, aprĆØs tant d’annĆ©es,Ā  – raconte Mario – le rapport avec Zaga et sa famille continue. Elle est dĆ©sormais Ć¢gĆ©e et n’a plus une bonne santĆ©. Nous avons Ć©tĆ© souvent lui rendre visite, par exemple Ć  l’occasion du mariage de ses filles et de la naissance de son premier petit-fils qui, et ce n’est pas un hasard, s’appelle MarioĀ ! Nous avons partagĆ© toutes les Ć©tapes de la vieĀ : l’Ć©volution de nos enfants, les vacances, la recherche scientifique...Entre nous, il n’y a pas eu seulement une belle entente au plan humain, mais quelque chose de plus profond. Chacun se sent libre d’être lui-mĆŖme et entre nous circule un amour dĆ©sintĆ©ressĆ©. Zaga, qui se dit pourtant athĆ©e, a participĆ© Ć  l’ordination sacerdotale de Pietro, Ć  la profession de foi d’Elena et (mĆŖme avec une jambe dans le plĆ¢tre!) au mariage de Matteo. Encore actuellement, le lien entre nos familles se poursuit, nous partageons des moments simples, importants et profondsĀ Ā». 2018-02-02-PHOTO-00000537« L’étĆ© dernier – reprend Annamaria – nous avons appris qu’un anglais de 80 ans avait eu un infarctus alors qu’il Ć©tait avec un groupe d’amis en excursion sur le lac de CĆ“me. L’hĆ“pital Ć©tait assez proche de chez nous. Aussi bien lui que son Ć©pouse, Ć©taient en difficultĆ© car ils ne connaissaient pas l’italien. Le reste du groupe Ć©tait reparti en Angleterre. Pendant l’hospitalisation, qui a durĆ© deux semaines, nous sommes allĆ©s leur rendre visite chaque jour, en les aidant Ć  communiquer avec les mĆ©decins, en trouvant un logement pour l’épouse chez des sœurs prĆØs de l’hĆ“pital, Ć  rĆ©gler les affaires courantes, comme si nous nous connaissions depuis toujours. Nous leur avons apportĆ© la Parole de Vie et partagĆ© avec eux des moments simples mais intenses. A la sortie de l’hĆ“pital, on les a accompagnĆ©s Ć  l’aĆ©roport. Et c’est lĆ  qu’Antony, c’est ainsi qu’il s’appelle, nous a demandé : « Puis-je vous donner une bĆ©nĆ©dictionĀ ?Ā Ā». A ce moment-lĆ , nous avons dĆ©couvert qu’il Ć©tait ministre du culte anglican. Le souvenir de cette salutation si spĆ©ciale est toujours avec nous. RentrĆ©s Ć  Londres, Antony et sa femme, dĆ©jĆ  en contact Ć©troit avec la communautĆ© des Focolari, nous remercient aujourd’hui encore, se souvenant de ce moment avec gratitudeĀ Ā». Chiara Favotti

Chiara Lubich: aimer en actes

Chiara Lubich: aimer en actes

SAD_copyright_www.afnonlus.orgā€œFaisons nĆ“tre cette parole: ā€œAimer en actesā€ (1 Jn 3, 18). C’est ce que veut JĆ©sus, il demande une charitĆ© envers le prochain qui soit un service concret. Lui-mĆŖme nous en a donnĆ© l’exemple avec le lavement des pieds. Aimer avec des œuvres. Nous savons que nous pouvons le faire […] tout au long de la journĆ©eĀ : un geste concret envers un frĆØre, puis envers un autre ou encore un autre et ainsi de suite. […] Et alors, Ć  la fin de notre vie, JĆ©sus rendra tout cela Ć  chacun selon son œuvre. Si mĆŖme un seul verre d’eau offert ne restera pas sans rĆ©compense (cf. Mt 10,42), qu’en sera-t-il de nombreux verres d’eauĀ ? […] J’ai Ć©tĆ© frappĆ©e en apprenant […] qu’ont dĆ©jĆ  spontanĆ©ment fleuri dans le monde plus de 200 œuvres ou activitĆ©s de notre Mouvement en faveur de frĆØres se trouvant confrontĆ©s aux besoins les plus diversĀ : œuvres caritatives en faveur des malades, des personnes Ć¢gĆ©es, des chĆ“meurs, des handicapĆ©sĀ ; des personnes seules, des Ć©tudiants Ć©trangersĀ ; en faveur des enfants en difficultĆ©, des sans-abris, des prisonniers, des toxicomanes, des alcooliquesĀ ; cours de formation humaine et de catĆ©chismeĀ ; Ā initiatives dans le monde de l’économie, du travail, de l’éducationĀ ; actions menĆ©es pour venir Ć  l’encontre de toutes les nĆ©cessitĆ©s des Pays en voie de dĆ©veloppement, ou Ć  la suite de catastrophes naturelles… Et j’ai rendu grĆ¢ce Ć  Dieu parce que dĆØs les dĆ©buts de notre Mouvement ces œuvres qualifiĆ©e de « misĆ©ricordeĀ Ā» ont Ć©tĆ© pour nous, comme nous le suggĆ©rait l’Évangile, une condition indispensable pour rĆ©ussir notre « dernier examenĀ Ā», et donc pour la bonne conclusion de ce Saint Voyage qu’est la vie. A l’occasion de cette tĆ©lĆ©confĆ©rence, je voudrais vous suggĆ©rer de prendre en considĆ©ration une de ces œuvres, de l’avoir particuliĆØrement Ć  cœur, de vous y intĆ©resser, de l’aider Ć  se dĆ©velopper, de la promouvoir par quelque moyen Ć  votre portĆ©e, de vous en sentir coresponsables. […] Regardons autour de nous. Il y aura certainement des activitĆ©s ou des œuvres concrĆØtes suscitĆ©es par le Mouvement HumanitĆ© Nouvelle, Jeunes pour Un Monde Uni, Familles Nouvelles ou par le Mouvement Paroissial. Elles se trouveront dans votre rĆ©gion ou dans une autre. Voyez comment vous mettre en relation avec elles, en vous renseignant, le cas Ć©chĆ©ant, auprĆØs de vos responsables. Approchez-vous d’elles avec douceur, sans les bousculer, mais avec le seul dĆ©sir de les servir au moins par votre priĆØre si vous n’avez pas d’autres possibilitĆ©s. […] Nous sommes bien d’accord, n’est-ce pasĀ : Ā aimer en actes et apporter notre soutien Ć  Ā l’une de nos œuvres. Que grĆ¢ce Ć  notre amour concret et aussi Ć  cette œuvre particuliĆØre, le Seigneur puisseĀ  dire Ć  propos de chacun de nousĀ : « Or voici, je viens bientĆ“t; et ma rĆ©compense est avec moi, pour rendre Ć  chacun selon son œuvre.Ā Ā» (Ap. 22, 12)Ā Ā». Chiara Lubich, Rocca di papa, 12 mai 1988 Extrait de – Cercando le cose di lassĆ¹ā€ – CHIARA LUBICH, CittĆ  Nuova 1992 – p.92-94

Le Pape FranƧois se rendra Ơ Loppiano

Le Pape FranƧois se rendra Ơ Loppiano

Slide_Loppiano Surprise ! La nouvelle de la visite du Pape FranƧois Ć  Loppiano — citĆ©-pilote du Mouvement des Focolari — vient de tomber. Elle est prĆ©vue pour le 10 mai 2018. Ce sera la prĆ©sidente Maria Voce qui l’accueillera avec l’ordinaire du lieu, Mgr Maria Meini, Ć©vĆŖque de Fiesole. Ā« Cette annonce a suscitĆ© en moi, surprise et joie profonde Ā», a commentĆ© Ć  chaud Maria Voce. C’est un grand honneur pour le Mouvement des Focolari d’accueillir un pape parmi nous dans une de nos citĆ©s pilote. Mais surtout cela nous pousse Ć  intensifier notre engagement Ć  vivre l’amour et l’unitĆ© enracinĆ©s dans l’Evangile. C’est ce souffle d’Evangile vĆ©cu que nous voudrions que le Pape FranƧois trouve en arrivant Ć  Loppiano. Alors que la nouvelle commence Ć  se rĆ©pandre dans les communautĆ©s du Mouvement du monde entier, cette joie et cet engagement seront partagĆ©s par tous. Ā». Loppiano est la premiĆØre citĆ©-pilote des Focolari nĆ©e en 1964 sur les collines toscanes, prĆØs de Florence. Elle compte actuellement environ 850 habitants : hommes et femmes, familles, jeunes, adolescents et enfants, prĆŖtres et religieux de 65 pays des cinq continents. Plus de la moitiĆ© des habitants y rĆ©side de faƧon stable tandis que d’autres participent Ć  l’une des 12 Ć©coles internationales qui prĆ©voient un sĆ©jour de 6 Ć  18 mois. La composition internationale et multiculturelle de Loppiano, qui a fait sienne la loi de l’amour rĆ©ciproque, en fait un laboratoire de vie entre personnes diffĆ©rentes par l’âge, la condition sociale, la tradition, la culture et l’appartenance religieuse.

Salvador : l’histoire de Nelson

Salvador : l’histoire de Nelson

Nelson_Genfest« En ce moment je me trouve pour une pĆ©riode en Italie, je travaille en vue du Genfest de Manille 2018, avec d’autres jeunes de mon Ć¢ge. Les prĆ©paratifs s’accĆ©lĆØrent pour ce premier Genfest Ā hors d’EuropeĀ Ā». Nelson s’est ajoutĆ© au groupe international de jeunes qui le prĆ©parent. Il est en Italie depuis 2017, d’abord Ć  Loppiano (Florence), puis au « Centre international Gen 2Ā Ā» dans la banlieue de Rome, où nous l’interviewons. ā€œJe viens du Salvador, l’État le plus petit en superficie mais le plus peuplĆ© d’AmĆ©rique Centrale. Un trĆØs beau pays, mais frappĆ© au cours de ces derniĆØres annĆ©es par une guerre civile de 12 ans qui a pris fin Ā en 1992, laissant le Pays en ruinesĀ Ā». Nelson expliqueĀ : « AprĆØs la fin de la guerre, de nombreuses familles ont dĆ» chercher d’autres moyens de vivre et beaucoup de couples ont Ć©migrĆ© aprĆØs avoir confiĆ© leurs enfants Ć  des proches ou Ć  des personnes qui pouvaient les prendre en charge. Mais dans ce climat de dĆ©sarroi gĆ©nĆ©ral, le fait est qu’une gĆ©nĆ©ration toute entiĆØre de jeunes garƧons et filles n’a pas eu d’encadrement ni, tout simplement, quelqu’un qui s’intĆ©resse vraiment Ć  elle. Il y avait en plus la difficultĆ© de faire rentrer au pays l’argent gagnĆ© Ć  l’étranger, de sorte que de nombreux enfants, privĆ©s de tout, ont quittĆ© l’école pour Ā finir dans la rue et souvent dans la dĆ©linquanceĀ : une faƧon d’attirer sur eux l’attention dont ils avaient tant manquĆ©. Bref, en recrutant des adolescents, parfois mĆŖme trĆØs jeunes, de nombreuses bandes criminelles se sont constituĆ©es, toujours plus radicales et dangereuses, chacune avec son nom et une identitĆ© prĆ©cise, ses propres signes distinctifs, ses codes et ses rites d’initiation.Ā Ā» Chaque groupe s’identifie par un tatouage qui fixe pour toujours l’appartenance de ses membres. Ceux-ci ne peuvent alors plus le quitter sans risquer de perdre la vie, finir en prison ou fuir leur pays. ā€œPour dĆ©raciner ce qui semblait Ć  premiĆØre vue un problĆØme simple Ć  rĆ©soudre – continue Nelson – le gouvernement a dĆ©veloppĆ© un plan qui n’allait pas sans violenceĀ : il envoyait par exemple en prison tous ceux qui portaient un tatouage, ce qui a provoquĆ© une rĆ©action musclĆ©e et sans prĆ©cĆ©dent de la part des bandes de quartier qui ont commencĆ© Ć  tuer sans raison, Ć  menacer les enfants toujours plus jeunes et Ć  les obliger Ć  entrer dans leur groupeĀ Ā». ā€œAvant d’arriver en Italie, je travaillais Ć  San Miguel, dans une Ć©cole salĆ©sienne qui s’occupait, avec un vĆ©ritable esprit d’accueil, de plus d’un millier d’étudiants venant chaque semaine de l’extĆ©rieur de la ville. Beaucoup d’entre eux avait de graves problĆØmes de familleĀ : leurs parents Ć©taient enrĆ“lĆ©s dans des groupes criminels ou, chose encore plus grave, eux-mĆŖmes Ć©taient sur le point de s’y engager. J’enseignais l’éducation physique. Un jour, pendant l’heure de natation, un garƧon voulait, contrairement au rĆØglement, entrer dans la piscine sans enlever son T-shirt. Il Ć©tait nerveux et avait peur. Alors je l’ai pris Ć  part pour parler seul Ć  seul avec lui et lui ai demandĆ© pourquoi. Il m’a rĆ©pondu qu’il s’était fait tatouer le symbole d’un groupe et ne voulait pas qu’on le sache. Je lui ai donnĆ© la permission d’entrer dans l’eau avec son T-shirt, mais aprĆØs, en classe, je suis revenu sur le sujet et j’ai commencĆ© Ć  parler des voies alternatives Ć  la criminalitĆ©. Et jusqu’à la fin de l’annĆ©e nous avons essayĆ© de lui expliquer, tous ensemble, qu’il y a toujours une issue de secours, une autre faƧon de vivre, sans devoir recourir Ć  la violence. Deux mois plus tard, je l’ai revu, il portait fiĆØrement une tenue de travail, il avait rĆ©ussi Ć  se sĆ©parer du groupe sans, Dieu merci, subir de reprĆ©sailles. Il aidait maintenant sa famille. « Merci prof. C’est grĆ¢ce Ć  vous tous si j’ai compris que je pouvais devenir une personne diffĆ©rente de celle que j’avais commencĆ© Ć  ĆŖtre. Et surtout Ć  changer le cours de ma vieĀ Ā». Chiara Favotti

Ɖvangile vĆ©cu:ā€La source de la vieā€

Ɖvangile vĆ©cu:”La source de la vie”

20180201-01Une rĆ©ponse immĆ©diate Au dĆ©but de l’étĆ© nous achetions toujours du bois et du fuel pour l’hiver, mais on Ć©tait dĆ©jĆ  en automne et nous n’avions pas encore l’argent cela. Un jour, nous en avons parlĆ© en famille et nous nous sommes ditĀ : « Dieu, qui est PĆØre, connaĆ®t nos besoins et l’important est d’avoir confiance en LuiĀ Ā». Nous n’avions mĆŖme pas fini ce que nous disions qu’un de nos amis est arrivĆ© avec une enveloppe contenant de l’argent, fruit d’une collecte. Il ne nous Ć©tait jamais arrivĆ© d’avoir une rĆ©ponse aussi rapide de Dieu qui pourvoit Ć  ses enfantsĀ ! I.S. – Serbie Ā Chez la dentiste Un garƧon de notre communautĆ© avait les dents trĆØs abimĆ©es, mais, comme il Ć©tait d’une famille pauvre, il ne pouvait pas se faire soigner. Un jour nous l’avons accompagnĆ© chez une dentiste, mais en arrivant dans la clinique où elle travaille, nous nous sommes rendu compte qu’elle Ć©tait frĆ©quentĆ©e par des riches. Confiants dans la providence, nous sommes entrĆ©s quand mĆŖme. AprĆØs la consultation, la doctoresse nous a demandĆ© si nous pouvions payer un travail aussi coĆ»teux. Nous lui avons expliquĆ© que nous allions organiser avec des amis une vente d’objets et de vĆŖtements usagĆ©s pour couvrir les frais. Manifestement intĆ©ressĆ©e, elle a voulu en savoir plus. « Vous me paierez avec ce que vous avezĀ Ā» a-t-elle conclu. Alors que nous sortions, elle nous a ajouté : « Vous savez, j’ai beaucoup de problĆØmes et il m’est venu Ć  l’esprit que je pourrais rĆ©aliser ces soins gratuitement si en Ć©change vous pouviez prier pour moiĀ Ā». C’est ce que nous avons fait. Quelque temps aprĆØs elle nous a dit que notre prĆ©sence avait apportĆ© une note de joie et de sĆ©rĆ©nitĆ© Ć  son travail. G.B. Philippines Ā  Rencontres en prison Sachant qu’il existe tant de personnes seules qui ont besoin que quelqu’un soit Ć  leur chevet, nous avons pensĆ© aller visiter les malades d’un hĆ“pital, les prisonniers et les enfants d’un orphelinat. Aux enfants, nous avons apportĆ© des jouets, des objets et des vĆŖtements. Puis nous nous sommes dit: pourquoi ne pas utiliser les moyens de communication pour atteindre le plus de gens possible? Nous avons obtenu une demi-heure de programme sur la radio locale, uniquement pour nous. Un grand nombre de personnes a suivi notre transmission. Lorsque nous sommes retournĆ©s Ć  la prison, ils nous ont accueillis en nous disant qu’aprĆØs avoir entendu notre Ć©mission, ils nous attendaient. D’habitude il n’est pas permis aux garƧons de notre Ć¢ge d’entrer Ć  la prison, mais pour nous ils ont fait une exception. Avec nos chants et nos expĆ©riences d’Évangile, nous avons parlĆ© Ć  une centaine de dĆ©tenus, hommes et femmes, et une dizaine de gardiens. Ils nous ont demandĆ© de revenir. MĆŖme le journal local a relatĆ© la nouvelle de ces rencontres dans la prison. Un groupe d’amis – Ouganda Ā  La maladie Lorsque j’ai su que Monique avait Ć©tĆ© frappĆ©e par le Sla, mĆŖme si nous ne nous voyions plus depuis deux ans, je suis retournĆ© la voir pour me mettre Ć  sa disposition. Nous nous Ć©tions vraiment aimĆ©s, mais pour diffĆ©rents motifs nous nous Ć©tions Ć©loignĆ©s. La foi simple de Monique se heurtait Ć  mon agnosticisme. ƀ cĆ“tĆ© d’elle, qui acceptait sereinement sa nouvelle situation, j’ai vĆ©cu un vĆ©ritable bouleversement intĆ©rieur. Les chrĆ©tiens le qualifieraient de ā€conversionā€. Lorsque sa maladie est arrivĆ©e au stade terminal, j’étais complĆØtement transformĆ©. Je ne dis pas que j’avais trouvĆ© la foi, mais le respect pour Monique avait crƩƩ en moi un nouvel espace. J.M. – France  

Fontem : une voie pour l’unitĆ©

Fontem : une voie pour l’unitĆ©

20180131-01Le Cameroun, dans la rĆ©gion Ć©quatoriale de l’Afrique occidentale, se compose, Ć  la suite de deux histoires coloniales parallĆØles, de deux groupes de rĆ©gions qui parlent respectivement le franƧais et l’anglais. Les diffĆ©rences ne se limitent pas Ć  la langue mais incluent Ć©galement des aspects de l’administration publique. Une escalade de violence est en train de menacer le pays, composĆ© de 23 millions d’habitants sur un territoire de 475000 km2. RaphaĆ«l Takougang, avocat camerounais, membre des Focolari, actuellement en Italie, expliqueĀ : « La partie francophone devint indĆ©pendante le 1er janvier 1960. Pour ce qui est de la partie anglophone, il y eut un referendum le premier octobre 1961, pour dĆ©cider s’ il fallait s’unir avec le Nigeria tout proche (dĆ©jĆ  anglophone) ou rester avec le Cameroun. C’est ainsi que naquit une RĆ©publique fĆ©dĆ©rale avec deux Ć©tats, le Cameroun Oriental et le Southern Cameroon, chacun avec ses propres institutions (Parlement, gouvernement, systĆØme juridique, etc.) et d’autres instances au niveau fĆ©dĆ©ral. Le 20 mai 1972, un autre referendum donne naissance Ć  la RĆ©publique Unie du Cameroun. En 1984, une simple modification de la constitution enleva la parole ā€˜ā€™unie’’ et le pays prit alors le nom de RĆ©publique du Cameroun. Depuis 1972, le malaise des anglophones, en grande minoritĆ© dans le pays, n’a fait que croĆ®tre et a pris le nom de ā€˜ā€™anglophone problem’’ ». Fontemo_01Depuis 2016, cette situation de crise a dĆ©clenchĆ© dans la partie anglophone une sĆ©rie de grĆØves, d’abord des enseignants, ensuite des avocats. Les habitants de la CitĆ© pilote des Focolari de Fontem, au cœur de la forĆŖt camerounaise, expliquentĀ : « Si d’une part, les Ć©vĆŖques ont toujours encouragĆ© le dialogue, le boycottage des institutions chargĆ©es de l’éducation et de la justice a donnĆ© une tournure inattendue Ć  la crise qui s’est aggravĆ©e avec une multiplicationĀ  des grĆØves, y compris dans le secteur commercial et des transports, selon une stratĆ©gie dĆ©finie ā€˜ā€™Ville Morte’’. Au dĆ©but de l’annĆ©e scolaire, en septembre dernier, aucun Ć©tudiant ne s’est prĆ©sentĆ©. MalgrĆ© les menaces de reprĆ©sailles pour les transgresseurs, quelques Ć©coles ont courageusement rĆ©-ouvert ici et lĆ  et d’autres sont en train de suivre leur exemple. Notre collĆØge Ć  Fontem a aussi repris ses activitĆ©sĀ Ā». Cette CitĆ© pilote est nĆ©e du tĆ©moignage d’amour concret de quelques mĆ©decins envoyĆ©s par Chiara Lubich en 1966, Ć  la demande de l’évĆŖque du lieu, Ā pour venir en aide au peuple Bangwa, affectĆ© par une trĆØs haute mortalitĆ© infantile qui le menaƧait d’extinction. En peu de temps, grĆ¢ce Ć  la contribution de personnes venues du monde entier, Fontem s’est dotĆ©e d’écoles, d’un hĆ“pital et d’autres structures de services. Depuis, le peuple Bangwa et diffĆ©rents autres peuples limitrophes se sont mis en route sur la route de la fraternitĆ©, maintenant visible aussi dans d’autres CitĆ©s pilotes nĆ©es au cours de ces annĆ©es sur le continent africain. Avec ses 80000 habitants, Fontem est un centre de rencontre et de formation pour des personnes en provenance Ā de toutes les rĆ©gions d’Afrique et du monde. IlsĀ  dĆ©couvrent ici combien l’échange et la collaboration entre les femmes et les hommes d’ethnies, de cultures et de traditions diffĆ©rentes peuvent Ā porter des fruits de fraternitĆ©, y compris dans des rĆ©gions touchĆ©es par des conflits. 20180131-02« Le collĆØge de Fontem a subi une attaque – expliquent encore les habitants – mais beaucoup de personnes du village sont venues au secours des Ć©tudiants et des enseignants, mĆŖme au risque de leur propre vie. A l’approche du 1er octobre, date de l’anniversaire, pour le Cameroun anglophone, du referendum citĆ© plus haut, on craignait des manifestations violentes et la communautĆ© des Focolari a organisĆ© une chaĆ®ne de priĆØres Ć  laquelle ont aussi participĆ© des personnes d’autres religions du pays et de l’étranger. Jusqu’à prĆ©sent Ć  Fontem, personne n’a perdu la vie. Chaque occasion est bonne pour favoriser les relations avec les diffĆ©rentes autoritĆ©s civiles, traditionnelles et ecclĆ©siales. Nous essayons d’aider ceux que nous cĆ“toyons Ć  aller au-delĆ  des peurs, Ć  crĆ©er des moments de famille, en commenƧant par nos plus proches, souvent dĆ©stabilisĆ©s Ć  cause de tout ce qu’ils entendent autour d’eux et dans les mĆ©dias. Les jeunes ont organisĆ© des soirĆ©es ā€˜ā€™talent show’’et l’évĆ©nement ā€˜ā€™Sports for peace’’ afin de promouvoir un esprit positifĀ Ā». « Au cours de toute cette pĆ©riode, malgrĆ© les Ć©preuves – concluent-ils – la vie de la communautĆ© des Focolari a progressĆ© Ā ici aussi. Nous espĆ©rons que ce dĆ©fi d’amour envers tous nous donne la capacitĆ© de discerner et d’agir pour le bien de notre paysĀ Ā».

AlgƩrie: martyrs pour Dieu

AlgƩrie: martyrs pour Dieu

MartyrsAlgeriaPromulgation par le Vatican du Ā dĆ©cret du martyr des 7 moines de Tibhirine, de Mgr Pierre Claverie, Ć©vĆŖque d’Oran, et des 11 autres religieux et religieuses, tous assassinĆ©s entre 1994 et 1996, durant la guerre civile algĆ©rienne, qui causa la mort de milliers de personnes innocentes, parmi lesquelles des journalistes, des Ć©crivains, des imams et de simples citoyens. C’est Ć  l’histoire des 7 moines, enlevĆ©s de leur monastĆØre dĆ©diĆ© Ć  Notre Dame de l’Atlas (Ć  80 kms d’Alger) et tuĆ©s dans des circonstances encore obscures, qu’a Ć©tĆ© dĆ©diĆ© le film ā€œDes hommes et des dieuxā€. Cette violence atteignit un point culminant en aoĆ»t 1996, lorsque l’évĆŖque d’Oran, dominicain, fervent dĆ©fenseur du rapprochement entre musulmans et chrĆ©tiens, fut tuĆ© par une bombe Ć  l’entrĆ©e de sa maison, ainsi que Mohamed Bouchikhi, Ā  l’ami musulman qui l’accompagnait. « Ce sont des martyrs de l’amour – a dit le porte-parole de la ConfĆ©rence Ć©piscopale franƧaise – parce qu’ils ont aimĆ© jusqu’au bout, en donnant leur vie pour leurs amis algĆ©riens. Pour nous c’est un signe que l’amour n’est pas vain et triompheraĀ Ā».Ā En AlgĆ©rie les Ć©vĆŖques ont commenté : « Notre Ɖglise est dans la joieĀ Ā», associant Ć  leur hommage « les milliers de personnes qui n’ont pas craint de risquer leur propre vie par fidĆ©litĆ© Ć  leur foi en Dieu, Ć  leur Pays et Ć  leur conscienceĀ Ā». Pour plus d’informationsĀ : https://www.eglise-catholique-algerie.org/        

Brochure d’information sur Chiara Lubich

Brochure d’information sur Chiara Lubich

Brochure_ChiaraLubichDans le cadre de la Cause de bĆ©atification de la Servante de Dieu Chiara Lubich, qui s’est ouverte le 27 janvier 2015 dans le DiocĆØse de Frascati, une brochure d’information, facile Ć  consulter et riche en contenus vient d’ĆŖtre publiĆ©e sur le profil spirituel de la Fondatrice du Mouvement des Focolari, pour le moment en langue italienne. DestinĆ©e au grand public, elle se propose d’illustrer sa vie intense, ainsi que les nombreuses œuvres et initiatives qu’elle a promues. Elle s’articule en trois parties : Chiara et le charisme de l’unitĆ© ; les ā€˜ā€™grandes ouvertures’’ ou dialogues dans le domaine œcumĆ©nique, interreligieux et avec la culture contemporaine ; son intuition spirituelle sur le mystĆØre de ā€˜ā€™JĆ©sus abandonné’’, qu’elle a compris, vĆ©cu et proposĆ© comme ā€˜ā€™clé’’ pour rĆ©aliser l’unitĆ© avec Dieu, ainsi qu’entre les personnes et les peuples. L’idĆ©e de cette publication est nĆ©e de la nĆ©cessitĆ© de faire connaĆ®tre quelque chose de l’intense travail de ā€˜ā€™recueil de documents’’ que la Postulation de la Cause de bĆ©atification de Chiara est en train de rĆ©aliser, en commenƧant par ce qu’elle a dit sur la saintetĆ©, comment elle l’a vĆ©cue et proposĆ©e Ć  tous, en partant des lettres qu’elle a Ć©crites au dĆ©but du mouvement. Un texte rĆ©digĆ© et partagĆ©, dans toutes les phases de son Ć©laboration, non seulement par les membres de la Postulation mais aussi par des experts, des amis, adultes ou plus jeunes. Pour qui dĆ©sire recevoir un ou plusieurs exemplaires (support papier), s’adresser Ć  : Postulazione della Causa di Beatificazione di Chiara Silvia Lubich Movimento dei Focolari Via Frascati, 306 – 00040 Rocca di Papa (RM) – Italie TĆ©lĆ©phone +39 06 947 981 39 – GSM +39 389 343 9529 E-mail : postulazionechiaralubich@focolare.org

Ville pour la fraternitƩ

Ville pour la fraternitƩ

CittĆ  per la fraternitĆ A Loreto, dans le centre de l’Italie, se dĆ©roulera le 10 fĆ©vrier prochain, le congrĆØs national ā€˜ā€™La ville, lieu de fraternitĆ©? ’’, organisĆ© par l’Association Ville pour la FraternitĆ©, organisme nĆ© en 2008, qui, en s’inspirant de la pensĆ©e de Chiara Lubich et de la vie du Mouvement des Focolari, regroupe actuellement environ 140 petites et grandes administrations communales afin de diffuser l’esprit d’unitĆ© dans les CollectivitĆ©s locales. L’Association dĆ©cerne chaque annĆ©e le ā€˜ā€™Prix international Chiara Lubich pour la fraternité’’, attribuĆ© Ć  une administration (ou Ć  plusieurs administrations avec une Commune chef de file) pour l’actualisation d’un projet Ā reprĆ©sentatif d’un ou de plusieurs aspects du principe de fraternitĆ© appliquĆ© aux politiques publiques et favorisant la croissance d’une culture citoyenne active et inclusive. Des autoritĆ©s municipales et ecclĆ©siales participeront Ć  ce congrĆØs. Au cours de l’aprĆØs-midi, les exposĆ©s d’Elena Granata, Professeur d’Urbanisme Ć  l’École Polytechnique de Milan et de Marco Luppi, professeur d’Histoire Ć  l’InstitutĀ  Universitaire Sophia, sur le thĆØme de la fraternitĆ© vĆ©cue dans la ville.

Notre Genfest: ā€œYes to Youā€

Notre Genfest: ā€œYes to Youā€

Genfest1985_ChiaraLubichCinq ans avant, Ć  notre retour du Genfest 1980, Andrew Basquille, EugĆØne Murphy et moi-mĆŖme, alors Ć©tudiants au CollĆØge Universitaire de Dublin, nous avions commencĆ© ensemble Ć  consacrer davantage de temps Ć  la musique. Ce fut pour nous le dĆ©but d’une grande pĆ©riode de crĆ©ativitĆ©, qui aboutit Ć  la composition, aussi bien commune que personnelle, de nombreux morceaux. « Yes to YouĀ Ā», la chanson que nous avons donnĆ©e par la suite au Genfest 1985, remonte Ć  cette Ć©poque. Voici comment elle est nĆ©e. En 1981 Chiara Lubich visita la communautĆ© de Londres, et une grande partie des membres des Focolari d’Irlande se rendit en Angleterre pour vivre cet Ć©vĆ©nement. Un aprĆØs-midi, tandis qu’un groupe de notre voyage Ć©tait en train de dĆ©jeuner Ć  cĆ“tĆ© du lieu où Chiara devait parler, j’ai commencĆ© Ć  jouer de simples accords au piano et il en sortit une mĆ©lodie avec une sĆ©rie d’accords, Mi -Do mineur- Fa, lĆ©gĆØrement inhabituelle (Ć  la guitare il ne me serait jamais venu Ć  l’idĆ©e de l’utiliser). Joe McCarroll, un excellent chanteur compositeur, qui se trouvait tout prĆØs, s’est joint Ć  moi en mettant sur cette mĆ©lodie les paroles ā€œSo many times that I said noā€ (ā€œAinsi bien des fois j’ai dit nonā€), lorsque Andrew est venu Ć  son tour en complĆ©tant le premier couplet. Les deux jours suivants, Andrew et moi avons Ć©crit environ trois couplets, mais nous n’avions eu aucune inspiration pour le chœur. A la fin c’est EugĆØne qui en a trouvĆ© Ć  la fois le texte et la musique, ce qui donna Ć  la chanson une certaine emphase, en faisant chanter le chœur en Do majeur, suivi d’une merveilleuse interaction entre Fa majeur et mineur, une faƧon de donner vigueur et profondeur Ć  notre choixĀ  renouvelĆ© de Dieu exprimĆ© par les paroles « Yes to YouĀ Ā». Genfest1985On nous a demandĆ© d’exĆ©cuter ce morceau au Genfest qui allait avoir lieu quelques mois plus tard. Nous avons alors passĆ© beaucoup de temps en essais et rĆ©pĆ©titions pour perfectionner notre chanson. Ce jour-lĆ , dans les coulisses, tandis que nous attendions patiemment notre tour, nous avons commencĆ© Ć  nous rendre compte que le temps volait. On nous a fait savoir que notre morceau avait Ć©tĆ© annulĆ©. Quelle dĆ©ceptionĀ ! Tandis que je rangeais ma guitare dans son boitier, je repensais aux mois de rĆ©pĆ©titions et Ć  tout ce travail qui venaient d’être effacĆ©s en un instant. Puis, Ć  l’improviste, changement de dĆ©cisionĀ : nous voilĆ  tout d’un coup propulsĆ©s sur l’immense scĆØne, sans mĆŖme avoir le temps de contrĆ“ler le son, ni pouvoir nous concerter. Je n’ai mĆŖme pas pu sortir ma guitare de son boitier, et me suis retrouvĆ© avoir en main une guitare espagnole, avec des cordes en nylon, un instrument auquel je n’étais pas du tout habitué ! C’est dans ces conditions que nous avons chantĆ© ā€œYes to Youā€ au Genfest 1985: sans aucun point de repĆØre, ni certitude, contraints de dĆ©pendre uniquement de la force de notre amour rĆ©ciproque et de notre dĆ©sir de mĆ©riter ainsi la prĆ©sence de JĆ©sus au milieu nous. Mon expĆ©rience au Genfest 1985 m’a permis de vĆ©rifier mon choix de vivre pour l’unitĆ©, et de voir que c’était possible. J’ai eu l’occasion de participer Ć  de nombreux autres grands Ć©vĆ©nements – festival, match de foot, concert – mais rien de comparable au Genfest. LĆ , aucune haine, aucune hostilitĆ©, inimitiĆ©, comme c’est le cas lorsque des Ć©quipes rivales se rencontrent pour un match. Au Genfest, rien de cette euphorie passagĆØre provoquĆ©e par l’alcool ou la drogue qui s’invitent souvent dans les concerts ou les grandes manifestations. Au Genfest, ce grand rassemblement de jeunes, seule rĆ©gnait une joie plus profonde et durable.

Padraic Gilligan

Les massacres continuent en Afghanistan

Un pays martyrisĆ©, sans paix, où les groupes terroristes font la course Ć  celui qui revendiquera le premier les attentats accomplis. Trois attentats en une semaine ont provoquĆ© un nombre Ć©levĆ© de victimes parmi les populations civiles : on parle de plus de 150 morts entre Kaboul et Jalalabad, avec plus de 400 blessĆ©s. A Kaboul, une auberge a Ć©tĆ© prise pour cible et le second objectif qui n’a pas Ć©tĆ© atteint car le terroriste s’est fait exploser au checkpoint, Ć©tait le palais du Conseil SupĆ©rieur pour la Paix. A Jalalabad, le siĆØge de Save the Children a Ć©tĆ© assailli, organisation internationale qui travaille depuis des annĆ©es dans cette rĆ©gion. Selon les donnĆ©es de l’ONU, 17 opĆ©rateurs humains ont perdu la vie l’annĆ©e passĆ©e, 33 ont Ć©tĆ© blessĆ©s et 48 ont Ć©tĆ© enlevĆ©s. Le Pape FranƧois est intervenu Ć  propos des attaques pendant l’Angelus du 28 janvier dernier : Ā« Jusqu’à quand – s’est demandĆ© le Pape – le peuple afghan devra t-il supporter cette violence inhumaine ? Prions en silence pour toutes les victimes et pour leurs familles, et prions pour ceux qui, dans ce pays, continuent Ć  travailler pour construire la paix Ā». Le Mouvement des Focolari exprime sa proximitĆ© au peuple afghan, en souhaitant vivement une rĆ©solution de paix qui puisse apporter au plus vite la sĆ©rĆ©nitĆ© au pays.

La ville de Palerme et Chiara Lubich

La ville de Palerme et Chiara Lubich

_MG_0272Janvier 1998. Palerme se prĆ©pare au Grand JubilĆ© de l’annĆ©e 2000, marquĆ©e par des traces de lumiĆØre et d’ombre. Une ville muette, ensanglantĆ©e par les massacres passĆ©s et rĆ©cents de la mafia, mais aussi dĆ©cidĆ©e Ć  s’en sortir, en montrant son vrai visage. Janvier 2018. Aujourd’hui, le chef-lieu sicilien se prĆ©sente comme une expression avancĆ©e du dialogue entre les diffĆ©rentes cultures europĆ©ennes et le monde arabe, un avant-poste de la culture mĆ©ridionale au sein du tissu europĆ©en. Une « ville mosaĆÆqueĀ Ā». En prĆ©sence du maire Leoluca Orlando, des autoritĆ©s et de quelques reprĆ©sentants des institutions, le 20 janvier dernier voulait « faire mĆ©moireĀ Ā» – dans le but de « s’engagerĀ Ā» Ć  continuer dans la mĆŖme direction – d’un Ć©vĆ©nement qui a reprĆ©sentĆ© pour la ville une Ć©tape vers son « magnifique dessein providentielĀ Ā», selon l’expression utilisĆ© alors par Chiara Lubich. Durant les interventions qui se sont succĆ©dĆ©, diffĆ©rents aspects de la vie des Focolari de ces vingt derniĆØres annĆ©es sont ressortis, tels que l’engagement dans le social et le monde scolaire, en particulier dans certains quartiers pĆ©riphĆ©riques comme Ballarò, Brancaccio et le Zen. La rĆ©alisation de quelques Ć©vĆ©nements a Ć©galement Ć©tĆ© abordĆ©e, et la rĆ©flexion sur certains grands thĆØmes, comme l’œcumĆ©nisme, l’engagement envers les nouvelles gĆ©nĆ©rations, avec la crĆ©ation d’écoles de formation Ć  la participation citoyenne, le dialogue avec des personnalitĆ©s du monde Ć©conomique, politique, culturel et artistique. Ces derniĆØres annĆ©es, la communautĆ© des Focolari a donnĆ© son soutien au cheminement de toute la population qui veut construire « une ville de l’accueil et des droitsĀ Ā», basĆ©e sur les valeurs de la fraternitĆ© et la recherche continuelle du dialogue. _MG_0316ā€œ Le souvenir de la citoyennetĆ© d’honneur confĆ©rĆ©e Ć  Chiara Lubich – a affirmĆ© le maire Orlando – est l’occasion de s’intĆ©resser au cheminement de la ville, au nom du respect de la personne humaine et de la construction d’une communautĆ© qui se base sur les valeurs de l’unitĆ© et de la fraternité : celles sur lesquelles Chiara a fondĆ© son mouvement et qui aujourd’hui rassemble des millions de personnes dans le monde. Aujourd’hui ces valeurs font partie du vĆ©cu quotidien de Palerme, grĆ¢ce Ć  l’accueil et Ć  la solidaritĆ© qui sont un terrain d’essai, mais aussi une occasion extraordinaire pour confirmer la volontĆ© de la population palermitaine de construire une ville accueillante Ć  dimension humaine, comme on peut le voir continuellement dans le comportement de la sociĆ©tĆ© civileĀ Ā». Palermo_ChiaraLubichL’ArchevĆŖque de Palerme, Mgr. Corrado Lorefice, a souhaitĆ© que ce chemin de fraternitĆ© avance par le dialogue Ć  tous les niveaux, vers un but « prophĆ©tiquement indiquĆ© en son temps par Chiara LubichĀ : que Palerme puisse devenir une ville sur la montagne, point de mire de la rĆ©alisation du dessein de Dieu sur la communautĆ© humaineĀ Ā». « La cĆ©lĆ©bration d’un tel Ć©vĆ©nement – a-t-il ajoutĆ© – exprime la correspondance profonde qui existe entre la ville de Palerme et les valeurs contenues dans le charisme de ChiaraĀ : contribuer Ć  la recomposition de l’unitĆ© de la famille humaineĀ Ā». Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari, a envoyĆ© un message encourageant tous les participants Ć  « partager les nombreux fragments de fraternitĆ© qui ont pris forme ces derniĆØres annĆ©es, afin de dĆ©velopper l’accueil, la lĆ©galitĆ© et la paixĀ Ā», avec le souhait « que la ville se dĆ©marque toujours davantage par un tĆ©moignage actif sur les diffĆ©rents fronts du dialogue, en multipliant des initiatives qui redonnent l’espĆ©rance et valorise les talents de tous dans l’optique de l’unité ». L’adhĆ©sion Ć  l’association « ville pour la fraternité », voulue par la commune de Palerme, engage dĆ©sormais ses citoyens Ć  s’inspirer de la fraternitĆ© universelle pour toutes dĆ©cisions et action futures.  

Parole de vie de fƩvrier 2018

L’apĆ“tre Jean Ć©crit le livre de l’Apocalypse pour rĆ©conforter et encourager les chrĆ©tiens face aux persĆ©cutions trĆØs frĆ©quentes de l’époque. Ce livre, riche d’images symboliques, rĆ©vĆØle en effet la vision de Dieu sur l’histoire et l’accomplissement finalĀ : sa victoire dĆ©finitive sur toutes les puissances du mal. Ce livre est la cĆ©lĆ©bration d’un but, d’une fin pleine de joie que Dieu destine Ć  l’humanitĆ©. C’est la promesse de la libĆ©ration de toute souffranceĀ : Dieu lui-mĆŖme « essuiera toute larme de leurs yeux […]. Il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni souffranceĀ Ā» (ApĀ 21,4). « À celui qui a soif, je donnerai de la source d’eau vive, gratuitement. Ā»[1] Une telle perspective est contenue en germe dans le prĆ©sent, pour ceux qui vivent dans la recherche sincĆØre de Dieu et de sa Parole et pour ceux qui ont une ardente soif de vĆ©ritĆ©, de justice et de fraternitĆ©. Ɖprouver la soif, ĆŖtre en recherche, est pour Dieu une caractĆ©ristique positive, un bon dĆ©but et il nous promet la source de la vie. L’eau que Dieu promet est offerte gratuitement. Elle est donc offerte non seulement Ć  ceux qui espĆØrent lui ĆŖtre agrĆ©ables par leurs efforts, mais Ć  quiconque ressent le poids de sa propre fragilitĆ© et s’abandonne Ć  son amour, certain d’être guĆ©ri et de parvenir ainsi Ć  la vie pleine, au bonheur. Demandons-nous doncĀ : de quelle eau avons-nous soifĀ ? ƀ quelles sources allons-nous nous dĆ©saltĆ©rerĀ ? « À celui qui a soif, je donnerai de la source d’eau vive, gratuitement. Ā» Peut-ĆŖtre avons-nous soif d’être acceptĆ©s, d’avoir une place dans la sociĆ©tĆ©, de rĆ©aliser nos projets… Aspirations lĆ©gitimes, qui peuvent cependant nous pousser vers les puits polluĆ©s de l’égoĆÆsme, nous enfermer dans nos intĆ©rĆŖts personnels, jusqu’à nous servir des plus faibles. Les populations qui souffrent de la raretĆ© des puits d’eau pure connaissent bien les consĆ©quences dĆ©sastreuses du manque de cette ressource, indispensable pour garantir vie et santĆ©. Pourtant, si nous creusons un peu plus profond dans notre cœur, nous trouverons une autre soif, que Dieu mĆŖme a mise en nousĀ : soif de vivre la vie comme un don reƧu Ć  donner. Puisons donc Ć  la source pure de l’Évangile, en nous libĆ©rant des dĆ©tritus qui peut-ĆŖtre la recouvrent, et laissons-nous transformer Ć  notre tour en sources d’amour gĆ©nĆ©reux, accueillant et gratuit envers les autres, sans nous arrĆŖter aux inĆ©vitables difficultĆ©s du chemin. « À celui qui a soif, je donnerai de la source d’eau vive, gratuitement. Ā» Et si nous mettons en pratique le commandement de l’amour rĆ©ciproque, nous permettons Ć  Dieu d’intervenir de maniĆØre toute particuliĆØre, comme l’écrit Chiara LubichĀ : « Chaque instant où nous cherchons Ć  vivre l’Évangile est une goutte de cette eau vive que nous buvons. Chaque geste d’amour pour notre prochain est une gorgĆ©e de cette eau. Oui, car cette eau si vive et prĆ©cieuse a cela de spĆ©cial qu’elle jaillit de notre cœur Ć  chaque fois que nous l’ouvrons Ć  l’amour pour tous. C’est une fontaine – celle de Dieu – qui donne de l’eau dans la mesure où sa source profonde sert Ć  dĆ©saltĆ©rer les autres, par de petits ou grands actes d’amour. Et si nous continuons Ć  donner, cette fontaine de paix et de vie donnera une eau toujours plus abondante. Elle ne tarira jamais. Il y a aussi un autre secret que JĆ©sus nous a rĆ©vĆ©lĆ©, une sorte de puits sans fond où nous pouvons puiser. Quand deux ou trois personnes s’unissent en son nom et s’aiment l’une l’autre de son amour mĆŖme, il se tient au milieu d’elles. Et c’est alors que nous nous sentons libres, pleins de lumiĆØre, et que des torrents d’eau vive jaillissent de notre cœur. C’est la promesse de JĆ©sus qui se rĆ©alise car c’est de lui-mĆŖme, prĆ©sent au milieu de nous, que jaillit l’eau qui dĆ©saltĆØre pour l’éternité [2].Ā Ā»

Letizia Magri

[1] Pour le mois de fĆ©vrier, nous proposons cette Parole de Dieu, qu’un groupe de frĆØres et sœurs de diverses Ɖglises a choisi de vivre tout au long de l’annĆ©e. [2] D’aprĆØs Chiara Lubich, La fonte della vita, CittĆ  Nuova 46 [2002], 4, p.Ā 7.

Retrouver le sentiment de fraternitƩ profonde

Retrouver le sentiment de fraternitƩ profonde

IginoGiordani_unita_cristiani_bDansĀ  la vie de Giordani, nous trouvons un Ć©vĆ©nement qui nous invite Ć  une rĆ©flexion particuliĆØre: son premier biographe en 1985, n’était pas un catholique, mais un pasteur baptiste, l’écossais Edwin Robertson1. Nous ne pouvons pas nous limiter Ć  dire que c’est ā€˜ā€™l’ironie de l’histoire’’ […] Giordani a largement mĆ©ritĆ© ce tĆ©moignage d’amitiĆ© aux yeux de Dieu et des hommes. DĆØs l’automne 1967 Giordani prĆ©side, au siĆØge du Mouvement des Focolari Ć  Rocca di Papa, un congrĆØs de personnes travaillant Ć  l’œcumĆ©nisme. Parmi elles, l’archimandrite Mgr.Eleuterio Fortino, qui, des annĆ©es aprĆØs (2004), a rendu ce tĆ©moignageĀ : « Giordani dans ce congrĆØs avait rĆ©ussi, grĆ¢ce Ć  sa sĆ©rĆ©nitĆ© intĆ©rieure, Ć  dĆ©passionner le dĆ©batĀ  et Ć  clarifier les aspects thĆ©ologiques et pastoraux du dĆ©cret de Vatican II Unitatis redintegratio (1964), en faisant tomber les derniĆØres rĆ©sistances des opposants italiens Ć  la priĆØre commune entre tous les chrĆ©tiens lors de la Semaine pour l’unitĆ© des ƉglisesĀ Ā».2 De son cĆ“tĆ©, Giordani suivait dĆ©jĆ  en 1940 cette Semaine,Ā  prĆ©cisĆ©ment une octave qui dĆ©bute le 18 janvier (fĆŖte de la chaire de St Pierre Ć  Rome) et finit leĀ  25 janvier (fĆŖte de la conversion de Saint Paul). Il Ć©crit cette annĆ©e-lĆ Ā :’’Durant les prĆ©paratifs de cette Octave, la nouvelle s’est rĆ©pandue, d’abord assez floue, que dans un monastĆØre de moniales trappistines prĆØs de Rome, on priait avec une intensitĆ© particuliĆØre pour que cessent les divisions entre les chrĆ©tiens. J’avais entendu dire que dans ce monastĆØre, une humble moniale3 s’était offerte comme victime pour l’unitĆ© de l’Église et que sa dĆ©marche avait profondĆ©ment touchĆ© une communautĆ© de frĆØres sĆ©parĆ©s en Angleterre. La nouvelle, malgrĆ© son imprĆ©cision, Ć©largissait immensĆ©ment – en tout cas Ć  mes yeux – l’horizon du mouvement pour l’unitĆ© et ouvrait des perspectives nouvelles où, comme un ourlet d’azur entre les fissures de la tempĆŖte, se montrait le visage du ciel au-dessus de l’humanitĆ© querelleuse. Cela plaƧait en somme l’Octave et ses buts sous leur vrai jour. Ces moniales ignoraient alors probablement tout de ces dĆ©bats, commissions et comitĆ©s autour du sujet. ConfrontĆ©es au problĆØme de la scission, celles-ci l’avaient contemplĆ© avec simplicitĆ©, Ć  la lumiĆØre de la RĆØgle, qui ne dĆ©vie jamaisĀ : c’est-Ć -dire qu’elles avaient vu que l’unitĆ© devait ĆŖtre cherchĆ©e lĆ  où elle se trouvait, c’est-Ć -dire Ć  la source, Ć  la matriceĀ : cette unitĆ© devait en d’autres termes, ĆŖtre demandĆ©e au PĆØre, Lui en qui seulement les frĆØres s’unissent. Cela signifie que ces humbles crĆ©atures, que nous ne rencontrerons dans aucun congrĆØs, ont tout de suite vu ce qu’il y avait Ć  faire et ont orientĆ© le mouvement de l’unitĆ© dans la bonne direction. Quelqu’un peut ĆŖtre tentĆ© de la demander Ć  Hegel, Ć  Loisy et peut-ĆŖtre Ć  MarxĀ ; et dans les journaux et les congrĆØs, des noms d’hommes cĆ©lĆØbres ont Ć©tĆ© citĆ©s, mais ceux-ci n’ont pas donnĆ© et ne peuvent donner que des solutions incomplĆØtesĀ : l’unitĆ© n’est pas l’œuvre des hommes mais bien de DieuĀ : non pas d’étude mais de grĆ¢ce. Accepte, PĆØre, ces offrandes pures, avant tout pour ton Ɖglise, afin qu’elles te permettent de la purifier, la garder, et l’unifier…’’4 20110524-02L’œcumĆ©nisme, prĆ©sentĆ© par Chiara Lubich comme « œcumĆ©nisme de la vieĀ Ā» et vĆ©cu dans le Mouvement des Focolari avec ses propres expĆ©riences, mĆ»ri Ć  la lumiĆØre de grandes Ć¢mes comme Jean XXIII et Paul VI, et aussi grĆ¢ce Ć  l’esprit de Vatican II, devient l’engagement central de Giordani dans les derniĆØres annĆ©es de sa vie. On peut dire que pour lui dĆ©sormais, tous les chrĆ©tiens sont vraiment des frĆØres rĆ©conciliĆ©s. Il vit et diffuse le nouvel esprit œcumĆ©nique fait essentiellement d’amour et aspirant Ć  la communion des Ć¢mes, dans la certitude que « l’unitĆ© des cœurs conduit Ć  celle des espritsĀ Ā»5. Il est Ć©mouvant de penser qu’il a Ć©crit son dernier article sur l’œcumĆ©nisme, Le voyage vers l’unitĆ©, en dĆ©cembre 1979, quatre mois avant son dĆ©part pour le Ciel. LĆ  aussi il cultive avec tĆ©nacitĆ© une vision prophĆ©tique, dans laquelle il met l’unitĆ© des chrĆ©tiens comme base et levain pour « imprimer un Ć©lan Ć  l’idĆ©al d’unitĆ© universelle entre les peuplesĀ Ā»6.   (TirĆ© deĀ : Tommaso Sorgi, Le parcours œcumĆ©nique d’Igino Giordani, « Nuova umanitĆ Ā Ā» n.199). ________________________________________ 1 E. Robertson, Igino Giordani, CittĆ  Nuova, Rome 1985. Ć©d. anglaise intitulĆ©e: The Fire of love. A life of Igino Giordani ā€˜Foco’, New City, London 1989. 2 E.Fortino, Igino Giordani et la priĆØre pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens, dans « Besa-FedeĀ Ā», Revue grĆ©co-albanaise, Rome fĆ©vrier 2004, pages 7Ć  9. 3 Maria Gabriella della Trappa, maintenant bienheureuse. 4 I. Giordani, Cette Octave, PrĆ©sentation dansĀ : M.G. Dore, Sœur Maria Gabriella (1914-1939), Morcelliana, Brescia 1940, pages 9 Ć  25. 5 I.Giordani, Sept jours pour l’unitĆ©, CittĆ  Nuova, 1978, n.23, p.30 6 I.Giordani, Le voyage vers l’unitĆ©, CittĆ  Nuova, 1979, n. 23 p.27.  

Un seul chemin, de nombreux dons

Un seul chemin, de nombreux dons

Carisma e istituzione_01C’est le premier jour de la semaine dĆ©diĆ©e Ć  l’unitĆ© des chrĆ©tiens (18-25 janvier). Dans le Palais romain de la Chancellerie, construit Ć  la Renaissance, sous la splendide voĆ»te recouverte de fresques rĆ©alisĆ©es en 100 jours seulement par le cĆ©lĆØbre peintre Vasari, la journĆ©e d’étude que Mouvements et communautĆ©s ecclĆ©siales ont voulu consacrer au thĆØmeĀ  « Charisme et Institution »  a commencĆ© par une invocation Ć  l’Esprit Saint. Un Ć©vĆ©nement promu par le Mouvement des Focolari, Nouveaux Horizons, Famille de l’EspĆ©rance, la CommunautĆ© catholique Shalom, la CommunautĆ© de l’Emmanuel et la CommunautĆ© Pape Jean XXIII, avec la participationĀ  du « Centre de haute formation Evangelii GaudiumĀ Ā» de l’Institut Universitaire « SophiaĀ Ā» et sous le patronage de l’Association Canonique Italienne. Cette journĆ©eĀ  a marquĆ© une nouvelle Ć©tape de la profonde « harmonie affective et effectiveĀ Ā» entre les mouvements et les rĆ©alitĆ©s ecclĆ©siales, comme l’a soulignĆ© dans son discours d’ouvertureĀ  Maria Voce, en qualitĆ© de reprĆ©sentante de tous ces mouvements: « Nous sommes engagĆ©s Ć  affronter, jour aprĆØs jour, en cohĆ©rence avec les charismes reƧus, les dĆ©fis qui conduisent vers la plĆ©nitude de la vie chrĆ©tienne et la perfection de la charitĆ©, en cherchant Ć  faire grandir la communion Ć  l’intĆ©rieur de nos Mouvements et entre nousĀ Ā». En mĆŖme temps cette rĆ©union a permis d’approfondir un sujet spĆ©cifique, celui du rapport entre les charismes, dons de l’Esprit, et les formes institutionnelles, Ć  la lumiĆØre du document de la CongrĆ©gation pour la Doctrine de la Foi « Iuvenescit EcclesiaĀ Ā» (mai 2016), qui dĆ©finit les dons charismatiques et hiĆ©rarchiques comme « co-essentiels » : tandis que « la prĆ©sence de l’institution garantit que l’annonce de l’Évangile ne fera jamais dĆ©faut – a soulignĆ© le cardinal Kevin Joseph Farrel, PrĆ©sident du DicastĆØre pour les LaĆÆcs, la Famille et la Vie – la prĆ©sence des charismes garantit que ne manquera jamais Ć  qui les accueille avec un cœur ouvertĀ Ā». AprĆØs leur apparition au sein de l’Église, ā€œ avec ce brin de surprise et de pagaille que leur floraison inattendue et inĆ©dite a provoquĆ©esĀ Ā», et leur approbation, souvent fruit d’un cheminement long et souffert, dĆ©sormais ces Mouvements – a dit Mgr Piero Coda, Recteur de l’IUS – « sont au seuil d’une troisiĆØme phase, où la dynamique charismatique est engagĆ©e Ć  trouver les canaux appropriĆ©s en vue d’une institutionnalisation Ć©quilibrĆ©e (…) afin d’exprimer au mieux sa contribution spĆ©cifiqueĀ Ā». Une question encore ouverte concerne la nature des mouvements ecclĆ©siaux, qui, en raison de leur charisme fondateur n’exigent pas seulement une nouvelle forme juridique d’association (les Codes de droit canonique en vigueur ne connaissent pas les termes ā€œmouvements et communautĆ©s ecclĆ©sialesā€, de sorte que ceux-ci sont Ā juridiquement classĆ©s parmi « les associations de fidĆØlesĀ Ā»), mais aussi des prĆ©cisions de nature juridique aptes Ć  soutenir au mieux les richesses et les spĆ©cificitĆ©s charismatiques de chacun. Il faut tenir compte , en effet, que participent de plein droit Ć  ces « associationsĀ Ā» des laĆÆcs, des prĆŖtres et des religieux, en formant ce que Mgr Christoph Hegge, Ć©vĆŖque auxiliaire de Munster, dĆ©finit comme « unitĆ© de communion Ā», en se rĆ©fĆ©rant au « tĆ©moignage communautaireĀ Ā» que tous les membres du mouvement, avec « la souplesse et la flexibilitĆ© de leurs appartenancesĀ Ā», offrent ensemble, comme peuple de Dieu, en accueillant et en vivant l’annonce de l’Église de notre temps. Mgr Luis Navarro, Recteur de L’universitĆ© Pontificale de la Sainte Croix s’est aussi prononcĆ© au sujet de la nĆ©cessitĆ© de diffĆ©rencier les statuts juridiques en fonction de la variĆ©tĆ© et de la particularitĆ© des charismes. Ā Pour lui « il n’y a pas une solution juridique unitaire. Il faut confectionner pour chacun d’eux un vĆŖtement sur mesureĀ Ā». Mais pour cela, il faut « connaĆ®tre et Ć©tudier un charisme dans sa vie ecclĆ©siale concrĆØteĀ Ā». ā€œAu cours de l’histoire de l’Église, les Mouvements ont toujours constituĆ© une rĆ©ponse Ć  un besoinā€, affirme Laurent Landete, mariĆ© et pĆØre de six enfants, responsable pour la France de la CommunautĆ© de l’Emmanuel. Il Ć©tait parmi les participants Ć  la table ronde de l’aprĆØs-midi, dĆ©diĆ©e Ć  la prĆ©sentation des Mouvements et des rĆ©alitĆ©s ecclĆ©siales qui œuvrent sous toutes les latitudes. Si l’avenir de leurs Statuts est le principal thĆØme Ā de leur rĆ©flexion, il n’en reste pas moins que, sur les routes du monde, Ā la fraĆ®cheur, l’actualitĆ© etĀ  la variĆ©tĆ© de leurs modes d’action, animĆ©s par l’Esprit, suscitent l’émerveillement et la stupĆ©faction…celles qu’on Ć©prouve en prĆ©sence des couleurs et des parfums d’un immense jardin au printemps.

JournƩe du Souvenir

La commĆ©moration internationale du 27 janvier, dĆ©cidĆ©e par l’AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale des Nations Unies, est cĆ©lĆ©brĆ©e en souvenir de toutes les victimes de la Shoah. Le 27 janvier 1945 les Forces AlliĆ©es abattaient le portail d’Auschwitz et libĆ©raient les prisonniers qui avaient survĆ©cu Ć  l’extermination du camp nazi. Au-delĆ  de ce portail, derriĆØre la pancarte « Arbeit macht freiĀ Ā» (le travail rend libre), le monde dĆ©couvrait avec horreur ce qui s’était passĆ© et prenait connaissance de la portĆ©e d’un projet d’élimination de masse qui avait causĆ© la mort de six millions de personnes. 73 ans aprĆØs la fin de la Shoah, en diffĆ©rentes parties de l’Europe et du monde, chaque annĆ©e des rencontres sont proposĆ©es, ainsi que des cĆ©rĆ©monies, des initiatives et des espaces, où les survivants peuvent raconter les faits rĆ©els, en particulier dans les Ć©coles de tout genre et Ć  tous les niveaux, pour « ne pas oublierĀ Ā» l’un des plus terribles exemples de haine raciale et pour que de telles atrocitĆ©s ne se rĆ©pĆØtent plus dans aucun endroit de la planĆØte.  

Un mƩdecin luthƩrien en focolare

Un mƩdecin luthƩrien en focolare

Peter-720x0-c-defaultRond de visage, le regardĀ  franc et attentif. Je rencontre pour la premiĆØre fois Peter Grimheden Ć  Lund, en SuĆØde, Ć  l’occasion de la rencontre historique entre catholiques et luthĆ©riens pour les 500 ans de la RĆ©forme. Peter est un jeune pĆ©diatre passionnĆ© par son travail auquel il se donne avec beaucoup d’enthousiasme. Sa particularitĆ© est d’être suĆ©dois, luthĆ©rien et focolarino. C’est-Ć -dire d’avoir choisi une voie de don total Ć  Dieu. Il vit Ć  Stockholm dans une petite communautĆ© avec 4 autres focolariniĀ : un belge, un argentin, deux italiens. Ā Tu as grandi dans une famille et un milieu chrĆ©tiensĀ ? Je fais partie de l’Église luthĆ©rienne suĆ©doise et je viens d’une famille trĆØs attachĆ©e aux traditions. Quand j’étais petit nous avions l’habitude de rendre visite aux grands-parents. Avant, nous allions Ć  la messe puis nous dĆ®nions ensemble. Pendant le dĆ®ner, aprĆØs la vaisselle faite par les femmes, nous nous asseyions et devions Ć©couter Ā grand-pĆØre qui nous lisait un sermon de Luther. Comme si celui de la messe ne suffisait pasĀ ! La seule chose dont je me souviens est que je jouais Ć  retenir mon souffle. Mon record arrivait Ć  une minute d’affilĆ© sans respirer. Nous avions une Ć©ducation rigide et sĆ©vĆØre. Tout Ć©tait blanc ou noir et je ne pouvais jamais aller ni au cinĆ©ma ni jouer au hockey sur glace. Comment as-tu connu les Focolari? J’avais une amie qui m’a invitĆ© au concert du Gen Verde, un orchestre musical inspirĆ© des Focolari. La musique, les paroles, l’atmosphĆØre qui s’était crƩƩe m’ont plu. Le frĆØre d’une des chanteuses avait Ć©tĆ© tuĆ© au cours d’une guerre civile et elle avait Ć©tĆ© capable de pardonner. J’aimais ce christianisme positif, qui n’était pas fondĆ© sur des interdits et ce qu’il ne fallait pas faire. Les Focolari de ma ville sont devenus mes amis et je les frĆ©quentais avec ma copine. Mais aprĆØs quelque temps j’ai senti que j’étais attirĆ© par ces personnes qui se donnaient complĆØtement Ć  Dieu en vivant en communautĆ©. Je les ai suivies sans difficultĆ© aucune. C’était comme si j’étais tombĆ© amoureux. Ainsi, Ć  21 ans, je suis parti en Italie Ć  Loppiano, Ć  cĆ“tĆ© de Florence, pour commencer l’école de formation des focolarini. Ce fut une occasion unique pour connaĆ®tre des personnes du monde entier mĆŖme si je me sentais un peu « exotiqueĀ Ā» parce qu’ils Ć©taient presque tous catholiques. Aujourd’hui tu vis dans une communautĆ© de Stockholm. Vivre avec des personnes d’une autre Eglise est une difficulté ? Nous aurions plus ou moins les mĆŖmes difficultĆ©s si nous vivions avec des personnes de la mĆŖme Ɖglise. L’appartenance Ć  une Ɖglise ou une autre n’a pas d’impact sur la vie quotidienne parce que nous partageons les mĆŖmes idĆ©aux. Nous avons en commun la vie chrĆ©tienne et je ne dĆ©cĆØle pas de diffĆ©rences entre nous. Je me sentais un peu seul Ć  frĆ©quenter mon Ć©glise luthĆ©rienne, mais, maintenant mes amis m’accompagnent de temps en temps parce qu’ils Ć©prouvent de l’intĆ©rĆŖt Ć  mieux connaĆ®tre mon Ɖglise, de mĆŖme que moi la leur. Nous essayons de vivre en prĆ©sence de JĆ©sus parmi nous et nous sommes tous ses disciples. SourceĀ : CittĆ  Nuova

Ɖvangile vĆ©cu: la vĆ©ritable puissance de l’amour

AssignĆ© Ć  domicile DĆ©but dĆ©cembre 2016 je reƧois un coup de fil d’une maman dĆ©sespĆ©rĆ©e qui me demande de l’aide pour l’un de ses fils. Son procĆØs s’était conclu par une condamnation où il devait faire 11 mois d’assignation Ć  domicile. Elle ne pouvait pas l’accueillir parce qu’elle n’avait pas de domicile et personne ne voulait l’avoir chez lui. J’étais son seul espoir et je ne pouvais pas fermer les yeux face Ć  sa requĆŖte. Comment faire? Trois jours plus tard, alors que je m’apprĆŖtais Ć  passer un coup de fil pour chercher quelqu’un qui puisse m’aider, une personne frappe Ć  ma porte. C’était quelqu’un Ć  qui j’allais souvent rendre visite. Je l’accueille, lui prĆ©pare un cafĆ© et nous commenƧons Ć  parler. ƀ un certain moment il me demande: “Qu’est-ce que tu Ć©tais en train de faire?ā€. Une voix intĆ©rieure me pousse Ć  lui parler de cette situation. Et lui: ā€Mais ne pourrais-je pas faire cela moi-mĆŖme?ā€. Je lui demande s’il a bien compris de qui il s’agit. Oui, il a bien compris et il sait bien comment s’y prendre. Il a un petit appartement, mais il ira dormir dans le salon pour laisser son lit Ć  ce jeune. Le jour suivant il fait les dĆ©marches administratives. Les mois ont passĆ© trĆØs vite et tout s’est bien dĆ©roulĆ©, au point que le garƧon a eu une rĆ©duction de peine. Pendant toute cette pĆ©riode, deux fois par semaine nous sommes allĆ©s lui apporter sa nourriture, Ć©tant donnĆ© que cet ami n’avait pas une situation Ć©conomique trĆØs brillante. Il a suffit que je dise oui pour que Dieu fasse des miracles.Ā  (N.C. – Italie) Je pouvais les regarder dans les yeux Un jour, alors que j’allais Ć  l’école, j’ai Ć©tĆ© agressĆ© par une bande de jeunes dans un passage souterrain. Ils m’ont donnĆ© des coups de pied, des coups de poing et jetĆ© par terre. Ils voulaient mon portable. Quand Ć  la fin ils sont partis, je ne pouvais plus me remettre de la douleur que je ressentais dans mon corps et mon esprit. Je me demandais « Pourquoi moiĀ ?Ā Ā». La rancune montait en moi. ƀ l’école j’ai racontĆ© l’incident Ć  certains de mes camarades, mais personne n’a compris ma souffrance et cela m’a fait mal. J’ai passĆ© quelques nuits sans fermer l’œil, je pleurais de colĆØre, pendant que repassait sous mes yeux, comme un film, la scĆØne du souterrain. AprĆØs quelque temps j’ai pu en parler avec des amis, qui comme moi font rĆ©fĆ©rence Ć  l’évangile. Me confier Ć  eux m’a aidĆ© Ć  faire ce que je ne pensais pas possibleĀ : pardonner Ć  mes agresseurs. Quand je suis allĆ© au tribunal pour les reconnaĆ®tre et pour le procĆØs, je sentais en mon cœur que je leur avais pardonnĆ©, et sans difficultĆ©, je pouvais les regarder dans les yeux. (Extrait du blog de T. Minuta) Ā  Apparence trompeuse Je devais aller au centre ville pour faire quelques achats. Je n’avais que peu de temps. ƀ l’improviste j’ai entendu quelqu’un qui me demandait une piĆ©cette. En gĆ©nĆ©ral je ne donne jamais d’argent, c’est impossible d’aider tout le monde, et puis s’ils achetaient de la drogue avec ce que je leur donne? Ce garƧon avait le crĆ¢ne rasĆ© et le regard sombre. J’ai eu l’impression qu’il ressemblait Ć  l’un des jeunes qui m’avait agressĆ© quelques annĆ©es auparavant. J’ai accĆ©lĆ©rĆ© le pas. Cependant, arrivĆ© prĆØs d’un pĆ¢tĆ© de maisons plus loin, je me suis dit: ā€Comment puis-je dĆ©sirer faire grandir mon union avec Dieu et laisser de cĆ“tĆ© ce garƧon qui me demande de l’aide?ā€. Je suis revenu sur mes pas et je l’ai cherchĆ©.ā€De quoi as-tu besoin?ā€ lui ai-je demandĆ©. Surpris, il m’a dit avoir soif. Je l’ai invitĆ© Ć  s’asseoir dans un bar. Il rĆ©pondait sĆØchement Ā Ć  mes questions par oui ou par non. J’ai alors pensĆ© lui raconter mes expĆ©riences et mon effort pour m’adapter Ć  un nouveau pays. On aurait dit que Ƨa ne l’intĆ©ressait pas et je me suis un peu dĆ©couragĆ©. Quand je me suis levĆ© pour conclure, il m’a dit: ā€Pourquoi ne continues-tu pas, personne jusqu’à maintenant ne m’a racontĆ© sa vie. C’est une expĆ©rience nouvelle pour moi et je dois m’y habituer. Parle-moi de ton pays. Pourquoi es-tu venu ici?ā€. J’ai commandĆ© un autre coca et nous avons continuĆ© Ć  bavarder encore deux heures. ƀ la fin nous nous sommes embrassĆ©s. En rentrant chez moi j’ai confiĆ© Ć  JĆ©sus ce garƧon dont je ne connaissais mĆŖme pas le nom. (U.K. – Argentine)  

Sur deux roues pour la paix

Sur deux roues pour la paix

20180123-01Un imposant dĆ©filĆ© de bicyclettes sillonnant les rues de la ville suscite la curiositĆ© des passants. Nous sommes Ć  Foggia, ville commerƧante du Sud de l’Italie, De nombreux citoyens, avec la complicitĆ© d’une journĆ©e ensoleillĆ©e, se promĆØnent dans les rues en ce dimanche, et les femmes, occupĆ©es Ć  prĆ©parer le repas de fĆŖte, se mettent Ć  leur balcon. Des bicyclettes familiales Ć©quipĆ©es de siĆØges pour enfants, des tandems où des non-voyants pĆ©dalent depuis leur place arriĆØre, des deux roues munies de micros, caisses de haut-parleurs et banderoles, des cycles de toutes formes et dimensions, une marĆ©e de casques et casquettes multicolores sur fond de joyeux concert de klaxonsĀ : c’est le dĆ©filĆ© œcumĆ©nique Ć  vĆ©lo, organisĆ©e par le Conseil œcumĆ©nique de Foggia avec les Franciscains de la paroisse de JĆ©sus et Marie, le Conseil des Associations deĀ  LaĆÆcs, dont fait aussi partie le Mouvement des Focolari, l’Association Fanny Bike et celle des Cyclistes amateurs, Ć  l’occasion de l’anniversaire de l’Esprit d’Assise et de la journĆ©e pour la DĆ©fense de la crĆ©ation. 20180123-02Cette initiative – qui remonte Ć  quelques mois – est l’occasion d’offrir Ć  cette ville des Pouilles,Ā  une rĆ©flexion commune, entre personnes de bonne volontĆ© et croyants de diverses confessions religieuses, sur l’importance de la protection de la crĆ©ation, confiĆ©e par Dieu aux hommes pour le bien de tousĀ : il s’agit d’inviter les citoyens Ć  adopter des styles de vie plus Ć©cologiques, en commenƧant dans la vie quotidienne, et aussi de sensibiliser l’administration communale en vue deĀ  choix politiques qui permettent d’amĆ©liorer la ville en la rendant plus belle, plus vivable et moins polluĆ©e. Symboliquement ce dĆ©filĆ© Ć  bicyclette part de la Place où se trouve l’ArchevĆŖchĆ© et dĆ©bute par la remise au Maire d’un pacte d’entente entre les citoyens et l’administrationĀ : une charte où l’on s’engage rĆ©ciproquement, chacun selon ses propres compĆ©tences, Ć  mettre en œuvre les aspirations exprimĆ©es au cours de cet Ć©vĆ©nement. Le parcours se poursuit en incluant les lieux de culte de toutes les confessions chrĆ©tiennes se trouvant dans le pĆ©rimĆØtre deĀ  la commune et ayant adhĆ©rĆ© Ć  cette initiativeĀ : l’Église St Dominique pour la communautĆ© orthodoxe grecque, l’Église de JĆ©sus et Marie pour la communautĆ© orthodoxe roumaine, l’Église ƉvangĆ©lique ADI, l’Église Vaudoise, pour aboutir au Parc St FĆ©lix, poumon vert et lieu de rencontre de la ville, avec un bref temps de priĆØre œcumĆ©nique.  

Le charisme de l’unitĆ©, moteur de transformation sociale

Le charisme de l’unitĆ©, moteur de transformation sociale

“Le grand attrait du temps prĆ©sent”, 3.3.2018, Castelgandolfo, Rome: http://chiaralubich.10anni.focolare.org


Fare sistema oltre l’accoglienza Le « charisme de l’unité », qu’a-t-il Ć  dire et Ć  offrir aujourd’huiĀ ? L’humanitĆ© est en train de vivre une troisiĆØme guerre mondiale fragmentĆ©e; pauvretĆ© et faim sont loin d’être enrayĆ©esĀ ; les rapports personnels et sociaux subissent un effritement progressif dĆ» Ć  un manque d’espĆ©rance dans le changement. Et plus encore. La rĆ©ponse arrive Ć  travers de nombreux faits de vie et des initiatives de personnes qui, dans le monde entier, ont embrassĆ© les idĆ©aux de Chiara Lubich: elles se sont engagĆ©es principalement Ć  se transformer tout d’abord elles-mĆŖmes, gĆ©nĆ©rant ainsi partout de nombreuses œuvres sociales qui disent qu’un changement de cap est encore possible pour l’humanitĆ©. Nombreuses les histoires et innombrables les consĆ©quences positives dans tous les pays du monde. Quelques exemples. En Sicile (sud de l’Italie), un des Ć©picentres italiens du phĆ©nomĆØne migratoire, Salvatore Brullo, avec le projet ā€˜ā€™Accueillir mais aussi intĆ©grer’’, a pu prendre en charge plus de 40 mineurs Ć©trangers non accompagnĆ©s qui, grĆ¢ce Ć  la participation de nombreuses familles et entreprises de diffĆ©rentes villes, ont pu se former Ć  divers mĆ©tiers et envisager ainsi un avenir meilleur. 20180122-aDe l’autre cĆ“tĆ© du monde, Ć  Bolivar, Ć  3500 m. d’altitude sur les Andes pĆ©ruviennes, 250 enfants ont reƧu une instruction dans la nouvelle structure scolaire nĆ©e grĆ¢ce au projet ā€˜ā€™Une Ć©cole sur les Andes’’ promu par Action Monde Uni (AMU). 1129 autres enfants dans le monde, ont trouvĆ© une famille grĆ¢ce Ć  la proposition d’adoption internationale d’Action Familles Nouvelles (AFN), l’ONG qui organise des projets de soutien et de formation pour la famille. Ce sont seulement quelques-unes des initiatives, petites et grandes, qui, en ce dixiĆØme anniversaire, nourriront, dans chaque coin du globe, les rencontres, les cĆ©lĆ©brations, les confĆ©rences, les moments d’échange et de formation. A Castel Gandolfo (Rome), ce sera le 3 mars. « A cette occasion, ce seront les œuvres et les parcours de personnes devenues moteurs de transformation sociale qui prĆ©senteront un autre visage du Charisme de Chiara. L’évĆ©nement sera intitulĆ©: ā€˜LeĀ  grand attrait du temps prĆ©sent’’», explique Tim King, l’un des deux conseillers auprĆØs du Centre International des Focolari pour l’aspect de l’évangĆ©lisation. « L’accent – continue-t-il – sera mis sur l’aspect social du charisme de Chiara LubichĀ : l’attention portĆ©e aux blessures de l’humanitĆ©, la passion et la crĆ©ativitĆ© des entrepreneurs, des jeunes, des familles ou simplement de personnes qui ont donné  vie Ć  un rĆ©seau mondial de petits projets ou d’actions Ć  grande Ć©chelle qui s’inspirent des paroles de ChiaraĀ Ā». La fondatrice des Focolari elle-mĆŖme expliquait ainsi le sens de l’action du Mouvement Ć  ses dĆ©buts, un engagement qui, en pleine guerre, prit rĆ©solument une dimension communautaireĀ : « Le tout Ć©tait parti avec un programme bien prĆ©cisĀ : concourir Ć  rĆ©soudre le problĆØme social de Trente, notre villeĀ Ā». L’évĆ©nement du 3 mars sera transmis aussi en direct et en streaming (de 16:00 Ć  19:00, heure de Rome).

Merci Gis!

Merci Gis!

Funerale Gis Calliari al Centro MariapoliAvec gratitude pour son ā€œexemple de fidĆ©litĆ© hĆ©roĆÆque Ć  son desseinĀ Ā», Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari, a communiquĆ© Ć  tous les membres du Mouvement dans le monde le dĆ©cĆØs de Gisella Calliari qui s’est Ć©teinte ce soir dans la sĆ©rĆ©nitĆ©, aprĆØs une longue vie dĆ©diĆ©e Ć  l’unitĆ©. « Tout en Ć©prouvant la douleur de cette grande perteĀ Ā», dit la prĆ©sidente, « nous restons avec elle, un seul cœur et une seule Ć¢meĀ Ā». Gisella Calliari Ć©tait nĆ©e Ć  Lavis (Trente, Italie), le 18 avril 1920. Connue plus simplement sous le nom de Gis, elle a fait partie du premier groupe de jeunes qui, avec sa sœur Ginetta, avait suivi Chiara Lubich dans cette « aventure de l’unité » qui a marquĆ© les dĆ©buts du Mouvement des Focolari et ses dĆ©veloppements dans le monde. C’était la derniĆØre de trois sœurs et elle avait rencontrĆ© Chiara en 1944, dans le petit appartement qui hĆ©bergeait le premier focolare, Place des Capucins, Ć  Trente. Le jour suivant elle avait dĆ©jĆ  mĆ»ri son choix de la suivre sur la mĆŖme voie. D’abord trĆØs rĆ©ticente, sa famille le fut moins lorsque sa maman connut Igino Giordani (Foco), dont Gisella devint la secrĆ©taire Ć  Rome. Au cours de sa longue vie Gis a vĆ©cu dans le focolare de Chiara pendant plus de 40 ans. AprĆØs avoir Ć©tĆ© responsable de quelques focolares en Italie (dans les villes de Trente, Rome, Milan, Florence), Chiara lui a confiĆ© la section des focolarines. Ensuite elle a Ć©tĆ© aux cĆ“tĆ©s de la fondatrice, avec Oreste Basso, pour suivre les dĆ©veloppements de l’ensemble de l’Œuvre de Marie. Cette charge l’a conduite Ć  visiter plusieurs fois les communautĆ©s du Mouvement dans le monde. Sa vie a Ć©tĆ© profondĆ©ment liĆ©e au charisme de l’unitĆ©, auquel elle a Ć©tĆ© fidĆØle jusqu’à la fin, avec les effets d’une grande fĆ©conditĆ© spirituelle en elle et autour d’elle. Son parcours, plus amplement dĆ©taillĆ©, sera prochainement publiĆ© sur « focolare.orgĀ Ā». Ā  Ā 

Hemmerle: la Parole et l’Esprit

Hemmerle: la Parole et l’Esprit

Hemmerle_Innamorato_di_Dio Il existe une seule voie, du moins je ne rĆ©ussis pas Ć  en voir une autre, pour pouvoir vivre entre nous, ici et maintenant, le maximum de l’unitĆ© et de la communion: cette unique voie implique […] que jour aprĆØs jour,Ā  toi et moi, vous et moi, et nous tous, avec passion, nous soyons solidement et seulement ancrĆ©s dans Sa Parole en toutes circonstances de notre vie et devant chaque obstacle qui se prĆ©sente entre nous. (p. 266). La Parole de Dieu dĆ©passe les barriĆØres qui existent entre nous et crĆ©e la communion.[…] Et cela, personne ne peut nous l’enlever, personne ne peut nous l’interdire. ArrivĆ©s Ć  ce point, on ne peut retourner en arriĆØreĀ : c’est le point essentiel Ć  partir duquel la route s’ouvre pour aller de l’avant. […] Si nous vivons la Parole dans la rĆ©ciprocitĆ© et d’une maniĆØre radicale, de sorte que ce que tu vis et ce que je vis soient une unique Parole, forment ensemble Sa Parole, alors l’unitĆ© grandit entre nous […] Nous pouvons nous demanderĀ : mais comment pouvons-nous faire pour vivre ensemble dans l’unique Esprit qui est la rĆ©alitĆ© la plus profonde et la plus intime de Dieu et qui est aussi ma rĆ©alitĆ© la plus profonde et la plus intime? C’est en recherchant en toi, avec tĆ©nacitĆ©, les dons de l’Esprit, en toi qui es chrĆ©tien et croyant comme moi. Tant que je n’ai pas dĆ©couvert en toi l’Esprit, je te poserai des questions pendant tout le temps nĆ©cessaire. Il ne s’agit pas de me contenter d’un compromis en disantĀ : ’ « Au fond, tu n’es pas trop mal et je ne le suis pas non plusĀ : je peux trouver un point de rencontre Ć  mi-cheminĀ !Ā Ā», ni de me dire: « Je prends quelque chose de toi et quelque chose de moi afin de nĆ©gocier une formule avec laquelle tous les deux nous pouvons nous mettre d’accord sansĀ  en modifier les fondementsĀ Ā». Pixabay-2183489_1280_01Je me dis au contraireĀ :’’Où est l’Esprit en toiĀ ?’’. Cette question rĆ©currente ne t’oblige pas et ne te limite pas, mais elle te rend libre, pour que tu puisses me partager les dons de l’Esprit en toi. Je suis prĆŖt Ć  me laisser interroger par toi jusqu’à la derniĆØre extrĆ©mitĆ© afin qu’en me fiant Ć  l’Esprit, je puisse Ć  mon tour t’ offrir et te partager mes dons comme dons de Dieu. Partager rĆ©ciproquement nos dons, dĆ©couvrir dans la rĆ©ciprocitĆ© les dons de l’Esprit dans l’autreĀ : c’est cela, la voie de l’unique Esprit. (page 265, 266). (15.6.79, dialogue avec le thĆ©ologien Ć©vangĆ©lique Lukas Vischer) Ā Celui qui depuis longtemps vit la spiritualitĆ© de l’unitĆ© ne peut s’arrĆŖter en se disantĀ : Qu’est-ce qui me plaĆ®t dans ce que l’autre est en train de me direĀ ? Qu’est-ce qui ne me plaĆ®t pasĀ ? Quels sont les points compatibles avec mon opinionĀ ? En quoi sont-ilsĀ  incompatibles avec elleĀ ? Pixabay-2183489_1280_01Au contraire, je tendsĀ  plutĆ“tĀ  Ć  me faire un avec l’autre,Ā  Ć  penser Ć  partir de lui , non de maniĆØre Ć  renier ce que j’affirme avec certitude en fonction du Christ, mais dans le sens qu’en prĆ©sence de cet autre je me demandeĀ : quelle lumiĆØre veut-il me donnerĀ ? Je me considĆØre donc moi-mĆŖme en partant de l’autre. Je me fais un avec l’autre en essayant de relire ma vĆ©ritĆ© Ć  travers la lumiĆØre de l’autre. (p. 268) (extrait tirĆ© de “Questions et rĆ©ponses Ć  l’École œcumĆ©nique de Ottmaring”)   Winfried HagemannĀ : KLAUS HEMMERLE, amoureux de la Parole de Dieu – CittĆ  Nuova 2013.  

Les Focolari et l’unitĆ© des chrĆ©tiens

Les Focolari et l’unitĆ© des chrĆ©tiens

P1320465_01Quelles sont les orientations et les perspectives de l’engagement œcumĆ©nique des Focolari? Lors de sa rĆ©cente interventionĀ  au cours d’une rencontre d’évĆŖques Ć  Katowice, JesĆŗs MorĆ”n Cepedano (espagnol, nĆ© prĆØs d’Avila, en 1957), coprĆ©sident du Mouvement des Focolari depuis 2014, a dĆ©crit les bases et les caractĆ©ristiques d’une spiritualitĆ© que la 2ĆØme AssemblĆ©e ŒcumĆ©nique EuropĆ©enne (1997) a considĆ©rĆ©e comme Ć©tant “œcumĆ©nique“. « J’ai connu Chiara Lubich et le Mouvement des Focolari en 1974. Comme espagnol, j’ai grandi dans un milieu catholique, on mĆ©ditait sur l’Évangile Ć  l’église. Mais ces nouveaux amis me proposĆØrent de le mettre en pratique. Je voulais changer la sociĆ©tĆ©, mais ma premiĆØre surprise a Ć©tĆ© de voir que l’Évangile me changeait d’abord moiĀ Ā». C’est Ć  cette Ć©poque que Chiara Lubich prend contact avec des personnalitĆ©s de diffĆ©rentes Ɖglises, parmi lesquelles le Patriarche œcumĆ©nique de Constantinople, AthĆ©nagoras 1er et l’archevĆŖque Robert Runcie, alors primat de l’Église d’Angleterre. « Ce charisme suscitait aussi un grand intĆ©rĆŖt, et parfois encore davantage, auprĆØs de ceux qui n’étaient pas catholiquesĀ Ā». Rappelant les propos de la fondatrice des Focolari s’adressant Ć  7000 prĆŖtres et religieux rĆ©unis au Vatican en 1982 dans la salle Paul VI: « L’œuvre de Marie n’appartient pas seulement au monde catholique. Nous formons une seule rĆ©alitĆ© entre nous tous, malgrĆ© les limites que comportent les divisions existant encoreĀ», P1320467_02MorĆ”n expliqueĀ : « Le charisme que Dieu a donnĆ© Ć  Chiara s’enracine dans une dimension ecclĆ©siale qui peut ĆŖtre partagĆ©e par toutes les confessions, parce qu’il prend sa source au cœur de l’Évangile. Et cela est en lien avec la nature de la spiritualitĆ© qui naĆ®t de ce charismeĀ : une spiritualitĆ© de communion, Ć  l’image de la Trinité ». Une spiritualitĆ© qui, dans les relations œcumĆ©niques, place en premier « le dialogue de la vieĀ Ā», « l’œcumĆ©nisme de l’amourĀ Ā», « de la vĆ©rité », « du cœurĀ Ā», autant d’expressions qui ont cours aujourd’hui pour mettre en valeur l rĆ©ciprocitĆ© de l’amour qui ne se substitue pas dialogue thĆ©ologique, mais rend possible «  le rapprochement, dans un profond Ć©change de dons qui nous enrichit les uns les autresĀ Ā». UnitĆ© et rĆ©conciliation commencent dans le cœur, par la rencontre entre les personnes et une ouverture accueillante, souligneĀ  MorĆ”n. Mais l’unitĆ© que nous vivons et que nous cherchons – prĆ©cise-t-il – n’est pas l’uniformitĆ©, c’est l’Esprit Saint lui-mĆŖme qui suscite les diversitĆ©sĀ Ā» Ce n’est donc pas une approche thĆ©orique, mais une expĆ©rience vivante de l’amour Ć©vangĆ©lique, un « laboratoire œcumĆ©nique Ā» qui, dans le parcours des Focolari, rassemble dĆ©sormais des chrĆ©tiens appartenant Ć  plus de 300 Ɖglises et qui s’est rĆ©pandu, au moins comme prise de conscience, au sein d’innombrables contextes ecclĆ©siaux. « Le dialogue de la vie est aussi fructueux – ajoute-t-il – dans et entre les paroisses de diffĆ©rentes Ɖglises : Ć  travers des jumelagesĀ  qui favorisent la connaissance rĆ©ciproque et la naissance de nouvelles formes de collaboration pour des projets sociaux et culturels. Les jeunes appartenant Ć  diverses Ɖglises en sont aussi les protagonistes et soutiennent des actions de premiĆØre urgence ou d’aide aux personnes les plus dĆ©muniesĀ Ā». Quelles sont lesĀ  rĆ©percussions au plan thĆ©ologique? « Quelques experts ont Ć©tĆ© appelĆ©s Ć  faire partie des instances officielles de ce dialogue. Au niveau rĆ©gional et surtout diocĆ©sain de nombreuses personnes sont elles aussiĀ  engagĆ©es personnellementĀ». Un exemple, entre autres, sont les symposiums thĆ©ologiques entre les professeurs de la FacultĆ© roumaine-orthodoxe de Cluj-Naponica (Roumanie) et de l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano (Italie), où a Ć©tĆ© inaugurĆ©e le 14 dĆ©cembre, une chaire œcumĆ©nique qui porte le nom du Patriarche AthĆ©nagoras et de Chiara Lubich. « Silencieusement, mais rĆ©solument, Dieu est en train de tracer un chemin irrĆ©versible pour rĆ©aliser son dessein sur l’humanitĆ©, la fraternitĆ© universelleĀ Ā». MorĆ”n conclut sa rĆ©flexion avec la rĆ©solution de la « DĆ©claration d’OttmaringĀ Ā» par laquelle le Mouvement des Focolari a ouvert les cĆ©lĆ©brations du 500ĆØme anniversaire de la RĆ©formeĀ : « De toutes nos forces, nous voudrions soutenirĀ  les Ɖglises dans leur engagement pour arriver Ć  la communion pleine et visible. Nous ferons tout pour que nos activitĆ©s et nos initiatives soient nourries de cette attitude ouverte et fraternelle entre chrĆ©tiensĀ Ā». Lire le texte intĆ©gral

ŒcumĆ©nisme: le choix de Mirvet

ŒcumĆ©nisme: le choix de Mirvet

syria-1886425_PixabayLe grand-pĆØre de Mirvet Kelly Ć©tait diacreĀ : « Je me souviens de ma joie lorsque, toute petite, j’allais avec lui chaque dimanche Ć  la Divine Liturgie Syriaque Orthodoxe. J’étais toute fiĆØre de le regarder, tout de blanc vĆŖtu, rĆ©citer Ć  l’autel une partie des priĆØres Ā». A Homs, en Syrie, où Mirvet a grandi, il y a plusieurs Ɖglises : armĆ©nienne apostolique, grecque orthodoxe, catholique de divers rites, maronite, melchite et syriaque catholique. Avant la guerre, tout en Ć©tant liĆ©s Ć  leur propre Ɖglise, les fidĆØles en frĆ©quentaient aussi une autre sans problĆØmes. MalgrĆ© cela, en Ć©coutant des conversations de-ci de-lĆ , elle percevait les difficultĆ©s de cette pluralitĆ©, par exemple le fait qu’un jeuneĀ  n’avait pas pu Ć©pouser sa fiancĆ©e parce qu’elle Ć©tait catholique, ou inversement. « En grandissant – poursuit-elle – beaucoup de choses ont changé : mon grand-pĆØre s’en est allĆ© et la Divine Liturgie me semblait longue et dĆ©suĆØte. A l’école j’étais la seule chrĆ©tienne au milieu de nombreux musulmans. J’étais la seule Ć  m’absenter pour NoĆ«l et pour PĆ¢ques, et Ć  mon retour j’étais assaillie de questions auxquelles je ne savais rĆ©pondreĀ : « Pourquoi y a-t-il de si nombreuses Ɖglises ? Pourquoi votre JĆ©sus est-il crucifiĆ© et ressuscite-t-il Ć  des dates diffĆ©rentes selon les diverses Ɖglises ?Ā Ā» Avec d’autres amies nous avons dĆ©cidĆ© de ne plus vouloir appartenir Ć  une Ɖglise ou Ć  l’autre, mais d’être chrĆ©tiennes et c’est tout. Et comme beaucoup d’entre elles, moi aussi j’ai arrĆŖtĆ© de frĆ©quenter mon Ɖglise Ā». 20180118-01Quelque temps aprĆØs, Mirvet tombe sur un groupe qui cherche Ć  vivre l’Évangile Ć  la lumiĆØre de la spiritualitĆ© des Focolari. ā€œAvec eux j’ai dĆ©couvert que Dieu est notre PĆØre Ć  tous et qu’Il nous aimeĀ  tous comme ses fils. Ma vie a commencĆ© Ć  changer. Chaque fois que je cherchais Ć  aimer en allant par exemple visiterĀ  les personnes Ć¢gĆ©es et les pauvres, j’avais le cœur empli de joie et de paix. Un jour, en lisant unĀ  Ć©crit de Chiara Lubich, j’ai trouvĆ© cette phraseĀ : « Nous devons aimer l’Église de l’autre comme la nĆ“treĀ Ā». Quant Ć  moi, non seulement je n’aimais pas les autres Ɖglises, mais je n’aimais mĆŖme pas la mienne, que j’avais critiquĆ©e et abandonnĆ©e. Aujourd’hui je remercie les Focolari de m’avoir aidĆ©e Ć  y retrouver ma place. J’ai commencĆ© Ć  rendre service en faisant le catĆ©chisme, en frĆ©quentant la chorale… : un premier pas pour m’ouvrir et, au fil des annĆ©es, connaĆ®tre et aimer aussi les autres Ɖglises Ā». ArrivĆ©e Ć  ce point, la vie de Mirvet, dĆ©jĆ  si fĆ©conde sur le plan personnel et œcumĆ©nique, fait un Ā saut qualitatif. Elle sent que Dieu l’appelle Ć  vivre une aventure extraordinaireĀ : se donner totalement Ć  Lui. « Dans les diffĆ©rents focolares où j’ai vĆ©cu – explique-t-elle – je me suis trouvĆ©e ĆŖtre la seule orthodoxe au milieu de catholiques d’âges, de pays, de cultures, Ɖglises, pensĆ©es diffĆ©rentes. Chercher Ć  vivre l’unitĆ© avec toutes ces diffĆ©rences est un dĆ©fi constant, car chacune d’entre nous a ses propres goĆ»ts et ses idĆ©es, y compris dans les petites choses. MirvetKelly._01Mais lorsque l’on cherche Ć  faire sienne la rĆ©alitĆ© vĆ©cue par l’autre, nous expĆ©rimentons que les diversitĆ©s deviennent une richesse. Souvent nous prions rĆ©ciproquement pour nos Ɖglises, ce qui nous fait grandir dans notre foi et dans notre relation avec Dieu. Et presque sans nous en rendre compte, nous portons le fruit de cette communion dans nos Ɖglises respectives, au travail, dans la vie quotidienne. Cela peut sembler une goutte d’eau dans la mer, mais nos avancĆ©es, si petites soient-elles, unies Ć  celles de beaucoup d’autres dans le monde, peuvent faire la diffĆ©rence. Dans les Pays du Moyen-Orient où j’ai vĆ©cu, j’ai vu par exemple des prĆŖtres aider des personnes sans se demander Ć  quelle Ɖglise elles appartenaient, ou bĆ¢tir des projets entre Ɖglises diffĆ©rentes pour venir en aide Ć  ceux qui Ć©taient dans le besoin, qu’ils soient chrĆ©tiens ou musulmans. L’an dernier, catholiques et orthodoxes ont fĆŖtĆ© PĆ¢ques le mĆŖme jour. Deux amis syriens qui vivent maintenant Ć  Vienne me racontaient rĆ©cemment comment ils avaient Ć©tĆ© aidĆ©s, ainsi que beaucoup d’autres, par un prĆŖtre et par les focolarines catholiques dans leur recherche d’une maison, de mĆ©dicaments, d’un travail. Ils ont crƩƩ un groupe dans lequel ils partagent et s’aident dans une commune expĆ©rience chrĆ©tienne. Quelques syriennes, maintenant aux USA, me disaient que les immigrĆ©s syro-orthodoxes sont plus de cinquante Ć  se rencontrer rĆ©guliĆØrement, tantĆ“t chez les orthodoxes, tantĆ“t chez les catholiques, en expĆ©rimentant que Dieu est toujours avec euxĀ : « Nous sommes invitĆ©es – disaient-elles –  Ć  prier, Ć  vivre et Ć  aime,Ā  afin que le testament de JĆ©susĀ : “Que tous soient un”, se rĆ©alise au plus viteĀ Ā».

Semaine pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens

Semaine pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens

Cela fait 110 ans que, du 18 au 25 janvier, on cĆ©lĆØbre la Semaine de priĆØre pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens, une initiative œcumĆ©nique instituĆ©e en 1908 par le RĆ©v. Paul Wattson Ć  Graymoor (New York), qui se situe entre la fĆŖte de la chaire de Pierre et celle de la conversion de St Paul. Dans l’hĆ©misphĆØre Sud en revanche, on la cĆ©lĆØbre autour de la PentecĆ“te. L’initiative a un antĆ©cĆ©dent vers l’annĆ©e 1740, en Ɖcosse : un prĆ©dicateur Ć©vangĆ©lique-pentecĆ“tiste invite Ć  un jour de priĆØre pour l’unitĆ©. La mĆŖme invitation est adressĆ©e Ć  la premiĆØre assemblĆ©e des Ć©vĆŖques anglicans Ć  Lambeth (1867) ainsi qu’au Patriarche œcumĆ©nique de Constantinople, Joachim III (1902). En 1894 le pape LĆ©on XIIIĀ  encourage aussi une « Octave de priĆØre pour l’unité ». L’Église catholique, durant le Concile Vatican II, souligne la priĆØre comme l’âme du mouvement œcumĆ©nique. En 1966 le Conseil Pontifical pour la promotion de l’UnitĆ© des ChrĆ©tiens et la Commission Foi et Constitution du Conseil ŒcumĆ©nique des Ɖglises dĆ©cident de prĆ©parer ensemble les textes officiels pour la Semaine de priĆØre, travail confiĆ© chaque fois, depuis plus de trente ans, Ć  un groupe œcumĆ©nique local diffĆ©rent. Pour 2018 ce sont les Ɖglises des CaraĆÆbes qui ont Ć©tĆ© choisies. Un groupe œcumĆ©nique composĆ© de catholiques, baptistes, anglicans, mĆ©thodistes, presbytĆ©riens et d’Églises unies en Ć©value les besoins. Le Mouvement des Focolari s’engage Ć  promouvoir la Semaine, selon la priĆØre de JĆ©sus ā€œQue tous soient unā€ (Jn 17, 21).  

L’enthousiasme des jeunes chiliens

L’enthousiasme des jeunes chiliens

2018-01-16-PHOTO-00000443Depuis deux jours le Pape FranƧois est sur ā€œleurā€ terre, où le soir du 15 janvier, aprĆØs l’atterrissage Ć  l’aĆ©roport de Santiago, a dĆ©butĆ© un voyage d’une semaine qui concerne deux Pays d’AmĆ©rique du Sud. « Je dĆ©sire vous rencontrer, vous regarder dans les yeux, voir vos visagesĀ Ā», avait dit le Pape FranƧois avant de partir. Environ 15000 bĆ©nĆ©voles sont au travail, offrant leurs talents, leur tempsĀ  et leur engagement pour rendre un prĆ©cieux service aux divers Ć©vĆ©nements qui auront lieu lors de cette premiĆØre Ć©tape en terre chilienne. ā€œCette expĆ©rience dĆ©borde le cadre de la mission qui nous a Ć©tĆ© confié : en fait c’est l’expression sincĆØre d’un engagement qui marquera notre vie pour toujoursĀ Ā», ont dit quelques-uns d’entre eux. « Contrairement Ć  l’apathie exprimĆ©e par quelques mĆ©dias, les jeunes du Chili apportent une note d’enthousiasme et d’émotion Ć  cette visite du PapeĀ Ā», ce que traduit bien la chanson composĆ©e Ć  cette occasion par Claudio GonzalĆØs Carrasco, de la communautĆ© des Focolari de Temuco (au sud du Chili). Accueilli par la prĆ©sidente sortante, Michelle Bachelet,Ā  le Pape s’est ensuite dirigĆ© vers la Nonciature apostolique où il sĆ©journera au cours de cette Ć©tape. Parmi les moments importants du voyage au Chili il y aura la rencontre avec les populations mapuches chiliennes, qui luttent pour la sauvegarde de leur identitĆ©, et la CĆ©lĆ©bration Eucharistique du 17 janvier pour les peuples indigĆØnes de la rĆ©gion.      

Palerme se souvient de Chiara Lubich

Le 20 janvier 2018, il y aura 20 ans que la ville de Palerme, choisie cette annĆ©e comme capitale italienne de la culture, confĆ©rait la citoyennetĆ© honoraire Ć  Ā Chiara Lubich. Une occasion de prendre en considĆ©ration les processus que cet Ć©vĆ©nement a contribuĆ© Ć  amorcer en vue de diffuser la fraternitĆ©, l’accueil et la paix. « Palerme veut ĆŖtre un lieu où il est possible de dialoguer, où le charisme de l’unitĆ© puisse ĆŖtre le fondement de la vie. C’est pourquoi Chiara Lubich est notre concitoyenneĀ Ā», avait alors affirmĆ© le Maire de la ville, LĆ©oluca Orlando. Ce sera ce mĆŖme maire, vingt ans plus tard, qui rappellera l’évĆ©nement et sa signification encore trĆØs actuelle, dans la cĆ©lĆØbre salle des Aigles, en prĆ©sence des autoritĆ©s civiles et religieuses. Il y aura ensuite une soirĆ©e aux Chantiers Culturels de la Zisa, avec une reprĆ©sentation théâtrale inspirĆ©e du roman « Le vent Ā sirocco… Ć  PalermeĀ Ā» de Roberto Mazzarella, journaliste et Ć©crivain palermitain, dĆ©cĆ©dĆ© Ć  l’Ć¢ge de soixante ans seulement, sur l’amour envers sa ville et son engagement politique sous le signe de la fraternitĆ©.

Une famille plus grande

« Diverses circonstances nous montraient que dĆ©sormais nous ne pouvions plus rester dans notre Pays, le Venezuela. Armando avait Ć©tĆ© licenciĆ© et une lettre en provenance du PĆ©rou nous ouvrait des portes. Il semblait que Dieu nous appelait lĆ -basĀ Ā». C’est ainsi que dĆ©bute le rĆ©cit d’Ofelia et d’Armando, contraints de laisser au Pays leurs enfants, Daniel et FĆ©lix, dĆ©sormais adultes, pour trouver une maison, du travail et un avenir pour tous dans un autre Pays. « Sans un sou, nous avons commencĆ© Ć  nous prĆ©parer. Une somme d’argent nous est arrivĆ©e pour nos frais de voyage. Quitter son propre Pays est une expĆ©rience qui secoue. Notre fille Ć©tait dĆ©jĆ  partie au PĆ©rou en octobre, mais Ć  la frontiĆØre on lui a enlevĆ© son ordinateur et son argent. C’est sur ces entrefaites que nous sommes partisĀ Ā». Armando et Ofelia quittent tout, mais emportent avec eux la photo de Domenico Mangano: un homme trĆØs croyant, liĆ© aux Ā Focolari en Italie centrale, un engagĆ© politique combatif, mort en 2001 et dont la cause de bĆ©atification a Ć©tĆ© rĆ©cemment ouverte. Ā«Nous lui avons demandĆ© de s’occuper de notre voyageĀ Ā». « A notre grande surprise, le passage de la frontiĆØre n’a pas posĆ© de problĆØmes particuliers. Nous l’avons franchie presque comme si nous Ć©tions invisibles et une jeune femme, comme un ange sur notre route, nousĀ  a indiquĆ© ce que nous devions faire. AprĆØs un unique contrĆ“le de nos bagages nous sommes passĆ©s sans devoir affronter la bousculade de la foule qui s’était pressĆ©e Ć  la frontiĆØre les jours prĆ©cĆ©dents. C’était presque incroyableĀ ! Nous avons pensĆ© que c’était grĆ¢ce Ć  l’aide de Domenico et nous nous sommes Ć  nouveau confiĆ©s Ć  lui. En raison d’un contretemps nous sommes arrivĆ©s Ć  Quito et avons passĆ© la nuit au focolare fĆ©minin. Quelques personnes de la communautĆ© de cette ville nous ont invitĆ©s Ć  dĆ®ner et Ć  faire une promenade en journĆ©e. AprĆØs sept jours de voyage nous avons finalement rĆ©ussi Ć  rejoindre LimaĀ Ā». A Lima, Ofelia et Armando sont les hĆ“tes d’Elba et Mario, et, en plus de vĆŖtements, ils reƧoivent un sac de nourriture et de lā€˜argent. « Nous avons visitĆ© les deux focolares, nous sommes allĆ©s au Centre Fiore pour aider Ć  prĆ©parer le repas de NoĆ«l que les membres de la communautĆ© de Lima offrentĀ  aux jeunes filles rescapĆ©es de la traite des esclaves, hĆ©bergĆ©es par les sœurs. Elles Ć©taient heureuses. Nous avons aussi retrouvĆ© Silvano et Nilde, qui avaient quittĆ© le Venezuela avant nous. Tout le monde nous a accueillis avec beaucoup d’amour, nous nous sentons comme dans une vraie familleĀ Ā». ā€œLe jour de NoĆ«l une famille nous a invitĆ©s chez elle, et aprĆØs le repas nous avons fait une promenade. Maintenant nous demandons Ć  Dieu de trouver une maison et du travail. Nous avons vĆ©cu beaucoup de choses et nous savons que Domenico et Chiara Lubich continuent Ć  nous aider de lĆ -haut. Une nuit, alors que nous dormions – poursuit Ofelia – une jeune fille pieds nus, portant dans ses bras une petite fille, a frappĆ© Ć  notre porte. Ce n’était pas notre maison, mais nous avons tout de mĆŖme dĆ©cidĆ© de lui ouvrir parce que c’était JĆ©sus lui-mĆŖme qui semblait nous interpeller Ć  travers elle. C’était la voisine de l’étage au-dessus, son mari Ć©tait ivre et la maltraitait. Elle nous a dit que jusque-lĆ  elle n’avait jamais osĆ© frapper Ć  une autre porte de l’immeuble, mais elle avait remarquĆ© notre prĆ©sence quelques jours auparavant, lorsque nous descendions les escaliers et son cœur lui avait dit qu’elle pouvait avoir confiance en nous. DĆ©sormais elle Ć©tait lĆ , en face de nous. Armando est allĆ© parler avec son mari, tandis que je cherchais Ć  consoler cette jeune femme. Au bout de quelques jours elle a pu retourner dans son appartement et depuis Armando et cet homme sont toujours en lien. Nous sommes heureux d’avoir aimĆ© JĆ©sus dans cette famille. Quant Ć  nous, Dieu nous guidera et nous fera comprendre ce qu’il veut de nousĀ Ā». Mais nous voilĆ  habitĆ©s par une espĆ©rance renouvelĆ©eĀ : « Nous sommes sĆ»rs que la coupure avec notre famille, notre Pays et nos amis portera ses fruitsĀ Ā». Gustavo ClariĆ”

J’étais au Genfest de 1980

J’étais au Genfest de 1980

Genfest1980_bJe suis nĆ©e et j’ai grandi Ć  Macao, une ancienne colonie portugaise qui fait maintenant partie de la Chine continentale, où j’ai connu l’IdĆ©al de l’unitĆ© lors d’une Mariapolis. Macao est une petite ville qui peut ĆŖtre visitĆ©e en quelques heures, donc l’invitation Ć  participer Ć  un Genfest qui se dĆ©roulait Ć  Rome, avec des milliers de jeunes du monde entier, m’attirait beaucoup, mĆŖme si je n’avais pas la moindre idĆ©e de ce dont il s’agissait. Nous venions de commencer Ć  vivre cet idĆ©al avec d’autres jeunes et quelques focolarines venaient souvent nous rendre visite et nous apportaient les nouvelles et la vie concrĆØte de l’Évangile vĆ©cu par le Mouvement dans le monde entier. Ce monde que j’avais connu seulement Ć  travers les leƧons de gĆ©ographie Ć©tait devenu, avec l’IdĆ©al de l’unitĆ©, plus petit et plus proche. ƀ peine arrivĆ©es Ć  Rome, nous nous sommes retrouvĆ©es durant quelques jours dans une maison avec beaucoup de jeunes provenant des Philippines, Hong Kong, Australie, AmĆ©rique latine… Comme cohabiter avec elles? Nous, les Asiatiques, Ć©tions un peu timides et, sans connaĆ®tre la langue, nous ne savions pas comment communiquer. En fait, il n’était pas nĆ©cessaire de parler pour nous comprendre, parce que la mĆŖme joie nous rapprochait. Une forte complicitĆ© est immĆ©diatement nĆ©e entre nous. AprĆØs quelques jours dĆ©jĆ , nous nous sentions comme une unique famille. Ensuite, nous avons appris que le slogan du Genfest Ć©tait: “Pour un Monde uni”. Le Genfest se dĆ©roulant dans un stade ouvert, je me souviens qu’on priait beaucoup pour qu’il ne pleuve pas. Des centaines de bus de toute l’Europe nous attendaient.

Chiara Lubich

Nous avons appris que Chiara Lubich (que je ne connaissais pas encore personnellement) dĆ©sirait que le Genfest soit “un moment de Dieu”. Plus qu’à la fĆŖte, Chiara nous conduisait Ć  l’essentiel. MĆŖme si je ne comprenais pas beaucoup l’italien, je devais traduire pour les gen chinoises, philippines et brĆ©siliennes. Cela n’a pas Ć©tĆ© facile, car, lorsqu’a commencĆ© le Genfest, entre l’émotion et la difficultĆ© Ć  Ć©couter, je n’ai pas rĆ©ussi Ć  traduire. Lorsque Chiara est montĆ©e sur scĆØne, nous, les 40Ā 000Ā jeunes, Ć©tions “un cœur unique et une Ć¢me unique”. Nous Ć©tions subjuguĆ©s par sa prĆ©sence et, lĆ , j’ai compris qui Ć©tait Chiara. Mais, dans cet immense stade, chacun la sentait proche. Je n’ai pas compris tout ce qu’elle disait, mais je sentais que nous Ć©tions dĆ©jĆ  engagĆ©s sur la route vers un monde plus uni. Pour un idĆ©al aussi grand, l’engagement de chacun Ć©tait requis. ƀ un moment, la pluie est arrivĆ©e… C’était impressionnant de voir que ceux qui avaient un parapluie l’utilisaient pour protĆ©ger ceux qui se trouvaient devant. Et mĆŖme si on ne rĆ©ussissait pas, Ć  cause de problĆØmes techniques, Ć  saisir le message de Chiara, nous Ć©tions tous heureux. La prĆ©sence de Dieu au milieu de nous, par l’amour rĆ©ciproque entre tous, nous emportait et nous remplissait de joie. Ce “moment de Dieu” se rĆ©alisait alors! ƀ la fin du Genfest, nous, les 40Ā 000Ā jeunes, sommes partis convaincus que nous commencions Ć  parcourir la route que Chiara nous avait indiquĆ©e pour donner notre contribution Ć  la construction d’un monde plus uni. Et qui commenƧait immĆ©diatement: en aimant chaque personne que nous allions rencontrer et en vivant l’amour rĆ©ciproque entre nous 24 heures sur 24.  

Chiara Lubich : le caractĆØre concret de l’amour

Chiara Lubich : le caractĆØre concret de l’amour

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Foto: Pixabay

Maintenir allumĆ©e la flamme de l’amour, cet amour que l’Esprit Saint a rĆ©pandu en nos cœurs et qui doit s’exprimer par des faits concrets comme nous l’avons vu rĆ©cemment. Pendant les quinze jours prochains, nous devons nous arrĆŖter prĆ©cisĆ©ment sur cet aspect de l’amour, son caractĆØre concret, et travailler Ć  le rendre authentique. Comment ? […] Nous savons combien, en vivant dans le monde, il est facile de se laisser envahir par la poussiĆØre, d’accumuler avec le temps des choses plus ou moins utiles ou superflues et de les garder chez soi. Il s’agit peut-ĆŖtre d’un crayon en trop, d’un livre, d’un vĆŖtement, d’un instrument, d’un tableau, d’un tapis, de linge, de meubles, d’objets petits ou grands, d’une somme d’argent… Pourquoi ne pas rassembler tous ces objets et les mettre Ć  la disposition de celui qui n’en a pas dans notre communautĆ© ou des personnes pauvres, ou pour le ā€œJĆ©sus AbandonnĆ© au quotidienā€, comme nous appelons chaque catastrophe qui plonge tant de gens dans la souffrance, dans l’angoisse, dans le froid et dans des situations terribles. Chaque matin, Ć  peine levĆ©, on se lave le visage. Ne serait-il pas nĆ©cessaire, peut-ĆŖtre, de revoir chaque annĆ©e, au dĆ©but de l’annĆ©e, quel est notre superflu et de le donner pour concrĆ©tiser ce Ć  quoi la charitĆ© nous engage ? Je l’ai dĆ©jĆ  dit aux focolarini. Dans le focolare on fait de temps en temps ce qu’on appelle ā€œle tasā€, c’est-Ć -dire qu’on rassemble tout ce qu’on a en plus et on le distribue. Ne pourrions-nous pas, nous tous faire de mĆŖme ? […] En rassemblant le superflu et en le donnant, notre charitĆ© envers le prochain sera vraie et nous sauverons ainsi la prĆ©sence du RessuscitĆ© vivante en nous. J’ai expĆ©rimentĆ© que pour rĆ©aliser cela, il faut un peu de temps. Il faut bien prendre en considĆ©ration chaque chose l’une aprĆØs l’autre. Nous ne devons bien sĆ»r, disposer que de ce qui nous appartient personnellement et bien dĆ©terminer : ceci est superflu, cela ne l’est pas. Et soyons gĆ©nĆ©reux, en pensant qu’il est prĆ©fĆ©rable de manquer de quelque chose d’utile plutĆ“t que d’en avoir en trop. […] Fuyons, nous aussi, ces attachements, tout ce qui est consĆ©quence plus ou moins importante, mĆŖme involontaire, de la sociĆ©tĆ© de consommation dans notre vie. Nous nous sentirons plus libres, plus lĆ©gers, plus aptes Ć  travailler pour […] faire du prĆ©sent une annĆ©e riche de fruits.   Da ā€œCercando le cose di lassĆ¹ā€ – CittĆ  Nuova 1992 – p. 122 et suivantes.

Maria Voce: ā€œ De l’espace, mais pas de revanche ā€

Maria Voce: ā€œ De l’espace, mais pas de revanche ā€

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Ā© Osservatore Romano

« Les femmes, futur de l’Église ?Ā Ā», titre l’article-interview d’Alberto Chiara, sur deux pages, illustrĆ©es de grandes photos, dans le numĆ©ro spĆ©cial de fin d’annĆ©e de la revue Ć©ditĆ©e par la San Paolo. Mais au cours de l’interview le thĆØme s’élargit, passant du rĆ“le de la femme dans l’Église aux dĆ©fis ouverts du pontificat de FranƧois pour aller Ć  la rencontre des pauvres et des laissĆ©s-pour-compte, jusqu’à l’engagement du dialogue avec les nouvelles gĆ©nĆ©rations, qui fera l’objet du Synode des Ć©vĆŖques en octobre prochain, prĆ©cĆ©dĆ© par une sĆ©rie d’évĆ©nements prĆ© synodaux de grande envergure. Les femmes sauveront-elles l’Église ? « JĆ©sus Christ l’a dĆ©jĆ  sauvĆ©eĀ Ā» rĆ©pond synthĆ©tiquement Maria Voce. « Ce qui compte c’est ce que font, ensemble, les hommes et les femmes des diffĆ©rentes communautĆ©sĀ Ā». Le journaliste insiste en rappelant les rĆ©centes nominations de deux femmes par le pape FranƧois, dans deux DicastĆØres clĆ©s – pour les laĆÆcs et pour la famille et la vie – toutes deux mariĆ©es avec enfants, Linda Ghisoni et Gabriella Gambino (professeur universitaire et juge d’instruction au Tribunal pour les causes de nullitĆ© de mariage dans le Lazio. La premiĆØre, professeure de bioĆ©thique et philosophie du droit Ć  l’UniversitĆ© romaine de Tor Vergata, la seconde, professeure de Sciences du Mariage et de la Famille Ć  l’Institut thĆ©ologique Pontifical Jean Paul II). « Il me semble que chez le pape FranƧois il y ait l’intention d’affirmer qu’un rapport authentique, vrai et complĆ©mentaire se trouve entre la femme et l’hommeĀ Ā» rĆ©plique Maria Voce. « Naturellement ce rapport a toujours existĆ©. Au dĆ©but « Dieu crĆ©a l’homme, homme et femme il les crĆ©aĀ Ā». Il crĆ©a deux ĆŖtres diffĆ©renciĆ©s qui ensemble constituent l’humanité ». Ā AprĆØs tant de masculinitĆ©, le moment est-il venu pour les femmes de prendre leur revancheĀ ?Ā Ā» « Le pape FranƧois veut que la femme ait la possibilitĆ©, comme l’homme, de dire ce qu’elle pense Ć  l’intĆ©rieur de l’Église, en assumant aussi des rĆ“les de responsabilitĆ© grandissante, sans pour autant Ć©craser l’homme, mais au besoin en mettant en valeur ses propres qualitĆ©s, en particulier sa capacitĆ© d’engendrer et de maternitĆ©. Aucune revanche donc, mĆŖme si jusqu’à prĆ©sent les femmes n’ont pas eu d’espace adĆ©quat. Dans l’Église comme dans la sociĆ©té ». Ā A propos de l’état de santĆ© de l’Église ces temps-ci, Maria Voce commenteĀ : « Je suis trĆØs contente de vivre en cette Ć©poque, avec cette Ɖglise Ā». « Nous ne pourrions nous trouver Ć  une meilleure Ć©poqueĀ Ā». Et d’ajouterĀ : le signe caractĆ©ristique qui me convainc le plus est la sĆ©rĆ©nitĆ© profonde qui marque le rapport entre le Pontife et le peuple de Dieu. FranƧois est un pape toujours gĆ©nĆ©reux, accueillant, prĆŖt Ć  s’ouvrir, soucieux de comprendre les difficultĆ©s de l’humanité ». Il ne cache pas les difficultĆ©s du moment, mĆŖme Ć  l’intĆ©rieur de l’Église, mais Ā« Ć Ā chaque Ć©poque, ses difficultĆ©s. La rĆØgle s’applique aussi Ć  nos jours. Combien de fois je pense Ć  ce que doit souffrir le pape Bergoglio de ne pas se sentir compris, lapidĆ© par des jugements sĆ©vĆØres Ć  cause de propos rapportĆ©s hors de leur contexte… ». Devant choisir un puis deux mots qui caractĆ©risent le pontife actuel, la prĆ©sidente des Focolari indique « charité » et « vĆ©rité », mais elle prĆ©ciseĀ : « L’un n’exclut pas l’autre. Bergoglio sait que tout ce qu’il dit ou fait peut dĆ©ranger, peut ne pas ĆŖtre compris en profondeur par tout le monde. Mais il avance, mĆ» par l’amour, pour amĆ©liorer, corriger, certaines situationsĀ Ā». A propos des champs d’actions privilĆ©giĆ©s du Pontife actuel, Emmaüs observeĀ : « L’attention insistante du pape envers les pauvres, les malades, les marginaux, sa capacitĆ© Ć  se pencher sur celui qui se trompe, ne lui fait pas oublier les autres aspectsĀ Ā». Ā En prĆ©sence d’une Ɖglise toujours plus ouverte au dialogue d’égal Ć  Ć©gal avec tout le monde Maria Voce exprime un rĆŖveĀ : « Que le pape organise une journĆ©e de priĆØre commune et invite les responsables des autres Ɖglises, orthodoxe, anglicane, luthĆ©rienne, mĆ©thodiste, baptiste… Ć  prier ensemble une fois par an, pendant la semaine de priĆØre pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens ou Ć  un autre moment. Je crois que si les croyants voyaient leurs responsables prier ensemble habituellement, ils dĆ©couvriraient que l’unitĆ© dans la diversitĆ© est possibleĀ Ā». L’interview se termine par une boutade au sujet des jeunes auxquels l ‘Ɖglise entend accorder cette annĆ©e une attention particuliĆØreĀ : ”Ā Nous, adultes, devrions les Ć©couterĀ Ā».    

Le Pape FranƧois au Chili et au PƩrou

  « Je viens chez vous en tant que pĆØlerin de la joie de l’Évangile, pour partager avec tous ā€˜ā€™la paix du Seigneur’’ et ā€˜ā€™vous confirmer dans la mĆŖme espĆ©rance’’ ». C’est ainsi que commence le message vidĆ©o que FranƧois adresse Ć  tous ceux qui l’accueilleront ces prochains jours en AmĆ©rique du Sud, du 15 au 22 janvier. « Je dĆ©sire vous rencontrer, vous regarder dans les yeux, voir vos visages et pouvoir tous ensemble, expĆ©rimenter la proximitĆ© de Dieu, sa tendresse et sa misĆ©ricorde qui nous enveloppent et nous consolentĀ Ā». Le Pape connaĆ®t l’histoire de ces deux pays, « tissĆ©eĀ  d’engagement et de dĆ©vouementĀ Ā», et dĆ©sire « rendre grĆ¢ce Ć  Dieu pour votre foi et votre amour envers Dieu et vos frĆØres qui sont dans le besoin, spĆ©cialement pour l’amour que vous avez pour ceux qui sont rejetĆ©s de la sociĆ©té ». Le Pape FranƧois exprime son dĆ©sir de « partager avec vous vos joies, tristesses, difficultĆ©s et espĆ©rancesĀ Ā», la paix que « seul Lui peut donnerĀ Ā». Une paix qui « se base sur la justice et qui nous permet d’accueillir les exigences de communion et d’harmonieĀ Ā». Le Pape conclut le message vidĆ©o en remettant « dans les mains de la Vierge Sainte, MĆØre de l’AmĆ©rique, ce Voyage Apostolique ainsi que toutes les intentions que nous portons dans le cœur afin qu’Elle, comme une bonne MĆØre, puisse les accueillir et nous montrer le chemin qui conduit vers Son FilsĀ Ā».

Famille : le pari de Rosy et LƩo

Famille : le pari de Rosy et LƩo

2017-12-21-PHOTO-00000351Napolitains, lui travaille aux chemins de fer, elle comme comptable, Rosy et LĆ©o Prisco sont tous deux retraitĆ©s, sans en avoir d’ailleurs ni l’air, ni l’esprit. Leur histoire commence il y a 40 ans, Ć  une Ć©poque où les couples qui en Italie choisissent de se marier civilement sont encore trĆØs rares. Mais ils sont agnostiques et pour se marier, ils vont Ć  la mairie. Ce sont deux types tellement diffĆ©rents que personne, mis Ć  part eux-mĆŖmes, n’est disposĆ© Ć  parier un seul sou que leur couple tiendra. A la naissance du premier enfant, un doute apparaĆ®tĀ : on le baptise ou nonĀ ? Ils en parlent avec le curĆ©. « Pour nous agnostiques et marxistes convaincus – se souvient Rosy – il Ć©tait impensable qu’un prĆŖtre nous accueille d’une maniĆØre ouverte et amicale. Don Salvatore, non seulement n’a exprimĆ© aucun jugement sur notre situation conjugale, mais il est devenu un ami, au point qu’on lui a racontĆ© qu’on se disputait tout le temps. Oui, parce que c’était facile de faire les rĆ©volutionnaires en dehors, mais Ć  la maison, qui devait cuisiner et tout faireĀ ? C’était moi. Je me souviens que pour me faire entendre de LĆ©o, (j’étais un peu folle, mais parfois Ƨa marchait!) je faisais comme quand on allait Ā manifester dans les ruesĀ : je pendais aux murs de la cuisine, des affiches telles queĀ : ā€˜ā€™Tu es un tyran’’, ā€˜ā€™Tu es en train de piĆ©tiner la paritĆ© homme-femme’’, etc. Don Salvatore nous a fait connaĆ®tre d’autres couples. Eux aussi avaient des difficultĆ©s mais ils avaient appris Ć  dialoguer, aussi parce qu’ils connaissaient un secretĀ : se demander pardon et recommencer. Un exercice que nous avons nous aussi essayĆ© de faire, Ć  l’avantage de notre relation qui s’amĆ©liorait de jour en jour. Entre-temps, don Salvatore a acceptĆ© de cĆ©lĆ©brer le baptĆŖme de Francesco et six ans aprĆØs, celui de NunzioĀ Ā». « GrĆ¢ce Ć  don Salvatore et aux autres familles – explique LĆ©o – nous avons rencontrĆ© Dieu et son amour, et petit-Ć -petit, s’est Ć©veillĆ© en nous le dĆ©sir d’être une famille selon son cœur. Nous nous sommes rendu compte que mĆŖme si nous lui avions tournĆ© le dos, Lui, Ć©tant amour, n’avait jamais cessĆ© de nous parler. Comme il avait fait en ā€˜93, dans une chambre mortuaire d’hĆ“pital. C’est lĆ  que, par hasard, nous avions croisĆ© la douleur de deux parentsĀ : leur petit ange de trois ans Ć©tait mort. Pour nous cela avait Ć©tĆ© un message fortĀ : et si cela nous Ć©tait arrivĆ© Ć  nousĀ ? C’était ce mĆŖme couple que, des annĆ©es aprĆØs, nous avons revus lors d’une rencontre des Focolari, invitĆ©s par don Salvatore. De cette souffrance Ć©taient nĆ©es trois maisons-famille pour enfants en difficultĆ©sĀ Ā». 2017-12-21-PHOTO-00000353Pour Rosy et LĆ©o, qui en ā€˜95 ont dit leur ā€˜oui’ dans le sacrement de mariage, avoir retrouvĆ© Gino et Ɖlisa dans le cadre des Focolari, n’a pas Ć©tĆ© un simple hasard. « Un lien s’est tout de suite Ć©tabli – raconte Rosy – qui nous a amenĆ©s Ć  offrir ma collaboration Ć  temps plein comme maman de substitution dans une des maisons -famille de la Fondation Ferraro. Leo nous rejoignait aprĆØs le travail. Ce furent six annĆ©es merveilleuses, au cours desquelles nous avons eu la possibilitĆ© d’aimer avec le cœur beaucoup d’enfants qui passaient dans la Maison ā€˜Sorriso’ (ā€˜Sourire’) des pĆ©riodes plus ou moins longues, selon la situation dans laquelle se trouvait leur familleĀ». « Cette expĆ©rience – confie LĆ©o – nous a permis de prendre conscience que nous sommes des instruments dans les mains de Dieu et que le fait de pouvoir aider ne dĆ©pendait pas de qui sait quelles aptitudes. Nous deux, aujourd’hui comme hier, nous ne sommes pas une famille parfaiteĀ : nous voulons simplement nous mettre au service de qui nous reprĆ©sente JĆ©sus. Comme cela fut pour les deux fillettes russes que nous avons accueillies dans notre maison, un rapport qui continue encore aujourd’hui alors qu’elles sont adultesĀ Ā». Au dĆ©but de l’annĆ©e 2017, dĆ©sormais en retraite, ils dĆ©cident de fĆŖter le 50ĆØme anniversaire de Familles Nouvelles en se mettant encore plus au service de la rĆ©alisation des diffĆ©rents Ć©vĆ©nements qui seront cĆ©lĆ©brĆ©s. Ils collaborent aussi dans une cantine pour la formation des jeunes. Mais si 2017 est terminĆ©, le dĆ©sir de donation ne l’est pasĀ ! Depuis octobre dernier, ils se sont transfĆ©rĆ©s Ć  Loppiano pour y rester jusqu’en juillet et pouvoir suivre ainsi de prĆØs la logistique, les dĆ©marches administratives, les transports… au service de ces familles qui, de diffĆ©rents coins du monde, ont rejoint la Scuola Loreto (l’École Loreto) pour apprendre Ć  ĆŖtre une famille selon le cœur de Dieu.   Ā   

Amour en acte. Et c’est toujours NoĆ«l

Amour en acte. Et c’est toujours NoĆ«l

IMG-20171213-WA0282La chaleur estivale de l’hĆ©misphĆØre austral a rĆ©cemment servi de cadre Ć  une rencontre avec la sociologie latino-amĆ©ricaine, que ses participants ont qualifiĆ©e de « fulguranteĀ Ā». « Chaque fois que nous aimons, chaque fois que nous donnons, c’est NoĆ«lĀ Ā», rĆ©sume au nom du secrĆ©tariat de Social-One Silvia Cataldi, chercheuse Ć  l’UniversitĆ© « la SapienzaĀ Ā» de Rome, et co-auteur (avec Vera Araujo et Gennaro Iorio) du livre intitulĆ© Ā«L’amour Ć  l’époque de la globalisation. Vers un nouveau concept sociologiqueĀ Ā» (CittĆ  Nuova, 2015), qui dĆ©veloppe la dimension « publiqueĀ Ā» et sociale de l’amour comme force transformatrice au sein de la vie des communautĆ©s et des comportements collectifs. C’est au sujet de cette dimension de l’amour caractĆ©risĆ© par l’agapĆØ queĀ  le groupe de sociologues s’est interrogĆ©, avec des moments de rĆ©flexion et de travaux pratiques.

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Vera Araujo

ā€œEn Uruguay – explique Silvia Cataldi – nous avons participĆ© Ć  un congrĆØs international de 5000 sociologues, organisĆ© par l’Association Latino-AmĆ©ricaine de Sociologie (Alas) avec la prĆ©sentation d’un recensement et d’une mĆ©ta-analyse des actions mues par l’amour agapĆØĀ  dans le monde. Ensuite a eu lieu une table ronde sur le manifeste de la ConvivialitĆ©, signĆ© en 2013 par des philosophes, des sociologues, des Ć©conomistes et anthropologues du monde entier, comme contribution des sciences humaines Ć  l’art du « vivre ensembleĀ Ā». Une occasion de connaĆ®tre la sociologie latino-amĆ©ricaine et de remettre en lumiĆØre ce queĀ  l’AmĆ©rique Latine peut donner au mondeĀ : une vision trĆØs vitale de la culture où l’étude, la coopĆ©ration et la transformation sociale forment un tout, au service de l’humanité ». Ensuite, l’équipe de Social One – 60 Ć©tudiants et professeurs en provenance du BrĆ©sil, de Colombie, d’Argentine, du Chili et d’Italie – s’est rendue Ć  Recife, au BrĆ©sil, où elle a participĆ© Ć  un sĆ©minaire auprĆØs de l’UniversitĆ© FĆ©dĆ©rale du Pernambouc, puis dans la CitĆ© pilote Santa Maria où s’est dĆ©roulĆ©e la Summer School intitulĆ©e « l’ Agir – agapĆØ et la rĆ©alitĆ© socialeĀ : recherche sociologique en vue deĀ  promouvoir le dĆ©veloppement, pour construire l’avenir » : « Une Ć©cole d’apprentissage rĆ©ciproque sur le thĆØme de l’agapĆØ en action dans le domaine social, suivie d’un workshop dans les communautĆ©s des favelas voisinesĀ Ā». Les impressions recueillies Ć  la fin traduisaient un profond renouvellement personnel, communautaire et spirituel. Nous avons parlĆ© constamment et exclusivement de sociologie, mais l’amour qui rĆ©gnait en nous et les idĆ©es de Chiara Lubich ont touchĆ© non seulement les esprits, mais aussi les cœursĀ Ā». IMG-20171218-WA0147Une Ć©tudiante brĆ©silienne, assistante sociale, a commentĆ©: ā€œLa Summer School a Ć©tĆ© pour moi la confirmation du rĆ“le important de l’interdisciplinaritĆ©. Je travaille comme assistante sociale, en Ā contact avec la souffrance de personnes qui ont perdu leur dignitĆ©. Une comprĆ©hension nouvelle de la Ā personne engendre de nouvelles pratiques qui mettent en mouvement des forces latentes de la nature humaineĀ Ā». Un professeur de RecifeĀ : « L’agapĆØ n’est pas seulement un concept sociologique, mais il recouvre aussiĀ  les domaines de la philosophie et de la mĆ©taphysique. J’ai vu que l’amourĀ  agit aussi dans votre groupe. Dans cette perspective s’ouvre un dialogue animĆ© par l’amour et la gĆ©nĆ©rosité ». Giuseppe Pellegrini, de l’UniversitĆ© de PadoueĀ : « La rencontre avec les cultures latino-amĆ©ricaines est toujours enrichissante. C’est pour moi une faƧon de mieux connaĆ®treĀ  mon Pays. La nĆ©cessitĆ© de mettre Ć  l’épreuve nos catĆ©gories mentales et nos idĆ©es, la capacitĆ© d’interprĆ©ter la rĆ©alitĆ© sociale et ses mutations sont quelques uns des Ć©lĆ©ments les plus stimulants que j’ai trouvĆ©s. Trente ans aprĆØs ma premiĆØre expĆ©rience au BrĆ©sil, j’ai senti vibrer les mĆŖmes sentiments,Ā  la mĆŖme Ć©nergie qui anime ce peuple si divers dans les manifestations de sa vie communautaire. L’effort accompli par les nombreuses personnes qui s’inspirent de l’idĆ©al de Chiara Lubich a portĆ© des fruits authentiques et respectueux de la vie latino-amĆ©ricaine. Agir selon cet amour-agapĆØ est un effet de l’amourĀ  rĆ©ciproque, un Ć©lĆ©ment gĆ©nĆ©rateur et contagieux, Ć  la fois thĆ©orique et pratique, en mesure d’influencer les mutations sociales, culturelles et politiquesĀ Ā». Prochaine Ć©tape de Social OneĀ : Ā le congrĆØs des 7 et 8 juin Ć  l’UniversitĆ© italienne de Salerne (Italie), pour poursuivre le dialogue avec la sociologie contemporaine, mais aussi pour accueillir une Expo qui mettra en valeur les bonnes pratiques d’associations et d’institutions qui œuvrent dans le social.

TURN IT UP ! Augmenter le volume

Au cours de l’annĆ©e du 50ĆØme anniversaire du Gen Verde, la band internationale a publiĆ© TURN IT UP ! Ā« Une invitation – disent-elles – Ć  augmenter ā€˜ā€™ le volume de l’unité’’. Et cela demande un amour concret, universel et qui sait prendre l’initiative Ā». L’idĆ©e a voyagĆ© avec le groupe, de par le monde, a retenti sur les places, dans les Ć©coles et dans les maisons. Elle a enthousiasmĆ© beaucoup de monde et est devenue un engagement de vie. Ā« Maintenant que l’annĆ©e se termine – ajoutent les artistes – l’idĆ©e nous revient ā€˜ā€™vĆŖtue de mille couleurs’’, chantĆ©e par un nombre incalculable de voix, dansĆ©e avec la fantaisie de peuples diffĆ©rents. Ce sont 465 filles et garƧons, de 31 villes, de 21 pays des 5 continents, les protagonistes du montage vidĆ©o TURN IT UP ! Avec leur passion, enthousiasme et joie Ā».   https://youtu.be/DKoodP6IYqg?t=40

Entreprise et solidaritƩ peuvent aller de pair

Entreprise et solidaritƩ peuvent aller de pair

Tassano_05Ce fut une ā€œphoto de Groupeā€ trĆØs particuliĆØre qui a Ć©tĆ© prise Ć  l’occasion de la prĆ©sentation publique, en prĆ©sence des autoritĆ©s et des protagonistes, du bilan social du Groupe Tassano, qui au fil des annĆ©es est passĆ© du statut de coopĆ©rative Ć  celui d’un consortium, pour devenir enfin Ā un groupe de consortiums. Un ensemble composite, actuellement formĆ© de 33 coopĆ©ratives offrant des services diversifiĆ©s. Ceux-ci concernent directement un total 4700 usagers et de 100Ā 000 indirectement, dans une rĆ©gion du Nord-Ouest de l’Italie qu’on peut traverser rapidement depuis le bord de mer, marquĆ© par la vĆ©gĆ©tation mĆ©diterranĆ©enne, jusqu’aux montagnes qui, en hiver, sont toujours enneigĆ©es. Presque 700 employĆ©s, formĆ©s avant tout Ć  l’esprit de l’Économie de Communion. « C’est une loi de l’économie qu’on n’utilise pas – a expliquĆ© Ć  cette occasion Luigino Bruni – mais qui existe. Les entreprises qui adhĆØrent Ć  ce projet s’engagent Ć  affecter leurs bĆ©nĆ©fices dans trois secteursĀ : une partie est destinĆ©e Ć  la crĆ©ation d’emplois, une autre Ć  aider les pauvres et une autre enfin Ć  diffuser cette culture. Un travail authentique, qui confĆØre dignité : l’histoire de Tassano est une histoire d’amour, faite de travail et de travailleurs, qui a produit de la valeur et des valeursĀ Ā». Tassano_01Une histoire qui remonte Ć  des annĆ©es, lorsque, en 1989, deux amis, petits entrepreneurs locaux, Giacomo Linaro et Piero Cattani, avec 24 autres associĆ©s volontaires,Ā liĆ©s au Mouvement des Focolari, donnent vie Ć  une coopĆ©rative pour rĆ©pondre aux nombreuses situations de malaise social prĆ©sentes sur le territoire. La coopĆ©rative se dĆ©veloppe et gagne progressivement la confiance de ses divers interlocuteurs, y compris du secteur public, en offrant de nouveaux services. Au bout de deux ans, les associĆ©s de la Tassano constatent que leurs objectifs coĆÆncident pleinement avec le projet de ā€œl’Économie de Communionā€, lancĆ© au BrĆ©sil par Chiara Lubich, afin d’étendre la solidaritĆ© Ć  l’échelle mondiale: ils dĆ©cident aussitĆ“t d’y participer. Peu Ć  peu, la croissance diversifiĆ©e des diffĆ©rentes activitĆ©s, suivie de la naissance de nouvelles coopĆ©ratives spĆ©cialisĆ©es, donne vie Ć  un Consortium de rĆ©alitĆ©s qui demeurent autonomes dans leur gestion, mais qui sont unies dans l’expĆ©rience. Elles agissent en effet toutes avec le mĆŖme esprit dans le domaine social, Ć©ducatif, caritatif, au service des catĆ©gories sociales les plus fragiles, comme les personnes Ć¢gĆ©es seules, les handicapĆ©s, les malades mentaux, les chĆ“meurs, mais aussi des familles, des enfants et des jeunes, ainsi que de l’entretien et la mise en valeur du territoire. En 1997, Tassano devient « Groupe d’Entreprises CoopĆ©rativesĀ Ā», dans le but d’unifier les diverses expĆ©riences entrepreneuriales et sociales dĆ©jĆ  existantes, mais aussi de fonctionner comme ā€œincubateurā€ d’entreprises en vue d’innover. Dans l’avenir, tous les secteurs stratĆ©giques convergeront dans des consortiums qui pourront consolider la croissance et favoriser un dĆ©veloppement ultĆ©rieur. Tassano_03Maurizio Cantamessa, prĆ©sident du Groupe, explique: « Nous vivons une rĆ©alitĆ© trĆØs cohĆ©rente, avec un partage complet des valeurs et aussi une approche commune du travail quotidienĀ : c’était le moment de nous regrouper, de nous consolider et de repartir. Le fait d’être concentrĆ©s sur le territoire est trĆØs important, parce que cela favorise les relations. Avec les institutions nous travaillons chaque jour au coude Ć  coude. Ayant Ć  faire avec les services Ć  la personne il est important d’être lĆ  en personneĀ Ā». MalgrĆ© toutes ces transformations, la ā€œmissionā€ du Groupe demeure inchangĆ©eĀ : favoriser une conception de l’agir Ć©conomique orientĆ© Ć  la promotion intĆ©grale et solidaire de l’homme et de la sociĆ©tĆ©, sans pour autant renoncer Ć  un fort ancrage dans le marchĆ©, en prĆ©cisant des objectifs et des projets de dĆ©veloppement d’entreprise qui puissent conduire Ć  la crĆ©ation de nouvelles entreprises et donc Ć  celle de nouveaux emplois. Pour dĆ©montrer que les idĆ©es, les principes et les valeursĀ  de la coopĆ©ration peuvent se traduire efficacement dans des actions concrĆØtes bĆ©nĆ©ficiant au travail, au territoire et Ć  ses habitants. Entreprise et solidaritĆ© peuvent aller de pair.

Une longue marche de nuit

Ces trois sages venus de l’Orient, les Mages, qui se sont mis en route au-delĆ  du dĆ©sert Ć  la recherche d’un enfant, prĆ©figurent la marche du christianisme Ć  la recherche de l’innocence. Cet enfant Ć©tait un roi, mais un roi sans domicile; et ils ont tout de mĆŖme fait le dĆ©placement en marchant Ć  la lumiĆØre des constellations, en se laissant guider par uneĀ  Ć©toile. Tel est le miracle du Christ. Il dĆ©loge les gens bien installĆ©s, il dĆ©livre nos cœurs des intĆ©rĆŖts qui les paralysent, il nous pousse hors de l’enceinte sacrĆ©e, pour orienter le mouvement des hommes et de toute rĆ©alitĆ© vers la recherche de l’unitĆ© et dans l’élan universel: Ā c’est ainsi que de toutes parts Ā s’approchent de son berceauĀ prophĆØtes, juifs et philosophes grecs, artistes et Ć©crivains, chercheurs et tenants des traditions. Au cours du trajet tous se dĆ©pouillent de Ā ce qui a particuliĆØrement trait Ć  l’idolĆ¢trie, c’est-Ć -dire Ć  la faussetĆ©, Ć  la dĆ©raison et Ć  la barbarie. Et tout converge vers le Christ, en qui se trouve la raison de toute chose. Les Mages apportaient trĆ©sors et parfumsĀ des terres d’Arabie et de MĆ©sopotamie: des gestes affectifs et effectifs. L’amour les sortait de leur Ć©loignement pour les rapprocher du Christ, qui Ć©tait le pauvre par excellence, et qui est toujours prĆ©sent dans les pauvres. Cette marche des Mages symbolise ainsi l’effort pour s’approcher de tout ce qui est lointain, pour remonter de toutes les affres, pour arriver avec l’offrande de nos cœurs et de nosĀ  biens matĆ©riels, Ć  travers les dĆ©serts de notre Ć©goĆÆsme, Ć  l’unitĆ© avec DieuĀ : « Parce que Dieu s’est fait homme afin que l’homme devienne DieuĀ Ā» comme l’a dit St AugustinĀ : l’un descendit afin que l’autre montĆ¢t. Mais c’est une longue marche, qui s’effectue dans la nuit, parsemĆ©e d’embĆ»ches et d’épreuves. On n’accĆØde pas Ć  la vĆ©ritĆ© sans peineĀ ; Dieu se donne en rĆ©compense Ć  celui qui le cherche laborieusementĀ : mais qui cherche trouve. Igino Giordani, I Re magi, Ā«La ViaĀ» n.97, 6 janvier 1951, p.4  

La naissance des Focolari : histoire et sociologie d’un charisme

La naissance des Focolari : histoire et sociologie d’un charisme

callebaut-focolari-copertinaD’une petite ville du Nord de l’Italie jusqu’aux cinq continents. Un Ć©pais dossier sociologique retrace l’histoire des Focolari, depuis leurs dĆ©buts jusqu’à ce que l’Église les approuve dĆ©finitivement en 1965. Une reconstitution dĆ©taillĆ©e, encouragĆ©e par la fondatrice des Focolari elle-mĆŖme dĆØs les annĆ©es 80, publiĆ©e pour la premiĆØre fois en 2010 dans son Ć©dition franƧaise, a Ć©tĆ© derniĆØrement traduite en italien par CittĆ  Nuova. Piero Coda, recteur de IUS, dans sa prĆ©face, introduit l’étude de Callebaut par ces motsĀ : « Une approche scientifique en parallĆØle avec l’histoire des Focolari jusqu’à nos jours n’existait pas encore. La prĆ©sente recherche construit et ouvre pour la premiĆØre fois un dossier historique et Ć©clairant sur le phĆ©nomĆØne important que reprĆ©sente le mouvement des Focolari… le travail est soignĆ©, prĆ©cis, exhaustif pour autant que possible … irrĆ©prochable et excellent du point de vue historiqueĀ Ā». InterviewĆ© par Lorenzo Prezzi pour settimananews.it, Bernhard Callebaut (Bruges, 1953), Ć©tudes de droit, philosophie et sociologie Ć  l’UniversitĆ© catholique de Louvain, est actuellement professeur Ć  l’Institut Universitaire Sophia, prĆØs de Florence où il est aussi Program Director du groupe de recherche des Religions in a Global World. Il prĆ©cise le sens de son œuvreĀ : « Je pense que le rĆ©cit en tant que tĆ©moignage qui nous met directement en contact avec ce que son auteur vit, reste toujours valide. Je ne pense pas que cette publication puisse remplacer le choc bĆ©nĆ©fique que l’on Ć©prouve, comme ce fut mon cas, Ć  la lecture de quelques pages du premier livre de Chiara Lubich (MĆ©ditations), pages qui invitent Ć  vivre les messages qu’elles contiennent. Cela dit, je crois que dans Ā un second temps, il faut respecter ce besoin de comprendre, de contextualiser, de lier le phĆ©nomĆØne en lui-mĆŖme Ć  une histoire antĆ©rieure et d’en saisir, au moins en partie, les consĆ©quencesĀ Ā». Foco_Chiara_DonForesiLes vingt premiĆØres annĆ©es de l’histoire des Focolari sont marquĆ©es par les « visions intellectuellesĀ Ā» de Chiara Lubich, d’où naĆ®trontĀ  par la suite les points d’ancrage de sa spiritualitĆ©. « Un charisme s’adresse toujours Ć  quelqu’un en particulier, c’est aussi le cas iciĀ», Ā explique Callebaut. « C’est seulement au bout d’un certain temps que Chiara se rend compte qu’en vĆ©ritĆ© elle seule avait reƧu ce don et personne d’autre, du moins sous cette forme forte, limpide, irrĆ©sistible. Mais, avec le temps, elle se rend compte aussi que ses premiers compagnons, qu’elle avait envoyĆ©s ailleurs – d’abord en Italie, puis en Europe et dans les continents – devenaient eux aussi d’une certaine maniĆØre des messagers, des relais porteurs du charisme, de Ā«petites fontainesĀ» Ć  leur tourĀ Ā». « Au jour d’aujourd’hui – et mon livre documente amplement ce point – le cœur du charisme de Chiara est liĆ© au fait d’avoir eu la grĆ¢ce de saisir la centralitĆ© et de dĆ©velopper, comme jamais au cours des deux mille ans de vie chrĆ©tienne, la signification de ce point culminant de la passion que constitue le moment du cri d’abandon de l’homme-DieuĀ Ā». A ses dĆ©buts, Ā l’histoire des Focolari est aussi marquĆ©e par une attente longue et soufferte, celle de la reconnaissance de la part de l’Église. « Au dĆ©but des annĆ©es cinquante le Saint Office examine les documents concernant les Focolari et s’ouvre une sĆ©rie de confrontations avec la jeune fondatrice.Ā  Pour la mettre Ć  l’épreuve, elle et ses amis et mesurer leur fidĆ©litĆ© Ć  l’Église, on lui demande de faire un pas en arriĆØre, de ne plus ĆŖtre la responsable du mouvement. Son entourage n’occultera jamais qui est vraiment l’âme du mouvement et il n’y eut aucune crise de leadership au cours de Ā ces annĆ©es-lĆ , jusqu’à ce que Paul VI tranche dĆ©finitivement la question. En 1965 Chiara signera sa premiĆØre lettre en tant que prĆ©sidente des Focolari. Aujourd’hui, avec le recul des annĆ©es, on commence Ć  comprendre que derriĆØre sa stature de porteuse d’une spiritualitĆ©, il y avait aussi le poids d’une pensĆ©e hors du communĀ». Au cours de ces derniĆØres annĆ©es, l’intuition charismatique de la fondatrice se traduit aussi en une sĆ©rie de propositions concrĆØtes en vue de contribuer Ć  la rĆ©solution de questions sociales ou culturelles. Comme l’Économie de Communion, « qui rĆ©alise le choix prĆ©fĆ©rentiel des pauvres et, en mĆŖme temps valorise ceux qui savent contribuer Ć  la vie Ć©conomique grĆ¢ce au prĆ©cieux talent qu’est l’esprit d’entrepriseĀ Ā», ou la fondation de l’Institut Sophia, « comme apport intĆ©ressant aux dĆ©bats et aux travaux de la pensĆ©e contemporaineĀ Ā». Aujourd’hui, tous les membres des Focolari, d’une maniĆØre ou d’une autre, portent et multiplientā€ le charisme de Chiara Lubich ā€œpour rĆ©aliser l’ut omnesĀ Ā». Et Callebaut de conclureĀ : « Il y a du travail pour plusieurs siĆØcles, me semble-t-ilĀ Ā».


  Bernhard CallebautCallebaut Bernhard,Ā Tradition, charisme et prophĆ©tie dans le Mouvement international des Focolari. Analyse sociologique, Paris, Nouvelle CitĆ©, 2010, LXXXIII + 537 p. Trad. It. La naissance des Focolari. Histoire et sociologie d’un charisme (1943-1965), CittĆ  Nuova – Sophia, Rome 2017. Lire l’interview complĆØte de Lorenzo PrezziĀ : http://www.settimananews.it/spiritualita/focolari-movimento-carisma-storia/  

Ɖvangile vĆ©cu : ā€œPuissante est ta main!ā€

Les rides du dĆ©senchantement « AprĆØs quelques annĆ©es de mariage je me suis rendu compte que l’homme qui vivait Ć  mes cĆ“tĆ©s n’était plus celui qui m’avait fait perdre la tĆŖte. Mais il y avait les enfants maintenant et la vie avait progressĆ©. Un jour une de mes amies m’a ditĀ : « Je vois que tu vieillis mal. Au lieu de grandir dans l’amour, je vois les rides du dĆ©senchantement augmenter en toi.Ā Ā» C’était vrai, j’avais Ć©tabli des principes de justice Ć  la place de l’amour et du don. J’ai essayĆ© de changer d’attitude envers mon mari et j’ai dĆ©couvert qu’il avait plus que jamais besoin de moi et de mon soutien. Maintenant les choses ont changĆ©. En famille un amour plus grand circule entre tousĀ Ā». (M.F. Pologne) La pharmacie ā€œLes employĆ©s de la pharmacie où je travaillais avant avaient Ć©tĆ© licenciĆ©s. Tous, sauf moi. Mais ce qui animait les nouveaux gĆ©rants Ć©tait plus leur intĆ©rĆŖt que le bien des clients. MĆŖme l’atmosphĆØre avait rapidement changĆ©. Durant quelques mois je me suis attelĆ©e Ć  amĆ©liorer les relations entre les employĆ©s et avec les clients. Un temps prĆ©cieux, pendant lequel j’ai appris Ć  avoir plus de misĆ©ricorde. Puis la perspective du licenciement s’est prĆ©sentĆ©e Ć  moi. MalgrĆ© tout, je me suis confiĆ©e Ć  la Providence qui ne m’a pas dƩƧueĀ : sans m’y attendre, une autre pharmacie m’a offert la place d’un employĆ© qui venait de partir Ć  la retraiteĀ Ā». (C.T. Hongrie) Mes patients ā€œdifficilesā€ Depuis plusieurs annĆ©es je travaille comme mĆ©decin dans un institut spĆ©cialisĆ© recevant des patients Ć  l’état vĆ©gĆ©tatif, en gĆ©nĆ©ral traumatisĆ©s Ć  la suite d’un accident. Le parcours de rĆ©cupĆ©ration du coma est trĆØs complexe et il ne garantit mĆŖme pas la rĆ©ussite. Aux parents qui me demandent si leur proche se rĆ©veillera, je rĆ©ponds en gĆ©nĆ©ral que nous ne pouvons pas prĆ©voir ce qui va se passer, seul Dieu connait leur futur. Nous, techniciens, ne sommes que des instruments entre ses mains. Il est impossible de rester indiffĆ©rents face Ć  de telles tragĆ©dies. Quelquefois en tant que chrĆ©tien, ma foi a vacillĆ©. Mais je pense que ces patients ā€˜difficiles’ ont une fonction sociale importante : pour les parents et les amis, ils deviennent un centre où converge la famille et ils suscitent en eux leur capacitĆ© Ć  se donnerĀ Ā». (Elio – Italie) RĆ©surrectionĀ  ā€œDrogue, prostitution… depuis deux ans je suivais mon ami Mario dans son calvaire. Il s’était Ć©loignĆ© de Dieu, mais il respectait ma maniĆØre de vivre la foi. Quand je finissais Ć  l’hĆ“pital, j’allais tout le temps le trouver. Il me demandaitĀ : « Pourquoi fais-tu ƧaĀ ? Je viens d’un monde complĆØtement diffĆ©rent du tienĀ !Ā Ā» Pendant son hospitalisation, il a eu l’occasion de rĆ©flĆ©chir, et un jour il me ditĀ : « J’essayais de me convaincre que Dieu n’existait pas, parce que cela m’aurait obligĆ© Ć  changer de vie. Maintenant je ne peux plus avancer comme Ƨa. Tu es la seule personne vraiment heureuse que j’aie jamais rencontrĆ©e. Je voudrais tellement vivre comme toiĀ Ā». Je lui ai proposĆ© d’essayer de mettre en pratique une parole de l’évangile Ć  la fois. Moi aussi j’essayais de le faire et Ƨa fonctionnaitĀ ! Comme il avait confiance en moi, il a acceptĆ© de s’y mettre. Il lui semblait surtout difficile de changer le sens du mot « aimerĀ Ā», qui pour lui voulait dire se prostituer pour de l’argent. Ce fut un cheminement difficile, entre chutes et reprises. Un jour il accepta le sacrement de rĆ©conciliation. AprĆØs il Ć©tait rayonnant. Puis survint l’accident au cours duquel il perdit la vie. Dieu l’attendait, mais il Ć©tait prĆ©paré ». (S.V. Suisse)

Par delĆ  tous les obstacles

Par delĆ  tous les obstacles

Renzo_01Ā Ā Ā Ā  « Le titre de l’évĆ©nement, « En construisant des pontsĀ Ā»,Ā  choisi ensemble sans trop rĆ©flĆ©chir, ne pouvait pas mieux tomberĀ : la diffĆ©rence entre les jeunes des quartiers plus nantis et ceux des communautĆ©s plus dĆ©favorisĆ©es ne se voyait pas. Les Ć©quipes Ć©taient composĆ©es de jeunes de dix Ć  18 ans,Ā  tous confondus: les plus grands s’occupaient des plus petits, les plus petits animaient les plus grands. LesĀ  communautĆ©s plus pauvres ne semblaient pas du tout assistĆ©esĀ : tout le monde a profitĆ© de cette interactionĀ Ā». Renzo Megli,Ā  qui a pris part dĆØs le dĆ©but Ć  l’organisation des Olympiades pour les juniors, met tout de suite les choses au clair en vue de la pleine rĆ©ussite du projet. Et il en dĆ©crit la prĆ©paration avec passion. « On aurait dit qu’il n’y avait que des vents contraires. L’idĆ©e de perfection et le souvenir des camps sportifs ā€˜ā€™professionnels’’ ou ā€˜ā€™semi-professionnels’’ des Ć©ditions prĆ©cĆ©dentes conditionnaient et bloquaient les esprits,Ā  leur minaient le moral. Quant Ć  moi j’étais heureux. Heureux de toutes les portes qui se fermaient, et du Ā lent et laborieux changement de directionĀ : la seule possibilitĆ© qui restait Ć©tait celle de porter les Olympiades dans le CEU, leĀ  ā€˜ā€™Condominio Espiritual Uirapuru. Nous commenƧons Ć  travailler, dĆ©cidĆ©s Ć  rĆ©aliser l’évĆ©nement.Ā  Mais manifestement les frictions persistent, les boussoles sont encore perturbĆ©es par de vieux champs magnĆ©tiques. StopĀ ! Il faut choisirĀ : continuer ensemble bien soudĆ©s ou nous arrĆŖterĀ ? Vaut-il mieux rĆ©aliser quelque chose de moins parfait, mais unis, ou de plus parfait mais divisĆ©sĀ ? Ce seront des Olympiades diffĆ©rentes, moins professionnelles, peut-ĆŖtre moins ā€˜ā€™chic’’. Mais c’est justement peut-ĆŖtre le souffle de l’Esprit qui nous amĆØne Ć  faire quelque chose de nouveau, de diffĆ©rent. Nous dĆ©cidons de prendre une direction commune. Ceux Ā qui jusque lĆ  Ć©taient contraires commencentĀ  eux aussi Ć  ramer dans le mĆŖme sens. C’est alors seulement Ā que m’est revenue Ć  l’esprit une conversation faite il y a longtemps avec un focolarino de quelques annĆ©es mon aĆ®nĆ©. Il m’avait donnĆ© ce conseilĀ :Ā ā€˜ā€™Pour perdre une idĆ©e elle doit d’abord t’appartenir, comme si elle Ć©tait ton enfant, chair de ta chair. Pense Ć  une bouteille de champagneĀ : elle doit ĆŖtre pleine avant qu’on la dĆ©bouche et qu’on la laisse pĆ©tiller’’. Je me sentais ainsi, ā€˜ā€™pĆØre ā€˜ā€™ de mon idĆ©e, mais prĆŖt Ć  la perdre. ā€˜ā€™En perdant’’ chacun la sienne, nous sommes tous ensemble devenus les ā€˜ā€™parents’’ d’une idĆ©e plus belle, qui s’est affinĆ©e peu Ć  peuĀ Ā». Renzo-aRenzo poursuitĀ : « Le responsable du CEU nous avait promis l’espace et le matĆ©riel. Tout le travail rĆ©alisĆ© jusque lĆ  Ć©tait basĆ© sur cette disponibilitĆ©. Puis survient l’annulationĀ : on ne peut plus utiliser cet espace. La dynamique Ā qui consiste Ć  savoir perdre et Ć  jeter en Dieu toute prĆ©occupation Ć©tait devenue dĆ©sormais si quotidienne qu’aprĆØs quelques minutes d’hĆ©sitation, nous avons pris cette adversitĆ© comme un signe clair de l’Esprit. Inviter les enfants de la communautĆ© du CEU Ć©tait la chose la plus importante, mais le temps volait et les inscriptions arrivaient lentement, de quoi avoir la gorge serrĆ©e: arriverions-nous au nombre minimum de participantsĀ ? Nous dĆ©cidons alors d’ouvrir aussi les inscriptions Ć  ceux qui ne peuvent pas participer pour des raisons Ć©conomiques. Nous voulons nous fier Ć  la Providence. Beaucoup de sponsors se manifestent et toutes les dĆ©penses, y comprisĀ  celles imprĆ©vues, sont couvertes. Les sourires des enfants du CEU, venus en grand nombre, est devenue l’icĆ“ne de nos Olympiades. Animateurs, parents, joueurs, tous rayonnaient d’une joie extraordinaire. Un enfant d’une communautĆ© du CEU a ditĀ :’’Ici j’ai trouvĆ© mon pĆØre’’, Ć  propos d’un jeune plus Ć¢gĆ© qui l’avait rĆ©ellement accueilli et Ć©coutĆ©. Parmi les participants il y avait aussi les jeunes filles de Lar Santa MĆ“nica, une communauté  qui accueille les adolescentes victimes d’abus sexuels domestiques. Elles Ć©taient arrivĆ©es un peu contrariĆ©es et avec le seul dĆ©sir de retourner tout de suite Ć  la maison. Elles ont cependant participĆ© jusqu’à la fin. Nous les avons vues repartir heureuses. Cette transformation a Ć©tĆ© une des plus belles victoires de nos Olympiades. Ā 

Un Ʃditeur, un salon du livre, une communautƩ

Un Ʃditeur, un salon du livre, une communautƩ

20180102-01Pise est connue dans le monde entier surtout pour sa Place des Miracles, “patrimoine mondial” de l’UNESCO, où trĆ“ne la cĆ©lĆØbre Tour Ć  l’inclinaison caractĆ©ristique. Chaque annĆ©e depuis 2003, se dĆ©roule dans la ville toscane le Pisa Book Festival, salon national du livre qui rĆ©unit Ć©diteurs, Ć©crivains, traducteurs, illustrateurs et artistes italiens et Ć©trangers. Un espace idĆ©al pour favoriser les Ć©changes d’idĆ©es, propositions innovantes, livres et revues de qualitĆ©, mais aussi des ateliers d’écriture, sĆ©minaires, lectures et spectacles. Cette annĆ©e, l’éditeur CittĆ  Nuova, soutenu par la communautĆ© du lieu, Ć©tait prĆ©sent. “Nous avons participĆ© au Pisabook pour la cinquiĆØme annĆ©e, une Ć©dition vraiment spĆ©ciale de par la variĆ©tĆ© des intervenants et les personnalitĆ©s engagĆ©es – expliquent Rita et Francesco, au nom de tous. Pour la premiĆØre fois, nous avons eu la possibilitĆ© d’animer un atelier Ć  l’espace Junior, où nous avons travaillĆ© et jouĆ© avec BIG et ā€˜les Ć©motions’”. Cop_BIG_2018_01_GENNAIOBIG, Bambini in Gamba (Enfants malins), est une revue mensuelle en italien, Ć©ditĆ©e par le groupe Ć©ditorial CittĆ  Nuova, pensĆ©e pour les plus petits et qui s’adresse Ć  eux. Parmi les propositions de la revue, un kit pour enseignants, utile pour approfondir, avec les enfants jusqu’à 10Ā ans, les Ć©motions de surprise, peur, dĆ©goĆ»t, colĆØre, tristesse et bonheur. “Durant le Salon, nous sommes allĆ©s dans une Ć©cole Ć  la pĆ©riphĆ©rie de la ville, qui n’aurait jamais pu accompagner les enfants au Pisabook. Tous ont Ć©tĆ© invitĆ©s Ć  devenir des protagonistes de BIG et, dĆ©sormais, les enseignants veulent s’abonner au journal.” Parmi les propositions de CittĆ  Nuova au Salon, le rĆ©cit autobiographique de Salvatore Striano. C’est une histoire de rachat et de transformation, d’un trafiquant de drogue d’un quartier pĆ©riphĆ©rique et louche d’une ville du sud de l’Italie qui devient acteur et Ć©crivain. Au milieu, dix ans de prison entre Madrid et Rome. Une vie “sauvĆ©e” grĆ¢ce aux livres et au théâtre, mais surtout grĆ¢ce aux bonnes personnes rencontrĆ©es au bon moment. Dans son roman autobiographique “Bas les masques” (Giù le maschere, CittĆ  Nuova, 2017), un groupe d’adolescents marginaux et rebelles d’un foyer dĆ©couvre la passion pour le théâtre et trouve, sur les planches, un chemin de rachat et de rĆ©demption. Une histoire dĆ©licate et profonde qui enseigne Ć  regarder la vie, chaque vie, surtout celle des jeunes et des adolescents plus vulnĆ©rables, avec des yeux d’espĆ©rance. Aux trois prĆ©sentations du livre, Ć  chaque fois bondĆ©es, et dans les moments libres, expliquent Rita et Francesco, “une connexion entre tous s’est immĆ©diatement crƩƩe: Salvatore Striano s’est ouvert en nous racontant de nombreux Ć©pisodes de sa vie tourmentĆ©e. Il a Ć©tĆ© particuliĆØrement touchĆ© par les jeunes prĆ©sents. Il les a invitĆ©s Ć  Naples pour son spectacle, en tant qu’hĆ“tes. ƀ la fin, il a commentĆ©: ā€˜Si mes amis en prison pouvaient voir vos yeux, vos sourires… ils changeraient de vie’”. Avec les nombreux jeunes des Ć©coles, qui s’étaient prĆ©parĆ©s Ć  la rencontre en lisant le livre, l’auteur de CittĆ  Nuova a construit un dialogue profond “qui a annulĆ© les distances, afin que tous soient Ć  l’aise”. Maintenant, les Ć©tudiants travaillent sur un projet scolaire avec quelques initiatives dans une prison. “Voyant qu’à la fin beaucoup sont passĆ©s au stand et ne s’en allaient pas a fait dire Ć  Salvatore qu’il n’avait jamais vĆ©cu une expĆ©rience similaire et qu’il veut encore Ć©crire avec CittĆ  Nuova.” Lucia Della Porta, instigatrice et directrice du Pisabook, n’arrĆŖtait pas de nous remercier d’avoir contribuĆ© au succĆØs de la manifestation! Nous l’avons Ć©galement remerciĆ©e de nous avoir octroyĆ© une aussi grande confiance. Beaucoup de personnes sont passĆ©es au stand, nous avons nouĆ© de nombreux contacts, nous avons essayĆ© d’offrir notre tĆ©moignage. Et, aussi d’un point de vue Ć©conomique, le succĆØs Ć©tait au rendez-vous.” Pour la communautĆ© du lieu – concluent-ils – CittĆ  Nuova est encore plus “notre” Ć©diteur.  

Quatre actions pour les migrants et les rƩfugiƩs

Quatre actions pour les migrants et les rƩfugiƩs

20180101_01« Hommes et femmes, enfants, jeunes et personnes Ć¢gĆ©es qui cherchent un endroit où vivre en paix. Pour le trouver, bon nombre d’entre eux sont prĆŖts Ć  risquer leur vie dans un voyage qui en grande partie est long et pĆ©rilleux, Ć  endurer fatigue et souffrances, Ć  affronter grillages et murs Ć©levĆ©s pour les maintenir Ć©loignĆ©s de leur butĀ Ā». Le premier jour de cette nouvelle annĆ©e, le souhait de paix du pape FranƧois se tourne spĆ©cialement vers ces 250 millions de migrants, dont 22 millions et demi sont des rĆ©fugiĆ©s. Un texte riche de propositions, offertes aux analyses et Ć  l’étude de la communautĆ© internationale. Pourquoi y a-t-il dans le monde autant de rĆ©fugiĆ©s et de migrantsĀ ? FranƧois rappelleĀ : « Saint Jean Paul II considĆ©ra le nombre grandissant de rĆ©fugiĆ©s comme Ć©tant la consĆ©quence d’une suite interminable et horrible de guerres, de conflits, de gĆ©nocides, de « nettoyages ethniquesĀ Ā» qui ont marquĆ© le XXĆØme siĆØcle. Ce nouveau siĆØcle n’a pas encore Ć©tĆ© le tĆ©moin d’un vĆ©ritable changement. Les conflits armĆ©s et autres formes de violence organisĆ©e continuent Ć  provoquer des dĆ©placements de population Ć  l’intĆ©rieur des frontiĆØres nationales et au-delĆ . Mais les personnes Ć©migrent aussi pour d’autres raisons, en premier lieu le dĆ©sir d’avoir une vie meilleureĀ Ā». Certains fomentent la peur face aux migrations mondiales, sans doute Ć  des fins politiques au lieu de construire la paix, ils sĆØment la violence. « Au contraire – affirme le pape – je vous invite Ć  les considĆ©rer comme des opportunitĆ©s pour construire un monde de paixĀ Ā». Les migrants et les rĆ©fugiĆ©s n’arrivent jamais les mains vides, parce qu’ils « apportent une charge de courage, de capacitĆ©s, d’énergies et d’aspirations, en plus des trĆ©sors de leur culture d’origine, de sorte qu’ils enrichissent la vie des pays d’accueilĀ Ā». Dans son style, FranƧois ne se limite pas Ć  une sĆ©rie dā€™ā€œindicationsā€ gĆ©nĆ©riques, mais il montre une stratĆ©gie complexe, basĆ©e sur quatre actions : accueillir, protĆ©ger, dĆ©velopper et intĆ©grer. Accueillir, en premier lieu, veut dire ā€œ augmenter les possibilitĆ©s d’entrĆ©es lĆ©gales, ne pas repousser les rĆ©fugiĆ©s et les migrants vers des endroits où les attendent persĆ©cutions et violence, et contrecarrer la prĆ©occupation pour la sĆ©curitĆ© du pays en invoquant les droits humains fondamentauxā€. A propos de la protection, FranƧois recommande que, dans le respect de la dignitĆ© de la personne, on concĆØde aux migrants et aux rĆ©fugiĆ©s la libertĆ© de mouvement, la possibilitĆ© de travailler et, en particulier, que soit combattue l’exploitation des femmes et des enfants, les « plus exposĆ©s aux risques et aux abusĀ Ā». DĆ©velopper, dans le message du pape, veut dire soutenir « le dĆ©veloppement humain intĆ©gralĀ Ā». Parmi les nombreux instruments, il souligne « l’importance d’assurer aux enfants et aux jeunes l’accĆØs Ć  tous les niveaux d’instructionĀ : de cette maniĆØre ils pourront non seulement faire fructifier et mettre Ć  profit leurs capacitĆ©s, mais ils seront davantage capables de rencontrer les autres en dĆ©veloppant un esprit de dialogue au lieu de fermeture ou de lutteĀ Ā». IntĆ©grer, enfin, n’est pas synonyme d’assimilation, d’oubli de ses propres racines et perte d’identitĆ©, mais au contraire cela veut dire « permettre aux rĆ©fugiĆ©s et migrants de participer pleinement Ć  la vie de la sociĆ©tĆ© qui les accueille, dans une dynamique d’enrichissement rĆ©ciproque et de fĆ©conde collaboration pour la promotion du dĆ©veloppement humain intĆ©gral des communautĆ©s localesĀ Ā». Ā Un net rappel Ć  la responsabilitĆ© des Ɖtats du monde entier ne manque pas. Le pape FranƧois souhaite que les Nations Unies arrivent, d’ici Ć  2018, au double accord attendu au niveau mondial. Celui de favoriser des migrations sĆ»res, ordonnĆ©es et rĆ©guliĆØres et de donner un cadre aux rĆ©fugiĆ©s, le tout inspirĆ© par « la compassion, la clairvoyance et le courage, de maniĆØre Ć  cueillir toute occasion pour faire avancer la construction de la paixĀ : c’est seulement de cette maniĆØre que le rĆ©alisme nĆ©cessaire de la politique internationale ne cĆØdera pas au cynisme ni Ć  la mondialisation de l’indiffĆ©renceĀ Ā». MĆŖme en ces temps difficiles, le pape FranƧois, rappelant les paroles de S Jean Paul II, veut affirmer au monde un nouveau message d’espĆ©ranceĀ : « Si le ā€˜rĆŖve’ d’un monde en paix est partagĆ© par tous, et que l’on valorise l’apport des migrants et des rĆ©fugiĆ©s, alors l’humanitĆ© peut devenir davantage une famille pour tous et notre terre une vĆ©ritable « maison communeĀ Ā». Lire le message intĆ©gral

La dƩcouverte de George

Si cela n’avait pas Ć©tĆ© grĆ¢ce Ć  un groupe d’amies, institutrices pour une Ć©cole de la rue, accoutumĆ©es Ć  la misĆØre et aux dĆ©sagrĆ©ments, je n’aurais jamais connu cet aspect de ma ville : les pauvres. Et bien, SaĆÆgon, ou comme on la nomme aujourd’hui, Ho Chi Minh City, est aussi cela : pauvretĆ©, dĆ©sagrĆ©ments, souffrances. A NoĆ«l et pour les grandes fĆŖtes, on a l’habitude d’aller nous balader, prĆØs ou derriĆØre les fameux bars Ć  biĆØre, et de chercher dans de vĆ©ritables taudis sombres, puants et infestĆ©s de taupes, quelques familles pauvres, ou plus, excessivement pauvres. Je croyais avoir vu la pauvretĆ© en ThaĆÆlande, parmi les rĆ©fugiĆ©s karen et les migrants sur les montagnes du nord, et sur les canaux sales de Bangkok, mais ce que j’ai vu aujourd’hui Ć  SaĆÆgon, dans la ā€˜ā€™Milan du Vietnam’’, je ne l’aurais pas imaginĆ©. Petites piĆØces où vivent 12 personnes, et peut-ĆŖtre aussi trois chiens. J’en ai une telle nausĆ©e, quand j’entre dans ces endroits, mais avec beaucoup d’efforts, j’arrive Ć  me retenir. Mais puis, les visages de ces enfants qui s’illuminent, de ces mamans qui te regardent intensĆ©ment pour te dire ā€˜ā€™merci’’ quand tu leur apportes un sachet de 5 kg de riz , Ƨa te remet de ta fatigue et de tes Ć©motions et te donne envie de vivre et la joie de te sĆ©cher, aprĆØs une pluie qui t’a complĆØtement trempĆ©. Et puis il y a les crĆØches Ć  SaĆÆgon, et tellement d’étoiles filantes au-dessus de nombreuses maisons et mĆŖme quelques sentiers tous illuminĆ©s, qui donne une couleur et une chaleur toute particuliĆØre Ć  cette ville, qui n’est pour rien au monde ā€˜ā€™froide’’, impersonnelle, dĆ©tachĆ©e : et ni mĆŖme athĆ©e. On y dĆ©couvre les Ć©toiles et les crĆØches, car tu les vois partout, et elles t’apparaissent Ć  tous les coins de rue : tu les dĆ©couvres presque Ć  l’improviste. Parmi toutes, les crĆØches des marchĆ©s populaires, de nuit, presque Ć  l’abri des dĆ©chets mĆ©nagers d’une journĆ©e entiĆØre m’ont impressionnĆ© : ou bien celles qui sont dans un sentier perdu de la pĆ©riphĆ©rie mais illuminĆ©es grĆ¢ce Ć  deux grosses crĆØches installĆ©es justement dans la rue. Et puis, au-dessus des maisons, de nuit, les Ć©toiles fluorescentes qui s’allument par intermittence. Revenant cette nuit Ć  la maison, aprĆØs le tour rĆ©alisĆ© chez les pauvres, j’ai regardĆ© ce spectacle, qui m’a rempli d’un grand sens de gratitude : mĆŖme si je me trouve loin de chez moi, le sens de NoĆ«l ne me manque pas. Le Pape FranƧois, l’an passĆ© a dit : Ā« NoĆ«l est la fĆŖte des faibles, car on fĆŖte un enfant, signe de fragilitĆ©, petitesse, humilitĆ© et amour Ā». Aujourd’hui, je comprends un peu mieux ces paroles : cette nuit qui est dĆ©sormais derriĆØre les Ć©paules car il fait bientĆ“t jour, a Ć©tĆ© illuminĆ©e par l’amour que j’ai vu parmi les gens qui sont venus pour aider, secourir, montrer de la proximitĆ© Ć  ceux qui souffrent. Encore une fois, la nuit culturelle que nous vivons est illuminĆ©e par ces ā€˜ā€™crĆØches vivantes’’, par des personnes, qui ont fait de cet Enfant, la rĆ©elle raison de leur propre vie. Et j’ai compris que le vrai message de NoĆ«l n’est pas mort, mais ce message d’amour, de comprĆ©hension, de tendresse, est vivant, et je l’ai vu : il Ć©tait tout-Ć -fait dans le geste de prendre un petit handicapĆ© de trois ans dans les bras, et de le serrer bien fort contre soi. Et cet enfant s’est laissĆ© soulager par ce visage inconnu. Toute la technologie des prĆ©sents et futurs robots (ā€˜ā€™la nouvelle frontiĆØre commerciale’’ qui vient de l’Asie et dont on parle tant ici) ne rĆ©ussiront jamais Ć  faire ce miracle : l’amour. Car l’amour est gratuitĆ©. L’amour n’est pas un devoir et personne ne peut te le commander ou programmer. C’est un don qui naĆ®t de l’intĆ©rieur. J’ai vu des visages s’éclairer et croire que la vie, demain matin, ira de l’avant et qu’elle sera meilleure qu’hier. Mon Europe ne me manque pas en ce NoĆ«l. Car lĆ  où il y a l’amour, se trouve aussi ma maison. SaĆÆgon est aussi ma maison.

Parole de vie de janvierĀ 2018

La Parole de vie de ce mois rappelle un verset du cantique de MoĆÆse, dans lequel IsraĆ«l exalte l’intervention de Dieu dans son histoire. C’est un chant qui proclame son action dĆ©cisive pour le salut du peuple, au cours du long parcours de libĆ©ration de l’esclavage en Ɖgypte jusqu’à l’arrivĆ©e en Terre promise. C’est un chemin parsemĆ© de difficultĆ©s et de souffrances, que le peuple parcourt guidĆ© par la main sĆ»re de Dieu avec la collaboration de quelques hommes, MoĆÆse et JosuĆ©, qui se mettent au service de son dessein de salut. « Ta droite, Seigneur, Ć©clatante de puissanceĀ Ā» La puissance, nous l’associons facilement Ć  la force du pouvoir, souvent Ć  cause d’abus et de conflits entre personnes et entre peuples. Cependant, au lieu de cela, la Parole de Dieu nous rĆ©vĆØle que la vĆ©ritable puissance est l’amour, comme elle s’est manifestĆ©e en JĆ©sus. Il a traversĆ© toute l’expĆ©rience humaine, jusqu’à la mort, pour nous ouvrir le chemin de la libĆ©ration et de la rencontre avec le PĆØre. GrĆ¢ce Ć  lui, l’amour puissant de Dieu s’est manifestĆ© pour les hommes. « Ta droite, Seigneur, Ć©clatante de puissanceĀ Ā» Regardons-nous, reconnaissons avec franchise nos limites. La fragilitĆ© humaine, dans toutes ses expressions – physiques, morales, psychologiques, sociales – est une rĆ©alitĆ© Ć©vidente. Et c’est justement lĆ  que nous pouvons saisir la grandeur de l’amour de Dieu. En effet, Dieu dĆ©sire le bonheur pour tous les hommes, ses enfants. Il est toujours disponible pour offrir son aide puissante Ć  ceux qui se mettent avec confiance entre ses mains afin de construire le bien commun, la paix et la fraternitĆ©. Ce passage de l’Exode a Ć©tĆ© choisi pour cĆ©lĆ©brer en ce mois la semaine de priĆØre pour l’unitĆ© chrĆ©tienne. Combien de souffrances ne nous sommes-nous pas infligĆ© les uns aux autres au cours des siĆØcles, en creusant des fossĆ©s et en divisant communautĆ©s et famillesĀ ! « Ta droite, Seigneur, Ć©clatante de puissanceĀ Ā» Nous avons besoin de demander par la priĆØre la grĆ¢ce de l’unitĆ© comme un don de Dieu. En mĆŖme temps, nous pouvons nous offrir pour ĆŖtre ses instruments dans l’amour et construire des ponts. ƀ l’occasion d’un congrĆØs au Conseil ŒcumĆ©nique des Ɖglises, Ć  GenĆØve, en 2002, Chiara Lubich, invitĆ©e Ć  offrir son point de vue et son expĆ©rience, s’exprimait ainsiĀ : « Le dialogue se dĆ©roule de la maniĆØre suivanteĀ : avant tout, nous nous mettons sur le mĆŖme plan que notre partenaire, quel qu’il soit. Puis nous l’écoutons, en faisant le vide complet en nous-mĆŖmes… De cette faƧon, nous accueillons l’autre en nous et nous le comprenons… Enfin, l’autre, s’il est Ć©coutĆ© ainsi avec amour, a envie d’entendre aussi notre paroleĀ [1].Ā Ā» Ce mois-ci, mettons Ć  profit nos contacts quotidiens pour nouer et reprendre des relations d’estime et d’amitiĆ© avec les personnes, les familles et les groupes qui appartiennent Ć  d’autres Ɖglises que la nĆ“tre. Et pourquoi ne pas Ć©tendre notre priĆØre et notre action aux fractures Ć  l’intĆ©rieur de notre propre communautĆ© ecclĆ©siale, comme aussi en politique, dans la sociĆ©tĆ© civile, dans les famillesĀ ? Nous pourrons tĆ©moigner nous aussi avec joieĀ : « Ta droite, Seigneur, Ć©clatante de puissanceĀ Ā». Letizia Magri _____________________________ [1] Cf. Chiara Lubich, L’unitĆ  e Gesù crocefisso e abbandonato fondamento per una spiritualitĆ  di comunione, GenĆØve, 28Ā octobre 2002.

Noƫl dans les CitƩs pilotes des Focolari

Noƫl dans les CitƩs pilotes des Focolari

Au cours de l’étĆ© de 1962, Chiara Lubich Ā Ā Ā eut la premiĆØre intuition de ce que sont aujourd’hui les ā€˜ā€™CitĆ©s Pilotes’’ ou les ā€˜ā€™Mariapolis permanentes’’. ā€˜ā€™Et ce fut Ć  Einsiedeln (en Suisse) qu’elle comprit, en voyant du sommet d’une colline, la basilique et ses alentours, que dans le Mouvement, naĆ®trait un jour une ville, qui ne serait pas formĆ©e d’une abbaye et d’hĆ“tels mais de maisons, de lieux de travail, d’écoles, comme une ville normale’’, Ć©crit Chiara dans son journal (mars 1967). Loppiano_25122017Elles sont au nombre de 32, les CitĆ©s pilotes rĆ©pandues sur tous les continents et habitĆ©es par des personnes qui veulent faire une expĆ©rience de vie et de donation au frĆØre. Ce sont des laboratoires de fraternitĆ©, dans lesquels, la spiritualitĆ© de l’unitĆ© influencera les rapports humains, en construisant une Ć©bauche de sociĆ©tĆ© basĆ©e sur la loi Ć©vangĆ©lique de l’amour rĆ©ciproque. Chacune d’elles a sa caractĆ©ristique, en harmonie avec le contexte social dans lequel elle se dĆ©veloppe. Loppiano, la premiĆØre citadelle nĆ©e dans les annĆ©es ā€˜60 prĆØs de Florence (Italie) et Montet (Suisse), ont le cachet de l’internationalitĆ©, de la multiculturalitĆ© et de la formation. Ottmaring (Allemagne), a une vocation œcumĆ©niqueĀ : les habitants sont membres de diffĆ©rentes Ć©glises. La citadelle de l’AmĆ©rique centrale et mĆ©ridionale sont plus orientĆ©es vers l’engagement socialĀ ; Tagaytay (Philippines) et la citadelle Luminosa (USA) au dialogue interreligieuxĀ ; Fontem, au Cameroun, Ć  l’inculturation. Et ainsi de suite. Ces jours-ci, profitant de la pĆ©riode des festivitĆ©s de NoĆ«l, les CitĆ©s pilotes proposent des moments de repos dans l’esprit de fraternitĆ© qui les caractĆ©rise. De Loppiano, les jeunes Ć©criventĀ : « Beaucoup plus qu’un grand repas, beaucoup plus qu’une fĆŖte. C’est ainsi que nous voudrions que soient les trois jours que nous sommes en train d’organiser du 30 dĆ©cembre au 1er janvierĀ Ā». L’expĆ©rience de faire de la musique ne manquera pas avec la band internationaleĀ  Gen Verde qui a son siĆØge dans la citadelle, avec la possibilitĆ© de monter sur le podium, le 31 dĆ©cembre, avec les artistes, durant le ā€˜ā€™One World Celebration’’, le rĆ©veillon du nouvel an Ć  l’Auditorium de Loppiano. Le jour aprĆØs, le Concert du Nouvel An offert par une team d’artistes, sous la direction du maĆ®tre Sandro Crippa. 2012-12-17-14.38.40Aux Ɖtats-Unis, les habitants de la Mariapolis Luminosa qui se trouve Ć  Hyde Park (NY) dans la trĆØs belle Hudson Valley, ils proposent, Ć  partir de mi-dĆ©cembre, un aperƧu de chœurs polyphoniques qui interprĆ©teront les caractĆ©ristiques Christmas Carols, avec un programme aussi pour les plus petits. La CitĆ© pilote est aussi le siĆØge d’une exposition de 50 crĆØches, commencĆ©e en 1987 et qui a eu un succĆØs immĆ©diat. Le nombre de visiteurs, Ć©tudiants, familles, adolescents, continue Ć  augmenter. Au Centre Mariapolis ā€˜ā€™Am Spiegeln’’ (Vienne), du 27 au 30 dĆ©cembre, un beau programme est prĆ©vu avec des promenades, excursion au parc et au chĆ¢teau de Schƶnbrunn , des jeux, des rĆ©flexions et des moments de priĆØre. « Nous voudrions offrir un lieu où les gens puissent se rencontrer sans prĆ©jugĆ©sĀ Ā», Ć©crivent-ils. En Belgique, la ā€˜ā€™Mariapolis Vita’’, se trouve Ć  Rotselaar. Sa spĆ©cificitĆ© rĆ©side dans son orientation Ć©cologique. Ces jours-ci est prĆ©vue une Brocante annuelle et dimanche 17 dĆ©cembre, la vente aux enchĆØres traditionnelle afin de recueillir des fonds pour la subsistance de la CitĆ© pilote. De la ā€˜ā€™Mariapoli Lia’’ (Argentine), ils Ć©criventĀ : « Nous avons invitĆ© quelques personnes Ć¢gĆ©es qui vivent seules pour le repas de NoĆ«l. C’est dĆ©sormais une tradition. Nous offrons Ć  nos hĆ“tes des moments de rĆ©flexion et de communion de vie. Aussi le repas du soir du 24 et le repas de midi du 25 dĆ©cembre, reprĆ©sentent des moments de fraternitĆ© entre tous. Avec les parents des nombreux jeunes prĆ©sents dans la CitĆ© pilote, nous prĆ©parerons une crĆØche vivante pour aprĆØs la messe du 24, tandis que la chorale de la Mariapolis rĆ©jouira l’assemblĆ©e en exĆ©cutant des chants de NoĆ«l de diffĆ©rents pays. Cette annĆ©e ensuite, nous participerons aussi Ć  la crĆØche vivante que prĆ©parera la paroisse du village proche d’O’Higgins. Nous fĆŖterons JĆ©sus qui naĆ®t dans la Pampa argentineĀ Ā».