Mouvement des Focolari
Un long chemin au Moyen-Orient

Un long chemin au Moyen-Orient

Il lungo cammino...On voyage pour différents motifs: curiosité, soif de connaissance, esprit d’aventure, pour trouver des réponses ou pour se connaître soi-même. Mais pas Gianni Ricci, auteur avec Delfina Ducci d’un livre édité par Città Nuova, Le long chemin de “se faire un”, qui a parcouru de nombreux kilomètres. Une “vie de voyage”, pourrait-on dire, mais pour aborder les infinies modulations de l’humanité souffrante. Né à Ripalta Cremasca, dans le nord de l’Italie, dans une famille simple mais digne, il grandit dans l’authenticité des valeurs chrétiennes. À vingt ans, il connaît l’idéal de l’unité de Chiara Lubich, qui révolutionne son modèle de vie chrétienne, si bien qu’il comprend que le focolare est la route à parcourir pour toute sa vie. En 1964, il part pour Loppiano (Florence, Italie), cité-pilote naissante du Mouvement, où il travaille pendant plus de vingt ans avec un grand dévouement. Après Loppiano, son adhésion aux plans de Dieu l’amène à partir d’abord pour la Turquie, pour suivre les développements de la communauté naissante, ensuite au Liban, Terre sainte, Algérie, Jordanie, Irak, Égypte, Syrie, Tunisie, Maroc… “Tant de changements inattendus en moi! Je suis en Turquie. Qu’est-ce qui me manque ici, d’occasion et de grâce, pour me faire saint? Ici, il y a beaucoup de travail à faire.” Gianni Ricci, globe-trotteur dans l’âme, note tout ce qu’il rencontre, peut-être en glissant sur les difficultés rencontrées, spécialement dans la relation avec des peuples aussi divers. Même en montrant la tragédie des guerres, qui causent des blessures profondes dans la population et atténuent les espérances d’un possible futur de stabilité et paix, il ne cherche pas de solutions ou de possibles explications dans l’histoire. Il vit simplement près des personnes qu’il rencontre, avec un cœur libre et ouvert vers une humanité “élargie”, qui parle la même langue du cœur et de la souffrance. “Fin janvier 1986, avec Aletta (une des premières focolarines), il entreprend le premier voyage d’Istanbul à Ankara et d’ici à Beyrouth, au Liban. L’aéroport est presque détruit par les bombes! Le Liban est écrasé par la guerre civile […]. Les contrôles sont implacables, les autorités suspectent tout le monde. Chaque poste de contrôle est occupé par des factions différentes. Après huit jours, Gianni repart pour Istanbul. Au long des 120 km qui séparent Beyrouth de la frontière avec la Syrie, il traverse 13 postes de contrôle. Au premier, il risque sa peau. Gianni s’arrête devant une guérite, où un soldat armé jusqu’aux dents qui lui demande ses papiers. Il les lui montre et repart. Quelques mètres plus loin, un jeune lui ordonne de retourner en arrière, lui faisant remarquer que le garde a son fusil pointé sur lui et n’a pas donné la permission d’avancer. Il n’a pas appuyé sur la gâchette, grâce à Allah, il lui dit.” Ce n’est pas un récit politique, mais purement et “simplement” humain. L’humanité dont il parle n’a pas de couleurs ou de langues, n’a pas de passeports, frontières, lois ou traditions. Dans chaque lieu où il est envoyé, Gianni prend particulièrement soin des relations avec les Églises locales, avec l’Islam, avec le monde juif, ayant l’exigence de soutenir toutes les personnes qu’il rencontre à vaincre leur peur, l’incertitude du lendemain, la tension provoquée par la guerre. Une succession de souvenirs dans la perspective de l’unité. C’est la “logique” qui meut encore Gianni, observateur surpris des choses de Dieu. Les citations sont tirées de “Le long chemin de ‘se faire un’”. Expériences au Moyen-Orient, Città Nuova, 2016.  

Kilomètres d’espérance

Kilomètres d’espérance

Gen Rosso-aChaque vie contient en elle-même une espérance. Également dans le tunnel obscur de la dépendance, on peut allumer une lumière. En 1983, dans la ville de Guaratinguetá, dans l’État de San Paolo (Brésil). Nelson Giovanelli se rapproche d’un groupe de toxicomanes, encouragé par le Père Hans Stepel, franciscain allemand. Le jeune Nelson gagne leur confiance. Un d’entre eux, Antonio Eleuterio, demande de l’aide pour sortir de l’engrenage de la drogue. Ce sont les premiers pas de la grande famille de la Fazenda da Esperança. En 1989, Iraci Leite et Lucilene Rosendo deux jeunes filles de la même paroisse, suivent l’exemple de Nelson, quittent tout pour se consacrer totalement à cette nouvelle mission. En 2007, le pape Benoît XVI visite la communauté de Pedrinhas, au Brésil, lieu proche du sanctuaire de Aparecida. Depuis lors, la proposition de vie de la Fazenda da Esperança commence à se diffuser dans le monde entier. Les acteurs des actuelles 118 Fazende, disséminées dans 17 pays, sont des personnes volontaires, souvent rescapées d’un passé de drogue et d’alcool, qui après un cheminement de désintoxication, ont senti l’appel de Dieu à devenir à leur tour, porteurs d’espérance pour ceux qui sont précipités dans cette même obscurité. Les premiers jours de mai 2017, 60 volontaires de différentes Fazende du monde, se rendent à Assise, la citadelle de Saint François et Sainte Claire et, à Loppiano (Italie), pour commencer une nouvelle ‘’mission d’espérance’’ tout au long des routes d’Europe. Pendant deux semaines, à côté d’eux, il y aura aussi le groupe international Gen Rosso. Allemagne, fin mai. Quelques participants du groupe racontent : « Chaque matin, une caravane d’autos, et de minibus part en direction d’une nouvelle destination, dans une zone de 400 kilomètres : des écoles, des communautés, des groupes, des prisons.  Les jeunes de la Fazenda partagent leur vie tourmentée, suscitent des interrogations, répondent à des questions. Mais surtout, ils allument l’espérance : s’ils ont réussi à s’en sortir, pourquoi pas moi ? Ce sont des histoires de drogue, de désespoir, de solitude, de peur, de crimes, de prison. Quand le noir est total, une lumière s’est allumée dans leur vie : Dieu m’aime, comme je suis, dans l’état dans lequel je suis réduit. A quoi s’agripper pour renaître ? A la ‘Parole de Vie’’, à l’amour réciproque, pain quotidien pour se relever et repartir ». Un message puissant,  qui voyage au son des paroles, mais aussi au rythme de la musique et sur des pas de danse, se faisant toujours plus entraînants. Cela suscite d’abord une simple curiosité, puis des moments de suspension. Ensuite l’hésitation disparaît et fait place à un grand sourire sur les lèvres  de beaucoup de jeunes. Jusqu’aux moments d’échanges profonds. « Aujourd’hui aussi l’annonce de l’espérance a trouvé une brèche dans beaucoup de cœurs ». La tournée ‘’Every Life Has Hope’’ parcourt des kilomètres, à travers villes et régions diverses, témoignant de la présence de Dieu dans l’aujourd’hui de la société, et la possibilité pour tous, personne n’étant exclu, de recommencer. Dans la prison de Bielefeld, la ‘’caravane’’ rencontre cent  détenus. A Arnsberg, ville du nord-est de l’Allemagne, les membres du Mouvement Shalom. Le jour de la Pentecôte, à Cologne, le voyage prévoit une étape dans une communauté paroissiale et l’après-midi, rencontre avec Caritas. A l’invitation de l’Évêque auxiliaire, le groupe chante la messe dans la Cathédrale, en proposant ‘’Io ero li’’ (‘’J’y étais’’), composée pour l’occasion. A Gut Hange, on fête les 5 ans de l’ouverture d’une Fazenda féminine. Et encore : visites à des structures d’accueil pour SDF, à des malades en fin de vie, rencontres avec des étudiants et avec des jeunes drogués accueillis dans une structure publique, avec une congrégation de sœurs qui se consacre à l’accueil de jeunes filles en difficultés sérieuses. La tournée fait également une étape en Belgique, auprès de la communauté de Peer, petite ville où s’ouvrira bientôt une nouvelle Fazenda. Après deux semaines intenses et joyeuses, le groupe de la Fazenda poursuit vers Berlin et la Pologne, alors que le Gen Rosso rentre à Loppiano en vue des prochaines étapes du ‘’musical Campus’’ dans les Pouilles, (sud Italie), où il y aura l’inauguration d’une nouvelle Fazenda. Encore ensemble, pour allumer une nouvelle espérance.

Évangile vécu : aller à contre-courant

Évangile vécu : aller à contre-courant

20170703-01Combien de fois faut-il pardonner ? Il y a trois ans, mon demi-frère plus âgé est venu à la maison et a offensé ma femme alors que j’étais au travail. Quand je suis rentré à la maison, je me suis énervé très fort mais ensemble, nous avons décidé de ne pas réagir. Nous avons ensuite su que la fille, qui habitait avec nous cette période-là, était retournée chez elle en disant qu’elle devait se préparer seule à manger. De plus, à notre grande surprise, mon frère a commencé à raconter aux personnes de notre communauté que nous l’avions insulté et qu’il ne nous aurait pardonné qu’après que nous lui aurions présenté nos excuses. A ce point-là, pour nous c’était trop et nous ne nous sommes plus adressés la parole pendant un an. Un jour, je me suis souvenu que Jésus nous a enseigné que nous devions pardonner jusqu’à soixante-dix fois sept fois quelle que soit la situation qui se présente à nous et jusqu’à prier pour nos ennemis. Ainsi, le dernier jour de l’an, j’ai organisé une réunion de réconciliation entre nous, avec la présence de toute la famille élargie. J’ai été le premier à parler. J’ai dit aux membres de la famille que nous n’étions pas là pour faire de longs discours, ni pour juger l’autre, mais simplement pour demander pardon à mon frère aîné et que cela nous avait attristés de l’avoir offensé. Puis je me suis levé et me suis agenouillé devant lui, geste qui voulait signifier humilité et magnanimité, deux vertus chrétiennes. Les membres de la famille, y compris mon frère, sont restés abasourdis par ce geste et personne n’osait dire une seule parole. Après un moment, il m’a dit qu’il m’avait pardonné. Nous sommes rentrés heureux et sereins à la maison, d’avoir rétabli la paix entre nos familles. (Christopher et Perpétua Idu – Afrique) Pearl_resizedPerle de grande valeur J’étais en train de vivre un mariage réellement difficile. Mon mari, qui autrefois  était un homme gentil, intelligent et cultivé, était devenu alcoolique à cause de la période qu’il avait passé sous les armes. Peu après son retour en Angleterre du front, il a repris la vie d’une manière normale mais bien vite, il a développé un ulcère duodénal qui lui faisait fort mal. Il était incurable, et bien souvent, il était incapable de travailler. C’est alors qu’il a découvert l’alcool comme anti-douleur… Il buvait énormément. J’ai vécu avec lui ce moment terrible. Cela a été un véritable traumatisme aussi bien physique que mental : je n’en pouvais plus ! J’ai demandé conseil à différents médecins et spécialistes, mais sans succès. Après quelques années, nous avons rencontré le Mouvement des Focolari. J’ai écrit à une personne envers laquelle j’avais beaucoup de respect et de confiance. Sa réponse m’a fort étonnée : « Merci d’avoir partagé avec moi ta ‘’perle de grande valeur’’… ». Comment l’énorme difficulté que nous étions en train de vivre pouvait être appelée une ‘’perle de grande valeur’’ ? Il a fallu plusieurs années pour commencer à comprendre comment je pouvais transformer la souffrance en amour, à savoir perdre tout ce que je croyais être nécessaire pour nous, être acceptés socialement, et ne plus faire semblant que tout allait bien. Au fond, il s’agissait de dire ‘’oui’’ plutôt que ‘’non’’. A la fin, je me suis ‘rendue’ permettant à Dieu de me prendre entre ses bras. Et Lui s’est manifesté. Pendant la dernière période de la vie, mon mari a fait la profonde expérience de l’amour personnel de Dieu pour lui et il n’a plus bu. Moi aussi, j’ai réussi à me libérer de la dépression. J’ai mis certainement une grande partie de ma vie pour arriver à cet objectif. Mais c’était et c’est, ma ‘’perle de grande valeur’’. (Source : New City – Londres)  

La splendeur de la nature

La splendeur de la nature

« En contemplant l’immensité de l’univers, la beauté extraordinaire de la nature, de sa puissance, je me suis tournée spontanément vers le Créateur de toutes choses et j’ai compris de façon nouvelle l’immensité de Dieu. L’impression en fut si forte et si nouvelle que je me serais mise aussitôt à genoux pour adorer, louer, glorifier Dieu. J’ai ressenti le besoin d’agir de la sorte comme si c’était ma vocation actuelle. Et comme si mes yeux s’ouvraient, j’ai compris comme jamais auparavant qui est Celui que nous avons choisi comme Idéal, ou plutôt Celui qui nous a choisis. Je l’ai vu si grand, si grand, si grand qu’il me paraissait impossible qu’il ait pensé à nous. Cette impression de son immensité est restée profondément en moi pendant plusieurs jours. Et maintenant, lorsque je prie en disant : “Que ton nom soit sanctifié” ou “Gloire au Père, au Fils, au Saint-Esprit”, pour moi c’est tout autre chose : c’est une nécessité qui vient du cœur ». (Rocca di Papa, 22.1.87) « […] Contempler l’étendue sans fin de la mer, une chaîne de hautes montagnes, un glacier imposant ou encore la voûte du ciel constellée d’étoiles… Quelle majesté ! Quelle immensité ! Qu’à travers la splendeur éblouissante de la nature, nous remontions à celui qui en est l’auteur : Dieu, le roi de l’univers, le maître des galaxies, l’Infini […]. Il est présent partout : dans le scintillement d’un ruisseau, l’éclosion d’une fleur, la clarté de l’aube, dans le rougeoiement d’un coucher du soleil, l’éclat des cimes enneigées […]. Dans nos métropoles de béton, construites de la main de l’homme, où règne le vacarme et où bien rarement la nature nous est dévoilée. Pourtant, si nous le désirons, il suffit d’un coin de ciel qui se découpe entre les sommets des immeubles pour nous rappeler Dieu. Il suffit d’un rayon de soleil qui arrive toujours à pénétrer à travers les barreaux d’une prison. Il suffit d’une fleur, d’une prairie ou du visage d’un enfant… […] Cela nous aidera à retourner au milieu des hommes, là où est notre place, fortifiés comme sans doute Jésus l’était après avoir prié le Père toute la nuit sur la montagne, sous le ciel étoilé et qu’ensuite il revenait parmi les hommes pour faire le bien. » (Mollens, 22.9.88) Da Chiara Lubich – “Cercando le cose di lassù” – Édition Città Nuova, Rome 1992, pages 5 – 111,112.

Maria Voce: “L’œcuménisme au service de la paix”/2

Maria Voce: “L’œcuménisme au service de la paix”/2

59° SETTIMANA ECUMENICA - “CAMMINADO INSIEME. CRISTIANI SULLA VIA VERSO L'UNITA'Guerres, menaces nucléaires, terrorisme. Les défis sont nombreux. Vous avez dit que l’œcuménisme est important pour la paix. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi et comment ? L’œcuménisme est important pour la paix parce que l’œcuménisme est unité. L’unité est la paix. L’unité consiste à être un seul cœur et une seule âme. C’est s’aimer. C’est partager ses propres biens, les douleurs, les joies. Et c’est cela qui apporte la paix. Qu’est-ce que la paix? La paix n’est pas l’absence de bombardements. Ce n’est pas un compromis que l’on signe. La paix n’est rien de tout cela. La paix c’est l’unité des cœurs. L’œcuménisme sert à construire et à élargir cette unité des cœurs et , par conséquent il est au service de la paix, il contribue énormément à la paix. S’il s’ensuit que les chrétiens se présentent en  étant unis, ils auront certainement un plus grand impact. Et ils réaliseront ensemble des projets de paix,  aussi et surtout là où celle-ci est continuellement menacée. Ils contribueront à mettre en pratique le partage des biens dans le monde, à aider ceux qui fuient les Pays en guerre pour rechercher une vie meilleure, à les accueillir. Mais ils aideront s’ils sont unis. Et s’ils sont unis, ils permettront que s’accomplissent les pas nécessaires pour que la paix puisse advenir. Quelle contribution le Pape François est-il en train de donner au mouvement œcuménique et quel  style est-il en train de communiquer aux Églises? Sa contribution je l’ai tout de suite perçue, dès qu’il est apparu à sa fenêtre et s’est présenté au monde comme évêque de Rome. Ce fut la toute première contribution du Pape au chemin œcuménique des Églises. Elle se poursuit, y compris dans son souci permanent de réforme des Églises et de l’Église dans le sens d’une plus grande collégialité et participation, tant au niveau des pasteurs que des fidèles, en allant vers une plus grande humilité réciproque et la reconnaissance des erreurs commises. C’est tout un processus qui va dans le sens du chemin œcuménique. 59° SETTIMANA ECUMENICA - “CAMMINADO INSIEME. CRISTIANI SULLA VIA VERSO L'UNITA'Les participants à la semaine œcuménique ont pris part à l’audience générale où le Pape François a parlé de Marie comme mère restée à côté de son fils jusqu’à la passion. Marie est-elle un exemple sur notre chemin œcuménique ? Je dirais que oui. Parce que Marie est mère, mère de Dieu et mère de Jésus et, donc, mère de tous les hommes. Et une mère veut certainement voir ses enfants ensemble. Elle cherche à tout faire pour qu’ils se retrouvent, reconnaissent que Dieu est venu sur terre et s’est fait homme pour eux. Elle veut qu’ils s’aiment, qu’ils ne se disputent pas, qu’ils n’entretiennent pas de rancune les uns envers les autres, mais qu’ils cherchent des façons toujours nouvelles pour se comprendre. C’est en cela que Marie nous aide. Et je crois qu’Elle nous aide précisément en restant au pied de la croix. Par sa désolation. Il me semble qu’à ce moment-là, elle-même perd son plus grand trésor et nous apprend à savoir perdre quelque chose, y compris cette richesse que possède chaque Église, mais  qui est appelée à se recomposer avec les richesses des autres. Si Marie  est allée jusqu’à perdre son fils, nous pouvons perdre une idée, un souvenir, une blessure que nous portons en nous, un préjudice, pour construire et devenir des artisans d’unité. De M. Chiara Biagioni Source: SIR Lire la première partie

Maria Voce: “L’œcuménisme au service de la paix”/1

Maria Voce: “L’œcuménisme au service de la paix”/1

59° SETTIMANA ECUMENICA - “CAMMINADO INSIEME. CRISTIANI SULLA VIA VERSO L'UNITA'« La révolution de l’Évangile. Revenir à l’Évangile et à la vie de l’Évangile dans le monde ». Mettre en pratique la Parole de Dieu aujourd’hui comme à l’époque des premiers chrétiens.Voilà qui résume le projet œcuménique commencé il y  50 ans par Chiara Lubich, porté dans le monde entier par le Mouvement des Focolari: Un projet dans lequel des chrétiens de toutes les Eglises peuvent pleinement se reconnaître, qui invite à participer et à être ensemble des semences de paix partout  dans notre monde blessé par les guerres et les divisions. C’est Maria Voce, la présidente du Mouvement des focolari qui s’exprime. Nous la rencontrons avec un groupe de journalistes de divers titres, dans le cadre de la 59ème Semaine œcuménique qui s’est déroulée à Castel Gandolfo du 11 au 13 mai. La salle est pleine. Sont présents environ 700 chrétiens de 69 Églises et Communautés ecclésiales, venus de 40 Pays. Les cabines de traduction sont à pied d’œuvre : 17 langues sont représentées. Les participants, de tous âges, portent des vêtements aux couleurs variées, signes de leurs provenances et appartenances diverses. Parmi les temps forts de cette Semaine, la prière pour l’unité dans les catacombes de St Sébastien à Rome. Sur les lieux mêmes où priaient les premiers chrétiens et martyrs,  ils ont fait un « Pacte d’amour réciproque » en échangeant un signe de paix et de pardon pour les blessures héritées du passé et pour que « renouvelés par l’amour, nous portions ce témoignage vécu entre nous dans nos communautés, dans nos Pays et dans notre société » « Nous avons beaucoup construit ensemble», commente Maria Voce. «Maintenant il s’agit d’accélérer le pas, afin que la communion soit pleine et visible. Il faut aller de l’avant ». Le monde n’a jamais autant qu’aujourd’hui aspiré à la fraternité universelle. Pensez-vous qu’elle soit possible ? Est-elle possible au cours de ce siècle? Je ne sais pas s’il est possible qu’elle advienne au cours de ce siècle, mais je sais qu’elle est possible. Bien plus, il est certain que nous y parviendrons, parce que c’est le désir de Dieu. Dieu veut que toute la famille humaine soit une famille fraternelle. Si Dieu le veut, ce dessein d’unité du genre humain ne peut pas ne pas se réaliser. Je ne sais pas si on y arrivera au cours de ce siècle. Mais la chose importante n’est pas de le réaliser en ce siècle. L’important est que ce dessein se réalise et que nous fassions le pas que Dieu nous demande aujourd’hui et aujourd’hui Il nous demande de travailler dans cette direction et, donc, au moins de nous reconnaître comme frères entres chrétiens. 59° SETTIMANA ECUMENICA - “CAMMINADO INSIEME. CRISTIANI SULLA VIA VERSO L'UNITA'Dans le monde œcuménique on perçoit en de nombreux endroits la souffrance due à l’impossibilité pour les chrétiens de diverses Églises de participer à la même table eucharistique. Que répondez-vous ? C’est certainement une douleur pour tous. Mais nous voyons aussi que la présence de Jésus dans le monde ne se limite pas à sa présence eucharistique. Jésus est présent dans le monde de nombreuses façons. Il est présent par son amour, il est présent dans notre prochain parce que nous reconnaissons Jésus en chaque frère ; Il est présent dans les pauvres, en ceux qui nous guident à travers le magistère de l’Église et dans les diverses Églises et institutions. Nous, comme Mouvement des Focolari, nous voyons l’importance de deux choses. La première est que la douleur est la présence de Jésus dans le monde. Jésus a pris sur lui toutes les douleurs de l’humanité et, donc aussi la souffrance de la division. C’est une douleur que Jésus a vécue fortement au moment où il a été crucifié et abandonné. La seconde réalité importante c’est lorsque Jésus a dit : « Là où deux ou  plus sont réunis en mon nom… ». Il n’a pas dit  unis dans l’Eucharistie, il a dit « en mon nom ». Et que signifie être réunis au nom de Jésus? Ce la veut dire être unis dans l’amour réciproque qu’Il a porté sur la terre. Donc là où deux ou plus sont réunis en son nom, il y a sa présence. Cette présence de Jésus dans le monde est en un certain sens la preuve que nous vivons déjà une vraie communion et de ce fait nous pouvons dire nous aussi : qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? Nous ne pouvons pas partager l’Eucharistie ensemble, mais nous ne pouvons pas ne pas recevoir l’amour de Dieu, nous ne pouvons pas ne pas vivre cet amour entre nous, tous ensemble, en attendant qu’on puisse arriver à cette communion encore plus complète qui s’ajoutera à la communion que nous vivons déjà (à suivre) Par M. Chiara Biagioni  – Source: SIR

Parole de vie de juillet 2017

Peiner sous le poids du fardeau : ces paroles nous suggèrent les fardeaux que des hommes et des femmes, des jeunes, des enfants et des personnes âgées portent sur le chemin de la vie, espérant pouvoir s’en libérer un jour. Dans ce passage de l’évangile de Matthieu, Jésus s’adresse à chacun : « Venez à moi… » La foule qui entourait Jésus venait le voir et l’écouter : des personnes simples, pauvres, peu instruites. Elles avaient beaucoup de mal à connaître et respecter toutes les prescriptions religieuses de l’époque. En outre les taxes de l’administration romaine apportaient un fardeau supplémentaire. Dans son enseignement, Jésus leur portait une attention particulière, ainsi qu’envers tous les exclus de la société considérés pécheurs. Il désirait que tous puissent comprendre et accueillir la loi plus importante, celle qui ouvre la porte de la maison du Père : la loi de l’amour. Dieu révèle ses merveilles à ceux qui ont le cœur ouvert et simple. Jésus nous invite, nous aussi, à nous approcher de lui. Il se manifeste sous le visage d’un Dieu qui nous aime infiniment, tels que nous sommes. Il nous invite à nous fier à sa « loi », qui n’est pas un fardeau écrasant, mais un joug léger. Or sa loi, si nous la vivons, peut emplir le cœur de joie. Elle demande que nous nous engagions à ne pas nous replier sur nous-mêmes, mais bien plutôt à faire de notre vie un don aux autres, jour après jour. « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos. » Jésus fait aussi une promesse : « Je vous donnerai le repos. » De quelle façon ? Avant tout par sa présence, d’autant plus profonde en nous si nous le choisissons comme point d’ancrage de notre vie. Puis par sa lumière éclairant nos pas et nous faisant découvrir le sens de la vie, quelles que soient les circonstances extérieures. En outre, en nous mettant à aimer comme Jésus lui-même l’a fait, nous trouverons dans l’amour la force d’aller plus loin et la plénitude de la liberté, car la vie de Dieu nous accompagnera. Chiara Lubich écrivait : « Un chrétien qui ne cherche pas constamment à aimer ne mérite pas le nom de chrétien. Car tous les commandements de Jésus se résument à un seul, celui de l’amour pour Dieu et pour le prochain, en qui nous voyons et aimons Jésus. L’amour n’est pas du sentimentalisme, il se traduit en actes, en service aux frères, surtout ceux qui sont autour de nous, en commençant par les actions et les services les plus humbles. Charles de Foucauld disait que quand on aime quelqu’un, on est très réellement en lui, par l’amour, on vit en lui par l’amour, on ne vit plus en soi, on est “détaché” de soi-même, “en dehors de soi”. Et c’est grâce à cet amour que la lumière de Jésus pénètre en nous, selon sa promesse : “Celui qui m’aime […] je me manifesterai à lui” . L’amour est source de lumière : quand on aime, on comprend davantage Dieu, qui est Amour . » Commission Parole de vie (La Commission Parole de vie est composée de deux biblistes, de représentants d’Asie, d’Afrique, d’Amérique Latine, des jeunes, du monde de la communication et de l’œcuménisme)

Une vie pour la paix en Terre Sainte

Une vie pour la paix en Terre Sainte

20170628-01Juin 1967 : il y a exactement cinquante ans, les israéliens occupent les territoires palestiniens. Depuis ce jour-là, les affrontements violents et mortels ne se sont pas arrêtés. Beaucoup de gens, malgré cela, continuent à construire un futur de paix. Parmi eux, Margareth Karram, déjà membre de la Commission épiscopale pour le dialogue interreligieux de l’Assemblée des Ordinaires Catholiques de la Terre Sainte et collaboratrice de la direction de l’Interreligious Coordinating Council en Israël (ICCI). Depuis 2014 elle travaille au Centre international du mouvement des Focolari (Italie). Margareth K. : “Je suis née à Haïfa, une ville de la Galilée et ma terre a toujours été une terre de conflits, de guerre, sous la domination de différents peuples. Notre maison se trouve sur le Mont Carmel, dans un quartier juif. Nous étions l’unique famille arable chrétienne catholique, d’origine palestinienne. Je me souviens que petite, j’avais six ans, quelques enfants ont commencé à me provoquer brutalement en me disant que j’étais arabe et que je ne pouvais pas rester dans le quartier. J’ai couru voir ma mère en pleurant, lui demandant pourquoi cette situation. Pour toute réponse, ma mère m’a demandé d’inviter ces enfants chez nous. Elle avait préparé du pain arabe qu’elle leur a donné en les priant de le porter à leur famille. A partir de ce petit geste les premiers contacts sont nés avec ces voisins juifs qui voulurent connaitre cette femme qui avait fait ce genre de geste. Cela m’a enseigné qu’un petit acte d’amour envers le prochain fait dépasser les montagnes de la haine ». Le récit de l’histoire de Margareth continue avec des souvenirs et des événements qui témoignent des nombreuses difficultés qu’elle a dû affronter. Arabe, chrétienne-catholique, Margareth est citoyenne israélienne. De nombreuses personnes de sa famille, comme tant de chrétiens, ont dû fuir au Liban durant les années de guerre. Elle se trouve donc dans la situation de ne plus connaître une grande partie de sa famille, parce que son père a choisi de rester avec les grands-parents. En elle, grandit toujours plus le désir de construire des ponts de fraternité. « Dès que j’étais petite je rêvais de paix. Souvent je me rendais dans les quartiers arabes à Jérusalem, à Bethléem ou dans d’autres territoires palestiniens. Si je parlais en arabe – qui est ma langue natale – les personnes reconnaissaient mon origine galiléenne, territoire israélien, par mon accent. Et inversement, si je parlais hébreu on me faisait remarquer que mon accent était différent du leur. Jerusalem, panorama of Wailing wall and Mousque of Al-aqsa in Jerusalem, Israel Depuis que je vis à Jérusalem je suis souvent prise par la tentation de me décourager, surtout durant l’Intifada. Nous avons vécu des moments très durs en ville : très souvent des attentats survenaient dans des lieux publics, même dans les bus que je prenais chaque jour pour aller au travail. J’avais peur. J’ai continué grâce au fait d’être épaulée par une communauté qui partage la spiritualité de Chiara Lubich. Et j’ai finalement retrouvé ma véritable identité : celle de chrétienne, catholique, témoin d’espérance. C’était une étape importante de ma vie, qui m’a libérée des peurs et des incertitudes. Je pouvais aimer tout le monde, arabes et israéliens, en respectant leur histoire et tout faire pour créer des espaces de dialogue, construire ponts, confiance, assistant même à de petits miracles, je voyais des juifs et des musulmans changer d’attitude et essayer de faire ensemble quelque chose pour la paix. » Évidemment les nombreuses initiatives ne manquent pas. Beaucoup d’organisations travaillent pour la paix par le biais de l’art, de l’éducation, des actions sociales. Beaucoup de personnes comme vous, essaient d’allumer de petites lumières qui puissent éclairer l’obscurité et faire entrevoir des ouvertures vers le ciel. En juin 2014 Margareth fut invitée à faire partie de la délégation chrétienne en vue de la prière d’ « invocation pour la paix » avec le pape François, le patriarche Bartolomée I, Shimon Peres, alors Président Israélien et Abu Mazen, Président palestinien. « Immédiatement après cette rencontre a éclaté la guerre dans la bande de Gaza. La tentative du pape de réunir les deux Chefs d’État afin de travailler pour la paix entre les deux peuples semblait vaine. Mais ce fut un moment historique, une étape importante. J’ai perçu la puissance de la prière et j’ai compris que seul Dieu peut changer le cœur des hommes. Nous devons continuer à invoquer Dieu pour la paix. Comme les oliviers que nous avons plantés ce jour-là, que la paix prenne racine et que nous puissions en voir les fruits ». Vidéo integrale (Italien)

Nouveau Patriarche grec-catholique

Joseph Absi, vicaire patriarcal de Damas, a été élu pour guider l’Église grecque-catholique. Le nouveau Patriarche, qui succède à Grégoire III Laham, 85ème patriarche, a étudié la théologie en France et au Liban (Harissa). Il a obtenu une licence en philosophie auprès de l’université d’État libanaise et un doctorat en musique auprès de l’Université Pontificale de Kaslik. Mgr. Absi, qui appartient à la Société des missionnaires de Saint Paul (Paolistes), est prêtre depuis 1973 et supérieur général depuis 1999. Consacré évêque en 2001, il a été président de la Caritas syrienne et a développé avec ses collaborateurs plus de 40 projets à Damas, Alep et Hassaké. Un des sujets qui tient le plus à cœur au nouveau patriarche melchite est l’unité entre les Églises catholiques orientales.

La « Croix en Pèlerinage » des JMJ 2019

La « Croix en Pèlerinage » des JMJ 2019

  2017-06-24-PHOTO-00000079 Après l’arrivée au Panama de la « Croix en Pèlerinage », où se dérouleront les Journées Mondiales de la jeunesse 2019 (JMJ), l’archevêque José Domingo Ulloa Mendieta, O.S.A., a lancé l’initiative de faire de tous les 22 de chaque mois « une prière ensemble » pour cet événement important. La prière du 22 juin dernier a été confiée à la communauté locale des Focolari. En conclusion de la célébration eucharistique, l’archevêque a confié la « Croix en Pèlerinage » et une icône de la Vierge aux jeunes des Focolari. « C’était beau de recevoir et de porter la Croix des JMJ – écrivent les jeunes – et nous avons profité de l’occasion pour dire à l’archevêque qu’il peut compter sur nous ; il a répondu : « je compte bien dessus ». Ce fut une fête de la famille de l’Église ! »

Contre l’abus et le trafic des stupéfiants

Introduite en 1987 par l’Assemblée Générale de l’ONU, la journée mondiale du 26 juin contre l’abus et le trafic illicite de drogue entend renforcer toutes les actions possibles pour combattre l’un des pires drames de notre planète. Selon le rapport 2016 de l’UNODC (United Nations Office on Drugs and Crime), 250 millions de personnes d’un âge compris entre 15 et 64 ans ont déjà utilisé des stupéfiants l’année précédente. La campagne s’adresse à tout le monde, mais en particulier aux jeunes qui parlent souvent des « effets hallucinants » des drogues, tout en oubliant les nombreux « effets négatifs ». L’utilisation des stupéfiants est préoccupante et représente une plaie sociale qui pèse lourdement sur la santé publique, autant en termes de prévention que de traitement et de soins des troubles liés à l’utilisation de la drogue

Évangile vécu : Surmonter les divisions

Évangile vécu : Surmonter les divisions

Santa-Terezinha-C-Caris-Mendes-CSCSur l’ile de ‘Santa Teresina’ « Lorsqu’on vit dans un état de misère extrême, ou on tombe dans l’inertie, ou il n’y a que la violence comme alternative. Grâce au charisme de l’unité, j’ai compris que je pouvais devenir un agent de transformation sociale de mon milieu : chercher du travail pour les habitants, aider à reconstruire un mocambo, travailler pour que toutes les familles puissent accéder à l’eau potable. Après deux ans, j’ai été élu président de l’Association des habitants de Santa Teresina. J’ai donné la continuité au travail de mes prédécesseurs, je me suis occupé de la transparence de la gestion publique en faisant comprendre aussi que si chacun aidait l’autre, Dieu aurait aidé tous ». (J.- Brésil) Agent des taxes « Je travaillais comme agent des taxes, un travail difficile que j’ai essayé de porter de l’avant comme service rendu au pays. J’essayais de servir Jésus en chaque personne, en créant un rapport avec chacun. Il y a quelques années, j’ai été assigné au Département d’Enquête et d’Exécution. Pratiquement, je devais convaincre celui qui n’était pas en règle, de payer les taxes afin de ne pas encourir des sanctions. Cela est d’autant plus difficile et demande une grande dose de patience. Peu à peu j’ai gagné le respect des personnes que je rencontrais, beaucoup parmi elles ont pris conscience de la nécessité et de l’avantage à être en règle ». (A.N.-Kenya) Solidarité contagieuse « Il y a de nombreuses années, une amie assistante sociale nous avait demandé d’accueillir pendant une semaine une jeune fille de 17 ans, presque aveugle, qui pour différentes raisons, ne pouvait pas rester dans l’Institut où elle était ni retourner à la maison dans sa famille. Après en avoir parlé avec nos enfants désormais adolescents, nous avions décidé d’un commun accord de l’accueillir, même si ce choix allait représenter quelques sacrifices pour chacun : la maison était déjà petite pour les quatre enfants étudiants qui avaient besoin d’espace. Miriam vint donc chez nous et, aidée par tout le monde, elle s’inséra tellement bien qu’elle aida pour la préparation de la fête d’anniversaire d’un des fils. Et à la place d’une seule semaine, celle-ci se prolongea en trois semaines. On s’en souvient comme d’un moment fort vécu en famille. Cette expérience d’accueil a ensuite été aussi efficace des années après. Notre fille, mariée et mère de deux enfants a accueilli un enfant souffrant d’un handicap qui serait resté seul dans son institution pendant les fêtes de Pâques. Un autre de nos fils, lui aussi marié et père de trois enfants, a accueilli pour le repas de Noël, en plus de sa belle-mère, une personne souffrante de maladie mentale. La solidarité est contagieuse ». (H.G. Autriche)

Giordani: la grandeur de l’homme

Giordani: la grandeur de l’homme

20170625-01A la lumière de la foi chrétienne l’homme apparaît tel qu’il est : semblable à Dieu. Le Créateur – enseigne l’Ancien Testament – le fit à son image et à sa ressemblance. Cette origine confère à ses misères et à ses plaies, à son visage, et à son esprit, une beauté surhumaine. Celle-ci devient encore plus manifeste dans le christianisme qui considère l’homme non seulement comme image de Dieu, mais aussi comme Sa créature, et la créature est digne de son Créateur, tout comme l’œuvre d’art est digne de l’artiste. Le Tout- Puissant ne pouvait que créer des êtres dignes de Lui. En l’homme il suscita un chef d’œuvre, dont la contemplation a de quoi donner le vertige: Il l’a doté d’une constitution admirable, faite pour durer et engendrer, d’une intelligence pour être éclairé, d’un cœur pour se projeter vers les autres, d’une âme pour s’affranchir des limites de l’espace et du temps et se fixer, avec les anges, dans l’éternité. L’homme a chuté, il est vrai, en abusant de sa liberté; mais il est tout aussi vrai que sa chute est associée au prodige le plus incommensurable de l’amour divin: la Rédemption, par le sang du Christ. L’homme, dans cette perspective, – que ce soit le clochard qui se traîne à nos côtés sur le trottoir ou l’indigène qui vit à des milliers de kilomètres – est un être si grand, si noble, si divin qu’on voudrait, tremblant et ému,  s’incliner en sa présence, en reconnaissant en lui la majesté de Celui qui l’a imaginé et en a fait le prodige de la création, le privilégié de la Rédemption, l’objet de la vie surnaturelle dans la nature. On comprend donc qu’ une telle vision des choses fait qu’il est absurde et impossible d’exploiter l’homme, de le dénigrer, de lever la main sur lui, de le supprimer, sans faire violence à l’œuvre de Dieu, sans porter atteinte au patrimoine du Créateur.Il est enfant de Dieu ; et l’offense envers l’enfant devient  outrage envers le Père : l’homicide devient tentative de déicide,  s’apparente au meurtre de Dieu en effigie. L’homme pervertit sa dignité lorsqu’il cède au mal et l’accomplit. Et parmi les péchés il y a l’orgueil mis à la place de l’humble gratitude de l’homme qui se reconnaît chef d’œuvre de Dieu. De l’orgueil naît l’exploitation, qui va à l’encontre de la  vie en société; tandis que de l’humilité chrétienne  naît le service; et en cela aussi l’homme est semblable à cet autre, « Fils de l’homme », « venu non pour être servi, mais pour servir ». Et c’est là que se  fait la jointure de l’homme avec la société : son intégration, son évolution. L’homme en soi, abstrait, n’existe pas : existent le père, le citoyen, le croyant etc.… Autrement dit l’homme  en tant qu’animal social. Mais il entre dans la société par un élan d’amour. Du fait qu’il aime, il sort de la gangue de son propre moi et il prend son essor – s’intègre –  participe à la vie des autres. Et, pour autant qu’il aime déjà, l’homme se révèle naturellement chrétien. Ensuite la foi chrétienne élève et soutient  cet amour ;  dire que l’amour le projette dans la société, revient à affirmer que le principe vital de la société est l’amour : sans quoi la société, au lieu de protéger la personne, d’être pour elle une valeur ajoutée, une occasion d’épanouissement,  l’asphyxie et la mutile. Elle peut devenir une menace pour sa dignité. L’exploitation sociale commence lorsqu’on n’aime plus l’homme; lorsqu’on ne respecte plus sa dignité, parce qu’on ne considère que ses muscles et qu’on ne voit plus son âme.   Igino Giordani, La società cristiana, Città Nuova, Rome, (1942) 2010, p. 32-36  

Fin du Ramadan

Le Ramadan s’achève aujourd’hui, 24 juin, après une période de 29 ou 30 jours durant laquelle les fidèles musulmans font mémoire “du mois au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. (Coran, sourate II, verset 185). Au cours de cette période, le jeûne pratiqué depuis l’aube jusqu’au coucher du soleil, constitue le quatrième des cinq piliers de l’Islam. La signification spirituelle du jeûne associé à la prière et à la méditation, de l’abstinence sexuelle et du renoncement en général, se réfère, selon de nombreux théologiens, à la capacité de l’homme à se maîtriser, à s’entraîner à la patience et à l’humilité et à ne pas oublier d’aider les personnes dans le besoin et celles qui ont moins de chance. Le Ramadan est donc une sorte d’exercice de purification contre toutes les passions mondaines, dont les bienfaits retombent sur le fidèle tout au cours de l’année.

Bouddhistes et Chrétiens en dialogue/ 2

Bouddhistes et Chrétiens en dialogue/ 2

P4260731“Nous sommes arrivés à Dharma Drum Mountain (Taiwan)  hier soir à la tombée de la nuit, accueillis avec une gentillesse exquise par de jeunes bénévoles qui nous ont aidés à nous installer et à trouver nos chambres. Ensuite dîner et salutations. Ce matin le Symposium a commencé comme on l’avait envisagé lors de la visite faite avec quelques dirigeants des Focolari en février 2016. Tout l’édifice qui abrite le College of Liberal Arts est moderne, construit par un architecte japonais, avec des jardins suspendus  pour assurer un climat agréable, y compris pendant la saison chaude et humide, même si ici l’humidité semble régner toute l’année. La nourriture offerte est d’une grande qualité culinaire, mais elle est avant tout l’expression du sentiment d’accueil qui fait qu’on se sent chez soi. P4260682.A dix heures, début de la cérémonie d’ouverture. C’est l’un des membres du corps enseignant, Guohuei Shih, qui présente les différents rapporteurs. Rita Moussallem et moi-même sommes les premiers à intervenir, tout de suite après les salutations du  Chargé d’Affaires du Vatican, le père Giuseppe Silvestrini, qui nous avait accueillis en soirée à la Nonciature, peu de temps avant. Nous sommes environ 70, en provenance des USA, d’Europe, de Thaïlande, de Corée, du Japon, des Philippines, de la Chine, et bien sûr de Taiwan. Les participants sont des catholiques ainsi que des bouddhistes de diverses traditions : des moines et des fidèles laïcs theravada de Thaïlande, des Bouddhistes japonais mahayana représentant diverses écoles antiques comme la Nichiren-Shu et aussi des mouvements récents comme la Rissho Kosei-kai. Il règne entre tous une atmosphère très chaleureuse : les années ont consolidé la relation  avec certains, désormais plutôt âgés, et qui sont venus avec quelques jeunes disciples. Puis c’est aussitôt la visite de ce grand complexe qui conduit les différents groupes en divers points du Dharma Drum Mountain. La visite du musée consacré au fondateur et celle des diverses salles où sont vénérées de nombreuses représentations du Bouddha sont pleines de sens… On retiendra en particulier la leçon sur la manière dont, ici à Fagu Shan, on vénère l’Illuminé. Les moines Theravada se mettent humblement à l’école des jeunes moines qui étudient dans cette université. P4260611Le moment le plus beau de la journée est sans aucun doute celui qu’on appelle Blessing. Il s’agit d’un long temps de prière où chacun prie selon sa propre tradition sans verser dans le moindre syncrétisme, ni dans la confusion : solennité, respect et silence caractérisent cette phase du programme. Dans la salle du Bouddha, où ce matin nous avons célébré la messe avec les chrétiens, nous passons une heure et demie à suivre diverses prières, chacune différente selon sa tradition. Les moines Theravada commencent et les chrétiens continuent. Puis suivent  les membres de la Rissho Kosei-Kai et ceux de la Tendai Shu, pour finir avec les moines du Fo Gu Shan. Le temps semble s’arrêter et, au fur et à mesure qu’il avance on éprouve en soi une grande richesse. D’un côté on semble toucher du doigt l’aspiration de l’homme à l’infini et, de l’autre la nécessité d’arriver à l’absolu en présence des grands problèmes que sont la souffrance et la guerre. En sortant nous nous sentons plus proches les uns des autres et pourtant le programme de ces journées a été celui où sont venues davantage en évidence  nos diversités. Ce qui fait la différence c’est l’esprit de communion et de respect réciproque qui nous rapproche dans chaque action et expression du programme ». Tiré du  blog de Roberto Catalano Lire la première partie

I.A.O. en visite au Centre des Focolari

115 parlementaires de la Interparliamentary Assembly on Orthodoxy (I.A.O.) partecipano alla loro 24ª Assemblea generale, ospiti il 26 e 27 giugno 2017 del Parlamento italiano (I.A.O.) participent à leur 24ème  Assemblée générale, hôtes les 26 et 27 juin 2017 du Parlement italien à Montecitorio. Ils proviennent des Parlements de 46 pays des 5 continents. Sont particulièrement consistantes, les délégations de Chypre, Géorgie, Kazakhstan, Fédération Russe, Syrie et Hongrie. Ils ont voulu faire précéder les débuts des travaux par une visite, dimanche 25 juin, au Monastère Byzantin de San Nilo à Grottaferrata (Rome), et par une rencontre du Bureau International de l’I.A.O., avec Maria Voce, présidente des Focolari, au Centre international de Rocca di Papa (Rome).   Lisez le  communiqué de presse  

Bouddhistes et Chrétiens en dialogue/1

Bouddhistes et Chrétiens en dialogue/1

IMG_8252 L’événement a suivi une méthode inédite rythmée par trois moments distincts. Le lieu où il s’est déroulé, tout autant que le contexte religieux, en ont fait une sorte de pèlerinage sous le signe du dialogue, entendu comme un chemin commun, une expression chère au pape François qui suggère souvent de continuer à cheminer ensemble, collaboration essentielle à ce grand chantier qu’est le dialogue interreligieux. La première partie de l’événement s’est déroulée à la Fu Jen University, prestigieuse université catholique de cet Etat insulaire. Le titre – Bouddhistes et chrétiens en dialogue : des écrits des missionnaires au dialogue interreligieux – était en soi attrayant. Il invitait à une réflexion sur  les changements qu’a connus le monde des religions depuis l’arrivée, au XIVème siècle, des missionnaires en Orient, jusqu’à nos jours, ce qui intéresse particulièrement ceux qui travaillent à l’un des besoins fondamentaux de l’humanité : le dialogue entre  les hommes et les femmes qui croient, quelque soit leur crédo. IMG_8275La journée de réflexion était organisée tout à la fois par l’Université Catholique de Taiwan, par l’Institut Universitaire Sophia associée au Centre du Dialogue Interreligieux du Mouvement des Focolari, et par le  Dharma Drum Mountain, monastère et université bouddhiste, qui représente un des centres de renouveau fondamental du Bouddhisme Chan de la Chine. Environ soixante dix participants très qualifiés : un nombre important de moines theravada et laïcs bouddhistes venus avec des catholiques de la Thaïlande, un groupe de Taiwan, le Président du Dharma Drum Institute for Liberal Arts, sans oublier la présence d’universitaires de haut niveau. Les travaux ont présenté d’emblée un grand intérêt. Les exposés sur les écrits des missionnaires ont surtout ciblé la période allant du XIVème au XIXème siècle. Mais le cœur des débats  a porté sur Matteo Ricci : jésuite, grand apôtre du christianisme dans cette partie du monde, reconnu pour sa grande capacité d’adaptation qui lui a permis de rejoindre l’âme des populations chinoises. Et pourtant, Ricci a retenu l’attention en raison de  sa position tout autre qu’accommodante à l’égard du bouddhisme, considéré par lui et beaucoup de ses contemporains, comme un ramassis de rites et de manifestations païennes. Du XVème siècle au XXème siècle, les missionnaires ont fait preuve de peu d’ouverture à l’égard des disciples de Bouddha, déterminés avant tout, lors des discussions, à démontrer qui suivait le vrai Dieu et la vraie religion. Les travaux ont aussi révélé la position critique des disciples de Bouddha à l’égard es chrétiens. Il en est ressorti qu’à ce sujet les sentiments éprouvés étaient réciproques.  Ce contexte historique précisément, qui nous conduit, en tant que catholiques, à la nécessité de faire un examen de conscience approprié en raison des erreurs dictées par des attitudes discriminatoires, a du même coup  mis en évidence la valeur des expériences de ces soixante dernières années. Le dialogue, aujourd’hui, est bien engagé et repose sur des relations de confiance réciproque,  même s’il reste nécessaire de clarifier et éventuellement de défendre certains points, pour assurer les identités précises et éviter les syncrétismes. Au cours des travaux, des expériences concrètes de dialogue vécues à Hong Kong, en Corée, en Thaïlande et aux Philippines ont été présentées, mais aussi des exemples d’acteurs nouveaux, comme les mouvements ecclésiaux, ainsi que des protagonistes reconnus comme les pionniers d’une expérience de dialogue qui a ensuite été relayée par d’autres. L’exemple de l’amitié spirituelle qui lie Chiara Lubich et Nkkyo Niwano, respectivement fondateurs du Mouvement des Focolari et de la Rissoh Kosei Kai, a mis en relief le rôle des mouvements de renouveau, qui caractérisent depuis environ un siècle les diverses religions.  Bien qu’ayant des approches  différentes et des caractéristiques propres à leurs cultures et crédos respectifs, ils sont des facteurs de rencontre et d’amitié entre personnes et communautés. Ces deux sentiments ont caractérisé les travaux de la première journée du symposium-pèlerinage. Ils ont favorisé une confrontation sereine sur le chemin parcouru ces derniers siècles et débouché sur  l’espérance d’un futur  de partage réciproque et de collaboration en vue de relever les grands défis de l’humanité : la justice sociale, l’environnement et la paix. (À suivre)   par Roberto Catalano

Équateur : un laboratoire interculturel

Se mettre à l’écoute. C’est avec cet esprit que Gabriela Melo et Augusto Parody du Centre International des Focolari, se sont mis en route pour visiter les nombreuses communautés du Mouvement qui se trouvent en Amérique latine. Et qui les a poussés jusqu’à Esmeraldas, en Équateur, sur la côte du Pacifique, zone peuplée par une majorité d’afro-équatoriens. Le bleu limpide du ciel se confond avec celui de la mer et fait reluire telle une pierre précieuse, la végétation verdoyante. Ce paysage enchanteur change soudainement à peine on pénètre dans les habitations, et laisse la place, particulièrement dans les quartiers les plus défavorisés comme Isla Bonita, Pampon, Puerto Limon, à des baraques agglomérées de bambou et de tôles. Les enfants, en masse, du matin au soir, jouent dans la rue et sur la plage, pour les retrouver adolescents, et jeunes, si on n’arrive pas à temps, adonnés à la drogue, à l’alcool, aux ‘’ gangs de rue‘’  (les fameuses incursions métropolitaines des gangs). Ici à Esmeraldas, depuis plus de trente ans, la spiritualité de l’unité a créé des liens, justement au sein de la population afro-équatorienne : des familles, des jeunes, des prêtres, des enfants, qui ont accueilli l’annonce évangélique de l’amour réciproque en le faisant devenir loi de leur vie. Un supplément de spiritualité qui a allumé une nouvelle espérance en mettant en route, de nouvelles idées et énergies. C’est ce qui s’est passé autour de don Silvino Mina, lui aussi, un des leurs, qui  à travers le groupe Ayuda qui s’est formé dans sa paroisse, a pu aller à la rencontre des cas les plus urgents des enfants et adolescents de la rue. Et de là est née l’exigence de donner de la  consistance à ces aides, en se faisant porte-parole également auprès des Institutions. La Fundación Amiga (1992) est née ainsi et avec elle, une école pour des jeunes à risque, avec l’objectif de rendre leur vie plus digne et de les aider, au moyen de programmes éducatifs adéquats, à affronter le futur. En faisant levier sur leur grand talent sportif, (Esmeraldas est en effet connue comme étant le berceau des sportifs équatoriens) ils ont commencé avec une école de football, suivie par des ateliers artisanaux gérés par les jeunes eux-mêmes qui traînaient dans les rues. « Aujourd’hui, l’école accueille 1700 enfants et adolescents de 3 à 19 ans – explique don Silvino – avec un projet de formation globale, où on essaie de vivre ce qu’on apprend, impliquant toute la communauté éducative : les élèves, les professeurs et les parents. Tous les jeunes reçoivent un repas substantiel chaque jour, pour un grand nombre d’entre eux, c’est l’unique repas qu’ils peuvent se permettre ; des vaccinations et des soins médicaux ; l’éducation à la santé et la prévention du Sida. Nous mettons tout en œuvre également pour la connaissance de la culture et des traditions afro. Et davantage aussi ». L’Équateur en effet, est à la croisée des chemins de cultures millénaires (Quito a été une des deux antiques capitales des Incas), où l’on y parle différentes langues amérindiennes (le Quechua, le Shuar, le Tsafiki et d’autres). L’effort du gouvernement est justement celui de récupérer des communautés, des cultures et des formes de religiosités locales, afin d’ouvrir avec et entre elles, un dialogue qui valorise leurs diversités en une enrichissante expérience interculturelle. Interculturalité étant un terme qui, dans la nouvelle Constitution, approuvée en 2008, apparaît bien onze fois. « Et si, à cette exigence socio-politique – observent Gabriela et Augusto on ajoute, comme cela se passe à Esmeraldas, l’engagement à vivre l’Évangile, on construit dès lors des communautés où  trouvent espace et  dignité, les différents éléments ethniques, linguistiques, et religieux, déclenchant ainsi dans le quotidien un processus d’intégration qui fait tache d’huile. Processus qui est entièrement à l’avantage de ce grand laboratoire d’interculturalité qu’est l’Équateur, pays qui peut réellement offrir au monde un modèle imitable et durable de rencontre et de cohabitation conviviale ».

R.C.A. : du côté des blessés

R.C.A. : du côté des blessés

IMG_20170614_185015« Même si on ne le dit pas officiellement, chez nous ici aussi on combat la ‘’troisième guerre mondiale à morceaux’’. Le gouvernement de transition est occupé à chercher à réédifier ce que la récente guerre civile a démoli mais il doit se mesurer avec les nombreuses tensions qui aboutissent à des luttes fratricides ». Martial Agoua est un prêtre catholique de la République Centre-africaine, un pays à majorité chrétienne, avec 15% de musulmans. Dans l’absence d’un organe de défense nationale, l’ONU a envoyé les casques bleus (force de l’ONU) de quelques contingents étrangers, mais les intérêts en jeu sont nombreux. Aussi parce que le fait que la guérilla se perpétue continuellement et provoque ainsi paradoxalement, comme de l’ombre sur les étrangers qui s’accaparent, avides, des précieuses ressources minières du pays. C’est ainsi qu’existe la chasse à l’ennemi qui est souvent fatalement identifié dans la tribu d’en face ou dans le village qui pratique une autre religion. C’est un fait divers récent relaté par un évêque catholique, Mgr Juan José Aguirre Muñoz qui a ouvert sa paroisse à Tokoyo pour y accueillir 2000 musulmans qui étaient attaqués par les anti-Balaka, appelés aussi les milices chrétiennes, originairement issues, comme groupes d’auto-défense des bandes islamiques Seleka, mais qui dernièrement sont souvent devenues des groupes terroristes. Et qu’ils ne font pas de différence entre   les groupes violents qui avaient allumé la révolte et les civils musulmans, personnes pacifiques, des commerçants ou des peuls (marchands de bétail nomades). « Ma paroisse – raconte don Martial – , dédiée à la Sainte Famille, est située à Sibut, la capitale de la région Kemo Inbingu. Ici à Sibut, s’est tenue récemment une réunion avec toutes les autorités : du préfet au maire, des chefs des quartiers à la force de l’ONU du contingent burundais, des ex-Seleka aux anti- Balaka. A un certain moment, le chef des anti-Balaka a pris la parole pour dire à voix haute que les pasteurs des différentes églises, les prêtres, les religieux et religieuses ne doivent plus parler de questions sociales dans les églises. Tout le monde a eu peur et personne n’a osé le contredire. Moi aussi, à ce moment-là, je ne suis pas intervenu, mais cette menace n’a pas arrêté mon engagement chrétien. J’ai appris de la spiritualité des Focolari qu’on doit aimer tout le monde, qu’on doit avoir à cœur les droits de tous. Et je me suis dit : « Si je dois choisir de quel côté être, je choisirai toujours d’être proche du plus faible, de celui qui est le plus vulnérable, sans défense ». Deux jours après, les peuls ( appelés aussi Mbororo), ont été attaqués par les anti-Balaka dans la forêt où ils faisaient paître leurs bovins, à 18 km sur l’axe de Bangui. Quatre hommes ont été tués et sept, parmi eux des femmes et des enfants, ont été blessés. Les casques bleus ont amené les blessés à l’hôpital central de Sibut, mais pendant deux jours, ils n’ont reçu ni soins, ni nourriture. Tous avaient peur de les approcher et de les assister, même les Ong et les services humanitaires. « Quand j’ai appris la nouvelle de cette situation – explique le prêtre – j’ai pris mon courage à deux mains et je suis allé voir le chef des anti-Balaka pour lui demander de m’accompagner à l’hôpital. En voyant ces blessés musulmans, abandonnés à eux-mêmes dans une salle à l’odeur insupportable et dans des conditions piteuses, aussi bien lui que moi, nous étions fort émus. J’ai couru vers les habitations de plusieurs familles chrétiennes près de l’hôpital pour demander de l ‘eau à boire et pour les laver ainsi que de la nourriture. J’ai ensuite obtenu du directeur de Caritas diocésaine un moyen de transport pour les emmener à Bangui, à une distance de 200 km. Grâce à Dieu, en trois semaines, ils se sont tous rétablis et Caritas a pu les ramener sains et saufs auprès des leurs ». Abbé Martial Agoua – Sibut (R.C.A)  

Journée Mondiale des Réfugiés

Chaque année on célèbre le 20 juin cette Journée créée en 2000 par l’ONU (UNHCR), à l’occasion du 50ème anniversaire de la Convention sur le  statut des réfugiés. Ce rendez-vous a pour objectif de sensibiliser l’opinion publique  sur la condition des migrants. Il s’agit de millions de personnes obligées de fuir à cause des guerres et de la violence, en  abandonnant tout ce qui leur tenait à cœur, leur propre maison et tout ce qui faisait partie de leur vie. Toutes sont marquées par la souffrance et les humiliations, porteuses d’histoires qui méritent d’être entendues, et habitées par le désir de reconstruire leur avenir. Le rapport Projected Global Resettlement Needs 2017 fait apparaître qu’en 2017 on prévoit que 1,19 millions de personnes auront besoin de  réinstallation, soit 72% de plus qu’en 2014. C’est l’une des meilleures solutions pour les réfugiés, avec l’intégration dans la société qui les accueille et le rapatriement volontaire.

Jesús Morán : La fidélité créative

Jesús Morán : La fidélité créative

FedeltaCreativaAvec Alessandro De Carolis, journaliste de Radio Vatican, en qualité de modérateur, ont dialogué avec l’auteur, don Julián Carrón (président de la Fraternité de Communion et Libération) et Maria Grazia Vergari (vice présidente du secteur adultes d’Action Catholique). La journaliste Giorgia Bresciani de ‘’Radio InBlu’’, a interviewé Jesús Morán la 30 mai. En voici quelques extraits : G.B. – La présentation de votre livre a été l’occasion de vivre un moment de dialogue et de fraternité entre mouvements ecclésiaux. Lors de la Pentecôte 1998, Jean-Paul II et celui qui était alors cardinal Ratzinger, voulurent un chemin de communion entre les mouvements. Je vous demande de nous aider à comprendre ce qui s’est passé ce jour-là et à quel point nous en  sommes dans ce cheminement. J.M. – Je pense que la journée du 29 mai a été réellement  bénie par l’Esprit Saint, une grâce pour nous. Je me souviens très bien de la Fête de la Pentecôte de 1998 : je pense qu’elle a été la plus belle de ma vie. Il me semblait que la première Pentecôte était actuelle, par la présence de tant de personnes, pour la journée qui était très belle ! J’arrivais du Chili, où j’habitais à ce moment-là. Cela a effectivement été un moment historique, un événement ecclésial, parce que pour la première fois, les nouveaux mouvements étaient réunis sur la place Saint Pierre tous ensemble. Une rencontre fondamentale entre le Charisme  de Pierre et les charismes suscités par l’Esprit Saint aujourd’hui. Cela a signifié  sortir à vie publique, donner visibilité aux charismes ecclésiaux un moment de ‘’reconnaissance’’ de cette réalité. Depuis lors, le cheminement est allé de l’avant, par moments alternatifs. Cette expérience s’est étendue aussi au niveau œcuménique et ‘’Ensemble pour l’Europe’’ est né. Nous nous sommes engagés, donc, dans l’unité de tous les chrétiens. Mais il y a eu aussi beaucoup d’autres moments de rencontre entre les mouvements. Ces dernières années cependant, quelques-uns des fondateurs sont décédés et cela, naturellement a ralenti un peu le cheminement : le départ de don Giussani , de Chiara Lubich et d’autres, a eu clairement une influence car cette réalité d’unité et de communion a bien été voulue par eux. UNESCO_15Nov16_JesusMoran_02Une occasion comme celle du 29 mai nous dit que nous devons continuer. Maintenant, une phase  différente, post-fondation ; nous devons reprendre cette ‘’prophétie’’. Et le moment de la présentation de mon livre a été dans ce sens-là. G.B. – Vous avez mentionné la disparition de quelques fondateurs. Justement vous, Maria Voce, don Carrón, vous êtes parmi ceux qui sont en train de vivre l’ ‘’après-fondation’’, la ‘’seconde phase’’, qui est une phase délicate : votre tâche est à la fois complexe et passionnante. A la lumière de ce qui a émergé, d’après vous, qu’est – ce qui est utile en cette phase, pour un mouvement ecclésial ? J.M. – Je crois que la phase ‘’post-fondation’’ est également une phase charismatique. Il y a des grâces différentes de celles qui sont liées à la fondation, davantage dans la perspective de l’incarnation : le grand défi est que le charisme, dans le sillage du fondateur, devienne toujours plus ‘’histoire’’. C’est donc une étape de service à l’Église et à l’humanité. Il faut une maturité différente. Nous devons davantage travailler ensemble, mettre en lumière tous les talents personnels et communautaires. Car quand il y a le fondateur, la lumière est très forte, il ‘’ l’incarne’’ presque à lui seul. Maintenant, Dieu nous demande de mettre en route notre intelligence du charisme, nos forces. Et nous devons le faire ensemble ! Voilà le grand défi à relever. C’est ce que j’ai tenté de dire avec ce concept (déjà utilisé par Jean-Paul II) de ‘’fidélité créative’’ : fidélité au charisme et, par la même occasion, capacité d’innovation, de créativité, toujours fruit de L’Esprit. Il s’agit d’une plus grande insertion dans l’Église et dans la société.  

Myanmar : vers une Église-communion

Myanmar : vers une Église-communion

20170619-01« Que tous soient un. Nous sommes nés pour ces paroles, pour l’unité, pour contribuer à sa réalisation dans le monde ». Les paroles de Chiara Lubich, commentées par l’évêque Felix Liam, Président de la Conférence Épiscopale du Myanmar, le premier jour de la rencontre des évêques asiatiques amis du Mouvement des Focolari (1 -4 juin 2017), mettent bien en évidence le but du congrès, qui s’est déroulé cette année à Yangon, au Myanmar, pays de l’Asie du Sud-Oriental, sur le versant occidental de l’Indochine. Ces rencontres, commencées il y a environ 40 ans à l’initiative de Chiara Lubich et de Klaus Hemmerle (1929-1994), évêque à ce moment-là d’Aquisgrana (Allemagne), ont lieu chaque année au niveau international, œcuménique et régional. A Yangon, avec une forte présence de l’épiscopat du Myanmar (19 évêques), on respire un climat de famille et d’accueil réciproque. Parmi les 31 participants, un bon nombre vient des Philippines, de l’Inde, de la Malaisie et de la Corée du Sud. Communiquant l’expérience de sa rencontre avec la spiritualité de l’unité, le Cardinal Francis Xavier Kriengsak de Bangkok, modérateur des évêques amis des Focolari, invite les évêques à découvrir et à approfondir un des points fondamentaux de la spiritualité de l’unité : Jésus Crucifié et abandonné . Et de le mettre au centre de sa propre vie afin d’être instruments de communion dans l’Église et dans l’humanité. Les témoignages des membres de la communauté locale des Focolari, qui s’est préparée à accueillir de la meilleure des façons les prélats, corroborent ce thème. Mais également les expériences de quelques évêques, comme celle de l’irlandais Mgr. Brendan Leahy, qui voit dans le mystère de Jésus abandonné ‘’ Le visage de la miséricorde, la clé du dialogue et de l’unité et la voie pour une sainteté de peuple’’ . La vie de Mgr. Klaus Hemmerlee est présentée à travers un PowerPoint. De brèves vidéos font voir l’incroyable fécondité de l’amour à l’Abandonné, même dans les contextes les plus ‘’chauds’’. Très actuel également le thème sur l’ ‘’Évangélisation et l’Inculturation dans la Spiritualité de l’unité’’, qui suscite un intérêt particulier dans une nation majoritairement bouddhiste. 20170619-03L’histoire de Chiara Lubich et du Mouvement qui est né d’elle, avec également les expériences des membres de la communauté du lieu, suscitent beaucoup d’émotion. Le Cardinal Carlo Bo, archevêque de Yangon : « J’ai été très touché par le récit de la vie de la fondatrice charismatique et prophétique de votre mouvement. Plus que jamais, l’Église a besoin de mouvements comme le Focolare. Lorsque l’arrogance du pouvoir divisait les personnes par la couleur et la race, Chiara a créé une communion au niveau mondial, pour la paix globale ». L’évêque Matthias (Myanmar) commente : « D’habitude, lorsqu’on participe à des rencontres d’évêques, on écoutent beaucoup de choses, mais elles restent au niveau intellectuel. Ici au contraire, on parle de la vie et on voit des personnes heureuses ». Et l’évêque Isaac ( Myanmar) : « La vie d’un évêque n’est pas facile, souvent nous nous sentons nous-mêmes abandonnés. Connaissant Jésus abandonné, j’aurai la force et la lumière pour aller de l’avant ». De la Corée, Mgr. Peter ajoute : « C’est la première fois que je participe à une rencontre d’évêques. Je suis heureux d’avoir connu et approfondi le mystère de Jésus abandonné. Ici, j’ai vu des personnes qui essaient de l’aimer dans chaque difficulté ; des personnes qui sont derrière les coulisses, qui veulent nous servir tous », en référence aux membres de la communauté locale du Mouvement. L’ouverture au dialogue culturel et religieux prend les couleurs dorées de la Pagode de Shwedagon, la plus importante et connue de la capitale. La visite de ce lieu sacré où sont jalousement gardées les reliques des quatre Buddha, sur la colline de Singuttara, à l’ouest du Lac Royal, symbolise le respect pour l’âme bouddhiste et pour la culture du lieu. Au sommet de la Pagode, sertie de pierres précieuses, une girouette montre la direction du vent. S’il est suffisamment soutenu, le mouvement de la girouette est accompagné par le son de dizaines de cloches. Vers où souffle le vent : les évêques en sont certains : dans la direction de l’unité, vers une Église plus ‘’communion’’.

L’Eucharistie pour le monde

L’Eucharistie pour le monde


20170618-01« Un morceau de pain, dans lequel Jésus se transforme pour rassasier la faim de tous les cœurs : voilà toute la biographie de Jésus réduite à sa plus simple expression. C’est la nôtre : la petite voie de son amour, amour fort dans la faiblesse ».                                               (d’un article de mai 1980)   “Chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie, ce qui advient n’est pas uniquement une agréable communion avec les autres dans un certain Esprit de Jésus compris comme une simple idée ou un sentiment ; non, chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie la barrière la plus radicale de notre réalité est abattue, la barrière de la mort ; ce qui se passe, c’est un don, don qui réellement vient jusqu’à nous ; il est proximité – proximité où les distances réciproques, intérieures et extérieures, sont annulées. Dans l’Eucharistie non seulement nous devenons un unique corps les uns avec les autres, mais nous devenons Son corps pour le monde. Pour celui qui est imprégné de l’Eucharistie, ce monde et cette société ne peuvent pas rester indifférents ; il possède en lui cette dynamique et la dynamis de Dieu, qui s’offre, qui se donne, qui porte avec l’humanité, comme quelque chose qui lui est propre et intime, tout ce que l’humanité porte en elle-même, tout ce qu’elle fait ». (d’une conférence du 31.8.1977)   “ L’important ce n’est pas seulement que nous ayons l’Eucharistie ici, dans notre communauté. Nous conservons l’esprit de Jésus uniquement si et lorsque nous aimons concrètement la communauté de l’autre comme la nôtre, si et lorsque nos communautés s’ouvrent au-delà des barrières qui les séparent, et si au centre des communautés c’est le Seigneur qui vit ». (d’un article de mai 1979) Extrait de “La lumière au dedans des choses”, Klaus HemmerleCittà Nuova, Rome 1998

Rwanda, ‘’pays des mille collines’’

Rwanda, ‘’pays des mille collines’’

RwandaMon parcours commence le dernier jour du calendrier rwandais dans lequel on se souvient du massacre advenu en 1994. Je sais que Jésus Abandonné peut donner un sens à toutes les souffrances humaines, spécialement à celles qui laissent de profondes blessures dans le cœur. Je sens un lien fort existant entre le sacrifice de Jésus et celui souffert par le peuple rwandais. Avec don Telesphore, prêtre du lieu, comme guide, je découvre la capitale Kigali, connue pour sa propreté. Les signes qui montrent un développement économique, se voient cependant surtout au centre ville, qui semble être une capitale européenne. Mais non loin des immeubles modernes, il y a les gens simples, liés à l’agriculture, et qui se déplacent pour vendre leurs produits au marché : les fruits et légumes, les poules… A cause de ma peau blanche et grand comme je suis, ma présence ne passe pas inaperçue. Je rencontre souvent des regards surpris, mais il suffit de saluer les gens, « muraho », ou un sourire, et la glace est rompue avec un beau sourire en guise de réponse. Nous visitons les villes principales du pays en voiture. De temps en temps, nous nous arrêtons pour permettre à quelqu’un de monter dans la voiture. Parmi les nombreuses personnes que nous prenons ainsi en voiture, une jeune fille d’un vingtaine d’années me touche particulièrement. Derrière son beau sourire, il y a une histoire douloureuse. Don Telesphore me raconte que ses parents ont été tués lors du génocide des années ‘90. Elle se rendait sur leur tombe pour prier. Enfant, avec son petit frère, elle venait chez don Telesphore. Là, ils ont trouvé une famille qui les remplit d’amour. Et comme eux, je rencontre beaucoup de situations semblables. Le samedi, nous avons passé la journée au séminaire de Théologie qui accueille des séminaristes de tout le pays : environ 130. Pendant la messe, imprégnée de la culture rwandaise, je suis très touché par l’action de Grâce après la communion, avec des chants qui engagent tout le corps. C’est un espèce de rythme sacré, qui n’est pas synchronisé entre tous les gens mais d’une incroyable harmonie. Ecole Gen’s. Dans un des séminaires, nous faisons une ‘’école ‘’pour les séminaristes qui veulent connaître la spiritualité de l’unité. Don Telesphore met les choses au clair dès le début en disant que ‘’cette école ne se fait pas avec les livres mais avec la vie’’ et que ‘’nous sommes là pour construire l’unité voulue par Jésus à travers notre amour réciproque’. Pendant la rencontre en effet, l’amour évangélique se sentait d’une façon bien concrète entre toous. Après la partie de basket, en effet, je demande : ‘’Qui a gagné ?’’ La réponse : ‘’Tout le monde’’. Là où l’amour règne, la compétition devient une bonne occasion pour vivre l’Évangile. Nous approfondissons le point de la spiritualité de l’unité qui touche au mystère de Jésus abandonné. Le témoignage de deux prêtres nous touchent, un du Rwanda et l’autre du Burundi, pays chargés d’incompréhensions réciproques. Mais les différences, grâce à l’amour à Jésus dans son abandon, donnent lieu à l’unité grandie entre eux. Un des séminaristes s’exprime la pensée de tous : ‘’Lorsqu’on parle avec le cœur, nous sommes touchés au cœur’’. Les derniers jours sont dédiés à la rencontre avec les familles et les jeunes, mais aussi avec les autres personnes qui partagent le même idéal de fraternité. Et pour terminer, un pèlerinage au sanctuaire de Marie, non loin du séminaire. Nous voulons la remercier pour ce voyage et pour les nombreux dons que nous avons reçus. (Armando A. – Brésil)

Etre famille en deux Eglises différentes

Etre famille en deux Eglises différentes

20170616-01Lorsque nous avons commencé à nous fréquenter, nous étions bien conscients des différences qui existaient entre nous, surtout en matière de doctrine. Nous sentions cependant, que notre amour était plus fort que toute différence : nous avions l’audace de croire que derrière notre mariage pouvait se trouver un dessein d’unité qui nous dépassait tous les deux. Dès notre enfance, avec la spiritualité des Focolari, nous avions compris que pour arriver à l’unité, il fallait viser à ce qui nous unit – ce qui est énorme – au lieu de regarder ce qui nous divise. Malgré tout, quand chacun de nous prend une route différente le dimanche pour aller à la messe, cela nous procure toujours une souffrance, de même lorsque, involontairement, nous utilisons dans nos discours le « nous » et le « vous », ou quand chacun commence à critiquer un aspect de l’Église de l’autre. Dans ces moments-là nous nous rendons compte que rien n’est construit une fois pour toutes et que, parmi les nombreuses occasions qui nous sont offertes pour faire grandir l’amour entre nous, il doit y avoir l’engagement à aimer l’Église de l’autre comme la sienne. Une autre chance propre aux couples « mixtes » est d’offrir à Dieu les petites ou grandes désunités qui nous font souffrir, dans le but de la pleine unité des chrétiens. Quelquefois, justement pour vivre aussi de manière visible l’unité entre nous et dans notre famille, nous décidons d’aller tous ensemble dans l’une ou l’autre église, en partageant certaines pratiques spirituelles, comme par exemple le jeûne. Un moment significatif fut le baptême de notre première fille. Nous avions discuté longuement et pendant un certain temps, mais nous ne réussissions pas à nous mettre d’accord sur ce qui était le plus juste : le baptême catholique ou orthodoxe. Evidemment, la valeur du sacrement était la même dans les deux Églises, mais les conséquences auraient été profondément différentes. Hani, de fait, est diacre et il avait été temporairement éloigné de son Église pour avoir célébré son mariage sous le rite catholique-mixte. Le baptême catholique de notre fille l’aurait mis en sérieuse difficulté et nous ne réussissions pas à prendre une décision. Liliana a alors décidé d’aller expliquer la situation à son évêque qui, après l’avoir écoutée à fond, lui a assuré qu’il aurait compris et appuyé toute décision prise selon notre conscience. Il ne s’agit donc pas, dans ces cas-là, de trouver un compromis, mais d’essayer de saisir quelle est la volonté de Dieu dans les différentes situations. Il est clair que tout cela coûte un surcroît de fatigue,  coûte de la sueur, et même pour les enfants, qui tout en étant petits ne comprennent pas pourquoi ils pouvaient recevoir l’Eucharistie dans l’Église orthodoxe et pas dans l’Église catholique. De fait, dans l’Église orthodoxe, avec le baptême, on reçoit les sacrements de la communion et de la confirmation. Nous avons vécu ne période plutôt difficile lorsque la plus grande de nos enfants avait 15 ans. Elle commençait, avec une certaine agressivité, à demander son indépendance mais nous n’étions pas préparés à son brusque changement. Les disputes, même très chaudes, étaient pratiquement quotidiennes. Nous essayions de la protéger de certaines situations que nous pensions risquées mais plus on était sur son dos et plus elle se rebellait. Ce n’était pas facile entre nous non plus, parce que souvent la manière dont chacun de nous affrontait la situation n’était pas partagée par l’autre. Dans toute cette confusion, nous avons toujours essayé de nous en tenir à certains points qui nous semblaient importants, comme la prière tous ensemble, ou l’humilité de se demander pardon, même avec les enfants. A un moment donné, nous avons compris clairement qu’avant tout, nous devions viser à l’unité entre nous deux. Une fois ce pas fait, nous avons trouvé la lumière pour décider de lui faire confiance. La situation à la maison s’est améliorée, pour confirmer aussi que même dans un mariage ‘mixte’ les deux époux ont la possibilité d’être « un en Dieu » et porter témoignage auprès de leurs enfants et du monde qui les entoure.

Mouvement “John 17” à Castelgandolfo

Mouvement “John 17” à Castelgandolfo

20170605T0928-54-CNS-POPE-PENTECOST_CatholicRegister« John 17 » veut être une voix qui appelle l’Église à la réconciliation et à l’unité selon la prière de Jésus : « Que tous soient un » (Jn 17,21). Il s’appuie sur la conviction que l’évangélisation est d’autant plus efficace qu’elle s’accompagne du témoignage de l’unité entre les chrétiens. Les membres de ce mouvement désirent servir de catalyseurs d’unité et pour ce faire, ils s’engagent à établir partout des relations fraternelles et d’amitié, surtout entre les chrétiens de différentes Églises. Une soixantaine de membres de ce mouvement, accompagnés de Joe Tosini et Mike Herron, deux des fondateurs, sont venus à Rome à l’occasion du Jubilé d’or du Renouveau charismatique catholique (RCC). Le pape a invité le RCC à renouveler ses propres racines œcuméniques. En effet la première expérience d’effusion et de baptême dans l’Esprit Saint qui s’est faite entre un groupe de jeunes catholiques à l’Université Duquesne à Pittsburg en 1967, était aussi le fruit de rencontres entre personnes pentecôtistes. La présence sur scène de pasteurs de différentes dénominations la veille de la Pentecôte dans l’antique Cirque Massimo, était un signe visible de ces origines. Le pape François a demandé aux charismatiques catholiques d’être un lieu privilégié dans L’Église pour proposer un chemin vers l’unité dans une « diversité réconciliée » : « Aujourd’hui l’unité des chrétiens est plus urgente que jamais, unis par l’œuvre de l’Esprit Saint, dans la prière et dans l’action envers les plus faibles. Cheminez ensemble, travaillez ensemble. S’aimer. S’aimer… l’Esprit nous veut en chemin”.

Foto: CSC Audiovisivi-Caris Mendes

© CSC Audiovisivi-Caris Mendes

Le groupe John 17, composé en majorité de leaders des Églises pentecôtistes, a voulu profiter de son séjour à Rome pour rencontrer Maria Voce, la présidente du mouvement des Focolari, connaître et approfondir le charisme de l’unité de Chiara Lubich. Pour cette raison ils sont venus au Centre Mariapoli de Castel Gandolfo le 7 juin, accompagnés aussi par le pasteur de l’Église Évangélique de la Réconciliation Giovanni Traettino de Caserte. Cette rencontre avait en même temps comme but de se préparer à une audience privée avec le pape François, prévue le 8 juin ; audience qui a duré deux bonnes heures. La convergence d’intentions et d’esprit entre les deux mouvements – Focolari et John 17– était évidente et les heures passées ensemble avaient comme substance la joie et la louange à Dieu. Le pasteur Traettino a rappelé à tout le monde que l’unité se construit « en commençant par les pieds » et non pas par la tête, c’est-à-dire en se mettant au service du prochain. Cet engagement a été scellé par le rite du lavement des pieds entre tous les participants, accompagné par une prière des uns pour les autres. Maria Voce et d’autres membres des Focolari, de diverses Églises, ont pu leur donner l’essentiel de la spiritualité de l’unité et leurs expériences de vie à la lumière de l’Évangile.

Synode sur les jeunes 2018

Le site web, en préparation au synode des évêques 2018 sur le thème « Les jeunes, la foi e le discernement vocationnel », est déjà sur internet. Le site public, un questionnaire en cinq langues dans le but de « provoquer une plus ample participation de tous les jeunes du monde, non seulement en recevant des informations sur l’événement synodal, mais aussi pour les faire interagir et participer au cours du chemin de préparation ». « Faites entendre votre cri, qu’il résonne dans les communautés et qu’il arrive jusqu’aux pasteurs », avait exhorté le pape François. Il ajouta : « Saint Benoit recommandait aux abbés de consulter aussi les jeunes avant tout choix important, parce que souvent ‘ c’est justement aux plus jeunes que le Seigneur révèle la meilleure solution’ »

Une seule parole: la violence au nom d’Allah, ça suffit

Une seule parole: la violence au nom d’Allah, ça suffit

Dr Mustafa Ceric, Gran Mufti Emerito di Bosnia-Herzegovina« Il n’y a pas de recette pour le succès, mais il y en a une pour l’échec. La recette pour l’échec, c’est la violence « au nom d’Allah ». C’est ainsi que débute l’ appel énergique auprès des musulmans européens, publié le lendemain des attaques sanglantes de Londres et Manchester, du Grand Mufti Emérite de Bosnie Herzégovine Mustafa Ceric, président honoraire, comme Chiara Lubich l’a été de par le passé et actuellement Maria Voce, de la Conférence des Religions pour la Paix. « Cela n’est pas ma foi. Ce n’est pas l’Allah auquel je crois. Ma foi n’est pas un couteau, ce n’est pas la terreur. Mon Allah est Amour et Miséricorde ». “J’avoue – affirme le Grand Mufti, qui a reçu, entre autres, en 2003, le Prix Unesco pour la Paix Félix Houphouet-Boigny et le prix Sternberg du Conseil International des Chrétiens et des Juifs “pour sa contribution  exceptionnelle à la compréhension entre les religions », en 2007 le Prix Théodore-Heuss-Stiftung pour avoir aidé à la diffusion et au renforcement de la démocratie et, en 2008, le prix Eugen Biser Foundation pour avoir promu la compréhension et la paix entre la pensée chrétienne et musulmane – je ne me suis jamais senti aussi confus et incapable de tenter d’expliquer ce qui arrive au sein et à l’extérieur de ma communauté de foi. Je me console en pensant qu’il s’agit d’actes relevant de minorités extrémistes, seulement un jeu politique des grandes puissances pour gagner la richesse musulmane ». Mustafa Ceric emploie des expressions fortes: “Ma communauté de foi a de nombreux problèmes. Le plus important est qu’elle délègue à d’autres la résolution de ses propres problèmes. En revanche, ma communauté de Foi (ma Ummah) doit d’abord résoudre le problème en son sein, avant de pouvoir résoudre ceux qui sont autour d’elle ». Il y en a qui affirment, soutient Ceric, que les attaques contre les civils innocents de Manchester ou de Londres sont plus importantes que celles de Palestine, de Kaboul, Mossoul, Sa’n et Misurata. « Elles ne sont pas plus importantes, mais certainement plus dangereuses pour les musulmans qui vivent en Europe, dont la majorité a fui les Pays musulmans pour chercher en Europe la paix et la sécurité pour leurs enfants. La paix et la sécurité qu’ils ont expérimentées jusqu’ici  sont désormais menacées ». Après Manchester, Londres, mais encore avant Berlin et Zurich “les musulmans européens doivent faire preuve de force et de clarté en condamnant la violence « au nom d’Allah », mais aussi en adoptant des mesures concrètes contre les abus de l’Islam sous toutes leurs formes. Ils doivent parler d’une seule voix, claire et sans équivoque, en luttant contre la violence soutenue « au nom d’Allah ». Ce n’est plus une question de  bonne volonté venant d’individus ou de groupes qui travaillent pour le dialogue interreligieux. C’est une question existentielle pour l’Islam et les musulmans qui vivent en Europe ». Le Grand Mufti lance donc un appel aux musulmans d’Europe à “se rassembler immédiatement autour d’une “parole commune” entre nous et avec nos voisins, indépendamment de leur foi, de leur race ou nationalité, pour faire un serment devant Dieu, soi-même et ses propres voisins en Europe, celui d’aimer et de promouvoir la paix, la sécurité et la coopération auxquelles nous sommes obligés en raison de notre culture et de notre foi musulmane. Nous devons jurer que nous ferons tout ce qui est nécessaire pour combattre ensemble la violence contre des êtres innocents. Nous qui sommes la génération actuelle des musulmans en Europe, nous avons ce devoir à l’égard de nos descendants. Nous ne devons pas leur laisser nos dettes qui n’en portent pas la faute ». « Le temps des hésitations est fini ! » – le Grand Mufti, à la fin de son appel, exprime avec véhémence toute son  espérance et son désir de changement. « Il n’y a plus d’espace pour les calculs ! Il n’y a plus d’excuses pour renvoyer à plus tard, ni de justifications pour attendre ! Il n’y a pas de salut dans le silence ! Il n’y a pas d’avenir pour l’Islam ni pour les musulmans qui vivent en Europe si ce n’est dans la coexistence et dans la tolérance envers  nos voisins européens ! ».

Slovénie: L’art d’aimer en famille

Slovénie: L’art d’aimer en famille

Škofja Loka«Dès le début de notre chemin ensemble nous avons voulu mettre Dieu à la première place. Pratiquement, chaque jour nous décidons de choisir le pardon, de recommencer, d’aimer en premier, d’aimer tout le monde, même lorsque cela coûte et que peut-être nous sommes fatigués. Nous essayons de ne rien prétendre de l’autre mais avant tout de nous-même et en conséquence, nous pouvons toujours compter l’un sur l’autre. Nous essayons de transmettre aux enfants de solides valeurs pour leur vie, explique Damijan. Cela demande patience et persévérance dans l’amour : et pas seulement des caresses ! Quelquefois, de fait, l’amour envers eux nous pousse aussi à montrer clairement notre ligne ou à décider ce qui est blanc et ce qui est noir, même si cela peut les mener à être insatisfaits ou à se révolter. Il nous semble important que nos enfants soient le plus possible autonomes et indépendants.  Voilà pourquoi nous les associons à tous les travaux de la maison (cuisine, nettoyage, repassage, rangement du linge etc.). Au début tout paraît très intéressant mais ensuite, lorsque le travail doit se faire régulièrement et soigneusement, il y a blocage. C’est alors que nous nous encourageons à vivre les points de l’art d’aimer, si nous voulons que règne l’harmonie entre nous. Maintenant les enfants savent que, si nous nous aidons, nous finissons avant et nous avons plus de temps pour jouer et faire un tas d’autres choses ». 03B62561_resized“ Il y a environ un an – continue Natalija – nous avons vécu une épreuve particulière. Durant l’été, le plus jeune de nos enfants, a subi un examen chez le psychologue, qui se fait à l’âge de trois ans. Son avis et le diagnostic qu’il a ensuite rédigé, nous a vraiment surpris : Syndrome de déficit d’attention. En tant que pédagogue et ex-enseignante, tous les enfants présentant ce genre de problème et les grandes difficultés qui accompagnent ce diagnostic, ont défilé devant mes yeux. Épouvantée, je suis retournée au travail, à la maternelle Rayon de Soleil, où, à ce moment-là, nous travaillions tous les deux Damijam et moi. Nous avons parlé longuement et nous avons compris que, pour bien nous occuper de notre fils, un de nous deux devait laisser son travail ». “Afin de l’aider correctement – continue Damijan – il fallait lui consacrer temps et énergie. Nous étions conscients que nous devions rembourser le prêt, être six en famille et que le salaire ne suffisait pas. Nous avons exploré toutes les possibilités financières et, malgré l’incertitude, j’ai quitté mon travail dans la confiance que Dieu ne nous abandonnerait pas. Nous avons expliqué la situation à nos collègues de travail ainsi que notre décision. Nous leur sommes reconnaissants de l’avoir acceptée et de nous avoir soutenus. Dès la semaine suivante notre choix s’est avéré le bon. Ma mère, la nuit, a eu un ictus qui l’a paralysée. Ce fut un choc pour tout le monde. Les deux premiers mois elle réussissait à manger toute seule. Mais un deuxième ictus a suivi qui l’a rendue aveugle et par la suite lui a fait perdre la tête. Elle avait donc toujours plus besoin d’attention. Même si cela nous engageait, nous avons respecté son désir de rester chez nous. Et nous l’avons fait. Entre temps la situation de notre fils s’améliorait sensiblement. L’atmosphère était désormais  plus calme, parce que, lorsque les enfants rentraient de l’école, quelqu’un les attendait et leur préparait le déjeuner. De même pour Natalija : au retour du travail, elle pouvait s’occuper des enfants et de moi. Durant toute cette période, même avec un seul salaire, nous pouvons dire que nous n’avons manqué de rien, et si nous avons dû renoncer à quelque chose nous ne l’avons pas vécu comme une privation. Nous remercions Dieu de nous avoir soutenus et appris à goûter les effets de l’art d’aimer, qui est pleinement entré en nous. »

Le Pape François remercie

Pour ‘’ votre engagement pour la paix, organisant une série d’initiatives, destinées à convertir une usine d’armes qui existe sur le territoire d’ Iglesias’’ (Sardaigne, Italie). La missive, datée du 3 juin, est adressée à la communauté locale du Mouvement des Focolari (section Humanité Nouvelle) , pour les efforts fournis avec Amnesty International, Oxfam, Fondation Banque Éthique, Opal Brescia et Rete italiana pour le Désarmement , pour la ‘’Reconversion RWM’’ (multinationale de production d’armes). Le Saint Père se dit ‘’heureux de savoir que vous vous êtes concrètement intéressés à l’organisation d’un travail digne, alternatif à la construction d’armes, sur un territoire encore traversé par une grave crise de l’emploi’’. Et pour terminer, il exprime sa ‘’proximité pour l’engagement pris dans la diffusion de la culture de la paix’’.

Ce dialogue voulu par Dieu

Ce dialogue voulu par Dieu

SEcum20170513-104205_1Le Patriarche Athénagoras et Chiara Lubich, promoteurs d’unité. Le fait de recommencer n’est pas facile et ne l’a jamais été surtout si le temps a creusé des fossés, si certaines diversités sont devenues culture et si, pour compliquer les choses, il y a aussi la conviction d’être dans le vrai. Nous ne sommes pas loin de la vérité si nous disons que c’était plus ou moins la situation vers la moitié du 20° siècle, entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe : des siècles durant, pendant tout un millénaire, la séparation avait été entretenue. Les célèbres et inoubliables acteurs et initiateurs du « Dialogue de la Charité », les grands penseurs du dialogue du peuple, ce sont Athénagoras, Patriarche œcuménique et Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement de l’unité. Par leur vie humble, sérieuse, disponible, par leur dévouement, leur amour et leur prière, ils ont été les acteurs et les promoteurs d’une ère œcuménique nouvelle ; ils ont instruit les peuples et leur ont donné courage, force, patience, fidélité, disponibilité, amour et unité. Au fond, la solution était simple et le Patriarche l’exprimait par ces mots : « Nous avons vécu isolés, sans avoir de frères, sans avoir de sœurs, pendant de longs siècles, comme des orphelins. Pourquoi ? Le frère est la porte. Voilà le secret ! » Les inoubliables acteurs du « Dialogue de la charité », les grands innovateurs du dialogue du peuple, se sont rencontrés bien 27 fois, de 1997 à 1972, (date de la mort du Patriarche). C’est au 13 juin 1967 que remonte la première rencontre historique de Chiara Lubich au Patriarcat œcuménique de Constantinople même si, jusqu’à nos jours, ce moment n’a pas été apprécié dans toute sa portée. Le Patriarche approuva et accueillit avec amour et sérieux le charisme de Chiara, une spiritualité mystique, qui est la spiritualité de l’Église, au point de considérer cette rencontre « comme une extase ». Dans son cœur, la conviction qu’en vivant les paroles du Testament de Jésus on pourrait bientôt parvenir à l’unique calice a fait de plus en plus son chemin. Avec des paroles émouvantes, il disait : « Ce serait pour moi, un jour de paradis. » 20120704-01Le Patriarche s’est très vite déclaré « focolarino ». Il commença à appeler Chiara Lubich du nom de ‘Tecla’. Il avait en effet découvert en elle le même zèle que cette sainte qui était l’égale des apôtres et il continuait à dire : « Nous avons soif de la spiritualité. » En même temps, Chiara elle-même fut tout autant touchée. Le Patriarche lui « apparaissait comme un Archange qui lutte et luttera jusqu’au bout pour son Idéal : un homme de Dieu, éprouvé dans la charité héroïque et la patience héroïque ». Avec sa spiritualité et sa merveilleuse personnalité, Chiara n’a pas seulement préparé les deux précieux Ponts principaux. Dans ces rencontres entre orthodoxes et catholiques, le lien de l’amour réciproque adoucissait la souffrance de ne pas pouvoir partager l’Eucharistie. Il rendait même aimable cette croix comme la contribution du peuple chrétien à l’Unique Calice. « Le Pape est notre leader – confia en confidence le Patriarche à Chiara ; je vois parfois le Pape ‘à l’agonie’, car il connaît tout ce qu’il y a de négatif dans le monde. C’est pour cela que je me suis mis à son service, à cent pour cent. Je le suis, je le comprends, je l’aime, je le respecte, je l’admire. » À la suite de ce parcours qui a duré cinquante ans, j’ai fait personnellement la proposition au prof. Piero Coda, Président de l’Institut Universitaire “Sophia”, d’instituer une Chaire Œcuménique comme signe de reconnaissance envers ces deux extraordinaires acteurs et initiateurs de la fraternité entre l’Église orthodoxe et l’Église catholique. Cette proposition a reçu une grande et cordiale approbation avec la bénédiction du Patriarche Bartholomée et l’adhésion convaincue de Maria Voce, la Présidente des Focolari. Nous offrons de tout notre cœur un « grand merci », comme de très belles fleurs, à Athénagoras et à Chiara, envoyés par Dieu ; ils ont donné leur vie avant tout pour la réalisation de la volonté de Dieu : « Que tous soient un », qui se réalisera comme don de l’Esprit Saint. Métropolite Gennadios Zervos, archevêque orthodoxe d’Italie et Malte du Patriarcat œcuménique de Constantinople.

Journée mondiale du don du sang

Que pouvez-vous faire? Donnez du sang. Donnez maintenant. Donnez souvent. C’est le slogan choisi par l’Organisation Mondiale de la Santé pour fêter le 14 juin, la Journée Mondiale du Don du Sang 2017. Quelques objectifs : encourager tous les citoyens à renforcer l’efficacité des services de santé ; associer les autorités à la création de programmes nationaux pour répondre à l’accroissement des besoins ; favoriser la  présence des services de transfusion sanguine dans les situations d’urgence ; assurer l’approvisionnement et atteindre l’autosuffisance au plan national ; remercier les personnes qui donnent régulièrement leur sang ; promouvoir la coopération internationale pour encourager les donneurs volontaires non rémunérés, pour améliorer la sécurité transfusionnelle et garantir un approvisionnement et une disponibilité suffisante de sang.  

Serbie : le sport fait également bouger les idées

Serbie : le sport fait également bouger les idées

11Dans la Serbie centrale, Belgrade (‘’La ville blanche’’) est une des plus antiques villes d’Europe, au confluent entre les fleuves de la Save et du Danube. ‘’Porte des Balkans’’ ou ‘’Porte de l’Europe’’ (définie ainsi par sa position à la frontière entre Orient et Occident d’Europe), renée aussi après un passé de guerres, est aujourd’hui une capitale à l’avant-garde, où de nouvelles idées, ferment et vitalité, circulent dans les domaines de l’art, de l’économie, de l’architecture. Et du sport. A l’occasion du vingtième anniversaire de sa fondation, le College of Sport and Health, institut de formation reconnu avec 600 étudiants, a organisé, les 12 et 13 mai derniers, une conférence internationale ayant pour titre ‘’Sport, récréation , santé’’. Parmi les hôtes, à l’invitation du professeur Alexander Ivanovski, également Sportmeet, expression du monde du sport de ce renouvellement social et spirituel ayant son origine à partir de l’expérience des Focolari : un réseau mondial de sportifs agonistes ou non, enseignants, instructeurs, journalistes, administrateurs et opérateurs du commerce dans le domaine sportif, qui vivent le sport comme une réalité positive de confrontation et d’échange, comme occasion pour faire bouger les muscles et les tendons, mais aussi les idées de fraternité universelle et d’inclusion. ‘’Sport moves people and moves ideas’’  voici comment est intitulée la relation de Paolo Cipolli, président de Sportmeet, présent à la conférence, avec une délégation serbo-croate. Le ‘’phénomène sport’’ est une des réalités les plus complexes, intéressantes et fascinantes de notre temps. 800 millions de pratiquants, 5 millions de sociétés sportives, 205 fédérations nationales adhérentes au Comité Olympique International, 208 à la FIFA. Si on pense qu’aux Nations Unies, n’adhèrent ‘’que’’ 192 nations, on comprend sa portée et son omniprésence, comme une sorte de nouveau pouvoir planétaire ou, d’après certains, de ‘’nouvelle religion’’. Terre d’intérêts économiques inépuisés, malheureusement aussi malhonnêtes, le sport peut devenir, dans la direction opposée, un véritable terrain de sport de fraternité, unité et intégration. Un ‘’langage des gestes’’ universel, qui abat des frontières, des obstacles, les différences. 20170610-01A Belgrade, cette face propre du sport a été mise en exergue : parmi de nombreuses interventions, sur les différent aspects liés au rôle et au potentiel du sport dans la promotion de la santé, avec des experts et des professeurs originaires de Slovénie, Croatie, Macédoine, Bulgarie, une considération commune a émergé : la nécessité de définir des politiques nouvelles pour une pleine valorisation du sport dans la direction d’un style de vie correct et de toutes les formes possibles d’intégration, particulièrement parmi les jeunes. La conférence a été l’occasion d’établir de nouvelles relations et un protocole d’entente en vue de futures collaborations, en valorisant des expériences significatives déjà en route, comme l’utilisation du jeu dans quelques maisons d’accueil pour juniors. Après Belgrade, Sportmeet se tourne vers la prochaine étape. On parlera d’inclusion sociale, d’éducation sportive, d’intégration de personnes ayant différentes compétences et du rapport entre les générations, du 13 au 16 juillet en Espagne. Quatre jours au cours desquels témoins et opérateurs sportifs se confronteront, à partir du symposium international de Barcelone (au Palau Robert, le 13 juillet), organisé en collaboration avec d’autres partenaires locaux, parmi lesquels l’Universitat Autònoma de Barcelona, pour poursuivre avec la Summer School di Castel d’Aro, à une centaine de kilomètres de la capitale de la Catalogne, et un programme riche pour sensibiliser au sport inclusif et aux bonnes pratiques. Avec le rêve que le ‘’sport’’ devienne réellement et à tous les niveaux, synonyme de ‘’rencontre’’.

“Ici, il y a le doigt de Dieu”

“Ici, il y a le doigt de Dieu”

Chiara-Lubich-Carlo-de-Ferrari-02L’archevêque de Trente de l’époque, Mgr Carlo de Ferrari, a assumé son rôle d’évaluer et d’être le premier à approuver – au niveau diocésain -, le mouvement des Focolari. Le titre du récent volume publié par les Éditions Città Nuova : “Qui c’è il dito di Dio” (Ici il y a le doigt de Dieu), rappelle une expression de l’archevêque concernant l’expérience évangélique qui prenait vie autour de Chiara Lubich. Nous sommes au début de 1951 et, dans l’Église, tout le monde ne partage pas la pensée de l’archevêque de Trente. Quelques ecclésiastiques sont même très perplexes : une jeune femme, laïque, suivie par des religieux, des prêtres, des hommes et des femmes, des jeunes et des adultes, dans cette période préconciliaire, éveille des soupçons. La prudence suggère de l’écarter et de la remplacer peut-être par un prêtre. C’est dans ce contexte que s’insère le rapport décisif de Chiara avec son évêque. Chiara-Lubich-Carlo-de-Ferrari-01La lettre de Chiara Lubich à Mgr Carlo de Ferrari, est datée du 5 janvier 1951. Chiara l’écrit de Rome où elle se trouve. La missive laisse transparaître fortement le moment d’épreuve que traverse le Mouvement naissant et elle-même, personnellement ; mais également l’attitude filiale et obéissante de Chiara envers celui qui représente l’Église pour elle, et son abandon total aux projets de Dieu. La lettre introduit le volume qui vient de paraître. « Monseigneur, C’est vrai : la croix a été lourde à porter et elle l’est encore. Ces jours-ci, j’ai compris Jésus qui est tombé sous le poids de la croix. Cependant, Monseigneur, je suis heureuse, heureuse. Jésus m’a donné la grâce d’être prête à toute décision de l’Église. Et non seulement cela mais il m’a donné aussi la grâce de quitter « mes » (je peux encore le dire pendant quelque temps) cinquante Focolarini et Focolarines dans une unité si parfaite qu’ils pourront continuer leur chemin sans que personne ne s’aperçoive d’un changement quelconque. Je suis heureuse, Monseigneur, de pouvoir donner à Dieu tout ce qu’Il a fait, dans le domaine surnaturel, par mon intermédiaire. Je vous assure que, quoi qu’il arrive, vous saurez que je resterai toujours fidèle à mon Jésus abandonné et obéissante  de façon absolue à l’Église. J’en suis arrivée là car, de mon côté, je n’ai jamais voulu rompre l’unité avec l’Église ou plutôt avec celui qui représentait pour moi l’Église. Si je ne l’avais pas fait, l’Œuvre n’existerait pas. Mais Dieu m’a donné de résister jusqu’à l’invraisemblable. Aujourd’hui l’Œuvre existe et elle ne mourra pas. Le fait que je devrai m’en éloigner  démontrera peut-être qu’elle est une œuvre de Dieu. Si je dois en témoigner en m’anéantissant, après en avoir témoigné par l’Unité, j’en suis heureuse. Le sommet de la vie d’amour de Jésus, c’est la mort : et personne n’a de plus grande charité que celui qui donne sa vie pour ses amis. Vous, Père, vous avez vraiment été un Père pour moi et vous m’avez montré (ce que je ne croyais que par la foi) que l’Église est Mère. Je vous garderai toujours comme Père quelle que soit la Volonté de Dieu sur moi. Personne ne peut m’empêcher de vous obéir, c’est-à-dire d’obéir à l’Église. Et ce qui est important pour devenir saints  c’est d’obéir : être un. Peu importe que l’on nous commande d’agir ou de ne pas agir d’une façon ou d’une autre. N’est-ce pas Père ? Le Père Tomasi est un saint homme. Il souffre beaucoup ces jours-ci et ne mange pas. Il souffre pour moi… Je n’aurais jamais imaginé que de tels sentiments l’habitaient. Cependant, ne soyez pas préoccupé, Monseigneur, car nous le soutenons et moi, en sa présence, je ris toujours. En fin de compte, je ne peux vous dire qu’une seule chose : je suis très, très heureuse, immensément. Et je peux vous assurer que Jésus abandonné me soutiendra toujours. Du reste : “Bienheureux quand on vous séparera et qu’on dira, en mentant, toutes sortes de maux contre vous. Réjouissez-vous et exultez car votre récompense sera grande dans les cieux.” Bénissez-moi toujours, votre fille Chiara. »   Da “Qui c’è il dito di Dio”, Ed. Città Nuova, Roma 2017, pg 97-98.

Théologie au féminin

Théologie au féminin

Anne-MariePellettier

Anne-Marie Pelletier

Treize théologiennes de neuf Pays (Brésil, Canada, Philippines, France, Allemagne, Italie, Kenya, Syrie, USA) ont donné vie au second Séminaire international pour initier et élaborer une “théologie intrinsèquement féminine”. Il s’est tenu à l’Université Urbanienne en réponse aux incitations du Pape François qui a souligné plusieurs fois la nécessité d’une « profonde théologie de la femme », pour ne pas laisser ce domaine privé d’une approche féminine. Après le thème “Heart” de l’an dernier, celui de cette seconde édition a été “Tears”. « Cœur «  et « Larmes » : s’agit-il  de deux réalités purement féminines ? Les larmes sont un don fait à tous, hommes et femmes ; et Jésus lui-même pleure après la mort de son cher ami Lazare. Les exposés mettent en valeur la manière féminine, “loin d’un dolorisme stéréotypé”,   d’affronter “le malheur, le désespoir, et d’introduire dans l’enfer le baume de la compassion,  ou mieux, de la consolation », a affirmé Anne-Marie Pelletier. .Ses propos mettent en relief la figure de Zabel Essayan, une femme arménienne de la fin du XIX ème siècle, diplômée de la Sorbonne, connue dans les milieux littéraires de la capitale turque aux débuts du XXème siècle. Elle va en Cilicie comme membre d’une commission de la Croix-Rouge, chargée par le Patriarche  arménien d’enquêter sur les atrocités perpétrées et de mettre en œuvre   une forme d’assistance auprès des innombrables orphelins  qui vagabondent, ainsi que quelques femmes et vieillards, parmi les ruines d’Adana. Zabel, malgré son regard brouillé par les larmes, « voit » clairement le malheur sans fond, et à travers les yeux des survivants, rendus fous à cause de l’horreur, elle réussit à retracer l’histoire des morts, que leurs assassins et tortionnaires entendent faire disparaître dans le néant de l’oubli. « Que pouvions-nous donner en présence de cette misère vaste comme l’océan ? », se demande Zabel. A Adana il n’y a pas de place pour la consolation, mais seulement pour la compassion. Dans l’histoire, dans la vie du monde existent aussi les situations inconsolables. Mais l’exposé de la théologienne française fait ressortir une figure plus proche de nous dans le temps: Etty Hillesum. Elle aussi veut parcourir jusqu’au bout le chemin tragique de son peuple, non par désir de sacrifice, ni par altruisme, mais en raison de la conscience de l’histoire dans laquelle on est inséré et dont il faut accueillir les défis. Etty se sent impuissante, mais continue à croire que la vie, malgré tout, est bonne, belle et qu’il faut être à son écoute, sans jamais se laisser emporter par l’évidence du mal. Chez elle culmine le souci de l’autre qu’il faut aider par des gestes de compassion et de solidarité. Même lorsque cet autre est précisément Dieu : « Si Dieu cesse de m’aider, c’est à moi qu’il reviendra d’aider Dieu. Lui-même demande à être consolé ». Ce sont ses expressions, extrêmement audacieuses. Maria Clara Lucchetti Bingemer, grande personnalité de la culture brésilienne, nous plonge avec force et efficacité dans l’extraordinaire beauté du désert d’Atacama au Chili, où astronomes et archéologues enquêtent sur les mystères de la nature et les traces de l’histoire. Mais où circulent aussi les Mujeres de Calama, des femmes qui cherchent sans répit les restes des corps d’ êtres  chers, torturés et tués au cours de la dictature militaire qui, à partir de 1973, a gouverné le Pays  pendant 16 ans. Ce désert, unique au monde par ses conditions climatiques particulières, les a conservés et, grâce à ces femmes infatigables, il les restitue à l’affection des leurs et à l’histoire. L’Argentine aussi, où l’on compte trente-six mille personnes officiellement disparues, voit l’émergence de femmes audacieuses. Elles  jouent un rôle fondamental pour déstabiliser  l’impitoyable dictature militaire. « Las locas », les folles, c’est ainsi qu’on les appelait, dans un premier temps, à partir de 1977, lorsque chaque vendredi après-midi elles marchaient en cercle devant la Casa Rosada pour pleurer la mort de leurs propres enfants. Au fil des ans elles sont devenues les « Madres de la Plaza de Mayo ». Indomptables, elles ont donné vie à des symboles efficaces, comme le port d’un mouchoir blanc sur la tête et à un combat « pacifique » mais sans trêve. Se sont joint à elles d’autres femmes, des mères spirituelles, des sœurs, dont quelques unes ont payé de leur vie la lutte contre la dictature. Elles me font penser aux femmes descendues dans la rue au Venezuela… « Quel est le secret de l’extraordinaire fécondité de Chiara Lubich qui, en quelques décennies, a donné vie à une Œuvre aussi vaste et universelle ? Comment a-t-elle pu se frayer un chemin, âgée d’un peu plus de vingt ans, dans l’Eglise préconciliaire italienne, et résister avec une proposition de vie évangélique qui éveillait le soupçon de beaucoup parce qu’elle s’adressait à des personnes de tous les états de vie, laïcs et religieux, hommes et femmes ? Le secret réside en celui que Chiara Lubich appelle, en référence au cri de Jésus rapporté par Matthieu et Marc, “Jésus crucifié et abandonné ». C’est ainsi que Florence Gillet commence son exposé sur « Jésus abandonné dans la pensée et l’expérience de Chiara Lubich ». Son intervention est suivie de la saisissante expérience de Mirvet Kelli, une syrienne qui a vécu en Irak pendant la guerre : c’est précisément son union avec Jésus Abandonné qui lui a donné la force de rester par amour auprès du peuple irakien. Au cours des rencontres par groupes on a souligné, non sans surprise, la nouveauté, la force, l’impact de ce point fondamental de la spiritualité de l’unité. Maria Rita Cerimele Source Città Nuova  

Femmes et fraternité universelle

“Le rôle de la femme dans la formation à la fraternité universelle”, c’est le thème de la séance plénière du Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux, prévue à Rome du 7 au 9 juin. Au cœur de l’événement 4 conférences: sœur Nuria Calduch-Benages, bibliste espagnole, sur « La femme éduque à la fraternité universelle »; sœur Raffaella Petrini, experte en Doctrine Sociale de l’Église, développera le sujet « Les qualités féminines contre le  paradigme technocratique : une perspective catholique et sociale sur la contribution des femmes à la fraternité » ; Marie Derain, juriste française et Défenseure des droits de  l’enfant, abordera le thème « Construire la paix, la part des femmes » ; enfin Clare Amos, du Conseil Œcuménique des Églises :  « Le rôle des femmes dans l’éducation à la fraternité universelle ». Les participants seront reçus en audience par le Pape.

Éduquer à la fraternité: un défi collectif

Éduquer à la fraternité: un défi collectif

20170607-01“Ce n’est pas une simple rencontre d’éducateurs”, affirme avec émotion une participante. “Je ne suis pas la même personne qui est arrivée ici.” “La fraternité, comme choix de l’être, est le sang qui doit couler dans mes veines.” Ce sont quelques impressions des nombreux participants provenant de plusieurs pays du Cône Sud qui se sont retrouvés du 12 au 14 mai 2017 à Rosario, en Argentine. En plus des participants, environ 500 éducateurs ont participé, grâce au streaming live, aux différents moments consacrés au thème du Congrès: “L’enseignement service”, “Éduquer pour une économie fraternelle”, “Le dialogue intergénérationnel”, “Laboratoire d’empathie et d’interculture”, pour en citer quelques-uns. La première journée a commencé par la visite du gouverneur de Santa Fe, Miguel Lifschitz, et d’autres autorités institutionnelles locales. L’Archevêque de Rosario, Monseigneur Martin, est intervenu le jour suivant et a commencé par affirmer que le mot fraternité nous dit que nous ne sommes pas seuls. “Dans cette patrie, Dieu nous a mis ensemble et le défi s’appelle cohabitation… Vous ne diffusez pas que des théories, mais tirées de la vie, de faits concrets.” Les expériences de fraternité ont été mises en évidence, non seulement celles des élèves entre eux et avec leurs professeurs, mais aussi les bonnes pratiques entre dirigeants et inspecteurs, proposant des politiques institutionnelles novatrices en faveur de toute la communauté éducative. Les institutions éducatives à orientation artistique, qui se sont approprié l’objectif de la fraternité, ont témoigné comment elles vivent l’interculturalité à travers l’art, en montrant comment une nouvelle manière d’être artiste est possible. Le workshop sur l’inclusion a donné sa contribution en clarifiant le concept pour lequel “l’autre, le différent, est un don”. 20170607-02Le thème sur l’éducation et la formation en dehors de l’école, qui se réalise tout au long de notre vie, dont la fraternité est la méthodologie, a indiqué comme parcours celui de sortir vers les périphéries avec un programme centré sur les valeurs. Les expériences sur le rapport entre éducation et technologie ont été présentées comme une grande opportunité pour tous pour rejoindre la fraternité, en mettant en relation les élèves entre eux et avec leurs professeurs à égalité de conditions et aussi comme possibilité de sortir le meilleur de l’autre pour apprendre de tous. Beaucoup de pratiques éducatives, qui ont eu d’excellents résultats, ont été présentées: le potentiel du langage corporel et du décalogue de la règle d’or dans le cadre sportif pour construire des ponts dans ces domaines aussi importants. 20170607-03Tout cela est résumé dans la proposition éducative de Chiara Lubich, un parcours appliqué dans beaucoup de réalités éducatives de la planète, inspiré par l’amour envers le plus vulnérable, l'”ignorant”, l’abandonné, celui qui est exclu du système. Un chemin qui identifie en qui souffre la présence de Jésus crucifié et abandonné: un abandon qui a eu sa réponse d’amour dans la Résurrection; donc une clé pour construire la fraternité à partir de la “division”. “Je pars d’ici content, plein d’espérance, en sachant que ce paradigme existe, en sachant que beaucoup de personnes travaillent en combattant la verticalité, le manque d’écoute, la mentalité répandue que la connaissance est seulement entre les mains du professeur, de l’adulte expliquait Enzo de Chacabuco, spécialisé en musicothérapie. C’est une route différente. Je m’en vais heureux et j’espère que ce Congrès aura bientôt une deuxième édition.” Source: Site Cône Sud  

Bartholomée 1er, Docteur honoris causa

L’Université de Tübingen (Allemagne) a conféré, le 31 mai dernier, le doctorat honoris causa au Patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée 1er, en raison de ses longues années de travail en faveur de la compréhension entre l’Église orthodoxe et les Églises protestantes, de son engagement pour la protection de la création, pour l’Europe et pour son dialogue avec les autres Religions. Cette Université, fondée en 1477,  est l’une des plus anciennes de l’Allemagne et compte parmi les plus importantes au niveau international pour les études de médecine, sciences naturelles, sciences humaines et, en particulier, pour celles de la langue allemande. Actuellement elle est fréquentée par environ 28500 étudiants.    

Journée mondiale de l’Environnement

Le 5 juin on fêtera la Journée Mondiale de l’Environnement (W.E.D., World Enviroment Day). Cette date a été choisie par l’O.N.U pour rappeler la Conférence de Stockholm sur l’Environnement, en 1972, qui a élaboré le Programme Environnement des Nations Unies. La Journée est devenue une occasion d’encourager, au niveau mondial, l’attention à l’environnement et d’en connaître les problématiques. Une chance de plus pour réfléchir sur l’état de santé de la Terre, notre maison commune, mais aussi pour nous engager activement en faveur d’un « vivre ensemble » bénéfique pour tous ses habitants.

Une tâche chaque jour pour protéger notre planète

Une tâche chaque jour pour protéger notre planète

Earthcube_ITUn temps d’alerte pour des ‘’baleines bleues’’ que l’on craint virales, finalement un jeu contagieux…mais positif ! Sur le web, à la façon traditionnelle, avec du papier et des ciseaux, il y a un jeu qui contribue à garder saine et vivable la planète sur laquelle nous vivons. Voyons de quoi il s’agit. Premier lancement de Dé : cliquer ici ( un passage par le web est nécessaire également pour les plus traditionalistes). A ce moment-là, le ‘’Cube ‘’  , protagoniste indiscutable, nous rappellera toutes les fois que nous nous sommes ‘cimentés’ dans la course de probabilités plus connues au monde, faite de six possibilités et d’une pincée de chance. Qu’on le lance on line ou qu’on le découpe et on le construit de ses propres mains, (suggestion pour les plus petits) ce nouveau vaut beaucoup plus. Chaque face est une petite (mais grande) invitation au respect du milieu ambiant, de la terre dans laquelle nous vivons et de ses habitants. Un mini- aperçu d’écologie et de relations sociales valables pour tous les âges, organisé par EcoOne initiative écologique/culturelle diffusée dans plus de 180 pays, qui a mis sur les réseaux sociaux, professeurs, académiciens, chercheurs et professionnels pour introduire les thématiques environnementales au niveau social, politique, économique. Avec la caractéristique : il ne s’agit pas d’un discours théorique mais d’une invitation immédiate à la pratique quotidienne. Un exemple ? « Découvre des choses incroyables ! » propose une face du dé. Le monde est plein de choses incroyables, des sommets majestueux des cimes enneigées aux abysses des océans, de l’immense variété d’espèces végétales à chaque être vivant, même minuscule, qui peuplent la planète : chaque détail de la nature nous remplit d’étonnement et d’émerveillement, il nous inspire respect et gratitude pour le créateur. Que puis-je faire aujourd’hui pour voir le monde avec ces yeux ? Earthcube-01Autre lancement de dé , une autre face. « Souris au monde ! » Rien d’autre que des actions positives ne peut faire du monde, un lieu meilleur à vivre. Que ce soit recycler les déchets ou réutiliser des objets dont on ne se sert plus, ne pas gaspiller l’eau ou éteindre les lampes, partager les trajets en voiture afin de réduire les émissions de gaz, ou cultiver un petit potager commun, il suffit de penser que chacune de nos actions a une conséquence. Le jeu continue et ne s’arrête jamais. « C’est le moment, maintenant ». Combien de fois n’avons -nous pas dit ‘’Je le ferai demain’’ mais ensuite, nous ne l’avons plus fait ? Le monde ne peut plus attendre pendant que nous remettons à plus tard ! Je dois agir maintenant et recommencer à chaque échec avec une nouvelle énergie. « Seulement ce qui est nécessaire ! ». Telle une plante qui n’extrait de la terre que les besoins nutritifs dont elle a besoin pour grandir, nous aussi devrions apprendre à discerner les désirs et les besoins, en réduisant au maximum l’impact négatif de nos actions et amplifiant l’impact positif. Et enfin la dernière face : « Chaque chose est un don ». Comment préserver tout ce qui m’entoure et le protéger pour que les générations futures puissent aussi en jouir ? Des joueurs invétérés, il y en a heureusement beaucoup. « Seulement ce qui est nécessaire ! était la suggestion du Dé de la Terre aujourd’hui. Tout a commencé avec une douche tempérée : « sortir de la douche avant que ne sonne le réveil », puis recyclage et réutilisation du papier au travail, suivi d’un repas plus léger qu’à l’habitude, ce sont, il est vrai, de petits pas, mais au moins j’y étais à 100 % (San Paolo Brésil). « Nous sommes tous reliés ! » ai-je lu sur le Dé aujourd’hui, après l’avoir lancé. Je me suis rendu compte que j’avais oublié d’éteindre les lampes à la maison, ainsi je suis revenu sur mes pas et les ai éteintes avant le soir. J’ai aussi éteint l’ordinateur. Ce que nous faisons a réellement une influence sur les autres. (Nairobi, Kenya) « C’est le moment maintenant ». Commençons à jouer ! Jamais le jeu n’a été aussi sérieux et fascinant en même temps.

« Merci de travailler pour l’unité des chrétiens »

« Merci de travailler pour l’unité des chrétiens »

Emmaus e CarismaticiLe pape a exprimé ses remerciements, suivis d’une constatation et d’un souhait : « Merci pour ce que vous faites, merci de travailler pour l’unité des chrétiens, tous ensemble, comme le Seigneur le veut. Marchons ensemble, aidons les pauvres ensemble ; charité ensemble, éducation ensemble : tous ensemble ». Et d’ajouter : « Que les théologiens travaillent de leur côté et qu’ils nous aident. Mais nous, soyons toujours en chemin, jamais à l’arrêt, jamais à l’arrêt ; et ensemble. C’est ce que je souhaite et je vous remercie, car je sais que vous le faites ». Des mots que Maria Voce, invitée à prendre part à l’audience, commente ainsi : « Cela a été une rencontre très brève, mais personnelle ; le Pape a salué tout le monde, un par un, et il a voulu que nous soyons tous en cercle, dans la salle du Consistoire, justement pour pouvoir nous saluer personnellement. Ensuite, il est resté quelques minutes pour nous exprimer sa reconnaissance pour cette visite. Il l’a ressentie comme un signe d’estime, une marque d’affection envers lui et il en était très heureux. Il a surtout dit que le désir de son cœur est que l’on chemine ensemble. Pour lui, cet œcuménisme est celui du cheminement commun et il a remercié les participants en répétant ‘je sais que vous le faites’. Il faut continuer à marcher ensemble. Les théologiens nous aideront à comprendre les différences, à trouver la façon de les surmonter, mais l’important est que nous marchions ensemble, car la volonté de Dieu est que nous soyons tous un. Voilà son message. Il était très détendu, très content de rencontrer chacun ». L’après-midi, au Cirque Maxime, a eu lieu une veillée œcuménique avec le pape à l’occasion du Jubilé d’Or du Renouveau charismatique catholique. Communiqué de presse

L’Esprit Saint : le Dieu inconnu

L’Esprit Saint : le Dieu inconnu

Pentecost-a« Ce que fait l’Esprit Saint est incroyable ! L’Église avait été fondée par Jésus sur la Croix mais les Apôtres étaient pratiquement incapables de parler, timides, apeurés et ils n’osaient pas sortir. L’Esprit Saint descend sur eux et les voilà qui vont avec un immense courage dans les rues et sur les places, parler avec un tel feu qu’on les croit ivres. Intrépides, ils affrontent toutes les persécutions et se mettent en route vers le monde entier. Ceci n’est qu’un exemple, mais de première importance, de ce qu’opère cet Esprit divin, sans parler de tout ce qui s’est fait sous son impulsion dans l’Église au cours de vingt siècles de vie : miracles de lumière, de grâce, de retournements de situation, de renouveaux. Pensons au Concile, aux différents mouvements spirituels qu’il a toujours si opportunément suscités. […]. Pour nous, quel était l’horizon de notre vie avant que l’Esprit Saint ne se manifeste ? L’horizon de ceux qui ne voient pas au-delà de leur quartier, dont les pensées et l’affection se limitent presque exclusivement au cercle de leur famille […]. Si un renouveau s’est produit dans l’Église, n’est-ce pas par l’action de l’Esprit Saint qui sait renouveler la face de la terre ? Oui, c’est lui. C’est son rôle de mettre en nous force et courage. Et nous ne pouvons pas ne pas lui faire davantage de place dans notre vie spirituelle. […]. Aimons l’Esprit Saint, honorons-le, en aimant, en respectant, et en servant chaque prochain. » (15 septembre 1983) « Devenons des élèves attentifs et assidus de ce grand Maître : L’Esprit Saint, qui est en nous et qui parle à notre cœur. Soyons attentifs à ses impulsions mystérieuses et d’une grande délicatesse. […]. Les idées qui germent dans l’esprit d’une personne décidée à aimer sont souvent inspirations de l’Esprit Saint. En ce cas, toute idée est une responsabilité. Car si l’Esprit nous en donne, c’est pour nous « vivifier », nous et le monde à travers nous, pour que nous fassions avancer Sa révolution d’amour. Soyons attentifs à chaque idée, surtout si nous pensons qu’elle peut être une inspiration ; voyons-la comme une responsabilité à assumer et à mettre en pratique. Ainsi nous aurons trouvé le meilleur moyen d’aimer, d’honorer, de remercier l’Esprit Saint et de n’obéir qu’à un seul Maître. » (1er septembre 1983) Chiara Lubich, da LA VITA UN VIAGGIO – Città Nuova, 1984, pagg. 125-128 Traduction française : LA VIE EST UN VOYAGE – Nouvelle Cité, 1987, p. 127-132

Résurrection derrière les barreaux

Résurrection derrière les barreaux

20170602-01Ma feuille de route en Jordanie prévoit la visite au centre de détention féminin, à la périphérie d’Amman. C’est le dernier acte de mon séjour. Dans le couloir de contrôle, on demande à Omar, l’ami qui m’accompagne, de retirer sa montre et ses lunettes de soleil. Mes lunettes aussi risquent de disparaître, mais je les lui fais essayer et la jeune garde se rend compte que sans elles je vois mal. Nous arrivons à la première salle d’attente après avoir traversé une longue cour. C’est déjà une journée d’été. Nous dépassons le énième contrôle et nous déposons la feuille avec le nom de la personne que nous voulons rencontrer. Dans la salle d’attente, deux autres jeunes femmes attendent leur tour de visite. Qui veulent-elles rencontrer, une sœur ? Ou la mère ? Un homme sur la cinquantaine, physionomie de type arabe, a les yeux fixés sur ses chaussures usées. Lui aussi attend. Mon ami essaie de s’asseoir mais la chaise se casse. Devant pareille scène, où que ce soit, tout le monde aurait ri. Mais là, rien, dans cette salle personne n’ose le faire, chacun est absorbé par sa souffrance. Le climat qu’on respire est semblable à celui de l’attente du diagnostic d’un médecin sur la maladie grave d’une personne chère. Le bruit nasillard du haut-parleur et le sursaut de l’homme qui se lève me font comprendre que son tour est arrivé. Peu après c’est à nous. Un petit couloir, sur le côté droit chaque cellule a son hublot avec les vieux téléphones classiques de part et d’autre de la vitre. Notre amie, tout d’un coup joyeuse, s’agite et gesticule, elle nous dit par le combiné, que nous pouvons demander que la rencontre se fasse dans une autre salle, « face-à-face ». C’est Pâques et aujourd’hui pour les chrétiens une visite est permise. Nous sortons du bâtiment et nous rentrons par l’entrée officielle. Encore les passeports, les questions, et le nom de la personne que nous voulons rencontrer. Nous attendons dans une salle pendant que nous assistons au travail de plusieurs fonctionnaires affairés qui insèrent des documents dans des chemises numérotées. L’attente est longue. Peut-être que pour elle aussi la route est faite de portes qui s’ouvrent et se ferment. Mais la voilà qui arrive. Margari est une femme sur la quarantaine, d’Amérique du Sud, joyeuse. « Mes compagnes de cellule vont être jalouses ! ». C’est une femme douce, elle reconnaît s’être trompée, elle sortira dans quelques mois et compte les jours sur le calendrier qu’elle s’est fabriqué. Durant ces deux années, elle est devenue grand-mère et ne connaît pas encore son petit-fils. Sur ses quatre enfants, les deux premiers ont quitté l’école pour travailler, et elle n’a plus son mari. « Quand je rentrerai, ils vont me gronder, mais c’est normal qu’ils soient en colère contre moi. J’arrive à les joindre de temps en temps par téléphone. Mon désir – poursuit-elle – était d’ouvrir un orphelinat pour enfants de la rue. Ici, à l’intérieur, c’est dur, une fois j’ai pensé me suicider. On devient méchants. Mais je n’y arrive pas, si elles se fâchent ou me frappent je ne réagis pas, je n’y parviens pas. Mes amies sont ici, certaines depuis plusieurs années. Fernanda depuis huit ans, mais elle va bientôt sortir. A 29 ans une grave maladie est en train de l’emporter. Elle est entrée toute jeune, pour une stupidité plus grande que la mienne. Elle a avalé les rouleaux de cette saleté. Moi, je remercie Dieu, malgré tout, je le sens proche et c’est pour cela que je me sens privilégiée. » Elle me recommande ses enfants, me demande de leur écrire que je l’ai rencontrée et qu’elle a vraiment hâte de les revoir. Nous nous quittons en nous embrassant très fort ; difficile de décrire ce que j’éprouve en ce moment. Je voulais que ce soit un petit geste, afin de prendre sur moi sa souffrance. Au cours de cette journée si ensoleillée, peut-être qu’un rayon de Son amour a traversé les barreaux de ces murs gris. C’est un matin de Pâques spécial, je ne peux que remercier Dieu pour ce qu’Il m’a fait vivre : la résurrection est la vraie liberté. J’ai rencontré en prison une femme libre parce qu’elle est consciente d’être aimée de Dieu. (Ago Spolti, Italie)

Journée Internationale de l’Enfant

Le 1er juin, dans de nombreux Pays du monde, on fête la Journée Internationale de l’Enfant, instituée en 1925, à Genève (Suisse), au cours de la « Conférence Mondiale sur le Bien-être des Enfants »,  une façon de braquer les projecteurs sur les nombreuses violences que subit quotidiennement le monde des enfants. Une occasion pour réfléchir à la condition des enfants, trop souvent victimes des guerres, des violences, d’abus, d’exploitation, de discrimination en raison de leur foi religieuse, de leur appartenance ethnique ou de leur handicap. Mais aussi pour inviter le monde des adultes – familles, écoles, société et institutions – à s’engager sérieusement à les protéger et à contribuer à l’avènement d’une société plus juste, plus attentive et plus respectueuse de la dignité et des droits de l’Enfant.

Évangile vécu: “Maintenant, je vous envoie”

Évangile vécu: “Maintenant, je vous envoie”

20170601-01Baptême “C’est presque l’heure du déjeuner, lorsqu’un homme frappe à la porte de la paroisse pour fixer la date d’un baptême. Ne s’agissant pas d’un paroissien, je lui demande des précisions. La situation est complexe: il a eu un garçon avec son amie, et sa sœur insiste pour que le bébé soit baptisé. J’essaye de récolter rapidement quelques données et je lui dis au revoir. En sortant, je repense à la manière expéditive dont je l’ai traité. Comme j’ai son adresse, sans y penser deux fois, je vais chez lui: un petit appartement très désordonné. Il est surpris et alarmé: il y a un problème avec le baptême? Je le rassure: c’est seulement pour vérifier que j’ai toutes les données. Son amie et lui s’ouvrent avec confiance et m’invitent à table avec eux pour un déjeuner frugal. Ainsi, j’apprends une situation de marginalisation, mais, surtout, je me rappelle mon unique droit: être au service des autres.” (K.L. – Pologne) Banc d’essai “Je gère une boutique de cadeaux dans un quartier populaire. Pour moi, chaque personne qui entre dans la boutique est plus qu’un client: je considère que la relation avec lui est importante, au-delà du fait que je dois vendre. Parfois, des personnes viennent simplement me confier leurs problèmes. Je les écoute et, si je peux, j’essaye de donner un conseil. Mon père se moque de moi: ‘Au lieu d’une boutique, on dirait un confessionnal.’ Le fait est que, pour moi, le travail est le banc d’essai de ma vie chrétienne.”(Rachele – Italie) Concierge “Je travaille comme concierge dans deux immeubles, où les personnes se connaissaient seulement de nom. En cherchant des occasions pour construire des relations, j’ai commencé à informer un couple sur la vie de la paroisse. Le mari, pourtant éloigné de l’Église, a apprécié mon geste. J’ai aussi sympathisé avec une Thaïlandaise qui, reconnaissante, m’a offert des chocolats. Je les ai tous invités pour une grillade: soirée très réussie, répétée plusieurs fois. De temps en temps, j’offrais une tasse de café à ceux qui rentraient du travail. Des gestes simples, mais, peu à peu, certains se sont sentis libres de me confier aussi des choses plus personnelles. Comme ce locataire qui considérait la prière comme une perte de temps. Lorsque je lui ai promis de prier pour lui, il m’a répondu: ‘Personne ne m’a jamais parlé ainsi jusqu’à maintenant. Je ne l’oublierai pas.’ Un couple d’Italiens, avant de rentrer dans leur pays, a invité tous les voisins à savourer leurs spécialités nationales.” (Maria Rosa – Suisse) Ordures “En sortant de l’école, j’ai aperçu sur le trottoir d’en face un chien qui, à la recherche de nourriture, détruisait et ouvrait des sacs-poubelle. J’ai continué à marcher sans y prêter attention, mais, au fond de moi, quelque chose me poussait à agir pour les autres. Même si j’avais honte, je suis retourné sur mes pas et j’ai remis les sacs en place. Je venais de tourner au coin de la rue, lorsque j’ai vu arriver le camion-poubelle au loin. J’étais content, parce qu’il arrive que, chez nous, s’il y a trop de désordre, les éboueurs ne ramassent pas tout.” (M.B. – Argentine)

Jubilé du Renouveau Charismatique catholique

Jubilé du Renouveau Charismatique catholique

CCRDu 31 mai au 4 juin, en divers lieux de Rome, se déroulent les célébrations du 50ème anniversaire de la naissance du Renouveau Charismatique, mouvement de l’Église catholique né en 1967 aux États-Unis pendant une retraite spirituelle d’une vingtaine d’étudiants de l’Université Duquesne de Pittsburgh en Pennsylvanie.  Depuis lors, le mouvement s’est répandu dans les États-Unis, en Amérique latine, dans les Caraïbes, en Inde et en Afrique. En Europe, il a une présence consistante en France et en Italie et récemment il se répand dans les pays d’Europe orientale. A travers des groupes hebdomadaires, des retraites, des rencontres de prières et des ’’séminaires de vie dans l’Esprit’’ le mouvement diffuse un style de vie de la Pentecôte centré sur les dons de l’Esprit Saint.

Nouvelle Zélande : la chaleur de Rotorua

Nouvelle Zélande : la chaleur de Rotorua

20170428_132808Le lac Rotorua est le deuxième plus grand lac de l’Ile du Nord de la Nouvelle Zélande, dans l’Océan Pacifique méridional. S’étant formé par le cratère d’un grand volcan, actif jusqu’il y a 240 mille ans, aujourd’hui, il est un splendide terrain de sport pour le canoë et le kayak. Là aussi, comme partout dans la région, but du tourisme depuis le début du 19ème siècle, une odeur forte de soufre rappelle l’intense activité thermale qui pousse l’eau bouillante à sortir du sous-sol en formant des mares de boue chaude de couleurs les plus incroyables, du vert pomme au jaune, lacs bleu cobalt et une myriade de fumerolles. Non loin de là, le geyser Lady Knox d’où l’éruption, une fois par jour, jaillit en un jet d’eau et de vapeur d’une hauteur de 20 mètres. 20170427_191033Identique chaleur pétillante parmi les 170 participants à la  ‘’Mariapolis’’ accueillie du 26 au 29 avril dernier dans un ‘’camp’’ situé justement sue les rives du lac. Parmi les participants, il y a aussi des familles originaires des Philippines, de l’Inde et de la Corée, plus de 50 jeunes, juniors et enfants et quelques hôtes italiens, deux couples, Roberta et Stefano, Beatrice et Franco. IMG_8585Ils racontent : « Nous sommes partis de Sydney et, après un vol d’environ 4 heures, nous sommes arrivés à Auckland où nous ont rejoints Yob et Bruno de Melbourne. Avec eux, après 4 heures de voiture, nous sommes arrivés à Rotorua. Trois jours très riches de rapports personnels et avec toutes les familles. Nombreuses expériences d’Évangile vécu et workshop sur l’écologie, thème fort apprécié ici, sur l’art d’aimer, avec quelques réflexions de Chiara Lubich, et puis encore sur la  communication en famille et sur l’éducation des enfants. Et des promenades magnifiques le long du lac et dans la forêt ». Ce n’est pas par hasard si l’Ile du Nord a été choisie comme un des lieux pour tourner différentes scènes de la saga fantasy de Tolkien ‘’Le seigneur des Anneaux’’. Mais le territoire est particulièrement intéressant également d’un point de vue ethnologique. En effet, sur l’Ile habite la plus grande communauté Maoris de la Nouvelle Zélande. Si jusqu’il y a 40 ans, la langue de ce peuple était parlée par un nombre très restreint de personnes, aujourd’hui, grâce à un programme d’intégration voulu par le gouvernement, la culture et la langue des Maoris (environ les 20 % de la population) sont devenues part intégrante du pays. « Pendant la messe – expliquent Roberta et Stefano – nous récitons quelques prières dans la langue des Maoris, peuple dont la civilisation et la culture sont bien intégrées ». Après le repas du soir, le programme de la Mariapolis prévoit une soirée animée par les enfants et les juniors, avec une intéressante réflexion ‘’écologique’’ sur le respect de la création et de l’environnement. IMG_8364Dans la simplicité d’une grande famille, on partage aussi à la Mariapolis les festivités pour un anniversaire, un anniversaire de mariage. « Trois journées très riches en colloques personnels et avec les familles, durant lesquelles nous avons pu partager les joies,  accueillir et embrasser ensemble les souffrances, en affrontant les défis avec le soutien de la communauté, en restant fidèles à l’engagement à vivre l’Évangile avec cohérence et constance ». Le ‘’peuple de la Mariapolis ‘’ repart d’ici, afin de donner ce qui a été vécu, aux pays d’origine, en apportant l’énergie et la chaleur de Rotorua.