Mouvement des Focolari
Chiara Lubich: pƩdagogie de la fraternitƩ

Chiara Lubich: pƩdagogie de la fraternitƩ

Ā C’est en recourant Ć  la mĆ©taphore du pĆ©lican que Ezio AcetiĀ  (psychologue des Ć¢ges de la vie) Ā a dĆ©butĆ© son exposĆ© Ā sur « Chiara Lubich Ć©ducatriceĀ Ā»,Ā dont le nom est dĆ©sormais associĆ© Ć  l’école maternelleĀ  Spine Rossine de Putignano (province de Bari- Italie), inaugurĆ©e Ā le 29 janvier dernier.

Cet Ć©tablissement a choisi le nom de Chiara Lubich parce qu’il souhaite que sa pĆ©dagogie soit inspirĆ©e par la fraternité : au niveau didactique, cela se traduit par la capacitĆ© de transmettre aux plus petits les connaissances propres Ć  chaque discipline. C’est en cela que Chiara Lubich est un grand exempleĀ : elle a su distiller et rendre accessibles Ć  tous, et surtout aux plus « petitsĀ Ā», les valeurs de l’Evangile.

ā€œLes tĆ©moins – affirme Aceti – sont de grands maĆ®tres parce que leur cohĆ©rence a attirĆ© et inspirĆ© de nombreux jeunes et adultes qui les ont suivis. Chiara Lubich et MĆØre TĆ©rĆ©sa de Calcutta en sont des exemples lumineuxĀ ; elles attiraient en raison du charisme qui Ć©manait de leur personneĀ : par delĆ  Ā leurs discours ou Ā leurs paroles, leur seule prĆ©sence suscitait chez beaucoup une profonde Ć©motion. Il est important de savoir que les charismes nous sont donnĆ©s pour le temps prĆ©sent et qu’ils demeurent mĆŖme lorsque les fondateurs des Mouvements ne sont plus lĆ . Chiara – poursuit Aceti –Ā  a recentrĆ© l’expĆ©rience de Dieu etĀ  l’a apprĆ©hendĆ© de faƧon nouvelle en vivant l’unitĆ©. Pour comprendre les fondements de l’éducation – selon le psychologue – nous devons faire taire quelques prĆ©jugĆ©sĀ Ā»

Aceti a fait rĆ©fĆ©rence aux grandes figures qui, comme Chiara Lubich, ont contribuĆ©, par leur vie, Ć  une nouvelle faƧon d’éduquer. Par exemple Simone Weil, philosophe franƧaise, propose l’attention comme une forme d’amour envers la personne qui s’exprime. Martin Buber, philosophe juif, encourageait Ć  se mettre dans la peau de l’autre, Ć  Ć©couter ensuite les inspirations qu’il suscite, pour enfin les lui communiquer. Maria Montessori, italienne experte en pĆ©dagogie, a Ć©laborĆ© un systĆØme didactique où elle dĆ©montre que s’il est possible d’enseigner quelque chose Ć  un enfant handicapĆ©, il est possible de l’enseigner Ć  tous les enfants. Le pĆ©dagogue polonais Janusz Korczak a accompagnĆ© les enfants de son orphelinat jusqu’au moment de leur mort dans le camp d’extermination de Trzeblinka. Le dernier Ć©lĆ©ment pĆ©dagogique indiquĆ© par Aceti a Ć©tĆ© le testament de Chiara LubichĀ : « Soyez une famille… aimez-vous rĆ©ciproquement afin que tous soient unĀ Ā»

Au cours de l’inauguration est arrivĆ© un message de Maria Voce, prĆ©sidente du mouvement des Focolari, dans lequel elle souhaite que le nom de Chiara, donnĆ© Ć  cette Ć©cole, puisse inciter tous ceux qui la frĆ©quenteront Ć  suivre son exemple.

Source: CittĆ  Nuova online.

Chiara Lubich: pƩdagogie de la fraternitƩ

Prix “Chiara Lubich pour la FraternitĆ©”

Lampedusa, symbole de l’immigration: de douleur et d’accueil. Les nouvelles d’arrivĆ©es de migrants ne cessent pas, tout comme l’engagement de la Commune et de ses habitants. De lĆ  “L’Acte de Lampedusa“, signĆ© sur l’Ile par des centaines d’associations internationales et par des milliers de citoyens. Un vĆ©ritable vade-mecum pour un accueil respectueux des droits humains de tous les habitants du globe, “dans toutes les Lampedusa du monde”, comme le maire, Giusi Nicolini, l’a affirmĆ©.

Pour cette raison, l’Association Villes pour la FraternitĆ© a choisi d’attribuer le Prix “Chiara Lubich pour la fraternitĆ©” Ć  la Commune de

Lampedusa pour sa 5e Ć©dition. InspirĆ©e par la pensĆ©e de Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, l’Association est nĆ©e en 2008 sur proposition du maire de Rocca di Papa, Pasquale Boccia, Ć  l’occasion du 65e anniversaire de la fondation du Mouvement des Focolari. ComposĆ©e aujourd’hui de 133 communes italiennes qui ont adhĆ©rĆ© Ć  l’initiative, elle exprime l’intention de crĆ©er un rĆ©seau de dialogue et d’échange entre communes et d’autres collectivitĆ©s locales avec l’objectif fondamental de promouvoir la paix, les droits humains, la justice sociale et surtout la fraternitĆ©, Ć  travers des comportements et actes administratifs.

La PremiĆØre Citoyenne de l’Ile a encouragĆ© les promoteurs Ć  poursuivre avec des actions qui renforcent la fraternitĆ©, parce qu’il faut “crĆ©er et cultiver la sensibilitĆ© envers des thĆØmes aussi importants”. Le but du Prix, en effet, est de mettre en Ć©vidence, chaque annĆ©e, une Commune qui s’est particuliĆØrement distinguĆ©e pour des actes et des comportements de fraternitĆ©. La remise du prix s’est passĆ©e Ć  Ariccia (Rome), au Palazzo Chigi, samedi 8 fĆ©vrier 2014. Pour dĆ©cerner les honneurs, Emilio Cianfanelli, maire d’Ariccia, et Pasquale Boccia, maire de Rocca di Papa et prĆ©sident de l’Association Villes pour la FraternitĆ©. Autre promoteur de l’évĆ©nement, le Mouvement politique pour l’unitĆ©, reprĆ©sentĆ© par le prĆ©sident de la section italienne, Silvio Minnetti.

Comme pour les autres Ć©ditions, un congrĆØs de rĆ©flexion et formation a prĆ©cĆ©dĆ© la remise du prix. La thĆ©matique abordĆ©e cette annĆ©e Ć©tait: “Ɖconomie et CommunautĆ© riment-elles avec FraternitĆ©? La pensĆ©e d’Adriano Olivetti comparĆ©e Ć  celle de Chiara Lubich.” Une excellente occasion pour remarquer l’actualitĆ© brĆ»lante de quelques principes communs entre le mouvement CommunautĆ© d’Olivetti et l’Économie de Communion.

D’un grand intĆ©rĆŖt ont Ć©tĆ© les interventions de Melina Decaro, du Centre d’Études “Fondation Adriano Olivetti” et professeur Ć  l’universitĆ© LUISS de Rome; de Luigino Bruni, professeur ordinaire d’Économie Ć  l’universitĆ© LUMSA de Rome et coordinateur de la Commission internationale Ɖconomie de Communion; et de l’entrepreneur Giovanni Arletti, vice-prĆ©sident de l’Association d’Entrepreneurs pour l’Économie de Communion.

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Chiara Lubich et les religions: Islam

 Les contacts des Focolari avec des fidèles musulmans ont commencé déjà au cours des années 60.

En AlgĆ©rie, dans les annĆ©es 70, a fleuri une profonde amitiĆ© entre chrĆ©tiens et musulmans, qui s’est progressivement rĆ©pandue dans la ville de Tlemcen, donnant vie Ć  une communautĆ© du mouvement des Focolari presqu’entiĆØrement musulmane qui est passĆ©e au travers des barriĆØres Ć©levĆ©es entre Islam et Christianisme, mais aussi des annĆ©es difficiles de la guerre civile.

Cette expérience a mis les bases des 8 rencontres internationales des « musulmans amis des Focolari » entre 1992 et 2008.

Aux Etats Unis, Ć  la fin des annĆ©es 90, s’est ouverte une nouvelle page de relations entre chrĆ©tiens et musulmans. Chiara Lubich, femme chrĆ©tienne, fut invitĆ©e par l’Imam W. Q. Mohammed, leader charismatique des musulmans afro-amĆ©ricains, Ć  adresser son message aux fidĆØles rĆ©unis dans la mosquĆ©e Malcom X Ć  Harlem. En conclusion de cette journĆ©e, en mai 1997, l’Imam affirmaĀ : « Aujourd’hui ici Ć  Harlem, New York, une page d’histoire a Ć©tĆ© Ć©criteĀ Ā». Les deux leaders ont Ć©tabli un pacte de fraternitĆ© qui s’est ensuite Ć©tendu Ć  tout le mouvement. Depuis lors, aux USA, se dĆ©roulent des rencontres rĆ©guliĆØres de communautĆ©s chrĆ©tiennes et musulmanes, blancs et noirs, qui visent Ć  construire la fraternitĆ© universelle avec retombĆ©e sur la ville et sur le quartier. Plus de 40 mosquĆ©es et communautĆ©s des Focolari y sont engagĆ©es dans diffĆ©rentes villes.

Le chemin dans l’approfondissement entre la spiritualitĆ© de l’unitĆ© des Focolari et l’Islam suit quelques Ć©tapes importantesĀ : la rencontre pour les amis musulmans qui s’est dĆ©roulĆ© en 2008 Ć  Rome, a pris comme thĆØme d’approfondissement « Amour et MisĆ©ricorde dans la Bible et dans le CoranĀ Ā». L’intervention d’Adnane Mokrani, professeur musulman, sur « lire le Coran avec l’œil de la MisĆ©ricordeĀ Ā», fut trĆØs apprĆ©ciĆ© par les participants.

En 2010Ā  une rencontre s’est tenue Ć  Loppiano avec la participation d’environ 600 musulmans et chrĆ©tiens. Nombreux ont Ć©tĆ© les PrĆ©sidents et Imams des communautĆ©s islamiques d’Italie. La rencontre fut, comme l’a affirmĆ© l’Imam Layachi, un point d’arrivĆ©e et de dĆ©part de beaucoup d’expĆ©riences vĆ©cues en divers endroits d’Italie.

A Tlemcen (AlgĆ©rie) – une des capitales de la culture islamique pour l’annĆ©e 2011 – en juin 2011 s’est dĆ©roulĆ© le congrĆØs des musulmans du mouvement, dont le titre « Vivre l’Unité ». Les participants, environ quatre-vingts, venaient d’une dizaine de pays. La prĆ©sence de professeurs musulmans a Ć©tĆ© trĆØs importante parce que, prenant comme base la vie vĆ©cue, ils ont commencĆ© Ć  dĆ©velopper des thĆØmes sur la spiritualitĆ© de l’unitĆ© Ć  partir de leur point de vue.

Ces derniĆØres dĆ©cennies, la prĆ©sence musulmane a augmentĆ© en Italie suite Ć  l’immigration.

DansĀ  de nombreuses villes italiennes, du nord au sud de la PĆ©ninsule, s’est dĆ©veloppĆ©e une vĆ©ritable amitiĆ© avec beaucoup de fidĆØles et communautĆ©s musulmanes. Comme Ć  Brescia, où le 25 novembre 2012 environ 1300 chrĆ©tiens et musulmans se sont donnĆ© rendez-vous pour une journĆ©e au titre de « Parcours communs pour la familleĀ Ā»,organisĆ©e ensemble par le mouvement des Focolari et diverses associations et communautĆ©s islamiques. Ou bien Ć  Catane, où le 23 avril 2013, un congrĆØs avait pour titre  « La famille musulmane, la famille chrĆ©tienneĀ ; dĆ©fis et espoirsĀ Ā»,Ā  rĆ©unissant sur les 500 personnes sous le drapeau du dialogue.

Le 20 mars 2014, auprĆØs de l’UniversitĆ© Urbaine de Rome, se dĆ©roulera un Ć©vĆ©nement dĆ©diĆ© Ć  « Chiara et les religionsĀ : ensemble vers l’unitĆ© de la famille humaineĀ Ā». Il voudrait mettre en Ć©vidence, aprĆØs six ans de sa disparition, son engagement pour le dialogue interreligieux. La manifestation coĆÆncide avec le 50° anniversaire de la dĆ©claration conciliaire « Nostra AetateĀ Ā» sur l’Eglise et les religions non chrĆ©tiennes. On prĆ©voit la participation de personnalitĆ©s religieuses du monde musulman.

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Lituanie: la confiance fait ressortir le positif

Durant l’une de nos longues soirĆ©es d’hiver, aprĆØs d’abondantes chutes de neige, la cour de l’école est complĆØtement couverte de neige. Je me rends compte que, le jour suivant, les enseignants ne pourront pas entrer avec leur voiture, ni les fonctionnaires qui ravitaillent la cantine. Je tĆ©lĆ©phone Ć  diffĆ©rentes entreprises et Ć  des privĆ©s, mais tous me rĆ©pondent qu’ils viendront dĆ©blayer la neige seulement aprĆØs quelques jours et pour une somme considĆ©rable. AprĆØs une derniĆØre tentative, j’accepte l’offre d’un voisin qui met Ć  disposition son camion avec une remorque.

Cependant, en commenƧant le travail, nous nous rendons compte que, sur le bord de la remorque, tant de neige s’accumule qu’il faut dĆ©blayer Ć  la main.

ƀ cette heure tardive, il n’y a plus personne dans l’école pour nous aider, Ć  part une vieille gardienne, qui m’annonce que, derriĆØre le bĆ¢timent scolaire, un groupe de jeunes s’est rassemblĆ© pour fumer. Mais ils sont considĆ©rĆ©s comme les casse-cou de l’école, plusieurs fois distinguĆ©s Ć  cause du nombre d’absences, de vols et bagarres, et qui risquent l’expulsion.

Lorsque je lui demande d’aller les inviter Ć  nous aider, elle refuse, effrayĆ©e: elle craint que ces dĆ©linquants puissent lui faire du mal. Alors je me dĆ©cide: je vais personnellement, mais sans m’attendre Ć  ce qu’ils m’aident, et en Ć©tant prĆŖt Ć  dĆ©blayer moi-mĆŖme la neige de la remorque.

Au dĆ©but, les jeunes sont confus en me voyant, mais ils me saluent cordialement. Je leur dis qu’ils sont l’unique espoir pour que l’école, qu’eux aussi aiment beaucoup, puisse fonctionner normalement.

Ne prononƧant aucun mot, ils dĆ©blayent la neige en travaillant une heure entiĆØre! Lorsque je les remercie pour leur aide, ils rĆ©pondent qu’ils ne sont pas aussi mĆ©chants que certains enseignants le pensent…

C’était une preuve supplĆ©mentaire qu’il y a du positif Ć  saisir en chacun et qui attend seulement de trouver la bonne occasion pour se manifester. Une relation plus confiante et ouverte a commencĆ©.”

C’est le rĆ©cit de Paulius Martinaitis, volontaire des Focolari de la Lituanie; la maniĆØre avec laquelle il aborde son activitĆ© professionnelle de directeur d’une Ć©cole supĆ©rieure de Vilnius.

En effet j’ai compris – conclut Paulius – qu’offrir aux jeunes un espace de confiance leur permet de sortir de la spirale des comportements transgressifs dans laquelle ils s’enferment parfois et de l’étiquette que nous-mĆŖmes leur collons.”

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Italie: ā€œLe visiteurā€ suscite le dialogue

ā€œ On a passĆ© une soirĆ©e spĆ©ciale et riche de significationsā€; « Je me suis sentie enveloppĆ©e dans un climat de famille, mĆŖme dans la simplicitĆ© d’un dĆ®ner partagĆ© où je me suis sentie chez moi » ; «  Un trĆØs beau spectacle, qui rĆ©pond aux exigences d’aujourd’hui » ; « Je regrette seulement de ne pas avoir invitĆ© d’autres personnes » ; « Nous faisons des enregistrements courts et nous nous y entendons un peu en rĆ©citation. La rĆ©gie a Ć©tĆ© phĆ©nomĆ©naleĀ : rĆ©citer ce texte Ć  un rythme si rapide, a contribuĆ© Ć  le rendre plus vivant. Ce n’a pas Ć©tĆ© lourd du tout, et pourtant les sujets sont trĆØs engageantsĀ !Ā Ā». Ce sont lĆ  quelques unes des nombreuses expressions des acteurs et de certaines personnes prĆ©sentes Ć  la soirĆ©e d’un théâtre de Prato, le 14 dĆ©cembre 2013.

ā€œ La piĆØce que nous avons choisie – expliquent les acteurs et le metteur en scĆØne – est trĆØs particuliĆØre: ā€œle visiteurā€, du franƧais Eric-Emanuel Schmitt, un texte qui interpelle avec lĆ©gĆØretĆ©, ironie et originalitĆ© tout spectateur par des questions fondamentales de l’homme. Elle est donc bien adaptĆ©e au but du dialogueĀ».

Le spectacle, imaginĆ© comme Ā«théâtre forumĀ», a Ć©tĆ© organisĆ© par le groupe de Prato du dialogue de personnes de convictions diffĆ©rentes, liĆ© au mouvement des Focolari avec la compagnie siennoise « La SvegliaĀ Ā» (Ć  but non lucratif) active depuis 35 ans, qui l’a mise en scĆØne.

Ā« Au moment crucial du spectacle, dans la Vienne de 1938 – soulignent-ils – Sigmund Freud dialogue avec un mystĆ©rieux visiteur qu’on entrevoit ĆŖtre DieuĀ : un dialogue jamais banal dans lequel n’importe qui peut s’identifierĀ Ā». De fait l’attention des quelque 100 personnes a Ć©tĆ© profonde, pendant deux heures elles sont restĆ©es clouĆ©es Ć  leur chaise pour en suivre les paroles et l’interprĆ©tation passionnante.

ƀ la fin de la reprĆ©sentation, le ā€œforumā€ s’est ouvert de maniĆØre spontanĆ©e dans un climat familier avec des rĆ©flexions suscitĆ©es Ć  partir de la piĆØce. Des personnes dĆ©jĆ  engagĆ©es dans ce dialogue sont intervenues mais aussi d’autres, nouvelles Ć  cette expĆ©rience de rencontre.

Les mĆŖmes acteurs de la comĆ©die ont expliquĆ© ce que signifie pour eux cette œuvre théâtrale, la genĆØse de sa mise en scĆØne et leur joie de la reprĆ©senter dans un contexte semblable.

Les mĆŖmes acteurs de la comĆ©die ont expliquĆ© ce que signifie pour eux cette œuvre théâtrale, la genĆØse de sa mise en scĆØne et leur joie de la reprĆ©senter dans un contexte semblable.

L’initiative a Ć©tĆ© la construction de tout le mondeĀ : un vĆ©ritable groupe de dialogue tous azimutsĀ ! l’un s’est occupĆ© des invitations et de l’organisationĀ ; l’autre de faire la publicité ; un autre de la pensĆ©e de Chiara Lubich offerte aux participants pendant le dĆ®ner pris ensemble et qui a conclu la soirĆ©eĀ ; un autre encore a mis Ć  disposition le camion pour le transport des dĆ©corsĀ ; un cordon bleu, du groupe de dialogue, a prĆ©parĆ© «  les pĆ¢tes Ć  la sorrentinaĀ Ā» pour le dĆ©jeuner de la compagnieĀ ; un autre s’est chargĆ© de l’enregistrement vidĆ©oĀ ; d’autres encore s’étaient occupĆ©s des contacts avec le théâtre et la SIAE (pour les droits d’auteur), en plus de ceux qui ont donnĆ© leur contribution avec leur propre culture et leur sensibilitĆ© Ć  la rĆ©ussite de la discussion finale.

Le consensus pour l’initiative a Ć©tĆ© unanime: « Non seulement une soirĆ©e au théâtre mais une possibilitĆ© de rencontre et d’écoute, tout d’abord avec soi-mĆŖme, pour ensuite s’ouvrir aux vrais dialoguesĀ Ā».

Etant donnĆ© que la compagnie s’est mise Ć  disposition pour d’autres reprĆ©sentations, une des personnes prĆ©sentes, engagĆ©e auprĆØs des prisonniers a mĆŖme proposĆ© au metteur en scĆØne une reprĆ©sentation derriĆØreĀ  les barreaux et quelqu’un a suggĆ©rĆ© Ć  « La SvegliaĀ Ā» de mettre en scĆØne aussi d’autres textes, d’une mĆŖme profondeur.

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Klaus Hemmerle: passion pour l’unitĆ©

Ā«Je sais que je n’arrive pas Ć  vivre tout seul, mais uniquement avec Lui au milieu de nous. Je m’engage Ć  faire partie d’une cellule vivante, Ć  ĆŖtre liĆ© Ć  d’autres personnes avec lesquelles je peux parler de ce genre de vie.

J’aimerais, au moins chaque jour, joindre quelqu’un par tĆ©lĆ©phone qui puisse me comprendre dans ce qui fait ma vie, et qu’il me comprenne tellement en profondeur que cinq minutes suffisent pour comprendre clairement comment vont les choses.

Si quelquefois cela n’est pas possible, alors on vit la « communion spirituelleĀ Ā», qui reste de toute faƧon une rĆ©alitĆ© trĆØs importante. J’essaie de tisser une toile concrĆØte de relations et d’en faire partie.

Cette communion vĆ©cue n’est jamais un but en soi, mais elle fait grandir la passion pour l’unitĆ© et l’impulsion Ć  crĆ©er la communion où que j’aille. Je n’aurai de paix que si le diocĆØse, la paroisse et toute autre rĆ©alitĆ©, ne deviennent un rĆ©seau fait de cellules vivantes avec le Seigneur vivant au milieu d’eux.

De cette maniĆØre, les gestes fondamentaux de ma vie quotidienne, vivre la Parole, la rencontre consciente et attendue avec le CrucifiĆ©, prier et vivre la communion dans une rĆ©alitĆ© de cellule vivante, sont des choses qui me font toujours plus comprendre une donnĆ©e fondamentaleĀ : je vis la vie non pas seul, je ne suis pas le soliste du salut des autres, mais je suis une personne qui vit avec l’Autre et pour l’Autre.

C’est-Ć -dire tournĆ© vers le PĆØre et tournĆ© vers les autresĀ : et donc communion et rĆ©ciprocitĆ©. Il s’agit de trois directions fondamentales qui partent du Christ Crucifié ; vers le PĆØre, vers le monde, vers la communionĀ».

Wilfried Hagemann, Klaus Hemmerle, innamorato della Parola di Dioā€ā€, CittĆ  Nuova Ed., pag. 233.

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Le GEN VERDE en concert Ơ VƩrone

ā€œEn arrivant Ć  Isola della Scala (prĆØs de VĆ©rone), le 29 janvier 2014 – nous Ć©crit le Gen Verde – nous avons dĆ©couvert que START NOW n’était plus seulement notre projet, mais aussi celui des 100 jeunes avec lesquels nous avons travaillĆ© en workshop (ateliers), ainsi que des nombreux adultes qui nous avaient accompagnĆ©s et aidĆ©s dans les coulisses tout au long de ces journĆ©es. Ils rĆ©pĆ©taient avec force et tous en chœurĀ : « START NOW, WOWĀ !Ā Ā» « Lorsque nous avons commencĆ© Ć  travailler la danse, le chant, la percussion et le théâtre, ce fut comme si nous nous connaissions depuis toujoursĀ : chacun Ć©tait prĆŖt Ć  mettre ses talents Ć  la disposition de tous. Une jeune disait sa surpriseĀ : « Ici, sur scĆØne, je me sens autre, diffĆ©rente, libre de m’exprimerĀ Ā» Un de ses camarades lui a rĆ©ponduĀ : « Mais tu peux ĆŖtre ainsi tous les joursĀ !Ā Ā» Ā Le samedi 1er fĆ©vrier, les jeunes et le Gen VerdeĀ  sont montĆ©s Ā ensemble sur scĆØneĀ dans le cadre du traditionnel « rassemblement d’hiver – FĆŖte de la vieĀ Ā», organisĆ© par la pastorale des jeunes de VĆ©rone. « Cette annĆ©e nous Ć©tions coude Ć  coude avec le diocĆØse, tous en premiĆØre ligne, pour tĆ©moigner que l’espĆ©rance est possible. Au cours de la messe qui a prĆ©cĆ©dĆ© le spectacle, Ā l’évĆŖque, dans son homĆ©lie, a vivement encouragĆ© les jeunes qui Ć©taient prĆ©sentsĀ : « Avec vous – s’est-il exclamĆ© –  l’avenir est assurĆ©!Ā Ā» ā€œL’expression artistique, une fois de plus, a favorisĆ© leĀ  dialogue et mobilisĆ© les personnes. En chantant ensemble « …la paix, elle Ā dĆ©pend de toiĀ Ā», nous avons tĆ©moignĆ© de notre engagement et entraĆ®nĆ© avec nous les 3500 spectateurs qui reprenaient nos chants Ā durant le concert. C’est une vague de fraternitĆ© qui a dĆ©ferlĆ© depuis VĆ©rone… et qui sait jusqu’où elle ira!ā€ Le groupe international Gen Verde est actuellement composĆ© de 21 jeunes femmes provenant de 13 pays. Il a rĆ©alisĆ© plus de 1400 spectacles au cours de ses diffĆ©rentes tournĆ©es en Europe, Asie,Ā  AmĆ©rique du Nord et du Sud. Le style de leur musique, trĆØs original, s’enrichit chaque fois qu’arrive un nouveau membre. La diversitĆ© de leurs apports respectifs produit une riche convergence culturelle et ethnique, tout enĀ  offrant un vaste registre de genres traditionnels et contemporains. A ceĀ  jour le GEN VERDE a publiĆ© 70 albums. Le groupe a Ć©voluĆ© au cours des annĆ©es, mais les valeurs qu’il entend promouvoir restent les mĆŖmes: contribuer Ć  faire naĆ®tre une culture pour tous, fondĆ©e sur la paix, le dialogue et l’unitĆ©. L’international performing arts group Gen Verde, est basĆ© dans la citĆ© pilote internationale de Loppiano (Florence, Italie) où des personnes en provenance des cinq continents partagent une expĆ©rience enrichissante et fĆ©condeĀ : construire l’unitĆ© dans la diversitĆ©.

Chiara Lubich: pƩdagogie de la fraternitƩ

L’IdĆ©al: JĆ©sus abandonnĆ©

Ā«Le pĆØre spirituel de Chiara lui a demandĆ©, un jourĀ : ā€œQuel a Ć©tĆ© le moment où JĆ©sus a souffert le plus?ā€.

ā€œDans le jardin des Oliviers, je supposeā€.

ā€œNon. A mon avis, il a souffert le plus, sur la croix, lorsqu’il a poussĆ© le cri: ā€œMon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonnĆ©?ā€ (Mt 27,46; Mc 15,34)ā€.

Il est sorti, et Chiara, s’entretenant avec Dori (une de ses Ć©lĆØves, parmi les premiĆØres Ć  la suivre, ndlr) puis avec d’autres, a commencĆ© Ć  polariser son amour – et son Ć©tude – sur ce cri: sur ce moment d’angoisse, où Christ s’était senti abandonnĆ© mĆŖme du PĆØre par lequel il s’était fait homme.

ā€œJe suis convaincue que JĆ©sus abandonnĆ© sera l’idĆ©al qui rĆ©soudra tous les problĆØmes du monde: cet idĆ©al se diffusera jusqu’aux extrĆ©mitĆ©s de la terreā€.

Cette conviction devait se renforcer, d’annĆ©e en annĆ©e, dans les Ć©preuves de toute sorte, grĆ¢ce auxquelles son idĆ©al s’établissait parmi les hommes.

JĆ©sus abandonnĆ© est ainsi devenu l’amour de Chiara. Il est devenu l’amour – l’idĆ©al, le but, la norme – de l’Œuvre de Marie (ou Mouvement des Focolari, ndlr).

Un jour, Chiara nous a expliquĆ©: ā€œSi, lorsque je serai une vieille femme dĆ©crĆ©pite, des jeunes viennent me demander de leur dĆ©finir succinctement notre idĆ©al, avec un fil de voix je rĆ©pondrai: c’est JĆ©sus abandonnĆ©!ā€Ā».

Source: ā€œErano i tempi di guerraā€¦ā€, Chiara Lubich – Igino Giordani, CittĆ  Nuova Ed., Roma, 2007, pp. 122-123.

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1994-2014… Le souvenir de Klaus Hemmerle

Chiara Lubich et Mgr Klaus Hemmerle. Synode des laĆÆcs, 1987.

Ā ā€œKlaus Hemmerle n’est pas l’homme d’une Ć©poque, car ce n’était pas lui qui vivait, mais JĆ©sus en lui. C’est pourquoi je le vois aujourd’hui comme lorsqu’il Ć©tait parmi nous, un autre JĆ©sus, avec toutes les qualitĆ©s de sa personnalitĆ© bien marquĆ©e qui conciliait la sagesse du juste et celle de l’élu, son engagement paternel et fraternel sans rĆ©serve au service du peuple de Dieu dans son diocĆØseĀ  et la libertĆ© de suivre un charisme de l’Esprit Saint, la libertĆ© de l’artiste aussi. Tout cela, c’était luiĀ Ā»

Ā  A la question portant sur sa relation avec l’évĆŖque Hemmerle, Chiara Lubich le dĆ©crit comme « Une personne appelĆ©e par Dieu Ć  collaborer avec le fondateur d’une Œuvre qui vient de Lui, pour en faire naĆ®tre une expression. C’est donc une relation unique, connue seulement de celui qui peut en faire l’expĆ©rience, cimentĆ©e par l’amitiĆ© la plus rare, toute imprĆ©gnĆ©e de la charitĆ© du ChristĀ Ā» Au point qu’elle leĀ  dĆ©finit comme “co-fondateur”: « Il m’a aidĆ© Ć  faire naĆ®tre au sein du Mouvement des Focolari deux rĆ©alitĆ©s trĆØs importantesĀ : la branche des EvĆŖques amis, animĆ©s par la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, et la fondation de l’Ecole Abba pour mettre en forme toute la PensĆ©e inhĆ©rente Ć  la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, qui est elle-mĆŖme le fruit d’un charismeĀ Ā»

« Il brillait par ses nombreux talents. Bien qu’il fĆ»t revĆŖtu de la dignitĆ© sacerdotale et Ć©piscopale, quand on pense Ć  lui, on imagine un ange plutĆ“t qu’un homme, en raison de sa sublime dĆ©licatesse d’âme, de sa libertĆ© d’esprit, de son intelligence profonde et Ć©clairĆ©e, de son humeur toujours Ć©gale, de son tempĆ©rament ardent, et de sa fermetĆ© sans concession lorsqu’il s’agissait de dĆ©fendre ou de protĆ©ger quelqu’un. Je le voyais, nous le voyions comme un modĆØle de dĆ©tachement complet de soi et de tout ce qui touchait Ć  sa personne. C’est seulement aprĆØs sa mort, par exemple, que j’ai su qu’il possĆ©dait des talents de musicien et de peintre.

Ā Ā  C’était un modĆØle de recherche constante d’amour envers le frĆØre ou la sœurĀ  qui l’approchaient ou de tout ce qui, pour lui, reprĆ©sentait la volontĆ© de Dieu. Un modĆØle aussi d’attachement passionnĆ© Ć  la Parole, au point de s’être mis Ć  vivre chaque mois une phrase de l’Ecriture, pendant cinq ans, pour se prĆ©parer Ć  l’Ecole Abba. Il avait connu l’expĆ©rience qu’en avait fait notre mouvement Ć  ses dĆ©buts, avant que l’Esprit nous fasse don d’intuitions particuliĆØres, qui se sont avĆ©rĆ©es parĀ  la suite trĆØs prĆ©cieuses pour l’étude du charismeĀ Ā»

 Aimait-il être évêque ?

« Un jour il m’a confiĆ© que, humainement parlant, il aurait prĆ©fĆ©rĆ© continuer Ć  ĆŖtre thĆ©ologien, mais je pense qu’en devenant Ć©vĆŖque il s’est rendu trĆØs utile Ć  l’Eglise, tout comme au mouvement des focolari, car, Ć  son savoir exceptionnel, s’ajoutait l’autoritĆ© du magistĆØre de l’Eglise, une garantie importante pour nousĀ Ā»

Extrait de ā€œKlaus Hemmerle, innamorato della Parola di DioĀ Ā», Wilfred Hagemann, CittĆ  Nuova Ed., Roma, 2013, p. 288-289.

Chiara Lubich: pƩdagogie de la fraternitƩ

Plein de reconnaissance envers BenoƮt XVI

Un an aprĆØs le geste historique de BenoĆ®t XVI – fait en Ć©tant pleinement conscient, avec courage et grande humilitĆ© – geste qui a transformĆ© le visage de l’Eglise, nous en faisons mĆ©moire, pleins de gratitude.

Dans son dernier Angelus,le 24 fĆ©vrier 2013, ses paroles nous ont bouleversĆ©sĀ : « Le Seigneur m’appelle Ć  cette “ascension du mont”, Ć  me consacrer encore davantage Ć  la priĆØre et Ć  la mĆ©ditation »  .

Merci BenoĆ®t d’avoir Ć©tĆ© un instrument de l’Esprit Saint !