Mouvement des Focolari
Les cinquante ans du Mouvement Paroissial

Les cinquante ans du Mouvement Paroissial

Vallo TorineseUne journée dédiée au Mouvement Paroissial se déroulera au Centre Maria Orsola, intitulée: “50 ans d’histoire et une passion pour l’Eglise”. Au programme des témoignages et des moments d’expression artistique, ainsi que les interventions du cardinal Joao De Aviz (préfet de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée, ancien archevêque de Brasilia), sur le thème : « Des périphéries du monde au Vatican », et celle de Mgr Giuseppe Petrocchi (Archevêque de l’Aquila), sur : « La vocation du Mouvement paroissial à la lumière de Juvenescit Ecclesia ».      

“La mystique du feu : Catherine et Chiara”

“La mystique du feu : Catherine et Chiara”

IMG-20170923-WA0012Le samedi 23 septembre 2017, dans l’Amphithéâtre de l’Institut Universitaire Sophia (IUS) : dès les messages d’introduction de Mgr Buoncristiani, archevêque de Sienne, et  Maria Voce, présidente du mouvement des Focolari et vice chancelière de l’Institut Universitaire Sophia, il était clair qu’existait une entente et une proximité entre les deux figures charismatiques. Elles ont offert non seulement au monde ecclésial, mais aussi à toute la société civile de leurs deux époques respectives, un exemple de féconde interaction entre spiritualité et incarnation, en œuvrant continuellement à l’intérieur-même des défis inhérents à la vie en commun. Marco Luppi, modérateur du congrès, a fait remarquer, en ouverture, la continuité entre les propositions de ‘la joyeuse brigade’ des Catheriniens et la spiritualité de l’unité des Focolari, en rappelant combien les véritables points saillants de la pensée de la sainte siennoise – l’unicité du choix de Dieu, la fécondité de la volonté de Dieu, l’importance de vivre le moment présent – ont été repris et réactualisés par Chiara Lubich. Le souvenir d’Igino Giordani, cofondateur du mouvement des Focolari, a mis en exergue son engagement initial sur la voie tracée par l’expérience de Catherine. Pour lui une sainteté à la portée de tout le monde était plus qu’évidente en raison de son message universel dans la manière de proposer ce choix proprement chrétien. Bien connue sa devise en trois mots est bien connue: « moi – le frère – Dieu », inventée par Giordani en tant que processus fécond dans les relations interpersonnelles qui complète la dimension anthropologique en ouvrant la réflexion chrétienne sur la paternité divine. Cœur du congrès : deux exposés principaux. Sœur Elena Ascoli O.P., avec son thème la mystique de la rencontre”, a parcouru la dimension intime et concrète de la « mystique du feu » chez Catherine. L’espérance chrétienne, chez elle, devient un véritable chemin vocationnel à la recherche du sens de la vie au service de la société dans l’Église. 381 lettres, des recueils variés d’hymnes et de prières, font de Catherine la sainte de la rencontre et du dialogue, qui trouve dans la conscience de celui qui découvre dans ce « feu intérieur », le rapport avec Dieu, un patrimoine qui accroît sa valeur s’il se donne, s’il bâtit une dynamique relationnelle d’amour concret avec le prochain, s’il aide à construire la vie ensemble, dans la recherche du bien commun. Piero Coda, recteur de Sophia, dans son exposé intitulé « L’Amour véritable et le véritable Amour », a proposé une lecture originale de la rencontre féconde entre les racines franciscaines de Chiara Lubich et la période catherinienne de Giordani, rencontre qui se reflète dans la période de fondation du mouvement des Focolari en tant qu’expérience participant au renouvellement du christianisme, capable de donner vie à une nouvelle réalité dans l’Église et la société. Le « pacte » entre charismes donne naissance à quelque chose d’original qui souligne le dynamisme de la réciprocité agissant comme caisse de résonance pour l’unité et devient le cœur d’une expérience offerte au service de l’humanité. La « mystique du feu » en Chiara Lubich, mentionnée par Coda à partir de certains passages du texte « Résurrection de Rome », rappelle justement combien la force de l’élan intérieur, individuel, s’épanouit dans la dynamique communautaire : « C’est Dieu qui fait que deux soient un, en se plaçant troisième comme relation entre eux : Jésus parmi nous ». En conclusion, l’exposé du professeur Aldo Bernabei, représentant du groupe romain des Catheriniens, a repris le parcours commun entre son association et le mouvement des Focolari au sein de l’animation du projet de plusieurs décennies « Ensemble pour l’Europe » : une manifestation qui travaille de manière permanente à la construction d’un esprit européen pour reconnaître l’âme chrétienne de sa fondation parmi ses valeurs propres, un parcours unissant plus de 500 Églises, mouvements, communautés et associations.  

Parole de vie d’octobre 2017

En prison à cause de sa prédication, l’apôtre Paul écrit une lettre à la communauté chrétienne de la ville de Philippes. C’est lui qui, le premier, y a apporté l’Évangile. Beaucoup ont cru et se sont engagés avec générosité dans cette nouvelle vie, témoignant de l’amour chrétien même quand Paul a dû partir. Les nouvelles qu’il reçoit lui donnent une grande joie, d’où le ton affectueux de cette lettre envers les Philippiens. Il les encourage donc à progresser, à grandir tant comme personnes que comme communauté. Il leur rappelle le modèle de style de vie évangélique donné par Jésus : « Ayez en vous le même sentiment dont était animé Jésus-Christ » Comment connaître les désirs profonds de Jésus afin de l’imiter ? Écoutons Paul : le Christ Jésus, le Fils de Dieu, a pris notre condition humaine en descendant au milieu de nous. Il s’est fait homme, totalement au service du Père, pour nous permettre de devenir enfants de Dieu . Tout au long de son existence, il a accompli sa mission dans sa façon de vivre. Il s’est continuellement abaissé pour atteindre celui qui était le plus petit, faible, indécis, et lui redonner courage, afin qu’il se sente enfin aimé et sauvé : le lépreux, la veuve, l’étranger, le pécheur. « Ayez en vous le même sentiment dont était animé Jésus-Christ » Pour reconnaître et faire grandir en nous les sentiments de Jésus, reconnaissons avant tout en nous-mêmes la présence de son amour et la puissance de son pardon. Puis levons les yeux vers lui, adoptons sa façon de vivre. Elle nous pousse à ouvrir notre cœur, notre esprit et nos bras pour accueillir chaque personne telle qu’elle est. Évitons de juger les autres, laissons-nous plutôt enrichir par le positif que nous rencontrons, même lorsqu’il se cache sous une accumulation de misères et d’erreurs et qu’il nous semble perdre notre temps à le chercher. Le sentiment le plus fort de Jésus que nous pouvons faire nôtre est l’amour gratuit, la volonté de nous mettre à la disposition des autres avec nos talents plus ou moins grands, pour construire courageusement et concrètement des relations positives partout où nous vivons. C’est aussi savoir affronter avec douceur toutes les causes de division, déterminés à trouver la voie du dialogue et de la concorde. « Ayez en vous le même sentiment dont était animé Jésus-Christ » Chiara Lubich qui toute sa vie s’est laissée guider par l’Évangile dont elle a reconnu la puissance, écrivait : « Imiter Jésus signifie comprendre que nous, chrétiens, n’avons de sens que si nous vivons pour les autres, si nous concevons notre existence comme un service aux frères, si toute notre vie est bâtie sur ce fondement. Alors nous accomplirons ce qui tient le plus au cœur de Jésus. Nous aurons mis l’Évangile au centre de notre vie et nous pourrons vraiment nous dire bienheureux . » Commission Parole de vie (La Commission Parole de vie est composée de deux biblistes, de représentants d’Asie, d’Afrique, d’Amérique Latine, de jeunes, du monde de la communication et de l’œcuménisme)

Évangile vécu: je n’en pouvais plus

Évangile vécu: je n’en pouvais plus

20170927-01 Lorsque les médecins ont découvert que John, mon mari, avait la maladie d’Alzheimer ma vie a basculé. Dans un premier temps j’étais accablée par ma douleur et la charge que je devais assumer. C’est seulement par la suite, en rencontrant des personnes qui m’ont permis de faire l’expérience de l’amour de Dieu, que j’ai compris que m’occuper de John était la chose la plus importante de ma vie. Mais le chemin fut long. Au début j’étais paniquée et je ne réussissais pas à gérer la situation. Puis, lorsque l’état de John s’est aggravé, personne, dans mon entourage, ne pouvait m’aider. Jusqu’à notre médecin de famille, qui était en vacances ! Je souffrais, sans savoir quoi faire pour aider John. De plus je devais m’occuper de beaucoup d’autres choses, entre autres de notre situation financière. Je me voyais aller de plus en plus mal et ma santé aussi s’en ressentait. Après de nombreuses recherches, une agence a trouvé et m’a proposé un « Care Support Worker ». Au bout de quatre semaines une dame est venue : elle a compris notre situation et a fait preuve d’une grande disponibilité et soutien. J’en ai éprouvé un grand soulagement. Quelques semaines plus tard, j’ai été invitée à un rassemblement de quatre jours organisé par le Mouvement des Focolari. J’ai pu m’y rendre car mon mari a été accueilli dans un centre de soins. Un soir, lors d’un échange en groupes, quelqu’un m’a demandé : « Et toi Pam, que fais-tu ? » Je ne souhaitais pas répondre, ni raconter tous mes malheurs, ni à quel point je me sentais fragile et souffrante. Mais ensuite, par politesse, j’ai commencé à dire quelque chose, jusqu’au moment où j’ai éclaté en sanglots. C’était la dernière chose que j’aurais voulu : attirer les regards sur moi. Mais aussitôt tout le groupe a cherché à me réconforter. Tous comprenaient mes difficultés et voulaient me manifester amour et compassion. Au début je pensais que j’aurais eu honte, mais (chose incroyable!) je me suis sentie soulagée et guérie! Ce n’était pas la situation en soi qui avait changé, mais moi-même ! Je me suis rendu compte que soigner mon mari était devenu pour moi un poids. Et Jésus a pourtant dit : « Mon joug est doux et mon fardeau léger ». J’avais besoin que quelqu’un me rappelle que Dieu est Amour et qu’Il nous aime immensément. Une fois Dieu remis à la première place dans mon cœur, dans mon esprit et mon âme, tout a repris sa juste dimension. Mon mari malade représentait désormais la chose la plus importante. » Dans des situations de ce genre il est certainement important de prier. Mais ce qui m’a le plus aidé à sortir de cette souffrance intérieure a été la présence spirituelle de Jésus au milieu de ce groupe de personnes. Elles m’ont permis d’expérimenter l’amour de Dieu. Mon expérience avec John se poursuit, mais désormais je sais que je peux compter sur l’amour de tous. Extrait de: New City (Inghilterra) Agosto-Settembre 2017

“Être une présence de Marie”

“Être une présence de Marie”

IMG_1295Je suis heureuse de vous saluer, vous tous qui participez à la présentation du livre Qui c’è il dito di Dio”. C’est le second volume de la collection “Studi e Documenti” promue par le Centre Chiara Lubich. Le titre rappelle une phrase connue des membres du mouvement des Focolari : la première reconnaissance, de la part de l’archevêque de Trente, Mgr Carlo de Ferrari, de ce quelque chose de nouveau qui – de façon édifiante et en même temps contrastée -, était en train de naître dans son diocèse, et ne venait pas des hommes mais “du doigt de Dieu”. Un regard pur permettait ainsi au pasteur de ne pas s’arrêter à des considérations ou des jugements purement “humains”, mais de pénétrer plus profondément l’action de Dieu qui se manifestait à travers la vie d’un groupe de jeunes filles ; ceci 20 ans avant le Concile Vatican II. L’histoire allait lui donner raison. En tant que membres du mouvement des Focolari nous ne pouvons qu’être particulièrement reconnaissants envers Mgr de Ferrari pour son discernement, qui a permis à ce petit feu allumé de grandir et de s’étendre ensuite au monde entier. À 70 ans de distance, ce travail de Lucia Abignente nous permet de voir à quel point l’intuition de l’archevêque était profondément enracinée dans la vie de la Parole de Dieu et son action imprégnée d’humilité, de persévérance, de promptitude à payer de sa personne, de prophétie. Dans la reconstruction des événements, qui nous est offerte dans ces pages sur la base d’un vaste ensemble de sources, nous découvrons un fil d’or. Des circonstances favorable et contraires ont permis de tisser une relation de communion vivante, authentique, entre Chiara Lubich et “son” évêque, qui a donné un sens à cette alternance de “hosanna” et de “crucifie-le” – pour l’exprimer en des termes que nous trouvons dans les lettres des deux protagonistes – et qui a permis à Chiara de le vivre dans l’amour pour Dieu et pour l’Église. Ces pages en donnent un témoignage authentique et convaincant. IMG_1285Aujourd’hui encore, cela constitue une invitation à prendre nouvellement conscience du don du charisme reçu et des potentialités d’une fondation qui, comme cela est reconnu aujourd’hui, a ouvert la voie à d’autres parcours de réalités ecclésiales. Je suis heureuse de constater que la publication de ce livre advient durant l’année consacrée par le mouvement des Focolari à l’approfondissement sur Marie, un des points fondamentaux de la spiritualité de l’unité. Ce fut dans la période de lumière vécue l’été 1949 (lorsque l’Esprit donna à Chiara de contempler la grandeur de la Mère de Dieu, d’admirer sa beauté unique, toute revêtue de la Parole de Dieu), que se dessina également le dessein de Dieu sur l’Œuvre naissante : Œuvre de Marie justement. La vocation, le timbre “marial” de cette Œuvre ressort de ces pages qui en donnent une preuve – je dirais – irréfutable, grâce au oui renouvelé de Chiara aux plans de Dieu : oui à l’appel, oui à l’annonce de cet Idéal qui allait pénétrer toute sa vie ; oui à la disponibilité de l’offrande et de l’immolation du fruit engendré, durant les années d’étude de la part de l’Église de Rome. Dans son “fiat” de l’Annonciation comme dans le oui de la désolation au pied de la croix, Marie est le modèle, le moule où Chiara Lubich vit sa divine aventure. À notre époque, où apparaît « une conscience nouvelle et plus explicite du principe marial dans l’Église, en tant que sacrement d’unité[1] », j’espère que le témoignage, le message, transmis par le livre que nous présentons aujourd’hui, pourront être un don pour tout le peuple de Dieu et aideront l’Œuvre de Marie à exprimer la vocation que l’Église lui a confirmée dans les Statuts : « … être, autant que possible, une présence [de Marie] sur la terre, pour ainsi dire sa continuation. »   [1] B. Leahy, Il principio mariano nella Chiesa, Città Nuova, Rome 1999, p. 46.

Living City fête ses 50 ans

Living City fête ses 50 ans

LC50years_invitationPour fêter ses 50 ans d’activité, la revue en anglais, fondée en 1967 à New York comme une des 32 éditions du Mouvement des Focolari, a organisé, le 24 septembre à la Fordham University de New York, un congrès intitulé “Construire des ponts: comment les médias peuvent-ils faciliter le dialogue dans une société polarisée?” avec la contribution de professeurs et journalistes professionnels. Living City est lue et appréciée non seulement aux États-Unis, mais aussi au Canada, Australie, Irlande, Malte, Nouvelle-Zélande et de nombreux autres pays anglophones. Ses lecteurs sont des personnes de tous âges et convictions religieuses. Récemment, elle a été récompensée de cinq prix par la Catholic Press Association d’Amérique du Nord.  

Mexique: les focolari se mobilisent

Mexique: les focolari se mobilisent

 IMG-20170926-WA0005“Dès les premières secousses, beaucoup d’entre nous, tout comme la grande majorité du peuple mexicain, se sont mobilisés, même si pris dans un mouvement d’effroi et de précipitation, pour accueillir les demandes d’aide qui arrivaient de tous les quartiers de la ville de Mexico et d’autres localités à l’intérieur des terres frappées par le tremblement de terre. Partout s’est manifesté  un profond sens de solidarité. Les hôtels ont ouvert leurs portes à tous ceux qui avaient perdu leur maison, médecins et psychologues offrent gratuitement leurs services ; il ne manque jamais une famille pour servir une soupe chaude. Des centaines de bénévoles travaillent dur et sans répit; ce sont des civils qui, encore quelques heures avant, travaillaient comme employés, commerçants ambulants, mères de famille et ouvriers. Une fois de plus on constate qu’à la suite d’une tragédie, la vraie nature mexicaine se révèle, sans perdre espoir : elle sait communiquer joie et enthousiasme, même dans les moments les plus sombres. Des foules de gens se mettent au service par des actions simples et astucieuses,  renvoyant ainsi l’image d’un peuple  vivant qui, tel un géant, se relève des décombres. IMG-20170926-WA0007Différents membres de notre communauté ont offert leurs services, spécialement à Puebla, Morelos, Chiapas et Oaxaca, ville où les secours sont arrivés plus lentement. Une famille de Mexico a organisé une collecte dans sa propre maison et s’est ensuite rendue à Morelos pour distribuer des aliments et des denrées de première nécessité aux plus démunis. Les jeunes de la Cité pilote « le Diamant » se sont rendus à Contla, une ville de l’état de Puebla durement frappée par le tremblement de terre. Ils ont remué les décombres, déchargé et distribué des vivres tout en consolant ceux qui avaient tout perdu. Pour rejoindre cette communauté, située dans une région d’accès difficile, ils ont traversé un fleuve et franchi un profond ravin à l’aide d’un pont improvisé réalisé avec des cordes. Simultanément le groupe Economie de Communion a organisé des secours à Sant’Antonio Alponocan, une autre communauté de cette région. Enfin, pour coordonner les aides, nous avons créé à Mexico un comité d’urgence qui a engagé un recensement des dommages et des nécessités, pour organiser une collecte de biens matériels et rechercher des compétences. IMG-20170926-WA0001En ces moments difficiles nous avons toujours à l’esprit, et c’est pour nous une source de courage et de consolation, les paroles que la Vierge de Guadalupe, sur le mont Tepeyac, a demandé de garder toujours en mémoire à San Juan Diego : « Mets-toi cela dans le cœur mon enfant : ne crains pas. Ne suis-je  pas près de toi, moi qui suis ta Mère? Ne te trouves-tu pas dans mon ombre, sous ma protection ? Ne suis-je pas la source de ta joie ? N’es-tu pas dans les plis de mon manteau, dans mes bras?  Que te faut-il de plus ? “ Comme Mouvement des Focolari nous avons renouvelé notre engagement en redoublant d’amour et de fraternité  pour la reconstruction matérielle et spirituelle de notre cher Pays ». Mexico, le 25 septembre 2017  

Le Mouvement des Focolari en mouvement

Le Mouvement des Focolari en mouvement

VietnamIls rencontrent, raccourcissent les distances, relient, connectent. Ce sont les “focolares temporaires”: de petits groupes, composés de jeunes et d’adultes, appartenant aux différentes vocations du Mouvement des Focolari qui, pendant une brève période, allant de quelques jours à quelques semaines, quittent leur maison pour visiter des communautés éloignées, souvent dans des zones isolées. Une quarantaine de voyages uniquement ces derniers mois, du Sri Lanka aux Açores, du Vietnam à Saint-Domingue, du Brésil à la Tanzanie. Tous “autofinancés” grâce aux initiatives les plus diverses et souvent avec de grands sacrifices. En général, les logements sont mis à disposition par l’Église locale ou par la communauté même. Chacun de ces voyages a une histoire différente, mais avec un dénominateur commun: comme “focolares” temporaires, ils insufflent une nouvelle vie. Idalina et Toni sont une famille du Portugal. Durant le mois d’août, avec sept autres personnes, dont deux jeunes, ils sont partis pour Saurimo, en Angola. “Nous avons logé dans la maison de l’archevêque. Avec lui, nous avons partagé les repas et beaucoup d’autres moments de la journée.” Pendant deux semaines, ils ont noué de nombreuses relations avec des adultes et des jeunes de la communauté: “À la fin du séjour, ils nous demandaient quand nous allions revenir. L’art d’aimer de Chiara Lubich est pour tous une grande découverte”. Canada_03De retour d’un séjour d’un mois parmi les peuples indigènes des Territoires du Nord-Ouest, au Canada, le Père Harry Clarke (prêtre de Colombie-Britannique, province occidentale du Canada), Marilena et Mike Murray (un couple de Washington D.C.), Maria Santana (Montréal) et Ljubica Dekic (Toronto) écrivent: “A Yellowknife, capitale de la région et siège du diocèse, nous avons été accueillis par l’évêque émérite, qui a passé toute sa vie parmi les populations indigènes du nord. De là, nous sommes partis pour Wha Ti, un des quatre villages de la tribu Tlicho, à 40 minutes d’avion. Nous étions hébergés dans la maison de la paroisse. Les habitants du village sont simples et très réservés. Un des problèmes de la tribu est le manque de communication entre les anciens, enracinés dans la culture indigène, et les jeunes, qui ne parlent plus la langue de la tribu. Alcoolisme, jeux d’argent et drogue compliquent la situation. Nous avons présenté la spiritualité de l’unité, ensuite, nous nous sommes consacrés aux différentes activités de la petite communauté catholique pour enfants et adultes. Les circonstances nous ont mis en contact avec deux luthériens et un couple de mennonites en mission, et une belle collaboration en est résulté. Nous déplaçant dans un canoë le long du fleuve, nous avons participé aux événements de la tribu qui, justement durant cette période, réunissait l’assemblée annuelle des villages. De ce voyage sont surtout restés les histoires de vie, les problèmes, les rapports de confiance construits”. Angola_02A Bambio, 300 km de Bangui, en République centrafricaine, un “focolare temporaire” a rencontré un groupe de pygmées qui connaît et vit l’Idéal de l’unité depuis vingt ans. Fidelia écrit: “Il est impressionnant d’entrer dans leur village et les entendre nous saluer par un ‘ciao’! Les pygmées ont beaucoup de valeurs: la fidélité, la monogamie, la pureté, le sens du sacré. Ils nous ont raconté leurs expériences sur l’art d’aimer et sur la Parole de vie. Chaque village a choisi un jour par semaine pour se rencontrer, de 6h à 8h du matin, avant de commencer les activités. Ils racontaient: ‘Le focolare nous a enseigné à vivre, à aimer, à nous faire un avec les autres. Il n’y a plus vous et nous, nous sommes ensemble. Les pygmées ne se mélangent pas avec les autres parce qu’ils nous regardent de travers. Mais les focolari nous ont considérés comme étant leur égal et sont venus vivre avec nous, partager nos joies et souffrances. Ils ne nous ont pas demandé de devenir catholiques, mais ils nous ont enseigné l’amour’. Et encore: ‘Nous, les pygmées, nous avons beaucoup de pratiques dans notre tradition. Mais depuis que nous sommes ‘des focolari’, nous en avons laissé tomber quelques-unes. Par exemple, lorsque mon fils est tombé malade, je ne suis pas allé chez le sorcier comme je le faisais avant, mais je l’ai amené à l’hôpital. Dès que les focolarini l’ont su, ils sont venus m’aider jusqu’à ce qu’il guérisse.’” La gratitude et l’enrichissement sont grands, chez ceux qui partent et ceux qui restent, alors que la conscience d’être une unique famille grandit.  

Bon vent à la Communauté Shalom!

Au cours du mois de septembre, la Communauté Catholique Shalom a fêté ses 35 ans de vie. Cette Communauté, avec laquelle le Mouvement des Focolari a de profonds liens d’amitié, est née au Brésil en 1982, à l’initiative de quelques jeunes universitaires accompagnés par Moysés Louro de Azevedo Filho et avec les encouragements de l’Archevêque de Fortaleza. Tout en ayant comme objectif d’accueillir les jeunes et de leur annoncer l’Évangile, elle a aussi rapidement trouvé audience auprès des familles, des enfants et des personnes de diverses origines socioculturelles, tous unis par la vocation à vivre la prière, la vie fraternelle et le service. Elle est actuellement présente en Amérique du Sud et du Nord, au Moyen-Orient, en Europe, en Afrique et en Asie. En plus des nombreux groupes de prière, la Communauté a mis en œuvre des centres artistiques et culturels, des écoles, des maisons d’accueil pour les personnes âgées, malades ou sans toit, des projets pour venir en aide aux toxicomanes, aux enfants de la rue et pour prévenir l’avortement. Nous adressons nos meilleurs vœux à la Communauté Shalom!    

Klaus Hemmerle :  le destin du monde, dans notre cœur et notre esprit

Klaus Hemmerle : le destin du monde, dans notre cœur et notre esprit

Klaus_Hemmerle« Le monde se rapproche de plus en plus, il tend toujours davantage à s’unifier. Mais cette évolution ne doit pas se limiter au plan économique, technique, politique : ce dont nous avons besoin, c’est d’un esprit commun, où vraiment tous les hommes puissent construire ensemble l’unique destin du monde. Un esprit qui dépasse l’isolement, mais aussi le danger d’un collectivisme de masse, sans âme. Cet esprit nous est offert par l’évangile. En se faisant lui-même l’un d’entre nous, Dieu nous a fait devenir frères les uns des autres. C’est donc le commandement nouveau qui doit rythmer l’existence de ce monde qui tend vers l’unité: « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». (Interview, décembre 1977) “ Le premier souci du chrétien doit être de faire avancer, non seulement avec ceux qui partagent ses idéaux, mais avec tous ceux qui ont une responsabilité dans la monde, la construction d’un monde humain ». (Conférence 17.11.1978) “ Si ton pays est aussi important que le mien, si ta culture est pour moi aussi précieuse que la mienne, j’aplanis la route sur laquelle Jésus pourra agir au milieu de ce monde. Nous ne serons pas nivelés ni confondus dans une uniformité anonyme, mais notre prochain mobilisera notre esprit, nos intentions et notre cœur : le monde sera pour nous objet d’attention et de prédilection. Et de cette manière nos univers respectifs feront partie d’une unique réalité, sans pour autant se noyer dans la banalité d’un ensemble neutre. Le monde lui-même deviendra ainsi en même temps plus unifié et plus diversifié ». (Extrait du livre Der Himmel ist zwischen uns, p.93 ) « Les espaces où nous vivons ne doivent pas devenir les cellules bien aménagées d’une gigantesque prison déguisée en hôtel, mais des espaces de rencontre, où l’homme peut attendre et accueillir d’autres êtres humains, et plus encore, où l’homme peut attendre et recevoir Dieu ». (Article, déc.1973) Klaus Hemmerle,La luce dentro le cose(La lumière à l’intérieur des choses), Ed. Città Nuova (1998 – pp. 286, 287, 300, 282)  

“La Mystique du Feu chez Catherine et chez Chiara”

“La Mystique du Feu chez Catherine et chez Chiara”

lamisticadelfuocoA l’occasion du 30ème anniversaire (1987-2017) de la remise de la « Targa Cateriniana » (ˡ) à Chiara Lubich, la Communauté des Pères Dominicains de Sienne (Italie), en collaboration avec la Société Internationale des Caterinati et le Mouvement des Focolari, organise un congrès les 23 et 24 septembre à Loppiano, la cité pilote fondée par Chiara Lubich en 1964, intitulé : “La Mystique du Feu chez Catherine et chez Chiara”. Intervenants: le Professeur Piero Coda, président de l’Université Sophia et Sœur Ascoli O.P de la Société Internationale des Caterinati. Modérateur : le Père Alfredo Scarciglia O.P. (Prieur du couvent St Dominique de Sienne et aumônier des Caterinati). Un message de Maria Voce, présidente des Focolari, sera lu. Au cours du congrès un DVD sur la remise de la « Targa Cateriniana » (ˡ) à Chiara Lubich  sera projeté et l’actrice Paola Lambardi, de Sienne, lira quelques extraits des textes de Sainte Catherine. (ˡ) « Insigne Catherinienne » Programma    

Jeunes et adultes, en chemin, ensemble

Jeunes et adultes, en chemin, ensemble

foto seminario2« Une expérience d’Église vivante, en chemin, en dialogue, de sortie », synthétisent brièvement Paola Pepe et Jonathan Michelon (responsables des Écoles Gen internationales de Loppiano) les journées du Séminaire international sur la situation juvénile. Celui-ci fait partie d’un parcours organisé par le Secrétariat Général du Synode des Évêques, en préparation à la XV Assemblée Générale Ordinaire sur le thème ‘’Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel’’. « Nous avons fait une profonde expérience de communion, de ‘’training synodal’’, au contact de différentes réalités ecclésiales. Nous nous étions déjà préparés, depuis l’été dernier, avec d’autres jeunes des Focolari de différents pays, pour envoyer notre contribution au secrétariat général du Synode », écrivent-ils avec Leandro (Argentine), Marina (Brésil) et Nelson (El Salvador). Le programme du Séminaire a été riche en contenus pour les éminentes interventions des formateurs, des économistes, des experts en communication, des sociologues, accompagnateurs, passionnés du monde des jeunes. Vingt et un jeunes présents sur 82 participants, issus des cinq continents, qui ont donné leur précieuse contribution aux travail de réflexion avec des propositions de méthode et de contenu pour le prochain rendez-vous synodal. Significatif le fait que le secrétariat organisationnel ait rapidement accueilli quelques-unes de leurs suggestions à propos de la méthodologie de déroulement du programme, avec un plus grand partage en séance plénière. foto seminario4« Les méditations bibliques qui ouvraient les journées, nous interpellaient profondément. Une en particulier nous est restée dans le cœur : le passage dans lequel était mis en lumière le fait que pour montrer la vie de Jésus aux jeunes, il fallait en avoir fait l’expérience : le témoignage de vie est tellement important ! ». Les différentes thématiques sur les jeunes, en rapport à l’identité, la vision du monde, l’altérité, la technologie, la transcendance, ont exposés des scénarios réalistes qui ne manquaient pas de défis, mais toujours ouverts à l’espérance. On a parlé de la valeur pastorale, de son importance, de quelques initiatives dans lesquelles les jeunes sont protagonistes lorsqu’ils sont accompagnés par des adultes qui sont disponibles à vivre ensemble la recherche du sens de la vie. « Maintenant, nous voulons élaborer les expériences que nous vivons avec leur importance formative et évangélisatrice afin de les offrir à l’Église ». « Le séminaire a été une grande opportunité d’ouverture de l’Église, de ce qu’elle est en train de faire pour les jeunes ; et pour nous de travailler avec l’Église, pour changer les réalités du monde. L’Église veut nous écouter, savoir ce que nous pensons, ce que nous pouvons faire concrètement et désire affronter avec nous aussi les difficultés. Nous n’avons pas trouvé de réponse, mais on procède ensemble’’, explique Marina. foto seminario5Les conclusions mettent en évidence le fait qu’il faut construire le changement et devenir des générateurs de vie dans l’écoute réciproque, jeunes et adultes. « Ont été retenues, des propositions concrètes qui seront présentées aux pères synodaux. Parmi celles-ci, une équipe de jeunes qui accompagne le travail du Secrétariat général du Synode pour préparer des moments de confrontation et de dialogue durant les travaux synodaux entre évêques et jeunes et impliquer d’une façon stable, quelques-uns parmi ceux-ci dans les organismes du Saint Siège ; une Église reconnue par tous comme étant ‘’maison-communion-famille’’. De ces journées romaines, nous emportons avec nous beaucoup de perles, comme celle qui se trouve dans le document préparatoire dans lequel on parle des jeunes :’’la possibilité de leur floraison dépend de la capacité du soin qu’on y met, non pour le désir de changer l’autre, mais pour grandir ensemble’’ ». « Le synode des jeunes – conclut le Cardinal Baldisseri, Secrétaire général du Synode sur les Jeunes – peut représenter un jalon de ce renouvellement missionnaire de l’Église, qui, pour l’exhortation apostolique Evangelii gaudium, constitue le défi de cette époque. Nous devons nous adresser aux jeunes, non seulement pour qu’ils nous aident à comprendre comment annoncer l’Évangile mais aussi pour mieux comprendre ce que Jésus demande à son Église, ce qu’il s’attend d’elle, ce qu’il faut couper et ce qu’il faut recoudre pour cette mission ». Un autre ‘’jalon’’ sera certainement le Genfest 2018 qui se déroulera dans les Philippines, à Manille et, encore, la Journée Mondiale de la Jeunesse, (JMJ) en janvier 2019 au Panama.

Journée Internationale de la Paix

Journée Internationale de la Paix

IDP_2017_Final_with UN logo_Web « Ensemble pour la paix : respect, dignité et sécurité pour tous ». C’est le thème de la Journée Internationale de la Paix proposée chaque  année le 21 septembre par L’ONU, en vue de promouvoir le respect, la dignité et la sécurité de tous ceux qui sont contraints de fuir leur domicile à la recherche d’une vie meilleure. Décrétée en 1981 comme un jour de paix et de non violence, cette date est une invitation adressée à tous les États membres, aux organisations liées aux Nations Unies, aux organismes régionaux et non gouvernementaux et à toutes les personnes de bonne volonté à engager des actions en  faveur de l’éducation, de la formation et de la sensibilisation de l’opinion publique sur les questions concernant la paix, le respect, le soutien de la diversité, l’acceptation des réfugiés et des migrants, le rejet de toute forme de discrimination.  

Albanie : ma tête pour la paix

Albanie : ma tête pour la paix

20170921-02« Dimanche 20 août 2017, 5:00 heures. J’entends au loin l’appel à la prière de Muezzin. Le thermomètre montre déjà 30°. Je me retrouve dans une minuscule cabane en bois dans le petit village de la paix à Scutari, en Albanie. Construite par l’Église catholique pour les réfugiés pendant la seconde guerre des Balkans, à la fin de l’année 1999, maintenant, elle accueille notre camp go4peace ». C’est ainsi que commence le journal personnel de Meinolf Wacker , jeune prêtre allemand, engagé depuis plus de 20 ans, avec d’autres prêtres du Mouvement des Focolari, à organiser dans les Balkans – terre martyrisée par des guerres et des divisions – des ‘’écoles de paix’’ pour des centaines de jeunes. La première pensée du matin est pour la soirée conclue il y a quelques heures et pour le grand concert proposé par les jeunes, sur la place de la cathédrale de Scutari. En conclusion de laquelle, Mark, qui vient d’Irlande, s’est improvisé porte-parole de leur appel : ‘’Nous sommes ici du Nord et du Sud, de l’Occident et de l’Est de l’Europe. La paix est un but à atteindre, nous devons voir l’autre comme un frère ou une sœur. Si nous nous aimons, la paix en sera le fruit. Cela requière passion, patience et ténacité. Nous voulons devenir une génération pleine de passion pour la paix’’. 20170921-01Les membres de la band qui a joué la veille viennent de l’Albanie, du Cameroun, de la Slovénie, de lEspagne et de lAllemagne, après beaucoup de péripéties. Les allemands, par exemple, une fois arrivés à Sarajevo, ont traversé les régions montagneuses du Monténégro dans un mini-bus de location, presque 40 heures de voyage. Même pas le temps de reprendre haleine, subdivision en petits groupes pour faire connaissance. Chaque jour, un slogan qui nous aide à vivre :’Ne pas arrêter de donner !’’, par exemple. Mais aussi, un regard sur la nature pouvait inspirer un nouveau slogan comme voir une vache couchée dans un pré qui prend tout son temps pour ruminer. Dans un monde plein de frénésie, pouvoir s’arrêter de temps en temps et ‘’ruminer’’ intérieurement ce que Dieu nous a suggéré. « Au début du camp, – écrit Meinolf – nous nous sommes arrêtés sur le célèbre Pont du Milieu, dans la ville de Mes. Tous unis, main dans la main, tous les participants, musulmans, évangéliques, catholiques ou d’autres visions du monde, nous nous en sommes remis au mystère de Dieu, en silence. Pendant la semaine, 31 ateliers ont eu lieu : ils ont donné aux jeunes, l’occasion d’être en contact avec les habitants. Chaque jour, plus de cent enfants nous attendaient à Fermentim, à la périphérie de Scutari, où travaille d’une manière stable, une communauté de religieuses ». Ici, des jeunes produisent des porte-clés et travaillent à la mise en peinture et au dallage du jardin d’enfants et de la maison d’une famille. Albania« D’autres étapes furent celles de la visite au Musée de la Cathédrale de Saint Étienne à Scutari, où l’on se souvient des 38 martyrs tués par le régime communiste de 1945 à 1974, Musée des horreurs commises ces années-là et la visite d’une mosquée. Lors d’un workshop (atelier) interreligieux, on a parlé des rapports entre les religions dans les Balkans. Nous avons aussi planté des arbres, peint quelques maisons du village, rencontré des enfants confiés aux sœurs de Mère Teresa. La journée se terminait toujours par un repas festif dans le village ». « Avec Christoph et Tobias de l’agence 18frames Film+Media Produktion d’Hambourg, nous avions eu comme projet, la campagne ‘’Yourope’’ afin d’impliquer les jeunes européens à ‘’faire voir sa propre tête’’ pour montrer une Europe sans barrières. Un vidéoclip réalisé durant le camp, avec nos visages, sur fond noir, se termine avec l’invitation à nous envoyer d’autres brèves vidéos avec la même phrase initiale : I show my face Armela a pris une petite mascotte de ma voiture – un caribou – et l’a mise sur ses épaules et s’est filmée : I show my face because I am from Albania, studying in Austria, sitting in a French car with a German driver and a young friend from Sweden. En quelques jours, plus de 50 mille personnes avaient vu le clip ». Deux participants racontent : « Quand il y a un an, j’ai su que le camp se passerait à Scutari, j’étais critique. Je viens de l’Albanie et je connais la mentalité de mon pays. Pendant la préparation, j’ai aidé comme je pouvais. Les deux premiers jours se sont bien passés. Mais lorsque les ateliers ont commencé, une grande confusion régnait. ‘’Bienvenue dans le chaos’’ ! avais-je pensé. Mais ensuite, tout s’est passé autrement de comment je l’avais imaginé. A l’occasion du concert final je devais expliquer la campagne ‘’Yourope’’. Dans les yeux du public, on y décelait une vraie joie! L’amour a été plus fort que les obstacles ! » « Les messes du soir n’étaient pas de vides rituels, mais la foi vécue, profonde, qui m’a bouleversée. Les explications sur le sens de la souffrance et sur la rencontre avec Jésus dans la souffrance, m’ont donné beaucoup et pour longtemps encore, j’ai continué à les ruminer ». Voir le Video clip

Le Mexique tremble encore

A seulement deux semaines du précédent tremblement de terre, le pays aztèque a de nouveau été touché par un tremblement de terre de magnitude 7.1 (sur l’Échelle de Richter). En ce moment on compte 217 victimes, dont 117 dans la capitale, bilan qui est malheureusement destiné à s’élever. Vingt-six enfants et 4 adultes ont perdu la vie dans l’effondrement d’une école dans la zone sud-est de la ville de Mexico. Même si 11 enfants ont été sauvés, une trentaine de mineurs d’âge et 4 adultes doivent encore être extraits des décombres. Il y a eu des effondrements de quelques édifices et au moins 4 millions de personnes sont sans électricité. 72 victimes sont enregistrées dans l’état de Morelos et 43 à Puebla, où se trouve la citadelle des Focolari ‘’Il Diamante’’. « Nous étions à table lorsque nous avons ressenti fortement le tremblement de terre – racontent-ils -. Jusqu’à présent, à notre connaissance, les membres de notre communauté de Puebla n’ont pas connu de dégâts et nous allons tous bien ». La solidarité s’est tout de suite fait entendre de beaucoup de pays de la région et du monde. « En ce moment de souffrance, je demande de manifester de la solidarité à toute la population mexicaine », c’est l’appel du Pape François aujourd’hui à l’Audience Générale.

La découverte de Jésus abandonné

La découverte de Jésus abandonné

En 2000, Chiara rappelle sa première « découverte » de Jésus abandonné : « Dans un épisode des premiers mois de 1944, nous avons une nouvelle compréhension de Jésus. Dans une circonstance particulière, nous apprenons que la plus grande douleur que Jésus a éprouvée, et donc son plus grand acte d’amour, a été lorsque sur la croix il a expérimenté l’abandon du Père : “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?” (Mt 27,46). Nous en sommes profondément touchées. Et le jeune âge, l’enthousiasme, mais surtout la grâce de Dieu, nous poussent à le choisir précisément dans son abandon, comme voie pour réaliser notre idéal d’amour. A partir de ce moment, il nous a semblé découvrir son visage partout. » Autre moment clef pour la compréhension de ce « mystère de douleur-amour ». Pendant l’été 1949, Igino Giordani rejoint Chiara qui s’est retirée pour une période de repos dans la vallée de Primiero, à Tonadico, dans les montagnes du Trentin. Avec la communauté, ils vivent intensément le passage de l’Évangile sur l’abandon de Jésus. Ce sont des jours d’intense lumière et à la fin de l’été, au moment de descendre de ce petit Thabor pour rejoindre la ville, Chiara écrit d’un seul jet ce texte qui commence par un vers devenu célèbre : « J’ai un seul époux sur la terre : Jésus abandonné. […] J’irai par le monde en le cherchant à chaque instant de ma vie » (C. Lubich, Pensée et Spiritualité, Nouvelle Cité 2003, p. 142). Des années plus tard, Chiara écrit : « Depuis le début nous avons compris que tout a une face cachée, que l’arbre a ses racines. L’Évangile te couvre d’amour, mais il exige tout. “Si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas – peut-on lire dans l’Évangile de Jean – il reste seul ; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance” (Jn 12,24). Jésus crucifié en est la personnification, et le fruit en a été la rédemption de l’humanité. Jésus crucifié ! Lui qui avait expérimenté la séparation des hommes d’avec Dieu et entre eux et qui avait senti le Père loin de lui, fut reconnu par nous non seulement dans toutes les douleurs personnelles, qui n’ont pas manqué, et dans celles de notre prochain, souvent seul, abandonné, oublié, mais également dans toutes les divisions, les traumatismes, les scissions, les indifférences réciproques, petites ou grandes : dans les familles, entre les générations, entre pauvres et riches ; dans sa propre Église parfois, puis, plus tard entre les différentes Églises, comme par la suite entre les religions et entre les croyants et ceux qui n’ont pas d’option religieuse ». « Mais toutes ces déchirures ne nous ont pas effrayées – continue Chiara – au contraire, par amour pour Jésus abandonné, elles nous ont attirées. Et c’est lui-même qui nous a enseigné comment les affronter, comment les vivre, comment les dépasser quand, après l’abandon, il a remis son esprit dans les mains du Père : “Père, entre tes mains, je remets mon esprit” (Lc 23,46), en donnant ainsi la possibilité à l’humanité de se recomposer en elle-même et avec Dieu, et en lui en indiquant la façon de le faire. Il s’est donc manifesté à nous comme la clé de l’unité, remède à chaque division. Il était celui qui recomposait l’unité entre nous, chaque fois qu’elle avait pu se fissurer. Il est devenu notre unique Époux. Et notre vie avec un tel Époux a été si riche et si féconde qu’elle m’a poussée à écrire un livre, comme une lettre d’amour, comme un chant, un hymne de joie et de gratitude à son égard. »

Brésil : Jeunes Missionnaires continentaux

Brésil : Jeunes Missionnaires continentaux

20170919-02Les  paroles du Pape François, prononcées lors de la Journée Mondiale de la Jeunesse de Rio de Janeiro 2013, ‘’Allez pour servir sans peur’’, ont donné lieu, auprès des jeunes des Focolari, à  l’élan ‘pour jouer le jeu’. C’est ainsi que ceux de la ville de Juiz de Fora (500.000 habitants), dans l’État brésilien de Minas Gerais, ont lancé un projet qui rassemble des jeunes de différents charismes. « L’idée est celle de témoigner l’unité dans la diversité de l’Église – disent les jeunes -, en étant disciples du Christ et missionnaires, en continuité avec l’invitation des évêques latino-américains adressée à tous les chrétiens. Les difficultés ne manquent certes pas, mais cela ne nous décourage pas ». C’est l’archevêque Gil Antonio Moreira qui a donné au groupe – ils sont environ 60 – le nom de ‘’Jeunes Missionnaires continentaux’’ (JMC). « Nous sommes issus de différentes expériences spirituelles – nous expliquent-ils – : Renouveau dans l’Esprit ; nouvelles Communautés ; groupes paroissiaux et Mouvement des Focolari. La mission, au départ, s’ouvre avec la consécration personnelle à Dieu, pour une année, qu’on peut renouveler pour une autre encore. Trois points nous aident à orienter la boussole : la prière, la formation et la mission, en se mettant au service ». YoungContinentalMissionariesAprès quatre années du lancement du projet, les missions qui se sont déroulées dans les paroisses de l’archidiocèse de Juiz di Fora sont nombreuses, avec une centaine de visites aux familles des communautés rurales, aux périphéries et aux quartiers violents de la ville, aux jardins d’enfants et orphelinats ainsi qu’au centre de rééducation pour mineurs d’âge ayant commis des délits. « Nous avons entrepris des itinéraires de sensibilisation sanitaire, comme dans le cas de la lutte contre le dengue (maladie tropicale), en travaillant là où le taux de mortalité est le plus élevé. Nous nous sommes penchés en particulier sur les soins pour l’hygiène de l’environnement, en éliminant les déchets et déchetteries qui favorisent la prolifération des moustiques qui transmettent la maladie, mais également en informant la population avec des dépliants et des affiches. Actuellement, nous sommes engagés dans des missions spéciales à Haïti et dans la ville de Obidos (État du Pará), dans le Centre Éducatif pour mineurs délinquants et avec les ‘’cartoneros’’ (bennes à ordures pour papier qui est ensuite recyclé). Nous avons mis en évidence leur important travail au bénéfice de notre planète». L’aide psychologique et économique à des jeunes en situation particulièrement difficile n’a pas fait défaut. « De plus, ‘’Noël solidaire’’ nous donne la possibilité de récolter des vivres non périssables de première nécessité que nous donnons ensuite à une œuvre de charité ». Les JMC, avec le temps, ont voulu s’implanter dans d’autres lieux, en allant jusqu’à Obidos (État du Pará), au cœur de l’Amazonie. « Au contact avec les personnes, nous avons vu résonner en elles l’appel à une vie missionnaire et vu naître une variété de vocations ». 20170919-01Et au-delà des frontières du Brésil, ils sont arrivés jusqu’à Haïti. Le 17 juillet dernier, un groupe de six personnes de l’archidiocèse de Juiz de Fora avec leur archevêque, fait route vers Haïti. La situation de ce pays connaît de grands défis à relever depuis le tremblement de terre qui l’a dévasté il y a sept ans : en à peine 35 secondes, plus de 300 mille édifices civils ou institutionnels se sont écroulés, provoquant la mort de 200 mille personnes . Avec ses 7,2 degrés sur l’échelle de Richter, il a été le pire tremblement de terre jamais enregistré dans les Amériques. « Haïti est la plus pauvre périphérie de l’Amérique Latine. C’est vers ce lieu – écrit Mgr. Gil Antonio Moreira – que mes yeux se dirigent et les yeux des Jeunes Missionnaires Continentaux. C’est avec une grande joie que nous allons, pour servir, sans peur, car le motif, notre objectif, est Jésus Christ ». Les jeunes des Focolari concluent : « Ce qui nous donne la sécurité que nous sommes sur la bonne voie sont paradoxalement, les difficultés que nous rencontrons, dans lesquelles nous tentons d’aimer le visage de Jésus Abandonné. C’est Lui le secret de notre joie et des fruits que nous constatons ».

Évangile vécu: prendre sa croix et le suivre

Évangile vécu: prendre sa croix et le suivre

20170916-01L’imprévu Tout de suite après avoir découvert que nous attendions notre premier enfant, un imprévu s’est présenté: un petit nodule au sein. Les examens révèlent qu’il s’agit d’un cancer. Pour moi et pour mon mari, qui est médecin, ce fut un coup dur. Trois jours après l’entretien avec le spécialiste je suis opérée. Selon lui, garder cet enfant est un facteur aggravant : il propose une interruption de grossesse immédiate pour commencer la chimiothérapie. Nous ne voulions pas nous y résigner. Dans la confiance en Dieu nous avons consulté d’autres médecins, en cherchant des solutions alternatives. Finalement nous avons opté pour une césarienne au septième mois de grossesse, lorsque l’enfant serait parfaitement en mesure  de survivre. Après quoi on pourrait engager la chimiothérapie et la radiothérapie. Huit ans se sont écoulés depuis et nous attendons notre troisième enfant. F.D. – France L’inconnu Un jour j’étais en voiture avec un homme qui m’avait demandé de le prendre. Il était midi. Je lui ai demandé où il allait manger et il m’a répondu : « Je n’ai pas un sou en poche et je ne sais pas comment je vais faire pour manger ». Soupçon et méfiance m’ont traversé l’esprit, mais j’ai chassé ces pensées en disant à Jésus : « Peu importe qui il est, ce que je fais pour lui, c’est pour toi que je le fais ». J’ai fouillé dans mes poches et lui ai donné ce que j’avais, en ajoutant, pour ne pas l’humilier : «Tu chercheras à me rendre cette somme lorsque tu le pourras ». Quelques jours après un client m’a restitué une enveloppe contenant la somme exacte que j’avais donnée  cet inconnu. Voilà qui m’a en quelque sorte confirmé  que l’Évangile est vrai. A.G. –  Italie Fête en famille Plusieurs familles amies ont eu l’idée d’organiser une grande fête pour les sénégalais présents dans notre ville. Nous nous sommes tous engagés à faire que ces jeunes émigrés ressentent la chaleur de la famille. A un certain moment l’un d’eux a fait remarquer : « Tout a dépassé nos attentes. Aucun d’entre vous ne nous  a fait sentir que nous étions différents et du coup  nous nous sommes sentis comme chez nous. Nous avons le même Dieu qui nous rend frères ». La fête s’est terminée, mais non pas l’amitié. G.L.- Italie Nous avons un Père Nous nous étions retrouvées par hasard après des années. Je ne la voyais plus depuis nos années au lycée. En raison de diverses vicissitudes, elle, licenciée en mathématiques, se trouvait dans ma ville sans le sou, obligée de mener la vie de clocharde. Elle était désespérée et je l’ai écoutée. Sur le moment je n’avais rien à lui donner, mais je lui ai promis de l’aider : elle devait en être sûre, parce que – lui ai-je dit – « Nous avons un Père au Ciel ». Nous nous sommes donné rendez-vous pour le lendemain. Entre temps, avec l’aide d’autres personnes, j’ai trouvé une solution temporaire et rassemblé une petite somme d’argent : au moins de quoi pouvoir vivre, manger et se laver. Deux jours après elle est venue me rendre cette somme en m’expliquant qu’on lui avait proposé un travail comprenant logement et nourriture. Et d’ajouter: « Je dois te dire merci pour cet argent, mais surtout  parce que ce jour-là tu m’as redonné ce qui m’était le plus utile : l’espérance et la certitude que j’ai un Père qui m’accompagne ».  Franca – Italie

Le choix exclusif de Chiara Lubich

Le choix exclusif de Chiara Lubich

20170916-02a« En Jésus abandonné se manifeste l’amour infini de Dieu, amour qui est mis dans le cœur des croyants pour réaliser, dès à présent, son dessein sur l’humanité : l’unité. Aimer Jésus abandonné signifie alors revivre sa Pâque en nous-mêmes, le passage continu, pour nous qui sommes encore en chemin, de la mort à la vie, de l’absence de Dieu à sa présence, ce qui caractérise l’existence chrétienne. Il ne s’agit pas de se résigner ou de vouloir souffrir comme Jésus a souffert mais plutôt de parcourir à nouveau le chemin qu’il a ouvert et de reconnaître – au-delà des apparences – sa présence active en tout ce qui n’est pas Dieu en nous et autour de nous. C’est Lui dire oui et le dire comme Lui, de façon à ce que l’Esprit Saint puisse faire irruption dans notre néant voulu et y manifester le don de l’agape divine qui nous ouvre à la vie future, éternelle et nous permet d’y participer. Jésus abandonné, en même temps, nous fait aller à la rencontre de l’humanité justement là où elle souffre davantage et vit dans les ténèbres. Jésus abandonné, embrassé et aimé, met ainsi l’amour là où se trouve la haine, la vie là où se trouve la mort, la communion et l’unité là où se trouve la division. Aimer Jésus abandonné est donc l’espérance contre toute espérance, la proximité de Dieu là où Dieu n’est pas, la présence de Dieu là où se trouve le silence de Dieu. Cette espérance est certitude d’un monde et d’une histoire humaine qui ne s’enferment pas sur elles-mêmes mais s’ouvrent à la rencontre toujours nouvelle avec Dieu et, en Lui, s’ouvrent à la rencontre toujours nouvelle des hommes entre eux, dans une communion fraternelle aux dimensions vraiment universelles. » Da Pasquale Foresi – LUCE CHE SI INCARNA – Città Nuova 2014 pagg. 172-3

La “Désolée” : la Sainte par excellence

La “Désolée” : la Sainte par excellence

20170915-01« Maria Au pied de la croix, dans le déchirant « stabat » qui fait d’elle un océan d’amertume et d’angoisse, Marie est l’expression, la plus élevée qui puisse être dans une créature, de toutes les vertus. Elle est la douceur par excellence, la pauvreté jusqu’à perdre son fils qui est Dieu. Elle est la juste qui ne se plaint pas d’être privée de ce qui lui appartient par pure élection, la pure dans le détachement héroïque qui la prive de son Fils, de son Dieu… En Marie désolée, les vertus de foi et d’espérance triomphent par la charité, ce feu qui l’anima toute sa vie et qui, dans cette participation si vive à la rédemption, l’enflamma tout entière. Dans la désolation, qui la revêt de toutes les vertus, Marie nous enseigne à nous couvrir d’humilité et de patience, de prudence et de persévérance, de simplicité et de silence, pour que dans la nuit de notre moi, de l’humain, brille pour le monde la lumière de Dieu qui habite en nous. Marie, Notre-Dame des douleurs, est la sainte par excellence, monument de sainteté vers lequel les hommes peuvent et pourront tourner leur regard pour apprendre la vraie mortification, que l’Église enseigne depuis des siècles et que les saints, chacun à sa façon, ont toujours rappelée. Nous accordons trop peu de considération à la “passion” de Marie, aux glaives qui lui ont transpercé le cœur, à l’abandon effroyable qu’elle a éprouvé au Golgotha quand Jésus l’a confiée à un autre… C’est peut-être parce que Marie a su trop bien couvrir de douceur, de lumière et de silence les affres de son agonie si vive. Pourtant il n’est pas de douleur semblable à sa douleur… Si, un jour, nos souffrances atteignent des sommets où tout en nous paraît se révolter, parce que le fruit même de notre « passion » nous semble ôté des mains, arraché du cœur, souvenons-nous d’elle. Ce sera par cette détresse que nous deviendrons un peu semblables à elle, que s’imprimeront en nous les traits de Marie, la toute belle, mère de tous parce que détachée de tous et surtout de son fils par la volonté de Dieu. Dans sa désolation au pied de la croix, Marie est la sainte par excellence. Je voudrais la revivre dans sa mortification. Je voudrais savoir rester seule avec Dieu, comme elle, même lorsque je suis parmi mes frères et faire de toute ma vie un dialogue intime avec Dieu. Il faut que je mortifie mes paroles, mes pensées et mes actes qui sont en dehors du moment de Dieu, afin de les enchâsser dans l’instant qui leur est réservé. Marie désolée est certitude de sainteté, source éternelle d’union avec Dieu, vase débordant de joie». Chiara Lubich, Pensée et spiritualité, Nouvelle Cité Paris, 2003, p. 192-194

Le Genfest 2018 en Asie

Le Genfest 2018 en Asie

Genfest2018La conviction de vouloir retracer une nouvelle géographie qui vise à abattre limites et fermetures personnelles et mondiales, voilà d’où est partie la marche mondiale des Gen et des Jeunes Pour un Monde Uni vers la onzième édition du Genfest qui se tiendra du 6 au 8 juillet 2018 à Manilles (Philippines). Le programme central se tiendra au World Trade Center Metro Manilles, alors que tous les workshops se dérouleront auprès de l’Université De La Salle et d’autres universités. Le titre sera « BEYOND ALL BORDERS » (au-delà de toute frontière). Ce sera donc l’Asie, le continent du futur et des jeunes, qui accueillera ce rassemblement. Selon les statistiques du bureau U.S. Census, le nombre de jeunes dans le monde de moins de 25 ans est de trois milliards dont 60% vivent en Asie. Donc, presque la moitié de la population asiatique (plus de 4 milliards de personnes) ont moins de 25 ans. « Il ne pouvait donc avoir lieu que dans notre continent », explique Kiara Cariaso philippine, membre de l’équipe d’organisation. « Nous voulons montrer au monde le réseau de projets, de campus, d’actions de solidarité, de soutien à la légalité, le non à la guerre et aux armements, mais aussi à la solitude, à l’abandon et aux rapports superficiels, que les milliers de jeunes répandus dans le monde sont en train de déployer ». Alep, Bethlehem, Turing, Mumbai : le Genfest repart des périphéries du monde. Cette fois-ci encore le Genfest sera une pierre d’angle, incontournable pour le chemin vers un monde uni – expliquent Maria Guaita et Marco De Salvo du secrétariat central JPMU – autant pour le partage des efforts de paix et l’unité en acte, que pour prendre des forces et le courage les uns des autres. Bon nombre de jeunes vivent en territoires de guerre, de conflits, de malaises sociaux. C’est sur cette ligne de front que beaucoup ont choisi de commencer à changer le monde ». « Nous nous débattons sur de nombreux fronts même différents : nous sommes dans les périphéries, mais nous nous occupons aussi de formation, de sport, de solidarité, précise Rafael Tronquini, brésilien, de l’équipe Marketing du Genfest, à Manilles depuis déjà 5 mois. Nous voulons être là où nous sentons les besoins et les appels à l’aide de nos contemporains, sous toutes les latitudes. Nous pourrions résumer le logo du Genfest par cette devise « less is more » (moins c’est plus) : les défis et les barrières sont infinis, ce qui compte c’est de les dépasser ensemble et avancer pas à pas vers l’unité ». https://youtu.be/C8NvjNYgNEc

Téléréunion CH: “Rallumons l’amour”

https://vimeo.com/233856121 1. Ouverture et salutations ; 2.Entretien avec Maria Voce (Emmaüs) et Jesús %Maran ; 3. Breaking Rays ; 4. Inde : The Rainbow Kids ; 5. Devenir citoyens du monde ; 6. Au téléphone avec Marilia du Brésil (jeunes en Corée pour la paix) ; 7. Philippines : le rêve de Serafin ; 8. Turquie : la Mariapolis rencontre le Patriarche Bartholomée ; 9. Nigeria : Mariapolis de Lagos et Abuja ; 10. Italie : En famille à l’ère numérique ; 11. Roberto Cipollone – Ciro, artisan et artiste ; 12.Chiara Lubich : Rallumons l’amour ; 13. Conclusion. (2366M) Copyright 2017 © CSC Audiovisivi – All rights reserved

Colombie: après la visite de François

Colombie: après la visite de François

20170910Papa-Cartagena-San-Francisco-Jose-MIguel-Gomez4274

Foto: Jose-MIguel-Gomez – Conferenza Episcopale Colombiana

Ces jours derniers, les yeux du monde, des croyants, mais pas seulement,  se sont tournés vers la Colombie. La communauté des Focolari, elle aussi, a participé activement, à travers les paroisses, à la préparation et au déroulement de la visite du Pape. Susan Nuin, focolarine et membre du Celam (Conseil Épiscopal Latino-américain), un organisme de l’Église catholique  qui regroupe les évêques d’Amérique Latine et des Caraïbes, explique : « Quelques éléments ont fortement émergé. Le premier est la présence de l’État, en la personne du président, et de tous les représentants du gouvernement. Celui-ci, naguère très faible et infiltré par les narcotrafiquants et la guérilla, est désormais en première ligne pour engager le processus de réconciliation. Le second point c’est la réconciliation populaire, qui est lié à celui de la justice sociale : la Colombie est en effet le Pays où l’on enregistre le plus haut pourcentage d’inégalité sociale ». Sole Rubiano, responsable de la maison d’édition Ciudad Nueva, explique dans une interview à l’AGI: “ Sur le principe de la paix tout le monde est favorable, mais tous ne comprennent pas qu’il y a besoin d’inclusion et d’équité”. En Colombie s’est produit un fait qui est sans précédent ailleurs : « Victimes et bourreaux – explique Susanna Nuin – ont prié ensemble et se sont embrassés. Ni l’Afrique du sud, ni les dictatures latino-américaines n’avaient vu les victimes et bourreaux se mettre au même niveau, à pied d’égalité. Les lois et les accords institutionnels ne suffisent pas pour résoudre les conflits, il faut une rencontre personnelle entre les parties. Le Pape François a suscité une conscience populaire qui n’existait pas auparavant ». A Villavicencio (500 000 habitants, au sud-est de Bogotà), le pape a rencontré 3000 représentants des victimes de la violence, dont 150 000 seulement dans les villes, des agents de police et des ex-guérilleros. C’est le moment le plus important de sa visite, la rencontre de prière pour la réconciliation nationale au Parc Las Molocas. Au centre du podium, sur l’autel, le Crucifix brisé et amputé exprime le drame des victimes de Bojayá qui, le 2 mai 2002, a vu et souffert le massacre de dizaine de personnes qui s’étaient réfugiées dans l’église. Se succèdent les témoignages des membres des ex-Farc (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie), de paramilitaires, d’une femme qui a subi toutes sortes d’abus. Le même jour (8 septembre), dans une lettre, le leader des Farc avait écrit au Pape, en demandant pardon « pour chaque souffrance infligée au peuple colombien ». Une jeune qui était présente, Nayibe, écrit : « Les paroles du Pape François devant le Christ de Bojayá m’ont beaucoup touchée : pour nous le Christ amputé est encore davantage le Christ, parce qu’il nous démontre qu’il est venu souffrir pour son peuple ». Une journée que beaucoup ont qualifiée d’historique, où le peuple colombien a démontré sa capacité de souffrir et de se ressaisir. Cartagena de Indias, dans le Nord de la Colombie, tout au bord de la mer es Caraïbes abrite le sanctuaire de San Pietro Claver (1581-1654, canonisé en 1888), le jésuite espagnol qui s’est consacré aux victimes de la traite des esclaves. Sur proposition des jésuites, après l’accord de paix entre le gouvernement et les Farc, qui a mis fin à un conflit qui a duré plus de 50 ans (plus de 200 000 morts et des dizaines de milliers de disparus), c’est la capitale naturelle des droits humains. . Le pape a visité ses quartiers les plus défavorisés, en se rendant aussi chez une femme pauvre, Lorenza Perez, âgée de 77 ans, qui cuisine et distribue des repas à ceux qui en ont besoin. « Je suis la plus pauvre des pauvres – c’est elle-même qui le dit – mais le Pape a choisi précisément ma maison pour dire au monde entier d’aimer davantage les exclus ». Et Susanna Suin d’ajouter: « Les discours du Pape ont revêtu deux dimensions : l’une, conceptuelle, comporte des éclaircissements précis et forts; l’autre gestuelle, exprime sa proximité avec un peuple qui a beaucoup souffert. Son départ a laissé en nous une grande nostalgie, mais aussi un sentiment de plénitude. Sa visite a insufflé dans le cœur du peuple colombien une nouvelle manière de vivre, éloignée de la passivité et de l’attente d’une paix qui n’arrivera jamais si l’on s’accommode d’une polarisation qui empêche de vivre en paix ». Le rôle des jeunes, qui se sentent responsables de la mission qui leur a été confiée, a été fondamental. Yolanda Martinez évoque l’appel du Pape : « Vous les jeunes, vous avez une sensibilité particulière pour reconnaître la souffrance des autres ». Et Laura Isaza : « La paix est un parcours qui mobilise toutes les générations, mais la nôtre de façon particulière ». Manuel va dans le même sens : « La visite du Pape a éclairé les colombiens : la paix n’est pas un contenu politique, mais c’est une culture à construire. Comme membres des Focolari, nous nous sentons  encore plus engagés à écouter le Pape François quand il parle d’une culture de la rencontre, que nous devons continuer à promouvoir et à bâtir ».

Changer le monde dépend de toi

Changer le monde dépend de toi

Milonga_ProjectDes milliers de jeunes se préparent au Genfest en récoltant des semences de fraternité disséminées sur toute la planète. Elles font moins de rumeur que les guerres et les attentats, attirent moins les moyens de communication que les récits de « chiens écrasés », mais elles sont efficaces et concrètes en vue de construire un monde sans frontières de barbelés, sans haine ni indifférence. Mille projets sociaux développés dans le monde, un seul réseau de communication. C’est le projet Milonga. Pas la célèbre danse au rythme très soutenu, même s’il conserve les traits du peuple de l’Amérique du Sud, sa chaleur et sa générosité. Mais c’est un programme de volontariat international pour les jeunes.  Milonga veut dire Mille Organisations Non Gouvernementales en Action (www.milongaprojet.org), acronyme qui contient l’immense réalité de tant d’organisations sociales qui s’inspirent du charisme de l’unité. Elles ont toutes pour but de favoriser le désir – de plus en plus répandu chez les jeunes, qui ne laissent pas leur passeport moisir dans un tiroir – de faire une expérience de bénévolat, en se donnant eux-mêmes, en ouvrant tout grand leur cœur aux richesses d’autres cultures. Le projet, lancé par l’Association internationale New Humanity et par les Jeunes pour un monde uni, après une phase d’essai en Amérique Latine (Argentine, Bolivie, Brésil, Mexique, Paraguay, Venezuela t Uruguay), est adopté actuellement aussi en Europe (Italie, Croatie) en Jordanie, dans les Philippines et le continent africain (Kenya, Tanzanie). Milonga_Project_cDu 5 au 11 août dernier, des représentants de 8 cités-pilotes internationales des Focolari et de différentes ONG se sont rencontrés à la Mariapolis Ginetta au Brésil pour échanger sur les stratégies de développement des réseaux sociaux. Ils veulent approfondir la stratégie et la gestion du programme, la sélection et l’accompagnement, le contrôle, la communication, et offrir ainsi une proposition de formation de qualité avec des retombées positives, aussi bien au niveau individuel que vis-à-vis de la communauté d’accueil. 60 jeunes ont déjà profité de cette possibilité dans sa phase pilote, en réalisant leur désir de faire une expérience de bénévolat à l’étranger. Le programme Milonga fournit des modules de préparation au départ, avec proposition de formation personnalisée sur les besoins du bénévole et du groupe qui reçoit ; il prévoit que le jeune soit accompagné d’un tuteur pour toutes les phases (de la préparation à la permanence, jusqu’au retour dans le pays d’origine) et soit accueilli par les cités-pilotes et les communautés des Focolari, afin de leur permettre de vivre une expérience d’immersion dans le contexte local. Chaque participant a la possibilité d’une interaction avec les jeunes de son âge du monde entier, en se reliant à United World Project. Milonga_VolunteeringLe rapport avec Milonga naît de l’expérience qui a muri depuis quelques années et de l’impact que les expériences de volontariat sont en train de produire dans différents milieux. C’est une forme particulière d’action sociale dont la clé est le lien fraternel entre les divers acteurs. Et c’est justement l’esprit de fraternité qui motive la rencontre avec les différentes communautés en situation de vulnérabilité, pour réaliser avec elles une expérience de communion, de dialogue et de véritable échange interculturel. A partir de là on peut trouver ensemble des solutions qui ne « tombent pas du ciel », mais qui sont le plus possible partagées, dans une optique de réciprocité.  “Il n’est pas facile d’exprimer en peu de mots ce que j’ai vécu dans la “Casa de los Niños” dans la ville de Cochabamba durant un mois, raconte une jeune uruguayenne qui a été bénévole auprès d’une ONG en Bolivie. Après le jour de l’an je me suis engagée dans une aventure que j’avais en tête depuis quelque temps, avec mes économies et en me préparant. Je voulais aller dans une ONG où l’esprit des Focolari soit présent, et j’ai été surprise par la fraternité qui se vit à tout instant ». « J’ai connu une réalité sociale très différente de celle que nous vivons nous – c’est la réflexion d’une jeune espagnole – une réalité forte, qui m’a aidée non pas tellement à rencontrer certaines problématiques, que je connaissais peut-être déjà, mais à reconnaître et à accepter que, au-delà de notre origine, de la quantité d’argent que nous possédons, de l’endroit où nous habitons , nous sommes tous égaux ». https://www.focolare.org/es/news/2016/05/16/volontariato-giovani-progetto-milonga    

Nouvelles d’Atlanta

Après le passage d’ “Irma” venu des îles Caraïbes qui a fait des morts et causé beaucoup de  destructions, le violent ouragan a frappé la Floride où l’état d’urgence a été décrété. Sans parler des 5,8 millions de personnes privées d’électricité, d’eau courante et de connexion internet. Au moins cinq personnes sont déclarées mortes. Désormais passé en catégorie 1 (avec des vents de 136 km/h), Irma se dirige vers Atlanta (Géorgie). La communauté des focolari de cette ville écrit : « Nous sommes en contact permanent avec nos communautés du sud de la Floride. Beaucoup ont dû abandonner leur maison et se trouvent en lieu sûr. Ils nous  disent qu’ils cherchent à aider ceux qui sont seuls, leurs voisins et  essayent de rentrer en contact avec leurs proches qui se trouvent à l’étranger ; même chose pour les communautés frappées dans les îles. A Atlanta, l’arrivée de l’ouragan est prévue pour lundi ou mardi : peut-être se limitera-t-il à des pluies abondantes et à des vents forts. Par delà la souffrance, nous expérimentons l’amour de Dieu : cet état d’urgence nous rappelle que nous sommes tous frères, que nous pouvons nous aider les uns les autres malgré les conflits sociaux qui, en ce moment, passent au second plan ».  

Marie, le nom féminin de l’Amour

Marie, le nom féminin de l’Amour

20170909-01Marie. Les philologues interprètent ce nom de nombreuses manières, toutes belles ; mais le sens le plus dense de ce nom en terme de beauté est de la dévoiler de façon toute particulière et sans confusion possible : Marie, l’unique parmi toutes les femmes. Un nom que l’on ne finira jamais de prononcer ; et qui chaque fois procure la joie. Dans la salutation de l’ange, qui s’incruste dans l’aventure humaine comme une fontaine de bonheur, des millions de créatures plusieurs fois par jour l’appellent ainsi. C’est par ce nom que l’appelaient ses parents, sa famille et ses voisins à Nazareth. Tous, nous continuons à l’appeler familièrement ainsi à chaque ‘Ave’, dans le but de lui demander son intercession pour le cours de la vie qui culmine avec la mort, porte vers la vie sans fin. « Marie » : prononcer uniquement ce nom fait battre notre cœur comme celui l’enfant dans le sein d’Élisabeth, « Et Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint ». « Marie », c’est ainsi que l’appelaient les pasteurs et les artisans lorsqu’ils se montraient dans l’ouverture de cette sorte de masure qui servait d’habitation à la sainte famille sur la colline de Nazareth, pour lui demander un service : elle était si serviable avec tout le monde, si riche de bontés envers chacun. Et s’ils n’avaient rien à lui demander, ils se montraient juste pour la joie de la saluer : la joie de prononcer ce nom riche de nombreux trésors puisqu’il résume les mystères de l’amour. Le nom féminin de l’Amour. A plusieurs siècles de distance, sur les pas de l’archange et de Joseph, comme tous les saints et tant de pécheurs, nous continuons à l’appeler ainsi : Marie ; cinquante, cent fois et plus par jour, mais sans jamais associer ce nom à des titres de noblesse, à des épithètes vaniteux, à des reconnaissances de valeurs suprêmes. Nous aimons, comme elle d’ailleurs, nous rapprocher d’elle, non pas l’écarter, pour rendre proche l’Époux, qui avec elle fait unité. La multiplicité des voies, la force des passions, la trace de l’esprit sont marqués, creusés par ce nom, sur lesquels transite l’amour de la terre vers le ciel. L’humilité rapproche, et l’amour unifie ; c’est le plus grand honneur. Nous nous sentons chez nous dans l’Église du Christ, nous nous sentons chez nous dans la communion des saints, dans le même milieu que la Trinité, parce que Marie s’y trouve également : la mère est là et donc les enfants peuvent y être. Là où se trouve Marie, là est l’amour : et là où est l’amour, là se trouve Dieu. Aussi invoquer son nom en toute circonstance et en tout lieu, c’est pénétrer d’un seul coup dans une atmosphère divine, c’est allumer une étoile dans la nuit ; faire jaillir une source de poésie là où domine une froide technologie. Faire fleurir des lys d’un marécage. C’est restituer la chaleur de la famille dans un camp de travaux forcés. Marie aime : et dans l’amour elle se cache. Le véritable amour est contemplation de la personne aimée. Là encore, en imitant la jeune fille de Nazareth, on peut devenir contemplatif, tout en restant dans le monde, aussi bien dans une chaumière de paysans que dans un appartement en ville. En elle, l’amour fut si grand qu’elle nous donna Dieu : Dieu qui est amour. Elle l’a presque arraché au ciel pour le donner à la terre, Lui, pleinement Dieu, pour le faire devenir homme et pour nous servir. Aimer vraiment, c’est se faire un avec l’Aimé : Marie s’est faite tellement une avec Dieu que Dieu se donna à elle, pour se donner, par son intermédiaire, à tous les hommes. En somme, nous vivons dans le monde, de manières différentes, revêtus d’habits de toutes sortes ; mais, en étant comme Marie, nous préparons continuellement et partout une demeure pour Jésus. (Igino Giordani, Maria modello perfetto, Città Nuova, Roma 2012, pp. 17-20)

Huitième édition de LoppianoLab

Huitième édition de LoppianoLab

LoppianoLab2017_smallLe laboratoire national d’économie, de culture, de communication, de formation et d’innovation, est chaque année organisé par Città Nuova, le Pôle Lionello Bonfanti, l’Institut Universitaire Sophia et la cité-pilote de Loppiano, qui accueille l’événement. Se faisant l’écho de l’invitation du pape François, la manifestation profite de l’occasion pour réfléchir et lancer des propositions autour des thèmes de grande actualité dans notre pays : de l’immigration au travail, de la pauvreté à l’exclusion sociale, de la lutte contre la corruption à l’engagement pour le bien commun, puis famille, jeunes, éducations et beaucoup d’autres sujets. Contre toute forme d’exclusion et pour l’accueil, contre la recherche d’intérêts personnels et pour la promotion de nouvelles vertus civiles, en travaillant pour trouver des issues de secours aux contradictions de notre temps et pour agir sur les structures iniques qui produisent, justement, « les victimes et les escrocs ». LoppianoLab est donc un laboratoire culturel où lancer les semences d’une nouvelle pensée et suite à cela, agir, avec la conviction que la recherche du profit ne peut pas être la boussole de toute activité humaine.

Córdoba possède son Dé de la Paix

Córdoba possède son Dé de la Paix

20170903-01Le 26 aout dernier, le Parc des Nations de Córdoba (Argentine) est rempli de jeunes et d’enfants, comme toujours à l’occasion de ces manifestations prévues pour le « Día del Niño », la Fête de l’Enfant, le troisième dimanche d’aout. Le Parc est l’endroit idéal pour organiser des jeux, des tournois, des promenades. Cette année, une foule en fête suscite la curiosité des passants : l’inauguration d’un petit monument d’une grande signification. Il s’agit d’un dé tournant et coloré, fixé sur un piédestal : le Dé de la Paix. Des jeux, un Jim cana, de la musique et un goûter précèdent l’acte officiel de l’inauguration, en présence, parmi d’autres, de représentants du Comité interreligieux pour la Paix (le Comipaz), de l’Eglise arménienne et évangélique, des communautés juive et musulmane. Pour représenter les Focolari, Fernanda Otero, Francisco Drab et Amelia Milagros López Loforte prennent la parole. En conclusion la salutation de l’évêque auxiliaire, Mgr. Ricardo Seirutti, qui bénit le monument. Impossible de résister à la tentation de l’approcher et de le faire tourner. Sur chaque face une proposition, qui, malgré les couleurs et l’atmosphère joyeuse et entrainante, demande d’être mise en pratique avec sérieux et engagement. Et la fatigue en fait aussi partie. Le dé propose de fait six actions à vivre dans le quotidien, des expressions de la « règle d’or » présente en toutes les religions : « fais aux autres ce que tu voudrais qu’on te fasse à toi-même ” : “Amo a todos, Soy el primero en amar, Amo al enemigo, Perdono al otro…..” (aimer tout le monde, aimer en premier, aimer son ennemi, pardonner…) sont des gestes concrets qui s’inspirent d’un style de vie courageux et qui va à contrecourant, pour construire une société plus empathique et solidaire. L’inauguration n’est pas un fait isolé, mais le couronnement de longs mois de contacts et de travail sur le terrain, durant lesquels les jeunes des Focolari, avec le soutien de nombreux adultes, ont utilisé avec enthousiasme le Dé dans différents quartiers de la ville comme instrument d’éducation à la paix par le jeu et le théâtre. Cela s’est passé dans les quartiers périphériques de Ciudad Evita, San Roque, Cabildo, Müller, Argüello – zones périphériques, où les gens côtoient la violence et où les droits sont souvent bafoués – et avec les enfants de la Fondations Sierra Dorada à San Marcos Sierras (à 60 km de la capitale). Ils ont travaillé coude à coude avec les communautés et les organisations de quartiers, qui désirent une plus grande prise de conscience des problèmes locaux et de faire des actions en faveur de l’éducation sociale plus incisive et plus efficace. Des initiatives du même genre se multiplient dans beaucoup d’autres pays (par exemple en Italie, en Espagne, Egypte, Hongrie et Brésil), où le célèbre « cube » est devenu le centre de différentes initiatives pédagogiques et de séminaires d’étude. En Argentine, en plus de Córdoba, un Dé de la Paix se trouve dans un autre lieu public à Concepción, dans la province de Tucumán. A Córdoba même, trois jours plus tôt, l’initiative du Dé avait été déclarée d’intérêt culturel par le Conseil Communal. Petit « monument » qui se transforme partout en vie.

A Rome, une course pour la paix

 Le dimanche 17 septembre une course, la « Rome Half Marathon Via Pacis”, partira de la Place Saint Pierre. Ce semi-marathon multi religieux veut promouvoir la paix, l’intégration, l’inclusion, la solidarité. Organisé par Rome Capitale et par le Conseil Pontifical pour  la Culture, un Dicastère du Saint-Siège, en partenariat avec la FIDAL (Fédération Italienne d’Athlétisme Léger) et avec le patronage du CONI et du CIP, c’est un événement ouvert à tous, pour dire non à la violence, au racisme, aux discriminations, quelles qu’elles soient et d’où qu’elles viennent. Deux parcours pédestres (21 et 5 km), avec 5 étapes (la Basilique Saint-Pierre, la Synagogue, la Mosquée, l’Eglise vaudoise et l’église Orthodoxe) pour souligner la participation de diverses confessions et communautés religieuses. Sportmeet aussi, le réseau mondial des sportifs, acteurs et professionnels du sport du Mouvement des Focolari, sera présent avec une seule équipe: “Sportmeet for a United World”. Pour ceux qui voudraient se joindre à Sportmeet, écrire à: info@sportmeet.org  (y compris pour l’éventuel séjour à Rome).      

Au-delà du dialogue : penser ensemble

Au-delà du dialogue : penser ensemble

20170906-03Une “Summer school” dans les vallées de Primiero (Italie) n’est pas une nouveauté. Au cours de ces dernières années quelques-unes ont déjà eu lieu  à l’initiative de l’Institut Universitaire Sophia. Cette année, la session d’été, du 25 au 30 août,  a revêtu un caractère  nettement religieux, avec la présence d’étudiants chiites et chrétiens. Au-delà de son succès, l’événement n’avait rien d’occasionnel : il s’inscrivait à la suite d’un parcours d’une vingtaine d’années d’amitié entre musulmans chiites et catholiques, dans le contexte de la spiritualité de communion du mouvement des Focolari. Durant la deuxième moitié des années quatre-vingt-dix, le professeur Mohammed Shomali et sa femme Mahnaz, universitaire elle aussi, tous deux originaires de Qom (ville sainte de l’Islam chiite en Iran), se trouvaient en Angleterre. En plus de leurs études, ils désiraient trouver des chemins pour entrer en lien  avec des groupes actifs au sein du christianisme. En chacun d’eux se manifestait déjà l’appel à un engagement interreligieux. C’est dans ce contexte que les deux jeunes universitaires ont rencontré le mouvement des Focolari. Une amitié spirituelle profonde est née, fondée sur l’amour comme voie principale pour rejoindre Dieu et les frères et sœurs que nous côtoyons. 20170906-09Une autre expérience profonde a mis les Shomali en contact avec la spiritualité bénédictine du monastère d’Ampleforth, où ils ont approfondi la spiritualité de communion en rencontrant aussi d’autres chrétiens et musulmans à l’occasion de rencontres internationales qui se sont tenues à Rome et dans la cité-pilote de Loppiano. Après leur retour à Qom, ils ont continué à entretenir des relations avec les Focolari et à partir de 2010 elles se sont enrichies d’une importante collaboration universitaire. En effet, le prof. Shomali, dans le but de favoriser le lien entre ses étudiants chiites de Qom et l’Église catholique, a organisé différents voyages en Italie pour des groupes d’étudiants : des rencontres ont eu lieu  avec le Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux, l’Université de Saint Anselme et le Pisai (Institut Pontifical pour les Etudes Arabes et Islamiques) ainsi qu’avec  le mouvement des Focolari. En 2014 une délégation du centre du Dialogue interreligieux du mouvement a passé une semaine à Qom pour rencontrer les différentes instances universitaires et religieuses et établir des rapports de confiance et de communion. L’année suivante, un groupe d’étudiantes iraniennes a vécu un mois dans la cité-pilote de Loppiano, en se plongeant dans la spiritualité de communion. Une expérience qui a nourri leur vie et leur pensée, tout en leur permettant d’approfondir le patrimoine religieux chrétien et de relever ce qui nous rapproche ainsi que des possibilités de voies de dialogue. 20170906-02C’est dans ce contexte qu’est née une relation avec l’Institut Universitaire Sophia, en particulier entre le Recteur, Mgr. Piero Coda et le Professeur Shomali. Successivement ont eu lieu  des rencontres, des cours dispensés par le professeur aux étudiants de l’Institut et aux habitants de la cité-pilote de Loppiano. Puis, en collaboration avec Rita Moussalem et Roberto Catalano, coresponsables du Centre du Dialogue Interreligieux des Focolari, Coda et Shomali ont mûri l’idée de faire naître un projet commun de recherche universitaire et de réalisations concrètes auxquelles ils ont donné le nom de Wings of Unity. Le cœur de l’initiative se concentre sur la recherche de l’unité de Dieu et de l’unité en Dieu. Elle veut aussi focaliser la perception de Dieu dans les deux traditions et, à la lumière de ces deux perceptions, offrir la possibilité de construire un véritable esprit de fraternité. Le but est de créer des espaces de réflexion commune entre musulmans chiites et chrétiens et d’encourager la formation des jeunes générations au dialogue interreligieux. Comme l’a bien résumé le professeur Shomali, au cours de ces dernières années on a dépassé le dialogue. Désormais on est arrivé à penser ensemble.

Changements climatiques et protection de la création

Changements climatiques et protection de la création

HurricaneHarvey_bTandis que la fureur de Harvey semble s’atténuer et que l’on pleure les victimes dont le nombre s’accroît presque d’heure en heure, le tragique bilan des dégâts de l’ouragan s’impose, auquel s’ajoute une préoccupation très inquiétante : celle du risque de contamination des eaux, en particulier à Houston où se trouvent des centaines de complexes industriels chimiques et pétroliers. Après Harvey, un mélange de pesticides, de déchets et de solvants peut causer  à l’avenir de sérieux dommages sur la santé de l’homme et l’équilibre de l’environnement. Du coup l’appel unanime du 1er septembre, invitant à prêter une plus grande attention à l’environnement et à en prendre encore plus soin, est plus que jamais d’actualité, et cela au moment où, après le retrait des eaux,  apparaissent aussi les responsabilités des hommes. Et ce n’est pas seulement les forces incontrôlées de la nature qui donnent à réfléchir, mais aussi les responsabilités liées à l’usage des biens de la Terre. A propos du risque de contamination, on estime que des milliers de personnes, dans les 38 comtés du Texas (USA) frappés par l’ouragan Harvey, ont recours à des sources d’eau privées qui ne sont pas assujetties aux mêmes contrôles que celles du réseau public. Elles présentent donc un risque potentiel. PapaFrancescoPatriarcaBartolomeo « Il est temps de réfléchir sur le terrible pouvoir de la nature et sur notre responsabilité humaine en vue d’être de bons et sages administrateurs de l’environnement » écrit le Patriarche Œcuménique Bartholomée 1er, connu pour son engagement en faveur de la protection de la nature. « Nous sommes tous appelés à participer à la rédemption et à la gestion de notre monde, en travaillant à prévenir la force destructrice de tels ouragans grâce à une meilleure planification environnementale ; ou en nous engageant plus sérieusement à combattre le grave problème du changement climatique et de son incidence sur notre planète ; ou  encore à engager directement sur le terrain des projets dictés par la charité pour aider et soutenir ceux dont la vie est soudainement cruellement bouleversée à cause des changements environnementaux ». Le Pape François et le Patriarche Bartholomée – dans leur communiqué commun à l’occasion de la Journée de prière – ont déclaré : « Nous adressons à tous ceux qui exercent une fonction importante dans le domaine social, économique, politique et culturel un appel urgent à (…) encourager l’adhésion de tous en faveur de notre planète blessée. Nous somme convaincus qu’il ne peut y avoir de solution véritable et durable au défi de la crise écologique et des changements climatiques sans une réponse concertée et collective, sans une responsabilité partagée, capable de rendre compte des actions engagées, sans donner la priorité à la solidarité et au service ». HurricaneHarveyPar ailleurs nous arrivent des nouvelles de la communauté des Focolari de Houston. Joelma, Carmina, Chiara et Kate nous écrivent : « Merci pour vos prières, votre proximité et les nombreux messages reçus. A Houston, toute notre communauté a été épargnée. Quelques personnes on dû quitter leur maison, d’autres ont vu leur habitation inondée mais n’ont pas été obligés de la quitter. En tout cas elles ont en sécurité. Le secteur du quartier où se trouve la maison des Focolari est suffisamment en hauteur pour rester assez sec, mais c’est devenu uns sorte d’îlot parce que tous les espaces alentour ont été inondés. Ce fut une dure expérience de voir notre quartier en train d’être inondé depuis notre maison épargnée et sèche, en sachant que tout près de nous la vie de nombreuses personnes était en danger. Malheureusement nous venons d’apprendre que des proches de quelques  personnes de notre communauté, à Corpus Christi (la première ville du Texas frappée par l’ouragan), sont morts : une famille de six personnes a péri en essayant de fuir les eaux. Nous sommes en train de chercher le meilleur moyen pour venir en aide aux personnes en ce moment, sachant qu’il est encore très dangereux de prendre le volant. Deux infirmières de notre communauté, Marga et Augie, sont en train de travailler sans arrêt, dans leurs hôpitaux respectifs, à cause du manque de personnel. Un jeune a pu aller repérer les lieux et rejoindre d’autres bénévoles, tandis qu’un couple, a pu venir en aide aux personnes en se déplaçant en canoë dans le quartier ».      

LoppianoLab 2017

LoppianoLab 2017

2014LoppianoLabC’est le titre de l’événement LoppianoLab (30 sept. – 1er oct. 2017),  le laboratoire national d’économie, de culture, de communication, formation et innovation, promu chaque année par Città Nuova, par le pôle Lionello Bonfanti, par l’Institut Universitaire Sophia (IUS) et la Cité Pilote internationale de Loppiano. Immigration, travail, pauvreté, insertion sociale, lutte contre la corruption, engagement pour le bien commun, famille, jeunes, éducation… ce seront, parmi beaucoup d’autres, les sujets abordés au cours de la huitième édition du Laboratoire.  

Évangile vécu: suivre Jésus

Évangile vécu: suivre Jésus

20170904-01L’ivrogne J’avais assisté par hasard à une bagarre entre un ivrogne et un groupe de jeunes qui, dérangés par lui, s’étaient révoltés en le piétinant. Le tout s’était passé en très peu de temps. S’étant péniblement relevé et crachant du sang (il avait perdu deux dents), l’ivrogne a commencé à invectiver et à menacer de vengeance ses assaillants qui, entre temps, avaient disparu. Je restais seul avec cet homme mis à l’écart, détesté et mal en point, dans lequel Jésus me demandait d’être aimé. Une fois surmontée la crainte qu’il puisse, dans sa colère, s’en prendre à moi, je lui ai présenté un mouchoir pour éponger son sang. Puis je me suis intéressé à lui qui m’énumérait ses problèmes de santé et autres ennuis, je lui ai offert la  cigarette dont il avait besoin;  j’ai surtout essayé de lui enlever de la tête l’idée de se venger. Il n’a pas été facile de le calmer. Je craignais, entre autres, le retour de ces jeunes et des violences. Je suis resté avec lui et l’ai écouté jusqu’au moment où il a décidé de rentrer chez lui. O. – Italie   Voir la vie refleurir Ma femme et moi avions décidé d’adopter deux petites sœurs orphelines. Malheureusement en grandissant et à cause de mauvaises fréquentations, elles sont toutes les deux tombées dans le circuit de la drogue. C’est alors qu’a commencé notre calvaire à tous les deux : avortements, enfants non désirés, problèmes avec la justice… Nous nous sommes engagés à être pour elles, encore plus qu’auparavant, un espace d’accueil et de paix. Aujourd’hui la plus grande est en train de se ressaisir et, en plus de sa petite fille  elle veut, avec notre aide, s’occuper aussi de l’enfant de sa sœur qui n’est pas encore sortie du tunnel. Nous voyons la vie refleurir doucement. M e D. H. – Suisse  La paix Mon père travaillait dans un chantier naval. Lors d’une grève, au cours des années 80, il a été frappé à mort. Depuis notre vie a changé, même si j’étais trop petit pour m’en rendre compte. Avec maman, nous n’en reparlons que lorsque nous parvient quelque signe de reconnaissance ou à l’occasion de quelque commémoration officielle. Elle nous a enseigné la valeur de la paix et à ne jamais vouloir se venger. Aujourd’hui, l’adulte que je suis devenu sait qu’il faut  précisément transmettre aux nouvelles générations ce bien qui nous vient de Dieu, mais qui grandit en chacun et dépend de chacun. S. K. – Pologne Malade Parfois j’éprouve des sentiments de rébellion, mais ensuite le désir de croire à l’amour de Dieu et des autres l’emporte. Je cherche à ne pas me laisser abattre par la souffrance, à ne jamais me replier sur moi-même et à ne pas peser sur les autres. Lorsque, à la suite de la chimio, j’ai perdu mes cheveux, mon amie Bruna m’a dit : « Tes cheveux sont comptés. Offre-les à Jésus comme des fleurs en signe de ton amour ». Même ma maladie a un sens, et c’est pourquoi je remercie Dieu. Brigitte – Allemagne Une sérénité surprenante J’avais oublié d’informer la réception de l’école de ma sortie avec les enfants  et de l’heure de notre retour. Aussi, quand nous sommes rentrés, toute une série de reproches m’attendait. Ce fut humiliant pour moi de devoir admettre mon erreur devant mes collègues et la direction : tous me regardaient de travers, y compris ceux qui m’avaient toujours manifesté leur sympathie. Mais en puisant ma force dans l’Évangile, j’ai accepté mon échec et j’ai cherché à le transformer en amour envers tous : j’imaginais ce qu’ils auraient fait à ma place et je comprenais leur désapprobation. Même la surveillante qui avait changé sa façon d’être envers moi, avait retrouvé mon estime. J’ai expliqué à une collègue qui m’avait demandé comment je faisais pour rester sereine après tout ce qui m’était arrivé, qu’en tant que chrétienne je trouve dans la vérité une force et une source de paix qui me donne le courage de rebondir. Les jours suivants j’ai été moi-même surprise de l’atmosphère sereine qui régnait entre tous. J.L – Hongrie

Que tous soient un

Que tous soient un

20170902-01  « Que tous soient un ». Cest une phrase fantastique. Je crois qu’on ne peut pas en trouver de plus belle et de plus grande. Elle nous fait rêver à un monde différent de celui qui nous entoure, elle donne libre cours à la fantaisie en imaginant ce que serait la société si ces mots merveilleux devenaient une réalité. Imaginons… un monde où tout le monde s’aime et partage les mêmes sentiments ; les prisons ont disparu, les gardes et la police n’ont pas lieu d’être ; dans les journaux, les chroniques “noires”, tombées en désuétude, sont remplacées par des chroniques d’or relatant des faits profondément humains et d’une beauté divine. Un monde où l’on chante, oui, où l’on joue, où l’on étudie et où l’on travaille, mais où tout s’accomplit dans l’harmonie, chacun faisant ce qu’il a à faire pour plaire à Dieu et aux autres. C’est un monde, je crois, que nous ne verrons qu’au Paradis… Et pourtant, Jésus a dit ces paroles à nous qui sommes sur la terre. […] J’ai ouvert l’Évangile et j’y ai trouvé une phrase qui m’a semblé avoir une affinité particulière avec celle-ci, comme si un lien secret les unissait l’une à l’autre. La voici : “Quand j’aurai été élevé de terre (sur la Croix), j’attirerai à moi tous les hommes. ” (Jn 12,32). […] “Quand je serai élevé sur la Croix…”. Mais alors ce n’est pas avec ses paroles splendides ou ses miracles extraordinaires que Jésus a faits “de tous une seule chose”. Son secret, ce fut la Croix. C’est la souffrance qui a résolu la question de faire de nous des fils de Dieu et donc de nous faire tous Un. La souffrance serait-elle le chemin, la clef, le secret de l’unité de tous, de la transformation d’un monde ennuyeux et souvent mauvais en un monde plein de joie, brillant d’amour, un paradis anticipé ? Oui. C’est vrai. Pour le peu que nous connaissons d’eux, les Saints, des personnes vraiment intelligentes, ont tous accordé une grande valeur à la souffrance, à la croix. Ils ont entraîné des foules à leur suite et ont souvent marqué leur époque, exerçant même une influence bénéfique sur les siècles futurs. Sur la Croix il y a une place vide” m’a dit un jour un prêtre quand j’étais petite ; il retourna le crucifix posé sur la table pour me le montrer de dos. “Cette place, a-t-il continué, c’est à toi de l’occuper”. D’accord ! Si c’est comme cela, nous voici, nous sommes prêts ! Qu’attendons-nous ? De toute façon, des souffrances petites ou grandes, que nous les accueillions bien ou mal, il en arrive toujours dans la vie… Nous ne sommes pas des opportunistes ! Nous sommes des chrétiens… Jésus est sur la croix ? Je veux y être moi aussi. J’accepterai avec joie toutes les petites croix de ma vie ; oui, avec joie, même si des larmes m’échappent peut-être. Au fond du cœur je lui dirai, à Lui qui m’écoute : “Je suis heureuse parce qu’en souffrant avec toi, je t’aide à “attirer tous à toi”, et le jour approche où s’accomplira ton immense désir : “Que tous soient un”. Chiara Lubich   Extrait de Colloqui con i Gen (1966-1969), Città Nuova, Rome 1998, pp. 35-36

Chantiers d’été pour construire des ‘’hommes-monde’’

Chantiers d’été pour construire des ‘’hommes-monde’’

PolandDu Centre et du Sud de l’Amérique à l’Europe, de l’Afrique au Moyen Orient : 50 chantiers pour construire « avec la tête, les mains, le cœur », des hommes ouverts, inclusifs, hommes-monde désireux de faire don aux autres, de leurs propres richesses, en s’ouvrant en même temps à celles des autres. Tous les trois ans, les Juniors pour l’Unité du Mouvement des Focolari, organisent une série d’ateliers internationaux afin de se former à la culture de la fraternité universelle, antidote à la division, à l’intolérance, aux dérives de la division et de la haine. Pour chaque chantier, deux phases : la première consiste à apprendre à connaître et à respecter la patrie de l’autre comme la sienne. La seconde à réaliser des actions concrètes de solidarité, spécialement dans les périphéries les plus défavorisées et avec les personnes les plus ‘’rejetées’’ : les immigrés, les sans domicile fixe, les orphelins, les malades, les ‘gens du voyage’. En Lituanie, les juniors du chantier dont fait aussi partie un groupe de la Suisse, se rendent dans un Hôpital pour personnes handicapées et malades mentaux et réussissent à impliquer aussi un jeune habituellement rétif à toute stimulation. A Skofia Loka, en Slovénie, (petit État au cœur de l’Europe), l’objectif est d’impliquer les sans domicile fixe. A Bratislava, des juniors allemands et slovaques se consacrent au nettoyage des rives du Danube, en recueillant six quintaux de déchets. Mais il y a aussi des concerts, « flash mob », « Foires des peuples » sur différentes places de l’Europe de l’Est, qui suscitent l’intérêt des médias. A Faro, quelques juniors sont interviewés par la télévision nationale. Dans la cité pilote croate, le chantier est un microcosme international : 280 juniors de 22 pays (avec 12 traductions), parmi lesquels la Palestine, Israël, le Liban, la Jordanie, la Syrie et le Venezuela. « Lorsque j’ai parlé avec des juniors du Venezuela – raconte une fille de la Terre sainte – j’ai compris qu’il y a des problèmes dans tous les pays. Nous sommes en guerre, mais au moins, nous avons à manger. Au Venezuela, ils n’ont même pas cela. J’ai alors apporté un panier en proposant d’y mettre en commun ce que nous avions ». Une autre : « A partir de maintenant, quand on me demandera combien de frères et sœurs j’ai, je répondrai 280 ! ». Un groupe de filles, arrivant d’un vol des USA, avait perdu ses valises, retrouvées après quelques jours. Entre temps, habituées à  tout avoir, elles expérimentent ce que signifie devoir dépendre de l’amour ( et des vêtements) des autres. Ceci aussi est un don. En Serbie, le chantier s’ouvre à Cardak, à une heure de voiture de Belgrade. Les juniors sont les hôtes d’une structure de l’État, dans une région boisée, où précédemment étaient passés des centaines de réfugiés, déplacés des Balkans : un symbole de beauté et de souffrance dans le parcours tourmenté d’unité entre les peuples, entre les églises, les religions. Eux aussi expérimentent la diversité de religions (ils sont chrétiens et musulmans) et de diverses confessions (catholiques, orthodoxes, luthériens, réformés, anglicans), et quelques-uns ne se reconnaissent dans aucun credo, mais tous se sentent profondément intégrés. MexicoA Paztún, dans la région Maya Kaqchikel, au Guatemala, le chantier de l’Amérique Centrale concerne 160 juniors du Panamá, Costa Rica, Honduras, Salvador et Guatemala et un groupe de l’ethnie Quiché de Santa Lucia Utatlán. La déforestation aveugle, véritable  plaie pour le pays, les pousse à planter mille épicéas (donnés par la Commune), sur un hectare de terrain public. Dans le Cône sud, Hombre Mundo assume les couleurs de l’échange solidaire, avec des actions qui favorisent la connaissance réciproque et valorisent la richesse du peuple sud-américain. Dans le chantier de Cunaco, au Chili, des laboratoires didactiques et récréatifs, et des actions de solidarité. Au Paraguay, des séminaires et des visites à la communauté guarani de Ita et une journée avec les juniors du Barrio San Miguel pour réaliser des peintures murales ou graffitis et des ateliers d’art. En Uruguay, les juniors se retrouvent à Nuova Vida, le centre social animé par des Focolari, dans une zone périphérique de Montevideo, avec des activités pour les enfants, des ateliers, des tournois de sport et des jeux. En Argentine, ils partagent la vie des jeunes de leur âge sur l’Île Margherita, près du Tigre, localité au nord de Buenos Aires, sur le delta du Rio de la Plata. En Italie, dans plusieurs villes, la chaleur étouffante n’entame pas l’enthousiasme. Dans la capitale, le chantier se passe à Corviale, un immense quartier dortoir où la dégradation et le délabrement sont le théâtre d’histoires de violence et de mal-être. Ici, ils se consacrent au nettoyage d’une zone verte destinée à devenir une déchetterie, et à la faire renaître comme aire de jeux pour les enfants. Ce sont seulement quelques exemples des 50 chantiers qui ont mobilisé des milliers de juniors dans différents pays, tous ingénieurs et ouvriers spécialisés dans la planification et la construction la plus importante : celle d’un monde uni.

Le Projet Amazonie continue

Le Projet Amazonie continue

gruppo 3Óbidos, sur la rive gauche du fleuve Amazone, à plus ou moins 1.100 km (par le fleuve) de la capitale Belém, est une ville de presque mille habitants. Un seul hôpital, dirigé par le Tiers-Ordre Franciscain, tout à fait insuffisant pour assister les cas les plus graves. Après un appel de la Conférence Episcopale brésilienne, un bon groupe de médecins, infirmiers et personnes aidantes, depuis plusieurs années, pendant leurs vacances, se mettent en voyage pour porter les soins et l’aide morale à la population, spécialement dans les communautés riveraines. C’est le Projet Amazonie, désormais bien connu. En juillet, les “missionnaires” de cette année ont trouvé à Óbidos la collaboration et l’hospitalité des familles du lieu. Ils étaient une quarantaine de personnes venant de différentes régions du Brésil, après une préparation de quelques mois et l’envoi – par avion et par voie fluviale – de 15 gros colis de médicaments, matériel odontologique et des jouets, récoltés durant la récente Run4Unity de Belém. Depuis, le maire, qui accueille quatre personnes, met à disposition une barque et un bus pour se rendre aussi bien dans les communautés de l’intérieur que dans les « ribeirinhas » (trois communautés qui ne reçoivent jamais de soins médicaux et qui rarement vont en ville) et en plus paie une cuisinière pour le temps de leur séjour. La première communauté rencontrée (2000 personnes) habite dans un quartier proche d’une décharge « lixão ». Le groupe reste là trois jours. Bien plus que les chiffres (8 jours, 611 visites médicales et 221 visites odontologiques) les commentaires des intervenants, des médecins et des gens du lieu sont éloquents. Une femme, avec un fort mal de tête, revient les jours suivants pour respirer une atmosphère qu’elle définit « de paradis ». A la fin des « soins », le mal de tête a presque complètement disparu. Eliane vient de São Paulo : «Avant de venir je m’étais documentée sur internet. Mais ici c’est tout autre chose, une leçon que je porterai en moi pour toute la vie. Après le drame vécu – elle fait référence à la perte de son mari – je pensais que je serais indifférente à tout autre souffrance. Mais maintenant j’ai beaucoup d’idées et un grand désir d’aider ! ». bambini 1Tiago est un garçon d’Óbidos qui participe au Projet pour la deuxième fois. Comme il ne pouvait pas acheter une paire de lunettes, ils ont organisé une collecte : « Voir tant de générosité m’a donné envie de faire quelque chose moi aussi ! ». Ana Carla (médecin) : « Je me suis rendu compte que nous n’étions pas dans les pires conditions ! Entendre de la bouche de différentes mamans que leur fils n’avait jamais eu la visite d’un médecin m‘a donné à réfléchir : peut-être que je ne réussis pas à résoudre le problème, mais je peux aimer, écouter, réconforter, donner un médicament. C’est déjà quelque chose. Je ne me sens pas fatiguée, ma fatigue, lorsque je demande: « Que mange ton enfant ? », c’est de m’entendre répondre : « de la farine ». Amanda est étudiante en médecine : « Je vois maintenant la médecine avec un regard différent : en face de moi il y a un malade et pas simplement sa maladie. On ne peut pas avoir bonne conscience en se contentant de prescrire un médicament, nous devons soigner la personne. » Ereh est un jeune d’Óbidos : « Pour nous c’est difficile de vivre dans cette situation. Mateus et moi sommes bénévoles auprès des enfants ». Solange (Belém) : « Lorsque j’ai entendu parler du projet, je m’y suis intéressée et j’ai demandé à ma famille de pouvoir y participer. Je n’ai reçu que des critiques, mais arrivée ici j’ai trouvé une ambiance de famille à laquelle je ne m’attendais pas. Voir des jeunes, qui pendant le mois de juillet, renoncent à leurs vacances, m’a surprise. » Marco aussi est étudiant en médecine : « Je me suis trouvé dans l’impossibilité de résoudre des situations graves, je n’avais pas les moyens pour  soigner, mais uniquement pour réconforter. Nous devons avoir le courage de nous salir les mains et d’aider les jeunes restés murés dans leur ville. Il n’y a pas que la drogue qui les endort, mais beaucoup d’autres vices : rester repliés sur eux-mêmes, dans leur propre égoïsme. » Victor (Santarem) : « Je vous remercie tous au nom de l’Amazonie, vous qui avez laissé votre région pour venir dans nos périphéries ». Le Projet se poursuit maintenant avec la diffusion et la récolte de matériel utile et de fonds, pour que l’année prochaine on puisse faire encore plus.  

Changements climatiques et protection de la création

La furie de l’ouragan qui sévit au Texas

HurricaneHarveyNous recevons ce message d’une personne de la communauté des focolari de Houston : « Nous vivons près du centre de Houston. Notre quartier présente de nombreuses rues transformées en cours d’eau ayant pour arrière-plan l’horizon du centre. Nous avons de la chance car nous habitons dans l’une des rues les plus en hauteur, mais les personnes qui vivent plus bas sont toutes obligées d’être évacuées. De nombreuses maisons des personnes de notre communauté sont détruites. L’une d’entre nous, infirmière, est restée bloquée à l’hôpital, avec quatre autres de ses collègues, et personne ne peut les rejoindre parce que toutes les rues du quartier sont devenues comme des fleuves. Aussi travaillent-elles sans arrêt : elles  prennent leurs repas et se reposent un peu  chacune à leur tour. La chose la plus triste, c’est que parmi les sinistrés il y a beaucoup de personnes âgées. Pour l’instant nous ne pouvons rien faire car nous sommes bloqués dans notre rue, qui est devenue comme une petite île. Merci pour vos prières ».    

Voyage du Pape François en Colombie

En répondant à l’invitation des évêques de Colombie et du Président de la République Juan Manuel Santos Calderón, prix Nobel de la paix en 2016, le pape François fera, du 6 au 11 septembre, une visite apostolique dans ce Pays d’Amérique du Sud. Son voyage s’inscrit dans l’accompagnement du difficile processus de paix, dans un Pays éprouvé par des années de guerre civile, en vue de favoriser la réconciliation. « Votre présence nous aidera à découvrir qu’il est possible de nous réunir comme nation pour apprendre à retrouver un regard d’espérance et de miséricorde les uns envers les autres », a affirmé Mgr Fabio Suescún Mutis, responsable du Comité qui prépare cette visite. Une image symbolique représente le Pape en train de faire le premier pas, encourageant tout le peuple à se remettre à construire et à espérer un futur de paix.  

Évangile vécu: Reconnaître la grandeur du Créateur

Évangile vécu: Reconnaître la grandeur du Créateur

PdV 2Nouvelle floraison “Comme chrétiens, nous avons décidé, ma femme et moi, d’adopter deux sœurs. Malheureusement, à cause de mauvaises fréquentations, toutes deux sont tombées dans la drogue. Depuis lors, un calvaire a commencé pour nous: avortements, enfants non désirés, problèmes avec la justice. Nous nous sommes engagés à être pour elles, encore plus qu’avant, un espace d’accueil et de paix. Maintenant, la plus grande se remet et, en plus de sa fille, elle veut aussi prendre soin, avec nous, du fils de sa sœur, qui est encore dans le tunnel de la drogue. Nous sommes spectateurs d’une très délicate floraison.” (M. et D.H. – Suisse) L’innocent acquitté “Je suis avocat de profession. Il y a plusieurs mois, j’ai défendu un Soudanais accusé d’être un passeur et un membre d’une association de malfaiteurs. Il avait été trouvé gouvernant un bateau qui transportait 119 migrants, dont des femmes et des enfants. Durant les réunions que j’ai eues avec lui en prison, j’ai compris qu’il s’agissait d’un réfugié comme les autres, mais, ayant été abandonnés par le passeur, il avait eu le courage de gouverner le bateau malgré son inexpérience, pour sauver les autres et lui-même. Malheureusement, il n’avait pas été cru. Me chargeant de la souffrance de ce jeune, je me suis proposé de prouver son innocence au-delà du fait qu’à cause de sa condition de pauvreté, il n’aurait pas pu me payer. Bien sûr, j’aurais pu profiter du soutien de l’État, qui cependant n’effectue pas toujours les payements ou, s’il les effectue, ils ne sont pas suffisants. Mais c’était mon frère. Durant le procès, j’ai fait de mon mieux pour le défendre. Jusqu’à obtenir son acquittement.” (S. – Italie) La “conjuration” “Comme d’autres fois, papa avait bu plus que de raison et c’était tendu à la maison. Puisque personne ne parlait, j’ai trouvé le courage, le fixant dans les yeux, de lui dire la douleur et le désarroi que nous ressentions à cause de sa faiblesse. Après moi, mes autres frères sont aussi intervenus. Les choses ont changé; en famille est né un genre de conjuration et, maintenant, papa fait tout pour être fidèle à sa proposition de ne pas boire. Faire semblant de rien n’avait pas été une solution: pour l’aider, nous avions dû lui dire, par amour, la vérité. Et, ensemble, nous avons réussi.”  (N.N. – Amérique du Sud) La reconnaissance d’un fils “Plus le temps passe, plus ma reconnaissance envers maman grandit. Après que papa nous a abandonnés, elle a continué à travailler durement sans que rien ne nous manque, à nous ses quatre enfants. Un jour, elle est allée à l’enterrement de son beau-frère et est rentrée à la maison avec un bébé de huit mois dans les bras. Sa sœur ne pouvait pas s’en occuper. Nous avons grandi ainsi. Je pense que le bien qui anime maintenant nos familles est un fruit de la grandeur de notre mère, qui n’a pas fait attention à elle-même, mais a toujours été disponible.” (C.A. – Pologne)

Étudiants chrétiens et musulmans : apprendre à vivre ensemble

En ce moment a lieu à Tonadico (25-30 août) la quatrième Summer School « Interfaith Engagement in Theory and Practice », organisée par l’Institut Universitaire Sophia en partenariat avec l’Islamic Institute of England (Londres, Royaume Uni) et le Risalat Institute (Qum, Iran). 42 étudiants chrétiens et musulmans chiites y participent, en  présence de deux Professeurs d’université : Piero Coda (Président de l’IUS) et Mohammed Shomali (Directeur du Centre Islamique de Londres). L’objectif de la Summer School est d’offrir un espace de réflexion et d’échanges sur les patrimoines culturels et religieux du Christianisme et de l’Islam, ainsi que sur les perspectives de dialogue et de collaboration réciproque, à la lumière des défis actuels.  

Parole de vie de septembre 2017

Se préparant à monter à Jérusalem, Jésus annonce la proximité du Royaume de Dieu. Sentant la grandeur de sa mission, ses disciples ont reconnu en lui l’Envoyé de Dieu attendu par tout le peuple d’Israël. Ils s’attendent à voir enfin la libération de l’occupation romaine et l’aube d’un monde meilleur. Or Jésus refuse d’alimenter ces illusions. Il affirme clairement que son voyage vers Jérusalem ne le conduira pas au triomphe, mais plutôt au rejet, à la souffrance et à la mort. Il révèle aussi qu’il ressuscitera le troisième jour. Paroles difficiles à comprendre et à accepter, au point que Pierre rejette un projet qu’il juge absurde et cherche à en dissuader Jésus. Après l’avoir sèchement réprimandé, Jésus s’adresse à tous les disciples avec cette invitation bouleversante : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa croix, et qu’il me suive. » Que demande donc Jésus à ses disciples d’hier et d’aujourd’hui par ces paroles ? Désire-t-il que nous méprisions notre vie ? Que nous embrassions tous une vie ascétique ? Que nous recherchions la souffrance pour plaire à Dieu ? Non, cette parole nous exhorte plutôt à suivre les pas de Jésus, à accueillir les valeurs et les exigences de l’Évangile pour lui ressembler le plus possible. Cela signifie vivre avec plénitude, comme il l’a fait, même lorsque l’ombre de la croix apparaît sur le chemin. « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa croix, et qu’il me suive. » Nous ne pouvons le nier : chacun à sa propre croix. La souffrance, sous toutes ses formes, fait partie de la vie humaine, mais elle nous semble incompréhensible, contraire à notre désir de bonheur. Pourtant c’est justement là que Jésus nous apprend à découvrir une lumière inattendue, rappelant ces merveilleux vitraux dans des églises où, vus de l’extérieur, ils semblaient sombres et sans beauté. Si nous voulons le suivre, Jésus nous demande de changer nos valeurs, de ne plus nous focaliser sur notre intérêt. Il nous propose de privilégier les exigences des autres, de nous dépenser pour les rendre heureux. Comme il l’a fait lui-même en réconfortant et en rendant espérance à ceux qu’il rencontrait. Cette libération de notre égoïsme nous fera grandir en humanité et réaliser notre personnalité. « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa croix, et qu’il me suive. » Jésus nous invite à être témoins de l’Évangile, en dépit des incompréhensions de notre entourage. Il nous demande de rester avec lui en donnant notre vie pour l’idéal le plus élevé : la fraternité universelle, la civilisation de l’amour. Cet aspect radical de l’amour est une exigence profonde du cœur humain, comme en témoignent d’ailleurs des personnalités de traditions religieuses non chrétiennes, qui ont suivi la voix de leur conscience jusqu’au bout. Gandhi écrivait : « Si quelqu’un me tue et que je meure avec une prière sur les lèvres pour mon assassin, avec la conscience de la présence vivante de Dieu dans le sanctuaire de mon cœur, alors seulement pourra-t-on dire que je possède la non-violence des forts . » Chiara Lubich a trouvé dans le mystère de Jésus crucifié et abandonné le chemin pour guérir chaque blessure et chaque absence d’unité entre les personnes, les groupes et les peuples. En 2007, à l’occasion d’une grande rencontre de Mouvements et Communautés religieuses de diverses Églises à Stuttgart, elle s’exprimait ainsi : « Chacun de nous, dans sa vie, éprouve également des souffrances semblables aux siennes. […] Lorsqu’une souffrance nous touche, rappelons-nous Celui qui les a faites siennes : elles sont comme un écho de sa présence, une participation à sa souffrance. Et nous aussi, nous pouvons imiter Jésus qui n’est pas resté paralysé, mais, aussitôt après son cri, a prononcé ces mots : “Père, entre tes mains, je remets mon esprit” (Lc 23,46), s’abandonnant de nouveau entre les mains du Père. « Comme lui, nous pouvons aller au-delà, surmonter notre épreuve, en lui disant : “C’est toi, Jésus abandonné, que j’aime dans cette souffrance. Cette épreuve me parle de toi, j’y vois ton visage”. Si, après avoir fait cela, nous nous lançons à aimer nos frères dans le moment qui suit et à faire ce que Dieu désire de nous, nous ferons l’expérience, dans la plupart des cas, que la souffrance se transforme en joie. […] Les communautés où nous vivons […] peuvent connaître des divisions grandes ou petites. Dans ces souffrances-là aussi, nous pouvons discerner son visage. Nous serons en mesure de surmonter ces souffrances et de tout faire pour reconstruire la fraternité avec les autres […]. Jésus crucifié et abandonné est donc la voie, le modèle de la culture de communion . » Commission Parole de vie (La Commission Parole de vie est composée de deux biblistes, de représentants d’Asie, d’Afrique, d’Amérique Latine, de jeunes, du monde de la communication et de l’œcuménisme)

Afrique: une nouvelle génération de «startupers»

Afrique: une nouvelle génération de «startupers»

170620-24_Fontem_EoC_Start_up_Lab_04_rid_300Les 55 entrepreneurs venaient de pays très divers (République Démocratique du Congo, Angola, Ouganda, Nigéria, Côte d’Ivoire, Cameroun, Burkina-Faso, Madagascar, Bénin et Hollande), désireux de  lancer 30 projets d’entreprises innovantes, accompagnés par une équipe internationale de  « mentors » (sept africains, cinq européens et une sud-américaine). Le premier Startup Lab 2017 africain a eu lieu en juin dernier à Fontem, au cœur de la forêt camerounaise : cinq jours d’études pour se former et approfondir l’esprit d’entreprise lié aux valeurs de l’Économie de Communion, un parcours déjà effectué par de nombreux entrepreneurs  du monde entier. L’idée de consacrer une semaine à l’incubation de projets est née  il y a deux ans à Nairobi, en 2015, au cours de l’assemblée internationale de l’EdC: quelques jeunes avaient partagé avec la première génération d’entrepreneurs leur rêve de réaliser quelques projets. Leur énergie, leur capacité et motivation ne pouvaient qu’être soutenues. C’est ainsi qu’on a  lancé la proposition de réaliser, dans les deux ans, une activité d’incubation qui leur soit  spécifiquement dédiée. En juin 2017, lors de la StartUp Lab dans la cité pilote Mafua Ndem de Fontem, quelques uns de ces rêves ont déjà commencé à démarrer comme activités productives. 170620-24_Fontem_EoC_Start_up_Lab_05_rid Le Laboratoire débute. Anouk Grévin, française, professeure à l’École Polytechnique de l’Université de Nantes et en charge du cours d’Économie et de Management à l’Institut Universitaire Sophia,  présente les valeurs de l’Économie de Communion. L’argentine Florencia Locascio, experte en communications sociales, expose la technique de « l’elevator pitch », qui permet de proposer son idée d’entreprise à un client potentiel ou à un investisseur de façon claire, synthétique et efficace et en un temps record, comparable à une rapide montée en ascenseur. Florencia Locascio fait partie de l’EoCIIN (Economy of Communion International Incubating Network) pour « l’incubation » de nouvelles entreprises dans un esprit de communion et de solidarité. Pierre Chevalier, entrepreneur français, pilote un laboratoire dédié à la recherche des idées les plus innovantes et à l’analyse des projets, sans oublier l’effort nécessaire pour les soutenir. Comme la partie engloutie d’un iceberg qui, sans qu’on la voie, soutient la partie visible : « L’illusion de l’iceberg » exprime parfaitement la vie et l’engagement d’un entrepreneur dont le succès se mesure  au prix de grands sacrifices: travail, conviction et créativité. 170620-24_Fontem_EoC_Start_up_Lab_06_ridL’approfondissement des notions de bilan, de budget (“budget de gestion, cash flow et niveau des amortissements”), vente, coûts de production, comptes-rendus financiers est confié à Giampietro Parolin, professeur de Stratégie  d’entreprise à l’Institut Universitaire Sophia. Les exercices pratiques sur les coûts et les produits aident à comprendre la composante financière, avec une référence particulière au calcul et à la prévision des ventes, au coût de la production et au rapport financier. Markus Ressl, conseiller auprès de la Ressolution et entrepreneur de l’EdC, analyse avec les jeunes entrepreneurs, sur le plan théorique et pratique, divers modèles de business. Enfin sont examinés les mécanismes et le fonctionnement d’une entreprise  de l’EdC. Nouvelle intervention de Florencia Locascio le dernier jour. Il est dédié aux stratégies de communication: nom de l’entreprise, logo, slogan, et utilisation des divers moyens de communication en fonction des clientèles ciblées. Une image symbolique, remise en fin de stage avec les certificats de participation, représente un groupe de personnes, protagonistes d’une nouvelle façon de faire de l’Économie, rassemblées autour de la Cité pilote Mafua Ndem : elles lèvent leurs bras reliés par une cordelette pour signifier leur pacte de réciprocité. C’est peut-être le début d’une nouvelle histoire pour ces jeunes startups.

Maria Voce : Dialogue, un style de vie/2

Maria Voce : Dialogue, un style de vie/2

Emmaus 3Après avoir développé les points de l’art d’aimer, selon l’expression chère à Chiara Lubich, Maria Voce se demande : « Mais comment faire pour vivre cet art qui ne se base pas sur des sentiments ou de bonnes résolutions, mais que l’on met en pratique avec la mesure que Jésus veut, c’est-à-dire jusqu’à donner la vie. Existe-t-il une clé, un secret, qui nous rend toujours davantage capables de vivre à cette mesure-là ? ». Elle parle alors du « moment culminant » de la passion de Jésus, lorsqu’il se sent abandonné par le Père (Mt 27,46), et pourtant, il se remet entre ses mains (Lc 23,46), en surmontant « cette immense souffrance ; et de cette manière, il a ramené les hommes dans le sein du Père et dans la communion entre eux ». « Comment pouvons-nous vivre ce mystère de Jésus abandonné-ressuscité ? Comment réussir à progresser quand sur le chemin œcuménique nous nous heurtons au problème de la vérité ? », se demande encore la présidente. « Ayez en vous les mêmes sentiments que le Christ Jésus : – écrit l’apôtre Paul aux Philippiens – Lui, qui était de condition divine, ne retint pas jalousement le fait qu’il était Dieu, mais il s’abaissa lui-même assumant une condition de serviteur, devenant semblable aux hommes ‘ (Phil 2,5-7). Dans cette attitude nous pouvons transmettre de manière crédible la vérité du Christ. Christ qui s’est vidé de tout, comme don d’amour ». Et de citer le pape François en conclusion de la Semaine de Prière pour l’unité des chrétiens, le 25 janvier dernier : “Si nous vivons cette mort à nous-mêmes pour Jésus, notre vieux style de vie est relégué au passé, et comme cela est arrivé à St. Paul, nous entrons dans une nouvelle forme d’existence et de communion”. « Chiara Lubich appelle cette nouvelle forme d’existence et de communion : “Jésus au milieu de nous”. Cette expression se réfère à la promesse de Jésus de se rendre présent au milieu de ceux qui se trouvent réunis en son nom, qui signifie en son amour (Mt 18,20). Cette présence du Ressuscité parmi les siens est décisive pour l’œcuménisme ». En 1996, après une rencontre avec un millier d’anglicans et de catholiques, Chiara commence à parler d’œcuménisme “du peuple”. C’est dans cet esprit que naît l’élan vers “Ensemble pour l’Europe”, communion et collaboration entre maintenant plus de 300 mouvements et communautés de diverses Églises. « Sans une véritable réconciliation – affirme Maria Voce – on ne progresse pas sur le chemin vers l’unité. Et cette réconciliation caractérise jusqu’aujourd’hui la communion entre les mouvements ». Enfin, conclut la présidente : « Sur les traces de ce qui est advenu à Lund le 31 octobre 2016 lorsque le pape François et le président de la Fédération Mondiale Luthérienne, l’évêque Dr Munib Youman, ont voulu commémorer ensemble les débuts des 500 ans de la Réforme, j’ai senti que je devais donner un nouvel élan à l’engagement œcuménique qui caractérise notre mouvement ». Ainsi est née dans la cité-pilote proche d’Augsbourg “La déclaration d’Ottmaring” qui « veut nous aider à penser œcuméniquement : rappeler que n’importe quel frère que je rencontre, qu’il soit de mon Eglise ou d’une autre Eglise, il appartient au corps du Christ, à ce corps pour lequel le Christ a donné sa vie. C’est un engagement absolu que nous prenons en tant que mouvement des Focolari et que nous pouvons faire pénétrer dans le quotidien et dans tous les aspects de la vie humaine. L’œcuménisme est une nécessité de notre temps. Il doit avancer. Parce qu’il répond au besoin de Dieu que tout le monde a, même si inconsciemment. Si les gens ont l’occasion de rencontrer Jésus présent parmi les chrétiens qui s’aiment, la foi naîtra en eux, ils changeront leur manière de se comporter, ils chercheront la paix et des solutions de justice, et ils s’engageront pour la solidarité entre les peuples. Uniquement si nous sommes unis entre chrétiens, le monde pourra rencontrer Dieu ». Lire le texte intégral en italien

Maria Voce : Dialogue, un style de vie/1

Maria Voce : Dialogue, un style de vie/1

Emmaus 2« Dans le monde d’aujourd’hui, si mondialisé et interdépendant, le dialogue semble l’unique chemin pour que l’humanité puisse survivre. Ou l’on se combat les uns contre les autres jusqu’à la destruction réciproque ou l’on dialogue ; de fait seule l’ouverture à l’autre et le dialogue créent la vie et mènent à la vie, parce qu’ils fondent toute action sur les êtres reconnus comme frères, enfants de Dieu. Et l’Esprit Saint, d’après ce qu’il me semble comprendre, est en train de pousser un peu partout nos Églises dans cette direction : dialoguer pour retrouver l’unité rompue les siècles passés, pour donner en tant que chrétiens un témoignage commun face au monde, selon la prière de Jésus : “Père, que tous soient un, afin que le monde croie” (cf. Jn 17) ». C’est ce qu’exhorte la présidente du mouvement des Focolari, Maria Voce, dans son intervention bien articulée. Une partie de son témoignage œcuménique personnel jusqu’à la rencontre avec la spiritualité de l’unité : « Au cours des années 60, à travers l’expérience de Chiara Lubich qui était entrée en contact avec quelques chrétiens, membres de la “Fraternité de vie commune” d’Allemagne, s’ouvre pour le Mouvement le dialogue œcuménique. En 1965, la cité-pilote d’Ottmaring (Allemagne), voit le jour ; catholiques et évangéliques vivent ensemble ». Durant le Concile Vatican II, Chiara entre en contact avec quelque Observateurs d’autres Églises. Débutent ainsi celles qu’on a appelées les « Semaines œcuméniques », où, chaque année, nous nous communiquons réciproquement les expériences de la Parole vécue entre chrétiens de différentes Églises, en mettant surtout l’accent sur le Commandement nouveau de Jésus : “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés” (Jn 13,34). À la rencontre historique du 13 juin 1967 entre le Patriarche œcuménique Athénagoras I et Chiara Lubich, Maria Voce se trouvait à Istanbul, en Turquie, en tant que responsable du mouvement local. « Ce fut la première des 25 rencontres que Chiara aura avec cette grande figure charismatique. Athénagoras se déclarait « son disciple » et désirait un focolare à Constantinople ». D’autres rencontres œcuméniques importantes suivront. « Des chrétiens des Églises les plus variées ont voulu partager la spiritualité de l’unité et plusieurs se sont sentis appelés à faire partie des différentes vocations spécifiques du mouvement, tout en restant chacun et chacune bien inséré dans sa propre Eglise ». De fait, se rappelle Maria Voce, « le dialogue ne se fait pas entre les cultures, mais bien entre les personnes. Ou mieux, on vit en dialogue ». Et encore : « Le fondement du dialogue est Dieu, Dieu qui est amour et père de nous tous et qui fait de tous des fils dans le Fils, tous frères, tous une unique famille. Dès le début, Chiara a fait de la prière de Jésus « que tous soient un » – que nous pouvons traduire par “transformer l’humanité tout entière en une seule famille” – la devise de sa vie et a invité des millions de personnes, dans le monde entier, à s’engager à vivre pour la réaliser ». Pour les Focolari, donc, « le dialogue est un style de vie, une nouvelle culture, que le mouvement peut et veut offrir aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui ». « Il doit donc être soutenu et imprégné de miséricorde, de compassion, de charité ». Maria Voce cite Chiara Lubich qui, en 1970, écrit : “Si nous n’avons pas la charité, nous n’aurons pas la lumière de Dieu et le dialogue, n’importe quel dialogue, peut devenir stérile, infructueux ” (1). Et, toujours Chiara Lubich : “Celui qui est à côté de moi a été créé en cadeau pour moi et moi j’ai été créée en cadeau pour celui qui se trouve à côté de moi. Sur la terre tout est en rapport d’amour avec tout : chaque chose avec chaque chose. Il faut cependant être l’Amour pour trouver le fil d’or entre les êtres”(2). La présidente des Focolari développe ensuite ce qu’on appelle « l’art d’aimer », qui se résume en quelques points : aimer tout le monde, toujours aimer, aimer en premier, « se faire un » avec l’autre (cf. 1Co 9,22). « De cette manière le prochain se sent compris, accepté, soulagé ».  (Première partie)

  • LUBICH, Discours aux focolarini, 1970. Texte non publié cité par Vera Araújo, Le cinquième dialogue
  • LUBICH, Ecrits Spirituels 1, “L’attraction du temps moderne”, Città Nuova, Rome 1978, 140.