Mouvement des Focolari
Moysés Louro Azevedo Filho: Nous devons être ouverts à l’Esprit Saint pour construire la Paix

Moysés Louro Azevedo Filho: Nous devons être ouverts à l’Esprit Saint pour construire la Paix

Du 4 au 6 juin 2025, à la veille du Jubilé des Mouvements qui a réuni place Saint-Pierre les différentes réalités ecclésiales en présence du pape Léon XIV, a eu lieu au Vatican la Rencontre annuelle des modérateurs des Associations de fidèles, des Mouvements ecclésiaux et des Nouvelles communautés, à laquelle les Focolari ont participé. Réunir les charismes pour contribuer au chemin d’unité dans l’Église est le désir commun qui animait les différents participants, en ce moment historique qui nous montre un monde particulièrement déchiré et polarisé. Nous vous proposons ci-dessous quelques interviews de Présidents et Fondateurs qui mettent en lumière le grand besoin de se sentir frères dans ce parcours, et, en même temps, la gratitude de pouvoir se mettre au service pour, tous ensemble, renforcer l’espérance.

Écoutons Moysés Louro Azevedo Filho

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« Réjouissez-vous avec moi, car je l’ai retrouvée, ma brebis qui était perdue ! » (Lc 15, 6)

« Réjouissez-vous avec moi, car je l’ai retrouvée, ma brebis qui était perdue ! » (Lc 15, 6)

Les bergers de l’ancien Orient comptaient les brebis à leur retour du pâturage, prêts à partir à leur recherche s’il en manquait une. Ils bravaient même le désert, la nuit, pour retrouver les brebis qui s’étaient égarées.

Cette parabole est une histoire de perte et de retrouvaille qui met au premier plan l’amour du berger. Il s’aperçoit qu’une brebis manque, il la cherche, la trouve et la porte sur ses épaules, car elle est affaiblie et effrayée, peut-être blessée et incapable de suivre le berger toute seule. C’est lui qui la ramène en sécurité et finalement, plein de joie, invite ses voisins pour faire la fête ensemble.

« Réjouissez-vous avec moi, car je l’ai retrouvée, ma brebis qui était perdue ! »

Les thèmes récurrents de ce récit peuvent être résumés en trois actions : se perdre, retrouver, célébrer.

Se perdre. La bonne nouvelle est celle du Seigneur qui va à la recherche de ceux qui sont perdus. Nous nous perdons souvent dans les différents déserts qui nous touchent, ou dans lesquels nous sommes contraints de vivre, ou dans lesquels nous nous réfugions : les déserts de l’abandon, de la marginalisation, de la pauvreté, de l’incompréhension, du manque d’unité. Le Berger nous y cherche aussi, et même si nous le perdons de vue, il nous retrouvera toujours.

Retrouver. Essayons d’imaginer la scène de la recherche effrénée du berger dans le désert. C’est une image qui frappe par sa force expressive. Nous pouvons comprendre la joie ressentie que ce soit par le berger ou par la brebis, et cette rencontre redonne à la brebis le sentiment de sécurité après avoir échappé au danger. Le fait de “se retrouver“ est donc précisément un acte de miséricorde.

Fêter. Il rassemble ses amis pour faire la fête, parce qu’il veut partager sa joie, comme il le fait dans les deux autres paraboles qui suivent celle-ci, celle de la pièce d’argent perdue et celle du père miséricordieux[1]. Jésus veut nous faire comprendre l’importance de partager la joie avec tous et nous immunise contre la tentation de juger l’autre. Nous sommes tous des “enfants retrouvés“.

« Réjouissez-vous avec moi, car je l’ai retrouvée, ma brebis qui était perdue ! »

Cette Parole de Vie est une invitation à remercier pour la miséricorde que Dieu a pour nous tous personnellement. Se réjouir, se réjouir ensemble, nous présente une image d’unité, où il n’y a pas d’opposition entre les “justes“ et les “pécheurs“, mais où nous partageons la joie des uns et des autres.

Chiara Lubich écrit : « C’est une invitation à comprendre le cœur de Dieu, à croire en son amour. Nous qui sommes enclins à calculer et à mesurer, nous croyons parfois que même Dieu a pour nous un amour qui, à un certain moment, peut se fatiguer […] La logique de Dieu n’est pas comme la nôtre. Dieu nous attend toujours : en effet, nous lui procurons une joie immense toutes les fois – même si c’est une infinité de fois – que nous revenons vers lui » [2].

« Réjouissez-vous avec moi, car je l’ai retrouvée, ma brebis qui était perdue ! »

Parfois, nous pourrons être ces bergers, ces gardiens les uns des autres qui partent avec amour à la recherche de ceux qui se sont éloignés de nous, de notre amitié, de notre communauté, à la recherche des marginaux, des perdus, des petits que les épreuves de la vie ont poussés en marge de notre société.

« Quelques élèves assistaient occasionnellement aux cours », raconte une enseignante. « Pendant les heures de cours, je me rendais au marché près de l’école : j’espérais les y rencontrer, car j’avais entendu dire qu’ils y travaillaient pour gagner un peu d’argent. Un jour, je les ai enfin vus et ils ont été étonnés que je sois allé les chercher personnellement et ont été impressionnés par l’importance qu’ils avaient pour toute la communauté scolaire. Ils sont donc revenus à l’école et ce fut une véritable fête pour tout le monde ».

D’après Patrizia Mazzola et l’équipe de la Parole de Vie
Photo: © billow926-unsplash


[1] Cf. Lc 15,8 et 15,11

[2] Chiara Lubich, Parole de Vie de septembre 1986, in Parole di Vita, di Fabio Ciardi (Opere di Chiara Lubich 5;Città Nuova, Roma 2017) p. 369.

Personne laissé-pour-compte

Personne laissé-pour-compte

«Quelques élèves assistaient occasionnellement aux cours, raconte une enseignante. Pendant les heures où je n’enseignais pas, je me rendais au marché près de l’école: j’espérais les y rencontrer car j’avais entendu dire qu’ils y travaillaient pour gagner un peu d’argent. Un jour, je les ai enfin vus; ils ont été étonnés que je sois allée les chercher personnellement et ils ont été impressionnés par l’importance qu’ils avaient pour toute la communauté scolaire. Ils ont donc recommencé à venir régulièrement à l’école et ce fut une véritable fête pour tout le monde.»

Ce fait exprime la valeur inaliénable de tout être humain. Il nous parle d’un accueil inconditionnel, d’une espérance qui ne se résigne pas et de la joie partagée qui naît lorsque la dignité est restaurée par la réintégration d’une personne dans la communauté en tant que personne unique et irremplaçable.

Il y a des moments dans la vie où nous ne pouvons pas tous marcher au même rythme. Notre propre fragilité, ou celle des autres, nous empêche parfois de marcher aux côtés de ceux qui nous accompagnent. Les causes peuvent être multiples : fatigue, désarroi, souffrance… Mais c’est précisément dans ces moments que s’active une forme d’amour profondément humaine et radicalement communautaire : c’est l’amour attentif qui sait s’arrêter et regarder celui qui ne parvient plus à suivre, qui se fait proche et n’abandonne pas. C’est un amour qui, comme une mère ou un père avec ses enfants, accueille, protège et accompagne. C’est un amour patient qui regarde l’autre avec compréhension, respect et confiance. Il s’agit de porter le fardeau de l’autre, non pas comme un devoir, mais comme un choix d’amour lucide et libre qui accepte de marcher plus lentement, si nécessaire, pour maintenir la communauté, familiale et/ou sociale, vivante et unie.

Ce type d’amour – celui qui se soucie, qui cherche, qui inclut – ne fait pas de distinction entre le bon et le mauvais, entre « celui qui est digne » et celui qui ne l’est pas. Il nous rappelle que nous pouvons tous, à un moment donné, nous retrouver perdus, et que la joie collective d’être retrouvé est plus forte que tout jugement ou séparation.

Cette idée est une invitation à voir l’autre non pas pour ce qu’il a fait, mais parce qu’il est unique et digne d’être aimé. Elle nous invite à vivre l’éthique du prendre soin, sans laisser de côté ni abandonner personne, rétablissant ainsi les liens brisés et célébrant ensemble notre contribution à rendre le monde un peu plus humain.

Martin Buber, philosophe juif, réfléchissant sur la relation profonde entre les personnes comme un lieu de vérité, affirme que l’authenticité ne se trouve pas dans ce que nous faisons seuls, mais dans la rencontre avec l’autre, en particulier lorsqu’elle se fait dans le respect et la gratuité.

Photo: © Sabine van Erp en Pixabay

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L’IDÉE DU MOIS est actuellement réalisée par le « Centre pour le dialogue avec les personnes de croyance non religieuse » du Mouvement des Focolari. Il s’agit d’une initiative née en 2014 en Uruguay pour partager avec des amis non croyants les valeurs de la Parole de Vie, c’est-à-dire la phrase de l’Écriture que les membres du Mouvement s’engagent à mettre en œuvre dans la vie quotidienne. Actuellement L’IDÉE DU MOIS est traduite en 12 langues et distribuée dans plus de 25 pays, avec des adaptations du texte pour s’adapter aux différentes sensibilités culturelles. www. dialogue4unity.focolare.org

Graines de paix et d’espoir pour la sauvegarde de la création

Graines de paix et d’espoir pour la sauvegarde de la création

Je ne sais pas si cela vous est déjà arrivé, mais parfois, après un grand incendie dans les bois, quand tout est brûlé, dénudé, recouvert de cendres, sans vie, on aperçoit une petite plante qui pousse. Juste là où tout semblait mort. Quand je m’en aperçois, j’éprouve une sensation merveilleuse : là où la vie semblait terminée, la nature est plus forte. Elle pousse, elle gagne, elle vit, même quand cela semble impossible. C’est dans ces moments-là que je comprends à quel point il est merveilleux de vivre sur une planète capable de se régénérer, malgré ses blessures.

Mais combien de temps pourra-t-elle encore le faire ?

Le 2 juillet dernier a été publié le Messaggio del Santo Padre Leone XIV (message du Saint-Père Léon XIV) pour la Xe Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création, qui sera célébrée le lundi 1er septembre 2025, intitulé « Graines de paix et d’espérance ». Quel magnifique héritage nous a laissé François avec son Encyclique Laudato si’ (Enciclica Laudato si’) publiée il y a dix ans : si actuelle, si importante, si précieuse. Et je trouve très beau que le pape Léon reprenne pleinement cet héritage en annonçant le mois dédié à la sauvegarde de la création (du 1er septembre au 4 octobre), qui commence précisément par cette journée de prière.

Mais que dit concrètement ce message ?

Revenant à l’exemple de l’incendie dans la forêt, Léon XIV nous rappelle que la graine « se livre entièrement à la terre et là, avec la force disruptive de son don, la vie germe, même dans les endroits les plus inattendus, dans une capacité surprenante à générer l’avenir ». Puis il s’adresse à nous, habitants de ce monde, en nous rappelant que « dans le Christ, nous sommes des graines », « des graines de paix et d’espoir ».

Une invitation forte et claire à vivre, du 1er septembre au 4 octobre, l’initiative œcuménique du « Temps de la Création » : un mois d’initiatives à inventer, à préparer, à mettre en œuvre, afin d’accorder toujours plus d’attention à la protection de notre « maison commune », que nous habitons tous, indépendamment de nos différences. « Outre la prière, il faut la volonté et des actions concrètes qui rendent perceptible cette « caresse de Dieu » sur le monde », affirme le pape Léon. Et encore : « Il semble qu’il manque encore la conscience que la destruction de la nature ne touche pas tout le monde de la même manière : bafouer la justice et la paix signifie frapper davantage les plus pauvres, les marginalisés, les exclus. (…) En travaillant avec dévouement et tendresse, on peut faire germer de nombreuses graines de justice, contribuant ainsi à la paix et à l’espoir ».

Chacun est appelé à participer : individuellement ou en groupe, dans des associations, des organisations, des entreprises… pourquoi pas ? Chacun avec ses propres idées, son propre engagement.

Dans son message, le pape Léon XIV écrit : « L’encyclique Laudato Si’ accompagne l’Église catholique et de nombreuses personnes de bonne volonté depuis dix ans : elle continue de nous inspirer et l’écologie intégrale est de plus en plus choisie et partagée comme voie à suivre. Ainsi se multiplieront les graines d’espoir, à « garder et cultiver » avec la grâce de notre grande et indéfectible Espérance, le Christ Ressuscité ».

Et que fait le pape ? Il commence lui-même, en étant le premier à promouvoir ces initiatives. Il institue, pour la première fois dans l’histoire de l’Église, la « Messe pour la Sauvegarde de la Création », officialisée par le décret sur la Missa pro custodia creationis (Decreto sulla Missa pro custodia creationis) le pape Léon XIV a déjà utilisé ce nouveau formulaire le 9 juillet 2025 lors d’une Eucharistie privée qu’il a célébrée au Borgo Laudato Si’, pendant son séjour à Castel Gandolfo (Rome). Désormais, tout le monde pourra demander à célébrer une messe à cette intention, celle d’être les fidèles gardiens de ce que Dieu nous a confié : dans nos choix quotidiens, dans les politiques publiques, dans la prière, dans le culte et dans la manière dont nous habitons le monde.

Le titre « Graines de paix et d’espoir » apparaît aujourd’hui comme une prophétie désarmante. Ce sont peut-être les deux seuls mots qui, en cette période si sombre pour l’humanité, continuent d’avoir un sens. Ce sont les mots qui nous permettent de recommencer, de semer, de croire que cette herbe fraîche continuera à pousser même là où la terre semble brûlée et morte. Des actions comme celles-ci me font comprendre que toutes les Églises ne changent pas d’avis sur les questions essentielles pour la vie de l’humanité. Et surtout, qu’elles ne cessent de penser à l’avenir des nouvelles générations.

Maria De Gregorio
Photo: © Pixabay

Chiara Amirante : à l’écoute du cri de l’humanité aujourd’hui

Chiara Amirante : à l’écoute du cri de l’humanité aujourd’hui

Du 4 au 6 juin 2025, à la veille du Jubilé des Mouvements qui a réuni place Saint-Pierre les différentes réalités ecclésiales en présence du pape Léon XIV, a eu lieu au Vatican la Rencontre annuelle des modérateurs des Associations de fidèles, des Mouvements ecclésiaux et des Nouvelles communautés, à laquelle les Focolari ont participé. Réunir les charismes pour contribuer au chemin d’unité dans l’Église est le désir commun qui animait les différents participants, en ce moment historique qui nous montre un monde particulièrement déchiré et polarisé. Nous vous proposons ci-dessous quelques interviews de Présidents et Fondateurs qui mettent en lumière le grand besoin de se sentir frères dans ce parcours et, en même temps, la gratitude de pouvoir se mettre au service pour, tous ensemble, renforcer l’espérance.

Écoutons Chiara Amirante, fondatrice de la Communauté Nuovi Orizzonti

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Andrea Riccardi: l’espérance qui ne déçoit pas

Andrea Riccardi: l’espérance qui ne déçoit pas

Du 4 au 6 juin 2025, à la veille du Jubilé des Mouvements qui a réuni place Saint-Pierre les différentes réalités ecclésiales en présence du pape Léon XIV, a eu lieu au Vatican la Rencontre annuelle des modérateurs des Associations de fidèles, des Mouvements ecclésiaux et des Nouvelles communautés, à laquelle les Focolari ont participé. Réunir les charismes pour contribuer au chemin d’unité dans l’Église est le désir commun qui animait les différents participants, en ce moment historique qui nous montre un monde particulièrement déchiré et polarisé. Nous vous proposons ci-dessous quelques interviews de Présidents et Fondateurs qui mettent en lumière le grand besoin de se sentir frères dans ce parcours, et, en même temps, la gratitude de pouvoir se mettre au service pour, tous ensemble, renforcer l’espérance.

Écoutons Andrea Riccardi, fondateur de la Communauté Sant’ Egido.

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« The Best Spirituals », nouvel album du Gen Rosso

« The Best Spirituals », nouvel album du Gen Rosso

Le Gen Rosso, groupe international du Mouvement des Focolari, a annoncé la sortie de son nouvel album intitulé « The Best Spirituals ». Cette compilation représente un moment important dans leur carrière, car elle rassemble les versions live des morceaux les plus célèbres du répertoire spirituel du groupe, enregistrés lors des tournées de 2020 à 2025. L’album se distingue tant par la sélection des morceaux que par les nouveaux arrangements et les réinterprétations qui offrent un visage frais et actuel à des mélodies intemporelles.

Chaque morceau est le fruit d’un travail minutieux de réinterprétation conçu pour impliquer le public et faire revivre l’essence des « Spirituals » dans un contexte contemporain. De plus, les performances live capturent l’émotion et la connexion unique entre les artistes et le public, créant une expérience d’immersion dans laquelle chacun peut se sentir partie prenante du message universel d’espoir et de proximité.

« Voir ces morceaux continuer à vivre et à générer de la vie encore aujourd’hui est quelque chose de merveilleux et de très important, un patrimoine qui doit être valorisé et préservé au fil du temps », affirme le groupe musical. Ce désir de maintenir la tradition vivante se reflète dans les concerts du Gen Rosso, où le public est invité à chanter et à participer, transformant chaque performance en un événement collectif de joie et de partage. « The Best Spirituals » n’est pas seulement un album, c’est une invitation à découvrir et redécouvrir la beauté des messages que ces morceaux véhiculent. Avec des sons, des arrangements harmonieux et des rythmes nouveaux, le groupe continue de transmettre toute sa passion pour la musique, rendant hommage à un patrimoine musical et culturel qui transcende le temps et les générations.

La sortie de l’album est une occasion à ne pas manquer pour les amateurs de la musique du Gen Rosso et pour tous ceux qui croient au pouvoir de l’art comme facteur de communion et de changement.

Le Gen Rosso invite tout le monde à se joindre à lui dans ce voyage musical particulier, à redécouvrir ensemble la valeur intemporelle des « Spirituals » et à se laisser transporter par les émotions que seules la musique et l’histoire peuvent évoquer. L’album est disponible depuis le 11 août sur toutes les plateformes numériques.

Lorenzo Russo
Photo: Il Gen Rosso al Giubileo dei Giovani a Tor Vergata (Roma) il 2 agosto 2025 (© Gen Rosso)

Évangile vécu : Avec un trésor dans le cœur

Évangile vécu : Avec un trésor dans le cœur

Ma belle-mère n’était pas satisfaite du travail effectué par l’ouvrier envoyé par son fils. Lorsque nous lui avons fait remarquer qu’elle n’était jamais contente, elle a réagi vivement. Plus tard, au dîner, elle boudait encore, et lorsque j’ai tenté de minimiser l’incident, elle s’est emportée et m’a reproché des choses dont je ne me sentais absolument pas coupable.

Elle finit par se lever de table et aller se réfugier dans sa chambre. Ah, si chacun était resté chez lui !… Mais en moi, la voix de la charité qui couvre comme un manteau les défauts et les faiblesses me poussa à aller la trouver. Je la trouvai en larmes. À ma demande de pardon, elle associa son fils à ses reproches à mon égard. Je n’avais plus qu’à partir : j’avais l’impression d’en avoir assez fait… mais la voix de l’instant précédent m’a suggéré d’essayer à nouveau. Après avoir débarrassé la table, je suis retournée vers elle pour la convaincre que j’étais vraiment désolée, je l’ai serrée dans mes bras comme je l’aurais fait avec ma mère. Et je ne l’ai quittée qu’après que la tension se soit apaisée et que je l’ai vue s’assoupir. J’en ai remercié Dieu et, le lendemain, mon salut souriant a dissipé la dernière gêne de ma belle-mère.

Maria Luisa – Italie

J’avais été hospitalisée pour une opération du nez à l’hôpital de Ribeirão Preto. Ce n’était pas la première fois, car je souffre d’une maladie rare et j’ai besoin de soins fréquents : c’est pourquoi je n’aime pas l’hôpital et j’avais très peur, mais je me suis mise à tout faire par amour pour Jésus.

Par exemple, j’ai bu du lait avec de la crème, ce que je n’aime pas du tout ; le jour de l’opération, j’ai enfilé sans broncher les vêtements de l’hôpital ; je n’ai pas déjeuné pour pouvoir prendre l’anesthésiant ; j’ai patienté avec amour pendant quatre heures avant d’être opérée et j’ai essayé d’aimer les autres enfants hospitalisés avec moi. Après l’opération, j’ai attendu encore plusieurs heures que le médecin m’appelle pour le contrôle.

J’avais déjà faim, j’étais fatiguée et je me suis énervée, alors j’ai renversé une chaise et j’ai grogné. Mais je me suis immédiatement souvenue de ce que j’avais promis à Jésus et je me suis repentie. Peu après, la porte s’est ouverte : c’était le médecin qui m’appelait.

Paulinha, 7 ans – Brésil

Un matin, j’entends sonner à la porte : la personne se présente comme B., la locataire qui habite en dessous de chez moi, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Elle me demande de la laisser entrer car elle s’est retrouvée dehors sans ses clés, en l’absence de son mari. Je lui ouvre et l’invite à rester un peu chez moi en attendant qu’il arrive.

© svklimkin-Pixabay

Comme je la vois triste et confuse (elle se rend parfois compte de sa situation), pour ne pas lui faire peser le poids de la situation, je lui fais remarquer que ce genre d’imprévu peut arriver à tout le monde, par inadvertance. Nous discutons un peu, jusqu’à ce qu’elle se souvienne qu’elle est restée sans clés et qu’elle soit à nouveau prise d’angoisse.

Comme je ne me sens pas capable de laisser cette personne dans cet état, même si je suis en fauteuil roulant, je l’accompagne dans l’ascenseur jusqu’à l’étage du dessous pour la rassurer.

Mais avant cela, B. s’est également montrée attentionnée à mon égard : elle a en effet pris soin de placer le paillasson devant ma porte d’entrée afin qu’elle ne puisse pas se fermer. Je lui tiens donc compagnie jusqu’à l’arrivée de son mari.

M. – Italie

(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année X – n° 1 juillet-août 2025)
Photo: © Pixabay

Un réseau de familles : le dialogue crée une communauté

Un réseau de familles : le dialogue crée une communauté

Depuis plus de treize ans, nous sommes engagés dans un dialogue concret avec un groupe de familles musulmanes turques qui vivent dans notre ville, Ljubljana (Slovénie). Une expérience qui a commencé de manière tout à fait fortuite. Je travaillais comme dentiste et l’une des premières familles turques arrivées en Slovénie faisait partie de mes patients. De cette première rencontre est né un lien profond qui, au fil du temps, a impliqué d’autres familles de la même communauté. Après le coup d’État manqué en Turquie en 2016, en effet, de nombreuses personnes ont été accusées d’appartenir à un mouvement hostile et ont été contraintes de fuir, trouvant refuge dans notre pays. À partir de ce moment, le nombre de familles avec lesquelles nous avons commencé à interagir a rapidement augmenté, atteignant environ 50 personnes en quelques mois.
Nous avons rapidement compris qu’il ne s’agissait pas d’un simple échange culturel, mais que ce lien s’était transformé en une véritable relation d’entraide : nous avons aidé à l’apprentissage de la langue, aux démarches administratives, inscriptions scolaires jusqu’à l’aide dans les besoins quotidiens. Une amitié, en somme, qui a progressivement donné lieu à un dialogue profond, notamment sur les valeurs et sur la spiritualité.

Au fil du temps, nous avons eu l’occasion de leur présenter le mouvement des Focolari et l’idéal d’un monde uni. Cela a donné lieu à un partage de nombreux points communs entre le charisme des Focolari et leur spiritualité.

L’un des aspects les plus significatifs de ce parcours a été de participer aux fêtes religieuses les uns des autres. Nous avons participé aux dîners de l’iftar pendant le ramadan, tandis que les familles musulmanes ont manifesté leur intérêt pour les fêtes chrétiennes. Pendant quatre années consécutives, nous avons célébré Noël ensemble. Les familles musulmanes ont d’abord été surprises par la profondeur spirituelle de cette fête, dont elles avaient une vision principalement consumériste, influencée par les médias occidentaux.

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De ce désir d’approfondir davantage le dialogue est né le projet Pop the Bubbles, en collaboration avec l’Association pour le dialogue interculturel et la Social Academy, où je travaille. L’objectif était de surmonter les préjugés et les barrières entre les communautés, en favorisant la rencontre entre les familles turques et slovènes. Le projet a impliqué un groupe de familles pendant une année entière, au cours de laquelle nous avons travaillé ensemble pour identifier les valeurs communes aux deux cultures. À la fin du parcours, six valeurs fondamentales ont émergé : la famille, la citoyenneté active, dialogue interculturel, démocratie, liberté et inclusion. Pour conclure le projet, nous avons organisé deux camps de cohabitation, l’un de trois jours et l’autre de cinq jours, auxquels ont participé 73 personnes. Outre les rencontres d’échange culturel, le projet a également donné lieu à des initiatives concrètes de solidarité, telles que l’aide aux réfugiés ukrainiens. Cela a démontré que travailler ensemble pour un objectif commun peut renforcer les liens entre différentes communautés. De plus, ces dernières années, j’ai commencé à travailler dans une ONG (Social Academy) qui s’occupe des jeunes, et les familles turques m’ont demandé de m’occuper également de leurs adolescents, en leur transmettant les valeurs communes que nous avons découvertes ensemble. Cette étape a été très importante, car elle a démontré la confiance qui s’était créée entre nos communautés.

Au cours de la même période, un projet innovant a vu le jour : la création d’une application visant à favoriser le dialogue entre des personnes ayant des opinions opposées – hardtopics.eu. L’application fonctionne en mettant en contact deux personnes qui ont répondu de manière divergente à un questionnaire sur des sujets polarisants. Le système les met en relation et les invite à un débat dans un environnement préparé, dans le but de surmonter la polarisation sociale et de promouvoir une culture du dialogue. Cette application sera bientôt utilisée dans les lycées et les universités de Ljubljana. L’enthousiasme manifesté par les jeunes pendant la phase de test a confirmé la valeur de cette initiative.

Je pense qu’il est essentiel de créer des réseaux de dialogue interreligieux au niveau européen. Le chemin que nous avons emprunté montre qu’avec de la patience et du dévouement, il est possible de construire des relations authentiques basées sur la confiance, le respect et le partage de valeurs communes.

par Andreja Snoj Keršmanc (Slovenia)

Urgence Gaza et Moyen-Orient

Urgence Gaza et Moyen-Orient

La Coordination ‘Urgences’ du Mouvement des Focolari a lancé une collecte de fonds pour Gaza et le Moyen-Orient, afin d’aider les populations de ces pays qui souffrent à cause des conflits, par l’intermédiaire des Action pour un monde uni ETS (AMU) et Action pour les nouvelles familles ETS (AFN).

Vous pouvez faire un don en ligne :

Ou également par virement sur les comptes courants suivants :

Azione per un Mondo Unito ETS (AMU) IBAN: IT 58 S 05018 03200 000011204344 auprès de Banca Popolare Etica – Code SWIFT/BIC: ETICIT22XXX

Azione per Famiglie Nuove ETS | Banca Etica – filiale 1 di Roma – Agenzia n. 0 | Codice IBAN: IT 92 J 05018 03200 000016978561 | BIC/SWIFT: ETICIT22XXX

Ordre : Urgence Gaza et Moyen-Orient

Des avantages fiscaux sont disponibles pour ces dons dans de nombreux Pays de l’UE et dans d’autres Pays du monde, selon les différentes réglementations locales.

Photo: © Pixabay

Projet Together WE connect

Projet Together WE connect

En octobre 2024, le projet Together WE connect a démarré à Bethléem. Il s’agit d’une formation du mouvement des Focolari qui s’adresse aux jeunes et aux adolescents dans le but de les former à un avenir meilleur en renforçant le tissu social fragilisé. Le programme, d’une durée de trois ans, a débuté avec la participation de cinq écoles du district de Bethléem et de Jérusalem-Est. Environ 300 jeunes âgés de 13 à 15 ans y participent.

Des sessions de formation sont prévues, ainsi que des activités utilisant des méthodes interactives capables d’impliquer et de stimuler les jeunes avec des langages qui leur sont familiers, tels que des ateliers de théâtre, de musique, de photographie et de sport. Au cours de la première année, trois thèmes sont développés : la connaissance de soi, l’estime de soi et le développement personnel. Ensuite, la gestion des conflits, l’ouverture à la rencontre dans le travail de groupe. Enfin, le dialogue intergénérationnel. Chaque thème est associé à une action du dé de la paix afin que chaque thème abordé ait pour effet de le mettre en pratique en créant de nouvelles relations.

Les groupes internationaux Gen Rosso et Gen Verde ont apporté leur contribution grâce à leur expérience dans les domaines de l’art, de la musique, de la danse et du théâtre.

Au cours de la première semaine de mai 2025, un événement a été organisé pour célébrer ces mois de travail. Gen Verde et Gen Rosso, ainsi qu’une centaine de ces jeunes, ont participé à trois jours d’ateliers avant l’événement final qui s’est tenu à Bethléem quelques jours plus tard. « Ce fut une expérience extraordinaire, et nous sommes reconnaissants à Dieu et à tous ceux qui ont collaboré pour ses fruits », racontent les participants.

De Terre Sainte, ils racontent : « Depuis longtemps, nous avions envie d’apporter notre contribution, afin que notre action ait un impact sur la société, en promouvant des activités qui aient une continuité. Il y a quelque temps, le patriarche de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, a déclaré : « Nous devons vraiment nous engager pour que dans les écoles, les institutions, les médias, les lieux de culte, le nom de Dieu, de frère et de compagnon de vie retentisse ». Cela nous a encouragés à nous concentrer sur les écoles, avec les jeunes. Nous sommes tous conscients de la situation dans laquelle nous nous trouvons, dans laquelle se trouve l’humanité aujourd’hui. Combien de difficultés, combien de souffrances : nous voulons apporter notre contribution afin que les jeunes puissent avoir une perspective différente de celle qu’ils voient chaque jour ».

Photo: https://www.focolare-hl.org/

C’est ainsi qu’est né le projet Together WE connect. L’objectif est de réveiller l’espoir, de nourrir la foi et de promouvoir une spiritualité enracinée dans l’Évangile, chez les jeunes générations, et de former les femmes et les hommes de demain, capables d’être des promoteurs de réconciliation et de dialogue. De jeunes leaders d’une nouvelle culture de coopération, de fraternité, de partage, de citoyenneté active. Une culture de la bienveillance et de la rencontre.

Voici quelques impressions des jeunes : « Je vous remercie de tout cœur car ce que nous faisons nous fait sentir importants, et que notre existence et nos opinions comptent. » « La première chose que nous avons apprise, ce sont les valeurs : l’amour, l’humilité, le pardon et l’entraide. En classe, nous nous sentions comme une seule famille, nous nous comprenons mieux et nous nous aidons davantage. J’ai moi aussi compris comment je pouvais être une lumière pour les autres et j’ai compris que le focolare n’est pas un mot mais un mode de vie ». « J’ai beaucoup aimé l’activité « Together We connect », il y avait de nouvelles personnes, c’était sympa et cela m’a renforcé ». « J’ai mieux appris à me connaître et à connaître les autres grâce à ce projet ». « J’ai appris des méthodes pour résoudre les conflits, écouter et dialoguer ». « Je suis personnellement très sensible, et ce projet m’a fait aimer davantage la vie ». « C’était un projet utile et amusant, par exemple le dialogue entre les générations, quand je l’ai fait avec ma grand-mère, j’ai appris des choses que je ne savais pas auparavant ».

Lorenzo Russo

Jubilé des jeunes : « Aspirez à de grandes choses »

Jubilé des jeunes : « Aspirez à de grandes choses »

En regardant la retransmission en direct de la veillée à Tor Vergata, dans la banlieue de Rome, et en voyant ces images d’une immense foule, une question peut se poser : qu’est-ce que ces jeunes sont venus chercher ici ? Être près du pape Léon XIV ? Cela ne me semble pas être une motivation suffisante. Découvrir Rome ? Peut-être, mais ils n’auraient certainement pas choisi ces conditions d’hébergement, de nourriture et de transport. Mais c’est dans le silence profond et prolongé pendant l’heure d’adoration que se trouve la réponse. Ces jeunes venus du monde entier ont été attirés par Jésus, peut-être à leur insu, pour cette rencontre personnelle et communautaire, où Il a sans doute parlé au cœur de chacun d’entre eux, qui rentrent chez eux transformés, avec une foi plus solide, avec une expérience du divin qu’ils n’oublieront jamais.

La semaine du Jubilé dédiée aux jeunes a commencé le 28 juillet et s’est terminée le dimanche 3 août 2025. De nombreuses activités ont été organisées pour accueillir ceux qui venaient à Rome pour vivre ces journées : visites de lieux historiques, de basiliques, événements culturels, concerts, catéchèse.

Le Mouvement des Focolari a également proposé quatre parcours spéciaux à Rome, suivant le Pèlerinage des Sept Églises, conçu par Saint Philippe Néri : un itinéraire historique qui accompagne les pèlerins depuis le XVIe siècle. Un chemin de foi et de communion fraternelle, fait de prières, de chants et de réflexions sur la vie chrétienne, avec des activités de groupe, des catéchèses et des témoignages, aidés par un livret de méditations pour un approfondissement spirituel à la lumière du charisme de l’unité. Le groupe nombreux qui a adhéré à la proposition était composé de jeunes de langue anglaise, hongroise, néerlandaise, italienne, allemande, roumaine, coréenne, espagnole et arabe.

Tout le « voyage » s’est articulé autour de quatre idées clés : pèlerinage (un chemin), porte sainte (une ouverture), espérance (regarder vers l’avenir), réconciliation (faire la paix).

« Espérance » est la parole qui résonne dans le témoignage de Samaher, une jeune Syrienne de 28 ans : « Les années de mon enfance ont été douloureuses, sombres et solitaires. La maison n’était pas un lieu sûr pour une enfant à cause des conflits, ni la société, à cause du harcèlement. J’affrontais tout seule, sans pouvoir en parler à personne, en allant jusqu’à tenter de mettre fin à mes jours à cause d’une forte dépression et de la peur. L’Évangile m’a changée, après que la vie en moi s’était éteinte et que tout était devenu sombre… il m’a redonné la lumière ».

Les catéchèses ont eu lieu au Focolare meeting point et ont été animées par Tommaso Bertolasi (philosophe), Anna Maria Rossi (linguiste) et Luigino Bruni (économiste). « Un regard qui part de l’amour et suscite l’amour, n’est-ce pas là le visage le plus concret de l’espérance ? » est la question provocante posée par Anna Maria Rossi aux jeunes pèlerins.

José, un jeune Panaméen de 18 ans, l’a confirmé dans le témoignage qu’il a partagé au sujet de la période de sa maladie : : « Mon expérience montre que lorsque tu mets en pratique l’art d’aimer, qui consiste à voir Jésus en chacun, à aimer tout le monde, à aimer tes ennemis, à aimer comme toi-même, à s’aimer les uns les autres…, non seulement ta vie change, mais celle des autres aussi. C’est précisément cet art d’aimer, que beaucoup de personnes ont partagé avec moi, qui a créé un équilibre si fort qu’il m’a aidé à ne pas m’effondrer dans les moments difficiles, me soutenant et me renforçant à travers chaque obstacle que j’ai rencontré ».

Laís, du Brésil, n’a pas non plus caché les difficultés rencontrées à cause de la séparation de ses parents : « Il y a eu des moments où je ne comprenais pas pourquoi ils vivaient séparés et où je souhaitais qu’ils se remettent ensemble. Cependant, lorsque j’ai mieux compris ce qui s’était passé entre eux, j’ai pu leur poser des questions sincères, et aucun des deux n’a caché la vérité. Cela m’a aidée à accepter la réalité de notre famille. Aujourd’hui, ils entretiennent une relation amicale et cela, pour moi, est un exemple de maturité, de pardon et d’amour véritable, qui va au-delà des difficultés et des erreurs. Il est possible de recommencer quand on s’engage vraiment ».

Le pape Léon a fait à plusieurs reprises des interventions et des saluts imprévus, comme lors de la messe de bienvenue, où il a tenu à être présent à la fin en parcourant, à bord de la « papamobile », la place Saint-Pierre et la via della Conciliazione, bondées de jeunes, pour les saluer. S’exprimant spontanément, il a déclaré : « Nous espérons que vous serez tous toujours des signes d’espérance. (…) Marchons ensemble avec notre foi en Jésus-Christ et notre cri doit aussi être pour la paix dans le monde ».

Puis, le samedi 2 août, alors que la nature offrait un magnifique coucher de soleil, répondant aux questions des jeunes à Tor Vergata, il a réitéré son appel : « Chers jeunes, aimez-vous les uns les autres ! S’aimer dans le Christ. Savoir voir Jésus dans les autres. L’amitié peut vraiment changer le monde. L’amitié est un chemin vers la paix ». Et il a ajouté : « Pour être libres, il faut partir d’une base solide, du roc qui soutient nos pas. Ce roc, c’est un amour qui nous précède, nous surprend et nous dépasse infiniment : c’est l’amour de Dieu. (…) Nous trouvons le bonheur lorsque nous apprenons à nous donner, à donner notre vie pour les autres ». Et il a indiqué la voie à suivre pour suivre Jésus : « Voulez-vous vraiment rencontrer le Seigneur ressuscité ? Écoutez sa parole, qui est l’Évangile du salut ! Recherchez la justice, en renouvelant votre mode de vie, pour construire un monde plus humain ! Servez les pauvres, en témoignant du bien que nous aimerions toujours recevoir de notre prochain ! ».

Lors de la messe dominicale, le pape Léon XIV a dit aux jeunes que nous sommes faits « pour une existence qui se régénère constamment dans le don, dans l’amour. Et ainsi, nous aspirons continuellement à un « plus » qu’aucune réalité créée ne peut nous donner ; nous ressentons une soif si grande et si brûlante qu’aucune boisson de ce monde ne peut l’étancher ». Il a conclu son homélie par une invitation poignante : « Très chers jeunes, notre espérance, c’est Jésus. (…) Aspirez à de grandes choses, à la sainteté, où que vous soyez. Ne vous contentez pas de moins ».

En les saluant à la fin, il a qualifié ces journées de « cascade de grâce pour l’Église et pour le monde entier ». Réitérant encore son appel à la paix : « Nous sommes avec les jeunes (…) de toutes les terres ensanglantées par les guerres. (…) Vous êtes le signe qu’un monde différent est possible : un monde de fraternité et d’amitié, où les conflits ne sont pas résolus par les armes mais par le dialogue ».


L’expérience unique et irremplaçable du Jubilé des jeunes 2025 touche à sa fin. Au cours de ce voyage incroyable, nous avons marché, chanté, dansé, ri, prié, marché, ri et marché encore… portés par un objectif commun et accompagnés de nombreux compagnons de route. Oui, car au-delà du programme merveilleux qui nous a enrichis culturellement et spirituellement, l’image de milliers de jeunes comme nous qui marchaient restera à jamais gravée dans nos yeux. Si nous avions demandé à certains d’entre eux quel était leur but, ils auraient peut-être répondu quelque chose comme : « Nous allons à l’église Sainte-Marie-Majeure » ou « Nous allons enfin nous reposer », mais je suis tout aussi convaincu que si nous leur avions également demandé comment ils s’y prenaient, ils auraient raconté avec des yeux pleins d’énergie les chansons qu’ils ont chantées, les jeunes avec lesquels ils se sont liés d’amitié et la plénitude d’esprit que cette marche leur a apportée. Au fond, pour nous, le Jubilé a été cela, un chemin comme aucun autre, dans une ville comme aucune

autre, où se rejoignent les rêves, les espoirs, les joies et les peines d’une foule immense, où même si vous marchez seul, vous avez toujours un compagnon à vos côtés, où le monde est à la fois minuscule et immense, où tout crie l’Unité. Nous rentrons chez nous avec un souvenir qui ne s’effacera pas facilement, le souvenir d’un Monde Uni qui se tient par la main et marche, la tête haute et le cœur rempli d’un esprit plus grand.

Mattia, Calabria (Italie)


Carlos Mana (avec la collaboration de Paola Pepe)
Photo © Joaquín Masera – CSC Audiovisivi

« Car, où est votre trésor, là aussi sera votre cœur » (Lc 12,34)

« Car, où est votre trésor, là aussi sera votre cœur » (Lc 12,34)

Cet enseignement de Jésus est rapporté par l’évangéliste Luc qui nous le montre avec les disciples en route vers Jérusalem, vers sa Pâque de mort et de résurrection. Sur la route, il s’adresse à eux en les appelant « le petit troupeau »[1], confiant ce qu’il porte lui-même dans son coeur, les attitudes profondes de son âme. Parmi celles-ci, le détachement des biens terrestres, la confiance dans la Providence du Père et la vigilance intérieure, l’attente active du Royaume de Dieu.

Dans les versets précédents, Jésus les encourage à se détacher de tout, même de leur propre vie, et à ne pas s’inquiéter des besoins matériels car le Père sait ce dont ils ont besoin. Il les invite plutôt à rechercher le Royaume de Dieu, les encourageant à accumuler « un trésor sûr dans les cieux »[2]. Certes, Jésus n’exhorte pas à la passivité pour les choses terrestres ou à une conduite irresponsable au travail. Son intention est de nous débarrasser de notre anxiété, de notre inquiétude, de notre peur.

« Car, où est votre trésor, là aussi sera votre coeur » (Lc 12,34)

Le « coeur » désigne ici le centre unificateur de la personne qui donne un sens à tout ce qu’elle vit. C’est le lieu de la sincérité, où l’on ne peut ni tromper ni dissimuler. Il indique généralement les véritables intentions d’une personne, ce qu’elle pense, croit et veut vraiment. Le « trésor » est ce qui a le plus de valeur à nos yeux et donc notre priorité, ce qui, nous le croyons, donne sécurité au présent et l’avenir.

« Aujourd’hui, dit le Pape François, tout s’achète et se paie, et il semble que le sens même de la dignité dépende de ce que l’on obtient par le pouvoir de l’argent. Nous ne sommes poussés qu’à accumuler, consommer et nous distraire, emprisonnés par un système dégradant qui ne nous permet pas de regarder au-delà de nos besoins immédiats ».[3] Mais, au plus profond de chaque femme et de chaque homme, il y a une recherche pressante de ce vrai bonheur qui ne déçoit pas, qu’aucun bien matériel ne peut satisfaire.

Chiara Lubich écrivait : « Oui, il y a ce que tu cherches : il y a dans ton coeur un désir infini et immortel, une espérance qui ne meurt pas, une foi qui traverse les ténèbres de la mort et qui est lumière pour ceux qui croient : ce n’est pas pour rien que tu espères, que tu crois ! Ce n’est pas pour rien ! Tu espères, tu crois pour Aimer ».[4]

« Car, où est votre trésor, là aussi sera votre coeur » (Lc 12,34)

Cette Parole nous invite à faire un examen de conscience : quel est mon trésor, la réalité à laquelle je tiens le plus ? Il peut revêtir diverses nuances comme le statut économique, mais aussi la célébrité, le succès, le pouvoir. L’expérience nous dit qu’il faut sans cesse se remettre dans la vraie vie, celle qui ne passe pas, celle radicale et exigeante de l’amour évangélique :

« Il ne suffit pas au chrétien d’être bon, miséricordieux, humble, doux, patient… Il doit avoir pour ses frères la charité que Jésus nous a enseignée. Car la charité n’est pas une intention de donner la vie. C’est donner la vie »[5].

Chaque prochain que nous rencontrons dans notre journée (dans la famille, au travail, partout), nous devons l’aimer avec cette mesure. Ainsi, nous ne vivons pas en pensant à nous-mêmes, mais en pensant aux autres, en faisant l’expérience de la vraie liberté.

Augusto Parody Reyes et l’équipe de la Parole de Vie


[1] Lc 12, 32
[2] Lc 12,33
[3] Cf. Papa Francesco DILEXIT NOS n° 218.
[4] Cf. C. Lubich Lettere dei primi tempi, Giugno 1944, Città Nuova Editrice 2010, p. 49.
[5] Cf. C. Lubich Conversazione in collegamento telefonico, Città Nuova Editrice 2019, p. 152.

Photo: © Valéria Rodrigues – Pixabay

Où est mon cœur ?

Où est mon cœur ?

Le « cœur » est le noyau le plus intime et le plus authentique, le centre unificateur de la personne; c’est ce qui donne sens à tout ce que l’on vit, le lieu de désirs et de choix vitaux qui guident l’existence ; c’est le lieu de la sincérité, où l’on ne peut ni tromper ni dissimuler. Il indique généralement les véritables intentions, ce que l’on pense, ce que l’on croit et ce que l’on veut vraiment.

Cette idée nous invite à nous demander : quelle est la réalité la plus chère à mon cœur? Où est-ce que je place mon espérance, mon énergie, ma vie, mon cœur? La réponse peut prendre différentes nuances : l’amour, le don, les relations avec les autres, mais aussi le statut économique, la renommée, le succès, le pouvoir ou la sécurité personnelle.

La vraie liberté part avant tout du cœur. Les biens purement matériels, tout comme ils s’accumulent, peuvent être anéantis par les aléas de la vie. S’en détacher peut aider à vivre avec un engagement plus profond son travail et son implication quotidienne dans la société, en surmontant l’anxiété, l’agitation et la peur du lendemain.

«Aujourd’hui, disait le pape François, tout s’achète et se paie, et il semble que le sens même de la dignité dépende de ce que l’on obtient par le pouvoir de l’argent. Nous ne sommes poussés qu’à accumuler, consommer et nous distraire, emprisonnés par un système dégradant qui ne nous permet pas de regarder au-delà de nos besoins immédiats » [1]

L’expérience nous dit que nous devons nous remettre sans cesse dans la vie réelle, qui est le meilleur « investissement » dans lequel s’engager. Ne pas penser à soi, mais aux autres, et faire ainsi l’expérience de la vraie liberté.

Le philosophe et humaniste Erich Fromm nous le rappelle en affirmant que «le don est la plus haute expression du pouvoir. Dans l’acte même de donner, je fais l’expérience de ma force, de ma richesse, de mon pouvoir. Cette expérience d’une plus grande vitalité et d’une plus grande puissance me remplit de joie ».[2]

Avant chaque action, demandons-nous quel est le motif qui me pousse à agir de la sorte? Et si nous voyons que nous devons réorienter notre intention, faisons-le résolument. Nous verrons que notre cœur sera libéré des liens et des conditionnements.


[1]Cf. Pape François “Dilexit Nos” no. 218
[2]Erich Fromm The Art of Loving (1956)

Photo: © Alejandra-Ezquerro-Unsplash