Mouvement des Focolari
A force de se relever

A force de se relever

« Depuis trois ans environ, nous, Jeunes pour un Monde Uni de Rome, nous travaillons avec les Ć©ducatrices, l’administration pĆ©nitentiaire et le ā€œComitĆ© G9ā€, un groupe de huit dĆ©tenus du mĆŖme secteur de la prison de Rebibbia qui, bien que sans enfants, se sont engagĆ©s Ć  favoriser les occasions de rencontre entre les autres dĆ©tenus et leurs familles respectivesĀ Ā». C’est Raffaele Natalucci, un jeune romain de 29 ans, qui nous raconte cette aventure. « Trois fois par an nous montons des standsĀ  où parents et enfants ont un espace pour rester ensemble, jouer et dessiner avec les plus petits. Environ trois cents personnes participentĀ Ć  ces Ć©vĆ©nements organisĆ©s sur l’espace vert, la cour intĆ©rieure de la prison: des dĆ©tenus, leurs familles et de nombreux bĆ©nĆ©voles venus de l’extĆ©rieur. Au cours d’une de ces animations, nous avons recueilli le tĆ©moignage d’un dĆ©tenuĀ : « La privation de libertĆ© nous rend Ć©trangers Ć  la rĆ©alitĆ©. A force de rester dans une cellule, entre quatre murs, la vue elle aussi diminue. Ceux qui ont bĆ©nĆ©ficiĆ© de permissions de sortie racontent qu’ils avaient de la difficultĆ© Ć  regarder au loin, en direction de l’horizon. La possibilitĆ© d’accomplir des travaux Ć  l’intĆ©rieur de la prison veut dire beaucoup pour moi. Avant j’utilisais mes talents pour mener des actions illĆ©gales, mais ce que je faisais fondait comme neige au soleil. En revanche travailler Ć  l’organisation de manifestations sportives ou Ć  des initiatives en faveur des autres dĆ©tenus en vaut cent fois la peineĀ Ā». Raffaele poursuit: « En tant que Jeunes pour un Monde Uni nous sommes en train de vivre une expĆ©rience trĆØs forte: l’ordre de la police, qui veut qu’on laisse tout objet personnel Ć  l’entrĆ©e de la prison, rĆ©sonne chaque fois comme une invitation Ć  abandonner aussi nos prĆ©jugĆ©s, en allant au-delĆ  des barriĆØres qui la sĆ©pare du monde extĆ©rieur, pour construire une relation authentique avec les personnes dĆ©tenues, au point que dĆ©sormais nous nous appelons le « comitĆ© externeĀ Ā». Nous avons mis en route un « Projet sur la lĆ©galité » avec une sĆ©rie de rencontres thĆ©matiques Ć  l’intĆ©rieur de la prison. En plein accord avec les Ć©ducatrices, les dĆ©tenus et avec l’aide d’experts, nous avons choisi d’approfondir quelques sujets, par exemple les relations interpersonnelles, l’intĆ©gration entre les cultures, la « lĆ©galitĆ© du nousĀ Ā», la redĆ©couverte des aptitudes personnelles et la rĆ©insertion professionnelleĀ Ā».  « A l’occasion de la FĆŖte des pĆØres, le 19 mars, nous avons invitĆ© le psychologue Ezio Aceti pour parler de la « paternité» Ć  environ 70 dĆ©tenus dans le théâtre de l’institution pĆ©nitentiaire. Une intervention centrĆ©e sur les attentes et les besoins de l’enfant. « Prendre acte des pensĆ©es de l’autre, se prĆ©senter dans la vĆ©ritĆ©, montrer une image positive – a expliquĆ© Aceti –Ā  sont les prĆ©alables nĆ©cessaires afin que la rencontre entre les dĆ©tenus et leurs enfants soit fructueuseĀ Ā». Au cours du dĆ©bat un prisonnier a demandé : « Que peut dire Ć  sa fille un pĆØre condamnĆ© Ć  la prisonĀ ?Ā Ā».Ā  « Que son pĆØre s’est trompĆ©, mais qu’il est en train de faire toute sa partĀ Ā» a Ć©tĆ© la rĆ©ponse. « Si la fille perƧoit chez son pĆØre de la cohĆ©rence et le courage de se relever, elle gardera cette image de luiĀ Ā». Et d’ajouterĀ :Ā Ā« Être pĆØre consiste Ć  maintenir un lien vital. Il faut transmettre aux enfants cette relation filiale. Ils vivront ainsi une expĆ©rience positive et se souviendront de leur pĆØre en prisonĀ Ā». Le psychologue a enfin encouragĆ© les dĆ©tenusĀ :Ā Ā« Ɖduquer un enfant ne veut pas dire qu’on ne se trompe pas, mais faire toute sa part malgrĆ© ses erreurs. L’enfant apprendra ainsi Ć  ĆŖtre tolĆ©rant. Vous pouvez ĆŖtre de bons pĆØres mĆŖme si vous vous ĆŖtes trompĆ©s. Au fond, il nous arrive Ć  tous de nous sentir dĆ©couragĆ©s, Ā mais aussi d’entendre dans notre cœur une autre voix nous direĀ : relĆØve-toi, recommence. Ce qui est important, ce n’est pas le nombre d’erreurs commises, mais toutes les fois où vous vous relevez. Le miracle c’est qu’à force de se relever le changement arriveĀ Ā».

Gen Rosso Music and Arts Village

Gen Rosso Music and Arts Village

La premiĆØre Ć©dition de ā€˜ā€™Gen Rosso Music and Arts Village’’ s’est Ć  peine conclue Ć  Loppiano (25 mars- 1er avril 2018), expĆ©rience rĆ©sidentielle d’approfondissement artistique Ć  la lumiĆØre du charisme de l’unitĆ©, adressĆ©e aux jeunes entre 18 et 30 ans, avec des professionnels et des Ć©tudiants en musique, danse, chant et théâtre. Avec une mĆ©thodologie didactique envisagĆ©e comme projet par le tuteur du Gen Rosso , le programme a Ć©tĆ© Ć©laborĆ© avec des ateliers pratiques suivis par des Ć©changes d’expĆ©riences avec des experts de rĆ©putation nationale et internationale. Parmi ceux-ci, Gabriel Ledda, danseur, parmi les huit champions mondiaux de hip hop ; Pierluigi Grison, danseur et chorĆ©graphe de rĆ©putation internationale, expert en théâtre-physique et théâtre-danse ; Antonella Lombardo, danseuse et enseignante, promotrice du Festival de l’Harmonie entre les Peuples et d’un projet en Terre Sainte avec des jeunes musulmans, chrĆ©tiens et juifs. Ils ont dit : Jorge Santana, tuteur, professeur de l’art théâtral Ć  l’universitĆ© de Madrid : Ā« Un rĆ©el rapport s’est crƩƩ entre nous, qui a abouti en art et beautĆ© Ā». Emanuele Chirco, poly-instrumentiste et tuteur : Ā« La rencontre avec des jeunes qui proviennent de contextes et d’ethnies diffĆ©rentes crĆ©e de nouvelles habitudes, dynamiques qui jusqu’à l’instant avant sont une inconnue. C’est le miracle de la musique mais aussi de l’unitĆ© ! Ā». Quelques participants : Ā«La semaine la plus belle de ma vie Ā». Ā« Je suis arrivĆ©e en pensant rejoindre un Talent Show pour comprendre ce que je vaux, et je me retrouve avec une nouvelle et inattendue expĆ©rience de ce que je vaux et de mes talents Ā». Ā« J’ai redĆ©couvert l’art comme donĀ».

Entrepreneurs Ć  contrecourant

Entrepreneurs Ć  contrecourant

Letizia Mombelli et son mari sont directeurs d’une entreprise dans la rĆ©gion de Brescia. Au cours de ces derniĆØres annĆ©es elle est passĆ©e par des moments de crise, qu’ils ont affrontĆ©s en se fiant Ć  Dieu pour leurs choix et leurs prĆ©occupations, confiants dans la Providence. Ils ont dĆ©marrĆ© en remontant une petite usine de mĆ©canique avec peu d’employĆ©s, mais bien vite le manque de travail, la bureaucratie et leur dĆ©cision ferme de refuser toute tentative de corruption ont provoquĆ© la perte du capital. Le choix douloureux de licencier une bonne partie du personnel fut inĆ©vitable, comme celle de vendre les machines pour assurer aux ouvriers tout ce que la loi prĆ©voit. Ils ont attendu que chacun ait trouvĆ© un nouvel emploi. « Nous avons vĆ©cu toute cette pĆ©riode comme une faillite – se souvient Letizia – mais nous n’avons pas perdu courage. Autour de nous la famille du mouvement nous soutenait par la priĆØre et nous nous sommes confiĆ©s Ć  Dieu pour qu’Il puisse guider nos choix, dans un rapport correct avec les clients, les fournisseurs, les reprĆ©sentants ou quiconque entrait dans notre usine. La providence de Dieu ne s’est pas fait attendreĀ Ā». AprĆØs ce moment de difficultĆ©s, vĆ©cu en faisant des choix courageux, voilĆ  que se prĆ©sente une possibilitĆ© de changer de secteur de travail, un secteur qui nous a donnĆ© plus de garanties de continuitĆ© et nos familles, d’autres entrepreneurs et fournisseurs nous offrent l’aide concrĆØte pour permettre Ć  l’entreprise de se redresser. « Le fruit le plus beau de cette pĆ©riode – continue-t-elle – est que nos enfants ont grandi en valorisant les choses importantes comme le choix d’une vie sobre et la possibilitĆ© d’expĆ©rimenter l’amour de Dieu Ć  travers de nombreux signes petits certes, mais importants. Tout cela a renforcĆ© les liens de notre familleĀ Ā». Mais en 2009 la crise Ć©conomique mondiale n’épargne pas l’entreprise de Letizia, qui ne reƧoit plus de commandes pour pouvoir travailler. Cette fois-ci encore la famille met sa confiance en Dieu dans la priĆØre et peu aprĆØs des dizaines de commandes arrivent. En 2016 arrive une commande, promettant une bonne entrĆ©e Ć  longue Ć©chĆ©ance, qui peut assurer Ć  l’entreprise une tranquillitĆ© Ć©conomique Ć  long terme. AprĆØs le premier travail Letizia dĆ©couvre cependant que leurs produits sont destinĆ©s Ć  l’industrie des armes. AprĆØs avoir vu les images du dĆ©sespoir de tant de rĆ©fugiĆ©s fuyant la guerre, Letizia et le groupe dĆ©cident de renoncer Ć  ce travailĀ : « Le choix a Ć©tĆ© pris avec un peu d’apprĆ©hension mais, avec mon mari, nous n’avons eu aucun doute et notre fils, qui avait commencĆ© Ć  travailler avec nous, Ć©tait pleinement d’accordĀ Ā». Il s’en suivra une autre crise qui portera l’entreprise au bord de la faillite. Letizia et sa famille se confient cette fois encore Ć  la Providence. Alors arrive une commande comme cela ne se produisait pas depuis de nombreuses annĆ©es. « Vraiment je sens que Dieu chemine Ć  nos cĆ“tĆ©sĀ Ā» confie Letizia qui a Ć©galement une pensĆ©e pour la fondatrice des FocolariĀ : « Je remercie Chiara Lubich qui, comme une lumiĆØre sur notre chemin, nous a toujours aidĆ©s Ć  faire des choix cohĆ©rents en mettant les valeurs de la personne au-dessus du profit et de la sĆ©curitĆ© Ć©conomiqueĀ Ā». Chiara Favotti

La saintetƩ, chemin pour tous

La saintetƩ, chemin pour tous

PrĆ©sentĆ©e le 9 avril, la troisiĆØme Exhortation Apostolique du Pape FranƧois sur l’appel Ć  la saintetĆ© dans le monde contemporain, ā€˜ā€™Gaudete et Exsultate’’ (RĆ©jouissez-vous et exultez). Cinq chapitres, 44 pages : il ne s’agit pas d’un traitĆ© sur la saintetĆ©, mais d’ une invitation adressĆ©e Ć  tous, en particulier aux jeunes, Ā« Ć  faire rĆ©sonner une fois de plus l’appel Ć  la saintetĆ©, en montrant ses risques, ses dĆ©fis, ses opportunitĆ©s Ā». Ā« La saintetĆ© – rappelle FranƧois – est le plus beau visage de l’Église. MĆŖme en-dehors de l’Église Catholique et dans des milieux trĆØs diffĆ©rents, l’Esprit suscite des signes de sa prĆ©sence, qui aident les mĆŖmes disciples du Christ Ā». Pour devenir saint – soutient le Pape – il n’est pas nĆ©cessaire de copier des styles de vie qui peuvent sembler inatteignables : Ā« Ce qui compte c’est que chaque croyant discerne sa propre voie et fasse Ć©merger le meilleur de lui-mĆŖme, tout ce que Dieu a dĆ©posĆ© en lui personnellement et qu’il ne s’épuise pas en cherchant Ć  imiter quelque chose qui n’a pas Ć©tĆ© pensĆ© pour lui Ā». Comment rĆ©pondre Ć  cet appel ? En suivant la voie des BĆ©atitudes Ć©vangĆ©liques, modĆØle positif ā€˜ā€™Ć  la lumiĆØre du MaĆ®tre’’ et voie maĆ®tresse ā€˜ā€™contre-courant’’ par rapport Ć  la direction du monde, et que tous peuvent parcourir. Gaudete et Exsultate

Eduquer Ơ la pƩriphƩrie de Paris

Le visage trĆØs doux et la voix rassurante, Maria, maman de deux garƧons, mariĆ©e Ć  un franƧais, enseigne la langue italienne dans une Ć©cole ā€˜ā€™difficile’’ de la banlieue nord de Paris. Une de ces Ć©coles où les enseignants restent rarement longtemps. Il faut une grande dĆ©termination, du courage et de la passion pour travailler dans un quartier Ć©conomiquement dĆ©favorisĆ©, habitĆ© par des jeunes de cultures et d’origines diffĆ©rentes, rĆ©putĆ© pour un trafic Ć©levĆ© de drogue et d’armes. Sans parler duĀ  racket’’ et des dealers postĆ©s devant les Ć©coles. ā€˜ā€™Il s’agit pour moi de rĆ©pondre Ć  un appel, celui de travailler pour l’égalitĆ© des chances, pour proposer une formation ambitieuse et porter l’amour du Christ lĆ  où apparemment il ne se trouve pas’’ dit-elle. Maria raconte comment s’est passĆ©e sa rencontre avec Chiara Lubich, dĆØs sa petite enfance: un lien qui a nourri cette aspirationĀ  et l’a accompagnĆ©e jusqu’à sa vie adulteĀ : ā€˜ā€™Mon regard et mon attitude, grĆ¢ce Ć  la vie d’unitĆ© avec ceux qui partagent le mĆŖme idĆ©al, se renouvelle chaque jour et ce, malgrĆ© les difficultĆ©s’’. Cela n’a pas Ć©tĆ© du tout facile, en effet, surtout au dĆ©but, de comprendre comment Ć©tablir des relations constructives avec les Ć©tudiants, comment rĆ©agir aux agressions verbales et aux actes de vandalisme. On a vite compris que l’aide apportĆ©e aux jeunes passait par l’implication des familles, et que les nouveaux collĆØgues avaient besoin d’aide pour dĆ©chiffrer cette rĆ©alitĆ© complexe. Et mĆŖme justement, la synergie entre collĆØgues pouvait offrir aux Ć©lĆØves un exemple constructifĀ :’’Du point de vue didactique, j’organise mon travail sur des projets culturels interdisciplinaires – explique l’enseignante – l’organisation d’un projet permet de travailler en Ć©quipe, d’essayer de vivre la fraternitĆ© entre collĆØgues pour le proposer ensuite aux Ć©lĆØves en Ć©tant ainsi plus crĆ©dibles’’. Projets qui souvent se concluent par un voyage en Italie, ce qui incite les Ć©tudiants Ć  apprendreĀ  la langue, et favorise des Ć©changes culturels avec des jeunes italiensĀ : de nouvelle relations naissent Ć  travers lesquelles on peut faire une expĆ©rience de fraternitĆ©. De plus – explique encore Maria – ā€˜ā€™Un tel projet nous permet d’impliquer les familles dans la vie scolaire, d’instaurer une relation de confiance pour trouver ensemble des solutions afin qu’il n’y ait pas deĀ  problĆØmes financiers et ce, pour aucun Ć©lĆØve’’. En d’autres termes, l’objectif de Maria est celui de crĆ©er un rĆ©seau Ć©ducatif qui implique aussi familles et professeurs, tous engagĆ©s Ć  rendre possible la croissance humaine de ces jeunes en difficultĆ© . Et peu Ć  peu, on en constate les fruits. A AĆÆcha, qui perturbe la classe, il suffit d’expliquer avec calme et fermetĆ© ā€˜ā€™que pour vivre en harmonie, chacun doit faire sa propre part’’ et elle Ć©crit sur une feuilleĀ :’’DĆ©solĆ©e pour mon comportement de vendredi, il n’était pas digne de moi. Cela n’arrivera plus. Vous ĆŖtes une personne grande, intelligente et sage qui transmet Ć  nous les Ć©lĆØves, les justes valeurs et l’envie de rĆ©ussir. Je ne vous oublierai jamais’’. Et encoreĀ : l’attention et le respect permettent Ć  Yanis, en gĆ©nĆ©ral trĆØs passif, de s’ouvrir et de manifester son intĆ©rĆŖt pour l’art et l’histoire. La clĆ© relationnelle dans tous les cas, c’est l’attention, les soins et la bientraitance apportĆ©s Ć  la personne, chacune ayant son histoire et sa sensibilité : ā€˜ā€™J’ai appris Ć  ne pas attendre tout de suite des rĆ©sultats – conclut Maria – Aussi lorsqu’un jeune ne change pas, l’important est de continuer Ć  croire en lui et de l’accompagner, ne pas s’arrĆŖter sur ce qui ne va pas, mais cueillir tout le positif qu’il a en lui en le valorisant et en le gratifiant. Le dĆ©fi de chaque jour rĆ©side dans le fait de trouver le courage et la force de cultiver l’espĆ©rance avec des actes concrets de relation’’.

Les guerres ne sont jamais bonnes

Les guerres ne sont jamais bonnes

Ā« Nous recevons de la Syrie de terribles nouvelles des bombardements qui ont fait des dizaines de victimes, dont beaucoup de femmes et d’enfants. Nouvelles de tant de personnes atteintes par les sĆ©quelles laissĆ©es par les substances chimiques contenues dans les bombes. Prions pour tous ces dĆ©funts, ces blessĆ©s, les familles qui souffrent. Il n’existe pas de guerre bonne ni de guerre mauvaise, et rien, rien ne peut justifier l’utilisation de tels instruments d’extermination contre des personnes et des populations sans dĆ©fense. Prions pour que les responsables politiques et militaires choisissent l’autre voie, celle de la nĆ©gociation, la seule qui puisse mener Ć  une paix qui ne soit pas celle de la mort et de la destruction Ā». Ce sont les paroles prononcĆ©es par le pape FranƧois dimanche 8 avril. Approprions-nous cet appel en priant pour que soient trouvĆ©es des solutions nĆ©gociĆ©es au terrible conflit qui est en train d’ensanglanter la Syrie ces jours-ci, ainsi que pour toutes les guerres, mĆŖme celles que la presse met peu en relief, qui continuent Ć  provoquer des victimes en tant de lieux de la terre. Et travaillons sans cesse Ć  tous les niveaux pour promouvoir la paix par le dialogue.

Loppiano attend le Pape FranƧois

Loppiano attend le Pape FranƧois

Comment la nouvelle de la visite du Pape a-t-elle Ć©tĆ© accueillie Ć  LoppianoĀ ? ā€˜ā€™Une seconde aprĆØs que la prĆ©sidente Maria Voce ait diffusĆ© la nouvelle, sur nos rĆ©seaux sociaux et parmi les groupes d’ habitants est arrivĆ©e une pluie de messages de joie et de stupeur’’. Que reprĆ©sente cet Ć©vĆ©nement pour vous, habitant de LoppianoĀ ?’’Le Pape Jean Paul II devait dĆ©jĆ  venir en 2000. Quatre jours avant la visite, Ć  cause d’un changement de programme inattendu, celle-ci fut annulĆ©e. Dans le cœur des habitants de l’époque, le dĆ©sir d’une visite du Pape Ć©tait restĆ©e bien prĆ©sente Ć  l’esprit et le mĆŖme dĆ©sir est aussi lĆ , au cœur des habitants aujourd’hui. Pour celui qui ne connaĆ®t pas Loppiano, qu’est-ce qui caractĆ©rise ce lieuĀ ?Ā  ā€˜ā€™C’est un des lieux où l’on peut en particulier, toucher du doigt le charisme de l’unitĆ© que Chiara Lubich a reƧu de Dieu et dont est nĆ© et s’est dĆ©veloppĆ© le Mouvement des FocolariĀ : l’unitĆ© Ć  laquelle on arrive en construisant des rapports de fraternitĆ©, en vivant le testament de JĆ©sus « Que tous soient unĀ Ā». A Loppiano, environ mille personnes de 65 pays vivent avec des cultures, des religions, des formations, des conditions sociales diffĆ©rentes. Ici, nous apprenons avant tout Ć  ĆŖtre une communautĆ©. Ce qui nous unit c’est le dĆ©sir de vivre la loi qui est Ć  la base de la citĆ©-piloteĀ : l’amour rĆ©ciproque. Cela fait de Loppiano un lieu de fraternité’’. Comment la vie de la citĆ©-pilote se dĆ©roule t-elleĀ ?’’Il y a diffĆ©rentes activitĆ©s Ć©conomiques, 11 Ć©coles de formation, un institut universitaire, un grand sanctuaire qui accueillera le Pape, beaucoup d’habitations et de champs cultivĆ©s. On y Ć©tudie, on y travaille, on s’y rencontre, on y vit comme dans toutes les villes, en essayant juste de le faire en vivant la loi de l’amour rĆ©ciproque’’. Le Pape arrive Ć  Loppiano aprĆØs Nomadelfia. Quel rapport y a t-il entre les deux citĆ©sĀ ? ā€˜ā€™Il y a beaucoup de points communs, mĆŖme s’ il y a des vĆ©cus et des charismes complĆØtement diffĆ©rentsĀ :Ā  ce sont tous les deux des lieux de fraternitĆ© qui ont dans le cœur ceux qui ont le plus besoin d’amourĀ  et ont comme loi, l’Évangile. Il y a eu diffĆ©rentes occasions de rencontre, aussi rĆ©cemment. Nous sommes donc heureux que le Pape atterrira ici en ayant dans le cœur ce qu’il aura reƧu Ć  Nomadelfia. Il sera accueilli avec le mĆŖme amour et le mĆŖme enthousiasme’’. LĆ  où va le Pape s’allument les projecteurs des mĆ©dias mondiauxĀ :Ā comment lire le choix de visiter LoppianoĀ ?’’ Je pense que derriĆØre ce dĆ©sir, il y a surtout l’amour pour le don du charisme de l’unitĆ© que Dieu a fait par le biais de Chiara Lubich. Bergoglio a connu le Mouvement en Argentine, mais davantage encore en tant que Pape. Loppiano est le lieu où ce charisme est davantage visible’’. De quelle maniĆØre vous prĆ©parez-vous Ć  la visiteĀ ?’’Ce que Maria Voce a dit est devenu notre leitmotiv. Dans ces 100 jours nous nous sommes engagĆ©s Ć  intensifier la vie d’amour et d’unitĆ© enracinĆ©e dans l’Évangile, de maniĆØre Ć  ce que le Pape puisse trouver le ā€˜ā€™LĆ  où deux ou trois sont rĆ©unis en mon nom (Mt 18,20)Ā Ā», Ć  savoir la prĆ©sence de JĆ©sus au milieu de nous, une rĆ©alité’’. Le Pape fera un arrĆŖt en priĆØre au Sanctuaire Maria Theotokos, où il y a une chapelle dĆ©diĆ©e aux chrĆ©tiens d’autres confessionsĀ : quelle signification a ce lieuĀ ?’’Le sanctuaire a Ć©tĆ© voulu par Chiara justement au centre gĆ©ographique de Loppiano, pour qu’il soit le point d’unitĆ© de toute la citĆ©-pilote. C’est le lieu où nous, habitants, nous nous trouvons chaque jour pour prier, mais c’est un point de rĆ©fĆ©rence aussi pour toute la rĆ©gion. C’est le cachet de la citĆ©-pilote’’. C’est aussi une maniĆØre pour souligner la centralitĆ© de la figure de Marie dans le MouvementĀ ? ā€˜ā€™Certainement. Ce n’est pas par hasard que le Sanctuaire a Ć©tĆ© dĆ©dicacĆ© Ć  Maria Theotokos, Marie MĆØre de Dieu, pour souligner la forte caractĆ©ristique mariale du charisme et du Mouvement des Focolari. C’est justement parce que Marie est MĆØre de Dieu et donc de l’humanitĆ©, le Sanctuaire est ouvert aussi Ć  des personnes d’autres confessions chrĆ©tiennes, d’autres religions et convictions et Ć  l’intĆ©rieur, il y a diffĆ©rents endroits où chacun peut prier, se trouver ā€˜comme Ć  la maison’ et pouvoir vivre le recueillement’’. La visite du Pape arrive au moment du 10ĆØme anniversaire de la mort de Chiara Lubich. Un hasardĀ ? ā€˜ā€™Je pense que nous pouvons accueillir cette visite comme un cadeau de Dieu, comme une caresse, un Signe de Son amour pour l’Oeuvre de Marie. Puis on verra ce que le Pape aura Ć  nous dire’’.     Ā 

PĆ¢ques orthodoxe

Christos anesti! Alithos anesti! Єристос воскресе!Christ is Risen! Indeed He is risen! Khrishti unjal! Vertet unjal! Hristos voskrese! Vo istina voskrese! Khrystos uvaskros! Sapraudy uvaskros! Le Christ est ressuscitĆ©! En veritĆ© il est ressuscitĆ©! Kriste ahzdkhah! Chezdmaridet! Christus ist erstanden! Er ist wahrhaftig erstanden! Cristo ĆØ risorto! Veramente ĆØ risorto! Cristos a inviat! Adevarat a inviat! Khristos voskrese! Voistinu voskrese! Cristos vaskres! Vaistinu vaskres!

Christ is risen from the dead, trampling down death by death, and on those in the tombs bestowing life!Єристос воскресе ŠøŠ· мертвых, ŃŠ¼ŠµŃ€Ń‚ŠøŃŽ ŃŠ¼ŠµŃ€Ń‚ŃŒ поправ, Šø ŃŃƒŃ‰ŠøŠ¼ во гробех живот Гаровав!

Chiara Lubich : la misƩricorde

Chiara Lubich : la misƩricorde

(…) Dieu est AmourĀ : c’est la dĆ©couverte fondamentale, l’étincelle qui a inspirĆ© l’origine du charisme de l’unitĆ© que l’Esprit Saint a donnĆ© Ć  Chiara Lubich pour notre temps. DĆ©couvrir que Dieu est Amour fut, pour elle et ses premiĆØres compagnes, dĆØs le dĆ©but du mouvement, une nouveautĆ© absolue, au point de provoquer une sorte de conversion. Chiara dĆ©couvre donc non pas un Dieu lointain, inaccessible, Ć©tranger Ć  sa vie, mais son visage paternel et par consĆ©quent, cette relation entre Ciel et terre qui nous unit comme des enfants avec leur PĆØre et comme des frĆØres entre nous. Un Dieu proche donc, Ā comme peut l’être un PĆØre, un PĆØre qui veille sur la vie de chaque personne et sur celle de l’humanitĆ© toute entiĆØre. Tout ce qui nous arrive est Ć  considĆ©rer comme la rĆ©alisation de son plan d’amour sur chacun, en tant que preuve tangible de son regard bienveillant, de sa prĆ©sence toute proche. « MĆŖme les cheveux de notre tĆŖte sont comptĆ©sĀ Ā» (Mt 10,30). C’est un amour paternel qui pourvoit Ć  tous nos besoins, mĆŖme les plus petits, jusqu’à remplir les vides laissĆ©s par nos imperfections, nos manquements, nos pĆ©chĆ©s. C’est le visage du PĆØre misĆ©ricordieux qui – par l’intermĆ©diaire de son Fils incarnĆ© – se manifeste, et rĆ©vĆØle dans sa plĆ©nitude son amour de misĆ©ricorde. Un exemple classique est la parabole du Fils prodigue (Lc 15,11-32). En juin 1999 Chiara devait illustrer cette parabole au cours d’un rassemblement de jeunes rĆ©unis dans la cathĆ©drale de Paderborn (Allemagne). (…) « Le pĆØre de l’enfant prodigue avait sans doute beaucoup Ć  faireĀ : s’occuper de sa ferme, de ses employĆ©s, de sa familleĀ ; mais fondamentalement il Ć©tait dans l’attente, l’attente de son fils parti. Il montait sur la petite tour de sa maison et regardait au loin. VoilĆ  comment est le PĆØre CĆ©lesteĀ : imaginez, si vous le pouvez, vous jeunes, sa vie divine, une vie trinitaire si Ć©levĆ©e et si dynamique, si intense par son soutien Ć  la crĆ©ation…faisant une place Ć  celui qui arrive au paradis. Mais que fait-il surtoutĀ ? Il attend. QuiĀ ? Vous, moi, chacun de nous, spĆ©cialement si nous nous trouvons loin de Lui. Et voilĆ  qu’un beau jour ce fils, que son pĆØre terrestre aimait tant, quitte tout et revient. Le pĆØre l’embrasse, le revĆŖt d’un habit prĆ©cieux, lui met un anneau au doigt, fait prĆ©parer pour lui le veau gras pour la fĆŖte. Que devons-nous en penserĀ ? Qu’Il dĆ©sire voir son fils de faƧon toute nouvelle, il veut effacer de sa mĆ©moire ce qu’il Ć©tait avant. Et non seulement il veut lui pardonner, mais il arrive mĆŖme Ć  oublier son passĆ©. Tel est son amour pour lui, dans la parabole. Tel est l’amour du PĆØre pour nous dans la vieĀ : Il nous pardonne et oublieĀ Ā». Chiara continueĀ : « RĆ©cemment j’ai vu un documentaire. Il prĆ©sentait et examinait minutieusement le fameux tableau de Rembrandt qui reprĆ©sente le rĆ©cit Ć©vangĆ©lique du pĆØre qui accueille le retour de son fils. Il est trĆØs beau dans tous ses dĆ©tails. Mais ce qui m’a le plus impressionnĆ©e, ce sont les mains que le pĆØre pose sur les Ć©paules du fils Ć  genoux devant luiĀ : l’une est celle d’un homme robuste, sĆ©vĆØre, l’autre est celle d’une femme, plus fine, plus lĆ©gĆØre. Le peintre a voulu dire par lĆ  que l’amour du PĆØre est Ć  la fois paternel et maternel. C’est ainsi que nous devons le penser Ā». Source: Alba Sgariglia, Centre Chiara Lubich, Rome, 14 mai 2016.

PĆ¢ques aussi Ć  SaĆÆgon

PĆ¢ques aussi Ć  SaĆÆgon

Ā Ā« PĆ¢ques est dĆ©sormais passĆ© : aujourd’hui, lundi de PĆ¢ques, est un jour normal de travail. Il fait vraiment chaud et la pluie est menaƧante dans le ciel. Seuls les chrĆ©tiens ont encore un jour de fĆŖte. Par ci par lĆ  on entend encore porter un toast et filtrer les ā€˜allĆ©luia’ des maisons. Et pourtant je suis dans un pays communiste. Mais ici, les rues, Ć  la sortie des Ć©glises, se remplissent de vĆ©lomoteurs Ć  n’en plus finir, obstruant le trafic. Les agents de police, face Ć  la cathĆ©drale, doivent diriger le trafic. Pour assister Ć  un des offices du triduum pascal, il fallait arriver au moins 30 minutes avant pour trouver de la place. Dans l’église, je laisse mon sac sur le banc et personne n’y touche. Je regarde les gens, beaucoup de jeunes, d’enfants, des couples Ć¢gĆ©s, avec les visages recueillis et souriants. Je pense Ć  l’Europe, aux Ć©glises Ć  moitiĆ© vides, mĆŖme les jours de fĆŖte. Par ici, mĆŖme Ć  5 heures du matin de n’importe quel jour, des enfants mĆŖme petits, sont en premiĆØre file pour chanter avec les grands. Tous connaissent les paroles des priĆØres et des chants par cœur. SaĆÆgon pullule de vie effrĆ©nĆ©e, presque sauvage, Ć  chaque angle de rue. Et pourtant il y a beaucoup de foi, comme peut-ĆŖtre dans aucune autre ville d’Asie. Car ici la foi ā€˜ā€™coĆ»te’’. Tout coĆ»te au Vietnam. Il y a quelques temps, j’ai fait un voyage en autobus, cinq heures au milieu de la foule et dans la chaleur. A un moment donnĆ©, quelques quintaux de maĆÆs ont Ć©tĆ© chargĆ©s parmi les voyageurs, Ć  leurs pieds, dans les coffres Ć  bagages. Les gens ont commencĆ© Ć  crier tandis que le chauffeur et son aide criaient Ć  leur tour pour faire taire tout le monde. Une femme Ć  cĆ“tĆ© de moi, embarrassĆ©e en me voyant au milieu de cette confusion, m’a dit :’’La vie ici est dure. Ne l’oublie pas si tu veux vivre ici’’. Je ne connais pas le nom de cette dame, et peut-ĆŖtre ne la reverrai-je plus jamais. Mais ces paroles m’ont ouvert Ć  une nouvelle dimension. La vie, la leur comme la mienne, doit aussi passer Ć  travers la douleur, les peines, la souffrance pour aboutir Ć  la joie. Je l’ai compris comme Ƨa. Depuis ce jour-lĆ , tout s’est simplifiĆ© en moi. Comme tout le monde, j’expĆ©rimente les joies, mais aussi les douleurs et la fatigue de l’effort. Je suis un des leurs. Je ne suis mĆŖme pas spĆ©cial, Ć©tant un Ć©tranger. Un parmi d’autres. L’histoire de cet Homme pendu Ć  la croix, semblable Ć  tant d’hommes que je rencontre chaque jour, m’a rappelĆ© les paroles de cette femme. Je peux la retrouver dans chaque pauvre, dĆ©muni de tout, en celui qui est malade de cancer, qui n’a pas d’argent pour se soigner, et n’a que la peau sur les os. Ou dans celle de Madame Giau, 64 ans, pauvre, mais qui a ā€˜ā€™adopté’’ une fillette trisomique, littĆ©ralement jetĆ©e dehors par ses parents. Et pourtant c’est PĆ¢ques. Aussi au milieu des rĆ©fugiĆ©s Rohingya, entre le Myanmar et le Bangladesh. C’est PĆ¢ques en CorĆ©e du Nord, qui veut faire la paix aprĆØs avoir tirĆ© des missiles.C’est PĆ¢ques, parmi les troupes des alliĆ©s qui sont occupĆ©s Ć  prĆ©parer l’éniĆØme entraĆ®nement. C’est PĆ¢ques pour les enfants de Xang Cut, dans la rĆ©gion du delta du MĆ©kong, avec l’eau encore infectĆ©e par l’agent orange versĆ© par les alliĆ©s il y a 40 ans. Et c’est aussi PĆ¢ques pour les enfants de SaĆÆgon, recueillis de la rue et instruits par les institutrices de Pho Cap. Ils auront quelque chose Ć  manger, grĆ¢ce Ć  leur amour hĆ©roĆÆque. Ici aussi, au milieu de dĆ©fis Ć  relever, des dangers, de la pollution sans limite et des abus, quelqu’un continuera Ć  sourire, car il est aimĆ© et soignĆ© par des mains amies. C’est cela PĆ¢ques : prendre soin de l’autre, soulager sa souffrance, partager ses larmes. Le monde, l’autre, m’appartient. Et mon bonheur passe Ć  travers celui des autres, de tellement d’autres Ā». Ā 

Le miracle du sport

Le miracle du sport

Sport et Paix. Un binĆ“me gagnant depuis l’antiquitĆ©, lorsque Ć©tait en vigueur, Ć  l’occasion des jeux que l’on cĆ©lĆ©brait en l’honneur de Zeus, la « trĆŖve OlympiqueĀ Ā» qui suspendait toutes les inimitiĆ©s publiques et privĆ©es, afin de protĆ©ger les athlĆØtes et les spectateurs qui devaient traverser des territoires ennemis pour se rendre Ć  Olympie. La JournĆ©e internationale que l’on cĆ©lĆØbre aujourd’hui coĆÆncide avec le jour qui, en 1896, ouvrit, en GrĆØce, les premiers Jeux Olympiques de l’ère moderne, et rĆ©affirme l’actualitĆ© et la valeur du lien entre le sport et la paix. Paolo Cipolli, responsable de Sportmeet, rĆ©seau international d’acteurs et opĆ©rateurs qui contribue depuis 2002Ā  Ć  l’élaboration d’une culture sportive orientĆ©e Ć  la paix, au dĆ©veloppement et Ć  la fraternitĆ© universelle, en est convaincu. « Le sport, dĆ©fini par certains sociologues comme « mimĆ©tique de la guerreĀ Ā» ou comme « guerre sans coups de fusilĀ Ā», en raison aussi de la place qu’il donne Ć  la compĆ©tition, peut constituer un Ć©lĆ©ment de pacification. A travers un processus de catharsis, de purification de la lutte, la confrontation, rĆ©gulĆ©e sous forme de jeu, constitue un grand potentiel relationnelĀ Ā». En tĆ©moignent les derniers Jeux Olympiques d’hiver. « Ce qui s’est passĆ© Ć  PyengChang est pour le moins surprenantĀ : au dĆ©but le choix d’une localitĆ© proche de la frontiĆØre entre les deux CorĆ©es, juste au moment où la tension montait fortement entre elles, semblait nĆ©faste. Et malgrĆ© tout, le miracle du sport a eu lieuĀ : les Jeux Olympiques se sont avĆ©rĆ©s ĆŖtre non seulement une occasion extraordinaire de faire mentir les prĆ©visions pessimistes, mais aussi une surprenante occasion de rapprochement entre ces deux nations. Un miracle qui a dĆ©jouĆ© la politique internationale. Cela est dĆ©jĆ  arrivĆ©. Plusieurs fois, au cours de l’histoire rĆ©cente, le sport s’est rĆ©vĆ©lĆ© ĆŖtre un facteur de dĆ©tente entre pays. Nous avons tous en mĆ©moire la fameuse partie de ping-pong entre la Chine et les Ɖtats-Unis en 1971Ā Ā». Sportmeet, nĆ© au sein du Mouvement des Focolari, est en train de diffuser dans le monde du sport les valeurs du dĆ©veloppement intĆ©gral de la personne et de la paix. Avec quels objectifsĀ ? « Nous sommes animĆ©s par le dĆ©sir de partager, dans ce domaine aussi, notre hĆ©ritage spirituel, l’idĆ©al de l’unitĆ© de Chiara Lubich. Il faut soutenir les expĆ©riences positives qui existent, en reconnaissant tout ce que l’histoire du sport a dĆ©jĆ  produit de bon. Et ensuite faire grandir la conscience que le sport est loin d’avoir Ć©puisĆ© ses possibilitĆ©s de dĆ©velopper les sentiments de fraternitĆ©. RĆ©cemment nous avons eu l’occasion de promouvoir la premiĆØre Ć©dition de la « Via Pacis Half MarathonĀ Ā» de Rome et d’y participer. Nous poursuivrons notre engagement, en rĆ©seau avec les diverses communautĆ©s religieuses et quelques institutions sportives, en vue de sa seconde Ć©dition, le 23 septembre prochainĀ Ā». La rĆ©alitĆ© de la limite, matrice commune des dĆ©sagrĆ©ments, des difficultĆ©s, des barriĆØres sociales, mais aussi physiques ou psychologiques, se prĆ©sente chaque jour dans notre vie personnelle et collective. Quelle rĆ©ponse peut offrir la pratique du sportĀ ?Ā  « L’expĆ©rience sportive offre une contribution Ć  la comprĆ©hension de la limite, mĆŖme en dehors de sa propre sphĆØre. Par nature le sport est un lieu de confrontation avec la limite. Si l’on encourage sa pratique, il habitue aux diffĆ©rences, en facilitant les parcours d’intĆ©gration et de dĆ©passement des barriĆØres sociales, ethniques, religieuses ou politiquesĀ Ā». Les prochains rendez-vous? « Nous sommes en train d’organiser sur ces questions un congrĆØs international, du 20 au 22 avril, Ć  Rome, ouvert Ć  ceux qui œuvrent dans le monde du sport, mais pas exclusivement, pour connaĆ®tre et promouvoir de nombreuses bonnes pratiques. Au cours e la principale journĆ©e, le 21 avril, dans le cadre du « Village pour la TerreĀ Ā», Ć  l’intĆ©rieur de la trĆØs centrale Villa Borghese, nous expĆ©rimenterons une interaction avec les participants au congrĆØs de Eco-One « Nature breaks limitsĀ Ā», Ć  travers une lecture pluridisciplinaire de la notion deĀ  limite. Ce sera un congrĆØs itinĆ©rant, entre le quartier Corviale, Ć  la pĆ©riphĆ©rie gĆ©ographique et sociale de la ville, et le centre de Rome. Une occasion de voir les difficultĆ©s, les fragilitĆ©s et les « frontiĆØres »  de notre rĆ©alisation comme des limites Ć  reconnaĆ®tre et grĆ¢ce auxquelles nous pouvons ĆŖtre plus humainsĀ Ā». Chiara Favotti

PrĆ©-synode : ā€œCheminer ensemble est possibleā€/2

PrĆ©-synode : ā€œCheminer ensemble est possibleā€/2

« On vous prendra au sĆ©rieuxĀ Ā», a assurĆ© le pape. Combien de fois les jeunes de cette sociĆ©tĆ© ne se sentent pas considĆ©rĆ©s, vĆ©ritablement Ć©coutĆ©s, ni pris au sĆ©rieuxĀ ? « Peut-ĆŖtre ne nous prennent-ils pas au sĆ©rieux parce qu’ils ont peur que notre manque d’expĆ©rience puisse nous mener Ć  nous tromper totalement. Il est sans doute vrai que nous devons encore apprendre, mais d’un autre cĆ“tĆ© nous avons quelque chose que les adultes n’ont pas, qui est d’être jeunes aujourd’hui, ici et maintenant, une expĆ©rience diffĆ©rente de celle qu’ils ont vĆ©cue. Nous avons certes besoin de leur expĆ©rience, mais nous avons ce « plusĀ Ā» qu’ils n’ont pas. De son cĆ“tĆ© le jeune ne doit pas tomber dans la critique stĆ©rile des adultes, chercher Ć  dĆ©truire l’autre, alors qu’il faut plutĆ“t dĆ©velopper Ć  fond un dialogue intergĆ©nĆ©rationnel et sans jugements. Jeunes et adultes ont cette spĆ©cificitĆ© de pouvoir offrir un enrichissement rĆ©ciproque fructueuxĀ : la personne adulte rajeunit et le jeune mĆ»ritĀ Ā». Ā Donc, en plus de l’expĆ©rience du dialogue avec les jeunes d’autres Ɖglises, d’autres religions ou convictions, vous avez aussi fait l’expĆ©rience du dialogue entre les gĆ©nĆ©rations… « En rĆ©alitĆ© les deux dimensions ne sont pas sĆ©parĆ©esĀ : la dimension religieuse n’est pas coupĆ©e de notre humanitĆ©, de notre rĆ©alitĆ© quotidienne. C’est une erreur de sĆ©parer la vie spirituelle de la vie normale, alors que la transcendance fait partie de l’homme. Comprendre que nous sommes limitĆ©s et chercher les rĆ©ponses en allant au-delĆ  de nous-mĆŖmes est une question anthropologique, caractĆ©ristique de notre ĆŖtre humain. Le dialogue intergĆ©nĆ©rationnel est un fait parce qu’il existe des personnes d’âges diffĆ©rents, l’humanitĆ© se renouvelle, et Ć  l’intĆ©rieur de ce fait, il y a l’aspect spirituel qui est propre Ć  tous les Ć¢ges, des grands comme des petits. Le pape a voulu que ce synode sur les jeunes soit aussi un synode pour les jeunes, avec les jeunes et des jeunes. Vous ĆŖtes-vous sentis acteurs ces jours-ciĀ ? « Oui fortement, et nous avons Ć©tĆ© Ć©mus de cette ouverture totale tout d’abord de la part du pape, puis de l’Église. Ses reprĆ©sentants qui Ć©taient lĆ  avec nous, pour nous suivre, ne nous ont pas interrompusĀ : le cardinal Lorenzo Baldisseri et Mgr Fabio Fabene nous Ć©coutaient. En eux se dessinait le visage de Marie qui se fait silence plein et espace pour que naisse la Parole, une toile de fond, une prĆ©sence silencieuse qui fait ressortir la Parole. Ils Ć©taient prĆ©sents etĀ  nous Ć©coutaient autant pendant les travaux que durant les poses-dĆ©tente hors programme. Ā Lorsque nous demandions quelque chose, ils nous rĆ©pondaient, sinon ils restaient en silence. On pouvait lire sur leurs visages s’ils Ć©taient d’accord ou ce qui leur faisait mal, ce qui nous aidait Ć  trouver cet Ć©quilibre exprimĆ© Ā par le pape le premier jourĀ : parlez avec audace mais soyez humbles et si vous vous trompez excusez-vous. C’est ce qui est arrivĆ© durant l’élaboration du document final où quelqu’un a utilisĆ© un langage peut-ĆŖtre trop critique, mais petit Ć  petit nous avons trouvĆ© cet Ć©quilibre, grĆ¢ce aussi Ć  leur prĆ©sence qui nous aidait. Nous avons certes senti aussi le soutien de l’Église hiĆ©rarchique, des adultes. Tout n’a pas Ć©tĆ© parfait mais cela fait partie de l’ordre des chosesĀ Ā». Ā Qu’est-ce qui t’a frappĆ©e maintenant que les travaux sont finis ? Une fois le document final approuvĆ©, j’ai entendu des jeunes de diffĆ©rents pays – l’un des Ć®les Samoa, un asiatique, un africain, un europĆ©en et un sud-amĆ©ricain – dire que ce document reflĆ©tait ce qu’est un jeune aujourd’hui. Ce sont les mĆŖmes choses que pensent mes amis, les mĆŖmes questions qu’on se pose, et j’en suis trĆØs contente parce que c’était le sens de cette rencontreĀ : pouvoir aborder des thĆØmes qui n’auraient pas Ć©tĆ© traitĆ©s autrement. Il est vrai que tout le monde n’était pas d’accord avec tout, parce qu’il y a des variantes pour chaque rĆ©gion, mais les problĆ©matiques et les questions principales, la vie et cette recherche de sens dans sa profondeur se reflĆØtent dans le document avec toutes les contradictions qu’il y a euĀ : certains pensaient d’une certaine maniĆØre, d’autres complĆØtement Ć  l’opposĆ©, mais la recherche et les aspirations sont les mĆŖmes. Donc j’étais satisfaite de voir que ce travail de 5 jours rĆ©alisĆ© par 300 jeunes du monde entier et de toutes les tendances, reflĆ©tait dans son essence ce qu’est le jeune aujourd’hui, aussi bien au Moyen Orient qu’en Asie ou en Afrique. Nous sommes conscients que c’est un moment historique pour l’Eglise, non seulement parce que c’est la premiĆØre fois qu’elle s’ouvre Ć  l’écoute des jeunes de cette maniĆØre, mais aussi parce qu’à partir de maintenant on ne pourra plus revenir en arriĆØre sans tenir compte de cette rencontre et de ce qui en est ressorti. C’est un dĆ©but et nous sommes contents d’en avoir fait partieĀ Ā».   Lire le document intĆ©gral. Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā    Ā  Ā  Ā  Ā       

PrĆ©-synode : ā€˜ā€™Cheminer ensemble, c’est possible’’/1

PrĆ©-synode : ā€˜ā€™Cheminer ensemble, c’est possible’’/1

Noemi SƔnches du Paraguay

Le dialogue fructueux entre des personnes d’Églises, de religions et de convictions diffĆ©rentes est une rĆ©alitĆ© concrĆØte dans plusieurs pays sur les cinq continents, et une initiative Ć  encourager dans un monde souvent lacĆ©rĆ© par des divisions, des prĆ©jugĆ©s et des peurs. C’est la proposition que les jeunes du Mouvement des Focolari ont apportĆ©e Ć  la rencontre prĆ©-synodale qui s’est tenue Ć  Rome du 19 au 24 mars, voulue par le Pape FranƧois afin d’écouter justement les jeunes en vue du Synode des ƉvĆŖques qui se tiendra en octobre sur le thĆØme ā€˜ā€™Les jeunes, la foi et le discernement de la vocation’’. Parmi les participants Ć  la rencontre, pour les Focolari, il y a aussi Noemi SĆ”nches, 28 ans, du Paraguay, d’origine brĆ©silienne, diplĆ“mĆ©e en Ontologie Trinitaire Ć  l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano, en seconde annĆ©e de doctorat en philosophie Ć  l’UniversitĆ© de Perugia. Nous lui avons demandĆ© de raconter son expĆ©rienceĀ : ā€˜ā€™Je suis chrĆ©tienne et catholique et je vis dans un mouvement chrĆ©tien catholique, raison pour laquelle j’ai toujours eu la conscience ā€˜ā€™d’être Ɖglise’’ et je sens que je vis ce fait ā€˜ā€™d’être Ɖglise’’ partout. En tout cas, la participation Ć  la rencontre prĆ©-synodale m’a donnĆ© la possibilitĆ© d’expĆ©rimenter pour la premiĆØre fois, cette dimension au sein d’un Ć©vĆ©nement que l’Église elle-mĆŖme a fait pour nous jeunes, et avec nous pour continuer Ć  cheminer ensemble. C’est un cheminement qui ne se rĆ©alise pas seulement entre nous mais avec tous, avec l’humanitĆ© qui symboliquement Ć©tait reprĆ©sentĆ©e par d’autres Ɖglises chrĆ©tiennes, d’autres religions et aussi par des non-croyants, nous avons expĆ©rimentĆ© ensemble que ceci est une rĆ©alitĆ© possible et quĀ ā€˜en ce moment historique, nous ne pouvons plus aller de l’avant que de cette faƧon-là’’. Que demandent les jeunes Ć  l’ÉgliseĀ ? ā€˜ā€™Ils demandent surtout de l’ouverture, de la sincĆ©ritĆ© et de la cohĆ©rence, des modĆØles cohĆ©rents et proches, qui soient des guides, et qu’ils n’aient pas peur de montrer leur humanitĆ©, ainsi que leurs erreurs, qu’ils sachent reconnaĆ®tre leurs erreurs et demander pardon. Des modĆØles avec lesquels parler de tout Ć  cœur ouvert’’. Le Pape vous a encouragĆ©s Ć  parler avec courage et audace, quels sont les thĆØmes les plus difficiles qui ont Ć©tĆ© anticipĆ©sĀ ? ā€˜ā€™Des thĆØmes actuels et peut-ĆŖtre polĆ©miques, comme l’homosexualitĆ© par exemple. Et puis on a demandĆ© une position plus claire quant aux migrations, aux rĆ©fugiĆ©s et aux guerres. ThĆØmes qui vont plus loin que les purs dogmatismes, la famille dans le sens traditionnel et comment la vivre aujourd’hui lorsqu’elle n’est peut-ĆŖtre pas ainsiĀ : on n’a pas demandĆ© de changer la doctrine mais de la comprendre en profondeur afin de pouvoir l’énoncer clairement dans notre vĆ©cu d’aujourd’hui. Cela se fait peut-ĆŖtre dĆ©jĆ  mais d’une maniĆØre qui n’atteint pas les jeunes’’. Au prĆ©-synode, tu as reprĆ©sentĆ© les jeunes des Focolari des cinq continentsĀ : que demandent-ils ces jeunes Ć  l’Église et que proposent-ilsĀ ? Quelles expĆ©riences proposent-ils, peut-ĆŖtre comme modĆØlesĀ ? ā€˜ā€™Sur base de l’expĆ©rience vĆ©cue Ć  Rome entre jeunes de toutes origines, cultures et fois, avec lesquels nous avons non seulement parlĆ© mais vĆ©cu, dormi, mangĆ©, dans un enrichissement rĆ©ciproque de vie et de pensĆ©e, les jeunes des Focolari – qui ont comme charisme l’unitĆ© et le dialogue – ont proposĆ© de rĆ©pĆ©ter Ć  l’étranger des rencontres de ce type entre les personnes de toutes les rĆ©alitĆ©s. Cette expĆ©rience en effet aide Ć  comprendre que l’autre est un autre moi et que nous avons au fond de notre cœur, les mĆŖmes questions et les mĆŖmes dĆ©fis Ć  relever, que chacun a une approche diffĆ©rente mais cela enrichit l’autre qui dans sa vie quotidienne vit peut-ĆŖtre d’une maniĆØre diffĆ©rente. Chacun a donc Ć  donner, et c’est un ā€˜donner’ qui offre une plus ample vision, une expĆ©rience plus complĆØte et enrichissante. On peut arriver Ć  donner ensemble des rĆ©ponses concrĆØtes Ć  des problĆ©matiques que nous vivons tous’’. Un tĆ©moignage prĆ©cieux en cette Ć©poque marquĆ©e par les peurs, la mĆ©fiance et les prĆ©jugĆ©s, avec lesquels il est plus facile de construire des murs et des barriĆØres plutĆ“t que des ponts ou tendre les mains Ć  qui est diffĆ©rent. Comment cette proposition Ć  contre-courant a-t-elle Ć©tĆ© perƧueĀ ? ā€˜ā€™GrĆ¢ce Ć  Dieu, au sein du Mouvement des Focolari, depuis dĆ©jĆ  de nombreuses annĆ©es, nous vivons cette expĆ©rience et faisons ce type de rencontres. Mais Ć©galement dans cet espace de dialogue offert par l’Église aux jeunes, cette proposition a Ć©tĆ© accueillie avec joie et satisfaction, Ć©galement par des personnes qui ne connaissent pas le mouvement et qui vivent d’autres rĆ©alitĆ©s. Au moment de faire des propositions concrĆØtes, dans mon groupe, j’ai proposĆ© d’appliquer ce modĆØle de relation aussi pour la confrontation avec d’autres thĆ©matiques, toujours dans cette ouverture dynamique envers tous, où tous participent, vivent ensemble, dĆ©couvrent davantage eux-mĆŖmes et les autres. Tous les jeunes prĆ©sents ont tout de suite adhĆ©rĆ©, ce fut un oui unanime. Mais nous devons admettre qu’il y avait des personnes plus Ć¢gĆ©es qui Ć©coutaient et faisaient des commentaires et j’ai vu en elles, non pas un refus, mais un peu de peur, la peur que l’encouragement Ć  ā€˜ā€™sortir’’ vers l’autre mĆØne Ć  perdre la propre identitĆ©. Au contraire, les jeunes qui ont vĆ©cu cette expĆ©rience ont tout de suite compris que l’identitĆ©, en rĆ©alitĆ©, ne se perd pas mais s’enrichit. Certainement, le soin doit ĆŖtre apportĆ© en mĆŖme temps, Ć  la formation et Ć  l’approfondissement de la propre identitĆ© religieuse, mais cet enrichissement, tu peux le donner, et lorsque tu le donnes, tu fais de la place pour recevoir l’autre. Le jeune qui a vĆ©cu cela, l’a compris et le veut. Dans ce sens, nous avons vĆ©cu ce que le Pape FranƧois nous a dit au dĆ©partĀ : vous les jeunes, vous devez rĆŖver les rĆŖves des vieux mais aussi prophĆ©tiser, Ć  savoir, aller au-delĆ  de ce rĆŖve. Et moi je pense que ce que nous avons vĆ©cu Ć  Rome, a Ć©tĆ© de traduire dans le concret cette exhortationĀ : nous voulons ĆŖtre Ɖglise et nous avons compris que pour le faire nous devons aller au-delĆ  des structures traditionnelles, l’Église est universelle et alors, nous devons ĆŖtre ouverts Ć  tous et rejoindre et accueillir tous afin de devenir plus pleinement ce que nous sommes’’. Le document final complet

Ɖvangile vĆ©cu: ā€œCelui qui croit a la vie Ć©ternelleā€

Expulsion Nous avions reƧu un avis d’expulsion et nous avions un mois pour quitter l’appartement. Dans notre quartier les loyers Ć©taient trĆØs Ć©levĆ©s. Il ne nous restait plus qu’à prospecter hors de la ville, en espĆ©rant trouver un logement adaptĆ© Ć  nos possibilitĆ©s. Nous avons commencĆ© Ć  associer Ć  notre recherche nos amis et nos connaissances, mais aucun rĆ©sultatĀ ! Nous nous sommes mis Ć  prier, comme nous le faisions aussi avant, mais en redoublant de confiance en Dieu. C’est justement Ć  la fin du mois que nous avons appris qu’une famille du deuxiĆØme Ć©tage Ć©tait en train de quitter son appartement. Nous avons contactĆ© le propriĆ©taire qui habite dans une autre ville, en lui expliquant notre situation. Il nousĀ  a crus sur parole en nous disantĀ : « Occupez donc l’appartement et quand je viendrai nous ferons le nouveau contratĀ Ā». Trouver un appartement dans le mĆŖme immeuble nous semblait impensable, pas mĆŖme besoin de nous dĆ©placerĀ ! Nous nous sommes souvenus des paroles de JĆ©susĀ : « A celui qui croit, rien n’est impossibleĀ Ā». G. – Italie Optimisme J’ai un caractĆØre difficile et c’est la raison pour laquelle, arrivĆ© Ć  un certain Ć¢ge, je me retrouve seul, aprĆØs diverses tentatives pour me marier ou vivre en communautĆ©. Un prĆŖtre m’a conseillĆ© d’accompagner un enfantĀ Ā  pour permettre Ć  sa mĆØre, veuve, de rĆ©gler quelques affaires. J’ai commencĆ© Ć  les frĆ©quenter et j’ai vu que, malgrĆ© leur situation difficile, ils Ć©taient toujours heureux et accueillaient avec joie quiconque venait chez eux. Un optimisme nouveau s’est lentement frayĆ© un chemin en moi. J’ai dĆ©couvert que la racine de la sĆ©rĆ©nitĆ© de cette famille Ć©tait une vie fondĆ©e sur l’Évangile. Une vie contagieuseĀ ! K. – Slovaquie L’arbuste A cause d’un arbuste que, selon moi, mon mari avait plantĆ© au mauvais endroit, l’harmonie entre nous deux s’était brisĆ©e. Tandis que, l’âme agitĆ©e, je cuisinais, j’ai essayĆ© de me confier Ć  Dieu et petit Ć  petit j’ai retrouvĆ© le calme. J’ai alors pensĆ© proposer Ć  mon mari de planter l’arbuste dans un pot et de lui trouver ensuite une place, ce qui lui a semblĆ© une bonne idĆ©e. Nous nous sommes demandĆ© pardon rĆ©ciproquement et sommes allĆ©s ensemble acheter un pot. Puis nous lui avons trouvĆ© un emplacement adaptĆ©. Et maintenant, lorsque nous regardons cet arbuste, il est devenu pour nous un signe qui nous rappelle toujours ce qui compte dans notre relationĀ : nous aimer, ĆŖtre prĆŖts Ć  perdre nos propres idĆ©es pour le bonheur de l’autre, afin que la prĆ©sence de Dieu resplendisse entre nous. B. – Suisse Pas seulement la santĆ© physique AprĆØs une greffe de moelle osseuse, j’avais Ć©tĆ© mieux pendant une longue pĆ©riode, jusqu’au jour où j’ai eu une rechute et qu’une deuxiĆØme greffe a Ć©tĆ© nĆ©cessaire. Dans les moments d’angoisse, je me disais que je devais donner Ć  Marie toutes mes prĆ©occupations. Lorsque je le faisais de tout mon cœur, je ressentais une paix profonde. Avant je priais toujours pour ma guĆ©rison. Mais maintenant j’ai compris que Dieu veut m’attirer Ć  Lui prĆ©cisĆ©ment Ć  travers cette maladieĀ : au lieu de prier seulement pour ma santĆ© physique, j’ai commencĆ© Ć  lui demander la grĆ¢ce de pouvoir m’approcher davantage de Lui. S. U.S.A

La gloire de la RƩsurrection dans la CrƩation.

La gloire de la RƩsurrection dans la CrƩation.

Nous te louons, PĆØre, avec toutes tes crĆ©atures, qui sont sorties de ta main puissante. Elles sont tiennes, et sont remplies de ta prĆ©sence comme de ta tendresse. LouĆ© sois-tu. Fils de Dieu, JĆ©sus, toutes choses ont Ć©tĆ© crƩƩes par toi. Tu t’es formĆ© dans le sein maternel de Marie, tu as fait partie de cette terre, et tu as regardĆ© ce monde avec des yeux humains. Aujourd’hui tu es vivant en chaque crĆ©ature avec ta gloire de ressuscitĆ©. LouĆ© sois-tu. Esprit-Saint, qui par ta lumiĆØre orientes ce monde vers l’amour du PĆØre et accompagnes le gĆ©missement de la crĆ©ation, tu vis aussi dans nos cœurs pour nous inciter au bien. LouĆ© sois-tu.   http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/encyclicals/documents/papa-francesco_20150524_enciclica-laudato-si.html

Tous mes vœux d’une sainte fĆŖte de PĆ¢ques

Tous mes vœux d’une sainte fĆŖte de PĆ¢ques

Aujourd’hui, plus que jamais, alors que de nouveaux foyers de guerre s’allument en diffĆ©rentes parties du monde et que des tragĆ©dies en tout genre semblent rĆ©duire Ć  nĆ©ant les espoirs de paix, nous voulons affirmer notre foi dans l’Homme-Dieu, mort et ressuscitĆ© pour tous les hommes et porter le monde vers son destin d’unitĆ©. C’est Lui notre espĆ©rance et notre joie. Je vous adresse Ć  tous mes vœux, en mon nom et au nom du mouvement des Focolari, : que l’Esprit du RessuscitĆ© naisse et renaisse chaque jour, en nous et au milieu de nous, selon la promesse de JĆ©sus : Ā« Quand deux ou trois sont rĆ©unis en mon nom, je suis lĆ , au milieu d’eux Ā» (Mt 18,20). Restons donc unis en son nom, c’est-Ć -dire dans son amour, en le diffusant entre les personnes et entre les peuples. Bonne fĆŖte de PĆ¢ques Ć  tous !

Maria Voce


 

Dimanche de Pâques : le Christ ressuscité

Dimanche de Pâques : le Christ ressuscité

C’est le triomphe de JĆ©sus ressuscitĆ© que nous connaissons pour l’avoir vĆ©cu Ć  notre mesure aprĆØs avoir Ć©treint JĆ©sus abandonnĆ© ou quand, vraiment unis en son nom, nous expĆ©rimentons les effets de sa vie, les fruits de son Esprit. Le RessuscitĆ© doit ĆŖtre toujours prĆ©sent et vivant en nous en cette annĆ©e 2000 durant laquelle le monde attend non seulement des personnes qui croient et s’efforcent d’aimer Dieu, mais d’authentiques tĆ©moins qui peuvent dire par expĆ©rience — comme Marie de Magdala aux apĆ“tres aprĆØs avoir vu le Christ ressuscitĆ© prĆØs du sĆ©pulcre — ces paroles bien connues mais qui rĆ©sonnent toujours de faƧon neuve : Ā« Quant Ć  nous, nous l’avons vu ; oui, nous l’avons dĆ©couvert grĆ¢ce Ć  sa lumiĆØre qui nous a illuminĆ©s ; nous l’avons touchĆ© dans la paix qu’il nous a donnĆ©e ; nous avons entendu sa voix au fond de notre cœur ; nous avons goĆ»tĆ© sa joie incomparable… Ā» Source : Chiara Lubich en liaison tĆ©lĆ©phonique. Castel Gandolfo, Rome 20 aprile 2000.

Samedi Saint : Marie

Samedi Saint : Marie

″Marie est seule. Seule avec son Fils-Dieu mort. Une angoisse extrĆŖme, une souffrance atroce ? Oui, mais elle est debout, nous donnant un exemple extraordinaire, un prodige de vertus. Elle ne cesse d’espĆ©rer, de croire : elle n’a pas oubliĆ©, en effet, contrairement Ć  d’autres, les paroles de JĆ©sus qui annonƧaient sa mort ainsi que sa rĆ©surrection : elle les conservait ainsi que d’autres dans son cœur et les mĆ©ditait (cf. Lc 2,51). Aussi n’est-elle pas abattue par la souffrance, elle attend.″ SourceĀ : Chiara Lubich en liaison tĆ©lĆ©phonique. Castel Gandolfo, Rome 20 aprile 2000.

ā€œNous voulons une Eglise accueillante et crĆ©dibleā€

ā€œNous voulons une Eglise accueillante et crĆ©dibleā€

Ā« Paix, amour, confiance, Ć©quitĆ©, libertĆ© et justice Ā». Mais aussi sĆ©curitĆ©, Ć©coute, considĆ©ration et participation. C’est ce que dĆ©sirent les jeunes du monde entier, sous toutes les latitudes, de toutes les fois et convictions religieuses, de toute condition sociale, Ć©conomique et culturelles. Jeunes qui, mĆŖme lĆ  où ils vivent Ā« ne se reconnaissent plus dans les religions traditionnelles et ne se dĆ©finiraient plus comme religieux Ā», mais qui sont cependant Ā« des experts en spiritualitĆ© Ā», dĆ©sireux de se donner aux autres et pour le bien commun, et en recherche de guides qui les aident Ć  dĆ©couvrir leur propre vocation et Ć  donner un sens Ć  leur vie. Ils l’ont exprimĆ© eux-mĆŖmes Ć  l’occasion de la rencontre qui s’est tenue Ć  Rome du 19 au 24 mars. Moment intense en prĆ©paration du XV synode ordinaire des Ć©vĆŖques voulu par le pape FranƧois sur le thĆØme Ā« Les jeunes, la foi et le discernement de la vocation Ā» qui se tiendra en octobre. Plus de 300 Ć©taient prĆ©sents physiquement et 15 mille autres reliĆ©s par web, ont racontĆ© Ć  l’Eglise – qui pour la premiĆØre fois les a accueillis pour les Ć©couter au cours d’un Ć©vĆ©nement de ce genre – leur rĆŖves ainsi que leurs dĆ©fis, et ont offert leurs tĆ©moignages et leurs propositions pour que l’annonce de l’évangile atteigne un nombre croissant de jeunes avec un langage adaptĆ© et une attitude humble et dialoguant. Ils ont suivi l’indication du pape FranƧois qui leur a demandĆ© de parler librement, sans peur de dire mĆŖme ce qui dĆ©range, ces jeunes ont dit Ć  pleine voix de vouloir des Ā« modĆØles attirants, cohĆ©rents et authentiques Ā», Ā« de vrais tĆ©moins, capables d’évangĆ©liser par leur vie Ā», Ā« des hommes et des femmes capables d’exprimer avec passion leur foi et leur rapport avec JĆ©sus, et en mĆŖme temps d’en encourager d’autres Ć  s’en approcher Ā». A l’Eglise ils demandent d’être accueillante et misĆ©ricordieuse, humble et humaine, inclusive, cohĆ©rente et crĆ©dible, capable Ā« d’entrer en empathie avec tous les jeunes du monde Ā» et d’exprimer de la Ā« tendresse Ā» envers ceux Ā« qui ne suivent pas les critĆØres traditionnels Ā». Ils s’attendent Ć  des Ā« explications rationnelles et des critiques sur des questions complexes Ā», comme les thĆØmes sur la sexualitĆ©, Ā« les dĆ©pendances, les mariages ratĆ©s, les familles dĆ©sagrĆ©gĆ©es Ā», et Ā« les grands problĆØmes sociaux, comme la criminalitĆ© organisĆ©e et la traite des ĆŖtres humains, la violence, la corruption, les formes d’esclavage, l’atteinte aux femmes, toute forme de persĆ©cution et la dĆ©tĆ©rioration du milieu naturel Ā». Ils admettent ne pas avoir de vision unitaire sur des sujets complexes comme l’accueil des migrants et des rĆ©fugiĆ©s, mĆŖme s’ils reconnaissent Ā« le devoir universel de s’occuper de la dignitĆ© de toute personne humaine Ā». Ils affirment que Ā« souvent il existe un dĆ©saccord entre les jeunes, autant dans l’Eglise que dans le monde, Ć  propos des enseignements qui font particuliĆØrement l’objet de dĆ©bats Ā», parmi lesquels Ā« la contraception, l’avortement, l’homosexualitĆ©, la vie commune, le mariage et comment est compris le sacerdoce Ā». MalgrĆ© tout cela, mĆŖme ceux qui ne partagent pas pleinement les enseignements officiels Ā« dĆ©sirent quand mĆŖme faire partie de l’Eglise Ā». Une autre chose : ils ont peur de Ā« l’instabilitĆ© sociale, politique et Ć©conomique Ā» et ils demandent Ć  l’Eglise Ā« d’être solidaire et tournĆ©e vers ceux qui luttent dans les pĆ©riphĆ©ries Ā». Ils veulent un guide sĆ»r, parce que Ā« les rĆ©ponses simplistes ne les satisfont pas Ā». Ils s’attendent Ć  ce que l’Eglise reconnaisse ses propres erreurs, ses manquements et ses plaies les plus douloureuses : seulement comme cela elle pourra ĆŖtre crĆ©dible et fiable. Les jeunes demandent d’être plus sollicitĆ©s dans les organismes d’Eglise, de pouvoir participer, avec des rĆ“les de responsabilitĆ© et de leadership, Ć  des structures plus larges comme les petits groupes paroissiaux, et ils soulignent l’exigence de laisser plus de place aux femmes, Ć  leurs talents et leur sensibilitĆ©. Ils veulent que l’Eglise les appelle et les trouve dans les endroits qu’ils frĆ©quentent, rĆ©els ou virtuels, dans les bars et les gymnases, dans les social network. Ils veulent entrer plus Ć  fond dans la comprĆ©hension des sacrements et participer Ć  des Ć©vĆ©nements Ć  large rayonnement comme les JMJ mais aussi aux petits groupes diocĆ©sains ou paroissiaux. Ils cherchent l’inclusion : Ā« mĆŖme les petits groupes locaux où nous pouvons exprimer nos problĆØmes et partager la fraternitĆ© chrĆ©tienne sont de premiĆØre importance pour conserver la foi Ā». Ce sont donc des jeunes en recherche de leur propre vocation dans le monde et d’un sens plus profond Ć  donner Ć  leur vie. Ils gardent et dĆ©veloppent une spiritualitĆ© qui leur est propre et reconnaissent – presque toujours – dans l’Eglise une interlocutrice importante. Maintenant la parole est dans le camp de l’Eglise qui, Ć  partir de ce moment ne peut plus mettre de cĆ“tĆ© leur voix dans son message. Le rendez-vous est fixĆ© Ć  l’AssemblĆ©e synodale d’octobre, mais en attendant le pape a assurĆ© Ā« on vous prendra au sĆ©rieux Ā». Claudia Di Lorenzi

Vendredi Saint : JƩsus abandonnƩ

Vendredi Saint : JƩsus abandonnƩ

Ā«Je viens d’écrire un livre sur Lui, intitulĆ© Le cri . Je le lui ai dĆ©diĆ©. Ce livre veut ĆŖtre, comme je l’affirme en exergue, une lettre d’amour Ć  JĆ©sus abandonnĆ©, Ć©crite aussi en votre nom, au nom de l’Œuvre de Marie tout entiĆØre. Il traite de Celui qui, dans la seule vie que Dieu nous a donnĆ©e, un jour, un jour prĆ©cis mais diffĆ©rent pour chacun, nous a appelĆ©s Ć  le suivre, Ć  nous donner Ć  Lui. Il est donc logique – et je l’affirme dans le livre – que, pour exprimer ce que je veux dire dans ces pages, un thĆØme, fĆ»t-il le plus chaleureux, intime et ardent, ne saurait suffire. Il y faut un chant, un hymne de joie et surtout de gratitude envers Lui. Il avait tout donnĆ© : sa vie auprĆØs de Marie dans la pauvretĆ© et dans l’obĆ©issance. Trois annĆ©es de prĆ©dication, trois heures sur la croix, d’où il pardonne Ć  ses bourreaux, ouvre au larron les portes du Paradis et nous donne sa MĆØre. Il lui restait sa divinitĆ©. Son union avec le PĆØre, sa trĆØs douce et ineffable union avec Lui, qui l’avait rendu si puissant sur la terre en tant que Fils de Dieu et si royal sur la croix, ce sentiment de la prĆ©sence de Dieu devait disparaĆ®tre de son Ć¢me, ne plus se faire sentir ; il devait se sentir dĆ©suni en quelque sorte de Celui avec qui il affirmait ĆŖtre un. Et il s’écrie : ” Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonnĆ© ? ” (Mt 27, 46).Ā» Source : Chiara Lubich en liaison tĆ©lĆ©phonique. Castel Gandolfo, Rome 20 aprile 2000.

Jeudi Saint : Amour

Jeudi Saint : Amour

Aujourd’hui, donc : Amour. Le Jeudi saint — où, les annĆ©es passĆ©es, nous avons souvent expĆ©rimentĆ© la douceur d’une particuliĆØre intimitĆ© avec Dieu — nous rappelle la profusion d’amour que le Ciel a voulu dĆ©verser sur la terre. Amour, d’abord, l’Eucharistie, que JĆ©sus nous a donnĆ©e aujourd’hui. Amour le sacerdoce, service d’amour qui rend possible l’Eucharistie. Amour l’unitĆ© — et celle-ci est le fruit de l’amour — que JĆ©sus aujourd’hui mĆŖme a implorĆ©e de son PĆØre : Ā« Qu’ils soient un comme toi et moi Ā» (cf. Jn 17,21). Amour le commandement nouveau que JĆ©sus a rĆ©vĆ©lĆ© aujourd’hui, veille de sa mort : Ā« Comme je vous ai aimĆ©s, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous vous reconnaĆ®tront pour mes disciples : Ć  l’amour que vous aurez les uns pour les autres Ā» (Jn 13, 34-35, Tob). Ce commandement qui nous permet de vivre sur terre une vie sur le modĆØle de la TrinitĆ©. SourceĀ : Chiara Lubich en liaison tĆ©lĆ©phonique. Castel Gandolfo, Rome 20 aprile 2000.

Mes vacances Ć  Alep

Mes vacances Ć  Alep

18-1Ā« Le mois de septembre est passĆ© en coup de vent. Je prends le taxi avec deux autres personnes qui rĆ©sident ici. Nous quittons la ville qui m’a accueilli : Alep. Je suis parmi les rares Ć©trangers (peut-ĆŖtre le seul?) qui ont choisi cette ville pour une pĆ©riode de vacances. Le chauffeur traverse la ville, une suite de quartiers complĆØtement dĆ©truits. Combien de morts se trouvent encore sous ces dĆ©combres ? Lui n’a pas l’air d’y penser, il conduit Ć  une vitesse incroyable en parcourant les rues qui mĆØnent vers le sud en direction de Homs. De lĆ , je continuerai ensuite pour Beyrouth. AprĆØs deux heures et demie nous entrevoyons parmi les dĆ©combres, la premiĆØre maison restĆ©e encore debout ! Difficile Ć  croire. J’ai Ć©tĆ© accueilli pendant un mois dans le focolare de cette communautĆ©. A mon arrivĆ©e, quelqu’un, Ć  la porte d’une Ć©glise m’a dit :’’Ici tu rencontreras d’authentiques chrĆ©tiens’’. Une affirmation que je n’avais encore jamais entendue. Mais maintenant je la comprends. J’ai Ć©tĆ© tĆ©moin de la faƧon avec laquelle le focolare est ce lieu dans lequel on partage tout : la ā€˜ā€™providence’’ qui arrive du monde entier, avec des tables pleines de vĆŖtements etc., mais surtout les douleurs et les joies, la vie de chaque jour. Ici, pendant des annĆ©es, l’unique soutien a Ć©tĆ© la Parole de l’Évangile, Dieu. Combien rĆ©sonnait en moi le dĆ©but, entendu tant de fois, de l’histoire du Mouvement des Focolari, lorsque Chiara Lubich racontait : ā€˜ā€™C’était la guerre et tout s’écroulait’’ ! Bernard (centro), con Fredy (sinistra) e Murad (destra) Bernard (centre), con Fredy e Murad[/caption]Bernard (center), with Fredy (left) and Murad (right) in the focolare of Aleppo.[/caption] Ici Ć  Alep, alors que la guerre faisait encore rage, avec les bombes qui explosaient tout autour, les focolarini allaient rendre visite chaque jour Ć  deux familles diffĆ©rentes. Par trois fois, Ć  cause des bombes tombĆ©es sur les immeubles tout proches, les vitres du focolare ont volĆ© en Ć©clats. J’ai connu beaucoup de personnes de la communautĆ©, une communautĆ© vivante, une vraie famille, qui a traversĆ© des Ć©preuves terribles. Ils ont tout perdu, l’activitĆ© professionnelle, des membres de la famille, les maisons, les amis. Mais ils ont trouvĆ© dans la foi et dans l’unitĆ©, la force pour se relever et commencer Ć  chercher de nouvelles opportunitĆ©s. Un soir, mĆŖme si on entendait encore les bombes au loin, l’électricitĆ© est revenue en ville. Cela faisait cinq ans que cela n’était plus arrivĆ©. Samir avait les larmes aux yeux : Ā« C’est la premiĆØre fois que je vois mon magasin Ć©clairĆ© ! Ā». Georges quant Ć  lui doit encore apporter les bonbonnes de gaz au troisiĆØme Ć©tage car l’ascenseur ne fonctionne pas. Au bas de l’immeuble, il s’annonce dans la rue en criant et de lĆ -haut, on lui lance les clĆ©s. IMG_7442-768x512Avec Maher, j’ai rĆ©guliĆØrement fait du jogging. Beaucoup de personnes, comme nous, se rendaient dans le parc bondĆ© du centre ville. Il y avait lĆ  une atmosphĆØre d’espĆ©rance. Nabla me disait que d’ici quelques mois, les choses pourraient allerĀ  mieux dans ce pays, dont le passĆ© avait Ć©tĆ© grandiose. Dans l’ancienne citadelle, emblĆØme de la ville d’Alep, sur la colline, un jour a eu lieu aprĆØs tant d’annĆ©es, un concert de musique, avec des danses et des poĆ©sies de la tradition. 4000 personnes ont chantĆ© ensemble dans une atmosphĆØre de fĆŖte. Pendant la guerre, le prix payĆ© par la population a Ć©tĆ© trop, beaucoup trop Ć©levĆ© : Ć©normĆ©ment de morts et puis les maladies, les dĆ©pressions, les traumatismes, l’isolement, le manque d’instruction, de formation au travail et puis tant d’enfants abandonnĆ©s…la liste est trĆØs longue. J’ai souvent posĆ© une question aux gens : ā€˜ā€™ Que penses-tu qui est important d’avoir pour pouvoir affronter le futur ?’’, en pensant que la rĆ©ponse aurait Ć©tĆ© ā€˜ā€™la reconstruction des maisons, la reprise des activitĆ©s Ć©conomiques’’. Au contraire, Ć  ma surprise, la rĆ©ponse que j’ai entendue le plus souvent a Ć©tĆ© ā€˜ā€™ une grande force spirituelle, capable de faire renaĆ®tre ici aussi une nouvelle vie’’. Merci Robert, Pascal, Fredy, Murad. Merci Ghada, Lina, Chris, Maria Grazia, Maria, Zeina, pour votre vie et votre tĆ©moignage. Maintenant vous avez une place spĆ©ciale dans mon cœur Ā». RĆ©digĆ© par Gustavo ClariĆ”

Parole de vie d’avril 2018

Cette phrase de JĆ©sus fait partie d’un long dialogue avec la foule. Venant d’assister au miracle de la multiplication des pains, celle-ci suit JĆ©sus, peut-ĆŖtre seulement en vue de recevoir de lui quelque autre avantage matĆ©riel. Partant de ce besoin immĆ©diat, JĆ©sus oriente alors progressivement son discours vers sa mission : il a Ć©tĆ© envoyĆ© par le PĆØre pour donner la vĆ©ritable vie aux hommes, la vie Ć©ternelle, c’est-Ć -dire la vie mĆŖme de Dieu, qui est Amour. Parcourant les routes de la Palestine, il se fait proche de ceux qu’il rencontre. Il ne se soustrait pas aux demandes de nourriture, d’eau, de guĆ©rison et de pardon. Il partage toutes ces nĆ©cessitĆ©s et redonne l’espĆ©rance Ć  chacun. C’est pour cette raison qu’il peut demander Ć  chacun de faire un pas de plus. Il invite ceux qui l’écoutent Ć  accueillir la vie qu’il offre, Ć  entrer en relation avec lui, Ć  lui donner notre confiance, Ć  avoir foi en lui. Commentant cette phrase de l’Évangile, Chiara Lubich Ć©crivait : Ā« JĆ©sus rĆ©pond ici Ć  l’aspiration la plus profonde de l’homme. L’homme a Ć©tĆ© crƩƩ pour la vie, il la recherche de toutes ses forces. Cependant sa grande erreur est de la rechercher dans les crĆ©atures, dans tout ce qui est crƩƩ, qui est limitĆ© et Ć©phĆ©mĆØre et ne saurait donc apporter une vĆ©ritable rĆ©ponse Ć  l’aspiration de l’homme […]. Seul JĆ©sus peut rassasier la faim de l’homme. Lui seul peut nous donner la vie qui ne meurt pas, car il est lui, la Vie . Ā» Ā« En vĆ©ritĆ©, en vĆ©ritĆ©, je vous le dis, celui qui croit a la vie Ć©ternelle Ā» La foi chrĆ©tienne est avant tout le fruit d’une rencontre personnelle avec Dieu, avec JĆ©sus, qui ne dĆ©sire rien d’autre que de nous faire participer Ć  sa vie mĆŖme. Avoir foi en JĆ©sus, c’est suivre son exemple, ne pas vivre repliĆ©s sur nous-mĆŖmes, sur nos peurs, sur nos programmes limitĆ©s, mais bien plutĆ“t prĆŖter attention aux besoins des autres : nĆ©cessitĆ©s concrĆØtes telles que la pauvretĆ©, la maladie, la marginalisation, et surtout le besoin d’écoute, de partage, d’accueil. De cette faƧon, nous pourrons communiquer aux autres, par notre vie, ce mĆŖme amour que nous avons reƧu comme un don de Dieu. Et pour nous donner des forces sur le chemin, il nous a laissĆ© aussi le grand don de l’eucharistie, signe d’un amour qui se donne lui-mĆŖme pour faire vivre l’autre. Ā« En vĆ©ritĆ©, en vĆ©ritĆ©, je vous le dis, celui qui croit a la vie Ć©ternelle Ā» Combien de fois par jour cherchons-nous Ć  Ć©tablir une relation de confiance avec ceux qui nous entourent ? Avec l’enseignant de nos enfants, le chauffeur qui nous conduit Ć  destination, le mĆ©decin qui nous soigne ? On ne peut vivre sans confiance et la confiance se consolide par la connaissance, l’amitiĆ©, les relations qui durent dans le temps. Comment vivrons-nous alors la Parole de vie de ce mois ? Poursuivant son commentaire, Chiara nous invite Ć  raviver notre choix, notre adhĆ©sion totale Ć  JĆ©sus : Ā« Nous connaissons dĆ©jĆ  la voie pour y parvenir : mettre en pratique ses paroles, qui nous rappellent les diverses circonstances de la vie. Par exemple quand nous rencontrons un prochain : ā€œTu aimeras ton prochain comme toi-mĆŖmeā€ (Mt 22,39). Nous souffrons ? ā€œSi quelqu’un veut venir Ć  ma suite, qu’il se renie lui-mĆŖme et prenne sa croix, et qu’il me suiveā€ (Mt 16,24), etc. Alors les paroles de JĆ©sus s’illumineront. JĆ©sus entrera en nous avec sa vĆ©ritĆ©, sa force et son amour. Notre vie sera toujours davantage vivre avec lui, tout faire avec lui. MĆŖme la mort physique, qui nous attend tous, ne pourra plus nous effrayer, car avec JĆ©sus a dĆ©jĆ  commencĆ© la vraie vie, la vie qui ne meurt pas. Ā» Commission Parole de Vie

A l’école du partage

A l’école du partage

L’Irlande toute verte et hospitaliĆØre pullule d’écoles de haut niveau pour des Ć©tudiants en anglais de tous Ć¢ges et de tous pays. C’est une expĆ©rience enthousiasmante. La Language Learning International n’enfreint pas Ć  la rĆØgleĀ : sĆ©jour d’études avec diffĆ©rents programmes, techniques d’apprentissage d’avant-garde, familles sĆ©lectionnĆ©es, rencontres culturelles et sportives, mais aussi stage en France et en Espagne pour les Ć©tudiants irlandais. Ce qui caractĆ©rise le travail de formation de cette Ɖcole, fondĆ©e par EugĆØne Murphy Ć  Dublin en 1989, est la qualitĆ© de la relation entre les Ć©tudiants, dans une atmosphĆØre d’accueil et une attention toute particuliĆØre Ć  la personnalitĆ© de chacun. Mais il existe autre chose. La LLI, avec plus de 2000 Ć©tudiants par an, est ambassadrice de l’Économie de Communion dans le secteur de la formation. Les expĆ©riences qui suivent, tirĆ©es du site de l’EdC, en tĆ©moignent. ā€œ Dans un camp d’étĆ©, se prĆ©sente un garƧon affectĆ© du syndrome d’Asperger, son arrivĆ©e n’avait pas Ć©tĆ© prĆ©vue. La premiĆØre solution de logement ne va pas puisque la maison ne rĆ©ussit pas Ć  gĆ©rer les conditions particuliĆØres du jeune. Il est transfĆ©rĆ© dans une autre famille mais les difficultĆ©s se prĆ©sentent de nouveau. MalgrĆ© la pĆ©riode intense de l’étĆ©, l’entreprise veut garantir un traitement juste et serein Ć  tous les participants. On cherche donc une autre alternative et on finit par trouver une personne Ć¢gĆ©e qui accepte de l’hĆ©berger avec joie et de suivre le garƧon, connaissant bien le syndrome vu que son neveu en est affectĆ©. RĆ©sultat positif pour tout le mondeĀ : l’étudiant profite bien de l’expĆ©rience et rentre chez lui content ainsi que le responsable des relations avec les familles qui dĆ©clare que la prĆ©sence de ce garƧon dans le programme a donnĆ© une tout autre valeur Ć  l’ensemble du sĆ©jourĀ !Ā Ā» « Cours d’anglais en groupe, trĆØs belle atmosphĆØre en classe et rapports excellents entre les apprenantsĀ ; un des tests Ć  prĆ©parer, cependant, est une prĆ©sentation orale individuelle. A l’improviste un garƧon de 15 ans s’approche d’EugĆØne Murphy, fondateur de l’école et expert en Ć©ducation, qui lui dĆ©clare ne pas avoir la possibilitĆ© de le faire Ć  cause de son bĆ©gaiement. EugĆØne en parle avec d’autres formateurs et ils dĆ©cident de tranquilliser le garƧon en faisant un test en privĆ©. A la fin, les professeurs l’encouragent Ć  partager quand mĆŖme l’expĆ©rience avec les autres, ce que le jeune accepte et, dans l’émotion et les larmes de tous, le test se conclut par un long applaudissement de la classe. On a dĆ©couvert par la suite que le garƧon n’avait pas parlĆ© jusqu’à l’âge de 7 ans et que son intervention en public Ć©tait une sorte de miracle qui lui a procurĆ© une grande Ā joie, ainsi qu’à ses parentsĀ Ā». Cathy Young, directrice de la LLI, parle d’un nouveau projet qui a fait participer toute l’école Ć  une aventure ouvrant sur une rĆ©alitĆ© gĆ©ographique trĆØs loin de l’IrlandeĀ : « Nous dĆ©sirions entreprendre un projet d’Économie de Communion qui ait comme but l’éducation. Dans le site web de l’AMU nous avons pris connaissance d’une initiative remarquable en Bolivie, appelĆ©e Fondation Unisol, qui travaille pour soutenir quelques familles pauvres du Cochabamba. Nous avons pris contact et ensemble nous avons mis au point un projet qui financerait l’acquisition de nouveaux livres et d’ordinateurs portables, de nouvelles tables et siĆØges pour les salles, et le salaire de deux enseignantsĀ Ā». Nous suivons rĆ©guliĆØrement le projet des deux Ć©coles par leur compte rendu. « Cet Ć©change rĆ©ciproque – affirme Cathy – est un des aspects les plus beaux de notre collaboration et il nous aide Ć  mieux vivre dans notre milieu de travail quotidienĀ Ā». A la Language Learning International les Ć©tudiants apprennent la sens de nombreux mots en les vivant. Mais le premier de tous est celui du mot partage. Chiara Favotti

Seigneur, en toi j’ai mis mon espoir

Seigneur, en toi j’ai mis mon espoir

« En toi Seigneur j’ai mis mon espoirĀ ; je ne serai pas confondu pour l’éternitĆ© (Ps 71,1)Ā Ā». C’est par cette phrase que l’évĆŖque Klaus Hemmerle, dĆ©jĆ  gravement malade, ouvrait sa derniĆØre homĆ©lie Ć  la cathĆ©drale d’Aix-la-Chapelle (Allemagne). C’était Ć  la fin de l’annĆ©e 1993. ā€œ Dieu, tu me soutiens fortement tel que je suis maintenant. Dieu, tu soutiens le monde tel qu’il est. Dieu, tu soutiens fortement ce prochain tel qu’il est. Être soutenus par Lui qui est descendu dans la « kenosiĀ Ā», qui s’est dĆ©barrassĆ© de tout et a pris la forme d’esclaveĀ : voilĆ  l’unique voie par laquelle peut se rouvrir pour nous la porte de l’espĆ©rance. L’accueillir, Lui qui nous a accueillis en premier. Se laisser porter par Lui. Croire que nous sommes soutenus par Lui, VoilĆ  le trou de l’aiguille par lequel passe le fil de l’espĆ©rance que nous recevons. Ce Dieu peut vraiment nous donner l’espĆ©rance. Et lĆ  notre Ɖglise avec toutes ses erreurs et ses faiblesses, toutes ses requĆŖtes et les dĆ©fis trop grands et trop petits, peut devenir une rĆ©alitĆ© extraordinaireĀ : une communautĆ© d’hommes qui croient au fait qu’ils ont Ć©tĆ© accueillis et soutenus, une communautĆ© d’hommes qui se soutiennent mutuellement, où chacun soutient l’autreĀ Ā».   Extrait de « Klaus Hemmerle, amoureux de la Parole de DieuĀ Ā» – CittĆ  Nuova Ed.Ā  p. 290-291  

Pour donner ensemble, l’espĆ©rance

Pour donner ensemble, l’espĆ©rance

ChrĆ©tiens et musulmans en route avec le charisme de l’unitĆ©. ā€˜ā€™Ce qui semble impossible Ć  des millions d’hommes isolĆ©s et divisĆ©s semble devenir possible Ć  des personnes qui ont fait de l’amour rĆ©ciproque, de la comprĆ©hension rĆ©ciproque, de l’unitĆ©, la raison d’être essentielle de leur propre vie.’’ (Chiara Lubich Ć  un groupe de musulmans, le 7 dĆ©cembre 2002 Ć  Madrid) OrganisĆ© par le Centre du dialogue interreligieux du Mouvement des Focolari, le 21 avril (de 16 Ć  19 heures), un aprĆØs-midi ouvert Ć  tous est prĆ©vu, dans le contexte de journĆ©es de partage vĆ©cues par des musulmans et des chrĆ©tiens, fruit du dialogue et de la fraternitĆ© consolidĆ©s. Des expĆ©riences et des rĆ©flexions seront proposĆ©es, issues de diffĆ©rents domaines sociaux et gĆ©ographiques, nĆ©es et mĆ»ries Ć  la lumiĆØre du charisme de l’unitĆ© de Chiara Lubich. Le souhait commun est de pouvoir offrir des lueurs d’espoir dans la complexe et souvent douloureuse situation que le monde vit aujourd’hui. La rencontre se dĆ©roulera au Centre Mariapolis de Castelgandolfo (Rome, Italie). Pour info : congressoaprile18@focolare.org

L’écoute enthousiaste du pape

L’écoute enthousiaste du pape

ā€œJ’ai perƧu chez notre pape une Ć©coute l’enthousiaste. Il nous a demandĆ© de parler avec courage, sans filtres, librement et nous le faisons. L’Église est Ć  notre disposition, et nous sommes sĆ»rs que le Synode d’octobre portera beaucoup de fruitsĀ Ā». Stella Nishimwe vient du Burundi, elle est membre du mouvement des Focolari et durant la rĆ©union prĆ©-synodale elle reprĆ©sentait son pays. « J’ai Ć©tĆ© frappĆ©e par ce qu’a dit le pape FranƧois hier. C’est un pape gĆ©nial, qui vit avec le peuple de Dieu, qui connaĆ®t vraiment la rĆ©alitĆ© du monde et veut chercher les solutions avec le peuple en partant de la vie. Je m’attends Ć  un nouveau cheminement de l’Église, Ć  partir du synode, avec les jeunes, où les jeunes se sentent responsables de porter l’Église ensembleĀ Ā». Nishimwe parle ensuite de la condition des jeunes de son paysĀ : « Nous vivons dans la pauvretĆ©, dans l’incertitude du futur, le taux de chĆ“mage est trĆØs haut. Avec ce Synode je vois une Ɖglise qui Ć©coute, qui chemine avec nous, qui partage les difficultĆ©s que les jeunes vivent dans les diffĆ©rents pays, dans des contextes de guerre, de pauvretĆ©, de chĆ“mage. Ce sont des situations qui pourront difficilement changer, mais nous pouvons au moins essayer ensemble et de faire par la suite l’expĆ©rience d’être, en tant qu’Église, une unique familleĀ Ā».   Source : SIR https://www.agensir.it/quotidiano/2018/3/20/pre-sinodo-giovani-nishimwe-burundi-ho-visto-nel-papa-lentusiasmo-dellascolto/ Ā 


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Faisons voir le monde uni

Faisons voir le monde uni

MichelleSopala

Michelle Sopala

Quand je repense au Genfest de 1995, ce n’est pas seulement l’évĆ©nement en soi, les danses, les visages, l’émotion, les expĆ©riences fortes et inoubliables des participants qui me reviennent Ć  l’esprit. Avant mĆŖme les deux jours vĆ©cus au Palaeur de Rome, je me souviens de l’intense expĆ©rience d’unitĆ© construite au cours des mois qui ont prĆ©cĆ©dĆ©, et tout particuliĆØrement les deux derniĆØres semaines. Je ne me rappelle plus les dĆ©tails, mais la substance, ouiĀ ! C’est Ć©trange, je le sais, mais chaque fois que nous nous rencontrions pour nous prĆ©parer, nous expĆ©rimentions une union avec Dieu plus profonde et plus forte. Avant de commencer, nous essayions de nous rappeler le sens de notre actionĀ : nous n’étions pas lĆ  uniquement pour nous amuser, mĆŖme si tout Ć©tait vraiment divertissant, mais parce que nous croyions pouvoir apporter notre part Ć  l’avĆØnement de ce monde uni auquel nous rĆŖvions tous… Un monde où toutes les relations seraient basĆ©es sur l’amour et le respect rĆ©ciproque, où l’on pourrait dĆ©passer toutes les divisions. Et c’est seulement ensuite que nous nous mettions au travail. Ce sont les idĆ©es qui sont sorties en premier. Puis, Ć  partir d’elles, une chanson, une danse, un rap… Chaque petit morceau naissait de nos propositions, chacun Ć©tant prĆŖt Ć  perdre sa propre idĆ©eĀ : c’était Ć  qui serait le premier Ć  aimer et Ć  ĆŖtre vide de soi pour vraiment comprendre les autresĀ ! Cela demandait de l’énergie, de la fatigue et mĆŖme de la souffrance, mais pour une raison ou une autre, une joie et un bonheur tout particuliers nous envahissaient. Nous donnions tout de nous-mĆŖmes, sans prĆ©tention aucune. C’était notre pacte, et Ā mĆŖme si nous travaillions Ć©normĆ©ment, nous n’étions pas sĆ»rs que notre morceau soit choisi par le comitĆ© d’organisation. Et s’il l’était, il pouvait ĆŖtre Ć©cartĆ© au dernier moment. Cela dit, nous avancions… et Ć  toute vitesse. Genfest1995Et maintenant venons-en au Genfest proprement dit! MĆŖme si, dans son ensemble, il compte parmi les Ć©vĆ©nements qui changent une vie, je ne cacherai pas queĀ pour moi, le moment le plus fort a Ć©tĆ© la rencontre avec Chiara Lubich. Je ne sais pas si les 12000 autres jeunes ont eu la mĆŖme sensation, mais Ć  ce moment-lĆ  j’ai eu le sentiment que Chiara me parlait Ć  moi toute seule. Quand NoĆ«l lui a posĆ© la derniĆØre question, « Chiara, du fond du cœur, que voudrais-tu nous dire Ć  nous jeunesĀ ?Ā Ā», sa rĆ©ponse rĆ©sonna comme un appel aux armes, et je l’entends encore! Par une intuition gĆ©niale et une profonde comprĆ©hension de ce que vivent les jeunes, Chiara rĆ©pondĀ : « Je vous rĆ©pĆØte ce qu’a dit une fois Sainte Catherine de Sienne, cette grande sainte, cette femme merveilleuse, qui s’adressait Ć  ses disciplesĀ : ā€˜Ne vous contentez pas des petites choses, parce que lui, Dieu, les veut grandes’. C’est ce que je vous disĀ : jeunes, ne vous contentez pas de miettes. Vous n’avez qu’une seule vie, visez haut, ne vous contentez pas de petites joies, cherchez les grandes, cherchez la plĆ©nitude de la joieĀ Ā». Plus ou moins bien vĆ©cue, telle fut depuis lors mon expĆ©rience. L’ « unité » ? C’est une parole profonde que je suis encore en train de dĆ©couvrir, aprĆØs 23 ans. Quant Ć  la « plĆ©nitude de la joieĀ Ā», je l’ai vraiment trouvĆ©e! OhĀ ! … et Ć  la fin, notre chanson a Ć©tĆ© choisie. Ɖcoute-la (link). J’espĆØre qu’elle te plairaĀ !   Michelle Sopala


https://youtu.be/LX6rNkyGjoE

PrĆ©-Synode: l’Église des jeunes

PrĆ©-Synode: l’Église des jeunes

Jonathan Michelon

Jonathan, comment les travaux se dĆ©roulent-ils? « Il y a des sessions plĆ©niĆØres et de groupe. Une vingtaine de groupes linguistiquesĀ : anglais, franƧais, espagnol et italien. Chacun a un rĆ©dacteur et un modĆ©rateur. Les participants doivent rĆ©pondre aux 15 questions proposĆ©es par le document du Synode. A la fin, un document sera rĆ©digĆ© en vue d’être remis aux PĆØres SynodauxĀ Ā». De quoi traitent les questions? « La premiĆØre partie est dĆ©diĆ©e aux dĆ©fis et aux chances des jeunes gĆ©nĆ©rations dans le monde d’aujourd’huiĀ : le dĆ©veloppement de la personnalitĆ©, la relation avec les autres peuples, les dĆ©fis interreligieux, les diffĆ©rences vues comme des chances, les jeunes et l’avenir, leurs rĆŖves, leur rapport Ć  la technologie, la recherche du sens de la vie, le lien entre vie quotidienne et le sacré ». Et la seconde partie des questionsĀ ? « On a parlĆ© de la foi, de la vocation, du sens de la mission spĆ©cifique du jeune dans le monde, du discernement et de l’accompagnement vocationnel. Puis Ā de leur relation avec JĆ©susĀ : comment la figure de JĆ©sus est-elle perƧue par les jeunes en ce troisiĆØme millĆ©naireĀ ? Une derniĆØre partie Ć©tait consacrĆ©e Ć  la formation et Ć  la pastorale de l’Église, la relation des jeunes avec l’Eglise et leurs expĆ©riencesĀ Ā». D’où viennent les jeunes de ton groupe? « D’Europe (SlovĆ©nie, Allemagne, GrĆØce, Pologne) mais aussi des continents et mĆŖme des Ć®les Samoa amĆ©ricaines, dans l’OcĆ©an Pacifique. Un jeune Sikh a partagĆ© l’expĆ©rience de sa foi et sa relation avec les prĆŖtres de leur temple, qui sont toujours prĆŖts Ć  adresser Ć  tous une parole de paix. Il y a aussi une jeune anglicane du Zimbabwe qui Ć©tudie pour devenir prĆŖtre. Il y a beaucoup de sagesse et l’échange est enrichissantĀ Ā». Y-a-t-il des expĆ©riences qui t’ont frappĆ©? « Une en particulierĀ : celle d’un jeune mĆ©decin polonais, liĆ© au Chemin nĆ©o-catĆ©chumĆ©nal qui, avec sa femme, a fondĆ© une association qui s’occupe des personnes en fin de vie. EncouragĆ© par la mĆ©ditation du premier jour, sur le sens profond de la souffrance, Ć  partir de l’expĆ©rience de Chiara Luce Badano, il a racontĆ© ce qu’ils vivent. Avec les autres membres de l’association ils vont visiter les malades, ils les assistent et les invitent Ć  offrir leurs souffrances pour tous. Ainsi ces personnes laissent cette terre « pleines de vieĀ Ā» parce que, comme il le dit, « la mort est les plus beau moment de la vie, parce que nous nous approchons de Dieu, de Celui que nous aimons le plusĀ Ā». L’animation de la messe et la mĆ©ditation quotidienne ont Ć©tĆ© confiĆ©es aux jeunes des Focolari… ā€œEffectivement, quelques jeunes de l’École Gen de Lopiano et des Centres Gen de Rome ont formĆ© un chœur, qui est en train de devenir un groupe inclusif: ils invitent ceux qui ont des talents Ć  participer Ć  l’animation de la messe. Hier un violoniste s’est joint Ć  eux. C’est vraiment une belle expĆ©rienceĀ Ā». Les jeunes sont-ils donc contents de cette expĆ©rience? « Nous nous rendons compte que nous sommes en train de Ā vivre un moment historique au sein de l’Église catholique. C’est la premiĆØre fois, en 2000 ans, qu’a lieu un synode pour les jeunes et avec les jeunesĀ ! Mais pour eux il est naturel de contribuer ainsi Ć  la vie de l’Église. C’est vraiment leur Ɖglise. Ils se comportent avec le Cardinal et aussi avec le Pape FranƧois comme avec leurs meilleurs amisĀ : ils leur donnent la main, les embrassent… C’est trĆØs beauĀ Ā». Et pour toi? ā€œPour moi c’est une expĆ©rience unique: ici on prend conscience de l’ampleur de l’Église, de son impact dans le monde. Ici le monde entier est reprĆ©sentĆ©, c’est l’universalitĆ© de l’Église Ā». Source: Loppiano online

A Alep l’espĆ©rance renaĆ®t

A Alep l’espĆ©rance renaĆ®t

20180322-01bC’est une histoire, celle de Jean et Viviane, qui parle d’amour, de courage, d’espĆ©rance. Ils font connaissance en 2000 Ć  Alep (Syrie). Ils font partie tous les deux du mouvement des Focolari. Viviane est veuve et a un enfant de quatre ans nĆ© avec une surditĆ© trĆØs prononcĆ©e. Jean est menuisier, portĆ© Ć  l’action sociale. Tous les deux s’engagent Ć  vivre l’Évangile et Ć  porter l’idĆ©al du monde uni Ć  l’humanitĆ©, ce qui les rapprocheĀ : ils se marient en 2003 et ont quatre enfants. Marc, est le premier enfant de Viviane, c’est lui qui est Ć  l’origine de cette aventureĀ : le besoin de soins spĆ©cifiques pousse Viviane Ć  se rendre au Liban où Marc sera suivi dans un centre fondĆ© par les Focolari « C’est un vĆ©ritable paradis anticipĆ© – raconte-t-elle – La vie de l’Évangile vĆ©cu dans le quotidien accompagne tout le processus Ć©ducatif. Les enfants grandissent dans cet oasis de paix, et dĆ©veloppent leurs talents en dĆ©passant leur handicap. Alors un rĆŖve naĆ®t en moiĀ : pouvoir fonder, moi aussi, un institut semblable dans ma ville, Ć  AlepĀ Ā». Jean la soutient dans ce projet et en 2005 un petit centre voit le jour. D’autres suivront, plus importants et capables d’accueillir des dizaines d’enfants, tous de familles pauvres, qui n’ont pas de quoi payer. VoilĆ  pourquoi le centre est toujours en dĆ©ficitĀ : « Pour tous nos besoins – se souvient Jean – nous nous prĆ©sentions devant le crucifix pour lui offrir ce dont nous avions besoin. La providence arrivait au bon momentĀ Ā». 1395739130-720x0-c-defaultLa guerre qui Ć©clate en 2011, avec son lot de morts et de destructions. Jean perd sa menuiserie, le centre n’a plus aucune entrĆ©e Ć©conomique, et beaucoup de gens vivent d’aides de l’Église et d’organisations humanitaires. Nombre de personnes quittent le pays. Jean et Viviane, eux aussi trĆØs inquiets, achĆØtent leurs billets pour partir. Mais une exigence devient trĆØs claire dans leur cœurĀ : ils ne peuvent pas laisser « leursĀ Ā» enfants sourds, ni dĆ©truire ce rĆŖve qu’ils ont rĆ©alisĆ© avec difficultĆ©. « La veille du dĆ©part j’entre dans l’église – raconte Jean – et j’ai un tĆŖte Ć  tĆŖte profond avec JĆ©sus, d’homme Ć  homme. Il me parle dans le cœur et me demande de ne pas partirĀ : que vont faire ces enfantsĀ ? C’est la question tragique qui m’habite. Je remets mes enfants entre Ses mains. Je rentre Ć  la maison et avec Viviane nous dĆ©cidons de dĆ©chirer les billets et de rester pour toujours dans notre ville, pour ĆŖtre un don pour ceux qui ont besoin de nousĀ Ā». « Nous Ć©tions sĆ»rs que Dieu nous aurait accompagnĆ©s et soutenus dans tous nos projets futurs et surtout dans notre vie de famille – confirme Viviane – et c’est ce qui s’est passé ». Aujourd’hui le centre est devenu leur deuxiĆØme maison, et leurs enfants participent aussi Ć  la vie du groupe où Jean s’est engagĆ© Ć  plein temps. Ā« Cette expĆ©rience vĆ©cue ensemble a dilatĆ© notre cœur. Il n’y a plus ni garƧons ni filles, ni Ć©tudiants ni enseignants, ni bien portants ni handicapĆ©s, ni musulmans ni chrĆ©tiens. Nous vivons tous de l’unique amour et sous le regard d’un Dieu Amour, incarnĆ©, vivant au milieu de nousĀ Ā».   RĆ©digĆ© par Claudia Di Lorenzi

La fĆŖte du ā€œNouveau jourā€

La fĆŖte du ā€œNouveau jourā€

b6dc1756dePour cĆ©lĆ©brer le Jour de l’An persan, qui coĆÆncide avec l’équinoxe, et donc avec l’arrivĆ©e du printemps, dans de nombreux pays d’Asie et d’Europe orientale, on cĆ©lĆØbre la fĆŖte de NawrÅ«z (qui signifie « nouveau jourĀ Ā»), proclamĆ©e JournĆ©e Internationale des Nations Unies et inscrite depuis 2009 sur la liste reprĆ©sentative du patrimoine culturel immatĆ©riel de l’humanitĆ©. NawrÅ«z remonte Ć  une tradition trĆØs ancienne, joyeuse et festive, cĆ©lĆ©brĆ©e, estime-t-on, par environ 300 millions de personnes. AssociĆ©e Ć  l’idĆ©e de la renaissance de la nature, elle est empreinte d’un riche symbolisme et promeut les valeurs de la paix, de la rĆ©conciliation, de la solidaritĆ© entre les gĆ©nĆ©rations, de l’amitiĆ© entre les familles, les peuples et les communautĆ©s

Un monde sans prƩjugƩs

Existe-t-il encore des prĆ©jugĆ©s fondĆ©s sur la couleur de la peau, aprĆØs les grandes avancĆ©es du siĆØcle dernierĀ ? De grands progrĆØs ont Ć©tĆ© faits, mais il faut encore agir pour abattre complĆØtement toute forme de disparitĆ©. La JournĆ©e Internationale pour l’élimination de la discrimination raciale qui aura lieu le 21 mars, nous le rappellera. InstituĆ©e par les Nations Unies en 1966, en souvenir du massacre de Scharpeville, en Afrique du Sud, qui a eu lieu ce mĆŖme jour en 1960Ā : ce fut l’une des exactions Ā les plus Ā meurtriĆØres de l’apartheid, la police ouvrit le feu sur une foule de citoyens noirs qui protestaient contre l’imposition d’une mesure de sĆ©grĆ©gation raciale. Environ soixante-dix d’entre tombĆØrent Ć  terre, sans vie. Au cours des prochains jours, dans diffĆ©rentes parties du monde, seront organisĆ©es des campagnes en faveur de l’intĆ©gration et contre toute forme de discrimination, de haine ou de violence perpĆ©trĆ©e pour des motifs raciaux. Comme toujours, les grands protagonistes de ces actions seront les jeunes.          

Andrea Riccardi: ā€œLa destinĆ©e commune des hommesā€

Andrea Riccardi: ā€œLa destinĆ©e commune des hommesā€

Andrea RiccardiNous rencontrons Andrea Riccardi Ć  Castel Gandolfo, au Centre Mariapolis: le climat est celui des jours de fĆŖte, des centaines de personnes (environ deux mille en tout) se rendent au dixiĆØme anniversaire de la mort de Chiara Lubich. DerriĆØre la porte du petit salon où nous le recevons, c’est un brouhaha festif de voix. ā€œĆ‰voquer Chiara Lubich dix ans aprĆØs son dĆ©part, ce n’est pas revenir en arriĆØre, ce n’est pas faire de l’archĆ©ologie – affirme Andrea Riccardi – ce n’est pas seulement rappelerĀ  le souvenir d’une personne qui a Ć©tĆ© importante dans l’Église. Mais – nous confie-t-il – je crois qu’elle Ć©tĆ© importante aussi dans ma vieĀ Ā». Rappelant les annĆ©es cruciales où en Europe, aprĆØs une parenthĆØse longue d’un siĆØcle, la dĆ©mocratie renaissait, le « murĀ Ā» s’écroulait et le rideau de fer Ć©tait dĆ©mantelĆ©, le Fondateur de la CommunautĆ© de Sant’Egidio affirmeĀ : « A mon avis, le message de Chiara a plus de valeur actuellement qu’à l’époque de la guerre froide ou qu’en 1989. Aujourd’hui, dans ce monde globalisĆ©, le message de Chiara nous parle de la destinĆ©e commune de tous les hommes, de l’unitĆ© des peuples et de l’unitĆ© de la famille humaine. Mais ce n’est pas le message d’une sociologue, bien qu’il soit trĆØs profond, parce que Chiara avait un esprit de synthĆØse et de la perspicacitĆ©, mais elle Ć©tait capable aussi de faire des analyses et de communiquer simplementĀ Ā». ā€œAujourd’hui il y a besoin d’un message d’unitĆ© parce que ce monde global ne s’est pas unifiĆ© sur le plan spirituel. C’est ce que disait le Patriarche AthĆ©nagoras [le PatriarcheĀ Å“cumĆ©nique de Constantinople], grand ami de ChiaraĀ : « Il y a une unification du monde, mais il n’y a pas d’unification spirituelleĀ Ā». Et Chiara nous dit que ce monde peut tendre vers l’unitĆ©, l’unitĆ© des pauvres avec les riches, de ceux qui sont loin avec ceux qui sont proches, des Ć©trangers avec les gens du pays. Chiara nous dit aussi – ajoute-t-il – que moi qui suis un simple homme, toi, une simple femme, toi qui es Ā jeune ou toi qui es Ć¢gĆ©, tu peux, nous pouvons changer le mondeĀ Ā». AndreaRiccardi_ChiaraLubichā€œChiara a Ć©tĆ© l’amie des grands qui l’ont apprĆ©ciĆ©e. Je pense Ć  son amitiĆ© avec Jean-Paul II, qui disait, en parlant d’elle, « Chiara, ma conscriteĀ !Ā Ā». Mais Chiara a montrĆ© aussi qu’on peut changer le monde avec ces « petitsĀ Ā» qui ont la foi. Comme Marie dans le MagnificatĀ Ā». ā€œChiara m’a aidĆ© Ć  comprendre ce que signifie la valeur d’un charisme, parce qu’elle a reconnu en moi, elle a reconnu dans la communautĆ© de Sant’Egidio un charisme. Et elle avait un sens profond des personnes et des expĆ©riences d’Église Ā». Et de conclureĀ : « Pour moi Chiara c’est aussi le souvenir trĆØs cher d’une amitiĆ© profonde qu’elle m’a manifestĆ©e Ć  travers de petites chosesĀ : ses marques d’attention lorsqu’elle m’accueillait Ć  sa table ou me parlait au tĆ©lĆ©phone, prenant toujours soin de moi. Mais c’est aussi une personne qui a vu juste lors des grands moments de l’Eglise. Je pense par exemple Ć  la rencontre de Jean-Paul II avec les mouvements, lorsqu’elle a ditĀ : « C’est un coup de gĆ©nie du Pape, c’est un point d’arrivĆ©e et ce doit ĆŖtre un nouveau point de dĆ©partĀ Ā». Mon affection accompagne aujourd’hui une mĆ©moire en priĆØre avec Chiara, pour ChiaraĀ Ā».    

Gen 4: bilan Ʃconomique de leurs actions

Gen 4: bilan Ʃconomique de leurs actions

MontaggioArticoloHSG3EnUne lettre de remerciements adressĆ©e aux Gen 4 du monde entier a publiĆ© le bilan de l’opĆ©ration Ā« Ils ont dĆ©logĆ© JĆ©sus Ā», une initiative qui voit chaque annĆ©eĀ  l’engagement des enfants du Mouvement des Focolari pendant la pĆ©riode de NoĆ«l. GrĆ¢ce aux dons recueillis Ć  l’occasion de cette fĆŖte en offrant des figurines en plĆ¢tre reprĆ©sentant l’Enfant JĆ©sus de la CrĆØche, les Gen 4, aidĆ©s par des adultes et dans certains cas par des instances municipales, ont recueilli 3.627,60 euros, qui ont Ć©tĆ© affectĆ©s Ć  huit projetsĀ : au BrĆ©sil, au Mexique, en Colombie, au Venezuela, au PĆ©rou, en Argentine, au Burundi, en Ouganda et en Syrie. A ce chiffre il faut ajouter une donation destinĆ©e Ć  des soins mĆ©dicaux, des vivres et du matĆ©riel scolaire pour quatre projetsĀ : en RĆ©publique Centrafricaine, au Cameroun, en Egypte et en Irak. Au-delĆ  des chiffres, il faut mettre en valeur la « culture du savoir donnerĀ Ā» avec laquelle se familiarisent les Gen 4.

Heureux mais pas seulement un jour

Heureux mais pas seulement un jour

20180320-01

Foto: Pixabay

La joie des premiers chrĆ©tiens (comme du reste celle des chrĆ©tiens de tous les temps, de tous les siĆØcles, lorsque le christianisme est compris dans son essence et vĆ©cu dans sa radicalitĆ©), la joie des premiers chrĆ©tiens Ć©tait une joie vraiment nouvelle, jamais connue jusque-lĆ . Elle n’avait rien Ć  voir avec l’hilaritĆ©, la bonne humeur, l’allĆ©gresse, elle n’Ć©tait pas non plus simplement Ā« la joie exaltante de l’existence et de la vie Ā» – comme le disait Paul VI – ; ni Ā« la joie paisible de la nature et du silence Ā», ni la joie ou Ā« la satisfaction du travail accompli Ā», ni seulement Ā« la joie transparente de la puretĆ© Ā» ou celle Ā« de l’amour pur »… et toutes sont de grandes joies. Mais celle des premiers chrĆ©tiens Ć©tait diffĆ©rente : c’Ć©tait une joie semblable Ć  l’ivresse qui avait envahi les disciples lors de la venue de l’Esprit Saint. C’Ć©tait la joie de JĆ©sus. Parce que, comme JĆ©sus a sa paix, Il a aussi sa joie. Et la joie des premiers chrĆ©tiens, jaillissant spontanĆ©ment du plus profond de leur ĆŖtre, les comblait entiĆØrement. Ils avaient trouvĆ© vraiment ce que l’homme d’hier, d’aujourd’hui et de toujours cherche : Dieu, qui – comme nous l’avons vu – le satisfait pleinement. Ils avaient trouvĆ© la communion avec Dieu, et cela les comblait et les amenait Ć  leur pleine rĆ©alisation. Ils Ć©taient hommes. En effet, l’amour, la charitĆ©, dont le Christ, grĆ¢ce au baptĆŖme et aux autres sacrements, enrichit le cœur des chrĆ©tiens, peut ĆŖtre reprĆ©sentĆ© par une petite plante. Plus elle enfonce ses racines dans le terrain de la charitĆ© fraternelle – c’est-Ć -dire, plus les hommes aiment leurs frĆØres – et plus sa tige pointe vers le ciel : plus augmente en eux l’amour pour Dieu, la communion avec Lui, pas objet de foi seulement, mais expĆ©rimentĆ©e. C’est cela le bonheur : on aime et on se sent aimĆ©. C’Ć©tait cela la joie des premiers chrĆ©tiens, adultes et jeunes, qui s’exprimait dans des liturgies joyeuses, dĆ©bordantes d’hymnes de louange et d’action de grĆ¢ce. Joie qui augmentait aussi du fait qu’avec l’amour et grĆ¢ce Ć  l’amour, ils avaient la lumiĆØre. Ils voyaient, ils avaient une certaine comprĆ©hension des choses de Dieu, en elles-mĆŖmes impĆ©nĆ©trables. Les mystĆØres, par exemple, s’ils Ć©taient acceptĆ©s par eux avec foi, n’Ć©taient pas aussi obscurs qu’on peut le penser. Il y avait en eux une certaine pĆ©nĆ©tration de ces mystĆØres, si savoureuse, si lumineuse qu’ils avaient l’impression de les comprendre, de les possĆ©der. Et cela augmentait encore leur joie : et Ć  la joie de l’amour s’ajoutait celle de la vĆ©ritĆ©. Ainsi, armĆ©s seulement d’amour et de lumiĆØre, et revĆŖtus de joie, ils s’Ć©taient rĆ©pandus en peu de temps dans le monde alors connu : Ā« Nous sommes d’hier – disait Tertullien – et nous avons dĆ©jĆ  envahi le monde… Ā» Ils Ć©taient heureux, jusque dans les persĆ©cutions et chantaient au moment du martyre. En effet, ils avaient compris un paradoxe du christianisme : la joie, la joie surnaturelle du Christ, se trouve prĆ©cisĆ©ment lĆ  où il n’y a pas la joie : dans la souffrance. Mais dans la souffrance aimĆ©e.   Source : Centre Chiara Lubich

Le Cardinal Parolin sur Chiara Lubich

Le Cardinal Parolin sur Chiara Lubich

VaticanNewsVideoUne grande force spirituelle capable d’entraĆ®ner les foules de tous Ć¢ges, de toutes classes sociales, de toutes cultures : voilĆ  ce qui animait Chiara et les fruits que nous voyons encore aujourd’hui, y compris dans l’Église. En Ć©voquant l’obĆ©issance et la docilitĆ© que la fondatrice des Focolari a toujours eues envers L’Église, mĆŖme dans les moments les plus difficiles, le cardinal Pietro Parolin met en Ć©vidence aujourd’hui combien les Pontifes Ć  partir de Paul VI ont toujours rĆ©pondu positivement en offrant au mouvement tout leur soutien et leur encouragement. Le message de Benoit XVI Ć  l’occasion des funĆ©railles de Chiara parlait d’ « engagement constant pour la communion dans l’Église, pour le dialogue œcumĆ©nique et la fraternitĆ© entre tous les peuplesĀ Ā». “Toute sa vie, continuait-il, elle a Ć©tĆ© Ć  l’écoute complĆØte des besoins de l’homme contemporain en pleine fidĆ©litĆ© Ć  l’Église et au papeĀ Ā». L’apport que Chiara a offert Ć  l’Église a Ć©tĆ© double, selon le secrĆ©taire d’État du Vatican, le cardinal ParolinĀ : avoir approfondi et rendu visible le « profil marial, constitutif de l’Église autant que le profil apostoliqueĀ Ā». Puis le rappel fort et innovant Ć  l’unitĆ© – « que tous soient un afin que le monde croieĀ Ā» – construit et rendu possible grĆ¢ce au « secretĀ Ā» de l’amour rĆ©ciproque, la « rĆØgle d’orĀ Ā» que JĆ©sus lui-mĆŖme a enseignĆ©e en disant de « ne pas faire aux autres ce que tu ne voudrais pas que les autres te fasses Ć  toiĀ Ā». Source : Vatican News http://www.vaticannews.va/it/chiesa/news/2018-03/anniversario-chiara-lubich-parolin-maria-voce.html#play Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā     

Le secret pour nous relever

Au chrĆ©tien il n’est pas consenti de dĆ©sespĆ©rer, ni de se laisser abattre. Ses maisons peuvent s’écrouler, ses richesses disparaĆ®treĀ : il se relĆØve et reprend le combatĀ ; le combat contre toute adversitĆ©. Les esprits paresseux, recroquevillĆ©sĀ  sur leurs commoditĆ©s et leurs facilitĆ©s habituelles, s’effraient Ć  l’idĆ©e de cette lutte. Mais le christianisme existera tant que nous aurons foi en la RĆ©surrection. La rĆ©surrection du Christ, qui nous greffe en Lui et nous fait participer Ć  sa vie, Ā nous oblige Ć  ne jamais dĆ©sespĆ©rer. Elle nous donne le secret pour nous relever aprĆØs chaque effondrement. Le CarĆŖme est – et doit ĆŖtre aussi – un examen de conscience, Ć  travers lequel nous pouvons voir les scories qui grouillent au fond de notre Ć¢me et de notre sociĆ©tĆ©, où s’accumule la misĆØre d’un christianismeĀ  devenu chez nombre d’entre nous une gestion ordinaire, sans passions ni Ć©lans, comme un bateau Ć  voile Ć  l’abri du vent. Il nous prĆ©pare Ć  la RĆ©surrection du Christ, une raison pour nous deĀ  renaĆ®tre Ć  la foi, l’espĆ©rance et la charité : victoire de nos œuvres sur nos penchants nĆ©gatifs. La PĆ¢que nous enseigne Ć  vaincre les passions mortifĆØres, pour renaĆ®tre. RenaĆ®tre chacun Ć  la pleine unité  entre voisins, et chaque peuple en suscitant des actions de concorde, pour nous Ć©tablir dans le rĆØgne de Dieu. Cela se traduit par une organisation du corps social qui, en se dotant d’une autoritĆ©, de lois et de sanctions, agit pour le bien des hommes et arrive jusqu’au ciel, mais Ć  travers les rĆ©alitĆ©s d’ici-bas. Avec pour modĆØle l’ordre divin. Sa loi est l’Évangile, et implique l’unitĆ©, la solidaritĆ©, l’égalitĆ©, la paternitĆ©, le service social, la justice, la rationalitĆ©, la vĆ©ritĆ©, ainsi que la lutte contre les abus de pouvoir, les hostilitĆ©s, contre ce qui est faux et stupide… Ā Chercher le royaume de Dieu consiste donc Ć  rechercher les conditions les plus favorables Ć  l’expression de la vie des personnes et de la sociĆ©tĆ©. Et cela se comprendĀ : lĆ  où Dieu rĆØgne, l’homme est comme un fils de Dieu,Ā  c’est un ĆŖtre dont la valeur n’a pas de prix et qui seĀ  comporte envers les autres hommes comme un frĆØre et rĆ©ciproquement, qui fait aux autres ce qu’il voudrait que l’on fasse pour lui. Les biens de cette terre sont alors fraternellement mis en commun, l’amour circule grĆ¢ce au pardon, les barriĆØres n’ont plus de raison d’être car elles n’ont pas de sens au regard de l’universalitĆ© de l’amour. Donner la prioritĆ© au royaume de Dieu signifie donc rehausser le but de la vie humaine. Celui qui a pour premierĀ  objectif le royaume de l’homme poursuit un bien sujet aux rivalitĆ©s et aux contestations. Un objectif divin, en revanche, Ć©lĆØve les hommes au-dessus du niveau de leurs rixes et les unifie dans l’amour. De sorte que, dans cette unification, dans cette vision supĆ©rieure des rĆ©alitĆ©s terrestres,Ā  le vĆŖtement,Ā  la nourriture et les joies de la vie retrouventĀ  leur juste dimension, se colorent d’un sens nouveau et se simplifient dans l’amour, ce qui engendre une plĆ©nitude de vie. En ce sens le Christ aĀ  vaincu le monde pour nous aussi.   Igino Giordani, Le feste (Les fĆŖtes), S.E.I. (SocietĆ  Editrice Internazionale), Turin, 1954, p.110-125.

Ɖvangile vĆ©cu: ā€œTes sentiersā€

Ɖvangile vĆ©cu: ā€œTes sentiersā€

20180316-01

Foto: Pixabay

Confier nos soucis Ć  Dieu Nous avons appris Ć  jeter tous nos soucis en Dieu. Lorsque j’ai Ć©tĆ© hospitalisĆ©e, ce fut l’occasion de renforcer mes relations d’amour avec ma famille et d’en crĆ©er aussi avec des personnes que je ne connaissais pas. Les frais d’hospitalisation et les soins mĆ©dicaux Ć©taient Ć©levĆ©s, nous ne savions pas comment faire pour acheter du bois de chauffage et payer la scolaritĆ© des enfants. AprĆØs quelques jours d’incertitude quelqu’un s’est fait l’intermĆ©diaire de la providence de Dieu en nous faisant parvenir la somme nĆ©cessaire. R. Serbie ā€œMonsieur quidamā€ En tant que directeur gĆ©nĆ©ral d’une entreprise de matĆ©riel sanitaire, j’avais Ć©tĆ© soupƧonnĆ© d’avoir versĆ© des pots de vin en contrepartie d’une importante mission de conseil. Sans qu’il n’y ait eu aucune demande de clarification de la part du Procureur, j’ai Ć©tĆ© contraint d’abandonner tout emploi dans le public et dans le privĆ© et d’un jour Ć  l’autre je suis devenu « monsieur quidamĀ». Autour de moi tout se passait comme si j’étais coupable. J’ai Ć©prouvĆ© en moi un sentiment de mort et je l’ai mĆŖme fortement dĆ©sirĆ©e. Dieu lui-mĆŖme me semblait avoir disparu. Mon unique soutienĀ : la proximitĆ© d’une personne amie: « JĆ©sus abandonnĆ© t’a voulu un peu semblable Ć  lui-mĆŖme. Cette Ć©preuve passera, mais il restera dans ton Ć¢me la richesse de ton amour pour LuiĀ Ā». AprĆØs huit annĆ©es de dĆ©sert et d’angoisse mon innocence a Ć©tĆ© reconnue. Ces moments d’enfer se sont rĆ©vĆ©lĆ©s ĆŖtre la plus fantastique et la plus riche expĆ©rience de ma vie. M.B. – Italie Croire avec force Ā J’ai expĆ©rimentĆ© ce que signifie la phrase de JĆ©sus: « Je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin du mondeĀ Ā». Mon mari, l’unique salariĆ© de notre famille, est restĆ© sans travail, avec des enfants encore Ć©tudiants. L’un d’eux ne pouvait pas passer son examen parce que nous n’avions pas l’argent nĆ©cessaire. J’ai cru de toutes mes forces que Dieu y aurait pourvu. Le jour mĆŖme j’ai reƧu un don correspondant Ć  Ā la somme nĆ©cessaire. Y. Croatie J’entends! Notre fils a des problĆØmes d’audition depuis de nombreuses annĆ©es et pour le soigner nous sommes allĆ©s dans un autre Pays. Je me suis mis Ć  chercher du travail et Ć  m’occuper des autres, ce qui a rendu mon fardeau plus lĆ©ger. Il Ć©tait nĆ©cessaire qu’il passe des examens chez un spĆ©cialiste. Providentiellement, on a eu le rendez-vous au bout d’une semaine, au lieu d’attendre des mois comme prĆ©vu! Le traitement a pu alors commencer. Par la suite une entreprise de logistique et de transport m’a appelĆ© pour un emploi. Au bout d’une semaine de soins, tandis que je lui mettais des gouttes, mon fils s’est exclamé : « Papa, j’entends de cette oreilleĀ !Ā Ā». S. Italie Le regard triste Je venais Ć  peine de sortir de chez moi. Un homme s’approche, sale, le regard immensĆ©ment triste. Je pense un instant qu’on ne peut pas changer le monde, ni rĆ©soudre tous les problĆØmes. Mais son regard ne se tourne que vers moi. « Il y a trois jours que je ne mange pasĀ Ā», me dit-il. Je lui demande de m’attendre et je cours Ć  la maison pour rĆ©chauffer quelque chose de prĆŖt. Puis je reviens vers lui et le voilĆ  qui mange tout en un rien de temps. Puis je l’invite au cafĆ© du coin. Les gens me regardent, un peu surpris. Je commande un cafĆ© et quatre croissants, trois pour lui et un pour moi. Mais mon ami les consomme aussitĆ“t. Il me raconte sa vie de douleur et de souffrance. A un moment je doute que tout cela soit vrai, mais le plus important est de l’écouter. C’est un fleuve en pleine cru. Un autre cafĆ©, du lait… mes quelques sous y passent tous. Je lui donne l’adresse d’un centre qui accueille les personnes sans domicile fixe. «  C’est la premiĆØre fois que quelqu’un s’intĆ©resse Ć  moi, j’irai. Ce matin je ne me suis pas rĆ©veillĆ© pour rienĀ !Ā Ā».Ā  (extrait de Urs Kerber, « La vida se hace caminoĀ Ā» – traduit par nos services)

Le point de vue des jeunes

Le point de vue des jeunes

SynodYouthSi tu as entre 16 et 21 ans, tu peux donner ta contribution Ć  la prochaine RĆ©union prĆ© synodale qui aura lieu Ć  Rome du 19 au 24 mars. CommentĀ ? A travers le site www.synod2018.va . Ā En allant sur le site, tu pourras t’inscrire au groupe Face book d’une des 6 langues prĆ©vues. Au sein de ces groupes les membres auront l’occasion de donner leur propre contribution sur les thĆ©matiques proposĆ©es par les questions – qui « relanceront la discussion Ć  travers les jeunes prĆ©sents Ć  Rome – chacune Ć©tant doublĆ©e d’un hashtag. Un document final sera rĆ©digĆ© Ć  partir de tous ces apports. Il contiendra les divers points de vue, les propositions ressorties et sera prĆ©sentĆ© aux PĆØres Synodaux rĆ©unis en AssemblĆ©e en octobre 2018 sur le thĆØmeĀ : « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnelĀ Ā».  

La prophƩtie sociale de Chiara Lubich

La prophƩtie sociale de Chiara Lubich

JesusMoran_3.3.18-02Ā«Ce jour-lĆ , qui sera le tien mon Dieu, je viendrai Ć  Toi… Je viendrai vers Toi, mon Dieu, … et avec mon rĆŖve le plus fouĀ : te prĆ©senter le monde dans mes brasĀ Ā». C’est par cette citation du thĆ©ologien Jacques Leclercq que JesĆŗs MorĆ”n, coprĆ©sident du mouvement des Focolari commence son intervention Ć  l’occasion de l’évĆ©nement « le plus grand attrait du temps prĆ©sent » : « Encore aujourd’hui nous sommes surpris par la prophĆ©tie sociale de cette femme extraordinaire qui, avec son idĆ©al « que tous soient unĀ Ā» (Jn 17,21), parti de Trente, sa ville Ā natale, est arrivĆ© au monde entierĀ Ā». Partant d’une fable dont le personnage principal vit avec d’autres personnages imaginaires mais par la suite Ć©cartĆ©s des auteurs de ces rĆ©cits, car destinĆ©s Ć  habiter sur une autre planĆØte, MorĆ”n rĆ©flĆ©chit sur le rĆ“le des prophĆØtesĀ : « Ils sont grands dans la mesure où ils sont petits ou se prĆ©sentent comme tels aux yeux des hommes. Mis Ć  l’écart, raillĆ©s, souvent tuĆ©s, ce sont les bien-aimĆ©s de Dieu pour avoir accompli ce que personne d’autre n’est capable de faire. Les prophĆØtes sont de fait les petits de DieuĀ : voilĆ  leur grandeur, mĆŖme si souvent ils paraissent vivre sur une autre planĆØteĀ Ā». Comme on le sait, le mot ā€œprophĆØteā€ vient du grec. Il ne dĆ©signe pas quelqu’un qui prĆ©dit l’avenir, mais le porte-parole, le messager de Dieu. Dans la Bible nous trouvons aussi des prophĆ©tesses. Les prophĆØtes d’IsraĆ«l parlent au peuple de DieuĀ ; et tout peut ĆŖtre objet de leur parole, parce que la parole de Dieu n’a aucune limite. (…) La vie de Chiara a aussi saveur de prophĆ©tie. Mais l’on ne peut pas comprendre le caractĆØre prophĆ©tique de sa personne en faisant abstraction du contexte historique où elle est nĆ©e et a vĆ©cu, tout comme de sa participation aux destinĆ©es de l’humanité : sa naissance Ć  Trente qui Ć©tait alors une pĆ©riphĆ©rie existentielle d’une grande signification historique et sociale, l’expĆ©rience de la pauvretĆ©, le drame des guerres mondiales. Au cœur des Ć©vĆ©nements de son temps – qui rappellent justement l’histoire des prophĆØtes, mais aussi la sagesse biblique et apocalyptique – voilĆ  que se manifeste en elle, un charisme particulier, celui de l’unitĆ©, qui l’a conduite Ć  s’orienter clairement et dĆ©libĆ©rĆ©ment vers la fraternitĆ© universelleĀ Ā». Dans ses notes de dĆ©cembre 1946, souligne MorĆ”n, Ā« On peut relever les piliers de la prophĆ©tie sociale de Chiara Lubich. Tout comme JĆ©sus, en fait elle n’a pas Ć©tĆ© une rĆ©formatrice sociale. Le rĆŖve de Chiara vise en effetĀ  plus haut et plus en profondeur, il touche le fondement anthropologique et thĆ©ologique de toute rĆ©forme socialeĀ : la fraternitĆ© universelle et l’unitĆ© comme l’a pensĆ©e JĆ©sus, l’Homme-DieuĀ». JesusMoran_3.3.18-01ā€œLa petite communautĆ© de Trente qui Ć©tait en train de se former autour de la fondatrice des Focolari et qui chaque mois grandissait davantage en vivant Ć  la lettre ce qui Ć©tait Ć©crit dans les Actes des ApĆ“tres (Act 2,42-48)Ā Ā» est la premiĆØre œuvre sociale rĆ©alisĆ©e par le premier groupe des focolarines. La communautĆ©, explique MorĆ”n, « vivait la communion des biens sans demi-mesures, elle s’occupait des pauvres et de la multitude des gens qui souffraient Ć  cause du conflit qui venait de se terminer. Cette racine ne s’est jamais perdue, c’est mĆŖme la source qui inspire toutes les œuvres et tous les projets sociaux qu’elle a rĆ©alisĆ©s ces derniĆØres annĆ©es avec ceux qui Ć  sa suite se sont appropriĆ© ce mĆŖme idĆ©al de l’unitĆ©. En filigrane on perƧoit le gĆ©nie humain et ecclĆ©sial de ChiaraĀ Ā». Nous aussi, continue MorĆ”n, « nous avons devant nous une histoire. Chiara est cet auteur qui nous a tirĆ© de l’anonymat pour faire de nous les protagonistes d’un rĆŖveĀ ; nous y sommes tous conviĆ©s, personne n’est excluĀ Ā». Il a ensuite citĆ© Guislain Lafont, le grand thĆ©ologien dominicain qui, en rĆ©sumant la philosophie pratique du pape FranƧois, parle du « principe de la petitesseĀ Ā» (« le salut vient plutĆ“t du bas que du hautĀ Ā»). Jesùs MorĆ”n conclut « Chiara a su dĆ©cliner magistralement ce « principe de la petitesseĀ Ā» en s’engageant dans un vĆ©ritable renouvellement social qui s’est dĆ©clenchĆ© grĆ¢ce Ć  elle avec et Ć  partir du paradigme de l’unitĆ©. C’est lĆ  sa grandeurĀ Ā».  

Cinq annƩes lumineuses et fƩcondes

Cinq annƩes lumineuses et fƩcondes

MariaVoce_PapaFrancesco_VegliaPentecoste« Cinq annĆ©es de pontificat lumineuses et fĆ©condes » : les souhaits que Maria Voce adresse au Pape FranƧois, en son nom et aussi au nom des communautĆ©s du Mouvement dans le monde entier, sont pleins de joie et de profonde reconnaissance. Dans un communiquĆ© elle l’assure d’un engagement renouvelĆ© Ć  « annoncer l’Évangile aux hommes et aux femmes se trouvant dans les conditions les plus variĆ©es de la vie humaineĀ». « Nous nous sentons privilĆ©giĆ©s du fait de vivre Ā en ce temps où l’Esprit Saint, Ć  travers vous appelle l’Église Ć  une double action – poursuit la prĆ©sidente des Focolari –Ā : le retour Ć  une vie profondĆ©ment Ć©vangĆ©lique et une attention renouvelĆ©e aux signes des temps, qui invitent les chrĆ©tiens Ć  rejoindre les hommes et les femmes se trouvant dans les situations humaines les plus variĆ©es. Par ses paroles et par ses gestes, le pape en est l’exemple le plus convaincant. Sachez que nous sommes Ć  vos cĆ“tĆ©s sur ce chemin enthousiasmant, engagĆ©s Ć  travailler de toutes nos forces Ć  l’annonce d’un Dieu qui aime le monde au point d’en mourir. Avec l’assurance de toute notre affection et de notre priĆØreĀ Ā».      

Nouveau profil Facebook

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Screen Shot 2018-03-12 at 15.36.31Notre nouveau profil Facebook en langue portugaise est actif: Facebook em PortuguĆŖs | @focolare.org.ptĀ  Comme pour les autres langues, le profil Facebook en langue portugaise proposera chaque jour le ā€œmot du jourā€, la Parole de Vie, les articles publiĆ©s sur le site, mais aussi des informations, des nouveautĆ©s Ć©ditoriales et des Ć©vĆ©nements – spĆ©cialement ceux du Portugal et du BrĆ©sil – avec une possibilitĆ© d’interagir avec de nombreuses personnes qui croient en un monde plus fraternel et plus solidaire. Invite tes amis Ć  le visiter et Ć  le frĆ©quenter. Diffuse toi aussi les idĆ©es et les valeurs qui peuvent contribuer Ć  la construction d’un monde plus uniĀ !      

L’âme de la ville

L’âme de la ville

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Maria Voce. Photo Ā© CSC Audiovisivi

Le modĆØle de nos relations interpersonnelles et sociales est celui de l’amour trinitaire. Dieu, tout en Ć©tant Un, n’est pas seul, mais Il est une rĆ©alitĆ© d’amour qui dit pluralitĆ©, modĆØle de toute vie sociale: des relations humaines Ć  l’image de la TrinitĆ©. Une expression de ces relations peut ĆŖtre la villeĀ : Chiara Lubich a toujours eu pour elle un intĆ©rĆŖt particulier. Chaque ville a une « vocationĀ Ā», un dessein spĆ©cifique qui peut devenir un don, une note particuliĆØre dans la symphonie de l’ensemble. C’est avec ce regard qu’au cours de ses nombreux voyages, tout comme en accueillant les nombreuses reconnaissances et citoyennetĆ©s honoraires, elle a voulu dĆ©couvrir et faire connaĆ®tre l’âme de chaque ville. C’est peut-ĆŖtre pour cette raison qu’elle a toujours voulu voir la rĆ©alisation de petites CitĆ©s pilotes, vĆ©ritables laboratoires de la socialitĆ© humaine, maquettes d’un monde uni, tĆ©moignant de ce que pourrait ĆŖtre une sociĆ©tĆ© fondĆ©e sur l’amour rĆ©ciproque de l’Évangile, sur la fraternitĆ© vĆ©cue. On en compte 25 Ć  l’enseigne du Mouvement des Focolari, prĆ©sentes sur tous les continents, dans les contextes sociaux et culturels les plus diversĀ : comme aux Ɖtats-Unis, au Cameroun, aux Philippines, en Allemagne, au BrĆ©sil, en Argentine etc. Chiara Lubich en a Ć©tĆ© l’inspiratrice, elle a accompagnĆ© et Ć©clairĆ© leur dĆ©veloppement. Le prototype de ces CitĆ©s pilotes est celle de Loppiano (Toscane), qui est internationale et aura la joie et l’honneur de recevoir la visite du Pape FranƧois le 10 mai prochain.
3 marzo 2018

Foto Ā© CSC Audiovisivi

En les regardant, Chiara voyait en elles une sorte de ā€œplan inclinĆ©ā€ vers ceux qui souffrent en raison des doutes, des incertitudes et des manques de perspectives d’avenir. Ce modĆØle de ville, disait-elle, « donne sĆ©curitĆ© et espĆ©rance. C’est une main tendue vers ceux qui, aujourd’hui, cherchent le bonheur de faƧon illusoire, dans la drogue, l’érotisme, la richesse… Ces citĆ©s pilotes disent et dĆ©montrent Ć  tous que le vrai bonheur rĆ©side dans le fait de suivre JĆ©sus. Elles Ć©clairent ceux qui souffrent de diverses fractures dans leur famille ou dans leur propre milieu parce qu’elles offrent l’exemple et le secret de l’unitĆ©. Elles dĆ©sarment ceux qui sont tentĆ©s par la violence dans tous les domaines parce qu’elles dĆ©montrent, par exemple, par le tĆ©moignage de l’internationalitĆ© leurs habitants, que c’est avec la douceur, fruit de l’amour, que l’on peut conquĆ©rir le mondeĀ Ā». Ceux qui se rendent dans ces CitĆ©s pilotes y trouvent une maison, une famille, une mĆØre: Marie! C’est Elle qui forme et faƧonne la socialitĆ© de tout le Mouvement des Focolari. Chiara, depuis toujours, a vu dans le Magnificat, un programme de vie et d’actionĀ : « Marie, dit-elle, jette les bases de la charte sociale des chrĆ©tiens quand elle proclame: « Il a renversĆ© les puissants de leurs trĆ“nes, il a Ć©levĆ© les humbles, comblĆ© de biens les affamĆ©s et renvoyĆ© les riches les mains videsĀ Ā». C’est ce que nous avons expĆ©rimentĆ© dĆØs le dĆ©but du Mouvement et aujourd’hui cela continueĀ : certains mettent en commun leurs bijoux, d’autres des terrains ou toutes sortes de biens, d’autres encore prennent sur leur nĆ©cessaire. En choisissant un style de vie sobre, nous nous aidons tous Ć  avoir ce qui est nĆ©cessaire. Dans l’Évangile se trouve la rĆ©volution la plus Ć©levĆ©e et la plus radicale. Il est sans doute dans les plans de Dieu qu’à une Ć©poque comme la nĆ“tre, en quĆŖte de solutions aux problĆØmes sociaux, ce soit la Vierge Marie qui aide les chrĆ©tiens Ć  Ć©difier, consolider, Ć©riger et montrer au monde une sociĆ©tĆ© d’un type nouveau faisant Ć©cho Ć  son MagnificatĀ Ā» Nous souhaiterions que la communion des biens entre les personnes, les familles s’étendent aux villes, aux Ɖtats, aux peuples, aux continents, pour faire la route Ć  la civilisation de l’amourĀ Ā».  

Rome – CongrĆØs EcoOne 2018

Rome – CongrĆØs EcoOne 2018

b_320_0_16777215_00_images_news_volantino_convegno_2018_v4_LRLe CongrĆØs international ā€œNature breaks limitsā€ se dĆ©roulera dans la Salle de ConfĆ©rences ā€œI Gigli della Montagnaā€ (Via Monte Senario, 81 – Rome, Italie). Nous rĆ©flĆ©chirons ensemble sur la faƧon dont les limites – gĆ©ographiques, naturelles, technologiques… – peuvent devenir des rampes de lancement pour un avenir durable du genre humain et de l’environnement de notre planĆØte. Informations: http://www.ecoone.org/it/convegni/convegno-2018.html

Jeux Paralympiques d’hiver 2018

Au terme des Jeux Olympiques d’hiver, une cĆ©rĆ©monie grandiose a ouvert le 9 mars dernier Ć  Pyeong Chang, la 12ĆØme Ć©dition des Jeux Paralympiques d’Hiver qui durera jusqu’au 18 mars. ConformĆ©ment Ć  l’accord passĆ© entre les ComitĆ©s Internationaux, les Jeux Paralympiques se dĆ©roulent tous les quatre ans, dans la mĆŖme ville que les Jeux Olympiques d’Hiver, avec le mĆŖme nombre d’athlĆØtes ayant un handicap physique. Comme l’a soulignĆ© le pape FranƧois, si « le sport peut jeter des ponts entre les nations en conflit et donner une contribution valide Ć  des espoirs de paix entre les peuplesĀ Ā», les Jeux Paralympiques « attestent encore davantage qu’à travers le sport on peut dĆ©passer ses propres handicapsĀ Ā» grĆ¢ce Ć  « l’exemple de courage, de constance, de tĆ©nacitĆ© Ć  ne pas se laisser vaincre par les limitesĀ Ā» que dĆ©montrent les athlĆØtes. « Le sport semble alors une grande Ć©cole d’inclusion, mais aussi d’inspiration pour la vie de chacun et d’engagement Ć  transformer la sociĆ©té ». Les premiers Jeux Paralympiques d’Hiver se sont dĆ©roulĆ©s en SuĆØde en 1976. Comme pour les Jeux d’étĆ©, ils doivent leur existence Ć  la tĆ©nacitĆ© avec laquelle certains mĆ©decins, spĆ©cialement l’anglais Ludwig Guttman, rĆ©ussirent par des mĆ©thodes personnelles d’avant-garde Ć  aider les vĆ©tĆ©rans de la Seconde Guerre Mondiale Ć  trouver dans le sport de compĆ©tition une possibilitĆ© de rĆ©habilitation et une place dans la sociĆ©tĆ©.  

Les fondements de la sociƩtƩ

Les fondements de la sociƩtƩ

DSC_8354 copiaā€œJ’étais moi aussi prĆ©sente avec mon mari, au congrĆØs pour les couples de “volontaires”. 600 personnes, 14 langues. Un fragment de sociĆ©tĆ© reprĆ©sentatif des cinq continents. Mais commenƧons… par le dĆ©but. La veille, je regarde le programme. Je savais que le 3 mars, la date du congrĆØs, aurait coĆÆncidĆ©, par un heureux hasard, avec le dixiĆØme anniversaire de la mort de Chiara Lubich. Mais les autres joursĀ ? La vie de famille et de couple, analysĆ©e sous ses divers aspects, devait faire l’objet des diffĆ©rents moments d’approfondissement, sous la houlette d’experts. Nous sommes mariĆ©s depuis presque vingt ans et nous avons deux enfants de 18 et 16 ans. Une fois passĆ©s le ā€œtunnelā€ des nuits blanches, des couches et des classes maternelles, puis la pĆ©riode du primaire et du collĆØge, avec les cartes de gĆ©ographie Ć  dessiner et les chapitres d’histoire Ć  faire apprendre, nous naviguons dans leur vie d’adolescents et dans la nĆ“tre… Ć  la recherche d’un prĆ©sent de paix et d’un futur qui dĆ©file au jour le jour. Un enchevĆŖtrement d’affections, de difficultĆ©s et de mouvementsĀ : stupeur devant la nouveautĆ©, souffrance face aux Ć©vĆ©nements tristes, quelquefois dĆ©couragements, puis nouvel Ć©lan pour repartir, mais aussi joies, passion pour les problĆØmes de sociĆ©tĆ©, soif de beautĆ©, ouverture Ć  la nouveautĆ© et aux imprĆ©vus, course d’obstacles entre les mille activitĆ©s de chacun. Une famille normale en somme. Je lis le programme et je me dĆ©courage un peu’. Les sujets, tous centrĆ©s sur le couple, m’étouffentĀ : et le monde ? La rĆ©alitĆ© de notre Ć©poqueĀ ? L’art, la culture, les relations socialesĀ ? Allons-nous nous pencher seulement sur nous-mĆŖmes, nous analyser encore et toujours, aprĆØs tant d’annĆ©esĀ ? Comme « volontaireĀ Ā», je suis habituĆ©e Ć  regarder « à l’extĆ©rieurĀ Ā» plus qu’à « l’intĆ©rieurĀ Ā», Ć  viser haut et loin, Ć  agir en Ć©troite relation avec la rĆ©alitĆ© et les fatigues de tout le monde, essayant d’apporter ma pierre, comme Chiara Lubich nous l’a enseignĆ©, Ć  l’avĆØnement d’un monde plus uni. Le premier jour la mise en route n’est pas trĆØs facile. Et en plus mon mari, retenu par des engagements professionnels, n’est pas lĆ . Le soir, pour ne rien cacher, je m’échappe volontiers pour me rendre Ć  l’inauguration de l’exposition Ć  Vittoriano, au centre de Rome. C’est mon remĆØde, une faƧon de « m’oxygĆ©nerĀ Ā» le cerveau. Un peu dƩƧue, j’affronte le deuxiĆØme jour, cette fois-ci en couple. J’essaie de remettre de l’ordre dans mes pensĆ©es et je joue pleinement le jeu. Je me rends compte que mon mari fait le mĆŖme effort. Ce changement d’attitude nous permet d’accueillir les interventions qui se succĆØdent avec un regard neuf. C’est comme si pour la premiĆØre fois nous recevions des clĆ©s de lecture pour renouveler de l’intĆ©rieur « notreĀ Ā» oui, prononcĆ© il y a tant d’annĆ©es, ainsi que notre famille, notre petite brique pour Ć©difier la sociĆ©tĆ©, en ce moment historique. Je ne peux pas ĆŖtre une bonne mĆØre de famille, ni une employĆ©e qui fait sa part, sans partir de la relation avec mon premier et unique compagnon de vie, sans cette unitĆ© renouvelĆ©e entre nous. Comment une maison peut-elle tenir debout si ses fondations ne sont pas profondes, solides, fortes, sainesĀ ? DSC_8553Le troisiĆØme jour nous renouvelons tous ensemble, solennellement, notre « ouiĀ Ā» pour toujours, dans le cadre du sanctuaire du Divin Amour.Ce n’est pas un acte formel, mais substantiel et libre, avec 598 tĆ©moins. L’aprĆØs-midi, pendant que petit Ć  petit la salle qui accueillera le « dixiĆØme anniversaireĀ Ā» se remplit, je m’assieds par hasard Ć  cĆ“tĆ© de deux des participants. Un couple qui vient de vivre notre congrĆØs. Je ne les avais pas encore remarquĆ©s. Quelques mots de prĆ©sentation. J’apprends qu’ils ont perdu un fils il y a deux ans. Ils sortent une photoĀ : un trĆØs beau garƧon, aux yeux clairs, barbe chĆ¢tain. Il n’avait que 25 ans, la fleur de l’âge. Nos yeux se voilent de larmes. En cette maman, je devine les traits de la MĆØre, reprĆ©sentĆ©e par Michel-Ange dans la cĆ©lĆØbre « PietĆ Ā Ā». VoilĆ  une famille. Un rempart, un rocher. Fondements hĆ©roĆÆques de la sociĆ©tĆ©, sans lesquels tout peut s’écrouler. Il fallait s’arrĆŖter et se concentrer sur le couple. C’était bien Ć©videmment nĆ©cessaireĀ Ā». Chiara Favotti