Mouvement des Focolari
Ɖvangile vĆ©cu: faire le premier pas

Ɖvangile vĆ©cu: faire le premier pas

 

20150304-01Revivre la douleur d’autrui
“Notre fils Mattia est nĆ© avec de graves problĆØmes aux voies respiratoires. Pour cette raison, nous avons passĆ© ses six premiers mois de vie Ć  l’hĆ“pital. Comment exprimer l’angoisse Ć©prouvĆ©e durant ses crises ou lorsque les mĆ©decines ne rĆ©ussissaient pas Ć  trouver la thĆ©rapie adaptĆ©e Ć  son cas? Pourtant, nous n’avons jamais doutĆ© de l’amour du PĆØre: grĆ¢ce aussi au soutien de nos familles et de beaucoup d’amis. Surmontant la tentation de nous enfermer sur notre problĆØme, nous avons pu partager les prĆ©occupations d’autres parents d’enfants hospitalisĆ©s, discuter avec eux du mystĆØre de la douleur et de la foi. Maintenant, Mattia va beaucoup mieux. DerniĆØrement, le personnel du service de l’hĆ“pital nous a proposĆ© de faire partie d’un groupe qui rĆ©flĆ©chit sur des thĆ©matiques relatives Ć  des cas de petits patients (la voix des parents est importante pour des choix souvent difficiles): une invitation que nous avons acceptĆ©e, mĆŖme s’il s’agit de revivre, Ć  travers les autres, la douleur dĆ©jĆ  expĆ©rimentĆ©e.”
M. et S. – Lazio – (Italie)

Le dĆ© de l’amour
“Maman et papa ne s’entendent pas trĆØs bien. Ils se disputent souvent. Parfois elle ne cĆØde pas et il s’Ć©nerve. Pour les aider, mĆŖme si je suis la plus petite, l’idĆ©e m’est venue de faire Ć  la maison un jeu que nous faisons Ć  l’école: apprendre Ć  nous aimer en jetant un dĆ© en carton avec les dessins de six gestes d’amour. Comme je n’avais pas le dĆ©, j’ai pris des pages d’un cahier et j’y ai inscrit les six phrases. J’ai demandĆ© Ć  maman et Ć  papa de jouer avec moi. Chacun devait prendre une petite feuille et faire ce qui Ć©tait Ć©crit. Si quelqu’un ne le faisait pas, je consignais les points dans un cahier. Maman a tirĆ© le papier “aimer tout le monde” et papa, “aimer les ennemis”. Ils ont recommencĆ©, en jouant avec moi, Ć  s’aimer.”
D.H. – Philippine

Une fille inattendue
“Notre fille Solange, infirmiĆØre dans une clinique de Rio de Janeiro, s’est retrouvĆ©e un jour devant une jeune fille qui insistait pour ĆŖtre hospitalisĆ©e au moins jusqu’à l’accouchement, mais elle n’avait ni papiers, ni argent pour payer l’hospitalisation. Comme personne ne l’écoutait, Solange s’est adressĆ©e au directeur de la clinique et aux autres mĆ©decins. Finalement, la jeune fille a Ć©tĆ© acceptĆ©e sous sa responsabilitĆ©. Tout s’est bien passĆ©. Une belle petite fille est nĆ©e, Barbara. Mais quelques jours aprĆØs, la mĆØre a disparu, abandonnant le nouveau-nĆ©. Le directeur et les mĆ©decins se sont fĆ¢chĆ©s contre Solange, si bien que, mĆŖme si mon mari et moi ne sommes plus trĆØs jeunes, nous nous sommes offerts pour accueillir Barbara comme notre cinquiĆØme fille, quinze ans aprĆØs notre cadet.”
A. – BrĆ©sil

 

Ā 

 

Loppiano – Vers une Ć©conomie pour le bien commun

Loppiano – Vers une Ć©conomie pour le bien commun

150306-08_Loppiano_T4E_Common_Good_volantinoL’Europe continue Ć  lutter avec une incertitude Ć©conomique qui pose de graves dĆ©fis aux entreprises, aux responsables des politiques Ć©conomiques et aux citoyens. Des chrĆ©tiens provenant de divers domaines de l’économie et du monde entrepreneurial se sont donnĆ© rendez-vous Ć  Loppiano (prĆØs de Florence), du 6 au 8 mars, pour partager expĆ©riences et visions, pour donner la contribution d’une voix prophĆ©tique d’espĆ©rance.

Jusqu’alors en Europe, seule la voix des institutions a parlĆ© – affirme le professeur Luigino Bruni. Notre rĆŖve est que dans les ministĆØres de l’Ć©conomie il y ait des franciscains, des focolarini, des personnes qui ont choisi les derniers… La voix de la gratuitĆ© est nĆ©cessaire. Depuis quelques dĆ©cennies, ces voix se sont complĆØtement tues. Une Ć©conomie sans Ć¢me, sans charismes capables d’inclure aussi les pauvres, n’a pas de futur. Qu’ont Ć  dire les mouvements chrĆ©tiens, aujourd’hui, sur le plan Ć©conomique? Nous avons commencĆ© le chemin d’«Ensemble pour l’EuropeĀ» avec Chiara Lubich au dĆ©but du millĆ©naire. AprĆØs 15Ā ans de travail ensemble sur le plan de la connaissance, il nous semble que ce chemin est devenu un ĆŖtre ensemble pour une Ć©conomie diffĆ©rente, pour une politique diffĆ©rente. Le moment de dire quelque chose est arrivĆ©.”

L’initiative du congrĆØs naĆ®t en novembre 2012 Ć  Munich en BaviĆØre, durant la rencontre des ‘Amis d’Ensemble pour l’Europe’ (Together for Europe). ƀ cette occasion, des experts en Ć©conomie de quelques mouvements et communautĆ©s de diffĆ©rents pays et Ɖglises se sont mis d’accord pour s’accorder un moment d’approfondissement commun, avec l’intention de donner une contribution spĆ©cifique dans le domaine Ć©conomique, Ć  partir des charismes.

Le programme prĆ©voit un espace pour approfondir les “signes des temps” que nous vivons, avec le partage des expĆ©riences. Et un espace pour la rĆ©flexion sur les “signes d’espĆ©rance” avec une table ronde sur l’économie du partage et la “culture du don“. Une expĆ©rimentation du “travail avec les mains, pas seulement avec la tĆŖte” est aussi prĆ©vue, Ć  la “Ferme Loppiano Prima“; et un atelier artistique avec le groupe musical Gen Verde. “Ensemble vers une Ć©conomie du bien commun” est le titre choisi et s’articulera autour de trois domaines de travail: pauvretĆ©, entreprises et institutions. Une exposition sera organisĆ©e avec les rĆ©alisations de chaque communautĆ©.

Non seulement des banques de dĆ©tail et d’investissement – continue Bruni – mais aussi une contribution du bas, de la solidaritĆ©, pour donner une voix Ć  tous, aux pauvres, aux exclus. Nous essayons de parcourir un chemin ensemble, avec quelques mouvements catholiques et Ć©vangĆ©liques (JeanĀ XXIII, Schƶnstatt, Focolari, YMCA et Vineyard), comme comitĆ© prĆ©paratoire, et avec la spĆ©cificitĆ© d’écouter la voix des charismes sur la crise Ć©conomique que vit l’Europe.” L’idĆ©e, donc, est de donner une vision sur l’Europe Ć  partir de l’économie comme rĆ©ciprocitĆ© et comme don, et pas seulement comme intĆ©rĆŖt et profit. L’Économie qui naĆ®t des coopĆ©ratives, du social, du civil.

“L’Europe Ć©conomique – explique le professeur Bruni – a aussi Ć©tĆ© faite par les charismes de BenoĆ®t, de Dominique, de FranƧois (nous pensons Ć  l’institution des monts-de-piĆ©tĆ©), pour ne pas parler des charismes sociaux qui ont inventĆ© les Ć©coles, les hĆ“pitaux, parallĆØlement au monde du commerce qui dĆ©collait avec les entreprises et les marchands. La nouvelle Europe qui naĆ®tra de cette crise, pour qu’elle soit une Europe bonne, a encore aujourd’hui besoin de la contribution des charismes, charismes modernes, qui parlent le langage de l’Ć©conomie; il y a toute une vie des mouvements chrĆ©tiens europĆ©ens qui a son mot Ć  dire, diffĆ©rent de celui de la Banque centrale europĆ©enne. Nous commencerons humblement, mais notre objectif est d’aller Ć  Bruxelles pour nous adresser aux institutions avec une contribution spĆ©cifique.”

 

Politique : des citoyens actifs et non passifs !

Politique : des citoyens actifs et non passifs !

20150302-01Un conseiller communal, chef de file du parti de la majoritĆ© de la ville argentine de Mar del Plata (Argentine), voit entrer dans son bureau deux jeunes qui se prĆ©sentent comme des activistes de l’opposition. Le conseiller, curieux, les reƧoit. Avec simplicitĆ© les deux jeunes expliquent qu’ils dĆ©sirent le respecter pour ses positions, mais qu’ils veulent exercer de maniĆØre constructive leur rĆ“le politique d’opposition. Le conseiller, Ć©tonnĆ© de cette dĆ©claration insolite, leur demande où ils ont appris Ć  faire de la politique de cette maniĆØre. Les deux jeunes lui expliquent qu’ils font partie d’un petit groupe de l’école de formation du Mouvement Politique pour l’UnitĆ© (MPPU). Quelque temps aprĆØs, mĆŖme le conseiller communal commence Ć  frĆ©quenter l’école politique locale du MPPU.
Chiara Lubich n’aura sans doute pas connu ce tout petit Ć©pisode, perdu dans l’ocĆ©an des milliers d’autres faits que nombre de membres du MPPU venant de tant de pays auraient pu Ć©voquer.

MalgrĆ© cela, on peut sans aucun doute le considĆ©rer comme un effet typique de la rencontre avec la pensĆ©e et l’esprit du charisme de l’unitĆ© dont Chiara Ć©tait porteuse et qui a comme paradigme l’idĆ©al de fraternitĆ© universelle. Comment ? En prĆ©parant les citoyens et donc une sociĆ©tĆ© civile, sensible Ć  la vie de la communautĆ© politique dans laquelle ils sont insĆ©rĆ©s. Une citoyennetĆ© active, en somme.
Un plongeon dans l’histoire. Au cours de l’étĆ© 1959, pendant deux mois, un total de 12000 personnes ont sĆ©journĆ© quelques jours ou plus Ć  la mariapoli qui s’est tenue dans la vallĆ©e de Primiero (Dolomites). Elles venaient de 27 pays des cinq continents. Ces jours-lĆ  Chiara affirmait : ā€œLe moment est arrivĆ©… où chaque peuple doit dĆ©passer ses propres frontiĆØres et regarder au-delĆ ; il est arrivĆ© le temps où l’on doit aimer la patrie de l’autre comme la sienne Ā». Paroles courageuses Ć  une Ć©poque où les effets du terrible conflit mondial pouvaient encore se voir ; paroles inspiratrices de nouveaux rapports entre peuples et gouvernements. Aimer la patrie de l’autre comme la sienne est encore aujourd’hui une idĆ©e forte, une ligne directrice d’action, qui part des plus faibles et des plus pauvres.

Philadelphie (USA), 2003. Durant la ā€œjournĆ©e de l’interdĆ©pendanceā€ qui s’est dĆ©roulĆ©e dans cette ville, Chiara Ć©crit dans son message : ā€œ De plusieurs points de la terre, aujourd’hui, monte le cri d’abandon de millions de rĆ©fugiĆ©s, de millions d’affamĆ©s, de millions d’opprimĆ©s, de millions de chĆ“meurs qui sont exclus et comme Ā« coupĆ©s Ā» du corps politique. C’est cette sĆ©paration, et pas uniquement les privations et les difficultĆ©s Ć©conomiques qui les rendent encore plus pauvres, qui augmente leur dĆ©sespoir. La politique n’aura pas rejoint son but, elle n’aura pas gardĆ© la foi en sa vocation tant qu’elle n’aura pas reconstituĆ© cette unitĆ© et guĆ©ri ces plaies ouvertes dans le corps politique de l’humanitĆ© Ā». Mais pour arriver Ć  ce but on aura besoin de la fraternitĆ©, parce que Ā« libertĆ© et Ć©galitĆ©, face aux dĆ©fis du prĆ©sent et du futur de l’humanitĆ©, ne sont pas suffisantes Ć  elles seules(…). EgalitĆ© et libertĆ© seront toujours incomplĆØtes et prĆ©caires, tant que la fraternitĆ© ne fera partie intĆ©grante des programmes et des processus politiques dans toutes les rĆ©gions du monde Ā».
Ce ne sont pas de simples paroles celles de Chiara, mais le fruit de l’expĆ©rience d’un mouvement qui au cours de son dĆ©veloppement a Ć©tendu son regard sur le monde en s’appropriant ā€œles joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes d’aujourd’huiā€.
Ce sera donc la sociĆ©tĆ© civile, qui se basera sur des citoyens animĆ©s par l’esprit de fraternitĆ©, comme l’a souhaitĆ© Chiara Lubich, qui prĆ©cisera les limites et le contenu de la libertĆ© et de l’égalitĆ©, les trois piliers de notre civilisation.
Texte intƩgral : Politics for Unity

Sophia Ơ Trente : crƩativitƩ et innovation

Sophia Ơ Trente : crƩativitƩ et innovation

20150301-aUn expĆ©rimentationĀ : placer en montagne une initiative acadĆ©mique inter-disciplinaire et inter-culturelle, selon la mĆ©thodologie et l’apprentissage caractĆ©ristique de l’IUS. C’est ce qui a donnĆ© vie Ć  la premiĆØre Winter School internationale de lInstitut Universitaire Sophia (IUS), qui s’est terminĆ©e le dimanche 15 fĆ©vrier, organisĆ©e avec le soutien de la Province Autonome de Trente et la collaboration des Caisses rurales et de la FĆ©dĆ©ration de Trente de la CoopĆ©ration. Les jeunes participants, provenant de 18 pays, accueillis au Centre Mariapolis intitulĆ© Ć  Chiara Lubich, dans sa terre natale, ils se sont sentis accueillis d’une maniĆØre superlative par la ville de Trente.

Dans un contexte dans lequel le changement est guidĆ© par la technologie et par les dĆ©fis politico-Ć©conomiques, on a cherchĆ© Ć  comprendre la crĆ©ativitĆ© et l’innovation, Ć  la lumiĆØre de la ”culture de l’unitĆ©”, et sa possible valeur ajoutĆ©e. Par exemple, donner espace et reconnaissance aux diversitĆ©s mĆŖme lorsqu’elles sont gĆ©nĆ©ratrices potentielles de conflit.

A cĆ“tĆ© des leƧons en auditoire et des travaux de groupes qui ont rythmĆ© le programme, avant et aprĆØs les excursions et les activitĆ©s sportives, la rĆ©flexion sur le sport et la corporĆ©itĆ© a offert une ultĆ©rieure et originale clĆ© de lecture aux thĆØmes proposĆ©s. D’un particulier impact fut la soirĆ©e ouverte Ć  la ville ”Capitaine, mon capitaine”, conduite par Paolo Crepaz de Sportmeet, en dialogue avec trois capitaines d’Ć©quipes sportives de haut niveau.

Un regard donc sur les questions et les ressources de notre temps, regard qui pousse Ơ penser en grand et Ơ agir avec cohƩrence.

A la fin, quelques participants ont offert quelques observations personnelles.

F.S. diplĆ“mĆ©e en Communication d’entreprise, avec un doctorat sur le microcrĆ©dit et la microfinance: ”J’emporte deux choses avec moiĀ : la mĆ©thodologie de l’interdisciplinaritĆ© – les savoirs ne peuvent plus se penser comme des fragments isolĆ©s – et la nĆ©cessitĆ© de construire des relations qui partent de la profonde connaissance de soi-mĆŖme et de la propre discipline, pour aller vers l’autre et revenir enrichis de la discipline de l’autre. J’essaierai de reporter la dynamique de ces jours-ci – Ć©coute, rĆ©ciprocitĆ©, partage – dans la vie de chaque jour”.

G.F. qui Ć©tudie Sciences socialesĀ :”Elle est nouvelle cette recherche dont vous nous avez parlĆ© de mettre en Ć©vidence la relation entre sport et culture de l’unitĆ©, dans la perspective d’une vision intĆ©grale de la personne et de la sociĆ©té : nous avons encore beaucoup, Ć©normĆ©ment Ć  dĆ©couvrir”.

M.P. diplĆ“mĆ© en Sciences naturellesĀ :”Je ne connaissais pas Sophia…je trouve que c’est une rĆ©ponse adĆ©quate Ć  notre Ć©poque. Je pense que, comme cela se passe dans l’Ć©cosystĆØme, où tout est interconnectĆ©, et quoi que nous fassions, tout a des consĆ©quences personne n’Ć©tant exclu et sous n’importe quelle latitude. Nous sommes appelĆ©s au dialogue, conscients des consĆ©quences de notre faƧon d’agir”.

C.G., au terme du doctorat en Droit ConstitutionnelĀ : ” C’est beau de commencer la journĆ©e avec le moment du ”starting point” – l’approfondissement d’un bref passage de l’Écriture Ć  traduire en vie – et donner ainsi un cadre Ć  toute la journĆ©e, un point de dĆ©part. Maintenant je suis aussi lĆ …pour construire Sophia dans mon universitĆ©”.

 

SourceĀ : Sophia online

Ukraine: regard sur l’Economie de Communion

Ukraine: regard sur l’Economie de Communion

150202-07_Sumy_01_ridPour diffĆ©rentes raisons, il est plutĆ“t rare que des Ć©tudiants ukrainiens se dĆ©placent dans d’autres villes pour y rencontrer des collĆØgues d’autres universitĆ©s. L’École d’hiver qui s’est tenue Ć  Sumy (Ukraine) du 2 au 7 fĆ©vrier a donc Ć©tĆ© une occasion unique pour se rencontrer et connaĆ®tre les particularitĆ©s culturelles des diverses rĆ©gions du pays, dans une ambiance amicale de coopĆ©ration et d’entraide. Le principal rĆ©sultat de cette Ć©cole a effectivement Ć©tĆ© la possibilitĆ© pour des jeunes de toute l’Ukraine de se rencontrer, crĆ©er des liens, discuter de leurs projets, organiser des projets communs et bien d’autres choses encore.

En ce dur temps de crise et de guerre qui touche actuellement le pays, on comprend l’importance de tels moments de communion entre jeunes de l’Est et de l’Ouest.

Les 42 participants arrivĆ©s Ć  Sumy avaient dĆ©clarĆ© avoir une certaine connaissance des sujets annoncĆ©s par le titre de cette sessionĀ : “Values in Economy and Business“, mais Ć  la fin chacun admettait la grande nouveautĆ© des contenus des cours et des ateliers, et affirmait que les exemples concrets illustrant les enseignements lui avaient permis d’approfondir l’intĆ©ressante question de la responsabilitĆ© sociale des entreprises.

L’école s’est dĆ©roulĆ©e Ć  l’Ukrainian Academy of Banking. Elle a dĆ©butĆ© avec la confĆ©rence du Prof.Ā Petrushenko sur l’éthique dans le monde des entreprises. Il en a dessinĆ© les principes philosophiques de base et a dĆ©fini les domaines de la responsabilitĆ© sociale des entreprises dans la sociĆ©tĆ©.

Cristian Loza Adaui professeur Ć  l’Ingolstadt School of Management (Allemagne) a ensuite introduit les concepts de base de l’ÉdeC. Le titre de sa leƧon “Le Business du business est la personne humaine” a dans un premier temps surpris et dĆ©contenancĆ© les Ć©tudiants. Il a alors approfondi son approche thĆ©orique du monde des affaires dans une perspective plus humaine et socialement responsable. Le lendemain il a dĆ©veloppĆ© ce sujet en focalisant l’attention sur l’application pratique des valeurs dans l’économie sociale et de marchĆ©.

Autre expĆ©rience nouvelle pour les participantsĀ : la leƧon par skype de l’entrepreneure philippineĀ Teresa Ganzon, qui a prĆ©sentĆ© son expĆ©rience de gestion de Bangko Kabajan, institution financiĆØre rurale basĆ©e sur la culture du don et sur l’Économie de Communion. Beaucoup se sont dits surpris de connaĆ®tre une banque qui ne se base pas uniquement sur le principe de la maximalisation du profit, et qui rĆ©ussit sa gestionĀ  bancaire en respectant chaque client en tant que personne et en prenant spĆ©cialement en compte sa situation.

La professeure Tatiana Vasylieva, a parlĆ© de l’entrepreneuriat socialresponsable dans le contexte ukrainien. Elle a passĆ© toute la quatriĆØme journĆ©e avec les Ć©tudiants, faisant intervenir des reprĆ©sentants d’institutions bancaires et de compagnies d’assurances de Sumy en dialogue ouvert avec les jeunesĀ : ils ont communiquĆ© leurs expĆ©riences, aussi bien positives que nĆ©gatives, et expliquĆ© qu’en Ukraine beaucoup d’obstacles Ć  une Ć©conomie plus socialement responsable pourraient ĆŖtre surmontĆ©s. Les Ć©tudiants ont beaucoup apprĆ©ciĆ© cette prĆ©sentation et ont longuement discutĆ© avec les intervenants des problĆ©matiques actuelles de l’Ukraine.

Chaque jour l’école d’hiver prĆ©voyait des ateliers en groupes de travail sur de petits projets concernant la responsabilitĆ© sociale, l’éthique et les valeurs dans la gestion d’entreprise. Des reprĆ©sentants de l’AcadĆ©mie Sociale “Caritas in Veritate”, promotrice de cette Ć©cole, Ć©taient chaque jour prĆ©sents pour discuter avec les participants, les aider dans la rĆ©alisation de leurs travaux, et pour prĆ©senter leurs idĆ©es de faƧon nouvelle Ć  ce public externe.

Le dernier jour a Ć©tĆ© consacrĆ© Ć  la prĆ©sentation des fruits des travaux de groupe. Mais le plus intĆ©ressant a Ć©tĆ© l’analyse du compte-rendu de l’opposition entre la gestion traditionnelle des entreprises qui visent le profit maximal, et un type d’entreprises socialement responsables, basĆ©es sur l’éthique et sur les valeurs du bien commun.

Source:Ā http://edc-online.org/fr/accueil/evenements/10179-ukraine-ecole-d-hiver-edec.html

Mars 2015

Au cours d’un voyage en GalilĆ©e, prĆØs de CĆ©sarĆ©e de Philippe, JĆ©sus demande Ć  ses disciples ce qu’ils pensent de lui. Au nom de tous, Pierre affirme qu’il est le Christ, le Messie attendu depuis des siĆØcles. Pour Ć©viter des Ć©quivoques, JĆ©sus explique clairement comment il entend rĆ©aliser sa mission. Il libĆ©rera son peuple, certainement, mais d’une maniĆØre inattendue, en payant de sa personne : il devra beaucoup souffrir, ĆŖtre condamnĆ©, mis Ć  mort et, au bout de trois jours, ressusciter.

Pierre n’accepte pas cette vision du Messie ; comme beaucoup d’autres de son temps, il l’imaginait comme quelqu’un qui agirait avec force et puissance, chassant les Romains et mettant la nation d’IsraĆ«l Ć  sa juste place dans le monde. Il en fait donc le reproche Ć  JĆ©sus qui le rĆ©primande Ć  son tour : «…tes vues ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes Ā» (Marc 8,31-33).

JĆ©sus se remet en chemin, cette fois vers JĆ©rusalem où s’accomplira son destin de mort et de rĆ©surrection. Maintenant que ses disciples savent qu’il va mourir, accepteront-ils encore de le suivre ? Les conditions que pose JĆ©sus sont claires et exigeantes. Il appelle la foule et ses disciples autour de lui et leur dit :

Ā« Si quelqu’un veut venir Ć  ma suite, qu’il se renie lui-mĆŖme et prenne sa croix, et qu’il me suive Ā»

Sur les rives du lac alors qu’ils jetaient leurs filets pour la pĆŖche, ou devant le bureau des impĆ“ts, lorsque JĆ©sus les avait appelĆ©s Ć  le suivre, ses disciples avaient alors Ć©tĆ© fascinĆ©s. Sans hĆ©siter, ils avaient abandonnĆ© barques, filets, bureau, pĆØre, maison, famille pour courir Ć  sa suite. Ils l’avaient vu accomplir des miracles et entendu ses paroles de sagesse. Jusqu’à aujourd’hui, ils l’avaient suivi remplis de joie et d’enthousiasme.

Cependant, suivre JĆ©sus allait prendre maintenant un caractĆØre nettement plus engageant, c’est-Ć -dire partager Ć  fond sa vie et son destin : l’insuccĆØs, l’hostilitĆ© et mĆŖme la mort, et quelle mort ! La plus douloureuse et infamante, celle rĆ©servĆ©e aux assassins et aux dĆ©linquants les plus dangereux… Une mort que les Ɖcritures qualifiaient de Ā« maudite Ā» (DeutĆ©ronome 21,23). Le seul nom de Ā« croix Ā» terrorisait, on n’osait mĆŖme pas le prononcer. Cette parole apparaĆ®t pour la premiĆØre fois dans l’Évangile. Qui sait quel choc elle a provoquĆ© en ceux qui l’ont entendue !

Ayant affirmĆ© clairement son identitĆ©, JĆ©sus peut montrer avec la mĆŖme clartĆ© celle de son disciple. Si le MaĆ®tre est celui qui aime son peuple jusqu’à mourir pour lui, en prenant sur lui la croix, le disciple, pour ĆŖtre tel, devra lui aussi mettre de cĆ“tĆ© sa propre faƧon de penser pour partager en tout, la voie du MaĆ®tre, Ć  commencer par celle de la croix :

Ā« Si quelqu’un veut venir Ć  ma suite, qu’il se renie lui-mĆŖme et prenne sa croix, et qu’il me suive Ā».

Être chrĆ©tien signifie ĆŖtre d’autres Christ : avoir Ā« les mĆŖmes sentiments que le Christ JĆ©sus Ā», il Ā« s’est abaissĆ©, devenant obĆ©issant jusqu’à la mort, Ć  la mort sur une croix Ā» (Philippiens 2,5-8) ; ĆŖtre crucifiĆ© avec le Christ au point de pouvoir dire avec Paul : «…je vis mais ce n’est plus moi, c’est Christ qui vit en moi Ā» (Galates 2,20) ; ne rien savoir Ā« sinon JĆ©sus Christ et JĆ©sus Christ crucifiĆ© Ā» (1 Corinthiens 2,2). JĆ©sus continue Ć  vivre, Ć  mourir, Ć  ressusciter en nous. C’est le plus grand dĆ©sir, la plus grande ambition du chrĆ©tien, celle qui a modelĆ© les grands tĆ©moins : ĆŖtre comme le MaĆ®tre. Mais comment suivre JĆ©sus pour devenir comme lui ?

Le premier pas est de Ā« se renier soi-mĆŖme Ā», se distancer de sa propre faƧon de penser. C’est ce que JĆ©sus a demandĆ© Ć  Pierre quand il l’a rĆ©primandĆ© pour avoir pensĆ© selon les hommes et pas selon Dieu. Nous aussi, comme Pierre, nous voulons parfois nous affirmer de maniĆØre Ć©goĆÆste ou au moins selon nos propres critĆØres. Nous recherchons le succĆØs facile et immĆ©diat, exempt de toute difficultĆ©, nous regardons avec envie celui qui fait carriĆØre, nous rĆŖvons d’avoir une famille unie et de construire autour de nous une sociĆ©tĆ© fraternelle et une communautĆ© chrĆ©tienne, sans devoir payer le prix requis.

Ā« Se renier soi-mĆŖme Ā» signifie entrer dans la faƧon de penser de Dieu, telle que JĆ©sus nous l’a montrĆ©e dans sa propre faƧon d’agir. C’est la logique du grain de blĆ© qui doit mourir pour porter du fruit, la logique de trouver plus de joie Ć  donner qu’à recevoir (Actes des ApĆ“tres 20,35), Ć  offrir sa vie par amour, en un mot, prendre sur soi sa propre croix :

Ā« Si quelqu’un veut venir Ć  ma suite, qu’il se renie lui-mĆŖme et prenne sa croix, et qu’il me suive Ā».

La croix – celle de Ā« tous les jours Ā», comme le dit l’évangile de Luc (Luc 9,23) – peut prendre bien des visages : maladie, chĆ“mage, incapacitĆ© de gĆ©rer les problĆØmes familiaux ou professionnels, Ć©chec pour crĆ©er des rapports authentiques, sens d’impuissance face aux grands conflits mondiaux, indignation devant les scandales rĆ©pĆ©tĆ©s de notre sociĆ©té… La croix, inutile de la chercher. Elle nous arrive d’elle-mĆŖme, peut-ĆŖtre de maniĆØre totalement inattendue et sous une forme que nous n’aurions jamais imaginĆ©e.

L’invitation de JĆ©sus est de Ā« prendre Ā» la croix, sans la subir avec rĆ©signation comme un mal inĆ©vitable, sans la laisser nous Ć©craser, sans la supporter non plus de faƧon stoĆÆque et dĆ©tachĆ©e… L’accueillir au contraire comme une possibilitĆ© de partager la sienne, de vivre en disciples aussi en cette situation et en communion avec lui dans cette souffrance, car c’est lui, le premier, qui a partagĆ© notre croix. Quand JĆ©sus s’est chargĆ© de sa croix, il a pris avec elle sur ses Ć©paules chacune de nos croix. Dans chaque souffrance, quelle qu’elle soit, nous pouvons rencontrer JĆ©sus qui l’a dĆ©jĆ  faite sienne.

Igino Giordani voit lĆ  le rĆ“le inversĆ© de Simon de CyrĆØne qui porte la croix de JĆ©sus : la croix, dit-il, Ā« est moins lourde si JĆ©sus se fait notre CyrĆ©nĆ©en Ā». Et, dit-il, elle est encore moins lourde si nous la portons ensemble : Ā« Une croix portĆ©e par une seule personne est Ć©crasante ; portĆ©e ensemble par plusieurs, avec JĆ©sus au milieu d’elles, c’est-Ć -dire en prenant comme CyrĆ©nĆ©en JĆ©sus lui-mĆŖme, elle devient lĆ©gĆØre, le joug n’est plus ressenti comme tel. L’escalade faite en cordĆ©e par beaucoup, d’un commun accord, devient une fĆŖte, et elle nous fait monter Ā».

Prendre la croix donc pour la porter avec lui, sachant que nous ne sommes pas seuls Ć  la porter parce qu’il la porte avec nous, c’est se relier Ć  JĆ©sus, lui appartenir, jusqu’à la pleine communion avec lui, jusqu’à devenir d’autres ā€˜lui’. C’est ainsi que l’on suit JĆ©sus et que l’on devient de vrais disciples. La croix sera alors vraiment pour nous, comme pour Christ Ā« puissance de Dieu (1 Corinthiens 1-18), voie de rĆ©surrection. Dans chaque faiblesse, nous trouverons la force, dans chaque obscuritĆ© la lumiĆØre, dans chaque mort la vie, parce que nous trouverons JĆ©sus.

Fabio Ciardi

ā€œChiara Lubich: l’unitĆ© et la politiqueā€

ā€œChiara Lubich: l’unitĆ© et la politiqueā€

20150227-01Pour Chiara Lubich il existe une vraie vocation Ć  la politique, ā€œC’est un appel personnel qui Ć©merge des circonstances et parle Ć  travers la conscienceā€. Appel dont la rĆ©ponse Ā« est avant tout un acte de fraternitĆ© : on agit dans la sphĆØre publique, qui concerne les autres, en voulant leur bien comme si c’était le nĆ“tre Ā». Cette action crĆ©e les conditions qui Ā« permettent une relation continuelle avec tous les autres secteurs de la vie Ā» – l’économie, la santĆ©, la communication, l’art, la justice, pour ne citer que ceux-ci -, de sorte qu’ainsi, la sociĆ©tĆ© puisse elle-mĆŖme, avec toutes ses composantes, rĆ©aliser pleinement son dessein Ā».

L’évĆ©nement mondial consiste en une pluralitĆ© de manifestations qui se rĆ©aliseront en divers points de la planĆØte et durant lesquelles seront mises en Ć©vidence les idĆ©alitĆ©s du charisme de Chiara Lubich en rapport avec l’agir politique, Ć©clairĆ©es par des rĆ©cits de changement personnel et d’engagement dans la chose publique, qui vont de l’expĆ©rience de se mettre ensemble pour affronter les problĆØmes du quartier Ć  l’engagement politique au niveau national et international. Ce sont toutes des occasions pour se refocaliser avec une conscience renouvelĆ©e sur le « rĆŖveĀ Ā» qui a animĆ© la vie et la pensĆ©e de Chiara LubichĀ : « la fraternitĆ© universelleĀ Ā».

Rendez-vous Ć  Rome (Italie) le 12 mars au Parlement : le matin, dans la Petite salle des Groupes du Parlement italien, 300 jeunes des focolari en provenance du monde entier, entreront en dialogue avec des hommes politiques, des chercheurs et des reprĆ©sentants des institutions internationales. L’aprĆØs-midi, dans la mĆŖme salle, se dĆ©roulera le congrĆØs intitulĆ© : Ā« Chiara Lubich : l’unitĆ© et la politique Ā».

A Strasbourg (France) du 13 au 15 mars, au siĆØge du Conseil de l’Europe, le sĆ©minaire Ā«FraternitĆ© en politique: s’investir autrement dans la cité», invite Ć  ouvrir de nouvelles pistes d’action pour favoriser le Ā« vivre ensemble Ā».

Le 13 mars, au Glendon College de la York University de Toronto (Canada), un dĆ©bat sur le thĆØme : Ā«Politics for Unity. Making a World of DifferenceĀ». A Curitiba (BrĆ©sil), le congrĆØs Ā«PolĆ­tica pela unidade, fazendo toda a diferenƧa no mundoĀ» veut montrer qu’en politique le paradigme de l’unitĆ© fait toute la diffĆ©rence. A SĆ©oul (CorĆ©e du Sud) la rencontre : Ā« En voyage vers la fraternitĆ© universelle Ā» aura lieu dans le Parlement qui fut dans le passĆ© le théâtre de durs affrontements. D’autres congrĆØs se tiendront Ć  Nairobi (Kenya), Dar es Salaam (Tanzanie), Madrid (Espagne), Budapest (Hongrie), Prague (RĆ©publique TchĆØque) et aussi dans d’autres villes : sur le site www.politicsforunity.com, la carte des Ć©vĆ©nements programmĆ©s et les informations correspondantes. Une sĆ©lection de textes de Chiara Lubich, faite par le ComitĆ© scientifique de l’évĆ©nement, est aussi disponible. Pour suivre les conversations en ligne, voici le mot-clic (hashtag) : #politics4unity.

La rĆ©flexion autour du thĆØme ā€œChiara Lubich: l’unitĆ© et la politiqueā€ sera l’occasion, dans toutes ces aires culturelles et gĆ©ographiques, d’inviter Ć  approfondir toujours davantage le patrimoine que Chiara, dont la cause bĆ©atification a Ć©tĆ© ouverte le 27 janvier dernier, laisse Ć  l’Histoire.

Philippines : Social Media pour la paix

Philippines : Social Media pour la paix

Mamasapano2

La nation est en train de vivre des moments trĆØs difficiles. De fait un bataillon de policiers, envoyĆ© pour arrĆŖter deux personnes soupƧonnĆ©es de terrorisme, a Ć©tĆ© assailli par des combattants du Front National de LibĆ©ration Islamique et 44 d’entre eux ont Ć©tĆ© tuĆ©s. Le parlement Ć©tait justement en train de dĆ©libĆ©rer sur le nouveau traitĆ© de paix entre le gouvernement et les musulmans de Mindanao, incluant de larges concessions dans beaucoup de domaines. Maintenant, cependant, tout s’est bloquĆ©. Hier, Ć  la tĆ©lĆ©vision, ils ont montrĆ© la vidĆ©o d’un policier blessĆ© qui a ensuite Ć©tĆ© frappĆ© plusieurs fois Ć  mort par un militant du Front. On peut donc imaginer l’indignation des gens !ā€. VoilĆ  ce que nous Ć©crivent Carlo et Ding de Manille.

Oscar, par contre, travaille au Bureau des Communications du Gouvernement, il devait donc mettre par Ć©crit ce qui s’était passĆ©. Une tĆ¢che Ć©videmment pas facile pour quelqu’un comme lui qui s’engage chaque jour Ć  vivre la spiritualitĆ© de l’unitĆ© avec tout le monde. Ā« Mon travail – Ć©crit-il – me demande de voir ce qui se passe dans les mĆ©dias sociaux. Ce matin j’ai vu la vidĆ©o de nos hommes SAF (policiers) tuĆ©s par les rebelles musulmans. J’ai Ć©tĆ© trĆØs frappĆ© de voir un policier par terre, blessĆ© mais encore en vie, frappĆ© deux fois Ć  la tĆŖte et un autre Ć©ventrĆ©, une faucille dans la poitrine… C’était lourd, presqu’irrĆ©el, je n’arrivais pas Ć  respirer. Dans la vidĆ©o on voit que les rebelles ramassent les armes et les effets personnels des policiers tuĆ©s, ensuite, ils continuent Ć  tirer. Il m’était difficile de penser Ć  la paix pendant que je regardais ces images. Je voulais rĆ©agir, faire quelque chose. J’avais les larmes aux yeux.

Puis, je regardais les sessions du Parlement sur ces Ć©vĆ©nements. Il y avait celui qui accusait un gĆ©nĆ©ral pour son manque de prĆ©cision, un autre pour son manque d’organisation. Une fois de plus, je pensais, comment peut-on parler de paix ?

SocialMedia

Au moins 4millions de personnes avaient dĆ©jĆ  pu voir la vidĆ©o sur internet. Une partie de mon travail consiste Ć  comprendre les scĆ©narios possibles et comment en sortir. Alors je me suis demandĆ© quel pourrait ĆŖtre le pire scĆ©nario. Et j’ai pris peur. J’ai imaginĆ© qu’aprĆØs avoir regardĆ© ces images, beaucoup de gens pourraient Ć©prouver de la colĆØre et se tourner vers la vengeance. Ils pourraient voir tout musulman comme un possible agresseur et se jeter sur lui. Ā« Et si une guerre civile se dĆ©chaĆ®nait? Ā», me suis-je demandĆ©.

Au bureau, comme prĆ©vu, l’émotion des collĆØgues Ć©taient Ć  son comble. J’ai essayĆ© d’écouter ce que Dieu me disait dans le cœur : Ā« C’est maintenant ou jamais que nous devons parler de paix. Si nous qui comprenons mieux la situation, nous Ć©prouvons ces sentiments de vengeance, comment rĆ©agirons ceux qui sont plus Ć©mus et moins informĆ©s ? Ā».

L’un de mes collĆØgues Ć  l’improviste dit : Ā« La paix n’est pas un mot imprononƧable en ce moment. Nous devons avoir l’unitĆ© de tous les philippins comme point de mire, au-delĆ  du credo religieux Ā». Et un autre : Ā« Ce qui est arrivĆ© a Ć©tĆ© un acte d’hommes violents, qui ne s’identifient pas avec toute la communautĆ© musulmane Ā». La colĆØre a lentement baissĆ© de ton. Nous avons aussi rappelĆ© ce que le dĆ©putĆ© Mindanao avait dit : Ā« Il est facile de se mettre en colĆØre et de se laisser influencer par nos Ć©motions, parce que vous n’avez pas vu de vos yeux les effets de la guerre Ć  la porte de chez vous. La guerre n’est pas la rĆ©ponse Ā». Je suis restĆ© agrĆ©ablement surpris et j’ai quittĆ© la rencontre avec une certaine paix dans le cœur.

Ces temps-ci, plus que tout, je pense que nous devons travailler ensemble pour porter l’idĆ©al de l’unitĆ© au plus grand nombre de gens possible. La menace de guerre est rĆ©elle. La menace que nos compatriotes se mettent en colĆØre contre nos frĆØres musulmans est rĆ©elle. Mais l’évangile nous indique la voie du dialogue et de la paix. Demain est un nouveau jour pour moi. Un autre jour d’écoute et de nombreuses conversations online. J’aurai la possibilitĆ© de construire de nouveaux rapports de confiance et de paix Ā».

Gen Rosso: CAMPUS – the musical

Gen Rosso: CAMPUS – the musical

Campus_Musical« Il est 7 heures du matin du 28 avril Ć  la gare centrale. Un jour et un lieu que les Ć©tudiants du Campus n’oublieront jamais. Quelque chose d’imprĆ©vu est en train de se passer et…ils doivent faire leur choixĀ : c’est l’heureĀ !Ā Ā». Une scĆØne Ć  haut impact Ć©motif et théâtral ouvre CAMPUS, le nouveau musical du Gen Rosso, en avant premiĆØre les 14 et 15 mars prochains Ć  Loppiano, dans l’Auditorium du Centre International.

La premiĆØre mondiale de la TournĆ©e sera prĆ©sentĆ©e Ć  Naples les 28 et 29 mars au Théâtre ”Mediterraneo Mostra d’Oltremare”.

Partie d’une idĆ©e originale de Chiara Lubich, l’œuvre s’inspire de faits rĆ©ellement passĆ©s et arrive sur la scĆØne aprĆØs 10 ans de recherches aussi bien au niveau du contenu qu’au niveau artistique.

Le campus, comme notre ville

Valerio Cipri raconteĀ :Ā Ā« Il mĀ ‘est tout de suite apparu que l’ambiance du campus reprĆ©sente bien la mĆ©taphore du quotidien de nos cohabitations urbaines globalisĆ©es. Les villes aujourd’hui sont les contenants de lourdes contradictions qui vont de la dĆ©gradation de la dĆ©linquance, de la drogue, de la corruption, Ć  la prĆ©sence de lieux de ‘rĆ©cupĆ©ration’ dans lesquels les citoyens se rĆ©approprient des espaces de solidaritĆ©, d’humanitĆ©. Et le message de Campus est justement celui-lĆ Ā : une sociĆ©tĆ© unie ne se rĆ©alise pas en annulant les diffĆ©rences, mais bien en regardant en face les dĆ©fis, et en se retroussant les manches pour construire des rapports authentiquesĀ .Ayant en toile de fond, une Ć©poque, l’actuelle, marquĆ©e par les drames des peurs et des terrorismes, s’entremĆŖlent les histoires d’un groupe d’Ć©tudiants, chacun avec ses rĆŖves et ses projets pour le futur et avec un prĆ©sent marquĆ© par une charge laborieuse de blessures, d’angoisses, et de questionsĀ Ā».

Un spectacle courageux, entre sonoritƩs passionnantes et actualitƩ critique.

Le musical se compose de 23 morceaux, passages chorĆ©graphiques qui interagissent avec des sĆ©quences filmĆ©es, des actions théâtrales et de mouvement. « Le projet artistique est le rĆ©sultat de la coopĆ©ration d’une Ć©quipe de professionnels internationauxĀ Ā» – explique Beni Enderle. «  Les sonoritĆ©s sont fortes et riches de contaminations, d’entrelacements harmoniques passionnants, avec des lyriques qui vont de la lĆ©gĆØretĆ© des atmosphĆØres latines, au pathos des rythmiques afro, en une synthĆØse sonore qui touche et captiveĀ Ā».

« Peu Ć  peu on s’immerge dans l’histoire et dans l’atmosphĆØre du spectacle – poursuit JosĆØ Manuel Garcia – on sent le souffle global qui Ć©merge d’un dispositif narratif qui va droit au cœur des dĆ©fis de l’Ć©poque contemporaine, Ć  l’intĆ©rieur d’une colonne sonore originale et rigoureusement live qui balaie des rythmes et des sonoritĆ©s Rock, Pop, Reggae, Samba-axe, Ɖlectronique contemporaine, Hip-hop jusqu’au Dubstep…

L’impact scĆ©nique est d’avant-garde. Jean Paul Carradori expliqueĀ : « J’ai beaucoup travaillĆ© dans des productions Ć  caractĆØre international. Campus a reprĆ©sentĆ© pour moi le premier dĆ©fi inattendu pour son dispositif dramaturge et théâtral trĆØs fort. Il Ć©tait nĆ©cessaire de crĆ©er un climat qui en valorise les contenus et en mĆŖme temps qui conduise le spectateur Ć  s’immerger dans l’histoireĀ Ā».

Produit par le Gen Rosso International Performing Arts Group (16 artistes de 9 pays) en une nouvelle mĆ©thodologie du travail artistique, technique, directif et de management, le Musical est le fruit d’une convergence et synergie d’un team international.

Billets en prĆ©-venteĀ : CLIQUE ICI (tel. 0559051102 – mail genrosso.campus@loppiano.it)

On-line: l’évĆ©nement est disponible sur internet aux adresses concerto 14/03 – concerto 15/03

TĆ©lĆ©charge ici l’affiche

Kenya: CongrĆØs international EdC

Kenya: CongrĆØs international EdC

EdCKenya_Flyer« Rappelle-toi, Luigino, que c’est pour les pauvres que j’ai fait naĆ®tre l’ÉdeC. Vous Ć©tudiez, c’est bien, mais rappelle-toi toujours les pauvresĀ Ā». Chiara Lubich m’a rĆ©pĆ©tĆ© souvent ces paroles au cours des dix derniĆØres annĆ©es pendant lesquelles je l’ai assistĆ©e, avec la commission internationale, pour coordonner l’ÉdeC.

DĆ©livrer de la pauvretĆ© subie (bien diffĆ©rente de la pauvretĆ© choisie) continue d’être l’ultime but du projet, le sens de notre action. Tant qu’il y aura sur terre des personnes qui, faute de ressources, ne peuvent vivre une existence dĆ©cente, aucun systĆØme Ć©conomique et social ne peut se considĆ©rer juste, moins encore de communion.

Les pauvretĆ©s aimĆ©es et soulagĆ©es par l’ÉdeC en ces 23 ans de vie se sont diversifiĆ©es, amplifiĆ©es. Des favelas de San Paolo et du BrĆ©sil on est passĆ© aux favelas de nombreuses villes, et puis on a compris, par l’action tenace d’entrepreneurs comme Paco Toro (Espagne), que pour rĆ©duire la pauvretĆ© nous pouvions crĆ©er des emplois, et ensemble avec l’ONGĀ Action Monde Uni (AMU), nous avons commencĆ© Ć  soutenir le dĆ©veloppement de micro activitĆ©s de production dans divers pays du monde. Enfin nous avons constatĆ© que la crise actuelle avait aussi reproduit des pauvretĆ©s antiques et nouvelles dans la riche Europe. Parmi elles, la plaie des jeux de hasard, qui ruine des centaines de milliers de familles, surtout les plus pauvres. D’où l’engagement de l’ÉdeC en Italie pour soutenir la campagne Slotmob, qui en un an s’est rĆ©alisĆ©e dans plus de 70 villes, et est en train de changer la mentalitĆ© de beaucoup.

Et puis ces derniĆØres annĆ©es l’ÉdeC se rĆ©pand en particulier dans le continent africain, dont les entreprises, qui ont commencĆ© cette annĆ©e Ć  verser des parts de bĆ©nĆ©fices pour l’aide aux pauvres dans le monde, sont dĆ©sormais 10, tandis que 12 autres se sont rapprochĆ©es du projet. Plusieurs bourses d’études ont Ć©tĆ© attribuĆ©es Ć  des jeunes africains, dont quelques uns frĆ©quentent assidument l’Institut Universitaire Sophia.

Cette floraison de nouvelle vie nous a poussés à un acte de réciprocité : Pag 15 Africa EoC Logo Final ridorganiser à Nairobi, au Kenya, notre prochain congrès international, quatre ans après celui du Brésil en 2011.

Nous serons dans cette grande ville du 27 au 31 mai, après la première école panafricaine pour les jeunes qui se tiendra du 22 au 26.

L’Afrique – qui souffre aujourd’hui encore des rapports prĆ©dateurs que beaucoup de pays industrialisĆ©s ont instaurĆ©s et continuent d’avoir avec elle – en l’oubliant d’abord, puis en l’isolant pour Ć©viter le pĆ©ril de la contagion – est destinĆ©e Ć  ĆŖtre la grande protagoniste de l’économie et de la sociĆ©tĆ© de demain.

Sa volontĆ© de vivre, ses jeunes, ses cultures ancestrales, le disent avec force. L’ÉdeC veut aller en Afrique pour l’aimer, pour apprendre de sa culture de la vie, pour pratiquer la communion et la rĆ©ciprocitĆ©. Et pour construire ensemble un nouveau modĆØle de dĆ©veloppement et une nouvelle Ć©conomie. Mais ensemble, en nous estimant mutuellement. Dans la fĆŖte des peuples.

Luigino Bruni

En savoir plus: EdC online

Inscriptions: www.eoc-nairobi-2015.info

Renseignements : info@eoc-nairobi-2015.info

Giordani: la tĆ¢che de l’écrivain

Giordani: la tĆ¢che de l’Ć©crivain

IginoGiordani_scrittore-aĀ«Dans un monde rationnel, l’Ć©crivain devrait se sentir au centre de la vie collectiveĀ : comme celui qui dirige et interprĆØte l’Ć¢me du peuple.

Mais le monde est pour une part dirigĆ© par la rationalité : d’un autre cĆ“tĆ©, il est dirigĆ© par l’instinct, par des passions irrationnellesĀ : par exemple par la peur, et alors, l’Ć©crivain devient populaire en fonction de ce qu’il recueille et peut-ĆŖtre en fonction des instincts des masses qu’il exaspĆØre.

Aujourd’hui sont souverains la technique, la mĆ©canique, le sport, le cinĆ©ma d’une part, la dĆ©magogie, l’affairisme, la politique d’abord de l’autreĀ : et l’Ć©crivain – s’il ne veut pas se rĆ©duire Ć  la fonction marginale – doit se mettre au service d’intĆ©rĆŖts matĆ©riels et passionnelsĀ ; Ć©crire pour un journalisme souvent nĆ©cessairement asservi, par son Ć©norme coĆ»t, Ć  des groupes industriels, Ć  des partis politiques, Ć  des idĆ©ologies et Ć  des professions qui ne visent que la rentabilitĆ©. La libertĆ© de presse se perd parce que la presse se rarĆ©fie sous la pression financiĆØreĀ ; et la libertĆ© de l’Ć©crivain se perd. Ceci aide Ć  expliquer la disparition du type de grand Ć©crivainĀ ; et cela aide Ć  expliquer pourquoi plus d’un, transfĆØre son exercice dans l’arĆØne politique ou cherche un soulagement dans d’autres domaines.

Par ailleurs, si c’est la dĆ©cadence rationnelle des peuples qui produit la rarĆ©faction, l’Ć©puisement de l’Ć©crivain et le rĆ©duit Ć  la marginalitĆ©, c’est Ć©galement vrai que c’est aussi la dĆ©cadence spirituelle, morale et intellectuelle de celui qui Ć©crit qui produit l’Ć©loignement des lecteurs. La vĆ©ritĆ© est que l’Ć©crivain est la cause et l’effet de son milieu social. Il faudrait qu’il y ait plus de cause que d’effet. Que s’il Ć©tait ce qu’il doit ĆŖtreĀ : un maĆ®tre ou presque dirais-je, un apĆ“tre ou un prophĆØte, le peuple le suivrait et le lapideraitĀ : il montrerait en somme un vif intĆ©rĆŖt aux manifestations de son esprit. La place de l’Ć©crivain est d’avant-gardeĀ : presque de reconnaissanceĀ : dans tous les cas de risque. En effet, pour accomplir une mission apostolique, de formation et d’Ć©lĆ©vation, l’Ć©crivain risque pauvretĆ© et incomprĆ©hension.

La position de l’Ć©crivain est relative Ć  la valeur du message qu’il porte ainsi qu’Ć  la force et aux faƧons de l’expression artistique avec lesquelles il le porte.

Dans un monde où la technique et l’organisation, la planification et le centralisme, l’esprit grĆ©gaire et la fatigue de la libertĆ© ont submergĆ© l’Ć¢me de l’homme, en l’accablant de bruits et d’ordres, un Ć©crivain libre qui concourrait Ć  la libĆ©ration spirituelle – Ć  la rĆ©demption de l’homme – en aidant Ć  surmonter le ”dĆ©sĆ©quilibre”entre monde extĆ©rieur immense et monde intĆ©rieur exigu, il accomplirait une tĆ¢che plus grande que celle des hommes d’État les plus en vogue.

Dans un monde lĆ©zardĆ© par les scissions et tremblant de la peur produite par la haine, une parole de fraternitĆ© et d’humanitĆ©, c’est – Ć - dire de charitĆ©, dite avec clartĆ©, beautĆ© et puissance, consacrerait son auteur Ć  la gratitude des peuples, en lui confĆ©rant une situation de centre dans l’orbite de la civilisationĀ Ā».

(De : Igino Giordani, Il compito dello scrittore, « La Via », 2.2.1952, p.3)

Ɖvangile et vie: toujours accueillir

Ɖvangile et vie: toujours accueillir

“Notre fille, aprĆØs une douloureuse et cuisante dĆ©ception (l’échec de la relation avec son copain), vit chez nous avec sa fille. Elle est souvent peinĆ©e et agressive. Un matin, pour un rien, elle nous malmĆØne, ses frĆØres et moi, hurle et part au travail en claquant la porte. Je suis vexĆ©e, j’ai l’impression qu’elle a dĆ©passĆ© toute limite. Nous ne mĆ©ritons pas ce traitement. Mais que faire pour qu’elle ressente mon amour? Je prĆ©pare un repas de fĆŖte, je fais un gĆ¢teau, je mets la plus belle nappe… Lorsqu’elle rentre, je la salue comme si de rien n’était. Elle sourit et je sens que non seulement j’ai pardonnĆ©, mais j’ai oubliĆ©. L’harmonie revient parmi nous.”

(R.B. – Italie)

20150221-01“Samedi. Mes parents et moi allions fermer notre magasin d’alimentation, lorsque deux types cagoulĆ©s sont entrĆ©s et nous ont ordonnĆ© d’ouvrir le coffre-fort. Papa, pensant Ć  un vol avec des armes factices, leur a demandĆ© de partir. Mais, un coup est parti et l’a blessĆ© superficiellement. AprĆØs la fuite des malfrats, en un instant, je me suis rappelĆ© qu’il existe des gens diffĆ©rents, qui œuvrent pour les jeunes d’un quartier Ć  risque d’une autre ville sicilienne. J’ai alors dĆ©cidĆ©, avec des amis, de faire moi aussi quelque chose pour empĆŖcher tout jeune d’entrer dans le giron de la pĆØgre. Avec une certaine hĆ©sitation, je me suis rendu dans un quartier Ć  risque et, une fois les vrais problĆØmes de l’endroit connus, j’ai pris contact avec l’administration communale, avec les familles de quelques policiers tuĆ©s… Un groupe est nĆ©, et veut prouver, surtout aux plus jeunes, qu’il existe un monde sans violence, meilleur. Ce samedi a changĆ© ma vie.”

M. – Sicile, Italie)

“J’avais douze ans lorsque mes parents se sont sĆ©parĆ©s. Au milieu de tant de douleurs, une en particulier ne m’apaisait pas: je ne rĆ©ussissais pas Ć  pardonner Ć  papa de nous avoir quittĆ©s pour former une autre famille. Au dĆ©but, lorsqu’il tĆ©lĆ©phonait, je ne voulais mĆŖme pas lui rĆ©pondre. Jusqu’au jour où, demandant de l’aide Ć  JĆ©sus, j’ai trouvĆ© le courage de lui prouver que je ne lui en voulais plus. La fĆŖte des pĆØres m’en a donnĆ© l’occasion. Quand je lui ai apportĆ© mon cadeau, je l’ai vu Ć©mu. Il m’a confiĆ© que, au-delĆ  de tout, pour lui la chose la plus importante Ć©taient et restaient ses enfants. ƀ partir de ce moment-lĆ , c’était comme lui avoir rouvert la porte de mon cœur. Ensuite, le sachant trĆØs seul, je lui ai spontanĆ©ment parlĆ© de Dieu, qui aime chacun immensĆ©ment. Il s’est apaisĆ© et a exprimĆ© le souhait d’approfondir le sujet. L’expĆ©rience avec papa me fait comprendre que tous peuvent se tromper, mais que chacun doit avoir la possibilitĆ© de se relever.”

(H. – BrĆ©sil)

 

Libye dans le chaos : une voix courageuse

« Mgr Giovanni Martinelli est un ”petit-grand homme”. Un homme de courage qui, malgrĆ© un grave problĆØme de santĆ© qui l’a touchĆ© il y a deux ans, continue obstinĆ©ment Ć  vouloir rester dans sa Libye, pour assister, comme un pasteur affectueux, ses brebis dĆ©sormais rĆ©duites Ć  une poignĆ©e de philippines qui travaillent dans les hĆ“pitaux en tant qu’infirmiĆØres et qui ”ne peuvent” quitter le Pays. « Je n’ai rien de particulier Ć  dire – commence-t-il – nous sommes devenus orphelins de l’ambassadeur qui est parti. Mais je le rĆ©pĆØte, je n’ai rien Ć  dire, nous sommes ici parce que JĆ©sus nous veut ici. Je suis au service du peuple, je ne suis pas ici pour je ne sais quel pouvoirĀ Ā». Et la communautĆ© catholiqueĀ ? ” La communautĆ© chrĆ©tienne existe encore, nous sommes tranquilles”. Vous ĆŖtes tranquillesĀ ? ‘‘Nous avons Ć  peine cĆ©lĆ©brĆ© la messe, Dieu est avec nous, pourquoi devrions-nous avoir peurĀ ?”. Le pĆØre Sylvester est-il aussi encore Ć  BengasiĀ ? ”Certainement – rĆ©pond Mgr Martinelli – lui aussi dit qu’on peut encore rester pour ĆŖtre proches de ce peuple tellement Ć©prouvĆ©” Que supposez-vous qu’il pourrait arriver dans le futurĀ ? ” Les prĆ©visions sont trĆØs difficiles Ć  faire, il est mĆŖme prĆ©fĆ©rable de ne pas en faire car bien trop souvent nous avons Ć©mis des hypothĆØses qui ne se sont ensuite pas rĆ©alisĆ©es. Il vaut mieux vivre jour aprĆØs jour, je dirais mĆŖme plus, moment par moment. Dans le moment prĆ©sent, tout y est. En ce moment je rencontre JĆ©sus, je rencontre les frĆØres, j’aime ce peuple”. Comment la situation Ć  Tripoli est-elleĀ ? ” Elle me semble assez calme, ils ne nous ont rien interdit. L’atmosphĆØre est tranquille et pacifique. Il n’y a pas de grand danger Ć  circuler pendant le jour. Bien sĆ»r, le soir, nous restons Ć  la maison”. PeurĀ ? ”Pour le moment, nous n’avons pas reƧu de menaces directes. On est en train de voir comment se dĆ©rouleront les choses. Peut-ĆŖtre nous couperont-ils la tĆŖte…Mais je la leur donnerai sur un plateau, car je suis ici pour mourir pour mes gens”. Comment voyez-vous le rĆ“le de l’Italie dans cette histoireĀ ? ”Elle s’est beaucoup engagĆ©e, en particulier l’ambassadeur, pour garder ouvert le canal du dialogue entre les diffĆ©rentes tribus, entre les diffĆ©rentes factions. L’Italie a fait jusqu’Ć  prĆ©sent une propagande de paix”. Comment voyez-vous une intervention armĆ©e Ć©trangĆØreĀ ? ”Je ne crois pas que ce soit la solution”. En 2011, quand soufflaient des menaces de guerre, vous disiez que si cela s’Ć©tait passĆ©, la Libye risquait d’exploser dans ses divisions tribales et politiques. Mais malheureusement les europĆ©ens semblaient certains que la dĆ©mocratie Ć©lective aurait contagionnĆ© positivement le Pays…” La prudence aurait Ć©tĆ© utile, Ć  cette Ć©poque comme actuellement. La diplomatie internationale devrait faire sa part pour remettre ensemble les morceaux de la Libye. Ils ne doivent pas imposer des visions politiques qui n’appartiennent pas Ć  ces gens”. Puis il reprend et conclutĀ :” Si on vient ici seulement avec les armes et sans une forte volontĆ© de dialogue, cela ne sert Ć  rien. Il faut venir ici pour aimer ce peuple, non pour servir les intĆ©rĆŖts des occidentaux, non pour exploiter le pĆ©trole ou d’autres ressources. Ici, on ne peut venir que si on a la volontĆ© de dialoguer avec les musulmans. Je suis ici pour cela et pour aucun autre but”. SourceĀ : CittĆ  Nuova online

#DoYouCare? Le dialogue, Ƨa t’intĆ©resse?

#DoYouCare? Le dialogue, Ƨa t’intĆ©resse?

20150219-01Un groupe de 80 jeunes chrĆ©tiens et musulmans. Un sujet : le multiculturalisme, les diffĆ©rentes religions, le dialogue. Une question : Ƨa t’intĆ©resse ? Une formule : celle de Ā« RegenerateĀ», deux jours dans l’Hertfordshire, dans un climat de dĆ©tente où l’on peut affronter aussi des questions brĆ»lantes. C’est une initiative des jeunes du Mouvement des Focolari de Grande-Bretagne et d’Irlande. Cette annĆ©e ils se retrouvent avec un groupe de l’Islamic Unity Society avec lesquels depuis des mois l’amitiĆ© et l’estime rĆ©ciproque grandissent grĆ¢ce Ć  des actions communes aussi diverses qu’organiser des sessions d’étude ou planter des arbres pour la paix.

Les participants ont Ć©coutĆ© en direct l’expĆ©rience du Professeur Mohammad Ali Shomali, Imam et directeur du centre Islamic d’Angleterre, qui s’est adressĆ© Ć  eux par visioconfĆ©rence depuis Paris. Il a encouragĆ© le groupe Ć  Ā« crĆ©er des occasions de dialogue avec chacun : le dialogue est ce qui nous caractĆ©rise en tant qu’êtres humains. Accepter de dialoguer avec quelqu’un de diffĆ©rent ne nous diminue pas, mais nous rend plus vrais envers nous-mĆŖmes Ā».

20150219-02InvitĆ©e d’honneur Angela Graham, journaliste qui a travaillĆ© pour la BBC. A travers sa propre expĆ©rience de femme ayant grandi en Irlande du Nord, elle a encouragĆ© les jeunes Ć  devenir Ā« des personnes de dialogue Ā» dans leurs propre milieu et Ć  chercher Ć  construire des ponts avec des personnes de culture et de foi diffĆ©rentes.

Au cours du week-end du 14-15 fĆ©vrier, au Focolar Center for Unity de Welwyn Garden City, se sont aussi dĆ©roulĆ©s des workshops sur des sujets allant du dialogue interreligieux aux rĆ©seaux sociaux, de la politique Ć  l’engagement au sein de la sociĆ©tĆ©. Ā« C’est impressionnant de voir qu’ici il y a des personnes aussi passionnĆ©es de vivre et de travailler avec Dieu Ā», affirme Mohammed Mozaffari, un des jeunes musulmans de l’Islamic Unity Society. Et Lucia du groupe des Jeunes pour un Monde Uni : Ā« Les diffĆ©rences ne sont pas un obstacle, mais une aide pour bĆ¢tir quelque chose ensemble Ā». Ā« MĆŖme celui qui avait plus de difficultĆ© Ć  s’identifier avec une foi prĆ©cise – racontent Nino e Mil, de l’équipe animatrice – s’est trouvĆ© Ć  l’aise et pleinement acteurĀ».

Ce rendez-vous n’est pas passĆ© inaperƧu aux yeux des autoritĆ©s civiles : Ā« C’est encourageant de voir de jeunes adultes de diverses aires culturelles et religieuses s’engager de part et d’autre dans le dialogue – affirme le conseiller municipal Michal Siewniak – et chercher ensemble des rĆ©ponses pour vivre en harmonie dans une sociĆ©tĆ© multiculturelle et multiconfessionnelle Ā».

Chiara Lubich, une autre conception du pouvoir et de son exercice.

Chiara Lubich, une autre conception du pouvoir et de son exercice.

PaoloGiusti

Paolo Giusta

Ā«La vie et la pensĆ©e de Chiara Lubich ont introduit une nouveautĆ© radicale qui dĆ©passe une fois pour toutes la conception du pouvoir comme domination. L’idĆ©e, toujours prĆ©sente, d’un pouvoir exercĆ© seul au sommet d’une pyramide est largement rĆ©pandue: souvent nous avons tendance Ć  penser qu’un seul homme, ayant les idĆ©es claires et suffisamment de force pour les imposer, est solution la meilleure et la plus rassurante… Chiara a toujours eu un sens Ć©levĆ© et un total respect du pouvoir… Mais en mĆŖme temps, ses rapports avec les personnes qui se trouvent au sommet de la hiĆ©rarchie civile (chefs l’Etat et de gouvernement, prĆ©sidents d’institutions europĆ©ennes) ou religieuses (pape, patriarches…) n’ont jamais rien eu de servile. Bien au contraire, son respect pour l’autoritĆ© s’exprimait de faƧon crĆ©ative, en offrant des idĆ©es et des propositions dans une attitude de dialogue et de stimulant, et en mettant sa personne et les ressources du mouvement (des Focolari ndr) Ć  disposition des projets en faveur de la sociĆ©tĆ©, surtout des plus pauvres.

CoresponsabilitĆ©. Dans l’exercice du pouvoir au sein du mouvement qu’elle a fondĆ©, Chiara a voulu (…) une gestion collective de la responsabilitĆ©, dans la ligne de la spiritualitĆ© de communion, typique de son charisme. C’est seulement au niveau de la prĆ©sidence du mouvement, en particulier pour des motifs juridiques, qu’il n’y a qu’une seule personne, et Chiara a voulu que ce soit une femme, sur le modĆØle de Marie, mĆØre de JĆ©sus, qui n’avait aucun pouvoir en dehors de l’amour (…). C’est une des idĆ©es-clĆ©s de son charisme: la hiĆ©rarchie existe, elle a un rĆ“le irremplaƧable, mais elle reste Ć  l’arriĆØre-plan ; ce qui Ć©merge c’est qu’avant tout nous sommes tous frĆØres et sœurs, tous enfants d’un unique PĆØre, qui est amour (…). Tous Ć  l’école de JĆ©sus, le seul vĆ©ritable maĆ®tre.

Un leadership collectif. J’ai eu la chance d’assister personnellement Ć  la maniĆØre dont Chiara exerƧait son rĆ“le de leader au cours de la prĆ©paration des deux rencontres des mouvements et communautĆ©s de diverses Eglises chrĆ©tiennes Ć  Stuttgart en 2004 et 2007 (…). J’ai Ć©tĆ© frappĆ© par sa maniĆØre de donner sa place Ć  chaque personne, Ć  ses idĆ©es et Ć  son questionnement. C’était comme si elle Ć©tait Ć  l’écoute d’une parole que Dieu aurait pu prononcer par la bouche d’un des participants (…). Elle prenait chaque parole au sĆ©rieux et la soumettait Ć  la dĆ©cision commune, un vĆ©ritable exemple de leadership collectif en action (…).

Exercer son propre rĆ“le et faire de la place Ć  l’autre. C’est l’essence de la conception de Chiara du pouvoir, avec sa dimension paradoxale : la personne qui se trouve dans une position de pouvoir doit exercer pleinement son rĆ“le (ĆŖtre), et en mĆŖme temps faire totalement place Ć  l’autre, jusqu’à se placer au-dessous de lui (ne pas ĆŖtre). C’est une dynamique qui crĆ©e la communion, l’unitĆ© dans la diversitĆ©. L’unitĆ© en effet pour Chiara n’est jamais statique, quelque chose qui efface les composants, mais chaque fois nouvelle et surprenante parce que toujours dans un mouvement vital, Ć  l’image de Dieu et du rapport d’amour entre les trois personnes de la TrinitĆ© (…).

RĆ©soudre ensemble les conflits. Un exemple pratique de l’exercice du pouvoir en tant qu’amour, comme Chiara l’entend, est la gestion et la rĆ©solution des conflits. Face Ć  un conflit diverses options se prĆ©sentent : Ć©viter d’affronter la difficultĆ©, laisser dĆ©cider le chef Ć  la place des autres, ou bien dĆ©cider de se mettre ensemble en chemin, avec toutes les personnes impliquĆ©es dans le conflit : une longue marche qui mĆŖme peut ĆŖtre douloureuse, pour traverser le conflit et en sortir, non pas grĆ¢ce Ć  une dĆ©cision individuelle, mais aprĆØs avoir fait une expĆ©rience ensemble. Cette solution ne vient ni d’en haut ni simplement d’en bas, mais se trouve ĆŖtre le rĆ©sultat d’un effort commun où chacun donne sa part de vĆ©ritĆ©, dans le but d’arriver Ć  une solution commune Ā».

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Chiara Lubich

Politcs for Unity

Making a world of difference

Mars 2015

Info: http://www.politicsforunity.com/

Prix Renata Borlone 2015

Prix Renata Borlone 2015

20150217-01

L’infiniment petit et l’infiniment grand qui nous interpellent pour expliquer l’univers, l’application des dĆ©couvertes comme le ā€œboson de Higgsā€ dans le domaine mĆ©dical, technologique, social, ce sont les questions abordĆ©es par la scientifique Fabiola Gianotti, prochaine directrice du CERN de GenĆØve, le 15 fĆ©vrier Ć  Loppiano, devant 800 scientifiques, de nombreuses personnes passionnĆ©es par les sciences, des artistes, des amis, des familles et environ deux cents Ć©tudiants d’écoles supĆ©rieures.

Il semble que la science revienne enfin Ć  la mode en cette annĆ©e 2015 où les gens sont encore sous le coup de la crise Ć©conomique, mais en mĆŖme temps en recherche Ā« d’espaces d’infini, qui redĆ©finissent qui nous sommes, ce qu’est notre dignitĆ© et notre mission dans la vie Ā», selon les dires d’un des prĆ©sents. Le mĆ©rite en revient bien sĆ»r aux scientifiques comme Gianotti, mais aussi grĆ¢ce Ć  des rendez-vous comme le prix ā€˜Renata Borlone, femme en dialogue’. EvĆ©nement de grande valeur Ć©ducative où foi et culture s’entrecroisent pour donner vie Ć  une possibilitĆ© de croissance personnelle et sociale.

Beaucoup de messages de fĆ©licitations sont parvenus Ć  la Doctoresse Gianotti, parmi lesquels celui de Maria Voce : L’association culturelle Renata Borlone et l’Institut Universitaire Sophia (IUS) ont fait chœur pour l’applaudir tous ensemble, et souligner en particulier les valeurs dont la doctoresse inspire sa vie de femme et de scientifique Ā». La prĆ©sidente des Focolari souligne Ā« la correspondance d’idĆ©aux et de buts entre ces deux figuresā€ (Gianotti et Borlone), mĆŖme si leur champ d’action sont diffĆ©rents.

ā€œOn parle de Boson de Higgs en tant que lieu donnant consistance Ć  toutes les autres particules, affirme Lida Ciccarelli, postulateur de la cause de bĆ©atification de Renata Borlone. Renata aussi, passionnĆ©e non seulement par la science mais encore par tout ce qui touche l’homme, avait trouvĆ© le lieu, le terrain qui a donnĆ© saveur Ć  toute sa vie et sens Ć  ses journĆ©es : Dieu. Et de mĆŖme que la scientifique se consacre Ć  dĆ©voiler pour nous les secrets du monde de la science – continue-t-elle – elle a trouvĆ© en Dieu celui qui lui a rĆ©vĆ©lĆ© ā€˜le frĆØre’ qui lui demande amour, accueil, comprĆ©hension, partage des joies et des peines, avec un cœur de chair. Elle a vĆ©cu dans cet espace divin et toute personne qui l’approchait, retrouvait la dignitĆ© de se dĆ©couvrir enfant de Dieu Ā».

20150217-03La troisiĆØme Ć©dition du prix est destinĆ©e aux personnes oeuvrant dans le monde scientifique et vise Ć  dĆ©velopper le dialogue, y compris dans les universitĆ©s, avec ceux qui s’engagent pour une culture qui respecte la dignitĆ© de la personne humaine. Le motif de la remise du prix Ć  Fabiola Gianotti, est lu par le professeur Sergio Rondinara de l’IUS : Ā« Pour ses hautes capacitĆ©s professionnelles, pour la passion qu’elle a exprimĆ©e dans la recherche scientifique et pour les capacitĆ©s humaines qu’elle a montrĆ©es en coordonnant de maniĆØre fructueuse le nombre Ć©levĆ© de scientifiques et chercheurs prĆ©sents au cours de l’expĆ©rience ATLAS au CERN Ā». La rĆ©compense est une œuvre de l’artiste chinois Hung et reprĆ©sente un accĆ©lĆ©rateur de particules en miniature.

L’intervention de la doctoresse Gianotti est une intense et passionnante exposition qui captive la salle et accompagne les participants dans un tour virtuel Ć  l’intĆ©rieur de l’univers de l’infiniment petit. C’est celui des particules Ć©lĆ©mentaires et en particulier du boson de Higgs, dĆ©couvert fin 2012 grĆ¢ce au travail constant de 3.000 scientifiques de 38 pays et Ć  la technologie de l’accĆ©lĆ©rateur de particules LHC (Large Hadron Collider), d’une longueur de 27 km, qui se dĆ©ploie Ć  une centaine de mĆØtres sous terre entre la Suisse et la France.

Ā« L’un d’entre vous se demandera : mais qu’est-ce qu’on en a Ć  faire de la masse des particules ? affirme la scientifique. En rĆ©alitĆ© cette question est trĆØs proche de notre vie parce que si les particules n’avaient pas la masse qu’elles ont, nous ne serions pas ici. Si les Ć©lectrons n’avaient pas de masse, l’atome n’aurait pas de consistance et donc la chimie n’existerait pas, il n’y aurait pas de matiĆØre comme nous la connaissons. Donc nous sommes ici grĆ¢ce aussi Ć  ce mĆ©canisme de Higgs Ā». Et Ć  propos des applications des accĆ©lĆ©rateurs de particules, elle explique qu’elles sont amplement utilisĆ©es dans le domaine mĆ©dical pour soigner les tumeurs. La doctoresse conclut que la recherche au CERN affronte des questions fondamentales sur les particules Ć©lĆ©mentaires et donc sur la structure et l’évolution de l’univers, importantes pour ses consĆ©quences sur la vie quotidienne. Ā« Mais la connaissance fondamentale – conclut-elle – est importante en soi, parce que c’est un des droits-devoirs de l’homme auxquels on ne peut pas renoncer, au-delĆ  des applications concrĆØtes, un peu comme l’art qui est parmi les expressions les plus Ć©levĆ©es de l’homme en tant qu’être pensant. Donc nier l’importance absolue de ces activitĆ©s humaines, veut dire dĆ©naturer la nature humaine elle-mĆŖme Ā».


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Naples: des familles au grand coeur

Naples: des familles au grand coeur

20150216-01Tous les documents sont signĆ©s: dĆ©sormais la filiation de l’enfant est Ć©tablie. Il pourra bĆ©nĆ©ficier de ce surplus d’amour que ses parents adoptifs ont depuis toujours dans le cœur. Ni les annĆ©es d’attente, ni la traversĆ©e des ocĆ©ans ne les ont arrĆŖtĆ©s. AprĆØs une rapide entrevue où l’enfant et les parents se sont Ā« reconnus Ā», puis un bref sĆ©jour ensemble Ć  l’hĆ“tel, en terre Ć©trangĆØre, les voilĆ  enfin Ć  la maison. Une expĆ©rience passionnante et unique que celle de voir le parcours d’adoption terminĆ©, mais c’est alors que vraiment tout commence. Une vĆ©ritable ascension les attend. Une fois le premier impact passĆ©, mille questions se posent Ć  ces parents adoptifs tout juste Ā« brevetĆ©s Ā» ! Ils se trouvent souvent dĆ©contenancĆ©s. C’est pour eux qu’est nĆ© Ć  Grazzanise (Italie) le projet Ā« Familles de cœur Ā». Le projet a Ć©tĆ© conƧu par Familles Nouvelles (AFN), avec la contribution de l’Institut Bancaire de Naples Fondation. Il prĆ©voit l’ouverture d’un guichet de consultation gratuite pour les familles adoptives du territoire et offre les conseils d’experts ou simplement la possibilitĆ© de pour elles d’échanger avec d’autres familles. Des cours gratuits seront aussi mis en ligne : la formation thĆ©orique sera associĆ©e Ć  des rencontres en groupes pour favoriser l’échange d’expĆ©riences entre familles et leur mise en rĆ©seau avec d’autres associations prĆ©sentes sur le territoire. L’adoption demeure toujours un dĆ©fi ouvert, car aujourd’hui encore trop d’enfants mineurs abandonnĆ©s continuent Ć  vĆ©gĆ©ter dans des maisons d’accueil au nord comme au sud de notre planĆØte. Un dĆ©fi que Chiara Lubich avait dĆ©jĆ  voulu relever en 1967, en invitant les familles qui la suivaient Ć  Ā« vider les orphelinats Ā». C’est ainsi qu’une myriade de familles, avec ou sans enfants, ont ouvert leur maison et leur cœur Ć  qui n’avait pas de foyer, favorisant ainsi, chez l’enfant accueilli comme fils Ć  part entiĆØre, la cicatrisation de la blessure subie rĆ©sultant de l’abandon. ā€œPar cette initiative – expliquent les Ć©poux Gravante, responsables du Bureau AFN onlus en Campanie – on entend doter les familles d’outils qui, en potentialisant leurs ressources, les aide Ć  grandir comme familles-monde, c’est Ć  dire capables de s’ouvrir Ć  la diversitĆ© que cet enfant venu de loin porte nĆ©cessairement en lui. DiversitĆ© de patrimoine gĆ©nĆ©tique et culturel. C’est un parcours attrayant mais engageant comme peut l’être le fait de revivre avec l’enfant ses traumatismes et de l’aider Ć  se rĆ©concilier avec son passĆ© Ā». Il est demandĆ© Ć  AFN, comme aux autres organismes habilitĆ©s en matiĆØre d’adoptions internationales, de suivre les familles durant trois annĆ©es aprĆØs l’adoption, mais souvent ce dĆ©lai n’est pas suffisant. Le processus d’intĆ©gration de l’enfant dans sa nouvelle famille et son insertion dans les structures sociales du pays peuvent exiger beaucoup plus de temps. Les familles adoptives, plutĆ“t que d’être abandonnĆ©es Ć  leur propre sort, ont besoin d’être en relation avec des familles comme elles, pour rĆ©ussir Ć  dĆ©couvrir chaque jour la valeur du choix qu’elles ont fait et retrouver l’enthousiasme des dĆ©buts pour se projeter dans l’avenir, grĆ¢ce Ć  un parcours vĆ©cu dans le partage. Lors du lancement du projet, Andrea Turatti, PrĆ©sident de AFN, a insistĆ© lui aussi sur ces notions de partage et de solidaritĆ©, en prĆ©cisant que ce binĆ“me Ć©tait vraiment au cœur de la rĆ©alitĆ© qui anime l’association : Ā« Nous sommes heureux de pouvoir offrir, grĆ¢ce aussi Ć  la participation gĆ©nĆ©reuse de l’Institut Bancaire de Naples, cette chance Ć  la rĆ©gion de Naples. Elle le mĆ©rite. En effet, parmi les 850 enfants qui ont trouvĆ© une famille grĆ¢ce Ć  AFN, plus de 180 ont Ć©tĆ© accueillis dans cette rĆ©gion où le sĆ©rieux de ces engagements a permis de faire dĆ©marrer le projet. Nous voulons l’exporter aussi dans le reste de l’Italie, mais pas seulement, car il contribue Ć  l’émergence d’une solidaritĆ© Ć  l’échelle du monde Ā».

Le Salvador en fĆŖte pour Romero

Le Salvador en fĆŖte pour Romero

20150214-02“Une prĆ©dication qui ne dĆ©nonce pas le pĆ©chĆ© n’annonce pas l’Evangile”, affirmait Mgr Romero dans l’une de ses homĆ©lies. Son martyre, survenu le 24 mars 1980 tandis qu’il cĆ©lĆ©brait l’Eucharistie dans la chapelle de l’hĆ“pital des malades en phase terminale où il habitait, a donnĆ© de la force aux familles du Salvador qui ont perdu des proches et des amis durant l’impitoyable guerre civile qui a suivi mort. Et aujourd’hui encore son tĆ©moignage est une forte invitation Ć  la paix, Ć  la fraternitĆ© et Ć  la rĆ©conciliation dont le peuple a besoin.

ā€œL’annonce de la signature du pape FranƧois approuvant le dĆ©cret qui reconnaĆ®t le martyre Ā« in odium fidei Ā» de Mgr Oscar Arnulfo Romero, a fait exulter le peuple. Les Ć©vĆŖques ont fait carillonner les cloches de toutes les Ć©glises du Salvador pour manifester cette immense joie” Ć©crit Ć©crit Filippo Casabianca depuis le siĆØge des focolari en AmĆ©rique Centrale. “Depuis que Bergoglio est devenu pape, on a commencĆ© Ć  espĆ©rer que, connaissant les besoins urgents des pauvres et les sombres tractations de certaines dictatures latino-amĆ©ricaines, il dĆ©bloquerait l’avancĆ©e de la cause. Et de fait, cette annonce solennelle dont la date reste Ć  fixer Ć  San Salvador, n’a pas tardĆ© Ć  venirā€.

Quels sont les dessous de ce blocage?

“A l’Ć©poque la pastorale de l’Eglise Ć©tait traversĆ©e par des courants qui allaient d’une authentique fidĆ©litĆ© aux orientations du Concile appelant l’Eglise Ć  ĆŖtre proche des plus pauvres, Ć  la tentation de ceux qui considĆ©raient lĆ©gitime de s’associer Ć  des mouvements de type marxiste. C’est ce dont on a voulu accuser RomĆ©ro, jusqu’au point d’arriver Ć  rĆ©duire sa voix au silence”.

Au Salvador la spiritualitĆ© des focolari s’enracine aussi dans l’humus des horreurs de la guerre. Les premiers voyages des focolarini en Colombie remontent aux annĆ©es 70 et les premiĆØres mariapoli ont eu lieu en 1982 dans la ville de Santiago di Maria.

20150214-01ā€œLes grands axes routiers Ć©taient alors parsemĆ©s de patrouilles tantĆ“t de l’armĆ©e, tantĆ“t de guĆ©rilleros – poursuit Filippo – au point qu’il fallait utiliser les moyens du bord pour se dĆ©placer ou se soumettre Ć  des interrogatoires qui pouvaient se terminer par une rĆ©clusion forcĆ©e. La guerre avait suivi la mort de RomĆ©ro et son message Ć©tait prĆ©sent au cœur de tous Ā». Ā« Les paroles, l’enseignement et le tĆ©moignage de Mgr Romero – raconte Reynaldo, un des premiers jeunes du mouvement – rĆ©sonnaient avec force en ceux qui eurent la chance de rencontrer l’IdĆ©al de l’unitĆ©, en particulier Ć  cause du rappel de l’option prĆ©fĆ©rentielle des pauvresĀ». C’était en effet un rappel Ć  vivre le christianisme de maniĆØre cohĆ©rente, que certains voyaient d’un œil perplexe, que beaucoup ont accueilli et qui fut parfois manipulĆ©. Ā« L’exemple de Mgr Romero, associĆ© Ć  la rencontre de l’expĆ©rience de Chiara Lubich et de ses premiĆØres compagnes durant la seconde guerre mondiale Ć  Trente, nous a permis d’accueillir de maniĆØre plus authentique le Charisme de l’unitĆ© et nous aida Ć  avancer Ć  contre-courant Ā».

Un contre-courant qui reste d’actualitĆ© Ć  travers l’engagement social du Mouvement des Focolari au Salvador. L’accompagnement des prisonniers, par exemple, se dĆ©roule dans le cadre de la Pastorale de l’Eglise en milieu pĆ©nitencier et mobilise une Ć©quipe des Focolari : ils visitent rĆ©guliĆØrement la prison de Mariona, tristement cĆ©lĆØbre, où sont enfermĆ©s les plus dangereux cerveaux de la barbarie et du narcotrafic. Actuellement ils sont en contact avec environ 180 personnes qui purgent diffĆ©rentes peines et qui se retrouvent par groupes de 18 personnes autour de la Parole de Vie. Lors de la derniĆØre rencontre quelqu’un disait : Ā« Je demande pardon Ć  mes camarades de cellule parce que je les ai traitĆ©s avec violence, mais je veux changer Ā».

D’autres actions sont orientĆ©es vers l’insertion sociale dans un petit village Ć  risques. La situation est devenue dangereuse et le curĆ© a conseillĆ© aux membres du Mouvement d’être prudents. Dans deux autres villes ceux-ci aident des Ć©coles et font du soutien scolaire pour freiner l’abandon des Ć©tudes, un facteur qui favorise le recrutement criminel.

Au Salvador, mais pas seulement, l’exemple de Romero rĆ©veille chez beaucoup le dĆ©sir d’être fidĆØle Ć  l’Evangile qui nous pousse Ć  vivre pour tous, en particulier pour les plus petits, les pauvres et les laissĆ©s pour compte.

Ɖgypte, Angleterre, Allemagne: un Ć©ventail œcumĆ©nique

Ɖgypte, Angleterre, Allemagne: un Ć©ventail œcumĆ©nique

20150213-01Les Ɖglises Ć©gyptiennes cĆ©lĆØbrent ces jours-ci – et non du 18 au 25 janvier comme dans plusieurs pays – leur semaine pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens. Fadiah et Philippe, du Mouvement des Focolari en Ɖgypte, racontent leur participation aux diffĆ©rentes initiatives des Ɖglises locales et comment, au centre de leurs priĆØres il y a l’invocation de la protection et de l’aide du Seigneur sur toute la nation Ć©gyptienne en cette phase dĆ©licate.

«ŒcumĆ©nisme rĆ©ceptifĀ» : renverser la pensĆ©e qui bien souvent se cache dans la maniĆØre avec laquelle les membres des diffĆ©rentes Ć©glises s’accostent les uns aux autres. Le rĆ©vĆ©rend doct. Callan Slipper est lĆ  pour l’expliquer, du Centre international d’Ć©tudes du Mouvement des Focolari au cours d’une rencontre œcumĆ©nique Ć  Wellwyn Garden City (Londres) le 4 fĆ©vrier dernier.

Slipper, qui est aussi DĆ©lĆ©guĆ© rĆ©gional pour toutes les Ɖglises dans le comtĆ© de Hertfordshire , dans son discours [Chiara Lubich et l’œcumĆ©nisme rĆ©ceptif: comment la spiritualitĆ© facilite l’unitĆ© entre les chrĆ©tiens] a expliquĆ© comment Ā«plutĆ“t que de penser que tout irait mieux si les autres Ć©taient un peu plus semblables Ć  nous, et que donc nous avons Ć  enseigner, nous pouvons aller vers les autres pour apprendreĀ». En accostant les autres avec cette attitude, continue-t-il, Ā«nous dĆ©couvrons que nous n’avons besoin de cacher quoi que ce soit, mais nous pouvons reconnaĆ®tre nos faiblesses et le besoin d’ĆŖtre guĆ©ris. Ceci ouvre Ć  une nouvelle relation, et nous porte Ć  une conversion nouvelle et plus profonde en Christ, dans lequel nous dĆ©couvrons plus pleinement notre vraie identitĆ© ecclĆ©sialeĀ».

C’est un public qualifiĆ© qui l’Ć©coute: 14 Ć©vĆŖques catholiques, anglicans, luthĆ©riens et de l’Église Copte orthodoxe, provenant de diffĆ©rentes parties de l’Angleterre, ensemble avec le SecrĆ©taire gĆ©nĆ©ral de Churches Togheter in England, l’organe œcumĆ©nique national des Ć©glises en Angleterre. Cela a reprĆ©sentĆ© pour eux un avant-goĆ»t d’une nouvelle mĆ©thodologie œcumĆ©nique et une possibilitĆ© de partager les expĆ©riences dans les Ć©glises respectives.

Au cours des mĆŖmes journĆ©es, du Centre œcumĆ©nique d’ Ottmaring en Allemagne, on rappelle l’importance de l’ authentique vie chrĆ©tienne pour contraster avec les phĆ©nomĆØnes violents et liberticides auxquels on a assistĆ© rĆ©cemment Ć  partir des attentats de Paris. GĆ©rard Testard, franƧais, membre du comitĆ© directif du rĆ©seau de ‘‘Ensemble pour l’Europe” et fondateur de l’initiative interreligieuse ”Efesia”, est l’invitĆ© d’honneur: Ā«La rencontre de JĆ©sus avec la femme samaritaine au puits de Jacob – affirme-t-il rappelant la phrase choisie pour la Semaine de PriĆØre ”Donne-moi Ć  boire’‘(Jn 4,7) – nous indique le chemin pour cette situation: JĆ©sus abat les barriĆØres, faites par les hommes et se manifeste en tant que sauveur du monde. Les Ć©vĆ©nements de ces jours-ci nous obligent comme chrĆ©tiens Ć  travailler pour l’unitĆ©, alors que la mission pour l’unitĆ© dĆ©passe le monde chrĆ©tien, pour faire face aux dangers du terrorisme, Ć  la violence et au fanatisme inacceptablesĀ».

Et Testard prĆ©sente l’expĆ©rience positive du dialogue qui bĆ©nĆ©ficie de la promotion du Conseil des Musulmans de France et de la ConfĆ©rence Ɖpiscopale franƧaise: ”Efesia”, nĆ©e en 2007 au Liban. ChrĆ©tiens et Musulmans se rencontrent rĆ©guliĆØrement le 25 mars, fĆŖte de l’Annonciation, parce que Marie est aussi vĆ©nĆ©rĆ©e beaucoup par les musulmans. AprĆØs quatre ans, les autoritĆ©s libanaises ont dĆ©clarĆ© le 25 mars, fĆŖte nationale islamo-chrĆ©tienne de l’Annonciation. C’est la premiĆØre fĆŖte commune dans l’histoire de ce paysĀ».

 

 

 

Zoom sur l’Ukraine

Zoom sur l’Ukraine

20150212-aLe PĆØre Mychayl est un prĆŖtre grec-catholique qui vit la spiritualitĆ© des focolari. A travers la revue CittĆ  Nuova, il nous a aidĆ©s Ć  suivre les vicissitudes de son cher pays aujourd’hui dĆ©vastĆ©. Un an aprĆØs l’explosion du conflit, nous lui avons demandĆ© de faire une relecture des Ć©vĆ©nements. Ā« Presque une annĆ©e s’est Ć©coulĆ©e depuis la rĆ©volte de la place Maidan au conflit dans le sud-est et l’on compte aujourd’hui plus de 5000 morts et plus d’un million de rĆ©fugiĆ©s. La guerre dans le Donbass dure dĆ©jĆ  depuis des mois. Les gens sont en train de mourir, les infrastructures de suffoquer et des centaines de milliers de personnes sont en dĆ©route. Le patchwork de territoires contrĆ“lĆ©s par les ukrainiens et les sĆ©paratistes, le chaos de bandes rivales, de commandants qui se font la guerre, d’armĆ©es mal Ć©quipĆ©es et trĆØs mal entraĆ®nĆ©es, pourraient avoir comme effet collatĆ©ral de dĆ©clencher une guerre de tous contre tous Ā». C’est la raison pour laquelle, selon le pĆØre Mychayl, l’Ukraine, aujourd’hui plus que jamais, a besoin d’une Ć©ducation Ć  la paix qui implique le peuple tout entier: adultes et jeunes, Ć©ducateurs et adolescents, parents et enfants: ā€œ Une pĆ©dagogie de la paix qui soit simple, mais qui mobilise, fondĆ©e sur la cohĆ©rence entre thĆ©orie et pratique, valeurs et expĆ©riences. Une Ć©ducation pour que s’affirme une culture de paix, la seule qui puisse respecter et rĆ©pondre aux questions les plus vraies de l’ensemble de la population, sur le difficile chemin de la fraternitĆ© universelle en Ukraine Ā». A la question concernant les pas que doit faire l’Ukraine: Ā«Je me permets de vous rĆ©pondre en reprenant ce que Chiara Lubich a dit Ć  Londres en 2004 : Ā« … On devrait proposer Ć  tous les acteurs politiques de souscrire un pacte de fraternitĆ© pour leur Pays, qui mette le bien commun au dessus de tout intĆ©rĆŖt partial, qu’il soit individuel, de groupe, de classe ou de parti. Parce que la fraternitĆ© offre des possibilitĆ©s surprenantes: elle permet de mettre ensemble et en valeur des exigences qui risquent, sinon, de dĆ©gĆ©nĆ©rer en d’interminables conflits. Elle concilie par exemple les expĆ©riences d’autonomie rĆ©gionale avec le sens d’une histoire commune ; elle consolide la conscience du rĆ“le important des organismes internationaux et de tous les processus qui tendent Ć  faire dĆ©passer les barriĆØres et franchir des Ć©tapes dĆ©cisives vers l’unitĆ© de la famille humaine Ā». Mais la crise ukrainienne a dĆ©clenchĆ© la plus grande vague de rĆ©fugiĆ©s aprĆØs celle de la guerre des Balkans: plus de 900000 seulement Ć  l’intĆ©rieur du pays. Ā« Dans la ville assiĆ©gĆ©e de Donetsk une vie normale n’est plus possible. Les personnes Ć¢gĆ©es – tĆ©moins pour la seconde fois des horreurs de la guerre – meurent parce qu’elles sont privĆ©es de soins mĆ©dicaux ou bien doivent quitter leur maison. Depuis l’étĆ©, beaucoup de personnes ne touchent plus leur pension de retraite. Dans les secteurs contrĆ“lĆ©s par les sĆ©paratistes on trouve de tout dans es magasins et les pharmacies, mais il n’y a plus d’argent ! Les banques te les bureaux de poste ont fermĆ© Ā». Comment reconstruire les maisons, les routes et des ponts pour rĆ©tablir la circulation, mais aussi des liens pour soigner les blessures invisibles? Ā« Ce n’est pas chose facile. Accompagner psychologiquement les populations sinistrĆ©es c’est moins simple que de reconstruire des routes ou envoyer des aides humanitaires. Depuis quelques annĆ©es dĆ©jĆ  les chercheurs de l’Institut Universitaire Sophia, en collaboration avec Justice et Paix en Ukraine, donnent des cours pour former les jeunes Ć  offrir leur propre contribution, en tant que citoyens, pour la construction du bien commun de l’Ukraine Ā» Ā« AprĆØs la vague de protestations et la guerre, le pays a besoin de ces Ā« Ecoles de la participation Ā» qui prĆ©parent Ć  un engagement civil et politique bien enracinĆ© dans le tissu social ; il a besoin de lieux où l’on puisse expĆ©rimenter une action politique fondĆ©e sur des valeurs partagĆ©es et nourrie par l’idĆ©al de la Ā« fraternitĆ© universelle Ā». L’Ukraine, grĆ¢ce aux manifestations de la Place Maidan, est devenue une vraie nation, un peuple qui veut bĆ¢tir sa vie sur des valeurs chrĆ©tiennes. Il s’agit maintenant de transfĆ©rer dans le vĆ©cu de l’action quotidienne les valeurs dĆ©fendues sur la Place Maidan; de prendre en charge les attentes et les besoins les plus profonds du Pays, pour ne pas tomber dĆ©finitivement dans l’apathie Ā». Les Ć©coles de la Participation fournissent en effet des modĆØles d’interprĆ©tation et des propositions rĆ©solutives favorables Ć  l’instauration d’une culture de paix: ā€œL’un des principaux dĆ©fis que doit relever l’Ukraine concerne la situation des immigrĆ©s sur son propre territoire, leur intĆ©gration dans les autres rĆ©gions du pays, et les consĆ©quences des hostilitĆ©s. Offrir aux personnes des connaissances et des compĆ©tences flexibles pour promouvoir le dialogue interculturel et interreligieux, les droits de l’homme, la mĆ©diation, la prĆ©vention et la rĆ©solution des conflits, l’éducation Ć  la non-violence, la tolĆ©rance, l’acceptation d’autrui, le respect rĆ©ciproque et la rĆ©conciliation, tels sont les objectifs que nous voulons placer au centre de l’éducation Ć  venir Ā».

Ukraine: le seul mot juste est Ā« paix Ā»

ā€œFrĆØres et soeurs, lorsque j’entends les mots ā€œvictoireā€ ou ā€œdĆ©faiteā€ – a dit le pape FranƧois lors de l’audience gĆ©nĆ©rale du 4 fĆ©vrier dernier – je ressens une grande douleur, une grande tristesse dans le cœur. Ce ne sont pas les mots justes : le seul mot juste est Ā« paix Ā». C’est le seul mot juste. Je pense Ć  vous, frĆØres et sœurs ukrainiens…Pensez donc, c’est une guerre entre chrĆ©tiens ! Vous avez tous le mĆŖme baptĆŖme ! Vous ĆŖtes en train de vous battre entre chrĆ©tiens. RĆ©flĆ©chissez Ć  ce scandale. Et prions tous, parce que la priĆØre est notre protestation devant Dieu en temps de guerre Ā»

Tandis que la diplomatie mondiale se mobilise, les faits sembleraient dĆ©mentir toute perspective de paix. Et pourtant il y a des personnes et des institutions qui mettent courageusement tout en œuvre pour la sauvegarder, mĆŖme au risque de leur propre vie.

Notre question Ć  Vera Fediva, du Mouvement des Focolari, qui habite en Ukraine: comment les gens du peuple vivent-ils cette situation?

Ā« C’est une pĆ©riode trĆØs difficile pour notre Pays: pleine de douleurs et de frustrations. Presque 5000 civils tuĆ©s, de nombreux blessĆ©s et handicapĆ©s, des milliers de rĆ©fugiĆ©s… on n’arrive pas Ć  entrevoir la fin de cette tragĆ©die. La faƧon dont est nĆ© notre mouvement, en pleine Seconde Guerre Mondiale, lorsque tout s’écroulait, nous vient souvent Ć  l’esprit, …mais nous n’aurions jamais imaginĆ© que cela puisse encore arriver au XXIĆØme siĆØcle, presque au cœur de l’Europe, dans un pays tranquille comme l’Ukraine. Notre communautĆ© se trouve Ć  Mukacevo, dans la partie occidentale du Pays, où il n’y a pas de conflits armĆ©s. Mais psychologiquement c’est difficile de tenir : aussi parce que beaucoup d’entre nous avons des amis, des parents, des voisins et mĆŖme des jeunes enfants qui combattent. Beaucoup ont perdu des ĆŖtres chers. Nous vivons dans une situation où rien n’est stable. Il est difficile de programmer quelque chose. Personne ne sait ce qui peut arriver demain, un fils unique ou un mari peuvent partir au combat. Nous ne pouvons compter que sur Dieu, qui est Amour. Comme au dĆ©but du Mouvement… Dans une telle situation nous sentons qu’il est trĆØs important de ne pas laisser entrer la haine dans notre cœur, pour ĆŖtre en mesure de pardonner et mĆŖme de prier pour nos ennemis Ā»

Comme dit le Pape, la priĆØre est notre protestation. Une annĆ©e aprĆØs le dĆ©but du conflit, comment vous ĆŖtes-vous mobilisĆ©s en tant que communautĆ© des focolari et aussi avec d’autres chrĆ©tiens, pour faire sentir cette Ā« protestation Ā» ?

Ā«Il y a dĆ©jĆ  quelques annĆ©es que nous menons des actions pour la dĆ©fense de la vie sous toutes ses formes; cela nous a permis de tisser des liens avec des personnes appartenant aux diffĆ©rentes Eglises de notre ville. Nous avons organisĆ© ensemble quelques Ć©vĆ©nements comme Ā« Marches pour la vie Ā» et Ā« FĆŖtes de la famille Ā». Nous avons Ć©tĆ© stimulĆ©s par l’exemple du groupe Ā« Ecumena Ā» de Kosice (Slovaquie) qui se nourrit de la spiritualitĆ© de l’unitĆ©. L’an dernier nous avons organisĆ©, au centre ville, une grande manifestation de Ā« PriĆØre pour la paix en Ukraine Ā», avec une dizaine d’Eglises diffĆ©rentes, beaucoup de gens y ont pris part. Par la suite nous avons continuĆ© Ć  nous retrouver et nous avons vĆ©cu ensemble trois grands moments de Ā« PriĆØre pour la paix Ā» depuis que la guerre a dĆ©butĆ©. Il nous semble que cette unitĆ© entre nous tous soit particuliĆØrement importante, en ce moment où des chrĆ©tiens se battent et s’entretuent dans cette guerre absurde. C’est notre petite et silencieuse rĆ©ponse Ć  la priĆØre du Pape, pour dĆ©passer ce scandale de la division et donner une contribution Ć  la paix et Ć  la rĆ©conciliation de notre Pays Ā».

Chiara Lubich: “Aucun moment de la vie n’est indigne d’ĆŖtre vĆ©cu”

Centro Chiara Lubich –Ā  Video (en italien)

Ā«Si nous mettons Ć  la base des lois ou des initiatives sociales, un esprit de non-respect pour celui qui souffre, pour la personne handicapĆ©e, la personne Ć¢gĆ©e, nous crĆ©ons petit Ć  petit une sociĆ©tĆ© fausse, car nous ne donnons du poids qu’à certaines valeurs, comme la santĆ© physique, la force, la productivitĆ© intensive, le pouvoir, et nous modifions complĆØtement le but pour lequel vit un Ɖtat, qui est le bien de l’homme et de la sociĆ©tĆ©.

On le sait bien, la santĆ© est un don prĆ©cieux qu’il convient de sauvegarder.

C’est pourquoi il est nĆ©cessaire de faire en sorte que notre physique et celui de nos frĆØres se nourrisse, se repose, ne s’expose pas aux maladies, aux accidents, Ć  une pratique sportive exagĆ©rĆ©e.

En effet, le corps aussi est important pour un chrƩtien.

Mais, si l’intĆ©gritĆ© du corps venait Ć  ĆŖtre compromise, nous devons nous souvenir qu’il y a une Vie qui n’est pas conditionnĆ©e par notre Ć©tat de santĆ©, mais par l’amour surnaturel qui brĆ»le en notre cœur.

Et c’est cette Vie supĆ©rieure qui donne sa valeur Ć  la vie physique, mĆŖme dans la maladie.

En effet, si nous considĆ©rons les maladies seulement avec un regard humain, on ne peut qu’affirmer qu’elles sont des malheurs. Mais, si nous avons un regard chrĆ©tien, nous voyons qu’elles sont des Ć©preuves qui peuvent nous permettent de nous entraĆ®ner pour la grande Ć©preuve qui nous attend tous, quand nous devrons affronter le passage Ć  l’Autre vie.

Le Saint PĆØre n’a-t-il pas dit rĆ©cemment que les maladies sont des exercices spirituels (des retraites) que Dieu lui-mĆŖme nous prĆŖche ?

Les malades ont une richesse de plus que les autres, d’un autre genre.

En ascĆ©tisme et en mystique, l’Église parle des maladies non seulement comme appartenant au domaine de la mĆ©decine, mais comme des purifications que Dieu envoie, donc comme des Ć©chelons vers l’union Ć  Dieu.

La foi nous dit aussi que, dans la maladie, l’homme participe aux souffrances du Christ. C’est donc un autre Christ crucifiĆ© qui peut offrir sa souffrance pour ce qui vaut le plus : le salut Ć©ternel des hommes.

Nous, dans le tourbillon du travail et de la vie quotidienne, nous sommes parfois tentĆ©s de voir dans les personnes souffrantes uniquement des cas marginaux Ć  aider pour qu’elles surmontent vite leur maladie et qu’elles reprennent rapidement leurs activitĆ©s et nous ne pensons pas qu’elles sont celles qui, actuellement, peuvent faire davantage, agir davantage.

Cependant, les malades sont en mesure de bien remplir leur rĆ“le en faveur de l’humanitĆ© s’ils sont compris et aimĆ©s. C’est grĆ¢ce Ć  l’amour qu’ils pourront ĆŖtre aidĆ©s Ć  donner son sens Ć  leur Ć©tat, Ć  ĆŖtre conscients de ce qu’ils reprĆ©sentent.

Et ce qui vaut pour les malades, vaut pour les handicapĆ©s. Celui qui est porteur de handicap a besoin d’amour lui aussi. Il a l’exigence d’être reconnu pour la valeur qu’a sa vie : (une vie) sacrĆ©e comme toute autre vie, avec toute la dignitĆ© qui en dĆ©coule. Il a besoin d’être considĆ©rĆ© comme une personne qui doit vivre le plus possible une ‘vie ensemble’, normale, au milieu des autres hommes.

Et que dire des personnes âgées ?

Chaque vie demande de l’amour. Les personnes Ć¢gĆ©es aussi ont besoin d’amour.

Aujourd’hui, les personnes Ć¢gĆ©es constituent mĆŖme un problĆØme, parce qu’on peut noter une forte augmentation de cette catĆ©gorie d’âge, en raison du prolongement de la moyenne du niveau de vie.

On observe, dans la sociĆ©tĆ©, une tendance Ć  mettre les personnes Ć¢gĆ©es de cĆ“tĆ©, Ć  les considĆ©rer comme un poids social, car ils ne sont pas productifs. On parle des vieux comme d’une catĆ©gorie Ć  part, comme s’il ne s’agissait plus d’êtres humains. Ensuite, chez les personnes Ć¢gĆ©es eux-mĆŖmes, Ć  la dĆ©chĆ©ance physique s’ajoute souvent un grave malaise psychologique : se sentir dĆ©passĆ©s.

Il faut redonner l’espĆ©rance aux personnes Ć¢gĆ©es. L’âge avancĆ© n’est que la troisiĆØme saison de l’existence.

La vie qui naĆ®t, la vie qui croĆ®t, la vie qui dĆ©cline ne sont que trois aspects du mystĆØre de l’existence qui puise en Dieu-Amour.

En certains Pays asiatiques et africains, l’ancien est valorisĆ© parce qu’il est considĆ©rĆ© comme un guide de vie, parce qu’il possĆØde la sagesse.

En effet, l’ancien est une personne qui met en Ć©vidence ce qui est essentiel, ce qu’il y a de plus important.

Souvenons-nous des paroles de Saint Jean l’ÉvangĆ©liste, dĆ©sormais octogĆ©naire, alors qu’il visitait les communautĆ©s chrĆ©tiennes et qu’il lui Ć©tait demandĆ© quel avait Ć©tĆ© le message de JĆ©sus, il rĆ©pĆ©tait toujours : ā€œAimez-vous les uns les autresā€ comme s’il n’avait rien d’autre Ć  ajouter. Mais, avec ces mots, il centrait vraiment la pensĆ©e du Christ.

Se priver des personnes Ć¢gĆ©es, c’est se priver d’un patrimoine.

Il convient de les valoriser, en les aimant. Et les valoriser aussi quand ils sont malades et malades graves, quand les espoirs humains n’existent plus et que la demande d’assistance se fait plus exigeante.

Pour Dieu, il n’y a pas de vies, pas de moments de vie indignes d’être vĆ©cus.

 

 

[:it]Chiara Lubich: Ā«Non c’è porzione di vita indegna di essere vissutaĀ»

[:it]Chiara Lubich: Ā«Non c’ĆØ porzione di vita indegna di essere vissutaĀ»

20140211ChiaraLubich1986

Ā«Si nous mettons Ć  la base des lois ou des initiatives sociales, un esprit de non-respect pour celui qui souffre, pour la personne handicapĆ©e, la personne Ć¢gĆ©e, nous crĆ©ons petit Ć  petit une sociĆ©tĆ© fausse, car nous ne donnons du poids qu’à certaines valeurs, comme la santĆ© physique, la force, la productivitĆ© intensive, le pouvoir, et nous modifions complĆØtement le but pour lequel vit un Ɖtat, qui est le bien de l’homme et de la sociĆ©tĆ©.

On le sait bien, la santĆ© est un don prĆ©cieux qu’il convient de sauvegarder.

C’est pourquoi il est nĆ©cessaire de faire en sorte que notre physique et celui de nos frĆØres se nourrisse, se repose, ne s’expose pas aux maladies, aux accidents, Ć  une pratique sportive exagĆ©rĆ©e.

En effet, le corps aussi est important pour un chrƩtien.

Mais, si l’intĆ©gritĆ© du corps venait Ć  ĆŖtre compromise, nous devons nous souvenir qu’il y a une Vie qui n’est pas conditionnĆ©e par notre Ć©tat de santĆ©, mais par l’amour surnaturel qui brĆ»le en notre cœur.

Et c’est cette Vie supĆ©rieure qui donne sa valeur Ć  la vie physique, mĆŖme dans la maladie.

En effet, si nous considĆ©rons les maladies seulement avec un regard humain, on ne peut qu’affirmer qu’elles sont des malheurs. Mais, si nous avons un regard chrĆ©tien, nous voyons qu’elles sont des Ć©preuves qui peuvent nous permettent de nous entraĆ®ner pour la grande Ć©preuve qui nous attend tous, quand nous devrons affronter le passage Ć  l’Autre vie.

Le Saint PĆØre n’a-t-il pas dit rĆ©cemment que les maladies sont des exercices spirituels (des retraites) que Dieu lui-mĆŖme nous prĆŖche ?

Les malades ont une richesse de plus que les autres, d’un autre genre.

En ascĆ©tisme et en mystique, l’Église parle des maladies non seulement comme appartenant au domaine de la mĆ©decine, mais comme des purifications que Dieu envoie, donc comme des Ć©chelons vers l’union Ć  Dieu.

La foi nous dit aussi que, dans la maladie, l’homme participe aux souffrances du Christ. C’est donc un autre Christ crucifiĆ© qui peut offrir sa souffrance pour ce qui vaut le plus : le salut Ć©ternel des hommes.

Nous, dans le tourbillon du travail et de la vie quotidienne, nous sommes parfois tentĆ©s de voir dans les personnes souffrantes uniquement des cas marginaux Ć  aider pour qu’elles surmontent vite leur maladie et qu’elles reprennent rapidement leurs activitĆ©s et nous ne pensons pas qu’elles sont celles qui, actuellement, peuvent faire davantage, agir davantage.

Cependant, les malades sont en mesure de bien remplir leur rĆ“le en faveur de l’humanitĆ© s’ils sont compris et aimĆ©s. C’est grĆ¢ce Ć  l’amour qu’ils pourront ĆŖtre aidĆ©s Ć  donner son sens Ć  leur Ć©tat, Ć  ĆŖtre conscients de ce qu’ils reprĆ©sentent.

Et ce qui vaut pour les malades, vaut pour les handicapĆ©s. Celui qui est porteur de handicap a besoin d’amour lui aussi. Il a l’exigence d’être reconnu pour la valeur qu’a sa vie : (une vie) sacrĆ©e comme toute autre vie, avec toute la dignitĆ© qui en dĆ©coule. Il a besoin d’être considĆ©rĆ© comme une personne qui doit vivre le plus possible une ‘vie ensemble’, normale, au milieu des autres hommes.

Et que dire des personnes âgées ?

Chaque vie demande de l’amour. Les personnes Ć¢gĆ©es aussi ont besoin d’amour.

Aujourd’hui, les personnes Ć¢gĆ©es constituent mĆŖme un problĆØme, parce qu’on peut noter une forte augmentation de cette catĆ©gorie d’âge, en raison du prolongement de la moyenne du niveau de vie.

On observe, dans la sociĆ©tĆ©, une tendance Ć  mettre les personnes Ć¢gĆ©es de cĆ“tĆ©, Ć  les considĆ©rer comme un poids social, car ils ne sont pas productifs. On parle des vieux comme d’une catĆ©gorie Ć  part, comme s’il ne s’agissait plus d’êtres humains. Ensuite, chez les personnes Ć¢gĆ©es eux-mĆŖmes, Ć  la dĆ©chĆ©ance physique s’ajoute souvent un grave malaise psychologique : se sentir dĆ©passĆ©s.

Il faut redonner l’espĆ©rance aux personnes Ć¢gĆ©es. L’âge avancĆ© n’est que la troisiĆØme saison de l’existence.

La vie qui naĆ®t, la vie qui croĆ®t, la vie qui dĆ©cline ne sont que trois aspects du mystĆØre de l’existence qui puise en Dieu-Amour.

En certains Pays asiatiques et africains, l’ancien est valorisĆ© parce qu’il est considĆ©rĆ© comme un guide de vie, parce qu’il possĆØde la sagesse.

En effet, l’ancien est une personne qui met en Ć©vidence ce qui est essentiel, ce qu’il y a de plus important.

Souvenons-nous des paroles de Saint Jean l’ÉvangĆ©liste, dĆ©sormais octogĆ©naire, alors qu’il visitait les communautĆ©s chrĆ©tiennes et qu’il lui Ć©tait demandĆ© quel avait Ć©tĆ© le message de JĆ©sus, il rĆ©pĆ©tait toujours : ā€œAimez-vous les uns les autresā€ comme s’il n’avait rien d’autre Ć  ajouter. Mais, avec ces mots, il centrait vraiment la pensĆ©e du Christ.

Se priver des personnes Ć¢gĆ©es, c’est se priver d’un patrimoine.

Il convient de les valoriser, en les aimant. Et les valoriser aussi quand ils sont malades et malades graves, quand les espoirs humains n’existent plus et que la demande d’assistance se fait plus exigeante.

Pour Dieu, il n’y a pas de vies, pas de moments de vie indignes d’être vĆ©cus.

 

Centro Chiara Lubich

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Education: le coffre au trƩsor

Education: le coffre au trƩsor

PUn pacte Ć©ducatif Ć  reconstruire harmonieusement: entre la famille, l’Ć©cole, les institutions civiles, la culture. C’est l’idĆ©e qui est Ć  la base du projet des Scholas Occurrentes, [les Ć©coles qui viennent Ć  la rencontre, Ć©coles proches] nĆ©es en Argentine Ć  l’initiative de l’archevĆŖque de l’Ć©poque de Buenos Aires J.M. Bergoglio et relancĆ©es aujourd’hui au niveau international. Ā«Scholas veut d’une certaine maniĆØre rĆ©intĆ©grer l’effort de tous pour l’Ć©ducation, veut refaire d’une maniĆØre harmonieuse le pacte Ć©ducatif, car c’est seulement ainsi que, si nous tous, responsables de l’Ć©ducation de nos enfants et jeunes, nous harmoniserons nos pratiques, que l’Ć©ducation pourra changer. C’est pour cela que Scholas recherche la culture, le sport, la science; c’est pour cela que Scholas cherche Ć  crĆ©er des ponts, sort de ce qui est ‘petit’ et va les chercher plus loin. Elle est en train d’actualiser cette interaction dans tous les continents, confirme le pape FranƧois, Ć  la conclusion du 4ĆØme congrĆØs mondial qui s’est dĆ©roulĆ© au Vatican du 2 au 5 fĆ©vrier derniers. Le moment fort de ces jours-ci, fut la liaison en video confĆ©rence avec quelques adolescents, chacun compĆ©tent Ć  sa maniĆØre, qui participent au programme d’inclusion scolaire des 400.000 Ć©coles liĆ©es au projet. Parmi eux, Isabel de 13 ans, non voyante, qui aime l’athlĆ©tisme et demande au Pape de dire Ć  ceux qui sont en difficultĆ© ”de ne pas abandonner car avec un peu d’effort, on peut arriver où on veut”. Oui, car ”en vous tous, il y a un coffre”, a dit FranƧois dans le message vidĆ©o aux adolescents Ā«et Ć  l’intĆ©rieur, il y a un trĆ©sor. Votre travail consiste Ć  ouvrir le coffre, en faire sortir le trĆ©sor, le faire grandir, le donner aux autres et recevoir le trĆ©sor des autresĀ». Ils Ć©taient au nombre de 250, parmi les plus grands experts en matiĆØre d’Ć©ducation et de responsabilitĆ© sociale, de fois et de cultures diffĆ©rentes, de dĆ©lĆ©gations et organisations sportives, ainsi que des reprĆ©sentants du monde de l’art, du spectacle et de la culture, de sociĆ©tĆ©s de Technologie de l’information et de la communication (ITC) qui, Ć  travers les technologies les plus avancĆ©es, permettent de Ā«construire un lieu où tous trouvent une placeĀ», comme l’a dĆ©clarĆ© JosĆ© Maria del Corral, directeur des Scholas.   20150210-01RedĆ©couvrir donc, le jeu comme matĆ©riel Ć©ducatif, Ć©duquer Ć  la beautĆ©, retrouver l’harmonie entre le ”langage de la tĆŖte” et le ”langage du cœur”, ce sont les pistes de travail pour l’Ć©ducation dĆ©finies par le Pape dans son intervention. ƉlĆ©ments dĆ©clencheurs pour les personnes intĆ©ressĆ©es, prĆ©sentes au CongrĆØs de Scholas, qui les jours prĆ©cĆ©dents, avaient apportĆ© des expĆ©riences, recherches et projets Ć©ducatifs dans lesquels l’apprentissage et la solidaritĆ© se fondent en une ligne pĆ©dagogique inclusive: Ć©lĆØves avec des besoins Ć©ducatifs particuliers, dĆ©pendances, pauvretĆ©, soin de l’environnement. A ce propos, on a prĆ©sentĆ©, entre autre, quelques projets nĆ©s dans le cadre des Focolari, comme le projet Udishaen Inde, la mobilisation contre le jeu de hasard de Slot Mob en Italie, le projet Living Peace en Egypte. Deux matinĆ©es ont Ć©tĆ© consacrĆ©es en outre Ć  approfondir la pĆ©dagogie de l’Apprentissage et du Service Solidaire: celle-ci, s’Ć©tant dĆ©veloppĆ©e Ć  partir des annĆ©es ’60 aux Etats-Unis, dans les 20 derniĆØres annĆ©es, a Ć©tĆ© mise en œuvre par Maria Nieves Tapia des Focolari, avec beaucoup d’autres personnes les plus variĆ©es issues des rĆ©seaux et organisations les plus divers. ColĀ CLAYSS (Centre latino- amĆ©ricain d’apprentissage et de service solidaire) on essaie aussi de le mettre en dialogue avec les recherches sur la fraternitĆ© et la pro socialitĆ©. Au CongrĆØs, elle a Ć©tĆ© prĆ©sentĆ©e dans ses principes thĆ©oriques par Carina Rossa d’ Eduquer Ć  la Rencontre et Ć  la SolidaritĆ© (EIS) LUMSA et d’ Eduquer Ć  l’UnitĆ© (EDU); et le rĆ©seau de Scholas s’est engagĆ© Ć  l’ exĆ©cuter. Ā«Ceux qui y gagnent ce sont les enfantsĀ», a conclu le pape FranƧois, en soulignant ainsi l’importance de ce travail qui porte Ć  construire des ponts entre les jeunes de chaque nation et je crois, en Ć©duquant Ć  la paix et Ć  la fraternitĆ©. Il a mĆŖme encore affirmĆ©: Ā«Nous ne changerons pas le monde si nous ne changeons pas l’Ć©ducationĀ». Un vrai et rĆ©el ”plan de sauvetage” en acte, comme il l’a dĆ©fini en d’autres occasions, pour endiguer cette culture du rejet qui ne laisse pas de place dans la sociĆ©tĆ© pour toute une gĆ©nĆ©ration d’enfants et de jeunes. Et continuer Ć  croire que ”la vie est un beau trĆ©sor, mais qu’ elle n’a de sens que si nous la donnonsĀ». Info pour adhĆ©rer au projet: www.scholasoccurrentes.org   Discours intĆ©gral du Pape

Un signe lumineux contre le trafic d’êtres humains

Un signe lumineux contre le trafic d’êtres humains

logo_randiSœur Tina Ventimiglia, Franciscaine des Pauvres, ainsi que Resi et Alessandra, volontaires de l’association Randi, trouvent dans leur engagement Ć  vivre la spiritualitĆ© de l’unitĆ© des formes de rencontres et d’accompagnement insoupƧonnĆ©es. Et aussi de libĆ©ration. Sans oublier le rĆ“le de la prĆ©vention : saisir les occasions et crĆ©er les conditions du dĆ©veloppement dans le sud de notre planĆØte.

Le 8 fĆ©vrier, jour où la liturgie fait mĆ©moire de sainte Giuseppina Bakhita, religieuse soudanaise qui depuis sa petite enfance fit la dramatique expĆ©rience de l’esclavage, on a cĆ©lĆ©brĆ© la premiĆØre journĆ©e mondiale contre la traite des ĆŖtres humains. Une occasion de briser le silence qui entoure cette Ā« plaie honteuse indigne d’une sociĆ©tĆ© civilisĆ©e Ā». C’est ainsi que l’a dĆ©finie le pape FranƧois Ć  l’AngĆ©lus, le cœur saisi d’angoisse devant la multitude Ā« d’hommes, de femmes et d’enfants rĆ©duits Ć  l’état d’esclaves, exploitĆ©s, instrumentalisĆ©s au service du profit et du plaisir, souvent torturĆ©s et mutilĆ©s Ā». Il souhaite que Ā« tous ceux qui ont des responsabilitĆ©s gouvernementales mettent tout en œuvre pour en Ć©liminer les causes Ā»..

Il est significatif que ce soient les religieux, prĆ©sents aux quatre coins de la planĆØte, qui aient soulevĆ© la question de cette forme d’esclavage Ā« moderne Ā» et inacceptable. Ils sont les premiers et parfois les seuls Ā« bons samaritains Ā» capables de se rendre proches des personnes Ć  qui on a Ć“tĆ© violemment toute libertĆ© personnelle en s’emparant de leur ĆŖtre tout entier, rendu ainsi esclave.

L’expĆ©rience de Tina Ventimiglia, sœur Franciscaine des Pauvres, est Ć  cet Ć©gard trĆØs parlante. A Pistoia, depuis douze ans, avec sa communautĆ©, elle prend en charge les filles qui viennent de la rue. Ā« L’immigration clandestine et forcĆ©e – raconte-t-elle – prend souvent le visage de femmes, victimes de leurs prĆ©tendus protecteurs. Ces visages au regard craintif, mĆ©fiant ou mĆ©prisant – typiques de qui n’a plus confiance en personne – nous interpellent fortement. A la lumiĆØre de l’enseignement de notre fondatrice et du charisme de Chiara Lubich, nous ne les considĆ©rons pas comme des rĆ©alitĆ©s Ć  fuir, Ć  Ć©carter, Ć  Ć©loigner ou pire encore Ć  condamner, mais comme les Ā« plaies Ā» du Christ Ć  guĆ©rir. Il ne s’agit pas de Ā« combattre Ā» ce mal, mais de Ā« passer Ć  travers lui Ā», en apprenant Ć  Ā« faire le vide en soi Ā» pour accueillir la personne telle qu’elle est, digne d’être aimĆ©e, et cela indĆ©pendamment de la situation dans laquelle elle se trouve. L’amour ne calcule pas, il aime sans mesure et continue Ć  le faire mĆŖme lorsqu’il n’est pas accueilli ni compris. Et c’est encore l’amour qui nous suggĆØre les gestes concrets que l’on peut faire, comme le parcours sanitaire, ou judiciaire pour restituer Ć  la personne sa dignitĆ© en ayant ses papiers. Sans oublier l’accompagnement qui permet Ć  la personne de reconstruire son passĆ© et de dĆ©couvrir ainsi ses ressources intĆ©rieures pour reprendre goĆ»t Ć  la vie, tout en lui faisant sentir qu’elle est digne d’être aimĆ©e et capable d’aimer. Il est aussi trĆØs important de lui offrir un tissu relationnel sain qui favorisera son insertion dans un quartier et dans le monde du travail, pour pouvoir ensuite accĆ©der Ć  un logement personnel Ā».Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  20150209-02

ā€œRandi – raconte Alessandra – est le nom de la petite fille dont Rebecca a accouchĆ© il y a 22 ans dans l’hĆ“pital où je travaillais. ImmigrĆ©e clandestine Ć  Livourne, elle ne savait pas un mot d’italien et l’on devinait son angoisse Ć  l’idĆ©e qu’on puisse lui retirer sa petite car elle n’avait pas de carte de sĆ©jour. AprĆØs l’avoir accueillie sans raisonnements ni prĆ©jugĆ©s, nous avons trouvĆ© une solution. Au bout de trĆØs peu de temps, plus de 70 jeunes filles, dans des situations encore plus dramatiques, savaient qu’elles pouvaient compter sur notre association… que nous avons appelĆ©e Randi Ā»

ā€œMais de quoi nous occupons-nous au juste ? – reprend Resi – Nous sommes souvent confrontĆ©es Ć  des situations de vĆ©ritable esclavage Ć  des fins Ć©conomiques. C’est un business qui alimente un marchĆ© de 24 milliards d’euros et qui exploite entre 27 et 50 millions d’êtres humains dans le monde, surtout des femmes et des enfants. C’est une vĆ©ritable traite qui engendre la peur, l’isolement, une incapacitĆ© totale Ć  pouvoir se dĆ©fendre. La moitiĆ© des personnes concernĆ©es sont des femmes contraintes de se prostituer. Il n’est vraiment pas facile d’approcher ces personnes Ā« enchaĆ®nĆ©es Ā», qu’on empĆŖche d’entrer en contact avec le monde extĆ©rieur. Parfois cela s’avĆØre possible Ć  la faveur d’un incident, d’une hospitalisation ou d’une rencontre dans le train. La spiritualitĆ© de l’unitĆ© nous aide Ć  Ć©tablir une qualitĆ© de contact faire qu’elles puissent finalement se fier Ć  quelqu’un. C’est alors que se produit le miracle parce que pour la premiĆØre fois peut-ĆŖtre rien ne leur est demandĆ© en retour Ā».

GuĆ©rir les blessures, tel est le grand pari proposĆ© par l’Evangile. Mais aussi les prĆ©venir autant que possible. C’est sur ce terrain que sont engagĆ©s de nombreuses Ć©quipes de religieux et de religieuses qui, partis sur des terres lointaines comme tĆ©moins de l’Evangile, mettent tout en œuvre pour faire grandir la dignitĆ© des personnes. C’est aussi ce que font les focolarini dans le sud de la planĆØte : dans 53 pays et sur quatre continents plus de cent actions en faveur du dĆ©veloppement sont en cours auprĆØs de 15000 enfants et de leurs familles, suscitant ainsi des occasions concrĆØtes de dĆ©veloppement sur leurs propres terres, dans la libertĆ©.

Gabon: une famille pour les autres

Gabon: une famille pour les autres

20150207-aā€œVingt-huit ans de mariage, quatre enfants dont trois qui sont restĆ©s Ć  Lubumbashi (Congo) pour Ć©tudier Ć  l’universitĆ©. La redĆ©couverte de Dieu comme amour, Le mettre Ć  la premiĆØre place dans notre vie spirituelle et dans celle du couple. Ce sont ces aspirations spirituelles qui nous ont conduits Ć  tout quitter pour suivre le Christ.

Depuis longtemps, la communautĆ© du mouvement au Gabon demandait l’ouverture d’un focolare Ć  Libreville, et c’est ainsi qu’en 2011 nous arrivons en tant que ā€œfocolare-familleā€.

Un choix, le nĆ“tre, qui nous a amenĆ© Ć  nous mettre Ć  disposition, laisser notre travail et partir pour une nouvelle terre. Nous ne nous sommes jamais sĆ©parĆ©s de nos enfants durant une aussi longue pĆ©riode. Evidemment, ce n’était pas facile, mais grĆ¢ce Ć  une entente familiale, nous avons senti que nous pouvions le faire. Il y avait beaucoup d’interrogations … Cependant la confiance en Dieu-Amour Ć©tait plus grande que tout.

Quand nous sommes arrivĆ©s au Gabon, notre premiĆØre prĆ©occupation a Ć©tĆ© de renforcer notre amour en tant qu’époux. De cette faƧon, l’amour entre nous a grandi encore plus, et nous a amenĆ©s Ć  renouveler notre amour rĆ©ciproque et Ć  aimer tous ceux que nous trouvions sur notre chemin.

Ici nous avons trouvĆ© une communautĆ© vraiment accueillante, rĆ©ceptive et gĆ©nĆ©reuse malgrĆ© les difficultĆ©s de la vie. Nous avons voyagĆ© plusieurs fois Ć  travers tout le pays pour rencontrer les communautĆ©s, mĆŖmes les plus Ć©loignĆ©es . Tout le mode nous a accueillis avec enthousiasme. Dans certains villages, les gens attendaient le long des routes pour exprimer leur joie avec des branches d’arbres plantĆ©es tout au long du parcours en signe de joie.

Ici comme dans toute l’Afrique, la famille chrĆ©tienne souffre des mutations socioculturelles et ceci nous a beaucoup remis en question. Nous accompagnons sur le chemin de la foi de nombreux couples et aujourd’hui beaucoup d’entre eux ont reƧu le sacrement du mariage, d’autres font le chemin pour se prĆ©parer Ć  la rĆ©gularisation de leur union.

Nous avons fortement expĆ©rimentĆ© la providence de Dieu, Ć  commencer par la maison qui nous a Ć©tĆ© donnĆ©e par l’archevĆŖque de Libreville pour les activitĆ©s du mouvement. Pour l’amĆ©nager, chacun a amenĆ© ce qu’il pouvait : un lit, un matelas, une paire de draps, une cuisiniĆØre, une fourchette, une plaque … En mĆŖme temps, toute la communautĆ© du Gabon s’est organisĆ©e pour nous aider concrĆØtement dans notre vie quotidienne. De temps Ć  autre, nous recevons du manioc, du riz, des bananes,… Souvent quelqu’un sonne Ć  la porte et c’est avec surprise que nous voyons qu’il a apportĆ© ce dont on avait besoin.

L’unitĆ©, l’amour, et la foi dans l’Evangile nous ont permis de surmonter les inĆ©vitables difficultĆ©s que nous rencontrons ici : la prĆ©caritĆ© de l’emploi, la maladie, le manque de comprĆ©hension…

AprĆØs trois ans, sous sommes revenus Ć  Lubumbashi. Nos enfants ont grandi en Ć¢ge et en sagesse et nous avons vu en cela une rĆ©alisation de l’Evangile. Le fait de les revoir nous a procurĆ© une extrĆŖme joie et nous avons ressenti avec chacun d’eux une profonde unitĆ© de cœur et d’âme.

Quand nous sommes repartis, ils ont renouvelĆ© leur disposition Ć  ā€œnous envoyerā€ Ć  nouveau en mission, ce qui consiste Ć  faire rencontrer Dieu aux personnes Ć  travers notre amour rĆ©ciproque et rĆ©aliser, grĆ¢ce Ć  la chaleur familiale et Ć  notre unitĆ©, ce grand dĆ©sir d’un focolare ressenti par les communautĆ©s du Gabon Ā».

Jeanne et Augustin Mbwambu

Vivre l’Évangile: S’accueillir, malgrĆ© tout

Vivre l’Évangile: S’accueillir, malgrĆ© tout

20150206-01Ā«A cause de ma formation professionnelle de militaire, et aussi de par mon caractĆØre trop rigide, je rencontrais beaucoup de difficultĆ©s dans mon rapport avec mes enfants. J’Ć©tais conscient de devoir corriger mon attitude, mais je ne savais pas par où commencer. Les paroles de l’Évangile m’invitaient Ć  mettre l’amour Ć  la base de l’Ć©ducation des enfants et Ć  changer radicalement mon rapport avec eux, un changement donc non fait Ć  moitiĆ© mais complĆØtement. En commenƧant et recommenƧant continuellement, la communication avec les enfants s’est peu Ć  peu ouverte. J’ai essayĆ© de rentrer dans leur monde, de m’intĆ©resser davantage Ć  leurs inquiĆ©tudes et Ć  leurs aspirations. J’ai pu connaĆ®tre leurs problĆØmes, nous nous sommes rĆ©jouis et avons souffert ensemble et ainsi, les distances se sont annulĆ©es, mĆŖme avec celui avec qui c’Ć©tait le plus difficile. Mon rĆ“le de pĆØre a ainsi pris une autre dimension: je suis aussi pour eux, conseiller, ami et frĆØreĀ».
(F.U. – PĆ©rou)

Ā« J’ai 29 ans et je viens du Sri Lanka. Dans mon pays, je travaillais comme chef-coq et luttais pour une plus grande justice entre les diffĆ©rentes classes sociales, mais cela n’Ć©tait pas bien vu et j’ai Ć©tĆ© contraint Ć  quitter ma terre pour venir vivre dans une Europe où pour moi, tout est diffĆ©rent. A peine Ć©tais-je arrivĆ©, que je me suis retrouvĆ© terriblement seul et rempli de rage vis-Ć -vis de tous. Dans le camp de rĆ©fugiĆ©s, ensuite, au beau milieu de tant d’inconnus, quelqu’un m’a parlĆ© de quelques jeunes chrĆ©tiens qui avaient le mĆŖme idĆ©al que moi: contribuer Ć  rendre le monde meilleur. ƉmerveillĆ© Ć  l’idĆ©e que d’autres aient le mĆŖme rĆŖve que moi, je me suis senti rĆ©confortĆ© et j’ai commencĆ© Ć  regarder autour de moi, Ć  ĆŖtre plus cordial avec les autres, Ć  les saluer: des rapports humains sont nĆ©s parmi les gens, au grand Ć©tonnement de l’assistante sociale. Je suis bouddhiste et Ć  travers le rapport avec des chrĆ©tiens occidentaux, ma foi s’est accrue. Une maxime de Bouddha dit: Ā«Partager pensĆ©e et esprit avec beaucoup d’autresĀ».
(S. – Sri Lanka)

Ā« Je croyais, en choisissant d’aller Ć  Lourdes comme brancardier Unitalsi au service des malades, expĆ©rimenter un pĆØlerinage plein de surprises, avec des ”effets spĆ©ciaux”. En rĆ©alitĆ©, Dieu, acceptant ma bonne volontĆ© et ces intentions pas complĆØtement dĆ©sintĆ©ressĆ©es, s’est servi de cette circonstance pour me faire comprendre ce que lui voulait et c’est-Ć -dire que mon service aux malades est, oui, important pour eux, mais qu’aussi et surtout, moi, ”j’ai besoin d’eux”. Car – je le dis comme rĆ©sumĆ© de l’expĆ©rience faite Ć  Lourdes – si je suis chanceux de donner ce que j’ai reƧu gratuitement de Dieu, les malades te donnent en Ć©change le maximum de ce qu’ils peuvent te donner: cela peut ĆŖtre un sourire, un signe de gratitude, un bonjour chaleureux…Ā».
(M.G. – Italie)

 

Source: L’Évangile du jour, fĆ©vrier 2015 – CittĆ  Nuova Editrice

Cameroun, Ć  l’école de la ā€œnouvelle Ć©vangĆ©lisationā€

Cameroun, Ć  l’école de la ā€œnouvelle Ć©vangĆ©lisationā€

20150205-aƀ l’école de l’évangile : un rendez-vous qui se rĆ©pĆØte tous les deux mois et qui entraine derriĆØre lui tout le village, y compris le curĆ© et le Fon, l’autoritĆ© royale du lieu. Le programmeĀ ? Approfondir un passage de l’évangile, en dĆ©couvrir les diffĆ©rents aspects qui se prĆŖtent le plus Ć  une application quotidienne, pour en faire le fil conducteur jusqu’au nouveau rendez-vous. Dans cet esprit de communion, la fois d’aprĆØs c’est le partage sur ce qu’on a rĆ©ussi Ć  faire passer dans la vie et Ć  s’encourager mutuellement Ć  continuer l’expĆ©rience. Cette dynamique, dĆ©butĆ©e Ć  Fontem – la citĆ© pilote des Focolari du Cameroun – par la volontĆ© du Fon, se reproduit aussi Ć  Akum, un autre village bangwa Ć  la frontiĆØre avec le Nigeria. La frĆ©quence est au dĆ©but en grande partie fĆ©minine. Mais petit Ć  petit les hommes aussi y participent de plus en plus, frappĆ©s de la mĆŖme maniĆØre (mĆŖme s’ils ne l’admettent pas ouvertement) dont leur femme a changĆ©. Essayons de capter ce qu’ils ont racontĆ©. ā€œ Je m’appelle Suh Nadia, dĆ©clare une fille. Avec quelques-uns de mes camarades d’école nous nous Ć©tions mis d’accord pour nous unir Ć  la priĆØre mondiale des jeunes des Focolari qui s’appelle le Time-out. Au dĆ©but nous Ć©tions six puis douze. A un certain moment le directeur le sait, il m’appelle Ć  la direction. Je pensaisĀ : maintenant nous allons avoir une punition pour interrompre les Ć©tudes durant quelques minutes. Mais je prends mon courage et je lui explique l’importance de cette priĆØre. De fait, mĆŖme si le Cameroun est en paix, il y a tellement de pays autour qui souffrent de la guerre, alors nous devons prier pour eux. Le directeur, aprĆØs m’avoir Ć©coutĆ©e, m’a remerciĆ© et a dit qu’il ferait en sorte de changer l’horaire des cours afin que les Ć©lĆØves puissent s’unir Ć  nous.Ā Ā» C’est au tour d’Evangeline de prendre la parole : ā€œEn allant chez ma tante, je me suis rendu compte que des voisins maltraitaient une fille qui habitait chez eux, qui, pour fuir, Ć©tait allĆ©e dormir Ć  l’église. En la raccompagnant Ć  la maison, le curĆ© avait essayĆ© de convaincre la famille de bien la traiter. Mais Ć  peine Ć©tait-il parti, que les deux ont criĆ© sur elle. Elle pleurait Ć  chaudes larmes. Je me suis approchĆ©e d’elle, je l’ai Ć©coutĆ©e avec amour et j’ai dĆ©cidĆ© d’aller parler aux parents. MĆŖme si ma tante me l’avait dĆ©conseillĆ©, en pensant Ć  l’évangile, le lendemain j’y suis allĆ©e quand mĆŖme. La femme m’a dit que ce n’était pas leur fille, mais une jeune qui leur servait d’infirmiĆØre. « Justement parce que c’est quelqu’un qui vous aideĀ Ā» – ai-je dit – vous devriez la traiter comme votre filleĀ Ā». La femme ne semblait pas me prĆŖter attention mais le mari m’écoutaitĀ : « Qui es-tuĀ ?Ā Ā» m’a-t-il demandĆ©. « Qui t’envoieĀ ?Ā Ā». Sachant que je le faisais de ma propre initiative, il m’a remerciĆ©e et m’a promis de ne plus la maltraiter. Et voyant que la fille n’avait presque rien Ć  se mettre, je lui ai apportĆ© quelques vĆŖtements Ć  moi.Ā Ā» VĆ©ronique fait normalement la cuisine aussi pour sa belle-mĆØre. Un jour la femme lui dit qu’à cause d’un problĆØme d’yeux elle ne rĆ©ussit mĆŖme plus Ć  voir ce qu’elle mange et qu’il vaudrait mieux ne plus lui apporter Ć  manger. VĆ©ronique prend un rendez-vous Ć  l’hĆ“pital et le soir elle va se coucher auprĆØs d’elle. Dans cette ville habitent deux de ses enfants mais qui ne s’intĆ©ressent pas Ć  son cas. Les mĆ©decins dĆ©cident de l’opĆ©rer immĆ©diatement et ainsi VĆ©ronique, malgrĆ© ses nombreux engagements au travail, reste auprĆØs d’elle Ć  l’hĆ“pital pendant une semaine. A leur retour chez elle, les deux fils de la femme ne vont mĆŖme pas voir leur mĆØre, alors VĆ©ronique continue Ć  y aller Ć  la soigner et lui apporter Ć  manger, sans s’occuper des fils qui commencent Ć  voir leur mĆØre uniquement quand elle est lĆ , pour profiter de la nourriture. « C’est la quatriĆØme fois que je viens Ć  ces rĆ©unions de ā€˜nouvelle Ć©vangĆ©lisation’ – conclut VĆ©ronique – j’essaie seulement de mettre en pratique ce que j’apprends iciĀ Ā». Ā ā€œIl ne me restait que 2000 francs camerounais (3 Euro) et j’avais encore des courses Ć  faireĀ Ā» raconte Marie Ć  propos du passage de l’évangile ā€˜donnez et vous recevrez’. Afin d’économiser je suis allĆ©e au marchĆ© Ć  8 km de lĆ , avec les 700 frs en main. En revenant je me suis rendu compte que je n’avais pas achetĆ© l’huile. Je dĆ©cide de l’acheter chez le voisin de chez nousĀ : mes 700 frs m’auraient tout juste suffi. J’étais sur le point de traverser la route quand une fille me touche l’épauleĀ : aide-moi Ć  acheter les Ć©pices, me demande-t-elle. Une voix intĆ©rieure me ditĀ : donneĀ ! Je lui ai donc achetĆ© ses Ć©pices pour 250 frs. Je ne pouvais donc acheter qu’un demi-litre d’huile avec le reste. Un homme que je connais me demande de lui acheter du sel pour 100 frs. A la fin un garƧon me demande lui aussi des Ć©picesĀ : encore 200 frs. Je regarde l’argent qui me reste dans les mainsĀ : je ne peux plus acheter une goutte d’huile. De retour Ć  la maison je demande aux enfants de rĆ©chauffer les bidons pour voir si un peu d’huile peut en sortir, mais tout est vide. Alors je les envoie chez le marchand pour qu’il me donne de l’huile Ć  crĆ©dit, il n’en avait pas. MĆŖme la voisine n’en a pas Ć  me prĆŖter. Comment faire la cuisine Ć  mes enfantsĀ ? A ce moment-lĆ  arrive les fils de mon amie la plus chĆØre avec un panier sur la tĆŖte. « Je viens te voirĀ Ā», m’a-t-il dit. « Ma mĆØre n’avait pas rĆ©ussi Ć  venir pour la mort de ta mĆØre et maintenant elle t’envoie ce panierĀ Ā».Je l’ouvre et dedans je trouve des noix de coco, du poisson sĆ©chĆ© et… 5 litres d’huileĀ !Ā Ā».

“Campus”, la nouvelle comĆ©die musicale du Gen Rosso

Un avant-goĆ»t des thĆØmes de la nouvelle comĆ©die musicale du Gen Rosso sur le site du groupe international. La question Ć©pineuse de l’intĆ©gration y est abordĆ©e.

L’amour sait comprendre

Il allĆØge doucement ton fardeau,

Il fait sien ton destin,

Il t’insuffle son cœur et son esprit.

(extrait de : ā€œL’arte universaleā€ / Campus: The Musical )

Info prevendita

www.genrosso.com

www.loppiano.it

Pour tĆ©moigner que l’unitĆ© est possible

Pour tĆ©moigner que l’unitĆ© est possible

20150203-aLa Semaine de priĆØre pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens et l’annĆ©e dĆ©diĆ©e par l’Ć©glise catholique. Deux heureuses coĆÆncidences dans lesquelles la vocation de Heike Vesper, focolarine de l’Ć©glise Ć©vangĆ©lique-luthĆ©rienne allemande, apparaĆ®t plus que jamais significative.

« J’avais seize ans lorsque mon frĆØre jumeau, ayant un grave handicap mental, mourut – nous raconte-t-elle. A partir de cet Ć©vĆ©nement tellement douloureux est nĆ© en moi le dĆ©sir de vivre une vie qui ait rĆ©ellement un sens. Mais je ne pensais certainement pas Ć  une vie de consĆ©cration Ć  Dieu. Dans les Ć©glises de la RĆ©forme, la vie monastique avait quasiment disparu. Pour Luther, chaque chrĆ©tien baptisĆ© a dĆ©jĆ  en soi l’appel totalitaire Ć  suivre JĆ©sus, qui se rĆ©alise substantiellement dans le travail et dans la famille. Luther donc, ne voyait pas dans la consĆ©cration Ć  Dieu, un Ć©tat privilĆ©giĆ©, justement parce que nous sommes tous appelĆ©s Ć  la perfection, qui est seulement atteignable avec l’amour de Dieu, avec sa misĆ©ricorde. En ce qui me concernait, la consĆ©cration Ć  Dieu m’ Ć©tait donc complĆØtement Ć©trangĆØre. EtrangĆØre aussi par le milieu athĆ©e qui m’entourait avec le communisme de l’Allemagne de l’Est de l’Ć©poque.

Quelques mois aprĆØs, au printemps 1977, j’ai connu les jeunes des Focolari, un mouvement nĆ© dans l’Église catholique, ouvert au dialogue avec les fidĆØles d’autres Ć©glises ou religions et avec les personnes de convictions non religieuses. Fortement attirĆ©e par la radicalitĆ© de leur choix Ć©vangĆ©lique, je me suis Ć©galement engagĆ©e avec eux dans les nombreuses activitĆ©s formatives et sociales qui Ć©taient proposĆ©es ou que nous suscitions nous-mĆŖmes. Nos animateurs Ć©taient des personnes un peu plus Ć¢gĆ©es que nous, les focolarine et les focolarini. Ceux-ci avaient fait un choix totalitaire de Dieu, en vivant en communautĆ©. Une vie, leur vie, qui suscitait une grande fascination mais que je voyais trop Ć©levĆ©e pour moi, inaccessible.

A un moment donnĆ©, il y a eu une incomprĆ©hension entre le Focolare et mon pasteur, par le fait d’un choix personnel pris par l’un d’entre nous. Ce n’Ć©tait rien de grave mais suffisamment pour me faire comprendre combien il fallait peu pour rĆ©veiller de vieux prĆ©jugĆ©s et ouvrir Ć  nouveau des blessures qui semblaient en voie de guĆ©rison. Cela a Ć©tĆ© une trĆØs forte expĆ©rience Ć  travers laquelle j’ai senti que Dieu m’appelait Ć  donner, avec ma vie, un exemple que l’ unitĆ© est possible et que cela, je pouvais le rĆ©aliser Ć  travers le Focolare. Face Ć  cet appel, j’ai Ć©prouvĆ© de la joie mais aussi de la peur. Je ne me sentais en effet pas capable d’affronter 24 heures sur 24, la tension de la diversitĆ© entre nos Ć©glises. Pendant deux ans, j’ai tĆ¢chĆ© de faire taire en moi cet invitation de Dieu, mais de temps en temps, celle-ci remontait Ć  la surface avec plus de force encore.

Lors d’une visite de Chiara Lubich en Allemagne, un groupe d’Ć©vangĆ©liques lui posait des questions. C’est grĆ¢ce Ć  ces rĆ©ponses que tous mes nœuds se sont dĆ©nouĆ©s. Par ses paroles, j’ai compris qu’entrer au focolare signifiait vivre l’Evangile aidĆ©s par des frĆØres animĆ©s par la mĆŖme proposition radicale; vouloir la vivre ensemble, en tant que chrĆ©tiens catholiques et Ć©vangĆ©liques; ce qui signifiait choisir comme modĆØle JĆ©sus dans son abandon du PĆØre lorsqu’en criant un ”pourquoi” restĆ© pour lui sans rĆ©ponse, il a recomposĆ© l’unitĆ© entre Dieu et les hommes, entre les peuples, entre les diffĆ©rentes Ć©glises, entre nous tous.

A ce moment-lĆ , je n’ai pas pensĆ© que tout cela pouvait signifier que je me consacre Ć  Dieu, mais bien seulement rĆ©pondre Ć  son appel Ć  tĆ©moigner avec ma vie que l’unitĆ© est possible. Cette passion pour l’unitĆ© m’a marquĆ©e cœur et Ć¢me et m’a toujours donnĆ© les ailes aussi dans les moments où je ne comprenais plus rien ou dans moments d’Ć©preuve.

Lorsque je me trouvais au focolare de Lipsia, j’allais souvent Ć  la Sainte CĆØne des frĆØres de la Christusbruderschaft. Un jour, une personne parmi celles-ci me demanda comment nous faisions pour rester fidĆØles Ć  notre Ć©glise et pour vivre une vie spirituelle intense avec des catholiques. Alors j’ai compris la grande valeur de ce que Chiara nous a confiĆ©: JĆ©sus abandonnĆ©. En l’aimant lui qui s’Ć©tait fait pour nous, division, non seulement nous trouvons la force de ne pas nous sentir divisĆ©s en nous-mĆŖmes, mais pour ĆŖtre unitĆ© pour les autres. En Lui, nous dĆ©couvrons l’importance de vivre avec JĆ©sus prĆ©sent spirituellement au milieu de nous, attirĆ© par notre amour rĆ©ciproque. Une prĆ©sence qui n’est liĆ©e Ć  aucun sacrement, mais Ć  la vie de la ParoleĀ».

Ā 

 

 

Chiara Lubich et la famille

Chiara Lubich et la famille

20150202-01ā€œLa spiritualitĆ© de Chiara Lubich propose qu’on s’ouvre Ć  la communion avant tout au sein de la famille, et, l’unitĆ© une fois construite, qu’on l’élargisse Ć  d’autres familles. Aucune famille n’est une Ć®le. Nous avons besoin de partager nos biens spirituels et matĆ©riels, nos rĆ©solutions, nos connaissances, notre temps, nos compĆ©tences pour construire des rĆ©seaux en mesure de se mettre au service du monde qui attend de voir le tĆ©moignage d’un amour qui peut toujours recommencer Ā»

C’est avec joie qu’Anna-Maria et Alberto Friso commentent l’ouverture de la cause de bĆ©atification de Chiara Lubich, mardi dernier [27 janvier] Ć  Frascati. Ils sont encore jeunes mariĆ©s, quand de Padoue ils se rendent Ć  Rocca di Papa pour participer Ć  un congrĆØs de familles avec leur fils premier nĆ© : c’est lĆ  qu’ils connaissent personnellement la fondatrice du Mouvement des Focolari. En 1967 Chiara fera naĆ®tre Ā« Familles Nouvelles Ā», une des premiĆØres associations pour la famille, dont par la suite Anna et Alberto seront responsables pendant 12 ans.

ā€œ Nous avons Ć©tĆ© frappĆ©s par le fait qu’une femme consacrĆ©e puisse avoir autant Ć  cœur la famille et que son idĆ©al puisse ĆŖtre appliquĆ© aussi Ć  notre vocation d’époux Ā», rappellent-ils. Mais pas seulement : Ā« Chiara Ć©tait une femme moderne, belle sans souci de le faire voir, Ć©lĆ©gante mais sans affectation, dotĆ©e d’une Ć©locution sĆ©duisante et harmonieuse – font remarquer les Friso – Nous arrivions de la province, tous deux simples employĆ©s, plutĆ“t dĆ©sorientĆ©s. Avec simplicitĆ© et conviction elle nous a dit que JĆ©sus comptait aussi sur nous, comme personnes et comme famille Ā» Chiara Lubich Ć©tait en effet convaincue que la spiritualitĆ© de l’unitĆ© Ć©tait particuliĆØrement adaptĆ©e Ć  la famille, parce qu’à l’origine c’est une petite communautĆ© de personnes unies par l’Amour Ā».

Aujourd’hui Alberto et Anna s’occupent de l’ONLUS ā€œAction pour familles nouvellesā€ au service des populations du Sud et des adoptions Ć  distance. Quand ils Ć©taient responsables de Ā« Familles nouvelles Ā» , ils se voyaient rĆ©guliĆØrement avec la fondatrice : Ā« Elle Ć©coutait les difficultĆ©s rencontrĆ©es et les projets, mais surtout elle nous redonnait ce courage sans lequel il aurait Ć©tĆ© trop compliquĆ© pour deux pauvres crĆ©atures d’accompagner un mouvement de familles aussi nombreuses et aux dimensions du monde. Elle nous indiquait le chemin, nous confirmait, elle rĆŖvait avec nous. Mais le plus souvent elle exprimait sa confiance en nous les mariĆ©s Ā».

Membres du Conseil Pontifical pour la famille, les Ć©poux Friso Ć©taient invitĆ©s par Chiara Lubich Ć  avoir une attention particuliĆØre envers les couples sĆ©parĆ©s, divorcĆ©s et remariĆ©s qu’elle dĆ©finissait elle-mĆŖme comme Ć©tant Ā« le visage de JĆ©sus crucifiĆ© et abandonnĆ© Ā». Le charisme de Chiara continue Ć  annoncer Ć  la famille et aux familles du Mouvement l’amour que Dieu a pour chacun, Ā« une conviction qui Ć©mane non seulement de l’Ecriture, mais pour l’avoir Ć©prouvĆ© personnellement, dans notre propre vie. Une annonce qui s’avĆØre efficace mĆŖme pour celui qui dĆ©sormais n’espĆØre plus ou a perdu la foi, ou pense que la sĆ©paration est dĆ©sormais inĆ©vitable. Et si Dieu m’aime, s’Il a donnĆ© sa vie pour moi, moi aussi je dois – je peux ! – rĆ©pondre Ć  cet amour, en aimant le prochain qui est Ć  mes cĆ“tĆ©s. Et qui est plus mon prochain que mon conjoint, mes enfants et mes proches ? Ā» se demandent Alberto et Anna, et de poursuivre : Ā« Si en toute honnĆŖtetĆ© nous nous mettons sur le rayon d’un amour qui vient de l’Absolu, tout devient possible : l’accueil, le service, l’écoute, l’amour dĆ©sintĆ©ressĆ©, la gratuitĆ©, le pardon… Ā».

Mexique, famille : accueil rƩciproque

Mexique, famille : accueil rƩciproque

20150131-01Les deux voix s’alternent dans un crescendo de souffrance et d’espĆ©rance, d’Ć©motion et d’Ć©merveillement. Jusqu’Ć  nous faire dĆ©couvrir le secret qui les a portĆ©s Ć  recomposer l’unitĆ© qui semblait irrĆ©mĆ©diablement Ć©clatĆ©e. C’est Fili qui commence Ć  nous raconter leur histoireĀ : « Avec Nachio, nous sommes mariĆ©s depuis 24 ans et nous avons deux enfants. Je suis la sixiĆØme de onze enfants. Il y avait des souffrances dans notre famille comme le fait de savoir que mon pĆØre avait une autre femme et d’autres enfants et cela me faisait souffrirĀ Ā».

« Moi aussi dĆØs le plus jeune Ć¢ge – intervient Nacho – j’ai souffert de l’absence de mon pĆØre et du peu d’attention de ma mĆØre. C’Ć©tait ma grand-mĆØre maternelle qui s’occupait de moi. Avec Fili, nous nous sommes mariĆ©s et Ć©tions amoureux, mais il y avait un grand vide existentiel dans lequel chacun d’entre nous s’identifiait avec l’autre. Nous avons uni nos solitudes, mais nous ne nous connaissions pas intĆ©rieurement et nous nous sommes rapidement rendu compte de ne pas savoir aimer, ni ce que c’est l’amourĀ Ā».

« Nos problĆØmes ont commencĆ© dĆØs le dĆ©but de notre mariage – poursuit Fili -. Moi j’Ć©tais trĆØs jalouse et possessive, Ć  un tel point que Nacho devait changer continuellement de travailĀ Ā». Ā«Son attitude, – poursuit Nacho – qui provoquait en moi, rancœur, colĆØre et frustation et les discussions entre nous n’en finissaient jamais. Nos enfants sont nĆ©s dans cet environnement aussi peu hospitalier. Aussi bien Fili que moi, nous avions un amour trĆØs fort pour eux, mais Ć©tant donnĆ© qu’il n’y avait pas d’amour entre nous, nous pensions supplĆ©er ce manque par des choses matĆ©rielles au lieu de leur donner Ć©coute et tendresse. Quinze ans sont donc passĆ©s ainsi. DƩƧu par cette situation, j’ai quittĆ© la maison. Je l’avais dĆ©jĆ  fait d’autres fois, mais chaque tentative de retourner et reconstruire notre rapport Ć©chouait. Je me demandais comment faire quand une relation est complĆØtement Ć©clatĆ©eĀ ?Ā Ā»

Fili reprendĀ : « En effet, pour moi, c’Ć©tait impossible de la reconstruire, mais j’ai tout de mĆŖme acceptĆ© qu’il revienne juste parce que je voyais la souffrance des enfants qui avaient besoin de lui.Ā Ā». « Un samedi soir – reprend Nachio – je regardais un match de boxe Ć  la tĆ©lĆ©vision. Cela ne me semblait pas si intĆ©ressant que cela et j’ai donc changĆ© de chaĆ®ne. Je suis tombĆ© sur un programme religieux et par curiositĆ© j’ai continuĆ© Ć  le regarder. Il y avait une femme (j’ai su aprĆØs que c’Ć©tait Chiara Lubich) qui parlait de l’Amour. Ses paroles ont eu un fort impact sur moi. A la fin de son discours, ils ont fait passer quelques images de la citadelle du Mouvement des Focolari au Mexique, qui se trouvait proche de notre rĆ©gion mais que je ne connaissais pasĀ Ā».

« Ainsi, le lendemain – reprend Fili – nous sommes allĆ©s Ć  la messe Ć  El Diamante (c’est le nom de la citadelle) avec toute la famille. Nous avons Ć©tĆ© touchĆ©s par la maniĆØre avec laquelle ils nous ont accueillis, c’Ć©tait comme s’ils nous avaient connus depuis toujours. On Ć©tait Ć  une semaine de la Mariapoli, une rencontre qui allait justement se passer lĆ , et nous avons dĆ©cidĆ© d’y aller. La proposition du premier jour Ć©tait la phrase de l’EvangileĀ : « Pardonne jusqu’Ć  septante fois sept foisĀ Ā». Je me suis demandĆ©eĀ : mais comment est-ce possible de pardonner toujoursĀ ? L’explication, je l’ai eue lorsqu’ils ont parlĆ© de JĆ©sus dans son abandonĀ : Il avait non seulement pardonnĆ© mais avait donnĆ© sa vie pour nous. Je me suis rendu compte que face Ć  un tel amour, mes souffrances Ć©taient trĆØs petites. Cela n’a pas Ć©tĆ© facile de recommencer mais la Parole ” Pardonne septante fois sept fois” m’a toujours aidĆ©e Ć  le faireĀ».

Ā«A moi aussi, – nous confie Nacho – cette Mariapolis a changĆ© la vie. J’ai appris Ć  faire confiance Ć  ce Dieu pour qui tout est possible. Avec Fili, nous avons appris Ć  nous aimer dans la diversitĆ©. Peu Ć  peu, nous sommes tombĆ©s amoureux l’un de l’autre. Nous avons dĆ©couvert une plĆ©nitude d’amour jamais expĆ©rimentĆ©e, mĆŖme lorsque nous Ć©tions fiancĆ©s, car maintenant, nous nous aimons dans la libertĆ©, en DieuĀ».

Bangko Kabayan: un Ā« business Ā» indispensable

Bangko Kabayan: un Ā« business Ā» indispensable

BN-GP002_Ganzon_G_20150123124652 TĆ©rĆ©sa Ganzon et son mari ont acquis en 1989 la majoritĆ© des actions de la Bangko Kabayan: celle-ci avait alors une seule filiale tandis qu’aujourd’hui elle se positionne parmi l’une des plus grandes banques rurales des Philippines. Ils sont aussi leader au sein de l’Economie de Communion, un rĆ©seau international de plus de 800 entreprises dĆ©cidĆ©es Ć  mettre en pratique la Doctrine Sociale de l’Eglise. Lors d’une confĆ©rence de presse donnĆ©e au cours de son dernier voyage aux Philippines, le Pape a condamnĆ© la corruption, il est mĆŖme allĆ© jusqu’à dire de donner d’un coup de pied Ā« Ć  l’endroit que le soleil n’atteint pas Ā», aux fonctionnaires corrompus. Quels sont les principaux points de friction pour une entreprise qui veut se conformer aux principes de la Doctrine Sociale catholique aux Philippines ? ā€œLe respect des lois est le problĆØme principal dont nous parlons. Chez nous, payer ses impĆ“ts c’est aller Ć  contre-courant, spĆ©cialement lorsqu’il s’agit de petites et moyennes entreprises. On assiste Ć  une croissance de la corruption et des malversations et ce sont hĆ©las des pratiques courantes dans quelques administrations publiques. C’est ainsi que pour un entrepreneur il semble que la seule faƧon de permettre Ć  son entreprise de survivre soit de faire comme tout le monde et de considĆ©rer les pots de vin comme entrant dans les Ā« coĆ»ts normaux Ā». Ceci contredit la Doctrine Sociale et le Pape FranƧois. Comment affrontez-vous cette corruption congĆ©nitale ? ā€œ Une entreprise de l’Economie de Communion s’engage Ć  respecter les normes Ć©thiques et elle est consciente d’avoir vocation Ć  changer la faƧon dont les choses se passent, pour ĆŖtre plus en accord avec les valeurs chrĆ©tiennes. Il y a quelques annĆ©es, nous Ć©tions prĆŖts Ć  offrir un certain type de prĆŖt qui, nous en Ć©tions sĆ»rs, aurait dĆ©clenchĆ© une demande importante et dĆ©gagĆ© de bonnes marges bĆ©nĆ©ficiaires. Mais lorsque nous nous sommes retrouvĆ©s en prĆ©sence d’un employĆ© du Gouvernement qui nous a demandĆ© un pourcentage sur les intĆ©rĆŖts, nous avons dĆ» penser Ć  un autre type de prĆŖt. Aux Philippines, le paiement des impĆ“ts dus par des entreprises, grandes ou petites, a presque toujours Ć©tĆ© inexistant. Nous avons reƧu un prix qui nous qualifie comme l’une des cinq premiĆØres entreprises pour les impĆ“ts versĆ©s, dans une rĆ©gion où il y a quelques industries manufacturiĆØres beaucoup plus importantes que notre banque Ā». Vous avez donc renoncĆ© Ć  l’opportunitĆ© de bonnes affaires plutĆ“t que de cĆ©der Ć  la corruption ? ā€œ Oui, mais nous avons alors dĆ©couvert la micro finance. On cible les besoins financiers d’une catĆ©gorie sociale considĆ©rĆ©e Ā« hors circuit bancaire Ā». Nous avons dĆ©veloppĆ© ainsi un programme de microcrĆ©dit et dĆ©couvert comment rĆ©pondre aux besoins d’une tranche de population encore plus grande, mĆŖme si elle n’est pas aussi simple Ć  gĆ©rer que la prĆ©cĆ©dente Ā». En quoi les critiques du Pape sur la spĆ©culation financiĆØre ont-elles touchĆ© votre entreprise? ā€œIl dit qu’il faut avoir une plus grande empathie envers les personnes les plus nĆ©cessiteuses de la sociĆ©tĆ©, et pour nous, dans le secteur du microcrĆ©dit, cela nous incite Ć  plus de dĆ©termination. C’est un domaine où les affaires sont trĆØs difficiles parce que cela exige beaucoup de travail sur le terrain et les jeunes, quand ils font une recherche d’emploi dans le secteur bancaire, imaginent venir travailler dans un cadre trĆØs confortable, dans une filiale avec l’air conditionnĆ©. Au bout de quelques mois ils dĆ©cident de ne plus faire un travail aussi exigent. Il reste que pour nous, trouver les personnes adaptĆ©es qui restent et aiment leur travail, prĆ©cisĆ©ment en raison de cette empathie envers les pauvres, est un grand dĆ©fi. Nous n’atteignons pas si facilement la norme d’efficacitĆ© mais, si l’on veut rester sur le marchĆ© on ne peut pas faire moins que de viser au moins celle d’une bonne prestation. Mais le message du Pape est trĆØs clair : la seule Ā« affaire Ā» Ć  laquelle nous ne pouvons pas renoncer, c’est le service vital des pauvres Ā». Source: http://www.wsj.com/articles/BL-252B-6096

FƩvrier 2015

Avant de se rendre Ć  Rome – et de lĆ  continuer pour l’Espagne – l’apĆ“tre Paul annonce sa visite par une lettre aux communautĆ©s chrĆ©tiennes de la ville. BientĆ“t, celles-ci tĆ©moigneront par de nombreux martyrs leur profonde adhĆ©sion Ć  l’Évangile. Elles connaissent cependant, comme ailleurs, tensions, incomprĆ©hensions et mĆŖme rivalitĆ©s, provenant d’origines sociales, culturelles et religieuses des plus variĆ©es.

Les chrĆ©tiens de Rome viennent, en effet, du judaĆÆsme ou du monde grec, de l’antique religion romaine et parfois mĆŖme du stoĆÆcisme ou d’autres courants philosophiques. Ils portent en eux leurs propres traditions de pensĆ©e et de convictions Ć©thiques. Certains sont dĆ©finis Ā« faibles Ā» en raison de leurs coutumes alimentaires particuliĆØres : nourriture vĆ©gĆ©tarienne par exemple ou jours de jeĆ»ne prĆ©vus sur un calendrier. D’autres, libres de ces conditionnements, sont dits Ā« forts Ā» car exempts de tabous alimentaires ou de rites particuliers. ƀ tous, Paul adresse un appel pressant :

Ā« Accueillez-vous donc les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu Ā».

Au dĆ©but de cette lettre, Paul avait abordĆ© le sujet en s’adressant d’abord aux Ā« forts Ā», les invitant Ć  accueillir les Ā« faibles Ā» sans discuter leurs opinions ; puis aux Ā« faibles Ā» pour qu’ils accueillent Ć  leur tour les Ā« forts Ā» sans les juger, puisqu’eux aussi ont Ć©tĆ© Ā« accueillis Ā» par Dieu.

Paul est en effet convaincu que chacun, malgrĆ© la diversitĆ© des opinions et des coutumes, agit par amour du Seigneur. Il n’y a donc aucune raison de mal juger celui qui pense diffĆ©remment, encore moins de le scandaliser par un comportement arrogant et supĆ©rieur. Il faut, au contraire, viser le bien de tous, l’« Ć©dification mutuelle Ā», c’est-Ć -dire la construction de la communautĆ©, son unitĆ© (cf. Romains 14,1-23)

Dans ce cas aussi, il s’agit d’appliquer la norme de la vie chrĆ©tienne, rappelĆ©e au dĆ©but de la lettre de Paul : Ā« L’amour est (…) le plein accomplissement de la Loi Ā» (Romains 13,10). En ne se comportant plus Ā« selon l’amour Ā» (Romains 14,15), les chrĆ©tiens de Rome avaient laissĆ© s’affaiblir l’esprit de fraternitĆ© qui doit animer les membres de toute communautĆ©.

L’apĆ“tre propose comme modĆØle d’accueil rĆ©ciproque celui de JĆ©sus quand, Ć  sa mort, il prit sur lui nos faiblesses (Romains 15,1-3). Du haut de la croix, il attira tous les hommes Ć  lui, et aussi bien le juif Jean que le centurion romain, Marie-Madeleine ou le malfaiteur crucifiĆ© avec lui.

Ā« Accueillez-vous donc les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu Ā».

Dans nos communautĆ©s chrĆ©tiennes aussi, tout en Ć©tant tous Ā« bien-aimĆ©s de Dieu (…) et saints par l’appel de Dieu Ā» (Romains 1,7), comme dans celles de Rome, les dĆ©saccords ne manquent pas, les oppositions entre des faƧons de voir diffĆ©rentes et des cultures souvent Ć©loignĆ©es les unes des autres.

Souvent s’opposent traditionalistes et innovateurs – pour utiliser un langage peut-ĆŖtre un peu simpliste, mais tout de suite comprĆ©hensible – des personnes plus ouvertes et d’autres plus fermĆ©es, certaines s’intĆ©ressant Ć  un christianisme plus social ou plus spirituel. Les diffĆ©rences sont alimentĆ©es par des convictions politiques et par des origines sociales diffĆ©rentes. Le phĆ©nomĆØne d’immigration actuel ajoute Ć  nos assemblĆ©es liturgiques et aux groupes ecclĆ©siaux variĆ©s des composantes nouvelles de diversification culturelle et de provenance gĆ©ographique.

Les mĆŖmes dynamiques peuvent Ć©clater dans les relations entre chrĆ©tiens d’Églises diverses mais Ć©galement en famille, dans les milieux de travail et en politique.

Alors s’insinue la tentation de juger celui qui ne pense pas comme nous et de se considĆ©rer supĆ©rieurs, dans un affrontement stĆ©rile et avec parfois des rĆ©actions d’exclusion rĆ©ciproque.

Le modĆØle proposĆ© par Paul n’est pas l’uniformitĆ© qui nivelle, mais la communion entre diversitĆ©s qui enrichit. Ce n’est pas par hasard qu’il parle dans la mĆŖme lettre, deux chapitres avant, de l’unitĆ© du corps et de la diversitĆ© des membres, ainsi que de la variĆ©tĆ© des charismes qui enrichissent et animent la communautĆ© (Romains 12,3-13).

Si nous prenons une image donnĆ©e par le Pape FranƧois, Ā« Le modĆØle n’est pas la sphĆØre, qui n’est pas supĆ©rieure aux parties, où chaque point est Ć©quidistant du centre et où il n’y a pas de diffĆ©rence entre un point et un autre. Le modĆØle est le polyĆØdre, qui reflĆØte la confluence de tous les Ć©lĆ©ments partiels qui, en lui, conservent leur originalitĆ©. (…) MĆŖme les personnes qui peuvent ĆŖtre critiquĆ©es pour leurs erreurs ont quelque chose Ć  apporter qui ne doit pas ĆŖtre perdu. C’est la conjonction des peuples qui, dans l’ordre universel, conservent leur propre particularitĆ© ; c’est la totalitĆ© des personnes, dans une sociĆ©tĆ© qui cherche un bien commun, qui les incorpore toutes en vĆ©ritĆ© Ā».

Ā« Accueillez-vous donc les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu Ā».

Cette parole de vie est une invitation pressante Ć  reconnaĆ®tre le positif qui existe dans l’autre, au moins par le fait que Christ a donnĆ© sa vie aussi pour cette personne que l’on serait portĆ© Ć  mal juger. C’est une invitation Ć  Ć©couter en laissant tomber les mĆ©canismes de dĆ©fense, Ć  rester ouvert au changement, prĆŖt Ć  accueillir les diffĆ©rences avec respect et amour, afin d’arriver Ć  former une communautĆ© Ć  la fois pluraliste et unie.

Cette parole a Ć©tĆ© choisie par l’Église protestante d’Allemagne pour ĆŖtre vĆ©cue par ses membres et devenir pour eux une lumiĆØre tout au long de l’annĆ©e 2015. La partager au moins durant ce mois-ci entre membres de diffĆ©rentes Ɖglises veut ĆŖtre dĆ©jĆ  un signe d’accueil rĆ©ciproque.

Nous pourrons ainsi rendre gloire Ć  Dieu d’un mĆŖme cœur et d’une seule voix (Romains 15,6) car, ainsi que l’a dit Chiara Lubich dans la cathĆ©drale protestante de St Pierre Ć  GenĆØve : Ā« Le temps prĆ©sent (…) exige de chacun de nous amour, unitĆ©, communion, solidaritĆ©. Il appelle aussi les Ɖglises Ć  recomposer l’unitĆ© brisĆ©e depuis des siĆØcles. C’est cela la rĆ©forme par excellence que le Ciel nous demande. C’est le premier pas, indispensable, vers la fraternitĆ© universelle avec tous les hommes et les femmes du monde. En effet, le monde croira si nous sommes unis Ā» .

Fabio Ciardi

Un moine bouddhiste qui annonce la fraternitƩ universelle

Un moine bouddhiste qui annonce la fraternitƩ universelle

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Natalia Dallapiccola, Peppuccio ZanghƬ, Luce Ardente

Lorsque Luce Ardente a commencĆ© Ć  tĆ©moigner de l’IdĆ©al de l’unitĆ© aux moines bouddhistes, Giuseppe Maria ZanghƬ – Peppuccio pour beaucoup, rĆ©cemment disparu – l’a dĆ©fini comme “Un nouveau saintĀ Paul pour le bouddhisme.”

Sachant combien il Ć©tait difficile pour un moine de faire partie d’un mouvement chrĆ©tien et Ć©tranger, j’avais nourri des doutes Ć  propos de la rĆ©alisation concrĆØte de son affirmation. AprĆØs exactement 20Ā ans, je peux dire que ces paroles s’accomplissent.

Tout a commencĆ© en 1995, lorsqu’un moine bouddhiste arrivait pour la premiĆØre fois au centre du Mouvement des Focolari: il s’appelait, Ć  cette Ć©poque, Phra Mahathongrattanathavorn. Il Ć©tait venu Ć  Rome pour accompagner un disciple, Somjit, qui faisait l’expĆ©rience en tant que moine pour une brĆØve pĆ©riode avant le mariage, suivant la tradition de tous les jeunes bouddhistes. Phra Mahathongrat, qui signifie ā€˜or fin’, a rencontrĆ© Chiara Lubich Ć  cette occasion et a Ć©tĆ© trĆØs impressionnĆ©. Elle aussi a Ć©tĆ© touchĆ©e par cette personne et lui a donnĆ©, Ć  sa demande, un nom nouveau: Luce Ardente (LumiĆØre Ardente).

Jamais je n’avais remarquĆ© chez lui, le connaissant depuis des annĆ©es, une force et un enthousiasme aussi fort que durant ces jours-lĆ , dans l’annonce la fraternitĆ© universelle, l’idĆ©al de ā€˜maman Chiara’ (comme il l’appelle encore aujourd’hui). Aujourd’hui, lors d’une cĆ©rĆ©monie importante, Ć  laquelle il m’a invitĆ©, Luce Ardente a demandĆ© la parole devant plus de 120Ā moines, dont les plus hautes autoritĆ©s bouddhistes de la rĆ©gion. Il a donnĆ© spontanĆ©ment, mais trĆØs clairement, le tĆ©moignage de son expĆ©rience avec Chiara Lubich et avec le Focolare, et a ouvertement dĆ©clarĆ© qu’il est un membre de la grande famille de Chiara, prĆ©sente dans plus de 120Ā nations, avec des millions de membres.

20150130LuceArdenteLButoriLes moines ont Ć©coutĆ©, pas du tout ennuyĆ©s: certains amusĆ©s, d’autres intĆ©ressĆ©s, quelques-uns aussi perplexes, comme il est normal dans n’importe quelle ‘communautĆ© religieuse’. Avant, durant et aprĆØs la cĆ©rĆ©monie, Luce Ardente, souvent au-delĆ  des rĆØgles, a voulu saluer chacun, manifestant le plus grand respect et attachement envers les moines les plus Ć¢gĆ©s.

Luce Ardente aime rĆ©pĆ©ter ces jours-ci: “Le moment est arrivĆ© pour moi de dire Ć  tous les bouddhistes tout le bien que maman Chiara a fait Ć  ma vie comme moine. Je sens qu’elle continue Ć  me donner une impulsion intĆ©rieure et une force pour apporter Ć  tous l’idĆ©al de la fraternitĆ© entre tous”.

La mort de Peppuccio – qui a beaucoup fait pour le dialogue interreligieux – le dĆ©but du processus de bĆ©atification de Chiara, sont des moments forts et importants, non seulement pour nous chrĆ©tiens, mais pour tous les membres du Mouvement. Luce Ardente a dĆ©clarĆ©, le lendemain du 14 mars 2008, jour où Chiara quittait cette terre: “Chiara n’appartient plus seulement Ć  vous chrĆ©tiens, mais maintenant elle et son idĆ©al sont l’hĆ©ritage de l’humanitĆ© entiĆØre”. Ces derniers jours, que je qualifierais de spĆ©ciaux, ces faits tĆ©moignent que les paroles de Peppuccio s’accomplissent sous nos yeux.

Suivant sur internet la cĆ©rĆ©monie d’ouverture de la cause de bĆ©atification de Chiara Lubich, Luce Ardente commente: “Maintenant, nous devons tĆ©moigner, encore plus, ensemble, de la saintetĆ© de Chiara”.

Ā 

Gabon: une famille pour les autres

Où cela va-t-il bien finir ?

a Villa Achillia

Sœur Mariella Giannini (deuxiĆØme Ć  gauche) au centre des religieuses du Mouvement des Focolari Ć  Grottaferrata, Roma

DĆ©fendre la vie humaine en situation de fragilitĆ©. C’est ce qui anime les Sœurs HospitaliĆØres du SacrĆ© Cœur de JĆ©sus, la famille de sœur Mariella Giannini, une religieuse qui vit de la spiritualitĆ© du mouvement des Focolari qui nous livre ici son histoire. « A travers la rencontre avec le charisme de l’unitĆ© de Chiara Lubich, raconte-t-elle, j’ai pu retrouver mon identitĆ© de religieuse, habitĆ©e par le charisme de l’hospitalitĆ©, spĆ©cifique Ć  notre institut.Ā»

Les Philippines, l’Espagne et l’Italie sont les Ć©tapes qui ont marquĆ© mon cheminement. La dĆ©couverte que « Dieu nous aime immensĆ©mentĀ Ā» l’a fortement marquĆ©eĀ ; et malgrĆ© cela arrive assez vite une pĆ©riode de tristesse qu’on voudrait Ć©viter Ć  tout prix, surtout quand on a choisi de donner sa vie d’une faƧon aussi radicale.

« Il s’agissait d’une forte douleur morale nous confie sœur Mariella, d’un moment d’Ć©preuve et peut-ĆŖtre aussi de tentationĀ ; en tous cas, d’un moment de lutte contre Dieu. L’obscuritĆ© est arrivĆ©e Ć  l’improvisteĀ ; la nuit s’est installĆ©e en mĆŖme temps que le silence d’une mer obscure et profonde … comme un fleuve boueux Ć  traverser. Je me demandais où cela allait finirĀ ; je n’avais plus d’avenir.Ā Ā»

Elle se rappelle avec Ć©motion ces moments terribles et nous confie que malgrĆ© l’obscuritĆ©, elle n’a pas cessĆ© de se donner aux autres. « Puis, d’une faƧon inattendue, la rencontre avec le cri de JĆ©sus sur la croixĀ : « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Lui qui, de faƧon absurde est sans rĆ©ponse, c’est Lui la clef de ma douleur et de toute souffrance humaine.Ā Ā»

Un passage dĆ©licat qui a trouvĆ© une issue non pas par la force de la volontĆ© mais dans l’abandon confiant Ć  Dieu. « Dans chaque famille religieuse -continue sr Mariella-, il est inĆ©vitable qu’il y ait des problĆØmes car l’Ć©goĆÆsme n’est jamais pour toujours dĆ©racinĆ©. Mais c’est dans ton for intĆ©rieur que changent certaines choses. Je l’ai expĆ©rimentĆ© d’une faƧon spĆ©ciale avec nos collaborateurs laĆÆcs que je ne regarde plus comme des Ć©trangers ou mĆŖme comme des personnes qui dĆ©pendent de moi, mais comme des frĆØres et des sœurs, avec qui je partage le charisme de l’unitĆ© pour rĆ©aliser ensemble de nouveaux projets. En outre, Dieu m’a donnĆ© aussi une nouvelle famille avec le mouvement des Focolari. Mon cœur s’est dilatĆ©. Le charisme de l’hospitalitĆ© et celui de l’unitĆ© sont devenus pour moi une unique force, une dynamite qui renouvelle la maison de DieuĀ : l’Église.Ā Ā»

Elle parle en connaissance de cause, Ć©tant donnĆ© les responsabilitĆ©s diverses et dĆ©licates qui lui ont Ć©tĆ© confiĆ©es en tant que conseillĆØre provinciale et dans ses dĆ©placements Ć  travers le monde. « L’amour appelle toujours l’amour,Ā  dit-elle avec conviction. J’ai pu le constater et le vivre, puisque, aprĆØs la charge de provinciale pour l’Italie que la congrĆ©gation lui a confiĆ©e, elle a Ć©tĆ© envoyĆ©e aux Philippines comme formatrice du juniorat. Cette premiĆØre formation est une tĆ¢che dĆ©licate, fascinante et prenante, mais lorsqu’on prend le temps de dialoguer et d’Ć©tablir un rapport de cœur Ć  cœur, alors je deviens le giron où se dĆ©verse toute souffrance passĆ©e et prĆ©sente. Vivre ainsi me fait dĆ©passer les barriĆØres de langue, de culture et de gĆ©nĆ©rationĀ Ā».

Des Philippines elle se rend en Espagne pour prĆ©parer les jeunes sœurs aux vœux perpĆ©tuels. De retour en Italie, Ć  Viterbo, elle est au service d’un groupe de malades psychiques, alcooliques et de personnes prĆ©sentant des troubles de comportement. Elle visite rĆ©guliĆØrement les dĆ©tenus dans la grande maison d’arrĆŖt de la ville. JĆ©sus donne beaucoup de joie aussi Ć  ces derniers puisque c’est Lui qui, le premier, a choisi d’ĆŖtre le dernier. Lorsque se rencontrent ces deux pĆ“lesĀ : Dieu et l’homme, le rapport s’illumine mystĆ©rieusement et les cœurs se rĆ©chauffent.Ā Ā»

Pape FranƧois : Chiara Lubich, lumineux exemple de vie

Pape FranƧois : Chiara Lubich, lumineux exemple de vie

20150127_CarisMendesPX5A2726_800x600L’atmosphĆØre, tintĆ©e de solennitĆ© et de priĆØre a cependant un air de fĆŖte. AprĆØs l’intonation des vĆŖpres et des chants, le cĆ©lĆ©brant annonce, Ć  la surprise pleine de joie des participants, l’arrivĆ©e d’un message du Pape FranƧois. La missive pontificale porte la signature du SecrĆ©taire d’Ɖtat, le cardinal Pietro Parolin. Elle est adressĆ©e Ć  MgrĀ Raffaello Martinelli, Ć©vĆŖque de Frascati, chargĆ© d’ouvrir officiellement le “ProcĆØs sur la vie, les vertus, la renommĆ©e de saintetĆ© et les signes” de Chiara Lubich. Le diocĆØse de Frascati est en fait le territoire sur lequel est implantĆ© le Centre international du mouvement des Focolari où Chiara a vĆ©cu une grande partie de sa vie et où elle est morte (le 14Ā mars 2008).

« À l’occasion de l’ouverture de la Cause de bĆ©atification et canonisation de Chiara Lubich – dit le message du Pape –, qui a lieu dans la cathĆ©drale de Frascati, Sa SaintetĆ© le Pape FranƧois, adresse ses cordiales pensĆ©es. Il souhaite que le lumineux exemple de vie de la fondatrice du Mouvement des Focolari suscite en tous ceux qui gardent son prĆ©cieux hĆ©ritage spirituel, de nouvelles rĆ©solutions d’adhĆ©sion fidĆØle au Christ et de gĆ©nĆ©reux service Ć  l’unitĆ© de l’Église.

Le Saint PĆØre invoque d’abondants dons de l’Esprit divin sur tous ceux qui sont engagĆ©s dans la postulation. Il exhorte Ć  faire connaĆ®tre au peuple de Dieu la vie et les œuvres de celle qui, accueillant l’invitation du Seigneur, a allumĆ© pour l’Église une lumiĆØre nouvelle sur le chemin de l’unitĆ©. Alors qu’il demande de prier pour soutenir son ministĆØre universel de successeur de l’ApĆ“tre Pierre, il envoie, par l’intercession de la Vierge sainte, Ć  vous, Excellence, Ć  la Postulation, Ć  l’Œuvre de Marie tout entiĆØre et Ć  tous ceux qui participent Ć  cet Ć©vĆ©nement plein de joie, sa bĆ©nĆ©diction apostolique. Du Vatican, 27Ā janvier 2015Ā Ā».

Maria Voce, au nom de tout le mouvement des Focolari dans le monde qui suit l’Ć©vĆ©nement via internet, exprime la gratitude de tousĀ : « Nous voulons avant tout exprimer notre joie, notre Ć©motion, notre surprise pour ce message du Saint PĆØre auquel nous voulons envoyer notre remerciement et l’assurance de notre priĆØre, priĆØre qu’il nous a demandĆ©eĀ ; mais aussi l’assurance de notre engagement Ć  continuer la diffusion de cette “lumiĆØre nouvelle” qu’il a prĆ©sentĆ©e comme un don de Chiara Ć  l’Église et Ć  l’humanité ».

L’applaudissement des participants a soulignĆ© l’immense joie et la gratitude de tout le “peuple focolarino”.

 

 

Chiara Lubich: une nouvelle lumiĆØre pour l’Eglise.

Chiara Lubich: une nouvelle lumiĆØre pour l’Eglise.

20150127-01

Card. João Braz de Aviz, Jesús MorÔn et Maria Voce, co-président et présidente des Focolari

En ce mardi 27 janvier, jour où partout dans le monde on fait MĆ©moire de la tragĆ©die de la Shoah et de toutes celles qui continuent d’ensanglanter notre planĆØte, la cathĆ©drale de Frascati est bondĆ©e, malgrĆ© l’heure de pointe d’un jour ouvrable. C’est pour que Ā«l’humanitĆ© et notre histoire puissent connaĆ®tre de nouveaux dĆ©veloppements de la paixĀ» que Maria Voce souhaite la reconnaissance de la vie exemplaire de Chiara Lubich : prĆ©cisĆ©ment parce que son regard et son cœur Ć©taient animĆ©s par un amour universel, capable d’embrasser tous les hommes au-delĆ  de toutes les diffĆ©rences, toujours orientĆ© vers la rĆ©alisation du testament de JĆ©sus, Ā« Que tous soient Un Ā».

Un long applaudissement exprime la reconnaissance envers le pape FranƧois qui, dans son message, exhorte ā€œĆ  faire connaĆ®tre au peuple de Dieu la vie et les œuvres de celle qui, en accueillant l’invitation du Seigneur, a suscitĆ© pour l’Eglise une nouvelle lumiĆØre sur son chemin vers l’unitĆ© Ā». Maria Voce, au nom du peuple des Focolari, assure Ā« l’engagement Ć  continuer de rĆ©pandre cette lumiĆØre nouvelle que le pape a indiquĆ©e Ā» en parlant de Chiara.

La retransmission en streaming a permis de suivre l’évĆ©nement en direct, avec une traduction simultanĆ©e en anglais, en franƧais, en espagnol et en portugais : plus de 18000 points ont Ć©tĆ© reliĆ©s, dont certains ont rassemblĆ© des centaines de personnes (comme la Mariapoli Ginetta au BrĆ©sil ou la CitĆ© pilote de Loppiano en Toscane – Italie).

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Mons. Raffaello Martinelli, évêque de Frascati

ā€œLa tĆ¢che qui nous attend n’est pas facileā€, dĆ©clare l’évĆŖque de Frascati, Mgr Rafaello Martinelli, Ā« mais c’est un service que nous voulons rendre Ć  l’Eglise pour offrir un tĆ©moignage de foi, d’espĆ©rance et de charitĆ© Ć  travers l’œuvre et la vie d’une de ses filles Ā».

On a pu voir une large reprĆ©sentation internationale, Ć  commencer par les cardinaux Tarcisio Bertone, Ennio Antonelli, Joao Braz De Aviz, Miloslav Vlk, de nombreux Ć©vĆŖques parmi lesquels Carlos Tissera de l’Argentine et Brendan Leahy de l’Irlande ; une prĆ©sence œcumĆ©nique avec l’Archimandrite SimĆ©on Catsinas, de l’Eglise orthodoxe de Rome, reprĆ©sentant le Patriarcat œcumĆ©nique de Constantinople, et le PĆØre Gabriel, curĆ© de la paroisse orthodoxe roumaine de Rocca di Papa, envoyĆ© par Siluan, l’évĆŖque orthodoxe roumain d’Italie.

Parmi les amis de Chiara Lubich sont prĆ©sents les fondateurs et reprĆ©sentants d’autres mouvements. Le monde musulman ne manque pas, avec la prĆ©sence du Directeur de l’Institut Tevere, Cenap Mustafa Aydin (Turquie), tĆ©moignant ainsi d’une volontĆ© de poursuivre le dialogue en ce moment difficile. Le Professeur Mizumo, du Japon, est venu reprĆ©senter le mouvement Bouddhiste Rissho Kosei-Kai. Le drapeau tricolore signale la prĆ©sence de plusieurs maires des communes limitrophes, une dĆ©lĆ©gation est venue de Trente, la ville natale de Chiara, ainsi que des membres de la famille de la Servante de Dieu.

20150127-02ā€œChiara nous invite Ć  vivre l’Evangile et Ć  ĆŖtre fidĆØles Ć  Dieu Ā», raconte Joao, un jeune brĆ©silien, Ā« je pense que nous ne pouvons pas ĆŖtre fidĆØles sans viser Ć  la saintetĆ©, c’est ce que Dieu veut Ā». Et Francesca, 13 ans : Ā« Chiara m’a frappĆ©e par sa grande foi : il semblerait difficile de transmettre Ć  des jeunes, et pourtant elle nous la communiquait avec une simplicitĆ© Ć©tonnante Ā»

La cĆ©rĆ©monie. C’est par une sĆ©rie d’actes juridiques que l’on ouvre une cause de canonisation, mais, souligne l’évĆŖque de Frascati – Ā« nous voulons les transformer en une mĆ©ditation Ā». C’est la raison pour laquelle la cĆ©rĆ©monie a commencĆ© par la rĆ©citation des VĆŖpres. La mise en place du Tribunal s’est dĆ©roulĆ©e dans un climat empreint de ferveur et de solennitĆ©. Elle a Ć©tĆ© prĆ©cĆ©dĆ©e de la lecture du Ā« supplice libello Ā», l’acte par lequel le Mouvement des Focolari a demandĆ© en dĆ©cembre 2013 l’ouverture de la cause. Au cours des six annĆ©es qui nous sĆ©parent de la mort de Chiara Lubich – prĆ©cise le document – Ā« L’estime de la puretĆ© et de l’intĆ©gritĆ© de la vie de la Servante de Dieu, de sa pratique hĆ©roĆÆque des vertus, ainsi que des grĆ¢ces et des faveurs reƧues de Dieu Ć  travers son intercession, a grandi de maniĆØre continuelle et rĆ©guliĆØre, elle s’est diffusĆ©e toujours davantage parmi les fidĆØles du monde entierĀ». Ont suivi la lecture du Ā« nihil obstat Ā» de la CongrĆ©gation des Causes des Saints et l’installation du tribunal.

C’est Mgr Angelo Amati, dĆ©lĆ©guĆ© de l’évĆŖque, qui conduira l’étape de l’enquĆŖte diocĆ©saine, aidĆ© par le RĆ©v. Emmanuele Faweh Kazah, nigĆ©rian, comme Promoteur de Justice et par la notaire Patrizia Sabatini, qui a dĆ©jĆ  travaillĆ© au cours de ces derniers mois Ć  recueillir une cinquantaine de tĆ©moignages, afin de ne pas perdre ceux des premiers Ā« qui, depuis le dĆ©but, ont permis de tĆ©moigner de la beautĆ© et de la possibilitĆ© de parcourir ensemble, en unitĆ©, le chemin vers l’unique but Ā», tels sont les propos de Maria Voce qui a rappelĆ© au souvenir de tous les premiers compagnons et compagnes de Chiara. Certains Ć©taient prĆ©sents Ć  la cĆ©rĆ©monie.

La postulation dĆ©signĆ©e par la prĆ©sidente des Focolari est composĆ©e du postulateur, don Silvestre Marques, portugais, et des vice-postulateurs, l’italienne Lucia Abignente et la hollandaise Waldery Hilgeman. Le Tribunal a dĆ©jĆ  fixĆ© sa prochaine audience, pour Ć©couter, le 12 fĆ©vrier prochain, le tĆ©moignage de Maria Voce, la premiĆØre d’une liste d’environ 100 personnes.

CommuniquƩ de press

La priĆØre d’intercession

Pour revoir la transmission:http://live.focolare.org/reply.asp

 

 

Chiara Lubich Servante de Dieu

Chiara Lubich Servante de Dieu

Cattedrale_FrascatiC’est dans une grande joie, « multipliĆ©e par les Ć©chos de joie parvenus du monde entierĀ Ā» que Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari, a accueilli la nouvelle de l’ouverture de la cause de bĆ©atification de Chiara.L’annonce en a Ć©tĆ© faite par l’Ć©vĆŖque de Frascati, MgrĀ Raffaello Martinelli, qui a indiquĆ© le 27Ā janvier comme date pour la cĆ©rĆ©monie d’ouverture du procĆØs dans la cathĆ©drale de Frascati. C’est dans son diocĆØse que Chiara Lubich a vĆ©cu une grande partie de sa vie. Elle y est morte en 2008.

C’est ce qu’a expliquĆ© Maria Voce aux micros de Radio VaticanĀ : « J’ai tout de suite communiquĆ© cette joie Ć  tous ainsi que notre gratitude Ć  l’Ć©vĆŖque qui s’est vraiment efforcĆ© de suivre avec attention tout le travail prĆ©liminaire nĆ©cessaire pour arriver Ć  ce moment. Une grande gratitude aussi envers l’Église qui nous permet de montrer la beautĆ© d’une vie engagĆ©e comme celle de Chiara.Ā Ā».

Maria Voce continue, dans l’interviewĀ : « elle a toujours rĆŖvĆ© du jour où l’on puisse vraiment parler d’une saintetĆ© de peuple, car elle voyait que l’on devient saints en faisant la volontĆ© de Dieu, ce que Dieu demande Ć  toute personne nĆ©e sur terre. Son dĆ©sir n’Ć©tait pas tant de devenir sainte, personnellement – mĆŖme si elle avait Ć©videmment prĆ©sent Ć  l’esprit que la volontĆ© de Dieu est “votre sanctification” – mais son dĆ©sir Ć©tait que beaucoup, de nombreuses personnes s’acheminent sur cette voie de sainteté ». Travailler pour que soit reconnue la saintetĆ© de Chiara signifie donc, pour Maria Voce, « travailler pour que soit reconnue cette possibilitĆ©, ouverte Ć  tous, de devenir saintsĀ Ā».

Comment le Mouvement des Focolari est-il impliquĆ© sur ce cheminĀ ? Ā« Par un engagement renouvelĆ© afin que l’Église voie dans les disciples de Chiara le tĆ©moignage vivant de ce modĆØle que Chiara a Ć©tĆ© pour nous et qui continue Ć  l’ĆŖtreĀ Ā».

MariaVoce_2014« Le tĆ©moignage d’affection de si nombreuses personnes envers Chiara Lubich, continue inchangé », commente-t-on de Radio Vatican. « InchangĆ© et grandissant, pourrais-je direĀ : c’est un tĆ©moignage d’affection qui vient aussi de ceux qui ne l’ont pas connue personnellement. C’est sĆ»r que ceux qui l’ont connue perƧoivent que c’est un moment particulier de grĆ¢cesĀ : je parle aussi bien des autoritĆ©s de l’Église que des prĆ©sidents et fondateurs d’autres Mouvements et des personnes d’autres religions et d’autres ƉglisesĀ Ā».

Et pour les personnes qui devront examiner les documents Ć©crits, les discours, les vidĆ©os, leur mission ne sera pas simpleĀ : « Il existe une mer de documents et d’Ć©crits qui ont dĆ©jĆ  Ć©tĆ© remis pour cet examen. Et il y a les vidĆ©os, les enregistrements audio faits par ChiaraĀ ; des lettres que Chiara a Ć©crites… Il y a Ć©normĆ©ment de ‘matĆ©riel’ et ce sera sĆ»rement un gros travail pour tout le Tribunal, un engagement qui nous implique nous aussi dans la prĆ©paration de ces documents, le mieux possible, afin que l’Église puisse tout examinerĀ Ā».

En rĆ©sumĆ©, un mot pour dire la saintetĆ© de ChiaraĀ ? « Je dirais, la normalité : on peut ĆŖtre saint en conduisant une vie normale. Les fruits extraordinaires de cette vie normale sont des fruits qui viennent de Dieu, du rapport de Chiara avec Dieu et du rapport normal de Chiara avec son peuple. Vivre normalement une vie extraordinaireĀ : Chiara nous en a donnĆ© l’exemple mĆŖme si, logiquement, il y a eu des moments extraordinaires dans sa vie. Cependant, elle nous a donnĆ© l’exemple de la saintetĆ© dans la normalitĆ© et non seulement dans les moments extraordinairesĀ Ā».

Et sur Chiara Lubich, “femme du dialogue”, tellement nĆ©cessaire ces jours-ci, elle affirmeĀ : « Je pense que dans ce domaine, Chiara a encore beaucoup Ć  dire pour construire des rapports authentiques et profonds entre les civilisations, entre les ethnies, entre les religions, pour s’opposer Ć  cette vague de violence qui semble avoir envahi le monde. Ainsi, l’affirmation de la saintetĆ© d’une personne qui a fait de sa vie un symbole de dialogue, pourrait ĆŖtre un signe en ce momentĀ Ā».

Interview complĆØte sur Radio Vaticana

Une saintetĆ©  ā€œsocialisĆ©eā€

Une saintetĆ© “socialisĆ©e”

IginoGiordaniChiaraLubich

« Ce qui m’Ć©tait apparu, dans les hagiographies, un rĆ©sultat d’ascĆØse laborieuse, rĆ©servĆ©e Ć  de rares chercheurs, devint patrimoine commun et on comprenait pourquoi JĆ©sus avait pu inviter tous ceux qui le suivaient, Ć  devenir parfaits Ć  la maniĆØre du PĆØreĀ : parfaits comme DieuĀ !

Tout vieux et tout neuf.

C’Ć©tait une nouvelle disposition, un nouvel esprit. La clĆ© du mystĆØre avait Ć©tĆ© trouvĆ©eĀ : c’est-Ć -dire qu’on avait fait place Ć  l’amour, trop souvent barricadé : et celui-ci jaillissait, tout comme la flamme, en se dilatant, et grandissait jusqu’Ć  se faire incendie.

Cette ascension Ć  Dieu, pensĆ©e inaccessible, Ć©tait facilitĆ©e et ouverte Ć  tous, s’Ć©tant retrouvĆ©e pour tous, la voie de la maison, avec le sens de la fraternitĆ©. Cette ascĆØse qui paraissait terrifiante (cilices, chaĆ®nes, nuits obscures, renoncements), devint facile, car faite en compagnie, avec l’aide des frĆØres, avec l’amour du Christ.

Une saintetĆ© collectivisĆ©e, socialisĆ©e renaissait (pour utiliser deux expressions qui seront popularisĆ©es plus tard par Vatican II)Ā ; tirĆ©e de l’individualisme qui habituait chacun Ć  se sanctifier pour soi, en cultivant mĆ©ticuleusement, avec une analyse sans fond, la propre Ć¢me, au lieu de la perdre. Une piĆ©tĆ©, une vie intĆ©rieure, qui sortait des rĆ©duits des maisons religieuses, exclusivisme des classes privilĆ©giĆ©es, – sĆ©parĆ©es parfois jusqu’Ć  en ĆŖtre en-dehors, sinon contre, la sociĆ©tĆ©, qui est ensuite en grande partie, l’Église vivante – se dilatait sur les places, dans les ateliers et les bureaux, dans les maisons et dans les champs, comme dans les couvents et les cercles de l’Action catholique, partout, en rencontrant des hommes, on rencontrait des candidats Ć  la perfection.

Et donc, l’ascĆØse Ć©tait rĆ©solue en une aventure universelle de l’amour divinĀ : et l’amour gĆ©nĆØre lumiĆØreĀ Ā».

« La vie est une unique occasion Ć  exploiter. A exploiter sur terre pour la prolonger dans l’Ć©ternitĆ©. Pour faire de la terre une anticipation au ciel, en l’insĆ©rant dans la vie de Dieu, ici, comme lĆ . Ne pas l’abĆ®mer par des prĆ©occupations d’ambitions et d’avarices, ne pas l’abrutir avec des rancœurs et des hostilitĆ©sĀ : en la divinisant – en l’Ć©largissant dans le sein de l’ Eternel – avec l’Amour. Et lĆ  où est l’amour, lĆ  est Dieu. Et chaque moment est exploitĆ© par amour, et donc, donner DieuĀ : c’est en fait absorber Dieu pour soi et pour les autres.

Et dans cette faƧon de vivre, rĆ©side la libertĆ© des enfants de Dieu, pour laquelle l’esprit n’est pas immobilisĆ© par des prĆ©jugĆ©s. Divisions, oppositions, les barrages Ć  l’esprit de Dieu.

Celui qui vit ainsi ne pense pas Ć  se sanctifier, il pense Ć  sanctifier. Il s’oublie soi-mĆŖmeĀ : il s’en dĆ©sintĆ©resse. Il se sanctifie en sanctifiantĀ : il s’aime en aimantĀ ; il se sert en servant.

Ainsi, l’œuvre- mĆŖme de se sanctifier a une tendance socialeĀ : ce continuel fait de donner et de se donner fait de l’Ć©lĆ©vation des Ć¢mes, une œuvre communautaire.

« Soyez parfaits comme mon PĆØreĀ Ā» commande JĆ©susĀ : et on devient parfaits dans la volontĆ© du PĆØre en s’unifiant entre nous pour s’unifier avec Lui, Ć  travers ChristĀ Ā».

SourceĀ : Centre Igino Giordani

Gabon: une famille pour les autres

Eucharistie et divorcƩs dans une nouvelle union

20150524-01Nous nous Ć©tions prĆ©parĆ©s au mariage, sĆ»rs de nous engager pour toute la vie. Mais dĆ©jĆ  aprĆØs la naissance de notre fille, il a commencĆ© Ć  sortir seul et moi, qui Ć©tais fatiguĆ©e Ć  cause du travail et de la maternitĆ©, mais aussi amoureuse, je ne me suis pas aperƧue immĆ©diatement que quelque chose n’allait pas.

S’en suivront treize ans de mensonges et de disputes, en alternance avec de pseudos Ć©claircissements et des dĆ©sillusions continues. ƉpuisĆ©e et au bord de la dĆ©pression (je ne pesais plus que 36Ā kg), j’ai finalement abandonnĆ© et j’ai redonnĆ© sa libertĆ© Ć  mon mari.

Trois ans aprĆØs, j’ai retrouvĆ© un de mes amis d’école, lui aussi pĆØre sĆ©parĆ©. Au dĆ©but, j’essayais de rĆ©sister au sentiment que je sentais naĆ®tre en moi, parce que, si d’un cĆ“tĆ© le fait de me sentir aimĆ©e m’apportait un grand bonheur, d’un autre il me mettait face au problĆØme de ma vie chrĆ©tienne. Ce furent des moments trĆØs difficiles. Mais, ensuite, les doutes se dissipĆØrent, parce que je me disais: c’est vrai que je m’étais mariĆ©e, convaincue du ā€˜pour toujours’, mais si l’amour n’est plus rĆ©ciproque, pourquoi ne pas pouvoir continuer avec une autre personne dans cette vocation Ć  la vie de famille que j’avais depuis toujours ressentie?

SĆ»rs de notre amour, nous avons dĆ©cidĆ© de joindre nos deux vies brisĆ©es. AprĆØs environ deux ans de cohabitation, nous avons eu un enfant, que nous avons fait baptiser et que nous essayons d’éduquer chrĆ©tiennement.

Pour mon compagnon – une personne trĆØs droite qui se dĆ©clare non croyante – le problĆØme de l’intĆ©gration dans l’Église n’existe pas. Moi, au contraire, j’ai continuĆ© Ć  frĆ©quenter la messe dominicale et, malgrĆ© la souffrance, je me suis adaptĆ©e aux instructions de l’Ɖglise en m’interdisant les sacrements de la RĆ©conciliation et de l’Eucharistie. J’aurais pu aller dans une Ć©glise où je ne suis pas connue, mais, par allĆ©geance, je ne l’ai jamais fait.

Cependant, aprĆØs quelque temps, cette auto-exclusion a commencĆ© Ć  me peser et je me suis Ć©loignĆ©e de la messe et de la vie de la communautĆ©. J’éprouvais, en effet, une forte gĆŖne en voyant les autres se diriger vers l’autel et moi devant rester assise sur le banc. Je me sentais abandonnĆ©e, rĆ©pudiĆ©e, coupable.

AprĆØs quelques annĆ©es, grĆ¢ce au soutien du Focolare, j’ai repris le chemin de foi. ā€˜Dieu t’aime immensĆ©ment’, me rĆ©pĆ©taient-ils. Avec eux, je comprenais que JĆ©sus est mort et ressuscitĆ© pour moi aussi, que Lui, dans son amour infini, avait dĆ©jĆ  comblĆ© ce gouffre dans lequel j’étais tombĆ© et qu’il n’attendait rien d’autre que je le suive pour le reste de ma vie.

J’ai ainsi dĆ©couvert que, au-delĆ  de l’Eucharistie, il existe d’autres sources Ć  travers lesquelles rencontrer JĆ©sus. Il se cache dans chaque personne que je rencontre, me parle Ć  travers son Ɖvangile et est prĆ©sent dans la communautĆ© rĆ©unie en son nom. Je le trouve surtout quand je rĆ©ussis Ć  transformer en amour la douleur causĆ©e par l’éloignement de l’Eucharistie.

Je me souviens de la premiĆØre communion de notre fils. J’étais l’unique parent Ć  ne pas aller jusqu’à l’autel avec lui: une souffrance indĆ©finissable. En revanche, je peux dire que c’était justement lorsque j’ai perdu l’Eucharistie que j’ai redĆ©couvert le grand don, qui est comme quand tu te rends compte de la valeur de la santĆ© quand on tombe malade.

Le jour où je me prĆ©senterai au PĆØre, j’espĆØre que, plus que mes Ć©checs, il regarde ma petite, mais quotidienne tentative d’aimer les autres comme JĆ©sus nous l’a enseignĆ©.”

 

Merci Peppuccio!

Merci Peppuccio!

Peppuccio

Connu tout simplement sous le nom de Peppuccio, longtemps responsable de l’Ecole Abba, le centre culturel des Focolari, Giuseppe Maria ZanghƬ s’est Ć©teint Ć  l’improviste Ć  l’âge de 85 ans, aprĆØs une brĆØve maladie, l’aprĆØs-midi du 23 janvier 2015.

« Lui, qui nous a si souvent parlé du paradis, peut maintenant en profiter pleinement », affirme Maria Voce, présidente des Focolari, au moment de donner la nouvelle de son départ.

Nous rappelons son souvenir par quelques bribes d’une interview qu’il a donnĆ©e en 2009 Ć  la revue CittĆ  Nuova :

Tu as partagĆ© avec Chiara Lubich les dĆ©buts du mouvement Gen, qui rassemblait les jeunes des Focolari. Comment se fait-il qu’elle ait dĆ©cidĆ© de communiquer aussi Ć  la nouvelle gĆ©nĆ©ration ces rĆ©alitĆ©s mystiques connues sous le nom de Ā« Paradis de 49 Ā» ?

ā€œAu fond qu’est-ce que ce ā€˜Paradis de 49’ ? C’est ce que racontait Chiara par Ć©crit Ć  Igino Giordani sur ce qui se passait en elle durant l’étĆ© 1949 Ć  Fiera di Primiero, une pĆ©riode de contemplation au cours de laquelle Dieu imprimait dans son Ć¢me, comme au fer rouge, le projet de l’œuvre qui devait naĆ®tre. Dieu fait de mĆŖme avec tous les mystiques qui deviennent fondateurs de rĆ©alitĆ©s dans l’Eglise. La caractĆ©ristique de 49 est que cette expĆ©rience contemplative s’est faite – par participation – avec Chiara et un groupe de focolarines et focolarini qui passaient avec elle une pĆ©riode de vacances et que l’amour de Dieu avait Ā« fondusĀ» en une seule rĆ©alitĆ© : une fusion, cependant, qui laissait intactes les diverses individualitĆ©s.

Il s’agit d’une expĆ©rience tout Ć  fait originale mĆŖme sous l’aspect culturel, parce qu’il concerne ce que j’appelle un Ā« sujet collectif Ā». Toute culture, de fait, naĆ®t d’un sujet ; et l’homme d’aujourd’hui est Ć  la recherche justement d’un sujet pour la culture qui doit naĆ®tre. C’est Ć  mon avis la contribution la plus grande de Chiara Ć  la naissance d’une nouvelle culture, mais tout est encore Ć  dĆ©couvrir,

Mais, laissons de cĆ“tĆ© cet aspect sur lequel nous devrons travailler et Ć©tudier. Dieu avait ouvert Ć  Chiara la rĆ©alitĆ© de l’immensitĆ© de sa vie en lui faisant comprendre en mĆŖme temps beaucoup d’aspects de l’Oeuvre qui devait naĆ®tre. En elle ce n’était pas seulement un souvenir mais une vie toujours prĆ©sente. Et tu le sentais en restant Ć  cĆ“tĆ© d’elle ; tu sentais que suivre l’idĆ©al de l’unitĆ© ne voulait pas tellement dire connaĆ®tre une doctrine ou entendre parler de l’expĆ©rience faite par une personne, non ; mais entrer dans la rĆ©alitĆ© où Chiara avait vĆ©cu en 49 et qui continuait.

Alors à son avis, les jeunes du mouvement devaient entrer dans le vif de cette expérience à la fois humaine et divine, spirituelle et culturelle, et y rester, en la développant et en la faisant avancer ».

Source : CittĆ  Nuova

Albert Rauch: bâtisseur de ponts avec les Eglises orientales et orthodoxes

Albert Rauch: bâtisseur de ponts avec les Eglises orientales et orthodoxes

Ddr.-albert-rauchans la ligne des multiples ouvertures souhaitĆ©es par Vatican II, vers la fin des annĆ©es 60, l’épiscopat allemand entrevoit l’exigence de renforcer les rapports avec l’Orthodoxie. L’évĆŖque Graber de Ratisbonne – qui l’a chargĆ© de dĆ©velopper un tel dialogue – sait qu’il peut compter sur une personne d’une grande compĆ©tence qui pourra assumer brillamment un tel rĆ“le : Albert Rauch. OrdonnĆ© prĆŖtre et aprĆØs avoir fini ses Ć©tudes de thĆ©ologie Ć  la GrĆ©gorienne de Rome, grĆ¢ce Ć  sa sensibilitĆ© aiguĆ« pour les rites d’Orient, Albert dĆ©cide d’ajouter un doctorat au CollĆØge Russicum, où il apprend, entre autres, le grec moderne et le russe. Sa permanence Ć  Rome est une occasion pour lui de connaitre le mouvement des Focolari. Il fait sienne la spiritualitĆ© en y dĆ©couvrant aussi la profonde dimension œcumĆ©nique. TrĆØs vite il demande d’en faire partie en tant que prĆŖtre focolarino. Pour approfondir la connaissance de l’Orient, Albert fait de longs voyages en GrĆØce, en Turquie, au Liban, en Syrie, en IsraĆ«l. Il fait aussi partie d’une dĆ©lĆ©gation officielle qui se rend Ć  Constantinople, Ć  Sofia, Belgrade : ce sont les premiĆØres marches d’approche importantes entre ces Eglises sœurs. Le Patriarche AthĆ©nagoras est frappĆ© de le voir si jeune, il souligne l’importance, pour les jeunes de l’Orient de pouvoir eux aussi aller en Occident pour s’enrichir mutuellement. C’est ainsi que dĆ©marre la possibilitĆ© pour les jeunes de diverses Eglises d’Orient de se rendre en Allemagne. On lui confie l’institut des Eglises Orientales qui vient de naitre : Ostkirchliches Institut Ć  Ratisbonne. L’évĆŖque demande Ć  Chiara Lubich qu’à Ratisbonne s’ouvre aussi un focolare fĆ©minin, pour l’aider dans cette tĆ¢che. 20150123-02Albert, aidĆ© d’un autre prĆŖtre, se prodigue en mille initiatives, en tissant des rapports importants et fructueux panorthodoxes et entre orthodoxes et catholiques. Un dialogue qui, Ć©tant donnĆ© sa prĆ©paration, est profondĆ©ment thĆ©ologique et en mĆŖme temps un Ā« dialogue de la vie Ā», comme lui-mĆŖme aime l’appeler. En souvenir de l’encouragement d’AthĆ©nagoras, il amĆØne souvent ses Ć©tudiants, qui viennent de diffĆ©rentes Eglises orientales, en visite Ć  Rome, en organisant des tours en collaboration avec leĀ Centre Un des Focolari. Durant plus de 35 ans, ces Ć©tudiants prendront part aux Ā« Semaines œcumĆ©niques Ā» au programme du Centre Mariapoli. Plusieurs parmi eux au cours des annĆ©es, occuperont des postes de responsabilitĆ© dans leur Eglise. Au cours de l’étĆ©, en vacances, proche de Rome, il ne manque pas de rendre visite au Centre Un pour partager ses projets et ĆŖtre informĆ© sur les activitĆ©s du mouvement. Au fur et Ć  mesure, Albert ou mieux le professeur Albert Rauch, commence aussi sa collaboration avec l’Ecole Abba et avec l’Institut Universitaire Sophia. Sa passion dĆ©vorante pour la recomposition de l’unitĆ© l’avait poussĆ© Ć  apprendre une quinzaine de langues, qui lui ont permis de semer la graine de l’unitĆ© en beaucoup de cœurs des nations les plus variĆ©es. Son dĆ©part est une grande perte pour le monde œcumĆ©nique. Son exemple et sa passion pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens sont un stimulant pour tous ceux qui veulent contribuer Ć  la rĆ©alisation de la priĆØre de JĆ©sus Ā« que tous soient un Ā».

Loppiano – Le premier Doctorat h.c. de l’Institut Universitaire Sophia dĆ©cernĆ© au Patriarche BartholomĆ©e 1er.

Loppiano – Le premier Doctorat h.c. de l’Institut Universitaire Sophia dĆ©cernĆ© au Patriarche BartholomĆ©e 1er.

Live streaming – Loppiano, 26.10.2015, 17:00 CET PatriarchBartholomewDans la motivation officielle de l’attribution du Doctorat, le prĆ©sident de IUS, le professeur Piero Coda, explique que le Patriarche s’est rĆ©vĆ©lĆ© ĆŖtre un protagoniste convaincu et actif dans le chemin œcumĆ©nique vers la pleine unitĆ© des chrĆ©tiens et dans le dialogue entre personnes de religions et de convictions diffĆ©rentes. En outre il s’est distinguĆ© par ses actions en faveur de la justice, de la paix, du respect de l’environnement et de la nature, et cela conformĆ©ment Ć  la vision de l’humanitĆ©, de l’histoire et du cosmos que la tradition spirituelle et thĆ©ologique de l’Orient chrĆ©tien a toujours dĆ©fendue et continue de dĆ©fendre. L’histoire des relations fraternelles entre le Mouvement des Focolari et les Orthodoxes remonte Ć  la rencontre extraordinaire de Chiara Lubich avec le patriarche de Constantinople AthĆ©nagoras 1er. Ā«C’était le 13 juin 1967 – raconte Chiara. Il m’a accueillie comme s’il m’avait toujours connue. ā€œJe vous attendaisā€, s’est-il exclamĆ© et il a voulu que je lui raconte les contacts du Mouvement avec les luthĆ©riens et les anglicans Ā» Chiara a eu vingt-cinq audiences avec AthĆ©nagoras 1er. Ces relations ont ensuite continuĆ© avec le Patriarche DĆ©mĆ©trios 1er. Et les contacts avec l’actuel patriarche œcumĆ©nique BartholomĆ©e 1er participent du mĆŖme esprit d’estime et d’amitiĆ©. Entre-temps la spiritualitĆ© du Mouvement a Ć©tĆ© aussi accueillie par des chrĆ©tiens des Anciennes Eglises d’Orient, c’est ainsi que le dialogue s’est dĆ©veloppĆ© avec les chrĆ©tiens syro-orthodoxes, coptes, Ć©thiopiens, armĆ©niens et assyriens. Cet Ć©vĆ©nement vient complĆ©ter la mosaĆÆque des relations d’amitiĆ© et de communion avec le Mouvement des Focolari et prend place dans les festivitĆ©s du 50ĆØme anniversaire de la naissance de la CitĆ© pilote de Loppiano qui ont dĆ©butĆ© en septembre 2014 avec LoppianoLab. www.loppiano.it

A Cannes le ā€œPrix Chiara Lubich pour la FraternitĆ©ā€

A Cannes le “Prix Chiara Lubich pour la FraternitĆ©”

La ville de Cannes a emportĆ© la sixiĆØme Ć©dition du “Prix Chiara Lubich pour la fraternitĆ©. C’est le projet “Vivre ensemble Ć  Cannes” qui a suscitĆ© cette logo_cittaperlafraternitareconnaissance en raison d’une sĆ©rie d’initiatives en faveur d’une convivialitĆ© pacifique qui a mobilisĆ© des citoyens laĆÆcs et croyants de plusieurs religions. La signature du maire de Cannes en vue de la candidature de sa ville pour le prix arrive le 7 janvier, jour de l’attentat du siĆØge de Charlie Hebdo Ć  Paris. Ā« Il y a le symbole de la haine et il y a le symbole de la paix : nous voulons mettre en valeur celui de la paix Ā» dĆ©clare Vladimir Gaudrat, le PĆØre AbbĆ© cistercien, prĆ©sent avec la dĆ©lĆ©gation franƧaise Ć  la remise du Prix. La cĆ©rĆ©monie s’est dĆ©roulĆ©e Ć  Rome, le 17 janvier dernier, au cours d’un congrĆØs sur le thĆØme ā€œDialogue et communautĆ©, quel lien avec la fraternitĆ©?ā€, organisĆ© par l’Association Ā« CittĆ  per la FraternitĆ  Ā» (Ville pour la FraternitĆ©) qui a promu le prix. Le lieu choisi, le Capitole, rappelle l’histoire qui relie la ville de Rome Ć  la personne dont le nom est associĆ© Ć  ce Prix. Le 22 janvier 2000, jour de son 80ĆØme anniversaire, Chiara Lubich recevait en effet la citoyennetĆ© romaine. En 1949, Chiara, Ć©tablie depuis peu dans la capitale – où elle a vĆ©cu pendant dix ans – dans un article intitulĆ© Ā« RĆ©surrection de Rome Ā», dĆ©crivait cette ville dĆ©figurĆ©e par la guerre et par la misĆØre qui mettait Ć  l’épreuve la dignitĆ© de ses habitants. Dans cet Ć©crit elle exprimait la volontĆ© de contribuer Ć  ramener la lumiĆØre et l’amour dan les maisons, les rues, les Ć©tablissements scolaires, les lieux de travail, au Parlement, partout. Un souhait qu’elle formula Ć  nouveau en juin 2000. Pour y parvenir elle indiqua une voie, celle de l’art d’aimer, en parfait accord avec le nom de la capitale Ā« ROMA Ā» qui devient Ā« AMOR Ā» si on le lit Ć  l’envers. Un art qui rĆ©sulte des valeurs de l’Evangile. DSC_1507-560x292De ces intuitions naĆ®tra la conception que Chiara Lubich a de la ville et dont s’inspire l’Association qui regroupe actuellement 140 communes italiennes : autant de lieux de croissance communautaire, tous susceptibles de dilater leurs confins intĆ©rieurs et extĆ©rieurs Ć  travers le jeu complexe des relations entre habitants et aussi entre citoyens et institutions. Ā« Les villes – explique lors de son intervention Pasquale Ferrara, secrĆ©taire gĆ©nĆ©ral de L’Institut EuropĆ©en de Florence – sont depuis toujours des lieux de pluralisme et de diversitĆ©s, où les diffĆ©rentes associations collaborent avec les institutions locales en vue de rĆ©soudre les problĆØmes Ā» Le cardinal Joao Braz de Aviz, prĆ©fet de la CongrĆ©gation pour les Instituts de Vie consacrĆ©e, a aussi tĆ©moignĆ© de l’importance de la fraternitĆ© pour la vie citoyenne, en rappelant ses expĆ©riences au BrĆ©sil. Ā« Le Mouvement des Focolari – a-t-il rappelĆ© – m’a appris Ć  m’ouvrir Ć  la diversitĆ©, une chose que j’ai pu ensuite expĆ©rimenter Ć  Brasilia…jusqu’au moment de mon arrivĆ©e Ć  Rome où cette fraternitĆ© m’invite Ć  Ć©tablir des contacts ouverts avec tous Ā» ā€œEn ces jours où nous voyons de nombreux conflits ouverts, il nous semblait trĆØs important de rĆ©flĆ©chir sur le dialogue et la fraternitĆ©, dans une communautĆ© en pleine transformation et traversĆ©e par de nombreuses sensibilitĆ©s, de dĆ©dier un aprĆØs-midi Ć  cette question pour envisager comment susciter une nouvelle cohĆ©sion sociale Ā», dĆ©clare devant les micros de Radio Vatican Lina Ciampi, secrĆ©taire de l’association CittĆ  per la FraternitĆ . Ā« Cannes a prĆ©sentĆ© un projet Ć  caractĆØre multiculturel et interreligieux, qui mobilise des bouddhistes, des juifs, des musulmans… ce qui semblait trĆØs bien correspondre Ć  tout ce que l’Association se propose de faire Ā». Outre la ville franƧaise de Cannes, les communes de San Severino et Tolentino (Marches) ont Ć©tĆ© primĆ©es pour leurs projets en faveur des couches les plus fragiles de leur population, tandis qu’une Mention trĆØs honorable a Ć©tĆ© attribuĆ©e Ć  la ville de Trieste pour son projet Education Ć  la Paix qui a permis l’installation du dĆ© de la Paix dans un parc public.

TƩmoignages des Philippines: une expƩrience inoubliable!

TƩmoignages des Philippines: une expƩrience inoubliable!

20150121-03Les images des rĆ©cents voyages du pape au Sri Lanka d’abord, et aux Philippines ensuite, ont fait le tour du monde. Ses discours, gestes, phrases, ont Ć©tĆ© rapportĆ©s par beaucoup de journaux dans de nombreuses langues et par les rĆ©seaux sociaux qui sont devenus de puissants multiplicateurs de son message de “misĆ©ricorde et compassion”, les thĆØmes centraux qu’il a choisis pour ce voyage historique.

Nous avons encore marquĆ© l’histoire – Ć©crivent-ils depuis Manille – en battant le record d’affluence Ć  l’inoubliable JournĆ©e mondiale de la Jeunesse en 1995 avec Jean-PaulĀ II. En effet, durant la messe au Luneta Park, les presque 7 millions de personnes prĆ©sentes ont Ć  nouveau dĆ©montrĆ© leur foi et leur amour pour le Saint-PĆØre.”

Le deuxiĆØme jour, 40Ā 000 personnes ont participĆ© Ć  la rencontre avec les familles au Mall of Asia, prĆØs de la baie de Manille. FranƧois a encouragĆ© les familles philippines Ć  “ĆŖtre des sanctuaires de respect pour la vie” et Ć  proclamer la sacralitĆ© de la vie de la naissance Ć  la mort.

J’attendais une cĆ©lĆ©britĆ© – explique Nidj, jeune des Focolari – je me suis au contraire retrouvĆ© devant un ā€˜serviteur’. J’ai ressenti son amour pur, simple et qui parlait avec authenticitĆ©. Il est restĆ© humble et lui-mĆŖme, malgrĆ© toute l’attention rivĆ©e sur lui.”

Loli Funk: “Avec sa sagesse, il nous a encouragĆ©s Ć  vivre une vie chrĆ©tienne authentique. Je crois qu’il n’est pas nĆ©cessaire d’être catholique pour apprĆ©cier son message. Il a touchĆ© notre cœur, lĆ  où cela fait mal et se ressent le plus. J’ai compris que si nous sommes une famille, une communautĆ© qui prend soin les uns des autres, nous avons plus de possibilitĆ©s d’y arriver.”

RomĆ© Vital: “Lorsqu’il a parlĆ© aux jeunes Ć  l’UniversitĆ© St-Thomas, il nous a exhortĆ©s Ć  vivre la rĆ©ciprocitĆ©: pas seulement donner, mais aussi apprendre Ć  recevoir l’amour de Dieu et des autres. Mettre en Ć©vidence la valeur de la rĆ©ciprocitĆ© dans notre vie chrĆ©tienne me semble ĆŖtre quelque chose de nouveau.”

20150121-01 Enfin, Jan Co Chua: “En rĆ©flĆ©chissant aux Ć©vĆ©nements de ces jours, je me sens comme les disciples d’Emmaüs qui se demandaient ā€˜N’y avait-il pas comme un feu qui brĆ»lait au-dedans de nous quand il nous parlait en chemin et nous expliquait les Ɖcritures?’ (Lc 24,32).”

L’étape la plus Ć©mouvante a Ć©tĆ© la visite aux survivants des zones touchĆ©es par les typhons, Ć  Tacloban. “Nous sommes encore dans cette euphorie que l’historique venue de notre Saint-PĆØre le pape FranƧois nous a laissĆ©e”, Ć©crivent les membres de la communautĆ© locale des Focolari.

“FranƧois est le premier pape Ć  avoir visitĆ© Tacloban. Sa venue nous a fait ressentir l’amour maternel de Dieu Ć  travers l’Église. Nous nous sommes sentis compris, consolĆ©s, aprĆØs avoir beaucoup souffert ces derniĆØres annĆ©es. Sa spontanĆ©itĆ© dans l’amour nous a surpris: sa dĆ©cision, malgrĆ© le typhon, de cĆ©lĆ©brer la messe en plein air, avec le vent qui soufflait trĆØs fort. Nous avons Ć©tĆ© trĆØs touchĆ©s par son homĆ©lie, par son humilitĆ©, lorsqu’il a dit qu’il n’avait pas de mots face Ć  ces souffrances, et lorsqu’il nous a demandĆ© pardon d’ĆŖtre arrivĆ© un peu en retard…”

La communautĆ© des Focolari a Ć©tĆ© pleinement impliquĆ©e dans la prĆ©paration. “L’Église locale nous a confiĆ© la prĆ©paration du lieu où la messe a Ć©tĆ© cĆ©lĆ©brĆ©e: la grande esplanade qui pouvait accueillir 120Ā 000 personnes. Face Ć  cette tĆ¢che ardue, nous nous sommes fait aider par des adhĆ©rents, sympathisants, amis, parents, aussi des autres provinces, et nous avons organisĆ© un plan sur lequel nous avons travaillĆ© pendant trois mois.”

20150121-02Von confesse qu’elle n’allait plus Ć  la messe depuis des annĆ©es: “Lorsque j’ai Ć©tĆ© invitĆ©e Ć  travailler pour l’évĆ©nement, j’ai mis tout mon ĆŖtre pour aider. J’ai retrouvĆ© la foi et la famille du Focolare.” Quelques bĆ©nĆ©voles prĆ©posĆ©es Ć  la prĆ©paration des lieux Ć©crivent: “Nous pouvions choisir une meilleure place pour voir le pape. Mais nous avons pris les places les plus Ć©loignĆ©es pour laisser les premiĆØres Ć  d’autres. Mais, Ć  la fin, nous avons quand mĆŖme pu saluer le pape de trĆØs prĆØs!”

Aussi les jeunes Gen ont travaillĆ© dans le service d’ordre: “Nous avons cherchĆ© Ć  ce que l’amour prĆ©vale sur tout: en donnant la prĆ©fĆ©rence aux personnes Ć¢gĆ©es, Ć  ceux qui venaient de loin (en parcourant beaucoup de kilomĆØtres Ć  pied)… Nous Ć©tions trĆØs touchĆ©s par les paroles du Saint-PĆØre. Nous l’avons saluĆ© de prĆØs et il nous a souri. Tant de joie pour cette rencontre!”

“La visite du pape FranƧois – concluent-ils – a Ć©tĆ© une expĆ©rience unique: ĆŖtre lĆ  avec toute la population, en travaillant ensemble 24Ā heures sous la pluie, le vent violent et beaucoup d’autres dĆ©sagrĆ©ments. Ses paroles et l’expĆ©rience vĆ©cue ne s’effaceront jamais de nos cœurs!”

Chiara Lubich: l’évĆŖque de Frascati ouvre la cause de bĆ©atification.

Chiara Lubich: l’évĆŖque de Frascati ouvre la cause de bĆ©atification.

Une conception de la saintetĆ© enracinĆ©e dans l’évangile, voilĆ  ce qui a nourri sa vie. Chiara Lubich Ć©crivait :Ā« Nous trouvons la saintetĆ© en JĆ©sus, elle fleurit en nous ChiaraLubichparce que nous aimons….Si nous cherchions la saintetĆ© pour elle-mĆŖme, nous ne l’atteindrions jamais. Aimer, donc, et rien d’autre. Perdre tout, mĆŖme l’attachement Ć  la saintetĆ©, pour ne tendre qu’à aimer Ā».

Le choix de la cathĆ©drale de Frascati, fait par Mgr Raffaello Martinelli, souligne l’importance ecclĆ©siale de cet acte pour ouvrir Ā« le ProcĆØs concernant la vie, la vertu, les signes et la rĆ©putation de saintetĆ© Ā» de Chiara Lubich. Le diocĆØse de Frascati est le territoire sur lequel se trouve le Centre International du Mouvement des Focolari, Ć  cĆ“tĆ© duquel Chiara Lubich a passĆ© une grande partie de sa vie et où elle est morte. Sa dĆ©pouille repose dans la chapelle du Centre, Ć  Rocca di Papa.

La cĆ©rĆ©monie d’ouverture de la ā€œCause de bĆ©atification et canonisationā€, appelĆ©e Prima Sessio, aura lieu le mardi 27 janvier 2015 ; elle commencera Ć  16h par la rĆ©citation des VĆŖpres. Elle comportera la lecture du DĆ©cret de l’introduction Ć  la Cause et celle du Rescrit du Nihil obstat du Saint SiĆØge, l’installation du trubunal nommĆ© par l’EvĆŖque, suivie des Serments prononcĆ©s par l’EvĆŖque, par les membres du tribunal et par ceux de la postulation. A partir de ce moment Chiara Lubich pourra ĆŖtre appĆ©lĆ©e servante de Dieu.

L’évĆ©nement pourra ĆŖtre suivi en direct via internet.

C’est par une lettre adressĆ©e au Mouvement des Focolari que la prĆ©sidente Maria Voce annonce avec une grande joie l’ouverture de cette cause, en invitant tous ceux qui vivent la spiritualitĆ© de l’unitĆ© Ć  ĆŖtre Ā« un tĆ©moignage vivant Ā» de tout ce que Chiara a vĆ©cu, annoncĆ© et partagĆ© avec de nombreuses personnes, dans un engagement commun sur le chemin d’une Ā« saintetĆ© vĆ©cue ensemble Ā».

L’acheminement de la Cause avait dĆ©butĆ© la 7 dĆ©cembre 2013, jour du 70ĆØme anniversaire de la Fondation des Focolari, avec l’annonce faite par la PrĆ©sidente Maria Voce de la dĆ©cision de prĆ©senter la requĆŖte en bonne et due forme auprĆØs de l’EvĆŖque de Frascati, Mgr Martinelli. Elle exprimait ainsi le souhait de nombreuses personnes dĆ©sireuses qu’une telle demande soit prĆ©sentĆ©e, dans le but de faire faire grandir chez beaucoup un engagement spirituel et moral en faveur du bien de l’humanitĆ©. Les actes canoniques prĆ©vus ont Ć©tĆ© rĆ©digĆ©s au cours des mois qui ont suivi.

Le nombre impressionnant de visiteurs venus sur les lieux où elle a vĆ©cu et où elle est morte montre Ć  quel point son tĆ©moignage continue Ć  rayonner : au cours des six annĆ©es qui nous sĆ©parent de son dĆ©cĆØs, plus de 120000 personnes y sont passĆ©es, provenant de tous les continents et de nombreuses traditions religieuses, des cardinaux, des Ć©vĆŖques, des acadĆ©miciens, des hommes politiques, des familles, des jeunes, des membres d’associations et de mouvements, des personnes sans rĆ©fĆ©rences religieuses, des enfants et des ados, des adultes en quĆŖte d’espĆ©rance.

Nous parviendrons Ć  la saintetĆ©, expliquait encore Chiara ā€œSi Ć  la base de notre saintetĆ© (avant toute chose, y compris celle-ci) nous vivons l’amour rĆ©ciproque: la prĆ©sence de JĆ©sus au milieu de nous comme condition, moyen et but de notre sanctification.Ā»

Streaming: mardi 27 janvier 2015 ; elle commencera Ć  16h: http://live.focolare.org
CommuniquƩ de presse

Chiara Lubich, cause de bƩatification et de canonisation

NigƩria, voyage parmi les rƩfugiƩs Ơ Yola

NigƩria, voyage parmi les rƩfugiƩs Ơ Yola

20150120-01

Selon les Nations Unies 700000 personnes sont contraintes d’abandonner leur maison Ć  cause des violences qui sĆ©vissent dans les Etats nigĆ©rians du nord-est. C’est prĆ©cisĆ©ment au moment des attentats meurtriers de Paris que le NigĆ©ria a de nouveau occupĆ© l’actualitĆ© avec une escalade criminelle dans l’Etat de Borno Ć  l’initiative des extrĆ©mistes de Boko Haram. Il a Ć©tĆ© question de petites-filles kamikazes qui se sont fait exploser sur deux marchĆ©s du Pays. La population n’est pas dĆ©fendue et par ailleurs on se livre Ć  des analyses politiques contrastĆ©es où les puissants intĆ©rĆŖts Ć©conomiques liĆ©s Ć  l’exploitation du pĆ©trole sont peu dĆ©masquĆ©s. On attend les Ć©lections prĆ©sidentielles de fĆ©vrier ;

Au NigĆ©ria le Mouvement des focolari est prĆ©sent avec la prĆ©sence de deux centres Ć  Onitsha (dans le sud du pays) et d’un Ć  Abuja, la capitale. Ā« AprĆØs le premier voyage que nous avons fait pour aller Ć  la rencontre des rĆ©fugiĆ©s issus de la guerre intĆ©rieure, nous avons pris davantage connaissance de la rĆ©alitĆ© de la situation : misĆØre, maladies, famine, sans-abris, manque de vĆŖtements mais surtout des enfants sans lendemains Ā» nous Ć©crivent Georges et Ruth, responsables du Mouvement dans cette nation africaine. Aussi organisent-ils un second voyage au moment de NoĆ«l en mobilisant amis, parents et collĆØgues de travail : Ā« Nous avons touchĆ© du doigt la gĆ©nĆ©rositĆ© de notre peuple : au focolare sont arrivĆ©s toutes sortes de dons : argent, nourriture, vĆŖtements, mĆ©dicaments… et mĆŖme une voiture avec son chauffeur expert dans l’art d’éviter les zones dangereuses Ā» Ils sont partis Ć  trois : une focolarine infirmiĆØre, une autre personne et le chauffeur. ChargĆ©s de cadeaux Ā« pour porter la joie de NoĆ«l Ć  ces personnes qui, plus que partout ailleurs, ressemblent Ć  l’Enfant-JĆ©sus qui n’a mĆŖme pas trouvĆ© un endroit digne pour naĆ®tre Ā»

La situation est prĆ©caire et les mĆ©dicaments ne suffisent pas Ć  couvrir les nombreuses nĆ©cessitĆ©s: ā€œJe suis infirmiĆØre professionnelle – raconte Imma – j’ai visitĆ© des centaines et des centaines de malades : malnutrition, anĆ©mie, malaria et diverses maladies. Nous avons ensuite aidĆ© l’évĆŖque Ć  distribuer de la nourriture Ć  plus de 5000 rĆ©fugiĆ©s. C’est une situation trĆØs douloureuse, et chaque jour de nouveaux rĆ©fugiĆ©s arrivent » 

“Que ce soit l’annĆ©e du Oui”, avait souhaitĆ© Maria Voce pour 2015, ā€œun oui rĆ©pĆ©tĆ© Ć  l’infini, oui Ć  Dieu qui nous demande de rĆ©pondre Ć  un imprĆ©vu, oui Ć  ce prochain qui a besoin de notre amour concret, oui Ć  une douleur inattendue, oui Ć  JĆ©sus qui nous attend dans l’humanitĆ© pour ĆŖtre Ć©coutĆ©, en transformant la douleur en joie, en vie et rĆ©surrection Ā»

Mais qu’est ce que cela signifie dans des situations si tragiques qu’elles ne semblent laisser aucun espoir, comme c’est le cas au NigĆ©ria? Ā« Pour nous c’est un lot quotidien – Ć©crivent encore Ruth et George – en raison des circonstances dramatiques que vit notre Pays. Il y a de nombreuses sources du Mal. Devant ces situations, impossible de rester indiffĆ©rents. En arrivant dans ces lieux où se trouvent les populations qui souffrent le plus, nous avons comme touchĆ© JĆ©sus qui nous rĆ©pĆØte encore aujourd’hui : Ā« C’est Ć  moi que vous l’avez fait Ā»

Et ils nous font parvenir les remerciements de toute la communautĆ© des Focolari du NigĆ©riaĀ  pour les priĆØres et le soutien qui s’est traduit de nombreuses faƧons, ā€œsurtout en ce moment, et aussi pour l’avant et l’aprĆØs des prochaines Ć©lections prĆ©sidentielles et lĆ©gislatives Ā».

LibertĆ© d’expression et ses limites

LibertĆ© d’expression et ses limites

20150119MariaVoceTG1

Tg1, Ć©dition de 8 heures- 19 janvier 2015 ( Ć  partir de 8’10” environ)

Ā A propos des rĆ©cents massacres survenus Ć  Paris, au Niger et au Pakistan, la prĆ©sidente des Focolari a publiĆ© une dĆ©claration et le 19 janvier, elle est intervenue sur ”Uno mattina” sur le thĆØme du terrorisme, ensuite elle a donnĆ© une interview pour le Tg1 de 8 heures. Ā« Le dialogue entre les religions est la vraie rĆ©ponse gagnante contre la violence Ā», a-t-elle dit en rĆ©pondant Ć  Letizia Cioffarelli. Ā« Et non seulement le dialogue avec l’Islam, mais, pensons-nous, le dialogue avec n’importe quel homme que nous rencontrons, au-delĆ  de ses convictions religieuses, de toute idĆ©ologie qui est la sienne. Nous pensons qu’il faut diffuser une culture de la rencontre, du respect de l’autre comme d’un frĆØre, car il est notre frĆØre, car nous sommes, en tant qu’hommes, des enfants de Dieu. Si on rĆ©pand cette culture, on peut lutter efficacement contre le terrorisme, autrement, c’est une plante que nous avons dĆ©sormais laissĆ© trop grandir, justement avec une culture de la mĆ©fiance, de la lutte violente, du manque de confiance l’un de l’autreĀ Ā».   La question des caricatures a reproposĆ© le thĆØme de la libertĆ© d’expression. Comment doit-on la dĆ©fendre en rĆ©alité ? Demande encore la journaliste du Tg1. « Il n’existe pas une libertĆ© qui permette d’offenser les autres, il ne s’agit pas lĆ , de vraie libertĆ©. La libertĆ© est celle qui permet d’aimer l’autre en se donnant complĆØtement. Et donc, si nous voyons dans la limite, la possibilitĆ© d’un amour plus grand, nous laissons les autres libres et nous sommes libres nous aussiĀ Ā».  
20150119MariaVoceUnoMattina

Uno Mattina du 19 janvier – Ć  partir de la minute 21’38” et de la minute 28’33”

Un concept dĆ©jĆ  exprimĆ© pendant l’intervention sur Uno Mattina le confirme donc lorsque l’animateur fait rĆ©fĆ©rence Ć  l’expression du Pape ” si tu insultes ma mĆØre, tu dois t’attendre Ć  recevoir un coup de poing”Ā : « La forme un peu extrĆŖme avec laquelle le Pape s’est exprimĆ© dit bien une chose fondamentale – affirme Maria Voce – c’est-Ć -dire qu’on ne peut penser avoir une libertĆ© sans limite, car la libertĆ© de la personne a de la valeur dans la mesure avec laquelle elle sert le bien communĀ Ā». « Personne parmi nous – continue-t-elle – veut ĆŖtre limitĆ© dans sa libertĆ©, mais si cette limite reprĆ©sente un exercice d’amour plus grand, parce que, par amour de l’autre, je me limite dans ce que je pourrais faire (personne ne m’en empĆŖche, mais je me limite par amour), je suis alors vraiment libreĀ Ā».