Mouvement des Focolari
Un message d’unitĆ© de JĆ©rusalem

Un message d’unitĆ© de JĆ©rusalem

Apporter dans son diocĆØse et dans son Ɖglise la richesse de l’expĆ©rience faite: c’est l’intention des 33 Ć©vĆŖques orthodoxes, d’anciennes Ɖglises orientales, anglicans, mĆ©thodistes, luthĆ©riens et catholiques de diffĆ©rents rites, au terme du 32ĆØme CongrĆØs œcumĆ©nique promu par le Mouvement des Focolari qui s’est dĆ©roulĆ© Ć  JĆ©rusalem du 18 au 22 novembre. Des approfondissements thĆ©ologiques et spirituels, mais aussi un fraternel et sincĆØre Ć©change d’expĆ©riences entre les Ć©vĆŖques, ont contribuĆ© Ć  explorer le thĆØme du congrĆØs “La rĆ©ciprocitĆ© de l’amour entre les disciples du Christ”.

Moment central de la rencontre: un pacte conclu entre eux de tendre constamment Ć  vivre des rapports empruntĆ©s au Commandement nouveau: “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimĆ©s”, parce que “tous reconnaĆ®tront que vous ĆŖtes mes disciples: si vous avez de l’amour les uns pour les autres” (Jn 13,31-35). Le lieu choisi est trĆØs significatif: la petite Ć©glise “en Gallicante”, Ć  cĆ“tĆ© du sentier qui mĆØne du CĆ©nacle Ć  la vallĆ©e CĆ©dron, que JĆ©sus a parcouru aprĆØs la derniĆØre CĆØne, selon la tradition. Il est donc liĆ© Ć  ce commandement de l’Amour et Ć  la priĆØre au PĆØre pour l’unitĆ© des siens.

Le Patriarche latin S.B. Faoud Twal a saluĆ© un groupe d’évĆŖques durant la prĆ©paration du CongrĆØs. La rencontre avec le Patriarche grĆ©co-orthodoxe de JĆ©rusalem, ThĆ©ophileĀ III, Ć©tait aussi importante. Il a considĆ©rĆ© la venue des Ć©vĆŖques Ć  JĆ©rusalem comme une bĆ©nĆ©diction. “Pour les chrĆ©tiens de Terre Sainte – a-t-il soulignĆ© – c’est un encouragement de rencontrer des Ć©vĆŖques unis, mais de diffĆ©rentes Ɖglises. C’est aussi un soutien fort pour nous, parce que signe Ć©vident que nous ne sommes pas oubliĆ©s. Vous ne parlez pas seulement de dialogue, mais vous ĆŖtes un dialogue vivant.”

Les deux documents rĆ©cemment publiĆ©s dans le cadre œcumĆ©nique ont Ć©tĆ© approfondis. “L’Église: vers une vision commune” de la commission Foi et Constitution du Conseil œcumĆ©nique des Ɖglises et le document de la commission conjointe des Ɖglises luthĆ©rienne et catholique, “Du conflit Ć  la communion”, en vue du jubilĆ© des 500 ans de la RĆ©forme.

Les Ć©vĆŖques ont aussi Ć©tĆ© informĆ©s de l’expĆ©rience de communion et collaboration dans le rĆ©seau d’Ensemble pour l’Europe, qui voit la participation d’environ 300 mouvements et communautĆ©s chrĆ©tiennes de diffĆ©rentes Ɖglises Ć  des activitĆ©s communes, dans le respect des particularitĆ©s respectives. Ensemble pour l’Europe est considĆ©rĆ© par des spĆ©cialistes comme une rĆ©elle espĆ©rance, parce qu’expression du fameux œcumĆ©nisme de la vie, que le Concile a retenu comme base de tout autre type d’œcumĆ©nisme.

Le 21 novembre, les Ć©vĆŖques ont partagĆ© leur expĆ©rience de communion, dĆ©sormais dĆ©cennale, avec les 120 participants, dont des personnalitĆ©s religieuses, des reprĆ©sentants de mouvements et communautĆ©s des diffĆ©rentes Ɖglises prĆ©sentes en Terre Sainte. Ils ont Ć  leur tour pris connaissance d’initiatives constructives, souvent promues par des laĆÆcs, pour amĆ©liorer les relations entre les Ɖglises et avec les communautĆ©s non chrĆ©tiennes de leur pays.

Chaque jour, la visite d’un lieu sacrĆ© a rendu prĆ©sente la vie de JĆ©sus. ParticuliĆØrement Ć  BethlĆ©em, où s’était aussi rĆ©unie la communautĆ© locale du Mouvement des Focolari qui, comme l’a affirmĆ© Helmut Sievers, “a fait expĆ©rimenter Ć  tous la lumineuse prĆ©sence du Sauveur dans le monde d’aujourd’hui”.


Video: ā€œAimez-vous comme je vous ai aimĆ©sā€ – Le 32e CongrĆØs oecumĆ©nique des Ć©vĆŖques

Un message d’unitĆ© de JĆ©rusalem

Evangile vƩcu/1

Providence

MonĀ  mari a une entreprise de construction et, puisque les banques ont bloquĆ© les financements, durant deux ans il s’est trouvĆ© sans travail.Ā  Entre restrictions Ć©conomiques toujours plus grandes et moments de dĆ©couragement, nous espĆ©rions en la providence de Dieu. Au dĆ©but de l’annĆ©e scolaire les enfants avaient besoin de livres et nous ne savions pas comment faire. Un matin une de nos amies arrive et nous dit que, ayant reƧu de l’argent inattendu, elle a pensĆ© que cela pourrait peut-ĆŖtre nous aider, sachant la pĆ©riodeĀ  que nous Ć©tions en train de traverserĀ : « Vous nous les rendrez quand vous pourrezĀ Ā».

Il y a un mois les prĆŖts ont Ć©tĆ© dĆ©bloquĆ©s, mais la grave situation Ć©conomique nous empĆŖchait de payer rĆ©guliĆØrement les employĆ©s. Un ami a parlĆ© avec eux, sans que nous le sachions, il leur a exposĆ© le problĆØme en leur demandant s’ils Ć©taient prĆŖts Ć  travailler sans recevoir de paie. Ils ont tous acceptĆ©. NoĆ«l approche et un paiement de facture arriĆ©rĆ©e tout Ć  fait inattenduĀ  nous arrive. AvecĀ  grande joie nous l’avons partagĆ© entre les employĆ©s. A travers un parent, ensuite, la providence ne nous a pas abandonnĆ©s.Ā  (E.M. – Italie)

Ā La lampe

J’avais toujours cherchĆ© un bon rapport avec ma belle-mĆØre, personne trĆØs difficile. Mon mari me l’avait toujours dit, et si le rapport avec la mĆØre Ć©tait difficile pour lui, imaginez-le pour moi. Je voulais l’ignorer. Je n’avais pas la paix maisĀ : l’évangile dit d’ « aimer tout le mondeĀ Ā», et dans ce « tout le monde »  ma belle-mĆØre se trouvait aussi dedans. Alors un coup de fil pour savoir comment elle allait, lui faire faire un tour en voiture, l’inviter Ć  dĆ©jeuner une fois par semaine…

Un peu Ć  la fois les barriĆØres sont tombĆ©es et je suis devenue sa confidente et son accompagnatrice pour les visites mĆ©dicales, où elle me prĆ©sentait comme son ange gardien. A presque quatre-vingts ans elle a commencĆ© Ć  s’intĆ©resser Ć  une voisine seule qui avait besoin de compagnie et Ć  prĆ©parer rĆ©guliĆØrement des gĆ¢teaux pour la paroisse. Elle me disaitĀ : « c’est toi qui m’as fait comprendre combien Ƨa fait du bien de sentir que quelqu’un se souvient de toiĀ Ā». Un jour elle m’a confié : « Cette lampe m’est trĆØs chĆØre parce que mon grand-pĆØre me l’a donnĆ©e. C’est un des rares souvenirs de familleĀ : quand je serai morte j’aimerais qu’elle te revienne Ć  toi… ». Maintenant cette lampe est chez nous et nous rappelle que seul l’amour reste.Ā  (I.B. – Suisse)

SourceĀ : l’évangile du jour, dĆ©cembre 2013,Ā  Editions CittĆ  Nuova.

Un message d’unitĆ© de JĆ©rusalem

Conseil Oecuménique des Eglises: 10° Assemblée à Busan (Corée)

Un Ć©lan considĆ©rable pour le mouvement œcumĆ©nique. C’est l’impression du secrĆ©taire gĆ©nĆ©ral du CEC, le pasteur Rev. Olav Fykse Tveit, au terme des travaux de la 10° AssemblĆ©e GĆ©nĆ©rale du Conseil ŒcumĆ©nique des Eglises, qui se tient tous les 7 ans.

2.760 participants enregistrĆ©s (dĆ©lĆ©guĆ©s des Eglises, conseillers, organisations partenaires, visiteurs, journalistes et hĆ“tes), Ā mais ce sont 5.000, dont beaucoup de CorĆ©ens, qui se sont prĆ©sentĆ©s pour vivre cette expĆ©rience œcumĆ©nique unique. PrĆ©sents, parmi tant d’autres, Karekin II, Patriarche et Catholicos suprĆŖme de tous les armĆ©niens, l’archevĆŖque de Canterbury Welby. Le Patriarche œcumĆ©nique BartholomĆ©e I a envoyĆ© un message video.

L’Eglise catholique, mĆŖme si elle n’est pas membre du Conseil œcumĆ©nique des Eglises, y collabore activement par l’intermĆ©diaire du Conseil Pontifical pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens, prĆ©sent Ć  Busan avec une dĆ©lĆ©gation qualifiĆ©e. Le cardinal Kurt Koch a lu un message du Pape FranƧois.

Pour reprĆ©senter le mouvement des Focolari – invitĆ© en tant que consultant avec d’autres mouvement, groupes et rĆ©alitĆ©s œcumĆ©niques – Ć©taient prĆ©sents Joan Back, du Centre Un, secrĆ©taire internationale pour le dialogue œcumĆ©nique des Focolari et Peter Dettwiler, pasteur rĆ©formĆ© suisse, chargĆ© de l’œcumĆ©nisme dans l’Eglise rĆ©formĆ©e du canton de Zurich.

La collaboration des Focolari avec le CEC remonte Ć  1967,Ā  Chiara Lubich fut invitĆ©e trois fois au siĆØge de GenĆØve pour partager la spiritualitĆ© de l’unitĆ©,Ā  et aujourd’hui encore l’importante contributionĀ  qu’elle a pu donner est reconnue, comme l’a dit le Rev. Tveit, en remerciant la prĆ©sidente des Focolari Maria Voce pour le message qu’elle a envoyĆ©.

Joan Back et Peter Dettwiler avec un groupe de participants

ā€œUne belle atmosphĆØre de fraternitĆ© entre Eglises, a soulignĆ© Joan Back. MĆŖme si elles ne partagent pas de positions identiques en matiĆØre d’ecclĆ©siologie ou de morale, elles peuvent se rencontrer, prier et mĆŖme travailler ensembleĀ Ā». De fait, un document de grande importance a Ć©tĆ© prĆ©senté : « l’EgliseĀ : vers une vision communeĀ Ā» sortie du DĆ©partement Foi et Constitution, un texte de convergence rĆ©digĆ© par des thĆ©ologiens d’Eglises ayant une ecclĆ©siologie trĆØs diffĆ©rente entre elles.

Migration, jeunes gĆ©nĆ©rations, monde multi religieux et croissance de la rĆ©alitĆ© pentecĆ“tiste, sont les dĆ©fis pour l’œcumĆ©nisme qui ont Ć©tĆ© mis en Ć©vidence.Ā  Parmi celles-ci, quelques uns des thĆØmes ont fait l’objet de dĆ©clarations officielles de l’AssemblĆ©e. Le message de conclusion a indiquĆ© la prioritĆ© pour les 7 prochaines annĆ©esĀ : « cheminer ensemble dans un pĆØlerinage pour la justice et la paixĀ Ā». Cela reflĆØte l’esprit de l’évĆ©nement missionnaire et la rĆ©flexion thĆ©ologiqueĀ Ā», a expliquĆ© Walter Altman, pasteur luthĆ©rien au BrĆ©sil et modĆ©rateur sortant du ComitĆ© Central.

A la fin, les 150 composants du ComitĆ© Central Ć  peine installĆ©s, ont Ć©lu Ć  l’unanimité  l’anglicane AgnĆØs Abuom de Nairobi (Kenya) en tant que modĆ©ratrice.

Un message d’unitĆ© de JĆ©rusalem

Remettre JƩsus au centre de Noƫl

“NoĆ«l s’approche et les rues de la ville se parent de lumiĆØre…” C’est ainsi que commence le texte de Chiara Lubich Ā«Ils ont chassĆ© JĆ©sus Ā»qui, un jour, Ć  l’approche des festivitĆ©s de NoĆ«l, traversant en voiture les rues d’une mĆ©tropole, a Ć©tĆ© touchĆ©e par l’extĆ©rioritĆ© visible Ć  chaque coin de rue: “Une file interminable de magasins, une richesse sans fin, mais excessive”. Remarquant la grĆ¢ce et l’esthĆ©tisme de l’atmosphĆØre qui entoure NoĆ«l, Chiara Ć©tait stupĆ©faite par le manque de signification vraie et profonde: “Dans mon cœur, l’incrĆ©dulitĆ© et ensuite presque la rĆ©bellion – Ć©crivait-elle: ce monde riche s’est “emparĆ©” de NoĆ«l et de tout ce qui l’entoure, et a dĆ©logĆ© JĆ©sus! De NoĆ«l, le monde aime la poĆ©sie, l’ambiance, l’amitiĆ© qu’il suscite, les cadeaux qu’il suggĆØre, les lumiĆØres, les Ć©toiles, les chants.Ā Il mise sur NoĆ«l pour obtenir le meilleur bĆ©nĆ©fice de l’annĆ©e. Mais il ne pense pas Ć  JĆ©sus. ā€˜Il vint parmi les siens et ils ne le reƧurent pas…’ ā€˜Il n’y avait pas de place pour lui Ć  l’auberge’… pas mĆŖme Ć  NoĆ«l. Cette nuit, je n’ai pas dormi. Cette pensĆ©e m’a maintenu Ć©veillĆ©e.” Chiara confiait qu’elle aurait voulu tout faire pour donner de l’importance et transmettre Ć  chacun le “mystĆØre d’amour” de NoĆ«l. “Qu’au moins dans toutes nos maisons – nous le souhaitait-elle – on crie Qui est nĆ©, le fĆŖtant comme jamais auparavant.” Depuis plusieurs annĆ©es dĆ©sormais, les enfants qui adhĆØrent Ć  l’IdĆ©al de l’unitĆ© ont partagĆ© le rĆŖve de Chiara: remettre JĆ©sus enfant au centre de NoĆ«l. Pour cela, ils utilisent chansons, statuettes et petites reprĆ©sentations, rĆ©coltant aussi des offres pour soulager les malaises et les souffrances d’autres enfants.Ā Cette annĆ©e, ils donneront la prioritĆ© Ć  des enfants de Philippines et de Syrie. Les personnes dĆ©sirant participer Ć  l’action peuvent tĆ©lĆ©charger sur le site gen4.focolare.org un poster qui illustre l’activitĆ©.

Un message d’unitĆ© de JĆ©rusalem

L’avventure de l’unitĆ©: les dĆ©buts/2

Suite de L’aventure de l’unité : Les dĆ©buts/1

Dans les mois qui suivirent, Chiara est en contact avec d’autres jeunes filles. Plusieurs d’entre elles veulent suivre la mĆŖme voie que la sienneĀ : d’abord Natalia Dallapiccola, puis Doriana Zamboni et Giosi GuellaĀ ; de mĆŖme Graziella de Luca et deux sœurs, Gisella et Ginetta Calliari, Bruna Tomasi,Ā Marilen Holzhauser et Aletta SalizzoniĀ ; deux autres sœurs, Valeria et Angelella Ronchetti… Pourtant la route du focolare n’est absolument pas dĆ©finie, sauf le « radicalisme Ć©vangĆ©lique absoluĀ Ā» de Chiara.

Pendant ce temps, la guerre fait rage Ć  TrenteĀ : ruines, dĆ©combres, morts. ƀ chaque bombardement, Chiara et ses nouvelles compagnes se retrouvent dans les refuges antiaĆ©riens. Le dĆ©sir est fort de rester ensemble, de mettre l’Évangile en pratique, aprĆØs cette fulgurante intuition qui les avait amenĆ©es Ć  mettre Dieu amour au centre de leur jeune vie. « Chaque Ć©vĆ©nement nous marquait profondĆ©ment, dira plus tard Chiara. La leƧon que Dieu nous offrait Ć  travers les circonstances Ć©tait claireĀ : tout est vanitĆ© des vanitĆ©s, tout passe. Mais, dans le mĆŖme temps, Dieu mettait en mon cœur une question adressĆ©e Ć  toutes, et avec elle la rĆ©ponseĀ : ā€œy a-t-il un idĆ©al qui ne meurt pas, qu’aucune bombe ne peut faire s’écrouler et Ć  qui nous donner entiĆØrementĀ ?ā€. Oui, Dieu. Nous dĆ©cidĆ¢mes de faire de Lui l’idĆ©al de notre vieĀ Ā».

Au cours du mois de mai, dans la cave de la maison de Natalia Dallapiccola, Elles lisent l’Évangile Ć  la lueur d’une bougie, comme elles en ont dĆ©sormais pris l’habitude. Elles l’ouvrent au hasard et tombent sur la priĆØre que JĆ©sus fit avant de mourirĀ : « PĆØre, que tous soient unĀ Ā» (Jn 17,21). Il s’agit lĆ  d’un passage de l’Évangile extraordinaire et complexe, le testament de JĆ©sus, Ć©tudiĆ© par les exĆ©gĆØtes et les thĆ©ologiens de toute la chrĆ©tientĆ©. Mais Ć  cette Ć©poque-lĆ , il Ć©tait un peu oubliĆ©, car on ne peut plus mystĆ©rieux. De plus, le mot « unité » Ć©tait entrĆ© dans le vocabulaire des communistes qui, en un certain sens, en rĆ©clamaient le monopole. « Mais ces paroles semblĆØrent s’illuminer une Ć  une, Ć©crira Chiara, et ancrĆØrent dans notre cœur la conviction que nous Ć©tions nĆ©esĀ pour cette page de l’Évangile Ā».

Peu de temps auparavant, le 24 janvier, un prĆŖtre leur demandaitĀ : « Savez-vous quelle a Ć©tĆ© la plus grande souffrance de JĆ©susĀ ?Ā Ā». Selon la mentalitĆ© commune des chrĆ©tiens de cette Ć©poque, les jeunes filles rĆ©pondentĀ : « Celle qu’il a endurĆ©e au jardin des oliviersĀ Ā». MaisĀ le prĆŖtre rĆ©pliqueĀ : « Non, JĆ©sus a le plus souffert quand il a criĆ© sur la croixĀ : ā€œMon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?ā€(Mt 27,46)Ā». ImpressionnĆ©e par ces paroles, Ć  peine le prĆŖtre parti, Chiara dit Ć  sa compagneĀ : « Nous avons une seule vie, ne la gaspillons pasĀ ! Si la plus grande souffrance de JĆ©sus a Ć©tĆ© l’abandon de la part de son PĆØre, nous suivrons JĆ©sus abandonné ». A partir de ce moment, il sera pour Chiara l’unique Ć©poux de sa vie.

Entre-temps, le conflit ne laisse pas de trĆŖve. Les familles des jeunes filles sont en grande partie dispersĆ©es dans les vallĆ©es des montagnes. Mais ces jeunes ont dĆ©cidĆ© de rester Ć  TrenteĀ : soit obligĆ©es par le travail ou les Ć©tudes, soit, comme Chiara, pour ne pas abandonner toutes les personnes qui commencent Ć  se rassembler. Chiara trouve un toit en septembre suivant, au n° 2, place des Capucins, Ć  la pĆ©riphĆ©rie de Trente, où elle emmĆ©nage avec quelques-unes de ses nouvelles amies, d’abord Natalia Dallapiccola, puis, petit Ć  petit, les autres. C’est le premier focolareĀ : un modeste appartement de deux piĆØces sur la place bordĆ©e d’arbres au pied de l’église des capucinsĀ : elles l’appellent simplement, « la maisonnetteĀ Ā».

DƩcembre 2013

« Que le Seigneur fasse croĆ®tre et abonder l’amour que vous avez les uns pour les autres et pour tousĀ Ā».

Si l’amour, centre de la vie chrĆ©tienne, ne progresse pas, toute la vie du chrĆ©tien s’en ressentĀ ; elle perd sa force et peut finir par s’Ć©teindre.

Il ne suffit pas de comprendre dans la lumiĆØre le commandement de l’amour du prochain ni mĆŖme d’expĆ©rimenter l’enthousiasme que l’amour suscite lorsque l’on commence Ć  se convertir Ć  l’Ɖvangile. Il faut le faire grandir en le maintenant toujours vivant, actif, agissant. Et cela se rĆ©alisera si l’on sait profiter, avec toujours plus de promptitude et de gĆ©nĆ©rositĆ©, des multiples occasions que nous offre la vie.

« Que le Seigneur fasse croĆ®tre et abonder l’amour que vous avez les uns pour les autres et pour tousĀ Ā».

Pour Paul, les communautĆ©s chrĆ©tiennes devraient avoir la fraĆ®cheur et la chaleur d’une vĆ©ritable famille.

L’apĆ“tre veut donc les mettre en garde contre les dangers les plus frĆ©quentsĀ : l’individualisme, la superficialitĆ©, la mĆ©diocritĆ©.

Cependant, il veut aussi prĆ©venir un autre risque, Ć©troitement liĆ© aux prĆ©cĆ©dentsĀ : celui de s’abandonner Ć  une vie ordinaire et tranquille, repliĆ©e sur elle-mĆŖme.

Il veut des communautĆ©s ouvertes, où rĆØgne non seulement l’amour entre ceux qui ont la mĆŖme foi, mais aussi un amour tournĆ© vers tous les autres, sensible aux soucis, aux difficultĆ©s et aux nĆ©cessitĆ©s de tous. C’est en effet le propre de l’amour que de savoir accueillir chacun, quel qu’il soit, de construire des ponts, en sachant saisir le positif, et en unissant nos dĆ©sirs et nos efforts en vue du bien Ć  ceux de tous les hommes de bonne volontĆ©.

« Que le Seigneur fasse croĆ®tre et abonder l’amour que vous avez les uns pour les autres et pour tousĀ Ā».

Alors, comment vivrons-nous la parole de vie ce mois-ciĀ ? En cherchant Ć  grandir nous aussi dans l’amour rĆ©ciproque au sein de nos familles, dans nos milieux de travail, dans nos communautĆ©s ou associations ecclĆ©siales, les paroisses, etc.

Cette parole nous demande un grand amour, qui sache dépasser les mesures médiocres et surmonter les divers obstacles dus à notre égoïsme dur à secouer.

Il nous suffira de penser Ć  certains aspects de l’amour pour dĆ©couvrir de nombreuses occasions de le vivreĀ : tolĆ©rance, comprĆ©hension, accueil mutuel, patience, disponibilitĆ© pour se mettre au service, misĆ©ricorde envers les manques vĆ©ritables ou prĆ©sumĆ©s de notre prochain, mise en commun des biens matĆ©riels, etc.

Bien sĆ»r, si dans notre communautĆ© rĆØgne ce climat d’amour rĆ©ciproque, sa chaleur ne manquera pas de rayonner autour de nous. MĆŖme ceux qui ne connaissent pas encore la vie chrĆ©tienne seront attirĆ©s par elle et, sans presque s’en rendre compte, se laisseront facilement entraĆ®ner au point de se sentir membres d’une mĆŖme famille.

Ā CHIARA LUBICH

Ā 

Ā 

* Parole de Vie publiƩe en 1994

Un message d’unitĆ© de JĆ©rusalem

Urgence Philippines

Urgence Philippines

Associazione Azione per un Mondo Unito – Onlus

presso Banca Popolare Etica, filiale di Roma

Codice IBAN: IT16G0501803200000000120434

Codice SWIFT/BIC CCRTIT2184D

Causale: emergenza tifone Haiyan Filippine

AZIONE per FAMIGLIE NUOVE Onlus

c/c bancario n° 1000/1060

BANCA PROSSIMA

Cod. IBAN: IT 55 K 03359 01600 100000001060

Cod. Bic – Swift: BCITITMX

MOVIMENTO DEI FOCOLARI A CEBU

Payable to : Emergency Typhoon Haiyan Philippines

METROPOLITAN BANK & TRUST COMPANY

Cebu – Guadalupe Branch

6000 Cebu City – Cebu, Philippines

Tel: 0063-32-25337280063-32-2533728

Bank Account name: WORK OF MARY/FOCOLARE MOVEMENT FOR WOMEN

Euro Bank Account no.: 398-2-39860031-7

SWIFT Code: MBTCPHMM

Causale: emergenza tifone Haiyan Filippine

Email: focolaremovementcebf@gmail.com

Tel. 0063 (032) 345 1563 – 2537883 – 2536407

Leggi anche: Filippine dopo il tifone (CittĆ  Nuova online)
You’ll need Skype CreditFree via Skype

Venezuela: la cantine populaire de Dominga

Depuis plusieurs annĆ©es, Dominga, une volontaire du Mouvement des Focolari de Valencia (Venezuela), gĆØre une cantine populaire pour les sĆ©niors de son quartier. L’initiative est nĆ©e pour permettre aux personnes du troisiĆØme Ć¢ge en Ć©tat de pauvretĆ© d’avoir une alimentation Ć©quilibrĆ©e dans un environnement accueillant. Les aĆ®nĆ©s arrivent dĆ©jĆ  le matin et peuvent ĆŖtre avec des personnes de leur Ć¢ge, jouer aux dominos ou regarder la tĆ©lĆ©vision, mais, surtout, ils peuvent ĆŖtre dans un environnement où ils sont accueillis chaleureusement.

Dominga est toujours attentive aux sĆ©niors qui frĆ©quentent la cantine. Lorsque l’un d’eux n’y va plus, elle se rend personnellement chez lui, le trouvant souvent en situation dĆ©gradante et sans pouvoir se dĆ©placer.

DerniĆØrement, les denrĆ©es alimentaires pour prĆ©parer les repas n’arrivaient plus rĆ©guliĆØrement, si bien que les personnes Ć¢gĆ©es voulaient s’organiser pour aller protester auprĆØs du gouvernement rĆ©gional, pour qu’il sache que lĆ  ils ne reƧoivent pas seulement de la nourriture, mais ils sont Ć©coutĆ©s et aimĆ©s personnellement.

Entretemps, une nouvelle coordinatrice pour les cantines a Ć©tĆ© nommĆ©e depuis peu. DĆØs son arrivĆ©e, elle a supprimĆ© quelques sĆ©niors de la liste des utilisateurs de la cantine, affirmant que lorsqu’elle a fait son inspection, ils n’Ć©taient pas prĆ©sents et donc on payait pour des personnes qui ne recevaient pas le service.

Dominga, poussĆ©e par l’amour envers ces personnes, a expliquĆ© avec fermetĆ© que les personnes Ć¢gĆ©es auxquelles on voulait enlever le service Ć©taient justement les plus faibles et les plus nĆ©cessiteuses. Elles avaient de graves problĆØmes de santĆ© et Dominga leur faisait apporter les repas Ć  domicile par les proches.

La liste de la coordinatrice devait aussi servir Ơ inclure les sƩniors dans une nouvelle retraite du gouvernement national. Les supprimer aurait donc signifiƩ une grave injustice.

Lors d’une autre occasion, un misĆ©reux est arrivĆ© Ć  la cantine, pour recevoir de la nourriture. Naturellement, les repas sont donnĆ©s seulement aux personnes enregistrĆ©es, mais Dominga ne voulait pas lui fermer la porte au nez. En effet, elle avait appris, en Ć©coutant l’histoire de Chiara Lubich et de ses premiĆØres compagnes, qu’en chaque pauvre il y a JĆ©sus. Alors, elle l’a reƧu chez elle, où il a pu se laver. Elle lui a offert des vĆŖtements propres et, finalement, lui a donnĆ© Ć  manger.

Dominga raconte: “Un jour, deux hommes se disputaient entre eux. J’essayais de les calmer, mais je n’y arrivais pas. Une phrase entendue Ć  l’église m’est venu Ć  l’esprit: “LĆ  où il y a la paix et l’amour, il y a Dieu”. Je leur ai dit cette phrase et, immĆ©diatement, ils se sont tus et se sont calmĆ©s.”

Ces derniĆØres semaines, Dominga a eu des difficultĆ©s avec les documents de la DĆ©claration des revenus que la cantine, en tant qu’association sans but lucratif, doit remplir. La procĆ©dure est plutĆ“t compliquĆ©e. RĆ©cemment, une personne sensible, apprenant que les personnes Ć¢gĆ©es sont bien traitĆ©es Ć  la cantine, s’est offerte de l’aider Ć  s’occuper des documents complexes, chaque fois qu’elle en aurait besoin.

Aletta, tĆ©moin des “premiers temps”, raconte

Les rĆ©cits ont la saveur des histoires de famille, et une prĆ©sence de divin qui, dans sa limpiditĆ© et simplicitĆ©, enchante et Ć©difie. Ils concernent les “premiers temps” du Mouvement des Focolari, racontĆ©s par Vittoria Salizzoni, une des premiĆØres compagnes de Chiara Lubich. Ils tĆ©moignent sur la naissance de l’aventure de qui croit Ć  l’Amour et quitte tout pour Lui, en pleine guerre destructrice. Plus connue sous le nom d’Aletta, troisiĆØme d’une famille de huit enfants, elle raconte:

“Ma sœur Agnese, pour se rendre au travail en ville, passait tous les jours par le “trou des frĆØres”, un abri anti-aĆ©rien de la Piazza Cappuccini où, en cas d’alarme, elle y trouvait parfois Chiara Lubich avec d’autres jeunes filles, qui lisaient l’Évangile et en parlaient. Agnese a Ć©tĆ© fascinĆ©e par cette nouvelle faƧon de parler, par leur joie contagieuse. Elle me transmettait ses impressions, mais je ne me souviens pas qu’elle m’avait parlĆ© de leurs idĆ©aux. Ainsi, ne sachant presque rien, l’idĆ©e de rencontrer ces jeunes filles ne m’attirait pas.

La tĆ©nacitĆ© d’une amie m’a poussĆ©e Ć  aller rencontrer ces jeunes, “mais seulement pour lui faire plaisir”. Donc, le 7 janvier 1945, je me rends Ć  Trente, Piazza Cappuccini n°2. Ce que j’ai vu en premier en entrant dans cette petite maison Ć©tait une jeune fille, prĆØs de l’évier de la cuisine, qui pĆ©trissait le pain. Elle a l’air d’un ange. On me la prĆ©sente: “C’est Natalia. Elle fait du pain blanc avec la vraie farine, pour l’une de nous qui souffre de maux d’estomac.” Cette scĆØne m’a touchĆ©e et m’a beaucoup plu. J’ai senti l’amour.

C’était un moment dĆ©cisif dans ma vie. Je ne suis pas une personne qui dĆ©cide immĆ©diatement et je suis de nature franche, mais, ce jour-lĆ , j’ai complĆØtement changĆ©. Je suis restĆ©e sans voix en raison de l’atmosphĆØre que j’ai trouvĆ©e. J’étais enchantĆ©e par la faƧon dont elles se prĆ©sentaient, dont elles se dĆ©plaƧaient. Dans la piĆØce attenante, une chambre Ć  coucher trĆØs simple avec des matelas, mais que je trouve belle, je vois Chiara en train de coiffer Graziella. Elle lui faisait une grosse tresse, qu’elle enroulait ensuite autour de sa tĆŖte, comme une couronne.

J’observais ces jeunes de mon Ć¢ge. J’ai ressenti qu’elles avaient “compris Dieu”, spontanĆ©ment. Leur choix n’avait rien d’ennuyeux, de solennel ou d’austĆØre. Leur vie Ć©tait animĆ©e par un grand Ć©lan et, Ć©tant jeunes, tout Ć©tait vĆ©cu comme un jeu. C’était, si l’on peut dire, Dieu version jeune. Tout m’a semblĆ© grand, nouveau, divin. Il y avait l’Amour. C’était Dieu et je l’ai senti.

Un jour, Chiara m’a expliquĆ© Ć  quel point leur choix de vie Ć©tait radical: “Tu vois? La vie est courte, comme un Ć©clair. D’un moment Ć  l’autre, une bombe risque d’exploser et nous pouvons mourir. Alors nous avons fait le pacte de tout donner Ć  Dieu, parce que nous n’avons qu’une seule vie et quand nous nous prĆ©senterons devant Lui, nous voulons toutes ĆŖtre siennes. Pour cela, nous avons Ć©pousĆ© Dieu”.

Cette phrase a pĆ©nĆ©trĆ© au plus profond de mon cœur. J’étais sĆ»re que Dieu m’appelait Ć  L’épouser. Cela m’a donnĆ© des ailes, a changĆ© ma vie: moi aussi j’étais appelĆ©e Ć  vivre une magnifique aventure pour l’apporter Ć  tous.”

Un message d’unitĆ© de JĆ©rusalem

Jésus abandonné, lumière pour la théologie

ƀ Capoue, prĆØs de Naples, le 25Ā novembre, Maria Voce a tenu le discours d’inauguration de l’annĆ©e acadĆ©mique de l’Institut SupĆ©rieur de Sciences Religieuses “Saint-Robert Bellarmin”. Elle a dĆ©veloppĆ© l’un des points fondamentaux de la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, ā€œJĆ©sus abandonnĆ©, lumiĆØre pour la thĆ©ologieā€, en prĆ©sence d’évĆŖques de plusieurs diocĆØses de la rĆ©gion de Campanie. La prĆ©sidente des Focolari en dĆ©crit ā€œles points saillantsā€ car, dit-elle, ā€œil n’est pas possible d’exprimer en un temps trĆØs court toute la richesse que la spiritualitĆ© de Chiara Lubich contient sous cet aspectā€. Voici un extrait du discoursĀ :

« Je voudrais partir d’un passage d’une lettre que Chiara Ć©crivait Ć  une amie, en 1946. Passage emblĆ©matique où on litĀ :

ā€œVois-tu (…), je suis une Ć¢me qui passe par ce monde.

J’ai vu beaucoup de belles et bonnes choses et elles seules m’ont attirĆ©e.

Un jour – un jour indĆ©fini – j’ai vu une lumiĆØre. Elle m’a paru plus belle que toutes les autres belles choses et je l’ai suivie. Je me suis aperƧue que c’était la VĆ©ritĆ©.ā€

JĆ©sus sur la croix. Venu sur la terre pour rejoindre les hommes qui s’étaient Ć©loignĆ©s de Dieu Ć  cause du pĆ©chĆ©, et les rĆ©introduire dans la pleine communion avec Lui, JĆ©sus prend sur lui tout ce que l’homme porte de nĆ©gatifĀ : ses douleurs, ses angoisses, son dĆ©sespoir, ses peines, ses pĆ©chĆ©s… Lui, l’Innocent, se fait semblable Ć  l’homme pĆ©cheur. ā€œPour rendre Ć  l’homme le visage du PĆØre, JĆ©sus a dĆ» prendre le visage de l’homme, mais il a dĆ» aussi se charger mĆŖme du ā€˜visage’ du pĆ©chĆ©ā€, disait Jean-PaulĀ II.

Le Mouvement en est encore Ć  ses dĆ©buts, en 1944, en pleine guerre mondiale. Lors d’une circonstance particuliĆØre, un prĆŖtre dit Ć  Chiara qu’à son avis, la douleur la plus grande de JĆ©sus est celle qu’il a Ć©prouvĆ©e sur la croix, quand il a crié : ā€œMon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?ā€ (Mt 27, 46). La conclusion de Chiara est immĆ©diateĀ : si c’est lĆ  le comble de sa douleur, c’est aussi certainement le sommet de son amour pour nous. DĆØs lors, elle se sent appelĆ©e, avec ses premiĆØres compagnes, puis avec ceux qui plus tard allaient suivre son IdĆ©al, Ć  ĆŖtre la ā€œrĆ©ponse d’amourā€ Ć  ce cri.

JĆ©sus abandonnĆ© se manifeste donc Ć  elle comme ā€œla dĆ©monstration vivante de l’amour de Dieu sur cette terreā€.

C’est ce que fait bien ressortir ce fameux ā€œchantā€ de louange et de gratitude, jailli spontanĆ©ment de son cœur et dĆ©diĆ© Ć  JĆ©sus abandonné :

ā€œPour que nous ayons la lumiĆØre, tes yeux se sont Ć©teints.

Pour que nous goĆ»tions l’union, tu as Ć©prouvĆ© la sĆ©paration du PĆØre.

Pour que nous possĆ©dions la sagesse, tu t’es fait ā€˜ignorance’.

Pour que nous nous revĆŖtions d’innocence, tu t’es fait ā€˜pĆ©ché’.

Pour que nous retrouvions l’espĆ©rance, tu es allĆ© jusqu’aux limites du dĆ©sespoir…

Pour que Dieu vienne en nous, tu l’as Ć©prouvĆ© loin de toi.

Pour que nous obtenions le Ciel, tu as ressenti l’enfer.

Pour nous donner un séjour heureux sur la terre, parmi cent frères et plus, tu as été rejeté par le Ciel et par la terre, par les hommes et par la nature.

Tu es Dieu, tu es mon Dieu, notre Dieu d’amour infiniā€.

GrĆ¢ce Ć  cet amour infini que JĆ©sus a eu pour tout homme sur terre, dans son abandon sur la croix, chacune de nos souffrances est transformĆ©e, chaque vide est comblĆ©, chaque pĆ©chĆ© est rachetĆ©. Notre sĆ©paration d’avec Dieu a Ć©tĆ© surmontĆ©e dans la communion retrouvĆ©e avec Lui et entre nous.

C’est donc en JĆ©sus abandonnĆ© que se trouve la clĆ© pour pĆ©nĆ©trer et rĆ©pondre au mystĆØre le plus profond qui entoure la vie de tout homme et celle de l’humanitĆ© tout entiĆØreĀ : le mystĆØre de la douleur, de la souffrance.

C’est lĆ  un grand mystĆØre qui touche profondĆ©ment le cœur de Chiara. Elle Ć©crit, avec une Ć©motion palpableĀ :

ā€œJĆ©sus sur la terre… JĆ©sus notre frĆØre… JĆ©sus mourant entre deux bandits par amour pour nous. Lui, le Fils de Dieu, devenu l’un d’entre nous. ā€˜(…) Si tu es venu parmi nous, c’est parce que tu as Ć©tĆ© attirĆ© par notre faiblesse, touchĆ© de compassion par notre misĆØre. Aucune mĆØre ni aucun pĆØre sur cette terre n’attendent le retour du fils qu’ils ont perdu, et ne font tout pour son retour, comme le fait notre PĆØre du Ciel.ā€

ƀ partir du mystĆØre vĆ©cu par JĆ©sus sur la croix, ChiaraĀ voit irradier une lumiĆØre capable d’éclairer et de donner sens Ć  toute expĆ©rience d’abandon que l’homme peut vivre. Et elle enĀ parle avecĀ simplicitĆ©,Ā car, elle en est certaine, depuis que JĆ©sus abandonnĆ© s’est manifestĆ© Ć  elle, il lui a semblĆ© le dĆ©couvrir partoutĀ :

ā€œLui, son visage, son cri mystĆ©rieux, semblaient colorer chaque instant douloureux de notre vie.ā€

ā€œL’obscuritĆ©, le sentiment d’échec, l’ariditĆ© disparaissaient –Ā noteĀ ChiaraĀ -.Ā Et nous commencions Ć  comprendre toute la dynamique divine de la vie chrĆ©tienne, qui ne connaĆ®t aucun sentiment d’ennui, aucuneĀ croix, aucune douleur qui ne soit un passage,Ā etĀ fait goĆ»ter la plĆ©nitude de la vie qui signifie rĆ©surrection, espĆ©rance, mĆŖme au milieu des tribulationsā€Ā Ā».