Mouvement des Focolari
Les moines du dƩsert

Les moines du dƩsert

20150416-01Beaucoup ont essayĆ© d’expliquer les racines et les raisons des dĆ©buts de la vie monastique, mais les rĆ©cits des PĆØres et leur expĆ©rience de vie nous montrent que le moine est ā€˜le martyr vivant’, et qu’ils ā€˜ont quittĆ© le monde pour l’unique rĆ©alitĆ© qui a de la valeur: Dieu.” C’est comme vouloir rĆ©pondre Ć  l’amour de Dieu, bien exprimĆ© dans un verset de la Sainte Messe copte, que nous appelons Divine Liturgie, qui s’adresse Ć  Dieu: “De toutes les paroles dites, rien ne peut dĆ©crire Ton amour pour l’humanitĆ©”. Saint JĆ©rĆ“me dit que leur vie d’ascĆØtes et d’ermites proclame: “L’amour divin nous a touchĆ©s avec ses flĆØches”; et chacun rĆ©pĆ©tait: “J’ai trouvĆ© ce Ć  quoi mon Ć¢me aspire, je le garderai prĆ©cieusement et ne le laisserai jamais”. Le dĆ©sir de ces moines Ć©tait, donc, de se donner complĆØtement Ć  cet amour et, pour se consacrer Ć  Lui, ils ont dĆ» quitter les villes.

Saint Basile annonce clairement: “Qui aime Dieu quitte tout et va vers Lui”. On dit du disciple de saint PacĆ“me, saint ThĆ©odore, que “son unique intĆ©rĆŖt dans le monde Ć©tait d’aimer Dieu de tout son cœur, en suivant le commandement de JĆ©sus-Christ”. La racine de la vie ascĆ©tique c’est de ressembler au Christ: le dĆ©pouillement complet de soi, suivre la volontĆ© du PĆØre, la virginitĆ©, en contact continu avec Dieu le PĆØre Ć  travers la priĆØre. Le PĆØre Matta El Meskin l’explique bien: “La garantie de notre consĆ©cration (ĆŖtre moine) est dans le rattachement au Christ personnellement, et de bien suivre la Bible. Donc, avec le Christ et la Bible, nous pourrons marcher dans notre voie, en croissance continue, jusqu’à la fin”.

Le choix du consacrĆ© est de suivre JĆ©sus “Voie, VĆ©ritĆ© et Vie”. Vivre en Christ et pour Lui seulement. Le suivre dans le style de vie qu’il a vĆ©cu. Il a choisi de vivre pauvre, vierge et obĆ©issant. Alors le moine ne choisit pas la pauvretĆ©, mais le Christ pauvre. Le choix est de la personne mĆŖme de JĆ©sus, et par consĆ©quent de ce qu’a vĆ©cu le Christ, comment il l’a vĆ©cu et pourquoi il l’a vĆ©cu ainsi.

Concernant l’aspect communautaire dans la vie ascĆ©tique des moines du dĆ©sert, nous pouvons rappeler comment – par exemple dans les monastĆØres qui suivent saint PacĆ“me – la vie de communion devenait l’extension de l’Église primitive Ć  l’époque des apĆ“tres. En regardant la vie des PĆØres, nous pouvons tracer quelques caractĆ©ristiques communautaires: l’amour rĆ©ciproque (saint PacĆ“me sollicite toujours les siens Ć  s’aimer, et c’est en raison de la charitĆ© entre les moines que cette vie s’est rĆ©pandue et continue jusqu’à aujourd’hui); la vie ensemble (le “tout Ć©tait en commun” des premiĆØres communautĆ©s chrĆ©tiennes est la caractĆ©ristique dominante dans tous les aspects de la cohabitation des moines).

Les enseignements des PĆØres du dĆ©sert me rappellent la mĆ©ditation de Chiara Lubich “L’attractivitĆ© des temps modernes”, qui exprime bien ce que j’éprouve: “PĆ©nĆ©trer dans la plus haute contemplation, tout en restant mĆŖlĆ©s aux autres”. Cette contemplation actualise la vie des PĆØres durant ce siĆØcle, mais au milieu du monde.

La prĆ©sence spirituelle de JĆ©sus au milieu de nous avec les focolarines catholiques avec lesquelles je vis dans le focolare de Sohag, l’engagement de nous aimer, nous a vraiment rendues sœurs et nous fait expĆ©rimenter la joie du RessuscitĆ© au-delĆ  de nos diffĆ©rences. Dans la vie quotidienne, tout est en commun: nous prions, travaillons, jouons et partageons les moments de souffrance des personnes qui nous entourent. Nous essayons de tĆ©moigner, avec notre vie, que Dieu est amour.

Vivre pour l’unitĆ© pleine dans l’Église du Christ “que tous soient un”, me fascine toujours plus. Je jouis de la beautĆ© et la variĆ©tĆ© des dons de Dieu que je retrouve dans les diffĆ©rentes Ɖglises, ainsi que l’aspiration et l’émotion de voir que nous sommes unis en Christ entre nous et dans le futur de l’Église dans le dessein de Dieu.

Les petits et grands pas sur le chemin œcumĆ©nique, aussi dans mon pays, en sont les tĆ©moignages. Depuis quelques annĆ©es, par exemple, une commission œcumĆ©nique avec des personnes de chaque confession chrĆ©tienne prĆ©sente Ć  Sohag a Ć©tĆ© constituĆ©e. On se rencontre chaque fois dans une Ć©glise diffĆ©rente: cette annĆ©e dans l’église copte orthodoxe. Le 5 mars, presque tous les responsables locaux des Ć©glises Ć©taient prĆ©sents. Le thĆØme principal Ć©tait “la victoire sur le mal”, en partant de la situation de persĆ©cution des chrĆ©tiens en Libye et en retraƧant les Ć©tapes du peuple d’IsraĆ«l qui quitte l’Ɖgypte. “Le drapeau qui flotte sur nous est l’amour de Dieu”, a affirmĆ© l’évĆŖque copte orthodoxe MgrĀ Bakhoum, souhaitant aux personnes prĆ©sentes “que nous nous retrouvions toujours dans l’Amour”.

 

Kenya: la douleur d’un peuple

ā€œC’est le jour du Vendredi Saint qu’a eu lieu le massacre de Garissa (Kenya). Je me suis rendue Ć  la morgue où on Ć©tait en train de transporter les corps des Ć©tudiants pour qu’ils puissent ĆŖtre reconnus. Ce n’est pas loin de chez moi Ć  Nairobi et j’y suis allĆ©e avec mon appareil photo. Impossible d’échapper au bruit des sirĆØnes. J’ai trouvĆ© d’un cĆ“tĆ© les parents des Ć©tudiants tuĆ©s qui s’évanouissaient…et de l’autre des collĆØgues avec leur camĆ©ra. J’aurais certainement pu rĆ©aliser quelque interview, mais je n’y suis pas arrivĆ©e ; je me suis trouvĆ©e tout de suite en train de pleurer avec ces familles. Il y avait une forte pression de l’opinion publique tout autour, les gens voulaient avoir des nouvelles, attendaient quelque chose…mais moi j’avais besoin de temps pour assumer et digĆ©rer une situation si douloureuse, pour ĆŖtre en mesure de dire quelque chose de constructif. Je sentais que j’avais Ć  rester en silence en prĆ©sence de cette douleur et Ć  rĆ©sister aux pressions Ā». C’est le tĆ©moignage Ć©mouvant de Liliane Mugombozi, journaliste KĆ©nyane.

Le nombre des victimes de l’attaque des extrĆ©mistes somaliens contre le Garissa University College, dans le Nord-Est du Kenya (Ć  la frontiĆØre avec la Somalie et Ć  350 km de la capitale Nairobi) atteint presque les 150. An cours de la journĆ©e du 3 avril les terroristes avaient en effet attaquĆ© le CollĆØge en prenant de mire les Ć©tudiants chrĆ©tiens. Seule l’intervention des forces armĆ©es du gouvernement, qui ont affrontĆ© les assaillants tout au long de la journĆ©e, a Ć©vitĆ© que ce carnage prenne encore davantage d’ampleur. Mais la peur de nouvelles attaques reste partout si Ć©levĆ©e que n’importe quel incident peut dĆ©chaĆ®ner la panique avec de lourdes consĆ©quences, comme ce fut le cas le 12 avril au ā€œKikuyu Campusā€ (un autre collĆØge universitaire) de Uthiru, Ć  30 km de Nairobi): un transformateur Ć©lectrique du quartier a explosĆ© provoquant un bruit semblable Ć  celui de l’explosion d’une bombe. Un Ć©tudiant est mort en se jetant duĀ  5ĆØme Ć©tage et 150 ont Ć©tĆ© blessĆ©s dans leur folle course pour fuir.Ā 

ā€œDĆØs les premiers jours, avec de nombreuses personnes de la communautĆ©, nous nous sommes rendus Ć  la chambre mortuaire, où avaient Ć©tĆ© transportĆ©s les 148 corps des Ć©tudiants tuĆ©s, pour consoler les personnes qui avaient perdu leurs enfants – raconte Charles Besigye de la communautĆ© locale des focolari – Aujourd’hui, 11 avril, nous avons passĆ© l’aprĆØs-midi Ć  la morgue avec nos jeunes. De quoi fendre le cœur !… Des personnes dans l’incertitude absolue qui, au bout d’une semaine, ne savent pas encore où sont leurs propres enfants ! Certains corps ont dĆ©jĆ  Ć©tĆ© identifiĆ©s et sont conduits Ć  l’extĆ©rieur en vue d’être transportĆ©s et enterrĆ©s chacun dans leur propre village. La douleur est immense… on assiste Ć  des scĆØnes angoissantes de la part des parents. C’est dĆ©chirant de les voir s’écrouler aprĆØs une si longue attente. Nous sommes restĆ©s lĆ  pour partager leur souffrance, pour les aider Ć  porter cette lourde croix. Pour pleurer avec ceux qui le peuvent encore, parce que certains n’ont plus de larmes. L’une d’entre nous s’est offerte pour aider Ć  prĆ©parer les corps des jeunes dĆ©funts avant qu’ils soient prĆ©sentĆ©s aux parents. Une expĆ©rience trĆØs forte ! Il y a un grand esprit de solidaritĆ© de la part des diffĆ©rentes associations et de tout le peuple kĆ©nyan : on apporte du pain, du lait, des boissons…Et tous les mĆ©dias appellent Ć  l’unitĆ© et au dialogue. C’est aussi Ć©mouvant de ressentir l’atmosphĆØre sacrĆ©e qu’on respire dans ce lieu. Les personnes se recueillent : certains prient Dieu, d’autres consolent Ā».

Le soir du Vendredi Saint, au cours du Chemin de Croix au ColisĆ©e de Rome, le Pape a eu des mots trĆØs durs : Ā« La soif de ton PĆØre MisĆ©ricordieux – a dit FranƧois – qui en toi a voulu embrasser, pardonner et sauver toute l’humanitĆ©, nous fait penser Ć  la soif de nos frĆØres persĆ©cutĆ©s, dĆ©capitĆ©s et crucifiĆ©s Ć  cause de leur foi en Toi, et cela sous nos yeux et souvent avec notre silence complice Ā». C’est un avertissement fort qui nous incite Ć  ne pas nous taire.

Ukraine: une guerre entourƩe de silence

Ukraine: une guerre entourƩe de silence

20150413-03Au cours de son Ć©mouvant appel en faveur de nos nombreux frĆØres qui dans le monde Ā« souffrent injustement des consĆ©quences des conflits et des violences en cours Ā», le pape FranƧois ne pouvait pas oublier de prier pour Ā« la bien-aimĆ©e Ukraine Ā», Ā« afin qu’elle puisse retrouver paix et espĆ©rance grĆ¢ce Ć  l’engagement de toutes les parties concernĆ©es Ā».

Car en effet celle qui se dĆ©roule en Ukraine est une guerre qui continue encore dans une violence absurde. Nous en parlons avec Robert Catalano, invitĆ© Ć  donner des confĆ©rences sur le dialogue Ć  l’universitĆ© de LĆ©opoli, Ivanova Franzisksva et Termopil. Il est significatif qu’en plein milieu de la Ā« crise Ā» les jeunes (et leurs enseignants), au lieu de se retrancher dans la sphĆØre du privĆ©, se mobilisent pour approfondir le dialogue comme unique ressource digne de focaliser toutes les Ć©nergies.

Robert, quel climat as-tu perƧu en rencontrant les gens?

20150413-02ā€œA la fin d’une confĆ©rence, une assistante scolaire m’a montrĆ© les photos d’anciens Ć©tudiants de l’UniversitĆ© tuĆ©s dans le conflit du Sud-est du Pays. Elle m’a racontĆ©, les larmes aux yeux, que chaque soir, Ć  la fin des cours, un groupe d’étudiants se retrouve Ć  la cafĆ©tĆ©ria de l’universitĆ© pour cuisiner des plats typiques de l’Ukraine qui sont ensuite congelĆ©s et expĆ©diĆ©s aux soldats. Une autre dame m’a dit que son fils Ć¢gĆ© d’à peine 6 ans fait des dessins qu’il envoie aux soldats pour les remercier de l’effort qu’ils font pour dĆ©fendre leur Pays. Chez nous hĆ©las, Ć  la diffĆ©rence de l’an dernier où les journaux tĆ©lĆ©visĆ©s en parlaient, aujourd’hui les Ć©vĆ©nements d’Ukraine sont passĆ©s sous silence. Et pourtant, en Ukraine occidentale une vĆ©ritable guerre est en cours Ā».

Une situation qui semble sans issue, qui produit de l’angoisse et de la souffrance dans le cœur des personnes…

ā€œJ’ai pu me rendre compte de cette profonde douleur Ć  chaque instant de mon sĆ©jour en Ukraine. Des Ć©tudiants et des professeurs m’ont demandĆ© ce que je pensais de la situation de leur Pays et, surtout, ce qu’on en dit dans le reste de l’Europe. Je n’ai pas eu le courage d’exprimer des jugements. En prĆ©sence de la douleur et de la peur j’ai prĆ©fĆ©rĆ© Ć©couter et rester en silence. J’ai Ć©tĆ© impressionnĆ© par la force et la dignitĆ© de ce peuple, mais j’ai Ć©tĆ© en mĆŖme temps saisi de peur en voyant que le reste de l’Europe et du monde ait pratiquement laissĆ© ce pays Ć  son propre sort, aggravĆ©, entre autres, par un nationalisme qui va grandissant, un phĆ©nomĆØne qui peut toujours cacher de grands dangers Ć  venir Ā».

20150413-01C’est exactement ce qu’a dit le Pape en parlant du massacre des Ć©tudiants au Kenya. En face de ces atrocitĆ©s, il semble que la communautĆ© internationale dĆ©tourne le regard. Et pourtant le peuple ukrainien est aussi un peuple frĆØre, en raison d’une humanitĆ© commune et de la foi chrĆ©tienne qui l’anime.

ā€œJe suis entrĆ© dans une grande Ć©glise où l’on Ć©tait en train de cĆ©lĆ©brer la liturgie en rite oriental. On est alors frappĆ© par l’iconostase, trĆØs moderne et d’une grande beautĆ©, mais c’est encore plus Ć©tonnant de voir la piĆ©tĆ© des personnes, leur participation attentive, recueillie, sacrĆ©e. Sans parler de la longue file de ceux qui attendent leur tour pour se confesser. Soixante dix ans de marxisme n’ont pas rĆ©ussi Ć  Ć©teindre la foi du peuple Ā».

A ton avis y-a-t-il quelque espƩrance pour une paix possible?

Ā« J’ai visitĆ© seulement la moitiĆ© de l’Ukraine, et je n’ai pas pu, comme j’aurais aimĆ©, rencontrer des personnes du camp opposĆ©. Elles aussi Ć©prouvent des souffrances qu’il est peut-ĆŖtre difficile de comprendre. Ici l’histoire se fait prĆ©sente avec ses cycles, mais aussi avec ses problĆØmes actuels, dictĆ©s par les intĆ©rĆŖts internationaux liĆ©s au gaz et au carburant. Le silence qui entoure cette situation gomme la souffrance de millions de personnes, de quelque bord qu’elles soient. Comme l’a souhaitĆ© le pape, il y a besoin de l’engagement de toutes les parties concernĆ©es. C’est le seul moyen pour parvenir Ć  une paix durable Ā».

Souvenir de Chiara :  vue panoramique sur le monde

Souvenir de Chiara : vue panoramique sur le monde

Istanbul1494-e1427894905562Un Ć©vĆ©nement international constituĆ© de rencontres et de sĆ©minaires en diverses capitales du monde, afin de rĆ©flĆ©chir sur les perspectives qui Ć©mergent aujourd’hui du message d’unitĆ© apportĆ© par Chiara pour la politique. VoilĆ  le fil conducteur de nombreux rendez-vous qui ont rappelĆ© son souvenir. Mais le rapport entre le charisme de l’unitĆ© et la politique n’est pas l’unique aspect soulignĆ© durant le 7iĆØme anniversaire de Chiara Lubich.

A Istanboul le Patriarche BartholomĆ©e fait honneur au rendez-vous – la prĆ©sentation des livres de Chiara traduits en grec – en prĆ©sence de plus d’une centaine de reprĆ©sentants du monde orthodoxe et catholique. Dans son discours, il l’indique comme une des Ā« saintes femmes, qui par leur exemple, leur amour qui repose sur la philanthropie divine et la parole inspirĆ©e par l’Esprit Saint, sollicitent continuellement une metanoia Ā», une conversion du cœur pour toute l’humanitĆ© souffrante Ā».

congo-kinshasaƀ l’intĆ©rieur des crises – Une rĆ©ponse Ć  la crise politique en acte au Congo semble s’être profilĆ©e lors de deux rencontres qui se sont tenues dans le pays. A Lubumbashi 370 personnes sont intervenues, chrĆ©tiens et musulmans. Les jeunes des Focolari ont prĆ©sentĆ© sous forme artistique l’amour de Chiara envers les pauvres, sa rencontre avec Igino Giordani, son Ā« rĆŖve Ā» : l’unitĆ© de la famille humaine. La messe a Ć©tĆ© animĆ©e par une cinquantaine de sĆ©minaristes. A Goma la journĆ©e a vu la participation de 400 personnes, avec un bon groupe de politiciens de la province du Nord-Kivu et des reprĆ©sentants de la sociĆ©tĆ© civile. AprĆØs la rencontre la RTNC a diffusĆ© l’évĆ©nement en quatre langues locales. Des initiatives courageuses n’ont pas manquĆ© dans certains points chauds de la planĆØte. Au Nigeria, par exemple, diffĆ©rents Ć©vĆ©nements se sont passĆ©s : Ć  Yola, où se trouvent de nombreux rĆ©fugiĆ©s, l’évĆŖque a cĆ©lĆ©brĆ© la messe pour Chiara en priant pour la paix. ƀ Abuja et Lagos des journĆ©es ont Ć©tĆ© organisĆ©es par les jeunes et pour les jeunes ; Ć  Onitsha une rencontre avec plus de 300 personnes parmi lesquelles des adultes, des jeunes et des enfants ; Ć  Jos, où il n’a pas Ć©tĆ© possible d’organiser une grande journĆ©e Ć  cause d’une explosion quelques jours avant, un groupe des Focolari est allĆ© rendre visite Ć  un institut pĆ©nal pour mineurs.

Le thĆØme de la paix fut de mĆŖme le centre de la journĆ©e organisĆ©e Ć  Bujumbura (Burundi) avec plus de mille participants. Au programme, beaucoup de tĆ©moignages ont mis en relief la possibilitĆ© de vivre en harmonie et de construire la paix mĆŖme lĆ  où ce n’est pas facile. Le matin Ć©tait prĆ©sent l’archevĆŖque Mgr. Evariste Ngoyagoye.

En AmĆ©rique Centrale, le thĆØme de la politique reste chaud. Ils Ć©crivent du Honduras : Ā« fatiguĆ©s d’une politique corrompue et bombardĆ©s par les nouvelles violentes qui engendrent le dĆ©couragement de la population, nous avons organisĆ© cet Ć©vĆ©nement pour donner ce que peut apporter de caractĆ©ristique le charisme de l’unitĆ©, par des idĆ©es et des tĆ©moignages Ā». Au Salvador qui attend la bĆ©atification de Romero, on s’est demandĆ© comment vivre l’unitĆ© mĆŖme en pleine violence. Parmi les tĆ©moignages, celui de FranƧois, assailli par deux garƧons armĆ©s. Il a rĆ©ussi Ć  entamer un dialogue avec eux sur Dieu. Les deux dĆ©linquants, pris Ć  contre-pied, ont rangĆ© leurs armes et sont partis.

Au Pakistan, Ć  Karachi, Lahore, Rawalpindi, Dalwal – plus de mille personnes en tout – 4 cĆ©lĆ©brations avec la force de l’espoir aprĆØs les Ć©vĆ©nements tragiques du 15 mars Ć  Yohannabad.

20150412-01Aux siĆØges des institutions – A SĆ©oul de nombreux dĆ©putĆ©s et personnes engagĆ©es dans l’administration publique se sont donnĆ© rendez-vous au parlement pour faire un bilan du parcours vers une politique de fraternitĆ© entrepris il y a dix ans. A Madrid c’est le siĆØge du parlement europĆ©en qui a Ć©tĆ© l’hĆ“te d’un sĆ©minaire sur Ā« Un monde, beaucoup de peuples qui Ć©treignent la diversitĆ© Ā» ; alors que Strasbourg (France), siĆØge des institutions europĆ©ennes, a accueilli trois jours d’évĆ©nements sur le thĆØme de la fraternitĆ© en tant que catĆ©gorie politique.

A Rome le congrĆØs Ā« Chiara Lubich : l’unitĆ© et la politique Ā» s’est dĆ©roulĆ© dans la salle du Palais des Groupes parlementaires de la Chambre des DĆ©putĆ©s. Nombreux Ć©taient les politiciens prĆ©sents Ć  la table ronde organisĆ©e Ć  Toronto, centrĆ©e sur la vision de la politique proposĆ©e par Chiara. A Solingen (Allemagne), par contre, le thĆØme du congrĆØs a Ć©tĆ© centrĆ© sur la culture de la fraternitĆ© dans trois domaines trĆØs actuels : les rĆ©fugiĆ©s, la paix, le dialogue avec les autres cultures. Plus de cent participants de diffĆ©rentes confessions chrĆ©tiennes et religions et de diverses nationalitĆ©s. Ā« La pensĆ©e et l’agir politique de Chiara Lubich Ā» fut le thĆØme autour duquel se sont dĆ©roulĆ©s les travaux d’un autre Ć©vĆ©nement dĆ©diĆ© Ć  Chiara : le congrĆØs de Curitiba (BrĆ©sil), où un timbre commĆ©moratif a Ć©tĆ© imprimĆ©. Le parlement de la province de Córdoba (Argentine) a rappelĆ© Chiara par l’approbation de la reconnaissance posthume de son œuvre.

Approfondissements sur la politique de la mĆŖme maniĆØre en d’autres villes d’Italie, en Hongrie, RĆ©publique TchĆØque, Portugal, SuĆØde, Usa, Honduras, Mexique, Colombie, Tanzanie, Kenya.

Dans diffĆ©rents milieux – Cependant, Ć  l’occasion du 14 mars 2015, pour rappeler Chiara on n’a pas uniquement parlĆ© de politique. Art et culture ont Ć©tĆ© au centre de nombreux Ć©vĆ©nements et mĆŖme originaux. A Durban (RĆ©publique d’Afrique du Sud) la troisiĆØme Ć©dition du Ā« Chiara Lubich Memorial Lecture Ā» s’est dĆ©roulĆ© avec la participation de Ela Gandhi, niĆØce du Mahatma Gandhi ; alors qu’à Maracaibo (Venezuela) l’universitĆ© catholique Ā« Cecilio Acosta Ā» (UNICA) a rĆ©alisĆ© un concours pour la IV° biennale d’Art Chiara Lubich. AdressĆ© aux artistes professionnels, Ć©tudiants et amateurs, il a donnĆ© la possibilitĆ© d’exposer les propres œuvres sur la place de la RĆ©publique. En diffĆ©rents pays, prĆ©parer et rĆ©aliser les Ć©vĆ©nements liĆ©s au 14 mars, a donnĆ© l’occasion de se rĆ©unir. Comme exemple les deux rendez-vous de Cuba : Ć  la Havane avec plus de 200 personnes et Ć  Santiago de Cuba avec 150 : les communautĆ©s locales ont prĆ©parĆ© les journĆ©es pour prĆ©senter le mouvement des Focolari et ont offert leur tĆ©moignage sur l’incidence que la spiritualitĆ© de l’unitĆ© peut avoir dans de nombreux milieux de la vie personnelle et sociale. A Cochabamba en Bolivie avec 120 personnes. Dans la ville de Mexico et le territoire de Netzahualcóyotl le souvenir de Chiara s’est fait au cours de la mariapolis.

Au Vietnam, aussi bien Ć  Ho Chi Minh ville, que dans le petit village de Ngo Khe (Ha Noi), au nord, les gens ont entourĆ© l’autel pour renouveler Ā« devant Dieu et Chiara, notre engagement Ć  faire avancer avec fidĆ©litĆ© sa consigne Ā», Ć©crivent-ils. Au Myanmar, Ć  Yangon, où la majoritĆ© des membres des Focolari n’a jamais connu Chiara en personne, mais se sent attirĆ©e par son charisme. De mĆŖme qu’en ThaĆÆlande, aussi bien Ć  Bangkok qu’à Chiang Mai, la famille des Focolari s’est rĆ©unie. 600 personnes en Slovaquie, entre Kosice et Bratislava. Ā« Les tĆ©moignages des membres des autres Eglises – racontent-ils – et des personnes qui n’ont pas de rĆ©fĆ©rence religieuse, ont fait voir combien Chiara appartenait Ć  tout le monde. Le recteur de l’UniversitĆ© de Trnava, le Prof. Peter Blaho, qui a remis Ć  Chiara le doctorat honoris causa en thĆ©ologie, a partagĆ© ses souvenirs de sa rencontre avec elle.

ƀ Fontem (Cameroun) ils Ć©taient 500 de tous les villages avoisinant la citĆ©-pilote Ć  rappeler Ā« Mafua Ndem Ā», Chiara Lubich. Le thĆØme choisi Ć©tait Ā« l’impact de l’IdĆ©al de l’UnitĆ© dans les diffĆ©rents aspects de la vie sociale Ā». Les jeunes du collĆØge ont prĆ©sentĆ© leurs expĆ©riences sur le Ā« dĆ© de la paix Ā» : Ā« Depuis que nous avons introduit le dĆ© dans nos classes – Ć©crivent-ils – les vols ont diminuĆ©, ainsi que l’absentĆ©isme, et le rendement scolaire s’est amĆ©liorĆ©, chacun prend soin des affaires de l’autre, il y a plus de tolĆ©rance et nous nous pardonnons plus facilement. Le partage entre les Ć©tudiants a augmenté… Ā».

Moments de priĆØre – De nombreuses personnalitĆ©s civiles et religieuses Ć©taient prĆ©sentes aux cĆ©lĆ©brations eucharistiques dans les diffĆ©rents coins du monde. Parmi les nombreuses interventions d’évĆŖques et de cardinaux dans les diverses cĆ©lĆ©brations, citons celle du card. Angelo Scola de Milan qui a dit entre autre : Ā« Notre engagement d’aujourd’hui est de cueillir avec une conscience renouvelĆ©e le rĆŖve qui a animĆ© la vie et la pensĆ©e de Chiara, en construisant des espaces de fraternitĆ© partout où nous nous trouvons et en privilĆ©giant les besoins du prochain qui se trouve Ć  cĆ“tĆ© de nous et de celui qui est loin et vit dans des pays où guerre et violence font rage. Nous voudrions, de cette maniĆØre, ĆŖtre des tĆ©moins authentiques du charisme que Dieu a donnĆ© Ć  Chiara, en Ć©tant au service de l’Eglise et de l’humanitĆ© Ā».

PĆ¢ques orthodoxe

PĆ¢ques orthodoxe

Christos anesti! Alithos anesti!
Єристос воскресе!Christ is Risen! Indeed He is risen!
Khrishti unjal! Vertet unjal!
Hristos voskrese! Vo istina voskrese!
Khrystos uvaskros! Sapraudy uvaskros!
Le Christ est ressuscitƩ! En veritƩ il est ressuscitƩ!
Kriste ahzdkhah! Chezdmaridet!
Christus ist erstanden! Er ist wahrhaftig erstanden!
Cristo ĆØ risorto! Veramente ĆØ risorto!
Cristos a inviat! Adevarat a inviat!
Khristos voskrese! Voistinu voskrese!
Cristos vaskres! Vaistinu vaskres!Christ is risen from the dead,
trampling down death by death,
and on those in the tombs bestowing life!Єристос воскресе ŠøŠ· мертвых,
ŃŠ¼ŠµŃ€Ń‚ŠøŃŽ ŃŠ¼ŠµŃ€Ń‚ŃŒ поправ,
Šø ŃŃƒŃ‰ŠøŠ¼ во гробех живот Гаровав!

Un B&B ouvert aux migrants

Un B&B ouvert aux migrants

https://vimeo.com/131778935 CĆ©sar, un jeune du Ghana, Ć¢gĆ© de 18 ans, a Ć©tĆ© sauvĆ© alors qu’il Ć©tait en train de se noyer aprĆØs avoir ingurgitĆ© de l’eau et du carburant. 72 personnes de cette mĆŖme traversĆ©e ont Ć©tĆ© tirĆ©es d’affaire, 32 n’en sont pas revenues. Marie, nigĆ©riane enceinte de sept mois, en route avec son mari et leur jeune enfant, reƧoit un coup de fil de son pĆØre. C’est pour leur dire de ne pas rentrer Ć  la maison parce que l’église a Ć©tĆ© incendiĆ©e et leur mĆØre tuĆ©e. Ils ont fui avec ce qu’ils avaient et, arrivĆ©s en Libye, n’ayant de l’argent que pour un billet vers l’Italie, seule Marie est partie. Son mari et leur enfant sont restĆ©s de l’autre cĆ“tĆ© de la MĆ©diterranĆ©e en attendant un prochain embarquement. Ā« Ce sont des vies dĆ©chirĆ©es qui brisent le cœur. Nous souvenant des paroles de JĆ©sus Ā« J’étais Ć©tranger et vous m’avez accueilli Ā», nous voudrions ĆŖtre des bras et un cœur pour chacun de ces rĆ©fugiĆ©s Ā». C’est ce que nous disent Carla et David de Florence (Italie) qui ont dĆ©cidĆ© de s’ouvrir, en tant que famille, aux immigrĆ©s. ā€œAu cours de l’étĆ© 2013 nous avons participĆ© avec nos trois enfants aux JournĆ©es Mondiales de la Jeunesse au BrĆ©sil. Nous avons profitĆ© de ce voyage pour vivre un temps de mission Ć  Salvador Bahia. Une expĆ©rience forte qui a ouvert notre cœur au partage avec de nombreuses personnes dans le besoin. De retour Ć  la maison, nous avons dĆ©cidĆ© de rĆ©server Ć  l’accueil des migrants une partie du B&B que nous gĆ©rons. A partir de ce moment-lĆ  c’est la mission qui est venue vers nous! 20150410-02Depuis sont passĆ©es 756 personnes en provenance de la Syrie, du Pakistan, du NĆ©pal, du Bangladesh et de quelques pays d’Afrique. Quelques uns s’arrĆŖtent juste le temps de se restaurer avant de reprendre la route vers d’autres destinations europĆ©ennes, d’autres y sĆ©journent plus longtemps. C’est alors que des liens se tissent jusqu’à devenir plus que fraternels. Une famille d’ErythrĆ©e, en ce moment en route vers la NorvĆØge, est restĆ©e chez nous pendant deux mois: lui est musulman, elle chrĆ©tienne. Le pĆØre laisse leurs six enfants libres de choisir leur religion. A peine arrivĆ©s, la maman et son fils ont dĆ» ĆŖtre hospitalisĆ©s pour dĆ©shydratation, puis ce fut au tour du pĆØre pour cause d’infection. Nous avons encore en mĆ©moire leur joie quand nous leur avons mis dans les mains notre tĆ©lĆ©phone portable pour qu’ils puissent avertir leurs parents qu’ils Ć©taient tous sains et saufs. Le dimanche nous avons Ć©tĆ© Ć  la messe avec eux et dans la minuscule Ć©glise, Ć  la pĆ©riphĆ©rie de Florence, il y avait le Cardinal Betori en visite pastorale. Son homĆ©lie Ć©tait entiĆØrement centrĆ©e sur l’accueil. A la fin il a embrassĆ© et bĆ©ni toute la famille. 20150410-01Trois jeunes filles: une du Mali et l’autre de Libye, toutes deux musulmanes, arrivĆ©es avec une jeune rĆ©fugiĆ©e en provenance du NigĆ©ria qui avait vu tuer ses parents Ć  cause de leur foi chrĆ©tienne. Elles se sont tout de suite entendues comme des sœurs et avec nous comme avec des parents. Un dimanche on Ć©tait en train de nous promener avec elles et Mersi Ć©tait trĆØs triste parce que ce jour-lĆ  la TV avait annoncĆ© un nouveau massacre au NigĆ©ria. Finalement un coup de fil : sa petite sœur avait rĆ©ussi Ć  fuir en Libye avec un ami de son pĆØre. Et notre jeune libyenne de se mettre aussitĆ“t en contact avec sa propre famille : la fillette – chrĆ©tienne – a Ć©tĆ© accueillie dans cette famille musulmane. Autre situation: Joy et Lorenz qui a vu tuer son pĆØre Ć  cause de sa foi chrĆ©tienne. Moi, David, je peux, en tant qu’acteur social, monter dans le bus Ć  l’arrivĆ©e des rĆ©fugiĆ©s. Je le fais au risque d’attraper des maladies, mais je sais que le premier contact est fondamental et que c’est Ć  ce moment-lĆ  qu’on peut repĆ©rer les groupes qui se sont formĆ©s. J’ai vu que Joy Ć©tait enceinte et ainsi je les ai invitĆ©s Ć  venir chez nous. MĆŖme lorsque la PrĆ©fecture les a dĆ©placĆ©s nous avons continuĆ© Ć  aller les voir. Et Ć  la naissance de l’enfant nous leur avons apportĆ© la poussette et les vĆŖtements pour bĆ©bĆ© que les Familles Nouvelles des Focolari avaient recueillis pour eux. Joy et Lorenz nous ont demandĆ© d’être parrain et marraine de leur petit John. Cette famille rĆ©side actuellement dans les Pouilles. La sĆ©paration a Ć©tĆ© dure, mais notre relation se poursuit. Ils nous appellent papa et maman. Quand ils auront leur permis de sĆ©jour dĆ©finitif, ils dĆ©sirent venir vivre prĆØs de nous Ā».

Nouvelle Ć©glise rĆ©alisĆ©e par le Centre Ave en Italie et ā€œDialogues en architectureā€ Ć  Barcelone

Nouvelle Ć©glise rĆ©alisĆ©e par le Centre Ave en Italie et “Dialogues en architecture” Ć  Barcelone

20150409-01Le 20 mars la nouvelle Ć©glise paroissiale de Mendicino (Cosenza) a Ć©tĆ© inaugurĆ©e, elle est dĆ©diĆ©e au Christ Sauveur. Un Ć©vĆ©nement cĆ©lĆ©brĆ© justement en l’anniversaire de l’archevĆŖque Mgr Nunnari qui a couronnĆ© le rĆŖve des 10000 habitants de toute la communautĆ© ecclĆ©siale. Elle dispose maintenant d’un lieu de culte Ć  la structure vraiment originale, avec une quinzaine de salles pour la catĆ©chĆØse, une salle de rencontre, le presbytĆØre.Le projet, rĆ©alisĆ© avec le support technique d’experts de la ville, a Ć©tĆ© conƧu par le Centre Ave Art de Loppiano et a permis cette Ć©tonnante construction, fruit de l’inspiration et de la recherche effectuĆ©e par l’équipe des architectes de la CitĆ© pilote des focolari au cours des annĆ©es.

20150409-02En plus d’une rĆ©flexion continuelle partagĆ©e entre ses membres, une telle Ć©quipe instaure aussi une relation synergique culturelle avec des architectes du monde entier. C’est en dĆ©cembre dernier, par exemple, qu’un congrĆØs international a Ć©tĆ© organisĆ© par l’Ordre des Architectes de Catalogne (Espagne) Ć  Barcelone, sur le thĆØme du patrimoine sacrĆ©. L’équipe y a participĆ© non seulement pour reprĆ©senter le centre de Loppiano, mais le plus vaste groupe Ā« Dialogues en architecture Ā», la toile internationale des Focolari composĆ©e de chercheurs et de professionnels dont l’activitĆ© et les intĆ©rĆŖts culturels tournent autour du domaine de l’architecture.

A l’occasion de ce congrĆØs en Espagne il a Ć©tĆ© demandĆ© Ć  trois d’entre eux, Mario Tancredi et Iole Parisi de l’Italie et Tobias Klodwig de l’Allemagne, de prĆ©senter ensemble un exposĆ© sous le titre : ā€˜Christianisme flexible, entre vie de la communautĆ© et espaces sacrĆ©s’ ; dont l’approche a suscitĆ©, parmi les 150 architectes venant d’Espagne et autres pays europĆ©ens, un intĆ©rĆŖt non nĆ©gligeable.

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Les trois intervenants, partant du fait que formes et espaces en architecture changent en fonction de l’expĆ©rience de la vie des communautĆ©s chrĆ©tiennes, ils ont proposĆ© quelques rĆ©flexions et dĆ©fis sur le fait que l’architecture s’enrichit justement des Ć©lĆ©ments ā€˜immatĆ©riels’ que le concept de Ā« sacrĆ© Ā» peut assumer dans les divers contextes culturels. Ils mentionnent la forte valeur sociale que l’on perƧoit en AmĆ©rique latine, la prophĆ©tie du signe ancestral dans les rĆ©alisations en terre africaine ; l’aspect des expressions symboliques contenues dans les cathĆ©drales europĆ©ennes et dans les Ć©glises des mĆ©tropoles mondiales. Afin d’exprimer toutes ces idĆ©es, ils se sont inspirĆ©s de quelques exemples concrets : l’église Maria ThĆ©otokos de Loppiano, en tant qu’expression d’un charisme contemporain ; l’église Ste Claire Ć  Fontem en Afrique qui communique les valeurs de la culture locale ; quelques projets de transformation d’églises dĆ©saffectĆ©es en Allemagne.

A propos de Ā« Dialogues en architecture Ā» la recherche est en continuelle Ć©volution, poussĆ©e par l’exigence de conjuguer – justement parce qu’elle entre dans le monde de l’absolu – continuitĆ© et innovation. Dans un dialogue toujours plus fĆ©cond aussi bien avec la base que le monde acadĆ©mique.

Regard sur le Mexique : la politique et les jeunes

Regard sur le Mexique : la politique et les jeunes

20150408-03Ciao, je m’appelle Abraham, je viens du Mexique : un peuple composĆ© de personnes nobles qui a une grande foi, un peuple ouvert au monde Ā». Ainsi commence son rĆ©cit devant un auditoire de 300 jeunes dans la salle du parlement italien, rĆ©unis en souvenir de Chiara Lubich et de sa vision prophĆ©tique sur la politique. Abraham porte avec lui le poids d’un pays dĆ©chirĆ© par le trafic de drogue et par les seigneurs de la mort. Lui-mĆŖme s’est retrouvĆ© un pistolet de la police Ć  la tempe : on l’avait pris pour un trafiquant. Ā« En 2006 – poursuit-il – la lutte a commencĆ© contre les trafiquants de drogue, une guerre qui en 8 ans a fait plus de victimes que la guerre du Vietnam, parmi lesquelles beaucoup d’innocents et de gens qui se battent au nom de leur engagement civil : des journalistes, des activistes… Souvent le peuple dĆ©cide de manifester et le gouvernement perd de sa crĆ©dibilitĆ© dans une forte crise Ć©conomique et sociale Ā». Ā« J’habite la ville de Mexico où chaque jour un nouveau dĆ©fi se prĆ©sente ; malgrĆ© cela je crois en un monde uni et dans l’idĆ©al de la fraternitĆ© universelle. Mais je sais que le changement doit commencer par moi-mĆŖme, sans l’attendre des autres, mĆŖme pas des autoritĆ©s Ā».

ā€œSi j’étais vous qui avez Ć  cœur le bien commun au Mexique – affirme Luigino Bruni en s’adressant aux jeunes – j’essaierais de regarder les causes de cette maladie, et parmi celles-ci le capitalisme financier qui creuse le fossĆ© de l’inĆ©galitĆ©. Ce sont des formes de richesses qui ne marchent plus Ā». Ā« Le premier pas Ć  faire lorsqu’on veut changer un pays est de l’aimer Ā», souligne encore l’économiste, poussĆ© par le tĆ©moignage d’Abraham. Ā« Chaque pays a une vocation vers la beautĆ©, a son gĆ©nie, son identitĆ©, avec ambivalence Ā». Et puis un conseil : Ć©tudiez davantage, apprenez un mĆ©tier correctement ! Ā« Vous ĆŖtes la minoritĆ© ? Peu importe. Il suffit d’être peu nombreux, mais bien motivĆ©s. Ce sont les minoritĆ©s prophĆ©tiques qui changent le monde. Il ne faut jamais cesser de croire qu’un monde diffĆ©rent est possible. La premiĆØre lutte Ć  faire quand on est jeune est de ne pas perdre la foi dans l’idĆ©al. Il faut croire en l’impossible pour obtenir quelque chose de bon possible Ā».

20150408-01ā€œBien des fois on m’a offert de la drogue, d’autres fois on m’a volĆ©, continue Abraham. Il y a quelque temps alors que je rentrais Ć  la maison aprĆØs l’école, un garƧon s’est approchĆ© de moi pour me demander une cigarette ; au mĆŖme moment la police est arrivĆ©e pour nous prendre. Lui avait la drogue en poche et moi uniquement mes livres dans le sac Ć  dos. Ils ont commencĆ© Ć  le frapper, l’autre a pointĆ© son pistolet sur ma tempe me demandant où j’avais la drogue. Quand les policiers sont partis, j’ai aidĆ© ce garƧon Ć  se relever, je lui ai donnĆ© le peu d’argent que j’avais. Il m’a embrassĆ© et m’a dit : tu sais qu’avec cet argent ma famille va pouvoir manger aujourd’hui ? Je me suis rendu compte qu’avec un petit acte d’amour tu peux dĆ©gager une force trĆØs grande et nous ne savons pas jusqu’où elle peut arriver. MalgrĆ© mon impuissance, je voudrais essayer de voir mon voisin de palier et les personnes que je rencontre dans la rue avec des yeux neufs et, avec d’autres amis, je voudrais aider concrĆØtement Ā».

Dans le dĆ©sir d’un meilleur engagement pour le bien de notre pays, malgrĆ© les nombreuses difficultĆ©s et le dĆ©couragement de la plupart, le 20 mars dernier des jeunes de diverses organisations se sont retrouvĆ©s au SĆ©nat mexicain pour passer une journĆ©e avec les politiciens sur le dialogue, une dĆ©marche trĆØs importante dans un monde qui attend une rĆ©ponse Ć  ses plus grands dĆ©fis Ā».

L’Argentine honore la mĆ©moire de Chiara Lubich

L’Argentine honore la mĆ©moire de Chiara Lubich

20150407-aā€œ Chiara Lubich a prodiguĆ© dĆ©licatesse et douceur, mais fondamentalement elle nous a transmis, Ć  travers sa simplicitĆ©, un grand courant d’amour envers le prochain. Vivre ensemble, savoir partager, travailler au bien commun, et rĆ©ussir Ć  construire la fraternitĆ© mĆŖme Ć  travers la diversitĆ© des opinions politiques, tel est son message Ā». Ce sont les propos d’Alicia Monica Pregno, vice gouverneur de la Province de Cordoba (Argentine), dans le cadre de la reconnaissance, toutes nations confondues, de l’hĆ©ritage que nous laissent la pensĆ©e et l’action de Chiara Lubich. Au cours de la session parlementaire du 25 mars 2015, la Chambre de cette Province a approuvĆ© le dĆ©cret de reconnaissance posthume de l’Œuvre de la fondatrice du Mouvement des Focolari.

La cĆ©rĆ©monie s’est dĆ©roulĆ©e au Parlement, dans la mĆŖme salle, en prĆ©sence d’un public venu nombreux : des dĆ©putĆ©s de divers courants politiques, des reprĆ©sentants du Comipaz (ComitĆ© Interreligieux pour la Paix), des jeunes participant aux Ecoles de formation du Mouvement Politique pour l’UnitĆ©, des universitaires, des membres d’organisations sociales etc.…

dsc0035es responsables des Focolari à Cordoba ont présenté le profil de Chiara Lubich et tout de suite après le Vice-gouverneur a invité les députés des diverses formations à accomplir un geste symbolique en leur remettant le décret accompagné de la plaque commémorative.

Alicia Monica Pregno a ensuite expliquĆ© les motifs de cette reconnaissance: la contribution qu’offre la spiritualitĆ© de l’unitĆ© Ć  la construction de la communautĆ© et elle a ajoutĆ© que Ā« le message de Chiara Lubich fait surgir des questions qui nous poussent Ć  rĆ©flĆ©chir sur la raison des conflits et de notre incapacitĆ© Ć  penser ensemble. Je crois que le monde est appelĆ© Ć  cheminer vers un destin meilleur, dans la mesure où nous laissons de cĆ“tĆ© nos intĆ©rĆŖts personnels et où nous sommes disposĆ©s Ć  rĆ©soudre les problĆØmes avec un regard commun. Il s’agit d’un grand dĆ©fi Ć  une Ć©poque caractĆ©risĆ©e par beaucoup d’individualisme Ā».

Ont suivi les interventions du Pasteur Raffa, reprĆ©sentant du Comipaz, qui a soulignĆ© la contribution du Charisme de Chiara Lubich Ā« Ć  la naissance de cette commission depuis ses dĆ©buts Ā» et celle de Soher El SucarĆ­a, aujourd’hui militant politique, qui a dĆ©couvert, Ć  travers l’expĆ©rience vĆ©cue dans le ComitĆ© Interreligieux pour la Paix – sa valeur de service.

dsc0043Il faut ajouter quelques expĆ©riences de citoyens qui ont racontĆ© leur Ć©volution personnelle et leur engagement au service du bien commun, que ce soit en se mettant d’accord entre voisins pour rĆ©soudre les problĆØmes de quartier ou Ć  travers un engagement politique au niveau d’une province ou de la nation. Cette partie du programme s’est dĆ©roulĆ©e sous la forme de deux tables rondes. La premiĆØre s’intitulait : Ā« FraternitĆ©, semence de transformation sociale Ā», Ć  laquelle ont participĆ© Estela Daima, directrice de la Caritas dans le dĆ©partement du Rio III, où l’on gĆØre une entreprise de production de pain qui emploie quarante femmes, Paola ChĆ”vez, secrĆ©taire de l’association Fazenda de la Esperanza (avec le tĆ©moignage d’Augustine, une jeune sortie d’affaire grĆ¢ce Ć  la Fazenda) et Riccardo Galli, Ć©conomiste et entrepreneur de l’Economie de Communion.

Lors de la table ronde intitulĆ©e ā€œContribution de la fraternitĆ© Ć  la politique. ExpĆ©riences et dĆ©fis Ā», Laura Blanco, militante socialiste, a prĆ©sentĆ© les Ecoles de formation Ć  la Politique rĆ©alisĆ©es dans ce Parlement, une faƧon pour lui de s’engager Ć  vivre la fraternitĆ© dans l’action politique. Sont ensuite intervenus Julio BaƱuelos, maire de Mina Clavero et Guillermo Castillo, fonctionnaire militant dans la DĆ©mocratie ChrĆ©tienne.

Chez tous les participants une conviction s’est fait jour : la fraternitĆ© vĆ©cue comme ā€œcatĆ©gorie politiqueā€ peut donner des rĆ©ponses aux dĆ©fis actuels pour favoriser la construction de sociĆ©tĆ©s plus justes et plus fraternelles. En conclusion le Vice Gouverneur s’est fĆ©licitĆ© de ce que le Parlement de Cordoba soit le siĆØge d’Ecoles de formation Ć  la Politique pour les jeunes et il a soulignĆ© les efforts dĆ©jĆ  en cours pour mettre en œuvre cette fraternitĆ© au sein mĆŖme de ce Parlement.

Ɖvangile vĆ©cu: joie et douleur

Ɖvangile vĆ©cu: joie et douleur

20150505-01Comme le fils de la parabole

« Notre fils aĆ®nĆ©, 17 ans, un soir, n’est pas rentrĆ© Ć  la maison. Que penserĀ ? Il ne nous avait jamais donnĆ© ce genre de prĆ©occupation. Nous pouvions seulement prier. Le jour aprĆØs, des parents de deux de ses amis nous ont fait savoir qu’ils Ć©taient partis tous les trois pour Florence. Des parents voulaient faire intervenir la police et les autres soutenaient qu’ils allaient mettre leur fils Ć  la porte. Ma femme et moi-mĆŖme au contraire, avons essayĆ© de rester tranquillesĀ : nous avions tout mis dans les mains de Dieu. De temps en temps seulement, nous arrivaient quelques nouvelles. MalgrĆ© la souffrance, nous nous sentions plus unis en famille. Nous Ć©tions tous d’accord sur une choseĀ : nous l’aurions accueilli avec joie, comme dans la parabole du fils prodigue, sans faire peser trop sur lui cette gaminerie. AprĆØs une semaine, les trois sont rentrĆ©s au nid. Le nĆ“tre, se sentant aimĆ©, nous a assurĆ© en pleurant qu’il n’aurait plus jamais fait une chose pareille. Lorsqu’il vint Ć  savoir que ses autres compagnons d’aventure avaient Ć©tĆ© traitĆ©s bien diffĆ©remment il comprit mieux la chance qu’il avait d’avoir une famille dans laquelle on essaie de vivre selon l’ÉvangileĀ Ā». F.A. –Rome

 

Une douleur partagƩe

« Le pĆØre et la sœur d’une amie de ma fille Ć©taient morts dans un accident. Moi aussi, j’avais perdu mon pĆØre de cette faƧon. Je connaissais la maman seulement de vue, mais quand j’ai appris le fait tragique, j’ai senti que je devais aller la trouver. Pour ne pas me limiter Ć  une simple visite, et sachant la maman en difficultĆ©s Ć©conomiques, je lui ai apportĆ© quelques vivres, et j’ai essayĆ© de la consoler. Je suis retournĆ©e plusieurs fois chez elle. Je lui ai aussi offert une somme d’argent que j’avais mise de cĆ“tĆ©. Au fur et Ć  mesure que les jours passaient, elle devint plus forte, plus confiante dans la vie et reconnaissante pour l’amitiĆ© nĆ©e entre nous grĆ¢ce Ć  la souffrance partagĆ©eĀ Ā». B.G. – Bolivie

Le bonnet

« C’Ć©tait l’hiver et avec mes copains, je jouais dans la cour de l’Ć©cole. Il faisait trĆØs froid. Tout-Ć -coup, une fille s’est mise Ć  pleurerĀ : son bonnet ne lui couvrait pas bien les oreilles qui Ć©taient ainsi froides au point d’en avoir mal. Alors, sachant que j’aimais JĆ©sus en elle, je lui ai donnĆ© mon bonnet qui Ć©tait plus chaudĀ Ā» – Belgique

La collation

« J’Ć©tais dans la cour et je prenais ma collation. Je voyais Ć  un moment donnĆ© une de mes copines qui tirait les cheveux d’une autre, alors j’ai laissĆ© ma collation sur le muret et je suis allĆ©e dire de ne pas faire comme Ƨa parce que JĆ©sus a dit qu’il fallait toujours aimer. Mais comme elles se sont mises Ć  pleurer, je suis allĆ©e prendre ma collation et j’en ai donnĆ© un bout Ć  chacune. C’est vrai qu’aprĆØs j’avais encore un peu faim mais j’Ć©tais heureuse parce que j’avais rĆ©ussi Ć  aimerĀ Ā». Valentina – Italie

SourcesĀ : L’Évangile du jour – Avril 2015 – CittĆ  Nuova editrice

La force généreuse de Pâques!

La force généreuse de Pâques!

20150403-02

ā€œ LumiĆØre de PĆ¢ques… Je souhaite que nous ayons tous un regard,

Capable de scruter

La mort jusqu’à voir la vie,

La faute jusqu’à voir le pardon,

La sĆ©paration jusqu’à voir l’unitĆ©,

Les blessures jusqu’à voir la gloire,

L’homme jusqu’à voir Dieu,

Dieu jusqu’à voir l’homme,

Notre Moi jusqu’à voir l’Autre.

Et de surcroît, la force généreuse de Pâques ! »

(PĆ¢ques 1993)

Klaus Hemmerle, La luce dentro le cose (La lumiĆØre au-dedans des choses)

CittĆ  Nuova, Roma 1998 p. 110.

Une lumiĆØre avec des clous dessus

Une lumiĆØre avec des clous dessus

26ā€œOh, une lumiĆØre avec des clous dessus!.

S’exclame un enfant devant le cierge pascal.

Les clous nous les sentons.

Mais la lumiĆØre, nous la voyons ? Et nous, sommes-nous lumiĆØre dans ce monde?

Nous, nous sommes clouƩs :

ƀ nous-mĆŖmes et aux autres,

ƀ notre temps et Ć  notre responsabilitĆ©.

Quelqu’un s’est laissĆ© clouer sur notre croix

Et c’est d’elle qu’Il a Ć©tĆ© descendu.

ClouĆ© jusqu’à ce qu’Il meure.

C’est de cette faƧon qu’Il est devenu lumiĆØre pour tous.

LumiĆØre qui passe Ć  travers les portes closes.

Il est RessuscitƩ

Et Il montre la trace des clous

Lumière qui était clouée.

Les clous, nous les sentons

Mais la lumiĆØre, nous la voyons? Et nous, sommes-nous lumiĆØre dans ce monde ?

PĆ¢ques 1984, lettre pastorale (extrait)

Klaus Hemmerle, La luce dentro le cose (La lumiĆØre au-dedans des choses)

CittĆ  Nuova, Rome 1998, p.109.

Giordani : Le mystĆØre pascal

Giordani : Le mystĆØre pascal

20150401-01« Dans la liturgie pascale, on remercie Dieu pour avoir fait resplendir « en pleine lumiĆØre, Christ, qui, aprĆØs avoir sauvĆ© les hommes avec son mystĆØre pascal, remplit l’Église d’Esprit Saint et l’enrichit admirablement de dons cĆ©lestesĀ Ā», parmi lesquels le sacerdoce royal confĆ©rĆ© Ć  tous les fidĆØles. L’Église donc est sainte, car pleine d’Esprit SaintĀ ; c’est le corps du Christ qui est la saintetĆ© totale. Christ l’a instituĆ©e pour continuer avec elle Ć  racheter et il en a fait l’instrument de libĆ©ration du mal et de l’attraction au bien. L’Évangile rĆ©alisĆ©, l’humanitĆ© rĆ©cupĆ©rĆ©e, la vie avec Dieu en unitĆ© Ć©ternelle, la grĆ¢ce communiquĆ©e d’une faƧon ininterrompueĀ : voilĆ  l’Église.

Et l’Église, c’est nous, coĆ©quipiers, avec les sacrements et la doctrine, autour du pape et des Ć©vĆŖques composant un corps social, dont les artĆØres portent le sang du Christ, dont l’Ć¢me est l’Esprit Saint, origine de sanctification. Ainsi l’Église est la digne chambre de la TrinitĆ© sur terre. Manzoni l’appelle « mĆØre des saints, image de la ville Ć©ternelleĀ Ā».

Sa tâche est notre sanctification. Et le mystère pascal résume le but pour lequel nous sommes sur cette planète et le but pour lequel il est descendu sur cette planète, à être crucifié, lui, le Fils de Dieu ».

Giordani continue en soulignant combien l’homme a soif de saintetĆ© et de vĆ©ritĆ© et refuse de traĆ®ner une existence insignifiante et sans couleurĀ : il veut vivre et non se languir. C’est pour cette raison que nous nous trompons si nous proposons un christianisme illuminĆ©, ambigu, en se faisant des illusions d’attirer ainsi les personnes.

« Ce fait de dire et de ne pas dire gĆ©nĆØre un ”no man’s land”, une zone dĆ©sertique.

Ce n’est pas un service au Seigneur, dont la parole fut toujours expliciteĀ ; cela ne sert pas Ć  Dieu et provoque le dĆ©goĆ»t de ceux-lĆ  mĆŖmes auxquels on pense rendre l’idĆ©e religieuse plus appĆ©tissanteĀ .

Celui qui a rendu la vĆ©ritĆ© plus molle, celui qui a camouflĆ© la croix avec des dĆ©corations, a soustrait au peuple la beautĆ© et la puissance du commandement divin, qui invite Ć  donner Ć  Dieu le corps, l’Ć¢me, tout, en prenant position pour Christ, jusqu’Ć  se faire Lui. Que ton oui soit oui et ton non soit non, voilĆ  ce qu’enseigne l’Évangile et exige l’Église.

Le ”ni oui ni non” dĆ©figure la foi et rend nulle l’Église. Sanctifie-les dans la vĆ©rité ; ta parole est vĆ©rité ! C’est ce que JĆ©sus demanda au pĆØre alors qu’il Ć©tait en train de consumer le sacrifice suprĆŖme. Dans la vĆ©ritĆ©, non dans la neutralitĆ© ou la mĆ©diocritĆ© ou dans la banalité…

Si on accueille JĆ©sus entier, alors toute la journĆ©e, pour n’importe quel travail que nous fassions, celui-ci sert Ć  professer la foi. La vie alors devient une opĆ©ration merveilleuse, presqu’une liturgie ininterrompue, où les riches et les pauvres, les malades et les personnes saines, les hommes ou les femmes, les vieux ou les jeunes, tous ont Ć  faireĀ ; tous peuvent Ć©difier. Ɖdifier un destin Ć©ternel avec des matĆ©riaux de l’Ć©poque.

VoilĆ  la sanctification. Celle-ci n’est pas une dĆ©sertion de la vie. C’est la vivre, la vie, entiĆØre et saine, en Ć©liminant les toxines.

Christ demanda Ć  tous, aussi Ć  toi et Ć  moi, de le suivre en rompant les ponts avec le passĆ©, avec ce qui est mort, nous retrouvant dans une jeunesse Ć©ternelle. Ƈa c’est la libertĆ©.

RegardĆ©e de cette faƧon, l’Ć©glise, avec laquelle le Sauveur donne la santĆ©, un divin ministĆØre de la santĆ© apparaĆ®tĀ : sacrement qui rĆ©sout la mort en rĆ©surrectionĀ Ā».

 

De Igino Giordani, Le mystĆØre pascal, CittĆ  Nuova, Rome, n.6 du 25.3.1977, pp 24-25

 

Kiribati: vague de solidarité après le cyclone Pam

Kiribati: vague de solidarité après le cyclone Pam

CyclonePamLa route qui relie la capitale et le port au reste de l’île de Tarawa, la plus grande de l’archipel des Kiribati, en OcĆ©anie, est dĆ©truite. Les digues qui protĆ©geaient les plages des marĆ©es n’existent plus et de nombreuses habitations traditionnelles ont Ć©tĆ© emportĆ©es. Le cyclone Pam, l’un des plus violents enregistrĆ©s dans le Pacifique mĆ©ridional, a particuliĆØrement touchĆ© les Ć®les de Vanuatu, Salomon et Kiribati, avec de trĆØs hautes vagues renforcĆ©es par un vent qui a atteint les 250/300 kms heures. La Croix-Rouge locale signale qu’il y a pĆ©nurie d’abris d’urgence, de nourriture, d’eau potable pour un grand nombre des 253000 habitants et la population est en train de dĆ©serter les secteurs les plus touchĆ©s.

Ā« Nous avons eu des nouvelles par la communautĆ© locale du Mouvement des Focolari – Ć©crit Mary Cass, correspondante du projet AMU depuis Perth, Australia – . Tous vont bien et sont engagĆ©s dans le travail de reconstruction, et d’approvisionnement en eau et en nourriture pour les familles du village de Buota (où le projet est en cours) et qui est en ce moment coupĆ© du reste du pays : la route et le pont qui le relient au reste de Tarawa sont en effet dĆ©truits. Ils ont Ć  l’esprit la Parole de Vie du mois qui invite Ć  prendre sa croix et espĆØrent pouvoir se retrouver rapidement pour renforcer leur esprit d’unitĆ© en ce moment difficile Ā». Ā« Le climat redevient normal – Ć©crit l’un d’entre eux – les vagues sont Ć  nouveau souriantes. Nous sommes heureux que tous aillent bien Ā».

Mais si l’esprit et la dignitĆ© des habitants de Tarawa sont admirables, la situation reste de toute faƧon trĆØs grave: l’eau potable devient rare parce qu’avec l’inondation de nombreux puits et rĆ©servoirs ont Ć©tĆ© contaminĆ©s par l’eau de mer ; la nourriture manque aussi Ć  cause des rĆ©coltes dĆ©truites et des voies de communications coupĆ©es ; il y a pĆ©nurie d’essence et 80% des maisons traditionnelles ont Ć©tĆ© dĆ©truites…

La rĆ©publique de Kiribati doit par ailleurs faire face Ć  un gros problĆØme de fond : l’élĆ©vation progressive du niveau de la mer entraĆ®ne la disparition de terres cultivĆ©es, avec des rĆ©percussions nĆ©gatives sur l’emploi et la qualitĆ© de l’alimentation. 10% seulement de la population a un travail stable, tous les autres vivent d’expĆ©dients. Ne pouvant pas arrĆŖter l’avancĆ©e de la mer, Ć  cause du rĆ©chauffement global, le gouvernement cherche Ć  donner aux habitants la possibilitĆ© de s’installer Ć  l’étranger ou dans d’autres rĆ©gions du Pays. On prĆ©voit que d’ici quelques annĆ©es tout l’archipel sera submergĆ©.

Kiribati_03Le projet de l’AMU (Action pour un Monde Uni), ONG qui s’inspire des principes du Mouvement des Focolari, a pour objectif d’amĆ©liorer les conditions de vie de la communautĆ© de Buota, un des villages les plus pauvres de l’île de Tarawa, Ć  travers des initiatives en faveur des femmes et des enfants. Une aide au dĆ©veloppement de petites unitĆ©s de production est engagĆ©e.

ā€œLa premiĆØre – poursuit Mary Cass – consiste Ć  produire et Ć  vendre de la glace, grĆ¢ce Ć  un congĆ©lateur ; la seconde se concentre sur la vente d’objets artisanaux Ć  l’aĆ©roport de Tarawa. Avec les aides de l’AMU nous avons fait l’acquisition d’une machine Ć  coudre. Il y a aussi une bonne production de pain vendu et dans trois magasins situĆ©s dans le village et les environs. Les recettes liĆ©es Ć  ces activitĆ©s – outre la rĆ©tribution du travail des femmes engagĆ©es – permettent de financer notre Ć©cole maternelle Ā« Love and Unity Ā» et de subvenir Ć  quelques besoins alimentaires des enfants et de leurs familles Ā».

Kiribati_02Comment est-ce que l’on vit sur une terre sans avenir? Ā« La vie de la communautĆ© locale des Focolari Ć  Buota va de l’avant : les groupes Parole de Vie – disent-ils – rĆ©unissent les personnes de villages dispersĆ©s sur toute l’étroite frange de terre. L’évĆŖque de Tarawa, avec l’aide des prĆŖtres, traduit chaque mois le commentaire de la Parole de Vie dans la langue du lieu, le gilbertois . Les familles s’entraident Ć  reconstruire les maisons dĆ©truites par les catastrophes naturelles et recommencent Ć  se rencontrer pour partager leurs expĆ©riences une fois leur toit refait. La communautĆ© a baptisĆ© son propre centre, où se trouve une petite Ć©cole, Ā« Loppiano, Centre d’UnitĆ© et d’Amour Ā» – qui reprend le nom de la premiĆØre CitĆ© pilote des Focolari – avec le dĆ©sir d’être un exemple d’amour et d’unitĆ© pour tous Ā».

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EdC au Cameroun : une Ā« proposition de vie Ā»

EdC au Cameroun : une Ā« proposition de vie Ā»

20150330-01« L’Economie de Communion veut grandir en Afrique pour l’aimer, pour apprendre de sa culture de la vie, pour pratiquer la communion et la rĆ©ciprocité », a affirmĆ© Luigino Bruni, coordinateur international du projet EdC, en vue du rendez-vous international de mai.

En effet, Ć  Nairobi, au Kenya, toutes les personnes impliquĆ©es au niveau mondial dans le rĆŖve de l’Économie de Communion pour faire le point sur crĆ©ativitĆ© et gĆ©nĆ©rativitĆ©, innovation et production, mais aussi travail, microcrĆ©dit, injustices et pauvretĆ© se sont donnĆ©es rendez-vous. Les entreprises africaines qui depuis cette annĆ©e, ont commencĆ© Ć  verser les bĆ©nĆ©fices pour soutenir les pauvres dans le monde, sont montĆ©es au nombre de 10, tandis que 12 autres se sont approchĆ©es du projet. Ce dĆ©veloppement est possible grĆ¢ce Ć  la diffusion d’une culture de l’Économie de Communion, qui en Afrique, trouve un terrain fertile.

La rĆ©cente confĆ©rence internationale le dĆ©montre (9-13 fĆ©vrier). Elle est organisĆ©e par une universitĆ© camerounaise, la CUIB ( Catholic University Institute of Buea), Ć  la demande du recteur de l’UniversitĆ© elle-mĆŖme, Fr. George Nkeze, et de l’ÉvĆŖque, Mons. Emmanuel Bushu.Ā  Avec pour confĆ©renciersĀ : Benedetto Gui, enseignant Ć  l’Institut Universitaire Sophia (Florence, Italie), et Brice Kemguem, Directeur national en RĆ©publique Centre Africaine de l’ONG internationale AHA (Agence Humanitaire Africaine)Ā ; et pour intervenants accompagnateursĀ : Steve William Azeumo, de la Commission ƉdeC de la zone de l’Afrique centrale, Winnifred Nwafor, de la Commission ƉdeC de Fontem, Cameroun, Isabel Awungnjia Atem et Mabih Nji, tous deux diplĆ“mĆ©s de l’Institut Universitaire Sophia, et assumant le rĆ“le de facilitateurs Ć  la CUIB.

20150330-03Le programme a passĆ© en revueĀ : les thĆ©matiques Ć©conomiques d’aujourd’hui, chĆØres Ć  la doctrine Sociale de l’Église, et que l’on retrouve dans les valeurs et les principes de l’ÉdeCĀ ; les grands problĆØmes socio-Ć©conomiques de notre tempsĀ ; la carence en eau potableĀ ; les Ć©pidĆ©miesĀ ; les conflits avec armes de destruction massive.

GrĆ¢ce Ć  des liaisons en vidĆ©oconfĆ©rence, il a Ć©tĆ© possible de connaĆ®tre des expĆ©riences de diverses parties du monde. La liaison avec l’Institut Universitaire Sophia a permis un Ć©change entre Ć©tudiants des deux instituts. Deux entrepreneurs ƉdeC ont ensuite fait part de leur expĆ©rienceĀ : Alberto Ferrucci, Administrateur dĆ©lĆ©guĆ© d’une entreprise de software pour des raffineries, a soulignĆ© plusieurs aspects d’une Ć©conomie de partage, nouvelle proposition pour rĆ©soudre les problĆØmes Ć©conomiques de notre Ć©poque. Et Teresa Ganzon (Administratrice de la Banque rurale philippine Bangko Kabayan) a rappelĆ© les principes de la bonne gestion d’entreprise qui l’ont portĆ©e Ć  reprendre les Ć©tudes Ć  l’âge adulte, en vue des compĆ©tences nĆ©cessaires au dĆ©veloppement de la banque dans le domaine de laĀ  micro-finance en milieu rural (microcrĆ©dit pour agriculteurs et petits commerƧants).

20150330-02Des expĆ©riences camerounaises ont aussi Ć©tĆ© partagĆ©es, comme celle deĀ Fobella Morfaw et de sa femme, fondateurs en 2003 d’une Ć©cole Ć  Dschang, comprenant aujourd’hui une Ć©cole maternelle, primaire et secondaireĀ ; celle aussi du bureau d’études en IngĆ©nierie Civile BSE (Bridge Structure Engineering Consulting), qui, fort de la grande compĆ©tence d’un associĆ© “senior”, est parvenu Ć  se faire une place dans une concurrence trĆØs aguerrie. Le bureau a obtenu le soutien financier et moral des Ć©poux Gimou, dont l’épouse, Marie-Madeleine, a quittĆ© cette vie juste avant ce colloque, suscitant grande Ć©motion parmi les participantsĀ ; le mari, Victor Gimou, ingĆ©nieur avec 23 ans d’expĆ©rience, continue de soutenir le jeune bureau d’études, mettant Ć  sa disposition sa documentation, fruit de 30 annĆ©es de travail.

Les ateliers, l’aprĆØs-midi, ont Ć©tĆ© une partie importante du programme, en vue d’étudier des cas d’entreprise et de prĆ©parer des projets de microcrĆ©ditĀ : ateliers trĆØs actifs et qui ont surpris par la qualitĆ© des travaux prĆ©sentĆ©s en plĆ©niĆØreĀ ; en conclusion, le meilleur projet d’entreprise a reƧu un prix.

Il s’est agi, en fin de compte, d’une semaine vraiment fructueuse, grĆ¢ce au travail de prĆ©paration de l’UniversitĆ©, grĆ¢ce Ć  l’attitude trĆØs positive des jeunes, qui se sont personnellement engagĆ©s comme participants, encouragĆ©s par le crĆ©dit acquis en vue des rĆ©sultats scolaires.

L’ ambiance Ć©tait allĆØgre, avec musique et danse pour animer les pausesĀ ; et – ambiance garantie – les jeunes, Ć  la soirĆ©e de fĆŖte qu’ils ont organisĆ©e, ont chantĆ© et dansĆ© Ć  la lumiĆØre des portables, en raison d’une coupure du courant.

Les impressions des participants ont Ć©tĆ© trĆØs favorablesĀ : beaucoup ont rĆ©alisĆ© que, outre la proposition d’un style de gestion d’entreprise, l’ÉdeC est une « proposition de vieĀ Ā» que l’on peut tout de suite mettre en pratique, et ils ont dĆ©clarĆ© vouloir la suivre. En synthĆØseĀ : grande positivitĆ©, dĆ©sir d’agir et de s’engager pour un monde meilleur.

Voir aussi:edc-online.

VidƩo-Photo Galerie de la confƩrence:

https://www.youtube.com/watch?v=RxwKXsEvmn0

Avril 2015

Dans la premiĆØre Lettre Ć  la communautĆ© de Corinthe (d’où est tirĆ©e la Parole de Vie de ce mois), Paul doit se dĆ©fendre du peu de considĆ©ration que certains chrĆ©tiens avaient pour lui. Ils mettaient en doute ou mĆŖme niaient son identitĆ© d’apĆ“tre. AprĆØs en avoir revendiquĆ© Ć  juste titre la qualification puisqu’il a Ā« vu JĆ©sus, notre Seigneur Ā» (1 Corinthiens 9,1) Paul explique les motifs de son comportement humble et modeste, jusqu’à renoncer Ć  toute forme de rĆ©tribution pour son travail. Bien qu’il puisse faire valoir l’autoritĆ© et les droits de l’apĆ“tre, il prĆ©fĆØre se faire Ā« l’esclave de tous Ā» (1 Corinthiens 9,19) . C’est cela sa stratĆ©gie Ć©vangĆ©lique.

Il se fait solidaire de chaque catĆ©gorie de personnes, au point de devenir l’un d’eux, dans le but d’y apporter la nouveautĆ© de l’Évangile. Il rĆ©pĆØte, au moins cinq fois : Ā« Je me suis fait un Ā» avec l’autre. Avec les Juifs, par amour pour eux, il se soumet Ć  la loi de MoĆÆse, bien qu’il ne s’y sente plus assujetti. Avec les non-Juifs, qui ne suivent pas la loi de MoĆÆse, il vit lui aussi comme affranchi de cette loi, alors qu’il a au contraire une loi exigeante, JĆ©sus en personne. Avec ceux qui Ć©taient dĆ©finis Ā« faibles Ā» – probablement des chrĆ©tiens scrupuleux qui se posaient le problĆØme de manger ou non les viandes sacrifiĆ©es aux idoles – il se fait lui aussi faible, bien qu’il soit Ā« fort Ā» et Ć©prouve une grande libertĆ©. En un mot, il se fait Ā« tout Ć  tous Ā».

ƀ chaque fois, il rĆ©pĆØte qu’il agit ainsi pour Ā« gagner Ā» chacun au Christ, pour Ā« sauver Ā» Ć  tout prix au moins quelques-uns. Il ne se fait pas d’illusion, il n’a pas d’attentes triomphalistes, il sait bien que seuls quelques-uns rĆ©pondront Ć  son amour, toutefois il aime tout le monde et il se met au service de tous selon l’exemple du Seigneur, venu «… pour servir et donner sa vie en ranƧon pour la multitude Ā» (Matthieu 20,28). Qui, plus que JĆ©sus Christ, s’est fait un avec nous ? Lui qui Ć©tait Dieu, «… il s’est dĆ©pouillĆ©, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes Ā» (Philippiens 2,7).

Ā« Je me suis fait tout Ć  tous Ā».

Chiara Lubich a fait de cette parole l’un des points forts de son Ā« art d’aimer Ā», synthĆ©tisĆ© par cette expression : Ā« se faire un Ā». Elle y a vu une expression de la Ā« diplomatie Ā» de la charitĆ©. Ā« Si quelqu’un pleure – a-t-elle Ć©crit – pleurons avec lui. S’il rit, rĆ©jouissons-nous avec lui. Ainsi la croix est partagĆ©e et portĆ©e par de nombreuses Ć©paules. La joie est multipliĆ©e et de nombreux cœurs y participent. (…) Nous ‘faire un’ avec le prochain pour et par l’amour de JĆ©sus jusqu’au moment où, doucement touchĆ© par l’amour de Dieu en nous, il en viendra Ć  se faire un avec nous dans un Ć©change rĆ©ciproque d’aides, de projets, d’idĆ©aux, de sentiments.
(…) C’est la diplomatie de la charitĆ©, qui revĆŖt des formes et des expressions de la diplomatie courante. Elle ne dit pas tout si cela doit peiner le frĆØre et donc offenser Dieu ; elle sait attendre, trouver les mots justes, pour atteindre son but. Divine diplomatie du Verbe qui se fait homme pour nous diviniser Ā» .

Avec une fine pĆ©dagogie, Chiara Lubich repĆØre aussi les obstacles quotidiens pour Ā« se faire un Ā» : Ā« Parfois ce sont les distractions ou la mauvaise habitude de vouloir dire tout de suite notre idĆ©e, de donner notre conseil de faƧon inopportune. En d’autres occasions, nous sommes peu disposĆ©s Ć  nous ‘faire un’ avec le prochain, car nous croyons qu’il ne comprend pas notre amour, ou bien nous sommes freinĆ©s par d’autres jugements Ć  son Ć©gard. Dans certains cas, il existe un dĆ©sir cachĆ© de le conquĆ©rir Ć  notre cause Ā». Aussi, Ā« il est vraiment nĆ©cessaire de couper, de dĆ©placer tout ce qui encombre notre esprit et notre cœur pour nous ‘faire un’ avec les autres Ā».
Il s’agit donc d’un amour continuel et infatigable, persĆ©vĆ©rant et dĆ©sintĆ©ressĆ©, qui se confie Ć  son tour Ć  l’amour plus grand et puissant de Dieu.

Ces indications prĆ©cieuses nous aideront Ć  vivre ce mois-ci la parole de vie en nous mettant sincĆØrement Ć  l’Ć©coute de l’autre, pour le comprendre de l’intĆ©rieur, nous identifiant Ć  ce qu’il vit et ressent et partageant ses soucis et ses joies.

Ā« Je me suis fait tout Ć  tous Ā».

Cependant, nous ne pouvons pas prendre cette invitation Ć©vangĆ©lique dans le sens d’une invitation Ć  renoncer Ć  nos propres convictions, comme si nous approuvions sans esprit critique n’importe quelle faƧon d’agir de l’autre, comme si nous n’avions pas une ligne de conduite bien Ć  nous ou une pensĆ©e personnelle.

Si l’on a aimĆ© jusqu’à devenir l’autre et si ce que l’on partage a Ć©tĆ© un don d’amour et a crƩƩ un rapport sincĆØre, on peut et on doit exprimer sa propre idĆ©e, mĆŖme si elle risque peut-ĆŖtre de faire mal, mais en restant toujours dans cette attitude d’amour profond. Se ‘faire un’ n’est pas un signe de faiblesse, ni la recherche d’une vie avec l’autre tranquille et pacifique ; c’est l’expression d’une personne libre qui se met au service et cela demande courage et dĆ©termination.

Il est aussi important de ne pas perdre de vue le but de “se faire un”.
La phrase de Paul que nous vivrons ce mois-ci continue avec cette expression : «… afin d’en sauver Ć  tout prix quelques-uns Ā». Paul justifie le fait de Ā« se faire tout Ć  tous Ā» par son dĆ©sir d’amener quelques-uns au salut. C’est un chemin pour entrer dans l’autre et pour faire Ć©merger en plĆ©nitude le bien et la vĆ©ritĆ© qui dĆ©jĆ  l’habitent, pour brĆ»ler les erreurs Ć©ventuelles et y dĆ©poser le germe de l’Évangile. Cette tĆ¢che, pour l’ApĆ“tre, ne connaĆ®t ni limites, ni excuses, il ne peut s’y dĆ©rober car c’est Dieu lui-mĆŖme qui la lui a confiĆ©e et il doit l’accomplir Ā« Ć  tout prix Ā», avec cette crĆ©ativitĆ© dont seul l’amour est capable.

VoilĆ  l’intention de fond qui donne le motif essentiel de Ā« se faire un Ā». La politique et le commerce eux-mĆŖmes trouvent leur intĆ©rĆŖt Ć  se faire proches des gens, Ć  entrer dans leur pensĆ©e, Ć  en cueillir les exigences et les besoins, mais il y a souvent derriĆØre la recherche d’un avantage, d’un profit. Par contre, la Ā« diplomatie divine – dirait encore Chiara Lubich – a ceci de grand et de spĆ©cifique – et c’est peut-ĆŖtre vraiment unique – elle agit pour le bien de l’autre et est dĆ©pourvue de toute trace d’égoĆÆsme Ā».

Ā« Se faire un Ā» donc, pour aider chacun Ć  grandir dans l’amour et ainsi contribuer Ć  rĆ©aliser la fraternitĆ© universelle, le rĆŖve de Dieu sur l’humanitĆ©, le motif pour lequel JĆ©sus a donnĆ© sa vie.

Fabio Ciardi

Palmira Frizzera: Dieu comme idƩal

Palmira Frizzera: Dieu comme idƩal

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Palmira avec Chiara Lubich

Ā« RĆ©pandre l’amour de Dieu partout, selon le commandement de JĆ©sus de nous aimer l’un l’autre Ā». C’était cela l’idĆ©al de Chiara Lubich qui attire toujours des centaines de personnes dans le monde entier. Aujourd’hui, Ć  l’occasion du septiĆØme anniversaire de la mort de la fondatrice du mouvement des Focolari cĆ©lĆ©brĆ© dans le monde entier et Ć  quelques jours de l’ouverture de son procĆØs de bĆ©atification et canonisation, il s’agit de Palmira Frizzera, qui l’a connue en 1945 et, frappĆ©e par l’idĆ©al de la Ā« fraternitĆ© universelle Ā», dĆ©cida de la suivre. Voici son tĆ©moignage :

Ā« Le concept de fraternitĆ© universelle est justement ce que j’ai trouvĆ© lorsque je suis entrĆ©e dans le premier focolare, il y a presque 70 ans : nous Ć©tions des sœurs avec Chiara, mais avec un Ā« MaĆ®tre Ā», un guide, qui Ć©tait JĆ©sus au milieu de nous, JĆ©sus qui vit lĆ  où deux ou plus sont unis en Son nom Ā».

Quel est le but qui vous a fait aller de l’avant ensemble pendant tant d’annĆ©es ?

Ā« Nous sommes allĆ©es de l’avant en ne pensant en rĆ©alitĆ© Ć  rien… nous avions choisi Dieu comme idĆ©al de notre vie, nous voulions L’aimer, conscientes que nous pouvions mourir d’un jour Ć  l’autre sous les bombardements. Donc nous avons essayĆ© de rĆ©aliser le Testament de JĆ©sus, l’amour rĆ©ciproque, jusqu’à arriver Ć  l’unitĆ© entre nous. Ce que j’ai senti dans ma rencontre avec Chiara, et toutes ses premiĆØres compagnes en gĆ©nĆ©ral, c’est qu’elle possĆ©dait une lumiĆØre, une nouveauté… – Ć  ce moment-lĆ  nous ne l’appelions pas Ā« le charisme Ā» – avec laquelle nous avons Ć©tĆ© engendrĆ©es Ć  une vie totalement nouvelle ! Ā».

Ce fut donc l’amour Ć©vangĆ©lique vĆ©cu entre vous, incarnĆ© et communiquĆ© aux autres qui a fait naĆ®tre tout le mouvement ?

Ā« Mais Chiara n’a jamais pensĆ© fonder quelque chose ! On dit maintenant que Chiara est la fondatrice du mouvement des Focolari qui s’est rĆ©pandu dans le monde entier. Moi, cependant je ne l’ai jamais sentie comme une personne qui fondait quoi que ce soit, mais comme une personne qui donnait vie Ć  quelque chose de nouveau. Chiara nous disait : Ā« Nous ne voulons rien fonder. Nous voulons porter Dieu au fond des Ć¢mes, par l’amour ; porter l’amour partout Ā». VoilĆ  justement ce message que JĆ©sus nous a laissĆ© Ā». Cela a conduit Ć  la fraternitĆ© universelle Ā».

Depuis janvier de cette année, Chiara a été déclarée Servante de Dieu et un procès de béatification et de canonisation a commencé. Quel effet cela vous fait-il ?

Ā« Je sens que Chiara n’appartient pas seulement Ć  l’Eglise catholique : Chiara appartient aussi aux autres Eglises, aux autres religions et grĆ¢ce aux dialogues ouverts dĆØs les premiers temps, mĆŖme avec des personnes qui n’ont pas de credo religieux. Sous cet aspect, je n’aime pas la restreindre uniquement Ć  l’Eglise catholique, mais je comprends que cette bĆ©atification est un grand don pour l’Eglise et pour nous tous Ā».

Pourquoi les nouvelles gĆ©nĆ©rations que vous rencontrez et que vous formez, mĆŖme si elles ne l’ont pas connue, et depuis longtemps, sont attirĆ©es par Chiara et sa spiritualitĆ© ?

Ā« Chiara est partie, mais sa lumiĆØre est restĆ©e, son charisme demeure. Et c’est aprĆØs cette lumiĆØre que les jeunes courent, pas aprĆØs les personnes Ā».

Ce septiĆØme anniversaire aborde la dimension politique du charisme et montre comment la spiritualitĆ© de Chiara peut ĆŖtre vĆ©cue en politique. Qu’est-ce qu’elle peut nous enseigner dans ce domaine ?

Ā« Elle peut nous enseigner l’art d’aimer, de comprendre, d’écouter… C’est un trait d’union avec tous : si l’on ne fait pas Ƨa, comme alternative il n’y a que la violence et la guerreĀ».

Source : Radio Vatican

En souvenir de Chiara sur les rives du Bosphore

En souvenir de Chiara sur les rives du Bosphore

Istanbul

Istanbul: le Patriarche BartholomĆ©e fait les honneurs de la maison dans l’église orthodoxe de Aya Strati Taksiarhi pour plus d’une centaine de reprĆ©sentants du monde orthodoxe et catholique rĆ©unis Ć  l’occasion du 7ĆØme anniversaire du dĆ©part de Chiara Lubich, fondatrice des focolari. Sont prĆ©sents les mĆ©tropolites IrĆ©nĆ©os, Apostolos et Elpidophoros; deux archimandrites, p. Vangeli qui traduit du grec au turc, et le Grand Archimandrite Vissarion. Il y a aussi, entre autres, l’archevĆŖque des armĆ©niens catholiques, Levon Zekiyan et l’évĆŖque catholique, Louis Pelatre. La linguiste Maria Caterina Atzori, du Centre d’Etudes des Focolari, prĆ©sente les ouvrages de Chiara traduits en grec. Le modĆ©rateur est le journaliste Nikos Papachristou d’ AthĆØnes.

ā€œAu cours des siĆØcles, la divine Ć©piphanie du Seigneur s’est manifestĆ©e de nombreuses faƧons, pour faire comprendre les choses de Dieu aux hommes Ā» a dĆ©clarĆ© le Patriarche aprĆØs avoir introduit la rencontre par une priĆØre pour Chiara et entonnĆ© l’hymne au Saint Esprit. Ā« Il ne s’est pas lassĆ© de faire surgir parmi nous des hommes et des femmes qui par l’exemple de leur saintetĆ©, grĆ¢ce Ć  leur amour imprĆ©gnĆ© de philanthropie divine et Ć  leur parole inspirĆ©e par l’Esprit Saint, nous invitent continuellement Ć  une Ā« mĆ©tanoia Ā», une conversion du cœur pour toute l’humanitĆ© qui souffre Ā».

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VidĆ©o: “Atenagora, Paolo VI et Chiara Lubich”

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Dans son discours, il a prĆ©sentĆ© le profil spirituel de Chiara, en qualitĆ© de tĆ©moin direct de ses rencontres avec le Patriarche AthĆ©nagoras : Ā« Comment ne pascueillir la Sagesse de Dieu dans l’œuvre bĆ©nie que notre sœur Chiara a offerte Ć  nos Eglises, Ć  nos SociĆ©tĆ©s et Ć  tous les hommes de bonne volontĆ©. Elle que notre PrĆ©dĆ©cesseur bien-aimé…appelait cordialement TĆ©cla, nom de la disciple de St Paul, qui est l’égale des apĆ“tres Ā»

Il a ensuite retracĆ© les points forts du chemin spirituel qu’elle a ouvert dans l’Eglise et au-delĆ : ā€œ La douce Chiara a rĆ©pondu Ć  l’appel de Dieu en se faisant en tout semblable Ć  son MaĆ®tre, mais surtout en se laissant transformer en un vase qui offre des chemins de salut, afin de conduire tous les hommes au Christ. Elle a passĆ© sa vie Ć  chercher des voies de rencontre et de dialogue avec tous, avec le souci d’un profond respect envers chaque culture qu’elle savait orienter sur le chemin de la rencontre, de la connaissance rĆ©ciproque et de la collaboration rĆ©ciproque Ā».

ā€œChiara Lubich dĆ©bute son parcours de vie consacrĆ©e au Seigneur dans les souffrances de la guerre. Dans cette souffrance vit le Christ crucifiĆ© et abandonnĆ© et elle comprend qu’il n’y a pas de RĆ©surrection sans passer Ć  travers la chute. La souffrance du Christ devient sa propre souffrance personnelle, sans jamais verser dans le dĆ©sespoir Ā».

20150327Istanbulā€œSa vie est caractĆ©risĆ©e par un amour passionnĆ© de la Sainte Ecriture. Celle-ci devient en elle Parole vivante qui Ć©difie et Ć©lĆØve. Elle a vĆ©cu jusqu’au bout le commandement du Seigneur Ā« (…) Comme je vous ai aimĆ©s, vous aussi aimez-vous les uns les autres Ā» (Jean, 13,34). Jusqu’à entraĆ®ner de nombreuses personnes, toutes diffĆ©rentes les unes des autres, mais unies par un idĆ©al concret de communion.

Chiara a toujours Ć©tĆ© fidĆØle Ć  son Eglise. ProfondĆ©ment convaincue d’une communion partagĆ©e, elle a ressenti le drame de la division, de l’impossibilitĆ© de boire au mĆŖme Calice.

Sensible au cri de douleur causĆ© par ce dĆ©chirement, elle s’offre tout entiĆØre, en raison du charisme de l’unitĆ©, comme instrument dans les mains de Dieu et va Ć  la rencontre des responsables d’ Eglises tout comme des simples fidĆØles. Mais elle ne se limite pas Ć  cela : elle sollicite, encourage, invite, propose qu’on trouve des chemins de communion nouveaux Ā»

ā€œChiara a un amour tout particulier pour la Sainte et Divine Eucharistie du Seigneur. Elle y perƧoit le don d’amour de Celui qui s’est offert une fois et pour toujours, afin d’attirer l’homme Ć  Lui. Nous pourrions affirmer qu’en elle se forme une conscience eucharistique de l’unitĆ© Ā». Ā« Nous pouvons encore dĆ©couvrir un autre aspect dans l’œuvre de Chiara : l’unitĆ©, Ć  travers l’Eucharistie, passe de la TrinitĆ© sur la famille (…) lieu où resplendit davantage l’amour rĆ©ciproque qui lie naturellement ses membres. (…) C’est dans ce contexte qu’on peut entrevoir l’unitĆ© de la famille humaine dans tous ses aspects, dans la sociĆ©tĆ©, dans la politique, l’économie, dans le respect de l’œuvre de Dieu pour chacun de nous personnellement et dans toute sa merveilleuse crĆ©ation. Aussi le message et l’œuvre de Chiara sont-ils toujours plus actuels, surtout dans le contexte mondial où nous vivons Ā».

De ce fait ā€œ le don qu’offre aujourd’hui le Mouvement des Focolari en proposant l’œuvre de Chiara Lubich en grec s’avĆØre trĆØs prĆ©cieux... Nous l’accueillons comme un don entre frĆØres qui fera assurĆ©ment apprĆ©cier au public grec, aux fidĆØles grecs-orthodoxes, ce merveilleux message d’unitĆ© et d’amour Ā».

A la fin, avant de donner sa bĆ©nĆ©diction, il s’adresse Ć  Chiara afin qu’elle intercĆØde ā€œ Afin que puisse surgir rapidement l’aube d’un jour nouveau pour notre humanitĆ© blessĆ©e et divisĆ©e et que les sentiments pour lesquels elle a dĆ©pensĆ© toute sa vie, produisent des fruits abondants lĆ  où aujourd’hui nous ne voyons rien sinon les tĆ©nĆØbres et le sang des martyrs Ā».

Espoir Ć  Erbil, dans le Kurdistan irakien

Espoir Ć  Erbil, dans le Kurdistan irakien

20150326-01Ā«J’habite Ć  Erbil, dans le nord de l’Irak, où, en 2010, j’ai dĆ©marrĆ© une Ć©cole pour des enfants kurdes, raconte Malu Villafane, nĆ©e aux Philippines. Ces derniĆØres annĆ©es, j’ai travaillĆ© dans le sanctuaire local, Ć  l’organisation de diffĆ©rentes activitĆ©s. En aout dernier, le sanctuaire est devenu un camp de rĆ©fugiĆ©s. Les villes de Sinjar et Mossoul, ainsi que les villages voisins, comme Qaraqosh, Qaramlesh, Bartalla et d’autres, ont Ć©tĆ© envahis par l’ISIS. Les habitants ont fui en laissant tout et se sont rĆ©fugiĆ©s au Kurdistan, chez nous. Dans le camp on respirait une atmosphĆØre trĆØs lourde, de grand pessimisme, les enfants Ć©taient perdus… avec les responsables du centre, nous avons commencĆ© quelques activitĆ©s pour les jeunes, en faisant participer aussi certains collĆØgues de mon Ć©cole Ā».

Ces derniĆØres annĆ©es comment s’est passĆ©e l’entente entre les chrĆ©tiens, les musulmans, les Yazidis et les autres ethnies comme les Kurdes, les TurkmĆØnes etc.?

Ā« Ils se respectaient, faisaient beaucoup de choses ensemble. Je travaille avec les Kurdes, avec les TurkmĆØnes, les arabes et d’autres Ć©trangers. Quand la crise est survenue, beaucoup de Kurdes se sont proposĆ©s pour hĆ©berger les rĆ©fugiĆ©s chez eux. Le peuple du Kurdistan est opposĆ© Ć  ce massacre Ā».

Quand la crise des réfugiés a-t-elle commencée à Erbil ? Où ont-ils trouvé de la place ? Quelles sont les perspectives pour les prochains mois ?

Ā« La crise qui a provoquĆ© ces migrations forcĆ©es a dĆ©jĆ  dĆ©butĆ© en juin 2014 et s’est aggravĆ©e au dĆ©but aoĆ»t. Les gens ont tout perdu : maison, travail, Ć©cole ; nombre d’entre eux se sont rĆ©fugiĆ©s initialement dans les immeubles vides, dans les Ć©glises, le long des rues et quand ils ont pu, chez leurs parents Ć  Erbil. Beaucoup d’ONG, avec l’Eglise, ont dĆ» faire face Ć  l’urgence sans aucune prĆ©paration. Ils avaient besoin de tout ! Ensemble nous avons rĆ©coltĆ© pas mal de choses de premiĆØre nĆ©cessitĆ©. A ce moment-lĆ  la tempĆ©rature durant la journĆ©e s’élevait Ć  presque 50°, un enfer, et maintenant que c’est l’hiver, il fait froid. Les tentes ne suffisent pas pour donner un toit Ć  des milliers de familles. Il y a des camps qui sont restĆ©s sans nourriture ni eau pendant un certain temps. MalgrĆ© cela, aprĆØs quelques mois, les enfants ont commencĆ© Ć  sourire, Ć  jouer, Ć  faire d’autres expĆ©riences en dehors du camp, comme aller Ć  la piscine ou dans le parc public. Les parents, voyant la joie de leurs enfants, ont retrouvĆ© l’espoir. Ils ont commencĆ© Ć  nettoyer le camp, Ć  cuisiner et Ć  s’entraider.

AprĆØs avoir vĆ©cu avec eux cette dramatique situation, ma vie a complĆØtement changĆ©. Mon sĆ©jour ici en Irak a trouvĆ© un sens profond : j’ai vĆ©cu pour la fraternitĆ© universelle Ā».

Mais cela a-t-il un sens de travailler pour la fraternitĆ© ? Qu’est-ce qui te pousse Ć  continuer Ć  travailler dans ce camp ? Si je regarde les circonstances du point de vue humain, je me dĆ©courage et il y a de quoi m’enfuir. Par contre si je regarde tout ce qui se passe Ć  travers l’œil d’une espĆ©rance fondĆ©e sur la foi, j’arrive Ć  aller au-delĆ  des souffrances que je vois. J’ai pensĆ© Ć  la phrase de l’évangile : Ā« Quand j’ai eu faim, tu m’as donnĆ© Ć  manger ; quand j’étais triste tu m’as consolé… Ā». Ces paroles me donnent la force d’affronter les difficultĆ©s quotidiennes que je rencontre dans le camp. Il est difficile d’expliquer et de dĆ©crire la souffrance qui s’y trouve. Nombre d’entre eux ont perdu l’espoir parce qu’ils ont tout perdu. Cette expĆ©rience m’a Ć©largi le cœur pour accueillir l’autre comme un frĆØre, comme une sœur. Elle m’a donnĆ© la possibilitĆ© de sortir de mon monde Ā« commode Ā» pour me mettre au service des autres. Je veux vivre pour la fraternitĆ© universelle non parce que je peux rĆ©soudre les problĆØmes mais parce qu’en faisant de petits pas on peut laisser une semence. La paix grandit surtout Ć  partir des petites choses que nous faisons tous les jours pour les autres Ā».

Que pouvons-nous faire d’ici pour vous aider et ĆŖtre proches de ces personnes ?

Ā« Je crois qu’il faut affronter le thĆØme de la Ā« dĆ©sinformation Ā». Ici nous sommes toujours confrontĆ©s Ć  des urgences de tous ordres, mais on n’en parle presque pas. Diffuser dans nos villes une culture qui accueille, qui Ć©coute, surtout entre les divers peuples et les diffĆ©rentes religions ; dĆ©velopper des initiatives et des projets qui fassent tomber les barriĆØres. Je vous remercie pour votre aide et continuons Ć  croire que la Paix est possible Ā».

Source : HumanitƩ Nouvelle online http://www.umanitanuova.org/it/

Evangile VƩcu : le paradoxe de la Croix

Evangile VƩcu : le paradoxe de la Croix

20150224-01Travailler ici

Ā« MĆ©decins ici dans les Philipines, où la pauvretĆ© est en constante progression, mon mari et moi-mĆŖme avons rĆ©cupĆ©rĆ© un modeste cabinet mĆ©dical privĆ© dans notre habitation dĆ©jĆ  assez exiguĆ«. Certes, ce n’est pas facile : en pensant Ć  nos collĆØgues qui ont fait carriĆØre en Occident nous nous demandons parfois si nous avons bien fait de rester. Mais la seule pensĆ©e de tant de besoins Ć©prouvĆ©s par les gens autour de nous, nous retient ici : des enfants Ć  aider Ć  grandir sainement, des couples Ć  aider Ć  se former, des personnes Ć¢gĆ©es et des malades en fin de vie Ć  assister…L’Évangile nous encourage Ć  donner nous aussi une contribution pour rendre la sociĆ©tĆ© meilleure, en commenƧant par notre Pays Ā».Ā  L. R.- Philippines

MoĆÆse de la rue

Ā« Une famille nombreuse : six enfants et un en attente mais qui meurt avant de naĆ®tre. La maman a Ć©tĆ© sauvĆ©e mais pendant plusieurs jours, elle a luttĆ© entre la vie et la mort. Juste en cette pĆ©riode, des militaires avaient amenĆ© dans l’hĆ“pital où elle Ć©tait hospitalisĆ©e, un nouveau-nĆ© abandonnĆ© dans la rue. AprĆØs des soins donnĆ©s, il s’Ć©tait repris mais maintenant, il avait besoin d’une famille. Il l’a tout de suite trouvĆ©e dans l’autre, en prenant la place de l’enfant dĆ©cĆ©dĆ©. Il a Ć©tĆ© appelĆ© Joseph – MoĆÆse par ses nouveaux parents : Joseph car l’hĆ“pital est dĆ©diĆ© Ć  saint Joseph, MoĆÆse car il avait Ć©tĆ© abandonnĆ© et a Ć©tĆ© retrouvĆ© Ā». H.E. – Congo

Je voulais me venger

Ā« J’ai perdu ma mĆØre, renversĆ©e par une voiture, Ć  peine huit jours aprĆØs mon mariage. DĆ©cidĆ© Ć  me venger, j’ai pris un bus pour rejoindre le village de rĆ©sidence du responsable de l’accident. Pendant le trajet cependant, certaines paroles sur l’amour de Dieu et du prochain me sont revenues Ć  l’esprit et petit Ć  petit, ma rancœur s’est dissoute. Quand l’autre a vu qui j’Ć©tais, il a commencĆ© Ć  pĆ¢lir, mais je l’ai tranquillisĆ© : j’Ć©tais seulement lĆ  pour comprendre la dynamique de l’accident. AprĆØs avoir Ć©coutĆ© son histoire, racontĆ©e dans les larmes, j’ai essayĆ© de lui donnĆ© la paix. La joie promise dans l’Évangile, m’a accompagnĆ©e tout au long du trajet du retour Ā». F.A. – Rome

Source : L’Evangile du jour – mars 2015 – CittĆ  Nuova editrice

Mouvements: transition et fidƩlitƩ crƩative

Mouvements: transition et fidƩlitƩ crƩative

Schwaebisch Gmuend-01

Le centre Ć©vangĆ©lique de formation “Haus Schoenblick” (Schwaebisch Gmuend)

150 responsables de mouvements évangéliques et églises libres, expression de la réalité très variée du monde évangélique, ainsi que quelques représentants de mouvements catholiques, se sont posé une question: comment rester fidèle à son propre charisme dans les moments de grands changements?

C’est la situation où se trouvent diffĆ©rents mouvements nĆ©s au cours du siĆØcle dernier pour rĆ©pondre Ć  l’un ou l’autre des dĆ©fis de l’idĆ©al chrĆ©tien. Ils sont aujourd’hui Ć  la recherche de nouvelles rĆ©ponses, adaptĆ©es aux temps que nous vivons, dans la fidĆ©litĆ© Ć  la racine qui les a fait naĆ®tre.

Au CongrĆØs qui cette annĆ©e rĆ©unit Ā« les responsables Ā», Gerhard Pross est modĆ©rateur et compte parmi les visages les plus connus d’Ensemble pour l’Europe (le rĆ©seau de mouvements chrĆ©tiens qui travaillent ensemble pour le continent). Il a fortement souhaitĆ© la prĆ©sence de Maria Voce, prĆ©sidente des focolari, et la premiĆØre qui a succĆ©dĆ© Ć Ā Chiara Lubich Ć  la tĆŖte du Mouvement aprĆØs sa disparition en 2008.

La rĆ©flexion de Maria Voce a aidĆ© Ć  comprendre la diffĆ©rence existant entre la phase de fondation d’un mouvement, sa ā€œpĆ©riode charismatiqueā€, ā€œpleine de surprises, nouvelle, dynamique, lumineuseā€ et sa phase de maturation, ā€œl’étape de la fidĆ©litĆ© crĆ©ativeā€. A ce stade, il s’agit de Ā« faire grandir, dĆ©velopper et multiplier tout ce que le fondateur ou la fondatrice ont fait naĆ®tre, avec originalitĆ©. Elle a poursuivi en dĆ©crivant l’engagement des Focolari dans un protagonisme diffusĆ© et partagĆ© par tous ceux qui vivent la spiritualitĆ© et en partagent les objectifs :Ā« sortir Ā» toujours davantage Ć  l’extĆ©rieur Ā« dans les divers milieux de la vie et de la sociĆ©tĆ© Ā», sans se limiter Ć  vivre et Ć  tĆ©moigner au sein de son propre groupe, mais en portant l’esprit et l’expĆ©rience de l’unitĆ© dans le monde entier Ā« Afin que tous soient une seule chose Ā» (Gv, 17,21), ce qui est le but spĆ©cifique des focolari. Ā« Aussi nous ne pouvons pas penser Ć  nous – affirme Maria Voce – nous devons Ā« sortir Ā», nous donner pour ĆŖtre nous-mĆŖmes Ā». Essentiel, pour aller au-delĆ  de soi-mĆŖme, le choix du Christ qui, dans son abandon va au-delĆ  de lui-mĆŖme pour recomposer l’unitĆ© entre les hommes et Dieu, un des points cardinaux de la spiritualitĆ© de l’unitĆ©.

Il y avait les evangelical, les pentecĆ“tistes, les charismatiques, chacun Ć©tant engagĆ© de faƧon diffĆ©rente, soit dans des œuvres sociales, soit dans le domaine de l’évangĆ©lisation, de la formation ou de l’engagement politique. Le Ā« CongrĆØs des responsables Ā» existe dĆ©jĆ  depuis 1974, bien avant que dans l’Eglise catholique Jean-Paul II donne son assentiment, lors de la PentecĆ“te 1998, Ć  la communion entre les mouvements. Il y a donc une expĆ©rience de partage qui va de l’avant depuis des annĆ©es. Tous les participants gardent en mĆ©moire un moment important qui remonte Ć  l’annĆ©e 2000. C’était Ć  Rothenburg, en prĆ©sence de Chiara Lubich. Il y eut un pas dĆ©cisif dans la rĆ©conciliation. On avait en effet abandonnĆ© dĆ©saccords et incomprĆ©hensions qui s’étaient dissipĆ©s Ā« lors du moment sacrĆ© du pardon rĆ©ciproque Ā». Maria Voce en parle Ā« comme d’une expĆ©rience qui a fondĆ© la communion entre mouvements et communautĆ©s de diverses Eglises, d’où naĆ®tra plus tard Ensemble pour l’Europe Ā».

Maintenant nous visons ensemble un prochain rendez-vous commun : Munich 2016. Le rĆ©seau d’Ensemble pour l’Europe se retrouvera alors pour un rassemblement et une manifestation publique, une Ć©tape vers le cinquiĆØme centenaire de la RĆ©forme de Luther, en se prĆ©sentant comme signe prophĆ©tique d’une Europe rĆ©conciliĆ©e et unie. A son retour d’Allemagne, le 4 mars, Maria Voce s’est rendue Ć  l’audience du Pape FranƧois avec les Ć©vĆŖques amis du Mouvement des focolari et lui a transmis les salutations des 150 reprĆ©sentants des mouvements Ć©vangĆ©liques et leur espĆ©rance dans leur engagement commun vers l’unitĆ©. Ā« Bien Ā» a dit le Pape en la remerciant, Ā« Le travail œcumĆ©nique que vous portez de l’avant est trĆØs important Ā».

Congo: une guerre oubliƩe

Congo: une guerre oubliƩe

20150322-01

Bukavu, RƩpublique DƩmocratique du Congo

La RĆ©publique DĆ©mocratique du Congo: un grand pays avec d’immenses ressources naturelles. 72 millions d’habitants, quelques centaines d’ethnies diffĆ©rentes. Les relations difficiles avec l’Occident, la guerre pour l’exploitation des minerais, le drame d’une population oubliĆ©e.

Nous avons interviewĆ© le biologiste congolais Pierre Kabeza, syndicaliste, pĆØre de famille, qui, depuis trois ans, a dĆ» quitter sa ville, Bukavu, dans la rĆ©gion des Grands Lacs, et maintenant frĆ©quente l’Institut universitaire Sophia.

Vous avez dĆ» vous expatrier, quittant femme et enfants. Pour quelles raisons? “Parfois, il y a des choses que l’on ne peut comprendre, ni bien voir, sauf avec des yeux qui ont pleurĆ©, disait MgrĀ Munzihirwa, Ć©vĆŖque de Bukavu, tuĆ© en raison de sa lutte pour la justice. AprĆØs sa mort, nous Ć©tions tous dĆ©couragĆ©s, mais MgrĀ Kataliko est arrivĆ©. Il a choisi de suivre la mĆŖme voie: parler pour les opprimĆ©s. Kataliko a essuyĆ© les larmes d’un peuple qui n’était plus Ć©coutĆ©. Le 24Ā dĆ©cembre 1999, il a Ć©crit un message dans lequel il dĆ©nonƧait la guerre injuste, l’occupation du Congo par les pays voisins, l’exploitation et le pillage des ressources miniĆØres. En consĆ©quence, il n’a pas pu faire son travail pastoral pendant sept mois et vingt jours. Les cloches n’ont plus sonnĆ©. Nous manifestions chaque jour pour qu’il revienne dans le diocĆØse. Musulmans et chrĆ©tiens de Bukavu, nous sommes allĆ©s ensemble Ć  la cathĆ©drale, où MgrĀ Kataliko a cĆ©lĆ©brĆ© une messe de pardon pour ceux qui l’avaient fait souffrir. Il est mort quelques semaines aprĆØs en Italie.

Pour continuer l’œuvre de nos Ć©vĆŖques – dĆ©fense de la vĆ©ritĆ©, lutte pour la justice et pour la libertĆ© – est nĆ© le groupe “Dauphin Munzihirwa Kataliko” (DMK). Les initiatives pour les honorer dĆ©rangeaient leurs ennemis. Avec le groupe DMK, dont j’étais responsable, nous nous sommes engagĆ©s dans le domaine de l’éducation, Ć  commencer par la scolarisation des enfants. Les professeurs, en effet, ne sont pas payĆ©s par l’État et sont soutenus par les parents. Nous avons tout mis en œuvre pour que le gouvernement congolais assume ses responsabilitĆ©s. Manifestations, sit-in, grĆØves… prison: nous Ć©tions considĆ©rĆ©s comme des personnes qui perturbent l’ordre public. J’ai rencontrĆ© tous les responsables du pays, mĆŖme le prĆ©sident de la RĆ©publique, auquel j’ai rappelĆ© l’articleĀ 43 de notre constitution, qui reconnaĆ®t la gratuitĆ© et l’obligation pour les enfants de frĆ©quenter l’école Ć©lĆ©mentaire. Il m’a Ć©coutĆ©, mais, malheureusement, rien n’a changĆ©. Cependant, Ć  cause de mon engagement, j’ai Ć©tĆ© menacĆ©, arrĆŖtĆ© et torturĆ©. Ma maison a Ć©tĆ© attaquĆ©e deux fois. Ils ont tout dĆ©truit. C’est pour cela que j’ai dĆ» partir pour sauver ma vie.”

Une guerre oubliĆ©e. Six millions de morts, deux millions de femmes et d’enfants fuyant leurs villes et villages. Pouvez-vous nous expliquer?

“Oui. Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari, a dit qu’il semble que les morts “des pays loin de l’Occident” ont moins de valeur en termes d’humanitĆ© et “moins de poids politique sur la conscience de la communautĆ© internationale”. C’est le cas du Congo. Nos morts n’intĆ©ressent pas la communautĆ© internationale, parce que nous sommes dans les pĆ©riphĆ©ries du monde. Pourtant, aujourd’hui, la guerre est l’ennemi commun de tous. Mandela nous a enseignĆ© que “nous sommes nĆ©s pour ĆŖtre frĆØres”.

On parle peu de la guerre du Congo, ici en Europe, et sans dire toute la vĆ©ritĆ©. Il ne s’agit pas seulement de guerres ethniques. Il est vrai que nous avons beaucoup de problĆØmes en Afrique, mais je me demande: pourquoi le feu s’allume seulement dans les pays riches, où il y a des minerais et du pĆ©trole? Il y a toujours le feu où se trouvent le coltan, l’or, les diamants. Et où terminent ces minerais de sang? Ils sont utilisĆ©s pour faire des smartphones, airbags, navigateurs, etc. On calcule que pour chaque kilo de coltan extrait au Congo, deux enfants meurent. D’autres sont obligĆ©s de devenir “des enfants soldats”. Il est important que nos enfants sachent qu’en jouant Ć  leur jeu vidĆ©o, un autre enfant perd la vie dans les pĆ©riphĆ©ries du monde.”

Que signifie pour vous de faire cette expĆ©rience intellectuelle et humaine Ć  l’Institut universitaire Sophia? Quelles sont vos attentes personnelles, et en vue du bien dans votre pays?

“Sophia a Ć©tĆ© un des dons que j’ai reƧu en Italie. Je pense qu’il aurait Ć©tĆ© prĆ©fĆ©rable de faire l’expĆ©rience de Sophia avant de m’engager comme syndicaliste, parce qu’ici j’ai compris l’importance de la fraternitĆ©. Je crois que la faillite de notre sociĆ©tĆ© congolaise provient du fait que nous avons oubliĆ© le principe de la fraternitĆ©, une force qui nous unit tous, qui n’exclut personne. Aujourd’hui, j’ai compris que l’autre fait partie de moi, que ses problĆØmes sont les miens. L’engagement politique devrait nous aider Ć  comprendre que nous sommes responsables les uns des autres. ƀ Sophia, j’ai compris aussi le sens de la diversitĆ© entre nous. Nous sommes Ć©gaux, mais diffĆ©rents, et si les hommes exploitaient cette richesse, ce serait un bien. Sophia m’a aussi enseignĆ© Ć  comprendre le chemin du dialogue. Le vrai dialogue est celui qui donne de l’espace Ć  l’autre, où il y a toujours une part de vĆ©ritĆ©.”

VidƩo

 

PĆ¢ques orthodoxe

A petits pas

MariaVoce_Intervista_bLorsque le Pape les a rencontrĆ©s, en septembre dernier, il a parlĆ© de Chiara Lubich comme ā€œextraordinaire tĆ©moinā€ de l’unitĆ©, qui ā€œa apportĆ© le parfum de JĆ©sus dans de nombreuses rĆ©alitĆ©s humaines et pays du mondeā€. Et aujourd’hui, sept ans aprĆØs la mort de sa fondatrice, le Mouvement des Focolari reconfirme sa vocation Ć  ĆŖtre une Ć©cole de communion et un foyer d’unitĆ© au service de toute l’Eglise, comme le redit sa prĆ©sidente Maria Voce dans cette interview.

Croyez-vous que le charisme de l’unitĆ© de Chiara soit destinĆ© Ć  se rĆ©aliser ?

Pensez-vous que si je n’y croyais pas j’aurais donnĆ© ma vie au Mouvement ? Nous croyons qu’il se rĆ©alisera parce qu’il coĆÆncide avec la priĆØre que JĆ©sus a adressĆ©e Ć  son PĆØre : Que tous soient Un. Et nous ne pouvons pas penser qu’une priĆØre du Fils de Dieu ne puisse pas se rĆ©aliser. Certes, nous ne savons pas comment, ni quand, mais nous donnons notre vie pour qu’elle se rĆ©alise. Nous voulons qu’elle advienne et nous faisons les petits pas qu’aujourd’hui nous pouvons accomplir pour accĆ©lĆ©rer la venue du moment de sa rĆ©alisation complĆØte.

Que signifie ā€œĆŖtre familleā€ selon le testament de Chiara?

A l’occasion de ma premiĆØre Ć©lection j’ai dit que mon dĆ©sir Ć©tait que le Focolare privilĆ©gie les relations humaines. Je crois qu’au fond c’est ce que nous avons essayĆ© de faire, mĆŖme si l’on est toujours tentĆ© par l’individualisme. BĆ¢tir ces liens avec les personnes du Mouvement signifie s’intĆ©resser vraiment aux autres et avoir un amour capable de comprendre, de pardonner, d’accueillir, d’aider quand cela est nĆ©cessaire : tout ce que l’on fait au sein d’une famille. Une vie de famille donc, mais intĆØgre, parce que tissĆ©e de relations vraies, authentiques. […]

Les mouvements, quel rĆ“le ont-ils aujourd’hui dans l’Eglise ?

Un double rĆ“le: d’un cĆ“tĆ© les mouvements sont porteurs de charismes, dons de l’Esprit Saint pour l’Eglise et l’humanitĆ©. Ils ont donc une influence sur toute l’Eglise, parce qu’ils sont mis Ć  la disposition de tous pour la construction du corps ecclĆ©sial. […] Il y a aussi, dans le cadre de chaque mouvement, un appel Ć  une vie Ć©vangĆ©lique plus radicale.

Il y a le dĆ©sir d’un engagement plus grand, d’une ouverture au monde qui nous entoure. Ce sont les caractĆ©ristiques que les mouvements cherchent Ć  vivre, mais que devraient vivre tous les chrĆ©tiens. […] Dans les associations, dans les mouvements on peut s’aider : on peut dĆ©couvrir la valeur d’être l’un Ć  cĆ“tĆ© de l’autre, pour se donner un coup de main, s’encourager, se soutenir et aussi se relever lorsqu’on est tombĆ©. […]

Lors de votre dernière assemblée le Pape François vous a confié trois verbes: contempler, sortir, se former. Comment les mettez-vous en pratique ?

Le Pape FranƧois a citĆ© une phrase de Chiara Lubich: voici le grand attrait des temps modernes, pĆ©nĆ©trer dans la plus haute contemplation et rester au milieu des hommes, homme parmi les hommes. Chiara nous a toujours enseignĆ© qu’il faut devenir JĆ©sus. Contempler signifie donc ĆŖtre JĆ©sus, devenir JĆ©sus, en vivant l’Evangile dans tous ses aspects, en parvenant Ć  dĆ©couvrir ce que JĆ©sus est en train de faire dans l’histoire, ce qu’il veut nous dire Ć  travers chaque homme que nous rencontrons. […]

Quant Ć  Ā« sortir Ā», c’est l’une de nos prioritĆ©s. Nous l’avons particuliĆØrement ressentie lorsque le Pape FranƧois l’a soulignĆ©e et nous avons Ć©prouvĆ© la joie d’être Ć  l’unisson avec ce qu’il nous demande aujourd’hui. Ā« Se former Ā», nous semble-t-il, nous invite Ć  ĆŖtre particuliĆØrement attentifs Ć  revisiter continuellement notre charisme : non pas pour le transformer, mais pour voir comment rĆ©pondre aujourd’hui aux signes des temps, en accueillant les langages, les styles, les questions nouvelles que l’humanitĆ© impose. Nous faisons en sorte que tout cela soit nĆ“tre pour exprimer le charisme de toujours en l’ajustant Ć  notre Ć©poque.

Comme prĆ©sidente, quelles prioritĆ©s indiquez-vous pour l’avenir du Mouvement?

Ce n’est pas moi qui dĆ©cide des prioritĆ©s. Je dois accueillir celles qui sont exprimĆ©es par le Mouvement dans le monde entier. L’exigence qui est ressortie de la derniĆØre assemblĆ©e est celle d’être trĆØs ouverts et de sortir vers les pĆ©riphĆ©ries, qui ne sont pas seulement gĆ©ographiques, mais qui sont partout où manque l’amour et où les divisions empĆŖchent que se rĆ©alise l’esprit d’unitĆ© du charisme que Chiara nous a laissĆ©. […] Cela implique une attention particuliĆØre envers les lieux où ces divisions se manifestent davantage. Nous pensons aux Pays où la diffĆ©rence entre classes sociales est Ć©norme, Ć  ceux où les diffĆ©rences religieuses deviennent des motifs de lutte, de guerre, de terrorisme. En regardant particuliĆØrement ces pays, nous voulons dĆ©penser notre Ć©nergie, nos talents et faire tout notre possible pour les aider. Sans toutefois oublier l’Europe qui a perdu son Ć¢me religieuse parce qu’elle s’est coupĆ©e de ses racines. Nous portons aussi de l’avant le dialogue avec la culture postmoderne, avec cette nuit qui semble envelopper la vie des hommes d’aujourd’hui.

De Nicola Gori, Osservatore Romano le 18 mars 2015

Pour lire l’intĆ©gralitĆ© de l’interview en italien :

https://www.focolare.org/press/files/2015/03/20150318LAmoreSpiegato_OR.pdf

 

 

BrƩsil: fƩconditƩ de la pensƩe de Chiara Lubich

BrƩsil: fƩconditƩ de la pensƩe de Chiara Lubich

IMG_6024_CuritibaSamedi 14 mars. Le Ā« SalĆ£o dos Atos Ā» immergĆ© dans le vert du Parc Barigui de Curitiba, Ć©tait rempli de monde, des dĆ©putĆ©s fĆ©dĆ©raux, des membres du gouvernement, syndicats, employĆ©s, fonctionnaires publics, jeunes et acadĆ©miciens venus d’Amazonie, du Nord-est, de Brasilia et autres villes du BrĆ©sil.

Dans cette salle ont rĆ©sonnĆ© des paroles insolites : la politique prĆ©sentĆ©e comme Ā« l’amour des amours Ā» qui permet aux administrateurs publics de faire des projets capables de rĆ©pondre aux exigences de la communautĆ© et aux citoyens de rĆ©aliser leurs propres aspirations Ā». Une phrase a Ć©tĆ© Ć©voquĆ©e Ā« Le pouvoir confĆØre la force, mais c’est l’amour qui donne autoritĆ© Ā». Plusieurs fois le mot Ā« fraternitĆ© Ā» a Ć©tĆ© rĆ©pĆ©tĆ©, non seulement en tant que principe Ć©thique de la politique, mais comme Ā« sa substance Ā». Ce sont les points centraux de la pensĆ©e de Chiara Lubich, que Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari, a citĆ© dans son message et qui ont Ć©tĆ© approfondis dans les diverses interventions.

Cette vision de la politique que Chiara elle-mĆŖme avait proposĆ©e, il y a quelques annĆ©es, dans les parlements de diffĆ©rents pays, est apparue aujourd’hui comme une lumiĆØre dans le tunnel de la crise que traverse le BrĆ©sil. Elle a rĆ©veillĆ© de nouvelles espĆ©rances, parce que de nombreuses personnes en ont Ć©tĆ© les tĆ©moins et en ont montrĆ© les rĆ©alisations, non seulement au BrĆ©sil mais aussi dans d’autres pays. Un panorama fait de nouveautĆ©s, a Ć©tĆ© prĆ©sentĆ© dans une vidĆ©o-documentaire au dĆ©but de l’évĆ©nement organisĆ© par le Mouvement Politique pour l’UnitĆ© (MPPU) expression des Focolari, pour le 7iĆØme anniversaire de sa mort.

La rencontre a eu lieu en même temps que deux manifestations populaires de sens opposé et beaucoup des interventions ont mis en évidence la crise politique, économique et éthique, en soulignant le manque croissant de confiance dans les institutions. « Nous sommes ici comme des médiateurs, appelés à changer cette situation par le dialogue et la fraternité », a dit Sergio Previdi, président national du MPPU.

IMG_2873_CuritibaĀ« C’est un grand dĆ©fi. La dĆ©mocratie n’est pas seulement un fait technique, elle a besoin d’une Ć¢me. Nous devons repenser la politique pour pouvoir la rĆ© humaniser Ā», a affirmĆ© Gustavo Fruet, maire de Curitiba. Puis il a citĆ© la culture politique innovante exprimĆ©e par Chiara, dont le programme 2010-2030 a Ć©tĆ© tirĆ© pour faire de Curitiba Ā« une ville de l’innovation globale Ā», qui est dĆ©jĆ  reconnue comme modĆØle de planification substantielle et comme Ā« ville de la fraternitĆ© Ā».

Nombreuses interventions de députés et adeptes de différents partis qui essaient, non sans difficultés, de mettre en pratique une politique à contre-courant ont témoigné combien ils puisent dans MPPU « une nouvelle force et un nouvel engagement ».

ā€œFraternitĆ© veut dire mettre en pratique une stratĆ©gie d’unitĆ©, chercher le dialogue entre la majoritĆ© et l’opposition, entre les institutions et la sociĆ©tĆ©, dans la commune recherche du bien commun Ā», a affirmĆ© le maire de Sorocaba, Antonio Carlo Pannunzio.

Julio Carneiro du MPPU BrĆ©sil, a mentionnĆ© la citĆ©-pilote fondĆ©e par Chiara Lubich (aujourd’hui plus d’une vingtaine) comme Ć©chantillon-modĆØle de ville, pour tĆ©moigner de l’impact de la fraternitĆ© dans la cohabitation civile.

Ā« Une nouvelle culture politique demande des hommes nouveaux Ā», a affirmĆ© le professeur Marconi AurĆ©lio Silva, mettant en Ć©vidence l’urgence de la formation des jeunes Ć  la citoyennetĆ© active, basĆ©e sur la fraternitĆ© : Ā« Puisque nous sommes par nature des ĆŖtres en relation et non pas des individus isolĆ©s Ā». Il a parlĆ© des nombreux fruits de l’école Civitas dans beaucoup d’Etats du BrĆ©sil et du monde.

Pour en savoir plus : www.mppu.org.br – www.focolares.org.br

 

 

 

 

 

De la CorƩe Ơ la Mongolie

De la CorƩe Ơ la Mongolie

Mongolia_chiesa-aDepuis Oulan-Bator, capitale de la Mongolie, jusqu’à Daejeon en CorĆ©e du Sud, il y a plus de dixĀ heures d’avion. Pourtant, ces deux villes font partie du mĆŖme diocĆØse. Exception faite de la capitale, la densitĆ© de la population en Mongolie est de deux habitants par km2. Les chrĆ©tiens reprĆ©sentent le 2% de la population, sur un territoire Ć  la tradition bouddhiste millĆ©naire (53%) et Ć  l’athĆ©isme important (29%).

L’Église locale, rĆ©flĆ©chissant au moyen de prendre soin de ces chrĆ©tiens minoritaires, a demandĆ© de l’aide aux Familles Nouvelles du Mouvement des Focolari. Quelques familles corĆ©ennes se mettent Ć  disposition pour apporter, avec l’annonce de l’Ɖvangile, le tĆ©moignage de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© vĆ©cue en famille. Dans les paroisses d’Oulan-Bator, se trouent un centre social qui accueille des enfants et des jeunes aprĆØs l’école, une ferme communautaire et une clinique gratuite. C’est ici que se dĆ©roule principalement la “mission” des Focolari. Voyons en quoi cela consiste.

Depuis la CorĆ©e, deux ou trois couples Ć  chaque fois se rendent rĆ©guliĆØrement en Mongolie pour visiter les paroisses et rencontrer les familles. Les thĆØmes concernent principalement la famille, avec des rĆ©fĆ©rences Ć  l’Évangile appliquĆ© Ć  la vie quotidienne, qui aussi devient source de changement pour la vie de couple et de famille. Parfois ils rencontrent aussi les jeunes.

Une fois, nous avons apportĆ© des mĆ©dicaments“, raconte Cedam. “La joie de la sœur, lorsque nous lui avons donnĆ© le paquet, Ć©tait indicible: c’étaient justement ceux dont elle avait besoin, car elle n’en avait plus. En Mongolie, pendant presque la moitiĆ© de l’annĆ©e, c’est l’hiver. Pendant des mois, la tempĆ©rature atteint -40°C, c’est pourquoi il est difficile, en admettant qu’ils en aient les moyens, de sortir de la maison pour se procurer le nĆ©cessaire. Lorsque la date du dĆ©part pour la Mongolie approche, les autres familles en CorĆ©e se mobilisent pour rassembler les choses utiles Ć  apporter. Une fois, nous avions pensĆ© apporter des ballons de football et de basket, pour que les jeunes puissent jouer dans la grande plaine. Mais il fallait les acheter et, ensuite, il y avait le problĆØme de la place dans l’avion… Une famille avait mis une tirelire dans son magasin pour les familles mongoles. Ainsi, en plus des ballons, nous avons aussi pu acheter l’appareil pour les gonfler.”

L’évĆŖque est notre chauffeur – poursuit Andrea. Il nous accueille Ć  l’évĆŖchĆ©, nous accompagne dans les paroisses et nous encourage Ć  transmettre gĆ©nĆ©reusement nos expĆ©riences en tant que familles chrĆ©tiennes. Et nous voyons que les familles ont vraiment soif de les entendre. Lorsque nous y retournons la fois suivante, ils nous accueillent avec une affection toujours plus grande. Eux aussi veulent raconter comment ils ont vĆ©cu l’Évangile. Dans une homĆ©lie, avec la prĆ©sence de sœurs de diffĆ©rentes congrĆ©gations, l’évĆŖque a dit que nous avons Ć©tĆ© invitĆ©s par Dieu nous aussi comme missionnaires et, nommant chacun de nous, il nous a appelĆ©: my friends. Lorsque nous quittons la Mongolie, nous sentons Ć  chaque fois que nous laissons lĆ  aussi nos cœurs. Parce qu’à chaque fois, nous rĆ©pĆ©tons avec eux l’expĆ©rience des premiĆØres communautĆ©s chrĆ©tiennes.”

PĆ¢ques orthodoxe

Maria Orsola: Ā« Vive la vie Ā»

MariaOrsola_aLa course vers le Ciel d’une jeune fille de 1968, dont la cause de bĆ©atification est en cours, qui a trouvĆ© le secret du bonheur. Seize ans. De course. ƀ perdre haleine. DestinationĀ : Paradis. Maria Orsola Bussone est une jeune fille piĆ©montaise qui aime la musique beat, s’intĆ©resse aux premiĆØres manifestations estudiantines de 1968, joue de la guitare et prend des cours de chant. Une adolescente comme les autres, pourrait-on dire, amoureuse de la nature, du sport et de la musique. Elle a quelques amourettes, consigne ses pensĆ©es dans son journal intime, a beaucoup d’amis et Ć©crit des lettres aux plus proches d’entre eux. Elle est la fille simple d’un petit monde ancien qui semble sur le point d’être emportĆ© par les vents de la modernitĆ©. Mais sa vie, apparemment sans sursauts, cache au contraire une Ć¢me extraordinaire. Une foi sincĆØre et cristalline. Avec d’autres amies, poussĆ©e par une spiritualitĆ© qui lui donne une longueur d’avance et intĆ©grĆ©e dans une paroisse qui met Ć  profit les directives du Concile Vatican II, « MariolinaĀ Ā» passe la quatriĆØme et, en peu de temps, franchit rapidement toutes les Ć©tapes. En 1968, sur invitation du prĆŖtre don Vincenzo Chiarle, elle participe Ć  l’un des premiers congrĆØs gen, la gĆ©nĆ©ration nouvelle du Mouvement des Focolari. LĆ , Chiara Lubich prĆ©sente Ć  ces jeunes de 1968 un autre modĆØle rĆ©volutionnaireĀ : celui d’un homme juste qui s’est immolĆ© pour la libertĆ© des autres. Lui aussi avait un programmeĀ : « Que tous soient unĀ Ā». Maria Orsola est fascinĆ©e et ce choix illumine toute sa vie. ƀ seize ans, sa course vers le Ciel s’arrĆŖte Ć  cause d’un banal accident. Mais, derriĆØre elle, elle laisse un sillon de lumiĆØre. Un jour, elle avait rĆ©vĆ©lĆ© qu’elle aurait donnĆ© sa vie pour faire dĆ©couvrir la beautĆ© de Dieu aux jeunes. « Et Dieu l’a prise au motĀ Ā», dit le pape Jean-Paul II Ć  des milliers de jeunes du mĆŖme Ć¢ge qu’elle, Ć  Turin, en 1988, la dĆ©signant comme « un exemple lumineux de l’acceptation de sa propre vie comme un don reƧu et non comme une possession Ć©goĆÆsteĀ Ā». « Vive la vieĀ Ā» Ć©tait sa devise. MariaOrsola_cappellaEn 2007 a Ć©tĆ© publiĆ©e sa biographie, Ć©crite par Gianni Bianco et publiĆ©e aux Ć©ditions San PaoloĀ : « Vive la vieĀ Ā». La course vers le Ciel d’une jeune fille de 1968. (ā€œEvviva la vitaā€. La corsa verso il Cielo di una ragazza del ’68ā€.) « Elle m’a tout de suite semblĆ©e une adolescente terriblement actuelle – Ć©crit l’auteur – qui a beaucoup Ć  dire aux jeunes d’aujourd’hui et qui, en certains aspects, a anticipĆ© les grandes idĆ©alitĆ©s de la gĆ©nĆ©ration d’aujourd’hui, celle de l’engagement Ć©cologiste et du service civil volontaire. De plus, j’aimais pouvoir suivre de prĆØs l’histoire de cette jeune fille simple, qui, de la perspective de Turin, où le 1968 italien est nĆ©, observait un monde en changement tant rapide qu’orageux. J’étais surtout poussĆ© par la possibilitĆ© de pouvoir raconter son histoire, avec un langage frais et – je l’espĆØre – touchant, aux jeunes d’aujourd’hui, aux adolescents, accusĆ©s trop souvent d’avoir perdu toute valeur, et qui maintenant la regardent comme un modĆØle.Ā Ā»

Moyen-Orient : la force de l’amour contre le terrorisme

Moyen-Orient : la force de l’amour contre le terrorisme

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Lara Abou Moussa et George Zahm

Ā« Nous sommes deux jeunes libanais et sommes reconnaissants pour l’opportunitĆ© qui nous a Ć©tĆ© donnĆ©e aujourd’hui de pouvoir parler devant cette assemblĆ©e si spĆ©ciale appelĆ©e Ć  accueillir les attentes et les problĆØmes du peuple pour les transformer en lois au service de l’homme Ā». C’est ainsi que commence l’histoire de Lara Abou Moussa et George Zahm, parmi les 400 jeunes prĆ©sents le 12 mars Ć  la Chambre des dĆ©putĆ©s italienne, pour se souvenir de Chiara Lubich. Elle, 25 ans, diplĆ“mĆ©e en biochimie et employĆ©e dans un studio pour le contrĆ“le de la qualitĆ© de la nourriture, lui, 22 ans, Ć©tudiant en marketing et publicitĆ©. Ā« Comme vous le savez, ; le Moyen-Orient vit une des pages les plus sanglantes de l’histoire de l’humanitĆ©. Face Ć  une telle horreur, l’exemple extraordinaire de personnes condamnĆ©es Ć  mort qui refusent de renier leur religion, qui prient pour leurs persĆ©cuteurs et qui pardonnent ces massacres avant leur mort, comme cela s’est passĆ© pour les vingt et un coptes morts en Libye au cours des Ć©vĆ©nements de fĆ©vrier dernier nous interpelle profondĆ©ment, aussi bien pour les chrĆ©tiens et les musulmans qui vivent dans ces Pays, et cela nous rappelle la grandeur de l’amour, du pardon, qui un jour changeront la face du monde. Plusieurs exemples de la Syrie nous ont Ć  nouveau confirmĆ© que l’amour vainc tout Ć©galement lĆ  où cela semble impossible. C’est le cas d’une famille syrienne qui a perdu deux de ses enfants, de 3 et de 9 ans. Alors qu’ils jouaient sur le balcon, un missile a touchĆ© leurs pauvres corps juste au moment où ils Ć©taient contents de pouvoir finalement jouer en plein air profitant ainsi d’un soi-disant cessĆ©-le-feu. Face au drame et Ć  la douleur des parents, l’amour prĆ©sent dans la communautĆ© des Focolari et le partage de cette souffrance dans le quotidien tentent d’assainir cette profonde plaie et de redonner sens Ć  leur existence. Un autre fait dramatique est arrivĆ© Ć  une famille en attente d’un enfant. Le papa avec son frĆØre, s’Ć©taient proposĆ©s comme volontaires pour assurer la sĆ©curitĆ© de leur quartier. Les groupes armĆ©s, mĆ©contents de leur prĆ©sence, les ont enlevĆ©s pendant deux mois avant de les rendre Ć  leurs familles, morts, dĆ©coupĆ©s en morceaux. LĆ  encore, l’amour de la communautĆ© chrĆ©tienne autour de ces familles a pu offrir un peu de consolation. Ces mĆŖmes personnes disent que la force de l’amour les aide Ć  accepter cette souffrance tellement tragique et Ć  surmonter leur drame, peu Ć  peu. Un de nos amis qui voulait nous rejoindre a Ć©tĆ© arrĆŖtĆ© Ć  la frontiĆØre et s’est retrouvĆ© par erreur dans l’obscuritĆ© de la prison. Ayant comme unique arme la priĆØre et la confiance en Dieu, il a dĆ©cidĆ© de mettre son problĆØme de cĆ“tĆ© afin d’offrir aux autres prisonniers, un sourire, une Ć©coute, un conseil et aussi le peu d’aliments qu’il possĆ©dait. Il voulait tĆ©moigner de l’amour de Dieu dans cet endroit si obscur. Face Ć  son attitude surprenante les autres prisonniers se sont mis Ć  leur tour dans cette disposition d’aide rĆ©ciproque. Quelques jours aprĆØs, on l’a sorti de prison. Dans diffĆ©rents lieux, spĆ©cialement en Jordanie, on n’hĆ©site pas Ć  accueillir aussi dans les propres maisons et avec le peu de moyens existants, les familles irakiennes rĆ©fugiĆ©es, que nous dĆ©couvrons ĆŖtre nos frĆØres et sœurs. Nous partageons avec eux la faim, la honte, l’humiliation, la perte d’ĆŖtres chers et nous nous enrichissons des trĆ©sors enfouis derriĆØre les souffrances. Les paroles de JĆ©sus reportĆ©es dans l’Évangile nous interpellent : ”…J’avais faim et vous m’avez donnĆ© Ć  manger, j’avais soif et vous m ‘avez donnĆ© Ć  boire, j’Ć©tais Ć©tranger et vous m’avez accueilli dans votre maison, j’Ć©tais nu et vous m’avez donnĆ© des vĆŖtements, j’Ć©tais malade et en prison et vous ĆŖtes venus me visiter !”. Avec beaucoup d’amis, nous expĆ©rimentons et croyons fermement que la violence n’aura pas le dernier mot. Si elle est capable de dĆ©truire, elle ne pourra jamais mettre fin Ć  l’homme et Ć  la force de l’amour qui habite en lui. Face Ć  la haine, comme le dit Chiara Lubich, un acte d’amour est capable d’arrĆŖter la main d’un terroriste Ā».

Chiara Lubich: comment suivre JƩsus?

Chiara Lubich: comment suivre JƩsus?

ChiaraLubich_GA«Très chers Gen,

Peut-être souhaiteriez-vous connaître une parole qui en vaut la peine : une parole qui exprime tout, qui résume la vérité, qui peut vous fournir une recette pour la vraie vie.

C’est ce sur quoi je mĆ©dite ces jours-ci.

Eh bien, Gen, je suis arrivĆ©e Ć  la conviction qu’il n’existe pas de chemin plus sĆ»r, pour parvenir Ć  la vie parfaite, que celui de la souffrance que l’on Ć©treint avec amour.

C’est ce qu’ont pensĆ© les Saints, tout au long des siĆØcles.

Chacun d’eux a voulu suivre JĆ©sus, et Lui, il a parlĆ© clairement : Ā« Si quelqu’un veut venir Ć  ma suite, qu’il se renie lui-mĆŖme et prenne sa croix, et qu’il me suive Ā». (Marc 8, 34)

«…Qu’il prenne sa croix Ā».

Pour Le suivre, Lui qui est Parfait, chacun n’a d’autre moyen que celui d’accueillir dans son cœur sa propre croix et ses propres souffrances.

Nous en avons tous. Eh bien ! Levons-nous le matin avec un cœur transformĆ©. Nous le savons bien, nous voudrions tous Ć©loigner la souffrance, la mettre de cĆ“tĆ©, l’oublier. L’être humain est ainsi fait. Mais pas le chrĆ©tien. Ɖtant disciple de JĆ©sus, il sait reconnaĆ®tre que la souffrance est prĆ©cieuse, qu’il lui faut l’accepter, comme l’a fait JĆ©sus avec sa croix, et il l’étreint avec tout l’élan de son cœur.

Qu’en rĆ©sultera-t-il ? Quel en sera le fruit ?

Toutes les vertus apparaƮtront : la patience, la puretƩ, la douceur, la pauvretƩ, la tempƩrance etc.

Et avec toutes les vertus, la perfection et la vraie vie.

Vous ĆŖtes d’accord ?

Chaque personne qui veut atteindre un but, doit se soumettre Ơ des entraƮnements, des sacrifices, des efforts.

Notre objectif est JƩsus.

Pour Le suivre il nous faut dĆ©couvrir la valeur de la souffrance et l’aimer.

Ciao Gen, tous mes souhaits pour que vous sachiez ĆŖtre dignes de LuiĀ».

Chiara Lubich

(extrait de l’éditorial de ā€œGenā€, octobre – novembre 1979)

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Mumbai: tout petits artistes en musical

Mumbai: tout petits artistes en musical

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6 semaines de prĆ©paration, 34 acteurs sur scĆØne, et 250 spectateurs. 36 mille roupies rĆ©coltĆ©es, l’équivalent d’environ 500 euros, pas si mal si l’on pense que la somme permettra Ć  plus ou moins 10 enfants de la ville de participer au programme de 5 jours qui se dĆ©roulera Ć  Mumbai.

Le mouvement des Focolari est prĆ©sent en Inde depuis 1980. Aujourd’hui des centres sont ouverts Ć  Mumbai, Bangalore, Goa et New Delhi avec leurs activitĆ©s propres : mariapoli, rencontres mensuelles pour adultes, familles et jeunes. Dans diffĆ©rentes villes – Vasai, Pune, Panjim, Margao, Vasco, Trichy – des groupes de personnes s’activent autour de l’esprit des Focolari.

Cette annĆ©e, un grand but se dessine Ć  l’horizon : la Semaine Monde Uni (SMU), rendez-vous annuel des Jeunes pour un Monde Uni qui a comme objectif de rendre visibles les nombreux pas rĆ©alisĆ©s sur le chemin vers la fraternitĆ© dans les diffĆ©rentes parties du monde.

La SMU 2015 passe par l’Inde. Comme l’annĆ©e derniĆØre en Afrique, autour du concept de Ubuntu, cette fois-ci c’est le subcontinent berceau d’une Ć©norme variĆ©tĆ© ethnique et religieuse qui accueillera l’évĆ©nement central de la semaine Ć  Mumbai, du 27 avril au 1er mai, et la conclusion Ć  Coimbatore, dans le Tamil Nadu (sud de l’Inde), le 4 mai.

Coimbatore avait dĆ©jĆ  accueilli en 2009 le ā€œSuper congrĆØs Gen 3ā€, avec des adolescents du monde entier et la collaboration du mouvement gandhien Shanti Ashram.

On peut imaginer le travail Ʃnorme de prƩparation des moindres dƩtails. Cette fois-ci toute la communautƩ des Focolari sur place a dƩcidƩ de se retrousser les manches et de soutenir les jeunes dans cette initiative.

Une premiĆØre rĆ©alisation justement a Ć©tĆ© le musical Ā« le ruisseau dans la forĆŖt Ā», reprĆ©sentĆ© le 22 fĆ©vrier dernier. Une histoire Ć©crite Ć  partir du message d’unitĆ© que les Gen4 (les enfants du mouvement des Focolari) transmettent aussi dans leurs chansons. Des heures de rĆ©pĆ©titions, avec l’enthousiasme et l’engagement des enfants, et quelques inconvĆ©nients : la veille du musical deux d’entre eux tombent malade avec une forte fiĆØvre et les auteurs ont dĆ» changer le texte !

ā€œMes enfants sont super contents ! – explique une maman – ils ont rencontrĆ© de nouveaux amis et me disent qu’ils ont dĆ©jĆ  la nostalgie des rĆ©pĆ©titions. Ƈa leur manque plus que les amis d’école parce que, me disent-ils, nous avions tellement de joie Ć  nous retrouver, si diffĆ©rente de celle quand nous rencontrons les copains de classe Ā».

Ā« MĆŖme si les enfants ont des talents, pour chanter ou pour danser – raconte une maman – il est beau de voir ces talents utilisĆ©s pour une activitĆ© aussi belle, avec des valeurs Ā».

भारत ą¤•ą„€ ओर ą¤øą„‡ आप ą¤øą¤­ą„€ ą¤•ą„‹ बधाई (Bharat ki ora se aap sabhi ko badhai)

ƀ tous une grande salutation de l’Inde !

Maroc, journal de bord

Maroc, journal de bord

MoroccoLa ā€œRĆØgle d’orā€ Ā« Fais aux autres ce que tu voudrais qu’on te fasse Ć  toi-mĆŖme Ā» Ā« Mt VII,12), que propose l’Evangile, est prĆ©sente aussi dans l’Islam et dans les autres religions. Lorsqu’elle est mise Ć  la base de chaque relation, elle engendre – comme cela s’est produit sur ces terres – un amour qui suscite un fĆ©cond Ā« dialogue de la vie Ā» avec chaque personne que l’on rencontre. Un dialogue tissĆ© de petits gestes, d’attention Ć  l’autre, de respect, d’écoute. C’est cet amour concret du prochain qui a permis que naisse au Maroc quelques communautĆ©s focolari, où l’amour et le respect l’emportent sur les diffĆ©rences de culture, de tradition et de religion. Voici quelques extraits du Journal de bord Ć©crit par Claude, accompagnĆ© de Ivano, en visite auprĆØs de ces communautĆ©s, fin janvier et dĆ©but fĆ©vrier dernier.FĆ©vrier 2015

“Nous sommes Ć  Fez, ville impĆ©riale, trĆØs fiĆØre de sa tradition hautement spirituelle. De nombreux Ć©tudiants subsahariens viennent y faire leurs Ć©tudes supĆ©rieures. Ils frĆ©quentent volontiers la paroisse francophone et son curĆ©, le PĆØre Matteo, qui m’a demandĆ© de faire la catĆ©chĆØse sur les sacrements Ć  une vingtaine d’entre eux, l’occasion de vivre ensemble un Ć©change profond et convivial.

Le groupe Parole de Vie (focolari) de la paroisse a rĆ©uni une trentaine d’étudiants en mĆ©decine, chimie, informatique, y compris les cinq venus de Rabat. Ensuite dĆ®ner chez les Petites Sœurs de JĆ©sus qui vivent en plein cœur de la mĆ©dina : Lucile raconte son expĆ©rience Ć  l’hĆ“pital.

20150316-04ArrivĆ©e Ć  Tanger pour rencontrer le petit groupe d’une quinzaine de personnes, musulmans et chrĆ©tiens, qui vivent la spiritualitĆ© de l’unitĆ©.

SoirĆ©e avec un couple qui nous considĆØre dĆ©sormais plus proches que leurs frĆØres de sang. Lui a Ć©tĆ© affectĆ© par son travail cette annĆ©e loin de sa femme, Ć  24h de route, mais cet Ć©loignement a Ć©tĆ© finalement bĆ©nĆ©fique car ils ont dĆ©couvert le positif l’un de l’autre.

Amaury m’appelle pour voir le bureau où il donne des cours d’informatique Ć  trois jeunes migrants…

DĆ©jeuner chez Mohamed, sa femme souhaite approfondir la spiritualitĆ© de l’unitĆ©. Elle raconte son expĆ©rience avec le gardien de l’immeuble où elle travaille qui ne la saluait plus : il voulait qu’elle lui rapporte de l’huile de sa patronne espagnole quand elle n’était pas lĆ . Refus de sa part, car l’huile ne lui appartient pas. Mais peu aprĆØs elle reƧoit un litre d’huile d’olive de sa mĆØre, le Ā« mot du jour Ā» invite Ć  partager : elle lui apporte la bouteille en lui expliquant que cette huile est Ć  elle et qu’elle peut donc en faire ce qu’elle veut. L’homme n’en revient pas et se confond en excuses. La rĆ©conciliation est faite.

Fawzia nous rejoint : elle a fondĆ© une petite Ć©cole dans un quartier pauvre de la pĆ©riphĆ©rie. Elle raconte que l’épicier d’à cĆ“tĆ© se met devant l’entrĆ©e pour dire aux mamans d’inscrire leurs enfants dans une autre Ć©cole qui vient d’ouvrir, alors que l’an dernier elle avait accueilli son fils. Elle ne lui en veut pas : un jour elle lui demande ce qu’il avait contre elle, mais pas de rĆ©ponse. Elle a su qu’il agissait ainsi parce qu’il avait obtenu deux places pour ses enfants dans cette nouvelle Ć©cole, dont une gratuite, Ć  condition de ramener les enfants qui voudraient s’inscrire chez Fawzia.

Fawzia est toute contente des fruits de son travail : ce premier semestre, ses Ć©lĆØves de l’an passĆ©, qui ont rejoint l’école primaire publique du quartier, comptent tous parmi les meilleurs. On l’accompagne au garage de son mari associĆ© avec le propriĆ©taire du local, tout content de nous le montrer. Puis on rencontre son frĆØre qui vient d’avoir une voiture d’occasion, mais il doit remplacer le pare-brise : il a voulu aider une femme Ć¢gĆ©e en prenant ses sacs du marchĆ©. Au retour il la retrouve sur la route en train de lancer une pierre pour Ć©loigner un chien, mais celle-ci vient casser le pare-brise de sa voiture. La vieille dame est dĆ©solĆ©e et veut lui donner le peu d’argent qui lui reste, mais il lui pardonne et lui dit qu’il trouvera un moyen pour le remplacer.

SoirĆ©e rencontre avec des familles …. Avant de se quitter Ahmed nous invite Ć  rester dormir chez lui. On accepte, Ahmed est trĆØs content. On passe la soirĆ©e avec sa famille, il va chercher un tagine viande.

20150316-03Dimanche aprĆØs-midi, rencontre dĆ©tente chez Fawzia avec toute sa famille. Promenade autour de la maison, projection de quelques photos des amis d’AlgĆ©rie. Fawzia nous raconte que sa grand-mĆØre accueille tout le monde chez elle. MĆŖme si elle n’a pas grand-chose, elle partage tout. Elle reƧoit aussi beaucoup de cadeaux. Ses propres enfants ne viennent presque pas la voir Ć  cause de leur pĆØre qui a perdu la tĆŖte, mais elle prend un jour par trimestre pour leur rendre visite malgrĆ© l’avis contraire de ses voisins. Elle dit qu’elle fait tout pour Dieu et pour elle-mĆŖme.

Visite Ć  l’école de Fawzia. Le quartier grouille d’enfants qui jouent dans des rues boueuses et chaotiques. Les maisons y poussent comme des champignons. Toute joyeuse elle raconte que deux enfants lui demandent de s’inscrire Ć  son Ć©cole qui a trĆØs bonne rĆ©putation dans le quartier. Six jours aprĆØs, trois autres nouvelles inscriptions !

Retour par Casablanca. SoirĆ©e avec Susana, Mohammed et Nadedj. Demain je rentre en AlgĆ©rie et Ivan rejoindra l’Italie, tous deux enrichis de la rencontre avec ces personnes qui s’engagent Ć  vivre au quotidien pour un monde plus uniā€.

Philippines : la prophƩtie de la S.O.R.

Philippines : la prophƩtie de la S.O.R.

SOR 4SOR pour School for Oriental Religions ( Ecole pour les religions orientales). Cela a Ć©tĆ© une des idĆ©es typiques de l’aspect gĆ©nial du charisme de Chiara LubichĀ Ā», Ć©crit sur son blog, Roberto Catalano, co-responsable du Centre pour le dialogue interreligieux du Mouvement des Focolari.

ArrivĆ©e presque au terme de son voyage en Asie en janvier 1982, la fondatrice du Mouvement des Focolari lanƧa une idĆ©e qui paraissait ĆŖtre presque un rĆŖve. Il s’agissait de commencer , dans la citadelle des Philippines, Tagaytay, point de rĆ©fĆ©rence pour les Focolari en Asie, des cours de formation qui permettent aux catholiques de s’ouvrir, prĆ©parĆ©s d’une faƧon adĆ©quate, au dialogue avec des fidĆØles d’autres religions. Chiara Lubich arrivait du Japon où elle avait eu l’occasion, sur invitation du rev. Nikkyo Niwano, fondateur de la Rissho- Kosei-kai, mouvement de renouvellement bouddhiste japonais, de parler de son expĆ©rience chrĆ©tienne Ć  des milliers de bouddhistes. L’impact avait Ć©tĆ© fort, non seulement pour les bouddhistes qui Ć©coutaient une femme catholique qui parlait dans le Temple SacrĆ© en face de la grande statue de Bouddha, mais pour Chiara elle-mĆŖme. A l’arrivĆ©e dans les Philippines, pays chrĆ©tien de l’Asie, elle avait eu l’intuition de la nĆ©cessitĆ© de lancer le Mouvement des Focolari, particuliĆØrement celui de ce continent, Ć  dialoguer avec les bouddhistes, les musulmans et les hindous. Mais elle avait aussi cueilli la nĆ©cessitĆ© de se prĆ©parer d’une maniĆØre adĆ©quate pour une tĆ¢che engageante qui ne devait pas aller au dĆ©triment des identitĆ©s religieuses de chacun. AprĆØs avoir communiquĆ© son rĆŖve Ć  quelques-uns des responsables du Mouvement, une personne avait offert une maison qui pouvait accueillir des professeurs et de brefs cours.

20150315-01C’est ainsi qu’est nĆ©e la S.O.R. qui, au cours de ces trois dĆ©cennies, a proposĆ© des week-end de formation Ć  des chrĆ©tiens de l’Asie Ć  propos de sujets qui concernent les diffĆ©rentes religions. A partir de 2009, ensuite, avec la diffusion de tensions religieuses et du fondamentalisme, on a pensĆ© affronter des thĆØmes spĆ©cifiques, transversauxĀ : Dieu dans les traditions asiatiques, le commandement de l’amour, le rĆ“le des Ɖcritures Saintes, et cette annĆ©e, la place et la signification de la souffrance.

Du 26 fĆ©vrier au 1er mars, la Citadelle Pace (Tagaytay) a accueilli ainsi environ 300 personnes provenant pour la plus grande partie, des Philipines, mais aussi avec des dĆ©lĆ©gations du Pakistan, de l’Inde, Myanmar, ThaĆÆlande, Vietnam, Hong Kong, TaĆÆwan, IndonĆ©sie, Japon et CorĆ©e. Ils sont presque tous catholiques, mais trois bouddhistes, membres actifs des Focolari, ont voulu ĆŖtre prĆ©sents, venant du Japon et de la ThaĆÆlande. Le sujetĀ : Le sens de la souffrance dans les religions asiatiquesĀ : hindouisme, bouddhisme, islam, christianisme. L’objectifĀ : mettre en Ć©vidence la valeur et la signification que les traditions respectives donnent Ć  la douleur en gĆ©nĆ©ral, celle physique, comme celle spirituelle et psychique ou celle provoquĆ©e par des dĆ©sastres naturels.

 

Les prĆ©sentateurs Ć©taient experts des diffĆ©rents secteurs, trois Ć©vĆŖques aussi Ć©taient prĆ©sents (Roberto Mallari, de S. JosĆ© Nueva Ecija dans les Philippines, Brenan Leahy, de Limerick en Irlande et Felix Anthony Machado de Vasai en Inde) et un professeur amĆ©ricain expert en bouddhisme ( Donald Michell de la Purdue University) reliĆ© via skype. L’Ć©cole a ensuite offert l’occasion de partager des expĆ©riences de dialogue dans des pays où les chrĆ©tiens sont une petite minoritĆ©, comme en Inde, en ThaĆÆlande, au Japon, ou Ć  TaĆÆwan.

 

« Ils sont venus pour apprendre Ć  dialoguer avec les autres religions, mais ce qu’ils ont dĆ©couvert a Ć©tĆ© le christianisme dans sa dimension la plus profonde et en mĆŖme temps, ouvert Ć  tous ceux qui se rencontrent, peu importe Ć  quelle foi ils appartiennentĀ Ā» conclut Catalano. Chiara a compris la nĆ©cessitĆ© de former les chrĆ©tiens au dialogue dans un continent qui vit dans un kalĆ©idoscope de fois. Un dialogue qui ne relativise pas ni n’aplatit, où chacun doit ĆŖtre lui-mĆŖme et, en rencontrant l’autre, doit redĆ©couvrir ses propres racines.

Ā 

 

Chiara Lubich et l’AmĆ©rique Latine: politique, identitĆ© et projet

Chiara Lubich et l’AmĆ©rique Latine: politique, identitĆ© et projet

Margarita-Stolbizer

Margarita Stolbizer

L’AmĆ©rique Latine est faite d’unitĆ© et de diversitĆ© et ce qui la rend forte, c’est son parcours vers l’intĆ©gration. Cet objectif, qui n’est sans doute pas encore atteint, repose sur une unitĆ© de sentiments, d’émotions, de liens fraternels, relevant tous d’une histoire commune.

C’est la vision prophĆ©tique dontĀ Chiara Lubich a eu l’intuition pour cette rĆ©gion du monde et c’est vers elle que nous nous acheminons tant bien que mal.

En AmĆ©rique Latine les dĆ©mocraties, mĆŖme si elles se sont peu Ć  peu consolidĆ©es grĆ¢ce Ć  des processus de dĆ©mocratisation post-dictatoriaux et d’intĆ©gration rĆ©gionale, n’ont pas suivi, pour ce qui est de la qualitĆ©, une courbe de progression linĆ©aire. L’AmĆ©rique Latine doit affronter un avenir incertain et complexe. La croissance Ć©conomique des derniĆØres annĆ©es n’est pas parvenue Ć  Ć©radiquer complĆØtement la pauvretĆ©, ni Ć  rĆ©soudre les problĆØmes d’inĆ©galitĆ© sociale et d’insĆ©curitĆ©.

Et c’est ici que vient en Ć©vidence le lien Ć©troit qui existe entre la politique et l’idĆ©e de fraternitĆ©. L’idĆ©e de fraternitĆ©, dont Chiara Lubich a particuliĆØrement tĆ©moignĆ© et qu’elle a enseignĆ©e, est en rapport avec deux Ć©lĆ©ments essentiels de la politique. Le premier est l’idĆ©e d’une politique conƧue comme un projet collectif de l’AmĆ©rique Latine qui aille au-delĆ  de nos individualitĆ©s, qui implique une dĆ©marche de communion, un acte de fraternitĆ©, parce que fondĆ© sur la reconnaissance de l’autre, sur le respect de la diversitĆ©. Le dialogue est l’outil principal pour faire avancer un tel projet.

Le second Ć©lĆ©ment est la perspective Ć  moyen terme. L’idĆ©e de travailler Ć  des actions dont on ne verra peut-ĆŖtre jamais les fruits est la plus noble attitude qui tĆ©moigne de la grandeur de la politique.

ChristinaCalvo

Cristina Calvo

Chiara Lubich a fait naĆ®tre, non seulement en AmĆ©rique Latine mais dans le monde entier, de nombreuses initiatives dans quatre domaines : L’Etat, les organismes sociaux, le secteur privĆ© et celui de la connaissance.

L’accĆØs aux droits fondamentaux, Ć  l’éducation et au travail, ont Ć©tĆ© et doivent Ć  nouveau ĆŖtre les piliers de la construction d’une identitĆ© nationale.

Les institutions doivent ĆŖtre considĆ©rĆ©es non comme des monuments, mais comme des milieux où sont garantis les droits des personnes, où l’on rend opĆ©rationnel l’exercice de ces mĆŖmes droits, afin qu’ils ne se rĆ©duisent pas Ć  de belles dĆ©clarations de principe, mais puissent ĆŖtre rĆ©ellement appliquĆ©s.

Chiara Lubich a aussi contribuĆ© Ć  mettre en Ć©vidence la dimension Ć©thique de la politique. L’éthique implique la transparence et elle est directement liĆ©e Ć  l’idĆ©e de fraternitĆ© : elle permet de s’indigner autant de la corruption que de la pauvretĆ© ou des inĆ©galitĆ©s.

Nous sommes certains que l’AmĆ©rique Latine, du point de vu politique, doit retrouver un modĆØle et un projet de dĆ©veloppement Ć©conomique productif basĆ© sur l’intĆ©gration sociale, qui garantisse l’accĆØs aux droits humains dans leur intĆ©gralitĆ©, qui promeuve et favorise des conditions de vie dignes.

Nous avons besoin de retrouver un leadership fiable, clairvoyant et exemplaire. Nous insistons particuliĆØrement sur l’idĆ©e d’exemplaritĆ© qui ne se rĆØgle ni avec de l’argent, ni en achetant les consciences, mais au contraire par un choix de conduite. Une exemplaritĆ© qui ne peut ĆŖtre le fait des individus seulement, mais qui doit tout autant aussi se doter d’un leadership favorisant les dynamiques collectives et participatives.

Un projet de dĆ©veloppement qui ne se donne pas comme prioritĆ© la rĆ©solution des problĆØmes des secteurs les plus vulnĆ©rables et les plus pauvres n’en n’est pas un.

Il faut aussi retrouver l’idĆ©e de fraternitĆ© comme valeur prioritaire au regard de la gestion du bien public. Il est impĆ©ratif de retrouver une politique de convictions. Cela suppose d’accepter la diversitĆ©.

En Argentine et dans le reste de l’AmĆ©rique Latine nous avons besoin de retrouver confiance et tout particuliĆØrement une culture des valeurs, des valeurs Ć©thiques qui s’incarnent dans la pratique et dans la rĆ©flexion politique. Et nous rejoignons ici les principes et le tĆ©moignage de vie de Chiara Lubich dont nous cĆ©lĆ©brons aujourd’hui la mĆ©moire. Pour l’AmĆ©rique Latine, Chiara conjugue charisme, savoir, leadership, action et destinĆ©e des peuples. Une destinĆ©e et un engagement qui nous mobilisent.

Margarita Stolbizer (1) et Cristina Calvo (2)

(1) Avocate argentine, dĆ©putĆ©e nationale, prĆ©sidente du Parti GĆ©nĆ©ration pour la Rencontre Nationale – GEN et candidate du centre-gauche Ć  l’élection prĆ©sidentielle 2015 de la RĆ©publique Argentine.

(2) Economiste argentine, dirige la parti GĆ©nĆ©ration pour la Rencontre Nationale – GEN

L’Italie honore la mĆ©moire de Chiara Lubich

L’Italie honore la mĆ©moire de Chiara Lubich

20150312_pom_2220-03Existe-t-il ā€œune politique qui en vaille la peineā€, Ć  un moment de l’histoire qui la voit en pleine crise, souvent identifiĆ©e Ć  un pouvoir corrompu ou Ć  des intĆ©rĆŖts particuliers ?

La question a Ć©tĆ© abordĆ©e le 12 mars aprĆØs-midi, dans le cadre de l’un des nombreux Ć©vĆ©nements mondiaux Ć  l’occasion du 7ĆØme anniversaire du dĆ©cĆØs de Chiara Lubich (1920-2008). Ā« Sa foi simple et courageuse – affirme dans son message Sergio Mattarella, PrĆ©sident de la RĆ©publique italienne – , unie Ć  une extraordinaire capacitĆ© de lire la modernitĆ© et d’en accepter les dĆ©fis, inspire la vie de milliers de personnes dans le monde entier, en exhortant constamment les institutions nationales et internationales Ć  promouvoir les valeurs de fraternitĆ© et de respect rĆ©ciproque, en faveur du dialogue dans la famille, dans la communautĆ©, entre les peuples Ā».

20150312_pom_2378-04Pour la fondatrice du mouvement des Focolari s’engager en politique signifiait rĆ©pondre Ć  une vocation, Ā« L’amour des amours Ā», c’était sa dĆ©finition de la politique. RĆ©pondre Ć  cet appel Ā« est avant tout un acte de fraternitĆ© : on agit pour le bien public, pour la collectivitĆ©, en dĆ©sirant le bien de chacun comme si c’était le sien propre Ā». Pour atteindre ce but, a affirmĆ© la prĆ©sidente des Focolari, Maria Voce, Ć  l’ouverture du congrĆØs Ā« Chiara Lubich : l’unitĆ© et la politique Ā», Ā« il est indispensable de partir prĆ©cisĆ©ment de l’unitĆ© qui seule peut donner Ć  la libertĆ© et Ć  l’égalitĆ© leur juste valeur Ā».

Que signifie vivre la fraternitĆ© universelle dans un milieu aussi sensible? Iole Mucciconi, qui joue un rĆ“le important auprĆØs de la PrĆ©sidence du Conseil des Ministres, tĆ©moigne : Ā« Chaque matin il est important de s’engager Ć  bien accomplir jusqu’au bout son propre travail ; j’ai toujours Ć  l’esprit les conseils de Chiara Lubich pour vivre la 20150312_pom_2523-05fraternitĆ© : mener une vie honnĆŖte, bien se conduire sur le plan moral, ĆŖtre dĆ©tachĆ© de l’argent et partager les joies et les peines de nos frĆØres Ā».

Le problĆØme de la corruption qui, hĆ©las, gangrĆØne l’Etat, est aussi trĆØs ressenti par Raffaele ScamardƬ, assesseur aux travaux publics du XIIĆØme arrondissement de Rome, Ć  un moment où les magistrats et les forces de l’ordre cherchent Ć  dĆ©manteler les rĆ©seaux des malversations qui ont pris au piĆØge la capitale. Ā« MalgrĆ© tout, dit-il, une politique orientĆ©e au bien des autres est possible : en rĆ©parant une route endommagĆ©e, en Ć©coutant les citoyens et leur besoin de lĆ©galitĆ©, en travaillant avec une 20150312_pom_2498-06transparence qui tienne Ć©loignĆ©e la corruption Ā».

DieudonnĆ© Upira Sumguma confirme la chose, lui qui fut ministre de la Fonction Publique de la RĆ©publique DĆ©mocratique du Congo et qui s’est trouvĆ©, lors de son mandat, Ć  devoir refuser des pots de vin.

Les jeunes des Focolari au Parlement. Le matin, dans la salle des parlementaires, pleins feux, avec Lara et George, sur la tragĆ©die des rĆ©fugiĆ©s syriens au Liban et en Jordanie: une intervention vraie, simple, directe et confiante, Ć  l’image de leurs vingt ans. La guerre qui dĆ©chire la Syrie a toutes les caractĆ©ristiques d’un drame. Abraham, quant Ć  lui, aborde le problĆØme du narcotrafic qui sĆ©vit dans son Pays, le Mexique. Cette cĆ©lĆ©bration du 7ĆØme anniversaire de Chiara Lubich est largement marquĆ©e par l’engagement et des actions conduites par les jeunes des Focolari dans les pays les plus Ć©prouvĆ©s. Pour eux ces actions ont une dimension politique. Ils se sont donnĆ© rendez-vous Ć  plus de 300 Ć  Rome, pour donner visibilitĆ© Ć  des actions de dialogue, de solidaritĆ©, de paix qui vont d’un bout Ć  l’autre de la planĆØte. La PrĆ©sidente de la Chambre des dĆ©putĆ©s, Laura Boldrini, interpellĆ©e sur le rĆ“le de la politique pour rĆ©soudre les conflits et protĆ©ger les droits humains, les remercie pour avoir le courage de Ā« raccourcir les distances entre les institutions et les citoyens Ā» et leur demande Ā« de ne pas cĆ©der Ć  qui veut changer l’ADN de notre peuple fait d’accueil et de solidaritĆ© Ā». Elle encourage les jeunes Ć  se mettre Ć  Ā« la disposition du bien commun avec gĆ©nĆ©rositĆ©, pour influencer les dĆ©cisions et les choix Ā», Ć  rendre service Ć  leur Pays en ne s’aplatissant pas devant les oppositions et la logique de l’ennemi parce que Ā« dans les valeurs de Chiara Lubich il y a une vision de la sociĆ©tĆ© qui relĆØve du politique et invite Ć  ne pas se mettre en dehors Ā».

Le dialogue se poursuit en abordant les blessures propres Ć  notre Ć©poque: le rapport au monde musulman, la guerre et les Ć©pidĆ©mies africaines, les catastrophes naturelles du Sud-Est asiatique. Le politologue Pasquale Ferrara insiste en disant Ā« que le dialogue n’est pas l’arme des faibles Ā» et l’économiste Luigino Bruni rappelle, Ć  propos des Ć©normes inĆ©galitĆ©s sociales, que Ā« le bonheur le plus important n’est pas le nĆ“tre mais celui des autres et qu’il est donc utile de s’engager avec un esprit crĆ©atif pour rĆ©soudre les problĆØmes et se mettre ensemble pour rĆ©aliser des choses nouvelles Ā».

Le sens communautaire des projets mis en œuvre par les jeunes des Focolari et accompagnĆ©s par l’Observatoire de la FraternitĆ© prĆ©vu par United world project explicite, selon Paolo Frizzi, la ā€œperspective anthropologique et civile du charisme de l’unitĆ© capable de faƧonner une humanitĆ© nouvelle en mesure de partager des actions de vie Ć  partir des diffĆ©rences et de construire des projets durables ayant pour horizon le mondeā€. En synthĆØse, Ā« La fraternitĆ© en chemin Ā», titre choisi pour cette manifestation, exige des pas concrets de la part des politiques et des citoyens.

Projet ā€Baluchon permanentā€

Projet ”Baluchon permanent”

20150313-02« Le RĆ©seau ‘Baluchon Permanent’ veut ĆŖtre une initiative concrĆØte et immĆ©diate adressĆ©e Ć  beaucoup de personnes en difficultĆ© due Ć  la situation de crise Ć©conomique dans laquelle nous vivonsĀ Ā». C’est ainsi que commence le texte qui illustre le projet qui, depuis le mois de mai dernier a donnĆ© naissance Ć  l’initiative.

Le terme baluchon, qui rappelle la rĆ©colte de peu et pauvres choses dans un foulard et qui est donc synonyme de pauvretĆ©, a voulu signifier, pourĀ Chiara Lubich et le premier noyau naissant des Focolari, au milieu des annĆ©es ’40, le sens de partage, de dons et de redistribution de biens matĆ©riels. Une pratique est ainsi nĆ©e, qui consiste Ć  se priver librement du superflu et parfois de ce que l’on croit nĆ©cessaire, pour le partager et en faire don Ć  celui qui en a besoin.

Ce sont celles-lĆ  les racines du baluchon qui a trouvĆ© sa place auprĆØs du PĆ“le Lionello Bonfanti, prĆØs de Loppiano qui est devenu un centre de rencontre entre celui qui a Ć  partager des biens et celui qui en a besoin. « Environ 3000 personnes sont dĆ©jĆ  passĆ©es par ici – racontent Roberta Menichetti et Araceli Bigoni, de l’Ć©quipe qui coordonne l’initiative – , surtout des familles qui habitent sur le territoire. Aujourd’hui, ce sont des milliers de vĆŖtements, de meubles pour la maison, de livres, de petits ustensiles, de jeux, de services immatĆ©riels comme le temps, les talents, et la disponibilitĆ© qui sont arrivĆ©s et repartis avec les nouveaux propriĆ©tairesĀ Ā».

20150313-01« Ce n’est pas par hasard que ce soit le pĆ“le Lionello Bonfanti qui accueille l’initiative – continue Eva Gullo, prĆ©sidente de l’EdC, sociĆ©tĆ© qui gĆØre le PĆ“le – cet espace Ć©tant la ‘maison’ de tous les membres de l’Économie de Communion, celle-ci ayant parmi ses motivations, celle de diffuser la ‘culture du donner’, possibilitĆ© qui permet de contribuer au bien-ĆŖtre social Ć  partir de soi-mĆŖmeĀ Ā».

Les histoires de gĆ©nĆ©rositĆ© nĆ©es Ć  partir de cette initiative sont nombreuses. Comme celle de la famille logĆ©e dans les locaux paroissiaux d’une petite ville des environs qui, ayant reƧu la possibilitĆ© de se transfĆ©rer dans une petite habitation, a trouvĆ© au ‘baluchon’ les meubles pour arranger sa maison. Le rĆ©seau d’amis a organisĆ© aussi le transport et le montage des meubles pour un coĆ»t zĆ©ro.

Des voix comme ”providence” et ”confiance” sont des Ć©lĆ©ments irremplaƧables de cette expĆ©rienceĀ : comme cette aprĆØs-midi-lĆ  au cours de laquelle un petit lit de nouveau-nĆ© Ć©tait Ć  peine parti du ‘baluchon’, qu’une demande Ć©tait arrivĆ©e pour le mĆŖme genre d’article. MĆŖme pas une demi-heure aprĆØs, un autre petit lit Ć©tait arrivé !

Le projet baluchon a remportĆ© le titre ”Entreprendre dans le social”, activĆ© par la Fondation Catholique Assurances pour la section ”Nouvelles pauvretĆ©s” qui Ć©largit les fonds Ć  des organes qui s’occupent de projets d’aide Ć  des personnes indigentes. Les fonds seront utilisĆ©s pour une organisation plus fonctionnelle des locaux.

A partir de cette pratique du partage et du don, sont nĆ©es des soirĆ©es d’approfondissement sur les thĆØmes comme la consommation, biens relationnels et confiance, avec des experts qualifiĆ©s, de plus, des parcours de formation, sur les styles Ć©conomiques qui mettent au centre, l’homme et sa dignitĆ©. Et puis, Ć  l’entrĆ©e du local, on y trouve la ‘boite aux contributions’ Ć  disposition de celui qui veut laisser un euro ou l’autre en Ć©change de ce qu’il a trouvĆ©. Le contenu de la boite a permis de couvrir les dĆ©penses de l’assurance des locaux et, parfois, les premiĆØres nĆ©cessitĆ©s de quelqu’un.

SourceĀ : Loppiano online

Igino Giordani: du Parlement italien au monde

Igino Giordani: du Parlement italien au monde

48-3-1-09Giordani

Du Parlement italien (Montecitorio) au monde : le parcours d’Igino Giordani remonte vers la fin des annĆ©es quarante, lorsqu’il est arrivĆ© Ć  une Ć©tape de sa vie un peu problĆ©matique. Le monde le reconnaĆ®t comme un grand intellectuel chrĆ©tien, un brillant connaisseur des PĆØres de l’Eglise, un Ć©crivain apologĆØte et cohĆ©rent, mais il sent qu’il vit un certain Ā« ennui de l’âme Ā». Ce qui va rĆ©veiller sa foi et sa charitĆ©, c’est la rencontre avec Chiara Lubich, la fondatrice du mouvement des Focolari.
La rencontre entre les deux fut quelque chose d’extraordinaire et les circonstances spĆ©ciales où cela se passa le dĆ©montrent : Igino Giordani Ć©tait mariĆ©, il avait 54 ans, quatre enfants dĆ©jĆ  grands.
Chiara était une jeune fille qui avait à peu près la moitié de son âge et elle demandait une audience pour un besoin concret : trouver un appartement à Rome.
Giordani, dĆ©jĆ  membre de l’AssemblĆ©e constituante, Ć©tait aussi dĆ©putĆ© de la DĆ©mocratie chrĆ©tienne. Il compte parmi l’un de ses premiers membres puisque dĆØs les annĆ©es vingt il travaille pour Parti Populaire, d’inspiration chrĆ©tienne, Ć  peine fondĆ© par un prĆŖtre, Don Luigi Sturzo.
Chiara Ć©tait une jeune laĆÆque, et la rencontre advint bien avant le concile Vatican II. A l’époque il n’était pas frĆ©quent qu’on reconnaisse aux demoiselles laĆÆques un rĆ“le quelconque dans l’Eglise.
Et pourtant, malgrĆ© ces diffĆ©rences considĆ©rables, la rencontre avec Chiara transforma Giordani qui dĆ©sormais vivra et communiquera l’IdĆ©al de l’unitĆ© dans le monde de la politique. Il prend position dans un parlement en proie Ć  de trĆØs fortes luttes idĆ©ologiques. Le 16 mars 1949 le Pacte Atlantique est en jeu.
ā€œ Je connaissais Chiara depuis quelques mois – ce sont les paroles de Giordani – lorsque s’éleva une discussion sur le Pacte Atlantique. Deux blocs Ć©taient en train de se former : l’un se mettait derriĆØre l’AmĆ©rique, les Etats Unis, l’autre derriĆØre la Russie. Tous les ingrĆ©dients Ć©taient rĆ©unis pour engager les prĆ©liminaires d’une nouvelle guerre, un massacre, la guerre dĆ©finitive. Et un jour une discussion acharnĆ©e et des plus Ć¢pres s’est Ć©levĆ©e Ć  la Chambre ; je me souviens que nous Ć©tions tellement en colĆØre ce soir-lĆ  que je craignais que l’un ou l’autre des dĆ©putĆ©s ne sorte son rĆ©volver et tire, tellement la haine sĆ©parait les deux groupes.
J’avais demandĆ© d’intervenir et voilĆ  qu’avant de parler un dĆ©putĆ© chrĆ©tien, catholique, vient s’asseoir Ć  cĆ“tĆ© de moi : Pacati, le dĆ©putĆ© Pacati. Il me dit : ā€˜Gardons JĆ©sus au milieu de nous maintenant que tu parles’. Je prends la parole. Au dĆ©but brouhaha, hurlements… petit Ć  petit le silence se fait, Ć  la fin la Chambre semble s’être transformĆ©e en Ć©glise, c’était un silence parfait et j’exprimais les idĆ©es que nous apprenons dans notre mouvement, c’est-Ć -dire que la guerre ne sert Ć  rien, que la guerre est la plus grande stupiditĆ©, que la guerre est au service de la mort ; nous ne voulons pas la mort, nous voulons la vie et la vie se trouve dans l’amour, dans la recherche d’un accord. (…)
Tous, nous devons rĆ©agir, de tous les coins du pays, de quelque parti ou croyance que nous soyons, parce qu’il s’agit vraiment de redĆ©couvrir sous tant de larmes larmes, sous tant de des laideurs accumulĆ©es par la guerre et la boue, le visage de l’homme, dans lequel se reflĆØte le visage de Dieu Ā».
Le greffier du parlement conclut le compte-rendu de la discussion en dĆ©crivant les applaudissements et les fĆ©licitations qui arrivĆØrent Ć  Giordani des quatre coins de l’hĆ©micycle.
TrĆØs rapidement se rassemblent autour d’Igino de nombreux parlementaires dĆ©sireux de suivre l’idĆ©al de l’unitĆ©. Rappelons seulement quelques noms : Gaetano Ambrico, Palmiro Foresi, Tarcisio Pacati, Enrico Roselli, Angelo Salizzoni e Tommaso Sorgi, celui qui deviendra le principal biographe de Giordani. Avec eux, Giordani entreprend des actions Ć  contre-courant si l’on considĆØre le climat qui rĆØgne Ć  cette Ć©poque. Par exemple, en 1951, il travaille Ć  Ā« l’entente interparlementaire pour la dĆ©fense de la paix Ā», avec une quarantaine d’autres parlementaires venant du parti libĆ©ral, du parti rĆ©publicain, socio-dĆ©mocrate et chrĆ©tien-dĆ©mocrate.
Toujours Ć  contre-courant, en pleine Ā« guerre froide Ā», son esprit pacifique le mĆØne en 1949 Ć  soutenir avec un parlementaire socialiste, Calosso, la premiĆØre loi sur l’objection de conscience proposĆ©e Ć  la Chambre ! On imagine bien les difficultĆ©s que Giordani rencontra lorsque, en tant que rapporteur, il prĆ©senta la proposition Ć  la Chambre ! Mais ses convictions Ć©taient inĆ©branlables : tuer l’homme, fait Ć  l’image et ressemblance de Dieu, veut dire commettre un dĆ©icide.
ā€œ Une nouvelle conscience civique naĆ®t – Ć©crit Giordani – qui abat les divisions entre les partis, les factions ou courants et privilĆØges de caste, de race, de classe, et en se dilatant, dĆ©passe les frontiĆØres nationales. L’impulsion communautaire suscitĆ©e par l’amour chrĆ©tien qui va jusqu’à y insĆ©rer JĆ©sus, est un rĆ©veil religieux et social qui, s’il rĆ©ussit, comme nous croyons, change l’histoire de l’humanitĆ© Ā».
Evidemment, proclamer aujourd’hui les idĆ©aux d’amour et de communion en politique semble plus que jamais tĆ©mĆ©raire … mais du temps de Giordani cela l’était tout autant et mĆŖme peut-ĆŖtre plus. Oui, Giordani vivait dans la prophĆ©tie ; et mĆŖme s’il vivait de maniĆØre profondĆ©ment engagĆ©e les dĆ©fis de son temps, il ne s’y laissait pas piĆ©ger.
Sa solide prophĆ©tie rĆ©sultait d’un IdĆ©al immense, celui de l’unitĆ©, soutenu par une spiritualitĆ© moderne et fascinante, que Chiara Lubich a donnĆ©e au monde, et qu’Igino Giordani a vĆ©cue mĆŖme en politique.
Alberto Lo Presti (Directeur du Centre Igino Giordani)

BrĆ©sil: pĆ©riphĆ©ries violentes et puissance de l’amour.

BrĆ©sil: pĆ©riphĆ©ries violentes et puissance de l’amour.

20150311-02” Hier un homme a Ć©tĆ© tuĆ© par treize coups de pistolet”. C’est ce que raconte la premiĆØre personne qui ouvre sa porte Ć  quelques jeunes qui se prĆ©sentent Ć  elle tout souriants en ce week-end du 20-22 fĆ©vrier.

Nous sommes un quartier Ć  risques de la banlieue de Juiz de Fora (Etat du Minas GĆ©rais, BrĆ©sil). AprĆØs quelques heures passĆ©es avec elle, cette mĆŖme personne dit Ć  ces jeunes: “Si hier nous avons vĆ©cu la terreur, aujourd’hui nous Ć©prouvons de l’amour Ā».

Ce sont des jeunes du Mouvement des Focolari, du Renouveau de l’Esprit, de Shalom et aussi des groupes de jeunes des paroisses, une centaine en tout. En un peu plus d’un an, ils ont visitĆ© dix villes et rencontrĆ© environ 5000 familles avec lesquelles ils partagent joies et douleurs, en leur annonƧant avec courage que Dieu les aime immensĆ©ment. La population se rĆ©jouit de leur prĆ©sence: les prĆŖtres sont peu nombreux et ne parviennent pas Ć  rencontrer tous ceux qui en ont besoin.

“Tout commence au cours des JournĆ©es Mondiales de la Jeunesse de 2013, et la rencontre de millions de jeunes avec le pape Ć  la plage de Copacabana – racontent les Gen de Minas GĆ©rais – . Au cours de la derniĆØre cĆ©lĆ©bration une jeune de notre groupe ressent trĆØs fort dans son cœur le message central de ces journĆ©es: “Allez et faites de tous les peuples mes disciples”.

De retour dans leur ville, Juiz de Fora, Leticia – c’est son nom – partage ce qu’elle a ressenti aux autres Gen et ensemble ils dĆ©cident que ce serait bien d’en parler avec leur archevĆŖque, le PĆØre Gil AntĆ“nio Moreira.

Leticia va donc le trouver, encouragĆ©e par ses amis. De son cĆ“tĆ© l’archevĆŖque avait priĆ© pour que les JMJ ne se limitent pas Ć  une grande manifestation, mais pour que cette intense expĆ©rience spirituelle vĆ©cue collectivement par de nombreux jeunes venus du monde entier puisse se prolonger.

20150311-01C’est ainsi qu’est nĆ© le projet ” Jeunes Missionnaires du Continent”, nom proposĆ© par l’archevĆŖque lui-mĆŖme, avec l’objectif que les jeunes se lancent Ć  la rencontre des autres, pour vivre une Ɖglise qui ” va vers les autres, ensemble et prĆ©parĆ©e”, trois mots repris par que les trois principaux axes du projet: mission, priĆØre, formation.

C’est trĆØs beau d’aller tous ensemble, jeunes des paroisses et des divers mouvements, mais comme des frĆØres, – explique Vinicius – en respectant les diffĆ©rences de chacun dans la maniĆØre de prier et de parler dans l’intimitĆ© avec Dieu. Le dialogue que l’on Ć©tablit aussi avec quelques familles d’autres religions est important”.”En arrivant chez les personnes (beaucoup nous ouvrent et nous font entrer) – ajoute Ana Paula – nous dĆ©couvrons des Ā« perles Ā», comme le jour où nous avons rencontrĆ© une femme Ć©vangĆ©lique qui venait de perdre son mari quelques jours avant. AprĆØs qu’on soit restĆ©s ensemble elle a dit:” Je ne peux pas m’enfermer dans ma tristesse parce qu’il est avec le PĆØre, au paradis.”

“Nous allons dans les banlieues des villes sans savoir ce qui nous attend – conclut Cristiano – mais en faisant confiance Ć  Dieu; nous sentons qu’Il nous redit encore aujourd’hui “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimĆ©s”. Aimer en particulier ceux qui en ont le plus besoin, mĆŖme lorsque nous sommes fatiguĆ©s ou que nous nous trompons. Nous pouvons toujours recommencer!”

Sr. Benedetta Carnovali

Sr. Benedetta Carnovali

OLYMPUS DIGITAL CAMERAEn ThaĆÆlande sœur Benedetta, ou ā€œSister Beneā€ comme on aimait l’appeler, Ć©tait connue de toute l’Eglise: prĆŖtres, religieux et religieuses, Ć©vĆŖques, laĆÆcs, du nord au sud du Pays. MĆŖme quelques moines bouddhistes qui frĆ©quentent le focolare la connaissaient bien. Benedetta Ć©tait une femme qui se laissait approcher et connaĆ®tre, sans crainte et avec dĆ©licatesse. Elle savait accueillir et on pouvait aller chez elle Ć  n’importe quel moment : que ce soit pour un problĆØme, important ou non, un besoin urgent, une chose belle Ć  partager. Elle ne se scandalisait de rien, elle connaissait bien le cœur des hommes et des femmes et savait les aimer. Un Ć©vĆŖque a dit une fois Ć  son sujet qu’elle Ć©tait Ā« une sœur d’or et d’argent Ā» Ć  cause de tout l’argent qu’elle savait trouver pour les pauvres. En allant Ć  l’extrĆŖme nord de la ThaĆÆlande on ne pouvait pas ne pas passer chez elle et Ā« bavarder un peuĀ» comme elle disait. Elle se rĆ©jouissait de toutes les nouvelles du Mouvement qu’elle considĆ©rait comme Ā« sa grande famille Ā» et elle transmettait cette vie Ć  de nombreuses autres personnes. Aussi Ć©tait-il frĆ©quent de rencontrer lors d’une des mariapolis d’étĆ© des personnes Ć  qui elle avait parlĆ© de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© ou bien d’accueillir au focolare quelqu’un Ć  qui Sister Bene en avait parlĆ©. Bref, Benedetta Ć©tait une vraie Ā« mĆØre spirituelle Ā» qui a transmis la vie surnaturelle Ć  de nombreuses personnes. Beaucoup Ć©taient prĆ©sentes Ć  ses obsĆØques, parmi elles des Ć©vĆŖques, des prĆŖtres et la foule compacte du Ā« peuple de Dieu Ā» qui ont rĆ©ussi l’exploit de tenir dans la petite Ć©glise de Wien Pa Pao, juste Ć  cĆ“tĆ© du couvent où elle habitait. 1966-08-CG-A-Suor-Benedetta-Birmania-4Sister Bene, Benedetta Carnovali selon l’Etat civil, nĆ©e en 1925, a Ć©tĆ© une colonne pour le Mouvement: de nombreux membres de la communautĆ© actuelle des focolari en ThaĆÆlande ont Ć©tĆ© contactĆ©s par elle, y compris des bouddhistes. Ā« Une vraie sœur et une vraie focolarina Ā», comme l’a dĆ©finie quelqu’un : une sœur Ā« hors du commun Ā», toujours en train de porter quelque chose Ć  quelqu’un et en mĆŖme temps toujours lĆ , aimant personnellement la personne rencontrĆ©e. C’était une amie qui t’appelait pour te souhaiter ta fĆŖte, mĆŖme si chaque annĆ©e sa voix se faisait toujours plus frĆŖle, mais non pas sa force intĆ©rieure. En l’approchant on n’avait jamais l’impression de la dĆ©ranger : elle semblait n’attendre que toi et n’avoir rien d’autre Ć  faire. Mais tel n’était pas le cas quand on pense, par exemple, Ć  toutes les adoptions Ć  distance qu’elle suivait personnellement, et cela jusqu’à ses derniers jours. Sister Bene a connu la spiritualitĆ© de l’unitĆ© par un religieux, en 1963, et Ć  partir de ce moment elle a donnĆ© sa vie pour que de nombreuses personnes puissent connaĆ®tre et commencer Ć  vivre cette vie d’unitĆ© : d’abord Ć  Myanmar où elle se trouvait alors, puis en ThaĆÆlande, aprĆØs l’expulsion de tous les religieux par le rĆ©gime. Une fois en ThaĆÆlande, elle a poursuivi et approfondi son amitiĆ© avec les focolari. Les rares fois où elle a eu l’occasion de pouvoir passer quelques jours avec nous, elle Ć©coutait avec grand intĆ©rĆŖt les discours de Chiara lubich. Comme tous ceux qui suivent rĆ©ellement Dieu, sœur Benedetta a elle aussi vĆ©cu sa nuit, Ā« sa tempĆŖte Ā» en suivant JĆ©sus et elle l’a affrontĆ©e en vraie disciple du Christ, avec une charitĆ© hĆ©roĆÆque. ProfondĆ©ment unie Ć  Vale Ronchetti, une des premiĆØres focolarine, elle est allĆ©e de l’avant, confrontĆ©e Ć  de nombreuses incomprĆ©hensions : Ā« Comment une sœur peut-elle faire partie d’un mouvement de laĆÆcs ? Ā» s’est-elle souvent entendu dire ; sans parler d’autres petites ou grandes persĆ©cutions, humainement absurdes. Et pourtant Dieu s’est certainement et mystĆ©rieusement servi aussi de ces Ć©preuves pour rendre sœur Benedetta toujours davantage sœur et aussi toujours davantage Ā« fille spirituelle de Chiara Ā» (comme elle le disait souvent) : cette apĆ“tre de l’unitĆ© n’a pas d’égal dans tout le Sud-est asiatique si l’on en juge par les fruits qu’elle a portĆ©s ! Elle nous laisse un hĆ©ritage de douceur, de tendresse, et de grande force d’âme, d’amour et de service envers les plus dĆ©munis : par exemple les membres de la tribu Akha. Et aussi le sourire typique de ceux qui expĆ©rimentent qu’il est possible de transformer la douleur en Amour et en font leur raison de vivre. Sœur Benedetta s’est envolĆ©e au ciel Ć  l’âge de 90 ans, aprĆØs avoir Ć©coutĆ© la chanson qu’elle aimait beaucoup : Ā« Solo Grazie Ā» (Seulement Merci). Elle est morte toute consumĆ©e, mais sereine, comme elle avait toujours vĆ©cu ; dans la paix parce que certaine que Ā« ces bras Ā» qui l’ont accueillie depuis sa petite enfance (elle n’a pas connu ses parents) et portĆ©e de l’avant dans sa vie religieuse, l’attendaient pour une derniĆØre Ć©treinte et pour la derniĆØre partie du voyage : la plus importante. Ce fut donc une femme merveilleuse qui tĆ©moigne qu’aujourd’hui aussi la saintetĆ© est possible. Luigi Butori

Chiara Lubich: Politics for Unity

Chiara Lubich: Politics for Unity

Invitation_(fr)La premiĆØre manifestation, par ordre de date, se dĆ©roulera en Italie, Ć  Rome, le 12 mars, dans la salle du Palais des groupes parlementaires Ć  Montecitorio. Le matin, au cours d’un dialogue avec la prĆ©sidente de la Chambre des DĆ©putĆ©s, Mme Laura Boldrini, Pasquale Ferrara, secrĆ©taire gĆ©nĆ©ral de l’Institut Universitaire EuropĆ©en et Luigino Bruni, professeur d’Economie politique Ć  la LUMSA de Rome, 300 jeunes du mouvement des focolari (chrĆ©tiens, fidĆØles d’autres religions, non-croyants), provenant de divers points de la planĆØte, s’expriment individuellement ou en groupe sur la situation sociale et politique de leur propre Pays et sur la fraternitĆ© vĆ©cue comme rĆ©ponse aux conflits en cours. L’aprĆØs-midi 300 autres personnes engagĆ©es dans la vie politique et dans la fonction publique prennent poursuivent la rĆ©flexion, les tĆ©moignages et le dialogue Ć  la lumiĆØre des principales idĆ©es force de la pensĆ©e de Chiara Lubich.

En France, Ć  Strasbourg, un sĆ©minaire de trois jours rĆ©flĆ©chit, du 13 au 15 mars, sur le thĆØme de la fraternitĆ© comme concept politique, avec un intĆ©rĆŖt particulier pour les problĆØmes concernant la ville: intervention de Jean-Louis Sanchez, DĆ©lĆ©guĆ© gĆ©nĆ©ral de l’ODAS (Observatoire National de l’Action Sociale) ; Jo Spiegel, maire de Kingersheim et Antonio Baggio, politologue et chercheur de l’Institut Universitaire Sophia (Loppiano).

mppu-madrid-2015En Espagne, deux Ć©vĆ©nements Ć  Madrid, les 13 et 14 mars. Le premier est un SĆ©minaire sur le RĆ“le de l’Union EuropĆ©enne concernant la Paix et la justice mondiale qui se dĆ©roule au siĆØge du Parlement EuropĆ©en et de la Commission EuropĆ©enne, lĆ  où Chiara Lubich Ć©tait intervenue le 3 dĆ©cembre 2002. Le lendemain, au Centre Mariapoli, approfondissements thĆ©matiques, parmi lesquels Le choix des Ā« derniers Ā», critĆØre prioritaire de l’action politique.

En CorĆ©e du Sud, le 14 mars Ć  SĆ©oul, rencontre au siĆØge du Parlement entre dĆ©putĆ©s et personnes engagĆ©es dans l’Administration pour faire le bilan du chemin parcouru en faveur d’une politique de fraternitĆ©, une orientation prise il y a dix ans.

Le mĆŖme jour, Ć  Curitiba (BrĆ©sil), des dĆ©putĆ©s, des maires et de simples citoyens proposent un forum pour approfondir la pensĆ©e et l’action politique de Chiara Lubich. Interviendront, entre autres, le maire de la ville, Gustavo Fruet, le dĆ©putĆ© fĆ©dĆ©ral Luiz Carlos Hauly, le SecrĆ©taire de la Justice et des Droits de l’Homme de l’Etat de l’Acre, Nilson MourĆ£o et le maire de Sorocaba (San Paolo), AntĆ“nio Carlos Pannunzio.

D’autres congrĆØs se tiendront au Canada, en Colombie, au Honduras, en Allemagne, au Portugal, en RĆ©publique tchĆØque,en Irlande, en Espagne, en Tanzanie, en Hongrie, aux USA… mais pas seulement.

Lors des nombreuses manifestations qui, dans le monde entier, composent cet Ć©vĆ©nement, on propose un dialogue qui entend mettre l’accent sur la valeur essentielle de l’unitĆ© : celle-ci ne consiste pas en une simple adhĆ©sion mais rĆ©sulte d’une confrontation. Ā« J’ai un rĆŖve – affirmait Chiara Lubich – . Pensez Ć  ce que serait le monde si, non seulement entre personnes, mais aussi entre peuples, ethnies, Etats on mettait en pratique la rĆØgle d’or : aimer, par exemple, la patrie de l’autre comme la nĆ“tre Ā». Ses propos sont vĆ©rifiĆ©s dans la vie personnelle et dans l’action politique de tous ceux qui, dans le monde entier, ont fait leur ce rĆŖve.

ā€œCette prochaine commĆ©moration nous donnera justement l’occasion de mettre en lumiĆØre de nombreuses expĆ©riences positives en cours de rĆ©alisation dans le monde entier – prĆ©cise la prĆ©sidente des Focolari Maria Voce – où des hommes politiques, des personnels de l’Administration et de simples citoyens travaillent ensemble au service du bien commun Ā».

Et elle souhaite que Ā« les jeunes – qui aujourd’hui considĆØrent souvent la politique avec crainte ou s’en dĆ©sintĆ©ressent – autant que les adultes, la redĆ©couvrent comme une vocation Ć©levĆ©e qui sensibilise chacun au sort de tous les ĆŖtres, aux personnes les plus dĆ©favorisĆ©es, les plus isolĆ©es, les plus malheureuses ou marginalisĆ©es, non seulement dans son propre Pays, mais dans l’humanitĆ© Ā». Ā« Que la participation Ć  ces Ć©vĆ©nements – conclut-elle dans un de ses messages – donne Ć  tous le signal d’un engagement nouveau et plus conscient, d’une mobilisation personnelle pour bĆ¢tir, avec beaucoup d’autres personnes de bonne volontĆ©, un monde meilleur, un monde nouveau Ā».

Sur le site officiel de l’évĆ©nement www.politicsforunity.com il sera possible de suivre en direct quelques uns de ces rassemblements. Une carte online des manifestations est disponible, ainsi qu’une sĆ©lection de textes de Chiara Lubich, rĆ©alisĆ©e par le ComitĆ© scientifique de l’évĆ©nement. Le mot-clic (hashtag):Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  #politics4unity.

Le 7ĆØme anniversaire de la mort de Chiara, survenue le 14 mars 2008, suscite des modes d’expression aussi divers que la biennale artistique Chiara Lubich de Maracaibo (Venezuela), la lecture du charisme de l’unitĆ© Ć  travers quelques chefs d’œuvre de l’art europĆ©en Ć  CrĆ©mone (Italie) ou encore la 3ĆØme Ć©dition du Chiara Lubich Memorial Lecture Ć  Durban (RĆ©publique Sud-Africaine). Sans oublier les nombreuses cĆ©lĆ©brations eucharistiques, Actions de GrĆ¢ce et priĆØres pour Chiara Lubich, dont la cause de bĆ©atification a Ć©tĆ© ouverte le 27 janvier dernier.

Philippines: des jeunes leaders pour la paix

Philippines: des jeunes leaders pour la paix

21050309-05Le chemin pour un monde de paix est long. L’entreprendre demande du courage, sans vaciller face Ć  la souffrance, Ć  la douleur et Ć  la dĆ©faite.” Ce sont les paroles de Val Fajardo, un jeune des Focolari, au terme des cinq jours du “Projet Unis pour la Paix 2015“, mi-fĆ©vrier, Ć  la citĆ©-pilote ā€˜Mariapolis Pace’, Ć  Tagaytay City (Philippines).

La confĆ©rence, promue par YSEALI (Young Southeast Asian Leaders Initiative) – qui vise Ć  fortifier le dĆ©veloppement du leadership des jeunes et des rĆ©seaux en Asie du Sud-Est – avec la collaboration du Mouvement des Focolari, a rĆ©uni 30 jeunes leaders de ThaĆÆlande, des Philippines et d’IndonĆ©sie pour discuter des conflits religieux et culturels dans la rĆ©gion de l’ANASE (Association des nations de l’Asie du Sud-Est) et pour partager les meilleures moyens aptes Ć  les apaiser.

Les dĆ©lĆ©guĆ©s provenaient de diffĆ©rents milieux – blogueurs de mode, conseillers de prĆ©sidents, enseignants, journalistes, Ć©tudiants, responsables d’ONG et travailleurs sociaux – tous engagĆ©s Ć  travailler pour la paix. Le groupe a cherchĆ© Ć  comprendre les conflits pour se laisser ensuite guider par la perspective du dialogue interreligieux et interculturel. De lĆ , il est passĆ© Ć  l’analyse du paradigme de la fraternitĆ©, qui mĆØne Ć  l’unitĆ© et Ć  la rĆ©ciprocitĆ©, et met en Ć©vidence le pouvoir de l’action collective, qui sont des composants essentiels Ć  la construction de la paix.

21050309-04PoussĆ©s par le besoin dĆ©sespĆ©rĆ© de paix dans le monde, les jeunes dĆ©lĆ©guĆ©s ont travaillĆ© intensĆ©ment, aussi sur des propositions de projets pour aborder l’attĆ©nuation et la rĆ©solution des conflits, Ć  faire simultanĆ©ment dans leur pays: “Peace Attack” en IndonĆ©sie; “Youth Leaders for Peace Camp” en ThaĆÆlande; et “Peace for real” aux Philippines. Les diffĆ©rents workshops ont mis en Ć©vidence la force, la crĆ©ativitĆ© et l’engagement de chaque participant. En tous Ć©mergeait l’exigence d’engager les jeunes et les adultes, chacun comme protagoniste de paix. “La construction d’un monde uni implique nĆ©cessairement que nous quittions notre confort pour sortir Ć  dĆ©couvert. Mais nous ne sommes pas seuls dans nos efforts. Nous pouvons partager ces objectifs avec d’autres personnes. Le moment est arrivĆ© de nous engager tous ensemble.”

21050309-02Nikko Yumul, des Focolari, parmi les coordinateurs du programme, affirme: “Les jeunes sont dans la phase de leur vie durant laquelle l’attrait pour rĆ©aliser des projets, aussi des grands, est au sommet. Ainsi, la construction de la paix sera en eux comme une Ć©tincelle qui devient incendie. C’est seulement une question de temps.”

En conclusion, un “Parc de la Paix” a Ć©tĆ© inaugurĆ©, comme symbole du projet 2015, et les dĆ©lĆ©guĆ©s ont plantĆ© des arbres dans une Ć©cole publique prĆØs de la Mariapolis Pace. Au centre du parc, se trouve le “DĆ© de l’amour“, dont les cĆ“tĆ©s reprĆ©sentent les principes pour la construction de la paix. Des autoritĆ©s civiles locales, proviseurs, enseignants et Ć©tudiants ont participĆ© Ć  l’inauguration.

Il a Ć©tĆ© demandĆ© au Mouvement des Focolari d’être partenaire dans ce projet jusqu’en septembre 2015. Un comitĆ© s’est ainsi constituĆ©, afin de concevoir le contenu du programme et de sĆ©lectionner des ressources humaines adĆ©quates, dans la conviction que poursuivre l’objectif de la fraternitĆ© universelle est la voie pour rĆ©soudre les conflits.

Source: New City Press Philippines

Des Ʃtudiantes chiites iraniennes Ơ Loppiano

Des Ʃtudiantes chiites iraniennes Ơ Loppiano

20150309-aā€œEn ces temps de haine et de peur je remercie Dieu parce qu’Il nous a choisies pour nous faire connaĆ®tre une spiritualitĆ© comme celle de Chiara Lubich, capable de faire goĆ»ter Ć  l’humanitĆ© la paix et la vraie joie de l’unitĆ©. Ici Ć  Loppiano nous sommes en train d’expĆ©rimenter une sorte d’avant-goĆ»t de la vie du royaume de Dieu Ā».

C’est le tĆ©moignage d’une des six Ć©tudiantes musulmanes iraniennes qui sont en train de passer un mois Ć  Loppiano, en participant Ć  la vie de la CitĆ© pilote 24 heures sur 24. Ā« Une expĆ©rience nouvelle pour nous tous – affirme Rita Moussallem, coresponsable, avec Roberto Catalano, du Centre du dialogue interreligieux des Focolari – un signe prophĆ©tique porteur d’espĆ©rance qui nous dit que c’est l’amour qui gagne Ā».

Les Ć©tudiantes proviennent du “sĆ©minaire” de jeunes filles Jami’at al-Zahra de la ville de Qum (Iran), Ć  environ 200 km de la capitale, TĆ©hĆ©ran. Il s’agit d’un pĆ“le universitaire d’excellence pour l’Islam chiite et c’est le plus grand au monde avec environ 6000 Ć©tudiantes dont un millier proviennent d’autres pays.

En raison de la prĆ©sence de nombreux sanctuaires, Qum est l’une des villes saintes chiites, destination de dizaines de milliers de pĆØlerins chaque annĆ©e et siĆØge de nombreuses universitĆ©s ; on estime le nombre d’étudiants Ć  environ 100000.

Cette visite est le fruit de la relation fraternelle et du dialogue engagĆ© depuis plusieurs annĆ©es entre le Centre du Dialogue Interreligieux des Focolari et le professeur Mohammed Ali Shomali, attachĆ© Ć  la section internationale du “sĆ©minaire” fĆ©minin de Qum, fondateur et directeur de l’Institut International d’Etudes Islamiques (toujours Ć  Qum), et aussi membre de diverses institutions acadĆ©miques. Il rĆ©side actuellement Ć  Londres et dirige le Centre Islamique de Grande Bretagne. Ā« En avril dernier nous sommes allĆ©s Ć  Qum avec quelques focolarini, sur invitation du professeur Shomali – explique Roberto Catalano – pour visiter divers instituts universitaires et approfondir notre connaissance rĆ©ciproque. C’est Ć  cette occasion qu’a commencĆ© Ć  se concrĆ©tiser la possibilitĆ© pour un groupe d’étudiantes de faire l’expĆ©rience de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© Ā».

A Loppiano, le professeur Shomali, ainsi que sa femme et les Ć©tudiantes, ont visitĆ© les diverses Ecoles de formation et les ateliers de travail. Ils ont connu les habitants et leurs expĆ©riences et se sont plongĆ©s dans la vie et les activitĆ©s de la CitĆ© pilote. TrĆØs lumineux le moment de rencontre du professeur Shomali avec l’équipe enseignante et les Ć©tudiants de l’Institut Universitaire Sophia. En se rĆ©fĆ©rant au terme qui a donnĆ© son nom Ć  l’Institut, il a soulignĆ© que le concept de sagesse signifie beaucoup plus que la connaissance : Ā« Nous pouvons entendre des paroles de connaissance venant de la bouche de nombreuses personnes, mais les paroles de sagesse ne peuvent venir que de Dieu Ā».

En ce moment les Ć©tudiantes iraniennes poursuivent l’expĆ©rience en approfondissant la spiritualitĆ© de l’unitĆ© et ses aspects concrets.

PĆ¢ques orthodoxe

8 mars, journƩe internationale de la femme

MariaVoce_2014_aEn ce jour chacun aura Ć  cœur le souvenir des innombrables figures fĆ©minines qui ont marquĆ© sa vie, depuis la femme Ć  qui il doit la vie Ć  celle qui est devenue sa fiancĆ©e, puis son Ć©pouse… les sœurs, les grand’mĆØres, les baby-sitter, les catĆ©chistes, les camarades de classe, les enseignantes, les infirmiĆØres, les caissiĆØres, les femmes de mĆ©nage, et aujourd’hui les astronautes. Aujourd’hui nous voulons cĆ©lĆ©brer la femme en partageant quelques pensĆ©es de Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari, extraites de deux interviews qu’elle a accordĆ©es Ć  la chaĆ®ne de tĆ©lĆ©vision brĆ©silienne TV NazarĆ© et Ć  la revue Cidade Nova, en avril 2014, lors de son voyage au BrĆ©sil.

ā€œLe rĆ“le de la femme au sein de l’Eglise a commencĆ© avec Marie dans la premiĆØre communautĆ© de JĆ©rusalem, où elle avait un rĆ“le tout particulier auprĆØs des apĆ“tres. Si l’on parcourt l’histoire de l’Eglise on constate que par la suite la place des hommes l’emporte, surtout dans les fonctions de gouvernement, aussi du fait que le ministĆØre sacerdotal leur est rĆ©servĆ©. Ceci a fait que les prĆŖtres se sont particuliĆØrement identifiĆ©s Ć  la hiĆ©rarchie de l’Eglise et que la femme reprĆ©sentait, d’une certaine faƧon, une prĆ©sence moins importante dans l’Eglise.

Il y a eu depuis une Ć©volution, non seulement dans l’Eglise mais dans l’humanitĆ©, dans la sociĆ©tĆ© où petit Ć  petit les femmes ont conquis des rĆ“les importants. Il se peut que dans certains contextes et cultures ces rĆ“les leur Ć©taient dĆ©jĆ  reconnus, mais dans la culture occidentale la femme a dĆ» se frayer un chemin toute seule Ā».
Ā« Dieu en faisant l’homme Ć  son image l’a crƩƩ homme et femme, ce qui signifie qu’Il n’a pas crƩƩ un seul ĆŖtre, unique, mais deux crĆ©atures diffĆ©rentes. Il les a crƩƩes ainsi pour qu’elles soient complĆ©mentaires l’une de l’autre, et tĆ©moignent, mĆŖme dans la diversitĆ© des fonctions, dans la diversitĆ© des rĆ“les, de cette filiation divine de l’homme voulue par Dieu. Ce sont donc deux crĆ©atures Ć©gales en dignitĆ©. Il me semble que cette rĆ©alitĆ© commence Ć  se manifester petit Ć  petit dans le domaine politique et social. Aujourd’hui nous assistons comme jamais Ć  l’émergence de figures fĆ©minines qui assument la prĆ©sidence d’Etats et de Pays importants.
La prĆ©sence de la femme dans l’Eglise doit grandir surtout Ć  travers le tĆ©moignage de son charisme spĆ©cifique, qui est de dĆ©montrer que l’amour est plus important que le gouvernement; qu’on ne peut pas gouverner sans amour Ā».

Ā« Un plus grand impact de la prĆ©sence fĆ©minine pourrait avoir des effets positifs non seulement dans l’Eglise, mais aussi dans la sociĆ©tĆ©. Au niveau d’une entreprise, par exemple, d’un Etat, d’un gouvernement, la prĆ©sence fĆ©minine, lorsqu’elle est effective, se manifeste clairement du fait qu’elle permet une saine confrontation, ainsi qu’une collaboration qui naĆ®t de la complĆ©mentaritĆ© du don que reprĆ©sente l’homme et de celui que reprĆ©sente la femme. Le pape FranƧois donne l’exemple de quelqu’un qui sait apprĆ©cier l’apport des femmes. La douceur, la tendresse auxquelles il se rĆ©fĆØre toujours, sont des caractĆ©ristiques plus fĆ©minines que masculines Ā».

ā€œLa capacitĆ© de supporter, d’accueillir, de donner, sont caractĆ©ristiques de la mĆØre qui met au monde son enfant et qui, le moment venu, sait le laisse aller. Cette capacitĆ© de savoir s’attacher et tout Ć  la fois de se dĆ©tacher a une influence positive sur la faƧon de gouverner. Quelqu’un m’a demandĆ© : Ā« Comment fais-tu pour concilier amour et gouvernement ? “ J’ai rĆ©pondu qu’on ne peut pas gouverner sans amour. C’est impossible. Exercer le pouvoir sans amour, ce n’est plus gouverner, mais opprimer Ā».

Chiara Lubich : “Aimer la patrie de l’autre comme la sienne”

“GrĆ¢ce Ć  cette spiritualitĆ©, aujourd’hui, des hommes et des femmes de presque toutes les nations du monde, lentement mais rĆ©solument, tentent d’ĆŖtre, au moins dans leur milieu, les germes d’un peuple nouveau, d’un monde de paix, plus solidaire surtout des plus faibles, des plus pauvres, d’un monde plus uni.

GrĆ¢ce Ć  elle, nous pensons devoir apporter notre contribution ici aussi, dans cette “maison” de rencontre des peuples, pour soutenir avec une plus grande force d’Ć¢me les efforts qui sont faits pour que l’ONU devienne un instrument adĆ©quat aux attentes de l’humanitĆ©.

D’ailleurs, la nĆ©cessitĆ© de redĆ©couvrir le sens de la rĆ©ciprocitĆ© fait dĆ©sormais partie du “sentiment commun” des leaders de la vie internationale. C’est un des points fondamentaux des rapports internationaux et la rĆ©ciprocitĆ© est aussi Ć  la base de notre spiritualitĆ© et donc de notre action. Elle requiert que l’on dĆ©passe les anciennes et nouvelles logiques d’alliance, Ć©tablissant au contraire des relations avec tous, comme l’exige le vĆ©ritable amour. Elle demande que l’on agisse en premier, sans conditions et dĆ©lai. Elle porte Ć  considĆ©rer l’autre comme un autre soi-mĆŖme et donc Ć  concevoir, suivant cette ligne, tout type d’initiative : dĆ©sarmement, dĆ©veloppement, coopĆ©ration.

Cette rĆ©ciprocitĆ© est en mesure d’amener chaque leader de la vie internationale Ć  vivre l’autre, Ć  connaĆ®tre ses besoins et ses capacitĆ©s, non seulement dans les situations d’urgence, mais Ć  en partager chaque jour l’existence.

La paix, comme en tĆ©moignent aussi les finalitĆ©s et l’action des Nations unies a des noms nouveaux et demande, en premier lieu, un effort que l’ONU – avec votre apport spĆ©cial et la contribution de tous ‑ peut soutenir : dĆ©passer la catĆ©gorie de l’ennemi, de n’importe quel ennemi.

Exclure la guerre ne suffit pas, il faut crĆ©er les conditions pour que chaque peuple puisse aimer la patrie de l’autre comme la sienne, dans un Ć©change de dons, rĆ©ciproque et dĆ©sintĆ©ressĆ©.

Que Dieu, le PĆØre de tous, rende nos efforts fĆ©conds ainsi que ceux de toutes les personnes qui se vouent Ć  la rĆ©alisation du noble objectif de la paix”.

Chiara Lubich

Vie consacrƩe, vocation prophƩtique

Vie consacrƩe, vocation prophƩtique

P1000614Ā«Un grave accident et je me retrouve Ć  l’hĆ“pital. C’était la premiĆØre fois que j’éprouvais une telle souffrance Ā». Raconte Sr Felicitas, qui vient des Philippines. Malade avec les autres. Pourtant c’est justement Ć  l’hĆ“pital que j’ai fait ā€œl’expĆ©rience de l’amour de Dieu Ć  travers ces personnes qui sont venues me rendre visite. Quelqu’un m’a apportĆ© l’Eucharistie, c’était Ā« tout Ā» pour moi Ć  ce moment-lĆ . L’aumĆ“nier m’a manifestĆ© son accueil et sa disponibilitĆ©. EntourĆ©e de l’amour de tous, j’ai rĆ©pondu par mon amour : c’était une chaĆ®ne d’amour rĆ©ciproque Ā». L’expĆ©rience de Sr Felicitas souligne l’impact de la spiritualitĆ© de communion en tant que rĆ©ponse possible aux exigences de vie de communautĆ© et d’apostolat au milieu du monde : Ā« Il existe une extraordinaire coĆÆncidence entre ce que l’Eglise et le monde demandent Ć  la vie consacrĆ©e Ā», affirme Sr Antonia Moioli, responsable des consacrĆ©es du mouvement des Focolari. Ā« La graine que Chiara a semĆ©e en nous germe, quelquefois elle fleurit et devient une voix prophĆ©tique qui indique le chemin pour l’humanitĆ© qui s’est perdue et devient Ā« chĆ¢teau extĆ©rieur Ā» irradiant l’amour Ā». ā€œGrandir dans la spiritualitĆ© de l’unitĆ© et la vivre – demande le prĆ©fet de la CongrĆ©gation pour les Instituts de Vie ConsacrĆ©e et les SociĆ©tĆ©s de Vie Apostolique, le cardinal JoĆ£o Braz de Aviz, aux religieuses et religieux adhĆ©rents des Focolari – parce que lorsque les charismes se rencontrent, ils prennent vie et l’œuvre de Marie (mouvement des Focolari) fait briller les charismes, les illumine. On n’a pas besoin de grands discours – continue-t-il – il suffit d’être tĆ©moins de l’évangile vĆ©cu ; c’est la route du changement. La vocation spĆ©cifique des consacrĆ©s et des consacrĆ©es est celle d’ouvrir des routes prophĆ©tiques en mĆŖme temps qu’ils tĆ©moignent des valeurs du Royaume. VoilĆ  ce qu’attend l’Eglise et l’humanitĆ© d’aujourd’hui, et pour cela il faut retourner Ć  son charisme propre et le vivifier Ā». Giuseppe Zanghi (Peppuccio), chercheur et philosophe, voit en Chiara Lubich celle qui a apportĆ© une lumiĆØre, qui a crƩƩ les conditions pour une nouvelle culture, jaillie de JĆ©sus abandonnĆ©: c’est Lui le Dieu de l’homme contemporain. Ā« Sa rĆ©flexion – explique encore Sr Antonia – nous pousse Ć  ĆŖtre des phares dans la nuit, sentinelles qui annoncent le matin. Sera-t-il possible de rĆ©aliser la vocation typiquement prophĆ©tique de la vie consacrĆ©e ? Des monastĆØres et des communautĆ©s dans le passĆ©, ont Ć©tĆ© des centres prestigieux de culture et de spiritualitĆ© ; est-il possible de considĆ©rer encore aujourd’hui cette rĆ©alitĆ© antique et nouvelle comme un dĆ©fi ? Ā». ā€œIci nous sommes vraiment en prĆ©sence Ā« d’un Ć©crin Ā» empli de dons , affirme Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari. Puis ensemble, nous pouvons donner des trĆ©sors Ć  toute l’Eglise et au monde entier qui a besoin de voir comment s’aiment les chrĆ©tiens pour croire au Christ. Cette richesse que Dieu nous donne, en nous faisant sa famille, est pour l’humanitĆ©. VoilĆ  le sens de ce que le pape FranƧois continue Ć  souligner en disant de sortir Ā». Ā« La fraternitĆ© universelle de l’humanitĆ© commence par la fraternitĆ© entre nous, dans chaque couvent, dans chaque communautĆ©, dans chaque congrĆ©gation, chaque ordre et puis dans l’Eglise tout entiĆØre Ā». Le congrĆØs des consacrĆ©es s’ouvre sur un futur Ć  construire, pas seules, mais avec beaucoup d’autres, pour ĆŖtre les tĆ©moins d’un amour qui dĆ©fie les diffĆ©rences.

La guerre en Syrie : interpelle -t- elle encore ?

La guerre en Syrie : interpelle -t- elle encore ?

20150405Siria2

Ā«Elles ne cessent, malheureusement, d’arriver, les nouvelles dramatiques de la Syrie et de l’Irak, relatives Ć  des violences, Ć  des enlĆØvements de personnes, et Ć  des injustices aux dĆ©pens de chrĆ©tiens et d’autres groupes. Nous voulons assurer Ć  ceux qui vivent dans ces situations que nous ne les oublions pas, mais que nous leur sommes proches et que nous prions avec insistance pour qu’on mette fin au plus vite Ć  cette intolĆ©rable brutalitĆ© dont ils sont victimes Ā». C’Ć©tait le dernier appel pressant du Pape FranƧois lors de l’audience gĆ©nĆ©rale du dimanche 1er mars. La multitude de gens qui remplissait la Place St Pierre s’est recueillie en profonde priĆØre pendant une minute, rappelant ainsi ces deux pays martyrs du Moyen Orient.

Ils nous Ć©crivent de la Syrie : Ā« DĆ©sormais, beaucoup se sont faits Ć  l’idĆ©e que la guerre est un Ć©tat de fait et la nouvelle que des centaines de personnes y meurent chaque jour passe presque inaperƧue. Les gens sont poussĆ©s Ć  bout et l’hiver est froid et long, sans gasoil de chauffage ni Ć©lectricitĆ© et sans eau. Les obus continuent Ć  semer la mort dans les grandes villes ; tandis que les batailles se perpĆ©tuent dans les pĆ©riphĆ©ries et dans les villages. L’Ć©conomie est Ć  terre et beaucoup de familles n’ont plus de travail; les voies lĆ©gales pour sortir du pays sont fermĆ©es. Un Ć©vĆŖque syrien a dit que notre peuple est humiliĆ© et touchĆ© dans sa dignitĆ© Ā».

20150206_161931Les communautĆ©s des Focolari en Syrie malgrĆ© tout le mal qui se propage, continuent Ć  croire Ā« qu’ici, un meilleur futur est possible ; nous continuons Ć  trouver la force dans la vie de l’Évangile, aussi avec des tĆ©moignages courageux Ā». Ils savent qu’ils ne sont pas seuls, mais qu’ils font partie d’une grande famille dans le monde qui prie pour eux et œuvrent pour la paix. Ā« Et pourtant, la fatigue, aprĆØs 4 annĆ©es de guerre, et la perspective d’un futur obscur pour le pays, pĆØsent beaucoup. Et ils sont nombreux dĆ©sormais ceux qui cherchent Ć  Ć©migrer pour mettre fin Ć  ce cercle infernal Ā».

C’est dans ce contexte que le 23 fĆ©vrier dernier, les focolarini sont rentrĆ©s Ć  Alep. Ils Ć©crivent : Ā« AprĆØs trois mois d’absence, nous sommes rentrĆ©s composer notre focolare Ć  Alep, avec Sami notre focolarino mariĆ© qui habite au littoral avec sa famille, il en fait partie et vient chez nous une fois par mois. Rester ici est un dĆ©fi , parce que nous sommes conscients que seul, JĆ©sus prĆ©sent au milieu de nous, par l ‘amour rĆ©ciproque, est source d’espĆ©rance et de soulagement pour la communautĆ© et pour les gens qui sont autour de nous Ā».

Ā« Au cours de notre voyage, -concluent-ils – nous nous sommes arrĆŖtĆ©s Ć  Damas, chez les focolarine qui ont soutenu la communautĆ© pendant notre absence ; et une autre semaine dans la communautĆ© de Kfarbou, au centre du pays. Il y a une grande joie pour notre retour : maintenant la famille est au complet ! Nous sommes tous reconnaissants pour les priĆØres de tant de gens dans le monde qui nous soutiennent dans cette dure Ć©preuve Ā».