Mouvement des Focolari

parole de vie Janvier 2009

As-tu déjà eu l’occasion de rencontrer une vraie communauté de chrétiens ? Tu auras alors remarqué qu’entre eux les fonctions sont multiples. Il y a celui qui a le don de parler et de communiquer des réalités spirituelles qui te touchent profondément ; celui qui sait aider efficacement les autres, en particulier ceux qui souffrent ; celui qui avec sagesse sait renforcer ta foi, celui qui sait gouverner, comprendre et consoler. La variété de ces dons, tu la saisis sûrement, ainsi que l’unique esprit qui anime tous les membres de cette communauté si vivante. C’est lui qui fait de cette société originale un tout, un seul corps.

« Il y a donc plusieurs membres mais un seul corps. »

Paul aussi s’est trouvé face à des communautés chrétiennes très vivantes, suscitées d’ailleurs par sa parole. Une de ces jeunes communautés était celle de Corinthe où l’Esprit-Saint avait largement distribué ses dons ou charismes, comme on les appelle et certains hors du commun en raison de la vocation spéciale de l’Église naissante. Cependant, cette communauté, après avoir fait l’expérience des différents dons de l’Esprit saint, avait connu également la rivalité et le désordre justement entre ceux qui en avaient été les bénéficiaires. Il fut alors nécessaire de s’adresser à Paul, qui se trouvait à Éphèse, pour obtenir des éclaircissements.
Par sa lettre, Paul répond aux Corinthiens en expliquant comment utiliser ces grâces particulières. Il rappelle qu’il y a diversité de charismes, de ministères, comme celui des apôtres ou des prophètes ou des maîtres, mais qu’un seul est le Seigneur de qui ils proviennent. Certes dans la communauté, on trouve des personnes capables de faire des miracles, d’obtenir des guérisons, d’autres sont portées de façon exceptionnelle à aider, d’autres encore à gouverner. L’un parle en langues, un autre les interprète.
Cependant, ajoute Paul, un seul est le Dieu qui leur donne origine. Puisque les différents dons sont librement communiqués par l’Esprit-Saint, ils ne peuvent qu’être complémentaires et en harmonie entre eux. Ils ne servent pas à la satisfaction personnelle, ils ne peuvent pas être motif d’orgueil ou d’affirmation de soi. Au contraire, ils sont donnés pour une fin collective, pour construire la communauté, leur but est de servir. Ils ne peuvent pas engendrer la rivalité ou la confusion. Paul, tout en se référant à des dons particuliers qui concernent justement la vie de la communauté, pense que chaque membre a sa propre capacité, son talent à faire fructifier pour le bien de tous et chacun doit être content du sien. Paul présente la communauté comme un corps et se demande : « Si le corps entier était œil, où serait l’ouïe ? Si tout était oreille, où serait l’odorat ? Mais Dieu a disposé dans le corps chacun des membres, selon sa volonté. Si l’ensemble était un seul membre, où serait le corps ? » 

« Il y a donc plusieurs membres mais un seul corps. »

Si chacun est différent, chacun peut être un don pour les autres, et en étant lui-même, chacun peut réaliser le dessein de Dieu sur lui par rapport aux autres.

Paul voit dans cette communauté si riche en dons la réalité du Christ. En effet ce corps original que composent les membres de la communauté est vraiment le Corps du Christ. Le Christ continue à vivre dans son Eglise et l’Église est son corps. Par le baptême, l’Esprit-Saint incorpore en Christ le croyant qui est inséré dans la communauté. Là tous sont Christ, chaque division est effacée, chaque discrimination est surmontée.

« Il y a donc plusieurs membres mais un seul corps. »

Si le corps est un, les membres de la communauté chrétienne réalisent bien leur nouvelle façon de vivre en établissant entre eux l’unité, cette unité qui suppose la diversité, le pluralisme. La communauté ne ressemble pas à un corps de matière inerte, mais à un organisme vivant aux membres divers. Provoquer la division pour un chrétien, c’est faire le contraire de ce qu’il doit.

« Il y a donc plusieurs membres mais un seul corps. »

Alors comment vivre cette nouvelle parole que l’Écriture te propose ?
Il faut avoir un grand respect pour les différentes fonctions, les dons et les talents des membres de la communauté chrétienne. Il faudra dilater ton cœur sur la riche variété de l’Église et non seulement sur ta petite église locale que tu fréquentes et connais bien, ta paroisse, ton association chrétienne ou le mouvement d’Église auquel tu appartiens. Il s’agit de s’ouvrir sur l’Église universelle dans ses formes d’expression multiples. Il faut que tu ressentes tout cela comme tien parce que tu fais partie de cet unique corps. Alors, de même que tu prends en considération et protèges chaque membre de ton corps humain, ainsi feras-tu pour chaque membre de ce corps spirituel. Tous sont dignes de ton estime et tu dois faire ton possible pour qu’ils puissent se rendre utiles à l’Église le mieux possible.
Et toi, ne déprécie pas ce que Dieu te demande là où tu es, aussi monotone et privé de sens que puisse te paraître le travail quotidien. Nous appartenons tous au même corps et, en tant que membre, chacun participe à l’activité du corps tout entier en restant à la place que Dieu a choisie pour lui. L’essentiel c’est que tu possèdes ce charisme qui, comme l’annonce Paul, dépasse tous les autres : l’amour. L’amour pour chaque homme que tu rencontres, l’amour pour tous les hommes de la terre. C’est par l’amour, par l’amour réciproque que les multiples membres peuvent constituer un seul corps.

Chiara LUBICH

(suite…)

Décembre 2008

T’en souviens-tu ? Cette phrase Jésus l’a adressée à son Père au jardin de Gethsémani donnant son sens à sa passion et à sa résurrection. Elle exprime l’intensité du drame qui se déroule au plus intime de lui-même. C’est le déchirement que provoque en lui la répugnance profonde de sa nature humaine devant la mort. Cependant le Christ n’a pas attendu ce jour-là pour faire sienne la volonté de Dieu. Il l’a fait tout au long de sa vie. S’il s’est comporté ainsi, chaque chrétien doit adopter cette même attitude. Toi aussi tu dois répéter dans ta vie :

« Que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se réalise ».

N’y as-tu jamais pensé, même si tu es baptisé et fils de l’Église ? Peut-être as-tu réduit cette phrase à une expression de résignation prononcée lorsque l’on ne peut pas faire autrement. Ce n’est pas la bonne interprétation.
Écoute-moi bien. Dans la vie tu as le choix entre deux directions : faire ta volonté ou choisir librement de faire la volonté de Dieu. Tu feras deux expériences.
La première, vite décevante parce que tu veux gravir la montagne de la vie avec tes idées limitées, tes propres moyens, tes pauvres rêves, tes seules forces. Tôt ou tard tu connaîtras le train-train quotidien d’une existence faite d’ennui, qui n’aboutit à rien, dans la grisaille et parfois même le désespoir. Ta vie s’avérera plate, même si tu t’efforces de lui donner du piquant, et elle ne satisfera jamais tes aspirations les plus profondes. Tu ne peux le nier, n’aie pas d’illusions sur ce point. Et à la fin elle se terminera par une mort qui ne laissera aucune trace : quelques larmes et puis l’inévitable, le total oubli.
L’autre expérience, c’est celle où tu répètes toi aussi :

« Que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se réalise ! »

Représente-toi Dieu comme le soleil d’où partent de nombreux rayons rejoignant tous les hommes. Ils sont la volonté de Dieu sur chacun. Dans la vie, le chrétien, ainsi que chaque homme de bonne volonté, est appelé à marcher vers le soleil, dans la lumière de son propre rayon, qui est différent et distinct de tous les autres. II accomplira le dessein merveilleux et particulier de Dieu sur lui.
Si toi aussi tu agis de cette manière, tu te sentiras entraîné dans une aventure divine que tu n’aurais jamais imaginée. Tu seras à la fois acteur et spectateur de ce que Dieu peut opérer de grand en toi et, à travers toi, dans l’humanité.
Tout ce qui t’arrive, souffrances et joies, grâces et disgrâces, événements importants (succès, coups de chance, accidents ou décès d’êtres chers), faits insignifiants (comme les tâches quotidiennes à la maison, au travail ou à l’école) tout, tout acquiert un sens nouveau, puisque tu le reçois de la main de Dieu qui est Amour. Il veut, ou permet tout pour ton bien. Et si dans un premier temps, seule la foi te fait penser ainsi, tu découvriras ensuite le fil d’or qui relie les événements pour composer une magnifique broderie : le dessein de Dieu sur toi, justement.
Cette perspective t’attire peut-être. Et tu veux sincèrement donner à ta vie son sens le plus plein.
Alors écoute. Je te dis avant tout à quel moment tu dois faire la volonté de Dieu.
Réfléchis un peu : le passé s’en est allé, tu ne peux pas le rattraper. Il ne te reste qu’à le remettre dans la miséricorde de Dieu. Le futur n’existe pas encore. Tu le vivras lorsqu’il sera là. Seul le présent est entre tes mains. C’est là que tu dois chercher à accomplir cette phrase :

« Que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se réalise ! »

Quand tu voyages en train – et la vie est aussi un voyage – tu restes tranquillement assis à ta place. Il ne te vient pas à l’esprit d’aller et venir dans le wagon. Ce que ferait une personne qui voudrait vivre en rêvant à un futur qui n’existe pas encore, ou en pensant au passé qui ne reviendra jamais.
Non : le temps avance tout seul. Il faut se tenir fermement dans le présent et nous parviendrons à l’accomplissement de notre vie sur terre.
Tu me demanderas : mais comment distinguer la volonté de Dieu de la mienne ? Dans le présent il n’est pas difficile de savoir quelle est la volonté de Dieu. Je t’indique un moyen. Écoute en toi cette petite voix, que tu as peut-être trop souvent étouffée et qui est devenue presque imperceptible. Écoute-la bien : c’est la voix de Dieu2. Elle te dit que c’est le moment d’étudier, ou d’aimer une personne dans le besoin, ou de travailler, ou de surmonter une tentation, ou de suivre ton devoir de chrétien, ou de vivre ta responsabilité de citoyen. C’est elle qui t’invite à écouter quelqu’un qui te parle au nom de Dieu, ou à affronter avec courage des situations difficiles…
Écoute, écoute. Ne fais pas taire cette voix c’est le trésor le plus précieux que tu possèdes. Suis-la. Instant par instant tu construiras alors ton histoire, humaine et divine à la fois, parce que vécue par toi en collaboration avec Dieu. Tu verras des merveilles. Tu verras ce que Dieu peut accomplir dans une personne dont toute sa vie dit :

« Que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se réalise ».

Chiara LUBICH

Institut universitaire Sophia : conjuguer doctrine et vie dans le signe de l’unité

Chiara Santomiero : On peut dire que l’Institut de formation universitaire « Sophia », est né d’un paradoxe : du moment où Chiara Lubich « a mis ses livres au grenier »… Maria Voce : Chiara désirait ardemment connaître la vérité et elle espérait la connaître grâce à l’étude de la philosophie. A un certain moment, elle a perçu au- dedans d’elle que Jésus lui demandait de ne pas rechercher la vérité dans les livres mais de le suivre, Lui qui était la Vérité incarnée. C’est pour cela qu’elle a choisi de mettre ses livres au grenier, de renoncer au rêve qu’elle avait d’étudier pour le suivre. Elle a senti également que Jésus lui disait : « C’est moi qui serait ton professeur », il lui promettait de lui révéler Sa vérité, Son savoir. C’est ce qui s’est réalisé avec le don d’un charisme, le charisme de l’unité. C’est de la conviction profonde que le charisme porte en lui la capacité d’engendrer une doctrine capable d’éclairer les différents domaines du savoir, que naît aujourd’hui un institut universitaire. Chiara Santomiero : « Sophia » – a-t-on dit – a comme ambition d’être un laboratoire de formation et de recherche où sont renoués les liens profonds entre vie et pensée, étude et vécu. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Maria Voce : la tentative de vivre l’unité entre ces différents aspects signifie que ceux qui s’inscrivent dans cet institut universitaire arrivent déjà avec des critères de préparation : ils sont disposés à aimer les autres, à être ouverts à toutes les personnes, en faisant abstraction de leur culture, leur religion, leur pays d’origine ou leur milieu. Les étudiants de l’institut Sophia acceptent de faire et font une expérience de vie dans laquelle ils découvrent qu’ils peuvent être ouverts les uns aux autres, non seulement en tant que personnes, mais que leurs cultures peuvent être aussi ouvertes les unes aux autres. Ils découvrent en oute que chaque discipline est liée profondément aux autres disciplines et que le fondement de tout le savoir est la Sagesse, c’est-à dire la manière dont dieu voir les hommes et les réalités humaines. Chiara Santomiero : Quelles sont vos attentes et celle du mouvement des Focolari, par rapport au parcours entrepris avec l’Institut Sophia ? Maria Voce : Nous nous souhaitons de former des hommes et des femmes qui sachent allier la doctrine et la vie et soient donc en mesure d’apporter une contribution d’unité – d’être des hommes et des femmes constructeurs d’unité -, là où la société les conduira dans leurs domaines professionnels et leurs activités sociales. Nous attendons vraiment que ces personnes soient comme des catalyseurs dans le groupe social où elles se trouvent, qu’elles puissent peu à peu constituer un point de référence, un point autour duquel se construisent des cellules d’unité qui s’élargissent toujours plus dans la société, jusqu’à ce que « tous soient un », jusqu’à ce que l’unité de la famille humaine soit recomposée. C’est la prière de Jésus au Père, c’est le rêve de Chiara Lubich, notre rêve et donc aussi le mien.

«Arrisquei o emprego, mas alguma coisa mudou»

Sou médica obstetra e durante anos trabalhei no departamento de gravidez anômala do hospital de Lubiana, na busca constante de construir relacionamentos verdadeiros com as pacientes, os colegas, os superiores. Sempre procurei defender a vida, muitas vezes sendo humilhada e arriscando perder o emprego por causa do meu comportamento.

Muitos pais redescobriram a alegria da maternidade e da paternidade, e às mães que queriam abortar foi poupado o drama do remorso. Aos poucos os colegas e superiores começavam a respeitar as minhas escolhas e com freqüência me consultavam antes de tomar decisões importantes.

Depois adoeci, era uma doença rara: não podia fazer esforços, tinha fortes dores de cabeça e nas articulações, inchaços, perda de concentração. Os colegas me ajudavam como podiam. Fiquei limitada no trabalho, mas sentia que ainda precisavam de mim.

Uma vez foi internada uma mãe no sexto mês de gravidez. Ela já tinha a bolsa rompida e a medica de plantão aconselhou o aborto. Procurei convencer a mãe a não realizá-lo, ma não consegui. Porém me recusei a dar a injeção e a mesma coisa fizeram as enfermeiras depois de mim. O menino nasceu vivo. Os pais re-avaliaram a própria decisão e agora o menino vive o pai é orgulhoso por ter um filho homem.

Com a difusão da prática da fecundação assistida penetrou no hospital uma certa cultura da morte, com a eliminação dos embriões que sobram. Com este tipo de fecundação muitas vezes são concebidos vários filhos, mas somente um é ajudado a viver. Para mim este é um sofrimento insuportável, que encontra sentido somente se unido ao sofrimento de Jesus na cruz.

Por este constante caminhar contra a correnteza enfim alguma coisa mudou no nosso setor. Muitas colegas de trabalho começaram, junto comigo, a lutar pela vida. E até a chefe do departamento, que não possui nenhum referencial religioso, me apóia, mesmo sem entender de onde tomo a força para agir desse modo, onde encontra-se escondido o meu segredo.

(J. P. – Slovenia)

Novembre 2008

Parce que tu es dans le monde, ne crois pas que tu peux y nager comme un poisson dans l’eau. Parce que le monde pénètre chez toi par la radio et la télévision, ne crois pas que tu puisses écouter ou voir n’importe quoi. Parce que tu circules dans les rues du monde, ne crois pas que tu peux regarder toutes les affiches et t’acheter n’importe quelle publication sans faire un choix. Parce que tu es dans le monde, ne crois pas que tu puisses adopter n’importe quel genre de vie : expériences faciles, immoralité, avortement, haine, violence, vol.
Non, non. Tu es dans le monde. C’est évident. Mais tu n’es pas du monde2.
C’est là que réside toute la différence. C’est ce qui te classe parmi ceux qui se nourrissent non pas des choses du monde, mais de celles que t’exprime la voix de Dieu en toi. Elle est présente dans le cœur de tout homme et – si tu l’écoutes – elle te fait pénétrer dans un royaume qui n’est pas de ce monde, un monde où l’on vit l’amour vrai, la justice, la pureté, la miséricorde, la pauvreté. Un royaume où la maîtrise de soi est la règle.
Pourquoi beaucoup de jeunes fuient-ils en Orient, en Inde par exemple, afin d’y trouver un peu de silence et découvrir le secret de certains grands sages qui, grâce à la longue mortification de leur moi intérieur, laissent transparaître un amour (…) qui impressionne tous ceux qui les approchent ? C’est une réaction compréhensible devant le vacarme du monde, le bruit qui règne en nous et autour de nous, et qui ne laisse plus place au silence pour entendre Dieu. Eh bien ! Faut-il vraiment aller en Inde alors que depuis deux mille ans le Christ nous dit : « renonce à toi-même… renie-toi toi-même… » ?
Le chrétien ne choisit ni la commodité ni la tranquillité. Le Christ n’a pas demandé et ne te demande pas moins que cela si tu veux le suivre. Le monde t’assaille comme un fleuve en crue et tu dois marcher à contre-courant. Pour le chrétien, le monde est un maquis épais dans lequel il faut bien voir où mettre les pieds. Où les mettre ? Dans les traces que le Christ lui-même t’a laissées en passant sur cette terre : ses propres paroles. Aujourd’hui à nouveau, il te dit :

« Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même »

Une telle attitude t’exposera peut-être au mépris, à l’incompréhension, aux moqueries, aux calomnies. Elle t’isolera, te poussera à accepter de perdre la face, à abandonner un christianisme à la mode.
Mais il faut aller encore plus loin :

« Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa croix chaque jour, et qu’il me suive. »

Que tu le veuilles ou non, la souffrance afflige chaque existence. Y compris la tienne. Petites et grandes douleurs surviennent tous les jours. Tu veux les éviter ? Tu te révoltes ? Tu lances des imprécations ? Eh bien, tu n’es pas encore chrétien.
Le chrétien accueille la croix, il accueille la souffrance, au milieu des larmes certes, parce qu’il connaît leur valeur. Ce n’est probablement pas sans raison que parmi les moyens dont Dieu disposait pour sauver l’humanité, il ait choisi la souffrance.
Cependant, Lui, ne l’oublie pas, après avoir porté la croix et y avoir été cloué, il est ressuscité. La résurrection, voilà aussi ton destin3, si, au lieu de mépriser la souffrance que te procurent ta cohérence de chrétien et tout ce que la vie t’apporte, tu sais accepter cette souffrance avec amour. Tu découvriras alors que la croix est le chemin, qui dès cette terre, mène à une joie encore jamais éprouvée. La vie de ton âme commencera à se développer. Le royaume de Dieu en toi prendra consistance et autour de toi petit à petit le monde disparaîtra à tes yeux. Il te semblera fait de carton-pâte. Et tu n’envieras plus personne.
Tu pourras alors te dire disciple du Christ :

« Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa croix chaque jour, et qu’il me suive. »

Et, comme le Christ que tu as suivi, tu seras lumière et amour pour panser les plaies qui déchirent l’humanité d’aujourd’hui.

Chiara LUBICH

Dernier au-revoir à l’Imam de la paix : W.D. Mohammed

Dernier au-revoir à l’Imam de la paix : W.D. Mohammed

« Nous nous engageons plus que jamais à parcourir ensemble le chemin que nous ont ouvert nos deux grands guides », a écrit la nouvelle présidente des Focolari, Maria Voce, aux membres de sa famille et aux collaborateurs  « du très aimé Imam W.D. Mohammed, qui a donné sa vie pour la paix et la fraternité universelle ».

Depuis une dizaine d’années, une profonde amitié spirituelle liait Chiara Lubich et l’Imam Mohammed, reconnu, pour son autorité morale, comme le principal leader des musulmans afro-américains.

L’Imam W.D. Mohammed est décédé à 74 ans, le 9 septembre dernier, dans sa maison de Markham, dans l’Illinois.

« Les milliers de personnes accourues de tous les Etats-Unis pour participer à ses funérailles, rendent hommage – comme on a pu le lire dans la presse américaine – à l’un des plus grands leaders musulmans des Etats-Unis. » On pouvait encore lire : « Des groupes de musulmans, frappés à une époque par des divisions internes, se sont trouvés unis devant un homme qui a dépensé sa vie sans compter pour porter l’unité. »

Parmi les impressions recueillies ce jour-là, on peut lire cette affirmation d’un de ses disciples : « Le 11 septembre 2001 avait marqué une journée triste pour les musulmans. Aujourd’hui, en revanche, est pour nous un jour qui nous remplit d’orgueil. »

En 1975, son père, Elijah Mohammed lui avait confié, sur son lit de mort, la responsabilité de la Communauté afro-américaine « La Nation de l’Islam », fondée pour la réhabilitation sociale et morale des afro-américains. W.D. Mohammed s’est employé à amener les membres de son groupe à un Islam plus fidèle à ses racines, tout en faisant ressortir la tolérance raciale et l’universalité de l’Islam. Il s’est fait constructeur de ponts entre les musulmans afro-américains et les musulmans du Proche Orient et d’Asie émigrés aux Etats-Unis, avec les chrétiens, et entre blancs et noirs. Son travail extraordinaire dans le domaine interreligieux lui a valu d’être nommé, en 1994, parmi les Présidents internationaux de la Conférence Mondiale des Religions pour la Paix (WCRP).

Le chemin parcouru ensemble par l’Imam Mohammed et Chiara Lubich a débuté le 8 mai 1997, à la mosquée Malcom Shabazz (connu aussi sous le nom de Malcom X) de Harlem. Pour la première fois dans l’histoire, une femme chrétienne, une blanche, prenait la parole dans cette mosquée. Trois mille musulmans et une représentation des membres des Focolari étaient présents. Chiara Lubich avait raconté ce jour-là, son expérience de chrétienne, citant l’Evangile et quelques passages du Coran qui illustrent ce que nous avons de commun, souvent interrompue par des applaudissements et l’exclamation «Dieu est grand ». Peu de temps après, dans un entretien privé, W.D. Mohammed et Chiara Lubich avaient conclu un pacte au nom du Dieu unique : travailler sans trêve pour la paix et l’unité.

La fidélité à ce pacte a porté de nombreux fruits d’unité entre les communautés du Focolare et les disciples de l’Iman Mohammed. Le dialogue entre eux s’est développé et il est devenu signe d’espérance, lumière pour beaucoup. Il s’est révélé particulièrement important après les attentats du 11 septembre 2001.

Il s’en est suivi plusieurs voyages de l’Imam W.D. Mohammed et de membres de son groupe à Rome, pour participer à des rencontres interreligieuses organisées par le mouvement des Focolari. En 1999, en préparation au Jubilé de l’an 2000, il avait été invité à intervenir en tant que représentant du monde musulman à la grande rencontre interreligieuse place Saint Pierre. Le pape Jean-Paul II, présent à cette rencontre, avait encouragé et béni le dialogue entrepris avec le Focolare.

En 2000, W.D. Mohammed avait de nouveau invité Chiara Lubich à parler à 7000 participants – musulmans et chrétiens – réunis à Washington pour deux journées intitulées : « Faith Communities Together » (Communautés religieuses ensemble) car, disait-il, « l’Amérique a besoin d’écouter ton message, de voir l’unité qui nous lie ».

A partir de ce moment sont nés – et continuent à se tenir – dans plusieurs villes des Etats-Unis (Washington, Los Angeles, Miami, Chicago, New-York, etc.) des rendez-vous intitulés «Rencontres dans l’esprit de la fraternité universelle » : durant ces rendez-vous de dialogue, est approfondi à chaque fois un point de la spiritualité de l’unité, du point de vue chrétien et du point de vue musulman, avec des échanges d’expériences de vie concrètes.

Les derniers contacts entre l’Imam Mohammed et les responsables des Focolari ont eu lieu quelques jours seulement avant son décès. Il avait, en effet, programmé de participer avec un groupe de ses collaborateurs, à la prochaine rencontre internationale de dialogue islamo-chrétien organisé par les Focolari à Castel Gandolfo (près de Rome), du 9 au 12 octobre prochain. Mais le médecin lui avait interdit les longs voyages en raison des troubles cardiaques dont il souffrait.

Homme profondément uni à Dieu, au cours leur rencontre nationale de 2005, l’W.D. Mohammed, parlant à 4000 membres de son groupe, avait affirmé avec force : “Nous devons aimer tous comme ils sont en droit d’être aimés : nous devons aimer les chrétiens de manière à ce qu’ils deviennent de meilleurs chrétiens, nous devons aimer les musulmans de manière à ce qu’ils deviennent de meilleurs musulmans.”

Lorsqu’on avait demandé à Chiara Lubich quelles étaient ses relations avec l’Imam Mohammed, elle avait répondu : “Je me sens à mon aise avec lui, car il me semble que le Seigneur l’a mis à côté de nous, comme il nous a mis, nous, à côté de lui, pour que se réalise Son plan d’amour ; et nous le découvrirons au fur et à mesure que nous avancerons en faisant grandir la communion entre nous et en travaillant ensemble.”

Et, l’Imam Mohammed avait déclaré lors d’une interview : “Selon moi, il est possible de nous libérer du poison des préjugés si nous sommes guéris spirituellement. C’est ce dont nous pouvons témoigner, en tant que personnes de religions différentes qui reconnaissent qu’elles font partie d’une unique humanité. Je crois que nous sommes en train d’accomplir un grand travail ; nous permettons à des personne qui se haissaient, de se libérer de la haine, de découvrir une nouvelle vie, un nouveau bonheur, parce que leur coeur a été libéré du poids des préjugés.”

Octobre 2008

Ne t’est-il jamais arrivé de recevoir un cadeau d’un ami et de ressentir la nécessité de lui en offrir un à ton tour ? Non pas tant pour t’acquitter d’une dette, mais pour lui exprimer ta reconnaissance et ton amour ? Oui, certainement.
Si cela t’arrive à toi, tu peux imaginer ce qu’il en est pour Dieu, pour Dieu qui est Amour. Il donne toujours en retour à chaque cadeau que nous faisons à notre prochain en son nom. Cette expérience les chrétiens la vivent souvent. Et c’est chaque fois une surprise. On ne s’habitue jamais à l’imagination de Dieu. Je pourrais te donner des quantités d’exemples, même en écrire un livre. Tu verrais combien cette image est vraie : « une bonne mesure, tassée, secouée, débordante, qu’on versera dans le pan de ton vêtement ». Une image qui exprime la générosité avec laquelle Dieu sait payer de retour.
« La nuit était déjà tombée sur Rome. Et dans leur petit appartement en sous-sol, le groupe des quelques jeunes filles qui s’étaient engagées à vivre l’Évangile, se souhaitait bonne nuit. C’est alors que la sonnette retentit. Qui pouvait bien venir à une heure pareille ? Un homme était à la porte, complètement paniqué, désespéré : il allait être expulsé le lendemain de chez lui avec sa famille, parce qu’il n’avait pas payé son loyer. Les jeunes filles se regardèrent et ouvrirent le tiroir où, dans des enveloppes distinctes, elles avaient rassemblé ce qui restait de leurs salaires, ainsi qu’une réserve pour les quittances du gaz, du téléphone et de l’électricité. Elles donnèrent tout à cet homme sans raisonner davantage. Cette nuit-là, elles dormirent heureuses, un Autre penserait bien à elles. Dès l’aube un coup de téléphone. “J’arrive tout de suite en taxi” dit la voix, celle de l’homme qu’elles avaient reçu quelques heures auparavant. Étonnées par le choix de ce moyen de transport, les jeunes filles attendent. Le visage de leur hôte indique que quelque chose a changé : “Hier soir, à mon retour chez moi, j’ai trouvé dans le courrier une lettre m’informant que je venais de recevoir un héritage auquel je ne m’attendais absolument pas. Mon cœur me pousse à le partager avec vous”. La somme qu’il déposa entre leurs mains correspondait au double de ce qu’elles avaient généreusement donné. »

« Donnez et on vous donnera. C’est une bonne mesure, tassée, secouée, débordante qu’on versera dans le pan de votre vêtement. »

En as-tu fait toi aussi l’expérience ? Sinon rappelle-toi que le vrai don est de donner avec désintéressement, sans espoir de retour, et à quiconque te le demande. Essaie. Ne le fais pas pour voir le résultat, mais pour aimer Dieu.
Tu me diras : « Mais je n’ai rien à donner ». Ce n’est pas vrai. Si nous le voulons, nous avons des trésors inépuisables : notre temps libre, notre cœur, notre sourire, nos conseils, notre culture, notre paix, notre parole pour convaincre celui qui a de quoi donner à celui qui n’a pas…
Tu me diras encore : « Mais je ne sais pas à qui donner ». Regarde autour de toi : tu te souviens de ce malade à l’hôpital, de cette veuve toujours seule, de cet étudiant recalé et tellement découragé, de ce jeune chômeur toujours triste, de ton petit frère qui a besoin d’aide, de cet ami en prison, de cet apprenti hésitant ? C’est en eux que le Christ t’attend.
Assume l’attitude imprégnée d’Évangile du chrétien, attitude qui exclue fermeture et préoccupation. Renonce à placer ta sécurité dans les biens de la terre et appuie-toi sur Dieu. C’est là que l’on verra ta foi en lui, foi qui sera d’ailleurs rapidement confirmée par la récompense que tu recevras en retour.
Il est normal que Dieu n’agisse pas ainsi pour t’enrichir ou nous enrichir. Il le fait pour que d’autres, beaucoup d’autres, constatant les petits miracles obtenus par les dons, se mettent à suivre cet exemple. Il le fait pour que, possédant plus, nous puissions donner davantage ; pour que, véritables administrateurs des biens de Dieu, nous fassions tout circuler dans la communauté qui nous entoure, afin que l’on puisse dire, comme pour la première communauté de Jérusalem : il n’y avait aucun pauvre parmi eux.
Ne sens-tu pas qu’avec cela tu contribues à donner une âme sûre, un fondement solide à la révolution sociale que le monde attend ?
« Donnez et l’on vous donnera ». Il est certain que Jésus pensait tout d’abord à la récompense que nous aurons au Paradis, mais ce qui nous arrive sur cette terre en est déjà le prélude et la garantie.

Chiara LUBICH

Pardonner coûte que coûte

Mon mari et mes enfants sont alcooliques. Jusqu’à il y a un an de cela, Tom, le plus grand vivait avec une jeune femme. Tous les deux sont devenus alcooliques mais aussi toxico-dépendants. Il y a un an environ, mon fils est revenu chez nous car il ne s’entendait plus avec sa compagne. Entre temps, un enfant était né. La pensée de ce petit-fils me causait beaucoup de peine car sa situation était très douloureuse. J’en rendais la maman responsable et, un jour où je l’ai rencontrée dans la rue, je l’ai accusée ouvertement de beaucoup de choses. Nous nous sommes quittées avec beaucoup d’amertume de part et d’autre. Inutile de vous dire qu’en revenant chez moi je me sentais coupable de ne pas avoir aimé. J’avais beau me trouver toutes les excuses, me répéter qu’au fond j’avais raison, que je l’avais fait pour mon petit-fils, cela ne me donnait pas la paix. Quelque chose, au-dedans de moi, me poussait à l’appeler pour lui demander pardon, même si je trouvais la chose très difficile. Je ne savais même pas si elle m’écouterait. En réalité, lorsque je lui ai présenté mes excuses, elle aussi s’est ensuite excusée. Quelques semaines après cet épisode, Dorothy a été emprisonnée. Les choses allaient de mal en pis et moi, préoccupée par la situation de mon petit fils, j’éprouvais un fort ressentiment envers les parents qui l’avaient mis au monde dans une telle situation. Comme ils n’étaient pas mariés, l’enfant allait être confié à l’Etat. Le ressentiment  grandissait en moi d’heure en heure et les paroles de Jésus sur le pardon ne me donnaient même pas la paix. Je devais pourtant aimer Dorothy, quoi qu’il advienne pour mon petit-fils. Après pal mal d’efforts, finalement, la Parole a fait son chemin en moi et c’est avec un cœur renouvelé  que je suis allée lui rendre visite en prison : elle m’a embrassée, émue. Je crois qu’elle a senti que j’étais venue pour l’aimer et que je l’acceptais telle qu’elle était. C’est elle qui, la première, m’a parlé de l’enfant et m’a demandé si je pouvais m’en occuper. La garde légale du bébé a donc été donnée à mon fils et tous les deux – l’enfant et le papa – sont à présent sous mon toit. J’ai vu là le centuple promis par Jésus à celui qui cherche son Royaume : en cherchant à faire sa volonté et fruit du fait de m’être efforcée d’aimer jusqu’au bout. (J.S. – USA)

Septembre 2008

« Aimez vos ennemis ». N’est-ce pas un précepte bouleversant, apte à transformer notre façon de penser et à nous faire redresser la barre de notre vie ! Car, soyons francs, un ennemi, petit ou grand, qui n’en a pas ? Même tout près dans l’appartement voisin, dans cette femme si antipathique et indiscrète, que je fais tout pour l’éviter afin de ne pas me trouver avec elle dans l’ascenseur. Ou dans cette personne de ma famille qui a causé du tort à mon père il y a trente ans, et avec qui j’ai coupé tous les ponts.
Ou à l’école, assis derrière toi, et tu ne l’as plus regardé en face… depuis le jour où il t’a dénoncé au professeur… C’est cette fille qui était ton amie et qui t’a laissé tomber pour aller avec un autre… C‘est ce commerçant qui n’a pas été honnête avec toi… Ce sont ces personnes qui n’ont pas les mêmes idées politiques que nous et que nous considérons comme nos ennemis. (…) Il y a et il y a toujours eu des personnes qui considèrent les prêtres comme leurs ennemis et qui haïssent l’Église.
Eh bien, toutes ces personnes et bien d’autres encore que nous appelons ennemis, il nous faut les aimer.
Les aimer ? Oui, il nous faut les aimer ! Et ne pensons pas que nous pouvons nous en tirer simplement en transformant notre sentiment de haine en un sentiment plus bienveillant.
Il faut aller plus loin.
Écoute ce que dit Jésus :

« Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient ».

Tu vois, Jésus veut que nous triomphions du mal par le bien. Il veut que notre amour se traduise en gestes concrets.
Nous pouvons nous demander : comment se fait-il que Jésus donne un tel commandement ? Mais parce qu’il veut modeler notre comportement sur celui de Dieu, son Père qui « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes ».
Voilà la vérité. Nous ne sommes pas seuls au monde : nous avons un Père et nous devons lui ressembler. Bien plus, Dieu a droit à cette attitude à son égard. En effet, alors que nous étions ses ennemis, que nous demeurions dans le mal, c’est lui le premier  qui nous a aimés en nous envoyant son Fils, qui a accepté de mourir dans d’atroces souffrances pour chacun de nous.

« Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent… »

Cela, le petit Jerry, un enfant noir de Washington l’avait bien compris. Son quotient intellectuel élevé l’avait fait admettre dans une classe spéciale dont tous les autres élèves étaient des blancs. Son intelligence n’avait pas suffit pour faire comprendre à ses camarades qu’il était leur égal. Sa peau noire lui attirait la haine générale, à tel point que le jour de Noël tous les enfants s’offrirent mutuellement des cadeaux, ignorant délibérément Jerry. Il en pleura ; on le comprend ! De retour chez lui, il pensa à Jésus : « Aimez vos ennemis ». D’accord avec sa maman, il acheta des cadeaux qu’il distribua avec beaucoup d’amour à tous ses « frères blancs ».

« Aimez vos ennemis… priez pour ceux qui vous calomnient ».

Quelle souffrance pour Elisabeth, cette jeune de Florence, le jour où montant les marches de l’Église pour se rendre à la messe elle entendit des jeunes de son âge se moquer d’elle ! D’abord, elle eut envie de réagir fortement, mais elle sourit, entra dans l’Église, et pria beaucoup pour eux. Quand elle ressortit, ils l’arrêtèrent et lui demandèrent les raisons de son comportement. Avec toute sa conviction, elle leur expliqua qu’étant chrétienne, elle devait toujours aimer. Son témoignage fut récompensé : le dimanche suivant, quelle ne fut pas sa surprise de voir ces mêmes jeunes à l’Église, très attentifs, au premier rang.
Voilà comment les jeunes accueillent la Parole de Dieu. C’est pourquoi ils sont grands à ses yeux.
Peut-être serait-il bon que nous rétablissions l’une ou l’autre situation, d’autant plus que nous serons jugés de la manière dont nous jugeons les autres. C’est nous-mêmes qui remettons entre les mains de Dieu la mesure avec laquelle il doit nous juger . Ne lui demandons-nous pas : « Pardonne-nous nos torts envers toi, comme nous-mêmes nous avons pardonné à ceux qui avaient des torts envers nous » ? 
Alors, aimons nos ennemis ! C’est l’unique moyen pour recomposer l’unité, abattre les barrières, construire la communauté.
C’est dur ? C’est pénible ? La seule idée de devoir le faire nous ôte le sommeil ? Courage ! Ce n’est pas si terrible : un petit effort de notre part et Dieu fera les 99 % qui restent et… notre cœur débordera de joie.
Chiara LUBICH

août 2008

Vois Jésus en chaque prochain que tu rencontreras au cours de la journée, du matin jusqu’au soir. Si ton œil est sain, Dieu regarde à travers toi. Or Dieu est amour et l’amour désire unir en faisant la conquête des autres.
Combien errent en ne regardant les êtres et les choses que pour les posséder ! Leur regard est égoïsme et envie et, de toute façon, péché. Ou bien ils se regardent eux-mêmes, pour se posséder, et leur regard est éteint parce qu’inquiet ou plein d’ennui.
À l’image de Dieu, l’être humain est amour. Si l’amour se replie sur lui-même, il est comme une flamme qui, faute de combustible, s’éteint.
« La lampe de ton corps, c’est l’œil. Quand ton œil est sain, ton corps tout entier est aussi dans la lumière. »
Regarde en dehors de toi. Non pas en toi, non pas dans les choses, non pas dans les créatures. Cherche Dieu en dehors de toi, pour t’unir à lui.
Il se trouve au fond de tout être qui vit et, même s’il semble mort, il est tabernacle de Dieu et il l’attend pour exprimer la joie de son existence.
Regarde donc chaque frère en l’aimant, et aimer, c’est donner.
Or le don appelle le don, aussi tu seras aimé en retour.
Ainsi l’amour consiste à aimer et à être aimé, comme dans la Trinité.
Et Dieu en toi comblera les cœurs. La Trinité, qui certes repose en eux par la grâce, mais y est éteinte, les illuminera.
Impossible d’allumer une lampe, même branchée, sans actionner l’interrupteur.
Ainsi en est-il de la vie de Dieu en nous : il faut qu’elle circule pour rayonner à l’extérieur et témoigner du Christ, lui qui relie le ciel à la terre et l’homme à son frère.
Regarde donc chacun de tes frères en te donnant à lui, pour te donner à Jésus. Jésus se donnera alors à toi. C’est la loi de l’amour : « Donnez et il vous sera donné » (Lc 6,38).
Laisse-toi posséder par lui, par amour pour Jésus, laisse-toi « manger » par lui, comme une autre eucharistie. Mets-toi entièrement à son service, c’est le service de Dieu. Ton frère viendra alors à toi et il t’aimera. Or l’amour fraternel est l’accomplissement de tous les désirs de Dieu, de son commandement : « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13,34).
« La lampe de ton corps, c’est l’œil. Quand ton œil est sain, ton corps tout entier est aussi dans la lumière. »
L’amour est un feu qui pénètre les cœurs et les fond parfaitement.
Alors ce n’est plus toi-même que tu retrouveras en toi, ni même ton frère. Tu retrouveras l’Amour, qui est Dieu vivant en toi.
Et l’Amour se mettra à aimer d’autres frères car, l’œil devenu sain, il se retrouvera en eux et tous ne seront plus qu’un.
Autour de toi, grandira la communauté comme autour de Jésus : douze, soixante-douze, des milliers…
C’est l’Évangile – tout entier Lumière dans l’Amour – qui fascine, ravit et entraîne.
Puis tu mourras peut-être sur une croix pour ne pas être plus que ton Maître, mais tu mourras pour ceux qui te crucifient, et ainsi l’amour aura sa dernière victoire.
Mais sa sève, répandue dans les cœurs, ne mourra pas.
Elle portera des fruits de joie et de paix, et le Paradis grand ouvert.
Et la gloire de Dieu grandira.
Quant à toi, sois ici-bas l’Amour parfait.

Chiara LUBICH

(suite…)

Giancarlo Faletti

Le 7 juillet 2008, Giancarlo Faletti a été élu co-président par l’Assemblée générale, avec une responsabilité particulière, entre autre, pour les branches des prêtres diocésains et des religieux des différentes congrégations. Giancarlo est né à Cerro Tanaro (Asti), le 14 septembre 1940, dans une famille d’agriculteurs, chrétienne mais non pratiquante. Mère, femme au foyer et père ouvrier dans les chemins de fers nationaux. Le travail de ce dernier amène la famille à déménager à Turin. Il a 10 ans lorsqu’il ressent déjà le désir de donner sa vie à Dieu, mais les conditionnements de sa famille et de son milieu par rapport à la religion sont très forts. A 16 ans, commence pour lui une période de crise et de recherche. Un jour, il achète un peu par hasard un numéro de la revue Città Nuova à la porte de sa paroisse. Il a alors 19 ans. Il raconte : “C’est comme si, en ce dimanche d’hiver, j’avais été introduit dans une atmosphère remplie de chaleur. En lisant ces articles, j’ai perçu qu’il y avait quelque chose qui liait les personns comme dans une famille. J’ai voulu tout de suite en savoir plus.” Il prend contact avec le focolare. L’année suivante, une rencontre internationale à Grottaferrata (Rome) va être décisive pour lui. Sa voie lui apparaît clairement : une donation à Dieu dans le focolare. Une fois terminées ses études d’économie, il commence à travailler dans une banque. Il a 25 ans lorsqu’il entre au focolare de Turin. Entre 1972 et 1983, il est à Gênes, co-responsable du mouvement des Focolari en Ligurie, où il se consacre beucoup aux jeunes. Parmi eux vont mûrir des fruits de sainteté : cette année a été entamée la cause de béatification de deux d’entre eux, Alberto Michelotti et Carlo Grisolia. Il travaille ensuite pendant 14 ans au Centre du Mouvement à Rocca di Papa ; il est aussi co-responsable de la région des Castelli Romani et d’une partie du Latium. En 1997, il obtient une licence en théologie et il est ordonné prêtre. La même année, il revient à Rome, où il devient co-responsable du Mouvement des Focolari pour la région du Latieum, des Abbruzzes et de la Sardaigne. En 2000, Chiara Lubich, qui a toujours eu un amour de prédilection pour la ville de Rome, siège de la papauté et de la chrétienté, lance une grande initiative de nouvelle évangélisation, qu’on désigne sous le nom d’opération Roma-Amor. Giancarlo Faletti est proche de la fondatrice qui suit pas à pas les avancées du projet. L’objectif est de contribuer à animer de façon capillaire, par l’idéal évangélique de l’unité, la vie de la ville aussi bien au niveau civil que religieux. Parmi les initiatives les plus variées, l’ouverture d’un dialogue avec la communauté musulmane de Rome qui débouche sur l’invitation à parler de l’expérience chrétienne et du dialogue interreligieux du Mouvement à la mosquée de Rome.

Parole de Vie Juillet 2008

As-tu jamais éprouvé une soif d’infini ? As-tu jamais eu le désir impérieux d’embrasser l’immensité ?
N’as-tu jamais été insatisfait au plus profond de toi-même de ce que tu fais, de ce que tu es ?
Si tel est le cas, tu seras heureux de trouver une formule qui te donnera la plénitude dont tu rêves, quelque chose qui ne te laissera plus le goût amer de journées à moitié vides.
Il existe une parole dans l’Évangile qui donne à réfléchir et qui, à peine comprise, fait tressaillir de joie. Elle récapitule tout ce que nous avons à faire dans la vie. Elle résume toute loi inscrite par Dieu en chaque être humain.
Écoute-la :
« Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : c’est la Loi et les Prophètes. »On appelle cette phrase la « règle d’or ».
C’est le Christ qui l’a prononcée, mais elle était déjà connue universellement. L’Ancien Testament la possédait. Elle était connue de Sénèque et, en Orient, de Confucius. Et de bien d’autres encore. Cela nous dit combien elle tient au cœur de Dieu, combien il désire que tous les hommes en fassent leur règle de vie.
Cette phrase est agréable à lire et sonne comme un slogan, une devise.
Encore une fois, écoute-la :
« Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : c’est la Loi et les Prophètes. »Aimons de cette façon chaque prochain que nous rencontrerons au cours de la journée.
Imaginons que nous sommes dans sa situation et traitons-le comme nous aimerions être traités si nous étions à sa place.
Dieu, qui demeure en nous, nous suggérera l’expression d’amour qui convient pour chaque circonstance.
A-t-il faim, ce prochain que nous rencontrons ? Nous nous dirons : c’est moi qui ai faim, et nous lui donnerons à manger.
Subit-il une injustice ? C’est moi qui la subis !
Est-il dans l’obscurité et le doute ? Je suis dans le noir avec lui. Nous lui offrons des paroles de réconfort et partagerons sa peine. Nous ne serons pas en paix tant qu’il ne verra pas clair, tant qu’il ne sera pas soulagé. C’est ainsi que nous voudrions être traités.
Est-il handicapé ? Je veux l’aimer jusqu’à éprouver son infirmité dans mon cœur et presque jusque dans mon corps. L’amour me suggérera le moyen approprié pour qu’il se découvre égal aux autres, avec même une grâce de plus car nous, chrétiens, nous savons toute la valeur de la souffrance.
Et ainsi de suite, sans faire de distinction entre personnes sympathiques et antipathiques, entre jeunes et personnes âgées, entre amis et ennemis, entre ceux qui sont de mon pays et les étrangers, entre ceux qui sont beaux et ceux qui sont laids… L’Évangile parle d’aimer tous les hommes sans distinction.
J’ai l’impression d’entendre murmurer…
Je comprends… sans doute mes paroles semblent-elles un peu naïves. Pourtant quel retournement elles demandent ! Comme elles sont éloignées de notre façon habituelle de penser et d’agir !
Courage alors ! Essayons.
Une journée vécue ainsi vaut une vie entière. Le soir nous ne nous reconnaîtrons plus nous-mêmes. Une joie nous inondera, comme jamais nous n’en avons éprouvée. Une force nous envahira. Dieu sera avec nous, parce qu’il demeure avec ceux qui aiment.
Nos journées se succéderont, bien remplies.
Parfois peut-être nous ralentirons le rythme, nous serons tentés de nous décourager, de nous arrêter, de reprendre la vie d’avant…
Pourtant non ! Gardons courage ! Dieu nous donne sa grâce.
Recommençons sans cesse. En persévérant, nous verrons le monde changer autour de nous petit à petit.
Nous nous apercevrons que l’Évangile est porteur de la vie la plus fascinante, qu’il éclaire le monde, qu’il donne saveur à notre existence, qu’il contient le principe de la solution de tous les problèmes.
Et nous ne trouverons la paix que lorsque nous communiquerons notre expérience extraordinaire à d’autres, aux amis qui peuvent nous comprendre, à nos parents, à tous ceux auxquels nous nous sentirons poussés à la donner.
Et l’espérance renaîtra.
« Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : c’est la Loi et les Prophètes ».
Chiara LUBICH

(suite…)

Dernier au-revoir à l’Imam de la paix : W.D. Mohammed

Etre « le miroir » de Jésus

Les paroles de Jésus ! Elles ont été certainement sa plus grande œuvre d’art. Le Verbe qui s’exprime en paroles humaines : quel contenu, quelle intensité, quel accent, quelle voix ! Nous l’entendrons à nouveau au Paradis. Là, il nous parlera. La Parole de Dieu n’est pas comme les autres paroles. Elle a le pouvoir d’opérer ce qu’elle dit. Elle engendre Jésus dans notre âme et dans l’âme d’autrui. La Parole doit se transformer en actes et guider notre vie. De cette manière, elle se révèle attrayante. Il suffit de quelques lettres et de quelques règles de grammaire pour savoir lire et écrire, mais si on ne les connaît pas, on reste analphabète toute sa vie. Ainsi, celui qui n’assimile pas, l’une après l’autre, les paroles de l’Evangile, ne sait pas écrire le Christ avec sa vie. Il suffit de peu de phrases pour former en nous Jésus. Nous n’avons pas d’autre livre que l’Evangile, nous n’avons pas d’autre science, pas d’autre art. Là est la Vie ! Celui qui la trouve ne meurt pas.

Parole de Vie juin 2008

Celui qui aime ne voudrait jamais être séparé de la personne aimée. Ce désir est aussi celui de Dieu, qui est Amour. Il nous a créés pour que nous puissions le rencontrer et nous n’aurons la plénitude de la joie que lorsque nous parviendrons à être intimement unis à lui qui seul peut répondre à l’attente de notre cœur. Il s’est fait chair pour demeurer parmi nous et nous introduire dans la communion avec lui.
Dans sa première épître, Jean parle de « demeurer » réciproquement l’un dans l’autre, Dieu en nous et nous en lui, faisant écho à la recommandation exprimée par Jésus au cours de la dernière Cène : « Demeurez en moi comme je demeure en vous ». Il avait souligné, par l’image de la vigne et des sarments, combien est fort et vital le lien qui nous unit à lui.
Mais comment parvenir à l’union à Dieu ? Simplement en observant ses commandements, répond Jean.

« Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui. »

Y a-t-il beaucoup de commandements à observer pour parvenir à cette unité ?
Non, puisque Jésus les a résumés en un seul : « Voici son commandement – dit le verset qui précède immédiatement celui qui a été choisi comme Parole de Vie de ce mois – adhérer avec foi à son Fils Jésus Christ et nous aimer les uns les autres… »
Croire en Jésus et nous aimer comme lui-même nous aimés : voici l’unique précepte.
Si notre existence trouve son accomplissement lorsque Dieu demeure parmi nous, il n’y a qu’une seule manière de nous épanouir pleinement : aimer ! Jean en est tellement convaincu qu’il ne cesse de le répéter dans son épître : « Qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui »  ; « Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous. »
La tradition raconte, à ce propos, que lorsqu’on l’interrogeait sur les enseignements du Seigneur, Jean, désormais avancé en âge, rappelait souvent les paroles du commandement nouveau. Quand on lui demandait pourquoi il ne parlait pas d’autre chose, il répondait : « Parce que c’est le commandement du Seigneur ! Si on le met en pratique, tout est là ».
Et il en est ainsi pour toute Parole de Vie : elle conduit invariablement à aimer. Il ne peut en être autrement, parce que Dieu est Amour. Chacune de ses Paroles contient l’amour, l’exprime ; et si elle est vécue, elle transforme tout en amour.

« Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui. »

La Parole de ce mois-ci nous invite à croire en Jésus, à adhérer de tout notre être à sa Personne et à son enseignement. Croire qu’il est la manifestation de l’amour de Dieu parmi nous – comme nous l’enseigne encore Jean dans son épître – et que c’est par amour qu’il a donné sa vie pour nous . Croire même lorsqu’il nous semble lointain, lorsque nous ne percevons pas sa présence, lorsque surviennent les difficultés ou qu’arrive la souffrance…
Forts de cette foi, nous saurons vivre à son exemple, et pour obéir à son commandement, nous aimer comme il nous a aimés.
Aimer même quand l’autre nous paraît impossible à aimer, même quand nous avons l’impression que notre amour n’est pas celui qu’il faudrait, ou nous paraît donné en pure perte, sans réciprocité. En agissant ainsi, nous raviverons les relations entre nous, les rendant toujours plus sincères et profondes, et notre unité attirera la présence de Dieu entre nous.

« Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui. »

« Nous nous aimions profondément, mon mari et moi, et nos relations étaient si faciles les premières années de notre mariage, raconte une amie japonaise. Ces derniers temps, cependant, je le sentais fatigué et stressé. Au Japon le travail est un fardeau lourd comme une montagne. Un soir, en rentrant du travail, il s’est mis à table pour le dîner. J’ai voulu m’asseoir à côté de lui, mais il m’a crié de m’en aller : “Tu n’as pas le droit de manger, parce que tu ne travailles pas !” J’ai pleuré toute la nuit, je songeais à quitter la maison, à me séparer de lui. Le lendemain une pensée lancinante : “Je me suis trompée en l’épousant, je n’arrive plus à vivre avec lui”. Dans l’après-midi j’en ai parlé aux amies avec lesquelles je partage ma vie chrétienne. Elles m’ont écoutée avec amour et cette communion m’a donné la force nécessaire pour me remettre sur pied. J’ai réussi à préparer une nouvelle fois le dîner pour mon mari. Au fur et à mesure que l’heure de son retour approchait, ma crainte augmentait : comment va-t-il réagir aujourd’hui ? Mais une voix au fond de moi me disait : “Accueille cette souffrance, tiens bon, continue à aimer”. Et lorsqu’il est apparu sur le seuil de la porte, j’ai vu qu’il m’avait apporté un gâteau. “Pardonne-moi – a-t-il dit – pour ce qui s’est passé hier”. »

Chiara LUBICH

Mai 2008

« Là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. »

Aujourd’hui comme au temps de Paul, Jésus Ressuscité, le Seigneur, continue à agir dans l’histoire et en particulier dans la communauté chrétienne, à travers son Esprit. Il nous permet à nous aussi de comprendre l’Évangile dans toute sa nouveauté et il l’écrit dans nos cœurs afin qu’il devienne la loi de notre vie. Nous ne sommes pas guidés par des lois imposées de l’extérieur. Ni non plus les esclaves de règlements que nous ne comprenons ni n’approuvons. Le chrétien est animé par un principe de vie intérieure – que l’Esprit a déposé en lui par le baptême – par sa voix qui redit les paroles de Jésus, les lui faisant comprendre dans toute leur beauté, expressions de vie et de joie : il les rend actuelles, il lui enseigne comment les vivre et en même temps il insuffle en lui la force pour les mettre en pratique. C’est le même Seigneur qui, grâce à l’Esprit saint, vient vivre et agir en nous, en nous faisant être Évangile vivant. Être guidés par le Seigneur, par son Esprit, par sa Parole : voilà la véritable liberté ! Elle coïncide avec la réalisation la plus profonde de notre moi.

« Là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. »

Cependant l’Esprit Saint ne peut agir, nous le savons bien, que s’il nous trouve dans une attitude d’entière disponibilité pour l’écouter, prêts à changer notre mentalité s’il le faut, pour adhérer ensuite totalement à sa voix. Il est si tentant de se laisser conditionner par les pressions de notre entourage social qui peuvent nous entraîner dans de mauvais choix ! Comment vivre la Parole de vie de ce mois ? Apprenons à dire un « non » ferme à la tentation de nous accommoder de comportements qui ne sont pas conformes à l’Évangile. Et répondons un « oui » convaincu à Dieu chaque fois qu’il nous appelle à vivre dans la vérité et dans l’amour. Ainsi nous découvrirons la relation entre la croix et l’Esprit, comme un lien de cause à effet. Chaque émondage, chaque dépouillement, chaque « non » à notre égoïsme est source d’une lumière nouvelle, de paix, de joie, d’amour, de liberté intérieure, de réalisation de soi ; c’est la porte ouverte à l’Esprit. En ce temps de Pentecôte, Il pourra nous partager ses dons de façon plus abondante ; il pourra nous guider ; nous serons reconnus comme de vrais fils de Dieu. Nous serons toujours plus libres du mal, toujours plus libres d’aimer.

« Là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. »

Cette liberté, un fonctionnaire des Nations Unies l’a trouvée au cours de son dernier poste dans un pays balkanique. Ses missions représentent un travail gratifiant, mais très prenant. Il ressent notamment la difficulté causée par ses absences prolongées loin de sa famille. Même une fois rentré chez lui, il lui faut faire un gros effort pour se couper de ses soucis de travail et se consacrer, l’esprit libre, à sa femme et ses enfants. Et voilà qu’on lui demande de déménager dans une autre ville, toujours dans la même région. Or, il est impensable d’y emmener sa famille car, malgré les accords de paix récemment signés, les hostilités continuent. Que choisir ? La carrière ou la famille ? Il en parle longuement à sa femme avec laquelle il partage depuis longtemps une profonde vie chrétienne. Après avoir demandé la lumière de l’Esprit Saint pour comprendre la volonté de Dieu, ils prennent la décision de quitter un travail très convoité. Décision vraiment singulière dans ce milieu professionnel. Il raconte lui-même : « La force de ce choix a été le fruit de notre amour réciproque. Ma femme n’a jamais reculé devant les sacrifices que ma vie lui imposait. De mon côté, j’avais cherché le bien de ma famille, au-delà des avantages économiques de la carrière et j’avais trouvé la liberté intérieure. » Chiara LUBICH

Vivre la parole transforme la relation avec Dieu et avec les frères

Voici la dernière pensée que Chiara a préparée pour le Mouvement, de son lit à l’hôpital Gemelli, peu de temps avant son « départ » et qui vient d’être communiquée ces jours-ci. « Cette fois-ci, j’aimerais souligner la valeur de la relation, la valeur des relations entre nous. En vivant la Parole, aux touts débuts, à Trente, notre relation avec Dieu aussi bien que notre relation avec les frères s’est complètement transformée. C’est ainsi qu’est née ce que nous appelions alors une « communauté chrétienne ». N’oublions pas ces origines. Construisons notre Œuvre sur ces fondations-là ». Nous reportons ici quelques lignes, tirées du premier commentaire à la Parole de Vie que Chiara a écrit il y a plus de 50 ans et qui garde encore aujourd’hui toute son actualité. Elles peuvent s’appliquer à la pensée citée plus haut pour en pénétrer plus profondément le sens et pour  la traduire en vie. « Les paroles de l’Evangile peuvent sembler simples, mais quelle transformation elles demandent ! Comme elles sont éloignées de notre façon habituelle de penser et d’agir ! Cependant courage ! Essayons. Une journée ainsi vécue vaut toute une vie. Et le soir, nous ne nous reconnaîtrons plus. Une joie encore jamais éprouvée nous envahira. Une force nous habitera. Dieu sera avec nous, parce qu’il est avec ceux qui l’aiment. Les journées se succèderont dans la plénitude. Il nous arrivera peut-être parfois de ralentir, et nous serons tentés de nous décourager, de nous arrêter. Nous souhaiterons revenir à la vie d’avant… Mais non ! Courage ! Dieu nous donne la grâce. Recommençons, remettons-nous toujours en route. Si nous persévérons, nous verrons lentement le monde changer autour de nous. Nous comprendrons que l’Evangile présente la vie la plus fascinante, allume la lumière dans le monde, donne sa saveur à notre existence, contient  le principe qui peut résoudre tous les problèmes. Et nous n’aurons pas de trêve, tant que nous n’aurons pas communiqué aux autres notre extraordinaire expérience : aux amis qui peuvent nous comprendre, aux parents, à tous ceux à qui nous nous sentons poussés à la donner. Et l’espérance renaîtra ».

Le courage de mettre sa vie en jeu

Le formulaire pour la demande d’enseignement que j’ai devant moi me confirme que ma vie d’étudiant est désormais révolue. Arrivé sur la case où indiquer la province choisie, le doute me tenaille. Est-il mieux de rester dans ma ville du Sud ou d’aller ailleurs ? Il m’est demandé là de faire un choix de vie. Beaucoup de mes collègues choisissent le Nord pour avoir de plus grandes possibilités de travail et pour s’éloigner de cette réalité souvent portée sur le devant de la scène dans l’actualité : illégalité, déviances, criminalité. Et pourtant, beaucoup de choses me lient à ma ville ! Et pas seulement la famille, les affections, les amis, les intérêts, mais également l’espérance de pouvoir faire quelque chose pour elle, de remonter le courant, et cela malgré mes limites. Il me revient à l’esprit l’exhortation de Chiara Lubich aux jeunes : « Donner sa vie pour son peuple… » L’idée de rester, au risque de me heurter à des chances de travail moindres ou à des « écoles difficiles » fait son chemin en moi, avec une part d’inconscience. J’en parle chez moi, à ma fiancée, aux collègues. Il est tard et demain marque la date limite pour l’expédition du formulaire. Mon choix est fait : je reste. A la périphérie de la ville et dans les zones défavorisées il y a plus de possibilités de travail, les postes n’étant pas convoités. Et je pense au fond de moi : « Qu’est-ce que je peux faire, moi, dans ce quartier, lieu de luttes d’influence de la Camorra – ndlr la mafia – , où on se tire dessus et où l’on se tue ? Je peux aimer ! Que Dieu me vienne en aide ! »  Et ainsi, j’indique quelques écoles un peu « en marge », à côté d’écoles d’ « élite ». Dieu me fera comprendre où il me veut. Quelque temps plus tard, je reçois ma nomination pour l’année qui vient. Incroyable, j’entre dans le monde de l’école par la porte principale, avec le meilleur contrat ! Le jour où je me présente à l’école, les cours sont suspendus à cause d’actes de vandalisme commis la veille. Je comprends tout de suite que Dieu m’a pris au mot : le moment de l’épreuve est arrivé. Le contexte est particulier, le malaise social se fait sentir. Les journées se succèdent entre moments difficiles, où tout semble aller de travers, et d’autres moments où les yeux des jeunes s’éclairent, cherchent à me rencontrer car ils veulent s’en sortir et se préparer un avenir meilleur. Je m’accroche à cet espoir, et ma souffrance trouve son sens. Je ne sais pas si je tiendrai le coup, car c’est parfois très dur d’affronter la situation, d’obtenir le respect et de parler de maths dans ce contexte . mais je sais qu’instant après instant, je peux chercher à faire entrer Dieu dans les salles de classe ; le rendre présent dans les réprimandes, dans les notes, les entretiens, dans les disputes, les explications, dans les silences, les annotations sur les carnets de classe. Si Dieu m’a voulu là, il sait certainement pourquoi… (D.P. – Italie)

Comment mettre en route la fraternité dans le sport

Un sport crédible et beau, loin des menaces générées par la violence, le racisme, le doping, la commercialisation à outrance… Tels sont les horizons ouverts par le Congrès Sportmeett 2008 qui a eu lieu à Castelgandolfo (Rome) du 28 au 30 mars dernier.

 “Sport In – Croyable – Mets en route la fraternité.” La fraternité dans et par le sport : tel est le défi que se sont lancés les 420 sportifs de 38 nationalités qui ont pris part à l’événement. Trois jours émaillés de témoignages significatifs, d’interventions d’experts internationaux, de tables rondes, de workshop, se moments sportifs et d’animations.

Parmi les nombreux témoignages de sportifs de toutes catégories et tous niveaux, celui de Josefa Idem, plusieurs fois championne olympique de canoé ; celui de Ippolito Sanfratello, médaille d’or de patinage de vitesse à Turin en 2006 ; de Marco Pinotti, maillot rose du Tour 2007 ; celui de Karl Unterkicher alpiniste familier des sommets de 8000 mètres ; Nicolo Corradini, plusieurs fois champion du monde d’orienteering ; de la championne hongroise de marathon, Petra Teveli, troisième au dernier Marathon de Milan, etc.

A côté de ces sportifs, les promoteurs de projets sportifs à caractère social, dans des pays en voie de développement ou en proie à des tensions internes : en Colombie, au Brésil, en Argentine, en RDC (République Démocratique du Congo), au Burundi, au Liban, au Pakistan, aux Philippines, etc. Et les animateurs de projets d’éducation à la paix, anti mafia et anti camorra, en Sicile et en Campanie.

Des enseignants et des étudiants de 17 universités du monde entier, en lien avec Sportmeet, ont témoigné de leur engagement à élaborer et diffuser une culture sportive nouvelle, orientée vers la fraternité

avril 2008

« En ce jour-là sera répandu sur nous l’Esprit qui vient d’en-haut. Alors le désert deviendra un verger, tandis que le verger sera pareil à une grande forêt. »  Ainsi commence le texte d’où est tirée la Parole de vie de ce mois. Le prophète Isaïe, dans la seconde moitié du VIIIe siècle av. J.-C., annonce un avenir d’espérance pour l’humanité, presque une nouvelle création, un nouveau « jardin », qu’habitent le droit et la justice, capables d’apporter paix et sécurité.
Cette nouvelle ère de paix (shalom) sera l’œuvre de l’Esprit Saint dont la force est capable de renouveler la création. Mais elle sera aussi le fruit du double respect d’un pacte : entre Dieu et son peuple ainsi qu’entre les membres du peuple lui-même. Car la communion avec Dieu comme celle dans la communauté des hommes sont indissociables.

« Le fruit de la justice sera la paix : la justice produira le calme et la sécurité pour toujours. »
Les paroles d’Isaïe invitent à s’engager sérieusement à suivre les règles du vivre-ensemble civique qui s’opposent à l’individualisme et à l’arbitraire aveugle. Elles favorisent la coexistence harmonieuse en coopérant au service du bien commun.
Vivre selon la justice et en pratiquant le droit, est-ce possible ? Oui, à la condition de reconnaître en tous des frères et des sœurs et de considérer l’humanité comme une famille, dans l’esprit de la fraternité universelle.
Considérer l’humanité dans cette optique n’est possible que si l’on reconnaît qu’il existe un Père pour tous, un Père qui a inscrit l’aspiration à la fraternité universelle dans le cœur de chacun. La première volonté d’un Père n’est-elle pas que ses enfants se comportent comme des frères et des sœurs et qu’ils s’aiment ?
C’est pour cette raison que le « Fils » du Père par excellence, le Frère universel, est venu parmi nous et nous a laissé l’amour réciproque comme règle de la vie en société. Respecter les règles du « vivre ensemble » et accomplir chacun son devoir sont une expression d’amour.
L’amour est la règle première de toute action, celle qui anime la véritable justice et porte la paix. Certes, les nations ont besoin de lois toujours plus appropriées aux nécessités de la vie sociale et internationale, mais elles ont surtout besoin d’hommes et de femmes qui se prédisposent à la charité au plus profond d’eux-mêmes. Cette disposition à la charité est justice et seulement ainsi les lois acquièrent toute leur valeur.

« Le fruit de la justice sera la paix : la justice produira le calme et la sécurité pour toujours. »
Alors, comment vivre la Parole de vie ce mois-ci ?
En nous engageant davantage à respecter l’éthique, l’honnêteté et la légalité dans nos tâches quotidiennes. En regardant les autres comme les membres de notre grande famille qui attendent de nous attention, respect, solidarité.
Si dans tes relations avec le prochain tu mets à la première place la charité mutuelle et continuelle, cette charité qui exprime ton amour envers Dieu, alors ta justice sera vraiment celle que Dieu attend de toi.

« Le fruit de la justice sera la paix : la justice produira le calme et la sécurité pour toujours. »
Un agent de police de l’Italie du sud, prêt à partager la vie des personnes les plus défavorisées de la ville, est allé habiter avec sa famille dans un quartier nouvellement formé : routes non asphaltées, pas d’éclairage public ni eau courante, pas de tout-à-l’égout, ni de services sociaux, aucun transport en commun.
Il raconte : « Nous avons cherché à connaître chaque famille et chaque habitant du quartier et à établir un dialogue pour apaiser le conflit entre les citoyens et les pouvoirs publics. Peu à peu les trois mille habitants du quartier, regroupés dans un comité, se sont mis à dialoguer de façon positive avec les institutions de la ville. Ainsi avons-nous obtenu de l’administration régionale une grosse subvention pour l’assainissement du quartier. Celui-ci est maintenant un secteur-pilote. Un autre résultat a été la création d’activités de formation pour les représentants de tous les comités de quartier de la ville. »
Chiara LUBICH

“Femme d’une grande foi, doux messager d’espérance et de paix”

Le service “silencieux et incisif” rendu par Chiara Lubich à l’Église en “totale syntonie” avec le magistère des papes a été souligné par Benoît XVI dans la lettre lue par le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’État, durant les obsèques de la fondatrice du mouvement des Focolari, célébrées l’après-midi du mardi 18 mars à Rome, dans la basilique Saint-Paul hors les murs. A Monsieur le Cardinal TARCISIO BERTONE Secrétaire d’État Je participe spirituellement à la liturgie solennelle avec laquelle la communauté chrétienne accompagne Chiara Lubich dans son départ de cette terre pour entrer dans le sein du Père céleste. Je renouvelle avec affection mes sentiments de mes sincères condoléances aux responsables et à l’Œuvre de Marie tout entière Mouvement des Focolari, ainsi qu’à tous ceux qui ont collaboré avec ce témoin généreux du Christ, qui s’est dépensé sans réserve pour la diffusion du message évangélique dans tous les domaines de la société contemporaine, toujours attentive aux « signes des temps ». Nombreuses sont les raisons pour rendre grâces au Seigneur du don fait à l’Église en cette femme d’une grande foi, doux messager d’espérance et de paix, fondatrice d’une grande famille spirituelle qui embrasse des domaines multiples d’Evangélisation. Je voudrais surtout remercier Dieu pour le service que Chiara a rendu à l’Église : un service silencieux et incisif, toujours en syntonie avec le magistère de l’Église : « Les Papes disait-elle nous ont toujours compris ». Ceci parce que Chiara et l’Œuvre de Marie  ont toujours cherché à répondre avec une fidélité docile à chacun de leurs appels et désirs. Le lien ininterrompu avec mes vénérés Prédécesseurs, du serviteur de Dieu Pie XII du Bienheureux Jean XXIII, des Serviteurs de Dieu Paul VI, Jean Paul Ier et Jean Paul II en est le témoignage concret. Un guide sûr qui l’a orientée, était pour elle la pensée du Pape. Au contraire, en regardant les initiatives qu’elle a suscitées, on pourrait même affirmer qu’elle avait presque la capacité prophétique de les comprendre et de les réaliser en avance. Son héritage passe maintenant à sa famille spirituelle : que la Vierge Marie, modèle constant de référence pour Chiara, aide tous les membres des Focolari, hommes et femmes sur ce même chemin en contribuant à faire en sorte que, comme l’écrivit le cher Jean Paul II au lendemain du Grand Jubilé de l’An 2000, que l’Église soit toujours plus maison et école de communion. Que le Dieu de l’espérance accueille l’âme de notre sœur, réconforte et soutienne l’engagement de tous ceux qui en recueillent le testament spirituel. J’assure pour cela, conclut Benoît XVI, un souvenir particulier dans la prière, alors que j’envoie à toutes les personnes présentes au rite sacré, ma Bénédiction Apostolique. Du Vatican, de 18 Mars 2008 BENOÎT XVI

“La vie de Chiara Lubich est un hymne à Dieu qui est Amour”

Éminences, Excellences, Autorités, chers membres du mouvement des Focolari, chers frères et soeurs, La première lecture a offert à notre méditation un passage bien connu du Livre de Job. Le juste durement éprouvé proclame, crie presque : « Je sais, moi, que mon libérateur est vivant… Moi-même je verrai Dieu, et quand mes yeux le regarderont, il ne se détournera pas. » Pour nous qui sommes venus donner notre dernier adieu à Chiara Lubich, les paroles du saint Job sont l’écho de l’ardent désir de rencontrer le Christ qui a marqué toute son existence et, plus intensément encore, ses derniers mois et ses derniers jours au cours desquels son mal s’est aggravé, lui ôtant toute énergie physique, dans une ascension progressive du Calvaire, qui s’est terminée dans la paix du retour dans le sein du Père. Chiara a parcouru l’étape finale de son pèlerinage sur la terre accompagnée des siens qui l’ont entourée d’une grande affection et d’une prière ininterrompue. Au coeur de la nuit, un dernier « oui », faible mais résolu, à l’époux de son âme, Jésus « abandonné-ressuscité ». Désormais, tout est vraiment accompli : le rêve du début est devenu vérité, le désir ardent et passionné est assouvi. Chiara rencontre Celui qu’elle a aimé sans le voir et, pleine de joie, elle peut s’exclamer : « Je sais, moi, que mon libérateur est vivant. » La nouvelle de sa mort a suscité un vaste écho de condoléances dans tous les milieux, parmi des milliers d’hommes et de femmes des cinq continents, croyants ou non, puissants et pauvres de la terre. Benoît XVI, qui a aussitôt fait parvenir le réconfort de sa bénédiction, renouvelle maintenant, par mon intermédiaire, l’assurance de sa participation à la grande douleur de sa famille spirituelle. Des représentants de différentes Églises et de différentes religions se sont unis à ce choeur d’estime et d’admiration et de profonde participation. Les médias eux aussi ont mis en lumière le travail qu’elle a accompli pour diffuser l’amour évangélique parmi des personnes de cultures, de croyances et de formations différentes. En effet, nous pouvons le dire, la vie de Chiara Lubich est un hymne à l’amour de Dieu, à Dieu qui est Amour. « Celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu en lui. » Que de fois Chiara a médité ces paroles et les a citées dans ses écrits ! Dans la Parole de vie, par exemple, où des centaines de milliers de personnes ont puisé leur formation spirituelle ! Il n’existe pas d’autre voie pour connaître Dieu et pour donner sens et valeur à l’existence humaine. Seul l’Amour, l’Amour divin nous rend capables d’« engendrer » l’amour, d’aller jusqu’à aimer nos ennemis. C’est là que réside la nouveauté chrétienne, là qu’est l’Évangile tout entier. Mais comment vivre l’Amour ? Après le dernier repas, dans l’adieu émouvant à ses apôtres Jésus prie – comme nous venons de l’entendre – pour « que tous soient un ». À toutes les époques c’est donc la prière du Christ qui soutient le cheminement de ses amis. C’est son Esprit qui suscite dans l’Église des témoins de l’Évangile vivant. C’est encore Lui, le Dieu vivant, qui nous guide dans les heures de tristesse et de doute, de difficultés et de souffrance. Celui qui met en lui sa confiance ne craint rien, ni de traverser péniblement une mer en tempête, ni de rencontrer des obstacles et des adversités de tout genre. Celui qui bâtit sa maison sur le Christ la bâtit sur le roc de l’Amour qui supporte tout, qui dépasse tout, qui triomphe de tout. Le XX° siècle est parsemé d’astres qui ont rayonné cet amour divin. Ce siècle ne restera pas seulement dans l’histoire pour ses merveilleuses conquêtes dans le domaine de la technique et de la science, ou pour le progrès économique qui n’a pourtant pas éliminé – et a parfois même accentué – la répartition injuste des ressources et des richesses entre les hommes. L’histoire ne se souviendra pas seulement des efforts fournis par ce siècle pour édifier la paix, efforts qui n’ont pourtant pas empêché de commettre d’affreux crimes contre l’humanité et des guerres qui continuent à ensanglanter de vastes régions de notre planète. Le siècle dernier, un siècle plein de contradictions, est celui où Dieu a suscité une foule innombrable d’hommes et de femmes héroïques. Tout en soulageant les plaies des malades et des souffrants et partageant le sort des petits, des pauvres, des derniers, ils ont distribué le pain de la charité qui guérit les coeurs, ouvre les esprits à la vérité, qui redonne confiance et élan à des vies brisées par la violence, l’injustice, le péché. Certains de ces pionniers de la charité, l’Église les indique déjà comme des saints et bienheureux : le père Guanella, frère Orione, frère Calabria, mère Teresa de Calcutta, et tant d’autres. Ce siècle a encore été celui où sont nés les nouveaux Mouvements d’Église, et Chiara Lubich trouve sa place dans cette constellation avec un charisme qui lui est propre et qui marque sa physionomie et son action apostolique. La fondatrice du mouvement des Focolari, dans son style empreint de silence et d’humilité, n’a pas fondé des institutions humanitaires ou de promotion sociale, mais s’est consacrée à allumer le feu de l’amour de Dieu dans les coeurs. Elle a éveillé dans les personnes le désir d’être elles-mêmes amour, de vivre le charisme de l’unité et de la communion avec Dieu et avec le prochain, de diffuser « l’amour-unité » en devenant elles-mêmes, chez elles, dans leur lieu de travail, un « focolare », c’est-à-dire un feu ardent où brûle un amour contagieux qui incendie tout ce qu’il trouve sur son passage. Or, cette mission, chacun peut la mener à bien parce que l’Évangile est à la portée de tous : évêques et prêtres, enfants, jeunes et adultes, consacrés et laïcs, époux, familles et communautés, tous appelés à vivre l’Idéal de l’unité : « Que tous soient un ! ». Dans la dernière interview de Chiara publiée pendant son agonie, elle affirme que « la sève vitale du Corps mystique du Christ, c’est l’amour réciproque qui réalise des merveilles. » Le mouvement des Focolari s’engage ainsi à vivre à la lettre l’Évangile, que Chiara définit comme « la révolution sociale la plus puissante et la plus efficace qui soit ». De là naissent les mouvements « Familles Nouvelles » et « Humanité Nouvelle », la maison d’Éditions Nouvelle Cité, la cité-pilote de Loppiano et les autres cités-pilotes de témoignage sur les cinq continents, et les branches laïques comme, par exemple, les « volontaires de Dieu ». Le climat de renouveau suscité par le pontificat de Jean XXIII et par le Concile Vatican II a été le terrain fertile où ont pu s’épanouir la courageuse ouverture oecuménique de Chiara et sa recherche de dialogue avec les religions. Au cours des années de contestation des jeunes, le mouvement « Gen » fut un catalyseur pour des milliers de jeunes fascinés par l’Idéal de l’amour évangélique. Il a pu ensuite élargir son rayon d’action aux « Jeunes pour un monde uni ». Un Évangile sans demi-mesure a été proposé également aux enfants, aux adolescents pour qui est né le mouvement « Juniors pour l’unité ». Au Brésil, pour soulager les nécessités de ceux qui vivent dans les banlieues des grandes métropoles, elle lança le projet « pour une économie de communion dans la liberté », qui préparait une nouvelle théorie et et une nouvelle pratique économique fondée sur la fraternité, pour un développement durable bénéficiant à tous. Que le Seigneur accorde à de nombreux experts et acteurs économiques de prendre en compte l’économie de communion, d’y voir une ressource sérieuse pour mettre en oeuvre un nouvel ordre mondial auquel beaucoup puissent adhérer ! Sans compter les nombreuses rencontres avec des représentants de différentes religions, avec des personnalités du monde politique et de la culture. Mariapolis, ville de Marie : tel est le nom qu’elle a voulu donner aux rencontres et aux propositions d’une société renouvelée par l’amour évangélique. Ville de Marie, pourquoi ? Parce que, pour Chiara, Marie est « une clé très précieuse qui permet de pénétrer l’Évangile ». C’est probablement pour cette même raison qu’elle a su mettre en évidence, de façon efficace et constructive « le profil marial de l’Église ». Elle décida de confier son OEuvre à Marie, en l’appelant précisément : OEuvre de Marie. « L’OEuvre, affirme Chiara, restera vraiment sur la terre comme une présence de Marie, toute imprégnée d’Évangile et seulement de l’Évangile. Et parce qu’elle sera Évangile, elle ne mourra pas. » Et comment ne pas supposer que ce fut vraiment la Vierge à accompagner Chiara au seuil de l’éternité ? Chers frères et soeurs, poursuivons notre célébration eucharistique, en portant sur l’autel notre gratitude au Seigneur pour le témoignage que nous a laissé cette soeur en Christ, pour ses intuitions prophétiques qui ont précédé et préparé les grands changements historiques et les événements extraordinaires qu’a vécus l’Église au XX° siècle. Notre « merci » s’unit à celui de Chiara qui disait, en considérant les nombreux dons et les nombreuses grâces reçues, qu’au moment de se présenter devant Dieu, s’il lui demandait son nom elle répondrait simplement : « Mon nom est MERCI. Merci, Seigneur, pour tout et à jamais ». Il nous revient, il revient spécialement à ses filles et fils spirituels, la tâche de poursuivre la mission qu’elle a commencée. Du ciel, où nous aimons penser qu’elle a été accueillie par Jésus, son époux, elle continuera à cheminer avec nous et à nous aider. Aujourd’hui, nous lui disons affectueusement au revoir, nous voulons la réentendre prononcer ces paroles qu’elle aimait répéter : « Lorsque l’OEuvre de Marie, à la fin des temps, attendra de comparaître devant Jésus abandonné-ressuscité, je voudrais qu’elle puisse lui dire, en les faisant siennes, les paroles du théologien belge, Jacques Leclercq, qui me touchent chaque fois que je les relis : « Un jour, ton jour, ô mon Dieu, je viendrai vers toi. Je viendrai vers toi avec mon rêve le plus fou : t’apporter le monde dans mes bras » ».

L’Adieu à Chiara Lubich à St Paul hors-les-murs à Rome Mardi 18 mars à 15h00

Le message du Pape Benoît XVI « J’ai appris avec une profonde émotion la nouvelle de la mort de Chiara, au terme d’une vie longue et féconde marquée par son grand amour pour Jésus Abandonné ». Ce sont les premiers mots du télégramme arrivé ce matin, signé du Pape Benoît XVI. « En ce moment de douloureux détachement », le Saint Père assure « avec affection » sa proximité spirituelle aux membres de la famille et à toute l’œuvre de Marie ou Mouvement des Focolari dont elle est à l’origine, ainsi qu’à tous ceux qui ont apprécié son engagement constant pour la communion au sein de l’Église, pour le dialogue œcuménique et la fraternité entre tous les peuples ». Le Pape rend grâce au Seigneur « pour le témoignage de son existence consacrée à l’écoute des besoins de l’homme d’aujourd’hui, en totale fidélité à l’Église et au Pape ». Benoît XVI exprime le souhait que « tous ceux qui l’ont connue et rencontrée, admirant les merveilles accomplies par Dieu à travers son ardeur missionnaire, poursuivent son œuvre en gardant intacte la vigueur du charisme ». Le Pape a conclu en invoquant « l’intercession maternelle de Marie » et donnant « à tous » sa bénédiction apostolique. L’Adieu à Chiara Lubich aura lieu le mardi 18 mars à 15 heures dans la Basilique romaine de Saint Paul hors-les-murs. La cérémonie sera présidée par le secrétaire d’État, le Cardinal Tarcisio Bertone, et sera retransmise en direct par satellite et sur internet. Toute la matinée un flot continu de visites a eu lieu auprès d’elle dans sa maison. La chambre mortuaire sera ouverte cet après-midi, à partir de 16 heures jusqu’à demain soir au Centre international du Mouvement des Focolari à Rocca di Papa (Via Frascati, 306). Elle sera inhumée dans la Chapelle du Centre International du Mouvement à Rocca di Papa. A Trente, le maire M. Albert Pacher a déclaré le deuil dans la ville.

Dernier au-revoir à l’Imam de la paix : W.D. Mohammed

L’hommage de milliers de personnes à Chiara Lubich

080315-03Dans une atmosphère empreinte de sérénité, d’émotion et de prière, un flot ininterrompu de personnes de tous âges vient rendre hommage à Chiara Lubich. Dans la chapelle ardente aménagée dans la salle de rencontre du Centre International des Focolari à Rocca di Papa, Chiara repose, entourée de gerbes de fleurs. Derrière elle, une icône de Marie avec Jésus Enfant, don du Pape Jean-Paul II.

Parmi les personnalités : un témoin des derniers 30 à 40 jours de sa vie à la polyclinique Gemelli, le professeur Salvatore Valente, titulaire de la chaire de pneumologie qui a suivi Chiara médicalement : « Durant toute cette période, Chiara a supporté, accepté toutes les souffrances avec une sérénité, une attitude de collaboration constructive, vraiment émouvante. Très souvent, la souffrance n’est rien d’autre qu’un poids douloureux. Elle, au contraire, a conservé un regard serein qui m’a énormément frappé, jusqu’au moment du « passage ».

Le cardinal Stanislao Rylko, président du Conseil Pontifical pour les laïcs a voulu se rendre à Rocca di Papa : « Avec Chiara, nous nous sommes rencontrés plusieurs fois : la dernière à l’occasion de la  fête de Noël. Chaque rencontre avec elle a été un événement qui a laissé en moi une empreinte très profonde. C’était une personne qui avait une influence contagieuse sur chacun de ses interlocuteurs en raison de son enthousiasme pour les choses de Dieu ». Le cardinal a laissé un message à ses fils spirituels : « Faites grandir cette flamme du charisme avec courage : dans l’Eglise, c’est une histoire qui ne se termine pas, mais qui commence. » Le Sous-secrétaire du Conseil Pontifical pour les Laïcs, Guzmàn Carriquiry est venu lui aussi.

Andrea Riccardi, Communauté de SantEgidio exprime, en tant que fondateur, cette impression personnelle : « Chiara m’a enseigné la dignité d’un charisme, sa valeur ; c’est la chose la plus précieuse que nous avons » et il ajoute : « Chiara appartient à tous : à l’Eglise, aux personnes des autres religions aussi, Chiara appartient au monde, parce elle a appartenu à Jésus. Maintenant qu’elle est silencieuse, nous devons apprendre à mieux l’écouter et nous ne pourrons le faire que si nous sommes unis entre nous ».

Salvatore Martinez, coordinateur national du Renouveau charismatique a affirmé : «L’héritage de Chiara est un héritage d’amour, une maternité spirituelle dont nous tous laïcs, nous lui sommes reconnaissants ». Il a souligné le témoignage de cette femme « qui ne s’est pas rendue face aux défis de la sécularisation et des oppositions culturelles, idéologiques et religieuses. »

Devant Chiara, se sont arrêtés aussi pour prier Frère Aloïs, prieur de la Communauté de Taizé, successeur de Frère Roger et deux de ses frères. « Nous à Taizé – a dit Frère Aloïs – nous rendons grâce à Dieu pour la vie de Chiara. Elle est pour nous une lumière, et cette lumière demeure parmi nous ». Il a rappelé « la grande estime et le grand amour que Frère Roger avait pour elle ».

Il arrive continuellement du monde entier des messages de personnalités politiques, religieuses :
Le Président de la République italienne Giorgio Napoletano définit Chiara Lubich comme « une des figures les plus représentatives du dialogue inter-religieux et inter-culturel, une voix rigoureuse et limpide dans le débat contemporain. Elle a su fonder un des mouvements les plus répandus dans le monde, en mesure d’aborder, avec un esprit ouvert, le monde laïc en se fondant sur la suprématie des idéaux humains de solidarité, de justice et de paix entre les peuples et les nations ».

Le télégramme de la CEI (Conférence Episcopale Italienne) signé par son Président le Cardinal Bagnasco et par son secrétaire général Monseigneur Betori, parle de l’expérience de Chiara, comme « d’une expérience de communion qui enrichie le vie de l’Eglise en Italie et dans le monde ». Il rappelle « avec une reconnaissance particulière, la force de son témoignage qui a proposé un chemin de foi, fondé sur le principe de l’unité, source dans l’Eglise et dans le monde d’itinéraires de vie sous le signe de la plénitude de la joie ».

Nombreux sont les témoignages de fondateurs et présidents de Mouvements et nouvelles communautés, en lien avec Chiara, depuis 1998, lorsque Jean Paul II les avait invités à vivre la communion réciproque. Nous en citons deux :

La communauté de Don Benzi par les paroles de son successeur Paolo Ramonda, exprime sa gratitude « pour son amour envers les autres mouvements, associations et nouvelles communautés, que Chiara a entraîné sans trêve vers la communion ».

Don Julian Carron, successeur de don Giussani à la tête de la Fraternité de Communion et Libération, écrit : « Je me souviens de ses longues années d’amitié avec don Giussani. Il parle de son charisme « suscité pour rendre vivant l’avènement chrétien comme lumière qui soutient l’espérance ».

Selection de messages

« Que tous soient un » : le Testament de Jésus

« Que tous soient un » Pour celui qui a l’occasion de se rendre en Terre Sainte, au printemps, parmi les innombrables richesses que Jérusalem offre à sa contemplation et à sa méditation, il en est une qui le frappe, pour ce qu’elle évoque dans son extrême simplicité. Lavé par 2000 ans d’intempéries, parsemé ça et là de coquelicots rougeoyants comme le sang de la Passion, un long escalier de pierre a résisté au temps. Tranquille et solennel, il déroule son ruban inégal jusqu’à la vallée du Cédron. Il est resté nu, à ciel ouvert, bordé par les prés, comme si un sanctuaire ne pouvait remplacer la voûte du ciel qui le couronne. C’est par là – selon une tradition – que Jésus descendit au dernier soir, après le repas, lorsque « les yeux levés au ciel » rempli d’étoiles, il se mit à prier : « Père, l’heure est venue… » Poser ses pieds là où les pieds d’un Dieu ont marché, quelle impression ! Et c’est de tout son être que l’on regarde la voûte céleste que les yeux d’un Dieu ont regardée. Cette impression peut être si forte que la méditation se transforme en adoration. C’est une prière unique que Jésus prononça avant de mourir. Et plus il resplendit Dieu, ce « Fils de l’homme » que l’on adore, plus on le sent homme et plus il nous séduit. Ses paroles que seul le Père a comprises pleinement, il les prononça pourtant à haute voix, peut-être pour que parvienne jusqu’à nous l’écho d’une telle mélodie. 1943. Nous ignorons pourquoi, mais c’est ainsi : presque chaque soir, les premières focolarines réunies, assoiffées de l’amour de Dieu, lisaient à la bougie – la lumière manquait si souvent – ce passage d’Évangile. C’était la charte du chrétien. De ce texte émanaient des paroles jusque-là inconnues qui brillaient comme des soleils dans la nuit : la nuit d’un temps de guerre. Pendant trois ans, Jésus avait souvent parlé aux hommes. Il avait prononcé des paroles d’En haut, semé chez les « nuques raides », annoncé un programme de paix. Mais ce patrimoine divin qu’il offrait, il l’adaptait, comme en témoignent les paraboles, à la mentalité des siens. Mais maintenant qu’il ne parle plus à la terre et que sa voix s’adresse au Père, il semble ne plus retenir son élan. Il est splendide cet Homme, qui est Dieu, et il verse – comme une fontaine inépuisable de vie éternelle – une eau qui immerge l’âme du chrétien, perdue en lui, dans les océans infinis de la bienheureuse Trinité. Et son dernier discours reflète la même beauté : « Je prie pour eux ; je ne prie pas pour le monde… Garde-les en ton nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un comme nous sommes un. » Être un comme Jésus est un avec le Père, qu’est-ce que cela signifie ? Nous ne comprenions pas bien, mais nous sentions qu’il devait s’agir de quelque chose de grand. C’est pourquoi un jour, unies au nom de Jésus, groupées autour d’un autel, nous lui avons demandé de nous enseigner à vivre cette vérité. Lui savait ce que cela signifiait et lui seul pouvait nous dévoiler le secret pour y parvenir. « Mais maintenant je vais à toi […] pour qu’ils aient en eux ma joie dans sa plénitude ». La brève expérience d’unité que nous avions faite ne nous avait-elle pas permis d’expérimenter une joie « nouvelle » ? N’était-ce pas celle dont Jésus parlait ? Vraiment la joie est l’habit du chrétien et, en nous, Quelqu’un nous faisait comprendre que, pour ceux qui suivent le Christ, la joie est un devoir parce que Dieu aime ceux qui donnent avec joie. « Je ne te demande pas de les ôter du monde, mais de les garder du Mauvais ». Une vie fascinante et nouvelle, au moins pour nous : être dans le monde qui, nous le savons, se trouve en opposition avec Dieu, et y vivre pour Dieu une aventure céleste… « Consacre-les par la vérité […] Je ne prie pas seulement pour eux, je prie aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi : que tous soient un… » Mais quel christianisme avions-nous vécu auparavant si nous étions passés les uns à côté des autres avec indifférence, sinon mépris, alors que notre destinée était de nous fondre dans l’unité demandée par le Christ ? Il nous semblait que par ces mots Jésus lançait une corde vers le ciel et nous reliait, nous les membres dispersés, en unité avec le Père – à travers Lui – et en unité entre nous. Le corps mystique se révélait à nous dans toute sa réalité, sa vérité et sa beauté. « Comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi, qu’ils soient un en nous eux aussi. » De même que Jésus est un avec le Père, ainsi il revenait à chacun de nous d’être un avec Jésus et, par conséquent, un avec les autres : c’était une façon de vivre à laquelle nous avions si peu pensé auparavant, une façon de vivre « comme » la Trinité. « Afin que le monde croie que tu m’as envoyé ». La conversion du monde qui nous entourait aurait donc été la conséquence de notre unité. C’est peut-être pour cette raison que, dès la naissance des Focolari, de nombreuses personnes retrouvaient Dieu, sans que nous nous soyons souciés de les convertir, mais seulement de maintenir l’unité entre nous et de les aimer dans le Christ. « Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée […] pour qu’ils parviennent à l’unité parfaite et qu’ainsi le monde puisse connaître que c’est toi qui m’as envoyé… » Les hommes croiraient au Christ si nous étions parfaits dans l’unité. Il s’agissait donc de nous perfectionner dans cette voie, de préférer l’unité à tout le reste. 1943 avait été aussi l’année de l’encyclique Mystici Corporis. À travers le pape Pie XII, le Christ faisait à nouveau entendre son testament. Jésus, vivant dans la Tête et dans le Corps de son Église, avait-il voulu nous amener, nous aussi, à souligner l’exigence de l’unité et à en faire don à beaucoup ? Unité, unité, tous un ! À une époque où l’idée fondamentale du Christ, déformée et vidée de son contenu divin, était en train de devenir l’idée-maîtresse de la révolution athée, Dieu avait peut-être voulu nous signaler toute son importance dans l’Évangile. Nous ne savons pas. Nous savons seulement que le mouvement des Focolari a été marqué de ce sceau incomparable et que, pour nous, rien n’a plus de valeur que l’unité : parce qu’elle est au cœur du testament de Celui que nous voulons aimer par-dessus tout. parce que l’expérience que nous en avons eue jusqu’à présent est très riche et a porté tant de fruits pour le Royaume de Dieu et pour son Église. « Je leur ai fait connaître ton Nom et je le leur ferai connaître encore afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et moi en eux. » Ayant ainsi parlé, Jésus s’en alla avec ses disciples, au-delà du torrent du Cédron… (Extrait de « Città Nuova » du 15 décembre 1959)

Chiara Lubich a conclu, à 88 ans, son voyage terrestre

Elle s’est éteinte cette nuit 14 mars, à 2 heures, dans son habitation de Rocca di Papa près de Rome, où, selon son désir,  elle était revenue dans la nuit du 12 au 13 mars, après une hospitalisation à la Polyclinique Gemelli. Au cours des dernières heures, dans un climat serein de prière et d’émotion intense, des centaines de personnes – sa famille, ses proches collaborateurs, les membres du Mouvement des Focolari – se sont rendues à son chevet pour lui adresser un dernier au revoir. En dépit de son état d’extrême faiblesse, Chiara Lubich a  pu, par de légers signes,  manifester sa reconnaissance à plusieurs d’entre elles. Après s’être recueillis dans la chapelle attenante, des groupes se sont spontanément formés  autour de sa maison. Des messages d’hommage et de soutien sont déjà parvenus du monde entier, de la part  de personnalités religieuses et politiques, de représentants du monde universitaire et de la société civile, ainsi que de très nombreuses personnes du Mouvement des Focolari qu’elle a fait naître.

Chiara Lubich est rentrée chez elle à Rocca di Papa

Chiara Lubich est rentrée chez elle à Rocca di Papa hier soir sortant de l’hôpital Gemelli où elle se trouvait pour une grave insuffisance respiratoire. Selon les déclarations du Prof.  Salvatore Valente, titulaire de la chaire de Pneumologie de la Polyclinique Universitaire : « Selon son désir , Chiara Lubich a été reconduite à son domicile. Elle continue à recevoir tous les soins pharmacologiques et respiratoires nécessaires. Malheureusement dans son état actuel on constate que son organisme ne réagit pas ». Tout le Mouvement des Focolari intensifie la communion et les initiatives de prière se multiplient.

mars 2008

Voilà une parole de Jésus que tout chrétien peut, d’une certaine manière, reprendre à son compte. Mise en pratique, cette phrase peut le mener très loin dans le saint voyage  de la vie.
Assis près du puits de Jacob, en Samarie, Jésus est en train de conclure son entretien avec la Samaritaine. Les disciples reviennent de la ville voisine où ils sont allés chercher des provisions. Ils s’étonnent que le Maître parle avec une femme, mais aucun ne lui en demande la raison. Une fois qu’elle est partie, ils insistent pour qu’il vienne prendre son repas. Jésus devine leurs pensées et leur explique ce qui le pousse à agir ainsi : « Pour moi, j’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. »
Les disciples ne comprennent pas. Pensant à la nourriture matérielle, ils se demandent si, pendant leur absence, quelqu’un en aurait apporté au Maître. Jésus leur dit alors explicitement :

« Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. »

Jésus sait bien que l’on a besoin de nourriture chaque jour pour survivre. Et il parle clairement ici de nourriture, donc de nécessité naturelle, mais c’est pour affirmer l’existence et l’exigence d’une autre nourriture, plus importante encore et dont il ne peut pas se passer.
Jésus est descendu du Ciel pour faire la volonté de Celui qui l’a envoyé et accomplir son œuvre. Il n’a pas de pensées ni de projets à lui, il a ceux de son Père. Les paroles qu’il prononce, les œuvres qu’il accomplit sont celles du Père. Il ne fait pas sa propre volonté mais celle de celui qui l’a envoyé. Voilà quelle est la vie de Jésus. Réaliser cela comble sa faim. De cette manière, il se nourrit.
La pleine adhésion à la volonté du Père caractérise toute sa vie, jusqu’à la mort sur la croix, où il portera vraiment à son terme l’œuvre que le Père lui a confiée.

« Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. »

Jésus considère que sa nourriture c’est faire la volonté du Père parce que, en la réalisant, en l’ « assimilant », en la « mangeant », en s’identifiant à elle, il en reçoit la vie.
Quelle est la volonté du Père, son œuvre que Jésus doit accomplir ?
C’est de sauver l’homme, de lui donner la Vie qui ne meurt pas.
Et c’est un germe de cette Vie que Jésus a communiqué à la Samaritaine par son entretien et son amour. Très vite, les disciples vont voir cette vie germer et se répandre parce que la Samaritaine va communiquer le trésor découvert et reçu, aux autres samaritains : « Venez donc voir un homme… Ne serait-il pas le Christ ? » (Jn 4,29)
Jésus, en parlant à la Samaritaine, révèle le plan de Dieu qui est Père : que tous les hommes reçoivent le don de sa vie. Voilà l’œuvre que Jésus désire ardemment accomplir, pour la confier ensuite à ses disciples, à l’Église.

« Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. »

Nous est-il possible, à nous aussi, de vivre cette parole si caractéristique de Jésus, de façon à refléter son être, sa mission, son ardeur ?
Certainement ! Il nous faut vivre nous aussi selon ce que nous sommes, à savoir des fils du Père, devenus tels par la Vie que le Christ nous a communiquée, et de nourrir notre vie de sa volonté.
Nous le pouvons en accomplissant instant par instant ce que Dieu attend de nous ; en le faisant de façon parfaite, comme si nous n’avions rien d’autre à faire. Dieu, ne veut rien de plus.
Alors nourrissons-nous de ce que Dieu veut de nous à chaque instant. Nous constaterons qu’agir ainsi nous rassasie et nous donne la paix, la joie, le bonheur, et même, sans exagérer, un avant-goût de béatitude.
Ainsi, nous participerons nous aussi, avec Jésus, jour après jour, à l’œuvre du Père.
Y a-t-il meilleure façon de vivre Pâques ?

Chiara Lubich

La Parole de Dieu « force de transformation dans les zones de crise »

Le message évangélique peut être « force de transformation et d’humanisation dans les zones de crise. » C’est ce dont ont témoigné plusieurs des évêques amis du Mouvement des Focolari, provenant du monde entier, réunis jusqu’au 29 février au Centre des Focolari de Castel Gandolfo. 90 évêques et cardinaux de 42 pays ont participé au 32e Congrès international des évêques amis du Mouvement des Focolari qui avait pour thème cette année : « La Parole est vivante : des personnes, des milieux, des structures se transforment. » Mercredi 27, après avoir participé à l’audience générale du Pape, quelques évêques représentants les différentes ragions du monde, sont intervenus à une conférence de presse au siège de la Fédération de la Presse Italienne. Lors de son intervention, le cardinal Ennio Antonelli, archevêque de Florence, a déclaré : « En écoutant les nombreux témoignages, nous avons pu constater à quel point la Parole renouvelle la vie des familles, des jeunes, des paroisses, un renouvellement profond dans la communion. » « Nous avons été renforcés dans notre conviction – a-t-il dit encore – que le témoignage de la Parole de Dieu, écoutée, vécue, mise en pratique, l’échange d’expériences suscitées par la Parole, est un chemin très important pour l’Evangélisation aujourd’hui. » « Les personnes – comme l’a écrit Jean-Paul II dans Novo Millennio Ineunte – ne veulent pas seulement entendre parler de Jésus, mais elles veulent le voir. Et les Mouvements, d’une certaine manière, font ‘voir’, ils font toucher du doigt la présence du Seingeur, la puissance de sa Parole qui est créatrice de vie nouvelle. » Pour sa part, l’archevêque de Palmas (Brésil), Mgr Alberto Taveira Corrêa, a mis l’accent sur l’importance du dialogue et sur les sectes. Il a montré comment, sur ce front, « l’engagement est double : former les chrétiens à la vie de l’Evangile et créer des liens aussi avec les personnes qui suivent ces groupes, en cherchant à établir un dialogue avec elles. » L’archevêque émérite de Bamenda (Cameroun), Mgr Paul Verdewekov, a témoigné de l’engagement de l’Eglise dans la difficile œuvre de réconciliation. A tel point que « dans quatre pays – le Togo, le Bénin, le Congo Brazzaville et la République Démocratique du Congo -, à la demande de la population et avec l’autorisation du Saint Siège, les commissions nationales pour la médiation et la réconciliation, sont présidées par des évêques catholiques, sans aucune intention de leur part de se substituer aux gouvernements ». Mgr Verdewekov a parlé de l’action de paix des mouvements et des communautés, comme la communauté Sant’Egidio au Mozambique et celle suscitée par le Mouvement des Focolari, présent sur tout le continent africain, grâce « à l’engagement à vivre l’Evangile au quotidien ». Il a cité également la vaste action d’évangélisation, développée par les chefs de tribus eux-mêmes, à Fontem et dans d’autres villages du Cameroun, mettant dans le coup la population. Il a parlé également des fruits de réconciliation et de cohabitation pacifique, visibles dans ces différentes régions. L’évêque maronite de Baalbec, au Liban, Mgr Simon Atallah, a abordé la grave crise politique et religieuse que traverse son pays. Il a raconté qu’ « alors que les jeunes avaient cru que les seules les armes pourraient ouvrir des chemins d’espérance pour le pays, à présent, des jeunes, aussi bien musulmans que chrétiens, sont en train de découvrir que la vraie force se trouve dans la religion ». Ils ont vu, disait-il encore qu’il n’y a d’espérance, ni dans les armes, ni dans la politique. » « Il est important, a affirmé Mgr Atallah, d’accompagner les personnes pour les aider à lire les événements à la lumière de la Parole, et à savoir trouver dans la religion, non pas la haine mais l’amour de l’autre. » Il a parlé ensuite de la redécouverte par les jeunes de l’Evangile et du Coran, de rencontres entre jeunes des deux religions et il a cité le mouvement « Attentes de la jeunesse » qui regroupe des chrétiens et des musulmans, avec des rencontres où il peuvent être jusqu’à plus de mille : « ensemble, ils lisent les paroles de l’Evangile et du Coran sur la solidarité, la fraternité, l’amour du prochain. » Parlant des persécutions croissantes envers les chrétiens en Inde, et en particulier dans l’Etat de Orissa, l’archevêque de Delhi, Mgr Vincent Michel Concessao, a affirmé que « nous ne pouvons pas faire porter la faute aux Indous, mais seulement à certains courants violents qui, du reste, sont présents dans toutes les religions. Et les partis politiques utilisent les religions et ces groupuscules pour atteindre leurs objectifs ». « Les conversions sont contrées, a-t-il expliqué, car on croit qu’elles ont lieu par la force ou au moyen d’incitations malhonnêtes. Nous avons discuté de ce problème dans les conférences épiscopales et nous sommes en train de chercher comment y répondre. » Il a conclu : « Dans ce contexte, le fait de participer à cette rencontre d’évêques me renforce dans ma conviction que l’amour est la réponse à tous les problèmes. C’est la force la plus puissante, car il est participation à la vie même de Dieu, qui est Amour (…). Ces atrocité commises contre les chrétiens nous donnent une nouvelle occasion de témoigner de l’amour chrétien, de l’amour pour les ennemis. » Le cardinal Miloslav Vlk, archevêque de Prague et modérateur du congrès a parlé lui aussi d’espérance : « Pour moi, ces rencontres renforcent l’espérance et surtout, elles ouvrent des horizons à la dimension du monde. On entrevoit déjà la réalisation de ce qui est écrit dans l’Apocalypse : « Voici que je fais toutes choses nouvelles. Les bourgeons apparaissent déjà, ne le voyez-vous pas ? » Mgr Vlk a témoigné ensuite de cette espérance, faisant référence aux années à partir de 1952, date à laquelle, une fois ses examens de second cycle terminés, il se vit privé de toute possibilité car il ne faisait pas partie de la jeunesse communiste. Il faut, à ce moment-là, éclairé par la parole : « Soumettez-vous à la main puissante de Dieu, afin qu’il vous relève le moment venu. » Et dès ce moment, beaucoup de portes s’ouvrirent : « La Parole de Dieu se réalise toujours, a-t-il conclu. C’est ma grande espérance, c’est même une certitude qui m’a accompagné durant toute ma vie. » Agence Zénith le 28 février

Février 2008

Entouré d’une grande foule, Jésus gravit la montagne et prononce son célèbre discours. Dès les premiers mots : « Heureux les pauvres de cœur, heureux les doux… », apparaît la nouveauté de son message.
Ce sont des paroles de vie, de lumière, d’espérance que Jésus enseigne à ses disciples. Elles les guideront et, grâce à elles, leur vie acquerra tout son sens et sa saveur. Transformés par ce message, ils sont invités à transmettre aux autres les enseignements reçus et traduits en vie.

« Celui qui mettra en pratique (ces commandements) et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le Royaume des cieux. »

Aujourd’hui, nous sentons combien notre société a besoin de connaître les paroles de l’Évangile et de se laisser transformer par elles. Jésus doit pouvoir répéter encore : ne vous mettez pas en colère contre vos frères ; pardonnez et l’on vous pardonnera ; dites la vérité sans avoir besoin de prêter serment ; aimez vos ennemis ; reconnaissez que vous n’avez qu’un seul Père et que vous êtes tous frères et sœurs ; tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le aussi pour eux. Voilà ce que signifient quelques-unes des nombreuses paroles du « discours sur la montagne ». Il suffirait qu’elles soient vécues pour que le monde change.
Jésus nous invite à annoncer ses Paroles. Cependant, pour être crédibles, il nous demande de commencer par les mettre nous-mêmes en pratique. Pour être des témoins de l’Évangile et l’annoncer par la parole, nous avons à devenir en quelque sorte des « Évangiles vivants ».

« Celui qui mettra en pratique (ces commandements) et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le Royaume des cieux. »

Quelle est la meilleure façon de vivre cette Parole ? Laissons Jésus nous l’apprendre lui-même : attirons-le à nous et parmi nous par notre amour réciproque. Il nous suggérera les mots pour approcher les autres, il nous indiquera la voie à suivre, nous aidera à trouver le chemin du cœur de nos frères, pour témoigner de lui partout, même dans les milieux hostiles et les situations compliquées.
Nous verrons alors la petite partie du monde où nous vivons se transformer, se convertir à la concorde, à la compréhension, à la paix.
L’important est que, par notre amour réciproque, nous maintenions vivante la présence de Jésus parmi nous et que nous soyons attentifs à sa voix, celle de la conscience qui nous parle toujours pourvu que nous sachions faire taire les autres voix.
C’est lui qui nous enseignera comment « observer » les moindres préceptes avec joie et en faisant preuve d’imagination : notre vie d’unité en sera améliorée sous de nombreux détails. Que l’on puisse dire de nous, comme on le disait des premiers chrétiens : « Voyez comme ils s’aiment et sont prêts à mourir l’un pour l’autre » 1. Que l’Évangile soit capable d’engendrer une société nouvelle, on pourra le voir à la façon dont les relations entre nous seront renouvelées par l’amour. Qu’en voyant le renouvellement des relations entre nous on puisse alors croire que l’Évangile peut engendrer une société nouvelle.
Nous ne pouvons pas garder pour nous le don reçu : « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile » 2, sommes-nous appelés à répéter avec Paul. Si nous nous laissons guider par la voix intérieure, nous découvrirons des possibilités nouvelles pour communiquer, que ce soit en parlant, en écrivant, ou en dialoguant. Que l’Évangile revienne briller, grâce à nous, dans nos maisons, dans nos villes, dans nos pays. Une nouvelle vie fleurira en nous ; la joie grandira dans nos cœurs ; le Ressuscité resplendira davantage… et il nous considérera comme « grands dans son Royaume ».
La vie de Ginetta Calliari montre cela de façon merveilleuse. Arrivée au Brésil en 1959, avec le premier groupe des Focolari, elle est choquée par les immenses inégalités du pays. Elle s’emploie à vivre l’amour réciproque, à mettre en pratique les Paroles de Jésus. Elle disait : « C’est lui qui nous ouvrira la voie ».
Peu à peu grandit avec elle une communauté qui progressivement se consolide. Elle compte aujourd’hui des centaines de milliers de personnes de toutes origines et de tous âges, venant des classes aisées ou des bidonvilles, qui se mettent au service des plus pauvres dans des actions qui ont changé le visage des bidonvilles en plusieurs cités.
C’est un petit « peuple » uni qui continue à prouver que l’Évangile est vrai. C’est la dot que Ginetta a emportée lorsqu’elle est partie pour le Ciel.

Chiara LUBICH

Dernier au-revoir à l’Imam de la paix : W.D. Mohammed

Le doctorat honoris causa en théologie conféré à Chiara Lubich par l’université Hope de Liverpool

Chiara Lubich, fondatrice et présidente du Mouvement des Focolari s’est vu conférer le doctorat honoris causa en théologie par l’université Hope de Liverpool, unique université européenne de fondation œcuménique. La motivation du doctorat reconnaît dans l’œuvre de Chiara Lubich et dans le mouvement qu’elle a fondé une importante contribution : à la vie de l’Église, à la paix et à l’harmonie dans la société, à la réunification des chrétiens des différentes confessions, à la promotion du dialogue et de la compréhension entre les religions. Le 5 janvier dernier, une délégation de la Liverpool Hope University – conduite par le recteur et vice-chancelier Gerald John Pillay – est venue remettre la distinction en mains propres à Chiara Lubich, dans sa maison de Rocca di Papa, près de Rome. La cérémonie universitaire officielle a eu lieu le 23 janvier à Liverpool et le message envoyé par la lauréate a été lu publiquement. De nouvelles avancées se profilent déjà en vue d’une « collaboration et d’un enrichissement réciproque » entre l’université Hope et le Mouvement des Focolari, en particulier avec le futur institut universitaire des Focolari, comme l’a annoncé le recteur au cours d’une interview pour la revue Città Nuova. La Liverpool Hope University est un institut universitaire qui propose un grand choix de disciplines. Elle accueille 7 000 étudiants de Grande-Bretagne et d’autres pays. C’est une des universités les plus récentes, mais forte d’une tradition de haute formation culturelle de plus de 150 ans. Elle est née en 2005 de la fusion de deux collèges, un anglican et un catholique, auxquels s’est joint ensuite un autre collège catholique, qui ont formé en 1980 une fédération œcuménique. C’est sur cette base que s’est développée la Liverpool Hope University, avec les encouragements des évêques de Liverpool, Mgr Derek Worlock (catholique), et David Sheppard (anglican), tous deux activement engagés dans le dialogue œcuménique. Avec pour mot d’ordre « C’est mieux ensemble », ils ont vu dans cette initiative culturelle « un signe d’espérance ».

Dernier au-revoir à l’Imam de la paix : W.D. Mohammed

Création de l’Institut universitaire Sophia du Mouvement des Focolari

L’Institut universitaire « Sophia » – né d’une intuition de la fondatrice et présidente du Mouvement des Focolari (Œuvre de Marie), Chiara Lubich, et fondé par elle avec un groupe international d’enseignants – a été institué officiellement par le Saint-Siège dans un décret du 7 décembre 2007. Siège – L’Institut aura son siège à Loppiano – cité-pilote du Mouvement – sur la commune d’Incisa Val d’Arno (Florence, Italie). Dès la rentrée 2008-09, il proposera sur deux ans un mastère en « Fondements et perspectives d’une culture de l’unité ». La phase initiale prévoit une cinquantaine d’étudiants par an. Le doctorat correspondant sera ensuite mis en place. Proposition – La première année du mastère, des cours communs seront dispensés dans quatre domaines fondamentaux : théologie, philosophie, sciences de la vie sociale et raisonnement logique scientifique. La seconde année, l’étudiant aura le choix entre un cursus philosophique et théologique et un cursus politique et économique. Caractéristiques – Il s’agit d’un laboratoire universitaire de formation, d’études et de recherche avec une importante dimension relationnelle à la lumière de l’évangile, occasion novatrice de croissance humaine et culturelle, qui conjugue études et expérience au sein d’une communauté de vie et de pensée, où la relation entre les personnes est à la base de la relation entre les disciplines. Les études, la recherche et les cours visent à instaurer un dialogue constant au sein du corps enseignant et entre étudiants et enseignants. Ce qui induit un enseignement à plusieurs voix  de la part des enseignants et une contribution personnelle des étudiants à la recherche commune. Les cours théoriques seront accompagnés de travaux pratiques, de visites, de rencontres avec des témoins, de stages dans des domaines divers, en particulier dans des lieux d’implication professionnelle, culturelle et sociale qui sont expression d’une « culture de l’unité », comme par exemple les entreprises de « l’Économie de communion ». Des rencontres sont aussi prévues avec des représentants des institutions civiles et ecclésiales, des communautés des différentes traditions chrétiennes, des autres religions et des multiples expressions de la culture contemporaine. Objectifs – Les cours sont destinés à donner une solide compétence culturelle à caractère humaniste et anthropologique, en valorisant les connaissances universitaires déjà acquises dans diverses disciplines et en organisant leur intégration avec de nouvelles compétences spécifiques à caractère interdisciplinaire, interculturel et relationnel. L’objectif de l’Institut est de former des leaders et des universitaires préparés à affronter la complexité du monde d’aujourd’hui, avec un bagage de capacités intellectuelles et de compétences interdisciplinaires, interculturelles et relationnelles. Le corps enseignant – Le doyen de l’Institut est Piero Coda, actuellement professeur titulaire de théologie systématique à l’université pontificale du Latran à Rome et président de l’Association théologique italienne. Parmi les professeurs résidents qui s’occuperont de l’enseignement et de la recherche dans les disciplines fondamentales : Antonio Maria Baggio, maître de conférences en éthique sociale à l’université pontificale grégorienne à Rome ; Luigino Bruni, maître de conférences en économie politique à l’université de Milan Bicocca ; Judith Povilus, ex professeur de mathématiques à l’université De Paul à Chicago et coordinatrice du groupe international de recherche Mathzéro en logique formelle ; Sergio Rondinara, professeur de philosophie des Sciences à l’université pontificale salésienne de Rome et d’éthique environnementale à l’université grégorienne ; Gérard Rossé, professeur d’exégèse du Nouveau Testament à l’Institut Mystici Corporis de Loppiano et à l’école de la foi de Fribourg (Suisse). Décret pontifical – Le décret d’institution est signé du cardinal Grocholewski, préfet de la Congrégation pour l’éducation catholique, qui souligne – dans la lettre adressée à Chiara Lubich qui l’accompagne – la nouveauté de l’Institut « qui a ses racines dans la spiritualité de l’unité et dans la riche expérience du Mouvement » et il adresse ses vœux  pour « cet important projet, bien enraciné dans la tradition universitaire et en même temps courageux et tourné vers l’avenir ». Le cardinal Bertone, secrétaire d’État, a parlé de ce nouvel  Institut à l’occasion d’une rencontre avec les prêtres diocésains focolarini (centre Mariapolis de Castel Gandolfo, 15-01-08) : c’est « un don pour l’Église et pour la société de notre temps ». Il a mis en avant les « objectifs de communion », en particulier le caractère résolument interdisciplinaire, la « formation de leaders », et les perspectives d’impact dans les domaines politico-économique, scientifique et philosophique.

Dernier au-revoir à l’Imam de la paix : W.D. Mohammed

Cardinal Bertone : la communion, fondement de l’Église

  Le cardinal a entendu les témoignages de quelques « focolares sacerdotaux » sur les effets du charisme de l’unité dans des contextes ecclésiaux et socio culturels. En Irlande où, dans un contexte de sécularisation croissante, une relation nouvelle s’établit avec l’évêque et avec les autres prêtres, à quoi s’ajoute un engagement dans les universités, dans le domaine œcuménique et interreligieux et une présence efficace dans le monde des médias. En Suisse, où le témoignage de l’unité suscite des vocations, où la vie commune entre prêtres devient un point de référence pour les autres presbytères et un antidote aux crises de la vocation, où l’assemblée est plus nombreuse à la messe dominicale. Et en Italie, à Ascoli Piceno, où la collaboration entre prêtres et laïcs animés par la spiritualité de communion insuffle une vie nouvelle dans les villes, comme par exemple en octobre dernier, quand les jeunes des Focolari ont réussi à impliquer les institutions civiles et la population dans l’organisation d’une de leurs manifestations. Les prêtres ont posé des questions au Secrétaire d’État sur le déroulement du magistère de Benoît XVI, sur les défis actuels de l’Église dans le monde, sur les lacunes des communautés ecclésiales, sur les priorités dans les choix pastoraux… Le rôle des mouvements d’Église, « l’Église communion », la formation dans les séminaires, l’aide aux prêtres en difficulté ont aussi été abordés, ainsi que les relations personnelles quotidiennes du cardinal avec le pape. « Le peu d’importance accordé à la foi », « l’isolement et la solitude » sont les principaux défis actuels à relever par les chrétiens. Le cardinal a rappelé cette réflexion du cardinal Ratzinger, publiée dans un ouvrage récent : « La preuve extrême de la solitude incommunicable est l’enfer ». « Cela veut dire que la solitude, nous la commençons dès maintenant, l’enfer, nous le commençons dès maintenant ». Il a cité Sartre : « L’enfer, c’est les autres », et Gabriel Marcel, pour qui les autres sont le ciel. « Alors – a-t-il ajouté – le ciel, le paradis, nous le commençons ici avec la spiritualité de communion, avec le charisme de communion. Le contraire de la solitude ». En réponse au relativisme : « Il ne faut jamais se lasser de chercher la vérité et les témoins de la vérité ». Et la réponse à cette question personnelle : « Vous êtes un illustre fils de saint Jean Bosco. De quelle manière cette filiation charismatique vous aide-t-elle dans votre ministère actuel ? ». « Le charisme salésien m’a toujours aidé dans ma vie, depuis mon adolescence. Puis je suis entré dans la congrégation, j’ai assimilé cet esprit de famille, la capacité d’écoute et d’accueil, de confiance… ». Sur les mouvements d’Église : « Ils ont toute leur place dans l’Église. Leur présence, vive, efficace, transformante, suscite aussi l’attention des non chrétiens ». Et à propos des anciens et nouveaux charismes : « Le Seigneur continue son œuvre de création, le processus de création est en cours dans l’univers, dans le cosmos… surtout par l’action de l’Esprit Saint ». Le cardinal a encouragé à « développer l’esprit et la pratique de communion entre les nouveaux charismes et les instituts qui ont une longue histoire ». Le cardinal Bertone a adressé un « chaleureux salut » à Chiara Lubich, non sans avoir reconnu le rôle essentiel des fondateurs dans la vie de l’Église.

Dernier au-revoir à l’Imam de la paix : W.D. Mohammed

« Donnons de la couleur à nos villes » Une action des Juniors Pour un Monde Uni sur tous les continents

Un programme engageant : la « conquête » de la ville. Depuis quelques années, les Juniors Pour un Monde Uni ont décidé de se retrousser les manches dans leurs villes où, on le sait bien, se joue le défi de la cohabitation entre les hommes. Leur mot d’ordre est simple : « Donnons de la couleur. » Leur champ d’action de préférence ? Les angles les plus gris de leurs villes et de leurs villages. Objectif ? Leur donner de la couleur avec la fantaisie de l’amour, sur les cinq continents, par une méthode bien résumée dans le think globally, act locally qui les fait, justement, penser globalement et agir localement, comme le requiert la société d’aujourd’hui. A Milan, par exemple, les Juniors ont pris dans leur ligne de mire un camp Rom. Au Rwanda, ils ont pris comme objectif de leur action un orphelinat, un  service de pédiatrie dans un hôpital et les malades du Sida. En Californie, dans une école où règne une atmosphère de racisme, ils ont créé un club pour diffuser la culture du respect dans la diversité. En Inde, des juniors indous et chrétiens vont ensemble aider des jeunes de leur âge handicapés. Mais mettons le projecteur sur ce qui est arrivé à un groupe de Juniors africains qui avaient décidé de rendre visite à des détenues de la prison de Iringa, en Tanzanie. Ils racontent… « La première difficulté a été de convaincre le personnel pénitentiaire de nous laisser entrer. La seconde, a été de réussir à apporter les cadeaux que nous avions mis en commun : fruits, sel, savons… et aussi la ‘’Parole de vie’’, nos expériences et nos chants. Nous avons marché trois kilomètres avant de nous présenter devant les militaires de garde à l’entrée. Ils étaient armés et, sur leur visage, pas l’ombre d’un sourire ! Nous souvenant que nous devions reconnaître aussi en eux le visage de Jésus, nous les avons salués, en commençant nous à leur sourire. « Vous ne pouvez pas tous entrer ! nous ont-ils déclaré. Et ceux que nous choisirons parmi vous ne devront pas chanter là-dedans. » En revanche, ils nous ont permis de porter nos cadeaux. Avec les détenues, nous avons lu la Parole de vie et témoigné de comment elle change notre vie. Tandis que nous parlions de l’amour de Dieu qui s’adresse à tous et auquel nous pouvons répondre aussi par le nôtre, les gardes nous écoutaient en silence. A la fin, la joie des prisonnières a éclaté en des chants et des danses : c’était leur manière de nous remercier. Le personnel de surveillance, se demandait intérieurement : ‘’Mais qui sont ces jeunes ?’’ Nous sommes retournés chez nous heureux, avec de nouvelles forces pour continuer à donner de la couleur à la ville. »

Un grand dessein sous-tend la famille

Lorsque Dieu a créé le genre humain, il a façonné une famille. Lorsque l’auteur sacré voulait manifester l’ardeur et la fidélité de l’amour de Dieu envers le peuple élu, il s’est servi de symboles ou d’analogies en lien avec la famille. Lorsque Jésus s’est incarné, il s’est entouré d’une famille et quand, à Cana, il a commencé sa mission publique, il était en train de fêter une nouvelle famille. Des constatations simples, qui révèlent néanmoins à quel point la famille est précieuse et importante dans la pensée de Dieu. Dieu, non seulement lui a donné une grande dignité mais il l’a voulue « à Son image », la liant au mystère même de Sa vie, qui est Unité et Trinité d’Amour. Un grand dessein donc, sous-tend la famille et la met sur les traces de la Sainte Famille de Nazareth. Lieu d’un amour- qui va et revient – de communion, de fécondité et de tendresse, la famille est signe, symbole, modèle de tout autre forme d’association humaine. Ce n’est pas simple rhétorique que d’affirmer que la famille est le premier bien social. Dans sa gratuité fondamentale, qui donne tout son sens et toute sa valeur à ses fonctions d’engendrement et d’éducation, la famille injecte dans le tissu social ce bien irremplaçable qu’est le capital humain, se présentant ainsi comme ressource efficace pour l’humanité. En plus de cela, la famille sait ouvrir maison et cœur aux drames qui traversent la société, et elle sait apporter la chaleur du foyer là où structures et institutions, malgré toute leur bonne volonté, ne peuvent arriver. Mais si le dessein est important, tout aussi important doit être l’engagement pour le réaliser. Aujourd’hui plus que jamais, nous voyons la famille manifester au monde sa propre fragilité. Nous voyons des époux qui, face aux premières difficultés rencontrées dans la vie à deux, cessent de croire dans leur amour. Nous voyons des enfants qui, privés de la proximité de leurs parents unis, éprouvent des difficultés à prendre leur envol vers un engagement futur. Nous voyons des personnes âgées qui, écartées du noyau familial, se retrouvent sans citoyenneté ni identité. Aujourd’hui plus que jamais, la famille doit être aimée, protégée, soutenue. Il ne faut jamais cesser de revenir à son dessein originel, qui la voit unie dans un « pour toujours » qui la renforce et la réalise. Il est nécessaire de remplir de sens le vécu familial par une spiritualité de communion, constitutive de la famille, petite communauté d’amour. Il faut insuffler des courants d’opinion fondés sur des valeurs et des politiques familiales correspondantes. C’est le souhait que je mets dans les mains de la très sainte Vierge Marie, siège de la sagesse et femme au foyer, pour le bien de la famille aujourd’hui et pour la réalisation de la famille humaine tout entière. Chiara Lubich

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A Madrid, la beauté de la famille

« Les attentes et les objectifs des derniers jours ont été largement dépassées. Toute la célébration s’est déroulée dans un climat de joie et de communion profonde. Chaque intervention a fait venir en évidence la difficile réalité à laquelle la famille se trouve confrontée aujourd’hui et témoignait, en même temps, de l’espérance, de la force que possède la « famille chrétienne », pour l’Eglise et comme fondement de la société. » C’est ce qu’ont écrit de Madrid les membres du Mouvement des Focolari qui ont participé activement à la préparation de cet événement, avec le Chemin catéchuménal, Sant’Egidio, les Charismatiques, communion et Libération et plusieurs autres Mouvements, en communion avec les diocèses espagnols. L’événement a dépassé toutes les attentes, aussi pour la participation, avec un million et demi de personnes. Les interventions des 5 fondateurs et présidents de ces réalités ecclésiales, le message de Chiara Lubich, les témoignages des familles ont exalté la beauté d’une famille unie, où chaque génération apporte sa contribution spécifique et indispensable : depuis les – nombreux – enfants en bas âge jusqu’aux jeunes, aux adultes de toutes les vocations et aux grands parents qui témoignaient de la valeur de la fidélité. Moment touchant que celui de la liaison en direct avec le pape, au cours de l’Angélus, place Saint Pierre : un nouvel encouragement « afin que les familles, s’inspirant de l’amour du Christ pour les hommes, rendent témoignage devant le monde de la beauté de l’amour humain, du mariage et de la famille ».

Janvier 2008

Instituée pour la première fois du 18 au 25 janvier 1908, la semaine de prière pour l’unité des chrétiens célèbre cette année son centième anniversaire. Mais ce n’est que depuis 1968 que le Conseil œcuménique des Églises d’une part et l’Église catholique d’autre part  préparent en commun cette semaine. Et depuis cette date, tous les ans, des chrétiens de différentes Églises ont pris l’habitude de travailler ensemble pour publier un recueil de propositions pour la célébration de cet événement.

La Parole choisie pour cette année par un large groupe œcuménique des États-Unis, est tirée de la première lettre de St Paul aux chrétiens de Thessalonique, en Grèce. L’apôtre Paul sentait la nécessité de consolider l’unité entre les membres de cette petite communauté naissante. Aussi, les invitait-il à « vivre en paix », à être patients envers tous, à ne pas rendre le mal pour le mal, mais à toujours rechercher le bien entre eux et à l’égard de tous, et aussi à « prier sans cesse ». Comme s’il voulait souligner que la vie d’unité dans la communauté chrétienne n’est possible qu’au moyen d’une vie de prière. Jésus lui-même n’a-t-il pas prié pour l’unité des siens en demandant au Père : « Que tous soient Un » .

« Priez sans cesse »

Pourquoi « prier sans cesse » ? Parce que la prière est essentielle à la personne en tant qu’être humain. Chacun de nous a été créé à l’image de Dieu, capable d’une relation de communion avec Lui, un peu comme un « tu » en face de Dieu . La relation d’amitié, l’entretien spontané, simple et vrai avec Lui – c’est cela la prière – est donc un élément constitutif de notre être, il nous permet de devenir des personnes authentiques, des fils et des filles de Dieu, dans la plénitude de leur dignité.

Créés comme un « tu » en face de Dieu, nous pouvons vivre cette relation de façon constante, le cœur rempli d’amour par l’Esprit Saint et avec la confiance d’un enfant envers son père : dans une intimité qui nous amène à lui parler souvent, à lui exposer ce qui nous touche, nos pensées, nos projets. C’est cette profonde intimité qui nous fait attendre avec impatience le moment réservé à la prière – pris dans la journée sur le temps consacré aux tâches professionnelles et familiales – pour nous mettre profondément en contact avec Celui dont nous nous savons aimés.
Il faut « prier sans cesse », non seulement pour nos besoins, mais aussi pour édifier le Corps du Christ et apporter notre pierre à la communion pleine et visible dans l’Église du Christ. Peut-être comprendrons-nous mieux ce mystère en pensant aux vases communicants. En ajoutant de l’eau dans l’un d’eux, le niveau du liquide s’élève dans tous les vases. Il en va de même lorsque quelqu’un prie. La prière est une élévation de l’âme vers Dieu pour l’adorer et le remercier. Comme dans les vases communicants, lorsque quelqu’un s’élève, les autres s’élèvent aussi.

« Priez sans cesse »

Comment faire pour « prier sans cesse » ? spécialement lorsque nous nous trouvons dans le tourbillon de la vie quotidienne ?
« Priez sans cesse » ne signifie pas multiplier les prières, mais orienter son âme et sa vie vers Dieu, accomplir sa volonté : étudier, travailler, souffrir, se reposer et, aussi mourir pour Lui. Au point de ne plus réussir à vivre dans la journée sans être à l’unisson avec Lui.

Toute notre action prend ainsi un caractère sacré et la journée tout entière devient prière.
Un conseil, pour nous aider : offrir à Dieu chaque action, en l’accompagnant d’un « Pour toi, Jésus » ou, dans les difficultés : se dire « Qu’importe ? T’aimer importe ». Ainsi, nous transformerons tout en un acte d’amour.
Et notre amour continu rendra notre prière continuelle.
         
Chiara Lubich

 

(suite…)

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Joyeux Noël et Bonne Année

Quand un émigrant arrive dans un pays lointain, Il lui faut s’adapter à son nouvel environnement, Mais il apporte souvent avec lui sa culture et ses coutumes. Ainsi, quand le Verbe de Dieu s’est fait homme, Il s’est adapté à la façon de vivre du monde Et il fut enfant, fils exemplaire, puis homme et travailleur, Mais il a apporté avec lui la façon de vivre de sa patrie céleste, Et il a voulu que les hommes et les choses Se recomposent selon la loi du ciel : l’amour. Chiara Lubich

Décembre 2007

C’est par ces mots que se conclut une section de l’épître aux Romains où Paul présente la vie chrétienne comme une vie animée par l’amour de nos frères. Tel est, en effet, le nouveau culte spirituel que le chrétien est appelé à offrir à Dieu sous la conduite de l’Esprit Saint , l’auteur principal de cet amour dans nos cœurs. Synthétisant le contenu de cette section l’apôtre affirme que l’amour du prochain nous permet de réaliser pleinement et parfaitement la volonté de Dieu indiquée dans la Loi (c’est-à-dire dans les commandements). L’amour de nos frères est la façon la plus authentique de démontrer à Dieu notre amour envers Lui.

« L’amour est le plein accomplissement de la loi. »

En quoi consistent alors cette plénitude et cette perfection ? On peut le déduire des versets précédents où l’apôtre décrit les expressions et les effets de cet amour.
En premier lieu l’amour véritable envers le prochain ne lui fait aucun tort . Par conséquent, il nous fait vivre tous les commandements de Dieu , puisque leur premier objectif est de nous empêcher de faire du mal, à nous comme aux autres.
Cet amour nous porte non seulement à ne faire aucun tort à nos frères, mais il nous pousse aussi à accomplir envers notre prochain tout le bien dont il a besoin .
Cette Parole nous conduit à un amour solidaire, sensible aux besoins, aux attentes, aux droits légitimes de nos frères et sœurs. À un amour respectueux de la dignité humaine et chrétienne ; à un amour pur, compréhensif, capable de partage, ouvert à tous, comme nous l’a enseigné Jésus.
Cet amour n’est possible que si nous sommes disposés à sortir de notre individualisme et de notre suffisance. C’est pourquoi cette Parole nous aide à surmonter toutes les tendances égoïstes (orgueil, avarice, luxure, ambition, vanité) que nous avons tous et qui sont le principal obstacle à l’amour .

« L’amour est le plein accomplissement de la loi. »

Comment allons-nous vivre, en préparation de Noël, cette Parole de vie ? Nous garderons présentes à l’esprit toutes les exigences de l’amour du prochain auxquelles elle nous renvoie. D’abord nous nous appliquerons à ne faire aucun mal à notre prochain. Nous aurons constamment à l’esprit les commandements de Dieu qui concernent notre vocation, notre activité professionnelle, le milieu où nous vivons. Pour réaliser l’amour chrétien, la première exigence est de ne jamais aller contre les commandements de Dieu.
Puis nous veillerons à ce qui constitue l’âme, le moteur, l’objectif de tous les commandements. Nous l’avons vu : chacun d’eux a pour but de nous conduire à un amour plus vigilant, plus délicat et respectueux, plus concret envers nos frères. En même temps nous chercherons à nous détacher davantage de nous-même, à dominer notre égoïsme, comme l’exige l’amour chrétien. Nous accomplirons ainsi « pleinement » la volonté de Dieu. Nous lui prouverons notre amour de la façon qui lui est agréable .

« L’amour est le plein accomplissement de la loi. »

Voici l’expérience d’un avocat italien employé au Ministère du Travail. « Un jour, raconte-t-il, j’avais présenté au directeur d’une entreprise une réclamation des ouvriers sur le non-respect de la réglementation en matière de salaires. J’étais enfin parvenu à prouver les irrégularités. Je demande à Jésus la force d’être fidèle à ses paroles, demeurant à la fois dans la charité et dans la vérité. Face aux preuves, le propriétaire se défend en dénonçant l’injustice de certaines lois. Je lui fais remarquer que nous ne pouvons prétexter l’incohérence des textes pour justifier nos erreurs. Au cours de la discussion, je me rends compte qu’il partage avec moi les exigences de justice et d’égalité, mais qu’il s’est laissé entraîner par tout un courant de pensée. À la fin il me dit : « Vous aviez le moyen de m’humilier et de m’écraser, mais vous ne l’avez pas fait. C’est donc mon devoir de réparer. » Une urgence l’attend. Nous n’avons pas le temps de rédiger l’acte de conciliation. Il signe alors une feuille blanche qu’il me remet, me donnant ainsi la preuve de son accord pour rétablir la situation. »

Chiara LUBICH

Une loi plus efficace : l’amour

En tant qu’avocat, les occasions ne me manquent pas d’exercer mes talents professionnels au service des autres ; ceci, en cherchant à ne pas mettre de limites aux possibilités d’aimer dans les circonstances concrètes qui se présentent. Cette façon d’interpréter et de conduire ma profession, produit souvent un changement radical chez les personnes. Une dame m’a téléphoné un jour. Sa fille, après un désaccord avec son mari, avait décidé de demander la séparation. Son gendre avait trouvé un avocat qui – en moins de 24 heures -, avait préparé un recours pour obtenir la séparation d’un commun accord. Il manquait seulement la signature de l‘épouse. La maman de la jeune femme, très préoccupée, me demandait d’intervenir. Elle savait que les deux jeunes époux avaient agi sur un coup de tête dicté par la colère et elle voulait éviter que cela porte préjudice à l’avenir de leur couple. Sans le mandat d’une des deux parties en présence, je ne pouvais rien entreprendre. La femme qui m’avait contactée m’a demandé de recevoir sa fille, qu’elle allait m’envoyer sous prétexte de recevoir l’avis d’un autre avocat. J’ai reçu la jeune femme, je l’ai écoutée longuement et je me suis rendu compte, en effet, que le mariage pouvait être sauvé car les deux avaient agi dans un moment d’emportement, sans réaliser vraiment les conséquences de leur geste : leur signature au bas de la demande, en effet, signifierait probablement la fin de leur union. Au terme de l’entretien, la jeune femme m’a demandé de la représenter au jugement. J’ai téléphoné ensuite au collègue qui avait préparé le recours, en lui disant qu’avant de prononcer une séparation, j’avais l’habitude de bien approfondir les raisons de la crise et que 24 heures ne me suffiraient pas pour cela. Et je me suis fait envoyer l’ébauche de la demande. Quelques jours plus tard, lorsque j’ai rappelé la jeune femme, celle-ci m’a répondu qu’elle et son mari avaient réfléchi et qu’ils avaient décidé d’un commun accord de revenir sur leur décision. J’ai su tout récemment qu’ils allaient bien et qu’ils avaient à présent deux très beaux enfants. (F.C.)

Message de Chiara Lubich

Rocca di Papa  le 3 novembre 2007   Chères Familles Nouvelles Je suis heureuse de pouvoir participer avec vous à la célébration du 40 eme anniversaire de notre mouvement Familles Nouvelles. J’ai un vif souvenir de l’élan, de l’ardeur et de la passion qui m’animaient en ce lointain 19 juillet 1967, alors que je ressentais la nécessité, avec à peine une centaine de focolarini mariés, de faire naître un mouvement pour la famille et tout ce qui la concerne. Quarante ans ont passé et , en voyant les développements et les fruits de Familles Nouvelles, nous comprenons mieux la raison de cette impulsion particulière de l’Esprit Saint. Ce geste, en effet, était très délicat. Non seulement parce que la famille, première cellule de la société, a une énorme importance pour la construction d’un monde de valeurs et de paix mais aussi parce que Dieu l’a conçue sur le modèle de Sa vie même, la vie de la Sainte Trinité. Le projet de la famille est hardi et merveilleux mais il est également exigeant, particulièrement aujourd’hui. Il suffit de voir comment la culture contemporaine considère la famille stable et la fidélité conjugale. Vous, Familles Nouvelles, vous existez pour être justement dans le monde des témoins d’unité, d’amour durable, d’Evangile vécu. Ce cette manière, non seulement vous serez dans la joie mais vous continuerez à attire de nombreuses personnes à une vie dans l’amour, jusqu’à réaliser, avec le mouvement de Focolari dans son ensemble, la fraternité universelle. Je suis toujours avec vous avec toute mon affection et je confie une par une, chacune de vos familles à Marie, Siège de la Sagesse et mère de famille. Chiara

Pour répondre aux situations complexes dans lesquelles se trouve la famille “Le secret, c’est vraiment de vivre l’Evangile !”

Pour répondre aux situations complexes dans lesquelles se trouve la famille “Le secret, c’est vraiment de vivre l’Evangile !”

Face à tant de défis sociaux et économiques, culturels et religieux que la société contemporaine doit relever dans toutes les régions du monde, votre oeuvre est vraiment providentielle. Elle constitue un signe d’espérance et un encouragement pour les familles chrétiennes à être un “espace” privilégié où est proclamé, dans la vie de chaque jour, la beauté de centrer sa vie sur Jésus Christ et d’en suivre fidèlement l’Evangile.” Telles sont les paroles adressées par Benoît XVI aux 400 représentants du Mouvement Familles Nouvelles lors d’une audience, le samedi 3 novembre 2007. Telle est la famille “construite sur le roc”, celle qui choisit de transformer l’Evangile en actes, selon l’esprit de la rencontre organisée du 1er au 6 novembre par le Mouvement Familles Nouvelles : “Vivre l’Evangile est vraiment vraiment votre secret” a dit le Pape, à une époque où la famille vit souvent “des situations complexes et difficiles”. “On peut penser” a observé Benoît XVI, “aux doutes des fiancés face aux choix définitifs pour l’avenir, à la crise que traversent les couples, aux séparations et aux divorces, aux unions illégitimes, aux conditions des veuves, aux familles en difficulté,à l’accueil des enfants abandonnés.” Au début de son intervention, le Pape a envoyé ses salutations à Chiara Lubich, en la remerciant “Car, avec sagesse et une ferme adhésion à l’Eglise, elle continue à guider la grande famille des Focolari.” L’après-midi, les familles, réunies dans la salle des Congrès de Castelgandofo (Rome), ont célébré leur 40e anniversaire, reliées via internet avec les Familles Nouvelles du monde entier: elles ont re-écouté avec émotion les praroles prononcées par Chiara Lubich en 1967. Celle-ci prévoyait alors la naissance d’un très vaste mouvement de familles. Cette fois-ci encore, avec un nouveau message adressé aux familles, elle leur a donné l’impulsion pour ce jour et pour l’engagement à venir. “Après quarante ans, voyant le développement et les fruits portés portés par le Mouvement Familles Nouvelles, on comprend encore mieux le pourquoi de cette impulsion particulière de l’Esprit Saint”, disait-elle dans son message. “Il s’agissait en effet d’un geste très engageant. Et pas seulement parce que la famille, première cellule de la société, a une importance énormepour la construction d’un monde de valeurs et de paix, mais parce que dieu l’a projetée sur le modèle même de Sa vie, la vie de la Sainte Trinité.” Un dessein hardi et très beau, que celui de la famille, mais également exigeant, en particulier aujourd’hui. Chiara a souhaité aux Familles Nouvelles “d’être dans ce monde des témoins d’unité, d’amour durable d’Evangile vécu”. “Vous continuerez à attirer de nombreux coeurs à l’amour, jusqu’à réaliser, avec le Mouvement des Focolari dans son ensemble, la fraternité universelle.” Durant les deux heures de transmission, via internet, s’est vécue une communion profonde de témoignages de familles et d’interventions portant sur les différentes problématiques vécues par la famille au cours de ces quarante années d’histoire. C’est ce dont témoignaient les nombreuses concrétisations, à petite comme à plus vaste échelle: depuis les sessions pour les fiancés, pour les familles, jusqu’aux nombreux parrainages internationaux. Pour en savoir plus : www.famiglienuove.info

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Le Gen Rosso au Maroc : de l’université au Palais du Sultan

  Le groupe international Gen Rosso a fait un séjour à Tanger du 19 au 23 octobre : Cinq journées intenses, avec l’accueil d’un peuple chaleureux et une immersion totale dans la riche tradition de la culture musulmane. Ce séjour a comporté des étapes les plus variées : à la faculté d’Economie et de commerce, avec un club artistique et musical d’étudiants ; sur les chemins du centre historique, avec la rencontre d’un groupe d’origine sénégalaise qui veut transmettre, par la musique, les valeurs des générations passées ; dans le grand amphithéâtre de l’université pour un grand concert avec les étudiants et, enfin, dans un décor architectural des « mille et une nuits », avec le concert au Palais du Sultan. Parmi les jeunes de l’université : Amour, pardon et accueil de l’autre pour former ensemble une grande constellation. Tel a été le message transmis lors du concert dans le grand amphi. « Un contact instantané » entre les 400 étudiants et le Gen Rosso. C’est ainsi que titrait la presse nationale, surprise d’un tel enthousiasme, avec des interviews non-stop. Un des amis musulmans disait : « Vous avez touché le cœur des jeunes musulmans, vous avez leur langage pour parler avec eux. » Et un étudiant : « Vous nous avez apporté vos cœurs et vous avez ainsi rejoint les nôtres. » Au Palais Moulay Hafid, le Palais du Sultan, grande consonance avec le public là aussi, qui a accueilli avec joie et une grande participation le message. Les émotions suscitées provoquent un dialogue spontané, le désir de se connaître réciproquement et d’approfondir l’amitié à peine née, mais qui contient en elle-même les semences de la fraternité. Le Gen Rosso. Depuis son origine jusqu’à aujourd’hui, le Gen Rosso a vu passer 200 artistes et techniciens, il a touché 44 pays en Europe, en Asie, en Amérique du Sud et en Amérique du Nord, en Afrique et au Proche-Orient. Il a à son actif, 2500 spectacles, 220 tournées, un répertoire en 24 langues, 60 grandes manifestations internationales, 250 workshop et plus de 5 millions de spectateurs. Sa production discographique compte 54 albums et 320 chansons publiées. Le Gen Rosso a joué dans les contextes sociaux et devant des personnes de nationalités, de religions et de cultures les plus variés. Il s’est aussi produit souvent en dehors des sentiers battus : pour des projets de solidarité, des associations humanitaires, pour des prisonniers.

Parole de Vie de novembre 2007

La marche de quarante années dans le désert a été, pour le peuple d’Israël, un temps d’épreuve et de grâce. Dieu a purifié le cœur de ce peuple et lui a montré son immense amour.
Maintenant qu’il va entrer dans la terre promise, Moïse se remémore l’expérience vécue. Et, en particulier, il rappelle le don le plus grand qui lui a été accordé : la Loi de Dieu résumée dans les dix Commandements, et il invite tout le peuple à la mettre en pratique.
Pendant qu’il expose les enseignements de Dieu, Moïse s’émerveille en constatant combien Dieu s’est fait proche de son peuple, a pris soin de lui, lui a enseigné des principes de vie si sages, et il s’exclame :

« Quelle grande nation a des lois et des coutumes aussi justes que toute cette Loi que je mets devant vous, aujourd’hui ? »

Dieu a inscrit sa loi dans le cœur de chaque personne et il a parlé à tous les peuples de façons diverses et à des époques différentes. Tous les hommes peuvent se réjouir de l’amour qu’Il leur a témoigné. Pourtant, parce qu’ il est difficile de saisir le projet de Dieu sur l’humanité, Dieu a choisi un petit peuple, le peuple d’Israël, et l’a chargé de dévoiler plus clairement son plan. Et en dernier lieu, il a envoyé son fils Jésus révéler en plénitude le visage de Dieu. Jésus a fait connaître que Dieu est Amour et concentré sa loi dans l’unique commandement de l’amour envers Dieu et envers le prochain.
La grandeur d’un peuple et de tout homme s’exprime dans son adhésion à la loi de Dieu en prononçant lui-même son « oui » à cette loi.
Cette adhésion n’est pas un revêtement superficiel s’ajoutant au reste, ni non plus un esclavage : elle n’est pas une simple résignation à un sort plus ou moins bon, ni l’acceptation d’une fatalité pouvant se résumer ainsi : c’était écrit, il doit en être ainsi, on n’y peut rien.
Non ! Elle est au contraire ce que l’on peut envisager de mieux pour l’homme.
Elle est sa participation au grand plan de Dieu sur l’humanité : en faire d’elle une seule famille, une unité d’amour et la conduire à vivre la même vie divine.
Alors, nous aussi, comme Moïse, nous pouvons nous écrier :

« Quelle grande nation a des lois et des coutumes aussi justes que toute cette Loi que je mets devant vous, aujourd’hui ? »

Comment pouvons-nous vivre cette Parole de Vie, ce mois-ci ?
En allant au cœur de la loi divine synthétisé par Jésus dans l’unique précepte de l’amour.
Et si nous considérons un par un les dix Commandements que Dieu nous a donnés dans l’Ancien Testament, nous pouvons constater qu’en aimant vraiment Dieu et notre prochain, nous les observons tous et à la perfection.
Comment celui qui aime Dieu pourrait-il laisser une place dans son cœur à d’autres dieux ?
Celui qui aime Dieu pourrait-il prononcer Son nom autrement qu’avec respect ou le prononcer inutilement ?
Celui qui aime Dieu par-dessus tout, ne pourrait-il se réjouir de lui consacrer au moins un jour par semaine ?
Comment celui qui aime son prochain pourrait-il ne pas aimer son père et sa mère ?
Comment celui qui aime les autres pourrait-il les voler, les tuer, profiter d’eux pour des satisfactions égoïstes ou porter de faux témoignages contre eux ?
En outre, son cœur étant déjà satisfait, comment pourrait-il ressentir le désir de prendre les biens ou le conjoint d’autrui ?
C’est vraiment ainsi ! Celui qui aime ne commet pas de péché, il observe toute la loi de Dieu.
Au cours de mes voyages, rencontrant des races et des peuples bien différents, j’en ai fait plusieurs fois l’expérience. Je me souviens surtout de la forte impression que m’a faite le peuple Bangwa, à Fontem, au Cameroun, en 2000, quand il a accueilli d’une façon nouvelle l’invitation à aimer.
Au cours de la journée, de temps en temps, demandons-nous si nos actes sont imprégnés d’amour. S’il en est ainsi, notre vie ne sera pas inutile, mais elle contribuera à l’accomplissement du plan de Dieu sur l’humanité.

Chiara Lubich