Mouvement des Focolari
14-21 octobre – Semaine Monde Uni 2007

14-21 octobre – Semaine Monde Uni 2007

« Regarde autour de toi pour comprendre les nécessités des autres. Peux tu faire quelque chose ? Dépasse les rancoeurs et les préjugés, pardonne à ceux qui t’ont fait du tort. Orphelinats, hospices, hôpitaux, les idées peuvent être légion, la ville est à toi ! » L’invitation des Jeunes pour un Monde Uni a résonné ainsi dans l’un des nombreux points du globe qui se sont activés pour la Semaine Monde Uni 2007. La 11e édition de cette proposition , née après le Genfest 95 – ndlr : festival international – , est connue sous le nom de SMU.elle s’adresse aux jeunes du monde entier, aux institutions nationales et internationales, publiques et privées, à tous, pour valoriser les initiatives qui promeuvent l’unité à tous les niveaux. Dimanche 14 octobre : coup d’envoi. Mais de nombreuses initiatives ont déjà commencé à partir du samedi 13 octobre. Une centaine d’événements sont mis sur pied dans le monde, au cours desquels les Jeunes pour un Monde Uni proposent ce qui est leur style de vie : s’engager chaque jour à dépasser les barrières qui nous séparent, en mettant en commun idées, biens, expérience… Liaison téléphonique planétaire : samedi 20 et dimanche 21 octobre. Point culminant de cette semaine, une liaison téléphonique entre les jeunes impliqués dans cet événement, dans plus de cent ville du monde . Le Népal et la Syrie sont reliés pour la première fois cette année. Au programme : un message adressé par Chiara Lubich, un échange de témoignages sur ce qu’ils vivent dans les points les plus chauds de la planète. Un rapide tour d’horizon sur quelques événements de cette Semaine Monde Uni : Asie Philippines – A Manille, « Oser l’amour » : activités au Centre social de Bukas Palad, pour récolter des fonds pour l’éducation des enfants  et la promotion sociale des familles du lieu. Le 20 octobre : « U-Nite » : musique, témoignages, fraternité. Le 22 octobre, concert « Step Up », avec une formation des Jeunes pour un Monde Uni et des artistes philippins. Afrique Congo – A Lubumbashi, une ville à 200 km de Kinshasa, les Jeunes pour un Monde Uni vont à la rencontre des enfants d’un orphelinat. Jeux, chants, danses pour faire fête à ces jeunes, prêts à dire , avec quelque témoignage, le secret qui les anime. 18-19 octobre : camp de travail dans le diocèse, avec d’autres jeunes, pour construire des salles de classe et réaménager le terrain adjacent à la basilique. Amérique du sud Venezuela – Caracas : concert à l’université Simon Bolivar pour l’ouverture de la Semaine Monde Uni. Puis, forum sur la non-violence et la fraternité en politique. Europe Irlande – A Dublin, a eu lieu le samedi 13 octobre  « Echange interculturel ». Au programme : Samba brésilienne, danse du dragon (chine), arts martiaux et « bonne humeur » irlandaise, dans le cadre de la foire multiculturelle à l’université de Dublin. Objectif de cette initiative : célébrer au cours d’une journée, le meilleur de ce qui se trouve dans les nationalités présentes en Irlande aujourd’hui, un pays qui devient de plus en plus cosmopolite. A l’intérieur de cet « Echange interculturel », ateliers de travail consacré aux droits des travailleurs (Workers and tenants legal right) – www.cinews.ie

Printemps de Prague œcuménique

Printemps de Prague œcuménique

  « Nous sommes en train d’assister au nouveau printemps de Prague œcuménique ! » Ces paroles de l’évêque orthodoxe roumain de Serbie, Daniil, expriment bien l’intense expérience de communion vécue du 20 au 27 septembre à Prague – carrefour au cœur de l’Europe -, des 43 évêques amis des Focolari de 18 Eglises, provenant de 17 pays et de quatre continents, pour leur 26e rencontre annuelle. Les prochains rendez-vous sont prévus : en 2008, au Liban, travaillé par de graves tensions ; en 2009, à Wittenberg, en Allemagne, ville phare du protestantisme. Dans leurs célébrations et leurs réflexions, les évêques se sont concentrés sur le tournant actuel de notre époque, convaincus que du travail d’enfantement que vit aujourd’hui l’humanité pourra naître dans les Eglises un engagement encore plus grand pour porter la lumière de l’Evangile dans le monde. « Ma nuit n’a pas d’obscurité : pour une culture de la résurrection », a été en effet le thème de ce congrès, illustré par une intervention préparée par Chiara Lubich. Dans le dialogue de conclusion, les évêques étaient unanimes pour constater qu’ils avaient expérimenté ce que la fondatrice des Focolari avait souhaité pour eux : « Qu’ils vivent dans la lumière ! » « Le dimanche œcuménique », célébré le 23 septembre par la République tchèque, a marqué le sommet de la semaine, riche d’approfondissements bibliques, de rencontres et de visites aux différents communautés chrétiennes, et de découverte des trésors artistiques et culturels de Prague. Dans le Centre dédié à Mère Teresa de Calcutta, les évêques ont rencontré 400  représentants de la vie civile et ecclésiale de Prague : parmi eux, des catholiques, des orthodoxes, des luthériens, des évangéliques, des méthodistes, des Baptistes, des vieux catholiques, des Pentecôtistes, des hussites (ndlr : chrétiens de Bohême, disciples du réformateur Jean Hus), etc. « L’Europe est ressortie du 20e siècle avec beaucoup de blessures extérieures et intérieures, a dit à cette occasion l’évêque Christian Krause – qui a été président de la Fédération luthérienne mondiale et, en tant que tel, l’un des signataires de la Déclaration conjointe catholique luthérienne sur la Justification -, mais Dieu est intervenu. « Et il a rappelé « la révolution de velours » survenue à Prague et la chute du mur de Berlin, et également, la signature de la Déclaration conjointe, signée en 1999 à Augsbourg, qui a vu s’écrouler les barrières séculaires entre les deux dénominations. L’engagement exemplaire pour la réconciliation et pour un témoignage des chrétiens, sans aucun esprit de rivalité, au sein de la société de l’après communisme, a été relevé par le président du Conseil national des Eglises chrétiennes, le Pr. Pavel Cerny et par l’évêque catholique, Mgr Radkovsky. L’intervention de quelques-uns des participants à la rencontre des évêques amis des Focolari a été accueillie chaleureusement . Ils ont donné le témoignage de la communion profonde qui les unit dans la charité fraternelle, « avec le Christ présent au milieu de nous ». « Je repars en Australie et j’emmène dans mon cœur les autres Eglises. Je continuerai à cheminer main dans la main avec les autres évêques », a assuré l’évêque anglican de Perth, David Murray. » « Réalisons entre nous un ‘dialogue de la vie’, avait dit le cardinal Miloslav Vlk, archevêque de Prague, et promoteur de la rencontre. Mettons l’accent sur ce que nous avons en commun, à commencer par le baptême. Nous n’ignorons pas les difficultés qui existent dans nos Eglises et entre nos Eglises, mais nous expérimentons aussi que l’amour évangélique, et surtout l’amour pour Jésus crucifié et abandonné, nous donne une nouvelle force pour construire la communion  là où nous vivons. » La contribution des chrétiens à la construction de l’Europe est venue en relief. Elle s’était déjà manifestée au cours de la IIIe grande Assemblée œcuménique  européenne de Sibiù (en Roumanie), organisée en septembre par les Eglises d’Europe (Conseil des Conférences Episcopales d’Europe et Conférence des Eglises chrétiennes d’Europe), en présence de 3000 délégués, et le 12 mai dernier à Stuttgart, en Allemagne, lors de la manifestation « Ensemble pour l’Europe », organisée par des mouvements et communautés de différentes Eglises du continent européen. Durant la rencontre, les témoignages bouleversants de prêtres et de laïcs, qui ont raconté comment, nourris par la spiritualité des Focolari, dès les années 60, temps des persécutions, ils ont soutenu l’Eglise de la Tchécoslovaquie d’alors, témoignant autour d’eux la vie de l’Evangile. Un autre moment d’une grande intensité spirituelle a été vécu à la cathédrale de Prague, avec la célébration de la messe catholique dans la chapelle historique de Saint Venceslao. Là, les évêques ont rappelé les saints et les martyrs des débuts de la nation tchèque, et les témoins victimes du nazisme et du communisme. Ils se sont proposé de reconnaître le visage du Christ crucifié dans leur histoire personnelle et dans celle de leurs Eglises, et de le choisir à nouveau, Lui, le seul qui puisse conduire les chrétiens à la communion tant espérée.

Octobre 2007

Oui, il faut parler, s'adresser à tous, toujours ! La Parole de vie nous invite souvent à vivre, à être l’amour. Mais on ne peut en rester là ! Il nous faut de plus la transmettre aux autres, la leur annoncer, la leur communiquer jusqu’à ce qu’ils se mettent, eux aussi, à vivre pour se donner aux autres et construire des relations fraternelles.
« Allez par le monde entier, proclamez l'Évangile… » : voilà les dernières paroles de Jésus.
Cette passion a conduit Paul à entreprendre de grands voyages dans le monde connu de l'époque, pour s'adresser à tant de personnes de cultures et de religions différentes : « Annoncer l'Évangile n'est pas un motif d'orgueil pour moi, c'est une nécessité qui s'impose à moi : malheur à moi si je n'annonce pas l'Évangile ! »
Faisant écho aux paroles de Jésus et fort de sa propre expérience, Paul fait donc à son disciple, Timothée, et à chacun de nous cette recommandation :

« Proclame la Parole, insiste à temps et à contre-temps, reprends, menace, exhorte, toujours avec patience et souci d'enseigner » (2 Tm 4,2). *

Pour que notre parole soit efficace il faut d'abord – quand c'est possible – avoir établi une relation avec les personnes auxquelles nous nous adressons.
Et quand on ne peut pas exprimer la Parole par des mots, on peut toujours le faire avec le cœur. Quelquefois nous ne pouvons l’exprimer que dans un respect silencieux, par un sourire, ou en nous intéressant à ce que vit l'autre, à ce qu’il aime ou le soucie, en lui faisant comprendre – ne serait-ce que par la façon dont nous prononçons son nom – combien il compte pour nous. Et c’est la vérité car nul ne peut nous rester indifférent.
Ce langage silencieux, s’il s’exprime de façon juste, finira par ouvrir une brèche dans le cœur de notre interlocuteur. Souvent il se met alors à s'intéresser à nous et à nous poser des questions. Vient ensuite le moment de l'annonce : sachons alors ne plus attendre, mais simplement, clairement, avec peu de mots peut-être, communiquer ce qu’est pour nous notre foi chrétienne et comment elle nous fait vivre.

« Proclame la Parole, insiste à temps et à contre-temps, reprends, menace, exhorte, toujours avec patience et souci d'enseigner » (2 Tm 4,2). *

Comment vivre cette Parole de vie et donner l'Évangile, rien que par notre présence ? Comment le communiquer à tous ?
En aimant chacun, sans distinction. Si nous sommes d’authentiques chrétiens, qui vivons ce que l'Évangile nous enseigne, nos paroles ne seront pas vaines. Et notre annonce sera d'autant plus lumineuse si nous savons témoigner de ce qui constitue le cœur de l'Évangile, l'unité entre nous, conscients qu' « à ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l'amour que vous aurez les uns pour les autres ». C’est ainsi que tout chrétien peut se présenter : quelle que soit sa situation familiale, son âge, sa santé, il peut toujours, où qu’il se trouve, témoigner par sa propre vie de Celui en qui il croit, Celui qu’il veut aimer.

Chiara LUBICH

* Selon la TOB (Traduction Œcuménique de la Bible). Variantes : Traduction en français courant : « Prêche la Parole de Dieu avec insistance, que l'occasion soit favorable ou non, sois persuasif, adresse des reproches ou des encouragements, en enseignant avec une patience parfaite. » Traduction selon le Missel des dimanches : « Proclame la Parole, interviens à temps et à contre-temps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, mais avec une grande patience et avec le souci d’instruire. »
La Parole de Vie est extraite des textes du dimanche 21 octobre 2007.

Printemps de Prague œcuménique

« Ma nuit n’a pas d’obscurité : pour une culture de la résurrection »

La spiritualité de communion est un apport pour l’œcuménisme et pour le progrès de la foi en ce 21e siècle. C’est la conviction, confirmée par l’expérience, qui rapproche les évêques amis du Mouvement des Focolari de plusieurs Eglises et espaces culturels  du monde, réunis à Prague. Ils sont une quarantaine, provenant de 18 pays – Australie, Inde, Liban, Suède, Allemagne, Italie, République Tchèque…- réunis pour la 26e édition de leur rencontre annuelle. Le 23 septembre, journée au cours de laquelle Prague célèbre le dimanche œcuménique national, rendez-vous des évêques avec des personnalités du monde religieux et civile, témoignage du dialogue vécu entre eux. Au programme, visite aux communautés des diverses Confessions chrétiennes de la ville, afin de connaître leur vie et leur histoire, souvent marquée par la répression et les persécutions à chaque manifestation publique de leur foi. Un thème, « Ma nuit n’a pas d’obscurité : pour une culture de la résurrection » a constitué le fil conducteur de ces journées de rencontre.  Une invitation à regarder en face les symptômes de la « nuit » culturelle et collective qui marquent une grande partie de l’humanité et n’épargnent pas les croyants, mais aussi une invitation à percevoir les nombreux signes d’espérance et de vie. Et parmi ceux-ci, les récents événements œcuméniques européens qui se sont tenus à Sibiu (en Roumanie) en septembre, et à Stuttgart (en Allemagne) en mai dernier. Différents moments d’échanges de témoignages étaient prévus entre les évêques et avec les représentants du monde social, économique et culturel. Ces rencontres s’inscrivent sur le fond de la spiritualité de l’unité, qui caractérise le Mouvement des Focolari. Bureau de presse Prague Irena Sargankowa – cell.  00420604935872       Servizio Informazione Focolari – Rocca di Papa (Roma)  tel. 06.947989 – Carla Cotignoli cell. 348.8563347

Cette sérénité que personne ne peut nous enlever

J’ai 25 ans et je fais des études en électronique. A l’âge de 8 ans, à cause d’une maladie, prise au départ pour une tumeur au cerveau, j’ai subi une lésion du nerf optique qui a réduit notablement ma fonction visuelle. Cette expérience m’a amené, de nombreuses fois, à me demander ce qu’est la souffrance, mais surtout pourquoi la souffrance. A 11 ans, à la visite médicale obligatoire pour pratiquer un sport de compétition, je fus écarté d’office. Je pouvais pratiquer n’importe quel sport mais seulement en amateur. Je me suis alors inscrit au basket. Mais comme je n’avais pas la vision tridimensionnelle, je n’étais pas un bon joueur et les autres se moquaient de moi. A l’école aussi, lorsqu’on faisait des équipes pour jouer, j’étais toujours le dernier à être choisi car personne ne me voulait dans son équipe. Et montait toujours plus fortement en moi une question : « Qu’est ce qui fait que la vie vaut vraiment la peine d’être vécue ? » A 18 ans, le permis ! Un permis spécial, à renouveler tous les deux ans. Mais il ne suffisait pas de savoir conduire, il me fallait comprendre les intentions des autres sur la route. Ce n’est pas sorcier mais il faut pour cela une bonne vue. Je voyais tous mes amis prendre leur autonomie avec facilité et moi non. Cela a été très dur, et ça l’est encore. Mais une chose me permet de croire que la souffrance n’est pas inutile : en pensant à Jésus, qui est mort sur la croix, je me disais : « C’est vrai, Jésus aurait eu mille manières de nous sauver, alors pourquoi l’a-t-il fait justement par la croix ? La souffrance doit avoir une valeur prioritaire, sinon il aurait résolu la question différemment ! » J’ai pu expérimenter que les paroles de l’Evangile, si elles sont vécues à fond, réalisent ce qu’elles disent : « A qui m’aime, je me manifesterai, donner et il vous sera donné… ». les fois où je suis arrivée à les vivre au sérieux, j’ai touché du doigt que tout ce que Jésus promet se réalise. Et j’ai expérimenté, au plus profond de moi, une sérénité, immense, silencieuse, que personne ne pouvait m’enlever. Cette paix intime, qui naît spontanément dans ces moments-là, me donne à croire que Quelqu’un, là-haut, m’aime immensément et qu’il a un dessein d’amour sur moi. Les difficultés quotidiennes sont devenues alors un terrain d’entraînement pour vivre la charité, la patience, la foi et les autres vertus. Quinze ans après qu’elle ait été posée, la prothèse que j’avais dans la tête n’a plus fonctionné car elle était détériorée. On savait bien, que tôt ou tard, cela se produirait mais les médecins ont mis dix jours à comprendre quelle était la valve qui ne fonctionnait pas. Et pendant cet intervalle, mon champ visuel a encore diminué. Je pensais en moi : « Si à chaque fois que la valve de drainage est obstruée, ma vue diminue de quelques centièmes, à 45 ans, je me dirigerai avec la canne blanche… » Tout de suite après la visite au médecin et le verdict amer, j’ai cherché à comprendre ce que Jésus voulait me dire. Mais je n’avais en moi qu’un vide immense, un silence abyssal. J’ai repris ma route en cherchant à aimer dans le seul moment qui m’appartient, l’instant présent. Mon exigence de justice m’a amené à chercher à faire quelque chose pour les autres : à l’université, il existe un bureau pour aider les étudiants qui, pour des raisons objectives, ont plus de difficultés que les autres pour suivre les cours et étudier. Plus qu’un bureau, c’est pour moi un terrain d’entraînement pour aimer les étudiants les plus en difficulté. On a mis à ma disposition une caméra et un ordinateur aménagé. Je peux ainsi reprendre les cours les plus compliqués et ceux pour lesquels il n’existe pas de polycopiés ou, si ces textes existent, ceux qui nécessitent l’apport du professeur pour les comprendre complètement. Cette tâche est pour moi un terrain d’entraînement, où je peux m’exercer jour après jour à la patience, à la douceur, mais elle me donne surtout un accès direct pour rencontrer ceux qui souffrent. La découverte de Dieu qui est Amour, me donne la force et la joie de ne pas m’enfermer dans mes petits problèmes personnels mais de regarder toujours au delà, en allant vers mon prochain. (M.T. – Italie)

« En chemin vers l’unité de l’humanité. Proposition chrétienne et proposition du courant gandhien »

« En chemin vers l’unité de l’humanité. Proposition chrétienne et proposition du courant gandhien »

Cet intitulé exprime bien l’objectif du Symposium qui a réuni pendant trois jours, au Centre du Mouvement des Focolari de Castelgandolfo (près de Rome), des représentants d’institutions universitaires et sociales courant gandhien. Parmi celles-ci : le Mouvement Sarvodaya Illakiya Pannai, le Shanti Ashram, la Gandhigram Rural University, provenant du Tamil Nadu, au sud de l’Inde. La première partie du Symposium a offert un échange de propositions et concrétisations dans les domaines de la pédagogie, de l’économie, de la politique et de l’écologie. Elle a marqué une étape dans l’approfondissement d’un chemin entrepris depuis quelques années entre des représentants de la culture inspirée par le Mahatma Gandhi et de celle inspirée par le charisme de l’unité des Focolari. Le mercredi, les participants se sont rendu en audience chez le Pape et ont été reçus au Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux. Plusieurs rendez-vous étaient prévus ensuite à la cité pilote des Focolari, à Loppiano, et à Florence, ville qui présente une vocation toute particulière au dialogue interreligieux et à l’entente entre les peuples. Plusieurs réceptions étaient prévues pour eux, en présence de représentants de la ville et de la Région toscane. Ces événements témoignent que l’Inde, où sont très présents des phénomènes d’intolérance religieuse – telles les persécutions envers les chrétiens et les musulmans rapportées par la chronique -, que ce grand pays est traversé également par un courant qui unit dans un dialogue fraternel chrétiens et indous, ce qui a une incidence dans le domaine social et culturel. Au programme de la délégation indienne, en toscane du 20 au 23 septembre : Les 20 et 21 septembre, échange de témoignages sur la vie à la Cité pilote de Loppiano et au Shanti Ashram. Programme prévu à la Cité pilote des Focolari. Le 21 septembre (17h30) à Florence, rencontre sur « La ville et la paix », organisée par le Mouvement Politique pour l’Unité (Focolari), le Centre de la Région toscane, le Centre international « Giorgio La Pira », pour les étudiants étrangers, l’Association des Jeunes pour un Monde Uni. Ce rendez-vous est sous le patronage de la Région toscane, de la Province et de la municipalité de Florence. Le 22 septembre, à 10h, rencontre à Florence avec le conseil régional pour le dialogue interreligieux et la paix entre les cultures, au siège de la Région toscane, via Cavour.

Septembre 2007

« Recherche la justice, la piété, la foi, l’amour, la persévérance, la douceur. »

Comment vivre toutes ces vertus dans notre vie quotidienne ? Les mettre en pratique une par une peut nous sembler une entreprise ardue. Alors, pourquoi ne pas nous attacher à vivre la volonté de Dieu instant après instant ? En l’accomplissant ainsi dans toute son exigence; Dieu demeure en nous et, si Dieu demeure en nous, en nous est la charité.

Celui qui vit le présent a toutes les occasions de se montrer patient, persévérant, doux, pauvre de tout, pur, miséricordieux, car il possède l’amour authentique. Il aime Dieu de tout son cœur, de tout son être et de toutes ses forces. Il possède une lumière intérieure, il est guidé par l’Esprit Saint. Il ne juge donc pas, ne pense pas du mal des autres, il aime son prochain comme lui-même. Il a la force de la folie évangélique de « tendre l’autre joue » ou de parcourir « deux mille pas » quand on lui en demande mille .

« Recherche la justice, la piété, la foi, l’amour, la persévérance, la douceur. »

L’exhortation s’adresse à Timothée, fidèle collaborateur et compagnon de voyage de Paul, l’ami et le confident que l’apôtre considère comme son fils. Après avoir dénoncé l’orgueil, l’envie, les disputes, l’attachement à l’argent, Paul conclut en ces termes : « Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses » invitant à rechercher une vie où resplendissent les vertus humaines et chrétiennes.

Ces mots répètent précisément l’engagement pris à notre baptême de renoncer au mal (« Fuis ») et d’adhérer au bien (« Recherche »). L’Esprit saint nous transforme radicalement et nous donne la force de réaliser l’exhortation de Paul :

« Recherche la justice, la piété, la foi, l’amour, la persévérance, la douceur. »

L’exemple du premier groupe de jeunes filles à Trente en 1944 peut nous suggérer comment vivre cette Parole de vie et notamment la charité, la persévérance, la douceur.
Vivre l’aspect radical de l’amour n’était pas toujours facile dans notre groupe de jeunes filles, surtout au début. Dans nos rapports s’introduisait parfois, comme dans des rouages, de la poussière. L’unité en souffrait. Lorsque, par exemple, nous nous apercevions des défauts et des imperfections des autres et que nous les jugions, le courant d’amour réciproque faiblissait.
Pour réagir à cette situation, un jour, nous avons imaginé de signer un pacte les unes avec les autres, et nous l’avons appelé « le pacte de miséricorde ». Il s’agissait de nous lever le matin, décidées à voir tout prochain que nous allions rencontrer – au focolare, à l’école ou au travail – comme si c’était la première fois que nous le voyions. Pour nous, ayant oublié ses imperfections et ses défauts, recouvrant tout de notre amour, il devenait tout nouveau. Cela revenait à rencontrer tous les « prochains » avec une amnistie complète dans le cœur et un pardon inconditionnel.

Cet engagement fort, nous l’avons pris toutes ensemble. Il nous a aidées à être les premières à aimer, comme le fait Dieu qui, plein de miséricorde, pardonne et oublie.

Chiara Lubich

A Martigny (Suisse), un pacte entre différentes générations

Très chers jeunes, Mesdames et Messieurs les politiciens, Pendant votre journée dédiée à construire l’avenir de « notre » Suisse bien-aimée – permettez-moi de m’exprimer ainsi –, je désire moi aussi vous adresser un message, puisque nous avons déjà parcouru ensemble beaucoup de chemin. Cette année, ce sont les jeunes qui nous ont donné la possibilité d’enrichir cette histoire commune d’une nouvelle étape, en invitant tous, politiciens de tout niveau et de toute orientation, fonctionnaires et citoyens, à s’engager ensemble dans le choix de la fraternité comme catégorie d’inspiration politique. Je voudrais faire une proposition à vous tous : établir un pacte, un véritable pacte, entre différentes générations, pour donner à la politique son authentique esprit d’engagement communautaire. Un pacte d’amour réciproque entre vous, jeunes, qui avez la capacité de croire dans la réalisation des grandes valeurs comme la fraternité universelle, la paix, la liberté, et qui représentez la Suisse qui viendra, et vous, Mesdames et Messieurs les politiciens, qui travaillez déjà pour votre peuple, avec le poids mais aussi la richesse de l’expérience, et qui représentez ce qu’il est possible d’accomplir aujourd’hui. Pourquoi ne pas mettre en commun ces richesses et faire grandir ainsi la capacité effective de rester fidèles aux engagements que vous prendrez ? Je peux vous assurer que, si vous avez le courage de cette logique d’écoute et de travail en commun, un nouveau style de vie politique se mettra en route qui ouvrira de nouvelles voies et idées ; par « osmose » d’amour, celles-ci se transmettront à d’autres personnes et ainsi il sera possible de réaliser ce que nous avons cru et voulu ensemble pendant ces années. Il n’est possible de travailler pour l’unité d’un peuple que si quelques personnes se mettent en premier à l’expérimenter entre elles. Je suis avec vous et je prie Dieu, l’Amour – ce Dieu que vos Pères ont voulu comme garant du Pacte fédéral – de nous aider à faire de la Suisse une communauté unie, ouverte et solidaire, un témoignage vivant sur le chemin vers le monde uni. Chiara Lubich

Printemps de Prague œcuménique

Une politique d’écoute, l’engagement pour le bien commun, priorité aux plus pauvres

  « Mettre de côté ses idées préconçues et ses convictions politiques pour réapprendre à respecter le prochain. » C’est seulement ainsi qu’est rendue possible une politique qui conjugue paix, justice, bien commun et qui exprime les aspirations et les attentes des jeunes. C’est ainsi que les jeunes, par l’intermédiaire de leur représentant, Laurent Moesching – étudiant de 22 ans présidant le comité composé de 14 jeunes, qui a mis sur pied Politics-party.ch -, ont montré qu’ils accueillaient le défi lancé par Chiara Lubich, initiatrice du Mouvement politique pour l’unité (Focolari) : « Si vous avez le courage d’avoir cette logique d’écoute et de travail en commun, alors, pourra se mettre en route un nouveau style de vie politique. » Ce nouveau style fait partie des grandes attentes des jeunes, comme il est ressorti du dialogue très animé entre eux et les personnalités politiques réunies les 25 et 26 août 2007 à Martigny, avec de très beaux échanges d’expériences. 300 personnes participaient à cette rencontre, dont 100 jeunes et des personnalités politiques engagées au niveau national, cantonal et communal. Hand in hand est une initiative née au Proche Orient. Elle a montré comment l’écoute et le travail en commun sont possibles, même dans des situations de grave conflit. Sonia Chason et Nebal Bakoey ont décrit leur engagement dans le projet scolaire « Main dans la main » (Hand in hand) à Jérusalem : une école qui part de l’idée que les cultures arabe et juive sont des valeurs importantes. Chaque classe a un enseignant juif et un enseignant arabe qui préparent ensemble le programme des cours. Nebal Bakoey explique : « Le respect est le fondement de tous nos échanges. Cela ne signifie pas que nous sommes toujours du même avais mais que nous donnons de l’importance à ce que nous découvrons ensemble. » Le pilier faible et pourtant fondamental… Dans le thème de fond de la journée, Lucia Fronza Crepaz, présidente du Mouvement politique pour l’unité, a présenté la fraternité comme « catégorie apte à inspirer l’engagement politique », et comme fondement de la vie civile dans une société multiculturelle qui présente de très grand défis. Cette ancienne députée italienne a indiqué les citoyens les plus pauvres comme une priorité politique, avec une image significative : « Pour évaluer la résistance d’un pont, ce n’est pas la capacité de portée du pilier le plus fort qui est déterminante mais celle du pilier le plus faible. » Les membres les plus faibles de notre société doivent avoir la priorité, « non par pitié, a-t-elle ajouté, mais parce que les plus pauvres, abandonnés à eux-mêmes, n’ont pas de voix dans le cadre de la démocratie. » Musique pop après les interventions – Politics-party : c’est ainsi qu’avait été annoncé l’événement. Après la politique est arrivée le moment de la « party » : Les interventions ont laissé la place à la musique pop et les débats à la danse. L’organisation était aux mains des jeunes, et en cela aussi la symbiose entre « politique » et « party » a été réussie !

Helmut Nicklas et son « rôle décisif dans la communion entre les mouvements chrétiens »

Helmut Nicklas et son « rôle décisif dans la communion entre les mouvements chrétiens »

  « Helmut Nicklas était une personne vraiment charismatique par sa capacité à écouter la voix de Dieu et à le suivre de façon radicale. » Ainsi s’est exprimée Chiara Lubich, dans son message lu à l’église luthérienne Saint-Mathieu, de Munich, vendredi 17 août 2007, lors du dernier adieu à cet « ami très aimé et véritable frère » qui, avec passion, a consacré sa vie à l’unité. Helmut Nicklas a terminé son voyage terrestre le dimanche 12 août, à la fin d’une douloureuse maladie qui durait depuis une année. Il avait 68 ans. Né à Nabburg (Allemagne), il était marié et père de deux enfants. De 1971 à 2002, il a été responsable de l’YMCA de Munich (association œcuménique de jeunes chrétiens). De 1982 à 1998, il était aussi vice-président de l’YMCA World Urban Network (qui comprend plus de 2 000 associations dans le monde) et, depuis 1985, il était membre de l’Advisory Bord de l’International Carismatic Consultation. Chiara Lubich a particulièrement souligné son « rôle décisif » dans le chemin de communion entrepris entre mouvements et communautés de différentes Églises. Le témoignage en a été donné par l’importante représentation de communautés et mouvements protestants et catholiques présents à la célébration funèbre (les obsèques avaient déjà été célébrées) et par les nombreux messages, comme ceux de la Communauté Sant’Egidio et de Schönstatt. Ce chemin de communion, entamé en 1999, a débouché sur les grandes manifestations « Ensemble pour l’Europe » qui se sont déroulées à Stuttgart (Allemagne) en 2004 et en mai dernier, pour contribuer à donner une âme au continent et à surmonter les conflits et les barrières. La première rencontre entre Helmut Nicklas et Chiara remonte aux années soixante. Nous rapportons ici l’intégralité du message de Chiara Lubich. « J’ai revu après de nombreuses années Helmut Nicklas, en 1999, à Ottmaring, avec plusieurs responsables de Mouvements protestants. C’était le moment où naissait une communion entre Mouvements de différentes Églises. À partir de là ce cheminement, auquel nous participons, a connu plusieurs étapes dans toute l’Europe et au-delà, avec de grands développements, historiques du Peuple de Dieu. Et dans les différentes étapes de ce cheminement de communion, Helmut a toujours eu un rôle décisif. Dans l’église saint Matthieu, le 8 décembre 2001, a eu lieu un échange de dons spirituels dont nous nous souvenons comme étant fondamental. Après mon intervention sur l’amour réciproque, Helmut a invité les 800 responsables des différents Mouvements présents à faire un « pacte d’amour réciproque » (Jn 13,34). Ce pacte, renouvelé à de nombreuses occasions, est considéré le fondement de la communion entre les Mouvements et l’accompagnera également dans l’avenir. Helmut était vraiment une personne charismatique par sa capacité d’écouter la voix de Dieu et de la suivre avec une grande radicalité. Cette capacité l’a rendu clairvoyant et lui a donné la passion de l’unité. Il a été un véritable serviteur de la communion entre les Mouvements, une personne qui – comme il le disait lui-même – doit être capable de s’oublier soi-même, ainsi que les intérêts de sa propre communauté, et de se mettre à servir. Et il en a donné l’exemple. Nous tous du Mouvement des Focolari nous aurons toujours dans notre cœur Helmut Nicklas, ami bien-aimé et véritable frère».  Durant la maladie d’Helmut Nicklas, Chiara est restée en contact avec lui par l’intermédiaire de membres des Focolari en Allemagne. Deux jours avant son départ, il a confié à Severin Schmid venu le voir à la clinique à Munich ce qu’on peut considérer comme un testament concernant la communion entre les mouvements : “Nous avons vécu des moments historiques. Ils sont comme des signaux qui nous indiqueront la route à suivre dans l’avenir. Nous devons rester fidèles à ce que Dieu nous a fait vivre. Cette histoire doit être racontée”. Helmut Nicklas était l’un des deux délégués de l’Église protestante d’Allemagne invités au Congrès international qui a précédé la grande rencontre des mouvements et communautés nouvelles avec le pape Benoît XVI, la veille de la Pentecôte 2006. Dans une interview à l’agence Zenit où le journaliste lui demandait ce qui unit les mouvements et communautés protestants et catholiques, il a répondu : “Avec les mouvements catholiques, ce qui nous unit, c’est la conviction qu’aujourd’hui les hommes ont besoin de Jésus Christ”.

Suisse : Chiara Lubich reçoit la bourgeoisie (citoyenneté honoraire) de la ville de Mollens et les jeunes se donnent rendez-vous autour de la politique.

« Depuis 1974, Chiara Lubich passe l’été à Mollens et nous sommes honorés d’accueillir cette personnalité internationalement connue, engagée en faveur de la paix et de la fraternité universelle entre tous les peuples. » Telle est la motivation de la reconnaissance de la petite ville perchée sur les hauteurs du Valais.

Un autre rendez-vous aura lieu en Suisse les 25 et 26 août, qui concerne particulièrement les jeunes et la politique. Le Politics party est une initiative qui s’inspire des idées de Chiara Lubich. Il fait suite à d’autres rendez-vous avec plusieurs personnalités politiques suisses, dont le maire de Mollens qui a déclaré dans une récente interview : « Le Mouvement Politique pour l’Unité est un formidable défi apportant une approche de la politique très différente de celle que nous connaissons. La fraternité prend le dessus sur la politique et on choisit le dialogue plutôt que la confrontation, et cela quel que soit le niveau de hiérarchie politique. Que notre jeunesse s’implique dans cette réflexion et qu’elle souhaite apporter une pierre à cet édifice, me paraît être une ouverture non négligeable pour le futur car n’oublions pas que ce sont nos jeunes qui deviendront un jour les décideurs politiques ».

 

Août 2007

La vie des chrétiens à qui cette épître s’adresse est chargée d’épreuves et de souffrances. N’ont-ils pas de quoi se décourager ? Pourquoi ne pas baisser les bras en choisissant une voie plus facile ? L’auteur de la lettre aux Hébreux invite au contraire à poursuivre le chemin entrepris. Si la voie de l’Évangile est difficile et demande des efforts, elle conduit à la plénitude de la vie. Il incite donc les chrétiens à courir et à rester solides même sous le poids de l’épreuve.
Décider de suivre Jésus nous met dans la même condition que l’athlète qui, pour atteindre le but, doit faire preuve de persévérance et de résistance. Cette force nous la trouvons dans la conviction que Dieu est avec nous et dans la volonté de parvenir au but. Mais nous sommes surtout invités à fixer notre regard sur Jésus qui nous a précédés dans la souffrance et nous guide. C’est lui qui, sur la croix, particulièrement lorsqu’il se sent abandonné du Père, nous donne le modèle de la patience, du courage et de la persévérance.

« Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les regards fixés sur Jésus. »

Sur ce point, Chiara Lubich évoque souvent la manière dont Jésus a surmonté sa plus grande épreuve, celle de son abandon sur la croix où il a pris sur lui chacune de nos douleurs et nous a montré comment endurer l’épreuve et la surmonter. Elle écrit : « Sommes-nous pris de peur ? Jésus n’a-t-il pas été jusqu’à craindre que le Père l’ait oublié ? » Nous sentons-nous découragés ? Tournons-nous vers Jésus. « Il semble lui aussi submergé par le sentiment de l’absence du réconfort du Père et il paraît perdre tout courage pour aller jusqu’au bout de sa passion. […] Les circonstances nous déconcertent-elles ? Jésus, lui aussi, dans sa souffrance, semble ne plus rien comprendre à ce qui lui arrive puisqu’il va jusqu’à crier :” pourquoi ?” […] Et quand le désespoir nous prend, lorsqu’un malheur imprévu, une maladie, une situation absurde nous accablent, nous pouvons toujours nous rappeler que Jésus abandonné a subi, lui, toutes ces souffrances et tant d’autres encore. »   À chacune de nos épreuves, il se tient près de nous, prêt à la porter avec nous.

« Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les regards fixés sur Jésus. »

Comment vivre cette Parole de vie ? En regardant Jésus et en essayant de « nous habituer à l’appeler par son nom, dans les épreuves de notre vie. Nous lui donnons ainsi le nom de Jésus abandonné-solitude, Jésus abandonné-doute, Jésus abandonné-blessure, Jésus abandonné-épreuve, Jésus abandonné-détresse, et bien d’autres encore. En l’appelant par son nom, nous le découvrirons et le reconnaîtrons derrière chaque douleur, et il nous répondra avec un surcroît d’amour ; si nous l’étreignons, il deviendra pour nous la paix, le réconfort, le courage, l’équilibre, la santé, la victoire. Il sera l’explication et la solution de tout » .

« Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les regards fixés sur Jésus. »

Cette situation, Louise l’a vécue, il y a plusieurs années, en découvrant cette Parole de vie : « Je venais d’apprendre que mon fils aîné de 29 ans était gravement blessé à la suite d’un accident de voiture. J’ai couru à l’hôpital, le cœur serré. Mon fils était là, immobile, absent. J’étais désespérée. Durant ces jours d’angoisse et d’attente, passant par hasard par la chapelle de l’hôpital, j’y ai trouvé une Parole de vie qui m’invitait à fixer mon regard sur Jésus abandonné. En la lisant attentivement, j’ai vraiment eu l’impression qu’elle s’appliquait à mon épreuve. La chambre de réanimation, où il n’y avait plus d’espoir, ne m’est plus alors apparue comme un martyre : c’était un lien avec l’amour de Dieu. Et j’ai été capable, en tenant la main de mon fils, de prier pour lui qui était en train de me quitter. Il est mort mais jamais je ne l’ai senti aussi vivant ».

Fabio CIARDI et Gabrielle FALLACARA

Juillet 2007

Dans les années 50, Paul se rend en Galatie, une région située au centre de l'Asie mineure, qui correspond à la Turquie actuelle. Là, étaient nées des communautés de chrétiens qui avaient embrassé la foi avec beaucoup d'enthousiasme. À la prédication de Paul qui leur présentait Jésus crucifié et ressuscité, ils avaient reçu le baptême, revêtant ainsi le Christ et recevant la liberté des enfants de Dieu. L’apôtre lui-même reconnaît leur progression dans cette voie (cf. Ga 5,7).
Et voilà que, tout à coup, ces chrétiens se mettent à chercher ailleurs leur liberté. Paul s'étonne qu'ils aient si vite tourné le dos au Christ. Et il leur adresse une invitation pressante à retrouver cette liberté que le Christ leur avait donnée.

« Vous (…) c'est à la liberté que vous avez été appelés. »

À quelle liberté suis-je appelé ? Ne puis-je pas faire tout ce que je veux ? « Jamais personne ne nous a réduits en esclavage » disaient à Jésus ses contemporains quand il affirmait que la vérité qu'il leur apportait les rendrait libres. « Celui qui commet le péché est esclave du péché » avait répondu Jésus .
Il existe un esclavage subtil, fruit du péché, qui oppresse le cœur humain. Nous en connaissons bien les nombreuses manifestations : le repliement sur soi, l'attachement aux biens matériels, la recherche du plaisir, l'orgueil, la colère…
Nous ne sommes pas capables de nous dégager par nous-mêmes de cet esclavage. La liberté est un don de Jésus : il nous a libérés en se faisant notre serviteur et en donnant sa vie pour chacun de nous. D'où cette invitation à être cohérents avec cette liberté qu'il nous a donnée. Elle ne consiste pas tant à avoir « la possibilité de choisir entre le bien et le mal, mais à nous diriger toujours davantage vers le bien ». C'est ce que Chiara Lubich déclarait à des jeunes. « J'ai constaté que le bien libère et que le mal rend esclave. Donc pour être libre il faut aimer. Car c'est notre moi qui nous rend esclaves. Quand au contraire on est attentif aux autres, ou à la volonté de Dieu en accomplissant nos devoirs, on ne pense plus à soi, on est libéré de soi-même. »

« Vous (…) c'est à la liberté que vous avez été appelés. »

Comment vivre alors cette Parole de vie ? Après avoir rappelé que nous sommes appelés à la liberté, Paul explique qu’elle consiste à nous mettre « au service les uns des autres », « par l'amour », « car la loi tout entière trouve son accomplissement en cette seule phrase : Tu aimeras ton prochain comme toi-même » . Là est le paradoxe de l'amour : quand nous nous plaçons par amour au service des autres, et quand, renonçant à nos tendances égoïstes, nous nous oublions nous-mêmes et sommes attentifs aux besoins des autres, alors nous sommes libres. Nous sommes appelés à la liberté de l'amour : nous sommes libres d'aimer ! Oui, pour être libres, il faut aimer.

« Vous (…) c'est à la liberté que vous avez été appelés. »

L'évêque François-Xavier Nguyen Van Thuan, emprisonné pour sa foi, resta 13 années en prison. Il se sentait pourtant encore libre car il lui restait toujours la possibilité d'aimer au moins ses geôliers. « Quand je fus mis en quartier d'isolement – raconte-t-il – je fus confié à cinq gardiens : à tour de rôle, deux d'entre eux étaient toujours avec moi. Leurs chefs leur avaient dit : “Nous vous remplacerons tous les quinze jours par un autre groupe, pour que vous ne soyez pas 'contaminés' par cet évêque.” Par la suite ils ont décidé : “Nous ne vous changerons plus : autrement cet évêque contaminera tous les gardiens”.
Au début les gardes ne m'adressaient pas la parole. Ils répondaient seulement par oui et par non. C'était vraiment triste. (…) Ils évitaient de parler avec moi.
Une nuit, une pensée m'est venue : “François, tu es encore très riche, car tu as l'amour du Christ dans le cœur ; aime-les comme Jésus t'a aimé”.
Le lendemain je me suis mis à les aimer encore plus, à aimer Jésus en eux, leur souriant, leur disant des mots aimables. J'ai commencé à raconter des histoires sur mes voyages à l'étranger (…). Peu à peu nous sommes devenus amis. Ils ont voulu apprendre les langues étrangères : le français, l'anglais… Mes gardiens sont devenus mes élèves ! »

Fabio CIARDI et Gabriella FALLACARA

Printemps de Prague œcuménique

Les enfants de Krizevci

Krizevci, ville située à 60 kilomètres de Zagreb (Croatie), n’a pas été touchée directement par le conflit qui a accompagné le morcellement de l’ex-Yougoslavie dans les années 90. Tous ses habitants cependant en ont éprouvé les conséquences, en particulier avec le grand nombre de réfugiés qui ont afflué dans cette petite ville de 23 000 habitants. Dès ses débuts en 1995, l’école maternelle a été un fidèle reflet de la situation : parmi les premiers élèves, âgés de 3 à 6 ans, plusieurs étaient des enfants de réfugiés que la guerre avait chassés de Bosnie et des zones occupées de Croatie. L’école comporte aujourd’hui 110 élèves et en a vu passer plus de 400. Elle constitue une avancée en vue de la reconstruction du tissu social d’une société dévastée par la guerre. C’est pour cette raison sans doute que lorsque Mgr Miklovs a offert un terrain pour y construire l’école maternelle, la solidarité internationale s’est aussitôt mise en mouvement. Le gros œuvre, les finitions et l’équipement intérieur ont pu être réalisés et le matériel didactique mis à disposition des enseignants grâce à la participation de l’AMU, association « Azione per un mondo unito » (Action pour un monde uni), ONG liée au mouvement des Focolari, à l’organisation de diverses initiatives associatives et à des contributions individuelles. « En des temps aussi difficiles – avait dit le maire de Krizevci lors de l’inauguration – lorsqu’il semble que la haine, la violence et la guerre dominent le monde, Krizevci est un phare qui veut porter la lumière et la joie dans ce monde de larmes ». Un rayon de soleil – Ce n’est donc pas un hasard si l’école a été appelée « Rayon de Soleil ». Oui, ils sont bien un véritable rayon de soleil sur cette terre martyrisée les sourires et la vitalité contagieuse de ces tout petits, acteurs en ce lieu où l’espérance d’un monde de paix est une réalité palpable. C’est peut-être grâce à eux que, d’abord produit de la solidarité, l’école a su devenir un moteur d’initiatives de communes et d’associations, qui ne sont pas seulement d’inspiration religieuse. La méthode pédagogique choisie s’appuie sur la pédagogie de communion et applique, pour la première fois en Croatie, la méthode Agazzi (éducatrices italiennes de l’après-guerre), qui utilise un matériel didactique très simple et naturel que l’enfant réélabore à l’aide de son imagination avec ceux de son âge, développant ainsi sa capacité de collaboration et d’intégration. « Mais la valeur fondamentale – explique une des enseignantes – veut être l’amour qui crée une communauté vivante. J’avais déjà travaillé dans une école maternelle, mais ici, c’est tout à fait nouveau. C’est un travail d’équipe dans lequel sont impliqués aussi les parents ». Ici on éduque à la paix – Les activités de l’école maternelle de Krizevci se développent  selon les lignes d’un projet « d’éducation à la paix ». Les enfants vivent des expériences fortes de culture du donner, en se rendant par exemple dans un orphelinat proche ou en établissant des contacts avec d’autres écoles maternelles, en Italie par exemple, accompagnés d’une correspondance suivie. « Rayon de Soleil » est située dans la mariapolis Faro et en est une des expressions. Il s’agit d’une cité-pilote du mouvement des Focolari qui propose en terre croate un style de vie citoyenne fondé sur l’amour réciproque. La mariapolis Faro est située au sein de la commune de Krizevci. Cette cité-pilote est habitée par une centaine de personnes aux histoires, traditions, langues, cultures et religions les plus diverses : Croates, Slovènes, Italiens, Bosniaques, Hongrois, Roumains et Ruthènes. Si l’on y entre, on ne peut rester indifférent. La joie profonde de ses habitants – qui ont vécu la guerre – a ses racines dans la douleur dépassée par l’amour.

Printemps de Prague œcuménique

Une école laboratoire d’une culture de paix

  C’est la première expérience de ce genre en Macédoine, république issue de l’ex-Yougoslavie et sortie du système socialiste. Le régime passé ne permettait pas les initiatives dans le domaine de l’éducation, mais on assiste désormais à une recherche de nouveaux points de références et de valeurs. Dans un pays multiethnique et multi religieux, marqué par de violents conflits dans un passé récent, cette école insérée dans l’université trilingue (macédonien, albanais et turc) sera un laboratoire destiné à expérimenter l’éducation à la paix et les étudiants pourront y faire leur stage et être formés aux nouveaux principes pédagogiques. Lors de l’inauguration, le ministre Adnan Ćahil a souhaité que ces initiatives soient un stimulant pour l’avenir de leur société et se multiplient en Macédoine et dans les Balkans. « Une idée courageuse et novatrice » : c’est ainsi que Chiara Lubich a qualifié l’initiative dans le message qu’elle a adressé pour l’inauguration de l’école, à laquelle ont participé des représentants du gouvernement, de l’université Saint Kliment Ohridski et de plusieurs instances éducatives et plus de 150 personnes. Les interventions du recteur et du doyen ont été suivies de celle de Valeria Ronchetti, qui représentait Chiara Lubich. « C’est une idée – continue Chiara – qui trouve son sens le plus profond dans la promotion de l’unité entre les personnes, les peuples, les cultures et les religions ». « Je souhaite aux enfants qui fréquenteront cette école de devenir « de petites perles », des exemples pour les autres ! Et je souhaite à leurs éducateurs de faire l’expérience de cette véritable culture de dialogue et d’amour réciproque qui est un parcours éducatif unique pour la construction d’une nouvelle société fondée sur la fraternité et sur la paix ». L’école Biseri s’inspire de la méthode éducative expérimentée depuis plusieurs années dans l’école maternelle Rayon de Soleil, à Faro (Krizevci), cité-pilote du mouvement des Focolari en Croatie. Fondée en 1995 sur les principes éducatifs de la pédagogie de communion du mouvement des Focolari et de la méthode des sœurs Agazzi – éducatrices italiennes de l’après-guerre – qui utilise un matériel didactique que l’enfant s’approprie et réélabore avec ses camarades, développant ainsi sa capacité de collaboration et d’intégration. De 1995 à ce jour, de nombreuses avancées ont eu lieu dans le domaine de l’enseignement primaire pour reconstruire, en commençant par les plus jeunes, le tissu social d’une région – le sud-est européen – marquée par des années de conflits. Après Rayon de Soleil en Croatie s’est ouverte l’école Fantasy à Belgrade (Serbie) et, en février 2007, pour approfondir le sujet, un cours de spécialisation de 180 heures en pédagogie de communion et méthode Agazzi a été ouvert à l’université de Zagreb (Croatie). L’expérience éducative de l’école maternelle Rayon de Soleil, où travaille la pédagogue Anna Lisa Gasparini entourée d’une équipe qualifiée, a fait plusieurs fois l’objet de séminaires d’études, avec la contribution de EDU-Educazione-Unità, qui ont suscité l’intérêt du ministre de l’Instruction publique de Croatie et de plusieurs universités de pays voisins : Serbie, Slovénie, Macédoine et Albanie. De là est né le désir d’ouvrir en Macédoine une école qui permette de surmonter les barrières ethniques et de jeter les bases d’un espoir de paix.

juin 2007

Avec ses paroles de vérité, l'Évangile nous fascine. C'est là que s'exprime Celui qui a dit : « Je suis la vérité ». Il donne accès au mystère infini de Dieu et fait connaître son projet d'amour sur l'humanité : il nous transmet la Vérité. Mais, si la Vérité a la profondeur infinie d'un mystère, comment la comprendre et la vivre pleinement ? Jésus sait que nous ne sommes pas capables d'en porter le poids. C'est pourquoi, lors de son dernier repas avec ses disciples, avant de retourner vers le Père, il promet d'envoyer son Esprit, qui pourra expliquer ses paroles et nous les faire vivre.

« Lorsque viendra l'Esprit de vérité, il vous fera accéder à la vérité tout entière. »

Vivant du Christ, la communauté des croyants connaît la vérité. Mais, en même temps, elle chemine vers la « vérité tout entière », guidée de façon sûre par l'Esprit.
On peut lire l'histoire de l'Église comme une prise de conscience progressive et de plus en plus profonde du mystère de Jésus et de sa Parole. Pour cela, l'Esprit la conduit de multiples manières : par la contemplation et l'étude des textes bibliques qu'en font les croyants, par les charismes qu’ils reçoivent et par le discernement fidèle de l'Église.
L'Esprit parle aussi au cœur de tout croyant ; c'est là qu'il habite, faisant entendre sa « voix ». Il suggère de pardonner, de servir, de donner, d'aimer. Il enseigne ce qui est bien et ce qui est mal. Il rappelle et fait vivre les Paroles de vie que l'Évangile sème en nous de mois en mois.

« Lorsque viendra l'Esprit de vérité, il vous fera accéder à la vérité tout entière. »

Comment vivre cette Parole de vie ? Mais, en écoutant la « voix » qui parle en nous, en restant docile à l'Esprit Saint qui nous guide, nous exhorte et nous stimule ! « Le chrétien – explique Chiara Lubich – doit cheminer sous l'impulsion de l'Esprit, afin que celui-ci puisse opérer dans son cœur avec sa puissance créatrice, le menant à la sanctification, la divinisation, la résurrection. »
Pour mieux comprendre cette « voix » et qu'elle résonne davantage, Chiara nous invite à vivre plus unis. Ainsi, nous entendrons l'Esprit présent non seulement en nous, mais aussi « entre ceux qui sont unis dans le Ressuscité ». En effet quand Jésus est au milieu de nous, l'Esprit « perfectionne l'écoute de sa voix en chacun de nous. Jésus présent entre nous amplifie alors la voix de l'Esprit en nous. Y a-t-il une meilleure manière d’aimer l’Esprit Saint, de l’honorer, de le rendre présent dans notre cœur que d’écouter sa voix qui peut éclairer chaque instant de notre vie (…) ? Et l’écoute de cette voix, nous l’avons si souvent constaté, conduit à la perfection : les défauts disparaissent peu à peu et nous devenons meilleurs. »

« Lorsque viendra l'Esprit de vérité, il vous fera accéder à la vérité tout entière. »

Cette Parole de vie, lue le dimanche de la Sainte Trinité, nous invite à invoquer l'Esprit Saint : « O Esprit Saint, nous ne te demandons rien d'autre que Dieu pour Dieu. (…) Donne-nous de vivre ce temps qui nous reste (…) seulement et toujours, à chaque instant, en fonction de toi seul, que seul nous voulons aimer et servir.
Dieu ! Dieu, pur esprit, notre humanité peut te servir de coupe, pour être emplie de toi…
Dieu doit transparaître de notre être, de notre cœur, de notre visage, de nos paroles, de nos actes, de notre silence, de notre vie, de notre mort, de notre apparence, une fois que nous aurons quitté cette terre, où nous pouvons et devons laisser un sillage lumineux de sa présence parmi nous. Au milieu des ruines et des décombres du monde, monde vivant ou monde mourant, dans la louange ou la vanité de toutes choses, cette présence lumineuse doit faire place au Seul, au Tout, à l'Amour »
Fabio CIARDI et Gabriella FALLACARA

La Parole de Vie est extraite des textes du dimanche 3 juin 2007.
Le mois prochain : « Vous (…) c’est à la liberté que vous avez été appelés. » (Ga 5, 13)

(suite…)

Printemps de Prague œcuménique

AMU : 20 ans ensemble sur les fronts de la solidarité internationale

AMU – Action pour un Monde Uni :  un nom qui commence désormais à être connu dans le domaine de la coopération internationale. Cette ONG est née dans le but de promouvoir des projets dans les pays du sud du monde et de diffuser partout la culture du dialogue et de l’unité entre les peuples. Durant des années, l’AMU a réalisé 20 projets de développement en Argentine, au Brésil, au Guatemala, en Côte d’Ivoire, en Ouganda, aux Philippines, en Croatie, et elle a soutenu plus de 260 micro réalisations, définies et réalisées pour répondre aux besoins locaux, ensemble avec les communautés de nombreux pays d’Asie, d’Afrique, d’Amérique Latine, du Proche Orient et de l’Europe de l’Est. L’objectif de toute activité de coopération de l’AMU est en effet le développement intégral des communautés destinataires de ces interventions, grâce à l’engagement éducatif et social des membres du Mouvement des Focolari, présents dans ces pays d’Asie, d’Afrique, d’Amérique Latine, du Proche Orient et d’Europe de l’Est. Le congrès des 2 et 3 juin s’adressait aux animateurs de l’AMU et à ceux qui s’intéressent à la coopération internationale. Il s’agissait de re-parcourir les différentes étapes de l’histoire de cette ONG avec des interviews réalisés avec ceux qui en sont les premiers acteurs. Des projets de développement ont été présentés, avec, par exemple, des documentaires sur ces actions en Palestine, au Congo, en Argentine, en Indonésie. Depuis des situations d’urgence jusqu’à leur réhabilitation. L’éducation à la citoyenneté responsable a été proposée dans le cadre de la session : « L’AMU pour une culture de la fraternité. » La dernière session a proposé un approfondissement culturel sur « développement et réciprocité ». La rencontre s’est conclue par les perspectives d’avenir, avec des projets en Italie et dans différents pays du monde. www.azionemondounito.org

Printemps de Prague œcuménique

L’AMU en chiffres

  Principaux projets de développement en cours Rép. Dém. Du Congo projet sanitaire et social, prévention et soins pour malades du Sida. (Kinhasa) Cameroun   activité sanitaire, de formation et culturelle à Lebialem. Brésil    formation et micro entreprises à Benevides (Etat du Parà). Argentine   centre de réhabilitation pour des jeunes handicapés (Rosario). Uruguay   animation sociale et formation professionnelle (Montevideo). Palestine   éducation à la paix et soutien économique aux familles (Bethléem). Liban    reconstruction du tissu économique et social dans le Sud Liban après la guerre de 2006. Vietnam   prévention de l’abandon des mineurs, aide familiale (Kontum et Binh Duong). Sud Est asiatique  aides d’urgence et reconstruction après le tsunami de 2004. Soudan   formation scolaire des enfants victimes de la guerre civile. Micro réalisations Formation professionnelle et scolaire (Algérie, Brésil, Burundi, Kenya, Pakistan). Infrastructures et hygiène (Côte d’ivoire, Pakistan, Tanzanie). Enfance et famille (Brésil, Bolivie, Inde, Vietnam). Développement économique et social (Argentine, Cameroun, Colombie, Kenya, Madagascar, Paraguay, Afrique de Sud, Uruguay). Projets d’Education au Développement « ABC… de la solidarité pour éduquer à la paix et au développement, dans la nouvelle Europe unie » – projet ligne B7 /6000 CE ONG-ED/2003/ 065-352/IT. « Eau pour tous ! Année internationale de l’eau potable », campagne eau 2003 ; « Eau : bien commun, droit de tous » projet consortium CIPSI – CEVI 2004-2005. Principaux cours de formation pour le personnel enseignant L’Autre dans la relation éducative (Bénévent, mars 2003). Premier, second et troisième cours en Intégration Interculturelle (Trévise, novembre 2004, 2005, 2006). Education aux valeurs pour une citoyenneté responsable (Rome, février 2004). De la fragmentation à l’unité. Le regard de l’éducateur. Le regard de l’éducation (Rome, Avril 2004). Didactique et méthodologie interculturelle (Trévise, novembre 2004). L’école des savoirs et des valeurs, pour une citoyenneté active et responsable (Plaisance, décembre 2004). Eau, bien commun de l’humanité : éduquer à la citoyenneté active (Cagliari, janvier 2005). La rencontre, icône de la vie en société, (Caserte, janvier 2005). Inter relations dans le Droit : quel espace pour la fraternité ? (Rome, novembre 2005). Citoyenneté active : communication et vie ensemble (Caserte, mars 2006). Et pour une école, une ville : rencontre internationale de pédagogie (Rome, avril 2006). Education à une citoyenneté active et responsable (Pérouse, mars 2006). Activités d’information Revue : AMU Notizie (Trimestriel). Video : « Magnificat, une terre d’espérance », « L’homme à côté de l’homme ». DVD :  Projets AMU de réhabilitation du Sud Est Asiatique.

Printemps de Prague œcuménique

L’amour et la justice apportés par l’Evangile, chemin pour« créer des structures qui offrent une croissance intégrale, humaine et spirituelle »

« Me voici à la porte et je frappe. Si quelqu’un écoute ma voix et m’ouvre la porte, je viendrai chez lui, je dînerai avec lui et lui avec moi. Ce sont des paroles divines qui pénètrent et touchent l’âme au plus profond et l’ébranlent dans ses fondements. » Le pape Benoît XVI s’est exprimé ainsi, le 12 mai dernier, lors de sa visite à la Fazenda de Esperança. A deux heures de route de la mégapole de Sao Paulo, la Fazenda est une œuvre sociale, née en 1983, qui accueille des jeunes toxico dépendants, alcooliques, de jeunes mères célibataires et les aide à se réinsérer. Il existe à présent 42 centres dans tout le Brésil, et dans 8 autres pays, dont l’Allemagne et la Russie. Le pape va tout de suite au cœur de l’expérience des jeunes qui l’écoutent. « A un moment donné de la vie, Jésus vient et il frappe, de petits coups pleins de douceur, au plus profond des cœurs bien disposés. Avec vous, il l’a fait par l’intermédiaire d’une personne amie, d’un prêtre ou bien, qui sait, il a peut-être permis une série de coïncidences pour vous faire comprendre que vous êtes l’objet de son amour de prédilection. » Oui, c’est vraiment ce qu’expérimentent les jeunes hôtes de la Fazenda. On seulement, comme l’a ajouté le pape, « ils parviennent à se libérer de la dépendance des drogues et de l’alcool » – ils sont aujourd’hui 10 000 à y être parvenus – « mais ils retrouvent Dieu et se mettent à participer activement à la vie de l’Eglise ». Et ainsi s’ouvre devant eux un chemin d’espérance. Benoit XVI exprime « son estime pour cette Œuvre, qui a comme fondements sprituels le charisme de saint François et la spiritualité du Mouvement des Focolari ». L’esprit vécu à la Fazenda est en profonde concordance avec le message fort adressé depuis le Brésil par Benoît XVI à l’ensemble de l’Amérique Latine, en particulier lors de son intervention à l’ouverture de la Ve Conférence générale de l’Episcopat latino américain. Comme l’a fait remarquer le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Vatican, le pape « a abordé de front, se plaçant sous l’angle chrétien, les défis dus aux injustices et aux grands déséquilibres de ce continent ». Il a une nouvelle foi indiqué, dans les « valeurs d’amour et de justice apportés par l’Evangile et par l’annonce de l’Eglise », la voie « pour créer des structures à caractère social, économique, politique, qui offrent une croissance intégrale, humaine et spirituelle. » « Tout ce que vous avez fait au plus petit d’entre mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » C’est en vivant ces paroles, par de simples gestes quotidiens, qu’est née la Fazenda de Esperança. Tout est parti de deux personnes : un Franciscain allemand, Hans Stapel et un jeune Brésilien, Nelson Giovannelli qui, sans aucun programme, jour après jour, se sont laissé guider par l’Esprit Saint.

La Fazenda da Esperança : au départ de tout, un geste simple…

 Hans Stapel a vécu une enfance difficile. Sa famille a tout perdu pendant la guerre. Avec les années, il vit une intense recherche de foi. Il trouve la réponse qu’il cherche dans la spiritualité des Focolari et laisse tout pour entrer dans l’Ordre franciscain. Avant même d’être ordonné prêtre, il est envoyé au Brésil et, par la suite, lui est confié une paroisse, à Guaratinguetà.

C’est justement là que commence la nouvelle aventure divine. « Une nuit, raconte-t-il, quelqu’un frappe à la porte. C’est une toute jeune femme qui attend un enfant. Elle demande à manger et un lieu pour dormir. Comment un prêtre pouvait-il recevoir dans sa maison, qui plus est, de nuit, une fille jeune et belle ? Qu’aurait fait saint François à ma place ? »

Il fait entrer la jeune femme qui se restaure et dort jusqu’au lendemain, tard dans la matinée. Quelque temps après, elle revient pour le remercier. « Elle me confie que si je ne lui avais pas ouvert la porte cette nuit-là, son enfant n’aurait pas vu le jour. » Le témoignage de ce style de vie touche le cœur des paroissiens Et à partir de cet épisode va naître une maison pour de jeunes mères célibataires, soutenue par la communauté paroissiale. »

Un jeune paroissien, Nelson Giovannelli, qui faisait partie du Mouvement Gen (la deuxième génération du Mouvement des Focolari), est particulièrement touché par l’enseignement du P. Hans. Tous les jours, après le travail, Nelson va à la messe. Sur le chemin de retour, il rencontre un groupe de jeunes qui se droguent. Inspiré par les paroles de saint Paul, « Je me suis fait faible avec les faibles pour gagner les faibles », Nelson prend son courage à deux mains et commence à se rapprocher de ces jeunes.

C’est par un geste tout simple – il demande à l’un d’entre eux de lui apprendre à faire des bracelets artisanaux – que Nelson est introduit dans leur groupe, et mis à l’épreuve. Un jour, un des garçons lui demande de lui prêter la bicyclette qu’il utilisait pour aller au travail. Voulait-il la vendre pour avoir en échange un peu de drogue ? Il décide néanmoins de courir le risque. Et, à sa grande surprise, les jeunes lui rendent la bicyclette réparée et nettoyée. C’était seulement le début. Au cours d’une messe, Nelson demande à Dieu quelque chose en plus : qu’au moins un de ces jeunes change de vie. Quelque temps plus tard, l’un d’entre eux demande à être aidé pour pouvoir sortir du monde de la drogue.

Nelson n’a aucune expérience dans la réhabilitation de personnes toxico dépendantes. Il ne peut proposer comme aide que se que lui-même vit : l’Evangile. Le jour suivant, ils se rencontrent à la messe. Ils choisissent une Parole de Dieu à mettre en pratique. Le soir d’après, ils se racontent comment cela s’est passé. Peu à peu, Antonio devient une autre personne. Il reprend confiance en lui, retrouve le goût des choses simples, au point d’attirer d’autres amis de la rue qui veulent connaître l’expérience de Nelson et Antonio. Ils commencent à avoir l’intuition des effets thérapeutiques que peut porter une expérience d’Evangile vécu dans l’ouverture à l’autre. Quelques temps plus tard, ils vont habiter dans une ferme abandonnée qui leur a été donnée. Ils mettent tout en comme : travail, temps, idées.

C’est ainsi que la première Fazenda da Esperança voit le jour, une communauté de jeune qui veulent sortir du tunnel. « Nous n’avions ni médecins ni médicaments et il n’était pas facile de s’en procurer », se souvient le P. Hans, toujours présent par son accompagnement spirituel. « Et, en même temps, devant aller à la rencontre de ceux qui ne pouvaient pas attendre, nous nous sommes mis au travail avec l’unique moyen à notre disposition : la spiritualité de communion. Nous avons cherché en premier lieu à éveiller dans les jeunes le dynamisme de l’amour chrétien. »

Ce ne sont pas seulement des jeunes toxico dépendants qui participent à cette aventure, mais également d’autres jeunes de la paroisse qui ont le désir de se mettre à la disposition des « plus petits ». La joie qui découle de cette expérience a une fonction de « thérapie » et c’est la semence d’où vont germer les premières consécrations à Dieu, dans ce service d’Eglise. Le premier, naturellement, va être Nelson : il s’est toujours laissé guider par l’Esprit Saint et il sent, après coup, qu’il ne peut plus abandonner l’œuvre née avec lui, pour suivre de simples projets personnels. L’idée de se consacrer à Dieu fait son chemin en lui. Dans une lettre à Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, Nelson lui communique cette aspiration. Chiara l’encourage dans cette voie, à continuer à vivre pour Dieu, parmi les jeunes marginaux.

Quelques années plus tard, quelques jeunes femmes – une assistante sociale de 30 ans et une jeune de 21, qui décide de laisser famille et fiancé pour se dédier aux « plus petits » -, commencent une communauté féminine de réhabilitation. A partir de 1992, le P. Hans peut se consacrer à plein temps à la Fazenda. Les évêques voient de plus en plus dans cette œuvre la main de Dieu, jusqu’à la qualifier de « sanctuaire moderne d’évangélisation ». Le card. Aloisio Lorscheider ira jusqu’àdire : “Ici, l’Evangile a trouvé sa maison et avec elle, l’espérance. » Le nombre des jeunes et des familles qui, au contact de cette communauté, retrouvent la vie, est en continuelle augmentation. Ils reviennent à la vie, pas seulement libérés de la drogue mais avec une foi renouvelée et vivante.

Printemps de Prague œcuménique

Le 12 mai à Stuttgart “Ensemble pour l’Europe” : 250 mouvements et communautés de différentes Eglises, pour établir des ponts entre cultures et pays

Après trois années de préparation, nous voici arrivés au seuil de la seconde manifestation internationale du 12 mai prochain à Stuttgart (Allemagne). Elle sera reliée par satellite avec des événements réalisés en parallèle dans plusieurs pays d’Europe. Des milliers de personnes de tous les pays d’Europe de l’Ouest et de l’Europe centrale sont attendues au Palais des Sports Hans Martin Schleyer de Stuttgart. Plusieurs rencontres se dérouleront de façon simultanée dans différentes villes européennes : depuis Paris jusqu’à Moscou, de Belfast jusqu’à Madrid, de Budapest à Prague. En Italie, à partie de la deuxième moitié du mois de mai, l’expérience de “Ensemble pour l’Europe” sera revécue lors d’une trentaine de rencontres dans les principales villes italiennes. Mais qu’est-ce qu'”Ensemble pour l’Europe” ? C’est une “manifestation- témoignage”, inspirée des valeurs de la fraternité et du partage. Elle souhaite apporter une contribution afin dépasser les préjugés, les nationalismes, les blessures historiques, les conflits sociaux, la peur de l’avenir et la perte d’identité, en réponse aussi à la recherche de sens et de valeurs. “Ensemble”, 250 mouvements et communautés de toute l’Europe lanceront des ponts entre cultures et peuples différents, entre citoyens et institutions, et chercheront à donner un nouvel élan à la construction du continent européen. Au programme Approfondissements historiques, culturels et spirituels de : Ulrich Parzany, pasteur évangélique, leader des initiatives d’évangélisation Pro-Christ ; Nicky Gumbel, Président de Alpha International, né à l’initiative de l’Eglise Anglicane ; Andrea Riccardi, fondateur de la Communauté Sant’Egidio et Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari. Faits de vie et initiatives réalisées en Europe seront au centre de la seconde partie de l’événement. Ils mettront en évidence comment Mouvements et nouv elles communautés   Favorisent la vie de la famille ;  -Ont un impact dans le monde du travail et de l’économie ;  -Edifient des relations de fraternité et de solidarité avec les personnes pauvres et défavorisées ;  -S’engagent pour la justice et la paix dans le monde.  -Favorisent la cohésion dans la ville et répondent aux défis de la société multiculturelle. Dialogue avec des représentants d’Institutions civiles et œcuméniques européennes qui interviendront, dans la première partie, sur ce qui a mûri depuis le premier événement de 2004 et, à la conclusion, sur les perspectives à venir. Parmi les invités : Jacques Barrot, vice président de la Commission européenne ; Romano Prodi, Président du Conseil italien ; Walter Kasper, Président du Conseil Pontifical pour l’unité des chrétiens ; Anastasios Yannulatos, archevêque orthodoxe de Tirana et de toute l’Albanie, qui est l’un des Présidents du Conseil Œcuménique des Eglises ; Arnold de Clermont, président de la Conférence des Eglises européennes et de la Fédération Protestante de France. Un message à l’Europe conclura l’événement : ce sera avant tout une déclaration d’engagement des mouvements et communautés des différentes Eglises chrétiennes et une proposition faite à des personnalités politiques et à la société civile de s’engager. Des moments artistiques de différents pays et cultures s’intercaleront dans le programme et communiqueront la richesse et la variété du patrimoine européen. Depuis 2004… Avant d’être une manifestation, Ensemble pour l’Europe est un chemin de communion inédit entre mouvements et communautés de différentes Eglises, le champ d’expérimentation d’une Europe , “famille de peuples réconciliés”. Une étape de ce chemin a été marquée par la première manifestation de Stuttgart, le 8 mai 2004, qui a touché près de 100 000 européens, présents aux rencontres qui se déroulaient simultanément et, plus largement encore, grâce aux écho donnés par les médias. Un chemin en progression : 170 mouvements et communautés représentés en 2004 ; 250 en 2007. L’événement s’insère dans une série de grandes dates anniversaires : le 50e anniversaire des Traités de Rome (1957-2007). La Semaine Européenne qui rappelle le 8 mai – jour anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale (8 mai 1945) ; le 9 mai – fête de l’Europe, anniversaire de la déclaration historique de Robert Schuman, en 1950, qui proposait la formation d’une communauté au service de la paix, annonciatrice de l’Union Européenne. La manifestation “Ensemble pour l’Europe” sera précédée et préparée par le Congrès “Ensemble en chemin” pour les responsables et les collaborateurs des Mouvements et Communautés, à Stuttgart les 10 et 11 mai 2007. Plus de 20 forums et 16 tables rondes aborderont de nombreux thèmes parmi lesquels : évangélisation, mariage et famille, défense de la vie, engagement politique, immigration, économie, environnement, médias, paix et justice. Promoteurs de l’événement : Friedrich Aschoff, Renouveau charismatique de l’Eglise Evangélique en Allemagne ; Christophe d’Aloisio, Syndesmos – Fraternité de 126 organismes de jeunes orthodoxes ; Nicky Gumbel, Alpha International –Cours d’Evangélisation, nés dans l’Eglise anglicane d’Angleterre ; Chiara Lubich, Mouvement des Focolari ; Michael Marmann, Mouvement de Schönstatt (catholique) ; Helmut Nicklas, YMCA, Association œcuménique internationale de jeunes chrétiens ; Ulrich Parzany, Pro Christ, initiative d’évangélisation née dans l’Eglise évangélique luthérienne ; Gerhard Pross, Coordination des Rencontres périodiques de Mouvements et Communautés évangéliques ; Andrea Riccardi, Communauté Sant’Egidio ; Thomas Römer, YMCA de Munich ; Gérard Testard, Fondacio, né dans l’Eglise catholique en France ; Sœur Anna-Maria aus der Wiesche, Fraternité du Christ de Selbitz, née dans l’Eglise évangélique luthérienne. Pour en savoir plus : www.europ2007.org

Printemps de Prague œcuménique

Brésil – Pour dépasser les disparités technologiques

Le projet prévoit la récupération d’ordinateurs remplacés par des organismes publics ou privés qui renouvellent leur parc, pour les mettre à la disposition d’écoles, de bibliothèques ou d’autres institutions qui ne pourraient pas se le permettre. Pour le réaliser, le ministère du développement économique et la Fondation de la Banque du Brésil ont élu comme partenaire le Centre Afago, « pour le sérieux du travail effectué en faveur des personnes moins favorisées ». Objectif : dépasser les disparités technologiques. A l’inauguration du centre, le président Luiz Ignacio Lula a fait ressortir comment l’accès à la connaissance permet de réduire les différences sociales : « Il est moins onéreux, a-t-il affirmé, de construire des écoles que des prisons ». Et il s’est engagé, d’ici fin 2010, à doter toutes les écoles publiques d’une connexion internet. Personnes présentes à l’inauguration : en plus du président Lula et de sa femme, le Ministre du développement économique, M. Paulo Bernardo, le Gouverneur de la Banque du Brésil, M. Jacques Penna, le Président du District Fédéral de Brasilia, des députés fédéraux et de district, et des journalistes représentant les titres brésiliens les plus importants, plusieurs chaînes nationales de télévision. Au cours de la visite du centre Afago, le Président Lula s’est entretenu avec plusieurs jeunes volontaires du centre, dont certains sont aidés depuis leur petite enfance par « les parrainages », ou soutien des enfants à distance, mis en œuvre par le Centre Afago, en collaboration avec le mouvement Familles Nouvelles. « En parlant avec R. quelques minutes – a dit M. Lulla -, j’ai compris qu’il sera toujours un homme avec une grande âme, disposé à aider les autres car il l’a appris, depuis qu’il est petit, grâce à l’insertion dans une communauté. » Qu’est-ce que le Centre Afago ? Dans les années 90, face à la très grave situation des enfants des rues, et en parallèle avec le lancement de la part du Mouvement Familles Nouvelles du projet des « parrainages » – connu aussi sous le nom de « soutien à distance », une association s’est constituée. L’association Afago aide aujourd’hui 220 enfants et adolescents de 4 à 14 ans qui fréquentent le Centre. Là, ils peuvent bénéficier des repas, faire des activités pédagogiques, informatiques et sportives.

Printemps de Prague œcuménique

Ensemble pour l’Europe

11 000 participants de toute l’Europe se réuniront au Palais des Sports Hanns Martin Schleyer. L’événement sera en liaison par satellite avec plusieurs rencontres qui auront lieu en même temps dans plusieurs villes européennes. Cet événement témoigne d’un fait nouveau dans l’histoire de l’Europe : le lien de communion qui grandit et s’approfondit entre des communautés et des mouvements laïcs de plusieurs Eglises et qui relie, tel un filet, les différents points du continent européen, depuis l’Atlantique jusqu’à l’Oural. Préfigurant la richesse que constitue l’unité dans toute sa diversité, il veut offrir à l’Europe sa contribution « de peuple ». Dans la phase difficile que traverse l’Europe en ce moment – difficultés dans le domaine social, culturel, politique, spirituel – la manifestation Ensemble pour l’Europe 2007 voudrait témoigner, surtout par des faits de vie, de la lumière inépuisable qui jaillit de l’Evangile mis en actes dans les différents domaines : famille, vie ensemble dans des villes toujours plus multiculturelles et pluri religieuses, économie, politique, nouvelles pauvretés, écologie. La manifestation « Ensemble pour l’Europe » sera précédée et préparée par le Congrès « Ensemble en chemin» pour les responsables et collaborateurs des Mouvements et Communautés. Il aura lieu, toujours à Stuttgart, le 11 mai 2007.

Printemps de Prague œcuménique

Les opérations « copains de classe à distance » se multiplient

  35 projets dans 29 pays du monde : 1847 bourses d’étude financées en 5 ans. C’est un réseau de réciprocité, activé à l’échelle de la planète entre les « School-mates » : les copains de classe à distance, un projet des Juniors pour un Monde Uni (Mouvement des Focolari) qui, d’année en année, implique toujours plus d’écoles. 455 bourses d’étude ont été remises en 2006. Mais qu’est-ce que l’opération Schoolmates ? Avec ce projet, les Juniors pour un Monde Uni promeuvent des liens entre les écoles : des classes de différents pays correspondent pour échanger leurs richesses réciproques et partager cultures, langues, traditions et initiatives déjà en cours pour bâtir un monde plus uni. Un fonds de solidarité permet de soutenir des bourses d’étude en faveur de jeunes des pays plus défavorisés. Quel est l’engagement pris ? La classe ou le groupe qui souhaite adhérer au projet s’engage, pour commencer, à vivre la Règle d’or – Fais aux autre ce que tu voudrais que l’on fasse pour toi. Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse ! – à correspondre avec d’autres classes ou groupes et à assumer des bourses d’étude. Chaque classe pourra s’engager pour une bourse d’étude annuelle, avec 1 euro par mois, pour chaque jeune qui souhaite apporter sa part. Il est possible de contribuer par des économies personnelles, ou en mettant en action toute la classe par des activités variées, toutes à inventer. Une de ces initiatives, par exemple, est devenu désormais un rendez-vous attitré des Juniors pour un Monde Uni d’Italie : ce sont les Foires de printemps. En 2007, 30 projets sont en cours de réalisation, dans 26 pays. Nous présentons ici deux d’entre eux. Pour contrebalancer le phénomène d’abandon des études en Albanie. Le manque de ressources financières et l’absence d’un programme national d’éducation sont parmi les causes de l’écroulement du système scolaire albanais, ces dernières années. Parmi les problèmes les plus sérieux : les faibles salaires des enseignants, le manque de matériel de formation et de locaux adaptés. Le projet tend à donner la possibilité à beaucoup enfants – appartenant aux classes sociales les plus démunies -, de fréquenter l’école obligatoire, et de pouvoir entreprendre des cours de formation professionnelle ; ceci, afin d’ouvrir aux jeunes des perspectives d’avenir et de leur permettre de contribuer, une fois devenus adultes, à la vie et au développement de leur pays. Pour en savoir plus sur ce projet : http://www.school-mates.org/progetti/main_albania_ita.html Bandra la “reine des quartiers périphériques” de Bombay. Soutien à des jeunes en marge de la société. A Bombay (20 millions d’habitants), l’urbanisation galopante a amené la formation d’immenses bidonvilles. Des masses de personnes sont attirées en ville par l’espoir de recevoir au moins un salaire minimum et elles se retrouvent là, vivant dans des conditions d’extrême pauvreté. Les enfants des bidonvilles, avant de se rendre à l’école, travaillent pour tenter de gagner quelque chose et, pour cela, ils arrivent en classe déjà fatigués. Même s’ils étudient avec sérieux et de tout leur coeur, ils sont souvent confrontés à l’échec. 16 bourses d’étude leur sont actuellement attribuées pour qu’ils parviennent à terminer leurs études et à trouver à l’avenir un travail qualifié. Pour en savoir plus sur ce projet : http://www.school-mates.org/progetti/main_india_bandra_ita.html

Printemps de Prague œcuménique

Joyeuses Pâques, fête de la résurrection !

 « A trois heures, Jésus cria d’une voix forte : “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?” » (Mc 15,34) Dipinto di Annemarie BaumgartenJésus abandonné ! Tu nous apprends de façon divine et héroïque en quoi consiste l’amour. Pour que nous ayons la Lumière, tu t’es fait « obscurité ». Pour que Dieu soit en nous, tu l’as éprouvé loin de toi. Pour que nous possédions la sagesse, tu t’es fait « ignorance ». Pour que nous ayons la vie, tus as éprouvé la mort. Pour que nous revêtions l’innocence, tu t’es fait « péché ». Pour que nous puissions espérer, tu as presque éprouvé le désespoir… Pour que le ciel soit nôtre, tu t’es senti abandonné. Jésus abandonné ! Tu nous donnes la certitude qu’en te revivant, chacun de nous peut donner, à l’endroit où il vit, l’élan indispensable et décisif au changement de cap que l’humanité attend, en y faisant rayonner la lumière de la résurrection. Chiara Lubich

« En chemin vers l’unité de l’humanité. Proposition chrétienne et proposition du courant gandhien »

Artistes: quelle vocation pour notre époque ?

“Artistes : quelle vocation pour notre époque ?” Interpellés par cette interrogation, des peintres, des sculpteurs, des metteurs en scènes, des acteurs, des musiciens, professionnels et amateurs dans ces différentes disciplines artistiques, provenant de 20 pays (Inde, Corée, Argentine, Brésil, Europe…), se rencontreront du 13 au 15 avril au Centre Mariapolis de Castelgandolfo (Rome) pour leur deuxième Congrès international. Les organisateurs ? Le groupe “Clarté”. Il est constitué d’artistes qui voudraient apporter leur contribution pour réaliser un art porteur de lumière dans la nuit culturelle de cette époque en profonde mutation. La caractéristique de Clarté – qui s’inspire de la spiritualité de l’unité, de Chiara Lubich – est le dialogue entre artistes. L’inspiration – telle est leur conviction -, naît aussi de ces liens et de ce dialogue. Objectif de la rencontre Alors que, dans l’art moderne contemporain prédomine souvent “la perte du centre”, l’exclusion de tout point de référence, ce Congrès voudrait promouvoir un art renouvelé par une expérience humaine et spirituelle, universelle. Un art qui, justement parce qu’il s’adresse à l’homme dans toute sa personne, peut devenir le lieu de la pleine réalisation de l’homme. Le programme Comme c’est énoncé dans le titre, le Congrès poursuivra quatre pistes : inquiétudes, espérance, lumière, perpectives. Il prévoit notamment : A l’ouverture, “Le cours magistral” de chiara Lubich sur l’art, à l’occasion du doctorat honoris causa dans le domaine de l’art, qui lui a été conféré par l’université catholique de Maracaïbo (Venezuela). La sociologue brésilienne, Vera Araujo parlera de la contribution que l’art peut apporter dans la société d’aujourd’hui. “L’art, acteur dans la ville” : une présentation d’initiatives artistiques qui suscitent un réveil des valeurs et la cohésion social dans les contextes culturels et sociaux les plus variés. Par exemple, dans des villes comme Naples, Caracas (Venezuela) et Jérusalem, où est né un orchestre composé de Palestiniens et d’Israéliens. Un grand espace sera réservé au dialogue, en session plénière et en groupes. En conclusion, présentation de “Dons de lumière” : entretien de Chiara Lubich avec un groupe de croyants hindous (video).

Parole de vie d'avril 2007

Le jour de la fête de la Pâque, Jésus partage son dernier repas avec ses disciples. Après avoir rompu le pain et fait circuler la coupe de vin, il leur donne son dernier enseignement : dans sa communauté le plus grand prendra la place du plus jeune et celui qui commande la place de celui qui sert.
D'après le récit de Jean, Jésus accomplit aussi un geste significatif pour indiquer les rapports nouveaux qu'il est venu instaurer parmi ses disciples : il leur lave les pieds, ce qui contredit toute logique de supériorité et d'autorité (rappelons-nous que, lors de ce dernier repas, les apôtres se demandaient lequel d'entre eux pouvait être considéré comme le « plus grand »).

« Moi, je suis parmi vous comme celui qui sert »

« Aimer signifie servir. Jésus nous en a donné l'exemple » nous rappelle Chiara Lubich . Or l’image du mot « servir » n’est pas toujours valorisante. Ne considérons-nous pas comme inférieurs ceux qui servent ? D’autre part, nous désirons tous être servis. Nous l'exigeons des institutions publiques (les personnes qui détiennent les plus grandes charges ne s'appellent-elles pas des « ministres » ?), des services sociaux (désignés justement comme des « services »). Nous sommes reconnaissants au vendeur de bien nous servir, à l'employé de s'occuper rapidement de notre affaire, au médecin et à l'infirmière de prendre soin de nous avec compétence et attention…
Si nous attendons cela des autres, les autres en attendent peut-être autant de nous.
La parole de Jésus nous fait comprendre que, comme chrétiens, nous avons une dette d'amour envers tous. Devant chaque personne avec laquelle nous vivons ou que nous rencontrons au travail, nous devrions pouvoir dire, comme le Christ et avec lui :

« Moi, je suis parmi vous comme celui qui sert »

Chiara Lubich nous rappelle encore que le christianisme consiste à « servir, servir tous les êtres humains, voir en tous des supérieurs. Si nous, nous sommes les serviteurs, les autres sont les patrons.
Servir, servir. Nous efforcer d’être les premiers dont parle l’Évangile, oui bien sûr ! mais en nous mettant au service de tous. Le christianisme est une chose sérieuse, non pas un vernis superficiel, du genre : une pincée de compassion, un brin d’amour et une petite monnaie pour les pauvres. Pas du tout. Car il est facile de faire l’aumône pour avoir la conscience tranquille puis d’exercer son autorité en dominant et même en opprimant les autres. »
Mais comment servir ? Dans ce discours, Chiara utilise deux simples mots « vivre l'autre ». Cela veut dire « comprendre l'autre du dedans, dans ses sentiments, porter ce qui lui pèse ». Elle prenait l'exemple des enfants : « Les enfants veulent que je joue avec eux : eh bien jouons ! ». Quelqu’un à la maison voudrait regarder la télévision ou a envie de faire une promenade ? Je pourrais me dire que c'est une perte de temps. « Non, ce n'est pas perdre son temps, c'est de l'amour, c'est du temps gagné, car il faut “se faire un” par amour ». « Mais, dois-je vraiment apporter sa veste à Untel qui doit sortir ? Dois-je vraiment servir à table » ? Oui, car « le service que Jésus demande n'est pas un service théorique, un sentiment de service. Jésus parlait d'un service concret, qui requiert l'usage de nos muscles, de nos jambes et de notre tête ; il faut vraiment servir ».

« Moi, je suis parmi vous comme celui qui sert »

Comment vivre cette Parole de vie ? Nous le savons maintenant : en prêtant attention à l'autre et en répondant promptement à ses exigences, en l'aimant dans les faits. Il s'agira parfois d'améliorer notre propre travail, de l'accomplir avec toujours davantage de compétence et de perfection, car ainsi on sert la communauté. Dans d'autres circonstances nous répondrons à des demandes d'aide particulières, venues de loin ou de près, pour soulager des personnes âgées, ou au chômage, ou handicapées, ou encore des personnes seules. À des demandes qui nous parviennent de pays lointains de la part de personnes victimes de catastrophes naturelles, ou à des demandes de parrainages, de soutien de projets humanitaires. Ceux qui détiennent l'autorité éviteront tout comportement de domination, se rappelant que nous sommes tous des frères et des sœurs.
En agissant toujours avec amour, nous découvrirons, comme le dit un ancien dicton chrétien, que « servir c'est régner ».

Fabio Ciardi et Gabriella Fallacara

Printemps de Prague œcuménique

« Les autres et nous » : à l’école de la solidarité

Un projet de solidarité – Dans le cadre de la campagne humanitaire « Le cœur fond », lancée par la chaîne de supermarchés italiens Unicoop, un projet a été lancé : « Les autres et nous. » Son objectif : sensibiliser les étudiants des écoles supérieures de Toscane au thème du partage, en les impliquant en première personne dans des expériences de solidarité dans des régions du monde défavorisées. Parmi les différents terrains d’intervention, le Cameroun a été choisi, avec le site de Fontem où le Mouvement des Focolari est présent depuis plus de 40 ans. Et, en collaboration avec les Focolari de Toscane et ceux de Fontem, quelques interventions ont été engagées en faveur de la tribu des Mundani. En voyage – Du 14 au 24 février, un groupe de 20 personnes engagées dans le projet  s’est rendu à Fontem. Parmi elles : Claudio Vanni, dirigeant d’Unicoop, Massimo toschi, assesseur de la Région toscne, Piero Taiti, directeur sanitaire de l’hôpital de Prato (près de Florence), Sept étudiants de l’Institut Technique « Dagomari » de Prato, accompagnés d’une enseignante. Des structures en plein développement – La visite au nouveau département des maladies infectieuses de l’hôpital de Fontem a suscité un grand intérêt, de même d’ailleurs que celle aux nouveau terrain de volley du Collège. Mais l’objectif des jeunes visiteurs italiens était le village de Besali, dans la région des Mundani, une tribu de 8 000 personnes. Le voyage pour y parvenir est aventureux : 58 km de piste en pleine forêt, la traversée de cours d’eau sur des ponts de fortune ou à gué, étant donné que l’on était encore dans la saison sèche. Mais, à l’arrivée, la fatigue et les désagréments du voyage ont été effacés par l’accueil chaleureux du Fon, le chef de tribu, par les dignitaires et toute la population du village en fête. Mais pourquoi justement Besali ? Pour répondre à une demande d’aide pour les nombreux adolescents qui n’ont pas la possibilité d’aller à l’école. La chaîne de magasins Unicoop a accepté la proposition d’insérer l’école de Besali parmi ses projets humanitaires. Par le passé, les dirigeants de cette chaîne de supermarchés s’étaient déjà montrés très intéressés par l’expérience de Fontem, offrant volontiers leur collaboration pour compléter l’installation du système électrique, dans le nouveau département des maladies infectieuses. A présent, la construction de l’école élémentaire de Besali a été entreprise, sur un terrain offert par le Fon et quelques dignitaires du village. Les travaux, réalisés au milieu de beaucoup de difficultés logistiques, en arrivent désormais à leur phase finale.

Printemps de Prague œcuménique

Chine – Europe : « Une nouvelle route de la soie »

C’est l’heure de la Chine : l’Europe et la Chine vivent un processus de rapprochement qui est en train de s’accélérer. L’objectif de ce séminaire, ouvert aux journalistes, est d’offrir un lieu de rencontre entre ces deux univers. La catégorie de l’interdépendance, sur laquelle portent les travaux du séminaire, veut surtout faire connaître les aspects qui favorisent la rencontre authentique entre peuples et cultures, et dépasser la désinformation, les stéréotypes, les difficultés de communication et les malentendus injustifiés. L’initiative s’insère dans le cadre des « Journées de l’interdépendance  -personnes, peuples, Etats pour un monde plus uni ». L’édition 2006 avait abordé le rapport entre occident et monde islamique. De nombreuses questions doivent être débattues : développement des ordres législatifs, art et traditions culturelles, religions, mass médias, société civile, droits de l’homme, liberté d’opinion, problème écologique. Seront mis en présence des chercheurs et des journalistes européens qui s’intéressent d’une manière ou d’une autre à la Chine, et des intervenants chinois, témoins et acteurs de sa civilisation millénaire. Parmi les interrogations – De quelle manière la Chine actuelle réussit-elle à concilier sa tradition pluri millénaire et son énorme effort d’innovation ? Existe-t-il un nouvel espace pour les religions et la vie spirituelle dans la Chine d’aujourd’hui, à mi chemin entre le communisme et le libéralisme ? Connaissons nous nos Chinatown ? Existe-t-il des expériences d’intégration réussie en Italie ? Une société civile qui s’accroît – « Les signaux qui proviennent de la Grande Muraille – écrit Michele Zanzucchi dans un récent reportage dans Città Nuova (n°4 2007) – sont évidents, parfois contradictoires mais toujours stimulants. Un milliard trois cents millions de personnes, un pays uni depuis 221 avt J.-C., une nation d’une puissance économique et sociale incroyable, qui regroupe 55 ethnies différentes. Au moment du plus grand développement économique, s’accroît la demande interne de démocratie et de respect des droits de l’homme. Et cela se produit, non pas par l’intermédiaire de la politique, mais grâce à cette société civile qui s’accroît de façon impétueuse. Peut-être faut-il regarder ce monde avec plus d’attention pour comprendre où va la Chine. »

« Espérer contre toute espérance »

En un passage de son journal datant de quelques années Chiara M. écrivait : « Se débattre dans cette obscurité douloureuse, solitaire et l’âme en pleurs, un cri silencieux, infini, adressé au ciel en un écho sans fin. Mais où es-tu ? Pourquoi ne parles-tu pas ? Que fais-tu pendant que je hurle ma douleur, mon impuissance, ma solitude ? Je me disais : serre les dents et croie malgré tout. Croire au-delà du croyable, du possible, tout perdre. Rien, il ne devait rien rester. Je sentais mon âme pleurer. Il ne m’est rien resté, un rien rempli du tout, seulement Dieu ». À la fin de mes études, j’ai commencé à travailler comme infirmière à l’hôpital de ma ville, Trente, en Italie du nord. Tout me plaisait : voyager, jouer de la guitare, faire de la photo, lire, apprendre des langues étrangères, connaître d’autres peuples et d’autres cultures, l’alpinisme ou la mer, chanter autour d’un feu de bivouac ou m’extasier du jeu de lumière du soleil à travers les feuilles des arbres de la forêt. J’avais programmé de me rendre à Fontem, au Cameroun, une de nos cités-pilotes, pour étendre mon champ d’expérience car je désirais élargir mon bagage culturel et humain. Mais je n’avais pas tenu compte des imprévus. Suite à la prise d’un médicament, j’ai eu une réaction violente, inexplicable, à tel point que j’ai dû être hospitalisée immédiatement dans le service où je travaillais. À partir de là, a commencé un calvaire fait d’examens médicaux, d’hospitalisations, de consultations dans d’autres villes et dans d’autres hôpitaux, de traitements et tentatives de traitements de toute nature, d’espoirs et d’attentes, de déceptions, d’impuissances, mais surtout de grandes, très grandes douleurs que même la morphine ne pouvait éliminer et qui n’ont jamais pu être éliminées. Ma démolition physique a commencé lentement et a continué constamment, goutte à goutte, chaque jour. Je me souviens du moment où j’ai remis pour la dernière fois ma guitare dans son étui. Je pleurais car je sentais que c’était vraiment la dernière fois. Les mains me faisaient trop mal et je savais que chaque aggravation était sans retour. Une autre fois, à la suite d’une erreur sur un médicament, j’ai failli perdre une jambe. Et là, vraiment, je ne serai pas arrivée à dépasser seule cette nouvelle épreuve. Les paroles d’une amie du Mouvement m’ont aidé à ne pas sombrer dans le désespoir : « Tu connais cette douleur. Nous la portons ensemble, mais si tu n’y arrives pas, ne te préoccupe pas, nous la porterons pour toi ». La réalité qui marquait mon corps n’a pas changé mais en moi, je sentais la force de l’unité. Il y a eu des moments où cela a été terrible de dire « Oui » a Dieu. « Oui » à la perte de mon travail que j’aimais énormément, « Oui » à me trouver définitivement sur ce fauteuil roulant. En y pensant, c’est de la folie de Lui dire « Oui » constamment, avec ténacité, continuellement. C’est une folie de se jeter dans le vide, de se fier uniquement à Lui, de lui donner carte blanche, de le laisser agir. Et pourtant, paradoxalement, chaque chute apparente dans le vide, dans le noir, devient un plongeon dans la lumière et mon associé ne finit jamais de me surprendre. Tu sais, il y a un an, il m’a donné la possibilité d’écrire un livre intitulé « Amour cruel et très doux » où je raconte cette expérience.  Chaque jour, je reçois des e-mails, des lettres de personnes qui ouvrent leur cœur, qui se confient à moi, qui se remettent à espérer. Grâce à ce « Oui » radical que je Lui dis, à mon associé.

Printemps de Prague œcuménique

Paraguay : le Prix « Thomas More 2006 » décerné à Chiara Lubich

Ce Prix « Thomas More 2006 » a été reçu en son nom par Esperanza Aid et Mauro de Souza, coresponsables du Mouvement des Focolari au Paraguay. Dans un message, Chiara Lubich a souhaité à l’université une année riche d’initiatives qui, par les valeurs chrétiennes et profondément humaines qu’ils promeuvent, contribuent toujours plus à la fraternité universelle. Avant la remise du prix, on a donné lecture de la motivation : « A Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, Œuvre de Marie, pour son grand engagement en faveur de l’unité et de l’œcuménisme. Pour la contribution de son charisme à la proposition de l’Economie de Communion, en réponse aux nombreuses inégalités qui frappent aujourd’hui l’humanité. Pour la construction de la paix dans un monde uni. » Chiara Lubich fait partie des personnalités récompensées, le 27 décembre dernier, par l’Institut Thomas More, de la Faculté de sciences juridiques et diplomatiques de l’université catholique de Asuncion. Avec elle Mgr Elio Sgreccia, président de l’Académie Pontificale pour la vie, M. José antonio fortea, théologien espagnol qui est venu cette année au Paraguay, et la Conférence Episcopale du Paraguay qui célébrait ses 50 ans. Le Paraguay a une riche histoire, marquée non seulement par des guerres, des conquêtes et des révolutions mais, notamment, par la rencontre – non sans souffrances – de la culture aborigène guarani et de la culture européenne. Un pays bilingue, où l’on parle l’espagnol et le guarani. En 1964, un premier groupe de paraguayens participe à une Mariapolis en Argentine. Le Mouvement des Focolari est présent aujourd’hui au Paraguay, avec des personnes engagées dans différents secteurs de la société et de l’Eglise pour y apporter des semences de fraternité, sur cette terre riche de potentialités. Un seul exemple : le témoignage de l’engagement politique de Cesar Romero.

Printemps de Prague œcuménique

Témoignage de Ginetta Calliari : l’Evangile, révolution sociale

  Le 8 mars 2007, à six années de distance du décès de Ginetta Calliari, une des principales figures du Mouvement des Focolari au Brésil, l’Eglise catholique, avec l’introduction de son procès de béatification, a donné le coup d’envoi de l’étude sur sa vie dans la perspective de la faire reconnaître comme modèle de vie chrétienne. L’ouverture du procès a eu lieu à la cathédrale d’Osasco, près de Sao Paulo au Brésil. Des personnalités de la société civile, du monde religieux et du monde politique ont trouvé en Ginetta Calliari un leader spirituel et une source d’inspiration pour leurs idéaux et leurs actions. Pendant les 42 années passées sur cette terre, Ginetta n’a pas économisé ses forces pour répandre la culture de la fraternité et l’idéal de l’unité, caractéristiques des Focolari. Avec une foi inconditionnelle dans la force de transformation de l’Evangile, elle a entraîné dans cette aventure des milliers de brésiliens et a suscité de nombreuses œuvres sociales et culturelles. Elle a été l’un des premiers soutiens de l’Economie de communion, projet lancé – justement au Brésil – par Chiara Lubich, pour contribuer à combler le fossé entre riches et pauvres, amenant des entreprises de production et de services des secteurs les plus variés, à donner une destination sociale à une partie de leurs bénéfices. Née à Trente, en Italie, Ginetta Calliari (1918-2001), a été aux côtés de Chiara Lubich dès les débuts du Mouvement des Focolari, dans les années 40. En 1959, elle était parmi les premiers jeunes focolarini à partir pour le Brésil, premier pays en dehors de l’Europe où le Mouvement des Focolari s’est diffusé. Le Brésil compte à ce jour 300 000 adhérents environ et 61 centres.

Mars 2007

Cette Parole de vie est extraite d’un texte qui chante l’intervention de Dieu qui a libéré son peuple de l’exil à Babylone. Tout au long de son histoire, Dieu ne cesse d’intervenir chaque fois que le peuple est abattu, découragé et tenté par le mal. Chacun de nous peut se retrouver, lui aussi, dans cette image contrastée : d’une part l’incertitude, voire l’anxiété, du semeur concernant le grain qu’il a semé (la saison sera-t-elle bonne ? Le blé lèvera-t-il ?), mais aussi d’autre part la joie de la moisson attendue.

« Qui a semé dans les larmes moissonne dans la joie ! »

Quand nous pensons à notre vie, écrit Chiara Lubich, nous l’imaginons souvent dans l’harmonie « d’une série de journées se déroulant dans la paix et l’ordre, avec le travail bien accompli, les études, le repos, les moments en famille, les rencontres, le sport, les loisirs. […] Le cœur humain espère toujours qu’il en sera ainsi, et jamais autrement. Mais, notre “saint voyage” peut ensuite se révéler différent lorsque Dieu en a décidé ainsi. Il veut ou permet l’introduction dans notre projet d’autres éléments pour donner à notre existence son vrai sens et la conduire au but pour lequel elle a été créée. […] Mais pourquoi cela ? Dieu voudrait-il la mort ? Non, au contraire, Dieu aime la vie, et une vie pleine, tellement féconde que jamais – malgré notre désir de perfection, d’harmonie et de paix – nous n’aurions pu l’imaginer. »1
L’image suggérée par la Parole de Vie arrive à propos : le semeur jette un grain destiné à mourir, signe de nos fatigues et de notre souffrance, puis le moissonneur recueille le fruit de l’épi qui a jailli de cette mort : « Si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul ; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance. »2
« Dieu veut que, pendant notre vie, nous connaissions une certaine mort – ou même plusieurs – mais cela pour porter du fruit en accomplissant des actions dignes de lui et non de nous-mêmes, simples mortels. Le véritable sens de notre existence, c’est cela : une vie riche, pleine, surabondante, une vie qui soit un reflet de la sienne. »3

« Qui a semé dans les larmes moissonne dans la joie ! »

Comment vivre cette Parole de vie ? Nous guidant dans la façon de vivre la parole, Chiara précise : « Valorisons les souffrances, petites ou grandes, mettons-les à leur vraie place. Reconnaissons que les efforts, les sacrifices pour aimer notre prochain ont toute leur valeur : cela nous est demandé expressément. »4 Cette souffrance engendre la vie !
Et cela sans jamais capituler, même quand nous ne voyons pas le résultat, sachant que parfois « l’un sème et l’autre moissonne ».5 Quel sera l’avenir des enfants que nous cherchons à éduquer le mieux possible ? Qui verra les fruits de mon engagement politique ou social ? Ne nous lassons jamais de faire le bien6, les fruits viendront de toute façon, peut-être beaucoup plus tard… peut-être différents, mais il y en aura.
Une espérance, une certitude sont devant nous, une destination sûre au bout du chemin de la vie. Les difficultés, les épreuves, les contrariétés qui parfois nous oppressent, sont le passage obligé qui nous ouvre au bonheur et à la joie. « Et alors, avançons ! Regardons au-delà de chaque douleur. Ne nous arrêtons pas à cette épreuve. Croyons à la moisson qui viendra. »7

« Qui a semé dans les larmes moissonne dans la joie ! »

Patricia, 22 ans, est assistante de direction. « Dès le début, confie-t-elle, j’ai cherché à améliorer mon travail et la qualité des relations avec mes collègues, pour que chacun se sente valorisé et épanoui. » Mais souvent, elle doit aller à contre-courant pour rester fidèle jusqu’au bout à son idéal. Elle raconte : « Une personne importante de mon milieu de travail, qui jouissait de certains privilèges, avait un comportement nettement malhonnête. Je devais le lui dire. » Pour avoir exprimé ses convictions, Patricia perd son emploi. « J’ai souffert terriblement, mais dans le même temps, j’étais dans la paix, parce que j’avais agi de façon juste. » Elle ne désespère pas, forte de sa conviction d’avoir un Père à qui tout est possible et qui l’aime au-delà de toute mesure. Dans la situation que traverse son pays, le Paraguay, il lui semble impossible de trouver du travail. Et pourtant, le soir même, il lui arrive deux offres d’emploi. Son nouveau poste, mieux adapté à sa formation, lui convient mieux que le précédent.

Fabio CIARDI et Gabriella FALLACARA

1 Conversation de Chiara Lubich du 25 février 1988, inédite en français.
2 Jn 12,24.
3 Conversation du 25 février 1988, cit.
4 Conversation de Chiara Lubich du 23 juin 1988, inédite en français.
5 Jn 4,37.
6 Cf. Gal 6,9.
7 Conversation du 25 février 1988, cit.

(suite…)

De nouvelles pistes de réponses aux défis lancés à la pratique médicale

De nouvelles pistes de réponses aux défis lancés à la pratique médicale

Une physionomie du monde de la médecine dotée de beaucoup d’aspects novateurs : telle est la réalité qui est ressortie des travaux du 1er congrès international qui s’est déroulé les 16 et 17 février dernier à la Polyclinique Gemelli de Rome. Cette session a eu lieu en liaison par satellite avec 54 points du monde : Japon, Sibérie, Tanzanie, Etats-Unis, etc. Au centre des travaux de ces deux jours, un thème devenu désormais inéluctable : « Communication et relations dans le milieu de la médecine. » Sur le front du traitement du sida, un nouveau modèle culturel, en cours de réalisation dans quelques pays d’Afrique et les fruits de la collaboration entre hémisphères nord et sud ont été présentés. Parmi ces collaborations, on peut citer le projet entre l’université de Florence et la région toscane, et l’hôpital de Fontem en plein cœur de la forêt nord camerounaise. Parmi les « bonnes pratiques », ces réalisations ont démontré scientifiquement, comme une évidence, l’efficacité de la relation dans ce domaine. Les grande mutations en cours dans le monde la santé – notamment la relation médecin-malade -, ont été abordées durant ces deux journées de travail intenses par les 46 rapporteurs de 17 pays, aux compétences les plus diversifiées, chercheurs engagés dans les différents secteurs de la médecine.  « Nous pourrions définir la relation comme une composante essentielle de la médecine du XXIe siècle. »Telle est la constatation qui résonnait comme un défi dès les premiers moments du congrès. D’où les nouvelles voies qui s’ouvrent dans le domaine de la formation – comme, par exemple, la proposition de nouvelles matières d’étude dans les universités et les écoles de spécialisation – et dans le développement des modèles d’application. Le Congrès répondait ainsi aux messages du pape Benoît XVI qui – entre autre chose – invitait les 600 participants à « découvrir de nouvelles voies pour parvenir à une toujours plus grande authenticité des relations dans monde de la médecine » ; et de Chiara Lubich qui leur souhaitait que le Congrès soit pour eux « une stimulation et permette un renouvellement dans leur travail pour construire des rapports authentiques de fraternité, ceci afin que l’engagement culturel soit soutenu par une réelle expérience de vie communautaire ». Des représentants des Institutions ont donné leur apport durant le Congrès, notamment le ministre italien de la santé, Mme Livia Turco, qui s’est rendue présente par un message, le Président de la Commission Hygiène et Santé du Sénat italien, M. Ignazio Marino et plusieurs universitaires. Les différents messages sont publiés sur www.mdc-net.org

Printemps de Prague œcuménique

« Les ayant aimés, il les aima jusqu’au bout »

Samedi 17 février, « le Père a rappelé à lui don Silvano Cola », décédé subitement d’un arrêt cardiaque, au Centre sacerdotal de Gottaferrata où il vivait avec d’autres prêtres. Il était responsable de la branche des prêtres diocésains qui s’est formée dès les années 50 au sein du Mouvement des Focolari naissant. Don Silvano a été parmi les premiers prêtres qui, au contact des Focolari, ont trouvé une nouvelle impulsion pour vivre leur ministère : dans l’unité qui jaillit de la réciprocité de l’amour évangélique, central dans la spiritualité de l’unité. Communiquant la nouvelle de sa mort, Chiara Lubich a fait ressortir la « générosité infatigable » avec laquelle il a rempli sa tâche au service du monde des prêtres : « Les ayant aimés, il les aima jusqu’au bout. » Ces dernières années, don Silvano Cola avait partagé avec Valeria Ronchetti, une des premières focolarines, la responsabilité du secrétariat institué par la fondatrice des Focolari pour promouvoir la communion entre mouvements ecclésiaux et nouvelles communautés. Ce secrétariat avait été mis en place en réponse au souhait de Jean-Paul II, après la grande rencontre qui les avait réunis place Saint-Pierre, la veille de Pentecôte 1998. Don Silvano Cola est né à Camerino (Macerata) le 22 janvier 1928 et il a été ordonné prêtre à Turin, le 27 juin 1950. En accord avec son archevêque, en 1964, il s’est installé au Centre du Mouvement des Focolari, à Rocca di Papa (près de Rome). En 1990, il a pris part en tant qu’auditeur au Synode des évêques sur la formation sacerdotale. Il était actuellement un des membres du Conseil général des Focolari. Ses funérailles ont lieu mardi 20 février, à 14h30, au Centre Mariapolis de Castelgandolfo (Rome), rue saint Jean-Baptiste de la Salle.  

Comment répondre à « la nuit » que traverse l’humanité

Le Liban, au bord d’une nouvelle guerre, le Sud Soudan et la situation apocalyptique du Darfour, le Pakistan, carrefour du terrorisme international… telle est la provenance de quelques-uns des participants à cette 31e rencontre des évêques amis du Mouvement des Focolari, qui se déroule près de Rome, du 3 au 9 février. Benoît XVI les recevra lors d’une audience spéciale le jeudi 8 février au matin. Le même jour, à 13 heures, est prévue une rencontre avec les journalistes : ils seront interpellés sur leur engagement et celui de leurs Eglises locales respectives, notamment dans quelques-unes des régions du monde les plus travaillées (Lieu du RV via Paolo VI, 25 – salle de l’Augustinanum). Le thème de leur rencontre de cette année : « Le Christ crucifié et abandonné, lumière de la nuit culturelle. » « L’humanité et l’Eglise – explique le card. Miloslav Vlk, archevêque de Prague et modérateur de cette rencontre – sont aux prises avec des défis particuliers que Jean-Paul II n’a pas hésité qualifier de « nuit obscure » de notre époque. Une telle situation ne comporte pas seulement des risques mais également, comme l’a souligné Benoît XVI, la possibilité d’un nouveau commencement : d’une nouvelle et énergique annonce de Dieu, comme Amour, qui porte à une vision de la vie humaine, centrée sur le don de soi et sur le partage. Une contribution essentielle sur ce thème a été préparée par Chiara Lubich. Un autre thème important de la rencontre : la collaboration des Mouvements et Communautés de laïcs de différentes Eglises pour un témoignage commun, qui s’exprimera le 12 mai prochain, lors de la 2e Journée « Ensemble pour l’Europe », à Stuttgart et, simultanément, dans de nombreuses villes européennes.

Février 2007

Y a-t-il une manière plus intelligente de vivre que de placer notre propre vie dans les mains de Celui qui nous l’a donnée ? Il est Amour et veut notre bien. Ne pouvons-nous donc pas nous fier à Lui aveuglément ?
En proclamant cette « bénédiction » le prophète Jérémie utilise une image chère à la tradition biblique, celle d’un arbre planté au bord d'un ruisseau. Il ne craint pas la saison chaude, ses racines sont bien alimentées, son feuillage reste vert et il porte du fruit en abondance.
Tandis que celui qui place son espérance en dehors de Dieu – par exemple dans le pouvoir, la richesse, les amitiés influentes – est comparé à un arbuste planté en terre aride, rabougri, qui a du mal à grandir et ne porte pas de fruit.

« Béni, l'homme qui compte sur le Seigneur »

C’est dans les situations désespérées que nous pensons à nous tourner vers le Seigneur : maladie incurable, insolvabilité, danger de mort… Il ne peut en être autrement puisque l’impossible aux hommes est possible à Dieu. Mais si Dieu peut tout, pourquoi ne pas avoir recours à Lui à chaque instant de notre vie ?
C’est à une communion constante avec le Seigneur, bien au-delà des situations de crise, que nous invite la Parole de vie de ce mois, car nous avons toujours besoin de l’aide de Dieu. Et il est donc béni, c’est-à-dire qu’il a trouvé la joie et la plénitude de vie, celui qui maintient un rapport de confiance jaillissant de la foi en son amour.
Lui, le Dieu proche, plus intime à nous que nous-mêmes, chemine avec nous. Il connaît les moindres battements de notre cœur. Nous pouvons tout partager avec Lui : joies, douleurs, préoccupations, projets… Il ne nous laisse pas seuls, même dans les moments les plus durs. Ayons donc pleinement confiance en Lui. Il ne nous décevra jamais.

« Béni, l'homme qui compte sur le Seigneur »

Et si, pour exprimer cette confiance, nous pensions à « travailler à deux », comme nous y invite Chiara Lubich ?
Nous portons parfois le souci de situations ou de personnes pour qui nous ne pouvons rien faire directement. Notre inquiétude à leur sujet nous empêche de bien accomplir ce que Dieu désire de nous dans le moment présent. Nous voudrions par exemple nous trouver auprès de cette personne qui nous est chère et qui souffre dans l’épreuve. Ou bien, nous ne voyons pas comment résoudre telle situation inextricable, venir en aide aux populations en guerre, aux réfugiés, aux affamés…
Nous nous sentons impuissants… Voici le moment de faire confiance au Seigneur, dans une attitude qui peut parfois aller jusqu’à l’héroïsme. Chiara nous indique plusieurs exemples : « Je ne peux rien faire pour ce cas.  Eh bien je ferai ce que  Dieu désire de moi en cet instant : étudier le mieux possible, balayer ma chambre, prier, bien m’occuper de mes enfants… C’est Dieu qui veillera à démêler cette affaire, à réconforter celui qui souffre, à trouver une solution à l’imprévu. »
Chiara conclut : « Ce travail à deux, réalisé en parfaite communion, nous demande une grande foi dans l'amour de Dieu pour ses enfants, et permet à Dieu d’avoir confiance en nous pour nos actions.
Une telle confiance réciproque fait des miracles. Là où nous ne pouvons agir, un Autre agit véritablement, qui fait immensément mieux que nous.
L’acte héroïque de confiance sera récompensé. Notre vie, limitée à un seul domaine, acquerra une nouvelle dimension. Nous serons au contact de l'Infini. Il nous semblera plus évident, pour l’avoir touché du doigt, que nous sommes vraiment les enfants d’un Père qui peut tout. » 

« Béni, l'homme qui compte sur le Seigneur »

Écoutons Rina, contrainte par l’âge à rester toujours à la maison. Le téléphone sonne. Au bout du fil, une vieille dame à qui elle envoie la parole de vie depuis longtemps. Son frère est mourant et elle est anxieuse et agitée. En période de vacances, où trouver quelqu’un pour les aider, d’autant que son frère vit en clochard… « Je sens la douleur de mon amie, et je me sens aussi impuissante qu’elle. Que puis-je faire, moi, si loin, immobilisée dans mon fauteuil ? Mes paroles de réconfort ont du mal à venir. Je me sens incapable même de cela. Je peux tout au plus lui affirmer que je pense à elle. Et surtout que je prie.
Le soir, au retour des personnes avec qui j’habite, nous confions ensemble cette situation à Dieu à qui nous remettons nos peurs et nos incertitudes. La nuit, je me réveille et ce clochard seul en train de mourir me revient à l’esprit. Je me rendors et, à chaque réveil, je me tourne vers le Père : “C'est ton enfant, tu ne peux l'abandonner. Occupe-toi de lui.” Quelques jours plus tard mon amie m’appelle et me dit que ce jour-là, après notre conversation téléphonique, elle s’était sentie pacifiée. “Sais-tu que nous avons pu l'emmener à l'hôpital ? Il a été pris en charge et soulagé de ses douleurs. Il s'est éteint sereinement, après avoir reçu l'Eucharistie. Il était prêt, la souffrance l’avait purifié.” Dans mon cœur une impression de gratitude, et de plus grande confiance dans le Seigneur. »

Préparée par P. Fabio Ciardi et Gabriella Fallacara

40e anniversaire du Mouvement Gen – « Toujours en chemin »

40e anniversaire du Mouvement Gen – « Toujours en chemin »

« Le Mouvement Gen est né pour faire espérer à nouveau le monde en quelqu’un qui ne nous trompe jamais. » Par ces paroles, Chiara Lubich a rappelé aux jeunes des Focolari, dans un message relayé en direct par satellite, ce qui constitue l’objectif du Mouvement Gen » – ‘’Génération nouvelle ‘’ des Focolari -, né il y a 40 ans, en pleine contestation des jeunes.

2007, année du 40e anniversaire, n’est pas une simple commémoration pour les Gen mais marque une nouvelle étape, avec la consigne que leur donne Chiara L. : « Soyez en chemin. ‘’ Toujours en chemin. ‘’ Mais Jésus est le Chemin. Que ce 40e anniversaire engage encore plus le Mouvement Gen à vivre avec Jésus comme compagnon de route. » « Vous donnerez ainsi, depuis le point du monde où vous vous trouvez, l’élan indispensable et décisif au tournant qui doit être pris par l’humanité. »

Un événement vécu au niveau de la planète a relié en un réseau les jeunes qui vivent la spiritualité de l’unité : Terre Sainte, Philippines, Brésil, Afrique du Sud, Corée, Etats-Unis, Egypte, Ouganda, Tanzanie et de nombreux autres. En tout 44 pays étaient présents au rendez-vous grâce à une liaison par satellite. 23 congrès ont eu lieu en même temps dans le monde, avec à Rome plus de 2000 jeunes provenant de tous les pays d’Europe, avec des représentants des continents extra européens.

Les Gen de tous les pays ont répondu avec enthousiasme et générosité au défi qui leur était lancé de devenir des « athlètes de Dieu, héros de l’Evangile, témoins de la vérité, démonstration que Dieu est plénitude, bonheur, paix, beauté, richesse, abondance, amour, miséricorde, confiance ».

Quelques flashs – Du Caire : « C’est la première fois que j’assiste à un événement historique tel que celui-ci ! » du Venezuela : « Mon cœur se dilatait en voyant le monde ainsi relié, pas seulement par satellite mais spirituellement. » De Hong Kong : Je veux dire mon ‘oui’ à Jésus, même si humainement ça m’est difficile, je veux lui dire oui, toujours, tout de suite, avec joie. » D’Italie : « Il remplit chaque vide. Mais il demande en contrepartie tout le cœur, toute l’âme : quel Idéal que celui-ci ! » La salutation du Pape Benoît XVI à un groupe de Gen qui a participé à l’audience du mercredi 10 janvier, à la conclusion du congrès, a donné à tous une grande joie.

Jalons historiques – La naissance du Mouvement Gen remonte à 1967. Il propose aux jeunes du monde entier une révolution pacifique, qui transforme les cœurs et, à partir de là, a une incidence sur la vie sociale, renouvelant les structures, apportant partout la vie de l’Evangile. Un des slogans fondateurs du Mouvement Gen a été : « C’est la révolution que nous voulons faire : ni l’occident ne nous plaît, ni l’orient ne nous plaît, ni le capitalisme, ni le communisme, c’est le christianisme qui nous plaît, le capital de Dieu nous plaît. »

Pas seulement des chrétiens – Avec le temps et avec le développement du Mouvement des Focolari, des jeunes de plusieurs Eglises chrétiennes et des croyants de différentes religions sont arrivés parmi les Gen. Nous les retrouvons dans des régions de conflits comme la Terre Sainte, l’Iraq, la Colombie, prêts à témoigner par leur vie d’une culture de paix. Ils sont aujourd’hui 18 000 dans le monde entier. Animateurs du mouvement Jeunes pour un Monde Uni, avec eux et avec de nombreux autres jeunes, ils s’engagent à construire partout des « fragments de fraternité », ils donnent vie à des actions qui ont une incidence sur l’opinion publique et ils s’engagent pour essayer de trouver des réponses aux inégalités sociales qui existent dans leurs pays respectifs.

Sujet de la Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens – Janvier 2007

« Il a bien fait toutes choses ; il fait entendre les sourds et parler les muets » (Mc 7, 37).

Umlazi : l’un des nombreux faubourgs des grandes villes d’Afrique du Sud surgi dans les années 50 pour la population de couleur. 750 000 personnes y habitent. On y manque d’écoles, d’hôpitaux, de logements décents, même d’un terrain de foot. Le chômage dépasse les 40 %. La pauvreté engendre abus et violence et le sida frappe une grande partie de la population. Beaucoup se sentent isolés et ont peur de parler de leurs souffrances, de toutes leurs inquiétudes.
Les responsables des différentes communautés chrétiennes d’Umlazi décident de « rompre le silence » et d’établir avec chacun un dialogue d’écoute et de communion de vie pour porter ensemble leurs difficultés. Ils commencent avec les jeunes et créent avec eux des rapports de plus en plus profonds.
Forts de cette expérience, les chrétiens d’Umlazi ont proposé, pour la « Semaine de prière pour l’unité des chrétiens », que l’on mette en pratique ce mois-ci, en de nombreux endroits du monde, le passage de l’Évangile de Marc d’où est tirée cette Parole de vie.
La recherche de l’unité entre chrétiens, tout comme la réponse chrétienne à la souffrance humaine, sont deux intentions présentes dans cette semaine pour l’unité, l’indique le guide à la « Semaine de prière pour l’unité des chrétiens 2007 ».
***
Tandis que Jésus est en voyage, on lui amène un sourd-muet qu’il guérit en prononçant la parole « Ephphata », ce qui signifie « Ouvre-toi ». Voyant cela, les gens, émerveillés, expriment leur joie en s’exclamant :

« Il a bien fait toutes choses ; il fait entendre les sourds et parler les muets. »

Si les miracles de Jésus sont l’expression de son amour pour tous ceux qu’il rencontre ils préfigurent aussi le monde nouveau qu’il est venu instaurer. La guérison du sourd-muet est le signe que Jésus est venu pour nous donner une nouvelle capacité d’entendre et de parler.
« Ephphata » : c’est aussi la parole qui a été prononcée sur nous, au moment de notre baptême.
« Ephphata » : Il nous ouvre ainsi à l’écoute de la Parole de Dieu, pour que nous la laissions pénétrer en nous.
« Ephphata » est son invitation à écouter tous ceux en qui il s’est identifié (toute personne, surtout les plus petits, les pauvres, les nécessiteux), et à instaurer avec tous un dialogue d’amour allant jusqu’à partager notre propre expérience évangélique.
Reconnaissants envers Jésus pour sa présence agissante en nous, nous proclamons, comme la foule à son époque :

« Il a bien fait toutes choses ; il fait entendre les sourds et parler les muets. »

Comment vivre cette Parole de vie ?
En brisant notre « surdité » et en faisant taire les rumeurs qui, en nous et autour de nous, nous empêchent d’écouter la voix de Dieu, de notre conscience, de nos frères et sœurs.
De toute part nous parviennent, souvent de manière tacite, des demandes d’aide : un enfant qui réclame notre attention, un couple d’époux en difficultés, un malade, une personne âgée, un prisonnier qui a besoin d’assistance. Nous entendons le cri des citadins pour une ville plus vivable, des travailleurs pour une plus grande justice, des peuples entiers dont on nie l’existence… Souvent, nous nous laissons distraire et attirer par d’autres choses, et l’oreille de notre cœur n’est pas attentive à ceux qui nous entourent. Parfois même, repliés sur nous-mêmes, nous préférons faire semblant de ne rien entendre.
La Parole de vie nous demande « d’écouter » pour porter avec les autres leurs soucis et leurs difficultés, aussi bien que leurs joies et leurs attentes, dans une solidarité retrouvée. Elle nous invite à ne pas rester « muets », mais à trouver le courage de parler : pour partager nos expériences et nos convictions les plus profondes ; pour intervenir en faveur de ceux qui sont sans voix ; pour faire œuvre de réconciliation ; pour proposer des idées, des solutions, des stratégies nouvelles…
Et si l’impression de ne pas être à la hauteur des situations nous donne un sentiment d’infériorité, une certitude nous soutiendra : Jésus nous a ouvert les oreilles et la bouche :

« Il a bien fait toutes choses ; il fait entendre les sourds et parler les muets. »

Voici l’expérience de Lucy Shara en Afrique du Sud. Ayant déménagé avec sa famille à Durban, elle s’était trouvée confrontée à la vie d’une grande ville en même temps qu’à un nouveau travail, un poste de responsabilité, rarement confié à une femme africaine dans les années de l’apartheid.
Elle se rend compte un jour que de nombreux ouvriers sont touchés par une forme d’asthme aigu, causé par les mauvaises conditions de vie sur leur lieu de travail. Beaucoup d’entre eux disparaissaient subitement ou s’absentaient pour de longs mois. Elle en parle avec le sous-directeur en proposant une solution : installer des appareils efficaces pour assainir l’atmosphère. Cela représente une grosse dépense et l’entreprise refuse.
Lucy, qui cherche depuis un certain temps à vivre la Parole de vie, trouve en celle-ci force et lumière. Elle sent brûler en elle comme un feu qui lui donne le courage de garder son calme pendant les négociations et d’écouter sincèrement la position de la direction. « À un moment donné – raconte-t-elle – les mots justes me sont venus pour défendre les « sans voix ». J’ai pu faire comprendre que le coût d’une telle opération serait amorti par les meilleures conditions de santé des ouvriers, qui n’auraient plus à s’absenter pour maladie ». Ses paroles convainquent la direction. L’épurateur d’air installé fait baisser l’asthme de 12 à 2 % et reculer d’autant l’absentéisme. La direction la remercie et lui verse même une prime importante. Quant aux ouvriers, leur joie est grande et l’on respire désormais dans l’entreprise une nouvelle « atmosphère », dans tous les sens du terme.
Chiara LUBICH