Mouvement des Focolari

Marie, l’univers du Fils de Dieu

C’était dans les plans de la Providence que le Verbe se fit chair. Une parole, la Parole, devait s’écrire ici-bas en chair et en sang, Les harmonies cĆ©lestes dĆ©siraient ardemment, par amour pour nous, transporter leur concert unique sous nos tentes. Il leur fallait un silence sur lequel retentir. Celui qui allait conduire l’humanitĆ©, donner sens aux siĆØcles passĆ©s, Ć©clairer et entraĆ®ner Ć  Sa suite les siĆØcles Ć  venir, devait apparaĆ®tre sur la scĆØne du monde. Mais il Lui fallait un Ć©cran immaculĆ© où Il pĆ»t resplendir. Le plus grand des projets que l’Amour-Dieu pouvait imaginer devait se tracer en lignes majestueuses et divines. Toute la palette des vertus devait se trouver rĆ©unie dans un cœur humain disposĆ© Ć  Le servir. Cette ombre admirable, qui porte en elle le soleil, lui cĆØde la place et en lui se retrouve ; cette toile immaculĆ©e, cet abĆ®me insondable, qui contient la Parole, le Christ, et en Lui se perd, lumiĆØre dans la LumiĆØre ; ce sublime silence qui ne se tait plus puisque chantent en lui les divines harmonies du Verbe et qui devient, en Lui, la note entre toutes les notes, le Ā« la Ā» du chant Ć©ternel s’élevant du Paradis ; ce dĆ©cor majestueux et splendide comme la nature, où se concentre la beautĆ© rĆ©pandue Ć  profusion dans l’univers par le CrĆ©ateur ; cet univers rĆ©servĆ© au Fils de Dieu, qui s’oublie lui-mĆŖme, n’ayant d’autre part et d’autre intĆ©rĆŖt qu’en Celui qui devait venir et qui est venu, en Celui qui devait accomplir Son œuvre et l’a accomplie ; cet arc-en-ciel de vertus qui dit Ā« paix Ā» au monde entier, ayant donnĆ© au monde la Paix ; cette crĆ©ature, que la TrinitĆ©, dans son mystĆØre insondable, a inventĆ©e et nous a donnĆ©e : c’est Marie. Chiara Lubich. Marie transparence de Dieu, Nouvelle CitĆ©, Paris 2003, p. 11-14

Noƫl : le Dieu des petits et des lointains

Lorsqu’un enfant se perd, il va finir lĆ  où il n’est plus chez lui. Oui, Ć  NoĆ«l Dieu s’est perdu – non seulement comme un enfant, mais en tant qu’enfant – lĆ  où il n’était pas « chez luiĀ Ā». Il n’est pas restĆ© enfermĆ© dans la bĆ©atitude de son ciel ou dans l’espace de notre dĆ©votion, mais il s’est perdu pour les petits et les pauvres, pour ceux qui sont malades et en deuil, pour les pĆ©cheurs, pour ceux que nous pensons ĆŖtre loin de Dieu, pour ceux dont nous pensons qu’ils n’ont rien Ć  voir avec nous. Dieu s’est perdu lĆ  où s’est perdu l’enfant prodigue, loin de la maison paternelle, pour ensuite retourner vers le PĆØre, en lui et avec lui. Dieu s’est perdu comme un enfant, il ne s’agissait pas d’une erreur, mais de l’acte le plus divin que Dieu pouvait faire. Dieu est le Dieu de tous ou bien Il n’est pas Dieu. Dieu est le Dieu des petits et des lointains ou bien Il n’est pas Dieu. Nous trouvons Dieu lĆ  où il est « perduĀ Ā» ou bien nous ne le trouvons pas du tout. ā€œFais-toi trouver, Dieu, lĆ  où tu t’es perdu comme un enfant. Oui, fais que nous devenions nous-mĆŖme un enfant, dans lequel tu te perds pour les autres, pour tout le mondeĀ Ā». Klaus Hemmerle – La luce dentro le cose (LA LUMIERE DANS LES CHOSES) – CittĆ  Nuova 1998 p. 395  

Pour un Noƫl de joie et de paix

Pour un Noƫl de joie et de paix

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« RĆ©jouis-toi, comblĆ©e de grĆ¢ceĀ : le Seigneur est avec toiĀ Ā» (Lc 1, 28). Une annonce de joie bouleverse l’humanité : Dieu se fait enfant dans le sein de MarieĀ ; Dieu se fait homme et choisit de demeurer parmi nous, pour toujoursĀ ! Il entre dans l’histoire et nous donne sa MĆØre, Marie, l’étoile sur notre chemin. Quel mystĆØre d’amour infiniĀ ! Que la joie de cette nuit inonde nos cœurs et nous fasse devenir porteurs de ce grand message d’amour Ć  l’humanitĆ©. Joyeux NoĆ«l Ć  tousĀ !

Ɖvangile vĆ©cu: ĆŖtre une prĆ©sence de JĆ©sus

Vers NoĆ«l ā€œJe savais que l’entreprise où je travaillais allait fermer et que je serais bientĆ“t sans emploi. MalgrĆ© cela, NoĆ«l approchant, avec des collĆØgues nous avons pensĆ© mettre de cĆ“tĆ© une partie de notre salaire pour les plus dĆ©munis. Nous sommes donc allĆ©s rendre visite Ć  une famille qui vit dans uneĀ  baraque, privĆ©e de tout. En plus de l’enveloppe contenant l’argent, nous avons aussi apportĆ© des jouets pour les enfants. Nous en sommes repartis heureuxĀ : cela nous semblait la meilleure faƧon de nous prĆ©parer Ć  la naissance du Seigneur. Mais avant la fin de cette journĆ©e, une bonne nouvelle nous est arrivĆ©eĀ : notre emploi Ć©tait assurĆ© pour les cinq mois Ć  venirĀ Ā». (J.L.V. – Mexique) ā€œUn jour, Ć  l’école, j’ai vu une petite fille qui restait toute seule Ć  l’écart. Je suis allĆ©e tout de suite lui demanderĀ : « Pourquoi pleures-tuĀ ?Ā Ā». Elle m’a rĆ©pondu qu’elle avait mal au ventre parce qu’elle n’avait pas pris son petit dĆ©jeuner et qu’elle n’avait rien pour son repas de midi. J’ai pensé : « C’est JĆ©sus qui a faimĀ Ā» et je lui ai donnĆ© mon sanwich. Peu aprĆØs la petite fille m’a ditĀ : « Maintenant je n’ai plus mal au ventreĀ Ā». J’étais trĆØs heureuseĀ Ā». (S.S – Philippines) Je pardonneĀ ! « J’étais en train de jouer avec un ami lorsqu’un garƧon est arrivĆ© et m’a frappĆ© Ć  la tĆŖte sans aucune raison. J’ai dĆ» ĆŖtre soignĆ© Ć  l’hĆ“pital. En rentrant chez moi je n’avais qu’une pensĆ©eĀ :Ā me venger. Le lendemain le pĆØre de ce garƧon est venu s’excuser. Et il a ajouté : « Je t’autorise Ć  faire Ć  mon fils ce qu’il t’a fait. Peut-ĆŖtre comprendra-t-il ainsi Ć  quel point il s’est mal comporté !Ā Ā». Je me suis alors souvenu de l’invitation de JĆ©sus Ć  aimer nos ennemis et je lui ai rĆ©pondu que dĆ©sormais je lui avais pardonnĆ©. Surpris, le papa a appelĆ© son fils, nous nous sommes rĆ©conciliĆ©s et dĆ©sormais nous vivons en paixĀ Ā». (Dionisio – Angola) Perceuses volĆ©es J’étais en train de travailler au bureau avec mon collĆØgue Benda, qui est musulman, lorsque nous avons entendu un coup Ć  l’extĆ©rieur. Nous sommes allĆ©s voirĀ : quelqu’un avait cassĆ© la vitre de notre fourgon et volĆ© trois perceuses. C’était la premiĆØre fois qu’une affaire de ce genre nous arrivait, nous Ć©tions dĆ©moralisĆ©s. Puis j’ai eu une idĆ©e, celle de pardonner Ć  l’auteur de ce geste qui avait probablement agi poussĆ© par la nĆ©cessitĆ©. Benda, en se souvenant d’une phrase du Coran, a ajouté : « Quand on pardonne, ce qui nous a Ć©tĆ© volĆ© nous revient Ć  travers quelqu’un d’autreĀ Ā». Le soir, Ć  la maison, tandis que je racontais cette histoire, une personne de ma famille m’a offert des perceuses qu’il n’utilisait plus. Le lendemain il nous les a apportĆ©esĀ : l’une des trois Ć©tait du mĆŖme type que la plus chĆØre qu’on nous avait volĆ©eĀ Ā». Ā (A.G. – Italie)    

JournƩe internationale de la solidaritƩ humaine

JournƩe internationale de la solidaritƩ humaine

InternationalHumanSolidarityDayCrƩƩe par les Nations Unies en 2005, la JournĆ©e est commĆ©morĆ©e chaque 20 dĆ©cembre, date qui renvoie Ć  la crĆ©ation du Fonds de solidaritĆ© mondial en 2002. Ayant pour but de promouvoir le dĆ©veloppement humain et social dans les pays en voie de dĆ©veloppement, elle entend attirer l’attention sur le respect de la diversitĆ© et sur l’importance de la solidaritĆ© entre les personnes. Si les hommes sont unis et solidaires, ils peuvent s’opposer aux inĆ©galitĆ©s avec une plus grande efficacitĆ©. La solidaritĆ©, entendue comme une des valeurs fondamentales et universelles de la vie humaine, doit devenir la base dans la recherche de solutions globales et peut jouer un rĆ“le dĆ©cisif pour rĆ©soudre les problĆØmes du monde. La solidaritĆ© est Ć©galement mentionnĆ©e dans la DĆ©claration du MillĆ©naire, adoptĆ©e en septembre 2000 par tous les Ɖtats membres de l’ONU, pour lutter contre les injustices Ć  caractĆØre Ć©conomique, social, culturel et humanitaire. La dĆ©claration dĆ©finit cette valeur comme pilier des relations internationales du XXIe siĆØcle.

Un endroit pour JƩsus Ơ Noƫl

Remettre JĆ©sus au cœur de NoĆ«l n’est pas un paradoxe. En cette pĆ©riode, spĆ©cialement dans les pays riches, la consommation et un certain sentimentalisme offusquent, s’ils ne l’excluent pas, la place centrale de la naissance de JĆ©sus. Et ce n’était mĆŖme pas tellement diffĆ©rent il y a deux mille ansĀ : alors qu’ils Ć©taient en voyage vers BethlĆ©em, ne trouvant aucun logement, Joseph et Marie cherchĆØrent un abri de fortune où faire naĆ®tre l’Enfant. ā€œIls ont dĆ©logĆ© JĆ©susā€ rĆ©pĆØtent les Gen 4, les enfants du mouvement des Focolari, dans le monde entier. « Au moins dans toutes nos maisons, que l’on crie qu’Il est né ! Faites naĆ®tre JĆ©sus au milieu de vous par votre amourĀ Ā», Ć©tait l’invitation de Chiara Lubich. D’où l’idĆ©e, nĆ©e en 1996 et reprise chaque annĆ©e, de rĆ©aliser de petites statues en plĆ¢tre reprĆ©sentant l’Enfant et les offrir dans la rue ou sur les places aux personnes pressĆ©es qui peut-ĆŖtre ne savent pas, ou ne se souviennent pas, que NoĆ«l est avant tout la fĆŖte de JĆ©sus. « Nous leur disonsĀ : tu veux l’emporter chez toiĀ ? Certains disent non, d’autres passent sans mĆŖme s’arrĆŖter. Mais d’autres s’arrĆŖtent et nous leur donnons ces statuettes, ou les crĆØches que nous avons prĆ©parĆ©es. Sur les places des grandes villes, dans les centres commerciaux, les maisons de repos pour personnes Ć¢gĆ©es, nous attirons l’attention avec nos stands, ou Ć  l’occasion des fĆŖtes que nous organisons pour les enfants. C’est comme une vague de bonheur qui prend tout le monde et remet au centre de NoĆ«l la vĆ©ritable fĆŖteĀ Ā». Pour donner JĆ©sus aux autres, nous essayons tout d’abord de mieux le connaĆ®tre. Dans la citĆ©-pilote des Focolari « PaixĀ Ā», prĆØs de Tagaytay, aux Philippines, les Gen 4 se sont rencontrĆ©s pendant deux jours. A la fin tous les participants ont adressĆ© une lettre Ć  JĆ©sus. Sam Ć©critĀ : « JĆ©sus est mon hĆ©ros. Quand j’ai peur, il me protĆØge. Quand je suis bon, je suis comme Luiā€. Kenneth: ā€œJe te prie pour que ma famille ne se divise pasā€. Gioia Ć©crit avoir appris Ć  aimer tout le monde, ā€œmĆŖme les ennemis, en premier, en partageant les souffrances et les joies des autresā€. Et AprilĀ : « Merci parce que tu m’as donnĆ© des parents et une sœur trĆØs bonneĀ Ā». Dans diffĆ©rentes parties du monde, affrontant le froid ou les difficultĆ©s ou l’indiffĆ©rence avec leur sourire dĆ©sarmant et la candeur typique de leur Ć¢ge, les gen 4 ouvrent une fenĆŖtre inĆ©dite sur NoĆ«l, en recentrant l’attention sur sa vĆ©ritable signification. De l’AmĆ©rique centrale, où NoĆ«l est trĆØs important mĆŖme sous l’aspect religieux, par exemple avec la tradition des « posadasĀ Ā», qui rappelle la recherche difficile d’un logement de la part de Marie et de Joseph, les Gen 4 du Salvador et de la RĆ©publique Dominicaine ont Ć©crit. Walter Francisco, 8 ans, est engagĆ© comme les autres Gen 4. « Offrir nos JĆ©sus Ć  tous ceux qui passent Ć  cĆ“tĆ© de nous a Ć©tĆ© une expĆ©rience trĆØs belleĀ !Ā Ā» Adriana et Juan Pablo sont frĆØre et sœur de 9 et 6 ans. « D’abord nous sommes allĆ©s dans un orphelinat et nous avons partagĆ© notre nourriture avec eux. Puis nous sommes allĆ©s offrir nos JĆ©sus Enfant, et ce que nous avons rĆ©coltĆ© nous l’avons donnĆ© aux pauvresĀ Ā». La communautĆ© de Sainte Tecla pour cette occasion avait rĆ©coltĆ© de la nourriture et des jouets. « Nous les avons portĆ©s aux enfants qui lavent les vitres des voitures aux feux rougesĀ Ā». Dans la ville de San Domingo, plus de quarante enfants ont travaillĆ© pour rĆ©aliser 270 statuettes du « NiƱitoĀ Ā» qu’ils avaient confectionnĆ©es avec soin et offert dans les rues commerciales, dans quelques paroisses et une Ć©cole maternelleĀ : « JĆ©sus peut naĆ®tre aussi aujourd’hui, dans les cœurs de tout le mondeĀ Ā», racontent-ils. Le bĆ©nĆ©fice qu’ils ont rĆ©coltĆ© a Ć©tĆ© envoyĆ© aux enfants de Porto Rico.  

JournƩe internationale des migrants

En l’an 2000, l’AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale des Nations Unies a proclamĆ© chaque 18 dĆ©cembre JournĆ©e internationale pour les droits des migrants. Dix ans auparavant, le mĆŖme jour, elle avait approuvĆ© une Convention internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants, suite Ć  un grave accident de la route dans lequel avaient perdu la vie, dans le tunnel du Mont Blanc, 28 travailleurs originaires du Mali qui voyageaient depuis des jours, cachĆ©s dans un camion, vers la France, Ć  la recherche d’un travail et de meilleures conditions de vie. La JournĆ©e des migrants aborde un thĆØme qui n’est pas nouveau dans l’histoire de l’humanitĆ©, mais qui revĆŖt, depuis quelques annĆ©es, une importance mondiale, spĆ©cialement dans les pays occidentaux. Le 30 septembre dernier, s’adressant Ć  une Association qui regroupe les Communes italiennes, le pape FranƧois a dĆ©clarĆ©: “Nous avons besoin d’une politique qui ne marginalise pas celui qui arrive sur notre territoire”, mais, pour cela, il faut des “espaces de rencontre personnelle et de connaissance rĆ©ciproque”.

Une Chaire pour la fraternitĆ© entre les Ɖglises

Une Chaire pour la fraternitĆ© entre les Ɖglises

20171218_04Une rĆ©alitĆ© unique dans le panorama acadĆ©mique et culturel international, sur fond de crise des Ć©quilibres politiques, sociaux et religieux, au Proche et Moyen-Orient et entre les rives de la MĆ©diterranĆ©eĀ : la crĆ©ation d’une Chaire œcumĆ©nique, dĆ©diĆ©e au Patriarche AthĆ©nagoras et Ć  Chiara Lubich, est le symbole de cette Europe qui souhaite encore respirer avec ses deux poumons. Elle a Ć©tĆ© inaugurĆ©e le 14 dĆ©cembre dernier, dans le cadre de la CitĆ© pilote internationale de Loppiano , Ā proche de Florence et de sa vocation universelle. La cĆ©lĆØbre ville voisine, au centre de l’Italie, peut se prĆ©valoir en effet d’une longue tradition de rĆ©conciliation entre l’Orient et l’Occident qui remonte au milieu du XVĆØme siĆØcle. ƉrigĆ©e conjointement par l’Église Catholique, en la personne de l’ArchevĆŖque de Florence, le cardinal Betori, et par l’Église Orthodoxe, en celle de l’archevĆŖque orthodoxe d’Italie et de Malte, Gennadios Zervos, la Chaire se fixe comme but d’approfondir la signification culturelle et les implications sociales du chemin œcumĆ©nique vers la pleine unitĆ© des Ɖglises chrĆ©tiennes d’Orient et d’Occident, dans un contexte hautement qualifiĆ©, celui de l’Institut Universitaire Sophia (IUS), où la rĆ©flexion et le dialogue de la vie sont Ć©troitement liĆ©s et vĆ©cus. Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā Ā 20171218_03L’idĆ©e d’une Chaire œcumĆ©nique est nĆ©e en 2015, lorsque l’IUS, avec l’approbation du Pape FranƧois, avait confĆ©rĆ© le premier Doctorat h.c. en Culture de l’UnitĆ© au patriarche œcumĆ©nique BartholomĆ©e 1er. ā€œA cette occasion – explique l’Institut Sophia – est nĆ© le dĆ©sir de crĆ©er une Chaire ŒcumĆ©nique spĆ©cifique dĆ©diĆ©e au Patriarche AthĆ©nagoras et Ć  Chiara Lubich, pour revisiter et actualiser leur hĆ©ritage spirituelā€. Cette Chaire, dont sont conjointement titulaires le professeur Piero Coda, prĆ©sident de l’IUS, et son EminenceĀ  Maximos Vgenopoulos, mĆ©tropolite de Selyvria, a Ć©tĆ© inaugurĆ©eĀ  en prĆ©sence du mĆ©tropolite d’Italie et de Malte, Gennadios Zervos. ā€œ Le Patriarche AthĆ©nagoras et Chiara Lubich sont les deux personnalitĆ©s dignes de considĆ©ration que Dieu a Ć©clairĆ©es – a affirmĆ© le mĆ©tropolite – pour dĆ©truire les divisions et les inimitiĆ©s religieuses. GrĆ¢ce Ć  leur rencontre ils ont restaurĆ© l’amitiĆ© et ont inaugurĆ© le dialogue de la charité ». « Je crois que Chiara, avec sa spiritualitĆ© – a-t-il poursuivi –Ā  en a prĆ©parĆ© les deux principaux protagonistesĀ : le premier c’est Paul VI et le second AthĆ©nagorasĀ Ā». 20171218_02A cette occasion, le Pape FranƧois a envoyĆ© un message: « Je me rĆ©jouis de cette louable initiative, orientĆ©e Ć  la mĆ©moire de la rencontre entre le Patriarche ŒcumĆ©nique et la fondatrice du Mouvement des Focolari, qui, il y a cinquante ans, a marquĆ© le dĆ©but d’un bĆ©nĆ©fique chemin de connaissance et de collaboration rĆ©ciproque et qui porte aujourd’hui beaucoup de fruits, parmi lesquels ceux du dialogue et de l’amitiĆ© fraternelleĀ Ā». ā€œCe projet universitaire – a dit Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari – reprĆ©sente un moment important dans les relations en coursĀ  entre les Ɖglises sœurs d’Orient et d’Occident, tout en ouvrant des perspectives trĆØs intĆ©ressantes pour une Ć©tude axĆ©e sur un dialogue respectueux. Celui-ci s’annonce encore plus enrichissant grĆ¢ce au don rĆ©ciproque, tant au plan deĀ  la rĆ©flexion thĆ©ologique qu’à celui d’une anthropologie de communionĀ Ā».Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā Ā 2017 12 14 INAUGURAZIONE CATTEDRA PATRIARCA ATHENAGORAS- CHIARA LOBICH Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  La longue histoire d’amitiĆ© et de collaboration avec le Patriarcat œcumĆ©nique de Constantinople remonte Ć  juin 1967, lorsque Chiara Lubich rencontra pour la premiĆØre fois le Patriarche AthĆ©nagoras. « C’est une grande chose que de se connaĆ®treĀ Ā», lui confia-t-il. « Pendant de nombreuses annĆ©es nous avons vĆ©cu Ć©loignĆ©s, sans avoir ni frĆØres, ni sœurs, comme des orphelinsĀ ! Les dix premiers siĆØcles du christianisme ont Ć©tĆ© consacrĆ©s aux dogmes et Ć  l’organisation de l’Église. Les dix suivants furent ceux des schismes, de la division. La troisiĆØme Ć©poque, celle que nous vivons, est celle de l’amourĀ Ā». Au cours de cette annĆ©e universitaire sont prĆ©vues des confĆ©rences, des cours et une Summer School pour des jeunes catholiques, orthodoxes, juifs et musulmans. Durant le prochain mois de mars se dĆ©roulera un cycle de cours sur le thĆØme « L’ecclĆ©siologie de l’Église Orthodoxe et le chemin du dialogue œcumĆ©nique avec l’Église CatholiqueĀ Ā», s’adressant Ć  tous ceux qui souhaitent se prĆ©parer Ć  offrir leur propre contribution Ć  la promotion de l’unitĆ© pleine, au service de la rencontre entre les peuples et les cultures. Foto su Flickr

Le Pape François fête ses 81 ans

Le Pape François fête ses 81 ans

PopeFrancis_birthday-aLe dimanche 17 dĆ©cembre FranƧois fĆŖte ses 81 ans en bonne santĆ© et sous une charge de travail intense. Comme on le sait, il revient depuis peu d’un voyage trĆØs prenant au Myanmar et au Bangladesh. Il se prĆ©pare dĆ©jĆ  Ć  son 22ĆØme voyage qui le mĆØnera au mois de janvier au Chili et au PĆ©rou. Lors de son 80ĆØme anniversaire, l’an dernier, il confiaitĀ : « Depuis quelques jours un mot me revient souvent Ć  l’esprit, il peut avoir mauvais goĆ»tĀ : vieillesse. Cela effraie. Au moins Ƨa fait un peu peur. Mais quand on la regarde comme une Ć©tape de la vie qui sert Ć  donner joie, sagesse, alors on recommence Ć  vivreĀ Ā». Avec grande reconnaissance pour le don de sa vie toute orientĆ©e Ā Ć  l’amour de Dieu et des hommes, avec une prĆ©dilection toute spĆ©ciale pour les plus faibles et les marginaux, nous adressons nos vœux les plus sincĆØres au pape FranƧois. Assurons-le de nos priĆØres quotidiennes, et demandons Ć  l’Esprit Saint de lui donner encore autant de force et de lumiĆØre pour accomplir avec sĆ©rĆ©nitĆ© sa tĆ¢che importante pour la joie de tout le monde. https://www.romereports.com/2017/12/15/francisco-cumple-81-anos-en-buen-estado-de-salud/  

Dieu est proche de celui qui souffre

Aujourd’hui, l’atmosphĆØre chaleureuse de NoĆ«l nous porte Ć  nous sentir davantage une seule famille, Ć  renforcer notre unitĆ©, Ć  faire de nous des frĆØresĀ et donc Ć  partager chacune de nos joies et de nos peines. Nous voudrions surtout partager les souffrances de ceux qui, des raisons les plus diverses, passent ce NoĆ«l en tĆŖte-Ć -tĆŖte avec la souffranceĀ : une maladie, un malheur, une Ć©preuve, une circonstance douloureuse… […] Si nous regardons la souffrance d’un regard simplement humain, nous sommes tentĆ©s d’en rechercher la cause en nous ou en dehors de nous, dans la mĆ©chancetĆ© humaine par exemple, ou dans la nature ou ailleurs… Et nous rejetons la faute de cet accident sur un tel, de cette maladie sur nous-mĆŖmes, de cette douloureuse Ć©preuve sur un autre… Il y a peut-ĆŖtre du vrai dans tout cela, mais si nous nous limitons Ć  cette vision des choses, nous passons Ć  cĆ“tĆ© de l’essentiel. Nous oublions que Dieu se tient derriĆØre la toile de fond de notre vie, et que, dans son amour, tout ce qu’il veut ou permet est pour notre bien, pour quelque chose de plus grand. […] Que dire alors Ć  ceux qui sont aux prises avec la souffranceĀ ? Quel souhait formuler pour euxĀ ? Comment nous comporter Ć  leur Ć©gardĀ ? Abordons-les tout d’abord avec un immense respectĀ : mĆŖme s’ils n’en sont pas conscients, ils sont en ce moment visitĆ©s par Dieu. Puis partageons leurs croix autant que possible, en faisant tout pour que JĆ©sus soit prĆ©sent au milieu de nous. Assurons-les de nos priĆØres et de notre soutien (199) afin qu’ils parviennent Ć  prendre directement des mains de Dieu ce qui les tourmente et les fait souffrir, et qu’ils puissent s’unir Ć  la passion de JĆ©sus en faisant tout fructifier. Aidons-les Ć  se rendre compte de la valeur de la souffrance. Rappelons-nous ce merveilleux principe chrĆ©tien qui peut transformer en joie une souffrance que l’on a aimĆ©e, en y reconnaissant le visage de JĆ©sus crucifiĆ© et abandonnĆ©. […] Sachant que ceux qui se mettent en marche vers Dieu ne peuvent pas se soustraire Ć  la souffrance, souhaitons Ć  chacun de savoir cueillir avec amour toute souffrance qui se prĆ©sentera, pour la donner Ć  l’Enfant JĆ©sus nĆ© aujourd’hui. ƀ l’exemple des Mages apportant leurs cadeaux, ce sera l’encens, l’or et la myrrhe les plus prĆ©cieux que nous pourrons dĆ©poser Ć  la crĆØche. Chiara Lubich, 25Ā dĆ©cembre 1986

Administration et fraternitƩ

Administration et fraternitƩ

CD_02Ā« MĆŖme si l’Afrique est riche, d’autres semblent plus profiter qu’elle de ses richesses. Lorsque l’on cĆØde des contrats d’extraction de minerai aux multinationales par exemple, trop d’intĆ©rĆŖts sont en jeu, où ā€˜compensations’ et ā€˜compromis’, ā€˜arrangements’ et ā€˜remerciements’ ont comme consĆ©quence de tirer profit du pays producteur, sans une vĆ©ritable augmentation du niveau de vie des populations Ā». RaphaĆ«l Takougang, avocat camerounais de Communion et Droit, fait un tableau cuisant de la rĆ©alitĆ© que l’on vit aujourd’hui en Afrique : Ā« La corruption en Afrique est non seulement le fait de citoyens individuellement pris, mais surtout un moyen solide pour les puissances Ć©conomiques de Ā« crĆ©er Ā» et de soutenir des despotes qui sont prĆŖts Ć  protĆ©ger leurs intĆ©rĆŖts, avec la complicitĆ© silencieuse de la communautĆ© internationale Ā». Ceux qui paient ce sont toujours les plus pauvres. Takougang ne se limite pas Ć  uniquement dĆ©noncer, il va mĆŖme jusqu’à se montrer optimiste malgrĆ© tout Ā« parce qu’est en train de naĆ®tre une nouvelle gĆ©nĆ©ration de leaders politiques en Afrique qui a compris que… ce sera surtout le citoyen qui devra contrĆ“ler l’action de celui qui le gouverne … afin d’assurer la dĆ©fense des droits fondamentaux des peuples africains Ć  la vie, Ć  l’éducation, Ć  la santĆ©, au bien spirituel et matĆ©riel Ā». Patience LobĆ©, ingĆ©nieure – responsable mondiale des volontaires/femmes, qui avec les volontaire/hommes, animent HumanitĆ© Nouvelle – a reƧu de grosses menaces pendant tout son mandat Ć  la direction du MinistĆØre des Travaux publics au Cameroun: Ā« Dans la conception africaine de la solidaritĆ©, tout le monde veut obtenir satisfaction : pour cette raison les gens dĆ©filaient dans mon bureau, qui pour demander un travail, qui pour une aide. Durant ma permanence, en tant que responsable de bureau, pas un jour sans que je sois tentĆ©e ou menacĆ©e. La corruption est un virus trĆØs rĆ©pandu, contagieux, difficile Ć  dĆ©loger. Comme tous les virus, un vaccin est nĆ©cessaire pour l’éradiquer. Le vaccin pourrait ĆŖtre reprĆ©sentĆ© par un vĆ©ritable changement de mentalitĆ© : l’éducation Ć  une culture diffĆ©rente de celle de la consommation, qui trouve dans la possession des biens et l’avoir, la seule route du bonheur Ā». CD_01Dans le mĆŖme ordre d’idĆ©e, il n’est pas facile de lancer des parcours et de bonnes habitudes dans la lutte contre l’illĆ©galitĆ© dans la gestion des finances publiques. FranƧoise, fonctionnaire franƧaise auprĆØs du ministĆØre des Finances, raconte : Ā« En raison de situations trĆØs variĆ©es, des services publics et des questions que je dois traiter, il n’est pas toujours facile d’avoir le bon discernement, de dĆ©fendre la lĆ©galitĆ©, de soutenir les bonnes maniĆØres de gĆ©rer ou simplement d’être cohĆ©rente avec mes principes d’honnĆŖtetĆ© (mĆŖme intellectuelle), de rectitude, de coopĆ©ration et de solidaritĆ© avec les collĆØgues. Mais l’expĆ©rience de travail au cours de ces annĆ©es m’a confirmĆ© que chaque fois que j’ai Ć©tĆ© fidĆØle Ć  ces valeurs, j’ai dĆ©couvert de nouveaux horizons, de nouvelles maniĆØres de faire, et les situations se sont rĆ©solues, l’unitĆ© entre institutions et personnes a Ć©tĆ© possible Ā». Paolo, qui occupe un poste de responsabilitĆ© dans la commune d’une grande ville italienne, ajoute : Ā« Nous ne devons pas oublier qu’en tant qu’employĆ©s de l’administration, notre premier rĆ“le est de nous dĆ©dier au bien de la collectivitĆ© dans tous ses domaines, en prenant sur nous le poids des responsabilitĆ©s qui en dĆ©rivent. Toute action doit se conformer Ć  des principes et des valeurs sans lesquels on ne peut pas vivre ensemble, en vue du bien-ĆŖtre et du progrĆØs humain de tous les citoyens Ā». Lutte contre la corruption, donc, mais pas uniquement. Diffusion des bonnes pratiques, respect des droits des citoyens et de leurs besoins, mais aussi accueil, capacitĆ© de se mettre en rĆ©seau avec d’autres institutions : voilĆ  les grands dĆ©fis Ć  relever pour celui qui travaille dans le secteur de l’administration publique. Les participants du congrĆØs en sont convaincus, eux qui ont dĆ©cidĆ© de les mettre en application dans leur quotidien. Semences d’une culture de la lĆ©galitĆ© qui portera ses fruits, sans bruit, chacun dans son pays.

Genfest 1980: le monde, une famille

Genfest 1980: le monde, une famille

Genfest1980_cJe suis nĆ©e Ć  Bergame (Italie), aĆ®nĆ©e de quatre enfants d’une belle famille avec de solides racines chrĆ©tiennes. ƀ 17 ans, je frĆ©quentais les Ć©coles supĆ©rieures et j’étais engagĆ©e en paroisse. Ɖtudier, me consacrer aux autres et me balader en montagne Ć©taient mes passions. J’avais beaucoup d’amis et une expĆ©rience de foi riche. J’étais, comme on le disait alors, “une brave fille”, et pourtant… il me manquait toujours quelque chose. Je cherchais quelque chose de plus grand, beau, vrai. L’Italie traversait des annĆ©es difficiles, marquĆ©es par les attentats des Brigades rouges et la crise du travail. Mon pĆØre, mĆ©tallurgiste, avait Ć©tĆ© au chĆ“mage technique et, par la suite, avait perdu son travail. Je ressentais fortement la douleur des injustices, des oppositions sociales, l’engagement politique pour une sociĆ©tĆ© Ć  renouveler. Je passais des heures Ć  parler avec les amis, Ć  dĆ©battre sur divers sujets qui, cependant, me laissaient vide Ć  l’intĆ©rieur. Genfest-1981_aUn jour, Anita, une jeune de la paroisse, m’a invitĆ©e, ainsi que ma sœur, au Genfest qui allait avoir lieu Ć  Rome. Elle nous a dit que nous allions rencontrer des milliers de jeunes d’autres pays, et aussi le pape. Anita avait quelque chose de spĆ©cial, une joie sincĆØre qui brillait dans ses yeux et, comme elle, d’autres personnes de la paroisse – le prĆŖtre, deux catĆ©chistes, un sĆ©minariste – semblaient avoir un secret: ils Ć©taient toujours ouverts Ć  tous, disponibles, capables d’écoute sincĆØre. Avec une bonne dose d’inconscience, ma sœur et moi sommes parties en bus avec une centaine de jeunes de la paroisse, Ć  destination de Rome et du Genfest. ƀ cause d’un accident, nous sommes arrivĆ©s tard au Stade Flaminio et nous avons dĆ» aller tout en haut, sur les gradins dĆ©couverts, et loin de la scĆØne où une banderole annonƧait: “Pour un monde uni”. Il pleuvait Ć  verse et j’étais trempĆ©e. J’ai commencĆ© Ć  me demander pourquoi je m’étais dĆ©cidĆ©e Ć  participer Ć  une telle aventure. Mais, ensuite, des jeunes suisses assis juste en dessous de nous nous ont passĆ© des bĆ¢ches en plastique pour nous abriter, nous ont offert Ć  manger et des jumelles pour pouvoir mieux suivre le programme. Nous parlions des langues diffĆ©rentes, mais nous nous sommes immĆ©diatement compris: j’ai expĆ©rimentĆ© la gratuitĆ© de l’amour et un grand accueil. Au centre du stade, malgrĆ© la pluie, des chorĆ©graphies trĆØs colorĆ©es se succĆ©daient: j’avais l’impression d’ĆŖtre entrĆ©e dans une autre dimension. 40Ā 000Ā jeunes pleins d’enthousiasme qui arrivaient de tous les coins du monde, qui tĆ©moignaient l’Évangile vĆ©cu rĆ©ellement. Genfest1980Ensuite, une petite femme aux cheveux blancs est montĆ©e sur scĆØne. C’était Chiara Lubich. Je la voyais avec les jumelles. DĆØs qu’elle a commencĆ© Ć  parler, le stade est devenu complĆØtement silencieux. J’écoutais, captivĆ©e surtout par ce qu’elle disait, le ton de sa voix, la conviction qui Ć©manait de ses paroles, la puissance qui contrastait avec sa figure fragile. Elle parlait d’un “moment de Dieu”, et bien qu’énumĆ©rant divisions, clivages, dĆ©sunion de l’humanitĆ©, elle annonƧait un grand idĆ©al: celui d’un monde uni, l’idĆ©al de JĆ©sus. Elle nous invitait Ć  apporter le divin dans la sociĆ©tĆ©, dans le monde, Ć  travers l’amour. Le discours a durĆ© quelques minutes et je me suis retrouvĆ©e comme accablĆ©e par une Ć©motion jamais Ć©prouvĆ©e, le visage lacĆ©rĆ© de larmes libĆ©ratrices. Je suis sortie de ce stade en marchant au milieu d’un fleuve de jeunes, avec la conviction profonde que – par la suite – aucun Ć©vĆ©nement douloureux ou difficile n’a jamais pu Ć©branler: le monde uni est possible et j’ai la merveilleuse possibilitĆ© de le construire avec ma vie! Genfest1980_dJ’avais trouvĆ©! Je voulais vivre comme Chiara, comme ces jeunes parmi lesquels j’avais Ć©tĆ© cet aprĆØs-midi, avoir leur foi, leur Ć©lan, leur joie. Le matin suivant, sur la place St-Pierre, la rencontre enthousiasmante avec Jean-PaulĀ II. Durant le voyage du retour, pourtant trĆØs timide, j’ai assailli les Gen de questions: je voulais tout savoir sur elles! J’ai commencĆ© Ć  participer aux rencontres dans ma ville, et les Gen m’ont parlĆ© de leur secret: un amour inconditionnel envers JĆ©sus abandonnĆ© dans chaque douleur, petite ou grande, en nous ou autour de nous. J’ai compris qu’il s’agissait d’une expĆ©rience de Dieu, radicale, sans demi-mesure; Il m’appelait Ć  tout Lui donner, Ć  Le suivre. Une immense peur m’a submergĆ©e: il s’agissait pour moi de TOUT ou RIEN. AprĆØs le Genfest, les souffrances et les douleurs fortes n’ont pas manquĆ©. Mais la vie que j’avais entreprise avec les Gen, le fait de pouvoir donner un sens Ć  la douleur, l’unitĆ© entre nous faite d’amour concret, de partage, m’a aidĆ©e Ć  aller de l’avant, au-delĆ  de tout obstacle, dans une aventure extraordinaire qui a dilatĆ© mon cœur. J’ai expĆ©rimentĆ© que, avec Dieu parmi nous, tout est possible, et la rĆ©alitĆ© de l’unitĆ© de la famille humaine que j’avais rĆŖvĆ©e, rĆ©alisable. Patrizia Bertoncello

Session pour fiancƩs

Il s’agit d’une session de prĆ©paration au mariage qui se tiendra au Centre international de Castel Gandolfo, Ć  laquelle sont invitĆ©s des jeunesĀ  de divers Pays dĆ©sireux d’échanger sur les valeurs qui sont Ć  la base de la vie Ć  deux. Diverses thĆ©matiques seront abordĆ©es de faƧon interactive et dynamique:

  • Le choix de la personne
  • Le passage du ā€œmoiā€ au ā€œnousā€
  • La communication dans le couple
  • Les conflits et le pardon
  • Le langage du corps
  • FĆ©conditĆ© et procrĆ©ation responsable
  • Et encore beaucoup d’autres sujets

Pour bĆ¢tir le programme avec des experts de Familles Nouvelles, quatre jeunes couples de diverses nationalitĆ©s ont apportĆ© leur contribution: Philippines, Portugal, BrĆ©sil, Italie. Renseignements et inscriptions :Ā  famiglienuove@focolare.org Tel +39.06.97608300 – +39.06.9411614

La ā€˜ā€™fĆŖte des lumiĆØres’’

La fĆŖte juive de ChanukkĆ , connue aussi sous le nom de FĆŖte des lumiĆØres ou FĆŖte des lampes,Ā  qui chaque annĆ©e commence le 25ĆØme jour du mois juif de Kislev et se prolonge dans le mois du Tevet, cette annĆ©e, commencera le soir du 13 dĆ©cembre et durera jusqu’au 20. La festivitĆ© rappelle la rĆ©volte des MacchabĆ©es, au deuxiĆØme siĆØcle av.J.C., dĆ©clarĆ©s en dĆ©fense du monothĆ©isme, de la propre terre et des propres coutumes contre les Grecs, qui voulaient dĆ©pouiller les juifs de leur identitĆ©. RetournĆ©s au temple de JĆ©rusalem, aprĆØs l’occupation hellĆ©nique, pour le consacrer Ć  nouveau, ils y trouvĆØrent seulement une petite burette d’huile, suffisante pour un jour. Miraculeusement, cette petite quantitĆ© d’huile donna la lumiĆØre pour huit jours. Chaque annĆ©e en cette pĆ©riode, chaque famille juive allume dans sa propre maison, la ChanukkiĆ  (leĀ  chandelier Ć  neuf branches) pendant huit soirĆ©es, autant que furent les jours où la burette d’huile resta allumĆ©e dans le Temple. Le candĆ©labre est mis devant la fenĆŖtre, afin d’être bien visible de l’extĆ©rieur, comme rappel Ć  respecter toujours la vie et ses idĆ©aux.

L’École Loreto: grandir comme famille

L’École Loreto: grandir comme famille

IMG-20160806-WA0042A l’École Loreto chaque dĆ©but d’annĆ©e n’est en rien semblable aux autres. C’est ainsi depuis 1982, l’annĆ©e de sa fondation, en raison des provenances toujours diverses des familles qui la frĆ©quentent. De mĆŖme que sont diffĆ©rentes les attentes qui les poussent Ć  venir Ć  Loppiano. Le rythme des cours s’adapte Ć  leurs langues et Ć  leurs culturesĀ ; le travail, qui fait partie intĆ©grante de la formation, est organisĆ© en fonction d’ellesĀ ; les moments de fĆŖte s’enrichissent de nouveaux rythmes et nouvelles couleurs. Les cours, centrĆ©s sur des thĆ©matiques concernant la vie de famille orientĆ©e Ć  la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, coĆÆncident avec les horaires de leurs enfants, qui frĆ©quentent les Ć©coles publiques du secteur. Cette annĆ©e, les huit familles du cours qui a rĆ©cemment commencĆ©, viennent du Japon, de CorĆ©e, du Mexique, du BrĆ©sil, de Colombie, d’Italie-Argentine, du Vietnam. Un unique souhait les rassembleĀ : grandir en tant que famille dans l’amour rĆ©ciproque proposĆ© par l’Évangile. C’est en effet l’unique loi en vigueur dans la CitĆ© pilote où ces familles veulent faire une expĆ©rience de complĆØte immersion.  « Pourquoi ĆŖtre venus ici?Ā Ā», Indian Henke et Emilio di Pelotas (BrĆ©sil) tentent de Ā rĆ©pondre: « Pour rechercher l’essentiel de la vie. Nous ne voulions plus rester dans le cercle vicieux du profit et notre entreprise a rejoint le projet EdC. Nous avons vendu notre voiture, fait cadeau aux pauvres de la moitiĆ© de nos vĆŖtements et de quelques appareils Ć©lectromĆ©nagers. Ce fut une rĆ©volution et de ce fait nous est venue une envie irrĆ©sistible de faire une expĆ©rience de formation en y associant nos enfantsĀ Ā». IMG-20160805-WA0028« Pour venir – raconte Bao Chau, vietnamien, papa de deux enfants – nous avons dĆ» attendre quatre ans pour des raisons familiales. Nous Ć©tions sur le point d’annuler notre inscription, lorsque, une fois rĆ©glĆ©es ces difficultĆ©s, nous avons senti profondĆ©ment que Dieu nous attendait Ć  LoppianoĀ Ā». Nous sommes ici depuis 2016, mais en raison de la langue, nous n’avons pas pu profiter complĆØtement du cours prĆ©cĆ©dent. Aussi avons-nous pensĆ© prolonger d’une annĆ©e. J’en ai fait la demande Ć  mon employeur, j’ai demandĆ© Ć  mes frĆØres de m’aider pour l’emprunt contractĆ© pour notre maison et fait la demande aux responsables de l’École. Au bout de presque deux mois, toutes les rĆ©ponses ont Ć©tĆ© finalement positivesĀ Ā».  « Nous sommes heureux de rester – ajoute son Ć©pouse Bao Vy – pour apprendre et approfondir Ā la vie de l’Évangile et, Ć  notre retour, la partager avec les familles du Vietnam, en grandissant chaque jour dans l’amourĀ Ā». ā€œNous venons de CorĆ©e et voici notre fille Maria Grazia Ć¢gĆ©e de 13 ansĀ Ā». C’est ainsi que se prĆ©sentent Irema et Michele. Il y a encore peu, Ā ils dirigeaient un Institut que Michele avait fondĆ© il y a une quinzaine d’annĆ©es pour rĆ©pondre au besoin frĆ©quemment exprimĆ© d’une meilleure prĆ©paration Ć  l’universitĆ©. IMG-20170201-WA0007ā€œLe nombre des inscriptions – racontent-ils –,Ā  une dizaine au dĆ©part, s’est Ć©levĆ© Ć  1000 au bout de trois ans. Le travail nous prenait toujours plus et notre projet de construire une famille unie et harmonieuse a commencĆ© Ć  s’en ressentirĀ Ā». A la suite d’une profonde communion entre eux, dĆ©but juin ils ont dĆ©cidĆ© de vendre l’Institut et de chercher un autre travail. Et Michele d’avoir cette idĆ©e lumineuseĀ :Ā ā€œSi nous le vendons, nous allons passer un an Ā Ć  Loppiano!ā€. C’était la proposition qu’ Irema lui avait faite tout de suite aprĆØs leur mariage, mais elle n’avait pas pu se rĆ©aliser Ć  l’époque. « Nous devions Ā rĆ©ussir Ć  le vendre avant les vacances. Nous avons beaucoup priĆ© et le dernier samedi de juin l’Institut a Ć©tĆ© vendu. Dieu nous voulait vraiment iciĀ !Ā Ā». Dans cette mosaĆÆque multiforme et Ā internationale, il y a aussi Francesca (34 ans), italienne, et Roberto (37 ans), argentin de Cordoba. « AprĆØs diffĆ©rentes expĆ©riences vĆ©cues dans d’autres Pays – racontent-ils – nous habitons en Italie, Ć  Loreto. Dans notre parcours familial, jusqu’ici bref mais intense, les difficultĆ©s ne nous ont pas Ć©pargnĆ©s: nos contextes familiaux diffĆ©rents, quelques affaires extĆ©rieures Ć  nous et notre faƧon diffĆ©rente Ć  chacun de rĆ©agir nous ont un peu freinĆ©, mais l’amour et la volontĆ© de construire une famille saine et ouverte demeurent fortsĀ Ā». C’est ainsi que nous avons mĆ»ri la dĆ©cision de venir Ć  l’École Loreto avec Isabel (3ans), pour apprendre Ć  les justes prioritĆ©s et grandir en tant que personnes et parents. En partageant et en dialoguant avec les autres, peut-ĆŖtre qu’un jour nous aussi nous pourrons devenir des tĆ©moins de l’Évangile dans le mondeĀ Ā». Voir laĀ  Video  

Dieu se fait enfant

https://vimeo.com/246971375 VidĆ©o en italien Ā»Moi j’avais seulement entendu parler du PĆØre NoĆ«l, mais personne ne m’avait racontĆ© la vraie histoire de NoĆ«l, l’histoire de JĆ©sus qui naĆ®tĀ !Ā Ā», raconte une fille. Ā Ā»Eh oui, les gens l’ont un peu oubliĆ©e, mais nous pouvons la leur rappelerĀ ! Ā Ā»Comme le font dĆ©jĆ  beaucoup d’enfants dans le mondeĀ Ā», rĆ©pond un autre. Ce sont les gen4, garƧons et filles Ā Ā»qui aiment tous comme JĆ©sus l’a fait et qui font voir Ć  tous que c’est Lui le don le plus grandĀ !Ā Ā», comme ils l’expliquent eux-mĆŖmes. C’est Chiara Lubich qui le leur a enseignĆ©, la fondatrice du Mouvement des Focolari, qui leur avait adressĆ© ainsi cette invitation : Ā Ā»Faites naĆ®tre JĆ©sus au milieu de vous avec votre amourĀ ; ainsi, c’est toujours NoĆ«l! […] Nous pouvons offrir JĆ©sus, JĆ©sus au milieu de nous au monde entier, apporter notre amour, cette joie dans les rues, dans les Ć©coles, aux petits et aux grands…partoutĀ !Ā Ā». Il y a des annĆ©es, Chiara, se promenant avant NoĆ«l dans les rues de Zurich, en Suisse, avait vu les vitrines avec les lumiĆØres, des jeux, la neige sur les arbres, PĆØre NoĆ«l…et elle s’était demandĆ©eĀ : Où est JĆ©susĀ ? JĆ©sus n’était pas lĆ . Ā Ā»Ce monde riche s’est pris NoĆ«l, mais il a dĆ©logĆ© JĆ©susĀ Ā», Ć©crivit-elle. Ā»Que veut dire ā€˜dĆ©logé’ ?Ā Ā» demande une fillette. Ā Ā»Cela signifie que JĆ©sus n’a pas d’endroit où habiter, comme lorsqu’il est nĆ©, ils ne trouvĆØrent pas de place pour LuiĀ Ā». Ā Ā»Alors Chiara nous a ditĀ : faisons-Lui, au moins nous, la fĆŖteĀ ! Nous gen4 du monde, voudrions faire comme Ƨa et inviter tous Ć  le faireĀ Ā». L’idĆ©e naĆ®t ensuite de rĆ©aliser des petites statuettes de JĆ©sus enfant et des crĆØches et de les offrir aux personnes qui peut-ĆŖtre ne savent pas ou ne se souviennent pas que JĆ©sus est plus important que les achats de NoĆ«l. Ā Ā»Nous voulons rappeler que NoĆ«l est la fĆŖte de JĆ©sus. Et nous disons aux personnesĀ : tu veux l’amener chez toiĀ ? Quelqu’un rĆ©pond non, un autre passe mais ne s’arrĆŖte mĆŖme pas, mais d’autres s’arrĆŖtent et nous donnons ces statuettes ou ces crĆØches, fabriquĆ©es de nos mains. Nous sommes sur les places principales des grandes villes et dans les centres commerciaux, nous les donnons Ć  nos maires, et nous allons dans les maisons de repos des personnes Ć¢gĆ©esĀ ; nous attirons l’attention avec nos Ć©talages, les concerts musicauxĀ ; nous organisons des fĆŖtes de NoĆ«l pour beaucoup d’enfants. C’est comme une vague de bonheur qui fait participer tout le monde et remet le ā€˜fĆŖté’ au centre de NoĆ«lĀ Ā».

Au cœur des CaraĆÆbes

Au cœur des CaraĆÆbes

Nuvoletta_VenezuelaƉtats d’urgence en continu, mais aussi solidaritĆ© et dĆ©sir de rebondir. Au Venezuela, dans un contexte social et politique difficile, l’inflation est au plus haut, Ā l’augmentation du nombre de personnes en situation de prĆ©caritĆ© extrĆŖme persiste, beaucoup manquent du nĆ©cessaire, les conflits sont violents. A Cuba et Portorico, aprĆØs le passage de l’ouragan, reconstruction laborieuse, exode de milliers de personnes, manque d’électricitĆ©, d’eau potable et de communications. NĆ©anmoins, mĆŖme au milieu de difficultĆ©s extrĆŖmes, le dynamisme du peuple et sa volontĆ© de recommencer ne font pas dĆ©faut. MarĆ­a Augusta et JosĆ© Juan, de la communautĆ© des Focolari aux Ā CaraĆÆbesĀ : « La situation gĆ©nĆ©rale au Venezuela – nous disent-ils – est trĆØs douloureuse, en raison du manque de nourriture, de mĆ©dicaments, du sentiment d’impuissance et de la prĆ©caritĆ© toujours plus grande, et Ć  cela s’ajoute l’exode permanent de personnes qui quittent le Pays. La liste de nos amis qui sont dĆ©jĆ  partis et de ceux qui sont sur le point de le faire, est longue. Nous devons malgrĆ© tout « rester au pied de la croixĀ Ā», au milieu de toute cette dĆ©tresse, mais en espĆ©rant la rĆ©surrection. RĆ©surrection que nous voyons dĆ©jĆ  dans les personnes, dans leur profondeur d’âme et la solidaritĆ© Ć©vangĆ©lique qui les animeĀ Ā». Ofelia, au nom de la communautĆ© Ā vĆ©nĆ©zuĆ©lienne, raconteĀ : « Il n’est pas facile de trouver des solutions aux problĆØmes que nous sommes en train de vivre, comme le manque de nourriture, de vĆŖtements et de mĆ©dicaments. Mais les paroles de JĆ©sus « Donnez et il vous sera donné » restent vivantes en nos cœurs, nous pouvons les vivre jour aprĆØs jour. Si quelqu’un n’a rien Ć  manger, nous partageons le paquet de riz ou les mĆ©dicaments et tout ce qui nous arrive de mille faƧons. Et parmi ceux qui en ont le plus besoin tout circule, indistinctement. Chacun pense aux autres et les rend prĆ©sents, la vie se propage et la communautĆ© grandit. Au milieu de la violence et de la prĆ©caritĆ© quotidiennes, la prĆ©sence de JĆ©sus au milieu de nous est comme une flamme qui attire et donne l’espĆ©ranceĀ Ā». MeetingMarĆ­a Augusta et JosĆ© Juan nous donnent aussi des nouvelles de la communautĆ© prĆ©sente Ć  Cuba: « Le week-end dernier, Ć  Santiago, a eu lieu une Mariapolis d’environ 200 personnes, un signe que la vie jaillit, toujours nouvelle, au milieu des difficultĆ©s que tous doivent affronterĀ Ā». Et Ć  propos des communautĆ©s de Porto Rico: Ā«Comme vous le savez bien, ils vivent des mois vraiment tragiques en raison des effets dĆ©vastateurs de l’ouragan qui a dĆ©truit l’île. Ils nous font continuellement parvenir des tĆ©moignages Ć©mouvants d’amour Ć©vangĆ©lique et de solidaritĆ© entre tousĀ Ā». En voici quelques uns: « 56 jours sans Ć©lectricitĆ© et de l’eau seulement 30’ par jour. Il n’est pas facile de travailler au bureau par cette grande chaleur, mais c’est possibleĀ ! La torche Ć©claire un peu, les bouteilles d’eau, exposĆ©es au soleil Ā tĆ“t le matin, permettent d’avoir un peu d’eau tiĆØde Ć  midi pour se laver. Pour se protĆ©ger d’une chaleur excessive… un ventilateur ou un pulvĆ©risateur d’eau alcoolisĆ©e rafraĆ®chissent un moment… ». « Quelques jeunes du Mouvement et de la paroisse du Cœur ImmaculĆ© de Marie (quartier de Patillas), aidĆ©s par des Ć©tudiants du CollĆØge St Ignace, ont distribuĆ© des rations alimentaires aux communautĆ©s dans le besoin. En tout 237 sacs de vivresĀ Ā». « Mon expĆ©rience Ć  Palma Sola a Ć©tĆ© trĆØs forte: tout a Ć©tĆ© dĆ©truit et on y manque de tout. Me mettre au service de ces personnes, avec ma famille, a Ć©tĆ© la chose la plus belle que j’ai faite au cours de ma vieĀ Ā». « Il y a toujours quelque chose Ć  donner si l’on Ć©value bien ses propres besoins et si l’on donne le reste avec joie aux personnes nĆ©cessiteusesĀ Ā». « Nous sommes allĆ©s visiter la communautĆ© de Recio del « barrioĀ Ā» Guardarraya de Patillas. C’était difficile d’y arriver Ć  cause des routes dĆ©truites par l’ouragan. En commenƧant par la pĆ©riphĆ©rie où tout Ć©tait complĆØtement dĆ©truit, ce qui ajoutait de la pauvretĆ© Ć  la pauvretĆ© dĆ©jĆ  prĆ©sente, nous avons trouvĆ© des personnes Ć¢gĆ©es aux visages fatiguĆ©s et dĆ©couragĆ©s, avec des problĆØmes d’asthme, des ulcĆØres aux jambes, du diabĆØte (la question Ć©tant de savoir comment conserver l’insuline quand on n’a pas d’électricitĆ©), de l’hypertension. Un enfant prĆ©sentait une allergie de la peau… Essai de remise en service l’ancien aqueduc communautaire pour supplĆ©er au manque d’eauĀ Ā». « A Gurabo il y a eu la possibilitĆ© de mieux connaĆ®tre nos voisins, tout en allant Ć  l’encontre de leurs nĆ©cessitĆ©sĀ Ā». « Aller de l’avant et nous remettre debout ne dĆ©pend pas seulement du Gouvernement, ni des militaires, ni des aides extĆ©rieures. Cela dĆ©pend aussi de nous, de moi, de toi. Ensemble nous y arriveronsĀ !Ā Ā»  

Le voyage comme mƩthode, le territoire comme salle de cours

Le voyage comme mƩthode, le territoire comme salle de cours

Colombia 0LocandinaCe n’est pas un voyage touristique qui a Ć©tĆ© organisĆ© par le RĆ©seau international Ā« Dialogues en ArchitectureĀ Ā» en partenariat avec l’UniversitĆ© de La Salle de BogotĆ”, mais une expĆ©rience de vie ensemble, en faisant la connaissance directe des lieux, du monde de la culture, des entreprises et des associations. Point de dĆ©part, BogotĆ”, du Sud de la ville. Les regards dĆ©sorientĆ©s des italiens disent qu’il faut « changer ses yeuxĀ Ā» pour se transfĆ©rer par le cœur et l’esprit dans cette terre aux forts contrastes et avec une approche diffĆ©rente de l’environnement et du territoire. Nous allons au-delĆ  de la cordillĆØre Orientale, Ć  plus de 3000 mĆØtres, pour arriver au centre de Villanueva, un village colonial au sein des montagnes, où il semble que le temps se soit arrĆŖtĆ©. Nous assistons Ć  un exercice d’évacuation des habitants au cas où il y aurait un tremblement de terre, et Ć  une rencontre sur la place du village qui nous donne la possibilitĆ© de vivre avec eux tous ce moment communautaire. On reprend le voyage sur une longue route en descente, tortueuse, traversant des tunnels qui nous font dĆ©couvrir par moments le vert intense des montagnes et des panoramas splendides. A un seul endroit on voit l’intervention de l’homme qui est en train de construire un pont vraiment audacieux sur la vallĆ©e. Colombia24Nous arrivons Ć  la porte du Llano, Villavicencio. La tempĆ©rature externe est trĆØs Ć©levĆ©e, autant que les chaleureux rapports des gens que nous rencontrons. Un arbre majestueux nous protĆØge de la lumiĆØre. Nous reprenons la route en traversant « el llanoĀ Ā», une Ć©tendue immense. C’est une nature inhabitĆ©e, qui contraste avec la mĆ©gapole. Etape suivanteĀ : Yopal, ville jamais visitĆ©e avant, mais tout de suite familiĆØre grĆ¢ce Ć  l’accueil qui nous est rĆ©servĆ©. Nous visitons l’UniversitĆ© Unitrópico, qui a ouvert un parcours interdisciplinaire et d’architecture sociale. Comme tous les pays d’AmĆ©rique Latine, mĆŖme en Colombie l’architecture ne peut ĆŖtre dĆ©tachĆ©e de la rĆ©alitĆ© sociale et naĆ®t des rapports qui se sont construits avec les communautĆ©s. Autour de Yopal se trouve le campus universitaire ā€˜Utopie’ de l’universitĆ© de La Salle. Une expĆ©rience pour les jeunes qui viennent des zones rurales, victimes de la violence de la guĆ©rilla. Travaillant ensemble les Ć©tudes et la terre, ils obtiennent un diplĆ“me en Science Agraire et la possibilitĆ© de commencer un travail. Une expĆ©rience pilote concrĆØte de paix, Ć  considĆ©rer avec espoir. Nous voilĆ  Ć  la moitiĆ© du voyage. AprĆØs un bon petit dĆ©jeuner typique du coin, nous repartons pour les villes coloniales de Mongui, et de TunjaI, premiĆØre capitale de la Colombie. Sur les grandioses places coloniales, comme Ć  Villa de Leyva, les populations indigĆØnes se rencontrent et nous transmettent leur forte identitĆ© qui s’intĆØgre bien aujourd’hui dans les architectures coloniales. Nous rentrons Ć  BogotĆ” par le Nord. L’impact est presque plus fort que par le Sud. Nous traversons la zone la plus riche avec ses habitations enfermĆ©es dans une enceinte de sĆ©curitĆ©. L’expĆ©rience se poursuit avec le workshop organisĆ© par l’Observatoire Urbano de l’universitĆ© La Salle, dans le quartier pĆ©riphĆ©rique Altos de CazucĆ”, où nous habitons pendant une semaine, puisque nous connaissons bien les familles, alors nous partageons leur nourriture et dormons chez eux. L’impact est trĆØs fort. Nous sommes avec de jeunes universitaires d’Allemagne, de BogotĆ” e de Yopal. La pauvretĆ© est extrĆŖme mais la solidaritĆ© et les relations qui existent nous font dĆ©couvrir l’identitĆ© de l’endroit. L’expĆ©rience de travail est nouvelleĀ ! Il s’agit de terminer les revĆŖtements extĆ©rieurs de certaines habitations, de rĆ©aliser des potagers, peintre des faƧades, mettre sur pied une bibliothĆØque, faire des peintures murales qui expriment la vie de cette communautĆ©. Une famille tout entiĆØre est symboliquement reprĆ©sentĆ©e par des oiseaux, parmi eux le fils assassinĆ© par la dĆ©linquance locale, une souffrance qu’ils ont partagĆ©e. L’un des jeunes du quartier nous ditĀ : « Nous avons travaillĆ© ensemble et nous avons embelli notre quartier. Maintenant on continuera par les rues.Ā Ā» Leurs regards s’impriment en nousĀ : un grand enthousiasme et une nouvelle espĆ©rance nous envahissent. L’échange interculturel est un vĆ©ritable enrichissement en faisant de l’architecture ensemble. Si l’architecte met Ć  disposition ses capacitĆ©s et ses connaissances, il peut aider Ć  reconstruire le tissu social en rĆ©alisant des espaces qui servent Ć  conserver et faire grandir l’identitĆ© d’un lieu avec sa communautĆ©.  

JournĆ©e Mondiale des Droits de l’homme

Le 10 dĆ©cembre 1948, la DĆ©claration universelle des Droits de l’Homme a Ć©tĆ© proclamĆ©e. Depuis lors, chaque annĆ©e, le mĆŖme jour, on se souvient de cette dĆ©claration, Ć©laborĆ©e par la Commission pour les droits de l’homme, organe de l’ONU, prĆ©sidĆ©e Ć  l’époque par Eleanor Roosevelt, femme du prĆ©sident des Ɖtats-Unis d’AmĆ©rique, Franklin D.Roosevelt, afin dĀ ā€˜attirer l’attention de tous sur l’importance et la dĆ©fense de la dignitĆ© de la personne. Le document constitue une sorte de cĆ©sure entre l’époque prĆ©cĆ©dente Ć  1948, pendant laquelle l’indignation pour les inĆ©galitĆ©s dans le monde Ć©tait confiĆ©e Ć  quelque sporadique intervention, et la successive, dans laquelle Ć©tait fermement reconnue, pour la premiĆØre fois, la nĆ©cessitĆ© d’affronter l’injustice, dans tous les Ɖtats du monde. Reconnaissant la validitĆ© d’une telle charte, et en appliquant Ć  la lettre les 30 articles, beaucoup d’aspects dĆ©viĆ©s de notre sociĆ©tĆ© allaient disparaĆ®treĀ : esclavage, torture, guerre, racisme, violence fondĆ©e sur le genre, maltraitance de mineurs, exploitation de l’homme de la part de l’homme, mais aussi, appauvrissement, abus et inĆ©galitĆ© des ressources environnementales.

Un moyen indispensable Ơ la fraternitƩ

Dans le monde moderne l’obĆ©issance n’est plus apprĆ©ciĆ©e Ć  sa juste mesure. Le souffle de libertĆ©, de fraternitĆ© et d’égalitĆ© qui s’est libĆ©rĆ© Ć  partir de la rĆ©volution franƧaise est dĆ©sormais entrĆ© dans nos journaux, nos cours, nos maisons, et aussi dans nos paroisses et nos couvents. (…) Aussi n’est-il pas rare de trouver dans notre inconscient une sorte de mĆ©fiance latenteĀ  Ć  l’égard de cette prĆ©cieuse vertu, au point de l’opposer Ć  la dĆ©couverte Ć©vangĆ©lique qui nous veut tous frĆØres en Christ. (…) L’obĆ©issance n’implique pas une abdication de notreĀ  propre personnalitĆ©, encore moins une humiliation inhumaine. Elle nous aide au contraire Ć  ĆŖtre vraiment nous-mĆŖmes, Ć  faire grandir notre ĆŖtre du fait qu’elle nous insĆØre dans un contexte social qui est indispensable, tant sur le plan humain que spirituel, Ć  la vraie manifestation de nos capacitĆ©s. Lorsque la volontĆ© de celui qui m’est lĆ©gitimement supĆ©rieur dans le gouvernement des rĆ©alitĆ©s civiles ou ecclĆ©siales m’indique ce que je dois vouloir ou ce que je dois laisser de cĆ“tĆ©, mĆŖme si cela va Ć  l’encontre de mes projets, de ma faƧon de penser, en rĆ©alitĆ© celaĀ  m’invite toujours Ć  m’élever Ć  un niveau plus vaste et gĆ©nĆ©ral, celui du bien commun. Cette contrariĆ©tĆ© que j’éprouve en raison du dĆ©saccord qu’il y avait, est une contribution nĆ©cessaireĀ  Ć  ma croissance. A ce moment-lĆ  mon humanitĆ© grandit, elle est plus pleine. Et plus je me trouve uni aux autres, plus je me retrouve dans une relation fraternelle avec eux. Celle-ci rĆ©sulte en effet d’une communion. L’obĆ©issance, loin d’être un obstacle, devient donc un moyen indispensable Ć  la fraternitĆ© humaine. (…) TrĆØs souvent, en Ć©voquant cette vertu, on en prĆ©sente seulement les aspects ascĆ©tiques: l’âme qui renonce Ć  sa propre volontĆ© progresse d’autant plus qu’elle se libĆØre des passions, etc. Cela est certainement vrai, mais elle nous procure quelque chose de mieuxĀ : elle nous fait participer mystiquement Ć  l’humanitĆ© du Christ, elle permet Ć  notre cœur d’éprouver les mĆŖmes sentiments que Lui (cf. Phil 2, 5) La Vierge Marie est par excellence le modĆØle de cette obĆ©issance intĆ©rieure. Quand elle rĆ©pond Ć  l’angeĀ : « Voici la servante du Seigneur » ; lorsque, pour suivre le dĆ©cret de l’empereur romain, elle se rend Ć  BethlĆ©emĀ ;Ā  lorsque, en toute hĆ¢te, elle suit l’inspiration qui la pousse Ć  aller assister Ɖlisabeth ; lorsqu’aux noces de Cana elle demande Ć  JĆ©sus de faire un miracleĀ ; lorsque, au Calvaire, elle offre le Fils de Dieu pour rester avec Jean; lorsqu’elle prie Ā au milieu des apĆ“tres dans l’attente fervente de l’Esprit SaintĀ : sa vie consiste Ć  obĆ©ir continuellement Ć  Dieu seul, tout en obĆ©issant aux hommes et aux circonstances. Et c’est en laissant MarieĀ  revivre en nous que nous participerons Ć  son intimitĆ©, Ć  sa docilitĆ© mĆŖme. A l’exemple du focolarino Andrea FerrariĀ : avec une finesse qui traduisait son union Ć  Dieu, au moment de mourir, il disait en souriant Ć  celui qui le prĆ©parait Ć  accepter la volontĆ© de DieuĀ : « Nous avons appris Ć  toujours la reconnaĆ®tre, mĆŖme devant un feu rougeĀ Ā». Ā Da: Pasquale ForesiĀ  – Parole di Vita – CittĆ  Nuova 1963 – p.197-200

Après la visite de François

Paix, respect de la dignitĆ© et des droits de chaque peuple, dialogue Ć  tous les niveaux, tels sont les objectifs trĆØs Ć©levĆ©s que le Pape FranƧois a laissĆ©s en hĆ©ritage aux peuples qu’il a rencontrĆ©s lors de son rĆ©cent voyage en Asie. Ces jours-ci nous arrivent quelques tĆ©moignages de la communautĆ© des Focolari au Myanmar : avec d’autres groupes ils se sont mobilisĆ©s pour veiller, sous divers aspects, Ć  la prĆ©paration et au dĆ©roulement du voyage : traductions, service d’ordre, assistance sanitaire, orchestre des cĆ©lĆ©brations. En voici quelques uns: ā€œ La venue du Pape FranƧois a Ć©tĆ© pour nous la rĆ©alisation d’un rĆŖve. Il a fallu du temps pour que notre Ć©motion laisse place Ć  la conscience de ce qui Ć©tait rĆ©ellement en train d’arriverā€. Ā« Les larmes creusaient les joues des anciens. Mais les jeunes aussi, mĆŖme s’il Ć©tait plus difficile pour eux de saisir la portĆ©e de l’évĆ©nement, Ć©taient heureux Ā». Les catholiques, une petite minoritĆ© dans le Pays, se sont sentis encouragĆ©s: Ā« Nous Ć©tions un petit troupeau isolĆ©. Nous avons pu enfin voir de prĆØs notre pasteur. DĆ©sormais ce peuple n’est plus Ć  l’écart, mais sous les projecteurs du monde. Finalement il s’est produit quelque chose dont on peut ĆŖtre fiers. Le Pape est au Myanmar Ā». ā€œNous ne devons plus avoir peur de rienā€ Jennie travaille avec les ā€œrĆ©fugiĆ©s de l’intĆ©rieurā€ (IDP, Internally Displaced Persons), des civils contraints de fuir les persĆ©cutions qui, Ć  la diffĆ©rence des rĆ©fugiĆ©s, n’ont pas franchi la frontiĆØre internationale. Dans la plupart des cas, dans l’attente d’une nouvelle espĆ©rance de vie, ils sont sans aide ni protection. AprĆØs le passage du Pape FranƧois elle a Ć©crit:ā€ Aujourd’hui cette espĆ©rance s’est renouvelĆ©e. En ce qui me concerne, mon espĆ©rance rĆ©side dans l’Amour, et dĆ©sormais elle restera toujours vivante en moi Ā». De sa ville, Loikaw, capitale du Kayah, un territoire montagneux du Myanmar oriental, le 28 novembre dernier elle est partie en direction de Yangon, avec un groupe d’une centaine de personnes, en provenance des villages les plus Ć©loignĆ©s. Ils voyageaient Ć  bord de cinq minibus. Ā« C’est notre paroisse qui a organisĆ© ce voyage. Voir le Pape Ć©tait pour nous un rĆŖve. Nous sommes partis Ć  9h du matin, un voyage de 10 heures nous attendait. Nous Ć©tions pleins d’enthousiasme, nous priions et chantions. Nous avons pris une route plus courte, mais plus difficiles, pour pouvoir ĆŖtre largement en avance. Mais l’un des minibus a eu des problĆØmes en cours de route et nous avons mis en tout 20 heures pour arriver, car nous ne voulions pas laisser nos amis seuls. Mais personne ne s’en est plaint Ā». Il est environ 5h30 du matin lorsque le groupe arrive au Kyaikkasan Ground de Yangon, où la messe va commencer, suivie non seulement par la minoritĆ© catholique, mais aussi par des musulmans, des bouddhistes, et des fidĆØles de diverses religions. Ā« Notre groupe n’a pas pu entrer, mais nous avons pris place prĆØs d’une des entrĆ©es. A travers les paroles du Pape, on sentait l’amour de l’Église pour les plus petits. Parmi la population aussi, et pas seulement entre les chrĆ©tiens, on percevait un amour trĆØs fort. Le chauffeur du taxi que nous avons pris nous a dit que depuis les premiĆØres heures du matin il transportait gratuitement les personnes en direction du stade, mais les autobus et les trains aussi Ć©taient gratuits Ā». Une jeune bouddhiste, aprĆØs avoir participĆ© Ć  la messe, a Ć©crit: Ā«Ici aussi je me suis sentie en famille. Je ressens la paix au fond de mon cœur Ā». Jennie Ć  nouveau: Ā« Ils sont surprenants les critĆØres inversĆ©s de ceux qui doivent ĆŖtre dĆ©sormais, pour nous, les Ā« vip Ā» : tout rappelle le Magnificat… il a Ć©levĆ© les humbles, comblĆ© de biens les affamĆ©s Ā». Ā« Nous devons remercier tout le monde pour cette expĆ©rience, les Yangoniens, toujours patients avec la foule, ceux qui ont prĆ©parĆ© cet Ć©vĆ©nement, mais surtout la Sain PĆØre qui a dĆ©cidĆ© de se rendre dans un pays si lointain. Une aube nouvelle pour le Myanmar Ā». Valentina est mĆ©decin. Avec les mĆ©decins du service sanitaire elle a prĆŖtĆ© assistance de faƧon presque ininterrompue: Ā« Une occasion qui nous a mis tous ensemble, sans frontiĆØres. Nous mĆ©decins, catholiques ou non, nous Ć©tions tous trĆØs fatiguĆ©s, mais nous avons reƧu une Ā« grĆ¢ceā€, celle de rĆ©ussir Ć  aimer sans jamais nous arrĆŖter Ā». Quant Ć  JĆ©rĆ“me, il a travaillĆ© comme traducteur: Ā« Pour moi ce fut particuliĆØrement beau de voir les jeunes attendre dĆØs les premiĆØres heures du matin devant la cathĆ©drale Sainte Marie , Ć  Yangon. A la fin de la messe la Pape s’est adressĆ© Ć  nous, il nous a fortement encouragĆ©s Ć  travailler pour la paix. DĆ©sormais je me sens appelĆ© Ć  une plus grande gĆ©nĆ©rositĆ©, Ć  ĆŖtre courageux et joyeux, comme il nous l’a demandĆ© Ā».

FĆŖte de l’ImmaculĆ©e Conception

8 dĆ©cembre : c’est aujourd’hui l’une des fĆŖtes les plus prisĆ©es et populaires que l’Église Catholique cĆ©lĆØbre en l’honneur de Marie : l’ImmaculĆ©e Conception. Cette fĆŖte remonte au 8 dĆ©cembre 1854, jour où le pape Pie IX, par la bulle Ā« Ineffabilis Deus Ā», a proclamĆ© que la Vierge Marie, Ā« par le privilĆØge d’une grĆ¢ce particuliĆØre Ā», a Ć©tĆ© prĆ©servĆ©e du pĆ©chĆ© originel, hĆ©ritage commun au genre humain, et cela dĆØs le premier instant de sa conception. Cette dĆ©claration, s’inscrit Ć  la suite d’une longue sĆ©rie de dĆ©bats thĆ©ologiques autour de la naissance de la mĆØre de JĆ©sus. En Orient, dĆØs le VIĆØme siĆØcle aprĆØs JC, on cĆ©lĆ©brait la fĆŖte de la conception de Marie, une dĆ©votion qui s’est rĆ©pandue en Occident Ć  partir du IXĆØme siĆØcle. La solennitĆ© de l’ImmaculĆ©e Conception de la Vierge Marie s’insĆØre dans le contexte de l’Avent et de NoĆ«l, associant ainsi l’attente de la naissance du Christ Ć  la mĆ©moire de sa MĆØre.

7 dƩcembre 1943, naissance des Focolari

7 dƩcembre 1943, naissance des Focolari

ChiaraLubich_primitempi« Je crois que Dieu peut et veut faire naĆ®tre le bien de toute chose, mĆŖme de la plus mauvaiseĀ Ā». Ce sont les mots de Dietrich Bonhoeffer Ć  la fin de 1942, en pleine guerre mondiale. Durant la pĆ©riode la plus cruelle et la plus terrible que l’histoire du 20ĆØme siĆØcle ait connue, sur le point de faire le bilan en perspective de l’annĆ©e 1943, ce grand tĆ©moin rĆ©ussit encore Ć  espĆ©rer au-delĆ  de toute espĆ©rance, Ć  croire avec une foi dĆ©terminĆ©e et certaine en l’action providentielle de Dieu dans l’histoire. La lutte entre le bien et le mal, le pĆ©chĆ© et la grĆ¢ce Ć  travers l’histoire. C’est ce contexte historique qui sert de toile de fond Ć  la naissance du mouvement des Focolari. La premiĆØre pierre de sa fondation est posĆ©e Ć  Trente, prĆ©cisĆ©ment en 1943, le 7 dĆ©cembre, jour où une jeune fille de vingt-trois ans fait don de sa vie Ć  DieuĀ : Silvia Lubich, qui avait pris le nom de Chiara en tant que membre du tiers ordre franciscain. Ce jour-lĆ , mĆŖme les conditions mĆ©tĆ©o semblaient lui faire obstacle, comme il en ressort du rĆ©cit que Chiara fait de sa dĆ©marche, le matin Ć  l’aube, lorsqu’elle se dirige vers le collĆØge des capucins, pour la cĆ©rĆ©monie privĆ©e durant laquelle elle allait se Ā consacrer Ć  Dieu pour toujoursĀ : Ā«Une tempĆŖte se dĆ©chaĆ®nait, j’ai alors dĆ» marcher en poussant le parapluie devant moi. Cela aussi n’était pas sans signification. Il me semblait que cela voulait dire que l’acte que j’étais en train d’accomplir aurait rencontrĆ© des obstacles. Cette bourrasque de pluie et de vents contraires me semblait le symbole d’une force adverse. ArrivĆ©e au collĆØge; changement de dĆ©cor. Un Ć©norme portail s’ouvre automatiquement. Sensation de soulagement et d’accueil, comme si c’était Ć  bras ouverts que ce Dieu m’attendaitĀ Ā». Un tel ā€œchangement de scĆØneā€ a un reflet dans la vie. La plĆ©nitude et la sacralitĆ© de cet acte effectuĆ© dans l’incognito et la pauvretĆ© (uniquement trois œillets rouges ont marquĆ© la fĆŖte) rĆ©sonnent dans l’âme de Chiara Lubich plus intensĆ©ment que l’atrocitĆ© de la guerre qui reste comme une toile de fond, une sorte d’ « encadrement de tableauĀ Ā». Pour elle la rĆ©alitĆ© la plus vraie est ce que Dieu, qu’elle redĆ©couvre Amour, est en train de construire.  « Il existait un idĆ©al, un seul, qui n’aurait jamais disparu, mĆŖme pas avec notre mort. C’était Dieu. Et Ć  ce Dieu nous nous sommes agrippĆ©es deĀ  toutes les forces de l’âme. Nous n’avons pas couru vers Lui parce qu’il ne nous restait plus rien d’autre, mais parce qu’une Force intĆ©rieure nous rendait heureuses de L’avoir trouvĆ© dans la vie comme unique Tout, l’unique Ɖternel, le seul digne d’être aimĆ© parce qu’Il ne passe pas, le seul donc qui aurait comblĆ© les exigences de notre cœur. Depuis pas mal d’annĆ©es nous allions communier tous les jours et nous pensions ĆŖtre de bonnes chrĆ©tiennes parce que nous appartenions Ć  diffĆ©rentes associations catholiques. Mais c’est seulement lorsque Dieu nous enleva chaque chose pour Se donner, Lui seul, Ć  nous, que nous avons compris pour la premiĆØre fois le premier Commandement de DieuĀ : « Aime-moi de tout ton cœur, de tout ton esprit… » Nous l’avons compris parce qu’uniquement Ć  ce moment-lĆ  nous Ć©prouvions Ā vraiment la nĆ©cessitĆ© de l’aimer de cette maniĆØre, sans rĆ©serve aucune, de tout notre esprit, de tout notre cœur, de toutes nos forces, pour ne pas nous tromper nous-mĆŖmes.Ā Ā» Ā  Lucia Abignente, “Ici il y a le doigt de Dieu”, CittĆ  Nuova, Rome, 2017, pp. 25-26.

BrƩsil : Summer School de Social One

En 2005, Ć  l’occasion d’un congrĆØs internationalĀ  de chercheurs des sciences sociales, Chiara Lubich disaitĀ : ā€˜ā€™L’amour fraternel Ć©tablit partout des rapports sociaux positifs, des actes Ć  rendre le groupement humain plus solidaire, plus juste, plus heureux’’. Depuis cette annĆ©e-lĆ , un riche dĆ©bat s’est dĆ©veloppĆ©, organisĆ© par ā€˜ā€™Social-One, sciences en dialogue’’, qui associe des acadĆ©miciens, des professionnels du service social, des reprĆ©sentants des institutions publiques, avec le but d’adopter le concept d’amour comme catĆ©gorie d’analyses du social et comme instrument d’intervention. Dans cet esprit, entre le 11 et le 14 dĆ©cembre, se tiendra auprĆØs de la citadelle Santa Maria Igarassu, au BrĆ©sil, la summer School internationale ayant pour titreĀ : ā€˜ā€™L’Agir AgapĆ© et la rĆ©alitĆ© socialeĀ : Imagination sociologique pour promouvoir le dĆ©veloppement, pour construire le futur’’. L’évĆ©nement est organisĆ© par Social – One en partenariat avec le DĆ©partement de Sociologie de l’UniversitĆ© ā€˜Federal de Pernambuco’ et le Centre Universitaire ā€˜Tabosa de Almeida’. Un dense programme de confĆ©rences et workshops impliquera des participants provenant de l’Europe et de l’AmĆ©rique latine, dans un dialogue continu sur les thĆØmes de l’égalitĆ©, du don, de la fraternitĆ© et de l’amour au service de l’inclusion sociale. Sur le sito tous les dĆ©tails sur l’école et le programme.

Ɖvangile vĆ©cu: dire Ć  notre tour Ā«Me voici! Ā»

Ɖvangile vĆ©cu: dire Ć  notre tour Ā«Me voici! Ā»

20171206-01Non plus rivale, mais fille. Pendant longtemps, j’avais vĆ©cu des moments trĆØs difficiles avec mon mari Martin Ć  cause de ma belle-mĆØre. Elle ne rĆ©ussissait pas Ć  se dĆ©tacher de son fils et me considĆ©rait comme celle qui lui avait volĆ© son affection. J’étais sur le point de laisser mon mari, ma maison et mes enfants lorsque je suis tombĆ©e sur la Parole de vie du mois. Son commentaire m’était ponctuellement envoyĆ© par des amis, mais je ne le lisais jamais, bien que je me considĆØre chrĆ©tienne. J’étais si accablĆ©e que Dieu me semblait lointain. Cette fois-lĆ , en revanche, je l’ai lue, et dĆØs la premiĆØre phrase j’ai senti qu’elle s’adressait Ć  moi. Au milieu des larmes, j’ai implorĆ© l’aide de Dieu. Quelques jours aprĆØs, Martin et moi avons participĆ© , comme derniĆØre tentative, Ć  une rencontre de familles. GrĆ¢ce au climat d’ouverture qui s’est crƩƩ, nous avons trouvĆ© la force de prononcer Ć  nouveau notre Ā«OuiĀ». Ce fut le tournant de ma vie. Toujours avec le soutien d’autres couples, j’ai rĆ©ussi Ć  gagner l’affection de ma belle-mĆØre. Avec le temps elle a commencĆ© Ć  ne plus me considĆ©rer comme une rivale, mais comme une fille. Lorsqu’elle est tombĆ©e malade, je l’ai assistĆ©e avec amour et dĆ©vouement, en la prĆ©parant Ć  rencontrer le PĆØre.Ā  (Lucero – Colombie) Providence Le 24 dĆ©cembre au matin j’étais allĆ© faire le marchĆ© pour acheterĀ  de quoi manger le soir de NoĆ«l. Mais je n’avais pas encore pensĆ© aux boissons. ArrivĆ© Ć  la maison, j’ai trouvĆ© une lettre d’une de nos connaissances qui me demandait de leur prĆŖter de l’argent. La somme correspondait au prix des boissons. D’accord avec GisĆØle nous avons rĆ©pondu: Ā« Nous vous en faisons cadeau, ne vous souciez pas de nous rembourser! Ā». MĆŖme arrosĆ©e Ć  l’eau fraĆ®che, nous avons passĆ© une merveilleuse soirĆ©e avec chants et musique. Quelques jours plus tard, nous est arrivĆ©e de faƧon inattendue une somme d’argent supĆ©rieure Ć  celle dont nous nous Ć©tions privĆ©s. (G.P. – Kenya) A la gare J’étais sur le point de me rendre chez ma fille qui habite dans une autre ville, mais arrivĆ©e Ć  la gare je me suis aperƧue que, retardĆ©e pour avoir accueilli quelqu’un, je ne pouvais plus bĆ©nĆ©ficier de ma carte de rĆ©duction pour sĆ©niors, sa date d’échĆ©ance Ć©tant dĆ©passĆ©e. Mais Ć  la pensĆ©e qu’un acte d’amour valait plus qu’une rĆ©duction, j’ai retrouvĆ© mon calme intĆ©rieur. Et voilĆ  qu’arrivĆ©e au guichet, l’employĆ© me dit que ce jour-lĆ , et seulement pour ce jour-lĆ , on appliquait un tarif unique pour toutes les destinations. La remise s’élevait Ć  plus du double de celle Ć  laquelle j’aurais eu droit avec ma carte. (C.M. –Ā  Italie) Risquer De temps Ć  autre un de nos fils invitait Ć  dormir chez nous un ami, un gars peu recommandable. Vu laĀ  situation, mon mari et moi avons dĆ©cidĆ© de nous intĆ©resser Ć  lui: nous avons dĆ©couvert qu’il avait quittĆ© sa famille, qu’il souffrait d’une dĆ©pression, qu’il buvait mais prenait aussi de la drogue. Il en avait proposĆ© Ć  notre fils. MalgrĆ© les craintes suscitĆ©es par ce risque, nous avons cherchĆ© Ć  l’aimer, comme nous l’enseigne l’Évangile. Un jour il nous a confiĆ© qu’il avait arrĆŖtĆ© de se droguer et que dĆ©sormais il voulait vivre comme nous. Ā«Votre vie a un sensĀ», nous a-t-il dit. Avec le temps, outre le fait que nous l’avons aidĆ© Ć  se faire soigner, nous avons contactĆ© ses parents qui ont commencĆ© Ć  s’occuper davantage de lui. (C.A. – BrĆ©sil)

Ouganda et Argentine, la rencontre de deux mondes

Ouganda et Argentine, la rencontre de deux mondes

Masaka, Kampala, Entebbe, le grand Lac Victoria. C’est la gĆ©ographie des dĆ©placements de Henry dans son Ouganda, la « perle de l’Afrique »…de son village natal Ć  l’UniversitĆ© de la capitale pour ses Ć©tudes d’Économie, et jusqu’aux rives du lac le plus grand du continent, vaste au point de contenir plus de 3000 Ć®les. C’est de lĆ  que sortent les eaux du Nil Blanc qui se jettent dans le plus long fleuve africain, le Nil. En Ouganda tout est Ć  grande Ć©chelleĀ : les parcs, les forĆŖts impĆ©nĆ©trables, les rĆ©serves naturelles. Il en va de mĆŖme pour les rĆŖves d’Henry. « A Masaka, où je frĆ©quentais l’UniversitĆ©, j’avais remarquĆ© que les gens n’avaient plus le temps de cuisinerĀ Ā». Pour rĆ©soudre ce problĆØme Henry lance le projet d’une entreprise pour produire des denrĆ©es Ć  base de viande et de poisson. ƂgĆ© de 24 ans Ć  peine, avec deux de ses camarades, Henry fonde, Ć  Entebbe, la ā€œSseruh Food Processing company Ltdā€. A l’autre bout du monde, en Argentine, un autre entrepreneur, Gonzalo PerrĆ­n, a dĆ©jĆ  lancĆ© depuis quelques annĆ©es une entreprise, la ā€œPasticcinoā€, qui produit des biscuits pour diverses chaĆ®nes de cafĆ©tĆ©rias et de torrĆ©faction de cafĆ©. AnimĆ© par l’esprit de l’Économie de communion, Gonzalo s’est transfĆ©rĆ© au PĆ“le ā€œSolidaridadā€ de la CitĆ© pilote « Mariapolis LiaĀ Ā», en promouvant, par son activitĆ©, une culture fondĆ©e sur les valeurs de la rĆ©ciprocitĆ©, de l’attention aux personnes dĆ©favorisĆ©es et Ć  l’environnement. 171116uganda07Deux ans se sont Ć©coulĆ©s depuis qu’en juin 2015, Gonzalo Ć©tait allĆ© Ć  Masaka, Ć  l’occasion d’une visite Ć  la communautĆ© africaine. A l’époque Henry, Ć©tudiant, Ć¢gĆ© de 22 ans, Ć©tait encore un entrepreneur « en herbeĀ Ā». Mais Gonzalo avait compris que son projet comportait tous les ingrĆ©dients d’un business prometteur: l’idĆ©e, l’attention portĆ©e aux dĆ©tails, la qualitĆ© du produit. Ce qui frappait le plus Gonzalo Ć©tait e projet de packaging, rĆ©alisĆ© Ć  l’aide de matĆ©riaux simples, mais avec la crĆ©ativitĆ© et la responsabilitĆ© de quelqu’un qui a l’entreprise dans le sang. Quelques minutes avaient suffi pour qu’ils deviennent amis. « Je n’oublierai jamais ma visite au village d’Henry – seĀ  souvient Gonzalo -. La chaleur et la joie des habitants, le merveilleux accueil au son des tambours qu’ils avaient rĆ©servĆ© Ć  notre petite dĆ©lĆ©gation d’amis argentinsĀ ; et l’accolade, car la vraie rencontre s’exprime en s’embrassantĀ Ā». 171116uganda02Pour sceller cette rencontre Gonzalo avait retirĆ© son Ć©charpe pourĀ  la mettre autour du cou d’HenryĀ : « Quand tu auras terminĆ© tes Ć©tudes, je t’attends en ArgentineĀ Ā». Ce moment est arrivĆ©. L’étĆ© dernier Henry a rejoint Gonzalo. Il raconte: ā€œUne fois Ā franchis tous les obstacles pour obtenir mon visa, j’ai finalement pu prendre un avion. AprĆØs un voyage de 21h, j’ai trouvĆ© mon ami Gonzalo qui m’attendait Ć  l’aĆ©roport de Ezeiza, Ć  3h30 par une nuit de froid hivernalĀ Ā». Une occasion unique pour HenryĀ : il accompagneĀ  Gonzalo au cours des rĆ©unions avec les clients et dans lesĀ  diverses Ć©tapes de son travail. « Comme entrepreneur j’ai beaucoup appris sur l’industrie alimentaire et j’ai touchĆ© du doigt les sacrifices nĆ©cessaires pour rĆ©aliser une entreprise animĆ©e par un idĆ©alĀ Ā». En Argentine, le jeune Ougandais dĆ©couvre l’asado – « à l’occasion de sa rencontre avec chaque familleĀ Ā» – le matĆ© – « trĆØs proche des rites sociaux de la culture africaine, en particulier dans la rĆ©gion de Bugana où l’on partage des grains de cafĆ© en signe d’unité » – le typique salut hola – « qui pour moi est presque un signe de paixĀ Ā» – et aussi l’expĆ©rience de l’hiver – « je n’imaginais mĆŖmeĀ pas qu’un tel froid puisse existerĀ !Ā Ā». Ā  Maintenant Henry est rentrĆ© en OugandaĀ : « J’ai le projet de rĆ©aliser Ć  cĆ“tĆ© de l’entreprise des Ć©tangs pour avoir en permanence du poisson frais, et qui sait, Ā pouvoir les exporter Ć  l’extĆ©rieur de l’Ouganda et de l’Afrique. Beaucoup de jeunes africains prĆ©fĆØrent ĆŖtre des travailleurs dĆ©pendants. Mais ceux qui choisissent de fonder une entreprise travaillent avec passion et c’est ce qui fait la diffĆ©renceĀ Ā». L’amitiĆ© et la collaboration entre les deux entreprises continuent. Depuis des continents Ć©loignĆ©s, mais sur les rivages du mĆŖme OcĆ©an. Source: Economia di Comunione online  

JournƩe des Personnes HandicapƩes

JournƩe des Personnes HandicapƩes

PrintOn cĆ©lĆØbre chaque annĆ©e, le 3 dĆ©cembre, la JournĆ©e Internationale des Personnes HandicapĆ©es, instituĆ©e en 1981Ā , AnnĆ©e Internationale des Personnes HandicapĆ©es, ayant pour but de stimuler et promouvoir une connaissance plus diffusĆ©e et approfondie sur les thĆØmes liĆ©s Ć  l’ handicap, soutenir la pleine inclusion dans chaque domaine de la vie et Ć©loigner toute forme de discrimination et de violence. Depuis juillet 1993, le 3 dĆ©cembre est devenu aussi JournĆ©e EuropĆ©enne des Personnes avec Handicap, Ć  l’initiative de la Commission EuropĆ©enne en accord avec les Nations Unies. Pour cĆ©lĆ©brer la JournĆ©e, il y aura dans beaucoup de pays des manifestations dans diffĆ©rents domaines de la vie socialeĀ : de l’école au monde du travail, de la planification urbanistique au dĆ©veloppement de nouvelles technologies d’aide, du tourisme accessible au soutien des personnes Ć¢gĆ©es.

Dublin : Rencontre Mondiale des Familles avec le Pape

Dublin : Rencontre Mondiale des Familles avec le Pape

Ce sera Dublin, capitale de l’Irlande, qui accueillera la IX Rencontre Mondiale des Familles, initiative inaugurĆ©e par S. Jean-Paul II en 1994 et depuis lors, reproposĆ©e Ć  une cadence triennale en diffĆ©rents siĆØges internationaux. Le thĆØme choisi par Dublin estĀ :’’L’Évangile de la familleĀ : joie pour le monde’’. Grande est l’attente de la famille et de ceux qui s’occupent de ā€˜ā€™famille’’, pour cet Ć©vĆ©nement qui, Ć  partir des deux rĆ©cents Synodes sur la famille (2014-15) et de l’Exhortation apostolique du pape FranƧois Amoris Laetitia (2016), mettra en lumiĆØre la famille chrĆ©tienne et son don spĆ©cifique d’ ĆŖtre ā€˜ā€™joie pour le monde’’ et lumiĆØre dans les dĆ©fis posĆ©s par la contemporanĆ©itĆ©. Ā  A l’évĆ©nement organisĆ© par le nouveau MinistĆØre pour les LaĆÆcs, la famille et la Vie, collaborent aussi Alberto et Anna Friso des Focolari. Mais qui en porte de l’avant les travaux avec une grande passion, c’est le diocĆØse hĆ“te qui a dĆ©jĆ  depuis longtemps, mis en route une puissante machine organisatrice pour l’élaboration du programme, la logistique, les catĆ©chĆØses prĆ©paratoires, l’accueil. Pleines d’enthousiasme aussi, les ā€˜familles nouvelles’ irlandaises qui ont donnĆ© leur disponibilitĆ© Ć  tous azimuts pour collaborer avec l’équipe organisatrice, crƩƩe ad hoc par le diocĆØse. Et qui, pendant ces journĆ©es, seront heureuses d’accueillir dans leur pays, le plus grand nombre possible de ā€˜familles nouvelles’ du monde, afin de vivre ensemble des moments inoubliables d’approfondissements, de communion et de fĆŖte. www.worldmeeting2018.ie Pour infos et inscriptions  

Noƫl, une rƩvolution

Noƫl, une rƩvolution

candle-1750640_1280_01NoĆ«l Ć©tant considĆ©rĆ© par la plupart comme une grande fĆŖte parmi d’autres, plus somptueuse que sacrĆ©e, il est bon de revenir sur quelques uns des aspects significatifs de cet Ć©vĆ©nement Ć  partir duquel l’histoire du monde a connu un avant et un aprĆØs. Ɖtant donnĆ© son immense portĆ©e, on aurait pu s’attendre Ć  un Ć©vĆ©nement triomphal et pompeux, avec musique et coups de feu, accompagnĆ© de manifestations grandioses, attirant des millions de curieux. L’écart est abyssal entre la naissance d’un puissant de cette terre, telle que la rĆŖvait et la vivait le monde antique, et celle de JĆ©sus, obscure et passant inaperƧue. C’est prĆ©cisĆ©ment le paradoxe etĀ  l’originalitĆ© sans mesure qui caractĆ©risent ce Christ-roi qui naĆ®t d’une pauvre femme, dans une Ć©table. Il n’a rien d’un Dieu, ni du plus admirable des hommes, mais c’est le dernier d’entre eux, d’emblĆ©e rabaissĆ© au niveau le plus mĆ©prisable. Il figure au rang social le plus bas et se trouve ainsi immĆ©diatement en situation de voirĀ  tous les ĆŖtres humains d’en bas, de pouvoir voir avec les yeux des plus dĆ©munis. Le principe de sa rĆ©volution ne compteĀ  pas sur l’orgueil, mais sur l’humilitĆ© pour attirer au ciel les enfants de Dieu, Ć  commencer par ceux qui mangeaient et dormaient par terre: les esclaves, les laissĆ©s pour compte, les Ć©trangers, en un mot ceux qui sontĀ  au rebut. Avec cet enfant naissent la libertĆ© et l’amour: sa libertĆ© est une libertĆ© d’amour. Une dĆ©couverte inouĆÆeĀ ! L’amour universel qu’Il enseigne vise Ć  disloquer un systĆØme social reposant en grande partie sur la tyrannie politique, l’abus d’autoritĆ©, l’usure dĆ©rĆ©glĆ©e, le mĆ©pris du travail,Ā  la dĆ©gradation de la femme, le poison de la jalousie. Naturellement pour les tenants d’un tel systĆØme ce message incite au dĆ©sordre: il peut conduire en prison ou au gibet. Heureux les pauvres et ceux qui se font pauvres pour aider les malheureux… Imaginez la colĆØre de ceux pour qui l’argent est le bien suprĆŖme… ā€œIl fut dit Ć  vos pĆØres: tu ne tueras pas. Mais moi je vous disĀ : quiconque se fĆ¢che contre son frĆØre en rĆ©pondra au tribunal… ». Ce prĆ©cepte a Ć©tĆ© vu et est encore vu comme portant atteinte Ć  l’honneur des guerriers et des fabricants d’armesĀ ; quant Ć  ne pas haĆÆr son frĆØre, cela implique de mettre fin aux rixes, aux coups-bas, aux violences. VoilĆ  qui ferait de notre sociĆ©tĆ© un lieu de vie paisible, où, plutĆ“t queĀ  de hurler et de tirer des coups de feu, on se rĆ©jouirait autour de la mĆŖme table. En vivant ainsi, ce serait NoĆ«l chaque jour. Car telle est la rĆ©volution du Christ: nous faire renaĆ®tre continuellement face Ć  la malĆ©diction de la mort. C’est pourquoi le plus grand commandement consiste Ć  aimer l’hommeĀ ; ce qui revient Ć  aimer Dieu. Aimer l’autre jusqu’à donner sa propre vie pour lui. VoilĆ  en bref le sens de NoĆ«lĀ : rĆ©examen du passĆ©, fin des guerres, des basses turpitudes, de l’avariceĀ ; aube de l’amour universel qui n’admet pas de divisions de race, ni de caste, ni de classe, ni politique… Par sa vie et sa mort JĆ©sus annonce et enseigne la vie. Aussi peut-on fĆŖter NoĆ«l en partageant un panettone, si cela nous aide Ć  aimerĀ ; mais on le cĆ©lĆØbre surtout en nous rĆ©conciliant, ce qui met fin aux maladies de l’esprit et nous rend la santĆ©. On le cĆ©lĆØbre en rendant grĆ¢ce au Seigneur et Ć  Marie qui par leurs souffrancesĀ  nous apprennentĀ  et nous aident Ć  mettre un terme aux nĆ“tres. Igino Giordani, Il Natale come rivoluzione, CittĆ  Nuova, Rome 1974, n.24, p.18   Ā     

Le signe de Noƫl

Le signe de Noƫl

EmmanuelDeJesusC’était un « artiste graphiqueĀ Ā», NoĆ«l, au style bien reconnaissable. Une prĆ©dilection pour Michel-Ange, Van Gogh, Gaudi. Un talent prĆ©coce pour le dessin Ć  main levĆ©e. La crĆ©ation d’un style moderne, personnel, fondĆ© sur la connaissance des grands maĆ®tres du passĆ©. Emmanuel, pour tous NoĆ«l, travaillait coude Ć  coude avec les jeunes de sa ville, prĆŖtant sa luminositĆ© inventive et crĆ©ative dont il Ć©tait capable Ć  la prĆ©paration du Genfest 2018 qui rassemblera Ć  Manilles 10.000 jeunes de tous les coins du monde. Le 2 septembre dernier, Ć  cause d’une complication imprĆ©vue des apnĆ©es nocturnes dont il souffrait, il s’est endormi et ne s’est plus rĆ©veillĆ©. Plus qu’un adulte, il Ć©tait considĆ©rĆ© comme un camarade du mĆŖme Ć¢ge que ces jeunes et ados du mouvement des Focolari aux Philippines, qui maintenant en rĆ©coltent son hĆ©ritage et comptent sur son aide pour continuer. Grace, Paul, Lela, Paula, Edith et ses autres amis nous ont Ć©crit pour nous raconter qui Ć©tait NoĆ«l pour tout le monde. Ā« Il se donnait sans Ć©pargner ses forces et ne s’attendait Ć  rien en retour. Il bougeait dĆØs qu’il Ć©tait petit : Ć  deux ans, arrivĆ© pour la premiĆØre fois Ć  la Mariapoli, il courait et grimpait sur les murs mĆŖme pendant les rencontres. GĆ©nĆ©reux de nature, Ć  six ans il avait fait cadeau d’une paire de sandales Ć  peine achetĆ©es lors d’une rĆ©colte de vĆŖtements organisĆ©e aprĆØs un terrible incendie qui avait ravagĆ© la rĆ©gion. Quand on lui a demandĆ© des explications : ā€œJ’ai vu JĆ©sus dans ces personnesā€, a-t-il rĆ©pondu. Durant ses premiĆØres annĆ©es d’école, NoĆ«l fait face Ć  beaucoup de difficultĆ©s. Lorsqu’un mĆ©decin en dĆ©couvre la cause, un problĆØme aux yeux, il confesse tranquillement qu’il n’en avait jamais parlĆ© Ć  ses parents pour ne pas leur donner de prĆ©occupation. La famille, par la suite, dĆ©mĆ©nage dans un autre village, et NoĆ«l accroche un Ć©criteau Ć  la porte principale, « cherche des amisĀ Ā», et il commence Ć  frapper Ć  la porte des voisins, sans pourtant obliger personne. Devenu adulte, NoĆ«l se fait apprĆ©cier par ses collĆØgues et ses patrons. SpontanĆ© et sociable, et en mĆŖme temps homme de confiance et prĆ©cis, respectueux des horaires. On lui pardonne si, Ć  cause du mal qui le fait souffrir la nuit, il s’endort quelquefois Ć  l’improviste, renversant mĆŖme son cafĆ© sur le clavier du pc. Il Ć©change sur les rĆ©seaux ses œuvres, et l’une d’entre elles est exposĆ©e au CafĆ© MĆ©diterranĆ©en de Manilles. Il est toujours disponible pour les initiatives des Jeunes des Focolari. Toutes les fois qu’on a besoin de lui pour un dessin ou un projet, il met son talent Ć  disposition. Enfant, c’est le batteur d’un orchestre gen. Ce n’est Ć©videmment pas le meilleur batteur sur la place, mais quand il est lĆ , l’orchestre ne se prĆ©occupe pas trop de la perfection, mais de jouer avec le cœur. AgnĆØs, membre de l’orchestre, se souvient que pour lui ce qui importait Ć©tait « l’ensembleĀ Ā», non pas tellement de se montrer. La mĆŖme attention, il la met dans les rapports avec les personnes. En 2004 NoĆ«l arrive Ć  Loppiano (Italie) pour une Ć©cole gen. Peu ont le permis de conduire alors il fait le chauffeur pour tout le monde, dans le cas où on a besoin de lui, mĆŖme le soir, aprĆØs une journĆ©e de travail. Pour beaucoup, de retour au pays, il devient un point de rĆ©fĆ©rence, une famille. Consciemment ou pas, il est pour eux un stimulant pour ne pas reculer, pour persĆ©vĆ©rer, espĆ©rer, suivre uniquement Dieu. « Dans l’amour il faut tout donner, surtout lorsque tu en as la possibilité », affirmait-il souvent. NoĆ«l est toujours Ć  cĆ“tĆ© de sa maman, il protĆØge ses sœurs, il est proche de son frĆØre lorsqu’il part Ć  l’étranger. Il ne veut personne de triste autour de lui. Un ami, un maĆ®tre, un gĆ©ant d’amabilitĆ©. Une personne qui a laissĆ© une marque. VoilĆ  qui est NoĆ«l pour nous. Il avait presque 38 ans, mais il ne voulait pas vieillir. Il sera maintenant jeune pour toujoursĀ Ā». @Genfest2018: NoĆ«l, Ć  seulement 38 ans a laissĆ© une empreinteĀ ! « Dans l’amour il faut tout donnerĀ Ā», disait le jeune philippin.

Vienne, pont entre l’Ouest et l’Est

Vienne, pont entre l’Ouest et l’Est

130 reprĆ©sentants de 44 Mouvements, CommunautĆ©s et Associations liĆ©s au rĆ©seau œcumĆ©nique Ensemble pour l’Europe (EpE) se sont rĆ©unis dans la capitale autrichienne le 9 novembre dernier pour leur CongrĆØs annuel. Interventions et Ć©changes d’idĆ©es, avec des temps de priĆØres, ont caractĆ©risĆ© le programme de ce CongrĆØs. Le PĆØre Heinrich Walter (Schƶnstatt), GĆ©rard Testard (CommunautĆ© Ā Efesia, France), Gerhard Pross (CVJM/YMCA, Esslingen) ont parlĆ© de l’histoire d’Ensemble pour l’Europe, de la situation actuelle et des prochains dĆ©fis:  « Nous disons oui Ć  une Europe Ć  laquelle Dieu a confiĆ© une vocation au cours de l’histoire : le vivre ensemble du ciel et de la terre, le vivre ensemble de la foi et la formation du monde, car le ciel et la terre se rencontrent dans le crucifié ». PĆ l Toth (Mouvement des Focolari, Hongrie), expert en sciences de la communication, a mis en Ć©vidence quelques diffĆ©rences entre Pays de l’Est et de l’Ouest et il a conclu avec cette Ā audacieuse prĆ©dictionĀ : « Ensemble pour l’Europe pourrait peut devenir de plus en plus une plate-forme de dialogue, voire une Ć©cole de dialogue intereuropĆ©enneĀ». Parmi les propositions, celle de mettre en valeur le 9 mai, considĆ©rĆ© dans de nombreux Pays comme la JournĆ©e de l’Europe, pour diffuser le message d’EpE Ć  travers des actions locales. Ā www.together4europe.org twitter: com/together4europe

CĆ“te d’Ivoire : 25 ans de paix

CĆ“te d’Ivoire : 25 ans de paix

MariapoliVictoria_01A l’improviste arrive la bĆ©nĆ©diction du pape FranƧois aux habitants de la CitĆ© pilote Victoria, une petite oasis de paix dans la ville de Man, en CĆ“te d’Ivoire, qui a cĆ©lĆ©brĆ© ces jours-ci son jubilĆ© d’argent. Avec un « merci pour l’œuvre d’ÉvangĆ©lisation accomplie en ce lieuĀ Ā» FranƧois invite Ć  « persĆ©vĆ©rer courageusement au service de l’unitĆ© et de la concorde entre les hommesĀ Ā», et Ć  continuer « sur le chemin d’une fraternitĆ© toujours plus universelleĀ Ā». Ce lieu est constellĆ© d’épisodes de fraternitĆ©, dĆØs les premiers jours – qui sont inscrits dans l’histoire – de la guerre civile (2002-2003) lorsque les habitants – y compris blancs et europĆ©ens, dont on pouvait se mĆ©fier – ont dĆ©cidĆ© de rester, malgrĆ© l’invitation des autoritĆ©s Ć  quitter le pays. Le tĆ©moignage a Ć©tĆ© d’aimer jusqu’au bout, d’ouvrir les portes pour protĆ©ger les personnes – 3500 y sont passĆ©es pendant ces mois-lĆ  – sans considĆ©rer si elles Ć©taient musulmanes ou chrĆ©tiennes. Des gens qui ont risquĆ© leur vie, comme Salvatore, Rino, Charles, mis au pied du mur, prĆŖts Ć  ĆŖtre tuĆ©sĀ : « Il ne vous reste plus qu’à prierĀ !Ā Ā», leur ont-ils dit. Mais ils s’en sont sortis. La ville et le pays ont maintenant tournĆ© la page, mĆŖme si la rĆ©conciliation politique n’est pas encore au beau fixe. MariapoliVictoria_10La CitĆ© pilote Victoria n’est cependant pas uniquement une oasis de paix en temps de guerre. C’est un laboratoire social. Avec trois jours de fĆŖte (17-19 novembre) pour cĆ©lĆ©brer ses 25 ans, non seulement les discours ont trouvĆ© leur place – rite incontournable – mais les faits. Le premier rendez-vous au programme Ć©tait en effet la visite des activitĆ©s de la citĆ©-pilote. Par groupes, les hĆ“tes ont visitĆ© le centre mĆ©dico-social – nĆ© en tant que dispensaire qui au fur et Ć  mesure des annĆ©es s’est renouvelĆ© et agrandi, ajoutant un service mĆ©dical d’hĆ“pital de jour, de soins dentaires et de Ā physiothĆ©rapie. Le centre nutritionnel, où le contraste de la plaie de la malnutrition est Ć©vident et où l’on enseigne aux mamans les principes d’une alimentation Ć©quilibrĆ©e. Le centre informatique, qui, de simple lieu internet est devenu Ā un centre d’alphabĆ©tisation informatique et de cours toujours plus spĆ©cialisĆ©s dans le domaine de la communication. Enfin les autres activitĆ©s d’entreprise comme la menuiserie et la typographie. Pour prĆ©parer le 25ĆØme anniversaire, et pour mettre dans le coup les teen-agers, un tournoi de football a Ć©tĆ© organisĆ© prĆ©cĆ©demment – sport qui a la cote dans cette rĆ©gion – sous le signe de la fraternitĆ© et du fair-play. Ce n’est pas Ć©videntĀ : de fait deux Ć©quipes ont Ć©tĆ© Ć©liminĆ©es au cours du championnat. Dimanche 19 l’équipe gagnante a Ć©tĆ© finalement rĆ©compensĆ©e, non seulement pour avoir marquĆ© plus de buts, mais pour les points acquis par fair-play. MariapoliVictoria_03L’inauguration d’une stĆØle sur la « Place de la FraternitĆ© UniverselleĀ Ā» Ć©tait un symbole, un grand dĆ© de la paix bien visible, mĆŖme de loin, reprĆ©sente l’identitĆ© de la citĆ©-pilote, lĆ  où le respect et l’amour envers l’autre se rĆ©pandent dans tous les aspects de la vieĀ : du travail au sport, de la religion Ć  la famille. Rendez-vous ensuite, pour les cĆ©lĆ©brations officielles, Ć  la paroisse Ste Marie de DoyagouinĆ© – Marie Reine de l’Afrique – confiĆ©e aux Focolares depuis les annĆ©es 70 avant mĆŖme la naissance de la citĆ©-pilote. En plus du nonce apostolique en CĆ“te d’Ivoire, Mgr Joseph Spiteri, et de l’évĆŖque de Man, Mgr. Gaspar Bebi Gneba, Ć©taient prĆ©sentes de nombreuses personnalitĆ©s civilesĀ : le sous-prĆ©fet de Man, madame Djereche Claude et l’ex ministre Mabri Toikeusse, qui est aussi prĆ©sident de la chambre rĆ©gionale de l’autoritĆ© ivoirienne pour l’assistance Ć  la population durant la crise et en gĆ©nĆ©ral pour l’action des Focolari envers les populations vulnĆ©rables. L’ambassadeur italien Stefano Lo Savio a voulu lui aussi se rendre prĆ©sent par un chaleureux message. Les yeux sont maintenant tournĆ©s vers l’avenir. Trois mots-clĆ©s vont guider le parcoursĀ : accueil, formation, attention aux pauvres. Quelques pistes sont tracĆ©esĀ : avec les jeunes la musique et le sportĀ ; la relance de l’accueil pour groupes, enseignants, familles, personnes de formation spirituelle et professionnelle avec diffĆ©rents sĆ©minaires pour entrepreneurs, journalistes. En attendant, la citĆ©-pilote est en route pour devenir un centre de formation globale. Maria Chiara De Lorenzo  

Parole de vie de dƩcembre 2017

En GalilĆ©e, devenue partie de l’empire romain, une jeune femme reƧoit, chez elle, une visite inattendue et bouleversante : un messager de Dieu lui apporte une invitation et attend sa rĆ©ponse. Ā« RĆ©jouis-toi ! Ā», lui dit l’ange en la saluant. Puis il lui rĆ©vĆØle l’amour de Dieu pour elle et lui demande de collaborer Ć  l’accomplissement de son dessein sur l’humanitĆ©. StupĆ©faite et heureuse, Marie accueille le don de cette rencontre personnelle avec le Seigneur. Elle se donne totalement Ć  ce projet encore inconnu, pleinement confiante en l’amour de Dieu. Avec gĆ©nĆ©rositĆ©, Marie dĆ©cide de se mettre au service de Dieu et des hommes, indiquant Ć  tous de faƧon lumineuse comment adhĆ©rer Ć  la volontĆ© de Dieu. Ā« Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu me l’as dit ! Ā» MĆ©ditant cette phrase de l’Évangile, Chiara Lubich Ć©crivait : Ā« Pour accomplir ses desseins, Dieu a seulement besoin de personnes qui s’en remettent Ć  lui avec l’humilitĆ© et la disponibilitĆ© d’une servante. Par son comportement, Marie, vĆ©ritable reprĆ©sentante de l’humanitĆ© dont elle assume le destin, laisse toute la place Ć  Dieu pour son activitĆ© crĆ©atrice. Cependant cette expression Ā« serviteur du Seigneur Ā», en plus d’être une marque d’humilitĆ©, Ć©tait aussi un titre de noblesse attribuĆ© aux grands serviteurs de l’histoire du salut, tels qu’Abraham, MoĆÆse, David et les ProphĆØtes. Par ses paroles, Marie affirme toute sa grandeur [1]. Ā» Ā« Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu me l’as dit ! Ā» Nous aussi, nous pouvons dĆ©couvrir la prĆ©sence de Dieu dans notre vie et Ć©couter la ā€œparoleā€ qu’il nous adresse pour nous inviter Ć  rĆ©aliser dĆØs maintenant une part de son dessein d’amour. Notre fragilitĆ© et un sentiment d’inadĆ©quation pourraient nous bloquer. Faisons nĆ“tre alors la rĆ©ponse de l’ange Ć  Marie : Ā« Rien n’est impossible Ć  Dieu [2]. Ā» Et ayons confiance en sa puissance plus qu’en nos propres forces. Une telle attitude nous libĆØre des conditionnements et de la prĆ©somption que nous nous suffisons Ć  nous-mĆŖmes. Nos Ć©nergies et des ressources que nous ne pensions pas avoir nous rendent finalement capables d’aimer Ć  notre tour. Un couple raconte : Ā« DĆØs le dĆ©but de notre mariage, nous avons ouvert notre maison aux parents d’enfants hospitalisĆ©s dans notre ville. Depuis, plus d’une centaine de familles sont passĆ©es chez nous. Nous nous sommes toujours efforcĆ©s d’être une famille pour elles. Souvent la Providence nous a aidĆ©s Ć  financer cet accueil, mais il fallait que notre disponibilitĆ© le prĆ©cĆØde. RĆ©cemment une somme d’argent nous est arrivĆ©e, que nous pensions mettre de cĆ“tĆ©, sĆ»rs qu’elle pourrait rendre service. Or une autre demande d’accueil est arrivĆ©e peu aprĆØs : un vrai jeu d’amour avec Dieu ! Il suffit que nous soyons disponibles et prĆŖts Ć  agir. Ā» Ā« Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu me l’as dit ! Ā» Pour vivre cette phrase de l’Évangile, une suggestion de Chiara Lubich peut nous aider Ć  accueillir la Parole de Dieu comme l’a fait Marie : Ā« avec une totale disponibilitĆ©, sachant que ce n’est pas la parole d’un homme. La Parole de Dieu contient en elle-mĆŖme une prĆ©sence du Christ. Accueillez donc le Christ en vous dans sa Parole. Avec une grande promptitude, mettez-la en pratique instant aprĆØs instant. Si vous agissez ainsi, le monde reverra le Christ passer par les rues de nos villes, le Christ en chacun de vous, vĆŖtu comme tout le monde, le Christ qui travaille dans les bureaux, les Ć©coles, dans les endroits les plus divers, au milieu de tous [3]. Ā» En cette pĆ©riode de prĆ©paration Ć  NoĆ«l, cherchons, nous aussi, comme l’a fait Marie, un peu de temps pour parler avec le Seigneur, en lisant peut-ĆŖtre une page d’évangile. Essayons de reconnaĆ®tre sa voix dans notre conscience, Ć©clairĆ©e par la Parole et rendue sensible aux nĆ©cessitĆ©s des frĆØres que nous rencontrons. Demandons-nous : de quelle maniĆØre puis-je ĆŖtre une prĆ©sence de JĆ©sus aujourd’hui, pour contribuer, lĆ  où je suis, Ć  faire de la communautĆ© humaine une famille ? La rĆ©ponse que nous apporterons permettra Ć  Dieu de semer la paix autour de nous et de faire grandir la joie dans notre cœur. Letizia Magri ______________________________________________ [1] D’aprĆØs Chiara Lubich, Non perdere l’occasione, CittĆ  Nuova, 25, [1981], 22, p. 40. [2] Lc 1,37. [3] D’aprĆØs Chiara Lubich, Non perdre l’occasione, CittĆ  Nuova, 25, [1981], 22, pp.Ā 40-41.

Maria Voce : Ā« dans le dialogue, il faut risquer Ā»

Maria Voce : Ā« dans le dialogue, il faut risquer Ā»

Alpha_Omega_coverLe mot-clĆ© estĀ chemin. Car « La vĆ©ritĆ©, on la cherche en cheminantĀ Ā» Emmaüs – comme l’appellent ses amis du mouvement – s’enthousiasme lorsqu’elle dĆ©crit la vision du Pape Bergoglio sur l’œcumĆ©nisme. Ses yeux brillent lorsqu’elle se trouve face Ć  une rĆ©alitĆ© ecclĆ©siale dont la vocation est l’unitĆ©. C’est un de ces mouvements – trĆØs peu nombreux – nĆ©s au sein de l’Église catholique, qui acceptent parmi leurs membres des fidĆØles d’autres Ɖglises. Un phĆ©nomĆØne rare en ces temps de fragmentation. « Je pense que le catholicisme vĆ©ritable est celui que Dieu veut, et je pense que ce sera un ensemble de communautĆ©s ayant chacune son identitĆ© propre. Je pense que l’on arrivera, parce qu’il faut y arriver Ć  ce que tous soient un. C’est JĆ©sus qui l’a demandĆ©. Non pas une seule Eglise catholique – catholique dans le sens d’universelle, oui – mais pas une seule Eglise romaine ou une seule Eglise de Constantinople.Ā Ā» Ses paroles rĆ©sonnent comme une provocation. « C’est sĆ»rĀ ! C’est provocateurĀ !Ā Ā» rĆ©pond-elle. Elle sent que le Pape argentin confirme sa pensĆ©e. ƀ l’occasion de la veillĆ©e de PentecĆ“te, le 3Ā juin dernier, le Pape a convoquĆ© les mouvements charismatiques, catholiques et non catholiques. Avant de commencer, le Pape a voulu savoir si Maria Voce Ć©tait prĆ©sente. Un prĆŖtre est allĆ© la chercher. Elle s’est jointe aux groupes des leaders assis sur l’estrade. ƀ la fin de son intervention, le Pape s’est approchĆ© d’elle et, Ć  la grande surprise de tous, l’a prise par la mainĀ : « Viens, Maria… » Il n’a rien ajoutĆ© d’autre. Et, ensemble, ils ont quittĆ© l’assemblĆ©e. « DĆØs le premier instant, quand j’ai vu le Pape apparaĆ®tre au balcon pour saluer la foule, s’est prĆ©sentĆ© comme ƉvĆŖque et non comme Pontife, j’ai compris que c’était dĆ©jĆ  un signe de sa capacitĆ© d’être en lien avec les autres Ɖglises.Ā Ā» Jorge Mario Bergoglio – rappelait Maria Voce – a vĆ©cu une expĆ©rience d’œcumĆ©nisme avec d’autres Ɖglises de Buenos Aires. Dans ce passĆ©, Maria Voce identifie la semence de ce qui s’est produit ensuite au cours de son pontificat, et qui a atteint un sommet par sa prĆ©sence en tant que Pape, il y a prĆØs d’un an, aux Ć©vĆØnements commĆ©morant le cinquiĆØme centenaire Ć  Lund, en SuĆØde. de la RĆ©forme protestante de Martin Luther. « Ce qui s’est passĆ© Ć  Lund, est Ć©normeĀ : deux chefs d’Églises, de mĆŖme niveau d’autoritĆ©, se sont rencontrĆ©s et ont signĆ© une dĆ©claration.Ā Ā» Tout l’enjeu est donc de suivre l’attitude du Pape et de se joindre Ć  “l’esprit de Lund“. « On se souviendra toujours de Jean-PaulĀ II pour ā€œl’esprit d’Assiseā€Ā ; de la mĆŖme maniĆØre, je crois qu’on doit se souvenir du Pape actuel pour “l’esprit de Lund“.Ā Ā» Alpha_Omega_MariaVoce_ecumenismCet optimisme a des limites. Maria Voce reconnaĆ®t que ā€œmalheureusementā€, il existe encore des attitudes hĆ©ritĆ©es du passĆ© parmi les catholiques. Il y a ceux qui pensent que ā€œl’Église c’est nousā€ et que tous les autres sont en dehors d’elle. Une attitude qui s’est perpĆ©tuĆ©e et qui a conduit Ć  une certaine lassitude spirituelle. « Nous avons freinĆ© le cours de l’histoire. Nous sommes tombĆ©s dans un immobilisme pratique, mais, par peur peut-ĆŖtre, nous avons ralenti des processus historiques. Je ne le dirais pas de toute l’Église, mais de beaucoup de ses membres.Ā Ā» « Nous sommes des frĆØres, liĆ©s par le baptĆŖmeĀ ; ils vivent le mĆŖme Ɖvangile que moi. Qui suis-je pour me permettre de dire que celui-lĆ  vaut moins que moi, devant DieuĀ ? Le Pape est donne une grande impulsion en ce sens.Ā Ā» Comment avancerĀ ? Pour Maria Voce, de bien des maniĆØresĀ ? Entre autres, revaloriser les grands personnages de l’histoire de l’Église, tels que LutherĀ ; apprĆ©cier le martyre des chrĆ©tiens qui offrent leur vie quelle que soit leur Eglise d’appartenance, et essayer d’exprimer sa propre foi dans des formes « acceptables pour tousĀ Ā». Mais surtout, vivre concrĆØtement la foi que l’on partage. La nouvelle Ć©tape du dialogue, que le Pape promeut, se rĆ©alise en marchant, et pas en restant immobiles. Un tel pari porte, en soi, des risques. L’un d’eux est le manque de formation. En tant que leader d’un mouvement trĆØs rĆ©pandu et implantĆ© au niveau mondial, Maria Voce constate une insuffisance manifeste au niveau de la catĆ©chĆØse des catholiques. « Il est bon de veiller Ć  la formation mais il faut risquerĀ ; si l’on ne risque pas, on n’avance pas. C’est la voie de l’œcumĆ©nisme extraordinaire que le Pape porte de l’avant. Notre sentiment est que nous devons l’aider pour que cet œcumĆ©nisme devienne vital et concretĀ Ā». Il n’est pas question de tomber dans des confusions. Ni de perdre sa propre identitĆ©. Mais il s’agit de partager des temps, y compris des cĆ©rĆ©monies liturgiques en Ć©vitant les amalgames et en Ć©levant nos voix dans une priĆØre commune. C’est pourquoi elle souligneĀ : « Sur ce chemin, quelque chose reste-t-il Ć  faireĀ ? Tant qu’il y aura des lieux où des chrĆ©tiens se battent entre eux ou tentent de l’emporter les uns sur les autres, ou sont divisĆ©s, il restera beaucoup Ć  faire.

Les Ɖglises, ensemble, Ć  la rencontre de l’humanitĆ©.

Les Ɖglises, ensemble, Ć  la rencontre de l’humanitĆ©.

P1320242Pour la premiĆØre fois aprĆØs 36 ans, c’est la Pologne qui a accueilliĀ  la Rencontre œcumĆ©nique annuelle des Ć©vĆŖques amis du Mouvement des Focolari. AprĆØs JĆ©rusalem, Istanbul, Londres, Augsbourg et d’autre villes ā€œsymboleā€ du parcours œcumĆ©nique, Katowice, chef-lieu de la SilĆ©sie, une ville ancienne qui compte aujourd’hui Ā presque 300Ā 000 habitants, a accueilli, du 15 au 18 novembre, 35 Ć©vĆŖques de diverses Ɖglises, orthodoxes, syro-orthodoxes, Ć©vangĆ©liques-LuthĆ©riennes, anglicanes, mĆ©thodistes et catholiques, en provenance d’Allemagne, d’Autriche, d’Angleterre, d’Irlande, de SuĆØde, de Pologne, de Hongrie, de Lituanie, Lettonie, RĆ©publique TchĆØque, mais aussi du BrĆ©sil, de Chypre, d’Inde, de la RĆ©publique DĆ©mocratique du Congo, de ThaĆÆlande et des USA. Avec eux, une trentaine de laĆÆcs. Les Ć©vĆŖques rĆ©unis Ć  Katowice reprĆ©sentent un Ć©chantillon de communautĆ©s sociales et ecclĆ©siales diverses, mais animĆ©es du dĆ©sir de faire une expĆ©rience de communion fraternelle. La rencontre s’intitulait ā€œEnsemble confessons notre foi, ensemble allons Ć  la rencontre de l’humanitĆ©ā€. En plus du Mouvement des Focolari, ont collaborĆ© sur placeĀ : l’ArchidiocĆØse catholique et l’Église Ć©vangĆ©lique luthĆ©rienne de Confession augustinienne, l’Église orthodoxe Ć  Sosnowiec, la FacultĆ© de ThĆ©ologie de l’UniversitĆ© de SilĆ©sie et la ville mĆŖme de Katowice, reprĆ©sentĆ©e par son maire, Marcin Krupa. La rencontre qui s’est ouverte avec l’exposĆ© de Lesley Ellison, anglicane, sur « La spiritualitĆ© de l’unité : une spiritualitĆ© œcumĆ©niqueĀ Ā», Ć©tait centrĆ©e autour du thĆØme « Marie, la MĆØre de JĆ©susĀ Ā», avec des Ć©clairages thĆ©ologiques apportĆ©s par diverses perspectivesĀ : catholique, anglicane et orthodoxe. Il y a eu de nombreuses rencontres, des cĆ©lĆ©brations et moments de priĆØre selon les diverses traditions, scellĆ©s par un « pacte d’amour rĆ©ciproqueĀ Ā» en vue de vivre la communion fraternelle et « aimer l’Église de l’autre comme la sienneĀ Ā». P1320292Brendan Leahy est l’évĆŖque catholique de Limerick (Irlande), expert et animateur du dialogue œcumĆ©nique dans son Pays. Joint par tĆ©lĆ©phone, il nous dit: ā€œJe tiens Ć  souligner l’accueil chaleureux qui nous a Ć©tĆ© rĆ©servĆ© Ć  Katowice que j’avais dĆ©jĆ  visitĆ©e en 1991, Ć  l’occasion de la rencontre de Chiara Lubich avec les communautĆ©s des Focolari de l’Est et de l’Ouest de l’Europe. C’est une ville trĆØs dĆ©veloppĆ©e, qui privilĆ©gie la diversitĆ© et l’accueil. Un accueil qui est aujourd’hui aussi bien le fait deĀ  la FacultĆ© de thĆ©ologie, qui nous a hĆ©bergĆ©s, que des Ɖglises (catholique, luthĆ©rienne et orthodoxe). Ce congrĆØs nous a permis de mieux nous connaĆ®tre les uns les autres, en vue d’approfondir les diverses rĆ©alitĆ©s ecclĆ©siales et socioculturelles où nous vivons, spĆ©cialement au Moyen-Orient et en l’Europe l’Est. Nous nous rendons compte que nous ne pouvons pas offrir de solutions aux problĆØmes de ces Pays (je pense surtout au Moyen-Orient), mais que nous pouvons au moinsĀ  porter les poids les uns des autres. Partager les souffrances de l’autre a dilatĆ© mon coeur. DĆ©sormais je sens que je ne suis plus seulement un Ć©vĆŖque irlandais, mais que je porte aussi en moi le contexte et les problĆØmes des autres Ć©vĆŖques. Mais avec une espĆ©rance nouvelle. Dans chaque Pays il y a des signes d’espĆ©rance, et les pas accomplis au niveau œcumĆ©nique le dĆ©montrent. Par exemple en RĆ©publique TchĆØque, une dĆ©marche de pardon rĆ©ciproque est en cours au regard des erreurs commises. L’œcumĆ©nisme – poursuit l’évĆŖque – est une rĆ©alitĆ© en chemin depuis de nombreuses annĆ©es, qui veut rencontrer des contextes toujours nouveaux et donner un nouveau tĆ©moignage. C’est au fond une expĆ©rience qui consiste Ć Ā  donner et Ć  recevoir. IciĀ  en Pologne la foi catholique est fortement enracinĆ©e, mais il y a aussi l’ouverture et le dialogue avec les reprĆ©sentants des autres communautĆ©sĀ Ā». P1320495ƅke Bonnier, Ć©vĆŖque luthĆ©rien du diocĆØse de Skara, en SuĆØde, est heureux de cette rencontre: ā€œ Nous n’étions pas des Ć©vĆŖques, mais des frĆØres. Tout ce que nous avons partagĆ© au cours de cette rĆ©union Ć©tait une rĆ©alitĆ©, aussi bien au moment des Ā pauses et des intervalles que durant les cĆ©lĆ©brations. Cela a Ć©tĆ© trĆØs important pour moi, cela m’a donnĆ© une force nouvelle et un nouvel enthousiasmeĀ Ā». Maintenant j’attends l’an prochain avec joie et j’espĆØre que Ā tous ceux qui sont ici, mais aussi d’autres, pourront venir en SuĆØde. Si on me demande si cette rencontre a Ć©tĆ© importante pour faire avancer l’unitĆ© des chrĆ©tiens, ma rĆ©ponse est oui. L’unitĆ© n’est pas une rĆ©alitĆ© qui adviendra seulement dans l’avenir, entre nous elle existe dĆ©jĆ Ā Ā».    

Chiara Lubich : Le Roi du corps social

Chiara Lubich : Le Roi du corps social

Christ the King Icon-aSi un jour les hommes apprennent, non pas en tant qu’individus mais en tant que peuples, Ć  faire passer Ć  la deuxiĆØme place leur pays, l’idĆ©e qu’ils ont de leur patrie, leur royaume, pour l’offrir comme un encens au Seigneur, lui qui gouverne un royaume qui n’est pas de ce monde et guide toute l’histoire, et s’ils agissent ainsi Ć  cause de l’amour rĆ©ciproque que Dieu demande entre les Ɖtats comme il le demande entre les hommes, ce jour-lĆ  marquera le dĆ©but d’une ĆØre nouvelle. JĆ©sus sera vivant et prĆ©sent entre les peuples, exactement comme il est vivant et prĆ©sent entre deux personnes qui s’aiment dans le Christ. Il sera enfin mis Ć  sa vĆ©ritable place de roi, non seulement des cœurs, mais aussi des nationsĀ : le Christ Roi. Les peuples chrĆ©tiens, ou leurs reprĆ©sentants, devraient savoir immoler leur « moi collectifĀ Ā». C’est le prix Ć  payer. Du reste, il n’est pas demandĆ© moins Ć  chacun d’entre nous pour nous consumer dans l’unitĆ©. Les temps sont mĆ»rs où chaque peuple doit aller au-delĆ  de ses propres frontiĆØres et voir ce qui se passe. Le moment est venu d’aimer le pays d’autrui comme le nĆ“tre, et nos yeux doivent acquĆ©rir une nouvelle puretĆ©. Il ne suffit pas que nous soyons dĆ©tachĆ©s de nous-mĆŖmes pour ĆŖtre chrĆ©tiens. Aujourd’hui les temps demandent au disciple du Christ quelque chose de plusĀ : une conscience sociale du christianisme, qui lui fasse non seulement Ć©difier son propre pays selon la loi du Christ, mais aussi contribuer au dĆ©veloppement des autres pays avec l’action universelle de l’Église, avec le regard divin qui nous est donnĆ© par Dieu notre PĆØre qui, du ciel, voit les choses d’une maniĆØre bien diffĆ©rente de la nĆ“tre. Il faut que nous vivions le Corps mystique du Christ de maniĆØre si intense qu’il puisse s’exprimer en corps mystique social. […] Que le Seigneur ait pitiĆ© de ce monde divisĆ© et en dĆ©route, de ces peuples enfermĆ©s dans leur coquille Ć  contempler leur propre beautĆ© – unique Ć  leurs yeux et pourtant limitĆ©e et insatisfaisante –, Ć  garder avec un soin jaloux leurs trĆ©sors – y compris les biens qui pourraient servir Ć  d’autres peuples où l’on meurt de faim. Nous espĆ©rons qu’il fera tomber les barriĆØres et couler la charitĆ© d’un pays Ć  l’autre en un flot ininterrompu, torrent de biens spirituels et matĆ©riels. Nous espĆ©rons que le Seigneur ordonnera le monde d’une maniĆØre nouvelle. Il est le seul Ć  pouvoir faire de l’humanitĆ© une famille, Ć  pouvoir faire ressortir les distinctions entre les peuples, pour que, dans la splendeur de chacun, mise au service des autres, brille l’unique lumiĆØre de la vie qui, en embellissant la patrie terrestre, en fait l’antichambre de la patrie Ć©ternelle. Chiara Lubich,Ā  Marie, Transparence de Dieu, Nouvelle CitĆ© Paris 2003, p. 112-113

JournƩe contre la violence faite aux femmes

JournƩe contre la violence faite aux femmes

stop-1131143_1280-01La ā€œJournĆ©e internationale pour l’élimination de la violence faite aux femmesā€ a Ć©tĆ© instituĆ©e par l’ONU en 1999Ā ; elle est cĆ©lĆ©brĆ©e chaque annĆ©e le 25 novembre et Ā invite les gouvernements, les organisations internationales et les ONG Ć  s’engager pour sensibiliser l’opinion publique. 18 ans sont passĆ©s depuis son institutionĀ : beaucoup a dĆ©jĆ  Ć©tĆ© fait, mais beaucoup, malheureusement, reste encore Ć  faire. Il n’est pas nĆ©cessaire d’aller dans des pays lointains pour avoir sous les yeux une violence cruelle qui s’acharne sur les femmes, peut-ĆŖtre mĆŖme Ć  la porte d’à cĆ“tĆ© et dans le silence le plus sordide. Les paroles de S. Jean Paul II rĆ©sonnent avec force, dans la lettre apostolique Mulieris dignitatem (MD, 15/08/1988), où il souligne que « Dieu a crƩƩ l’homme et la femme Ć  son image, non seulement en tant qu’individu, mais dans leur commune humanitĆ©, en tant qu’ « unitĆ© des deuxĀ Ā». La femme et l’homme, donc, essentiellement Ć©gaux, sont tous deux des personnes, appelĆ©es comme telles Ć  participer Ć  la vie intime de Dieu et Ć  vivre en communion rĆ©ciproque entre eux, dans l’amour, sur le modĆØle de Dieu qui est Amour, qui est unitĆ© dans la TrinitĆ©, et Ć  projeter dans le monde la communion d’amour qui est en Dieu (MD 7)Ā Ā». Un but sur lequel Ć©changer, chaque jour, comme individus et comme sociĆ©tĆ©.  

Ɖvangile vĆ©cu : Prof derriĆØre les barreaux

Ɖvangile vĆ©cu : Prof derriĆØre les barreaux

20171124-01AprĆØs un cours pour professeurs dans les prisons, FranƧoise entre en classe pour la premiĆØre fois. « Je pensais qu’un gardien m’aurait assistĆ©e, mais le seul qui Ć©tait de garde devait contrĆ“ler une dizaine de cellules en mĆŖme temps que d’autres secteurs. Le deuxiĆØme jour je me suis ditĀ : « Je ne peux pas continuer comme ƧaĀ ! Si j’ai peur, Ƨa ne sert Ć  rien que Dieu m’ait envoyĆ©e iciĀ !Ā Ā». A partir de ce moment-lĆ  je me suis sentie libre d’aimerĀ Ā». J’ai essayĆ© de voir dans les dĆ©tenus uniquement des personnes habitĆ©es par JĆ©susĀ ; commence alors pour FranƧoise un voyage. Pas tellement un aller-retour entre un lieu ouvert et un autre fermĆ©, mais au cœur de nombreuses histoires, pleines d’humanitĆ©, d’erreurs, d’angoisses… avec la volontĆ© de vouloir reprendre en main le fil de sa propre vie. DĆ©part d’un dialogue profond, dans le respect des rĆ“les. « J’essayais de prĆ©parer au mieux les cours, pour les rendre attrayants. Je savais que JĆ©sus Ć©tait Ć  mes cĆ“tĆ©s mĆŖme en prison. A l’heure des sciences j’ai commencĆ© Ć  expliquer l’anatomie et le rapport entre les organes et les appareils biologiques. Par la suite, les dĆ©tenus ont commencĆ© Ć  rĆ©duire le nombre de cigarettes, Ć  abolir petit Ć  petit l’utilisation de tranquillisants et Ć  profiter du soleil durant les heures de sortieĀ Ā». ā€œEn plus de la difficultĆ© d’enseigner Ć  des Ć©tudiants de diffĆ©rents niveaux de prĆ©paration – explique FranƧoise – des problĆØmes de tout genre s’ajoutaient, l’écho des grilles, la prĆ©sence intermittente des Ć©tudiants, le va et vient continuel entre les prisonniers et ceux qui n’étaient pas du cours. A ce point, je devenais de plus en plus attentive Ć  ceux qui se trouvaient face Ć  moi. J’aurais pu ne plus jamais les revoirĀ Ā». Ermal est un garƧon albanais d’une intelligence aiguĆ«. FranƧoise lui fait cadeau d’une interview du pape FranƧois sur sa relation avec les dĆ©tenus. Depuis ce jour un profond dialogue commence sur Dieu et sur la priĆØre. En peu de temps, Ermal obtient de brillants rĆ©sultats Ć  l’école. ā€œ Excusez-moi, professeur, je n’arrive Ć  rien faire, je suis plein de problĆØmesĀ !ā€Ā . Devant une page blanche pour un devoir en classe, un jeune tunisien restait la tĆŖte entre les mains. « J’ai rĆ©ussi Ć  obtenir la permission de lui apporter des Ć©couteurs pour le PC et de voir avec lui quelques films dans sa langue. Petit Ć  petit, il s’est dĆ©tendu, a commencĆ© Ć  faire du sport, il a fait appel et maintenant il espĆØre une rĆ©duction de peine. Actuellement, quand il me voit, il me salue en souriant, derriĆØre les barreauxĀ Ā». « A NoĆ«l – continue le rĆ©cit de FranƧoise – nous avons Ć©tĆ© invitĆ©s Ć  participer Ć  la messe de la veillĆ©e. J’étais la seule, les autres professeurs Ć©taient allĆ©s Ć  celle que l’on cĆ©lĆ©brait pour les « protĆ©gĆ©sĀ Ā». On ne s’était pas mis d’accord.Ā  Parmi les prĆ©sents il n’y avait pas uniquement des chrĆ©tiens, mais aussi des musulmans et d’autres sans aucune conviction religieuse, quelques-uns enfermĆ©s pour des fautes graves. L’évĆŖque s’est exclamé : « Vous n’êtes pas la faute que vous avez commise, vous ĆŖtes des personnes. La faute regarde le passĆ©, maintenant regardons l’avenir avec espĆ©ranceĀ Ā». ā€œEn janvier Ermal a obtenu la rĆ©sidence surveillĆ©e. Mais durant cette pĆ©riode la bande, qui Ć©tait Ć  l’origine de ses ennuis, l’a recontactĆ©. Nous ne pouvions plus entrer en rapport avec lui et encore moins avoir son adresse. Je le confiais tous les jours Ć  Marie, lui demandant de le faire revenir au moins Ć  l’école. Deux mois plus tard, Ć  cause de son Ć©vasion de domicile, Ermal est retournĆ© en prisonĀ ! Pour nous c’était une « bonne nouvelleĀ Ā» et l’occasion pour lui de continuer ses Ć©tudes. Peu aprĆØs il a passĆ© brillamment l’examen du Brevet. La PrĆ©sidente de la commission lui a dit : ā€œTu le sais que tu as de bonnes capacitĆ©sĀ ? Que penses-tu faire dans le futurĀ ?Ā Ā» Ɖtudier, a-t-il rĆ©pondu, pour aller Ć  l’universitĆ©ā€. ā€œAprĆØs une annĆ©e d’école, je peux dire que j’ai connu un autre monde, une sorte d’univers parallĆØle. Mon cœur s’est Ć©largi, ma maniĆØre de penser a changĆ©. Tant de choses me semblaient nĆ©cessaires « dehorsĀ Ā», mais dans une vie pleine de privations elles ne le sont plus, ou bien elles ont pris une autre dimensionĀ Ā». Mais le changement que Dieu opĆØre dans les cœurs ne connaĆ®t ni barreaux ni limites.  

Ɖgypte: tuerie dans une mosquĆ©e

Au moins 235 personnes ont Ć©tĆ© tuĆ©es et 120 blessĆ©es lors d’un grave attentat dans une mosquĆ©e , au Nord du SinaĆÆ, où des militants islamistes ont fait exploser une bombe et ouvert le feu sur les fidĆØles. Ce bilan, encore provisoire, a Ć©tĆ© transmis par la chaĆ®ne officielle d’infos en continu de l’État Ć©gyptien Nil News. Le Mouvement des Focolari dĆ©nonce Ā toute forme de violence contre l’humanitĆ© et exprime sa proximitĆ© envers le peuple Ć©gyptien, en particulier envers les proches des victimes.  

Sophia: inauguration de la Chaire ŒcumĆ©nique Patriarche AthĆ©nagoras-Chiara Lubich

Ouverture de la Chaire ŒcumĆ©nique Patriarche AthĆ©nagoras-Chiara Lubich Ć  l’Auditorium de Loppiano (Italie) L’Institut Universitaire Sophia est heureux de vous inviter Ć  l’inauguration de la Chaire ŒcumĆ©nique Patriarche AthĆ©nagoras – Chiara Lubich qui sera prĆ©sidĆ©e par son Ɖminence Gennadios Zervos, ArchevĆŖque Orthodoxe d’Italie et de Malte, sous le titre : Le Patriarche AthĆ©nagoras et Chiara Lubich, protagonistes de l’UnitĆ©. Maria Stella Giannetti: Communication – Relazioni Esterne

Le Pape FranƧois  au Myanmar et au Bangladesh

Le Pape FranƧois au Myanmar et au Bangladesh

PopeFrancisMyanmar-01Du 26 novembre au 2 dĆ©cembre prochains le Pape FranƧois fera un voyage apostolique en Asie, Ā avec une Ć©tape au Myanmar Ā (Birmanie) du 27 au 30 novembre et au Bangladesh du 30 novembre au 2 dĆ©cembre. Ce sera la premiĆØre visite d’un Pape au Myanmar. Quant au Bangladesh, l’un des pays les plus peuplĆ©s et les plus pauvres du monde, Jean-Paul II s’y est rendu en 1986. 2017-11-27-PHOTO-00000313Le Pape FranƧois visitera aussi Ā la ville de Dhaka (capitale du Bangladesh). Au cours de son sĆ©jour il rencontrera les plus hautes autoritĆ©s civiles et politiques, mais aussi les jeunes, les leaders religieux, musulmans et hindous, pour examiner avec eux de grandes questions commeĀ  les changements climatiques, les flux migratoires, le sort des rĆ©fugiĆ©s, l’avenir des jeunes, dans l’optique de l’espĆ©rance. Le Mouvement des Focolari accompagne de sa priĆØre cette semaine asiatique bien remplie, sous le signe de l’harmonie et de la paix.  

Maria Voce: ā€œLe Genfest, c’est notre affaire!ā€

Maria Voce: ā€œLe Genfest, c’est notre affaire!ā€

YFUW_PaoloBalduzzi180 jeunes du Mouvement des Focolari, qui reprĆ©sentent les jeunes de leur Ć¢ge dans le monde entier, sont derriĆØre lui. Des visages, des traits physiques trĆØs divers. Au premier rang – et ils se prĆ©sentent – trois jeunes de la Syrie. A cĆ“tĆ© d’eux Michel, au regard trĆØs expressif, vient du Mali. Il a connu les Focolari dans son Pays et dit que depuis sa vie a changĆ©. FrantiÅ”ek, de la RĆ©publique TchĆØque et Maria du Portugal expliquent: ā€œNous venons de plus de 40 Pays. Nous sommes ici, en provenance de tous les continent, Ā pour comprendre qui nous sommes, nous jeunes d’aujourd’hui, et quels sont les dĆ©fis Ć  relever pour construire une culture de la fraternité ». DerriĆØre eux il y a Amin de l’AlgĆ©rie et Ć  cĆ“tĆ© de lui Kioko, bouddhiste. Tous sont au travail pour construire, avec une contribution vraiment « mondialeĀ Ā» le prochain Genfest de Manille (6-8 juillet 2018), le premier d’une longue sĆ©rie Ć  se dĆ©rouler en dehors de l’Europe. Pourquoi en Asie, Ć  Manille? Giuseppe, italien, rĆ©pondĀ :Ā ā€œ L’Asie reprĆ©sente 60% des jeunes du monde, cela signifie donc pour nous regarder vers l’avenir, vers la fraternitĆ© universelle. Le titre ā€œBeyond all bordersā€, par delĆ  les frontiĆØres, est l’un des dĆ©fis les plus grands qui se prĆ©sente Ć  nousĀ Ā», Ć  partir de nos limites personnellesĀ : prĆ©jugĆ©s, diversitĆ©s sociales et culturelles. Un grand dĆ©fi dans un Pays frappĆ© par une vague de violence endĆ©mique, par l’exclusion sociale de nombreuses couches de la population et par une crise politique sans prĆ©cĆ©dent. « Nous voulons faire que ces frontiĆØres ne soient pas une faƧon de nous genfest_beyondallbordersdiviser mais de nous unirĀ Ā». C’est la grande idĆ©e lancĆ©e en 1987 par Ā Chiara Lubich et qu’elle laisse en hĆ©ritage aux nouvelles gĆ©nĆ©rations. La fondatrice des Focolari, devant un plateau de jeunes, explique alors pour quoi le Genfest est né : « C’est une explosion de feux de l’amour de Dieu, non pas des feux d’artifice, mais de vrais feux Ā». L’objectif de l’Ut omnes (« PĆØre, que tous soient unĀ Ā» Jn, XVII, 20-23) s’approche. JĆ©sus nous entraĆ®ne, laissant en arriĆØre tout ce qui ne va pas, comme un ruisseau fraĆ®chement nĆ© qui laisse de cĆ“tĆ© tout ce que sa limpiditĆ© ne peut pas emporterĀ Ā». Et d’ajouterĀ : « Vous verrez les miracles de la GrĆ¢ce de Dieu, parce que Dieu est avec nous, Dieu est au milieu de nous. C’est l’unique tout-puissantĀ Ā». Parmi les jeunes de l’époque se trouve aussi Maria Voce, l’actuelle presidente des Focolari. « Je voudrais adresser un grand merci aux jeunesĀ Ā». Le leur – affirme-t-elle – est un grand acte de courage, « qui me semble ĆŖtre la rĆ©ponse d’aujourd’hui Ć  l’appel lancĆ© par Chiara dĆØs les annĆ©es 60 « Jeunes du monde entier, unissez-vousĀ !Ā Ā». Cet appel rĆ©sonne encore Ć  notre Ć©poque, non seulement pour vous, mais pour tous. L’objectif du monde uni n’est pas encore atteint. La premiĆØre gĆ©nĆ©ration ne pouvait pas le rĆ©aliser seule. Pas plus que ne le pourra Ā la deuxiĆØme toute seule, car l’objectif est trĆØs grand. L’idĆ©e du monde uni doit se transmettre d’une gĆ©nĆ©ration Ć  l’autre et, toutes unies ensemble, elles peuvent chercher Ć  l’accomplirĀ Ā». 20171123-01Et d’ajouterĀ : « Le Genfest ne concerne pas seulement les jeunes, mais tout le monde. C’est pourquoi je veux m’y rendre et j’espĆØre que nous serons nombreuxĀ Ā». Chacun peut faire quelque choseĀ : « L’un diraĀ : mais je suis malade, je ne rĆ©ussis pas… qu’il offre sa souffranceĀ ! Mettons-nous en mouvement. On peut aider les jeunes Ā Ć  l’accueil, Ć  la prĆ©paration du programme, au financement du Ā voyage Ā de jeunes qui ne pourraient pas s’y rendre. Faisons toute notre part, tout ce qu’il faut. Le Genfest c’est mon affaire, c’est l’affaire de chacunĀ !ā€ Juste avant la fin de cette tĆ©lĆ©confĆ©rence, une jeune des Philippines laisse Ć  tous une triple tĆ¢cheĀ : « La premiĆØreĀ : organiser le Genfest localement. La secondeĀ : faire une action concrĆØte, pour aider au moins un jeune Ć  venir Ć  Manille, et la troisiĆØmeĀ : se procurer le tee-shirt avec notre logoĀ Ā». Tous les renseignements sur Ā sito dei Giovani per un mondo unito, un code qu’il faut dĆ©sormais apprendre par cœur: Y4UW.  

Host Spot, dernière étape en Egypte

Host Spot, dernière étape en Egypte

HostSpot_Egypt_02ā€˜ā€™Quel futur aurai-je comme jeune dans ma rĆ©gionĀ ?’’Le cri de Nasreen, jeune palestinien, tombe dans le cœur des autres jeunes prĆ©sents, dans le silence profond d’une Ć©coute qui veut apaiser ses blessures encore ouvertes depuis des annĆ©es de guerre et d’instabilitĆ© sociale. Emina avait sept ans lorsque la guerre a Ć©clatĆ© Ć  Sarajevo. Sa vie a changĆ© en quelques instants, mais son envie de grandir et de rĆ©agir a Ć©tĆ© plus forte. Et Albert de l’EspagneĀ : « Ma vie a changĆ© Ć  partir du moment où je suis allĆ© en Jordanie pour faire une expĆ©rience dans les camps de rĆ©fugiĆ©s. Je ne suis plus le mĆŖmeĀ Ā». Ce sont des jeunes dĆ©cidĆ©s Ć  relever tous les dĆ©fis afin de construire, Ć  partir de leur propre vie, un tissu social de paix. 10Trente-deux sont les participants au projet ā€˜ā€™Host Spot’’, littĆ©ralement ā€˜ā€™Point d’accueil’’, qui s’est tenu du 28 octobre au 2 novembre 2017 Ć  Alexandrie en Ɖgypte, organisĆ© par diffĆ©rentes ONG et Associations parmi lesquelles New Humanity, Non de la Guerre, Caritas Jordan, Fondation Igino Giordani (Espagne), B-Net, Centre Culturel JĆ©suites (Alexandrie), Focolari Trust Irlande, VACA (Palestine) et Starkmacher (Allemagne). Partis de l’expĆ©rience de se retrouver dans un camp de rĆ©fugiĆ©s en Jordanie en aoĆ»t 2016, les jeunes ont poursuivi leur parcours avec deux autres rendez-vous, en Allemagne, où ils ont approfondi quelques techniques de communication et enfin, derniĆØre Ć©tape, en Ɖgypte. 1Les jeunes, issus de la Hongrie, la Bosnie, la Palestine, l’Égypte, l’Espagne, l’Irlande l’Italie et la Jordanie, ont passĆ© dix jours ensemble en concluant ce projet original, organisĆ© par la CommunautĆ© EuropĆ©enne, afin de crĆ©er des liens, lancer des ponts entre le monde associatif juvĆ©nile sur des thĆØmes qui ont comme but le fait de poursuivre la valeur de la paix. Par le biais de workshops, leƧons sur la question du Moyen Orient, sur le dialogue entre les diffĆ©rentes cultures et sur l’importance des mĆ©dias dans la communication des thĆØmes de la migration, dans un monde où un rĆ©fugiĆ© sur deux est un enfant, les protagonistes de cette Ć©dition de Host Spot ont entrepris un cheminement bien dĆ©cidĆ©s Ć  diffuser une culture de la paix, surtout avec un parcours de formations sur les problĆ©matiques actuelles et des sĆ©minaires d’informations sur les mĆ©canismes qui rĆØglent le monde des mĆ©dias. Une expĆ©rience qui a vu les jeunes protagonistes tirer les conclusions des activitĆ©s dĆ©jĆ  entreprises et voir ensemble comment poursuivre avec dĆ©cision, cette prĆ©cieuse collaboration entre les associations dĆ©veloppant des projets et en mettant en chantier de nouvelles synergies.


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Les mille visages de la pauvretƩ

Les mille visages de la pauvretƩ

Pope with the homelessL’annonce, faite le 13 juin dernier par le Pape FranƧois, d’une JournĆ©e Internationale dĆ©diĆ©e aux pauvres est tout de suite apparue comme celle d’un pontificat particuliĆØrement attentif aux exigences des personnes les plus vulnĆ©rables et mises Ć  l’écart de la sociĆ©tĆ©. En rĆ©ponse Ć  cet appel, l’adhĆ©sion d’associations, de mouvements, d’institutions et la multiplication d’initiatives, de la part de personnes ou de groupes, sont Ć©tonnantes. En Italie aussi le Mouvement des Focolari a fait sienne l’invitation Ć  ā€œcrĆ©er des moments de rencontre et d’amitiĆ©, de solidaritĆ© et d’aide concrĆØteā€, pour aimer ā€œnon pas en paroles, mais en actesā€. « Si l’on peut apprendre des pauvres – disent les responsables des Focolari en Italie, Rosalba Poli et Andrea Goller – il n’en reste pas moins vrai que celui qui a davantage est appelĆ© Ć  donner. Non pas l’aumĆ“ne, non pas un geste minimum pour se donner bonneĀ  conscience. L’invitation consiste Ć  sortir de nos certitudes et de nos commoditĆ©s, comme dit le Pape, pour aller Ć  la rencontre des mille visages de la pauvreté ». En Italie aussi celle-ci atteint des proportions prĆ©occupantes. PresqueĀ  cinq millions de personnes, selon un Rapport rĆ©cent (donnĆ©es statistiques concernant l’annĆ©e 2016), vivent dans des conditions de « pauvretĆ© absolueĀ Ā», et huit millions et demi souffrent de « pauvretĆ© relativeĀ Ā». C’est une pauvretĆ© aux mille visagesĀ : marginalisation, chĆ“mage, violence, manque de moyens de subsistance. Et surtout l’isolement, car ĆŖtre pauvre signifie avant tout ĆŖtre exclu. 20171121-01ā€œCette journĆ©e nous renvoie au premier aspect de la spiritualitĆ© des Focolari, la Communion des biensā€, expliquent R. Poli et A. Goller. Une pratique qui, au cours des annĆ©es, a conduit Ć  la naissance de nombreuses actions Ć  caractĆØre social, inspirĆ©es par le dĆ©sir de revivre une pratique des premiĆØres communautĆ©s chrĆ©tiennes où il n’avait aucun indigent. Parmi celles-ci, l’Associazione Arcobaleno (Association Arc-en Ciel),active Ć  Milan depuis plus de 30 ans, le Centro La Pira (Le Centre La Pira) pour les jeunes Ć©trangers Ć  Florence, le Progetto sempre persona (Le Projet toujours une personne) pour la rĆ©insertion des prisonniers et l’aide Ć  leurs familles. Ou bien le projet Ouvrons-nous de l’association culturelle du Trentin More, les projets pour mineurs non accompagnĆ©s comme Fare sistema oltre l’accoglienza, ou en faveur des familles, comme Facciamo casa insieme (ĆŖtre famille ensemble). D’autres s’emploient Ć  redistribuer des vivres, comme l’Associazione SolidarietĆ  (L’association SolidaritĆ©) Ć  Reggio Emilia, B&F Ć  Ascoli, RomAmoR (Rome Amour) active depuis des annĆ©es Ć  cĆ“tĆ© de la gare de Rome Ostiense, tandis que d’autres s’occupent de l’accueil des migrants Ć  Lampedusa et Vintimille. A Pomigliano d’Arco, l’association Legami di solidarietĆ  (Liens de SolidaritĆ©) dans un contexte trĆØs marquĆ© par le chĆ“mage, a retrouvĆ© le sens de l’entr’aide et du partage. AprĆØs le tremblement de terre en Italie Centrale, le projet RImPRESA a suscitĆ© quelquesĀ  GAS (Groupes d’Acquisition Solidaire) pour soutenir localement les activitĆ©s Ć©conomiques compromises par le sĆ©isme. Parmi les toutes derniĆØres nĆ©es le PAS (Polo Accoglienza SolidarietĆ  (PĆ“le d’accueil SolidaritĆ©) d’Ascoli Piceno. De nombreux entrepreneurs en Italie, regroupĆ©s par l’Aipec, s’inspirent des principes de l’Économie de Communion, afin que la culture du « donnerĀ Ā» soit mise en œuvre dans les entreprises. A cĆ“tĆ© de ces projets bien Ć©tablis, d’autres initiatives ont fleuri du Nord au Sud du Pays, souvent en rĆ©seau avec des institutions ou des associations qui travaillent dans le social. Dans le but de devenir des formes stables de lutte contre la pauvretĆ©. De Milan Ć  Scicli, de Messine Ć  Udine, ont surgi des Banques alimentaires, des Points d’écoute, des cantine sociales, des initiatives contre le gaspillage. Et mĆŖme une maison pour les pĆØres sĆ©parĆ©sĀ  Ć  Cagliari (Sardaigne) En attendant, Ć  quelques jours de son activation, l’App Fag8, un outil technologique pour encourager l’habitude de mettre en commun ses propres biens, objets, mais aussi talents et idĆ©es, sous le signe de la gratuitĆ©, a dĆ©jĆ  un millier d’inscrits. En chargeant l’application, il est possible de partager, mĆŖme pour le compte de tiers (des personnes en situation de prĆ©caritĆ© que l’on connaĆ®t), un objet, un projet ou leur propre temps. Un outil proche des rĆ©seaux sociaux, mais d’ampleur nationale, qui permet de vĆ©rifier en peu de temps la disponibilitĆ© de ce que je recherche ou les besoins que d’autres peuvent avoir de ce que j’offre.   (voir aussiĀ www.focolaritalia.it).  

Genfest 1975: pour un monde uni

Genfest 1975: pour un monde uni

PatriziaMazzola

Patrizia Mazzola

C’étaient les annĆ©es 70, marquĆ©es, dans l’histoire de nombreux pays, par les manifestations sociales, des guerres et l’absence de repĆØres. J’effectuais ma derniĆØre annĆ©e de lycĆ©e dans ma ville de Palerme, en Sicile, une Ć®le au sud de l’Italie, tout en m’intĆ©ressant aux Ć©vĆ©nements politiques. C’était une pĆ©riode trĆØs sombreĀ : une vague de crimes mafieux frappait la Sicile, des jeunes de gauche et d’autres de droite s’affrontaient, souvent violemment, lors des grĆØves d’étudiants. Au Vietnam, le retrait des troupes amĆ©ricaines et la chute de SaĆÆgon ne laissaient que des plaies ouvertes, provoquĆ©es par une guerre absurde. Moi aussi, comme tant de jeunes, j’étais Ć  la recherche de points de rĆ©fĆ©rence. C’est dans ce climat que j’ai volontiers acceptĆ© l’invitation de mon professeur Ć  participer au Genfest, une Ā manifestation qui s’inscrivait dans le cadre de l’AnnĆ©e Sainte lancĆ©e par le pape Paul VI. Genfest1975Je frĆ©quentais les scouts, mais je n’imaginais pas pouvoir faire cette nouvelle expĆ©rience. L’invitation m’arriva de l’étranger comme pour beaucoup d’autres Ć©tudiants de mon Ć©cole et Ć  la fin, avec mes sœurs, nous avons dĆ©cidĆ© d’y participer. Je me souviens qu’au dernier moment j’ai Ć©tĆ© tentĆ©e de renoncer parce que je devais passer mon Bac Ć  la fin de l’annĆ©e. Finalement ce sont les autres qui m’ont encouragĆ©e et ainsi nous sommes partis de Palerme avec de nombreux autocars. J’avais emportĆ© avec moi ma guitare, dont je ne me sĆ©parais jamais, Ā des carnets de chants et un magnĆ©tophone, Ć  l’époque c’était un appareil assez encombrant. Pendant le voyage j’ai Ć©tĆ© frappĆ©e par l’attitude de certaines filles, les Gen, qui vivaient dĆ©jĆ  la spiritualitĆ© de l’unitĆ©. J’étais sensible aux petites attentions qu’elles avaient envers tout le monde, j’apprĆ©ciais le climat d’harmonie et de sĆ©rĆ©nitĆ©, malgrĆ© notre vivacitĆ© exubĆ©rante, les moments de rĆ©flexion qui jaillissaient des chansons du Gen Rosso et du Gen Verde. Je les avais tout de suite apprises et les accompagnais avec passion. Genfest1975_bC’était le 1er mars 1975. L’impact de cet Ć©vĆ©nement, qui rassemblait Ā au Palais des Sports de Rome 20 000 jeunes en provenance des cinq continents, fut considĆ©rable. J’ai tout de suite Ā fait l’expĆ©rience de la force de l’évangile vĆ©cu. Par exemple, c’était la premiĆØre fois que je partageais ce que j’avais avec mon voisin. J’ai alors vĆ©cu une authentique fraternité : mon rĆŖve de voir un monde de paix, un monde uni, se trouvait lĆ . DĆ©jĆ  rĆ©alisĆ©. J’étais stupĆ©faite, impressionnĆ©e par les tĆ©moignages, presque Ć  ne pas en croire mes yeux. J’écoutais ce qui se disait depuis la scĆØne. L’histoire Ā de deux jeunes de l’Afrique du Sud, lorsque l’apartheid Ć©tait toujours en vigueur, ou d’un groupe de Belfast (Irlande du Nord), une ville meurtrie par la guerre et les divisions religieuses et politiques. Autant de signes qui nous qui nous montraient que la pax Ć©tait rĆ©alisable lĆ  où nous vivions si nous nous y mettions vraiment. Genfest1975_aLe lendemain Ć©tions tous dans la Basilique Saint Pierre, où Chiara Lubich nous a prĆ©sentĆ©s au Saint PĆØre. A l’offertoire, douze jeunes, nous reprĆ©sentant tous, sont montĆ©s Ć  l’autel avec Chiara. Je me souviens des applaudissements interminables. Lors de l’Angelus, place S. Pierre, le pape nous a saluĆ©s et encouragĆ©s Ć  aller de l’avantĀ : « Nous avons eu ce matin autour de l’autel vingt mille fidĆØles, jeunes GEN – GĆ©nĆ©ration Nouvelle – venant du monde entier. Une beautĆ© Ć©mouvante. Remercions Dieu et reprenons courage. Un monde nouveau est en train de naĆ®tre, le monde chrĆ©tien de la foi et de la charité ». Un monde nouveau commenƧait vraiment. Pour moi c’était le dĆ©but d’une nouvelle vie. Patrizia Mazzola  

JournƩe Mondiale des Droits des Enfants

JournƩe Mondiale des Droits des Enfants

Childrens-DayLe 20 novembre est le jour où l’AssemblĆ©e GĆ©nĆ©rale des Notions Unies adopta en 1959, la DĆ©claration des Droits de l’enfant et approuva en 1989, la Convention internationale sur les droits de l’enfance et de l’adolescence. Construite en harmonisant diffĆ©rentes expĆ©riences culturelles et juridiques, la Convention Ć©nonce pour la premiĆØre fois, en forme cohĆ©rente, les droits fondamentaux Ć  reconnaĆ®tre et Ć  garantir Ć  tous les enfants du monde. Ils sont au nombre de quatre, les droits fondamentaux explicitĆ©s dans le documentĀ : manque de discrimination, intĆ©rĆŖt supĆ©rieur, vie, survie et dĆ©veloppement et enfin, Ć©coute dans tous les processus dĆ©cisionnels. La Convention prĆ©voit aussi un mĆ©canisme de contrĆ“le sur l’action des Ɖtats, qui doivent prĆ©senter un rapport pĆ©riodique sur son actualisation sur son propre territoire. Selon l’Unicef, chaque annĆ©e, des millions d’enfants continuent Ć  ĆŖtre victimes de violenceĀ : abus, abandon, exploitation, guerres, discriminations. Beaucoup a dĆ©jĆ  Ć©tĆ© fait, mais il y a encore beaucoup Ć  faire pour une rĆ©elle application de ces principes.

Hemmerle : l’enfance, aurore d’une prophĆ©tie

Hemmerle : l’enfance, aurore d’une prophĆ©tie

20171118-01A cĆ“tĆ© de la caisse du supermarchĆ© se trouve un landau ; dedans, un nouveau-nĆ©. Dans la cohue personne ne s’occupe des autres, chacun Ā cherche Ć  faire valoir son tour, Ć  l’emporter sur les autres et Ć  finir vite. Mais devant l’enfant nombreux sont ceux qui Ā s’arrĆŖtent, lui sourient, lui disent quelques petits mots gentils. Les enfants ont le pouvoir spĆ©cial de rompre ce qui est Ć©trange ainsi que le mutisme de notre sociĆ©tĆ©. Ils crĆ©ent un lien simplement par leur prĆ©sence. Les enfants appartiennent Ć  leurs parents, Ć  leur famille, mais en mĆŖme temps ils appartiennent Ć  nous tous. Ils sont pour ainsi dire un « bien communĀ Ā». D’une certaine maniĆØre ce qu’annonƧa le prophĆØte Ć  propos d’un enfant, vaut pour les enfants en gĆ©nĆ©ral, c’est-Ć -dire pour tout enfantĀ : « Un enfant nous est nĆ©, un enfant nous a Ć©tĆ© donné » (Is 9,5). Les enfants sont des cadeaux, des cadeaux qui nous sont offerts,offerts Ć  tout le monde. Qu’est-ce qui nous est donnĆ© Ć  travers euxĀ ? RĆ©ponse : le futur. C’est Ć©vident : si les enfants n’étaient pas lĆ  l’humanitĆ© n’aurait pas d’avenir. Mais notre rĆ©ponse a un sens profond. Instinctivement nous faisons l’expĆ©rience de l’enfant, nous la vivons comme une promesse, comme l’aurore de ce futur meilleur que nous souhaitons. A un enfant on ne demande pas seulement: quel est ton avenir ? Mais aussi: quel futur nous rĆ©serves-tu ? En effet, la tournure que prendra l’avenir, ce qui arrivera ou n’arrivera pas, dĆ©pend de ceux qui sont enfants aujourd’hui. Le futur est dĆ©jĆ  nĆ©, dans les enfants qui naissent. (p. 39-40) Ā Devenir un homme veut dire devenir enfant. Depuis Adam et Eve il n’y a pas d’exception Ć  cela. Le chemin pour devenir un homme passe par l’enfant. C’est vraiment le chemin de DieuĀ : le Fils de Dieu s’est fait homme, en devenant enfant. Nous lui appartenons si nous accueillons ses amis, les enfants, et si nous l’accueillons lui-mĆŖme comme des enfants. Seuls ceux qui deviennent comme un enfant entrent dans le Royaume. Devenir simples, purs, partager la souffrance, partager la joie. Accepter qu’on nous offre un don et le rendre. L’enfant nous demande de pouvoir vivre, d’avoir son espace vital. L’Enfant dans la mangeoire est celui qui nous invite Ć  ĆŖtre homme comme lui et Ć  recevoir de lui une vie divine. (p. 34) Klaus Hemmerle, tirĆ© de” Dio si ĆØ fatto bambinoā€ (ā€œDieu s’est fait enfantā€) –Ā Ed. CittĆ  Nuova, Rome 1994.