Le 8 février est la Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite des êtres humains. Cette année, en 2022, un marathon de prière en ligne débutera en Océanie et fera le tour du monde pour se terminer en Amérique du Nord. L’engagement des Focolari pour lutter contre ce phénomène.« Il y a beaucoup de prostitution dans notre quartier, mais l’invitation du Pape à aller dans les périphéries existentielles à la recherche des plus vulnérables, des nécessiteux, des oubliés, nous a encouragés à approcher les personnes en situation de prostitution dans le but de les accompagner, d’être proches d’elles, de leur faire sentir que nous les aimons en tant que personnes ». Laura Diaz, volontaire du Mouvement des Focolari, est l’une des huit femmes du groupe « Juntas en camino » né en 2013 dans la paroisse de la Sainte Eucharistie, dans le quartier ‘Palermo’ à Buenos Aires, en Argentine, qui s’engagent chaque jour à prendre soin des personnes en situation de prostitution afin de lutter contre le phénomène. « Avec ce service, poursuit-elle, nous recevons plus que nous donnons. Quelque chose a changé en nous : notre mentalité, notre approche sans préjugés. Ce changement s’est également produit dans plusieurs de nos familles : nous considérons ceux que nous approchons comme des personnes dont la dignité a été violée et dont la dignité peut être restaurée ». Ce témoignage et d’autres provenant de plus de 30 pays seront relatés le 8 février 2022, lors du marathon de prière en ligne – intitulé « La force du soin porté à l’autre » – organisé à l’occasion de la Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite des êtres humains. Suivant les différents fuseaux horaires – de 9 heures à 17heures (CET) -, le marathon débutera en Océanie, en Asie et au Moyen-Orient, puis se poursuivra en Afrique, en Europe, en Amérique du Sud et se terminera par l’Amérique du Nord. Il sera diffusé en direct en cinq langues (français, anglais, italien, portugais et espagnol) sur le site Internet de la journée www.preghieracontrotratta.org.
Marcela Villares remet le livret d’activités au Pape
Marcela Villares, une focolarine vivant en Argentine, s’engage elle aussi chaque jour à lutter contre le phénomène de la traite des êtres humains. Elle travaille avec les évêques de la Commission épiscopale pour les migrants et les personnes itinérantes, de la Conférence épiscopale d’Argentine, où elle coordonne le domaine de la traite des êtres humains. « Nous avons découvert l’importance de travailler à la formation des enfants et des adolescents sur ces questions », dit-elle. « Depuis plusieurs années, nous proposons des formations sur les questions liées à la traite des êtres humains à différents diocèses du pays, en travaillant principalement dans les écoles. Les résultats ont été énormes, surtout chez les enfants et les jeunes, où l’on peut déjà constater le fruit de la graine qui a été semée, et chez les enseignants et les directeurs qui l’ont pris comme un axe pédagogique à suivre au fil des ans ». Le résultat de ces expériences a été un livret d’activités didactiques et de jeux éducatifs pour les enfants de 6 à 17 ans. « Cette année, dans le diocèse d’Oran, au nord de notre pays, à la frontière avec Salta, et donc très sensible à ce crime », poursuit Marcela, « grâce à un groupe d’amis de l’Association Monde Uni (AMU) au Luxembourg, nous avons pu former et financer du matériel dans quatre écoles. Le vicaire de l’éducation nous a demandé d’étendre la formation à d’autres écoles catholiques et a invité d’autres directeurs d’écoles publiques ». Après cette expérience à Oran, Marcela et son équipe ont été contactés par différents médias argentins et le président du Cercle des journalistes a demandé s’ils pouvaient commencer à former des journalistes, des médecins et des infirmières des hôpitaux locaux, des personnes impliquées dans le transport et même une université a demandé à organiser une conférence.
La statue de St Bakhita par l’artiste Timothy Schmaltz
« La pandémie a accru le commerce de la traite des êtres humains, les conditions de vulnérabilité des personnes les plus exposées et les inégalités entre hommes et femmes », déclare Sœur GabriellaBottani, coordinatrice de la Journée mondiale contre la traite des êtres humains. Tout cela doit être abordé avec courage. Nous, les femmes, devons donc jouer un rôle de premier plan dans la promotion d’un nouveau système économique fondé sur la force du soin porté à l’autre. La violence causée par l’exploitation peut être transformée par des gestes de soin et de solidarité ». Le marathon de prière du 8 février 2022 est coordonné par Talitha Kum, le réseau international de lutte contre la traite des êtres humains, qui regroupe plus de 3 000 sœurs, amis et partenaires dans le monde entier. Il est promu par l’Union internationale des Supérieures et Supérieurs Généraux, en partenariat avec la section Migrants et réfugiés du Dicastère pour le service du développement humain intégral, Caritas Internationalis, l’Union mondiale des organisations féminines catholiques, le mouvement des Focolari, le Service jésuite des réfugiés et de nombreuses autres organisations dans le monde.
Dans la société d’aujourd’hui, pardonner est vraiment un choix à contre-courant. « Certains pensent que le pardon est un signe de faiblesse – écrit Chiara Lubich dans le passage que nous publions – Non bien au contraire, c’est l’expression d’un grand courage, d’un amour vrai, le plus authentique parce que le plus désintéressé. » En effet, si nous voulons contribuer à réaliser un monde nouveau, la voie est de faire comme Dieu qui non seulement pardonne, mais en plus oublie.« Miséricordieux et bienveillant, lent à la colère et plein de fidélité[1] », le Seigneur pardonne toutes nos fautes. Il « détourne les yeux des péchés des hommes pour les amener au repentir[2] ». Il « jette derrière nous tous nos péchés[3] ». Comme tout père ou toute mère, Dieu pardonne, car il aime ses enfants, et donc il les excuse toujours, couvre leurs erreurs, leur fait confiance et les encourage sans jamais se lasser. Mais étant père et mère, Dieu ne se contente pas d’aimer et de pardonner à ses enfants. Son grand désir est de les voir se traiter en frères et sœurs, s’entendre et s’aimer. Le grand projet de Dieu sur l’humanité ? La fraternité universelle, plus forte que les inévitables divisions, tensions et rancœurs qui s’insinuent si facilement après les incompréhensions et les fautes. Souvent les familles se défont parce que nous ne savons pas nous pardonner. De vieilles haines entretiennent les divisions entre les membres d’une même famille, les groupes sociaux et les peuples. Certains même enseignent à ne pas oublier les torts subis, à nourrir des sentiments de vengeance… Une rancœur sourde empoisonne l’âme et corrompt le cœur. Certains pensent que le pardon est un signe de faiblesse. Bien au contraire, c’est l’expression d’un grand courage, d’un amour vrai, d’autant plus authentique qu’il est plus désintéressé. « Si vous aimez ceux qui vous aiment – dit Jésus – quelle récompense allez-vous en avoir ? » Tout le monde en fait autant. « Vous, aimez vos ennemis[4]. » Demandons donc à Jésus un amour de père, un amour de mère, un amour de miséricorde envers les personnes que nous rencontrons au cours de la journée, surtout envers ceux qui sont dans l’erreur. Et à ceux qui sont appelés à vivre une spiritualité de communion, comme l’est la spiritualité chrétienne, le Nouveau Testament demande encore plus : « Pardonnez-vous mutuellement[5]. » L’amour réciproque exige presque un pacte entre nous : celui d’être toujours prêts à nous pardonner. C’est la seule manière de contribuer à créer la fraternité universelle.
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, in Parole di Vita, Città Nuova, 2017, p. 666-667) [1] Cf. Ps 103,8. [2] Cf. Sg 11,23. [3] Cf. Es 38,17. [4] Cf. Mt 5,42-47. [5] Cf. Col 3,13.
Le projet d’éducation à la paix « Living Peace », né en 2012, promeut une culture de paix et de fraternité. Il implique plus d’un million de jeunes, d’adolescents et d’enfants de 130 pays et s’inspire de l’art d’aimer de Chiara Lubich. Le 5 février 2022, un événement en ligne sur la chaîne Youtube de Living Peace International fêtera son 10e anniversaire. « J’enseignais dans une école américaine au Caire, en Égypte, et là est née l’idée de contribuer à la paix et à sa culture afin de répondre aux nombreux défis du Moyen-Orient ». Ainsi commence l’histoire de Carlos Palma, focolarino et enseignant, créateur du projet « Living Peace », né le 5 février 2012 dans le but de promouvoir une culture de paix, de fraternité et de solidarité. Aujourd’hui, après 10 ans, ce parcours d’éducation à la paix s’est développé dans le monde entier. Elle est promue par l’ASBL AMU – (Action pour un Monde Uni), en partenariat avec Teens4Unity et New Humanity, plus de 80 organisations internationales et plus de 1000 écoles et groupes y participent, impliquant plus d’un million d’enfants et de jeunes. Le 5 février de 14h30 à 16h00 (UTC+1) la chaîne YouTube de Living Peace International, à l’occasion du dixième anniversaire du projet, transmettra un événement en ligne traduit en anglais, espagnol, portugais, français et italien. « Living Peace » se base sur le « dé de la paix » dont les faces ne comportent pas de chiffres, mais des phrases qui aident à construire des relations de paix entre tous. Il s’inspire des points de «L’art d’aimer » que Chiara Lubich avait proposé auparavant aux enfants du mouvement des Focolari en utilisant un dé. En même temps que le dé, un « Time Out » est également proposé à midi chaque jour, dans chaque fuseau horaire, un moment de silence, de réflexion ou de prière pour la paix. Conçu au départ pour les écoles primaires, il s’est rapidement développé dans les écoles secondaires et a touché les universités, les mouvements de jeunesse, les associations, les fondations, les prisons, les communautés religieuses, les centres de formations artistiques, etc. Que signifie l’éducation à la paix ? L’Acte constitutif de l’Unesco déclare : « Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes qu’on doit édifier la défense de la Paix ». Éduquer à la paix, ce n’est pas ajouter une discipline de plus, mais faire de chaque domaine de l’éducation un instrument de paix, un parcours dont l’objectif est de développer la créativité et l’autonomie des enfants face aux problèmes et aux conflits, en apprenant à dialoguer. Éduquer à la paix signifie donc promouvoir des actions concrètes en faveur de la paix et de la réconciliation, en partant des écoles et en atteignant tous les centres de formation possibles. « En 2013, j’ai été nommé ambassadeur de la paix par le Cercle universel des ambassadeurs de la paix (France/Suisse), raconte Carlos Palma, deux ans plus tard est née l’idée de nommer également de jeunes ambassadeurs de la paix allant de 6 à 25 ans. Aujourd’hui, ce sont 600 jeunes ambassadeurs dans le monde qui portent partout le dé de la paix, protagonistes des actions les plus variées dans tous les domaines. Il est également devenu un sujet d’étude dans certaines universités. Grâce aux jeunes ambassadeurs, le « dé de la paix » en braille a été créé pour les aveugles et le format « Peace Got Talent » a été conçu qui, s’inspirant du format télévisé connu dans diverses parties du monde, donne la parole aux jeunes talents pour promouvoir la paix ». Puis vint la pandémie. « Mais malgré cela, conclut Carlos Palma, les jeunes ont continué et continuent de mille manières, à travers le web et les médias sociaux, à promouvoir la paix et la fraternité ». Pour plus d’informations, visitez le site web à ce lien.
Afin de respecter son engagement envers les victimes de Jean-Michel M., ancien focolarino condamné pour abus sur mineurs, le Mouvement des Focolari a mis au point un processus de soutien psychologique à proposer aux victimes qui le souhaitent. Ce service (voir annexe) est proposé dans le cadre de l’enquête indépendante menée par GCPS Consulting, qui a écouté l’avis des victimes. Bien entendu, ce soutien est un premier pas dans le sens des engagements que le Mouvement souhaite prendre pour l’avenir et au-delà de la publication du rapport de GCPS Consulting. Dans cette optique, le Mouvement des Focolari a identifié le Réseau Simon comme un instrument approprié pour accueillir, écouter et accompagner les victimes et les personnes touchées par ces souffrances. Le Réseau Simon est composé de psychothérapeutes, de psychiatres et d’accompagnateurs spirituels qui sont disponibles pour proposer un parcours psychologique ou psychiatrique à ceux qui en ont besoin ou qui le demandent. L’accord entre le Mouvement des Focolari et le Réseau Simon vise à garantir que les victimes puissent utiliser ce service au plus près de leur lieu de résidence (le réseau couvre la majeure partie du territoire français). Il est également possible, pour ceux qui ne souhaitent pas utiliser ce réseau de soutien fourni par le Mouvement des Focolari, de se tourner vers d’autres professionnels en qui ils ont confiance. Dans tous les cas, tant les professionnels du Réseau Simon que ceux en qui les victimes ont confiance s’accorderont sur tous les aspects du processus d’accompagnement psychologique ou psychiatrique avec un professionnel indépendant identifié par le Mouvement des Focolari, en la personne du Dr Alexis Vancappel, qui assumera le rôle de coordinateur pour cet aspect. Le Dr Vancappel est psychologue, spécialisé dans la thérapie cognitivo-comportementale et la neuropsychologie. Il travaille comme psychologue clinicien à la Clinique Psychiatrique Universitaire, CHU de Tours. – Il est membre des Centres experts dépression résistante (CEDR), Fondation Réseau national multidisciplinaire, engagé dans la recherche sur la dépression résistante. – Membre de l’Inserm, Equipe Imagerie et Cerveau – Laboratoire médical dédié à l’étude de la neuropsychiatrie fonctionnelle. – Membre du Laboratoire Qualipsy – Laboratoire de psychologie consacré à l’étude de la qualité de vie.
Les détails concernant les autres engagements pris par le Mouvement des Focolari envers les victimes, y compris l’indemnisation des dommages, seront convenus après la publication du rapport de GCPS Consulting, prévue pour le premier trimestre 2022.
À cette occasion, nous nous attardons sur la pierre angulaire fondamentale de la spiritualité de l’unité. Chiara Lubich nous montre le chemin pour obtenir du Père la grâce de l’unité. […] Dans ce point fondamental, qui est spécifiquement nôtre, le “plus” est évident par rapport à ce qui est requis, en général, dans les spiritualités individuelles, tout au moins le long de l’itinéraire qu’elles proposent. Ce “plus“, comme nous le savons, est la réciprocité et l’unité. L’unité. Qu’est-ce que l’unité ? Peut-on parvenir à l’unité ? L’unité est ce que Dieu veut de nous. L’unité, c’est la réalisation de la prière de Jésus : « Que tous soient un, Père, comme toi et moi. (…) Moi en eux et toi en moi afin qu’ils soient parfaits dans l’unité » (cf. Jn 17,21-23). Cependant, nous ne pouvons parvenir à l’unité par nos seules forces. Seule une grâce spéciale, qui vient du Père, peut la réaliser si elle trouve une disposition particulière en nous, une condition précise et nécessaire. Il s’agit de l’amour réciproque, que Jésus nous a commandé, et que nous devons mettre en pratique : son amour réciproque, celui qu’il désire et qui n’est pas – nous le savons – une simple amitié spirituelle, un accord ou une bonne entente. Il exige que nous nous aimions les uns les autres comme il nous a aimés, c’est-à-dire, jusqu’à l’abandon ; jusqu’au détachement complet des choses et des créatures, matérielles et spirituelles, afin de pouvoir nous faire un réciproquement et de façon parfaite. C’est ainsi que nous ferons notre part et que nous pourrons recevoir la grâce de l’unité, qui ne manquera pas, qui ne peut manquer. […] Il ne faut pas oublier que, dans notre spiritualité communautaire, il y a une grâce en plus ; que le Ciel, à chaque instant, peut s’ouvrir pour nous et que si nous faisons ce qu’Il demande, nous serons remplis de cette grâce et pourrons œuvrer toujours plus pour le Royaume de Dieu. […] Le mois prochain, efforçons-nous de nous procurer toujours ce don. Et ne l’attendons pas seulement pour notre propre bonheur, mais pour qu’il nous rende aptes à réaliser notre évangélisation spécifique. Vous la connaissez : « Que tous soient un (…) afin que le monde croie » (Jn 17,21). Le monde a beaucoup besoin de foi, de croire ! Or, nous sommes tous appelés à évangéliser. […] Que tous ceux qui voient deux ou trois d’entre nous unis (au focolare, dans les noyaux, dans les unités, dans les rencontres que nous organisons ou quand nous sommes ensemble fortuitement), soient touchés par un rayon de notre foi et croient. Qu’ils croient à l’amour parce qu’ils l’ont vu. Mettons-nous à l’œuvre. C’est ce que le Seigneur veut de nous. Il le veut à travers notre charisme, tel qu’il est inscrit dans nos Statuts : l’unité est la première de toute autre volonté de Dieu. Ensuite, nous pourrons aussi parler pour faire rayonner l’Evangile. Mais après seulement.
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, Conversazioni, Cittá Nuova, 2019, p. 523-524) https://youtu.be/taGHlHvPsF0
Les Gen, les jeunes des Focolari, visent la sainteté. Ces jeunes, comme tous les autres, sont pétris de joies, de peines, de rêves, de difficultés. Mais ils savent qu’un objectif aussi ambitieux ne peut être atteint du jour au lendemain mais se construit moment après moment et non pas seuls, mais ensemble.Ils l’ont exprimé par des récits de vie, des chansons et des paroles lors d’une journée mondiale qui les a réunis virtuellement pendant plus de deux heures, le dimanche 19 décembre 2021.Margaret Karram, Présidente du mouvement des Focolari, les a salués et les a invités àêtre attentifs à construire des relations vraies et profondes avec tous, en s’arrêtant devant chaque personne pour la découvrir « ici et maintenant ».Nous leur donnons la parole à travers cette sélection d’expériences de vie racontées au cours de la journée.L’unité dans la diversité La République d’Indonésie reconnaît un certain nombre de religions officielles : l’Islam, le Christianisme, l’Hindouisme, le Bouddhisme, le Confucianisme et les croyances traditionnelles. La plus grande partie de la population est musulmane. Cette diversité fait du dialogue interreligieux un dialogue de la vie quotidienne. J’étudie actuellement pour un master en Sciences Pharmaceutiques. À l’université, je rencontre de nombreux amis de différentes îles, appartenant à différentes religions. Certaines amies me sont très proches, elles sont comme mes sœurs. Je suis catholique, l’amie à côté de moi est hindoue et les autres sont musulmanes. Pendant le mois de Ramadan, j’accompagne souvent mes amis pour rompre le jeûne. Une fois, je les ai invités à rompre le jeûne au focolare. Ils se sont sentis aimés. Après la rencontre, l’un d’entre eux a écrit sur son profil Instagram : « Nous n’avons pas le même milieu, la même religion, le même âge et nous ne venons même pas du même pays, mais nous avons un rêve : créer un meilleur foyer pour tous, espérer et prier pour un avenir prospère ». Nous attendons un monde universel, comme le dit la devise de notre pays « Bhineka Tunggal Ika – Unité dans la diversité ». Je vis dans une pension où la plupart des filles sont musulmanes. Lorsqu’elles s’y sont installées, elles avaient peur de moi au début car j’avais l’air sérieuse et la plupart d’entre elles n’avaient jamais vécu avec des non-musulmanes. Un jour, j’avais beaucoup de sucreries et j’ai pensé les partager avec elles. La relation entre nous s’est approfondie. Ensemble, nous cuisinons, mangeons, faisons du sport, jouons ensemble. Notre expérience de vie commune a élargi nos horizons et nous en sommes heureuses. Tika (Indonésie)Aimer au-delà de nos forces J’ai une sœur qui étudie l’architecture. Depuis trois mois, elle travaille pour l’obtention de son diplôme et elle passe de nombreuses nuits blanches. Elle doit présenter un projet de ville : elle prépare la documentation de présentation et les maquettes. Habituellement, les élèves de première année aident les élèves de deuxième année, mais à cause de COVID-19, ma sœur doit le faire toute seule. À un moment donné, elle a demandé de l’aide à ma mère et à moi. J’ai répondu avec joie : « D’accord ! Je vais t’aider ! Cependant, je me suis dit : J’ai déjà assez à faire avec mes devoirs en ce moment. Était-ce un choix judicieux de lui dire que j’allais l’aider ? C’est une tâche importante pour son diplôme, serai-je capable de bien faire ? Ne serait-il pas préférable que ce soit quelqu’un d’autre qui connaît le sujet ? » Cependant, en voyant ma sœur en difficulté, je me suis dit : « Si je finis mes devoirs plus tôt, je pourrai l’aider ». Alors, chaque soir, je l’aidais de tout cœur à faire ses devoirs, comme si c’était les miens. En fin de compte, elle a pu rendre son travail achevé dans les délais, avec succès. Elle m’a beaucoup remercié et elle était heureuse que ce travail ne soit pas réalisé seulement par elle mais avec la force de tous. Ce serait un mensonge si je disais que j’ai aidé ma sœur en l’aimant à cent pour cent, sans me plaindre, mais je n’ai pas regretté de l’avoir fait, mon cœur était soulagé et heureux. De plus, j’avais une petite joie. Il m’est venu à l’esprit une phrase de l’Évangile qui dit : “Celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui”, et j’ai pensé : “Dieu aurait-il élu domicile en moi ?”. Rosa (Corée)Entre la guerre et l’espérance J’étudie l’ingénierie informatique. J’essaie de vivre la spiritualité des Focolari depuis que je suis enfant. Dans la dernière période, j’ai senti que ma relation avec Jésus et Marie était distante. Je me demandais où est Dieu ? Comment permet-il les difficultés que nous rencontrons ici en Syrie comme le manque d’électricité, les prix élevés et la situation économique difficile. De plus, cela avait un effet sur ma relation avec les autres. Récemment, je suis allée à Londres rendre visite à mes sœurs pendant un mois et j’ai participé à un week-end avec les Gen, les jeunes des Focolari. Cette expérience m’a aidé à trouver de nombreuses réponses et à me redécouvrir en vivant la spiritualité de l’unité. Je n’oublierai jamais l’amour que j’ai trouvé parmi les Gen, un amour qui a rempli mon cœur… c’était comme si nous nous connaissions depuis longtemps. Ces expériences m’ont ébranlé et j’ai senti que quelque chose commençait à changer en moi. Dès que je suis retourné en Syrie, il y a eu un congrès Gen ici auquel j’ai participé. Pour la première fois en 10 ans, nous avons pu nous rencontrer en raison des situations difficiles de la guerre. Ce fut une expérience riche, marquée par l’amour mutuel et vécue comme dans une seule famille. J’ai fait l’expérience que la paix intérieure grandissait en moi jour après jour. Les expériences que j’ai vécues pendant ces deux week-ends avec les Gen et les personnes que j’ai rencontrées ont laissé une profonde impression dans mon cœur et m’ont aidé à redevenir cette personne positive qui regarde vers l’avenir avec courage. Il y a des moments où, à cause des pressions que nous subissons dans la vie, nous perdons l’espoir… comme si c’était la fin du monde et que plus rien n’existe. Mais si nous essayons, Dieu, par sa grâce, nous permet de revenir à Lui et nous découvrons que les choses difficiles que nous avons vécues ont été comme une petite participation aux souffrances de Jésus sur la croix. Nous nous rendons compte que nos douleurs étaient petites en comparaison de Ses souffrances vécues pour nous racheter. Une chose que je me dois de dire est que lorsque nous vivons des moments douloureux dans la vie qui semblent ne pas finir, ils peuvent se terminer dans la lumière mais c’est à nous de demander l’aide de Dieu dans la prière. Il est toujours prêt à nous aider et c’est plein d’espérance que nous pouvons recommencer et aussi avoir une relation toujours plus forte avec Lui. Paolo (Alep, Syrie)A la rencontre de ceux qui souffrent le plus Après le tremblement de terre survenu il y a deux ans en Croatie, nous avons décidé d’agir en nous rendant dans la région de l’épicentre. Cherchant la meilleure façon de nous rendre utile, le curé de Sisak nous a surpris en nous demandant de travailler avec lui pour préparer un groupe d’enfants Rom à leur première communion. Nous avons convenu de nous rendre chaque semaine pendant quelques mois dans le village de Capranske Poljane où vivent des Roms musulmans et des chrétiens (orthodoxes et catholiques). Nous avons fait du catéchisme avec eux, des sketches, des jeux… De cette rencontre sont nées de belles relations qui continuent et grandissent encore aujourd’hui. Grâce aux focolarini, nous avons également rencontré et visité une famille de Petrinja qui vit dans une situation très difficile (à la fois à cause du tremblement de terre et de la réalité socio-économique dans laquelle elle se trouve). Avec l’aide de Caritas, nous avons pu acheter des matériaux et des outils pour réparer la maison et reprendre le travail. Un nouvel espoir a fleuri en eux! Lors d’une réunion avec les Gen, j’ai senti que je devais sortir de ma zone de confort – inspirée par l’exemple de tant de personnes dans le monde – je voulais « sortir dans la rue » pour essayer d’aimer les autres comme moi-même. Un jour, nous sommes allés à Sisak pour parler au curé de la paroisse de la manière de progresser avec les Roms, puis nous avons rendu visite à cette famille à Petrinja et nous leur avons apporté divers produits de première nécessité. Nous avons vu comment ils ont utilisé l’argent que nous avions récolté pour rénover leur salon qui est maintenant très accueillant ! Nous avons également apporté un ordinateur portable pour que les enfants puissent suivre l’école en ligne. Je me sentais comme à la maison. Il y avait une belle atmosphère familiale. Bien que je n’aie rien fait de concret pour leur situation jusque-là, j’ai donné ce que je pouvais : moi-même, ma bonne volonté et un peu de mon temps. Je suis reconnaissant à Dieu qui m’a donné cette opportunité d’aimer et je veux continuer à aimer parce que j’ai retrouvé la joie au centuple, joie que je veux partager avec les autres et maintenant avec vous. Thiana et Peter (Croatie)
Une rencontre capable de surmonter de grands obstacles ; un saut dans l’amour qui rapproche et génère l’unité. Bella Gal, une juive vivant près de Tel Aviv, raconte son amitié particulière avec E., une chrétienne palestinienne. Il y a quelques années, j’ai fait une rencontre très intéressante et profonde avec une femme palestinienne, chrétienne, professeur d’université, lors d’une conférence à Jérusalem où elle faisait un exposé. Elle s’appelle E. Elle a élevé seule ses enfants, alors que son mari était dans une prison israélienne depuis 10 ans. Il a été libéré en raison de problèmes de santé et peu après, malheureusement, il est décédé. Bien que souffrante, E. n’a pas renoncé à vivre et a éduqué ses enfants qui ont aujourd’hui leurs professions, chacun dans son domaine de compétence. Son intervention était très intéressante mais, en même temps, très triste. À la fin du discours, sans attendre la séance de questions-réponses, j’ai quitté la salle. Je ne pouvais pas supporter d’entendre son histoire. Cela m’a rappelé ma souffrance, ma petite enfance et mes parents, qui sont morts pendant l’Holocauste. C’était peut-être égoïste de ma part, mais E. m’a donné un exemple et une leçon très importante pour « faire en sorte que chaque réunion en vaille la peine ». En sortant de la salle, je suis allée m’asseoir à la cafétéria. Soudain, j’ai senti quelqu’un poser une main sur mon épaule. C’est E. qui m’a dit : « Je vous ai vu à ma conférence et je vous ai vu partir à la fin. S’est-il passé quelque chose ? Vous ai-je offensée ? » Bien que E. ait toutes les raisons du monde d’être hostile à mon égard, nous nous sommes rapprochées l’un de l’autre avec beaucoup de compassion, réalisant que nous avions toutes deux souffert mais nous avions trouvé la force intérieure, nous avions ramassé les morceaux et embrassé la situation. E. et moi, avons parlé et pleuré. Nous nous sentions immédiatement liées l’une à l’autre et ressentions un grand amour et une grande reconnaissance l’une envers l’autre. Nous avons été capables de nous unir profondément en tant que femmes et de voir au-delà des différences de notre nation. Au fil des ans, E. a également occupé des fonctions politiques importantes, ce qui, d’un point de vue historique, constitue une réussite majeure pour une femme chrétienne vivant dans ce contexte. Aujourd’hui, je dois admettre que E. est mon âme sœur au-delà du mur.
Le livre « L’Unité. Un regard du Paradis de ’49 de Chiara Lubich », édité par Stefan Tobler et Judith Povilus (Città Nuova, Rome 2021) est sorti de presse. Il sera bientôt publié dans d’autres langues. Un approfondissement à plusieurs voix qui nous aide à comprendre ce qu’est l’unité, pivot central de la spiritualité des Focolari. « L’unité est notre vocation spécifique »[1] ; « L’unité est donc notre idéal, et non pas un autre »[2]. Chiara Lubich était bien consciente de la mission de l’œuvre à laquelle elle avait donné vie. Si « l’unité est ce qui caractérise le Mouvement des Focolari »[3], celui-ci est appelé à s’interroger sur l’héritage qu’il a reçu et sur la manière de le développer de façon créative et fidèle. Comment vivre l’unité aujourd’hui dans les focolares, dans les noyaux, parmi ceux qui partagent la « Parole de Vie » ? Comment pouvons-nous marcher avec audace et liberté sur un chemin qui évite les autoritarismes et les individualismes, qui permette le plein développement des dons personnels et la poursuite d’objectifs communs ? Comment pouvons-nous parcourir le difficile chemin de la communion qui exige la sauvegarde de l’autonomie légitime et la recherche de l’identité et de l’accueil, de l’intégration et de l’ouverture à la diversité ? Le thème touche au vif, l’ensemble de l’Œuvre. En même temps, l’héritage de Chiara Lubich est beaucoup plus large : l’unité concerne le monde ecclésial, les relations entre les religions, les cultures, les nations… À la demande du Centre de l’Œuvre de Marie, l’École Abbà se penche depuis quelques années sur ce thème, en partant, comme c’est sa nature, de l’expérience de Chiara Lubich dans les années 1949-1951. Le livre « Unité. Un regard du Paradis de ‘49 de Chiara Lubich ». Il est divisé en trois parties. Le premier – ‘’Fondements’’ – offre un regard global sur l’unité d’un point de vue biblique, théologique et spirituel. Les écrits de Chiara sont traversés dans toute leur profondeur et leur audace. Pris dans leur contexte, ils montrent la ‘’logique’’ divine, celle d’un Dieu dont ‘’l’intérieur’’ « ne doit pas être pensé comme un tout en soi, dans lequel les différences disparaissent, au contraire : Dieu est l’Un précisément en étant une multiplicité infinie », une dynamique qui se reflète dans la création. Comme l’écrit Chiara, le Père « dit ‘’Amour’’ sur des tons infinis », en indiquant l’extraordinaire richesse des manifestations infinies de son amour. La deuxième partie de l’ouvrage propose une lecture de quelques textes du Paradis de ‘49 afin de faire émerger les intuitions fondamentales sur l’unité. Ainsi, des pages ou des formules que l’usure du temps ou la répétition paresseuse ont parfois rendues incompréhensibles ou inacceptables sont éclairées d’une lumière nouvelle. Pour vivre l’unité, faut-il ‘’annuler sa propre personnalité’’, ou non pas plutôt « vivre le don sans réserve de soi, dans la logique de la vie de Dieu, qui conduit à ‘’courir le risque’’ de ‘’perdre la sienne’’ »? Que signifie vivre « à la manière de la Trinité » ? Dans l’unité, y a-t-il un nivellement ou n’est-ce pas plutôt l’épiphanie de la pluralité ? Le livre traite de malentendus et de dérives auxquels peut conduire une compréhension inexacte d’expressions telles que ‘’se perdre’’, ‘’mourir’’, ‘’s’annuler’’, et il met en évidence la fécondité d’un amour exigeant et total qui conduit à la pleine réalisation de soi : « Nous avons clairement vu – affirme Chiara – que chacun de nous a une personnalité distincte et inimitable », qui est « la parole que Dieu a prononcée quand il nous a créés ». L’unité apparaît alors dynamique, en constant devenir, créative, ayant besoin de la contribution de chacun et de tous, respectueuse de chacun et de tous. Cela inclut également la contribution et la position unique et irremplaçable de la personne de Chiara comme fondatrice et comme instrument de médiation du charisme. La troisième partie du livre est ouverte à différentes disciplines qui s’inspirent du texte du Paradis de’49 pour faire une proposition en rapport avec leur domaine spécifique. Cette dernière partie est celle qui a nécessité une plus grande attention méthodologique. Le langage du Paradis de ’49 étant essentiellement de nature religieuse, nous nous sommes demandé comment écrire un livre transdisciplinaire autour d’une parole multi-sémantique – l’unité – sans risquer de parler de choses différentes et de mélanger les langages. Si un Mouvement et une spiritualité qui se définissent comme ‘’ de l’unité’’ ont donné lieu à des réalités sociales et à des contributions académiques dans les domaines les plus divers, cela signifie qu’il existe un dénominateur commun, un point de départ, et un fondement stable qui rende possible à tous, tout en travaillant dans des domaines différents, de reconnaître dans l’unité, un horizon commun, également lorsqu’ils s’expriment dans le langage spécifique de leur propre discipline. Ils viennent seulement tracer quelques lignes intuitives dans quelques domaines de la vie sociale et de la pensée, qui demanderont d’ultérieurs développements. Le livre est le fruit d’un lent processus de l’École Abbà. Pendant plus de deux ans, en commençant autour de 2017, le Paradis de ‘49 a été lu à la lumière de cette thématique spécifique. Chacune des douze contributions porte la signature de son auteur respectif, qui conserve son style, son expertise et sa méthodologie spécifiques. En même temps, il est le fruit de la communion de tout le groupe ; une façon de travailler qui a exigé un exercice d’ ‘’unité’’ – en accord avec le thème lui-même ! – ce qui n’a pas toujours été facile – afin d’accueillir et de comprendre l’autre dans sa diversité, due au fait qu’il vient d’un pays différent, a des formations scientifiques différentes et des domaines disciplinaires et méthodologiques spécifiques. Le livre se limite à la lecture de quelques pages du Paradis de ’49. Il ne prétend donc pas épuiser un thème aussi vaste et exigeant, même si, grâce à la profondeur des textes de référence, il offre une grande richesse d’intuitions et de propositions.
Fabio Ciardi
[1]L’unité et Jésus Abandonné, Città Nuova, Rome1984, p.26.[2]Idem, p.43.[3]Idem, p.26.
GCPS Consulting a annoncé en novembre dernier une prorogation concernant la publication des résultats de l’enquête indépendante au premier trimestre 2022. L’enquête sur les abus sexuels commis par J.M.M., ancien membre consacré français des Focolari, prend plus de temps que prévu. C’est ce qu’a annoncé en novembre dernier, dans une communicationGCPS Consulting, la société de consultance spécialisée à laquelle le Mouvement a confié l’enquête indépendante. « Le processus de collecte d’informations se poursuit bien au-delà du calendrier prévu – est-il écrit – et la Commission prévoit des entretiens avec des personnes clés au sein du Mouvement des Focolari (…) dans le cadre également d’une révision des dispositions de sauvegarde. Comme note positive, cela montre que le processus est minutieux et complet (…). Notre objectif est de le publier dès que possible au cours du premier trimestre 2022. » Exprimant ses regrets pour ce retard, la Commission en charge espère que « toutes les parties concernées comprennent que la portée du travail a été élargie et que l’objectif est de refléter pleinement les voix de tous ceux qui ont fourni des preuves et d’autres informations à la Commission ».
La Parole de Vie de ce mois de janvier 2022 dit que les Mages, en suivant l’étoile, sont arrivés à Bethléem pour honorer l’Enfant Jésus. Nous aussi, nous pouvons aujourd’hui honorer le Seigneur par nos choix de vie, comme le propose Chiara Lubich dans ce passage. Tu es dans le monde, c’est évident. Mais tu n’es pas du monde. C’est là que réside toute la différence. C’est ce qui te classe parmi ceux qui se nourrissent non pas des choses du monde, mais de celles qui te sont exprimées par la voix de Dieu en toi. Elle, se trouve dans le cœur de tout homme et te fait pénétrer – si tu l’écoutes – dans un Royaume qui n’est pas de ce monde. Où l’on vit l’amour vrai, la justice, la pureté, la miséricorde, la pauvreté. Un Royaume où la maîtrise de soi et la règle. (…) Le chrétien ne choisit ni la commodité ni la tranquillité. Le Christ n’a pas demandé et ne te demande pas moins que cela si tu veux le suivre. Le monde t‘assaille comme un fleuve en crue. Et tu dois marcher à contre-courant. Le monde pour le chrétien est un maquis épais dans lequel il faut voir où mettre les pieds. Où faut-il donc les mettre ? Sur les traces que le Christ lui-même t’a laissé un passant sur cette terre : il s’agit de ses propres paroles.
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, in Parole di Vita, préparé par Fabio Ciardi, Cittá Nuova, 2017, pag 110-112 – Parole de Vie du mois de juillet 1978)
En ces jours où l’on célèbre dans l’hémisphère nord la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens 2022, l’histoire de la création du projet œcuménique « Visites virtuelles aux communautés chrétiennes », né il y a un an pour promouvoir l’unité entre les différentes Églises, nous vient du Mexique. « Le Mexique est un pays à majorité catholique. En vivant la spiritualité de l’unité, nous avons découvert le désir ardent pour l’unité des chrétiens et, depuis plusieurs années, nous cultivons de belles relations œcuméniques ». Ce sont les mots de Dolores Lonngi, épouse de Pablo, tous deux volontaires du Mouvement des Focolari, qui suivent depuis des années le dialogue œcuménique au Mexique. Avec leur fille Ursula, focolarina, ils ont lancé en février dernier le projet « Visites virtuelles aux communautés chrétiennes » dans le but d’étendre l’œcuménisme au-delà de la Semaine de prière pour l’unité et de commencer un parcours de fraternité et de communion d’expériences. Savoir comment chaque tradition vit et exprime sa foi dans la société dans laquelle elle est immergée et identifier les moyens de travailler ensemble pour le bien de toute la société étaient, dès le départ, les objectifs de ce projet. Ursula, comment se sont déroulées ces visites virtuelles et d’où êtes-vous partie ? « Pour mener à bien le projet, une véritable Commission Centrale a été créée, composée de nous, de l’Officier de l’Œcuménisme pour l’Église anglicane du Mexique et du Président du Conseil Interreligieux du pays, du Secrétaire de la Commission du Dialogue œcuménique et interreligieux de la Conférence Épiscopale Mexicaine, d’une professeure de ‘’Théologie Œcuménique’’ à l’Université Pontificale de Mexico et d’une autre d’Œcuménisme à l’Université Anahuac de la ville de Querétaro, ainsi que d’ un prêtre de la Fraternité des Missionnaires Œcuméniques. La première visite a porté sur l’Église anglicane, puis sur les Églises catholiques orientales. Toutes nous ont donné de véritables ‘perles’ (leur histoire, leurs ministères, le témoignage de foi et de charité de jeunes et d’ adultes). Dans l’Église anglicane, il y avait plusieurs prêtres anglicans et l’Évêque anglican émérite de l’Uruguay, Mgr Miguel Tamayo, qui nous a parlé des rencontres d’Évêques de diverses Églises promues par le Mouvement des Focolari. Dans chacune de nos ‘visites virtuelles’, nous avons eu un moment de dialogue en petits groupes, ce qui nous a donné l’occasion de mieux nous connaître et de construire des relations d’amitié avec des personnes de différentes Églises ». Pablo, quels ont été les points forts et le type de participation ? « Le programme de l’année prévoyait un moment de prière à la Pentecôte (période au cours de laquelle, dans l’hémisphère sud, nous célébrons la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens) et sept autres visites virtuelles dans différentes Églises, le dernier jeudi de chaque mois, ainsi qu’un festival œcuménique de lectures bibliques et de chants au début de l’Avent. Pour diffuser l’initiative sur les médias sociaux et dans l’intention de générer une communauté œcuménique, nous avons ouvert des canaux WhatsApp, Telegram et Facebook, qui, au cours des premiers mois du projet, ont atteint plus de 10 500 personnes provenant de l’Équateur, du Pérou, de l’Argentine, du Venezuela, de la Colombie, du Costa Rica, du Honduras et des États-Unis, ainsi que de plusieurs villes du Mexique. Dolores, que vous est-il resté de cette expérience ? « Nous avons été surpris par la grande réponse que cette initiative a reçue et nous sommes heureux d’avoir contribué, à notre petite échelle, à la croissance de l’esprit d’unité dans et entre nos Églises. Nous sommes conscients qu’ainsi nous pouvons réaliser ce que le Concile Vatican II proposait déjà au n. 5 de Unitatis Redintegratio : ‘Le soin de rétablir l’unité concerne toute l’Église, aussi bien les fidèles que les pasteurs, et touche chacun selon ses possibilités, aussi bien dans la vie chrétienne quotidienne que dans les études théologiques et historiques. Une telle attention manifeste déjà d’une certaine manière le lien fraternel qui existe entre tous les chrétiens et conduit à l’unité pleine et parfaite, conformément au plan de la bonté de Dieu’ ».
Le 21 janvier 2022, l’auditorium du siège international du mouvement des Focolari (Rocca di Papa – Italie) accueillera la présentation du livre “Chiara Lubich en dialogue avec le monde, perspectives interculturelles, linguistiques et littéraires dans ses écrits”, publié chez Rubbettino. « Les écrits des auteurs définis comme des “maîtres spirituels” sont ” souvent considérés uniquement comme des livres destinés à la formation religieuse (…) offerts au public sous forme d’anthologie où la critique proprement littéraire occupe une place limitée. En réalité, il s’agit souvent d’œuvres de grande valeur littéraire, témoignages d’une langue vivante, créatrice et courageuse[1]. [1]» C’est avec ces mots qu’Anna Maria Rossi, linguiste, professeur et collaboratrice du Centre Chiara Lubich, introduit le lecteur dans le parcours de connaissance que propose le livre “Chiara Lubich en dialogue avec le monde, perspectives interculturelles, linguistiques et littéraires dans ses écrits” (publié chez Rubbettino) qu’elle a édité avec Vincenzo Crupi. Cet ouvrage rassemble les communications présentées lors de la Conférence du même nom qui s’est tenue à Trente (Italie) du 24 au 25 septembre 2020, à l’occasion du Centenaire de la naissance de Chiara Lubich. La proposition de publier ce livre « a été accueillie avec enthousiasme et sans réserve car elle correspond parfaitement aux lignes directrices de la collection ‘Iride’ de l’éditeur, créée dans l’intention de ‘devenir un point de rencontre pour les chercheurs italiens et étrangers afin de répondre à un besoin d’informations dialectiques’ sur ce qui se fait de mieux dans le domaine de la critique littéraire, de la linguistique et de la philologie », déclare Rocco Mario Morano, Directeur de la collection. « Le volume consacré à Chiara Lubich – poursuit-il – ajoute à cette ligne de recherche le mérite de l’ampleur et de la profondeur d’analyse des essais des 25 chercheurs qui, dans diverses régions du monde, ont mis à profit leur expérience de la lecture, leur sensibilité et leurs compétences dans les différents secteurs des disciplines étudiées. » En décrivant sa propre expérience spirituelle, Chiara Lubich, l’auteur, précise Morano, prend soin d’utiliser « des modèles d’écriture appropriés à la nécessité première de communiquer ses propres mouvements intérieurs et ses propres pensées imprégnées d’une haute spiritualité et d’une grande foi (…) Et de là découle la nécessité de soumettre ses textes à une révision continue pour permettre à ceux qui en bénéficient d’en pénétrer les significations les plus profondes dans toutes leurs nuances (…), une finesse qui ne laisse jamais de côté (…) son désir vivant et sa joie immense d’offrir la Parole comme un acte d’amour envers tous les hommes de bonne volonté du monde entier, quelles que soient leurs convictions religieuses, politiques et philosophiques. » Le livre, qui sera présenté le 21 janvier 2022 au Siège International du Mouvement des Focolari, approfondit en effet, dans une première partie, la lecture de ces textes écrits par Chiara Lubich entre 1949 et 1951, plus connus sous le nom de “Paradis de 1949”. Grâce à une analyse textuelle minutieuse et à une étude détaillée du langage mystique, la parole transmet le message d’une expérience très profonde qui, « à travers des images et des métaphores”, dit Anna Maria Rossi, offre des pistes pour des comparaisons intertextuelles. » Mais la parole est aussi considérée comme un moyen menant à un idéal, à l’unité. La deuxième partie du livre, en effet, analyse les écrits de Chiara Lubich, en la révélant comme une “femme de dialogue”, toujours à l’écoute de l’autre, attentive à la dimension multiculturelle de ses interlocuteurs ; une femme capable de bâtir grâce au langage, de construire en dépassant les différences, de vivre pleinement l’amour évangélique. Un amour qui, même dans le passage d’une langue à l’autre, à travers la tâche très délicate de la traduction, implique la confrontation, l’échange avec l’autre, l’existence d’une relation entre le traducteur et l’auteur, comme l’explique Regina Célia Pereira da Silva, professeur de langue portugaise à l’Université pour étrangers de Sienne (Italie), spécialisée dans la Traduction, les Stratégies et les Technologies de l’information linguistique : « Les paroles de Chiara ne résultent pas d’un simple discours religieux, mais sont le fruit d’une vie réelle, concrète, jaillissant de la rencontre avec le divin. Ce n’est que si le traducteur fait la même expérience, qui consiste à se donner à travers l’expression, qu’il pourra comprendre ces réalités, en les vivant, non pas individuellement, mais collectivement. » Pour restituer une expérience aussi forte, en respectant la volonté de l’auteur et en éliminant toute possibilité d’ambiguïté au niveau du langage, il n’est pas seulement utile de s’exprimer dans la même langue, mais il est nécessaire que le traducteur donne sa propre idée, qu’il se désencombre, qu’il soit disposé à la perdre ; il est nécessaire d’établir un dialogue entre “l’auteur, le traducteur et les utilisateurs du texte final qui – poursuit Regina Pereira – présuppose une nouvelle dynamique, celle qui caractérise Chiara Lubich (…) à savoir pénétrer les besoins de l’autre afin de les partager et si possible de faire le premier pas. Cela demande humilité et amour. La relation auteur-traducteur fait partie de cette nouvelle façon d’entrer en communication qui présuppose qu’on fasse le vide pour accueillir totalement l’autre avec son identité et son bagage culturel. Le traducteur ou le lecteur entre alors dans le texte, s’imprègne de son auteur et fait sienne son expérience, ce qui l’enrichit. »
Maria Grazia Berretta
[1] Rossi, Anna Maria dans “Chiara Lubich en Dialogue avec le monde, perspectives interculturelles, linguistiques et littéraires dans ses écrits”, Anna Maria Rossi, Vincenzo Crupi, publié chez Rubbettino Éditeur, 2021, p.11
La Semaine de prière pour l’unité des chrétiens (18-21 janvier 2022) débute dans l’hémisphère nord. Les chrétiens du Moyen-Orient qui ont préparé des propositions pour cette semaine, disent :« La voie nouvelle pour les Églises est la voie de l’unité visible que nous poursuivons avec abnégation, courage, audace pour que, jour après jour, “Dieu règne vraiment en tous’’ » (1 Co 15, 28). Dans une interview réalisée par la télévision bavaroise à Montet (Suisse), en 1988, Chiara Lubich a parlé précisément de la manière d’avancer sur le chemin de l’unité des chrétiens. Si nous parlons de l’unité entre les Chrétiens, nous devons penser que le premier qui en a été à l’origine n’a pas été un Chrétien d’une Église ou d’une autre Église : c’est l’Esprit Saint qui pousse les Chrétiens à l’unité. Avant d’être en nous, le programme est donc en Dieu. Alors, nous nous conduisons vraiment en personnes prudentes et remplies de sagesse, si nous Le suivons et si nous écoutons sa voix qui parle en nous et qui nous dit : « Fais ce pas, fais cet autre pas. » Les Églises se sont mises sur ces deux rails : faire une unité dans la charité, caractéristique d’Athënagoras et du Pape Paul VI, par exemple, et établir ensuite le dialogue dans la vérité entre les Églises ou entre des groupes d’Églises. Nous pensons qu’il serait bon de maintenir à la base l’idée de la charité car, grâce à la charité, s’établit la présence de Jésus au milieu de nous. Là où il y a la charité et l’amour, il y a Dieu. Or s’Il est au milieu de nous, Il peut faire des suggestions, éclairer aussi les théologiens afin qu’ils trouvent les chemins pour s’unir et qu’ils trouvent une unique vérité ; une unique vérité vue peut-être sous différents angles. Donc que faut-il faire ? Continuer dans cette voie, suivant la ligne qu’ont prise les Églises de vivre le dialogue de la charité ; et à partir celui-là, le dialogue de la vérité. Pour ce qui concerne l’unité de l’humanité, je remarque qu’il y a tous ces élans vers l’unité et le nôtre, aussi petit soit-il, en est un aussi. […] Ce que je sens, c’est que beaucoup de barrières doivent tomber ; si les barrières tombent, beaucoup de choses seront résolues. […] Si nous diffusons le Christianisme et si nous le ravivons dans nos Églises […], et si nous parvenons à mieux témoigner du Christ et si nous répandons les principes chrétiens, à travers le dialogue avec les autres religions et avec les hommes de bonne volonté, il est sûr que nous deviendrons toujours plus unis ; Jésus est venu sur la terre pour construire la fraternité universelle. Mais la finale, c’est Dieu qui la connaît.
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, Una spiritualità per l’unità dei cristiani, Città Nuova, 2020, p. 122-123)
Se donner et donner aux autres ce qui nous est cher est le plus grand geste que l’homme, sortant de lui-même, puisse accomplir ; c’est faire l’expérience des Rois Mages qui, de l’Orient lointain, sont venus à la grotte en apportant de précieux cadeaux pour honorer le Roi des Rois.Les effets du partage Je suis médecin, à la retraite depuis trois ans. Dans les dernières années de ma vie professionnelle, avant la pandémie, j’ai travaillé dans un centre de vaccination. Le travail était très exigeant. J’étais assez fatigué et j’avais hâte de prendre ma retraite. L’arrivée de la pandémie, la mise en place de la campagne de vaccination de masse, la demande de mise à disposition de tant de forces nécessaires (personnel médical et infirmier, y compris des retraités), ont suscité en moi un appel fort à retourner sur le terrain, à m’engager concrètement pour aider à endiguer cette vague qui nous balayait. J’ai commencé la campagne de vaccination dans un grand Hub. C’est une entreprise passionnante. En tant que médecin, je dois principalement recueillir les antécédents médicaux et donner la possibilité de recevoir un vaccin sûr. Il s’agit d’ouvrir mon cœur, ainsi que mon esprit et mes connaissances scientifiques, d’écouter profondément la personne en face de moi, de la comprendre et de l’accompagner dans un choix éclairé vers la meilleure chose à faire pour son propre bien et celui de la communauté. J’ai pu partager de nombreuses situations douloureuses de maladies personnelles, d’histoires et d’événements familiaux, de peurs, d’anxiété, de déceptions, d’idéaux et de projets brisés par la pandémie, de décès d’êtres chers, mais aussi de joies, d’espoir, de libération, d’encouragement et de confiance dans la science et la communauté. Les expressions que j’entends sont : « Merci, vous nous avez sauvés, vous nous donnez la paix… Je ne pouvais pas attendre pour venir me faire vacciner… Je suis excité… Je fais le vaccin non seulement pour moi, mais aussi pour les autres. » L’expression d’un monsieur en particulier m’a donné la mesure de ce que peut être mon service à l’humanité. Il m’a dit : « Je suis non-croyant, mais si Dieu existe, je l’ai rencontré aujourd’hui en vous. » J’ai remercié Dieu pour cette rencontre avant tout parce que j’ai fait l’expérience de la force de l’unité dans tout ce que je fais, et ce témoignage est celui du Dieu-Trinité qui se manifeste à travers ce “focolare ambulant” que j’ai voulu emporter avec moi. (M.P. – Italie)Du sucre et des chaussures Un soir, en rentrant chez moi, j’ai vu mes filles inquiètes : un parent qui était venu demander du sucre avait emporté le peu qu’il nous restait. Je les ai calmées en leur disant qu’elle en avait plus besoin. Quelques minutes plus tard, une connaissance est arrivée avec un sac rempli de nourriture pour nous : à l’intérieur, entre autres choses, il y avait deux fois plus de sucre que ce que nous avions donné. Quelque temps plus tard, avec nos premiers revenus, nous avons enfin réussi à acheter une paire de chaussures pour notre fille aînée. Un jour, elle est revenue de l’école et m’a dit qu’elle avait l’intention de les donner à l’une de ses camarades de classe qui portait des chaussures en très mauvais état : « Maman, tu nous as appris que nous devions donner les meilleures choses aux pauvres », a-t-elle dit. Sachant combien de sacrifices elles nous avaient coûté, j’étais perplexe mais je n’avais pas envie de la contredire. Trois jours plus tard, une dame nous a apporté une nouvelle paire de chaussures de la même taille. Elle les avait achetées pour sa fille mais ils étaient trop petits. Notre fille m’a regardé, surprise et heureuse. Depuis que nous essayons de vivre les paroles de Jésus, nous faisons l’expérience que Dieu est Père et nous conduit par la main. (C.E. – Mexique)
Publié sous la direction de Maria Grazia Berretta
(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VIII, n°1, janvier-février 2022)
L’expérience de l’Église en Amérique latine dans la réalisation de l’Assemblée Ecclésiale a été sans précédent : le cheminement du Peuple de Dieu dans un processus qui a connu son point culminant à la fin du mois de novembre dernier mais qui continue maintenant à mettre en œuvre les orientations pastorales prioritaires qui en sont ressorties. « Nous avons vécu une véritable expérience de synodalité, dans l’écoute mutuelle et le discernement communautaire de ce que l’Esprit veut dire à son Église. Nous avons marché ensemble, en reconnaissant notre diversité multiforme mais surtout ce qui nous unit et, dans le dialogue, nos cœurs de disciples ont regardé la réalité que vit le continent dans ses peines et ses espoirs ». Tels sont les mots des 885 membres de l’Assemblée Ecclésiale d’Amérique latine et des Caraïbes qui s’est tenue du 21 au 28 novembre de manière virtuelle et présentielle au Mexique avec des représentants de tous les pays du continent américain. « Le pape François – explique Susana Nuin, focolarine uruguayenne, coordinatrice de Cebitepal, l’organe de la Conseil Épiscopale d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAM) dédié à la formation – a ouvert le 24 janvier 2021 le processus de cette première assemblée ecclésiale en indiquant que tout le Saint peuple de Dieu devait y participer, c’est-à-dire les cardinaux, les évêques, les prêtres, les religieux et les religieuses, les laïcs, toutes générations et toutes cultures confondues ». Un parcours qui a impliqué diocèses, paroisses, communautés et mouvements dans un temps « d’écoute ». Un total de 70 000 réponses collectives ou individuelles sont arrivées et composeront un livre. De ce matériel sont nées les grandes lignes sur lesquelles les différents groupes ont travaillé. À mon avis – poursuit Nuin – les groupes ont constitué un espace très intéressant en raison de l’engagement et de l’intérêt des participants. Nous avons travaillé pendant trois heures sans interruption, avec une grande liberté d’expression, avec un désir de changement. Sandra Ferreira Ribeiro, focolarine brésilienne, coresponsable du Centre ‘Uno’, le secrétariat pour le dialogue entre les chrétiens des différentes Églises des Focolari, a déclaré : « Pour moi, ce fut une véritable expérience de synodalité. Chaque jour, pendant le travail en groupe, il y avait une question différente à laquelle il fallait répondre en fonction du thème qui avait été traité pendant la matinée. Dans notre groupe, il y avait 14 personnes de différents pays, vocations et âges, toutes reliées par zoom. Dans un premier temps, nous avons écouté les pensées de chacun, puis nous avons essayé de hiérarchiser ce qui avait émergé en faisant une synthèse. Il s’agissait d’un travail intense et fructueux, entrecoupé de courtes pauses, qui étaient même parfois laissées de côté afin que le dialogue puisse se poursuivre et que l’équipe de coordination puisse toujours recevoir quelques réflexions personnelles. Les moyens télématiques ont permis une plus grande participation, même s’il s’agissait d’un frein à la connaissance mutuelle qui se crée spontanément dans les « couloirs », dans les intervalles, et qui fait aussi partie de la synodalité. Les moments de prière, très bien organisés surtout par les religieux et religieuses, ont exprimé les différentes contributions culturelles avec des symboles et des expressions musicales toujours basées sur la Parole. Comme dans tout parcours synodal, il y avait aussi de la place pour le désaccord, pour l’échange de points de vue différents, parfois divergents, mais qui n’ont jamais conduit à des heurts ou à des ruptures. Un document final n’a délibérément pas été produit, car il reste encore beaucoup à mettre en pratique dans le Document d’Aparecida (2007). En outre, cette Assemblée n’est qu’une étape sur le chemin parcouru, qui doit et va se poursuivre. Le choix a été de lancer un message au Peuple de Dieu d’Amérique latine et des Caraïbes, contenant les défis et les orientations pastorales prioritaires, allant d’un nouvel élan en tant qu’Église sortante au protagonisme des jeunes et des femmes ; de la promotion de la vie humaine, de la conception à la mort naturelle, à la formation à la synodalité. Des défis qui comprennent l’écoute et l’accompagnement des pauvres, des exclus et des laissés-pour-compte, dans le but de redécouvrir la valeur des peuples originels, l’inculturation et l’interculturalité ; la priorité à la mise en œuvre des rêves de « Querida Amazonia [1]» pour la défense de la vie, de la terre et des cultures originelles et afro-descendantes. Enfin et surtout, accorder une attention particulière aux victimes d’abus dans le contexte ecclésial et travailler à la prévention. Parmi les invités, le cardinal Marc Ouelet, préfet de la Congrégation pour les évêques et Président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, le cardinal Mario Grech, Secrétaire Général du Synode des évêques et les représentants des conférences épiscopales régionales qui ont suivi les travaux avec grand intérêt. Sandra conclut : « Ce fut un moment privilégié de rencontrer l’Église d’Amérique latine. Dans mon groupe, il y avait des évêques, des prêtres, des religieux, des laïcs. J’ai retrouvé cette Église précisément dans ses membres, dans les personnes qui ont exprimé leurs inquiétudes et leurs préoccupations. C’était passionnant de voir l’Église latino-américaine vivante, dynamique et son désir d’apporter la fraternité, le Royaume de Dieu ; le désir d’apporter vraiment Jésus à tous ».
Les condoléances et les mots de Margaret Karram et du Mouvement des Focolari à l’occasion du décès du Président du Parlement européen. « “La nuit, nous devons ouvrir le siège du Parlement européen aux sans-abri car il est douloureux de voir tant de personnes cherchant à se mettre à l’abri du froid intense dans les renfoncements de notre bâtiment à Bruxelles. Les pauvres ne peuvent pas attendre.” Ces mots du Président Sassoli en 2019 me donnent la mesure de sa stature humaine et civile, et de son idée de l’Europe. Aujourd’hui, en même temps que l’émotion pour cette grande perte, c’est avec une profonde gratitude que nous voulons accueillir ces valeurs que nous sentons nôtres et nous engager toujours plus à les réaliser”. Margaret Karram, Présidente du Mouvement des Focolari, s’est exprimée ainsi ce matin en apprenant le décès du Président du Parlement européen. « Sa vie – a-t-elle ajouté – d’une grande profondeur humaine et politique, se présente aujourd’hui à nous comme le signe et le témoignage autorisé de quelqu’un qui a vécu la politique comme un service et a travaillé à une vision de l’Europe comprise comme un continent de peuples frères. » David Sassoli et les jeunes En mai 2021, lors d’un échange avec les Jeunes pour un Monde Uni du Mouvement des Focolari, le Président Sassoli disait à propos de #daretocare, (Oser prendre soin) un projet international auquel les jeunes l’avaient invité comme témoin d’une politique qui prend en charge le soin du monde, en commençant par ses blessures : « Cette image de “prendre soin ” est très belle, parce que la politique a cet horizon, elle ne peut pas en avoir d’autres ; prendre soin des personnes, de sa propre communauté, de ses villes. Je pense que c’est une expression qui représente vraiment le désir de miser sur l’avenir. » « Je suis un des jeunes Européens qui ont eu le privilège de dialoguer avec le Président Sassoli », se souvient Conleth Burns, chercheur irlandais et l’un des organisateurs de l’événement. Deux choses nous ont frappés dans ce qu’il nous a dit : sa conviction qu’une politique profondément enracinée dans le souci des personnes et des communautés est la meilleure politique, capable de transformer la société. Et ensuite, sa volonté de rapprocher la politique et les institutions elles-mêmes des citoyens pour renforcer notre démocratie européenne. La vision du Président Sassoli et son témoignage au service du bien commun, en tant que journaliste et homme politique, continueront à nous inspirer tous. » Clara Verhegge, une jeune belge qui s’est entretenue également avec le Président, raconte : « Son engagement sur le front de l’accueil européen des migrants – malgré son sentiment d’impuissance – a touché mon cœur et celui de nombreux autres jeunes. Lorsque nous avons parlé avec lui, j’ai compris que je n’étais pas seule. Au contraire, j’ai eu encore plus la conviction qu’un jour l’Europe parlera d’une seule voix aussi en ce qui concerne les réfugiés. » Interrogé par Mátyás Németh, jeune Hongrois qui lui demandait si, pour les peuples d’Europe, la question du climat pouvait être une occasion de s’unir, le Président Sassoli avait répondu que le Covid avait fait prendre conscience à l’Europe que c’était là l’occasion de relancer une politique commune sur laquelle fonder le redressement de l’Europe après la pandémie, ajoutant : « Je pense que, dans les difficultés, nous aurons besoin de sociétés ouvertes qui coopèrent et nous devons être fiers des jeunes qui demandent des comptes au monde de la politique. »
Palmira Frizzera, l’une des premières compagnes de Chiara Lubich, qui nous a quittés le 5 janvier 2022, vivra dans la mémoire et dans la vie de beaucoup – focolarines, focolarini, jeunes, familles – qu’elle a accompagnés dans leur formation à la Mariapolis Foco (Montet, Suisse), la cité-pilote des Focolari où elle a vécu pendant plus de 40 ans. En s’inspirant de ses paroles, nous évoquons quelques moments qui ont marqué son parcours de vie. « Mademoiselle, il n’y a rien de plus que nous puissions faire pour vos yeux ». Le médecin a posé un diagnostic très sévère sur la santé des yeux de Palmira Frizzera quelques mois après son arrivée au premier focolare de la Piazza Cappuccini à Trente. Palmira avait 18 ans lorsqu’elle a rencontré le premier groupe de focolarines trois ans plus tôt, en 1945. Elle avait des problèmes oculaires depuis longtemps, et à cause d’eux, son rêve de partir comme sœur missionnaire en Inde s’était effondré. Mais maintenant, ils devenaient plus sérieux. Ce jour-là, après diverses visites chez des spécialistes, elle s’est rendue chez un ophtalmologue de Trente, accompagnée d’une autre des premières compagnes de Chiara Lubich, Natalia Dallapiccola. « Le médecin m’a examinée très scrupuleusement – raconte Palmira à un groupe de jeunes filles en 2004 – et puis il a dit : l’œil droit est perdu et vous êtes en train de perdre l’œil gauche ».
Quelle douche froide ! « Dès que j’ai quitté le médecin, toujours dans l’escalier, j’ai éclaté en sanglots et je me suis dit : j’ai seulement 21 ans et je deviens aveugle, et maintenant que j’ai trouvé le plus bel idéal de ma vie, que personne ne peut m’enlever. Maintenant que j’ai trouvé la joie de vivre et que je voudrais la crier au monde entier, je vais devoir devenir aveugle. Et j’ai pleuré ». Il pleuvait, et sous le parapluie, Natalia tenait son bras et l’accompagnait silencieusement. « À un moment donné – poursuit-elle – je me suis arrêtée au milieu de la route et j’ai dit : Mais Natalia, pourquoi est-ce que je pleure autant parce que je vais perdre la vue ? Pour voir Jésus dans mon frère, je n’ai pas besoin de ces yeux, j’ai besoin des yeux de mon âme et je ne les perdrai jamais si je ne le veux pas (…). Je fais maintenant un pacte avec Jésus et tu en es mon témoin. Si je donne à Dieu plus de gloire avec mes yeux, qu’il me les laisse, mais si je lui donne plus de gloire sans yeux, qu’il les prenne, car je ne veux que faire sa volonté. Puis j’ai pensé : Jésus n’a-t-il pas dit dans l’Évangile qu’il vaut mieux aller au ciel sans yeux qu’en enfer avec deux yeux ? À partir de ce moment-là, je n’ai plus souffert ». « Ensuite, j’ai écrit à Chiara Lubich – poursuit Palmira – pour lui raconter mon expérience, toute ma joie, parce que j’étais heureuse, je ne manquais de rien ». Entre-temps, d’autres spécialistes ont été consultés, dont un qui, après l’avoir examinée attentivement, lui a dit que la maladie était grave, mais unilatérale, c’est-à-dire qu’elle n’avait touché que l’œil droit et qu’elle l’aurait probablement perdu, mais que l’œil gauche était sain et sans danger. « C’est ainsi que cela s’est passé – poursuit Palmira – j’ai perdu le droit, mais le gauche ne m’a jamais posé le moindre problème pendant toutes ces années. Vous pouvez voir que j’aurais donné plus de gloire à Dieu avec mes yeux. Et je vous dis la vérité qu’avec cet œil gauche j’ai toujours vu pour deux ». Et elle conclut : « Bien souvent, nous avons peur de donner quelque chose à Jésus, une affection, un attachement, quelque chose dans nos études. Au contraire, cela vaut la peine de tout lui donner, car il ne se laisse pas vaincre par notre générosité qui est toujours moindre par rapport à la sienne, car Dieu est Amour et il répond toujours au centuple ».
Dans les années qui suivent, Palmira assume diverses responsabilités pour le Mouvement des Focolari en Italie. En 1981, Chiara Lubich lui demande de se rendre, avec d’autres focolarini, à Montet, en Suisse, où une cité-pilote est en cours de construction. Elle ne devait rester que trois jours pour évaluer les rénovations nécessaires. Après trois jours, les autres sont partis et elle est restée seule dans un appartement à Estavayer, la ville voisine. À un moment donné, dépassée par l’ampleur de ce qui l’attendait, elle s’est agenouillée et a récité le Notre Père. Elle se souvient : « Quand je suis arrivée à la phrase ‘’Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel’’, je l’ai dite à haute voix et une paix m’a envahie, que je n’ai toujours pas perdue ». Ces trois jours sont devenus 40 ans. Palmira a construit la cité-pilote avec d’autres, a accompagné et formé des générations de jeunes. Avec la simplicité et le franc-parler qui la caractérisent, elle s’est demandé en 2017 : « Est-ce que j’ai réussi ? Je ne sais pas. J’ai toujours essayé d’aimer avec le cœur pour ne pas me tromper, parce qu’avec la tête je peux toujours me tromper, mais si on aime avec le cœur, prêt à donner notre vie, je pense que ceux qui aiment, ne se trompent jamais ».
La vie chrétienne vécue est une lumière aujourd’hui aussi pour porter les personnes à Dieu. Les croyants, individuellement et en tant que communauté, ont une fonction à remplir, que Chiara Lubich explique dans ce passage : révéler, par leur vie, la présence de Dieu, qui se manifeste là où deux ou trois sont unis en son nom, présence promise à l’Église jusqu’à la fin des temps. Le chrétien ne peut pas fuir le monde, se cacher ni considérer la religion comme une affaire privée. Il vit dans le monde parce qu’il a une responsabilité, une mission devant tous les hommes : être la lumière qui éclaire. Toi aussi tu as ce devoir, et si tu ne l’accomplis pas, ton inutilité est comme celle du sel qui a perdu sa saveur ou comme celle de la lumière qui est devenue ombre. […] La lumière se manifeste dans les « œuvres bonnes ». Elle brille à travers les œuvres bonnes accomplies par les chrétiens. Tu me diras : mais il n’y a pas que les chrétiens qui font des œuvres bonnes. D’autres collaborent au progrès, construisent des maisons, promeuvent la justice… Tu as raison. Certes le chrétien fait et doit faire tout cela, mais ce n’est pas sa seule fonction spécifique. Le chrétien doit faire des œuvres bonnes avec un esprit nouveau, un esprit qui opère ceci : ce n’est plus le chrétien qui vit en lui-même mais le Christ qui vit en lui. […] Si le chrétien agit ainsi, il est ‘’transparent’’, la louange qui lui sera donnée pour ses actions ne l’atteindra pas, mais parviendra au Christ en lui. Dieu à travers lui sera présent dans le monde. Le devoir du chrétien est donc de faire resplendir cette lumière qui l’habite, d’être le ‘’signe’’ de cette présence de Dieu parmi les hommes. […] Si l’œuvre bonne d’une personne croyante a cette caractéristique, la communauté chrétienne qui se trouve au milieu du monde doit, elle aussi, avoir la même fonction spécifique : révéler par sa vie la présence de Dieu qui se manifeste là où deux ou trois sont unis en son nom. Et cette présence est promise à l’Eglise jusqu’à la fin des temps.
Chiara Lubich
Chiara Lubich, in Parole di Vita, préparé par Fabio Ciardi, Opere di Chiara Lubich, Città Nuova, 2017, p. 145
Suivre l’Étoile qui mène à l’Enfant Jésus et devenir des pèlerins. A l’instar des Rois Mages, ce temps est une occasion précieuse de repartir ensemble, en témoignant chaque jour de la merveille qui habite cette grotte et vient faire toutes choses nouvelles.Le positif dans le changement En passant en revue la vie d’une année entière marquée par cette pandémie inattendue, j’ai l’impression de regarder un film d’action qui nous a tous un peu secoués, parents et enfants. Le fait de devoir changer de plans et de rythme de vie a souvent été difficile, fatigant, mais il est également vrai que cela a apporté un vent de fraîcheur dans notre famille. Nous avons pris conscience de nouveaux modes de relation entre nous, de besoins auxquels nous ne faisions pas attention auparavant. Si la foi avait été un tabou avec nos enfants, nous voici maintenant confrontés à nos propres fragilités, à des peurs de dimension mondiale, à des questions restées jusque-là sans réponse. Le véritable changement, cependant, a commencé lorsque nous nous sommes interrogés sur la signification de ce qui se passait. Habitués à avoir des réponses à toutes les questions, nous étions cettefois-ci déroutés par l’inconnu. En bref, nous nous sommes retrouvés plus solidaires non seulement les uns des autres dans la famille, mais nous avons élargi notre regard sur les autres. Nous nous sommes retrouvés à considérer l’humanité comme une seule famille. (R.F. – France) L’amour circule entre les prisonniers Je fais du bénévolat à la prison de ma ville et je participe au « Projet de lecture de Città Nuova » auquel de nombreux détenus prennent part chaque semaine ; j’anime également la messe dominicale. L’un d’eux semble désolé de ne pas pouvoir s’approcher de l’Eucharistie parce qu’il n’a pas de formation catéchétique; je lui propose alors de le préparer. Heureux, il me remercie et avec l’aumônier nous établissons un programme de leçons. Spontanément, d’autres détenus se joignent à nous. En quelques mois, nous sommes prêts; à ma grande surprise, à la date choisie pour recevoir le sacrement, l’église est pleine ; ses camarades de section tirés à quatre épingles, qui assistent rarement aux services religieux, viennent à la messe. Et ce n’est pas tout : déterrant des souvenirs d’enfance, ils prennent en main les chants, les lectures et les prières des fidèles. Enthousiastes comme nous tous, ils apprécient l’atmosphère familiale qui se créée où personne ne se sent seul. (Antonietta – Italie) A genoux Ce pauvre homme vivait seul dans un taudis sale, à moitié paralysé, la peau sur les os. Il devait avoir un peu plus de 60 ans, mais il semblait en avoir plus. Il avait abandonné la foi et les sacrements depuis des années. La première fois que je suis allé lui apporter de la nourriture et des vêtements, je lui ai suggéré de prier ensemble. Il ne se souvenait plus du « Notre Père », il ne connaissait que le « Je vous salue Marie ». En partant, je lui ai demandé la bénédiction, même si j’étais plus jeune que lui, j’étais un étranger et, à ses yeux, un riche étranger. J’ai pris sa main paralysée pour faire le signe de croix sur ma tête. Il me regardait avec des yeux pleins de joie, de surprise et de larmes. Notre rendez-vous est maintenant devenu hebdomadaire. Chaque fois, nous disons ensemble quelques prières qui lui reviennent à l’esprit. Il les récite à voix haute. La seule façon de m’approcher de lui est de m’agenouiller près de son lit, et pendant ce temps, je pense : « Me voici, Seigneur, à genoux devant toi ». (L.B. – Thaïlande)
Sous la direction de Maria Grazia Berretta
(Extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VIII, n.1, janvier-février 2022)
Palmira Frizzera, l’une des premières compagnes de Chiara Lubich, nous a quittés aujourd’hui, 5 janvier 2022.Merci Palmira ! Aujourd’hui, 5 janvier 2022, Palmira Frizzera, l’une des premières compagnes de Chiara Lubich, nous a quittés. Née à Terlago (Trente) le 9 avril 1927, Palmira Frizzera rencontre Chiara Lubich en 1945 à Trente (Italie) à la maison de Piazza Cappuccini, qui deviendra le premier focolare. Elle est saisie par l’idéal de « fraternité universelle » et décide de suivre Chiara. En 1947, elle rejoint le focolare de Trente ; elle y reste plusieurs années avant de se rendre en Sicile, à Turin et à Rome. Elle vit ensuite plus de 40 ans à Montet (Broye, Suisse) à la cité pilote Foco du mouvement des Focolari. Elle en est la responsable et assure le suivi de la formation des futures focolarines. https://www.youtube.com/watch?v=bAePK0NN9WI&list=PLKhiBjTNojHoPfT9syIwfyLI4sPeqBV0P&index=4
À Parintins, au cœur de la forêt amazonienne, le projet “Protéger l’enfance et l’adolescence” à l’intention des enfants, des parents, des éducateurs et des enseignants vise à prévenir la violence à l’égard des mineurs. https://www.youtube.com/watch?v=xqCDHDmZxCs&t=41s
Qu’a laissé la visite du pape François en Grèce et à Chypre, près d’un mois plus tard ? Nous avons interrogé la communauté des Focolari des deux pays.Un mois après le voyage de François en Grèce et à Chypre, ce quadrant du globe continue d’être sous le feu des projecteurs internationaux. Ces derniers jours, nous avons lu l’histoire d’espoir de Grace Enjei, une Camerounaise de 24 ans qui, grâce à la visite du pape et à l’aide de la Communauté de Sant’Egidio, est arrivée à Rome depuis le « no man’s land » de Chypre avec 10 autres demandeurs d’asile. Mais nous avons également appris l’énième naufrage en mer Égée, celui qui s’est produit le jour de Noël, dans lequel 13 migrants ont perdu la vie. Grèce et Chypre. Deux pays avec une population relativement faible (les catholiques sont une minorité religieuse) mais qui sont le miroir des principales crises mondiales : des forts courants migratoires, à la crise financière et sanitaire. Ils souffrent en particulier des influences politiques inquiétantes de leurs voisins turcs. Nous avons demandé à la communauté des Focolari de ces pays ce que ce voyage apostolique leur a laissé, quels sont les pas à accomplir vers la paix et une coexistence plus humaine pour tous. Lina Mikellidou, orthodoxe et responsable de la communauté des Focolari à Chypre, n’a aucun doute : « Lorsque le pape François a déclaré que nous devions faire de cette île ‘’ un laboratoire de la fraternité’’, il a mis le doigt sur le problème. Chypre est occupée par les Turcs depuis 1974 et la capitale Nicosie est la dernière ville européenne à être divisée par des barbelés. Les tentatives de recomposition de ces fractures n’ont pas abouti à des résultats concrets malgré les efforts de la communauté internationale et des deux parties ces dernières années. Je pense qu’il est nécessaire de développer ou de renforcer les plateformes, les lieux de dialogue entre les différentes réalités qui existent à Chypre, c’est-à-dire entre les chrétiens de différentes confessions (comme les Arméniens, les Latins, les Maronites et les Orthodoxes) et aussi avec les Musulmans. Il est ensuite nécessaire de cultiver l’esprit d’ ‘’unité dans la diversité’’ entre les deux Églises sœurs, catholique et orthodoxe. Et enfin, il y a le chapitre des migrants. Leur nombre n’est pas supportable pour notre pays, tant sur le plan logistique qu’économique. Mon peuple est connu pour sa générosité et son esprit d’accueil : beaucoup a déjà été fait pour les réfugiés, mais nous pouvons certainement nous améliorer, en essayant de sensibiliser, de trouver des fonds et des structures pour que ces frères à nous vivent dans des conditions plus humaines et plus dignes ». « Le pape nous a encouragés à avoir un nouveau regard – conclut Lina – une vive attention aux questions brûlantes telles que les migrants et le dialogue œcuménique. La recherche d’unité entre le pape François et le patriarche œcuménique de Constantinople, S. B. Bartholomée, nous donne une grande espérance : une relation fraternelle, faite de gestes concrets et d’un dialogue profond ». Alexandros Oshana, un jeune d’Athènes issu de la communauté locale des Focolari, soutient que le chemin vers le dialogue œcuménique est encore long : « En ce sens – dit-il – la visite du pape a offert la possibilité d’un nouveau départ. Dans ses discours, il utilisait souvent les mots ‘’unité’’, ‘’fraternité’’, ‘’dialogue’’. Le pape a appelé à une Église inclusive, ouverte à ceux qui souffrent. François nous a tous exprimé, nous Grecs catholiques, à 100%, notre intention d’être proches de nos frères et sœurs orthodoxes et de nous sentir avant tout ‘’chrétiens’’. À cet égard, le propre exemple que le pape François a voulu donner n’a échappé à personne. Afin de souligner que l’unité n’est possible que par un acte complet d’humilité, il a lui-même demandé à nouveau pardon à l’archevêque orthodoxe Ieronimos pour les erreurs commises dans le passé par les catholiques envers les orthodoxes. L’archevêque lui-même a déclaré qu’il était sûr qu’il serait possible de « se débarrasser des fardeaux du passé, en particulier ceux liés aux événements de la guerre d’indépendance grecque ». En signe de fraternité, il a également déclaré vouloir rejoindre François ‘’dans l’énorme défi’’ concernant le sort des migrants et entreprendre ‘’une action commune pour l’environnement’’.
Lorenzo Russo avec la collaboration de la communauté des Focolari de Grèce et de Chypre
Le 1er janvier dernier, à l’occasion de la 55°Journée Mondiale de la Paixle Pape François affirmait dans son message : « Le dialogue consiste à s’écouter, à discuter, se mettre d’accord et cheminer ensemble. Favoriser tout cela entre les générations signifie labourer le sol dur et stérile du conflit et du rejet pour cultiver les semences d’une paix durable et partagée. » Dans ce passage, Chiara Lubich nous invite également à établir des rapports de dialogue afin de parvenir à une paix véritable. Jésus est venu pour construire des relations totalement nouvelles entre les personnes, entre homme et femme, garçon et fille, époux et épouse, parents et enfants, enseignants et élèves, travailleurs et employeurs, employés et dirigeants, citoyens et gouvernants, entre les races, les peuples et les États. Jésus veut construire un nouvel ordre social, fondé sur la justice, le respect et une authentique fraternité humaine. Il veut nous donner, en tant qu’individus et que collectivité, la paix véritable, cette paix divine que lui seul peut donner. Mais pour que cela arrive, il faut le suivre, même si, à première vue, il semble trop exigeant. Il faut vivre sa parole, chacun dans l’état de vie où il a été appelé.
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, in Parole di Vita, préparé par Fabio Ciardi, Opere di Chiara Lubich, Cittá Nuova, 2017, p. 362)
Dans son message pour la Journée Mondiale de la Paix aujourd’hui, 1er janvier, le pape François lance un avertissement sévère aux politiciens qui investissent dans l’armement plutôt que dans l’éducation. Que peut-on faire pour donner de l’espoir aux jeunes et inverser la tendance ? Nous avons interrogé le professeur Buonomo, recteur de l’Université pontificale du Latran, à ce sujet. Aujourd’hui, selon la Banque mondiale, près de 100 millions de personnes supplémentaires vivent dans un état d’appauvrissement à cause de la pandémie de la Covid-19. Et en 2020 les dépenses militaires dans le monde, malgré la Covid, ont augmenté à près de 2 000 milliards de dollars (en 2019, elles étaient de 1650 milliards), selon un rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Des données qui ont incité le pape François à délivrer un message dur mais plein d’espoir pour la 55e Journée Mondiale de la Paix, qui a lieu aujourd’hui 1er janvier 2022. Le Pape propose trois éléments : le dialogue entre les générations, l’éducation et le travail : des outils pour construire une paix durable. Comment pouvons-nous contextualiser ce message dans les défis auxquels la société actuelle est confrontée ? Nous avons interrogé le professeur Vincenzo Buonomo, recteur de l’Université pontificale du Latran. Comment engager le dialogue entre les générations pour construire la paix ? Sur quelle confiance repose-t-elle aujourd’hui, alors que la pandémie et le développement de la technologie ont créé tant de solitude et d’indifférence ? «Tout d’abord, le message du Pape présente le dialogue non seulement comme un objectif pour les relations entre les générations mais aussi comme une méthode. Et ceci, je crois, est l’aspect le plus important que l’on peut saisir, c’est celui qui nous permet aussi de faire du dialogue un instrument efficace pour la paix, parce que très souvent nous réduisons le dialogue uniquement à la possibilité de communiquer. En réalité, le dialogue présuppose quelque chose de plus : il existe un pacte entre les générations, un pacte dans lequel la parole donnée a un sens. Très souvent, nous avons fait du dialogue un simple outil technique et non une réalité que nous partageons et qui devient donc une méthode ou une “action quotidienne”». Ces dernières années, l’éducation et la formation ont été considérées comme des dépenses plutôt que des investissements. Et les dépenses militaires ont augmenté. Quelles mesures les responsables politiques devraient-ils prendre pour promouvoir une culture du “soin” plutôt que de la “guerre” ? « La relation entre l’éducateur et celui qui est éduqué doit être construite quotidiennement sur la base du renoncement de la part des deux. Ce type de méthodologie éducative devrait également servir les grands enjeux de l’humanité. Le problème de la course aux armements, et donc du détournement des ressources vers d’autres domaines, est avant tout le lien entre les armements et un concept de puissance. C’est donc par l’éducation que nous devons essayer de faire circuler des valeurs partagées. C’est cet aspect que le message du Pape met en avant, car s’il y a des valeurs partagées – la paix par exemple – cela devient un moyen de surmonter les conflits. Mais les conflits sont surmontés en éliminant les armements, c’est donc un concept qui s’inscrit ensuite dans un processus. »Le travail est le lieu où nous apprenons à apporter notre contribution à un monde plus vivable et plus beau et constitue un facteur de préservation de la paix. Mais l’insécurité de l’emploi et l’exploitation ont augmenté avec la pandémie. Alors que faire pour donner de l’espoir aux jeunes en luttant contre la précarité et l’exploitation ? « Le travail n’est pas simplement quelque chose qui garantit la paix sociale comme on le dit traditionnellement. Le travail est une chose qui garantit la paix. Si la condition préalable du travail fait défaut, il n’y a pas d’éducation, pas de relation intergénérationnelle, pas de dialogue. Parce qu’en travaillant, la personne ne trouve pas seulement de quoi vivre, mais exprime sa dignité. Nous trouvons cela dans le Magistère de l’Église et le Pape François, qui l’a souligné à plusieurs reprises. Par conséquent, aujourd’hui, les hommes politiques, ou plutôt ceux qui ont des responsabilités, les “décideurs”, doivent faire du travail une priorité et non un point parmi d’autres de l’agenda politique. Je crois que les jeunes générations ont besoin non seulement d’un emploi, mais d’un emploi qui exprime leurs qualifications et, surtout, qui leur donne le sentiment d’être des protagonistes dans les décisions relatives à l’emploi. L’élément qui relie les trois rubriques – dialogue, éducation, travail – est donc le mot pacte. Le pacte entre les générations, le pacte éducatif, le pacte du travail : voilà le mot clé qui les situe en fonction de la paix. Sans quoi ce serait trois réalités sans lien entre elles. » Cliquez sur Clicca qui pour lire le message du Pape (en plusieurs langues) pour la 55ème Journée Mondiale de la Paix.
Une collecte de fonds extraordinaire est en cours pour soutenir les populations des Philippines touchées, entre le 16 et le 17 décembre, par le super-typhon Odette-Rai. Ci-dessous toutes les indications pour envoyer des contributions par le biais des ONG Action pour un Monde Uni (AMU) et Actions Familles Nouvelles (AFN).« Je viens de rentrer en Italie après avoir quitté Cebu et j’ai reçu moi aussi des nouvelles sporadiques via Messenger, raconte Alessandra Emide, responsable des programmes de Bukas Palad Cebu Foundation – car, pour le moment, il n’est pas facile d’accéder à l’internet dans ces régions. Les dégâts les plus importants ont été enregistrés dans les îles Visayas, l’archipel situé au centre du pays et dont la capitale est Cebu. » Dix jours après le passage du super typhon Odette-Rai, comme il a été rebaptisé, les chiffres sont impressionnants : selon le principal coordinateur humanitaire des Nations unies aux Philippines, M. Gustavo Gonzalez, depuis que la tempête s’est abattue sur l’archipel, quelque 2 millions de personnes ont été touchées par la catastrophe et au moins 300 sont mortes, mais ce nombre risque d’augmenter car toutes les victimes n’ont pas été officiellement signalées ; les inondations sont très étendues et de nombreux glissements de terrain ont balayé des maisons. Avec 300 000 personnes évacuées au moment où le super typhon frappait les régions centrales des Philippines, les besoins immédiats et prioritaires incluent nourriture, eau potable, tentes, carburant, kits d’hygiène, médicaments et services de protection. Alessandra ajoute que le principal problème est que les lignes électriques sont complètement détruites et que, de ce fait, l’approvisionnement en eau est bloqué. Les personnes doivent faire la queue pour se procurer de l’eau et le manque d’électricité rend les communications, les transports et l’approvisionnement très difficiles. Les produits de première nécessité sont épuisés dans les supermarchés, l’essence se fait rare et son prix flambe, sans parler des énormes dégâts subis par les habitations, dont beaucoup ont été complètement rasées. « Même le centre des Focolari de Bukas Palad, sur l’île de Cebu, où je travaille, poursuit Alessandra, a été endommagé : vitres, portes et fenêtres brisées, arbres tombés et, malgré cela, il héberge des familles qui ont tout perdu. Les autorités locales prévoient qu’il faudra un mois pour commencer à rétablir le courant et l’eau ; en attendant, nous nous activons pour faire parvenir aux familles des conteneurs d’eau potable, des torches solaires et des piles rechargeables, du riz et des denrées alimentaires de longue conservation. » Gio Francisco raconte qu’avec les secouristes, les Jeunes pour un Monde Uni des Philippines (Y4UW PH) ont concentré leurs efforts sur quatre des six régions les plus touchées, dont la province de Cebu où se trouve Bukas Palad. Jusqu’à présent, les JPMU ont collecté des fonds pour fournir des centaines de lots de nourriture et d’eau aux familles des zones les moins accessibles. Il s’agit d’une de première urgence, mais elle ne sera pas suffisante. « Les familles devront se remettre sur pied et au travail – explique Gio Francisco -, en particulier les nombreuses personnes qui dépendent de l’agriculture et de la pêche.Les embarcations des pêcheurs ont été détruites. Les agriculteurs ont perdu leurs récoltes. Imaginez, une ville connue pour ses plantations de bananes, a vu disparaître jusqu’au dernier plant. » Le Centre de coordination des opérations d’urgence du Mouvement des Focolari a lancé une collecte de fonds extraordinaire pour soutenir les populations philippines touchées et aider à la reconstruction. Il est possible de faire un don sur les comptes bancaires suivants : Action pour un Monde Uni ONLUS (AMU) IBAN : IT 58 S 05018 03200 000011204344 à Banca Popolare Etica Code SWIFT/BIC : CCRTIT2T Actions Familles Nouvelles ONLUS (AFN) IBAN : IT 92 J 05018 03200 000016978561 à Banca Popolare Etica Code SWIFT/BIC : CCRTIT2T84A Motif du versement : Urgence typhon Philippines
Une initiative qui associe l’envie d’agir et les nombreux besoins du monde. C’est cette volonté qui a suscité la création en 2016 de “Milonga”, un programme international de bénévolat interculturel et fraternel.Une nouvelle occasion, une proposition renouvelée pour apporter de l’aide là où elle est nécessaire. C’est la mission que “Milonga” remplit encore aujourd’hui, 5 ans après sa fondation. Née de la contribution de New Humanity, de Jeunes Pour Un Monde Uni et du Réseau Latino-américain d’organisations sociales inspirées par le charisme de l’unité, avec la collaboration de Sociedade Movimento dos Focolares-Brazil, Sumà Fraternidad et Promoción Integral de la Persona, cette plateforme humanitaire internationale est le résultat d’un désir de plus en plus répandu chez les jeunes de vivre des expériences sociales globales. Les premiers volontaires sont partis en 2016 vers des destinations en Bolivie et au Brésil. Par la suite, plus de 200 jeunes leur ont emboîté le pas, traversant les frontières pour offrir leur temps, leurs talents et leurs compétences professionnelles. Une contribution, modeste mais importante, à la lutte contre les inégalités dans le monde. Mais quelle est la particularité de “Milonga” par rapport à d’autres programmes de volontariat ? Pour Virginia Osorio (uruguayenne), membre de l’équipe de coordination, « la Milonga a été l’occasion de mettre en réseau différents acteurs et de créer ainsi un système différent de coopération internationale, qui place la fraternité au centre, dans lequel le service est renforcé par l’interculturalité et la formation à la citoyenneté mondiale et locale, tissant des liens non seulement du nord au sud, mais dans toutes les directions. » C’est ainsi que des jeunes âgés de 21 à 35 ans travaillent encore en synergie avec les ONG qui œuvrent chaque jour dans les différentes périphéries de la planète. Marco Provenzale, d’Italie, déclare : « Pour ces raisons, le programme porte le nom d’une danse latino-américaine aux racines africaines et joue avec l’acronyme ONG : Mille ONG en action. » Les communautés et les Cités pilotes du mouvement des Focolari ont également rejoint cette initiative en tant qu’espaces significatifs d’action et de formation pour des jeunes motivés et désireux de s’engager dans la société. Au cours de ces cinq années, “Milonga” a pu constater à quel point ce parcours a marqué la vie de nombreux jeunes. « L’expérience qu’ils vivent les uns avec les autres les fait réfléchir sur le rôle que chacun joue en tant que citoyen du monde », poursuit Virginia Osorio, « et les incite à vouloir agir sur place, là où naît la souffrance. » En plus des nombreuses personnes qui se sont portées volontaires pour être présentes au fil des ans, pendant la pandémie, plus d’une centaine ont vécu une expérience interculturelle virtuelle. Elles ont ainsi pu soutenir des actions telles que la collecte de fonds, l’aide aux écoliers, la préparation d’examens, la pratique de différentes langues et bien plus encore. Antonella, une jeune femme originaire d’Argentine, a fait du bénévolat virtuel au Brésil et se prépare à le faire enfin à titre : « Avant, je ne participais pas à ce genre de choses. Aujourd’hui, si je ne fais rien de concret, je me sens vide. Mon expérience avec la Milonga a fait naître en moi cette nouvelle conscience. »
Janeth Lucía Cárdenas et l’équipe de MilONGa
(assistante sociale, engagée dans Milonga et le projet de communication globale)
Dans l’Incarnation, le regard de Dieu a révélé à Marie que sa petite et fragile humanité servait son plan de salut. L’Avent peut être l’occasion pour nous tous de recommencer à vivre la plus belle des expériences : se sentir regardés par Dieu et se laisser conduire par Lui, comme Marie, pour ensuite affronter chaque jour avec une joie profonde dans le cœur et un chant de louange sur les lèvres.Retour à la vie Un de mes amis, qui s’occupe de la réinsertion d’anciens détenus, avait proposé à notre communauté religieuse d’accueillir l’un d’entre eux pendant quelques mois, presque à la fin de sa peine. Pietro, c’était son nom, s’est avéré être un expert dans l’entretien des encadrements de fenêtres et infatigable dans la réparation de tout ce qui était nécessaire. Une véritable bénédiction pour nous qui, faute de moyens financiers, n’avions même pas le temps de faire certains travaux. Un soir, après le dîner, dans le jardin, Pietro commence à s’ouvrir : « Je suis reconnaissant non seulement de l’hospitalité que j’ai reçue, mais aussi du respect que vous me portez. Les ex-prisonniers sont souvent considérés comme des pestiférés et les gens les tiennent à distance. Pourtant, la réinsertion serait le seul médicament capable de guérir certaines blessures. » Avant de partir, il a laissé une note : « Merci. Maintenant, je peux retourner dans la société parce que je sais que moi aussi j’ai quelque chose à donner. » (F. di O. – Italie) Comme le fils prodigue Lorsqu’un sans-abri appelé A. s’est confié à moi, me disant pourquoi il avait été réduit à un tel état de misère, j’ai cru revoir en lui le fils prodigue de la parabole, aspirant à racheter sa liberté. Lorsque je lui ai demandé de se présenter à sa famille, sa première réaction a été un refus, car il était impossible de leur montrer ce qu’il était devenu. La simple idée de se présenter devant ses frères et sœurs, tous “performants” et à la vie bien remplie, augmentait son humiliation. Et pourtant – lui ai-je rappelé à ce moment-là – ils n’avaient pas cessé de l’aimer, de l’attendre. Il n’a pas répondu et est resté silencieux. A. est réapparu quelques jours plus tard. Cette fois, il a demandé mon aide pour acheter un billet d’avion et rentrer dans son pays. Sans hésiter, je lui ai fourni l’argent nécessaire. Peu de temps après, il m’a dit : « C’est exactement comme tu me l’avais dit. Permettre à mes proches d’éprouver une grande joie en me serrant à nouveau dans leurs bras a été le plus beau cadeau que je pouvais leur faire. Merci de me rappeler pourquoi je suis ici. » (J.G. – Espagne) Par la main À la suite d’un AVC, je me suis retrouvé paralysé du côté gauche. Soudain, ma vie a changé. J’étais également découragé par les dérangements que je causais à la petite entreprise que je venais de lancer, à ma famille et à mes enfants en pleine adolescence. J’ai dû m’entraîner pendant longtemps pour accepter un nouveau mode de vie. Cependant, alors que le monde s’effondrait, j’ai vu s’ouvrir des dimensions que j’avais négligées et mal appréciées auparavant : la vie de foi. Je n’avais pas prié depuis des années. Ayant reconnu ma fragilité, j’ai spontanément recommencé à prier, non pas avec des mots appris au catéchisme, mais dans le dialogue. J’ai réappris à converser avec Dieu. Pendant ce temps, le traitement a continué. À un certain moment, à ma grande surprise, j’ai récupéré toutes mes fonctions motrices. Maintenant que je suis en convalescence, je peux dire que l’amour de Dieu a voulu me plonger pleinement dans la vie et non superficiellement. Il m’a pris par la main et je me suis accroché à Lui. C’est ce que j’ai fait. (D.A. – Argentine)
Publié sous la direction de Maria Grazia Berretta
(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VII, n°4, novembre-décembre 2021)
En ce temps de Noël, la Parole de Vie de décembre 2021 nous invite à vivre les paroles dédiées à Marie : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur » (Lc 1,45). Le texte qui suit est dédié aussi à la Mère de Dieu ; Chiara Lubich nous y invite à avoir, comme Marie, une totale disponibilité pour croire et mettre en pratique ce que le Seigneur a annoncé. En Marie, il existe un lien étroit entre foi et maternité, fruit de l’écoute de la Parole. Et Luc suggère ici quelque chose qui nous regarde également. Plus loin dans l’Évangile, Jésus dit : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique» (Lc 8,21) En anticipant presque ces paroles, Élisabeth, poussée par l’Esprit Saint, nous annonce que tout disciple peut devenir la ‘’mère’’ du Seigneur, à condition qu’il croie en la Parole de Dieu et qu’il la vive. […] Après Jésus, Marie est celle qui a su dire ‘’oui’’ à Dieu le plus parfaitement. Là réside l’essentiel de sa sainteté et de sa grandeur. Et si Jésus est le Verbe, la Parole incarnée, Marie, par sa foi en la Parole, est Parole vécue, tout en restant une créature comme nous, semblable à nous. Le rôle de Marie en tant que mère de Dieu est admirable et grandiose. Mais Dieu n’appelle pas seulement la Vierge à engendrer le Christ en elle. Même si c’est d’une manière différente, chaque chrétien a le même devoir : celui d’incarner le Christ, jusqu’à redire comme saint Paul : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est Christ qui vit en moi » (Ga 2,20). Mais comment réaliser cela ? En prenant vis-à-vis de la Parole de Dieu l’attitude de Marie, celle d’une totale disponibilité. Croire donc, avec Marie, que se réaliseront toutes les promesses contenues dans la Parole du Christ, et affronter, comme elle, si nécessaire, le risque de l’absurde que la Parole comporte quelquefois. Celui qui croit à la Parole voit s’accomplir des choses grandes ou petites, mais toujours merveilleuses.
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, in Parole di Vita, préparé par Fabio Ciardi, Opere di Chiara Lubich, Cittá Nuova, 2017, p. 610-612)
Accueillir l’enfant Jésus depuis la grotte froide de nos cœurs ; donner l’hospitalité à cette Lumière qui n’avait pas trouvé de place ailleurs et qui décida de briller sur nous, faisant toutes choses nouvelles. Igino Giordani, en quelques mots, nous parle de Noël. Jésus est né dans une étable, pour nous montrer qu’il peut aussi naître dans notre cœur, qui n’est pas un lieu différent. Et quand il naît dans notre cœur, comme dans la grotte, les anges se lèvent pour chanter, la lumière resplendit dans la nuit et la paix pleut sur la terre. Jésus, avec son Noël, a déclenché une Révolution : il a sorti l’homme des étables et l’a élevé jusqu’aux étoiles. Esclave du plus fort, il en a fait son frère, son égal. On ne peut tout réduire à des chansonnettes et à des bougies. On ne se moque pas de Dieu. Notre Père qui est aux cieux réclame notre pain sur terre. C’est clair : l’action de ceux qui veulent nous faire redevenir des esclaves se poursuit ; reprendre notre liberté. Et ce, avec des pressions de diverses natures (…). Nous renonçons à la liberté et nous renonçons à la charité : ainsi, nous vivons selon la chair et, au lieu d’être les serviteurs volontaires de notre frère, nous devenons ceux qui l’exploite. En revanche, telle est la loi, telle est la justice : traite ton frère comme tu me traites. Service réciproque, où justice et charité ne font qu’un. C’est Dieu qui vit en nous : le Verbe – la Raison – qui s’incarne parmi nous, et fait fleurir sur les étables les étoiles.
La Présidente du mouvement des Focolari a rencontré les Gen, les jeunes du mouvement, et présente à tous ses vœux pour les prochaines festivités. https://www.youtube.com/watch?v=5_cwCwmr-Lc
Lorna Gold, présidente du mouvement Laudato Si’, et Martin Palmer, fondateur et président de Faith Invest, expliquent comment les grandes religions du monde peuvent être un moteur pour la société civile en matière de changement climatique. Pendant la conférence de la COP26, les chefs religieux présents ont pris part à divers événements qui étaient des occasions de compréhension mutuelle et de dialogue. Parmi ceux-ci, un événement organisé à la mosquée et un autre organisé par le mouvement des Focolari. Martin Palmer (Angleterre) a passé toute sa vie professionnelle à s’engager auprès des principales religions du monde sur les questions environnementales. Tout a commencé en 1986, lorsque le prince Philip (le duc d’Édimbourg) – qui était le président international du Fonds mondial pour la nature (WWF) – lui a demandé de réunir les représentants de cinq des principales religions du monde afin d’examiner la manière dont ces religions comprennent leur place dans la nature. Ils ont créé un programme complet visant à amener les religions à travailler avec les principaux groupes environnementaux, les Nations unies, la Banque mondiale et d’autres organismes. Lorna Gold est vice-présidente du Global Catholic Climate Movement et présidente du Mouvement Laudato Si’. Elle coordonne leur travail sur l’action climatique au sein des communautés de foi et a mené le travail pour que l’Église catholique en Irlande et dans le monde entier se désinvestisse des combustibles fossiles. Lors de nos entretiens, nous avons abordé de nombreux sujets concernant la COP26, la crise climatique et la situation actuelle… Bien entendu, il n’a pas été possible de tout inclure dans le service diffusé lors de la Téléconférence. Par exemple, Martin Palmer a parlé de la période particulière que nous traversons en disant : « Je pense que nous sommes à l’aube d’un grand changement. Au lieu d’attendre que les gouvernements donnent l’exemple, c’est la société civile, les jeunes et les moins jeunes qui le font. Je travaille sur ce sujet depuis 40 ans. Je pense à l’essor des organisations de femmes qui n’existaient tout simplement pas en 1997. Je pense à l’ensemble du rôle des populations autochtones, des communautés religieuses, des ONG et du monde de l’éducation. Je vois que nous sommes maintenant à un tournant. Il y a encore beaucoup de gens qui pensent que si nous protestons, nous pouvons influencer les gouvernements … Je dois dire que je n’y crois pas ». « Les croyants rencontrent le monde financier, le monde de l’éducation et ils disent : comment pouvons-nous créer des partenariats ? Là où nous avons de l’argent, nous pouvons exercer une influence. Nous avons les structures. Nous avons les moyens de générer le changement… ». Ensuite, nous avons eu un échange très intéressant avec Lorna Gold sur ce qu’elle a appelé « l’anxiété climatique », où elle a déclaré : « Je pense que c’est quelque chose auquel nous allons tous être confrontés à un degré ou à un autre, parce qu’une fois que tu acceptes qu’il y a une crise climatique et que tout ne sera plus aussi rose à l’avenir – comme nous l’aurions peut-être voulu – la perspective d’un monde uni est assez éloignée si le changement climatique ne peut être résolu… ». « (…) J’essaie de gérer cette anxiété. L’un des moyens est de passer du temps dans la nature. La nature est une grande guérisseuse. Être en plein air, méditer dans la nature, trouver Dieu dans la création. Cela te fait comprendre que la nature est assez résistante. Nous la voyons se régénérer tout autour de nous ». « Je crois vraiment que le moment que nous vivons est une crise, mais il peut aussi être un kairos. Un kairos, comme le dit le pape François, est une occasion, un moment, un instant opportun pour repenser, pour se convertir, pour subir cette profonde conversion écologique et commencer à avancer dans une direction différente ». https://www.youtube.com/watch?v=cX6R-InbSb8
Dans ce passage, Chiara Lubich nous invite à partager avec le prochain, lui donnant ce qui lui manque pour avoir une vie digne. C’est la meilleure façon de nous préparer à Noël, que nous fêterons dans quelques jours. […] La conversion du cœur, demandée pour aller à la rencontre de Jésus, ne consiste pas en belles paroles ni en élans sentimentaux. Elle consiste à faire la volonté de Dieu et surtout à aimer notre prochain, à être concrètement solidaire avec lui, à partager avec lui nos biens, lorsqu’il manque du nécessaire : nourriture, vêtements, logement, assistance, etc. C’est ce que Jésus enseignera plus tard. Car la vie chrétienne ne demande pas principalement de faire de longues prières ni des pénitences exténuantes ; elle n’exige pas non plus de changer de métier — à moins que celui-ci ne soit mauvais en soi — mais elle demande de vivre, dans l’activité ou dans l’état de vie qui est le nôtre, l’amour du prochain. « Si quelqu’un a deux tuniques, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; si quelqu’un a de quoi manger, qu’il fasse de même. » […] Nous sommes dans le mois où l’on célèbre la fête de Noël. Noël, pour l’Église, n’est pas la simple commémoration d’un événement du passé. C’est la célébration d’un mystère toujours présent, toujours actuel : la naissance de Jésus en nous et au milieu de nous. Comment alors nous préparer à Noël ? Comment faire en sorte que Jésus naisse ou renaisse en nous et parmi nous ? En aimant concrètement. Soyons attentifs à ce que notre amour du prochain ne s’arrête pas aux déclarations ou aux sentiments, mais qu’il passe toujours à l’action, aux réalisations, petites ou grandes.
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, in Parole di Vita, préparé par Fabio Ciardi, Opere di Chiara Lubich, Cittá Nuova, 2017, p. 422-423)
Le 6 novembre 2021 a été inauguré le cycle de leçons du nouveau cours de l’Université Populaire Mariale (UPM) du mouvement des Focolari, qui s’intitule cette année « Là où l’homme est seul avec Dieu : la conscience »2. Catherine Belzung, neuroscientifique, et Emanuele Pili, conférencier, sont les intervenants de la deuxième leçon et répondent à quelques questions.« La conscience est le noyau plus secret et le sanctuaire de l’homme, là où il est seul avec Dieu dont la voix résonne dans l’intimité ». Ces mots, que l’on trouve dans la Constitution pastorale Gaudium et Spes, inspirent le titre du nouveau cours de l’UPM (Université Mariale) des Focolari pour l’année académique 2021-2022 : « Là où l’homme est seul avec Dieu : la conscience ». Un espace « saint » est celui de la conscience morale, comme l’a expliqué Renata Simon, coresponsable de l’aspect sagesse et étude du mouvement des Focolari lors de la première rencontre de ce parcours le 6 novembre 2021 : « La conscience n’enferme pas l’homme dans une solitude impénétrable, comme dans une cellule isolée, mais l’ouvre à l’appel de Dieu ». Analyser le thème dans ses différentes déclinaisons et dans le contexte de la spiritualité de l’unité, réfléchir à la capacité d’agir selon la responsabilité de chacun d’entrer en dialogue avec soi-même et avec cette voix, sont quelques-uns des objectifs que ce cours vise à atteindre. Un grand défi, surtout dans le monde actuel, comme l’expliquent Cahterine Belzung, neuroscientifique et professeur au département « Imagerie et Cerveau » de l’Université François Rabelais de Tours (France) et Emanuele Pili, professeur adjoint au département de théologie, philosophie et sciences humaines de l’Institut universitaire Sophia. Tous deux interviendront lors de la deuxième réunion prévue le 18 décembre 2021 sur le thème : La conscience dans un monde pluriel, différentes perspectives. La conférence traitera des aspects psychologiques en relation avec la conscience morale, introduisant d’une certaine manière la question de la liberté et de ses éventuels conditionnements, sujet de réflexion lors de la troisième rencontre. « Chacun d’entre nous doit choisir en fonction des valeurs et nous trouvons cela dans diverses perspectives disciplinaires », explique Catherine Belzung. Ce qui varie souvent, ce sont les concepts et le langage utilisés. Dans les neurosciences, on parle de « mécanismes de prise de décision », dans d’autres domaines on parle de « conscience morale ». Il faut construire un dialogue pour comprendre si les différents mots utilisés correspondent à un concept commun. Sommes-nous conditionnés neurologiquement dans nos actions ou sommes-nous libres ? « Nous sommes des personnes totalement libres – affirme Catherine Belzung. Certaines recherches ont été mal interprétées et identifient l’homme comme une marionnette aux mains de son matériel génétique, son cerveau. En réalité, nous ne sommes pas déterminés par notre biologie. Comprendre ce qui fait obstacle à l’écoute de soi et à la voix de Dieu dans une réalité bruyante comme celle que nous habitons semble être la vraie question. « L’époque dans laquelle nous vivons », explique Emanuele Pili, « est si bruyante et frénétique que, parfois, un manteau étouffant se crée autour de nos désirs les plus intimes et les plus authentiques ». L’omniprésence de la technologie modifie le processus même de formation de l’identité personnelle. Par conséquent, le défi d’écouter notre moi intérieur est réel et n’est pas simple à relever ». Comment sortir de cette impasse ? « Il s’agit, je crois, de trouver un moyen de percer le voile qui tend à obstruer la possibilité de rentrer en soi », poursuit Emanuele Pili. – Je pense que l’essentiel passe par la redécouverte, aidée aussi par l’expérience de la pandémie, des relations vraies et simples vécues dans leur dimension corporelle et émotionnelle, capables de laisser de côté la superficialité et la médiocrité. (…) La redécouverte de l’intériorité et du désir qui l’anime est le jeu sérieux et non sérieux de la normalité de la vie. Peut-être, aujourd’hui, percer le voile qui ne nous permet pas d’accéder à l’intériorité passe aussi et surtout par le fait de savoir écouter ce cri, parfois silencieux ou étouffé, dont les plus jeunes, par exemple, sont, pour le meilleur et pour le pire, le témoignage le plus vivant et le plus efficace ».
Le voyage du groupe international Gen Rosso sur la route des Balkans, où des milliers de migrants vivent dans des situations dramatiques en essayant de rejoindre l’Europe en quête d’un avenir meilleur. Cette expérience est également le point de départ de leur prochain concert de Noël intitulé “Refugee”, qui sera diffusé gratuitement en streaming. « Nous sommes fatigués, très fatigués de vivre dans ces conditions, mais aujourd’hui nous avons trouvé et expérimenté la joie ». C’est ce qu’a dit Mariam, visiblement émue, en remerciant le groupe international du Gen Rosso dans le camp de réfugiés en Bosnie, après une journée passée ensemble. Mariam est iranienne et, avec d’autres migrants, elle vit actuellement dans le camp de réfugiés parce qu’elle cherche un avenir meilleur, où il n’y a pas de guerre, de haine et de persécution. Des milliers de réfugiés comme elle sont bloqués dans le froid et le gel sur la « route des Balkans », dans l’espoir d’ atteindre l’ Europe. Le Gen Rosso s’est rendu en Bosnie en octobre 2021 pour apporter un peu de soulagement et d’espoir à ces migrants, notamment par l’art, la musique et la danse. Un camp de réfugiés géré par le ‘Jesuit Refugee Service’, Service jésuite des réfugiés (JRS), qui fournit un logement et une aide essentielle aux demandeurs d’asile et aux migrants qui tentent de traverser la frontière croate. « Nous n’avions aucune idée de ce que nous allions rencontrer ni de qui nous allions rencontrer », expliquent les membres du groupe, « mais nous avions le désir de faire en sorte que ces personnes contraintes à une pérégrination douloureuse de plusieurs années, ressentent la fraternité ». Les migrants ont besoin non seulement de nourriture et de vêtements, mais aussi de moments d’accueil et de sérénité. Au début, « nous nous sommes retrouvés sous le regard interrogateur et quelque peu méfiant de familles qui gardaient leurs distances. Ce n’était pas facile de commencer avec des personnes de cultures et de traditions différentes, habituées à l’indifférence, voire à l’ hostilité, de tant de personnes », explique le groupe. Ce sont les enfants qui ont brisé la glace initiale. Encouragés, ils se sont approchés pour essayer de jouer avec le tambour brésilien d’ Ygor du Gen Rosso. Lentement, tout le monde a surmonté sa méfiance. « Qui sait ce que ces enfants ont vécu et ce qu’ils portent dans leur cœur – raconte Michele – chanteur du groupe. Une belle atmosphère s’est immédiatement instaurée. Le fait que les enfants soient là, avec leur immédiateté et leur simplicité, a beaucoup aidé ». Et c’est ainsi que les premiers dialogues ont commencé. Comment t’appelles-tu ? D’où viens – tu? Et la méfiance a commencé à faire place à la confiance. « Nous avions prévu de nous séparer en petits groupes – racontent les musiciens – mais nous avons réalisé qu’ils voulaient tous rester ensemble et, après si longtemps, faire la fête, avec des chants et des danses populaires, selon leurs propres traditions. Certaines mamans, pour nous montrer une danse typique, nous ont laissé leurs bébés dans les bras avec la confiance que l’on accorde aux frères ». Un réfugié blessé à la jambe « s’est accroché à mon tambour – raconte Helânio – ses yeux brillaient, c’était presque sa seule façon de s’exprimer. J’ai été heureux de lui donner cette opportunité ». « Une femme a demandé si elle pouvait danser – raconte Raymund, danseur -. Elle a senti que quelqu’ un l’appréciait. J’ai compris ce que cela signifie d’aller à leur rencontre à travers la musique, qui peut reconstruire l’âme des personnes, et il était évident dans leurs yeux brillants qu’ils étaient heureux ».
Une expérience indélébile qui a également inspiré le prochain concert de Noël, que le Gen Rosso aintitulé “Refugee”. Il aura lieu le 18 décembre 2021, à 21h00 (UTC+1), à l’auditorium de Loppiano – vous pouvez acheter des billets ici ou à l’extérieur de l’auditorium – et sera diffusé gratuitement sur la plateforme web publica.la. Une soirée dédiée en particulier à tous ceux qui se trouvent en ce moment dans des situations de souffrance et d’inconfort, avec le désir d’apporter soulagement, paix et espérance.
Après avoir été visitée par la puissance du Très-Haut, Marie se précipite chez sa cousine Elisabeth avec un cœur en fête. C’est le premier geste missionnaire que fait la Mère de Dieu après avoir dit son “oui”, en allant à la rencontre de l’autre pour annoncer la bonne nouvelle. Noël est le moment où nous pouvons nous aussi apporter avec générosité cette annonce au monde.Comme une flaque d’eau Dans la famille, au nom de la liberté, les enfants avaient perdu toute mesure et tout respect. Un jour, pour ne pas mal réagir et retrouver mon calme, je suis allée me promener et, comme je le fais souvent, j’ai commencé à prier le chapelet. J’ai pensé alors à Marie. Elle avait été épouse et mère. Elle avait silencieusement tout gardé dans son cœur, même sa douleur. Bien que je ressente un mélange de négativité, la prière et la réflexion m’ont donné la paix et la force d’essayer de ramener cette sérénité à la maison. Soudain, alors que je marchais, j’ai vu une flaque d’eau dans laquelle le ciel se reflétait. Je me sentais un peu comme ça : une flaque d’eau qui peut refléter le ciel. C’était suffisant pour recommencer avec une nouvelle joie. (F.A. – Albanie) Ensemble J’avais prévu avec mon mari qu’il resterait à la maison après le travail pour tenir compagnie à notre fils John, atteint du syndrome de Down, afin que je puisse assister à une réunion paroissiale à laquelle je tenais. Ces derniers temps, cependant, ce va – et – vient des responsabilités parentales par rapport à John se produisait un peu trop souvent, et j’avais remarqué des réactions négatives qui me semblaient injustifiées chez le garçon. Après réflexion, j’ai décidé de renoncer à la réunion pour être avec lui. Lorsqu’il a appris que nous allions rester tous les trois à la maison, son attitude défiante a disparu. Pendant que je préparais le dîner, il s’est approché de moi et m’a dit : « Je suis désolé de ne pas avoir été poli, Maman. Recommençons ». Il faisait référence à quelque chose qu’il avait fait la veille et voulait dire « recommençons à nous aimer ». J’étais heureux qu’il se soit souvenu de ce moment où il avait été grossier. Mon mari était également présent et l’harmonie familiale a été rétablie. Nous avons passé une merveilleuse soirée. Quand John s’est couché, il était visiblement heureux. (R.S. – USA) A l’hôpital Hier matin, à l’hôpital où je fais du bénévolat, je suis allé accueillir un patient plutôt âgé. Lorsque je lui ai demandé s’il souhaitait recevoir l’Eucharistie, il a souri et secoué la tête : « Cela fait longtemps que je n’ai pas communié… ». Je lui ai alors proposé : « Voulez-vous au moins dire une prière ? » Il a répondu : « Oui, mais vous devez m’aider, car je ne me souviens pas comment faire ». J’ai commencé et, parole après parole, il m’a suivi. A la fin de la prière, il a conclu en souriant : « Je me suis ému ». Et dire qu’à première vue, je l’aurais décrit comme une personne plutôt dure. Je l’ai salué d’une caresse. (Umberto – Italie)
Depuis plus de 25 ans, John et Julia Mundell travaillent dans la protection de l’environnement. Leur entreprise, Mundell and Associates, est née à Indianapolis dans le but de réparer les dommages environnementaux et de résoudre les problèmes causés par les déchets toxiques. Aujourd’hui, leur action est connue dans tous les États-Unis et dans plusieurs pays. Travailler à la préservation de la terre est pour eux une vocation, un moyen de construire l’unité et de préserver notre maison commune au bénéfice des prochaines générations. https://vimeo.com/651033296
Après l’Assemblée Générale du mouvement des Focolari au début de l’année 2021, l’École Abbà (Centre d’études du mouvement des Focolari) a redémarré avec une nouvelle configuration. Pour en savoir plus, nous avons interviewé son directeur, Mgr Piero Coda, ancien doyen de l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano (Italie), récemment nommé par le pape François Secrétaire Général de la Commission Théologique Internationale.Vous étiez dans le premier groupe convoqué par Chiara Lubich pour former l’École Abba : quels sont les objectifs de ce groupe d’étude ? Quelle a été votre expérience intellectuelle et spirituelle au contact de la pensée et de la vie de Chiara Lubich ? C’est assurément une grâce particulière qui m’a conduit à participer en 1989 au lancement de ce projet, avec Monseigneur Klaus Hemmerle, avant l’ouverture officielle de l’École Abba l’année suivante, en 1990. L’objectif que Chiara Lubich a confié dès le début à ce Centre d’études original était d’étudier et de dégager les implications théologiques, culturelles et sociales du charisme de l’unité. Mais avant tout, il s’agissait de faire une expérience vécue et partagée de l’Évangile de Jésus dans la lumière qui découle du charisme. À tel point que l’une des dernières instructions que Chiara a données à l’école Abba en 2004 était : « Soyez un cénacle de sainteté ! C’est le don et la mission de l’École Abba : apprendre à habiter avec sa vie, et donc aussi avec ses pensées, ce lieu où nous introduit la présence de Jésus ressuscité au milieu des siens, ce lieu qui est la vie de Dieu, le sein du Père. Cette vie – nous enseigne Chiara, conformément à l’Évangile et à la foi de l’Église – est la vie même de la Très Sainte Trinité, non seulement au ciel, mais au milieu de nous : “… sur la terre comme au ciel “. » Pour moi, ce fut et c’est toujours, une expérience unique. Je pourrais la décrire avec les mots de la première lettre de Jean : « Mes yeux ont vu, mes mains ont touché, mes oreilles ont entendu … la Parole de vie » : les sens de mon âme se sont éveillés et ont expérimenté la lumière de Jésus abandonné et ressuscité avec laquelle regarder la réalité d’une manière nouvelle. Ainsi, plus qu’auparavant, la théologie est devenue pour moi une réalité vitale et passionnante. Par ailleurs, comme des experts de toutes les disciplines participent à l’École Abbà, tous attentifs à vivre l’unité, y compris dans la communion de pensée, l’horizon de l’inter- et de la transdisciplinarité s’est ouvert, mettant à jour la racine et du but commun de toutes les formes de connaissance, désormais concrètement appelées à dialoguer entre elles. La théologie que je pratique a été extraordinairement enrichie par ce dialogue qui se situe non seulement au niveau interpersonnel mais aussi interdisciplinaire. L’École Abba a récemment connu un nouveau développement, et vous en êtes devenu le directeur en mars 2021. Pouvez-vous nous dire en quoi consiste ce développement ? L’École Abbà a maintenant plus de 30 ans et s’est développée et enrichie au cours de cette période. Près de 50 personnes ont rejoint cette École à différents moments : jusqu’en 2004 la présence de Chiara a été constante et très précieuse. Puis, des groupes de disciplines diverses sont nés autour de ses membres : psychologie, sociologie, politique, économie, sciences naturelles, art, dialogue… actuellement plus de 300 personnes dans le monde. À la suite de l’Assemblée Générale de l’Œuvre de Marie et comme fruit de tout un parcours de discernement communautaire, on a constaté que ces dernières années la “fleur” de l’École Abba s’est déployée en “quatre pétales” : on a donc cherché à leur donner une configuration qui permette tout à la fois leur unité et leur distinction, de manière à reconnaître et favoriser ce développement au service de la mission de l’Œuvre de Marie. Le premier “pétale” est composé de ceux (une quinzaine de personnes) qui sont appelés à poursuivre l’étude spécifique de la signification charismatique et culturelle de l’événement de 1949 qui fut une expression particulière du charisme de l’unité dans l’expérience vécue par Chiara, Foco (Igino Giordani), par ses premières compagnes et ses premiers compagnons et ensuite, progressivement, par tous ceux qui vivent ce charisme. De cette période de grâce nous conservons un précieux témoignage écrit par Chiara elle-même. Le deuxième “pétale” s’engage à transmettre ce patrimoine de lumière et de doctrine aux nouvelles générations : c’est un groupe de 27 jeunes chercheurs compétents dans différentes disciplines et provenant du monde entier. Le troisième “pétale” réunit ceux qui ont fait partie de l’École Abba jusqu’à présent et qui continuent à en faire partie (un bon groupe de 29 personnes), en vue de réaliser des projets de recherche inspirés par le charisme et au service de l’Œuvre, sur la base de leurs compétences et expériences respectives. Enfin, le quatrième “pétale” est celui des groupes spécialisés dans une discipline et porteurs d’une vocation internationale. Quels projets avez-vous en tête pour l’avenir ? Nous mettons des projets sur la table pour discerner ensemble ce qu’il faut faire et comment le faire. Certaines choses intéressantes apparaissent déjà. La première est de donner forme à un “lexique” de la vie de l’unité : une sorte de vademecum dans lequel les idées-forces issues du charisme de l’unité sont présentées de manière universelle et enrichies à la lumière de tous les progrès réalisés jusqu’à présent. Une deuxième chose est d’offrir une contribution, à partir de la spécificité du charisme, au parcours synodal de l’Église que le pape François vient de lancer. Nous pensons, en effet, qu’il y a là quelque chose d’important : car Chiara, en 1949, dit que l’“Âme”, – ce nouveau sujet, tout à la fois personnel et communautaire, qui naît du pacte de l’unité – se présente avec “les caractéristiques de l’Église”, est accueilli dans le sein de la Trinité et constitue un “groupe” en marche. Synode est en effet le nom de l’Église qui marche aux côtés de tous, à commencer par les plus pauvres et les plus délaissés et avec tous ceux en qui nous reconnaissons le visage et le cri de Jésus abandonné. Il y a ensuite le grand thème anthropologique qui interpelle notre époque : en particulier, les relations entre les personnes, entre l’homme et la femme et entre les différentes cultures. Et enfin, les relations entre les religions : un signe des temps et un objectif propre au charisme de l’unité. Un membre des Focolari pourrait demander: comment puis-je participer à l’École Abba ? Comme l’a dit Chiara, le Mouvement est né comme une école. Dans l’École Abba, et donc dans l’Œuvre, il s’agit de se mettre à l’école décisive que Dieu a fait vivre à Chiara, Foco, aux premières focolarine, aux premiers focolarini, surtout en 1949. L’engagement, par conséquent, est que l’École Abba ne doit pas être un édifice inaccessible, mais équipé de nombreuses portes et fenêtres, afin que chacun puisse y participer. Je pense, par exemple, à la petite expérience que nous vivons à Loppiano pour offrir quelques éclairages afin que chacun puisse participer à cette lumière. C’est un fait extrêmement positif parce que, lorsqu’elle atteint les personnes dans leurs différentes situations, dans leurs différentes compétences, dans leurs différentes sensibilités, cette lumière suscite joie et créativité. L’École Abba n’est pas une réalité à sens unique qui ne partirait que de la lumière qu’elle a reçue. Non ! Sa lumière va et vient, enrichie par l’expérience, les questions, les solutions que la vie du peuple de Chiara acquiert et offre. C’est donc une dynamique vertueuse, qui doit être de mieux en mieux activée et promue.
Chaque année, pendant la période de préparation de Noël, cette même invitation nous est adressée : préparez le chemin du Seigneur. (cf. Is. 40, 3). Depuis toujours Dieu a manifesté son désir de se tenir parmi ses enfants, Il vient « habiter parmi nous ». Chiara Lubich, dans cet extrait, nous suggère comment nous pouvons nous préparer à sa venue, comment ouvrir notre cœur à Jésus qui naît. Que de fois nous désirerions nous aussi rencontrer Jésus, qu’il chemine à nos côtés, que sa lumière nous éclaire ! Afin qu’il entre dans notre vie, éliminons ce qui lui fait obstacle. Il ne s’agit plus là de route à niveler, mais de cœur à lui ouvrir. Quelles barrières ferment notre cœur ? Jésus en énumère quelques-unes : « intentions mauvaises, inconduite, vols, meurtres, adultères, cupidité, méchanceté, fraudes, débauche, envie, diffamation, orgueil, démesure… » (Mc 7, 21-22). Il s’agit parfois de rancœurs à l’égard de parents ou de connaissances, de préjugés raciaux, d’indifférence devant les besoins de ceux qui nous sont proches, de manques d’attention et d’amour en famille… Concrètement, comment lui préparer la route ? En lui demandant pardon chaque fois que nous prenons conscience d’avoir dressé une barrière qui nous empêche d’entrer en communion avec lui. Par cet acte sincère d’humilité et de vérité, nous nous présentons devant lui tels que nous sommes, en lui montrant notre fragilité, nos erreurs, nos péchés. Nous lui déclarons notre confiance et nous reconnaissons son amour de Père, « miséricordieux et bienveillant » (Cf. Ps 103, 8). Nous exprimons notre désir de corriger nos points faibles et de repartir du bon pied. Chacun de nous trouvera le meilleur moment pour s’arrêter, considérer la journée écoulée et demander pardon : peut-être le soir, avant de s’endormir. Une autre possibilité de demande de pardon pour nos péchés nous est proposée au début de toute célébration eucharistique : vivons-la avec davantage de conscience et d’intensité avec toute la communauté. Enfin recourons à la confession personnelle où Dieu nous donne son pardon. Cela peut énormément nous aider. Nous y rencontrons le Seigneur à qui nous pouvons confier toutes nos fautes. Nous en repartons sauvés, certains d’être renouvelés et tout joyeux de nous sentir à nouveau véritables enfants de Dieu. Par son pardon, Dieu lui-même enlève tout obstacle, « aplanit le chemin » et rétablit un rapport d’amour avec chacun de nous.
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, in Parole di Vita, préparé par Fabio Ciardi, Opere di Chiara Lubich, Cittá Nuova, 2017, p. 766-768)
Le 8 octobre 2021, la phase diocésaine du procès de béatification d’Alberto Michelotti et de Carlo Grisolia a pris fin à Gênes (Italie). Leur histoire est celle d’un itinéraire commun, d’une véritable amitié capable de tout surmonter. Comment “devenir saints ensemble” ? Ce n’est pas facile. Cela prend du temps et, surtout, il est nécessaire de marcher dans la même direction, de regarder vers la même source lumineuse. C’est l’histoire d’Alberto Michelotti (Gênes 1958 – Monte Argentera 1980) et de Carlo Grisolia (1960 Bologne – Gênes 1980), deux jeunes de Gênes (Italie) très différents l’un de l’autre à certains égards, mais liés par une solide amitié et un seul désir : mettre Dieu au centre de leur vie. L’idéal et le charisme du mouvement des Focolari les ont fortement attirés et unis dans une relation de véritable partage et de fraternité. Tous deux sont décédés en 1980, à 40 jours d’intervalle, Alberto lors d’une ascension en montagne, Carlo des suites d’une tumeur. Deux amis et un seul procès de canonisation, ouvert en 2005 par le Cardinal Tarcisio Bertone, Archevêque de Gênes. La phase diocésaine du procès s’est achevée le 8 octobre dernier. Mais qui sont vraiment ces deux jeunes ? Alberto a l’étoffe d’un leader, d’un battant, mais son leadership repose sur un “service” qui le rapproche toujours plus de son prochain, en particulier des plus démunis et des jeunes. Né et vivant avec sa famille dans la banlieue de Gênes, il fréquente la paroisse de San Sebastiano avec ses parents. Il prend une part active à la vie paroissiale et, après un premier engagement dans l’Action catholique, grâce à un prêtre, Mario Terrile, il se familiarise avec la spiritualité de Chiara Lubich, qui le bouleverse. C’est au cours de la Mariapolis de 1977, une rencontre du mouvement des Focolari, qu’Alberto reçoit une grâce qui va changer sa vie pour toujours : ” Dieu Amour “. La même année, il rejoint les Gen (Génération Nouvelle), la branche des jeunes du Mouvement, et c’est là qu’il rencontre Carlo avec qui il fait l’expérience d’une profonde unité qui leur permet de dépasser leurs différences de caractère. Carlo, contrairement à Alberto, est un garçon plus porté à l’intériorité et poète à ses heures. Il étudie l’agriculture et aime lire, jouer de la guitare et écrire des chansons. C’est un rêveur, un idéaliste, rien à voir avec la grande passion d’Alberto pour la montagne et sa rigueur mathématique de futur ingénieur. Et pourtant une grande aspiration les unit : leur désir de porter aux autres l’idéal évangélique du monde uni dans la joie et l’enthousiasme et, surtout, de toujours mettre en pratique le message de Jésus « Là où deux ou plusieurs sont unis en mon nom, je suis au milieu d’eux. » (Mt 18, 15-20). Au contact du mouvement des Focolari, qu’il connaissait depuis son enfance grâce à ses parents, Carlo a cultivé l’art de “devenir saints ensemble”, une invitation lancée par Chiara dans l’un de ses messages : voilà qui est devenu pour lui un objectif prioritaire, surtout après son déménagement à Gênes à cause du travail de son père. Vir, “homme vrai, homme fort” n’est pas seulement le nom que lui donne la fondatrice du mouvement des Focolari, mais il devient au fil du temps un programme de vie pour Carlo qui puise sa force en Jésus, la seule source d’énergie possible, comme il l’écrit dans une de ses chansons : « Et respire dans l’air l’amour que te donne ce nouveau soleil qui se lève sur toi ». L’amitié entre ces deux jeunes a duré trois ans, et pourtant ils semblaient avoir la maturité de personnes avisées et fortes d’une longue expérience, ce qui caractérise en général la sagesse des anciens. Dans leur quête d’un Amour authentique, ils découvrent la pureté comme moyen d’atteindre la vraie liberté ensemble et de partager cet idéal avec leurs amis : leurs pensées, profondes, s’entrecroisent en forme de motifs aux couleurs variées sur des feuilles de papier, les messages whatsapp d’autrefois. Alberto écrit à Carlo le jour de son dix-neuvième anniversaire : « Ce sera probablement une année de service militaire pour toi – peut-être de nouvelles difficultés, de nouvelles joies – Un peu comme la journée d’aujourd’hui, qui a commencé par un temps merveilleux et qui, à 16 heures, s’est assombrie comme en hiver (…) Mais nous savons que derrière ces nuages, il y a le soleil. » Alberto et Carlo ont cultivé cet amour réciproque qui leur a permis d’accueillir les joies et les peurs, les luttes et les conquêtes : confiants dans l’Amour qui peut tout faire, ils étaient disposés à vivre les paroles de l’Évangile : « Personne n’a de plus grand amour que celui-ci : donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13). Alberto a perdu la vie dans les montagnes de Cuneo, le 18 août 1980, à la suite d’une chute en escaladant un ravin gelé dans les Alpes maritimes. Carlo n’a pas pu assister à ses funérailles. Le 16 août, il revient de la caserne pour des tests après une série d’évanouissements et de paralysies des membres. Au bout de quelques heures, et après avoir consulté un médecin qui n’a pas caché la gravité de son état, il est hospitalisé. Il s’agit d’une néoplasie. On lui fait part de la mort d’Alberto, mais ses jours sont comptés et il doit se rendre de toute urgence à l’hôpital. 40 jours sépareront les deux amis avant qu’ils ne se retrouvent, unis pour toujours. Au cours des derniers jours qu’il a passés à l’hôpital, Carlo, bien que très affaibli, a salué tout le monde avec un grand sourire : « Je sais où je vais – a-t-il dit à une infirmière – je vais rejoindre un de mes amis qui est parti il y a quelques jours dans un accident de montagne. » Il sent la forte présence d’Alberto à ses côtés et il est impatient de faire ce “saut en Dieu” dont il parle à sa mère à l’hôpital : une plongée dans l’immensité qui l’a ramené à la maison du Père le 29 septembre 1980. Aujourd’hui, 40 ans plus tard, ce pacte invisible scellé dans l’amitié par Alberto et Carlo est plus fort que jamais et passe par une nouvelle phase. Ce qui est en réalité étonnant, c’est le caractère extraordinaire de l’événement. Dans l’histoire de l’Église, il n’est jamais arrivé que le procès de canonisation de deux personnes distinctes soit mené en même temps et concerne deux amis. Pour qu’Albert et Charles soient d’abord béatifiés et ensuite saints, deux miracles par leur intercession sont nécessaires, mais comme la prière est la même pour tous les deux , ils seront de toute façon “saints ensemble”. C’est la confirmation d’une amitié spirituelle comme chemin possible vers la sainteté. En vivant “sur la terre comme au ciel”, ils ont expérimenté la vraie joie, fruit d’une inspiration prophétique de Chiara : « Je souhaite que vous deveniez des saints, de grands saints, rapidement. Ainsi je suis sûre de vous mettre le bonheur entre les mains. »
Toujours prête, disponible, proche et en même temps capable d’avoir une vision globale. Elle nous a quittés le 5 décembre dernier. Depuis 2014, elle était Conseillère au Centre International du Mouvement des Focolari.
Friederike Koller colle fondatrice du mouvement des Focolari Chiara Lubich
Aujourd’hui, savoir regarder et contenir un horizon qui s’élargit toujours davantage est une qualité nécessaire à ceux qui occupent des postes de direction dans des organisations internationales où se révèle la grande complexité qui caractérise notre époque. Friederike Koller avait cette capacité. Elle nous a quittés le 5 décembre dernier après une maladie foudroyante et une vie intense, passée principalement entre l’Europe et l’Afrique, mais vécue aux côtés de nombreuses personnes en provenance de tous les continents. De 2014 à 2020, en effet, Friederike, focolarine allemande, a été Conseillère au Centre International du Mouvement des Focolari en tant que Déléguée centrale, une responsabilité partagée avec Ángel Bartol ; c’est-à-dire qu’ils ont été les plus proches collaborateurs de la Présidente et du Coprésident du mouvement, chargés d’une responsabilité importante et délicate : travailler au maintien de l’unité des communautés des Focolari dans le monde. Il s’agissait d’une mission qui concernait sur des réalités locales et globales, pour ainsi dire, avec des défis continuels et extrêmement variés, où les diversités culturelles, sociales et politiques exigeaient une vision globale de peuples entiers, sans oublier l’attention à chaque personne. Friederike était médecin de profession et comme le dit Peter Forst, un focolarino allemand – « elle a toujours eu le souci de guérir, jamais d’infliger de nouvelles blessures. Écouter, savoir attendre, se laisser toucher profondément par les situations, se mettre toujours en question, être proche, ne pas fuir les conflits, gagner la confiance : voilà quelques-unes de ses grandes qualités. » L’attention portée à chaque personne et le désir de faire quelque chose de grand caractérisent les choix de Friederike depuis sa plus tendre enfance : à commencer par la musique et la danse qui, explique-t-elle, lui ont permis « d’entrer dans un monde qui ne passe pas, qui a saveur d’éternité. » Mais avec l’adolescence, elle commence à se poser les grandes questions sur le sens de sa vie. Cette recherche l’amène d’abord à s’inscrire à la faculté de philosophie, puis à changer complètement d’orientation : elle choisit la médecine et pense pouvoir ainsi aider beaucoup de personnes et peut-être saisir le “secret” de la vie. Un épisode tragique marque un pas de plus vers la découverte du sens qu’elle cherchait tant : paradoxalement, la mort absurde d’une amie, à la suite d’un grave accident, lui ouvre une porte sur la présence de Dieu en elle et une première conversation avec Lui. « Pour la première fois – raconte-t-elle – ce Dieu qui me semblait n’être qu’un “juge” est devenu vie, beauté et harmonie. » C’est ainsi qu’elle a découvert en Lui la Vérité qu’elle avait tant cherchée. Le premier contact avec la spiritualité des Focolari coïncide pour Friederike avec la découverte d’un Évangile ” possible ” et réalisable. « Ma conception individualiste de la pensée et de l’action – raconte-t-elle – s’est écroulée, et peu à peu j’ai commencé à regarder les personnes qui m’entouraient comme de véritables frères et sœurs, confiante dans l’Amour du Père pour chacun. » La vie est devenue intense et riche : au travail, avec les jeunes, au service des plus pauvres. « Je sentais en moi le désir de me donner pleinement à Dieu ; en même temps, j’avais une peur folle de perdre ma liberté. » C’est à cette époque qu’elle approfondit sa connaissance de Marie, la mère de Jésus : « Un jour, je me suis souvenu de ce “oui” qu’elle avait dit contre tout raisonnement humain, et malgré toutes les peurs qu’elle éprouvait aussi. Cela m’a donné le courage de dire aussi mon “oui”. » Après l’école de formation des focolarines à Loppiano (Italie), elle retourne vivre en Allemagne, d’abord à Cologne, puis à Solingen. Elle exerce la profession de médecin pendant quinze ans, qu’elle définira comme « une école d’humanité, de partage, mais aussi d’humilité et de profond respect devant la vie de tant de personnes aux difficultés inimaginables. »
Friederike avec des jeunes au Nigeria
En 2010, le mouvement des Focolari cherchait une responsable pour le Nigéria, à un moment difficile pour la situation sociale du pays soudainement confronté au terrorisme. Friederike, alors coresponsable des Focolari dans le nord-ouest de l’Allemagne, n’a pas demandé ce service à d’autres, mais elle s’est proposée pour y aller. « Elle aimait vraiment le peuple nigérian – rappellent les focolarine de ce pays – avec ses énormes défis géographiques, ethniques et religieux. Elle a su partager nos difficultés, accompagnant chaque situation jusqu’au bout. Elle nous a épaulées et nous a encouragées à toujours choisir les plus petits. » Elle avait un amour de prédilection pour les laissés-pour-compte, les pauvres, les oubliés, et sa sollicitude envers tous ceux qu’elle rencontrait n’a jamais changé, même lorsqu’elle avait d’importantes responsabilités. Au cours de ces dernières années, tous les 15 jours, elle se rendait comme bénévole à Rome au Centre Astalli, qui accueille des femmes immigrées. Elle préparait le dîner et, si nécessaire, aidait à nettoyer la cuisine. Parfois, un dialogue spontané s’instaurait avec ces femmes, et, dans certains cas, son expérience de médecin a été précieuse. Elle restait éveillée jusqu’à ce que la dernière soit rentrée, souvent tard dans la nuit. Le lendemain matin, elle partait très tôt pour Rocca di Papa, afin de rejoindre directement son bureau au Centre International des Focolari. Tous les 15 jours, de façon discrète et presque incognito, elle se rendait à Rome au Centre Astalli, comme bénévole, offrant accueil et consolation aux femmes immigrées. Elle a également partagé avec simplicité et naturel sa vie de communauté au quotidien. « Elle faisait tout avec beaucoup de soin. Avec elle, il était très difficile d’aimer en premier, on arrivait inévitablement toujours en second… » « Ce fut une grande chance d’apprendre à connaître Friederike – nous confie Conleth Burns, un jeune Irlandais avec qui Friederike a travaillé pour le projet Pathways – elle était toujours disponible, serviable, proche, capable de voir chaque réalité dans une perspective globale. Pour elle, l’unité avait toujours deux dimensions : grande et petite, quotidienne et stratégique, personnelle et sociale. Je pense que la meilleure façon de nous souvenir d’elle est de suivre son exemple et de le vivre pleinement. »
Nous sommes dans le temps liturgique de l’Avent. D’attente donc, de préparation pour Noël. Un temps pour veiller et prier. Mais comment faire ? En cette occasion aussi, nous sommes aidés par les circonstances, par les frères et les sœurs que nous rencontrons tout au long de nos journées : l’amour que nous saurons donner sera notre prière et elle sera agréable au Ciel. « Veillez et priez » (…) ces simples mots renferment le secret qui permet d’affronter aussi bien les événements dramatiques de la vie que les inévitables épreuves quotidiennes. Mais aujourd’hui, dans le rythme frénétique où la vie nous entraîne, comment réussir à ne pas nous laisser séduire par le chant de si nombreuses sirènes ? Et pourtant ces paroles de l’Évangile sont faites pour nous aussi… Jésus ne peut pas nous demander quelque chose que nous ne serions pas en mesure de réaliser, même aujourd’hui. Il ne peut nous exhorter à faire quelque chose sans nous donner aussi le moyen de vivre selon sa parole. Comment rester alors éveillés et sur nos gardes comment être sans cesse recueillis dans la prière ? Peut-être avons-nous cherché à le faire en nous protégeant de tout et de tous. Mais ce n’est pas la bonne route et l’on ne tarde pas à s’apercevoir qu’il faudra un jour ou l’autre, rebrousser chemin. La voie qu’il faut suivre, nous la trouvons aussi bien dans l’Évangile que dans l’expérience humaine. Quand on aime une personne, notre cœur veille sans cesse tandis que nous l’attendons, chaque minute qui passe sans elle, est vécue en fonction d’elle. Celui qui aime est un bon veilleur. Veiller est le propre de l’amour. C’est ainsi qu’agit celui qui aime Jésus. Il fait tout en fonction de Lui, Lui qu’il rencontre à tout moment dans les manifestations simples de sa volonté et qu’il rencontrera solennellement au jour de sa venue. (…) Ce sourire à donner, ce travail à accomplir, cette voiture à conduire, ce repas à préparer, cette activité à organiser, cette larme à verser pour le frère ou la sœur qui souffre, cet instrument à jouer, cet article ou cette lettre à écrire, cet événement joyeux à fêter, ce vêtement à nettoyer… Si nous faisons tout cela par amour, tout, tout peut devenir prière. Pour veiller, pour prier sans cesse, il faut donc être dans l’amour : aimer la volonté de Dieu et chaque prochain qu’il placera à nos côtés. Aujourd’hui j’aimerai. Ainsi je veillerai et je prierai à chaque instant.
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, in Parole di Vita, a cura di Fabio Ciardi, Opere di Chiara Lubich, Cittá Nuova, 2017, pag. 634-636)
« Planter des graines de paix et les voir s’épanouir ». Les paroles de Margaret Karram lors de la table de dialogue « Graines d’espoir contre prophètes de malheur : un partenariat entre Religion et Gouvernement pour une nouvelle politique d’unité méditerranéenne » à Rome MED 2021, organisé par le Ministère italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et de l’ISPI. « Je crois que dans la région méditerranéenne, les politiques gouvernementales devraient créer un environnement politique propice au pluralisme et à l’égalité des citoyens ». C’est par ces paroles que Margaret Karram, Présidente du mouvement des Focolari, s’est exprimée lors de la septième édition de Rome MED 2021 (Dialogues méditerranéens) à Rome (Italie) le 3 décembre dernier. « Je pense que les religions aussi, a-t-elle poursuivi, peuvent faire partie de la solution, en offrant et en promouvant un récit différent. (…) Chacun de nous a son propre récit et nous devons écouter, comprendre et respecter le récit de l’autre personne ». L’événement, qui s’est déroulé à Rome du 2 au 4 décembre 2021, est l’initiative annuelle de haut niveau promue par le Ministère italien des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale et l’ISPI (Institut Italien d’Études des Politiques Internationales), qui réunit des hommes politiques, des universitaires, des entrepreneurs, des chefs religieux, des ONG, sur les opportunités offertes par la Méditerranée et sur la manière de faire face aux nombreuses crises qui l’entourent et la traversent. L’intervention de Margaret Karram faisait partie d’un panel intitulé « Graines d’espoir contre prophètes de malheur : un partenariat entre Religion et Gouvernement pour une nouvelle politique d’unité méditerranéenne ». Le dialogue, modéré par Fabio Petito (responsable du programme Religions et relations internationales de l’ISPI) et Fadi Daou (cofondateur de la Fondation Adyan), a vu la participation de la Vice-ministre italienne des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale, Marina Sereni, de Noemi di Segni (Président de l’Union des communautés juives italiennes), d’Azza Karam (Secrétaire Général des Religions pour la paix), de Mons. Miroslaw Wachowski (Sous-secrétaire pour les Relations avec les États du Saint-Siège) et Haya Aliadoua (Conseillère du Secrétaire Général de la Ligue musulmane Mondiale). La réflexion du panel sur la crise de désunion qui, depuis quelque temps et pour diverses raisons, affecte les rives de la Méditerranée, théâtre d’affrontements entre les différentes civilisations, a fait avancer le débat et, en même temps, a laissé la place à d’éventuelles nouvelles initiatives et à une plus grande implication des leaders religieux et des communautés dans la vie publique, afin de promouvoir de nouveaux chemins de fraternité et de paix. « Hier encore, a déclaré Margaret Karram, le Pape François, à son arrivée à Chypre, a souligné que « mare nostrum » – comme l’appelaient les Romains – est « la mer de tous les peuples qui se tournent vers elle pour être reliés et non divisés[1] ». Je pense que c’est la véritable identité de la région méditerranéenne ». Penser la Méditerranée, poursuit Margaret Karram, non pas comme une crise permanente mais comme une opportunité de travailler efficacement : « Nous sommes présents en tant que Focolari dans cette région de la Méditerranée depuis plus de 50 ans. Faire entrer l’engagement interreligieux dans la vie quotidienne, aider concrètement les personnes dans leurs besoins, c’est la leçon que nous avons apprise et à laquelle nous tenons beaucoup ; je crois que les stratégies de haut niveau n’ont pas un impact profond ». En parlant d’actions concrètes, la Présidente des Focolari a présenté quelques exemples et témoignages qui, du Liban à la Syrie, révèlent l’importance de mettre la personne au centre, de soigner les relations et la diversité, et soulignent le rôle que les religions peuvent jouer dans ce domaine. « L’amour et le souci de chaque être humain sont au cœur de ce message », a-t-elle conclu. « Les religions ont cette capacité naturelle de créer des réseaux, d’attirer les gens dans un espace où nous pouvons planter des graines de paix, des graines d’espérance, et les voir fleurir ».
Sur le chemin de la diversité réconciliée. Tel était le cœur de la dernière réunion des « Amis d’Ensemble pour l’Europe » (EpE), un événement qui a eu lieu le 6 novembre dernier à Castel Gandolfo (Rome), riche en réflexions et expériences de vie pour une communion de chemins qui se concrétise chaque jour davantage.Le réseau international des Mouvements chrétiens s’est retrouvé également en 2021 : 16 membres du comité d’Orientation de « Ensemble pour l’Europe » (Communauté de Sant’Egidio, YMCA Allemagne, Efesia France, ENC Autriche, Focolari, Schönstatt, Syndesmos), et plus de 150 personnes connectées via le web, se sont retrouvés le 6 novembre 2021 au Centre international du mouvement des Focolari à Castel Gandolfo (Rome-Italie) pour un moment de partage et d’engagement concret. Polarisation, réconciliation et diversité réconciliée ont été les thèmes abordés. La journée était animée par diverses interventions, dont la contribution de Gerhard Pross, YMCA (Young Men’s Christian Association) d’Esslingen (Allemagne), actuellement modérateur de « Ensemble pour l’Europe », et de Margaret Karram, Présidente du mouvement des Focolari. Dans son discours, Monsieur Pross a invité à être « porteurs d’espérance » : « Au milieu des bouleversements et des crises de notre temps, nous pouvons vivre l’espérance indestructible de l’Évangile et être des messagers de Dieu ». Margaret Karram, par son message d’unité dans une époque de polarisation, a encouragé les participants à devenir des « apôtres du dialogue » : « S’engager avec d’autres horizons culturels, d’autres façons de penser, d’autres habitudes et paradigmes pour apprécier, ne désoriente pas, mais enrichit ». La mission d’EpE a toujours été la libre convergence des Communautés et des Mouvements chrétiens de différentes Églises, capables de créer des relations de communion dans le respect de la diversité. Une réponse efficace au besoin constant d’une culture de la réciprocité et de la fraternité. Les Comités nationaux, groupes de travail qui se sont formés spontanément au fil des ans, apportent depuis quelque temps déjà leur contribution en partageant leurs démarches. Depuis la République Tchèque, nous avons écouté le récit du voyage qui a conduit quelques membres d’EpE à la Montagne Blanche, près de Prague, le 9 mai 2021, la journée de l’Europe. 400 ans après s’être affrontés sur ce lieu lors de la guerre de Trente Ans (1618-1648), des catholiques et des protestants ont reconnu leurs fautes en public, souhaitant, dans un pardon mutuel, de se mettre au service de la société tchèque, aujourd’hui largement non croyante. En Allemagne, en décembre 2020, le Comité national a proclamé une année de rencontre et d’amitié. Depuis janvier, en effet, un « salon virtuel » a été créé où, une fois par mois, les différentes réalités sont invitées à se rencontrer et où, à tour de rôle, un représentant d’une Communauté est interviewé afin de mieux se connaître et de partager des expériences. La Serbie a offert sa contribution en relatant l’action d’un groupe de Mouvements de différents pays engagés dans l’aide aux réfugiés : « À Belgrade, nous sommes souvent en contact avec différentes personnes dans les camps de réfugiés. Après avoir demandé l’asile en Hongrie à l’ambassade de Belgrade, les attentes sont généralement longues ; de belles amitiés naissent en leur offrant de la nourriture ou un abri et se poursuivent également dans la prière commune et les visites mutuelles ». https://www.together4europe.org/il-green-pass-invisibile/
Une plateforme qui met en ligne les maisons d’édition et revues Cittá Nuova du monde entier. Le premier événement. La Unity Conference 2021, dont le thème est « Créer de nouvelles pistes pour l’inclusion dans un monde divisé », mettra en lumière les questions liées à la construction d’économies plus résilientes et inclusives, avec des sujets sur l’investissement à dimension sociale et l’impact du changement climatique. La conférence marque également le lancement officiel de la Nuova Global Foundation. On s’attend àa présence de participants du monde de médias, des affaires et du secteur philanthropique de plus de 21 pays du monde entier. L’événement, qui aura lieu le 30 novembre 2021 entre 13h00 et 15h00 (GMT +1), se déroulera en ligne et en direct au Centre Mariapolis de Castel Gandolfo (Rome, Italie) avec l’intervention de Margaret Karram, présidente du Mouvement des Focolari, Jess Moran, co-président du Mouvement des Focolari, le Rév. Kyoichi Sugino, membre du conseil d’administration de Nuova Global Fondation, Réka Szemerkényi, économiste, membre du conseil d’administration de Nuova Global Fondation, Richard B. Tantoco, président et directeur général de l’Energy Development Corporation (EDC), Olayemi Wonuola Keri, directeur général de Heckerbella Limited. La Nuova Global Fondation est une plateforme récemment créée qui connecte le réseau mondial de magazines et de maisons d’édition affiliés à Città Nuova. Elle vise à soutenir le développement des médias pour diffuser l’idéal de la fraternité universelle et d’un monde uni, et à en faire une réalité en inspirant d’innombrables personnes. La Nuova Global Fondation est une organisation mondiale à but non lucratif, fondée par le mouvement des Focolari. Cette plateforme soutient le développement d’organisations liées aux médias et de projets journalistiques qui mettent en lumière les défis du monde et les solutions pour le bien commun et un développement mondial humain. Pour les informations sur le programme de l’événement et pour vous inscrire gratuitement, vous pouvez accéder à: https://nuovaglobal.org/unity-conference/ https://www.youtube.com/watch?v=_njsUvYQmFA&list=PL9YsVtizqrYsFFBUlnAxfwjEEGkK3IrON
Le 4 mars 1989, Chiara Lubich répondait aux questions des animateurs des Jeunes pour un Monde Uni. Dans ce passage, elle fait référence au respect de la Création, un thème nouveau pour ces années-là et une véritable urgence aujourd’hui encore pour l’ensemble de l’humanité. Le développement des sciences et de la technologie. Cela a été quelque chose d’énorme, de merveilleux, qui a stupéfié tout le monde. Cependant […] la plupart du temps, il a été réalisé sans tenir compte de Dieu. Et maintenant, nous vivons sur une planète qui, comme vous le savez, peut sauter d’un moment à l’autre si nous continuons ainsi ou, mieux, peut tous nous condamner à subir une autre catastrophe qui, à présent, n’est plus la catastrophe atomique, mais la catastrophe écologique, etc. […] C’est comme si les hommes portaient de grosses chaussures de montagne : ces dernières décennies, ils ont marché n’importe comment, dans la boue, éclaboussant de partout, et ils ont jeté dans l’atmosphère des choses qui n’allaient pas, dans les fleuves des choses qui n’allaient pas, dans la mer des choses qui n’allaient pas. Ils ont détruit les arbres, ils ont tout détruit… Et pourtant, il y a eu beaucoup de découvertes, beaucoup de choses merveilleuses, un grand développement. Donc, le bien était mêlé au mal. Les hommes n’ont pas agi devant Dieu, ils ne l’ont pas écouté. Et maintenant, ce phénomène nous oblige à revoir les choses tous ensemble, en construisant le monde uni. Si nous ne prenons pas à bras le corps ce problème tous ensemble, nous ne le résoudrons pas. Ceci pour dire que tout tend à l’unité : même les choses mal construites nous font comprendre que oui, il faut bâtir une fraternité universelle, mais en Dieu. Oui, il nous faut y revenir, nous devons vivre sur cette planète, nous ne devons pas la détruire ; mais rappelons-nous que Dieu existe. […] Ceci pour dire qu’il y a une impulsion – même à travers des facteurs négatifs -, qui fait tout tendre à l’unité, qui nous contraint à ‘’être un’’, comme le problème écologique, par exemple, qui nous oblige à bâtir une fraternité différente […] Voyez tous les événements, surtout les événements douloureux qui sont plus difficiles à interpréter, ils doivent être compris de deux manières. […] : ils sont tels qu’ils sont car matériellement, ils sont ainsi ; mais ils ont en eux quelque chose, ils ont l’action de Dieu, la Providence de Dieu, qui les transforme, comme par une alchimie et les transforme en « carburant » pour notre vie spirituelle. La croix était nécessaire pour nous racheter, cette souffrance (…), ce cri : « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », était nécessaire pour nous racheter. Notre souffrance aussi est nécessaire pour arriver à créer un monde nouveau, pour changer le monde, pour transformer les personnes et les créatures. Il faut endurer, il faut souffrir.
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, Réponses aux questions des animateurs des Jeunes pour un Monde Uni, Castel Gandolfo, 4 mars 1989)
Le témoignage de deux parents du nord du Pérou, sur la façon dont ils ont fait face à la maladie de leur fille, soutenus par l’amour de Dieu et par une grande famille acquise. « Nous étions en train de dîner quand je me suis rendu compte que notre plus jeune fille avait une grosse boule dans la gorge », raconte Marisela, la maman. Le médecin l’a examinée et l’échographie a révélé une tumeur de 5 cm. Il nous a conseillé d’aller chez l’endocrinologue pour en savoir plus. Le spécialiste a demandé une biopsie, qui a malheureusement confirmé la présence d’une tumeur maligne avec des métastases. Une intervention immédiate était nécessaire. C’était une nouvelle très forte à laquelle aucun de nous ne s’attendait. En rentrant chez moi, je me suis enfermée dans la salle de bains pour me défouler et, en pleurant, j’ai demandé à Dieu le pourquoi de cette souffrance ». « J’ai été très éprouvé, de plus, l’opération était très chère », poursuit Luis, le père, « mais j’ai essayé d’éviter la préoccupation des soucis financiers à Marisela. Nous allions demander un prêt pour que l’opération se fasse à Lima, la capitale, mais où loger le temps que prendraient l’opération et la convalescence ? Nous avons pris contact avec les responsables du Mouvement des Focolari, dont nous faisons part. Notre Centre était déjà occupé par quelques familles vénézuéliennes qui avaient immigré au Pérou en raison de la situation difficile dans leur pays, mais un religieux du Mouvement offrait un logement aux invités de la congrégation à ce moment-là, et en étant accueillis, nous avons vraiment ressenti la proximité de Dieu. À Lima, le spécialiste des néoplasmes a ordonné une seconde biopsie et d’autres tests par sécurité, mais ce dernier espoir s’est également éteint et le diagnostic a été confirmé. Notre fille a éclaté en sanglots et le médecin l’a consolée, lui assurant que tout irait bien ». « La communauté de Lima, raconte Marisela, a fait de son mieux pour rassembler et mettre à notre disposition une somme d’argent qui a suffi à couvrir le coût de l’opération, tandis que la tombola organisée par notre fille aînée a couvert d’autres dépenses. La veille de l’opération, le père Nacho nous a rendu visite, a donné à notre fille l’onction des malades et nous a accompagnés à la clinique. Pendant l’opération, une armée de personnes a prié pour le succès de l’opération. Et ce fut le cas ! » « Le médecin a ensuite décidé qu’une thérapie à l’iode serait nécessaire », explique Luis, « et même cela était trop cher pour nous ! Mais la foi déplace les montagnes et guérit les malades, nous nous sommes dit. Le médecin nous a aidés à inscrire notre fille dans le SIS (système de santé intégral) et lorsque nous avons vérifié ses données, elle était déjà inscrite. Quelqu’un, que nous ne connaissions pas, payait son assurance médicale depuis trois mois. C’était une surprise pour nous ! Elle a donc subi tous les examens gratuitement et a reçu le traitement nécessaire ». Une fois de plus, conclut Marisela, nous avons vu le pouvoir de la prière et aujourd’hui nous sommes très reconnaissants à cette grande famille du Mouvement des Focolari pour l’amour exprimé de mille manières et pour ne pas nous avoir laissés seuls dans ce moment très difficile.
Être un artisan de paix, c’est aussi agir avec générosité, être solidaire de ceux qui nous entourent, surmonter les obstacles et ouvrir des chemins qui nous permettent de nous rapprocher des autres et de leur faire sentir notre amour. Un gâteau Une famille musulmane vit dans notre immeuble. A l’occasion de leur fête de fin de Ramadan, nous avons pensé aller les voir pour leur souhaiter bonne chance et leur apporter un gâteau (nous avions entendu dire que c’était la coutume). Comme ils n’étaient pas à la maison, nous avons écrit un mot que nous avons mis devant leur porte avec le gâteau. Nous les avons revus plus tard. Ils s’étaient absentés pour participer à la prière et à leur retour, ils ont été ravis de trouver ce petit cadeau. Avec un grand sourire, le mari nous a remerciés en disant : « Nous sommes en Suisse depuis 25 ans et personne ne nous a jamais souhaité une bonne fête. Nous avons été très, très contents. » Et mon cœur redoublait de joie. (Adriana – Suisse)Le centuple après un sandwich J’avais juste assez d’argent dans ma poche pour m’acheter un sandwich. En sortant de la sandwicherie, j’ai remarqué une dame qui regardait avec envie tous ceux qui en mangeaient. Elle avait certainement faim et attendait que quelqu’un lui en propose un. Je me suis dit qu’après tout je pourrais manger quelque chose plus tard à la maison. Je lui ai donc donné mon sandwich, ce qui l’a rendue heureuse. Je l’ai ensuite accompagnée chez un marchand de fruits et légumes et lui ai demandé s’il pouvait lui donner quelques fruits que je paierais le lendemain. Au lieu de cela il lui a offert gratuitement une corbeille de fruits. J’étais très heureux de voir comment le centuple peut venir après un sandwich. (F.M. – Inde)Il a suffi d’un café Lorsque j’ai repris le travail après mes vacances, j’ai eu une surprise : un nouvel employé qui avait terminé son apprentissage avait été affecté dans le même bureau que moi. Dès le premier instant je l’ai trouvé désagréable, non pas du fait qu’il occupait cette place, mais à cause de ses manières, de ses commérages à propos de tout et de tous… Serais-je capable de travailler avec lui ? Et dire que j’étais revenu en bonne forme, surtout spirituellement : en fait, avec toute la famille, j’avais participé à une retraite basée sur la manière de vivre l’Évangile au quotidien. Et voilà que j’étais mis à l’épreuve : travailler au coude à coude avec ce type “difficile”. Je me demandais comment aimer une personne de ce genre, quand un parfum de café m’a rejoint… Une idée m’est venue ! Sans plus attendre, je suis allé commander deux tasses, une pour moi et l’autre pour lui. Surpris par ce geste inattendu, mon collègue m’a demandé : « Comment saviez-vous que j’avais envie d’un café ? » J’ai ri et j’ai dit que j’avais le don de deviner. À partir de cette simple marque d’attention, les choses ont changé et nous sommes devenus de vrais amis. (V.J.M. – Espagne)
Publié sous la direction de Maria Grazia Berretta
(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VII, n°4, novembre-décembre 2021)
À partir de l’accueil d’un groupe d’Afghans dans une structure du Mouvement des Focolari en Italie, le récit d’une amitié qui a rendu possible leur arrivée. L’amitié entre Costanza Quatriglio, réalisatrice italienne et deux acteurs afghans, Basir Ahang et Mohammad Jan, qui appartiennent à l’ethnie Hazara, victime de persécutions depuis de nombreuses années. https://vimeo.com/620774674
Si nous cherchons à nous améliorer chaque jour, nous pouvons nous aussi être bâtisseurs de paix comme la Parole de Vie nous y invite en ce mois de novembre 2021. Nous aspirons – car c’est notre Idéal – à l’unité du monde entier. C’est pour cela – pour que la paix règne partout – que nous faisons chaque jour le “time-out“. Or, un des moyens dont nous disposons pour y arriver, est celui d’entraîner vers ce but – vers l’unité et donc vers la paix – le plus de personnes possible, précisément en tant que fidèles d’une religion : c’est notre troisième dialogue. Par conséquent, en ce mois, je vous inviterais tous à raviver nos relations avec eux. Et les fidèles des religions les plus variées sont un peu partout. Bien sûr, ce que la volonté de Dieu nous demande est toujours une révolution. Nous savons qu’en ce domaine, nous avons des siècles d’immobilisme derrière nous et, souvent, d’hostilité. C’est donc un combat pour la paix que nous devons mener et, par conséquent, nous devons nous prémunir, nous entraîner et nous préparer. C’est pourquoi je voudrais recommander – avant tout à moi-même, puis à vous tous -, quelque chose qui, au cours des prochaines semaines, serait une aide supplémentaire pour nous, que nous pourrions ajouter à ce que nous faisons déjà, qui nous permettrait d’être plus vigilants qu’avant, de progresser constamment, pour ne pas échouer – nous savons que si nous n’avançons pas nous reculons ; quelque chose qui nous aiderait à nous perfectionner chaque jour dans la vie de notre Idéal. Ce quelque chose pourrait consister à nous dire, à nous-mêmes, avant chacune de nos actions : « Aujourd’hui mieux qu’hier ! » Dans notre vie, de nombreuses actions ont un caractère répétitif : tous les jours nous prions, nous mangeons, nous sortons, nous étudions, nous travaillons, nous rencontrons des personnes, nous dormons, nous nous promenons, nous faisons le ménage, nous nous reposons, etc. Alors, avant chaque action disons : « Aujourd’hui mieux qu’hier ! » Et vivons en conséquence. Nous serons ainsi comme Dieu nous veut. Nous sommes un Mouvement et il ne nous est pas permis de nous arrêter. Nous recevrons plus de grâces et nous aurons plus de facilités pour concrétiser notre engagement spécifique de ce mois : prendre en grande considération les fidèles des autres religions et collaborer avec eux à la paix et à l’unité du monde.
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, in Conversazioni in collegamento telefonico, préparé par Michel Vandeleene, Opere di Chiara Lubich, Città Nuova, 2019, p. 425-426).