Mouvement des Focolari
Un pacte planƩtaire

Un pacte planƩtaire

Le 16 juillet 1949, Chiara Lubich et Igino Giordani scellent un “Pacte d’unitĆ©”. Une expĆ©rience spirituelle qui donne le dĆ©part Ć  une pĆ©riode de lumiĆØre et d’union particuliĆØre avec Dieu.

Cette pĆ©riode a marquĆ© la vie de la premiĆØre communautĆ© des Focolari, mais aussi l’histoire du Mouvement tout entier et son engagement en vue d’un monde plus fraternel et plus solidaire.

Soixante-quinze ans plus tard, un regard approfondi sur ce que signifiait alors ce Pacte et sur ce qu’il peut signifier aujourd’hui, alors que nous continuons Ć  le mettre en œuvre.

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Genfest 2024: Ensemble pour prendre soin

Genfest 2024: Ensemble pour prendre soin

Ā« Paix entre les peuples, protection de la planĆØte, Ć©conomies et politiques qui placent la personne, la justice et la dignitĆ© au centre : voilĆ  ce sur quoi nous allons travailler, discuter et Ć©laborer Ć  l’échelle mondiale lors du Genfest. Ā» C’est ce qu’expliquent les jeunes du Mouvement des Focolari qui, du 12 au 24 juillet au BrĆ©sil, rassembleront des milliers de jeunes pour un Ć©vĆ©nement mondial. L’objectif est, comme le dit le titre : Ā« Juntos para cuidar Ā», c’est-Ć -dire prendre soin ensemble, au niveau mondial, des personnes et des pans de l’humanitĆ© les plus souffrants et les plus vulnĆ©rables, au-delĆ  des diffĆ©rences culturelles, ethniques et religieuses.

Les grands changements en cours nous montrent la nĆ©cessitĆ© d’un nouveau paradigme culturel, basĆ© non pas sur l’individu, mais sur la relation sociale qui s’ouvre Ć  l’ensemble de l’humanitĆ© par le biais d’une culture qui promeut la fraternitĆ© universelle ; une culture qui n’élimine pas la complexitĆ©, mais la valorise, permettant une comprĆ©hension plus profonde de l’histoire de l’humanitĆ© et des peuples.

Le Genfest 2024 se dĆ©roulera en trois phases : volontariat, un Ć©vĆ©nement central et la crĆ©ation de communautĆ©s subdivisĆ©es par centres d’intĆ©rĆŖt, Ć©tudes ou professions, afin de rester connectĆ©s et de travailler Ć  la construction d’un monde plus uni sur le plan local Le projet se veut une expĆ©rience immersive où les protagonistes et les crĆ©ateurs sont les jeunes, mais le dialogue et la collaboration intergĆ©nĆ©rationnels seront un pilier essentiel du changement qui sera ensuite proposĆ© aux institutions internationales. Certains moments seront diffusĆ©s dans le monde entier en streaming sur le canal YouTube du Genfest 2024.

ƀ la conclusion, les nouvelles Ć©tapes et les projets nĆ©s ou en cours pour construire un monde en paix et plus uni seront rassemblĆ©s dans un document qui sera prĆ©sentĆ© au Summit of the Future (22-23 septembre 2024), promu par les Nations unies. Il contiendra des projets concrets et des propositions concrĆØtes pour un monde plus juste et fraternel, afin de contribuer aux objectifs internationaux de l’Agenda 2030 de l’ONU (Agenda ONU 2030).

Ceux qui ne peuvent pas assister Ć  l’évĆ©nement central, au BrĆ©sil, peuvent se renseigner sur celui qui est le plus proche de chez eux, car 44 autres Genfest locaux auront lieu en CorĆ©e, en Inde, au Sri Lanka, aux Philippines, au Pakistan, au Vietnam, en Jordanie, en Ɖgypte, au Burundi, en Tanzanie, en Angola, en Zambie, au Kenya, en Ɖthiopie, en Afrique du Sud, en RĆ©publique dĆ©mocratique du Congo, en CĆ“te d’Ivoire, au Cameroun, au Burkina Faso, au PĆ©rou, en Bolivie, au Mexique, au Guatemala, en Argentine, en Hongrie, en Serbie, en RĆ©publique tchĆØque, en Slovaquie, en Allemagne et en Italie.

ExpĆ©rimenter – La premiĆØre semaine du Genfest (12-18 juillet 2024) propose aux participants une expĆ©rience Ā« immersive Ā» de volontariat dans l’un des 40 projets et organisations qui se sont mis Ć  disposition dans diffĆ©rents pays d’AmĆ©rique latine et d’autres parties du monde. Cette action sera menĆ©e en collaboration avec UNIRedes, un organisme qui rassemble plus de 50 organisations, initiatives et mouvements sociaux de 12 pays d’AmĆ©rique latine et des CaraĆÆbes, qui promeuvent des actions de transformatrion dans diffĆ©rents domaines (art et culture, environnement, gouvernance dĆ©mocratique, Ć©ducation, travail, etc.) Ć  travers l’engagement de tous les acteurs impliquĆ©s.

CĆ©lĆ©brer – Du 19 au 21 juillet Ć  Aparecida, dans l’arĆØne du sanctuaire national, les jeunes se rĆ©uniront pour l’évĆ©nement central afin de partager leurs expĆ©riences et leurs stratĆ©gies en faveur de la paix et de la fraternitĆ©, ainsi qu’à travers des performances artistiques et musicales. L’évĆ©nement sera retransmis dans plus de 120 pays. Un grand festival d’idĆ©es, de rĆ©flexions et d’initiatives qui inspirera des milliers de jeunes de cultures, d’ethnies et de religions diffĆ©rentes Ć  vivre pour un monde uni.

Apprendre et partager – La troisiĆØme phase se dĆ©roulera du 21 au 24 juillet : les jeunes seront rĆ©partis dans des groupes appelĆ©s Ā»communities Ā» (communautĆ©s), selon huit domaines d’intĆ©rĆŖt : Ć©conomie et travail, interculturalitĆ© et dialogue, spiritualitĆ© et droits de l’homme, santĆ© et Ć©cologie, art et engagement social, Ć©ducation et recherche, communication et mĆ©dias, citoyennetĆ© active et politique.

Dans ces espaces, les jeunes pourront apprendre, se confronter et concevoir de nouvelles formes d’engagement partagĆ© pour diffuser la culture de la fraternitĆ© Ć  travers des projets locaux dans une perspective globale, afin qu’une fois rentrĆ©s dans leur pays, ils puissent s’engager localement dans les domaines qui les passionnent pour se former au paradigme culturel de la fraternitĆ© et de la relationnalitĆ©.

Une Ć©quipe internationale d’universitaires, de professionnels, de dirigeants et d’activistes sociaux et politiques – jeunes et adultes – accompagnera les participants dans les dĆ©bats et les travaux de groupe.

Parmi les personnalitĆ©s qui ont confirmĆ© leur participation, on peut citer : Luigino Bruni, Ć©conomiste (Italie), Choie Funk, architecte et activiste social (Philippines), Jander Manauara, rappeur et activiste (BrĆ©sil), Carlos Palma, coordinateur de Living Peace (Uruguay), Myrian Vasques, conseillĆØre indigĆØne (BrĆ©sil), Silvina Chemen, directrice du Centre pour le dialogue interreligieux au sĆ©minaire rabbinique (Argentine), John Mundell, directeur de la plate-forme d’action Laudato Si’ du Vatican (Ɖtats-Unis), Nicolas Maggi Berrueta, violoniste, Ambassadeur de Paix (Uruguay), Israa Safieddine, Ć©ducatrice spĆ©cialisĆ©e en Ć©ducation islamique (Ɖtats-Unis).

Stefania Tanesini

Genfest_Fiche 1_Histoire, objectifs et perspectives

Le Gen Rosso Ć  Madagascar

Le Gen Rosso Ć  Madagascar

Le groupe international Gen Rosso s’est arrĆŖtĆ© Ć  Madagascar. Huit dates dans sept villes diffĆ©rentes. Autant de kilomĆØtres parcourus dans ce beau pays pour apporter un message de paix et de fraternitĆ© Ć  travers la musique et la danse.

Deux jours de voyage ont Ć©tĆ© nĆ©cessaires pour parcourir 950 km, de la capitale Antananarivo Ć  la ville de Tolear, Ć  l’extrĆŖme sud de l’île.

Ā« La communautĆ© du mouvement des Focolari de Tolear nous a accueillis avec ferveur, en nous offrant des coiffes et des colliers typiques et en manifestant sa joie par des danses et des chants traditionnels Ā», raconte Valerio Gentile, responsable de la programmation internationale du Gen Rosso, Ā« et dans un restaurant rĆ©putĆ© de la ville, nous nous sommes produits avec un groupe local, le Chœur des Jeunes de Saint Benjamin Ā». C’est ainsi que nous avons ouvert cette Ć©tape dans le sud de Madagascar Ā».

Le lendemain, c’était au tour des ateliers Ć  l’école Don Bosco, suivis du concert Ć  l’amphithéâtre. Ā« C’est le plus beau jour de ma vie Ā», commence une jeune fille en pleurant d’émotion. Et une jeune enseignante d’ajouter : Ā« Vous avez fait ressortir de vraies valeurs pour lesquelles nous devons vivre ; je sens que je dois orienter ma vie sur les objectifs que nous avons entendus dans vos chansons et que nous avons partagĆ©s avec vous sur la scĆØne pendant les ateliers Ā».

Ā«Parmi les diffĆ©rents ateliers de danse et de chant, l’atelier de percussion a Ć©tĆ© rĆ©alisĆ© de maniĆØre tout Ć  fait originaleĀ», explique Valerio, Ā« le matĆ©riel utilisĆ© Ć©tait en fait des bouteilles en plastique recyclĆ©es et des bidons jaunes trĆØs courants en Afrique, utilisĆ©s principalement pour l’eau, l’huile et d’autres produits. Des instruments de musique improvisĆ©s au service de la prĆ©servation de la planĆØte Ā».

Une autre Ć©tape importante s’est dĆ©roulĆ©e Ć  l’école PĆØre BarrĆ©, où 300 lycĆ©ens ont pu partager la scĆØne avec le Gen Rosso qui, dans son intervention initiale, a lancĆ© la devise Ć  suivre : Ā« ourvrir l’espace Ć  l’amour Ā».

« Nous ne sommes pas ici pour faire un spectacle pour vous, mais pour le faire avec vous pour toute la ville », a commencé Adelson du Gen Rosso.

Les heures passent et nous arrivons au concert final au Jardin de la Mer. Les voix du Choeur des Jeunes de Saint Benjamin ouvrent l’évĆ©nement. Mais un Ć©vĆ©nement inattendu se produit : une coupure d’électricitĆ© interrompt l’évĆ©nement. AprĆØs quelques minutes, le courant revient et c’est l’heure du Gen Rosso. Une bonne ambiance festive rĆØgne sur la place, les jeunes prĆ©sents rĆ©pondent par une participation animĆ©e.

Mais la panne revient, au moment où le crĆ©puscule fait place Ć  la nuit et où l’obscuritĆ© est totale.

Ā« Que fait-on ? Ā» se demandent-ils. Ā« Nous dĆ©cidons d’improviser avec l’aide de quelques torches pour faire de la lumiĆØre. Les uns aprĆØs les autres, les diffĆ©rents groupes de jeunes qui ont participĆ© aux ateliers des jours prĆ©cĆ©dents se succĆØdent. La crĆ©ativitĆ© ne manque pas, ainsi que la joie d’être ensemble sur cette scĆØne. Le spectacle, c’est eux, les jeunes de Tolear ! Ā»

Ā« Merci au Gen Rosso qui nous a fait dĆ©couvrir la capacitĆ© de rĆ©silience que nous avons en nous Ā», dit un jeune homme. Il est rejoint par d’autres tĆ©moignages sur la dĆ©couverte de valeurs authentiques dans la vie, sur les talents cachĆ©s, sur la bonne direction Ć  prendre dans la vie.

Ā« Des paroles qui nous donnent de la force pour affronter la derniĆØre Ć©tape, Ć  Antananarivo, la capitale, dit Valerio. Ils nous attendent Ć  l’école de Fanovozantsoa. Quelques heures suffisent pour atteindre un haut niveau de prĆ©paration tant en chant qu’en hip-hop, danse latine ou percussions. Le concert du 18 mai dĆ©marre donc sur les chapeaux de roues, entre applaudissements, accolades et selfies. Un moment inoubliable qui reste gravĆ© dans le cœur de chacun Ā».

La tournĆ©e s’est achevĆ©e par la messe de PentecĆ“te Ć  Akamasoa, Ć  la CitĆ© de l’amitiĆ©, un lieu crƩƩ et conƧu il y a 30 ans par le pĆØre Pedro, un missionnaire argentin qui a dĆ©cidĆ© d’aider les pauvres en amĆ©liorant leurs conditions de vie grĆ¢ce Ć  un travail dĆ©cent, Ć  l’éducation et aux services de santĆ©.

Ā« Nous avons cĆ©lĆ©brĆ© ensemble entre la messe Ā« colorĆ©e Ā» du matin dans la grande Ć©glise/ salle de sport et un spectacle joyeux l’aprĆØs-midi dans l’amphithéâtre en plein air Ā», raconte Valerio, Ā« avec des familles, des jeunes, des personnes Ć¢gĆ©es et des enfants, avec un message d’espoir pour construire une nouvelle sociĆ©tĆ© basĆ©e sur l’Amour Ā».

Ā« Merci Madagascar ! Ā», dit encore Valerio au nom du Gen Rosso, Ā« des millions de cœurs battent chaque jour au rythme de la solidaritĆ© entre les hommes, de la rĆ©silience face aux difficultĆ©s, de la simplicitĆ©, de la sĆ©rĆ©nitĆ© d’esprit face Ć  l’adversitĆ©, de la lĆ©gĆØretĆ© de la vie, de l’humilitĆ©, de la joie et de la paix de l’âme. DĆ©sormais, tu Ā« voyages Ā» avec nous comme cadeau Ć  porter au monde Ā» !

Lorenzo Russo

Compagnons de voyage de confiance

Compagnons de voyage de confiance

L’expĆ©rience quotidienne n’est jamais exempte de problĆØmes et de dĆ©fis, qu’ils soient liĆ©s Ć  la santĆ©, Ć  la famille, au travail, aux difficultĆ©s imprĆ©vues, etc. Sans parler de ces immenses souffrances que connaissent tant de nos frĆØres et sœurs aujourd’hui Ć  cause de la guerre, des consĆ©quences du changement climatique, des migrations, de la pauvretĆ© et de la faim, de la violence… Ce sont des situationsqui nous dĆ©passent souvent.

Face Ć  eux, il est normal d’ĆŖtre inquiet et de ressentir le besoin de se sentir en sĆ©curitĆ©. Le problĆØme n’est pas toujours rĆ©solu, mais la proximitĆ© de vrais amis nous console et nous donne de la force. Les difficultĆ©s vĆ©cues et affrontĆ©es ensemble nous invitent chaque jour Ć  continuer Ć  croire en ces valeurs de fraternitĆ©, de rĆ©ciprocitĆ© et de solidaritĆ© qui rendent l’engagement possible. Dans cette relation fraternelle, nous pouvons ressentir la mĆŖme sĆ©curitĆ© que les enfants qui se confient Ć  des parents qui les aiment, et ainsi vivre l’existence diffĆ©remment, avec plus d’Ć©lan.

Pour Chiara Lubich et pour tant d’autres qui ont suivi et suivent ses intuitions, cette sĆ©curitĆ© vient de la foi dans le fait d’avoir un PĆØre. Chiara disait : “La personne se sait aimĆ©e et croit de tout son ĆŖtre Ć  cet amour. Elle s’y abandonne avec confiance et veut le suivre. Les circonstances de la vie, qu’elles soient tristes ou joyeuses, sont Ć©clairĆ©es par un pourquoi d’amour qui les a toutes voulues ou permises”. Ses paroles peuvent s’appliquer Ć  tous ceux qui ont connu l’amour vĆ©ritable au moins une fois dans leur vie.

La caractĆ©ristique d’un bon compagnon de voyage est d’ĆŖtre au service, dans une dimension personnelle faite de connaissance et de partage profond dans le respect de chacun. Il s’agit de vivre de maniĆØre transparente, cohĆ©rente, sans arriĆØre-pensĆ©e, avec un amour pur et inconditionnel qui apporte la paix, la justice et la fraternitĆ©.

C’est ainsi que peut Ć©merger le nouveau pouvoir dont notre Ć©poque a besoin. Un leadership qui favorise Ć©galement une dynamique communautaire dans la rĆ©ciprocitĆ©, dans laquelle nous nous unissons les uns les autres sans perdre notre identitĆ©. Au contraire, nous le savons, la solitude nous dĆ©soriente et nous fait perdre nos horizons.

Nous ne pourrons nous-mĆŖmes ĆŖtre des “guides” pour ceux qui vivent des moments difficiles que si nous avons nous-mĆŖmes fait l’expĆ©rience de cette confiance dans les autres. Comme le dit le pĆ©dagogue et philosophe brĆ©silien Paulo Freire : “Personne n’Ć©duque personne ; personne ne s’Ć©duque lui-mĆŖme ; les gens s’Ć©duquent les uns les autres par la mĆ©diation du monde”1. En d’autres termes, dans la communautĆ© Ć©ducative, personne n’enseigne rien Ć  personne, mais tout le monde apprend de tout le monde dans un contexte de dialogue et de rĆ©flexion critique sur la rĆ©alitĆ©. ā€

1 Freire, Paulo (2012)”PedagogĆ­a del oprimido” Ed. Siglo XXI

Foto: Ā© LĆ¢m VÅ© en Pixabay


L’IDƉE DU MOIS est actuellement rĆ©alisĆ©e par le “Centre pour le dialogue avec les personnes de croyance non religieuse” du Mouvement des Focolari. Il s’agit d’une initiative nĆ©e en 2014 en Uruguay pour partager avec des amis non croyants les valeurs de la Parole de Vie, c’est-Ć -dire la phrase de l’Ɖcriture que les membres du Mouvement s’engagent Ć  mettre en œuvre dans la vie quotidienne. Actuellement L’IDƉE DU MOIS est traduite en 12 langues et distribuĆ©e dans plus de 25 pays, avec des adaptations du texte pour s’adapter aux diffĆ©rentes sensibilitĆ©s culturelles.

Ā« Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien Ā». (Ps 23 (22)[22],1).

Ā« Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien Ā». (Ps 23 (22)[22],1).

Le psaume 23 est l’un des psaumes les plus connus et les plus aimĆ©s. Il s’agit d’un chant de confiance et, en mĆŖme temps, d’une joyeuse profession de foi. Celui qui prie le fait en tant que membre du peuple d’IsraĆ«l, auquel le Seigneur a promis, par l’intermĆ©diaire des prophĆØtes, d’ĆŖtre son berger. L’auteur proclame son bonheur personnel de se savoir protĆ©gĆ© dans le Temple [1], lieu d’asile et de grĆ¢ce, mais il veut aussi, par son expĆ©rience, encourager les autres Ć  avoir confiance en la prĆ©sence du Seigneur.

Ā« Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien Ā».

L’image du berger et du troupeau est trĆØs chĆØre Ć  toute la littĆ©rature biblique. Pour bien la comprendre, il faut s’imaginer dans les dĆ©serts arides et rocailleux du Moyen-Orient. Le berger conduit son troupeau avec douceur, car sans lui, les brebis pourraient s’Ć©garer et mourir. Les brebis doivent apprendre Ć  se fier Ć  lui, Ć  Ć©couter sa voix. Il est avant tout leur compagnon de tous les instants.

Ā« Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien Ā».

Ce psaume nous invite Ć  renforcer notre relation intime avec Dieu en faisant l’expĆ©rience de son amour. Certains se demanderont peut-ĆŖtre pourquoi l’auteur va jusqu’Ć  dire que “rien ne manque” ? Notre expĆ©rience quotidienne n’est jamais exempte de problĆØmes et de dĆ©fis, santĆ©, famille, travail, etc., sans oublier les immenses souffrances que vivent aujourd’hui tant de nos frĆØres et sœurs Ć  cause de la guerre, des consĆ©quences du changement climatique, des migrations, Ć  cause de la violence, etc.

Ā« Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien Ā».

La clĆ© se trouve peut-ĆŖtre dans le verset où nous lisons “car tu es avec moi” (Ps 23, 4). Il s’agit de la certitude de l’amour d’un Dieu qui nous accompagne toujours et nous fait vivre l’existence d’une maniĆØre diffĆ©rente. Chiara Lubich Ć©crivait : Ā« C’est une chose de savoir que nous pouvons avoir recours Ć  un Être qui existe, qui a pitiĆ© de nous, qui a payĆ© pour nos pĆ©chĆ©s, et c’en est une autre de vivre et de se sentir au centre des prĆ©dilections de Dieu, avec pour consĆ©quence le bannissement de toute peur qui nous retient, de toute solitude, de tout sentiment d’ĆŖtre orphelin, de toute incertitude. (…) La personne se sait aimĆ©e et croit en cet amour de tout son ĆŖtre. Elle s’y abandonne avec confiance et veut le suivre. Les circonstances de la vie, qu’elles soient tristes ou joyeuses, sont alors Ć©clairĆ©es par la pensĆ©e d’un amour qui les a toutes voulues ou permises Ā». [2].

Ā« Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien Ā».

Mais celui qui a rĆ©alisĆ© cette belle prophĆ©tie, c’est JĆ©sus qui, dans l’Ɖvangile de Jean, n’hĆ©site pas Ć  s’appeler le “bon berger”. La relation avec ce berger est caractĆ©risĆ©e par une relation personnelle et intime : “Je suis le bon berger, je connais mes brebis et mes brebis me connaissent” (Jean 10,14-15). Il les conduit vers les pĆ¢turages de sa Parole qui est vie, en particulier la Parole qui contient le message contenu dans le “Commandement nouveau”, qui, s’il est vĆ©cu, rend “visible” la prĆ©sence du RessuscitĆ© dans la communautĆ© rassemblĆ©e en son nom, dans son amour [3].

Augusto Parody Reyes et l’équipe de la Parole de Vie


Photo: Ā© Sergio Cerrato – Italia en Pixabay

[1]Cf. Ps 23,6.
[2] C. Lubich, L’essenziale di oggi, ScrSp/2, CittĆ  Nuova, Roma 19972, p. 148.
[3] Cf. Mateo, 18, 20.

TƩlƩcharger la Parole de Vie pour les enfants

L’IDƉE DU MOIS est actuellement rĆ©alisĆ©e par le ā€œCentre pour le dialogue avec les personnes de croyance non religieuseā€ du Mouvement des Focolari. Il s’agit d’une initiative nĆ©e en 2014 en Uruguay pour partager avec des amis non croyants les valeurs de la Parole di vie, c’est-Ć -dire la phrase de l’Ɖcriture que les membres du Mouvement s’engagent Ć  mettre en œuvre dans la vie quotidienne. Actuellement L’IDƉE DU MOIS est traduite en 12 langues et distribuĆ©e dans plus de 25 pays, avec des adaptations du texte pour s’adapter aux diffĆ©rentes sensibilitĆ©s culturelles.

Ɖvangile vĆ©cu : un pas pour aller plus loin

Ɖvangile vĆ©cu : un pas pour aller plus loin

HarcĆØlement
ƀ l’Ć©cole, pendant la pause, je me lavais les mains dans les toilettes lorsque cinq ou six filles et deux garƧons m’ont attaquĆ©, me tirant les cheveux, me donnant des coups de poing et des coups de pied. Ils ont mĆŖme cassĆ© mes lunettes. J’ai fui rapidement lorsque le concierge est arrivĆ© Ć  cause de mes cris. Pourquoi ? Je pensais avoir de bonnes relations avec tout le monde. Une enquĆŖte a Ć©tĆ© menĆ©e par la suite et on a dĆ©couvert que, ce jour-lĆ , le “jeu” du groupe consistait Ć  attaquer la premiĆØre fille blonde qu’ils rencontraient. Et je suis blonde. J’ai Ć©tĆ© traumatisĆ©e pendant des jours et je n’ai mĆŖme pas pensĆ© Ć  retourner Ć  l’Ć©cole. Un jour, dans le mouvement catholique auquel j’appartiens, ils nous ont racontĆ© comment ils avaient vĆ©cu l’invitation de JĆ©sus Ć  pardonner soixante-dix fois sept fois. Pour la premiĆØre fois, j’ai rĆ©alisĆ© Ć  quel point il Ć©tait difficile de pardonner. J’ai rĆ©flĆ©chi et repensĆ© pendant des jours. Puis j’ai compris que la force de pardonner est un don du Seigneur ressuscitĆ©. Je ne pouvais pas le faire moi-mĆŖme. Et quand je suis retournĆ©e Ć  l’Ć©cole, libre et sereine, j’ai senti que j’avais fait un pas important dans ma vie de foi.
(M. H. – Hongrie)

La « boîte du quartier »
J’ai Ć©tĆ© frappĆ©e par cette dĆ©finition entendue lors d’une de nos rĆ©unions communautaires : Ā« Une ville, c’est une personne en relation avec une autre… Ā» Ā« Cela s’applique donc aussi Ć  un quartier Ā», ai-je conclu en pensant Ć  l’endroit où j’habite. Depuis, chaque nouvelle journĆ©e me semble plus intĆ©ressante si je la vis comme une occasion d’Ć©tablir des relations authentiques avec des voisins, des connaissances, etc. Ainsi, nous entrons dans les histoires les plus diverses, nous partageons les joies et les peines, nous dĆ©couvrons des maniĆØres toujours nouvelles de rĆ©pondre Ć  certaines exigences. C’est le cas de la Ā« boĆ®te du quartier Ā», nĆ©e de l’idĆ©e de mettre en commun un peu d’argent pour certains besoins que nous connaissions : nous la mettons dans le garage que l’un d’entre nous a mis Ć  disposition ; la porte n’est pas fermĆ©e Ć  clĆ©, donc tout le monde peut y accĆ©der quand il en a besoin. Il y a deux phrases sur la boĆ®te : Ā« Donnez et il vous sera donnĆ© Ā» et Ā« Ceux qui aiment donnent avec joie Ā». L’argent rĆ©coltĆ© a dĆ©jĆ  Ć©tĆ© utilisĆ© pour acheter des chaussures, des vĆŖtements, une caution pour une rĆ©cupĆ©ration, des prĆŖts sans intĆ©rĆŖt et des prĆŖts sans retour.
(A. – Italie)

Par Maria Grazia Berretta

(extrait de Il Vangelo del Giorno, CittƠ Nuova, annƩe X- n.1 mai-juin 2024)

Foto: Ā© Pixabay

Juniors pour l’unitĆ© : 40 ans sur le chemin de la fraternitĆ©

Juniors pour l’unitĆ© : 40 ans sur le chemin de la fraternitĆ©

Ā«Nous avions Ć©tĆ© heureuses parce que nous avions enfin compris, et Chiara Lubich nous l’avait confirmĆ©, que les juniors n’étaient pas faits pour rester entre eux, mais que nous Ć©tions appelĆ©s Ć  sortir dans le monde et Ć  aller Ć  la rencontre de tous les adolescents de la terreĀ».

Un vrai mandat, celui dont parle Maria Chiara Biagioni, aujourd’hui journaliste, reƧu directement de la fondatrice des Focolari il y a 40 ans ; la naissance d’une rĆ©alitĆ©, celle des Juniors pour l’UnitĆ©, qui a changĆ© sa vie et celle de tant d’adolescents.

C’était en 1984 et, Ć  l’approche de PĆ¢ques, prĆØs de Rome, dans les Castelli Romani, se tenaient pour la premiĆØre fois les Ć©coles de formation pour les adolescents du Mouvement, les Gen 3. Ils Ć©taient environ quatre-vingts, venus de diverses rĆ©gions d’Italie, avec quelques reprĆ©sentants d’autres pays (Allemagne, Espagne, Portugal, Hollande, Belgique et Philippines). Aucun d’entre eux n’avait imaginĆ© qu’il assisterait au dĆ©but d’une Ā«nouvelle ĆØreĀ».

Chiara Lubich les avait invitĆ©s Ć  se rendre au centre des Focolari de Rocca di Papa (Rome) Ć  17 heures, juste le jour de PĆ¢ques. Mais qu’est-ce qui les attendait lĆ ?

Pour les accueillir, Chiara leur avait offert un gigantesque œuf de PĆ¢ques contenant, comme une poupĆ©e matriochka, plusieurs enveloppes et, Ć  la fin, la surprise des surprises : un message de sa part annonƧant la fondation du Mouvement des Juniors pour un Monde Uni.

Ā«En 1984, cela avait Ć©tĆ© trĆØs important pour moi de vivre ce moment (…) – raconte Federica Vivian – Chiara Lubich nous avait envoyĆ© ce cadeau, une longue lettre, et j’avais senti qu’elle correspondait parfaitement Ć  ce que nous Ć©tions en train de vivre avec nos amis et avec tant d’autres. Nous faisions tant de choses pour dire Ć  tous que nous croyions en la fraternitĆ© (…) et cette graine a portĆ© ses fruits en moi dans le dĆ©sir de ne jamais mettre de limites, de construire des ponts avec tout le mondeĀ».

Dans son message, Chiara Lubich avait encouragĆ© les juniors Ć  vivre concrĆØtement l’Évangile et Ć  porter Ć  beaucoup d’autres, l’idĆ©al qu’ils avaient dans le cœur, avec un grand objectif : vivre pour un monde uni. Les rĆ©ponses ne s’étaient pas fait attendre. Les ā€˜Oui’ Ć  cette mission avaient rĆ©sonnĆ© dans la salle et, peu aprĆØs, de nombreuses autres rĆ©ponses positives Ć©taient arrivĆ©es de diffĆ©rentes villes du monde.

Ā«J’avais 12 ans, raconte Fiammetta Megli, enseignante, et lorsque ce gros œuf de PĆ¢ques avait Ć©tĆ© ouvert, j’avais ressenti une joie immense, mais je n’ai mĆŖme pas rĆ©alisĆ© ce qui se passait rĆ©ellement. J’ai senti que j’appartenais Ć  une grande famille, une famille plus grande que la mienne. Tout ce que j’ai vĆ©cu au cours de ces annĆ©es-lĆ , en tant que junior, est non seulement restĆ©, mais est Ć  la base de tout ce que je fais aujourd’hui, Ć©galement pour le travail que j’exerce avec les enfants Ć  l’écoleĀ».

Aujourd’hui, 40 ans plus tard, les Juniors pour un Monde Uni, les adolescents du mouvement des Focolari, sont prĆ©sents dans 182 pays du monde, ils parlent diffĆ©rentes langues, appartiennent Ć  diffĆ©rentes religions et certains ne se reconnaissent pas dans un credo religieux, mais ce qui les unit, c’est toujours cet objectif commun : travailler Ć  la rĆ©alisation de la fraternitĆ© universelle. Sous toutes les latitudes, ils mĆØnent les actions les plus diverses pour faire tomber les barriĆØres et les divisions, afin qu’un monde uni et pacifique devienne bientĆ“t une rĆ©alitĆ© pour tous les peuples de la terre.

Depuis ce jour-lĆ , poursuit Maria Chiara Biagioni, Ā«il n’y a plus eu de place dans mon cœur pour l’indiffĆ©rence. Tout ce que je voyais autour de moi, tout ce qui se passait dans le monde, m’appartenait, me concernait en quelque sorte, et je m’engageais Ć  rĆ©pondre aux besoins, aux problĆØmes, aux dĆ©fis qui apparaissaient peu Ć  peu dans ma vie. La deuxiĆØme chose Ć©tait de croire (…) que le bien est plus fort que le mal. Croire malgrĆ© tout, malgrĆ© les larmes des gens, malgrĆ© les bombes qui continuent Ć  tomber dans tant de pays du monde, malgrĆ© les nombreux maux qui nous entourent (…) que la lumiĆØre est plus forte que les tĆ©nĆØbres, toujoursĀ».

Maria Grazia Berretta

Ɖvangile vĆ©cu : une semence germe et grandit

Ɖvangile vĆ©cu : une semence germe et grandit

Au feu rouge
Une fois par semaine, je vais dans une plus grande ville rencontrer des amis avec lesquels je partage les mĆŖmes idĆ©aux. J’essaie d’emporter un peu plus d’argent pour aider les personnes qui mendient aux feux rouges. La semaine derniĆØre, en rentrant chez moi, j’étais Ć  l’arrĆŖt au feu rouge et j’ai Ć©tĆ© abordĆ© par un jeune homme prĆŖt Ć  nettoyer mon pare-brise. J’ai baissĆ© la vitre et, tout en cherchant l’argent Ć  lui donner, je lui ai dit de ne pas le nettoyer parce qu’il n’y arriverait pas avant que le feu ne passe au vert.

Il m’a regardĆ© et m’a dit : Ā« Pouvez-vous m’en donner plus ? Je dois acheter du poulet pour mes enfants Ā». J’ai rĆ©pondu par l’affirmative. En fait, ce que je lui donnais n’Ć©tait pas suffisant. Il a pris l’argent et m’a dit : Ā« Laissez-moi le nettoyer ? Je vous promets de le faire vite Ā».

Presque sans attendre ma rĆ©ponse, il a commencĆ© Ć  nettoyer le pare-brise et a terminĆ© juste avant que le feu ne passe au vert. En rentrant chez moi, j’ai rĆ©flĆ©chi Ć  ce qui s’Ć©tait passĆ© et j’ai rĆ©alisĆ© que les petits gestes nous Ć©difient parfois et nous en apprennent plus sur nous-mĆŖmes que sur les personnes pour lesquelles nous les faisons. Je sais que Dieu est partout, mais il ne m’est jamais venu Ć  l’esprit qu’il m’attendait au feu rouge.
(S. Z. – Argentine)

En prison
J’avais fini en dĆ©tention pour mineurs pour trafic de drogue ; je continuais Ć  recevoir la visite de Valerio, mon professeur Ć  l’Ć©poque où j’allais Ć  l’Ć©cole. Cela ne me laissait pas indiffĆ©rent. Si, dans la vie, j’ai eu affaire Ć  des personnes mal intentionnĆ©es que je croyais ĆŖtre des amis, ce n’Ć©tait pas le cas de Valerio : il m’aimait sans aucun intĆ©rĆŖt. De plus, il me racontait des histoires d’autres garƧons qui avaient fait un choix diffĆ©rent du mien, des rĆ©cits Ć©vangĆ©liques. Un jour, un nouvel “invitĆ©” est arrivĆ© dans ma cellule : un garƧon si sale qu’il sentait mauvais. Ses camarades ont commencĆ© Ć  l’insulter, Ć  lui cracher dessus et Ć  lui ordonner d’aller se laver. Comme il n’avait ni savon, ni serviette, ni vĆŖtements de rechange, je suis intervenu pour le dĆ©fendre et je lui ai donnĆ© mes vĆŖtements, mon savon et ma serviette. Il est allĆ© prendre une douche et le calme est revenu. Cette expĆ©rience a marquĆ© le dĆ©but d’un changement. Je pensais que pour tout ce que j’avais fait, l’amour avait disparu en moi. Au contraire, il Ć©tait comme une graine qui, plus vivante que jamais, commenƧait Ć  fleurir.
(T. – Italie)

Aux soins de Maria Grazia Berretta

(extrait de Il Vangelo del Giorno, CittƠ Nuova, annƩe X- no.1 mai-juin 2024)

Forum chrĆ©tien mondial : un dialogue du cœur

Forum chrĆ©tien mondial : un dialogue du cœur

La quatriĆØme rĆ©union internationale du Forum chrĆ©tien mondial s’est tenue en avril Ć  Accra, la capitale du Ghana. Le forum a rassemblĆ© environ 250 personnes de plus de 50 pays, reprĆ©sentant diverses Ɖglises et organisations et rĆ©seaux ecclĆ©siaux mondiaux.

L’Ć©vĆ©nement se dĆ©roule chaque fois dans une ville et sur un continent diffĆ©rent. Quatre membres du mouvement des Focolari Ć©taient Ć©galement prĆ©sents au Ghana.

Avec le Conseil ŒcumĆ©nique des Ɖglises (COE), le Forum chrĆ©tien mondial est peut-ĆŖtre la seule autre plateforme permettant de promouvoir l’unitĆ© entre les Ɖglises Ć  l’Ć©chelle mondiale. FondĆ© en 1998, il a pour objectif de promouvoir le dialogue avec le vaste monde des Ɖglises PentecĆ“tistes et des “Ɖglises libres”, dont la plupart ne sont pas affiliĆ©es au COE. La seule voie possible Ć©tait et est de viser un dialogue non thĆ©ologique, mais un dialogue “du cœur”. Comme l’a expliquĆ© au Ghana l’actuel SecrĆ©taire GĆ©nĆ©ral, Casely Essamuah, qui est d’origine ghanĆ©enne : Ā« C’est un espace pour une rencontre profonde de la foi. C’est ainsi que nous apprenons Ć  dĆ©couvrir la richesse du Christ Ā», a-t-il dĆ©clarĆ©.

L’Ć©change de “rĆ©cits de foi” personnels en petits groupes est au cœur de ces rĆ©unions, et celle qui a eu lieu Ć  Accra s’est dĆ©roulĆ©e exactement sous cette forme. L’ƉvĆŖque Rosemarie Wenner, reprĆ©sentante de l’Ɖglise mĆ©thodiste au COE, a expliquĆ© : Ā« Voir le Christ dans les autres est le but de cet exercice. Laisser l’Esprit Saint guider nos paroles et Ć©couter attentivement les histoires des autres. Cela donne vraiment naissance Ć  une amitiĆ© spirituelle et Ć  une unitĆ© fraternelle qui gĆ©nĆØre une grande joie entre tous Ā».

Le thĆØme choisi pour la rencontre Ć©tait Ā« Que tous soient un, afin que le monde croie Ā» (Jn 17, 20). Billy Wilson, prĆ©sident de la Pentecostal World Fellowship, a soulignĆ© trois aspects de cette unitĆ©, qui est avant tout relationnelle. Elle se rĆ©alise ensuite dans la mission : Ā« afin que le monde connaisse et croie Ā». Enfin, elle est spirituelle, Ć  l’image des relations entre les personnes de la TrinitĆ©.

C’est une expĆ©rience d’une grande richesse, une image de l’Ɖglise de demain qui se rĆ©alise dĆ©jĆ  Ć  travers ces expĆ©riences.

Enno Dijkema

CrƩer une mentalitƩ de paix

CrƩer une mentalitƩ de paix

Violence, haine, attitudes conflictuelles sont souvent prĆ©sentes aussi dans les pays qui vivent Ā« en paix Ā». Et cependant, les peuples aussi bien que les individus ont profondĆ©ment soif de paix, de concorde et d’unitĆ©. Mais malgrĆ© nos efforts et notre bonne volontĆ©, aprĆØs des millĆ©naires d’histoire, nous sommes toujours incapables d’établir une paix solide et durable. JĆ©sus est venu nous apporter la paix, une paix – dit-il – qui n’est pas comme celle que Ā« donne le monde Ā» ; car elle ne se rĆ©duit pas seulement Ć  l’absence de guerres, de litiges, de divisions, de traumatismes. Bien sĆ»r, “sa” paix signifie aussi cela, mais encore bien davantage. Elle est plĆ©nitude de vie et de joie, elle apporte le Salut intĆ©gral de la personne, elle est libertĆ©, elle est fraternitĆ© dans l’amour entre tous les peuples. […] Et qu’a donc fait JĆ©sus pour nous donner “sa” paix ? Il a payĆ© de sa personne. Au moment où il nous promettait la paix, il Ć©tait trahi par un de ses amis, livrĆ© Ć  ses ennemis, condamnĆ© Ć  une mort atroce et ignominieuse. Il s’est placĆ© au milieu de ses adversaires, il s’est chargĆ© des haines et des divisions, il a abattu les murs qui sĆ©paraient les peuples. En mourant sur la croix, aprĆØs avoir expĆ©rimentĆ© par amour pour nous l’abandon du PĆØre, il a rĆ©uni les hommes Ć  Dieu et entre eux, en apportant sur la terre la fraternitĆ© universelle. […] La construction de la paix exige Ć©galement de nous un amour fort, capable d’aimer mĆŖme ceux qui ne nous rendent pas la pareille, capable de pardonner, de dĆ©passer la notion d’ennemi, d’aimer le pays de l’autre comme le sien. […]

La paix commence dans le rapport que je sais instaurer avec ceux qui me sont proches. Ā« Le mal naĆ®t du cœur de l’homme – Ć©crivait Igino Giordani –, et pour Ć©carter le pĆ©ril de la guerre il faut Ć©vacuer l’esprit d’agression, d’exploitation et d’égoĆÆsme qui engendre la guerre : il faut se reconstruire une conscience. Ā» Le monde change si nous nous changeons nous-mĆŖmes. Bien sĆ»r, nous devons travailler, selon nos possibilitĆ©s, Ć  la solution des conflits, Ć  l’élaboration de lois qui favorisent les relations entre personnes et entre peuples. Mais surtout, si nous mettons en relief ce qui nous unit, nous pourrons contribuer Ć  la crĆ©ation d’une mentalitĆ© de paix et travailler ensemble pour le bien de l’humanitĆ©. Si notre vie tĆ©moigne et rĆ©pand des valeurs authentiques comme la tolĆ©rance, le respect, la patience, le pardon, la comprĆ©hension, les autres attitudes qui font obstacle Ć  la paix s’éloigneront d’elles-mĆŖmes. Telle a Ć©tĆ© notre expĆ©rience durant la seconde guerre mondiale. Nous n’étions que quelques jeunes filles ayant dĆ©cidĆ© de vivre uniquement pour aimer. Nous Ć©tions jeunes et peu sĆ»res de nous, mais dĆØs que nous avons essayĆ© de vivre l’une pour l’autre, d’aider les autres en commenƧant par ceux qui en avaient le plus besoin, de les servir mĆŖme au prix de notre vie, tout a changĆ©. Une force nouvelle est nĆ©e en nos cœurs et nous avons vu la sociĆ©tĆ© se mettre Ć  changer de visage : une petite communautĆ© chrĆ©tienne a commencĆ© Ć  se renouveler, semence d’une Ā« civilisation de l’amour Ā».

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, Parole di Vita, CittĆ  Nuova, 2017, p. 709/12)