Mouvement des Focolari
Un rendez-vous en France, à Paray-le-Monial

Un rendez-vous en France, à Paray-le-Monial

20160401-02Paray-le-Monial , petite ville de Bourgogne, n’est pas très éloignée d’autres sites réputés pour leur riche patrimoine spirituel, tels Cluny et Taizé. Elle est aussi l’héritière du patrimoine artistique des lieux de culte qu’elle abrita: cette région a  vu naître l’architecture clunisienne et cistercienne, aussi est-elle bien située sur les « routes de la culture romane » empruntées par les pèlerins qui se rendent à Saint Jacques de Compostelle. Par ailleurs c’est dans cette ville qu’eurent lieu les apparitions de Jésus à Sainte Marguerite Marie Alacoque, qui sont à l’origine de la spiritualité du Sacré Cœur. 14 Mouvements et Communautés nouvelles, sans compter environ soixante-dix personnes d’âges et d’expériences très divers, tous poussés par une amitié fraternelle et par le désir de faire grandir leur connaissance réciproque, ont voulu se donner rendez-vous du 3 au 6 mars dernier, pour une rencontre intitulée « Communion et Miséricorde – Expériences et défis – ». L’évêque du Mans, Mgr Yves Le Saux, était des leurs. Le choix du lieu est lié à la Communauté de l’Emmanuel qui, en 1975, débute, précisément à Paray-le-Monial, une étape importante de son histoire et de sa diffusion au niveau international. Quelques-uns avaient déjà participé à l’expérience de l’an dernier , vécue à Loppiano, près de Florence, pour d’autres c’était la première fois. « L’unité se vit comme un polyèdre – avait dit le pape François à la Catholic Fraternity en 2014 – . Elle nous invite à nous émerveiller de ce que nous sommes. C’est dans cet esprit d’émerveillement que nous contemplons les visages de vos communautés », dit Laurent Landete, de la Communauté de l’Emmanuel, dans son mot d’accueil. 20160401-01Miséricorde est le nom même de Dieu, le pape l’affirme en lui dédiant le Jubilé, un cadre où chacune des quatorze réalités s’est insérée pour le décliner avec son propre témoignage. Pour la Communauté de l’Arche, c’est  Guérir les blessures; la Communauté doit devenir un lieu de pardon : fragiles et vulnérables nous pouvons expérimenter la miséricorde du Père. Pour l’Association Pape Jean XXIII, c’est le partage avec les plus pauvres, apprendre à pardonner. La Famille de l’Espérance, Nouveaux Horizons et la communauté du Cénacle, se proposent de descendre dans les plaies les plus profondes de la dépendance et de la fragilité existentielle pour y apporter résurrection, miséricorde et réconciliation avec soi-même et le monde. Tout cela pourrait sembler de simples actions sociales, mais quand on écoute ces récits de vie, émerge la profonde spiritualité qui agit à partir de la pédagogie de l’Evangile. Pour la communauté Canção Nova, la miséricorde invite à utiliser les moyens de communication pour arriver à porter la joyeuse nouvelle à l’humanité. Pour les focolari, l’unité est un choix qu’on renouvelle instant après instant, homme parmi les hommes, avec l’inévitable alternance de lumières et d’ombres. L’amour du frère et « un pacte de miséricorde » aident à consolider cet objectif. Le mouvement Via Pacis aide à la guérison des blessures personnelles et à se sanctifier ensemble. La Communauté Catholique Shalom vit la miséricorde comme une mission, dans des contextes inédits, comme celui des chars du Carnaval de Rio. La Communauté des Béatitudes invite au partage des parcours de vie pour identifier et exprimer au mieux le profil ecclésial décrit dans ses Statuts. Pour Regnum Christi, l’accompagnement éclairé par le dicernement de l’Eglise, ainsi que l’amitié fraternelle en Jésus sont source de lumière. Les événements de l’actualité viennent confirmer les apports qui enrichissent la rencontre.La Communuaté de l’Emmanuel sensibilise tout le monde aux  initiatives en faveur du dialogue interreligieux, spécialement avec les musulmans: c’est une démarche  importante quand on pense aux graves attentats survenus en France. La Communauté Sant’Egidio est sur la même longueur d’onde: elle insiste sur l’importance de la paix, cherche à transmettre une vision où le monde se redécouvre fraternel et en synergie avec lui-même. Pour la Communauté du Chemin Neuf le partage renforce le communion, permet de faire l’expérience de le miséricorde extraordinaire du Père qui est la source de sa mission: l’unité. “Ces divers charismes, dans le kaléidoscope des témoignages, sont apparus comme les mains de l’Amour de Dieu tendues vers l’humanité d’aujourd’hui”,  déclare Lina Ciampi qui représentait les focolari. Tous ont un fort désir de se retrouver, ainsi que la volonté de rester en contact et de prier les uns pour les autres. Un pacte de bienveillance entre tous a conclu la rencontre.

Jesús Morán: aspects anthropologiques du dialogue

Jesús Morán: aspects anthropologiques du dialogue

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© CSC Audiovisivi

“Le dialogue est un vrai signe des temps, mais il représente une réalité que nous devons approfondir à tous les niveaux. A la suite de Jean-Paul II et d’autres penseurs contemporains, Chiara Lubich a appliqué à notre époque, au moins en ce qui concerne l’Occident, le concept de « nuit culturelle ». Non pas une nuit définitive, mais une nuit qui, selon elle, cache une lumière, une espérance. Aussi pourrions-nous dire que dans cette nuit de la culture, qui est aussi une “nuit du dialogue”, se cache une lumière, autrement dit la possibilité d’élaborer ensemble une nouvelle culture du dialogue. Pour y arriver – à mon avis – la première étape consiste à découvrir que le dialogue est si enraciné dans la nature humaine que dans toutes les cultures nous pouvons trouver ce que j’appellerais « les sources du dialogue ». Ces sources se trouvent dans les grands Textes et sont essentiellement de deux types : la source qui jaillit de l’expérience religieuse et celle qui naît de la recherche philosophique de l’humanité. En ce sens nous devrions parler de source biblique, coranique, védique etc. Cela signifie que dans les Ecrits de toutes les traditions religieuses on met fortement l’accent sur le dialogue. Nous devrions aussi puiser dans la philosophie grecque, la métaphysique de l’Islam, les Upanishad, la pensée bouddhiste etc.… En Occident, au cours du siècle dernier, s’est développée une vraie philosophie du dialogue qui prend racine dans la pensée hébraïque et chrétienne. Je puise, de façon particulière, dans celle-ci pour vous offrir quelques principes concernant une anthropologie du dialogue. 1 – Le dialogue est inscrit dans la nature de l’homme’ au point qu’on peut dire qu’il est la définition même de l’homme. 2 – Dans le dialogue « chaque homme est complété par le don de l’autre », c’est-à-dire que nous avons besoin les uns des autres pour être nous-mêmes. Dans le dialogue je fais don à l’autre de mon altérité, de ma diversité. 3 – Chaque dialogue « est toujours une rencontre personnelle”. Il ne s’agit donc pas seulement de paroles ou de pensées, mais du don de notre être. Le dialogue n’est pas une simple conversation, ni une discussion, mais quelque chose qui touche au plus profond des interlocuteurs. 4 – Le dialogue « exige silence et écoute”. C’est un aspect décisif, car le silence est important non seulement pour parler correctement, mais aussi pour penser correctement. Comme le dit un proverbe ; « Quand tu parles fais en sorte que tes paroles soient meilleures que ton silence » (Denys l’Ancien) 5 – Le vrai dialogue « constitue quelque chose d’existentiel », parce que nous y mettons en jeu notre personne, notre vision des choses, notre identité. Parfois nous sentons que nous perdons notre identité culturelle, mais ce n’est qu’un passage parce qu’en réalité l’identité s’enrichit immensément en s’ouvrant. Nous devrions avoir une « identité ouverte ». Ce qui implique de savoir qui nous sommes ; mais aussi d’être convaincus que « lorsque je me comprends avec quelqu’un…je sais aussi mieux qui je suis » (Fabris) D’autres principes encore. Le dialogue authentique “a beaucoup à voir avec la vérité”, c’est un approfondissement de la vérité. Pour l’Antiquité grecque le dialogue était la méthode pour arriver à la vérité. Cela signifie que la vérité a toujours besoin d’être complétée, personne ne la possède, c’est elle qui nous possède. Il ne s’agit donc pas d’une relativité de la vérité, mais du « caractère relationnel de la vérité » (Baccarini) « Vérité relative » signifie que chacun a sa vérité et qu’elle vaut seulement pour soi. « Vérité relationnelle » veut dire au contraire que chacun participe et met en commun avec les autres sa participation à la vérité, qui est une pour tous. Ce qui nous diffère, c’est la façon dont nous arrivons et comment nous participons à la vérité. C’est pourquoi il est important de dialoguer : pour nous enrichir des divers points de vue. Dans la relation chacun découvre des aspects nouveaux de la vérité comme s’ils étaient les siens. Comme le dit Raymond Pannikkar : « D’une fenêtre on voit tout le paysage, mais pas totalement ». C’est ce que nous disions plus haut : nous devons concevoir la différence comme un don et non comme un danger. L’un des grands paradoxes de notre temps est que dans ce monde globalisé nous avons peur de la différence, de l’autre. Le dialogue, enfin, « requiert une forte volonté ». L’amour de la vérité me conduit à la chercher et à la vouloir, et c’est pour cette raison que je me mets à dialoguer. Deux derniers principes. Le dialogue « n’est possible qu’entre personnes vraies » et c’est seulement l’amour qui nous rend vrais. Autrement dit, l’amour prépare les personnes au dialogue en les rendant vraies. Ce qui rend l’échange fécond, c’est la sainteté de celui qui parle et celle de celui qui écoute. Tels sont les enjeux du dialogue dans toutes ses dimensions : il suppose des personnes vraies et il les rend plus vraies. Enfin: la culture du dialogue « ne connaît qu’une seule règle qui est celle de la réciprocité ». Il faut ce va et vient pour qu’il y ait un dialogue authentique. Aujourd’hui on parle beaucoup d’inter-culturalité. Je pense qu’une véritable inter-culturalité est possible si nous commençons à vivre cette culture du dialogue. Personne n’a jamais dit qu’il est facile de dialoguer. Cela demande une disposition qu’on évoque difficilement aujourd’hui: l’esprit de sacrifice. Le dialogue suppose des hommes et des femmes « mûrs pour la mort » (Maria Zambrano), c’est-à-dire morts à eux-mêmes pour vivre l’autre ». Jesús Morán , Université de Bombay, 5 février 2016

Lahore: une attaque contre l’homme.

Lahore: une attaque contre l’homme.

Credit_Photo_Unit_via_Flickr_CC_BY_NC_20__CNA-01Lahore est la seconde ville du Pakistan, dans la province du Punjab, au nord-est du Pays. “Depuis un certain temps dans tout le pays écoles et universités sont protégées comme des forteresses, les églises et les mosquées sont surveillées par les gardes armés: un parc public n’aurait assurément pas pu être contrôlé à ce point. On est frappé de voir que la majeure partie des victimes sont des enfants et des familles entières, dont beaucoup étaient en fête pour Pâques”, nous écrivent nos correspondants de la communauté des Focolari de Lahore. C’était 19h, heure locale, en ce 27 mars, lorsqu’un kamikaze s’est fait exploser au Gulshan-e-Iqbal Park. Un crime “vile et insensé”, comme l’a défini le pape François au moment du Regina Coeli, en rappelant cette Pâques au Pakistan, “ ensanglantée par un attentat exécrable, qui a massacré de nombreuses personnes innocentes”, dont 29 enfants et beaucoup de femmes.    “Avec tous – nous écrivent nos amis de Lahore – nous voulons embrasser à nouveau ce visage de Jésus Abandonné afin qu’Il puisse transformer cette grande douleur en un nouvel élan d’amour, engendrer une Lumière qui éclaire les esprits et donner de la force à toutes les personnes de bonne volonté. Nous sommes en train de prier pour toutes ces victimes, les blessés et toutes les familles touchées et surtout pour que la haine n’engendre pas la haine”. “J’étais en train d’aller avec mes petits-enfants au parc et à un certain moment j’ai éprouvé l’envie de rentrer chez moi et de m’y rendre un autre jour ”, témoigne une amie qui grâce à ce changement de programme a échappé au massacre. “Il y avait aussi des membres de notre parenté au moment de l’explosion, mais ils n’ont pas été touchés. Parmi eux un garçon de 18 ans qui a porté secours à un enfant qui est mort peu après dans ses bras”.  “J’invite à prier Le Seigneur pour les nombreuses victimes et pour leurs proches” a encore dit le Pape. Il s’est ensuite adressé “aux autorités civiles et à tous les acteurs de la société pakistanaise afin qu’ils fassent tout leur possible pour garantir la sécurité et redonner la sérénité à la population et, en particulier aux minorités religieuses les plus vulnérables”. Des habitants de cette ville meurtrie témoignent: “On est frappé par  dignité, empreinte de sacré, avec laquelle les gens vivent cette épreuve et aussi par toute la chaîne de solidarité: les blessés on été transportés sans crainte à l’aide de véhicules privés en direction des hôpitaux les plus proches. Le personnel hospitalier a travaillé sans répit; après l’appel au don du sang, de longues files se sont formées dans les hôpitaux. La souffrance dans laquelle on vit ici depuis longtemps et qui semble être arrivée à son comble, fait naître une nouvelle manière d’être et d’agir, une nouvelle espérance qui s’exprime à travers de petits gestes qui manifestent un seul désir: la Paix”. “En de nombreux endroits la population est sortie dans les rues et a allumé des bougies. Même les protestations se sont déroulées paisiblement. Dans le monde entier  de nombreux médias parlent d’un attentat contre les chrétiens et il est probable que le coup ait été dirigé contre eux, mais ici nous le vivons comme une attaque contre l’homme et il n’y a pas de différences. Les victimes sont musulmanes et chrétiennes. Les gestes de solidarité de la part de l’étranger on été très bien accueillis, comme le fait d’avoir éteint les lumières de la tour Eiffel. Ils ont permis au Pakistan – concluent-ils – de ne pas se sentir isolé au moment où il vit une tragédie aussi douloureuse et absurde”. Maria Chiara De Lorenzo

Salvador: pour les droits des mineurs

Salvador: pour les droits des mineurs

20160330-01Protéger les mineurs est un devoir civique qui s’inscrit dans le plus grand respect des droits humains. Un devoir, donc, mais aussi une obligation de prévention, justement en raison de la valeur inestimable que les nouvelles générations représentent. En parcourant les différents articles de la loi salvadorienne, entrée en vigueur en 2011, on remarque un grand changement par rapport à la précédente, qui prêtait uniquement attention aux cas les plus graves, comme la survie, le handicap, l’abandon. Dans cette nouvelle réglementation, qui reprend les lignes directrices des traités internationaux, la protection est prévue pour tous les enfants, de la conception jusqu’à la majorité, garantissant des opportunités adéquates pour un développement intégral et une vie inspirée par les canons de la dignité humaine. Comme dans beaucoup de pays, au Salvador aussi, les phénomènes sociaux qui parfois mettent en danger ces principes existent, justement en raison de la vulnérabilité particulière à laquelle sont exposés les enfants et les adolescents. Et comme dans chaque autre lieu de la planète, ici aussi il faut que la population collabore activement avec les Institutions pour sauvegarder chaque droit humain, mais spécialement les droits dont chaque enfant dans le monde est porteur. C’est en 2014 qu’un Document, élaboré par le Centre international des Focolari, “pour la promotion du bien-être et la protection des mineurs”, a suscité dans le Mouvement dans le monde entier une sensibilisation renouvelée envers cette responsabilité. Grâce, entre autres, à cette initiative, la communauté salvadorienne du Focolare donne maintenant une précieuse  contribution pour une connaissance ramifiée des droits de l’enfant, avec des indications pour  promouvoir son développement intégral et son bien-être psycho-physico-spirituel. Démasquant aussi certaines formes cachées et subtiles par lesquelles, involontairement, parents et éducateurs pourraient, à travers leurs actions, causer du tort à sa croissance harmonieuse. Cette action, celle des Focolari, trouve un grand écho dans l’Église catholique locale, qui, à son tour, encourage les associations à adopter tous les moyens pour aider à prévenir les agissements susceptibles de nuire à ces droits. Le programme de formation des Focolari prévoit une lecture de la loi selon l’optique de l’amour évangélique, dans la perspective de participer à la formation de nouvelles générations toujours plus conscientes, libres, capables de choix autonomes basés sur les valeurs. Dans ce programme, le récent “Projet Up2Me”, mis au point par les Focolari et modulé selon les différentes tranches d’âge, trouve également sa place. Un travail passionnant à faire avec les adultes, jeunes, adolescents et enfants, pour ouvrir avec eux un dialogue sur des questions aujourd’hui sensibles comme jamais.

Parole de vie d’avril 2016

Pourquoi ces mots si réconfortants de Jésus reviennent-ils si souvent dans les paroles de vie que nous choisissons chaque mois? Sans doute parce qu’ils sont au cœur de l’Évangile et que le Seigneur nous les redira pour l’examen final de notre vie. Chaque jour, nous pouvons nous y préparer.
Avons-nous donné à manger et à boire à ceux qui avaient faim et soif ? Accueilli les étrangers ? Vêtu nos frères sans vêtements ? Visité les malades ou les prisonniers ? Petits gestes certes, mais ils ont saveur d’éternité. Rien n’est petit de ce qui est fait par amour. Non seulement il n’a pas suffi à Jésus de se faire proche des pauvres et des marginaux, ni de guérir les malades, il les a aimés d’un amour de prédilection. Il est allé jusqu’à les appeler ses frères, jusqu’à s’identifier à eux dans une mystérieuse solidarité. Aujourd’hui encore Jésus est présent en ceux qui subissent injustice et violence, chômage et précarité, ceux que les guerres contraignent à quitter leur pays. Combien de personnes souffrent autour de nous et attendent, en silence, notre aide ! Elles sont Jésus, qui nous demande un amour concret, un amour qui invente de nouvelles « œuvres de miséricorde ». Personne n’est exclu. Si une personne âgée ou malade est Jésus, comment pourrais-je ne pas lui venir en aide ? Si j’apprends la langue de mon pays à un enfant immigré, je l’enseigne à Jésus. Si je viens donner un coup de main à une maman pour le ménage, c’est Jésus que j’aide. Si j’apporte l’espérance à un prisonnier, si je console quelqu’un qui pleure, si je pardonne à celui qui m’a blessé, c’est à Jésus que je le fais. À chaque fois, cela donnera de la joie non seulement à l’autre, mais à nous aussi, une joie encore plus grande. Quand nous donnons, nous recevons, nous sommes heureux parce que, même si nous ne nous en rendons pas compte, nous avons rencontré Jésus. Comme l’écrivait Chiara Lubich, l’autre est la “voûte” sous laquelle il faut passer pour arrà Dieu. Elle évoquait ainsi l’impact de cette parole de vie dès le début de son expérience : « Notre manière ancienne de considérer le prochain et de l’aimer s’est écroulée. Si le Christ était de quelque manière en tous, nous ne pouvions faire de discrimination, ni avoir de préférence. Tous les concepts humains qui classent les hommes se sont effondrés : compatriote ou étranger, âgé ou jeune, beau ou laid, antipathique ou sympathique, riche ou pauvre, le Christ était en chacun. Chaque frère était réellement un “autre Christ” […].

Vivant ainsi, nous nous sommes aperçus très tôt que le prochain était pour nous le chemin pour arriver à Dieu. Le frère nous est même apparu comme une “voûte” sous laquelle passer pour rencontrer Dieu.
Dès les premiers jours, nous l’avons expérimenté. Quelle union avec Dieu, le soir, durant la prière ou dans le recueillement, quand nous l’avions aimé toute la journée dans nos frères! Qui nous donnait une telle consolation, une union intérieure si nouvelle et divine, sinon le Christ, qui vivait la parole de son évangile: “Donnez et on vous donnera” (Luc6,38). Nous l’avions aimé toute la journée dans nos frères, et voilà que maintenant c’était lui qui nous aimait (1).»
Fabio Ciardi
1 Cf. Chiara LUBICH, Dieu cœur de l’homme, Nouvelle Cité 1979, pp.
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Production d’armes. Un problème de conscience

Production d’armes. Un problème de conscience

“A 19 ans j’ai quitté ma région – les Abruzzes (Italie) – pour faire des études d’ingénieur en aérospatiale à Pise. Ça m’a demandé beaucoup d’efforts mais j’étais très satisfait : en 5 ans j’ai réussi à terminer ma spécialisation avec la plus haute note, y compris un stage en Allemagne qui a bien enrichi mes compétences. Ma famille m’a beaucoup aidé par son soutien et ses sacrifices. Une fois diplômé j’ai attendu avec anxiété de pouvoir trouver ma place dans le monde du travail.  J’ai dû tenir compte du chômage des jeunes qui, dans notre pays est de 40%, et des usines qui offrent uniquement des contrats à durée déterminée si tout va bien ou comme consultant, payé en fin de trimestre voire en fin de semestre. Après quelques mois passés à déposer mon CV, j’ai commencé à penser que je devais peut-être offrir mes services dans d’autres secteurs industriels. Ou bien émigrer. De manière inattendue, cependant, je reçois la proposition d’une usine qui est en Italie le principal Consortium européen constructeur de missiles et de technologie pour la défense. L’idée d’un véritable entretien de travail dans une usine importante comme celle-ci était vraiment alléchante. Après un échange téléphonique positif, j’ai été invité au siège pour un entretien avec le chef du personnel technique.  L’ambiance était jeune et stimulante ; l’usine sérieuse et de haute professionnalité. La fabrication de missiles ne reflétait en rien les principes auxquels je crois mais en mon for intérieur j’avais le grand espoir qu’on m’offre un emploi sans lien direct avec la fabrication des armes. L’entretien s’est bien déroulé : une semaine plus tard, parmi les nombreux candidats, j’ai été rappelé pour conclure l’embauche. Il précisait qu’il s’agissait d’un emploi directement lié à la production de missiles. J’étais le dos au mur. D’un côté un poste fixe, avec un contrat à temps indéterminé, un très bon salaire et des possibilités d’avancement de carrière. De l’autre mon credo de citoyen, mais surtout d’homme, dédié à la construction d’une société non-violente, basée sur le respect des droits humains, de la justice sociale, du juste équilibre des besoins des hommes, de l’environnement et de l’utilisation des ressources. J’ai de fait toujours cru à une société où l’ambition de quelques uns n’écraserait pas la dignité de l’autre et où le succès économique ne serait pas un prétexte pour oublier l’être humain. Et pour compliquer mon choix, mes camarades d’études me poussaient à accepter sans me soucier de mes principes moraux, me répétant l’idée incontestable qu’un jeune de 25 ans à peine diplômé ne peut pas se permettre, par les temps qui courent, de refuser un travail aussi avantageux. Et avec un tas d’arguments ils essayaient de me mettre face à la réalité en soulignant combien j’avais de la chance et … de l’inconscience ! Sans parler du fait qu’ avec ce travail je n’aurais plus été un poids pour ma famille qui continuait à m’aider. Ceux qui ont joué un rôle décisif, en plus de ma conscience, ont été les personnes qui me sont les plus proches : la famille, ma copine et les Jeunes pour un monde uni avec lesquels j’ai été formé. Tout cela a fait mûrir en moi l’idée – qui devenait de plus en plus claire – que pour construire une société solidaire et non-violente il faut du concret, en témoignant et en payant de sa personne. Le moment était venu de pouvoir le faire. J’ai répondu à l’usine que je ne pouvais continuer les négociations, et j’ai précisé mes motivations avec transparence. Evidemment ce n’était pas un choix facile, surtout que je n’avais aucune autre offre entre les mains. Mais cela ne m’a pas arrêté. J’ai continué ma recherche et après quelques semaines, d’autres propositions me sont arrivées qui m’ont amené à la place que j’occupe maintenant, satisfait et content du travail que je fais à Turin en tant qu’ingénieur aéronautique dans le secteur civil ». Source : Città Nuova Lire aussi : « Les Armes, non merci »

Après Grand Bassam : un témoignage de la Côte d’Ivoire

Après Grand Bassam : un témoignage de la Côte d’Ivoire

20160329-01« Le 13 mars dernier la Côte d’Ivoire et le monde entier ont appris avec stupeur que la ville balnéaire de Grand-Bassam a été durement frappée par des inconnus et qu’il était encore difficile de compter le nombre des victimes », écrivent Jeanne Kabanga et Damase Djato, des Focolari à Abidjan. « On peut imaginer le carnage, parce que durant le week end beaucoup d’abidjanais s’y rendent, 40 km séparent les deux villes, ainsi que des gens d’autres endroits de la région, pour se reposer sur cette plage devant l’hôtel appelé ‘l’étoile du Sud’. C’est un endroit fréquenté surtout par les touristes de tout bord. Grand-Bassam –rappelons-le- fut la première capitale de la Côte d’Ivoire et a été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO ».

MonsJosephSpiteri

Mons. Joseph Spiteri

Le même jour, 180 personnes étaient réunies à Abidjan pour souligner l’actualité du message de Chiara Lubich, qui avait reçu en 1996 le prix UNESCO pour l’éducation à la paix et dont la date anniversaire de la mort était justement le 14 mars. Parmi eux se trouvaient le nonce apostolique en Côte d’Ivoire, Mgr Joseph Spiteri, et l’imam Diara. Chaque année, à son invitation, la communauté des Focolari participe à la célébration du Maouloud dans sa mosquée (commémoration de la naissance du Prophète). « Leurs paroles – et partant de l’invitation de Chiara faite aux politiciens de vivre l’art d’aimer comme véritable thérapie pour notre temps – nous ont fait découvrir ensemble notre devoir commun de rester fidèles à l’amour envers tout le monde sans distinction. Cela éviterait de se perdre dans le fondamentalisme, et de développer au contraire l’espérance et la miséricorde ». « Notre tendance, par contre, a souligné le nonce, est de faire passer le jugement avant la miséricorde », alors que « si musulmans et chrétiens s’aimaient », a souligné l’imam, « le monde serait sauvé ». Les jeunes garçons et filles présents racontent leur engagement à récolter des signatures pour la paix : après avoir préparé avec soin des messages de Gandhi, de Mère Teresa de Calcutta, de Chiara Lubich, du Dallai Lama, à distribuer aux personnes, ils sont sortis dans la rue. « Ce n’était pas facile de nous approcher des adultes pour présenter notre projet, que nous continuerons pendant le Semaine Monde Uni, mais nous avons dépassé notre peur ». Les expériences de vie des plus petits est ce qui a le plus touché les participants, parce qu’elles étaient imprégnées d’épisodes concrets qui expriment leur engagement à être « messagers de paix dans leur milieu. « Une fois, à la maison –raconte Marie Lucie – ma petite sœur n’avait pas fait la vaisselle. Au déjeuner nous n’avions donc pas où manger. Je lui ai dit de la faire mais elle n’a pas voulu. Je me suis dit ‘si je les lave je fais un geste de paix’. C’est ce que j’ai fait et nous avons pu déjeuner ». « A l’école – raconte Prince – quelques-uns de mes copains se moquaient d’un autre, plus faible, en l’insultant et le frappant. Accompagné d’un autre garçon, nous avons décidé d’intervenir en parlant avec eux. Nous avons expliqué les idéaux de paix auxquels nous croyons et leur avons demandé de le laisser tranquille. Ils se sont arrêtés et maintenant ils sont devenus amis. » Dans ce contexte, même la présentation de l’Economie de Communion, qui en Côte d’Ivoire a déjà fait brèche, montre un antidote possible à la pauvreté et à la misère ; actions, même petites, comme l’activité de Firmin en faveur de l’instruction dans un des quartiers d’Abidjan, qui prennent plus de valeur puisqu’elles essaient de construire la paix de façon capillaire. La récolte de signatures pour la paix a poussé chacun à s’engager plus personnellement. 160220_Abidjan_06_rid« Seulement de retour chez nous – continuent Jeanne et Damase – nous avons appris à la télévision la nouvelle de l’attentat de Grand-Bassam. Après cette journée où nous avons entendu parler et expérimenté la paix, l’appel était clair pour être des ouvriers de paix, en mettant en pratique ce que nous avions appris et surtout en essayant avant tout de conserver la paix en nous, pour ensuite la répandre autour de nous. Seulement ainsi, nous semble-t-il, nous pouvons faire notre part pour désamorcer le terrorisme et toute sorte de haine ».

Le Ressuscité

Le Ressuscité

20160327-a« La providence de Dieu m’a conduite à approfondir la réalité de Jésus ressuscité, après son abandon et sa mort en croix. Mieux : j’ai eu l’occasion de méditer intensément, avec mon esprit et mon cœur, bien des détails de la résurrection de Jésus et de sa vie après la résurrection. J’ai été stupéfaite – le mot n’est pas trop fort – de me rendre compte de la majesté et de la grandeur qui émanent de cet événement. Stupéfaite de me rendre compte que le Christ ressuscité est unique, que cet événement divin est, pour autant que je sache, unique au monde. C’est la raison pour laquelle, cette fois-ci, je ne peux m’empêcher de le mettre en lumière. […] La résurrection est ce qui caractérise principalement le christianisme, ce qui distingue son fondateur, Jésus. Le fait est qu’il est ressuscité ! Ressuscité des morts. Non pas comme d’autres qui sont revenus à la vie, comme Lazare, mais qui sont morts ensuite en leur temps. Jésus est ressuscité pour ne plus jamais mourir, pour continuer à vivre comme homme au paradis, au cœur de la Trinité. Ce n’est pas du tout un fantôme : plus de cinq cents personnes l’ont vu. C’était bien lui : « Avance ton doigt ici et regarde mes mains. Avance ta main et enfonce-la dans mon côté » (Jn 20,27), dit-il à Thomas. Il mange avec ses disciples, parle et demeure avec eux pendant quarante jours… Il avait renoncé à son infinie grandeur par amour pour nous et s’était fait petit, homme parmi les hommes, comme l’un de nous. […] En ressuscitant, il brise, il dépasse les lois de la nature, du cosmos tout entier, et se manifeste plus grand que tout ce qui existe, que toute sa création, que tout ce que l’on peut imaginer. Si nous avons l’intuition de cette vérité, nous ne pouvons que reconnaître sa divinité. Impossible de ne pas tomber à genoux, comme Thomas, en adoration devant lui, pour lui dire de tout notre cœur : « Mon Seigneur et mon Dieu. » […] Et j’ai vu avec un autre regard ce que Jésus a fait pendant ces quarante jours extraordinaires et nouveaux. Après que l’ange ait roulé la pierre du sépulcre et annoncé qu’il est vivant, le voilà qui apparaît ressuscité d’abord à Marie Madeleine, elle qui avait beaucoup péché : il s’était fait homme pour les pécheurs. Le voilà, sur le chemin d’Emmaüs, lui, si grand, qui se fait le premier exégète pour expliquer l’Écriture aux deux disciples. Le voilà, fondateur de son Église, qui impose les mains à ses disciples pour leur donner l’Esprit Saint. Le voilà qui adresse à Pierre, qu’il a placé à la tête de son Église, des paroles hors de l’ordinaire. Le voilà qui envoie ses disciples dans le monde entier annoncer l’Évangile, le nouveau Royaume qu’il vient de fonder, au nom de la Trinité, dont il était venu et qu’il allait rejoindre dans son corps par son ascension. […] À cause de sa résurrection, voici que les paroles qu’il avait prononcées avant sa mort rayonnent d’une lumière nouvelle, expriment des vérités indiscutables. En premier lieu, les paroles annonçant notre résurrection à nous. Je le savais, j’y croyais parce que je suis chrétienne. Maintenant pourtant ma certitude a redoublé : je ressusciterai, nous ressusciterons. […] ».  Chiara Lubich, In unità verso il Padre, Città Nuova editrice, Roma 2004, p.102-105

Au pied de la croix, Marie

Au pied de la croix, Marie

Ave Cerquetti Crocifissione Lienz 1975

Ave Cerquetti “Crocifissione” Lienz (Austria) 1975

Tandis que, le ciel et la terre, terrifiés eux aussi, s’obscurcissent et tremblent, « Le mystère tragique de la mort en croix, se déverse sur les femmes au pied du calvaire. Le Père avait abandonné le Fils ; le Fils avait abandonné la Mère : tout s’écroulait dans l’horreur et les ténèbres, il ne restait que cette femme debout, à qui était confiée l’humanité abandonnée. Notre destin fut remis entre ses mains comme en ce jour lointain et tranquille où elle prononça le premier fiat. Lorsque le Père tourna son regard sur cette colline d’horreur, devenue le pivot sanglant de l’univers, il vit l’humanité agrippée à cette femme, au pied du sacrifice cruel de l’homme-Dieu. – Martyre, et plus encore – dit St. Bernard. Au pied de la croix, Marie. On peut vraiment dire, dans un certain sens, que Jésus eut besoin d’elle, non seulement pour naître, mais aussi pour mourir. Il y eut un instant où sur la croix, abandonné des hommes sur la terre, il se sentit aussi abandonné de son Père du ciel : il se tourna alors vers sa mère, au pied de la croix, sa mère qui n’avait pas fui et qui dominait sa nature pour ne pas crouler sous une épreuve qu’aucune femme n’aurait supportée. Comme Goethe en a eu l’intuition dans Faust, la souffrance de Marie et de Jésus sur le Calvaire fut une « unique douleur ». Puis, une fois son fils mort, la mère continua à souffrir. Il fut déposé mort sur ses genoux : plus impuissant que lorsqu’il était enfant. Un Dieu mort sur les genoux d’une mère ! C’est alors qu’elle fut vraiment reine. Comme Jésus récapitulait l’humanité, il était l’humanité de tous les temps que Marie tenait sur ses genoux et, dans sa détresse, elle apparut la mère et la reine de la famille humaine qui chemine sur les routes de la souffrance. Sa grandeur n’eut d’égal que son angoisse. Mais, comme on le voit, sa royauté ne fut qu’une primauté de souffrance : la seule manière d’être la plus proche du Crucifié et de s’en rapprocher tout à fait. Si l’on pense au déchirement de Marie au pied de la croix, à la souffrance de la mère devant son fils supplicié, victime volontaire de toutes les fautes du monde et de toutes les souffrances des hommes, on peut entrevoir l’immensité de la tragédie qu’elle a endurée: une tragédie cosmique. Et l’on ne peut que mesurer notre mesquinerie quand nous lui vouons quelques rapides dévotions ou quelques invocations machinales… nous considérons cette méditation et cette compassion comme une perte de temps : au risque de perdre l’éternité. Parce que se glisser dans cette douleur, c’est s’introduire dans la rédemption. Avec elle, prenons position aux côtés du Crucifié, en choisissant le rôle de victime et non de bourreau, en étreignant la douleur et non la fascination de l’argent, la croix et non le vice : pour être ensuite avec Elle et tenir sur les genoux, au cœur de l’abandon, le corps exsangue de Jésus, son corps mystique que les persécutions privent de son sang. Dans les moments où l’Eglise est déchirée, où le Christ souffre dans les chrétiens, on revoit Marie qui prend sur ses genoux son corps couvert de plaies. Et parce que le Christ résume l’humanité, qu’il s’est identifié à l’humanité, voilà que l’Eglise se présente comme Marie elle-même qui prend soin des peuples en pleine guerre ». (Igino Giordani, Marie modèle parfait, Città Nuova, Rome, 2001, pp.124-129)

Jésus abandonné : l’Homme-monde

Jésus abandonné : l’Homme-monde

 ©Ave Cerquetti, 'Lunico Bene' - Mariapoli Ginetta (Brasile) 1998

©Ave Cerquetti, ‘L’unico Bene’ – Mariapoli Ginetta (Brasile) 1998

Au début des années 70, le monde se présentait déjà interconnecté en raison de « la situation nouvelle issue des contacts, désormais ­irréversibles, qui s’établissent entre les peuples et les civilisations du monde entier, provoqués et renforcés par l’explosion des moyens de communication sociale et l’énorme développement technologique ». Chiara Lubich, tout en mettant en évidence le positif de cette nouveauté, avertit les jeunes que « l’homme d’aujourd’hui n’est pas toujours préparé à cette rencontre », souvent déstabilisante. Il s’aperçoit que sa manière de penser n’est pas la seule possible. Chiara invite à ne pas confondre les valeurs absolues, liées à l’Éternité, avec ses propres structures mentales. Devant l’effondrement des certitudes, Chiara propose aux jeunes un modèle à suivre, une clé qui leur ouvrira les portes de la construction d’un monde nouveau. « Comment vivre alors cette époque terrible où, par un mystérieux cataclysme, les valeurs les plus élevées ­semblent vaciller comme d’énormes gratte-ciel qui chancellent et s’écroulent ? Y a-t-il une réponse concrète (…), un moyen sûr, sur lequel s’appuyer pour contribuer à engen­drer le monde qui viendra ? Existe-t-il, en pratique, un homme-monde modèle, qui ressente, qui ait senti en lui ce terrible raz de marée qui menace d’engloutir ce qu’on avait cru jusqu’alors intangible ? Et qui, bien que doutant presque que la vérité absolue elle-même ne l’abandonne à son propre destin, plongé comme il l’était dans la confusion la plus noire, a su pourtant, en même temps, surmonter une telle épreuve, payant ainsi un monde nouveau qu’il a retrouvé en lui et qu’il a engendré pour les autres ? Oui, il existe. Mais on comprend tout de suite que cet homme ne pouvait pas être simplement un homme, mais qu’il ­devait être l’Homme : c’est Jésus abandonné. Son humanité parfaite, bien que faible et sujette à la douleur et à la mort, est le symbole de toutes les struc­tures humaines qui, malgré leurs limites, ont réussi à contenir, en diverses circonstances, quelque chose d’illimité, telles que les vérités humaines absolues comme la Vérité. Sur la croix, au seuil de la mort physique, et dans l’abandon qui est sa mort mystique, Jésus ressent l’écroulement de toute son humanité, de son essence ­d’homme, de sa propre structure humaine pour ainsi dire. Et, au point culminant de cet écroulement, le Père permet mystérieusement qu’il doute de la présence de Dieu en lui, presque comme si elle s’était évanouie. C’est pour cela qu’il crie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27,46). Mais justement dans ce cri, Jésus, parce qu’il est Dieu, a la force de surmonter cette douleur infinie. Et il donne à sa chair mortelle la puissance de l’immortalité, en l’insérant, ressuscitée, au sein de la Trinité immortelle. Plus encore, par cet acte d’acceptation formidable de la plus terrible destruction que le ciel et la terre aient jamais connue, Jésus donne aux hommes la possibilité de ressusciter, dans l’autre vie, par la résurrection des corps, et de ressusciter spirituellement en cette vie de n’im­porte quelle mort, de n’importe quelle destruction dans ­laquelle l’homme peut se trouver ». « C’est Jésus abandonné qui se met à la tête des Gen comme un point de repère absolument sûr. Tout comme, après son abandon au Cal­vaire, il avait envoyé la plénitude de l’Esprit Saint sur les apôtres, il offre aussi à ceux qui l’aiment et qui le suivent l’Esprit de Vérité ». Les jeunes, affirme Chiara, « en le suivant, auront la force de ne trembler devant aucune situation ; ils les affronteront au contraire avec la certitude que toute vérité humaine, y compris le Royaume de Dieu qui est la Vérité, pourra trouver, grâce à leur apport, les nouvelles structures mentales adaptées au monde ». Elle conclut : « À vous de l’accueillir dans votre cœur ­comme la perle la plus précieuse que l’on puisse aujourd’hui vous confier, pour vous, pour les peuples que vous représentez ici, mais surtout pour ce monde nouveau qui doit voir tous les hommes, unis. Pour ce monde nouveau qui accueillera non pas de nombreux peuples mais le peuple de Dieu ». Source : Chiara Lubich, Colloqui con i gen anni 1970/74, Città Nuova, ed. 1999, pp. 73-83 Traduit en français in : Entretiens avec les jeunes, Tome I, Nouvelle Cité 1995, p 47-49

Que tous soient un

Que tous soient un

20160324-02“Les grandes lignes de l’Evangile de Jean, mais pas seulement du sien, convergent toutes vers cette phrase qui pour moi, depuis longtemps déjà, revêt une signification profonde et infinie : « Que tous soient un, comme toi Père qui es en moi et moi en toi, afin que le monde croie » (Jn XVII, 21) C’est ainsi que nous devons vivre. […] C’est le baromètre l’unité qui me tient particulièrement à cœur : l’unité dans nos paroisses, l’unité des divers services et ministères, l’unité entre clercs et laïcs, l’unité entre les prêtres. L’unité devient crédible seulement si elle démontre que ce n’est pas nous les patrons, mais que  Lui seul est le Seigneur. L’unité au sein du ministère sacerdotal m’est particulièrement chère. Je dois en même temps souligner l’unité de l’Eglise, l’unité avec ceux qui se trouvent au-delà des confins de notre Eglise catholique romaine, l’unité entre tous ceux qui se reconnaissent dans la foi en l’unique Dieu, le Vivant, et donc avec les juifs et les musulmans. Unité aussi entre l’Eglise et la société, où l’une n’est pas en parallèle ni en rivalité avec l’autre, mais où toutes deux entretiennent des liens de réciprocité, manifestant ainsi que l’unité que Dieu donne est un levain pour la société, un levain qui rend l’homme libre. C’est l’unité qui rend l’homme pleinement homme, parce qu’il peut être homme au sens plein seulement là où Dieu a le droit d’être pleinement Dieu. Il peut alors nous donner ce qu’Il désire nous faire partager, et qui n’est rien de moins que le  mystère intime de sa vie : l’unité trinitaire. Mais cela n’est pas simplement un programme, parce qu’avec les programmes on n’avance pas beaucoup. Cela doit plutôt se traduire en vie […].  Moi aussi je dois commencer à vivre cette unité. Et pour cela j’ai confiance que vous tous, chers frères et sœurs, vous pourrez m’aider, et que nous pourrons la vivre ensemble, dans la réciprocité ». Mgr. Klaus Hemmerle Extrait de: W. Hagemann, Klaus Hemmerle. Innamorato della Parola di Dio, Città Nuova, Rome 2013, p. 337-338

La Paix, au-delà de l’utopie

La Paix, au-delà de l’utopie

Easter_2016

« Si nous regardons le monde et les milliers de blessures qui le frappent, l’unité et la paix ne peuvent qu’apparaître une utopie.

Que la force du Ressuscité qui a été, pour toujours, vainqueur de la mort et par conséquent de toute mort, renforce en nous l’audace à croire, à espérer et à agir afin que, dans le monde, la fraternité devienne la règle de la vie entre des peuples et des cultures différentes.

Tous mes vœux à tous de Joyeuses Pâques avec Jésus ressuscité au milieu de nous ! ».

Maria Voce (Emmaüs)

 

A Bruxelles, Dieu pleure avec nous

A Bruxelles, Dieu pleure avec nous

Dieu-pleure-avec-Bruxelles-© MICHEL-POCHET

“A Bruxelles, Dieu pleure avec nous” © Michel Pochet

Dans un communiqué, intitulé, « A Bruxelles, Dieu pleure avec nous », le mouvement des Focolari en Belgique indique:« Les terribles attentats perpétrés mardi matin à l’aéroport de Zaventem et dans le métro de Maelbeek, au cœur du quartier européen de Bruxelles, nous consternent tous. Nous compatissons avec les victimes et leurs familles et prions pour eux. Nos prières vont aussi à tous ceux qui de par le monde souffrent de la violence et à ceux qui commettent des actes allant à l’encontre de la paix. Face à cette absurdité, une question monte de notre cœur : « Mon Dieu nous aurais-tu abandonnés ? » La Passion du Christ que nous commémorons ce Vendredi Saint, nous aide à croire que toute souffrance trouve un écho dans le cri d’abandon de Jésus sur la croix et la Résurrection nous fait espérer l’aube d’un monde meilleur. Les attentats perpétrés mardi nous invitent à redoubler d’ardeur pour que triomphe la paix et que la solidarité et la fraternité puissent l’emporter. Une proposition : ne pourrions-nous pas nous retrouver tous, chaque jour, pour le ’TIME-OUT’ : une minute de recueillement à midi (heure locale) pour la paix ? ».

Des armes ? Non merci !

Des armes ? Non merci !

20160322-02Face aux situations toujours plus insoutenables de conflits armés disséminés un peu partout, d’amples franges de la société civile continuent à faire du bruit afin de freiner l’action des gouvernements qui soutiennent par leurs choix, les trafics d’armes, action identifiée comme étant une des causes qui empêchent la solution des conflits. Le Mouvement des Focolari en Italie s’engage depuis longtemps sur cette question à travers  la revue Città Nuova et  le Mouvement politique de l’Unité qui propose en particulier des  sessions de formation pour  participer à la vie politique et citoyenne. Il continue à démasquer l’implication de l’Italie dans la production  d’armements.  Le pays, en effet, siège de bases militaires stratégiques, continue à produire des armes de haute technologie qui arrivent aussi dans les pays du Moyen Orient, comme cela a été relaté par Città Nuova. Par les portes de la Sardaigne, transitent des bombes destinées à l’Arabie Saoudite, pays intéressé par le conflit syrien et responsable d’une coalition condamnée par l’ONU, engagée dans la guerre du Yémen, avec des milliers de victimes. 20160322-01Que faire alors ? Le travail d’une année, accompagné par des experts en géopolitique internationale, a abouti à la rédaction d’un appel de propositions concrètes, présenté aux députés et aux sénateurs disponibles :

  • Le respect de la loi 185/90, sur le « contrôle de l’exportation, de l’importation et du transit de matériaux d’armements ». On demande en particulier, d’interrompre l’exportation et le transit sur le territoire national, d’armes destinées à des pays en conflit ou qui sont en train de commettre de graves violations des droits de l’homme.
  • L’allocation destinée à la reconversion à des fins civiles, de l’industrie de l’armement, avec une référence à ce qui a été établi dans l’article 1 paragraphe 3 de la loi 185/90.
  • La transparence et le contrôle des transactions bancaires relatives aux importations, exportations et transit d’armements.

A ces requêtes, on a aussi ajouté celle de l’insertion dans l’agenda politique, des thèmes de l’intégration et de l’accueil, et de l’investissement des plus grandes ressources dans la coopération internationale. Les jeunes promoteurs de la rencontre du 16 mars sont bien conscients des pouvoirs en jeu et de l’apparent jugement, également bienveillant, d’ingénuité qui accompagne leurs instances, leurs demandes pressantes, mais comme ils le disent :”Nous pensons avoir une responsabilité, due justement aux idéaux qui nous motivent et donc, nous ne pouvons ni taire, ni regarder passivement la réalité qui nous entoure. Travaillons au quotidien pour construire la fraternité et de là, partons pour interpeller les gouvernants”. La réflexion au parlement a été enrichie par la contribution de Pasquale Ferrara, diplomate et professeur universitaire en relations internationales, de Shahrzad Houshmand, théologienne de l’islam, qui enseigne à lUniversité grégorienne pontificale, du directeur de Città Nuova Michele Zanzucchi, et du professeur Maurizio Simoncelli, cofondateur de l‘Institut de recherches internationales des archives en terme de désarmement. 20160322-03A la base, il y a la spiritualité de Chiara Lubich, qui dans sa ville de Trente a aussi vu les horreurs de la seconde guerre mondiale, et qui tout au long de sa vie, à travers le dialogue avec des personnes de convictions et de cultures différentes, a semé les germes d’une cohabitation pacifique. Chiara, alors qu’elle avait à peine 28 ans, avait été au Parlement italien, pour y rencontrer Igino Giordani, en 1948. « Le souhait est que les jeunes puissent avoir voix au chapitre dans l’agenda politique, en tant qu’habitants du présent et du futur » déclare Silvio Minnetti, président du Mouvement politique pour l’Unité en Italie (MPPU). « Les jeunes nous posent des questions, provocatrices, exigeantes, et celui qui travaille dans le domaine politique veut les accueillir, en s’engageant en personne par ses propres choix de vote, mais aussi en commençant une réflexion sérieuse pour donner un caractère concret aux réponses ». Pour avoir une influence encore plus grande sur l’agenda politique, le MPPU Italie a au programme  d’organiser à Montecitorio lors des prochains mois, un Laboratoire d’écoute réciproque et de partage sur l’appel des jeunes, avec la participation de parlementaires, d’experts, de jeunes et de représentants du Gouvernement. Lisez également : Construire la paix, chaque jour (texte de l’appel) (Costruire la pace, ogni giorno)

Gen Verde : tournée en Extrême Orient

Gen Verde : tournée en Extrême Orient

GV_IMG_3041_resized« Le concert le plus beau, et le plus émouvant que j’aie vu ». « Votre musique fait du bien à l’âme ». « Je ne peux plus rester indifférent au monde qui m’entoure : je dois faire quelque chose ». Des expressions de spectateurs et bien d’autres encore qui expriment leur approbation à « On the other side » (de l’autre côté), le dernier concert de l’orchestre international Gen Verde, présenté à Hong Kong, à Macao et quatre villes de Taïwan (Haulien, Taipei, Kaohsiung et Taichung). Le Gen Verde, un orchestre composé d’une vingtaine de femmes uniquement, de 14 pays des 4 continents. Des femmes qui jouent tous les rôles : auteurs, chanteuses, musiciennes, danseuses, spécialistes des lumières, du mixer audio-vidéo, du management etc. Des femmes qui, devant des théâtres et des stades pleins, offrent un répertoire entrecoupé d’histoires personnelles, d’appels, d’images au service de leur voix pour transmettre leur idéal d’unité qu’elles présentent comme base pour faire avancer l’humanité vers la fraternité universelle. Sur le rythme d’une musique pop entraînante aux tons les plus variés, les morceaux se succèdent, animés par des chorégraphies qui en renforcent le sens ; alors que sur l’écran s’impriment les mots-clés, dans un assemblage de graphisme et d’images artistiques frappants. GV_IMG_2761_resizedLes raisons peuvent être nombreuses : interprétation de quelques morceaux en langue locale pour rendre le message plus compréhensible, ou encore le fait que les jours précédents le concert, dans trois de ces villes elles ont fait participer des étudiants des écoles supérieures et universitaires au projet « Start Now » avec l’aide de la communauté locale du Focolare, sans oublier le dialogue qu’elles ont suscité entre eux grâce au langage universel de la musique, leur permettant ainsi de dépasser les diversités, afin de construire « ensemble » le spectacle… Toujours est-il que les jeunes ont participé à chaque spectacle avec grand enthousiasme, au point de vouloir s’engager auprès des artistes pour lancer le message. GV_IMG_3417_resizedRencontrer les jeunes asiatiques a été important pour le Gen Verde, dans le but d’harmoniser le show avec leur sensibilité et d’avoir la confirmation que, même sous cette latitude, les nouvelles générations attendent de partager ce qu’elles vivent en dehors de tout stéréotype ; en effet elles cherchent des rapports de confiance et d’altruisme. « Bon nombre de jeunes– raconte une artiste du groupe – nous confiaient leur difficulté à vivre dans une société où l’on est toujours sous pression et dans une concurrence continuelle. En même temps ils expriment leur grande sensibilité aux problèmes de l’environnement, de la paix, de la fraternité universelle, du dialogue avec tout le monde ». « Vous nous avez rendu courage, énergie, enthousiasme, espérance », écrit l’un de ces jeunes au Gen Verde. Et une fille : « Partout on nous pousse à être les premiers de la classe ; avec vous nous avons appris que nous devons suivre notre conscience pour être vrais ». Un chef d’entreprise : « En regardant ces jeunes ce soir je pense : avec des jeunes comme ça, Hong Kong est sauvée ! ». Après les émeutes sanglantes qui avaient traumatisé la ville quelques jours avant, le concert avait ranimé en lui l’espérance. Vivre pour un monde plus uni là où nous sommes. C’est le message qui reste au fond du cœur de celui qui rencontre le Gen Verde, quelle que soit sa culture ou ses convictions. Parce que chacun d’eux sort avec la certitude qu’ensemble on trouve la force de faire un monde meilleur. Photo gallery Hong Kong Photo gallery Taipei

Quelques événements dans le monde

06.03.2016 – Olomouc (République Tchèque) Dans la salle de l’archevêché se déroulera un programme culturel dédié à  Chiara Lubich  artisan de paix. Il se terminera par une célébration eucharistique à la cathédrale présidée par l’archevêque Mgr Jan Graubner. .11-12.03.2016 – Fontem (Cameroun) Workshop à thèmes (musique, dessin, poésie, expression théâtrale) sur « Chiara et la paix » prévus pour les élèves des 20 écoles qui ont adhéré au projet « Education à la Paix ». Remise de prix aux meilleures réalisations et aux gestes de paix les plus significatifs de ces mêmes étudiants, en présence des autorités civiles, traditionnelles et religieuses. 11.03.2016 – Rosario (Argentine) Le Congrès qui aura lieu à l’Université Catholique Argentine (UCA) réfléchira à ce que le  charisme de l’unité apporte à l’Education. Parmi les intervenants la professeure Nieves Tapia, coordinatrice du Centre LatinoAméricain pour la formation au Service Solidaire (CLAYSS) 12.03.2016 – Garden Grove (Californie) Célébration Eucharistique en la Cathédrale du Christ présidée par Mgr Kevin William du diocèse d’Orange. Dans l’après-midi, à l’Academy Gym, se tiendra une rencontre qui traitera de la multiculturalité où interviendront des représentants des diverses ethnies et religions. 12.03.2016 – Caracas (Venezuela) Présentation de Chiara Lubich dont l’action en faveur du dialogue et de la paix a été récompensée par le Prix Unesco pour la Paix en 1996. L’événement a lieu à l’Institut de Théologie pour l’Education Religieuse (ITER), en présence de personnes de différentes Eglises. 12.03.2016 – Brasilia (Brésil) A l’auditorium de l’UNIP (Université Pauliste), à 15h30, présentation de Chiara Lubich, prix Unesco pour la Paix en 1996, suivie de trois temps de réflexion : construire la paix dans les relations entre personnes, dans le dialogue entre Eglises et Religions, et, en collaboration avec l’Institut des Migrations et des Droits Humains (IMDH), avec les migrants et les réfugiés. Comme billet d’entrée on demande 1 kg de nourriture pour les immigrés de Haiti. 12.03.2016 – Sarajevo (Bosnie Herzégovine) La faculté de théologie organise une Journée ouverte sur Chiara Lubich, intitulée: « Le message de dialogue et de paix ». Avec aussi la présence de personnes d’autres confessions chrétiennes, d’autres religions et de convictions non religieuses. Le cardinal Vinko Puljic, archevêque de Sarajevo, présidera l’Eucharistie. 12.03.2016 – Solingen  (Allemagne) Au Centre Mariapoli “Zentrum Frieden”“Vivre ensemble dans la diversité”, le Mouvement politique pour l’unité allemand invite à une table ronde avec des élus et des membres du personnel administratif de la ville.  Elle sera suivie d’un échange avec les habitants sur la question de l’intégration des réfugiés. 12.03.2016 – Castel Gandolfo (Rome, Italie) A 17h30, au Centre Mariapoli (Via De La Salle), en présence de représentants de l’Eglise et de la société civile, on abordera la question : « La culture du dialogue comme facteur de Paix » Après de nombreux témoignages, la présidente des Focolari, Maria Voce, prendra aussi la parole. A 18h30 le groupe international Gen Verde donnera une heure de concert. 12.03.2016 – Manfredonia (Italie) 7ème édition du “Prix Chiara Lubich Manfredonia”, avec la présence de Vera Baboun, maire de Bethléem et de Pasquale Ferrara (diplomate et Secrétaire général de l’Institut Universitaire européen de Florence). Info 12.03.2016 – Milan (Italie) “Moi à travers toi”. Un titre qui souligne comment la recherche de la paix nous rapproche de l’autre, tout en nous rapprochant aussi de notre être profond. L’événement se décline en trois moments distincts d’une demi-heure chacun, qui auront lieu sur trois sites à des heures différentes, pour permettre de participer à chacun des trois : Basilique St Ambroise, Institut des Filles de Marie auxiliatrice, Institut Gonzague. Info 13.3.2016 – Bujumbura (Burundi) Au lycée Scheppen de Nyakabiga, dialogue autour du thème: “ Miséricordieux comme le Père céleste, artisans de paix”. Parmi les intervenants l’archevêque de Bujumbura, Mgr Evariste Ngoyagoye 13.03.2016 – Vung Tau (Vietnam) Au cours du rassemblement annuel des focolari (la Mariapolis), en présence de l’évêque, Mgr Joseph Tran Văn Toan, qui présidera la célébration eucharistique, présentation du documentaire sur Chiara Lubich: Histoire, charisme, culture. 13.03.2016 – Kinshasa (République Démocratique du Congo) Dans la Grande Salle de l’Université Catholique, en présence de personnalités religieuses, de représentants d’autres Eglises et Religions, du monde universitaire et diplomatique, on parlera de Chiara  comme femme de Paix. Intervention du représentant de l’UNESCO en République Démocratique du Congo. 13.03.2016 – Kikwit (République Démocratique du Congo) Le maire de la ville ouvrira l’événement à l’Ecole des Jésuites où, en présence d’autorités civiles et religieuses, on approfondira le thème de la Paix à la lumière du charisme de l’unité.Une rencontre du même type aura lieu le m^me jour à Goma, Lubumbashi et dans 16 autres villes de la République Démocratique du Congo. 13.03.2016 – San Salvador (Salvador) De 9h à 12h, table ronde à l’Université F. Gavidia (Auditorium bât. E) sur  “La paix qui naît du dialogue”. 13.03.2016 – Lisbonne (Portugal) Au Centre Culturel Franciscain, table ronde sur “Chiara et la paix” avec des membres de la commission nationale Justice et Paix (le professeur Pedro Vaz Patto, président; la professeure Graça Franco et Antonio Marujo, journalistes). 13.03.2016 – Melbourne (Australie) “Construire la paix dans son propre milieu”, c’est le fil conducteur de l’événement qui se tiendra au Centre Mariapoli, avec des témoignages sur l’accueil des réfugiés. Présentation du documentaire de Mark Ruse : “Politics for unity: making a world of difference”, en présence du vicaire général de l’archidiocèse Mgr Greg Bennet et de responsables de Mouvements ecclésiaux  en Australie. 14.03.2016 – Trente (Italie) A la Fondation Demarchi, présentation du livre de I. Pedrini « L’altro novecento : nella testimonianza di Duccia Calderari ». La biographie de Duccia, l’un des premiers témoins, aux côtés de Chiara Lubich, de la naissance des Focolari. Les différents intervenants : Monica Ronchini, chercheur, Giuseppe Ferrandi, Directeur du Musée historique de Trente, Lucia Fronza Crépaz, ex parlementaire, souligneront à cette occasion  l’action de Chiara en faveur de la paix. 14.03.2016 – La Havane (Cuba) Au Centre Culturel Fray Bartolomé de las Casas, présentation de Chiara Lubich et de son action en faveur de la paix, en présence du nonce apostolique Mgr Giorgio Lingua, suivie d’un concert du groupe de Musique Ancienne “Ars Longa”. 14.03.2016 – Vérone (Italie) Au palais Gran Guardia remise du « Prix Fraternité Chiara Lubich pour une culture de paix », avec la  présence de Shahrzad Houshmand (théologienne musulmane), Giuseppe Milan (professeur à l’Université de Padoue), Aurore Nicosia (journaliste). 14.03.2016 – Houston, Texas (USA) « Unité dans la diversité ». C’est le titre de la conférence interreligieuse qui se tiendra à 19h à l’Université St Thomas, précédée d’une célébration eucharistique dans la chapelle de St Basile, présidée par l’archevêque  de Galveston-Houston, Mgr Joseph Anthony Fiorenza. Parmi les intervenants, en plus de l’archevêque, l’imam Qasim Ahmed (Institut Islamique), le rabbin Steve Morgen (Congrégation Beth Yeshurun), Thérèse Lee (Focolari). Info     14.03.2016 – Manille (Philippines) Dans le cadre du cinquantième anniversaire de l’arrivée des Focolari en Asie, à l’Université De La Salle, symposium intitulé : « Le charisme de l’unité un héritage hors du temps ». De nombreuses personnalités religieuses et civiles participeront à la réflexion sur l’apport de Chiara Lubich à l’unité entre les Eglises, entre les religions et dans le domaine social, ainsi que sur la réciprocité évangélique, un style de vie caractéristique qui crée des parcelles de fraternité. 14.03.2016 – Rome – Sanctuaire du Divin Amour A 18h30, célébration eucharistique présidée par le cardinal João Braz de Aviz, préfet de la Congrégation pour la vie consacrée. Info  16.03.2016 – Rome – Chambre des députés Présentation d’un manifeste de propositions concrètes pour la paix, le désarmement et la reconversion des industries. Les Jeunes pour un Monde Uni qui, en collaboration avec le Mouvement Politique pour l’Unité et les Ecoles de participation sont à l’origine de cette initiative, seront reçus, en plus de divers parlementaires, par Mme Boldrini, présidente de la Chambre, et par M. Gentiloni, ministre des Affaires Etrangères.Info 16.03.2016 – Séville (Espagne) Au Séminaire Métropolitain, le professeur Manuel Palma, vice-directeur du Centre d’Etudes Théologiques de Séville, parlera de Jésus comme principe de la paix dans la spiritualité de Chiara Lubich. Il sera suivi de l’Imam Allah Bashar de la mosquée du  roi Abdul Aziz Al Saud di Marbella, Malaga)’un exposé sur la paix dans l’Islam 18-20.03.2016 –Milan – Fieramilanocity A l’intérieur de la foire internationale, exposition du projet Economie de Communion où sera présenté, de façon diversifiée, le message de paix que Chiara Lubich offre encore aujourd’hui au monde. Info 19.03.2016 – Perth (Australie) Sur la Place de Northbridge, projection sur grand écran d’un vidéoclip sur la Paix réalisé par des jeunes qui recueilleront des signatures pour l’appel #Signup4peace. Programmes d’animation aussi pour les plus petits. L’évêque auxiliaire de Perth, Mgr Donald George Sproxton, sera présent.    

Deux entreprises, une unique histoire de communion

Deux entreprises, une unique histoire de communion

02_fam blv”Depuis plus de 40 ans – se présente Livio de la province de Cuneo (Italie)je dirige l’entreprise familiale, à la tête de laquelle il y a aussi mon épouse, nos quatre fils et, de l’extérieur, ma sœur. Avec les 28 membres du personnel, nous nous occupons de traitements galvaniques de guidons, réservoirs, pots d’échappement de motos, pièces d’automobiles, équipements pour fitness, etc…  Un revêtement qui vise à l’esthétique mais aussi et surtout à la résistance à la corrosion. Depuis quelques années, nous essayons de mettre en pratique en tant qu’entreprise, les principes de l’Économie de Communion , un projet qui conjugue la nécessité de générer du profit avec l’aspiration à aider ceux qui sont dans le besoin, en mettant au centre, la personne. Et cela avec les membres du personnel, les associés, les clients, les fournisseurs et aussi avec les concurrents. Après une longue période de développement à peu près constant, survient une grave crise inattendue qui touche, aujourd’hui encore, beaucoup d’entreprises comme la nôtre. Nous ne voulons évidemment pas nous considérer vaincus et nous continuons à faire  tout notre possible pour essayer d’acquérir de nouveaux clients. Sans jamais arrêter de croire en cette nouvelle manière de comprendre l’économie. Economia_di_Comunione_AIPEC_01En 2014, nous recevons, parmi nos clients potentiels, trois représentants d’un important groupe automobile allemand. Après la présentation technique de l’entreprise, aux bons soins des fils et d’autres collaborateurs, nous voyons que les visiteurs sont bien impressionnés et veulent en savoir plus: aussi nous leur parlons de l’Économie de Communion et de son développement dans le monde. Et aussi de la naissance en Europe de AIEC et en Italie de AIPEC (dont je suis le président) : deux associations d’entrepreneurs qui dans la gestion de l’entreprise, s’inspirent de la ”culture du don”. A la fin, tout en nous proposant une commande intéressante, qui dure encore actuellement, ils déclarent : ”Nous sommes surpris de constater que, malgré le fait que votre réalité productive ait des forces limitées, vous ayez réussi à réaliser un procédé galvanique en soi très compliqué”. Ce qui fait la différence, ce sont les systèmes d’élaboration que nous avons réussi à mettre au point tout au long de ces années de travail sérieux, mais aussi le récit de quelques expériences parmi lesquelles, l’embauche, à un moment où il n’y avait pas beaucoup de travail, de quelques migrants et de deux jeunes qui, pour différentes raisons traversent de sérieuses difficultés. Sans oublier l’engagement de la part de nous tous à vivre avec eux, des rapports de fraternité aussi en-dehors des heures de travail. Un autre facteur qui, à notre avis, fait la différence, c’est également notre volonté de ”privilégier les relations”, en mettant un frein salutaire à la course au business à tout prix”. 20160321-02”Je suis administratrice d’une entreprise de travail mécanique –  enchaîne Enrica de Turin (Italie) -. Notre personnel compte aussi 28 membres. Mon père, avec qui j’ai commencé très tôt à collaborer, m’a transmis les valeurs du partage et du sacrifice ; et aussi l’engagement à toujours s’améliorer. En 2000, les commandes se sont réduites au minimum, mais personne n’a été licencié: à Noël, nous manquons de liquidités, mais nous décidons de payer le treizième mois avec nos disponibilités personnelles. En 2003, voilà qu’ un travail important  nous arrive de l’étranger. Avec mon père, nous nous sommes lancés avec courage, en impliquant et en responsabilisant tous les membres du personnel. On travaille beaucoup pour obtenir la confiance des banques, des fournisseurs, des clients et l’unité du personnel est déterminante. 06_Bertola srlTrois mois plus tard, nous sommes bouleversés par la grande crise et par la maladie de mon père. Grâce à Dieu, je peux compter sur l’aide de beaucoup de personnes et après une année de ‘Caisse d’intégration’, tous les ouvriers rentrent à nouveau dans l’entreprise. Mais je suis fatiguée et oppressée par tout cela. C’est à ce moment-là que j’apprends à connaître l’existence d’AIPEC, constituée justement en 2012 et de ces entrepreneurs que je sens proches car ils ajoutent  à leur propre façon de travailler, la ”culture du don”. Je commence ainsi à participer à leurs rencontres, me confrontant avec eux et avec différentes catégories sociales. Je me sens écoutée, encouragée, conseillée, jusqu’à accepter, récemment, une charge à la direction  d’AIPEC. Avec les personnes élues, je découvre toujours plus la beauté et la responsabilité de faire avancer une entreprise:  travailler au maximum pour garder une stabilité économique et en même temps, tisser des relations, se mettre à l’écoute, donner une aide concrète. Car le don porte du fruit et c’est un fruit qui demeure”.

Le « Collegamento CH »

Maria Voce : la culture du dialogue comme facteur de paix

«Le désir qui nous anime n’est pas celui de se souvenir mais de relire ensemble, 20 ans après, les contenus et la méthode que Chiara Lubich exposa à l’UNESCO le 17 décembre 1996 sur un objectif important, comme jamais en ce moment, pour les relations internationales : l’éducation à la paix. À cette occasion, l’UNESCO avait remis à la fondatrice du mouvement des Focolari le prix spécial qui s’adresse à ceux qui, par leurs œuvres, contribuent à créer les voies et les conditions pour que la paix devienne une réalité». C’est ce que rappelle la présidente des Focolari, Maria Voce, dans son intervention ; le 12 mars dernier à Castel Gandolfo, au cours de l’après-midi  consacré à Chiara Lubich et à la paix, en présence d’ambassadeurs, de représentants de la culture et du monde œcuménique. «En considérant la vie actuelle, cet épisode apparaît de grande actualité : qui y a-t-il de plus important que l’éducation pour parvenir à cet objectif ? L’actualité dominante, celle qui s’impose tous les jours à nos yeux, nous offre des images de paix violée, souvent ridiculisée. Nous avons presque l’impression que depuis la réalité des individus jusqu’à la dimension internationale, le fait de « vivre en paix » n’appartient pas aux générations du Troisième Millénaire. Pourtant, combien de fois invoquons-nous la paix ou cherchons-nous à renouer le fil rompu dans les relations entre les personnes, entre les peuples, entre les États ? Nous ne pouvons nier que l’on parvient plus facilement à ériger des barrières, pensant sans doute qu’elles peuvent nous défendre, au lieu d’œuvrer pour construire l’unité dans les relations, entre les idées en politique, dans l’économie, entre des visions religieuses de la vie. Et la paix nous échappe. Elle s’éloigne. Au siège de l’UNESCO, Chiara offrait une méthode d’éducation à la paix : la spiritualité de l’unité. C’est un nouveau style de vie en mesure de surmonter les divisions entre les personnes, entre les communautés et entre les peuples, par conséquent capable de contribuer à retrouver la paix ou à la consolider. _MG_2370Cette spiritualité est vécue par des personnes provenant d’expériences et de conditions diverses : chrétiens de différentes Églises, croyants de diverses religions, et personnes de cultures différentes, tous animés du désir de faire de l’humanité une seule famille. Ils sont conscients de devoir affronter des problèmes et des situations qui se présentent tous les jours à tous les niveaux et dans tous les domaines. Ils sont tendus à être, au moins là où ils sont – je cite Chiara – « semences d’un peuple nouveau, d’un monde de paix plus solidaire des plus petits et des plus pauvres, d’un monde plus uni » (Discours de Chiara Lubich à l’Unesco, 17.12.1996), où il est possible non seulement de dire que nous sommes frères mais aussi de l’être. Si la méthode est celle-ci, quel est le « secret de sa réussite » ? C’est un secret que Chiara définit l’art d’aimer, à savoir « que cela nous demande d’aimer en premier, sans attendre que l’autre nous aime. Cela signifie aussi savoir « se faire un » avec les autres, c’est-à-dire assumer leurs fardeaux, leurs préoccupations, leurs souffrances et leurs joies. Si cet amour est vécu par plusieurs personnes, il devient réciproque »[1]. Réciprocité : un mot qui a un grand poids dans les relations internationales mais qui se limite souvent à garantir la trêve dans les conflits et non à les prévenir ou à les résoudre. Ceux qui ont des responsabilités et des fonctions importantes au niveau international savent combien les négociations sont difficiles, combien d’obstacles ils rencontrent pour parvenir à des accords satisfaisants pour chacune des parties [en présence]. Faire de l’amour un instrument de négociation concernant le grand objectif de la paix, serait utile pour sentir que nous faisons partie de la même famille, pour vivre cette dimension authentique de la fraternité sans la restreindre à la seule cohabitation mais en la rendant ouverte aux exigences des plus faibles, des derniers, de ceux qui sont exclus de la dynamique de la politique ou d’une économie dont le profit est la seule loi. Aimer donc, c’est œuvrer pour l’autre et avec l’autre ; c’est contribuer à surmonter les barrières dressées par des intérêts opposés, par le désir de manifester sa puissance, par les inégalités au niveau du développement, par l’impossibilité d’accéder au marché ou à la technologie ». Pour parler d’éducation à la paix, nous nous trouvons face au grand défi de conjuguer une méthode – celle de l’unité fruit de l’amour réciproque -, avec la fragmentation qui atteint désormais tous les domaines de notre quotidien. Chiara Lubich en était bien consciente ; c’est pour cette raison qu’elle offrit aux Représentants des États membres de l’UNESCO, cette clé de voûte, une bonne pratique selon le langage utilisé dans les relations internationales. Elle disait en effet : « On ne fait rien de bon, d’utile et de fécond en ce monde si l’on ne connaît pas, si l’on ne sait pas accepter la peine, la souffrance, en un mot : la croix » (Ibid.). L’engagement pour la paix est difficile à réaliser si l’on n’est pas prêt à perdre certitudes et confort, à s’aventurer sur des voies nouvelles, inexplorées ; en devenant créatifs sans improviser ; en écoutant la voix de ceux qui demandent un avenir de paix et en individualisant les lieux où émergent les possibilités de réaliser cet engagement. […] Il y a vingt ans, à l’UNESCO, Chiara indiquait l’amour comme « l’arme la plus puissante pour donner à l’humanité une très grande dignité : celle d’être non pas un ensemble de peuples placés les uns à côté des autres, mais un seul peuple, une famille. » (Ibid.). Aujourd’hui encore, bien que nous sommes face à des difficultés multiples qui reviennent sans cesse, c’est cet idéal que nous voulons réaliser grâce à l’apport de tous ».

Venezuela, un pays en équilibre instable

Venezuela, un pays en équilibre instable

paesaggio andino« Dans ce Venezuela fracturé et divisé, nous voulons vivre l’évangile avec radicalité pour construire des ponts d’unité et de paix là où chacun exerce son travail ou étudie. Dans le conseilmunicipal, par exemple, trois personnes vivent la spiritualité de l’unité, un du parti au pouvoir et deux de l’opposition, et pourtant elles se respectent et s’aident ». C’est Ofelia de la communauté des Focolari d’un quartier à la périphérie de la ville de Valencia, appelé Colinas de Guacamaya, qui parle. “Une amie me demande de l’accompagner chez le médecin, raconte-t-elle. Commence ensuite une longue queue, à la pharmacie, pour acheter les médicaments : une personne âgée est à la recherche de son traitement pour le diabète, un homme demande un cachet pour le mal de tête, un garçon du paracétamol. Un seul cachet, mais il n’a pas assez d’argent ». Cependant Ofelia a toujours avec elle dans sa voiture un sac de médicaments qui lui arrivent de la « Providence de Dieu », comme le dit elle-même, et peut en offrir gratuitement à chacun. Regards incrédules, et remerciements. Betty et Orlando ont quatre enfants et ont déménagé au centre Mariapoli « le Petit Nuage », dans la région du Junquito, près de Caracas. Pour être au service de ceux qui sont dans le besoin – raconte Betty – nous avons organisé avec quelques personnes de la communauté la pastorale sociale. Nous voulions répondre aux besoins en nourriture, vêtements et logement de certaines familles de la paroisse. Ainsi, avec l’aide du conseil municipal, nous avons réussi à construire une maison digne pour un homme âgé qui était dans l’indigence ». “La crise sociale actuelle, avec le taux élevé d’insécurité que nous vivons dans le pays, nous a ouvert encore plus aux besoins des familles de notre communauté qui vivent dans la terreur de perdre même leur vie. Quand nous avons su que le père d’un garçon était dans un état grave, parce qu’il avait été atteint par des coups de pistolet, nous avons couru à l’hôpital. Il était aux soins intensifs, mais il est mort quelques jours après. Maintenant nous continuons à offrir notre amour concret par des gestes, des soins et une protection à la mère et son fils, que nous avons accueillis chez nous. » panorama« A la demande du curé – nous raconte Maria Carolina de la communauté du Junquito – nous sommes allés dans une zone rurale où l’on ne peut arriver qu’en jeep. La communauté de La Floride nous y attendait, ils manquaient de beaucoup de choses matérielles, même d’électricité il y a quelques mois. Une communauté rurale, qui fait des kilomètres à pied pour se rendre à la messe une fois par mois. Cette expérience mobilise tout le monde et suscite une communion de biens : de plusieurs endroits arrivent vêtements, médicaments, jouets, chaussures, nourriture… Dans ces fourgonnettes chargées d’objets, mais surtout d’espérance, nous portons notre amour à cette communauté. Même si les difficultés ne manquent pas, à notre arrivée les personnes sortent de chez elles, les enfants courent, applaudissent, et tout de suite s’instaure un climat de famille ! ». La communauté de Puerto Ayacucho, dans l’Etat Amazone, se trouve dans une zone frontalière, habitée par des populations indigènes. Elles souffrent à cause de graves problèmes : présence de la guérilla, ruée vers l’or, grand pourcentage de filles-mères. Ils viennent de vivre une expérience très forte avec la mort de Felipe, un jeune des Focolari tué à coups de pistolet il y a deux mois. C’est un fait récurrent au Venezuela, et surtout dans cette région. Il est mort pour sauver la vie de son frère qui était recherché par la guérilla. Juan, son ami intime, nous raconte que « Felipe avait pris rendez-vous pour s’inscrire au catéchisme mais il nous a quittés la veille… Nous avions fait beaucoup de projets ensemble pour le futur ». La mort de Felipe a marqué cette communauté : engagement renouvelé pour vivre et construire la paix, pour ouvrir de nouveaux horizons et redonner espoir, surtout aux jeunes.

Nouvelles de la communauté des Focolari d’Athènes

Nouvelles de la communauté des Focolari d’Athènes

20160318-03Depuis des mois l’afflux des réfugiés ne s’arrête pas : ils vivent en situation d’urgence dans les îles de Lesbos, Kos, à Athènes, à Idoméni. Nombreuses sont les Associations laïques ou religieuses – orthodoxes, catholiques, protestantes – et les ONG qui ne cessent d’être présentes pour secourir et alléger les grandes souffrances de ces personnes. A Athènes, mais aussi à Salonique, la communauté du Mouvement des Focolari, même si elle est petite, a ouvert son cœur et ses bras, en travaillant avec diverses associations, dont la Caritas (Secours Catholique), la Communauté Pape Jean XXIII et d’autres. A Athènes e particulier – nous écrivent-ils – nous sommes allés dans divers camps de réfugiés qui ouvrent et ferment leurs portes selon l’afflux des arrivées. Nous avons associé des collègues et amis pour récolter de la nourriture et des vêtements destinés aux différents centres d’accueil. Chaque semaine, depuis Salonique, divers membres de la communauté des Focolari, en collaboration avec la Caritas (Secours Catholique) vont à la frontière macédonienne pour les secours et aides urgentes ». 2010318-01“Je suis allée avec quelques amis et collègues de travail dans un camp où chaque jour arrivent entre 500 et 1000 personnes – écrit Mariangela, du focolare d’Atnènes – . Nous aidons à la distribution de repas, au tri et à l’affectation des dons, nous jouons avec de nombreux enfants. On aurait envie de leur adresser quelques mots pour partager leurs difficultés, mais parfois la langue nous en empêche. Il ne nous reste qu’à communiquer avec un sourire, une caresse, avec des gestes concrets. A la fin on sent que quelque chose est passé. Tout semble si insuffisant dans cette mer de désespoir, mais nous essayons de donner au moins une goutte d’amour ». Maristella Tsamatropoulou, travaille dans l’Equipe nationale de la Caritas Grecque : « L’arrivée massive de réfugiés ne fait qu’allonger la liste des aides que la Caritas avait déjà mise en place pour alléger la crise sociale et économique du Pays ». Il s’agit, explique-t-elle, « d’aides humanitaires qui pourvoient à la distribution de repas, aux besoins de première nécessité, aussi bien dans les îles que là où les regroupements l’exigent… Mais aussi de l’accueil dans des hôtels où la présence d’animateurs pour les enfants, de psychologues est aussi très importante, sans parler de la possibilité qui leur est offerte de se laver. Les divers programmes organisés et soutenus par des financements étrangers ne pourraient être mis en place sans la chaîne de solidarité qui mobilise de nombreux bénévoles, aussi bien en première ligne que dans les secteurs annexes (travail de sensibilisation et collectes diverses) ». 20160518-02Dans l’île de Syros les propriétaires d’un bar-pâtisserie associent leurs clients à des actions solidaires, comme la collecte de médicaments, de vêtements, de nourriture et l’opération «Un café en attente… » qui permet de laisser un café payé d’avance pour quelqu’un qui ne peut s’en offrir. A Noël 235 personnes ont pu en profiter ! Du coup quelques boulangers ont lancé l’opération « Un pain en attente…» “Nous sommes frappés par la générosité et la solidarité des gens” – nous écrivent des membres des Focolari – « Le peuple grec, bien qu’aux prises avec une grave crise, met en œuvre tout son potentiel de fraternité envers les plus pauvres : il trouve des énergies et des idées insoupçonnées pour soulager et aider de nombreuses personnes. Une vraie leçon d’humanité ! ».

A la frontière macédonienne. Récit.

A la frontière macédonienne. Récit.

1458313908Des milliers de réfugiés, qui attendent de passer la frontière entre la Grèce et la Macédoine, vivent sous tente et dans la boue. Leur « rêve », c’est d’arriver en Europe. Dolorès Poletto est croate, elle travaille depuis seulement deux semaines à la Caritas de Macédoine (Secours Catholique) et vit dans la communauté du Mouvement des Focolari à Skopje. Elle nous raconte ce qu’elle a vu de ses propres yeux le long de la frontière. « Je suis allée dans le camp de réfugiés à Gevjelija (Macédoine) avec des collègues de la Caritas (Secours Catholique). Une visite informelle. De part et d’autre de la frontière on voit une marée humaine. Nous sommes aussi passés en Grèce par la frontière officielle, à Idoméni ». Fermeture des frontières. Le drame humanitaire que sont en train de vivre les réfugiés en Grèce, Macédoine et en Serbie est la conséquence de la fermeture des frontières longeant la route des Balkans. Les autorités slovènes en ont fermé l’accès depuis le 9 mars. Selon les dernières évaluations – mais ces chiffres sont toujours approximatifs – plus de 14000 réfugiés se trouvent sur la frontière avec la Macédoine. En Grèce ils sont plus de 34000. A Idomeni s’est constitué comme une sorte d’entonnoir. Les migrants y vivent une situation semblable à celle de Calais, à la frontière française sur la Manche. Ils arrivent après avoir traversé la Grèce et la mer Egée sur une embarcation. « Une foule de gens – raconte Dolorès – . Ils débarquent dans des conditions d’extrême précarité… Nous nous trouvons sur la frontière par laquelle, avant, on pouvait passer en Macédoine. Les gens veulent en être le plus près possible, si bien qu’ils ont monté leurs tentes à proximité de la voie ferrée. A la pluie s’ajoute aussi le froid. « En journée la température, s’il fait beau, peut monter jusqu’à 18 degrés, mais le soir elle descend autour de deux ou trois degrés ». Les conditions de vie dans le camp se dégradent de jour en jour. A ce froid viennent s’ajouter le manque de nourriture et un contexte sanitaire et hygiénique déplorable. “Beaucoup font la queue pour avoir de quoi manger”, raconte encore Dolorès. « Il est difficile de décrire leur état psychologique. Beaucoup disent venir de la Syrie. Tous voudraient rejoindre l’Allemagne, l’Autriche. L’unique question qu’ils nous posent : à quand l’ouverture de la frontière ? ». Ils sont prêts à tout pourvu d’atteindre leur but, même au péril de leur vie. « Tu sais – dit Dolorès – je viens d’apprendre à l’instant que trois personnes ont péri dans le fleuve qui relie la Macédoine et la Grèce. Elles essayaient d’entrer illégalement. Quelle tristesse!». La Caritas (Secours Catholique) est sur les lieux depuis le début de la crise, ainsi que de nombreuses ONG. « Ils attendent en espérant pouvoir passer la frontière – explique Dolorès – aussi ne veulent-ils pas rejoindre des camps plus adaptés. C’est difficile de les aider ». La police des frontières est là qui surveille pour que personne ne passe, conformément aux accords passés avec l’Europe. Devant cette impasse “on se sent incapable de faire quoi que ce soit”. Dolorès est très marquée par ce qu’elle vient de vivre à la frontière. « On peut rester en croix avec eux, je ne réussis pas à oublier ce que j’ai vu. De nombreux journalistes sont présents. J’ai parlé avec quelques uns d’entre eux et de retour à la maison j’ai regardé leurs reportages à la télévision. Je me suis dit que si je les avais regardés sans être allée sur place, ils seraient restés comme une nouvelle parmi beaucoup d’autres, mais désormais j’ai touché cette réalité de près, je sens qu’il s’agit d’une blessure qui concerne l’humanité ». Source: SIR

Au milieu des SDF de la gare de Rome

Au milieu des SDF de la gare de Rome

image2« J’ai commencé à donner un coup de main en décembre 2014, raconte Annette, focolarine allemande. Le froid s’était déjà abattu et on avait urgemment besoin de couvertures. Je voulais en savoir plus lorsque quelqu’un de l’association RomAmoR m’a proposé : « Plus que d’apporter des couvertures on aurait besoin que tu viennes nous donner un coup de main en étant avec eux ». La semaine suivante j’étais déjà à la gare d’Ostiense. Ce fut une grande émotion. Pendant que je m’approchais de ces personnes, je découvrais que, paradoxalement, c’étaient elles qui m’accueillaient ! Je me rendais compte qu’il ne s’agissait pas d’une catégorie de gens qui dérangent et qu’il faut éviter, mais de personnes désireuses de relations, capables de transmettre la chaleur humaine. Peu après sont arrivés les bénévoles avec le dîner et la gare, lieu anonyme, froid et gris, s’est réchauffée ».

20160317-01

Foto © Dino Impagliazzo

A partir de ce lundi, la vie d’Annette a changé. Les premières nuits, elle ne réussissait pas à dormir en pensant à Giovanni, Stefane, Mohamed qui n’avaient pas de toit au chaud comme le sien. Elle a commencé à ouvrir son armoire, y aurait-il peut-être quelque chose à partager, bien qu’au focolare on essaie de vivre avec le strict minimum. Mais elle a surtout continué à se rendre à la gare tous les lundis. Un soir, en fouinant dans le carnet où l’on écrivait les nécessités des SDF, elle a vu qu’ils avaient besoin de chaussures d’hommes. Elle n’en avait pas chez elle. Elle s’est rappelé l’expérience de Chiara Lubich pendant la guerre quand elle avait demandé à Jésus, présent dans les pauvres, ce dont ils avaient besoin. « J’ai fait pareil et dans les quinze jours qui suivirent – raconte Annette – 10 paires me sont arrivées ! ». Avec l’arrivée de l’automne, le besoin de couvertures a doublé. Deux amies de Rome ont fêté leur anniversaire, elles ont alors pensé demander comme cadeau: « des couvertures ». Un paquet est arrivé, mais cela ne suffisait pas. Ne pouvant pas donner celles de la maison (elles n’avaient gardé que le strict nécessaire), Annette les a encore demandées à Jésus, afin que Lui puisse se chauffer dans ces pauvres. « Quelques jours plus tard – raconte-t-elle avec surprise – un centre pour étudiants en théologie déménageait et nous a fait parvenir quatre grands sacs contenant 30 couvertures et une dizaine de matelas pour camping. Sans compter ce qu’avaient récolté les autres bénévoles ». Le partage fait tache d’huile. Le voisin d’une collègue, qui avait perdu confiance en toute activité de solidarité, a donné un tas de vêtements chauds et a invité aussi un ami à faire de même. « Mais l’expérience que nous faisons est encore plus forte que ces interventions de la Providence – confie Annette –. Ces personnes n’ont rien à manger, n’ont pas de toit, mais peu à peu elles acquièrent leur dignité parce qu’elles sont mieux habillées et plus propres, mais aussi parce qu’ensemble, nous vivons des rapports de fraternité. Chaque fois j’essaie de vraiment accueillir l’autre en me mettant dans la disposition d’être un petit instrument de l’amour de Dieu. Et eux me donnent la possibilité de témoigner de l’évangile « dans la rue », en partageant avec ces personnes venues du monde entier et dont les idées et les opinions sont des plus variées. Dans cette réciprocité, la réalité change, la ville prend un autre visage. On peut toucher l’amour du doigt… même à travers un simple dîner chaud. A Noël nous avons eu un cadeau spécial : deux amis de la gare sont venus fêter avec nous au focolare, à la grande joie de tout le monde ».

Rome: Village pour la Terre – Vivre ensemble la Ville

Rome: Village pour la Terre – Vivre ensemble la Ville

Villaggio per la terraDu 22 au 25 avril 2016, dans un parc de la capitale italienne, à la Villa Borghèse, près du champ de course, se tiendra une manifestation intitulée “Village pour la Terre. Vivre ensemble la ville. Rome en Mariapolis”. L’événement est promu par Earth Day Italia et par le Mouvement des Focolari de Rome. La manifestation commencera par la célébration de la 46ème édition de la Journée mondiale de la Terre. Cette année, elle revêt une plus grande importance en raison du choix, par le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, du 22 avril comme premier jour effectif pour la signature de l’accord historique de Paris sur le climat – COP21, auquel tous les États du monde participeront. À la lumière de lEncyclique Laudato Si’, dans laquelle le pape François a invité tout le monde à la sauvegarde de la Maison commune, et dans le cadre du Jubilé de la Miséricorde, “Le Village de la Terre – Rome en Mariapolis” veut faire redécouvrir la vocation spécifique de Rome à la fraternité universelle qui fait d’elle une ville unique au monde. L’événement veut être, en effet, un village temporaire dans la ville, et verra la participation de nombreuses réalités qui œuvrent quotidiennement, à différents titres, sur le territoire pour que notre capitale soit un endroit meilleur dans lequel habiter, où chaque citoyen ou touriste – de tout âge, classe sociale ou culture – peut expérimenter sa contribution irremplaçable à la vie de la ville. L’objectif de la manifestation est de créer des ponts de dialogue entre les diversités – centre et périphérie, jeunes et adultes, Romains et citoyens “en transit” – montrant toute la beauté de Rome, parce que se rencontrer dans la diversité est possible, et la solidarité est une valeur universelle. Vivre ENSEMBLE la Ville proposera quatre jours d’activité – workshops, laboratoires, séminaires, échange de bonnes pratiques, performances artistiques, débats, moments de jeu, approfondissements ou le simple partage du temps et des expériences – visant à accroître la connaissance réciproque et l’accueil. Plus d’informations sur l’événement: www.villaggioperlaterra.it  

Bruxelles: “Fraternité en chœur” entre musulmans et chrétiens

“Il y a trois mois, cette soirée devait avoir lieu ici. La folie des hommes nous a fait changer de programme.” Noufissa Boulif, musulmane, organisatrice de l’événement, ouvre ainsi la soirée: en effet, le lendemain des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, on ne reconnaissait pas Bruxelles où certains des terroristes impliqués avaient leur base. Pour des raisons de sécurité, le concert avait été annulé et repoussé au 20 février 2016. Cette rencontre  musicale et culturelle interreligieuse est devenue une plateforme de rencontre entre musulmans, chrétiens et aussi agnostiques, qui croient au dialogue et qui, sachant accueillir l’autre, se découvrent des qualités et valeurs cachées. Mais le risque n’était-il quand même pas élevé pour un événement islamo-chrétien précisément au centre de Bruxelles? Demandons-nous à Noufissa. “Si le concert a pu se réaliser, c’est grâce à l’incroyable solidarité entre musulmans et chrétiens, et certainement sous la protection divine. Heureusement, tout le programme a pu se dérouler sans incidents ni tensions.” Le concert a été dédié à tous les enfants qui souffrent, en mettant la soirée “sous le signe de l’enfance et de la jeunesse, mais aussi de la diversité qui caractérise notre pays”. Depuis plus de vingt ans, Noufissa connaît et vit la spiritualité de l’unité, promue par Chiara Lubich. Elle voudrait témoigner à tous que la fraternité entre musulmans et chrétiens est possible et aussi entre ces deux cultures souvent antagonistes. C’est dans cet esprit qu’elle a organisé son premier concert islamo-chrétien en octobre 2014. https://vimeo.com/114676415 “C’est un travail de longue haleine”, raconte encore Noufissa. “Avec mon mari et mes enfants, nous sommes engagés dans le dialogue interreligieux. Il fait désormais partie de ma vie. Pour moi, en tant que musulmane qui porte le voile, il n’est pas toujours facile de vivre en harmonie avec les autres, parce que tu sens que tu attires les regards curieux ou les attitudes manifestes de méfiance. Mais, chaque fois, j’essaie d’approcher l’autre sans préjugés, avec le sourire. La Règle d’Or, présente dans toutes les grandes religions, m’aide beaucoup: ‘Aucun de vous ne croit vraiment s’il ne désire pas pour son frère ce qu’il désire pour lui-même’ (Mahomet, Hadith 13 de al-Nawawi). On peut comprendre les réactions islamophobes et l’influence, pas toujours constructive, des médias, mais je suis convaincue, en tant que musulmane, qu’il est essentiel de surmonter tout cela. Le prophète Mohamed, dans un hadith, souligne que ‘Le sourire est une charité’ (c’est-à-dire un don gratuit pour l’autre).” Revenons au 20 février de cette année. Différents chœurs se sont succédé sur la scène: enfants, jeunes, chrétiens et musulmans, blancs et noirs, de langue néerlandaise ou française – ce qui est aussi un des défis de la Belgique. Rissala, Les petits choristes, Les Voix des 4 Horizons, I.TOUCH’, un groupe de jeunes femmes musulmanes en situation de handicap. Vers la fin, les rappeurs – Mc ‘Youns, Antis et Mamz-I – invitaient tout le monde, avec leurs paroles incisives, à ne pas baisser les bras, mais à continuer à croire à la vie. L’association La lumière du cœur naît au bout de 25 ans d’engagement de Noufissa dans le dialogue interreligieux et des 10 ans de service de son amie musulmane dans les soins palliatifs: ensemble, elles visitent les malades dans leur maison, répondant à leur soif de relation dans cette phase particulière de la vie. Avec cette association, après une année de dur labeur pour la préparation de “Fraternité en chœur”, elles travaillent déjà à un prochain événement islamo-chrétien qui aura lieu le 23 avril, intitulé “Ensemble avec Marie”, à Bruxelles, dans la cathédrale St-Michel.

Liban: Chiara nous encourageait à vivre l’Evangile

Liban: Chiara nous encourageait à vivre l’Evangile

Nadine-01“J’avais 17 ans – raconte Nadine, focolarine libanaise, actuellement en Algérie – quand la guerre a éclaté au Liban: fermeture des écoles, routes minées, des bombes jour et nuit, snipers, blessés, morts… Avec d’autres jeunes passionnés par la spiritualité de Chiara Lubich, au cœur des tragiques événements qui commençaient à dégrader notre Pays, résonnaient en nous les mêmes phrases que celles qui avaient marqué les premiers temps des Focolari, en plein milieu de la seconde guerre mondiale : « Tout s’écroule, seul reste Dieu ». Nous aussi, comme Chiara et les premières focolarines, nous pouvions mourir d’un moment à l’autre, et nous aussi, comme elles, nous aurions voulu nous présenter devant Dieu « en ayant aimé jusqu’à la fin ». Nous avions appris qu’aimer signifie prêter attention aux besoins de ceux qui nous entourent. Dans ces circonstances ce n’était pas si facile, mais quand nous y parvenions nous sentions notre cœur se libérer de la peur et nous ne faisions presque plus cas de la tempête de haine et de violence qui nous entourait. C’est ainsi que nous avons pu aider beaucoup de personnes à aller de l’avant. Nous écrivions souvent à Chiara pour lui raconter ce que nous vivions et chaque fois elle nous répondait personnellement ». “ Je me rappelle encore les actes de violence et les enlèvements lorsqu’ont commencé les discriminations en raison de l’appartenance religieuse. Mon papa a été enlevé deux fois. Chiara nous parlait des premiers chrétiens et de leur courage de témoigner de leur foi même devant les persécuteurs de l’empire romain. Un de nos amis, Fouad, avait réussi à participer à un congrès Gen à Rome. Lors de son retour au Liban, tandis qu’il allait de l’aéroport à la ville, voilà qu’il est arrêté par des hommes armés. Il se trouve dans un quartier musulman et sur ses papiers d’identité il est mentionné : chrétien maronite. « Oui, je suis chrétien – reconnaît Fouad – et je rentre chez moi. » « Toi, viens avec nous », lui disent-ils. Après un long interrogatoire arrive la sentence : « Tu sais ce qui t’attend ?”. Le jeune comprend que tout est fini pour lui. L’un des miliciens l’emmène et le conduit vers un pont où de nombreux chrétiens avaient déjà été tués. Tandis qu’il marche, il essaie de calmer son agitation intérieure et se demande ce que Dieu peut vouloir de lui en ce moment précis. « Aime ce prochain », c’est ce qui lui vient à l’esprit. Et il cherche à faire que cet homme ressente tout son amour. » Cela doit-être difficile – lui dit Fouad – cela doit être triste de faire ce métier, de faire la guerre ». A la vue du pont, le milicien s’arrête, le regarde et s’exclame : » Faisons demi-tour ». Je me rappelle que Chiara, particulièrement frappée par le témoignage de ce jeune, a voulu qu’il soit diffusé pour le bien de tout le Mouvement ». 20160315-a“Chaque fois qu’il y avait un cessez-le-feu, on se retrouvait à nouveau, on allait au focolare… Nos parents craignaient pour nous, mais nous ne pouvions pas nous arrêter. Resserrer l’unité entre nous était l’énergie vitale qui nous portait à aimer chaque personne rencontrée. C’est au cours de ces années de guerre que beaucoup d’entre nous ont ressenti l’appel de Dieu à se donner complètement à Lui. Chiara nous soutenait par son exemple, par ses encouragements. Elle n’a cessé de s’intéresser à la situation des familles éprouvées par les nombreuses restrictions et la fatigue. Certaines d’entre elles avaient perdu leur travail, leur maison. D’autres vivaient depuis des années dans des abris et voulaient quitter le Pays pour assurer un avenir à leurs enfants, dont certains étaient restés blessés…. Pour toutes Chiara a ouvert les maisons du Mouvement pour leur donner la possibilité de reprendre des forces à l’étranger ou de s’y établir définitivement. Elle a aussi lancé une campagne de recueil de fonds pour aider au financement du voyage. Et vu que l’aéroport de Beyrouth est resté fermé pendant des années, elle nous a envoyées, nous les focolarines, ouvrir une annexe du focolare à Chypre – l’unique voie d’accès à l’étranger par la mer – pour aider ceux qui partaient ». 20160315-01 “Cet amour concret de Chiara était toujours accompagné de ses forts encouragements spirituels. Après des années d’une vie extrêmement intense, nous nous sentions souvent faibles et sans forces. Alors Chiara, faisant référence à la « nuée » par laquelle Dieu s’était manifesté au peuple hébreu, nous proposait de vivre la Parole de façon toute nouvelle. La vie de la Parole – nous disait-elle – est la « nuée » par laquelle Dieu se rend présent dans le désert de cette guerre absurde que nous étions en train de subir. Et depuis cette « nuée – nous disait-elle aussi – non seulement vous inviterez de nombreuses autres personnes à vivre l’Evangile, mais vous trouverez la force de continuer à aimer… jusqu’à la fin ».

Colombie : des gens capables de paix

Colombie : des gens capables de paix

Cristina-Montoya

Cristina Montoya,

« En Colombie, ce conflit armé qui sévit depuis plus de 50 ans, le second de l’histoire contemporaine par sa durée, est tout le contraire de la paix. Un affrontement àdimensions multiples, né de l’inégalité et du déséquilibre politique, porté à son comble par l’instauration de logiques d’économies illégales comme le trafic de drogue. Plus de 4.500.000 personnes déplacées, 220.000 assassinats et 25.000 « disparus » officiellement enregistrés. Mais le conflit ne se réduit pas uniquement au combat sur le front : il touche tout, il s’approprie les biens sociaux et culturels, l’espace public, les interactions quotidiennes, il blesse la vie des familles. Lorsqu’on vit dans un pays qui pendant trois générations a connu la violence comme moteur des liens sociaux, un véritable changement anthropologique est nécessaire ; la logique du don, de la confiance, de la gratuité semble disparaître. Cependant la guerre ne consume pas tout ; nombreuses sont les initiatives, la créativité, les communautés qui travaillent pour construire un tissu social ainsi que la fidélité de Dieu qui ne manque pas à tout moment historique. Un journal qui traînait dans une poubelle a communiqué la bonne nouvelle à un religieux colombien : il existait des gens qui croyaient sérieusement à l’évangile et le vivaient. Ses presque 78 ans se remplirent d’une vie qui devint immédiatement contagieuse. L’histoire de Chiara Lubich et de ses premières compagnes et de ceux qui vivaient comme elles dans d’autres coins du monde, a déclenché l’espérance. Ce sont des parcours et des visages comme celui de Rose, qui habite la périphérie de Medellin, parmi les régions les plus touchées. Son fils fut assassiné par un ami ; la réponse normale aurait été la vengeance, mais croire à l’amour implique d’avoir le courage de pardonner. Une blessure qui continue à faire mal, mais sa réponse a été de vivre pour le quartier : voilà une démarche de paix. Ou bien Nubia, qui a dû s’enfuir un matin très tôt parce que la guérilla a occupé son village. Elle laisse derrière elle maison et champs : tout ce qu’elle a. Elle arrive dans une nouvelle ville, enceinte, avec son fils encore petit et une fille adolescente. Et la voilà qui perd son mari et son fils aîné sur un chantier exposé à des conditions de travail dangereuses. Une absurdité qu’on a peine à imaginer. L’amour de la communauté des focolari la soutient pendant des années, en lui donnant la force de commencer une nouvelle vie. La paix n’est pas un bien en soi, pour la construire, il faut garantir la justice, combattre les causes qui lui font obstacle. C’est ce qu’ont fait Gabrielina et Macedonio, en donnant leur pauvre maison pour construire un centre social devenu par la suite un bureau d’étude pour le renouvellement architectural de la ville. Il faut aussi rendre possible un autre avenir et pour cela travailler donner priorité à l’éducation. La mise en commun des biens a permis de créer une crèche qui accueille les enfants les plus pauvres : aujourd’hui c’est un lycée avec plus de 400 élèves avec un projet éducatif centré sur l’amour et la générosité, pour construire une Colombie en paix et pluraliste. Nombreuses sont les initiatives concrètes parce qu’aucun peuple ne peut entrer en contact avec Chiara Lubich et rester comme avant. Son charisme qui porte à découvrir et croire en l’Amour produit un changement de mentalité, on se découvre capables d’aimer, on devient des sujets capables de paix. Comme l’affirme Raphaël Grasa, Président de l’Institut International pour la paix de Catalogne et professeur invité à Medellin, « la paix commence par les personnes, continue avec les rapports interpersonnels, les groupes. La paix est dynamique, sa réalisation concerne toute l’harmonie de l’être humain avec lui-même, avec les autres, avec la nature ». Maintenant qu’est prévue d’ici la fin du mois à La Havane la signature avec les FARC (Forces Armées Révolutionnaires de la Colombie) de l’accord de paix tant désiré, il faut réapprendre à la vivre – comme la création qui attend dans les douleurs de l’enfantement – et il se peut que le pays attende que les tenants de ce charisme se manifestent encore davantage ».

Guerre des Balkans : Chiara était à nos côtés

Guerre des Balkans : Chiara était à nos côtés

Avec la chute du mur de Berlin tout semblait résolu. Personne n’imaginait que les murs de la méfiance, de la haine, du préjugé continuaient à s’ériger dans l’ex-Yougoslavie, faisant ainsi obstacle à ce que les communautés des Focolari présentes depuis tant d’années avaient essayé de construire : l’unité entre tous, malgré la variété des ethnies, des langues, des religions. Diversités que tous sont arrivés à percevoir comme autant de richesses. L’annonce du conflit a été un choc, mais aussi un élan pour continuer à croire que même dans l’absurdité d’une guerre fratricide, l’immense amour de Dieu ne manquait pas. 20160314-02“ C’était en août 1991 – raconte au nom de la communauté de Zagreb Minka Fabjan, experte en administration et engagée dans le domaine de l’Economie de Communion – après des centaines de complications, un groupe d’entre nous est allé à Katowice (Pologne) parce que nous avions appris que nous aurions pu rencontrer Chiara Lubich. Là, elle nous a invités à témoigner de l’évangile par tous les moyens possibles, à ‘le crier sur les toits’. En Croatie déjà les premiers symptômes de guerre : fermeture des écoles, blocage des les autoroutes… Au milieu de ces bouffées de guerre, il était impressionnant d’entendre répéter à la télé et à la radio les messages de paix que nous avions envoyés aux différents émetteurs. Malgré cela les hostilités s’intensifiaient de plus en plus. Chiara nous téléphonait souvent pour savoir comment nous allions et pour nous encourager : « Démontrez par votre vie que l’amour est vainqueur de tout ». C’est elle qui nous a suggéré de récolter des signatures pour la paix : dans les écoles, aux parvis des églises, sur les places, en Slovénie, en Servie, partout. En Croatie, mettant à profit les alarmes, nous les récoltions dans les abris. En quelques jours nous avions envoyé 65.000 signatures aux différents chefs d’Etat ». “Entre temps nos maisons se remplissaient de réfugiés : c’étaient nos parents, des amis, et même des personnes inconnues. Chiara alors a invité le mouvement dans le monde à se mobiliser pour envoyer de l’aide. En automne est arrivé le premier camion de vivres et de produits alimentaires de première nécessité, une action qui durera des années. Des caves, des maisons en construction, des sièges de la Croix Rouge, des salles de conférence se sont transformés en magasins pour stocker ce qui arrivait et le partager avec les voisins et les réfugiés, qu’ils soient serbes, musulmans ou chrétiens. Nous faisions jusqu’à 300 paquets par jour. Avec ces aides humanitaires nous avons réussi à aider régulièrement 7000 personnes ». “Nous étions déjà fatigués, lorsqu’en 1993 le pape Jean Paul II nous a demandé d’ouvrir nos cœurs et nos maisons aux femmes bosniaques qui arrivaient de Zagreb après les incroyables cruautés subies dans les camps de concentration. Nous sentions Chiara à nos côtés, alors nous nous sommes tous mobilisés. Au Familyfest de 1993 nous avons lancé en mondovision une collecte de fonds qui a permis de donner un toit à 50 familles réfugiées et d’aider plus de 150 femmes. A travers le soutien à distance, des milliers d’enfants ont été secourus. Certaines de ces femmes, victimes de viol, ont trouvé la force héroïque de porter à terme leur grossesse. En Serbie 700 hommes, dont un bon nombre du mouvement, ont été mobilisés pour être enrôlés dans l’armée fédérale. Lorsque Chiara l’a su, elle nous a tous invités à prier pour eux, afin qu’ils aient la force de s’opposer à la violence et de ne pas tirer. Et les prières ont été exaucées : ‘ceux du mouvement’ ont été envoyés au service civil ». La guerre avait aussi entraîné derrière elle le Kosovo et Belgrade ; malgré cela Chiara a voulu se rendre dans la Croatie voisine. A la question d’un journaliste (Ottone Novosel pour Večernji list, le quotidien le plus répandu) lui demandant si elle avait une pensée pour ces populations, Chiara n’a pas hésité : « Prouver que le miracle de l’unité est possible même entre manières différentes de penser, entre peuples différents, entre religions différentes. C’est Dieu qui dirige l’histoire. Cette guerre, par réaction, pourrait susciter un grand courant d’amour qui pourrait devenir un exemple pour tant et tant de peuples » (12.4.1999). Ce message de Chiara Lubich est vraiment d’une actualité impressionnante, il vaut aussi pour les nombreux conflits qui continuent encore aujourd’hui de ravager la planète et de déshonorer notre humanité.

Des voix qui se font écho pour la paix

Des voix qui se font écho pour la paix

20160313-02La spiritualité de l’unité née de Chiara Lubich valorise fortement la paix: c’est le message tonifiant qui ressort de la soirée vécue à Castel Gandolfo (Rome) le 12 mars dernier où 1000 personnes se sont réunies pour relire à la lumière d’aujourd’hui l’héritage que nous laisse Chiara Lubich pour construire la paix. Etaient présents des ambassadeurs et représentants du corps diplomatique de 20 Pays auprès du Saint Siège et de l’Etat italien : du Maroc, de la Libye, du Bénin, du Gabon, de la Turquie et de Taiwan, de l’Argentine, du Venezuela, de Cuba, de l’Uruguay, du Paraguay, des USA et du Guatemala, ainsi que de diverses nations européennes, come l’Ukraine, la Lituanie, l’Albanie, la Slovénie, le Portugal et Malte. MariaVoce_12.3.206Mais l’actualité qui s’impose à nos yeux offre les images “d’une paix violée, souvent tournée en dérision”, qui va jusqu’à faire penser “que vivre en paix n’appartiendrait plus aux générations du troisième millénaire », comme l’a dit Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari, en adressant ses salutations. Comment recoudre la toile des relations entre les personnes, les peuples, les Etats ? « Au siège de l’UNESCO Chiara Lubich offrait une méthode d’éducation à la paix », rappelle Maria Voce : la spiritualité de l’unité, qui jette les bases d’une culture du dialogue. En témoignent les quatre expériences qui ont suivi, à commencer par la simplicité de celle du « dé de la paix », qui est à la base du développement de living Peace, un projet des écoles du Caire adopté aujourd’hui par 300 écoles réparties dans 110 Pays et qui mobilise plus de 100000 enfants et adolescents… en passant par le dialogue entre musulmans et chrétiens qui se vit en Italie sur le fond des tensions qui traversent le continent, sans oublier l’histoire « miraculeuse » de Fontem, au Cameroun, où Chiara voyait un exemple d’unité pour l’avenir des peuples, symbolisée par le pacte scellé entre les deux chefs de tribu ; enfin son grand rêve d’agir sur la société la société, à travers la pensée et la culture, en faisant naître l’Institut Universitaire Sophia (Loppiano, Florence). GenVerde_12.3.2016Le Gen Verde a pris aussi la parole sur la scène du Centre Mariapoli de Castel Gandolfo: les chansons de son nouveau spectacle On the Other Side – récemment donné lors d’une tournée à Hong Kong et Taiwan – convergent toutes dans cette direction. Le sacrifice des moines de Thibérine, la berceuses pour la petite enfant inconnue morte noyée lors d’un des nombreux voyages de l’espérance, les paroles de vérité d’Oscar Romero, l’évêque du Salvador tué par une main criminelle, aujourd’hui reconnu « bienheureux », le cri de la forêt amazonienne qui dépérit: par son travail le Gen Verde entend mettre de solides bases à la construction de la paix en intéressant des milliers de jeunes à ses workshops. Eux aussi sont mobilisés pour être, là où ils sont « les germes d’un peuple nouveau, d’un monde plus solidaire, surtout envers les plus petits et les plus pauvres », pour reprendre les propos de Chiara Lubich à l’Unesco, « les germes d’un monde plus uni », sans cacher le secret pour y parvenir, le courage de savoir souffrir, d’accepter la peine et la souffrance que cela implique. « Si davantage d’hommes acceptaient la souffrance par amour, la souffrance que demande l’amour – avait alors affirmé Chiara – celle-ci pourrait devenir l’arme la plus puissante pour donner à l’humanité sa plus haute dignité : celle de se sentir non seulement un ensemble de peuples qui se juxtaposent, souvent en train de se battre, mais un seul peuple ».

Syrie: Dieu peut vaincre le Mal.

Syrie: Dieu peut vaincre le Mal.

20160312-04Alep, 8 mars 2016 – Je me suis réveillé à quatre heures du matin à cause du bruit des bombardements et je n’ai plus réussi à dormir. Je cherchais à n’en pas croire mes oreilles. Non, ce n’est pas vrai Seigneur! Encore à nouveau des bombardements! Juste au moment où l’on espérait que la situation allait s’améliorer, alors que l’électricité venait d’être rétablie après cinq mois et l’eau après 45 jours! Pourquoi ? Cette trêve devait durer et devenir définitive! C’est la supplication qui montait du plus profond de mon cœur vers le Seigneur de l’Histoire, en lui demandant son aide pour que se consolide le cessez-le-feu proclamé il y a à peine une semaine dans toute la Syrie. . Mais le bruit des combats sur la ligne de front qui divise la ville d’Alep en deux s’intensifiait avec de fortes explosions qu’on entend très bien de nuit. En attendant l’aube et le retour du calme, tandis que je cherchais à prier, je pensais : certes nous voulons tous la Paix, mais y croyons-nous vraiment ou pensons-nous peut-être qu’on la gagne à bon prix ? Il y a des gens convaincus que la guerre est le chemin à parcourir ! Ils sont prêts à sacrifier non seulement leur propre vie mais aussi celle des autres parce qu’ils y croient, et il y a des puissants qui tirent profit de tout ce qui arrive : ils ne veulent pas que la guerre s’arrête, bien plus ils mettent de l’huile sur le feu. 20160312-02Et nous qui croyons en de grands idéaux, à la paix civile fondée sur le respect des cultures entre elles et sur la solidarité, y croyons-nous vraiment? Et quel prix sommes-nous disposés à payer ? La guerre en Syrie n’est vraiment pas anodine. Qui est-ce qui a la force de détruire un Pays qui, il y a six ans, se développait, plein de vie et d’espérances, où musulmans et chrétiens de diverses confessions, ainsi que beaucoup d’autres minorités, vivaient ensemble, dans la paix et le respect mutuel ? Ce ne sont certainement pas de simples individus. M’est alors revenue à l’esprit une réponse que Chiara Lubich avait faite en 2002 à l’un de nos amis musulmans qui lui demandait si l’on peut espérer que l’amour et la paix l’emportent un jour sur la guerre. Elle lui répondit – en rappelant les attentats du 11 septembre 2001 – que « le terrorisme est le fruit des forces du Mal avec un grand M , contre lequel les forces humaines ne suffisent pas (…) Il faut les forces du Bien, avec un grand B (…) celles de ceux qui aiment Dieu. Et alors que faut-il faire ? La prière ! Nous devons nous mettre ensemble, nous tous qui vivons pour la fraternité universelle, être unis dans la prière pour que le terrorisme soit vraiment vaincu. Nous pourrions le faire, Jésus dit que là ou deux ou trois sont unis en son nom, dans son amour, quelle que soit la chose demandée, ils l’obtiendront. Et nous sommes beaucoup plus que deux ou trois (…), partir d’ici avec une idée : nous unir tous ensemble dans la prière. Mais cela ne suffit pas. La cause principale du terrorisme est cette indifférence en face d’un monde dont une moitié est riche et l’autre pauvre. Ils voudraient – et ils n’ont pas tort – qu’il y ait un peu plus de communion des biens (…), un peu plus de solidarité. Nous devons changer les cœurs. C’est seulement si nous mettons en œuvre la fraternité universelle que nous réussirons à nous convaincre et à convaincre qu’il faut mettre aussi les biens en commun, en commencer d’abord par la base, en tant que citoyens, ensuite les idées font leur chemin, remontent vers le haut, jusqu’aux chefs d’Etat. Avoir cette certitude : qu’avec Dieu les choses impossibles sont possibles, qu’avec Dieu – en commençant à vivre la fraternité entre nous – nous parviendrons aussi à cet objectif sublime : faire que toute l’humanité soit vraiment une seule famille (…) C’est cela notre objectif ». . 20160312-03Ne nous faisons pas d’illusions: la Paix dépend de nous. Nous ne pouvons pas attendre que les autres fassent quelque chose. Nous aussi nous sommes responsables ! Si nous croyons que Dieu peut vaincre le Mal et qu’Il nous écoute, nous devons prier incessamment le Père avec foi pour qu’Il nous vienne en aide, sans quoi nous péchons par omission. Tous nous nous rappelons, il y a deux ans, les bombardements qui se sont arrêtés en Syrie grâce au jeûne et à la prière du pape et de nombreuses autres personnalités. Et Dieu nous a exaucés ! Il peut le faire encore. Alors continuons toujours en ce sens, afin qu’arrive le règne de la Paix, non seulement en Syrie, mais sur toute la Terre. CRF : Chiara Lubich, Castel Gandolfo, 3 novembre 2002, réponses aux amis musulmans des Focolari.      

Chiara Lubich et son message de paix

Chiara Lubich et son message de paix

ChiaraLubich_b« Une femme d’une foi intrépide, humble messagère d’espérance et de paix », comme le pape Benoit XVI brossait Chiara Lubich dans un message envoyé à l’occasion de ses funérailles, il y a huit ans. Et le pape François, à l’ouverture de sa cause de béatification en janvier 2015, exhortait à « faire connaître au peuple de Dieu la vie et les œuvres de celle qui, après avoir accueilli l’invitation du Seigneur, offrit à l’Eglise une nouvelle lumière sur le chemin vers l’unité ». Des centaines d’événements dans le monde pour signifier que la paix n’est pas une utopie. Plus de 200 événements ont été organisés par les communautés des Focolari en Europe. A Minsk, Biélorussie, une journée intitulée Vivons pour l’unité. En Suède des rencontres familiales dans les sept villes où des communautés du mouvement sont présentes. A Munich, en Allemagne, le premier « Chiaratag ». A Lisbonne, Portugal, une table ronde Chiara et la paix avec des journalistes et des membres qualifiés de la commission Justice et Paix. A Séville, Espagne, tout sera centré sur Chiara Lubich, éducatrice à la paix, avec la participation active de l’Imam Allal Baschar de la mosquée du roi Abdul Aziz al Saud de Marbella et de d. Manuel Palma Ramírez, sous-directeur du centre d’Etudes Théologiques de Séville. A Sarajevo, en Bosnie et Herzégovine, la communauté des Focolari composée de catholiques, orthodoxes, musulmans et personnes de convictions non religieuses regroupera au cours d’une rencontre, Le message de dialogue et de paix, résultat de plusieurs années d’engagement au coude à coude. Elle sera ouverte à toute la ville. L’archevêque cardinal Vinko Puljić sera présent. Une conviction : le dialogue en acte, y compris dans les autres pays des Balkans, passe par la reconnaissance des traditions et des nationalités. Le programme éducatif Perle de Skopje en Macédoine en témoigne : une maternelle, en partenariat avec l’université, qui accueille des enfants de différentes ethnies, fait participer les familles et fonde son projet éducatif sur des idéaux de fraternité promus par Chiara. Une initiative du professeur Aziz Shehu, musulman, actuellement professeur et vice-recteur de la faculté de pédagogie. Une preuve que c’est un processus irréversible : le témoignage de 110 jeunes : des croates, des serbes, ruthènes, hongrois, albanais et macédoniens, d’autres de Bulgarie et de Roumanie, se sont retrouvés ensemble pour la première fois début mars sous le titre : Balkans : nous sommes un. De nombreuses rencontres se sont déroulées sur tout le continent américain, ainsi que des symposiums, des conférences et des concerts à caractère spirituel, sous forme de prières ou interreligieux ou bien encore en faveur de l’environnement : à New York et San Francisco, aux USA, Santiago du Chili, La Havane, à Cuba, Neva, dans l’Etat mexicain de Netzahualcóyotl, Caracas, au Venezuela, Rio de Janeiro, au Brésil, Mendoza, en Argentine. A Medellin, en Colombie, on ne peut trouver de famille qui n’ait pas perdu en 50 ans de conflit au moins un de ses membres.  Les membres de la  communauté des  Focolari  sont aussi touchés : trois générations avec des histoires comme celle de Rosa : après la mort de son fils, assassiné par un ami, elle ne se laisse pas entraîner dans la vengeance, mais de toutes ses forces prend avec la décision courageuse de pardonner, en travaillant dans le centre social du quartier pour partager réconciliation, soins et culture. Des projets de formation en différentes villes de la Colombie, Equateur, Venezuela et Mexique voient s’alterner des générations d’enfants qui, une fois devenus travailleurs, enseignants, se chargent de former à leur tour de nouveaux citoyens à la culture de la fraternité et de la paix. Dans le Pacifique, les rencontres à Honolulu, dans les îles Hawaii, et à Nouméa, en Nouvelle Calédonie ont été fort appréciées. En Australie pleins feux sur la paix et l’accueil, avec des rendez-vous à Canberra, Melbourne, Sydney et Perth où les jeunes se sont particulièrement impliqués : l’événement s’est tenu à l’extérieur sur la Northbridge Piazza. En Nouvelle Zélande rencontres à Wellington et Christchurch sur Politics for Unity : faire un monde avec nos différences. En Corée du Sud, des rendez-vous animés par trente-et-une communautés dans les différentes régions pour approfondir la pensée de Chiara Lubich sur la paix. Aux Philippines, à l’université De La Salle de Manille, le symposium Charisme de l’unité, un héritage hors du temps. retracera les chemins parcourus en 50 ans de vie du mouvement des Focolari dans le continent asiatique. Au Vietnam, à Vung Tau, 300 personnes venant de tout le pays se retrouveront pendant plusieurs jours sous le signe du partage et de la spiritualité de l’unité. Au Pakistan des rencontres sur la spiritualité et des messes pour la paix sont prévues dans sept villes. Rendez-vous aussi au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Cameroun, Nigeria, Kenya, Uganda pour ne citer que ces pays. Au Burundi, on se recueille autour du thème Miséricordieux come notre Père céleste, nous sommes des bâtisseurs de paix. En République Démocratique du Congo une connexion téléphonique va rejoindre les grandes villes du pays: Lubumbashi, Goma, Kikwit et Kinshasa. Ici 1500 personnes, en présence d’ambassadeurs, membres de l’UNESCO, des représentants des différentes confessions chrétiennes, des autorités musulmanes, vont réfléchir sur la façon de vivre la paix dans la famille. En Italie, la présence de nombreuses communautés des Focolari suscite beaucoup d’initiatives locales. A Rome, des jeunes se donnent rendez-vous au Parlement avec la présidente de la chambre Laura Boldrini, le ministre des Affaires étrangères, Gentiloni et d’autres parlementaires. Pasquale Ferrara, diplomate, Michele Zanzucchi, directeur de Città Nuova, Shahrzad Houshmand, théologienne musulmane, échangeront sur le contenu d’un manifeste avec des propositions concrètes pour la paix, le désarmement et la reconversion industrielle. A l’université de Pise, un cours d’Antonio M. Baggio dans le cursus de Jurisprudence : L’amour des amours. Inspiration religieuse et laïcité de la politique chez Chiara Lubich. Au palais Ducal de Gènes un approfondissement de l’encyclique Laudato si’ durant l’intervention sur Les religions dialoguent pour la paix et l’environnement, avec Husein Salah, président de la communauté musulmane, Giuseppe Momigliano, grand rabbin, Gnanathilaka Mahauswewe, moine bouddhiste, Andrea Ponta, ingénieur environnemental, Roberto Catalano, du centre du dialogue interreligieux des Focolari. Moi en passant par toi est le titre d’un événement itinérant dans la ville de Milan, une sorte « d’étreinte » de la ville avec des interactions  entre  différents  groupes.  Et  encore  dialogue,  intégration,  pardon  au  cours des  rendez-vous sur Mon univers est comme le tien ? … des pas pour se re-connaître. A l’auditorium du centre Mariapoli de Castelgandolfo (Rome) se retrouveront des membres accrédités du Corps diplomatique, près l’Italie et le Saint Siège, et des représentants du monde de la culture,  accueillis  par  la présidente des Focolari Maria Voce, afin d’évoquer Chiara Lubich sous l’aspect de La culture du dialogue comme facteur de Paix. Au Moyen-Orient, alors que  les conflits armés continuent à semer la destruction et à tuer l’espérance, les communautés des Focolari en Syrie affirment que « nous sommes responsables de la paix nous aussi. Nous croyons que Dieu, le Seigneur de l’Histoire, peut vaincre le Mal et nous écoute. Nous péchons par omission si nous ne le prions pas incessamment, Lui qui peut tout et nous soutient afin d’arriver à ce but sublime : faire de toute l’humanité une seule famille. Voilà pourquoi il faut prier tout en changeant nos cœurs et en faisant circuler nos biens ». La signification du 14 mars 2016 réside justement en cela : faire converger, depuis de nombreux points de la terre, l’engagement et la prière du plus grand nombre pour que le monde soit plus uni. En parallèle, la cause de Béatification de Chiara Lubich, qui a débuté le 27 janvier 2015, suit le cours prévu par les normes canoniques. Beaucoup de personnes de différentes Eglises et de convictions non religieuses ont déjà pu offrir leur témoignage. Une mosaïque qui met en évidence sa vie exemplaire, toute focalisée sur les personnes que Dieu mettait sur son chemin en vue de « se sanctifier ensemble ». Communiqué de presse

Argentine : une communauté en périphérie

Argentine : une communauté en périphérie

001Si depuis la capitale de l’Argentine, on prend l’autoroute en direction du sud, au bout d’une demi-heure de voyage, on arrive à Plátanos, barrio de périphérie d’environ 20.000 habitants:  ges gens travailleurs qui ont construit leurs propres habitations au prix de beaucoup d’efforts et avec peu d’argent. La paroisse, dédiée à Sainte Élisabeth de Hongrie, est très dynamique. Il y a presque trente ans, Don Francesco Ballarini, italien, y a apporté l’esprit des Focolari. Aujourd’hui, ce sont les laïcs qui continuent à vivre cet esprit d’unité avec d’autres paroisses du diocèse. ”Au début de cette année – racontent-ils – nous avons organisé une fête pour les enfants du quartier le plus périphérique de Plátanos, dont les habitants ne fréquentent pas beaucoup la paroisse. Chacun était invité à mettre en commun ses propres talents : qui en enseignant à pétrir le pain, qui à travers la peinture ou un atelier de céramique… sans oublier les tours de magie d’un papa catéchiste, ni les dames du quartier préparant le mate (l’infusion typique qui se boit en Argentine)”. A cette occasion, ils font connaissance avec une fille de quinze ans arrivée au terme de sa grossesse. ”Elle avait besoin de tout. Une course à la solidarité a débuté pour répondre à ses besoins et ceux de l’enfant qui est né quelques jours après. En arrivant chez elle, nous avons été impressionnés par la précarité du lieu : petit, sol en terre battue, pas de fenêtres, porte endommagée. En plus d’elle et de son bébé, six petits frères et les parents. Une fois informée de cette situation, la communauté a fait arriver beaucoup d’aides. Nous sommes déjà presque en mesure de placer les fenêtres, une porte, un poêle et d’autres personnes se sont offerts pour lamain d’œuvre. Quelques femmes ont enseigné à M. à s’occuper le mieux possible du bébé. Elle, que nous avions connue triste et irascible, a commencé à sourire! C’est la charité vécue ensemble qui fait ces petits miracles”. 003”Une autre initiative que nous portons de l’avant ensemble – poursuivent-ils – c’est le projet Sachetera : il s’agit de fabriquer des sacs de couchage avec des sachets de lait, pour les sans-abris. En tant que paroisse, nous voulons continuer à soutenir cette action et, même si nous pourrions travailler chacun chez soi, nous préférons la réaliser ensemble, juniors, jeunes et adultes. Lors d’une journée de forte pluie, nous doutions de réussir à nous réunir, mais la seule pensée des sans – abris nous a poussés à travailler encore davantage”. ”Nous nous sommes ensuite rencontrés à Bernal (autre barrio) avec des personnes d’autres paroisses et avec les jeunes des Focolari qui portent de l’avant des projets d’aide aux plus nécessiteux. Pour nous, c’est important de partager nos expériences avec les autres paroisses pour ne pas vivre repliés seulement sur ”notre” périphérie mais, au contraire, apprendre des autres”. Lorsqu’ en septembre, un incendie est srvenu dans la maison d’une famille d’un quartier proche –  détruisant tout – ”nous nous sommes mis en route pour aider, en donnant des choses qui nous étaient nécessaires. Grâce à une  communion des biens de tous, nous avons contribué à la construction des cloisons. Aussi ont-ils pu reconstruire leur maisonnette avec enthousiasme. C’est seulement plus tard que nous avons appris que la famille appartient à l’Eglise pentecôtiste et que le mari en est le Pasteur. Nous étions émus, car l’Amour ne regarde, une fois encore, ni la confession religieuse, ni d’autres différences”. Les jours suivants, le Pasteur, maçon de profession, s’est proposé pour cimenter le mur de l’église, destiné à la construction d’un autel à l’image de la Vierge de Luján. ”Je vous remercie pour l’amour que vous avez donné sans rien demander – a dit le Pasteur à la communauté catholique réunie pour la messe dominicale à laquelle sa famille a voulu participer – vous m’avez aidé à dépasser les préjugés que beaucoup parmi nous (pentecôtistes) ont, vis-à-vis des catholiques ; vous aussi, vous êtes mes frères”.

Fontem : un Jubilée pour remercier

Fontem : un Jubilée pour remercier

VISITA DI MONS LYSINGE E MONS ANDREW INSIEME A 40 PELLEGRINI DELLA DIOCESI DI MAMFE« Nous ne pouvons pas parler d’évangélisation à Fontem sans le mouvement des Focolari », déclare Mgr. Nkea devant les caméras de télévisions en conclusion de sa visite au Centre International de Rocca di Papa le 8 mars dernier. « Chiara Lubich est venue à Fontem il y a 50 ans et a porté l’idéal (de l’unité). Voilà pourquoi nous sommes venus ici : pour remercier Chiara et le mouvement pour tout ce qu’ils ont fait pour nous durant ces 50 années. C’est un pèlerinage de remerciement ». Le diocèse de Mamfe n’existait pas il y a 50 ans. Et Fontem était un village perdu dans la forêt camerounaise, difficile d’accès. On ne peut pas comprendre les paroles de l’évêque si l’on ne se réfère quelque peu à l’histoire de cette région, qui fut décrite comme un « miracle dans la forêt ». Fontem est la première cité-pilote africaine : en 1966 quelques focolarini médecins s’y rendirent pour aider le peuple bangwa, décimé par les maladies qui entraînaient une mortalité infantile de 98%. Quelques mois plus tard Chiara Lubich elle-même faisait le voyage : « Cette grande masse de personnes réunie sur une esplanade face au palais de leur roi, le Fon – racontera-t-elle en 1995 – m’est apparue tellement unie et tellement impatiente de progresser, qu’elle m’a semblé être un peuple préparé depuis longtemps par Marie pour le christianisme dans sa forme la plus intégrale et la plus authentique ». « Les focolarini ont été acceptés et crus parce qu’ils ont fait à Jésus ce qu’ils ont fait aux Bangwa, en portant surtout le témoignage de l’amour entre eux puis envers tout le peuple ». 20160310-01Aujourd’hui à Fontem s’élève un hôpital, Mary Health of Africa, pour une grande partie de la région, et un collège, Mary seat of Wisdom, où les jeunes sont formés dans l’école secondaire. Des paroisses ont été créées à Menji, Fotabong, Fonjumetaw, avec au début l’aide de prêtres focolarini. « Nous avons surtout appris l’amour réciproque et l’unité, déclare encore Mgr. Nkea. Moi aussi je suis bangwa et donc je parle au nom de mon peuple ». « Nous avons appris le dialogue interreligieux : ce qui importe maintenant est de nous aimer les uns les autres, chrétiens ou non, vivre l’unité entre nous ». 20160310-02La délégation qui rendait hommage à Chiara Lubich était composée d’évêques, Mgr. Nkea et l’évêque émérite Mgr. Lysinge, qui fêtait le 50ème anniversaire de son ordination sacerdotale, des prêtres, des sœurs et beaucoup de laïcs témoignant de cette communion en acte dans le diocèse, souhaitée par que les deux évêques. Au Centre mariapoli international des Focolari, la présidente Maria Voce les a accueillis – elle qui a fait son premier voyage, en tant que nouvelle présidente des Focolari, précisément à Fontem en janvier 2009 – ainsi que le coprésident Jesús Morán, qui ira visiter la cité-pilote du Cameroun pour la première fois en décembre prochain. La visite de la délégation a donné le départ des célébrations du 50ème anniversaire de l’arrivée de la spiritualité de l’unité à Fontem (1966-2016), célébrations qui dureront toute l’année. Un moment particulièrement touchant a été la visite de la maison où Chiara Lubich a vécu ses dernières décennies. En conclusion, une messe recueillie et solennelle dans la chapelle où repose son corps. “Votre “pèlerinage” ici montre aujourd’hui les fruits de cette première visite de Chiara, lorsqu’elle a déclenché une aventure divine que personne n’imaginait, affirme Maria Voce en souhaitant la bienvenue à la délégation. Vous êtes le fruit de la vie de ces 50 ans. Pour nous c’est une grande joie : cela nous montre la grande vitalité de l’Afrique. 50 ans se sont passés, le souhait maintenant est de commencer une nouvelle période, espérons qu’elle soit longue, pour offrir à Dieu des arbres pleins de fleurs et de fruits mûrs ». « Avec l’Afrique – commente Jesús Morán – nous vivons un échange de dons : le charisme de l’unité, un don pour l’Afrique, l’Afrique, un don pour tout le mouvement”. https://www.focolare.org/news/2013/02/11/50-dei-focolari-in-africa/ Le témoignage du Fon de Fontem Lucas Njifua https://vimeo.com/91699633 https://vimeo.com/91699633

Un médecin syrien au camp de réfugiés

Un médecin syrien au camp de réfugiés

medico_siria_01Il y a cinq ans, avant que le conflit en Syrie explose, nous avions projeté, en famille, de faire tous ensemble une expérience à plein temps à la cité-pilote internationale des Focolari à Loppiano (Florence). Violet et moi allions fréquenter l’École Loreto, avec d’autres couples de différentes parties du monde, pour approfondir les différentes thématiques familiales à la lumière de la spiritualité de l’unité, alors que nos quatre enfants allaient intégrer les écoles de la région. Après des années de travail – je suis médecin – nous voulions prendre une année de notre vie pour la consacrer à Dieu. Nous nous sommes préparés au départ avec soin et responsabilité, ignorant ce qui allait se passer peu après: le début des conflits dans notre pays. Avant le départ, j’ai pu me rendre utile de mille façons, prêtant secours aux blessés, faisant aussi, non sans risques, de longs trajets en voiture pour les rejoindre. Le départ pour l’Italie a été plutôt aventureux en raison des troubles qui, malheureusement, continuaient. medico_siria_04Mois après mois, nous suivions avec inquiétude les nouvelles toujours plus tragiques qui arrivaient et, à la fin du cours, nos proches nous ont conjurés de repousser notre retour. Je vous laisse imaginer l’angoisse avec laquelle nous avons pris cette décision et le désespoir de ne rien pouvoir faire pour nos compatriotes. Nous nous sentions comme une voiture, moteur vrombissant, qu’on empêche d’avancer. Mais rester en Italie n’est pas chose simple. Devant nous, nous ne voyions pas de futur. Même si nous nous trouvions dans un environnement hospitalier, en raison de la non-reconnaissance des diplômes, je ne pouvais pas exercer ma profession. Je me suis adapté pour faire d’autres petits travaux, comme menuisier ou autre, en attendant une lueur. medico_siria_02Mais, finalement, l’occasion de faire quelque chose pour mes compatriotes se présente. En effet, j’apprends qu’un projet d’accueil pour réfugiés en Slovénie, mis en œuvre par Médecins Sans Frontières, a besoin d’un médecin qui parle arabe. Je suis donc immédiatement parti, sans savoir exactement ce qui m’attendait. Dès mon arrivée, je me suis mis au service de ceux qui atteignaient le Centre d’accueil par la mer ou après un long parcours à pied. Beaucoup proviennent d’Iran, d’Irak, d’Afghanistan… et aussi beaucoup de Syrie! Les voir arriver et pouvoir les accueillir en parlant notre langue, c’était pour moi une forte émotion. Les larmes coulaient sur mon visage. À partir de cet instant, je ne me suis plus préoccupé des heures de sommeil, des repas… Je voulais être tout le temps avec eux, soulager leurs souffrances, prendre soin d’eux, les faire se sentir ‘chez eux’. J’ai encore dans le cœur et dans les yeux la première fillette que j’ai aidée: elle pleurait sans arrêt, nous ne réussissions pas à la calmer. En lui rendant visite, j’ai compris qu’elle avait seulement mal au ventre. J’ai commencé à la soigner et à lui parler en arabe… La fillette s’est calmée peu à peu et endormie dans mes bras. Lorsque les autres s’approchaient pour la prendre, elle s’agitait et ne voulait pas quitter mes bras… C’était pour moi une expérience très forte. Ici, l’afflux est continu. Trois trains, transportant environ 2500 personnes, arrivent chaque jour. En seulement quatre jours, nous avons dû nous occuper d’autant de personnes qu’en un mois. Dans notre équipe, nous sommes six: les autres sont tous de la région. Eux aussi, ils ont immédiatement remarqué combien c’était touchant pour moi de voir arriver mes compatriotes dans ces conditions. Lorsque je les accueille, en disant mon nom (Issa=Jésus), je vois leurs yeux briller. Pour chacun d’eux, je voudrais être un autre Jésus qui est là pour les accueillir, qui prend soin d’eux à travers moi. Cette possibilité qui m’a été donnée est pour moi comme une réponse de Dieu.”

Igino Giordani : c’est l’heure de la femme

Igino Giordani : c’est l’heure de la femme

20160308-a (2)”On pourrait dire que l’heure de la femme a sonné : non parce que la une des revues et des magazines fait étalage de divorces, de commérages, de modes, de stars et ce, à n’en plus finir, mais parce qu’aujourd’hui, plus que jamais, on sent que la vie en société, où la qualité de la relation homme-femme est déterminante, a besoin de la présence de celle qui est ou sera mère, naturellement ou spirituellement. Le corps  social souffre comme jamais du manque de féminité réalisée, saine, normale, comme s’il volait avec une aile  trop agitée, l’autre étant amorphe : d’où une avancée en  désordre. Le peuple a conscience  que c’est l’heure de la femme ; mais d’une femme vraiment femme, non d’une femme qui imite l’homme ou rivalise avec lui, ni d’une sorte  d’homme au féminin. L’histoire des derniers siècles, au cours desquels l’homme s’est construit autour d’un stéréotype – celui du sexe fort –  qui tient en mépris la féminité, a souffert d’une masculinité excessive, que la féminité ne pouvait équilibrer. C’est un défaut égal à son opposé : celui d’une féminité non assumée et dépendante du modèle masculin. Aujourd’hui les femmes ont le droit de vote, elles trouvent un emploi dans les bureaux, envahissent la vie publique. Mais leur influence a peu de poids: c’est comme, voire pire qu’avant, car en entrant dans l’arène publique elles s’alignent sur les hommes, assimilent leurs ambitions et se plient à leurs méthodes. Elles deviennent pratiquement des hommes et  les talonnent de près. Elles ajoutent leurs votes aux leurs, sans se démarquer nettement, si bien que le jeu des hommes continue comme avant, sans correction possible, sans l’apport ni l’éclairage de cette « altérité » qui est un facteur indispensable. Et l’on continue de voler d’une seule aile… quand ce n’est pas la chute libre. Pensons à ce qu’a été et à ce qu’est l’attrait qu’on a pour la Vierge Marie. Son seul nom renvoie à l’accomplissement de la femme : elle est le point d’immersion du divin dans l’humain et, comme porte du Ciel (ianua Coeli), elle fait remonter l’humain vers le divin. Aujourd’hui notre monde  a besoin de la présence de la femme afin qu’elle lui apporte tout ce qui est lié à  la maternité, autrement dit à la vie : la nourriture matérielle et morale, l’éducation,  l’amour dans la paix, l’entente au travail, l’atmosphère d’une famille saine. Ce qui revient à condamner  les complots et les  guerres parce que la femme, de par sa nature, est faite pour engendrer la vie et non la mort, pour le bien des enfants. Demain ceux-ci seront  notre Pays et notre Église, ils sont l’humanité de toujours” (Igino Giordani, «Fides», 1961)                                              

Évangile vécu : quatre chaises et deux courges…

Évangile vécu : quatre chaises et deux courges…

20160307-01”Nous avons connu une famille Burundaise qui, comme beaucoup d’autres familles, – à cause de la terrible actualité, souvent méconnue, de ce pays, – s’est réfugiée ici à  Kampala où nous habitons”,  écrivez-nous de de l’Ouganda. Le père est retourné au Burundi pour garder son poste de travail, car cela permet de pays le loyer de la maison en Ouganda, qui n’est pas vraiment bon marché, ainsi que la nourriture pour leurs enfants encore en bas âge et pour la petite dernière, née il y a à peine trois semaines. La mère n’a pas pu rester là quand les tirs ont commencé en ville: le souvenir de ce qu’elle avait vécu en personne dans les années ’90, lorsqu’ une autre crise avait éclaté au Burundi, était trop fort. Elle avait échappé miraculeusement à la mort, après deux jours de tractations où le directeur de l’école qu’elle fréquentait à l’époque, avait réussi à renvoyer les soldats venus la chercher, ainsi que d’autres filles, contre un peu d’argent. Dès les signes avant-coureurs des horreurs, elle a décidé de fuir avec toute la famille, en laissant tout ce qu’ils avaient à Bujumbura. Avec eux habitent d’autres personnes : ils sont 8 en tout. Nous avons cependant appris que le loyer de la maison ne comprenait pas les meubles : la salle de séjour, il y avait seulement quatre chaises: comment faire ? On s’est dit que nous avions des chaises pliables que nous utilisons à l’occasion lorsque nous sommes nombreux à la maison : celles-ci pouvaient assurément être mieux mises à profit dans cette maison, chacun pouvant alors avoir au moins une chaise pour s’asseoir et manger plus confortablement. En partant, nous avons aussi pris deux courges du jardin : semées presque par hasard quelque temps auparavant, elles avaient bien repris après la dernière saison sèche et s’étaient révélées plusieurs fois utiles au cours de ces derniers mois ! La veille nous venions juste de recevoir en cadeau certaines provisions : la Providence n’a jamais manqué ces mois-ci et c’est justement en partageant à notre tour que cette promesse de l’Evangile – ”Donnez et il vous sera donné” – se réalise encore et se propage. Nous sommes donc allés leur rendre visite en ajoutant deux kg de sucre, deux de riz, un de sel et un litre d’huile. Leur maison est neuve et propre, le grenier est équipé d’un bel abat-jour et présente quelques finitions originales, mais dans les chambres il n’y a pas de lit, juste quelques matelas. Dans le salon, une petite table ronde en plastique et quatre chaises, une petite télévision dans le coin, posée par terre, avec le câble de l’antenne qui se balade en l’air au-dessus des têtes des visiteurs. Nous ne voyons ni jouets, ni d’autres meubles. Nous entrons avec nos chaises et passons deux heures très agréables en faisant connaissance plus en profondeur les uns avec les autres, en évoquant le passé et les espérances pour le futur. Les enfants ont pour le moment interrompu leurs études : les aînés voudraient aller à l’université, mais en Ouganda, les frais sont beaucoup plus élevés qu’au Burundi. Ici c’est impossible pour eux, du moins pour l’instant. Par ailleurs il est difficile de trouver du travail à cause d’un taux de chômage élevé et pour un étranger, à moins de connaître quelqu’un, c’est pratiquement impossible. De plus, ils ne parlent pas l’ougandais, la langue locale, et l’anglais n’est pas leur langue maternelle. Mais, me disent-ils : ”…Nous mettons notre confiance en Dieu !”. Il est désormais 7.30 de l’après-midi, nous devons rentrer. On se salue. Ils sont très heureux de cette visite, mais à peine leur propose-t-on de garder les chaises pliantes, (qu’ils pourront rendre lorsqu’ils quitteront la maison), que leurs visages s’illuminent : ils reviennent encore nous saluer et nous remercier! Avant de remonter dans la voiture, ils veulent nous donner encore leur bénédiction ! Tout en retournant à la maison, je me dis qu’offrant quatre simples chaises et deux courges on peut contribuer à remplir de joie le cœur de celui qui reçoit et de celui qui donne…”. (S.M. Ouganda)

Chiara Lubich : Pour que la paix revienne

Chiara Lubich : Pour que la paix revienne

20160306-01« Ce qui n’aurait jamais dû arriver, est arrivé ! Une guerre terrifiante a éclaté et le monde entier vit dans l’angoisse et la crainte qu’elle ne s’étende et n’entraîne d’autres peuples ». Nous sommes quelques semaines après l’invasion de l’Irak par les États-Unis (17 janvier 1991), en réponse à l’invasion des troupes irakiennes au Koweït (2 août 1990). Sur les pages de Città Nuova, Chiara Lubich revient parler de la paix. Il s’agit ici de ce qu’elle a écrit pour l’éditorial de février 1991. « Malgré les nombreuses prières, Dieu a “permis” la guerre. Pourquoi ? Parce que la volonté de quelques responsables n’a pas coïncidé avec la sienne, qui était exprimée par la voix unanime de ceux qui avaient davantage raison et que le Saint-Père, la plus grande autorité spirituelle et morale du monde, résume et concentre dans ses appels constants en faveur de la paix, soulignant l’inutilité de la guerre pour résoudre les problèmes et la nécessité d’éviter ainsi ses immanquables conséquences catastrophiques. Nous espérons seulement que Dieu, selon ses plans mystérieux et dans son amour infini, sache et veuille et puisse tirer quelque chose de positif de ce mal incommensurable, comme il l’a fait pour la dernière guerre mondiale au moins en ce qui concerne notre Mouvement. On ne le méritait pas, mais nous connaissons l’immensité de sa miséricorde. Dans ce but et surtout pour que la paix revienne, n’arrêtons pas de prier, bien au contraire ! À présent, notre “time-out” de chaque jour à midi pour, unis, demander la paix, devra être encore plus intense. De plus, en ce moment, nous devons tous nous sentir appelés à suivre avec décision une façon de vie qui corrige, au moins en nous – et grâce à la communion des saints, en de nombreuses personnes – l’erreur qui a été commise. Les hommes n’ont pas fait la volonté de Dieu, du Dieu de la paix, ils ont fait la leur. Nous devons prendre la décision radicale – comme jamais nous ne l’avons fait – d’accomplir parfaitement sa volonté. “Que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui se réalise”. Cette phrase de Jésus doit revêtir pour nous avoir pour nous aujourd’hui, une importance toute particulière. Par rapport à elle tout le reste doit devenir secondaire. Dans notre vie, par exemple, être en bonne santé ou malade, étudier ou servir, dormir ou prier, vivre ou mourir ne doit pas avoir une importance primordiale. L’important est de faire nôtre sa volonté, d’être sa volonté vivante. C’est ainsi que nous vivions aux premiers temps de notre Mouvement lorsque, justement sur la toile de fond d’une autre guerre, l’Esprit Saint venait de nous faire découvrir la valeur des choses. Face à l’écroulement provoqué par la haine Dieu s’est révélé comme l’unique idéal qui ne meurt pas, qu’aucune bombe ne pouvait anéantir. Dieu Amour. Cette grande découverte a été une bombe spirituelle d’une telle portée qu’elle nous faisait littéralement oublier toutes celles qui tombaient autour de nous à cause de la guerre. Nous découvrions qu’au-delà de tout et de tous, il y a Dieu qui est amour, avec sa providence qui fait concourir toute chose au bien pour ceux qui l’aiment. Nous reconnaissions le signe de son amour en toutes circonstances, même sous les coups de la souffrance. Dieu nous aimait immensément. Alors, comment l’aimer en retour ? « Ce n’est pas celui qui dit “Seigneur, Seigneur, qui m’aime, mais celui qui fait ma volonté”. Nous pouvions donc l’aimer en faisant sa volonté. En vivant ainsi, nous nous sommes habitués à écouter avec une attention toujours plus grande, la « voix intérieure », la voix de la conscience qui nous soulignait la volonté de Dieu exprimée de mille façons : à travers sa Parole, nos devoirs d’état, les circonstances, nos inspirations. Nous avions la certitude que Dieu entraînerait notre vie dans une aventure divine. Une aventure que nous ignorions au départ mais dans laquelle, spectateurs et acteurs en même temps de son dessein d’amour, nous apportions, à chaque instant, la contribution de notre volonté libre.  Peu après il nous faisait entrevoir les développements de notre futur, en nous permettant de saisir avec certitude, le but pour lequel le Mouvement des Focolari était en train de naître : réaliser la prière du testament de Jésus : « Père, que tous soient un », collaborer à la réalisation d’un monde plus uni. Et nous pouvons vivre de cette façon aujourd’hui encore. Avons-nous subi un bouleversement brutal et douloureux dans notre vie ? Devons-nous courir souvent dans les abris, exactement comme en ces temps lointains ? Éprouvons-nous des moments de peur, d’angoisse de doute et même la crainte de perdre la vie ? Ou bien menons-nous la vie habituelle avec ses obligations quotidiennes, pour le moment loin du danger ? Que pour nous tous ne comptent que ce qui a le plus de valeur : non pas une chose ou une autre mais la volonté de Dieu : être à l’écoute, lui donner la première place dans notre cœur, notre mémoire, notre esprit : avant toute chose, mettre toutes nos forces à son service. Ainsi nous rectifierons, Tout au moins en nous, l’erreur qui a été commise. Alors la Christ demeurera en nous et nous serons toujours plus soudés, plus unis, plus “un”, partageant tout, priant avec efficacité les uns pour les autres et pour que la paix revienne ». Chiara Lubich : Attualità leggere il proprio tempo, [Actualité lire son époque], Città Nuova Ed., pag.85-87. À l’origine, publié sur Città Nuova n. 4/1991  

Bruni : le bonheur c’est trop peu

Bruni : le bonheur c’est trop peu

Luigino-Bruni« Un jour je te dirai que j’ai renoncé à mon bonheur pour toi ». Ce sont les premières paroles de la chanson de Stadio qui a gagné le prix du dernier festival de Sanremo (festival de la chanson italienne ndr). Une bonne occasion pour réfléchir sur notre bonheur et celui des autres. Notre civilisation a placé la recherche du bonheur individuel au centre de son propre humanisme, reléguant toujours plus dans les bas-fonds les autres valeurs et le bonheur des autres, sauf si ce sont des moyens pour augmenter notre bonheur. Ainsi nous n’avons plus les catégories nécessaires pour pouvoir comprendre les choix (qui existent encore) de celui qui renonce, consciemment, à son propre bonheur pour celui d’une autre personne. (…) Le bonheur a une très longue histoire. L’humanisme chrétien avait quelque chose de nouveau par rapport à la culture grecque et romaine, il proposait dès le début une vision du « bonheur limité », où la recherche de notre bonheur n’était pas considérée comme but ultime de la vie, parce qu’elle était subordonnée à d’autres valeurs comme le bonheur de la communauté, de la famille ou le paradis. Durant des siècles nous avons pensé que l’unique bonheur digne d’être atteint était celui des autres et de tout le monde. (…) 20160305-aA l’époque moderne, cette idée ancienne et enracinée de bonheur est entrée dans une crise profonde, et à sa place une autre idée a fait son chemin, qui était caractéristique du monde d’avant le christianisme, à savoir que notre bonheur était le bien ultime et absolu (…). L’économie contemporaine, de matrice culturelle anglo-saxonne, a parfaitement épousé l’idéal de bonheur individuel. (…) Pour l’économie, le monde n’est habité que de gens qui veulent satisfaire au maximum leur propre bonheur. (…) Cette description des choix de l’homme réussit à expliquer beaucoup de choses, mais devient inutile ou trompeuse lorsque nous devons expliquer ces choix peu nombreux mais décisifs dont dépend toute la qualité morale et spirituelle de notre vie. Quand Abraham décida de s’acheminer avec Isaac vers le Mont Moria, il ne pensait sûrement pas à son propre bonheur (…) mais il suivait avec décision une voix, douloureuse, qui l’appelait. Et, comme lui, bon nombre de gens continuent à monter les Monts Moria de leur vie. Au cours de notre existence, les instants, les actes et les choix ne sont pas tous égaux. (…) Beaucoup de bonnes choses dans notre vie ne sont pas mesurées à l’aune de notre bonheur, et quelques-unes même pas à l’aune du bonheur des autres. Les choix les plus importants sont presque toujours des choix tragiques : nous ne choisissons pas entre un bien et un mal, mais entre deux ou plusieurs biens. Nous prenons aussi des décisions qui sortent du registre du calcul. A d’autres moments nous ne réussissons même pas à choisir, mais peut-être à ne prononcer qu’un docile « oui ». La terre est habitée par de nombreuses femmes et hommes qui à certains moments décisifs ne cherchent pas leur propre bonheur. (…) 20160305-02Bonheur, vérité, justice, fidélité, sont tous des biens primaires, d’origine, qui ne peuvent se réduire à un seul, ne serait-ce même que le bonheur. Nous pouvons avoir une idée claire du choix qui nous rendra plus heureux, nous pouvons inclure dans ce bonheur toutes les belles choses de la vie, même les plus hautes, cependant malgré tout cela nous pouvons décider librement de ne pas choisir notre bonheur s’il existe d’autres valeurs en jeu qui nous appellent. Et peut-être à la fin découvrir une nouvelle expression : la joie, qui à la différence du bonheur ne peut être poursuivie, mais uniquement accueillie comme don. Qui a laissé une empreinte positive sur la terre, n’a pas vécu sa vie en poursuivant son propre bonheur. Il l’a considéré trop petit. Il l’a vu quelquefois, mais il ne s’est pas arrêté pour le cueillir ; il a préféré continuer son chemin pour suivre un appel. A la fin de la course il ne restera pas le bonheur que nous avons accumulé, mais s’il reste quelque chose ce seront des éléments beaucoup plus vrais et sérieux. Nous sommes infiniment plus grands que notre bonheur. (…) Luigino Bruni La voix des jours/1 – lire le texte complet en italien (Source : Avvenire)

Cheikh Khaled Bentounes: je rêve d’une Académie de la Paix.

Cheikh Khaled Bentounes: je rêve d’une Académie de la Paix.

20160304-02Khaled Bentounes, algérien né en 1949, guide spirituel de la Voie Soufie Alâwiyya, est un homme de paix. Ayant vécu en France dès les années soixante, il est à l’origine de nombreuses initiatives originales et de grande envergure : la fondation des scouts musulmans de France, l’Association Terres d’Europe, des colloques internationaux pour un islam de paix, le lancement – à travers l’Association Internationale Soufie Alaouite, fondée par lui – d’une campagne de mobilisation internationale afin que l’ONU institue la journée mondiale du Vivre ensemble. Le 26 février dernier il s’est rendu en visite au Centre International des Focolari et il s’est entretenu avec la présidente Maria Voce et le coprésident Jesús Morán. Au cours de cette visite il a été possible de lui poser quelques questions. La première, qui s’inscrit à la suite de ses nombreuses initiatives de ces dernières années, concerne le présent. « Pour répondre rapidement à cette question » – à quoi suis-je entrain de travailler en ce moment ? – affirme Bentounes, « je travaille à me convertir encore davantage, à me convertir à la vision d’un monde plus fraternel, plus en harmonie, un monde plus juste ; je travaille à l’avènement de ce cercle de fraternité, que je puisse le voir avant de quitter cette terre, que je puisse voir se réaliser ce rêve partagé par une grande partie de l’humanité. Je ne sais pas si je le verrai, mais j’ai au moins la conviction que j’aurai donné ma contribution ». Quant aux raisons d’espérer, en une période où la fraternité entre les peuples ne semble plus de mise, Khaled Bentounes les trouve “avant tout dans la richesse de l’héritage spirituel reçu de mes ancêtres, où la fraternité est incontournable. Quand je considère d’où je viens, je vois un unique fil conducteur, sans interruption aucune. « Il m’arrive de rencontrer des personnes engagées dans la politique ou dans l’économie – ajoute-t-il – qui décrivent un monde qui va vers des problèmes insolubles et je leur dis ce que nous ont dit nos maîtres : « Si l’on vous disait que la fin du monde est pour demain, que feriez-vous ? Continuez à planter et à semer ! Ne vous préoccupez pas trop ! » Il faut donc faire ce que nous devons faire! Plantons et semons l’amour, l’espérance et la fraternité, quoi qu’il arrive ! Même si la fin du monde est pour demain. Tant que nous disposons d’une minute, il faut l’utiliser. Il se peut que demain soit un jour différent, un mode différent. Et puis : persévérer ! ». Khaled Bentounes, qui en 1986 avait participé à la rencontre d’Assise pour la paix avec Jean-Paul II et les responsables religieux du monde entier, connaît aussi les focolari depuis sa rencontre avec Chiara Lubich au cours des années quatre-vingt. Une relation qui s’est ensuite poursuivie en France, jusqu’à sa récente collaboration en 2015, lors de la remise du prix Chiara Lubich pour la Fraternité à l’association  Vivre ensemble à Cannes, dont il est l’un des promoteurs. 20160304-01Quelle relation aujourd’hui avec les Focolari ? Quelles convergences spirituelles? « Je pense que le temps – affirme le cheik – a fait mûrir cette relation et que la rencontre d’aujourd’hui est aussi le fruit du passé. Cette amitié est restée constante. Ma présence aujourd’hui au Centre International et ma rencontre avec la présidente Maria Voce et le coprésident confirment cette continuité. Nous avons parlé de confiance réciproque, du projet de porter une vision plus fraternelle au monde qui nous entoure, de la façon dont les mouvements spirituels de tradition chrétienne et de tradition musulmane peuvent agir pour donner leur témoignage à ceux qui désirent les écouter. Nous ne prétendons pas changer le monde seuls, mais c’est un fait : il y a certainement entre les diverses traditions religieuses des liens à consolider, pour cheminer ensemble vers un avenir commun qui se construit l’un avec l’autre et non pas l’un contre l’autre ». L’interview se termine par le partage d’un rêve : « Il existe des académies des sciences, des mathématiques, de musique, de philosophie, des armées – nous confie Khaled Bentounes – mais il n’y a pas d’académies de la paix. Pourquoi ? L’engagement spirituel ne suffit pas. Nous avons besoin de l’enseigner. La paix n’est pas quelque chose qui descend du ciel, c’est une réalité autour de laquelle on « travaille ». C’est un état existentiel, une vision du monde, une façon d’être. Il y a la paix économique, la paix sociale, la paix politique. La paix concerne tous les domaines. L’écologie est une forme de paix avec la nature. ». « Il faut apprendre comment faire la paix – continue-t-il – C’est un projet qui me tient à cœur ! Comment lier la paix et l’art, la paix et l’architecture ? La paix peut-elle être transmise à travers l’art aux futures générations ? Comment peut-on, à travers une économie solidaire, créer le partage des savoirs, de la richesse, de manière juste, au-delà les Pays ? Il s’agit là d’un chantier sacrosaint ! Cette académie n’est pas un mot, c’est un travail concret qui doit accompagner nos actions dans tous les domaines ».« C’est cela, je pense, – conclut-il – notre spiritualité, qui nourrit la conscience pour aller plus loin et faire participer tout le monde ». Lire l’interview intégrale

Quelques événements dans le monde autour du 8ème anniversaire (14.03.2016) de la mort de Chiara Lubich.

06.03.2016 – Olomouc (République Tchèque) Dans la salle de l’archevêché se déroulera un programme culturel dédié à  Chiara Lubich  artisan de paix. Il se terminera par une célébration eucharistique à la cathédrale présidée par l’archevêque Mgr Jan Graubner. .11-12.03.2016 – Fontem (Cameroun) Workshop à thèmes (musique, dessin, poésie, expression théâtrale) sur « Chiara et la paix » prévus pour les élèves des 20 écoles qui ont adhéré au projet « Education à la Paix ». Remise de prix aux meilleures réalisations et aux gestes de paix les plus significatifs de ces mêmes étudiants, en présence des autorités civiles, traditionnelles et religieuses. 11.03.2016 – Rosario (Argentine) Le Congrès qui aura lieu à l’Université Catholique Argentine (UCA) réfléchira à ce que le  charisme de l’unité apporte à l’Education. Parmi les intervenants la professeure Nieves Tapia, coordinatrice du Centre LatinoAméricain pour la formation au Service Solidaire (CLAYSS) 12.03.2016 – Garden Grove (Californie) Célébration Eucharistique en la Cathédrale du Christ présidée par Mgr Kevin William du diocèse d’Orange. Dans l’après-midi, à l’Academy Gym, se tiendra une rencontre qui traitera de la multiculturalité où interviendront des représentants des diverses ethnies et religions. 12.03.2016 – Caracas (Venezuela) Présentation de Chiara Lubich dont l’action en faveur du dialogue et de la paix a été récompensée par le Prix Unesco pour la Paix en 1996. L’événement a lieu à l’Institut de Théologie pour l’Education Religieuse (ITER), en présence de personnes de différentes Eglises. 12.03.2016 – Brasilia (Brésil) A l’auditorium de l’UNIP (Université Pauliste), à 15h30, présentation de Chiara Lubich, prix Unesco pour la Paix en 1996, suivie de trois temps de réflexion : construire la paix dans les relations entre personnes, dans le dialogue entre Eglises et Religions, et, en collaboration avec l’Institut des Migrations et des Droits Humains (IMDH), avec les migrants et les réfugiés. Comme billet d’entrée on demande 1 kg de nourriture pour les immigrés de Haiti. 12.03.2016 – Sarajevo (Bosnie Herzégovine) La faculté de théologie organise une Journée ouverte sur Chiara Lubich, intitulée: « Le message de dialogue et de paix ». Avec aussi la présence de personnes d’autres confessions chrétiennes, d’autres religions et de convictions non religieuses. Le cardinal Vinko Puljic, archevêque de Sarajevo, présidera l’Eucharistie. 12.03.2016 – Solingen  (Allemagne) Au Centre Mariapoli “Zentrum Frieden”“Vivre ensemble dans la diversité”, le Mouvement politique pour l’unité allemand invite à une table ronde avec des élus et des membres du personnel administratif de la ville.  Elle sera suivie d’un échange avec les habitants sur la question de l’intégration des réfugiés. 12.03.2016 – Castel Gandolfo (Rome, Italie) A 17h30, au Centre Mariapoli (Via De La Salle), en présence de représentants de l’Eglise et de la société civile, on abordera la question : « La culture du dialogue comme facteur de Paix » Après de nombreux témoignages, la présidente des Focolari, Maria Voce, prendra aussi la parole. A 18h30 le groupe international Gen Verde donnera une heure de concert. 12.03.2016 – Manfredonia (Italie) 7ème édition du “Prix Chiara Lubich Manfredonia”, avec la présence de Vera Baboun, maire de Bethléem et de Pasquale Ferrara (diplomate et Secrétaire général de l’Institut Universitaire européen de Florence). Info 12.03.2016 – Milan (Italie) “Moi à travers toi”. Un titre qui souligne comment la recherche de la paix nous rapproche de l’autre, tout en nous rapprochant aussi de notre être profond. L’événement se décline en trois moments distincts d’une demi-heure chacun, qui auront lieu sur trois sites à des heures différentes, pour permettre de participer à chacun des trois : Basilique St Ambroise, Institut des Filles de Marie auxiliatrice, Institut Gonzague. Info 13.3.2016 – Bujumbura (Burundi) Au lycée Scheppen de Nyakabiga, dialogue autour du thème: “ Miséricordieux comme le Père céleste, artisans de paix”. Parmi les intervenants l’archevêque de Bujumbura, Mgr Evariste Ngoyagoye 13.03.2016 – Vung Tau (Vietnam) Au cours du rassemblement annuel des focolari (la Mariapolis), en présence de l’évêque, Mgr Joseph Tran Văn Toan, qui présidera la célébration eucharistique, présentation du documentaire sur Chiara Lubich: Histoire, charisme, culture. 13.03.2016 – Kinshasa (République Démocratique du Congo) Dans la Grande Salle de l’Université Catholique, en présence de personnalités religieuses, de représentants d’autres Eglises et Religions, du monde universitaire et diplomatique, on parlera de Chiara  comme femme de Paix. Intervention du représentant de l’UNESCO en République Démocratique du Congo. 13.03.2016 – Kikwit (République Démocratique du Congo) Le maire de la ville ouvrira l’événement à l’Ecole des Jésuites où, en présence d’autorités civiles et religieuses, on approfondira le thème de la Paix à la lumière du charisme de l’unité.Une rencontre du même type aura lieu le m^me jour à Goma, Lubumbashi et dans 16 autres villes de la République Démocratique du Congo. 13.03.2016 – San Salvador (Salvador) De 9h à 12h, table ronde à l’Université F. Gavidia (Auditorium bât. E) sur  “La paix qui naît du dialogue”. 13.03.2016 – Lisbonne (Portugal) Au Centre Culturel Franciscain, table ronde sur “Chiara et la paix” avec des membres de la commission nationale Justice et Paix (le professeur Pedro Vaz Patto, président; la professeure Graça Franco et Antonio Marujo, journalistes). 13.03.2016 – Melbourne (Australie) “Construire la paix dans son propre milieu”, c’est le fil conducteur de l’événement qui se tiendra au Centre Mariapoli, avec des témoignages sur l’accueil des réfugiés. Présentation du documentaire de Mark Ruse : “Politics for unity: making a world of difference”, en présence du vicaire général de l’archidiocèse Mgr Greg Bennet et de responsables de Mouvements ecclésiaux  en Australie. 14.03.2016 – Trente (Italie) A la Fondation Demarchi, présentation du livre de I. Pedrini « L’altro novecento : nella testimonianza di Duccia Calderari ». La biographie de Duccia, l’un des premiers témoins, aux côtés de Chiara Lubich, de la naissance des Focolari. Les différents intervenants : Monica Ronchini, chercheur, Giuseppe Ferrandi, Directeur du Musée historique de Trente, Lucia Fronza Crépaz, ex parlementaire, souligneront à cette occasion  l’action de Chiara en faveur de la paix. 14.03.2016 – La Havane (Cuba) Au Centre Culturel Fray Bartolomé de las Casas, présentation de Chiara Lubich et de son action en faveur de la paix, en présence du nonce apostolique Mgr Giorgio Lingua, suivie d’un concert du groupe de Musique Ancienne “Ars Longa”. 14.03.2016 – Vérone (Italie) Au palais Gran Guardia remise du « Prix Fraternité Chiara Lubich pour une culture de paix », avec la  présence de Shahrzad Houshmand (théologienne musulmane), Giuseppe Milan (professeur à l’Université de Padoue), Aurore Nicosia (journaliste). 14.03.2016 – Houston, Texas (USA) « Unité dans la diversité ». C’est le titre de la conférence interreligieuse qui se tiendra à 19h à l’Université St Thomas, précédée d’une célébration eucharistique dans la chapelle de St Basile, présidée par l’archevêque  de Galveston-Houston, Mgr Joseph Anthony Fiorenza. Parmi les intervenants, en plus de l’archevêque, l’imam Qasim Ahmed (Institut Islamique), le rabbin Steve Morgen (Congrégation Beth Yeshurun), Thérèse Lee (Focolari). Info     14.03.2016 – Manille (Philippines) Dans le cadre du cinquantième anniversaire de l’arrivée des Focolari en Asie, à l’Université De La Salle, symposium intitulé : « Le charisme de l’unité un héritage hors du temps ». De nombreuses personnalités religieuses et civiles participeront à la réflexion sur l’apport de Chiara Lubich à l’unité entre les Eglises, entre les religions et dans le domaine social, ainsi que sur la réciprocité évangélique, un style de vie caractéristique qui crée des parcelles de fraternité. 14.03.2016 – Rome – Sanctuaire du Divin Amour A 18h30, célébration eucharistique présidée par le cardinal João Braz de Aviz, préfet de la Congrégation pour la vie consacrée. Info  16.03.2016 – Rome – Chambre des députés Présentation d’un manifeste de propositions concrètes pour la paix, le désarmement et la reconversion des industries. Les Jeunes pour un Monde Uni qui, en collaboration avec le Mouvement Politique pour l’Unité et les Ecoles de participation sont à l’origine de cette initiative, seront reçus, en plus de divers parlementaires, par Mme Boldrini, présidente de la Chambre, et par M. Gentiloni, ministre des Affaires Etrangères.Info 16.03.2016 – Séville (Espagne) Au Séminaire Métropolitain, le professeur Manuel Palma, vice-directeur du Centre d’Etudes Théologiques de Séville, parlera de Jésus comme principe de la paix dans la spiritualité de Chiara Lubich. Il sera suivi de l’Imam Allah Bashar de la mosquée du  roi Abdul Aziz Al Saud di Marbella, Malaga)’un exposé sur la paix dans l’Islam 18-20.03.2016 –Milan – Fieramilanocity A l’intérieur de la foire internationale, exposition du projet Economie de Communion où sera présenté, de façon diversifiée, le message de paix que Chiara Lubich offre encore aujourd’hui au monde. Info 19.03.2016 – Perth (Australie) Sur la Place de Northbridge, projection sur grand écran d’un vidéoclip sur la Paix réalisé par des jeunes qui recueilleront des signatures pour l’appel #Signup4peace. Programmes d’animation aussi pour les plus petits. L’évêque auxiliaire de Perth, Mgr Donald George Sproxton, sera présent.    

A Bangui, plus rien n’est comme avant

A Bangui, plus rien n’est comme avant

20160303-02A Bangui, capitale de la République Centrafricaine qu’en novembre dernier le pape François a définie ”capitale spirituelle du monde’‘,  ”plus rien n’est comme avant”.  C’est Fidelia qui est là pour le confirmer. Focolarine congolaise, à Bangui depuis sept ans, elle a vu de ses propres yeux, depuis 2012 et jusqu’au mois de septembre dernier,  se succéder les combats armés qui à différentes reprises ont dévasté villes et villages, semant terreur et mort. Maintenant les choses ont changé d’une façon décisive, et, de l’avis général, ce changement radical est survenu après la visite du pape. ”Partout – continue Fidelia – , y compris dans les provinces, on parle ”d’un avant et d’un après”. Par exemple, dimanche dernier, il y a eu le second tour de l’élection du nouveau président et tout s’est déroulé au mieux. Cela s’est également passé ainsi durant toute la campagne électorale. Et pourtant aussi bien l’une que l’autre, auraient pu engendrer des violences. C’est le contraire s’est passé. Personne ici ne veut céder à la violence. Ils disent que, le Pape étant venu, c’est comme si Dieu lui-même était venu et que donc, on ne peut plus retourner en arrière. Ils sentent que le pape nous a fait passer sur ”l’autre rive” et que nous devons aller de l’avant, jusqu’à la paix véritable et durable. Nous sommes tous convaincus que pour arriver à une cohésion sociale, nous devons vivre le pardon, la miséricorde, la réconciliation. On perçoit que derrière ces mots, il y a un réel changement de mentalité, de comportement. La façon de parler les uns des autres  (les chrétiens des musulmans et vice-versa) a aussi changé !”. Ce sont des expressions, celles de Fidelia, vraiment porteuses de grandes espérances, non seulement pour la République Centrafricaine, mais pour tous ces points de la terre, où il est plus que jamais urgent de faire taire les armes pour rechercher les solutions du dialogue. 20160303-01Fidelia nous aide à connaître d’autres facettes de la réalité Centrafricaine. Elle nous raconte, par exemple, que lors d’une récente fin de semaine, elle a parcouru 400 km avec trois autres personnes de Bangui pour rejoindre la petite ville de Bambio, où il y a une vingtaine d’années, autour d’un missionnaire capucin, une communauté animée par l’esprit des Focolari s’était formée. ”Nous avons trouvé là plusieurs familles, beaucoup de jeunes, tous encore très motivés – raconte Fidelia – . Et même si le Père Umberto avait dû rentrer en Italie, ils ont continué à se réunir pour s’encourager mutuellement à vivre l’Evangile, pendant toutes ces années, en s’aidant d’un livre de Chiara Lubich qu’il leur avait laissé”.  Connaître cette communauté, qui pendant vingt ans, a su maintenir la flamme de l’Évangile allumée, les a remplis de stupeur et de joie. Mais ils n’imaginaient pas, au cours de ce voyage, qu’ une autre surprise les attendait. Dans les alentours de Bambio, il y a quelques villages habités par les Pygmées. C’est un peuple caractérisé par sa petite taille, qui vit surtout dans les bois et qui suit des lois et des coutumes qui lui sont propres. ”Beaucoup de gens pensent qu’il n’est pas facile de trouver un rapport avec eux – explique encore Fidelia – mais en traversant leurs lieux de vie, nous nous sommes spontanément arrêtés pour les saluer et expliquer pourquoi nous nous trouvions là. Encouragés par leur ouverture et leur disponibilité, nous nous sommes connus, nous avons dialogué en échangeant sur les valeurs auxquelles nous croyons. Quelques-uns parmi eux, nous ont montré leur grande sensibilité par rapport à ce que nous avions dit à propos de la spiritualité de l’unité. Nous nous sommes mis d’accord qu’à Pâques, nous allions revenir pour continuer à nous connaître et à poursuivre nos échanges”.