Cette année, la Mariapolis se déroulera dans le cadre magnifique de Cefn Lea, dans les Galles centrales, du 29 juillet au 2 août.
Qu’est-ce que la Mariapolis? C’est le rendez-vous le plus caractéristique du Mouvement des Focolari: ensemble, petits et grands, personnes de provenances les plus variées, tous se retrouvent plusieurs jours pour vivre un laboratoire de fraternité, à la lumière des valeurs universelles de l’Évangile.
Cette expérience originale, qui se répète dans de nombreux pays du monde, a comme directive la “règle d’or”, qui invite à faire aux autres ce que l’on aimerait qu’on nous fasse.
Ce sont des journées pour expérimenter qu’il est possible de vivre au quotidien en mettant à la base de chaque rapport l’écoute, la gratuité, le don.
C’est à cette occasion, durant la Mariapolis au Pays de Galles, que sera présenté le nouveau site officiel de la Grande-Bretagne.
« L’espace des workshops nous a fait faire l’expérience d’un échange très enrichissant… J’ai eu une vision générale avec beaucoup d’aspects pratiques pour la formation sacerdotale éclairés par la spiritualité de l’unité. J’ai trouvé une vision intégrale de la personne à la lumière du mystère trinitaire… l’endroit a grandement favorisé la vie ensemble dans un style de communion et de dialogue… J’ai apprécié les nombreux moments de prière et de méditation communes. Les textes ont été vraiment beaux de même que l’échange autant sur l’expérience que sur la vie ».
Voilà comment s’expriment quelques uns des participants à la huitième édition du Cours de formation pour éducateurs dans les séminaires, promu par le Centre de spiritualité de communion pour prêtres et séminaristes diocésains de Loppiano (Fi), en collaboration avec l’Institut Universitaire Sophia (IUS), Loppiano (Florence) et avec le mouvement Sacerdotal du mouvement des Focolari.
Ils sont une vingtaine de formateurs venant de 11 pays: Argentine, Autriche, Brésil, Allemagne, Italie, Malte, Pologne, Portugal, Ukraine, Hongrie et Venezuela. Leurs impressions montrent l’importance de ce service à l’un des devoirs les plus engageants de l’Eglise, à savoir la formation des futurs ministres.
Le cours s’est adressé à des recteurs, directeurs spirituels et formateurs qui travaillent à plein temps au séminaire. Il est né de la nécessité de trouver « des parcours et des paradigmes pour le discernement et la formation des vocations au ministère presbytéral, adéquats pour répondre aux défis des mutations sociaux-culturels et de leur incidence sur la condition des jeunes ». Il s’étend sur un parcours biennal : deux semaines pour chaque année, avec des exposés d’experts, des groupes de travail et des sessions plénières de partage, unies à la célébration eucharistique et la prière liturgique quotidienne.
La première partie veut donner des fondements théologiques, anthropologiques, ecclésiologiques et pédagogiques, en les appliquant aux étapes de la formation presbytérale; la seconde, à la lumière des quatre dimensions fondamentales de la Pastores dabo vobis (humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale), elle approfondit les domaines spécifiques pour une formation intégrale des presbytes dans une optique de communion ; Ouverture à l’autre : dialogue et corporéité ; Harmonie de la personne et édification de la communauté ; Sagesse, étude et culture ; Communication et media au service de la communion.
Après la première partie du cours l’année dernière dans les murs de l’abbaye de Vallombrosa (Florence), la seconde partie du 15 au 17 juillet 2013, s’est déroulée pour la première fois dans les locaux restaurés du Centre de spiritualité de communion à Loppiano.
A ce parcours d’étude, qui a le consentement de la Congrégation pour l’Education Catholique, sont attribués des crédits de formation conférés à l’Institut Universitaire Sophia. A l’ouverture du cours étaient présents Mgr Piero Coda, président de l’IUS et Mgr Vincent Zani, au nom de la Congrégation pour l’Education catholique.
Un événement particulièrement significatif lorsque aux mois d’avril-mai derniers le cours s’est déroulé à Bangkok pour 60 formateurs des pays d’Asie, au sud de la Chine.
«Je suis arrivé à un moment de crise profonde, une recherche sans fin sur des questions existentielles et sociales et, ces jours-ci, j’ai trouvé une réponse forte», dit l’un des nombreux participants venus des pays du Cône Sud (Bolivie, Chili, Paraguay, Uruguay et Argentine) à l’issue de l’Ecole d’Etudes Sociales (EDES) qui a eu lieu du 6 au 8 juillet à la Mariapolis Lia, la cité-pilote des Focolari en Argentine. Trois jours de réflexion et d’échange intense, à partir des expériences de vie de personnes engagées de différentes manières dans le domaine de la promotion humaine; ceux, nombreux, avec une longue expérience et d’autres débutant à peine, ont travaillé ensemble essayant de donner une réponse à la question fondamentale: «Où est ton frère?». Une question très inquiétante qui a coïncidé avec le fort appel du pape François lors de sa visite sur l’île de Lampedusa (Italie), le lieu de débarquement des migrants africains en quête de meilleures conditions de vie et souvent victimes de naufrages. «Ce qui m’a le plus frappé ces jours-ci, c’est de voir des gens très différents, provenant de lieux géographiques variés, engagés dans divers milieux de la société, mais tous avec le même objectif: aimer. Tout a été tellement important que je tiens à le mettre en pratique de suite». Les activités dans lesquelles sont engagés les participants sont: la sauvegarde de la dignité humaine au milieu des décharges, les lieux d’écoute et de santé des centres d’éducation sanitaire dans les zones à haut risque, le travail pour la conservation du patrimoine culturel autochtone, la promotion du tourisme social, les centres pour l’enfance, le soutien scolaire, la prévention et la réadaptation des toxicomanes, des centres d’aide à la vie, des centres pour handicapés, le bénévolat dans diverses ONG et organisations de promotion sociale de l’Etat, la gestion de projet, les logements populaires, les centres sociaux, syndicalistes, chefs d’entreprise, politiciens … Même le simple fait de pouvoir se rencontrer pour échanger ses propres expériences a été un grand enrichissement mutuel.La méthodologie de travail a été centrée sur l’engagement et l’intérêt social de chacun plus que sur des débats académiques; le but étant de favoriser la “construction de connaissances à partir d’expériences vécues.” «J’emporte avec moi des outils et des idées à mettre en pratique dans les activités sociales d’un quartier à risques dans lequel nous travaillons actuellement». «L’attente a été largement satisfaite: j’ai participé aux écoles précédentes et je pense que nous progressons et nous mûrissons dans cette vocation à l’engagement social dans nos villes». «Merci beaucoup! Ici, nous apprenons à ”être”, pour revenir chez nous et ”faire”».
« Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance vous en a-t-on ? Car les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. »
La première caractéristique de l’amour de Dieu le Père, c’est sa gratuité absolue, s’opposant en cela à l’amour tel que le connaît le monde. Alors que ce dernier se fonde sur l’échange et la sympathie (aimer ceux qui nous aiment ou qui nous sont sympathiques), l’amour du Père du ciel est totalement désintéressé. Il se donne à ses créatures indépendamment de la réponse qui peut lui arriver.
C’est un amour dont la nature est de prendre l’initiative, en communiquant tout ce qu’il possède. C’est donc un amour qui construit et qui transforme. Le Père du ciel nous aime non pas parce que nous sommes bons, beaux spirituellement et donc dignes d’attention et de bienveillance. Au contraire, en nous aimant il crée en nous la bonté et la beauté spirituelle de la grâce, en nous faisant devenir ses amis et ses enfants.
« Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance vous en a-t-on ? Car les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. »
Autre caractéristique de l’amour de Dieu le Père : son universalité. Dieu aime tout le monde indistinctement. Il a comme mesure l’absence de toute limite et de toute mesure.
D’ailleurs son amour ne pourrait pas être gratuit et inventif s’il n’était pas totalement orienté vers tous les besoins ou les vides à combler.
Voilà pourquoi le Père du ciel aime aussi les fils ingrats, lointains ou rebelles ; plus encore, il se sent particulièrement attiré vers eux.
« Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance vous en a-t-on ? Car les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. »
Comment vivre la Parole de vie de ce mois ?
En nous comportant en vrais fils du Père, c’est-à-dire en imitant son amour, à la fois gratuit et universel. Nous chercherons à aimer en premier, d’un amour généreux, solidaire, ouvert à tous, et prêt à combler les manquements de tous genres que nous rencontrons. Nous chercherons à aimer d’un amour détaché de toute considération intéressée. Nous nous efforcerons de devenir des instruments de la libéralité de Dieu, en faisant aussi participer les autres aux dons de la nature et de la grâce que nous avons reçus de lui.
En nous laissant guider par cette Parole de Jésus, nous verrons avec un regard neuf et un cœur disponible chaque prochain qui passera près de nous, chaque occasion que nous offrira la vie quotidienne.
Et partout – famille, école, milieu de travail, hôpital, etc.- nous nous sentirons poussés à diffuser cet amour qui vient vraiment de Dieu et que Jésus a porté sur la terre, le seul amour capable de transformer le monde.
“Le Christ a confiance dans les jeunes et leur confie le futur de sa mission.” Ce sont les premiers mots du pape François à son arrivée au Brésil, devant les autorités civiles et religieuses qui l’accueillent. “Jésus t’appelle à être disciple en mission! Aujourd’hui, que nous dit le Seigneur? Trois paroles: Allez, sans peur, pour servir.” C’est l’appel du pape lors de l’homélie de la messe, face à trois millions de personnes qui remplissent la plage de Copacabana pour la conclusion des JMJ. Paroles simples, nouvelles et, de toujours, engageantes. Comme tant d’autres paroles dites, entendues et que les jeunes se sont appropriées tout au long de la semaine passée à Rio de Janeiro. Les jeunes retournent maintenant dans leur propre ville et pays, leur famille, groupes, associations et congrégations, avec l’invitation du pape à “faire du bruit”, à remuer les eaux, à tenir compte de l’autre copain comme de l’adulte, à cultiver et à vivre sa propre foi toute entière. La parole aux jeunes. Donna, du Liban, dit que “le pape parle de manière simple et directe, plus adaptée à notre époque”. Pour Joaquín, Argentin, qui a suivi les JMJ à distance, “faire du bruit” signifie être la force qui pousse la société. “J’ai senti que je faisais vraiment partie de l’équation du pape: jeunes – âgés – adultes. Aujourd’hui, je suis jeune et donc c’est à moi de faire cette part. J’aime bien cette vision plus générale, qui est juste.” Daniela, Italienne: “Cette ‘réciprocité entre générations’, que nous rappelle de manière insistante le pape, peut vraiment être une force explosive, une aide réciproque. Ce qui me reste dans le cœur après avoir suivi ces JMJ c’est le désir, vouloir vivre de façon encore plus radicale ma vie et sortir dehors pour être chaque jour, dans mon quotidien, cette fenêtre pour faire entrer le futur dans le monde!”. Iggy, Néozélandaise: “Ces JMJ sont un élan pour faire une révolution, pour ‘conquérir’ d’autres jeunes à une vie comme celle-là. Spécialement parce que dans mon pays, la Nouvelle-Zélande, il n’y a pas beaucoup de personnes qui croient en Dieu”. Et des jeunes de Rio de Janeiro qui participent au groupe de dialogue œcuménique et interreligieux:Fuminori (catholique): “Les JMJ sont la preuve de ce qui est en train de se passer à Rio entre catholiques, méthodistes, baptistes et autres. Des personnes non catholiques ont aidé durant ces Journées en recevant des jeunes chez eux avec une cordialité fraternelle”. Carlos (presbytérien): “Les JMJ ont apporté un nouvel esprit dans la ville. Il y a de la musique, la fête et un ton de voix qui dépasse les institutions. Ce sont des jeunes du Christ. C’est-à-dire qu’ils portent une nouvelle forme d’identification religieuse qui traverse les murs institutionnels”. Fernando (musulman): “Je vois les JMJ très positives, parce qu’elles permettent aux jeunes de diverses provenances de parler de valeurs et de principes très importants pour tous. Il s’agit aussi d’une rencontre avec Dieu, et cela apporte toujours des résultats merveilleux pour le renouvellement de la foi de chacun”. Parmi les jeunes qui ont réalisé leur propre parcours en répondant à l’appel de Dieu, il y a aussi la bienheureuse Chiara Luce Badano. À la question “avez-vous assisté à des changements de vie chez les jeunes aussi au contact avec l’expérience de votre fille”, sa maman, Maria Teresa, répond: “Aussi ceux qui en ont seulement entendu parler, ou l’ont vue en photo, ne s’arrêtent pas pour regarder cette belle photo, mais ils sont touchés par sa signification à travers son regard, par sa beauté intérieure, par ce feu qu’elle avait en elle. Hier, je disais: avec ces jeunes, Dieu veut certainement réaliser en chacun ce dessein qu’il a à l’esprit. Et donc, nous les confions à elle”. Ces jours-ci, Maria Voce a adressé à tous les membres des Focolari une lettre dans laquelle, entre autres, elle lance une invitation: “Périphérie existentielle est n’importe quel point où l’homme ne trouve plus son centre, parce qu’il ne trouve plus Dieu. Et nous tous qui, par la grâce seulement, l’avons trouvé, nous sommes appelés à rester là, à nous immerger dans cette humanité désorientée pour la ramener à son centre”. Et rappelant un texte de Chiara Lubich, elle ajoute: “Je crois que Chiara elle-même n’en désire pas moins si depuis toujours elle voyait “le grand attrait” de “se perdre dans la foule, pour qu’elle s’imprègne de Dieu [1]“. Après les jours vécus à Rio, une route est ouverte, à parcourir ensemble. Au revoir à Cracovie! [1] C. Lubich, La doctrine spirituelle, “L’attrait de notre époque”, ed. Nouvelle Cité, p. 232.
20 ans de fraternité. C’est le 20 mars 1993: à Warrington, dans le comté anglais du Cheshire, l’Ira lance un des attentats les plus sanglants : 56 blessés et deux morts : Jonathan Ball, de trois ans, et Tim Perry, de 12 ans. Les faits de Warrington laissent des traces, engendrant une vague d’indignation mais aussi la volonté de changer la situation. En première ligne deux écoles en plus du comté, qui avant même l’attentat, sur initiative de leur directeur, essaient de dépasser la division rigide entre les enfants catholiques et protestants, éduqués d’habitude dans des écoles séparées. Les deux instituts (l’un catholique et l’autre protestant) veulent donner un témoignage d’unité et de paix.
Au cours des années le cercle s’élargit jusqu’à Belfast, capitale de l’Ulster, où deux autres écoles commencent à construire un rapport de collaboration mutuelle. A ces deux instituts, proche de la République d’Irlande, une autre s’ajoute rapidement pour former un ‘cercle d’écoles’ où l’on propose ce que l’on appelle l’’art d’aimer’ à travers le dé de l’amour.
Kevin Mc Keagueest directeur de l’école catholique de St James (Belfast): “Une fois j’ai entendu Chiara Lubich dire que sur les trois idéaux de la Révolution française, le moins développé était la fraternité… Ceci est aussi vrai pour nous ici à Belfast isolés en deux communautés… J’ai pu ainsi voir dans notre rencontre David et moi (lui, directeur de l’école protestante) la possibilité de construire des ponts et d’introduire dans nos communautés une injection d’amour et de fraternité ». David McConkey dirige l’école protestante Whitehouse (Belfast): “J’étais profondément convaincu que l’éducation joue un rôle principal dans la promotion de la paix à travers des initiatives où les enfants de diverses traditions peuvent se retrouver faceà face ».
Declan O’Brien, directeur de l’école St Conleth en République d’Irlande: “J’ai été tellement frappé dès le premier coup d’œil par l’unité entre les deux écoles du Nord de l’Irlande et par le véritable témoignage d’unité et de fraternité entre Kevin et David que moi aussi j’ai voulu partager leur projet en introduisant « le dé » pour vivre de cette manière l’art d’aimer avec d’autres écoles. »
En 2009 l’école protestante de Belfast est complètement détruite par un incendie douloureux, une tragédie partagée par les deux autres écoles qui organisent ensemble un concert de solidarité intitulé « tous pour tous ». Etudiants et parents et des trois écoles y ont participé, avec le maire unioniste et le curé, représentants de communautés divisées, cette fois-ci ensembles.
« Vous êtes en train de donner un témoignage fort dans la communauté et dans le pays », affirme le maire. Un journal local parle des enfants qui « nous montrent la route pour avancer ».
Cependant on entrevoit la triste possibilité que l’école ne puisse plus être reconstruite, par manque de fonds. On décide alors d’organiser une marche de protestation digne mais résolue, devant le parlement à Belfast. Elèves, familles, amis, collègues réunis autour du directeur McConkey dans une véritable démonstration de fraternité. Le comité parlementaire pour l’Education, composé de membres de divers partis, est frappé par ce signe de solidarité. Le même jour on annonce la reconstruction immédiate de l’école protestante.
Dans les trois écoles “amies” on introduit l’art d’aimer, proposé par Chiara Lubich comme antidote à l’égoïsme, à la discrimination et au boulisme. L’art d’aimer est une série originale de points tirés des pages de l’évangile qui aident les personnes à concrétiser l’amour envers Dieu et le prochain. Ainsi, même dans nos écoles « nous sommes bâtisseurs de paix, brique par brique, dans nos classes, dans la cour et de là ensuite nous continuons dans la rue, dans nos parcs de jeux et dans nos maisons… » disent les élèves de ces instituts qui, toujours selon Declan O’Brien, viennent de milieux où ces valeurs sont méconnues.
O’Brien nous explique comment les enfants concrétisent cet art à l’école ou chez eux, en montrant comment elle les aide à être, en devenant plus tolérants, disponibles et plus ouverts aux autres : « Deux enfants se moquaient continuellement d’un des élèves. Cela se passait de manière silencieuse sans que les enseignants ne s’en rendent compte. Il y avait le risque de vengeance et d’élargir le cercle de la haine. La proposition de mettre en pratique l’art d’aimer a cassé ce mécanisme, en donnant aux élèves le courage de changer les choses en positif. En peu de temps la situation s’est résolue ».
“Drums for peace” est une autre initiative où les tambours, utilisés dans le passé comme signal d’antagonisme entre les personnes qui marchaient sur la route, maintenant ils annoncent la paix. Au cours de la manifestation on donne un prix pour une poésie. Comme celle d’Aiden Doyle (huit ans) de Belfast. C’est un texte écrit après que quelques affrontements entre les partis ont risqué en 2009 de faire retomber l’Irlande du Nord dans les années sombres de la guerre civile. Ces jours-là un policier et deux soldats sont assassinés. Aiden, avec sa spontanéité écrit : « Ce policier qui a perdu la vie était le papa de quelqu’un… » et il demande de ne pas retourner en arrière dans le processus de pacification. Ces paroles simples et convaincantes ont fait tache d’huile et arrivent au journal télévisé de la chaîne nationale en aidant fortement au développement et à l’éducation à la paix.
Source : Irlande du Nord : un accord entre écoles pour construire des liens de paix.
Learning Fraternity (Castelgandolfo, Rome 6-8 septembre 2013)
Congrès-laboratoire pour qui travaille dans le milieu de l’éducation (famille, secteur école, catéchistes, animateurs, éducateurs): en réponse aux défis de l’éducation, les thèmes principaux affrontés ont trait à « Education et mondialisation », « Education et relation ».
Sous une pluie continuelle, le vent, le froid et un trafique chaotique, le théâtre central Carlos Gomes de Rio de Janeiro était plein d’une foule de jeunes. Ils sont venus de loin : il y avait qui parlait français, qui l’espagnol, qui l’anglais et évidemment la langue brésilienne – tous avides de connaître la bienaimée Chiara Luce, choisie parmi ceux qui intercèdent pour les JMJ comme « Celle qui a vécu l’abandon total à Jésus ».
La bienheureuse Chiara Luce nait à Sassello, Italie, en 1971. C’est ce qu’on peut lire dans le site des JMJ : « à 10 ans elle vit une forte expérience de rencontre avec Dieu qui change sa vie et celle de ses parents. Depuis cet instant elle décide de vivre de manière radicale l’évangile, en essayant d’aimer tous ceux qui l’entourent. A 18 ans le diagnostique : une tumeur osseuse. Elle vit avec un grand courage chaque étape de sa douloureuse maladie ». « Aide-moi à vaincre les défis de ma jeunesse pour que je puisse offrir ma vie à Jésus Christ, sans réserve », est la prière qui est proposée.
Pour faire connaître sa vie, 80 jeunes, entre danseurs, musiciens, chanteurs et toute l’équipe de production se sont dédiés à fond perdu pendant bien six mois avant le premier spectacle du 24 juillet à Rio, durant les JMJ. Ils ont cru au-delà de toute espérance afin de couvrir les dépenses, mais la communion des biens de la communauté des Focolari de tout le Brésil a comblé tout le budget avant même le spectacle.
« Une sainteté en veste jeans », titre du spectacle, a retracé la brève existence de la Bienheureuse Chiara Luce (www.chiaraluce.org) avec rythme, couleurs et explosion de joie typique de ce pays. A certains moments d’une profondeur unique, la salle gardait un silence et une admiration pour cette jeune fille qui a su transformer la souffrance en amour, grâce à l’amour pour Son « Epoux » – Jésus crucifié et abandonné. Ce passage intense a été représenté par un mime très prenant avec des images de souffrance personnelle et sociale en toile de fond.
Chacun des spectacles de la soirée n’a pas duré plus d’une heure, en laissant chez les jeunes une soif incroyable de connaître plus Chiara Luce et le secret de sa vie, en puisant ensuite dans le livre « 25 minutes » de Franz Coriasco et en visitant le site www.chiaraluce.org.
Nombre de personnes présentes ont laissé leurs impressions spontanées sur le spectacle: “je me suis converti”; “j’ai retrouvé mon idéal de vie”; “c’était comme si je me réveillais à une vie plus radicale”; “nous sommes enchantés de la beauté de la vie de Chiara Luce”; et beaucoup d’autres encore.
Il était prévu trois spectacles en soirée au théâtre Carlo Gomes mais la queue des jeunes qui entourait le bloc du quartier a poussé à demander au Comité d’organisation local des JMJ un quatrième spectacle ! En peu de temps, non sans quelques difficultés logistiques en plus de la fatigue des acteurs, cette permission a été obtenue. A la joie de tous, ce dernier spectacle a accueilli les parents de Chiara Luce, Maria Teresa et Ruggero – qui peu avant se trouvaient à l’hôpital San Francesco pour la visite du Pape – accompagnés de Chicca, l’amie historique de Chiara Luce.
“Les protagonistes durant cette semaine, ce seront les jeunes”. Ce sont les paroles du Pape François, la veille de son départ pour Rio de Janeiro. Et c’est bien cela. Ce sont les jeunes les acteurs de l’accueil extraordinaire fait au Pape, de la joie qui ces jours-ci fait vibrer la « cidade maravilhosa », de la soirée d’ouverture de l’événement à Copacabana, des multiples manifestations qui constellent la ville de long en large. A Copacabana ils étaient 500 mille, les prévisions disent qu’à la fin de la semaine ils seront deux millions.
Depuis mardi 23, les jeunes des Focolari sont présents avec un stand de l’Exposition des Vocations, à Quinta da Boa Vista. Un parc immense dans le vert, où les différentes réalités ecclésiales présentes aux JMJ accueillent les jeunes à certains moments pour une rencontre et un approfondissement. Là on parle de la jeune Chiara Luce Badano, du projet United World, de l’Escola Civitas.
Ils sont aussi là sous une tente au Largo da Crioca, en plein centre ville, pour ladistribution du livre « 25 minutes : la vie de Chiara Luce Badabo », édition portugaise de la biographie de Chiara Luce écrite par un ami agnostique Franz Coriasco. L’édition du livre, faite par la maison d’édition Cidade Nova, a été soutenue par la Fondation « aide à l’Eglise en détresse ».
Mercredi 24 ce fut le jour de la présentation de « La sainteté en veste jeans », un musical sur la vie de Chiara Luce préparé par un groupe de jeunes brésiliens. Trois spectacles étaient prévus, à la fin ils en font un quatrième pour pouvoir accueillir les nombreux jeunes qui attendaient à l’extérieur des portes du Théâtre Carlos Gomes, au centre ville. Et justement, surprise, cette dernière présentation a vu la présence de Maria Teresa et Ruggero Badano, les parents de Chiara Luce, arrivés à l’hôpital Sào Francisco après avoir participé à l’accueil fait au Pape François à cet endroit. »Sur scène on voyait les jeunes enchantés par la vie simple et en même temps extraordinaire de Chiara Luce »,raconte Rosamari, brésilienne. « Il était clair que la sainteté n’est pas une affaire du passé, justement l’exemple que Chiara Luce donne en est un exemple, une jeune comme nous ».
Le soir, de l’autre côté de la ville, au Centre de rencontres Riocentro, le Gen Rosso a présenté son spectacle « Dimension indélébile ». Le 25 le Gen Rosso – avec 200 jeunes qui participent à un programme de réinsertion de la toxicodépendance à travers l’art – est présent à Varginha, dans la favela de Manguinhos, pour animer la fête de l’accueil du Pape.
La journée du 24 juillet a vu de nouveau les jeunes des Focolari engagés, avec les amis deReligions for Peace Global Youth Network, prendre part à l’organisation de la rencontre interreligieuse sur le thème « Allez et construisez la paix dans toutes les nations ». Entre 18h et 20h, à Estàcio de Sà, les jeunes ont débattu sur le dialogue et les formes d’action en vue d’un engagement commun pour la paix.
Une journée vécue sur fond de la visite du Pape François à Aparecida et l’inauguration du Pôle de soin intégral à l’hôpital Sào Francisco d’Assis. Occasions pour voir des gestes et entendre des paroles qui pénètrent naturellement dans le cœur et l’esprit, qui suscitent l’adhésion. Il pourrait être adressé à tout le monde, le message que le Pape François, en fin de journée, a donné aux jeunes réunis à la « Casa Italia » : « Confiez vous au Christ, écoutez le, suivez ses pas. Il ne nous abandonne jamais, même dans les moments les plus sombres de la vie. C’est Lui notre espérance. Demain à Copacabana nous aurons l’occasion d’approfondir cette vérité, pour rendre la vie lumineuse. A demain ».
Semaine de la Jeunesse, c’est ainsi qu’à Rome le Pape François a voulu l’appeler, à la conclusion de l’Angélus du dimanche 21 juillet. Voilà donc le début de la rencontre tant attendue des jeunes à Rio de Janeiro, qui verra se dérouler successivement des moments de rencontre, de fête, de prière, en un mot : de vie. Les jeunes attendent François, qui comme eux a voulu porter son propre sac dans l’avion. Mais cela commence par un programme jusqu’à maintenant inédit dans l’organisation de ces événements.
Dimanche 21, s’est tenue une “Rencontre interreligieuse entre catholiques, juifs et musulmans”. Organisée par le comité organisateur local, la rencontre a vu la participation de deux cents jeunes délégués à l’Université Pontificale Catholique (PUC) de Rio de Janeiro. « Nous avons commencé les JMJ en visant le centre : nous pouvons accueillir les différences », paroles de Josafà Siqueira, recteur de la PUC.
Les Focolari sont engagés dans le groupe de dialogue interreligieux qui chaque mois se rencontre à Rio et qui est à l’origine de l’initiative. Victor Gomes, en charge et un des délégués du congrès, nous dit comment ils ont travaillé : « On a fait de petits groupes pour parler de différentes questions. Certains n’avaient jamais fait ce genre d’expérience et sortaient de là avec une nouvelle espérance. Les leaders des différentes religions présents ont montré beaucoup d’intérêt et de fraternité. Ils se traitaient d’égal à égal, aucun ne se sentait supérieur aux autres. »
“C’était très beau de voir notre génération travailler et suer pour un idéal d’amour et de solidarité sans rien recevoir en échange… Et j’espère qu’ainsi, l’opinion commune que les jeunes sont fainéants et indifférents change. Nous sommes la preuve vivante que, malgré notre jeune âge, avec l’amour et la volonté, nous pouvons réaliser quelque chose de grandiose, divertissant et particulièrement significatif, ensemble, en étant actifs!”
Ce sont les paroles d’un des 120 jeunes, âgés de 8 à 17 ans, provenant de toute la Lombardie, qui ont mis en scène une comédie musicale intitulée “Rayons de lumière”, le 15 juin, près de Brescia. Le spectacle a été pensé et voulu par ces juniors des Focolari pour traduire en musique, chant et paroles la vie extraordinaire de Chiara Luce, une jeune comme eux, afin que le message sous-jacent de sa vie puisse atteindre le plus de cœurs possible. Du 26 au 30 juin, à Sassello, sa ville natale, un chantier a réuni 70 adolescents du Nord de l’Italie.
Il s’agit de fragments du kaléidoscope d’initiatives que les Juniors pour un Monde Uni ont promues dans toute l’Italie, en abordant des thématiques aussi diversifiées et importantes qu’actuelles, avec un dénominateur commun: parcourir des chemins et construire des ponts qui mènent au monde uni. En Toscane, 45 juniors de 9 à 12 ans se sont “exercés”, en commençant gentiment, à mettre en premier des piliers (amitié, valeurs vraies…) pour ensuite arriver vers l’autre, différent, mais porteur d’une richesse souvent insoupçonnée.
Les impressions expriment l’intensité des moments vécus: “Dans une période de doute, cette expérience a été pour moi un tremplin pour recommencer dans l’amour et redécouvrir la joie d’aimer gratuitement”. Et encore: “Certains de mes amis faisaient la course, durant l’excursion, pour arriver en premier au dîner. Mais un junior était très fatigué et n’arrivait pas à courir avec les autres, alors j’ai pensé à la devise et je suis retourné en arrière pour lui tenir compagnie”. p style=”text-align: center;”><a href="https://www.focolare.org/wp-content/uploads/2013/07 En Ombrie, 65 juniors sont allés “à la recherche du bonheur” avec l’aide de quelques experts dans le domaine de la psychologie, qui expliquaient qu’il a été scientifiquement prouvé qu’aimer rend heureux. Promenades dans la nature, ateliers, compétitions sportives et moments musicaux ont été des occasions d’échange et de rapport profond.
“Big Bang: une explosion qui unit” est le titre de la rencontre qui s’est déroulée en Calabre, et qui a rassemblé 150 adolescents, filles et garçons de 13 à 16 ans, provenant de Calabre et de Sicile. Parents d’un policier assassiné par la mafia, les époux D’Agostino ont été des invités d’exception, qui ont sensibilisé les jeunes à la légalité. En même temps, à l’autre bout de la péninsule, en Frioul-Vénétie julienne, un chantier réunissait une cinquantaine de jeunes du même âge, sous l’enseigne de cinq mots d’ordre: Être toujours dans la joie, Marcher sur le rayon, Aimer toujours, Recommencer, Vivre l’instant présent.
Il ne manque que “Stop’n go 3”, la troisième édition du Camp des Juniors pour un Monde Uni du Latium, du 17 au 21 juillet, près de Viterbe. Durant ces journées, des moments de solidarité s’alterneront, comme l’animation dans une maison de repos, des actions écologiques et des moments de réflexion fournis par des experts dans le domaine de l’affectivité et du dialogue entre chrétiens et musulmans.
“Ce ne sont pas les vacances habituelles, mais l’amour à 100%!”, affirme une des jeunes protagonistes. De l’Autriche au Brésil, comme dans d’autres pays, de nouvelles activités sont en cours ou au programme.
Homme d’une profonde humilité, Piergiorgio Colonnetti avait comme caractéristique la capacité de se mettre au service des autres avec une grande intelligence, une profonde écoute et compréhension.
Il est parti le matin du 17 juillet, suite à une courte, grave et soudaine maladie, entouré par sa famille et les focolarini.
Né à Turin en 1930, il avait connu les Focolari en 1956, en participant à une des premières Mariapolis à Fiera di Primiero. En 1957, il a épousé Simonetta. Ensemble, ils constituent une des premières “familles focolare“.
Ils ont déménagé à Rome en 1967, lorsque Pier Giorgio a accepté de travailler pour la fondation “Aide à l’Église en détresse”. Dès 1987, il a été appelé par Chiara Lubich pour occuper des postes à responsabilité dans différents domaines du Mouvement.
“Je remercie le Seigneur pour les immenses grâces reçues depuis que j’ai connu l’Idéal [de l’unité]jusqu’à aujourd’hui, pour le temps qu’il me restera et pour ‘comment’ je pourrai le vivre. Mais seule la volonté de Dieu est importante, alors je lui demande seulement, si possible, de pouvoir continuer à aimer jusqu’au dernier moment”, écrivait-il au printemps de cette année. “Cette phase de ma vie, qu’elle soit courte ou longue, est pleine de lumière et de sérénité, et j’essaie de la vivre seulement pour Dieu, pour son Œuvre, pour toute l’Église universelle, en pleine unité avec le pape François.”“L’important est seulement de faire ce qu’Il a dans le cœur et L’atteindre.”
Les funérailles auront lieu le jeudi 18 juillet 2013, à 15 heures, au Centre international des Focolari, à Rocca di Papa.
En Juin, a été présenté dans deux villes slovaques, le livre qui raconte la vie du défunt entrepreneur français de l’Economie de Communion (EdeC), François Neveux.
Lepremierrendez-vousaeulieule12Juin à Košice dans la salle de la librairie Panta Rhei, qui n’a pas réussi à contenir le public venu nombreux: il y avait des gens qui venaient non seulement des villes voisines, mais aussi de Pologne, d’Ukraine et de la République tchèque. Par ailleurs, les participants avaient des expériences de vie et professionnelles les plus diverses; ils étaient entrepreneurs et étudiants, chômeurs et salariés du public. Pour l’occasion, les coordinateurs de l’EdeC en France et Françoise, l’épouse de François, étaient venus en Slovaquie: ensemble, ils ont décrit François Neveux, comme un ”entrepreneur de relations”.
Leur témoignage, dans lequel ils ont pu relater denombreuxfaitsgrandsetpetitsdesavie, a été particulièrement apprécié, car si les ”théories” peuvent être soumises à la discussion et laissent émerger des avis contradictoires, une vie comme celle de François ne laisse aucune place à des argumentations discordantes. A la fin, Françoise a eu la possibilité de signer le livre et d’avoir des conversations personnelles avec les participants.
Le13Juin,l’événements’estdéplacéàBratislava,lacapitaledupays, où étaientaussiprésentsdiverspoliticiensintéressésparl’EdeC. Ledialogueàlafindelaprésentation a été trèsanimé.Un homme politique adéclaré:« Laphilosophiequisous-tend l’EdeCpeutnousaideràécriredeslois innovatrices surletravail,réalisant une politique nouvelle.L’EconomiedeCommunionestla voie à suivre ». L’événementaégalementétél’objetd’une retransmission sur latélévisioncatholiqueslovaqueLux,quiacontribué ainsi à diffuser l’espritquianimeceprojet.
DanslacapitaledelaSlovaquieestprésenteaussiuneentreprisehistoriquequia adhéré à l’EdeC:In Vivo. C’est uneentreprisequidepuis plusieurs annéesproduitetvenddescéramiques;sonsiège est situé danslavieillevilledeBratislavaet elle esttrès connue et appréciéepoursonoriginalité.InVivoestnéeen1991,peuaprèslanaissance,lamêmeannée,de l’EdeCsuiteà une inspirationdeChiaraLubichauBrésil.
« Lesrelationsétabliesne se sontcertespas limitées à laprésentationdulivre » – écrit la slovaque Maja Calfova – au contraire en sont nées de nouvelles et celles existantes en sont ressorties renforcées », de sorte que même le comité local de l’EdeC y a puisé une énergie nouvelle. L’un des membres a même affirmé: « Nous sentons que nous ne pouvons pas être en paix tant que l’EdeC ne s’est pas incarnée dans notre pays et dans les pays alentour. »
Un livre “écrit avec le cœur”, le témoignage d’une des premières jeunes protagonistes qui suivit Chiara Lubich dès le début, à Trente, dans une aventure spirituelle qui a touché, au fil des ans, des millions de personnes. Quand on parle de Chiara et de ses “premières compagnes”, on pense aussi à Vittoria Salizzoni, surnommée “Aletta”, dans ce premier groupe avec Dori Zamboni, Graziella De Luca, Silvana Veronesi, Bruna Tomasi, Palmira Frizzera, Gisella et Ginetta Calliari, Natalia Dallapiccola, Giosi Guella, Valeria Ronchetti, Lia Brunet, Marilen Holzauser.
Aletta a vécu avec Chiara les débuts des Focolari et ses souvenirs, certains inédits, tirés de ses discours ou interventions, présentent le caractère épisodique du vécu. Tout comme les comptes rendus de son action, qu’elle a accomplie pendant un quart de siècle en donnant de l’impulsion au Mouvement des Focolari dans les pays du Moyen-Orient.
Des mémoires, donc, au style simple et spontané, qui n’entendent pas esquisser une histoire du Mouvement, mais qui font ressortir la vitalité et le courage qui ont accompagné événements et voyages. Aujourd’hui, à presque 87 ans, lorsqu’on lui demande comment elle va, elle répond: “Je me sens riche…”.
Nous proposons un extrait du nouvel ouvrage (Aletta racconta… una trentina con Chiara Lubich, Collection Città Nuova Per), qui raconte les années au Liban, durant la guerre (1975-1990).
« Nous croyions à l’Évangile au milieu des bombes et de la haine, des blessés et des morts, presque une oasis de personnes qui essayaient de réaliser l’amour réciproque et la communion des biens, non seulement entre eux, mais aussi avec les autres, les musulmans également.
Une grande aide mutuelle existait, par exemple une vraie compétition pour mettre en commun des habitations et des appartements: de nombreuses familles ont ouvert leur maison à ceux qui résidaient dans les zones plus dangereuses. Ceux qui avaient une maison à la montagne ou dans des lieux sûrs hébergeaient des personnes restées sans logement.
Lorsque les vivres manquaient, qui avait du pain le distribuait à qui n’en avait pas. Pareil pour l’eau. Ceux qui allaient en puiser disaient aux autres: “Donnez-nous vos bidons, nous en prendrons aussi pour vous”. Il fallait faire de longues files, pendant des heures près des fontaines, toujours dans la crainte que les bombardements commencent.
Bien sûr, il y eut des moments difficiles, mais se soutenir mutuellement et spirituellement avait pour conséquence le fait de s’aider matériellement. Tout provenait de là, non pas comme une société de secours mutuel, mais plutôt comme une société où l’on vit l’Évangile.
Nous vivions tous dans les mêmes conditions. Il nous suffisait donc d’aimer, et cela, la guerre ne nous l’a pas empêché, au contraire. On peut dire qu’elle nous a formés. Nous sentions le soutien permanent du Mouvement [des Focolari] et la proximité de Chiara Lubich, qui nous suivait toujours, dans les moments si difficiles et tourmentés de la situation libanaise. »
Notre système d’éducation a mis au monde des hommes qui ne comprennent plus la société dans laquelle ils doivent vivre. Ce système détruira notre civilisation et il est déjà en train de la détruire. Inutile de blâmer les politiciens, les hommes d’affaires, les avocats, etc… Nous avons donné à beaucoup de nos enfants le premier coup de pouce pour qu’ils débutent dans la carrière de la criminalité. C’est de notre faute si les rues sont bondées de jeunes délinquants. Le temps est venu de remédier à cette folie. Il est temps de rassembler cette jeunesse, si précieuse pour la société, et de l’alimenter aux sources de la Vie.
Si les résultats ne sont pas bons – qui d’entre nous peut en refuser la responsabilité? A chacun d’examiner sa propre conscience et de revoir sa philosophie! En refusant les enseignements de la religion il devient difficile de se rendre compte des mutilations les plus graves dues à la laïcité. Ecarter la religion de nos vies signifie que nous avons réduit la culture à l’érudition, la vie à la technologie, la science aux manuels. Cela signifie avoir privé l’esprit de l’homme des valeurs spirituelles. Cela signifie avoir ôté à la société les principes constitutifs qui lui permettent de se structurer et de se maintenir; de l’avoir privée du critère de choix entre le bien et le mal, du sens de la responsabilité et de la conscience de la culpabilité. Une culture sans Dieu est une culture où manque la conception d’un juge infaillible, et donc d’une sanction assurée et sans faille de tout acte humain. Un citoyen qui ne croit pas et ne tient pas compte d’une peine éternelle est facilement conduit à abuser de son frère, aussi parce qu’il ignore qu’il s’agit d’un abus moral. L’homme apprend comment est fabriquée une voiture et ignore comment il est lui-même constitué. Il sait à quoi sert l’atmosphère et ignore à quoi sert l’âme.
Eduquer, former c’est allumer une flamme. Si on veut former des jeunes capables de s’élever au-dessus du gain économique et des plaisirs des sens, nous devons les élever avec une foi supérieure à la matière et aux sensations. L’homme s’élève grâce à un élan surhumain, qui n’en fait pas un surhomme, mais le confirme comme semblable à Dieu. Cette impulsion vers le haut s’appelle l’amour de Dieu qui génère, de façon naturelle, l’amour de l’homme c’est à dire faim et soif de justice; et le jeune, qui en est avide, la porte à la société.
Une fois allumée, la flamme doit être alimentée et le jeune doit être éduqué à préserver et augmenter la chaleur et la lumière; il a besoin d’une éducation pas seulement durant l’enfance, mais présente de sa naissance à sa mort, c’est à dire toute la période durant laquelle il faut s’enflammer et être source de lumière. Elle a besoin d’être alimentée, et variées sont les possibilités: des paroles, des livres, des spectacles et, surtout, des exemples et des expériences. Cette flamme vivante fait expérimenter la grâce divine qui pousse vers les êtres les plus tourmentés, les moins doués, les plus faibles, les vaincus, les méprisés, pour compenser en eux leur déficiences avec le don de nous-mêmes. Tendre à cela est nécessaire, comme il est nécessaire de rechercher la santé, même si on est malade, d’autant plus si on est malade. Il faut que tous nous contribuions à susciter un ordre de paix et de force, de coopération et d’altruisme, et que nous devenions des apôtres de la vérité.
Igino Giordani: La società cristiana, Città Nuova, 2010 (Editions Salésiennes, 1942).
Les migrants proviennent de cultures et de pays très différents: Albanie, Ukraine, Géorgie, Maroc, Sénégal, Roumanie, Nigéria, Biélorussie. Comme beaucoup de leurs compatriotes, ils ont souvent laissé derrière eux des situations dramatiques, ainsi que leurs proches, dans l’espérance d’un travail et d’une perspective de vie.
Ils sont arrivés à Acquaviva delle Fonti, petite ville de la province de Bari qui, comme d’autres villes du Sud de l’Italie, est devenue l’objectif ou le point de passage de rêves et de désirs. Ici, depuis longtemps déjà, la communauté des Focolari se sent concernée par cette présence: “Nous avions à cœur – écrivent-ils – de faire en sorte que les nombreux étrangers/migrants puissent se sentir accueillis dans notre ville”. Des rapports personnels se tissent et des liens d’amitié, qui surmontent barrières et méfiances, se créent: “Il y a trois ans – poursuivent-ils – nousavons pensé organiser un moment de fête à vivre tous ensemble,durant la période de Noël, pour qu’ils puissent ressentir, d’une certaine manière, le sens de la famille, au lieu de la solitude et l’isolement que malheureusement beaucoup expérimentent”. Les rapports se sont approfondis, la rencontre de Noël est devenue une coutume: “à cette fête, que nous avons appelée ‘fête des peuples’, nos amis se sentent libres de transmettre l’invitation à d’autres amis étrangers, que nous sommes très heureux d’accueillir”.
Cette année, une cinquantaine de personnes de tous âges et de différentes croyances religieuses étaient présentes:“Grâce au climat familial déjà instauré précédemment et immédiatement renouvelé, des expériences vécues à leur arrivée en Italie sont spontanément racontées, mettant en commun joies et souffrances”.
La proposition de vivre la “règle d’or” – fais aux autres ce que tu voudrais qu’on te fasse – comme base pour construire la fraternité universelle comme point en commun dans la diversité de la croyance religieuse a été acceptée et intégrée par tous, afin d’expérimenter comment “l’amour réciproque raccourcit toute distance.Dans le buffet qui a conclu la soirée, en plus de ce qui avait été préparé par la communauté, il y avait des plats typiques des différents pays de provenance, préparés par nos amis. La plus grande joie était d’expérimenter ce que signifie être une famille”.
À la fin de la soirée, Abdul, du Sénégal, a invité certains de la communauté à participer à une rencontre de prière dans un village voisin: “Grande a été sa joie et sa surprise de nous voir arriver. Il y avait 200 Sénégalais musulmans, déchaussés et assis sur les tapis, qui lisaient le Coran.Abdul nous a présenté leur chef spirituel et, deux jours après, il nous remerciait encore une fois, ému par notre visite”.
Un autre geste concret a été l’ouverture d’un guichet d’écoute,que la communauté entière soutient, pour repérer des exigences et mettre à disposition des compétences, en offrant des leçons d’italien aux enfants et à leurs parents, ou une aide pour résoudre des problèmes bureaucratiques ou des consultations médicales de différent type.
“Cette expérience de famille – concluent-ils – et les fruits qui en découlent nous donnent la certitude que le monde uni n’est pas une utopie, mais une réalité déjà vivante au milieu de nous.”
Fathi, jeune turc, qui vit à Bâle, a chanté, avec une voix claire, la sourate 134 du Coran: «Dieu aime ceux qui font le bien» et c’est ce qui a immédiatement annoncé le cœur du thème proposé pour la journée: l’amour du prochain. L’Imam Muhammed Tas de Bâle a raconté sa semaine de vacances au ski en compagnie du curé Ruedi Beck et de deux autres personnes: «Nous avons cuisiné ensemble les uns pour les autres, nous nous sommes concertés pour savoir où et quand c’était le mieux pour chacun, de dire ses prières dans l’appartement. Nous étions comme une famille où on apprend les uns des autres. Grâce à ces amis j’ai aussi appris à skier beaucoup mieux. Déjà pour l’automne prochain, nous prévoyons une autre semaine de vacances, en Turquie cette fois ».
Abdul Jabbar Koubaisy, vice-président de la Ligue musulmane en Pologne, apprécie beaucoup cette parole de la tradition musulmane: « Celui qui ne sait pas comment remercier les créatures, ne sait même pas remercier le Créateur ». Paul Lemarié du Centre international pour le dialogue interreligieux du Mouvement des Focolari raconte d’une rencontre “Mariapolis” en Macédoine avec 35 catholiques, autant de musulmans et une douzaine orthodoxes. A la fin, un jeune participant chrétien catholique a donné ce témoignage: «Cette réunion m’a profondément changé. Jusque-là je comptais seulement sur ma foi et je refusais tous les autres: athées, musulmans et même les chrétiens orthodoxes. Maintenant, j’ai compris: Dieu fait lever Son soleil sur tous».
Le dialogue de la journée du 23 juin à Baar, a justement été focalisé sur les expériences de communauté, rendues possibles dans le respect de la diversité. Pour approfondir le thème choisi, l’Imam Mohammed Tas a présenté un enregistrement vidéo du discours que Chiara Lubich a tenu lors du congrès des amis musulmans en 2002 à Castel Gandolfo (Rome). « L’amour est une réalité importante dans notre religion » – a déclaré Tas – « Si une personne n’aime pas, cela signifie qu’elle a un problème dans son cœur … Yunus Emre, poète musulman du XIIIe siècle dit: ”Je t’aime par amour du Créateur!” Ainsi il a indiqué l’amour le plus profond qui peut exister entre les êtres humains »
Reprenant les paroles mêmes de Chiara Lubich: «C’est l’amour du prochain, l’amour que l’on trouve dans les divers milieux religieux et culturels aussi sous forme de miséricorde, de bienveillance, de compassion et de solidarité. L’amour du prochain qui, pour nous chrétiens, n’est pas simplement un sentiment humain mais, enrichi d’une étincelle divine, il s’appelle charité, agape: un amour d’origine surnaturelle».
Dans l’après-midi sont programmés un temps de prière dans deux endroits différents selon les religions et ensuite des rencontres par groupes où a lieu un échange riche et profond sur l’art d’aimer, le pardon et la Règle d’or. Dans son salut final, l’Imam Mustafa Oeztürk, président d’une association de plusieurs mosquées en Suisse, s’est exprimé ainsi: « Nous sommes en train d’apprendre une nouvelle grammaire. La grammaire traditionnelle commence par “moi”, puis “toi” et enfin “il” ou “elle”. Mais la grammaire de l’amour du prochain commence avec “toi” puis vient le “moi”. Et «il» ou «elle», en leur absence, ont un droit qui doit être respecté: dire seulement du bien d’eux ».
«Une invitation à être avec le pape sur les traces de Jésus.» «Nous voulons répondre à cette invitation avec joie et une grande disponibilité. Là où est l’Église, là aussi est notre place. Les JMJ ouvrent nos horizons en changeant notre être, elles nous aident à grandir dans la foi et nous rendent donc plus forts dans les difficultés quotidiennes: à l’université, au travail, à la maison et ailleurs. Elles laissent une marque indélébile dans le cœur de tous les jeunes qui y participent et nous sommes sûrs que ce sera aussi le cas cette fois-ci.» Ainsi s’expriment Maria et Léandro, deux jeunes des Focolari de Rio de Janeiro, qui travaillent sur place à la préparation du grand événement mondial. Ils se font les porte-parole d’un engagement qui implique les Focolari de diverses manières.
Qu’est-ce qui attend les pèlerins qui seront à Rio du 22 à 28 juillet?
5 célébrations principales seront les moments phares de cette expérience:
–23 juillet: messe d’ouverture des JMJ de Rio 2013 à Copacabana.
–25 juillet: la cérémonie d’accueil du Pape, le premier contact du pape François avec des milliers de jeunes venus des 5 continents sur la plage de Copacabana.
–26 juillet: Le chemin de croix à Copacabana, présidé par le pape depuis la scène principale. Les 14 stations retraceront le chemin de Jésus avec la lecture de textes actualisés sur les grands problèmes de la jeunesse d’aujourd’hui.
–27 juillet: veillée avec le pape au Campus Fidei de Guaratiba: parmi les 50 groupes artistiques qui animeront cette veillée il y aura aussi l’orchestre international Gen Rosso, qui présentera des extraits du musical Streetlight avec 200 jeunes de la Fazenda da Esperança et d’autres communautés. Le Gen Rosso est en tournée au Brésil depuis mai dernier: 7 villes, plus de 1000 jeunes impliqués sur scène, plus de 10 000 spectateurs.
–28 juillet: messe “d’envoi”, à 10 heures, célébrée par le Saint-Père qui marque la clôture des JMJ de Rio et annonce le lieu des prochaines JMJ.
La semaine des JMJ est pleine d’initiatives comme le Festival des Vocations, où les Jeunes pour un Monde Uni seront présents avec leur stand et de nombreuses autres initiatives dans le Festival de la Jeunesse: diverses expressions pour affirmer le désir d’être là et pour raconter sa façon de vivre la foi.
Parmi plus de 300 événements qui font partie du programme officiel, le 24 Juillet, il y aura le “Spectacle sur la vie de Chiara Luce”, la jeune bienheureuse italienne qui fait partie des ”intercesseurs” des JMJ. Le spectacle est préparé par les jeunes du Mouvement des Focolari de Rio avec des amis d’autres mouvements catholiques, d’autres églises chrétiennes ou d’autres encore qui connaissent peu le christianisme; il y a aussi une jeune bouddhiste. Le spectacle est vécu par eux comme une opportunité de faire connaître aux participants des JMJ l’expérience de Chiara Luce Badano, qui, peu avant sa mort, a écrit: « Les jeunes sont l’avenir. Moi je ne peux plus courir, mais je voudrais leur transmettre le témoin, comme aux Jeux Olympiques. Les jeunes n’ont qu’une seule vie, ça vaut la peine de bien la dépenser ». Cidade Nova a publié le livre de Franz Coriasco sur Chiara Luce en portugais (Chiara Luce Badano “18 ans d’une vie lumineuse” en français aux éditions Nouvelle Cité) dans une co-édition avec “Aide à l’Eglise en Détresse». 500.000 exemplaires seront distribués aux jeunes des JMJ. La soirée du 25 Juillet aura lieu une veillée de prière avec adoration eucharistique animée par les jeunes des Focolari.
Durant cette étape brésilienne, le pape François, en plus des JMJ, a un programme très chargé. Entre autres une visite au Sanctuaire de Notre-Dame d’Aparecida, l’inauguration du Centre de soins intégrés de l’hôpital São Francisco de Tijuca, un centre spécialisé dans la récupération de la toxicomanie, un des points de l’héritage social des JMJ de Rio, ainsi que la visite d’un bidonville du nord de Rio, la Communauté de Varginha.
À propos du Gen Rosso au Brésil:
spectacle à Aparecida avec les jeunes de la Fazenda da Esperança
émission de Rede GLOBO sur le projet “Forts sans violence”
Dans une lettre du 24 Juin 2013, l’Organisation chrétienne internationale des médias (ICOM), basée à Genève, en Suisse, communique à José Aranas la «mention d’honneur dans la catégorie du Prix international pour le Dialogue interreligieux». «Le jury – poursuit la lettre – signée par Jean-Marie Scheerlink du Comité directeur de l’ICOM – a pris cette décision, compte tenu de la valeur et de la pertinence du thème que vous avez signalé».
Le prix international pour le dialogue interreligieux reconnaît la contribution des professionnels des médias dans le domaine de la paix et de la coexistence entre les personnes de religions ou de cultures différentes.
New City Magazine écrit des articles et traite de questions du point de vue de la fraternité universelle. La revue est engagée dans les dialogues interreligieux, œcuménique et culturel. La revue offre des interviews avec des personnes qui se distinguent dans les domaines de l’art, de l’économie, des sciences, de l’éducation, de la médecine et dans le monde de la culture. Elle favorise la coexistence pacifique et le respect des différences de convictions religieuses et culturelles. New City joue le rôle de catalyseur dans la recherche d’une société pacifique et harmonieuse, en particulier dans le contexte des Philippines et de l’Asie en général. Pour s’inscrire pour le prix, Aranas a présenté deux numéros en e-book de New City: l’édition de janvier 2013 avec son thème sur le fragileprocessusdepaixdanslesuddesPhilippines,àMindanao (pour voir les articles vous pouvez accèder à: http://newcityph.com/archive/1301/issues.asp), et le numéro de juin 2012, avec son appelenfaveurd’uneéducationàuneculturedudialogue.
L’attribution du prix, tous les trois ans, contribue à garantir la liberté d’expression et des médias en général, en particulier contre les pressions politiques, économiques, d’autorités religieuses ou civiles.
Les candidatures étaient plus de 2000, mais seulement 25 gagnants ont été choisis dans 8 catégories: Titus Brandsma, le cardinal Foley, le photojournalisme, le dialogue inter-religieux, la promotion de la femme, l’éducation aux médias, la solidarité avec les réfugiés, l’excellence en journalisme.
Les prix seront remis lors du Congrès international des médias qui se tiendra pour la première fois en Amérique centrale, à Panama City, du 28 Septembre au 6 Octobre 2013.
François-Xavier Nguyên Van Thân (1928-2002), arrêté quelques semaines après sa nomination en tant qu’ évêque coadjuteur de Saigon en 1975, passe 13 années en prison, dont 9 en isolement. Après sa libération il a été président du Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix. Les lignes qui suivent, et qui peuvent être considérées comme un testament spirituel, ont été écrites en prison, à 15 km de Hanoi, en 1980. « Chers fils, Je me trouve dans une nouvelle étape : difficile, obscure et sans fin. Ici je rencontre aussi des passagers de la vie ; je les considère des amis, et tous les événements comme des expériences inestimables. Parce que tout est grâce. Dans ma nuit peuplée de silence et de solitude, je pense à vous tous, à chacun, et je vous offre tous à Dieu. Dieu m’a donné les heures les plus belles de ma vie. Jamais prières n’avaient été plus ardentes, ni messes plus ferventes, ni plus favorables les occasions de s’unir à l’amour de Dieu pour manifester l’amour où il y a la haine et semer l’espérance dans le désespoir. On peut tout perdre matériellement, mais si Dieu reste, on a encore tout. Dieu est Amour. L’amour m’encourage à aimer comme Dieu aime. Je n’ai plus rien. Mais chaque jour, j’offre à tous l’amour de Dieu dans le cœur de Jésus et Marie. Je suis à vos côtés, je vous aime et vous veux beaucoup de bien, parce que vous avez une place privilégiée dans mon cœur. Je vous ai laissé quelques modestes expériences dans le Chemin de l’espérance. Lisez mes pensées les plus intimes à la lumière de la Parole de Dieu et du Concile. Méditez, priez, travaillez afin que votre cœur déborde d’amour et d’Espérance… Comblez les lacunes et les faiblesses dues aux circonstances et aux insuffisances. Ceci est mon testament, à l’exemple de Paul VI : « Mon programme est de réaliser le Concile Vatican II ». Efforcez-vous d’allumer la flamme de l’espérance là où vous vivez. Comme Jean XXIII je consacre le reste de ma vie à la prière, au sacrifice, au service. Puissent Jésus, Marie, Joseph renforcer vos pas sur le chemin de l’espérance ». Extrait de : François Xavier Nguyen Van Than, Vivre les vertus, Città Nuova Editrice 2012, pp 7-8
« Se remémorer qui nous a fait du bien est un urgent contre-courant à promouvoir aujourd’hui à l’encontre d’une culture qui semble ne se souvenir que de l’agressivité et de la négativité de l’être humain ». Ainsi s’exprime le psychothérapeute et expert en pédagogie Michel De Beni pour qui il est important de faire ressortir l’influence positive que l’éducateur peut exercer sur le développement de la personnalité et de ses potentialités.
C’est sur ces thématiques qu’est construit le livre qu’il vient de composer et de publier à Città Nuova : « Être éducateurs », présenté le 3 mai dernier à l’Université de Bergame – Département des sciences humaines et sociales – pour remémorer la personnalité de Chiara Lubich éducatrice.
En partant de l’expérience originale de la jeune institutrice Silvia Lubich (plus connue sous le nom de Chiara), l’ouvrage s’ouvre à des thèmes pédagogiques très actuels : la valeur de la tradition et de l’innovation, la formation des consciences, les questions ouvertes par les nouveaux savoirs, la demande de nouvelles compétences, le besoin d’une nouvelle didactique, la centralité de la relation éducative, de l’acceptation et du dialogue.
Le livre est doublé d’un DVD intitulé « La maîtresse Silvia n’utilisait pas le crayon rouge » – réalisé par Donato Chiampi, fait de souvenirs et d’épisodes inédits racontés par ses anciens élèves et par une collègue.
La maîtresse Silvia n’utilisait pas le crayon rouge.
De Castello in Val di Sole où Chiara enseigna durant l’année scolaire 1938-39, Caterina, Carmela, Dolores et Edda racontent que dans la classe composée de 40-42 écoliers des cinq niveaux de l’école, la maîtresse ne se limitait pas à l’activité didactique, mais on y apprenait l’éducation, la fraternité et… « à s’aimer ».
Il y avait parmi nous des élèves « médiocres » – rappellent-elles – mais « jusqu’à ce qu’ils arrivent au niveau des autres, elle ne cessait pas de répéter, elle attendait chacun. Et pendant sa dernière semaine à l’école elle a continué à nous recommander de rester unis, et d’aider, en particulier les personnes âgées ». Une fois terminée l’année scolaire, Chiara continua à rester en relation vivante avec eux à travers de petites lettres.
Le Père Contardo Zeni, franciscain capucin qui fut son élève à Cognola dans un institut pour des enfants orphelins, où Chiara enseigna par la suite, se rappelle lui aussi : « La maîtresse Silvia a vraiment été une maman pour nous ! Quand elle nous interrogeait elle demandait ‘Toi, qu’est-ce que tu en penses, qu’est-ce que tu en dis ?’ et en fonction de ce qu’on répondait elle ajoutait sa parole. Elle respectait chaque personnalité, chaque enfant. Maintenant je le comprends : elle voyait, au-delà du visage humain, la présence de Dieu dans la personne. Je n’en finis pas de rendre grâce à Dieu de m’avoir fait rencontrer une personne aussi exceptionnelle ».
Fraternité et centralité de la personne, paradigmes à remettre au cœur du discours éducatif : c’est sur ces voies que s’engage la proposition du séminaire international Learning Fraternity qui se déroulera du 6 au 8 septembre prochain à Castelgandolfo (Italie), et qui s’adresse à tous ceux qui sont concernés à divers titres : la famille, le monde de l’école, les catéchistes, les animateurs de groupe, les chercheurs dans ce domaine, les jeunes eux-mêmes.
« Dès mon jeune âge – raconte frère Tarcisio Centis – j’ai pu puiser dans ma famille les valeurs chrétiennes sous l’éclairage spécifique des franciscains. Pour cette raison, quand j’ai ressenti l’appel à la vie religieuse chez les franciscains, j’ai répondu avec enthousiasme. Le noviciat et les études théologiques faites à Assise », aux racines de la vie de saint François, « m’ont apporté un éclairage supplémentaire et la sensibilisation aux pierres angulaires de la vie chrétienne incarnée par saint François. Pendant les études de théologie, je me suis senti attiré à approfondir, en particulier, l’aspect liturgique, l’Eucharistie, comme valeur fondamentale de la vie chrétienne. La célébration eucharistique était vraiment pour moi le sommet et la source de la vie. Le contact avec la spiritualité de Chiara [Lubich] – poursuit-il – a renforcé en moi la dimension contemplative, en m’indiquant de nouvelles façons de vivre l’union avec Dieu. De plus cette spiritualité m’a fait redécouvrir le frère comme un “don” (comme le dit saint François) en le considérant aussi bien dans son individualité que dans son aspect relationnel. Et cela m’a aidé à me sentir plus Eglise, dans la fraternité conventuelle et dans l’engagement missionnaire ».
« Après 12 ans de service dans la mission en Indonésie, je suis revenu avec le besoin de me reposer et de me ressourcer spirituellement. J’ai passé quelque temps à la Claritas de Loppiano », centre de spiritualité dans lequel des religieux de différentes congrégations expérimentent l’unité dans la diversité des charismes. « Je me souviens qu’un soir à dîner, il y a eu une discussion très animée avec un autre missionnaire précisément sur la valeur de la liturgie. J’ai quitté la salle à manger avec le coeur agité, et je ne réussissais pas à me calmer: je sentais ce frère toujours plus éloigné de moi. Puis a commencé à émerger en moi ces paroles: “Comment peux-tu dire que tu aimes Dieu que tu ne vois pas, si tu n’aimes pas le prochain que tu vois?”. Alors le frère passe avant la liturgie? Oui, d’abord le frère. Avant d’aller au lit, je l’ai cherché, j’ai réussi à lui demander pardon, j’ai retrouvé la paix et notre relation s’est approfondie. J’ai compris, à cette occasion, que la “liturgie du frère” doit précéder la liturgie de l’Eucharistie ».
En Juin 2012 frère Tarcisio revient d’un deuxième séjour de seulement trois ans en Indonésie, en raison d’une santé précaire. De nouveau il séjourne à la Claritas. « Dans le contexte de la cité pilote – confie-t-il – je reprenais lentement des forces du point de vue physique et aussi spirituel. Malgré l’atmosphère sereine que je respirais, je me retrouvais souvent à penser aux difficultés rencontrées en Indonésie avec certains frères ».
« Le Père Provincial m’avais dit de pardonner, et je pense que je l’ai fait, mais la racine de cette souffrance était restée en moi et refaisait surface accompagnée de quelque pensée négative… Parfois je sentais fortement la tentation de fuir à cause du contraste que j’éprouvais entre l’environnement dans lequel je vivais et ces sentiments. J’ai commencé à vivre concrètement les paroles de l’Evangile sur la charité, c’est à dire à m’efforcer d’aimer Jésus présent en chaque frère, jusqu’à ressentir une union particulière avec Dieu. Jour après jour, se sont atténués en moi le ressentiment et la colère substitués non seulement par une paix nouvelle, mais aussi par une relation avec Dieu plus vraie, plus profonde et pleine de joie. Maintenant, en pensant à ce frère, non seulement je pense que je lui ai pardonné, mais je pense que si la volonté de Dieu me donnera l’occasion de le rencontrer à nouveau, je pourrai le remercier de m’avoir “contraint” à parcourir une nouvelle voie pour arriver à Dieu. Pour celà je remercierai toujours Chiara d’avoir réouvert de nos jours cette voie, qui sera celle proposée par l’Eglise de Vatican II, une voie nouvelle et praticable ».
« Il y a environ deux ans, en l’espace de trois mois, ma dentition s’est détériorée de façon dramatique. Je vais chez le dentiste et lui demande un devis pour les différentes interventions nécessaires. J’ai un haut le cœur ! Cela va me coûter 10000 francs suisses.
Après avoir échangé avec ma femme sur la décision à prendre, et vu l’urgence, on décide d’accepter le devis du médecin et de procéder aux soins. Le traitement dure quelques mois, et donc, nous avons le temps de nous préparer à cette importante dépense.
A l’avant dernière séance du dentiste je suis informé que certaines difficultés se sont présentées et donc que les dépenses seront augmentées jusqu’à un total de 11280 Francs.
Pour rester dans le devis prévisionnel, il me propose de payer 10000 Fr. au « noir ». Probablement, la proposition du dentiste naît du désir, par le fait que je suis son client depuis tant d’années, de me faire faire des économies. Je l’informe que je lui donnerai la réponse à la prochaine séance parce que je veux encore en parler avec ma femme et décider avec elle.
Le montant initial du devis était déjà élevé pour nous et les 1280 Fr. supplémentaires sont une grosse somme. La tentation de faire des économies est grande ! L’idée qu’une partie de cette somme pourrait servir à aider quelqu’un ou qu’on pourrait la donner à une œuvre de charité et beaucoup d’autres prétextes encore nous viennent à l’esprit.
Mais en définitive, nous décidons que, en tant que chrétiens il est juste de payer la facture intégralement. En donnant la réponse au dentiste, nous avons cherché à l’aimer, en le remerciant pour la prévenance qu’il a eue envers nous afin de ne pas le mettre dans l’embarras et en lui expliquant la raison de notre choix.
La providence ne s’est pas faite attendre ! En avril dernier, en remplissant la déclaration des revenus j’ai inséré la facture du dentiste. Le 8 juin, la réponse à la phrase « donnez et il vous sera donné » arrive à point , avec la réception de l’avis d’impôt pour l’année fiscale 2012.
En regardant le récapitulatif des divers postes : fédéraux, cantonaux et communaux, j’ai constaté que pour l’année fiscale 2012 mes impôts ont diminué de 1611,25 Fr. par rapport à l’année précédente. En calculant la différence 1611,25 – 1280, j’ai épargné 331,25 Fr. ! »
Il y a 10 ans, les enfants d’une classe élémentaire ont commencé, avec leur institutrice, à lancer chaque matin le « dé de l’amour ». Aujourd’hui, 10 ans plus tard, ce sont les enfants de toutes les écoles de Trente qui le font. Leurs « actes d’amour » publiés sur le magazine de la mairie arrivent dans les maisons des familles de la ville. Cette année aussi, tous se sont donné rendez-vous sur la place de la cathédrale.
Regardons le reportage de Paolo Holnaider et Donato Chiampi.
Les 14 et 15 Juin derniers, un groupe de 48 focolarini de 7 Eglises chrétiennes ont approfondi quelques points importants de la spiritualité de l’unité dans sa dimension œcuménique. A cette occasion, nous avons découvert l’histoire de Hanneke, hollandaise, de l’ Église réformée .
«J’ai grandi dans une famille réformée. Quand j’avais 13 ans, avec la mort de ma mère a commencé pour moi une période difficile. Aucun de ma famille n’allait plus à l’église, mais je ne me sentais pas d’abandonner Dieu, alors j’ai toujours essayé d’avoir des contacts avec la communauté de l’église locale. A l’âge de 21 ans, j’ai fait la «profession de foi», un moment important dans l’Église réformée ; là je me suis engagée à tout donner pour construire le royaume de Dieu dans l’église et dans l’humanité. Ce jour là aussi, comme dans mon enfance, j’ai senti que Dieu voulait de moi quelque chose de plus.
Dans ma recherche, j’ai rencontré la communauté de Taizé, où j’ai vu un christianisme différent de ce que j’avais connu avant, que l’on pouvait vivre ensemble.. Peu de temps après, grâce à une collègue de travail, , j’ai rencontré la spiritualité des Focolari. Elle ne m’en a pas parlé directement, mais en la voyant vivre, j’ai compris qu’elle avait une très forte dimension spirituelle.
J’ai commencé à fréquenterle focolare à Amsterdam. Je me suis trouvée une fois à une fête d’anniversaire, une chose très simple. Mais là, pour la première fois, j’ai expérimenté la présence spirituelle de Jésus, et j’ai mieux compris le sens de l’expression « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux» (Mt 18:20). Je voyais mis en pratique l’amour réciproque et je me suis dit: moi aussi je veux vivre comme ça.
Au début, je ne sentais pas la différence entre moi qui étais réformée, et la majorité des autres qui étaient catholiques. Seulement quelques années aprés, j’ai réalisé que nous étions différents dans la façon de professer notre foi, et me venaient plein de questions ; parfois je ne me sentais pas comprise. La clé pour continuer sur cette route, je l’ai trouvé en Jésus abandonné: reconnaître son visage dans la plaie de la division entre les églises, entre nos différents points de vue, voilà ce qui m’a aidé à aller de l’avant.
J’ai déménagé à Eindhoven, au sud de la Hollande, où la majorité des gens sont catholiques. J’ai expérimenté une grande ouverture , et j’ai appris aussi à exprimer mes perplexités ou mes difficultés, quand quelque chose heurtait ma sensibilité de « réformée ». Cela a servi à construire des relations plus vraies.
Dans le Mouvement des Focolari, nous sommes nombreux, et de différentes vocations, à appartenir à l’Église réformée. Nous avons fait ensemble de belles expériences de connaissance réciproque, par exemple, lors de voyages à Rome, et a grandi la conscience que l’œcuménisme est un chemin commun pour les protestants comme pour les catholiques. Depuis plusieurs années, certains responsables des différentes églises et mouvements se sont demandé comment donner enHollande un témoignage d’unité plus que de division. C’est ainsi que s’est créé le Comité «nous choisissons l’unité”. A partir de là , une journée de réconciliation a été proposée entre toutes les églises, à laquelle ont participé 4.000 personnes. Ce travail se poursuit aujourd’hui dans le Global Christian Forum hollandais .
Ce que je trouve très important pour l’unité des chrétiens est de savoir écouter l’autre jusqu’au bout. Tu dois être vraiment vide de toi pour écouter ; parfois, tu penses savoir ce que l’autre veut dire, mais d’abord tu dois bien écouter. Vivre l’enseignement de saint Paul, te mettre dans la peau de l’autre, afin d’accélérer l’unité. »
Qu’arrive-t-il à l’Eglise aujourd’hui? Comment affronter les défis de la transmission de la foi aux nouvelles générations, les scandales qui se sont produits dans différents pays, l’abandon de la foi sur le continent européen? Comment accueillir la vitalité et les dons provenant d’Asie et d’Afrique?
Telles sont les questions de fond qui animent la réflexion du groupe d’experts du monde ecclésial et du monde de la comunication composé de prêtres, de religieux, de laïcs actifs dans divers domaines (missiologie, ecclésiologie, éducation, nouvelle évangélisation, cultures de la jeunesse) et dans différentes parties du monde, qui se sont retrouvés mi-juin à Castelgandolfo. Ce sont des défis observés au niveau universel et qui, selon les grandes aires géographiques, dans des contextes variés, prennent diverses formes mais qui aussi, dans l’ensemble, peuvent contribuer à donner une vision de ce que l’Eglise doit affronter. On a écouté attentivement le point de vue d’un sociologue qui a repris les questions posées aux niveaux microsociologique et macrosociologique, pour lequel non seulement l’Eglise, mais toute la société doivent prendre en compte: la gestion de la complexité dans le panorama globalisé, le nouveau cadre des relations et la création d’une cohésion sociale. On relit l’événement de la Pentecôte 2013 comme une implication des Mouvements dans la perspective indiquée par le Pape: “sortir” pour aller à la rencontre de l’homme.
La rencontre, à l’initiative de la revue de vie ecclésiale Gen’s, a connu sa troisième édition les 12 et 13 juin. Cette année, la présidente des Focolari, Maria Voce, est intervenue lors de l’ouverture des travaux. Elle a souligné comment «l’impulsion donnée par le nouveau pape à cette vision de plus grande proximité de tous les hommes, plus sobre, plus simple», pour le Mouvement des Focolari «devait impliquer l’engagement toujours renouvelé d’édifier et de présenter cette Eglise de communion que le charisme [de l’unité] nous permet de vivre; la communion avec Dieu comme avec toute l’humanité: c’est le “sortir” auquel le pape François invite continuellement et que nous aussi sentons tout particulièrement. Etre Eglise communion et se présenter comme telle, y compris en dehors des structures ecclésiales». Et Giancarlo Faletti, coprésident des Focolari, rappelle la “passion pour l’Eglise” qui a toujours animé Chiara Lubich, en particulier au cours de la période qui a suivi immédiatement le concile, invitant chacun à continuer à reconnaître l’action de l’Esprit Saint qui guide le Peuple de Dieu.
Le défi posé aux nouvelles générations et, partant à l’éducation, s’avère considérable: on en trouve un exemple dans la récente assemblée plénière du Conseil pontifical de la culture sur les cultures jeunes émergentes, qui a recueilli les éléments permettant de partir du rôle joué par les jeunes, du langage des jeunes, de la connaissance de l’univers des jeunes pour la transmission de la foi.
5 paroles pour mon église: tel est le mot d’ordre très parlant de l’intervention du théologien Piero Coda, dans une téléréunion par skype de l’Institut Universitaire Sophia, qu’il préside, en la citadelle internationale de Loppiano. Les paroles «à la suite du Christ, peuple de Dieu, dialogue, esprit et ethos», il les entend comme des lignes de développement de l’Eglise d’aujourd’hui.
«C’est que l’Esprit Saint est capable de générer de nouvelles énergies pour répondre aux sollicitations les plus urgentes de l’humanité – explique-t-il encore –. Et c’est Lui qui porte l’Eglise en l’amenant à aller de l’avant et, parfois, il le fait par des changements assez brusques. Et nous, qui ne sommes pas si malléables nous avons l’impression de devoir recommencer tout depuis le début, mais nous devons regarder ce chemin de l’Esprit Saint dans l’Eglise».
« La loi tout entière trouve son accomplissement en cette unique parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
Cependant, celui qui aime ne se contente pas d’éviter le mal. Il s’ouvre aux autres, il veut le bien, le fait, se donne : il va même jusqu’à donner sa vie pour celui qu’il aime. C’est pourquoi Paul écrit qu’en aimant le prochain, non seulement on observe la loi, mais on parvient à « l’accomplissement » de la loi.
« La loi tout entière trouve son accomplissement en cette unique parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
Si toute la loi consiste à aimer son prochain, les autres commandements sont des moyens pour nous éclairer et nous guider afin que, dans les situations compliquées de la vie, nous arrivions à trouver comment aimer les autres. Il nous faut savoir lire dans les autres commandements l’intention de Dieu, sa volonté.
Si Dieu nous veut obéissants, purs, mortifiés, doux, miséricordieux, pauvres… c’est afin de mieux réaliser le commandement de la charité.
« La loi tout entière trouve son accomplissement en cette unique parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
On pourrait se demander : comment se fait-il que l’apôtre Paul ne parle pas de l’amour de Dieu ? Simplement parce que l’amour de Dieu et du prochain ne sont pas en concurrence. Bien plus, l’un – l’amour du prochain – est expression de l’autre, de l’amour de Dieu. En effet, aimer Dieu signifie faire sa volonté. Et sa volonté c’est que nous aimions notre prochain.
« La loi tout entière trouve son accomplissement en cette unique parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
Comment vivre cette parole ? La réponse est claire : en aimant notre prochain, en l’aimant vraiment.
Ce qui signifie : donner, mais donner de façon désintéressée. Celui qui se sert de son prochain pour ses propres fins, même les plus spirituelles, comme pourrait l’être sa propre sanctification, celui-là n’aime pas. C’est l’autre qu’il s’agit d’aimer, et non pas soi. Cependant, il est évident que celui qui aime ainsi se sanctifie ; il devient « parfait comme le Père », parce qu’il a accompli ce qu’il pouvait faire de mieux. Il a saisi le cœur même de la volonté de Dieu et l’a mis en pratique : il a pleinement accompli la loi.
Et à la fin de notre vie, ne serons-nous pas jugés uniquement sur cet amour ?
Ateliers de danse, percussion, chant, théâtre: dans le nouveau spectacle du groupe musical Gen Verde, les jeunes participent aux ateliers proposés et construisent, avec les artistes, quelques moments de la mise en scène.
Du 13 au 15 juin, la cité-pilote de Loppiano (Italie), siège du groupe musical, et le Pôle Lionello Bonfanti ont accueilli 48 jeunes venant de Toscane et du monde entier, qui ont participé à un “numéro zéro” du spectacle, devenant des protagonistes de la préparation.
« Les disciplines artistiques – affirment les jeunes femmes du Gen Verde – mènent spontanément à un niveau de communication à travers lequel se créent des rapports d’une profondeur inattendue, réussissant à créer des occasions de dialogue dans un climat encourageant et de partage. »
« La joie qui transparaissait dans les yeux de tous – poursuivent-elles – venait aussi de la découverte que l’on peut donner plus que ce que l’on attend de nous-mêmes. Le résultat a été important, puisque produit grâce à la contribution de tous. »
À la fin des journées, les jeunes filles et garçons engagés ont saisi combien il est important que chacun se sente valorisé et personne exclu, en plus de la joie “véritable” de communiquer aux autres un message commun.
« La gratitude réciproque et insaisissable était sans cesse témoignée – conclut le Gen Verde. Difficile de se quitter après avoir réalisé un petit extrait de ce que sera notre nouveau concert. »
A Porto Alegre, l’exposition itinérante « Chiara Lubich : protagoniste d’une ère nouvelle » commémore la fondatrice du mouvement des Focolari, cinq ans après la mort de celle-ci.
Parmi les étapes prévues : l’aéroport, le marché public, le conseil municipal, l’assemblée législative, des associations de solidarité, etc. Et surtout le parc de la Rédemption, durant la semaine qui précédera les JMJ.
Du 13 au 25 mai, l’exposition s’est d’abord installée dans le hall de la bibliothèque centrale de l’université catholique pontificale de Rio Grande do Sul. La vie et l’œuvre de Chiara Lubich y ont été présentées sur sept panneaux qui racontent les origines du Mouvement et l’évolution d’une vie selon l’Évangile qui se décline aujourd’hui en diverses réalités sociales.
On y montre la dimension œcuménique du Mouvement, son profond rapport d’amour réciproque avec les Églises chrétiennes et non chrétiennes, avec les personnes sans convictions religieuses.
Un autre panneau parle les jeunes, la nouvelle génération qui fait des propositions concrètes pour renouveler la société, convaincue que la fraternité universelle, si elle est vécue et construite chaque jour, mène à cette véritable réalisation humaine que les jeunes recherchent âprement de diverses manières.
La famille est un autre aspect fondamental pour la transformation de la société et pour le maintien des valeurs authentiques qui sous-tendent le sens de la vie et des relations sociales.
L’exposition montre aussi le projet de l’Économie de communion, né au Brésil en 1991, lors d’une visite de Chiara Lubich. Son but est de gérer des entreprises qui soient économiquement saines et qui agissent pour combattre les inégalités sociales et favoriser la formation d’une nouvelle mentalité entrepreneuriale.
De l’économie à la politique : dans ce domaine, le mouvement des Focolari s’engage à travailler pour le bien commun, prenant pour base la catégorie politique de la fraternité. La politique vécue comme service, « Amour des amours », selon une définition de Chiara Lubich.
Dans le domaine social, le projet Association Familles Solidaires, qui aide des dizaines d’enfants dans un quartier des faubourgs de la ville. Plusieurs projets semblables existent ailleurs dans le monde et sont source d’espérance pour des familles en butte à des privations matérielles et spirituelles.
L’histoire du Mouvement est projetée sur grand écran. On trouve aussi plusieurs espaces de partage et d’initiatives individuelles ou collectives qui mettent à la base de leur action la Règle d’or (Fais aux autres ce que tu voudrais que l’on te fasse) commune à presque toutes les religions.
L’exposition continue dans d’autres lieux culturels de Porto Alegre, pour faire connaître Chiara Lubich, « protagoniste d’une ère nouvelle » et les implications du charisme de l’unité dans l’Église et dans la société.
Après la troisième manifestation internationale d’Ensemble pour l’Europe à Bruxelles, en mai 2012, le Comité d’orientation tente de faire un bilan et réfléchit sur les prochains pas à faire. Le Comité d’orientation d’Ensemble pour l’Europe, avec ses huit membres – appartenant aux l’Églises catholique, orthodoxe et évangélique – s’est retrouvé au siège romain de la communauté de Sant’Egidio, le 4 juin dernier. Objectif principal : se consulter sur les fruits de l’année passée et comprendre ensemble les prochaines étapes, en essayant de lire “la partition écrite dans le ciel” comme Chiara Lubich aimait dire. Dans beaucoup des 152 villes qui étaient reliées le 12 mai 2012, une dynamique locale ou régionale de collaboration vitale entre les Mouvements et les Communautés d’Églises variées est éclose ou s’est développée. Puis, dans divers Pays, il existe un comité national d’Ensemble pour l’Europe qui est comme un réseau qui soutient cette communion. Andrea Riccardi (le fondateur de la communauté de Sant’Egidio), souligne, en citant le Pape François, notre responsabilité de continuer à sortir à découvert sans être autoréférentiels.
Rencontre avec le Card. Stanislaw Rylko
C’est la “culture de la rencontre” – confirme la présidente des Focolari Maria Voce, en se référant encore au Pape François -, “la culture de l’amitié et de l’ouverture à l’autre dont nous faisons l’expérience dans ce chemin de communion, et qui donne l’espérance à notre Continent et non seulement”. De retour d’un voyage en Allemagne, elle fait le récit des rencontres avec des personnalités variées qui voient dans Ensemble pour l’Europe un exemple capable d’unir les cœurs. Gerhard Pross, de la Rencontrede responsables /Ymca, raconte comment, le 23 mai 2013, à l’Académie catholique de Stuttgart-Hohenheim, des représentants de l’Église évangélique en Allemagne, de l’Église catholique et d’autres Églises, se sont rencontrés, invités par quelques Mouvements et communautés unis dans le réseau d’Ensemble pour l’Europe. Le président de la EKD (Evangelischen Kirche in Deutschland) Nikolaus Schneider, l’archevêque Robert Zollitsch (le Président de la Conférence Épiscopale Allemande), l’évêque Gerhard Feige, l’évêque régional Heinrich Bedford-Strohm et le métropolite roumain orthodoxe Serafim ont, dans leurs interventions, encouragé à contribuer à un échange intense et ouvert sur les problèmes œcuméniques, qui sont particulièrement actuels pour le 50ème anniversaire du Concile Vatican II et en vue du 500ème anniversaire dela Réforme en 2017. Quelques éléments qui ont émergé sont : le retour au Christ en tant que centre commun ; la réélaboration commune de l’histoire au niveau régional et national ; donner des signes de réconciliation et être déterminés à prendre conscience des sensibilités de l’Église de l’autre. Christophe D’Aloisio (Syndesmos) a présenté, dans une optique intéressante, l’actualité de certaines communautés orthodoxes en Europe. L’ordre du jour serré de la rencontre du 4 juin prévoyait d’autres thèmes variés. Se tourner vers les “périphéries existentielles”: voilà une des priorités. Le matin du 5 juin, les responsables présents à Rome ont été reçus par le card. Stanislaw Rylko, le président du Conseil Pontifical pour les Laïcs, qui a encouragé les projets.
« Nous allons bien. Nous vous saluons depuis Alep et Damas ! En ce moment, plusieurs d’entre nous participent à une rencontre de jeunes qui se tient désormais régulièrement depuis deux mois dans une paroisse, car ces jeunes veulent connaître l’Idéal.
C’est sûr, la “nuit” de notre pays se fait de plus en plus sombre, on ne sait pas jusqu’à quand nous pourrons résister, tant du point de vue du stress qu’au niveau économique. Les prix ont explosé ; dans leur grande majorité, les gens ne pensent qu’à s’assurer d’avoir assez de nourriture, car tout le reste est devenu superflu. Pour des personnes habituées à travailler, c’est comme une gifle ; elles sentent que leur dignité a été bafouée par cette guerre.
Dans de nombreuses villes ou quartiers, sortir de sa maison est risqué. On se demande si on rentrera. Et puis il y a ces deux évêques et ces deux prêtres qui ont été enlevés et dont on ne sait absolument rien ; tous prient de façon incessante pour eux et pour toutes les personnes kidnappées.
Mais dans cette “nuit”, nous pouvons vous l’assurer, il y a une lumière très forte, ce sont les paroles de Jésus, reprises par Chiara Lubich qui nous répète de vivre l’instant présent, d’aimer, de rester unis, de garder la présence spirituelle de Jésus au milieu de vous.
Et voilà le miracle qui nous émerveille : nous vivons “hors de nous-mêmes”, pour les autres, nous ne pensons qu’à aimer, à nous “désarmer” continuellement face au ressentiment ou à la rage que nous pouvons avoir dans le cœur, à améliorer les relations entre nous et avec tous ; et cela nous fait rester dans une certaine normalité, cela nous donne la paix et nous sommes nombreux à sentir qu’ici est notre place, car c’est ici que nous pouvons apporter l’unité et les personnes sont assoiffées de cela !
Un jeune qui fait son service militaire et travaille dans les bureaux dans un lieu qui est souvent attaqué, nous a raconté que lors d’une de ces dernières attaques très fortes, tandis qu’il s’enfuyait dans l’abri avec ses collègues, il s’est rendu compte que l’un d’eux avait été touché et gisait à terre. Pendant un instant, le doute : “est-ce que je retourne en arrière pour aimer ce frère, ou est-ce que je poursuis ma fuite ?” Dans son cœur, une voix lui disait clairement : “N’aie pas peur, Je suis avec toi”. Il est revenu en arrière, a enlevé sa chemise pour arrêter le sang qui s’écoulait de la jambe et a attendu l’ambulance, toujours à découvert.
En ce moment d’unité si fort avec vous tous, je voudrais remercier chacun pour l’aide qui nous arrive de différentes manières et qui à chaque fois nous émeut. C’est un signe de cette réalité de famille qui nous accompagne toujours. Cette aide est très précieuse, elle nous permet de faire expérimenter à Jésus dans le frère l’amour que chacun de vous a pour lui, de le consoler, de lui donner la force de résister et de ne pas désespérer.
Si nous sommes ici, c’est parce que vous et beaucoup d’autres êtes avec nous. Alors, un immense merci et une salutation spéciale de nous tous, ici, de la Syrie ».
Maria Voce, au nom des milliers de personnes reliées par internet, répond : « Nous aussi nous sommes ici parce que vous y êtes et nous continuons ensemble à faire tout avancer, à prier, à vous soutenir de toutes les façons en notre pouvoir ! ».
Il est possible de faire arriver des aides concrètes à la Syrie à travers l’AMU (Association pour un Monde Uni). Vous trouverez les coordonnées bancaires sur le site de l’AMU : AMU-Emergenza Siria.
La région de Vérone (Italie) avait été fortement touchée par les intempéries, les cours d’eau risquant de déborder. Le 17 mai, dans la cave de sa maison, Giuseppe a été emporté par une masse d’eau et de boue provenant de la rivière Mezzane, qui état sortie de son lit. Aux côtés des volontaires de la protection civile et des forces de l’ordre engagés dans les recherches, se sont relayés, depuis la première heure, d’innombrables connaissances et membres du Mouvement des Focolari, dont Giuseppe et sa femme, Maria Grazia, font partie depuis des années.
Ce témoignage immédiat, vivant et spontané d’amour concret pour déblayer et nettoyer a aussi été une expression de gratitude envers la vie de Giuseppe, vécue dans l’amour et dans la donation envers sa femme et ses deux enfants, envers d’autres familles, dans le cadre professionnel et dans la paroisse.
“Sa vie a été une vie (…) donnée dans l’amour. Nous voudrions vivre ce moment en compagnie de Dieu, Mystère d’Amour trinitaire. Et nous laisser réconforter par sa Parole de vérité.” Ce sont les paroles de Mgr Giuseppe Zenti, évêque de Vérone, exprimées durant l’homélie de la messe d’enterrement pour Giuseppe Maschi, le 21 mai dernier.
Ce jour-là, le village entier de Lavagno s’est rassemblé autour de Giuseppe et de sa famille. Mgr Zenti est rentré exprès de Rome, où il était engagé dans les travaux de la Conférence épiscopale, et a présidé la cérémonie, concélébrant avec 14 prêtres, en la présence du préfet de Vérone, du président de la province, du maire du village et de nombreux représentants des forces de l’ordre.
“Giuseppe était un homme généreux, plein d’amour – affirme Mgr Zenti dans l’homélie –. Sa famille, la paroisse où il était collaborateur, surtout comme catéchiste avec sa femme, et le domaine civil peuvent en témoigner. Vous aussi, venus si nombreux, pouvez en témoigner. Pour inspirer sa vie à l’amour, il a fait partie de la famille des Focolari, dont le charisme est justement la réalisation concrète, chaque jour, du commandement du Seigneur: “Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés” ». “Je suis ici avec vous – continue l’évêque – moi aussi enveloppé dans le silence sombre de l’âme, comme celui éprouvé par Jésus sur la croix: “Il y eut des ténèbres sur toute la terre… Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?”. Sur ce silence, nous faisons résonner la Parole de Dieu qui, comme une lampe, éclaire nos pas chancelants face au mystère de l’homme, spécialement face au mystère de la mort.”
Le président de la République, Giorgio Napolitano, dans une lettre lue par le préfet, a manifesté sa “proximité et (son) affection à la famille Maschi, touchée par ce grave deuil. Avec elle, aussi à tous les citoyens de Lavagno qui ont subi des dommages à cause de l’inondation qui a touché le village.” Des paroles également présentes dans le message du président du Conseil des ministres italien, Enrico Letta.
À la suite de l’invitation constante du pape François à se laisser surprendre par l’amour toujours nouveau de Dieu, trente-deux évêques amis des Focolari, provenant de Corée, Mongolie, Philippines, Thaïlande, Myanmar, Inde, Pakistan, Japon, Taiwan, Sri Lanka, se sont rencontrés à Séoul (Corée), du 22 au 25 mai, pour dialoguer et s’immerger dans la réalité vivante de “l’Église-communion”.
Les nations qui composent le continent asiatique sont différentes de par la langue, l’ethnie, la religion, les traditions, et aussi les situations que vit l’Église sont très variées. Les évêques ont saisi dans cette multiplicité une opportunité d’enrichissement réciproque: “Nous avons donné beaucoup d’espace à la communion spirituelle et à la connaissance réciproque – écrivent-ils. Nous avons découvert une énorme richesse de vie, traduite en beaucoup d’expériences très concrètes provenant de l’Évangile vécu dans les différents environnements: séminaires, paroisses, lieux où vivent des personnes marginalisées par leur handicap ou leur pauvreté matérielle. L’amour à Jésus dans le prochain est ce qui nous a motivés à nous approcher de nos frères et à essayer de soulager, dans la mesure du possible, leurs plaies.”
La Nouvelle Évangélisation a aussi été l’objet de réflexion: elle demande une conversion personnelle et une nouvelle annonce de l’amour de Dieu aux populations asiatiques, à travers le dialogue avec les nombreuses traditions religieuses et l’ouverture radicale vers ceux qui souffrent.
La messe finale concélébrée s’est conclue par un pacte solennel d’amour réciproque, et l’engagement d’aimer le diocèse de l’autre comme le sien a confirmé le partage expérimenté. Pour maintenir vivants et alimenter les rapports construits, de nombreux évêques présents se sont promis de profiter au mieux des moyens de communication plus rapides, comme skype et les vidéoconférences.
L’archevêque de Bangkok, Francis Xavier Kriengsak Kovithavanij, modérateur des rencontres des évêques amis des Focolari, explique que le partage des différentes expériences faites dans les conquêtes et dans les difficultés de la vie a créé des rapports fraternels de communion profonde entre les participants, faisant expérimenter la présence de Christ ressuscité entre tous. Cette présence a donné une force nouvelle et la joie pour reprendre le service dans les diocèses respectifs, avec l’amour de bergers proches de leur troupeau, en suivant l’exemple du pape François.
Life, Love, Light c’est-à-dire vie, amour, lumière. Ces trois mots, accolés au nom et à l’expérience de Chiara Luce Badano depuis les jours de sa béatification, continuent à courir sur le Web grâce au site officiellement dédié à la jeune fille de Sassello – www.chiaraluce.org, site apprécié et visité par des personnes de tous âges ; depuis quelques jours, ce site a été agrandi et enrichi dans sa présentation graphique, ses contenus, les services offerts. Parmi les nouveautés, la page attendue, LOVE, qui concerne la spiritualité vécue par Chiara Luce, l’actualisation des initiatives engagées par la “Fondation Chiara Badano”, la page “A Sassello” concernant le Centre de Spiritualité de la localité de La Maddalena, hameau de la commune de Sassello (Italie), pays natal de Chiara Luce. En outre, dans la page “Pubblicazioni” (Publications), on signale les nouveautés éditoriales, CD, DVD. L’offre linguistique elle-même a été amplifiée, avec l’ajout de la langue portugaise. Le dénominateur commun en est le désir de diffuser le message de cette jeune, témoin de l’Evangile, et d’en faire resplendir la luminosité cristalline “sur le boisseau”. Chiara Luce est également présente sur facebook – www.facebook.com/chiaralucebadano. La page est très appréciée et compte environ 54.000 contacts : mais, au-delà du nombre, la vie et la profondeur de Chiara Luce sont contagieuses et permettent de s’élever : “J’ai le moral un peu en berne – commente quelqu’un – et tu apparais avec ton visage candide, avec ton sourire pur, avec tes yeux emplis d’amour et, comme par magie, mon coeur se tranquillise : merci“.
Stefano Comazzi, responsable du secteur projets de l’Action pour un monde uni (AMU), a visité, en compagnie de ‘CASOBU (l’équivalent local de AMU), les principales localités du Burundi concernées par des projets qui avancent dans les provinces de Ruyigi, Kayanza et Bujumbura. Voici son témoignage :
« Dans la zone rurale de Bujumbura, sur la Commune de Mutimbuzi, il y a un camp de réfugiés appelé Maramvya, où un de nos projets en faveur des familles suit son cours. Contraints de se déplacer au moins deux fois, en l’espace de quelques mois, les réfugiés ont d’abord vécu sur un espace à la périphérie de Bujumbura – un véritable bourbier -, puis sur un emplacement près de l’aéroport, sur la commune de Butirere. Maintenant, le nouveau camp est plus éloigné de la ville et plus difficile d’accès.
Depuis près de 4 mois ont été attribués aux familles des lots de terrains sur lesquels ils pourront construire leurs maisons. J’ai pu voir que quelques uns d’entre eux ont déjà commencé à élever des petites maisons provisoires en briques de boue et de paille. Mais il manque à de nombreuses personnes les moyens nécessaires et il y a le risque que la terre soit vendue pour une bouchée de pain à des spéculateurs intéressés par la construction d’immeubles plus grands.
Au moment où je visitais les lieux, sous une grande tente, était en cours une opération de recueillement de données d’état civil, de la part d’un jeune mandaté par CASOBU, afin d’enregistrer dans la commune les familles et les enfants leur permettant ainsi l’accès aux services sanitaires et scolaires. Cet enregistrement est plutôt compliqué parce que les personnes sont passées sous l’administration de deux autres communes. En pratique il faut vérifier auprès de chacune d’elles s’il n’y a pas eu des enregistrements précédents afin de procéder éventuellement à des rectifications nécessaires. Tout ce processus se fait manuellement, et donc nécessite beaucoup de temps et de soins de la part des opérateurs de CASOBU.
En ce qui concerne l’accès à l’eau, il y a un seul point de distribution publique, avec une fontaine distante de 500 mètres du camp, où j’ai aperçu une petite foule de femmes et d’enfants. D’après ce qu’ils racontent, ils commencent à faire la queue très tôt le matin, puis à trois heures de l’après midi, et l’attente dure plusieurs heures. La pression de l’eau est en fait insuffisante, et le temps d’attente pour remplir les bidons est long. En parlant avec le maire, nous avons su qu’il y a un projet à l’étude pour toute la zone nord de la ville, avec des conduites de diamètre et de débit adéquat ainsi qu’une citerne de collecte de l’eau à côté du camp. Cependant, dans l’attente de la réalisation concrète d’un tel projet, CASOBU va chercher d’éventuelles solutions temporaires qui puissent d’une certaine manière alléger le désagrément de la population dans l’approvisionnement de l’eau. »
Lorsqu’il s’est laissé spolier de la foi en Dieu, l’homme a été victime de la plus grande escroquerie. Et quand il n’a pas été spolié de sa foi en Dieu, il l’a parfois perdue tout de même parce qu’il l’a oubliée. Or, l’homme paye souvent le prix de ses longs oublis, au fond, il a oublié jusqu’au fait qu’il est homme. Il est dans une maison qu’il ne reconnait plus comme sienne, de fait, elle est devenue prison pour lui. Il vit avec des hommes en qui il ne reconnait plus des frères. Il fréquente une école, lit des journaux, observe les produits d’une science, voilà pourquoi la vérité lui parvient déformée, de sorte qu’il a fini par ne plus connaître l’objet et douter du sujet. Il est traité et il se traite comme un fantôme.
Cet oubli se résume dans l’oubli de Dieu. Si on reconnaît Dieu, on devient libre envers tous les hommes de la terre. Ces hommes se révèlent alors frères et l’unique sentiment qui leur est dû est l’amour. En retrouvant l’homme, nous voyons à nouveau sa dignité. Dans ses limites, nous voyons sa grandeur tout en constatant sa misère. Il peut s’écrouler, mais reste de la lignée d’un Dieu. La misère est sienne, la grandeur lui est conférée par Quelqu’un de plus grand. Quelqu’un qui veut que dans l’épreuve, nous grandissions, que nous nous servions du malheur pour exercer les grandes vertus de justice, charité, piété ; que nous donnions valeur à la mort par la vie, à la pauvreté matérielle par la richesse spirituelle, au point que notre patrimoine devienne patrimoine de l’esprit et que notre dignité ne dépende pas de notre situation économique, mais de notre force de caractère, de notre résignation héroïque, de la victoire que le bien remporte sur le mal par nous et en nous. Nous sommes alors créateurs de vie.
Si nous traversons les misères en appauvrissant aussi notre âme, si nous réagissons au négatif en nous abrutissant, si nous nous écroulons, prostrés dans le désespoir et épuisés, nous gaspillons stupidement notre fatigue, nous salissons nos larmes sans dignité, nous privons notre âme de nourriture. L’amour héroïque transforme la douleur en joie, nos peines deviennent un instrument pour des exercices spirituels. Les malheurs posent à chacun une exigence de sainteté, c’est-à-dire d’humanité parfaite, puisque perfectionnée par la grâce.
Extrait de : Igino Giordani, La rivolta morale, Capriotti Editore, Rome 1945
Un rabbin connu, participant à la rencontre de dialogue judéo-chrétien promue par le Mouvement des Focolari (au Centre Mariapolis de Castelgandolfo, Rome), a expliqué que l’histoire de la compréhension entre les deux religions s’est développée sur trois niveaux d’action.
Le niveau 0 est celui où des personnes des deux religions se présentent et se connaissent.
Le niveau 1 fait un pas de plus: il y a le respect et la compréhension mutuelle. La peur que l’« autre » nous interpelle n’existe pas encore.
Par contre, le dialogue du second niveau propose que les personnes concernées soient prêtes à ce que l’autre – juif ou chrétien – les influence réellement avec ses propres convictions religieuses et les transforme positivement.
Il ne s’agit – évidemment – pas de remettre en question l’identité religieuse de chacun et encore moins de syncrétisme. La proposition consiste à utiliser un langage spirituel dans lequel tous, de différentes façons, puissent se retrouver.
Je dois dire que je fréquente depuis des années des événements interreligieux, mais je n’avais jamais participé à une telle rencontre. Il est rare de voir réunis quatre rabbins de différents courants du judaïsme et un groupe important de laïcs experts en thématiques typiques du dialogue (30 personnes de l’Argentine, États-Unis, Italie et Uruguay), qui travaillent avec une méthodologie totalement originale.
Habituellement, chaque participant parle de sa religion, commente ses propres textes et se réfère à ses propres auteurs. Cette fois, les chrétiens ont commenté les textes juifs et les juifs, les textes chrétiens. Il n’y a pas eu de réflexions prises dans les références de penseurs ou théologiens connus dans les propres domaines, mais il y a plutôt eu des approfondissements centrés sur l’impact que ces documents ont produit sur le lecteur: un impact spirituel, de façon particulière, au contenu profond.
Les textes de la spiritualité juive et les textes qui appartiennent au patrimoine spirituel laissé par Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, ont été vus d’un autre œil.
J’utilise une métaphore du monde de la cybernétique. On sait désormais que le Web 2.0 nous ouvrira, bientôt, de nouvelles formes de communication à travers le réseau: le “dialogue 2.0” est aussi un pas en avant. Cela impliquera de laisser de côté les sécurités acquises jusqu’à maintenant, pour intégrer les éléments de toujours dans un mode nouveau. Ce sera plus adapté à l’édification de formes plus profondes de rencontre interreligieuse et, en définitive, à la construction d’une société plus fraternelle.
« Le début de notre collaboration au projet “Fraternité avec l’Afrique” nous semble dater d’hier – raconte un groupe de Volontaires des Focolari espagnols – C’était en avril 2009 et pour la diffusion du projet nous avions organisé différentes activités dans notre village d’Aljucer (province de Murcie), activités qui se sont achevées par un repas pour récolter des dons. Et c’est déjà la cinquième édition. »
Le projet est né à Budapest en 2006, au cours du Volontarifest, évènement international qui a rassemblé des milliers de personnes dans la capitale hongroise, avec cette devise : « La terre est un seul pays. Nous sommes les vagues de la même mer, les feuilles du même arbre, les fleurs du même jardin ». Le projet consiste à attribuer des bourses d’étude à de jeunes africains qui étudient dans différents domaines, et faire ainsi de nos propres cités des lieux dans lesquels on voit briller la culture de la fraternité. Un groupe de volontaires d’Aljucer présents à Budapest décide d’adhérer à la proposition.
« Nous nous sommes sentis appelés à adhérer à cette cause et, en 2007, nous avons créé une association pour nous aider à atteindre cet objectif : Aljucer, un village qui promeut la culture de la fraternité. Depuis lors les activités ont été nombreuses, y compris avec d’autres associations, mais notre activité principale est toujours le projet Fraternité avec l’Afrique». Chaque année collage d’affiches, implication des commerces, qui souvent participent à la diffusion du projet en donnant des lots pour le tirage au sort au cours du repas, ce qui nous permet de récolter des fonds pour les bourses d’étude.
« Le repas annuel pour le projet Fraternité avec l’Afrique est un rendez-vous attendu. De nouvelles personnes nous rejoignent toujours. Nous n’avions jamais dépassé le chiffre de 90 convives, mais cette année nous étions 125, un chiffre important pour un village comme le nôtre, touché par la crise comme bien d’autres ». On y explique le déroulement du projet : le nombre de bourses d’étude attribuées, les fonds récoltés, le cadre éducatif mis en avant et les expériences des étudiants. A la fin, dans une ambiance festive, on tire au sort les lots, et on termine par la prestation de quelques artistes locaux. Nouveauté cette année, la présence appréciée de Carlos Piñana di Cartagena, guitariste flamenco, professeur au Conservatoire Supérieur de Murcie, qui, avec quatre de ses élèves, nous a donné un récital de guitare flamenca.
«Alors que, à Jérusalem se déroulaient les célébrations de la Semaine pour un Monde Uni, nous aussi préparions un certain nombre d’activités, ici à Manille», racontent les Jeunes pour un Monde Uni (JMU) des Philippines. Pour eux, la communication avec la Terre Sainte a été le point de départ de la semaine, marquée par de nombreux événements: “fragments de fraternité” (comme sont appelées les actions des Jeunes pour un Monde Uni récoltées pour le Projet de Monde Uni (United World Project) simultanément, le 4 mai), à Manille et dans le nord des Philippines, à Baguio et dans d’autres villes.
La semaine a commencé par une fête pour l’unité, intitulée BRIDGE (pont): tous en lien avec Jérusalem, et puis avec les JMU d’autres villes des Philippines, et enfin prêts au départ pour les différentes activités prévues, allant des programmes alimentaires aux actions environnementales, à des visites dans les hôpitaux et parmi les moins bien lotis. 379 jeunes se sont inscrits, rien qu’à Manille.
Ils sont allés à Sulyap ng Pag-asa, une agglomération où opère le Mouvement des Focolari, dans les faubourgs pauvres et surpeuplés de Quezon City. Les JMU s’occupent régulièrement de l’activité de soutien alimentaire, et à l’hôpital Sinag (Sinag Hospital), qui procure soins et services aux patients, répondant ainsi à l’invitation à aimer avant tout les plus pauvres que Jésus lance dans l’Evangile, en passant leur temps avec les patients, ils ont ressenti que le reste de leurs problèmes leur apparaissait bien petit. Une autre activité s’est déroulée à la cité des enfants, une maison pour des centaines d’enfants des rues, gérée par le ministère de la Santé (Welfare). Les jeunes en ont rencontré 147, entre 8 et 17 ans. Temps passé ensemble, soins, chansons et danse: les JMU ont pu partager aussi leur secret, “l’art d’aimer”. Et, à leur tour, les enfants ont offert chansons et danses. De son côté, le Munting Tahanan ng Nazarethaccueille des personnes ayant un handicap physique ou mental. «Par notre visite – expliquent les JMU – nous avons voulu partager l’amour de Dieu présent en nos cœurs, qui que nous soyions». De jeunes femmes qui ont été victimes d’abus vivent à Marillac Hills où, depuis longtemps, les jeunes des Focolari viennent les retrouver. Grâce à la confiance accrue, à cette occasion, le centre a permis que les garçons eux aussi soient présents.
Et mentionnons encore les actions dans les centres Bukas Palad(aux mains ouvertes), émanations sociales des Focolari nées pour répondre à la pauvreté diffuse qui, en ayant comme devise “Vous aves reçu gratuitement, donnez gratuitement”, fournissent des services dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la construction de la communauté. Les jeunes sont allés tant au Social Center de Tramo, Pasay et Tambo, Paranaque que à La Union, dans le nord du pays. Une action écologique a été mise en œuvre conjointement avec les garçons du centre social pour nettoyer une zone près d’un torrent et ils ont été heureux de voir que leur quartier,Tramo, était un peu plus propre. A La Union, les jeunes du nord des Philippines ont organisé 6 ateliers différents, allant de la cuisine au basket-ball, avec 55 enfants. Autre activité, toujours dans le nord, ce fut l’activité de nettoyage de Pagudpud, une destination touristique très fréquentée. Et il y eut encore le Fazenda U-Day à Masbate, où les amis sont invités à passer quelques heures ensemble entre musique et expériences illustrant comment vivre et promouvoir la fraternité.
En conclusion de la semaine, les nombreux jeunes impliqués se sont retrouvés pour la journée “BRIDGE 2.0, un projet pour l’unité”. Toutes les activités s’étant achevées, ce fut le moment de prendre un engagement pour le futur: en apposant sa signature sur un grand tableau, chacun pouvait choisir de s’engager à être un pont pour un monde uni. Soulignons que les jeunes pour un Monde Uni des Philippines ont repris les paroles que Maria Voce a adressées le 1er mai aux jeunes réunis à Loppiano, en Italie: «Une fois le pont construit, si on ne le franchit pas, il reste un objet inerte, qui ne sert pas. C’est que le pont sert justement à unir, il nous encourage à le traverser pour nous rencontrer. Ne vous en lassez pas. C’est à cela que sert le pont. Faire le premier pas implique de se tourner vers les jeunes qui sont autour et leur dire, si vous le pouvez, ou leur montrer que vous êtes vraiment prêts à faire quelque chose pour eux, avec eux».
«Je suis médecin, spécialiste des maladies infectieuses, et depuis 30 ans je suis en contact avec des patients séropositifs et des sidéens. Je suis le référent pour cette pathologie à l’hôpital où je travaille à Kinshasa, la capitale du Congo.
J’ai appris très jeune à participer à la transformation de la société où je vis. Créer une société nouvelle et juste, où l’homme est mis au centre des préoccupations des membres de la communauté, a toujours été l’un des objectifs de ma vie. J’ai décidé de devenir médecin pour pouvoir me mettre au service de mes semblables.
Après avoir terminé mes études de médecine, j’ai dû faire face à un grand défi : les conditions de travail étaient de plus en plus dégradées et les salaires insignifiants. Les conditions matérielles d’un médecin ne portaient pas à la conscience professionnelle ou à l’honnêteté. Afin de survivre, il fallait travailler dans des organismes internationaux ou dans des cliniques privées.
Beaucoup de mes collègues médecins ont émigré en Europe ou aux États-Unis. J’ai été moi aussi un moment tenté d’émigrer, mais après avoir réfléchi avec ma femme, nous avons décidé de rester au pays, en acceptant la situation de la pauvreté des malades, les conditions de travail difficiles, le manque de matériel et parfois les tentatives de corruption.
Ce qui m’a donné du courage c’était de travailler avec d’autres médecins du Mouvement des Focolari et avec d’autres personnes qui, comme moi, voulaient mettre le malade à la première place.
Au début nous avions peur d’être contaminés par le SIDA : les conditions insuffisantes d’hygiène et les faibles structures sanitaires ne nous donnaient aucune garantie. À cette époque, notre pays connaissait des crises socio-économiques et politiques. Nous ne recevions plus aucune aide de la communauté internationale. Puis, la guerre a éclaté avec le fardeau des situations dramatiques que chaque conflit entraîne avec lui. Nous avons connu de grandes difficultés pour soigner les malades, mais nous sommes allés de l’avant et cela a été vraiment l’occasion de vivre l’amour de façon concrète.
Notre action s’est dirigée vers le traitement du SIDA et la prévention.
Pour le traitement des malades, il a été possible avec de l’aide de l’AMU, de construire une structure sanitaire complète avec un laboratoire d’analyses. En plus, un programme de traitement a été lancé à base de produits pharmaceutiques spécifiques finalement mis à la disposition de tous en Afrique, y compris les personnes les plus pauvres. Tout ceci a été le fruit de choix faits récemment par l’ONU dans son programme de lutte contre le SIDA.
Pour la prévention, la formation d’éducateurs et de promoteurs a été mise en marche de façon systématique. Leur rôle est d’intervenir sur le plan psychologique, sociologique et moral auprès des jeunes et des familles, afin de pouvoir produire un changement de comportement. Le contenu principal des cours consiste à donner des renseignements complets et corrects en ce qui concerne la transmission et la prévention de la maladie. En effet, il y a des personnes qui pensent que le virus provient de manipulations en laboratoire, d’autres voient en Dieu l’origine du SIDA à cause du péché, comme une sorte de punition. Ces déformations, souvent liées à la culture africaine, sont très difficiles à éradiquer. C’est pour cette raison, que nous cherchons à approfondir l’origine de la maladie, les effets du virus sur le système immunitaire et les moyens de prévenir le SIDA.
En plus des activités de production agricole que nous avons développées pour améliorer l’alimentation de base, nous avons essayé de garantir le soutien psychosocial des malades et de leurs familles».
« La première fête, le premier voyage, le premier rendez-vous, la première danse… ne s’oublient jamais! Les premières fois, des événements qui nous émeuvent lorsque nous nous les rappelons, provoquant un sourire ou une larme. C’est ce qui m’arrive déjà lorsque je me rappelle de ma première Mariapolis, terminée depuis peu.
J’avais reçu l’invitation par un ami proche et, malgré des doutes et des incertitudes, j’ai décidé de participer. Lorsque je suis arrivé à Esmeraldas – ville habitée principalement par des descendants d’Africains, avec des traditions, cuisine et rythme particuliers – je connaissais peut-être 10 personnes sur les 350 participants à la Mariapolis. J’étais donc un “parfait étranger”.
J’ai dû partager la chambre avec deux inconnus, priant qu’ils ne ronflent pas, et j’ai ensuite participé à des réunions, des tables rondes, des moments de rencontre avec des personnes jamais vues auparavant… Mais en écoutant leurs expériences, leurs rêves, la manière dont ils cherchaient leur bonheur et celui de leurs prochains, j’ai ressenti la confiance nécessaire pour me lancer et parler de moi.
Parmi les différentes méditations, celle qui m’a le plus touché était une lettre que Jean-Paul II a écrite à Chiara, dans laquelle il invite les membres du Mouvement à être “des apôtres du dialogue”. Comment faire? En écoutant et en s’ouvrant au prochain. J’ai pensé à mon père, qui aura bientôt 85 ans et a de moins en moins d’amis, parce que beaucoup sont déjà au ciel. J’ai compris que je peux être son ami, en l’écoutant parler de sujets qui l’intéressent: avec lui, je ne peux pas parler d’iPad ou d’internet, mais je peux l’aimer et passer plus de temps avec lui.
Le titre de la Mariapolis disait: “L’autre différent de moi, un autre moi”. Une expérience très forte dans ce sens a été d’aller rendre visite aux détenues de la prison pour femmes et voir tomber de nombreux préjugés et indifférences, découvrant que nous possédons toujours quelque chose à donner: l’amour.
Mais la Mariapolis n’a pas été qu’engagement et méditations. Durant la soirée-talent, où chacun montrait ses talents artistiques, je me suis rarement autant amusé. En outre, la messe afro-équatorienne était splendide: la représentation exacte de la joie qui existe dans nos cœurs lorsque nous participons à une rencontre avec Dieu.
Lorsque je suis rentré dans ma ville, même si j’avais le ventre vide – parce que je n’ai pas mangé les fameux plats traditionnels à base de poisson, comme le corviche ou l’encocado –, mon cœur était plein d’amour. On nous a dit que la Mariapolis commence vraiment lorsque nous retournons à la maison, dans notre routine. Alors, j’ai cherché à mettre en pratique ce que j’avais appris, plus particulièrement en essayant de voir le visage de Jésus dans beaucoup de frères que je côtoyais durant la journée.
Je peux affirmer que la Mariapolis d’Esmeraldas a été ma première, mais sûrement pas ma dernière Mariapolis. »
« Après avoir parlé dans les temples bouddhistes et dans la mosquée de Harlem, Chiara était heureuse de pouvoir s’adresser aux frères juifs. “C’est une grande joie pour moi – a-t-elle dit – que d’être aujourd’hui parmi vous, qui appartenez à l’une des plus nombreuses communautés juives du monde. Une grande joie, parce que (…) Je n’avais jamais eu la chance de rencontrer un groupe aussi nombreux de ceux que je considère, pour le dire avec Jean-Paul II, mes “frères aînés” et la chance de pouvoir les honorer et de les aimer comme tels”. Les 150 personnes présentes ont entonné Shalom, le chant de la paix. Tout s’est déroulé dans un climat cérémoniel sacré, rythmé par les Paroles de Dieu de l’Ancien Testament et par la perception d’assister à un événement qui – comme il a été dit – a la signification de “clore une époque et en ouvrir une autre: celle de l’unité”. Devant, un grand chandelier à sept branches (la menorah) avec les bougies allumées une à une solennellement: la première représente la lumière, la deuxième, la justice, la troisième, la paix, la quatrième, la bienveillance, la cinquième, la fraternité, la sixième, la concorde. Chiara et le président [du B’nai B’rith, Jaime Kopec, ndr] ont été invités à allumer la septième, la bougie centrale: c’est la bougie de la vérité, le sceau de Dieu, le cœur de la vie. Une fois la Menorah allumée, Chiara s’est adressée au président pour lui proposer de faire un pacte d’unité à cet instant. Il a répondu: “c’est un pacte”. Ensuite, dans son discours, dans lequel il s’est adressé à Chiara en l’appelant “sœur”, il a voulu l’expliquer à tous comme “un pacte d’amour, de foi en regardant le futur, d’enterrer les siècles d’intolérance. Ce n’est pas facile, mais seuls les valeureux accomplissent des entreprises difficiles”. “L’unité se fait dans le respect de la diversité – a ajouté Mario Burman [chargé du dialogue interreligieux de la B’nai B’rith, ndr] –. Une nouvelle époque commence.” Et s’adressant directement à Chiara: “Chiara, l’Argentine a besoin de votre message”. “Je suis ici – a affirmé Chiara – avec des frères avec qui nous avons en commun une foi authentique en un seul Dieu et un patrimoine inestimable, celui de la Bible pour la partie que nous appelons l’Ancien Testament. Que faire? Que penser? Je viens de dire que la Règle d’or (fais aux autres ce que tu voudrais qu’on te fasse) peut, à elle seule, nous permettre de fraterniser entre fidèles de religions différentes, sinon au nom de Dieu, du moins dans la foi en un Être supérieur. À plus forte raison, que va-t-il se produire si le Seigneur commence à nous manifester que c’est Sa volonté que nous tissions entre nous, chrétiens et juifs, des liens de fraternité? (…)Mais ce qui m’a surtout éclairée, ce sont les nombreuses vérités divines, dont votre tradition juive est si riche, et qui nous sont communes. Ce sont des vérités qui peuvent cimenter les relations entre notre vie spirituelle et la vôtre. (…)Mon rêve serait donc de pouvoir vivre avec vous ces vérités afin de donner au monde, grâce à notre profonde communion et à notre collaboration, un nouveau motif d’espérance” ». Tiré de “Le luci della menorah – con Chiara Lubich in Argentina e Brasile”, Città Nuova Ed., Roma, 1998, pp. 132,34. (non traduit en français)
L’ONG MoveRSE, dont le siège est à Rosario (Argentine), a organisé le 24 mai dernier, à la Bourse du Commerce, l’édition 2013 du Forum «MoveRSE». Il s’agit d’un congrès dédié à la responsabilité sociale et au développement durable (RSE, en espagnol) qui convoque chaque année des responsables de secteurs d’entreprises, publiques et privées, avec pour objectif de se confronter aux principaux défis que toute gestion d’entreprise doit affronter au profit d’un développement durable, participatif et transparent. C’est dans ce cadre et dans le domaine des «Initiatives de développement durable» – une série de projets présentés aux 300 personnes présentes dans l’Auditorium, que Francisco Buchara, de la commission Jeunes de l’Economie de Communion (EdeC), a présenté le projet original, né au Brésil en 1991, auquel environ un millier d’entreprises dans le monde ont adhéré. «A la différence d’autres entreprises solidaires – a commencé F.Buchara – qui produisent d’abord et ensuite décident comment utiliser les bénéfices (les donner, les destiner à un projet social, ou à d’autres initiatives de bienfaisance), les entreprises de l’Economie de Communion, depuis leur origine, visent à engendrer des ‘biens relationnels’, c’est-à-dire des biens non matériels, non consommables individuellement, mais liés à des rapports interpersonnels. Des biens rares, donc, qui ont besoin d’au moins deux personnes pour naître et qui nécessairement engendrent la réciprocité». F.Buchara poursuit son exposé en définissant les piliers de l’EdeC: «…les pauvres, les premiers protagonistes de l’EdeC qui naît, justement, pour réduire le décalage toujours plus grand entre pauvreté et richesse; les entreprises; les pôles industriels; et une culture du partage. Cette dernière est à la base de l’EdeC qui désire introduire dans l’action économique une nouvelle façon d’entreprendre». Ce jeune entrepreneur surprend lorsqu’il explique que «le projet de l’EdeC naît d’un charisme; pareil aux banques qui, comme on le sait, sont nées du charisme franciscain. On peut donc affirmer que les charismes sont importants aussi pour l’économie, parce qu’ils réussissent à voir avant et plus loin». Son intervention est accompagnée de la présentation de deux entreprises qui adhèrent à l’EdeC: une Agence de tourisme, Boomerang Viajes (de Buenos Aires), et Dimaco, important centre de distribution de matériel de construction (de Paraná, ville au nord-est de l’Argentine). Elles ont en commun l’attitude de se mettre au service, entraînant une réaction en chaine positive. Un exemple? «Un jour – raconte German Jorge di Dimarco – notre principal concurrent m’appelle au téléphone pour me demander de lui avancer du ciment parce que les autres fournisseurs ne lui font plus crédit; il traversait une situation financièrement difficile. Pendant des années, il avait fait de forts enjeux sur le marché, en me mettant même dos au mur. J’avais l’occasion de me venger ou de rester fidèle aux choix de l’EdeC et de changer nos rapports. Le bonheur que j’ai éprouvé quand j’ai décidé de lui donner ce qu’il me demandait valait pour moi beaucoup plus que le ciment. Or, c’est cette façon de se comporter, même avec la concurrence, qui renforce notre réputation. C’est alors que nous sont souvent offertes de nouvelles possibilités de travail, presque sans avoir besoin d’aller les chercher».
« Après une expérience en paroisse en tant qu’adjoint au curé pendant onze ans, mon évêque, avant de me confier la paroisse, m’a donné l’opportunité de passer quatre mois dans la citadelle de Loppiano, au Centre de formation des prêtres diocésains. Là, je me suis retrouvé avec une vingtaine de prêtres et séminaristes de tous horizons, pour vivre une expérience évangélique de communion, dans la ligne de la spiritualité de l’unité.
Entre nous au début, il n’était pas facile de communiquer à cause de la langue. Par exemple quand Yvon de Madagascar qui parlait seulement le français, est arrivé, je devais traduire de l’italien à l’anglais et Peter des Etats-Unis, de l’anglais au français, afin de communiquer avec lui. C’était laborieux, mais nous le faisions avec toute la fraternité possible et nous avons réussi à très bien nous comprendre.
Dans cette école de vie tout se fait dans la concorde : prier, méditer ensemble, faire des études riches en approfondissement théologique, biblique, pastoral dans les milieux les plus divers ; mais aussi, travailler au jardin, cuisiner, laver le sol, traduire en diverses langues, apprendre l’italien, jouer au foot … Ceci afin de ne pas se limiter aux activités typiques des prêtres pour faire aussi de nombreux travaux manuels, comme a fait Jésus pendant trente ans à Nazareth, ceci fait que notre cours est une école vraiment intégrale.
Par exemple, servir la messe le dimanche avec les religieux et les laïcs qui partagent cette expérience, accueillir avec un bon repas les nombreux visiteurs à Loppiano, mettre la table puis laver les casseroles, les plats etc.… un tas de choses que l’on réussit à faire seulement ensemble avec les autres : même avec plaisir. C’est seulement un détail des activités qui se déroulent ici, mais pour moi tout était nouveau et cela a été un bel enseignement.
Le fait de travailler du lundi au vendredi à l’atelier de menuiserie m’a fait considérer sous un jour nouveau le samedi et le dimanche, comme le vivent mes paroissiens.
Pour travailler dans l’artisanat, (peinture, polissage, travail du bois) il a été nécessaire d’apprendre à bien utiliser la vue, l’ouïe, le toucher ; et à doser la force musculaire, sinon on risque d’abîmer les pièces ou les machines. L’artisanat est une école d’attention et de délicatesse, caractéristiques fondamentales dans la vie, spécialement dans la vie d’un prêtre.
Même la messe quotidienne a acquis une saveur différente. Par exemple offrir le travail au moment de l’offertoire est une chose beaucoup plus concrète quand le dos te fait mal parce que tu as passé la matinée incliné, à piocher la terre ou à polir un morceau de bois…
D’autre part, s’occuper des travaux domestiques tous ensemble m’a aidé à dépasser « l’à peu près ». J’avais toujours fait la plupart des choses mais, en me confrontant aux autres, j’ai découvert qu’il y a une meilleure manière de les faire. Nous ne devons pas nous contenter de faire le bien, nous devons bien le faire !
Je me suis beaucoup enrichi de ces quelques mois vécus dans une école intégrale de vie. Le travail manuel m’a fait comprendre davantage la vie de mes paroissiens, et ce que signifie témoigner la foi sur le lieu de travail. J’ai ainsi redécouvert le sacerdoce royal de chaque chrétien qui doit être à la base de mon sacerdoce ministériel.
Je viens du Brésil et suis le cinquième d’une famille de six enfants, dont deux nés d’une précédente union de mon père, resté veuf.
J’avais à peine un an, lorsque mon père a quitté la maison, laissant ma mère enceinte et sans la possibilité de travailler, parce que nous étions encore petits.
Puisque nous n’avions pas de parents proches et que notre père ne contribuait pas à nos besoins, la situation est devenue critique. Concrètement, nous n’avions rien à manger et beaucoup de factures à payer!
Maman a décidé de vendre quelques-uns de nos meubles pour subvenir aux besoins immédiats et nous n’avons gardé que l’essentiel.
Un de mes demi-frères avait un magasin d’alimentation, où maman prenait ce dont nous avions besoin pour manger. Mais, puisque nous n’avions pas de quoi le payer, un jour, il a pris notre frigo.
Pour la même raison, ils nous ont coupé l’électricité et, ensuite, le gaz. Pendant des années, nous avons vécu en utilisant des lampes à huile et en cuisinant au feu de bois. Souvent, quelques voisins nous sont venus en aide, avec le peu dont ils disposaient.
Lizomar Dos Santos
Pendant ce temps, notre père a eu trois autres enfants avec une autre femme. Pour nous, c’était très dur de ne pas avoir son amour, mais notre maman nous a toujours appris à le respecter en tant que père. Lorsque nous le voyions, elle nous disait: « C’est votre père, allez lui demander la bénédiction ».
Jusqu’à mes dix-huit ans, j’ai été vendeur ambulant. Souvent, je me cachais quand je voyais un ami, parce que j’avais honte. J’ai aussi été paysan et maçon. Ensuite, en 2000, on m’a convoqué pour travailler en tant que bénévole auprès du Ministère de la Justice où, remarquant mon engagement, on m’a embauché au Secrétariat du Tribunal. J’ai aussi réussi à terminer mes études et à obtenir un diplôme en Lettres.
Un jour, un ami m’a invité à une rencontre du Mouvement des Focolari, dont il faisait partie. Là, j’ai découvert que Jésus, qui avait souffert et vécu l’abandon sur la croix, pouvait donner une signification à ma souffrance personnelle et à celle de ma famille. J’ai cru que tout pouvait avoir un sens et que ma douleur avait servi pour faire de moi une personne plus humaine, sensible à la souffrance des autres. Cette découverte m’a mené et me mène à une rencontre personnelle avec Dieu, auquel j’ai décidé de donner ma vie, en servant les frères sur la route du focolare.
Je vis depuis 18 ans en France, mon mari est français, j’ai deux petits garçons de 6 et 4 ans. J’enseigne l’italien, dans la banlieue Nord de Paris, en ZEP, c’est-à-dire une « zone d’éducation prioritaire », défavorisée du point de vue socio-économique. Les établissements où j’enseigne, collège et lycée, ont une population d’élèves multiculturelle et assez hétérogène : certains sont très capables, d’autres ont beaucoup de difficultés ; tous conditionnés, d’une façon ou d’une autre, par un environnement défavorisé. L’école se trouve dans une petite ville, Saint-Ouen, dans laquelle il y a du trafic de drogue, du trafic d’armes, du racket…de plus, en face de notre collège, il y a des trafiquants qui cherchent à contaminer les jeunes et à les enrôler comme trafiquants. Dans ce contexte, l’école a un rôle très important non seulement celui de transmettre les connaissances et les compétences mais aussi d’être le lieu où les élèves ont la possibilité de faire des expériences positives qui soutiennent leur formation humaine. D’habitude, ce sont les enseignants au tout début de leur carrière qui sont envoyés dans ces écoles ; à peine ont-ils acquis les points suffisants – normalement au bout de 3- 4 ans – ils demandent leur changement et vont dans des écoles moins difficiles. J’aurais pu faire de même, mais j’ai décidé de rester et, de fait, je suis là depuis 12 ans. Je reste parce que dans cette école je ne risque pas de tomber dans la routine ; je dois constamment trouver des idées nouvelles, des intérêts nouveaux pour motiver les élèves et leur apporter – car je pense que c’est justice – la même qualité d’enseignement que reçoivent les élèves des meilleures écoles de Paris. Après les premières années pénibles, je sais comment me comporter et accueillir mes élèves ; j’ai appris à avoir avec eux un rapport pacifique et constructif, cela en instaurant un dialogue aussi avec leur famille. Je peux également aider mes jeunes collègues qui abordent cette réalité et qui sont novices : certains s’écroulent psychologiquement (il n’est pas rare de trouver une collègue qui pleure dans la salle des professeurs), d’autres renvoient continuellement les élèves difficiles devant le conseil de discipline… Il est important, du fait de mon expérience, d’être présente à cette souffrance des collègues, de la partager et de les aider à surmonter les difficultés qu’ils rencontrent. Au début, pour moi aussi, ça a été dur. Il m’est arrivé d’être insultée par les élèves. Une fois, j’ai garé ma voiture – une panda rouge – trop près de l’école et les élèves, ayant compris que c’était la voiture d’un professeur, me l’ont démolie à coups de pied. Là, je ne savais plus comment me comporter, je n’étais pas préparée à affronter cette agressivité, je me mettais sur la défensive en réagissant d’une façon trop sévère ou parfois d’une façon trop permissive. Peu à peu j’ai appris. Maintenant je me sens prête à affronter cette agressivité, je sais comment aider mes collègues à la dominer, je sais comment rétablir le calme en classe. Il faut du temps pour trouver la façon juste de communiquer avec les élèves, qui fait qu’ils se sentent respectés et en même temps pose des limites sans jamais couper la relation. Et aussi trouver des moments et des lieux pour suivre les élèves qui, par leur comportement indiscipliné, manifestent une souffrance ou une difficulté. Je pense à Sidi qui a un petit frère handicapé et qui habite avec 6 frères, que la maman élève seule. En 6ème , c’était un très bon élève… maintenant – en 3ème – il n’est plus motivé : il s’est trouvé à devoir affronter des problèmes trop grands pour lui, à devoir s’occuper de son frère handicapé tandis que la maman travaillait toute la journée. J’ai cherché à l’aider à sortir de cette souffrance permanente. Je l’ai encouragé à donner le meilleur de lui en classe. Je disais à une collègue : « il est important que nous cherchions à ne jamais perdre patience avec lui. Nous ne savons pas si ce que nous faisons aura un résultat positif mais l’important est d’être sûres d’avoir fait tout ce que nous pouvions. » Notre regard devant ces élèves en difficulté doit être positif et nous ne devons pas perdre espoir d’obtenir le meilleur d’eux, en leur faisant confiance. Je pense que notre attitude à leur égard est fondamentale pour qu’ils surmontent leur difficulté. En classe, je cherche à ne pas leur faire perdre de vue que je suis là pour les faire grandir intellectuellement et culturellement et que j’attends d’eux qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. Je cherche à encourager la participation. Au début de l’année, je pose des règles : personne n’a le droit de se moquer des autres quand ils parlent. Peu à peu s’instaure une atmosphère de respect mutuel où chacun est libre de s’exprimer. Dans ce climat de participation active et de valorisation, si quelqu’un cherche à s’en démarquer, il se sent vite isolé du reste de la classe et comprend qu’en agissant ainsi il ne donne pas une image positive de lui. Ils comprennent que la valeur d’un cours dépend de moi mais aussi d’eux s’ils s’engagent à y participer activement pour arriver à communiquer dans une autre langue. Du point de vue didactique, j’appuie mon enseignement sur des projets culturels interdisciplinaires qui se concrétisent chaque année par un voyage d’étude – financé par les organismes officiels : municipalité, Conseil Général, banques mais aussi par des petites activités au cours de l’année ; ceci afin de faire vivre aux élèves des expériences culturelles en dehors de l’école. Beaucoup d’entre eux sont dans des situations de souffrance entre les quatre murs de l’école mais si nous les emmenons en dehors, ils deviennent d’autres personnes, expriment toutes leurs possibilités. Je pense, par exemple, à Yanis. En classe, il est très passif. En parlant avec lui, je suis arrivée à savoir que dès l’école primaire, les enseignants et même son père lui avaient dit qu’il n’était bon à rien et il a fini par y croire : quand il arrive en classe, il devient amorphe. En Sicile, où nous sommes allés cette année pour notre voyage de classe, je me suis rendu compte que cet élève a énormément d’intérêts… par exemple, il est passionné d’électronique. En classe, alors qu’il déteste l’Histoire, en Sicile, il s’est montré fasciné par le théâtre grec de Taormina ainsi que par l’aqueduc romain de Syracuse. J’ai vu qu’il était très sensible à la beauté artistique et très réceptif à cette pédagogie de la découverte culturelle. Son comportement durant tout le voyage a été exemplaire. Certains enseignants pensent qu’il n’est pas possible d’emmener ces élèves en voyage en dehors de l’école. Au contraire, je dis : « Si nous ne les faisons pas sortir de leur ambiance qui les conditionne, les juge et les marginalise, comment pouvons-nous les éduquer autrement ? » Les voyages, selon moi, sont un moyen de leur faire vivre de belles expériences, de fraternité qui contribuent aussi à rehausser leurs aspirations, à les faire voler plus haut. Par ailleurs, je m’occupe d’orientation. Je cherche à leur faire comprendre que quelque soit l’orientation qu’ils prendront, ils doivent envisager l’excellence. Ainsi, j’ai accompagné dans son orientation Maxime, qui voulait devenir cuisinier et je lui ai dit : « Tu as la chance d’avoir les idées claires sur ce que tu veux faire ; c’est rare. C’est pourquoi tu dois être ambitieux et envisager une excellente formation » J’ai fait la demande à la « rue Ferrandi », une des meilleures écoles de cuisine de Paris, à la sortie de laquelle toutes les portes sont ouvertes. Il a été accepté. Ce fut une grande joie ainsi que pour sa mère, séparée. Quand il est venu m’annoncer cette belle nouvelle, Maxime m’a dit : « Je créerai des recettes… et une recette sera un ‘Tiramisu Amoroso’ (mon nom de famille). Certes, moi aussi, je rencontre parfois des difficultés en classe, il me semble que je n’arrive à rien changer ; les moments de découragement sont humains. Par contre, j’ai la preuve tangible, certaines fois, que les relations construites portent du fruit. Je pense, par exemple, à Youssef qui m’a fait désespérer durant ses années de collège ; il était une provocation permanente, il interrompait continuellement le cours par des demandes impertinentes et par des attitudes de supériorité apparente parce qu’il avait de l’argent (qu’il se procurait de façon illicite). J’ai craint le pire pour lui. Mais il avait un grand amour pour sa mère et j’ai cherché à avoir une relation avec elle qui, avec moi, se désespérait, pleurait. Cette générosité dans l’accueil de sa famille l’a profondément touché. Dans les commissions disciplinaires, nous ne nous sommes jamais résignés à l’expulser ; nous avons fait tout ce que nous avons pu. Maintenant, je le retrouve au lycée, profondément changé, motivé par le désir d’être un bon élève. Je ne suis plus son enseignante, mais quand je l’ai rencontré, il y a peu de temps, il m’a dit : « Restons en contact, parce que pour moi votre amitié est fondamentale », tout en m’offrant des petites pyramides en cristal de sa terre d’origine, l’Egypte. Toujours avec l’objectif d’offrir un enseignement de qualité, j’ai proposé, il y a trois ans, de créer des classes bilingues. Nous proposons, dès la 6ème, la possibilité d’apprendre deux langues (d’habitude cela n’est possible qu’à partir de la classe de 4ème). Le but de ce projet est de réunir tout le corps enseignant, de proposer des projets interdisciplinaires et de faire participer les enfants et les familles à la vie culturelle et scolaire. Ce qui m’a aidée durant ces années a été le fait de partager les responsabilités. Surtout avec les collègues. J’ai un bon rapport avec la plupart de mes collègues du collège ainsi que du lycée. Il est important d’écouter, de parler, de partager les expériences positives et aussi les négatives. J’ai appris à ne pas voir les résultats tout de suite. Dans certains cas, les résultats ne se voient qu’avec le temps. Mais, même quand un élève ne change pas, il est important de croire en lui et de l’accompagner. Ne pas s’arrêter à ce qui ne va pas mais accueillir tout le positif qui est en lui et avoir sur lui un regard, une attitude et des attentions qui le valorisent et le gratifient. (Maria Amata – Francia)
«Nous sommes arrivés à la Mariapolis Piero (Nairobi, Kenya) le matin du 10 mai, accueillis comme savent le faire les Africains: sourires et embrassades pour tous! Car c’est la personne qui est au centre de leurs journées, et nous l’avons découvert à travers leurs vies, les récits de leurs tribus qui ont été présentés au cours de l’Ecole d’inculturation (Scuola d’Inculturazione). Ce fut une expérience enrichissante d’insertion dans toutes ces cultures, en en découvrant les points qu’elles ont en commun et ce qui, en revanche, les distingue. Outre ceux qui étaient arrivés des pays de l’Afrique subsaharienne, on retrouvait des jeunes provenant des pays voisins du Kenya: de l’Ouganda, de Tanzanie, du Burundi, du Rwanda, mais aussi de Madagascar, de Zambie, d’Angola, de Malawi … deux venant d’Amérique du Sud qui vivent un temps dans la citadelle, et nous 5: Chiara, Giulia, Aurelio, Paula et moi-même. La naissance du projet nous a été contée et deux activités nous ont été proposées: rejoindre les Samburu dans la savane et vivre avec eux 4 jours d’échanges avec eux et apprendre à connaître les racines et fondements de leur culture, ou aider personnellement au sein du centre de nutrition de Madare, bidonville (slum) de Nairobi, et à Njabini, village à2600 mètres d’altitude. Avec un groupe de 8, nous avons choisi la seconde activité. Le premier jour, nous avons été accueillis dans une chapelle en tôle, la journée centre de nutrition et le soir Temple de Dieu. La réalité du bidonville est pesante, c’est une condition de misère absolue, une dégradation sociale qui touche la déshumanisation mais, ce qui s’élève, c’est la dignité de la personne qui ne faiblit pas et qui s’accroche à une certitude: Dieu Amour. Quelques sœurs italiennes, missionnaires à Madare depuis les années soixante-dix, nous ont confirmé l’intensité de la foi et combien celle-ci mène à l’amour réciproque. La responsable du centre de nutrition est elle-même née dans le bidonville, où elle a grandi; maintenant, ayant adopté la spiritualité de l’unité, elle a mis en œuvre cette activité qui non seulement assure une instruction minimale et deux repas par jour, mais encore enseigne aux enfants l’art d’aimer à travers le dé de l’amour. Lorsque ces enfants rentrent à la maison, ils rayonnent sur toute la famille déclenchant un jeu d’amour qui donne plus de plénitude à la vie spirituelle. Le jour suivant, nous nous rendons à Njabini. Après 3 heures de voyage, nous avons été accueillis par une famille comprenant Mama Julia, Papa Joseph, Mary, Absunta et Anthony, originaires de la tribu Kikuyu. Nous sommes restés avec eux trois jours, en aidant aux travaux domestiques, dans les champs et pour le bétail. Le dernier soir, pendant un moment de partage, j’ai vraiment senti qu’elle était devenue ma vraie famille et je ne me suis plus sentie une “mzungu” (une blanche) au milieu d’eux! Et mama Julia nous a confié: “Avant que vous arriviez, je pensais avoir quatre enfants; maintenant, j’ai le sentiment d’en avoir 8 de plus!”. Etre retournée, ce n’est pas vraiment ce que je ressens, car je crois que les voyages sont un aller simple. Quelque chose a changé en moi pour toujours: une culture diamétralement opposée à la mienne m’a enrichie et m’a rendue plus consciente des points forts et des points faibles de notre mode de vie. Une chose est certaine: j’ai fait de la philosophie de l'”Ubuntu” ma philosophie de vie: je ne puis me réaliser comme personne qu’à partir du moment où j’entre en relation avec l’Autre et où je le mets au centre de ma vie. Finalement, au fond, il s’agit de l’amour du frère tel qu’il a été prêché par le Christ il y a plus de deux mille ans et que notre Chiara nous a rappelé si justement». (Elena D. – Italie)
Ribeirão Preto, nouveau pôle de technologie, 700 000 habitants. Ces dernières années, nombreuses sont les personnes qui migrent des autres États du Brésil à la recherche de travail. De nouveaux immeubles surgissent, abritant chacun des milliers de personnes. C’est le cas de la paroisse du Père Luis, où, en avril 2011, s’est construit un grand immeuble résidentiel, pouvant accueillir 4000 personnes. Avec les paroissiens, il a décidé de faire le premier pas vers les nouveaux habitants, encore avant qu’ils arrivent, pour qu’ils sachent immédiatement à qui s’adresser. Le Père Luis se souvient: “Au même moment avait lieu la béatification de Jean-Paul II, dont la vie, pour nous, représente tout ce que nous désirons pour notre communauté: ouverte au dialogue avec tous, accueillante, prête au pardon”. Ils décident donc de se remettre à sa protection, “en essayant de calquer la nouvelle communauté sur la vie de l’Évangile, selon la spiritualité de l’unité de Chiara Lubich“. On part du dialogue et on arrive à partager ses propres biens:“Nous nous réunissions dans un des appartements de l’immeuble. Mais le nombre de participants augmentait, donc nous avons loué une petite salle. Elle allait ensuite devenir notre chapelle où, avec la permission de l’évêque, nous avons la présence constante de Jésus Eucharistie. Pour pouvoir payer le loyer de ce local, les membres de la communauté ont commencé à faire une communion des biens“. Des activités rémunérées sont aussi nées, par exemple une coopérative qui récolte des matériaux recyclables. Le bénéfice est divisé en deux parties: pour qui y travaille et pour le loyer du local. D’autres ont commencé à vendre des hot-dogs, donnant une partie du bénéfice pour les dépenses de la chapelle. Le prêtre continue: “La vente de hot-dogs se passe dans un quartier fréquenté aussi par des dealers. Les vendeurs de hot-dogs essayent de porter avant tout l’amour envers le prochain, en accueillant chacun et en rappelant la parole de Jésus: “J’avais faim et vous m’avez donné à manger”. Le résultat est que beaucoup se sont approchés de la chapelle et participent aux activités qui s’y déroulent.” Et encore, le café après la messe le dimanche matin: “La messe finie, nous mettons une table dehors, avec du café, du thé, des gâteaux… Les personnes s’approchent et parlent de beaucoup de sujets. C’est un beau moment d’échange d’expériences, de connaissance réciproque et de partage de difficultés et de joies.” “Dans la chapelle, nous commençons aussi un travail de catéchèse, où nous faisons en sorte que les enfants non seulement connaissent Dieu, mais aussi qu’ils se sentent aimés par Lui, également dans les conditions de vie difficiles dans lesquelles ils se trouvent parfois. Chaque mois, nous nous rencontrons avec ceux qui veulent participer et animer la communauté. Ce sont toujours des moments joyeux de dialogue intense et de fraternité.” Le travail du Père Luis et de ses paroissiens est absorbant, mais fructueux. Comment aller de l’avant? “Nous voulons continuer – conclut le prêtre – parce que nous voyons que l’aide réciproque grandit, et les personnes sentent que l’immeuble est vraiment la maison de tous.”
« “Savoir regarder” est peut-être le premier acte créatif pour Ciro. C’est de là que peut survenir ce saut dans la conscience du Beau qui nous entoure, même s’il est souvent niché au creux de la décomposition ». C’est avec cet exergue que Roberto Cipollone se présente sur son site. Artiste italien original, il a son atelier dans la cité-pilote internationale de Loppiano, près de Florence, en Italie. A son retour de l’inauguration d’une exposition de ses œuvres au Japon, nous lui posons quelques questions. Comment a été reçu ton art au Pays du Soleil Levant? « L’accueil a été formidable, avec la légendaire gentillesse asiatique. Je suis arrivé à Kyoto grâce à une agence Toscane qui œuvre au développement des relations entre Florence et cette ville japonaise. J’ai eu le grand plaisir de constater que la préparation de l’exposition, dont ils se sont chargés, était en plein accord avec mes souhaits. Quelqu’un s’est même laissé dire que ça semblait être des ikebanas réalisés en métal ». Comment vis-tu l’acte de création? « Le processus créatif est pour moi comme une sorte de thérapie. Je m’exprime plus à travers la transformation de ces objets communs que par la parole. Assemblés ensuite d’une certaine façon, ils me surprennent moi-même. De cette transformation résulte quelque chose qui étonne, qui crée l’émotion ». Qu’est-ce qui t’inspire, crée l’étincelle? « L’inspiration me vient surtout de la nature, des matériaux que je trouve et sur lesquels il y a parfois des traces d’un vécu ; en particulier des objets issus du monde rural. Mais bien sûr aussi de lectures, d’un film que j’ai vu, d’images fugitives que je capte…, ou d’objets qui me surprennent et que je traduis ensuite par une forme ». Les lieux que tu choisis pour tes expositions sont originaux… « Jusqu’ici j’ai choisi de faire aussi des expositions dans des lieux inhabituels : sur l’eau par exemple, ou bien en plein air et dans les situations les plus diverses. J’entends les réactions des visiteurs, non préparés parfois à recevoir de cette manière un message artistique. Ce sont des réactions positives qui contribuent à changer l’homme, lequel ne vivrait pas sans l’art ». Bien sûr, il y a art et art… « Il n’est pas dit cependant qu’initialement l’art ce soit développé pour le bien-être de l’homme, mais je crois que l’homme, avant même de manger, a besoin de la beauté. Je cherche à avoir un grand respect du travail fait par d’autres, en particulier le travail du monde rural, dicté parfois par la nécessité, mais d’où la beauté n’était pas exclue, la volonté de transmettre ces valeurs à d’autres. Une beauté comprise non pas dans le sens d’affectation, mais de message de valeurs profondes ». L’exposition a lieu à Kyoto du 21 mai au 9 juin. Pour toute information: info@labottegadiciro.it Site officiel: http://www.labottegadiciro.it/about/