Mouvement des Focolari
Soutenance de thèse n° 100 à Sophia

Soutenance de thèse n° 100 à Sophia

SophiaUniversity_01« Lorsque le secrétariat nous a communiqué qu’il s’agissait du diplôme n° 100, j’ai pensé que cela ne pouvait aller que dans ce sens. Tout diplôme a marqué un moment important de notre parcours, mais le fait que la centième thèse tombe justement sur celle de Akie Otomo, nous a beaucoup frappés ! ». C’est Judith Povilus, vice-présidente de l’Institut Universitaire Sophia (IUS), qui a accompagné le parcours de Akie Otomo et de Yukie Ohi, deux étudiantes du mouvement bouddhiste Rissho Kosei-kai qui ont mené à bien jusqu’au bout le cours universitaire : Fondements et Perspectives d’une Culture de l’Unité. Yukie Ohie s’est diplômée durant la session d’été, alors que le 11 février dernier c’était le tour de Akie Otomo. Le succès de sa recherche a été salué par des applaudissements des plus chaleureux, afin de souligner l’appréciation de la communauté académique pour l’issue de la recherche. Le sujet de la thèse, une comparaison entre “La Hoza dans la Rissho Kosei-kai et la vie d’unité dans la spiritualité du mouvement des Focolari”, a mûri dans un climat d’écoute et d’accueil réciproques avec la participation active des deux professeurs qui ont suivi la candidate en qualité de directrice et sous directrice de maîtrise, Anna Pelli, docteur en philosophie, et Antonella Deponte, docteur en Psychologie. « Le point central était d’un grand intérêt : il s’agissait de chercher à savoir comment à l’intérieur de réalités agrégatives différentes, comme les proposent la Rissho Kosei-kai et le mouvement des Focolari, souffle un rythme de vie analogue : la communion. Et cela en mettant en pratique un de leurs aspects particuliers : d’une part la Hoza, caractéristique “cercle de compassion”, constitué d’un groupe de personnes qui se rencontrent pour partager leurs problèmes personnels et trouver une aide réciproque à la lumière des enseignements de Bouddha ; et de l’autre, la « communion spirituelle » guidée par la Parole de l’évangile qui rend possible le partage des expériences vécues, afin de cheminer ensemble vers Dieu ». Au fur et à mesure qu’il progressait, il devenait de plus en plus clair que le travail ne pouvait se comprendre que dans la sphère de cette expérience prophétique de dialogue qui a surgi de la rencontre entre Nikkyo Niwano et Chiara Lubich, figures de premier plan du XXème siècle. Le premier, leader bouddhiste, fondateur de la Rissho Kosei-kai, unique observateur non chrétien au Concile Vatican II ; et la seconde, personnalité du monde catholique qui est à l’origine d’un mouvement mondial de renouveau spirituel et qui a su parler à des hommes et des femmes de foi et de culture différentes. Au fur et à mesure des années, de nombreux points communs les ont menés à collaborer concrètement en faveur de la paix et de la compassion réciproque entre les hommes et les peuples, au point de se faire le don de leur propre expérience particulière de foi. Entre autres, la thèse relate la correspondance épistolaire qu’ils s’échangeaient en mentionnant quelques passages qui ont permis à l’étudiante japonaise de se concentrer de manière surprenante sur certains fondements de la culture de l’unité, qui, à son avis, ouvrent de profonds espaces de dialogue et de partage. Sophia University_02« C’est sur cette base – commente la prof. Pelli – que l’intuition qui a guidé Akie dans sa recherche a pris forme. Le long du parcours, chacun a découvert la rencontre du vrai qui habite en lui avec le vrai qui habite en l’autre : nous avons découvert qu’une telle rencontre était en quelque sorte ce qui nous appartenait déjà et qu’en même temps elle s’ouvrait sur des perspectives plus vastes. Je suis convaincue qu’une telle expérience n’a été rendue possible que grâce au lieu privilégié qu’est Sophia, où le quotidien tend à ce que vie et pensée, recherche intellectuelle et approche existentielle convergent substantiellement vers le bien, à travers le don réciproque de notre diversité ». “ Je suis très reconnaissante pour le temps que j’ai vécu à Sophia. C’est par ces paroles que Akie a conclu sa présentation. Non seulement j’ai eu la possibilité de plus me rapprocher de la pensée de Chiara Lubich que j’apprécie beaucoup, mais aussi de connaître plus en profondeur la vie et le message de Nikkyo Niwano. Je développerai cette recherche. Je voudrais m’engager toujours plus dans la vie quotidienne afin que nous puissions apporter aumonde harmonie, unité et paix par la contribution de toutes les religions ». Source : IUS online

Évangile vécu : fragments de fraternité

Évangile vécu : fragments de fraternité

20160229-01”Reinhard, un autrichien de 55 ans, nous raconte son expérience : ”Il y a quelques années – pendant une tournée du travail à la poste – je suis frappé de coups de couteau par un jeune souffrant de problèmes psychiques : il me blesse avec 27 coups de couteau. Le jeune a arrêté seulement lorsqu’en le regardant dans les yeux, certain désormais que j’allais mourir, je lui ai dit :”Je te pardonne”. Seulement à ce moment – là, le jeune a laissé tomber le couteau qu’il avait entre les mains. Les psychologues affirment que je n’ai subi aucun traumatisme. Ils ont dû m’opérer, j’ai perdu un poumon et je marche grâce aux béquilles, mais je suis miraculeusement vivant. Beaucoup de gens m’invitent maintenant à raconter ce qui s’est passé et la raison pour laquelle j’ai pardonné : des enseignants, des prêtres, des jeunes, des chrétiens, des musulmans et des athées. J’ai jusqu’à présent rencontré environ 2000 personnes. Et chaque fois, je ne peux pas ne pas parler de l’art d’Aimer, car depuis des années, y compris ce jour fatidique, je lance le dé de l’amour. Beaucoup de jeunes, après les rencontres, me demandent d’approfondir cette manière de vivre. Chaque fois qu’ils m’invitent, c’est une merveilleuse occasion de diffuser l’idéal de la fraternité, la Règle d’or, dans la région du Vorarlberg où je vis. Un jeune athée, m’a dit il y a quelques temps, :”Tu sais, la religion, moi, ça ne m’intéresse pas. Mais ta façon de vivre, elle, m’intéresse énormément !”. (Feldkirch, Autriche) Un soir, nous avons entendu Lina au téléphone, une de nos amies qui habite à Damas (Syrie). Elle nous racontait la difficulté de vivre dans un contexte de guerre : les risques causés par les fréquents tirs de mortier; les difficultés dues au manque de nourriture, d’eau et de vêtements ; le continuel manque de gaz, électricité, chauffage…mais elle ne nous demandait rien. En écoutant ses paroles, nous sentions dans le cœur que ce cri de douleur ne pouvait pas en rester là…même s’ils étaient fort éloignés de nous, nous devions faire quelque chose! Nous avons tout de suite partagé cette idée avec d’autres amis…Très rapidement, on a été surpris par la quantité de contributions apportées….chacun contribuait comme il le pouvait ! Familles, jeunes couples, adolescents, enfants, communautés, paroisses, autres associations…Sans s’en rendre compte, une compétition d’amour avait été engagée. Par exemple, une dame a vendu quelques bijoux en or et a partagé l’équivalent en argent ; un jeune garçon a fêté son anniversaire et à la place des cadeaux, il a demandé une contribution pour ses frères syriens ; une famille a partagé l’épargne d’une vie en disant qu’elle la gardait pour ”une occasion spéciale ! Aider quelqu’un, en voilà une !”…En somme, en peu de temps, nous avons récolté 20.000€ ! Grâce à ce montant, nous avons pu aider plusieurs familles syriennes en difficulté, en leur apportant de la nourriture, des vêtements, des biens de première nécessité…mais surtout, nous leur avons apporté de la tendresse grande comme le monde, en leur faisant sentir qu’ils n’étaient pas abandonnés à eux-mêmes, mais qu’ils font partie d’une grande famille !”. (Rossana et Emanuele, Italie) Source : United World Project

Maria Voce : L’importance du dialogue dans le monde d’aujourd’hui

Maria Voce : L’importance du dialogue dans le monde d’aujourd’hui

20160117Après avoir décrit à grands traits quelques-uns des défis du monde actuel – menace pour la paix et recherche de l’affirmation de sa propre identité – Maria Voce offre quelques réflexions à partir de l’expérience charismatique de dialogue proposée par Chiara Lubich. Nous sommes le 26 janvier, à l’« India International Centre » de New Delhi. « Si nous nous efforçons de saisir quelles sont les caractéristiques spécifiques proposées par le dialogue du Mouvement, la première nous apparaît être son fondement. Chiara [Lubich] nous a toujours enseigné à considérer Dieu comme le Père de tous et, par conséquent, à considérer tout homme et toute femme que nous rencontrons comme fils ou fille de Dieu et donc comme notre frère ou notre sœur. Elle révéla elle-même à ses compagnes en 1947 : « Nous devons, avant tout, fixer notre regard sur l’unique Père de tant de fils. Puis regarder toutes les créatures comme des enfants de cet unique Père. Dépasser sans cesse par la pensée et par le cœur toutes les limites imposées par la vie humaine et prendre l’habitude de tendre constamment à la fraternité universelle en un seul Père, qui est Dieu. Jésus, notre modèle, nous enseigne deux choses, qui n’en font qu’une : être fils d’un seul Père et être frères les uns des autres »[i]. Je me rappelle la joie de Chiara lorsqu’elle nous a fait part du commentaire de notre chère sœur, la prof. Kala Acharya après leur rencontre en Inde en 2001 : « Chacun de nous a grandi enfermé dans ses propres murs en admirant son propre jardin, sans savoir que de l’autre côté de ces murs très hauts, il existe de très beaux jardins à contempler ». Si c’est cela le fondement, la méthode du dialogue que Chiara nous enseigne ne peut être que l’amour ! C’est un dialogue entre frères, par conséquent un dialogue entre des personnes et non entre des idéologies ou de systèmes de pensée. C’est un dialogue qui doit nécessairement être soutenu et alimenté par la miséricorde, la compassion, la charité tel qu’il est résumé dans la Règle d’Or [Fais aux autres tout ce que tu voudrais que les autres fassent pour toi]. L’amour et la miséricorde, mise à la base du dialogue, nous permettent non seulement de voir ceux qui sont proches de nous dans une lumière nouvelle mais ils nous font découvrir la diversité, quel qu’elle soit, comme un don. « Ceux qui sont près de moi ont été créés – disait Chiara – comme un don pour moi, et moi comme un don pour eux. Sur terre, tout est en relation d’amour : tout avec tout. Cependant il faut vivre l’Amour pour déceler le fil d’or qui relie les êtres »[ii]. Actuellement, en vertu des possibilités considérables que nous offrent les moyens de communication, les contacts se multiplient mais deviennent brefs, éphémères, privés de sens alors que se brisent ou diminuent les relations [entre les personnes]. Ce n’est que lorsque l’on insère dans le rapport « moi-toi » un amour qui dépasse la dimension purement naturelle, que les contacts peuvent se transformer en relations ; c’est là que nous pouvons construire des réseaux de véritable fraternité. En cela, la religion est appelée à être mise en cause pour donner un sens, une âme, des réponses vraies et satisfaisantes à l’humanité d’aujourd’hui, confuse, traumatisée et égarée. Nous avons constaté ces dernières années, le rôle irremplaçable des religions pour porter leurs disciples à se reconnaître réciproquement, à se respecter, à collaborer et à devenir acteurs dans la construction d’un monde de paix où règnent la justice et le respect de la personne. Chiara Lubich elle aussi, fondatrice du mouvement des Focolari, a vécu et contaminé tous ceux qui s’inspirent d’elle dans cette aventure extraordinaire, dans laquelle un amour quelconque ne suffit pas. Il est nécessaire d’apprendre un art, qu’elle-même a défini : « l’art d’aimer ». (…) Si nous vivons tous cet « art », nous réaliserons quelques-uns des principes indispensables dans le dialogue entre les religions. J’en cite quelques-uns : Unité dans la diversité. Il est nécessaire que chaque religion soit accueillie en respectant pleinement ce qu’elle considère sacré, selon sa tradition. Le prosélytisme et le syncrétisme sont incompatibles avec la paix. (…) Réciprocité dans les rapports. Dans le partage de la spiritualité vécue, chacun est enrichi non seulement sans risquer de compromettre sa propre foi mais avec la possibilité de l’approfondir. (…) Égalité de la dignité de tout homme. C’est la clé pour tout rapport harmonieux de collaboration pour construire des sociétés démocratiques fondées sur la paix. Nombreux sont ceux qui savent que le charisme de Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, peut être résumé en un mot : unité. C’est la vocation spécifique du Mouvement tout entier qui s’engage à la vivre cette année, dans le monde entier de façon particulièrement intense : travailler, s’engager sur tous les fronts pour contribuer à construire un monde uni, à porter la paix et la réciprocité dans tous les milieux. La fidélité à notre charisme l’exige, à cette première intuition que Chiara exprimait de cette façon dès 1946 : « Pour nous une chose est claire : l’unité est ce que Dieu veut de nous. Nous vivons pour être unis à lui et à tous les hommes. Cette vocation splendide nous relie au ciel et nous plonge dans la fraternité universelle. Il n’y a rien de plus grand. À nos yeux aucun idéal ne surpasse celui-là »[iii]. New Delhi, 20 janvier 2016 [i] C. LUBICH, L’arte di amare, Città Nuova, Roma 2005, p. 29, traduit en français in Un nouvel art d’aimer, Nouvelle Cité Paris 2005, p. 8 [ii] C. LUBICH, Scritti Spirituali 1, “L’attrattiva del tempo moderno”, Città Nuova, Roma 1978, 140. Traduit en français in Comme un diamant, Nouvelle Cité Paris 1996, p. 115 [iii] C. Lubich, L’unità e Gesù Abbandonato, Città Nuova, Roma 1984, p. 28. Traduit en français in Jésus abandonné, Nouvelle Cité Paris 1985, p 13  

Trêve en Syrie

“Avec ce cessez-le-feu, une nuit de calme enveloppe toute la ville d’Alep”, écrit Pascal Bedros, du focolare d’Alep. “Jusqu’au dernier moment personne ne s’attendait à ce que la chose aboutisse. C’est une première pierre pour construire la Paix en dialoguant. Merci à Dieu et aux hommes de bonne volonté pour ce don. En particulier pour tous les enfants qui ont pu passer une nuit tranquille dans les bras de leurs parents. Ce week-end nous nous réunirons à Alep, cela fait pas mal de temps que cela n’est pas arrivé, pour une rencontre d’approfondissement de la spiritualité de l’unité proposée par les Focolari. Celle-ci nous a permis de rester debout au cours de ces longues années et elle a aussi éclairé notre engagement social ». Ce cessez-le-feu en Syrie, le premier depuis le début du conflit en 2011, négocié entre la Russie et les Etats Unis, est entré en vigueur à partir de minuit, dans la nuit du 26 au 27 février. Les pourparlers de paix pourraient reprendre le 7 mars, si la trêve tient, comme cela a été annoncé par l’envoyé spécial des Nations Unies, Staffan Mistura. Témoignage de la communauté des Focolari en Syrie (mai 2015) https://vimeo.com/126935819

Lublin (Pologne) – Conflit, dialogue et culture de l’unité

En 1996, Chiara Lubich reçoit le doctorat honoris causa en Sciences Sociales pour avoir offert une nette impulsion à la compréhension du dialogue comme facteur-clé de la construction et du maintien de la paix et de l’unité de la famille humaine. Aujourd’hui, à la lumière de cette expérience, la théorie et la pratique du dialogue – une caractéristique du ”charisme de l’unité” de Chiara Lubich – sont au coeur de la vie de nombreuses personnes de cultures et de religions différentes. Dans un monde où les différences ethniques et religieuses conduisent souvent à des conflits violents, la diffusion du charisme de Chiara Lubich a contribué au dialogue constructif entre personnes, générations,  classes sociales et nations. De là l’idée d’un congrès portant sur l’analyse des significations du dialogue, organisé par l’Université Catholique de Lublin, l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano, en collaboration avec le Centre pour le dialogue avec la culture du Mouvement des Focolari, . Il se déroulera les 3 et 4 juin prochains à Lublin, à partir du call for papers diffusé ces jours-ci et auquel il est demandé de répondre pour le 30 mars. Les organisateurs invitent toutes les personnes intéressées à proposer des contributions originales qui explorent, à partir de différentes perspectives et pratiques, les parcours concernant le respect,  la gestion des différences, la compréhension réciproque,  la résolution des conflits et  la construction de la paix. Cinq centres d’intérêt ont été identifiés.  Une préférence sera donnée aux contributions qui offrent une approche multidisciplinaire, provenant de la psychologie, de la pédagogie, de la politologie, de la sociologie, et des  sciences de la communication. Les propositions d’intervention devront avoir pour caractéristique de combler le décalage entre théorie et pratique. Seront sélectionnés seulement les papers inédits, qui apportent une valeur ajoutée à la compréhension théorique et pratique du conflit et du dialogue.  Pour s’enregistrer et pour proposer un paper, écrire à : congresslublin2016@gmail.com  Thématiques :

  1.  Les dialogues dans les communautés : entre charisme et institution 
  1. La résolution des conflits à travers le dialogue
  1. Les acteurs du changement politique et les processus de participation 
  1. Les processus individuels, interpersonnels et intergroupes dans la gestion et dans la prévention des conflits
  2.  Le dialogue entre les disciplines et la transdisciplinarité 

Il est possible d’intervenir au congrès avec une contribution propre, en répondant au call for papers suivant d’ici le 30 mars.  Parmi les intervenants principaux au congrès : + Adam Biela, prof. de psychologie et sociologie (Université Catholique de Lublin Jean-Paul II, Pologne)

  • Catherine Belzung, neurobiologiste (Université François Rabelais de Tours, France) 
  • Mauro Magatti, sociologue (Université Catholique du Sacré Cœur, Milan, Italie) 
  • Katarzyna Olbrycht, pédagogue (Université de Silésie, Katowice, Pologne)
  • John Raven, de psychologie (Université de Manchester, Ecosse Université Catholique de Lublin Jean-Paul II, Pologne)
  • Marina Santi, pédagogue (Université de Padoue, Italie)
  • Boguslaw Sliwerski, pédagogue (Président du Comité de Sciences Pédagogiques PAN, Pologne)
  • Krzysztof Wielecki, sociologue (Université Cardinal Stefan Wyszynski, Varsovie, Pologne)
  • Stefano Zamagni, économiste (Université de Bologne, Italie)
Claretta Dal Rì et l’aventure de l’unité

Claretta Dal Rì et l’aventure de l’unité

Claretta_dal_Ri-04“Décembre 1948. Ce soir-là, dans le bureau de mon père, se retrouve la fine fleur des catholiques de Rovereto : les responsables des jeunes de l’Action Catholique, de la Conférence St Vincent de Paul, des Filles de Marie, du Tiers Ordre franciscain, et bien sûr notre curé. J’y suis aussi, âgée de 18 ans, responsable de la Jeunesse étudiante. Celle qui est venue nous parler s’appelle Valéria Ronchetti. Quelque chose en elle me surprend : elle parle de Dieu, mais pas comme j’en ai entendu parler jusqu’ici ; pour elle Dieu n’est pas une réalité extérieure, ni le fruit d’un raisonnement : Valéria est habitée par Lui. Elle exprime une réalité jaillie du cœur, qui émane de toute sa personne … J’en suis toute retournée. C’est un récit sur fond de guerre, avec des expériences sur ce qu’elle a trouvé dans l’Evangile avec ses compagnes, sur la façon dont elles ont découvert Dieu qui est Amour; c’est un torrent d’eau vive qui me submerge. A la lumière d’une bougie, car une coupure de courant est survenue, un monsieur d’un certain âge et très sérieux lui demande de façon un peu ironique : « Mais vous n’avez pas peur, mademoiselle, en enflammant ainsi la jeunesse ? Et si tout cela n’était qu’un feu de paille ? ». Claretta_dal_Ri-02Valéria est du genre très enthousiaste, elle s’exprime avec passion, y compris quand elle répond. Elle se lève et dit avec la même ardeur : « Mais comment donc? On n’a pas peur d’enthousiasmer les jeunes pour le sport, la musique, la peinture, la montagne, toutes choses très belles, mais qui passent ; et l’on a peur de les enthousiasmer pour Dieu qui est l’unique bien qui demeure ? » Grand silence dans la pièce. Je suis littéralement prise. La montagne, la musique, la peinture…n’avais-je pas jusqu’ici goûté à tout cela ? J’avais touché à tout ce qu’on peut avoir de beau et de sain, cela m’avait même occupée pendant des années, mais rien ne m’avait jamais vraiment comblée. Dans ma recherche, j’étais toujours restée insatisfaite. Mais alors… c’est là le cœur du problème, de ce que je cherche : c’est Dieu qui est la réponse à cette dernière période d’insatisfaction, de solitude, de relations confuses, d’activisme, d’ennui. . Tout le monde quitte le bureau, visiblement content, et salue Valéria avec le sourire. Mais il ne me semble pas qu’ils aient vraiment compris quelque chose de tout ce qu’elle a dit. Je me demande alors: si elle peut posséder ce dont elle a à peine parlé – et cela saute aux yeux – pourquoi n’en serait-il pas de même pour moi ? Et me revient alors à l’esprit cette phrase de St Augustin : « Si ceux-ci et ceux-là, pourquoi pas moi aussi ? » Je tends la main à Valéria: “ Je veux vivre comme toi, aide-moi!”. Nous nous saluons et nous nous donnons rendez-vous pour le lendemain. C’est alors que commence l’aventure ”. Source: Città Nuova online

Des réfugiés sur mes vélos tout-terrain

Des réfugiés sur mes vélos tout-terrain

20160225-01« Je suis employé et j’habite à Catanzaro. Au cours d’une rencontre d’amis engagés dans le social à laquelle j’ai participé, j’ai appris que quelques jeunes étrangers qui vivent dans un centre d’accueil pour réfugiés, avaient besoin de vélos pour se rendre au travail. Je me suis rappelé que dans le garage, j’avais deux vélos tout-terrain en bon état auxquels je tenais beaucoup, en souvenir de longues et belles randonnées en montagne avec mon fils. Sans hésiter j’ai levé la main pour les offrir. Il fallait cependant les faire arriver à destination, chose difficile. Peu de temps après on m’apprend que ces amis organisent pour la fin janvier, un congrès de trois jours dans un village touristique proche des maisons des réfugiés, et je suis invité à y participer. Vous ne pouvez pas imaginer combien ma joie a été grande à la suite de cette nouvelle, je pouvais leur apporter moi-même les vélos – temps et coût zéro – et en plus je pouvais les donner en main propre aux intéressés et faire connaissance avec eux. Mais une autre difficulté surgissait : les vélos étaient trop encombrants et n’entraient pas dans le coffre de ma voiture. Ne voyant pas d’issue, j’ai demandé à mon voisin, qui vend des objets d’occasion, s’il pouvait m’aider à trouver une solution. Mais lorsqu’il a su que je voulais donner les vélos à des réfugiés il a commencé à dire que ce serait mieux de les lui donner pour qu’il en obtienne un bon prix et il lui semblait que « ce n’était pas le cas d’aider ces personnes inconnues qui viennent chez nous prendre le peu de travail qu’il y a et créer tellement de problèmes et de tensions sociales ». Mais il s’est rendu compte que je restais ferme dans ma décision, alors il m’a dit qu’un de nos amis communs avait un porte-bagages pour deux vélos qui irait très bien pour mon cas. Je suis allé voir cet ami qui s’est montré tout de suite disponible et bien content de donner ses porte-bagages. Tout allait pour le mieux. Le jour fixé, quatre jeunes réfugiés sont venus retirer les vélos là où se déroulait notre congrès. A peine les ont-ils vus attachés sur le toit de la voiture que leurs yeux brillaient. Sans doute s’attendaient-ils à trouver de vieux vélos rouillés, alors qu’ils étaient beaux, comme neufs et en bon état. Ils étaient vraiment contents et tout heureux ; puis timidement et avec beaucoup de dignité ils ont remercié en disant qu’ils étaient pauvres et n’avaient rien pour nous rendre la pareille mais le soir même ils seraient revenus pour chanter leurs chants au son du tambour, pendant la célébration eucharistique. Je suis convaincu que le rapport d’amitié qui est né restera… » (Dominique, Italie)

Parole de vie de mars 2016

Ce qu’attendaient les Juifs, Jésus le leur annonce, dès qu’il se met à parcourir villes et villages : « Le Règne de Dieu est arrivé » (Luc 10,9), et encore : « Le Règne de Dieu est parmi vous » (Luc 17,21). En Jésus, Dieu même vient au milieu de son peuple, pour conduire l’histoire à son but. Ses miracles en sont le signe. Dans le passage de l’Évangile, d’où est tirée cette parole de vie, Jésus vient de libérer un muet du démon qui le retenait prisonnier, prouvant ainsi qu’il est venu vaincre le mal, pour instaurer enfin le règne de Dieu. Cette expression – le règne de Dieu – signifiait, pour le peuple juif, Dieu qui agit en faveur d’Israël, qui le libère de toute forme d’esclavage et de tout mal, le guide vers la justice et la paix, le comble de joie et de bien. Jésus révèle Dieu comme « Père » miséricordieux, aimant, plein de tendresse et de compassion, attentif aux besoins et aux souffrances de ses enfants. Écoutons, nous aussi, l’annonce de Jésus : « Le Règne de Dieu vient de vous atteindre. » Le monde nous semble souvent dominé par le mal, emporté par les violents et les corrompus. Parfois il nous semble à la merci de forces adverses, d’événements menaçants qui nous dépassent. Face aux guerres et aux calamités naturelles, aux épidémies, aux changements climatiques, aux cortèges de migrants, aux crises économiques et financières, nous nous sentons impuissants. C’est ici qu’intervient Jésus, nous invitant à croire que, dès maintenant, il triomphe déjà du mal et instaure un monde nouveau. Il y a vingt-cinq ans, Chiara Lubich parlait à des milliers de jeunes et leur confiait son rêve : « Faire de notre monde un monde meilleur, presque une seule famille, un seul pays, un monde solidaire, c’est-à-dire un monde uni. » Aujourd’hui, comme alors, cela paraît une utopie. Pour que le rêve devienne réalité, elle les invitait à vivre l’amour réciproque, certaine que, en agissant ainsi, ils auraient parmi eux « le Christ lui-même, le tout-puissant », dont « vous pourrez tout espérer ». Oui, c’est lui-même le règne de Dieu. Et nous, quelle tâche avons-nous ? Vivre et aimer pour que sa présence soit continuelle parmi nous. Alors, continuait Chiara, « c’est lui-même qui agira avec vous dans chaque pays car, d’une certaine façon, il reviendra dans le monde, dans tous les lieux où vous vous trouvez, rendu présent par votre amour réciproque, par votre unité. Il vous donnera sa lumière et vous montrera ce qu’il vous faut faire. Il vous soutiendra, il sera votre force, et votre joie. Par lui le monde autour de vous se convertira à la concorde, les plaies se refermeront […]. L’amour donc ! L’amour entre vous, l’amour semé sur tous les points de la terre, entre les personnes, les groupes et les pays, par tous les moyens, pour que l’invasion d’amour dont nous parlons de temps à autre devienne réalité. Pour que prenne consistance, grâce à vous aussi, la civilisation de l’amour que nous souhaitons tous. C’est à cela que vous êtes appelés. Et vous verrez de grandes choses [1] ».  Fabio Ciardi [1] Chiara Lubich au IVeme festival international des « Jeunes pour un monde uni » (Genfest), Rome (Palaeur), 31 mars 1990, d’après « Città Nuova », n° 34 (1990), 7, pp. 34-39.

Évêques: « Une Église qui engendre l’unité »,

Évêques: « Une Église qui engendre l’unité »,

Udienza_b«60 évêques amis des Focolari, provenant de 31 pays[1], sont réunis du 22 au 26 février à Castelgandolfo. Au centre de ce congrès, ils ont participé à l’Audience générale du Pape François, place Saint-Pierre, qui, dans ses salutations, les a exhortés « à faire toujours vivre dans leur ministère apostolique le charisme de l’unité, en communion avec le successeur de Pierre ». « Une Église synodale est une Église de l’écoute, consciente qu’”écouter est davantage que simplement entendre”. C’est une écoute réciproque, où chacun a quelque chose à apprendre ». Cette vision de l’Église présentée par le Pape François lors de la célébration du 50e anniversaire de la création du Synode des Évêques sert d’orientation au congrès actuel. Le titre choisi, « Une Église qui engendre l’unité », est né de la conviction que dans une période caractérisée par de nombreuses tensions et une désagrégation croissante, le peuple de Dieu est appelé à contribuer à raviver les relations à tous les niveaux et dans tous les milieux. C’est une vraie nouveauté, qui doit se produire avant tout dans la vie même de l’Église et qui prend sa source au cœur du Dieu miséricordieux. Ce thème est centré sur la compréhension de l’unité, demandée par Jésus à son Père (Jn 17), comme « don, engagement et objectif ». Des perspectives illustrées à la lumière du charisme de Chiara Lubich par Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari, et par Jesús Morán, coprésident.

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Le cardinal Lorenzo Baldisseri

Le cardinal Lorenzo Baldisseri interviendra également pour approfondir, sur la base de la pensée et du témoignage du Pape François, l’orientation vers « une Église pleinement synodale ». Grâce à la grande diversité de provenance et de culture des participants, les échanges entre évêques, les témoignages et les dialogues en séances plénières promettent d’être stimulants et riches. Ils s’articulent autour de deux questions : comment promouvoir la communion avec le peuple de Dieu et à son service, et comment vivre positivement les conflits qui jalonnent tout cheminement vers l’unité. Dans l’esprit d’une Église tournée vers l’extérieur, le congrès accueillera également des témoignages concrets de laïcs engagés dans la construction de ponts dans cette société fragmentée, sur les chemins de l’œcuménisme, du dialogue entre les religions, avec les personnes de convictions non religieuses et avec la culture d’aujourd’hui. En conclusion, l’attention des participants se portera sur l’image de l’Évêque comme instrument de miséricorde et d’unité, « à l’école de Marie ». Les congrès des Évêques amis du Mouvement des Focolari ont lieu depuis 1977, à l’instigation de Mgr Klaus Hemmerle, ancien évêque d’Aix-la-Chapelle (Allemagne). Le modérateur actuel de ces rencontres est le cardinal Francis Xavier Kriengsak Kovithavanij, archevêque de Bangkok (Thaïlande). [1] Irak, Liban, Syrie, Bénin, Cameroun, Côte-d’Ivoire, Ethiopie, Madagascar, Rép. Démocratique du Congo, Tanzanie, Thaïlande, Inde, Pakistan, Brésil, Venezuela, Panama, USA, Uruguay, Autriche, Espagne, France, Grande-Bretagne, Irlande, Italie, Portugal, Rép. Tchèque, Lettonie, Moldavie, Roumanie, Ukraine, Hongrie Communiqué de presse

Pourquoi précisément en Syrie ?

Pourquoi précisément en Syrie ?

Après cinq années de guerre, l’annonce d’un possible accord de “cessez le feu” en Syrie, ne suscite guère d’espérances dans la population qui continue, de jour en jour, à voir la situation se dégrader. Les voitures piégées continuent à faire des morts parmi les civils, les raids aériens visent toujours plus les sites humanitaires; tandis que sur les champs de bataille on continue à mourir.Sans parler des pertes d’emploi, de la destruction des maisons et des continuelles et désormais insupportables coupures d’eau et d’énergie, tandis que la vie, par la force des choses, doit en quelque manière continuer à aller de l’avant. Dans une culture où la famille est au coeur de tout, un motif de souffrance c’est aussi de voir partir ses proches à l’étranger pour d’improbables destinations, sans espoir de pouvoir les revoir un jour. Et pour ceux qui restent il y a l’angoissant dilemme de savoir s’ils font bien de rester sur une terre où on risque de mourir d’un jour à l’autre e où il n’y a pas de perspectives d’avenir. Et c’est pourtant là que Maria Grazia Brusadelli, focolarine italienne, se prépare à aller. Qu’est-ce qui te pousse – lui demandons-nous – à laisser les paisibles rivages de l’Italie pour prendre le large vers un tel inconnu? “C’est une urgence que je sens intérieurement depuis des mois, que je vis comme un second appel de Dieu, à me donner à ceux qui souffrent le plus, qui sont le plus en danger. Et qui veut être ma réponse personnelle à la question qu’au sein du Mouvement nous nous sommes posée sur la façon de donner suite à l’appel du pape François à “sortir” vers les périphéries du monde. Aussi ai-je dit à Jésus: “Envoie-moi”. Il m’a semblé accueillir ma disponibilité. Nous en avons parlé entre nous et on m’a proposé d’aller renforcer le focolare de Damas”. En ce moment il n’y a pas de “périphérie” plus extrême. Maria Grazia est en train de faire les démarches pour s’expatrier. Entre temps elle est allée voir ses parents pour leur faire part de son choix et elle est aussi en train de transmettre les consignes à celle qui va la remplacer Il serait encore temps de changer d’idée, vu la poursuite des hostilités. On a su il y a quelques jours qu’on avait fait exploser une bombe dans la structure hospitalière de Médecins sans Frontires de Marat al Numan. Elle a fait huit victimes et laisse une population de 40000 personnes sans services sanitaires au coeur d’une zone en plein conflit. Sans parler du meurtre, à Alep, d’un jeune bénévole de la Caritas (Secours Catholique). Maria Grazia, quel effet te font ces nouvelles, as-tu quelque hésitation? “Absolument pas. C’est vrai, chaque nouvelle tragique qui arrive me va droit au coeur. Mais je n’ai pas peur. Même si je suis consciente des risques, je ne crains pas pour ma personne. Je pense à tous ceux qui sont là-bas et je voudrais être déjà avec eux pour partager ces déchirements, leur apporter, par ma seule résence, – hélas je ne parle pas l’arabe – un peu d’espérance. Je voudrais être déjà arrivée pour leur faire sentir la solidarité et la proximité des focolari qui dans le monde entier prient chaque jour pour que la paix revienne en Syrie. Les syriens avec lesquels nous sommes en contact sont très reconnaissants pour cette communion provenant du monde entier et pour tout ce qui est fait sur place pour alléger leur sort. Je voudrais aussi être déjà là-bas pour leur porter l’affection et l’espérance de l’Eglise. Avant de partir j’aurai la grâce de rencontrer le Saint Père et ainsi je pourrai transmettre son message. Trois autres focolarine m’attendent à Damas et aussi les focolarini à Alep. Dans ces deux villes ils vivent en communion étroite avec les personnes qui, en Syrie, partagent la spiritualité de l’unité. Ils vivent aussi intensément le dialogue oecuménique et interreligieux avec les personnes du lieu. Parce que le Focolare, dans chaque région du monde, c’est l’esprit de famille, entre nous et avec tous”.

8ème anniversaire du décès de Chiara Lubich

22 janvier 1920 – 14 mars 2008: ces deux dates délimitent la vie terrestre de Chiara Lubich, Silvia Lubich selon l’Etat Civil. Le jour de sa mort des milliers de personnes ont emprunté les routes de Rocca di Papa (où se trouve le siège du Centre International du Mouvement des Focolari et aussi la maison de Chiara) pour rendre hommage à sa dépouille et un nombre encore plus important a pris part à ses obsèques, en la Basilique de Saint Paul Hors les Murs, le 18 mars. Au cours des dernières années ce jour anniversaire a été l’occasion d’approfondir sa pensée, sa vie, son témoignage sous divers aspects: le dialogue oecuménique (Chiara Lubich: un charisme, une vie pour l’unité des chrétiens à Trente en 2011), le charisme de l’unité et les jeunes (2012), la culture (Charisme Histoire Culture, à Rome en 2013), le dialogue interreligieux (Chiara et les religions 2014), la politique pour l’unité, avec des événements dans le monde entier, en 2015. En cette même année, le 27 janvier a eu lieu l’ouverture de sa cause de canonisation. En 2016 l’accent est mis sur la paix. Tout au long de sa vie Chiara Lubich a oeuvré en faveur de la paix en ouvrant des chemins de dialogue à divers niveaux, ce qui lui a valu des reconnaissances internationales, dont le Prix UNESCO pour l’éducation à la Paix en 1996. Sa spiritualité, qui se décline en vivant la fraternité au quotidien, inspire des centaines d’initiatives qui, sous toutes les latitudes, visent à contribuer à enrichir la planète (actions humanitaires, solidarité, protection de l’environnement), et qui sont recueillies sur la plateforme de United World Project (UWP). https://www.youtube.com/watch?v=bGWZw_UymaI En septembre 2015 la présidente des Focolari, Maria Voce, pour répondre à l’appel du pape François, relance un nouvel engagement et une mobilisation pour la paix. “Il faut faire davantage –avait-elle affirmé – pour faire bouger les hautes sphères de la politique, les circuits du commerce des armes, ceux qui décident les choix stratégiques, lesquels – comme on commence à le vérifier – peuvent partir de la base avec la mobilisation de la société civile. Maria Voce a en outre appelé les membres du Mouvement à s’engager et à s’unir de façon plus large pour promouvoir , avec tous ceux qui vont en ce sens, des actions destinées à démasquer les causes des guerres et des tragédies qui sévissent en de nombreux points de la planète, avec l’objectif d’y porter remède, “en mobilisant nos forces, nos moyens et nos disponibilités”. Le 12 mars à Castel Gandolfo (Roma) – à l’occasion du 20ème anniversaire de la remise du Prix UNESCO pour l’éducation à la paix à Chiara Lubich, et du 8ème anniversaire de sa mort – se déroulera l’événement “La Culture du Dialogue comme facteur de Paix” avec la presence du groupe international Gen Verde. L’invitation s’adresse aux Ambassadeurs près le Saint Siège, aux autorités civiles et ecclésiales. Maria Voce, la présidente des Focolari interviendra, et quelques témoignages seront ensuite donnés sur le dialogue comme facteur de paix.. Le 14 mars, au Sanctuaire du Divin Amour (Rome), une célébration eucharistique aura lieu à 18h30, présidée par le cardinal João Braz De Aviz. Ce même jour, dans le monde entier, des événements divers feront mémoire de Chiara Lubich.

En Inde, avec le mouvement Swadhyaya

En Inde, avec le mouvement Swadhyaya

P1220049La ville de Kolhapur, dans le sud du Maharashtra, à mi-chemin entre Bombay et Bengalore, accueille un rassemblement d’environ cinquante mille disciples et sympathisants du mouvement Swadhyaya, fondé par le réformateur hindou Pandurang Shastri Athawale et actuellement conduit par sa fille Didi. C’est précisément de l’amitié entre cette dernière et Chiara Lubich qu’est née une convergence de vues et d’aspirations qui s’est développée au cours des années et s’est poursuivie avec l’élection de Maria Voce à la présidence du Mouvement des Focolari. Après la rencontre entre ces deux femmes qui ont succédé à leurs fondateurs respectifs, Maria Voce, Jesús Morán et la délégation venue de Rome ont été invités à participer à la cérémonie de clôture d’un pèlerinage d’environ dix mille couples du mouvement « Swadhyay Parivar » (la famille de la connaissance de soi). Ces couples, engagés depuis des années dans le mouvement du renouveau de l’hindouisme, avaient passé une semaine au contact d’autres familles de la région de Kolhapur pour partager les aspirations et la dimension spirituelle de leur mouvement, en visitant aussi un temple important de cette région. P1220275Au cours de la cérémonie de clôture qui s’est déroulée sur une grande place au centre de la ville, Didi Talwalkar a fait part à tous les participants de son amitié avec Chiara Lubich, en la présentant comme leader catholique et fondatrice du mouvement des Focolari. Après un diaporama qui mettait en valeur la relation profonde vécue par ces deux femmes, Maria Voce a adressé à tous les participants, comme cela lui avait été demandé, ses salutations et la bénédiction de Chiara, expression de cet esprit de dialogue et de la dimension commune à l’unique famille humaine que soulignent aussi les livres sacrés hindous comme vasudhaiva kutumbakan. Un moment de grande intensité et d’émotion spirituelle qui a renforcé le lien entre les responsables des deux mouvements. A la fin du voyage il apparaît que le chemin accompli au cours de ces années constitue une expérience nouvelle de dialogue entre les fidèles des religions de l’Inde et les chrétiens, éclairée par la rencontre avec la spiritualité de l’unité. Il y a la conscience que depuis des années se vit une expérience de fraternité profonde, mais aussi de réflexion, avec des expériences précieuses de collaboration sur le plan social. Elle continue à ouvrir les voies du dialogue, chacun approfondissant sa propre foi, à la lumière du charisme de Chiara, considérée comme une femme qui a su interpréter les signes des temps et offrir au monde un esprit qui peut rapprocher toute la famille humaine dans un pèlerinage vers la Vérité. Le dialogue engagé avec Maria Voce et Jesús Morán à leur retour de voyage, au cours de la téléconférence du 13 février, finit par une question : quelle impression gardez-vous de ce grand monde de l’hindouisme où les chrétiens sont à peine les 2% d’une population qui dépasse largement le milliard d’habitants ? « Celle d’une église petite mais vivante, très vivante », répond la présidente. « L’Inde nous apporte beaucoup – ajoute le coprésident – . Ce Pays affectionne le pluralisme et le vit de façon inclusive. Chacun a un lieu pour manifester explicitement sa propre foi. C’est un apport pour l’Occident qui, au contraire, vit un pluralisme tendant presque à exclure. Autre chose : le silence, le silence qui est fondamental pour tout type de dialogue ». « Et ce silence – conclut Maria Voce – exprime aussi l’âme religieuse de ce peuple. Un don qu’ils peuvent partager avec le monde occidental – comme je leur ai dit – c’est de nous faire redécouvrir le sens de Dieu, d’en faire l’expérience ». A lire aussi: En inde: cœurs et esprits en dialogue    

Unité : levain pour la société

Unité : levain pour la société

”Les lignes conductrices de l’Évangile de Jean, et pas seulement de celui-ci, convergent ensemble dans la phrase qui pour moi a une signification profonde et infinie déjà depuis longtemps :” L’Unité de l’Église :”Que tous soient une seule chose, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, afin que le monde croie” (cf Jn 17,21). C’est ainsi que nous devons vivre. […] L’Unité de l’Église, l’unité avec ceux qui se trouvent en-dehors des frontières de notre Église catholique et romaine, l’unité entre tous ceux qui se reconnaissent dans la foi de l’unique Dieu, le Vivant, et donc avec les juifs et les musulmans. Cette unité entre l’Église et la société où l’une ne se trouve pas à côté de l’autre d’une façon parallèle ou ne s’oppose pas à l’autre:  Église et société entrent dans un rapport réciproque et soulignent ainsi que l’unité que Dieu donne est le levain pour la société, est le levain qui rend l’homme libre. C’est l’unité qui rend l’homme pleinement homme, car il ne peut être homme dans le sens plein de la parole que là où Dieu a le droit d’être Dieu dans le sens plein de la parole, et qu’ il peut donc nous donner tout ce qu’il veut nous donner. Et Lui ne veut nous donner rien de moins que Son immense mystère intime : l’unité trinitaire. Mais cela n’est pas un simple programme, car avec les programmes, on ne va pas fort de l’avant. Cela doit plutôt devenir vie […]. Moi aussi je dois commencer à vivre cette unité. Et c’est pour cette raison que je fais confiance dans le fait que vous tous, chers frères et sœurs, vous puissiez m’aider et que nous puissions le faire ensemble dans la réciprocité”. Mgr. Klaus Hemmerle Source :W.Hagemann, Klaus Hemmerle innamorato della parola di Dio (Klaus Hemmerle amoureux de la Parole de Dieu) Città Nuova, Rome 2013, p.337-338

Unité : levain pour la société

Vacances solidaires “low cost” en Argentine

El Espinal est un village dans la province de Salta, au nord de l’Argentine. 35 jeunes argentins et paraguayens, entre 18 et 30 ans, se sont donné rendez-vous du 3 au 11 janvier, pour passer ensemble des « vacances low-cost, mais à un très haut niveau d’unité », comme ils ont voulu l’appeler. Ils ont adhéré, de fait, à la proposition de la Pastorale du Tourisme – Programme de Développement du Tourisme Solidaire, soutenu par la région. Il s’agissait tout d’abord de vivre avec la communauté et avec les jeunes du coin, en partageant le travail des champs de tabac, avec les apiculteurs et les fileuses, mais aussi les difficultés de la vie quotidienne, caractéristiques d’une zone rurale : l’eau froide, pas de gaz, la boue qui te colle à la peau… Premier point : mettre de côté les commodités et les préjugés. La Règle d’or : “Fais aux autres ce que tu aimerais qu’on te fasse à toi”, une concentration en peu de mots de la proposition que les jeunes des Focolari voulaient porter à la communauté du lieu. Mais comment la transmettre ? Avant tout par une infinité de gestes d’amour concrets, puis par une rencontre, un ciné forum, une sortie ensemble, un moment de détente, ensuite manger, danser, chanter ensemble… Le message est passé aussi par une pièce de théâtre qui montrait comment serait El Espinal si tous vivaient cette simple règle. Et on ne sait ni pourquoi ni comment – peut-être grâce au ‘donnez et vous recevrez’ qui se réalise toujours ? – c’était la course à qui aimait le plus, où tout le monde donnait le meilleur de lui-même. Maga raconte : « Comment oublier Pilar, la fileuse qui a apporté son meilleur service d’assiettes et de couverts qu’elle avait pour nous offrir une bonne soupe ? Et ces dames qui ont laissé de côté toutes leurs occupations pour venir faire le pain avec nous ? Ou bien l’enthousiasme des enfants qui ont voulu frire pour nous des beignets jusque tard le soir ? Et les personnes qui nous ont hébergés chez elles, en nous donnant tout ce qu’elles pouvaient pour nous faire sentir chez nous ? Combien de nouveaux visages : en tous c’était Jésus qui à chaque fois venait à notre rencontre ». Mais ces vacances d’un autre genre avaient un autre but, un projet pour développer la Pastorale du Tourisme, qui consiste à aider la population à connaître le patrimoine touristique qu’elle possède. C’est pour cette raison qu’ont été organisées des activités susceptibles de se transformer par la suite en propositions pour les futurs visiteurs : randonnées le long du fleuve, escalades, tournées en tracteur, visites des lieux les plus pittoresques et cachés de El Espinal. Parmi les paysages à vous couper le souffle, les changements brusques de climat, la pluie, le soleil, les animaux et les insectes – pas toujours appréciés – de tout genre, tout le monde a réellement pu « sentir la présence vivante de Dieu et l’étreinte chaleureuse de sa création » et le rapport entre les jeunes a été très enrichissant. En peu de mots, ils ont fait des vacances différentes dans la belle province de Salta, en répondant à l’invitation du pape François à vivre l’évangile dans les périphéries. Avant de rentrer dans leur ville, ils ont échangé quelques impressions : « J’ai appris beaucoup de choses : à être heureuse avec les peu de choses que nous avions, à ne pas me plaindre, à vivre la règle d’or. Je me suis sentie aimée et accueillie. Tout m’a profondément marquée ». « C’était la meilleure manière de démarrer l’année. Merci, je me suis rapprochée de Dieu ». « Nous repartons le cœur plein d’histoires, d’expériences, de leurs valeurs, leur vie, leur lumière, leur joie. J’ai découvert que si nous vivons ensemble pour les autres, tout le reste vient par surcroit ». Les jeunes du lieu ont voulu eux aussi exprimer par des mots ce qu’ils avaient expérimenté : « Vous avez été les meilleurs amis que Jésus m’a donnés » ; « Vous nous avez remplis de sourires, de joie et de paix ». Dominga a écrit une prière qu’elle a voulu partager avec nous : « Merci Jésus parce que tu es ici et tu m’as offert le cadeau de tant de frères. Je t’ai découvert en chacun d’eux. Jésus, enseigne-moi à rêver de grandes choses, de belles choses qui nous dilatent le cœur ».

Asie: 50 ans d’unité

Asie: 50 ans d’unité

01 invite revisedIl y a cinquante ans, le 22 février 1966, cinq focolarini débarquaient à Manille envoyés par Chiara Lubich en réponse à la requête de l’archevêque de Manille d’alors, le cardinal Rufino Santos. Guido Mirti, Giovanna Vernuccio, Silvio Daneo, Ednara Tabosa et Magdalena Brandao, sont les pionniers de l’aventure des Focolari en Asie. A partir de Manille les voyages se succèdent vers le Japon, la Corée, Hong Kong, Taiwan, l’Inde, le Pakistan, la Thaïlande, le Cambodge, le Vietnam … jusqu’à l’Australie. Le mouvement des Focolari s’est ainsi répandu dans le continent asiatique, apportant à ceux qu’ils rencontraient l’esprit de l’unité qui le caractérise, malgré l’énorme diversité de cultures, de religions et de langues. “En 2016, pour remercier Dieu de ces cinquante années de grâces abondantes, fruit de la rencontre entre le charisme de l’unité et nos peuples d’Asie, une série de manifestations a été programmée », écrivent Ding Dalisa et Carlo Maria Gentile, des Philippines. « A la mariapoli Pace de Tagaytay (Philippines), les 20 et 21 février, toute la famille de Chiara présente dans cette partie du monde s’y réunira. Le premier jour se caractérisera par un « retour à la maison », en famille ; alors que le second se déroulera autour d’une fête de remerciement avec des représentations artistiques et culturelles, en revisitant l’histoire de ces 50 années, pour nous pousser à continuer, dans un nouvel élan, à faire notre part dans la construction de l’unité de la famille humaine. Pour l’occasion seront présentés les centres qui embellissent la cité-pilote « mariapoli Pace » au service du mouvement tout entier dans toute l’Asie : l’Ecole des grandes religions (SOR), le Centre mariapoli, les écoles pour les jeunes, le centre pour les prêtres, la maison des séminaristes, les centres des religieux et religieuses, et les centres sociaux Bukas Palad et Pag-asa. Des délégations de la Corée, du Japon, de Chine, Indonésie, Thaïlande, Vietnam, Myanmar, Inde, Pakistan et Australie sont prévues. Participeront même quelques-uns des premiers membres du mouvement dans les Philippines qui vivent aujourd’hui aux USA, enrichissant la communauté de ce pays. Les protagonistes des premiers temps des Focolari en Asie, qui maintenant résident en Italie, au Guatemala et à Malte, seront les hôtes d’honneur ». “ Le 14 mars, anniversaire du départ de Chiara Lubich (22 janvier 1920 – 14 mars 2008), – continuent Ding et Carlo Maria – se tiendra un symposium sur le thème : « Le charisme de l’unité, un héritage hors du temps ». Rendez-vous tourné vers des personnalités ecclésiastiques et civiles afin de réfléchir ensemble sur l’apport du charisme de Chiara Lubich dans la vie personnelle, dans les communautés, dans l’Eglise et dans la société ». « Durant les Mariapoli qui se dérouleront au cours de l’année aux Philippines (à Davao, Cebu et Manille), une journée aura pour but de faire connaître au plus grand nombre de personnes possible la vitalité que la spiritualité de l’unité a apportée pendant ses 50 ans de présence en Asie». « L’Asie est aussi la maison des grandes religions : Bouddhisme, Indouisme, Islam… dans cette démarche, en Thaïlande – concluent-ils – le 50ième anniversaire des Focolari sera témoin d’un événement à caractère interreligieux : une invitation pour tous ceux qui le désirent à s’unir dans ce chemin vers l’unité de la famille humaine ».

En Inde: à l’Université de Bombay et sur les pas de Gandhi

En Inde: à l’Université de Bombay et sur les pas de Gandhi

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Les textes traditionnels de l’hindouisme et le charisme de Chiara Lubich ont été confrontés lors de trois tables rondes au département de Sanscrit de la Mumbai Widya Peeth le 7 février dernier. Dans le contexte actuel, quelle formation universitaire dispenser pour donner au dialogue toute son importance ? Une formation orientée vers la valorisation de l’altérité. Les interventions ont souligné l’expérience du dialogue vécue ces dernières années par les membres des Focolari et les professeurs de tradition hindoue. Ont suivi des réflexions faites à la lumière de l’enseignement de quelques récents réformateurs de l’hindouisme, comme Swami Vivekananda, Juddi Krishnamurty et le Mahatma Gandhi.
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Dans une interview filmée, le professeur Sureshchandra Upadhyaya – de l’Université de Bombay -, déclare à propos de sa relation avec les focolari : « Je suis entré plus profondément dans la philosophie de Chiara, celle de l’Amour, et je me suis rendu compte qu’elle s’adresse à chaque être humain. Chiara appartient à toute l’humanité. Et lorsque tu parles avec elle, lorsque tu lis ses textes, tu t’aperçois que tu es en train de lire quelque chose de toi-même ». « Upadhyaya est un homme d’une stature spirituelle et intellectuelle extraordinaire », souligne Jesús Morán, coprésident des Focolari au cours de la téléconférence transmise en direct du 13 février dernier, « c’est un prophète au sens le plus beau du terme. L’une des professeures que nous avons rencontrées a dit : la clé de voûte de l’hindouisme c’est la divinisation de l’homme et l’humanisation de Dieu. On peut beaucoup travailler ensemble à partir de ce point ».
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Sur les pas de Gandhi – A Coimbatore il existe depuis des années divers types de collaboration, tant au niveau social que culturel, ainsi que des projets de formation informelle pour promouvoir la paix et prévenir les conflits. Dans ce contexte diverses manifestations ont eu lieu. Elles ont en effet débuté avec la célébration du 25ème anniversaire de la fondation des Bala Shanti, des crèches pour enfants dans des villages de la région de Coimbatore, nées de la collaboration entre AFN et Shanti Ashram, qui permettent, entre autres, de scolariser des enfants de classes sociales objets de discrimination. La XXIème Table Ronde Sarvo-Foco (entre membres du mouvement gandhien Sarvodaya et les focolari) a mis en valeur le chemin parcouru au cours de ces années et l’implication spirituelle, vitale et sociale de ceux qui se sont engagés dans ce pèlerinage du dialogue avec les institutions et communautés concernées : Gandigram University, Madurai Kamaraj University, Shanti Ashram, Gandhi Museum, Bharatya Vidya Bhavan de Coimbatore, pour n’en citer que quelques unes. A Bombay, tout comme à Coimbatore, on a examiné les possibilités de collaboration avec l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano : d’une part des échanges de professeurs et d’étudiants et l’étude de textes de Chiara Lubich concernant le dialogue et considérés de nature mystique, et d’autre part des conventions de collaboration avec trois institutions Gandhiennes du Tamil Nadu, ayant pour objectif d’insérer l’étude de la pensée Gandhienne au sein du cours de dialogue interreligieux de Sophia. 20160218-02Avant de quitter Coimbatore Maria Voce, Jesús Morán et toute la délégation ont participé à la cérémonie faisant mémoire de l’assassinat du Mahatma Gandhi, qui s’est déroulée près de l’Ecole de Bharatya Vidya Bhavan à la périphérie de la ville. C’est là que Maria Voce a proposé une réflexion sur la dimension spirituelle de la très riche personnalité de Gandhi, en soulignant « qu’au cours de ces années, nous chrétiens avons reçu comme un don les nombreuses valeurs et intuitions du Mahatma et que nous y avons découvert une proximité et une convergence surprenantes avec l’esprit que Dieu a insufflé à Chiara Lubich ».Au Mémorial de Gandhi, le mausolée construit à l’endroit où il a été tué – précise la présidente à son retour -, un lieu qui évoque le martyre et la violence, tout parlait de paix, il régnait une harmonie qui laissait dans le cœur une sérénité surnaturelle, divine. C’était le témoignage d’un homme qui a vaincu la violence par la non-violence. Et cela se voyait aussi en tous ceux qui étaient présents ».


A lire aussi: En Inde: cœurs et esprits en dialogue Video Collegamento CH https://vimeo.com/155689894

En Inde: cœurs et esprits en dialogue

En Inde: cœurs et esprits en dialogue

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Foto © Donald Dsouza

“Je suis partie en m’attendant à rencontrer un mystère. Je suis revenue avec l’impression d’avoir rencontré un mystère encore plus grand que je ne le pensais ». « Mes sentiments au cours de ces premières heures : d’une part une grande soif d’absolu, un désir d’intériorité ; ensuite un fort amour pour le pluralisme, ne pas craindre la diversité ; enfin la beauté de ce peuple, en particulier des jeunes qui représentent le futur ». Ce sont les premières impressions à chaud qu’ont partagées Maria Voce et Jesús Morán, présidente et coprésident du Mouvement des Focolari, lors de la téléconférence du 13 février, au retour de leur long voyage en Inde, à la rencontre des communautés disséminées dans cet immense Pays du continent asiatique. Un voyage qui s’est étalé sur un mois : 16000 km, 13 vols, avec des étapes à New Delhi, Bengalore, Coimbatore, Trichy et Bombay. Un sous-continent caractérisé par le dialogue interreligieux que le Mouvement des Focolari conduit depuis qu’il y est présent, c’est à dire depuis les années 80. Le dialogue ouvert en 2001 et 2003 au cours des deux voyages de Chiara Lubich à Bombay et Coimbatore, a conduit, au cours des années, à faire grandir les liens tissés aussi bien avec des universitaires qu’avec des disciples de Gandhi. Même s’ils ont convergé lors de moments et d’expériences partagés, comme à l’occasion des symposium qui ont eu lieu en 2002 et en 2004 à Rome et en 2011 en Inde, ces deux filons se sont développés avec leurs caractéristiques propres en donnant vie à des approches diversifiées, même si issues du même esprit. Tous se reconnaissent, en fait, dans la définition donnée en 2001 par quelques amis hindous qui avaient décrit le dialogue entre les Focolari et le monde hindou comme « un dialogue des cœurs et des esprits ».
20160217-07

CSC Audiovisivi – All rights reserved

En 2001 à Bombay, Chiara disait à un groupe d’hindous: “ Je suis venue en Inde surtout avec le désir d’écouter, d’apprendre de vous, pour ouvrir, si possible, un dialogue cordial avec vous en qui je vois beaucoup de mes frères et sœurs ». Et à qui lui demandait quelle attitude adopter pour dialoguer, Chiara répondait: “Nous misons sur ce qu’on appelle la règle d’or qui est présente dans toutes les religions, même dans l’hindouisme : « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse à toi-même ». Elle précisait par ailleurs dans une interview pour Radio Vatican : « Dialoguer signifie avant tout se mettre au même niveau, ne pas avoir d’ à priori, donner le meilleur de soi et s’ouvrir pour écouter ce que l’autre a en lui, tout déplacer pour entrer dans l’autre. Ensuite, naturellement, demander à l’autre de nous écouter. Et de tout cela on recueille les éléments qui nous sont communs et on se met d’accord pour les vivre ensemble. C’est cela le dialogue concret ». A Delhi, dans la première phase du voyage, s’est tenue auprès de l’India International Centre, une rencontre intéressante et intense qui a accueilli une soixantaine de personnes de religions et de cultures différentes. Animé par M. Merchant, éminent représentant de la communauté Baha’i de la capitale indienne et par la professeure Vinu Aram, directrice de Shanti Ashram à Coimbatore, le programme entendait offrir plusieurs réponses aux défis que le dialogue est appelé à relever aujourd’hui. « Importance du dialogue dans la société actuelle » : ce fut l’intitulé de cet après-midi au cours duquel a été présentée l’expérience du Mouvement des focolari dans le domaine du dialogue, avant les deux principales interventions de cette rencontre. Maria Voce et Jesús Morán y ont abordé, à la lumière de la société d’aujourd’hui, le problème de la tension qui existe entre le progrès vers l’unité – qui semble être l’un des éléments caractéristiques de notre époque – et la tendance à défendre et à affirmer les identités respectives. L’expérience charismatique du dialogue proposé par Chiara Lubich, qui a ouvert dans ce domaine des approches originales et méthodiques, se situe précisément au cœur de cette tension spécifique aux processus de globalisation et qui voit en même temps le monde changer en raison des flux migratoires et des conflits dans diverses régions du globe. Maria Voce a souligné comment la Règle d’Or, présente dans chaque culture et dans chaque religion, assure un point de convergence qui garantit la possibilité d’actualiser ce que Chiara aimait appeler l’art d’aimer, véritable méthodologie pour le dialogue. Jesús Morán a, quant à lui, présenté l’aspect anthropologique du dialogue en en définissant quelques caractéristiques: celles-ci se rejoignent de façon surprenante, en particulier dans l’expérience faite ces dernières années entre hindous et chrétiens. Au cours de l’après-midi, d’autres interventions se sont succédé, toutes d’actualité et d’une grande profondeur spirituelle, entre autres celle du professeur Satyavrat Shastri, réputé pour sa connaissance du sanscrit, celle des professeures Uma Vaidya et Shashi Prabhakumar, qui ont souligné l’analogie existant entre ce qu’affirment et proposent les textes traditionnels de l’hindouisme – surtout Veda et Upanishad – et le charisme de Chiara Lubich fondé sur le dialogue. Loppiano (Florence), 7 février 2001: https://vimeo.com/155689888  

En chemin: s’éduquer pour éduquer

En chemin: s’éduquer pour éduquer

20160217-01Accompagnement des adolescents dans leur projet de vie, profil de l’éducateur, éducation à la difficulté, la communauté qui éduque, autant de sujets abordés par les 400 formateurs convaincus de leur vocation et qui accompagnent les enfants et les jeunes dans le cadre du Mouvement des Focolari, sous toutes les latitudes. Vinca et Make viennent de Melbourne. « Je suis originaire de Futuna : un pas de plus et tu tombes en dehors de la planète ! – dit en plaisantant Make – . Quand je me suis rendue dans la petite communauté de l’île de Kiribati, les enfants ont tout de suite été intrigués par la présence d’une étrangère puis surpris du fait que je joue avec eux. J’ai couru avec eux pendant deux heures, même si ce n’est plus de mon âge et même si nous n’avions aucune langue en commun. Une relation spéciale s’était établie entre nous ». . 20160217-05Mais quel est le modèle éducatif de référence? Il s’agit de la personne-en-relation, capable d’aimer et d’être à son tour aimée, un modèle qui prend racine dans la pensée de Chiara Lubich. Les éclairages qu’elle apporte en matière d’éducation ont été développés par un groupe de chercheurs en pédagogie et par les travaux de l’Ecole Abba et de l’Institut Universitaire Sophia qui a envoyé quelques uns de ses professeurs pour intervenir et animer forums et workshops. Les propositions très diversifiées et correspondant à toutes les tranches d’âge : parcours pour éduquer à la mondialisation, profil de l’animateur et dynamique de groupe, gestion des conflits, réflexion sur foi et raison, et aussi des sujets plus spécifiques comme les styles de vie et leur impact sur l’environnement, la théorie du genre, les addictions, les mass media. Les activités pratiques n’ont pas manqué : danse et émotions, théâtre, lancé de ballons, marionnettes, art et travaux manuels, montages vidéo, exploitation des photos et des images. 20160217-06Une possibilité concrète de « mettre en mouvement le cœur, la tête et les mains », en faire l’expérience pour pouvoir ensuite le vivre avec les enfants et les adolescents. C’est l’une démarche particulièrement recommandée par le Pape François, (cf. le récent congrès mondial de l’Education, Rome, novembre 2015) et à laquelle Mgr Vincenzo Zani, secrétaire de la Congrégation pour l’Education Catholique, a invité tous les formateurs présents à Castel Gandolfo du10 au 15 février, en présentant la pensée de François sur l’éducation. 20160217-04Guetteur avisé, chercheur audacieux, fin observateur, humble tisseur de relations : autant de qualités requises pour l’éducateur d’aujourd’hui qui n’agit pas seul mais au sein de la communauté. Il expérimente l’échec mais ne s’y résigne pas, pour à son tour aider les autres à ne pas se décourager. Surtout il essaie d’être une personne authentique, un témoin digne de confiance. Souvent il a à faire à des enfants à problèmes, « bambini nei guai », pour reprendre le titre d’un ouvrage qui a été présenté au cours de ces journées : ils souffrent en raison de la fragilité de leur propre famille, subissent des violences… mais quelqu’un est venu insuffler dans leur histoire des germes d’espérance. Il est toujours possible de recommencer, en les aidant à réactiver ce que dans le jargon technique on appelle la résilience : tirer le meilleur de ses propres ressources pour affronter les situations difficiles, s’adapter et les dépasser. T_Claria“Il est nécessaire d’acquérir des compétences – explique Arturo Clariá, psychologue clinicien argentin – y compris dans le domaine sociologique, psychologique, en proposant des méthodes pour travailler en groupe, pour être plus responsable dans l’accompagnement, toujours en regardant vers le haut, vers ce qui nous transcende. Cette confrontation entre éducateurs du monde entier a fait émerger des problématiques actuelles et communes aux diverses cultures, au sein d’un monde globalisé : le manque d’estime de soi, le vide existentiel et la difficulté à bâtir son propre projet de vie. Et parfois on ne sait pas quoi faire. Comment faire face à cette société liquide ? L’éducateur n’est pas celui qui détient le savoir, mais le chef d’un orchestre où chacun est appelé à jouer de son instrument et c’est à lui de trouver l’harmonie de chacun ». Une éducation qui sort des cercles fermés et qui prend en compte la dimension émotionnelle, sociale et éthique : « C’est cela –conclut-il – travailler pour construire une culture de paix et de fraternité ». Foto: https://goo.gl/photos/BjmCh1FPnXaxyBQh8 Facebook: In Cammino Educarsi per Educare

Paraguay : le long printemps des étudiants

Paraguay : le long printemps des étudiants

20160216-01Des milliers d’étudiants universitaires ont dénoncé le système dominant de corruption au sein de la plupart des universités de l’État du pays, l’Université Nationale d’Asunción (UNA). Un long printemps austral qui s’est conclu avec les démissions à la chaîne des autorités académiques et en négociant la réforme d’un état conçu au temps de la dictature. Les jeunes universitaires ont surpris tout le monde avec leur sérieux et leur organisation. Durant environ un mois au cours duquel le campus a été occupé, ils ont créé un véritable ”État alternatif ”. Tours de garde aux portes, contrôles des sacs et des bagages afin qu’aucun alcool n’y soit introduit, commissions efficaces pour l’alimentation et les services essentiels, l’organisation d’un calendrier de leçons supplémentaires, avec l’aide de professeurs et d’étudiants des dernières années ; et maintenant, avec un calendrier d’examens afin que personne ne perde le semestre. Ils ont en outre démontré l’intelligence de ne se faire instrumentaliser par personne. Présenté par beaucoup de personnes comme étant une figure inspiratrice, le Pape François, qui avait rencontré des milliers de jeunes lors de sa visite au Paraguay. Son appel à ”faire confusion et puis à l’organiser”, a été fortement écouté. Parmi les animateurs du tournant pacifique #UNAnotecalles (”UNA ne pas se taire”), les jeunes des Focolari. La parole à Alejandra et Cecilia, respectivement étudiantes en Médecine et Ingénieur : ”Tout a commencé avec un sit-in face au Rectorat, pour montrer notre indignation par rapport aux récentes dénonciations de corruption. Chaque jour, une manifestation pacifique se déroulait avec microphone ouvert aux étudiants, professeurs et fonctionnaires. Ensuite, une veillée permanente s’est ajoutée autour de l’édifice, avec grève estudiantine et exigence des démissions du recteur et de ses collaborateurs. Le soutien de la population aussi à travers l’envoi de denrées et autre, nous a donné la force de ne pas céder dans la lutte, nous faisant comprendre qu’il s’agissait d’une bataille pour tous. Après 40 jours, nous avons obtenu les démissions du recteur, de 5 autres fonctionnaires et l’imputation de 38 autres et ensuite, les démissions de tous les doyens de la faculté. Pour nous, ce fut fondamental : vivre avec les gen (jeunes pour un Monde Uni) qui étudient à l’UNA et aussi avec les autres, qui nous faisaient sentir leur soutien d’une façon ou d’une autre. Certains de la promesse de Jésus que si nous nous unissons en son nom, il est au milieu de nous, nous avons tout fait pour que cela soit ainsi. Il a été pour nous lumière, pour défendre les valeurs évangéliques d’amour, vérité et justice, et pour surmonter les moments difficiles qui n’ont pas manqué. Il arrivait parfois qu’il n ‘était pas facile de contenir la foule qui semblait se laisser emporter par les émotions. Pendant ces moments-là, quand on ne voyait plus clair à propos d’une marche à suivre qui soit juste, nous cherchions à comprendre ensemble comment se comporter et quel choix promouvoir. 20160216-02Leticia, étudiante en Travail Social, raconte :” Au début, j’étais un peu confuse. Je n’avais jamais vécu personnellement une telle expérience, avec beaucoup de jeunes, criant des slogans, réclamant des droits et occupant l’université. Je me demandais pourquoi toutes ces injustices et ce que je pouvais faire en tant que chrétienne. J’ai compris que je devais être avec les étudiants, à leur service, essayant de comprendre les raisons de chacun, également celles des jeunes pleins de ressentiments ; travailler avec tous et donner du courage dans les moments de découragement”. Une de ses interventions dans lesquelles elle invitait les étudiants à ”ne pas avoir peur” d’éventuelles répressions, ou de perdre l’année ”car ici, on joue le tout pour le tout”, a été diffusée sur les réseaux sociaux. Pour José, étudiant en Physique, ”aller à contre-courant était une chose de chaque jour. Mais on voyait un grand amour concret entre tous les jeunes présents sur le campus. Je crois que la rébellion qui se vivait et se vit est synonyme de jeunesse et, pour un chrétien, cela signifie imiter un des ”rebelles” les plus grands de l’ Histoire : Jésus de Nazareth. C’était et c’est le moment de l’imiter, non seulement sur le campus, mais aussi dans les autres milieux de vie, pour être une génération fidèle à Ses idéaux”.

François et Kirill: l’unité se fait en cheminant

François et Kirill: l’unité se fait en cheminant

20160215-0312 février 2016. L’aéroport de La Havane (Cuba) est le lieu qui accueille le première rencontre de l’histoire entre l’Evêque de Rome et le Patriarche de Moscou. Une rencontre fraternelle, « entre évêques », qui adonné « l’occasion d’écouter et de comprendre nos positions respectives », comme l’a dit le Patriarche Kirill au terme de cette rencontre. Parmi les préoccupations communes, l’aspiration à la paix et la défense des chrétiens persécutés dans le monde. « J’ai éprouvé la consolation de l’Esprit-Saint dans ce dialogue », affirme le pape François, avec la perspective d’une « série d’initiatives » à réaliser ensemble. “Nous ne sommes pas des concurrents mais des frères, et c’est ce qui doit guider toutes nos actions réciproques envers le monde extérieur”, peut-on lire au centre de la déclaration conjointement signée par le Pape et le Patriarche. Celle-ci souhaite la nécessité d’un travail commun entre catholiques et orthodoxes ainsi que le dépassement des divergences héritées de l’histoire, en répondant ensemble aux défis du monde actuel. Il s’agit des chrétiens victimes de persécutions, de la violence en Syrie, en Irak et dans d’autres pays du Moyen-Orient, de la lutte contre le terrorisme, du dialogue interreligieux, du processus d’intégration européenne dans le respect des identités religieuses. Mais il est aussi question de problèmes sociaux et éthiques, avec des enjeux pastoraux comme l’a souligné le Pape François en parlant aux journalistes dans son vol entre Cuba et le Mexique : pauvreté, crise de la famille, droit à la vie (avortement, euthanasie et procréation assistée), les jeunes et la paix en Ukraine. « De notre capacité à donner ensemble un témoignage de l’Esprit de Vérité en ces temps difficiles – lit-on aussi dans la déclaration – dépend en grande partie le futur de l’humanité ». “A Moscou aussi on sent que ce fut une rencontre historique – écrit Anna Gloria (italienne) du focolare de Moscou – Les moyens de communication en parlent beaucoup. Le soir de la veille de la rencontre, dans la cathédrale catholique de l’Immaculée Conception, Mgr Paolo Pezzi nous a tous invités à prier pour l’unité. Ce fut un moment très beau. Etaient présents des catholiques et des orthodoxes de divers mouvements et communautés. On sent qu’un pas important s’est fait dans l’unité ». L’Eglise orthodoxe russe – malgré les tensions récentes entre Moscou et Rome – a une longue tradition de recherche de réconciliation entre les Eglises chrétiennes divisées. C’est ce qu’a précisé dans une interview à Radio Vatican le Père Hyacinthe Destivelle, présent à la rencontre de Cuba et chargé des relations avec les Eglises orthodoxes slaves auprès du Conseil Pontifical pour l’Unité des Chrétiens. Le Père Destivelle explique en outre que ‘l’Eglise Orthodoxe Russe est la cinquième, selon l’ordre traditionnel d’autorité, parmi les 14 Eglises orthodoxes autocéphales. A la première place, comme primauté d’honneur, il y a le Patriarcat Œcuménique de Constantinople qui a un lien spécial avec le Saint Siège ». « Le sens de la rencontre entre le Pape François et le Patriarche Kirill peut aussi être vu à la lumière de l’histoire des relations avec l’Eglise Orthodoxe Russe », où celle-ci « peut faire un pont entre l’Est et l’Ouest ». Le Père Destivelle a en outre cité d’autres exemples sur la façon dont l’Eglise Orthodoxe Russe a été activement pionnière dans les relations œcuméniques, ce fut par exemple la première Eglise à envoyer des observateurs au Concile Vatican II. Parmi les sujets traités au cours des deux heures d’entretien privé entre François et Kirill, il y a aussi le Synode Panorthodoxe : prévu pour juin 2016 (pour la première fois depuis 787), en Crète, il réunira toutes les Eglises orthodoxes. « Pour l’Orthodoxie – avait récemment expliqué le professeur Dimitrios Keramidas dans le cadre d’une session œcuménique organisée par les Focolari, – le Synode n’est pas un événement extérieur à la vie ecclésiale, mais plutôt la manifestation officielle de l’Eglise en tant que communion, du cheminement continu et ininterrompu du Peuple de Dieu ». Un chemin vers l’unité.

Maladie : la limite transformée en richesse

Maladie : la limite transformée en richesse

20160213-02‘Quittant la maison le 3 mai il y a de cela 21 ans, pour rejoindre la banque où je travaillais, je ne pensais certainement pas que le soir, je n’y retournerais pas. Un mal de tête agressif avait obligé mes collègues à m’emmener d’urgence à l’hôpital. J’avais 49 ans, une vie professionnelle bien engagée, une promotion imminente, une belle famille avec trois filles de 18 à 14 ans. A l’improviste, je me suis retrouvé dans un fauteuil roulant que je ne savais même pas manipuler car, en plus de l’usage de ma jambe, j’avais aussi perdu celui de mon bras. J’étais réduit à rien : je devais être aidé pour manger, pour me laver, m’habiller…je dépendais complètement des autres. Je sentais à l’intérieur de moi le désespoir et l’angoisse, sentiments que j’essayais de chasser, parce que je savais qu’ils n’étaient pas la solution. Depuis que j’avais embrassé la spiritualité des Focolari, j’avais appris à me rendre disponible à la volonté de Dieu pour moi, pour nous. Nos filles également se sont lancées  dans ce choix et dès les premiers jours, je me suis retrouvé avec une force et une patience que je ne n’aurais jamais imaginé avoir. En quelques mois, j’ai récupéré l’usage de la jambe et bien qu ‘avec beaucoup de difficultés et avec le soutien d’un collègue qui m’accompagnait, j’ai pu retourner au travail pendant 7 ans. Ensuite, je n’y suis plus arrivé. D20160213-01éjà à ce moment-là, mon handicap ne me permettait pas de marcher sinon pour de brefs trajets, je ne pouvais plus conduire la voiture, prendre seul la douche, boutonner mes vêtements, couper la nourriture dans l’assiette, visser une cafetière, embrasser ma femme et mes filles. Je ne pouvais plus  faire tous ces gestes avec lesquels l’usage des deux mains est nécessaire. Parfois, la peur était encore plus amère. Peur de ne plus pouvoir aller de l’avant comme couple, peur de la solitude, de ma fragilité face aux diverses situations, du doute de savoir encore assumer mon rôle de père et ainsi de suite. Ensuite d’autres incertitudes au niveau santé se sont manifestées : hospitalisations, une tumeur arrêtée à temps, chutes avec fractures etc…Aujourd’hui, je continue avec ténacité la kinésithérapie, même si je sais qu’il n’y a pas de perspectives de guérison. Mais ces séances ralentissent au moins le processus d’invalidité. Plus fort que tout cela, je ressens cependant intérieurement la grâce de la proximité de Dieu à chaque moment. Au cours de ces 21 années, la fidélité raffinée de Dieu m’a toujours accompagné, avec la délicatesse et la tendresse que Lui seul sait donner. Avec Pina, nous avons appris à nous laisser porter par Lui, à nous laisser surprendre par son amour. Et quand tout semblait s’écrouler, ou devenait précaire ou confus, au fond de notre cœur, nous percevions que ce fait de participer – dans une certaine mesure – au mystère de Jésus sur la croix, était pour nous un privilège. Comme Lui, moi aussi, nous aussi, nous tentons de surmonter la souffrance en aimant tous ceux qui sont autour de nous, expérimentant ainsi dans ce que nous pourrions appeler l’ ‘alchimie divine’, que la douleur est comme un talent à transformer en  amour. 20160213-03Dieu m’/nous a pris par la main et, nous dévoilant peu à peu son projet sur nous, il nous a fait le don d’entrer en profonde intimité avec Lui et entre nous, en nous faisant comprendre – dans la lumière – aussi la mystérieuse signification de la souffrance. Et ce qui pouvait sembler être une limite, s’est transformé en richesse, ce qui pouvait nous arrêter s’est transformé en course. Même une maladie qui rend invalide ne peut enlever la possibilité d’être des instruments dans les mains de Dieu, pour le prochain”. Giulio Ciarrocchi

Je t’aimerai pour toujours

Je t’aimerai pour toujours

20160214-a“De quelle manière fêterons-nous la S. Valentin? Nous ne le savons pas encore. Toutes les occasions sont bonnes pour surprendre l’autre par quelque chose de beau, en nous cachant les cadeaux jusqu’à la dernière minute ». Celle qui parle c’est Iris, brésilienne de 26 ans, en Italie pour un projet de coopération internationale. Fiancée avec Antonello, elle est diplômée en économie. En attente d’un emploi plus adapté à sa formation, elle travaille à tour de rôle dans un centre d’appels. Quand ils se sont connus, Iris était un peu réticente à débuter une nouvelle relation à cause d’une déception précédente. Mais Antonello avait réussi à obtenir le numéro de son portable et par ses SMS fantastiques, il avait pu la convaincre de faire un nouvel essai. « En nous fréquentant, j’ai découvert que j’étais amoureuse de lui – admet Iris – et tout de suite nous avons commencé à faire des projets ». “Quel genre ?”, lui demandons-nous timidement. « En premier – intervient Antonello – j’ai voulu la présenter à mes parents. Puis nous avons fait un voyage au Brésil pour connaître sa famille. Entre temps nous sommes en train de nous découvrir dans la diversité de nos cultures et de nos convictions religieuses. De fait Iris est profondément chrétienne. Moi, au contraire, je viens d’une vision plus humaine de la vie. Cependant même si nos parcours sont différents, nous sommes tous les deux convaincus de la beauté du mariage comme acte profondément humain et sacré en même temps ». “Dans cet échange – raconte Iris – qui n’était pas facile, étant habituée à des certitudes trop évidentes, nous nous sommes rendus compte de la force de notre amour. Cet amour nous a fait grandir en humanité : je suis devenue plus femme et Antonello plus homme. Cela nous a menés à décider qu’une fois autonomes sur le plan économique, nous nous marierons ». Cette certitude, qui est la leur, est désarmante. Parce qu’ils sont entourés de couples qui se noient, de grandes amours qui s’anéantissent. 20160214-03Durant l’enchantement de la parenthèse rose où l’on tombe amoureux, où tout n’est que flammes, il semble que tout soit assez facile. Mais comme toutes les saisons de la vie, celle-ci aussi rencontre tôt ou tard son crépuscule. Les experts disent qu’elle dure une année mais pas beaucoup plus, et puis inexorablement on revient au ras des pâquerettes. Et alors ? « Nous savons que ce ne sera pas toujours aussi passionnant – intervient Antonello – que des moments d’obscurité arriveront. De fait nous nous sommes inscrits à un cours pour fiancés justement pour partager notre aventure avec d’autres couples. Je sais qu’on y parlera aussi des difficultés, de la crise de couple. Ils nous ont déjà avertis qu’ils expliqueront comment faire pour les surmonter : apprendre à se voir chaque jour nouveaux et toujours recommencer ». Cette astuce qui consiste à ‘recommencer’ est une des nombreuses chances dont l’amour conjugal a vraiment besoin, comme par exemple une bonne communication qui maintienne le dialogue toujours à vif, penser que le bonheur est un don à faire et non un droit pour soi, le juste détachement des familles d’origine, le partage avec d’autres couples, la capacité de se pardonner, la gratuité, la tendresse… Ce sont les sujets, et pas les seuls, y compris la sexualité et la procréation, dont on parle généralement durant ces temps de formation pour fiancés. Ce sera pareil pour la rencontre qui sera organisée par les Familles Nouvelles des Focolari du 8 au 10 avril 2016 dans la cité-pilote de Loppiano (près de Florence). Entre autres, pour ceux qui veulent se marier dans l’Eglise catholique, la participation à l’une de ces sessions est obligatoire. Il faut donc en profiter. Pour en savoir plus.

Giordani : L’évangile n’est pas une collection de paroles

Giordani : L’évangile n’est pas une collection de paroles

L’évangile n’est pas une collection de paroles. C’est aussi une série de faits. C’est une vie. Jésus, en plus de sa prédication, soigna des malades, réconforta des affligés, ressuscita des morts, donna à manger aux affamés : il accomplit des œuvres de miséricorde parce qu’il aimait. « J’ai pitié de cette foule », s’exclama-t-il un jour en voyant la multitude qui avait faim ; alors il multiplia les pains pour les rassasier. Et dans le Rédemption le pain prend une valeur sacrée. Jésus déposa dans le pain le plus grand mystère ; il fit alors du banquet eucharistique le centre de la vie de la communauté de l’Eglise, en reliant toujours les deux aspects : corps et esprit : de même qu’il avait uni en lui le divin et l’humain. On aime donc Dieu, le Père, en donnant aussi à manger au frère qui a faim. Celui qui peut nourrir les sous-alimentés, les mal nourris, les affamés et ne le fait pas, est, selon le dire d’un père de l’Eglise, un homicide, et même un déicide. Il fait mourir le Christ. Celui qui a condamné durant les années de guerre, des prisonniers à mourir de faim, a remis au jour la crucifixion du point de vue de l’évangile. Ce fut un assassin – pour ainsi dire – de Dieu. Les masses de déportés, dans la neige et sous le soleil torride, à l’intérieur des wagons blindés ou des cellules isolées, dont la monotonie n’était interrompue que par l’effondrement des affamés, marquent la ligne de l’athéisme pratique, même s’il est perpétré au nom de Dieu. S. Vincent de Paul est monté dans les galères des rois super chrétiens pour ce même motif, là où les galériens tombaient exténués. L’œuvre de miséricorde, qui remet à niveau la justice, se présente non pas comme une simple distribution de nourriture ou d’argent pour l’acheter. « Les œuvres de miséricorde ne servent à rien sans l’amour », dit St. Augustin. « Et même si je raclais tout ce que je possède en faveur des pauvres, et je donnais mon corps aux flammes, si je n’avais pas l’amour, cela ne me servirait à rien » (1 Co 13,3), dit St. Paul à ces chrétiens qui se partageaient le pain des anges mais pas celui des hommes. La femme froide et dédaigneuse qui fait son cadeau de Noël aux pauvres et ne leur ouvre pas son âme, n’accomplit qu’un geste purement bureaucratique : le Christ n’en est pas content. Les œuvres d’assistance sociale n’apportent pas ou peu d’effet à la vie religieuse si celui ou celle qui les accomplit n’y apporte pas cet aliment divin, cette ardeur d’Esprit Saint, qu’est la charité. P20160213-06ersonne n’éprouve d’émotion ou de reconnaissance pour le robinet qui donne de l’eau ou le lampadaire qui nous donne la lumière, remarquait Ozanam à son époque. « L’homme ne vit pas seulement de pain », qui est une âme avant d’être estomac. L’œuvre de miséricorde est un devoir moral et matériel : en nourrissant qui souffre, je me nourris moi-même ; car sa faim est la mienne ainsi que de tout le corps social dont chacun est un organe. On n’a pas le droit de jeter le blé à la mer lorsque, de l’autre côté du monde, quelqu’un a faim. « Même nombreux, nous sommes un seul organisme » : et l’on ne peut pas léser un organe pour en avantager un autre. Sinon, on paie par des révolutions et des désordres et des épidémies ici et l’enfer de l(autre côté. Certains disent : la terre meurt, les ressources de la planète diminuent et les guerres augmentent justement à cause de la faim. Par ce moyen et le contrôle des naissances, des gens voudraient résoudre ce problème, en tuant la vie. Mais les ressources ne manquent pas : c’est l’amour qui manque – et l’intelligence – qui les fasse circuler. La circulation c’est la vie ; la stagnation en les accumulant est source de haine, de révolutions et de guerre : c’est la mort. « Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire ; car en faisant ainsi tu accumules des charbons ardents sur sa tête » (Rm 12,20). Les œuvres de miséricorde font le miracle de mettre en circulation l’amour en faisant circuler le pain : le miracle qui fait du don d’un pain une sorte de sacrement social, avec lequel on transmet Dieu, par l’amour, et on nourrit l’âme avec le corps. (tiré de Igino Giordani, Il fratello (le frère), Città Nuova, Roma, 2011, pp 63-67)  

“Border Men”, projection en avant-première aux Philippines

“Border Men”, projection en avant-première aux Philippines

Guido_Mirti_Cengia

Guido Mirti (Cengia)

La projection en avant-première du documentaire “Border Men” aura lieu aux Philippines, le 20 février prochain, à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’arrivée du Mouvement des Focolari en Asie. L’un des protagonistes du film est en effet Guido Mirti (Cengia) qui en 1966 a rejoint les Philippines et ouvert des pistes pour diffuser la spiritualité de l’unité sur le continent asiatique. “Border Men” est l’histoire deux personnes qui, en pleine Guerre Froide, franchissent des frontières strictes et rigoureusement contrôlées pour porter un message de fraternité. Mais c’est aussi l’histoire du cri de douleur de nombreux chrétiens persécutés dans diverses nations de l’Europe de l’Est. C’est enfin l’histoire d’une spiritualité, celle du Mouvement des Focolari, suscitée par Dieu pour rejoindre aussi le monde athée. L’un des protagonistes du documentaire est Guido Mirti , focolarino italien, plus connu sous le nom de ”Cengia”. De 1955 à 1963 – année de son incarcération à Prague, suivie de son expulsion du Pays – il entreprend officiellement, en qualité de représentant de commerce, une série de voyages en Tchécoslovaquie, en Hongrie, en Pologne et en Allemagne de l’Est et crée des liens avec des catholiques persécutés par le régime communiste.
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Le réalisateur Cinzia Panero avec les acteurs

Le documentaire sera édité en langue italienne, allemande, slovaque et hongroise d’ici mars 2016. Il est soutenu financièrement par le projet européen Youth in Action, par l’ONG New Humanity et par les fondations Renovabis et Kirche in Not. “L’idée de réaliser ce documentaire – explique le réalisateur Cinzia Panero – est née du désir de rendre publique une partie passionnante et originale de l’histoire du Mouvement des Focolari et de sa contribution aux transformations historiques des pays au-delà du rideau de fer. Il fait partie du projet “Bridges in Europe: past and future” ainsi comme troisième documentaire, après « Médecins de la RDA » et « YOLO » qui raconte l’histoire du cardinal émérite de Prague Mgr Miloslav Vlk. L’objectif est aussi d’offrir aux nouvelles générations une clé de lecture particulière : celle de l’amour évangélique, universellement applicable à chaque contexte social et historique, avec des effets surprenants ». “L’écriture, puis le tournage des scènes de ce documentaire – poursuit le metteur en scène – m’ont permis d’expérimenter en personne la force de cet Amour qui a ouvert à la gratuité le cœur de nombreuses personnes et institutions. La liste des remerciements serait longue, vous la verrez apparaître à la fin du documentaire. Je voudrais seulement évoquer ici les 50 acteurs, professionnels ou non, qui au cours de l’été torride ont souvent eu le courage de porter pendant des heures des manteaux, des chaussures et des vêtements d’hiver. Ou bien la grande disponibilité de l’Hôtel Swingcity qui a soigné dans les moindres détails l’aménagement d’une chambre. Sans oublier les costumiers qui ont conçu et confectionné les habits de cinq prisonniers. Mais chacune des 70 personnes qui ont contribué à la réalisation des reprises grâce à des financements, des équipements ou du conseil, s’est sentie associée à un projet qui mettait en évidence des valeurs comme le partage, le don de soi, la fidélité, le courage des choix. « Border Men » est un message pour nous tous : être toujours, où que nous soyons, des personnes en dialogue ». Maria Chiara De Lorenzo Pour plus d’informations: border.men.info@gmail.com Voir le trailer en italien : http://www.youtube.com/watch?v=zMk6KAdlXwc

OnCity: réseaux de lumières pour habiter la planète

Du 1er au 3 avril 2016 aura lieu, au Centre des Congrès de Castel Gandolfo (Rome), “OnCity: réseaux de lumières pour habiter la planète”, une rencontre internationale pour le bien commun. Envrion 800 personnes sont attendues, en provenance des cinq continents. Ce Congrès est organisé par le Mouvement Humanité Nouvelle, par le Mouvement Jeunes pour un Monde Uni et par l’Ong AMU (Action pour un Monde Uni): trois instances du Mouvement des Focolari engagées dans la construction d’un monde uni et plus fraternel sur le plan social, entre jeunes et entre générations, entre personnes, communautés et peuples. L’actualité du moment nous interpelle: attentats, terrorisme, nouvelles discriminations, pauvreté, “guerres fragmentées”: nos villes vivent des problèmes et des contradictions qui sautent aux yeux de tous, mais il ne manque pas d’expériences positives, désormais bien confirmées, qui montrent la possbilité de travailler, de croire et d’espérer en des villes plus solidaires et plus fraternelles, plus vivables pour tous. C’est sur cette base que prendra forme cet événement prévu sur trois journées, une occasion d’approfondir des sujets comme la solidarité, la fraternité, d’identifier les changements des villes où nous vivons, pour apprendre à faire du dialogue un style de vie, une manière de se rapporter au monde et à la réalité: dans notre monde globalisé, mais en même temps si éclaté, ce style de vie mérite d’être cultivé et diffusé. Renseignements et réservations: oncity2016.net info@oncity2016.net 06/94792170 Pour télécharger le flyer: pdf ONCITY2016- reti di luci per abitare il pianeta (14.05 MB)

Dans une prison romaine : redonner dignité

Dans une prison romaine : redonner dignité

Alfonso_di_Nicola-01“J’étais encore petit – raconte Alphonse, classe 1945 – lorsque mon père fut emprisonné injustement. Ma mère et moi nous allions lui rendre visite à la prison et même si j’étais jeune j’ai pu me rendre compte de la profonde désolation des détenus : des gens sans espoir, sans futur. Et sans dignité. Alors je me suis promis qu’un jour j’aurais fait quelque chose pour eux ». Alphonse doit attendre un peu avant de réaliser son rêve. Il s’inscrit pour suivre la formation de visiteur bénévoles et obtient ainsi la permission de rendre visite au pénitencier de Rebibbia (Rome) qui accueille aujourd’hui environ 1.700 détenus. Ils purgent des peines les plus diverses : trafic de stupéfiants, abus sexuels, crimes mafieux, détournements de biens, homicides… Alphonse sait qu’il doit composer avec la méfiance de celui qui est convaincu d’avoir brûlé toute chance de rachat. De fait beaucoup refusent son approche, mais il n’en démord pas, convaincu qu’en chacun d’eux se trouve l’image de ce Dieu qu’il avait choisi comme le tout de sa vie lorsqu’étant jeune il était devenu focolarino. A la fin, l’un d’entre eux, Giorgio, emprisonné pour avoir participé à un vol qui avait tourné en tragédie, lui demande d’aller voir sa mère pour l’embrasser de sa part et lui demander pardon. Alphonse va chez elle et découvre qu’elle est en fin de vie. Ce geste, aussi inattendu mais si attendu, la réconcilie avec son fils et son passé. Quelques jours plus tard, elle meurt en paix. Alphonse continue à rester proche de ce fils jusqu’à sa sortie de prison et l’aide à se réinsérer dans la société. Maintenant Giorgio a un travail, même s’il est intermittent, qui lui permet de maintenir sa famille avec dignité. DSCF0876Au cours de ses visites aux détenus, Alphonse se rend compte de la nécessité pressante de maintenir vivant le fil qui les relie au monde. Il s’efforce alors de faire en sorte que la relation avec la famille, et spécialement avec le conjoint, ne s’interrompe pas, et aussi de donner un coup de main aux familles qui sont à l’étroit à cause de l’emprisonnement. Pour arriver à ce but il faut des énergies, des personnes, des fonds. Il ne se donne pas de répit et lance un projet appelé « Sempre persona » (Toujours la Personne), pour indiquer que même en réclusion la dignité ne fait pas défaut, justement parce que l’amour de Dieu pour chaque homme ne fait jamais défaut. Avec 30 autres volontaires – parents, professionnels, mais aussi des anciens prisonniers – il suit les familles de 160 détenus, leur apportant soutien moral, aides alimentaires et économiques. Un nombre qui augmente de jour en jour. L’esprit qui anime leur action est caractéristique du focolare : « Etre une famille » pour chacun des prisonniers, dans la proximité et le soutien, sans juger leur passé. Les paroles, faites d’écoute, de confiance, de fraternité, en prison revêtent réellement leur signification. Surtout la miséricorde, l’attitude qui – comme l’attestent ces visiteurs bénévoles – « agit sur les personnes comme un ressort qui les aide à se redresser chaque fois qu’elles sont tentées de se laisser aller ». Comme c’est arrivé à Robert, qui après avoir fini ses 8 ans de réclusion, ne trouvant ni accueil ni travail est devenu clochard. Grâce au projet « Sempre Persona » il a été reçu dans une petite structure d’accueil où il peut exercer son métier de cuisinier, retrouvant ainsi sa propre dignité. Ou comme François, chauffeur de camion, à qui personne ne donnait ni travail ni confiance après quatre ans de détention. Il fait maintenant partie de l’équipe des bénévoles qui préparent et apportent les paquets aux familles des détenus. Des histoires comme celles-ci, il y en aurait tellement qu’on pourrait en écrire un livre. Et même deux : « J’étais en prison… » et « Prison et alentours », écrits par Alphonse Di Nicola, tous les deux édités par Città Nuova.

Mexique : dans l’attente de François

Mexique : dans l’attente de François

20160210-01La ville de Mexico, aujourd’hui, semble différente. Il y a un courant d’espoir, de vie nouvelle, de joie. Dans la rue, dans les cabines téléphoniques, dans le métro, sur les panneaux publicitaires des grandes avenues des villes, on annonce l’arrivée du Pèlerin qui vient de Rome, et qui veut, ”comme n’importe quel fils , se rapprocher de la Mère”. La très aimée ”Virgen de Guadalupe”, mère de tous les mexicains et Patronne du continent américain, et pour beaucoup d’historiens, véritable artisan de l’unité de la nation aztèque. ”Je vais au Mexique comme un pèlerin de miséricorde et de paix, je vais rechercher auprès du peuple mexicain quelque chose qu’il puisse me donner….je vais à la recherche de la foi que vous avez, je vais essayer de me laisser contaminer par cette richesse de foi…”, ce sont là quelques expressions du Pape François dans le message vidéo envoyé au peuple mexicain. Et le Mexique ne se prépare pas seulement à l’accueil matériel mais surtout avec le désir de recevoir avec le cœur, le message de l’ ”évêque de Rome”. Un message d’espérance, de miséricorde, de réconciliation, de paix, de fraternité. On perçoit une nouvelle attitude vis-à-vis de cette visite pastorale. Oui, la joie, l’émotion, la fête, mais aussi le désir de faire silence, d’écouter, de la vivre en profondeur. Le Pape nous rend visite à un moment particulièrement difficile pour notre pays, touché par la violence, la pauvreté, la corruption, mais François, dans les messages qu’il a déjà adressés au peuple mexicain, a laissé entrevoir qu’il vient comme ”n’importe qui” et qu’il interpellera chaque mexicain pour qu’il réussisse à aller chercher le meilleur de lui-même. En lisant entre les lignes, nous pourrions presque dire que sa présence parmi nous, si nous la vivons bien et que nous savons bien l’interpréter, pourra devenir un canalisateur des multiples capacités que possède notre peuple et ainsi, donner un coup de barre radical vers un Mexique plus fraternel. Les étapes du voyage ne laisseront personne indifférent : Villes du Mexique, Ecatepec, Chiapas, Morelia, Ciudad Juárez. Le pape parcourra des milliers de kilomètres du nord au sud du pays, un parcours qui touchera les points névralgiques de conflits, de souffrances, parfois jusqu’à des tragédies pour lesquelles le Mexique est en train de souffrir. De la grande ville avec son anonymat et ses injustices sociales, au monde indigène marginalisé, au trafic de stupéfiants avec toute sa violence, au problème migratoire à la frontière du nord du pays. Le parcours choisi et les activités qu’il fera lancent un message clair : le Pape vient en tant que missionnaire de miséricorde et de paix, en particulier pour ceux qui en ont le plus besoin et il veut s’approcher des plaies présentes dans la nation. Avec toutes les personnes du Mouvement des Focolari du pays, nous nous sommes préparés en approfondissant l’enseignement de François, en particulier les thèmes qu’il affrontera lors de sa visite : les jeunes, les familles, l’immigration, le travail, la civilisation aborigène. Nous désirons accueillir son message, le rencontrer et l’écouter là où il ira, aussi dans la rue, lors des multiples parcours qu’il effectuera dans sa papamobile ouverte. De plus, nous avons été convoqués par la Conférence Épiscopale mexicaine afin de collaborer, ensemble avec d’autres mouvements ecclésiaux, à la partie logistique de la visite , spécialement pour la ville de Mexico. Sois le bienvenu, pape François au Mexique, avec toi, nous voulons être missionnaires de miséricorde et de paix !”. De la part de nos correspondants Anabel et Raffaele Massolin Message vidéo au peuple mexicain : http://youtu.be/o8Y9VMFmOx0 Lire aussi : http://www.news.va/es/news/el-papa-a-los-mexicanos-voy-a-buscar-a-la-riquez-2 Site officiel : http://papafranciscoenmexico.org/  

Malte : visite à “The Voice”

Malte : visite à “The Voice”

The_Voice_01« Nous arrivons à l’école en bus, à quelques minutes de la mer, Andy nous accueille le sourire aux lèvres. Comme tous les enseignants, elle connaît chaque étudiant par son nom et elle le suit durant tout son séjour à Malte, ainsi que sa famille d’accueil. Plusieurs personnes travaillent avec elle : Vivienne, qui a suivi l’école depuis sa naissance, Maria, qui pendant des années a travaillé à la direction du ministère de l’Education et offre maintenant son expérience comme responsable de l’école et Marilyn, qui a rejoint l’équipe il y a deux ans comme directrice d’études. “The Voice” naît en 1992 où quelques jeunes décident de répondre au défi lancé par Chiara Lubich de faire naître une économie de communion : après plus de 20 ans, ces jeunes continuent à collaborer en tant que familles d’accueil pour les étudiants. Vivienne, responsable de l’école durant plusieurs années, raconte : « J’avais déjà créé une entreprise, mais face à beaucoup de difficultés j’avais abandonné l’initiative et je m’étais promis de ne plus recommencer. Avec The Voice, cependant, c’était différent : j’ai tout fait pour que l’institution ne meure pas. C’était un projet pour lequel cela valait la peine de lutter ». Ceux qui gèrent les autres écoles d’anglais à Malte (il y en a aujourd’hui 47 dans l’ile) n’arrivent pas à comprendre comment The Voice puisse encore « vivre » : économiquement cela semble impossible. « Les autres écoles ont de grands groupes alors que nous tenons à garder des groupes de 5 à 8 étudiants par classe, ce qui implique un plus grand nombre de professeurs », explique Marilyn. The_Voice_02Le rapport personnel devient une méthode pédagogique, clé pour un bon apprentissage linguistique, tellement lié à la confiance, surtout lorsqu’il s’agit de développer des capacités en communication orale. Avec la même disponibilité et délicatesse, les familles d’accueil continuent le soir le dialogue avec les étudiants, mettant à profit tous les instants pour les aider à progresser. Cette priorité donnée à la relation est définie par Vivienne comme le signe distinctif de l’école, son identité. Le climat de famille est palpable et cela ressort de toutes les impressions des étudiants. « Ici j’ai rencontré des amis et des professeurs très sympathiques qui m’aiment bien », affirme Karina. Raffaella ajoute : « le fait d’avoir une enseignante plus jeune que moi m’a donné du courage pour chercher du travail quand je rentrerai chez moi, et pouvoir donner moi aussi le meilleur de moi-même, comme elle ». The_Voice_03L’école a fait un choix, conforme à ses valeurs et à son engagement dans l’Economie de Communion, celui d’insérer régulièrement de nouveaux enseignants qui soient jeunes. C’est le cas de Claire, qui est maintenant animatrice et guide touristique pour les activités de l’après-midi. Les sorties, comme les heures d’étude, sont autant d’occasions pour grandir ensemble. Et Malte est un joyau au niveau culturel et historique : entre une visite aux temples préhistoriques et les splendides grottes bleues, on fait un petit plongeon dans les eaux cristallines. Le jour suivant, l’île de Comino et son Blue Lagoon, puis l’île de Gozo avec sa Citadelle, ou la visite de la capitale Valletta. Et de manière inattendue, sur la plage, un dialogue profond permet de donner un aperçu sur le projet de l’Economie de Communion qui se trouve à l’origine de l’école. Dernièrement The Voice a donné la possibilité à de nouveaux membres de participer à son groupe dirigeant, qui adhèrent aussi au projet de l’EdC. Parmi eux John, consultant en ressources humaines et management avec son expérience particulière et son intérêt dans le domaine touristique. Je souhaite de nouveaux développements ! ». De Anouk Grevin Source : http://www.edc-online.org/it/imprese/best-practices/11392-malta-la-sfida-vinta-di-the-voice.html Brochure

Brésil, paroisses encore plus unies

Brésil, paroisses encore plus unies

20160208-03« J’ai été accusée injustement devant tout le conseil paroissial. Ma réponse : silence, larmes. Deux jours après un coup de fil de cette personne, la voix cassée par l’émotion : « Tu peux me pardonner ? ». « Je t’ai déjà pardonnée !!! » Puis une pensée : il ne suffit pas de pardonner, je peux faire plus. Alors je l’invite à dîner et naît une amitié qui n’aura plus d’ombres ». C’est le récit de Bérénice, mère de trois enfants, catéchiste depuis plus de vingt ans puis ministre de la Parole dans les 5 communautés que forme la paroisse Immaculata Conceção, dans l’un des quartiers périphériques de la grande San Paolo. C’est un flash parmi les nombreuses expériences qui se sont alternées durant les deux « Ecoles de Communion » du Mouvement Paroissial – branche du mouvement des Focolari dans l’Eglise locale – qui s’est déroulé du 22 au 24 janvier dans la Mariapoli Ginetta, à Vargem Grande Paulista (SP) et du 30 au 31 janvier dans la Mariapoli Santa Maria (Igarassu-Recife). Au centre de ces rencontres : l’Unité, charisme spécifique des Focolari, avec un approfondissement tout particulier sur la Miséricorde en cette année sainte. Plus de 300 personnes y ont participé, jeunes et adultes laïcs, religieux, séminaristes, diacres et prêtres, de 116 paroisses, dans 27 diocèses de 16 états brésiliens. Tous ensemble ils ont témoigné de la force du pardon, de la miséricorde, de l’amour évangélique qui, vécu avec d’autres mouvements, associations et activités pastorales, fait de la paroisse une « communauté de communautés ». 20160208-04Nombreux sont les fruits de la Parole de Dieu vécue : dans des quartiers de la périphérie où les laïcs prennent en charge les locaux pour accueillir un nombre toujours croissant de fidèles et d’enfants, ils s’engagent dans les diverses activités pastorales ; les prisons ou les œuvres sociales paroissiales où l’on découvre la priorité de l’écoute et de l’attention à la personne par rapport à l’organisation et les aides matérielles. Ou bien l’initiative de faire naître de petites rencontres dans les maisons, y apportant la Parole de vie dans les familles, souvent loin de l’Eglise, comme par exemple chez Maria Hélia appartenant à une communauté de Marechal Deodoro. Bernadette habite à João Pessoa ; elle est catéchiste dans la paroisse de l’Enfant Jésus et membre de l’équipe de catéchistes de l’archidiocèse. Elle essaie de communiquer ce qu’elle vit, dans une grande ouverture au dialogue, en commençant par sa famille, avec des parents évangéliques et pentecôtistes. Le jour de Noël elle a réussi à faire participer tout le monde – même son mari qui ne fréquente pas l’Eglise – à une représentation de la naissance de Jésus. « Il s’est créé un climat de dialogue, d’unité entre tous. Nous avons vécu un véritable Noël ! ». Au cours de la mise en commun de conclusion, l’engagement pris par les participants exprimait le désir de devenir des bâtisseurs d’unité à l’intérieur de la communauté en construisant partout des relations où, grâce à l’amour réciproque, vive le Ressuscité qui attire et transforme, en répandant paix et joie. Le but : viser à réaliser le « rêve de Jésus » qu’il a demandé au Père ‘Que tous soient un’ le cœur ouvert à tout le monde.

Chiara Lubich: « Comme si j’étais sa mère »

Chiara Lubich: « Comme si j’étais sa mère »

60_Chiara(…) « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre ». (Jn 8,7) Jésus l’a dit à ceux qui voulaient lapider la femme adultère. Le point central des commandements de Jésus est vraiment toujours l’amour. Pour cela, Il ne veut pas que nous chrétiens, nous condamnions. « Ne jugez pas » a-t-il dit en effet et Il a proclamé : « Bienheureux les miséricordieux… » Jésus veut la miséricorde. Il semblerait cependant, qu’on puisse déduire de ses paroles que quelqu’un pourrait lancer la première pierre : celui qui est sans péché. Il ne s’agit certainement pas de nous, de chacun de nous qui sommes tous pêcheurs. Mais il y a une créature qui est sans péché. Nous le savons : c’est la Mère de Dieu. Marie pourrait-elle donc jeter la pierre à celui qui s’est trompé ? L’a-t-elle fait durant sa vie ? Nous connaissons notre Maman. Nous savons ce qu’affirme l’Écriture, ce que transmet la tradition, nous connaissons la pensée du peuple de Dieu à son sujet : Marie est amour envers tous les hommes ; Marie est miséricorde, elle est l’avocate des plus misérables. C’est à elle que d’innombrables chrétiens ont recours et ont toujours eu recours, quand ils ont eu l’impression que la justice de Dieu les menaçait. Marie ne jette pas de pierre – au contraire -. Après Jésus, personne ne diffuse autant d’amour qu’elle. Pourquoi ? Parce qu’elle est une mère. Une mère ne sait rien faire d’autre qu’aimer. Et l’amour de la mère est typique. Elle aime ses enfants comme elle-même parce qu’il y a vraiment quelque chose d’elle dans ses enfants. (…) Nous aussi, nous pouvons trouver quelque chose de nous-mêmes dans les autres. Nous devons en fait voir Jésus, aussi bien en nous que dans nos frères. Comment nous comporterons-nous alors ? Devant chaque prochain, à la maison, au travail, au dehors, avec celui dont nous sommes en train ce parler, ceux avec qui nous nous entretenons au téléphone, ceux pour lesquels nous travaillons, devant chacun, durant ces quinze jours nous devons simplement penser ceci : je dois me comporter comme si j’étais sa mère et agir en conséquence. Une mère excuse, elle excuse toujours ; une mère espère, une mère espère toujours. « Comme si j’étais sa mère ». Voilà la pensée qui doit dominer ces prochains jours. C’est notre engagement pour être sûrs de ne pas jeter de pierres et de pouvoir être pour tous, la présence de Marie sur la terre. Chiara Lubich – Rocca di Papa, 3 mars 1983 Sur le site Web: Chiara Lubich Centre  

Giorgio Martelli, syndicaliste de Dieu

Giorgio Martelli, syndicaliste de Dieu

Turnea-10« Par la communion effective qu’il opérait entre les différents groupes et les entités associatives», grâce à sa « fibre sociale, son intelligence et son amour » il s’est fait « interprète des souhaits du cardinal Benelli et de Chiara Lubich » en réalisant, à la fin des années 70 à Florence, le Centre International pour les Etudiants Giorgio La Pira. C’est l’archevêque de Florence, le cardinal Giuseppe Betori, qui décrit cet aspect important de son histoire. Giorgio Martelli, né à Pistoia, en Toscane, a de fait contribué de manière décisive à la naissance de ce cette œuvre, une collaboration entre l’archidiocèse de Florence et le mouvement des Focolari. Aujourd’hui encore ce centre continue son engagement auprès des « jeunes venant de tous les pays du monde, spécialement de ceux en voie de développement, en favorisant leur accueil fraternel et en développant le dialogue entre les personnes de toute culture et de toute conviction ». Mais l’activité du Centre La Pira est parmi les plus importantes et les plus diverses au cours de la vie de Turnea (nom que Chiara Lubich lui a donné pour synthétiser sa personnalité : Turris Eburnea, Tour d’Ivoire, en référence à l’une des litanies de la Vierge). Turnea naît d’une famille ouvrière qui l’éduque dans une foi simple, dans la droiture et la soif de justice. Tout jeune il s’engage dans l’Action catholique où il reçoit une formation chrétienne plus solide. Durant la guerre, avec son père, il est pris dans deux rafles qui le mènent aux travaux forcés dont il réussira à s’enfuir. Après la guerre il commence à travailler dans le syndicat en tant qu’employé au bureau des contrats de travail et au service contentieux, en même temps il reprend ses études pour obtenir le diplôme d’ingénieur industriel. Pendant cette période de l’Action catholique, il fait connaissance de jeunes chrétiens engagés, parmi lesquels se trouvent Bruno Venturini et Vitaliano Bulletti, futurs focolarini eux aussi. Lui-même écrira à propos de cette période : « Il existait deux aspects de la vie chrétienne qui se présentaient à moi alternativement : l’un plus personnel, de recherche d’un rapport avec Dieu, l’autre plus social de besoin de fraternité entre les hommes, de justice et de lutte pour les atteindre. Mais c’étaient deux aspects séparés l’un de l’autre !”. Sa première rencontre avec Graziella De Luca remonte à janvier 1950. Elle se rend dans sa ville pour parler de l’expérience du mouvement des Focolari naissant à quelques personnes. Les mois suivants, il prend plusieurs fois la route de Rome où il rencontre Chiara ainsi que les premiers et premières focolarines. Après quelques mois de lutte intérieure, il décide de se joindre à eux non sans avoir laissé sa fiancée et ses parents, au milieu de fortes incompréhensions. Il rejoint le premier focolare masculin de Rome. Différents focolares d’Italie et de Hollande l’accueillent. GIORGIO MARTELLI (TURNEA) - RACCOLTA FOTOEn 1968 Chiara l’appelle pour être le premier responsable de la branche des Volontaires de Dieu qui vient de naître. Au cours de leurs congrès, Turnea encourage des moments de débats sur des problèmes autour de la concrétisation de la spiritualité de l’unité dans la vie quotidienne. Il répète souvent ce qu’affirme Chiara : les Volontaires doivent, à notre époque, imiter les premiers chrétiens. Durant de nombreuses années il s’occupera de l’aspect harmonie et milieu de vie au sein des Focolari, qui a trait aux constructions, aux cités-pilotes, aux centres mariapoli, à l’art, aux œuvres sociales. Charge qu’il vivra avec passion, amour et don de soi, même si entrecoupée de nombreux voyages et visites dans différents pays. Turnea a déployé ses forces, sa ténacité et son amour dans divers autres secteurs : le démarrage du mouvement Jeunes Pour un Monde Uni, le soutien du Centre audiovisuel Sainte Claire et de l’orchestre international Gen Rosso. A partir de 2008, libéré de toute charge spécifique, il continue à apporter son aide par ses conseils et ses idées. En tant que prêtre il accompagne beaucoup de focolarini, surtout ceux qui souffrent, pour lesquels il célèbre régulièrement la messe. En 2012 il est atteint d’une maladie qui l’oblige à une invalidité motrice qu’il supporte pourtant avec énergie et amour à Jésus crucifié et abandonné. Un ami de toujours, Bruno Venturini, raconte cette dernière période : « Il concentrait toutes ses forces à essayer d’être positif, disponible. Après une journée difficile, il lui arrivait de réussir à se lever et je le trouvais à l’ordinateur pour répondre au courrier. Mais en même temps il prenait des mains de Dieu de manière sereine et constante son manque de force et son inactivité. Jamais résigné. Il accueillait avec joie ceux qui lui rendaient visite ; il parlait avec lucidité, souvent avec grande difficulté, touchant les sujets les plus variés qui pouvaient intéresser l’autre, sans oublier une pensée profonde qui exprimait son état d’âme, sa pleine adhésion à la volonté de Dieu. Pensées célestes ». Le 26 janvier 2016 Turnea conclut son voyage terrestre. « Un autre géant » parmi les focolarini, comme l’écrit la présidente des Focolari Maria Voce.   Maria Chiara de Lorenzo

Philippines: ÉdeC Congrès Panasiatique 2016. Live Streaming

Philippines: ÉdeC Congrès Panasiatique 2016. Live Streaming

EoC_Asian ConferenceLe programme des 5 jours est vraiment très riche et il sera possible, de partout dans le monde,d’en suivre en streaming  une grande partie. L’équipe de communication du congrès est au travail depuis plusieurs jours pour faire fonctionner au mieux cet aspect. Une playlist sur youtube a été générée ; elle est facile d’accès et on pourra y choisir l’horaire correspondant à une retransmissiion en direct ou revoir un morceau du streaming déjà transmis. Ci-après ce que contient le programme complet du congrès et la liste synthétique mais complète des interventions prévues en streaming. Sito EoC Asia EdC online

Philippines : l’histoire de Marinova

Philippines : l’histoire de Marinova

Marinova-01Le 51° Congrès Eucharistique international s’est déroulé à Cebu, aux Philippines, du 24 au 31 janvier dernier. L’équipe des media sociaux est allée découvrir les récits les plus significatifs pour les raconter sur la page facebook (IEC2016SocialMedia). Parmi celles-ci, l’expérience de Marinova, focolarine à Cebu. « Je n’avais que onze ans lorsqu’une grande souffrance est entrée chez nous. Mon père a été tué par un groupe de personnes très influentes et nous n’avons pas pu recourir à la justice car nous étions pauvres. Nos grands-parents nous ont rappelés que la véritable justice se trouve uniquement en Dieu ! Grâce à eux j’ai réussi à terminer l’université et tout de suite j’ai trouvé un travail. Je maintenais la famille en travaillant dur pour aider ma mère. J’ai contracté beaucoup de dettes avec des usuriers afin de soutenir la famille. A cause de toutes ces difficultés est née dans mon cœur une haine profonde contre les personnes qui avaient tué mon père. J’y voyais la cause de toutes les souffrances de notre vie. J’ai ensuite étudié le droit dans le but d’obtenir justice pour la mort de mon père. Cependant Dieu avait un autre plan sur moi. Une de mes collègues, une jeune des Focolari, m’a invitée à une rencontre organisée par ce mouvement d’Eglise qui a comme but de réaliser la prière que Jésus a adressée au Père : « Que tous soient un » et d’aider à l’unité de la famille humaine en traduisant l’évangile en vie. Une nouvelle aventure allait s’amorcer dans ma vie. Moi aussi j’ai commencé à mettre en pratique les paroles de Jésus. Il a dit : « Celui qui m’aime, je me manifesterai à lui » ; « Tout ce que vous aurez fait un plus petit, c’est à moi que vous l’avez fait ». Je suis devenue dépendante de cette nouvelle drogue : l’AMOUR… J’ai trouvé l’essence et la véritable signification de ma vie et pour la première fois j’ai senti que Jésus dans l’Eucharistie en était la source. Un jour j’ai demandé à Jésus de m’enseigner à vivre concrètement Sa parole : “Aimez vos ennemis » parce que je sentais que la haine envers les personnes qui avaient tué mon père était encore ancrée en moi. Et voilà que le lendemain, au travail, j’ai rencontré par pur hasard, le chef du groupe. Je l’ai salué spontanément par un sourire et je lui ai demandé comment allaient les membres de sa famille. J’ai vu que cette salutation l’a déconcerté. Et moi, je l’étais encore plus pour ce que j’avais fait. Petit à petit j’ai senti que la haine en moi était en train de se dissoudre et se transformait en amour. Mais ce n’était que le premier pas : l’amour est créatif ! Je sentais que chaque membre du groupe devait faire l’expérience de notre pardon. Avec un de mes frères nous sommes allés les rencontrer en essayant de rétablir la relation et de leur faire comprendre que Dieu les aime ! Au point que l’un d’eux a demandé pardon pour ce qu’il avait fait et demandait de prier pour sa famille et sa santé. J’étais convaincue que cette expérience de pardon et de guérison avait sa racine dans la puissance transformatrice de Jésus dans l’Eucharistie ».

Evangile vécu : comme une mère console son enfant

Evangile vécu : comme une mère console son enfant

20160204-01Un signe du ciel J’ai entendu une femme, enceinte de son quatrième enfant et en visite chez le médecin, dire à la secrétaire qu’elle ne pouvait pas le garder à cause de ses conditions économiques. « Dieu en teindra compte », a-t-elle conclu. Je ne pouvais pas rester indifférente à ce que j’avais entendu alors je l’ai tout de suite communiqué à mes amis les plus proches et ensemble nous avons décidé de faire une collecte entre nous. Je suis ensuite allée voir la secrétaire du médecin pour lui demander de donner cet argent à la dame, sans lui dire qui l’avait apporté. Entre temps nous avons tout offert à Dieu. Le temps passait sans avoir de nouvelles ; cependant quelqu’un avait remarqué (nous vivons dans un petit centre où tout le monde se connaît) que le ventre de la dame augmentait en dimension. A la fin un bel enfant est né. Après un an j’ai reçu les remerciements de la femme qui avait compris d’où venait l’argent : « Le jour avant d’aller avorter j’avais demandé à Dieu de me faire comprendre si j’avais pris la bonne décision. Tard le soir, la secrétaire du médecin est venue me voir avec l’enveloppe. Pour moi c’était le signe du ciel ». (R. Italie) Le fer à repasser Corine avait besoin d’un fer à repasser. Ma première idée fut de confier cette nécessité à la providence de Dieu. Plus tard une femme m’a invitée à un petit déjeuner organisé à la paroisse. J’avais beaucoup de choses à faire ce jour-là, et j’aurais voulu lui répondre par la négative. Mais pour lui faire plaisir j’ai accepté. Je me suis retrouvée à boire le café au milieu de dames presque toutes âgées, heureuses d’avoir une jeune parmi elles. J’ai aperçu une connaissance qui avait acheté un fer à repasser trop lourd pour elle et me demandait si je connaissais quelqu’un qui en aurait besoin. Bien contente j’ai tout de suite pensé à la prière que j’avais faite. (I. Suisse)  Pendant que j’attendais le train… Je me suis senti trahi par les personnes que j’aimais, alors j’ai quitté ma famille pour rester tout seul. Une forte déprime m’a poussé plusieurs fois à m’ôter la vie. La dernière, dans une petite gare. Pendant que j’attendais le premier train pour me jeter dessous, une sœur s’est approchée de moi sur le quai et m’a convaincu du contraire. Puis elle a pris soin de moi en me faisant connaître une communauté d’accueil qui m’a reçu à bras ouverts ; cependant les premiers temps je refusais l’amour qu’ils me portaient à cause de la haine que je portais en moi. Même si je ne voulais plus entendre parler de Dieu, l’un d’entre eux m’a convaincu de lire la bible. Petit à petit la dureté de mon cœur s’est assouplie et j’ai commencé à croire. Plusieurs années sont passées et j’ai appris à pardonner, à aimer le prochain, à être patient… j’ai maintenant renoué les rapports même avec ma famille, j’ai un travail, une maison, je me sens à l’aise. Rien n’arrive par hasard… Je remercie Dieu qui m’a fait connaître son immense amour ! (C. –  Italia)

Inde: projets Santacruz et Udisha à Bombay

Inde: projets Santacruz et Udisha à Bombay

IMG_7385“On peut tourner la tête quand on rencontre les problèmes d’un autre, ou les prendre à bras le corps en les faisant siens. Pour un mouvement qui a choisi d’embrasser le visage souffrant de Jésus sur la croix, on comprend que les focolares de Bombay aient choisi d’accueillir et de relever les défis de ses communautés avec amour et dévouement », écrit Anabel, une jeune des focolari, journaliste à Bombay. Le projet de Santacruz et celui d’Udisha sont nés pour concrétiser le fort engagement du mouvement en faveur de la justice sociale, de la fraternité universelle, et surtout pour témoigner, dans cette ville aussi, de l’amour pour Jésus présent en chaque prochain.“ Le projet Santacruz a débuté en 1992 pour répondre aux exigences des familles du lieu confrontées à la pauvreté, la toxicomanie et la pénurie de travail. Il fournit des rations alimentaires aux familles et une aide régulière afin que les enfants puissent continuer leurs études. « Au début nous avons peiné pour financer ce projet, mais nous avons mis en commun nos ressources et les contributions de toute la famille des Focolari en Inde. Je suis heureuse que nous soyons arrivés à soutenir ce projet pendant plus de 25 ans », nous confie Joan Viegas, une des premières volontaires de Bombay associées au projet. « Avec le temps nous nous sommes rendu compte que, pour résoudre le problème social de ces familles, il était aussi nécessaire de les nourrir spirituellement. Nous avons commencé par organiser des groupes Parole de Vie pour les mamans des filles qui avaient un besoin urgent de trouver un lieu où s’exprimer, partager leurs problèmes et trouver une force spirituelle. L’une d’entre nous, Joséphine Passanha qui n’est plus de ce monde, a commencé à faire des rencontres en langue Konkani pour ces femmes qui ne parlaient pas l’anglais et aussi à organiser des séminaires utiles pour la gestion de la famille, comme par exemple la planification des naissances et la gestion de l’épargne et des dépenses ». IMG_7379_bAu cours de sa première visite en Inde en 2001, Chiara Lubich a encouragé les membres des focolari à Bombay à élargir le cercle de leur action en direction d’autres personnes aux marges de la société. Cela a donné un fort élan au Projet Udisha, une initiative déjà amorcée qui se concentre sur le développement intégral des enfants provenant des milieux très défavorisés. Udisha – « rayon de soleil » en sanscrit – éclaire aujourd’hui la vie de plus de 120 enfants grâce à ses diverses propositions : soutien scolaire, conseil familial, suivi médical, cures de désintoxication, camps de jeunes. Un cycle de dépistage sanitaire périodique est devenu l’une des principales spécialités d’Udisha, ce qui aide beaucoup d’enfants et leurs parents à relever divers défis, parfois même à sauver des vies en prévenant les tendances suicidaires. Mise en place de groupes pour l’autogestion qui aident les mamans à gérer leur budget et à compléter leurs revenus en créant de petites entreprises comme la confection de sacs au crochet, des services de restauration ou de soins esthétiques. “Udisha est devenu une véritable organisation avec l’aide de la communauté des Focolari de toute la ville de Bombay, et aussi grâce au parrainage d’enfants à distance assuré par le Mouvement Familles Nouvelles », dit Brian D’Silva, l’un des pionniers du projet. « Nous cherchons chaque jour à rejoindre davantage de familles, en ayant toujours présent à l’esprit que c’est Jésus que nous servons en chaque personne. Et c’est pour moi une grande satisfaction de voir que les premiers enfants d’Udisha sont aujourd’hui bien instruits, qu’ils ont trouvé un travail et contribuent positivement à la société qui les entoure ».

Vie consacrée : frères et sœurs par vocation

Vie consacrée : frères et sœurs par vocation

20160201-01P.Salvo, pouvez-vous nous aider à en faire un bilan ? « Une très grande grâce est passée cette année, elle a touché beaucoup de couches de l’Eglise, en plus évidemment de son impact sur tous les consacrés. Le pape François, se faisant aider aussi de la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et de la Société de Vie Apostolique (CIVCSVA), a animé cette année, qui nous était dédiée, par des contenus et des événements particulièrement inspirés. Il est naturellement trop tôt pour établir un bilan, parce que je suis convaincu qu’on est allé en profondeur et nous pourrons voir les fruits avec le temps ». Quel rôle ont joué les religieux liés aux Focolari ? « La sensibilité particulière à l’unité, caractéristique du charisme de Chiara Lubich, offre aux personnes du mouvement une sorte de know how qui encourage à privilégier les rapports et à les transformer en communion. Les religieux et religieuses appartenant aux Focolari se sont engagés dans des initiatives de leurs communautés et diocèse, ou même dans les activités nationales et des Eglises universelles, y apportant le timbre de la communion. Un esprit souhaité par l’Eglise tout entière dans son cheminement à devenir de plus en plus « maison et école de communion ». Dans un des pays européens, ce sont justement les religieux et les personnes consacrées du mouvement qui ont proposé à la Conférence des Supérieurs Majeurs le projet d’une rencontre pour jeunes consacrés. Les responsables en ont tellement apprécié les contenus et les modalités qu’ils l’ont inclus comme leur initiative propre. Plus de 250 jeunes religieux y ont participé avec des impressions et des fruits vraiment significatifs ». Qu’en est-il des initiatives proposées par le Saint Père et la Congrégation des Consacrés ? Les invitations du pape François ont été très importantes. Il demandait de montrer la joie de vivre la consécration et d’agir prophétiquement dans les « périphéries existentielles », comme il l’écrivait dans sa lettre apostolique à tous les consacrés : « Je m’attends à ce que « vous réveilliez le monde », parce que la marque typique de la vie consacrée est la prophétie ». Il souligne de cette manière un proprium de la Vie religieuse caractérisée par le fait d’être porteur de charismes, c’est-à-dire de dons pour le bien de toute l’Eglise. La CIVCSVA a ensuite développé la pensée du pape François avec trois lettres : l’une dédiée à la Joie qui doit être la distinction des consacrés (Réjouissez-vous) ; une autre leur capacité d’être prophétie pour le monde (Scrutez) et la troisième la dimension contemplative de leur vie (Contemplez). Ces trois documents constituent un point de référence pour le futur de la vie consacrée dans l’Eglise. Un événement à rappeler, c’est sans aucun doute la rencontre à Rome des jeunes religieux de septembre dernier. Un congrès qui a eu un grand impact avec ses 5000 participants du monde entier, rassemblés sur 4 jours. Ce n’est pas quelque chose que l’on voit souvent. J’ai été très touché, à cause de la signification qu’elle a revêtue, par la rencontre œcuménique de religieux et religieuses, qui s’est déroulée du 22 au 25 janvier 2015. Il s’agissait d’une toute première au Vatican, voulue expressément par le pape François. Un signe du progrès dans le cheminement entre les chrétiens de différentes confessions. Le p. José M. Hernàndez, clarétien, a dit durant la rencontre, que la vie consacrée est appelée à « être un pont et non un fossé » entre les chrétiens. Il me semble que c’est un beau souhait qui exprime bien le chemin qui reste encore à faire ».

Océanie : ”Des petites choses naissent les grandes”

Océanie : ”Des petites choses naissent les grandes”

MariapolisOceania_03Quatre jours ensemble, 540 participants de plus de 50 différentes nationalités dont plus de la moitié, des jeunes et des familles. Parmi ceux-ci : deux réfugiés arrivés du Burundi et un groupe de la Syrie, 169 personnes provenant des îles du Pacifique (Nouvelle Calédonie, les îles de Wallis et Futuna, Fidji et Kiribati), un programme bilingue. Voici quelques flashes de la récente Mariapolis qui a eu lieu du 13 au 17 janvier dernier, à Phillip Island (à 150 km de Melbourne, Australie). ”Construire ensemble l’unité”, le titre choisi pour l’édition 2016. ”Le point central de la spiritualité de l’unité – écrivent les organisateurs – a été approfondi avec un thème spécialement choisi. Suivi par tous dans un grand silence, il a tout de suite été mis en pratique à travers l’écoute et l’accueil entre les participants, certains de cultures très différentes, dans les différents aspect de la vie quotidienne de la Mariapolis : de la communion des biens à la préparation de la salle à manger, de la liturgie et des chants, dans les moments de détente et de jeux, pendant l’échange d’expériences. Les workshops en particulier, qui se sont tenus en trois moments différents et auxquels beaucoup ont participé, ont offert la possibilité d’échanger des idées, et de raconter les propres témoignages de vie”. MariapolisOceania_06L’avis est unanime, les personnes provenant des îles du Pacifique ont largement contribué, déjà à partir du témoignage des grands efforts fournis – surtout économiques – pour être présents. ”Comme le représentant de Kiribati, qui a pris congé de son travail de marin, pour réussir à participer à la Mariapolis. Et puis les nombreux et beaux témoignages de vie évangélique sur la manière avec laquelle ils ont surmonté ensemble les difficultés financières pour récolter la somme nécessaire à payer le billet d’avion et les dépenses pour le logement. Ils ont vécu la communion des biens entre eux – comme on le raconte des premiers chrétiens – , et ont touché de la main l’amour personnel de Dieu pour eux à travers la providence qui est arrivée de toutes les façons possible. En arrivant, ils disaient avoir trouvé la famille des Focolari qui n’est pas différente de celle qu’ils ont quitté”. MariapolisOceania_02Chaque soirée s’est conclue dans un climat de fête et de gratitude pour la richesse des cultures de chaque peuple représenté dans la Mariapolis : une vraie ébauche de monde uni. ”L’unité des peuples n’est pas une utopie”. Ce fut la constatation commune. Les personnes venues des différentes îles, se sont arrêtées encore une semaine dans le Centre Mariapolis de Melbourne, pour des moments de formation en particulier sur des thèmes concernant la famille. ”Aujourd’hui, c’est une course d’amour réciproque et chaque activité se fait avec engagement et joie ; on continue à construire un morceau de monde uni – concluent-ils -. En Australie, il y a un dicton : ”Des petites choses naissent les grandes”. Nous sommes certains que, avec Jésus au milieu de nous, fruit du fait de vivre le commandement de l’amour réciproque, de grandes choses naîtront”. Regarde la Mariapolis en Océanie sur Facebook : Phillip Island Mariapolis 2016

Noorjeahan Majid, Prix Klaus Hemmerle 2016

Noorjeahan Majid, Prix Klaus Hemmerle 2016

20160131-02“Notre grand rêve – déclare Noorjehan Majid à la cérémonie de remise du prix survenue le 22 janvier en Allemagne en présence des autorités civiles et religieuses – est de pouvoir soigner le million et demi de personnes de notre pays malades du Sida. Jusqu’à présent, nous avons traité 300 000 personnes, dont 70 000 enfants. En outre, grâce à des traitements appropriés, plus de 60 000 mères infectées ont pu donner le jour à des enfants sains.” Même si on est encore loin du but, ces résultats flatteurs sont signe d’espérance, justement en raison de l’engagement de personnes comme Noorjehan et son équipe, qui travaillent pour le programme Dream promu par la Communauté de Sant’Egidio. Noorjehan Majid est une musulmane croyante. Comme femme de foi, ses actes ne se limitent pas au domaine médical. Elle met l’accent sur les rencontres entre chrétiens et musulmans, afin qu’ensemble on puisse contribuer au changement d’une mentalité qui, encore aujourd’hui, marginalise et stigmatise les porteurs du virus. Sa volonté de “construire des ponts” dans la multiplicité des cultures et traditions, unissant les hommes entre eux au nom de l’humanité, “est un signe puissant – exprime Maria Voce, présidente des Focolari, dans son message – de ce que les femmes du continent africain peuvent apporter au développement humain et éthique de la société”. 20160131-bLe prix, institué en 2004 et attribué tous les deux ans à des personnalités qui se distinguent en tant que “constructeurs de ponts” – dont le professeur juif Ernst-Ludwig Ehrlich (2004) et le patriarche œcuménique Bartholomée Ier – a voulu cette année donner une reconnaissance à l’action d’une femme musulmane, qu’Annette Schiavan, ambassadrice allemande auprès du Saint-Siège, définie comme “une bonne samaritaine de notre temps”.   Extrait d’un article de Klaus Hemmerle (1980): Nous sommes faits pour être des ponts, déployés de l’infini à la poussière. Et nous ne sommes hommes qu’en habitant cette tension. Mais celle-ci se maintient uniquement du fait qu’il y a quelqu’Un qui est Dieu et poussière: Jésus Christ. Il nous envoie, Il vit en nous. Il vient à nous en chaque personne. De: La Luce dentro le cose – meditazioni per ogni giorno. (La lumière au-dedans des choses – méditations quotidiennes) Publié par Erich Strick, Città Nuova 1998, p.127 Galerie de photos

Le prix “Chiara Lubich pour la fraternité” décerné à la ville d’Asti (Italie)

Le prix “Chiara Lubich pour la fraternité” décerné à la ville d’Asti (Italie)

VII-premio-chiara-lubichAsti, commune du Piémont (Italie) connue dans le monde entier pour ses vins, et dont la fondation remonte à l’antiquité préromaine, peut se prévaloir aujourd’hui d’une autre distinction : celle d’être la première commune italienne à avoir inséré dans le Statut Communal le principe de la Fraternité parmi ses principes inspirateurs. « La commune d’Asti considère la valeur de la Fraternité comme une condition de l’action politique, dans la conscience partagée que la diversité est une richesse et que toute personne élue au sein de cette institution est un sujet dont il faut reconnaître l’égalité en dignité et en respect, qu’elle est donc appelée à faire passer le bien de la communauté avant les intérêts des particuliers, aussi bien personnels que de groupe et de partis ». C’est le texte qui a été voté à l’unanimité le 19 février 2015 et qui a valu ce prix à la Commune, remis à Rome au maire Fabrizio Brignolo le 22 janvier dernier. Dans la pratique citoyenne comment se manifeste ce principe ? Lors de la remise du prix, le maire d’Asti a rappelé combien la communauté de la ville s’est mobilisée pour réaliser des projets qui déclinent de manière concrète la valeur de la fraternité : l’accueil des réfugiés avec des projets individualisés ; un système de services sociaux qui vise à faire en sorte que les intéressés puissent retrouver une autonomie aussi bien professionnelle que sociale… pour ne citer que quelques exemples. Tout est donc facile dans la vie politique de la commune ? Pas du tout. « Certes, nos différences politiques, culturelles et aussi d’opinion ne sont pas annulées pour autant – affirme un conseiller municipal – les moments de tension et de conflit ne manqueront pas dans notre débat politico-administratif. Mais il est tout aussi vrai qu’aujourd’hui nous avons un indicateur et un instrument précieux supplémentaire, qui nous incite à rechercher un terrain d’échange et une approche sereine qui nous oriente vers une fraternité constructive. C’est évidemment un défi difficile que nous accueillons avec confiance et que nous avons l’intention de gagner ». Le prix de l’association « Ville pour la Fraternité » a été remis le 22 janvier dernier par la présidente Milvia Monachesi, maire de Castelgandolfo, avec Alba Sgariglia et João Manuel Motta du Centre Chiara Lubich (mouvement des Focolari), au cours d’une rencontre intitulée « Peut-on mettre des normes à la fraternité ? ». Modérateur : le journaliste Gianni Bianco, dans la salle capitulaire de Pio Sodalizio des Piceni (voir la transmission). Les interventions du prof. Filippo Pizzolato (Université Bicocca, Milan) et de Tiziano Vecchiato (directeur scientifique de la fondation Zancan, Padoue), ont été importantes ainsi que la table ronde racontant les expériences des communes qui ont inséré le principe de fraternité dans leurs statuts : Asti, Bra, Grottaferrata et Rocca di Papa. Trois autres communes ont fait l’objet d’une mention particulière : • La ville de Rocca di Papa a eu l’honneur d’une citation spéciale car c’est d’elle qu’est est parti le projet de villes unies pour la Fraternité, pour son projet : « De l’obscurité à la lumière : ‘les mercredis au bourg’ » avec la mission « d’illuminer les excellences et réunir les cœurs et les esprits » des habitants – italiens et autres nationalités – de Rocca di Papa. • La Commune de Tolentino a été mise à l’honneur pour le projet « Tolentino, ville de la fraternité » et la réalisation du « dîner de la fraternité », rendez-vous traditionnel en collaboration avec des associations de volontaires et de la citoyenneté, dont le profit a été destiné à des situations de pauvreté sur le territoire. • La Commune de Grottaferrata a aussi été mise à l’honneur pour avoir inséré dans son Statut communal la valeur de la Fraternité en tant que condition de l’agir politique, approuvée à l’unanimité par le Conseil communal le 27 avril 2015. https://www.youtube.com/watch?v=cEtFoAdo6IE https://www.youtube.com/watch?v=P9bfpKF30Wk

Jeunes à contre-courant

Jeunes à contre-courant

Africa 1  Je suis africain et j’étudie dans le Nord de l’Italie. Il y a quelque temps j’avais lu sur une revue un article où l’auteur disait qu’une « nuit » était en train d’envahir la culture occidentale dans tous les domaines, conduisant à la perte des valeurs chrétiennes authentiques. A vrai dire je n’en avais pas bien compris le sens, jusqu’au jour où il m’est arrivé une histoire qui m’a ouvert les yeux. Quelques jeunes, des voisins, me proposent de sortir avec eux et de passer la soirée ensemble. Ils veulent faire quelque chose de différent. Nous sommes un groupe de sept ou huit. Nous commençons par aller danser en discothèque. Au début je me divertis, ils me disent que j’ai la musique dans le sang, que je sais très bien danser. Mais assez vite je me rends compte qu’autour de moi certains dansent sans aucun respect envers eux-mêmes, ni envers les autres. Ils ne dansent plus pour le simple plaisir, mais pour faire passer des messages ambigus. Je perçois en moi une subtile voix qui me demande d’aller à contre-courant et de danser avec dignité et par amour. Au bout de quelques heures mes camarades proposent de changer de lieu. Je leur fais confiance, car tout compte fait, ce sont mes amis, et j’accepte. Nous entrons dans un autre night-club. Juste le temps de me rendre compte où je suis: je me sens agressé par une musique très forte, au milieu de spots psychédéliques, une odeur âcre me saisit à la gorge… me voilà soudain contrarié car je ne suis pas dans une discothèque ordinaire mais dans une « boîte » où des filles se prostituent. Je suis très déçu et en colère. Sans dire un mot je reviens sur mes pas et sors de cet endroit. Un de mes amis me suit. Il m’insulte et me traite de rétrograde. Je ne lui réponds pas. Au bout de quelques minutes un autre sort à son tour, mais cette fois-ci non pour m’insulter, mais pour me donner raison. Un autre enfin se défile et lui aussi me donne raison. Je reste surpris, je venais de déclencher une réaction en chaîne à contre-courant. Sans avoir parlé ni des valeurs chrétiennes auxquelles je crois, ni de Dieu, les autres m’avaient vu et avaient compris. Quelques mois passent. Je ne pensais plus à cet épisode depuis un bon bout de temps. Un jour un jeune, qui était des nôtres ce soir-là, vient vers moi et me dit qu’il s’était repenti et qu’il ne voulait plus fréquenter ce genre de lieu. J’en suis tout étonné. De toute évidence Jésus était en train de travailler dans son cœur. Cette expérience m’a aidé à comprendre plus radicalement la nécessité de savoir dire « non » à certaines propositions venant du monde, parce que c’est notre témoignage qui frappe les personnes, même si parfois nous ne nous en apercevons pas ». (Yves, Cameroun) Extrait de “Una buona notizia, gente che crede gente che muove”, (La bonne nouvelle de gens qui croient, de gens qui bougent) Chiara Favotti, Ed. Città Nuova 2012

Après le diplôme à Sophia

Après le diplôme à Sophia

Sophia_IUS_01Sophia et l’intégration dans le monde du travail: une relation plus ou moins difficile par rapport aux autres parcours académiques? Huit ans après l’inauguration de l’Institut universitaire Sophia (IUS), l’Italienne Licia Paglione, qui enseigne Méthodologie de la Recherche sociale, a mené une première étude à partir de ces questions. Quelques observations tirées du rapport de recherche. La cible était constituée des 80 premiers diplômés de l’IUS, ceux qui ont fréquenté et terminé le master en obtenant le diplôme jusqu’en 2014. Durant les deux premiers mois de 2015, ce groupe a été invité à répondre à un questionnaire semi-structuré, élaboré pour connaître quelques informations essentielles, relatives aux trajectoires professionnelles et de vie entreprises au terme des études à Sophia. Sur la totalité des jeunes diplômés, 61 ont répondu (75% du total) provenant de 30 pays. Leur collaboration a permis de mettre en évidence la valeur que les études à Sophia ont eue dans la recherche d’un travail. Avant tout, le master s’est conclu durant la période prévue de deux ans dans 91% des cas. 81% des diplômés ont trouvé une occupation six mois après leur diplôme, 96% un an après. Aujourd’hui, 51% des diplômés ont une activité lucrative stable et 26% une occupation temporaire. Dans 62% des cas, il s’agit d’un travail à plein temps, 26% à temps partiel, alors que pour 13% des cas, il s’agit d’une activité secondaire. La majorité des diplômés (63%) occupe actuellement un poste à responsabilité dans les entreprises, les administrations publiques, les universités, les agences culturelles et les associations à but non lucratif: 28% sont indépendants, entrepreneurs, consultants; 7% sont dirigeants et hauts fonctionnaires; 28% travaillent dans le domaine scientifico-culturel de la formation et de la recherche. L’efficacité du parcours de formation, par rapport à l’actuel marché du travail, semble confirmée: plus de deux tiers des diplômés (68%) pense que le parcours offert par l’IUS est cohérent avec le travail qu’ils accomplissent Cette efficacité est mise en relation avec quelques capacités spécifiques transversales, que les diplômés estiment avoir assimilées ou renforcées durant leurs études à Sophia. Ils décrivent en particulier la capacité d’interagir dans un contexte “pluriel” selon le profil culturel et disciplinaire, de traiter un problème en intégrant des perspectives et compétences différentes, de gérer des situations de conflit en travaillant en synergie avec d’autres acteurs sociaux et culturels, en promouvant des solutions novatrices. À noter, enfin, qu’aucun des diplômés n’a regretté le parcours choisi: 72% seraient prêts à le refaire dans sa totalité, alors que 28% le referaient en suggérant quelques modifications. Parmi elles, le manque de stages accessibles durant le master est mis en évidence. Cette remarque est devenue une priorité pour les Bureaux de l’Institut compétents. “L’analyse des points forts est également intéressante – commente Licia Paglione – : étudier à Sophia signifie surtout l’implication dans un parcours de découverte et de maturité de son identité ‘en relation’, un parcours qui comprend et valorise les ressources intellectuelles et en même temps investit la dimension psychologique et affective, spirituelle et opérationnelle, et pousse chacun à l’engagement.”

Parole de vie de Février 2016 

Qui n’a jamais vu un enfant pleurer et se jeter dans les bras de sa maman ? Quoi qu’il lui soit arrivé, que ce soit important ou sans conséquence, la maman essuie les larmes, l’entoure de sa tendresse et, peu à peu, l’enfant retrouve le sourire. Il lui suffit de ressentir la présence et l’affection maternelles. C’est ainsi que Dieu agit avec nous, en se comparant à une mère. Par ces paroles Dieu s’adresse à son peuple, qui rentre de l’exil à Babylone. Après avoir vu démolir ses maisons et le Temple, après avoir été déporté en terre étrangère, où il a éprouvé déception et désespoir, le peuple rentre dans son pays et doit reconstruire sur les ruines de la destruction qu’il a connue. La tragédie vécue par Israël est celle que vivent bien des populations en guerre, victimes d’actes terroristes ou d’une exploitation inhumaine : maisons et rues éventrées, lieux symboles de l’identité d’un peuple rasés, déprédations, lieux de culte détruits. Combien de personnes enlevées ! Des millions de gens contraints à fuir, des milliers qui trouvent la mort dans le désert ou sur les mers. Cela ressemble à une apocalypse. La Parole de vie de ce mois est une invitation à croire à l’action aimante de Dieu, même si nous avons l’impression qu’il est absent. Elle est annonce d’espérance. Dieu est aux côtés de ceux qui subissent la persécution, l’injustice et l’exil. Il est avec nous, avec notre famille, avec notre peuple. Il connaît notre souffrance personnelle et celle de l’humanité entière. Il s’est fait l’un de nous, jusqu’à mourir sur une croix. C’est pour cette raison qu’il sait nous comprendre et nous consoler. Exactement comme une maman qui prend son enfant sur ses genoux et le console. Il nous faut ouvrir les yeux et le cœur pour “le voir”. Dans la mesure où nous faisons l’expérience de la tendresse de son amour, nous parviendrons à la transmettre à ceux qui vivent dans les souffrances et les épreuves. Nous deviendrons ainsi instruments de paix et de consolation. L’apôtre Paul le suggère d’ailleurs aux Corinthiens : « Il nous console dans toutes nos détresses, pour nous rendre capables de consoler tous ceux qui sont en détresse, par la consolation que nous-mêmes recevons de Dieu » (2 Co 1,4). C’est aussi l’expérience concrète et intime de Chiara Lubich : « Seigneur, donne-moi ceux qui sont seuls… J’ai éprouvé dans mon cœur la passion qui envahit le tien pour l’abandon qui submerge le monde entier. J’aime chaque être malade et solitaire. Qui console leur peine ? Qui pleure leur mort lente ? Et qui presse, sur son propre cœur, le cœur désespéré ? Donne-moi, mon Dieu, d’être dans le monde le sacrement tangible de ton amour, de ton être d’amour : être tes bras, qui étreignent et consument en amour toute la solitude du monde (1). » Texte préparé sous la direction de Fabio Ciardi (1) Chiara Lubich, Méditations, Nouvelle Cité 2000, p. 21.

Chiara Lubich : sainteté de peuple

Chiara Lubich : sainteté de peuple

Suite au témoignage de la foi, présenté le 7 décembre 2013 par le mouvement des Focolari à l’Évêque de Frascati, Mgr Raffaello Martinelli, la cause de canonisation de Chiara Lubich a été ouverte le 27 janvier de l’an dernier. La présidente des Focolari, Maria Voce avait dit à cette occasion : « Notre seul désir est d’offrir à l’Église et à l’humanité le don que Chiara a été pour nous et pour de très nombreuses personnes. En accueillant le charisme que Dieu lui donnait […], Chiara s’est généreusement prodigué pour que cette vie évangélique soit parcourue par beaucoup. Dans une détermination toujours renouvelée elle a aidé tous ceux qu’elle rencontrait à mettre Dieu à la première place [dans leur vie] et à “se faire saints ensemble ». Son regard et son cœur étaient poussés par un amour universel, capable d’embrasser tous les hommes au-delà de toute différence, toujours tendus à réaliser le testament de Jésus : “Que tous soient un” (“Ut omnes unum sint”) ». Chiara Lubich_Philip PotterAu cours de cette année, le Tribunal Diocésain a écouté des dizaines de personnes retenues en mesure de contribuer à faire connaître, le plus pleinement possible, la vie et le charisme de Chiara. Parmi les témoins, il y a beaucoup des premières compagnes et des premiers compagnons de Chiara, des autorités religieuses et civiles, des membres de sa famille, des personnes d’autres Mouvements, d’autres Églises et des personnes de convictions diverses. Nous rappelons cet anniversaire par un extrait de l’intervention prononcée par Chiara en 1987 à Loppiano, où elle souligne la « sainteté de peuple » ou « sainteté collective » qui naît du charisme de l’unité. « Nous sommes toujours en chemin pour réaliser notre sanctification. Du reste, sans cet objectif, la vie n’aurait pas beaucoup de sens car Dieu, qui nous a créés, nous a aussi appelés à la sainteté. Tous les hommes doivent poursuivre ce but. L’appel à la sainteté est universel. […] Tous devraient parvenir à la perfection. Ceux qui s’y engagent atteignent cette ligne d’arrivée en prenant des voies diverses. ChiaraLubich_Loppiano_bNous aussi, nous avons notre route. […] Pour nous, Dieu veut que nous avancions sur une voie de sainteté collective. Pour ce faire, nous devons avoir présent à l’esprit deux éléments de notre spiritualité dont on ne peut pas faire abstraction. Nous, nous ne pouvons pas devenir saints si nous ne gardons pas vivant, le Ressuscité en nous et le Ressuscité parmi nous. Nous sommes au milieu du monde et, quel que soit le côté vers lequel nous nous tournons, nous trouvons quelque chose qui est l’antithèse du Christ et de sa mentalité. Dans le monde, on respire partout l’atmosphère de la société de consommation, de l’hédonisme, du matérialisme, de la société sécularisée. Comment porter efficacement et constamment et toujours plus au large la présence de Dieu dans la société actuelle ? Comment se défendre des pièges du monde, toujours prêts à nous frapper et à nous décourager ? Comment maintenir les résolutions que nous prenons dans des moments de grâce ? Avec son Œuvre, Marie nous a offert une possibilité fabuleuse : elle a construit partout, de différentes façons, de petites ou moins petites communautés qui ont pour vocation de garder Jésus présent au milieu d’elles. Elle demande donc, non seulement de surmonter les difficultés personnelles en étreignant Jésus abandonné pour que le Ressuscité soit en nous mais également de construire l’unité avec nos frères pour que le Ressuscité soit au milieu de nous. Marie sait que, tout seuls, dans un monde comme le nôtre, il serait difficile d’y parvenir. Pour cette raison elle a « inventé cette spiritualité que l’on dit collective, justement parce qu’elle est vécue par plusieurs personnes ensemble […] ».

Teramo (Italie): musulmans et chrétiens en dialogue

Teramo (Italie): musulmans et chrétiens en dialogue

20160127-02Tout a commencé en 2002, lorsque la communauté locale du Mouvement des Focolari a rencontré Mustapha Baztami, Imam de la communauté de Teramo. Un homme de Dieu touché par la spiritualité de l’unité, jusqu’à devenir un infatigable diffuseur. Depuis lors, beaucoup de moments en commun ont suivi, avec des approfondissements et des réflexions, par exemple la famille vue par le Coran et par la Bible, pour ensuite partager nourriture et saveurs, voir couleurs et parfums qui se mélangent, comme les personnes qui les savourent. Mais le vrai défi est de réussir à faire ensemble – musulmans et chrétiens – l’expérience de la fraternité. Un jour, sa femme est victime d’un très grave accident. Les hospitalisations prolongées, aussi dans d’autres villes d’Italie, permettent à la communauté des Focolari d’être soudés, comme des frères. C’est comme une compétition d’amour entre qui donne et qui reçoit, et qui devient un humus fertile pour d’autres initiatives comme l’élaboration d’un concours littéraire “Différents… mais un”, qui depuis quinze ans les fait travailler côte à côte dans un engagement hebdomadaire qui dure toute l’année.  “Être fils de Dieu est ce qui unit – affirme Donato des Focolari. C’est ce qui donne la liberté de prendre le micro et de raconter son histoire, ou simplement sourire à cause d’une blague, ou en laissant couler quelques larmes sans honte.” “Vos yeux me regardent sans préjugés”, déclare une femme musulmane. Dans la région, les effets de ce dialogue ne passent pas inaperçus. Une association catholique invite Mustapha et Donato à intervenir pendant un séminaire islamo-chrétien. Tout va pour le mieux, mais les positions de quelques participants sur la femme dans l’Islam créent de fortes tensions dans la salle. Mustapha et Donato décident d’intervenir en racontant comment leur amitié est fondée sur la volonté réciproque de s’aimer au-delà de la culture et de la religion. En recherchant ce qui unit plutôt que ce qui pourrait diviser. “Ma vie a profondément changé – affirme Mustapha – depuis que j’ai rencontré Chiara Lubich, femme chrétienne, blanche et occidentale. Elle m’a enseigné à aimer tout le monde et à le faire en premier.” Après cette intervention, le séminaire prend une autre tournure. Un des organisateurs l’enlace et lui dit: “Mon frère, j’ai compris que la raison de l’homme n’est rien par rapport à l’amour”.  L’été arrive, avec l’envie d’une excursion en montagne organisée par les communautés avec les familles au complet. À peine arrivés, les hommes musulmans déposent semoule, viande, légumes, épices, casseroles et vaisselle, et les femmes prennent place dans la cuisine d’un presbytère. Les chrétiens ne sont pas en reste: pain fait maison, olives, spécialité de poisson. Dans la normalité d’une journée entre amis, chaque moment a sa place: le jeu des enfants, l’échange spirituel, le thé, le couscous, le goûter, la promenade. Bien que non programmé, chaque moment est précieux pour continuer et consolider une amitié qui petit à petit s’approfondit. Le jour suivant, Mustapha envoie un message: “…demandons au Très-Haut de continuer à illuminer nos parcours communs”. Et lorsque l’évêque doit fournir à la Préfecture les données sur les rapports de son diocèse avec la communauté islamique, il raconte cette expérience de dialogue véritable.

Hongrie: Festival “Espace ouvert”

Hongrie: Festival “Espace ouvert”

20160126-02C’est Szeged, ville du sud de la Hongrie, qui accueille dans son parc urbain “la plus grande manifestation de l’année, gratuite et en plein air”, le Festival Espace ouvert, comme l’annonce le communiqué de presse. Le Festival s’est caractérisé par le grand nombre de participants et par les performances. Mais quelle a été la nouveauté de cet événement? Lorsqu’il y a quelques années, a été annoncée pour la première fois une possible manifestation chrétienne dans la ville, on ne pensait pas qu’un projet ambitieux pouvait se réaliser dans notre pays”, écrit Új Város, revue des Focolari en Hongrie. “Ce n’était pas le rêve d’une seule personne, mais du groupe œcuménique des pasteurs de cette ville. Un rêve qui, il y a un an et demi, a commencé à prendre forme, en impliquant différentes associations religieuses, civiles et politiques”, jusqu’à donner naissance, du 25 au 27 septembre dernier, au Festival. Comme l’affirme Orsolya Szlaukó, pasteure évangélique: “A Szeged, le groupe œcuménique des pasteurs a lancé l’idée d’organiser quelque chose qui annonce le christianisme. Le logo à quatre couleurs et aussi tout le Festival s’est inspiré d’un psaume: ‘Le Seigneur m’a mis au large’ (Ps 18). Nous l’avons rêvé et réalisé pour faire un cadeau aux habitants de Szeged, montrer que les églises chrétiennes et les valeurs de ces communautés sont unies.” “Notre mission s’adresse à la ville et pas seulement à nos communautés”, affirme un des organisateurs. “Notre rôle était d’assurer le bon déroulement, pas d’être au premier plan”, affirme Sándor Tari, autre organisateur. “Durant le Festival, le programme était adapté à chacun, des jeunes aux plus âgés”, continue la pasteure. “Nous avons donné de l’espace à des concerts, tables rondes, ludothèques et stands de différentes organisations.” “Les 60 stands, des petites maisons placées le long du chemin du parc, ont formé quatre quartiers urbains pour montrer aux visiteurs les initiatives mises en œuvre: un électricien a monté un laboratoire pour enfants, un stand sur la santé a accueilli 700 personnes, don du sang, des professeurs universitaires ont proposé des leçons. Les paroisses et les communautés ecclésiales ont interpellé les passants avec une grande variété d’initiatives créatives.” 2015-09-26_DSC_3836Sándor Tari a travaillé une année entière à l’installation de la zone stand. “Le but était que chaque secteur de la ville soit présent: les agriculteurs, les ouvriers, la culture, la santé… La condition imposée aux exposants était d’être ouverts à l’amitié avec les organisateurs et entre eux. La police et les pompiers ont aussi participé.” Sándor raconte que, parmi les projets, il y a aussi la volonté de continuer et une initiative similaire se répètera probablement dans deux ans. “J’ai bien aimé le climat de famille, avec beaucoup de parents et d’enfants”, a déclaré un père de famille. Mais aussi les jeunes avaient de quoi choisir entre les différents groupes qui se sont alternés sur scène, dont le Gen Verde, Hillsong et des groupes de musique hongrois. “Ici, il y a une atmosphère qu’on ne trouve pas tous les jours et, en les écoutant jouer, on peut percevoir la paix au fond du cœur”, racontait un jeune. TV Duna a demandé à l’évêque évangélique Péter Gáncs pourquoi il a tenu à y participer: “D’abord, j’ai aimé le titre du Festival, Espace ouvert. Parfois, j’ai l’impression que les Églises ont peur de sortir. 25 ans après la fin du régime, nous voyons que les personnes n’entrent pas facilement à l’église. Nous, nous devons sortir. Pour cette raison, j’ai beaucoup apprécié le fait de se mettre ensemble œcuméniquement pour sortir dans la rue, sur les places”. Source: Új Város n°1/2016  

Unité : levain pour la société

Argentine : Misael et son rêve de paix

”J’enseigne dans une école catholique de ma ville, Salta, dans le nord de l’Argentine – raconte Gabriela Carral -. Au début d’octobre 2015, j’avais rencontré Misael, un élève de 10 ans, après un moment de prière entre orthodoxes et catholiques pour la paix en Syrie. A ce moment-là, la photo du petit Aylan avait suscité une vive émotion à travers les médias. Misael m’a confié qu’il aurait voulu faire quelque chose pour la paix dans son école, en ajoutant que, ce qui le faisait souffrir plus que tout, c’était de savoir que beaucoup d’enfants étaient devenus orphelins à cause de la guerre. Nous nous sommes donnés rendez-vous au moment de la récréation et il m’a dit qu’il était en train de participer à la vie de la communauté orthodoxe et qu’il était convaincu que nous aurions pu prier ensemble pour la paix : catholiques et orthodoxes. Quelques jours après, il m’a montré un petite lettre qu’il avait dans son cartable. Le texte disait :”Nous sommes la Syrie, prions pour la paix”. Ce fut pour moi une surprise : voir qu’un enfant, au milieu de presque 800 élèves, entre l’école primaire et les moyennes secondaires, avait à l’esprit la souffrance de personnes qui souffrent à des milliers de kilomètres de distance. Faisant écho à son désir, je l’ai encouragé à l’exprimer lui-même aux responsables de l’école. Une proposition est ainsi née, celle d’organiser une prière œcuménique pour la paix. Pour la première fois dans les couloirs de cette école, la parole œcuménisme résonnait parmi les responsables, les enseignants et les étudiants. Afin de concrétiser cette initiative, je me suis mise en contact avec un religieux de l’institution qui partage avec moi l’idéal de contribuer à réaliser la prière de Jésus :”Que tous soient un ”. Nous avons aussi impliqué le père Adolfo, de l’Église Orthodoxe d’Antioche et, ensemble, nous avons organisé chaque détail de la célébration. Dans un deuxième temps, l’Église Luthérienne s’est aussi ajoutée, vu que notre communauté éducative accueille un jeune volontaire allemand luthérien. Puis cela a été le tour du président de l’Union Syrio-Libanaise de la ville, du consul de l’Allemagne et de la vice-consul de l’Italie, un représentant du Ministère de l’Instruction, quelques organes de presse et d’autres écoles. Le premier pas du projet de Misael, a été celui de construire la paix dans nos rapports quotidiens, et cela a donné vie à beaucoup de nouvelles expériences vécues entre les élèves auxquels nous avons aussi proposé l’initiative des Jeunes pour un Monde Uni : le Time Out. C’est ainsi que le 18 novembre, avec comme arrière-fond les attentats de Paris, cette initiative est devenue, en plus d’un moment de prière pour la paix dans le monde, aussi un témoignage d’unité. A travers l’homélie des célébrants, nous avons connu quelques récits de chrétiens en Syrie et en Afrique ; les intentions pour la paix ont été exprimées par une fille de la Jeunesse Orthodoxe ; une femme a récité le Notre Père en arabe et les drapeaux des différents pays nous ont dilaté le cœur, nous faisant sentir membres de l’unique famille humaine. Cela a été en somme, une célébration qui a laissé dans le cœur de chacun, la saveur de quelque chose que nous n’avions jamais expérimenté avant d’une manière aussi forte : rapports fraternels, liens impensables. Les responsables de l’école l’ont définie, une journée historique. ”Remercions Dieu pour notre liberté – concluaient les juniors présents – et nous nous engageons à ne pas nous ranger ni d’un côté ni de l’autre, mais à rester du côté de la paix”. Gustavo Clariá

Pour l’unité des chrétiens

Pour l’unité des chrétiens

PasqualeForesi_con giovani« Cela s’est passé parmi les chrétiens comme dans un couple. Dans une vie de couple les difficultés sont inévitables. Uniquement si l’amour existe, elles peuvent servir à maintenir et faire grandir l’unité. Lorsque l’amour n’y est plus les problèmes deviennent un obstacle insurmontable et sont motifs de séparation. Mais en réalité, ce ne sont pas les problèmes qui ont détruit la famille, mais plutôt le manque d’amour. Il en va de même pour les Eglises. La division est survenue non seulement pour des motifs religieux ou théologiques, mais aussi – souvent et surtout – politiques, économiques, culturels. Dans la mesure où grandira l’amour, la désunité deviendra insupportable et les problèmes seront surmontés. Je pense qu’un jour les différentes Eglises, sans abandonner leur propre tradition et toutes les expressions légitimes qu’elles ont développées à travers l’histoire, pourront participer, quand Dieu voudra, à un Concile réunificateur pour faire en sorte que l’Eglise, même dans la diversité des expressions, soit une. C’est peut-être pour l’instant encore prématuré, mais Dieu en un jour peut nous faire vivre mille ans. Ce serait un événement qui toucherait profondément même tous les membres des grandes religions ». Du livre “COLLOQUI”Pasquale Foresi Città Nuova – pag. 155-156-161