Mouvement des Focolari
Chiara Lubich

Chiara Lubich

Le 7 dĆ©cembre 1943, la jeune institutrice Silvia Lubich n’aurait jamais imaginĆ© que, quelques dĆ©cennies plus tard, autant de personnalitĆ©s du monde civil et religieux (dont quatre papes) auraient prononcĆ© des paroles si importantes sur sa personne et sur sa famille spirituelle.

Elle n’avait aucune idĆ©e de ce qu’elle allait vivre, durant les 88Ā annĆ©es de sa vie. Aucune idĆ©e des millions de personnes qui la suivraient.

Elle n’imaginait pas qu’avec son ideal elle toucherait 182Ā pays. Pouvait-elle se douter qu’elle inaugurerait une nouvelle pĆ©riode de communion dans l’Église, et qu’elle ouvrirait des chemins de dialogue œcumĆ©nique encore jamais explorĆ©sĀ ? Elle pouvait encore moins imaginer qu’elle accueillerait dans sa famille spirituelle des fidĆØles d’autres religions et des personnes sans option religieuse. Elle ne savait mĆŖme pas qu’elle fonderait un mouvement.

Ce 7 dĆ©cembre 1943, Silvia Ā n’avait en elle que les sentiments d’une belle jeune fille, amoureuse de son Dieu avec qui elle allait sceller le pacte de ses noces, symbolisĆ© par trois œillets rouges. Cela lui suffisait. Pouvait-elle imaginer la foule de gens de tous Ć¢ges, de tout milieu social et de tous les points de la terre qui l’escorteraient au cours de ses voyages en l’appelant tout simplement « Chiara » (Nom qu’elle a pris de la sainte d’Assise qu’elle admirait)? Dans sa petite ville de Trente, pouvait-elle penser que ses intuitions mystiques ouvriraient une culture de l’unitĆ©, faite pour notre sociĆ©tĆ© multiethnique, multiculturelle et multireligieuseĀ ?

Chiara Lubich a devancĆ© son Ć©poque. Dans l’Église, elle – femme et laĆÆque – a proposĆ© des thĆØmes et des ouvertures reprises plus tard par VaticanĀ II. Dans cette sociĆ©tĆ© mondialisĆ©e, elle a su indiquer la voie de la fraternitĆ© universelle, quand personne ne parlait de rapprochement entre les civilisations. Elle a respectĆ© la vie et a cherchĆ© le sens de la souffrance. Elle a tracĆ© une voie de saintetĆ©, religieuse et civile, que tout le monde peut pratiquer et qui n’est pas rĆ©servĆ©e Ć  une Ć©lite.

En 1977, lors du CongrĆØs eucharistique de Pescara, elle dit ceciĀ : « La plume ne sait pas ce qu’elle devra Ć©crire, le pinceau ignore ce qu’il devra peindre et le ciseau ne sait pas ce qu’il devra sculpter. Quand Dieu prend en main un ĆŖtre humain pour faire naĆ®tre une œuvre dans l’Église, la personne qu’il a choisie ne sait pas ce qu’elle devra faire. Elle est un instrument. Et je pense que cela peut ĆŖtre mon casĀ Ā».

Elle dit encore : Ā« Une fĆ©conditĆ© et une expansion sans aucune proportion avec les forces ou le gĆ©nie humain ; des croix, des croix, mais aussi des fruits, des fruits, des fruits Ć  profusion. Et les instruments de Dieu ont, en gĆ©nĆ©ral, une caractĆ©ristiqueĀ : leur petitesse, leur faiblesse… Tandis que l’instrument travaille entre les mains de Dieu, celui-ci le forme par mille et mille moyens douloureux et joyeux. Il le rend ainsi toujours plus apte au travail qu’il doit accomplir. Jusqu’à ce que, ayant acquis une profonde connaissance de lui-mĆŖme et une certaine intuition de Dieu, il puisse dire, en toute connaissance de causeĀ : je ne suis rien, Dieu est tout. Quand l’aventure a commencĆ©, Ć  Trente, je n’avais pas de programme, je ne savais rien. L’idĆ©e du Mouvement Ć©tait en Dieu, le projet Ć©tait au cielĀ Ā».

Chiara Lubich est Ć  l’origine du Mouvement des Focolari. Elle naĆ®t le 22Ā janvierĀ 1920 Ć  Trente, et meurt le 14 marsĀ 2008 Ć  Rocca di Papa, entourĆ©e de ses proches.

Au cours des jours qui suivent des milliers de personnes,  allant des simples ouvriers aux personnalités politiques et religieuses, se dirigent vers Rocca di Papa pour lui rendre hommage.

Ses funĆ©raillesĀ  ont lieu dans la basilique romaine de St Paul hors les murs, trop petite pour contenir la foule venue en grand nombre (40000 personnes). Ā Benoit XVI, dans son message Ā dĆ©finit Chiara comme Ā« une femme de foi intrĆ©pide, humble messagĆØre d’espĆ©rance et de paixĀ Ā». Le SecrĆ©taire d’Etat d’alors, Tarcisio Bertone Ā prĆ©side l’Eucharistie concĆ©lĆ©brĆ©e par 9 cardinaux, Ā 40 Ć©vĆŖques et des centaines de prĆŖtres.

Et elles ne cessent de rĆ©sonner Ā ces paroles prononcĆ©es un jour par Chiara: « Lorsque, Ć  la fin des temps, l’Œuvre de Marie, en rangs serrĆ©s, attendra de paraĆ®tre devant JĆ©sus abandonnĆ© et ressuscitĆ©,Ā  je voudrais qu’elle puisse lui direĀ : ā€œUn jour, Ć“ mon Dieu, je viendrai vers Toi. […] avec mon rĆŖve le plus fouĀ : t’apporter le monde dans mes brasĀ ā€. PĆØre, que tous soient unĀ !Ā Ā»

Chiara Lubich

14 mars: avec Chiara Lubich

Une ample rĆ©flexion fait son chemin dans le dĆ©bat actuel sur la contribution que la femme peut et doit donner Ć  la vie de l’Eglise. C’est sur ce sujet que l’on fait souvent rĆ©fĆ©rence Ć  Chiara Lubich, pour son patrimoine de spiritualitĆ©, de pensĆ©e et d’œuvres. Aujourd’hui, pour le 6° anniversaire de sa disparition, beaucoup de villes dans le monde rappellent son souvenir de maniĆØres trĆØs diffĆ©rentes, en s’immergeant dans son hĆ©ritage. A Pretoria (Afrique du Sud) rĆ©flexions sur la contribution qu’elle a donnĆ©e au dĆ©veloppement du dialogue œcumĆ©nique avec le Dr Kobus Gerber, SecrĆ©taire GĆ©nĆ©ral de la Dutch Reformed Church, de mĆŖme qu’à Melbourne et Ć  Perth (Australie). Le thĆØme de la famille, une des passions de Chiara, est au centre de diffĆ©rentes manifestations, comme Ć  Luxembourg et Ć  SĆ©ville (Espagne), en prĆ©paration aussi du prochain synode extraordinaire d’octobre au Vatican. A PĆ©rouse (Italie), le maire Waldimiro Boccali dĆ©diera une rue Ć  la bienheureuse Chiara Luce Badano, fille spirituelle de Chiara, et Porto Alegre au BrĆ©sil va aussi dĆ©dier Ć  Chiara une rue, où – dans la salle du Conseil communale – se fera l’exposition « Chiara Lubich, protagoniste de temps nouveauxĀ Ā». Ensuite des Ć©vĆ©nements d’ordre culturel, des prĆ©sentations de livres, des concerts… beaucoup de communautĆ©s des Focolari, dans de petits centres comme dans les mĆ©tropoles, se recueilleront pour remercier Dieu d’avoir offert Chiara Lubich comme don Ć  l’humanité ; souvent de concert avec les Ć©vĆŖques, comme Ć  Sidney (Australie) avec le cardinal George Pell, Ć  Wellington (Nouvelle ZĆ©lande) avec l’ArchevĆŖque John Dew, Ć  Olomuc (RĆ©p Tchec) avecĀ  l’archevĆŖque Jan Graubner. On parle de sa contribution au dialogue interreligieux dans le centre Noor, Centre islamique de Toronto (Canada), dans des villes d’Europe, au Moyen Orient et en Afrique. ā€œChiara et les Religions. Ensemble vers l’unitĆ© de la famille humaineā€, sera par contre le thĆØme de la rencontre du jeudi 20 mars Ć  Rome, dans la grande salle de l’UniversitĆ© Pontificale Urbaniana. Souvenir de Chiara Lubich retracĆ© par des personnalitĆ©s de diverses religions, qui ont eu un contact personnel avec elle. La conclusion se fera par un symposium interreligieux, Ć  Castelgandolfo, avec la participation de chrĆ©tiens et fidĆØles d’autres traditions religieuses, comme la juive, l’islam, l’indouisme, le bouddhisme, le shintoĆÆsme, le sikh. Ce 6° anniversaire porte en filigraneĀ  l’avance des phases prĆ©liminaires pour la cause de bĆ©atification de Chiara Lubich, aprĆØs que le 7 dĆ©cembre 2013, Maria Voce, actuelle prĆ©sidente des Focolari, a signĆ© la demande formelleĀ  Ć  l’évĆŖque de Frascati, Mgr Raffaello Martinelli pour que dĆ©marre le procĆØs.Ā  Un pas – avait alors dit Maria Voce en s’adressant au mouvement – qui « nous invite tous Ć  une saintetĆ© encore plus grande, Ć  la construire jour aprĆØs jour dans notre vie, pour favoriser l’émergence de la « saintetĆ© de peupleĀ Ā» vers laquelle Chiara tendaitĀ Ā».

Chiara Lubich

Gratitude

Je t’aime

non parce que j’ai appris Ć  te parler ainsi,
non parce que le cœur me suggĆØre ces mots,
non parce que je crois que tu es amour,
ni mĆŖme parce que tu es mort pour moi.

Je t’aime,
parce que tu es entrƩ dans ma vie
plus que l’air dans mes poumons,
plus que le sang dans mes veines.
Tu es entré où nul autre ne pouvait pénétrer,
quand personne ne pouvait m’aider,
quand personne ne savait me consoler.

Chaque jour, je t’ai parlĆ©.
Chaque instant je t’ai regardĆ©
et sur ton visage j’ai trouvĆ© la rĆ©ponse,
dans tes paroles l’explication,
en ton amour la solution.
Je t’aime,
parce que tu as vƩcu avec moi des annƩes durant,
et j’ai vĆ©cu de toi.

J’ai bu Ć  ta loi
et je ne le savais pas.
Je m’en suis nourrie, fortifiĆ©e,
je me suis remise.
Pourtant je ne savais pas,
comme l’enfant qui boit le lait de sa maman
et ne sait encore l’appeler
de ce nom si doux.

Donne-moi
de t’être reconnaissante
– au moins un peu –
dans le temps qui me reste
pour cet amour
que tu as versƩ en moi,
et qui m’a amenĆ©e
Ć  te dire :
je t’aime.

Chiara Lubich

Chiara Lubich

Congo: ā€œAmaniā€, la langue de la paix

« Notre terre dĆ©vastĆ©e par 20 ans de guerre civile, enfants soldats, violence, pillage de nos ressources naturellesĀ ; aucune politiqueĀ  ā€˜de dĆ©veloppement’… et nousĀ ? Jeunes qui n’avons jamais connu la paix,Ā  pouvons-nousĀ  rĆ©pondre Ć  ce dĆ©fiĀ ? Et nos amis, parents, autoritĆ©s rĆ©gionales… seront-ils disposĆ©s Ć  nous suivre dans cette folle aventureĀ ?Ā Ā». A partir de cette question naĆ®t l’idĆ©e d’un groupe de jeunes congolais pour rĆ©aliser un festival, pour apporter – Ć  travers le langage de l’art – un message qui arrive jusqu’aux plus hautes instances internationales. De mĆŖme qu’une pĆ©tition a Ć©tĆ© envoyĆ©e au SecrĆ©taire GĆ©nĆ©ral des Nation Unies, Ban Ki-moon.

« Notre terre est fertile, l’eau est abondante, notre sous-sol est un don de DieuĀ : le Nord du Kivu devrait ĆŖtre un paradis. Nous, les jeunes, nous voulons participer Ć  sa constructionĀ Ā». Une fois la mission dĆ©clarĆ©e, avec deux annĆ©es de prĆ©paration, Ć  Goma (RĆ©publique DĆ©mocratique du Congo) du 14 au 16 fĆ©vrier s’est dĆ©roulĆ© le festival « AmaniĀ Ā» qui signifie paix en swahili. Devant les politiciens, reprĆ©sentants internationaux, casques bleus de l’ONU et 25 mille personnes passĆ©es par lĆ , les acteurs ont lancĆ© leur message en chantant leur souffrance et leur espĆ©rance.

Les jeunes du mouvement des Focolari faisaient partie des organisateurs et animateurs de cet Ć©vĆ©nement. Ā Belamy Paluku, Belamy Paluku, de l’orchestre “Gen Fuoco” de Goma, chargĆ© de la gestion des contributionsĀ  artistiques, raconte: « le festival Ć©tait la rĆ©alisation d’un grand rĆŖveĀ : rĆ©unir beaucoup de gens et en mĆŖme temps annoncer un message d’unitĆ©, en Ć©tant porte-paroles des personnes les moins considĆ©rĆ©es de notre sociĆ©tĆ©. En plus, les artistes n’ont pas seulement offert leur point de vue, mais comme ils venaient de pays en conflit entre eux,Ā  de la scĆØne ils ont donnĆ© un tĆ©moignage fort. J’espĆØre que ce soit le dĆ©but d’une nouvelle Ć©tapeĀ Ā».

La prĆ©paration du festival a engagĆ© beaucoup de monde, devant et derriĆØre les coulissesĀ : qui distribuait les « galettes et les gaufresĀ Ā»,Ā  qui servait le repas, qui les boissons, « et tout cela sans Ć©pargner leurs forces, transmettant Ć  tous un sourire d’amitié » raconte Jean Claude Wenga, responsable de la communication du Festival.

« Je voulais comprendre comment progresse la culture Ć  l’étrangerĀ et comment on peut dĆ©velopper des rapports dans cet Ć©change de culture – explique AurĆ©lie, une jeune des Focolari – voilĆ  pourquoi j’ai voulu participerĀ Ā».

Même les adultes ne sont pas restés indifférents : André Katoto, un père de famille de la région du Kivu, affirme : « Amani veut dire paix. Par cette fête nous avons voulu la célébrer dans notre région ».

Chiara Lubich

Portugal: des jeunes agissent contre l’exclusion sociale

Avec les personnes Ć¢gĆ©es d’une maison de retraite. Avec les dĆ©tenus de la prison. Dans un Centre d’assistance sociale. Avec de jeunes handicapĆ©s de leur Ć¢ge dans un Centre d’éducation spĆ©cialisĆ©. Autant de lieux que les jeunes ne frĆ©quentent pas habituellement. Mais le 8 fĆ©vrier dernier, Ć  Caldas da Rainha, dans l’ouest du Portugal, une centaine de Jeunes Pour un Monde Uni (JPMU) ont voulu donner un signal fort Ć  la ville pour Ć©branler leur propre indiffĆ©rence et celle de leurs concitoyens.

Ils ont dĆ©butĆ© la journĆ©e par un meeting Ć  l’auditorium du Centre social Parish, pour se mettre d’accord sur l’objectif: ĆŖtre des tĆ©moins de l’amour fraternel, convaincus que ā€œvivre pour un monde uniā€ peut ĆŖtre une rĆ©ponse aux dĆ©fis d’aujourd’hui, encouragĆ©s aussi par les expĆ©riences des jeunes d’autres pays. Ils se sont ensuite rĆ©partis en groupes puisĀ  rendus dansĀ  divers points de la ville, auprĆØs de ceux qui ont le plus besoin d’aide ou bien lĆ  où ils pouvaient laisser un signe visible aux yeux des habitants.

Repeindre les murs de la Maison des jeunes Ć  la demande de la commune. Offrir un cafĆ©, un sourire, distribuer des petits messages Ć©crits, saluer les passants surpris et interloquĆ©s. Cette proposition originale a conquis les habitants de Caldas da Reinha, touchĆ©s par l’enthousiasme et la dĆ©termination des jeunes.

ā€œSi chacun faisait quelque chose lĆ  où il se trouve, tout pourrait changerā€, aĀ  dĆ©clarĆ© l’adjoint au maire, Hugo Oliveira.

ā€œJ’étais allĆ© lĆ  pour donner et c’est moi qui ai reƧuā€, raconte un jeune aprĆØs avoir Ć©tĆ© visitĆ© les prisonniers. Parmi ceux-ci, quelques uns ont exprimĆ© le dĆ©sir d’être, eux aussi, constructeurs d’un monde uniĀ : « Je chercherai Ć  pardonner… », « J’aurai plus de contacts avec ma familleĀ Ā» ont-ils Ć©crit aprĆØs cette expĆ©rience.

Une journĆ©e intense, qui n’est pas passĆ©e inaperƧue et qui a touchĆ© de nombreux secteurs d’activitĆ©. Mais ce n’est qu’un dĆ©but, ces jeunes disentĀ : « Nous voulons avancer ensemble sur le chemin de la fraternitĆ© universelle, lĆ  où nous habitons, en commenƧant parĀ  les petites choses, dans nos familles, dans les relations avec nos amis, Ć  l’école, au travailĀ Ā»

Pour ensuite relever de plus grands dƩfis.

Chiara Lubich

Renata Borlone, tƩmoin de la joie

Ce jour anniversaire a donnĆ© lieu Ć  un moment de rĆ©flexion sur la vie chrĆ©tienne et sur l’aspiration Ć  porter partout la paix et la joie du Christ. Au cœur de l’évĆ©nement, la cĆ©lĆ©bration Eucharistique dans le Sanctuaire de Maria ThĆ©otokos (Loppiano, Italie) ā€œLa joie de l’Evangile – comme l’affirme le Pape FranƧois dans EvangeliiĀ  gaudium – comble le cœur et remplit complĆØtement la vie de ceux qui rencontrent JĆ©susĀ Ā» Il en a Ć©tĆ© ainsi de Renata.

Une joie qui jaillit d’une Ć¢me qui dĆØs l’adolescence s’est mise Ć  la recherche de Dieu et de la beautĆ© deĀ  sa crĆ©ation. DĆØs qu’elle a rencontrĆ© le mouvement des focolari, Renta n’a pas mĆ©nagĆ© ses forces ni son enthousiasme pour tĆ©moigner chaque jour de l’amour et pour contribuer Ć  construire cette unitĆ© de la famille humaine demandĆ©e par JĆ©sus Ć  son PĆØre avant d’entrer dans sa passion.

ā€œLa joie – Ć©crivait Renata dans son journal – coĆÆncide avec Dieu… l’avoir toujours en soi signifie qu’on est habitĆ© par Dieu » ; et plus loinĀ : « La joie de vivre pour les autresĀ Ā», une joie « qui ne peut ĆŖtre conditionnĆ©e par rien ni par personneĀ Ā» parce que « Dieu m’aime, mĆŖme si je suis incapable, mĆŖme si j’ai fait de nombreuses bĆŖtises au cours de ma vie et que je continue Ć  en faireĀ Ā», une joie qui, paradoxalement, est passĆ©e par le pressoir de la souffrance et le creuset de la douleur.

Pendant vingt-trois ans Renata Borlone a partagĆ© la responsabilitĆ© de la citĆ©-pilote de Loppiano qui porte aujourd’hui son nom. Elle a tĆ©moignĆ© avec cohĆ©renceĀ  et humilitĆ© de la joie de l’Evangile vĆ©cu auprĆØs des milliers de personnes venues dans ce lieu pour se former ou seulement pour un bref sĆ©jour. Elle a ainsi donnĆ© une contribution essentielle au renouvellement social que la citĆ©-pilote s’engage Ć  promouvoir, en Ć©tant toujours au service des autres et en vivant avec une foi exceptionnelle la maladie qui l’a emportĆ©e. « Je suis heureuse, je, suis trop heureuse – rĆ©pĆ©tait-elle Ć  ses derniers instants  – Je veux tĆ©moigner que la mort est VieĀ Ā»

Pour continuer le rapprochement entre les propos du Pape et ceux de Renata, on est frappĆ© de voir Ć  quel point la joie peut ĆŖtre non seulement un fruit mais encore la cause des changements du monde, des difficultĆ©s surmontĆ©es. RĆ©cemment le pape FranƧois disait au cours d’une homĆ©lie Ć  Sainte MartheĀ : « On ne peut pas avancer sans la joie, mĆŖme au milieu des difficultĆ©s et des problĆØmes, mĆŖme dans nos propres erreurs ou pĆ©chĆ©s il y a la joie de JĆ©sus qui pardonne et qui nous aideĀ Ā» Et Renata Ć©crivaitĀ : « Si je devais dire quelque chose, je soulignerais le fait que la joie que l’on trouve Ć  Loppiano naĆ®t de la dĆ©cision prise par chacun de vouloir mourir Ć  soi-mĆŖme. Et j’ajouterais que, de cette maniĆØre, l’unitĆ© des peuples est dĆ©jĆ  faite, parce que l’huile qui sort du pressoir est de l’huile, on n’y distingue plus une olive d’une autre… »

Douleur et joie donc, tel est le défi de cette conquête toujours à refaire, sans tomber dans le repli sur soi : « Fais que les autres soient heureux, que notre ciel ici-bas soit de leur procurer la joie », « Je ne me suis pas donnée à Jésus pour mon bonheur personnel, mais pour que ma donation trouve sons sens dans la joie, dans le bonheur de  tous les autres, de tous ceux que Dieu met à mes cÓtés » .

Francesco Châtel

Chiara Lubich

Chiara Lubich et les Religions traditionnelles

En 1966, quelques mĆ©decins et infirmiĆØres des Focolari entre en contact avec le peuple Bangwa de Fontem, un village au cœur de la forĆŖt occidentale du Cameroun. Le but est humanitaire : soulager une population touchĆ©e par la malaria et autres maladies tropicales, dont la mortalitĆ© infantile s’élevait Ć  90%. Avec l’aide de nombreuses personnes et avec les Bangwa, un hĆ“pital est construit, une Ć©cole, une Ć©glise, beaucoup de maisons… et naĆ®t la premiĆØre citĆ© pilote des Focolari en Afrique. Chiara Lubich visite Fontem en juin 1966. Des annĆ©es plus tard elle rappellera ce voyage devant 8.000 membres du mouvement rĆ©unis Ć  Buenos Aires en avril 1998 :”Je me trouvais Ć  Fontem, quand la citĆ©-pilote n’existait pas encore, alors qu’elle est grande maintenant. Il y a, je ne sais plus combien de maisons… ƀ l’époque il n’y avait encore rien, juste une forĆŖt où vivait une tribu. Alors, dans une clairiĆØre la tribu a organisĆ© une grande fĆŖte en mon honneur (…). naturellement une fĆŖte avec les caractĆ©ristiques du pays ; il y avait toutes les femmes du Fon, du roi, qui dansaient, etc. Et dans cette vallĆ©e en forme de cirque, au milieu de ce peuple venu me remercier de leur avoir envoyĆ© les premiers focolarini mĆ©decins, j’ai eu la sensation que Dieu prenait cette foule dans une unique Ć©treinte, mĆŖme s’ils n’étaient pas chrĆ©tiens ; en effet la majeure partie Ć©tait animiste. je me suis dit : ā€œIci, Dieu prend dans une unique Ć©treinte tout le monde. ā€œC’est un peu comme Ć  Cova da Iria, au Portugal, où cette fois-lĆ  le soleil, qui semblait se prĆ©cipiter sur la terre, enveloppait tous les tĆ©moins. Ici c’est Dieu qui enveloppe tout le monde”. De retour de ce premier voyage, Chiara rĆ©pond ainsi aux jeunes focolarini de l’école de formation Ć  Loppiano (Italie) : Ā« Nous, Occidentaux, nous avons des idĆ©es absolument arriĆ©rĆ©es qui ne sont plus adaptĆ©es Ć  notre temps si nous ne nous libĆ©rons pas de la mentalitĆ© occidentale car elle est la moitiĆ©, le tiers, le quart de la mentalitĆ© par rapport au monde. Il existe par exemple en Afrique, une culture sans pareil, splendide, d’une grande profondeur ! Il faudrait parvenir Ć  une rencontre de cultures. Nous ne sommes pas complets si “nous ne sommes pas humanitĆ©”. Nous sommes humanitĆ© si “nous avons en nous” toutes les cultures Ā». ƀ l’occasion d’un autre voyage en Afrique en 1992, en se rĆ©fĆ©rant Ć  l’inculturation, Chiara affirme : Ā« Avant tout, l’arme puissante est celle de “se faire un”. Cela signifie aborder l’autre en Ć©tant complĆØtement vide de nous-mĆŖmes pour entrer dans sa culture, le comprendre et le laisser s’exprimer jusqu’Ć  le comprendre en toi. Lorsque tu l’as compris, c’est alors qu’un dialogue avec lui pourra commencer et tu pourras lui transmettre le message Ć©vangĆ©lique, Ć  travers les richesses qu’il possĆØde dĆ©jĆ . “Se faire un”, que l’inculturation demande, consiste Ć  entrer dans l’Ć¢me, dans la culture, dans la mentalitĆ©, dans la tradition, dans les coutumes [de l’autre, ndr], le comprendre et faire Ć©merger les semences du Verbe Ā». Un autre moment marque une Ć©tape importante pour le mouvement dans la marche vers le dialogue avec les autres croyances. Lorsqu’en 1977 on remet Ć  Chiara le Ā« Prix Templeton, pour le progrĆØs de la religion Ā». Elle le raconte, toujours en 1998, Ć  Buenos Aires : Ā« Nous Ć©tions Ć  Londres, Ć  la Guildhall… et on m’avait demandĆ© de tenir un discours dans cette grande salle ; il y avait lĆ  des gens de toutes les religions… Et lĆ  un phĆ©nomĆØne du mĆŖme genre s’est produit : j’ai eu l’impression que Dieu enveloppait, prenait dans une unique Ć©treinte tout ce monde… Ā». En 2000 Chiara visite Fontem pour la derniĆØre fois. Elle est intronisĆ©e ā€œMafua Ndemā€ (Reine au nom de Dieu) par les Fon au nom du peuple. C’est premiĆØre fois qu’une femme Ć©trangĆØre et Ā« blanche Ā» fait partie du peuple Bangwa. A sa mort (2008), on cĆ©lĆØbrera ses funĆ©railles en tant que reine. Pendant l’école des religions traditionnelles organisĆ©e par le premier focolarino bangwa qui prĆ©cĆØde les funĆ©railles, les focolarini sont introduits dans la Ā« forĆŖt sacrĆ©e Ā» (lefem). C’est un signe fort d’appartenance Ć  ce peuple. Ces jours-lĆ , Maria Voce (actuelle prĆ©sidente des Focolari), est reconnue Ā« successeur du trĆ“ne Ā». En Afrique les Ā« Ć©coles d’inculturation Ā» surgissent pour approfondir la connaissance des diverses cultures. Mais aussi en Asie (aux Philippines), et en d’autres points de la planĆØte se dĆ©veloppent les contacts avec d’autres peuples liĆ©s aux religions traditionnelle : comme en AmĆ©rique Latine, où se dĆ©roulent les mariapolis avec des personnes du peuple Aymara (Bolivie et PĆ©rou); et en Nouvelle ZĆ©lande avec les aborigĆØnes maori. Une spiritualitĆ© en somme, qui vise non seulement Ć  l’unitĆ© des chrĆ©tiens mais, par le dialogue, Ć  celle de la famille humaine. Le 20 mars 2014, auprĆØs de l’UniversitĆ© Urbaine de Rome, se dĆ©roulera un Ć©vĆ©nement dĆ©diĆ© Ć  « Chiara et les religionsĀ : ensemble vers l’unitĆ© de la famille humaineĀ Ā». Il voudrait mettre en Ć©vidence, aprĆØs six ans de sa disparition, son engagement pour le dialogue interreligieux. La manifestation coĆÆncide avec le 50° anniversaire de la dĆ©claration conciliaire « Nostra AetateĀ Ā» sur l’Eglise et les religions non chrĆ©tiennes

HaĆÆti: Vers une culture de la rencontre

AprĆØs une annĆ©e de prĆ©paration Ć  distance, sur internet, cinq experts provenant de diffĆ©rents pays (Argentine, PĆ©rou et Cuba) sont arrivĆ©s Ć  HaĆÆti avec quelques jours d’avance sur le dĆ©but du sĆ©minaire, pour connaĆ®tre et s’immerger dans la rĆ©alitĆ© du peuple et de l’Église locale. “Nous avons visitĆ© Radio TĆ©lĆ© Soleil – racontent-ils – qui retransmet depuis un siĆØge provisoire Ć  Port-au-Prince, vu que l’édifice de l’ArchevĆŖchĆ©, où se trouvait leur siĆØge, a Ć©tĆ© dĆ©truit par le sĆ©isme. Certains collaborateurs sont malheureusement morts dans cette catastrophe. C’est la radio la plus importante de l’Église catholique, avec une couverture nationale. Nous avons aussi pu visiter le centre de la ville de Port-au-Prince, avec la cathĆ©drale encore dĆ©truite qui est comme un symbole de la douleur de ce peuple. C’était une expĆ©rience forte, qui nous a aidĆ©s les jours suivants Ć  nous comporter de faƧon plus adĆ©quate avec les personnes.” “De la vie de la Parole Ć  la nĆ©cessitĆ© de communiquer. Vers une vĆ©ritable culture de la rencontre.” Avec ce titre, le SĆ©minaire interdiocĆ©sain sur les Communications, organisĆ© par l’Office des Communications du CELAM, s’est dĆ©roulĆ© dans le DiocĆØse d’Anse-Ć -Veau et MiragoĆ¢ne (HaĆÆti) du 17 au 23 fĆ©vrier. Les 79 participants proviennent de huit des dix diocĆØses haĆÆtiens: Les Cayes, GonaĆÆves, Cap-HaĆÆtien, JĆ©rĆ©mie, Hinche, Port-au-Prince, Port-de-Paix et du diocĆØse qui hĆ©berge le congrĆØs. Le SĆ©minaire avait Ć©tĆ© demandĆ© par Mgr Pierre-AndrĆ© Dumas, Ć©vĆŖque d’Anse-Ć -Veau et MiragoĆ¢ne, et a Ć©tĆ© organisĆ© par une Ć©quipe de NetOne en AmĆ©rique latine (Latam), un rĆ©seau de communicateurs qui prennent l’inspiration de la spiritualitĆ© des Focolari. Le SĆ©minaire a dĆ©passĆ© les attentes: cinq journĆ©es intenses, empreintes de la “vision trinitaire” de la communication, avec la proposition de la vie de la Parole encore avant le mĆŖme Ć©vĆ©nement communicatif. Chaque jour, on commenƧait par un Ć©change d’expĆ©riences sur comment chacun avait essayĆ© de vivre la phrase de l’Évangile proposĆ©e le jour prĆ©cĆ©dent, ensuite une mĆ©ditation de la nouvelle phrase choisie pour ce jour. Les diffĆ©rents mĆ©dias, Ć  travers des explications thĆ©oriques et des moments d’ateliers spĆ©cifiques ont Ć©tĆ© abordĆ©s: radio, presse, théâtre, tĆ©lĆ©vision et internet. Le dialogue, les questions, les travaux de groupe ont Ć©tĆ© trĆØs suivis et compris. Les thĆØmes Ć©taient dĆ©veloppĆ©s en espagnol, les textes des PowerPoint et les thĆØmes Ć©crits Ć©taient en franƧais, avec la traduction en crĆ©ole… Mais la langue n’a Ć©tĆ© une barriĆØre pour personne! En conclusion, la messe cĆ©lĆ©brĆ©e par Mgr Pierre-AndrĆ© Dumas a Ć©tĆ© un vĆ©ritable moment de joie et d’émotion: on pouvait percevoir qu’un bout d’humanitĆ© renouvelĆ© s’était construit entre les participants durant ces cinq jours. “Pour nous – raconte le groupe de NetOne – c’était la possibilitĆ© de voir de faƧon nouvelle ce merveilleux peuple, qui souvent n’est pas prĆ©sentĆ© de cette maniĆØre par les mĆ©dias de nos pays. Nous avons Ć©tĆ© conquis par la simplicitĆ©, la joie, l’enthousiasme et l’espĆ©rance des HaĆÆtiens. Nous nous sommes rendu compte que nous sommes une unique famille, dans laquelle nous vivons comme des frĆØres la rĆ©ciprocitĆ© entre l’AmĆ©rique latine et les CaraĆÆbes. Nous sommes partis d’HaĆÆti avec la conscience d’avoir reƧu beaucoup plus que ce que nous avons donnĆ©.”

Chiara Lubich

BrƩsil: un focolare dans le Morro

Ā«Le 23 fĆ©vrier dernier – Ć©crivent les focolarini de Florianópolis – avec des reprĆ©sentants de la communautĆ© et la prĆ©sence de l’archevĆŖque Mgr. Wilson Tadeu Jƶnck, nous avons organisé  une cĆ©rĆ©monie toute simple et fraternelle pour rendre officiel notre transfert du focolare masculin dans la favela du Morro (favela) Mont Serrat, Ć  la pĆ©riphĆ©rie de la villeĀ Ā». Mgr. Wilson a bĆ©ni le nouveau focolare puis a cĆ©lĆ©brĆ© la messe dans la chapelle de la communautĆ© locale, Don Wilson Groh, prĆŖtre volontaire du mouvement concĆ©lĆ©brait. L’archevĆŖque a souhaitĆ© que la vie des focolarini « soit un tĆ©moignage de saintetĆ© comme Dieu est saintĀ Ā». On sentait la joie de cheminer avec l’Eglise d’aujourd’hui, qui Ć  travers les pape FranƧois « continue Ć  nous inviter Ć  aller Ć  la rencontre de l’humanitĆ© – ajoute KelesĀ Lima – Ć  ĆŖtre proche des gens, spĆ©cialement des plus pauvresĀ Ā». Ā«Pour nous qui avons le charisme de l’unitĆ© – affirme Lucival Silva– nous sentons l’importance d’être prĆ©sents pour faire notre part, de concert avec les forces qui travaillent dĆ©jĆ  dans l’Eglise locale et dans le Morro, en essayant d’être des constructeurs de « pontsĀ Ā» qui unissent les personnes de la ville, sĆ©parĆ©es souvent par des murs d’indiffĆ©rence entre celles des classes moyennes, riches et celles plus pauvresĀ Ā». La joie se lisait clairement dans les yeux des focolarini engagĆ©s dans cette aventure et de la communautĆ© locale du mouvement. C’était comme si on reprenait un morceau d’histoire des Focolari lorsque Chiara Lubich avec le premier groupe Ć  Trente a commencĆ© par les pauvres, jusqu’à comprendre que « toutes les personnes sont candidates Ć  l’unité ». Don Wilson Groh, prĆŖtre volontaire du mouvement, depuis des annĆ©es habite et travaille dans le Morro en rĆ©alisant beaucoup d’initiatives. Francisco Sebok, , un des focolarini, travaille avec lui dans un projet qui aide les jeunes et adolescents Ć  sortir du trafic de drogue, dans un quartier dominĆ© par les trafiquants. Fabrizio Lucisano travaille dĆ©jĆ  depuis quelque temps comme mĆ©decin, dans l’unitĆ© de soins de la commune de MorroĀ ; et KelesĀ Lima a commencĆ© un travail d’enseignant dans l’école pour enfants. L’équipe est complĆØte avec Lucival Silva, Miguel Becker et Arion Góes, deux focolarini mariĆ©s de ces derniĆØres annĆ©es qui, mĆŖme s’ils habitent dans leur famille respective, seront d’un grand soutien pour la nouvelle expĆ©rience. La maison en location est modeste, elle ressemble aux autres du coin, mĆŖme si elle garde la touche harmonieuse typique des focolari. « Elle a plu Ć  tout le monde, dit Francisco avec le sourireĀ ; de fait, mĆŖme avec peu de moyens, nous avons essayĆ© de la dĆ©corer avec goĆ»t. Pour l’instant elle a deux chambres, une salle, une cuisine et une salle de bain. Mais les propriĆ©taires sont en train de construire une partie nouvelle, au dessus, et dans quelques mois on pourra la louer, nous aurons ainsi un endroit plus rĆ©servĆ© pour la vie quotidienne de notre petite communautĆ©, et nous pourrons laisser toute la partie du dessous publique,Ć  la disposition et utilisation des gensĀ Ā». « Nous sommes conscients que nous ne rĆ©soudrons pas le problĆØme social du BrĆ©sil ni d’une ville – affirme Lucival – et mĆŖme pas de cette favelaĀ ; mais cette expĆ©rience peut ĆŖtre un signe de notre mouvement pour l’Eglise et la sociĆ©tĆ©, pour dire que nous voulons cheminer avec tout le monde, riches et pauvres, pour contribuer Ć  rĆ©aliser le testament de JĆ©sus Ā ā€˜que tous soient un’ ». « En 1993 – se souvient Fabrizio – Chiara Lubich avait donnĆ© au focolare masculin de Florianópolis le nom de ā€˜Emmaüs’, et elle Ć©crivaitĀ : ā€˜LĆ  où JĆ©sus Ć©tait entre les disciples, symbole de JĆ©sus au milieu, expliquant les Ć©critures… ». Nous avons voulu placer ce souhait de Chiara Ć  l’entrĆ©e du focolare pour se le rappeler toujoursĀ Ā».