Mouvement des Focolari

Gen Verde à Manille

Nous sommes en train de faire le compte à rebours pour le Genfest (manifestation des jeunes du Mouvement des Focolari – juillet 2018). Avec les jeunes qui participeront au Genfest à Manille, et qui suivront en streaming l’événement dans le monde entier, nous voulons être une ‘’Wave of Love’’, une onde d’amour qui traversera les barrières de nos rapports, des incompréhensions, des grands défis de l’humanité. Et voici, en exclusivité pour vous, un petit avant-goût de ce que le Gen Verde chantera au Genfest et…à très bientôt ! https://www.youtube.com/watch?v=Mh75HR_YI1g&list=UUuSTi05GBlACXtCu4zEY7FQ

Regards de lumière sur la ville

Regards de lumière sur la ville

« Regards de lumière. Cela fait toujours du bien, surtout dans un monde où il y en a peu ». Ce sont les premiers mots d’Anna, qui se déclare non croyante, que je cueille au sortir de la salle où s’est déroulée la première Mariapolis du Piémont. ‘Regards de lumière’, c’était le titre des trois jours vécus par plus de 200 personnes de tous âges et toutes catégories sociales, qui venaient de différentes villes de la région. Lumière jaillie de moments de spiritualité et de partage, qui a éclairé des thèmes d’actualité brûlants, comme l’Europe, l’émigration, le Moyen Orient, la fin de vie et les soins palliatifs, alternés de programmes de détente, d’excursions. Le but : restaurer les forces de  l’âme et du corps. Mais pas seulement. Sur fond obscur des défis de la vie publique et des incertitudes économiques et politiques, dans un climat qui fait penser à la fraternité comme un luxe pour beaucoup, un regard de lumière a aussi éclairé la vie de Bra, ville héritière  d’une longue tradition, mais toute projetée vers le futur. Ici la fraternité, reconnue comme catégorie politique, est inscrite depuis des années dans les Statuts de la ville. Elle n’est pas restée lettre morte. Deux adolescents, aidés d’un power point, la mettent en acte par un slogan, « ColoriAmo » (« En couleursj’Aime ») ma ville. Un tas d’initiatives comme celle de peindre les murs de l’école ou les murets tordus de la ville, le ramassage des « mégots » par terre, le nettoyage des mauvaises herbes, la visite aux personnes âgées dans une maison de retraite. Tout cela pour laisser partout un signe d’amour et communiquer aux autres le bonheur que l’on ressent à mettre en acte la révolution de l’Evangile. Ce que Bra avait d’ailleurs appris de Chiara Lubich en lui offrant la citoyenneté honoraire. “Les initiatives de ces jeunes – a souligné Bruna Sibille, maire de Bra – ont influencé leurs aînés, d’autres groupes, comme la communauté albanaise, des ouvriers du secteur de la construction, des groupes orthodoxes, avec leur pope, un groupe de roumains et d’autres réalités de quartier. En septembre prochain – a-t-elle communiqué – avant l’ouverture des écoles, nous nous retrouverons pour continuer à travailler ensemble ». L’un des points du programme à la base de son mandat, qui est en train d’expirer, a été « l’amélioration de la cohésion sociale en passant de l’idée de ville à celle de communauté inclusive ». « Les jeunes ont joué un grand rôle dans ce sens. Ainsi – a-t-elle ajouté – s’installent les bases pour envoyer un signal important sur la manière d’administrer une ville et de former les futures générations d’administrateurs, à une époque où les exemples négatifs ne manquent pas. Si l’on s’occupe bien de sa propre ville et du bien commun – a-t-elle conclu – la ville est plus sûre et beaucoup de problèmes, qui ne sont pas toujours réels mais virtuels, et donc plus difficiles à résoudre, peuvent être dépassés »

Carla Cotignoli.

Esprit, cœur, mains pour la fraternité

Esprit, cœur, mains pour la fraternité

Que ce soit dans les périphéries des grandes mégapoles ou dans les petits villages ruraux, dans les quartiers marginalisés et périphériques, dans les orphelinats ou bien le long d’une plage touristique à nettoyer, toujours en contact direct avec la population sur place. Quatre cent juniors sont ainsi en train de se préparer, dans vingt différentes localités du sud-est asiatique, au Genfest 2018, qui ouvrira ses portes le 6 juillet prochain au ‘’World Trade Center’’ de Manille, avec des workshops disséminés dans différentes universités de la grande ville des Philippines. Une semaine d’engagement social et d’échanges sous l’enseigne de l’interculturalité, qui anticipe l’esprit d’une manifestation à laquelle participent six mille jeunes de différentes parties du monde. Une grande opportunité pour expérimenter concrètement l’abattement des frontières, avant tout celles qui sont culturelles, et pour interagir avec des personnes de cultures et de religions différentes. Tout cela est le ‘’pré-Genfest’’. « Son but – explique Romè Vital, un des coordinateurs de cette entreprise – est celui d’offrir à ces jeunes, qui vont bientôt participer au Genfest de Manille, l’opportunité de faire une expérience concrète ‘’en miniature’’, de fraternité universelle. Et c’est aussi celui de les ouvrir vers des réalités sociales qui sont distantes à des kilomètres de leurs pays d’origine. Nous avons voulu leur offrir la possibilité d’en savoir davantage sur les différences culturelles présentes en Asie ». Un groupe de jeunes est en train de faire l’expérience de la vie frénétique des quartiers périphériques de mégapoles comme Hong Kong et Séoul ; d’autres, sont en train de visiter des espaces ruraux à Masbateou à Pangasinan, aux Philippines ; d’autres encore sont occupés à faire une expérience de dialogue interreligieux comme à Chiang Mai (en Thaïlande), à Medan (Indonésie) et à Yangon, (au Myanmar). A Coimbatore, en Inde, cette expérience interculturelle et interreligieuse est guidée par le mot d’ordre de Gandhi ‘’Sois le changement que tu veux voir’’, tandis qu’à Tapei, (Taiwan), les jeunes sont occupés à interagir avec les habitants indigènes de l’île. A Aklan, dans les Philippines, se déroule une véritable ‘’immersion’’ dans la culture de la communauté d’Atis (Aetas), tribu que l’on pense être parmi celles qui sont originaires de l’île de Boracay. Mais il y a aussi des initiatives dont l’ empreinte est celle de l’écologie et de la protection de l’environnement, comme à Hanoï, au Vietnam, où les jeunes participent à la récolte du riz, ou à Palawan, localité touristique bien connue, aux Philippines, où un groupe nettoie quelques plages ». « Dans plusieurs localités – continue Vital – un parcours socio-culturel aide à entrer profondément dans l’histoire de ce pays. C’est le cas de Séoul, en Corée, où les jeunes présents sont en train d’approfondir les événements qui ont amené à la division entre la Corée du Nord et du Sud, avec l’aide d’experts qui animent des workshops sur la paix, exportables sous n’importe quelle latitude. D’autres localités aussi ont accueilli les jeunes comme Mumbai (Inde), Ho Chi Min (Vietnam), Bangkok (en Thaïlande), en plus de différentes villes des Philippines comme Baguio, Cebu, Dumaguete, La Union et Tacloban. Fondamentale dans la préparation de la semaine a été la collaboration avec des organisations comme ‘’Bukas Palad’’ et ‘’Façenda da Esperanza’’, dans les Philippines, et ‘’Shanti Ashram’’ en Inde ». « Cette semaine, ‘’pré-Genfest’’ aura un impact indélébile dans la vie des jeunes qui y participent , parce que la construction d’un monde uni commence toujours par des actions concrètes, comme l’a dit récemment lors de sa visite à Loppiano le 10 mai dernier, aussi le pape François : ‘’il faut s’entraîner à utiliser ensemble trois langues : celle de l’esprit, celle du cœur, et celle des mains’’. Ceci est un élément fondamental dans la formation des nouvelles générations. Par la même occasion, le Pape a invité le Mouvement des Focolari à se mettre ‘’au service de tous, avec le regard qui embrasse toute l’humanité, en commençant par ceux qui, d’une certaine manière, sont relégués aux périphéries de l’existence’’. Lorsqu’ils arriveront à Manille pour le Genfest, ces jeunes auront déjà expérimenté à petite échelle ce que signifie la ‘’fraternité universelle’’, car le monde uni a besoin des mains de tous. Alors oui que ce sera une vraie ‘’expérience de Dieu’’. Et cela est le but pour lequel est né le Genfest. María Clara Ramírez Voir la vidéo

Parole de vie de juillet 2018

Dans sa seconde lettre à la communauté de Corinthe, l’apôtre Paul s’adresse à des personnes qui mettent en doute la légitimité de son activité apostolique. Cependant il ne fait pas la liste de ses propres mérites et succès. Au contraire, il met en évidence l’œuvre que Dieu a accomplie en lui et à travers lui. Tout en se référant à son expérience mystique, à son profond rapport avec Dieu (1), Paul mentionne tout de suite sa souffrance due à une « écharde » qui le tourmente. On comprend qu’il s’agit d’une grande difficulté pouvant gêner son évangélisation. Paul a demandé à Dieu de l’en libérer, mais la réponse reçue est bouleversante : « Ma grâce te suffit ; ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse » Les fragilités physiques, psychologiques et spirituelles, tant en nous que chez les autres, nous les connaissons toutes. En face d’elles, nous nous sentons faibles, incapables de résoudre tant de situations qui nous dépassent, nous estimant déjà heureux si nous ne causons de mal à personne. L’expérience de Paul, au contraire, nous ouvre un horizon nouveau : en reconnaissant et en acceptant notre faiblesse, nous pouvons nous abandonner pleinement au Père, qui nous aime tels que nous sommes et désire nous soutenir sur notre chemin. Plus loin, Paul affirme encore : « Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort ». (2) Chiara Lubich écrivait à ce propos : « Notre raison se rebelle devant une telle affirmation, parce qu’elle y voit une contradiction évidente ou tout simplement un paradoxe. Au contraire, une telle affirmation exprime une des vérités les plus élevées de la foi chrétienne. Jésus nous l’explique par sa vie et surtout sa mort. Quand Jésus a-t-il accompli l’Œuvre que le Père lui a confiée ? Quand a-t-il racheté l’humanité ? Quand a-t-il vaincu le péché ? Quand il est mort en croix, anéanti, après avoir crié : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Jésus a été plus fort justement au moment où il était le plus faible. Il aurait pu faire naître le nouveau peuple de Dieu par sa seule prédication ou par quelques miracles supplémentaires ou bien encore par un geste extraordinaire. Non ! Pas du tout, parce que l’Église est œuvre de Dieu et c’est dans la souffrance et seulement dans la souffrance que naissent les œuvres de Dieu. Par conséquent, dans notre faiblesse, dans l’expérience de notre fragilité, se cache une occasion unique : celle qui nous permet d’éprouver la force du Christ mort et ressuscité . » (3) « Ma grâce te suffit ; ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse » C’est le paradoxe de l’Évangile : la terre est promise en partage aux doux (4) . Marie, dans le Magnificat, exalte la puissance du Seigneur qui peut s’exprimer totalement et définitivement dans l’histoire de chacun comme dans celle de l’humanité, justement dans l’espace entre notre petitesse et la confiance totale en l’action de Dieu. En commentant cette expérience de Paul, Chiara suggérait encore : « Le choix que nous chrétiens devons faire est diamétralement opposé à celui que l’on fait d’habitude. Nous allons vraiment à contre-courant. L’idéal de vie du monde est généralement le succès, le pouvoir, le prestige. Paul au contraire nous incite à nous vanter de nos faiblesses. Ayons confiance en Dieu ! Il opérera sur notre faiblesse, sur notre néant. Et quand c’est lui qui agit, nous pouvons être certains qu’il accomplit des œuvres qui apportent un bien durable et vont au-devant des nécessités des personnes et de la collectivité . » (5) Commission Parole de Vie ______________________________________ 1  Cf. 2 Co 11,1-7a 2  2 Co 12,10. 3  D’après Chiara Lubich, La forza del dolore, Città Nuova, 44, [2000], 12, p. 7. 4  Cf. Mt 5,4. 5  D’après Chiara Lubich, Dio opera sulla nostra debolezza, Città Nuova, 26, [1982], 11/12, p. 59.

GENFEST 2018 : du je au nous

GENFEST 2018 : du je au nous

Défense des frontières, rejets forcés, alliances entre états pour protéger l’identité nationale et économique, contribution humaine pour le contrôle des flux migratoires. Qu’y a-t-il derrière ce qui est devenu des mots-clés de ces derniers jours ? « Souvent c’est la peur la mère de toute barrière et attitude protectionniste – explique Maria Voce présidente des Focolari ». « Et pourtant pour les jeunes cela ne semble pas être la solution définitive. Ils croient au contraire que les frontières sont des horizons, des points de départ, la diversité où l’on peut s’enrichir ». C’est pour cette raison que les jeunes des Focolari ont choisi pour leur prochain événement mondial qui se tiendra à Manille du 6 au 8 juillet prochain, le vaste thème des frontières, comme dit le titre « Beyond all borders » (au-delà de toute frontière). Ils invitent à un changement courageux de regard vis-à-vis des peuples, des cultures et de l’économie : un bouleversement nécessaire, disent-ils, en ces temps d’exaspération des particularismes et des fermetures sociales. Né en 1973 d’une idée de Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, le Genfest arrive cette année à sa onzième édition et pour la première fois il se tiendra hors de l’Europe, dans la capitale des Philippines, du 6 au 8 juillet prochain. 6.000 jeunes de 18 à 30 ans y sont attendus, venant du monde entier, tandis que plusieurs milliers d’autres participeront aux 23 éditions locales en temps réel. « Nous avons choisi l’Asie parce que dans le monde six jeunes sur dix vivent dans ce continent – explique Kiara Lauren, philippine, des Jeunes Pour un Monde Uni des Focolari, une des organisatrices de l’événement. ‘Malgré les problèmes et le clivage socio-économique, ce continent parle au monde d’espérance et de désir de changement. Nous ne nous reconnaissons pas dans ce contexte géopolitique international qui sacrifie souvent des peuples entiers au profit d’une élite. Nous voulons amener chaque individu et nos pays à regarder au-delà de leur propre périmètre personnel, culturel, religieux, politique, afin de rencontrer et se laisser stimuler par la diversité. Le Genfest sera un laboratoire unique au monde : celui qui y entrera trouvera les instruments pour pouvoir provoquer un changement en lui-même et dans son propre environnement, afin de passer – comme nous y a invité récemment le pape François à Loppiano – « du je au nous ». Le programme : échanger et travailler Un grand espace sera réservé aux témoignages : l’engagement pris ensemble par les jeunes nord-américains et mexicains à la frontière de leur pays ; des gestes d’entraide et de réconciliation dans des situations de conflit en Afrique et au Moyen-Orient, des activités de soutien à la population dans des camps de réfugiés et d’accueil dans les villes, l’engagement pour une nouvelle manière de faire de la politique, le dialogue entre religions différentes, etc. L’après-midi du 7 juillet, le Genfest propose l’action Hands for Humanity : les jeunes pourront choisir parmi 12 activités de solidarité, accueil et réaménagement urbain à réaliser dans divers endroits de Manille. Le but est de faire l’expérience que les petits gestes peuvent changer la réalité autour de soi, en plus de collecter des idées qui pourront être exportées et imitées dans leur propre pays. ExpLo et Forum : apprendre et expérimenter la paix Il y aura ensuite la Explo, mot composé des paroles “Exposition” et “Exploration”: il s’agit d’une exposition interactive qui mènera les visiteurs à travers une expérience sensorielle immergée dans l’histoire de l’humanité, racontée du point de vue de la fraternité universelle : « Ce n’est donc pas l’histoire comme nous la connaissons – raconte Erika Ivacson, artiste hongroise responsable de l’exposition – faite de guerres, de conquêtes, d’armistices. Nous raconterons plutôt ce qui a permis à l’humanité de progresser dans le domaine de la paix, de l’amitié entre les personnes, les peuples et les cultures. La dernière étape sera entièrement dédiée à la question : et moi, que puis-je faire ? » Il y aura bien 110 forum et workshops sur des thèmes-clés pour la construction de sociétés ouvertes et solidaires : depuis les techniques de nettoyage urbain et la protection de l’environnement, aux formes d’entreprises sociales, à la gestion des frontières personnelles et politiques, à l’utilisation des médias pour la paix, et bien d’autres. Pour suivre le Genfest Il sera possible de suive la directe streaming, transmise en anglais avec traductions en français, italien, portugais et espagnol, dans le site des Jeunes Pour un Monde Uni : http://www.y4uw.org/live Horaires en direct streaming (heure de Manille, UTC/GMT +8 heures): 6 juillet : 16h-18h30 et 20h-21h45 7 juillet : 17h45-18h45 et 20h-21h45 8 juillet : 10h30-13h Les réseaux Sociaux de la manifestation : Facebook: www.facebook.com/genfest/ o @genfest Twitter: https://twitter.com/genfest_en o @genfest_en Instagram: www.instagram.com/genfest.official/ Youtube: genfest-official or https://www.youtube.com/c/GenfestOfficial Programme du Genfest      

Évangile vécu : bâtisseurs de paix

En tête à tête avec Jésus En tant que maire, pas un jour ne passe sans que je sois arrêté dans la rue, ne serait-ce que pour une salutation. Et même à l’église, pendant la messe, je n’arrive pas à rester « en tête à tête » avec Jésus. Un dimanche je suis allé à la messe dans une ville pas loin, en espérant passer inaperçu. Mais j’ai trouvé l’église bondée, et une liturgie très longue présidée par l’évêque. A l’extérieur de l’église il y avait une femme à qui j’ai fait l’aumône. Quelques pas plus loin un autre pauvre, le visage défiguré. J’ai continué. Puis une pensée : « Tu me cherchais ? Me voici, dans cette femme et dans cet homme au visage défiguré”. Je suis revenu en arrière. L’homme était encore là, reconnaissant pour m’avoir vu retourner et le chercher. G. – Italie.   Superstition Je monte dans un taxi et je remarque que la voiture est pleine de “bibelots », signe que le chauffeur de taxi devait avoir des croyances superstitieuses. En route, j’ai pris le risque de lui dire : « Je crois en Dieu, ma foi repose uniquement en Lui ». Tout en conduisant il m’écoute en silence. Après quelque temps je prends de nouveau un taxi. A ma grande surprise je retrouve le même chauffeur dans la même voiture. Mais étonnée je remarque que ces objets ont disparu et au rétroviseur se trouvait un chapelet. N. – Suisse   En “ équipe ” Nous sommes une infirmière, un technicien et un médecin. Nous travaillons dans des services différents du même hôpital. Nous sommes convaincus que l’évangile vécu ne se limite pas à transformer l’homme, mais qu’il peut renouveler les structures, les quartiers, les milieux de travail. Pour cette raison, presque tous les matins, avant de commencer le travail, nous nous retrouvons un instant pour partager fatigues et joies. C’est une découverte continuelle de comprendre que nous pouvons insuffler dans notre lieu de travail cette charge d’amour concret envers tout le monde, en vivant quotidiennement notre engagement professionnel. S., L. et B. – Italie   L’argent de l’oreiller En sortant de l’église avec mon fils, une femme s’approche de nous et nous demande l’aumône. J’ai ouvert mon porte-monnaie et lui ai donné tout ce que j’avais : 20 Euros. Mon fils s’est étonné, car pour lui c’était trop, mais je l’ai rassuré en lui disant qu’en chaque pauvre il y Jésus et j’ai senti que je devais donner à cette femme tout ce que j’avais sur moi. Une fois arrivés chez nous, je me suis mise à remettre en ordre la chambre où nous avions accueilli un couple venu en ville pour aller visiter un parent malade. Mon fils est venu m’aider. En changeant la taie de l’oreiller, 200 Euros sont tombés par terre. Nous avions donné à ces gens la possibilité d’être proche d’une personne qui souffrait, et ils avaient voulu nous le rendre de cette manière. G. – Italie   Hockey sur glace Étant mordu de hockey sur glace, j’attendais anxieusement, tout de suite après l’école, d’assister à la finale d’une partie importante transmise à la télévision. Dès la sonnerie je suis parti à pleins gaz sur ma mobylette. Quelques mètres plus loin un pneu  crève. Rapidement j’essaie de le regonfler avec ma pompe. Mais quelques centaines de mètres après de nouveau à terre. En plus il se met à pleuvoir. Alors que je continue à pied, en poussant la mobylette à la main, la colère montait en moi. Tout à coup une pensée m’est venue en tête : Jésus a tellement souffert sur la croix, et tu n’es pas capable d’accepter cette petite contrariété ? Cette pensée m’a redonné la paix. G. Hollande

Les premier citoyens « Faim Zéro »

Les premier citoyens « Faim Zéro »

Les enfants et les jeunes d’aujourd’hui peuvent être les premiers à parvenir à éradiquer la faim dans le monde. C’est ce qu’indiquent les 17 Objectifs du développement durable approuvés le 25 septembre 2015 par les 193 États membres des Nations Unies, qui se sont engagés à les mettre en œuvre d’ici 2030. L’« Objectif Faim Zéro » est au cœur du programme. Dans ce cadre, la FAO a accueilli 630 jeunes filles de 9 à 14 ans du Mouvement des Focolari, tandis que de nombreux enfants des cinq continents suivaient l’événement en streaming, notamment 400 garçons réunis en congrès à Loppiano (Toscane), la cité-pilote internationale des Focolari. C’est la première fois que les jeunes générations des Focolari se rendaient au siège de cette organisation onusienne. « Je suis vraiment heureuse de voir cette salle pleine de femmes, de jeunes filles », a commenté Marcela Villareal, directrice de la Division des partenariats et de la coopération Sud-Sud (DPS). Je travaille à la FAO depuis plus de 20 ans, j’ai parlé d’innombrables fois dans cette salle plénière, mais je ne l’ai jamais vue aussi belle, aussi pleine de jeunes enfants. Merci de vos efforts pour contribuer à atteindre l’Objectif Faim zéro ». Aujourd’hui, 800 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde. Ces dix dernières années, ce chiffre avait diminué, mais il a recommencé à monter à cause des guerres et des changements climatiques. « C’est pour nous le scandale le plus grand, a-t-elle poursuivi, c’est pourquoi nous luttons chaque jour afin que ces personnes aient la nourriture indispensable, mais aussi une vie plus belle, où les enfants puissent avoir une vie pleine. Nous sommes convaincus qu’avec notre travail nous pouvons parvenir à un monde sans faim ». « Jusqu’à aujourd’hui, jamais les leaders mondiaux n’avaient promis de s’engager tous ensemble pour un agenda aussi ample et universel », a pour sa part affirmé Sabina Zaccaro, du Bureau de la FAO pour la communication institutionnelle. « Pour vaincre la faim dans le monde (objectif n° 2), il faut vaincre la pauvreté (objectif n° 1). Mais pour cela, nous devons tous vivre de façon durable (objectif n° 12), en cherchant à résoudre concrètement les problèmes liés au réchauffement climatique (objectif n° 13) ». Les premier citoyens « Faim Zéro » Les jeunes des Focolari, disséminés dans le monde entier, peuvent apporter une forte contribution personnelle, au quotidien, pour atteindre l’objectif d’ici 2030. Le 16 octobre, la FAO célébrera 73 ans d’existence. « Chaque année, nous parlons d’un thème (immigration, changement climatique…) et cette année nous parlerons de ‘Faim zéro’ », a indiqué Clara Velez, responsable de la diffusion des actions de promotion. « Savoir que vous êtes ici aujourd’hui est très beau. Dans cette salle, à votre place, le 16 octobre, il y aura les représentants de tous les pays. Et ils auront le livre que vous avez reçu aujourd’hui, qui explique que dans de nombreuses actions quotidiennes nous pouvons faire quelque chose pour combattre la faim. À la dernière page du livre, il y a un passeport. Aujourd’hui, vous devenez les premières citoyennes ‘Faim zéro’, avec des droits et des devoirs à respecter ». Mais quels sont les devoirs des citoyens « Faim zéro » ? « Dans le monde, un tiers de la nourriture est gaspillé et finit à la poubelle. Je suis sûre que vous ne voulez pas participer à ce scandale », a pour sa part affirmé Laura Hernandez, du Bureau de diffusion des actions de promotion. « Il y a des choses que vous pouvez faire chez vous. Par exemple, lorsque vous avez de la nourriture en trop, vous pouvez la congeler ou la manger le lendemain. Ou au restaurant, lorsque vous ne finissez pas vos plats, vous pouvez emporter le reste à la maison. (…) » La Charte d’engagement des enfants Enfin, la parole a été donnée aux jeunes filles, représentées par Elena et Agnese : « Nous sommes très honorées et heureuses d’être ici. Dès maintenant nous nous engagerons avec plus d’enthousiasme pour cet objectif. Nous sentons que nous faisons désormais partie de la génération ‘Faim zéro’. C’est un grand rêve d’imaginer que grâce à notre contribution, dans quelques années il n’y aura plus de faim dans le monde. Nous sommes très heureuses de collaborer avec la FAO car c’est seulement en unissant nos forces que nous pourrons atteindre un objectif aussi élevé, comme celui de Faim zéro d’ici 2030. » Quelques jeunes du Mouvement des Focolari de 11 pays ont recensé des idées pour comprendre comment résoudre le problème de la faim dans le monde. « Nous avons résumé ces idées avec le slogan des trois ‘H’ – head, heart and hands (tête, cœur, mains) – et notre Charte d’engagement est née. Pour nous, la tête signifie nous informer et étudier la problématique au niveau mondial et sur le plan de notre ville. Le cœur, pour nous sensibiliser, nous et les autres ; impliquer le plus grand nombre possible de personnes pour atteindre notre objectif. Et les mains signifient que nous voulons lancer des actions concrètes. » À la fin, les jeunes participantes ont remis à la FAO leur Charte d’engagement. Puis a suivi la remise symbolique du passeport : les jeunes ont inscrit leurs engagements sur ce petit document et l’ont signé, devenant ainsi les premières citoyennes #Faimzéro. Lorenzo Russo

Usine de bombes et désir de paix

Usine de bombes et désir de paix

Sulcis-Iglesiente est une région historique de la Sardaigne, dont la caractéristique n’est pas uniquement la nature, qui impressionne par sa beauté, mais aussi par l’histoire des ouvriers de la mine : un patrimoine humain, spirituel, culturel et environnemental de premier plan. Un joyau unique au monde, qui ne réussit pas encore à exprimer pleinement tout le potentiel dont il dispose, même du point de vue économique. Le 3 mars 2017 à Cagliari, dans le sud de la Sardaigne, une conférence s’est tenue sur le thème du désarmement, organisée par l’Ecole de Participation Politique « Domenico Mangano ». Quelques habitants du Sulcis-Iglesiente se sont sentis directement interpellés par ce congrès : de fait, sur leur territoire, se trouve le siège de la RWM Italie, contrôlé par Rheinmetall, une usine de bombes vendues à l’Arabie Saoudite et utilisées pour la guerre au Yémen. A partir de cette prise de conscience, il y a un an, est né un comité qui œuvre sur le territoire, en unissant leurs forces pour un but commun : la reconversion de l’usine de production militaire en production civile. C’est le “Comité reconversion RWM pour la paix, le travail acceptable, la reconversion de l’industrie belliqueuse, le désarmement, la participation civique aux processus de changement, la valorisation du patrimoine environnemental et social de Sulcis-Iglesiente”. Cinzia Guaita du mouvement des Focolari fait partie des promoteurs de cette action. Faisons avec elle le point de la situation. « L’action du comité n’est pas facile parce le Sulcis-Iglesiente est un territoire où le travail manque, et ce qui existe est défendu à tout prix. Ce n’est pas facile d’enclencher un processus qui porte au changement de mentalité dans le but de choisir quelque chose de différent, mais peut-être plus risqué ». « Nous sommes une toile bien serrée et variée. Avant, on n’en parlait pas, aujourd’hui la question éthique, environnementale et légale est devenue patrimoine de tout le monde. C’est un premier résultat culturel, même si le processus est à long terme ». En quoi peut-on remarquer le plus grand changement? « Prenons le thème du travail : avant, on ne pouvait pas en discuter, alors que maintenant à côté du thème du travail il y a ceux de la paix, de la justice, ce qui n’est pas peu de chose sur un territoire pauvre comme le nôtre ». Tu parles de confrontation, mais vous utilisez surtout le dialogue… « C’est vrai, nous dialoguons, et nous le faisons avec tous parce que c’est un problème qui regarde tout le monde et qui peut se résoudre uniquement en considérant les choses de plusieurs points de vue. Je te donne un exemple : nous avons ouvert un espace technique de réflexion avec les experts de l’université pour l’étude d’un projet de reconversion où se retrouvent ensemble des techniciens, des professeurs d’université, d’autres entités comme la Banque Ethique, une Eglise protestante : le comité est une sorte de laboratoire, sans pouvoir décisif, mais le démarrage d’un parcours concret ». Comment l’usine RWM est-elle considérée sur le territoire ? « L’usine s’est insérée sous le regard bienveillant de la société locale et sa dynamique, mais viole les lois internationales qui interdit les ventes d’armes aux pays en guerre ou qui ne respectent pas les droits humains ; mais elle prévoit aussi la possibilité d’un fond pour la reconversion des entreprises qui produisent des armes. Donc les occasions ne manquent pas. Reconversion veut dire un saut dans le vide, mais un processus partagé de murissement et d’amélioration de la vie pour tout le monde ». Dans ce processus quel rôle joue la presse ? « Un rôle décisif, je dirais, et nous-mêmes avons été surpris que la presse internationale se soit intéressée à nous. Même la TV allemande nous suit et a raconté à l’Allemagne ce qui se passe ici. Un grand silence, sur les guerres, par exemple celle du Yémen. Allumer les projecteurs sur ce conflit a mis en évidence à l’attention de tous, le problème que l’on vit ici. Pour construire la paix nous ne pouvons pas fermer les yeux. On a besoin de tout le monde, parce que même les petites actions locales peuvent avoir une grande portée. C’est cela que veut dire aimer un territoire. Cela peut comporter un risque mais pour construire la paix ça vaut la peine de le courir ». Source: United World Project

Le secret de l’amour vrai

http://vimeo.com/69152227 « L’amour véritable, le secret du véritable amour consiste en ceci : l’amour dont nous parlons est celui que nous avons saisi dans l’Évangile. Or, l’Évangile est la bonne nouvelle que le Christ a portée sur la terre. C’est donc un amour qui a été conçu en Dieu et non sur la terre. Un amour donc que vivent les personnes de la Sainte Trinité. Par exemple : (on voit que) le Père aime tout le monde : il fait tomber la pluie et lever le soleil sur les méchants et sur les bons. Il aime tout le monde. C’est donc un amour qui nous met dans la disposition d’aimer tous nos frères, et pas seulement les personnes de notre famille, nos amis ou les personnes qui nous plaisent, car il nous faut aimer tout le monde. Au cours de la journée, il nous faut prendre en considération chaque personne que nous rencontrons afin de l’aimer. Une deuxième exigence de cet amour – exigence qui n’existe pas sur la terre car, justement, elle vient du ciel – est celle d’aimer en premier, de ne pas attendre d’être aimés. En général, on attend d’être aimés pour aimer (à notre tour), alors qu’au contraire, il faut aimer en premier, (en prendre l’initiative). Jésus, la deuxième Personne divine, faite homme, nous le montre : il est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs, ce qui signifie à coup sûr que nous n’aimions pas. C’est aussi un amour concret comme celui de Jésus justement, lui qui a donné sa vie. Ce n’est pas un amour sentimental, platonique, car il va jusqu’à être concret. (…) En effet, c’est un amour qui ‘se fait un’ avec l’autre, aussi bien avec celui qui souffre qu’avec celui qui est dans la joie : il partage cette souffrance et cherche à  la soulager  ou bien il partage  la  joie. Si l’on met en pratique cet amour dans le monde – et  c’est le secret du Mouvement – généralement cet amour est partagé en retour. Les personnes se sentent aimées, se trouvent bien avec nous et nous demandent : “Pourquoi (agis-tu ainsi) ?” Nous leur expliquons pourquoi nous aimons. Alors s’établit  un dialogue entre nous (…). Et les personnes ne sont pas toutes chrétiennes, ou catholiques, très souvent elles appartiennent à d’autres religions ou sont non croyantes ; les non croyants, eux aussi, ont dans leurs gènes le concept d’aimer, la force d’aimer, car ils ont été créés par Dieu qui est amour.Voilà un peu ce qu’est l’amour ». Chiara Lubich Transcription d’une interview de Erik Hendriks, Sylvester production, du 24 mai 2004, pour la télévision belge. www.centrochiaralubich.org

Église, foi et jeunes

Église, foi et jeunes

La relation entre les jeunes et l’Église traverse une phase particulièrement heureuse. La rencontre annuelle des mouvements ecclésiaux, organisée par le Dicastère du Saint Siège pour les Laïcs, la Famille et la Vie, a donné lieu à un dialogue et à des échanges d’expériences sur « Jeunes, foi et discernement vocationnel ». Elle a coïncidé avec la publication de « L’Instrument de travail » sur lequel se pencheront les évêques au cours du prochain Synode d’octobre entièrement consacré aux jeunes. Il s’agit d’un document très élaboré et riche, qui a fait appel à la contribution de jeunes du monde entier. Introduite par Kevin Farrell, le cardinal préfet du Dicastère, la journée du 19 juin  s’est vue enrichie par  vu les propos de Mgr Carlos Simón Vázquez, délégué pour la Famille et la Vie : il a fait le point sur la 9ème Rencontre Mondiale des Familles, qui se tiendra à Dublin du 21 au 26 août. Quant au  Père Alexandre Awi Mello, secrétaire du Dicastère, il a rendu compte des développements de la préparation du Synode d’octobre, tandis que Giovanna Guerrieri Nalin, du Bureau des Jeunes,  a parlé de la préparation de la Journée Mondiale de la Jeunesse, prévue en janvier 2019 à Panama. Dans l’après-midi, le secrétaire général du Synode des évêques, la cardinal Lorenzo Baldisseri, a développé les finalités, les attentes et les perspectives de ce prochain Synode. Parmi les participants, il y avait aussi le Mouvement des Focolari, représenté par un jeune du Savador, Nelson Vanegas, et par la présidente elle-même, Maria Voce, qui explique: « Les initiatives apostoliques, adressées aux jeunes dans les divers lieux d’annonce de la foi et de la vocation, permettent de mettre des racines à l’expérience caractéristique née du charisme de l’unité ». Dès les années 60, Chiara Lubich s’est adressée particulièrement aux jeunes. Son appel à lancer un nouveau type de révolution, inspiré par l’amour évangélique, (« Jeunes du monde entier unissez-vous »)  a donné vie, au fil des années, à des outils et à des lieux de formation et de témoignage que ces jeunes se sont appropriés. Ils s’orientent dans  trois directions : la communion réciproque entre jeunes et adultes, le binôme  vie et pensée, la fraternité vécue concrètement pour répondre aux problématiques du monde actuel. Nelson, qui avait déjà participé à la réunion pré synodale de mars, expose ce que vivent les  jeunes des Focolari: « Durant les écoles de formation  d’été  – dit-il – des parcours d’approfondissement théologique et moral leur sont proposés, fruits d’un cheminement vécu ensemble, avec un type d’accompagnement qui trouve sa confirmation dans  celui suggéré par le pape François. Une expérience analogue se retrouve dans ce qu’on appelle « les Écoles de discernement vocationnel », un vrai parcours de formation et d’accompagnement  pour les jeunes de 25 à 30 ans, qui sont particulièrement confrontés, dans cette tranche d’âge,  à des choix décisifs pour ce qui est de leur projet de vie personnel ». Mais, explique-t-il, il y a aussi des occasions où les jeunes expérimentent que la vie et les études sont une unique réalité: « L’Institut Universitaire Sophia, qui a son siège à Loppiano, est né pour favoriser l’interaction des savoirs orientés vers la Sagesse, avec un projet universitaire axé sur  l’expérience d’une vie  communautaire où l’on partage la recherche, la pensée et la vie, non seulement entre étudiants de différentes provenances, mais aussi entre étudiants et professeurs ». Il y  a aussi d’autres lieux, comme les écoles Gen et les congrès nationaux et internationaux. Et enfin les Genfest : « Une expérience formatrice, fondée sur un effort permanent visant à inclure, accueillir et écouter l’autre, ce qui conduit à un dialogue authentique et à la construction de relations profondes. Ils offrent surtout une profonde expérience spirituelle, où beaucoup de jeunes ont entendu ou approfondi l’appel de Dieu à vivre pour quelque chose de grand, à réaliser le rêve de Jésus ». Le prochain Genfest est tout proche. Il se tiendra à Manille du 6 au 8 juillet, autour du thème « Beyond all borders ».  

Journalisme et migration

Journalisme et migration

Depuis peu s’est terminé, à Bodo-Dioulasso, au Burkina Faso, un séminaire sur le journalisme Dialogique (9-13 juin), avec la présence de journalistes et professionnels de la communication : Michele Zanzucchi (Italie), Guy Roland (Bénin) et Armand Djoualeu (Cameroun) et la participation de professeurs, étudiants et professionnels, chrétiens et musulmans, du Niger, Mali, Côte d’Ivoire, Bénin et Burkina Faso. L’objectif du séminaire a été celui de former les journalistes au dialogue, en mettant au centre de l’attention, la personne, avec respect et sens des responsabilités. A l’ouverture du séminaire, s’est déroulée une table ronde sur le thème ‘’journalisme et migration’’, avec la présence d’autorités du Gouvernement et de l’Église catholique. La proposition qui en est ressortie a été celle de constituer un réseau régional de journalistes pour former et informer correctement la population sur le phénomène de la migration, en particulier vers l’Europe.

En chemin vers Dublin

En chemin vers Dublin

Lough Key Forest Park, 800 hectares de silence, de parcours dans la nature, de cèdres imposants et un lac, sur la côte méridionale de Lough Key à 40 km au sud-est de Sligo Town, et 3 km à l’est de Boyle, ont servi de cadre pour une journée des familles organisée par le diocèse de Elphin, fin avril dernier. Parmi les organisateurs, en collaboration avec l’évêque Kevin Doran, le mouvement des Focolari. « Dans une atmosphère ludique, de partage et d’amitié, tout le monde est invité – avait dit l’évêque – même les familles d’autres convictions religieuses, les voisins, les amis ». Le but était de se préparer au grand événement avec le pape François qui rassemblera dans la capitale irlandaise, fin aout, des familles du monde entier sur le thème « l’Évangile de la famille : joie pour le monde ». Tous les trois ans, ce rendez-vous international remet la famille chrétienne au centre de l’attention, en tant que pierre angulaire de la société. Après l’ouverture le 21 aout, qui se déroulera simultanément dans tous les diocèses d’Irlande, à Dublin s’ouvrira un Congrès international de trois jours (22-24) incluant des compte-rendus d’experts de différents endroits du monde, témoignages, workshops et activités pour enfants et adolescents. La venue du Saint Père est prévue le samedi 25 aout, et ce sera l’occasion d’un grand festival des familles pour écouter musiques et témoignages des différents continents, en plus, bien sûr, de ses paroles tant attendues. Le 26, en conclusion de l’événement, la célébration eucharistique solennelle, qu’il présidera au Phoenix Park de Dublin. “Nous ne sommes pas nombreux dans cette région d’Irlande, mais nous avons voulu répondre à l’invitation de l’évêque » écrivent les membres de la communauté du Focolare. Cela fait déjà un an que l’Irlande est plus attentive aux dynamiques complexes de chaque famille et à son rôle dans la société et s’y prépare avec toutes les familles du diocèse par une réflexion commune à la lumière de l’exhortation apostolique « Amoris Laetitia ».  Évelyne, aidée de la communauté du Focolare, fait partie du comité engagé dans la préparation : « Pour moi, c’est une belle occasion de construire avec tout le monde des rapports d’unité. Toute pensée, toute aide, toute décision ou action à entreprendre est le fruit de ce cheminement entre nous, avec l’évêque. Un climat d’amour réciproque s’est créé entre tous». À l’entrée du grand parc public, pendues aux branches des arbres, les six facettes du “dé de l’amour”, avec les phrases de Chiara Lubich et de « Amoris Laetitia » sur la famille, ballottées par le vent, saluaient les gens à leur arrivée. Le même dé a été lancé sur scène au début du programme pour se mettre d’accord sur un seul message : « Être le premier à aimer ». Durant la journée se sont succédé musiques et workshops dans un climat de fête : protection de la nature, jeux en famille, divertissements, peintures murales, danses, aides aux nécessiteux. Le moment de la prière commune, conduite par les évêques catholique et anglican, a été particulièrement intense. Ils ont partagé ensuite le gâteau, justement en forme de « cube » ; un moment immortalisé par la presse locale « Roscimmon Hearld » et par d’autres sites et newsletter. En conclusion de la journée Andrew, un des participants, a chanté une chanson de sa composition, basée sur trois mots « S’il-vous-plaît, merci, excuse-moi » suggérés par le pape François pour la vie de famille. « En passant au milieu des gens – commentait Aine, des Focolari – je pensais aux paroles : « Le grand attrait des temps modernes », écrites par Chiara Lubich dans une de ses méditations. Je les sentais d’une grande actualité au milieu d’une foule composée de personnes venant de villages et de bourgs éloignés, non seulement catholiques mais aussi d’autres dénominations religieuses, et encore plus loin, comme les nouveaux arrivés, les réfugiés et les demandeurs d’asile venus d’Afrique ou du Moyen-Orient, en majorité musulmans. Une surprise pour eux de trouver même en Irlande une attention à la famille. »                                    

Projet #FaimZéro

Projet #FaimZéro

Les juniors et les jeunes peuvent devenir la première génération qui réussira à éradiquer la faim dans le monde. C’est ce qui ressort des 17 objectifs de Développement Durable (OSS), approuvés le 25 septembre 2015 par les 193 États Membres des Nations Unies (ONU), avec l’engagement de les atteindre dans les quinze années à venir (2015-2030). Le second objectif, « Faim Zéro », est au cœur de ce programme. Afin de pouvoir le réaliser l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) compte sur les nouvelles générations. Les Juniors du Mouvement des Focolari ont choisi d’en faire le point central de leur Congrès de formation annuelle, du 20 au 24 juin. 630 jeunes filles se retrouveront au Centre Mariapolis international de Castel Gandolfo, tandis que 250 jeunes garçons vivront ce moment de formation dans la Cité pilote internationale de Loppiano (Florence). Ils viennent de divers pays d’Europe et d’Amérique du sud. A Loppiano, les 250 adolescents approfondiront l’objectif “Faim Zéro” en cherchant à comprendre comment le concrétiser dans la vie quotidienne, en redécouvrant des valeurs telles que le courage, le pardon, le service, l’effort, la spiritualité, la patience, la responsabilité, la fidélité, la reconnaissance des capacités de l’autre. Les adolescentes, au contraire, vivront une journée particulière le 22 juin, en allant visiter le siège international de la FAO, au centre de Rome, pour participer à la table ronde autour de l’objectif « Faim Zéro ». En fin de matinée, elles recevront le passeport de « Citoyennes Faim Zéro ». Segui lo streaming le 22 juin 2018, à 11h (Rome). Lorenzo Russo  

Journee-mondiale-du-refugie

Le 20 juin, on célèbre dans le monde entier, la Journée Mondiale du Réfugié, voulue par l’Assemblée Générale des Nations Unies pour sensibiliser l’opinion publique sur les conditions de millions de réfugiés et demandeurs d’asile qui quittent le propre pays, contraints à fuir la guerre et la violence. L’Agence de l’Onu pour les réfugiés a lancé la campagne «#WithRefugees », pour donner visibilité aux gestes de solidarité envers les réfugiés, en donnant la parole à ceux qui accueillent et en renforçant la rencontre entre les communautés locales et les demandeurs d’asile. Mais #WithRefugees est aussi une pétition avec laquelle le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (Unhcr) demande aux gouvernements de garantir que chaque enfant réfugié ait l’instruction, que chaque famille réfugiée ait un endroit sûr pour vivre, que chaque réfugié puisse travailler ou acquérir de nouvelles compétences pour donner sa contribution à la communauté. La pétition sera présentée à l’Assemblée des Nations Unies d’ici fin 2018 à l’occasion de l’adoption du Global Compact pour les réfugiés. « Aujourd’hui – dit Carlotta Sami, porte-parole de l’Unhcr pour le sud de l’Europe – être du côté des réfugiés n’est pas seulement un acte d’humanité, malheureusement, c’est aussi un acte de courage. C’est devenu inconfortable d’être du côté de ceux qui n’ont pas choisi de quitter leur propre pays et qui affrontent un très lourd défi, celui de recommencer à zéro dans un nouvel environnement, souvent méfiant, et, dans le pire des cas, hostile ». Nombreux seront les événements prévus d’ici la fin du mois. Regardez :http://www.unhcr.org/withrefugees/fr/

Une urgence sans fin

Après les éruptions du 3 juin, qui, à de très nombreux habitants des villages situés sur les pentes du volcan du Fuego, n’ont pas donné le temps de s’échapper, et qui ont continué même si avec moins d’intensité les jours suivants, maintenant, le danger le plus grand semble représenté par les continuelles avalanches de boue, des roches et cendres incandescentes, appelées ‘’Lahar’’. En descendant à très grande vitesse du cône du Fuego, avec une puissance telle à arracher et couvrir tout ce qu’elles rencontrent sur leur trajectoire provoquant de fortes vibrations semblables aux tremblements de terre. La Coordination Nationale pour la Réduction des Catastrophes a aussi confirmé les jours suivants, l’état d’alerte pour les trois districts en fournissant des informations actualisées sur les personnes disparues, les centres d’accueil et les hôtels qui, avec grande générosité, sont occupés à ouvrir leurs portes. Lourdes Barrientos y travaille aussi. « Une de mes fonctions – explique t-elle – est celle de la formation et de l’organisation des communautés en réponse aux urgences et aux désastres. Maintenant nous sommes en train de vivre cette urgence, qui a apporté des souffrances, des pertes et des morts dans de nombreuses familles qui vivaient dans les environs du volcan, spécialement dans les communautés de Chimaltenango, Escuintila et Sacatepéquez », les districts où l’alerte reste ‘’rouge’’, c’est-à-dire au niveau le plus élevé. Tandis que continue, douloureusement, le compte des personnes retrouvées sans vie, au siège central de l’agence, à Guatemala City, la capitale, on y organise les aides. « J’essaie d’aller au-delà de ma fatigue pour accomplir pleinement les différentes tâches qui m’ont été assignées. Au début ce n’était pas simple, parce qu’il me semblait que je ne faisais rien pour mon peuple et pour les victimes, et que j’étais en train de perdre du temps en restant au siège central. En effet, devant les grands problèmes que les institutions se trouvent à affronter, mon travail consiste à recueillir tous les genres d’ informations sur les communautés touchées. Cette situation m’avilissait, sachant que mes amis se trouvaient au contraire au ‘’point zéro’’, à savoir sur les lieux du désastre du 3 juin, dans la tentative de trouver d’autres corps et secourir les victimes . Je savais qu’ils étaient fatigués, qu’ils étaient engagés dans l’organisation et dans l’accueil dans les auberges, et tout cela pendant que moi, j’étais assise dans un bureau. De plus, je continuais à recevoir des messages d’amis et de connaissances, de mes amies gen et de ma famille, dans lesquels on me demandait si j’allais bien et si je me trouvais dans la région de la catastrophe. Et puis j’ai compris l’importance de m’y mettre à fond, n’importe où je travaille, sans jamais perdre la patience, malgré le fait que tous, nous soyons fatigués et nerveux. Nous sommes tous en première ligne. Je peux surtout offrir ce que je fais pour mes amis qui sont sur place, en particulier pour l’un d’entre eux qui a perdu la vie durant les opérations de secours. De partout arrivent des demandes d’informations sur les victimes, il y a beaucoup de douleur, partout il y a besoin de toutes sortes de choses. Beaucoup de personnes se proposent pour aider, beaucoup d’hôtels ont ouvert leurs portes. On sent l’amour concret de beaucoup de gens. Ceci nous donne la force de continuer ».

Assise et Sant’Egidio

Assise et Sant’Egidio

Foto: www.santegidio.org

A l’occasion du cinquantième  anniversaire de la Communauté Sant’Egidio, présente dans 76 pays et sur les cinq continents, la ville d’Assise a attribué la citoyenneté honoraire pour la paix au Professeur Andrea Riccardi. On peut lire dans la motivation : « Dans les périphéries du monde, la Communauté s’est toujours investie, avec fidélité et passion, en faveur des plus pauvres et des plus faibles, des enfants, des personnes âgées, des malades et des handicapés, des sans-abris, des minorités, des migrants et des réfugiés » et a «largement contribué à la paix dans de nombreux pays frappés par la guerre et la violence ; elle a pratiqué avec ténacité “l’art du dialogue” et a continué à diffuser “l’esprit d’Assise” grâce aux rencontres annuelles de prière pour la paix ; dans un esprit de prière, de paix et d’amitié avec les pauvres, elle a su se faire l’interprète du message de Saint François.   Voir: https://www.santegidio.org/pageID/30284/langID/it/itemID/26120/Cittadinanza-onoraria-di-Assisi-ad-Andrea-Riccardi-E–un-invito-a-continuare-il-lavoro-per-la-pace-e-il-dialogo.html

La même aspiration au bonheur

La même aspiration au bonheur

“Je suis parti non pas en mon nom propre ou au nom de la Communauté Missionnaire de Villageria, à laquelle j’appartiens, mais de l’Église toute entière, moi qui, pour différentes raisons, ne pouvais pas partir si longtemps. Aussi je vous écris, pour être ‘missionnaires ensemble’ ». Le Père Domenico De Martino a profité d’un moment libre, il y a peu de temps, comme il avait fait d’autres fois. Il a écrit une longue lettre, généreuse en détails, très attiré par une réalité « différente de la nôtre, mais habitée par des hommes et des femmes qui partagent des désirs, des peurs, des souffrances et des espoirs semblables à ceux de tout un chacun. Le contexte change, les problèmes changent, ainsi que leur incidence sur la vie, mais au fond l’âme de chaque homme, que ce soit en Europe ou en Afrique, a la même aspiration : la recherche de soi-même et du bonheur ». « La semaine dernière, un matin vers 7 heures, deux filles frappent à la porte, le visage vraiment triste. Deux amies, âgées de18 et 20 ans. Elles s’étaient connues l’année précédente à la catéchèse pour recevoir le baptême. La plus grande est enceinte de trois mois. Quand le fiancé a su cela, il a disparu. Pour une femme, dans notre région, être enceinte sans que l’homme reconnaisse l’enfant, porte à de graves conséquences. On la targue de « pas recommandable », elle devient la honte du village, perd son travail et sa famille aussi la rejette. La sœur de cette amie, qui l’avait accueillie chez elle, lui a dit vertement : ou tu te convertis à notre religion (en réalité une secte très répandue) ou tu pars. Elles se sont enfuies ensemble, désespérées, à la recherche d’un logement. « J’ai reçu le baptême – disait-elle au milieu des larmes – j’ai connu Jésus et maintenant je ne veux pas le trahir. Mais comment faire ? ». L’idée d’avorter ou de se convertir, comme solution pour retourner à une vie normale, ne l’effleure même pas. Fidèle à elle-même, comme femme et comme mère, elle est capable de se prendre en charge, à 20 ans seulement, avec les conséquences de ses choix. Même si, ayant perdu sa réputation, elle se retrouve sans argent, ni maison, ni famille. Tout cela me fait réfléchir à ma fidélité. Naturellement avec les autres missionnaires nous avons décidé de l’aider. Pour le moment elle a été accueillie dans une famille de la paroisse qui a mis à sa disposition une chambre de sa pauvre habitation. D’autres se sont mobilisés pour convaincre sa famille d’origine de l’accueillir de nouveau. Nous sommes en train de faire face aux dépenses des premières visites médicales, qui sont ici à la charge complète des personnes. Et pour ceux qui n’ont rien c’est un poids non négligeable ». Avec Adam aussi est née une belle amitié. « 23 ans, orphelin de père et de mère depuis ses sept ans, recueilli par son oncle paternel, Adam a réussi à aller à l’école jusqu’en première année de lycée, soutenu par une ONG française qui a un programme d’adoption à distance. A un moment donné les aides se sont interrompues parce que quelqu’un volait l’argent. Ses espoirs d’étudier sont partis en fumée. Il vit maintenant tout seul, dans une maisonnette en briques de terre, et n’arrive pas toujours à manger. Il a un rêve : ouvrir un petit bureau avec un ordinateur et une papeterie. Toujours joyeux, il ne manque jamais à ses engagements à la paroisse. Un dimanche après-midi, j’étais chez moi avec d’autres jeunes. Durant une pause silencieuse, il m’a demandé : « Pourquoi es-tu ici ? Qu’est-ce qui pousse un prêtre, un missionnaire européen, qui a tant à faire en paroisse, qui connaît des gens riches possédant des voitures, de belles maisons, à rester avec nous, qui n’avons rien d’autre à offrir qu’un plat de haricots et de maïs ? Et c’est pourtant dimanche… ». Ils attendaient une réponse en silence. “Vous êtes importants pour Dieu et pour moi, voilà pourquoi je suis ici”. « Eh bien, si nous sommes importants – a dit l’un d’entre eux – alors il faut faire la fête », et il est allé acheter de la bière ». La période de forte chaleur est finie. « Notre maisonnette était un four. Les draps étaient brûlants, l’eau qui sortait du robinet atteignait 50 degrés. Maintenant les gens se préparent à la saison des pluies. Un jeune m’a raconté que l’an dernier, à cause des fortes pluies, les blocs de terre de sa maison sont devenus en partie de la boue. Quelques semaines avant, sa femme avait donné naissance à leur troisième enfant. Son travail ne lui donnait pas grand-chose à vivre, avec ses trois enfants et une maison à moitié détruite. Je n’arrive à rien sortir de positif dans son aventure. Et pourtant, en me voyant, il s’exclame : « Tu es venu me rendre visite ! C’est le signe que Dieu est avec nous ! ». C’est ce qui est beau dans ce peuple du Burkina Faso, mot qui veut dire, et ce n’est pas un hasard, « Le pays des hommes intègres ». http://www.cmv.it/it    

Nous ne recueillerons pas de lauriers

Nous ne recueillerons pas de lauriers

Nous  ne recueillerons certainement pas de lauriers pour ce que nous faisons; mais en contrepartie nous avons la conscience tranquille. Je ne réussis pas à concevoir qu’en s’engageant en politique, qu’en entrant dans la sphère de la collectivité, on doive du même coup cesser d’être chrétien ; qu’il faille,  dans ce domaine, dissocier la foi des actes ; qu’il faille réduire notre témoignage à une négation qui aujourd’hui s’appelle anticommunisme, autrefois antilibéralisme, anti luthérianisme… D’accord pour la négation, mais une fois posée, l’affirmation est tout aussi importante et vaut encore plus : c’est elle qui doit guider notre action. Or l’affirmation essentielle est que lorsque je rencontre un homme, à l’église, dans la rue ou au parlement, je rencontre un frère, un fils de Dieu, racheté par un sang qui n’a pas de prix, digne de mon amour, quelque soient sa réputation, sa tenue ou son rang. S’en tenir à la négation revient à s’accorder un droit de haïr absurde, à se soustraire au juste devoir de se mettre au service de tous, à appauvrir l’Évangile ; c’est du moins ce qui me semble. Croire que le christianisme puisse s’accommoder de déformations qui légitiment la haine, c’est le considérer comme un lubrifiant des passions humaines, de la cupidité et des tentations homicides. (Igino Giordani, Lettre à  don Primo Mazzolari, 2 février 1951) Servir le peuple, c’est servir Dieu ; se mettre au service d’un citoyen, d’une ménagère, des élèves, ou  des peuples, c’est travailler pour le Christ. “Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait” (Mt, 25,40) : c’est Jésus lui-même qui l’affirme. Dans cette optique, la politique perd certains traits d’hostilité, de haine, d’exclusivisme: même dans la pluralité des opinions, qui implique également richesse d’idées, le chrétien voit un frère même dans le membre d’un autre parti ; il peut refuser ses idées, mais ne rejette pas son âme, née du même Père Céleste et de ce fait héritière de Son Amour. Igino Giordani, “Difficoltà del cristiano oggi” (Difficulté du chrétien aujourd’hui) Città Nuova, Rome, 1976, p.129   En politique les catholiques doivent promouvoir une société inspirée par l’Évangile. Mais voilà qui engage à une pauvreté intérieure, à un mépris de la richesse et de l’orgueil, à une moralité qui est à la politique ce qu’est l’oxygène à la respiration, à exercer le pouvoir comme un service, à briser les castes et les privilèges : une véritable  révolution… Igino Giordani, « la via » (La voie), juin 1950, p.1 Textes choisis par le Centre Igino Giordani.

La réforme du juge Shaheed

La réforme du juge Shaheed

Il est juge civil au tribunal de Marion à Indianopolis depuis 1999 et en 2007, il a été nommé juge de l’année pour son travail en faveur des détenus et accusés, dépendants de la drogue. David Shaheed est afro-américain et musulman et partage la passion pour le droit avec celle pour le dialogue interreligieux. A partir de 2019, il présidera l’Interfaith Alliance de Indianapolis. Le curriculum pourrait impressionner et au contraire, le docteur Shaheed balaie ce sentiment d’admiration qu’on peut avoir de lui, par sa simplicité et par sa liberté avec laquelle il parle de sa foi et du rapport qui le liait et le lie avec Chiara Lubich. « Elle m’a donné le courage de sortir de nos fois, d’aider les autres et de les comprendre. Mais ceci n’est pas resté un concept abstrait, car Chiara m’a donné la possibilité de le vivre et de le démontrer ». Le juge a tiré l’ inspiration de l’expérience de la destruction de la Seconde guerre mondiale vécue par Chiara pour concevoir une réforme de sa cour. « Le monde était sous la pression de cet énorme conflit. Et pourtant cette jeune de Trente, a surmonté ses peurs personnelles pour aller à la recherche de la douleur des autres : son témoignage m’a donné du courage pour instituer dans mon travail un tribunal spécial pour ceux qui ont un problème mental ou de dépendance à des substances stupéfiantes. ». http://interfaithalliance.org/ Le juge en effet, rompant ainsi avec une tradition judiciaire qui confiait aux tribunaux ordinaires, le traitement des accusés ayant un déficit psychique ou avec une dépendance à l’alcool et aux drogues, avec des condamnations conséquentes qui ne regardent pas la réhabilitation de la personne, il a demandé aux collègues de regarder l’impact que la prison ou la liberté surveillée avaient sur la vie des condamnés. En effet, nombreux parmi ces coupables sont ceux qui retournaient à la cour ou en prison pour de nouveaux délits sans recevoir de traitements adéquats à leur personne et à leur mal être. Après des débuts sceptiques et embarrassés, le défi de ‘’servir les derniers’’ est devenu l’objectif commun des autres magistrats du tribunal local qui, surmontant la tradition de la Common law qui assigne aux cours d’appel, la compétence en matière, l’année passée, a lancé une section spéciale pour personnes ‘spéciales’. De cette manière, les accusés sont assistés dans l’accès aux soins et consultations spécialisées et que ce soit la prison, aussi bien que la cour et que le système judiciaire tout entier, tous sont orientés vers les besoins de la personne et non vers la condamnation et la punition peut-être aussi pour des délits futiles. « J’ai grandi en Amérique où jusqu’à aujourd’hui, il y a une forte histoire de racisme, mais rencontrer les Focolari m’a aidé à comprendre que les blancs et leurs ancêtres européens n’avaient pas tous la même hostilité envers les afro-américains. Cela a été pour moi une expérience qui m’a libéré parce que je vivais sous l’influence de cette mentalité et au contraire, pour la première fois, j’avais des frères de descendance européenne. J’ai appris des Focolari que la vie de Jésus a été de montrer miséricorde et compassion pour les autres. J’ai appris à vivre ainsi en tant que juge et à éprouver de la compassion. Faire partie de la communauté du Focolare pour moi signifie donner la meilleure preuve de la manière de vivre les attributs de Dieu écrits dans le Coran, et c’est-à-dire l’amour, la miséricorde et la compassion ». Regardant quelle est la mission du Mouvement à dix ans de la disparition de Chiara Lubich, le juge de l’Indiana souhaite que « le dialogue aille de l’avant, car le modèle des Focolari est un des meilleurs modèles de rencontre entre les personnes de différentes religions, ethnies ou nationalités. Dans un climat de fort nationalisme, comme celui que nous sommes en train de vivre, où les propres intérêts ont la priorité sur tout, notre expérience va à contre-courant car elle montre que la parole de Dieu amène les personnes à se rencontrer et non à s’isoler, et cela est un exemple non seulement pour la foi et la religion, mais un exemple de vie qui sert à notre pays ». Source : Città Nuova n.6, juin 2018

Synode pour l’Amazonie

Synode pour l’Amazonie

Le Document Préparatoire du Saint Siège a été publié le 8 juin en vue du Synode des évêques pour la région Pan Amazonienne, déjà annoncé en octobre 2017, qui aura lieu à Rome au cours du mois d’octobre 2019. Le texte, disponible sur www.vatican.va en langue italienne, française, anglaise, espagnole et portugaise, est divisé en trois parties, ainsi subdivisées : voir (‘’Identité et cri du Pan Amazonien’’), discerner (Vers une conversion pastorale et écologique’’) et agir (‘’Nouveaux chemins pour une Église au visage amazonien’’). « Les réflexions du Synode Spécial – affirme le Document dans la partie introductive – dépassent le cadre strictement ecclésial amazonien, en tendant vers l’Église universelle et aussi vers le futur de toute la planète. Nous partons d’un territoire spécifique pour jeter à partir de celui-ci, un pont vers d’autres biomes essentiels du monde : le bassin du Congo, le couloir biologique mésoaméricain, les forêts tropicales du Pacifique asiatique, le bassin aquifère Guaranì, entre autres. Écouter les peuples indigènes et toutes les communautés qui vivent en Amazonie, comme premiers interlocuteurs de ce synode est d’une importance vitale, aussi pour l’Église universelle ».

L’amour ne déménage pas

L’amour ne déménage pas

Le récit d’une vie passée ensemble passe avec naturel, des paroles d’Anna à celles de Claudio, presque comme s’ils étaient devenus, après tellement d’années de mariage, une seule et même personne. « Lorsque nous nous sommes mariés, nous unissait l’enthousiasme – commence-t-elle – et la joie de voir naître notre famille. Dans la petite ville où nous nous sommes transférés dans le nord de l’Italie pour le travail, nous ne connaissions personne. Moi je m’occupais de la maison et j’attendais qu’il rentre le soir. Nous étions heureux mais…il nous manquait quelque chose. Un dimanche, à la sortie de l’église, nous nous sommes approchés d’un prêtre. Nous l’avons invité à la maison et lui est arrivé avec une revue, ‘’Città Nuova’’. Puis il nous a parlé de la Parole de Vie. Il nous a semblé que nous aussi nous pouvions nous engager à vivre l’Évangile. « J’avais un bon travail – explique Claudio – , nous construisions des machines pour le développement et l’impression de pellicules cinématographiques. Mais après la mort du patron, il y avait eu des difficultés avec les héritiers. A un moment-donné, m’est arrivée une proposition très alléchante. Un travail bien payé mais j’appris cependant que les contenus du travail n’étaient pas acceptables éthiquement parlant. Nous fûmes donc d’accord, mon épouse et moi-même, de ne pas accepter. Peu après, une autre opportunité, cette fois-ci avec un salaire inférieur. Entre-temps, le deuxième enfant était né, et les exigences de la famille grandissaient. Nous avons donc accepté, confiants que rien ne nous manquerait. Il y avait beaucoup de travail et j’avais besoin d’un collaborateur. Le bureau du personnel me proposa une personne avec des problèmes caractériels, qui au premier contact, en effet me répondit :’’Si vous pensez me faire travailler, vous vous trompez grandement’’. J’étais conscient que j’allais devoir compenser ses carences, mais nous nous étions promis d’aimer tout le monde et donc, je ne pouvais pas faire marche arrière. Par la suite, il s’est aussi passionné pour le travail et à Noël, il m’a apporté, dans un paquet emballé dans du papier journal, un petit train pour mon fils ». « J’attendais mon troisième enfant – reprend Anna – lorsque pour Claudio arriva une nouvelle opportunité de travail. Dans la nouvelle ville où nous avons déménagé, quatre de nos enfants sont nés . Une petite ‘’tribu’’ qui grandissait en savourant notre style de vie et l’harmonie que nous cherchions à maintenir entre nous. Moi aussi je travaillais, j’enseignais l’allemand au lycée et cela me demandait beaucoup, mais les enfants collaboraient en s’entraidant pour les devoirs ou en préparant le dîner. Un soir, j’étais dans le bus, de retour de l’école, qui était à une distance d’environ 30 km. Il tombait une pluie torrentielle et je me voyais déjà complètement trempée. Les téléphones portables n’existaient pas à cette époque. A l’arrêt du bus, je trouvai un de mes fils, encore jeune, en train de m’attendre avec un parapluie. Quelques années après, lorsque nous étions déjà à neuf (plus le chat), pour le travail de mon mari, s’est encore annoncé un autre déménagement. Personnellement j’étais très sceptique. Mais je comprenais que lui souffrait du fait de vivre à l’hôtel cinq jours par semaine. Par amour pour lui, nous nous sommes convaincus de faire à nouveau nos valises. Nous comprenions l’importance d’être toujours unis, et souvent, nous priions ensemble dans les moments de difficulté. Pendant la journée, j’étais seule, mais je savais que lui était avec moi. Il arrivait que certains jours, nous faisions, après le repas du soir, le tour du quartier, quelques pas ensemble, pour se retrouver à nous deux. ». Maintenant tous nos enfants sont mariés – reprend Claudio – . Un d’entre eux s’est séparé de sa femme et pour nous cela a représenté une grande souffrance. Durant un pèlerinage, récemment, nous avons confié à Marie cette situation. D’abord, nous avons prié pour que sa famille se recompose. Après un peu de temps, il nous est apparu plus juste de demander la conversion du cœur. A la fin, nous avons compris. La grâce à demander était une autre : notre conversion. Nous sommes partis de là avec le désir d’être attentifs à ce que Dieu nous aurait encore demandé. Car nous ne voudrions jamais arrêter d’être les instruments de Son amour. C’est l’amour l’unique chose qui, dans une famille, ne doit jamais déménager ».

Le café : une occasion pour aller plus loin

Le café : une occasion pour aller plus loin

A Milan, il y a quelques mois, les Jeunes Pour un Monde Uni se sont retrouvés pour réfléchir ensemble à une initiative orientée vers le Genfest 2018 de Manille, aux Philippines. C’est ainsi qu’ils ont eu l’idée de vendre du café, comme ils l’avaient fait à l’occasion du Genfest de 2012 à Budapest. Après avoir obtenu un prix spécial de gros, ils ont conçu et réalisé les étiquettes selon les lignes générales de cette activité et avec le logo de l’événement. Ils ont ensuite décidé d’envoyer le montant récolté pour : soutenir la population philippine, frappée par le typhon Vinta en décembre dernier, pour ceux qui iront à Manilles au Genfest et viennent des pays plus lointains ainsi que les dépenses de son organisation. Un des jeunes de Milan raconte que l’idée est née lorsque « nous nous sommes demandé comment diffuser l’idée du Genfest ici dans nos régions. Comme c’est un événement qui essaie de favoriser la fraternité entre les personnes, en tant que relations matérielles et interpersonnelles, il nous a semblé qu’un des éléments les plus représentatifs de ce désir de socialisation, de vivre ensemble et en même temps de partage, dans notre culture, était la boisson et le rite du café. Ce moment de pause qui, pendant une journée, devient possibilité d’échanges et de partage, une occasion pour aller au-delà… » Cette fois-ci, c’était plus simple qu’en 2012 parce qu’ils avaient déjà les contacts. Après avoir décidé ensemble quoi faire, ils ont contacté les fournisseurs et ont fait venir 4000 paquets de café dans le dépôt central de Milan, en l’espace d’un mois. Entre temps dans les différents endroits de la région une vingtaine de personnes ont mis à disposition leur maison pour servir de dépôt secondaire. Ils ont fait eux-mêmes l’étiquetage qui « est devenu l’occasion de dîner ensemble, de nous rencontrer. Nous l’avons fait ici à Milan, mais aussi dans les endroits où les jeunes et les familles nous aident. Enfin cette activité a créé beaucoup d’occasions pour aller rendre visite à des personnes que nous ne voyions pas depuis longtemps, et nous avons consolidé ces rapports de fraternité. Pour plus d’informations : caffe2018manila@gmail.com Source: United World Project

Sylvester et sa dignité

Je l’ai entrevu en vitesse, lorsqu’un jour j’entrais dans un supermarché. Il était là, presque caché derrière un arbre, comme s’il se cachait de quelque chose ou de quelqu’un. Je m’en suis rendu compte, alors que, en sortant, je l’ai trouvé en face de moi. j’avais déjà préparé deux euros pour lui, mais je me sentais mal à l’idée de jouer la part du ‘’donateur’’ qui offre quelques centimes au ‘’mendiant’’. Ne sommes-nous pas hommes tous les deux ? Avec à la limite, des chances différentes dans la vie. Spontanément, alors que je lui donnais la pièce de monnaie, je me suis présenté :’’Ciao, je m’appelle Gino, et toi ?’’. ‘’Sylvester’’, répond – il avec une voix gênée. ‘’Tu as un problème ?’’ . Après un moment de silence – j’ai compris par après que c’est plus à cause de l’incompréhension de la langue italienne qu’à cause de l’embarras – , ‘’Non, tout va bien’’, me répond – il.  Peu convaincu, je l’interpelle encore :’’Regarde-moi dans les yeux et dis-moi si tu as l’une ou l’autre difficulté ‘’. Encore ‘’tout va bien’’ est sa réponse. Alors que je rejoins la voiture, cependant, je sens derrière moi  qu’il vient à ma rencontre :’’Oui, j’ai un problème : je veux travailler’’. Je lui serre la main en signe de compréhension et je m’en vais en emportant dans le cœur son regard et sa dignité blessée. Non sans s’être échangé les numéros de GSM, nous ne voulons pas nous perdre. Nous sommes ainsi devenus amis, au-delà de la langue et des différences culturelles, Sylvester et moi. Une rencontre de personnes, chacun avec sa propre dignité. Depuis ce jour-là, je me mets à l’ouvrage de plusieurs façons avec la conscience que la première chose à affronter est de l’aider à surmonter la barrière de la langue. Même s’il arrive à être en règle avec les documents, il est irréaliste de croire qu’il puisse trouver un travail s’il ne réussit pas à s’exprimer et à comprendre l’italien. Comment le lui dire sans connaître sa langue et vice-versa ? Je pense à un ami qui vient de son pays et je lui demande s’il peut faire office d’interprète. On se retrouve ainsi à parler, assis autour d’une table du bar qui est devant le supermarché, avec traducteur et verre de bière, afin de mieux connaître la situation. Avant de se quitter, je lui fais une invitation :’’Rappelle – toi,  Sylvester aucun travail n’est petit s’il est fait par amour. Tu n’es pas là pour demander mais pour offrir une aide à qui a besoin, partager le poids du sac de courses, trouver un parking ou un simple caddy. Dieu aime immensément aussi bien toi que moi, que chacun. Maintenant nous commencerons à frapper à la porte ensemble, comme nous l’enseigne l’Évangile. On verra si une porte s’ouvrira. Mais entre-temps c’est cela ton travail, fais-le la tête haute, sans perdre ta dignité’’. Le soir suivant un message de sa part m’arrive sur whatsapp : ‘’Bonsoir Gino, comment vas-tu ? J’espère que tu vas bien ainsi que ta famille. Merci pour ce que tu fais pour moi. Dieu te bénisse parce que tu prends soin de moi. J’espère vivement trouver un vrai travail rapidement, mais en attendant, je ferai comme tu m’as dit, en gardant le regard vers le haut et propre. Je t’attends’’. J’ai dû utiliser ‘’google traduction’’ pour comprendre son message et lui répondre :’’Cher Sylvester, merci pour ton message. Aujourd’hui j’ai cherché des informations sur un cours gratuit d’italien. J’espère te donner vite une bonne nouvelle‘’. Les jours suivants, j’expérimente combien il est difficile d’aider quelqu’un ! Pour une raison qui me dépasse encore, la sacrée bureaucratie est toujours plus importante ! Mais je décide de ne pas me rendre. Aussi parce qu’entre-temps, je trouve des personnes qui sont disposées à être proches de Sylvester. Maintenant je ne suis plus seul, et lui non plus. Demain commenceront les leçons d’italien, premier pas pour trouver un travail et pouvoir ainsi envoyer un soutien financier à sa femme et à leurs deux petits enfants restés au pays natal. Peut-être  un jour pourront-ils se réunir. Je prie pour qu’il en soit ainsi, cher Sylvester ! Gustavo Clariá

Internet, une grande responsabilité

L’intention de prière du Pape François pour le mois de juin, diffusée aujourd’hui à travers un message vidéo réalisé en espagnol par le Réseau mondial de prière pour le Pape, est dédiée aux réseaux sociaux et au web. Elle est traduite en sept autres langues et retransmise par Vatican News. Dans son message vidéo le Pape invite à demander à Dieu que les réseaux sociaux « n’annulent pas notre personnalité, mais favorisent la solidarité et le respect de l’autre dans sa différence ». A la suite du titre « Afin que les réseaux sociaux favorisent la solidarité et le respect de l’autre dans sa différence », François souligne que « Internet est un don de Dieu mais aussi une grande responsabilité », et explique que « la communication, ses lieux et ses vecteurs ont amplement ouvert l’horizon de nombreuses personnes ». D’où l’invitation de François, déjà formulée dans son message pour la Journée 2014, à profiter “des possibilités de rencontre et de solidarité que nous offrent les réseaux sociaux”, et le souhait que “le digital ne soit pas un lieu d’aliénation” mais “un lieu concret, un lieu riche d’humanité”. « Prions ensemble – telle est l’intention du Saint Père – pour que les réseaux sociaux ne gomment pas notre personnalité, mais favorisent la solidarité et le respect de l’autre dans sa différence ». Source: SIR   https://youtu.be/JfSN5t3Svjg

Maria Voce à “Green Attique”

Maria Voce à “Green Attique”

La Création est “un don partagé et non pas une possession privée” et en prendre soin “implique toujours la reconnaissance des droits de chaque personne et de chaque peuple”. C’est l’un des passages essentiels du message par lequel le Pape François a voulu se rendre présent au Symposium international sur la protection de l’environnement qui a lieu à Athènes, de 5 au 8 juin, à l’initiative du Patriarcat œcuménique de Constantinople, sous le patronage de Bartholomée 1er. Ayant pour thème “Vers une Grèce plus verte. Préserver la planète et protéger ses habitants », le congrès – qui a eu lieu trois ans après l’encyclique Laudato Si’ et en même temps que la Journée mondiale de l’environnement – a accueilli environ 250 personnes, parmi lesquelles des responsables religieux, des hommes politiques, des spécialistes de l’environnement et du climat, des universitaires et des journalistes en provenance de divers continents, invités à chercher et à mettre en commun des réponses à l’actuelle crise écologique. Une crise – et c’est un avis largement partagé – résultant d’une crise plus profonde, à caractère anthropologique et spirituel. Parmi les invités se trouvait aussi la Présidente du Mouvement des Focolari, Maria Voce, qui a fait remarquer: « C’est beau de voir des personnes du monde entier, et parmi elles de nombreuses autorités religieuses de diverses Églises, très déterminées à chercher ensemble des solutions pour que notre planète puisse vivre une vie plus sereine et  être  préservée et protégée en vue du bonheur des futures générations ». Et d’ajouter : « J’ai fort apprécié la grande attention prêtée à tous les aspects de l’écologie : l’environnement bien sûr, mais aussi les personnes, ainsi que la mise en valeur du fait que toute la planète participe à cette écologie, que toute la nature est un don que nous recevons de Dieu et qu’en tant que tel il doit être accueilli avec respect et gratitude, puis transmis de la meilleure façon à ceux qui viendront après nous ». Le style du congrès –  a ajouté la Présidente du Mouvement fondé par Chiara Lubich, engagé depuis longtemps en faveur de la sauvegarde de la planète dans le monde entier – traduit bien cette approche « écologique » : « Les sessions se succèdent mais sont entrecoupées de voyages dans les îles voisines et lors de ces déplacements il y a la possibilité de se rencontrer, de parler les uns avec les autres, et il est plus facile d’établir des liens dans ce climat qui conjugue la réflexion, la détente et l’amitié entre pays. Une réponse aux préoccupations du Saint-Père qui, dans son message,  transmis au Symposium par le Cardinal Peter Turkson, Préfet du Dicastère pour le service du Développement Humain Intégral, a souligné le risque que les futures générations soient condamnées « à vivre dans une maison commune réduite en ruines », ou à quitter leur terre natale à cause des changements climatique et aussi des désastres produits par l’exploitation avide des ressources naturelles ». Citant le Message co-rédigé par Bartholomée 1er  et lui-même  à l’occasion de  la Journée Mondiale de prière pour la Création (1er septembre), François a rappelé  que « le devoir de prendre soin de la Création concerne toutes les personnes de bonne volonté et invite les chrétiens à reconnaître les racines spirituelles de la crise écologique et à coopérer pour y apporter une réponse sans équivoque ». L’objectif prioritaire donc –  c’est la réponse du Patriarche – vise à repenser le système économique actuel qui « ignore les besoins des êtres humains et conduit inévitablement à l’exploitation de l’environnement », mais surtout – ajoute-t-il – le vrai changement ne peut naître que du cœur de l’homme : « La destruction du milieu naturel ne peut être inversée qu’à travers un changement radical de notre façon de considérer la nature qui résulte d’un changement radical de la compréhension que nous avons de nous-mêmes en tant qu’êtres humains ». Claudia Di Lorenzi

Prophetic Economy

Prophetic Economy

“Prophetic Economy”, événement international promu par ÉdeC et différents Mouvements et Associations qui visent à apporter des réponses au cri de la terre et des pauvres, se déroulera à Castelgandolfo, Rome. “Prophetic Economy” nait du désir de se rapprocher de ceux qui partagent  un objectif, pour apprendre les uns des autres, trouver de nouvelles voies de collaboration, donner un fort message d’espérance surtout à ceux qui aujourd’hui sont victimes d’injustice sociale et environnementale et comprendre ensemble comment agir au niveau macro. Nous nous sommes tout de suite rendus compte que nous ne pouvions pas initier un parcours de ce type tout seuls, mais que nous devions le faire, sans tarder, avec d’autres mouvements. Ainsi le groupe de travail ÉdeC s’est-il enrichi de la présence de ATD Quart Monde, Associazione Papa Giovanni XXIII, Nomadelfia, Global Catholic Climate Movement, Slotmob, Mondo Comunità e Famiglia et Ragazzi per l’Unità qui, à ce jour, sont nos partenaires. Nous sommes convaincus que la valeur de Prophetic Economy consiste non seulement en la réalisation de l’événement lui-même mais aussi en le processus d’ouverture et d’enrichissement réciproque déjà commencé entre tous les promoteurs. L’événement – Prophetic Economy – s’adresse aux personnes et aux organisations qui – guidées par une vocation religieuse ou laïque – travaillent avec passion pour garantir le développement humain intégral et la durabilité à travers la lutte contre la pauvreté, le développement d’une économie civile et sociale et des actions politiques. Ce ne sera pas un congrès, ce sera une expérience et le début d’un processus : notre intention est de stimuler l’inventivité, la confrontation et la créativité dans la recherche de solutions durables et collectives aux problèmes sociaux et environnementaux de notre époque, avec une attention particulière aux pauvres. Dans les réflexions sur le futur à construire, nous ne pouvons pas exclure la pensée, la vision et le travail des générations les plus jeunes comme celles des plus adultes. Les jeunes seront présents, avec un programme spécial pour eux, en alternance avec des temps de partage intergénérationnels. Participé au concours 135 acteurs du changement et organisations de 35 pays. Les expériences des finalistes, choisies par un jury international d’experts (Dr. Vandana Shiva – Inde, Dr. Jeff Sachs – États-Unis, Dr. Calvo – Argentine et Prof. Stefano Zamagni – Italie), seront présentées en direct pendant l’événement. . Logo Mondo Comunità Famiglia 2En même temps que l’événement, des actions satellites seront organisées dans différents pays du monde : la plus importante sera représentée par un Bankmob international de désinvestissement en combustibles fossiles, armements et jeux de chance. Pour rester au courant, aller sur: propheticeconomy.org  

A partir de l’Amour, un nouvel ordre économique

A partir de l’Amour, un nouvel ordre économique

“Le monde est la parole de ce Dieu qui l’a créé. Et quel est le ton d’une telle parole ? Le voilà : je t’aime. Et à qui est destinée cette parole ? Elle est destinée au monde lui-même, qui est justement cette parole : elle est destinée à tout individu qui se rend compte d’en être une minuscule partie et qui est pourtant capable de se dépasser pour aller vers le tout ; c’est une parole destinée à tout homme. Le monde est la parole de l’amour de Dieu adressée à tout un chacun en lui : c’est le regard de l’amour divin pour lui. Et ce que le monde est dans son ensemble, il l’est de même en chacune de ses parties : chaque élément particulier du monde est un regard de l’amour de Dieu ». (Cosmologie, anthropologie, sociologie et religion) “Je peux me dédier complètement à ce monde parce que je suis chrétien ; de fait, tout ce que nous investissons en amour dans ce monde, aura un impact sur lui pour toujours, notre amour s’imprimera en caractère indélébile sur chacun des fragments de la création ». « Le premier intérêt du chrétien doit être de développer, non seulement avec ceux qui partagent ses idéaux, mais avec tous ceux qui portent une responsabilité dans le monde, la construction d’un monde humain ». (novembre 1978). “La vie et l’unité des hommes ne peuvent être considérées ni comme la simple somme des individus ni comme un système collectif où chacun est absorbé et disparaît. L’alternative est la communion. Je suis moi-même, mais dans la mesure où je suis toi et avec toi et dans la mesure où je me fais hôte de toi. C’est uniquement dans cette relation qu’il est possible de définir le Moi de l’homme. Uniquement dans cette relation trinitaire que  le collectivisme n’est pas une dissolution de l’individu. Uniquement dans cette relation trinitaire que la personne singulière n’est pas un moyen qu’on sacrifie à la structure communautaire. De là, j’en suis certain, s’ouvriront aussi de nouvelles perspectives pour un ordre économique universel ». (Dreifaltigkeit, p. 131)   Source : Klaus Hemmerle, La lumière au dedans des choses, Méditations pour chaque jour, Città Nuova Ed, 1998, p. 287-293.

Cultures en dialogue

Cultures en dialogue

Quelle culture? Quelle unité? La nouvelle newsletter se propose de  répondre au désir de relater le parcours engagé au sein de  douze sphères culturelles qui s’interrogent, font des recherches et affrontent les défis posés par la perspective de  l’unité, dans le sillage du Charisme de Chiara Lubich.   Art, Pédagogie, Droit, Écologie, Sport, Économie, Sociologie, Médecine, Architecture, Politique, Psychologie, Communication.   Si notre planète vit un changement d’époque”, comme l’a aussi affirmé récemment la Pape François, la perspective de l’unité ouvre aux divers mondes de la culture un horizon nouveau, à bien des égards encore inexploré et passionnant.   Le premier numéro relate quelques initiatives et les événements les plus significatifs de chacun de ces mondes en dialogue.   Pour plus d’informations:   Centre pour le dialogue avec la Culture (Mouvement des Focolari) centrodialogo.cultura@focolare.org tél. +39.06.945407201 – Via Piave, 15 – 00049 Grottaferrata (Rome – Italie)   CONTACTS Communion et Droit Économie de Communion Social-One Eco-One Dialogues en Architecture NetOne Mouvement Politique pour l’Unité Psychologie et communion Health Dialogue Culture Clarté Sportmeet EDU  

Les transformations mondiales et l’Europe

Les transformations mondiales et l’Europe

Le cours se tiendra du jeudi 14 juin au samedi 16 juin 2018 dans la grande salle de l’Institut Universitaire Sophia, dont le discours d’ouverture sera fait par le Prof. Romano Prodi, intitulé « L’Europe d’aujourd’hui. Quelle Europe demain ? ». Cofinancé par la Fondation pour Sophia, en partenariat avec le programme « Chaire Jean Monnet » de l’Union Européenne, elle se propose d’analyser le rôle des cités en tant que laboratoires d’intégration européenne et des citoyens en tant qu’acteurs. Les cours réfléchiront sur intégration, autonomie, citoyenneté européenne et introduiront au système de gouvernance européenne, avec une attention toute particulière sur la dimension locale et régionale. Les workshops auront le grand intérêt de permettre aux participants de confronter et de partager leurs compétences et leurs expériences sur le sujet. Les intervenants de premier plan seront Léonce Bekemans de l’Université de Padoue, titulaire de la Chaire Jean Monnet à Personam, et Luc Van den Brande, ex-président des Flandres et aujourd’hui consultant de confiance de la Présidence de la Commission Européenne, qui proposera le rapport « Reaching Out to Citizens » qui a été montré au président Junker en novembre 2017, un document qui reflète le travail d’analyse le plus récent et le plus digne de foi quant à la citoyenneté européenne. Le cursus s’ouvre sur “Europe in a Changing World”, préparé par le Centre de recherche et de formation Sophia Global Studies. « De nombreux événements confirment notre parcours – affirme Paolo Frizzi, coordinateur académique – et même la récente visite du pape François à Loppiano, où se trouve le siège de Sophia, a souligné l’urgence de ‘tracer de nouvelles routes à parcourir ensemble pour donner vie à une civilisation mondiale de l’alliance’. Notre jeune Institut est né pour former des leaders capables et compétents, pour affronter les défis mondiaux et faire avancer le dialogue et la paix. » Le cours s’adresse aux professionnels, chercheurs, administrateurs et opérateurs de la communication, y compris les directeurs des écoles primaires et secondaires et les encadreurs scolaires qui pourront bénéficier de la Carte de directeur (MIUR 170/2016). 15 bourses d’étude sont prévues pour des jeunes jusqu’à 30 ans. Sur www.sophiauniversity.org le programme complet.

La tragédie du Volcan du Fuego

Ce sont des images impressionnantes, celles qui arrivent du Guatemala. Les dernières nouvelles parlent de presque 200 disparus, 3000 les personnes évacuées et au moins 75 personnes tuées par l’éruption du Volcan du Fuego, qui a surpris les habitants des villages limitrophes le 3 juin dernier. Un bilan destiné malheureusement à augmenter comme l’ont affirmé les autorités locales. La catastrophe, associée par beaucoup à celle de Pompéi en 79 après J.-C., rend très difficile le travail des sauveteurs. La recherche des corps se poursuit d’une façon ininterrompue sous de grandes quantités de lave et de cendres. Le Volcan du Fuego (à 3.763 mètres) se trouve à 40 kilomètres au sud ouest de Guatemala-City. Selon les vulcanologues, c’est l’éruption la plus grande enregistrée dans le pays depuis les 40 dernières années et fait partie d’une période de plus grande activité volcanique commencée les 15 dernières années. Le Pape François a exprimé sa ‘’proximité et consolation pour les familles des victimes, pour la douleur du désastre naturel imprévu, les prières pour tous ceux qui ont été dramatiquement touchés et la reconnaissance pour tous ceux qui travaillent à secourir les gens’’.

Parmi les enfants des rues

Dans le Focolare de la Ville de Mexico, ‘’ l’Église qui sort’’ du Pape François a la voix et le visage aussi de Reina Cruz, salvadorienne, animatrice d’une communauté qui partage la parole de Vie en situations difficiles, à quelques kilomètres de la capitale mexicaine. Dans le groupe que l’on a choisi d’accompagner il y a aussi celui qui vend et consomme de la drogue. Les focolarine apportent la voix du Pape dans les périphéries, comme il invite lui-même souvent à faire, dans des banlieues difficiles, pauvres, peuplées de millions de personnes qui, grâce à elles, pour la première fois, peuvent écouter une page de l’Évangile. Ce n’est pas facile, confesse Reina, mais « aller dans un contexte dans lequel des juniors de 13-14 ans vivent pratiquement sans famille, nous fait comprendre que nous devons au moins leur apporter notre présence. Un accompagnement qui s’accompagne dans les régions les plus reculées, comme la visite aux missionnaires xaviériens présents dans la forêt de Santa Cruz, intensifiée par la semaine sainte et Pâques. Catéchèses et aides matérielles ont créé un climat fécond communautaire dans les paroisses que nous avons connues ». Dans ces coins souvent oubliés, les filles ont présenté la spiritualité de l’unité du focolare, bien diffusée désormais dans cent quatre vingt deux pays du monde, avec des centres dans quatre vingt sept nations, aussi au Mexique, et cent dix mille membres. Avec l’optique d’accompagner frères et sœurs, caractéristique du mouvement fondé par Chiara Lubich (qui avec la visite du Pape François le 10 mai à Loppiano, se sent davantage encouragé à continuer le chemin commencé par la servante de Dieu), les groupes mexicains se sont insérés dans différentes expériences sociales. « Avec onze autres personnes – raconte Reina – nous allons visiter Santiago de Anaya, Actopan, dans l’état d’Hidalgo, au cœur du Mexique ». Sans rien attendre en échange, ni même l’intérêt pour leur spiritualité, elles ont commencé un cheminement avec les pères missionnaires du Verbe Divin. Unique objectif, offrir des points de réflexion communautaire dans le quotidien : la Parole de Dieu et ses conséquences dans la vie grâces aux couples de laïcs engagés. Le phénomène de la vente illégale et de la consommation de drogue parmi les adolescents a alerté les participants au Focolare, en les poussant à écouter les terribles expériences et en partageant le message évangélique aussi avec les juniors qui vivent seuls dans les rues. « Le 6 mai, par exemple, se sont approchées deux filles de 14 et 17 ans pour nous raconter, en pleurant, l’augmentation de la consommation de drogue parmi leurs amis ». La plus grande des deux avait été chassée par sa mère de la maison, se souvient Reina, et la fille était désespérée de la rupture du lien avec sa mère. Que faire ? Comment aider ? Accueillir les questions sur les blessures familiales fait partie de la tâche d’accompagnement que vivent celles et ceux qui ont suivi Chiara Lubich. Défis toujours plus grands qui décrivent une société avec des valeurs toujours plus fragiles, ou bien souvent absentes. Ainsi leur présence reste souvent l’unique point de référence pour des personnes qui, au moment de leur croissance, ont besoin d’un rocher auquel pouvoir s’agripper pour ne pas risquer de se noyer dans les drogues ou dans le désespoir. Voilà l’importance de l’écoute, expliquent-elles au Focolare de la Ville de Mexico, de proposer la prière, et des rencontres de spiritualité pour le renouvellement de leur vie en Dieu. L’objectif reste l’unité et le dialogue avec des prêtres sur place pour agir ensemble, en évitant les cassures et regarder vers des projets de développement comme l’économie de communion, occasions de sortir de la pauvreté et cheminer vers la dignité. Un voyage à faire en compagnie de la Vierge Marie, une mère qui n’abandonne pas ses propres enfants, ni mêmes ceux qui sont « les plus seuls ». Source : L ‘Observateur Romain (Italien)

Nouveau recteur de la PUL

Nouveau recteur de la PUL

Grande satisfaction aussi à l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano. Le nouveau recteur de l’Université Pontificale du Latran (PUL), à peine nommé par le Pape François, est aussi ‘’visiting professor’’ à l’Institut Universitaire. Vincenzo Buonomo, juriste et internationaliste, à partir du 1er juillet, est le premier laïc à la tête de l’athénée pontifical, succédant ainsi à l’évêque Enrico dal Covolo. Né en 1961, marié avec deux enfants, Buonomo a un lien de longue durée avec l’Athénée, auparavant en tant qu’étudiant, avec un doctorat en Utroque Iure, et donc spécialiste en Droit International, avec un Diplôme de Préparation à la Carrière Diplomatique, et puis professeur, depuis 1984, jusqu’à l’obtention du titre de titulaire de chaire en 2001. Doyen de la faculté de Droit Civil, de 2016 à 2012, actuellement coordinateur des Doctorants de la même Faculté. En 2007, Buonomo a occupé le poste de chef du service de la Représentation du Saint Siège pour les Organisations et Organismes des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (Fao, Ifad, Pam) avec qui il a commencé à collaborer en 1983. De 2000 à 2005, il a été en outre, consultant pour la Commission pour le dialogue avec les musulmans du Conseil Pontifical et pour le dialogue interreligieux. Depuis 2014, il est conseiller de l’État de la Ville du Vatican.

Un hôte d’exception

Un hôte d’exception

« Le flux de migrants à la frontière grandit d’heure en heure. La crise économique qui met le pays à genoux, rapproche dans la souffrance celui qui reste et celui qui décide de s’enfuir ». Selon les paroles de Silvano Roggero, vénézuélien, fils d’italiens, on perçoit le drame vécu par un peuple tout entier. Il est au focolare de Lima au Pérou depuis trois ans. « Les pays proches, avec la générosité typique de ces terres, malgré les énormes difficultés provoquées par l’entrée imprévue et inattendue de centaines de milliers de personnes, essaient d’offrir un accueil. Je suis un témoin direct de l’un parmi tant de drames qu’est en train de vivre aujourd’hui l’ ‘’humanité de périphérie’’. Justement hier, la directrice d’une école de la péninsule de Paraguaná , au nord du Venezuela, m’a écrit. Il y a un inhabituel mouvement au secrétariat, plusieurs parents se présentent afin de retirer leurs enfants. Il sont contraints à partir ! » Un exode à la proportion biblique, causant une crise économique et sociale extrêmement grave, qui est en train de bouleverser la physionomie elle-même du Venezuela. L’inflation est à son paroxysme et manquent dramatiquement, nourriture, médicaments et biens de première nécessité. « Depuis le mois de décembre dernier, Ofelia et Armando, de la communauté des focolari de Valencia (la troisième ville du Venezuela) sont arrivés à Lima. Avant, ils géraient un jardin d’enfants. Avec Ofelia, nous cultivons un rêve : trouver un local dans lequel offrir un premier accueil aux réfugiés qui arrivent en masse, après un voyage sur les routes d’environ sept jours. On parle d’environ 300 mille vénézuéliens arrivés au Pérou la dernière année et demie ! Avec Ofelia – continue Silvano – nous avons organisé un repas d’accueil au focolare pour un petit groupe de vénézuéliens. Certains connaissaient déjà le mouvement mais il y avait aussi ceux qui ne savaient rien de notre groupe. Les hôtes sont arrivés de plusieurs endroits de la ville, éloignés aussi d’une heure ou deux. Ils ne s’orientent pas encore très bien dans cette métropole de presque dix millions d’habitants ». Cela semble une goutte d’eau dans l’océan mais le souhait est de les accueillir comme si Jésus en personne se serait présenté à notre porte. « Comme on peut se l’imaginer, face à leurs situations difficiles, nous n’avions pas de solutions préétablies’’. Nous ne savions même pas par où commencer, mais ,ça oui, nous pouvions leur offrir un repas chaud et les écouter ! Un d’entre eux avait été volé : d’habiles pickpockets avaient volé dans son sac à dos, son portable et tout ce qu’il avait pour survivre. Un autre ne savait pas quels documents présenter pour le permis de séjour. Ofelia, déjà bien pratique dans ce domaine, ayant fait toute la filière, a raconté son expérience. Un autre encore a raconté avoir trouvé un petit job, à plus de deux heures de distance, pour 10 euros par jour ( mais il y en a aussi qui sont disposés à travailler seulement pour 4 euros). Il y avait aussi celui qui avait un curriculum trop excellent et pour cela, n’était pas considéré, dans la crainte qu’il veuille prendre la place du responsable . Mais ce qui nous a le plus ému, ce fut de raconter les histoires, voir les photos et entendre parler chacun de sa propre famille ». « Pour tous, la première nécessité est maintenant de trouver un travail, peu importe si on dort par terre, même sans matelas, ou si on mange peu. Le rêve le plus grand est celui d’envoyer de temps en temps à la maison une vingtaine d’euros. Nous nous sommes mis d’accord pour rester en contact entre nous. Au focolare était arrivé depuis peu, d’une collecte d’objets dans la communauté, ce que nous appelons ‘’le baluchon’’, une petite somme d’argent et deux vestes d’hiver. Providentielles car la saison froide commençait. Nous avons tout distribué. Quatre heures après, alors que nous étions en train de quitter la table, un nouveau SOS est arrivé cette fois venant d’une personne qui vit aux Îles Canaries. ‘’Onze adolescents se sont mis en route à pied du Venezuela, direction Lima. Ils sont désespérés sans argent ni téléphone, ils n’ont que ce qu’ils ont sur eux. Parmi eux, le cousin d’une de mes amies. Pourriez-vous les aider ? Surtout pour éviter qu’ils ne tombent entre les mains d’un malfaiteur ou l’autre ou de groupes organisés qui veulent profiter de leur fragilité. Nous calculons qu’ils mettront environ 30 jours » ». De nouvelles arrivées, de nouvelles personnes frapperont à la porte. Mais elles ont toutes le même nom, Jésus. Un hôte d’exception. Nous L’attendons ». Chiara Favotti

En Suède, rencontre entre mouvements catholiques

En Suède, rencontre entre mouvements catholiques

Le 19 mai dernier, veille de la Pentecôte, une rencontre entre mouvements de l’Eglise catholique s’est déroulée dans le diocèse de Stockholm. Y ont participé entre autres le mouvement des Focolari, le Chemin Néo-catéchuménat et le mouvement Charismatique. Une centaine de participants. Au cours de la journée une présentation de l’exhortation apostolique du pape François « Gaudete et exsultate » a été offerte, suivie d’un intense moment d’échanges. Dans ses paroles de salutation, durant la messe de conclusion, le cardinal de Stockholm, Anders Arborelius a souligné l’importance pour lui de la présence des mouvements dans l’Eglise locale. La communauté des Focolari écrit : « Nous nous sommes tous sentis responsables de l’événement. A la fin de la journée on pouvait remarquer une grande joie et de la gratitude, signes, nous semblait-il, de la présence tangible de Jésus à la tête de son petit troupeau. On a eu l’impression que ce moment était chaque année plus attendu, et que la communion entre tous grandissait ».

Accueil à la frontière

Accueil à la frontière

‘’Porte’’, non ‘’frontière’’, au moins jusqu’au moment où la France ne suspend pas les traités de libre circulation. Ainsi, Ventimiglia est devenue un entonnoir où l’on recueille les migrants qui considèrent notre pays comme étant seulement une étape, avant de rejoindre d’autres buts, au-delà de la frontière. « Par Ventimiglia, plus de vingt mille personnes sont passées l’année passée ». C’est Paola de la communauté locale des Focolari qui en parle. « C’est pratiquement une autre Ventimiglia car notre population compte environ 24 mille habitants ». Enseignante au Séminaire épiscopal, elle se souvient : « Entre février et mars 2015, les séminaristes avaient commencé un service de distribution de vivres aux clochards de la gare. Au fil des jours cependant, ces clochards se multipliaient ». En effet, à ceux-ci s’ajoutaient les migrants qui, débarqués sur les côtes italiennes, voulaient traverser la frontière avec la France afin de rejoindre d’autres pays européens. « Depuis lors a débuté une ‘’urgence’’ qui ne s’est jamais terminée. Au début, nous nous sommes engagés avec d’autres réalités locales, à une distribution volontaire de sandwiches dans la rue ». Un volontariat qui s’est déroulé en collaboration avec Caritas diocésain. « Nous nous sommes mis en contact avec la communauté des Focolari au-delà de la frontière, laquelle a partagé avec nous les permanences et nous a soutenu avec les fonds récoltés de la vente de bienfaisance qui a eu lieu pendant le Grand Prix de Monaco ». « En juin 2015 – continue-t-elle – s’est installé le camp de la Croix Rouge près de la gare. L’accès y était limité, mais ceux qui parmi nous possédaient l’HACCP ont pu entrer pour collaborer de différentes manières ». A côté de ce camp ‘’officiel’’, pendant l’été, est né un camp ‘’informel’’juste à la frontière avec la France. « Beaucoup de migrants arrivent sans papiers et étant donné que sur le camp géré par la Croix Rouge, l’identification était obligatoire, beaucoup préféraient camper là pour essayer de passer tout de suite la frontière ». Puis, au début d’octobre , ce camp a été démantelé et vidé ‘’plutôt brutalement’’. « Lorsqu’au mois de mai 2016, le Camp de la Croix Rouge a aussi été fermé, on s’est retrouvés à l’improviste avec plus de mille personnes en ville. Une situation insoutenable, aggravée par l’ordre communal d’interdiction de distribution de vivres et de biens de premières nécessité aux migrants, sanctions pénales et amendes à la clé. Jusqu’à ce que Caritas intervienne pour négocier. C’est ainsi qu’est née une réalité d’accueil autour de l’église de Sant’Antonio. Église de jour, dortoir de nuit. Les familles avec des enfants et les personnes plus fragiles étaient accueillies à l’église : les bancs mis de côté, on prenait des couvertures et puis, le matin, on nettoyait tout ». A la moitié du mois de juillet 2016, s’ouvre un nouveau camp de la Croix Rouge, en-dehors de la ville, réservé aux hommes : les femmes et les mineurs d’âge continuent à être accueillis dans l’église. « En 2017, a commencé l’afflux d’une infinie série de mineurs d’âge qui, pour la plupart s’arrêtaient le long du fleuve Roya. C’est ainsi que le Préfet a demandé à la Croix Rouge d’ouvrir une section consacrée aux mineurs. Entre-temps il y avait des rafles continuelles avec des centaines de migrants installés dans des autobus pour Taranto. Mais peu de jours après, ils étaient à nouveau là ». Le fait est que – explique-t-elle – ces personnes veulent rejoindre des membres de leurs familles qui se trouvent dans d’autres pays, et pour cela, ils sont prêts à tout : « c’est d’ici qu’ils peuvent essayer de passer la frontière. Il y a des gens qui ont essayé même dix fois avant d’y arriver ». La frontière est surveillée jour et nuit. « Malheureusement, ce que nous faisons est seulement de l’assistanat. Mais eux n’ont pas besoin d’un habit ou d’une paire de chaussures. Ils ont besoin d’exercer cette liberté d’autodétermination qui devrait être possible à tout le genre humain ». Peut-être la solution pourrait-elle être de créer un camp de transit, suggère Paola, « un lieu où le migrant, au cours du voyage, puisse s’arrêter, se nourrir, se laver, et se changer les vêtements ; où recevoir des soins médicaux, l’assistance légale nécessaire ». Paola les appelle ‘’rien du tout’’, des détails qui font sentir à ces voyageurs qu’elles sont de nouvelles personnes : « Nous cuisinons des recettes africaines ou arabes à base de couscous et de riz, nous avons appris à mélanger les épices et à composer des plats selon leurs traditions. Un jour, nous avons remarqué qu’une dame syrienne se lavait chaque fois qu’elle venait chez Caritas, mais elle continuait à mettre toujours le même habit. Elle portait une tunique, avec le pantalon en-dessous. Elle continuait à chercher dans la pile de vêtements mis à leur disposition mais elle repartait toujours les mains vides. Jusqu’à ce que nous comprenions et alors, nous avons demandé à des amies marocaines si elles avaient un habit de ce style-là. Finalement elle s’est changée et est partie heureuse ». Source :United World Project

Un espace pour tous les chrétiens

Un espace pour tous les chrétiens

Beatriz Sarkis

Un espace de rencontre entre chrétiens, où les préjugés disparaissent et où l’on peut établir des rapports d’estime réciproque ». C’est ainsi que Beatriz Sarkis définit la 3ième Assemblée du Global Christian Forum (24-27 avril 2018) qui a rassemblé plus de 250 chrétiens d’Eglises, organisations, et mouvement chrétiens du monde entier. La théologienne brésilienne, diplômée en Angleterre et avec un master d’une Université luthérienne de son pays sur la contribution du mouvement des Focolari pour l’œcuménisme, assistait en tant que représentante de Maria Voce, présidente des Focolari. Au cours d’une interview, Sarkis, unique femme laïque à avoir participé de 2009 à 2016 à la consultation entre le Conseil Pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens et la World Evangelical Alliance, nous explique les buts du GCF. « L’idée de créer un Forum était née en 1998, fruit d’un profond échange entre l’Alliance Evangélique Mondiale, le Conseil Œcuménique des Eglises, la Fraternité Mondiale Pentecôtiste et le Conseil Pontifical pour l’unité des Chrétiens. Ces quatre institutions continuent ensemble à le soutenir en tant qu’espace ouvert à tous. Après une première rencontre au niveau mondial, au Kenya (2007), une autre a suivi en Indonésie (2011). Venant de 55 pays, nous étions à Bogota anglicans, adventistes, baptistes, catholiques, quakers, disciples du Christ, membres de l’armée du salut, évangéliques, pentecôtistes, réformés/presbytériens, membres du mouvement de sainteté, des African Instituted Churches Valdès, catholiques antiques et une représentante des juifs mexicains ».

Foto © Albin Hillert/WCC

Le Global Christian Forum poursuit son objectif de mettre en position de dialogue des chrétiens entre eux et des Eglises de traditions même très différentes. « Le Forum ne se substitue pas au travail précieux et irremplaçable des théologiens, dans les différentes commissions – explique Sarkis – mais c’est une des voies que l’on suit aujourd’hui pour rassembler le peuple de Dieu et de le mettre en marche, dès maintenant, sur la route vers l’unité. Si l’amour fraternel est actif, on affrontera les questions théologiques plus facilement. Pendant l’Assemblée il y eut des moments d’échanges et de réflexions communs sur le futur et les défis auxquels tous les chrétiens aujourd’hui font face. Les espaces de prières communes n’ont pas manqué non plus au début et en conclusion de chaque journée. Ensuite, personnellement, je participais à la messe avec les autres catholiques au monastère de la Visitation tout proche. Le thème choisi, « Persévérez dans l’amour fraternel » (Hb 13,1), nous a ramenés tous au cœur du christianisme. Partagés en petits groupes, nous nous sommes fait cadeau, réciproquement, de l’expérience de notre rencontre personnelle avec Jésus. Cette pratique, qui caractérise le Forum dès son début, trouve un écho tout particulier dans la spiritualité du Focolare, parce que la communion des expériences est pratique habituelle au sein du mouvement. Un échange profond qui a ouvert nos yeux et nous a fait découvrir le travail de Dieu dans la vie de chacun, en faisant tomber beaucoup de préjugés. Nous nous sommes découverts simplement tous chrétiens.

Foto © Albin Hillert/WCC

En plus de cela, j’ai éprouvé la grande joie de pouvoir partager cette expérience, même brièvement, avec la communauté des Focolari du lieu, qui m’a accueillie après que certains contretemps m’aient empêchée de retourner tout de suite en Italie. Le message final de l’Assemblée contient une invitation à nous unir dans l’amour réciproque en Christ pour continuer à cheminer ensemble, parce que les divisions entre les chrétiens contredisent la volonté de Jésus. Elles scandalisent le monde et endommagent la mission commune d’annoncer l’évangile à toutes les nations. Nous devons continuer, tous ensemble, à construire ou à renforcer ces liens. C’est aussi le but du « Centre Un » pour l’unité des chrétiens (Rome), fondé par Chiara Lubich en 1961 pour promouvoir, à l’aide de la spiritualité de l’unité, la communion pleine et visible entre les Eglises ».

Un nouveau nous

Un nouveau nous

« ‘C’est toi qui nous a fait comprendre que le mariage veut dire ouverture, réalisation du projet que Dieu a sur nous. Nous ferons tout notre possible pour que la famille et le monde deviennent ce qu’ils doivent être ». Maria da Conceição, que tous appellent simplement São, avait écrit ces quelques mots à Chiara Lubich, à peine avions-nous commencé notre aventure. Nous nous sommes mariés à Braga en 1981 – raconte Zé Maia – et de notre union sont nés six enfants. Puis les petits-enfants sont arrivés, ils sont déjà neuf. Chiara Lubich elle-même, il y a quelque temps, lui avait indiqué une phrase de l’évangile comme programme de vie : ‘Il doit grandir et moi diminuer » (Jn 3,30). Combien de fois me l’avait-elle répétée ! » Zé et São, tous deux portugais, avaient déménagé en 2002 avec leurs enfants dans la cité-pilote « Arco Iris » des Focolari, à 50 kilomètres de Lisbonne, pour aider concrètement à sa construction. En novembre 2016, São participait à la rencontre « Ensemble pour l’Europe », au centre Mariapolis de Castelgandolfo (Rome). « Avant de partir – continue Zé – elle m’avait confié : « je suis contente d’y participer, je crois que ce sera celui-là le chemin que nous devrons entreprendre ». Ce fut son dernier acte d’amour, dans la joie de donner sa vie pour les autres. Le 11, Dieu l’a rappelée à Lui à l’improviste, à cause d’un infarctus. Et maintenant ? Je fais l’expérience de la vivre elle, qui est en moi, en cette « chair unique », entre ciel et terre. Non seulement je ne peux pas perdre la fraîcheur de ses dernières paroles, ce défi d’ « aller de l’avant ensemble et courageusement ». Je recommence chaque jour, stimulé et aidé par la vie du focolare. Chez nous, en famille, nous découvrons un nouveau « nous » et nous faisons l’expérience que ce que nous avons construit avec l’amour, reste. Et cela continue, parce que l’éternité est l’amour parfait. Je vis en cherchant continuellement à devenir à la fois père et mère. Je vis comme si São était ici avec moi en faisant famille pour les autres ou quand je fais les courses. Avec elle je prends des fleurs, je prépare un bon repas pour les enfants ou ce qui plait aux petits-enfants. Avec elle, je dis deux mots pour encourager, construire, ou conseiller. C’est un dialogue continuel, entre terre et ciel. J’ai fait une nouvelle découverte, Jésus Eucharistie. C’est là le moment de « notre » rencontre. Les instants de souffrance existent, mis ils me font dilater le cœur pour le prochain. J’éprouve aussi la solitude, c’est une ombre réelle. Il faut lui tourner le dos et regarder la lumière. À la fin de chaque journée je découvre la gratitude, lorsque je lève le regard pour réussir à voir l’invisible, même si la peur arrive comme un voleur, en cachette, pour nous dérober la paix. Quelquefois l’âme désir s’envoler, partir ailleurs. Mais je laisse ce rayon de lumière me parler, il me salue et m’accompagne ». « Il m’arrive d’écrire deux lignes aux enfants, pour leur raconter ce que je suis en train de vivre avec leur mère : ‘chaque jour, dans le caléidoscope du cœur, elle se dévoile sous une nouvelle beauté, avec toutes les nuances du ciel bleu. Alors je la contemple dans son mystère ». La vie continue, faite de moments de famille et de vie de communion avec tout le monde. Oui, c’est vrai, je sens le besoin de sa présence, de sa compagnie, de sa complicité, du partage avec elle. On n’est jamais prêt à voir partir son propre compagnon, à rester seul, sans sa parole ou son regard, sous toutes ses facettes, affective, psychologique, relationnelle. Mais aussi dans le concret, avec les enfants, la famille, le travail. En 67, Chiara Lubich s’était adressée aux familles avec cette phrase : lorsque l’une des deux parties « s’en va » pour le ciel, « il arrive que le mariage, qui avait fait de ceux créatures une seule chose, non seulement physiquement mais spirituellement, par le sacrement du mariage, se rompt, par volonté de Dieu. C’est quelque chose de divin – si l’on peut s’exprimer ainsi – comme une petite Trinité qui se casse ». On vit alors une véritable purification, à laquelle on fait face en se mettant à aimer ceux qui sont autour de soi. Cette année j’ai découvert ce que signifie Dieu-Amour, l’Amour : plus que ce qui concerne Dieu, mais Dieu Lui-même. Seul l’amour reste. Nous avons retrouvé une courte prière écrite par São : ‘Aide-nous à devenir la famille à laquelle tu as pensée. Donne-moi la grâce de dépasser les difficultés avec sagesse, simplicité, intelligence et bonté. Aide-nous à tout voir avec ta lumière’ ». Gustavo Clariá

Parole de vie de juin 2018

L’Évangile de Matthieu commence le récit de la prédication de Jésus par l’annonce surprenante des Béatitudes. Jésus y proclame pleinement heureux tous ceux qui, aux yeux du monde, sont considérés perdants et malheureux. Dieu leur fait une grande promesse : c’est lui-même qui les rassasiera et les consolera, ils seront les héritiers de son royaume. C’est donc une véritable révolution culturelle, qui bouleverse notre façon de voir, où ces catégories de personnes sont marginales et sans intérêt dans la lutte pour pouvoir et le succès. « Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelés fils de Dieu » Dans la Bible, la paix est le fruit du salut que Dieu opère. Elle est avant tout le don de Dieu, une caractéristique de Dieu, qui aime l’humanité et la création avec un cœur de Père, dans un projet de concorde et d’harmonie pour tous. Pour cette raison, ceux qui se prodiguent pour la paix ont une certaine « ressemblance » avec lui, comme un enfant avec ses parents. Chiara Lubich écrit : « Pour porter la paix, il faut la posséder en soi. Il faut être porteur de paix avant tout à travers son comportement personnel de chaque instant, en vivant en accord avec Dieu et sa volonté. […]. « Ils seront appelés fils de Dieu ». Recevoir un nom signifie devenir ce que ce nom exprime. Paul appelait Dieu « le Dieu de la paix » et, quand il saluait les chrétiens, il leur disait : « Le Dieu de la paix soit avec vous tous ». Ceux qui font œuvre de paix manifestent leur parenté avec Dieu, ils agissent en enfants de Dieu et témoignent que Dieu […] a imprimé dans la société humaine l’ordre qui a pour fruit la paix . » Vivre en paix ne signifie pas seulement absence de conflit. Ce n’est pas non plus vivre tranquille, en choisissant le compromis sur les valeurs, afin d’être toujours acceptés. C’est, au contraire, un style de vie évangélique, qui demande du courage pour faire des choix à contre-courant. Faire œuvre de paix, c’est surtout créer des occasions de réconciliation dans sa vie et dans celle des autres : avec Dieu, puis avec ceux qui nous sont proches, en famille, au travail, à l’école, dans les associations, dans les relations sociales et internationales. C’est donc une forme d’amour pour le prochain, une œuvre de miséricorde qui assainit toutes les relations. C’est ce que Jorge, adolescent vénézuélien, a décidé de faire dans son école : « Un jour, à la fin des cours, je me suis aperçu que mes copains préparaient une manifestation de protestation. Ils prévoyaient violence et incendie de voitures. J’ai vu tout de suite que ce projet ne correspondait pas à mon choix de vie et j’ai proposé à mes copains l’envoi d’une lettre à la direction de l’école. Nous y demanderions ce qu’ils pensaient obtenir par la violence. Avec certains d’entre eux nous l’avons fait et avons remis la lettre au directeur. » « Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelés fils de Dieu » À notre époque, ne serait-il pas particulièrement urgent de privilégier, malgré les différences, le dialogue et la rencontre entre personnes et groupes tentés par la violence ? Ainsi pourrait-on découvrir la variété et la richesse de ce qui reste si souvent cause d’opposition. Comme le disait récemment le pape François , la paix se construit dans les différences ; c’est à partir de ces différences que l’on apprend des autres, comme frères ; nous avons un Père, nous sommes frères ; et, si nous discutons entre nous, que ce soit comme des frères, qui se réconcilient tout de suite et se retrouvent toujours frères. Engageons-nous à faire grandir cette paix et cette fraternité. Nous contribuerons ainsi à la guérison des fractures et des conflits qui les traversent. Commission Parole de Vie

Évangile vécu : les fruits de l’Esprit

L’infirmière Je suis albanaise. Suite à de nombreuses recherches, j’avais été engagée comme infirmière dans un hôpital de la Macédoine. Un jour, pour être cohérent avec mes principes religieux, j’ai refusé d’assister à un avortement, à la grande surprise de mes collègues car en faisant ainsi, je risquais d’être licencié. Tout en étant bien conscient que ma famille, qui vit de mon salaire, en aurait été victime, je suis resté fidèle à ma position. Après quelques jours, le responsable, en privé, m’a déclaré son admiration pour ce geste. Pour lui aussi, il fallait combattre la pratique des avortements mais il n’avait pas le courage de risquer son poste. S.E. – Macédoine Élevage de poules Nous voulions mettre sur pied une entreprise afin de pourvoir aux besoins des pauvres. Ayant mis ensemble un peu de ce que nous possédions, nous avons commencé un élevage de poules pondeuses. Le premier travailleur que nous avons engagé était un jeune de vingt ans qui, comme je l’ai découvert par après, avait un comportement malhonnête. Une fois en effet, une grande quantité d’œufs a disparu et lui avait été le seul à s’être absenté de l’entreprise pendant l’horaire de travail. Chaque fois que je décidais de le licencier, cependant, je m’arrêtais :’’On fait vite à licencier quelqu’un – me suis-je dit – ; ne vaudrait-il pas mieux l’aider ?’’ J’ai demandé de l’aide à Dieu, et j’ai essayé de faire confiance à ce jeune. Il y a quelques mois, beaucoup de poules étaient en train de mourir et le vétérinaire n’en comprenais pas la raison. Ce jeune, en les observant, a découvert qu’il s’agissait d’une erreur quant à la disposition des nids : les poules qui allaient déposer leurs œufs n’étaient pas protégées des coups de bec des autres poules. Nous avons changé la disposition des nids et depuis lors, il n’y a plus de problèmes. P.L. – Cameroun Gardien de nuit Un collègue qui est le gardien de nuit dans un centre électronique de la banque où je travaille, après la énième fois qu’un problème soit survenu, me téléphone en proie à la panique pour me demander de voler à son secours. Même si cela me coûte de sortir de chez moi et de quitter ma famille, je décide d’aller lui donner un coup de main. J’essaie avant toute chose d’absorber son énervement, puis il se calme peu à peu, et ensemble, nous réussissons à reconstruire toutes les données qui avaient été perdues. A ce moment-là, ma mission était terminée, mais en pensant aux paroles de Jésus : ‘’Si on te demande de parcourir un mile, fais-en deux avec lui’’, je lui propose qu’il rentre à la maison, en lui disant que j’allais rester pour couvrir la garde de nuit. Il préférait rester, je suis alors resté avec lui jusqu’à minuit. Plus que la fatigue que je ressens, j’expérimente une grande joie. F.S. – Suisse Incommunicabilité Après tant d’années de mariage, ma femme et moi étions arrivés à une situation grave d’incommunicabilité. Tout ce qu’on disait pour éclaircir nos positions ou nos motivations dans nos actions, semblait mettre de l’huile sur le feu au point d’en arriver à se reprocher qu’entre nous, au fond, n’avait jamais existé une réelle communication. Des jours d’enfer ont rempli notre vie. Quant aux enfants, désormais en-dehors de la maison, ils sentaient eux aussi ce profond malaise. Un jour alors que je me sentais particulièrement oppressé intérieurement, j’ai demandé de l’aide à Dieu. Peu de temps après, alors que je feuilletais une revue dans le tram, mon attention fut attirée par un article qui parlait de l’importance de faire confiance à l’autre. C’était vraiment de quoi j’avais besoin!J’ai compris que plutôt que d’analyser les actions et les paroles, je devais redonner confiance à ma femme, en lui prouvant que je croyais en elle. J’ai essayé et ce changement d’attitude a porté ses fruits. Après plusieurs jours de silence, ma femme et moi avons repris un dialogue nouveau. F.T. – Hongrie

L’Europe des cités et des citoyens

L’Europe des cités et des citoyens

L’Institut Universitaire Sophia inaugurera en juin prochain le premier module du cours “les transformations globales et l’Europe”. Le cours, pour un total de 18 heures, conduit par Léonce Bekemans, titulaire de la Chaire Jean Monnet Ad Personam ‘Mondialisation, Européisation et Développement Humain », se propose d’explorer le rôle des villes en tant que laboratoires d’intégration et des citoyens comme premiers acteurs dans le processus de relance du projet européen. Les cours présenteront l’état du processus d’intégration, en réfléchissant sur des concepts tels que l’autonomie, l’inclusion et la citoyenneté européenne. Une attention particulière sera donnée aux systèmes de gouvernance et à leur dimension locale et régionale. Le cours sera inauguré par l’allocution de Romano Prodi au titre : « L’Europe d’aujourd’hui. Quelle Europe demain ? ». Le module est adressé aux travailleurs, enseignants des écoles primaires et secondaires, aux chercheurs, aux administrateurs et opérateurs de la communication. Professeurs et cadres scolaires pourront profiter de la Carte de professeur (MIUR 170/2016). 15 bourses d’études sont à disposition pour des jeunes jusqu’à 30 ans. Pour info et inscriptions : www.sophiauniversity.org, globalstudies@iu-sophia.org.

Le défi du Pape François

https://vimeo.com/271706391 (2403M) Copyright 2018 © CSC – P.A.F.O.M. – All rights reserved


« Il y a 15 jours, nous étions à Loppiano avec le Pape. Deux semaines ont passé et nous nous demandons : « Est-ce vraiment arrivé ? » C’est vraiment arrivé ! Et non seulement c’est arrivé mais il nous a laissé quelque chose à vivre. Aussi, en ce moment, je me demande : « Avons-nous compris jusqu’au bout ce qui s’est passé ? » Nous sommes sans doute en train de le découvrir un peu à la fois, au fur et à mesure que nous approfondissons son merveilleux discours. Car le Pape nous a lancé un défi : il nous a dit que nous sommes au début de notre histoire, au début de Loppiano – disons – au début de tout. Ce fait d’être au début, signifie que nous devons regarder devant nous, que nous devons faire quelque chose pour aller de l’avant. Et le Pape nous a dit quoi faire : nous devons transformer la société, nous devons – il a dit des choses fortes – non seulement nous contenter de favoriser les relations entre individus, entre familles, entre groupes, entre peuples mais même, nous mettre ensemble pour surmonter de défi de cette société qui va mal et qui a besoin d’Évangile ; qui a un extrême besoin de semences de vie évangélique qui doivent fleurir et la transformer. Et là, nous nous sentons vraiment au début et nous en sommes vraiment au début. Toutefois, nous ne pouvons pas nous arrêter justement parce que le Pape, en nous le disant, nous a lancé un défi. Il nous a dit : « Vous pouvez le faire. » Il nous a dit aussi comment, car il nous a dit : «… en transmettant aux autres la spiritualité du ‘nous’, la culture du ‘nous’ » qui peut favoriser une alliance globale, universelle, une nouvelle civilisation ; une civilisation qui naît de ce ‘nous’. Il nous a dit aussi que le charisme est en cela, une aide et un puissant stimulant. Le charisme est un don de Dieu. Pour cela, nous ne devons pas nous sentir orgueilleux d’avoir reçu ce charisme mais, avec l’humilité qu’il nous a rappelée, nous devons être conscients de ce charisme et tout faire pour le transmettre à la société qui nous entoure. C’est un chemin long et ardu à parcourir ; cependant le Pape a dit : « Nous avons besoin d’hommes et de femmes capables de le faire. » Alors : voulons-nous répondre à l’appel du Pape ? Je pense que nous voulons y répondre et que nous nous y mettons de tout notre être en découvrant, là où nous sommes, la manière de transformer la société qui nous entoure. C’est, je pense, l’engagement que nous prenons aujourd’hui et qui durera toute notre vie ».

Institut Universitaire Sophia:  Sophia Global Studies

Institut Universitaire Sophia: Sophia Global Studies

L’Institut Universitaire Sophia inaugurera en juin prochain le cours, pour un total de 18 heures. Conduit par Léonce Bekemans, titulaire de la Chaire Jean Monnet Ad Personam ‘Mondialisation, Européisation et Développement Humain », se propose d’explorer le rôle des villes en tant que laboratoires d’intégration et des citoyens comme premiers acteurs dans le processus de relance du projet européen. Les cours présenteront l’état du processus d’intégration, en réfléchissant sur des concepts tels que l’autonomie, l’inclusion et la citoyenneté européenne. Une attention particulière sera donnée aux systèmes de gouvernance et à leur dimension locale et régionale. Le cours sera inauguré par l’allocution de Romano Prodi au titre : « L’Europe d’aujourd’hui. Quelle Europe demain ? ». Le module est adressé aux travailleurs, enseignants des écoles primaires et secondaires, aux chercheurs, aux administrateurs et opérateurs de la communication. Professeurs et cadres scolaires pourront profiter de la Carte de professeur (MIUR 170/2016). 15 bourses d’études sont à disposition pour des jeunes jusqu’à 30 ans. Pour info et inscriptions : www.sophiauniversity.org, globalstudies@iu-sophia.org.

Tommaso Sorgi

Tommaso Sorgi

En 1956, invité par le collègue député Igino Giordani, Tommaso Sorgi participe à une des premières Mariapolis qui se déroule à Fiera di Primiero (Trento). Il est marié avec Assunta, qu’il aime tendrement et qui lui a donné d’être père 4 fois, mais là, dans les Dolomites, il y va seul, juste pour faire plaisir à son ami. Il ne pensait pas en effet, que l’événement aurait été aussi bouleversant. C’est au contraire un coup de foudre. ‘’La rencontre avec le charisme de l’unité – raconte-t-il lui-même – m’a redonné le christianisme, la vie intérieure et peut-être aussi la vie physique, le sens de la vie. Avant, le prochain, je le voyais comme un nom collectif, une foule, un groupe, sans qu’il y ait un visage singulier ; et donc, il n’était personne. Maintenant le prochain est un frère, une sœur qui est ou passe près de moi’’. Et tandis que Tommaso est encore en montagne, il formule cette proposition :’’Jésus, je veux être tien, tien comme tu l’entends : fais de moi ce que tu veux’’. Né dans la province de Teramo, le 12 octobre 1921 dans une famille d’artisans, il reçoit son diplôme avec la plus grande distinction. Il devient professeur de sociologie très estimé à l’Université de sa ville, conseiller communal (1946-1964) et provincial (1960-1964), président des Instituts et Hôpitaux réunis (1953- 1972). Son intelligence et son esprit de service avec lesquels il interprète le rôle public lui font gagner la confiance et le consensus électoral. Son initiative politique – il est au parlement de 1953 à 1972) – se distingue pour la sensibilité envers les couches sociales plus faibles, sensibilité accentuée par le fait de mettre en pratique ce qu’il apprenait lors des Mariapolis. Il écrit :’’J’expérimente qu’on peut ‘vivre Marie’ aussi dans le monde bruyant de la politique’’. En 1985 avec Assunta, devenue elle aussi une focolarine mariée, il se transfère au cœur du Mouvement afin de donner vie au ‘’Centre Igino Giordani’’, tâche qui lui donne matière à approfondir et à mettre en lumière les multiples nuances spirituelles et humaines de l’ami et son modèle de vie, maintenant serviteur de Dieu. En s’inspirant de la Parole de Vie que Chiara Lubich lui avait suggéré comme guide pour son cheminement spirituel :’’Lève-toi et marche’’ (Jn 5,8) il se consacre au développement du Mouvement Humanité Nouvelle, avec de nombreuses initiatives parmi lesquelles le ‘’Triple Pacte’’ – moral, programmatique, participatif – élaboré afin de favoriser l’interaction entre élus et électeurs, et l’Appel pour l’unité des peuples, présenté à l’ONU en 1987. Ample est la liste de ses livres et essais qui balaient de la sociologie à l’histoire du christianisme, de la théorie politique à la figure et à la pensée d’Igino Giordani. En parcourant les étapes de sa longue vie, (96 ans) ressortent la constante tension à la sainteté, vécue en pleine unité avec Assunta – qui l’a précédé dans l’Autre vie en 2014 – et la finale, attente vigilante ‘’de la rencontre totale’’ avec Dieu qui l’appelle à Lui le 24 avril dernier. Aux funérailles, parmi les nombreux témoignages, furent significatives les paroles de sa fille Gabriella au nom de ses frères : ‘’Nous te remercions pour l’amour que tu nous as donné, pour les énergies offertes avec compétence à la communauté civile, l’honnêteté, la passion. Pour l’engagement donné au service de l’Église et de l’humanité au sein de l’Oeuvre de Marie en vue d’un monde uni. Pour nous avoir transmis un grand idéal, et pour ta cohérence de vie qui t’a poussé à récuser les privilèges des charges et à privilégier le fait de donner plutôt que l’avoir. Merci pour tous les cadeaux reçus de toi, pour lesquels nous n’avons pas toujours été conscients mais qui aujourd’hui acquièrent une valeur et une consistance nouvelles pour nous, pour nos enfants et neveux’’. Le Mouvement des Focolari dans le monde s’unit à la famille pour rendre grâce à Dieu pour l’exemple de cette grande figure d’homme, de brillant politicien, de simple focolarino entièrement donné à Dieu, dans la certitude de le savoir accueilli pour toujours dans l’immensité de Son Amour.