Mouvement des Focolari

7 décembre 43 : le “Oui” à Dieu

Imaginez-vous une jeune fille amoureuse, amoureuse de cet amour qui est le premier, le plus pur, qui n’est pas encore déclaré, mais qui commence à enflammer l’âme. Une joie spéciale, qu’il est rare d’éprouver une autre fois dans la vie. Une joie secrète. On m’avait conseillé, quelques jours auparavant, de veiller la nuit du 7 décembre, auprès du crucifix afin de mieux me préparer à ce mariage avec Dieu, mariage qui devait se dérouler de la façon la plus secrète. Le soir même, agenouillée près de mon lit, j’ai essayé de veiller, devant un crucifix de métal qu’à ce jour ma mère possède encore. Le matin, je me suis levée vers cinq heures. J’ai enfilé une robe toute simple, la plus belle que je possédais, et je me suis mise en route vers un petit collège de l’autre côté de la ville. Une tempête faisait rage dehors, à tel point que je devais me frayer un chemin en poussant mon parapluie devant moi. Ces circonstances me semblaient exprimer que l’acte que j’étais en train d’accomplir rencontrerait des obstacles. Arrivée au collège, le décor change. Un énorme portail s’ouvre de lui-même. J’en éprouve une impression de soulagement et d’accueil, comme face aux bras grands ouverts de ce Dieu qui m’attendait. La petite église était ornée au mieux. Au fond, se détachait une Vierge Immaculée. Avant la communion, en un éclair, j’ai réalisé ce que j’étais sur le point de faire : jamais plus je ne pourrais retourner dans le monde. Je me mariais. J’épousais Dieu. Ouvrir ainsi les yeux sur ce que j’allais faire – je m’en souviens encore très bien – a provoqué en moi quelque chose de si soudain et intense à la fois, qu’une larme est tombée sur mon missel. Une longue action de grâces. Je crois que je suis rentrée à la maison en courant. Je me suis seulement arrêtée près de l’évêché – me semble-t-il – pour y acheter trois œillets rouges et en orner le crucifix qui m’attendait dans ma chambre. Ces fleurs étaient le signe de notre fête commune. Tout est là. Même en envisageant les perspectives les plus optimistes, le 7 décembre 1943 je n’aurais pas pu imaginer ce que je vois aujourd’hui. Louange à Dieu, gloire à Marie, reine d’un royaume qui – sans métaphore – a envahi le monde.

Chiara Lubich (Extrait de “Aujourd’hui l’Opéra a trente ans” Rocca di Papa, 7 décembre 1973)

Activer les sous-titres français https://www.youtube.com/watch?v=2i80L6Srdh8&list=PLKhiBjTNojHqNPFPXKJgyiqn8c7NKZ0ME

« Lettres » : rencontrer Chiara Lubich à travers sa correspondance

« Lettres » : rencontrer Chiara Lubich à travers sa correspondance

Le volume des Œuvres de Chiara Lubich « Lettere » est dans les librairies italiennes depuis déjà quelques mois. Nous avons rencontré Florence Gillet du Centre Chiara Lubich, théologienne et érudite de la fondatrice du mouvement des Focolari, qui a édité cette publication.

Florance Gillet

Je sonne à la porte du Centre Chiara Lubich, près du Centre international des Focolari à Rocca di Papa (Italie) ; la Doctoresse Gillet m’accueille avec joie et m’invite dans la salle de réunion. Tout autour de moi, s’érigent des armoires contenant des objets commémorant les diplômes honorifiques et les cadeaux reçus par Chiara Lubich lors de ses voyages dans différents pays du monde, ainsi que de nombreux livres sur la fondatrice du mouvement des Focolari traduits en plusieurs langues, dont certains ont été écrits ou édités par Florence Gillet. Lorsque nous commençons à parler, son accent révèle son origine française. Elle me raconte qu’elle a découvert le charisme de l’unité à la fin de 1965 et que trois mois plus tard, elle était à la Mariapolis internationale de Loppiano, en Italie, pour approfondir cet « idéal » qu’elle avait tant cherché et finalement trouvé. L’étude de la théologie à l’Université pontificale grégorienne l’a conduite à Rome où elle était l’une des premières femmes à fréquenter cette université. Puis Paris pendant quelques années et à nouveau Rome. Elle s’enflamme lorsqu’elle raconte ses expériences dans certains pays africains où elle a organisé des « focolares temporaires », appelés ainsi pour la durée de courtes périodes. En 2008, elle est invitée à rejoindre le Centre Chiara Lubich, fondé cette année-là, pour étudier et travailler sur les publications des écrits de la fondatrice du mouvement des Focolari, en se concentrant dès le début sur les fondements de la spiritualité de l’unité.  Le volume « Lettere 1939 – 1960 », dont elle est l’éditrice, a récemment vu le jour dans la collection des Œuvres de Chiara Lubich. Ces lettres sont très variées, explique Florence Gillet : « Certaines sont vraiment de la direction spirituelle pure, d’autres, des lettres de mise au courant ; d’autres encore, des lettres de consolation, des lettres qui expriment l’âme de Chiara Lubich, surtout celles à sa sœur, dans lesquelles elle dit des choses très fortes. Mais nous trouvons un dénominateur commun entre elles. Tout d’abord, le genre littéraire : ce sont des lettres. Deuxièmement, dans chacune d’elles, il est possible de trouver « l’âme » de Chiara, qui sait « se faire une », comme le dit St Paul lorsqu’il dit « Je me suis fait tout à tous ». Même en communiquant son secret, puisque la référence claire à Jésus abandonné est évidente partout ». À quoi ce volume se compare-t-il ? C’est la question que se pose Françoise Gillet dans l’introduction et qu’elle nous livre avec une image très éloquente : « Si c’était un jardin, ce serait un jardin anglais sans formes géométriques, sans symétries, mais où la nature est poésie et liberté avec, cependant avec rigueur et ordre. Si c’était une route, ce serait un chemin, parfois aventureux mais bien balisé, avec une destination sûre et un guide expérimenté. Si c’était une maison, elle serait hospitalière, avec de nombreuses pièces toutes reliées et harmonieuses les unes avec les autres, chaleureuse et ouverte ». Le livre contient 338 lettres (une sélection des nombreuses lettres écrites par Chiara Lubich) qui mettront le lecteur en contact direct avec les premières années du mouvement naissant des Focolari et le développement de son charisme. « Je conseille à chacun de faire l’effort, – poursuit Florence – de commencer à lire à partir de l’introduction, de saisir la clé de lecture, puis de continuer avec les lettres, une par une, dans l’ordre, en les laissant « parler au cœur ».  Le lecteur trouvera des lettres adressées à des personnes, à des communautés naissantes, à des membres de sa famille ; d’autres encore, plus doctrinales, dans lesquelles Chiara explique son Idéal. Faire ce livre a été un travail passionnant, conclut-elle, et je pense qu’il le sera aussi pour les lecteurs.

Carlos Mana

Réalités ecclésiales : le Peuple de Dieu, carrefour de la diversité

Le 21 novembre 2022, au Centre international du mouvement des Focolari (Rocca di Papa – Italie), s’est tenue une rencontre intitulée « Peuple de Dieu, carrefour de la diversité. Plusieurs nœuds, un seul filet », qui a rassemblé les différentes réalités ecclésiales liées au charisme de l’unité. « Nous sommes un fragment d’Église avec différentes couleurs, avec différentes nuances de couleurs ; autant de couleurs qu’il y a de charismes, de ministères, de territoires d’origine, de peuples. Notre tâche est de créer l’unité dans cette diversité, et surtout de créer des communautés dans lesquelles l’Évangile est pleinement vécu. » Ce sont les mots de Sœur Tiziana Longhitano, de la Congrégation des Sœurs franciscaines des Pauvres, responsable du Centre pour les femmes consacrées membres du mouvement des Focolari, l’une des nombreuses participantes présentes à la rencontre « Peuple de Dieu, carrefour des diversités. Plusieurs nœuds, un seul filet », qui a eu lieu le 21 novembre et a rassemblé des personnes de différents pays et de différentes vocations, une quarantaine en présentiel et environ 600 connectées par zoom. Ce fut un moment de partage pour comprendre les étapes à franchir, en regardant ensemble le beau parcours de ces années, qui débuta en avril 1982, dans l’Aula Nervi, au Vatican, avec le congrès “Le prêtre aujourd’hui, le religieux aujourd’hui”.  Ce rendez-vous rassembla environ 7000 prêtres et religieux qui, à travers des témoignages provenant de toutes les parties du globe, ont mis en évidence les fruits de la rencontre du charisme de l’unité et du renouveau apporté à de nombreuses communautés religieuses et paroissiales. Aujourd’hui beaucoup continuent à récolter ces fruits, signe d’un processus en cours, non seulement au sein du mouvement des Focolari, mais dans toute l’Église ; autant de groupes éclairés par une “prophétie”, comme l’a définie Margaret Karram, présidente du mouvement des Focolari, dans son intervention, « une prophétie qui a fait son chemin et continue à mûrir pour devenir de plus en plus une réalité (nous l’espérons) partagée et pratiquée dans toute l’Église. » Au cours de ces 40 années, les diocèses, les paroisses, les prêtres et les diverses communautés charismatiques ont partagé des expériences, généré des communautés éclairées par le charisme de l’unité : elle ne se présentent non plus comme juxtaposées dans l’Église mais comme un seul corps, comme un peuple qui vit la culture de la communion, s’écoute et marche ensemble. Il suffit de penser à l’important développement que le Mouvement paroissial et le Mouvement diocésain ont connu ces dernières années, et à l’engagement des prêtres, des religieux, des consacrés et des laïcs dans le Chemin synodal. De nombreuses expériences ont été relatées lors de cet événement. Desi, une Focolarine mariée, et Matheus, un séminariste, tous deux brésiliens, racontent comment l’appel à avancer ensemble et à travailler en synergie avec toutes les réalités du mouvement des Focolari ont donné naissance à divers congrès pastoraux qui ont mis en valeur l’importance de l’écoute, de la connaissance et de la formation : « Nos cœurs s’ouvrent vers ce à quoi nous sommes appelés : “Que tous soient UN” “, dit Desi. De l’Équateur nous est parvenu le témoignage du nonce apostolique, Monseigneur Andrés Carrascosa, et de quelques prêtres de l’archidiocèse de Quito qui, après quelques exercices spirituels, ont mûri le désir de créer un groupe pour méditer sur la Parole de Vie : « J’ai fait une expérience plus profonde de la Parole, dit le Père Ramiro Ramirez, je l’ai rendue plus vivante en moi, j’ai appris à mieux comprendre l’Évangile (…) et aussi avec mes frères prêtres (…) » Le père Charles Serrano ajoute : « Je savais qu’il y aurait une réunion d’environ 15 prêtres et que le nonce serait également présent, mais quand je suis arrivé, j’ai trouvé des prêtres qui avaient besoin de guérison, avec des fragilités, des chagrins et des cœurs brisés. Je suis aussi arrivé comme ça (…). Même si lors de ma première rencontre, j’ai dit que je ne reviendrais pas, à moins de devenir fou, maintenant je pense que je le suis, parce que le deuxième mardi de chaque mois, je suis impatient de revenir (…) » Aujourd’hui notre Église a besoin de vivre la fraternité pour se renforcer « en formant, de fait, un peuple au service du Royaume de Dieu, en faveur de la vie, là où elle crie le plus fort », comme le propose Sœur Maria Inês Vieira Ribeiro, connectée depuis Aparecida (Brésil). Ici, donc, la diversité de chaque réalité devient la vraie richesse de l’Église qui, malgré les difficultés de ce temps, regarde ses enfants comme des candidats à la sainteté de demain. C’est l’expérience des jeunes du Mouvement Charismes pour l’Unité qui, après avoir connu l’idéal de Chiara Lubich, veulent mettre leur propre charisme en contact avec ceux des autres. De là est né, pendant la pandémie, “Saints ensemble, sur la terre comme au Ciel », une série de rencontres via zoom, un atelier où ils partagent des expériences, mettent en pratique l’Évangile et s’encouragent à vivre leur consécration avec enthousiasme.

                                                                                                                             Maria Grazia Berretta

Pour voir l’intégralité de cette rencontre, cliquer sur : (3) POPOLO DI DIO, CROCEVIA DELLE DIVERSITA’ – YouTube

Le COE accueille la communauté des Focolari dans un engagement commun à cheminer ensemble en se «tenant la main»

Le 28 novembre, le Conseil œcuménique des Églises (COE) a accueilli la présidente des Focolari, Margaret Karram, ainsi que leur coprésident, Jesús Morán, et plusieurs membres de la communauté des Focolari, et leur a proposé une visite guidée du Centre œcuménique suivie d’une discussion sur l’unité, la réconciliation, les relations interreligieuses, Foi et constitution, la communication, entre autres thèmes abordés. Le secrétaire général par intérim du COE, le père prof. Ioan Sauca, a salué les nombreuses collaborations qui ont jalonné l’histoire des relations entre le COE et les Focolari, plus récemment à l’occasion de la 11e Assemblée du COE à Karlsruhe à laquelle le mouvement des Focolari a participé. Le père Ioan a déclaré que le COE reconnaît l’importance de la coopération et du soutien mutuel entre le COE et les Focolari pour un service commun le long du nouveau paradigme qu’est le pèlerinage de justice, de réconciliation et d’unité. «Les fidèles chrétiens des différentes Églises du mouvement des Focolari ont participé aux Assemblées du COE au sein de la délégation de leur Église ou en d’autres qualités». «Votre engagement à promouvoir le dialogue entre les fidèles chrétiens, juifs et musulmans, de même que votre engagement à maintenir le dialogue entre Israélien-ne-s et Palestinien-ne-s sont autant d’atouts et de sources d’inspiration pour le mouvement mondial des Focolari, mais aussi au-delà», a déclaré le père Ioan. Les membres du personnel du COE et les représentant-e-s du mouvement des Focolari ont également abordé les collaborations passées et à venir et partagé leur expérience en matière d’unité et d’œcuménisme. Mme Karram a salué chaleureusement ses interlocuteurs et interlocutrices et dit sa joie de rendre visite au COE, 20 ans après la dernière visite de la fondatrice du mouvement des Focolari, Chiara Lubich, au COE. «Il y a vingt ans, la fondatrice du mouvement des Focolari, Chiara Lubich, est venue ici même à l’invitation du secrétaire général du COE d’alors, Konrad Raiser, et du père Ioan», a indiqué Mme Karram. «Je suis si reconnaissante de me trouver ici, à vos côtés, pour célébrer cet anniversaire. Je rends grâce à Dieu, car je sais que je foule un sol qui m’est sacré». Mme Karram a assuré le COE de la volonté et de la capacité du mouvement des Focolari à cheminer ensemble. «J’ajouterais, pas uniquement à cheminer ensemble, car il nous faut nous tenir la main, je dirais donc cheminer ensemble tout en nous tenant la main, côte à côte. Telle est ma promesse». Le secrétaire général élu du COE, le pasteur Jerry Pillay, a salué les diverses occasions au cours desquelles la communauté des Focolari et le COE ont échangé des idées et des informations au fil des ans. «Notre collaboration s’est faite à différents niveaux», ajoute-t-il.

Source : COE

Discours complet de Margaret Karram Galerie photo de la visite de la direction des Focolari au COE https://www.youtube.com/watch?v=-Lx8IklNEPQ&t=53s https://www.youtube.com/watch?v=q7OMciDbHA8&t=2s

Évangile vécu : Dieu frappe à la porte de l’homme

Rester tiède devant la proclamation de la Parole, c’est comme rester “aveugle, nu et malheureux” (Ap 3,17). Cependant, Dieu continue à frapper à la porte de l’homme, surtout dans les moments les plus sombres de la vie ; tout comme un père cherche son fils, Dieu ne se lasse pas de nous accompagner, et une pleine joie attend ceux qui écoutent son “appel”. Une solution providentielle Lorsque nos enfants étaient jeunes, et aussi pendant leur adolescence, les sorties et les voyages ensemble avaient toujours été des occasions de bonheur partagé. Comme nous nous retrouvions que tous les deux, nous avons réalisé que nous avions changé, comme si nous avions emprunté des chemins différents et que nous nous étions éloignés l’un de l’autre. Il est devenu difficile de se parler pour ne pas blesser la susceptibilité de l’autre. Nous sommes allés jusqu’à admettre que nous devions trouver une nouvelle façon de communiquer, en demandant l’aide d’un psychothérapeute. En parlant à une amie, elle m’a confié qu’elle avait vécu la même situation avec son mari et qu’ils étaient au bord du divorce. La solution providentielle avait été de rejoindre dans leur paroisse une communauté engagée dans des actions caritatives. Je l’ai proposé à mon mari qui a accepté. Depuis lors, notre vie a changé : en donnant de notre temps et de notre énergie et en ouvrant la porte de notre maison aux autres, nous avons trouvé non seulement un sens à la vie mais aussi un moyen de communiquer. Même avec les enfants et les petits-enfants, nous éprouvons une plus grande joie. (F.d.A. – Croatie) L’intérêt de se rendre unique Après avoir étudié l’architecture à Florence, j’étais retourné pour les vacances dans mon petit village des collines toscanes où mes parents rénovaient la vieille ferme familiale. Après avoir examiné le projet, j’ai exprimé mes perplexités, considérant à la fois l’état statique du bâtiment et les modifications nécessaires pour préserver la structure originale. Mon frère, lui, a mal réagi, m’accusant devant tout le monde de vouloir toujours étaler mon savoir. J’aurais voulu prouver que j’avais raison, mais comme j’avais appris, dans un groupe que j’avais rencontré à Florence et qui était engagé à vivre l’Évangile, la valeur de “se faire un avec l’autre”, comme le dit saint Paul, j’ai mis mon idée de côté, pour éviter de me disputer. Au moment de commencer les travaux, le contremaître a expliqué que le projet ne pouvait pas être réalisé et a recommandé des changements qui coïncidaient avec ceux que j’avais suggérés. Ma mère, à ce moment-là, a conclu : « Tu vois, mon fils, ici on te considère toujours comme un enfant et on n’accepte pas ce que tu as appris. Essaie de comprendre ton frère. »  (C.G. – Italie)

Aux bons soins de Maria Grazia Berretta

(Extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VIII, n°2, novembre-décembre 2022)

De Bethléem leçons d’avenir

Voici une des pages du journal d’Irene, une toute jeune rédactrice de Teens, revue du groupe Città Nuova, réalisée par des ados pour les ados. À travers ses yeux et ses mots, le récit d’un voyage sur une terre marquée par les divisions, puis sa rencontre avec le projet “Harmonie entre les peuples” qui, grâce à l’art et à la danse, transmet beauté et espérance aux nouvelles générations de Bethléem. https://www.youtube.com/watch?v=pwvqn7hGBl8

Pakistan : notre réponse à l’urgence

Pakistan : notre réponse à l’urgence

Ces derniers mois, le Pakistan a été frappé par des inondations qui ont fait de nombreux morts et détruit de nombreuses structures. La ‘Coordination Urgences’ du mouvement des Focolari, en collaboration avec l’AMU (Action pour un monde uni) et AFN (Action Familles Nouvelles), est immédiatement intervenue pour assurer les premiers secours et les produits de première nécessité. La force destructrice de l’eau a causé d’énormes dégâts aux communautés pakistanaises touchées par les inondations qui ont commencé à faire rage à la mi-juin 2022 et ont mis à genoux un tiers du pays. Nombreuses sont les conséquences qui affectent encore la population aujourd’hui. C’est pourquoi, dès qu’elle a eu connaissance de l’urgence, la coordination des urgences du mouvement des Focolari, avec l’AMU et AFN, a lancé une campagne de collecte de fonds pour soutenir la fourniture de colis alimentaires, de vêtements et de produits de santé à environ 500 familles dans les localités de Nowshera au nord du Pakistan, de Tando-Alla-Yar et de Kotri dans le Sindh, de Sangar au sud du Pakistan et d’autres localités en cours d’évaluation. Beaucoup se sont mobilisés pour répondre aux premières demandes d’aide et pour évaluer les besoins les plus urgents sur le terrain. Face au nombre toujours croissant de personnes déplacées, des envois d’aide ont été organisés dès les premières semaines, qui se poursuivent encore aujourd’hui, même en considérant la précarité des transports, et la plupart de ces familles ont déjà été rejointes. En outre, certains membres du mouvement des Focolari sur place sont directement impliqués non seulement dans la préparation et la distribution des colis, mais aussi dans l’assistance médicale à ceux qui ont besoin de traitements et de médicaments pour lutter contre la typhoïde, la dengue, le choléra et la malaria, comme nous le raconte Fabian Clive, membre de la communauté des Focolari à Karachi : « Le 16 octobre 2022, nous nous sommes rendus dans un village de Haji Hafiz Shah Goth, à environ une heure de route de la ville de Kotri, et nous y avons installé un camp médical. Les médecins présents ont examiné 200 personnes, dont des enfants, des femmes et des hommes. La plupart des gens n’ont pas la possibilité de se soumettre à des examens médicaux réguliers, soit parce qu’ils sont assez coûteux, soit parce que, en raison de cette urgence, ils n’ont pas accès à la ville. Notre objectif est de mettre en place des camps médicaux dans les différentes régions du Sindh qui n’ont pas encore bénéficié de ce type d’assistance. Un appel à la responsabilité et une forte volonté d’apporter une contribution ». Des semaines plus tard, la situation reste alarmante, et à mesure que le niveau des eaux baisse, l’énorme gravité de la dévastation, aggravée par la malnutrition et les maladies, apparaît. Les besoins des communautés augmentent, changent chaque jour. Et donc en réponse à cela, nous voulons mener des actions et continuer à embrasser ce pays, c’est une volonté partagée. Si tu souhaites toi aussi contribuer au Fonds de coordination d’urgence du mouvement des Focolari pour le Pakistan, tu peux faire un don à l’adresse suivante : Action pour un Monde Uni ONLUS (AMU) IBAN : IT58S 05018 03200 00001 12043 44 Action Familles Nouvelles ONLUS (AFN) : à la Banca Popolare Etica IBAN : IT92J 05018 03200 00001 69785 61 à la Banca Popolare Etica Code SWIFT/BIC : ETICIT22XXX Code SWIFT/BIC : ETICIT22XXX Communication: Urgence pour le Pakistan Les contributions versées sur les deux comptes courants pour ce projet, seront gérées conjointement par l’AMU et AFN. Des avantages fiscaux sont disponibles pour ces dons dans de nombreux pays de l’UE et dans d’autres pays du monde, selon les différentes réglementations locales. Les contribuables italiens pourront obtenir des déductions et des prélèvements sur leurs revenus, conformément à la réglementation relative aux organisations sans but lucratif, jusqu’à 10 % de leurs revenus et dans la limite de 70 000,00 € par an, à l’exclusion des dons effectués en espèces.

Maria Grazia Berretta

Évangile vécu : « Heureux les miséricordieux, il leur sera fait miséricorde » (Mt 5,7)

Les miséricordieux sont ceux qui sont capables de pardonner aux autres et souvent même à eux-mêmes. Cependant, la miséricorde n’est pas seulement une disposition intérieure mais elle est le chemin qui nous unit à Dieu. Son immense amour pour nous n’est pas un sentiment mais une action, l’acte par lequel chacun de nous renaît. Vivre en paix Ce n’était pas la première fois que je remarquais des intrusions sur mes terres. Je n’avais jamais eu d’ennemis et mon père m’avait appris à établir de bonnes relations. Cette fois, je voulais voir y voir clair. J’ai demandé de l’aide à la Vierge et une nuit, je suis allé dans le verger avec un autre agriculteur. Comme je l’avais supposé, à une certaine heure, j’ai vu mon voisin arriver avec ses deux fils, munis de cageots à fruits. Le plan était de les photographier en flagrant délit : désarçonnés par les flashs, les trois sont immédiatement partis, laissant les fruits récoltés sur le sol. Le lendemain soir, la femme du voisin a demandé à mon épouse la faveur de détruire les photos et de ne pas porter plainte contre son mari. Comme convenu, ma femme a répondu : « Je ne sais pas de quelles photos vous parlez, mon mari est sorti depuis deux jours ». À partir de ce moment, les choses ont changé : une gentillesse inhabituelle et une volonté d’aider à la cueillette… Lors d’une pause, le voisin a admis qu’il était venu chercher des pommes « pour les goûter » et qu’il avait vu des flashs. J’ai répondu : « Des choses étranges se produisent dans le village depuis un certain temps. L’important pour nous est de vivre en paix ». (V.S.E. – Italie) Un véritable changement Arrivée à la retraite, j’ai fait le bilan de ma vie : un échec total ! Je ne suis pas mariée en raison de l’opposition des parents à mon choix d’un bon gars mais qui n’était pas de notre rang. Avec mes frères et ma sœur, les relations étaient presque rompues à cause de l’héritage injustement divisé, selon eux. Je peux me dire riche, et pourtant, quel vide s’est créé en moi et autour de moi ! J’étais hospitalisée lorsqu’une nièce venue me rendre visite a prononcé une phrase qui ne m’a pas laissée en paix : « Tante, ton problème est que tu es possédée par le mal. Tout signe de bonté a disparu en toi ». Une fois sortie de l’hôpital, j’ai cherché un prêtre à qui je pouvais confier ce qui me tourmentait. Après m’avoir écoutée, il lui a semblé que, d’une certaine manière, je voulais me venger de la vie, de la famille, de tout le monde, et il m’a encouragée à penser davantage aux autres : en fêtant les anniversaires des proches avec des cadeaux, en demandant des nouvelles aux voisins, en écrivant aux anciens élèves… de petits gestes mais des pas vers la lumière. En désespoir de cause, j’ai mis cette suggestion en pratique. C’est difficile, mais je sens que quelque chose est en train de changer. (G.I. – Espagne) Amies dans la maladie Pendant le séjour de ma mère à l’hôpital, j’ai fait la connaissance de sa compagne de chambre, Klari. Même stade de cancer, même rythme de chimiothérapies. Elles étaient devenues amies, mais quelque chose les divisait : dans sa jeunesse, Klari avait été une militante communiste et n’acceptait pas la foi catholique professée par ma mère. Elles ne se disputaient pas, mais on sentait que chacune d’entre elles avait gardé ses convictions. Cependant, ma mère était toujours disponible et pour aider Klari, qui n’avait pas de parents, elle nous avait impliqués, nous la famille, pour ses besoins : de petites choses de première nécessité, quelques papiers à faire, téléphoner à des amies. Lorsque l’état de santé des deux s’est aggravé, j’ai remarqué une acceptation différente de la maladie : ma mère était toujours attentive à son amie et en elle transparaissait une grande paix ; Klari, en revanche, était impatiente et agressive. Mais avant de sombrer dans le coma, elle a remercié ma mère pour la façon dont elle avait été à ses côtés. Elle était devenue membre de notre famille. (P.F.H. – Allemagne)

Aux soins de Maria Grazia Berretta (tiré de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, anno VIII, n.2, novembre-décembre 2022)

   

Dialop : dissension, consensus et espoir

Dialop : dissension, consensus et espoir

Présenté au Parlement européen à Bruxelles (Belgique) le document des positions partagées entre chrétiens et marxistes vers une éthique sociale commune, résultat d’un parcours de huit ans (et deux siècles).

Un projet de dialogue transversal : c’est ainsi que se nomme Dialop, le travail engagé depuis quelques années entre chrétiens et marxistes en Europe, qui a pris un élan décisif après une rencontre au Vatican de quelques représentants de la gauche européenne avec le pape François (lire aussi : Dialop : chrétiens et marxistes ensemble au travail). Le 8 novembre dernier, avec le soutien du groupe de Gauche au Parlement européen, en collaboration avec le Mouvement Politique pour l’Unité et Humanité Nouvelle, dans le bâtiment Altiero Spinelli, 40 personnes se sont réunies en provenance de 9 pays de l’UE et d’autres ont suivi la présentation du document : « A la recherche d’un avenir commun et solidaire » via streaming. Le document sur les positions communes dans le dialogue social-chrétien, écrit par le professeur Michael Brie – président du comité scientifique de la fondation Rosa Luxemburg – et par le sociologue et professeur belge Bennie Callebaut de l’Institut Universitaire Sophia, analyse comment, après avoir été antagonistes dans le passé, le christianisme et le marxisme ont un autre mur à abattre, celui du capitalisme débridé, et comment ils trouvent des affinités surprenantes dans le présent. Dans le message et la personne du pape François, ils trouvent également une figure fédératrice, un leader et un compagnon de route. « Dans le cadre de luttes communes, nous travaillons sur des projets guidés par des visions partagées », indique le document. Le document décrit ces projets à l’aide de pistes de travail : « une économie de la vie ; une communauté qui prend soin ; une politique de transformation solidaire ; un monde dans lequel il y a de la place pour plusieurs mondes ; la dignité de chaque individu dans un monde riche en biens communs ; et pour un ensemble de paix », et la question de savoir comment ils s’expriment concrètement, au moment du débat, est donc inévitable. Elle est exprimée par le professeur Léonce Bekemans (Chaire Jean Monnet, Université de Padoue). Walter Baier, de transform!europe, l’un des initiateurs et coordinateurs de Dialop, répond : « Nous agissons sur trois niveaux, explique-t-il, le dialogue, en tant qu’initiative culturelle, pour arriver à devenir un groupe de réflexion ; l’implication des gens dans le travail de solidarité, comme ce fut le cas pour les initiatives en faveur des migrants et des réfugiés ; l’implication au niveau politique, surtout pour la construction de la paix ». C’est Marisa Matjas, eurodéputée portugaise du Bloco de Esquerda, vice-présidente du Parti de la Gauche Européenne au Parlement Européen, qui a fait les honneurs de la cérémonie. Elle se souvient avec passion des paroles du pape François aux membres du Parlement Européen en 2014 « prononcés à un moment où nous avions le plus besoin de les entendre ». « C’est lui qui nous a parlé du maintien de la démocratie en Europe, de l’emploi et des droits des travailleurs, de l’éducation, de la migration, à un moment où l’UE ignorait les mouvements massifs de personnes venant de Syrie ; il a également parlé de la dignité des droits de l’homme, nous avons beaucoup de choses en commun sur lesquelles nous devons travailler ensemble ». « Aujourd’hui, nous avons besoin, comme du pain pour vivre, de vision, d’esprit, d’alliance. Il est temps d’espérer et de faire espérer les gens ‘’au pluriel ‘’. Dialop nous y invite », a déclaré le théologien Piero Coda dans son discours d’ouverture sur les « Chemins communs vers une société globale, juste et fraternelle ». Un pluriel qui demande et invite à élargir toujours plus les alliances, non seulement le monde catholique, mais tout le monde chrétien, dans une dimension œcuménique, non seulement le christianisme, mais les religions, non seulement la gauche, mais les différentes âmes politiques engagées pour le bien commun, la défense de l’environnement. Bien sûr, il faut d’abord s’efforcer d’écarter la prétention – citée dans le document – de « détenir le monopole de la vérité ». « Une éthique sociale transformatrice et transversale doit compter sur la contribution d’autres acteurs et traditions, à côté des marxistes et des chrétiens, qui sont présents sur notre continent et ont des visions du monde différentes », réitère à cet égard le père Manuel Barrios Prieto, Secrétaire Général de la COMECE, y compris le concept de fraternité humaine, à partir de la signature du document d’Abu Dhabi en 2019 et de ‘Tous Frères’. Un engagement renouvelé en faveur du dialogue commence à Bruxelles, avec un élan d’inclusion, conscient que le dialogue est un « travail permanent en cours ».

                                                                                                                      Maria Chiara De Lorenzo

L’héritage inépuisable de Danilo Zanzucchi

L’héritage inépuisable de Danilo Zanzucchi

Un des premiers focolarini mariés et co-initiateur du Mouvement des Familles Nouvelles, Danilo Zanzucchi est décédé paisiblement le 16 novembre 2022 à l’âge de 102 ans à son domicile de Grottaferrata (Rome) entouré de son épouse Anna Maria, de leurs cinq enfants (Chiaretta, Michele, Mariannita, Giovanni et Francesco) et de quelques-uns de ses 12 petits-enfants. Fils aîné d’une famille estimée de Parme (Italie), Danilo rencontre le charisme de l’unité par l’intermédiaire de Ginetta Calliari, l’une des premières compagnes de Chiara Lubich, lors de ses voyages à Milan pour suivre les premières constructions qu’il a conçues. Déjà fervent catholique, engagé dans la politique et Président diocésain de la FUCI – Fédération Universitaire Catholique Italienne – et plus tard des hommes de l’Action Catholique, il comprend qu’il doit s’engager radicalement pour Dieu et réorienter sa vie en vivant l’Évangile. Ce choix est également partagé par Anna Maria, qui deviendra son épouse. Autour d’eux naît la première communauté de Parme, tandis que pour eux deux brille la vocation novatrice de focolarini mariés ouverte par Igino Giordani. Après la naissance de leurs quatre premiers enfants, ils décident de quitter leur carrière prometteuse d’ingénieurs et les privilèges d’une vie aisée pour s’installer comme famille focolare dans la capitale et se consacrer à plein temps aux objectifs des Focolari. Parmi les premières missions de Danilo figure l’achèvement de la structure de Rocca di Papa destinée à devenir le Centre Mariapolis et, plus tard, le siège international du Mouvement. Il collabore ensuite avec la maison d’édition Città Nuova. En contact étroit avec Chiara, il coopère à la formation de générations de couples mariés de différents continents qui, comme lui, souhaitent suivre les traces de Giordani. En 1980, il est invité avec Anna Maria comme auditeur au Synode sur la famille; en 1981 Chiara Lubich appelle Danilo et son épouse au Conseil Central du Mouvement à être le couple guide des Familles Nouvelles au niveau mondial. Sa nomination papale en tant que consultant et, plus tard, en tant que membre du dicastère du Vatican pour la famille remonte également aux années 1980. Des responsabilités qui l’ont amené, avec son épouse, à être invité à plusieurs reprises dans la résidence du Pape Wojtyla et à témoigner de leur service à la famille dans des émissions de télévision diffusées en mondovision. Avec l’avènement de Benoît XVI, leur collaboration avec le Saint-Siège s’intensifie au point que le Souverain Pontife leur demande d’écrire le texte du chemin de croix (2012) au Colisée de Rome, qu’il présidera. La longue vie de Danilo, pour les nombreux talents reçus et qu’il a fait fructifier si abondamment, est un hymne de gloire à Dieu à travers le temps. Le mouvement des Focolari tout entier, en particulier la multitude des focolarini mariés et les innombrables familles de toutes les nations du monde pour lesquelles il était un exemple, un confident, un point de référence aimant et sûr, lui sont profondément reconnaissants. Cette gratitude va à sa figure d’homme : un géant de rectitude, de tendresse, de simplicité et de sagesse. Merci aussi, Danilo, de n’avoir jamais cessé d’incarner cet enfant évangélique qui transparaissait toujours dans ton être, dans ton dire, dans ton humour fin, dans tes aquarelles, dans les innombrables dessins que tu improvisais souvent (parfois sur des serviettes en papier) pour notre joie à tous.

Anna et Alberto Friso

https://youtu.be/KgHLtdZ_ZO8

Teens International : une rédaction internationale réalisée par des ados

Un regard sur le monde avec comme objectif de diffuser des “bonnes nouvelles”. C’est ce qui anime les rédactions « Teens International » présentes dans différents points de la planète et soutenues par les groupes éditoriaux Città Nuova. Un espace créé par des jeunes pour les jeunes, où pouvoir échanger des opinions et des idées; se former à la production de contenus pour divers médias ; trouver ensemble des modèles de communication guidés par des valeurs sûres. https://www.youtube.com/watch?v=r5j4dm-Dg5k&list=PL9YsVtizqrYv2ebAtB_j8KTB-hL0ZRid7

Personne seul

Écoute et partage. ” Personne seul ” est un parcours d’accompagnement et de témoignage qui implique depuis quelque temps déjà des parents d’enfants LGBT dans différents pays du monde. « Ne laissez personne seul » est l’invitation que Chiara Lubich adresse, dans le texte « Une ville ne suffit pas », à ceux qui veulent transformer les villes dans lesquelles nous vivons, en mettant en pratique l’amour évangélique. Une invitation qui nous amène, jour après jour, à nous engager à faire en sorte que les lieux dans lesquels nous vivons deviennent des espaces de fraternité où chacun se sent aimé et accueilli. C’est dans cette optique que le Mouvement Familles Nouvelles des Focolari a intitulé “Personne seul” les ateliers d’accompagnement, de partage de vie et de témoignages qu’il organise depuis quelque temps avec des couples de différents pays (Italie, Portugal, Allemagne, Belgique et Brésil) ayant des enfants LGBT. Les réunions se sont d’abord tenues en présentiel avec quelques participants connectés en ligne, puis, en raison de la pandémie, entièrement en ligne. Malgré les grandes distances géographiques et les différences culturelles, les rencontres ont été une source de partage et de grand enrichissement mutuel. Peu à peu, s’est formée une unique famille dans laquelle les questions, les souffrances, les blessures et les réussites de chacun sont devenues celles de tous. C’est ainsi que, du 14 au 16 octobre 2022, un atelier en présentiel a été organisé au centre Mariapolis de Castel Gandolfo (Italie), avec la participation de 60 personnes. Outre les couples de parents qui suivent ce parcours depuis un certain temps et quelques responsables de diverses réalités des Focolari, le programme a été enrichi par la présence de quelques jeunes à orientation homosexuelle, qui ont été des membres actifs du mouvement des Focolari. Entendre les témoignages des parents, mais aussi ceux des enfants a été très touchant, et nous a permis de mieux nous connaître et d’éclairer toutes ces expériences à la lumière de l’Évangile. La contribution d’experts a aussi facilité la recherche d’une compréhension mutuelle sans préjugés. Le père Amedeo Ferrari, franciscain, théologien et moraliste, le père Pino Piva, jésuite, théologien très impliqué dans la pastorale de divers groupes de personnes LGBT, Katrien Verhegge, psychothérapeute belge, engagée sur ces questions au niveau gouvernemental dans son pays, et Roberto Almada, également psychothérapeute, ont accompagné le groupe avec beaucoup de sagesse et d’équilibre, aidant les participants à comprendre le chemin que l’Église catholique est en train de faire, à ne pas avoir peur et à s’ouvrir courageusement aux surprises toujours inattendues de l’Esprit, à élargir leur capacité d’écoute, d’accueil, d’accompagnement et d’intégration. Le Père Pino Piva, a invité tout le monde à continuer d’aider et d’accompagner les « familles – parents et autres membres de la famille – à vivre l’accueil humain et chrétien avant tout : un enfant est toujours le bienvenu ! Et en cela, la famille aide l’Église à être cette Famille qui accueille et intègre ses enfants de manière inconditionnelle. » Ces journées de la rencontre ont généré chez tous les participants un fort désir de devenir de véritables compagnons pour chaque voisin qui croise notre chemin. Toutes les réponses aux différentes questions n’ont certainement pas été trouvées. De nombreuses questions restent ouvertes, parmi lesquelles celle de savoir comment assurer un chemin d’accompagnement, pour approfondir et vivre le charisme de l’unité. Le père Amedeo Ferrari, a invité chacun à « garder à l’esprit que chaque personne possède une dignité inviolable. Par conséquent, même les personnes qui éprouvent des tendances homosexuelles doivent être accueillies avec respect et une égale dignité comme toute autre personne, en évitant tout type de préjugé ou de discrimination à leur égard. »

                                                                                                                      Raimondo et Maria Scotto

Chiara Lubich : « Allumer des feux » d’unité

La Parole de l’Évangile proposée pour ce mois de novembre 2022 nous encourage à vivre la miséricorde envers nos frères. Chiara Lubich, dans cet extrait du 15 octobre 1981, prononcé lors d’une conférence téléphonique mondiale, avait invité tous les participants à revivre cet amour miséricordieux qui a caractérisé les débuts des Focolari. Un appel qui aujourd’hui encore, peut nous aider à progresser dans notre cheminement personnel d’union à Dieu et avec la communauté. Ce que je veux vous souligner à tous aujourd’hui, c’est l’unité. L’unité doit triompher : l’unité avec Dieu, l’unité entre tous les hommes. Comment ? Aimer tout le monde, avec cet amour miséricordieux caractéristique des premiers temps du Mouvement, lorsque nous avions décidé de voir avec un regard neuf, chaque matin et toute la journée, chaque prochain que nous rencontrions, en famille, à l’école, au travail, etc. Le voir tout à fait nouveau, en oubliant ses petites imperfections, ses défauts, en couvrant tout, tout par l’amour. […] Aller vers chacun avec cette amnistie complète au fond du cœur, avec ce pardon universel. Aller alors vers chacun en “se faisant un” avec lui, sauf dans le péché, dans le mal. Pourquoi ? Pour obtenir ce résultat merveilleux auquel l’Apôtre Paul aspirait. Il disait : « Se faire tout à tous – se “faire un” avec tous – afin de gagner au Christ le plus grand nombre » (cf. 1 Cor 9, 19). Si nous nous “faisons un” avec chaque prochain, soutenus par ce pardon, nous pourrons transmettre notre Idéal aux autres. Et lorsque cela est fait, établir la présence de Jésus entre eux et nous, la présence de Jésus ressuscité, Jésus qui a promis d’être toujours avec nous dans son Église ; et d’une certaine manière Il se fait voir, on ressent sa présence lorsqu’Il est au milieu de nous. Voilà notre œuvre principale : vivre de telle manière que Jésus vive parmi nous, Lui, le conquérant du monde. De fait, si nous “sommes un”, beaucoup “seront un” et le monde pourra un jour voir l’unité. Alors ? Constituons partout des cellules d’unité : dans notre famille, dans notre immeuble, avec ceux qui avec nous, jouent, étudient ou travaillent, avec tous, allumons ces feux le plus possible, partout.

                        Chiara Lubich

(Chiara Lubich, in Conversazioni, préparé par Michel Vandeleene, Opere di Chiara Lubich, Città Nuova, 2019, pp 63-64)

COP27 : Lettre pour arrêter les combustibles fossiles

Le Mouvement des Focolari adhère au « Traité de non-prolifération des combustibles fossiles », signé par le Dicastère du Vatican pour le service du développement humain intégral, le Parlement européen, le Parlement des religions du monde et plus de 2900 scientifiques, universitaires, associations et représentants de différentes croyances religieuses. « Nous, les soussignés, demandons aux gouvernements du monde entier d’adopter et de mettre en œuvre de toute urgence un traité de non-prolifération des combustibles fossiles, afin de protéger la vie et les moyens de subsistance des générations actuelles et futures par une élimination progressive et équitable des combustibles fossiles, conformément au consensus scientifique, sans dépasser un réchauffement de 1,5ºC. » Ce sont les mots d’introduction de la lettre signée par plus de 2900 scientifiques, universitaires, associations et représentants de différentes croyances religieuses, le Dicastère du Vatican pour le service du développement humain intégral et le Parlement européen, à laquelle le Mouvement des Focolari a également adhéré pour demander aux dirigeants mondiaux un Traité de non-prolifération des combustibles fossiles. Le pétrole, le gaz et le charbon sont la principale cause de la crise climatique. Le monde dispose déjà d’un potentiel d’énergie renouvelable suffisant pour élargir confortablement l’accès à l’énergie pour tous. Pourtant, la dépendance aux combustibles fossiles se poursuit alors que les experts tirent la sonnette d’alarme sur la façon dont le charbon, le pétrole et le gaz nuisent à notre santé publique, à la biodiversité, à la paix mondiale et à notre climat. Bien que l’Accord de Paris ait fixé un objectif climatique mondial crucial, de nombreux gouvernements ont continué à approuver de nouvelles extractions de charbon, de pétrole et de gaz, même si la combustion de ces combustibles fossiles entraînerait des émissions sept fois supérieures à celles compatibles avec le maintien du réchauffement en dessous de 1,5°C. Pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, une coopération internationale est nécessaire pour arrêter explicitement l’expansion des combustibles fossiles. C’est pourquoi un élan considérable se développe derrière la proposition d’un Traité de non-prolifération des combustibles fossiles. Le lundi 7 novembre 2022 à Sharm-el-Sheikh, en Égypte, la COP27, la conférence mondiale sur le climat, a débuté avec la participation de plus de 140 chefs d’État et de gouvernement. Lors de cet événement, une conférence intitulée « Le droit à un environnement sain : foi et perspectives éthiques » a eu lieu, organisée par le Parlement des religions du monde, en collaboration avec UNEP Al-Mizan (un projet de l’ONU avec plusieurs organisations islamiques sur l’environnement). Le droit à un environnement sain est soutenu par les enseignements éthiques des traditions religieuses du monde entier sur la justice et la valorisation de la nature. Des experts et des chefs religieux ont discuté de ce sujet du point de vue de l’éthique religieuse et des valeurs partagées, de la culture et du plaidoyer, et ont appelé les dirigeants mondiaux réunis en Égypte à signer le Traité de non-prolifération des combustibles fossiles

Lorenzo Russo

Thaïlande : une route ouverte vers le dialogue

Thaïlande : une route ouverte vers le dialogue

Vingt-cinq ans après l’ouverture du Focolare de Chiangmai (Thaïlande), voici un entretien avec Metta Surinkaew, l’une des premiers membres bouddhistes du mouvement des Focolari, aujourd’hui collaboratrice pour le dialogue interreligieux. « Les religions sont une qualité variée de plantes qui fleurissent continuellement, donnant beauté et productivité dans un équilibre et une harmonie pour la terre entière ». Cette belle image nous emmène sur les sommets de la Thaïlande et nous est offerte par Preyanoot Surinkaew, surnommée Tom, mais plus connue sous le nom de Metta, qui signifie « compassion » dans la langue du Bouddha. « Je suis née dans une famille du nord du pays. Ici, le bouddhisme est la racine de notre culture, et dès mon plus jeune âge, j’ai vécu dans une communauté basée sur le mode de vie bouddhiste, juste à côté des moines du temple de notre village ». Metta, quand as-tu rencontré la spiritualité du mouvement des Focolari ? J’ai rencontré le mouvement des Focolari en 1993. À l’âge de 19 ans, j’ai vu mon village se dépeupler et la société changer radicalement. Le temple, qui pendant mon enfance était un endroit où je pouvais courir, jouer librement et observer les aînés participer aux cérémonies, s’était transformé en un lieu pour « chercher fortune » et demander un bon numéro pour la loterie. Je me suis demandé : « Comment puis-je, à ma petite échelle, aider la société ? ». À peu près au moment où ces questions surgissaient dans mon esprit, j’ai eu l’occasion de participer à un camp de jeunes avec de nombreux jeunes du mouvement des Focolari. Ce qui m’a le plus frappé, c’est l’atmosphère d’harmonie et la relation fraternelle qui s’était créée entre tous, même s’ils étaient de religions différentes. Chaque parole que j’ai entendue s’est transformée en vie réelle pour ces jeunes et j’ai immédiatement décidé que je suivrais moi aussi ce mode de vie. De plus, j’ai découvert progressivement avec joie que certains des enseignements proposés par l’Évangile étaient également similaires dans le bouddhisme et que même entre nous, de religions différentes, il était possible d’établir cette unité. Que faut-il pour que cela se produise aussi dans la vie quotidienne ? Avoir un esprit ouvert, être prêts à embrasser l’identité des autres et à apprendre de la beauté des enseignements et des pratiques des autres religions, avec amour et respect. Cela fait prendre conscience qu’il est possible de vivre ensemble comme « frères et sœurs », en surmontant les barrières qui existent entre les religions. L’événement organisé les 12 et 14 août 2022 pour marquer le 25e anniversaire de l’ouverture du premier focolare à Chiangmai était une autre occasion de s’en souvenir. Quel était ce moment ? Une grande célébration. Nous avons organisé un voyage avec notre communauté de personnes chrétiennes et bouddhistes sur les lieux visités par Chiara Lubich en 1997, un moment décisif qui a ouvert la voie au dialogue interreligieux avec nos amis bouddhistes en Thaïlande. C’est en fait pendant ce voyage, et grâce à la rencontre avec le Grand Maître Phra Ajahn Thong, que Chiara Lubich a réalisé l’importance qu’aurait l’ouverture du focolare : continuer à vivre et à travailler pour le dialogue interreligieux. C’était magnifique pendant ces jours de fête de voir tout le monde prier selon sa propre religion et, en signe de respect, assister à la prière des autres. C’est la confirmation que le lien d’amitié profonde né entre Chiara et Phra Ajahn Thong nous a été transmis à tous et que, comme un fil d’or, il continue de nous maintenir unis aujourd’hui. Lors de son récent voyage au Kazakhstan, le pape François a déclaré : « Nous avons besoin de la religion pour répondre à la soif de paix du monde ». Qu’en penses-tu à la lumière de ton expérience ? Chaque religion, différente des autres et en fonction de la culture et de l’origine, vise à permettre aux êtres humains et à la société d’atteindre le but ultime de la vérité et de la paix, mais les enseignements et les diverses pratiques doivent être transformés en vie pour être un témoin fiable. La signification essentielle de l’existence humaine est la suivante : « La paix dans le cœur des personnes et la paix dans la société ». La véritable voie du dialogue consiste d’abord à comprendre pleinement les enseignements de sa propre religion, puis à œuvrer avec les autres, fraternellement, à un projet de paix véritable.

Maria Grazia Berretta

Chiara Badano : se laisser surprendre par l’amour de Dieu

Chiara Badano : se laisser surprendre par l’amour de Dieu

À l’occasion de la Fête Liturgique de la Bienheureuse Chiara ‘Luce’ Badano, le 29 octobre 2022, Sassello, sa ville natale, ouvre ses portes et se réunit pour vivre ensemble un moment de commémoration en mémoire de cette jeune fille qui encore aujourd’hui, continue à inspirer par son témoignage. Elle aurait eu 51 ans en ce 29 octobre 2022, la Bienheureuse Chiara Badano. Une jeune fille amoureuse de Dieu qui, à l’âge de 17 ans, a découvert qu’elle avait un cancer des os et qui, même dans sa maladie, n’a jamais cessé de se nourrir de son amour pour Dieu, plus fort que tout. Dans sa ville natale, Sassello, une commune italienne de la province de Savona (Italie) entourée de forêts et de belles collines, il y avait ce jour-là de nombreux jeunes, enfants et adultes venus la saluer à l’occasion de son anniversaire, qui coïncide avec sa Fête Liturgique. Trente-deux ans après sa mort, son témoignage continue de toucher de nombreuses personnes et les fruits d’une vie vécue dans la lumière inspirent ces nombreuses personnes à surmonter les obstacles, à découvrir une caresse de l’Amour de Dieu même dans les difficultés et la douleur ; à donner leur vie pour les plus démunis. Une journée qui a débuté à midi au cimetière, dans la chapelle de la famille Badano, où beaucoup de gens de différents pays se sont rassemblés autour de la tombe de Chiara pour le «  Time-Out », une minute de recueillement pour demander la paix dans le monde. Ce fut un moment simple mais profond de réflexion et de prière, auquel ont participé la mère de Chiara, Maria Teresa, le maire de Sassello, Daniele Buschiazzo, l’évêque du diocèse d’Acqui, Monseigneur Luigi Testore, et des membres de la Fondation Chiara Badano. « Le 29 octobre est généralement un moment qui enrichit toute la communauté. – a déclaré le maire – Et le fait que ce soit surtout les jeunes qui reconnaissent dans la figure de Chiara une référence importante, nous rend encore plus fiers. Le fait que ce soit un moment de rencontre où des thèmes importants sont abordés chaque année, comme précisément cette année sur la paix, est aussi un élément de vitalité pour notre municipalité et notre communauté ». L’après-midi, à la paroisse de la Sainte Trinité, dans le centre de Sassello, de nombreuses personnes ont assisté à l’Eucharistie, célébrée par Mgr Testore, en présence du curé de Sassello, le Père Enrico Ravera. « Chiara nous montre précisément ce que signifie accueillir l’Amour de Dieu et le découvrir constamment » a déclaré l’évêque. Elle a donc su vivre sa courte vie avant tout dans cette perspective, nous laissant une empreinte très forte que chacun d’entre nous peut reprendre : découvrir l’Amour de Dieu et se laisser guider par cet Amour pour construire sa propre vie ». 5e édition du ‘’Prix Art 2022’’ Immédiatement après l’Eucharistie, la Fondation Chiara Badano a annoncé les noms des lauréats du ‘’Prix Art 2022’’, qui donne aux jeunes l’occasion de témoigner avec leurs talents combien l’histoire de Chiara Badano, son idéal et son mode de vie les ont fascinés, impliqués et inspirés. Les lauréats de cette année sont Manuel Arduini de Cattolica (Italie), dans la catégorie ‘’juniors’’ (10-16 ans), avec un dessin inspiré par Chiara, intitulé : ’’Le chemin vers la lumière’’. « Ce qui m’a inspiré ce dessin, c’est la foi de Chiara ‘Luce’ en l’Église et en Dieu », a expliqué le lauréat. Le prix dans la catégorie des jeunes (17-35 ans) a été décerné à Guilaine, Darlene, Ashura, Evasta et Erica du Burundi. Les 5 jeunes filles de Bujumbura au Burundi, du Centre Chiara Luce du Mouvement des Focolari, ont écrit les paroles d’une chanson (basée sur une musique traditionnelle) et préparé une chorégraphie exprimant la joie d’avoir connu la vie de Chiara ‘Luce’ et l’aide que son exemple représente pour leur vie. Une mention spéciale du jury a été attribuée à la chanson présentée par un groupe d’enfants de Bujumbura pour la catégorie juniors. Le prix et le parchemin ont été récupérés par Chiara Cuneo, conseillère au Centre international du Mouvement des Focolari, qui a apporté les salutations de la présidente Margareth Karram et du coprésident Jesús Morán. Avant de conclure la cérémonie de remise des prix, Pasquale Capasso et Martina Bolino d’Arzano (Italie), lauréats de la catégorie jeunes pour l’année 2020, ont présenté la chanson avec laquelle ils ont remporté cette édition-là, « Ici pour l’éternité », dont la remise en présence en raison de la pandémie n’avait pas été possible. « Arrivé à la dernière page du livre de Franz Coriasco sur Chiara « Des toits jusqu’en bas», explique Pasquale Capasso, il m’a semblé que cette histoire devait continuer. Cela m’a rappelé tant de jeunes, comme moi, comme nous, qui essaient de passer leur vie à mettre leurs talents au service des autres. Et donc, l’expérience de cette chanson devait certainement être une expérience commune, également avec les autres juniors et amis… et cette chanson qui en est sortie, est un stimulant pour aller de l’avant avec en main, le témoin que Chiara nous a laissé, parce que c’est un engagement que nous sentons tous et que nous voulons prendre à cœur ». « C’est né un peu comme un jeu… » a ajouté Martina Bolino, « nous avons accepté ce jeu et il en est sorti un partage de joie folle qui nous contamine, donc nous remercions ceux qui nous ont invités ». Prix ‘’Solidarité Chiara Luce Badano’’ À la fin de la cérémonie de remise des prix aux lauréats d’ ‘Art 2022’, il y a également eu la présentation et le lancement du nouveau Prix ‘Solidarité 2022’ : une initiative annuelle visant à promouvoir des projets de solidarité dans le monde entier, qui rejoindra le prix artistique. « Dès son plus jeune âge, Chiara a manifesté une véritable passion pour les plus démunis, les plus faibles, les plus marginalisés de la société, les personnes âgées et les enfants en particulier, a expliqué Cristina Cuneo, membre de la Fondation Chiara Badano, et pour cette raison, et sur l’inspiration et la sollicitation de Ruggero Badano (le père de Chiara) et de Delfina Giribaldi, la Fondation a décidé de créer le ‘Prix de la Solidarité Chiara Luce Badano’, conformément à son mandat statutaire de soutien et d’encouragement de projets visant à promouvoir des actions positives en faveur des couches les plus faibles de la population ». La date limite de présentation des projets, selon les modalités indiquées dans l’annonce sur le site officiel de Chiara, est fixée au 20 janvier 2023 à 12 heures CET. Pour plus d’informations sur la Bienheureuse Chiara ‘Luce’ Badano et son histoire : www.chiarabadano.org

Anita Martinez

Évangile vécu : l’arme de la gentillesse

Aller à la rencontre du prochain, l’aimer pleinement, c’est souvent revenir sur nos pas, même si nous pensons que nos raisons méritent d’être entendues. Cela signifie déposer nos armes et accomplir des actes de gentillesse. Le retour de papa Pour des raisons professionnelles, mon mari avait été absent pendant toute une semaine, et je me suis donc retrouvée seule à gérer les quatre enfants à la maison suite à la fermeture des écoles en raison du Covid-19. Mécontente, je ruminais : « Était-il raisonnable qu’il assume tant de tâches ? » Et au fond de moi, j’avais hâte de me défouler quand il reviendrait. À un certain moment cependant, je me suis rendu compte que la benjamine préparait soigneusement un dessin à offrir à son père à son retour. Ce geste attentionné m’a fait réfléchir, c’était un véritable examen de conscience pour moi. « Et moi ? Quelle réception vais-je lui faire ? Vais-je l’assaillir de mes récriminations, en énumérant les charges que j’ai dû supporter ? » me suis-je dit. Ce dessin a été l’occasion de changer de direction et de décider – cette fois avec les enfants, qui étaient enthousiastes à l’idée – d’accueillir papa par une fête, en préparant un excellent repas et en décorant les chambres. Quand mon mari est arrivé, il a été pris par surprise. Fatigué, mais heureux d’être à la maison, il a déclaré : « Vous ne savez pas ce que cela signifie pour moi d’avoir une telle famille ! » (M.S. – Hongrie) Renouer les relations Ma relation avec le voisin s’était rompue depuis des années. Mes efforts pour me réconcilier avec lui avaient été vains. Récemment, en voyant le nom de son saint sur le calendrier, une idée m’est venue. D’abord, comme il avait déménagé, j’ai dû faire quelques recherches pour le retrouver. Le matin de sa fête, je me suis présentée chez lui avec un certain frémissement et un panier de cadeaux. Sa femme m’a ouvert la porte et m’a salué cordialement : « Oh qui voilà ? Excusez-moi, mais je ne vous avais pas reconnue » ; elle annonce l’arrivée de son mari. Je me demandais comment il allait réagir. Mais je n’aurais jamais imaginé la chaleureuse accolade avec laquelle il m’a accueillie, en répétant : « Quel beau cadeau vous m’avez fait en venant me voir ! J’ai été désagréable, mais vous savez, beaucoup de choses dépendent de mon sal caractère ! ». Dans le salon, nous avons engagé une conversation cordiale pendant environ deux heures. Et quand nous nous sommes dit au revoir, il a voulu m’offrir quelques produits de son jardin. J’ai remercié Dieu pour cette rencontre qui nous a apporté de la joie à tous les deux. Lui seul pouvait me donner le courage d’oser et de croire davantage au Bien qui se cache au fond du cœur de chaque homme. (E.B. – Italie)

Sous la direction de Maria Grazia Berretta

(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VIII, n°2, septembre-octobre 2022)

“La lettre” : un film qui invite à l’action

“La lettre” : un film qui invite à l’action

Le 4 octobre 2022, le documentaire “La lettre”, une initiative du Mouvement Laudato Si’, a été présenté au Vatican. C’est une invitation à agir pour le bien de notre “maison commune”. Il est désormais disponible gratuitement sur Youtube Originals en 12 langues. Arouna Kandé est un jeune étudiant sénégalais né dans un petit village. Il travaillait dans une ferme, au milieu des chèvres et les poulets, mais la destruction progressive de l’environnement a poussé ce jeune musulman à quitter son village. Le jeune homme dit, à propos de la ville côtière de Saint-Louis, que la montée des eaux a déjà forcé des milliers de personnes à quitter leur maison. « Ma famille au Sénégal – dit-il– n’a rien fait pour provoquer la sécheresse dans notre village, ni les inondations dans la ville. Nous sommes affectés par les choix faits par d’autres personnes. Mais l’avenir arrive, il est à moi et je vais en faire bon usage. » Dans le film documentaire “La lettre”, présenté par le Mouvement Laudato Si’, dont le mouvement des Focolari est partenaire, l’histoire d’Arouna Kandé s’entrecroise avec les mésaventures du chef indigène brésilien Cacique Odair Dadá Borari, de la jeune militante indienne Ridhima Pandey, âgée de 14 ans, des époux américains Asner, biologistes marins, et de l’Irlandaise Lorna Gold, tous très actifs dans la protection de l’environnement. Avec une lettre qui part du Vatican et parvient à chacun d’entre eux, on voyage à travers leur vie jusqu’à leur retour au Vatican où le pape François engage un dialogue avec eux dans une atmosphère de confiance intime et d’écoute profonde. Enfin, l’action se déplace à Assise, sur les lieux de Saint-François. Le cardinal Raniero Cantalamessa y offre une perspective unique pour comprendre les racines franciscaines du message de l’encyclique Laudato Si’, consacrée par le pape François au soin de notre maison commune. Le film a été présenté au Vatican le 4 octobre, fête du saint d’Assise, en présence des protagonistes, du réalisateur Nicolas Brown et de son équipe ainsi que des producteurs. Dans la salle du Synode, Arouna Kandé a expliqué l’importance de sensibiliser l’opinion sur ces questions. Il a parlé d’écoles emportées par les eaux et de centaines d’enfants qui n’avaient pas d’endroit sec pour se reposer, obligés de dormir debout pendant des jours. Le garçon a raconté son déménagement dans une ville côtière, où le niveau de la mer augmente. Il n’a pas baissé les bras : il est aujourd’hui étudiant à l’université et conçoit une nouvelle ONG pour mener à bien la prochaine ère de développement durable dans son pays. Arouna est ainsi le témoin des milliers de personnes qui ont une expérience directe de la crise climatique et qui ont les connaissances nécessaires pour la résoudre. Ridhima Pandey, une lycéenne indienne de 14 ans, a également participé à des manifestations visant à demander aux gouvernements de rendre compte de leurs actions en matière de climat. Elle a fondé une ONG pour aider les jeunes femmes à devenir des militantes du climat et a mis ses examens scolaires en suspens afin d’être présente (présente où ? à Rome pour la présentation ?). Ridhima a déclaré que les générations futures seront celles qui souffriront de l’abus et de la négligence des terres au niveau mondial. Notre génération – les jeunes – est et sera la plus vulnérable. “La Lettre” est un film à voir en famille, dans les communautés et les écoles, car le message que reçoit chacun des protagonistes s’adresse à chaque habitant de la planète et nous permet de prendre conscience que nous pouvons tous faire notre petite ou grande part pour prendre soin, comme le dit le pape François dans Laudato Si’, de “notre maison commune”.

Le film sera disponible sur Youtube Originals le 2 novembre 2022, doublé en 12 langues.                                                                                                                                                      Carlos Mana

Activer les sous-titres français https://www.youtube.com/watch?v=Rps9bs85BII

Économie de François : des jeunes pour une nouvelle économie

Plus de 1000 jeunes du monde entier à Assise (Italie). Objectif : redessiner ensemble l’économie en lui donnant une âme, en la rendant plus durable, inclusive et attentive aux plus démunis. Le Pape François les a rencontrés et, avec enthousiasme, il a signé avec eux un “pacte”, les invitant à transformer leurs idéaux en actions concrètes.   Copyright 2022 © CSC Audiovisivi – Tous droits réservés. (2661M)

60 ans après Vatican II : Rêver à nouveau

Le 11 octobre 1962, les travaux du Concile Vatican II s’ouvrent. 60 ans après, une réflexion et un retour sur cet anniversaire historique et exceptionnel dans la vie de l’Église. « Le Concile qui commence se lève dans l’Église comme un jour brillant de la plus splendide lumière. C’est à peine l’aube : mais comme il est doux que les premiers rayons du soleil printanier touchent déjà nos âmes ! ». C’est par ces mots que le pape Jean XXIII a conclu la célébration solennelle dans la basilique Saint-Pierre le 11 octobre 1962, ouvrant une nouvelle ère. Soixante ans se sont écoulés depuis l’ouverture du Concile Vatican II, un Concile œcuménique, c’est-à-dire universel, et un moment de grande communion pour affronter, à la lumière de l’Évangile, les nouvelles questions posées par l’histoire et répondre aux besoins du monde. Les travaux, menés par la suite par Paul VI, durèrent jusqu’en décembre 1965 et, un mois avant la fin de l’événement conciliaire, Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, écrivit : « Ô Esprit Saint, fais-nous devenir, à travers ce que tu as déjà suggéré au Concile, une Église vivante : c’est notre unique aspiration et tout le reste sert à cette fin »1 . Ces paroles étaient le fruit de la ferveur croissante qui animait déjà les mouvements et les nouvelles communautés ecclésiales préconciliaires ; un signe indélébile de cette « circularité herméneutique qui, en vertu de l’action de l’Esprit Saint dans la mission de l’Église, s’établit entre le magistère d’un Concile comme Vatican II et l’inspiration d’un charisme comme celui de l’unité » 2 . Mais avec quels yeux, aujourd’hui, devons-nous regarder cet anniversaire ? Vincenzo Di Pilato, professeur de Théologie Fondamentale à la faculté de Théologie des Pouilles (Italie), nous en parle. Professeur Di Pilato, quels rêves ont animé le désir de donner vie à ce Conseil ? En partant de la décision résolue de convoquer un Concile universel, le 25 janvier 1959, dernier jour de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, le Pape Jean XXIII a tenté d’expliquer ses intentions en utilisant des termes devenus très significatifs aujourd’hui, tels que : mise au courant, signes des temps, réforme, miséricorde, unité. Dans les mois qui ont précédé l’ouverture du Concile, le pape s’attendait à ce que celui-ci soit une épiphanie du Seigneur (cf. Ex. ap. Sacrae Laudis, 6 janvier 1962), qui conduirait Rome à devenir un nouveau Bethléem. Les évêques du monde entier, comme les Mages autrefois, viendraient adorer Jésus au milieu de son Église. Roncalli rêvait d’une Église synodale, d’une Église sortant « de l’enceinte fermée de ses cénacles » (10 juin 1962) ; d’une « Église de tous, particulièrement des pauvres » (11 septembre 1962) parce que le ‘but’ du Concile coïncidait avec celui de l’Incarnation et de la Rédemption, c’est-à-dire « l’union du ciel avec la terre… dans toutes les formes de la vie sociale » (4 octobre 1962). Pourquoi faire une pause pour réfléchir à cet anniversaire aujourd’hui ? Ce n’est pas un anniversaire comme les autres, mais une occasion indispensable pour une prise de conscience renouvelée d’un temps de grâces particulières. L’Église – peut-être un peu alourdie par ses deux mille ans – est encouragée à se remettre à ‘rêver’, c’est-à-dire à revivre aujourd’hui encore cet événement dans l’esprit du Ressuscité, avec la certitude qu’Il est là et qu’Il le sera « jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20). Que pourrait signifier le processus synodal engagé par le Pape François sinon celui de perpétuer la Pentecôte en tout temps et en tout lieu ? En outre, dans la période qui a précédé et, surtout, qui a suivi le Concile, la vitalité croissante de nouveaux mouvements, tels que le Mouvement des Focolari et d’autres agrégations de fidèles et de communautés ecclésiales, a favorisé une meilleure compréhension du principe de co-essentialité entre les dimensions institutionnelle et charismatique de l’Église. Il est important de se rappeler cette synergie de l’Esprit qui fait que l’Église n’est jamais laissée seule face aux immenses défis qui surgissent de temps à autre sur le chemin de l’histoire. En un mot : l’Église est le lieu de fraternité où commence le Royaume de Dieu, dont les frontières vont bien au-delà des frontières visibles de l’Église elle-même. La ‘coresponsabilité’ des laïcs dans l’Église, un mot qui remonte au Concile, est une voie qui reste ouverte… Oui, c’est certainement un discours en devenir et cela revient à reconnaître l’égalité fondamentale de tous les baptisés ; à revoir la relation presbytère-laïcité ; à apprécier la circularité des vocations ; à mettre en œuvre toutes les structures de communion et les formes de synodalité déjà possibles ; se concentrer sur la collégialité épiscopale et dans le presbytère lui-même (parmi le clergé et avec l’évêque) ; découvrir la co-essentialité des ministères et des charismes ; promouvoir la pleine réciprocité homme-femme dans l’Église ; s’engager dans le dialogue œcuménique et interreligieux ; s’ouvrir dans une relation authentiquement dialogique avec le monde environnant, la (les) culture(s),  en valorisant la capacité et la volonté d’écoute, que la familiarité avec le Christ nous donne et nous aiguise ; promouvoir de nouvelles tentatives pour donner vie à des communautés locales petites et vivantes. En un mot : faire émerger le Christ non seulement dans ce que nous disons, mais dans les relations que nous construisons avec chaque prochain et à tous les niveaux.

Maria Grazia Berretta

1. C. Lubich, Una nuova Pentecoste, extrait du journal intime, 11 novembre 1965, dans La Chiesa, édité par B. Leahy et H. Blaumeiser, Città Nuova, Rome 2018, p. 69. 2. Piero Coda, à l’occasion du Convengo « Il Concilio Vaticano II e il carisma dell’Unità di Chiara Lubich », Florence, 11-12 mars 2022.

Évangile vécu : « Car Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais un esprit de force, de charité et de maîtrise de soi. » (2 Timothée 1, 7)

Être des témoins authentiques sans jamais se résigner. Vivre l’Évangile au quotidien exige ceci de nous : mettre de côté nos peurs et aller au-delà de nos limites ou de nos convictions ; faire confiance aux dons que Dieu nous a donnés, car c’est là que réside notre force. Sans rancune La messe était terminée. Pendant que le père Carlo, notre curé, donnait une bénédiction spéciale à l’un des paroissiens qui avait fêté son 90e anniversaire ce jour-là, j’étais occupée à prendre quelques photos de la scène. Sa sœur, venue de Suisse romande pour l’occasion, était également présente à la cérémonie. En sortant de l’église, je me suis approchée d’elle et lui ai demandé son numéro de téléphone portable pour pouvoir lui envoyer l’ensemble des photos. Elle me l’a donné avec plaisir, en me remerciant. Plus tard, elle a téléphoné chez moi, alors que je n’étais pas là ; mon mari lui a répondu, et à mon retour, il m’a dit : « Mais tu parles à cette personne, malgré tout ce qu’elle nous a fait ?”. Il faisait référence à de vieux désaccords entre cette dame et nous. « Bien sûr – lui ai-je spontanément répondu – je ne veux pas quitter ce monde en en voulant à qui que ce soit ! La vérité est que nous sommes tous frères, même si nous l’oublions parfois. » Mon mari n’a pas répondu, mais je l’ai vu plutôt pensif pendant un moment. (Loredana – Suisse) L’examen Je vis à Florence avec quatre autres amis, également étudiants à l’université, qui, comme moi, souhaitent conformer leur vie sur l’exemple donné par Jésus. L’appartement où nous vivons est très humide et nous utilisons le poêle à bois pour nous chauffer. Ce n’est pas la seule difficulté, mais elle devient une incitation à nous aimer vraiment. Par exemple, avec le collègue avec lequel je prépare un examen, nous avons des rythmes et des méthodes de travail différents. Je voudrais abandonner et lui proposer d’étudier séparément. Mais quand j’en parle à mes autres colocataires, ils me conseillent d’insister, d’essayer de mieux comprendre mon compagnon d’études. Je me rends compte que je dois continuer à l’aimer. Il y a des moments de tension et de découragement, mais il me dit qu’il aime venir étudier avec nous parce qu’il respire une atmosphère différente. Finalement, l’examen se passe bien et il veut fêter ça à la pizzeria, pas seulement avec moi, mais avec nous tous, et il dit : « L’examen réussi est le fruit de notre amour réciproque, mais aussi de la compréhension de tes amis. » (Gioacchino – Italie)

Aux bons soins de Maria Grazia Berretta

(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VIII, n°2, septembre-octobre 2022)

S’édifier en prière

La rencontre personnelle et profonde avec Dieu dans la prière redéfinit toute notre existence. Le reconnaître comme l’auteur de la grâce nous donne la possibilité d’aimer comme des fils, de nous perdre dans son regard, jusqu’à devenir une prière vivante. […] Comme vous le savez, notre spiritualité est à la fois personnelle et communautaire. Elle nous porte à faire grandir notre amour dans sa dimension verticale, comme on dit aujourd’hui, c’est-à-dire pour Dieu, et dans sa dimension horizontale, c’est-à-dire pour le prochain. La sainteté, qui en découle, est le fruit de la présence équilibrée de ces deux amours.  Cependant il est facile pour certains, comme le montre parfois la tendance à l’activisme, de développer de façon particulière la dimension horizontale de l’amour, et peut-être pas autant sa dimension verticale.  Il est vrai que, tout ce que nous faisons, nous l’adressons en général à Dieu : c’est pour lui que nous aimons, que nous agissons, que nous souffrons, que nous prions…  Pourtant si, en nous faisant sans cesse un avec les frères, nous sommes souvent arrivés à les aimer avec notre cœur, sommes-nous certains d’aimer Dieu aussi avec notre cœur, et pas seulement avec notre volonté ?  À la fin de notre vie, nous ne nous présenterons pas à Dieu avec les autres, avec la communauté. Nous devrons le faire seuls.  Sommes-nous sûrs que tout l’amour que nous aurons recueilli dans notre cœur, durant l’existence, se manifestera spontanément à ce moment-là – comme cela devrait être le cas – envers celui que nous aurions dû toujours aimer, que nous rencontrerons et qui nous jugera ? […]  Ce moment viendra sans nul doute pour nous aussi. Tenons compte de cette réalité et, d’ores et déjà, essayons d’approfondir notre rapport avec Dieu, autant que possible.  […]  On peut, en effet, aimer en étant serviteur et accomplir tout ce que le patron demande sans même lui adresser la parole. On peut aussi aimer comme des enfants, avec le cœur, que l’Esprit Saint a rempli d’amour et de confiance en leur Père. C’est cette confiance qui nous pousse à parler souvent avec Dieu, à lui dire tout ce qui nous touche, nos résolutions et nos projets. C’est cette confiance, ce désir divin qui fait que nous avons hâte que vienne l’heure exclusivement consacrée à lui, pour nous mettre en rapport profond avec lui.  C’est la prière, la prière authentique! Et c’est à cela que nous devons tendre, jusqu’à arriver à être prière vivante.  Le théologien Evdokimov a cette belle phrase, à propos de la prière : « Il ne suffit pas -dit-il – d’avoir la prière, il faut devenir prière, être prière, s’édifier en prière… »¹.  S’édifier en prière, être prière, comme le désire Jésus, qui a dit : « Restez éveillés dans une prière de tous les instants »².  Je pense qu’il existe, dans le cœur d’un grand nombre d’entre nous, un véritable patrimoine d’amour surnaturel, qui peut transformer notre vie en une prière authentique, (qui peut) nous édifier en prière. Il s’agit de le recueillir aux moments opportuns.  Ces prochains jours, efforçons-nous alors de parler souvent avec Dieu, même au milieu des activités. Essayons de nous perfectionner précisément en cela.  Le seul fait de dire : « Pour toi », avant chaque action, la transforme en une prière.  Pourtant cela ne suffit pas. {…] cherchons à avoir un entretien soutenu avec lui, chaque fois que cela nous est possible. Seulement ainsi pourront naître sur nos lèvres, à la fin de notre vie, des expressions d’amour pour Dieu semblables à celles des saints. […] 

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, Conversazioni, Cittá Nuova 2919, pag. 551-553)
1. P. Evdokimov, Ortodossia, in Aforismi e citazioni cristiane, cit. p. 153. 2. Cf. Lc 21, 36.

https://youtu.be/5pb-aF9i8jA

Seed Funding Program: la possibilité d’agir au niveau local

Seed Funding Program: la possibilité d’agir au niveau local

15 projets sélectionnés pour le Seed Funding Program, un programme de micro-financement qui soutient et encourage les initiatives d’écologie intégrale significatives et encourageantes dans différentes parties du monde. Le mouvement des Focolari, FaithInvest et MundellEarth soutiennent cette initiative. Aujourd’hui le monde fait face à une crise complexe, sociale et environnementale, et ce qui anime la plupart des gens semble être le désir de trouver des solutions pour répondre concrètement à ce problème. Agir pour le bien de notre “maison commune”, comme le pape François aime appeler la terre, en écoutant “le cri des pauvres, de la planète et des nouvelles générations”. Le Mouvement des Focolari a lui aussi décidé de jouer son rôle et a compris d’avoir la responsabilité d’étudier en profondeur les problèmes qui affligent le monde et de s’engager dans des actions concrètes. C’est avec cette volonté de trouver des stratégies à partir d’une approche intégrée qu’est né le Seed Funding Program (SFP), en partenariat avec FaithInvest et MundellEarth. Le SFP est un programme de microfinancement qui vise à soutenir et à encourager des initiatives significatives et prometteuses dans différentes parties du monde, en vue de la réalisation de plans écologiques locaux au sein des communautés des Focolari, pour cheminer ensemble vers une écologie intégrale. Des Philippines à l’Argentine, sur les 33 projets qui ont répondu à l’appel, 15 ont été sélectionnés pour recevoir un financement et développer leur travail sur les aspects environnementaux et sociaux dans leurs communautés. Les projets sont menés par des jeunes, avec des efforts intergénérationnels, placés dans leurs communautés locales, orientés vers l’écologie intégrale et motivés par des valeurs spirituelles. Lors de la réunion de lancement du PFU qui a eu lieu le 3 septembre, tous les participants ont pu s’inspirer des projets de chacun – des coopératives de menuiserie recyclable à la formation intégrale des jeunes. Catherine Devitt (responsable du programme Faith Plans de FaithInvest) John Mundell (président de MundellEarth) et Etienne Kenfack (conseiller du mouvement des Focolari pour le volet “Vie physique et nature”)  ont  participé à ce moment de partage.

Ana Clara Giovani et Bianca Carvalho

Voici les 15 projets sélectionnés Pour en savoir plus sur le projet, cliquez ici: https://www.new-humanity.org/es/project/seed-funding-program/      

Pérou : suspense et confiance

Voici la forte expérience de Jenny López, responsable du Centre Chiara Lubich pour personnes âgées, à Lámud (Amazonie péruvienne). C’est l’histoire de sa rencontre avec L.  Un matin, dans mon bureau à la Municipalité, j’ai reçu un dossier demandant de l’aide pour admettre une femme âgée dans notre Centre. Le dossier ne portait que le nom de la personne, L., et le numéro du document. J’ai donc demandé un rapport plus complet et un diagnostic actualisé de son état de santé. La municipalité d’origine de cette dame âgée m’a expliqué qu’elle avait été victime de violences de la part de sa propre famille. L. était une personne vulnérable, elle avait les bras meurtris, elle était incapable de bouger et elle était dans un état d’abandon total. Il était prudent de l’éloigner de sa famille et de son village. En tant que responsable de la « Casa Hogar Chiara Lubich », j’ai demandé aux autorités locales d’accélérer les formalités administratives pour ce cas qui me semblait urgent. Le Tribunal devait prendre une décision afin que la dame âgée puisse quitter son domicile, mais le juge était en vacances. J’ai donc décidé d’offrir notre volonté de l’accueillir immédiatement, en assumant toute responsabilité.Il nous a fallu sept heures pour la rejoindre sur des routes cahoteuses. Nous l’avons trouvée, seule dans sa petite maison, endormie, presque mourante. Je me suis approché d’elle en l’appelant par son nom mais elle n’a pas répondu. J’ai immédiatement signé le rapport pour pouvoir la transférer et nous avons passé la nuit dans une auberge. Je n’arrivais pas à dormir, mon esprit et mon âme étaient concentrés sur ce qui pouvait arriver. Je me suis levée tôt et j’ai offert toutes mes peurs dans la prière. Le lendemain, j’ai demandé le soutien d’une assistante sociale pour pouvoir enfin rentrer chez moi auprès de mon mari, de mes enfants et de mes parents âgés, mais aucune n’était disponible en ce moment-là.Il était difficile de décider mais je sentais au fond de moi que je ne pouvais pas abandonner. La vie de L., suspendue à un fil, ne dépendait que de notre petit effort. Et ainsi, un autre jour s’est écoulé.J’ai chuchoté à L. : « Tu souffres comme Jésus sur la Croix mais je suis là avec toi. Si tu dois aller au Ciel, tu ne seras pas seule, je t’accompagnerai ». J’ai passé la nuit avec elle, puis, le lendemain matin, les médecins sont arrivés et l’ont soignée, hydratée. Seulement alors, nous avons pu la transférer au Hogar où elle a été reçue avec beaucoup d’affection. Cependant, 23 flacons d’un médicament très fort étaient nécessaires. J’ai fait le tour de nombreuses pharmacies et, finalement, une semblait en avoir, mais la préposée doutait qu’elle en ait 23. En ouvrant la boîte, je constate qu’il y en a effectivement 23. Son visage est surpris : « C’est comme ça quand tu marches avec Dieu », lui ai-je dit joyeusement. Après ce long voyage, L. a pu se reposer. Il y a quelques jours, Dieu l’a appelée à lui, entourée de l’amour et des prières de nous tous et avec l’Onction des malades. Même si chacun était dans la peine, nous avions la joie d’avoir aimé cette chère dame âgée qui a tant souffert mais qui laisse une trainée d’amour et de prières pour elle de la part de personnes du monde entier. Sa brève présence a été un cadeau qui nous a tous laissés sur la pointe des pieds mais avec une confiance renouvelée en Dieu. Jenny López Arévalo (Lámud, Amazonas, Pérou)

Témoignage recueilli par Gustavo E. Clariá

Le bilan de la communion des Focolari

Le bilan de la communion des Focolari

Le mouvement des Focolari a publié un Bilan de communion pour la période 2020-2021, un outil d’information pour faire connaître ses principales actions et interventions sociales dans le monde. Il s’agit d’un document détaillé, utile à tous pour vivre et avancer ensemble vers la réalisation de l’unité et de la fraternité. Pour la première fois, le mouvement des Focolari publie un rapport de mission et a décidé de le faire à la lumière de cette période de crise et d’incertitude, qui porte en elle les séquelles de la pandémie et les plaies encore ouvertes des nombreux conflits dans le monde. Mais c’est précisément lorsque les problèmes les plus importants et les plus communs apparaissent qu’un sentiment populaire de véritable fraternité et de solidarité semble émerger. C’est pourquoi, plutôt que d’être un simple rapport, ce bilan de la Communion vise à donner au lecteur un récit explicatif des actions et des interventions du mouvement des Focolari, en mettant en évidence ce qui unit et ce qui doit encore être amélioré. Le rapport met particulièrement l’accent sur le mot clé qui en ressort : la communion. Le style de vie proposé par le Mouvement, en effet, se fonde sur son choix de mettre en pratique l’amour qui a ses racines dans l’Évangile. Un amour qui – comme le disait la fondatrice du mouvement des Focolari Chiara Lubich (1920-2008) – exige d’aimer tout le monde, d’aimer en premier, de “se mettre dans la peau de l’autre”, afin que cet amour se prolonge jusqu’à devenir réciproque, pour devenir, précisément, communion. Dans cette perspective, le document veut mettre en évidence les effets de la communion elle-même, de ce que l’on a et de ce que l’on est, dans un partage volontaire et libre. En même temps, elle veut devenir elle-même un instrument qui ouvre le dialogue et la communion, comme l’a dit la Présidente Margaret Karram dans son discours : « C’est avec ces sentiments que je souhaite l’offrir à vous tous afin qu’il devienne lui aussi un instrument de dialogue, pour construire des ponts et diffuser une culture et une pratique de la fraternité. Il me tient à cœur que nous apprenions à vivre toujours mieux cette communion, cet échange, dans une relation de réciprocité qui fait de nous des sœurs et des frères et promeut une authentique famille dans laquelle la diversité nous enrichit et nous lie dans une unité harmonieuse. »

Stefania Tanesini

Pour lire le rapport sur la Communion, cliquez ici.  

Chiara Lubich : vivre “pour” les autres

Si nous voulons imiter Jésus, nous devons essayer de mettre en pratique ce qu’il a dit et fait. Des paroles et des gestes que nous trouvons dans l’Évangile, un texte toujours d’actualité et tout à vivre. Nous verrons ainsi qu’il est possible de trouver des pistes pour résoudre aussi les conflits et les problèmes auxquels nous sommes confrontés. Laver les pieds… Il n’y a aucun doute : ce geste de Jésus est une illustration claire, concrète et efficace du commandement de l’amour. Jésus veut apprendre à ses disciples l’humilité qui est la base de l’amour. […] C’est justement parce que Jésus est le Seigneur et le Maître que son exemple devient norme pour les siens. La communauté chrétienne – et donc chacun de nous – est invitée à en faire la règle d’or de sa propre vie. Peu après Jésus l’exprimera comme loi fondamentale de L’Église : le disciple doit aimer ses frères comme lui nous a aimés. […] L’imitation que Jésus nous demande ne consiste pas à répéter son geste au pied de la lettre, même si nous devons toujours l’avoir devant nous comme un exemple lumineux et sans pareil. Imiter Jésus signifie comprendre que nous ne sommes cohérents, en tant que chrétiens, que si nous vivons « pour » les autres, si nous concevons notre existence comme un service pour les frères, si nous établissons toute notre vie sur cette base. Nous aurons alors réalisé ce qui tient le plus à cœur à Jésus. Nous aurons saisi l’essentiel de l’Évangile. Nous serons vraiment heureux.

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, Parole di Vita, Città Nuova, 2017, p. 234)

Évangile vécu: « Bien que libre de tous, je me suis fait le serviteur de tous afin de gagner le plus grand nombre ».

S’approcher de l’autre signifie diminuer la distance qui nous sépare de lui, ce qui implique de perdre cette tranche d’espace qui nous appartient en propre ; cela signifie mettre de côté ce que nous avons à faire pour embrasser la vie de l’autre. Choisir le dernier endroit pour se mettre au service. Une patiente exigeante Dans le service où je travaillais en tant qu’infirmière, une dame dans une chambre individuelle exigeait d’être servie pour chaque petit besoin. Je voyais qu’elle souffrait : peut-être sentait-elle que la fin approchait. Un jour, après avoir d’une manière impolie, renvoyé le prêtre qui rendait visite aux malades, elle a fait écrire un avis sur la porte : elle ne voulait pas de visites, surtout pas de prêtres. Chaque matin, en commençant mon service, afin d’aimer le Jésus souffrant dans cette dame, j’essayais de satisfaire tous ses désirs : remettre son oreiller à la bonne place, lui apporter un verre d’eau, ouvrir davantage la fenêtre, la refermer, etc. Un jour, elle m’a demandé : « Comment pouvez-vous être si patiente avec moi ? ». J’ai montré le crucifix accroché au mur : « C’est lui qui me la donne ». Depuis lors, la relation entre nous s’est améliorée. Une nuit au cours de laquelle son état s’est aggravé, elle a insisté auprès de l’infirmière de service pour qu’elle appelle la paroisse afin qu’un prêtre vienne immédiatement. Peu après, elle s’est confessée et a reçu la communion. Quand je suis arrivée au travail, elle était tranquille. À dix heures, elle est décédée. (Vreni – Suisse)

Faire sourire le monde Mohammed n’a pas encore 22 ans, il est kurde d’Irak et a déjà vécu quelques années en Suède. Maintenant, il est venu en Italie pour une question de documents. Il a deux yeux clairs et bons. Je le fais s’asseoir dans le bureau pour lui expliquer le fonctionnement du dortoir de Caritas où il sera temporairement logé. Grâce à l’anglais, nous pouvons nous comprendre un peu. J’essaie de m’intéresser à lui et à sa famille, aux raisons qui l’ont poussé à quitter sa patrie et à son passé bref mais déjà intense, en oubliant les situations – assez douloureuses – que j’avais connues avant son arrivée. Quand il est arrivé, il semblait fatigué et tendu, maintenant je le vois se détendre lentement. Il sourit souvent. À la fin, il me dit : « En six ans, je n’ai jamais rencontré une personne qui m’a accueilli comme vous l’avez fait ce matin. Tu as fait disparaître mon stress ». Et il me remercie. Il me demande ensuite d’écrire mon nom sur un morceau de papier, mais lorsque l’entretien se termine et qu’il me salue, il m’appelle « papa ». (S.U. – Italie)

Maria Grazia Berretta

(extrait de « Il Vangelo del Giorno », Città Nuova, année VIII, n°2, septembre-octobre 2022)

L’unité comme « œcuménisme du cœur »

C’est dans une atmosphère de joie, de paix et de fraternité que la 11e Assemblée générale du Conseil Œcuménique des Églises s’est achevée il y a quelques jours à Karlsruhe, en Allemagne.  Voici le récit de l’équipe du « Centro Uno », le secrétariat international pour l’œcuménisme du mouvement des Focolari qui a participé à l’événement. « L’amour du Christ mène le monde à la réconciliation et à l’unité ». C’est autour de ce thème christologique que la 11e Assemblée générale du Conseil Œcuménique des Eglises (CEC) s’est déroulée à Karlsruhe (Allemagne) du 31 août au 8 septembre 2022.  Étaient présents des représentants de quelque 350 Églises, des délégués et des dirigeants membres du CEC, des responsables d’autres communautés religieuses collaborant avec le Conseil pour l’unité de l’humanité, ainsi qu’une délégation de l’Église ukrainienne et de l’Église russe. Un signe fort et un témoignage concret de la manière dont ce Conseil est véritablement une plateforme perpétuellement ouverte au dialogue. Les participants, venus de tous les continents, ont emmené avec eux l’image vivante de toute l’humanité, dans sa diversité, sa souffrance et sa richesse. Ils ont partagé leur vécu, leur grand amour pour le Christ, leurs luttes pour la paix, et leur désir de viser précisément l’unité. Un projet qui nécessite pas un quelconque amour pour se réaliser, mais l’Amour qui vient du cœur de la Trinité, qui ne peut être trouvé qu’au contact de Dieu. Cela s’est traduit par l’importance et le soin particuliers accordés à la prière. Chaque journée, en effet, commençait et se terminait par une prière, à l’intérieur d’une tente spacieuse et lumineuse dressée en souvenir du lieu de l’alliance, où le peuple juif se rencontrait avec Moïse. La diversité des liturgies, des langues, des musiques, des chants et des coutumes a alimenté la joie et l’émerveillement face à la richesse de la foi commune exprimée de manière infinie. Les délégations sont venues à Karlsruhe comme des pèlerins désireux de s’accompagner et de se soutenir mutuellement, de tracer de nouvelles directions et de témoigner ensemble de l’amour de Dieu. Le cardinal Kurt Koch était à la tête de la délégation de l’Église catholique. À l’ouverture de l’événement, il a fait don de quelques mots du pape François écrits pour l’occasion, encourageant les participants à grandir dans la communion fraternelle au nom du Christ, pour être crédibles en tant qu’Église sortante et à réconforter le monde en ces temps de divisions et de guerres. La contribution du mouvement des Focolari s’est insérée comme un tasseau dans cette grande mosaïque par la présence de 30 personnes, catholiques et de diverses Églises, dont des Évêques amis des Focolari, des focolarines et des focolarini, des Gen (les jeunes du mouvement), des Volontaires de Dieu et un ami musulman. Être rassemblés avec tant de personnes de différentes Églises a été une expérience unique pour chacun d’entre nous et une occasion précieuse de nous sentir unis dans l’amour du Christ. L’assemblée a conclu en délibérant sur un rapport, accepté à la majorité, qui fait référence à trois défis importants de notre temps : la justice climatique, la justice raciale et l’égalité entre hommes et femmes, en soulignant comment les Eglises peuvent les relever. Des éléments qui non seulement nous mettent sur la voie mais, comme nous le lisons dans quelques lignes du document final, révèlent la similitude avec les objectifs et l’esprit qui guide le mouvement des Focolari : « On peut définir la recherche de l’unité inspirée par l’amour et enracinée dans une relation profonde et réciproque : un “œcuménisme du cœur”. C’est l’amour chrétien qui nous pousse à marcher honnêtement et de tout cœur les uns à côté des autres, à essayer de voir le monde à travers les yeux de l’autre et à ressentir de la compassion les uns pour les autres ».

“Centro Uno”

Chiara Lubich : au service des frères

Saint Paul, dans le verset choisi comme « Parole de Vie » de septembre 2022, affirme qu’il s’est fait le serviteur de tous. Dans le commentaire de la Parole de Vie de 1972, Chiara Lubich encourage ceux qui veulent être porteurs d’unité à servir humblement leurs frères et sœurs. Toute personne qui veut réaliser l’unité doit vivre ce que dit Paul : « Libre à l’égard de tous, je me suis fait l’esclave de tous, pour en gagner le plus grand nombre[1][1]. » Dans le Nouveau Testament, le verbe ‘’servir’’ revêt deux nuances différentes : parfois il signifie : « servir par amour », et d’autres fois : « servir comme un esclave. » On sait que les esclaves n’avaient alors aucun droit. Ils n’existaient que pour leur maître. Ainsi, les chrétiens devaient considérer tout ce qu’ils possédaient – leur travail, leurs charismes, leurs prières – au service de leurs frères et sœurs. En ce qui concerne, par exemple, le charisme de chacun, Pierre écrit : « Mettez-le au service les uns des autres[2]. ». Concernant le travail : « Ceux qui ont volé qu’ils ne volent plus, qu’ils se donnent plutôt de la peine… pour avoir quelque chose à donner à ceux qui sont dans le besoin[3].» En ce qui concerne la prière : « Epaphras votre compatriote, serviteur de Jésus-Christ vous salue. Il est assidu à la prière pour vous[4].» La prière était aussi au service des autres. Et nous chrétiens que pouvons-nous faire (…) dans notre vie chaque jour ? Tout d’abord, raviver en nous l’humilité, en mettant en pratique ce que dit Luc : « Que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et celui qui gouverne comme celui qui sert[5]. » S’il en est ainsi, certaines attitudes de supériorité dans le commandement, si odieuses et anachroniques, disparaîtront complètement. Et dans un christianisme renouvelé, on ne connaîtra plus la servilité. Au contraire, la fraternité chrétienne resplendira, dans sa beauté caractéristique qui nous fait nous exclamer : « Oh ! qu’il est agréable, qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble[6]. » Puis nous devrons recommencer chaque jour à servir nos proches, à chaque occasion qui se présente, en suivant l’exemple de Jésus, en travaillant pour les autres, en mettant nos talents et nos dons à leur service, en priant pour eux, comme pour nous-mêmes. Si tous les hommes ou du moins un petit groupe d’entre eux se faisaient de vrais serviteurs de Dieu dans leur prochain, bientôt le monde appartiendrait au Christ.

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, in Parola di Vita, Città Nuova, 2017, p.101)

[1] Cf. 1 Co 9,19 [2] Cf. 1 Pierre 4,10 [3] Cf Eph 4,28 [4] Col 4, 12 [5] Cf. Lc 22, 26 [6] Ps 133,1
Le Pape François au Kazakhstan : être des « artisans de la communion »

Le Pape François au Kazakhstan : être des « artisans de la communion »

Un pont entre l’Europe et l’Asie. Le Kazakhstan était le pays de destination du 38ème Voyage Apostolique du Pape François, un voyage qui s’est déroulé du 13 au 15 septembre 2022. L’occasion de cette visite était le VIIe Congrès des Responsables des religions mondiales et traditionnelles.

Hier, 14 septembre 2022, s’est ouvert au Palais de l’Indépendance de Nur-Sultan, la capitale du Kazakhstan, le VIIe Congrès des Chefs des religions mondiales et traditionnelles, un événement qui a réuni une centaine de délégations de 50 pays du monde et qui, parmi ses principales priorités, a placé l’affirmation de la paix, de l’harmonie et de la tolérance comme principes inébranlables de l’existence humaine. Ce n’est donc pas un hasard si la devise de ce 38ème voyage papal était précisément « Messagers de paix et d’unité » et si le logo conçu pour l’occasion représente une colombe avec un rameau d’olivier. Un rappel fort à la fraternité, comme l’a rappelé le Souverain Pontife au début de son intervention, « qui nous unit tous, comme fils et filles du même Ciel ».

Dans une époque rongée par les conflits et écrasée par le poids des inégalités, François a déclaré : «  les religions nous rappellent que nous sommes des créatures (…). Ce fait que nous partageons, d’être créatures, établit ainsi une communion, une véritable fraternité ». Citant un poète kazakh, Abai, le pape a souligné l’importance de garder « l’âme éveillée et l’esprit clair ».  C’est ce dont le monde a besoin, une « religiosité authentique », dépourvue de toute forme de fondamentalisme, toxique pour toute croyance. « Nous avons donc besoin de la religion pour répondre à la soif de paix du monde et à la soif d’infini qui habite le cœur de chaque homme », a-t-il poursuivi. En regardant les problèmes d’aujourd’hui, en particulier ceux liés à la vulnérabilité causée par la pandémie, « les croyants sont appelés à prodiguer le soin aux autres », a déclaré le Saint-Père, c’est-à-dire à « prendre soin de l’humanité dans toutes ses dimensions, en devenant des artisans de la communion ». Une exhortation forte qui représente l’un des nombreux défis planétaires à relever à côté de l’indifférence aux misères des autres, de la préservation de la création et de l’énorme difficulté à créer un chemin de paix sur un terrain miné par les guerres.

« Avançons ensemble, pour que le chemin des religions soit toujours plus amical », a conclu Bergoglio, ajoutant des remerciements particuliers au Kazakhstan pour « l’effort de toujours chercher à unir, à provoquer le dialogue, à faire des amis ».

Dans l’après-midi et à la fin de la deuxième journée du voyage apostolique, le Pape François a également célébré la Sainte Messe sur la place de l’Expo, rencontrant des catholiques du pays et de diverses autres régions d’Asie. Certains membres de la petite communauté du Mouvement des Focolari présente dans la région lui ont également emboîté le pas. « La visite du pape François au Kazakhstan a été une grande joie pour les catholiques qui vivent ici et au-delà », a déclaré Nikolay, un tout jeune père de famille originaire d’Amalty. « Notre communauté a organisé un pèlerinage pour se rendre à Nur-Sultan. Il était important d’être là et de prier ensemble avec le Pape », a-t-il poursuivi. Une prière communautaire qui semble exprimer un désir gravé dans le cœur de chacun, celui d’atteindre la joie d’un monde uni en semant le bien. Pour Nikolay, être des « messagers de la paix » signifie ceci : « Le Kazakhstan est un pays multinational où vivent différentes nations et où chaque habitant respecte les différentes traditions religieuses des autres. Les musulmans félicitent les chrétiens pour Pâques et Noël et les chrétiens, à leur tour, félicitent les musulmans pour leurs fêtes. Dans diverses situations difficiles, chacun essaie d’aider son voisin, qu’il soit kazakh, russe ou kirghize, mais c’est un chemin qui doit être constamment renouvelé ». C’est ce que le pape François a également confirmé, en citant dans son homélie une partie du discours que saint Jean-Paul II a prononcé lors de son voyage au Kazakhstan en septembre 2001 et qui laisse à chacun une parole à suivre : « la paix n’est jamais acquise une fois pour toutes, elle doit être conquise chaque jour, tout comme la coexistence entre les différentes ethnies et traditions religieuses, le développement intégral, la justice sociale . Et pour que le Kazakhstan grandisse encore plus ‘dans la fraternité, le dialogue et la compréhension […] pour construire des ponts de solidarité et de coopération avec d’autres peuples, nations et cultures’1 , l’engagement de tous est nécessaire ».

Maria Grazia Berretta

1 S.Jean Paul II, Discours durant la cérémonie de bienvenue, 22 septembre 2001

Inondations au Pakistan : actions concrètes en ligne

Une série exceptionnelle de pluies de mousson, cinq fois supérieures à la moyenne, a provoqué au Pakistan l’une des inondations les plus désastreuses de ces dernières décennies. Une véritable catastrophe qui, malgré les énormes difficultés, n’a pas entamé le souci de nombreuses personnes sur place d’agir concrètement pour leur prochain. Une campagne de collecte de fonds a également été lancée par la Coordination d’urgence du mouvement des Focolari. Ce que le Pakistan vit aujourd’hui est une véritable urgence humanitaire et sanitaire. Les pluies de mousson causées également par le changement climatique, qui ont commencé à se manifester dès la mi-juin 2022, ont mis à genoux un tiers du pays.  Quelque 33 millions de personnes, soit 15 % de la population, ont été déplacées, plus de 1 500 personnes sont mortes et plus de 700 000 maisons ont été détruites. Le danger de maladies telles que la typhoïde, le choléra et la dengue augmente de jour en jour et les besoins deviennent de plus en plus urgents. La mégapole de Karachi, l’un des lieux où le mouvement des Focolari est présent depuis un certain temps, n’a pas été touchée aussi durement que d’autres centres, déjà difficiles à atteindre dans des conditions normales, comme les provinces du Sindh, du sud du Pendjab et du Balucistan. Cependant, « les personnes déplacées arrivent aussi ici et nous nous efforçons d’organiser l’aide dans les camps d’accueil » disent des membres des Focolari. En outre, de nombreux membres des Focolari, d’âges et de vocations variés, font tout ce qu’ils peuvent pour répondre en tant que communauté aux besoins les plus pressants, certains ouvrant même les portes de leur maison si nécessaire, comme ce fut le cas d’Abid, un jeune père de famille qui a accueilli seize musulmans qui avaient tout perdu, au premier étage de sa maison. La plus grande ville touchée par cette inondation est Hyderabad. Matthew, un Gen, l’un des jeunes du mouvement local des Focolari, écrit : « Maintenant, la situation dans le centre-ville est sécurisée mais les quartiers proches de la rivière Indus sont toujours en danger et certaines zones ont été évacuées. Les deux prochaines semaines seront très difficiles. » Ces jours-ci, la peur se mêle à une conscience lucide, générant une force intérieure, instinctive, qui regarde l’autre et, avec un courage renouvelé, se mobilise et se met en réseau. En tant que « Jeunes pour un monde uni », nous avons créé il y a quelques mois un groupe appelé « The spirit of giving (L’esprit du don) » ; nous sommes catholiques et de l’Église anglicane du Pakistan », poursuit Hanan, le frère de Mathew ; « nous nous sommes réunis pour établir un plan, pour comprendre ce que nous pouvions faire et comment nous pouvions aider. On pourrait penser que nous ne pouvons pas faire grand-chose ou que c’est trop peu, mais nous nous sommes dit que chacun peut donner quelque chose, que nous devons ” toucher les cœurs “. » Et c’est ainsi que ces jeunes, frappant à toutes les portes de leur quartier et entrant dans les magasins, ont collecté environ 5000 roupies, tandis que 2000 autres roupies sont arrivées providentiellement en réponse à un flyer partagé sur les réseaux sociaux. Un souhait de dons qui, partant d’une expérience de dialogue, s’est transformé en service et en action. Parmi les nombreuses personnes dans le besoin, il ne faut pas oublier que l’un des groupes les plus menacés dans ces régions sont les communautés nomades hindoues : « Les tentes de nos familles se trouvaient dans une plaine. Avec les inondations, les gens se sont réfugiés sur une partie surélevée du terrain qui est maintenant entourée d’eau, c’est comme s’ils étaient sur une île dont ils ne peuvent plus sortir », disent certains jeunes appartenant à ces communautés. Se rassembler autour des personnes touchées et lancer des initiatives de secours et de soutien ciblées, surtout là où les ressources pour le faire sont rares, n’est pas seulement un souhait, mais semble être une véritable priorité pour tous. En réponse à tout ce désarroi à Karachi, dans un quartier plutôt pauvre de la périphérie de la ville, un petit groupe de Gen s’est immédiatement mobilisé : « Nous avons installé un point de collecte d’où passaient beaucoup de monde : certains apportaient de la nourriture, de l’eau ou des vêtements, d’autres laissaient de l’argent dans une boîte placée à l’entrée », raconte Rizwan. « J’ai vu qu’il n’y avait pas beaucoup de vêtements pour les enfants », raconte Soiana, « alors j’ai commencé à coudre pour eux, en utilisant le tissu qui me restait de mon travail. » Pour contribuer à la récolte de fonds de la coordination d’urgence du mouvement des Focolari pour le Pakistan, vous pouvez faire un don à :

Action pour un monde uni ONLUS (AMU) Action des Familles Nouvelles ONLUS (AFN)
IBAN: IT58S 05018 03200 000011204344 Auprès de la Banca Popolare Etica IBAN: IT92J 05018 03200 000016978561 Auprès de la Banca Popolare Etica
Code SWIFT/BIC: ETICIT22XXX Code SWIFT/BIC: ETICIT22XXX
MOTIF: Urgence Pakistan
Les contributions versées à ce titre sur les deux comptes courants seront gérées conjointement par AMU et l’AFN. Des avantages fiscaux sont accordés pour ces dons dans de nombreux pays de l’UE et dans d’autres pays, selon les différentes réglementations locales. Les contribuables italiens pourront obtenir des déductions de leurs revenus, conformément à la réglementation relative aux organisations à but non lucratif, jusqu’à 10 % de leurs revenus et dans la limite de 70 000,00 € par an, à l’exclusion des dons effectués en espèces

Maria Grazia Berretta

Chiara Lubich : Marie, artisan de fraternité

Tout comme elle a pris soin de son fils Jésus et l’a aimé, Marie veut le bien de chaque personne. Elle, créature humaine, est le modèle de tout chrétien, et en nous reflétant dans les étapes de sa vie, nous pouvons apporter notre contribution à un monde nouveau. Notre planète est traversée par de multiples tensions. Mais la Vierge pousse les hommes, de différentes manières, à l’unité qu’elle veut voir s’instaurer partout. Elle veut des familles unies, dans l’unité des différentes générations. Elle demande l’unité entre les ethnies, les races, entre les peuples, entre les chrétiens. Elle veut la voir se réaliser, dans les limites du possible, avec les fidèles des autres religions et avec tous les hommes qui, sans avoir de références religieuses précises, cherchent le bien de l’homme. Marie aime toute l’humanité. Elle veut la fraternité universelle. (…) Marie a fait de Dieu l’idéal de sa vie. Puisse-t-elle faire en sorte qu’il en soit ainsi pour nous aussi. Marie a fait sienne la volonté de Dieu dans l’incarnation et tout au long de sa vie. Qu’elle nous aide à l’accomplir à la perfection. Elle a aimé son prochain, comme nous le voyons lors de sa visite à Élisabeth ou aux noces de Cana. Qu’elle mette dans nos cœurs cette charité. Marie a vécu l’amour réciproque dans toute sa plénitude, au sein de la famille de Nazareth. Qu’elle nous donne de la pratiquer, à notre tour. Marie a su offrir toute sa souffrance au pied de la croix. Qu’elle fortifie nos cœurs, quand la douleur nous submergera. Que Marie, mère de tous les hommes, élargisse notre cœur à la dimension de l’humanité entière.

Chiara Lubich

(Discours dans la basilique Sainte-Marie Majeure, Rome, 30-11-1987, in Marie Transparence de Dieu, Nouvelle Cité 2003, p. 96)

La rencontre des responsables des Focolari s’ouvre avec le message du Pape François

La rencontre des responsables des Focolari s’ouvre avec le message du Pape François

À la joie de se retrouver en présence après la pandémie, s’ajoute le salut inattendu et affectueux du Pape François aux responsables du Mouvement des Focolari dans le monde, réunis du 10 au 23 septembre. « Merci beaucoup pour toutes ces belles nouvelles. Je suis proche de vous et de tous. Je prie pour vous, s’il vous plaît faites-le aussi pour moi. » C’est par ces mots, que le Pape a répondu à Margaret Karram, Présidente des Focolari, qui a voulu ouvrir ainsi les journées de rencontre des responsables des Focolari dans le monde avec le Conseil général du Mouvement. La Présidente a raconté aux 104 participants qu’elle avait ressenti ces derniers jours le désir d’écrire au Pape François, pour le remercier de sa proximité constante et avec l’espoir de lui procurer de la joie. Dans sa lettre au Saint-Père du 6 septembre dernier, elle écrivait en autre : « Un an et sept mois se sont écoulés depuis mon élection comme Présidente et je ne vous cacherai pas que cette période a été exigeante avec de nombreux défis à relever et des décisions à prendre. J’ai compris toujours mieux votre allusion aux ‘’élagages‘’ nécessaires à la croissance et, en renouvelant mon choix d’étreindre en eux Jésus crucifié et abandonné, j’ai réalisé que l’humilité devenait plus profonde, que l’espérance augmentait et ainsi je percevais encore plus fortement l’unité avec vous, Sainteté, ainsi que la certitude que Dieu est à l’œuvre. En même temps, j’ai assisté à la maturation de nombreux fruits, de pas spirituels individuels et communautaires, d’attention envers les plus démunis, d’actions concrètes en faveur de ceux qui souffrent le plus. » Et elle concluait en assurant au Pape les prières des membres du Mouvement. Grande fut sa surprise lorsque le lendemain elle a reçu cette réponse du Pape, écrite de sa main.

7.9.22

Mme Margaret Karram Chère sœur, je vous remercie beaucoup pour votre lettre d’hier. Merci beaucoup pour toutes ces belles nouvelles. Je suis proche de vous et de tous. Je prie pour vous, s’il vous plaît faites-le aussi pour moi. Que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge vous protège. Fraternellement, François

Argentine : construire un foyer, une famille, un avenir

En « donnant » on déclenche un souffle qui ouvre de nombreuses de portes. Voici l’expérience de quelques Juniors pour un Monde Uni qui ont aidé une famille dans le besoin dans la banlieue du grand Buenos Aires, en Argentine : cette amitié les a amenés à partager des moments et des expériences vraiment inattendus. L’action lancée il y a quelques mois par les Juniors pour un Monde Uni des villes de Rodríguez et Luján, (province de Buenos Aires), en partenariat avec les Jeunes pour un Monde Uni et des membres de la communauté, a franchi des étapes aussi inattendues que providentielles. Tout a commencé à Noël 2021, lorsque certains Juniors pour un Monde Uni, sensibles au fait que de nombreuses familles ne pouvaient pas vivre cette fête sans avoir une table bien garnie, ont décidé d’agir concrètement. Leur premier geste a été de contacter la famille de Tiziano, un petit garçon de cinq ans vivant avec ses parents dans des conditions très modestes, et de leur préparer un paquet cadeau rempli de bonnes choses à savourer en ce jour si particulier : un poulet, une salade, du bon vin, du cidre, un panettone, du pudding et quelques boissons gazeuses. Ils ont également pensé à quelques cadeaux. Mais la joie de leur travail ne s’arrête pas là. Lorsque les Juniors pour un Monde Uni ont apporté le cadeau de Noël à la famille, ils ont pu voir de près la réalité dans laquelle elle vivait. Avoir un logement décent, ne serait-ce que pour éviter de rester exposé au froid pendant l’hiver, semblait utopique. “C’était choquant”, se souviennent les responsables de l’antenne Juniors pour un Monde Uni, « mais, en même temps, un moment de joie profonde. » Par ailleurs, en échangeant avec les parents de Tiziano, ils ont perçu l’enthousiasme de l’enfant qui allait rentrer en première année d’école primaire et leur réponse concrète a été unanime : « Soutenons-le ! » « Nous avons décidé de lui acheter tout ce dont il avait besoin pour l’école. Des chaussures, des chaussettes, des t-shirts, des pantalons, un tablier, un sac à dos, un cahier d’exercices, des crayons », expliquent les Juniors pour un Monde Uni qui ont également reçu une aide financière d’autres jeunes, d’amis de Mendoza (une autre ville d’Argentine) et du Guatemala. Ils se souviennent encore du premier jour de Tiziano à l’école : « Sa maman nous a envoyé des photos de son enfant avec ses nouvelles affaires, un vrai bonheur de le voir ainsi !» Mais l’histoire n’est pas finie. Quelque temps plus tard, certaines volontaires de Dieu, les membres et sympathisantes du groupe de femmes au foyer engagées dans le Mouvement Humanité Nouvelle, ont fait savoir qu’elles avaient providentiellement obtenu de l’argent pour acheter de quoi construire une maison pour cette famille. Ricardo, le père, connaissait bien le travail de maçon et avait aussi du sable et quelques pierres. C’est ainsi que l’aide financière s’est transformée en briques et en ciment et en 20 jours, la maison a vu le jour. L’hiver approchait et il était très important pour eux de se protéger du froid. Un message vocal de Tiziano sur WhatsApp l’a confirmé : « Merci d’avoir offert les briques de ma chambre. »

(extrait de la revue Ciudad Nueva Cono Sud)

Chiara Lubich : communiquer

Le 2 juin 2000, lors de la première rencontre sur le thème « Communication et unité », Chiara Lubich proposait aux participants le modèle du « grand communicateur » : Jésus au moment de l’abandon, médiateur entre l’humanité et Dieu. Elle énumérait ensuite les principes directeurs d’une communication inspirée du charisme de l’unité. Il est impensable, qu’une nouvelle communication puisse venir des grands organismes internationaux. Elle verra le jour à partir du vécu des acteurs de la communication qui font de Dieu-Amour le modèle du communicant et le paradigme des relations professionnelles. C’est bien en Dieu que s’efforcent de puiser ceux qui, parmi nous, s’occupent de communication. Ils ont tiré de leur expérience historique une façon originale de communiquer. Nous allons l’exposer ici, en vous l’offrant comme modeste contribution à la recherche que nous avons entreprise ensemble au cours de ces journées. Première considération : pour eux, il est essentiel de communiquer. L’effort de vivre l’Évangile au quotidien, par exemple, et l’expérience même de la Parole de vie, ont toujours été indissolublement liés à la communication. Les étapes et les fruits de cette vie de la parole sont communiqués, car la norme de la vie est d’aimer l’autre comme soi-même. Ce qui n’est pas communiqué est perdu. Ainsi, du vécu jaillit une lumière, qui éclaire aussi bien celui qui raconte que celui qui écoute, et l’expérience revêt une dimension d’éternité. Il s’agit, pourrait-on dire, d’une vocation à communiquer. Deuxième considération : pour communiquer, nous estimons important de nous « faire un » – comme nous disons – avec celui qui écoute. […] Troisième considération : souligner le positif. Notre style a toujours consisté à mettre en lumière ce qui est bon, car nous sommes convaincus qu’il est infiniment plus constructif de souligner le bien, d’insister sur les perspectives positives plutôt que de retenir le négatif, sans pour autant manquer au devoir de dénoncer de façon opportune, pour ceux ont des responsabilités, les erreurs, les limites et les fautes, Enfin : c’est l’homme qui compte, non pas le média, qui n’est qu’un instrument. Pour apporter l’unité, il n’est rien de tel que ce moyen incontournable qu’est l’homme, un homme nouveau, pour reprendre l’expression de l’apôtre Paul. Cela veut dire un homme qui a accueilli l’injonction du Christ à être levain, sel et lumière du monde.

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, Pensée et spiritualité, Nouvelle Cité 2003, p. 381)

Bolivie : rencontre entre cultures

Bolivie : rencontre entre cultures

Dans le cadre du programme d’activités de la Semaine Monde Uni 2022, l’équipe de préparation de Cochabamba (Bolivie), en coordination avec la « Casa de los Niños » de la même ville, a organisé une visite à la communauté rurale de Carpani. Carpani est une petite ville de 250 habitants, située dans les hauts plateaux boliviens (3 900 mètres au-dessus du niveau de la mer), entre les départements de Cochabamba et d’Oruro. L’invitation à visiter ce village avait été particulièrement adressée aux jeunes, mais aussi à tous ceux qui souhaitaient participer. Pour nous rendre à la petite ville de Carpani (135 km de Cochabamba), nous avons voyagé pendant trois heures par la route, principalement asphaltée, en suivant un sentier de montagne vers les hauteurs, puis en continuant sur un chemin de terre pendant environ 15 km, et enfin en suivant une déviation secondaire, sur une petite route, pour atteindre le village aux maisons d’adobe et de briques, niché dans les montagnes. « La phase préparatoire du voyage a consisté à collecter divers biens, tels que de la nourriture et du matériel scolaire pour la petite école qui ne compte qu’une seule classe multi-niveaux », explique Aristide, responsable de la « Casa de los Niños » (www.lacasadelosninos.it). Malheureusement, elle  est négligée par les autorités locales et nationales qui ont même supprimé le salaire d’un enseignant. Mais, depuis de nombreuses années, elle reçoit le soutien de la « Casa de los Niños » – également inspirée par le charisme de l’Unité – qui tente de répondre à certains des nombreux besoins de la petite population, soutenue par la maigre production de pommes de terre et le pâturage de ses petits troupeaux de moutons ». Grâce au soutien de la communauté du mouvement des Focolari à Cochabamba, il a été possible de répondre à une bonne partie des besoins que le responsable de la communauté de Carpani avait indiqués à l’avance. « Le programme préparé pour le jour de la visite, poursuit Silvana Verdún, était très simple : la  prière communautaire dans la petite chapelle, dans la langue maternelle du lieu (le quechua, bien que tout le monde comprenne et parle aussi l’espagnol), suivie d’un moment de dialogue avec les villageois, répartis en groupes d’hommes, de femmes et d’enfants ». « Ce fut une expérience de grand don mutuel, et nous nous sommes tous sentis comme des frères qui s’écoutent et se soutiennent mutuellement, dans la même simplicité et chaleur humaine qui caractérise ces personnes, au cœur aussi pur que le ciel et aussi intègre que les montagnes qui les entourent », dit Franc Moura. La touche finale de la rencontre communautaire ne pouvait être manquée, à savoir le moment de partager un repas en plein air. Nous avons préparé une table commune avec tous les plats que chaque participant avait apportés et ils nous ont offert le produit de leur travail : des « pommes de terre à la wathia ». Il s’agit d’une technique de cuisson typique des communautés rurales, qui consiste à creuser un trou dans le sol, dont la profondeur dépend de la quantité d’aliments à cuire ; la cavité et les mottes extraites sont chauffées avec des braises de bois de chauffage et de charbon de bois. Une fois la bonne température atteinte, la nourriture est placée à l’intérieur du trou et recouverte par les mottes chaudes pendant un certain temps. Ce furent de beaux moments qui sont gravés dans nos cœurs. Une famille de Cochabamba, lors de son premier voyage à Carpani, a écrit : « Nous avons vécu une expérience inoubliable en famille. De retour à la maison, nous nous sommes assis pour en parler et la conclusion que nous avons tirée était un bonheur absolu. Nous avons été très heureux de rencontrer tous les volontaires et la communauté de Carpani. Ce fut une véritable bénédiction et nous aimerions continuer à participer à d’autres activités. Merci pour cette opportunité ». Le ‘’monde uni ‘’ avance aussi dans le petit Carpani !

                                                                                               Par Orlando José Zurita Vilte – Bolivie (de Ciudad Nueva Interamericana) Foto: © Franc Moura

Chiara Lubich : pardonner comme le fait une mère

« De Jésus, nous n’entendons pas des paroles de mépris, de condamnation, mais seulement des paroles d’amour, de miséricorde », a déclaré le pape François lors de son premier Angélus, le 17 mars 2013. En effet, la miséricorde, le pardon, sont des vertus caractéristiques du chrétien que nous pouvons exercer avec chaque frère et sœur que nous rencontrons au cours de notre journée. […] Qu’est-ce qui rend la miséricorde aussi puissante et lui donne toujours le dessus sur la justice ? Et pourquoi Jésus met-il cette vertu autant en relief, au point d’en faire une condition pour notre Salut personnel ? […] Comme l’explique Jean-Paul II, la miséricorde est « la dimension indispensable de l’amour, elle est comme son deuxième nom »[1]. […] Dans la prière du Notre Père, on retrouve la même idée exprimée en d’autres termes : « Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. » Au ciel, s’applique la loi selon laquelle nos fautes nous sont remises dans la mesure où nous remettons celles de nos frères et sœurs. Le thème de la miséricorde et du pardon est une constante de tout l’Évangile. Dans la nuit qui précède sa Passion, en prononçant son ultime prière au Père, Jésus nous fait connaître l’objectif qu’il a toujours eu devant Lui : l’unité de tous, hommes et femmes, en une grande famille qui se modèle sur la Trinité. Tout son enseignement est tendu à nous communiquer son amour d’une part et, d’autre part, à nous donner l’instrument pour réaliser la communion entre nous et avec Dieu. Et la miséricorde est justement l’ultime expression de l’amour, de la charité, car elle l’accomplit et la rend parfaite. Cherchons donc à vivre, dans toutes nos relations avec les autres, cet amour empreint de miséricorde ! La miséricorde est un amour qui sait accueillir chaque prochain, en particulier le plus pauvre et le plus dans le besoin. Un amour sans mesure, abondant, universel, concret. Un amour qui tend à susciter la réciprocité, fin ultime de la miséricorde, sans laquelle n’existerait que la justice qui est en mesure de susciter l’égalité mais pas la fraternité. De nos jours, on entend souvent parler de pardon refusé à de grands criminels. On réclame vengeance plutôt que justice. Il faut, au contraire, après avoir fait tout le possible pour que les dommages soient réparés, laisser place en nous au pardon, seul capable de guérir les traumatismes personnels et sociaux engendrés par le mal. « Pardonnez et vous serez pardonnés[2]. » Alors, si nous avons subi une offense, une injustice, pardonnons et nous serons pardonnés. Soyons les premiers à faire preuve de miséricorde, à exprimer notre compassion ! Même si cela nous semble difficile et ardu, demandons-nous, face à chaque prochain : comment sa mère se comporterait-elle avec lui ? Cette pensée nous aidera à comprendre et à vivre selon le cœur de Dieu.

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, in Parole di Vita, Città Nuova, 2017, p. 632) [1] Dives in Misericordia, 7 [2] Lc 6, 37.

Le dialogue comme mode de vie

Le dialogue comme mode de vie

Du 31 août au 8 septembre 2022, la 11e Assemblée du Conseil œcuménique des Églises (COE) se tiendra à Karlsruhe, en Allemagne. La contribution du mouvement des Focolari, lié à la COE par une longue histoire d’amitié et de collaboration. Dans un monde déchiré par les conflits, traversé par une pandémie qui a accentué les inégalités, par une crise climatique sans précédent, caractérisé par des avancées scientifiques et technologiques qui créent souvent de nouvelles inégalités entre les personnes et les régions du monde, est-ce encore le cas de parler d’unité ? Et quelle est la contribution des chrétiens à sa réalisation ? Cette réflexion sera au centre des travaux de la 11e Assemblée du Conseil œcuménique des Églises (COE) qui se tiendra du 31 août au 8 septembre 2022 à Karlsruhe, en Allemagne. L’Assemblée, qui en est à sa onzième année, constitue le gouvernement du Conseil œcuménique des Églises (COE), se réunit normalement tous les huit ans. Aujourd’hui, 350 Églises dans 110 pays du monde entier sont membres de la COE, représentant environ 500 millions de chrétiens. Cette année, quelque 4000 personnes venues du monde entier participeront à cette session L’unité est, pour les chrétiens, la réalisation de la prière de Jésus “Que tous soient un” (Jn 17,21). Une invocation qui donne la certitude que “l’amour du Christ pousse le monde à la réconciliation et à l’unité”, comme l’exprime le titre de l’événement. Les travaux de l’Assemblée partiront précisément de réflexions sur les grands défis de la planète qui ont révélé des vulnérabilités, des clivages et des injustices ethniques, économiques et sociales. Mais qui ont également mis en évidence l’interdépendance entre les individus et les peuples, la responsabilité que nous avons les uns envers les autres dans un monde où personne ne peut se sauver seul. Les Églises chrétiennes se réunissent donc ensemble pour un temps de prière et de célébration, mais aussi de réflexion et d’action. Une occasion d’approfondir leur engagement en faveur du dialogue, de l’unité visible et du témoignage commun. Le programme destiné aux délégués officiels des différentes Églises est complété par une centaine d’ateliers et de stands proposés au public par les Églises, Communautés et Institutions. Parmi celles-ci figure également la contribution du mouvement des Focolari, qui s’appuie sur son expérience du dialogue(Cf all’esperienza di dialogo) . L’équipe du Centre “Uno”, le secrétariat international pour l’œcuménisme du Mouvement des Focolari, avec des représentants du Mouvement d’Allemagne, de Suisse, d’Irlande et de Roumanie, sera présente avec un stand pendant toute l’Assemblée. Le 5 septembre 2022 à 17h, elle proposera un atelier intitulé “Le dialogue comme mode de vie : méthodologie et pratique” dans lequel elle proposera aux participants une expérience de dialogue entre chrétiens de différentes Églises et entre chrétiens et musulmans. Un dialogue dans le plus grand respect de l’identité de chacun, qui privilégie la rencontre entre la théorie et la vie. La COE a été fondée le 23 août 1948 à Amsterdam, 147 Églises étaient présentes. Le dialogue comme chemin et comme caractéristique d’une vie chrétienne authentique est l’objectif principal. Le mouvement des Focolari est lié à la CEC par une longue histoire d’amitié et de collaboration, depuis la première visite de Chiara Lubich en 1967, invitée par le théologien réformé Lukas Vischer. Lors de sa troisième visite en 2002, Mme Lubich a également visité l’Institut œcuménique de la COE à Bossey. Le directeur était le Révérend Dr Ioan Sauca, qui a rappelé à plusieurs reprises l’importance de la rencontre avec Chiara Lubich pour l’Institut et comment elle avait permis de clarifier le problème du rapport entre identité et unité.

Anna Lisa Innocenti

Brésil, Mariapolis Ginetta : 50 ans de dialogue et d’unité avec la société

Brésil, Mariapolis Ginetta : 50 ans de dialogue et d’unité avec la société

La Mariapolis Ginetta a célébré son jubilé d’or le 15 août 2022. Le rêve des pionniers est désormais une réalité : un phare d’unité, de dialogue et une nouvelle société pour tous. Depuis sa genèse, l’Église catholique a cherché de diverses manières à vivre le mandat de Jésus dans la prière dite sacerdotale : « Père, que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi, … » (cf. Jn 17, 21). L’unité et le dialogue sont, aujourd’hui encore, à la base des actions et des théories ecclésiales. C’est précisément pendant la Seconde Guerre mondiale, dans la ville de Trente, en Italie, que Chiara Lubich, âgée de 21 ans, a compris qu’elle voulait vivre et répandre l’unité entre tous les peuples du monde, croyants et non-croyants. Au Brésil, à travers la Mariapolis Ginetta, cette mission est fructueuse depuis maintenant 50 ans. La « ville sur la montagne » En fondant le mouvement des Focolari et en se basant sur ses expériences, Chiara a estimé qu’il fallait créer des « villes sur la montagne » qui seraient visibles et lumineuses, véritables phares pour la société, où l’on pourrait vivre l’amour réciproque en communion, l’Évangile et la présence constante de Dieu. Les Focolari ont réalisé 35 Mariapolis dans le monde, appelées cités-pilotes. Trois d’entre elles sont au Brésil : la Mariapolis Santa Maria près de Recife, la Mariapolis Gloria près de Belem et la Mariapolis Ginetta, située dans l’État de São Paulo, dans le Vargem Grande Paulista, qui a célébré son jubilé d’or le 15 août, jour de la fête de l’Assomption. La Mariapolis Ginetta Fruit de la providence de Dieu, témoignée par de nombreuses actions, elle est un lieu de rencontres spirituelles et sociales pour des milliers de personnes dans le monde entier. Habitée par des familles, des personnes consacrées, des laïcs, des prêtres et même des personnes d’autres confessions religieuses, la cité phare est un espace où chaque visiteur peut faire l’expérience de Dieu. Karina Gonçalves Sobral y vit avec son mari et ses deux filles dans la communauté ; elle souligne l’importance de la spiritualité de l’unité et des valeurs contenues dans la culture locale : « La Mariapolis a pour mission d’être un lieu de rencontre, un foyer ouvert à tous. Elle l’est vraiment pour tous. Ceux qui viennent ici doivent se sentir les bienvenus. L’accueil fait partie de notre charisme ». « Au vu des différents terrains qui nous avaient été proposés il y a cinquante ans, celui de Vargem Grande semblait vraiment avoir les bonnes caractéristiques pour être un espace fécond, où nous pourrions incarner visiblement l’Idéal de l’unité. Nous nous sommes installés ici et nous célébrons aujourd’hui une étape importante », déclare Maria do Socorro Pimentel, une focolarine qui vit à la Mariapolis depuis plus de 40 ans. La présence de la fondatrice Chiara Lubich a visité la Mariapolis Ginetta à plusieurs reprises. Lors de l’un de ses voyages en 1991, impressionnée par la grande inégalité sociale de la population brésilienne, elle est particulièrement inspirée et elle crée l’Économie de communion, dont l’objectif principal est de développer un réseau d’entreprises qui partagent leurs bénéfices, en contrastant la culture de l’avoir par celle du don. La Mariapolis prend le nom d’une des premières compagnes de Chiara Lubich, la Servante de Dieu Ginetta Calliari, l’une des plus grandes promotrices de la construction de cette « ville sur la montagne » et coresponsable du mouvement naissant des Focolari au Brésil. Son corps est enterré dans le cimetière de la Mariapolis où de nombreux fidèles se rendent pour demander des grâces. Reconnaissance Déjà en mai 2022, la municipalité de Vargem Grande Paulista a reconnu le travail social et spirituel réalisé par le mouvement des Focolari dans la ville et l’importance non seulement de son Centre Mariapolis, mais de toutes les œuvres qui sont réalisées et qui concernent les enfants, les adolescents et les jeunes. Il ne faut pas oublier le travail des foyers pour les sans-abri et son système de communication qui a apporté investissement, partenariat et notoriété à la municipalité. À l’occasion de la messe célébrée lundi 15 août 2022 par Don João Bosco, évêque d’Osasco, le Pape François a envoyé la Bénédiction Apostolique écrite en signe de reconnaissance pour cette mission menée par le mouvement des Focolari dans la ville, dans l’État de São Paulo et dans tout le Brésil.

Ronnaldh Oliveira (D’après un article publié sur cancaonova.com)

 

Institut Universitaire Sophia : Le Prof. Declan O’Byrne a été nommé Recteur par intérim

Le Professeur Giuseppe Argiolas a présenté sa démission du poste de Recteur de l’Institut Universitaire Sophia « pour raisons personnelles ». Le vice-recteur en exercice, le Professeur Declan O’Byrne, a été nommé recteur par intérim et exercera son service jusqu’à la fin naturelle du mandat, à savoir janvier 2024. La Vice-Grand Chancelier, Margaret Karram, Présidente du Mouvement des Focolari, écrit à la communauté universitaire de l’Institut : « Je demande à chacun de vous la plus grande collaboration avec le Prof. Declan O’Byrne, qui a accepté la charge qui lui a été confiée par la Congrégation pour l’Éducation Catholique, afin que l’Institut Universitaire Sophia puisse continuer à assurer son service d’enseignement, de recherche et d’engagement culturel avec le professionnalisme et la diligence nécessaires. Je remercie le Prof. Argiolas pour son engagement et pour le travail accompli pour faire avancer Sophia, en particulier dans les temps difficiles comme ceux de la pandémie 2020-2022, et je confie à la responsabilité de toute la communauté éducative la réussite de la nouvelle année universitaire qui commence. » Les enseignants et le personnel de l’IUS se joignent à la Vice-Grand Chancelier pour remercier le Prof. Argiolas pour son engagement au service de l’Institut.

Chiara Lubich : comme Jésus, suivre la voie de l’amour

Lors de la 4e Journée Mondiale de la jeunesse, qui s’est tenue à Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne) en 1989, Chiara Lubich a présenté un thème intitulé « Jésus est le chemin ». Nous en avons choisi un extrait dans lequel elle invite chacun à mettre en action le pouvoir transformateur de l’amour, comme Jésus lui-même l’a fait. (Jésus) Fils de Dieu qui est Amour, il est venu sur terre par amour, il a vécu par amour, irradiant l’amour, donnant l’amour, portant la loi de l’amour, et il est mort par amour. Puis il est ressuscité et il est monté au Ciel, accomplissant son dessein d’amour. Tout cela par amour pour vous, pour moi, pour tous. Nous pouvons donc dire que la Voie suivie par Jésus a un nom : l’Amour. Et que pour le suivre, nous devons nous aussi emprunter cette voie, ce chemin : la voie de l’amour. L’Amour. Certains se demanderont : «Quel genre amour brûlait donc dans le cœur de Jésus ? Avec quel amour a-t-il agi ? Et quel amour a-t-il laissé ici, sur terre ? » L’amour que Jésus a vécu et apporté est un amour spécial et unique. Ce n’est pas un amour comme vous pourriez l’imaginer. Ce n’est pas, par exemple, de la philanthropie ni une simple solidarité ou de la bienveillance. Ce n’est pas seulement une amitié ni de l’affection – comme celle qu’une jeune peut éprouver pour un garçon ou une mère pour son enfant. Et ce n’est pas non plus simplement de la non-violence. C’est quelque chose d’exceptionnel ou mieux, de divin : c’est l’amour même qui brûle en Dieu. Jésus a donné à chacun de nous une flamme de cet incendie infini, un rayon de cet immense soleil. C’est quelque chose d’extraordinaire, auquel nous pensons peu, mais qui nous rendrait puissants si nous le prenions en considération. […] Nous devons faire fructifier cet amour. De quelle manière ? En aimant.

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, L’amore al fratello, Città Nuova, 2012, p. 50)

Évangile vécu : le caractère concret de l’amour

Aimer nous pousse à sortir de nous-mêmes, à faire le bien et à nous approcher de l’autre en gagnant sur l’indifférence. Se salir les mains, s’engager, nous rappelle à quel point Dieu nous a aimés en premier et quel rêve il a placé dans nos cœurs. Dix-sept quintaux de livres En parlant avec des amis de la crise en Argentine, nous avons appris la grave pénurie de livres scolaires dans le pays. D’où l’idée d’une récolte de livres à faire circuler parmi les familles que nous connaissions. La réponse a été immédiate et généreuse. Les autres initiatives n’ont pas manqué : annonces dans les journaux, appels à la radio, interventions dans les paroisses et dans diverses associations de parents. Beaucoup se sont également impliqués personnellement dans d’autres villes. Nous avons collecté dix-sept quintaux de livres de tous niveaux scolaires pour les envoyer en Argentine par voie maritime. Il y a aussi ceux qui, en un mois, en impliquant d’autres personnes, ont récolté deux autres quintaux de livres et l’argent pour le transport. Dans certains cas, c’ était difficile, en raison du manque d’expérience, d’avoir à l’esprit certains détails importants (par exemple, des boîtes appropriées pour le transport, les procédures douanières, etc.) Mais une solution a été trouvée pour tout. Nous avons également pu dire à de nombreuses personnes ce qui nous a poussés à faire cette action : l’idéal d’un monde plus solidaire et plus uni. (S.A. – Espagne) Ensemble au service des autres Je suis infirmière dans un centre de services sociaux. Un couple défavorisé avec un bébé de neuf mois m’avait demandé des services. Ils n’avaient même pas d’argent pour le bus, la femme s’était blessée à la main et le bébé devait compléter ses vaccins. Je n’aurais pas pu répondre à leurs demandes en raison de certaines procédures très strictes, mais j’ai ressenti intérieurement l’envie de faire quelque chose pour ces prochains. Après avoir effectué une urgence, j’ai veillé à répondre à tous les besoins de la famille afin qu’elle n’ait pas à acheter des billets de bus pour un autre rendez-vous. À un moment donné, spontanément, une autre infirmière s’est portée volontaire pour s’occuper d’eux à ma place : elle a soigné la main de la dame, lui a fourni du matériel pour la suite de la médication et a également vacciné l’enfant. Elle était heureuse d’avoir pu les aider et moi aussi. (Maina – Canada)

Sous la direction de Maria Grazia Berretta

(extrait de ‘’Il Vangelo del Giorno’’, Città Nuova, année VIII, no.2, juillet-août 2022)

Chiara Lubich : imiter Marie en vivant la Parole de Dieu

En 1976, dans la rubrique « Dialogue ouvert » de la revue Cittá Nuova, un lecteur posait cette question à Chiara Lubich : « De temps en temps, je sens, comme un reproche, que je n’aime pas assez Marie, que je pense peu à elle. À ton avis, que faut-il faire pour avoir une vraie dévotion envers Marie ? » Voici sa réponse. Marie est plus proche de Dieu que de l’homme, pourtant elle est une créature comme nous, et telle devant le Créateur. D’où la possibilité pour elle d’être pour nous comme un plan incliné qui touche Ciel et terre. Pour ce qui est d’avoir une véritable dévotion envers elle – tout en magnifiant les diverses dévotions qui se sont développées au cours des siècles pour donner au peuple chrétien le sens d’un amour maternel sûr, qui pense à toutes les petites et grandes difficultés que la vie porte avec elle – je te conseillerais une voie qui fait naître dans le cœur un amour pour Marie semblable à celui que Jésus a pour elle. Si Marie a toutes ces qualités magnifiques et extraordinaires que tu sais, elle est aussi « la chrétienne parfaite ». Et elle est telle car, comme tu peux le déduire de l’Évangile, elle ne vit pas sa propre vie, mais laisse vivre en elle la loi de Dieu. Elle est celle qui, plus que tout autre, peut dire : « Ce n’est pas moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. » Marie est la Parole de Dieu vécue. Donc, si tu veux vraiment l’aimer, ‘’imite-la’’. Sois, toi aussi, Parole de Dieu vivante ! Et puisque tout l’Évangile ne peut être vécu à la fois, re-évangélise ta vie en prenant au sérieux et en vivant chaque jour une des “paroles de vie” qu’il contient.

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, Maria, Città Nuova, Rome 2017, p. 154)

Prophétie et unité pour la sauvegarde de la Création

Le V° Sommet de Halki s’est déroulé en Turquie du 8 au 12 juin 2022. Assurer ensemble l’avenir de la planète, était le titre de ce rendez-vous promu par le Patriarche œcuménique de Constantinople et l’Institut universitaire Sophia de Loppiano (Florence-Italie). https://www.youtube.com/watch?v=VBajKI9nd8M&list=PL9YsVtizqrYv2ebAtB_j8KTB-hL0ZRid7&index=1

Chiara Lubich : accepter pleinement l’autre

La parole de vie du mois d’août 2022 nous demande de toujours pardonner. Lorsque nous nous présentons devant Dieu – lors de la liturgie, dans la prière – nous devons être en harmonie avec tous. Comme le dit le pape François, nous ne pouvons pas aller nous reposer s’il existe un désaccord avec nos frères ou nos sœurs. Jésus affirme, en utilisant un langage paradoxal pour souligner l’importance qu’a pour Dieu le plein accord entre frères : si, lorsque tu vas offrir ton sacrifice, tu te souviens qu’il existe un désaccord entre toi et ton prochain, interromps ton sacrifice et va d’abord te réconcilier avec ton prochain. En effet, l’offrande du sacrifice – et, pour nous chrétiens, la participation à la messe ou au culte – risquerait d’être un acte vide de sens si nous sommes en désaccord avec nos frères. Le premier sacrifice, que Dieu attend de nous, c’est que nous nous efforcions d’être en harmonie avec tous. Dans cette exhortation, il semble que la pensée de Jésus ne présente pas de nouveauté substantielle par rapport à l’Ancien Testament. (…) Mais la nouveauté existe et voilà en quoi elle consiste : Jésus affirme que c’est toujours nous qui devons prendre l’initiative pour que la bonne entente soit constante, pour maintenir la communion fraternelle. Jésus pousse ainsi le commandement de l’amour du prochain jusqu’à sa racine la plus profonde. Il ne dit pas : « Si tu te souviens que tu as offensé ton frère », mais : « si tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi ». Pour lui, le fait même de rester indifférents face au désaccord, même lorsque nous n’en sommes pas responsables, est déjà un motif pour que Dieu ne nous accepte pas bien et nous rejette. Jésus veut donc nous mettre en garde non seulement contre les plus graves explosions de haine, mais aussi contre toute expression ou attitude qui, d’une manière ou d’une autre, dénote un manque d’attention, d’amour envers les frères. (…) Nous devrons chercher à ne pas être superficiels dans nos relations, à fouiller dans les recoins les plus secrets de notre cœur. Nous tâcherons aussi d’éliminer la simple indifférence ou tout autre manque de bienveillance, toute attitude de supériorité, de négligence envers quiconque. Évidemment, nous chercherons à réparer toute impolitesse, toute manifestation d’impatience, par une excuse ou un geste d’amitié. Et si parfois cela ne semble pas possible, c’est alors le changement radical de notre attitude intérieure qui comptera. Une attitude de rejet instinctif de l’autre sera remplacée par une attitude d’accueil total, d’acceptation complète de l’autre, de miséricorde sans limites, de pardon, de compréhension, d’attention à ses besoins. En agissant ainsi, nous pourrons offrir à Dieu tous les dons que nous voudrons. Il les acceptera et en tiendra compte. Nous approfondirons notre rapport avec lui et nous arriverons à cette union avec Dieu qui est notre bonheur présent et futur.

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, in Parole di Vita, Città Nuova, 2017, pag. 282/3 – Extrait de Parole de Vie de février 1984)

Évangile vécu : Seigneur, quand mon frère commettra une faute à mon égard, combien de fois lui pardonnerai-je ? Jusqu’à sept fois ? (Mt 18, 21)

Le pardon est un exercice constant dans notre vie quotidienne et est cette expérience qui permet à l’amour de Dieu de nous remettre sur pied. Reconnaître que nous sommes pardonnés est le point de départ pour essayer d’être miséricordieux, ouvrir notre regard sur l’autre et être vraiment libre. File d’attente Satisfait d’être arrivé à temps pour le rendez-vous chez le médecin, tout à coup, dans la file d’attente, une dame me dépasse comme si de rien n’était. La rébellion monte en moi et je suis sur le point de me faire entendre, mais… à la pensée de certaines scènes de la guerre en Ukraine, je décide soudain de transformer mes droits en courtoisie, en accueil. Mais comme il est difficile de mettre de côté l’idée de ce que l’on considère comme son droit ! A la maison, je raconte alors ce qui m’est arrivé et aussi le vécu intime. Notre fille aînée, après un long silence, intervient en racontant sa dernière expérience : elle aussi était dans la file d’attente du secrétariat de l’université et, face à l’irrespect d’un étudiant impoli, elle l’a fortement réprimandé jusqu’à la honte. « Peut-être que j’avais tort », a-t-elle ajouté. Nous finissons par conclure que, petite ou grande, la guerre nous guette mais qu’il est possible de la gagner par le pardon. (F.I. – Italie) Une leçon à retenir Ma femme est enseignante et un jour, alors qu’elle était à l’école, j’étais resté à la maison pour lui faire une surprise. Je me suis mis à faire ces petits travaux de réparation et de nettoyage que parfois nous négligeons à cause des nombreux engagements. J’étais heureux à l’idée que cela lui plairait, mais dès qu’elle est rentrée, elle s’est plainte d’avoir trouvé la porte d’entrée ouverte : « Tu ne penses pas aux voleurs ? ». J’étais confus. Je ne me souvenais pas de l’avoir laissée ouverte mais je ne voulais pas récriminer ; alors même si j’étais désolé, j’ai décidé de ne pas alimenter la colère. L’après-midi, ma femme m’a demandé de parler. Elle voulait se racheter : « En voyant tout ce que tu as fait et en pensant à la façon dont je t’ai grondé pour une broutille, je me suis sentie humiliée par mon aveuglement. Par ton silence, tu m’as donné une vraie leçon ». Quelques jours plus tard, elle me confia qu’après avoir raconté à l’école ce qui s’était passé entre nous, un climat de grand respect s’était créé dans la classe comme jamais auparavant. (L.D. – Hongrie)

Sous la direction de Maria Grazia Berretta

(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VIII, no.2, juillet-août 2022)

Chiara Lubich : c’est le “comment” qui compte

« Aime ton prochain comme toi-même. » La mesure de l’amour que nous devons avoir pour chaque frère ou sœur est contenue dans ce “comme”. Dans cet extrait d’un discours adressé à de jeunes séminaristes, Chiara Lubich nous exhorte à prendre soin des autres comme de nous-mêmes. Jésus, qui est descendu du ciel sur la terre, avait l’expérience du ciel, en tant que Verbe de Dieu, et il a apporté sur la terre cette expérience, il a enseigné comment vivre sur la terre comme au ciel. En effet, iI a parlé du commandement nouveau – où l’on évoque et explique l’amour réciproque, où l’on commande l’amour réciproque -, d’un commandement qui est “le sien“, typiquement sien et “nouveau“. Et les premiers chrétiens considéraient ce commandement, cet enseignement comme la synthèse de tous les enseignements de Jésus et ils le pratiquaient de manière vraiment exemplaire. (…) Le commandement nouveau. Nous le connaissons tous, mais maintenant comment l’interprétons-nous ? Comment le vivons-nous ? Qu’est-ce qu’il signifie et quelles sont les conséquences de la mise en pratique de l’amour réciproque ? On peut bien le comprendre, si l’on comprend bien, d’abord, ce qu’est l’amour, aimer, pour le chrétien. Dès le début, l’une des choses que l’Esprit Saint nous a enseignées, à travers ce charisme, a été de comprendre que cette Parole de l’Évangile : « Aime ton prochain comme toi-même » devait être pris au pied de la lettre. Que ce “comme“, voulait vraiment dire “comme“. Alors, que ce soit moi, que ce soit toi, que ce soit toi, ou toi, c’était la même chose : aime ton prochain comme toi-même. Et nous avons compris qu’avant cette découverte, notre amour pour le prochain était bien moindre que notre amour pour nous-mêmes. Nous étions chrétiens baptisés, nous communions peut-être tous les jours, mais loin de nous l’idée d’aimer l’autre comme nous-mêmes, notre amour était uniquement centré sur nous-mêmes. Il nous fallait donc faire une conversion et prendre soin de l’autre comme de nous-mêmes. Nous l’avons fait, nous avons essayé de le faire avec chaque prochain que nous rencontrions, et une révolution s’est ensuivie. Cela semble impossible, mais l’Évangile est toujours frais : il s’agit de le comprendre. Pourquoi une révolution en est-elle née ? Parce que cette façon de faire, quel que soit le lieu où on la pratique, touche les autres, ils se demandent pourquoi, qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qu’il y a derrière ? Et ils nous donnent l’occasion d’expliquer pourquoi nous agissons ainsi, pourquoi nous faisons ainsi, nous servons ainsi, nous aidons ainsi. Et beaucoup de ceux qui nous interrogent ont le désir de commencer eux aussi, d’essayer eux aussi. C’est ainsi que, de personnes indifférentes les unes aux autres comme nous le sommes tous – même chrétiens -, ces personnes commencent à s’animer, à s’intéresser aux autres, à s’aimer, à former une communauté, donnant l’idée de ce qu’est une Église vivante, avec une seule parole vécue : « Aime ton prochain comme toi-même » car, dit Paul, « toute la loi est accomplie dans l’unique parole que voici : tu aimeras ton prochain comme toi-même ». (Ga 5,14).

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, à un groupe de séminaristes, Castel Gandolfo, 30 décembre 1989)  

Évangile vécu : l’art de recommencer

Choisir d’aller vers son prochain, prendre du recul par rapport à ses convictions, abattre les murs de l’orgueil, signifie trouver le chemin du cœur de l’autre et, sur ce chemin, apprendre à reconnaître le sien : entrer en communion et reconstruire. Enfin amis Un camarade de classe me taquinait souvent, me mettant toujours en mauvaise posture avec les autres et surtout avec les filles. Cela a commencé à me déranger. J’ai essayé de lui dire, mais il s’est excusé, me disant qu’il n’y avait aucune malice dans ce qu’il faisait. Plus tard, j’en ai parlé à la maison et ce qui m’a surpris, c’est que mes parents ne semblaient pas être de mon côté : « As-tu essayé de le respecter davantage, de ne pas te contenter de te défendre ? » Que faire ? Lors d’une épreuve de mathématiques, une matière que je maîtrise bien, je me suis rendu compte que ce camarade était en difficulté. Je lui ai fait un signe de tête et lui ai remis les éléments nécessaires pour avancer. A la récréation, il est venu me voir, presque ému, et m’a donné la moitié de son goûter. Je ne sais pas si j’ai vraiment compris ce que mes parents voulaient me dire, mais en moi toute trace de ressentiment à son égard avait disparu. La jeune fille dont il était tombé amoureux s’est approchée de nous et, connaissant peut-être les tensions vécues, a déclaré : « C’est beau de vous voir tous les deux amis ! » Je reconnais que mes parents, qui veulent mon bien, m’aident à vivre dans la plus grande dignité. Je les ai remerciés pour leurs conseils. (R.G. – Italie) Le premier pas En Colombie, le père est le point fort de la famille, mais ces derniers temps, depuis que notre fille étudie au lycée, la relation avec elle est devenue difficile et depuis quelques temps, il y a des problèmes. Elle a un caractère fort, comme moi, mais je suis l’adulte et j’ai une certaine expérience de la vie. Un de ces derniers soirs, je l’ai vue collée à l’ordinateur alors qu’il était déjà tard. Lorsque je lui ai fait remarquer qu’il était temps d’aller se coucher, elle a répondu qu’elle devait terminer un travail. Ce qui m’a choqué, c’est qu’elle ne m’a pas pris au sérieux, en fait, pour la première fois, elle a même élevé la voix. J’ai donc débranché le modem pour qu’elle ne puisse plus surfer. À partir de ce moment-là, elle ne m’a plus du tout adressé la parole. Pendant des jours, l’atmosphère de la maison était tendue et l’air semblait irrespirable. À un certain moment, j’ai eu des doutes sur ma façon de faire et j’ai demandé à Dieu la force d’être plus calme, moins orgueilleux, de faire le premier pas vers une nouvelle relation avec elle. En remarquant ce travail, elle-même est venue me voir un jour et s’est excusée. (G.G. – Colombie)

 Sous la direction de Maria Grazia Berretta

(Extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VIII, n°2, juillet-août 2022)