Mouvement des Focolari
Klaus Hemmerle: passion pour l’unitĆ©

Klaus Hemmerle: passion pour l’unitĆ©

Ā«Je sais que je n’arrive pas Ć  vivre tout seul, mais uniquement avec Lui au milieu de nous. Je m’engage Ć  faire partie d’une cellule vivante, Ć  ĆŖtre liĆ© Ć  d’autres personnes avec lesquelles je peux parler de ce genre de vie.

J’aimerais, au moins chaque jour, joindre quelqu’un par tĆ©lĆ©phone qui puisse me comprendre dans ce qui fait ma vie, et qu’il me comprenne tellement en profondeur que cinq minutes suffisent pour comprendre clairement comment vont les choses.

Si quelquefois cela n’est pas possible, alors on vit la « communion spirituelleĀ Ā», qui reste de toute faƧon une rĆ©alitĆ© trĆØs importante. J’essaie de tisser une toile concrĆØte de relations et d’en faire partie.

Cette communion vĆ©cue n’est jamais un but en soi, mais elle fait grandir la passion pour l’unitĆ© et l’impulsion Ć  crĆ©er la communion où que j’aille. Je n’aurai de paix que si le diocĆØse, la paroisse et toute autre rĆ©alitĆ©, ne deviennent un rĆ©seau fait de cellules vivantes avec le Seigneur vivant au milieu d’eux.

De cette maniĆØre, les gestes fondamentaux de ma vie quotidienne, vivre la Parole, la rencontre consciente et attendue avec le CrucifiĆ©, prier et vivre la communion dans une rĆ©alitĆ© de cellule vivante, sont des choses qui me font toujours plus comprendre une donnĆ©e fondamentaleĀ : je vis la vie non pas seul, je ne suis pas le soliste du salut des autres, mais je suis une personne qui vit avec l’Autre et pour l’Autre.

C’est-Ć -dire tournĆ© vers le PĆØre et tournĆ© vers les autresĀ : et donc communion et rĆ©ciprocitĆ©. Il s’agit de trois directions fondamentales qui partent du Christ Crucifié ; vers le PĆØre, vers le monde, vers la communionĀ».

Wilfried Hagemann, Klaus Hemmerle, innamorato della Parola di Dioā€ā€, CittĆ  Nuova Ed., pag. 233.

Klaus Hemmerle: passion pour l’unitĆ©

Le GEN VERDE en concert Ơ VƩrone

ā€œEn arrivant Ć  Isola della Scala (prĆØs de VĆ©rone), le 29 janvier 2014 – nous Ć©crit le Gen Verde – nous avons dĆ©couvert que START NOW n’était plus seulement notre projet, mais aussi celui des 100 jeunes avec lesquels nous avons travaillĆ© en workshop (ateliers), ainsi que des nombreux adultes qui nous avaient accompagnĆ©s et aidĆ©s dans les coulisses tout au long de ces journĆ©es. Ils rĆ©pĆ©taient avec force et tous en chœurĀ : « START NOW, WOWĀ !Ā Ā» « Lorsque nous avons commencĆ© Ć  travailler la danse, le chant, la percussion et le théâtre, ce fut comme si nous nous connaissions depuis toujoursĀ : chacun Ć©tait prĆŖt Ć  mettre ses talents Ć  la disposition de tous. Une jeune disait sa surpriseĀ : « Ici, sur scĆØne, je me sens autre, diffĆ©rente, libre de m’exprimerĀ Ā» Un de ses camarades lui a rĆ©ponduĀ : « Mais tu peux ĆŖtre ainsi tous les joursĀ !Ā Ā» Ā Le samedi 1er fĆ©vrier, les jeunes et le Gen VerdeĀ  sont montĆ©s Ā ensemble sur scĆØneĀ dans le cadre du traditionnel « rassemblement d’hiver – FĆŖte de la vieĀ Ā», organisĆ© par la pastorale des jeunes de VĆ©rone. « Cette annĆ©e nous Ć©tions coude Ć  coude avec le diocĆØse, tous en premiĆØre ligne, pour tĆ©moigner que l’espĆ©rance est possible. Au cours de la messe qui a prĆ©cĆ©dĆ© le spectacle, Ā l’évĆŖque, dans son homĆ©lie, a vivement encouragĆ© les jeunes qui Ć©taient prĆ©sentsĀ : « Avec vous – s’est-il exclamĆ© –  l’avenir est assurĆ©!Ā Ā» ā€œL’expression artistique, une fois de plus, a favorisĆ© leĀ  dialogue et mobilisĆ© les personnes. En chantant ensemble « …la paix, elle Ā dĆ©pend de toiĀ Ā», nous avons tĆ©moignĆ© de notre engagement et entraĆ®nĆ© avec nous les 3500 spectateurs qui reprenaient nos chants Ā durant le concert. C’est une vague de fraternitĆ© qui a dĆ©ferlĆ© depuis VĆ©rone… et qui sait jusqu’où elle ira!ā€ Le groupe international Gen Verde est actuellement composĆ© de 21 jeunes femmes provenant de 13 pays. Il a rĆ©alisĆ© plus de 1400 spectacles au cours de ses diffĆ©rentes tournĆ©es en Europe, Asie,Ā  AmĆ©rique du Nord et du Sud. Le style de leur musique, trĆØs original, s’enrichit chaque fois qu’arrive un nouveau membre. La diversitĆ© de leurs apports respectifs produit une riche convergence culturelle et ethnique, tout enĀ  offrant un vaste registre de genres traditionnels et contemporains. A ceĀ  jour le GEN VERDE a publiĆ© 70 albums. Le groupe a Ć©voluĆ© au cours des annĆ©es, mais les valeurs qu’il entend promouvoir restent les mĆŖmes: contribuer Ć  faire naĆ®tre une culture pour tous, fondĆ©e sur la paix, le dialogue et l’unitĆ©. L’international performing arts group Gen Verde, est basĆ© dans la citĆ© pilote internationale de Loppiano (Florence, Italie) où des personnes en provenance des cinq continents partagent une expĆ©rience enrichissante et fĆ©condeĀ : construire l’unitĆ© dans la diversitĆ©.

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L’IdĆ©al: JĆ©sus abandonnĆ©

Ā«Le pĆØre spirituel de Chiara lui a demandĆ©, un jourĀ : ā€œQuel a Ć©tĆ© le moment où JĆ©sus a souffert le plus?ā€.

ā€œDans le jardin des Oliviers, je supposeā€.

ā€œNon. A mon avis, il a souffert le plus, sur la croix, lorsqu’il a poussĆ© le cri: ā€œMon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonnĆ©?ā€ (Mt 27,46; Mc 15,34)ā€.

Il est sorti, et Chiara, s’entretenant avec Dori (une de ses Ć©lĆØves, parmi les premiĆØres Ć  la suivre, ndlr) puis avec d’autres, a commencĆ© Ć  polariser son amour – et son Ć©tude – sur ce cri: sur ce moment d’angoisse, où Christ s’était senti abandonnĆ© mĆŖme du PĆØre par lequel il s’était fait homme.

ā€œJe suis convaincue que JĆ©sus abandonnĆ© sera l’idĆ©al qui rĆ©soudra tous les problĆØmes du monde: cet idĆ©al se diffusera jusqu’aux extrĆ©mitĆ©s de la terreā€.

Cette conviction devait se renforcer, d’annĆ©e en annĆ©e, dans les Ć©preuves de toute sorte, grĆ¢ce auxquelles son idĆ©al s’établissait parmi les hommes.

JĆ©sus abandonnĆ© est ainsi devenu l’amour de Chiara. Il est devenu l’amour – l’idĆ©al, le but, la norme – de l’Œuvre de Marie (ou Mouvement des Focolari, ndlr).

Un jour, Chiara nous a expliquĆ©: ā€œSi, lorsque je serai une vieille femme dĆ©crĆ©pite, des jeunes viennent me demander de leur dĆ©finir succinctement notre idĆ©al, avec un fil de voix je rĆ©pondrai: c’est JĆ©sus abandonnĆ©!ā€Ā».

Source: ā€œErano i tempi di guerraā€¦ā€, Chiara Lubich – Igino Giordani, CittĆ  Nuova Ed., Roma, 2007, pp. 122-123.

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1994-2014… Le souvenir de Klaus Hemmerle

Chiara Lubich et Mgr Klaus Hemmerle. Synode des laĆÆcs, 1987.

Ā ā€œKlaus Hemmerle n’est pas l’homme d’une Ć©poque, car ce n’était pas lui qui vivait, mais JĆ©sus en lui. C’est pourquoi je le vois aujourd’hui comme lorsqu’il Ć©tait parmi nous, un autre JĆ©sus, avec toutes les qualitĆ©s de sa personnalitĆ© bien marquĆ©e qui conciliait la sagesse du juste et celle de l’élu, son engagement paternel et fraternel sans rĆ©serve au service du peuple de Dieu dans son diocĆØseĀ  et la libertĆ© de suivre un charisme de l’Esprit Saint, la libertĆ© de l’artiste aussi. Tout cela, c’était luiĀ Ā»

Ā  A la question portant sur sa relation avec l’évĆŖque Hemmerle, Chiara Lubich le dĆ©crit comme « Une personne appelĆ©e par Dieu Ć  collaborer avec le fondateur d’une Œuvre qui vient de Lui, pour en faire naĆ®tre une expression. C’est donc une relation unique, connue seulement de celui qui peut en faire l’expĆ©rience, cimentĆ©e par l’amitiĆ© la plus rare, toute imprĆ©gnĆ©e de la charitĆ© du ChristĀ Ā» Au point qu’elle leĀ  dĆ©finit comme “co-fondateur”: « Il m’a aidĆ© Ć  faire naĆ®tre au sein du Mouvement des Focolari deux rĆ©alitĆ©s trĆØs importantesĀ : la branche des EvĆŖques amis, animĆ©s par la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, et la fondation de l’Ecole Abba pour mettre en forme toute la PensĆ©e inhĆ©rente Ć  la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, qui est elle-mĆŖme le fruit d’un charismeĀ Ā»

« Il brillait par ses nombreux talents. Bien qu’il fĆ»t revĆŖtu de la dignitĆ© sacerdotale et Ć©piscopale, quand on pense Ć  lui, on imagine un ange plutĆ“t qu’un homme, en raison de sa sublime dĆ©licatesse d’âme, de sa libertĆ© d’esprit, de son intelligence profonde et Ć©clairĆ©e, de son humeur toujours Ć©gale, de son tempĆ©rament ardent, et de sa fermetĆ© sans concession lorsqu’il s’agissait de dĆ©fendre ou de protĆ©ger quelqu’un. Je le voyais, nous le voyions comme un modĆØle de dĆ©tachement complet de soi et de tout ce qui touchait Ć  sa personne. C’est seulement aprĆØs sa mort, par exemple, que j’ai su qu’il possĆ©dait des talents de musicien et de peintre.

Ā Ā  C’était un modĆØle de recherche constante d’amour envers le frĆØre ou la sœurĀ  qui l’approchaient ou de tout ce qui, pour lui, reprĆ©sentait la volontĆ© de Dieu. Un modĆØle aussi d’attachement passionnĆ© Ć  la Parole, au point de s’être mis Ć  vivre chaque mois une phrase de l’Ecriture, pendant cinq ans, pour se prĆ©parer Ć  l’Ecole Abba. Il avait connu l’expĆ©rience qu’en avait fait notre mouvement Ć  ses dĆ©buts, avant que l’Esprit nous fasse don d’intuitions particuliĆØres, qui se sont avĆ©rĆ©es parĀ  la suite trĆØs prĆ©cieuses pour l’étude du charismeĀ Ā»

 Aimait-il être évêque ?

« Un jour il m’a confiĆ© que, humainement parlant, il aurait prĆ©fĆ©rĆ© continuer Ć  ĆŖtre thĆ©ologien, mais je pense qu’en devenant Ć©vĆŖque il s’est rendu trĆØs utile Ć  l’Eglise, tout comme au mouvement des focolari, car, Ć  son savoir exceptionnel, s’ajoutait l’autoritĆ© du magistĆØre de l’Eglise, une garantie importante pour nousĀ Ā»

Extrait de ā€œKlaus Hemmerle, innamorato della Parola di DioĀ Ā», Wilfred Hagemann, CittĆ  Nuova Ed., Roma, 2013, p. 288-289.

Klaus Hemmerle: passion pour l’unitĆ©

Plein de reconnaissance envers BenoƮt XVI

Un an aprĆØs le geste historique de BenoĆ®t XVI – fait en Ć©tant pleinement conscient, avec courage et grande humilitĆ© – geste qui a transformĆ© le visage de l’Eglise, nous en faisons mĆ©moire, pleins de gratitude.

Dans son dernier Angelus,le 24 fĆ©vrier 2013, ses paroles nous ont bouleversĆ©sĀ : « Le Seigneur m’appelle Ć  cette “ascension du mont”, Ć  me consacrer encore davantage Ć  la priĆØre et Ć  la mĆ©ditation »  .

Merci BenoĆ®t d’avoir Ć©tĆ© un instrument de l’Esprit Saint !

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Loppiano: Premier “Week-end du Don”

“C’était en temps de guerre et tout s’Ć©croulait… seul Dieu restait”, c’est ainsi que commence souvent le rĆ©cit de la naissance du Mouvement des Focolari. C’était en 1943, durant l’horreur de la Seconde Guerre mondiale. De ces annĆ©es, de nombreux Ć©pisodes, qui ensuite sont devenus emblĆ©matiques, se sont rĆ©pĆ©tĆ©s et diffusĆ©s partout où sont prĆ©sentes les communautĆ©s des Focolari, sont remĆ©morĆ©s.

Un de ces Ć©pisodes a Ć©tĆ© le “fagotto” (le tas). Voici le rĆ©cit de Vittoria (Aletta) Salizzoni, une des premiĆØres jeunes qui a entrepris “l’aventure de l’unitĆ©” avec Chiara Lubich:

“Je me souviens d’une action. Je pense qu’elle s’est produite en 1946. “Donnons nos vĆŖtements superflus pour notre communautĆ©”, proposa Chiara. Nous avons donc commencĆ© Ć  faire ce que nous avons appelĆ© “fagotto”. Nous Ć©tions pauvres. Imaginez! Durant l’aprĆØs-guerre, il n’y avait plus rien. Nous avions seulement de vieux habits usĆ©s, mais nous sommes toutes arrivĆ©es avec quelque chose. Je me souviens d’un beau tas, lĆ , au milieu du sĆ©jour de la “casetta”, qui a ensuite Ć©tĆ© distribuĆ©.”

Cette action, qui rappelait les premiĆØres communautĆ©s chrĆ©tiennes où “personne ne manquait de rien, parce que ceux qui possĆ©daient (les biens) les mettaient Ć  disposition de tous, et l’on distribuait Ć  chacun selon ses besoins” (Actes 4,34-35), devient une coutume dans les communautĆ©s des Focolari dispersĆ©es dans le monde.

Les habitants de la citĆ©-pilote internationale de Loppiano ont dĆ©cidĆ©, les 8 et 9 fĆ©vrier, de lancer une proposition semblable, mais en impliquant son territoire, et selon les indications du Pape FranƧois qui invite justement au partage, dans son message pour le CarĆŖme 2014. Le Pape rappelle, entre autres, qu’il “est nĆ©cessaire que les consciences se convertissent Ć  la justice, Ć  l’égalitĆ©, Ć  la sobriĆ©tĆ© et au partage”.

L’initiative solidaire a Ć©tĆ© intitulĆ©e “Week-end du Don”. “Une ā€˜immersion complĆØte dans la culture du don’ – expliquent les organisateurs – qui a promu l’ouverture d’un espace d’Ć©change et de demande d’objets en bon Ć©tat sans aucune limitation ou restriction; sans oublier le tableau des nĆ©cessitĆ©s et la ā€˜banque du temps’ pour mettre Ć  disposition des autres.”

Le Salon de la citĆ©-pilote a Ć©tĆ© dĆ©signĆ© comme point de collecte. “Il est arrivĆ© de tout: vĆŖtements usĆ©s de toutes tailles, pour tous les Ć¢ges, livres, Ć©lectromĆ©nagers, meubles, jouets, objets de dĆ©coration”, racontent-ils.

Dimanche, ont Ć©galement Ć©tĆ© proposĆ©s des espaces de dialogue et d’approfondissement sur les motivations qui sont Ć  la base de la “culture du don”, en opposition Ć  celle de la propriĆ©tĆ©, et son application directe dans la vie de tous les jours.

Enfin, a Ć©tĆ© inaugurĆ© le fameux “RĆ©seau fagotto permanent”, c’est-Ć -dire un point de collecte et de redistribution des objets donnĆ©s. Un lieu ouvert Ć  la solidaritĆ© et pensĆ© comme transit de biens pour les personnes dans le besoin.

Klaus Hemmerle: passion pour l’unitĆ©

En Afrique, en tant que famille

ā€œNous n’allons pas en Afrique pour connaĆ®tre un endroit, pour faire du tourisme, mais pour aller trouver un peupleĀ Ā», Ć©crivent Flavia et Walter.

Elle est suissesse, a Ć©tudiĆ© relations internationales Ć  GenĆØve et a travaillĆ© durant quelques mois Ć Ā Bukas Palad Tagaytay, aux Philippines. Walter est un journaliste brĆ©silien qui a dĆ©crochĆ© en 2012 son master Ć  l’Institut Universitaire Sophia, Ć  Loppiano, en Italie. En 2005 il est parti comme volontaire en IndonĆ©sie, six mois aprĆØs le Tsunami qui a dĆ©truit le Sud Ouest asiatique.

Tout en vivant sur les deux rives opposĆ©es de l’ocĆ©an Atlantique, ils se sont rencontrĆ©s en 2004 et se sont mariĆ©s huit ans aprĆØs.

Et maintenant ils laissent sĆ©curitĆ©, projets, travail… pour aller passer deux mois avec la communautĆ© des Focolari de Man, dans l’Afrique sub-saharienne, Ć  600 km Ć  l’ouest de la capitale de la CĆ“te d’Ivoire, Abidjan. « Tout laisser derriĆØre nous n’est pas facile – Ć©crivent-ils – mais nous sentons que cette expĆ©rience de dĆ©tachement total nous rend plus libres pour vivre en profondeur chaque instant, sans regarder en arriĆØre.

A Man ils travailleront dans la citĆ© pilote du mouvement, dans un centre d’informatique et dans un centre qui s’occupe de la lutte contre la malnutrition de centaines d’enfants.

Ā« Le fait d’aller ensemble en tant que couple est un aspect que nous voulons souligner, Ć©crit Flavia. Beaucoup disent que le mariage emprisonne, contraignant Ć  une vie basĆ©e sur la recherche des sĆ©curitĆ©s matĆ©rielles. Nous voulons relever le dĆ©fi qu’il est possible de s’ouvrir ensemble vers les autresĀ Ā».

« Rencontrer le peuple africain a toujours Ć©tĆ© notre rĆŖve – ajoute Valter – mais les nombreux rapports que nous avons construits ont transformĆ© notre expĆ©dition en aventure que nous voulons partager avec beaucoup d’amis. Pour eux et toutes les personnes qui sont intĆ©ressĆ©es de connaĆ®tre plus le continent africain il nous est venu l’idĆ©e d’écrire un livre avec les expĆ©riences que nous vivrons et les photos pour le documenterĀ Ā».

« Nous dĆ©sirons faire participer tout le monde Ć  notre aventure – conclut Flavia – et offrir le fruit de notre expĆ©rienceĀ : nous croyons que la famille n’est pas seulement faite de liens du sang, mais engage tous les rapports construits avec les communautĆ©s dans lesquelles nous sommes insĆ©rĆ©sĀ Ā».

Ceux qui désirent participer au projet,  peuvent contribuer et ils recevront un « livre photo » avec leur expérience.

Pour plus d’informationsĀ :

https://www.facebook.com/juntosrumoaafrica.

Klaus Hemmerle: passion pour l’unitĆ©

Chiara Lubich et les religions: Bouddhisme

La relation avec le monde bouddhiste a une signification particuliĆØre dans l’histoire du dialogue vĆ©cue par le Mouvement des Focolari. MĆŖme si dĆ©jĆ  les annĆ©es soixante furent celles des intuitions de la fondatrice Chiara LubichĀ  regardant la possibilitĆ© de construire une vraie fraternitĆ© avec les personnes de religions et de cultures diffĆ©rentes,Ā  ce n’est qu’ en 1979 que Chiara a rencontrĆ© un leader des autres religions, le rĆ©vĆ©rend Nikkyo Niwano, fondateur de la Rissho Kosei Kai. Est nĆ©e une amitiĆ© basĆ©e sur une profonde estime rĆ©ciproque. En 1981 Niwano l’a invitĆ©e Ć  Tokyo pour parler de son expĆ©rience Ć  12.000 bouddhistes. Ce fut le dĆ©but historique d’une expĆ©rience de vraie fraternitĆ©. Ce rapport qui dure dĆ©sormais depuis bien des annĆ©es a Ć©tĆ© consolidĆ© par la visite de Maria Voce Ć  Tokyo en 2010.

Des voies de connaissance rĆ©ciproque et de collaboration avec d’autres rĆ©alitĆ©s du courant Mahayana au Japon et Ć  Taiwan se sont ensuite ouvertes. Les rencontres avec le vĆ©nĆ©rĆ© Etai Yamada de l’Ecole de Tendai restent inoubliables. Chiara aimait citer les paroles du grand maĆ®tre SaichoĀ : « S’oublier soi-mĆŖme et servir les autres est le sommet de l’amour-compassionĀ Ā», paroles entre autres mentionnĆ©es par Jean-Paul II Ć  l’occasion de la rencontre des reprĆ©sentants des autres religions en 1981 Ć  Tokyo. Le vĆ©nĆ©rable Yamada ajoutait: ā€œOn peut dire que le Focolare met en pratique les paroles du maĆ®tre aprĆØs 1200 ansā€. Aujourd’hui, de fructueux rapports existent aussi avec l’Ecole Nichiren.

Les contacts avec les bouddhistes Chinois du monastĆØre Fo Guan Shan et du monastĆØre Dharma Drum Mountain n’ont pas manquĆ©. Au long des annĆ©es se sont ouvertes des voies de connaissance et de rencontres Ć©galement avec le monde du bouddhisme ThĆ©ravada. GrĆ¢ce Ć  un sĆ©jour prolongĆ© prĆØs de la citĆ© internationale de Loppiano, deux moines ThaĆÆlandais – le grand maĆ®tre Ajhang Thong et Prahamaha Thongratana – ont eu un contact vital avec le christianisme. De retour dans leur pays ils ont communiquĆ© leur dĆ©couverte, invitant Chiara Lubich Ć  donner son expĆ©rience dans une universitĆ© bouddhiste et dans un temple Ć  Chiang Mai. Le grand MaĆ®tre A jhan Thong en prĆ©sentant la fondatrice des Focolari disaitĀ : « Le sage n’est ni un homme ni une femme. Quand s’allume une lampe dans l’obscuritĆ©, on ne se demande pas si c’est un homme ou une femme qui l’a allumĆ©e. Chiara est venue nous donner sa lumiĆØreĀ Ā».

De 2004 Ć  aujourd’hui, quelques symposiums se sont dĆ©roulĆ©s. Le cinquiĆØme et dernier dans le temps (28-31 mai 2012) aprĆØs ceux qui ont eu lieu en 2004 et en 2008 au Centre Mariapolis de Castelgandolfo et en 2006 et 2010 respectivement Ć  Osaka au Japon et Ć  Chiang Mai en ThaĆÆlande, a rassemblĆ© des participants provenant de la ThaĆÆlande, Sri Lanka, Japon, CorĆ©e, TaĆÆwan, Angleterre, USA, Suisse, Autriche et Italie. La variĆ©tĆ© ne se situait pas seulement dans la provenance gĆ©ographique, mais aussi dans les diffĆ©rentes appartenances. Parmi les bouddhistes Ć©taient prĆ©sents des moines et des laĆÆcs de la tradition ThĆ©ravada et de celle Mahayana, et parmi les chrĆ©tiens, des reprĆ©sentants de la Communion anglicane et des Eglises rĆ©formĆ©es.

Durant les annĆ©es, entre les participants Ć  ces congrĆØs une profonde confiance rĆ©ciproque a permis d’aborder le sujet des Ecritures avec ouverture et sans malentendus. Le CongrĆØs de Castelgandolfo a vu aussi la prĆ©sence du Cardinal Tauran, prĆ©sident du conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux, et de la prĆ©sidente du Mouvement des Focolari, Maria Voce.

Le 20 mars 2014, auprĆØs de l’UniversitĆ© Urbaniana de Rome, se dĆ©roulera un Ć©vĆ©nement dĆ©diĆ© Ć  « Chiara Lubich et les religionsĀ ; ensemble vers l’unitĆ© de la famille humaineĀ Ā». Il voudrait mettre en valeur, aprĆØs six ans de sa disparition, son engagement pour le dialogue interreligieux. La manifestation coĆÆncide avec le 50° anniversaire de la dĆ©claration conciliaire « Nostra AetateĀ Ā» sur l’Eglise et les religion non chrĆ©tiennes. Il est prĆ©vu la participation de personnalitĆ©s religieuses mĆŖme du bouddhisme.

Klaus Hemmerle: passion pour l’unitĆ©

Affluence des rĆ©fugiĆ©s et dĆ©fi de l’intĆ©gration

Ā ā€œIls accostent sur les plages italiennes en quĆŖte de paix, d’avenir et d’une vie digne de ce nomĀ : ces derniers mois ce sont surtout les victimes de la guerre en Syrie. Au dire de beaucoup, on assiste Ć  un nouvel exode biblique »  Marigen veut ainsi direĀ  combien elle s’est sentie, ainsi queĀ  les autres focolarine de Catane (Sicile-Italie), directement interpellĆ©e par le regard de ces rĆ©fugiĆ©s et leurs dĆ©barquements toujours plus frĆ©quentsĀ : «  Et moi, et nous, que pouvons-nous faire?Ā Ā»

C’est Valeria, une jeune du Mouvement, quiĀ  leur fait savoir que chaque jour une foule de syriens se dirige vers la gare de Catane pour aller vers les pays de l’Europe du Nord. « Ils ont besoin de tout –  leur dit-elleĀ  – vĆŖtements, chaussures, sacs, valises, nourriture, mĆ©dicamentsĀ Ā» ImmĆ©diatement les focolarine se mobilisentĀ : « Nous ouvrons nos armoires, nous retirons tout ce qui s’est accumulĆ© et peut servir Ć  d’autres – ajoute Paola – L’une recoud un bouton, l’autre repasse une chemise, une autre trie les vĆŖtements et les rĆ©partit dans des sacs. L’expĆ©rience vĆ©cue parĀ  Chiara Lubich et le premier focolare Ć  Trente, en pleine guerre, est bien prĆ©sente au cœur de chacune de nousĀ Ā»

Le lendemainĀ  elles se rendent Ć  la gare et remettent le tout Ć  une jeune marocaine qui coordonne les aides. Elles apprennent alors qu’il y a besoin d’un endroit pour dĆ©poser tout ce qui arrive. Le soir mĆŖme une famille met son garage Ć  disposition.

Elles ont aussi l’occasion d’aider et de connaĆ®tre les Ć©migrĆ©sĀ  accueillis dans la mosquĆ©e transformĆ©e en dortoir pour les rĆ©fugiĆ©s musulmans et chrĆ©tiens. Lina, focolarine originaire de Jordanie, traduit leurs histoires où s’entremĆŖlent douleur et d’espĆ©rance.

Entre temps, la communautĆ© des focolari de Syracuse partage avec toute la ville la douleur causĆ©e par le dĆ©cĆØs de Izdihar Mahm Abdulla, une syrienne de 22 ans morte en mer pour n’avoir pas pu prendre ses mĆ©dicaments durant le voyage. Marigen nous dit encoreĀ : « Nous nous sommes serrĆ©s autour des rĆ©fugiĆ©s pour leur apporter notre aide matĆ©rielle et les rĆ©conforter. Nous avons participĆ© aux obsĆØques dans le rite musulman, sur le parvis de la cathĆ©drale. On a priĆ© ensemble aux cĆ“tĆ©s de l’Imam de Catane, du Maire et de l’ArchevĆŖque de SyracuseĀ : l’atmosphĆØre revĆŖtĀ  quelque chose de sacré… tous rassemblĆ©s autour du cercueil, unis par cette grande douleur… L’Imam offre Ć  l’évĆŖque le Coran en signe d’amitiĆ© et de communionĀ Ā»

Sur l’île de LampĆ©dusa aussi, aprĆØs la tragĆ©die des nombreuses personnes mortes en mer, la communautĆ© du Mouvement, avec beaucoup d’autres, a parĆ© au plus urgentĀ en offrant hospitalitĆ©, nourriture, maisons et en partageant avec les immigrĆ©s non seulement le superflu mais aussi le nĆ©cessaire.

Tout Ć  cĆ“tĆ©, sur l’île de Malte, la communautĆ© des Focolari s’est sentie directement interpellĆ©e par l’arrivĆ©e massive de rĆ©fugiĆ©s sur les cĆ“tes de l’île « Ici le dĆ©fi de l’émigration et de l’intĆ©gration est trĆØs fort – raconte Vanessa – depuis deux ans dĆ©jĆ  nous avons commencĆ© Ć  prendre conscience des pas Ć  faire et Ć  demander des permis pour entrer dans les camps où sont regroupĆ©s les nombreux rĆ©fugiĆ©sĀ Ā» On organise des groupes dĆ©cidĆ©s Ć  agir sur plusieurs fronts « Je fais partie du groupe qui se rend au camp de rĆ©fugiĆ©s – poursuit Vanessa – où nous avons connu une cinquantaine de femmes somaliennes Ć¢gĆ©es de 16 Ć  50 ans, la plupart musulmanes, quelques unes chrĆ©tiennes. Nous proposons des cours d’anglais, de travaux manuels, de danse, mais la chose la plus importante c’est la relation avec chacuneĀ : Ć©couter et partager leurs frustrations, le rĆ©cit de leur vie… nous sommes mis en prĆ©sence de situations trĆØs dĆ©licates qui peuvent conduire au suicide… Nous constatons Ć  quel point l’écoute attentive est importante et nous voyons avec joie que ces visites rĆ©confortent et redonnent espoir. Et c’est prĆ©cisĆ©ment ce souci d’accueillir que nous cherchons Ć  vivre et Ć  transmettre, pour promouvoir une culture de l’intĆ©grationĀ Ā»

Klaus Hemmerle: passion pour l’unitĆ©

Allemagne: Art et Ɖvangile

Ā«Depuis que j’avais entendu l’appel de me donner Ć  Dieu au Focolare, il me semblait que le monde de l’art et les nombreuses annĆ©es d’étude de la musique ne trouveraient plus de place dans ma vie. Cependant, diffĆ©rentes rencontres et relations qui naissaient me poussaient Ć  Ć©couter mon cĆ“tĆ© artistique et Ć  en suivre les stimuli. J’ai toujours ressenti beaucoup de confiance dans les Ć©changes avec mes amis du Focolare, qui n’ont pas vraiment essayĆ© de me donner des rĆ©ponses, mais sont restĆ©s prĆØs de moi, en partageant mes interrogations. Entretemps, je faisais aussi d’autres travaux. Il me semblait cependant que ce monde artistique soit pour moi comme un train dĆ©jĆ  parti et dans lequel je n’Ć©tais pas montĆ©.

J’ai d’abord dĆ©couvert que ce que Dieu nous donne ne correspond jamais exactement Ć  ce que nous pensons. Par exemple, j’avais cherchĆ© du travail dans le domaine de la musique dans les quartiers les plus difficiles de ma ville, parmi les immigrĆ©s et les plus pauvres, pour me mettre Ć  leur disposition. Cependant, en plusieurs annĆ©es d’intense recherche, rien n’est jamais sorti. Une collĆØgue m’a par contre fait remarquer que le lycĆ©e dans lequel je travaille maintenant m’offrait un dĆ©fi complĆØtement diffĆ©rent, mais Ć©galement fascinant: des jeunes pleins de richesse matĆ©rielle, mais souvent aussi de pauvretĆ© spirituelle, satiĆ©tĆ© de tout et insatisfaction profonde.

Donc, depuis deux ans et demi maintenant, je travaille dans le lycĆ©e humaniste Christianeum Ć  Hambourg, une Ć©cole avec une grande activitĆ© musicale, avec chorales, brass band et orchestres, qui implique des centaines de jeunes. Je dirige les deux orchestres symphoniques de l’école: celui des enfants de 10 Ć  12 ans (actuellement composĆ© de 65 membres) et celui des jeunes de 13 Ć  18 ans (52 membres).

Ce travail exige surtout la capacitĆ© de crĆ©er des relations avec les jeunes, mais aussi avec les parents et les collĆØgues. Plusieurs fois, cela signifie apprendre Ć  pardonner (moi-mĆŖme et les autres), recommencer Ć  chaque fois, en croyant en les autres au-delĆ  de n’importe quelle dĆ©ception, s’engager de faƧon dĆ©sintĆ©ressĆ©e, en faisant attention Ć  chaque personne et pas seulement au groupe. Et tout cela avec le fondement de la recherche continue d’une compĆ©tence professionnelle toujours plus grande, en essayant d’impliquer le plus possible les collĆØgues. Nous sommes en effet trois Ć  nous occuper de l’orchestre. Avant de dĆ©cider de quelque chose, nous essayons de comprendre ce Ć  quoi pensent les autres, en nous Ć©coutant avec attention. Nous expĆ©rimentons ainsi la rĆ©ciprocitĆ© de l’amour avec les jeunes et avec les adultes. J’ai Ć©tĆ© surpris lorsqu’ils m’ont fait remarquĆ© que, dans les activitĆ©s musicales de l’école, “un esprit bienveillant souffle toujours plus et crĆ©e une atmosphĆØre de collĆ©gialitĆ© amicale que tout le monde partage”.

Je sens que ma vie se normalise tant que je suis et que je reste cohĆ©rent dans mon choix de vie, et j’essaye la mĆŖme fraĆ®cheur et nouveautĆ© du temps où j’ai commencĆ© Ć  vivre l’Évangile, convaincu, hier comme aujourd’hui, que seulement ainsi, avec beaucoup d’autres, on peut changer le mondeĀ».

Profil de Christian Kewitsch