Mouvement des Focolari

L’Assemblée générale des Focolari commence !

L’Assemblée générale du Mouvement des Focolari se déroulera en ligne du 24 janvier au 7 février. On procédera au renouvellement des responsabilités suivantes : de la Présidente, du Coprésident et d’organes directeurs, et les lignes directrices d’orientation et d’action pour les six prochaines années seront définies. Précédée d’un processus de formation et d’information auquel ont participé les communautés des Focolari du monde entier, la troisième assemblée générale des Focolari après le décès de sa fondatrice Chiara Lubich débutera dimanche prochain, le 24 janvier 2021. L’Assemblée, qui devait avoir lieu début septembre 2020, a été reportée en raison de la pandémie. Le Dicastère pour les laïcs, la Famille et la Vie a permis de la reporter et de tenir l’ensemble de l’assemblée par voie électronique. Voyage participatif 362 personnes du monde entier y participeront, représentant les différentes cultures, générations, vocations, appartenances ecclésiales et confessions religieuses présentes dans le Mouvement des Focolari. Afin d’encourager la participation la plus large possible, l’actuelle Présidente Maria Voce a mis en place en février 2019 une commission préparatoire dont les tâches étaient de rassembler des propositions de sujets à débattre lors de l’assemblée, d’identifier les noms des candidats aux élections et de préparer le programme. Élections de la Présidente, du Coprésident et des conseillers L’élection de la Présidente aura lieu le 31 janvier,[1] en utilisant un système de vote en ligne. Le 1er février, le coprésident sera élu, et le 4 février, ce sera au tour des conseillers qui assisteront la Présidente dans les différentes fonctions de gouvernement du Mouvement. Elle répartira ensuite elle-même les tâches. Une autre tâche de l’Assemblée générale est la délibération sur des sujets proposés par le Centre du Mouvement, présentés à l’initiative de la  Présidente, du Conseil général, ou d’une section, d’une branche ou d’un mouvement. Tout participant à l’Assemblée peut faire la proposition que d’autres sujets soient examinés. Qu’est-ce qui sera discuté ? Les plus de 3.000 propositions arrivées du monde entier concernant les thèmes à traiter dans l’Assemblée et les lignes que le Mouvement devrait suivre dans les six prochaines années, représentent bien la vivacité du peuple des Focolari, mais aussi la conscience du « changement d’époque » en cours, comme l’a dit le pape François en 2018, en rencontrant la communauté des Focolari à Loppiano. Les nombreuses instances ont été classées en quatre volets thématiques : l’actualisation du charisme transmis par la fondatrice ; la culture qui découle du charisme de l’unité ; la réponse à la crise environnementale et à la pandémie ; le travail à réaliser ensemble avec les nouvelles générations. Comme le Coprésident actuel des Focolari, Jesús Morán, l’a récemment déclaré dans une interview, un espace de dialogue et de débat sera également réservé au thème des abus, aussi bien dans le rapport sur le sexennat de la Présidente qui ouvrira l’assemblée, que dans une intervention ad hoc du Coprésident. Malgré la diversité des voix, il apparaît un besoin général d’identifier des voies nouvelles et actualisées de fraternité, capables de répondre aux défis et aux questions de l’humanité actuelle, tant au niveau mondial que local. Des nouvelles et des mises à jour sur les travaux de l’Assemblée seront disponibles quotidiennement sur la page Web des Focolari et dans les communiqués de presse ultérieurs. Stefania Tanesini – +39 3385658244   [1] Comme indiqué dans les Statuts, la Présidente du Mouvement sera toujours une femme. Il s’agit ainsi de souligner son profil marial et sa connotation essentiellement laïque et donc « de préserver le dessein que Dieu avait pour elle en confiant son commencement et son développement à une femme ». Comme on peut le lire dans les Statuts, « sa présidence sera avant tout une présidence de charité, car elle devra être la première à aimer, c’est-à-dire à servir ses frères et sœurs, en se souvenant des paroles de Jésus : « … celui qui voudra être le premier parmi vous sera le serviteur de tous ». (Mc 10:44).    

Focolare et abus : un tournant

Entretien avec Jesús Morán Cepedano, co-président du mouvement des Focolari depuis 2014, responsable, selon les statuts de l’Œuvre de Marie, des questions morales et disciplinaires (par Lorenzo Prezzi et Marcello Neri). En tant que coprésident du mouvement des Focolari, vous avez rencontré les victimes d’abus à Nantes, en France, le 18 septembre 2020. Pouvez-vous nous dire ce qui s’est passé et vos réactions ? Nous avons été convoqués par trois victimes de Jean-Michel Merlin, un focolarino français qui avait commis des abus, après plusieurs contacts que nous avons eus avec eux ces dernières années pour faire le point sur la situation et conclure l’évènement, comme il est possible et de façon correcte pour eux. Ce fut une expérience très forte pour nous tous du mouvement qui étions là, et pour moi en particulier, car ce fut une rencontre avec une douleur vive, une douleur pure de ceux qui ont été abusés. Ce n’était pas la première fois que j’entrais en contact avec des victimes d’abus, mais je n’avais jamais eu auparavant une expérience aussi intense de relation avec la douleur. De plus, ce fut pour nous une occasion très douloureuse de constater l’étendue de nos lacunes – surtout en ce qui concerne le cas Merlin, en ce qui concerne l’accompagnement des victimes, la prise en charge des situations, la désorientation que nous avons eue en tant que mouvement – et aussi, à cet égard, le retard dans la prise de mesures adaptées à la situation et aux faits. Cette expérience, à mon avis, a représenté un tournant : à partir de cette relation personnelle avec les victimes, la vision de ce drame a beaucoup changé. Le travail que nous avions déjà entrepris pour prendre des mesures adéquates face aux cas d’abus dans le mouvement après la réunion de Nantes s’est encore plus accentué. La présidente, Maria Voce, a pris la parole et a exprimé la volonté d’apporter une clarté totale. En quelles occasions ? Selon les statuts de l’Œuvre de Marie, le co-président est celui qui doit s’occuper des questions morales et disciplinaires afin que les formes de vie du mouvement soient en accord avec la doctrine de l’Eglise. C’est sa tâche spécifique, mais elle est toujours accomplie dans l’unité et en plein accord avec la présidente. En ce sens, Maria Voce a toujours soutenu mon travail depuis des années. Il y a donc eu deux occasions particulières où nous nous sommes exprimés ensemble. Une première fois le 26 mars 2019, par une lettre adressée à tous les membres du mouvement dans laquelle nous reconnaissions publiquement nos manquements et le fait que des abus se sont produits au sein de l’Œuvre de Marie : nous affirmions notre engagement contraignant, en particulier avec les victimes, à réparer tout ce qui doit l’être. Une deuxième fois, plus récemment, nous nous sommes exprimés ensemble dans le cadre d’une liaison mondiale au cours de laquelle nous avons publiquement demandé pardon à tous ceux qui avaient été victimes d’abus au sein du mouvement des Focolari – qu’il s’agisse d’abus sexuels, de mineurs ou d’abus d’autorité ou de pouvoir. Quel a été l’impact sur les membres des Focolari et du mouvement face à la révélation de cas d’abus? Pour beaucoup d’entre eux, la première réaction a été l’incrédulité et la perplexité : l’impact a été très fort car pour beaucoup, il était impensable que des événements aussi douloureux puissent se produire dans un mouvement si fortement marqué par l’amour réciproque où les relations sont d’une importance spirituelle centrale. Des piliers du mouvement vont dans une direction si contraire à toute forme d’abus, comme voir Jésus dans l’autre, la vie de l’unité, qu’ils nous poussent à considérer les abus comme impensables au sein de nos réalités. Entrer dans ce que Catherine de Sienne appelait la « maison de la connaissance de soi » a été un processus douloureux pour les membres du mouvement : c’est-à-dire découvrir notre insuffisance, même en ce qui concerne la mise en pratique de la vie d’unité, du charisme. Il s’agit d’un processus fondamental de découverte de sa propre insuffisance et il s’agit de repartir avec une confiance, non plus naïve, envers Dieu et les autres. C’est l’expérience fondamentale de nombreuses personnes dans le mouvement – ils nous l’ont écrite, dite et communiquée. Les démissions des responsables français du mouvement et le cas retentissant de Jean-Michel Merlin sont-ils le symptôme d’une certaine fragilité dans le processus de formation interne ? Évidemment oui ! je l’ai aussi dit dans une communication récente aux membres du mouvement : ces situations d’abus ont mis en évidence des fragilités dans les itinéraires de formation et il faut donc s’occuper de la formation dans toutes ses phases avec une plus grande attention aux personnes. D’une manière particulière, nous devons faire un sérieux et véritable discernement vocationnel – et je ne parle pas seulement des personnes consacrées mais aussi de la vocation de toute personne qui veut assumer d’importantes responsabilités dans le mouvement. Un autre point est celui de mieux prendre soin et d’accompagner les personnes auxquelles nous confions des rôles de responsabilité, en veillant à ce qu’elles aient une formation intégrale, qu’elles aient des compétences relationnelles adéquates, d’écoute et d’accueil, de respect de la personne. Dans ce contexte, il s’agit ensuite de mettre en place des moyens de vérification du processus de formation. J’ai l’impression que pendant des années nous avons fait totalement confiance à la force de la spiritualité et du charisme mais cela nous a parfois amenés à négliger d’une certaine manière certains aspects humains dont nous sommes maintenant conscients et qui doivent être davantage pris en compte. Et cela, en regardant à la fois les progrès des sciences humaines et les avancées dans ce domaine qui se font au sein de l’Eglise. Lorsqu’on ouvre la digue des témoignages, ceux-ci se multiplient. Avez-vous l’impression que cela pourra se produire aussi dans le mouvement, c’est-à-dire qu’après le cas Merlin, d’autres dénonciations d’abus pourraient émerger ? Oui, nous le vérifions déjà et nous nous y préparons, car d’autres dénonciations arrivent et nous devons ici faire un véritable discernement par des vérifications en bonne et due forme. Dans certains cas, il s’agit plutôt de tensions et de conflits relationnels qui ne peuvent être configurés comme de véritables abus ; dans d’autres cas, il s’agit plutôt de véritables abus dont nous n’avions pas connaissance et qui doivent être traités comme tels avec la rigueur et l’attention nécessaires. C’est un processus de « purification de la mémoire » que nous voulons vivre avec humilité et espérance. Quels outils avez-vous mis en place pour répondre à ces dénonciations d’abus au sein du mouvement ? Nous avons deux commissions qui prennent en charge de telles situations : une Commission pour le bien-être et la protection des mineurs et des personnes vulnérables, qui fonctionne depuis quelques années avec un règlement interne, qui a été révisé récemment, et une Commission indépendante des structures dirigeantes du mouvement pour la protection de la personne, c’est-à-dire pour les adultes qui peuvent souffrir d’abus d’autorité, de pouvoir et aussi sexuels. Ce deuxième instrument est plus récent, avec moins d’expérience que la première Commission. Après environ quatre ans d’activité, il élabore ces jours-ci un nouveau statut alimenté par les expériences faites jusqu’à présent et qui sera rendu public une fois qu’il aura rejoint sa version définitive. Ces deux instruments agissent au niveau central ; ensuite, en ce qui concerne la protection des mineurs, il existe également des commissions régionales. Il se pourrait que nous allions également dans cette direction pour la protection de la personne en liaison avec les organes centraux.  Nous réalisons tout ce travail en dialogue avec le Dicastère des laïcs, parce que nous ressentons le besoin de toujours améliorer les procédures afin que l’on sache très clairement comment on peut s’adresser à ces organismes, comment vérifier les différents cas, quand il y a véritablement des abus. Nous devrions également mettre en place des organes de contrôle à tous les niveaux. La commission pour la protection des mineurs en a déjà un. Dans ces organes de contrôle, il y aura des personnes extérieures au mouvement pour assurer une plus grande transparence. Pouvez-vous dire quelque chose sur le mandat donné à la société britannique GCPS pour enquêter sur tous les abus possibles au sein du mouvement ? C’est un engagement pris avec les victimes que nous avons rencontrées à Nantes, où elles ont demandé une commission indépendante au sens total, c’est-à-dire non seulement indépendante du gouvernement de l’Œuvre composée de membres qui n’exercent aucun rôle de gouvernement, mais aussi de l’Œuvre en tant que telle, c’est-à-dire composée de personnes qui sont en dehors du mouvement. Après une recherche qui a duré quelques mois, nous avons identifié cette société britannique qui, pour le moment, ne s’occupera que du cas Merlin car il s’agit d’un cas grave et exemplaire. Nous verrons comment les choses évoluent ; nous venons de donner le mandat à la firme britannique et nous commençons à travailler avec elle. Le processus d’enquête prendra probablement un an : tant sur les faits, car nous devons encore connaître le nombre réel de cas, et pour ce qui concerne les décisions à prendre et les responsabilités à assumer. Quel est le rôle des victimes dans cette analyse interne ? Le rôle des victimes est fondamental : par exemple, elles participeront à l’enquête que nous avons confiée à GCPS Consulting, notamment à l’élaboration du programme opérationnel. Le contact avec les victimes est permanent, au cours de ces mois ; je leur ai communiqué toutes les mesures que nous avons prises en tant que mouvement. Les victimes participent donc à l’ensemble du processus et nous sommes toujours en contact dans chaque cas et dans chaque situation, dans la mesure du possible. La prochaine Assemblée Générale du mouvement, qui s’ouvrira fin janvier, comprendra-t-elle une sorte de briefing sur ces faits ? Oui, le sujet des abus est inclus dans le rapport sexennal de la présidente qui ouvrira l’Assemblée ; il y aura également une intervention ad hoc du coprésident. En ce sens, le sujet sera non seulement présenté mais aussi approfondi et discuté pendant l’Assemblée. Vous avez souligné la grande confiance dans le charisme fondateur de Chiara Lubich, confiance qui, par exemple, dans la récente transmission télévisée sur Chiara, est également témoignée à un très large public. Ce patrimoine est renouvelé, mis à l’épreuve par ces événements et de quelle manière peut-il être reproposé ? L’émission sur Chiara, même si c’était une fiction avec les limites et les mérites du genre, a été un grand cadeau pour nous tous, surtout pour les jeunes membres du mouvement qui n’ont pas connu une jeune Chiara Lubich. Je pense que la fiction a bien réussi à mettre en évidence le vrai fruit du charisme de l’unité, c’est-à-dire un peuple né de l’Évangile qui vit pour la fraternité universelle, avec un accent sur la communion et l’ouverture à l’humanité, avec une attention aux douleurs du monde. Je crois que ce sont des thèmes d’une grande actualité. Nous nous trouvons donc devant une fiction qui peut être un grand stimulant pour avancer dans l’incarnation du charisme dans l’Église et dans la société. Source : http://www.settimananews.it/ http://www.settimananews.it/ministeri-carismi/focolari-abusi-uno-spartiacque/  

Semaine pour l’Unité des Chrétiens 2021

Semaine pour l’Unité des Chrétiens 2021

« Demeurez dans mon amour et vous porterez du fruit en abondance » (Jn 15, 5-9) est le passage de l’Evangile choisi pour cette année. L’accent est mis sur “demeurez” car la recherche de l’unité est un engagement à plein temps ». « Il ne suffit pas de se réunir pour des activités d’évangélisation ou caritatives. L’amour est ce qui sous-tend tout ce que nous faisons ensemble. Nous pouvons réaliser de merveilleux projets, nous pouvons rassembler des chrétiens de différents groupes, mais si nous n’avons pas d’amour, rien n’a de valeur ». Ce sont les mots du Quezon City Ecumenical Fellowship (QCEF), l’association œcuménique de Quezon City, une ville située dans l’arrière-pays de Manille (Philippines), dont font partie plusieurs membres de la communauté locale des Focolari. Le matériel  préparé cette année par la communauté monastique de Grandchamp, contenant les textes de réflexion pour la Semaine de prière pour l’Unité des Chrétiens 2021 (18-25 janvier), affirme qu’en « demeurant en Christ, le fruit de la solidarité et du témoignage grandit » et les membres du QCEF en font l’expérience depuis des années. Nous aimerions donner la parole à certains de leurs témoignages, en soulignant la variété et l’imagination, afin qu’ils puissent être une source d’inspiration pour de nombreuses personnes à travailler chaque jour pour l’unité entre les Églises. Réciprocité « Lorsque nous avons lancé le QCEF il y a des années », explique le pasteur Kenneth Aguilera, surintendant régional de l’Église Méthodiste de l’UNIDA, « nous ne pensions pas vraiment créer une communauté de fraternité ou une association œcuménique. C’était une simple réunion d’amis de différentes Églises autour d’une tasse de café. Mais cette réunion informelle a été un tel plaisir que nous avons commencé à la faire régulièrement ; c’est ainsi que le QCEF est né. Nous avons partagé les joies et les peines au point de commencer à prendre soin et à aimer l’Église de l’autre. Nous avons inventé des occasions et des événements pour être ensemble régulièrement, à tel point que lorsque la Semaine de prière pour l’Unité des Chrétiens est arrivée, elle a été la plus grande occasion pour nous tous de marcher, de travailler et de prier ensemble. C’est ainsi que j’ai réalisé que le véritable œcuménisme est une sorte de compétition entre nous, les chrétiens, pour faire grandir notre amour les uns pour les autres. C’est comme travailler avec ma famille et il me semble qu’il y a une grande présence de Jésus parmi nous ». Solidarité « La pandémie ne nous a pas empêchés de nous voir régulièrement », écrivent Jane et Bert, « nous continuons à nous rencontrer en ligne pour réfléchir à la Parole de Vie et pour partager nos expériences. Nous collaborons ensemble à des projets de parrainages communs. Pour aider de nombreuses personnes qui traversent des moments difficiles, nous avons réuni des experts et organisé des webinaires et des vidéoconférences sur différents problèmes auxquels nous sommes confrontés en ce moment, tels que la gestion des défis psychologiques en temps de crise, notamment l’anxiété et la dépression, la prévention de la violence domestique, les abus de mineurs et la connaissance de l’œcuménisme comme chemin vers l’unité des chrétiens. Nous avons également organisé des collectes de nourriture pour les victimes des récents typhons et inondations et, grâce à une communion de biens entre nous, nous avons pu apporter une première aide financière et des produits de première nécessité aux personnes déplacées. Nous avons également collecté des fonds pour un diocèse gravement touché par un typhon ». Proximité La famille d’Hedy Ng vit à côté d’une église méthodiste : « Notre relation de voisinage a commencé lorsque leur église était encore en construction. Nous leur avons immédiatement proposé de se raccorder à notre puits d’eau et nous avons construit un mur de séparation entre nos propriétés pour leur garantir une certaine intimité. Chaque fois que le pasteur change, nous faisons tout notre possible pour nous lier d’amitié avec eux, en les considérant comme de véritables frères et sœurs ; nos enfants jouent ensemble. Dernièrement, le pasteur Dione Padel a assisté à nos réunions avec le QCEF et il a été très heureux de faire partie de la fraternité vécue entre nous. Il a récemment perdu sa femme et, nous tous du QCEF, avons fait notre possible pour lui être proches et lui apporter un soutien financier et moral. L’unité que nous avons construite se renforce toujours plus ».

Stefania Tanesini

L'”Alpha” de notre spiritualité

Dans quelques jours va commencer l’Assemblée Générale du Mouvement des Focolari. Dans le texte qui suit, Chiara Lubich souligne la principale vertu à laquelle sont appelés ceux qui se sentent partie prenante de ce Mouvement.  Saint Paul […], dans une lettre à Timothée, nous invite à ne pas craindre de servir Dieu, mais forts, remplis d’amour et de sagesse[1]. Comment, maintenant, acquérir et développer toutes ces vertus ? C’est simple […] : laissons vivre Jésus en nous, à la place de notre moi. Mais comment faire pour que Jésus vive en nous ? Pour cela il nous faut être amour, comme Dieu est Amour (cf. 1 Jn 4, 16). Sortir de nous-mêmes et nous mettre à aimer les autres. Nous n’arrêtons pas de parler de l’amour et il pourrait sembler superflu d’y revenir une fois de plus. Pourtant non. Le « vieil homme » (cf. Ep 4, 22) – le non-amour – est toujours prêt à prendre le dessus en nous, en usant de mille prétextes. En cette nouvelle année qui commence, c’est l’« homme nouveau » que nous devons résolument laisser resplendir en nous (cf. Ep 4, 24). Nous agirons alors comme nous le devons là où nous sommes et nous contribuerons ainsi à construire l’Œuvre et, avec elle, l’Église. Revenons à l’Alpha, le point de départ de notre spiritualité : l’amour. C’est d’ailleurs notre charisme. Et c’est l’élément dont le monde, aujourd’hui encore, a le plus besoin. Regardons autour de nous. Où trouver l’amour que Jésus a porté sur la terre ? (…) Les chroniques des journaux ne relatent pratiquement que des événements tristes ou violents. L’amour humain est le lien qui unit de nombreuses familles et scelle de nombreuses amitiés, mais l’amour chrétien, lui, est difficile à trouver. On ne le découvre peut-être que dans quelques oasis spirituelles, entre des personnes consacrées à Dieu ou dans des communautés de chrétiens engagés. Dans le monde, en général, on ne le trouve pas. Si nous avons été suscités par Dieu et choisis, en même temps que d’autres, c’est justement pour que nous portions cet amour. C’est le cadeau, le grand cadeau que nous devons faire à l’humanité. […] Que l’amour soit notre style de vie [de notre Mouvement]. Lançons-nous au-dehors, alors, pour aimer ! […] Rallumons l’amour dans notre cœur. Pour que le monde connaisse vite et partout le véritable amour, mettons-nous à aimer !

 Chiara Lubich

(extrait d’une liaison téléphonique, Rocca di Papa, 9 octobre 1986) À partir de : « Style de vie », in : Chiara Lubich, Sur les pas du Ressuscité. Ed. Nouvelle Cité 1992, p. 92. [1] « Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de maîtrise de soi » (2 Tm 1,7).  

Évangile vécu : partager les nécessités

Jésus nous invite à Le suivre, à faire, comme Lui, don de notre existence au Père ; Il nous propose de L’imiter en répondant avec courtoisie aux besoins de chaque personne avec laquelle nous partageons une petite ou une grande partie de notre journée, avec générosité et désintéressement. Le voisin Depuis qu’il avait été amputé de la jambe, notre voisin s’adressait à mon mari pour différentes nécessités et il rentrait souvent tard à la maison parce qu’il s’était occupé de lui. Son fils, même s’il habitait à proximité, se désintéressait de ses parents car de vieilles rancunes les séparaient. Un jour, d’un commun accord en famille, nous avons décidé de célébrer l’anniversaire de notre voisin chez nous et d’inviter aussi la famille de son fils ainsi que d’autres personnes du quartier. Dans l’atmosphère d’amitié qui s’est créée, plusieurs d’entre eux ont proposé de donner un coup de main. Certains s’occupaient du jardin, d’autres du bon fonctionnement de la voiture, une autre avait trouvé du temps pour aider au nettoyage. Face à une telle générosité, même le fils du voisin ne pouvait pas esquiver l’entraide. Depuis lors, nous continuons à célébrer les anniversaires et diverses autres occasions chez nous. Les rancunes ont disparu. Les enfants en ont également bénéficié et ils vont maintenant chez le voisin pour écouter des contes de fées et apprendre à travailler le bois. (F. F. – Slovaquie) Collecte des déchets Un dimanche, alors que je roulais à vélo sur un sentier de montagne, la vue de détritus laissés par quelqu’un qui avait pique-niqué m’a indigné. Ce manque de respect envers la nature, don de Dieu, me semblait intolérable et au lieu de continuer, j’ai commencé à ramasser ces déchets. Mais d’autres apparaissaient après les premiers : bouteilles en plastique et en verre, sachets vides, papiers, emballages de chips… Que faire ? J’ai changé mes plans et ma promenade à vélo est devenue une collecte écologique. Une famille qui passait par là, me voyant au travail, sans rien dire, s’est unie à moi pour me donner un coup de main, y compris les enfants qui semblaient s’amuser lorsqu’ils apercevaient un morceau de papier ou une bouteille le long du sentier. Je me suis vite lié d’amitié avec eux ; nous avons eu l’idée de futurs ramassages de déchets où nous pourrions inviter toute personne intéressée à donner un coup de main. Et ainsi, durant d’autres dimanches, nos sorties se sont transformées en nettoyage de sentiers. C’est toujours ainsi, il suffit de commencer ! (D. H. – Allemagne) J’ai oublié les clés ! Alors que je pédalais, je me suis rendu compte que j’avais en poche les clés de la maison que nous laissons généralement dans un endroit du jardin. Ma femme était au travail et notre fille ne pouvait pas après l’école entrer dans la maison. Je n’avais pas d’autre choix que de ramener les clés. Sur le chemin du retour, j’ai reconnu un de mes amis, affalé sur un banc. Il était ivre et se plaignait d’une entorse au pied qui était très enflé. Je l’ai l’épaulé et raccompagné chez ses parents qui, heureusement, n’habitaient pas très loin. Comme ils sont âgés et ne pouvaient pas l’accompagner aux urgences, je me suis occupé de leur fils. Mais j’ai, d’abord, fait un saut chez moi pour remettre les clés à leur place. Alors que nous attendions notre tour à l’hôpital, mon ami, qui avait repris ses esprits entre-temps, m’a parlé de sa femme et de ses enfants qui le rejetaient. Depuis ce jour, je me suis engagé à aider mon ami et ses parents. J’ai également contacté sa famille : ils semblaient maintenant plus disposés à se réconcilier. Oublier les clés a été providentiel. (R. N. – Belgique)

Aux bons soins de Stefania Tanesini

(extrait de “Il Vangelo del Giorno”, Città Nuova, année VII, n.1, janvier-février 2021)

Pacte Mondial pour l’Éducation

Le 15 octobre 2020, le Pape François lance une alarme forte et réitérée face à l’aggravation du fossé éducatif mondial. Seule une alliance entre toutes les composantes de la société peut permettre un tournant de l’humanité vers la paix et la fraternité : c’est pour cela qu’est né le GLOBAL COMPACT ON EDUCATION – un Pacte éducatif mondial. https://vimeo.com/490819561