Mouvement des Focolari
Sale et puant

Sale et puant

La salle d’attente était bondée, car plusieurs médecins consultent dans ce centre médical. Il y avait seulement deux chaises de libres, une à côté d’une femme très élégante et l’autre à côté d’un homme d’où provenait une forte odeur – ses vêtements faisaient comprendre que l’hygiène était très précaire -. Peut-être était-il là pour se protéger du froid intense de la rue. Mon premier élan fut celui de m’asseoir à côté de la dame car cette odeur me donnait la nausée. Cependant, je ne pus éviter de penser que si Jésus était présent en ce prochain, il l’était aussi dans ce pauvre. Il n’y avait pas d’excuses : ma place était à côté de lui, elle était la personne à préférer, justement pour son aspect imprésentable, parce qu’il était un de ces ‘rejetés’. Je m ‘assis donc là en tentant de vaincre la naturelle aversion que je sentais, sous les regards étonnés des gens. Cet homme commença immédiatement à me parler :’’Mais quel beau pullover, quel beau pantalon ! Comme ce serait chouette d’avoir des vêtements comme ça !’’. Quand il commença à toucher mon pantalon pour en apprécier la qualité et à parler avec plus d’enthousiasme encore de mes habits, je dois avouer que je commençai à me sentir mal à l’aise. Salus 1Les gens regardaient et s’attendaient à une réaction de ma part. Alors je me consacrai complètement à lui, en le traitant avec dignité, sans le juger, en voyant en lui un frère. Peu m’importait ce qui semblait vrai ou non ce qu’il me racontait de sa vie…Je comprenais qu’il avait besoin de quelqu’un qui l’écoute, le valorise et qu’il se sente quelqu’un d’important. J’essayais de ne pas faire attention au fait qu’en parlant, il postillonnait sur mes habits. Je sentais que cet effort m’extirpait d’une vie commode, et qu’en faisant ainsi, j’allais réussir à aimer cette personne. Je lui proposai de le voir le jour suivant pour aller boire ensemble un café. Mon nouvel ami avait l’air surpris et content. Bien sûr, beaucoup de gens nous écoutaient. A la fin, j’entendis mon nom et j’entrai pour la visite médicale. Quand j’en sortis, ‘’mon’’pauvre n’était plus là. Dans la salle d’attente désormais presque vide, il y avait encore la dame élégante qui s’approcha de moi avec un beau sourire :’’Excusez-moi si je vous dérange – me dit-elle -. J’ai suivi toute votre conversation avec ce monsieur. Il me semblait que votre patience n’avait aucune limite. J’aurais voulu faire la même chose mais je n’en ai pas eu le courage . J’ai écouté chacune de vos paroles et vous aviez l’air réellement intéressé par cette conversation si spéciale. Quand vous êtes entré chez le médecin, ce monsieur s’est levé et nous a remerciés pour la patience et nous a dit :’’Lui, c’est vraiment un ami. Je ne l’avais jamais vu auparavant mais il m’a vraiment aimé. Pour lui, je suis vraiment une personne importante !’ Puis il s’en est allé. Dites-moi, pourquoi avez-vous agi de la sorte avec lui ?’’. Je lui répondis que je suis chrétien et que je veux aimer et servir chaque prochain et spécialement ceux qui souffrent le plus, comme un père ferait avec son fils. La dame exprima sa surprise. Elle réfléchit un peu et puis, en souriant, me dit :’’Si c’est cela vivre en chrétien, je peux peut-être m’y retrouver avec cette foi que j’ai perdue il y a si longtemps’’. Le jour suivant, j’allai prendre le café avec mon nouvel ami. Je lui apportai quelques habits propres. Quand on se quitta, il m’embrassa. Entre les larmes, il me confessa : ‘’Il y a bien longtemps que personne ne m’a plus traité ainsi comme un être humain qui a besoin d’affection et d’amour’’. Tiré de Urs Kerber ‘’La vida se hace camino’’ (La Vie se fait route’’) – Ed. Ciudad Nueva, Buenos Aires (RA) 2016 , pages 15 et 16.

Tremblement de terre en Italie: ne nous laissez pas seuls!

Tremblement de terre en Italie: ne nous laissez pas seuls!

RimPRESAA la suite du tremblement de terre de l’an dernier en Italie Centrale, nombreux sont ceux qui se sont mobilisés pour être aux côtés des sinistrés. Une catastrophe de cette ampleur, en effet, endommage non seulement les constructions, mais tout le tissu social et la capacité de résistance personnelle et familiale, en laissant des traces sur toute une génération. Le Mouvement des focolari s’est doté d’un organisme stable qui compte sur la collaboration  de deux ONG : AMU, AFN et d’autres associations (AIPEC, B&F Foundation, Abbraccio Planetario, Dialoghi in Architettura ainsi que les communautés du Mouvement en Italie) qui, face aux urgences, offrent compétence et organisation pour acheminer les aides et les rendre efficaces. “Le premier objectif que nous nous sommes fixé a été de mettre en lien et de faire connaître les  diverses initiatives pour nous aider à rester vigilants et à ne pas oublier – explique Cesare Borin, membre de la « Coordination urgences des Focolari – . Les aides économiques qui sont arrivées depuis le début n’ont représenté qu’une des nombreuses façons de  mettre en œuvre la solidarité qui a mobilisé de nombreuses personnes du Mouvement, pour être proches de ceux qui ont tout perdu dans cette situation dramatique ».  Le projet présente deux actions complémentaires: RimPRESA_B“RImPRESA Aziende”, qui consiste à fournir des matières premières , des machines et de petites infrastructures à des entreprises et, là où c’est possible, à renforcer entre les entreprises les bonnes pratiques et les processus inspirés par les principes éthiques de l’économie civile, en favorisant ainsi le jumelage avec d’autres entreprises sur le territoire national. Dans le cadre de cette phase du projet, 60 petites entreprises ont été identifiées et visitées : elles font partie des quatre régions concernées et actuellement on est en train de finaliser l’acheminement de fournitures d’équipement et de matériel pour soutenir 25 entreprises agricoles et artisanales, sélectionnées sur la base d’une évaluation approuvée par la protection civile. La seconde action du projet: “RImPRESA GAS” fait la promotion des produits issus des entreprises frappées par le séisme à travers des Groupes d’Achats Solidaires (GAS), en favorisant ainsi la reprise du tourisme local. Actuellement les entreprises, surtout dans le secteur agro-alimentaire, sont au nombre de 13, avec un total de 90 inscriptions et environ 17000 euros de commandes. La réponse aux besoins des personnes a été rapide, comme celles par exemples, de quelques familles d’Amatrice qui avaient demandé un container en tôle. Ainsi en mars 10 containers ont été livrés pour toutes les familles d’Amatrice et des environs, pour une valeur globale de 19000 euros. En collaboration avec la Caritas italienne, on est en train d’organiser, pour la fin août 2017, un chantier d’été qui sera basé à Torrita di Amatrice. Les activités se dérouleront en juillet et en août, et prévoient l’animation d’un centre d’été pour les enfants, des activités et jeux pour les adolescents des environs et des animations dans le centre des personnes âgées de Borbona. “Les habitants de ces très belles régions – conclut Borin – ne nous disent pas “reconstruisez notre maison”, mais insistent fortement en disant: “ Ne nous laissez pas seuls ! ». Parmi les enseignements tirés, il faut souligner l’importance de ne pas marginaliser ni étouffer la contribution de la société civile. A côté de l’intervention compétente des services d’urgence de l’État, nous avons besoin d’inclure et de prévoir une plus vaste présence des forces sociales, précisément en raison de leur capacité à activer la chaîne de fraternité. Et cela, comme nous le voyons à travers notre petite expérience, rendra peut-être plus efficace le travail des institutions et la capacité de faire redémarrer les processus de production ».     Contact: emergenzaterremoto.italia@focolare.org

Ni victimes, ni bandits. Changer les règles du jeu.

C’est le titre de l’événement LoppianoLab (30 sept. – 1er oct. 2017),  le laboratoire national d’économie, de culture, de communication, formation et innovation, promu chaque année par Città Nuova, par le pôle Lionello Bonfanti, par l’Institut Universitaire Sophia (IUS) et la Cité Pilote internationale de Loppiano. Immigration, travail, pauvreté, insertion sociale, lutte contre la corruption, engagement pour le bien commun, famille, jeunes, éducation… ce seront, parmi beaucoup d’autres, les sujets abordés au cours de la huitième édition du Laboratoire.  

Journée internationale de la Solidarité

Instituée par l’ONU en 2005, dans le but de sensibiliser la société envers ceux qui mènent une vie plus difficile, la Journée Internationale de la Solidarité que l’on célèbre chaque année le 31 août, rappelle à la communauté internationale que l’attitude la plus naturelle, inhérente à l’être humain, n’est pas celle de la haine, de la discrimination et de l’indifférence à l’égard de celui qui ne parvient pas à s’émanciper ni à vivre dignement, mais celle de l’entraide, du soutien, sans profit personnel.  

Un an après le tremblement de terre en Italie Centrale

Pendant une semaine, du 26 août au 2 septembre, dans le cadre d’un programme organisé par la Caritas (Secours Catholique), les jeunes du Mouvement des Focolari engageront des actions auprès des enfants, des jeunes  et des personnes âgées dans les environs d’Amatrice et de Borbona, deux des agglomérations frappées par le séisme de l’Italie Centrale. Une façon de continuer à soutenir les communautés de ces lieux. Sont en route environ 25 jeunes, en provenance de toute l’Italie.

Récits d’Ostiense#X

Récits d’Ostiense#X

ostiense 11RE-tourner (RI-tornare), RE-connaître (RI-conoscere), RE- voir (RI-vedere), RÉ-embrasser (RI-abbracciare), RE- ssouvenir (RI-cordare). Je retourne à Ostiense avec les papillons dans l’estomac. Je cherche mes amis comme une désespérée. En ces mois au cours desquels j’ai quitté Rome et sa grande beauté (celle aux abords des gares ferroviaires), pour me consoler, quelques-uns avaient utilisé des expressions rassurantes comme ‘’mais de toute manière, les pauvres, les derniers, les sans domicile fixe, tu les trouves partout…’’. Moi je n’ai pas aimé les pauvres et les derniers ….J’ai aimé Samir, Fulvio, Gian Paolo, Gabriele, Jazmin (…). Cela s’appelle de l’amitié, mesdames et messieurs. Claudio me traite avec la tendresse d’un souffle, étant historiquement une brute, celui à qui il ne vaut mieux pas s’y frotter, le plus agressif de tous. Avec la distance d’un océan, je me rends compte que l’amitié l’a transformé lui, mais surtout, m’a transformée. Je parle, j’écoute, je m’assieds, je me sens réellement à la maison. Ce sens de re-tourner et de ré-entrer, re-venir a peut-être la saveur de ce que nous appelons le paradis… se ré-approprier après s’être perdus. Je ré-entends leurs histoires et leurs absurdes. Pour moi qui ces mois-ci ai allumé en moi des questions pressantes sur le sens des parcours, le paradoxe des décisions, l’interruption des projets, la crainte à propos de la propre mission…moi qui me perds dans toutes ces prétentions, je vois que mes amis n’ont ni parcours, ni missions, ni choix, ils ne savent même pas se raconter. Moi qui me suis perdue dans toutes ces questions bourgeoises, moi, ici et maintenant, je cesse de me perdre. Eux sont mes amis et ce ne serait pas juste avoir pour moi quelque chose qu’ils ne peuvent pas se permettre. Cela s’appelle amitié, mesdames et messieurs. Alors que je descends de mon moi, de ma volonté, de mes prétentions, je n’arrête pas de demander pour eux, pour moi, pour tous, le fil, …le fil qui lie tout sous ce ciel, toutes les histoires et les histoires propres, en un Unique projet. Je le demande humblement. Je me ré-embrasse, je me salue avec les yeux humides et me dis : Ciao Paolo, bienvenue au pays !

Nigeria: l’Aube d’un jour nouveau

Nigeria: l’Aube d’un jour nouveau

2017-05 Casa Alba Feast 3J’étais mariée depuis peu lorsque mon mari est tombé gravement malade. En même temps, j’ai découvert que j’étais enceinte.” C’est ainsi que commence le récit d’une jeune femme nigériane. Loin de sa famille et seule, elle se tourne vers sa belle-famille. Mais elle trouve porte close. “Nous avons vécu un enfer.” Heureusement, après, d’autres portes se sont ouvertes. Celles de Casa Alba. Pour elle, comme pour beaucoup d’autres jeunes femmes en difficulté, un jour nouveau a commencé. “Je ne sais pas comment j’aurais survécu autrement. Maintenant, grâce à Dieu, les choses se sont améliorées.” Casa Alba est un projet du Mouvement des Focolari au Nigeria. D’abord, pendant de nombreuses années, elle est simplement appelée “Casa Gen” (Génération nouvelle). Plus tard, Chiara Lubich propose de l’appeler “Alba”, avec le souhait qu’elle puisse devenir une vraie maison pour de nombreuses jeunes filles en difficulté provenant de tout le Nigeria. Ici, beaucoup, dont plusieurs sorties de la rue, trouvent un accueil et apprennent un métier. Les activités de couture (ensuite transformées en cours) et de batik (art de la coloration d’étoffes), qui initialement servent à réunir un peu d’argent, deviennent un vrai projet de valorisation. La formation morale et spirituelle fait partie intégrante du programme. Fin mai 2017. Dans le centre Mariapolis d’Onitsha, on fête le 25e anniversaire de Casa Alba, un week-end entier et une messe finale en plein air. 400 invités, dont beaucoup portent le costume africain typique très coloré, justement peint avec la technique batik. L’évêque auxiliaire, Mgr Denis Chidi Isizoh, célèbre la messe. “Focolare signifie feu – explique-t-il durant l’homélie. Le feu de l’encouragement, de l’évangélisation, de l’amour.” Il décrit les rencontres personnelles qu’il a eues avec Chiara Lubich, pendant qu’il travaillait avec le cardinal Arinze au Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Il continue: “Un écolier français a écrit ‘Je pense donc je suis’. Un Africain ne le dirait jamais. Les Africains diraient ‘Nous sommes donc je suis’. Je suis une personne parce que j’appartiens à une communauté, à un groupe. C’est ce que les membres du Mouvement des Focolari nous disent: lorsque nous sommes unis comme une communauté, alors nous nous retrouvons nous-mêmes”. 2017-05 Casa Alba Feast 5Un pas en arrière. Quelque temps auparavant, Elde de Souza, responsable de Casa Alba, se rend chez Mgr Denis pour l’informer des difficultés économiques du projet et de sa suspension imminente. Pour toute réponse, l’évêque renouvelle sa confiance et propose de fêter en grande pompe le 25e anniversaire de Casa Alba, au lieu de la fermer. “Le Focolare au Nigeria est trop silencieux!” Toute la communauté se mobilise, ne pouvant rester insensible à une telle proposition. Tous, grands et petits, se mettent au travail. L’enthousiasme de Mgr Denis est contagieux: “Le Nigeria est un endroit heureux. Nous sommes des personnes heureuses. Cependant, certaines ne le sont pas. Elles sont vraiment en difficulté. C’est l’expérience de la vie”, mais tous nous pouvons unir nos souffrances à celle de Jésus sur la croix, conclut-il. Toutes les “jeunes filles” de Casa Alba sont présentes. Certaines sont adolescentes, d’autres déjà grands-mères. La fête est l’occasion de renouer, de parler des parcours et histoires. “Elle a changé ma vie.” “Avant, j’étais une personne colérique. Ici, je me suis calmée.” “Ce que j’ai vécu ici m’a aidée pour toute la vie.” “C’est merveilleux d’écouter comment cette petite semence a donné autant de fruits”, commente “Mama Regina”, 83 ans, une des premières éducatrices. Le jour suivant, le quotidien de l’archidiocèse d’Onitsha (deux millions de catholiques) définit l’anniversaire comme “un spectaculaire événement coloré”. Il explique: “Le Mouvement des Focolari a séché les larmes de jeunes sans espérance, qui maintenant vivent au-dessus du niveau de pauvreté grâce aux compétences acquises à Casa Alba”. Radios et télévisions en parlent. Le journal régional publie un appel pour récolter des fonds pour relancer le projet. Un jour nouveau commence aussi pour Casa Alba.  

Philippines: “Être est plus important qu’avoir ou faire”

Philippines: “Être est plus important qu’avoir ou faire”

Eugène est ingénieur, Ann informaticienne. « Mais – précise-t-elle – après dix années d’une carrière brillante, j’ai choisi de me dédier complètement à notre projet de famille. Tout de suite après cette décision, l’attente d’un enfant nous a comblés de joie ». En novembre 2009, le bonheur d’avoir Erin est de courte durée. Deux semaines après sa naissance, le 6 décembre, voyant qu’elle avait une certaine difficulté à se nourrir, ses parents décident d’emmener la petite à l’hôpital. Après quelques examens, le diagnostic révèle une septicémie du nouveau-né et la méningite, la petite Erin risque de mourir. Bouleversés, Eugène et Ann vivent ces moments avec intensité. « C’était le 7 décembre – rappelle Eugen – tôt le matin nous avons renouvelé notre « oui » à la volonté de Dieu. Tout de suite après le médecin nous informe que le niveau   de l’infection avait atteint un stade avancé et que l’état de la petite était critique. L’après-midi Erin reçoit le baptême ». Le lendemain, son pouls est faible, ses yeux insensibles à la lumière. Les médecins conseillent de la transférer dans un hôpital plus équipé, et plus coûteux. Eugène poursuit : « Ann m’a aidé à poser un acte de foi, en acceptant  de tout faire et de nous soucier des dépenses seulement après. J’ai demandé à Dieu : « Pourquoi ? ». Dans l’ambulance je cherchais à la stimuler, en la caressant et en lui chantant une berceuse. Son pouls était en train de s’arrêter. Mais au fond nous continuions à croire qu’il y avait une raison, même incompréhensible. Encore une fois nous prononçons notre « oui ». Aux urgences, à la vue de son petit corps couvert de perfusions et de drains, nous ne pouvions pas ne pas pleurer, en nous rendant compte de la gravité de la situation. C’était le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception de Marie. Dans la chapelle de l’hôpital nous lui confions notre petite ». Ann: ”La situation était critique, l’infection semblait avoir gagné le cerveau. Les médecins nous disent que d’autres patients, dans des conditions analogues, n’avaient pas survécu ou étaient restés handicapés. Il ne nous restait plus qu’à espérer et à prier. Et à nouveau des tests, des transfusions, des examens supplémentaires. Erin semblait un petit Jésus crucifié, souffrant et impuissant. Nous ne pouvions que rester, nous aussi, « au pied de la croix », comme Marie ». Passa 2Eugène reprend: “Nous nous regardions, en nous assurant mutuellement de notre amour et de notre désir de rester unis. Cette nuit-là, nous nous sommes demandé si nous étions vraiment prêts à tout. Ann s’est souvenue d’Abraham, prêt à sacrifier son fils Isaac. Et de Job, fidèle même lorsqu’il avait tout perdu : « Le Seigneur donne, le Seigneur reprend ». Erin n’était pas à nous, elle appartenait à Dieu ». Le visage d’Ann s’illumine : « Au fur et à mesure que les jours passaient, nous observions cependant des améliorations. Erin réagissait  bien aux soins. Un examen approfondi révéla que son activité cérébrale était normale, malgré la gravité de l’infection. Médecins et infirmiers y virent rapidement un petit miracle. Jour après jour, elle devenait toujours plus forte, c’était une petite femme qui combattait courageusement pour vivre. Grâce à elle nous avons appris qu’ « être » est plus important qu’ « avoir » ou « faire ». Elle était en train de nous apprendre à vivre. Eugène: « C’est à l’hôpital nous avons passé notre premier Noël à trois. Au milieu de nombreuses incertitudes nous nous sommes souvenus de ce que Chiara Lubich avait dit : « Seul Dieu est source de  joie et de bonheur complet ». La présence de Jésus au milieu de nous, la communauté des focolari, la famille et les amis nous soutenaient ». Au bout de 23 jours nous sommes rentrés à la maison. Erin était complètement guérie. Ann conclut en disant: «Comme tout le monde nous avons nous aussi nos préoccupations. Mais nous savons que nos filles appartiennent avant tout à Dieu. En tant que parents nous avons à les accompagner dans la découverte du dessein que Dieu  a sur elles ». Tandis qu’ils parlent, Erin, pleine de vie, joue allègrement avec sa petite sœur Anica. 7 ans et 5 ans de joie et d’insouciance.  

Journée mondiale de prière pour la Protection de la Création

 La Journée Mondiale de Prière pour la Création (1er septembre) a été instituée par l’Église Orthodoxe en 1989. Depuis, de nombreuses autres Églises chrétiennes s’y sont associées, dont l’Église Catholique, à la suite de la Lettre encyclique du Pape François Laudato sì sur la protection de notre maison commune. La protection et la sauvegarde de l’environnement, la responsabilité et la prise en considération de chaque homme et du milieu où il vit, avec une attention particulière pour les pauvres et les personnes délaissées, seront au cœur des initiatives et de la prière commune qui auront lieu dans divers Pays.    

L’homme prie avec la Création

L’homme prie avec la Création

PLuca 3rier ne consiste pas, à proprement parler, dans le fait de dédier du temps, au cours de la journée, à la méditation, à lire quelques passages de l’Écriture Sainte ou des textes de saints, ni à chercher à penser à Dieu ou à soi-même pour notre conversion intérieure. Ceci ne caractérise pas la prière dans ce qu’elle a d’essentiel. Il en va de même pour la récitation du chapelet ou des prières du matin et du soir. Ce sont des expressions qui sont assurément toutes aptes à nous faire entrer en relation avec Dieu et à en manifester la réalité intime, mais qui toutefois ne coïncident jamais complètement avec elle. A la limite, une personne peut avoir accompli ces pratiques durant toute la journée et n’avoir jamais prié une seule minute. Entre la prière et les prières, il y a en fait une différence substantielle que je vais essayer d’éclairer en commençant par celle dont on a le moins conscience, mais qui pour autant n’en est pas moins essentielle. Lorsque la nuit notre regard s’élève pour contempler le ciel étoilé, il perçoit un univers d’une infinie beauté qui nous  enchante et nous émerveille  en raison de son adéquation tacite à une loi: celle de la vie et de l’harmonie qui depuis le début l’a établi et le soutient ; une loi qui par elle-même témoigne du Créateur. S’il en est ainsi des astres du ciel, il en va de même pour les plantes et les fleurs, qui « savent » quand bourgeonner et fleurir, quand fructifier et mourir. Une profonde relation lie donc tous les êtres vivants à Dieu ; relation qui – j’ose le dire – est une profonde prière parce que, par le seul fait de leur existence, ils le reconnaissent sans même en avoir conscience et le suivent  « en racontant sa gloire » (Ps 18, 2). Mais cette prière cachée trouve aussi son expression – la plus haute, parce que libre et consciente –  chez l’homme. C’est la prière qui naît lorsque celui-ci,  avant même de s’entretenir avec Dieu, le reconnaît comme Père qui l’a créé et qui soutient son existence, comme celle de tout   l’univers. Une relation que l’homme est donc appelé à établir quotidiennement  avec lui ou à lui demander, comme nous invitent à le faire quelques maîtres spirituels, en commentant judicieusement  l’invocation du Notre Père: “Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien”. La prière, pour être authentique, exige avant tout une relation avec Jésus : il s’agit pour nous d’aller avec notre esprit au-delà de notre condition humaine, de nos préoccupations, de nos prières, même si elles sont belles et nécessaires, et d’établir cette relation intime, personnelle avec lui. […] Examinons alors les diverses façons qui permettent qu’un tel rapport puisse se développer. Je commence par une forme de prière, qui apparemment peut sembler ne pas en être une, c’est la prière d’offrande. Elle est vécue par celui qui, écrasé par des souffrances physiques ou spirituelles, incapable de faire quoi que ce soit, même de parler, offre à Dieu, même si c’est  l’espace d’un seul instant, toute son existence. C’est la raison pour laquelle cette forme de prière peut-être considérée comme la plus profonde, parce qu’elle greffe l’âme en ce point où le contact avec Dieu se fait immédiat et direct. Mais le travail aussi peut assumer la forme d’une prière d’offrande. Je pense en particulier à ceux qui, au cours de la journée, sont accablés par la fatigue physique, au point de ne pouvoir rassembler les forces nécessaires pour se dédier à la prière. Eh bien eux aussi se sentiront vivre en relation continuelle avec lui si le matin, par une simple intention ils offrent à Dieu leur journée,  et le soir, dans le silence d’un recueillement, même bref, ils trouveront l’union avec Lui. C’est à cela, au fond, que l’humanité d’aujourd’hui se montre particulièrement sensible, à savoir que l’univers entier et tout ce qui s’y passe,  puisse se transformer  en une grande prière qui s’élève sans cesse vers Dieu. Pasquale Foresi, extrait de “Luce che si incarna” – Ed. Città Nuova, Rome 2014, p. 31-32-33.  

Un bracelet blanc en signe de…

Un bracelet blanc en signe de…

teens 2Qui, comme moi, s’est trouvé en difficulté, même si je voulais donner le meilleur de moi-même ? Nous voulions nous comporter correctement  avec ceux que nous côtoyions mais nous avons mal répondu, nous voulions aider mais nous avons été un obstacle, nous voulions donner et c’est l’égoïsme qui l’a emporté. C’est pour cela qu’avec quelques amis nous avons pensé à une solution possible. Tout a commencé par deux d’entre nous qui ont trouvé des difficultés à donner toujours le meilleur de soi, ils ont alors compris que la meilleure manière d’y arriver était d’avoir un soutien réciproque : il est plus facile d’aimer et de respecter les autres sachant que quelqu’un essaie de faire la même chose ailleurs. Une première forme de « pacte » prenait naissance : le défi pour chacun de s’engager là où il était à donner régulièrement le meilleur de soi dans ses relations avec les autres. Cependant cette promesse ne s’est pas limitée à eux. Ils nous l’ont racontée plus tard et, après en avoir parlé, nous nous sommes trouvés d’accord avec eux. teens 3Nous nous sommes donc associés à leur pacte et nous y avons apporté notre part. Nous avons,en effet, trouvé un symbole qui puisse nous aider à nous rappeler ce « pacte » quotidiennement et donc à nous soutenir : un petit bracelet fait d’une  cordelette blanche. Ce « pacte » est entré en nous et nous avons commencé à le vivre. Comme il nous a beaucoup aidés, nous avons décidé de le diffuser dans notre ville en racontant l’expérience à tous ceux que nous connaissions. A partir de là s’est déclenchée une réaction en chaîne et la nouvelle de ce « pacte » s’est diffusée partout en Italie. Le mois dernier nous avons reçu beaucoup de photos et de récits d’expériences de personnes qui y ont adhéré ; voilà pourquoi nous voulons inviter toute personne intéressée à se mettre le bracelet blanc au poignet et à commencer à relever ce défi avec nous. Si vous voulez plus d’informations ou partager avec nous ce que vous vivez, tout le bien qui vous est arrivé en vivant ainsi, en donnant le meilleur de vous à tout instant, écrivez-nous à : ilpattobraccialetto@gmail.com Les plus beaux témoignages seront insérés dans notre journal « Teens » Extrait de  de Teens online

Évangile vécu : la tendresse du Seigneur

Évangile vécu : la tendresse du Seigneur

VenezuelaConstructeurs de paix « Dans la situation de crise extrême qu’est en train de passer notre pays, nous voulons nous entraider à vivre en chrétiens cohérents. A Valencia, la ville la plus touchée par les pillages et les déprédations, nous avons vécu des journées de confusion et d’hystérie de masse. Différents secteurs industriels ont été sauvagement saccagés sans que les agents de police n’interviennent. Nous avons même au contraire vu ces mêmes policiers inciter à la déprédation des magasins en emportant des camions et du matériel. Ville bloquée, arrestations, climat de tension, colère et faim. En cette circonstance, en famille et avec les amis, nous essayons d’être un soutien les uns pour les autres et de communiquer espérance, sans juger ceux qui ont emporté toutes sortes de choses des magasins, jusqu’à des cuisines et des pièces automobiles. Nous assistons aussi à la continuelle intervention de la providence qui fait parvenir des médicaments et des vivres pour des familles entières. L’amour de Dieu est impressionnant : il veille sur ses enfants ». (O.T. – Venezuela) Cuisinier « Moi qui suis cuisinier, j’aime penser que la vie est un exercice pour arriver au banquet du Ciel. Jésus n’a-t-il pas commencé la vie publique lors d’un repas de noces à Cana ? N’a-t-il peut-être pas participé à de nombreux repas, jusqu’à la dernière cène, nous promettant un banquet final dans lequel, certainement, des cuisiniers comme moi auront aussi leur place ? Dans mon service en cuisine, l’objectif n’est pas tellement celui du plat en lui-même, mais les personnes qui goûteront au fruit de mon implication. J’essaie de ne pas travailler seulement pour la carrière, pour être un brave mari et un brave papa, mais pour Dieu ». (V. – Italie) Le ‘’truc’’ « Dans l’appartement que je partage avec d’autres étudiants, la cohabitation n’est pas toujours facile car ils ont des habitudes différentes des miennes. Un jour, découragé, j’étais en train de me dire que je devais trouver un autre logement, lorsque ma petite amie m’a suggéré de prendre moi, l’initiative et de faire quelque chose pour mes colocataires. Elle-même m’a aidé à préparer un gâteau. Un geste tellement simple ! Et pourtant, cela a servi à débloquer les relations à tel point qu’une espèce de  course a débuté pour arriver à se rencontrer. Maintenant je connais le ‘’truc’’: quand une difficulté se présente, je peux commencer à aimer en premier ». (B.C. – République Tchèque) Vraie pauvreté « J’ai un ami invalide qui reçoit une pension minimale et est mis de côté par ses frères et sœurs. Un jour, il m’a raconté : « J’ai acheté une paire de chaussures à G., chaque jour, je lui paie le petit-déjeuner au bar. Aujourd’hui, j’ai l’intention de lui payer le dentier ». Des gestes semblables, il en accomplit quotidiennement, et pourtant ils disent qu’il est un asocial, et qu’il n’a même pas la capacité de comprendre et de vouloir. Bien au contraire, la bonté de cet homme qui, dans les conditions dans lesquelles il vit, sait être attentif aux besoins des autres, m’émeut toujours. Un jour il me disait : «  Quand quelqu’un souffre, je le sens fort semblable à moi-même. Pouvoir l’aider m’aide à me sentir vivant et réalisé » ». (T. – Italie)

Marie: la chrétienne parfaite

Marie: la chrétienne parfaite

Maria 1 “A la seule idée de parler de Marie je sens tressaillir mon âme et battre mon cœur. C’est un sujet dont la compréhension dépasse notre entendement et plutôt que d’en parler mieux vaudrait le silence. “Marie! Créature extraordinaire entre toutes, sublime au point de revêtir le titre et la réalité de Mère de Dieu, Immaculée donc, devenue par son Assomption, la Reine, la Mère de l’Église. Marie est plus proche de Dieu que de l’homme, et pourtant c’est une créature comme nous, et elle se présente comme telle devant son créateur. D’où la possibilité pour elle d’être pour nous comme un plan incliné qui relie le ciel et la terre, y compris  à travers son incomparable humanité : enfant, adolescente, fiancée, mère, épouse, veuve… chacun de nous,  dans l’âge qui est le sien, dans la condition qui est la  sienne, peut trouver un lien avec elle et donc un modèle. […] “Quant au fait d’avoir une profonde relation avec elle – sans négliger l’importance des diverses dévotions qui ont fleuri au cours des siècles, pour donner au peuple chrétien le sens d’un amour maternel sûr, qui veille à tous les problèmes, petits ou grands, inhérents à la vie des hommes – je te conseillerais de t’engager sur la voie qui fait naître dans ton cœur un amour pour Marie semblable à celui que Jésus a pour elle. Si donc Marie porte en elle toutes ces qualités magnifiques et extraordinaires que tu connais, elle est aussi la « chrétienne parfaite ». “Et elle est ainsi, comme tu peux le voir dans l’Évangile, parce qu’elle ne vit pas sa propre vie, mais laisse vivre en elle  la loi de Dieu. Elle peut dire, mieux que nous tous : « Ce n’est pas moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Gal 2, 20). Marie est la Parole de Dieu vécue. Si donc tu veux vraiment l’aimer, « imite-la ». Sois toi aussi Parole de Dieu vivante ! “En l’imitant tu deviens semblable à elle et tu es ainsi portée à l’aimer, parce que si l’adage dit: « L’amour trouve ses semblables ou rend semblables », il est aussi vrai que ceux qui se ressemblent s’aiment. […] “Imitons donc Marie, devenons semblables à elle et naîtra spontanément dans notre cœur notre amour envers elle ».   Chiara Lubich “Dialogo aperto” (Dialogue ouvert). Publié dans Città Nuova, 1976,  n. 9, p. 33. Voir aussi Centre Chiara Lubich: http://www.centrochiaralubich.org/it/documenti/scritti/4-scritto-it/1610-l-amore-fa-simili.html  

Giordani: fraternité entre les générations

Giordani: fraternité entre les générations

Foco 4Igino Giordani considérait les jeunes avec cet amour qui jaillit de l’unité entre les générations. C’était un frère pour tout le monde, pour les petits comme pour les grands, puisque la fraternité nous rassemble en un, devant l’unique Père : « Jésus utilisa les expressions les plus vives pour affirmer son intime fraternité avec les hommes. On peut imaginer combien il aimait sa mère et ses cousins, compagnie de son enfance et confident de sa jeunesse. Et pourtant, une fois on lui annonça leur venue alors qu’il enseignait, il répondit : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? – Etendant la main vers ses disciples, il dit : – Voici ma mère et voici mes frères ; quiconque fait la volonté de mon Père, qui est dans les cieux, est mon frère, ma sœur et ma mère » (Mt 12, 48-50). Le sens de la réponse est évident : quiconque accepte la paternité de Dieu, qui est l’objet de la prédication évangélique, fait partie intégrante de la famille de Jésus, devient son frère, sa sœur, sa mère. Le christianisme nous apparente au Christ, et par Lui, à Dieu, au premier degré de parenté, qui est la fraternité ». (de Igino Giordani, le message social du christianisme, 2001, p. 87) Il compare l’unité des générations à la conduite d’une voiture : la jeunesse est comme un moteur, l’ancienneté est la conduite prudente ; tous les deux indispensables pour arriver au but ! Parmi ses nombreux correspondants, en 1979, un an avant sa mort, nous trouvons un enfant de 9 ans surnommé Sandokan, qui entre en rapport profond avec Igino et l’appelle « petit grand-père, au cœur Gen » : « Cher petit grand-père, depuis que je sais que tu es malade j’essaie de prier plus pour toi. Aujourd’hui avec maman et papa nous avons demandé au prêtre d’avoir une intention particulière pour toi à la messe et à Jésus, dans mon cœur, j’ai demandé qu’il t’aide et qu’il soit proche de toi en ce moment. Je me souviens que dans une lettre je t’avais écrit que je serais venu chez toi, mais je n’ai pas pu, cependant l’important est de t’avoir dans mon cœur et moi dans le tien. Quand tu nous auras laissé tous, pourras-tu nous saluer Jésus ? Tu sais je regrette que tu partes parce que je t’aime beaucoup, mais je suis content que tu puisses voir Jésus qui a été tout pour toi. Un gros bisou de la part de ton Sandokan ». “Bien cher Sandokan, dit Ferdinando, je me souviens très bien de toi : nous sommes toi et moi, les enfants du même Père, Jésus. Et moi je passe mes journées à côté de toi, sans regarder si nous vivons éloignés. Papa t’a bien expliqué : je suis un petit grand-père, qui possède un cœur gen. Pour cela nous sommes du même âge et petits frères. Et justement salue-moi beaucoup tes frères, enfants eux aussi de Jésus ; et aime-les comme tu aimes maman et papa et comme tu aimes Jésus… un bisou sur ton nez de la part de ton petit grand-père. » Sur le banc du Centre Mariapoli, centre où se déroulaient les congrès du mouvement des Focolari, les jeunes s’attroupaient autour de lui, en chantant et en dansant, ils s’entretenaient avec lui intimement : chacun se sentait aimé et faisait avec lui un pacte de suivre et de vivre l’idéal de l’unité proposé par Chiara Lubich. Giordani note l’une de ces rencontres joyeuses dans son journal : « Même si je n’ai plus de voix, ils m’ont prié de parler à l’école des gen garçons et filles : trois cents personnes. J’ai improvisé pour parler de différentes choses, mais en centrant tout sur le mystère d’amour, dans lequel agit la triade : Dieu-Frère-Moi. Un enthousiasme, embelli de chansons, a éclaté parmi les gen garçons et filles, qui démontrait la joie et l’unité de tous les présents ». (de : Journal de feu, 25 avril 1979).

Rencontrer un charisme

Rencontrer un charisme

Assisi-1Le premier événement de la vie de Marie que l’Évangile rapporte, est l’annonciation (Lc 1,25 ss.). Marie a été choisie par Dieu depuis toujours, et cependant, à l’annonciation il s’est produit pour elle un fait très particulier. L’ange se présente à elle avec un message de Dieu, qu’elle accepte. Son « oui » fait aussitôt s’épanouir en elle une réalité nouvelle : l’incarnation du Verbe dans son sein. Regardons la vie de certains saints. Quelque chose d’analogue à ce que Marie a vécu se produit en eux, sur le plan spirituel, lorsqu’ils rencontrent un charisme donné par Dieu pour le bien de toute l’Église. Nous connaissons l’histoire de Claire d’Assise, la plus parfaite disciple de François d’Assise. Quand on visite Assise, où elle a vécu, le guide qui explique l’histoire de l’église Saint Damien dit : « Ici, le Christ s’est incarné dans le cœur de Claire. » Ce ne sont pas que des mots. Ils révèlent une vérité profonde. Bien que Claire d’Assise ait vécu une vie chrétienne fervente même auparavant, sa rencontre avec François, qui personnifiait une parole redite par Dieu au monde – la parole pauvreté –, a provoqué en elle un phénomène nouveau. Elle a fait grandir le Christ dans son âme, jusqu’à faire d’elle l’une des plus grandes saintes de l’Église catholique. Certains papes, certains saints et Pères de l’Église, ne disent-ils pas que la Parole engendre le Christ dans les âmes ? Il en est ainsi lorsqu’une personne rencontre le charisme de l’unité, soit à travers quelqu’un, soit à l’occasion d’une lecture, ou lors d’un congrès. Cette personne, se sentant appelée à y adhérer, dit son « oui », et il se produit alors en elle quelque chose de semblable à ce qui s’est produit en Marie et chez ces saints. Le Christ peut vraiment se développer et croître spirituellement en elle. Son baptême en est en quelque sorte actualisé. J’ai lu que sainte Claire d’Assise, avant de mourir, prononça une phrase merveilleuse : « Mon Dieu, je te remercie de m’avoir créée. » Elle voulait dire : « En me créant, tu as œuvré pour ta gloire. » Sa mort a sans doute été une mort d’amour. Que le Ciel veuille qu’il en soit de même pour nous. Si nous sommes fidèles, notre mort ne sera pas simplement une mort physique mais une mort d’amour. Nous irons nous aussi rencontrer notre Maman, notre sainte, notre modèle, Celle qui sur la terre a été notre Chef, notre Reine et notre Mère. Nous verrons la gloire de Marie, Reine du ciel et de la terre. Et nous la verrons entourée, surtout de tous ceux qui l’ont aimée.   De Chiara Lubich,  “Maria – Trasparenza di Dio”, 2003 Città Nuova – pagg. 49-50-63. En français : “Marie, transparence de Dieu”, 2003 Nouvelle Cité – p. 60, 62, 63

Philippines : une petite ville appelée ‘’Paix’’

Philippines : une petite ville appelée ‘’Paix’’

SOR Taal vulcan e lago1En arrivant de Manille ( à 60 km) la première sensation que l’on ressent en rejoignant dans la zone environnante du Lac de Taal (dans l’île de Luzon, la partie septentrionale de l’archipel des Philippines) est celle d’une profonde paix. Le visiteur est émerveillé à la vue d’un spectacle unique en son genre : le lac, qui avec ses eaux a rempli un très ancien caldera, accueille sur sa superficie, une île. Cette île, à son tour, accueille dans un cratère plus récent, un autre lac, beaucoup plus petit. Et au centre de ce petit miroir d’eau il y a un petit récif. Un effet ‘’matrioska’’ de lacs, l’un renfermé dans l’autre. De la cime du volcan, la visite s’étend vers des collines verdoyantes de bois et de prés, de plantations d’ananas, de café, de bananes et d’une infinie variété de fleurs tropicales. Tagaytay 2Dans les environs du Lac Taal, depuis 1982, cette même impression se respire parmi les constructions et les routes de la Mariapolis Tagaytay ‘’Pace’’ est la première citadelle du Mouvement en Asie. « J’ai un rêve », s’était exclamée Chiara Lubich cette année-là, en voyant les collines de Tagaytay : que justement là, puisse naître une des citadelles des Focolari, lieux où on peut y vivre l’Évangile, d’une manière stable, pour montrer une esquisse de comment serait le monde si tous le vivaient. La présence des Focolari à Tagaytay remonte cependant plus loin dans le temps. Déjà en 1966 en effet, une première rencontre d’adhérents du Mouvement s’était déroulée en ces lieux. A cette occasion, les participants, touchés par la beauté du site, prièrent afin que naisse là un centre de formation, une ‘’maison pour tous’’. L’année suivante, grâce à une première donation, ce souhait commençait à devenir réalité, en prenant forme en 1975. Puis les événements et le rêve de 1982, avec la coïncidence d’une invitation faite au Mouvement par la Conférence épiscopale philippine, à construire, justement dans les alentours de Tagaytay, une ’’école’’ pour des prêtres asiatiques. Depuis lors, les développements ont été inattendus. En particulier, parmi les dizaines de constructions qui ont vu le jour, on peut parler de la constitution d’une école pour le dialogue avec les grandes religions d’Asie adressée en particulier aux musulmans et aux bouddhistes, mais aussi aux hindous et aux shintoïstes. Chaque année dans ces lieux, se rassemblent, afin d’expérimenter la joie de la convivialité, les jeunes bouddhistes d’une organisation laïque japonaise. Récemment lors du mois de mai dernier, 200 membres de grandes religions de 13 pays asiatiques différents, ont pris part à l’Ecole des Religions orientales (SOR). SOR3Depuis sa fondation, la citadelle Pace (Paix) a aussi assumé un bel aperçu de promotion humaine et sociale, devenant un des sièges où œuvre la Bukas Palad Foundation, ONG sans but lucratif, fondée près de Manille en 1983 pour répondre aux nécessités sociales et sanitaires des groupes les plus pauvres de la population, surtout dans les zones rurales. Des familles entières, vivant dans des habitations précaires, (souvent dans des maisons qui se résument en une seule pièce dont le sol est en terre battue, sans eau courante) avec un accès difficile aux services sociaux et sanitaires et avec des opportunités insuffisantes au niveau du travail. Avec le slogan « Librement avons-nous reçu, librement nous donnons » , Bukas Palad (en langue tagalog ‘’à mains ouvertes’’) a désormais fait un parcours de plus de trente ans, améliorant la qualité de vie de milliers de personnes, non seulement en ce qui concerne l’aspect médical, mais aussi l’aspect humain et spirituel, avec une approche intégrée et globale  tournée vers la promotion humaine et la santé des personnes. Actuellement, dans la citadelle, ont une importance particulière, les entreprises qui adhèrent au projet pour une économie de communion, les activités des volontaires hospitalières dans les différentes structures publiques, le témoignage plein de vivacité des opérateurs des médias et de diverses initiatives au niveau éducatif. A Tagaytay les expériences de dialogue et de partage grandissent et se multiplient, comme l’eau du lac qui se reflète dans d’autres miroirs d’eau. Mais les reflets de Paix, on ne peut les compter.  

Qui sont les ‘’volontaires de Dieu’’?

Qui sont les ‘’volontaires de Dieu’’?

Gennaro e Lucia PiccoloLorsque j’étais jeune, j’aimais me mettre à l ‘écoute le soir, de Radio Vatican, qui transmettait des nouvelles en différentes langues étrangères. Naturellement, de ces langues, je n’en connaissais aucune, mais cette écoute me fascinait , me donnait l’impression de dilater le cœur sur l’humanité, sur les peuples et leur quotidien. Ce fut lors d’une de ces soirées que j’entendis le Pape Pio XII invoquer le nom de Dieu par trois fois : ‘’Dieu, Dieu, Dieu’’! Ce ‘’cri’’ s’ enregistra dans ma conscience même si, avec le temps qui passe, il finit par s’étioler et se perdre dans ma mémoire. C’était en 1956. Neuf ans plus tard, en janvier 1963, je faisais mon service militaire à Turin (Italie). Un copain de chambre m’invita à un Congrès, duquel étrangement je ne demandai aucune information. Et pourtant, en demandant l’autorisation à mes supérieurs, je me retrouvai à dire que de ce Congrès allait dépendre toute ma vie. Avec un accord inespéré de mes supérieurs, je partis dans la direction d’ Ala di Stura, un petit village de montagne, dans un splendide cadre de la nature. Accueilli comme si j’étais connu depuis toujours, c’est là que je connus Chiara Lubich – fondatrice du Mouvement des Focolari – , et Igino Giordani, cofondateur. Une réalité forte pour moi, fut le fait de rencontrer aussi pour la première fois, des personnes de cultures et de religions différentes. Ces jours-là, j’eus la possibilité de connaître, car elle était hôte des Focolari, Assunta Roncalli, sœur du Pape Jean XXIII qui allait mourir le 3 juin de cette même année 1963. Un matin, Chiara Lubich parla d’une nouvelle vocation née au sein du Mouvement. Et ce fut seulement lorsque Chiara indiqua l’année et les circonstances de cette naissance, que l’invocation de Pio XII refleurit impériale dans ma conscience : « Dieu, Dieu, Dieu ! Dieu vous aidera, Dieu sera votre force. Que ce nom ineffable, source de chaque droit, justice et liberté résonne dans les parlements, sur les places publiques, dans les maisons et les usines… ». C’est ainsi que s’exprima le Pape dans le message radio du 10 novembre 1956 durant la répression de la révolution en Hongrie. Et Chiara commenta : « Il y a donc eu une société capable d’enlever le nom de Dieu, la réalité de Dieu, la Providence de Dieu, l’Amour de Dieu du cœur des hommes. Il faut qu’il y ait une société capable de le remettre à Sa place. Serait-il possible que le démon ait ses disciples très fidèles, totalitaires, pseudo martyrs de son idée et que Dieu n’ait pas une armée compacte de Chrétiens qui donnent tout pour reconquérir la terre à Lui ? ». A cet appel du Pape, Chiara répond avec l’intuition de rassembler des femmes et des hommes de tous âges, nationalités, conditions, liés par un seul lien, celui de la fraternité universelle, afin qu’ils forment une armée de volontaires, les ‘Volontaires de Dieu’’, expression du Mouvement des Focolari aujourd’hui présente dans 182 pays du monde. Une vocation moderne, totalitaire, à laquelle Chiara donne une ultérieure touche de fascination lorsqu’elle la décrit comme l’attraction des temps modernes : « Pénétrer dans la plus haute contemplation tout en restant mélangés à tous, homme à côté de l’homme….pour marquer la foule de broderies de lumière et en même temps, partager la honte, la faim, les paradoxes, les joies brèves avec le prochain ». Igino Giordani la compare avec une « sainteté en bleu de travail, qui encourage à amener Dieu au Parlement, dans les conseils communaux, dans les hôpitaux, les écoles, les bureaux, les magasins, les études professionnelles, à la maison, au terrain de pétanque, mais aussi dans le monde de l’art, de la communication, de la science, de l’économie… ». car ajoute-t-il, « porter Dieu dans tous ces lieux signifie les transformer en Abbayes, les transformer en lieux sacrés dans lesquels chaque jour on y célèbre une Messe particulière ! ». 54 ans sont passés depuis ce jour où moi aussi je sentis l’appel à ‘m’enrôler’ avec les ‘’Volontaires de Dieu’’, nés d’un charisme qui, car authentique, se mesure aussi dans ses aspects concrets se reflétant dans la culture, dans le social, l’économie, la politique…Afin que les différents domaines de la vie ne restent pas médiocres, privés de courage, incapables d’unir, insensibles, mais ouverts à accueillir la profonde présence de Dieu . Gennaro Piccolo – Centre Igino Giordani’’ Une voie pour l’Unité’’ (Andria, Italie)

François et sa C2

François et sa C2

Bici 10Un sportif tenace, surtout avec sa bicyclette. Il parcourt, chaque jour, plusieurs kilomètres sur les tortueux et pittoresques sentiers des collines romaines pour s’entraîner. En effet, on dirait qu’il est encore bien jeune et pourtant cela fait de nombreuses années qu’il a décidé de donner sa vie pour aimer Dieu dans les frères qu’il rencontre chaque jour. Mais aussi dans les situations difficiles, qui sont soit, les siennes ou celles des autres. Et donc il faut vraiment garder la forme. Il y a quelques jours, lors d’un de ses entraînements habituels, son vélo heurte un caillou, bascule et casse le guidon, le catapultant dans les airs. L’atterrissage est tout sauf doux… et le cou est le premier à avoir un impact avec l’asphalte, avec comme résultat, une vertèbre cervicale endommagée (pour être précis, la C2). En un instant, le panorama change : il se retrouve, d’une intense activité physique à l’immobilité dans un lit d’hôpital avec une ‘’cage’’ en fer du cou vers le haut, serrée avec des vis qui appuient sur le crâne. L’engin bizarre devrait servir à empêcher chaque mouvement et ainsi espérer que se ressoude lentement la vertèbre lézardée. C’est du lit d’hôpital qu’il écrit, non sans difficultés, sur son portable : « C2, tu es entrée d’une façon arbitraire en changeant le cours de ma journée et plus encore. Je ne savais même pas que tu existais, et si tu existais, où étais-tu ? Puis ce brusque atterrissage sur l’asphalte de la route et parmi les différentes choses cassées, tu es entrée tout de suite en tête des préoccupations de tout le monde. Tu avais le pouvoir de me faire mourir, de m’immobiliser dans une chaise roulante. L’avertissement seul de la fracture à l’isthme vertébral du C2 t’a suffi… petit morceau d’os sur lequel se base tout le mouvement de la tête. Espérons qu’après ce fameux coup, de ne pas devoir changer la vision du monde, et que tu puisses aussi à travers un appareil futuriste, être à nouveau le point d’appui sur lequel tout bouge. Grand C2, j’essaie de récupérer mon rapport avec toi, sans que ce ne soit seulement par pur intérêt mais plutôt pour connaître un peu des merveilles dont nous sommes faits. Chaque petite chose possède une telle valeur ! Que ces moments m’aident à découvrir toute la valeur qui est en moi le fruit de Ton amour ». Francesco (Italie)

Espagne: sport, intégration sociale et réciprocité

Espagne: sport, intégration sociale et réciprocité

IMG_20170713_171000Le Palais Robert de Barcelone, grâce à ses jardins, est une sorte d’abri de verdure à l’écart des rues chaotiques de la ville. Il  a accueilli à partir du 13 juillet dernier environ 70 personnes, en provenance de diverses régions d’Espagne, d’Italie et de Croatie, réunies pour le Symposium International « Écoles Inclusives : innovations sociales , enfance et sport », organisé par le Laboratorio de Investigación Prosocial Aplicada (LIPA), par l’Universitat Autònoma de Barcelona  et par le réseau international Sportmeet. Enseignants, physiothérapeutes, sportifs engagés dans des projets d’intégration, modèles d’approche et de confrontation avec le handicap dans une perspective d’intégration sociale, tous convaincus qu’il n’y a aucun domaine de la vie qui ne soit digne d’être vécu. La vie même a besoin d’espaces de faiblesse pour expérimenter à travers elle sa propre capacité de récupération.   Castel d’Aro (Gérone) a accueilli la Summer School (École d’été), un espace de confrontation et d’apprentissage  sur le thème du sport inclusif. Une vingtaine de participants, sous la conduite avisée d’Eugenio Jimènez et du professeur Javier Lamoneda, ont expérimenté, à travers des jeux, ce que signifie « se mettre dans la peau d’une personne handicapée ». L’expérience sportive, qui est en soi l’occasion d’une confrontation quotidienne avec la limite, offre matière à penser le rapport de la vie elle-même avec les obstacles, la souffrance, le malaise. A travers des réflexions, Paolo Crépaz de Sportmeet a conduit les participants à s’interroger sur le concept de limite, comme barrière, obstacle, souffrance ou, d’une façon plus générale comme malaise, dans la perspective (contraire à l’opinion courante) selon laquelle la présence même d’une limite pourrait devenir une potentialité, l’occasion de « tendre constamment et par habitude acquise, à la fraternité universelle » (Chiara Lubich) IMG_20170714_115356Surprenante la capacité de l’activité sportive à affronter et à dépasser les obstacles, à inclure et à intégrer, à abattre les barrières sous toutes les latitudes et dans tous les contextes sociaux : par exemple que peut faire un ballon pour réunir les gens, dans une cour d’été ensoleillée ou à l’intérieur d’un camp de réfugiés ? Les participants se confrontent dans un climat de confiance et d’estime réciproque. Javier Lamoneda Prieto, professeur d’Éducation Physique à Jerez de la Frontera (Cadix, Espagne) partage son expérience : « Il semble qu’au cours de ces journées se soit constituée une équipe qui veut faire de l’activité physique  un moyen pour que se rencontrent les divers acteurs et professionnels du sport, en agissant principalement sur deux axes: universitaire et social. Pour la première fois nous avons élaboré un programme de formation avec une université publique ».   Roberto Nicolis, intervenant socio-sportif à Vérone (Italie): “La limite que j’expérimente souvent est celle de la distance qui sépare les personnes les unes des autres, précisément le handicap. Réduire cette distance à travers le partage, la connaissance et les expériences nous fait nous sentir plus proches ». Roberto Macri, Président de la Fondation de l’Œuvre Sainte Rita à Prato : « Vous nous avez surtout donné l’occasion de réfléchir sur nous-mêmes et sur les valeurs qui donnent sens à notre engagement. Non seulement à notre engagement professionnel ou bénévole, mais, d’une manière plus générale à ce qui peut donner un sens plus profond à notre manière d’être hommes et femmes ».

La splendeur de la nature

La splendeur de la nature

Natura 1« En contemplant l’immensité de l’univers, la beauté extraordinaire de la nature, de sa puissance, je me suis tournée spontanément vers le Créateur de toutes choses et j’ai compris de façon nouvelle l’immensité de Dieu. L’impression en fut si forte et si nouvelle que je me serais mise aussitôt à genoux pour adorer, louer, glorifier Dieu. J’ai ressenti le besoin d’agir de la sorte comme si c’était ma vocation actuelle. Et comme si mes yeux s’ouvraient, j’ai compris comme jamais auparavant qui est Celui que nous avons choisi comme Idéal, ou plutôt Celui qui nous a choisis. Je l’ai vu si grand, si grand, si grand qu’il me paraissait impossible qu’il ait pensé à nous. Cette impression de son immensité est restée profondément en moi pendant plusieurs jours. Et maintenant, lorsque je prie en disant : “Que ton nom soit sanctifié” ou “Gloire au Père, au Fils, au Saint-Esprit”, pour moi c’est tout autre chose : c’est une nécessité qui vient du cœur ». (Rocca di Papa, 22.1.87) « […] Contempler l’étendue sans fin de la mer, une chaîne de hautes montagnes, un glacier imposant ou encore la voûte du ciel constellée d’étoiles… Quelle majesté ! Quelle immensité ! Qu’à travers la splendeur éblouissante de la nature, nous remontions à celui qui en est l’auteur : Dieu, le roi de l’univers, le maître des galaxies, l’Infini […]. Il est présent partout : dans le scintillement d’un ruisseau, l’éclosion d’une fleur, la clarté de l’aube, dans le rougeoiement d’un coucher du soleil, l’éclat des cimes enneigées […]. Dans nos métropoles de béton, construites de la main de l’homme, où règne le vacarme et où bien rarement la nature nous est dévoilée. Pourtant, si nous le désirons, il suffit d’un coin de ciel qui se découpe entre les sommets des immeubles pour nous rappeler Dieu. Il suffit d’un rayon de soleil qui arrive toujours à pénétrer à travers les barreaux d’une prison. Il suffit d’une fleur, d’une prairie ou du visage d’un enfant… […] Cela nous aidera à retourner au milieu des hommes, là où est notre place, fortifiés comme sans doute Jésus l’était après avoir prié le Père toute la nuit sur la montagne, sous le ciel étoilé et qu’ensuite il revenait parmi les hommes pour faire le bien. » (Mollens, 22.9.88)   Da Chiara Lubich – “Cercando le cose di lassù” – Édition Città Nuova, Rome 1992, pages 5 – 111,112.

Évangile vécu : “ Le Seigneur est bon envers tous”

Évangile vécu : “ Le Seigneur est bon envers tous”

UVangelo vissuto 2n livre pour l’examen «Je fréquente la faculté d’Architecture. Je dois passer un examen très important pour lequel il me manque un livre fondamental, mais comme il venait de l’Espagne, il coûtait quatre fois le prix normal. C’était le dernier jour pour l’inscription à cet examen et j’étais désespéré. Je suis sorti de l’université, j’ai couru dans une église proche et j’ai demandé de l’aide à Jésus en le priant de me procurer le livre « avant midi ». Peu après, on m’appelle à la faculté : c’était un collègue que je ne voyais pas depuis longtemps. Quand il a su mon problème, il a insisté pour m’accompagner chez une étudiante qu’il connaissait à peine. Elle avait ce livre, et elle était même contente de me le prêter. Il était midi. Quelques jours plus tard, après avoir relevé dans le texte des erreurs typographiques et l’absence de quelques pages importantes, j’ai écrit un mail à l’éditeur. Pour me remercier, une semaine plus tard l’éditeur m’a envoyé en courrier rapide un exemplaire gratuit. Comment ne pas voir en tout cela l’amour de Dieu ? ». (S.G. Argentine)   Me mettre à la place de mon mari « Souvent, après le travail, mon mari s’allonge sur le divan et regarde un film. Moi qui attends un peu d’aide après une journée bien occupée avec les enfants, je sens la tension et la rancune. Un jour, poussée par le conseil de quelques amis de me mettre à l’aimer en premier sans rien attendre, j’ai essayé de me mettre à sa place : j’ai pensé à son dur travail et au besoin de trouver à la maison tendresse et compréhension. Alors, j’ai mis de côté mes préoccupations, je me suis assise sur le divan pour voir le film avec lui, puis nous avons échangé nos opinions. » (G.G. Sibérie) Aide réciproque “Le mari de ma voisine a dû être hospitalisé en urgence et il ne restait chez eux que son frère de soixante-dix ans, qui n’avait pas l’habitude des casseroles. Malgré la grippe de mon mari et de ma mère, je lui ai proposé mes services. Pendant 15 jours, alors que j’assistais mes malades, j’ai cuisiné aussi pour lui, et le dimanche je l’ai invité à déjeuner chez nous. Il nous le rendait en apportant de la nourriture qu’il avait. Il était maintenant devenu comme l’un de la famille ». (C. Italie). Demander pardon “ Mon tempérament fort, autoritaire et indépendant me poussait à juger les gens. Cette manière de faire rendait mes relations avec les autres difficiles, même avec mon mari. Il y a quelque temps, j’ai participé à une rencontre où l’on approfondissait la Parole de l’évangile. Mes certitudes ont pris un sérieux coup. J’ai décidé de faire ma première expérience au travail, où je suis la responsable du personnel d’un grand magasin qui comprend plus de trente employés. J’éprouvais en particulier une grande antipathie pour l’un d’entre eux. Lorsque son tour arrivait pour recevoir sa paie, je lui jetais l’enveloppe contenant son argent sur le bureau. Et maintenant ? J’ai essayé de le regarder différemment, comme si j’avais mis des lunettes. En faisant un effort, je me suis approchée et devant lui je lui ai demandé pardon. Ce fut une des plus grandes joies expérimentées dans ma vie ». (D. Brésil)

Le Droit, comme instrument de communion

Le Droit, comme instrument de communion

Emmaus 3

Photo A. Dimech – © CSC Audiovisivi

« Le droit peut-il être un instrument d’intégration dans la société ? » Participant à un séminaire d’études à Malte le 2 mai dernier, Maria Voce, Présidente du Mouvement des Focolari, première femme avocate dans sa ville d’origine (Cosenza, Italie), répond, convaincue. « C’est possible, si nous surmontons une vision exclusivement formaliste et si nous misons sur la considération du droit comme un moyen indispensable pour contribuer et créer une réalité de communion au sein de la société. Le droit en effet, est confronté avec l’anxiété de justice présente en chaque homme et l’aide à la réaliser. Il nous apprend comment nous devons vivre, comment nous construisons d’une façon droite, les relations entre les personnes, les groupes, les organisations, les états », mais par la même occasion, ajoute-t-elle, il a un objectif plus élevé : « la réalisation du bien commun et l’édification de la fraternité universelle ». À une époque où les guerres, les actes terroristes et la peur de ce qui est différent semblent effacer cette vision du droit, Maria Voce rappelle : « La Déclaration Universelle des droits de l’homme (1948), après la catastrophe de la seconde guerre mondiale et de la Shoah, met en évidence dès le préambule : « la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la paix, et de la justice dans le monde ». Les Constitutions européennes successives le réaffirment aussi. La Charte Constitutionnelle allemande (1949-1990), dans son premier article, proclame : « La dignité humaine est intangible. Il est du devoir de tout pouvoir de l’État de la respecter et de la protéger ». La Charte polonaise (1997) affirme : « La naturelle et inviolable dignité de l’homme est source de la liberté et des droits de l’individu et du citoyen. Le gouvernement a le devoir de préserver son inviolabilité (art. 30) ». Également la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne, rappelée par le Traité de Lisbonne de décembre 2009, met la dignité comme valeur prioritaire par rapport à la liberté, l’égalité, la solidarité, la citoyenneté et la justice : “La dignité humaine est inviolable. Celle-ci doit être respectée et protégée (art.1)” ». A soixante ans de la signature des Traités de l’Union Européenne, poursuit Maria Voce, « nous connaissons les difficultés que l’Union est en train de traverser et je pense pouvoir affirmer que le motif de cette crise semble être la crise elle-même des relations. On a misé sur la construction d’un marché commun, en s’en remettant aux lois du capitalisme, mais nous sommes restés distants si ce n’est pas indifférents les uns vis-à-vis des autres. La crise exige une sérieuse vérification de la signification profonde d’intégration, qui spécialement pour l’Union Européenne doit s’appuyer sur un patrimoine partagé, fruit de la rencontre entre l’héritage gréco-romain et celui judéo-chrétien, sans oublier les multiples contributions venues de toutes les cultures présentes autour de la Méditerranée ». Au cours de son intervention, Maria Voce offre l’engagement du Mouvement des Focolari pour la défense des principes de paix et d’unité qui avaient inspiré les fondateurs de l’Union européenne. « C’est l’expérience d’Ensemble pour l’Europe. Il s’agit d’un réseau de personnes appartenant à différents mouvements d’inspiration chrétienne, ayant des rendez-vous pluriannuels, continentaux et locaux. Lors de telles rencontres, sont dégagées, entre autres, quelques valeurs partagées par tous : la famille, la vie, la paix, l’environnement, une économie juste, la solidarité avec les plus pauvres. Ils veulent témoigner que l’unité est possible entre des personnes de l’Europe du Nord et du Sud, de l’Est et de l’Ouest. Nous voudrions ensemble multiplier les expériences positives déjà en voie de réalisation et dégager des lignes de pensée et d’actions qui puissent contribuer, dans le domaine du droit, de la politique, de l’économie, de l’éducation, à l’édification d’une société qui se construit comme une famille ».

La “loi” des systèmes

La “loi” des systèmes

Le sfide dei massimi sistemiLe terme « système » est sans doute l’un des plus employés. Presque sans que nous nous en rendions compte, il revient constamment, que l’on parle d’élections administratives, de pari sportif, d’étoiles, d’unité de mesure, de politique, d’irrigation, de devoir d’algèbre des enfants, de sécurité, de transport,de soins médicaux ou chaînes de montagne. Simple ou complexe, nerveux ou monétaire, un « système » (du grec sistema, réunion, récolte) est continuellement dans la bouche de tout le monde. En 1937, et de manière « systématique » en 1945, un biologiste autrichien, Ludwig von Bertalanffy (Vienne, 1901 – Buffalo, NY, 1972) énonça le premier la Théorie des Systèmes (TGS), une méthode de lecture et d’interprétation du monde entier existant : « Tout organisme est un ordre dynamique de processus qui interagissent réciproquement ». Jordi Marjanedas, catalan, classe 1940, s’est dédié scrupuleusement à cette théorie dans son récent volume « Les défis d’aujourd’hui à la lumière de la Théorie Générale des Systèmes » édité par Città Nuova. Le texte se déroule en glissant des sciences biologiques à la vie de l’univers, de l’écologie à l’anthropologie, de l’histoire à l’éthique, aux sciences sociales et à la religion, en cherchant dans tous les domaines du savoir des éléments d’intégration et de cohérence, selon la vision unitaire de l’homme et de la création. Où réside l’importance de la Théorie ? Le développement de la science moderne a apporté une prolifération de savoirs partiels, fragmentés, hyperspécialisés. Tellement que l’écrivain G.K. Chesterton a pu dire non sans ironie: “Nous arriverons un jour à tout savoir de rien ». Cette fragmentation obscurcit une vision unitaire du tout. En médecine, par exemple, l’homme n’est pas son foie ni ses articulations, mais un ensemble harmonieux et unitaire d’esprit, d’âme et de corps. En philosophie, d’innombrables théories et systèmes « fermés », prétendaient expliquer la totalité de la réalité dans une unique signification (les totalitarismes en sont un exemple). Aristote lui-même, avait admis : « Le tout est plus qu’une simple somme des parties ». Santo PadreÀ la fin du XXème siècle, la systématique s’est développée au niveau universitaire en tant que science qui se propose comme but de chercher dans les différentes disciplines le sens unitaire de l’existence, même dans ses multiples dimensions. Ainsi, par exemple, le développement scientifique ne peut avoir de finalité en soi, mais en fonction d’un bien supérieur. La même chose pour le rapport entre les cultures à appliquer au dialogue et au respect réciproque. Voilà pourquoi – affirme Marjanedas – il faut souligner l’importance des rapports constructifs avec les autres en fonction d’un bien total. « Il faut s’ouvrir et développer un dialogue sincère entre personnes et groupes de cultures différentes ». L’actualité de la Théorie consiste donc à son application possible à tous les milieux. « L’idée de système fournit un instrument pour intégrer et structurer de manière cohérente la compréhension des diverses disciplines. L’éducation, par exemple, ne peut se référer uniquement aux valeurs scientifiques, mais aussi aux valeurs éthiques et artistiques pour le développement global de la personnalité, en tenant compte de la totalité des composantes du monde éducatif et les différents rôles des étudiants, des professeurs, parents, administrateurs, communautés ». “La pensée, dans son sens le plus noble et le plus haut – écrit Jesús Morán dans la présentation du livre de Marjanedas – est toujours ouverte et en continuelle évolution, en constante actualisation. Elle cueille la réalité et, sans pour autant l’enfermer dans des schémas prédéterminés et fixes, lui permet de s’y déplacer à l’intérieur avec un sens continuel d’étonnement, même si l’horizon en est sa corniche. La réalité est quelque chose qui nous précède et nous dépasse ». La vision de la réalité en tant que système peut devenir non seulement un exercice intellectuel, mais une proposition qui nous met en jeu personnellement, une aventure continuelle d’humilité et de créativité. C’est vraiment un défi authentique.                                                                                                                                                                                                                                                                Un prêtre donne le livre au Saint-Père

Nos amis de Mae Sot

Nos amis de Mae Sot

goc30_01Depuis le début de mon aventure dans le focolare en Thaïlande en 1984, le contact avec les pauvres a été constant. En 1985, le premier voyage dans la Birmanie d’alors (l’actuel Myanmar) et une grande impression de toucher du doigt la plus extrême misère : jusqu’à ce jour, je ne l’avais jamais vue en personne. Et puis avec la guerre civile qui a éclaté en 1988, les réfugiés ont commencé à arriver en Thaïlande, surtout dans les zones proches des frontières. Leurs conditions de vie ? Maladies, solitude, désespoir, exploitation et beaucoup d’envie d’une vraie vie : pour nous focolarini, un visage de Jésus crucifié et abandonné  que nous avons essayé de soulager et aimer. Au cours de ces 32 années, notre aide a certainement été insuffisante, comme cela peut l’être pour une vraie catastrophe humanitaire de laquelle on parle peu. Face à la douleur, face à la personne qui meurt, tu n’es jamais préparé. Depuis 6 ans, notre implication s’est intensifiée dans la zone de Mae Sot, au nord ouest de la Thaïlande, une ville frontalière . Nous avons repris le projet du Père Justine, birman, mort après une longue maladie. Il avait commencé à s’occuper des enfants des réfugiés qui restaient à la maison toute la journée, seuls, en les rassemblant dans une petite ‘’école’’(une cabane). Elle était restée sans soutien financier, c’est ainsi que nous avons donné l’argent qui restait pour reprendre l’accueil. L’école maintenant s’appelle ‘’Goutte après goutte, le pont Latina Mae Sot’’ : une collaboration entre nos enfants de Mae Sot d’origine birmane et Karen et ceux d’une école de Latina, en Italie, où travaillent quelques membres des Focolari. C’est un pont de solidarité qui lie les deux villes distantes de 10 000 km, et qui, aujourd’hui s’est étendu en entraînant quelques centaines de personnes de plusieurs endroits différents. Une multinationale de transports nous aide à acheminer avec leurs containers les aides récoltées, en payant tous les frais de dédouanement (€ 1000 pour chaque chargement), pour les faire arriver jusqu’à Mae Sot, dans les montagnes de la Thaïlande. goc6_02Actuellement, à travers le Père Joachim du Myanmar, nous aidons environ 200 personnes qui vivent en-dehors des camps officiels de réfugiés, qui n’ont pas de documents et souvent n’ont rien à manger. Comme le dit le pape François, nous faisons l’expérience de ‘’toucher la chair du Christ’’, un des si nombreux visages de Jésus Abandonné. En plus de la nourriture, il y a besoin d’amour, de chaleur humaine, d’affection…Chiara (Lubich) et notre spiritualité nous encouragent à nous ‘faire un’ avec tous. Un d’entre eux nous a dit :’’Merci pour tout ce que vous nous faites parvenir, mais surtout  parce que vous faites en sorte que nous nous sentions aimés. Cela nous donne l’espérance pour vivre’’. Actuellement, nous avons une association formée par quelques-uns de nos amis de Poschiavo (Suisse), qui a été reconnue par le gouvernement  qui finance des projets en cours dans trois pays : la Thaïlande, le Laos et le Vietnam. Après 6 ans, nous voyons que c’est vraiment un miracle ! IMG_7324Au Vietnam, les projets sont dans la zone du sud, vers le Delta du Mekong, autour d’une paroisse. Nous construisons de petites maisons ou nous les réparons ; des puits pour l’eau potable là où il n’y en a pas ; nous construisons aussi des ponts qui sont très utiles pour les communications entre personnes isolées. Les ‘’ponts de singes’’ comme on les appelle, fabriqués avec seulement une dizaine de bambous se transforment en ponts pour les gens, fabriqués avec du ciment et du fer. Maintenant nous avons commencé à travailler aussi dans les montagnes, au centre du Vietnam, dans la région de Gia Lai (connue pour les combats pendant la guerre) avec un groupe des minorités ethniques. L’Église s’engage beaucoup dans cette région et la pauvreté atteint des niveaux réellement préoccupants dans les villages de montagne, surtout pour les populations ethniques. Au Laos, nous aidons des enfants à travers des prêtres qui ont passé une période dans l’ ‘’école sacerdotale’’ de Tagaytay (Philippines). L’aide est soutenue par des rapports de réelle amitié, beaucoup de fantaisie et d’envie de travailler. L’amour est comme un pont qui unit tout le monde avec un rêve commun : vivre concrètement la fraternité universelle. Notre budget ? Des donations spontanées , de beaucoup de gens simples et même pauvres. Nous sommes convaincus que si Dieu veut ce projet il nous fait arriver tout ce dont nous avons besoin.   Luigi Butori   Website:www.gocciadopogoccia.ch Facebook

Parole de vie d’août 2017

Ce psaume est un chant de gloire qui célèbre la royauté du Seigneur, éternelle et majestueuse. Cette royauté s’exprime avec justice et bonté, avec la proximité d’un père et non pas dans une domination. Dieu est le protagoniste de cet hymne, où il révèle sa tendresse, surabondante comme celle d’une mère : il est miséricordieux, compatissant, lent à la colère, grand dans l’amour, bon envers tous… Cette bonté se manifeste envers le peuple d’Israël, mais elle s’étend aussi sur tout ce qui est né de ses mains créatrices, chaque personne et toute la création. À la fin du psaume, l’auteur invite tous les vivants à s’associer à ce chant : « Le Seigneur est bon pour tous, plein de tendresse pour toutes ses œuvres. » Dieu a confié la création à l’homme et à la femme, appelés à collaborer à son œuvre, dans la justice et la paix, en cheminant dans son dessein d’amour. Malheureusement, nous voyons autour de nous les innombrables blessures infligées aux personnes, ainsi qu’à la nature. La cause en est l’indifférence de beaucoup, l’égoïsme et la voracité de ceux qui exploitent les richesses de la terre dans leurs seuls intérêts, aux dépens du bien commun. Ces dernières années, une nouvelle sensibilité s’est fait jour dans la communauté chrétienne. Nombreux sont les appels à découvrir à nouveau la nature comme miroir de la bonté divine et patrimoine de toute l’humanité. Le patriarche de Constantinople Bartholomée s’exprimait ainsi dans son message pour la journée de la création l’année dernière : « Une vigilance continuelle est requise, ainsi qu’une formation et un enseignement, de façon que soit claire la relation entre la crise écologique actuelle et les passions humaines […], dont le résultat et le fruit sont la crise environnementale que nous vivons. La seule voie est le retour à la beauté antique, à la modération et à l’ascèse, qui peuvent conduire à la saine gestion de l’environnement naturel. De manière particulière, l’avidité conduit avec certitude à la pauvreté spirituelle de l’homme et mène à la destruction de l’environnement naturel . » Et le pape François, dans le document Laudato sì, écrivait : « La préservation de la nature fait partie d’un style de vie qui implique une capacité de cohabitation et de communion. Jésus nous a rappelé que nous avons Dieu comme Père commun, ce qui fait de nous des frères. L’amour fraternel ne peut être que gratuit, il ne peut jamais être une rétribution pour ce qu’un autre réalise ni une avance pour ce que nous espérons qu’il fera. C’est pourquoi, il est possible d’aimer les ennemis. Cette même gratuité nous amène à aimer et à accepter le vent, le soleil ou les nuages, bien qu’ils ne se soumettent pas à notre contrôle. […] Il faut reprendre conscience que nous avons besoin les uns des autres, que nous avons une responsabilité vis-à-vis des autres et du monde, que cela vaut la peine d’être bons et honnêtes . » Profitons alors de toutes les occasions possibles pour lever les yeux vers l’immensité du ciel, la majesté des montagnes, ou l’herbe qui borde le chemin. Cela nous aidera à reconnaître la grandeur du Créateur, qui aime la vie. Nous retrouverons l’espérance en son infinie bonté, qui nous entoure et nous accompagne. Choisissons pour nous-mêmes et notre famille un style de vie sobre, respectueux des exigences de l’environnement, proportionné aux nécessités des autres. Partageons les biens de cette terre et de notre travail avec nos frères et sœurs plus pauvres. Témoignons de cette plénitude de vie et de joie, en apportant tendresse, bienveillance et réconciliation. Commission Parole de vie (La Commission Parole de vie est composée de deux biblistes, de représentants d’Asie, d’Afrique, d’Amérique Latine, des jeunes, du monde de la communication et de l’œcuménisme)

Dans le sillage du Gen Verde

Dans le sillage du Gen Verde

Gen-Verde-PalermoAprès le passage du groupe international Gen Verde dans la ville, mais aussi dans l’école où Tiziana enseigne, des effets positifs se font ressentir dans les rapports entre elle et les élèves. Elle a voulu spécialement écrire une lettre à l’un d’entre eux lorsqu’elle a su, l’année scolaire terminée, qu’il se déclarait non-croyant. La réponse de ce jeune ne s’est pas fait attendre. ‘’Cher Luca, nous sommes désormais au terme de ton parcours scolaire. J’avais envie de t’écrire deux lignes car je n’ai pas eu la possibilité d’échanger beaucoup avec toi. Seulement comme ça, sans raison précise mais parce que j’aime beaucoup l’échange d’idées. J’aurais aussi aimé te demander le pourquoi de ton ‘’ateita’’(athéisme)) pour le dire à la manière de Checco Zalone…[un humoriste italien], mais on n’en a pas eu le temps. Je suis personnellement convaincue qu’il n’existe pas d’athées, mais seulement ‘‘des croyants de façon différente’’. Le désir d’infini qui nous consume l’âme est trop fort. J’ai fait une découverte dans ma vie qui m’a changée complètement : Dieu m’aime et aime chacun de nous à la folie. J’aurais peut-être été moi aussi athée autrement si je n’avais pas connu ce Dieu. L’amour nous interpelle tous, nous en sommes follement assoiffés. Si tu crois comme moi dans l’amour, alors nous sommes tous les deux croyants autrement. Si l’athéisme te conduit à ne pas croire en un Dieu cruel, justicier, froid, indifférent, Moteur immobile, grand architecte, Être suprême, etc., etc., alors je suis aussi athée avec toi ! Je peux seulement croire en un Dieu en chair et en os, qui est né par amour, s’est fait homme, est mort et est ressuscité. Ciao Luca, je voulais te dire merci pour ces années vécues ensemble ! ». 2017-07-28« Chère Professeure, que vous ayez voulu m’entendre en dehors du contexte scolaire m’a fait grand plaisir( je n’en doutais pas, mais cela est venu confirmer mon sentiment). Moi aussi, j’aurais aimé échanger avec vous sur des sujets aussi divers que la politique et la religion. J’ai toujours admiré votre disponibilité et votre ouverture d’esprit, votre capacité de dialogue, votre écoute, votre compréhension, votre accueil des opinions des autres, même si complètement différentes des vôtres. J’ai toujours considéré votre avis comme très important. Entre autres choses, vous m’avez enseigné que le fait de savoir changer de point de vue est fondamental pour pouvoir comprendre les autres, mais surtout soi-même. Cette année, j’ai participé avec quelques amis de l’école, au concert ‘’PULSE’’, le 1er Mai à la cité pilote de Loppiano. Durant notre séjour, nous avons été les hôtes de l’Institut Universitaire Sophia, dans lequel plusieurs jeunes originaires de différents pays continuent leurs études après leur diplôme. En ce qui me concerne, c’est là que j’ai ressenti personnellement ce que signifie l’égalité et la fraternité. Et cela grâce au magnifique accueil des jeunes et des enseignants de l’Institut qui nous ont traités comme si on se connaissait depuis toujours. Ce qui m’a particulièrement touché, ce fut la soirée du deuxième jour, quand nous avons pris le repas du soir ensemble avec les jeunes qui nous accueillaient. Ils avaient cuisiné avec passion, seulement pour nous, tout ce qu’ils avaient dans la cuisine. A ce moment-là, même si j’étais à plus de 1000 km de chez moi, je me suis senti à la maison. Je me suis retrouvé à table en train de parler de tout et de rien avec deux libanais, un allemand, un cubain, un argentin, un colombien et un italien de Bologna, devant un plat de viande, d’épinards, de pommes de terre et d’oignons. Après quoi, nous sommes restés tard et avons parlé de nos expériences, de nos projets, en jouant de la guitare, en chantant des chansons et en sirotant un peu de vin de la forêt noire allemande. A ce moment-là, les objectifs de ‘’PULSE’’, en tout cas pour moi, étaient déjà atteints. Merci, chère professeure et…à la prochaine’ ».

ÉdeC: “Opération 1-2-5- dans la liberté”

ÉdeC: “Opération 1-2-5- dans la liberté”

Gennaro e Lucia Piccolo-aC’était en avril 2013. Dans la rue, un monsieur s’approchait des passants avec une extrême délicatesse et leur montrait une pièce de 5 centimes, comme pour vouloir leur faire comprendre qu’il se contentait de cette somme. Nous ne savons comment l’expliquer: nous avons rougi. Quelques jours après, en repensant à cet épisode, nous avons senti jaillir une étincelle inspiratrice: lancer une initiative dans notre petit entourage: “Opération 1-2-5- dans la liberté”. C’est le nom que nous lui avons donné. Cela consiste à considérer librement comme superflu les 1, 2 ou 5 centimes que nous recevons en retour lors de nos dépenses quotidiennes et à les investir en gestes de fraternité en soutien à des situations de pauvreté proches de nous et dans d’autres pays. Une première petite confirmation que l’Opération était le fruit d’un irrépressible besoin d’aimer est arrivée lorsque – timidement – nous avons apporté les 150 premières pièces d’un centime, 36 de 2 centimes et 64 de 5 au gérant d’un supermarché qui, curieux, nous a demandé la provenance. L’explication donnée, il nous a dit qu’il voulait lui aussi faire quelque chose pour les pauvres. Depuis lors, Monsieur Antonio donne toujours quelque chose en plus des pièces que nous lui apportons. Encouragés par ce geste, nous avons commencé à en parler à notre famille, nos voisins, nos amis. Ainsi, l’initiative a provoqué l’engagement de différentes familles d’Andria et en a franchi les frontières: Lecce, Bari, Brindisi, Santa Maria a Vico, Naples, Rome, Spinazzola, Trani, Corato, Barletta Bolzano, Varese, Trente! Mais l’amour concret, celui de récolter les pièces, est aussi “beau”. Ainsi, la remise des centimes pousse la fantaisie de beaucoup à les livrer dans des emballages inspirés par l’amour: des centimes récoltés dans un petit sac de tulle blanche; des enveloppes élégantes et à fleurs… Nous avons appris que cette initiative commence à essaimer dans quelques écoles et entre collègues de travail. Environ quatre ans après la naissance de l’Opération, le montant récolté est de 5.225 €, déjà distribués. Ces quelques centimes qui, humainement, peuvent sembler insignifiants, nous les “trouvons sacrés”, parce qu’ils nous poussent à aimer, nous rappellent des différents passages de l’Évangile: l’obole de la veuve; les cinq pains et les deux poissons; Jésus et la femme cananéenne. Nous pensons qu’en faisant un pas à la fois, l’Opération 1-2-5-, au-delà de chaque chiffre, permet de contribuer à la croissance d’une communion entre personnes, de talents, de capacités… Et à propos de communion, nous avons été profondément touchés – au moment du début de l’Opération – de retrouver dans un vieux cahier de notes remontant à 1991, une pensée de notre ami focolarino et sociologue, le Professeur Tommaso Sorgi qui – en parlant de l’Économie de Communion – s’exprimait ainsi: “Le concept de communion est quelque chose de plus profond que le concept de solidarité. Il la rend vivante, l’illumine, la met en mouvement et la rend aussi possible, parce que s’il n’y a pas cette communion d’âmes, aussi la communion des économies ne se fera jamais”. En conclusion, nous ressentons une joie spéciale: aujourd’hui, “l’Opération 1-2-5- dans la liberté” – reprise par le Centre Igino Giordani d’Andria – a toujours comme but unique l’amour. Cet amour, comme un petit rayon de lumière passant à travers un prisme, se reflète dans les couleurs de l’arc-en-ciel, tout comme l’Opération 1-2-5- le fait dans les couleurs de la Fraternité et de la Communion. Gennaro et Lucia Piccolo Centre Igino Giordani

Évangile vécu: soulager la souffrance

Évangile vécu: soulager la souffrance

ClassroomÀ l’école maternelle “Sonia a cinq ans. Un jour, elle déclare à sa maman: ‘Je ne veux plus aller à l’école, je n’ai pas d’amies.’ Quelques jours plus tard, son attitude change et elle va volontiers à l’école. ‘Qu’est-ce qui a changé?’, lui demande sa maman. ‘J’ai vu qu’il y avait une fille toujours à l’écart et silencieuse. Personne ne voulait jouer avec elle. Alors je suis allée vers elle et lui ai dit que je l’aime bien. Elle m’a souri et on a ensuite commencé à jouer. Tu sais, maman, l’amour réchauffe tout le monde.’” (Sonia – Slovaquie) L’ami plus pauvre “En partant de Rome, j’ai quitté Nicu, mon ami le plus pauvre, contraint de mendier en attente d’une transplantation de rein. Nous sommes restés en contact par téléphone. Souvent, je me demandais comment continuer à l’aider, vu que je ne peux compter que sur mon ‘argent de poche’ mensuel de 20 euros. En me rappelant l’épisode de Zachée, qui a donné la moitié de ses biens aux pauvres, j’ai commencé à mettre de côté chaque mois 10 euros pour Nicu. Après en avoir rassemblé 70, je les lui ai fait parvenir par un ami. J’ai su ensuite qu’il avait été plus content par le fait que je m’étais souvenu de lui, que par la somme reçue.” (Angiolino – Italie) Compétition de générosité “Depuis longtemps, la situation économique ne va pas très bien. Durant une assemblée des copropriétaires, après des heures de plaintes, j’ai proposé de mettre en place, dans notre immeuble, une ‘communion de biens’. Une dame restée seule a proposé son appartement pour récolter produits alimentaires et vêtements, et tous nous contribuons avec ce que nous pensons superflu ou nous prélevons ce qui nous est utile. Une véritable compétition de générosité est née et un souffle d’optimisme est entré dans nos maisons.” (L.D.C. – Argentine) Travail et maison “Avec ma femme, nous avons rencontré une famille d’immigrants. Le mari avait perdu son travail et en a trouvé un autre ensuite, mais qui était précaire. Ils avaient besoin d’être aidés matériellement et financièrement. Il y a trois mois, j’ai eu l’occasion de lui trouver un meilleur travail. Quelque temps après, cette famille m’a rappelé: la maison d’une sœur avait été touchée par des pluies torrentielles. Je suis allé immédiatement voir comment apporter une première aide et ce dont ils avaient besoin. Les propriétaires de la nouvelle habitation n’avaient pas confiance et demandaient deux mois de loyer en avance et un mois de garantie. Seul, je ne pouvais pas les aider, mais, avec la communauté du Mouvement, nous avons pu récolter l’argent nécessaire en trois jours.” (Juan Ignacio – Espagne)

Pour que chaque enfant grandisse et ne sois pas rejeté

Pour que chaque enfant grandisse et ne sois pas rejeté

Papa 1Donner à tous, enfants et jeunes, l’éducation nécessaire à réhabiliter la propre dignité et construire son propre futur. C’est l’engagement qui rapproche les nombreuses activités de Scholas Occurentes (écoles de dialogue)  et AFNonlus des Focolari, avec des activités et des interventions adressées à des jeunes du monde entier et une méthodologie basée sur des valeurs. Les racines de Scholas, organisation internationale qui le 9 juin dernier a initié ses activités aussi en Italie, avec une cérémonie d’inauguration officielle du nouveau siège dans le ‘Palazzo San Calisto’ à Rome remontent à presque vingt ans. Jorge Mario Bergoglio était l’archevêque de la ville de Buenos Aires et avait ressenti la valeur de ces ‘’escuelas de vecinos’’, comme on les appelle. En 2013, le Pape François a transformé ces écoles de quartier en une Fondation Pontificale afin de promouvoir le paradigme au niveau mondial. Le réseau comprend actuellement plus de 400 mille écoles en lien entre elles sur les cinq continents, de toutes les confessions religieuses et aussi laïques, publiques et privées, présentes dans 190 pays. A la cérémonie conduite par Lorena Bianchetti de Rai1 à laquelle nous avons participé, le Pape a désiré être présent et, face à de nombreuses autorités religieuses et institutionnelles et à des représentants de la vie associative, il a dialogué en improvisant en espagnol avec les jeunes de différents pays du monde reliés via le web. ‘’Dans cette société’’, souvent ‘’instruire’’ devient ‘’sélectionner’’ a-t-il souligné, il faut au contraire ‘’se donner la main : embrasser, ne pas agresser et reconnaître que personne n’est un ‘non’, tous sont un ‘oui’ et ont une signification. Il arrive que dans l’éducation, ‘’nous sélectionnions mal, nous créions des groupes fermés’’. ‘’Nous sommes incapables – a dit le Pape – de penser avec un autre, incapables de travailler avec l’autre’’. L’éducation au contraire est la capacité de parler ‘’le langage de la tête (de l’esprit), du cœur, des mains’’. Il faut donc ‘’unité en chacun de nous’’ a encore dit François :’’Si je crois ce que je ressens, ce que je pense, ce que j’aime, alors, je communique’’. ‘’Nous sommes dans un monde dans lequel domine la globalisation et la globalisation est bonne – a expliqué le Pape – mais le danger est de concevoir la globalisation comme une balle de billard, toute égale : une sphère où tout est équidistant du centre mais dans laquelle les caractéristiques personnelles d’un garçon ou d’une fille s’annulent’’. Au contraire, ‘’l’authentique globalisation est un polyèdre ‘’ où nous cherchons l’unité, mais chacun maintient sa propre spécificité, sa propre richesse. Afn 1Le président de Scholas, José María Del Corral a expliqué combien ce pas ‘’soit fondamental dans le parcours de croissance internationale de la fondation’’. De plus, la proximité du Saint Père stimule à ‘’intensifier les efforts sur le front de l’éducation collégiale des jeunes’’. En Italie aussi, a-t-il ajouté, ‘’Scholas s’en réfère à toutes les forces saines de la société pour unir les efforts et collaborer  d’une façon constructive’’. Ce défi de Scholas et le défi d’AFNonlus des Focolari, parmi les partenaires de l’initiative, avec presque une centaine d’interventions dans une cinquantaine de pays du monde et des programmes éducatifs en faveur des jeunes défavorisés. ‘’Il s’agit d’un projet engageant mais fascinant – a dit Andrea Turatti, président d’AFNonlus -. L’auditoire global à réaliser à travers le web aidera à développer des stratégies éducatives et une action de promotion humaine et sociale dans l’esprit de subsidiarité et dans la perspective de la fraternité universelle’’. Giovanna Pieroni   Source : AFNonlus online

L’oreille de Dieu est sur ton cœur

L’oreille de Dieu est sur ton cœur

Klaus 1Saint-Augustin nous donne une des intuitions les plus précieuses du mystère de la prière : « L’oreille de Dieu est sur ton cœur » (commentaire au Psaume 148). Laisser que l’oreille de Dieu se pose sur notre cœur, ouvrir notre cœur à l’oreille de Dieu : c’est de cela dont il s’agit, c’est cela l’art de la prière ; un art qui du reste est destiné à chacun ; en réalité, elle n’est pas nôtre, la prière, mais de l’Esprit que Dieu nous donne et qui prie en nous, car nous ne savons ni comment et pourquoi nous devons prier (cf. Rm 8,26s). […] Prier c’est élever le cœur à Dieu. Mais en sommes-nous capables ? Le rayon de notre perception n’est-il pas trop limité pour que notre cœur puisse à lui seul s’élever à Dieu ? L’élan de notre cœur n’est-il pas trop faible ? N’y a-t-il pas des poids attachés à notre cœur qui, pesant sur celui-ci, le paralysent et l’entraînent vers le bas ? Qu’est-ce qui nous donne le courage d’affirmer : Nous avons le cœur tourné vers le Seigneur ? Son oreille. Lui l’a penchée sur nous. Le Père écoute le Fils. Et celui-ci est descendu parmi nous, dans notre chair, dans notre cœur. Dans le cœur du Fils, le Père entend chaque battement de notre cœur, dans le cœur du Fils, il retrouve notre cœur. En Lui, dans lequel nous sommes créés, aimés, soutenus, accueillis, Il nous écoute. Élever notre cœur signifie le laisser là où il est et découvrir que là où il est, près de nous, c’est le cœur de Dieu dans le cœur de son Fils. Abandonne-toi à Lui et Lui te soutiendra. En Lui, l’oreille de Dieu est sur ton cœur ; en Lui, ton cœur est à l’oreille de Dieu. […] L’inverse est tout aussi valable : Dieu a son cœur à ton oreille. Lui t’a révélé, transmis, donné, non quelque chose de Lui mais Lui-même. Si tu crois en Lui, se tu adhères à Lui, si tu l’écoutes, alors tu n’écoutes pas une nouvelle, une directive, un commandement : tu écoutes son cœur. Tu restes près de Lui jusqu’à ce que tu découvres ce cœur qui est le sien. Il a besoin de ton écoute patiente pour t’ouvrir son cœur ; en effet, seule la patience comprend et apprend l’amour. A qui l’aime, à celui-ci Il se révélera et fera sa demeure auprès de lui (cf. Jn 14,21-23). […] Dieu a son cœur à ton oreille, pour qu’à travers ton oreille, son cœur pénètre dans ton cœur, se fasse ton cœur. L’oreille de Dieu sur ton cœur – le cœur de Dieu à ton oreille : alternance de la prière. Seul celui qui prie connaît Dieu. Seul celui qui prie connaît l’homme. De Klaus Hemmerle, ‘’Avec l’âme à l’écoute, Guide à la prière’’, Città Nuova Ed. Rome 1989, pages 9-11.

Sortis de l’enfer… des artistes porteurs d’espérance

Sortis de l’enfer… des artistes porteurs d’espérance

Gen Rosso 2“Chaque vie porte une espérance”: ces mots résument le leitmotiv mis en avant dans le monde entier  par les Fazende da Esperança. “Nous avons vu et vécu l’enfer; ces jours-ci ont fait de nous des artistes”, c’est l’une des impressions recueillie au cours de l’échange d’expériences, après cinq jours de travail qui ont permis deux représentations finales de Campus-the musical. 110 jeunes de la Fazenda da Esperança et des Pouilles (région du Sud de l’Italie) se sont préparés dans des workshops de danse, chant, théâtre et percussion, pour ensuite se produire sur scène comme acteurs, avec le Gen Rosso, au théâtre Kennedy de la ville de Fasano pour quelques scènes de Campus, les 7 et 8 juillet. Gen Rosso 1“Il fallait apprendre vite et bien, malgré la chaleur et nos propres limites”. Essentiel le partage du slogan « Accueillir la diversité ». Il y avait en effet des personnes  provenant de 15 nations, toutes différentes par leur culture, leur âge, leur expérience de vie… Leur taux d’adrénaline était au plus haut quand ils se trouvaient sur la scène en train de donner le meilleur d’eux-mêmes, tandis que leurs encouragements réciproques faisaient s’écrouler leurs peurs et leurs préoccupations. Quelques uns disaient : « Nous sentions une force supérieure qui nous soutenait et nous donnait confiance en nous-mêmes ». “La chose que j’ai apprise a été de ne jamais m’arrêter au cours d’un numéro à cause d’une erreur : cela m’a fait beaucoup réfléchir. J’emporte cet exemple dans ma vie en allant toujours de l’avant, malgré les échecs ». Gen Rosso 3Le dimanche 9 juillet, à Monopoli, a eu lieu l’inauguration d’une nouvelle Fazenda da Esperança. En présence des autorités civiles et religieuses, du Gen Rosso, et d’un groupe de 60 jeunes « missionnaires » des Fazende, venus du monde entier, ainsi que les fondateurs. Significative l’expérience de quelques jeunes qui ont connu aussi la prison et qui figurent désormais en première ligne pour aider d’autres jeunes comme eux.  “Pour nous, qui sommes du Gen Rosso, – explique Franco – travailler avec la Fazenda, comme nous le faisons depuis des  années, est toujours l’occasion d’un fort enrichissement et donne un élan décisif pour recueillir partout dans le monde de forts signaux d’espérance ». La fête s’est terminée en chantant “Io ero lì(Moi j’étais là), la chanson composée par le Gen Rosso pour la Fazenda da Esperança. Gustavo Clariá

Mexique : 20ème anniversaire du doctorat H.C. décerné à Chiara Lubich

Mexique : 20ème anniversaire du doctorat H.C. décerné à Chiara Lubich

1944. Chiara Lubich met ses livres bien-aimés au grenier afin de se mettre à l’école de l’unique Maître, Jésus, en abandonnant son rêve d’étudier la philosophie à l’Université catholique où elle pensait qu’elle aurait pu connaître Dieu. Après 53 ans, l’Université Catholique de la Ville de Mexico lui confère le Doctorat H.C. en philosophie.Chiara Doctorado Après 20 ans, la communauté des Focolari au Mexique a organisé un triple événement, pour la mémoire et l’actualisation de son message : Philosophie de l’être, Église communion et inculturation. 29 juin 2017 :’’Le visage de Dieu Communion’’ est le thème du symposium qui s’est déroulé à l’Université Pontificale du Mexique. Le Dr Piero Coda, président de l’Institut Universitaire Sophia (IUS) présente deux conférences : ‘’Le Pape François : 4 points pour une Eglise qui va vers l’extérieur’’ et ‘’Chiara Lubich : une mystique du ‘nous’ pour vivre le changement’’. Deux réflexions qui suscitent auprès des participants, en majorité des prêtres, des religieux et religieuses, l’urgence d’une pastorale qui rende visible le visage d’une Église miséricordieuse, synodale, pauvre et ouverte. « Elle est apparue – affirme P. Coda – la nécessité de maintenir un dialogue ouvert avec les forces vives de l’Église mexicaine afin d’assumer avec enthousiasme le défi de la conversion pastorale lancé par le Pape François. Organisant l’engagement des laïcs au niveau culturel et social, l’accompagnement des jeunes et le cheminement synodal de l’Église où les Charismes peuvent donner leur contribution ». 30 juin. Dans l’accueillante salle de l’Université La Salle à la Ville de Mexico, le Dr. Enrique Alejandro González Alvarez, recteur de l’athénée, explique l’impUniversidad Pondificia 1ortance du diplôme H.C. décerné à Chiara Lubich en 1997 : ‘’Avec son acceptation, c’est elle qui a honoré l’Université’’. Et il souligne la profonde syntonie entre le Charisme de l’Unité et le Charisme lasallien : ‘’L’Université se sent identifiée avec le Mouvement des Focolari car d’une façon conjuguée, nous sommes en train de travailler pour porter le Royaume de Dieu sur terre, sans nul doute ceci étant la principale mission de Chiara(…). Je souhaite que nous continuions à resserrer le lien qui nous unit. Cette maison n’est pas seulement celle de Chiara Lubich , mais de tous ceux qui portent son esprit, parce qu’elle doit continuer à vivre aujourd’hui à travers ceux qui la suivent’’. Pour l’occasion le Dr. Piero Coda présente une conférence sur ‘’La contribution de Chiara Lubich à une nouvelle philosophie de l’être’’. Le discours de Chiara d’il y a vingt ans – dit Coda – s’est montré prophétique pour le Mexique car on cueille au niveau social et culturel une nouvelle demande de sens et de lumière et le besoin d’un nouveau paradigme culturel. Et donc son discours apparaît à titre indicatif et se relie avec l’engagement de l’Institut Universitaire Sophia’’. Entre l’Institut Universitaire Sophia , l’Université Pontificale Mexicaine et l’Université La Salle du Mexique, s’établissent de nouveaux contacts et de nouvelles perspectives de collaboration. FestaJuin 1997 a été commémoré par la communauté des Focolari avec une grande fête où étaient présents le Nonce Apostolique, Mgr. Franco Coppola et le Recteur de l’Université Pontificale du Mexique, le Dr. Mario Ángel Flores Ramos. Musiques, danses, films, et témoignages de personnes qui étaient présentes ce jour mémorable ont servi de cadre adapté à redécouvrir la portée du message de Chiara Lubich. ‘’Dans la basilique de la Madonne de Guadeloupe – dit Maria Voce, dans son message à la Communauté mexicaine – devant la ‘Morenita’, Chiara a mis en évidence les merveilleux symboles avec lesquels Marie s’est revêtue, en se présentant comme exemple extraordinaire d’inculturation’’. La consigne de Chiara, transparent écho du message ‘’Guadeloupéen’’, a résonné avec force, comme l’a souligné la présidente des Focolari : ‘’Abandonnons-nous à Elle, icône de la culture de la ’rencontre’, afin de vivre pleinement le fait de se faire un avec l’autre et de porter dans chaque milieu la spiritualité de communion’’.

Familles Nouvelles franchit le cap des 50 ans

Familles Nouvelles franchit le cap des 50 ans

Chiara Lubich con A e D Zanzucchi e G FumagalliAu cours de la première École des focolarini mariés, Chiara Lubich, reprenant une expression que le jour précédent, à l’audience générale, Paul VI avait adressée aux jeunes du Mouvement des Focolari, annonça que ce jour-là, le 19 juillet 1967, serait né au sein du Mouvement des Focolari « un Mouvement explosif, apostolique et rayonnant » pour le monde de la famille. Cinquante ans après on peut dire que les Familles Nouvelles ont vraiment concrétisé ces paroles grâce à leur vie. Au cours de ces années en effet, des couples, des fiancés, et tous ceux qui ont en quelque manière à faire avec le monde de la famille, ont vu, au contact du charisme de l’unité, leur amour réciproque être ravivé par cette flamme qui se nourrit de l’Évangile, en le transformant en un témoignage de l’amour de Dieu pour l’humanité. Un amour qui a eu pour effet de permettre la diffusion du Mouvement dans la majeure partie des Pays du monde, jusqu’aux îles Fidji (Océan Pacifique) Chiara_Famiglie002 Argentina 1998 Les Familles Nouvelles sont engagées à répondre aux nécessités des familles d’aujourd’hui, dans la ligne proposée par l’exhortation apostolique “Amoris Laetitia”. Non par des paroles, mais grâce aux fruits de la vie d’une multitude de familles qui par leur témoignage d’unité au quotidien et la mise en œuvre d’une centaine de projets de coopération internationale et de parrainage à distance, contribuent au renouvellement de la société et à la réalisation du testament de Jésus : « Que tous soient Un ».    

Évangile vécu: “Je vous donnerai le repos”

Évangile vécu: “Je vous donnerai le repos”

PdV 1Le maire “Mon mari avait accepté, contre ma volonté, d’être candidat à la mairie, pas par ambition, mais par pur désir de servir la communauté. Mon hostilité naissait de la crainte que, notre village étant très difficile, un engagement du genre puisse avoir des répercussions négatives sur la famille. Menaces et disputes n’avaient servi à rien. Lorsqu’un samedi matin, j’ai appris par le journal qu’il avait signé pour la candidature, j’ai commencé à être très mal. Le jour suivant, à la messe, l’Évangile parlait du figuier stérile. À ce moment-là, je me suis sentie comme ce figuier, incapable de donner des fruits. Pas seulement: par mon attitude, j’empêchais aussi mon mari de porter des fruits pour la communauté. J’ai compris que Jésus me demandait de lui donner aussi ma famille, malgré mes peurs. De retour à la maison, j’ai expliqué à mon mari et nos filles l’expérience faite et, d’un commun accord, nous avons décidé de le soutenir. À partir de ce moment, je l’ai accompagné dans tous les comités et assemblées. Maintenant qu’il est maire, je continue à l’accompagner dans toutes ses visites institutionnelles.” (F.D. – Italie) Tensions en famille “Mon mari et moi étions rentrés à la maison si fatigués et tendus que, ayant perdu le contrôle, nous nous étions violemment disputés, au point qu’il me semblait que notre mariage était terminé. J’ai ensuite essayé de ‘recoller les morceaux’, mais lui continuait à être très fâché par ma manière de faire. Le lendemain, je devais aller aider une famille très pauvre. Mais cela n’aurait pas été une échappatoire si avant je ne rétablissais pas l’harmonie et la paix avec mon mari. Même si toutes mes bonnes raisons me revenaient constamment à l’esprit, j’ai essayé de me dominer. De plus, ce jour-là, il devait avoir une rencontre importante: surmontant la crainte de sa réaction, je lui ai téléphoné et lui ai demandé pardon. Tout a été annulé, j’ai senti la liberté de me sentir aimée et cela a aussi donné du sens pour me consacrer aux autres.” (F. – Panama) Tessons “De la fenêtre de mon bureau, je peux voir la rue. Un jour, je vois passer Michele, un sans-abri qui, lorsqu’il est saoul, se dispute avec tout le monde. Il s’arrête, ramasse les tessons d’une bouteille et les dépose dans une poubelle. Puis il s’en va. Moi aussi je les avais remarqués, mais, pressé, je ne les avais pas ramassés. Quelle leçon, et justement de la part d’une personne classée ‘marginale’! J’ai imaginé Michele à l’examen final de l’Évangile, lorsque Jésus lui dira: ‘Entre dans mon royaume: tu as ramassé des verres qui pouvaient blesser mon frère. Tu l’as fait à moi!’” (P.O. – Italie) Chaussettes sales “Dans les vestiaires de la piscine, une dame âgée peu soignée était assise sur un banc avec, à côté d’elle, une paire de chaussettes plutôt sales. Toutes les autres restaient à l’écart, y compris moi. Elle avait de la peine à enfiler son débardeur sur son dos encore humide. Je me suis alors approchée pour l’aider. Reconnaissante, elle m’a demandé si je pouvais aussi lui mettre ses chaussettes. Ah, les fameuses chaussettes! Et immédiatement une pensée: ‘Jésus, c’est toi qui veux me rencontrer en elle’. Je me suis agenouillée et lui ai enfilé ses chaussettes, puis ses chaussures. Encore aujourd’hui, je me souviens de la joie éprouvée.” (Rosemarie – Suisse)

Aujourd’hui au Venezuela

Aujourd’hui au Venezuela

Venezuela 5J’ai appris de la télévision que… Je regarde le journal télévisé, continuellement interrompu par des appels à l’aide ‘’d’utilité publique’’. Ce dernier par exemple dit : ‘’On cherche d’urgence tel médicament…’’. Mon Dieu ! J’écris rapidement le numéro de téléphone et j’appelle. Ils me répondent que la personne qui en a besoin est une personne âgée, que c’est réellement urgent, et qu’elle vit dans la même ville que la mienne. Je me mets rapidement en contact avec la fille de la dame, mais pour le moment, la situation sur les routes du centre ne me permet pas de sortir. On se met d’accord pour se retrouver le jour suivant, tôt le matin, face à un centre social de santé. Lorsqu’on se rencontre effectivement, la femme me demande :’’Combien coûte le médicament ? Je l’ai demandé aux Etats-Unis, mais ils n’ont pas pu me l’envoyer’’. ‘’Rien, Madame’’ est ma réponse. ‘’Prions ensemble afin que la paix revienne vite au Venezuela’’. Nous ne nous connaissons pas mais on se quitte avec une étreinte. Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir. Une amie me téléphone :’’Par hasard, as-tu ce médicament ? Je ne réussis pas à le trouver, nul part…’’. Il s’agissait d’un médicament qu’une personne avait donné dans ma paroisse. A ce moment-là, j’avais pensé :’’Mais servira-t-il un jour à quelqu’un ? C’est un médicament tellement spécifique…’’. C’était justement celui-là dont avait besoin mon amie, avec des indications très précises et de plus, dans une boite de 50 comprimés ! Dieu sait ce dont chacun a besoin. Notre joie était une joie partagée mais peut-être la mienne était-elle plus grande ? Créer des ponts avec des personnes d’autres Eglises Un sms me parvient : ‘’J’aurais besoin de tel médicament, par hasard, tu l’as ?’’. Oui, je l’avais, et j’ai ainsi demandé à Armando de le lui apporter car en plus, celui qui me l’avait demandé est évangéliste comme lui. J’ai aussi pensé lui proposer :’’Si par hasard, tu as l’un ou l’autre médicament qui ne te sert pas, peux-tu à ton tour le donner ?’’ Cette personne m’en envoie un, difficile à trouver dans les pharmacies, fourni par un pulvérisateur. Le mien, je l’avais donné à une autre personne qui ne réussissait pas à….à cause de sa forte toux. Cela m’a permis de vivre la Parole de l’Evangile :’’Donnez et il vous sera donné’’. De plus, celui que j’ai reçu est de meilleure qualité et avec moins d’effets secondaires par rapport avec celui que j’avais avant. C’est surprenant : quand on donne, l’amour se transforme en fraternité.Venezuela 2 Dimanche, jour de repos C’est dimanche !!!Finalement du repos ! J’avais mis au programme, un film très intéressant lorsqu’à l’improviste, quelqu’un a sonné à la porte. Je commençai à craindre que ma tranquillité allait être en danger. Vu ma réaction, mon fils me demande si il doit dire à la personne qui a sonné de revenir à un autre moment. Et je lui réponds presque oui…mais non…j’ouvre moi-même. Face à moi, une dame que je connais qui me demande si je suis occupée. Son expression du visage trahit l’urgence de sa requête. Je la fais entrer. ‘’Je dois vraiment vous parler…’’. ‘’D’accord, entrez. Mon mari est également à la maison : ça va si nous parlons aussi avec lui ?’’. Nous passons ainsi trois heures ensemble, surtout à l’écouter. Elle nous dit qu’elle veut divorcer, mais avant de le communiquer à son mari, et de commencer les démarches, elle a pensé parler avec nous. Ce n’est pas facile d’écouter ses confidences, pleines de souffrance, d’incompréhension, de colère…mais à la fin, beaucoup de doutes en elle s’éclaircissent. Nous terminons avec une prière et avec la décision de se mettre à aimer la première dans les situations rencontrées. Elle retourne ainsi chez elle avec de nouvelles forces, disposée à lutter pour sauver son mariage. Cela a été un dimanche vécu comme ‘’jour du Seigneur’’ dans lequel nous avons fait ce que nous pensons que Jésus aurait fait : aimer sans juger.

Giordani: c’était l’été 1949

Giordani: c’était l’été 1949

con-Chiara-5a“ Entre les jeux, à l’ombre des conifères, au pied des rochers, à ses amis, Chiara (Lubich) parlait toujours de Dieu, de la Vierge, de la vie surnaturelle : la surnature était sa nature. Elle vivait toujours en symbiose avec le Seigneur : effet de la charité, dont elle était pétrie molécule sur molécule. Alors, quand on allait à la campagne, ces forêts alpines se transfiguraient en cathédrales, des villes saintes semblaient perchées sur leurs cimes, fleurs et herbes se coloraient de la présence d’anges et de saints : tout s’animait en Dieu. Les barrières de la matière s’écoulaient. Cela aussi contribuait à la réconciliation entre le sacré et le profane, alors, une fois éliminés le laid, le mal, et la déformation, de toute part l’on retrouvait les valeurs de beauté et de vie de la nature, sous tous ses aspects. Ce qu’elle communiquait, de même que ses œuvres, faisaient disparaitre les détritus appelés à mourir, pour rétablir la communication, en soi si simple, entre la nature et le surnaturel, la matière et l’esprit, la terre et le ciel. Une duplication des valeurs de l’existence sur terre ; une ouverture du passage vers le paradis. C’était l’été 1949. Ce bonheur fut facilité par un chalet que Lia Brunet reçut en héritage à Tonadico de Primiero. Pour y passer quelque vacance en juillet, Chiara (Lubich) y monta avec Foco (Igino Giordani) et les focolarines pour rester un peu seuls dans le but de s’y reposer physiquement, à cause de leur travail durant l’année pour les pauvres et pour elles-mêmes. Le chalet se composait au-dessus d’un grenier, où l’on accédait par une échelle à partir du rez-de-chaussée où se trouvait une pièce avec une petite cuisine. En haut donc quelques matelas par terre et une armoire manœuvrée par une poulie : c’était leur dortoir. Foco logeait à l’hôtel et eut l’occasion de parler dans la salle des Capucins. Dans leur église il désira se lier “étroitement” par un vœu d’obéissance qui, pour Chiara, cependant ne semblait pas conforme aux habitudes du focolare. Elle proposa plutôt un pacte d’unité, dans le sens qu’à la communion eucharistique suivante, sur le néant de nos âmes, Jésus en elle fasse le pacte avec Jésus en lui. A la messe du lendemain matin, à la communion les deux firent faire le pacte à Jésus avec Jésus. Ce fut pour elle le début d’une série d’illuminations ». Igino Giordani. Histoire du mouvement des Focolari, écrits inédits.

Venezuela: message urgent

Le 12 juillet dernier les évêques vénézuéliens ont adressé un message urgent aux catholiques et aux « personnes de bonne volonté”. Ils demandent au Gouvernement « de retirer la proposition d’une Assemblée constituante, de rendre possible le déroulement des élections prévues par la Constitution » et de « reconnaître l’autonomie des Pouvoirs publics, en abandonnant la répression inhumaine de ceux qui manifestent un désaccord, de démanteler les groupes armés » et de libérer « les personnes qui ont été privées de liberté pour des raisons politiques ». Et aussi de s’engager « à résoudre les très graves problèmes de la population, de permettre l’ouverture d’un canal humanitaire afin que puissent arriver des médicaments et de la nourriture aux personnes les plus démunies ». Aux Forces Armées Nationales ils demandent « d’accomplir leur propre devoir de service envers le peuple dans le respect et la garantie de l’ordre constitutionnel ». Les évêques exigent que les dirigeants politiques s’engagent “seulement pour le peuple et jamais pour leurs propres intérêts », en respectant « la volonté démocratique du peuple vénézuélien ». Aux institutions éducatives et culturelles, ils  demandent de travailler ensemble « pour faire s’écrouler les murs qui divisent le Pays », en encourageant « chaque effort en faveur de la paix et du vivre ensemble, fondés sur la loi de l’amour fraternel ». Le message se termine par une invitation adressée « à nos frères dans la foi et aux autres croyants, à faire un Jour de Prière et de Jeûne le 21 juillet prochain, pour demander à Dieu qu’Il bénisse les efforts faits par les vénézuéliens en faveur de la liberté, de la justice et de la paix ».  

Philippines : Genfest 2018

Philippines : Genfest 2018

Logo GenfestUn projet qui est déjà expérience de vie et action sociale, une invitation à construire des ponts de fraternité et contribuer à faire tomber les barrières de l’indifférence, des préjugés, de l’égoïsme. Née en 1973 d’une idée de Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, le Genfest est une rencontre de jeunes de toutes les latitudes. Celui de Manille sera la 11ème édition. Le Genfest a démontré avec le temps que c’était un grand festival d’idées, de pensées et d’initiatives qui ont inspiré des milliers de jeunes de cultures, ethnies et religions différentes à changer et orienter leur propre vie vers les idéaux de la fraternité et du monde uni. Le programme central se déroulera dans le World Trade Center Metro de Manille, alors que tous les workshops se dérouleront dans l’enceinte de l’Université « De La Salle ». BEYOND ALL BORDERS (au-delà de toute frontière), titre de la prochaine édition, veut souligner les frontières à dépasser, au niveau personnel et social, pour construire un monde plus uni et plus heureux, pour respirer, aimer, travailler et vivre avec un regard ouvert et accueillant. Différentes manifestations artistiques et musicales, des forums, des moments d’exposition sont prévus. Le logo du Genfest 2018 peut se résumer en un mot : essentialité. “less is more”, moins c’est mieux. Dans un monde où la communication et l’information débordent à l’excès, le message de Manille aura la marque de la simplicité et de la puissance que toute parole peut apporter au monde. Voilà pourquoi le logo du Genfest est uniquement fait de lettres et une simple ligne sous le titre. Un signe essentiel qui est un rappel à dépasser, aller au-delà des frontières, pour souligner la seule chose qui compte dans la vie: aller vers tout le monde pour arriver ensemble à réaliser la fraternité universelle. Pour nous contacter : info@y4uw.org Les inscriptions seront ouvertes à partir d’octobre 2017 Source : Y4UW International http://y4uw.org/it/ https://www.youtube.com/watch?v=C8NvjNYgNEc

Tout est différent, mais rien n’a changé

Tout est différent, mais rien n’a changé

ElisaNuinElisa vit au Focolare de Welwyn Garden City, à 35 km du nord de Londres, dans le Hertfordshire. Une “cité-jardin”, fondée dans les années 20, avec de beaux édifices de style néo-georgien, des roses autour des porches, des allées bordées d’arbres. Elle raconte: “Je suis née dans le nord de l’Italie, dans un petit village de la province de Novare. J’ai deux frères plus jeunes. Nos parents nous ont transmis les valeurs chrétiennes, comme ‘penser aux autres’. À 20 ans, mes études de français et anglais terminées, je cherchais un travail. Mais c’était difficile dans une petite ville, j’étais très découragée. Une de mes amies m’a invitée à une rencontre durant laquelle était planifié un voyage à Rome, pour participer au Genfest, une grande manifestation des jeunes du Mouvement des Focolari au stade Flaminio. C’était en mai 1980. J’y suis allée, mais seulement pour passer un week-end différent. J’ai cependant été surprise et émue par ce que j’ai vu: les affiches qui parlaient d’un monde uni, l’enthousiasme de dizaines de milliers de jeunes. J’ai eu la nette impression d’avoir trouvé quelque chose de précieux. Une fois rentrée, je suis restée en contact avec ces personnes. Il y avait quelque chose qui m’attirait chez elles. J’ai commencé à fréquenter le focolare, pendant qu’en moi s’éclaircissait ce que je voulais faire dans la vie. Jusqu’à ce que je comprenne: me donner à Dieu et aux frères, justement à travers le Focolare. J’ai trouvé un bon travail à Caritas, l’action sociale du Diocèse. Un poste intéressant et à responsabilité. Trois ans après, je devais déménager à Bologne, mais le prêtre responsable de Caritas essayait avec insistance de me convaincre de ne pas partir. Ce jour-là, l’Évangile parlait justement de ‘ceux qui ne quittent pas mère, père et terres… ne peuvent pas être mes disciples’. J’ai pensé que Jésus s’adressait à moi. Je suis partie sur le champ. De 1985 à 1987, j’ai fréquenté l’école de formation à la cité-pilote de Loppiano (près de Florence, en Italie). Et ensuite… l’Afrique! J’ai eu l’impression de me retrouver dans un film: tout était nouveau et différent. Le lendemain de mon arrivée, dans une chapelle, devant le tabernacle, je Lui ai dit: ‘Tu es le même Jésus, j’ai donné ma vie pour toi et, maintenant, je te trouve aussi ici’. J’ai passé le premier mois à Fontem, au Cameroun. Ensuite, je suis partie au Nigeria, où je suis restée vingt ans. En 1989, à Lagos, nous avons lancé un projet pour un groupe de jeunes filles. Pour les héberger, une religieuse nous a offert deux chambres dans leur mission, ensuite, une famille nous a proposé une maison gratuitement pendant cinq ans. Enfin, nous avons trouvé un lopin de terre et beaucoup de personnes nous ont aidées à construire le premier focolare du Nigeria. Tout arrivait grâce à l’aide inattendue de Dieu, à travers les personnes. Nous avons lancé une première entreprise qui produit des travaux en batik, une technique traditionnelle de peinture sur étoffe par application de cire. Le projet a aidé d’innombrables jeunes filles au fil des ans. En 2002 à Jos, dans le Nigeria septentrional, environ un millier de personnes ont perdu la vie dans un affrontement entre musulmans et chrétiens. Jusque-là, les deux groupes avaient toujours vécu pacifiquement. À Jos justement, nous avons voulu faire une Mariapolis, parce qu’il était nécessaire d’expérimenter le dialogue, la paix, la réconciliation, spécialement dans un endroit aux profondes blessures, pas seulement physiques. Les personnes avaient perdu leur entreprise, les lieux de culte avaient été détruits. À la fin de la Mariapolis, une femme, qui, précédemment, avait incité les jeunes de son village à combattre les rebelles, a participé à un voyage d’un mois sous le signe de la réconciliation, de village en village, voulu par l’évêque local. Par la suite, j’ai été pendant six ans à Douala, au Cameroun. Depuis 2013, je vis à Welwyn Garden City (Grande-Bretagne), où il a neigé de février à avril la première année! Dehors, tout était différent, mais rien n’avait changé. Où Dieu te veut, voici ta maison!”  

Constantinople 1967 – 2017 : un héritage en or

Constantinople 1967 – 2017 : un héritage en or

Mariapoli IstambulOui, véritablement en or. Cinquante années en effet sont passées depuis cette humble rencontre qui allait produire des ouvertures impensables entre le Patriarche Œcuménique de l’Église Orthodoxe et le Mouvement des Focolari – les focolari d’Istanbul écrivent -. Il y a quelques semaines, le Métropolite Gennadios Zervos s’exprimait ainsi : « Jusqu’à aujourd’hui, ce moment n’a pas été apprécié d’une façon adéquate à sa juste valeur, dans toute son importance’’ (cfr Ce dialogue voulu par Dieu). Nous réussissons à cueillir quelque chose de la force vitale de cette semence si nous repensons au premier doctorat honoris causa en ‘’culture de l’unité’’ dont s’est vu décerné en octobre le Patriarche Bartolomé de la part de l’Institut Universitaire Sophia (Loppiano, Italie). C’est de là qu’est né le projet, maintenant déjà réalité, d’enrichir l’offre formative de ce même Institut, avec un Cours permanent pour le dialogue entre l’Église orthodoxe et l’Église catholique, dédié au Patriarche Athénagoras et à Chiara Lubich. Instanbul 2Le 13 juin, jour de la commémoration, quelques-uns parmi nous se sont retrouvés spontanément au Fanar, le siège patriarcal. Devant la très belle icône de Marie, nous avons conclu la prière d’action de grâces avec le Magnificat :’’Le Tout-puissant a fait des merveilles, Saint est son Nom’’. Mais l’or est encore de rigueur pour la célébration qui a été faite ici à Istanbul, dans le cadre de la Mariapolis locale. Si l’année passée, le Pape François avait visité une Mariapolis, celle de Rome, cette année, les participants de la Mariapolis d’Istambul ont eu la surprise, la joie, l’honneur d’être les hôtes du Patriarche Bartolomé. L’École de Théologie de l’île de Halki avec son splendide parc, a fait office de cadre à une journée inoubliable. Dimanche 25 juin, les 65 ‘’mariapolites’’ de différentes confessions religieuses, nationalités, langues, sont montés dans la salle des audiences où le Patriarche Bartolomé a tenu son discours : « Nous parlons maintenant d’une histoire qui a 50 ans, d’un lien spirituel très étroit entre le Patriarche Grec et le Mouvement des Focolari. Et nous pouvons désormais parler de tradition car notre prédécesseur, le Patriarche Démétrios a continué la relation avec Chiara et le Mouvement. Et nous avons suivi et porté de l’avant cette tradition pendant 26 ans. Nous sommes très heureux et c’est une grande joie pour nous que la plus grande partie de ces années se soient écoulées avec nous ». Nous ne sommes pas nouveaux en ce qui concerne les manifestations d’affection et d’estime du Patriarche, mais il réussit toujours à nous surprendre. L’expression de sa joie n’est pas une formalité… il se dit fier de sa part de 26 ans sur les 50 ! Et ajoute à l’improviste : « Mais déjà avant d’être patriarche, dans le travail à côté de mes prédécesseurs, j’ai servi ce rapport avec amour ». Et il a continué : « Je vois que le Bon Dieu vous a bénis parce que votre nombre et vos services ont augmenté, parce qu’avec le testament de Chiara que vous avez accueilli, vous rendez service à toute l’humanité avec le même cœur pur, avec la même foi, avec le même amour, avec la même laboriosité. […] Comme pour la bénédiction du Pape François, il en va de même pour notre bénédiction et notre prière qui est toujours avec vous, parce que vous semez les semences de la paix et de l ‘amour dans le cœur des hommes. Que Dieu conduise toujours vos pas vers les bonnes œuvres ». Foto Nikos Manghina Après le discours, la remise des dons, parmi lesquels un cadre avec une photo d’Athénagoras et de Chiara durant une de leurs rencontres. Et puis une chanson ‘’Ama e capirai’’ (‘’Aime et tu comprendras’’), en différentes langues (dont le grec) que nous savons avoir été fort aimée par le Patriarche Athénagoras et qui exprime l’essence de la Mariapolis : la lumière qui vient de l’amour vécu. Dans la salle à manger attenante, le Patriarche a offert à tous un excellent repas et la matinée s’est conclue avec des photos officielles, selfies, et moments de dialogue dans lequel Bartolomé s’est entretenu avec l’un et l’autre. En or, finalement, l’héritage que nous ont laissé le Patriarche Athénagoras et Chiara, protagonistes et initiateurs du ‘’dialogue de la Charité’’, ‘’grands concepteurs du dialogue du peuple (…) initiateurs d’une nouvelle Ère œcuménique ; ils ont enseigné à des peuples, en donnant eux, courage, force, patience, fidélité, disponibilité, amour et unité’’ (Métropolite Gennadios Zervos).

Journée Mondiale de la Population

Après l’intérêt suscité par la ‘’Journée des cinq milliards’’ qui se tint le 11 juillet 1987, l’Assemblée Générale des Nations Unies décida de porter de l’avant l’initiative pour conscientiser davantage à propos des questions liées à ce sujet, incluant les liens avec l’environnement et le développement. La Journée Mondiale de la Population se célébra pour la première fois le 11 juillet 1990, dans plus de 90 pays.

Liban: plus forts que la guerre

Liban: plus forts que la guerre

Lebanon“Pendant de nombreuses années, mon pays, le Liban, a été sous le contrôle de la Syrie. Pour cette raison, entre les deux pays, une forte tension s’est développée, aggravée depuis l’arrivée d’un grand nombre de réfugiés syriens, environ deux millions de personnes sur quatre millions et demi d’habitants, presque la moitié de la population. Au début de la guerre en Syrie, quelques familles de la communauté des Focolari d’Alep étaient venues au Liban pour fuir la guerre pendant quelque temps. Par la suite, la situation dans leur pays s’étant dégradée, elles n’ont pas pu rentrer dans leur patrie et ont été accueillies dans un centre du Mouvement. Dans le climat d’hostilité générale qui les entourait, les aider était un choix délibérément à contre-courant, qui demandait de notre part l’effort d’annuler tous les préjugés que le peuple libanais nourrissait envers les Syriens. Nous voulions témoigner la paix et l’amour entre nous. Nous avons commencé à leur rendre visite, construisant avec eux un fort lien. Parents, jeunes et enfants, nous nous sommes tous engagés afin que ces familles ne se sentent pas seules dans un moment aussi difficile. Nous passions nos journées ensemble, organisant des soirées, cherchant à alléger leurs angoisses, les comprendre et les écouter. Nous ne pouvions pas résoudre les problèmes des États, mais nous pouvions au moins construire des oasis de paix autour de nous. Ils n’avaient rien, ils étaient arrivés sans avoir pu apporter avec eux des objets ou des vêtements. Nous avons fait entre nous une communion des biens, récoltant surtout des vêtements, que nous avons offerts avec délicatesse. Ce n’était pas facile pour eux d’accepter une aide matérielle. Leurs conditions de vie étaient dures. Ils étaient sans travail, en terre ennemie, souvent en attente de nouvelles de leurs parents ou amis. Nous, les jeunes, sommes allés ensemble à la plage, pour chercher à détendre l’atmosphère pesante. Souvent. Nous avons commencé à nous voir, à passer beaucoup de temps ensemble, aussi à lire la parole de vie, pour partager nos vies et nos expériences. Nous avons fini par nous sentir membres d’une unique famille. Une année plus tard, ces familles ont dû entreprendre de chercher un logement. Elles étaient angoissées et avaient d’importantes difficultés financières. Mais nous avons cru ensemble à la providence de Dieu. En cherchant avec eux des logements et un travail, nous étions conscients des difficultés que nous allions rencontrer. Nous cherchions un logement ‘pour nos amis syriens’ et nous recevions en échange des réactions très hostiles. Par exemple, les propriétaires des appartements nous proposaient des loyers excessivement élevés, pour ne pas les recevoir. Avant de quitter le centre, le dernier jour, une seule famille n’avait pas encore de maison, ni de meubles. L’une de nous a rappelé que nous devions avoir confiance en l’intervention de Dieu. Pour notre plus grande joie, le jour suivant, nous avons trouvé gratuitement une maison et une personne, qui devait déménager, a offert tous ses meubles. Nous avons aussi trouvé des écoles en partie gratuites pour leurs enfants. Avec un groupe d’enseignants, nous avons lancé une école de français, qui a permis aux enfants des familles syriennes de commencer à fréquenter l’école. Maintenant, ces familles ont quitté le Liban et se sont installées au Canada, Belgique, Pays-Bas. Ils nous ont écrit pour dire qu’ils se sont sentis soutenus au Liban, chez eux. Une famille a expliqué: ‘Sans le soutien des familles libanaises, nous n’aurions jamais pu tout recommencer depuis le début aussi facilement’. Lorsqu’elles sont parties, elles ont laissé des affaires pour les familles qui allaient arriver après. Maintenant, nous disposons de trois logements que nous utilisons pour les familles syriennes et irakiennes de passage au Liban pour émigrer, cherchant à être toujours disponibles pour les aimer et garder cette relation de paix.”  

Rencontre avec l’Absolu

Rencontre avec l’Absolu

Chiara 4Je t’ai trouvé en tant de lieux, Seigneur ! Je t’ai senti palpiter au plus haut du silence d’une chapelle de montagne, dans la pénombre du tabernacle d’une cathédrale déserte, dans la ferveur unanime d’une foule qui te célèbre et emplit les voûtes de ton église de chants et d’amour. Je t’ai parlé au-delà du firmament étoilé, quand, dans la sérénité du soir, après le travail, je rentrais à la maison. Je te cherche et souvent je te trouve. Pourtant, il est un lieu où je te trouve toujours : dans la souffrance. Une douleur, quelle qu’elle soit, est comme le tintement de la cloche qui appelle l’épouse de Dieu à la prière. Quand l’ombre de la croix apparaît, je me recueille en mon tabernacle et, oubliant le tintement de la cloche, je te vois et te parle. C’est toi qui me rends visite. C’est moi qui te réponds : « Me voici, Seigneur. C’est toi que je veux, Toi que j’ai voulu. » Dans cette rencontre, je ne sens plus ma souffrance. Enivrée de ton amour, je suis baignée de toi, imprégnée de toi, toi en moi, moi en toi afin que nous soyons un ! Puis je rouvre les yeux à la vie, à la vie moins vraie, divinement aguerrie pour conduire tes combats. Da Chiara Lubich, “La dottrina spirituale”, Editrice Città Nuova, Roma 2006, pagg. 147-148. Traduit en français in “Pensée et spiritualité, Nouvelle Cité, Paris 2003, p. 129-130

Afrique : la paix malgré tout

Afrique : la paix malgré tout

Gen BurundiAprès une guerre civile qui a bien duré 12 ans, le Burundi traverse actuellement une crise politique qui a provoqué une grande fissure entre les institutions et les citoyens. De nombreuses manifestations ont été organisées pour protester contre le gouvernement et nombre de jeunes ont été arrêtés. Homicides et séquestrations se suivent ; beaucoup de gens quittent leur village ou même le pays, pour fuir. Les gen, jeunes des Focolari, se sont engagés à “vivre pour leur peuple”. En toute difficulté ou personne qui souffre ils essaient d’y reconnaitre un visage de Jésus crucifié et abandonné, pour l’aimer concrètement. « Nous sommes allés secourir les nombreux blessés, raconte Lewis. Lors d’une visite à l’hôpital de la capitale, nous avons lavé les habits des malades et partagé les repas avec certains d’entre eux. Nous sommes allés visiter les enfants d’un orphelinat. Nous avons joué et passé l’après-midi avec eux, en essayant de les rendre heureux. Nous en avons profité pour donner aussi un coup de main pour le ménage. » Les gen, dont la plupart sont universitaires, ont organisé une “Conférence de paix » auprès de l’Université du Burundi, très appréciée. « La salle était pleine ce qui nous a confirmé la grande aspiration des gens à la paix. Notre groupe musical, le « Gen Sourire », s’est exhibé devant un public qui nous a fait un bon accueil. En particulier la chanson « I Believe » (voir le vidéo) qu’ils ont composée, encourage les jeunes de notre pays à progresser, en se rendant sensibles à la souffrance des autres, par l’invitation à faire notre part pour changer le monde. Lorsque nous avons enregistré ce vidéoclip nous avons dû nous efforcer de dépasser les oppositions qui nous entouraient et croire que, malgré tout, la paix est toujours possible ». Afin de rendre plus visible et efficace leur engagement, les jeunes avec la communauté locale des Focolari, ont lancé le projet « TOPA » (Projet pour la paix au Burundi), qui inclut une série d’initiatives en faveur de la paix et de la réconciliation : « Par des conférences thématiques, des programmes radio, des activités de bienfaisance, des concours artistiques, de poésie, et de chants, plus une grande fête de clôture, le tout diffusé par les média. Nous essayons de faire participer le plus grand nombre de personnes possible à notre engagement pour construire la paix dans notre pays ». https://www.youtube.com/watch?v=Q2fobgsqI7c

Europe, famille de peuples

Europe, famille de peuples

Malta 3«Le 25 mars dernier rappelait le 60ième anniversaire des Traités de Rome, qui donnèrent vie concrètement à cette « communauté de peuples » que Robert Schuman prévoyait déjà. Le 7 mai 1950, de fait, il avait proposé à Adenauer « une solidarité de production » de charbon et d’acier, qui rendrait impossible toute forme de guerre entre France, Allemagne et les autres pays qui y auraient adhéré. Un acte extraordinaire pour réconcilier les peuples ruinés par le plus terrible conflit expérimenté jusqu’à nos jours. L’Europe était dévastée, plus de 35 millions de morts, non seulement des ruines, mais aussi des destructions sociale, politique, morale. Sans lois, sans ordre public, sans services… En ces jours-là si déconcertants, seulement le fait de sécuriser les frontières et veiller sur les accords de paix aurait déjà été beaucoup. Comment pouvait-on arriver, par contre, à imaginer de guérir si profondément les blessures au point de faire de tant de peuples si opposés, un seul peuple européen ? Qui a inspiré Schuman, Adenauer, De Gasperi et d’autres encore ? Nous souhaitons que ce soit Dieu qui ait suscité les idées et la force pour l’Europe. Dieu qui a témoigné de son amour pour les hommes jusqu’à mourir pour eux d’une mort atroce et infâme, qui l’a identifié à toutes les douleurs de l’humanité, y compris les déviances des violences et des guerres. Dieu qui aujourd’hui encore peut solliciter les peuples à se réconcilier et devenir une unique famille universelle. Les fondateurs de l’Europe en ont fait l’expérience. Ils ne se sont pas laissé écraser par l’absurdité du mal, par la déshumanité de la dictature, du conflit, de la Shoah… Chiara Lubich, la fondatrice du mouvement des Focolari, disait à propos de la culture qui naît d’une profonde réconciliation : “ … toute personne peut apporter son aide bien spécifique dans tous les domaines : dans la science, l’art, la politique, les communications et ainsi de suite. Et son efficacité sera d’autant plus efficace qu’elle travaille avec les autres au nom du Christ. C’est l’incarnation qui continue, incarnation intégrale qui s’adresse à tous les membres du Corps mystique du Christ. Elle naît ainsi, et se répand dans le monde, celle que nous pourrions appeler « culture de la Résurrection » : culture du Ressuscité, de l’Homme nouveau et, en Lui, de la nouvelle humanité ». Et si l’aventure des fondateurs de l’Europe allait dans cette direction, nous pouvons – et je voudrais dire : nous devons – aspirer à continuer leur œuvre. Nous y sommes tous appelés. L’unité des peuples de l’Europe est un parcours en même temps éducatif, culturel, spirituel et même politique, économique, social, de communication. Quelques propositions de possibles pas ultérieurs : par-dessus tout il nous est demandé à nous chrétiens non seulement la réconciliation mais un chemin fait de témoignages communs, un chemin qui a vu des rencontres historiques récentes : à Lund, en Suède ; à Lesbos, en Grèce ; à Cuba. La tâche nous revient à nous tous de contribuer à faire des pas vers la communion pleine et visible, sachant combien cela sera déterminant pour l’unité de l’Europe et pour mieux servir l’humanité. En d’autres termes de régénérer la démocratie qui est née en Europe, mais qui aujourd’hui a besoin d’une nouvelle dimension, plus effective, plus dense, plus adaptée à ce siècle. Malta 4Et encore : dans un contexte européen multiculturel et multi religieux la nécessité d’une nouvelle capacité de dialogue se fait vraiment sentir. Dialogue qui peut s’appuyer sur la « Règle d’or », qui dit : « Fais aux autres ce que tu aimerais qu’on te fasse à toi-même » (cf Lc 6,31) ; règle commune à toutes les principales religions de la terre et accueillie aussi par qui n’a pas de référence religieuse. Il faudrait ensuite revoir et appliquer, même au niveau international, la devise choisie par l’Union Européenne » « unité et diversité ». Ce serait aussi un legs pour les peuples d’autres continents qui cherchent des voies pour s’unir. Les fondateurs n’ont jamais eu une vision de l’Europe fermée sur elle-même, mais ouverte à l’unité de la famille humaine. Le réaffirmer ici à Malte est significatif, le pays européen le plus au sud, immergé de par sa nourriture, sa langue, et surtout par sa vocation dans la Méditerranée qui au lieu de tombe bleue doit redevenir « Mare nostrum » : d’une Europe, d’une Afrique et d’un Moyen Orient unis. Les nombreuses crises internationales en cours nous donnent la nette perception que la route pour y arriver véritablement sera longue. Chiara Lubich disait encore : “il faut une étude patiente, il faut de la sagesse, il faut surtout ne pas oublier qu’il existe Quelqu’un qui suit notre histoire et désire – si nous collaborons avec toute notre bonne volonté – voir réalisés Ses projets d’amour sur notre continent et sur toute notre planète ». Nous pouvons conclure que pour un but aussi haut, engager notre vie en vaut la peine. Que ce Forum aide à mettre sur pied cette « Europe famille de peuples » qui, selon le pape François, est ‘capable de faire naitre un nouvel humanisme basé sur trois capacités : la capacité d’intégrer, la capacité de dialoguer et la capacité d’engendrer ’ ». Maria Voce Malte, St John’s Cathedral, 7 mai 2017