Mouvement des Focolari
Haïfa : soirée avec les amis des Focolari

Haïfa : soirée avec les amis des Focolari

« A Jérusalem, les maisons, les écoles, les moyens de transport, les lieux de loisirs, les quartiers que nous habitons, tout est séparé : pour les arabes ou pour les juifs. C’est vraiment difficile de vivre dans un tel milieu. »

« Je suis une fille à l’aspect européen et, vu mon apparence, on sait tout de suite que je suis juive orthodoxe. Dans notre ville, ce n’est pas toujours vu de façon positive. Je ne connais pas un mot d’arabe et j’ai été éduquée à fuir les situations où je pourrais me trouver au milieu d’un groupe de Palestiniens. »

Ces paroles de N. et J., deux jeunes de Jérusalem, l’une arabo-chrétienne et l’autre juive, décrivent les différents mondes de Jérusalem. Ils vivent l’un à côté de l’autre, se frôlent, se touchent dans cette ville, « sainte » pour tous, mais chargée d’une tension que l’on respire et que l’on sent peser sur ses épaules. Elles ont toutes deux participé à la rencontre qui s’est tenue hier soir dans une salle de la Castra Gallery, un centre commercial à la périphérie sud de Haïfa : une centaine de personnes pour une rencontre toute simple. Des juifs, des chrétiens et des musulmans sont venus, de Haïfa, de Tel Aviv, de Jérusalem, de Nazareth et d’autres villes de Galilée. Ils ont appelé cette rencontre avec Maria Voce : « Quel plaisir, quel bonheur que des frères habitent ensemble ! » (Ps133). Les nombreux intervenants ont présenté un tableau riche et varié auquel tous ont apporté leur contribution.

A Haïfa, depuis déjà quelques années, des juifs et des chrétiens se retrouvent une fois par mois pour approfondir l’Ecriture Sainte dans les traditions respectives. Il suffit de s’écouter, de chercher à comprendre le point de vue de l’autre. Sans syncrétisme. Cela porte « à une amitié vraie et sincère, toujours plus solide », si bien qu’un mois entre deux rencontres leur semble trop long !

Une jeune arabe expose le projet destiné à tisser des relations d’amitié entre étudiants des trois religions. Elle dit : « Les plus beaux moments que nous avons vécus ont été ceux des visites aux lieux sacrés de nos religions respectives : le Mur des Lamentations, le Saint Sépulcre, et la Mosquée .Cette expérience a changé ma vie ».

D’autres témoignages concernent la crise de Gaza, quand il y a trois ans, des juifs, des chrétiens et des musulmans se réunirent pour prier pour la paix. Un cas unique dans tout le territoire d’Israël. Les voix de ceux qui parlent sont émues, parce que le courage qu’il fallait manifester à cette occasion avait été énorme et allait complètement à contre courant du mode de pensée ambiant.

Des faits de la vie quotidienne, d’écoute, de découverte de celui qui-est-différent-de-soi.

Des personnes qui lancent un défi à la paix, comme l’illustrent ces paroles d’une jeune juive :

« Il est écrit dans la Mishna que Dieu ne trouve aucun instrument qui contienne sa bénédiction, sinon la Paix. Ce n’est qu’avec la paix véritable que nous obtiendrons toutes les bénédictions que le Père des Cieux veut donner à ses enfants ».

Maria Voce est visiblement émue quand elle remercie ceux qui ont parlé. Il semble évident que « rien n’est petit  de ce qui est fait par amour », comme le disait Chiara Lubich. C’est même très grand, parce qu’il s’agit là de déplacer des montagnes de préjugés. Voilà le miracle de la soirée de Haïfa.

La Présidente des Focolari souligne la dimension prophétique de ce qu’ils ont vécu pendant la crise de Gaza : « C’est une expérience qui repose sur Dieu et sur sa volonté, et sur la souffrance partagée : c’est la chose la plus précieuse aux yeux de Dieu. Elle portera des fruits qui vont durer, j’en suis sûre ». Elle souligne que cela a été une contribution importante à l’Histoire : « Des témoignages, petits mais nécessaires pour que le tableau de la paix soit complet ».

Elle raconte ensuite comment elle a rencontré durant toutes ces journées des personnes de toutes les religions, de véritables  frères et soeurs. Et elle cite l’Ecriture : « Bienheureux le peuple qui a Dieu pour Seigneur ».

La soirée se termine par un repas. Tous ont apporté quelque chose, des plats arabes et des plats kasher. On ne distingue plus ni juifs et ni arabes, ni  chrétiens ni musulmans.

Elles sont vraies les paroles de cette jeune musulmane : « Maintenant, je regarde l’autre au-delà de sa religion. Nous sommes encore un petit groupe, mais bien engagés pour que s’agrandisse  le cercle des amis ».

Roberto Catalano

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Suisse : musulmans et chrétiens en dialogue

« La multiplicité est un don de Dieu », a affirmé M. Mokrani, lors de la journée interreligieuse à Baar, le 13 février 2011, où 70 musulmans et chrétiens, venus des différentes régions linguistiques de Suisse, ont expérimenté ce don.

Pour la quatrième fois, une journée de dialogue islamo-chrétien a eu lieu au centre de rencontre et de formation Eckstein. Ce sont des musulmans qui ont fait les principales interventions. En effet, deux théologiens musulmans, Adnane Mokrani, sunnite originaire de Tunisie, et Sharhzad Houshmand, chiite, originaire d’Iran, avaient fait le voyage depuis Rome. Avec Paul Lemarié, chrétien spécialiste de l’islam, ils ont apporté une contribution fondamentale à cette journée intitulée : « Un seul soleil – mille rayons. La volonté de Dieu dans le christianisme et dans l’islam ».

Unité dynamique

« Pour nous, la multiplicité est un don de Dieu qui nous aide à nous compléter », a déclaré Adnane Mokrani. « Il s’agit d’une unité dynamique qui n’annule pas les différences, mais qui montre qu’elles sont une richesse. Cette unité s’inscrit dans le plan de Dieu sur nous, sur les hommes », a souligné le théologien musulman. Et Shahrzad Houshmand a expliqué que, selon le Coran, les paroles de Dieu sont en nombre illimité et on peut en déduire que chacun de nous est une Parole de Dieu et a été créé par Lui comme un don pour les autres. »

La règle d’or

Après les conférences, il y a eu des temps de dialogue en petits groupes. « L’écoute du message transmis par les deux religions, à travers un échange réciproque, a mis en lumière, de façon positive, nos points communs et nos différences », a commenté Ornella Carù, membre du groupe ayant préparé la journée. « À partir de ce dialogue vivant et enrichissant, c’est le principe de la Règle d’or qui s’exprime sous des formes semblables dans presque toutes les religions : « Fais aux autres ce que tu voudrais que l’on te fasse. »

Les imams présents et les responsables de diverses communautés étaient très impressionnés par ce dialogue, qui a renforcé en chacun le désir de travailler ensemble pour répondre aux défis de notre société.

Au moment de se séparer, un musulman qui participait pour la première fois à une rencontre de ce genre s’est exclamé : « Je suis arrivé ici en croyant être ‘riche’, mais je me suis rendu compte à quel point j’étais ‘pauvre’, et maintenant, me voilà enrichi et libre ! »

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Maria Voce a été reçue par Mgr Giacinto Marcuzzo

Aujourd’hui, 16 février, la matinée se déroule dans la bourgade d’Emmaüs, à 27 km de Jérusalem, dans la plaine vers la capitale Tel Aviv. C’est une des trois localités du même nom qui pourrait se vanter d’avoir offert la scène de son temps qui conclut l’Evangile de Luc: après la crucifixion, deux disciples de Jésus en chemin se rappellent les événements douloureux qui viennent de se passer, quand un homme les accoste et leur explique les Ecritures, les remplissant de paix. C’est “au moment de rompre le pain” – raconte l’Evangile –, que les deux disciples reconnurent qu’il s’agissait de Jésus ressuscité lui-même.

Maria Voce a été reçue par Mgr Giacinto Marcuzzo, évêque auxiliaire des Latins, titulaire du siège d’Emmaüs-Nicopolis. L’évêque lui a confié, ainsi qu’à toute la délégation du Centre du Mouvement qui l’accompagnait, les différents motifs du choix de ce siège au moment de son élection. Il s’agit d’un des douze diocèses chrétiens qui existaient aux premiers siècles en Terre Sainte, qui ramène tous les chrétiens à l’endroit où tout a recommencé après la mort de Jésus et enfin, mais pas le moindre, parce qu’encore jeune prêtre, il avait vu la destruction du village d’Emmaüs en 1967, après la Guerre des Six jours.

La présidente des Focolari, de son coté, a raconté à l’évêque un fait qui la concerne personnellement. Comme beaucoup savent, on l’appelle souvent  Emmaüs à l’intérieur du Mouvement. “C’est Chiara elle-même qui m’a donné ce nom en 1964. Elle était venue parler à un groupe de jeunes focolarines sur la réalité de Jésus au milieu de nous que réalise le passage de Matthieu 18,20 ‘Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux’, si nous nous engageons à vivre le commandement nouveau réciproquement. Avec mon enthousiasme de jeune, j’avais écrit à Chiara que je désirais donner ma vie pour réaliser cette phrase. Elle me donna alors ce nom, Emmaüs, parce que les deux disciples avaient vécu et expérimenté la présence de Jésus parmi eux.”

La rencontre a été pleine de signification, dans ce lieu unique de l’histoire de la toute première communauté de Jérusalem. La messe célébrée par Mgr Marcuzzo et concélébrée par Giancarlo Faletti, coprésident du Mouvement, a été un moment riche de communion avec des notes précieuses sur les fruits de la présence du Christ au cœur de la communauté.

Le charisme de Chiara Lubich, fortement centré sur la présence de Jésus parmi les hommes, est venu en lumière justement à cet endroit où cela s’est réalisé vitalement et historiquement.

de Roberto Catalano

Haïfa : soirée avec les amis des Focolari

Avec les représentants des différentes Eglises Chrétiennes en Terre Sainte

C’est le patriarche latin, Mgr Foud Twal, qui donne le ton aux rendez-vous que Maria Voce a durant sa visite à Jérusalem qui a débuté le 11 février dernier: «Les préoccupations des personnes sont les nôtres. On a l’impression que la montée au Calvaire n’a jamais de fin ici en Terre Sainte». Mais il ne faut pas se décourager: «L’espérance ne meurt jamais. Par exemple, je vois qu’il existe en ce moment plus d’une centaine d’associations qui regroupent des juifs, des chrétiens et des musulmans de cette région. Des personnes qui veulent toutes dialoguer. Je me rends compte que petit à petit, peut-être à cause de tant de souffrances vécues, on commence à s’appeler “proches” et non plus “ennemis”». Maria Voce reprend: «Si dans l’instinct de défense des personnes s’infiltre une miette d’amour, alors on fait un pas de plus, on avance», sans céder au désespoir. Le patriarche conclut : «ça c’est notre spécialité à nous chrétiens, semer de l’amour et aller de l’avant».

Même fond de souffrance, mais aussi de confiance, dans l’entretien que la présidente a avec l’évêque luthérien Munib Younan, président de la Fédération mondiale luthérienne: «Je me rends compte – commence-t-il – que les personnes ont la forte tentation de s’occuper seulement des choses matérielles. Non, ici il y a un besoin de Dieu». Et il précise: «Nous avons besoin d’une profonde spiritualité, pour nos enfants et pour nous-mêmes, une spiritualité profondément évangélique». Maria Voce fait remarquer comment une telle spiritualité souhaitée par l’évêque est naturellement oecuménique.

Au Patriarcat arménien apostolique orthodoxe, Maria Voce s’entretient avec l’évêque Aris Shirvanian. «Nous devons être unis pour défendre l’Eglise chrétienne – dit-il –, mais je ne peux pas dire que, pour nous arméniens, il existe des problèmes particuliers pour que nous continuions à vivre pour maintenir notre foi, notre héritage». Maria Voce souligne la grandeur de cette vocation. «Oui – reprend l’évêque – il faut se défendre, mais surtout chercher à être des “ponts” entre les Eglises, des ponts entre les religions, des ponts entre les peuples».

Accueil chaleureux, à la libanaise, à l’archevêché maronite de Terre Sainte, une communauté d’environ dix mille fidèles, surtout en Galilée, avec l’évêque Mgr Paul Nabil Sayah. L’évêque maronite souligne l’importance de la dimension pastorale de l’action des Eglises chrétiennes en Terre Sainte, en particulier dans la famille et pour la famille: «On ne donne jamais assez de place à l’éducation, qui est la vraie priorité pour nous. Avec une bonne éducation, on peut espérer arriver ensuite à la paix». Le désir de coopérer est également confirmé par Maria Voce.

Enfin, une visite de marque au patriarcat grec orthodoxe de Jérusalem, où Sa Béatitude le patriarche Theophilos III reçoit Maria Voce et ses collaborateurs. Ceux qui connaissent l’histoire savent tous les conflits qui ont opposé dans le passé les différentes Eglises présentes en Terre Sainte. Le climat s’est certainement amélioré, même s’il est encore parfois difficile de parler de “véritable oecuménisme”. Mais dans le colloque entre le patriarche et la présidente on respirait le désir “d’élever le ton de la discussion”, en s’ancrant « à l’unité des chrétiens “en Christ”, dans son amour», comme le précise Theophilos III. Maria Voce explique ce que veut dire “unité” pour les focolarini, «l’unité que Jésus a demandé à son Eglise».

de Michele Zanzucchi

Source: Città Nuova online

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Avec le Rabbin Ron Kronish

Depuis hier je me trouve à Jérusalem, avec Maria Voce. Dans son agenda très chargé, figurent des rendez-vous avec des personnes de tradition juive et musulmane. Ces rencontres ont pour but de rappeler l’engagement pour le dialogue, à tous les niveaux. Aujourd’hui a eu lieu la première de ces rencontres, avec le rabbin Ron Kronish, fondateur et directeur de l’Interreligious Coordinating Council of Israel (ICCI) [Conseil de coordination interreligieux d’Israël]. À 15 heures, nous nous retrouvons avec le Rabbin Ron Kronish. C’est un  vieil ami du Focolare, ainsi qu’il se définit lui-même. Le siège de l’ICCI (http://english.icci.org.il/) est situé dans un quartier non loin du centre de Jérusalem, sur l’ancienne route de Bethléem, encore très fréquentée et grouillante de vie. L’ICCI est une organisation fondée en 1991, le soir qui a précédé le déclenchement de la première guerre du Golfe. C’était le 16 janvier, et tout le monde en Israël portait des masques à gaz, dans un climat de peur d’une guerre imminente. À Ratisbonne, le centre que j’ai visité justement ce matin, s’étaient rencontrés dans une cave quelques hommes de dialogue qui, malgré la guerre, avaient décidé que le monde avait besoin de paix. Le centre travaille à différents niveaux, mais surtout auprès des jeunes et des femmes. Son but est en effet la formation à la paix. Il s’agit de créer une mentalité de base, afin de prendre conscience que les conflits existent – et, là, Kronish se réfère en particulier au conflit entre Israéliens et Palestiniens – des conflits qu’il n’est pas facile de résoudre, mais que l’on peut malgré tout travailler pour la paix de demain. Le slogan n’est pas tant La Paix maintenant !, mais La Paix après ! Ce sont surtout les jeunes générations qui doivent être encouragées à reconnaître l’autre, à l’écouter et à le découvrir, jusqu’à le voir non plus comme un ennemi mais comme un prochain à accepter dans sa différence. Les expériences de  ces vingt années de cours, réalisés à l’intérieur d’Israël avec des adolescents et des jeunes musulmans, juifs et chrétiens, sont d’une très grande richesse. Seuls, 5% abandonnent les cours ; les autres vont jusqu’au bout. Ceci montre leur intérêt et leur engagement, mais c’est aussi une source d’espoir car ils sont désormais des milliers à avoir bénéficié de cette vision nouvelle. En parlant avec Maria Voce, Ron Kronish ne cache pas que le monde a changé depuis 1991. La paix, alors, était proche ; il semblait possible de la réaliser. Aujourd’hui, elle est beaucoup plus lointaine. Il faut en être conscient, sans perdre l’espoir. Maria Voce a parlé elle aussi de l’engagement des Focolari dans le domaine de la formation, et a souligné la convergence d’idées et de méthode avec l’ICCI. Kronish a demandé de pouvoir poursuivre la collaboration et, surtout, de le faire avec des jeunes et des adolescents. (article de Roberto Catalano, extrait de Città Nuova: www.cittanuova.it )

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Evêques: Dieu proche de l’homme

à l’audience du 9 février, Benoît XVI les a salué avec joie: “Je suis heureux de l’opportunité que vous avez de pouvoir confronter vos expériences ecclésiales de différentes parties du monde, et je souhaite que ces journées de prières et de réflexion puissent porter des fruits en abondance pour vos communautés “. Leurs réflexions se sont faites “à la suite du charisme de Chiara Lubich qui est en profonde harmonie avec le charisme de l’évêque”, comme l’exprimait à l’ouverture le cardinal Miloslav Vlk, modérateur du congrès; et il poursuivait: “Il s’agit de savoir accueillir l’Amour de Dieu qui veut le bien de l’humanité en se faisant proche de chaque homme”. Le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les Evêques a souligné que “La spiritualité de communion, écho du Concile Vatican II entièrement centré sur l’Eglise mystère de communion…, est portée de l’avant par le Mouvement des focolari de façon charismatique”. Face aux défis qui se présentent aujourd’hui à l’Eglise, particulièrement dans les pays de tradition chrétienne antique, mais aussi en beaucoup d’autres parties du monde, les évêques ont voulu prêter leurs voix aux nouvelles réponses que l’Esprit-Saint a suscitées ces dernières années, tels la communion et la collaboration entre nouveaux et anciens charismes, le dialogue œcuménique et interreligieux et le dialogue avec la culture – dite – laïque. Le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil Pontifical pour la Culture, a mis en évidence le passage d’une société multiculturelle à une interculturelle qui sait intégrer les différentes cultures et croyances, comme le démontre l’expérience à peine commencée de “la Cour des Gentils”, expression créée par Benoît XVI faisant référence au dialogue entre foi et culture. Reflétant cette interculturalité, la table ronde qui a précédé son intervention, a mis en relation les différentes dynamiques présentes dans nos sociétés, vues sous l’angle de l’économie (prof. Stefano Zamagni), de la mystique (P.Fabio Ciardi), des rapports sociaux (prof. Vera Araújo) et internationaux (prof. Vincenzo Buonomo). Dans la continuité du thème du congrès, Maria Voce, présidente du Mouvement des focolari, a centré son intervention sur Les desseins de Dieu dans la pensée et dans la vie de Chiara Lubich. à la clôture du congrès, samedi 12 et dimanche 13 février, 25 évêques sont allés à la Citadelle internationale des Focolari, Loppiano (près de Florence), qui témoigne avec ses 900 habitants qu’une société guidée par l’Evangile est possible. Parmi les différents rendez-vous, la rencontre avec l’Institut Universitaire “Sophia”, qui en est désormais à sa troisième année de cours interdisciplinaires.

Haïfa : soirée avec les amis des Focolari

1956 : J’ai vu la Terre sainte


La pierre trouée

Survolant la côte toute bleue du golfe de Beyrouth, je contemplais la ville, récemment ébranlée pas un tremblement de terre, adossée à des collines constellées de milliers de petites maisons. L’avion se dirigeait vers la mer pour prendre de l’altitude et passer, en revenant vers la côte, au-dessus des premières montagnes de Palestine. Je n’imaginais pas alors quelle incidence Jérusalem et les Lieux saints allaient avoir sur moi.

Je ne m’y rendais pas en pèlerinage. Certes, des noms comme Bethléem, Jéricho, Jérusalem, Béthanie, ne me laissaient pas indifférente, mais le but premier de ce voyage était un devoir à accomplir.

Depuis Rome, j’étais en compagnie de quelques amis qui m’accompagnaient dans mon voyage si bien que, lorsque le bimoteur qui nous emportait de Beyrouth à Jérusalem atterrit, après un vol intrépide au-dessus des montagnes du Liban, couvertes de neige, sur laquelle se détachait le Mont Hermon, l’amie qui m’attendait nous fit monter dans deux taxis qui se dirigèrent vers Jérusalem.

La joie de nous retrouver après une longue séparation, l’échange de nouvelles de part et d’autre, m’empêchèrent de me rendre compte du chemin parcouru, quand brusquement on nous invita à descendre, les voitures ne pouvant aller plus avant. Il fallait maintenant continuer à pied.

C’était une vieille rue de Jérusalem, qui montait, entrecoupée de temps en temps de marches de pierre à gravir. Une rue misérable, large peut-être de trois mètres, où résonnaient les cris des marchands qui, de chaque côté, vantaient leur marchandise. Elle exhalait une odeur, mélange de sueur, de saleté, de peaux d’animaux, de fruits parfumés et de pâtisseries multicolores. La foule déambulait, jouait des coudes, vêtue des costumes les plus variés de l’Orient et de l’Occident. Les boutiques étaient installées sous les arcades des maisons antiques, presque dans des sous-sols, sous de vieilles voûtes qui rendaient l’atmosphère encore plus sombre. Avec la foule bigarrée, avec les mouches qui bourdonnaient autour des gâteaux, il y avait aussi chèvres et moutons. Sous le turban de couleur blanche dénoué, des visages d’hommes sombres, plus ou moins résignés à cette vie de misère. Des visages invisibles de femmes aussi, couverts d’un voile noir.

Nous montions, et tout au long de ce bazar, de temps en temps, l’ami – notre ami aussi désormais – nous indiquait une porte un peu plus propre que les autres, porte de chapelle sans doute, bien que fort peu de choses la distinguât des maisons voisines, et nous disait : « Voici une station, ici la troisième, là la quatrième… Ici Jésus rencontra Marie, là Simon de Cyrène … »

De toute évidence, cette rue était la via crucis, le chemin de croix que Jésus parcourut jadis. Et elle était demeurée une via crucis pour ceux qui y habitaient et ceux qui y passaient.

Quelques mètres plus loin, on nous annonça : « Nous sommes arrivés au sépulcre. Ici, dans cette église, à la charpente robuste, vraiment laide, se trouve ce que l’on peut imaginer de plus sacré : le calvaire et le sépulcre ».

A vrai dire, j’étais un peu préparée à affronter ce lieu, parce que la dernière partie du chemin m’avait inspiré un vif sentiment de douleur et presque d’effarement. Il me semblait que Jésus était encore entre les mains de ses bourreaux et que des luttes sans fin avaient empêché ceux qui en avaient le droit de garder, avec amour et vénération, ces pierres, ces lieux où il était passé.

Nous entrâmes. Le chemin dans l’église, je n’en garde pas souvenir. nous empruntâmes un petit escalier étroit, au marbre poli par les millions de pèlerins qui l’avaient gravi, et nous nous trouvâmes en face d’un autel. Les Grecs orthodoxes et les Arméniens pouvaient également y célébrer leurs offices.

Un guide nous montra un trou, à travers une vitre qui protégeait un rocher, et nous dit : « C’est dans ce trou que fut plantée la croix ».

Soudain, sans nous être concertés, nous nous trouvâmes tous à genoux.

Je me recueillis un instant.

Dans ce trou avait été plantée la croix… la première croix.

S’il n’y avait pas eu cette première croix, ma vie, la vie de millions de chrétiens qui suivent Jésus en portant leur croix, mes souffrances, les souffrances de millions de chrétiens n’auraient pas eu de nom, n’auraient pas eu de sens. C’est lui qui, élevé ici en croix comme un malfaiteur, donna valeur et raison d’être à l’océan d’angoisse qui envahit l’humanité en chacun de ses membres, et parfois la submerge.

Je ne dis rien à Jésus à ce moment-là. Cette pierre trouée avait tout exprimé.

J’ajoutai seulement, comme un enfant extasié : « C’est ici, Jésus, que je veux, à nouveau, planter ma croix, nos croix, les croix de tous ceux qui te connaissent et de tous ceux qui ne te connaissent pas. »

Je sortis du sépulcre avec un sentiment bien différent de celui que j’avais en entrant. J’étais confiante, pleine d’espérance : un jour peut-être ce ciel de Jérusalem, qui aujourd’hui couvre une multitude de frères éloignés les uns des autres, entendra-t-il à nouveau, si quelqu’un demande à voir un frère qui n’est encore pleinement uni, les paroles de l’ange à Marie-Madeleine : « Il est ressuscité, il n’est pas ici [76]. »


Extraits de Scritti Spirituali 1 “L’attrattiva del tempo moderno” – Città Nuova,  3° ed.1991

Haïfa : soirée avec les amis des Focolari

Voyage en terre Sainte/1

Voici la rencontre avec quelques représentants des mouvements ecclésiaux présents à Jérusalem. Ici, où la Grande Histoire a connu un nouveau départ, et où également la petite « histoire sainte » de chaque groupe cherche son espace et son chemin spécifique. Une centaine de personnes présentes, dans une salle de la Custodie de Terre Sainte, juste derrière la Nouvelle Porte.

Le Chemin Neuf, les Béatitudes et l’Emmanuel de France ; Chanson nouvelle, Fils de Marie, Œuvre de Marie et Communauté Shalom du Brésil ; Regnum Christi du Mexique ; Association Jean XXIII, Communion et libération et Focolari d’Italie (mais de dimension internationale), ont raconté avec simplicité leur aventure, chacune très originale, et en même temps très semblables. Chemins qui, pratiquement presque tous, travaillent en fin de compte dans l’accueil : ils rencontrent les pèlerins, travaillent à favoriser la connaissance de la Terre Sainte et de ses trésors (jusqu’aux dimensions œcuméniques et interreligieuses), et favorisent le tourisme dans les lieux saints. De nombreux mouvements et communautés, ensuite, se spécialisent dans l’évangélisation à travers les médias. Et les activités communes, de deux ou plusieurs communautés ensemble, ne sont pas ici l’exception.

Comme tout ce qui concerne la chrétienté, ici à Jérusalem, cette rencontre n’a cependant pas une dimension quantitative, mais qualitative. C’est la qualité des rapports qui est mise en relief. « C’est peut-être même un devoir des mouvements et des nouvelles communautés que de porter à l’Eglise catholique et plus généralement à la chrétienté l’unique primauté évangélique, celle de l’amour », explique une jeune de la communauté du Chemin Neuf.

Les mouvements présents en ces lieux depuis des décennies et d’autres présents seulement depuis quelques mois à peine se sont retrouvés. Convivialité et fraternité : telles furent les caractéristiques du rendez-vous, notées par Maria Voce dans le  récit de cet évènement.

Au cours d’un franc dialogue avec les personnes présentes, Maria Voce a décrit surtout le sens du dialogue entre mouvements et nouvelles communautés : « Ici, je me trouve face à des personnes et des groupes qui veulent témoigner de cet amour réciproque qui construit l’Eglise ».

En particulier, en répondant à une question d’un représentant de Communion et Libération, elle a dit : « Certainement, après la veille de Pentecôte 1998 », sur la place Saint-Pierre, convoqués par Jean-Paul II, « nous nous sommes sentis liés, unis par un appel du Pape qui invoquait l’Esprit Saint. Depuis ce moment-là, Chiara Lubich a perçu chez le Pape le désir que les mouvements soient davantage en communion entre eux ». Pour favoriser « cette présence charismatique qui est « coessentielle » à la dimension pétrinienne ». Ainsi, depuis lors « là où se trouve le Mouvement des Focolari, il y a aussi ce désir d’unité entre les mouvements et les nouvelles communautés ».

« Comment vivre le dialogue œcuménique et interreligieux en Terre Sainte ? » a demandé une jeune brésilienne. « Le dialogue est un style de vie – a répondu Maria Voce –, plus que quelque chose qui se fait. C’est se mettre face à l’autre dans l’amour ». En aimant de façon désintéressée, toujours, en premier, tous, même les autres chrétiens, même les fidèles des autres religions. « Pour nous, le dialogue a toujours été un dialogue entre personnes, non entre idéologies ou religions… Parce qu’il y a l’amour à l’intérieur de tous les hommes de la Terre. » Et puis « l’unité vient de Dieu, qui a seulement demandé aux hommes de s’aimer ».

par Michele Zanzucchi

Du 11 au 20 février, Maria Voce et Giancarlo Faletti se rendront en Terre Sainte

Sont prévus lors de ce voyage :

  • Rencontre avec les focolarines et les focolarini de Terre Sainte
  • Visite au patriarche latin de Jérusalem, Sa Béatitude Mgr Foud Twal
  • Rencontre avec l’évêque luthérien Munib Younan, président de la Fédération mondiale luthérienne
  • Rencontre avec le rabbin Ron Kronish, directeur de l’ICCI
  • Visite au patriarcat arménien orthodoxe : rencontre avec l’évêque Son Éminence Aris Shirvanian
  • Visite au patriarche grec ortodoxe S.B. Theofilos III
  • Messe et visite du Petit escalier, le lieu où Jésus a adressé à son Père la prière pour l’unité, charte de la spiritualité des Focolari
  • Visite à l’archevêque maronite de Terre Sainte, Mgr Paul Nabil Sayah
  • Rencontre avec le maire adjoint de Jérusalem, Mme Neomi Tzur
  • Conférence à l’Université hébraïque de Jérusalem sur le thème : « Le rôle du dialogue dans la promotion de la paix »
  • Rencontre interreligieuse
  • Visite des mosquées sur l’esplanade du Temple
  • Visite au délégué apostolique Son Éminence Mgr Antonio Franco
  • Rencontre avec la communauté des Focolari
  • Rencontre avec Mgr Elias Chakour, archevêque gréco-catholique de Galilée. Le conseil général de l’Œuvre de Marie poursuivra son voyage par trois jours de retraite, puis par un pèlerinage. Un rendez-vous des Jeunes pour un monde uni de Terre Sainte est également prévu fin février.

Photos de l’arrivée en Terre Sainte le 11 février :

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Haïfa : soirée avec les amis des Focolari

Renata Borlone

Renata voit le jour le 30 mai 1930 à Civitavecchia. Elle vit une enfance calme, entourée de l’amour des siens, dans une famille animée de grandes valeurs humaines. En quête perpétuelle de vérité, elle s’inscrit à la faculté de chimie : elle rêve de « travailler dans un laboratoire et de collaborer à une grande découverte ». À l’âge de 19 ans, elle rencontre le mouvement des Focolari : « Tandis qu’une jeune focolarine parlait de la nouvelle vie inspirée de l’Évangile, née ces années-là à Trente, j’ai senti de tout mon être que Dieu existait, que Dieu m’aimait immensément. » Une lumière profonde l’envahit alors : c’est ce Dieu-Vérité qu’elle cherche ! Renata décide de Lui consacrer sa vie. Deux mois plus tard, elle rencontre Chiara Lubich, qui lui confirme qu’elle est appelée à suivre Dieu et à vivre afin que « tous soient un » (cf. Jn 17,21). Ainsi commence son extraordinaire aventure qui, pendant 40 ans, l’amène à témoigner partout de l’Évangile, contribuant ainsi à construire cette nouvelle œuvre de l’Église.

En 1967, elle arrive à Loppiano où, dans une fidélité inconditionnelle au charisme de l’unité, elle contribue de façon unique au développement de la première cité-pilote des Focolari. En même temps, elle est un guide sûr pour plus de mille jeunes qui s’engagent sur la voie du focolare.

À 59 ans, elle apprend qu’elle est atteinte d’une grave maladie. La phrase de l’Évangile : « Celui qui croit en moi ne mourra pas » l’éclaire et l’aide à transformer la dernière étape de son pèlerinage sur la terre en un extraordinaire hymne à la Vie. Malgré la souffrance, Renata répète jusqu’à ses derniers instants : « Je suis heureuse, je veux témoigner que la mort est Vie. » Le 27 février 1990, elle s’éteint sereinement.

Renata a été un cadeau très spécial pour beaucoup de personnes, et elle continue aujourd’hui de l’être en nous invitant à croire qu’il nous est possible de faire quelque chose de plus pour rendre le monde meilleur. Tous ceux qui ont eu la chance de la connaître ont expérimenté la présence à leurs côtés d’un Dieu qui est Amour et une maternité spirituelle qui sait accueillir l’autre et pardonne toujours.

Galerie de photos  – Renata Borlone

Haïfa : soirée avec les amis des Focolari

Congrès intercontinental des évêques

Parmi les interventions, il y aura celles du cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation des évêques, du cardinal Gianfranco Ravasi, préfet du Conseil pontifical pour la culture, et du cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.

Outre les interventions de plusieurs évêques vivant dans les régions les plus éprouvées dans le monde actuellement, il y aura un exposé de Maria Voce, présidente du mouvement des Focolari, sur l’adhésion à la volonté de Dieu dans la vie du chrétien. C’est le thème qui se trouve au cœur du cheminement spirituel des Focolari cette année, et qui amène à dire un « oui » libre et responsable au dessein de Dieu.

Le congrès comportera un moment spécial : l’audience avec Benoît XVI, prévue dans le cadre de l’audience du mercredi, qui sera l’occasion d’exprimer cette communion « effective et affective » qui lie les évêques au Pape.

Il y aura également divers moments de réflexion théologique et philosophique, de mise au courant de l’actualité de l’Église (comme l’année sacerdotale et la formation des prêtres) et de présentation de faits de vie évangélique. Le tout alternera avec des moments de méditation, de célébration, de prière en commun, de promenade. Ce seront des journées tonifiantes pour le corps et l’âme.

À l’issue du congrès, un groupe important d’évêques visitera la cité-pilote de Loppiano, près de Florence, où se trouve également l’Institut universitaire Sophia (IUS), qui cherche à promouvoir une culture d’unité, ressentie comme nécessaire aujourd’hui plus que jamais.

Cette année, des rencontres entre évêques se dérouleront dans différents pays d’Afrique, en Asie, au Moyen-Orient, dans plusieurs pays d’Europe et d’Amérique du Sud, dans le même esprit.

Haïfa : soirée avec les amis des Focolari

Lia Brunet

Elle naît à Cembra (près de Trente – Italie), le jour de Noël de 1917, et reçoit le nom de Natalia. Sa mère appartient à la bourgeoisie de Trente, tandis que son père est fils de paysans d’un petit village des montagnes de Trente, appelé Tonadico. A 16 ans, elle connaît la douleur : son père meurt subitement.

A 18 ans, elle enseigne dans une école de formation professiennelle. Quelques années plus tard, la guerre éclate. Son fiancé part pour le front. Déstabilisée par le drame de la guerre, elle note dans son journal : “c’est comme si les bombes tombaient aussi au-dedans de moi ; un à un, tous mes projets s’écroulent”. Nous sommes en 1945 ; une amie lui parle d’un groupe de jeunes filles qui “peuvent l’intéresser”.

C’est ainsi qu’elle se retrouve dans le petit appartement, place des Capucins à Trente, où elle rencontre Chiara Lubich. Celle-ci lui parle d’une jeune fille, riche et belle, qui a fait un jour le choix radical de Dieu : Claire d’Assise. Elle notera ensuite : “Je ne savais plus si c’était l’histoire de Claire d’Assise, ou la sienne, ou… la mienne. La même réponse montait à mes lèvres ; à mon tour, je décidais de choisir Dieu comme Idéal de ma vie”. Un choix qui se concrétisera en donnant tout ce qui lui appartient : vêtements, fourrures, produits de beauté, bijoux. “Mais – écrit-elle – il ne me sera pas aussi facile de me détacher des liens du coeur”. En effet, son fiancé vient justement de rentrer du front. “Même si cela me brisait le coeur”, écrit-elle, elle dit oui à Dieu qui l’appelle – un oui radical.

Un choix qui s’avèrera d’une extraordinaire fécondité. Il suffit de penser aux 44 années qu’elle a passées en Amérique latine. Les liens d’amour qu’elle avait su tisser dès son premier voyage, en 1958, en compagnie de Marco Tecilla et Fiore Ungano, forment un réseau qui s’étend au Brésil et à l’Argentine, mais aussi à l’Uruguay, au Chili, à la Bolivie, puis à tous les pays d’Amérique latine. Un réseau qui compte plus de 520.000 personnes, de tous âges et de toute catégorie sociale, et dont plus de 35.000 sont membres actifs du Moviment.

Un réseau d’amour qui a une incidence sur la vie culturelle, politique et économique de ces pays. En 1998, l’université nationale de Buenos Aires (UBA) décerne un doctorat honoris causa à Chiara Lubich, au cours d’un voyage qu’elle effectue en Argentine, et salue la mise en oeuvre d’ “un humanisme prophétique et émancipateur, un idéal qui jette des ponts entre les différents domaines du savoir”. Plus récemment, durant la profonde crise économique et politique qui frappe l’Argentine, des membres des Focolari apportent leur participation active à la “Table du dialogue”, mise en place entre société et gouvernement.

Avec Vittorio Sabbione, un autre des premiers focolarini, Lia a suivi avec une grande attention la nassaince et le développement de la cité-pilote de O’Higgins. Celle-ci devient semence d’une société renouvelée par l’Evangile, et son pôle d’activités constitue un point de référence pour les entreprises qui s’inspirent du projet de l’Economie de communion, lancé par Chiara Lubich précisément en Amérique latine, au Brésil, en 1991.

Durant toutes ces années, elle a entretenu un dialogue profond avec des fidèles d’autres religions. Un bouddhiste, s’adressant à elle maintenant, lui écrit : “Maintenant, tu es là-bas, et tu nous attireras toujours plus vers l’éternité ; et nous y parviendrons, renouvelés par l’amour, comme tu disais”. Chiara, en annonçant son départ à tout le Mouvement, écrit ceci : “On ne sent pas la séparation, parce que l’unité avec ne cesse de se renforcer”.

Lia nous a laissé sa riche expérience dans deux livres publiés par Città Nuova : ‘Giornale di viaggio’ (Journal de voyage), publié en 1970, (traduit en Argentine par Ciudad Nueva sous le titre ‘Teijendo una red’) et ‘Alle radici’ (Aux sources), paru en 2003, où elle fait le récit des origines du Mouvement des Focolari en Amérique du Sud.

Haïfa : soirée avec les amis des Focolari

Économie de communion en Afrique : espoir d’un avenir

« Un vrai développement pour l’Afrique doit sous-entendre la spiritualité de communion, le souci des autres et la solidarité envers les nécessiteux », a affirmé le vice-président de la CUEA, le Pr. Maviiri, en ouverture. « Les idées novatrices présentées au cours de cette conférence suscitent de grandes espérances et offrent de grandes opportunités de développement humain, dans un continent où environ 60% de la population continue de vivre sous le seuil de pauvreté », a conclu Kiflemariam Abraham, professeur de la même université. Le nonce apostolique du Kenya, l’archevêque Paul Alain Lebeaupin, était également présent. « Je suis très heureux que le mouvement des Focolari ait pu délivrer ce message de l’ÉdeC, que le Pape apprécie beaucoup », a-t-il déclaré.

Les défis que l’Afrique doit relever ont été abordés avec une rationalité lucide par Geneviève A. Sanze, experte en éthique des affaires et en développement durable.

L’accent a été mis sur les expériences concrètes d’entrepreneurs et économistes du monde entier. Par exemple, celle de Teresa Ganzon, administrateur délégué de Banko Kabayan (Philippines) dans le secteur de la micro-finance, une réalité qui éveille beaucoup d’intérêt en Afrique, ou de John Mundell, des États-Unis, président de Mundell & Associates, qui évolue quotidiennement dans un environnement fortement compétitif.

Au cours des jours précédents, du 23 au 25 janvier, la « mariapolis Piero », cité-pilote des Focolari située à Kalimoni (Nairobi), a accueilli la première « Economy of Communion School » pour les jeunes se destinant à devenir entrepreneurs et dont la plupart venaient d’Afrique. « C’est un des événements les plus intenses que j’aie vécus avec l’ÉdeC », a affirmé le Pr. Bruni en concluant son intervention. Citons quelques-uns des résultats de l’école panafricaine :

–          Elle a jeté les bases du futur pôle industriel à la mariapolis Piero, qui compte déjà 15 associés et a obtenu ses premiers fonds. Les pôles d’entreprises figurent parmi les éléments fondamentaux pour l’intuition sur l’ÉdeC. Ils sont construits près des cités pilotes du mouvement, afin que l’esprit du projet reste toujours vivant. Il s’agit d’une concentration d’entreprises, d’un laboratoire visible et d’un point de référence, idéal mais aussi opérationnel, pour les autres entreprises de l’ÉdeC. Actuellement, il existe 7 pôles : en Argentine, en Italie, au Brésil (2), en Croatie, en Belgique et au Portugal, et 3 pôles sont en cours de réalisation : au Brésil (Benevides, État de Pará), aux Philippines et en Allemagne.

–          Une dizaine d’entrepreneurs africains ont adhéré à l’Économie de communion avec leur entreprise.

–          Des projets concrets ont vu le jour. Par exemple, le Bangco Kabayan est entré au Burundi comme partenaire dans le cadre d’un programme de microcrédit et a ainsi débuté ses activités hors des Philippines.

« Ici, les gens veulent vivre », déclare Luigino Bruni, le coordinateur, au terme de cette école. « J’ai été touché de voir combien les jeunes ici aiment étudier. Pour eux, intégrer une université, c’est l’entreprise de leur vie, parce que c’est synonyme d’avenir. On voit des jeunes étudier la nuit à la lumière des lampadaires parce qu’ils n’ont pas tous l’électricité chez eux… Sans ce désir et cette soif d’avenir, notre mouvement ne peut pas grandir. »

Site de l’Économie de communion (francophone) : www.economie-de-communion.org

Voir une vidéo de l’événement : http://vimeo.com/19533079

Haïfa : soirée avec les amis des Focolari

La Spagna saluta Maria Voce

Une journée entière a été consacrée à la visite d’Avila et de Ségovie, les villes de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de saint Jean de la Croix, les grands mystiques espagnols que Chiara Lubich aimait tant. Sur le livre d’or du couvent de Ségovie, Maria Voce a écrit : « Merci, saint Jean, de l’attrait de la sainteté que tu continues à répandre et qui ne cesse de nous enchanter. Aide-nous à gravir la Montagne avec toi et à diffuser la lumière autour de nous, comme tu l’as fait. Attire surtout les jeunes ! »

Il y a eu ensuite des rencontres cordiales avec le nonce, Mgr Frattini, avec l’évêque de Pampelune, Mgr Francisco Pérez, avec celui d’Alcalá de Henares, Mgr Juan Antonio Reig, la visite du siège de la maison d’édition Ciudad Nueva et, enfin, le rendez-vous le plus attendu : Positive Revolution ! Protagonistas de nuestro mundo. Cette rencontre avec des centaines de jeunes, riche en émotions et caractérisée par une profonde écoute, a montré comment les jeunes peuvent être et sont déjà les protagonistes de ce monde pour le changer en mieux.

La consigne de Maria Voce avant de repartir : « Chaque communauté, chaque peuple qui compose l’Espagne a quelque chose à donner à tous les autres. L’unité, ce n’est pas l’égalité. Elle consiste à être conscient des fruits de l’amour réciproque ; l’unité, c’est le fruit d’une grâce que Jésus nous envoie quand il y a l’amour réciproque. Ce qui signifie prendre conscience que l’on a un don à offrir aux autres, que les autres aussi ont un don à nous offrir, et mettre ce don à disposition. »

Haïfa : soirée avec les amis des Focolari

Communion et droit à Saint-Domingue

Le programme de la rencontre était axé sur l’exposé de Mme le Pr Amy Uelmen de la Fordham University de New York, qui avait pour thème « Valeurs chrétiennes et pratique juridique ».

Mme Uelmen a montré comment toute personne peut « mettre en corrélation » ses propres valeurs et principes avec sa vie personnelle et professionnelle et trouver des solutions aux problèmes quotidiens, même lorsqu’ils sont épineux.
L’intervention de l’avocat Angel Cano a abordé les situations concrètes de la vie professionnelle.

Sa réflexion a fait apparaître comment, dans certains cas, les professions libérales obéissent à une mentalité commerciale qui envisage le client comme quelqu’un à exploiter pour en tirer un maximum de profit, au lieu de le considérer comme une personne dont les droits et intérêts doivent être défendus.

Communion et droit s’est révélé être un moyen de soigner cette plaie.

Les questions et les remarques des participants exprimaient le besoin de trouver des lieux pour développer ces réflexions et de prendre l’engagement éthique d’agir en faveur de la justice dans son travail : « Les mots qui viennent du cœur vont droit au cœur », a commenté un haut magistrat à l’issue de la rencontre.

Beaucoup avaient l’impression d’avoir trouvé « les instruments dont nous avons besoin pour défendre cette vision ».

Le lendemain a eu lieu un rendez-vous important : le groupe d’acteurs de CetD a rencontré Lino Vásquez Samuel, responsable auprès de la Commission pour la réforme et la modernisation de la justice. Le haut fonctionnaire a manifesté un grand intérêt pour les projets concrets de Communion et droit et s’est déclaré prêt à y collaborer. Le dialogue a révélé comment les valeurs incarnées par Communion et droit peuvent renforcer l’intégrité du système juridique.

Haïfa : soirée avec les amis des Focolari

Positive RevolutiON! Des jeunes venus de toute l’Espagne

Nombreuses sont les expériences racontées par les jeunes des Focolari sur leur vécu quotidien : dans leurs études, dans les activités qu’ils pratiquent le week-end, en organisant des concerts de bienfaisance et en construisant des « ponts de fraternité » (comme avec les jeunes musulmans à Tanger). L’expérience sur la souffrance, racontée par un jeune atteint d’une maladie grave, a été très forte et profonde et a permis à Maria Voce, invitée par les jeunes eux-mêmes à l’occasion de sa présence en Espagne, de parler de la clé pour construire l’unité : Jésus abandonné, sommet de l’amour de Dieu pour les hommes. Elle a invité les jeunes à prendre sur eux les souffrances des autres, les divisions, les difficultés…, et à les transformer en amour, comme Il l’a fait.

La présidente des Focolari s’est adressée aux jeunes dans son style direct et plein de profondeur : « Au tir à l’arc, quand on veut viser le centre de la cible, il faut regarder plus haut, parce que la flèche descend au cours de sa trajectoire. Vous devez regarder plus haut pour atteindre votre objectif. Regardez vers le haut, n’ayez pas peur, vous êtes les acteurs de votre vie. N’attendez pas demain pour construire un monde nouveau. Le monde nouveau, vous êtes en train de le construire maintenant. C’est vous qui le faites. Et vous avez déjà commencé. Comment ? Comme les jeunes nous l’ont raconté tout à l’heure : en reprenant les paroles du plus grand révolutionnaire, Jésus Christ. Sa révolution a commencé il y a deux mille ans et elle n’est pas encore finie. Chacun de nous doit faire sa part pour réaliser cette révolution, en partant du mot amour. En vivant dans l’amour, en étant amour vivant pour toutes les personnes que vous rencontrerez. Ne vous contentez pas de moins. » Et elle a conclu en leur lançant un défi : « Ce soir, vous avez commencé quelque chose de grand. Allez de l’avant, sans peur. Le monde vous appartient. La révolution positive a commencé. »

Positive RevolutiON! a aussi intéressé des milliers de jeunes qui œuvrent et vivent déjà pour un monde uni sur toute la planète. Les nombreux messages qui nous sont parvenus en témoignent.

La journée s’est achevée à minuit par une fête « explosive » préparée par les Jeunes pour un monde uni. Tous sont repartis avec de la joie dans les yeux, en s’engageant à commencer tout de suite la « révolution positive », pour apporter une réponse concrète à la situation difficile que traversent les jeunes, et pas seulement en Espagne. Les prochains rendez-vous pour tous les jeunes sont le « rassemblement international des Jeunes pour un monde uni », à Castelgandolfo (Rome), juste avant la béatification de Jean-Paul II, et les Journées mondiales de la jeunesse à Madrid, en août 2011.

Et nous continuons de recevoir des impressions à chaud. En voici quelques-unes :

  • « Connaître de nouvelles personnes, de différentes régions d’Espagne, beaucoup de jeunes qui, comme moi, veulent un monde différent… J’espère que cela se répètera ! »
  • « Bouleversant, nouveau, au cours de ces heures je suis devenu meilleur… “Vous devez regarder plus haut, comme au tir à l’arc.” Et nous avons réussi ! »
  • « J’ai beaucoup aimé les paroles de Maria Voce parce qu’elles étaient belles et très profondes. Quand on entend toutes ces choses, on réfléchit un peu et on se dit : “À partir de maintenant, je serai une personne meilleure.” C’est émouvant de voir tant de jeunes. »
  • « Très beau et très amusant. Maintenant, à l’école, chaque fois que je ferai quelque chose, je penserai : “Je le fais par amour.” »
  • « Le fait que cela ait été tout simple et préparé de telle façon que tout le monde se sente acteur a beaucoup aidé. Les ateliers étaient une bonne idée : il y en avait qui pensaient qu’ils allaient s’asseoir pour parler de choses peu intéressantes, et finalement, les ateliers étaient amusants, dynamiques et faisaient participer tout le monde. »
  • « Je n’imaginais pas qu’il y aurait autant de jeunes de notre âge ! C’était très encourageant. »
  • « Cette rencontre représente un changement, elle te redonne de l’énergie, surtout grâce à ce que Maria Voce a dit à la fin : ne pas reporter à demain ce que nous pouvons faire aujourd’hui. »

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Février 2011

« En effet, ceux-là sont fils de Dieu qui sont conduits par l’Esprit de Dieu » Le message de cette Parole concerne notre vie de chrétiens. L’Esprit de Jésus y introduit un dynamisme, une tension que Paul résume dans l’opposition entre la chair et l’esprit ; par la chair, il désigne l’homme tout entier (corps et âme), avec sa fragilité constitutive et son égoïsme continuellement opposé à la loi de l’amour, bien plus, avec l’Amour même qui a été répandu dans nos cœurs. En effet, ceux qui sont guidés par l’Esprit doivent affronter chaque jour « le beau combat de la foi » afin de pouvoir repousser toutes les tentations et vivre selon la foi professée à leur baptême. Comment faire ? Pour que l’Esprit Saint agisse, il nous faut lui répondre – nous le savons bien – et saint Paul, en écrivant cette Parole, pensait surtout à ce devoir des disciples du Christ, qui est justement de renoncer à soi-même et de lutter contre l’égoïsme sous toutes ses formes. Alors, cette mort à nous-mêmes engendre la vie, et tout détachement, tout émondage, chaque « non » que nous opposons à notre moi, est source de lumière nouvelle, de paix, de joie, d’amour, de liberté intérieure ; c’est une porte ouverte à l’Esprit. En libérant l’action de l’Esprit Saint dans nos cœurs, nous lui permettons de nous prodiguer ses dons avec plus d’abondance, et il pourra nous guider sur le chemin de la vie. « En effet, ceux-là sont fils de Dieu qui sont conduits par l’Esprit de Dieu » Comment vivre alors cette Parole ? Prenons davantage conscience de la présence de l’Esprit Saint en nous : nous portons au fond de nous un trésor immense et nous ne nous en rendons pas suffisamment compte. Nous possédons une richesse extraordinaire et elle reste le plus souvent inutilisée. Pour entendre et suivre la voix de l’Esprit Saint, nous devons dire ‘non’ à tout ce qui fait obstacle à la volonté de Dieu, et dire ‘oui’ à tout ce qu’il veut. Non aux tentations, en coupant court à leurs suggestions ; oui aux tâches que Dieu nous a confiées ; oui à l’amour envers tous les prochains ; oui aux épreuves et aux difficultés que nous rencontrons… Si nous agissons ainsi, l’Esprit Saint nous guidera et donnera à notre vie chrétienne cette saveur, cette vigueur, ce mordant, cette luminosité, qui est la marque de l’authenticité. Alors, ceux qui nous sont proches se rendront compte que nous ne sommes pas seulement les enfants de notre famille humaine, mais aussi enfants de Dieu. Chiara Lubich

Gennaio 2011

« La multitude de ceux qui étaient devenus croyants n’avait qu’un cœur et qu’une âme et nul ne considérait comme sa propriété l’un quelconque de ses biens ; au contraire, ils mettaient tout en commun ». (Ac. 4,32)

Examinons maintenant les aspects de cette unité. Avant tout, l’Esprit Saint réalisait entre les croyants l’unité des cœurs et des esprits. Il les aidait, dans la dynamique de la communion fraternelle, à surmonter les obstacles s’opposant à l’unité. En fait, le plus grand tient à notre individualisme, l’attachement à nos idées, à nos convictions, à nos goûts personnels. Ce sont nos égoïsmes qui édifient les barrières derrière lesquelles nous nous retranchons en rejetant ceux qui sont différents de nous.

« La multitude de ceux qui étaient devenus croyants n’avait qu’un cœur et qu’une âme et nul ne considérait comme sa propriété l’un quelconque de ses biens ; au contraire, ils mettaient tout en commun ». (Ac. 4,32)

L’unité réalisée par l’Esprit Saint se manifestait ensuite nécessairement dans la vie des croyants. L’unité d’esprit et de cœur s’incarnait dans une solidarité concrète, rendue visible par le partage des biens personnels avec les frères et les sœurs dans le besoin. Justement parce qu’elle était authentique, elle ne tolérait pas que, dans la communauté, certains vivent dans l’abondance et que d’autres soient privés du nécessaire.

« La multitude de ceux qui étaient devenus croyants n’avait qu’un cœur et qu’une âme et nul ne considérait comme sa propriété l’un quelconque de ses biens ; au contraire, ils mettaient tout en commun ». (Ac. 4,32)

Alors, comment vivre la Parole de Vie de ce mois ? Elle souligne la communion, l’unité que Jésus a tant recommandée et pour laquelle il nous a donné son Esprit. Ecoutant la voix de l’Esprit Saint, nous essaierons de faire grandir cette communion dans tous les domaines. Avant tout, dans le domaine spirituel, en surmontant les germes de division que nous portons en nous. Par exemple, ne serait-ce pas un contresens que de nous  prétendre unis à Jésus tout en restant divisés par notre individualisme, avançant chacun de notre coté, nous jugeant, voire nous excluant les uns les autres. Cela nous appelle à une nouvelle conversion à Dieu qui nous veut unis. En outre, cette Parole nous aidera à mieux saisir la contradiction entre notre foi chrétienne et l’usage égoïste des biens matériels. Elle nous encouragera à réaliser, dans la mesure de nos moyens, une solidarité authentique avec nos frères dans le besoin. Enfin, dans ce mois de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, cette Parole nous poussera à prier en vue de renforcer nos liens d’unité et d’amour avec nos frères et sœurs des différentes Eglises. Ne partageons-nous pas avec eux l’unique foi et l’unique Esprit du Christ, reçu à notre baptême !   Chiara Lubich

Les sciences sociales en dialogue

Plus de 60 professeurs d’université, sociologues et chercheurs dans le domaine social, venus d’Argentine, du Brésil, d’Autriche, d’Allemagne, de Russie, de Belgique, d’Italie et de France, ont participé au séminaire international L’action inspiré par l’agapè, catégorie interprétative pour les sciences sociales. Ce séminaire était organisé par le groupe scientifique Social-one, sciences sociales en dialogue, et s’est déroulé au centre mariapolis de Castel Gandolfo, les 17 et 18 janvier 2011.

Social-One est un groupe international de sociologues et de chercheurs dans le domaine social, désireux de faire avancer une expérience de vie, d’étude et de confrontation, à travers une dynamique d’écoute et d’ouverture réciproque, en puisant dans le charisme de Chiara Lubich. Depuis plus de 10 ans, Social-One essaie d’analyser plusieurs concepts clés des sciences sociales par une double lecture qui, à partir de la tradition sociologique, met en lumière les nouveautés représentées par le charisme de l’unité.

Depuis environ trois ans, après une série d’études sur la relation sociale, sur le conflit, sur les rapports sociaux et la fraternité, et à partir de la lecture d’une œuvre de Luc Boltanski, un des plus éminents sociologues modernes, Social-One a développé la perspective d’une nouvelle catégorie conceptuelle liée à l’action inspirée par l’agapè, à savoir, liée à un amour capable d’aller au-delà de l’incertitude, du chaos et du consumérisme, typiques des sociétés contemporaines.

« Au cours de ces deux dernières années, nous avons eu l’occasion d’échanger avec plusieurs sociologues italiens et d’autres pays sur ce sujet, souligne Vera Araujo, coordinatrice de Social-One. Nous nous sommes enrichis mutuellement et nous nous sommes sentis encouragés à continuer. »

Ainsi, le séminaire, parrainé par sept universités et instituts scientifiques, avait précisément pour objectif de présenter à la communauté scientifique quelques pistes de travail sur l’action inspirée par l’agapè, définie comme « une action, relation ou interaction sociale à travers laquelle les personnes apportent plus que la situation ne l’exige », explique Gennaro Iorio, sociologue et professeur associé à l’université de Salerne. « Ce n’est pas une action utilitaire qui sous-entend l’échange d’un marché. Pour être effective, l’attitude inspirée par l’agapè ne part pas du principe que l’autre nous rendra notre geste. »

Plus de 20 rapports scientifiques ont enrichi le séminaire en offrant de nouvelles pistes de recherche.

Haïfa : soirée avec les amis des Focolari

Eduardo Guedes et son dernier voyage

« Notre correspondant à Moscou nous a quittés à 56 ans à la suite d’une maladie fulgurante et impitoyable. Un exemple de sérieux professionnel et humain.

Nous avions voyagé ensemble pour écrire le livre Sul largo confine. Storie di cristiani nel Caucaso (Sur la grande frontière. Histoires de chrétiens du Caucase). En effet, Eduardo était correspondant pour Città Nuova, ainsi que pour plusieurs journaux portugais – Eduardo Guedes était de Lisbonne, où il était né le 10 juillet 1954 –, et sa connaissance de la langue russe et de la région était indispensable à la rédaction complète de ce livre.

Je me rappelle un voyage en taxi entre Vladikavkaz, capitale de l’Ossétie du Nord, et Nazran, celle de l’Ingouchie. C’était fin juillet 2007. La tension était palpable, car de graves troubles agitaient le Caucase. Le chauffeur de taxi n’était pas rassuré par ce trajet de quelques dizaines de kilomètres, parce que l’on ne savait pas comment réagiraient les soldats russes à la frontière. On racontait aussi que les enlèvements étaient fréquents dans la région, avec pour but de soutirer de l’argent aux étrangers. Eduardo a passé tout le temps du trajet à rassurer cet homme, avec le calme olympien qui le caractérisait depuis toujours.

En revanche, nous avons séjourné une semaine à Naltchik, la capitale de la Kabardino-Balkarie, où nous voulions essayer d’interviewer des représentants du monde politique et culturel de cette république de la Ciscaucasie. À cette occasion, j’ai apprécié la façon dont Eduardo menait ses interviews, faites plus de moments de silence que de paroles, avec la conviction que dans une interview, ce qui compte, c’est de se mettre au niveau de son interlocuteur, afin que celui-ci puisse s’exprimer de la façon la plus claire et la plus libre possible.

À Beslan, nous avons visité avec le maire l’école n° 1, cette école où, en septembre 2004, environ 300 enfants furent tués, lors de l’attentat le plus sanglant de l’histoire tchétchène et ingouche. Je me souviens qu’à un certain moment, il m’a trouvé dans l’obscurité d’un couloir éventré, incapable de retenir mes larmes, en train de feuilleter le cahier d’un enfant, encore taché de sang. Il m’a alors dit : « La barbarie est incompréhensible. Seul le visage ensanglanté du Christ m’apaise. »

Nous gardons le souvenir de ses dizaines d’articles sur la situation complexe en Russie, où il déployait beaucoup de courage pour dire la vérité, mais aussi beaucoup de délicatesse pour expliquer un monde qui, pour nous, Italiens, est encore enseveli sous des tonnes de préjugés et d’idées préconçues.

Merci, Eduardo, de tout cœur, de tout ce que tu nous as donné. Et continue à voyager et à nous envoyer des reportages de la terre où plus personne ne meurt. Nous nous rappelons avec émotion la phrase de l’évangile de Jean que Chiara Lubich t’avait proposée pour ton projet de vie : “Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est sien.” Toi, le monde, tu l’as aimé, et le monde t’a aimé. Au revoir. »

Eduardo avec Maria Voce à la rencontre des délégués en octobre 2010

Maria Voce visite une entreprise de l’Économie de communion

Ce sont bien elles, les personnes âgées, qui sont au cœur de cette entreprise, comme l’ont expliqué Elena Bravo et Pepe Alonso. Les employés ont évoqué les fonctions qu’ils remplissent en suivant la ligne qui consiste à rechercher le meilleur pour chaque résident : « Nous les aidons toujours à progresser, ou bien à conserver leurs capacités et à ne pas régresser. »

La Miniera est née en 2003, grâce à l’engagement et au dévouement d’Elena Bravo et de son mari Miguel Muñoz, de José Alonso et de sa femme Ana Vera, associés fondateurs de l’entreprise, et des employés.

« Merci de donner ce témoignage émouvant d’amour réciproque », a écrit Maria Voce sur le livre d’or des visiteurs. Giancarlo Faletti, coprésident des Focolari, a lui aussi exprimé ses remerciements : « Cela a été une visite merveilleuse ! Merci de votre courage et de votre amour pour ce magnifique projet de l’Économie de communion. »

La visite s’est achevée par la photo de groupe.

La visite à Séville avait débuté le 18 janvier par un accueil chaleureux des membres des Focolari : des bouquets de fleurs et des pas de danse sévillane. Le 21, une rencontre très cordiale a eu lieu entre Maria Voce et l’archevêque de Séville, Mgr Asenjo Pelegrina. Ils ont parlé du diocèse et du mouvement, de son développement en Espagne et de l’action en faveur du dialogue œcuménique et interreligieux. Enfin, l’archevêque a pris congé de Maria Voce en lui donnant sa bénédiction.

La soirée du 22 était consacrée à la rencontre entre la présidente et les membres du mouvement en Andalousie et en Estrémadure, qui se sont présentés à travers des expériences et des moments artistiques. Un voyage sur ces terres, intitulé « L’aventure de la lumière. Mélodie d’un peuple ». Enfin, il y a eu un moment de dialogue profond autour de quelques-unes des questions les plus importantes pour ces communautés.

Le 23 janvier, la présidente des Focolari a poursuivi son voyage vers Madrid, où elle a découvert la cité-pilote Château Extérieur (à Las Matas), puis vers Ségovie et Avila, la ville de saint Jean de la Croix et de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, qui, grâce à leurs charismes, ont joué un rôle particulièrement important dans l’histoire du mouvement des Focolari.

À l’issue de son voyage en Espagne, Maria Voce participera à Positive RevolutiON!, le rendez-vous très attendu des jeunes, le 29 janvier.