Mouvement des Focolari

Un nouveau regard sur le monde et sur les autres

Le Sommet de Halki V à Istanbul (Turquie) est arrivé à son terme. Quatre jours de travail sous le signe de la protection de l’environnement pour l’avenir de la planète.  À la fin du cinquième sommet de Halki, intitulé “Assurer ensemble l’avenir de la planète”, nous nous sommes quittés dans une atmosphère très familière. La rencontre internationale et interdisciplinaire co-organisée par le Patriarcat œcuménique et l’Institut universitaire Sophia, inspirée par le magistère prophétique du Patriarche Bartholomée et du Pape François, a été unanimement reconnue comme un événement de l’Esprit Saint. Ce n’est pas un hasard si les jours du Sommet ont coïncidé avec ceux des deux Pentecôtes de nos Églises respectives. La confrontation sincère, l’écoute mutuelle libre et ouverte, l’échange de dons étayés par des réflexions, des recherches et des parcours ecclésiaux partagés, nous ont conduit avec étonnement à la conscience de vivre un tournant décisif pour l’avenir de la famille humaine, dans lequel chacun a une responsabilité inéluctable. Le défi et l’opportunité qui se présentent sur notre chemin commun sont certainement ceux de développer, avant tout, une éthique écologique partagée, en mettant en œuvre – en tant qu’artisans de paix et de fraternité – de bonnes pratiques dans tous les domaines : de la pédagogie à la pastorale, du social au politique et à l’économique. À cela s’ajoute l’engagement, sur un plan purement culturel, d’approfondir les parcours interdisciplinaires pour la formation de nouveaux paradigmes d’interprétation et de transformation de la réalité, en vue de vaincre la culture du gaspillage. Enfin, il est apparu clairement combien ces lignes d’action seraient inefficaces sans un engagement éducatif non élitiste qui envisage une implication ecclésiale large et convaincue. Une demande spontanée s’est manifestée pour signer un appel final adressé aux Eglises et à ceux qui s’occupent de la maison commune. L’espoir n’est pas de tout laisser derrière soi comme un beau souvenir, mais de reconnaître que nous avons devant nous un horizon de lumière qui exige une conversion du regard qui part du cœur et se nourrit de la sagesse évangélique. “La culture écologique, nous rappelle le pape François, ne peut pas se réduire à une série de réponses urgentes et partielles aux problèmes qui sont en train d’apparaître par rapport à la dégradation de l’environnement, à l’épuisement des réserves naturelles et à la pollution. Elle devrait être un regard différent, une pensée, une politique, un programme éducatif, un style de vie et une spiritualité qui constitueraient une résistance face à l’avancée du paradigme technocratique. Autrement, même les meilleures initiatives écologiques peuvent finir par s’enfermer dans la même logique globalisée. Chercher seulement un remède technique à chaque problème environnemental qui surgit, c’est isoler des choses qui sont entrelacées dans la réalité, et c’est se cacher les vraies et plus profondes questions du système mondial” (Enc. Laudato Si’, n° 111).

Vincenzo Di Pilato (Photo : Alfonso Zamuner, Noemi Sanches e Nikos Papachristou)

Chiara Lubich : Mon unique bien

La parole de vie de juin 2022 « C’est toi le Seigneur ! Je n’ai pas de plus grand bonheur que toi » nous propose de reconnaître Jésus dans toutes les circonstances de la vie, surtout dans les moments les plus difficiles, de souffrance physique ou spirituelle. Jésus dans son abandon s’est fait pour nous accès au Père. Lui, il a fait sa part. Mais pour bénéficier d’une grâce aussi grande, chacun de nous doit aussi faire sa petite part, qui consiste à s’approcher de cette porte et à la franchir. Et comment faire ? Lorsque la déception nous envahit, lorsqu’un traumatisme, un malheur imprévu ou une maladie absurde nous blessent, nous pouvons toujours nous souvenir de la douleur de Jésus, qui a incarné toutes ces épreuves et mille autres encore. Oui, il est présent en tout ce qui a goût de souffrance. Chacune de nos douleurs est un aspect de son nom. Essayons alors de reconnaître Jésus dans toutes les angoisses, les difficultés de la vie, dans toutes les obscurités, dans nos tragédies personnelles et celles qui touchent les autres, dans les souffrances de l’humanité qui nous entoure. Elles le représentent, parce qu’il les a faites siennes. Il suffira de lui dire, avec foi : « C’est toi, Seigneur, mon unique bien[1] » ? il suffira de faire quelque chose pour soulager ses souffrances dans les pauvres et les malheureux, pour aller au-delà de la porte, et y trouver une joie encore jamais éprouvée, une nouvelle plénitude de vie.

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, in Parole di Vita, Città Nuova, 2017, p. 605 – Parole de Vie d’avril 1999)   [1] Ps 16 (15), 2.

Les rêves de Dieu peuvent être ralentis, mais pas arrêtés !

Les rêves de Dieu peuvent être ralentis, mais pas arrêtés !

Hier, le 8 juin 2022, s’est ouvert en Turquie le 5ème sommet de Halki, organisé conjointement par le Patriarcat de Constantinople et l’Institut Universitaire Sophia. Nous avons fait un rêve… Oui, c’était en janvier 2019 et une délégation de l’Institut universitaire Sophia (IUS) rendait visite au Patriarche œcuménique Bartholomée dans le Fanar, le quartier historique grec de l’actuelle Istanbul (Turquie). À cette époque, nous avions également été accueillis avec une belle cordialité par le métropolite Elpidophoros de Bursa, alors abbé du Monastère de la Sainte-Trinité sur l’île de Halki et professeur à l’École de Théologie de l’Université de Thessalonique (il allait devenir ensuite archevêque d’Amérique au mois de mai suivant). Nous avons ressenti une profonde communion avec lui d’où est né le désir d’organiser ensemble une École d’été à Halki avec des étudiants et des enseignants catholiques et orthodoxes, sur le thème de l’écologie, si cher aux deux Églises sœurs de Rome et de Constantinople. La pandémie n’a réussi qu’à la retarder, mais aujourd’hui ce rêve est devenu réalité. Nous sommes le mercredi 8 juin 2022, il est 18h30 et nous nous trouvons une fois de plus dans la «  reine des villes » – comme on appelait, non sans raison, la splendide ville de Constantinople – et le Patriarche Bartholomée a adressé un message intense et éclairant aux participants, étudiants et conférenciers de tous les continents aux expériences interdisciplinaires et œcuméniques très variées. Il était accompagné de Mgr Marek Solczynski, nouveau nonce apostolique en Turquie, de Mgr Vincenzo Zani, Secrétaire de la Congrégation pour l’Éducation Catholique, de l’archevêque Elpidophoros lui-même et de Margaret Karram, présidente du Mouvement des Focolari et vice-chancelière de l’IUS. « Tout est dans une relation d’amour », a notamment déclaré Margaret Karram, rappelant le destin d’unité inscrit dans l’univers que les hommes et les femmes sont appelés à favoriser par l’action et la pensée, aujourd’hui plus que jamais, audacieuses, prophétiques. Le titre du cinquième Sommet de Halki, organisé conjointement par le Patriarcat de Constantinople et l’IUS, qui a débuté le mercredi 8 juin, l’indique clairement : « Soutenir ensemble l’avenir de la planète ». Ce n’est pas une coïncidence si le Patriarche Bartholomée a voulu mettre l’accent sur deux mots dans ce titre : ‘futur’ et ‘ensemble’. Le premier rappelle le fort lien intergénérationnel inhérent au respect de l’environnement dans lequel nous vivons ; le second, en revanche, l’approche interdisciplinaire à laquelle on ne peut déroger, à adopter face à l’immensité et à la complexité des problèmes écologiques. « Il devient évident », a déclaré le Patriarche, « que seule une réponse coopérative et collective – de la part des chefs religieux, des scientifiques, des autorités politiques, des institutions éducatives et des organisations financières – sera en mesure d’aborder efficacement ces questions vitales de notre époque ». À la fin de son discours, il a ensuite abordé deux concepts très chers à la théologie et à la spiritualité orthodoxes : ‘Eucharistie’ (dans le sens d’une « action de grâce » pour le don de la création) et ‘ascèse’ (comprise comme une « maîtrise de soi » des passions consuméristes). Le Patriarche nous a toutefois invités à considérer ces concepts non pas simplement dans un sens liturgique ou monastique, mais comme différentes façons de parler de la communion. « Et c’est ici que la vision de notre frère le Pape François, a-t-il admis avec émotion, coïncide avec la vision du monde que nous proposons et promulguons depuis plus de trente ans . Nous sommes tous deux convaincus que ce que nous faisons à notre monde, « nous le faisons aux plus petits de nos frères et sœurs » (Mt 25, 40), tout comme ce que nous faisons aux autres, nous le faisons à Dieu lui-même (cf. Mt 25, 45). Ce n’est pas une coïncidence si, immédiatement après avoir publié l’encyclique sur l’environnement Laudato Si’, l’encyclique suivante du pape François était ‘Tous Frères’ ». En effet, il existe de nombreuses déclarations conjointes du Pape et du Patriarche – ainsi que de l’Archevêque de Canterbury – sur l’urgence de la durabilité environnementale, l’impact social et l’importance de la coopération mondiale. C’est ce qu’écrit également le Pape François dans Laudato Si’ : « Lorsque l’importance d’un pauvre, d’un embryon humain, d’une personne handicapée… n’est pas reconnue dans la réalité elle-même, les cris de la nature elle-même ne seront guère entendus. Tout est lié » (n. 117). Et le Patriarche de préciser en la replaçant dans son contexte : « Des liens entre nous et l’ensemble de la création de Dieu, entre notre foi et notre action, entre notre théologie et notre spiritualité, entre ce que nous disons et ce que nous faisons ; entre la science et la religion, entre nos convictions et toute discipline ; entre notre communion sacramentelle et notre conscience sociale ; entre notre génération et les générations futures, entre nos deux églises, mais aussi avec d’autres églises et d’autres communautés de foi ». Oui, tout est relié par un lien que seul l’amour réciproque entre les personnes peut rendre visible pour chaque homme et chaque femme de cette merveilleuse planète terre.

 Vincenzo Di Pilato (Foto: Alfonso Zamuner)

“Seed Funding Program” : une occasion d’agir localement

“Seed Funding Program” : une occasion d’agir localement

Appel à projets à impact écologique adressés aux communautés locales du mouvement des Focolari. Règles et conditions de participation. Les propositions seront acceptées jusqu’au 30 juin 2022. https://youtube.com/shorts/PPgfzteJGDo En quoi consiste le projet ? “Le programme de microfinancement vise à soutenir et à encourager des initiatives significatives et prometteuses dans différentes parties du monde, en vue de la création de plans écologiques locaux/nationaux pour les personnes et la planète au sein des communautés des Focolari. L’objectif principal est de construire des plans écologiques locaux au sein des communautés des Focolari afin de cheminer ensemble vers une écologie intégrale. Notre inspiration Le monde est confronté à une crise sociale et environnementale complexe. L’encyclique Laudato Si’ du pape François explique que le cri des pauvres est sensiblement interconnecté avec le cri de la planète. Nous ne pouvons pas considérer notre relation avec la nature comme séparée de la fraternité, de la justice et de la fidélité envers le prochain. Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, a affirmé que c’est en commençant par les petits problèmes locaux que se forme une conscience morale capable de s’attaquer aux problèmes à l’échelle mondiale. En fait, a poursuivi Chiara, ce qui manque, ce ne sont pas les ressources techniques et économiques, mais un supplément d’âme, c’est-à-dire un nouvel amour pour l’humanité, pour que nous nous sentions la responsabilité envers tous. Participez ! Le Seed Funding Program est à la recherche d’initiatives intergénérationnelles dirigées par des jeunes (initiatives en cours ou à venir) qui visent à un changement de notre mode de vie personnel et communautaire, en envisageant une relation durable entre la nature et les êtres humains, tout en travaillant dans un contexte local. 10 projets seront sélectionnés et financés jusqu’à une valeur de 1000 euros. Un jury international et interdisciplinaire sélectionnera les projets en fonction des critères suivants : 1. Le projet doit être orienté vers une écologie intégrale (favorisant les personnes et la planète) ; 2. Le projet doit impliquer des efforts intergénérationnels avec des jeunes jouant un rôle significatif dans la direction et la mise en œuvre de chaque projet ; 3. Le projet doit impliquer la communauté locale (éventuellement au niveau national) 4. Le projet doit montrer comment les valeurs spirituelles motivent l’action écologique (éventuellement avec une dimension œcuménique et interreligieuse). Soumettez votre écoplan et entrez sur ce chemin que nous parcourons ensemble ! https://www.new-humanity.org/fr/project/seed-funding-program/ Afin de participer, vous devrez peut-être remplir certaines informations cruciales. Ne manquez pas le cadre du plan et l’appel à projets. Appel à projets Cadre du plan La date limite pour soumettre votre candidature est le 30 juin 2022. Vous saurez si votre projet a été retenu pour recevoir un financement de démarrage le 15 juillet 2022. Une fois le financement accordé, vous vous engagerez à prendre les premières mesures dans le cadre de votre projet entre juillet et septembre 2022 et nous aimerions voir votre premier rapport à la fin du mois d’octobre 2022. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse ecoplan@focolare.org Pour plus d’informations sur le plan de foi pour les personnes et la planète, consultez le site https://www.faithplans.org/

Les jeunes et l’œcuménisme

Les jeunes et l’œcuménisme

En Amérique latine, la majorité de la population appartient à l’Église catholique romaine mais la relation entre les différentes Églises se développe depuis un certain temps. Le travail partagé dans le domaine social permet aux chrétiens de trouver de plus en plus d’espaces pour une véritable unité. L’un des moments les plus forts est la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, célébrée dans l’hémisphère sud autour de la fête de Pentecôte. Les jeunes prennent de plus en plus l’initiative de mener des actions concrètes.  Les jeunes ont toujours été attirés par ce qui est inconnu, par ce qui est différent d’eux, par tout ce qui représente quelque chose de nouveau, même dans le domaine religieux; ils sont de plus en plus ouverts à ceux qui ne sont pas de leur propre église. C’est une expérience menée par Ikuméni, un atelier destiné aux jeunes chrétiens d’Amérique latine (ou latino-américaines) appartenant à différentes églises et traditions chrétiennes. « Dès le premier jour, j’ai compris que cela allait être un défi personnel pour chacune des personnes présentes, à commencer par moi, qui fréquente quotidiennement des personnes majoritairement catholiques, comme moi.  Dans ce cours, tout était nouveau et chaque participant venait d’une église différente », raconte Carolina Bojacá, une jeune Colombienne du mouvement des Focolari. Des jeunes chrétiens de différentes traditions deviennent compagnons de route dans cette formation qui constitue une expérience sans précédent dans le domaine œcuménique. À partir d’une foi commune en Christ, chacun se prépare à servir, que ce soit dans le domaine du développement durable, de la paix ou de l’aide humanitaire. « En août 2021, j’ai assisté, sous forme virtuelle – poursuit Carolina – à une formation pour les jeunes sur les bonnes pratiques œcuméniques et interreligieuses. Dès le début, une très bonne atmosphère s’est créée entre tous et nous avons ressenti une forte envie de nouer des relations et de mieux nous connaître… En abordant chaque question, nous nous sommes également rendu compte que, pour avancer, nous devions souvent nous défaire des préjugés ou des idées préconçues qui se créent souvent au sein d’une communauté et qui ne nous permettent pas d’ouvrir notre esprit et notre cœur pour accueillir l’autre. Ce n’est qu’ainsi qu’il est possible de découvrir la beauté de ce qui nous unit mais aussi les différences qui font de nous ce que nous sommes en tant que Église ou réalité, sans que cela ne soit un obstacle pour travailler ensemble à un monde plus fraternel. Au fil des mois, nous avons appris à nous connaître et nous avons eu notre première rencontre en face à face. C’était vraiment agréable de voir nos relations se renforcer, de pouvoir s’embrasser, prier, dialoguer et découvrir la diversité et la richesse de chacun, y compris la mienne ». Les jeunes qui suivent cet atelier se préparent au service commun. Comme le dit le document Servir le monde blessé du Conseil œcuménique des Églises et du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Les chrétiens doivent maintenant ressentir l’urgence d’un témoignage commun : les chrétiens ensemble au service, s’impliquant également avec les personnes d’autres religions dans une solidarité interreligieuse. Carolina et son groupe ont également retroussé leurs manches : « En décembre, avec une autre fille du mouvement des Focolari qui participait également au cours, nous avons voulu apporter des cadeaux à une communauté indigène déplacée par la violence, dans la banlieue de Bogota. Nous avons proposé l’idée à tout le monde et la réponse a été très positive : beaucoup ont donné quelque chose et ont assuré leurs prières, montrant que, même si nous appartenons à une église différente, ce qui nous motive est cet amour inspiré par Jésus qui est notre modèle commun. Pour terminer notre formation, poursuit Carolina, chacun de nous a dû raconter ses activités lors d’une réunion en présence qui a eu lieu à Buenos Aires, en Argentine. Nous avons rencontré les participants du cours Ikuméni, mais nous avons également eu la présence de membres d’autres religions qui ont joyeusement partagé leurs pensées et leurs actions concrètes. C’était un moment spécial de pouvoir nous ouvrir également au dialogue interreligieux ». Une expérience totalement nouvelle ; un témoignage de la fraternité qui se construit à partir de l’effort de chacun et du grand désir de se connaître et de faire de grandes choses, tous ensemble. « Même si le cours est terminé, conclut Carolina, ce n’est que le premier pas pour répondre à un appel personnel et continuer à renforcer nos relations, afin de pouvoir nous entraider dans ces actions qui dilatent nos cœurs et continuer à travailler pour que le monde uni devienne une réalité ».

Carlos Mana

Chiara Lubich: « Ma nuit n’a pas d’obscurité »

En 1976, lors de la première école des Gen, Chiara Lubich a répondu aux questions de nombreux jeunes membres des Focolari venus du monde entier. Faisant référence à ce qu’elle vivait à l’époque, elle a déclaré ce qui suit. J’ai lu une petite page, que vous avez peut-être lue vous aussi. […] Elle dit ceci : « Jésus abandonné, étreint, serré contre soi, consumé en un avec nous, nous, consumés en un avec lui, devenus douleur avec lui, douleur, voilà comment on devient Dieu, l’Amour. » Cette phrase m’a particulièrement touchée, parce que ce sont des écrits que j’ai faits alors que j’étais dans une phase d’illumination, lorsque j’écrivais des choses plus grandes que celles que je pouvais vivre, ou [disons que] je les vivais également, mais de façon plus limitée. Plus j’avance, et plus j’en découvre la valeur et la profondeur. […] Cela m’a plu et l’Esprit saint m’a touchée sur [ce fait de] « ne pas être deux : moi et Jésus abandonné, c’est-à-dire moi et la souffrance qui me submerge, moi et le doute qui me vient, moi et le reconnaître et puis, petit à petit l’étreindre, et dire à Jésus… » Autrement dit mettre quelques minutes [à le faire]… Non ? tchac ! [tout de suite] ! « Devenus douleur avec Lui, douleur », vouloir uniquement cela, « Voilà comment on devient Dieu », comment on devient Dieu ! « l’Amour », l’Amour ! Ensuite […] je venais juste de recevoir une carte de Loppiano du Père Mario Strada, à laquelle il avait joint – en plus de sa carte, de son message -, quelques photos de sa nouvelle petite église de Cappiano – me semble-t-il -, avec de très belles fresques. Sous l’une d’elles était écrite cette phrase : « Nox mea – ma nuit – obscurum non habet », « ma nuit n’a pas d’obscurité. » Elle m’a énormément plu, c’est comme si le Seigneur me l’avait envoyée, car – je me suis dit – c’est ce que je veux vivre. Dès que la douleur survient, je dois l’étreindre avec une telle rapidité, je dois la serrer contre moi, je dois la consumer en un, […] devenue douleur avec lui, douleur, voilà comment on devient, non pas la douleur, mais l’Amour, Dieu. […] J’ai vu, Gen, qu’en la vivant toute la journée, c’est une cure reconstituante d’Idéal inimaginable, oui, inimaginable, car on commence le matin, peut-être es-tu…qui sait… un peu fatiguée, tu n’as pas dormi la nuit, voilà, la fatigue, ah ! c’est magnifique ! « ma nuit n’a pas d’obscurité », autrement dit, cette souffrance n’existe pas, parce que je l’aime, [Lui]. Je me lève, je rencontre peut-être des difficultés ou des problèmes tout de suite, quelqu’un me dit « Chiara, il faut que je te dise quelque chose ». En moi : « C’est magnifique Jésus, nous y sommes. Je t’étreins, je te serre contre moi, devenue avec toi, douleur », je me fais tout de suite [un]… « Ma nuit n’a pas d’obscurité ». Et on continue ainsi toute la journée. Je crois que oui…je crois qu’en vivant simplement cela, on avance davantage spirituellement en une semaine, qu’en plusieurs mois, en vivant d’une autre manière. […] [C’est valable] pour tout ce qui cause une souffrance, le mal aux pieds te fait un peu souffrir, le froid aussi, une réponse pas très gentille te fait un peu mal, cela te coûte de devoir aller faire quelque chose, cela te fait mal… Voilà, Il est tout de suite là ; […] au point de pouvoir toujours proclamer le soir, lorsqu’on se couche : « Jésus, ma nuit n’a pas eu d’obscurité. » […] on ressent vraiment…on peut le dire – maintenant, que Dieu le confirme – [on ressent] que ce n’est pas nous qui vivons, mais c’est l’Amour qui vit en nous, c’est Dieu. […]

Chiara Lubich

(Grottaferrata, 2 juin 1976, à l’école Gen) https://www.youtube.com/watch?v=y16jD70KxRI

La musique en action. Le Gen Rosso en Bosnie-Herzégovine 

La musique en action. Le Gen Rosso en Bosnie-Herzégovine 

Un voyage pour apporter la solidarité aux migrants qui quittent leur pays à cause de la guerre et des persécutions. La musique du Gen Rosso dans le sillage du partage et de la fraternité.  « Nous sommes confrontés à tant de problèmes mais avec vous, avec ce genre d’activité, nous nous sentons poussés à aller de l’avant ». Ce sont les mots d’un migrant qui a fui le Pakistan en raison des problèmes qui affligent le pays. Aujourd’hui, il se trouve, comme des milliers d’autres migrants, dans un camp de réfugiés à Lipa et Borići en Bosnie-Herzégovine et a pu rencontrer le Gen Rosso. Du 4 au 8 mai 2022, en effet, le groupe artistique international est retourné pour la deuxième fois sur les lieux de la ‘’route des Balkans’’, où transitent chaque jour des migrants qui fuient leur pays à cause de la guerre ou des persécutions. Solidarité et dignité pour les migrants, susciter leur espoir d’un monde meilleur, renforcer leur estime de soi et respirer ensemble l’atmosphère de la famille : tel était le but du voyage organisé avec l’aide du Service Jésuite des Réfugiés (JRS), qui fournit un hébergement et une aide essentielle aux demandeurs d’asile et aux migrants. « Nous sommes déjà venus ici en octobre 2021 », explique Michele Sole, l’un des chanteurs, « et c’était un sentiment positif que de revenir dans des lieux familiers ». Cette fois-ci, nous sommes allés dans un camp de réfugiés plus grand, à Lipa, où nous avons rencontré d’autres réfugiés et ce qui est toujours étonnant, c’est de voir comment des sourires et un accueil sans préjugés peuvent faire la différence et illuminer leurs visages ! » Des gestes de bienvenue, des petits cadeaux dans les brefs moments passés avec eux, ont offert aux uns et aux autres, une lueur de joie et de lumière. Une autre étape fut celle de la visite de l’école ‘’Jean-Paul II’’ de Bihać et la rencontre avec une centaine d’enfants qui ont pu participer à des ateliers de danse et de chant et assister à deux concerts du Gen Rosso. Pendant ces journées, aux côtés des élèves et de leurs parents, certains migrants originaires du Pakistan, d’Afghanistan et d’Iran ont également pu participer activement aux événements artistiques. « C’était notre façon d’essayer d’intégrer tout le monde et de faire l’expérience de combien est important et inimaginable, le don du partage fraternel avec cette partie souffrante de l’humanité », a ajouté Michele. « Je ne sais pas ce qui m’est arrivé ce matin, a déclaré une musulmane présente, mais j’ai senti que votre musique est entrée en moi et je me suis sentie émue et chanceuse d’être ici . » «  Merci, merci beaucoup, pour la passion et l’espoir que vous nous avez donnés », dit un jeune Afghan, «  le chant était très beau ». A l’ensemble des messages de joie et d’espérance s’ajoute celui du directeur de l’Institut de Bihać : «  Le concert était quelque chose de spécial. Nous espérons sincèrement nous rencontrer à nouveau. C’était un grand honneur et un plaisir pour nous de vous recevoir dans notre école ».

Lorenzo Russo

Urgence en Ukraine : distribuer l’espoir

Urgence en Ukraine : distribuer l’espoir

Nous avons rencontré le père Vyacheslav Hrynevych, directeur de Caritas-Spes Ukraine, qui est de passage à Rome, et il nous a expliqué ce qu’ils font pour soutenir la population aujourd’hui, en pensant aussi à demain. « Le plus difficile est qu’on ne voit pas la fin de cette guerre. Au cours des deux dernières semaines, j’ai visité nos centres à Tchernihiv, Kharkiv, Getormel et les villages environnants : il y avait là-bas des gens pauvres avant la guerre, mais aujourd’hui ils le sont encore plus, également à cause de l’expérience de la guerre. C’est aussi pourquoi nous voulons organiser un accompagnement psychologique et spirituel que nos bénévoles qui arrivent sur place peuvent offrir à ces personnes. » Le Père Vyacheslav (Wenceslas) est le jeune directeur de Caritas-Spes Ukraine, il a un sourire rassurant et l’énergie nécessaire pour endurer et continuer à aider la population dans le contexte de ce conflit. En visitant les différents centres et villes, il a été frappé par certaines scènes, comme celle du métro de Kharkiv, transformé en une ville souterraine parallèle : « Des gens vivent dans le métro, ils se sont organisés, explique-t-il, il y a un point de distribution de nourriture, avec des horaires pour le petit-déjeuner, le déjeuner, le dîner, il y a un accueil médical, mais les gens, y compris les enfants, vivent dans les wagons. Et lorsque nous avons proposé d’organiser l’évacuation, ils ont répondu qu’ils voulaient rester, parce que c’est leur ville, elle est importante pour eux. Cela se produit dans toutes les stations et lorsqu’il manque quelque chose d’un côté, par exemple un produit tel que du sucre, on l’obtient en rejoignant une autre station voisine, par les tunnels de connexion. C’est une belle image de l’organisation du peuple ukrainien, mais en même temps l’effrayante visiod’une ville en guerre. » Dans les centres, en plus de la distribution des repas pour la journée, de nombreuses activités sont organisées : les uns restent avec les enfants, d’autres offrent un soutien psychologique, sans oublier ceux qui distribuent des vêtements, tout le monde est mobilisé. Au moment où nous demandons des nouvelles des enfants, le père Wenceslas nous dit qu’il est frappé par le fait qu’ils semblent avoir accepté la guerre, mais sans en comprendre le caractère tragique et brutal. Un enfant, nous dit-il, nous a expliqué, de manière simple, la différence entre le bruit de la pluie et celui des bombardements. Pour eux et leurs familles, le soutien psychologique est important et le sera même après : « Je pense que 80 % des enfants, si ce n’est plus, sont séparés de leurs pères qui sont en guerre, les femmes et les enfants sont à l’extérieur du pays ou dans des abris. Un jour, nous devrons faire quelque chose pour réunir ces familles. Je suis au contact de cette situation depuis 2014. Même à ce moment-là, lorsque les hommes sont revenus, ils n’étaient plus les mêmes, ils souffraient du syndrome post-traumatique. C’est un grand défi, une tâche qui prendra des années et des années. » Lorsque nous l’interrogeons sur la fin de la guerre, le père Wenceslas ne sait pas comment nous donner une réponse précise: « La guerre ne se termine pas avec la signature d’un accord de paix, elle reste dans les mémoires, ainsi que les bombardements dont nous nous souviendrons toute notre vie, les images hideuses, les familles séparées, les amis disparus… La guerre se terminera par le pardon et nous devons y travailler lentement, avec un grand examen de conscience… » Puis, reprenant un fil d’espoir : « J’attends le moment où je pourrai rentrer chez moi et jouer au football à cinq avec mes amis. Ce sera un temps de paix. Lorsque les gens pourront prier dans les églises sans les sirènes. Lorsqu’ils entreront dans les églises pour prier,  pour la messe et non des actions humanitaires ou pour distribuer des médicaments, comme c’est le cas maintenant. Mais c’est difficile à dire en ce moment, la situation est tellement mouvementée et on ne peut voir aucun signe, aucune perspective. » La guerre détruit la vie des gens, et le père Wenceslas est reconnaissant qu’en ce moment, le mouvement des Focolari ait choisi d’être à leurs côtés : « Voir les visages de personnes qui, de manière très belle, vivent le charisme du mouvement des Focolari, me donne beaucoup d’espoir. Avec ceux d’entre eux qui vivent en Ukraine et collaborent avec Caritas-Spes, nous faisons un excellent travail, du matin au soir, avec beaucoup de respect. Je voudrais aussi remercier ceux qui ne peuvent pas aider financièrement, mais qui sont proches de nous par la prière, merci. Même dans cette guerre, nous faisons l’expérience de l’amour de Dieu. »

                                                                             Riccardo Camillieri et Stefano Comazzi

Pour ceux qui souhaitent contribuer : Action pour un Monde Uni ONLUS (AMU) IBAN : IT 58 S 05018 03200 000011204344 à Banca Popolare Etica Codice SWIFT/BIC: ETICIT22XXX Action pour les Familles Nouvelles ONLUS (AFN) IBAN : IT 92 J 05018 03200 000016978561 chez Banca Popolare Etica Codice SWIFT/BIC: ETICIT22XXX Motif du paiement : Ukraine Urgence

Chiara Lubich : La Trinité en nous

Si nous traduisons en vie les paroles de l’Évangile, les commandements de Jésus, en particulier l’amour réciproque, La Trinité viendra demeurer en nous. Comment le chrétien peut-il parvenir à contenir Dieu en soi ? Quel est le chemin pour pénétrer dans cette profonde communion avec lui ? C’est l’amour envers Jésus. Un amour qui n’est pas simple sentimentalisme mais qui se traduit en vie concrète et, précisément, dans l’observance de sa parole. C’est à cet amour du chrétien, vérifié dans les faits, que Dieu répond par son amour : La Trinité vient habiter chez lui. (…) Quelles sont les paroles que le chrétien est appelé à observer ? Dans l’Évangile de Jean, l’expression « mes paroles » est souvent synonyme de « mes commandements ». Le chrétien est donc appelé à observer les commandements de Jésus. Cependant il ne s’agit pas tellement d’un catalogue de lois. Tous ces commandements sont en effet résumés dans ce que Jésus a illustré en lavant les pieds à ses apôtres : le commandement de l’amour réciproque. Dieu commande à chaque chrétien d’aimer l’autre jusqu’au don complet de soi, comme Jésus l’a enseigné et fait. (…) Comment arriver au point où le Père lui-même nous aimera et où La Trinité viendra demeurer en nous ? En mettant en pratique de tout notre cœur, de façon radicale et avec persévérance, l’amour réciproque entre nous. C’est là, principalement, que le chrétien trouve aussi le chemin de la profonde ascèse que le crucifié exige de lui. C’est en effet par l’amour réciproque que fleurissent dans son cœur les différentes vertus. C’est là qu’il peut évaluer avec certitude sa propre sanctification. Enfin, c’est dans l’amour réciproque que Jésus est présent, ressuscité, dans le cœur des chrétiens et au milieu d’eux.

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, in Parole di Vita, Città Nuova, 2017, p. 262/3 – Parole de Vie du mois de mai 1983)

Familles en crise et monde de la séparation : l’aide des Familles Nouvelles

La sphère des couples en difficulté, des personnes séparées et des personnes séparées qui vivent de nouvelles unions est un cri de détresse qui appelle à l’aide. Le Mouvement Familles Nouvelles, une ramification des Focolari, a mis en place des parcours de soutien pour ces familles. Il existe de nombreux couples en difficulté qui, à cause de malentendus, de perte de dialogue, de froideur dans la relation, en arrivent à la décision la plus radicale : la séparation. Des familles en crise qui éclatent, des séparations et de nouvelles unions qui se forment. Souvent, les problèmes de couple, petits ou grands, ne peuvent être résolus seuls et nécessitent une aide extérieure. Depuis quelques années, le Mouvement des Familles Nouvelles prend soin de ces familles qui se sentent « différentes » simplement parce qu’elles n’ont pas eu un parcours linéaire dans la vie. Françoise et Jean (noms fictifs) sont la preuve que, malgré les imperfections de la vie, on peut toujours former une famille. Au cours de son adolescence, Françoise fait la connaissance des Focolari et découvre le seul idéal qui vaille la peine d’être vécu : Dieu-Amour. Le temps passe, ses amies se fiancent, se marient, certaines se consacrent à Dieu, mais pour elle, il n’y a toujours pas d’avenir certain. Entre-temps, elle obtient son diplôme mais ses parents se séparent. « Je vis cette douleur pour une famille que je découvre après presque 30 ans, différente de ce que j’avais imaginé », dit-elle. « Pourtant, l’amour est possible même après tant d’années, car je l’ai vécu dans l’idéal ! ». Entre-temps, Françoise a changé de ville pour poursuivre son rêve professionnel. Un soir, une amie insiste pour qu’elles sortent avec d’autres amis à une fête de village. C’est ainsi qu’elle rencontre Jean, mignon et gentil… mais il est séparé et père de deux enfants. « Non merci ! Je réponds à ses appels, mais quand il m’invite à sortir, je suis contrariée parce que je ne veux pas et ne peux pas avoir une liaison avec un homme séparé. Comment pourrais-je concilier ma vie, mon identité chrétienne avec quelqu’un comme lui »? Avec le temps, l’histoire prend forme, mais son cœur s’agite de plus en plus. « Connaissant la pensée de l’Église sur ces unions, je vais à la messe mais je décide de ne plus communier car je ne me sens plus digne. Je décide de partager cette histoire avec le prêtre qui me connaît depuis toujours. Et ainsi nous nous confions à Marie ». L’histoire continue. « Je sens que mon histoire avec lui est peut-être ‘ma voie’, ajoute Françoise, mais ce qui me fait souffrir c’est surtout l’idée de ne plus pouvoir recevoir Jésus dans l’Eucharistie. Toutefois, si c’est l’indication de l’Église, je la respecte et je vais de l’avant. Je reste donc fidèle à la messe du dimanche, même si elle est privée de l’Eucharistie. En 2016, elle reçoit une invitation des Familles Nouvelles à participer à une rencontre à Rome pour les couples séparés en nouvelle union. « Jean et moi adhérons à la proposition. D’un côté, j’ai peur de la réaction qu’il pourrait avoir, de l’autre, je pense que c’est une opportunité pour nous. Ce sont trois jours intenses. Je vois Jean impliqué et très heureux. Je me sens ‘à la maison’ avec la personne qui est importante pour moi, même si elle n’est pas canoniquement parfaite. Jean emporte avec lui le sentiment d’être une partie vivante de l’Église. Non pas marginalisé à cause d’un mariage brisé, mais membre d’un corps vivant et non plus isolé ou exclu. « J’ai dit à Jean que la famille que je voulais dans ma vie devait être construite sur l’amour que nous avions vécu durant ces jours, dans cette mesure et cette dimension, et que s’il partageait également ma pensée, alors nous pourrions nous marier. Un mariage civil, mais la famille qui est créée doit avoir ce sceau : l’amour réciproque qui nous a été révélé ». « En septembre 2017, nous nous marions dans la commune. Je pense que mon grand désir de jeunesse d’aller dans le monde s’est réalisé le jour de notre mariage où toutes les générations et les cultures étaient représentées, où il y avait des gens de différents milieux, croyants et non-croyants, mais tous heureux de pouvoir partager notre joie. Depuis des années, nous faisons partie d’un groupe de Familles Nouvelles où il y a des couples qui vivent la même réalité que nous, et cela nous donne l’occasion de nous exprimer librement sans crainte d’être jugés. Ainsi, nous ne nous sentons plus ‘de série B’, mais pleinement acceptés et reconnus comme famille. Ce groupe nous aide dans notre cheminement de couple à ne pas nous renfermer, à maintenir le dialogue entre nous en partageant avec d’autres couples, à cultiver des relations positives et de belles amitiés ».

Lorenzo Russo

Évangile vécu: « A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples » (Jn 13,35)

Aimer les autres en générant du bien, en dépassant les limites objectives que la vie nous impose, au-delà de nos préjugés, en brisant les barrières pour construire des liens fraternels. C’est le mandat du commandement nouveau donné par Jésus, le signe distinctif du chrétien : la réciprocité dans l’amour. Deux crêpes Nous sommes deux couples mariés chrétiens et nous sommes pauvres. Il y a peu de temps, nous avons appris qu’une jeune fille du Burundi, elle aussi pauvre, avait planté un arbre et en récoltait maintenant les fruits pour aider les ceux qui ont faim. Il ne nous était jamais venu à l’esprit que nous pouvions faire quelque chose pour ceux qui sont dans le besoin. Le revenu de notre famille couvre à peine nos dépenses mensuelles, et nous attendions toujours le jour où nous aurions quelque chose de “superflu” à donner. Mais l’exemple de cette jeune fille ne nous a pas laissé tranquilles, au contraire, il nous a beaucoup encouragés à mettre de côté le produit de la vente de deux crêpes par jour, puisque nous tenons une petite boutique dans notre quartier. Maintenant, à la fin de chaque mois, nous avons toujours un petit fonds pour les autres, et même si c’est une petite chose, cet acte d’amour nous aide à mener notre activité avec plus de soin. Quelqu’un, ayant entendu parler de notre expérience, a fait remarquer que ce geste ressemble à l’offrande de la veuve que nous connaissons dans les Évangiles. Oui, c’est le cas, et nous en sommes très heureux. (R.J.O. – Kenya) Un hommage floral Dans notre village, il y a peu de pharmacies. Je n’aimais pas aller dans celle qui était la plus proche de chez moi parce que la pharmacienne avait des manières acerbes et semblait toujours en colère. Comme je n’étais pas la seule à avoir cette impression négative, j’ai décidé de ne plus aller dans cette pharmacie. Mais un dimanche à la messe, en écoutant le prêtre parler de l’amour de l’ennemi, elle, la pharmacienne, m’est venue à l’esprit. Connaissant son prénom, j’ai profité de sa fête pour lui apporter un bouquet de fleurs. A ce simple geste, elle a été presque émue et a révélé ainsi une gentillesse inhabituelle. Pour moi, c’était la confirmation d’une phrase de saint Jean de la Croix : « Là où il n’y a pas d’amour, mets de l’amour et tu trouveras de l’amour ». Une loi évangélique qui s’applique à toutes les situations. Après ces fleurs chez la pharmacienne, quelle que soit la situation difficile qui se présente, je mets en pratique la devise de ce saint et l’effet est assuré. Même mes enfants savent maintenant que pour surmonter toute difficulté dans les relations, il faut plus d’amour, et il est agréable de se raconter ces petites ou grandes victoires quotidiennes. (J.K. – Serbie) A bras ouverts Mon mari est catholique, je suis évangélique. Nous avons appris à nous accepter mutuellement dans notre diversité. Lorsque notre fille a été baptisée dans l’église catholique, le pasteur luthérien était également présent, et depuis lors, une amitié s’est développée entre eux, qui a donné lieu à diverses initiatives : prières communes, manifestations pour la paix, service de visites aux malades… Je suis responsable des activités œcuméniques au sein de mon conseil paroissial, mais par amour pour la paroisse catholique, je consacre également du temps à la collecte de fonds pour Caritas. Depuis l’ouverture d’un centre d’accueil pour les réfugiés politiques (principalement des musulmans de Tunisie, de Libye, de Roumanie, de Bosnie et du Kosovo), la coopération entre les chrétiens catholiques, évangéliques et orthodoxes s’est intensifiée. Un couple d’amis roumains partis dans leur pays nous a confié temporairement leur fille, et nous avons également “adopté” une famille musulmane en difficulté. Faire des besoins des autres les nôtres est un véritable atout pour notre famille. (Edith – Allemagne)

 Maria Grazia Berretta  

(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VIII, n.2, mai-juin 2022)

Chiara Lubich : faire l’expérience de Jésus au milieu de nous

Dans ce texte, Chiara Lubich raconte comment le Pacte d’amour réciproque, avec ses premières compagnes, les a amenées à faire l’expérience de la présence de Jésus au milieu d’elles. Nous aussi, nous pouvons vivre la même expérience à condition de mettre à la base l’amour réciproque. Un jour on m’a demandé d’expliquer comment nous avions compris pour la première fois la présence de Jésus au milieu de nous, unis en son nom. Pour être fidèle à l’Esprit Saint, j’ai répondu à cette question en commençant par décrire les étapes de notre histoire qui ont préparé ce moment. Quand, par exemple, nous, les premières focolarines, risquions de mourir sous les bombardements, et que nous nous sommes demandé s’il existait une volonté de Dieu qui lui tenait particulièrement à coeur, afin de la vivre au moins pendant les jours qui nous restaient. J’ai ensuite expliqué comment le commandement nouveau de Jésus, l’amour réciproque vécu à la mesure même de l’amour de Jésus, qui a donné sa vie pour nous, nous avait apporté la réponse. Puis j’ai parlé du Pacte : « Je suis prête à mourir pour toi », « toi pour moi » ; etc. et je me suis étendue plus longuement, bien sûr, sur ce qui en a découlé. Rappelez-vous ! Nous avions constaté en nous un changement positif radical, comme si un filet nous avait élevées vers le ciel. Nous faisions l’expérience toute nouvelle d’une paix unique, comme nous ne l’avions jamais expérimenté auparavant (c’est en ces termes que nous l’avons décrite et que nous continuons à le faire). Une lumière donnait sens à tout ce qui nous arrivait. Une volonté ferme venait se substituer à la nôtre, persévérante dans ses résolutions tandis que la nôtre était inconstante. Une joie sans égale jaillissait, pleine de fraîcheur. Une ardeur et un zèle nouveaux, sans mesure, nous habitaient. J’ai aussi expliqué que nous nous étions alors demandé ce qui pouvait entraîner un tel effet. Nous nous l’étions expliqué ainsi : à ce moment-là, Jésus s’était rendu spirituellement présent parmi nous, car nous étions unies en son nom, c’est-à-dire en son amour. Cette paix, cette lumière, cette ardeur, cette joie, etc. en étaient la preuve. Car, s’il est présent, tous ces effets sont là. Sinon, ne nous faisons pas d’illusions : il n’est pas là. J’ai conclu en disant que nous avions donc compris qu’il était présent alors même que nous faisions l’expérience de sa présence. Il ne s’agit pas, en effet, de croire en sa présence uniquement en faisant un acte de foi, d’y adhérer parce qu’Il l’a dit. Non ! Quand Jésus est parmi nous, sa présence est tangible. Nous pouvons en faire l’expérience. C’est là la beauté et la grandeur de cette présence particulière à laquelle nous sommes appelés.

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, Conversazioni, Città Nuova, 2019, p. 580/1 – Extrait du message de la téléréunion du 16 décembre 1999)

Deuxième édition – “Une ville ne suffit pas”

Deuxième édition – “Une ville ne suffit pas”

Des prix et quelques mentions d’honneur ont été décernés pour la deuxième édition du concours pour les écoles, qui a impliqué cette année plus de 3000 élèves de 144 classes. Jeudi 19 mai a eu lieu la cérémonie de remise des prix du Concours National « Une ville ne suffit pas, Chiara Lubich citoyenne du monde », qui en est à sa deuxième édition, promu par le Centre Chiara Lubich en collaboration avec le Ministère italien de l’Éducation, la Fondation du Musée historique du Trentin et Humanité Nouvelle du Mouvement des Focolari.

© CSC Audiovisivi

L’auditorium du siège international du Mouvement des Focolari a accueilli un certain nombre de classes venues de diverses régions d’Italie, qui ont visité pour l’occasion le Centre Chiara Lubich et la maison où Chiara a vécu. D’autres écoles étaient connectées par visioconférence, comme la classe 3A du collège ‘’Aldeno Mattarello’’ de Trente, qui a suivi la cérémonie depuis l’hôtel de ville en compagnie du maire. « Je pense à ce que Chiara Lubich avait demandé à la ville de Trente : être et devenir une ville en feu. Cela signifie être une ville qui se passionne pour l’autre. – a déclaré le maire de Trente, le Dr Franco Ianeselli – Grâce aux nombreuses actions civiques que nos jeunes accomplissent, je peux dire qu’ils sont ardents. En tant que municipalité, nous avons inscrit dans notre statut la référence d’une ville qui s’ouvre, qui rencontre les cultures, qui se consacre à la confrontation. Nous savons combien cela est important, surtout en cette période de guerre. Mais nous sommes tous conscients que cette aspiration, cette mission, doit être dans les institutions, certes, mais elle doit aussi faire partie des actions de chacun de nos citoyens. Alors encore une fois, merci beaucoup pour cette belle initiative ». Le concours de cette année a connu un nombre considérable de visites sur les médias sociaux et a touché environ trois mille élèves dans les salles de classe !

© CSC Audiovisivi

Au total, 314 contributions ont été reçues sous forme de travaux individuels, de petits groupes ou de classes, provenant de presque toutes les régions d’Italie. Le concours a impliqué 14 écoles primaires pour un total de 33 classes (68 productions), 28 collèges pour un total de 49 classes (102 productions), 39 lycées pour un total de 62 classes (144 productions). « L’objectif du concours semble avoir été atteint chez tous : faire connaître la figure de Chiara Lubich, son engagement et son témoignage pour la construction de la paix, de la fraternité et de l’unité entre les peuples », a expliqué Alba Sgariglia, coresponsable du Centre Chiara Lubich. «  Nous avons beaucoup apprécié la variété des expressions utilisées par les élèves : jeux, dessins, bandes dessinées, courts textes écrits avec des réflexions et des expériences personnelles, interviews, journaux intimes, articles de journaux, chansons, poèmes, powerpoints, vidéos ». Ils expriment tous l’engagement, l’imagination, l’enthousiasme. Il était vraiment difficile de faire des choix. Par conséquent, nous souhaitons également mentionner toutes les œuvres qui n’ont pas été récompensées mais qui méritent d’être mentionnées ! À ceux qui n’ont pas pu être présents, nous adressons notre invitation à venir à Rocca di Papa pour visiter les lieux où Chiara Lubich a vécu et le centre qui lui est dédié ».

© CSC Audiovisivi

Le Ministère de l’Éducation a également accepté le projet cette année, ce qui permet de publier l’appel à candidatures pour toutes les écoles primaires et secondaires pour l’année scolaire 2021-2022. « Le Ministère soutient et encourage divers concours destinés aux étudiants et aux écoles italiennes », expliquent le Dr Roberto Frisone et le Dr Francesca Di Giugno, qui ont pris la parole lors de la cérémonie de remise des prix au nom du Ministère. Pour quel motif avons-nous décidé de soutenir ce concours ? Honnêtement, nous ne connaissions pas Chiara Lubich et nous avons été intrigués, nous avons été frappés par le fait qu’elle parlait de manière laïque de valeurs communes à tous et qu’on pouvait en parler dans les écoles et aux étudiants avec la clarté avec laquelle Chiara en a parlé au monde. C’est un message positif à transmettre aux écoles, c’est pourquoi nous l’avons partagé ». Le premier prix de la section primaire a été attribué à la 5A de la ‘’Scuola Paritaria SS. Sacramento’’ de Vermicino. Ils ont mis au point un jeu de société appelé « clair obscur». « Le professeur nous a beaucoup parlé de ce projet parce que c’est quelque chose qui nous aide à grandir », explique Lara de 5A. Elle nous fait participer à différents concours, mais celui-ci nous a particulièrement passionnés car il parlait de l’amour porté des autres. Nous avons commencé par regarder le film « Chiara Lubich, l’amour vainc tout ». Une forte émotion a commencé. Alors, en pensant au célèbre jeu de l’oie, nous avons imaginé un jeu sur un grand plateau que nous avons appelé « clair obscur »: la partie claire représente la lumière qui bat l’obscurité pour que nous restions toujours heureux. Il y a plusieurs cases avec des phrases qui nous aident à stimuler l’amour et l’amitié : ‘Essaie de faire un câlin à une personne malade’ ou bien ‘aime l’ennemi’ ». Le premier prix de la section secondaire du 1er degré a été attribué à l’école ‘Giosuè Carducci’ de San Cataldo (Caltanissetta) pour le projet multimédia intitulé ‘un monde sans pauvreté’. Le premier prix de la section secondaire deuxième degré a été attribué au lycée classique d’État ‘A.D’Oria’de Gênes pour son élaboration multimédia ‘Koinonia’ représentant une entreprise inspirée des valeurs de l’économie de Communion. Toutes les productions seront bientôt disponibles sur le site www.centrochiaralubich.org.

 Lorenzo Russo

Le Mouvement des Focolari publie au niveau international les mesures sur la protection des mineurs et des personnes vulnerables en reponse a l’enquete independante de GCPS Consulting

C’est une étape capitale qui s’ouvre en vue du renforcement et de l’élargissement des mesures de prévention, de formation, de réparation et d’évaluation des responsabilités, afin de rendre justice à toutes les victimes et d’instaurer dans tous les secteurs du Mouvement une culture de la primauté de la charité, de la dignité de la personne, de la sécurité et de la transparence. « Ce que nous présentons aujourd’hui est une première réponse aux recommandations indiquées par le rapport de GCPS Consulting sur les cas d’abus sur des mineurs par un ancien membre des Focolari en France. Nous sommes conscients que ces premières mesures ne sont pas exhaustives, mais elles s’inscrivent dans la dynamique d’une démarche déterminée de réorientation de la vie et des activités du Mouvement, où l’enfant et la personne, dans toute leur complexité, sont au centre de toute l’attention, de la protection, du processus de réparation et de renaissance. » C’est par ces mots que Margaret Karram, Présidente des Focolari, présente le parcours que le Mouvement est en train d’entreprendre, grâce notamment aux recommandations de GCPS Consulting. Ces mesures s’ajoutent aux Lignes directrices pour la Protection des Mineurs et des Personnes Vulnérables (en vigueur dans le Mouvement des Focolari depuis 2014 et actuellement en phase de révision, sur la base des normes internationales), et aux cours de formation sur les questions de protection, à destination des membres du Mouvement. « Avant tout, et c’est le plus important – explique la Présidente – je tiens à m’adresser à toutes les victimes d’abus sexuels, en particulier en France : je vous remercie personnellement et au nom du Mouvement, car le courage de vos témoignages, l’expression de votre souffrance, sont pour nous le point de départ fondamental de ce chemin de purification, et je veux également remercier la communauté française du Mouvement pour son courage face à une telle souffrance. La Commission disciplinaire centrale, dont nous annonçons aujourd’hui la constitution, sera chargée d’évaluer les responsabilités des dirigeants du Mouvement impliqués dans des cas d’abus, afin de faire toute la lumière et de rendre justice aux victimes. À la base de cette démarche de renouvellement, nous plaçons avant tout l’Évangile, que nous voulons remettre au centre de notre action, a conclu Margaret Karram ; en outre, les graves défis auxquels l’humanité est confrontée aujourd’hui requièrent une actualisation de la spiritualité de l’unité afin qu’elle puisse être toujours plus un instrument de fraternité et de paix. » Les mesures énoncées ci-dessous seront mises en oeuvre à court, moyen et long terme et sont considérées comme les plus urgentes et nécessaires pour engager le Mouvement sur la voie de la réparation et d’un nouveau départ positif.

  • Les victimes au centre : la demande personnelle de pardon de la Présidente

Les personnes qui ont subi des abus occupent dans ce processus une place centrale et prioritaire. En conséquence, l’écoute, la demande de pardon, l’offre d’aide et le processus de réparation en constituent le point de départ. Margaret Karram a pris contact personnellement avec les victimes en France là où il était possible de le faire et dans le respect de la confidentialité. Son souhait est de les rejoindre toutes, en respectant toujours leur volonté de maintenir l’anonymat.

  • Un réseau pour l’accueil et l’écoute des victimes

Les Commissions nationales pour le bien-être et la protection des mineurs et des personnes vulnérables seront renforcées (là où elles sont déjà présentes et opérationnelles) ou créées avec la présence de professionnels dans les domaines du soutien psychologique, juridique, pédagogique et éducatif. Ces commissions sont indépendantes des organes de gouvernement du Mouvement des Focolari et ont pour tâche de recevoir des signalements, des témoignages et d’engager les procédures d’enquête. Les commissions nationales pourront offrir un service supplémentaire : un point d’écoute et de premier accueil pour toute personne souhaitant communiquer son expérience d’abus, de violence, de malaise ou d’expérience traumatisante de toute nature, y compris – si la demande en est faite – des conseils pour un suivi ultérieur. À cet égard, des points d’écoute sont déjà actifs dans plusieurs pays, comme en France, en Allemagne et dans quelques autres pays.

  • Élaboration d’un protocole pour l’indemnisation des victimes d’abus sexuels commis au sein du Mouvement des Focolari

Un protocole pour l’indemnisation des victimes est en cours d’élaboration.

  • Institution d’une Commission disciplinaire

Une Commission disciplinaire centrale sera constituée, composée en grande partie de professionnels externes, dans le domaine du droit et de la psychologie, afin d’évaluer la responsabilité des responsables du Mouvement des Focolari dans la gestion des abus sexuels, spirituels et d’autorité. Elle fonctionnera sur la base d’un Code disciplinaire qui sera élaboré en accord avec la Commission et qui établira les principes éthiques et les sanctions.

  • Publication d’un rapport annuel au niveau mondial

Un rapport sera publié chaque année sur le travail effectué par la Commission Centrale pour le Bien-être et la Protection des mineurs (CO.BE.TU), relatif aux cas d’abus et aux mesures de prévention et de protection des mineurs.

  • La protection relève de la responsabilité de tous les membres du Mouvement

Pour renforcer la reconnaissance de sa responsabilité, le Mouvement considère qu’il est obligatoire pour chaque membre du Mouvement, y compris les mineurs euxmêmes et ceux qui souhaitent s’y associer, de suivre un cours de base sur la protection des mineurs et des personnes vulnérables, organisé par les Commissions nationales pour le bien-être et la protection des mineurs.

  • Cours de formation pour les responsables

Des formations obligatoires sont en cours d’élaboration pour préparer les dirigeants – à quelque niveau qu’ils soient appelés à intervenir – à mettre en oeuvre des formes de coresponsabilité, une plus grande transparence dans les processus de décision, l’alternance des fonctions, l’accompagnement des personnes, à la lumière de la distinction entre la sphère de gouvernance et la sphère de la conscience.

  • Parcours de réflexion et de formation pour les communautés du Mouvement des Focolari

Les communautés des Focolari, sous leurs différentes formes, doivent favoriser le nécessaire processus de discernement, de dialogue ouvert et de compréhension des dynamiques relationnelles correctes. Suite à la publication de l’enquête indépendante de GCPS Consulting, de nombreux groupes et communautés du Mouvement ont déjà mis en place des moments d’échange et de dialogue sur les questions d’abus. Le Mouvement encourage de telles démarches avec le soutien d’experts et de professionnels, lorsque cela est nécessaire ou demandé, en tenant compte des différentes sensibilités culturelles.

 Rocco Femia

Contacts du porte-parole en France : Rocco FEMIA : porte-parole@focolari.fr Contacts presse : presse@focolari.fr

Donner pour sauvegarder l’environnement en réseau : des actions concrètes pour une planète fragile

Donner pour sauvegarder l’environnement en réseau : des actions concrètes pour une planète fragile

Mettre l’environnement en réseau était l’événement du 13 mai 2022.  De nombreux étudiants, enfin réunis physiquement, avec d’autres connectés en streaming depuis le monde entier, ont célébré et partagé les résultats d’une année de travail pour le bien de la planète. Vendredi 13 mai 2022, dans le cadre splendide de l’Aula Magna de l’Université Sapienza de Rome, plus de 500 étudiants ont animé avec joie ce que nous pourrions définir une véritable fête pour la Terre. Cet événement clôturait l’année scolaire 2021-2022 du projet « Donner pour sauvegarder l’environnement en ligne ». 10 écoles secondaires du Lazio (Italie) y participaient et de nombreuses autres, connectées par streaming depuis différentes régions d’Italie et du monde, s’étaient connectées pour profiter des avantages de l’adhésion au projet. Au cours de l’année, en effet, 8 000 élèves de 39 écoles d’Italie et de 12 autres pays, sensibilisés aux économies d’énergie, ont signé un pacte et l’ont mis en pratique par 200 actions personnelles d’économies. La monétisation de ces actes, financés à hauteur de 0,10 centime par action par les parrains familiaux et comptabilisés via l’application DPSAR, a permis de soutenir divers projets de solidarité dans des contextes de pauvreté et de dégradation de l’environnement en raison du changement climatique. Un regard sur la planète et ses habitants à partir de notre vie quotidienne. Andrea Conte, coordinateur du projet, astrophysicien et professeur de mathématiques et de physique au Lycée Classique de Pescara (Italie), nous en parle. Que signifie mettre l’environnement en réseau? Ce projet d’éducation à la protection de l’environnement a été conçu en 2008 à Rome par l’enseignante Elena Pace, membre de l’association « Nouvelles perspectives pour un monde uni ». Au départ, le projet s’appelait simplement « Donner pour sauvegarder l’environnement ». L’idée d’introduire le mot « réseau » en 2019 était vraiment un saut qualitatif : chaque classe individuelle continue à mener des actions concrètes mais n’est plus seule. Chaque enfant, avec ses camarades de classe et avec l’aide de sa famille, continue à accomplir des actes pour le bien de la Terre mais il est en réseau avec d’autres écoles qui font la même chose. Nous avons commencé par impliquer les écoles italiennes et aujourd’hui, ce réseau ne cesse de s’étendre. Y a-t-il eu des actions qui ont conduit à un changement radical ? La créativité des enfants prend naturellement le dessus. Une école de Rome (Italie), par exemple, a décidé d’abolir complètement l’utilisation de bouteilles en plastique ; pour ce faire, elle a réalisé un travail scientifique en concevant un système de pesage du plastique, une sorte de « plasticomètre ».  Chaque fois que quelqu’un jetait une bouteille en plastique, il s’engageait à utiliser la gourde. Ils ont rapidement constaté une diminution du poids du plastique produit et, en très peu de temps, ils ont pu réduire le plastique à zéro. Une véritable révolution. Pourquoi l’intérêt pour la question écologique croît-il aujourd’hui, en particulier chez les jeunes générations ? L’écologie a toujours été présente; nous parlons du changement climatique depuis des décennies, mais aujourd’hui, les jeunes ressentent les influences de cette société en constante évolution et ressentent le besoin de prendre des mesures concrètes. Bien que l’on parle d’une situation qui ne cesse de s’aggraver, la prise de conscience est de plus en plus grande, tout comme les projets promus par les administrations des différentes villes et écoles, et ce sens de la citoyenneté augmente, le désir d’être des individus conscients et actifs pour rendre notre planète toujours plus saine. Quel message essaies-tu de transmettre à tes élèves chaque jour ? D’abord, j’ai la chance d’enseigner des choses qui me passionnent et auxquelles je crois et c’est vraiment un cadeau. Quand j’étais au lycée, je n’avais pas les mêmes stimuli qu’eux et je suis heureux de pouvoir les leur donner. Ce n’est qu’à l’université, en étudiant l’astronomie et l’astrophysique, que j’ai commencé à prendre conscience des difficultés de la planète. Lorsque l’on se détache de la surface de la Terre et que l’on tourne son regard vers l’univers extérieur, on saisit réellement la fragilité de la Terre. Je fais donc toujours une comparaison avec les enfants, en leur disant que lorsqu’on se détache de soi et qu’on se tourne vers l’autre, on se rend vraiment compte de tout ce qu’on peut donner, chacun dans sa diversité.

Maria Grazia Berretta

Prix Chiara Luce Badano 2022

Prix Chiara Luce Badano 2022

Un concours pour les jeunes dédié à la jeune fille de Sassello béatifiée en 2010. Le jury, présidé par sa maman, Maria Teresa Badano, votera sur les œuvres divisées en deux catégories (10-16 ans et 17-35 ans). La cérémonie de remise des prix aura lieu le 29 octobre prochain à Sassello. Les candidatures sont ouvertes pour le prix dédié à Chiara Luce Badano, la jeune fille de Sassello (Italie) béatifiée en 2010. Elles s’adressent à tous les jeunes – de 10 à 35 ans – qui souhaitent exprimer de manière artistique ce que leur rencontre avec Chiara Luce leur a inspiré. Sa courte vie est aujourd’hui un exemple pour des milliers de jeunes dans le monde entier. Une jeune femme amoureuse de Dieu. Chiara Luce Badano a découvert à l’âge de 17 ans qu’elle avait une tumeur osseuse, mais son amour infini pour Dieu était plus fort. “Pour toi Jésus, si tu le veux, je le veux aussi !” Elle est en CM2 lorsqu’elle rencontre les Focolari et s’engage dans le mouvement GEN (Nouvelle Génération). Elle ne parle pas de Jésus aux autres, elle témoigne de lui par sa vie. En fait, elle dit : « Je n’ai pas à parler de Jésus, mais je dois donner Jésus par mon comportement. » « Chiara Luce est le nom auquel j’ai pensé pour toi ; il te plaît ? – lui écrit Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, en précisant : c’est la lumière de l’Idéal qui triomphe du monde… » Chiara Luce est partie au Ciel le 7 octobre 1990, à l’âge de 19 ans, en prononçant ces mots : « Maman, sois heureuse, car je suis heureuse », pour couronner une souffrance vécue dans la lumière rayonnante de la foi. En 2018, la Fondation Chiara Badano a créé le “Prix Chiara Luce Badano”. Son but est de promouvoir des œuvres artistiques inspirées de l’histoire et de la vie de Chiara Luce, dans le but de la faire connaître et de la proposer comme modèle de vie pour de nombreux jeunes. Les artistes peuvent donc s’exprimer par des réalisations diverses : dessins, poèmes, histoires, chansons, danses ou autres. Les œuvres doivent parvenir au jury avant le 30 juin selon les règles et procédures indiquées dans regolamento (règlement). Un jury qualifié, présidé par sa maman, Maria Teresa Badano, votera sur les œuvres réparties en deux catégories (10-16 ans et 17-35 ans). Le 29 octobre prochain à Sassello, au cours de sa fête liturgique annuelle, aura lieu la cérémonie de remise des prix avec exposition et représentation de l’œuvre gagnante. Pour plus d’informations sur le prix, visitez le site Fondazione Chiara Badano. Le site permet également de découvrir les étapes marquantes de la vie de Chiara Luce, connue dans le monde entier, également à travers des vidéos, des témoignages, des photographies et la liste des nombreuses publications qui permettent d’en savoir plus sur son parcours et sur la spiritualité de Chiara Lubich que la bienheureuse a fait sienne.

                                                                                                                 Lorenzo Russo

Chiara Lubich : Celui qui aime accomplit le bien

Le commandement nouveau de Jésus, l’amour envers le frère, est ce que nous propose la Parole de vie de ce mois de mai 2022. C’est un chemin sur lequel nous pouvons progresser, nous améliorer chaque jour et où nous trouvons la plénitude du message de Jésus. « Toute la loi atteint sa perfection dans un seul commandement et le voici : tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Ga 5,15). Voilà une phrase typique de l’apôtre Paul, une phrase concise, surprenante, lapidaire et lumineuse. (…) Il nous dit quel doit être le fondement du comportement chrétien, ce qui doit toujours l’inspirer : l’amour du prochain. L’apôtre voit dans la réalisation de ce commandement le plein accomplissement de la loi. La loi dit en effet de ne pas commettre d’adultère, de ne pas tuer, de ne pas voler, de ne pas désirer le bien d’autrui… Or celui qui aime, on le sait, ne fait rien de tout cela : il ne tue pas, ne vole pas… Cependant, celui qui aime ne se contente pas d’éviter le mal. Il s’ouvre aux autres, veut le bien, le fait, se donne : il va jusqu’à donner sa vie pour celui qu’il aime. C’est pourquoi Paul écrit que, dans l’amour du prochain, non seulement on observe la loi, mais on atteint ‘’la perfection’’ de la loi. Si toute la loi consiste à aimer son prochain, il faut voir les autres commandements comme des moyens pour nous éclairer et nous guider afin de savoir, dans les situations compliquées de la vie, comment aimer les autres. Il faut savoir lire dans les autres commandements l’intention de Dieu, sa volonté. Dieu nous veut obéissants, purs, mortifiés, doux, miséricordieux, pauvres… pour que nous réalisions mieux le commandement de la charité.

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, Parole de Vie, du mois de juin 1983)

L’Action catholique italienne et les Focolari : une alliance de collaboration

L’Action catholique italienne et les Focolari : une alliance de collaboration

L’Action catholique et le Mouvement des Focolari se sont alliés, à partir des Églises locales, dans l’éducation et pour l’écologie intégrale. Habiter ensemble et concrètement le présent et l’avenir de nos domaines d’action. Une alliance de collaboration a été conclue entre l’Action catholique italienne et le Mouvement des Focolari. Une alliance qui, comme l’a souligné le président national de l’AC, Giuseppe Notarstefano, associe la valeur fondatrice d’une collaboration de plus en plus concrète à l’importance de reconnaître l’autre, d’être ensemble. La troisième rencontre entre la présidence de l’Action Catholique Italienne et celle du Mouvement des Focolari a eu lieu le vendredi 13 mai à Rome, au Centre National de l’AC, Via Aurelia. Rappelant les paroles prononcées par la fondatrice du Mouvement des Focolari, Chiara Lubich, lors du bombardement de Trente pendant la Seconde Guerre mondiale, « L’amour vainc tout », la présidente du Mouvement des Focolari, Margaret Karram, a souligné le désir mutuel d’une alliance qui, avec cette certitude, puisse concrétiser les projets et les rêves des deux organisations, pour être encore plus et ensemble un don pour l’Église. Après deux heures de prière, de connaissance, de confrontation et de dialogue, un engagement a été décidé pour lancer et consolider des projets locaux dans les différents territoires entre les deux Mouvements, pour partir du dialogue qui naît de la vie, pour redonner ensemble force et élan aux communautés locales, et pour travailler sur un chemin de collaboration toujours plus concret et intergénérationnel, qui promeut la bonté, la tendresse, comme manière d’être et d’être ensemble, comme le souhaite le pape François dans l’encyclique Tous Frères. Trois thèmes ont été retenus : 1) le pacte éducatif global ; 2) l’économie civile, l’engagement politique et l’écologie intégrale ; 3) l’œcuménisme et le dialogue interreligieux au niveau formatif. Le président Notarstefano a exprimé le désir d'”habiter” concrètement ensemble les différents territoires, en assurant une présence et une passion dans les réseaux de dialogue et de confrontation existants dans les Églises locales, en encourageant et en accompagnant à vivre ce chemin de concrétisation, de patience et de dévouement. Il est important que, dans cette désorientation générale, des lieux de fraternité soient créés par le bas, qui, dans la tempête de ce qui se passe autour de nous, deviennent des bateaux auxquels les gens peuvent s’accrocher. Nous voulons témoigner qu’il est possible d’être ensemble, de “promouvoir”, de générer la fraternité, même avec une initiative symbolique commune et nationale qui permette à ceux qui sont engagés dans la construction d’un plus grand “nous” dans l’éducation, pour l’écologie intégrale, de “participer” ensemble, également en politique, dans un parcours génératif ouvert à d’autres réalités, qui est un investissement au service des générations futures, pour la promotion de la personne. L’engagement de se réunir dans les différentes villes, a commenté la présidente des Focolari, M. Karram, permettra de mettre en évidence les nombreuses actions concrètes qui peuvent être menées dans les Églises locales. Dans ce but, un groupe de travail a été constitué, qui sera coordonné par Michele Tridente (AC) et Patrizia Bertoncello (MdF), pour évaluer les propositions qui ont émergé lors de la réunion de vendredi et pour réfléchir à d’éventuelles collaborations qui verront les deux organisations travailler ensemble, ouvertes à d’autres réalités, pour un enrichissement des différents territoires et communautés locales.

Sara Fornaro

Gagner pour le bien commun

Participez à un concours de films et utilisez le prix pour aider les autres. À quelques jours de la Semaine Monde Uni (SMU) 2022, nous partageons avec vous une expérience qui nous vient tout droit de Jordanie. Une véritable action d’écologie intégrale menée par les jeunes des focolares dans le sillage de la campagne #DARETOCARE. ” Je voudrais vous inviter à faire, ensemble, un voyage. Un voyage de transformation et d’action. Qui ne soit pas tant fait de paroles, mais surtout d’actions concrètes et impossible à repousser. L’écologie intégrale est une invitation à une vision intégrale de la vie, à partir de la conviction que dans le monde tout est lié (…).” C’est par ces mots que le Pape François, à travers d’un message vidéo, s’adresse aux participants du “Countdown”, l’événement virtuel de TED sur le changement climatique, qui s’est tenu en octobre 2020. Une invitation à “faire” concrètement, pour le bien de la planète et de nous tous : prendre soin de la maison commune et répondre aux besoins de ses habitants. Il suffit de commencer par de petites actions, comme l’ont fait ces Gen 3 de Jordanie qui, avec un œil attentif sur #DARETOCARE, sont parvenus à créer un cercle “vertueux” en présentant leur court-métrage sur l’écologie “Nature Karma” au Middle Eastern Film Festival. Raconter l’importance de prendre soin de l’environnement et gagner un prix n’était que la première étape pour décider, avec conviction, de vouloir aider les autres.

Publié sous la direction de Maria Grazia Berretta

https://youtu.be/W6wTH2AAgNk

Évangile vécu : « Je vous donne un commandement nouveau, celui de vous aimer les uns les autres » (Jean 13, 34).

Comprendre la valeur d’un amour immense, reçu sans mérite, et le faire circuler. C’est le sens du commandement nouveau : faire place à la puissance de l’amour sans limites de Jésus en nous et le laisser se propager auprès de tous, comme l’écho du son merveilleux de cette visite Une recette gagnante Mariés depuis moins de quatorze ans sans véritable crise, tous deux de formation chrétienne, nous sommes conscients de la fragilité de l’amour conjugal. Le plus grand défi est d’élever des enfants, d’où certains désaccords. Par exemple, quand il s’agit de leur donner une punition, je serais plus indulgente que Pavel. Parfois, je les défends de façon irrationnelle. Cette parole m’aide à penser que mon mari veut aussi leur bien et j’essaie de respecter ce qu’il ressent comme son devoir de père (d’ailleurs, je me rends souvent compte qu’il a raison). Je prie quand je ne sais pas quoi faire. Nous essayons également de mettre en œuvre les mots recommandés par le pape François : “S’il vous plaît, merci, je suis désolé”, ou “que le soleil ne se couche pas sur votre colère”. D’après ma propre expérience, je pense qu’il est important de respecter le temps que notre conjoint prend pour faire face à une situation difficile. Dans ces moments-là, j’essaie d’exprimer mon amour par un baiser, une caresse. Le mariage éduque véritablement à l’altérité. Nous avons vu que la recette qui consiste à le féliciter, même pour les plus petites choses, fonctionne. Pavel est un maître en la matière. (K.S. – République tchèque) Notre invitée Dès le début de la pandémie, la communauté à laquelle nous appartenons avait mis son point d’honneur à rester en contact avec les membres du groupe pour s’assurer que tout le monde allait bien, en donnant la priorité aux personnes isolées. Lorsque l’une d’entre elles, normalement très active, s’est cassé le bras droit après une chute, mon mari et moi lui avons offert l’hospitalité pendant quelque temps. Elle a accepté. Entre-temps, compte tenu des festivités de fin d’année, de nouvelles règles sanitaires plus restrictives ont été imposées, et comme notre invitée allait être seule pour les fêtes de fin d’année, nous lui avons proposé de prolonger son séjour chez nous. Impressionnée par le véritable esprit de famille de notre communauté, elle l’a attribué à la mise en œuvre du précepte de Jésus : « Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Lorsqu’elle a été physiquement plus indépendante et qu’elle est retournée chez elle, consciente que l’Évangile peut devenir un fondement pour la vie, elle a immédiatement commencé à aider ceux qui pourraient être dans le besoin. (Constance – Canada) “Le” violon À douze ans, le mariage de mes parents s’est brisé, mais pendant les dix années suivantes, nous avons continué à vivre dans le même appartement : ma mère et moi dans une pièce, mon père dans l’autre. Le reste des pièces était en usage commun. Le drame du divorce m’avait rendue peu sûre de moi et craintive. Ayant pris le parti de ma mère, j’avais même dû rendre à mon père le violon sur lequel je m’exerçais. Quand j’ai grandi, j’aurais aimé lui présenter mon fiancé, mais il n’a pas voulu le rencontrer, il n’est pas venu au mariage et n’a même pas voulu rencontrer les deux petits-enfants qui sont nés. Cependant, nous n’avons pas baissé les bras et, afin de vivre notre foi chrétienne de manière cohérente, en oubliant les vieilles blessures, nous avons continué à lui écrire et à l’inviter chez nous. Enfin, un jour, il est venu faire connaissance avec son gendre et ses petits-enfants. Se sentant aimé, il a progressivement commencé à rester de plus en plus longtemps et à apporter des cadeaux aux enfants. Lorsqu’il a appris que l’un d’entre eux apprenait à jouer du violon, il a ramené “le” violon. (S. – Hongrie)

Publié sous la direction de Maria Grazia Berretta

(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VIII, n°2, mai-juin 2022)

La Semaine Monde Uni 2022 est terminée

La Semaine Monde Uni 2022 est terminée

Cette année encore, la Semaine Monde Uni (SMU) a offert un espace pour des événements et d’actions mondiales en faveur de la paix et de la fraternité, axés sur la « sollicitude » avec un accent particulier sur l’écologie intégrale. La campagne #Daretocare se poursuit l’année prochaine.

© UWP

Le 8 mai, la Semaine Monde Uni 2022 s’est achevée par un événement en direct au cours duquel une invitation a été lancée pour continuer à vivre dans le sillage de #daretocare l’année prochaine. 56 pays sont impliqués, 126 événements dans le monde entier, renouvelant l’engagement constant de protéger notre planète et d’obtenir de meilleures conditions de vie pour tout le monde. Avec le regard sur l’actualité et le douloureux conflit en Ukraine, l’urgence d’un changement de perspective dans les relations entre les individus et les peuples a été exprimée, à partir d’un mode de relation différent avec la planète terre et tous ses habitants. Cette nécessité commune était évidente dès l’ouverture de la Semaine, dimanche 1er mai, grâce aux contributions, aux études approfondies et à la présence de Gen Verde avec leur dernière composition « Nous choisissons la paix ». La groupe musical du Gen Rosso, en revanche, s’est déplacé pour cette SMU à Bihac, en Bosnie-Herzégovine. De là, en lien avec diverses actions dans le monde et en travaillant avec les migrants sur la route des Balkans.

© UWP

Tout cela, ainsi que les principaux événements, ont été au centre du podcast de la Semaine du monde uni, un journal d’information quotidien qui met l’accent chaque jour sur une partie différente du monde et qui a une audience d’environ 2000 personnes connectées à https://www.unitedworldproject.org/. Sur cette même plateforme, il sera possible, également dans les mois à venir, de continuer à approfondir les thèmes et à revoir les témoignages présentés au cours de ces huit jours. Un exemple ? À Hyderabad, dans le sud du Pakistan, 130 jeunes se sont réunis pour réfléchir à la vie après la pandémie. Ils ont trouvé la confirmation de l’importance de l’eau potable, de l’énergie durable, de la reforestation qui garantit l’écosystème, mais surtout du renforcement des relations et du « réseau » comme méthode pour favoriser le changement.

© UWP

Le Moyen-Orient est le continent sur lequel l’attention s’est concentrée cette année. Parmi les différentes raisons, il y a la guerre qui a éduqué plusieurs générations à travailler pour l’écologie intégrale, un outil de plus en plus important pour reconstruire une réalité où le malaise social est très fort. C’est ce qu’a également démontré les Jeunes pour un monde uni de Banias, en Syrie, qui a entrepris une action éducative pour les enfants sourds et handicapés mentaux, en vivant une journée « verte » avec eux et en travaillant à l’amélioration progressive de leurs conditions de vie. Le dimanche 8 mai était également le moment de Run4unity, le relais sportif mondial au cours duquel des garçons et des filles de différents groupes ethniques, cultures et religions ont couru ensemble de 11h00 à 12h00 (dans différents fuseaux horaires) pour témoigner de leur engagement en faveur de la paix et promouvoir un outil pour y parvenir : la règle d’or. Cette année, il y avait 33 run4units dans le monde entier. INITIATIVES À la fin de la Semaine du monde uni 2022, une nouvelle application a été lancée, afin de partager les bonnes idées et d’accroître l’impact social que tant de bonnes pratiques simples peuvent générer ensemble : l’opération, intitulée DONNER POUR SAUVER L’ENVIRONNEMENT SUR LE NET, a été créée par un groupe d’enseignants italiens dans leurs écoles. Le fonctionnement est simple : après avoir identifié un parrain – un parent, un ami, toi-même – il sera possible d’attribuer une valeur économique de 0,10 centime, soit l’équivalent de chaque pièce de monnaie dans le monde, à « l’épargne » nécessaire pour investir cette somme dans divers projets de solidarité. RENDEZ-VOUS Le premier rendez-vous de la campagne #Daretocare 2022-2023 sera le Festival del Buen Vivir, deux jours de discussions et d’ateliers sur les thèmes de l’écologie intégrale, les samedi 14 et dimanche 15 mai, en direct sur la chaîne Youtube de United World Project.

Paolo Balduzzi

Chiara Lubich : À Dieu par le frère

Dans sa première lettre, Jean déclare : « Celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, ne peut pas aimer Dieu qu’il ne voit pas » (1 Jn 4, 20). Dans ce passage, Chiara Lubich réfléchit sur comment l’amour pour chaque prochain, frère ou sœur, que nous rencontrons est un passage obligé pour aller vers Dieu, pour expérimenter l’union à Lui. (…) Il y a un moyen typiquement nôtre pour être certains d’avancer sur une voie droite, qui porte de façon sûre au but, à Dieu. Cette voie comporte un passage obligé qui est notre frère. Élançons-nous à nouveau pour aimer chaque frère que nous rencontrons pendant la journée. Ravivons dans nos cœurs le désir le plus ardent et le plus louable que Dieu veut sûrement : le désir d’aimer chaque prochain, en nous faisant un avec Lui en tout, avec un amour désintéressé et sans limites. (…) L’amour ravivera relations et personnes, et ne permettra pas aux désirs égoïstes de surgir, au contraire, il en sera le meilleur antidote. (…) Nous pourrons préparer ainsi, comme un don pour Jésus, nos fruits riches et savoureux, et nos cœurs brûlés, consumés par l’amour. Le mot d’ordre qui pourra nous rappeler cette résolution pourra être : à Dieu par le frère !

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, Conversazioni, Città Nuova, 2019,À)

Soutien à nos frères et sœurs ukrainiens

La coordination d’urgence du mouvement des Focolari continue de collecter des fonds pour l’Ukraine. Le père Vyacheslav Hrynevych, directeur exécutif de Caritas Spes Ukraine, nous a envoyé cette courte vidéo de remerciement directement depuis l’un des centres de distribution. https://youtu.be/4vN2wTCQlgw Pour ceux qui souhaitent contribuer Azione per un Mondo Unito ONLUS (AMU) IBAN: IT 58 S 05018 03200 000011204344 presso Banca Popolare Etica Codice SWIFT/BIC: ETICIT22XXX Azione per Famiglie Nuove ONLUS (AFN) IBAN: IT 92 J 05018 03200 000016978561 presso Banca Popolare Etica Codice SWIFT/BIC: ETICIT22XXX Causale: Emergenza Ucraina

Chiara Lubich : l’authenticité des disciples du Christ

La Parole de Vie du mois de mai 2022 nous propose de mettre en œuvre le Commandement nouveau de Jésus : l’amour réciproque. Regarder au-delà des différences – si accentuées ces temps-ci – afin de créer donner vie à de véritables communautés qui révèlent la grande nouveauté de l’Évangile Comme tu le sais peut-être, Jésus est présent dans les sacrements : dans l’Eucharistie par exemple, Jésus est là. Mais il est aussi présent là où se vit l’amour réciproque. Il dit en effet : « Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom – ce que l’amour mutuel rend possible -, je suis au milieu d’eux[1]. » Par conséquent lorsque la vie profonde d’une communauté est fondée sur l’amour réciproque, Jésus peut rester présent efficacement. Il peut continuer, à travers la communauté, à se révéler au monde et à exercer son influence sur lui. C’est formidable et donne aussitôt le désir de vivre cet amour avec nos proches, les chrétiens. Jean, […] voit dans l’amour réciproque le commandement par excellence de l’Église dont la vocation est précisément d’être communion, d’être unité. […] Si tu veux trouver la vraie marque d’authenticité des disciples du Christ, si tu veux connaître leur signe distinctif, c’est dans l’amour réciproque vécu qu’il faut les découvrir. C’est par cette caractéristique que l’on reconnaît les chrétiens. Si elle manque, le monde ne découvrira pas la présence de Jésus dans l’Église. […] L’amour mutuel engendre l’unité. Mais que fait l’unité ? « Que tous soient un – dit encore Jésus – , afin que le monde croie[2] …» L’unité, en révélant la présence du Christ, entraîne le monde à sa suite. Le monde, confronté à l’unité, à l’amour mutuel, se met à croire en lui. […]

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, in Parole di Vita, Città Nuova, 2017, p. 171. [1]Mt 18,20. [2] Jn 17, 21.

Une vocation au service du dialogue

Le 30 avril 1982, 7000 prêtres, religieux et séminaristes du monde entier, unis par la spiritualité de l’unité, se sont réunis à Rome pour l’événement « Le prêtre aujourd’hui, le religieux aujourd’hui ». Souvenir de ce jour, 40 ans plus tard. Des prêtres qui se sentent appelés à être avant tout des témoins de l’Évangile et des hommes de dialogue ; des religieux qui ont trouvé dans la spiritualité du mouvement des Focolari un aiguillon pour incarner plus pleinement le charisme de leurs fondateurs ; des séminaristes qui ont compris qu’ils veulent choisir Dieu et confirmer leur appel. Telles ont été les expériences de nombreux participants au Congrès international intitulé « Le prêtre aujourd’hui, le religieux aujourd’hui », qui s’est tenu le 30 avril 1982 dans l’Aula Nervi au Vatican. Un rendez-vous qui a vu la participation d’environ 7000 personnes et qui, à travers des témoignages provenant de toutes les parties du monde, a mis en évidence les fruits de la rencontre du charisme de l’unité avec les ministres de l’Église catholique et des autres Églises et le renouveau apporté à de nombreuses communautés religieuses. Chiara Lubich, dans son exposé ce jour-là, a souligné les deux points centraux de cette expérience : Jésus crucifié et abandonné comme modèle du prêtre et du religieux ; l’amour réciproque et l’unité comme style et finalité de leur mission. Être des hommes de « dialogue ». C’est le mandat qui, déjà à l’époque, résumait le désir d’une Église sortante, comme le montrent les paroles de la fondatrice des Focolari, qui sont plus actuelles que jamais : « Jamais autant qu’aujourd’hui où l’Église doit regarder hors d’elle-même vers tous les chrétiens, vers ceux qui croient différemment et vers ceux qui ne croient pas, vient en lumière ce que certains appellent le mandat missionnaire du quatrième Évangile. Jean le donne en ces termes : « A ceci, tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres ». (…) Aujourd’hui, les chrétiens sont appelés à évangéliser de cette manière aussi : en s’aimant les uns les autres et en présentant aux autres l’expérience de leur nouvelle vie. Elle ne peut manquer de toucher, d’étonner et de questionner. Et ainsi le dialogue s’épanouit. Ce jour-là, le Saint-Père Jean-Paul II a présidé « la plus grande concélébration depuis l’institution de l’Eucharistie », selon les termes de L’Osservatore Romano. Ce fut un moment de joie et de partage, une occasion de faire le bilan, un point de départ pour de nouveaux développements. Aujourd’hui, 40 ans plus tard, nous écoutons les témoignages de certains des participants.

Aux bons soins de Maria Grazia Berretta

  https://youtu.be/YPKlI4cujxU  

Universités en réseau : Sophia dans le monde

Universités en réseau : Sophia dans le monde

Élargir les horizons de la connaissance. Du 27 mars au 2 avril, en Colombie, la rencontre « Université, savoir et sagesse : une perspective pour l’Amérique latine ». Un siège latino-américain pour Sophia. Ouverture et progressivité. Tels étaient les principes directeurs de la réunion « Université, savoir et sagesse : une perspective pour l’Amérique latine ». Organisé à Tocancipá, en Colombie, du 27 mars au 2 avril, l’événement a réuni le recteur de l’Institut Universitaire Sophia, Giuseppe Argiolas, et la Commission Transdisciplinaire et Interculturelle qui travaille depuis plus de dix ans à jeter les bases de la future branche latino-américaine de l’université. Étaient également présents Francisco Canzani et Renata Simon, représentant le Conseil général du mouvement des Focolari. Au centre des réflexions se trouvaient les orientations de la Congrégation pour l’Éducation Catholique pour la réalisation d’un projet sans précédent dans l’histoire des universités pontificales : les unités individuelles de l’Institut Universitaire Sophia, même si elles sont ouvertes sur d’autres continents, feront partie d’une seule université globale dont le siège sera à Loppiano (Florence, Italie). Si le projet Sophia ALC (Amérique latine et Caraïbes) est approuvé, il constituera la première étape de la construction de cette « université en réseau » et se déclinera dans trois contextes distincts : en Argentine, le projet prévoit l’offre d’un master « Écologie intégrale et inter culturalisme » selon une modalité hybride (en personne et en ligne) ; au Brésil, un cours diplômant en présence en « Pédagogie avec une adresse en Humanisme intégral » ; au Mexique, des cours d’extension universitaire ( surtout en ligne). Pendant les six jours de la rencontre, les membres de la commission ont travaillé intensément pour trouver des solutions pour la mise en œuvre progressive de ce projet complexe, dans ses différents aspects : de l’adéquation aux normes ecclésiales à l’adaptation à la législation locale ; de la durabilité économique aux stratégies de collecte de fonds et de diffusion ; des infrastructures aux programmes d’études. Enfin, une certitude : le moment est venu d’élargir encore davantage les horizons de l’expérience d’unité dans la diversité construite jusqu’à présent par les membres de la commission locale Sophia ALC, provenant de pays tels que l’Argentine, le Brésil, la Colombie, le Costa Rica, le Mexique et l’Uruguay, et de disciplines telles que l’économie, l’administration, la théologie, la philosophie, l’histoire, le droit, la pédagogie, la sociologie et la communication. L’avenir du projet dépend de l’approfondissement du dialogue déjà intense avec le Recteur et le corps enseignant de Sophia, avec les Responsables du mouvement des Focolari et surtout avec la Congrégation pour l’Éducation Catholique, qui indique les voies par lesquelles le rêve de Chiara Lubich peut être progressivement réalisé désormais sur le continent latino-américain.

Daniel Fassa

#DARETOCARE : Semaine Monde Uni 2022

#DARETOCARE : Semaine Monde Uni 2022

 “Oser prendre soin” sera à nouveau le thème central de la prochaine Semaine Monde Uni, du 1er au 8 mai 2022. Une occasion à ne pas manquer pour les grandes régions et les territoires. Nous y sommes presque ! Dans quelques jours ce sera la Semaine Monde Uni 2022, qui, cette année encore, impliquera des milliers de personnes de tous âges, toutes origines, races et croyances à travers le monde. Souvent, à propos de cet événement, nous viennent immédiatement à l’esprit les jeunes, les grands rassemblements et les “manifestations”. Mais la Semaine Monde Uni est bien plus que cela, car elle ne concerne pas seulement les jeunes. Tout au long de l’année, il y a une richesse de vie, qui voit les différentes générations du mouvement des Focolari, associées à d’autres groupes, agir tous ensemble pour la fraternité universelle. Les Jeunes pour un Monde Uni ont proposé, il y a près de 27 ans, de consacrer une semaine par an pour impliquer plus activement l’opinion publique dans le cheminement vers un Monde Uni. Je me souviens qu’en mai 1995, au cours du Genfest, on essayait de comprendre le sens de cette proposition et comment agir à l’avenir. La réponse est venue quelques semaines après et, comme toujours, elle s’est clarifiée en l’incarnant. L’invitation était et reste très précise car depuis la première SMU en 1996 jusqu’à la dernière en 2021, 25 ans d’histoire l’ont confirmée : il s’agit avant tout d’approfondir et de donner une continuité à toutes les activités que les communautés des Focolari réalisent avec courage et parfois même sans bruit, pour soutenir le chemin vers l’unité dans les contextes les plus divers (dans les quartiers, dans les écoles, sur les lieux de travail, dans les situations de fragilité et de détresse) en faisant une proposition aux villes, aux institutions, aux médias, pour promouvoir l’unité et la paix à tous les niveaux, et avec toutes les personnes animées par les mêmes principes et objectifs. Les jeunes n’agissent pas seuls, mais avec le concours de tous, y compris des adultes, avec l’implication des familles, des professionnels, des acteurs sociaux, des politiques… tous unis par les valeurs de la fraternité universelle. Ensemble et de manière inclusive, grâce à des actions de grande envergure qui modifient le tissu social et l’améliorent, nous pouvons avoir un plus grand impact sur l’opinion publique mondiale. David Sassoli (1956-2022), l’ancien président du Parlement européen récemment décédé, s’était adressé ainsi aux Jeunes pour un Monde Uni à l’occasion de la Semaine Monde Uni 2021 : « Je crois que c’est un travail de pédagogie citoyenne qui d’une certaine manière doit nous concerner, il nous concerne nous les politiques, nous les institutions mais aussi bien sûr tout le tissu associatif européen qui est très important. Je crois que vous êtes tout particulièrement dans une position privilégiée, car vous avez déjà compris qu’il est non seulement important de prendre soin des autres, mais aussi de prendre soin d’améliorer les conditions de vie des autres. » Tel est le “soin” dont le monde a besoin et, en cette année très spéciale, n’a pas manqué d’être vécu sur tous les continents. « Oser prendre soin des autres est un acte de courage », affirme Jomery Nery, un jeune avocat fiscaliste brésilien qui est aussi le directeur des projets de l’Anpecom (Association nationale pour une économie de communion.) L’ Anpecom est à l’origine d’une initiative appelée Supera (Programme for Overcoming Economic Vulnerability). Jomery le décrit comme suit : « Tout au long de l’année, nous recevons des messages, des courriels, des communications de personnes qui ont besoin d’aide pour manger, pour construire une maison parce qu’elles vivent dans un logement très précaire, pour payer un loyer, pour étudier ou pour créer une entreprise. Supera est une campagne visant à collecter de l’argent, qui est ensuite utilisé pour aider les personnes dans le besoin. » Une façon de prendre soin de contextes et de situations fragiles. Mais Belfast, la capitale de l’Irlande du Nord, ne ménage pas moins ses forces car depuis quatre ans, la ville accueille une initiative que nous pourrions définir comme à la fois écologique et sociale et qui se déroule de la même manière dans d’autres parties du monde : il s’agit du Repair Café, où des bénévoles se mettent à la disposition des personnes qui apportent leurs objets cassés pour les faire réparer et passent entre-temps une agréable matinée ensemble. Le Repair Café est une véritable expérience, tant pour les bénévoles qui réparent que pour les personnes qui décident de prendre de leur temps pour leur apporter un objet abîmé plutôt que de le jeter. Les motivations de ce choix sont les plus diverses, ce peut être aussi bien le souci du changement climatique que le désir de voir à nouveau un objet familier en usage. Avec ce prétexte des relations et des liens se tissent, et on trouve plus de force pour faire face aux défis quotidiens. À Lecce, en Italie, une communauté composée de familles, de jeunes, de professionnels et d’artistes, ainsi que des associations et de la paroisse, travaille au réaménagement d’un quartier de banlieue, difficile et triste à bien des égards. « La première idée était de rendre le mur de l’oratoire plus joyeux et coloré – explique Don Gerardo – d’où l’idée de la première peinture murale, qui a également été appréciée par la population» Peu à peu, grâce au bouche-à-oreille et aux jeunes écrivains de la région, des artistes du monde entier sont arrivés pour embellir les bâtiments du quartier du Stadio, et avec eux des photographes, des touristes et des administrateurs locaux, attirés par les véritables œuvres d’art que représentent ces peintures murales. Voilà qui résulte d’une fraternité créée entre les artistes et les habitants du quartier et qui a déclenché un changement vertueux dont chacun se sent partie prenante : un véritable projet d’aide aux plus faibles, qui a aussi comporté des actions en faveur de l’emploi et du réaménagement environnemental et social. Ce sont des histoires comme celles-ci qui donnent une âme à la Semaine Monde Uni : ces communautés de personnes actives se mobilisent et, du 1er au 7 mai 2022, trouveront, à travers  # Dare to Care (Oser prendre soin) une vitrine dans de nombreux rendez-vous, virtuels et présentiels, dispersés dans le monde, une façon de recueillir et mettre en valeur la vie qui existe un peu partout: « Oser prendre soin », voilà un titre de grande actualité qui fait écho aux paroles que Chiara Lubich a adressées en 2002 à la Semaine Monde Uni: « C’est toujours une occasion un peu spéciale. C’est l’une des initiatives les plus conformes au charisme. »

Paolo Balduzzi

Ensemble pour une nouvelle Afrique : le courage d’être des leaders

Together for a New Africa (T4NA) est une formation conçue et mise en œuvre par des jeunes de différents pays africains pour une gouvernance responsable et participative. Elle leur permet de relever les principaux défis de leur continent en promouvant et en développant une culture de l’unité. Adélard Kananira nous conduit au cœur de cette formation, de cet accompagnement, de ce travail en réseau et nous en montre les fruits à ce jour. Participer activement à la société et faire des choix qui contribuent au bien commun de tous, là où chacun vit. C’est le rêve qui anime Ensemble pour une Nouvelle Afrique qui, en impliquant de nombreux jeunes, propose de repenser un nouveau leadership africain capable de faire face aux nombreux défis de chaque pays. Adélard Kananira, un jeune Burundais qui vit en Italie depuis cinq ans et qui est l’un des organisateurs des différentes sessions d’été T4NA, nous en parle. Après avoir été diplômé de l’Institut Universitaire Sophia, il travaille pour le secrétariat du Mouvement Politique pour l’Unité. Adélard, comment est né T4NA ? Together for a new Africa – Ensemble pour une Nouvelle Afrique – est un projet lancé par des étudiants africains de l’Institut Universitaire Sophia, qui ont réfléchi à la manière dont ils pourraient faire profiter leur continent de l’expérience qu’ils vivaient à la lumière de la culture de l’unité. Ils se sont réunis, ont réfléchi, ont échangé des idées et ont donné naissance à ce projet. La première École d’été a eu lieu en 2018 à Nairobi (Kenya) dans l’une des cités pilotes du Mouvement des Focolari, la Mariapolis Piero, où se sont aussi déroulées les rencontres qui ont suivi. Qu’y-a-t-il au cœur de ce projet ? Le cœur de ce projet est de donner aux jeunes Africains les moyens de relever les défis de chaque jour dans leurs communautés, dans leurs pays, sur l’ensemble du continent. Au départ, nous n’avions pas beaucoup de moyens, et comme l’Afrique est vraiment grande et multiforme, nous avons commencé par impliquer les pays de la région orientale, en rêvant de toucher tout le monde. Je me souviens que lors des premières universités d’été, certains participants ne voulaient même pas se parler. Il y a eu des difficultés qui ont conduit à dire : « Nous ne nous connaissons pas, comment pouvons-nous avancer ? » Mais à notre grande surprise, après avoir passé du temps ensemble, nous avons remarqué comment, petit à petit, toutes les barrières entre les cultures, entre les tribus, tombaient. Nous avons en fait été témoins de cette croissance au niveau des personnes, des groupes et de notre grand continent. Quels fruits récoltés au cours de ces années ? Après trois ans d’universités d’été et de cours de formation, les fruits sont nombreux et nous pouvons vraiment en témoigner. Nous avons vu certains participants se lancer dans la politique, devenir des militants et des leaders, faire beaucoup de choses pour leurs communautés. Ils ont acquis une forte audience, se sont associés à d’autres organisations dans différents pays et ont répondu à de nombreuses urgences. Cela nous donne non seulement de l’espoir, mais cela montre que le projet se développe. Et nous en sommes fiers. Quelles sont les prochaines étapes ? Nous avons maintenant conclu notre premier cycle de cours de trois ans en Afrique australe et ça a été incroyable. Nous entamons à présent le deuxième cycle, qui débutera à la fin de cette année. Et nous passerons de sept à quatorze pays. C’est un défi. Nous le reconnaissons… mais notre rêve était et demeure l’ensemble du continent africain et ce pas en avant nous montre que nous pouvons y arriver, parce que les jeunes eux-mêmes l’ont pris comme ‘’leur projet’’ et ensemble nous avançons.

Maria Grazia Berretta

https://www.youtube.com/watch?v=80-csnByI64

Chiara Lubich : être témoins de Jésus

« Allez par le monde entier, proclamez l’Évangile à toutes les créatures » (Marc 16,15), est la Parole de vie que nous essayons de mettre en pratique durant ce mois d’avril 2022. Être des témoins de l’Évangile, c’est aussi l’encouragement qui nous vient des paroles de Chiara Lubich. Comment être témoins de Jésus ? En vivant la vie nouvelle qu’il a apportée sur la terre, l’amour, et en en montrant les fruits. Je dois suivre l’Esprit Saint qui, chaque fois que je rencontre un frère ou une sœur, me rend prêt à me « faire un » avec lui ou avec elle, à les servir à la perfection ; qui me donne la force de les aimer lorsque je les considère comme mes ennemis ; qui emplit mon cœur de miséricorde pour savoir pardonner et me préoccuper de leurs besoins ; qui me pousse à communiquer au moment opportun ce que j’ai de plus beau dans le cœur… À travers mon amour, c’est celui de Jésus qui se révèle et se transmet. Pensons à la loupe qui concentre les rayons du soleil. Elle peut enflammer ainsi une touffe d’herbe, alors que, mise directement face au soleil, celle-ci ne prend pas feu. Il se produit parfois la même chose pour ceux que la religion semble laisser indifférents, mais parfois, ils peuvent s’enflammer en rencontrant quelqu’un qui participe à l’amour de Dieu. Une telle personne joue alors le rôle de la loupe qui éclaire et enflamme. Avec cet amour de Dieu dans le cœur, et grâce à lui, on peut aller loin, et faire partager notre découverte à beaucoup d’autres :

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, in Parole di Vita, Città Nuova, 2017, p. 691-692)

Le temps pascal : une attente commune du Ressuscité

Un tombeau vide, une lumière qui illumine le monde et dans son sillage il est possible de construire des ponts de véritable unité. Heike Vesper, Enno Dijkema et Mervat Kelli, focolarini de différentes églises chrétiennes, nous parlent de Pâques. « Pâques est le centre de la foi chrétienne, c’est le mystère du Salut. Sans Pâques, il n’y a pas de christianisme. Jésus s’est incarné pour nous sauver. Tous les chrétiens croient en un seul et même Jésus-Christ, mort et ressuscité ». Par ces mots, Mervat Kelli, focolarine orthodoxe de Syrie, nous montre le terrain fertile où rien ne finit mais où tout commence ; l’espace tangible où il est possible de se rencontrer, de partager et de se laisser envelopper par la lumière de la Résurrection. C’est le sens œcuménique de Pâques, l’héritage que le Christ nous laisse, « un temps pour L’adorer », dit Enno Dijkema, focolarino catholique des Pays-Bas. Jésus, poursuit-il, nous aime jusqu’à l’abandon du Père, jusqu’à la mort. Il donne tout ! Je peux lui confier en toute sécurité toutes mes misères, mes limites et les douleurs de tout un chacun. Il n’y a aucune mesure de ténèbres qui ne soit vaincue par la lumière de son amour ». Pour Heike Vesper, focolarine allemande de l’Église luthérienne, à Pâques, Jésus abandonné « a guéri notre relation avec le Père ». Dans son cri, dans son « pourquoi ? » – dit-elle – je trouve tous mes « pourquoi » et mes angoisses. Ensuite, pour chaque résurrection, il y a l’attente, le temps, la présence de Marie sous la croix sans savoir quoi faire, le silence et l’obscurité du Samedi saint avant que n’arrive l’aube du Dimanche avec le feu, la liturgie de la lumière et le renouvellement du baptême». Un moment de grande communion avec les frères et sœurs, né du pardon, comme le dit Mervat : Dans l’Église Syro-Orthodoxe à laquelle j’appartiens, Pâques est appelée « la grande Fête ». La préparation commence au début du Carême avec la consécration de l’huile de la Réconciliation. A la fin de la liturgie, chaque fidèle trempe un morceau d’ouate dans l’huile consacrée et va vers les autres pour demander leur pardon un par un, apporter le sien et recevoir le leur à son tour. Dessiner une petite croix sur son front et dire : « Je te pardonne de tout mon cœur, que cette huile soit le signe de mon pardon. Je vous demande de me pardonner ». Les diverses traditions et les différentes formes de liturgie représentent une richesse, et le fait de pouvoir les vivre ensemble, comme cela arrive souvent dans le mouvement des Focolari, met en évidence, comme le dit Heike, « la grandeur de l’Amour de Dieu ». « Depuis quelque temps déjà, poursuit-elle, je vis dans une communauté avec des catholiques, et ce sont précisément ces liturgies que nous essayons de vivre ensemble si l’horaire des célébrations le permettent. Ainsi, presque chaque année, le Vendredi saint, nous nous rendons ensemble d’abord à l’église luthérienne, puis à l’église catholique. La même chose à Pâques ». « Pour moi, c’est la première Pâques en Italie, dit Enno, mais aux Pays-Bas, j’ai pu célébrer le Vendredi saint avec mon compagnon de focolare protestant à quelques reprises. C’était très beau ». Selon le calendrier julien, Mervat s’apprête à célébrer la Pâque orthodoxe le 24 avril ; elle se trouve en Italie depuis quelques années et est heureuse de participer avec les focolarines à tous les offices de l’Église catholique, estimant qu’il s’agit d’une merveilleuse opportunité : « Nous avons encore des dates différentes, mais nous avons la même foi, la même espérance, le même amour de Dieu Père, du Fils et de l’Esprit Saint. Nous avons tous le même commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. C’est la clé qui ouvre la porte vers l’unité ».

Maria Grazia Berretta

Évangile vécu : les fruits de la semence

L’Évangile parle de l’amour de Dieu. Semer les graines, transmettre cette annonce et choisir de la vivre est une expression de la belle et fructueuse liberté qui nous est accordée. Réunion de copropriété Lorsque la convocation à la réunion de copropriété est arrivée, ma première pensée a été de trouver une excuse pour un autre engagement incontournable. Le plus jeune de mes fils, m’entendant me plaindre de ces réunions que je jugeais inutiles, m’a objecté : « Mais papa, c’est l’occasion de faire de tout le quartier une famille ! » Je n’avais vraiment pas pensé à cela. Mais comment transformer cette rencontre en quelque chose d’agréable et de nouveau ? Avec l’aide de tous les membres de la maison, nous avons imaginé un jeu de devinettes sur les noms des locataires, le nombre d’enfants, le type de travail… Puis un programme pour combiner les visites et les dîners, puis une liste des anniversaires et autres occasions. Plus les idées fusaient, plus j’avais hâte d’être à la réunion. Et ce fut  une vraie fête. Ma femme avait préparé des gâteaux, les enfants avaient fait des cartes pour les visites combinées, et notre fille, qui était douée en dessin, avait fait des certificats de récompense pour les gagnants. Bref, jamais la réunion de la copropriété n’avait semblé aussi courte que ce soir-là. Il y avait une atmosphère différente dans l’immeuble. R.M. – Italie Poupées Après la mort de papa, en pensant à maman, qui ne pouvait plus vivre seule, la question a circulé parmi nous, les enfants : « Serons-nous dans l’obligation de mettre maman dans une maison de retraite ? » Ma famille occupe un appartement qui est trop petit pour l’accueillir. Ma femme et moi avons donc décidé de faire confiance à la providence de Dieu et, dans cette optique, nous avons loué pour notre mère l’appartement voisin du nôtre, qui était devenu vacant entre-temps. Cela semblait être un pari, mais l’arrivée de la grand-mère a enrichi la vie de nos enfants et la nôtre. Elle était très douée pour fabriquer des poupées en tissu et a commencé à en offrir à des personnes ayant des enfants. Puis quelqu’un de la paroisse est venu et les a appréciées, mettant en place un marché où elles étaient vendues avec d’autres articles de couture. Aujourd’hui, la maison de maman est devenue un petit centre d’artisanat et une école pour ceux qui ont du temps libre. Nous sommes heureux de la voir joyeuse et presque rajeunie en se sentant utile. J.H. – France Le portefeuille Je suis allée rendre visite à ma mère dans le petit village où elle vit. Je ne sais pas pourquoi, mais avant de passer, j’ai eu envie de prendre un cappuccino au bar. En entrant j’ai repéré un portefeuille sur le sol devant la caisse et j’ai informé à la caissière. Celle-ci a demandé aux clients qui étaient là s’il leur appartenait, mais aucun d’entre eux n’était concerné. Après avoir examiné les documents, le nom du propriétaire était une connaissance de ma mère, je pouvais donc le lui remettre à travers elle. La caissière qui connaissait ma mère m’a confié le portefeuille. Et voilà que, non loin du bar, je vois le propriétaire. Je l’ai salué, nous avons échangé quelques mots, puis je lui ai demandé s’il avait son portefeuille sur lui. Quand il a réalisé qu’il ne l’avait plus, je lui ai montré. Il m’a quitté en ne cessant de me remercier ! Plus tard, en repensant à cette envie soudaine de passer par le bar, j’ai réalisé que parfois, sans le savoir, nous devenons des instruments pour faire le bien.  J.M. – Slovaquie

                                                                                            Aux bons soins de Maria Grazia Berretta

(Extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VIII, n°2, mars-avril 2022)

Pérou : célébrer de petites actions de paix

Pérou : célébrer de petites actions de paix

La maison pour personnes âgées « Chiara Lubich » en Amazonie péruvienne fête sa première année. Le Centre prend en charge une cinquantaine de personnes âgées abandonnées. “C’est notre contribution à la paix”, disent-ils. Le 8 mars 2021, au plus fort de l’urgence sanitaire provoquée par le Covid-19, les portes du “Centre Chiara Lubich pour personnes âgées” ont été ouvertes dans la jungle amazonienne péruvienne, un grand rêve qui, après de nombreuses années, est enfin devenu réalité. « Dès le début, tout a été offert avec simplicité, explique Jenny López Arévalo, Présidente du centre, de la maison à la vaisselle, en passant par les ingrédients pour préparer le déjeuner de près de 50 personnes âgées, les chaises, les tables, les matelas, les draps…. À notre grande surprise, tout est arrivé et a pris sa place ». Le Centre est situé à Lámud, une ville amazonienne du nord-ouest du Pérou à 2 330 mètres au-dessus du niveau de la mer. À quelques kilomètres de là se trouve la citadelle de Kuelap, un important site archéologique pré-inca de la culture Chachapoyas. « Le travail d’équipe était très important. Les bénévoles ont fait le maximum, déclare Jenny López Arévalo. Il y a eu des difficultés, mais nous avons réussi à les surmonter, en nous concentrant sur le fait de bien vivre le moment présent. Les mois ont filé et nous voilà réunis pour fêter notre premier anniversaire. Quelle émotion pour nous tous !  Nous avons décidé d’organiser un événement de deux jours avec un programme ouvert à tous, en impliquant les institutions locales, la presse et les réseaux sociaux. Une façon simple de remercier Dieu et tout le monde. Le premier jour, nous avons prévu une promenade dans la nature, en dehors de la ville, suivie de jeux et de danses. Nous avons partagé un délicieux café avec des ‘tamales’ (nourriture à base de maïs) et des sandwichs. Nous avons été surpris et réjouis de voir combien de personnes se sont jointes à nous, sans compter les bénévoles – adultes et enfants – pour nous aider à prendre soin des grands-parents. C’était agréable de voir flotter notre logo avec le visage de Chiara Lubich. Le lendemain, nous avons commencé par l’Eucharistie et continué par une fête de la populaire, pleine de couleurs, de musique et de danses typiques, précédée par le lever du drapeau national au nom des anciens, en l’honneur de notre pays. Enfin, le toast d’honneur avec les autorités locales présentes et, encore une fois, des danses typiques ! » « De nombreux amis de différentes parties du monde se sont joints à nous dans la prière, ajoute Javier Varela, administrateur du Centre, et une grande partie de la nourriture que nous avons offerte est venue en cadeau. Les personnes âgées, comblées, ont apprécié cette journée et nous, bien qu’un peu fatigué, avons partagé la même joie. Nous nous sentons encouragés et renforcés pour continuer à travailler afin d’apporter notre contribution à la paix en prenant soin des personnes âgées abandonnées, qui font déjà partie de nos vies ». Un an après, le « Centre Chiara Lubich pour personnes âgées », plus qu’un « Centre », est une véritable « famille » qui accomplit son travail délicat et important au profit des plus démunis. Une manière simple de semer de petites actions de paix là, dans les lieux où nous vivons chaque jour.

Gustavo E. Clariá

Chiara Lubich : le Ressuscité en nous et parmi nous

Jésus nous a assuré qu’il serait présent là ou deux ou plus seront unis en son nom. Donc, laisser le Ressuscité vivre en nous et parmi nous : voilà le secret, voilà la manière concrète de réaliser le Royaume de Dieu, voilà le Royaume de Dieu en action. […] Jésus a laissé une consigne non seulement à ses apôtres, mais à toute l’Église et à chacun de nous. Le but de l’Église, c’est de témoigner du Ressuscité, et pas seulement par l’annonce que doivent en faire ses ministres, mais aussi et surtout par la vie de chacun de nous, qui en sommes les membres. Témoigner du Ressuscité signifie faire voir au monde que Jésus est le Vivant, et ce sera possible si le monde peut voir que Jésus vit en nous. Si nous vivons sa Parole, si nous savons renoncer aux tendances du « vieil homme », surtout en ayant à cœur l’amour du prochain, si nous nous efforçons tout spécialement de garder toujours, entre nous, l’amour réciproque, alors le Ressuscité vivra en nous, il vivra au milieu de nous. Sa lumière et sa grâce rayonneront et transformeront nos milieux de vie, avec des fruits incalculables. C’est lui, par son Esprit, qui guidera nos pas et nos activités. C’est lui qui orientera les circonstances et nous fournira les occasions de porter sa vie aux personnes qui ont besoin de lui. […] Sans sous-estimer les projets que nous devons établir ni les moyens que le progrès technique nous offre pour annoncer l’Évangile, nous devons nous attacher surtout à être ses témoins, en laissant vivre le Ressuscité en nous.

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, in Parole di Vita, Città Nuova, 2017, p. 345/8)

Une famille en action : solidarité pour l’Ukraine

Depuis le début du conflit en Ukraine, la coordination d’urgence du mouvement des Focolari a promu une campagne de collecte de fonds pour soutenir la population locale. Dans cette vidéo, Mira, une focolarine slovène qui vit en Ukraine et travaille pour Caritas-Spes, nous parle de la vie, les actions et l’aide que nous mettons en œuvre grâce à votre contribution. https://youtu.be/bUmqhCza6kg Pour contribuer à la collecte de fonds de l’équipe de coordination d’urgence du mouvement des Focolari, vous pouvez faire un don à l’adresse suivante :

Azione per un Mondo Unito ONLUS (AMU) IBAN: IT 58 S 05018 03200 000011204344 presso Banca Popolare Etica Codice SWIFT/BIC: ETICIT22XXX

Azione per Famiglie Nuove ONLUS (AFN) IBAN: IT 92 J 05018 03200 000016978561 presso Banca Popolare Etica Codice SWIFT/BIC: ETICIT22XXX

Causale: Emergenza Ucraina

En dialogue avec le Pr Vincenzo Buonomo

Le recteur de l’Université Pontificale du Latran (Rome) et Professeur de droit international, affirme qu’il n’y a pas et ne peut pas y avoir de guerre “juste”. Rien ne peut justifier un conflit armé. La paix est quelque chose que nous devons construire personnellement et ensemble. Nous devons garder notre cœur grand ouvert sur le monde entier ; n’oublier aucun conflit et agir pour apporter notre contribution à la paix à tous les niveaux. https://www.youtube.com/watch?v=g6urrAmR7Fc

Chiara Lubich: l’essence de l’amour chrétien

Au cœur de la Semaine Sainte que nous commençons, le Jeudi Saint, nous revivrons le lavement des pieds que Jésus fait aux disciples, dans lequel il accomplit cet acte d’amour en se mettant à la dernière place. Dans le texte suivant, Chiara Lubich nous introduit dans l’essence de l’amour chrétien, à traduire en comportements concrets, capables de générer réciprocité et paix. Le don du Christ, l’unité, doit sans cesse être ravivé et traduit en comportements sociaux concrets, entièrement inspirés par l’amour réciproque. D’où ses indications sur la manière de vivre ensemble : […] Bienveillance, c’est vouloir le bien de l’autre. C’est se « faire un » avec lui, l’approcher complètement vides de nous-mêmes, de nos intérêts, de nos idées, des préjugés qui faussent notre regard. C’est partager ses soucis, ses besoins, ses souffrances mais aussi ses joies. C’est entrer dans le cœur de celui que nous approchons pour comprendre sa mentalité, sa culture, ses traditions et, en quelque sorte, les faire nôtres. C’est aussi se rendre compte de ses besoins et savoir reconnaître les valeurs que Dieu a semées dans le cœur de tout être humain. En un mot, c’est vivre pour quiconque est à nos côtés. Miséricorde, c’est accueillir l’autre tel qu’il est et non comme nous aimerions qu’il soit, sans vouloir qu’il change de caractère ni qu’il partage nos idées politiques ou nos convictions religieuses. Sans chercher à lui enlever tel défaut ou telle manière de faire qui nous dérange tant. Il nous faut dilater notre cœur et le rendre capable d’accueillir tous les hommes dans leur diversité, leurs limites et leurs misères. Pardonner, c’est voir l’autre avec un regard toujours neuf. Même dans les lieux où la vie ensemble est harmonieuse et sereine, en famille, à l’école, au travail, il ne manque jamais de moments de frictions, de désaccords, d’affrontements. Cela peut aller jusqu’à ne plus se parler, éviter de se rencontrer, voire à laisser grandir en nous des sentiments de haine envers ceux qui ne partagent pas nos idées. Il faut un dur effort pour regarder chaque jour nos frères et nos sœurs comme s’ils étaient complètement neufs, sans nous souvenir des offenses reçues, en couvrant tout avec amour et par une amnistie complète, à l’image de Dieu qui pardonne et oublie. La véritable paix et l’unité s’obtiennent quand bienveillance, miséricorde et pardon sont vécus, non par une seule personne, mais à plusieurs, dans la réciprocité. Pensons au feu dans la cheminée. Il faut périodiquement remuer la braise pour que les cendres ne l’étouffent pas. De même entre nous, il est aussi nécessaire de raviver de temps en temps l’amour réciproque, pour que nos rapports ne soient pas recouverts par la cendre de l’indifférence, de l’apathie et de l’égoïsme. Cette attitude intérieure demande à être traduite en faits concrets, en actions. Jésus lui-même a montré ce qu’est l’amour quand il a guéri les malades, quand il a nourri les foules, quand il a ressuscité les morts, quand il a lavé les pieds des disciples. Des faits, des faits : c’est cela aimer. […] Nous pouvons, nous aussi, remplir notre journée de services concrets, humbles et ingénieux, expression de notre amour. Nous verrons grandir autour de nous la fraternité et la paix.

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, in Parole di Vita, Città Nuova, 2017, p. 786-788)

Évangile vécu : « Allez dans le monde entier et proclamez l’Évangile à toute créature » (Mc 16,15)

Évangile vécu : « Allez dans le monde entier et proclamez l’Évangile à toute créature » (Mc 16,15) Annoncer la Parole n’est pas simplement parler, c’est plutôt une action concrète, qui se manifeste dans la vie, dans la relation avec les autres, avec la création. C’est une mission : être des frères et sœurs, l’image du Royaume de Dieu dans notre temps. Artisans de la paix Le Burundi est un très beau pays, mais après la guerre civile, des milliers de personnes de différents groupes ethniques ont émigré et maintenant nous sommes dispersés dans le monde entier. Les Tutsis ont fui les Hutus et vice-versa, sans parler du régionalisme qui oppose les gens du Sud à ceux du Nord et qui est très fort, notamment en ce qui concerne le partage du pouvoir. Et nous, chrétiens, que faisons-nous ? Ici, au Canada, mon mari et moi avons pensé créer un petit monde nouveau au sein de la communauté burundaise : à travers diverses activités culturelles et sportives, nous donnons l’occasion à nos compatriotes, mais aussi à d’autres Africains et à nos amis et voisins québécois de se rencontrer autour d’un repas traditionnel, d’un verre et de bonne musique. Notre objectif principal est de contribuer à la réalisation de la volonté de notre Seigneur : « Que tous soient un ». Nous sommes convaincus que chaque chrétien doit contribuer, à sa manière, à la réalisation de ce projet. Aujourd’hui, plusieurs Burundais sont en contact permanent et se serrent la main, ce qu’ils ne faisaient pas auparavant. (Florida K. – Canada) Une décision commune Un jour, remarquant que quelque chose dérangeait une collègue, je l’ai approchée et lui ai demandé gentiment de ses nouvelles. Elle m’a confié qu’elle avait décidé d’accueillir chez elle une sœur atteinte d’un cancer en phase terminale. Comme elle m’a dit qu’elle avait besoin d’une alimentation spéciale, notamment d’un type de lait très coûteux, j’ai eu envie d’apporter ma contribution. Je pouvais puiser dans mon compte, sûre que mon mari serait d’accord, mais cette fois, je voulais décider avec lui. Je n’avais pas toujours procédé ainsi dans le passé, surtout pour les petites dépenses. Mais depuis que nous nous étions engagés à vivre les Paroles de l’Évangile avec plus de conviction, nous étions devenus plus sensibles au fait que « c’est mieux de voir les choses ensemble ». Donc, après être rentrés tous les deux du travail, je lui ai parlé de ma collègue et de l’aide que je voulais lui apporter. Il m’a immédiatement soutenu. En plus de cela, il a suggéré de donner le double du montant que j’avais prévu. Son visage exprimait une grande joie. Cette attention portée à notre prochain souffrant nous a fait nous sentir plus unis. (Thanh – Vietnam) Optimiser les relations Je suis souvent tenté d’« optimiser mon temps » en fonction de mon propre programme, pour être finalement mal à l’aise lorsque l’ordre des choses à faire est bouleversé par des imprévus : ces imprévus qui, si souvent, traduisent la volonté de Dieu et donnent une autre saveur à la journée. Cependant, je me rends de plus en plus compte que, dans la trame de la vie quotidienne, la meilleure attitude consiste à « optimiser les relations » avec chaque prochain que je rencontre. Et ici, la hâte est le grand ennemi ! J’essaie donc de m’arrêter, par exemple, avec les retraités en bas de l’immeuble, avec la voisine sur le palier, récemment sortie de l’hôpital. Je m’arrête pour dire ‘’bonjour’’à l’habitant assigné à résidence, que beaucoup marginalisent par peur, et pour le prévenir qu’aujourd’hui l’eau sera coupée à tout le quartier pour cause de travaux de maintenance. (Ciro – Italie)

Maria Grazia Berretta

(extrait de ‘’Il Vangelo del Giorno’’, Città Nuova, année VIII, n.2, mars-avril 2022)

Être et faire communauté

Les Focolari dans le monde À l‘image des premières communautés chrétiennes, des communautés locales animées par l’esprit des Focolari sont nées dans toutes les points du monde où il y avait un groupe, même petit, de personnes vivant la spiritualité de l’unité. Emmanuel Mounier, philosophe français et fondateur du personnalisme, qui a vécu dans la première moitié du siècle dernier, dit : « La première expérience de la personne est l’expérience de la deuxième personne : le Tu, et donc le nous, précède le Je, ou du moins l’accompagne. » Ce qui, en deux mots, signifie : être une communauté. Et parce que nous sommes communauté, nous devons faire la communauté. Cet effort, qui n’est pas facile à notre époque, consiste à dépasser l’individualisme, à regarder autour de nous et à renforcer les liens avec ceux qui partagent avec nous l’espace géographique d’une ville ou d’un quartier, un lieu de travail, un établissement scolaire … C’est le défi que les groupes des Focolari tentent de relever en différents points du monde, que ce soit dans des grandes villes ou de petites localités situées dans les montagnes ou bien encore au milieu des grandes plaines de la planète. C’est une sensation très agréable que j’ai éprouvée il y a quelque temps lorsque je suis arrivé dans une petite ville au milieu de la campagne argentine pour visiter un centre pour enfants handicapés. Au fur et à mesure que je le découvrais, je me suis rendu compte qu’il y avait là une communauté vivante, unie par de forts liens de fraternité. Une communauté active et présente dans les différents visages de la ville elle-même : le club de sport, la paroisse, la mairie, l’école. Adultes, jeunes et enfants œuvraient tous ensemble, sans distinction. Mais ce n’était pas une expérience isolée, j’ai pu la retrouver en d’autres occasions en visitant différentes régions du monde. Dans la province de Namibe, en Angola, les communautés locales se sont réunies pour mener à bien diverses activités, encouragées par les défis apparus lors de l’Assemblée générale du mouvement des Focolari en 2021, afin de répondre à la détresse de l’humanité qui reflète le cri d’abandon de Jésus en croix. Ainsi, les adultes préparent et distribuent chaque mois une soupe “solidaire” aux plus défavorisés : les tâches sont bien réparties entre les différents membres de la communauté. Il s’agit d’une activité menée en collaboration avec l’église locale, à laquelle s’est ajoutée une collecte de vêtements et d’ustensiles ménagers pour subvenir aux besoins des personnes dans le besoin. Entre temps, les jeunes sont devenus les promoteurs d’un centre pour les enfants de la rue, plus de 30, âgés de 5 à 17 ans. Ils recueillent chaque mois de la nourriture et des articles ménagers, tandis que d’autres adolescents, répondant au Cri de la Planète, collectent des bouteilles en plastique d’eau minérale (aujourd’hui largement consommées et jetées dans les rues de la ville) pour ensuite les remettre à des personnes sans emploi qui en ont fait un véritable travail. Ces jeunes sont aidés par des adultes qui mobilisent familles, voisins et collègues de travail pour livrer gratuitement des bouteilles vides. La communauté de Tombwa, également en Angola, se concentre en priorité sur l’organisation du nettoyage et de la collecte des déchets dans la ville, en sauvegardant et en prenant soin de la vie des arbres. De passage aux Pays-Bas, dans la région du Limbourg, au sud du pays, Peter Gerrickens (volontaire de Dieu) raconte : « Fin novembre 2019, nous avons rendu visite à une personne d’une ville voisine engagée dans la distribution de repas offerts aux personnes dans le besoin et nous voulions lancer la même action dans notre paroisse. » Malheureusement, alors que l’initiative était sur le point d’être lancée, la Covid est arrivée et il ne n’était plus possible d’utiliser une salle de restauration. Du coup s’est mise en place une distribution de repas en sachets. Maria Juhasz (membre des Focolari), qui aide à leur préparation, ajoute : « Il ne s’agit pas seulement de distribuer de la nourriture, mais nous voulons donner quelque chose de plus. C’est bien plus qu’une action sociale. » Après un an, ils ont atteint le chiffre de 400 repas par jour et le nombre a tellement augmenté qu’ils ne pouvaient plus assumer seuls cette activité. Après avoir fait un tour d’horizon, cependant, des renforts sont arrivés : l’Armée du Salut, la communauté de Sant’Egidio, avec leurs bénévoles et leur expérience pratique extrêmement précieuse ont apporté leur contribution. L’aide de la providence ne cesse également d’arriver : des entrepreneurs qui donnent ce qu’il leur reste, un magasin qui apporte chaque semaine de nombreux fruits et légumes… « Tous les quinze jours – précisent-ils – nous avons aussi un moment de prière ensemble le soir. Tout le monde est invité : les amis qui reçoivent les repas, les bénévoles de la cuisine et ceux qui distribuent la nourriture. Ce sont des chrétiens de toutes les églises, des personnes d’autres religions ou sans référence religieuse particulière. » Ils ont même aménagé un espace sur la place de l’église où chaque semaine ils offrent du café. Le curé de la paroisse est toujours disponible. « Nos amis sont reconnaissants pour la nourriture, mais aussi pour la prière : pour un ami décédé, pour un nouveau-né. En plus de cette aide alimentaire, il est important de construire de véritables amitiés, de voir Jésus en chaque personne. C’est notre point de départ pour créer un véritable contact, pour engager un dialogue de personne à personne et découvrir les besoins de chacun. Beaucoup de gens viennent juste pour parler un peu. Un homme, par exemple, après avoir pris son repas, nous a remerciés de l’avoir écouté, chose qui n’arrive plus dans sa famille. » Actuellement, environ 2000 personnes prennent un repas chaque semaine, mais la communauté ne s’arrête pas là. Un nouveau projet démarre. La municipalité de Heerlen a apporté une première contribution financière. Ce projet permettra de créer une école professionnelle pour les jeunes des quartiers défavorisés. Ils recevront une formation culinaire et participeront eux-mêmes à la préparation des repas. « Dans tout cela, la Parole de Vie est un grand soutien – concluent-ils – nous pouvons vraiment nourrir Jésus en ceux qui ont faim. » On pourrait ainsi faire le tour du monde, partout où se trouvent les communautés locales des Focolari, là où deux ou trois personnes vivent la spiritualité de l’unité, et où, s’inspirant des premières communautés chrétiennes, elles veulent témoigner de l’amour réciproque : « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13, 35) De cette façon elles contribuent ensemble à transformer leur propre réalité, avec une attention particulière envers leurs frères et sœurs les plus défavorisés.

Carlos Mana

Session de formation communautés locales Afin de réfléchir au potentiel des communautés dans l’amour préférentiel pour ceux qui souffrent le plus, et ainsi témoigner et annoncer l’Évangile dans les diverses réalités de l’Église et du monde d’aujourd’hui, les responsables des communautés locales du mouvement des Focolari se réuniront lors d’une session du 7 au 10 avril. Réunis au même moment dans des centaines d’endroits dans le monde, ils se connecteront électroniquement les uns aux autres pendant quelques heures chaque jour. De cette manière, ils vivront une expérience “glocale”, c’est-à-dire qu’ils seront profondément enracinés dans leur propre région tout en faisant partie d’une famille mondiale élargie.

Burundi : “C’est possible !”

Burundi : “C’est possible !”

L’histoire de Rose, une Burundaise qui, grâce à un projet de microcrédit communautaire, a monté un restaurant. Rose vit au Burundi et a six enfants. Il y a quelques années, elle a ouvert son propre restaurant, où elle prépare des repas qu’elle livre à des clients éloignés de son village. Grâce à cette entreprise, elle a réussi à envoyer ses enfants à l’école et à verser un salaire à certains de ses employés. Mais il y a 13 ans sa situation était très différente. Rose ne savait pas ce que signifiait l’épargne et avait de grandes difficultés à gérer les finances de sa famille. Ses conditions de vie ont changé lorsqu’elle a fait connaissance avec le projet “C’est possible !” mené par AMU, Azione per un Mondo Unito (Action for a United World) et Casobu, une ONG burundaise et partenaire local. Grâce à ce projet, explique Rose, nous avons appris à économiser de l’argent. Je suis entrée en contact avec un groupe de personnes qui, comme moi, avaient besoin d’argent pour améliorer leur situation. Avec le premier crédit que j’ai reçu, j’ai immédiatement acheté des vêtements : je ne savais pas comment faire un véritable investissement. Puis je me suis dit : comment puis-je prendre l’argent, sans avoir un projet concret ? J’ai donc décidé d’acheter des casseroles, des assiettes et des poêles. Alors j’ai ouvert mon propre restaurant. “C’est possible !” est un projet basé sur le microcrédit communautaire, une méthodologie par laquelle des groupes de personnes se réunissent et se financent en plaçant leurs propres économies dans un fonds commun. Ainsi, le groupe peut accorder de petits crédits à ses membres pour les aider à faire face à certaines dépenses et à démarrer ou à gérer de petites activités génératrices de revenus. Emanuela Castellano, responsable de projet pour l’AMU, explique : « Les projets de microcrédit communautaire sont basés sur une approche participative, qui vise à responsabiliser les membres du groupe afin que le projet puisse se poursuivre et s’étendre. Les fonds collectés et notre soutien sont utilisés pour sensibiliser les communautés, former et accompagner les membres du groupe, mais l’argent partagé leur appartient. C’est la principale caractéristique du projet : l’appel à la réciprocité, qui permet à chacun d’apporter sa propre contribution au développement de la communauté. Le projet “C’est possible !” veut donc aussi accompagner les activités qui se développent et qui souhaitent accéder à un financement plus important pour soutenir leur expansion. » Depuis que Rose a eu connaissance du projet, elle a pu réaliser son rêve d’ouvrir un commerce qui lui permettrait de subvenir aux besoins de ses enfants et de les envoyer à l’école. Au fil du temps, le nombre de clients a augmenté et elle est désormais en mesure de supporter les dépenses des cinq employés qui l’aident. Ils ont également des projets pour l’avenir : l’un d’entre eux aimerait acheter une chèvre, un autre un terrain. Tout rêve semble difficile à réaliser au début, surtout dans un pays comme le Burundi. C’est le deuxième pays d’Afrique le plus densément peuplé et l’un des cinq pays ayant le taux de pauvreté le plus élevé au monde. Près d’une famille sur deux, soit quelque 4,6 millions de personnes, souffre d’insécurité alimentaire et 56 % des enfants de moins de cinq ans de malnutrition. Dans ce contexte complexe, le restaurant de Rose est véritablement la réalisation d’un rêve, et peut aussi devenir l’espoir de réaliser ceux de ses enfants et de ses employés. C’est exactement ce que fait le projet “C’est possible !” : il permet d’espérer que beaucoup d’autres personnes, comme Rose, réaliseront leur rêve et envisageront un avenir meilleur.

Laura Salerno

https://www.youtube.com/watch?v=t0W6a2khA3Q

Chiara Lubich : “Aimez vos ennemis”

La paix regarde les personnes, chacun d’entre nous. C’est quelque chose que nous devons tous construire, toujours et en toute situation. Un engagement qui n’est pas du tout facile ou évident, surtout aujourd’hui. Dans cette intervention de1978, Chiara nous lance un grand défi. « Aimez vos ennemis » Voilà bien quelque chose de puissant ! Quelque chose qui bouleverse notre façon de penser et nous fait tous redresser la barre de notre vie ! En effet, ne nous cachons pas la réalité : un ennemi… petit ou grand, nous en avons tous un. Il est là, derrière la porte de l’appartement voisin, dans la personne de cette femme si antipathique et indiscrète que je fais tout ce que je peux pour l’éviter chaque fois qu’elle risque d’entrer avec moi dans l’ascenseur. Il est dans cette personne de ma famille qui a porté tort à mon père il y a trente ans. Depuis, je ne la salue plus… Il est assis derrière toi à l’école et tu ne l’as plus jamais regardé en face depuis le jour où il t’a dénoncé au professeur… C’est cette fille qui était ton amie et qui t’a planté là pour aller avec un autre… C’est ce commerçant qui t’a dupé… Ce sont ces gens qui n’ont pas les mêmes idées politiques que nous et que nous considérons comme nos ennemis. Il y en a aussi actuellement qui voient l’État comme un ennemi et pratiquent facilement la violence contre ceux qui le représentent. On en trouve également, et il y en a toujours eu, qui considèrent les prêtres comme leurs ennemis et haïssent l’Église. Oui, tous ces gens-là et bien d’autres encore que nous appelons ennemis, sont à aimer. À aimer ? Oui ? À aimer ! Et n’allons pas croire que nous pouvons nous en tirer simplement en remplaçant notre sentiment de haine par une vague bienveillance. Il faut aller plus loin. Écoute ce que dit Jésus : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient » (Lc 6, 27-28). Tu vois ? Jésus veut que nous triomphions du mal par le bien. Il veut un amour qui se traduise en gestes concrets. On peut se demander : comment se fait-il que Jésus édicte un tel commandement ? Simplement parce qu’il veut modeler notre comportement sur celui de Dieu, son Père, qui « fait lever le soleil sur les méchants comme sur les bons et tomber la pluie sur les justes, comme sur les injustes ». Voilà la vérité. Nous ne sommes pas seuls au monde : nous avons un Père et nous devons lui ressembler. Dieu a droit à cette attitude de notre part. En effet, lorsque nous étions ses ennemis, que nous demeurions dans le mal, c’est lui, le premier, qui nous a aimés, en nous envoyant son Fils, qui est mort de façon terrible pour chacun de nous. […] Peut-être serait-il bon que nous aussi nous rétablissions l’une ou l’autre situation, d’autant que nous serons jugés de la même façon que nous jugeons les autres. C’est nous-mêmes qui remettons entre les mains de Dieu la mesure avec laquelle il doit nous juger. Ne lui demandons-nous pas : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » ? Aimons donc nos ennemis ! C’est l’unique moyen pour recomposer l’unité, abattre les barrières, construire la communauté. C’est dur ? C’est pénible ? La seule idée de devoir le faire nous ôte le sommeil ? Non, ce n’est pas la fin du monde : un petit effort de notre part, et Dieu s’occupe des 99% qui restent. Alors dans notre cœur jaillit un fleuve de joie

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, in Parole di Vita, Città Nuova, 2017, p. 105-108) https://www.youtube.com/watch?v=VLsugwXngL4

Guatemala : technologie au service de la culture d’origine

Educa est un projet qui a permis à 25 jeunes du Guatemala de suivre une formation informatique en programmation et en conception de sites web. Quelques-uns des boursiers sont issus d’ethnies indigènes et souhaitent mettre leurs compétences techniques au service, avant tout, des femmes de leurs communautés. L’objectif est de valoriser leur culture et d’aider les femmes à exceller, afin de garantir l’égalité des chances pour tous. https://www.youtube.com/watch?v=ysltALLYiOA

Le Mouvement des Focolari publie les résultats d’une enquête indépendante sur des abus commis par un ancien membre consacré en France

Margaret Karram : « Je m’engage au nom du Mouvement des Focolari à répondre par des actions, des mesures d’écoute, d’accueil et de prévention, aux recommandations finales formulées par l’enquête indépendante. » Le Mouvement des Focolari publie les conclusions de l’enquête menée par un organisme externe et indépendant sur les cas d’abus sexuels concernant JMM, ancien membre consacré du Mouvement des Focolari en France. L’enquête a été confiée le 23 décembre 2020 par les Focolari à la société britannique GCPS Consulting, un organisme indépendant dont la mission est d’aider les institutions à améliorer leurs systèmes de prévention et de signalement des abus. Afin de garantir l’intégrité, la qualité et la fiabilité du processus d’enquête et de ses résultats, le Mouvement des Focolari a également nommé Alain Christnacht, ancien haut fonctionnaire français, en tant que superviseur indépendant, sans aucun lien avec le Mouvement. Le Mouvement des Focolari a confié l’enquête à une Commission indépendante à la demande des victimes, dans le même esprit que la Conférence des évêques de France qui, en février 2019, avait chargé la CIASE de mener une enquête sur l’ensemble de l’Église catholique en France, avec l’objectif de placer les victimes au cœur des priorités et des travaux de l’enquête. L’organisme indépendant a reçu des témoignages couvrant la période allant de 1958 à 2020, qui montrent clairement que JMM a commis des agressions sexuelles sur au moins 26 victimes. GCPS Consulting résume comme suit le travail effectué pour l’enquête: « Écouter les victimes était l’une des principales tâches de l’Enquête. Ce fut une part ardue du processus, pour les victimes comme pour l’équipe d’enquête, mais c’est l’élément le plus important de l’enquête. Le rapport décrit les événements survenus pendant cinq décennies au cours desquelles JMM a abusé ou tenté d’abuser sexuellement de ses victimes, principalement de jeunes garçons. Il décrit son modus operandi ainsi que le contexte dans lequel les abus ont été commis. L’enquête a permis d’entendre un nombre significatif de victimes et de témoins d’autres abus, sexuels ou d’autre nature. Le fait que les abus aient été répandus et n’aient pas été traités, même lorsqu’ils ont été signalés à des personnes en charge et en position de responsabilité, est également un sujet du rapport. Il a été demandé à l’équipe d’enquête d’examiner le degré de connaissance de ces événements par les personnes responsables, à l’époque des faits et par la suite, et d’évaluer la façon dont elles ont géré cela. Le rapport décrit en détails comment des signalements n’ont pas reçu de réponse adéquate, des victimes n’ont pas été entendues et n’ont pas été traitées de manière appropriée, et comment des occasions ont été manquées de réagir aux abus commis par JMM et de prévenir des incidents ultérieurs. Enfin, le rapport détaille la manière dont le Mouvement des Focolari a plus récemment développé des mesures de protection. Il formule un certain nombre de recommandations visant à renforcer la sécurité de l’environnement, ainsi que des recommandations au niveau de la culture et du leadership » Après avoir examiné le rapport, Margaret Karram, Présidente du Mouvement des Focolari, a déclaré : « Il n’y a pas de mots adéquats pour exprimer le choc et la douleur que je ressens face au mal qui a été infligé à des enfants et à des adolescents par JMM et – je dois le dire avec une immense souffrance – non seulement par lui, ainsi qu’il résulte des conclusions de l’enquête. » S’adressant aux victimes, elle a ajouté : « En ce moment, chacune de mes pensées et de mes paroles va vers vous qui avez subi un crime gravissime qui, dans de nombreux cas, a détruit votre vie ». « À CHACUNE ET CHACUN D’ENTRE VOUS PERSONNELLEMENT, AVEC LE COPRÉSIDENT JESÚS MORÁN, ET AU NOM DU MOUVEMENT DES FOCOLARI, JE DEMANDE HUMBLEMENT PARDON. Nous devons reconnaître que, malgré le bien que le Mouvement a accompli au long de son histoire, dans ce domaine nous avons échoué dans la vigilance, dans l’écoute et dans l’accueil de l’appel à l’aide de beaucoup. Cela ne peut plus se produire, c’est en totale contradiction avec les valeurs que le Mouvement des Focolari, avec sa spiritualité chrétienne, est appelé à vivre. Je m’engage au nom du Mouvement des Focolari à répondre par des actions, des mesures d’écoute, d’accueil et de prévention, aux recommandations finales formulées par l’enquête indépendante ». Le Mouvement des Focolari est plus que jamais déterminé à faire en sorte que ses communautés dans le monde soient des lieux sûrs qui permettent l’enrichissement mutuel. Comme le souligne l’enquête de GCPS, le Mouvement a entamé en 2011 une évaluation approfondie des mesures visant à prévenir les abus et à protéger les personnes. Mesures qui ont été revues en 2014 et en 2020 et qui seront ultérieurement mises à jour après l’étude approfondie des résultats de cette enquête. Le Mouvement des Focolari a informé la Conférence des Evêques de France et le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie de la publication de ce rapport. La principale préoccupation du Mouvement est de contribuer autant que possible au processus de reconstruction des victimes, y compris par une compensation financière, si nécessaire et demandé. C’est pourquoi, selon la recommandation de l’Eglise en France, le Mouvement des Focolari a demandé à la “Commission indépendante de reconnaissance et de réparation” (CRR) – organe pluridisciplinaire composé d’experts de la société civile et institué par la CORREF (Conférence des Religieux et Religieuses de France) – d’accompagner les victimes qui le souhaitent dans leur processus de réparation. Dès à présent, les victimes peuvent contacter cet organisme. Email : victimes@crr.contactTél : 09 73 88 25 71  Site Internet : https://www.reconnaissancereparation.org   Afin de respecter son engagement envers les victimes de JMM, le Mouvement avait précédemment mis en place une procédure de soutien psychologique coordonnée par le Dr Alexis Vancappel. Cette procédure sera maintenue pour les victimes qui ont déjà eu recours à ce service. Le Mouvement des Focolari informe qu’il fera connaître dans les prochaines semaines les actions et les mesures qu’il entend mettre en œuvre pour répondre aux recommandations exprimées dans le rapport. Les résultats de l’enquête sont publiés dans leur intégralité et accessibles à tous sur le site de GCPS Consulting et sur les pages française et internationale du Mouvement des Focolari. Le rapport d’enquête est actuellement disponible en anglais, français et italien. L’allemand, l’espagnol et le portugais seront ajoutés prochainement. Stefania Tanesini

Enquête indépendante (texte intégral) Sommaire rapport d’enquête Rapport du Superviseur Alain Christnacht Lettre del la Présidente e du Coprésident à tous les membres du Mouvement des Focolari en France

Chiara Lubich : le chemin vers la fraternité universelle

Comment faire de nos efforts quotidiens, de notre travail, de nos relations un vecteur pour construire un monde uni ? Voir avec un regard nouveau, chaque matin, ceux que nous rencontrons, prêts à ne pas juger, à donner notre confiance, à espérer toujours, à croire toujours. Nous devons acquérir un regard de miséricorde, une vertu que les temps que nous vivons nous demandent de mettre en pratique avec les frères proches ou loin de nous. […] La fraternité universelle, voilà le grand projet de Dieu sur l’humanité. Une fraternité universelle, plus forte que les divisions, les tensions et les rancœurs qui s’insinuent si facilement à cause des incompréhensions et des fautes. Pourquoi les familles se défont-elles ? Parce que nous ne savons pas nous pardonner. De vieilles haines entretiennent les divisions entre les membres d’une même famille, les groupes sociaux et les peuples. Certains même enseignent à ne pas oublier les torts subis, à nourrir des sentiments de vengeance… Une rancœur sourde empoisonne l’âme et corrompt le cœur. Certains pensent que le pardon serait un signe de faiblesse. Bien au contraire. C’est l’expression d’un grand courage, d’un amour vrai, d’autant plus authentique qu’il est plus désintéressé. « En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment – dit Jésus -, quelle récompense allez-vous en avoir ? » Tout le monde en fait autant. « Vous, aimez vos ennemis[1]. » À nous aussi, il nous est demandé – prenant exemple sur Lui – d’avoir un amour de père, de mère, un amour de miséricorde envers ceux que nous rencontrons pendant la journée, surtout envers ceux qui sont dans l’erreur. Et à ceux qui sont appelés à vivre une spiritualité de communion, comme l’est la spiritualité chrétienne, l’Évangile demande encore plus : « Pardonnez-vous mutuellement[2] » L’amour réciproque exige presque un pacte entre nous : celui d’être toujours prêts à nous pardonner réciproquement. C’est la seule manière de contribuer à créer la fraternité universelle. Ces paroles, non seulement nous invitent à pardonner mais elles nous rappellent que, pour être nous-mêmes pardonnés, il nous faut pardonner. Dieu nous écoute et nous pardonne dans la mesure où nous savons pardonner. […] En effet, un cœur endurci par la haine n’est même plus capable de reconnaître et d’accueillir l’amour miséricordieux de Dieu. […] Il nous faut faire preuve de prévention. Chaque matin regarder les autres d’un œil nouveau, en famille, à l’école, au travail, prêts à ne pas juger, à faire confiance, à espérer, à croire sans cesse. Approcher chaque personne avec cette amnistie complète dans le cœur, avec ce pardon universel. Ne pas se souvenir de leurs défauts, tout couvrir avec l’amour. Au cours de la journée, essayer de réparer les impolitesses et les mouvements d’humeur en présentant des excuses ou en faisant un geste d’amitié. […] Alors quand nous prierons le Père et, surtout, lorsque nous lui demanderons son pardon pour nos fautes, nous verrons notre demande exaucée. Nous pourrons dire avec confiance : « Pardonne-nous nos torts envers toi, comme nous-mêmes nous avons pardonné à ceux qui avaient des torts envers nous[3]. »

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, in Parole di Vita, Città Nuova, 2017, p. 667) [1] Cf. Mt 5, 42-47 [2] Cf. Col 3, 13. [3] Mt 6, 12.

Le Pape et l’acte de consécration au Cœur Immaculé de Marie

Le 25 mars, le Pape François consacrera la Russie et l’Ukraine au Cœur Immaculé de Marie. Cette supplique s’insère dans la prière chorale qui s’élève dans le monde pour la paix et accompagne le grand réseau de solidarité auquel adhèrent également les membres du mouvement des Focolari. Le 25 mars, en la solennité de l’Annonciation du Seigneur, vers 18h30 (heure de Rome), depuis la basilique Saint-Pierre au Vatican, le Pape François consacrera toute l’humanité, et en particulier la Russie et l’Ukraine, au Cœur Immaculé de Marie. Selon la tradition catholique, par cet acte il confie à la Mère, et par son intercession à Dieu, toute personne sur terre, en particulier aujourd’hui ceux qui souffrent à cause de la guerre. Le Pape écrit aux évêques du monde entier, les invitant à participer : « L’Église, en cette heure sombre, est fortement appelée à intercéder auprès du Prince de la paix et à se faire proche de ceux qui paient dans leur chair les conséquences du conflit ». Parce que la guerre est une défaite pour tout le monde. Avec la guerre, tout est perdu. C’est pourquoi, poursuit le Pape, « Accueillant aussi de nombreuses demandes du Peuple de Dieu, je désire confier, de manière spéciale, les nations en conflit à la Vierge ». Cet acte « se veut être un geste de l’Église universelle qui, en ce moment dramatique, porte à Dieu, par sa Mère et notre Mère, le cri de douleur de tous ceux qui souffrent et implorent la fin de la violence, et qui confie l’avenir de l’humanité à la Reine de la paix ». Le mouvement des Focolari, présent dans plus de 180 pays, et donc aussi dans de nombreux endroits où il y a encore des conflits et des guerres, adhère à l’appel du pape. Il y a quelques jours, Margaret Karram, la présidente du mouvement des Focolari, ainsi que le Conseil Général du Mouvement, réunis dans la « ville de la paix » à Assise pour quelques jours de retraite, a invoqué la prière pour la paix universelle : « Nous te demandons, avec la foi qui déplace les montagnes, que le feu de la guerre cesse et que le dialogue ’en cherchant les voies de la paix’ entre la Russie et l’Ukraine soit victorieux. Nous demandons la grâce de mettre fin à tous les conflits en cours, en particulier les plus oubliés ». Depuis 1991 – les années de la guerre du Golfe – les communautés des Focolari sont unies dans une prière commune pour la paix par le Temps mort quotidien à midi dans tous les fuseaux horaires. Des chrétiens de différentes Églises, des croyants de différentes religions, s’arrêtent pour une minute de silence ou de prière pour demander la paix et recentrer leur engagement personnel pour la construire là où ils sont. Le vendredi 25 mars, en même temps que le Pape fera l’Acte de Consécration, le Cardinal Konrad Krajewski, l’envoyé du Pape à Fatima au Portugal, fera le même geste pour implorer ensemble la Paix.

Lorenzo Russo

Voici le lien vers la prière en direct à partir de 17h00 (heure de Rome) Voici l’acte de consécration au Cœur Immaculé de Marie en plusieurs langues

Compositeurs de valeurs : un atelier entre notes et paroles

Compositeurs de valeurs : un atelier entre notes et paroles

Le 26 février 2022, la collaboration entre les Gen4, les enfants du Mouvement des Focolari, et l’association Forme Sonore, a donné vie à un atelier de composition de musique pour enfants avec une centaine de participants de tous les continents. De nombreuses réflexions ont été recueillies auprès des participants et les impressions des professeurs de musique, Sabrina Simoni et Siro Merlo. La très belle collaboration née au cours de l’été 2021 entre ‘Forme Sonore’, une association qui s’occupe de productions et d’expérimentations pour favoriser l’essor de la pensée musicale, et les Gen4, a donné vie à un morceau de musique enregistré par un petit chœur d’enfants du Burundi. L’occasion d’unir leurs forces et de créer à nouveau quelque chose de beau ensemble s’est présentée le 26 février 2022, jour où les fondateurs de Forme Sonore, la professeure de musique Sabrina Simoni (directrice du ‘’Piccolo Coro  Mariele Ventre de l’Antoniano de Bologne-Italie’’, protagoniste de l’événement annuel italien de chants pour enfants ‘’Zecchino d’oro’’) et le professeur de musique Siro Merlo (expert en écriture et direction artistique de chansons pour enfants) ont tenu un magnifique atelier organisé par les GEN4, destiné en particulier à ceux qui comprennent la musique et qui travaillent en contact étroit avec les enfants. L’atelier, qui a été suivi en ligne par une centaine de personnes de tous les continents, s’est concentré sur la composition de musique pour enfants, non seulement d’un point de vue technique, mais aussi comme un moyen de transmettre des valeurs telles que le partage, l’unité, la fraternité, l’attention aux autres et à la nature. « Lorsque Valeria Bodnar, l’assistante GEN4 du Burundi, nous a contactés en août dernier , racontent les professeurs de musique, nous avons été sincèrement impressionnés par son enthousiasme. Nous avons vécu la même émotion le samedi 26 février. Le mot qui parvient le mieux à décrire ce moment est ‘’choralité’’, ce sentiment intense que l’on ressent lorsque, animés d’une joie sincère, on interprète une chanson avec d’autres. Les personnes qui ont participé, en plus d’être géographiquement très éloignées, appartenaient à des milieux sociaux et culturels très différents, et pourtant les messages que nous avons reçus à la fin de l’atelier exprimaient des opinions consonantes et parfaitement harmonieuses ». Filippo de Monopoli (Italie) dit : « Ce cours a surtout ravivé mon désir de composer quelque chose pour nos Gen4. J’ai appris que les chansons pour nos enfants doivent être simples, ludiques et qu’ils doivent se sentir libres et heureux de les chanter ». De nombreux remerciements ont été reçus. Ramia, de Côte d’Ivoire, écrit : « J’ai compris que la composition de la chanson doit être faite en tenant compte de la psychologie des enfants, du public cible qui va l’interpréter, en trouvant la meilleure façon de transmettre une émotion et le bon rythme pour permettre à l’enfant de chanter sans soucis ». Un véritable voyage à travers les notes, la technique et la passion, qui a révélé aux participants combien il est important de considérer la musique comme « un moyen et non une fin », ont expliqué les professeurs de musique Sabrina Simoni et Siro Merlo, « un moyen qui peut non seulement ‘’transporter’’ des contenus de différentes natures (éducatifs, pédagogiques, émotionnels ou ludiques), mais aussi le faire en moins de temps, de manière plus directe et plus approfondie ». Un moment de grand partage qui s’est transformé en un cadeau réciproque et qui a laissé un mandat important pour ceux qui s’occupent de l’enfance et de la musique : grandir et se former de plus en plus, en accompagnant les enfants sur ce chemin de découverte dans lequel « la musique – concluent les professeurs de musique – possède une énergie socialisante particulièrement puissante qui doit être correctement guidée et canalisée par des enseignants compétents, animés d’une grande passion et riches d’empathie et de sensibilité ».

 Maria Grazia Berretta

Je fuyais et vous m’avez accueilli

Je fuyais et vous m’avez accueilli

Nous suivons le conflit en Ukraine en temps réel, à travers le travail des journalistes dépêchés sur place et par les informations diffusées sur le web et les réseaux sociaux. Chaque jour, nous assistons au drame humain de foules obligées de fuir les bombes, principalement des enfants et des femmes. Dans le même temps, les gestes d’accueil se multiplient silencieusement dans de nombreux pays européens. Voici quelques témoignages. Il y a un mois, aucun d’entre nous n’aurait pu imaginer que nous aurions aujourd’hui plus de trois millions de réfugiés en provenance d’Ukraine. Mais c’est la réalité que nous vivons non seulement dans les pays proches des zones du conflit mais aussi dans les pays d’Europe et au-delà. Pratiquement du jour au lendemain, nous avons dû nous organiser pour accueillir nos frères et sœurs ukrainiens, principalement des enfants et des femmes, qui fuient l’horreur. Manuela, de Berlin (Allemagne), nous raconte : «Quand le conflit a commencé et que les premières personnes sont arrivées d’Ukraine, c’était pour moi une réponse à l’annulation forcée de la rencontre annuelle des Focolari que nous appelons la Mariapolis européenne pour accueillir les gens du mieux que nous pouvons, c’est maintenant ma, notre Mariapolis. C’est ce que Dieu veut de moi, de nous». Et de Munich, également en Allemagne, Dora raconte : « La maison des prêtres où je travaille a accueilli deux femmes et un enfant de 12 ans. Ils ne parlent ni allemand ni anglais, mais nous nous comprenons grâce à la traduction en ligne sur nos téléphones portables. Il y a quelques soirs, après le dîner, je leur ai demandé s’ils avaient besoin de quelque chose. La mère a répondu : ‘Oui, j’aurais besoin de chaussures pointure 42 pour mon fils’. À ce moment-là, j’ai senti Chiara Lubich très proche de moi et j’ai compris que nous étions sur la bonne voie ». Dora fait référence à un épisode qui est arrivé à Chiara Lubich pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’un pauvre lui a demandé une paire de chaussures pointure 42 et qu’au même moment une amie lui a donné une paire de cette pointure qui était en trop dans sa famille. Aujourd’hui, certaines des structures d’hébergement des Focolari sont également mises à disposition pour accueillir des réfugiés d’Ukraine. Le 3 mars 2022 déjà, les cinq premiers réfugiés (deux jeunes mères et leurs enfants) ont pu trouver un logement, reconnaissants de la douche chaude et de la nourriture qu’ils ont reçues au centre Mariapolis dialog.hotel.wien, près de Vienne, en Autriche. Le lendemain, ils ont poursuivi leur voyage en train. Dix jours plus tard, 34 réfugiés sont arrivés, dont 15 enfants, et ont été hébergés pour une à cinq nuits. La même chose s’est produite dans les centres Mariapolis en Allemagne : Zwochau/Leipzig, Solingen/Cologne, Ottmaring/Augsbourg. Vingt-cinq jeunes du nord-ouest de l’Allemagne ont participé à une course de solidarité pour les orphelins ukrainiens le samedi 12 mars 2022. Un grand groupe a couru à Solingen et de Cologne, Munich et aussi de Graz, d’autres participants se sont joints à eux et ont couru avec eux. Au total, les jeunes ont couru plus de 250 kilomètres et récolté plus de 10 000 euros ! Ils se sont ensuite mis en relation par vidéoconférence avec la focolarine qui se trouve en Ukraine pour un temps de partage d’expériences. Non seulement nous accueillons des réfugiés ou collectons de l’argent, des vêtements ou de la nourriture, mais nous sensibilisons les gens à l’idée de la paix. Margarete D. est enseignante et a lancé une campagne spéciale avec sa classe à Krefeld (Allemagne). Elle a constaté un grand enthousiasme chez les enfants de faire quelque chose de concret. Ils ont donc lancé l’action « Cartes postales pour la paix ». Certaines phrases ont été traduites en russe et méticuleusement écrites par les enfants en lettres cyrilliques à côté de la version dans leur langue maternelle, pour être envoyées à ceux qui ont la possibilité d’arrêtez les affrontements. Il y a encore beaucoup à faire. Entre-temps, des efforts sont déployés pour organiser au mieux les aspects logistiques de l’accueil des réfugiés, dans l’espoir qu’un terme soit rapidement mis à ce conflit, comme l’a également déclaré le pape François lors de l’Angélus du dimanche 20 mars 2022, en suppliant « tous les acteurs de la communauté internationale de s’engager réellement à mettre fin à cette guerre répugnante ».

Carlos Mana

Évangile vécu : “Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés” (Mt 6,12)

Est-il possible d’imiter le Père en pratiquant un amour qui va jusqu’au pardon ? C’est en effet compliqué, mais la véritable condition qui nous permet de faire un si grand geste est d’avoir reçu dans la vie “la grâce de la honte”, comme le dit le pape François, et la joie conséquente d’avoir été pardonné. Un chemin mystérieux sur lequel le Carême nous demande de marcher, pour qu’à la fin nous puissions profiter de paysages merveilleux. Blessures guéries Un jour, une personne m’a lancé un reproche que, selon mon orgueil, je ne méritais pas. Pendant un certain temps, ce manque de respect a brûlé en moi. J’ai été tentée de limiter la relation, je ne voulais plus rien avoir à faire avec cette personne indésirable, mais cela n’aurait pas été cohérent avec mon choix de vivre l’Évangile. Comment pourrais-je guérir cette blessure ? Je me suis tournée vers Jésus et j’ai immédiatement pensé : « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse ». Pendant des jours, j’ai mis en pratique ce conseil avec les personnes que je côtoyais, y compris celles qui m’avaient fait du tort, et à la place des pensées négatives, j’ai senti quelque chose guérir en moi : un sentiment de soulagement que seul le pardon peut procurer. (R. – Italie) L’amour inconditionnel Depuis quelque temps, les querelles entre ma femme et moi s’étaient intensifiées. Allez savoir pourquoi, il a suffi d’un petit désaccord, d’un mot déplacé, d’un rien pour que nous commencions à élever la voix, à ressasser de vieilles histoires. Un soir, alors que l’atmosphère était devenue électrique, notre fille de neuf ans s’amusait à lancer des avions en papier depuis l’escalier de l’étage. Elle souriait et son petit frère semblait s’amuser comme un petit fou. Intrigué, j’en ai pris quelques-uns et les ai montrés à ma femme. En regardant de plus près, chacun des avions était décoré de cœurs et de messages tels que : “Nous vous aimons tellement”, “Vous êtes les plus beaux parents du monde” et “Nous voulons vous entendre chanter”. Lorsque ma femme les a lues, des larmes ont coulé sur son visage. Nous nous sommes regardés avec honte, puis nous nous sommes embrassés, promettant de trouver notre unité dans ce “oui” d’amour que nous nous étions promis depuis des années. (M. – Portugal) La première étape Depuis mon adolescence, mon père et moi ne pouvions pas nous supporter. Ma mère en souffrait, mais ne voyait aucune solution pour notre famille. Lors d’un voyage à l’étranger, je me suis confiée à un ami engagé dans un mouvement catholique qui, dans les cas difficiles, avait l’habitude de se poser la question suivante : « Si je n’aime pas cette personne, qui l’aimera à ma place ? » Je suis rentrée de ce voyage en gardant précieusement ces mots forts et, étrangement, je me suis souvenue de tant d’occasions manquées où j’aurais pu faire un geste d’amour envers mes parents. Pour me racheter, j’ai commencé par de petites choses, de simples services liés à ma compétence, que j’avais l’habitude d’éviter… Bref, quelque chose a changé en moi. Des décennies ont passé depuis, et maintenant que j’ai une famille et des enfants, je comprends l’importance de faire le premier pas, comme si la joie de l’autre ne dépendait que de moi. (R.T. – Hongrie)

                                         Propos recueillis par Maria Grazia Berretta

  (extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VIII, n°2, mars-avril 2022)

Chiara Lubich: miséricorde sans limites

Dans le Notre Père, Jésus nous invite à demander à Dieu de pardonner nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. C’est la Parole de vie que nous essayons de mettre en pratique en ce mois de mars 2022. Notre amour pour nos frères et sœurs doit être empreint de miséricorde, allant jusqu’au pardon. Jésus affirme que c’est toujours nous qui devons prendre l’initiative pour que la bonne entente soit constante, pour maintenir la communion fraternelle. Jésus pousse ainsi le commandement de l’amour du prochain jusqu’à sa racine la plus profonde. En effet, il ne dit pas : « si tu te souviens que tu as offensé ton frère », mais : « si tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi ». Pour lui, le fait même de rester indifférents face au désaccord, même lorsque nous n’en sommes pas responsables, est déjà un motif pour que Dieu ne nous accepte pas bien et nous rejette. Jésus veut donc nous mettre en garde, non seulement contre les plus graves explosions de haine, mais aussi contre toute expression ou attitude qui, d’une manière ou d’une autre, dénote un manque d’attention, d’amour envers les frères. (…) Nous devrons chercher à ne pas être superficiels dans nos relations, mais à fouiller dans les recoins les plus secrets de notre cœur. Nous tâcherons aussi d’éliminer la simple indifférence ou tout autre manque de bienveillance, toute attitude de supériorité, de négligence envers quiconque. Évidemment, nous chercherons à réparer toute impolitesse, toute manifestation d’impatience, par une excuse ou un geste d’amitié. Et si parfois cela ne semble pas possible, c’est alors le changement radical de notre attitude intérieure qui comptera. Une attitude de rejet instinctif de l’autre sera remplacée par une attitude d’accueil total, d’acceptation complète de l’autre, de miséricorde sans limites, de pardon, de compréhension, d’attention à ses besoins. En agissant ainsi, nous pourrons offrir à Dieu tous les dons que nous voudrons. Il les acceptera et en tiendra compte. Nous approfondirons notre rapport avec lui et nous arriverons à cette union avec Dieu qui est notre bonheur présent et futur.

Chiara Lubich

 (Chiara Lubich, in Parole di Vita, Città Nuova, 2017, p. 283 – Parole de vie de février 1984)

Margaret Karram : que cesse le feu de la guerre et que triomphe le dialogue «dans la recherche de voies de paix»

Margaret Karram : que cesse le feu de la guerre et que triomphe le dialogue «dans la recherche de voies de paix»

La  prière pour la paix universelle» prononcée aujourd’hui par la Présidente des Focolari à Assise, sur la tombe de saint François, fait écho aux propos du pape François. En annexe, la version intégrale. «Nous te demandons, avec la foi qui déplace les montagnes, que “cesse le feu” de la guerre et que triomphe le dialogue dans “la recherche de voies de paix” entre la Russie et l’Ukraine. Nous demandons la grâce que cessent tous les conflits en cours, en particulier les plus oubliés». Cette invocation poignante est au cœur de la «prière pour la paix universelle”», prononcée ce matin à Assise par Margaret Karram, Présidente du Mouvement des Focolari. Dans la crypte de Saint François, à la basilique inférieure, était présent avec elle le Conseil Général du Mouvement, réuni dans la « ville de la paix » pour quelques jours de retraite. «Nous sommes ici au nom de tous les membres du Mouvement : chrétiens de différentes Églises, fidèles de diverses religions, personnes qui se reconnaissent frères et sœurs de l’unique famille humaine. Nous faisons nôtres le cri et le désespoir des peuples qui, en ce moment, souffrent à cause de la violence, des conflits et des guerres», a poursuivi Margaret Karram. “Donne-nous la grâce de nous accueillir les uns les autres, de nous pardonner, de vivre comme une unique famille humaine. Donne-nous d’aimer la patrie de l’autre comme la nôtre ! Dieu de miséricorde, de concorde, fais de nous ‘’des instruments de Ta paix’’» A une semaine (le 25 mars 2022) de la consécration par le pape François de la Russie et de l’Ukraine au Cœur Immaculé de Marie, cette supplique s’insère dans le chœur de prières pour la paix qui s’élève dans le monde et accompagne le grand réseau de solidarité auquel s’associent également les membres du Mouvement. Les communautés des Focolari sont présentes dans plus de 180 pays, y compris dans de nombreux endroits où sont encore en cours des conflits et des guerres.

Stefania Tanesini

Le texte intégral de la «prière universelle pour la paix».