Juil 28, 2012 | Non classifié(e)
Retraçons, à travers les images, les cinq jours inoubliables que 250 jeunes, provenant d’Italie, Grèce, Turquie, Espagne, Bulgarie, Hongrie, Bolivie et Australie, ont passé à Loppiano, du 9 au 13 juillet.
Juil 27, 2012 | Non classifié(e)
Des problèmes financiers, comme dans de nombreuses familles. Salaires en retard et, finalement, interruption du travail. Avec trois petites filles, le futur pourrait sembler menaçant. Comment faire ? Mesurer ses propres besoins avec ceux des autres peut sembler un choix insolite, mais dans ce cas-là il a été gagnant. Les faits, racontés par la maman, le démontrent.
« Le baptême des filles. Des fêtes simples et sans gaspillage, pas de dragées et de restaurant, la maison ouverte aux amis et parents. Nous avons toujours reçu beaucoup et nous voulons le partager avec qui est moins chanceux, en donnant une partie de l’argent reçu en cadeau pour un projet en faveur des enfants nouveau-nés de l’Afrique. » Mais le dernier baptême est en même temps que l’interruption du travail du mari… ces 250 € récoltés seraient vraiment utiles, mais ils décident quand même de les envoyer.
« Quelques mois plus tard, nous avons appris par les personnes qui s’occupent des nouveau-nés, qu’elles avaient demandé à Dieu précisément ce montant, arrivé au moment où elles n’avaient plus d’argent pour le lait et qui aurait suffi pour trois mois. Non seulement nous n’avions manqué de rien, mais j’avais besoin d’un manteau et d’une robe, et j’ai reçu un manteau, une robe élégante, un blouson, deux jupes et de l’argent d’une valeur trois fois supérieure à ce que nous avions donné. »

Toujours à la mode: vêtements et accessoires. « Avec plusieurs familles, il y a un échange de vêtements, surtout pour les filles, une sorte de troc. Lorsque ces énormes paquets arrivent, nous avons un petit rituel : nous ouvrons ensemble les sacs et ensuite nous organisons les défilés. De beaux vêtements, des chaussures toutes neuves : mes filles n’ont jamais eu une garde-robe aussi fournie. Un jour, l’aînée a parlé de ces “défilés” à une amie, qui, un peu dégoûtée, lui a dit : « Mais comment peux-tu être contente de mettre les vêtements usés des autres ? Mais tu es pauvre ? » Naturellement, elle est arrivée à la maison triste et un peu déçue. Nous en avons beaucoup parlé et nous avons été d’accord que lorsqu’elle a besoin de quelque chose de particulier nous l’achetons, mais que c’est très beau de donner et de recevoir ce que l’on a, non pas parce que nous n’avons pas la possibilité d’acheter, mais parce qu’il est juste de ne pas gaspiller, en pensant aux nombreux enfants pauvres, comme l’enfant que nous avons adopté à distance.

La petite fille s’est non seulement tranquillisée, mais elle est aussi allée chercher sa tirelire et elle m’a donné ses petites économies pour envoyer à son petit frère du Pakistan. Puis elle m’a demandé: « Maman, mais nous sommes pauvres ? » J’ai expliqué qu’en réalité nous avions quelques difficultés en ce moment, à cause du manque de travail de papa et de quelques mois de mon salaire en retard. C’était l’occasion de lui expliquer que nous manquons peut-être de quelque chose, mais nous avons une maison, une voiture, de bonnes choses à manger, mais surtout nous nous aimons, nous avons beaucoup d’amis et nous sommes heureux. Et elle s’est exclamée : « Mais alors, maman, nous sommes riches ! »
(A. & M. – Italie)
Juil 26, 2012 | Focolare Worldwide
Idéalité et action. Approfondissement culturel. Des éléments qui sont depuis toujours présents dans le projet Économie de Communion (ÉdeC), une réalité vivante, qui a un futur, parce qu’ils existent : « Lorsqu’une réalité n’a pas de jeunes, elle n’a rien, parce que sans eux manquent l’enthousiasme, la créativité, l’optimisme, la gratuité. Les jeunes doivent être les protagonistes ».Ce sont les paroles de l’économiste Luigino Bruni, coordinateur international ÉdeC, un des professeurs qui sont intervenus à l’école de Récife, la dernière-née des « écoles ÉdeC». Ces écoles se déroulent désormais depuis des années, sous différentes latitudes, et se multiplient : Italie, France, Argentine, Brésil, en 2011 une école panafricaine au Kenya et prochainement au Portugal. Ces dernières semaines, c’était au tour du Chili et du Brésil. Impression d’une nouvelle route ouverte, à Santiago. Enthousiasme pour la consolidation d’un projet à Recife. Mais l’ADN est le même.
« L’école terminée, nous pouvons imaginer qu’elle puisse vraiment avoir constitué un point de départ pour la naissance d’entreprises ÉdeC au Chili » a affirmé le professeur Benedetto Gui, représentant de l’Institut universitaire Sophia, partenaire de l’école ÉdeC chilienne, la première dans le pays andin. Les étudiants des Universités catholiques Silva Henriquez de Santiago du Chili et de la Santisima Concepcion à Concepcion, réunis du 5 au 8 juillet, entendaient parler d’Économie de Communion pour la première fois. Le scepticisme initial a cédé la place à l’adhésion au projet, s’ils s’adressent ainsi aux jeunes de Recife : « Nous vous invitons à vivre une expérience où les valeurs jouent un rôle important. Cette économie n’est pas une chose folle, c’est une chose belle qu’on peut vivre, qui rompt avec les schémas traditionnels de l’entreprise et de la société de consommation ».
Et pour convaincre ces futurs ingénieurs commerciaux et réviseurs comptables, plus que toute autre chose, ont été les témoignages des entrepreneurs, comme celui de Bernardo Ramirez, chef d’une industrie et président de la Société Foco, née comme une coopérative d’épargne, unique entreprise ÉdeC du Chili. Et de Bettina Gonzalez, propriétaire d’une agence de voyage ÉdeC de Buenos Aires. En puisant dans son expérience, elle a communiqué une façon de créer une entreprise résolument à contre-courant : des clients à qui elle a suggéré de reporter un voyage à un moment plus tranquille pour leur famille ; de lucratifs forfaits tout compris aux chutes d’Iguazú durant les week-ends auxquels ils ont renoncé, parce qu’ils ont appris qu’une énorme affluence de touristes au même moment risque de faire fuir la faune, etc…

À l’école de Recife, on parle de « nouveau printemps » de l’ÉdeC, où, parmi les 200 participants, du 12 au 15 juillet, la majeure partie sont des jeunes. Et on annonce des nouveautés : la création d’un groupe de consultation gratuite pour la planification de nouvelles entreprises ÉdeC ; l’ouverture d’une menuiserie, pour former des jeunes à risque, que l’on ajoute aux trois entreprises ÉdeC déjà présentes au pôle entrepreneurial Ginetta, à Igarassu, dans la région métropolitaine de Récife, et autres. Le thème des “pôles” d’Économie de Communion a été l’objet d’étude durant un des jours de l’école, tout comme la lutte contre la pauvreté, à laquelle aussi l’ÉdeC contribue.
« Ce qui fait la grande différence entre l’ÉdeC et les autres propositions économiques – explique un des jeunes en conclusion – est que l’entrepreneur se met au même niveau que le travailleur, qui est son frère. Il renonce à beaucoup de choses. C’est un choix radical. Je vois un horizon très large, un travail difficile devant moi, mais ce n’est pas un problème pour moi. » Pour paraphraser Bruni, économie par vocation.
Juil 24, 2012 | Focolare Worldwide
Un signe concret de réponse aux défis qui attendent aussi l’Europe en temps de crise. C’est le message lancé par des représentants de mouvements et de communautés d’Europe, ainsi que des personnalités du panorama politique et institutionnel réunis à Bruxelles le 12 mai dernier. Via internet ou via satellite, 151 villes du Vieux Continent ont été reliées avec le Square meeting centre de Bruxelles pour « Ensemble pour l’Europe », la manifestation qui regroupe 300 mouvements et communautés de différentes Églises. De nombreuses histoires de réciprocité vécue entre tous et les échos parvenus. Des expériences d’Évangile incarné et d’incidence dans le social. Zoom sur le Portugal, pour mieux connaître ce pays qui, du 15 au 22 août prochains, recevra la visite de la présidente des Focolari, Maria Voce, et du coprésident, Giancarlo Faletti. Cinq villes portugaises sont impliquées pour faire des projets et travailler ensemble. C’est avant tout une occasion pour se connaître et construire des rapports d’amitié et de respect réciproque. Le récit des communautés.
Lisbonne. 110 jeunes ont traversé les lieux touristiques de la ville, distribuant des prospectus avec les 7 Oui et les initiatives pour construire une Europe plus solidaire, réalisées ensemble entre sept Mouvements : Schönstatt, Emmanuel, Cursilhos, Equipas de Nossa Senhora, Verbum Dei, Metanoia et Focolari. L’après-midi, 350 personnes se sont donné rendez-vous à l’Auditorium pour un dialogue avec les différentes intervenants et des témoignages sur le chemin parcouru jusqu’alors.
Porto. Une année de préparation, durant laquelle la vraie expérience de fraternité a été le travail côte à côte. Touchant a été le témoignage de l’évêque de Porto, Mgr Clemente : « La meilleure garantie pour le futur est cette inspiration chrétienne, dont nous, avec d’autres hommes et femmes de bonne volonté, pouvons être des protagonistes ».
Coimbra. La famille, protagoniste dans l’unité européenne. 250 personnes, de tous les âges, des enfants aux grands-parents, ont participé à une marche du Parque Verde à l’Université, pour conclure avec la retransmission en direct de Bruxelles. Caractéristique de cette édition, la remise des prix du concours « Aux racines chrétiennes de l’Europe », adressé aux écoles dans les catégories musique, photographie, poésie, film et dessin.
Funchal, Île de Madère. La ville de Funchal participe pour la première fois au projet « Ensemble pour l’Europe ». Neuf Mouvements catholiques étaient engagés : ACI, ACR, Cursilhos, Equipas de Nossa Senhora, Equipas Jovens de Nossa Senhora, Focolari, RnS, Schönstatt, Verbum Dei. Connexion avec Bruxelles depuis l’Université de Madère et, en même temps, récolte d’aliments de première nécessité destinés à la Caritas diocésaine, dans le cadre de la campagne « Funchal, une ville solidaire ».
Faro, en Algarve. Située dans la zone la plus au sud du Portugal, Faro se caractérise par une grande présence multiethnique et une faible pratique religieuse. Le parcours des six mouvements – Cursilhos, RnS, Convivi Fraterni, Scout, Liga de Ação Missionária et Focolari – a donc revêtu une importance particulière. Plus de 150 personnes ont pris part au moment de prière entre catholiques et orthodoxes. Le 12 mai, un relais des jeunes et une banque alimentaire et, à l’ouverture de la journée, les salutations de l’évêque, Mgr Quintas.
Après une semaine, les premiers fruits inattendus : l’invitation en tant qu’« Ensemble pour l’Europe » à l’un des programmes les plus vus de la télévision nationale, « Prós e Contras », pour intervenir lors l’un débat dont le titre était « Que font les associations civiles pour la crise au Portugal ? ». Un pas important pour la communion et l’unité entre les mouvements et communautés de cette région, pour qu’ils soient des expressions d’expériences évangéliques concrètes, signe d’espérance en temps de crise.
Juil 22, 2012 | Non classifié(e)
Explication du jeu
Jetons un petit caillou sur les pages :
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s’il touche une bouée, on gagne les points écrits dessus, en suivant les indications de ce qui est écrit dans la bouée
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s’il touche le gros poisson coloré, on offre 100 points à celui qui est désavantagé
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qui s’approche le plus du phare gagne 1000 points
Chaque fois que nous donnons, nous retrouvons la joie, comme une bouée qui nous aide à nager, heureux !
Télécharge le pdf avec le jeu 
Raconte-nous comment s’est passé le jeu ! Laisse ici un commentaire.
Juil 20, 2012 | Focolare Worldwide
La grande crise financière et économique qui a éclaté en 2008 a eu de très graves conséquences pour les entreprises, familles, associations, encore aujourd’hui visibles aux yeux de tous. Si la situation ne laisse pas beaucoup d’issues, comme chaque crise, celle-ci également secoue les consciences et, avec le désespoir et l’attente, bouscule aussi les idées en créant de nouvelles possibilités.
Un groupe de professionnels du monde bancaire et financier de Rome s’en est rendu compte : Daria, Domenico, Paola, Rosapina, Sandro, Gabriele et Assunta. Tous ensemble, ils partagent une longue amitié, le professionnalisme, mais surtout ils croient que les valeurs de l’Évangile peuvent être vécues à la banque, à la poste, dans les assurances et dans les établissements de crédit, dans leur environnement de travail en somme. Avec l’éclatement de la crise, tous ont reçu une demande d’aide, pour renégocier une hypothèque, pour comprendre un document bancaire, pour effectuer un investissement plus judicieux.
Au fil du temps, le groupe s’est donné un nom, « Commission des Finances », et s’est lié au Mouvement Humanité Nouvelle des Focolari, présent à Rome. Les réunions sont devenues une occasion de partager les différentes expériences, avec la possibilité d’une discussion sur les problématiques et sur les crises de conscience que chaque membre du groupe était appelé à affronter quotidiennement, en donnant un nouveau sens à l’engagement professionnel de chacun, dans un environnement parfois un peu difficile.
À partir de ce dialogue est né, depuis quelques années déjà, un fruit significatif : la Newsletter « Risparmio & Finanza » (Épargne & Finances). Son but est précisément de mettre à disposition des citoyens le « professionnalisme » dans le domaine économique et financier, comme un patrimoine à faire circuler, surtout pour aider qui est moins compétent pour affronter ces problématiques.
Chaque newsletter offre un regard sur l’actualité financière sans termes techniques, propose un approfondissement sur la Doctrine sociale de l’Église et annonce les nouveautés sur les marchés et sur les produits financiers. « Mais, avant tout, la newsletter est une occasion de dialogue à travers une adresse électronique. Avec ce travail, nous nous sommes rendu compte que le partage des problèmes ou des choix à faire est fondamental, parce que souvent dans notre travail le sens du “bien commun” se perd dans ce qu’il nous est demandé de faire. »
La large diffusion de chaque numéro à travers internet et les réseaux sociaux a permis d’élargir cette expérience en la partageant aussi avec d’autres professionnels du secteur, présents dans différentes régions d’Italie : « Nous sommes en train de créer un réseau d’où émerge, toujours plus forte, l’exigence d’expérimenter une vraie relation, où la communion est une méthode de travail concrète, qui accueille l’autre avec toutes ses problématiques, en nous amenant à trouver ensuite les solutions les plus appropriées ».
Voici un exemple raconté par Giovanna et Carlo, de Rome : « Grâce à ce réseau, nous avons aidé, ces dernières années, différentes personnes qui en avaient besoin, avec beaucoup de petits prêts sans intérêts, qui nous ont toujours été restitués ponctuellement. Le plus beau, c’est que lorsque nous en avons eu besoin, la somme qui nous manquait nous a été offerte : il s’agissait de 20 000 euros, que nous avons restitués en toute tranquillité, en économisant du temps et de la bureaucratie, nécessaires lorsqu’il faut s’adresser à une banque. Avec nos moyens modestes, nous pouvons vous assurer que le “donnez et il vous sera donné” que dit l’Évangile est vrai, et que la providence ne vous fait jamais attendre ».
Juil 18, 2012 | Non classifié(e)
Juil 18, 2012 | Non classifié(e)
Juil 18, 2012 | Non classifié(e)

Vidéo en italien
C’était en mai 2001. Un groupe de parlementaires slovaques se retrouve pour réfléchir sur la fraternité. Chiara Lubich leur parle d’une prise de conscience, afin que la fraternité puisse devenir un point de rencontre authentique entre tous, dans la méthode comme dans les contenus, en racontant quelques épisodes qui impliquent aussi les représentants politiques.
« Ceux d’entre nous qui avaient des références religieuses la voyaient comme une expression à réaliser en politique, de l’expérience de se découvrir tous fils de Dieu et donc frères entre nous. Ceux qui se tournaient vers la laïcité, comme on dit aujourd’hui, se référaient au projet de la modernité, politiquement exprimé entre ombres et lumières par la révolution française – liberté, égalité, fraternité –, et la captaient dans les racines profondes de chaque être humain, même si, parmi ces objectifs, la fraternité était restée la moins suivie dans l’application. (…)
Parce que la fraternité offre des possibilités surprenantes. Elle permet, par exemple, de comprendre et partager aussi le point de vue de l’autre, si bien qu’aucun intérêt, aucune exigence ne restent de côté. La fraternité permet de garder ensemble et de valoriser des expériences humaines qui risquent, autrement, de se développer en des conflits insolubles. La fraternité harmonise les expériences d’autonomies locales nées à nouveau, des jeunes citoyens qui contribuent beaucoup à la maturation de la démocratie, avec un sens de pleine appartenance à la patrie. (…) Elle consolide la conscience de l’importance des organismes internationaux et de tous ces processus qui tendent à surmonter les obstacles et réalisent d’importantes étapes vers l’unité de la famille humaine. La fraternité permet, en outre, d’introduire de nouveaux principes dans le travail politique quotidien et fait en sorte qu’on ne gouverne jamais contre quelqu’un ou en étant seulement l’expression d’une partie du pays. Il y a ceux qui ont une charge au gouvernement et d’autres à l’opposition : mais c’est seulement ensemble qu’ils garantissent la souveraineté des citoyens.
La fraternité concède encore que l’on vive pleinement le rapport entre l’élu et les citoyens de son territoire : lieu privilégié d’un dialogue qui fait jaillir les programmes de la collaboration entre sociétés civile et politique. Et encore pour la fraternité qui donne paix, sérénité, les partis trouveraient plus facile de se renouveler et de redécouvrir la grandeur de leur charge, parce qu’aucun d’eux n’est né par hasard, mais d’une exigence historique, d’un besoin partagé d’affirmer une valeur ; et ils seraient poussés à mettre en lumière la propre inspiration originale et les propres valeurs de fondation. Chaque parti, en même temps, reconnaîtrait les valeurs et les charges des autres partis en les stimulant, aussi à travers une critique, mais pleine d’amour et d’estime pour exprimer leur vraie identité et pour exécuter l’action que le bien commun attend d’eux. (…)
Donc la fraternité ne serait pas un « plus » de la politique, mais la substance, et elle devrait en définir les méthodes et les objectifs. C’est seulement ainsi que la politique pourrait acquérir son vrai sens : de service à la communauté, avec le citoyen comme sujet actif. (…) »
Bratislava (Parlement), 10 mai 2001
Chiara Lubich à un groupe de parlementaires slovaques
Juil 18, 2012 | Non classifié(e)

Le logo du projet
Quel futur nous attend ? C’est la question ouverte de millions de jeunes qui, de l’Asie au Moyen-Orient, ne veulent pas rester inactifs. Le Genfestpeut être une opportunité pour beaucoup d’entre eux : élargir les horizons au-delà des guerres civiles et des révolutions manquées, de la crise mondiale et de la culture de la peur, et aussi tenter des propositions audacieuses. Comme celle de construire un groupe de recherche pour étudier si et comment le « principe oublié » de l’histoire moderne, la fraternité, est en mesure d’influencer dans les choix individuels et collectifs. United World Project (UWP) est le nom du projet, conçu par les Jeunes pour un Monde Uni des Focolari (www.y4uw.org) et est ouvert à la collaboration de tous les groupes de jeunes et réseaux internationaux, appartenant à d’autres cultures et confessions religieuses, avec lesquels il a existé une coopération sur différents thèmes durant les dernières années. Une réflexion qui inspire : « Dans la ville, la fraternité peut rendre réel liberté et égalité, qui consiste à créer les conditions afin que chacun – citoyen, famille, association, entreprise, école – puisse exprimer sa propre personnalité et donner le meilleur de soi », comme l’affirmait Chiara Lubich en 2001. C’est aux jeunes de traduire cette pensée en choix concrets. Avec le soutien d’experts et de jeunes professionnels, le projet a pris forme et s’articulera en trois phases : Network (le réseau), Watch (l’observatoire), Workshop (le laboratoire).
- United World NETWORK : la composition d’un réseau de jeunes dans le monde entier, auxquels on demande de prendre un engagement personnel en signant. Il a pour but d’approfondir les exigences d’une culture de fraternité universelle et l’engagement de vivre la « règle d’or » : fais aux autres ce que tu aimerais qu’on te fasse. Cette première phase du projet commencera durant le Genfest, avec la première récolte de signatures, et se poursuivra jusqu’au début de la prochaine Semaine Monde Uni, le 1er mai 2013, lorsque l’Observatoire permanent sera officiellement constitué.
- United World WATCH : la constitution d’un Observatoire international permanent pour examiner des actions et des initiatives qui, de fait, ont été en mesure de générer un « accroissement de fraternité » dans le tissu social, économique, culturel et politique de la planète. Il évaluera des indicateurs de cohésion sociale, de paix, d’accueil et de dialogue entre des personnes de confessions et de cultures différentes, d’interdépendance, de reconnaissance de droits, de pardon et réconciliation, d’inclusion et intégration, de réduction d’inégalité, de respect et attention de l’environnement… L’Observatoire devra en outre promouvoir des initiatives culturelles spécifiques.
- United World WORKSHOP : la demande à l’ONU de reconnaître l’intérêt international de la Semaine Monde Uni, confirmant et élargissant encore plus le rendez-vous annuel qui, depuis plus de quinze ans, voit les jeunes des Focolari – avec beaucoup d’autres – engagés pour exprimer la fraternité universelle. Le processus de reconnaissance auprès de l’ONU a déjà débuté.
Le UWP s’adresse à tous les pays, à tous les peuples, avec une place privilégiée pour l’Afrique, qui depuis longtemps (à partir des années 60) accueille les chantiers de fraternité des Jeunes pour un Monde Uni. Durant ce parcours commun, on a aussi appris, en partageant les souffrances, le fort sens de communauté, les nouveaux modèles de participation et le changement possible. Ark Tabin, des Philippines, fait partie du groupe de travail UWP. Il s’est occupé en particulier du mapping qui servira de base à l’observatoire, sur les initiatives déjà en cours dans les différents pays. Dans sa ville, par exemple, un programme alimentaire pour les enfants les plus pauvres, et une récolte de vêtements pour les patients d’un hôpital, qui proviennent de villages lointains. Pour lui, la signature signifie « non seulement épouser une idée, mais s’engager à bien vivre, à regarder autour de soi, à intervenir. Quand tu as signé, cela signifie que tu veux t’engager à changer le monde, en partant de l’endroit où tu te trouves ». Rendez-vous donc le 1er septembre, lorsque la récolte des signatures fera partie de Let’s bridge, la construction de ponts, métaphore essentielle du Genfest. www.genfest.org D’autres informations sur : https://www.focolare.org/area-press-focus/fr Logo : Le logo, réalisé par un jeune graphiste italien, se compose de deux cercles. Le cercle interne – dessiné au crayon, pour montrer sa vulnérabilité – représente le monde. Le cercle externe – en bleu, pour signifier l’universalité du ciel – représente un manteau qui protège. D’autres significations religieuses ou politiques sont exclues.
Juil 17, 2012 | Focolare Worldwide

« En ’78 je suis partie pour la mission au Congo. Cela a été un moment très dur pour moi. L’Afrique, la forêt équatoriale, un monde tout nouveau à découvrir et à aimer. » Ainsi commence le récit de sœur Valeria de l’ordre de Saint Joseph de Cuneo, au Congrès ‘’Charismes pour la nouvelle Evangélisation’’ qui a eu lieu le 17 mars 2012 à Turin. L’histoire de sœur Valeria s’entrecroise avec celle de sœur Nicoletta, du même ordre religieux. Arrivée à Lolo – petit diocèse aux frontières de la forêt équatoriale de la RDC – sœur Nicoletta elle aussi découvre un lieu habité par une population toute simple, principalement des pêcheurs et des agriculteurs.
De l’autre côté du fleuve, sœur Valeria a depuis quelques temps mis en route une série de rencontres avec le groupe des Familles Nouvelles des Focolari. Voir ces personnes ‘’sereines, engagées et unies ‘’ fascine sœur Nicoletta qui décide d’inviter à Lolo sœur Valeria et les familles afin qu’elles racontent leur expérience.
« Je sentis alors une forte impulsion à vivre moi aussi cet Idéal de l’Unité », raconte sœur Nicoletta. Alors les familles de Lolo commencent à se réunir, la Parole de Vie commence à être traduite, sa puissance est plus forte que les traditions ancestrales qui séparent la vie de l’homme de celle de la femme.

Malgré les difficultés, les deux sœurs réussissent à trouver des moments de partage : elles se racontent les fruits de la vie de l’Evangile. L’évêque et la supérieure générale les encouragent à aller de l’avant. En 1988 a lieu la première Mariapolis avec une centaine de personnes.
Aujourd’hui, malgré la fin de la mission, l’Evêque a fait savoir qu’un grand nombre de ces familles sont maintenant toutes très engagées dans les diocèses.
Depuis peu les deux sœurs sont dans la même communauté italienne : « Nous nous aidons à vivre l’Idéal de l’Unité qui donne une lumière nouvelle au charisme de notre fondateur Jean-Pierre Médaille, lequel déjà en 1650 invitait à vivre la communion avec Dieu, entre nous et avec chaque prochain ; une communion fondée sur la Parole de Jésus : ‘’ Que tous soient un ’’(Jean 17,21). »
« C’est cela la nouvelle Evangélisation : aimer, et avec notre vie dire : ‘’Dieu t’aime’’ – ajoute sœur Valeria ; et elle raconte ce qu’elles vivent avec des jeunes de l’école secondaire avec lesquels nous nous retrouvons une fois par mois », pour porter de l’avant un chemin de vie chrétienne basée sur la Parole de Dieu ». Nous le faisons ensemble, moi, sœur de Saint Joseph, avec une fille de Marie Auxiliatrice et une sœur de Cottolengo. « Il y a beaucoup de communion entre nous – conclut-elle – et cela met en évidence la beauté de chaque charisme ».
Juil 16, 2012 | Non classifié(e)

« En quoi réside la beauté de Chiara ? Elle est dans la simplicité avec laquelle elle s’est mise à vivre l’Évangile. Elle a ouvert l’Évangile, elle l’a pris à la lettre et elle le vit, tout est là. Parce que le christianisme, comme le disait saint Paul aux Grecs, ne se trouve pas dans la culture, mais dans la vie, dans quelques lois de la vie qui sont très simples. J’ai toujours été frappé chez Chiara par son union à Dieu.
Je n’ai jamais rien vu de semblable. Elle vit avec Dieu à chaque instant, quoi qu’elle dise, quoi qu’elle fasse, où qu’elle soit. Elle a réussi à réaliser ce à quoi nous sommes tous appelés : retrouver notre unité avec Dieu, l’unité qui a été brisée par le péché originel.
Elle est une créature qui, dans toutes ses paroles et dans tous ses actes, est en harmonie avec la volonté de Dieu. Je me souviens, quand nous allions dans les bois, là où nous faisions les premières mariapolis : elle cueillait une fleur et en donnait l’interprétation la plus belle, la plus sublime qu’on puisse imaginer, parce qu’elle y voyait l’œuvre de Dieu : pourquoi Dieu a fait cette corolle, pourquoi Dieu a fait ces feuilles, pourquoi Dieu a créé la nature ainsi, pourquoi Dieu a fait l’homme ainsi. Elle cherche partout la présence de l’amour, de Dieu. »
Igino Giordani, Loppiano, 3 juillet 1974
Juil 14, 2012 | Focolare Worldwide

Il y a quelque temps, j’ai accepté de devenir « caregiver » de ma tante, atteinte de la maladie d’Alzheimer. « Caregiver » est un terme anglais qui désigne ceux qui donnent des soins et prêtent assistance à une personne malade ou en difficulté. J’ai commencé à m’occuper quotidiennement d’elle en l’aidant et en lui tenant compagnie. Pour avoir personnellement rencontré la souffrance, j’ai perçu la solitude et la peur, en expérimentant le « vide » des institutions. J’ai eu la force de penser à Jésus Crucifié et Abandonné qui, malgré la douleur, n’a pas cessé d’aimer.
Un jour, j’ai demandé au spécialiste en Alzheimer qui soignait ma tante d’affronter ensemble, de façon différente, la maladie. Pour créer des synergies entre les malades, les familles, la société et les Institutions, nous avons créé ensemble et avec l’aide de quelques amis, l’Association « Humanité Nouvelle- La maison des rêves ». En effet il est important de rêver : si l’on rêve seul, il est facile que le rêve en reste à ce stade. S’il est fait par beaucoup de gens, alors, il peut devenir réalité. La première réalisation a été un cours d’information pour des volontaires et des membres de la famille. Il a été réalisé avec la contribution gratuite de médecins, de psychologues, et de volontaires hospitaliers, et une trentaine de personnes y ont participé, en majorité des parents de malades.

A la fin du cours, est née l’idée de créer un « Alzheimer –café », pour vivre avec les malades des moments familiaux dans un bar, lieu symbolique de la vie sociale, où nous les avons accompagnés pour boire ensemble un chocolat chaud ou un jus de fruits. C’est une expérience qui continue : actuellement nous accompagnons 35 malades. L’un d’entre eux n’était pas sorti de chez lui depuis 3 ans ; un autre qui ne voulait pas sortir de chez lui car il n’avait pas de souliers, a accepté de venir quand il a compris qu’il pouvait venir en pantoufles ! Le Conseiller aux Services Sociaux s’est intéressé à cette activité et a envoyé pendant plusieurs mois une voiture avec chauffeur pour le transport des personnes à « L’Alzheimer » café.
Nous avons organisé avec les malades et leur famille une visite aux écuries et voitures d’époque de l’Institut pour le développement hippique de Foggia. L’initiative a été un succès et nous l’avons poursuivie en adoptant quelques ânons destinés à être abattus, pour stimuler les capacités relationnelles des malades.

L’Association organise des cours annuels pour la formation de donneurs de soins, et de soutien aux familles des malades. Dans notre cité, beaucoup de gens nous connaissent et se mettent à notre disposition, si nous en avons besoin. Pour fêter notre premier anniversaire l’Evêque de la cité, Monseigneur Lucio Angelo Renna est intervenu.
Depuis Janvier 2012 l’expérience est tentée aussi dans la ville voisine de Torremagiore (Foggia). Même scénario : rendez-vous le Jeudi au bar Plaza pour un chocolat chaud ou une glace avec une dizaine d’amis du lieu. Il y a entre eux un bon climat de solidarité.
Pour en savoir davantage : Association « la maison des rêves »- San Severo (Foggia) – Italie – www.lacasadeisogni.biz Antonella De Litteris
Juil 12, 2012 | Focolare Worldwide

Sur les collines qui dominent Kitchevo, à mi-chemin entre la capitale Skopje et la ville historique d’Ohrid au sud, du 28 juin au 1er juillet s’est tenue la Mariapolis de Macédoine, hébergée dans un hôtel original, centre de rencontre des artistes, décoré d’oeuvres de toutes sortes, à l’intérieur comme dans le très beau parc.
80 personnes, venant principalement de Macédoine, mais aussi du Kosovo et de Serbie. Ce sont en majorité des groupes de familles chrétiennes et orthodoxes, et un certain nombre de musulmans.
Quatre jours pour approfondir la Parole de Dieu et le dialogue inter-religieux. Le dialogue, en fait, est le mot-clef de cette Mariapolis, souligné dans l’intervention de Monseigneur Anton Cirimotić, de Skopje, et par Christina Lee et Roberto Catalano, du Centre pour le dialogue inter-religieux du Mouvement des Focolari. Le dialogue, promu par les Focolari, s’appuie sur la spiritualité, et en particulier sur son point central : l’amour. Celui-ci trouve un écho immédiat dans les autres religions et cultures, grâce à la Règle d’Or : “Faire aux autres ce que tu voudrais qu’il te soit fait”. Ceci demande souvent de faire le premier pas vers l’autre, sans rien attendre en retour, et jusqu’à être prêt à donner sa vie.

Un jour consacré plus particulièrement à la famille, avec un pot-pourri d’expériences sur les défis de la mondialisation et ceux typiquement liés à la famille. La famille, ici, possède encore des valeurs significatives. Le professeur Aziz Shehu, avec sa femme, raconte ce que l’esprit de communion a signifié pour lui en tant qu’universitaire. Aziz est le fondateur du refuge “Les Perles” et il raconte comment cette expérience pilote a été sa contribution à la société de Macédoine, à un moment où il est nécessaire de travailler ensemble vers une véritable intégration.
Autre jour, avec un forte empreinte de la jeunesse : une présentation des jeunes, suivie d’ impressions spontanées, de partages profonds, personnels, souvent intimes ; un choeur qui a animé toute la rencontre ; une danse sur l’authenticité des relations au-delà des diversités, qui exprime ce qui a été vécu pendant la Mariapolis.
Un jeune catholique commence. Il avoue avoir expérimenté un profond changement ces jours-ci. Son christianisme était tel qu’il excluait aussi bien les musulmans que les athées, et, même les orthodoxes. Il a découvert à la Mariapolis que des personnes de croyance et de culture différentes peuvent vivre ensemble et que chacun, avec sa propre foi, porte une lumière. “J’ai compris que Dieu envoie le soleil à tous. Pas seulement à nous, chrétiens, et donc, je dois me comporter en conséquence.”
C’est justement sur ce point que s’articulent de nombreuses autres impressions : une jeune fille du Kosovo, venue ici avec sa mère et son frère, parle uniquement albanais. Elle dit à tous qu’elle ne pensait pas faire une expérience de ce genre, et être acceptée comme elle l’a été. Un fonctionnaire ministériel, musulman, dit avoir été profondément ému par la façon dont le dialogue a été vécu, et part convaincu que c’est la seule solution aux problèmes de la Macédoine.
Une femme orthodoxe, artiste, dit s’être trouvée parfaitement à son aise dans cette atmosphère. Ainsi qu’une jeune fille qui raconte avoir découvert combien l’ouverture aux autres aide à être non seulement meilleur chrétien ou musulman, mais également des hommes et des femmes authentiques.
Une certitude demeure, après le départ des quatre vingts participants à la rencontre d’été à Kitchevo : cette expérience a donné le sentiment que l’unité dans la diversité est possible. Dans ce pays, la conscience d’être les protagonistes ainsi que les constructeurs du dialogue a grandi.
Juil 11, 2012 | Focolare Worldwide

« Je suis médecin et je travaille dans un hôpital public. Un jour la police amène un homme ayant reçu deux projectiles dans la jambe. C’est le type de patient qu’aucune clinique ne veut : un voleur, pris en flagrant délit. Il est gravement blessé, suite à son altercation avec la police.
Il est quasi immobile sur son lit, sans personne pour l’aider, pas même ses parents qui ne se sont pas fait connaître (comme c’est l’usage) ayant su qu’il a volé.
Dans la majorité des cliniques d’Afrique, les parents doivent apporter le repas au patient, ainsi qu’une aide matérielle, et laver leurs vêtements. En l’absence des familles, le patient est donc complètement abandonné. Le personnel de l’hôpital est chargé seulement d’administrer les soins médicaux.
De plus, les autres malades et le personnel sanitaire sont mécontents d’avoir ce malfaiteur parmi eux. Il a ainsi beaucoup de difficultés pour trouver à manger, et devant rester immobile au lit, l’odeur devient insupportable.
Je me plains au commissaire de police qui nous a amené cette personne sans assistance. « C’est le travail du personnel médical » répond-il durement.
Il me vient à l’esprit que dans les autres pays le soin aux patients revient au personnel sanitaire. Je cherche à expliquer à mes collègues que nous devons nous intéresser à lui, mais je ne réussis pas à les convaincre.
Je cherche alors à convaincre les autres malades de l’accepter. Mais avec peu de succès…
A un certain moment, je me dis : « J’exhorte les autres, et moi ? Qu’est-ce que je fais pour lui ? Oui, je lui prescris les médicaments. Je lui donne une place dans le service ? Mais, ce n’est que mon devoir. Maintenant, il faut que je fasse moi, ce que je demande aux autres de faire : aller au-delà du minimum. »

Je fais sortir le patient du lit et le lave. « Oh ! Il y a au moins deux mois que je ne me suis pas lavé ! » S’exclame-t-il avec joie. « Comme c’est agréable de sentir encore les rayons du soleil sur ma peau ! » Je demande ensuite à une personne de service de laver ses vêtements et je lui offre une récompense pour cela. Puis, avec un autre collègue nous remplaçons le matelas sali. Enfin, je laisse une petite somme au patient, au cas où il aurait besoin de quelque chose.
Ce geste porte du fruit. Les aides-soignants commencent à jeter régulièrement les déchets du malade. Il suscite la compassion chez les autres patients, qui, maintenant, partagent leur repas avec lui.
Quelque temps plus tard il peut sortir de l’hôpital. Heureux. Il me dit qu’il ne volera plus. Ensuite il suit mon conseil de ne pas partir sans s’être présenté à la police afin de se soumettre aux actions judiciaires le concernant. Il comprend qu’il doit assumer la responsabilité de ses actes. »
Docteur H.L. (Burundi)
Juil 9, 2012 | Focolare Worldwide

« Je suis institutrice et je suis souvent envoyée dans les villages de montagne pour enseigner. Là, cachés dans des territoires reculés et inaccessibles, vivent aussi des groupes terroristes qui se proclament libérateurs du peuple. Il m’était déjà arrivé de tomber sur ces groupes, mais j’avais fui, trouvant une cachette entre les rochers.
Malheureusement, une fois, je n’ai pas réussi à me cacher à temps. Ils m’ont enlevée et emmenée dans leur campement. Durant ces interminables jours où j’étais détenue, j’ai plusieurs fois été soumise à de longs interrogatoires.
Malgré la peur, j’ai essayé de répondre avec beaucoup de respect, en disant toujours la vérité. L’un d’eux, en particulier, a essayé pendant des heures de m’endoctriner sur leur idéologie. Il voulait me convaincre d’épouser leur cause. Lorsqu’il m’a demandé ce que j’en pensais, je n’ai pas voulu commenter. Le jour suivant, lorsqu’il a répété son discours, j’ai objecté qu’il faut d’abord changer soi-même si nous voulons transformer les structures du pouvoir qui nous semblent injustes.

« Ce qui nous change, c’est l’amour que chacun a pour l’autre », ai-je essayé de lui expliquer. Peut-être que mes paroles l’ont touché, peut-être qu’elles lui ont rappelé des principes en lesquels il avait cru. Le fait est qu’après cet interrogatoire, il m’a laissée partir.
À partir de ce jour, j’ai toujours continué à prier pour cet homme et ses compagnons. Récemment, à ma grande surprise, je l’ai reconnu à la télévision, alors qu’ils annonçaient la nouvelle d’un terroriste qui, ayant quitté son groupe, avait rendu ses armes aux militaires. »
Nelda, Philippines.
Tiré de « Una buona notizia », aux éditions Città Nuova, Rome, pp. 56-57
Le livre se présente comme une contribution utile à la Nouvelle Évangélisation, en vue du Synode du mois d’octobre. Il contient 94 brèves histoires provenant du monde entier.
Juil 8, 2012 | Focolare Worldwide, Senza categoria

« Notre histoire, raconte Lucia, commence il y a 42 ans, lorsque nous avons décidé de partager notre chemin. Mais, en nous fréquentant, nous avons découvert que nous ne pensions pas de la même façon, surtout sur le plan religieux : j’avais la foi, lui non. Au début, je ne m’en suis pas préoccupée ; je ne croyais pas que cela aurait influencé notre vie future ensemble. Au lieu de cela, la première altercation, nous l’avons eue lorsque, étant enceinte, il fallait décider de poursuivre la grossesse ou non. »
« J’étais trop jeune, continue Tonino, pour m’imaginer père et mari. J’étais encore étudiant, j’avais beaucoup de projets pour le futur et je me retrouvais à devoir prendre une décision qui change la vie ! À contrecœur, j’ai accepté la détermination de Lucia de garder le bébé et de se marier à la mairie. Durant la grossesse, tout s’est bien passé, mais dès que notre fille est née, je me suis senti à nouveau écrasé par une énorme responsabilité, si bien que je fuyais tout et tous. »
« Subitement, je me suis retrouvée seule – même si mes parents ne m’ont jamais abandonnée – avec une enfant à élever. Les années suivantes ont été sous l’enseigne de la souffrance, surtout quand il décide de demander la séparation. »
« Je voulais vivre ma vie, confirme Tonino. J’ai obtenu la séparation et, par la suite, le divorce. J’étais à nouveau libre. Mais, très souvent, je me mettais à penser à elles, et c’est ainsi que j’ai décidé, après mûre réflexion, de retourner sur mes pas. J’ai recommencé à séduire mon ex-femme et à voir ma fille. Très vite, nous avons senti le besoin d’avoir notre propre maison, d’avoir une intimité, pour reconstruire la famille. J’ai aussi accepté que le nouveau mariage soit célébré à l’église. »
« Ces années pleines de souffrances et de tourments faisaient désormais partie du passé, se souvient Lucia. Nous avions une nouvelle vie et aussi une deuxième fille, Valentina. Avec sa naissance a commencé une période de grande sérénité, en raison d’une sécurité acquise économiquement et dans le travail, comme dans le fait que, petit à petit, je commençais à accepter de vivre ma vie aux côtés d’une personne aussi différente que moi.
Après quelques années est arrivé, tout d’un coup, le Mouvement des Focolari dans notre famille, bouleversant tout ! Valentina, invitée par une enseignante, avait rencontré les Gen4, les fillettes des Focolari. Pour elle, et par la suite pour nous, un chemin différent a commencé. »

« Cela me touchait d’accompagner Valentina aux rencontres des Gen4, explique Tonino. Lorsque j’allais la chercher, elle était toujours contente et, dans la voiture, elle s’excusait pour le retard (elle me faisait toujours attendre au moins une demi-heure) et commençait à me raconter sa belle soirée. Contaminé par son enthousiasme et par l’accueil joyeux que tous dans le Mouvement me réservaient – même en n’ayant aucune référence religieuse – je suis devenu moi aussi un membre de cette famille. Au début, je me suis intégré dans le groupe des “amis du dialogue“, formé par des personnes de convictions différentes. »
« Quelque temps plus tard, moi aussi – intriguée par le fait qu’un mouvement catholique accepte mon mari non croyant – j’ai commencé à le côtoyer, et au fur et à mesure que j’approfondissais la connaissance de la spiritualité focolarine, beaucoup de questions trouvaient une réponse.
Nous en avons fait de la route ensemble ; beaucoup de barrières ont été abattues. J’ai appris à écouter, sans la peur de me perdre, et à donner de l’espace au silence intérieur et extérieur pour accueillir et comprendre l’autre. »
« Notre diversité, non seulement religieuse, souligne Tonino, n’a pas du tout entravé notre parcours de vie ensemble. Le choix de Valentina, de devenir focolarine, ne m’avait pas pris au dépourvu, ayant beaucoup partagé avec elle. La relation entre nous ne s’est pas dégradée, au contraire, elle s’est grandement consolidée, à la différence de Lucia qui, au début, ne l’avait pas accepté de bon gré. »
« Pour moi, cela n’a pas été tout de suite facile d’accepter le choix de Valentina, confesse Lucia. J’aurais aimé qu’elle fasse d’abord d’autres expériences, par exemple, avoir un copain, un travail, de façon à pouvoir comparer les deux réalités et décider sereinement. Au contraire, elle sentait fortement que c’était son chemin. Elle est au focolare depuis huit ans, toujours plus convaincue. Maintenant, je suis contente d’avoir cédé : même en s’étant consacrée à Dieu, elle ne néglige jamais sa relation avec toute la famille. »
« Je remercie Chiara Lubich et toute la communauté dont je fais partie, conclut Tonino, pour avoir donné, à moi et à tous ceux qui partagent ma pensée, l’opportunité de renforcer ce désir d’unité pour suivre un chemin basé sur les valeurs fondamentales de la fraternité et de l’amour envers le prochain. »
Publié par le Centre international pour le dialogue entre personnes de convictions non religieuses
Juil 5, 2012 | Non classifié(e)
«Il y a deux femmes qui, si on les connaît mieux, se révèlent particulièrement en harmonie avec l’objectif réformateur de Benoît XVI plus que jamais convaincu que tout, dans l’Eglise et dans la société, doit repartir de Dieu comme meilleure garantie pour surmonter l’actuelle crise culturelle, économique et religieuse. Thérèse d’Avila et Chiara Lubich ont donné leurs vies à des époque différentes pour cet idéal commun, en contribuant également par leurs écrits à une compréhension plus authentique de la vie chrétienne. Ce sont deux femmes qui ont trouvé une large audience dans l’Eglise catholique. Les avoir présente à l’esprit aujourd’hui, face à l’urgence que l’on ressent de faire parvenir à nouveau la foi dans le cœur des personnes, représente une aide particulière. Leur actualité dérive, entre autres, d’avoir été toutes les deux les paladines d’un renouveau spirituel qui trouve son origine dans le climat de deux importants conciles réformateurs : Thérèse dans le cadre de celui de Trente (1545-1563) à l’époque de la renaissance ; Chiara confirmée dans son intuition par Vatican II (1962-65) au milieu du XXe siècle. Dans le sillage de ces conciles, la sainte carmélite et la fondatrice des Focolari ont lancé une expérience de vie chrétienne bénéfique pour de nombreux fidèles et pour l’Eglise tout entière. Des maîtres de spiritualité parmi ceux faisant le plus autorité convergent toujours davantage pour reconnaître aussi bien l’actualité de la pensée de Thérèse et de Chiara, que la complémentarité des voies qu’elles ont proposées pour l’imitation du Christ et la sanctification dans la vie quotidienne. La force de cette pensée consiste dans la foi vécue par amour et avec un amour démesuré pour Dieu et pour son prochain, l’unique signe véritablement efficace pour la crédibilité de l’Evangile aux yeux de nos contemporains. On doit en particulier la découverte de cette affinité spirituelle entre Thérèse et Chiara au Carme Jesùs Castellano Cervera, mort au début du pontificat de Benoît XVI, le Pape théologien animé par une même passion pour le primat de l’amour de Dieu dans l’Eglise. Cela ne devrait désormais plus être un mystère que dans son action réformatrice, il demande avec insistance à l’Eglise catholique de se laisser guider et façonner par l’amour, incarné par Jésus, pour redonner de l’efficacité à l’œuvre de l’évangélisation. Thérèse, comme on le sait, est célèbre pour le Château intérieur, l’œuvre considérée comme une voie classique de la sanctification personnelle. Chiara a répondu aux signes de notre temps en ajoutant à la base édifiée par Thérèse la spiritualité du château extérieur, c’est-à-dire de la sainteté recherchée sous une forme communautaire comme Eglise. Une sérieuse prise en charge de l’appel universel à la sainteté reconnu et diffusé par Vatican II.» (Osservatore Romano on line, 4/07/2012)
Juil 4, 2012 | Non classifié(e)
Le Mouvement des Focolari commémore Athénagoras Ier, patriarche de Constantinople, avec une gratitude spéciale, en raison du rapport privilégié avec Chiara Lubich, qu’il a rencontrée 25 fois. Pour le quarantième anniversaire de sa disparition, le Mouvement a promu des cérémonies de commémoration à Istanbul – où Sa Sainteté, le patriarche Bartholomée Ier, a accueilli une délégation nombreuse – et à Padoue, où Gennadios, métropolite d’Italie et de Malte, a salué les participants avec un message Chiara Lubich a écrit dans le journal Avvenire du 13 janvier 1972 : « Athénagoras peut être vu comme le prototype de l’Église d’Orient. Mais, reconnaissant en lui une des plus importantes personnalités chrétiennes actuelles, il peut être considéré comme un symbole de la Chrétienté entière, qui a souffert des divisions séculaires qui l’ont transpercée et qui aspire à la parfaite unification. Il est une des figures de l’époque actuelle qui appartiennent désormais à l’histoire et à l’Église (…). C’est cet intérêt commun qui l’a poussé un jour à m’appeler à Istanbul, lorsqu’il a appris que je travaillais avec le Mouvement des Focolari pour l’œcuménisme. C’était le 13 juin 1967. Il m’a accueillie comme s’il me connaissait depuis toujours. « Je vous attendais ! », s’est-il exclamé, et il a voulu que je lui raconte les contacts du Mouvement avec les luthériens et les anglicans. « C’est une très bonne chose de se connaître, a-t-il commenté. Nous avons vécu isolés, sans avoir de frères, sans avoir de sœurs, pendant de nombreux siècles, comme des orphelins! Les dix premiers siècles du christianisme ont été pour les dogmes et pour l’organisation de l’Église. Durant les dix siècles suivants, nous avons connu les schismes, la division. La troisième époque, celle-ci, est celle de l’amour. Il m’a demandé de garder le contact. Je me souviens que ce n’était pas tant les paroles qu’il m’a dites durant cette première audience qui m’avaient impressionnée, mais sa figure, l’atmosphère surnaturelle qui l’enveloppait et qu’en général tous ceux qui l’approchent remarquent. Et, surtout, son cœur : un cœur si grand, si profondément humain, que je me demande combien d’autres personnes semblables j’ai connues ainsi. (…) ». « À une autre occasion, il m’a montré un message qu’il avait spécialement adressé au Mouvement des Focolari. Entre autres, on y lit : “Les trois rencontres avec Paul VI à Jérusalem le 5 janvier 1964, ici à Istanbul le 25 juin 1967 et à Rome le 26 octobre 1967, qui constituent le signe surprenant et glorieux du triomphe de l’amour du Christ et de la grandeur du pape, nous ont définitivement mis, avec fermeté de foi et d’espérance, sur la voie bénie pour la réalisation de la volonté du Christ, c’est-à-dire la rencontre dans le même calice de Son sang et de Son corps”. »
Quelque temps plus tard, en parlant de lui, Chiara a confié : « C’est aussi parce que je connaissais très bien Paul VI que j’ai pu avoir un rapport aussi profond avec le patriarche. Comme il m’était possible d’avoir des contacts personnels avec le Saint-Père, je me suis trouvée être, involontairement, un moyen à travers lequel le patriarche pouvait communiquer officieusement avec le pape ».[1]
Deux jours après sa disparition, Chiara a écrit une lettre aux jeunes générations du Mouvement des Focolari : « Nous avons au Ciel un très grand protecteur de notre Mouvement. Le dernier compte-rendu que je lui ai montré, il y a deux mois, a été celui sur les Journées gen avec les impressions des participants. Il m’a dit :
« Tu sais qui sont les gen ? » et il a continué :
« Aime », faisant allusion à la chanson du Gen Rosso
« Ama e capirai » (Aime et tu comprendras). J’aimerais que ce soit le testament qu’il laisse à notre Mouvement, l’appel continu qu’il nous lance maintenant du Ciel. Dès que j’ai su qu’il était parti, une question a résonné dans mon âme : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? » (
Lc 24,5). Oui, il vit et nous le sentons.
[1] De Chiara Lubich,
L’aventure de l’unité, Interview réalisée par Franca Zambonini, Paris 1991, p.137
Juil 4, 2012 | Senza categoria

« Je suis arrivée chez ma maman quelques heures après la première forte secousse du séisme. Nous avons essayé de comprendre quoi faire, comment nous organiser pour la nuit… à chaque minute, il nous semblait devoir fuir! Et comment faire avec les personnes seules qui vivent dans le même immeuble ? Donc, avec un peu de courage, je les invite toutes à sortir ensemble, à se préparer pour passer la nuit dans le gymnase municipal voisin, où la Protection civile a mis sur pied un Centre d’accueil.
Autour de nous, une centaine de regards perdus, des enfants et des bébés en larmes, des personnes âgées en chaise roulante…
Je me tais, ne dis rien, parce que ceux qui souffrent ont une sensibilité particulière qui n’a pas besoin de beaucoup de mots. Les personnes sentent l’amour à travers des petits actes concrets de compassion. C’est ce que j’essaie de faire cette nuit-là. Mais mon cœur s’est brisé en deux.
Il arrive un moment où chaque parole semble inutile et si fragile, et s’effrite plus rapidement que les briques qui se sont écroulées en Émilie-Romagne, ma région, qui – on ne l’aurait jamais imaginé – a englouti la vie de personnes qui jusqu’à hier avaient une existence tranquille et sans trop de cataclysmes, malgré la crise.
La terre continue à trembler. Le temps passe inexorablement et très lentement, la nuit semble ne jamais finir.
Et les jours suivants, chaque instant, c’est pareil…
Après avoir rangé l’appartement – un meuble est tombé et des objets de peu de valeur se sont cassés –, je convaincs finalement ma maman de s’éloigner de la zone « rouge » et de s’installer chez ma sœur, à environ 150 km de distance.
Puis, une deuxième secousse. Ma ville natale est maintenant une ville fantôme : beaucoup de maisons détruites, des milliers de personnes qui dorment dehors, dans les tentes ou plus loin. Et la terre continue à trembler.
À Modène, une institutrice raconte : Ce matin, je me suis retrouvée sous mon bureau, serrant la main de l’enfant qui se trouvait le plus près de moi et qui tremblait, pendant que les autres m’appelaient. Je ne pouvais que leur dire : restez tranquilles. Vingt secondes sont un soupir, mais elles peuvent devenir une éternité. Certains pleurent, mais ils sortent tous derrière moi. On s’accroche aux peu de choses encore debout, à l’autre qui est à côté de nous. Dans le jardin, au milieu des arbres, les parents arrivent en petits groupes, le visage blême, et cherchent l’unique chose restée intacte après le séisme: le visage de leurs enfants.
J’ai devant les yeux la tristesse et les regards inconsolables des personnes que je connais de mon village, des personnes âgées surtout, des enfants… et aussi des prêtres qui n’ont plus une église debout : Jésus Eucharistie a été le premier déplacé, de tous les villages touchés.
Les églises de briques n’existent plus, mais nous sommes la première brique à reconstruire. La question à laquelle répondre : y-a-t-il quelque chose dans la vie qui ne tremble pas ? Que veut nous dire le Seigneur avec tout cela ? Parfois, son écriture est « illisible ». Nous avons besoin de foi, et si une pincée pour « déplacer les montagnes » n’est pas suffisante, demandons qu’il puisse vraiment « arrêter les plaines » !
Y-a-t-il quelque chose qui ne tremble pas ? Oui, Dieu Amour. Tout peut s’écrouler, mais Dieu reste.
Pendant ce temps, des messages d’amis, de parenté arrivent du monde entier : nous sommes avec vous, nous prions pour vous, nous sommes un même corps et lorsqu’une partie souffre, tout le corps souffre. Oui, nous sommes une seule chose et cela donne de la force, de l’énergie et une vie nouvelle !
Les habitants de l’Émilie-Romagne sont forts, tenaces et travailleurs. Ils ont un profond sens de la solidarité et du partage. Quelques jours après la fermeture des écoles, les institutrices de mon village ont été dans les camps d’accueil, déguisées en clowns pour divertir leurs élèves qui avaient passé la nuit dans les tentes ou dans les voitures…
Nous vivons un moment sombre, mais il y a aussi l’espérance que les décombres ne sont pas le mot « fin ». »
Sœur Carla Casadei, sfp
Juil 3, 2012 | Non classifié(e)

Máté
Pourquoi participes-tu au Genfest?
Leandro: « J’ai toujours rêvé de participer au Genfest et cela peut enfin devenir une réalité. Je veux entrer dans l’histoire et dire: j’y étais moi aussi. »
Paola: « J’ai la conviction qu’il sera la pointe de l’iceberg de beaucoup de vie! Non pas quelque chose de ponctuel, mais l’expression de ce qui existe déjà: un puzzle de vies, puissant, qui me rappellera que je ne suis pas seule et qui donnera du courage à tous pour continuer à construire un monde plus uni. »
Máté: « Je me suis marié avec Klari l’été dernier. Le Genfest sera une occasion spéciale pour vivre en tant que couple avec beaucoup d’autres jeunes et pour être un don les uns pour les autres. »
Qu’a suscité en toi le titre ‘Let’s Bridge’?

Paola
Leandro: « La construction de rapports, de canaux de communication. Il suscite et met en marche tous les moyens que j’ai pour établir un rapport qui me pousse vers l’autre. »
Paola: « Energie, poigne et espérance! »
Máté: « Un pont c’est grand et c’est très difficile à construire. Ce titre me pousse à ne pas avoir peur des difficultés: si je veux aimer et fais ma part, Dieu m’aidera, tel un ingénieur surnaturellement professionnel! »
Il reste deux mois avant le Genfest: comment te prépares-tu et avec qui tu iras?

Leandro
Leandro: « Je demande à Dieu, durant la messe, que tout se passe bien, également pour la préparation. De la région de São Paolo nous serons environ 185. »
Paola: « Ce sont les mois les plus intenses. Je me suis engagée à ne pas laisser passer un jour sans parler à quelqu’un du Genfest et sans prier pour cette personne. Tout en gardant à l’esprit cependant que le Genfest n’est pas le but. L’objectif n’est pas de ‘faire nombre’. La priorité ne change pas : toujours aimer et aimer ensemble… qui est en fait la caractéristique de notre vie Gen. »
Máté: « Je me prépare en essayant d’aimer tout le monde, en commençant par celui qui est à mes cotés: Klari, mes collègues de travail, les amis de l’équipe de basket… »
Quel sera ton kit de survie pendant le Genfest?
Leandro: « Mon sac à dos, l’appareil à photos, quelque chose à manger, mon téléphone portable connecté aux réseaux sociaux (je veux dire à tous ceux qui sont à une rencontre comme celle-ci!) et beaucoup de bouteilles d’eau! »
Paola: « Je n’ai pas encore pensé à cela!! Je crois que l’entente avec tous ceux avec qui nous avons travaillé durant ces mois de préparation du Genfest, vaudra plus que toutes les paroles! Chiara Lubich disait que l’on ne construit rien de valable sans le sacrifice. Nous souvenir des jours vécus pour la préparation nous aidera dans les possibles hésitations qui arriveront, ce sera la garantie que nous sommes une seule cordée. »
Extraits de l’interview publiée sur l’édition spéciale de la revue ‘Giornale Gen’ n°5-6 (italien), de mai-juin 2012.
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The Genfest 2012 project has been funded with support from the European Commission.
This communication reflects the views only of the author, and the Commission cannot be held responsible for any use which may be made of the information contained therein.
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Juin 30, 2012 | Non classifié(e), Parole di vie
Juin 30, 2012 | Focolare Worldwide
« Ma famille vit en Jordanie depuis des années, mais nous sommes d’origine palestinienne. Je sens fortement la tragédie qui divise mon peuple du peuple israélien. Comme tout le monde sait, la situation est encore très grave. Pour des raisons politiques, mon père n’a pas le droit de retourner en Palestine depuis 30 ans. Pour moi, il est aussi difficile de simplement aller rendre visite à ma parenté restée à Bethléem. Certains membres de ma famille ont été emprisonnés en Israël, d’autres sont morts à cause de la guerre.
L’injustice de ce conflit me fait mal, et comme la culture dans laquelle je suis née encourage les personnes à répondre à la violence par la violence, moi aussi je ressens cette violence au fond de moi et je la justifiais chaque fois que je la voyais dans les autres.
Je suis venue étudier en Italie, à l’Institut universitaire Sophia. J’avais tellement de questions… Ici, je fais une expérience nouvelle, forte. J’ai choisi les études politiques et j’ai commencé à entrer dans un nouveau scénario : j’ai découvert, par exemple, que le principe de la fraternité peut être une vraie catégorie politique à part entière, aux côtés de la liberté et de l’égalité. J’ai compris que la fraternité est un choix, une réponse qui répare l’injustice. Ici, on ne fait pas qu’étudier, on donne une grande importance à l’expérience, et plus on vit, plus on comprend ce qu’on étudie.
Il y a quelques mois, la nouvelle qu’Israël et Palestine s’étaient mis d’accord pour un échange de prisonniers m’a beaucoup touchée : j’ai lu sur Internet qu’il s’agissait d’un Israélien contre 1027 Palestiniens. C’était une nouvelle incroyable! Un grand nombre de ces Palestiniens étaient en prison depuis trente, quarante ans… J’aurais tellement aimé être chez moi pour célébrer ce moment avec la famille et les amis. J’étais émue. Avec les autres étudiants, j’ai parlé longtemps de ce qu’il se passait dans mon pays et eux aussi, qui sont de différentes nationalités, ont fait la fête avec moi!
Avec certains nous sommes allés à l’église afin de prier pour ces prisonniers qui étaient libérés, pour leur famille. Mais au moment de sortir, un étudiant m’a dit : « … je prie aussi pour ce prisonnier israélien ». Je n’étais pas d’accord ! Comment pouvait-il dire ça ? Échanger une personne contre mille autres me semblait profondément injuste…
Une fois à la maison, j’ai repris les livres, mais je ne réussissais pas à étudier, j’étais furieuse. Mille pensées… jusqu’à ce qu’une question fasse son chemin : pourquoi étudier la fraternité en théorie, si je n’essaye pas de la mettre en pratique ? Je devrais peut-être prier moi aussi pour ce prisonnier et pour sa famille… Intérieurement, j’ai dû faire beaucoup d’efforts, c’était difficile. Cela m’a beaucoup coûté, mais à la fin j’ai réussi et je l’ai vraiment fait avec le cœur.
Quelques mois ont passé, j’éprouve une grande gratitude envers ceux qui ont vécu ce moment avec moi, les étudiants et les professeurs de l’IUS. Je n’étudie pas seulement la fraternité, mais maintenant je l’expérimente, dans le rapport avec eux comme au-dedans de moi. Samar Bandak – Jordanie »
Source, site officiel de l’Institut international Sophia: www.iu-sophia.org
Juin 28, 2012 | Non classifié(e)
Rio + 20, la Conférence des Etats Unis sur le développement durable, tenue à Rio de Janeiro, Brésil, du 13 au 22 juin 2012, porte ce nom parce qu’elle se situe à 20 années de distance du « Sommet de la Terre » de Rio de Janeiro de 1992. Dès cette année-là avait été demandée la participation de tous les secteurs de la société, selon l’idée que le développement durable ne pouvait être atteint par les seuls gouvernements, mais nécessitait aussi la présence de la société civile. A ces groupes a aussi été demandé une participation active et une contribution concrète à la réalisation des objectifs de la Conférence. La participation du Mouvement des Focolari a eu lieu avec la présentation institutionnelle de l’ONG New Humanity – qui a le statut consultatif du Conseil Economique et Social de l’ONU (ECOSOC) – avec le soutien de la maison éditrice brésilienne Cidade Nova et le Mouvement Umanita Nuova. La délégation était composée de 28 experts dans le domaine du développement, de l’écologie, de la politique, de l’art, de la communication, de l’économie, du sport, provenant de diverses régions du Brésil, de l’Argentine et de l’Allemagne. 4 rendez-vous choisis par la délégation :
- ‘’La force du business au service de la société’’, conférence qui s’est tenue le 16 juin dans le ‘’Forum sur les entrepreneurs sociaux dans la Nouvelle Economie’’, durant une rencontre parallèle. A été représentée en autre, l’Economie de Communion avec l’expérience du chef d’entreprise brésilien Glaison José Citadin.
- Au Sommet de la Terre (événement promu par la société civile en parallèle à la Conférence Rio + 20), le 16 juin, l’école de formation du Mouvement politique pour l’Unité (Ecole Civitas), en partenariat avec d’autres organisations, a présenté le MppU et l’Economie de Communion.
- Une table ronde sur le thème de l’environnement, à l’intérieur de la conférence ‘’The human being : the core of a sustainable city ‘’ (L’être humain : le cœur d’une ville durable), organisée par l’ONG AVSI, le 19 juin. Il a été question du rôle de la spiritualité dans la construction d’un monde durable.
- Du 20 au 22 juin, au Riocentro Convention Center, participation à la série de discussions et manifestations parallèles, où la société civile s’est attaquée aux questions prioritaires dans l’agenda international pour le développement durable. Ces événements ont eu lieu en même temps que les sessions plénières et les rencontres officielle entre les chefs d’État et de gouvernement.
- Enfin, une célébration œcuménique proposée par le Conseil National des Eglises Chrétiennes (Conic), pour mettre en lumière l’engagement des Eglises chrétiennes dans la sauvegarde de l’environnement.
Nombreux ont été les thèmes abordés dans le cadre du développement durable : pauvreté et environnement, rôle des femmes, énergie alternative, stratégie pour combattre le processus de désertification, sécurité alimentaire, chômage, accès aux informations, collaboration scientifique internationale, populations indigènes. Très variées sont les considérations au terme de la Conférence : perplexité sur le document final, The Future we want (L’avenir que nous voulons), pour des objectifs peu clairs, peu clairs, mais intérêt pour l’engagement de la société civile et du monde de l’entreprise. ‘’La question du développement durable est la plus grande opportunité de penser l’humanité contemporaine dans son ensemble plutôt que comme un monde fragmenté, en conflit constant et en concurrence’’ a déclaré Adriana Rocha, brésilienne, artiste et peintre, présidente de l’ONG Afago (Sao Paulo), membre de la délégation. Et Andrés Porta, chimiste argentin, professeur et chercheur à l’Université de la Plata et membre d’EcoOne : « Ce qui me semble encore manquer c’est l’écoute et le dialogue entre les positions des pays développés et ceux en voie de développement, entre les idées et les valeurs de la pensée capitaliste et celle des populations indigènes et des autres minorités ». Propositions pour améliorer : continuer à travailler avec les écoles de formation des jeunes, comme contribution pour une base de dialogue également pour les rencontres internationales sur une plus grande échelle.
Juin 23, 2012 | Non classifié(e)

Chiara Lubich a défini les gen4 comme les ‘’petits bourgeons’’ du grand arbre du Mouvement des Focolari. 1988 a donné vie à cet événement unique : leur congrès international.
Cette année elles étaient plus de 400, atterries sans peur, malgré leur âge (de 4 à 9 ans), de l’Argentine, du Panama, du Venezuela et de différents pays européens. Un véritable congrès : deux entrepreneurs de la Coopérative Loppiano Prima expliquaient comment vivre pour une ‘’nouvelle économie ‘’ et répondaient aux différentes questions des gen4. Elles ont approfondi la vie des premiers chrétiens à travers des jeux et des quiz. Ensuite, le grand jeu de ‘’La ville envahie par l’Amour’’ : clown, vendeurs, quiz, banquiers, maire, et d’autres encore, se retrouvaient tous réunis par une loi unique, chercher ‘’à voir Jésus dans le frère’’ et comprendre lesquels pourraient être les pauvres de cette ville si particulière.

‘’Qui me passe à côté est Jésus’’ et ‘’ C’est à Moi que vous l’avez fait’’, sont les slogans de ces journées, scandés par deux chansons composées spécialement pour le congrès. Elles les chantaient, inventant des scènettes et s’est créé ainsi un mini musical qu’elles ont présenté vendredi matin quand la présidente des Focolari, Maria Voce, est venue les rencontrer. Elles ont préparé quelques questions, anxieuses de savoir ce qu’elle dirait :
« Ciao Emmaüs, comment est le Paradis et comment est l’Enfer ? » ; « Pourquoi Dieu a-t-il créé le monde ? » ; « A travers la vie des premiers chrétiens, nous avons connu les martyrs. Et nous aujourd’hui, devons-nous le devenir pour Jésus ? » ; « Comment Chiara a compris que Jésus est parmi nous ? » ; « Pourrais-tu m’expliquer ce qu’est le focolare ? » Et d’autres questions encore.
Le premier jour, l’une d’entre elles dit : « J’ai dans mon cœur une grande joie, parce que j’ai rêvé que Jésus venait dans ce congrès, il était ici avec nous, au milieu de nous. » Un rêve devenu réalité les jours suivants. Malgré les langues et les cultures différentes, elles se comprenaient, parlant, inventant des jeux à faire ensemble, s’échangeant de petits cadeaux. Durant la messe du dernier jour, elles ont offert à Jésus leurs actes d’amour : des centaines de feuilles colorées remplissaient les paniers placés sur la scène. Se trouvaient aussi les paniers contenant leur communion des biens pour les pauvres ; l’Evangile qui se fait vie.

Avant de partir, elles ont écrit beaucoup de lettres, fait des dessins pour Jésus, pour Emmaüs. Chacune s’est exprimée à sa façon : « Merci Emmaüs, la journée de vendredi au Centre Mariapolis a été fantastique. J’espère que l’an prochain s’il y a le Congrès à Castel Gandolfo, je viendrai. Je me suis beaucoup amusée tous ces jours et vendredi j’étais très touchée. » « Je suis Myriam de la Belgique, j’ai cinq ans et demi et c’est mon premier congrès gen4, je viens à Rome pour la première fois ! Cela m’a beaucoup plu que tu m’aies saluée ! J’ai aimé la journée passée avec toi, j’ai senti la joie dans mon cœur ! Je te salue beaucoup, beaucoup ». « Merci d’être venue nous voir et répondre à nos questions ! Moi aussi je voulais savoir pourquoi Dieu a créé le monde et j’ai beaucoup aimé ta réponse. Je te salue avec affection. Eva de la Pologne. » Une gen de 5 ans : « Je n’ai jamais vu Chiara, mais elle est dans mon cœur. » Une autre : « Le 27 mai, j’ai communié pour la première fois. Quand Jésus est venu dans mon cœur j’ai ressenti une grande joie. Maintenant, toujours, quand je suis à l’église, je vais communier. Je suis très contente d’être ici et d’aimer Jésus toujours. Je t’embrasse. »
« Cher Jésus, je t’aime grand comme le monde ! Tu es mon meilleur Ami ! » ; « Cher Jésus, je voudrais que le congrès commence à nouveau, mais ce n’est pas possible… Je pensais que ce pouvait être triste et difficile de dormir sans maman, mais ça n’a pas été ainsi ! » ; « Merci Jésus, j’ai fait beaucoup d’actes d’amour, j’en ai fait 7 en tout. Merci pour la Messe. » ; « Cher Jésus, je te porterai dans ma ville et dans mon cœur, et quand il y aura une dispute, je l’arrêterai. » ; « Ciao Jésus, je t’écris depuis la terre. L’amour est une chose très importante, parce que tu es très important. Tu es le Roi de la paix, et je t’aime parce que tu as donné ta vie pour nous. » ; « Jésus, c’est vraiment vrai, que dans celui qui me passe à côté c’est toi ? Ciao, on se voit au Paradis ! » ; Merci Jésus pour ce magnifique congrès, excuse-moi si j’ai été un peu ‘’grognon’’ et un peu difficile. » ; « Je t’aime tellement, Jésus et je voudrais que tu sois toujours à côté de moi, et je voudrais ne jamais te laisser ».
Du centre gen4
Juin 22, 2012 | Focolare Worldwide

«Je suis africain et j’étudie dans le nord de l’Italie. Il y a quelque temps, j’avais lu sur une revue un article, dans lequel l’auteur disait qu’une “nuit” était entrain d’envahir la culture occidentale dans tous ses milieux, ce qui conduit à une perte des authentiques valeurs chrétiennes. Sincèrement, je n’avais pas compris grand-chose au sens de cet écrit, jusqu’à un fait qui m’a ouvert les yeux. C’était un samedi après-midi. Quelques jeunes, des amis de mon quartier, me proposent de sortir avec eux et de passer la soirée ensemble. Ils veulent faire quelque chose qui change. Nous sommes six ou sept. Pour commencer, nous allons danser dans une boite de nuit. Au début, je m’amuse. Ils me disent que j’ai la musique dans la peau et que je danse bien. Bien vite cependant, je m’aperçois qu’autour de moi certains dansent sans aucun respect ni envers eux-mêmes, ni envers les autres. Ils ne dansent pas pour simplement pour se divertir, mais pour lancer des messages ambigus. En moi, une voix subtile m’alerte, elle me demande d’aller à contre-courant et de danser avec dignité et par amour.
Quelques heures après, mes amis proposent de changer d’endroit. Je leur fais confiance, puisque ce sont mes amis, et j’accepte. Nous entrons dans une autre boite de nuit. Le temps de me rendre compte où je suis, entre musique très forte, lumières psychédéliques et une odeur acre qui sent fortement, et je reste d’emblée bouleversé. Ce n’est pas une discothèque normale, des filles se prostituent. Je suis très déçu et en colère. Sans dire un mot, je fais demi-tour et sors de la salle. Un de mes amis me poursuit. Il m’insulte et me traite de retardé. Je ne lui réponds pas. Peu de minutes s’écoulent, qu’un autre sort aussi, cette fois-ci non pas pour m’insulter, mais pour me donner raison. A la fin, un autre ami sort également et lui aussi me donne raison. Je suis surpris. J’avais créé une chaîne de contre-courant. Sans avoir parlé, ni des idéaux chrétiens auxquels je crois, ni de Dieu, les autres m’avaient vu et avaient compris. Quelques mois passent. Je ne pensais plus à cet épisode depuis un bon moment. Un jour, un jeune, qui avait été avec nous ce soir-là, vient chez moi et me dit d’avoir regretté et de ne plus vouloir fréquenter ce type de boite. Cette expérience m’a aidé à comprendre avec plus de radicalité la nécessité de risquer et de dire “non” à certaines propositions».
L’histoire d’Yves, du Cameroun, que nous venons de présenter, est un des 94 récits du livre “Una buona notizia, gente che crede gente che muove” (« Une bonne nouvelle, un peuple qui croit, un peuple qui se remue »), publié depuis peu par la maison d’édition italienne Città Nuova, comme apport constructif à la Nouvelle Evangélisation et préfacé par Maria Voce. Les histoires ont pour acteurs des jeunes et des enfants, des familles, des professionnels, des ouvriers, des dirigeants, des religieuses, des prêtres, qui abordent, avec l’Evangile, les situations du quotidien et les défis de la société. Un peuple qui croit, vit, se remue, entraîne, dans le respect des convictions et de l’expérience des autres, conscient que chacun peut apporter sa contribution à la construction de la grande famille humaine.
As-tu, toi aussi, une bonne nouvelle à nous signaler?
Juin 20, 2012 | Non classifié(e)
Le jardin du Centre Mariapolis de Castel Gandolfo est un immense parc de jeux, plein de petits drapeaux, bandes de papier coloré et ballons. Au milieu, des enfants joyeux s’activent. Ils bougent par équipes, tous ensemble, tous en sueur. Mais dès qu’on les arrête pour demander qui ils sont, d’où ils viennent, pourquoi ils sont là et s’ils sont contents, ils nous regardent droit dans les yeux et ils nous ouvrent leur cœur sans détour. Avec eux, il y a des enfants un peu plus âgés, les Gen3, et les assistants. Des mamans et des papas sont aussi présents. C’est un aperçu du congrès Gen4 qui s’est déroulé du 14 au 17 juin. 400 enfants de toute l’Italie, de différents pays européens, ainsi qu’une riche et alerte représentation de la Corée, étaient présents. « Un frère, deux frères… beaucoup de frères » : le slogan de la rencontre a beaucoup plu, non seulement parce qu’ils le crient souvent et tous ensemble, mais surtout parce qu’ils l’ont compris en le vivant personnellement. Ce n’est pas une ambiance scolaire, mais familiale. Et, en effet, la rencontre se déroule à plusieurs voix. Sur la scène aussi, le micro passe spontanément des adultes aux enfants, aux jeunes. Tous ont voix au chapitre, des plus petits aux plus grands. Tous contribuent : dans la présentation, pour les tours de magie ou pour les témoignages, comme dans une vraie famille. Les focolarines du Centre Mariapolis participent aussi à ce grand jeu de la vie, en racontant comment elles construisent le congrès dans les coulisses. « Un apprentissage pour devenir champions dans l’amour… » C’était le souhait que Maria Voce a fait parvenir aux Gen4 réunis au congrès. Et c’est ce qu’il s’est passé. L’enjeu est élevé, mais ils peuvent parcourir le chemin en quatre étapes : découvrir que nous sommes frères, s’aider, recommencer, rencontrer Jésus dans les autres. « J’avais fabriqué un cerf-volant en papier et il était très joli, raconte Nicolà. J’ai rencontré un enfant qui n’en avait pas, je le lui ai offert et je me suis senti heureux. » Et Marco : « J’étais seul devant le gardien et, au lieu de tirer pour marquer, j’ai passé le ballon à un autre Gen4, pour que lui marque ». Aux premiers rangs, assistant à leurs journées, il y a certains des premiers compagnons de Chiara Lubich : Bruna Tomasi, Marco Tecilla et Bruno Venturini. Des jeunes de l’« École Gen de Loppiano » sont aussi présents. Futur, présent et passé s’entrecroisent avec harmonie, comme les racines et le feuillage d’un arbre. Les Gen4 leur posent des questions perspicaces, par exemple celle de Luca, de Trente : « J’aimerais tellement qu’il n’y ait plus la guerre et la faim. Que pouvons-nous faire, nous, Gen4 ? » Ou celle de Francis, de Séoul : « Avez-vous vraiment et directement rencontré Dieu dans votre vie ? ». Sur le programme, la messe est indiquée comme « rencontre avec Jésus ». Et, dans le respect de la liturgie, le prêtre trouve le moyen et le temps pour que les Gen4 puissent présenter leurs actes d’amour, les chants animés et il y a toujours des moments pour parler avec Jésus en tête à tête. « Jésus est une référence, un ami toujours à mes côtés », affirme très sérieux un Gen4, ayant remporté un jeu d’équipe. Les nombreux ateliers ont eu un grand succès. Ils ont été pensés et conçus à travers une nouvelle approche de la formation intégrale de la personne. « La société de consommation – expliquent les responsables du Centre Gen4 en présentant les groupes de travail – (dé)forme les enfants dès les premières années de vie. Pour cette raison, il est nécessaire de viser des activités qui aident la personne à devenir protagoniste, à s’exprimer de manière créative, à savoir surmonter les obstacles, à avoir accès à son intériorité et à développer le sens du bien commun. » Voici les propositions : construire un instrument de musique et apprendre à en jouer ; chanter et danser ; expérimenter des assortiments de couleurs différentes et composer ensemble des mandalas ; tailler un bout de bois pour faire un dauphin ; s’émerveiller devant les infinies possibilités de composer des mosaïques et d’utiliser des matériaux recyclables pour construire des avions, des cerfs-volants et des parachutes. De retour chez eux, les Gen4 ont laissé à Castel Gandolfo un signe concret d’amour et de solidarité : plus de 4000 jouets, qui seront distribués à des enfants qui vivent dans les zones de guerre.
Juin 19, 2012 | Non classifié(e)
Rencontre ouverte à tous des Focolari avec Maria Voce et Giancarlo Faletti.
Juin 19, 2012 | Focolare Worldwide

« La forte expérience que l’Irlande a vécue avec ce Congrès Eucharistique est une grâce extraordinaire qui peut donner à l’Eglise d’Irlande la possibilité de commencer une histoire nouvelle et pour cela, nous sommes tous protagonistes ». Ce sont les dernières paroles de Maria Voce à la rencontre ouverte à tous au Royal Dublin Society du 16 juin à Dublin. Peu avant, avec Giancarlo Faletti, elle avait rencontré les Juniors qui terminaient le parcours de Run4Unity porté de l’avant en particulier dans les écoles. « Quel est votre signe mathématique préféré ? » – ont demandé les Juniors. « L’égal » a répondu Maria Voce, « parce que dans une famille, frères et sœurs sont tous égaux ». Giancarlo Faletti a préféré le signe « plus » : « Chaque personne est un don de Dieu, sur chacun de vous il y a un plan de Dieu, et c‘est quelque chose de très précieux ».
Le programme continue avec l’après-midi ouvert à tous qui rassemble 300 personnes – capacité maximale de la salle, et les autres au-dehors – dont plus de la moitié sont des visages inconnus des focolarini irlandais. Sont présentées des applications concrètes de la spiritualité de communion vécue dans le domaine de la famille, de l’école, de l’Eglise. Le tout entrecoupé d’intermèdes musicaux. A chaque chapitre suit un moment de dialogue avec Maria Voce et Giancarlo Faletti sur la façon de mettre l’Evangile en pratique et répondre aux nombreux défis.
« C’est plus facile ou plus difficile d’aimer l’ennemi quand on devient grand ? » demande une petite fille. « Je pense plus facile –lui répond Maria Voce – parce que Dieu a mis une petite flamme dans notre cœur, et la flamme devient plus grande chaque fois que nous aimons. Les grands sont très aidés quand ils voient un enfant qui aime ».
Lorsque la parole va aux familles, le discours touche la crise économique : « Comment vivre en chrétiens en face des difficultés économique de nombreuses personnes ? » Maria Voce rappelle l’expérience de Chiara Lubich dans les débuts des Focolari, à Trente, dans la misère de l’après-guerre. En mettant en route la force de l’amour entre les personnes, on arrive à partager ses propres biens, ou ses propres nécessités. En vivant la phrase de l’Evangile ‘’donnez et il vous sera donné’’, elles demandaient et elles recevaient. Le problème de l’un était le problème de tous. Dans l’amour, Dieu intervenait. « Et cela fait que le travail et le bien-être matériel ne deviennent pas un mythe, mais un moyen pour aimer plus et pour faire grandir la communion entre tous ».
Le dernier round est sur l’Eglise et le rapport avec l’autorité. A la question ‘’comment vivre l’unité avec la hiérarchie de l’Eglise, face aux scandales des abus et aux accusations de couverture de ces scandales, Giancarlo a répondu, rappelant que c’est l’autorité de Jésus qui doit grandir dans chaque chrétien. « C’était très important pour moi ces derniers temps de me trouver avec de nombreuses personnes marquées par cette difficile situation dans l’Eglise. J’ai vu que ces personnes se sentaient comme ‘’délestées’’ du sacré, qu’elles avaient investi toutes leur vie dans une expérience d’Eglise, et maintenant se sentaient trahies. C’est comme avoir investi tout son capital dans une banque et que cette banque fait faillite ». Pour moi, c’est un appel à vivre de façon plus forte l’Evangile – et il continue – à consentir à un dialogue, un climat d’amour, qui permette aussi à celui qui a le ministère épiscopal de service à l’Eglise, d’exprimer ultérieurement ses paroles et d’en guider le chemin. L’autorité morale de Jésus vécue dans Sa parole est de tous ». Giancarlo Faletti indique l’exemple de Sainte Catherine de Sienne : vivant dans des temps difficiles pour l’Eglise, elle a eu un rapport direct avec le Pape, portant celui-ci à prendre des décisions fortes. Mais cela a pu se faire seulement parce que la sainte a laissé ‘’l’espace à Dieu dans sa vie’’ ».
Envoyé par Maria Chiara De Lorenzo
Juin 16, 2012 | Non classifié(e)

Un lieu de frontière, Belfast, avec le souvenir vivant d’une division vécue pendant des années : les réseaux, les murs, les voies principales théâtres de troubles, les désordres des années ‘70/90’. Sur le décor de cette histoire où la lutte politique s’est mêlée à la lutte des religions, ce qui s’est vécu ce 14 juin à un grand impact.
Dans la cathédrale de Sainte Anne, cœur de l’Eglise d’Irlande (dénomination officielle de l’Eglise anglicane locale), environ 300 personnes ont répondu à l’invitation du révérend John Mann, Doyen de la Cathédrale. C’est lui qui a demandé à Maria Voce de venir à Belfast, étendant ainsi les frontières du Congrès Eucharistique. Etaient présent les leaders des 4 dénominations chrétiennes les plus représentées en Irlande du Nord : le président méthodiste, Rév. Lindsay ; l’Evêque anglican de Connor (le diocèse où se trouve Belfast), Rév. Abernethy ; le modérateur presbytérien, Rév. Dr Dunlop – qui a tellement travaillé pour la paix en Irlande du Nord ; l’évêque catholique de Down § Connor, Mons. Treanor. Les voir ensemble était déjà un témoignage. Important a été le pacte solennel qu’ils ont souscrit avec l’engagement à s’aimer réciproquement comme Jésus Lui-même nous a aimés. Ils ont demandé la grâce de l’unité, d’être capable de considérer les douleurs des autres comme les siennes et de partager les joies.
Ce ‘’Pacte de l’amour réciproque’’ a été repris par toutes les personnes présentes. Ruth Patterson, ministre de l’Eglise presbytérienne en Irlande, parlait de ‘’sacrement de la rencontre’’ pour décrire ce moment : « Il m’a semblé que ce que nous disions était déjà arrivé. C’est un pas en avant vers la réconciliation. »

Dans son discours, Maria Voce a proposé de vivre une culture de la confiance, comme base pour construire des relations de fraternité : « Tous ces jours j’ai entendu beaucoup de récits, connu de nombreuses personnes. Beaucoup sont venues me dire, les larmes aux yeux, leur désir de repartir avec cette confiance envers l’autre ». Pour expliquer comment promouvoir cette culture, Maria Voce s’arrête à trois éléments propres à la spiritualité de l’unité – l’art d’aimer que l’on peut découvrir dans l’Evangile ; l’amour réciproque qui s’épanouit en un pacte ; et Jésus Crucifié et Abandonné, modèle et clé de l’amour – les parsemant de témoignages de l’Irlande et de différentes parties du monde.
Et comment se joue entre les personnes présentes la ‘provocation’ à se convertir à la culture de la confiance ? « C’est la façon de dépasser les barrières que nous nous sommes imposées et qui trop souvent nous encerclent », – a déclaré le Rév. Mann.
Conleth, 14 ans : « Nous, jeunes nous ne sommes pas conditionnés par le passé, grâce à cela nous pouvons vivre les premiers la culture de la confiance envers tous, et construire ainsi une société meilleure. Comme le phénix qui renaît de ses cendres, je vois une espérance pour Belfast et pour l’Irlande du Nord ».
« Je pars d’ici avec une immense gratitude pour ceux qui pendant des années ont vécu pour cette espérance, pour ceux qui ont construit des ponts de charité, de relations – a déclaré le coprésident des Focolari Giancarlo Faletti. Certainement, ce n’est pas un travail encore terminé, mais c’est une œuvre prophétique ; c’est un lieu, un symbole pour l’Europe, pour l’humanité ».
Une de ces personnes qui a déjà vécu la culture de la confiance est Gerry Burns. Avec sa femme Mary, à Armoy un village de l’extrême nord de l’Irlande, à partir des années ’90, ils ont constitué une association pour unir les personnes au-delà de la religion et de la politique. Ils ne se sont pas arrêtés en face des difficultés, ni lorsqu’en 2000 leur siège a brûlé, ni lorsqu’on les regardait comme des traîtres à leur communauté. Maintenant leur centre est encore plus grand et les personnes vivent pacifiquement la convivialité. De nombreux projets sont en cours. « De la spiritualité du focolare – raconte Gerry – nous avons appris non seulement à dépasser les différences, mais aussi que nous pouvions bénéficier de la diversité ».
Envoyé par Maria Chiara De Lorenzo
Juin 16, 2012 | Focolare Worldwide
« Lorsqu’en 1993 – raconte María Elena González, du Paraguay – j’ai entendu Chiara Lubich parler de l’Économie de Communion (ÉdeC) pour la première fois, j’ai été très surprise par le fait qu’elle invitait à répartir les profits de l’entreprise en trois parties : pour les nécessiteux, pour le développement de l’entreprise et pour la formation des jeunes aux valeurs du projet basé sur la “culture du donner” en opposition à “la culture du posséder”. Pour moi, c’était comme un raz de marée qui a changé ma vie.
À cette époque, je travaillais dans une banque où les profits – comme on le sait tous – terminent dans les poches des actionnaires. J’ai pensé à mes qualités de manager, dont j’aurais dû un jour rendre compte à Dieu et aux autres. Alors, j’ai décidé de participer au projet ÉdeC. C’était ma façon de dire « oui » à Dieu, en mettant à disposition mes capacités en faveur de ceux qui étaient près de moi.
J’en ai parlé avec mes enfants, encore adolescents, et ils m’ont encouragé à poursuivre cette idée. Je ne savais pas par où commencer, mais la réponse ne s’est pas fait attendre. En effet, je voyais autour de moi les employés de nettoyage mal payés, mal conseillés, non valorisés…
J’ai décidé de commencer avec certains d’entre eux pour les nettoyages et nous trouvons un premier client, avec lequel nous travaillons encore aujourd’hui.
Notre budget initial n’avait pas été bien établi et nous n’avions pas assez d’argent pour payer tous les travailleurs. Je me souviens que pour tenir les contrats décrochés, lorsque je terminais le travail à la banque, je mettais le bleu de travail et je complétais moi-même les nettoyages. Même si c’était un grand effort, je sentais au fond de moi la certitude d’être sur la bonne voie.
L’Économie de Communion met la personne au centre, selon le principe de faire aux autres ce que chacun aimerait qu’on lui fasse, en cherchant – comme le dirait Chiara Lubich – à ce que l’amour dépasse la créativité personnelle et le produit obtenu. Bien sûr, ce n’est pas quelque chose de magique. Cela requiert un effort quotidien ; une recherche incessante de la qualité sous tous les aspects : administratif, opérationnel, relationnel, du choix de travailleurs disposés à adhérer à cette vision solidaire de l’économie, etc.
Durant toutes ces années, malgré les innombrables difficultés liées à la situation sociale et économique de notre pays et de toute la région, chaque travailleur a apporté sa contribution, et c’est ainsi que nous avons réussi à surmonter chaque moment de crise. C’était en particulier dans les moments de “tempête” que nous nous sommes sentis soutenus par Dieu, notre “associé caché” – comme nous aimons l’appeler – “l’actionnaire majoritaire de l’entreprise”, qui nous a indiqué, étape après étape, le chemin à parcourir, à travers cette voix intérieure, qui est toujours forte et claire si on veut bien l’écouter.
“Je suis très reconnaissante pour la possibilité qui m’a été donnée de travailler. Ma fille aussi a commencé chez Todo Brillo et, maintenant, elle a été engagée par la banque”, raconte Benita S., depuis 12 ans dans l’entreprise de nettoyage.
“Ici je me sens importante – conclut Maria Lopez. J’ai eu beaucoup de difficultés et j’ai toujours trouvé du soutien auprès de l’entreprise et beaucoup de compréhension. Je continue à avoir des problèmes, mais maintenant je réussis à les gérer. Je me sens grandie, je vois et je valorise le fruit de mon travail. Je me sens membre de cette grande famille qu’est Todo Brillo”,.
Aujourd’hui, 600 employés travaillent dans l’entreprise “Todo Brillo” et nous sommes présents dans toutes les grandes villes du Paraguay».
Juin 15, 2012 | Spiritualità
O Jésus Eucharistie, quelle présomption, quelle audace de parler de toi qui, dans les églises du monde entier, connais les confidences secrètes, les problèmes cachés, les soupirs de millions d’hommes, les larmes de joie des conversions que tu es seul à connaître, cœur des cœurs, cœur de l’Église. Nous aurions voulu l’éviter pour rester en respect silencieux devant une marque d’amour si élevée. Cependant notre amour, qui veut chasser toute crainte, désire aller au-delà des apparences de la blanche hostie et du vin de la coupe dorée. Pardonne notre hardiesse ! Mais l’amour désire connaître pour aimer davantage. Nous ne voulons pas arriver au terme de notre chemin sur la terre sans avoir découvert, ne serait-ce qu’un peu, qui tu es. D’autre part nous, nous devons parler de l’Eucharistie, parce que nous sommes chrétiens et que, dans l’Église notre mère, nous vivons et portons l’Idéal de l’unité. Or, aucun mystère de la foi n’est autant en rapport avec l’unité que l’Eucharistie. L’Eucharistie introduit à l’unité et en révèle tout le contenu : c’est par elle, en effet, que se consomme l’unité des hommes avec Dieu et des hommes entre eux, l’unité de tout le cosmos avec son Créateur. Dieu s’est fait homme. C’est Jésus qui vient sur la terre. Il pouvait tout faire. Mais il était dans la logique de l’amour qu’après être passé de la Trinité à la vie terrestre, il n’y reste pas seulement pendant trente-trois ans, pourtant extraordinaire, de sa vie. Il devait trouver un moyen pour rester, et surtout pour être présent, sur tous les points de la terre et pendant tous les siècles, au moment culminant de son amour : sacrifice et gloire, mort et résurrection. Et il est resté. Dans son imagination divine, il inventa l’Eucharistie. C’est son amour qui va à l’extrême. Thérèse de Lisieux dirait : « O Jésus ! Laisse-moi dans l’excès de ma reconnaissance, laisse-moi te dire que ton amour va jusqu’à la folie… »[1]. Institution de l’Eucharistie Mais, écoutons comment tout cela s’est passé. Matthieu, Marc, Luc et Paul en parlent. Luc dit : « Et quand ce fut l’heure, il se mit à table, et les apôtres avec lui. Et il leur dit : « J’ai tellement désiré manger cette pâque avec vous avant de souffrir car, je vous le déclare, jamais plus je ne la mangerai jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le Royaume de Dieu ». « Puis il prit du pain et après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna, en disant : « Ceci est mon corps, donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. » « Et pour la coupe il fit de même après le repas, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang, versé pour vous ». (Lc 22,14-10[2]). S’il n’était Dieu, je ne sais comment Jésus aurait pu exposer en si peu de paroles solennelles des réalités tellement nouvelles, tellement imprévisibles, tellement abyssales, qu’elles jettent dans l’extase parce qu’en face d’elles l’être humain ne résiste pas. Jésus tu es là, le seul à tout savoir, à être conscient que ton geste conclut des siècles d’attente, à voir les conséquences infinies de ce que tu es en train de faire pour réaliser le plan divin prévu par la Trinité depuis toujours. Ce plan qui, débutant sur la terre, introduit aussi dans l’horizon infini pénètre les abîmes à venir du Royaume. Si tu n’étais pas Dieu, je le répète, comment ferais-tu pour parler et agir ainsi ? Mais quelque chose pourtant transparaît des sentiments de ton cœur : “J’ai ardemment désiré”. On ressent là un immense bonheur ; “avant de souffrir” : et, là, on comprend l’union de la joie et de la croix, le lien de l’une avec l’autre parce que ce que tu allais faire, c’était ton testament, et un testament ne vaut qu’après la mort. Tu nous laissais un héritage incommensurable : toi-même. Pierre Julien Eymard écrit : “Jésus-Christ veut, lui aussi, avoir son mémorial, son chef-d’œuvre, qui l’immortalise dans le cœur des siens, qui redise sans cesse son amour pour l’homme. Il en sera l’inventeur, l’ouvrier ; il le consacrera comme son testament, et sa mort en sera la vie et la gloire… C’est la divine Eucharistie.”[3] Puis Jésus « rendit grâces ». Eucharistie signifie « action de grâces » et l’action de grâces par excellence était celle adressée au Père pour avoir aimé et sauvé l’humanité par les voies les plus extraordinaires. Prenant le pain et la coupe, il dit : « Ceci est mon Corps, donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi… Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang, versé pour vous ». Voilà l’Eucharistie. C’est le miracle. L’Eucharistie est – au dire de Thomas d’Aquin – le plus grand des miracles de Jésus-Christ.[4] En effet, comme dit Pierre Julien Eymard : «… il les surpasse tous par son objet, il les domine par la durée. C’est l’incarnation permanente, c’est le sacrifice perpétuel de Jésus-Christ ; c’est le buisson ardent qui brûle toujours sur l’autel ; c’est la manne, véritable pain de vie, qui descend tous les jours du ciel. »[5] Selon Ignace d’Antioche « ce sont des mystères retentissants que Dieu opère dans le silence ».[6] Et le Concile Vatican II affirme que : «… la Sainte Eucharistie contient tout le trésor spirituel de l’Église, c’est-à-dire le Christ lui-même, lui notre Pâque, lui, le pain vivant, lui dont la chair, vivifiée par l’Esprit-Saint et vivifiante, donne la vie aux hommes. »[7] De l’Ancien au Nouveau Testament Jésus célèbre sa Pâque comme un banquet. Dans chaque maison, l’heure du repas est celle de la plus grande intimité, de la fraternité, souvent de l’amitié et de la fête. Le banquet que Jésus préside est célébré comme la Pâque des Juifs et en tant que tel renferme en synthèse toute l’histoire du peuple d’Israël. Le dernier repas de Jésus est l’accomplissement de toutes les promesses de Dieu. Les éléments de base de ce repas sont chargés de la signification qu’ils revêtent dans l’Ancien Testament. Le pain était considéré comme un don de Dieu, comme un moyen indispensable à la vie, le symbole de la communion, le souvenir de la manne. Le vin, appelé dans la Genèse “sang du raisin” (Gn 49,11)[8], était offert aussi dans les sacrifices (Ex 29,40) ; il était le symbole de la joie des futurs temps messianiques (Jr 31,12). La coupe était signe de participation à la joie et d’acceptation des afflictions. Elle était le souvenir de l’alliance avec Moïse (Ex 24,6). Et le pain et le vin étaient promis par la Sagesse à ses disciples (Pr 9,1-6). Comme un père de famille d’alors, Jésus, par ses gestes et sa prière de bénédiction, répète le rite judaïque. Mais dans ce banquet, par rapport à la Pâque juive, ressortent une immense différence et une nouveauté. La Cène de Jésus est célébrée dans le contexte de sa passion et de sa mort. Par l’Eucharistie, il anticipe symboliquement et réellement son sacrifice de rédemption. Il en est le prêtre, il en est la victime. Paul VI s’exprimait ainsi le Jeudi Saint 1966 : « Nous ne pouvons pas oublier que la Cène… était un rite commémoratif. C’était le repas pascal qui devait être célébré chaque année, pour transmettre aux générations futures le souvenir indélébile de la libération du peuple hébreu arraché à l’esclavage de l’Égypte… Jésus, ce soir, substitue le Nouveau Testament à l’Ancien : « Ceci est mon sang » – dira-t-il – du Nouveau Testament… » (Mt 26,28). À l’ancienne Pâque historique et figurative il lie et fait succéder sa Pâque. Elle est aussi historique mais elle est définitive, elle est figurative mais elle anticipe l’événement ultime : la Parousie… »[9] En effet, les paroles de Jésus : « Je ne boirai plus désormais de ce produit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai avec vous, nouveau, dans le Royaume de mon Père » (Mt 26,29), qui ont été traduites par un exégète de renom, Pierre Benoît, comme un « rendez-vous au Paradis », donnent à l’Eucharistie le caractère d’un banquet qui aura sa pleine réalisation après notre résurrection. Mais pour Athanase nous pouvons dès maintenant participer à la communion avec le Christ ressuscité. Pour Athanase nous pouvons cependant participer dès ici-bas à la communion au Christ ressuscité. Au sujet de cette Pâque du Nouveau Testament, il écrit : «…nous participons, mes bien-aimés, non pas à une fête temporelle mais à la fête éternelle et céleste ; et nous ne la montrons pas en figures, mais la réalisons vraiment [10]. » En effet, nous ne mangeons plus la chair d’un agneau, mais « nous mangeons le Verbe du Père [11]… » Pour Athanase, encore, manger le pain et le vin devenus corps et sang du Christ, c’est célébrer la Pâque, c’est-à-dire la revivre : l’Eucharistie est en effet sacrement de communion au Christ pascal, au Christ mort et ressuscité, passé (pascha = passage), entré dans une nouvelle phase de son existence, la phase glorieuse à la droite du Père. Recevoir Jésus dans l’Eucharistie signifie donc participer déjà dès ici-bas à sa vie glorieuse, à sa communion au Père.[12] Le pain de vie Jean, de son côté, a sa manière propre de parler du Christ, pain de vie. Il raconte dès le chapitre 6 de son évangile que Jésus, après avoir multiplié les pains et après avoir marché sur la mer, dans le grand discours tenu à Capharnaüm, dit entre autres choses : « Il faut vous mettre à l’œuvre pour obtenir non pas cette nourriture périssable, mais la nourriture qui demeure en vie éternelle, celle que le Fils de l’homme vous donnera » (Jn 6, 27) Peu après Jésus lui-même se présente comme le vrai pain descendu du ciel, qui doit être accepté dans la foi. « C’est moi qui suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n’aura pas faim ; celui qui croit en moi jamais n’aura soif ». (Jn 6,35). Et il explique comment il pourra être pain de vie : « Et le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie ». (Jn 6,51). Jésus se voit déjà pain. Tel est donc l’ultime motif de sa vie sur la terre. Être pain pour être mangé. Et être mangé pour nous communiquer sa vie. “Ce pain est celui qui descend du ciel, pour qu’on le mange et ne meure pas. Je suis le pain vivant, descendu du ciel. Qui mangera ce pain vivra à jamais”. (Jn 6,50-51). Combien nos vues sont courtes par rapport à celles de Jésus ! Lui, l’infini qui vient de l’éternité, a protégé son peuple de toute sa puissance et par ses grâces. Il a édifié son Église et il s’achemine vers l’éternité où la vie ne finira pas. Quant à nous, nous nous limitons à voir le jour d’aujourd’hui, et peut-être le lendemain de notre brève existence, et nous nous inquiétons pour des bagatelles. Nous sommes aveugles au plus haut point. Oui, aveugles. Aveugles, nous aussi chrétiens. Peut-être vivons-nous notre foi, mais sans en avoir la pleine conscience. Nous comprenons Jésus en quelques-unes de ses paroles consolantes ou qui nous donnent une ligne d’action, mais nous ne voyons pas Jésus dans sa plénitude : “Au commencement était le Verbe”, puis il est là pour la création, il s’incarne, et, par l’intermédiaire de l’Esprit-Saint, il continue l’incarnation dans l’Eucharistie qui accompagne comme un viatique dans la vie et nous entraîne vers le Royaume avec lui, divinisés parce qu’il est présent en personne qui est dans son corps et dans son sang faits Eucharistie. Dans cette perspective, tout acquiert sa juste valeur, tout est projeté vers l’avenir, là où nous arriverons si, dès ici-bas nous cherchons à construire — dans la mesure du possible – la cité céleste, dans un engagement d’amour envers nos frères d’humanité semblable à celui de Jésus qui est passé par le monde en faisant du bien. Quelle aventure que la vie dans cet horizon ! Les pharisiens discutent et Jésus répond, explique et réaffirme, jusqu’à dire : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. Et comme le Père, qui est vivant, m’a envoyé et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mangera vivra par moi ». (Jn 6,56-57). « Demeure en moi et moi en lui » : voilà l’unité consommée entre Jésus et celui qui se nourrit de lui, pain. Ainsi est transmise aux hommes la plénitude de la vie qui est en Jésus et qui vient du Père. Ainsi se réalise l’immanence de l’homme en Jésus. Albert le Grand écrit : Le Christ « nous a embrassés avec trop d’amour parce qu’il nous a unis à Lui jusqu’au point d’être en nous…, de pénétrer lui-même nos entrailles… L’amour divin produit une extase. Il est juste de dire cela car il met Dieu en nous et nous met en Dieu. Et le terme grec “extase” correspond justement au latin “translation”. Jésus dit en effet : “Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui (Jn 6,57). Il dit : “demeure en moi, c’est-à-dire : est porté hors de lui ; et : “je demeure en lui”, c’est-à-dire : je suis porté hors de moi… Voilà ce que peut accomplir sa charité… qui pénètre en nous et nous attire à lui, et non seulement nous attire mais nous entraîne tandis qu’il pénètre en nous jusqu’à la moelle. »[13] Dans ce merveilleux chapitre de l’évangile de Jean, Jésus affirme : “Et même, le pain que je donnerai, c’est ma chair pour que le monde ait la vie”. (Jn 6,51). Et encore : “Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et moi je le ressusciterai au dernier jour”. (Jn 6,54). «… pour que le monde ait la vie » : l’Eucharistie sert donc déjà dès ce monde à donner la vie. Mais qu’est-ce que la vie ? Jésus l’a dit : “Je suis la vie” (Jn 14,6). Ce pain nous nourrit de lui dès ici-bas. « Et moi, je le ressusciterai au dernier jour ». L’Eucharistie donne aussi la vie pour l’autre monde. Mais qu’est-ce que la résurrection ? Jésus l’a dit : “Je suis la résurrection” (Jn 11,25). Il vient commencer en nous sa vie immortelle, que la mort n’interrompt pas. Même si notre corps est corruptible, la vie, le Christ, demeure et dans l’âme et dans le corps, comme principe d’immortalité. Pour ceux qui raisonnent d’une manière humaine, la résurrection est vraiment un mystère. Nous pouvons, cependant, vivre de façon telle que le mystère devienne moins impénétrable. En voyant l’Évangile dans la perspective de l’unité et en le mettant en pratique, nous constatons, par exemple, que le commandement nouveau de Jésus, l’amour réciproque, entraîne une unité fraternelle qui dépasse tout l’amour humain, naturel. Or ce résultat, cette conquête, tient au fait que nous avons réalisé la volonté de Dieu. Jésus savait que, si nous répondons à ses dons immenses, nous n’aurions plus été ses « serviteurs », ou ses “amis”, mais ses “frères”, et frères entre nous, parce que nourris de sa vie même. Pour décrire cette famille surnaturelle, l’évangéliste Jean se sert d’une image suggestive : celle de la vigne et des sarments (Jn 15). La même sève et – pourrions-nous dire – le même sang, la même vie, c’est-à-dire le même amour (qui est l’amour avec lequel le Père aime le Fils) nous sont communiqués et circulent entre Jésus et nous. Nous devenons donc du même sang que le Christ, consanguins avec lui, et du même corps que le sien. C’est donc dans le sens le plus vrai et surnaturellement le plus profond que Jésus, après sa résurrection, appelle ses disciples “frères”. (Jn 20,17). Et l’auteur de la lettre aux Hébreux confirme que Jésus ressuscité “ne rougit pas de les appeler frères”. (He 2,11). Or, une fois construite cette famille du Royaume des Cieux, comment peut-on concevoir une mort qui tronque l’œuvre d’un Dieu avec toutes les conséquences douloureuses que cela comporte ? Non. Dieu ne pouvait pas nous mettre face à une telle absurdité. Il devait nous donner une réponse. Et il nous l’a donnée en nous révélant la vérité de la résurrection de la chair. Celle-ci n’apparaît plus au croyant un mystère de foi obscur mais une conséquence logique de la vie chrétienne ; conséquence porteuse d’une joie immense : celle de savoir que nous nous retrouverons tous avec ce Jésus qui nous a unis d’une telle manière. L’Eucharistie dans les Actes des Apôtres La révélation sur l’Eucharistie se poursuit dans les Actes des Apôtres. L’Église primitive est très fidèle à ce qu’elle a reçu et accomplit la phrase de Jésus : “Faites ceci en mémoire de moi”. On dit en effet de la première communauté de Jérusalem que : « ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières ». (Ac 2,42). Et, au sujet de l’apôtre Paul : « Le premier jour de la semaine, nous étions réunis pour rompre le pain ; Paul, qui devait partir le lendemain, s’entretenait avec eux. Il prolongea son discours jusqu’au milieu de la nuit… Puis… il… rompit le pain et mangea ; longtemps encore il parla, jusqu’au point du jour. C’est alors qu’il partit. » (Ac 20,7 et 11). L’Eucharistie dans les lettres de Paul Dans sa première épître aux Corinthiens également, Paul montre sa foi ardente et sûre dans le corps du Christ, en écrivant : « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas une communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas une communion au corps du Christ » (1 Co 10,16). Et il continue en décrivant l’effet que ce pain mystérieux opère en celui qui le reçoit : « Puisqu’il y a un seul pain, nous sommes tous un seul corps, car tous nous participons à cet unique pain » (1 Co 10,16). Un seul corps ! Voici le commentaire qu’en fait Jean Chrysostome : « Nous sommes son corps même. Qu’est-ce que le pain, en effet ? Le corps du Christ. Et que deviennent ceux qui y communient ? Le corps du Christ. Non pas plusieurs corps, mais un seul corps. En effet, comme le pain, fait de nombreux grains, est tellement uni que les grains ne se voient plus… de même nous sommes étroitement unis entre nous et avec le Christ. »[14] Jésus, tu as sur nous un grand dessein et tu le réalises au cours des siècles ; nous faire un avec toi pour que nous soyons là où tu es. Pour toi, venu de la Trinité sur la terre, la volonté du Père était que tu y retournes. Cependant tu n’as pas voulu y retourner seul, mais avec nous. Voici donc le long trajet : de la Trinité e la Trinité en passant par les mystères de vie et de mort, de souffrance et de gloire. Quelle merveille que l’Eucharistie soit aussi une « action de grâces ». Par elle seule nous pouvons t’exprimer notre reconnaissance comme il convient. Chiara Lubich
[1] Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face,
Histoire d’une âme. Manuscrits autobiographiques, Manuscrit B (Lettre à Sœur Marie du Sacré-Cœur) ; Bar-le-Duc, 1973, p. 228.
[2] Les citations de l’Écriture sont tirées de la Traduction œcuménique de la Bible.
[3] Pierre-Julien Eymard,
La Sainte Eucharistie. La Présence Réelle I. 1950, p. 87.
[4] Cf. in Off. Festiv. Corp. Christi, Lectio VI, in finem.
[5] Pierre-Julien Eymard,
La Sainte Eucharistie. La Présence Réelle I. 1950, p. 155.
[6] Ignace d’Antioche,
Lettres, aux Ephésiens, XIX, I. Sources Chrétiennes n° 10 ; Macon, 1969, p. 75.
[7] Presbyterorum Ordinis (Décret sur le ministère et la vie des prêtres) 5.
[8] Pour ce passage cf. J. Castellano.
Eucaristia in DES I, Roma 1975, p. 737.
[9] Documents Pontificaux de Paul VI, Vol. v, 1966, St Maurice ; 1969, p. 231.
[10] Athanase,
Ep. Fest. 4, 3 (PG 26,1377).
[12] Cf. ibid. 4, 5 (PG. 26,1379).
[13] Albert le Grand,
De Euch., d. 1, c. 2, n. 7 (B. 38,200).
[14] Jean Chrysostome in 1 Co. hom. 24, 2 (PG. 61,200).
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