Mouvement des Focolari

Nouveau radicalisme évangélique

En ce moment très grave et douloureux, nous vivons cette ”heure de passion” en unité avec le Pape, avec l’Église tout entière, et avec tous ceux qui ont été blessés par le grave fléau des abus.

Mais surtout, j’ai exprimé notre sympathie au Saint Père, en mon nom personnel et au nom de tout le mouvement des Focolari, et je l’ai assuré de nos prières, à l’heure où nous assistons de plus en plus souvent à des attaques dirigées contre sa personne. Celles-ci nous apparaissent comme une réaction primaire à sa position claire et ferme, qui constitue la ligne directrice de son pontificat.

Animés de la foi en l’Amour du Père, qui guide l’histoire, nous sommes convaincus que cette heure annonce une nouvelle résurrection, justement parce qu’elle nous “force”, nous et l’Église tout entière, à un nouveau radicalisme évangélique.

Maria Voce, présidente des Focolari

 

 

 

Une lumière pour Milan

Une lumière pour Milan

La ville de Milan se rassemble pour rendre hommage à Chiara Lubich, qui en était devenue citoyenne d’honneur en 2004. Et la ville lombarde célèbre cet événement alors qu’elle traverse un moment délicat. Le 17 mars, deux ans après le décès de la fondatrice du mouvement des Focolari, survenu le 14 mars 2008, une rencontre intitulée “Semences de fraternité pour un monde plus uni” s’est déroulée dans la prestigieuse salle Alessi du Palazzo Marino. Les hôtes et les intervenants ont été accueillis par le maire, Mme Letizia Moratti, et par le conseil municipal. “Dans l’engagement de Chiara Lubich à l’échelle internationale, a dit Mme le maire, il y quelque chose que nous ressentons très fort à Milan: la conscience du fait que le dialogue et la rencontre de cultures différentes ne suffisent pas à dépasser les incompréhensions entre les peuples, et que les valeurs de solidarité et de communion sont les bases sur lesquelles construire un avenir de paix. Son cheminement illustre comment l’amour du prochain peut donner un sens concret aux actions humaines.” Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui, à Milan, sentent combien il est urgent de délivrer un message nouveau, porteur d’espérance. Mgr. Gianni Zappa, de l’archidiocèse de Milan, a tenu à mettre en évidence l’importance du dialogue dans la spiritualité de Chiara, tandis que le professeur Stefano Zamagni a montré comment le principe de fraternité rompt avec les schémas traditionnels de conflit politique et économique. La rencontre s’est conclue par les mots de Maria Voce, présidente du mouvement des Focolari : “J’ai l’impression que Chiara avait découvert que cette belle ville avait presque une vocation particulière: la vocation à faire le bien, à répandre l’amour et l’art d’aimer. Il me semble aussi qu’à Milan, la réalisation de ce projet est un objectif à poursuivre de toutes nos forces, afin de pas trahir le plan que Dieu a sur cette ville. Accueillir l’héritage de Chiara et, même, continuer à le faire vivre, comme nous le voulons, signifie aussi que nous devons faire nôtre cet engagement et offrir l’entière disponibilité des personnes du mouvement qui vivent ici.” Le lendemain, l’archevêque de Milan, le cardinal Dionigi Tettamanzi, a célébré la messe dans la basilique Saint-Ambroise, afin de remercier le Seigneur, a-t-il dit, du don inestimable que l’Église et la société ont reçu à travers la vie exemplaire de Chiara. La basilique était remplie des nombreux membres de la communauté des Focolari présente dans la ville, mais aussi de tous les amis et toutes les personnes qui se reconnaissent, d’une manière ou d’une autre, dans le rêve de Chiara, construire la fraternité universelle: des personnalités politiques, des représentants du monde de l’entreprise et de mouvements d’Église, ainsi que des frères appartenant à d’autres Églises. photos de la basilique Saint-Ambroise photos du Palazzo Marino

Une lumière pour Milan

“La force vive du charisme de l’unité”


"Ces jours-ci, dans de nombreux pays du monde, nous évoquons la mémoire de Chiara Lubich et sa pensée
. Cet événement nous offre l’occasion de remercier Dieu de l’immense cadeau qu’elle représente pour l’humanité, et de refaire jaillir la force vive du charisme de l’unité, qui a touché des personnes de cultures, de traditions et de convictions religieuses différentes.

Nous expérimentons, jour après jour, que Chiara ne nous a pas laissés seuls, et qu’elle continue d’agir, notamment à travers la vie de nos communautés, aux quatre coins de la terre, en apportant sa lumière et en renouvelant la société actuelle”. Ainsi s’exprime Maria Voce, présidente du mouvement des Focolari, dans son message à toutes les personnes présentes lors des célébrations organisées à l’occasion du deuxième anniversaire de la mort de Chiara.

En effet, ces derniers jours, les initiatives les plus diverses, prises spontanément, se multiplient sur tous les continents. Elles ne visent pas seulement à évoquer le souvenir de Chiara, mais aussi à révéler son héritage au plus possible de personnes, à l’heure où le monde entier traverse une crise et où la quête de nouveauté est forte.

Rencontres œcuméniques à Moscou et à Bucarest, et interreligieuses à Hong Kong (à l’occasion du 40ème anniversaire de l’arrivée du mouvement des Focolari sur cette terre); à Jérusalem, sur la montagne de Sion, où la tradition veut que Jésus ait prié pour l’unité, chrétiens, juifs et musulmans participeront à une cérémonie au cours de laquelle 8 oliviers seront dédiés à Chiara.

Manifestations culturelles: les villes de Rome et Milan accueillent deux rencontres auxquelles participeront des autorités religieuses et politiques, intitulées respectivement “Semences de fraternité pour un monde plus uni” et “Chiara Lubich: une vie consacrée à l’unité”, 10 ans après qu’elle a été faite citoyenne d’honneur de la ville de Rome, au Capitole.

L’impact du charisme de Chiara Lubich dans le monde de l’économie sera approfondi à l’université de Reggio d’Émilie. À Parme, il sera question de la “communication à l’ère des nouveaux médias: le style de Chiara Lubich”. Les manifestations artistiques ne seront pas en reste, avec des ballets classiques et des concerts.

Il y aura de nombreuses messes, dont beaucoup seront célébrées par les évêques, et qui seront suivies de rencontres ouvertes à tous, avec des témoignages et des temps pour approfondir la spiritualité de l’unité, autour de la redécouvrte de “Dieu Amour”, dont tout est parti. À Rome, la messe aura lieu dans la basilique Saint-Jean-de- Latran et sera célébrée par l’archevêque Gianfranco Ravasi, président du conseil pontifical pour la culture; à Milan, par le cardinal Dionigi Tettamanzi; à Santiago du Chili, par l’archevêque cardinal Francisco Javier Errázzuriz Ossa; à Instanbul, par Son Éminence Mgr Pelatre. À Saint Domingue (République dominicaine), le célébrant sera le cardinal Lopez Rodriguez et, à Hong Kong, le cardinal Zen. D’autres messes auront lieu à Split (Croatie), à Bucarest (Roumanie), à Melbourne (Australie), à Salvador de Bahia et à Aracaju (Brésil), à Iringa (Tanzanie) et à Montréal (Canada), pour n’en citer que quelques-unes.

Aux Etats-Unis (à Hyde Park, dans la banlieue New York), la messe célébrée par l’archevêque Celestino Migliore, observateur permanent à l’ONU pour le Saint Siège, sera suivie de la célébration de la remise du prix Luminosa 2010 pour l’unité.

Des événements en tout genre – plus de 400 dans le monde à ce jour – , qui montrent quel point l’esprit d’unité a atteint, et quelle reconnaissance s’exprime en évoquant la mémoire de Chiara Lubich. “Quelle est la meilleure façon pour nous de lui dire merci?” conclut Maria Voce dans son message. “Avançons ensemble en suivant ses pas, en vivant l’Idéal pour lequel Chiara a donné sa vie: la fraternité universelle.”

 

Une lumière pour Milan

La fraternité vécue partout!

Après Haïti, le Chili. Dans la nuit du 26 au 27 février, un très violent séisme de magnitude 8,8 sur l’échelle de Richter a frappé le pays, notamment la ville de Concepción et la côte. Les premières nouvelles de la communauté du mouvement des Focolari au Chili commencent à arriver. Ce sont des messages envoyés par mail, encore très fragmentaires et confus. Ils parlent de destruction, d’amis et de proches perdus, de douleur ressentie par tous. Pourtant, toutes ces nouvelles sont porteuses d’une espérance jamais abandonnée, d’un élan de solidarité qui est parti de nombreux endroits, au lendemain du séisme. Espérance et solidarité: des traits typiques du peuple chilien.

Ramiro et un groupe d’amis sont partis de la capitale, Santiago, pour rejoindre les membres de la communauté des Focolari les plus touchés. Ils ont voyagé de nuit à bord de deux voitures remplies de biens de première nécessité, en bravant le couvre-feu. À Concepción, après deux jours de voyage (normalement, il ne faut que 6 heures), ils ont reçu un accueil très ému de la communauté parce que, raconte Neldi, co-responsable du mouvement au Chili, les biens qu’ils avaient apportés en cadeau “étaient justement ce dont nous avions besoin, et la distribution a aussitôt commencé. Nous ressentons très fort l’esprit de famille, l’élan de solidarité”. “C’est impressionnant, écrit Ramiro, de voir que, dans cette situation de douleur, Jésus est là, présent en chaque personne et dans chaque famille qui souffre des conséquences de ce séisme.” Le groupe a ensuite rejoint Curicó et, de là, le centre mariapolis de Cunaco, à 170 km au sud de Santiago.

Dans les jours mêmes où le séisme s’est produit, se déroulait un congrès de jeunes filles. Ce sont les “gen”, les jeunes du mouvement des Focolari. Bea Isola raconte, par mail, ce qui est arrivé:

“À ce moment-là, nous participions au congrès au centre mariapolis de Cunaco. Un congrès dont nous avions rêvé et que nous préparions depuis des mois… Mais nous ne savions pas quel programme Dieu nous avait réservé pour ce troisième jour. Nous étions profondément convaincues de l’amour de Dieu. C'est la première chose que nous nous sommes rappelée cette nuit-là, car la devise que nous avions choisie pour le congrès était: “Ayez courage! Dieu vous aime immensément!” 

Après les secousses, le panneau sur lequel ces mots étaient inscrits est resté seul planté au beau milieu de la salle où se déroulait le congrès, comme un signe très fort qui restera gravé pour toujours dans nos âmes!

Dans les heures qui ont suivi le séisme, nous avons vécu dans la peur et dans l’attente de nouvelles de nos familles et de nos amis, en particulier de ceux qui vivaient dans les zones les plus durement frappées, et dont nous n’avions pas de nouvelles parce les communications sont restées coupées pendant de longues heures, pendant même deux jours avec certains. Les uns ont appris qu’un de leurs amis était mort, les autres, que plusieurs personnes avaient péri sous les décombres d’une discothèque.

Puis nous avons visité le petit village voisin du centre mariapolis. Les magasins étaient détruits, les gens dormaient dehors, sans eau ni électricité. Nous nous sommes proposées, avec tous les autres, pour aider les religieuses à vider la paroisse de ses biens – au péril de notre vie. Ce sont de petites choses, mais elles reflètent l’expérience intense d'amour réciproque que nous étions en train de vivre. Nous sommes reparties transformées par Dieu. Et, ces jours-ci, les mails et les coups de téléphone continuent à arriver, et ils racontent eux aussi des faits concrets.  Au Chili, où les déséquilibres sociaux se font durement sentir, la fraternité grandit! Et nous le remarquons partout!“

C’est cette fraternité qui redonne courage et espoir à tous ceux qui ont tant perdu, quand ils n’ont pas tout perdu. Ainsi Gonzalo Espinoza, 21 ans, écrit de Constitución, ville frappée elle aussi par l’onde de choc, après une rencontre vécue avec un groupe de jeunes qui sont venus le voir:

“Les quelques heures que j’ai passées avec eux m’ont fait oublier tout ce que j’ai vécu au cours de cette semaine. J’ai vu des personnes qui demandent de l’aide… j’ai vu la douleur, j’ai vu la nature en furie, qui m’a laissé sans maison, cet endroit où j’ai passé les 21 années de ma vie avec ma mère et ma grand-mère… Aujourd’hui, je n’ai plus rien… Grâce à Dieu, ma famille est en vie. Je souffre en pensant à mes amis disparus, à ceux d’entre eux qui sont morts. Mais je relève la tête et je continue à me battre pour ma famillle.”
 

Parole de vie de mars 2010

N’as-tu jamais senti le besoin d’être aidé, tout en ayant le sentiment que personne ne peut venir à ton secours ? Il t’arrive alors de te tourner vers Quelqu’un qui sait rendre possible ce qui te semble impossible. Ce « quelqu’un » s’appelle : Jésus.
Voici ce qu’il te dit :

« En vérité je vous le déclare, si un jour votre foi est semblable à une graine de moutarde, vous direz à cette montagne : “Passe d’ici là-bas”, et elle y passera. Rien ne vous sera impossible » (Mt 17,20).1

Bien sûr, l’expression « déplacer les montagnes » n’est pas à prendre au pied de la lettre et Jésus ne promet pas aux disciples le pouvoir de réaliser des miracles spectaculaires pour étonner les foules. (…) Si Jésus utilise une manière de parler volontairement excessive, c’est pour faire pénétrer, dans l’esprit de ses disciples, l’idée que rien n’est impossible à celui qui a la foi.
Chaque miracle accompli par Jésus, directement ou par les siens, l’a toujours été en vue du royaume de Dieu ou du salut des hommes. Déplacer une montagne ne servirait pas cette cause.
La comparaison avec la « graine de moutarde », indique, elle, que Jésus te demande avant tout une foi authentique, fondée uniquement sur Dieu et non sur tes propres capacités.
Si le doute te saisit, si ta foi se fait hésitante, cela manifeste que ta confiance en Dieu n’est pas encore totale. Ta foi, faible et peu efficace, prend encore appui sur tes propres forces et la logique humaine.
Par contre, celui qui se fie entièrement à Dieu lui permet d’agir et… à Dieu rien n’est impossible. Ce que Jésus demande à ses disciples, c’est justement cette attitude pleine de confiance qui permet à Dieu lui-même de manifester sa puissance. Et cette foi, capable de déplacer les montagnes, n’est nullement réservée à quelques personnes en dehors du commun. Tous les croyants peuvent et doivent l’acquérir.

« En vérité je vous le déclare, si un jour votre foi est semblable à une graine de moutarde, vous direz à cette montagne : “Passe d’ici là-bas”, et elle y passera. Rien ne vous sera impossible » (Mt 17,20).

On pense que Jésus aurait adressé ces paroles à ses disciples au moment de leur envoi en mission.
Il est facile de se décourager et de prendre peur lorsqu’on se sait un petit troupeau peu préparé, sans talents particuliers pour affronter des foules innombrables auxquelles il faut porter la vérité de l’Évangile.
Il est facile de perdre courage face à des gens qui s’intéressent à tout autre chose qu’au royaume de Dieu.
La tâche semble impossible.
Et voilà que Jésus assure aux siens que, avec la foi, ils « déplaceront les montagnes » de l’indifférence et de l’absence d’intérêt du monde.
Pourvu qu’ils aient la foi, rien ne leur sera impossible.
Cette phrase peut encore s’appliquer à toutes les autres circonstances de la vie, à condition qu’elles soient en rapport avec la diffusion de l’Évangile et le salut des hommes.
Les difficultés insurmontables, peuvent faire naître en nous une tentation : celle de renoncer à se tourner vers Dieu. La logique humaine nous dit alors : perdons toutes illusions, cela ne sert à rien d’espérer.
Jésus nous incite alors à ne pas perdre courage et à nous tourner vers Dieu avec confiance. Lui, d’une manière ou d’une autre, nous exaucera.

C’est  l’expérience de Lella, une jeune étrangère venant de commencer un nouveau travail en Flandre. Elle se sentait marginalisée et découragée du fait de la barrière de la langue. Ayant pensé bien faire en apprenant le français afin de pouvoir parler avec ses compagnes, elle comprit vite que les flamands l’étudient seulement à l’école et ne le parlent pas volontiers.
Comment déplacer cette montagne de l’impossibilité de communiquer qui l’isolait des autres? Que pouvait-elle faire pour ses compagnes de travail ?
Une d’elles, Godelieve, en larmes, venait de se retirer dans sa chambre, sans toucher au repas. Lella aurait voulu frapper à sa porte, lui parler, essayer de l’aider. Mais elle y renonça, vaincue encore une fois par le mur de la langue.
Le lendemain matin, elle se rendit à l’Eglise et ne put s’empêcher de pleurer. Jésus était là, l’entendait au-delà des mots. La certitude de cette compréhension lui donna du courage. Elle demanda à Jésus: “Pourquoi ne puis-je pas partager avec les autres leur souffrances, leur dire ce que tu m’as dit lorsque je t’ai rencontré : que tu as transformé la souffrance en amour ?”
Puis  son regard tomba sur l’évangile du jour. Elle y lut: “Soyez pleins d’assurance, j’ai vaincu le monde !” Ces paroles lui donnèrent une grande paix.
Rentrant de l’église, elle se mit à préparer le petit déjeuner, avec Annj, la jeune qui s’occupe du ménage de la maison.
Godelieve descendit la première de sa chambre afin de chercher son café. En hâte pour ne rencontrer personne. Mais soudain elle s’arrêta. La paix de Lella l’avait touchée au plus profond d’elle-même, plus fortement que n’importe quelle parole.
En chemin, Godelieve rejoignit Lella et s’efforçant de parler français, elle lui dit: “Ce n’est pas nécessaire que tu me parles. Aujourd’hui, c’est ta vie qui m’a dit: “Aime, toi aussi !”.
La montagne s’était déplacée.

CHIARA LUBICH

Une lumière pour Milan

“Nos racines et nos aspirations”

60 chrétiens et musulmans venus des différents cantons de la Suisse se sont retrouvés le 14 février à Baar, au centre du mouvement des Focolari, pour une journée de rencontre et de dialogue. Le programme était articulé autour de l’expérience très profonde faite par un couple venu tout spécialement d’Algérie, Mohammed et Shahrazade. Leur enthousiasme et le récit très simple de leur vie avec la communauté musulmane du mouvement des Focolari en Algérie ont été, pour les participants, une grande bouffée d’espérance, fondée sur la certitude qu’un chemin ensemble est déjà une réalité. En effet, le mouvement des Focolari est présent en Algérie depuis les années 60 et est aujourd’hui composé à 90% de musulmans, qui appartiennent aux divers courants de l’islam. Le dialogue promu par les Focolari consiste avant tout à partager des moments de vie. “Cette expérience, a dit Mohammed, médecin de profession, m’a aidé à aller à l’essentiel et a purifié ma foi. La découverte de Dieu Amour qui se manifestait à moi, n’était plus une simple théorie”. Et Shahrazade a ajouté: “Nous avons appris l’humilité, mais aussi que l’amour nous conduit à nous améliorer constamment, parce que l’amour de Dieu est sans mesure”. Paul Lemarié, qui suit le dialogue islamo-chrétien pour le centre de dialogue interreligieux du mouvement des Focolari, a également participé à la rencontre de Baar. Celle-ci a même eu des échos dans la presse locale. C’est ainsi que Martin Hoegger écrit: “Une journée riche en événements, axée sur le partage des racines communes aux chrétiens et aux musulmans: la foi en l’amour de Dieu. Mais également axée sur l’aspiration à le vivre dans nos relations les uns avec les autres, dans un dialogue de vie”. Et dans un autre article, on peut lire: “Nous avons tous été enrichis, chrétiens et musulmans, par cette journée de partage intense, centrée sur la découverte de Dieu Amour, tellement que nous pouvons affirmer qu’une autre étoile a commencé à briller sur toute la Suisse.”

Did you mean: La presidenta de los Focolares en Tailandia Le président du Mouvement des Focolari en Thaïlande

« J’ai le sentiment d’avoir trouvé ici en Asie un champ déjà labouré, et dont les graines ont déjà commencé à germer » : l’image que Maria Voce, Présidente du Mouvement des Focolari, donne du Mouvement présent sur le continent asiatique est celle d’une organisation mature, prête à cueillir les fruits de son propre travail. Lors d’une interview donnée à « MissionOnLines », Maria Voce raconte son voyage commencé le 6 janvier. Ce voyage l’a porté de la Corée du Sud, au Japon, aux Philippines et en Thaïlande ; dans quelques jours elle s’envolera pour le Pakistan, dernière étape de ce tour d’Asie. Ce qui l’a poussé à venir en l’Asie c’est « le besoin de connaître la communauté du Mouvement des Focolari dans ces différents pays ; mais aussi le sentiment que ce voyage me donnerait la possibilité de recueillir pleinement l’héritage de Chiara Lubich. Mais ma présence ici – nous explique-t-elle – se veut aussi un signe de notre soutien pour notre Œuvre, et entend témoigner aux personnes du Mouvement que nous les avons très à cœur ». En Thaïlande, Maria Voce a d’abord participé au quatrième Symposium international bouddhiste-chrétien. Il s’est déroulé dans la ville de Chiang Mai, et deux cents personnes y ont participé, représentant une vingtaine de pays d’Extrême Orient, d’Italie et de Grande Bretagne. C’est ensuite le 7 et 8 février, que Maria Voce a participé à la rencontre de 800 focolarini venus des différents pays d’Asie. Comme le souligne la présidente, « cette rencontre a été un évènement exceptionnel. Malgré les très grandes difficultés rencontrées lors de son organisation, chacun a eu à cœur de s’y engager totalement, pour arriver à avoir un moment d’unité ressenti par tous comme essentiel pour reprendre un nouvel élan ». Du 9 au 12 février, la présidente a rencontré les évêques d’Extrême Orient amis du Mouvement, réunis à Sampran pour leur congrès autour du thème : « Communiquer Dieu Amour. La nouvelle évangélisation d’aujourd’hui ». Parmi eux étaient présent l’archevêque de Bangkok, Francis Xavier Kriengsak Kovithavanij, le nonce apostolique de Thaïlande, Singapour et du Cambodge, l’archevêque Salvatore Pennacchio, et Ruffin Anthony l’évêque collaborateur d’Islamabad et Rawalpindi au Pakistan. Les trente prélats ont plus particulièrement approfondi deux sujets : d’une part le défi de l’encyclique Caristas in veritas et la nécessité de la communication à l’époque de la mondialisation ; et d’autre part le dialogue interreligieux à la lumière de Dieu Amour. Le voyage de Maria Voce se poursuit sous le signe du partage, des échanges entre les uns et les autres, de la découverte : « Ce qui est surtout impressionnant en Asie, nous dit-elle, c’est le sens du sacré dans les populations elles-mêmes, et cela nous oblige à être à la hauteur ».

Evêques en Thaïlande

Le nouvel évêque d’Islamabad et Rawalpindi, au Pakistan, dont le diocèse arrive jusqu’à la frontière avec l’Afghanistan, où les visites pastorales sont parfois à très haut risque, vient d’être ordonné.

Msgr. Anthony Rufin participe ainsi pour la première fois au congrès périodique des évêques amis du Mouvement des Focolari de l’Extrême Orient.

En 2009 il s’était tenu à Macao, cette année à Bangkok, en terre thaïlandaise. Le rendez-vous débutera cet après-midi, 9 février, et continuera jusqu’au 12.

Les trente prélats réfléchiront sur le thème « Communiquer Dieu Amour. La nouvelle évangélisation aujourd’hui » et s’interrogeront particulièrement sur deux sujets : d’un côté, le défi de l’encyclique Caritas in Veritate et la nécessité de la communication à l’époque de la mondialisation, et, de l’autre, le dialogue interreligieux à la lumière de Dieu Amour.

Par Paolo Lòriga

Une lumière pour Milan

Mille chemins pour un monde uni

Un voyage qui a débuté en 1985, lorsque Chiara Lubich a lancé chez les jeunes du mouvement des Focolari l'idée d’inviter aussi les gens de leur âge, quelles que soient leur nationalité, leur culture et leurs convinctions religieuses, à travailler ensemble pour construire un monde plus solidaire. Un voyage qui les a déjà amenés très loin, comme en témoignent les multiples activités et projets mis en œuvre dans les pays en voie de développement, dans les villes ou, tout simplement, là où ces jeunes vivent. Afin de donner une nouvelle impulsion à ce projet et de le faire connaître au plus de jeunes possible, les Jeunes pour un monde uni se retrouveront au centre mariapolis de Castelgandolfo, du 19 au 21 février.

Une rencontre qui a pour ambition de relancer les “chemins pour un monde uni” des débuts, qui avaient caractérisé les premiers temps du mouvement, et de recommencer – ou de continuer –, aujourd’hui, à les faire partager ensemble à d’autres jeunes. Des jeunes toujours plus différents dans un monde globalisé: certains arrivent de loin, d’autres n’ont aucune croyance religieuse, mais tous ont en commun le désir d’abattre les barrières qui se dressent aujourd’hui encore entre les personnes d’ethnies, de cultures et d’origines sociales différentes.
 
Cette rencontre, qui prévoit entre autres une visite d’une demi-journée de Rome, est ouverte non seulement à ceux qui connaissent déjà les Jeunes pour un monde uni, mais aussi à ceux qui les abordent pour la première fois. Les temps de réflexion, les témoignages et les échanges alterneront avec les moments de fête, d’amitié et de travail concret, afin de donner forme, sans attendre, aux idées qui auront émergé au cours de la rencontre.
 
Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 12 février à cette adresse: sgmu@focolare.org, ou bien au 0039 6 94792089, auprès du secrétariat international GMU, chargé de l’organisation.

par Amanda Cima
Source:    Città nuova

www.mondounito.net

Les Jeunes pour un monde uni sont aussi sur Facebook !

 

Une lumière pour Milan

Giancarlo Faletti

Notes biographiques

Giancarlo Faletti a été coprésident du mouvement des Focolari du 7 juillet 2008 au 13 septembre 2014 Piémontais de Cerro Tanaro (Asti, Italie), Giancarlo Faletti est né le 14 septembre 1940 dans une famille particulièrement sensible aux problèmes sociaux. Sans avoir reçu une éducation religieuse particulière, il ressent vite l’exigence de s’engager dans un groupe catholique de jeunes, et plus tard, dans le volontariat chrétien, auprès des personnes qui souffrent et vivent dans la pauvreté. Après une période de recherche, en 1959 il rencontre la spiritualité de communion et est fasciné par la proposition de Chiara Lubich de vivre pour contribuer à la réalisation de l’unité de la famille humaine, comme le demande Jésus au Père : « Que tous soient un ! » (Jn 17,21), le but même du Mouvement. A 25 ans, il décide de se donner complètement à Dieu et entre dans la communauté du focolare. Ses études en économie terminées, il trouve un emploi dans un prestigieux institut bancaire à Turin, avec d’importantes responsabilités. En 1972, après plusieurs années au focolare de Turin, il devient responsable de celui de Gênes, où il montre une attention et une présence plus particulières aux jeunes. Des années qui ont porté du fruit, surtout parmi les jeunes, comme Chiara Luce Badano, récemment béatifiée, et Alberto Michelotti et Carlo Grisolia pour lesquels la cause de béatification est actuellement en cours. Après sa nomination comme délégué responsable du Mouvement pour le Latium, Giancarlo Faletti complète ses études de théologie à l’Université Pontificale de Saint Jean de Latran, et est ordonné prêtre en 1997. Quelques mois plus tard, Chiara Lubich le nomme délégué responsable du Mouvement pour les Abruzzes, la Sardaigne et Rome, où il reste jusqu’à l’Assemblée de 2008, date à laquelle il est élu Co-président. À la fin de cette Assemblée, il accompagne Maria Voce chez le pape Benoît XVI et, fin janvier 2009, il est présent à Moscou à l’intronisation du Patriarche Cyrille 1er . Au cours des années., il a accompagné la Présidente Maria Voce dans les différents voyages en Europe et dans le monde pour rencontrer les communautés des Focolari. Il a eu ainsi  l’occasion d’avoir de nombreux contacts avec des personnalités au niveau des institutions civiles ou ecclésiales.

Une lumière pour Milan

Tremblement de terre en Haïti

Ils sont en première ligne pour secourir les blessés et les personnes évacuées. La communauté du mouvement des Focolari est regroupée à Mont-Organisé, ville située dans le nord de l’île, non loin de la frontière avec la République dominicaine. D’après les premières informations recueillies par la revue “Living City”, à New York, la communauté des Focolari a décidé de construire un centre d’accueil pour les familles, sur un morceau de terrain qu’elle a reçu en cadeau il y a quelques années. Dans les jours qui ont suivi le tremblement de terre, la somme de 47000 dollars est arrivée, et elle servira à assurer un logement à vingt familles. Ils sont nombreux à avoir quitté la capitale pour chercher de l’aide précisément dans la partie septentrionale du pays. “Ils sont arrivés sans rien, ils ont tout perdu, ils ne savent pas où aller et n’ont pas mangé depuis des jours”, rapporte Wilfrid Joachin, coordinateur du mouvement des Focolari à Mont Organisé. “Tout le pays est dévasté. Ici, presque chaque famille a perdu un de ses membres dans le tremblement de terre. Maintenant, après ce désastre, tout le monde cherche à s’installer dans les campagnes”. Pourtant, ce sont aussi des nouvelles rassurantes qui nous parviennent d’Haïti. “Tous les enfants associés au projet international de parrainage, sponsorisé par le mouvement, sont sains et saufs”, affirme W. Joachin.

Un centre devant assurer la distribution de vêtements, de nourriture et de médicaments est aussi en train d’être organisé. L’aide arrive par l’intermédiaire de la communauté du focolare présente en République dominicaine. Le Dr Modesto Herrera, membre du focolare, est parti de La Romana, une ville de la République dominicaine, avec 150 autres médecins, infirmiers et volontaires, puis ils ont rejoint Port-au-Prince en car, dans l’intention de passer cinq jours à Haïti. “Les gens nous attendaient à l’Église évangélique, où nous logions. Certains d’entre nous ont travaillé dans des camps de réfugiés, d’autres dans des hôpitaux, où ils soignaient 300 personnes par jour. Le plus beau a été de tisser des liens avec eux”.

L’élan de solidarité suscité par le tremblement de terre au sein de la population de la République dominicaine constitue un autre signe d’espérance. Le pays a aussitôt ouvert ses frontières afin d’accueillir les blessés haïtiens dans ses hôpitaux, laissant de côté des années de préjugés culturels et de conflits entre les deux pays. “Peut-être est-ce la volonté de Dieu que nous nous manifestions auprès de ces personnes et que nous veillions sur elles, parce que ce sont nos frères et nos voisins”, a écrit l’évêque Mgr. Francisco Ozoria, président de la Commission pastorale haïtienne en République dominicaine. “Puisque Dieu fait fleurir la vie sur les ruines, la population d’Haïti verra naître une nouvelle vie, grâce à la solidarité de tous”.
 

Février 2010

Jésus se présente comme celui qui réalise les promesses divines et les attentes d’un peuple dont l’histoire est marquée par l’alliance conclue avec son Dieu et qu’il n’a jamais révoquée.
Une autre image utilisée par Jésus évoque, en l’expliquant, cette même idée de la porte : « Je suis le chemin,(…). Personne ne va au Père si ce n’est par moi » (Jn 14,6). Il est donc véritablement un chemin et une porte ouverte sur le Père, sur Dieu lui-même.

« Je suis la porte : si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé, il ira et viendra et trouvera de quoi se nourrir. »

Dans notre vie, quelle importance donner à cette parole?
D’autres passages de l’Evangile, dans la ligne de celui de Jean  apportent des réponses, mais retenons celui de la « porte étroite » par laquelle il faut s’efforcer de passer pour entrer dans la vie.  .
Pourquoi la porte étroite ? Parce que cette image nous semble la plus apte à comprendre la vérité que Jésus révèle de lui-même et nous indique le mieux comment la vivre.
Quand Jésus devient-il la porte totalement  ouverte sur la Trinité ? C’est au moment où la porte du Ciel semble se fermer pour lui qu’il devient la porte du Ciel pour chacun de nous.
Jésus dans son abandon  est la porte, le passage par lequel se réalise l’« admirable échange » entre Dieu et l’humanité : en devenant néant, il unit les fils au Père et c’est par ce vide, (l’embrasure de la porte) que l’homme entre en contact avec Dieu et Dieu avec l’homme.
Il est ainsi en même temps porte étroite et porte entièrement ouverte. Et nous pouvons en faire l’expérience.

« Je suis la porte : si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé, il ira et viendra et trouvera de quoi se nourrir. »

Jésus dans son abandon s’est fait pour nous accès au Père.
Il a fait sa part. Mais pour bénéficier d’une telle grâce, chacun de nous doit aussi faire la sienne, bien petite : s’approcher de cette porte et la franchir. Comment ?
Lorsque la déception nous envahit, lorsqu’un traumatisme, un malheur imprévu ou une maladie incompréhensible nous blessent, nous pouvons toujours nous rappeler la souffrance de Jésus, qui a éprouvé personnellement toutes ces épreuves et bien d’autres encore.
Oui, il est présent dans chacune de nos souffrances. Chacune d’elles porte son nom.
Essayons alors de reconnaître Jésus dans toutes nos angoisses, aussi bien que nos difficultés et les mauvais moments de la vie, dans toutes les obscurités, dans nos tragédies personnelles et celles qui touchent les autres. Reconnaissons-le aussi dans les souffrances de l’humanité qui nous entoure. Il les a faites siennes, elles sont devenues Lui.
Nous pouvons alors lui dire, avec foi : « C’est toi, Seigneur, mon unique bien »4. Il nous suffira ensuite d’agir concrètement afin de soulager « ses » souffrances dans les pauvres et les malheureux, pour franchir la porte, et trouver au-delà une joie encore jamais éprouvée, une nouvelle plénitude de vie.

Chiara Lubich

N.B. Ce commentaire a été publié in extenso en mars 1999

 

Une lumière pour Milan

Il y a 90 ans naissait Chiara Lubich

Chère Eli, Chiara aurait aujourd’hui 90 ans. Pendant ce laps de temps, l’humanité a parcouru un chemin. Dans cette perspective, toi qui as été à ses côtés si longtemps, quelle est à ton avis la portée historique de Chiara ?

« Il me semble que Dieu, dans l’histoire, envoie à chaque époque un charisme correspondant à des besoins particuliers de l’humanité. A notre époque, il existe une tension à l’unité, politique, commerciale, etc. L’union européenne, l’ONU, le dialogue œcuménique en sont un témoignage. Le concile Vatican II a ouvert les portes aux autres Églises et aux autres religions. Pour le charisme de l’unité, on peut dire qu’il préexistait un contexte historique. Le charisme de Chiara, que l’on peut résumer par les paroles de Jésus : “Que tous soient Un” (Jn 17,21), est véritablement l’unité portée à sa dimension maximale : “tous Un”. Son charisme s’adresse à tous les enfants de Dieu, qui est Amour, voilà pourquoi tous sont faits pour aimer. Chiara, misant sur cette nature de l’homme, n’a eu de cesse de créer des relations avec tout le monde. Son intuition que c’est l’amour réciproque qui porte à l’unité a été une nouveauté : la découverte que l’on peut aller à Dieu ensemble, en communion, allant de plénitude en plénitude ! »

Le « don de prophétie » de Chiara a été plusieurs fois mis en évidence, même par les personnalités les plus éminentes de l’Église. Pourrais-tu nous donner quelques-unes de ses intuitions qui se sont, en un certain sens, réalisées ?

« Un fait : c’était tout au début du Mouvement, le jour de la fête du Christ Roi de l’univers. Elle a invité ses premières compagnes à demander ce qu’on lisait dans les Écritures : “…demandez et je vous donnerai toutes les nations en héritage…”. Et de son vivant, elle a vu cet esprit évangélique arriver dans 184 pays, c’est-à-dire presque dans le monde entier… Une autre nouveauté – sur les traces des Pères de l’Église – la présence de Jésus “là où deux ou trois se trouvent réunis” en son nom (Mt 18,20). La présence de Jésus entre elle et ses premières compagnes, qui comblait toutes leur aspirations, était une expérience toute nouvelle. De même la communion des biens et l’unité (seuls les communistes en parlaient), la Parole de l’Évangile (les protestants)… L’attitude d’ouverture et le souci de mettre en relief le positif des autres Églises en entamant un dialogue œcuménique ; le dialogue interreligieux aussi, et celui avec tous les hommes de bonne volonté… toutes choses qu’ont ensuite confirmées le Concile, puis les papes, et qui font maintenant partie de la vie de l’Église. Il y a aussi l’expérience vécue avec le peuple Bangwa en Afrique… (exemple de la nouvelle évangélisation), commencée dans les années soixante. Et aussi l’importance des laïcs pour “tracer la route” à l’Église institutionnelle, dans divers domaines humains. On peut ainsi mieux comprendre pourquoi Dieu a choisi une femme pour construire l’unité entre tous. “L’Œuvre de Marie – nous l’avons écrit dans les statuts, c’est voulu par Chiara et ratifié par l’Église – désire être, autant que possible, une présence de Marie sur la terre, presque sa continuation” (article 2). Sous ce désir, il y a sa forte expérience spirituelle. »

Quelle relation Chiara avait-elle avec les jeunes et que représentaient-ils pour elle ?

« Elle avait une relation privilégiée avec les jeunes parce qu’elle sentait qu’ils n’avaient pas besoin de perdre beaucoup de choses, comme peut-être les adultes. Elle les sentait plus libres et se trouvait bien avec eux, surtout avec les très jeunes. Elle croyait en leur nature non contaminée et entretenait avec eux une relation directe, simple et spontanée. Elle était heureuse de voir que les jeunes sont attirés par de grands idéaux, que tout leur semble possible. Car son idéal était immense, positivement utopique, et les jeunes se sentaient attirés. Elle a fait une “révolution” rien que dans la simplicité de sa relation avec eux, avec sa proposition toute normale de se réaliser en faisant la volonté de Dieu, de présenter la sainteté à la portée de tous. Elle recevait beaucoup de lettres des jeunes qui voulaient l’imiter en suivant Dieu, s’engager à vivre l’Évangile, à tout donner… C’est comme lorsqu’elle a lancé l’Économie de communion : elle est allée tout de suite trouver les jeunes étudiants et les a encouragés à bien se préparer pour pouvoir la développer. Quand elle a commencé son aventure, elle était toute jeune et entourée de compagnes encore plus jeunes qu’elle. En somme, elle a toujours eu une grande confiance dans les jeunes. »

A ton avis, que nous dirait Chiara aujourd’hui ?

« Elle nous dirait encore : aimez-vous les uns les autres, comme Jésus nous a aimés. Oui, je crois. »
 

Haïti au lendemain du tremblement de terre

Nous avons tous partagé, ces jours-ci, la douloureuse situation que connaît Haïti, et les conséquences terribles du très violent séisme qui a ravagé ces terres.
Très vite, nous avons reçu des messages de solidarité de la famille du focolare du monde entier, qui nous demandaient des nouvelles et nous assuraient de leurs prières pour les nombreuses victimes et pour la nation entière.

Six jours après ce tremblement de terre dévastateur, nous avons réussi à joindre par téléphone Wilfrid Joachin, coordinateur du focolare au niveau local, qui vit à Mount-Organisé, une ville située dans le nord d’Haïti.
Joachin fait le point sur la situation de cette région du pays: “Deux de nos amis qui étudient à Port-au-Prince ont survécu. Presque toutes les familles ont perdu au moins un de leurs membres dans le tremblement de terre, parce que beaucoup de personnes originaires des villages habitent temporairement la capitale pour y étudier ou y travailler. Une famille de Carice a perdu sept de ses huit enfants. En ce moment, comme Port-au-Prince a été détruit, tout le monde cherche à fuir la ville, vers les campagnes.”

“Beaucoup de gens de la capitale sont arrivés à Ounaminthe (ville du nord-est du pays, située à la frontière avec la République dominicaine) sans rien, parce qu’ils ont perdu tout ce qu’ils avaient à Port-au-Prince. Et ils ne savent pas où aller. Ils n’ont pas mangé depuis des jours et quêtent pour avoir de la nourriture et un toit. D’autres villes, comme Mont-Organisé, Savanette ou Carice, offrent des scènes semblables. Tout le pays est détruit, rasé par ce grand désastre. Nous, nous sommes venus dans l’idée de construire un centre pour les familles démunies.”

Il y a quelques années, le mouvement des Focolari d’Haïti a reçu un morceau de terrain. Joachim et les autres membres du mouvement sont en train de mettre au point un projet prévoyant de construire sur ce terrain, ce qui permettra à vingt familles d’avoir un logement. En attendant, un centre assurera la distribution de vêtements et d’aliments, ainsi qu’une aide sanitaire. Il y a un hôpital près de Mount-Organisé, poursuit Joachin, “et c’est nous qui y prendrons soin de ces familles, même si nos moyens sont insuffisants.”

Le groupe des Focolari d’Haïti dépend en grande partie de l’aide extérieure pour pouvoir mener à bien ce projet. C’est pourquoi nous faisons appel à la générosité de toutes les personnes désireuses d’apporter leur aide. Il est possible de participer dès à présent.

Pour toute information contacter: toronto@focolare.ca

Une lumière pour Milan

Année sacerdotale: “Soyez des témoins fidèles de l’amour et de l’unité.”

«Je vous remercie pour cette création qui s’efforce de traduire sous une forme artistique l’histoire extraordinaire du Saint Curé d’Ars». Ainsi s’est exprimé l’Archevêque Mgr Mauro Piacenza, Secrétaire de la Congrégation pour le Clergé, à la fin du spectacle “Ars Amoris – l’Amour venu d’Ars”  donné par le ConcerThéâtre, qui a fait ses débuts le jeudi 14 janvier au Centre Mariapoli de Castelgandolfo.

S’adressant aux 550 prêtres de 31 pays, réunis pour leur retraite annuelle, l’Archevêque a rappelé combien il est important de donner une visibilité à Dieu Amour dans la société d’aujourd’hui: «Les fidèles laïcs ne demandent rien d’autre au prêtre (…) Comme l’affirmait Chiara Lubich, voilà 35 ans, l’amour, “l’évangile, est la vraie ‘révolution’ ”».

L’Amour venu d’Ars – a-t-il poursuivi – c’est «l’art d’aimer, c’est la capacité d’aimer toujours, quoi qu’il arrive, d’aimer chacun, partout et en toute circonstance ».

Il a rappelé que l’étincelle qui est à l’origine du charisme de Chiara Lubich a été “une révélation renouvelée (…) de Dieu en tant qu’Amour”. Ce charisme, «qui, certes, concerne l’histoire humaine d’une personne bien précise, est en réalité un charisme universel. Car l’amour, et donc aussi l’unité, sont au cœur du message évangelique et appartiennent à l’histoire et à la vie de l’Église elle-même».

«Ce n’est pas – a-t-il précisé – un vague sentiment d’amour, mais l’Amour qui s’est rendu visibile en Jésus de Nazareth, Christ et Seigneur; l’Amour qui s’est laissé clouer sur la croix pour nous et pour nos péchés; l’Amour de Jésus abandonné».

«Quant à vous, chers prêtres amis du mouvement des Focolari – a-t-il conclu –, en raison de la responsabilité qu’implique votre rencontre avec un charisme aussi beau et aussi fécond, vous êtes appelés de façon toute spéciale à vivre cet amour radical». «Aujourd’hui, j’aimerais vous laisser un véritable “mandat missionaire”: soyez des témoins fidèles de l’amour et de l’unité dans vos diocèses, dans les presbytériums  auxquels vous appartenez, rivalisez d’estime envers vos confrères et d’obéissance fidèle à l’Église».

Catastrophe en Haïti

Nous suivons avec anxiété les nouvelles concernant le tremblement de terre qui a dévasté Haïti, le pays le plus pauvre du continent américain, et réduit la capitale Port au Prince à un amas de décombres.
Dans tout le mouvement s’est mise en place une vaste action de solidarité pour participer aux secours d’urgence et, dès que ce sera possible, à la reconstruction.
Les dons peuvent être envoyés à: 

Association Humanité Nouvelle

Chez Yves POMMIER

25 domaine Butte à la Reine

91120  PALAISEAU 

en précisant " Opération Haïti "  au dos des chèques. Un reçu fiscal vous sera adressé en retour.

Pour le moment, nous pouvons rassurer les parrains de l’action « Parrainages » : les enfants qui font partie du programme éducatif développé au nord-est d’Haïti, à Mont Organisé, vont bien. « Tous sont sains et saufs, on a ressenti des secousses, mais sans dommage. Cependant, tous ont des membres de leur famille à Port au Prince et ils ne parviennent pas à avoir de leurs nouvelles ». C’est ce que nous a fait savoir la communauté du mouvement des Focolari à Haïti, qui se développe depuis une trentaine d’années grâce à des liens étroits avec le Mouvement au Canada, avec le soutien financier des parrainages et d’autres initiatives.
Le mouvement des Focolari est présent surtout au nord-est du pays depuis 1985 dans un contexte plutôt rural. La communauté locale est formée de personnes qualifiées et de confiance qui servent de relais pour l'action "Familles Nouvelles, Parrainages "

Pour tout renseignement s'adresser en France à :

Actions Familles Nouvelles, Parrainages
c/° Suzanne BOUDRE
179 Rue Marceau
91120 PALAISEAU
Tél 01 60 14 05 85

Actions Familles Nouvelles, Parrainages
c/° Hélène et Christophe CHAPOULET
12, rue du Cervin
38500 – VOIRON
Tél 04 76 65 51 04

janvier 2010

Du 18 au 25 janvier on célèbre, en de nombreux pays du monde, la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, tandis que d’autres pays la célèbrent à la Pentecôte.
Chiara Lubich, on s’en souvient, proposait à cette occasion comme parole de vie du mois le verset biblique choisi pour la Semaine de prière et le commentait.
Cette année, la phrase choisie pour la Semaine de prière est tirée de l’Évangile de Luc : « C’est vous qui en êtes les témoins » (Lc24,48). Pour nous aider à la vivre, nous proposons ce texte de Chiara qui, bien que commentant un autre texte biblique, est un appel pressant à nous, chrétiens, à témoigner ensemble de la présence de Dieu au monde.

« Voici la demeure de Dieu avec les hommes. Il demeurera avec eux.
Ils seront ses peuples et lui sera le Dieu qui est avec eux. » (Ap 21, 3)

Ecoutons-la bien cette Parole de Dieu : si nous voulons appartenir à son peuple, il nous faut le laisser vivre parmi nous.
Mais comment est-ce possible ? Comment goûter, dès ici-bas, cette joie sans fin que nous procurera la vision de Dieu ?
C’est justement ce que Jésus est venu nous révéler : nous communiquer sa communion d’amour avec le Père, afin que nous en vivions nous aussi.
Dès maintenant, nous chrétiens, nous pouvons en vivant cette phrase obtenir la présence de Dieu parmi nous. Les Pères de l’Église nous en donnent déjà certaines conditions. Pour Basile, il faut vivre selon la volonté de Dieu, pour Jean Chrysostome, aimer comme Jésus a aimé ; pour Théodore Studite l’amour réciproque est nécessaire, et pour Origène la concordance de pensées et de sentiments, afin de parvenir à l’entente qui « unit et contient le Fils de Dieu » .
Mais ce sont les paroles de Jésus qui nous donnent la clé pour que Dieu puisse demeurer parmi les hommes : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». (cf. Jn 13, 34). L’amour réciproque nous introduit à la présence de Dieu. « Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous » (1 Jn 4, 12), car « Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18, 20), dit Jésus.

« Il demeurera avec eux. Ils seront ses peuples »
 
Le jour qui marquera l’accomplissement de toutes les promesses de l’Ancienne Alliance n’est donc pas si éloigné ni impossible à atteindre : « Ma demeure sera auprès d’eux : je serai leur Dieu et eux seront mon peuple » (Ez 37, 27).
Cette prophétie se réalise déjà en Jésus qui continue, au-delà de son existence historique, à être présent parmi ceux qui vivent selon la loi nouvelle de l’amour réciproque, cette norme qui les constitue en peuple, le peuple de Dieu.
Cette parole de vie est donc un appel pressant, spécialement pour nous chrétiens, à témoigner par l’amour de la présence de Dieu. « A ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples, à l’amour que vous aurez les uns pour les autres » (Jn 13, 35). Le commandement nouveau vécu de cette façon établit les conditions pour que s’actualise la présence de Jésus parmi les hommes.
Sans cette présence qui donne son sens à la fraternité d’origine divine que Jésus a portée sur la terre pour toute l’humanité, nous ne pouvons rien faire.

« Il demeurera avec eux. Ils seront ses peuples et lui sera le Dieu qui est avec eux »

Mais c’est surtout à nous, chrétiens, bien qu’appartenant à différentes communautés ecclésiales, de donner au monde le spectacle d’un seul peuple constitué de toutes langues, races et cultures, de grands et de petits, de malades et de bien portants. Un seul peuple dont on puisse dire, comme des premiers chrétiens : « Voyez comme ils s’aiment, ils sont prêts à donner la vie l’un pour l’autre ».
Voilà le « miracle » que l’humanité attend afin de pouvoir espérer encore, voilà la contribution nécessaire au progrès œcuménique, au chemin vers une unité pleine et visible des chrétiens. C’est un « miracle » à notre portée, ou mieux, à la portée de Celui qui, en demeurant parmi les siens unis par l’amour, peut changer les destinées du monde, en menant l’humanité entière vers l’unité.

CHIARA LUBICH

 

Une Espérance pour l’Europe de demain

Une année intense vécue au cœur de l’Europe et au-delà, portant le proposition de la “pédagogie de l’unité” à la connaissance de professeurs d’université, d’éducateurs, d’enseignants, de jeunes et d’adultes intéressés par les thématiques éducatives.Une année 2009 riche de rencontres, de séminaires, de tables rondes inter associations. Ces rendez-vous ont eu lieu à Catane, Benevent, Milan, Varese, Tortone, Vienne, Barcelone, Londres, Cordoba, Buenos Aires. Et du côté des pays de l’Est, en Slovénie, Macédoine et Croatie. C’est ce qu’ont peut relever dans le compte rendu établi par la Commission centrale “EdU-EducationUnité” où est fait le point des initiatives organisées dans l’année. La pédagogie, développée à partir du charisme de l’unité a été présentée à la fois dans son contenu théorique et avec le support des expériences éducatives, mises en place par le mouvement des Focolari. Parmi les réalisations les plus significatives, on peu noter celles des écoles maternelles “Rayon de soleil” en Croatie, “Fantasy” en Serbie et “Perles” en Macédoine. A partir de l’utilisation d’un matériel très simple, peu coûteux et naturel, l’enfant est encouragé à créer, en donnant libre cours à son imagination, avec les autres enfants, développant ainsi sa capacité de collaboration et d’intégration. Une méthode qui redonne espoir à un peuple traumatisé par de longues années de guerre et blessé justement dans sa capacité à se mettre en relation avec l’autre. Le 15 mai dernier, Michele De Beni, membre de la Commission “EdU, a participé à un Séminaire d’Etude organisé par la Faculté de Pédagogie de Skopje, en Macédoine. 120 personnes y ont participé, parmi lesquelles des professeurs musulmans et chrétiens provenant d’universités de plusieurs pays. En Croatie, dans l’école “Rayon de soleil”, la “Pédagogie de communion” a été présentée à une équipe de la télévision nationale croate qui a réalisé un reportage de 7 minutes. Toujours en Croatie, une quarantaine d’étudiants de la Faculté de philosophie de Zagreb, accompagnés de professeurs et d’assistants de leur établissement, ont fait un séjour d’étude dans cette même école maternelle. Un membre de la Commission EdU, Giuseppe Milan, qui est aussi directeur du Département de Sciences de l’éducation à l’université de Padoue, a été invité en mai dernier à participer à la “Semaine pour l’Europe” organisée par la municipalité slovène de Skofja Loka. Là, il a présenté la “Pédagogie de communion” au public d’universitaires, et aux autorités civiles et religieuses de la ville. A cette occasion, a émergé la proposition de concrétiser une collaboration entre les universités de Padoue et de Ljubljana.

L’art du chef d’orchestre

Décembre 2009 Difficile route de montage. Je conduis la voiture d’un ami âgé. Il connaît ces petites routes comme sa poche et je le vois à la manière dont avec la main, il fait signe de ralentir, d’accélérer, de procéder avec prudence. Du coin de l’œil, j’observe ses gestes, parfois à peine ébauchés. Je fais tout mon possible pour réussir à être en parfaite harmonie et conduire exactement comme cet ami conduirait. Je l’imagine tel un chef d’orchestre et j’éprouve un immense bonheur lorsque je parviens à exécuter parfaitement le morceau. Le soir même, Massimiliano, frère d’un couvent très ancien, me téléphone. Depuis quelque temps, la relation avec son supérieur est devenue difficile et il me dit qu’il n’a plus la force de le supporter. Il a dont décidé d’abandonner le chemin entrepris. Je lui fais le récit du chef d’orchestre et je perçois le silence, dense, au bout du fil. Il me dit alors : “Peut-être mon erreur a-t-elle été d’attendre quelque chose de la part de mon supérieur. C’est vrai, il ne peut pas jouer de mon instrument, il ne peut se substituer à moi. Il peut seulement m’aider à être à l’unisson avec les autres ! Je dois me réapproprier mon instrument, ma responsabilité et montrer mon talent dans l’harmonie de l’ensemble.” Massimiliano pleure. Une fois le coup de fil terminé, je me rends compte qu’une idée, née d’un geste d’amour, a libéré un rayon de lumière que quelqu’un, quelque part, attendait. (Tanino Minuta, République Tchéque)

Parole de vie décembre 2009

La lumière resplendit dans les « bonnes actions » que réalisent les chrétiens. C’est à travers elles qu’elle peut briller. Mais, me diras-tu, les chrétiens ne sont pas les seuls à agir ainsi. Bien d’autres s’engagent pour le développement, construisent des maisons, œuvrent pour plus de justice…

Tu as raison. Mais si un chrétien peut et doit également accomplir tout cela, telle n’est pas, pourtant, sa fonction spécifique. Il doit accomplir les « bonnes actions » avec un esprit nouveau, un esprit manifestant que c’est le Christ lui-même qui agit en lui.

L’évangile en effet, ne fait pas seulement référence à des actions de charité isolées : visiter les prisonniers, vêtir les indigents et toutes les œuvres de miséricorde en lien avec les exigences d’aujourd’hui. Il veut parler d’une adhésion totale du chrétien à la volonté de Dieu qui transforme sa vie entière en une « bonne action ».

Si le chrétien se comporte ainsi, à travers lui il laissera transparaître le Christ à qui reviendra la louange pour les « bonnes œuvres » accomplies. Et Dieu, à travers lui, sera présent dans le monde. Le chrétien doit donc laisser transparaître cette lumière qui l’habite, il doit être le signe de la présence de Dieu parmi les hommes.

« Que votre lumière brille aux yeux des hommes, pour qu’en voyant vos bonnes actions ils rendent gloire à votre Père qui est aux cieux. »

Si la bonne action du croyant pris individuellement a cette caractéristique, il en va de même pour la communauté chrétienne au milieu de ce monde. Sa vie doit révéler la présence de Dieu, qui se manifeste là où deux ou trois sont unis en son nom, présence promise à l’Église jusqu’à la fin des temps.

L’Église primitive accordait une grande importance à ces paroles de Jésus. Dans les moments d’épreuve en particulier, elle incitait les chrétiens à ne pas réagir par la violence à la calomnie. Leur comportement devait être la meilleure réfutation du mal que l’on disait d’eux. Dans l’épître à Tite, on peut d’ailleurs lire à ce sujet : « Exhorte aussi les jeunes gens à la pondération en toutes choses. Montre en ta personne un modèle de belles œuvres : pureté de doctrine, dignité, parole saine et inattaquable, afin que l’adversaire, ne trouvant aucun mal à dire à notre sujet, soit couvert de confusion » (Tt 2,6-8).

« Que votre lumière brille aux yeux des hommes, pour qu’en voyant vos bonnes actions ils rendent gloire à votre Père qui est aux cieux. »

Le christianisme vécu est, aujourd’hui encore, une lumière qui porte les hommes à Dieu.

Voici un petit fait à ce sujet. Antoinette, une jeune fille sarde, s’est rendue en France, à Grenoble, pour son travail. Dans son bureau peu ont envie de travailler. Antoinette est chrétienne et elle se met au service de Jésus dont elle reconnaît la présence en chaque personne. Elle aide chacun et reste toujours calme et souriante. Il arrive souvent que quelqu’un se mette en colère, hausse le ton et passe sa mauvaise humeur sur elle en se moquant : « Puisque tu as envie de travailler, tape donc aussi mon travail. »

Antoinette ne dit mot et continue à travailler. Elle sait qu’ils ne sont pas foncièrement mauvais. Chacun a probablement ses soucis.

Un jour, alors que les autres sont absents, le chef de bureau vient la trouver et lui déclare : « Maintenant vous allez me dire comment vous faites pour ne jamais perdre patience et garder toujours le sourire. » Antoinette élude la question et répond : « Je m’efforce de rester calme, de prendre les choses du bon côté. » Son interlocuteur frappe alors du poing sur la table et s’exclame : « Non ! Dieu a quelque chose à voir là-dedans. Sinon c’est impossible. Et dire que je ne croyais pas en lui. »

Quelques jours plus tard le directeur appelle Antoinette. Il l’informe qu’elle va être mutée dans un autre bureau « afin, ajoute-t-il, qu’elle le transforme comme elle l’a fait dans son poste précédent. »

« Que votre lumière brille aux yeux des hommes, pour qu’en voyant vos bonnes actions ils rendent gloire à votre Père qui est aux cieux. »

Chiara Lubich

Fondatrice du mouvement des Focolari

dont elle a été présidente de 1943 jusqu’à son décès en 2008.

Parole de vie de novembre 2009

Cette phrase t’impressionne sûrement. Tu as raison, je crois, d’en rester perplexe et de réfléchir à ce qu’il te convient de faire. Jésus ne s’est jamais exprimé au hasard. Prends donc ces mots au sérieux, sans minimiser leur portée.
Mais essayons de comprendre leur vraie signification. Regardons pour cela comment Jésus se comportait avec les riches qu’il rencontrait, car il fréquentait aussi des personnes menant une vie aisée. À Zachée, qui donne la moitié de ses biens, il déclare : « Le salut est venu pour cette maison. » (Lc 19,9)
Les Actes des apôtres nous rapportent que dans l’Église primitive la communion des biens était libre. Les premiers chrétiens n’étaient pas tenus d’abandonner tout ce qu’ils possédaient. Jésus n’avait donc pas l’intention de fonder une communauté composée uniquement de membres ayant renoncé à tous leurs biens pour le suivre.
Mais il affirme pourtant :

« Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu. »

Que Jésus réprouve-t-il alors ? Certainement pas les biens en tant que tels, mais plutôt l’attachement qu’y porte le « riche ». Pourquoi ? Parce que celui-ci se comporte en propriétaire de ce qui n’appartient qu’à Dieu.
Effectivement les richesses prennent facilement la place de Dieu dans le cœur de l’homme. Elles rendent aveugle et ouvrent la voie à toute sorte de vices. L’apôtre Paul écrivait : « Quant à ceux qui veulent s’enrichir, ils tombent dans le piège de la tentation, dans de multiples désirs insensés et pernicieux, qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. La racine de tous les maux, en effet, c’est l’amour de l’argent. Pour s’y être livrés, certains se sont égarés loin de la foi et se sont transpercé l’âme de tourments multiples. » (1 Tm 6, 9-10) Déjà Platon disait : « Il est impossible qu’un homme soit en même temps extraordinairement bon et extraordinairement riche. »
Alors quelle doit être l’attitude de celui qui possède des biens ? C’est de conserver un cœur libre, entièrement ouvert à la volonté de Dieu. Qu’il se sente en fait l’administrateur de ses biens, du capital de Dieu, que Jean Paul II a dit « grevé d’une hypothèque sociale ».
Les biens ne sont pas un mal en soi. Il ne faut pas les mépriser, mais apprendre à bien les utiliser. Ce n’est pas la main, mais le cœur qui doit s’en écarter. Sachons les gérer pour le bien des autres car celui qui est riche doit l’être pour eux.

« Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu. »

Peut-être diras-tu : je ne suis pas vraiment riche et cette phrase ne me concerne pas. Attention ! Vois la question que les disciples, consternés, ont posée au Christ immédiatement après la réflexion qu’il venait de faire : « Qui donc peut être sauvé ? » (Mt 19, 25) Cela montre clairement que cette phrase du Christ s’adressait à tous. Même celui qui a tout quitté pour le suivre peut avoir le cœur attaché à mille choses. Même un pauvre qui jure parce qu’on touche à son baluchon peut être un « riche » devant Dieu.

Chiara Lubich
Fondatrice du mouvement des Focolari
dont elle a été présidente de 1943 jusqu’à son décès en 2008.

 

Je m’étais vendu au monde, jusqu’à toucher le fond. Un jour, j’ai décidé de faire marche arrière et de tout recommencer à zéro

Je suis né et j’ai grandi dans une famille qui s’est toujours engagée à transmettre les valeurs chrétiennes basées sur le respect et sur l’amour du prochain, sans discrimination aucune. Dès mon plus jeune âge, je me suis proposé de vivre respectant ces valeurs : avec mon équipe de football, en classe, avec mes amis, je me suis toujours efforcé d’aller à contre-courant et de ne pas me laisser entraîner par tout ce que la société de consommation propose. En effet, en Europe, prédomine le matérialisme, et l’avoir et les apparences comptent plus que l’être. A une certaine période de ma vie, les plaisirs et les joies passagères m’ont fait dériver. En pratique, je me suis vendu au monde. Je voulais connaître tout ce que, jusqu’alors, j’avais considéré comme la voie la plus facile, et en même temps, la plus vaine. C’est ainsi qu’a commencé pour moi, une nouvelle phase de ma vie, où le respect envers les personnes et envers Dieu n’avaient plus de valeur. J’ai commencé à faire des expériences qui m’apportaient des satisfactions passagères. Tout de suite après, j’éprouvais un grand vide dans mon âme, une immense solitude qui me faisait me sentir très mal. Après avoir plongé maintes fois, j’ai décidé de recommencer et de revenir à mes origines. J’ai voulu retrouver les valeurs qui avaient toujours été présentes en moi, même si elles étaient ensevelies sous mille choses vaines. A présent, dans cette cité pilote où je vie avec des jeunes du monde entier, je fais une expérience très belle. Je découvre de nombreuses choses que je ne connaissais pas, grâce aux personnes que j’ai autour de moi. Je découvre dans le frère une voie pour grandir, un miroir dans lequel me refléter. Je recherche et je trouve l’amour pur, donné gratuitement. Un amour qui naît du cœur, sans préjugés. Cet amour, qui a ses racines dans l’Evangile vécu, me porte à me détacher des choses passagères et c’est une voie vers la vraie liberté, une route qui me porte à Dieu, ensemble avec mes frères. (J. – Italie) Témoignage donné à la Fête des jeunes, O’Higgins, Argentina, le 27 septembre 2009

Octobre 2009

Le terme grec, traduit en français par « persévérance », inclut d’autres qualités comme la patience, la constance, la résistance, la confiance.
La persévérance ainsi comprise, est bien nécessaire dans la souffrance, les tentations, les moments de découragement, les séductions du monde ou les  persécutions.
Ces situations, tu as dû toi aussi les connaître, découvrant que ta persévérance t’a empêché de tomber. Ce qui a d’ailleurs pu t’arriver quelques fois. Peut-être même vis-tu actuellement une telle épreuve ?
Alors quoi faire ?
Ressaisis-toi et… persévère. Sinon tu ne peux te dire vraiment chrétien.
Tu le sais : celui qui veut suivre le Christ doit prendre sa croix chaque jour, et, au moins avoir la volonté d’accepter la souffrance. La vocation chrétienne est une vocation à la persévérance.
L’apôtre Paul présente à la communauté la persévérance comme un signe d’authenticité chrétienne. Il ne craint pas de la situer au même niveau que les miracles.
En outre, si nous prenons notre croix et si nous persévérons, nous pourrons suivre le Christ monté aux cieux et donc « gagner la vie ».

« C’est par votre persévérance que vous gagnerez la vie. »

On peut distinguer deux catégories de personnes. Les premières se sentent appelées à être de vrais chrétiens. Mais cet appel tombe dans leur cœur comme la semence jetée sur un terrain pierreux. L’enthousiasme est grand mais tel un feu de paille, il s’éteint bien vite.
Les personnes de la seconde catégorie accueillent l’appel, comme le bon terrain reçoit la semence. Et la vie chrétienne se développe, grandit, arrive à surmonter les difficultés et à résister aux tempêtes.
Ces personnes vivent la persévérance et…

« C’est par votre persévérance que vous gagnerez la vie. »

Naturellement, si tu veux persévérer il ne te faudra pas compter sur tes seules forces. L’aide de Dieu te sera nécessaire.
Saint Paul parle de Dieu comme du « Dieu de la persévérance » (Rm 15,5).
C'est donc à lui que tu dois la demander, et il te la donnera. Si tu es chrétien, tu ne peux pas te contenter d’être baptisé, de quelques pratiques religieuses et d’une charité occasionnelle. Il faut que le chrétien grandisse en toi. Et toute croissance sur le plan spirituel ne peut se réaliser qu’au milieu d’épreuves, de souffrances, d’obstacles et de combats.
Et celui qui aime sait vraiment persévérer. L’amour ne s’arrête pas aux obstacles, aux difficultés, aux sacrifices. La persévérance est l’amour éprouvé.
[…] Marie est la femme de la persévérance.
Demande à Dieu de faire naître en ton cœur l’amour pour Lui et, ainsi, dans toutes les difficultés de la vie, ta persévérance te conduira à la vie éternelle.

« C’est par votre persévérance que vous gagnerez la vie. »

Mais ne l’oublions pas non plus… la persévérance est contagieuse. Celui qui la possède encourage aussi les autres à aller jusqu’au bout.
[…] Visons haut. Nous n’avons qu’une vie et elle est brève. Tenons bon, jour après jour, affrontons chaque difficulté l’une après l’autre pour suivre le Christ. Et nous « gagnerons » la vie éternelle.
 
Chiara Lubich

Je ne pouvais pas trahir ma conscience

Après l’obtention de mon diplôme de dentiste, je désirais tout de suite mettre à profit toutes mes années d’études. Ma profession me plaît et je la vois comme une possibilité concrète de contribuer à une société plus humaine. J’ai eu très vite une proposition de travail mais je me suis rendu compte très vite que si j’adhérais à ce projet, je devrais me plier à des pratiques contraires à l’éthique professionnelle. Le salaire était très intéressant et j’en aurais eu vraiment besoin, mais la conviction que je ne devais pas trahir ma conscience a été plus forte. J’ai décidé de ne pas accepter cette proposition. A cette même période, on m’a proposé de participer au lancement d’un projet socio-éducatif : il s’agissait d’un travail d’enseignant dans un jardin d’enfants. Mes proches et mes amis ont pensé que j’allais perdre du temps et de l’énergie. Ils ne comprenaient pas pourquoi je refusais une offre avantageuse dans mon domaine professionnel pour me consacrer à “changer des couches”. Mais j’étais heureuse que me soit donnée une possibilité concrète de construire la fraternité. Et en effet, cette expérience a été très belle : nous étions plusieurs personnes à y participer, toutes motivées pour réaliser un projet qui nous apparaissait comme la semence de quelque chose de grand : apporter des réponses aux nécessités de ce quartier que nous voulions servir. A ma grande surprise, on m’a proposé un autre travail d’orthodontiste. L’expérience du jardin d’enfants m’avait ouvert des horizons. Ma profession n’était plus seulement un moyen de me réaliser comme personne mais un espace pour “donner”, pour “aimer”. Les occasions d’être cohérente avec les choix fondamentaux de ma vie continuaient à ne pas manquer. Par exemple, une autre possibilité s’est présentée à moi de gagner une somme rondelette, en utilisant des méthodes pas très licites. Dans une société comme celle dans laquelle je vis, avec de nombreux besoins et une mentalité de corruption généralisée, la chose pouvait apparaître comme tout à fait “normale”. Mais encore une fois, il me fut clair que je ne pouvais pas céder à ce genre de proposition. Un jour, une personne indigente est venue dans le cabinet dentaire où je travaillais. Aucun de mes collègues ne voulait le soigner. Je savais bien que dans cette personne se trouvait Jésus, et je n’ai pas pu faire autrement que l’accueillir et le soigner comme je l’aurais fait pour Jésus. A quelque temps de là m’a été donnée une possibilité incroyable : m’associer avec une personne qui a les mêmes idéaux que moi. Nous allions pouvoir travailler à notre compte, en offrant à tous un service juste, digne d’adhérer au projet de l’Economie de communion. Cela m’est apparu comme “ce qui est donné par surcroît”, après avoir cherché le Royaume de Dieu ! Je suis heureuse de pouvoir entreprendre cette nouvelle voie et de donner tout de moi-même dans la construction d’une société nouvelle. (E. Venezuela)

septembre 2009

L’Évangile tout entier est révolutionnaire : pas une parole du Christ ne ressemble à celle des hommes. Écoute celle-ci : « Cherchez d’abord le Royaume et la justice de Dieu, et tout cela (ce qui est nécessaire à la vie) vous sera donné par surcroît. »
En général, l’homme se préoccupe avant tout d’assurer la sécurité de son existence. Toi aussi peut-être. Eh bien, Jésus te propose justement une autre manière de voir et d’agir, la « sienne ». Il te demande même de changer complètement ton comportement sur ce point et de t’y tenir en permanence. Car il s’agit de chercher d’abord le Royaume de Dieu.
Quand tu seras entièrement tourné vers Dieu et que tu feras tout ton possible pour qu’il règne (c’est-à-dire pour qu’il guide ta vie selon ses lois) en toi et chez les autres, le Père te donnera jour après jour ce dont tu as besoin.
Si, au contraire, tu restes centré sur toi-même, soucieux avant tout des choses de ce monde, tu finiras par en devenir la victime. Les biens de cette terre deviendront alors ton vrai problème, l’objectif de tous tes efforts. Comptant sur tes seules forces, tu seras tenté de te passer de Dieu.

« Cherchez d’abord le Royaume et la justice de Dieu, et tout cela vous sera donné par surcroît. »

Jésus renverse la situation. Si tu te préoccupes d’abord de Lui, de vivre pour Lui, le reste ne sera plus le problème principal de ton existence, mais il deviendra un « surcroît », un simple « plus ».
Tu penses que c’est une utopie ? Une proposition irréalisable pour toi, homme moderne qui vit dans un monde industrialisé soumis à la concurrence, et à des crises économiques fréquentes ? Rappelle-toi simplement qu’à l’époque de Jésus, quand il prononça ces paroles en Galilée, les difficultés pour vivre n’étaient pas moindres pour ses auditeurs.
Utopique ou non, là n’est pas la question. Jésus te met face à l’orientation fondamentale de ta vie : ou tu vis pour toi, ou tu vis pour Dieu.

Essayons de bien comprendre cette phrase :

« Cherchez d’abord le Royaume et la justice de Dieu, et tout cela vous sera donné par surcroît. »

Jésus ne t’exhorte pas à l’indifférence, à la passivité face à ce qui constitue ton environnement quotidien, ou à un comportement irresponsable ou superficiel dans ton travail.
Il veut seulement transformer en « occupation » ta « préoccupation », te libérant ainsi de l’angoisse et du stress.
De fait, il dit : « Cherchez d’abord le Royaume… »
« D’abord » signifie : avant tout. La recherche du Royaume de Dieu est mise à la première place et n’exclut pas que le chrétien doive aussi s’occuper de ce dont il a besoin pour vivre. « Chercher le Royaume et la justice de Dieu » signifie également conformer ta conduite aux exigences de l’Évangile. Ce n’est qu’en cherchant le Royaume de Dieu que le chrétien pourra découvrir toute la puissance attentive du Père pour lui.

Voici un épisode toujours d’actualité bien que remontant à plusieurs années… De fait, je connais de nombreux jeunes qui se comportent aujourd’hui comme l’a fait cette jeune fille.
Elvire fréquentait l’École Normale. Sans ressources, seule une moyenne élevée pouvait lui garantir de poursuivre ses études. Sa foi était solide.
Parlant du Christ ou de l’Église, son professeur de philosophie, athée, cachait ou déformait la vérité. La jeune fille bouillait intérieurement. Non pour elle-même, mais à cause de son amour pour Dieu, pour la vérité et pour ses camarades. Elle savait bien qu’en contredisant le professeur elle risquait d’être mal notée mais ce qu’elle ressentait intérieurement était plus fort qu’elle. A chaque fois, elle levait la main pour demander la parole et disait : « Ce n’est pas vrai, Monsieur. » Il lui arrivait de se trouver à court d’arguments pour répondre aux affirmations élaborées du professeur. Mais ces mots : « Ce n’est pas vrai » contenaient toute sa foi qui est un don de vérité, et qui donnait à réfléchir.
Ses camarades, qui l’aimaient bien, s’efforçaient de la faire renoncer à ses interventions de peur que cela ne lui cause du tort. Mais en vain.
Quelques mois plus tard, arrive le moment des résultats. La jeune fille prend son carnet en tremblant, et ne peut retenir une exclamation de joie : elle a la note maxima !
Elle s’était efforcée, avant tout, de mettre Dieu et sa vérité à la première place, et le reste est venu par surcroît.

« Cherchez d’abord le royaume et la justice de Dieu, et tout cela vous sera donné par surcroît. »

En cherchant toi aussi le Royaume du Père, tu expérimenteras que Dieu est Providence, qu’il pourvoit à tout ce qui t’est nécessaire. Et tu découvriras, dans leur normalité, l’extraordinaire des paroles de l’Evangile.

Chiara Lubich

Fondatrice et présidente du mouvement des Focolari de 1943 jusqu’à son décès en 2008

(suite…)

parole de vie août 2009

 

As-tu remarqué à quel moment se situe cette phrase dans l’Evangile ? L’évangéliste Jean la place juste avant que Jésus s’apprête à laver les pieds de ses disciples et se prépare à sa passion.
Dans les derniers moments passés avec les siens, Jésus manifeste plus explicitement l’amour sans limites qu’il leur porte.

« Lui, qui avait aimé les siens qui sont dans le monde, les aima jusqu’à l’extrême. »

« Jusqu’à l’extrême », c’est-à-dire jusqu’à la fin de sa vie, jusqu’au dernier soupir. Mais ces mots impliquent aussi l’idée de la perfection. Ils signifient que Jésus aima les siens totalement, jusqu’au bout.
Lorsque Jésus sera entré dans la gloire, ses disciples resteront dans le monde. Ils se sentiront seuls et devront affronter de nombreuses épreuves. Prévoyant cela, Jésus tient à les assurer de son amour.

« Lui, qui avait aimé les siens qui sont dans le monde, les aima jusqu’à l’extrême. »

Ne sens-tu pas à travers ces paroles, un style de vie, une manière d’aimer qui sont propres au Christ ? Voilà qu’il lave les pieds de ses disciples. Son amour le pousse à ce service réservé alors aux esclaves.
Jésus se prépare à vivre le moment tragique du calvaire pour donner aux « siens » et à tous, – en plus de ses paroles, de ses miracles et de tout ce qu’il a accompli – sa vie même. Ils en avaient besoin, c’est ce dont tout homme a le plus grand besoin. Il s’agit d’être libéré du péché, c’est-à-dire de la mort, et de pouvoir entrer dans le royaume des cieux. Ils allaient trouver la paix et la joie dans la Vie qui ne finit plus.
Et Jésus s’offre à la mort, allant jusqu’à crier l’abandon du Père, au point de pouvoir dire à la fin : « Tout est accompli ».

« Lui, qui avait aimé les siens qui sont dans le monde, les aima jusqu’à l’extrême. »

Cette phrase révèle la force et la grandeur de l’amour d’un Dieu et la douceur de l’affection d’un frère. Nous aussi chrétiens, nous pouvons aimer ainsi parce que le Christ est en nous.
Cependant, dans l’immédiat, ce que je te propose n’est pas tant d’imiter Jésus mort pour les autres (quand son heure était venue). Ni de te donner des modèles incontournables, comme le père Kolbe qui meurt dans un camp de concentration à la place d’un frère prisonnier ou le père Damien qui, s’étant fait lépreux avec les lépreux, meurt avec eux et pour eux.
Il ne te sera peut-être jamais demandé au cours des années, d’offrir ta vie corporelle pour les autres. Mais tout ce que Dieu te demande sans aucun doute, c’est de les aimer à fond, jusqu’au bout,  jusqu’à ce que toi aussi tu puisses dire : « Tout est accompli ».

C’est ce qu’a fait Cécile, une petite fille italienne de onze ans. Un jour, elle remarque la grande tristesse d’Anne, une amie de son âge. Elle s’efforce de la réconforter, mais sans succès. Voulant aller plus loin, elle cherche à savoir la raison de son angoisse. Son papa est mort et sa maman l’a laissée seule chez sa grand-mère pour aller vivre avec un autre homme. Cécile se rend compte combien la situation est tragique et elle décide d’agir. Malgré son jeune âge, elle demande à sa compagne de pouvoir parler avec sa mère. Mais son amie lui demande d’abord de l’accompagner sur la tombe de son père. Elle la suit en l’aimant de tout son cœur et elle entend Anne qui pleure et supplie son papa de venir la chercher.
 Cécile sent son cœur se briser. A côté, une petite église délabrée. Elles y pénètrent. Il ne reste qu’un petit tabernacle et un crucifix. Cécile remarque : « Tu vois, en ce monde un jour tout sera détruit, mais ce crucifix et ce tabernacle resteront ! » Anne répond en essuyant ses larmes : « Oui, c’est vrai ! » Puis Cécile prend doucement sa compagne par la main et l’accompagne chez sa mère.
Arrivée chez celle-ci, elle lui dit avec détermination : « Je sais, madame, que cela ne me regarde pas. Mais je voulais vous dire que vous avez laissé votre fille sans l’affection d’une maman et dont elle a besoin. Je puis aussi vous dire que vous ne serez jamais dans la paix tant que vous ne l’aurez pas reprise chez vous et que vous n’aurez pas regretté ce que vous avez fait. »
Le lendemain, Cécile retrouve Anne à l’école et la réconforte par son amour. Mais un fait nouveau se produit : à la sortie, une voiture vient prendre Anne. C’est sa maman qui conduit. Et depuis lors, la voiture revient tous les jours parce qu’Anne vit désormais avec sa mère, et celle-ci a définitivement rompu les liens avec l’homme qu’elle fréquentait.
De cette action de Cécile, modeste et grande à la fois, on peut dire qu’elle a « tout accompli », jusqu’au bout. Et elle a réussi.
Réfléchis un peu. Combien de fois as-tu commencé à prendre soin de quelqu’un pour l’abandonner ensuite, en cherchant mille excuses pour faire taire ta conscience ? Combien d’actions as-tu entrepris avec enthousiasme, sans les poursuivre ensuite parce que tu te heurtais à des difficultés qui te semblaient au-dessus de tes forces ?…
Voici ce que Jésus te dit aujourd’hui :

« Lui, qui avait aimé les siens qui sont dans le monde, les aima jusqu’à l’extrême. »

Fais de même.
Et si un jour Dieu devait te demander ta vie pour de bon, tu n’hésiteras pas. Les martyrs allaient à la mort en chantant. Et pour récompense, tu auras la plus grande gloire parce que Jésus a dit que personne au monde n’a de plus grand amour que celui qui verse son sang pour ses amis.

Chiara Lubich

Fondatrice et présidente du mouvement des
Focolari de 1943 jusqu’à son décès en 2008.

(suite…)

« Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie »

pensée du jour Comme le Père m’a envoyé… Parmi les divines paroles que (Jésus) a dites, il y en a une qui donne le vertige si on pense que c’est Dieu qui l’a prononcée et elle fait comprendre l’excellence d’une élection. C’est un exemple paradoxal, mais vrai et riche de mystère. Et le Christ l’adresse à ceux qui deviendraient ses prêtres au cours des siècles: «Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie». Alors, le prêtre qui est-il? C’est celui que le Christ a choisi pour le continuer dans le temps. Malheureusement, parfois, le prêtre n’est pas ainsi. Par ailleurs, si le prêtre n’est pas le Christ, il est bien peu de choses. Ses homélies sont vides et les églises désertes. Parce que la parole que Jésus donnait, c’était Lui-même. Si le prêtre vit d’abord ce qu’il prêche et s’il parle ensuite, sa parole sera le Christ et il sera, lui aussi, un autre Christ. Ses discours soulèveront alors les foules et les églises seront combles. Parce que ce n’est pas tant la science qui fait le prêtre, mais bien le charisme vivifié par l’amour. Chiara Lubich, Il celibato sacerdotale, Città Nuova 14 (1970/3), 9 Traduit du livre: Come il Padre ha amato me… 365 pensieri per l’anno sacerdotale, Città nuova 2009 http://editrice.cittanuova.it/notizia.asp

Juillet 2009

Tu es jeune ? Tu as l’exigence d’une vie conforme à un idéal, d’une vie où tu te donnes totalement ? Ecoute Jésus. Personne n’a jamais été plus exigeant que lui. Tu as là l’occasion de témoigner de ta foi, de faire preuve de ta générosité et de ton héroïsme.
Tu es une personne mûre ? Tu aspires à une existence sérieuse, engagée et sûre en même temps ? Ou peut-être es-tu déjà âgé ? Tu souhaites alors vivre tes dernières années sans être rongé par les préoccupations, en t’abandonnant à quelqu’un qui ne te trompe pas ? Ces paroles de Jésus sont valables aussi pour toi.
Elles sont la conclusion d’une série d’exhortations par lesquelles il t’invite à ne pas te préoccuper de ce que tu mangeras, ni de ce que tu auras pour t’habiller. Comme le font les oiseaux du ciel qui ne sèment pas et les lis des champs qui ne filent pas. II te faut donc éliminer de ton cœur toute inquiétude par rapport aux biens de la terre, car le Père t’aime bien plus que les oiseaux et les fleurs, et  lui-même pense à toi. Voilà pourquoi il dit :

« Vendez ce que vous possédez et donnez-le en aumône. Faites-vous des bourses inusables, un trésor inaltérable dans les cieux ; là ni voleur n’approche, ni mite ne détruit. »

L’Évangile, dans son ensemble comme dans chacune de ses paroles, demande aux hommes un don total de ce qu’ils sont et de ce qu’ils ont.
Dieu n’en demandait pas tant avant la venue du Christ. L’Ancien Testament considérait la richesse terrestre comme un bien, comme une bénédiction de Dieu. Et s’il demandait de faire l’aumône aux personnes dans le besoin, c’était pour obtenir la bienveillance du Tout-puissant. Plus tard dans le judaïsme, l’idée de la récompense dans l’au-delà était devenue plus commune. A quelqu’un qui lui reprochait de gaspiller ses biens, un roi répondit : « Mes ancêtres ont amassé des trésors pour ici-bas, moi j’ai amassé des trésors pour en haut. » (…)
L’originalité de la phrase de Jésus tient au fait qu’il exige de toi un don total, il te demande tout. Il veut que tu sois un fils sans préoccupations au sujet du monde : un fils qui s’appuie seulement sur lui.
II sait que la richesse constitue un énorme obstacle pour toi, parce qu’elle occupe ton cœur alors qu’il le veut tout entier pour lui.
C’est pourquoi il recommande :

« Vendez ce que vous possédez et donnez-le en aumône. Faites-vous des bourses inusables, un trésor inaltérable dans les cieux ; là ni voleur n’approche, ni mite ne détruit. »

Si tu ne peux te défaire de tes biens matériellement parce que tu es lié à d’autres personnes, ou s’ils sont nécessaires à ta fonction, alors détache-toi spirituellement de ce que tu possèdes pour n’en être que le simple administrateur. Ainsi tout en t’occupant des biens dont tu disposes, tu aimeras les autres et, en les gérant pour eux, tu amasseras un trésor que le ver ne ronge pas et que le voleur n’emporte pas.
Cependant, es-tu bien sûr de devoir tout garder ? Dieu parle en toi. Écoute-le. Si tu n’y vois pas clair, demande conseil. Tu te rendras compte alors de tout le superflu que tu possèdes. Ne les garde pas, donne-les. Donne à celui qui n’a pas. Mets en pratique les paroles de Jésus : « Vends… et donne ». Ainsi tu rempliras les « bourses inusables » dont il parle.
Evidemment, pour vivre il faut bien s’occuper d’argent et d’affaires. Mais ce que Dieu veut, c’est que tu t’en occupes, et non que tu t’en préoccupes. Occupe-toi de ce minimum qui t’est indispensable pour vivre selon ta situation. Pour le reste :

« Vendez ce que vous possédez et donnez-le en aumône. Faites-vous des bourses inusables, un trésor inaltérable dans les cieux ; là ni voleur n’approche, ni mite ne détruit. »

Paul VI   était vraiment pauvre. La manière dont il a voulu être enterré l’a bien montré : dans un cercueil sans apparat, « dans la terre toute simple ». Peu de temps avant de mourir il avait dit à son frère : « il y a longtemps que j’ai préparé mes valises pour ce grand voyage. »
C’est ce que tu dois faire toi aussi : préparer tes valises. C’est sans doute ce qu’à l’époque de Jésus on appelait des « bourses ».
Prépare-les jour après jour. Remplis-les le plus possible de ce qui peut rendre service aux autres. C’est ce que tu donnes qui t’enrichit. Pense à la faim dans le monde, à toute la souffrance, à tous les besoins…
Mets-y aussi chaque acte d’amour, chaque action en faveur des frères.
Accomplis toutes ces actions pour Jésus. Dis-le lui dans ton cœur : pour Toi. Et fais-les bien, à la perfection ! Elles sont destinées au Ciel, elles demeureront pour l’éternité.

Chiara Lubich

Le rêve de l’Europe unie de Giordani dès les années ‘20

Les écrits reportés sont publiés dans « Parte Guelfa », revue fondée par Giordani au cours de son intense activité journalistique, et sur « Le quotidien » qu’il dirigeait alors.

« Les Etats Unis d’Europe n’existeront pas tant que l’Europe sera travaillée par les nationalismes. Etats unis européens et nationalisme sont deux termes qui s’excluent l’un l’autre. » (Parte Guelfa, 1925)

« L’unité sera fruit inéluctable des conditions économiques selon lesquelles aucun pays ne se suffit plus à soi-même et la vie de chacun est intimement liée à celle des autres ; cela viendra du besoin de paix universellement ressenti ; cela se concrétisera comme une réalisation du christianisme, dont les valeurs refleuriront avec la manifestation de leur nécessité. » (Parte Guelfa,1925)

« L’amour de son propre pays n’implique pas la haine envers celui de l’autre : l’amour à sa propre famille est imbécile s’il se traduit par la haine envers les familles cohabitant dans la même résidence ». (Parte Guelfa,1925)

« L’Europe se sauvera de l’échec économique, de la menace de nouvelles guerres (…) seulement si, se sentant dans son organisation, dans son continent, une, unie, elle regroupe toutes ses ressources pour affronter les dangers communs au lieu de s’enfoncer dans la décadence intérieure. » (Parte Guelfa,1925)

« Ce débordement, toute cette expansion multiple au-delà des clôtures nationales, réponde à un besoin de libération ; dans sa meilleure expression, il est enrichissement de vie ; où il arrive rationnellement, c’est le christianisme qui se fait. (…) Le christianisme depuis le début éduque les chrétiens à la catholicité : c’est-à-dire à l’universalité. La société universelle de l’Eglise ne voit que des âmes, au-delà des traits du genre humain ; et elle soutient cette fraternité universelle qui n’est pas favorisée, mais interrompue, et souvent disséquée, par des incisions sanglantes, par les divisions territoriales, linguistiques, nationales et de classes. » (Il Quotidiano, 1945)

Une lumière pour Milan

« La fraternité universelle : une nécessité pour l’Europe »

Au lendemain du vote européen, nous reproposons une pensée de Chiara Lubich sur l’Europe, tirée de son discours au premier rendez-vous d’ « Ensemble pour l’Europe » de mai 2004. 10.000 personnes étaient réunies dans la ville allemande de Stuttgart et plus de 100.000 étaient reliées par des évènements simultanés dans différentes capitales européennes. Le rassemblement avait été promu par plus de 150 mouvements et communautés ecclésiales de différentes églises, de tout le continent européen. L’intervention de Chiara était centrée sur la fraternité, définie justement ces jours-ci par le sociologue Bauman « emblème parfait de l’identité européenne ». La fraternité universelle a été également promue par des personnes qui ne puisaient pas à des principes religieux, mais mues par le désir de faire du bien à l’humanité. La découverte du concept de fraternité est fondamentale comme le souligne le grand événement historique qui constitue la charnière entre deux époques : la Révolution Française. Par sa devise – « Liberté, Égalité, Fraternité » – elle synthétise le grand projet politique de la modernité. Un projet qui a échoué en partie. En effet, si de nombreux pays ont réussi à réaliser en partie au moins la liberté et l’égalité en se dotant d’institutions démocratiques, la fraternité en est restée davantage au niveau des mots que des faits. Celui qui, plus que tout autre, a proclamé la fraternité universelle et nous a donné le moyen de la réaliser, est Jésus. En nous révélant la paternité de Dieu, il a détruit les murs érigés entre ceux qui sont « égaux » et ceux qui sont « différents », entre amis et ennemis. Il a libéré l’homme des liens qui le rendaient prisonnier, des multiples formes de dépendance, d’esclavage, d’injustice. Il a accompli ainsi une véritable révolution existentielle, culturelle et politique. (…) Or l’instrument que nous a offert Jésus pour réaliser cette fraternité universelle est l’amour, un amour fort, un amour nouveau, un amour différent de celui que nous connaissons généralement. Il a répandu sur la terre la façon d’aimer du Ciel. Cet amour exige que nous aimions tous les êtres humains, non pas seulement nos parents et nos amis. Il exige que nous aimions ceux que nous trouvons sympathiques et ceux qui nous sont antipathiques, nos compatriotes et les étrangers, les Européens et les immigrés, ceux de notre Église et ceux d’une autre Église, ceux qui ont la même religion et ceux qui en ont une différente. Il demande aux pays d’Europe occidentale d’aimer les pays d’Europe centrale ou de l’Est et réciproquement. Il demande à tous de s’ouvrir aux autres continents, dans la visée des fondateurs de l’Europe unie. Cet amour demande que nous aimions nos ennemis et que nous pardonnions quand on nous fait du mal. Après les guerres qui ont ensanglanté notre continent, de nombreux Européens ont été des modèles d’amour envers leurs ennemis et des modèles de réconciliation. (…) L’amour dont je parle ne fait pas de discrimination et s’adresse à tous ceux que nous rencontrons, directement ou indirectement : ceux qui nous sont proches physiquement, ceux dont nous parlons ou dont il est question ; ceux pour qui nous accomplissons notre travail quotidien, ceux dont parlent les journaux ou la télévision… C’est ainsi en effet que Dieu Père nous aime, lui qui fait briller le soleil et tomber la pluie sur tous ses enfants, bons et méchants, justes et injustes (cf. Mt 5,45). (…) L’amour apporté par Jésus n’est pas non plus un amour platonique, sentimental, fait de mots. C’est un amour concret. Il demande que nous passions aux faits, que nous nous « retroussions les manches ». Cela n’est possible que si nous nous faisons tout à tous, malades avec ceux qui sont alités ; joyeux avec ceux qui sont dans la joie ; soucieux, dépourvus de sécurité, affamés, pauvres avec ceux qui le sont. Une fois que nous ressentirons en nous ce qu’ils éprouvent, il nous faudra agir en conséquence. Que de nouvelles pauvretés de nos jours en Europe ! Pensons, pour ne donner que quelques exemples, à la marginalisation des handicapés et des malades du Sida, à la traite des femmes contraintes à se prostituer, aux SDF, aux mères célibataires. Pensons à ceux qui courent après les fausses idoles de la recherche du plaisir, de la société de consommation, de la soif de pouvoir, du matérialisme. Jésus en chacun d’eux attend notre amour concret et agissant. Il a affirmé que ce que nous faisons de bien ou de mal aux autres, c’est à lui-même que nous le faisons. Au jugement final, a-t-il dit, il précisera aux bons et aux méchants : « C’est à moi que vous l’avez fait » (cf. Mt 25,40). (…) En outre, lorsque cet amour est vécu à plusieurs il devient réciproque. C’est ce que Jésus souligne davantage : « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13,34). Ce commandement, il le dit « sien » et « nouveau ». Un tel amour réciproque n’est pas demandé seulement aux individus, mais aussi aux groupes, aux Mouvements, aux villes, aux régions, aux États… Notre temps exige en effet que les disciples de Jésus acquièrent une conscience « sociale » du christianisme. Plus que jamais il est urgent et nécessaire que nous aimions le pays d’autrui comme le nôtre : la Pologne comme la Hongrie, le Royaume-Uni comme l’Espagne, la République Tchèque comme la Slovaquie. L’amour apporté par Jésus est indispensable pour l’Europe, pour qu’elle devienne la « maison commune européenne », une famille de nations. Chiara Lubich, Stuttgart, 8 Mai 2004

Juin 2009

Imagine un sarment détaché de la vigne… Quel peut être son avenir ? Il n’a plus d’espérance ! Stérile, il se dessèchera et sera brûlé.
En tant que chrétien, vois quelle mort spirituelle t’attend si tu ne restes pas uni au Christ. Il y a de quoi prendre peur ! Même si tu travailles du matin au soir, même si tu crois être utile à l’humanité ou si tes amis t’applaudissent, même si tu t’enrichis des biens de la terre, même si tu fais d’énormes sacrifices, c’est la stérilité totale. Tout cela a un sens pour toi ici-bas, mais aucun pour le Christ et pour l’éternité. Or c’est bien celle-là, la vie qui compte le plus.

« Je suis la vigne, vous êtes les sarments : celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là portera du fruit en abondance car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. »

Comment peux-tu demeurer dans le Christ et le Christ en toi ? Comment rester un sarment vert et vigoureux qui forme corps avec la vigne ?
Il te faut d’abord croire au Christ, mais ce n’est pas suffisant. Ta foi doit avoir une influence concrète sur ta vie. Il te faut donc vivre conformément à cette foi, en mettant en pratique les paroles de Jésus, recourant aux moyens divins que le Christ t’a donnés pour obtenir ou retrouver l’unité éventuellement rompue avec lui.
De plus, tu ne seras pas bien ancré en Christ si tu ne t’efforces pas de t’insérer dans ta communauté ecclésiale, dans l’Eglise locale.

« Je suis la vigne, vous êtes les sarments : celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là portera du fruit en abondance car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. »

« Celui qui demeure en moi et en qui je demeure ».
  As-tu remarqué que le Christ parle en même temps de ton union avec lui, et de la sienne avec toi ? Si tu restes uni, il est en toi, présent dans ton cœur. D’où une relation, un dialogue d’amour réciproque, une collaboration entre Jésus et toi, son disciple.
Et qu’en résulte-t-il ? Du fruit en abondance, comme les belles grappes que porte le sarment bien attaché à la vigne.
« …du fruit en abondance », cela signifie que tu posséderas une véritable fécondité apostolique. Tu pourras ainsi faire comprendre à beaucoup les paroles uniques et révolutionnaires du Christ et leur donner la force de les suivre.
Cela signifie encore que tu sauras susciter ou créer des œuvres – petites ou grandes – pour soulager les besoins du monde les plus divers, selon les dons que Dieu t’a donnés.
«…en abondance » c’est à dire à profusion, pas un peu seulement. Cela peut vouloir dire que tu sauras porter au milieu des hommes qui t’entourent un courant de bonté, de communion, d’amour réciproque.

« Je suis la vigne, vous êtes les sarments : celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là portera du fruit en abondance car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. »

 « Produire du fruit en abondance » ne concerne pas seulement le bien spirituel et matériel des autres, mais aussi le tien.
Grandir intérieurement, te sanctifier, cela aussi dépend de ton union au Christ. Te sanctifier. Dans le monde actuel, trouves-tu ce mot anachronique, inutile, voire utopique ?
Ce n’est pas exact. L’époque présente s’en va, emportant ses façons de voir limitées, relatives ou erronées. La vérité demeure. II y a deux mille ans, l’apôtre Paul disait que c’est la volonté de Dieu que tous les chrétiens parviennent à se sanctifier. Et pour Thérèse d’Avila, docteur de l’Église, n’importe qui peut parvenir à la plus haute contemplation. Enfin le concile Vatican II rappelle que tout le peuple de Dieu est appelé à la sainteté.
Il s’agit là de voix autorisées…
Par conséquent, fais tout pour recueillir dans ta vie le « fruit en abondance » de la sanctification que seule peut te donner ton union au Christ.

« Je suis la vigne, vous êtes les sarments : celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là portera du fruit en abondance car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. »

As-tu remarqué que Jésus ne demande pas directement le fruit, mais il le voit comme la conséquence de demeurer uni à lui ?
Il se peut que toi aussi, tu fasses la même erreur que beaucoup de chrétiens : l’activisme, l’activisme, des actions et des œuvres faites pour le bien des autres, mais sans prendre le temps de considérer si l’on est vraiment uni au Christ.
C’est une erreur : on croit porter du fruit, mais ce n’est pas celui que pourrait produire le Christ en toi, avec toi.
Pour porter du fruit de manière durable, un fruit qui porte la marque divine, il faut demeurer unis au Christ. Et plus tu lui resteras uni, plus tu porteras du fruit.
En outre, le verbe « demeurer » qu’utilise Jésus, fait penser non pas à des moments où l’on porte du fruit, mais à un état permanent de fécondité.
En fait, si tu connais des personnes qui vivent ainsi, tu verras qu’elles touchent les cœurs, parfois jusqu’à leur faire retrouver Dieu. Elles le font peut-être à travers un simple sourire, une parole, par leur comportement quotidien ou leur attitude face aux différentes situations de la vie.
C’est ainsi qu’ont vécu les saints. Nous ne devons pas nous décourager. Tous les chrétiens, quels qu’ils soient, peuvent porter du fruit. En voici un exemple.
La politisation du monde étudiant actuel laisse peu de place à ceux qui veulent l’ouvrir à d’autres idéaux pour le bien de l’humanité.
Nous sommes au Portugal. Maria do Socorro, entrée à l’université, se heurte à cette situation. Beaucoup de ses camarades suivent leur idéologie, chacun cherchant à entraîner à sa suite ceux qui n’ont pas encore pris parti.
Maria, elle, a déjà choisi son chemin : suivre Jésus et rester unie à lui. Pour ses camarades, ignorant ses idées, elle manque d’énergie et n’a pas d’idéal. Parfois, surtout en entrant dans une église, elle éprouve une sensation de respect humain. Mais elle continue à y aller, voulant rester unie à Jésus.
Noël approche. Certains étudiants, habitant trop loin, ne peuvent retourner chez eux. Marie propose aux autres d’offrir ensemble un cadeau à ceux qui ne partent pas. A sa grande surprise, tous acceptent.
Quelques temps après vient la période des élections. A son grand étonnement, Marie se voit désignée pour représenter son année. Mais sa plus grande surprise est de s’entendre dire : « C’est logique que tu aies été choisie. Tu es la seule qui a une ligne de conduite précise et tu sais comment la réaliser. » Depuis, certains se sont intéressés à son idéal et veulent le vivre eux aussi.
Voilà un beau fruit de la persévérance de Maria do Socorro à vouloir demeurer unie à Jésus.

Chiara Lubich
 

 

(suite…)

Une victoire, pas seulement sur le terrain de jeu

 Mon pays est sorti depuis peu d’une guerre qui a duré des années. Maintenant, la situation politique est stable, il y a une grande croissance et la vie est redevenue normale. Mais pas pour tous… Depuis quelques temps, des jeunes, restés sans famille, se réunissaient près de l’église pour faire la manche. Désormais c’était un point de rencontre, ils dormaient et vivaient là. Avec le temps, des situations toujours plus difficiles se sont développées, des vols, des bagarres entre eux. De la drogue circulait et cela devenait dangereux de s’y aventurer le soir. Le prêtre avait parlé avec eux pour essayer de trouver une solution mais certains étaient très rebelles et refusaient un quelconque rapport. Avec d’autres jeunes, nous nous sommes demandé ce que nous pouvions faire : nous avons décidé de chercher à les connaître. Nous nous sommes présentés, et chaque fois que nous allions à la messe, nous nous arrêtions pour les saluer. Petit à petit, une relation s’est établie avec plusieurs d’entre eux et nous avons eu l’idée de faire quelque chose ensemble. Nous avons ainsi organisé une partie de foot. Nous avons cherché le terrain et nous avons réussi à obtenir en cadeau de très beaux maillots pour les deux équipes. Au jour prévu, nous nous sommes retrouvés sur le terrain, en portant un goûter avec boissons, sandwichs et gâteaux. Cela a été un moment très fort, l’amitié entre nous a énormément grandi. La plus grande fête a été leur victoire ! Nous avons commencé depuis à les inviter à nos rencontres. Et leur réponse a dépassé toute attente. La relation qui est née a rallumé en eux une nouvelle espérance, le désir de parler avec le prêtre pour trouver un travail – et beaucoup en ont trouvé – et se réinsérer dans la vie normale. Nous nous sommes rendu compte que la chose la plus importante n’est pas de donner de l’argent, mais plus d’attention. Nous devions donner notre temps, notre affection, et l’amitié et les fruits de cet amour ont été bien plus grands. (T. P. – Angola)

Mai 2009

Edith, aveugle de naissance, vit dans un institut spécialisé pour jeunes malvoyants. L’aumônier, paralysé des jambes, ne pouvant plus venir célébrer la messe, Edith s’adresse à l’évêque pour que demeure dans la maison la présence de l’Eucharistie, cette lumière dans leurs ténèbres. Elle obtient même l’autorisation de distribuer elle-même la communion à l’aumônier et aux jeunes qui le souhaitent.
Désireuse de se rendre utile, Edith a aussi obtenu la possibilité d’intervenir dans une radio locale. Elle cherche à y donner grâce à son expérience le meilleur d’elle-même : des conseils, des idées, des réponses à des questions d’ordre moral, un soutien à ceux qui souffrent. Edith… on pourrait en raconter encore plus à son sujet. Bien qu’aveugle, elle a réussi à trouver la lumière à travers sa souffrance.
Je pourrais citer  d’autres exemples qui montrent que le bien existe et ne fait pas de bruit. Edith vit tout simplement en chrétienne, concrètement, mettant, comme chacun de nous peut le faire, ses propres dons au service des autres.
Oui, car un « don » (ou « charisme », selon le terme grec) ne signifie pas seulement les grâces consenties par Dieu à ceux qui doivent gouverner l’Église. Ni des dons extraordinaires accordés directement à certains fidèles pour le bien de tous, en cas de situations exceptionnelles, ou de graves dangers (…). Il peut s’agir aussi de la sagesse, de la science, du don des miracles, de celui de parler en langues, d’un charisme suscitant une nouvelle spiritualité dans l’Église, ou autre.
Les termes « don », ou « charisme » ne se réfèrent pas seulement aux exemples cités plus haut, mais aussi à de simples talents que beaucoup possèdent, et que l’on remarque au bien qu’ils produisent. (…) L’Esprit Saint est à l’œuvre. Chacun dispose d’aptitudes naturelles. Chacun en possède. Toi aussi.
Quel usage dois-tu en faire ? Pense à les développer. Ils t’ont été donnés non seulement pour toi, mais aussi pour le bien de tous.

« Mettez-vous, chacun selon le don qu’il a reçu, au service les uns des autres, comme de bons administrateurs de la grâce de Dieu, variée en ses effets ».

Dans la grande diversité des dons chacun possédant le sien a donc sa fonction particulière dans la communauté.
Mais dis-moi : et toi ? Tu possèdes un diplôme ? N’as-tu jamais pensé à consacrer quelques heures de la semaine à l’enseignement pour celui qui en a besoin ou pour celui qui n’a pas les moyens d’étudier ?
Toi qui as un cœur particulièrement généreux, n’as-tu jamais pensé à utiliser toutes tes forces pour aider des gens pauvres ou vivant en marge de la société ? Ainsi tu pourrais remettre dans le cœur de beaucoup le sens de la dignité humaine. (…)
Tu as le don particulier de réconforter les personnes ? Ou bien, tu es capable de tenir une maison en ordre, de faire la cuisine, de confectionner avec peu de moyens des vêtements utiles ou de faire des travaux manuels ? Regarde autour de toi et vois qui peut avoir besoin de tes services.
N’est-il pas regrettable de voir tant de temps libre inutilisé ? Est-ce admissible pour nous chrétiens, tant qu’on trouvera sur terre un malade, quelqu’un qui a faim, un prisonnier, un toxicomane, un frère à instruire, ou triste ou dans le doute, (…) une veuve ou un orphelin…
Et la prière ? Ne te semble-t-elle pas un don extraordinaire à utiliser ? Alors qu’à chaque instant nous pouvons nous adresser à Dieu présent partout (…)

 « Mettez-vous, chacun selon le don qu’il a reçu, au service les uns des autres, comme de bons administrateurs de la grâce de Dieu, variée en ses effets ».

Imagine-toi ce que deviendrait l’Église si tous les chrétiens, quel que soit leur âge, mettaient leurs dons à la disposition des autres ?
L’amour réciproque y gagnerait tant, il prendrait tellement d’ampleur et de relief qu’on pourrait y reconnaître là les disciples du Christ. (…)
Pourquoi ne pas faire tout notre possible pour  parvenir à un tel résultat ?
Chiara Lubich

Un communicateur au service d’un grand idéal : Que l’humanité devienne une famille.

Nous publions (ci-dessous) quelques extraits d’une intervention de Nedo Pozzi sur la figure de “Giordani, communicateur”. Il a fait cette Intervention le 18 avril dernier, jour du 29e anniversaire du décès d’Igino Giordani – connu aussi sous le nom de “Foco” -, lors d’un Congrès sur la communication – NetOne Italie – organisé par le mouvement des Focolari.

Il y a vingt neuf ans, Igino Giordani – surnommé Foco par Chiara Lubich et par nous tous – quittait cette terre (…). Alors qu’il est l’une des personnalités marquantes du 20° siècle en Italie, à l’apogée de sa carrière et d’une activité intense, un événement fait prendre à la vie de Giordani un tournant et l’achemine vers une expérience spirituelle nouvelle dont il deviendra l’un des premiers acteurs.

Cet événement est la rencontre avec Chiara Lubich, en septembre 1948. Avec elle commence une amitié spirituelle caractérisée par son humilité, sa transparence, son unité. Giordani dira plus tard: “Toutes mes études, mes idéaux, les événements mêmes de ma vie me semblaient tous orientés à ce but… Je peux dire qu’avant, j’avais cherché ; là, j’avais trouvé (…).

C’est de cette rencontre entre Chiara Lubich et Igino Giordani en 1948, qu’a commencé à se faire jour un renouveau radical de la vie, de la pensée, de l’interaction sociale à tous les niveaux, parmi lesquels le domaine politique, le domaine médiatique…

Giordani est un personnage très polyvalent, mais nous le voyons surtout comme un communicateur au service d’un grand idéal : Que l’humanité devienne une famille.

Son engagement comme homme des médias est impressionnant : il a écrit 4000 articles dans une cinquantaine d’organes de presse italiens et d’autres pays, fondateur de plusieurs publications, directeur de deux quotidiens et de dix périodiques, auteur d’une bonne centaine de livres (une moyenne de deux par an, pour un total de 26000 pages, traduites en plusieurs langues ; sans compter les essais, les opuscules, les lettres, les interventions en public. Pendant une trentaine d’années, il est resté dans le vif de l’activité politique et culturelle, nationale et internationale, allumant des lumières prophétiques sur les événements souvent dramatiques de ce XXe siècle. Outre sa plume d’écrivain pleine de verve, sa plus grande qualité médiatique était la parole : le don d’une conversation qui – par le biais de sa beauté poétique, de son éloquence et d’une ironie subtile -, véhiculait des idées à contre courant, d’une profondeur insolite.

Voici quelques pensées de cet artiste des mots, de cet homme politique “ingénu” et “trop chrétien”. Ce sont quelques perles choisies parmi ses écrits sur la communication.

“Si pour l’homme, être c’est penser, vivre c’est communiquer.”
“Le communicateur est appelé à éclairer la réalité et non à la noircir (…). Il devrait se renouveler chaque jour, refaire le plein d’idées à chaque moment (…). Le communicateur peut ne pas avoir un sou en poche, mais s’il a une idée en tête, une flamme dans le cœur, il vaut sur le marché plus qu’un grand financier.”

“L’amour est tout ; sans l’amour rien ne vaut : la communication peut et doit alimenter cette vérité que l’amour est le seul ciment social durable, avant que la peur, mère de la bombe atomique, prenne le dessus.”

“Le communicateur est le constructeur le plus direct d’une cité nouvelle.”

“L’humanité s’ouvre toujours les veines pour les mêmes raisons… Elle dit par exemple : ‘Si tu veux la paix, prépare la guerre.’ Mais pour nous, la vérité est tout autre. Si tu veux la paix, prépare la paix. Si tu prépares la guerre, à moment donné les fusils tireront tous seuls… Si nous voulons arriver à la paix, nous devons commencer à la construire entre nous…  Parce que la paix commence à partir de chacun d’entre nous.” C’est au Parlement qu’il prononçait ces mots, le 21 décembre 1950.

Pour terminer, que nous dirait Giordani aujourd’hui si nous lui demandions que faire en pratique ? Il nous dirait :

“Ouvrez votre cœur comme une coquille, pour recueillir la voix de l’humanité et mettre en circulation l’amour et la richesse – le biens et les biens –, en faisant sauter les barrières de races et de classes, les douanes de l’esprit, les péages du bonheur… Et voyez dans l’homme, quel qu’il soit, un frère…”

C’est une proposition, une invitation qui remonte à 1961 mais qui est toujours très actuelle, et qui m’interpelle chaque matin, chaque fois que je rencontre quelqu’un ou que je m’asseois devant l’ordinateur pour faire mon et son métier.

Nedo Pozzi

avril 2009

As-tu remarqué qu’en général, tu ne vis pas ta vie ? Tu la subis plutôt, dans l’attente d’un « après » qui devrait être « meilleur » ?
C’est vrai : un « après-meilleur » doit arriver, mais pas celui auquel tu t’attends.
D’instinct – et c’est Dieu qui l’a mis en toi – tu es porté à attendre quelqu’un ou quelque chose qui puisse te satisfaire pleinement : un jour de fête par exemple, ou des vacances, ou une certaine rencontre. Et lorsque ces moments sont passés, tu n’es pourtant pas satisfait, tout au moins pas entièrement. Et tu reprends le train-train d’une existence vécue sans conviction, et toujours en attente de quelque chose.
En réalité, parmi les facteurs qui composent ta vie, il en est un auquel personne ne peut échapper : la rencontre face à face avec le Seigneur. Voilà le « meilleur » auquel tu aspires inconsciemment, parce que tu es fait pour le bonheur. Et la plénitude du bonheur, lui seul peut la donner.
Sachant combien toi, comme moi, nous recherchons aveuglément cette plénitude, Jésus nous recommande :

« Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur va venir. »

Veillez. Soyez sur vos gardes. Restez éveillés.
Car s’il existe une certitude, c’est bien qu’un jour nous devrons mourir. Ce qui, pour un chrétien, signifie se présenter devant le Christ.
Peut-être appartiens-tu, toi aussi, à la majorité de ceux qui oublient intentionnellement et délibérément la mort. Et, redoutant ce moment, tu vis comme s’il n’existait pas. Et ta façon de vivre toujours plus enracinée sur la terre, revient à dire : comme la mort me fait peur, donc, pour moi, elle n’existe pas. Or, elle viendra. Car le Christ vient. Soyons-en certains.

« Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur va venir. »

Dans cette phrase, Jésus veut parler de sa venue au dernier jour. De même qu’il a quitté les apôtres pour monter au ciel, ainsi reviendra-t-il.
Mais il s’agit aussi de la venue du Seigneur au terme de la vie de chaque homme. (…)
Et puisque tu ne sais pas si le Christ viendra aujourd’hui, ce soir, demain, dans un an ou plus tard, il te faut veiller. Comme ceux qui restent éveillés dans l’attente des cambrioleurs, mais sans en connaître l’heure.
Et si Jésus vient, cela signifie que la vie ici-bas est un passage. Alors s’il en est ainsi, plutôt que de dévaloriser ta vie, accorde-lui l’importance qu’elle mérite et prépare-toi à cette rencontre par une vie digne de ce nom.
(…)

« Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur va venir. »

Une chose est sûre : tu dois veiller toi aussi. Ta vie ne comprend pas uniquement des actes se succédant sans heurts. Elle est aussi une lutte. Et les tentations les plus variées : orgueil, attachement à l’argent, impureté, violence, en sont les premiers ennemis.
Si tu restes toujours éveillé, tu ne te laisseras pas surprendre.
Et celui qui aime veille toujours. Veiller est une des caractéristiques de l’amour.
Lorsqu’on aime une personne, le cœur veille toujours lorsqu’on l’attend et chaque minute passée en son absence est vécue en fonction d’elle.
C’est ce que fait une femme qui met le meilleur d’elle-même pour préparer ce dont son mari absent aura besoin : elle fait tout en fonction de lui. Et à son arrivée, son accueil plein d’entrain contient tout son travail joyeux de la journée.
C’est ce que fait une maman, quand elle prend un court moment de repos auprès de son enfant malade. Elle dort, mais son cœur veille.
 C’est ce que fait celui qui aime Jésus. Il fait tout en fonction de lui. Il le rencontre ainsi à chaque instant dans l’observation toute simple de sa volonté, et l’accueillera solennellement le jour de sa venue.

Je me souviens qu’à Santa Maria, au sud du Brésil, une rencontre de 250 jeunes chrétiens venait de se terminer. La majeure partie venant de la ville de Pelotas.
Un premier car de 45 personnes est parti, au milieu des chants, dans la joie, exprimant tout leur amour pour Jésus. Pendant le voyage, quelques jeunes filles se sont mises à réciter le chapelet, les mystères douloureux, et elles ont prié, demandant d’être fidèles à Dieu, jusqu’à la mort.
Dans un virage, à cause d’un incident mécanique, le car tombe dans un ravin d’une cinquantaine de mètres, en se retournant trois fois. Six jeunes filles meurent.
Une survivante raconte : « J’ai vu la mort de près, mais je n’ai pas eu peur parce que Dieu était là. »
Une autre : « Quand j’ai constaté que je pouvais bouger, au milieu des débris, j’ai regardé le ciel étoilé et à genoux au milieu des corps de mes compagnes, j’ai prié. Dieu était là, à côté de nous. » Le père de Carmen Regina, une des victimes, a raconté que souvent sa fille répétait : « C’est beau de mourir, papa, on  va demeurer avec Jésus. »

« Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur va venir ».

Les jeunes filles de Pelotas veillaient parce qu’elles aimaient. Et quand le Seigneur vint, elles allèrent à sa rencontre avec joie.

Chiara Lubich

mars 2009

 N’est-ce pas absurde ? En ce monde, on voit d’une part des hommes qui errent, toujours en recherche, et qui, dans les inévitables épreuves de la vie, ressentent avec angoisse un manque, un besoin d’aide et se sentent orphelins et d’autre part, Dieu, Père de tous, qui ne demande qu’à user de sa toute-puissance pour exaucer les désirs et répondre aux besoins de ses enfants.
C’est comme un vide qui appelle un « plein », et un « plein » qui réclame un vide. Cependant, les deux ne se rencontrent pas.
La liberté donnée à l’homme peut en être la cause, Dieu ne cesse cependant pas d’être Amour pour ceux qui le reconnaissent.
Écoute ce que dit Jésus :

 « Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accordera ».

Nous sommes devant une de ces phrases riches de promesses que Jésus répète de temps à autre dans l’Évangile. A travers elles, avec des accents et sous des aspects différents, il nous enseigne comment obtenir ce dont nous avons besoin.
Seul Dieu peut parler ainsi. Ses possibilités sont illimitées. Toutes les grâces sont en son pouvoir qu’elles soient d’ordre spirituel ou matériel, de l’ordre du possible ou de l’impossible.
Mais écoute bien.
Il te suggère ‘comment’ te présenter au Père pour exprimer ta demande. « En mon nom » dit-il.
Si tu as un peu de foi, ces trois mots devraient te donner des ailes.
Vois-tu, Jésus qui a vécu parmi nous connaît les besoins infinis que nous avons et que tu as. Il en éprouve de la peine pour nous. Alors, il s’interpose dans notre prière. C’est comme s’il disait : « Va auprès du Père en mon nom et demande-lui ceci, et cela, et encore ceci.» Il sait que le Père ne peut pas lui refuser. Jésus est son fils, Jésus est Dieu.
Ne va pas en ton propre nom auprès du Père, va au nom du Christ. Connais-tu le proverbe (italien) qui dit : « Ambassadeur ne porte douleur » ? En allant auprès du Père au nom du Christ, tu agis en simple ambassadeur et les affaires se règlent entre les deux intéressés.
C’est ainsi que prient bien des chrétiens qui pourraient te témoigner de toutes les grâces qu’ils ont reçues. Elles sont la révélation quotidienne de la paternité aimante et attentive de Dieu qui veille sur eux.

« Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accordera ».

A ce point, tu pourrais me rétorquer : « J’ai demandé, et redemandé, au nom du Christ, mais je n’ai rien obtenu ».
C’est possible. Il y a d’autres passages de l’Évangile où Jésus nous invite à demander, et où il donne d’autres explications qui, peut-être, t’ont échappé.
Il dit, par exemple, que l’on obtient si l’on « demeure » en lui, c’est-à-dire dans sa volonté.
Or, il se peut que ta demande ne corresponde pas au plan de Dieu sur toi, et qu’il la juge inutile ou même néfaste pour ton existence sur cette terre ou pour l’autre vie.
Lui qui est un père pour toi, comment pourrait-il alors t’exaucer? II te tromperait, ce qui est impensable.
Avant de prier, mets-toi donc d’accord avec lui en lui disant : « Père, si cette prière te convient, voici ce que je désire te demander au nom de Jésus. »
Et si la grâce demandée correspond au plan que Dieu, dans son amour, a pensé pour toi, alors se réalisera la parole :

« Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accordera ».

Il se peut également que tu sollicites des grâces, sans avoir aucune intention de conformer ta vie à ce que Dieu demande.
En ce cas encore, te semblerait-il juste que Dieu t’exauce ? Car il ne veut pas seulement te faire un cadeau, il veut te donner la plénitude du bonheur. Et on l’obtient en s’efforçant de vivre les commandements et les paroles de Dieu. Il ne suffit pas d’y penser, ni seulement de les méditer, il faut les vivre.
Si tu agis ainsi, tu recevras tout.
En conclusion : veux-tu recevoir des grâces ?
Demande tout ce que tu veux, au nom du Christ, en cherchant d’abord sa volonté, décidé à suivre la loi de Dieu.
Dieu est très heureux de donner des grâces. Malheureusement, le plus souvent, c’est nous qui lui lions les mains.
 
Chiara Lubich

(suite…)

Mexique: en fête et en prière

Les initiatives dans le monde pour se souvenir de Chiara Lubich et continuer à vivre son héritage sont multiples. Ici nous ouvrons un zoom sur le Mexique. Le souvenir de la visite que Chiara avait faite au Mexique en juin 1997 est encore bien vivant. De manière toute particulière sa rencontre au sanctuaire de Mexico où est vénérée Notre-Dame de Guadalupe, “la Vierge noire”, comme la nomme la majorité de la population. A Guadalajara, une messe solennelle sera célébrée le 14 mars, retransmise en direct par le réseau satellite Mariavision. A Santa Cruz, région à majorité indigène, la communauté sera réunie en prière pour Chiara pendant 9 jours, selon les rites ancestraux. Le dixième jour, une messe sera célébrée en langue Náhuatl, la langue parlée par les Aztèques, très ancienne civilisation mexicaine, et par la Vierge de Guadalupe quand elle est apparue à Juan Diego. Les adhérents du Mouvement des 32 communautés indigènes de la zone y participeront. Le canal Mariavision, en plus de la messe dans la cathédrale de Guadalajara, transmettra un programme sur la vie, le charisme et l’œuvre de Chiara. Autres rendez-vous au Mexique PUEBLA -26/3 Evénement culturel, avec la participation de divers représentants de la culture,  des autres religions et du monde de l’art – à 19 heures – Hôtel de ville. PUEBLA – 28/3 Messe dans la cathédrale, à 18 heures ; présidée par Mgr J.Trinidad Medel, vicaire de l’Archidiocèse de Puebla pour les Laïcs. NETZAHUALCOYOTL – 20/3 Messe dans la cathédrale – à 19 heures ; présidée par Mgr Carlos Garfias MEXICO – 26/3 Hommage à Chiara, à l’Institut Mexicain de Doctrine Sociale de l’Eglise – à 19 heures – témoignages de différentes personnes du monde politique, religieux et culturel. SANTA CRUZ – 6-15/3 Rites traditionnels – 9 jours de prière pour Chiara ; le dixième jour, Messe en langue Náhuatl avec les membres des 32 communautés indigènes de la zone. (Note : Le Náhuatl est la langue parlée par les Aztèques et par la Vierge de Guadalupe à Juan Diego). CITÉ PILOTE LE DIAMANT – 22/3 Après-midi consacré à Chiara – Bénédiction de la Croix – à 13 heures ; selon la coutume du lieu, la Croix, soulevée de terre comme un symbole de la résurrection, sera portée en procession, tandis que des pétales de fleurs seront répandus le long de la route, pour signifier le chemin définitif vers le Paradis. La croix sera plantée dans le cimetière de la cité pilote : “Résurrection”, nom donné encore par Chiara .

Février 2009

Que dis-tu de cela ?
Voilà une phrase terriblement exigeante, qui exprime quelque chose de radical, de jamais vu ! Jésus – qui a affirmé que le mariage était indissoluble et laissé comme commandement d’aimer tout le monde et donc particulièrement les parents – demande ici de mettre au second plan toutes les affections légitimes de cette terre, si elles risquent d’empêcher qu’on lui porte un amour sans réserve. Seul Dieu pouvait en demander autant.
De fait, Jésus arrache les hommes à leur façon de vivre naturelle ; il veut qu’ils soient reliés à lui avant tout, afin de former sur terre la fraternité universelle.
Pour ce faire, lorsqu’il trouve un obstacle à son projet, il « tranche » et dans l’Évangile il va jusqu’à parler de « glaive », au sens spirituel, évidemment.
Il qualifie de « morts » ceux qui n’ont pas su l’aimer plus que leur mère, leur épouse, ou leur propre vie. Tu te souviens de cet homme qui a demandé d’aller enterrer son père avant de le suivre ? C’est à lui que Jésus a répondu : « Laisse les morts enterrer leurs morts » .
Face à une attitude aussi exigeante tu as peut-être pris peur ; tu as peut-être pensé réduire cette phrase de Jésus au contexte de son époque, ou éventuellement la destiner à ceux qui ont choisi de suivre le Christ d’une manière particulière.
Eh bien, tu te trompes. Cette phrase vaut pour tous les temps, y compris le nôtre ; elle est valable pour tous les chrétiens, y compris pour toi.
 
A notre époque, tu peux avoir bien des occasions de mettre en pratique cette invitation de Jésus.
Dans ta famille, quelqu’un conteste-t-il la foi chrétienne ? Jésus veut que tu lui rendes témoignage par ta vie et « au moment opportun » par tes paroles, même au prix d’être tourné en dérision ou calomnié.
Tu attends un enfant et ton mari t’invite à interrompre la grossesse ? Obéis à Dieu et non aux hommes.
Un frère veut t’embarquer dans une association dont les objectifs ne sont pas très clairs ou mêmes répréhensibles ? Romps les liens avec ces gens-là.
Un des tiens t’incite à accepter de l’argent d’origine douteuse ? Reste honnête.
Toute ta famille veut te pousser au laxisme du monde ? Tranche, pour que le Christ ne s’éloigne pas de toi.

« Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple. »

Au sein de ta famille non croyante ta conversion a provoqué la division ? Ne t’inquiète pas. C’est un effet de l’Évangile. Offre à Dieu, pour ceux que tu aimes, le déchirement de ton cœur, mais tiens bon.
Le Christ t’a appelé pour lui appartenir d’une manière toute particulière, et le moment est venu où le don total de toi-même te demande de quitter père et mère, ou peut-être de renoncer à ta fiancée ? Va jusqu’au bout de ton choix.
Sans lutte, il n’y a pas de victoire.

« Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple. »

 «… et même à sa propre vie ».
Tu habites un pays où sévit la persécution et te montrer chrétien met ta vie en danger ? Garde courage. Parfois notre foi peut nous demander aussi cela. Dans l’Église, l’époque des martyrs n’est jamais complètement révolue.
Pour demeurer un chrétien authentique, chacun de nous devra un jour ou l’autre (…) choisir entre le Christ et une vie sans lui. Tu connaîtras cela toi aussi.
N’aie pas peur. Ne crains pas pour ta vie : mieux vaut la perdre maintenant pour Dieu plutôt que ne plus la retrouver. Car la vie éternelle est une réalité.
Ne crains pas pour les tiens. Dieu les aime. Un jour – si tu sais mettre cette affection de côté pour donner à Dieu la première place – il passera près d’eux et les appellera avec la force des paroles de son amour. Et tu les aideras à devenir avec toi de vrais disciples du Christ.

Chiara Lubich