Mouvement des Focolari
Pasquale Foresi : poser le regard sur Marie

Pasquale Foresi : poser le regard sur Marie


the-annunciation-1125149_1280-detail‘’Elle conservait toutes ces paroles en les méditant dans son cœur’’ (Lc, 2,19) C’est Luc qui nous en parle en l’insérant dans la merveilleuse description des bergers à Bethléem, dans la grotte où Jésus est né. C’était un ange qui avait montré le grand événement aux bergers :’’Ne craignez pas : voici que je vous apporte une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui vous est né un sauveur dans la cité de David’’ (Lc 2,10-11). A peine arrivés, ‘’ils firent connaître ce qui leur avait été dit de cet enfant ; et tous ceux qui les entendirent furent émerveillés de ce que leur racontaient les bergers. Quant à Marie, elle conservait toutes ces choses en les méditant dans son cœur ‘’. Saint Luc met délicatement en contraste, la stupeur extérieure des autres personnages présents devant la grotte, les bergers, peut-être les habitants de la ville palestinienne, avec le silence dense de foi et d’amour de Marie. Les paroles de ces simples pèlerins au premier sanctuaire chrétien du monde, pénètrent dans son âme, s’unissent à d’autres révélations qu’elle avait eues et lui font comprendre toujours plus le mystère qui se tient sous ses yeux et dont elle participe en tant que Mère de Dieu. Promptitude de l’âme de Marie à la Parole de Dieu et protectrice amoureuse des dons sacrés reçus, qu’elle ne révélera à personne pendant de nombreuses années. Peut-être communique -t-elle en personne seulement à Saint Luc cette attitude de son âme qu’elle a eue les jours de la naissance du Sauveur : elle seule en effet en était consciente. Suavité des choses de Dieu et dont nous ressentons tous un réel besoin. Avec le rythme anxiogène et tourné vers l’extérieur de la vie moderne, il y a parfois le danger de vouloir tout matérialiser, jusqu’à la vie spirituelle elle-même. Le silence, l’humilité, la discrétion, la mansuétude, la patience dans les tribulations, peuvent nous sembler être des vertus désuètes, désormais incapables de nous faire ressentir la présence du christianisme en ce siècle. Face à l’agressivité des méchants, à la puissance de leurs moyens, on est tentés de tirer parti de l’agressivité des bons, de leur capitaux, de leur puissance extérieure. On croit davantage aux haut-parleurs qu’à l’efficacité d’une phrase de l’Évangile, on croit davantage aux discours des orateurs qu’au silence méditatif des âmes consacrées à Dieu. C’est le matérialisme qui essaie d’avilir les valeurs de l’esprit, en les rendant de pures expressions externes qui ensuite n’auront plus de poids face au vacarme assourdissant des bruits plus forts qui nous entourent. Seul ce qui est fruit de l’esprit a de la valeur face au monde aplati par la matière ; seul ce qui part de notre amour profond et personnel envers Dieu. C’est bien pour cela que l’humanité aujourd’hui doit poser son regard sur Marie. »   Pasquale Foresi, ‘’Paroles de Vie’’, Ed.Città Nuova, Rome, 1963 – pages 15,16,17  

Des femmes palestiniennes et israéliennes marchent pour la paix

Des femmes palestiniennes et israéliennes marchent pour la paix

MarchPeace_b30000 femmes en marche depuis Sdérot jusqu’à Jérusalem. L’initiative, lancée par « Women Wage Peace » (Wwp), est partie de Sdérot (Negev), pour ensuite se poursuivre dans les Territoires et en Israël. Cette marche, qui comporte des moments de rencontre, de dialogue et de prière, s’est conclue le 11 octobre à Jérusalem. « De telles initiatives, “du bas vers le haut”, sont importantes parce qu’elles expriment une partie du peuple israélien qui ne veut pas la guerre, l’occupation, ni que cette situation se prolonge », explique-t-on depuis le Patriarcat maronite de Jérusalem. La voix de ces femmes remplit le vide laissé par l’absence de partis politiques qui s’engagent vraiment pour la paix, dans un moment de « stagnation politique » dû au désintérêt de la communauté internationale pour la question palestinienne. Wwp est né il y a trois ans, en  réaction au conflit de Gaza, et rassemble actuellement 24000 membres, parmi lesquels « des milliers de femmes de droite, du centre et de gauche, arabes et israéliennes, religieuses et laïques, toutes unies pour demander un accord politique de paix qui mette fin au conflit israélo-palestinien »

La prière des mères https://www.youtube.com/watch?v=7wUtCw67zwE  

La Californie en flammes

La Californie en flammes

20171013-04Alimentés par des vents violents et des températures bien au-dessus des normes saisonnières, les incendies, qui pour l’instant ne sont pas maîtrisés,  sont en train de dévaster la Californie, causant jusqu’ici des dizaines de victimes: c’est le bilan le plus lourd jamais vérifié dans l’histoire de la Californie, sans parler des centaines de disparus. Le nombre d’hommes et de moyens mobilisés est impressionnant: environ 8000 pompiers et bénévoles, 550 engins terrestres, 73 hélicoptères et plus de 30 avions. Les images des incendies qui ravagent une surface qui s’élève à presque  80 000 hectares sont en train de faire le tour du monde. On ne compte plus les maisons brûlées. Les comtés les plus touchés sont ceux de Sonoma, de Mendocino, de Yuba, de Napa. Jusqu’ici des milliers de personnes ont été évacuées, surtout dans le comté de Napa, réputé pour sa production de vins de qualité. L’une des régions les plus touchées est le comté de Sonoma, où se trouve Santa Rosa, la capitale régionale, qui compte 200 000 habitants. Des quartiers entiers de la ville ont été réduits en cendres. Depuis Santa Rosa Cindy Fitzmaurice, de la communauté des Focolari, a réussi, grâce à Facebook, à donner de ses nouvelles. Elle parle des conditions difficiles qui ont obligé de nombreuses personnes à abandonner leur maison. « Nous sommes sur le point de nous enfuir a-t-elle écrit en postant une photo prise à 3h du matin, où l’on voit un ciel rouge orangé – j’ai le cœur brisé pour mes amis qui ont tout perdu. Nous sommes en train d’apprendre ce qui est important, et ce ne sont certainement pas les bien matériels ». Une expérience très dure, celle vécue par Cindy et ses voisins, contraints de fuir durant la nuit, en cherchant refuge chez des amis. Quelques uns, raconte-t-elle, ont dû s’enfuir en pyjama, sans pouvoir rien emporter. Heureusement, elle poursuit en écrivant:” Évacués, mais sains et saufs. Que Dieu bénisse Sainte Rose. Laisser ma maison après 25 ans, ce fut dur. Mais nous avons eu le temps de le faire et de cela nous devons être éternellement reconnaissants. D’autres ne pourront pas en dire autant. Nous verrons ce que demain nous réserve ». Après une nuit de peur et de prières, mercredi dernier Cindy a pu donner à nouveau de bonnes nouvelles à ses amis: “ Nous sommes extrêmement reconnaissants. Nous sommes rentrés à la maison ce matin. En ce moment les vents soufflent vers l’est, en direction de Napa. C’est une bonne chose pour nous, mais pas pour eux. Nous avons entendu dire qu’aujourd’hui devraient se lever des vents forts qui nous sont favorables. Mais de nombreux amis ont tout perdu. Je ne peux même pas imaginer leurs pertes.” Cindy remercie donc les amis qui ont pris soin d’eux, spécialement de sa belle-mère âgée. «Tout ce que nous pouvons faire maintenant c’est d’être reconnaissants et de voir comment venir en aide aux autres. Nous vous remercions pour vos prières ». La nièce de Cindy, 18 ans, travaille dans une maison de convalescence « Tous les malades ont été évacués dans une autre ville. Je suis fière de la façon dont elle s’est occupée de tous ».  De nombreuses autres personnes ont posté sur Facebook les photos de leurs maisons dévorées par les flammes et réduites en cendres. Mais elles remercient d’être en vie. C’est ce qui compte le plus.    

Œcuménisme : nouvelles du Venezuela

Malgré la situation sociale, politique et économique difficile que traverse ce pays des Caraïbes, le dialogue entre chrétiens de différentes traditions ne s’arrête pas. La communauté des Focolari nous écrit de Caracas : « Le 14 septembre dernier, nous nous sommes retrouvés dans le focolare de Caracas avec le pasteur anglican Francisco Salazar et sa femme, la pasteur Coromoto Jimenéz, pour partager un moment de famille. Salazar nous a dit que participer au congrès international de mai dernier à Rome, a voulu dire pour lui « se trouver face à Jésus ». Elle y a trouvé une nouvelle vision de l’unité et de l’Église ». A l’occasion des 500 ans de la Réforme, différentes initiatives sont en cours de réalisation même au Venezuela. « Le 1er octobre nous avons été invités à une célébration-concert dans l’Église luthérienne de Caracas, plus de 200 participants, dont trois pasteurs luthériens, l’ambassadeur d’Allemagne, des représentants de l’Église Presbytérienne et nous catholiques. Ce fut un événement solennel avec des chants, des souvenirs et des citations de Luther. Un témoignage d’unité dans la diversité. Un pasteur disait : « Nous devons nous unir toujours davantage, nous avons la même foi en Jésus ». Le 19 novembre l’Église Presbytérienne au Venezuela fête ses 120 ans. « Pour cet anniversaire, sont invités des évêques, des prêtres et nous aussi du mouvement. Un rapport d’amitié s’est établi avec les pasteurs Maria Jimenez et son mari Uriel Ramirez. »  

Curitiba, Brésil : le primat du dialogue

Curitiba, Brésil : le primat du dialogue

IMG-20170903-WA0005_1507844416227Curitiba, capitale de l’État du Paranà (Sud du Brésil), est une ville riche qui ne manque pas de performances: elle arrive en tête du Pays pour ce qui est de l’éducation,  elle a le taux le plus bas d’analphabètes et offre la plus haute qualité d’instruction (l’Université Fédérale est la première du Brésil). Elle est considérée  comme la ville brésilienne la plus avancée dans le développement écologique, grâce aux plans d’innovation qui ont pu concilier l’accroissement urbain et la préservation de l’environnement. Dans cette « ville des performances » une étape importante a été franchie dans le long et fructueux cheminement entre catholiques et luthériens. La Commission pour l’œcuménisme et le dialogue interreligieux de la Conférence Nationale des évêques du Brésil (CNBB) et la Commission pour le dialogue bilatéral catholico-luthérienne, en collaboration avec l’Université catholique du Paranà (PUCPR), ont choisi la « ville verte » comme siège du Symposium œcuménique de mariologie, du 1er au 3 septembre. IMG-20170904-WA0006_1507844416469Deux anniversaires importants ont donné lieu à cet événement. Le premier est le troisième centenaire de la découverte de la statue de Notre Dame d’Aparecida dans les eaux du fleuve Paraiba do Sul. Le peuple brésilien connait bien l’histoire de la poignée de pauvres pécheurs qui, en 1717, après une journée infructueuse  de pêche en prévision du banquet organisé pour la visite imminente du gouverneur de la Province de San Paolo, lancèrent de nouveau leurs filets dans le fleuve. A leur grande surprise ils trouvèrent dans les mailles une petite statue de « Notre Dame », couverte de boue. D’abord le corps, puis la tête. Ils jetèrent encore les filets qui se remplirent de manière inattendue d’une énorme quantité de poissons. C’était le premier d’une longue série de miracles et de grâces obtenues par le « Vierge Noire », devenue par la suite patronne du peuple brésilien. Le second anniversaire est celui des cinq cents ans de la Réforme protestante, dont les célébrations ont commencé conjointement, avec l’événement historique de Lund, en octobre 2016, par les Églises catholique et luthérienne, dans un esprit de communion, de dialogue et de remerciement. Le Symposium de Curitiba s’insère donc à l’intérieur d’un important cheminement œcuménique. 20171013-02_HubertusBlaumeiser-e-Dom-FranciscoUne participation nombreuse: il y avait, entre autres, quatre évêques catholiques, cinq pasteurs du synode luthérien, des experts en œcuménisme de la Conférence Nationale des évêques du Brésil, responsables pour l’œcuménisme dans les régions épiscopales, et de nombreux théologiens, religieux, prêtres et laïcs, dont certains membres du mouvement des Focolari. Parmi les intervenants, à l’invitation de l’évêque Dom Biasim, président de la Commission œcuménique, se trouvait aussi le théologien focolarino Hubertus Blaumeiser, professeur à l’Université Grégorienne de Rome, spécialiste de la théologie de Luther.  « Le thème central du Symposium était le célèbre Commentaire de Luther sur le Magnificat, publié récemment aussi dans une coédition luthérienne-catholique. Ma tâche – écrit Blaumeiser – a été de présenter deux conférences d’introduction sur Luther, accueillies par tous les participants comme une invitation à revoir ce personnage : stimulant pour le connaître et l’étudier plus profondément. L’ensemble s’est déroulé dans un climat de grande fraternité. Les comptes rendus du Symposium seront publiés dans la revue catholique pour le Dialogue (l’unique du genre en Amérique Latine). On espère que ce qui en est ressorti pourra trouver expression aussi dans une déclaration commune des deux Églises, prévue à la fin des célébrations du centenaire. Blaumeiser était ensuite l’hôte d’une soirée organisée à la cité-pilote des Focolari, la “Mariapoli Ginetta”, transmise en streaming et suivie par 650 points d’écoute. Parmi les présents, sur place, les évêques méthodistes Nelson Leite et Adriel De Souza, le maire de Vargen Grande do Sul et des membres de différentes Églises. La transmission a été très appréciée, y compris par les jeunes, très frappés par cette approche œcuménique : une occasion de découvrir les trésors que les différentes traditions chrétiennes possèdent. Un don pour tout le monde.

Centre Universitaire “Sophia Global Studies”

Centre Universitaire “Sophia Global Studies”

PrintL’inauguration de la dixième année universitaire 2017/2018 de l’Institut Universitaire Sophia, fondé le 7 décembre 2007 par un décret pontifical, aura lieu le 24 octobre prochain. Dans sa lettre envoyée à cette occasion à Chiara Lubich, qui est à l’origine de Sophia, le Préfet de la Congrégation pour l’Éducation catholique soulignait la nouveauté de l’Institut « jailli des racines de la spiritualité de l’unité et des riches expériences du Mouvement » et exprimait tous ses souhaits pour « ce projet important, bien ancré dans la tradition universitaire, mais en même temps courageux et prometteur». Dix ans après, la communauté universitaire se félicite du chemin parcouru et présente les axes stratégiques qui définissent les étapes à venir, dans la pleine fidélité à la mission qui a défini le profil de Sophia. Aussi, au cœur de cette journée d’inauguration, il y aura un événement particulièrement remarquable : le lancement officiel de l’activité du nouveau Centre universitaire Sophia global Studies.  Programme    

Appels pour la paix dans le nord-est asiatique

Appels pour la paix dans le nord-est asiatique

NikkyoNiwano_ChiaraLubich_aLa crise autour des essais nucléaires de la Corée du Nord et de la réaction de l’Administration américaine a généré la crainte d’une possibilité concrète de conflit nucléaire. La locution latine ‘qui veut la paix prépare la guerre’ n’a pas de sens aujourd’hui. Un conflit, encore plus avec l’utilisation d’armes nucléaires, aurait des conséquences dévastatrices pour toute la planète. La paix doit être atteinte à tout prix où elle est rompue et maintenue là où elle a été obtenue. Les membres du Mouvement des Focolari prennent conscience du rôle que chacun, en tant qu’individu et communauté, a dans ce processus. En plus des prières, les engagements de divers types ne manquent pas à cet effort commun, souvent inspirés par des initiatives d’autres organisations ou mouvements avec lesquels les Focolari collaborent. Dans ce sens, nous ne pouvons pas ne pas nous souvenir de ce que l’amitié spirituelle entre Chiara Lubich et Nikkyo Niwano, fondateur du mouvement bouddhiste japonais Rissho Kosei kai, a fait pour contribuer à la cause de la paix et pour former les nouvelles générations. “Bien qu’il y ait des difficultés, notre collaboration fera espérer qu’il soit possible de travailler tous ensemble pour la paix”, écrivait Niwano à Chiara. À l’occasion du 50e anniversaire de la naissance des Focolari, le fondateur du mouvement bouddhiste et son fils Nichico réitéraient cet engagement commun pour “rendre notre famille humaine plus unie”. La Rissho Kosei kai s’est aussi manifestée ces derniers jours par un communiqué officiel dans lequel la présidente désignée, la Révérende Kosho Niwano, a interpellé les leaders mondiaux, tant politiques que religieux, en renouvelant l’engagement de son mouvement à tout tenter pour que la paix soit préservée dans la péninsule coréenne. L’appel s’inspire de la pensée du fondateur Niwano qui, à l’occasion de son intervention à l’Assemblée des Nations Unies en 1978, en pleine Guerre froide, s’était adressé aux leaders des USA et de l’URSS. “Au lieu de risquer avec les armes, s’il vous plaît risquez pour la paix et pour le désarmement”, avait-il déclaré. Niwano, comme de nombreux leaders religieux de son époque, dont Paul VI et Jean-Paul II, ainsi que Chiara Lubich, avait compris le rôle que les religions peuvent avoir en contribuant à réaliser et à maintenir la paix mondiale. Le message envoyé par Madame Niwano aussi à Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari, vient de la fille d’un peuple qui a souffert de manière indescriptible durant le dernier conflit mondial, et met les leaders politiques du monde face au danger des effets des sanctions qui pourraient causer des réactions imprévisibles. En occident aussi, les consciences sont sensibles au danger d’une escalade nucléaire. Commémorant la Journée de prière pour la paix, lancée en 1986 par Jean-Paul II, le Comité pour une Civilisation de l’Amour a organisé une réflexion intitulée “Projet de pacification de la zone coréenne”. Il s’agit d’un congrès qui se tiendra au Sacré Couvent d’Assise (Italie), le 28 octobre prochain. Lire le communiqué original  

Thaïlande: au milieu des réfugiés Karen

Thaïlande: au milieu des réfugiés Karen

DSC_0046-Luigi-2Nous avons passé trois jours avec les réfugiés Karen, à Mae Sot, à la frontière avec le Myanmar. Une expérience très forte, comme toutes les expériences au contact des personnes qui souffrent.” Ce sont les mots de Luigi Butori. Depuis de nombreuses années, il vit dans le sud-est asiatique, dans un des focolares de la région. “Nous avons chargé le minibus, plus de 30 cartons arrivés d’Italie, et nous sommes partis avec Glauco et Num, un gen bouddhiste. Devenu une routine, nous faisons ce voyage d’environ 500 km tous les trois-quatre mois.” Mae Sot est une ville de Thaïlande occidentale, près de la frontière avec le Myanmar. C’est un important nœud de liaison avec le pays voisin, refuge pour de nombreux réfugiés et migrants. Ils vivent dans de mauvaises conditions économiques et sociales: “Ils sont des nôtres” écrit Luigi. Certains ont une occupation dans les entreprises agricoles ou dans les industries de la région. Ils sont parfois victimes d’exploitation, avec un salaire de misère. Mais, étant clandestins, ils ne peuvent pas revendiquer des droits à la sécurité ou à un salaire convenable. Beaucoup de réfugiés ont trouvé asile dans les camps installés par les nombreuses organisations internationales présentes dans la zone frontalière, en territoire thaïlandais. Parmi les dizaines d’ethnies persécutées, beaucoup appartiennent au peuple Karen. Leur histoire est peu connue: celle d’un peuple, simple et paysan, contraint de fuir. Cependant, c’est un des nombreux conflits ethniques négligés par les médias qui le déclassent au rang de conflit “de basse intensité”. DSC_0549-002-768x513Nous avions planifié ce voyage depuis longtemps avec le Père Joachim, un prêtre birman qui habite à Mae Sot. Jim, un autre focolarino de Bangkok, nous a rejoints le matin, après un voyage de 10 heures d’autobus, de nuit, avec de nombreux contrôles routiers. Chaque fois qu’on arrive à Mae Sot, on semble entrer dans un autre monde, où les valeurs changent. Au lieu du consumérisme et du confort, nous côtoyons des gens qui n’ont rien, mais sont contents du peu qu’ils reçoivent de nous, et qui nous parvient de nombreux amis, proches et éloignés. Ils savent que nous venons seulement par amour: ‘Cet amour que vous nous apportez est pour nous la raison de continuer à vivre et à espérer’, nous ont-ils dit plus d’une fois. Nous avons mangé ensemble la même nourriture qu’eux: c’est un témoignage qui parle de lui-même. Un soir, nous sommes allés au milieu des champs de maïs, je dirais même au milieu de nulle part, avec notre minibus qui s’enfonçait presque dans la boue. Tout ça pour prendre une famille catholique et, ensuite, repartir pour un autre endroit, où nous attendaient une quarantaine de catholiques, pour la messe. Il faisait sombre, il pleuvait et l’endroit était plein de moustiques: nous étions sous le toit d’une grande cabane avec une lumière faible. J’ai spontanément pensé aux belles cathédrales de Rome, où j’ai vécu pendant cinq ans: les tableaux, les orgues et les belles lumières. Cette cabane ouverte, avec beaucoup de moustiques, avec cette lumière très pâle et avec nous tous assis par terre, m’a semblé être une basilique romaine. Parce que Jésus était spirituellement là avec nous, au milieu de ces gens qui n’ont rien.” DSC_0050-BambiniDepuis quelques années, Luigi est le maillon d’un jumelage qui lie les enfants Karen de Mae Sot avec ceux de Latina et avec des groupes de Lucca (Italie) et Poschiavo (Suisse). Avec les fonds et les objets récoltés, une petite école, appelée “Goccia dopo goccia” (Goutte après goutte), a pu être construite et créée. “Nous avons rencontré Luigi à notre école – écrivaient les élèves de l’école primaire  ‘C.Goldoni’ de Latina. Nous étions heureux de le revoir, mais surtout curieux d’avoir des nouvelles de nos amis Karen et de leur école. Il nous a apporté des photos et les informations sur comment fonctionnent les choses là-bas. Nous étions surpris en voyant que ce qui nous semble normal (une salle de bain, un pont en bois) est pour eux essentiel pour améliorer la vie quotidienne. Grâce au projet “Goccia dopo goccia”, nous pouvons construire un pont de solidarité avec nos amis éloignés.”  

Sophia: inauguration de l’Année Universitaire

Sophia: inauguration de l’Année Universitaire

invitodecennaleFRONTEL’événement se déroulera en deux temps distincts Le matin, à 9h, dans la Grande Salle de l’Institut Universitaire Sophia, se tiendra un forum, en anglais, intitulé Perspectives on Global Transformations qui marquera le lancement officiel de Sophia Global Studies. Dans l’après-midi, à 17h, dans l’Auditorium de Loppiano, se déroulera la cérémonie officielle de l’inauguration de l’Année Universitaire, qui sera enrichie d’un temps de réflexion sur les nouveaux défis qui attendent Sophia. Programme  

Espagne: #SoyDiálogo

Au vu  de la situation qui s’est créée en Catalogne, le Mouvement des Focolari en Espagne lance un communiqué dans lequel il s’engage à vivre la culture du dialogue, « ce puissant instrument qui rend possible l’intérêt de l’autre, en entrant dans la réalité où il vit, pour la connaître, l’accueillir et, dans la mesure du possible, la comprendre. Nous considérons le pluralisme comme un défi positif et une énorme richesse ». Les initiatives engagées pour susciter le dialogue sont nombreuses, en particulier dans la classe politique. « Nous les soutenons avec force, parce que nous les considérons comme les marques d’une société démocratique et mûre, qui mise sur la réconciliation ». En même temps, le Mouvement des Focolari en Espagne se propose de recueillir des signatures  dans le monde entier, avec pour objectif de trouver la solution d’un vivre ensemble serein dans la diversité et la reconnaissance de la dignité de toutes les personnes et des institutions qui les représentent. Une campagne de sensibilisation et d’engagement sur les réseaux sociaux, par le biais de l’hashtag #SoyDiálogo, invite tous ceux qui le souhaitent à devenir des promoteurs actifs de l’écoute, du respect, du dialogue et d’actions pacifiques.  

Merci à tous ceux qui ont à cœur  le monde uni

Merci à tous ceux qui ont à cœur le monde uni


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30 septembre 2017

Très chers tous et toutes, À la conclusion de notre rencontre internationale à Castel Gandolfo, au cours de laquelle nous avons pu constater ce que le charisme de l’unité opère dans le monde, en approfondissant notre identité en tant qu’Œuvre de Marie, il nous est venu un grand désir d’arriver jusqu’à chacun de vous. D’une manière ou d’une autre, vous avez adhéré à l’Idéal de l’unité et vous le vivez, et dans les situations les plus variées, vous contribuez à la construction de fragments de fraternité. Nous avons pensé à tous ceux, nombreux, à qui nous devons gratitude et reconnaissance, qui ont aimé, souffert, donné leur vie pour construire cette réalité. C’est la main sur le cœur que nous voulons dire un immense Merci à tous, sans oublier ceux qui, même s’ils ne se considèrent pas comme partie prenante du Mouvement, continuent à vivre dans leur quotidien, mus par l’Idéal même de Chiara. Certainement Marie, mère de l’Œuvre et mère de tous, nous aidera-t-elle à poursuivre ensemble le chemin vers l’unité de la famille humaine, comme témoins de son amour, partout où nous nous trouvons. Nous sentant tous, dans ce que chacun fait et vit, petits nœuds d’un grand filet, nous vous embrassons.

Emmaus et tous

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Économie de Communion: un portail pour les nouvelles entreprises

Économie de Communion: un portail pour les nouvelles entreprises

EoC_website_newMême si l’abréviation du site semble difficile à prononcer, la plateforme, grâce à la simplicité de son graphisme lumineux et expressif, s’avère très utile pour la communauté internationale des entrepreneurs et professionnels de l’EdC qui veulent partager leurs talents et leur expérience, tout en favorisant le développement de nouvelles entreprises. Elle s’adresse aux projets d’entreprise, aux coopératives, aux micro-entreprises, aux associations ayant un impact social positif, mais aussi aux personnes qui veulent que leur entreprise respecte les principes éthiques et sociaux, protège l’environnement, fasse preuve de responsabilité en matière d’inclusion sociale. La plateforme offre divers services, spécialement aux startups, elle constitue ainsi un pont avec toute la communauté internationale et permet d’en faire partie. Il est facile d’y participer: grâce au portail chaque nouvel entrepreneur souhaitant entrer dans une dynamique de collaboration et d’échanges, peut bénéficier d’un tutorat à distance ou d’un accompagnement personnalisé pour l’aider à développer son projet. Cette offre passe à travers un réseau de Hubs (pôles ou plateformes de correspondance) nationaux. Il s’agit de « points d’accès » du réseau, actuellement présents dans 13 Pays (Afrique, Amérique Centrale, Amérique du Sud et Europe). La mise en ligne de la plateforme a eu lieu un an après l’ouverture du premier Hub (pôle). Dans ce laps de temps les Hubs (pôles) se sont multipliés en proposant localement des cours et des ateliers de formation technique et professionnelle, ainsi qu’un approfondissement des valeurs qui soutiennent le projet de l’EdC. Il est alors possible d’accompagner de manière personnalisée et systématique la mise en route de nouveaux projets d’entreprise. Si jusqu’ici le rayon d’action des Hubs (pôles) ne pouvait s’adresser qu’à des projets ou des personnes présentes sur une portion restreinte de territoire, désormais, grâce à la plateforme (exploitable en espagnol, portugais, allemand, italien, français et anglais), la même offre est accessible aussi à des personnes qui ne sont pas physiquement proches d’un Hub (pôle) local. Roylán, ingénieur en télécommunications et électronique, coordinateur de l’Hub espagnol, explique: « Transmettre les notions de base du langage d’entreprise et encourager de façon adéquate et concrète les nouveaux entrepreneurs qui traversent des moments d’incertitude et de doute est un défi très enrichissant à relever. En coordonnant les rendez-vous et les travaux des personnes qui collaborent volontairement avec les startups, j’ai pu apprécier la contribution de chacun : c’est d’un grand potentiel dont nous disposons lorsque nous travaillons ensemble, animés par cet appel commun à l’Économie de Communion ». Chaque Hub (pôle) a sa propre histoire. L’Hub (pôle) du Mexique, par exemple, est né de la rencontre entre quelques activités économiques du territoire qui désiraient se développer comme micro-entreprises et le programme d’incubation de l’EdC. Enrique, producteur de confitures artisanales, a participé au premier atelier d’incubation à Mexico : « L’incubation m’a aidé à progresser et à transformer ma petite activité en une véritable entreprise ; mais en même temps cela m’a permis d’avancer personnellement et en profondeur dans la culture de l’EdC. En ce qui me concerne, le changement le plus grand a été de commencer à dégager des fonds à partir de mon activité en aidant des personnes en situation précaire. Lorsque mon entreprise grandira, nous pourrons offrir un emploi à des personnes qui sont dans le besoin, handicapées ou qui ne trouveraient pas de travail ailleurs. Sur le plan technique cet atelier m’a aidé à affiner les processus de production et de conservation des produits, tout en améliorant leur qualité. En ce moment nous sommes en train de mettre au point toutes les autorisations nécessaires pour entrer de façon plus nerveuse sur le marché ». A l’intérieur de la plateforme il y a une « aire réservée » aux entrepreneurs qui désirent se lier à la communauté EdC. On y trouve trois secteurs différents : « Networking », pour présenter ses propres projets, connaître d’autres entrepreneurs et échanger des expériences ; « Wiki Toolkit », pour partager articles et vidéos ; et « Incubation Digitale », qui s’adresse à ceux qui ont des projets mais n’ont pas la possibilité d’être accompagnés localement ». Voir sito EoC-IIN Source: EdC online  

Une stèle pour Chiara Lubich

Une stèle pour Chiara Lubich

1A Trente (Italie)  on souhaitait depuis un certain temps que les nombreux visiteurs venant du monde entier puissent trouver dans l’église Sainte Marie Majeure une stèle rappelant le baptême de Chiara Lubich en ce lieu. Après la demande du nouveau curé à la Présidente des Focolari, Maria Voce, la stèle a été réalisée. Il s’agit d’un signe simple, mais symbolique, sur lequel on peut lire, à côté d’une photo de la jeune Chiara Lubich, une phrase d’elle, lumineuse, qui résume le charisme reçu : «Dans notre cœur une chose est claire: l’unité est ce que Dieu veut de nous. Nous vivons pour être un avec Lui et un entre nous et avec tous. Cette splendide vocation nous relie au Ciel et nous plonge dans la fraternité universelle ».

Ma vie, c’est Marie

Ma vie, c’est Marie

church-1790940__480« Le Rosaire est le drame de la Rédemption vu à travers les pupilles de Marie, vierge et Mère : les joies de Nazareth, les lumières de Bethléem, les vicissitudes de Joseph, puis la tragédie de la croix et enfin les gloires célestes devenues notre patrimoine familial, notre héritage. Notre histoire, notre vie. (Igino Giordani, Un étoile allumée dans la nuit», Città nuova, Rome, 2004, pag. 81). 1922-1925. “ S’il ne nous est pas possible de nous retrouver dans la belle tranquillité des soirées de la maison des grands-parents réchauffée à la grande flamme, où se recueillent en prière anciens et petits-fils, enfants et parents, disons le chapelet dans le tram, le bateau, le vrombissement du tunnel et les secousses d’une locomotive ; notre effort pour nous extraire de l’orgie… de la matière mécanisée par un sursaut de spiritualité n’en sera que plus méritoire. Un quart d’heure à l’église ne sera pas le petit somme habituel… et la prière sera l’eau rafraîchissante de la fontaine en pleine chaleur massacrante de la civilisation qu’on nous impose ». (Igino Giordani, Journal de feu, Città Nuova, Roma, 2005 [1980] p.19).

  1. “La Mère… C’est une prière qui lui tient particulièrement à cœur, elle représente un cycle des mystères de la vie de Jésus sous forme de toutes petites phrases, en son honneur à Elle : le Rosaire.

Il ramène la sérénité à l’heure de la soirée où s’affalent la fatigue et l’obscurité, les heures les plus dures de la vie, et donne force et espoir pour recommencer le lendemain : cette couronne rigide de perles de rien du tout transmet des élans de vie vers le haut dans nos pauvres os éreintés de fatigue, en rallumant l’unique lumière dans les âmes harcelées par l’iniquité sociale ou les nombreuses mésaventures. Il est aussi un don pour celui qui vit dans l’espérance du lien avec le Père, de la rencontre de la mort avec l’immortalité, du fini avec l’Éternité ». (Igino Giordani, Journal de feu, p.28) 1° octobre 1945. “Pourquoi Marie tient-elle une si grande place parmi nous? Parce que ceux d’entre nous qui suivent vraiment l’évangile se sentent et se comportent comme des enfants. Pour eux la mère est tout et sert à tout : ils la cherchent pour qu’elle les porte jusqu’à Dieu. Ils la prennent par la main, ils s’agrippent à ses vêtements, pour qu’elle les conduise au Père. Il n’y a rien de plus rassurant, de plus amoureux et de plus beau que de se présenter à Lui. Et puis, en compagnie de la Maman, toute la vie est plus belle : la nature rit, les hommes eux-mêmes ne semblent plus sauvages ». (Igino Giordani, Journal de feu, p.68) 9 octobre 1965. “Il me suffit de voir une représentation de Marie pour que jaillissent en mon âme les événements les plus beaux de ma vie. Je vois alors que pour moi la joie d’exister s’appelle Marie; ma gloire, c’est Elle, ma force, c’est Sa maternité ; la beauté qui me fascine est sa virginité ; l’acceptation de la souffrance est la participation à Ses épreuves de Désolée. Je ne vois aucun aspect positif de mon existence où Elle ne soit présente : ma vie, c’est Marie. Et Marie est la Mère de Jésus : c’est Elle qui me donne Dieu, mène l’âme à épouser l’Esprit Saint, la rapproche de la paternité de l’Éternel. Qui Te remerciera, Maman ? ». (Igino Giordani, Journal de feu, p.180)  

LoppianoLab 2017 : pour secouer l’inertie

LoppianoLab 2017 : pour secouer l’inertie

LoppianoLab2018_02Le titre « Ni victimes, ni brigands » a été choisi en fonction des paroles prononcées par le pape François au cours de l’audience de février dernier aux représentants de l’Économie de communion (EdC). Il avait alors affirmé qu’il ne suffisait pas d’imiter le bon samaritain de l’Évangile, qui va au secours d’un homme victime des brigands, mais qu’il faut agir « surtout avant que l’homme ne se trouve face à face avec les brigands, en combattant les structures de péché qui produisent des brigands et des victimes ». Se remettre en cause donc, courir des risques afin de changer les règles du jeu imposées par le capitalisme et la mondialisation. Experts du monde de la culture, des médias, de l’économie et de la politique se sont alternés au cours du programme, ainsi que de multiples voix de la société civile. SlotMob-720x0-c-defaultD’autres thèmes brûlants ont été affrontés comme celui de la migration et de l’accueil ; le thème de la reconversion des usines d’armements a été abordé ainsi que le paradoxe des armes exportées par l’Italie pour la guerre au Yémen où 15 millions de personnes n’ont plus accès à l’eau. Pays qui est frappé par la plus grave épidémie de choléra de ces dernières années. Une autre question brûlante a porté sur les jeux de hasard, avec le mouvement Slotmob né il y a quatre ans pour arrêter cette plaie sociale dont le gouvernement a même été  le promoteur. Les histoires racontées sont variées : depuis la dénonciation des abus et des injustices, à l’effort de ceux qui chaque jour luttent contre le mur de l’indifférence et de la cupidité ; de celui qui a décidé de ne faire entrer dans son bar aucun jeu de hasard, à celui qui dans sa région a organisé avec des amis une véritable marche contre la culture du hasard. LoppianoLab2018_03Vincenzo Conticello, ex-entrepreneur, témoin de justice à Palerme, a raconté la réalité d’une société mise à genoux par le racket et la mafia, certains obligés de quitter leur ville après avoir subi des injustices et des prévarications. Chiara Peri, du Centre Astalli pour les réfugiés, a souligné la commercialisation culturelle des migrants en ce moment qui fait que « les migrants et les pauvres sont coupables de leur pauvreté et leurs conditions, et sont traités comme de la marchandise, et même comme du rebut », alors, et là se trouve le paradoxe, « les italiens ont plus peur des victimes que des brigands ». La table ronde sur « Biens relationnels et travail », l’un des rendez-vous en marge de la manifestation, a mis en lumière l’importance de « l’amitié, la confiance, la compagnie, la cordialité, le soutien, le sens de l’appartenance, l’engagement, tous facteurs déterminants de satisfaction sur le lieu de travail », disait le prof. Benedetto Gui. Non seulement la paie ou l’horaire de travail comptent, il semble qu’est arrivé le moment de reconnaître la dignité économique à travers les biens relationnels. La présentation du livre de Bernhard Callebaut, « La naissance des Focolari. Histoire et sociologie d’un charisme (1943-1965) », pour le compte de l’édition Città Nuova, s’est faite en présence de Jesús Morán, coprésident des Focolari, qui a analysé tout le travail sous l’aspect de l’actualisation, entendue comme « réinterprétation créative de la tradition ». Était aussi présente Shahrzad Houshmand, iranienne, théologienne musulmane, témoin que toutes ces années Chiara Lubich, et avec elle le mouvement des Focolari, n’ont pas fait de dialogue avec les religions, mais avec les personnes. Chiara est pour Shahrzad « une femme remplie de la foi visionnaire d’une personne qui n’avait pas peur », elle n’avait jamais peur de rencontrer « l’autre », même si cela comportait la « mort de soi ». Enfin, face aux agressions continuelles et acharnées contre la paix, l’économiste Luigino Bruni de l’EdC, et Marco Tarquino, directeur de l’Avvenire, ont demandé au pape François d’écrire une encyclique sur la paix, capable de « faire bouger les inerties ». Nous le souhaitons de tout cœur !  

Porto Rico doublement frappé

Territoire dépendant des USA, Porto Rico (plus de trois millions et demi d’habitants), a été dévasté  au cours des semaines dernières par la double onde de choc des deux ouragans, Irma et Maria, considérée comme la pire des catastrophes naturelles de ces 90 dernières années. Le Gouverneur Ricardo Rossello a annoncé que le nombre des personnes décédées s’élevait à 34. Cette île des Caraïbes, actuellement dans une situation catastrophique, souffre d’un état d’urgence  extrême due au manque de nourriture, d’électricité (même dans les hôpitaux) et d’eau potable. Deux secteurs de l’île n’ont pas encore été rejoints par les services de secours, beaucoup de petits villages de montagne sont abandonnés à eux-mêmes. La petite communauté locale des Focolari s’est elle aussi mobilisée pour porter secours aux personnes sinistrées. La situation demeure en tout cas critique.  

En route pour le Genfest : une année au Liban

En route pour le Genfest : une année au Liban

20171005-01 (1)Après m’être diplômée en langues et relations internationales, je suis partie pour le Liban afin de poursuivre l’étude de l’arabe et m’immerger finalement dans cette réalité méridionale qui me fascinait tellement. C’est peut-être un peu bizarre de raconter une histoire en commençant par la fin, du moment où il faut s’en détacher, mais c’est justement dans ces moments-là que l’on comprend davantage la portée de l’expérience vécue. Tout en préparant mon retour en Italie, j’ai pensé à mes débuts au Liban et me suis demandée comment c’était possible que cette année tant attendue au Moyen-Orient tant aimé soit déjà terminée. Je me suis souvenue de la fille qui faisait ses premiers pas dans la chaotique Beyrouth avec l’impression que tout le monde la regardait, étant étrangère. En très peu de temps pourtant, les gens m’arrêtaient dans la rue en me demandant des informations en arabe, me prenant pour une libanaise. C’était probablement plus ma manière prévenante de les regarder que le contraire ! Au début ma défiance par rapport à ce nouvel environnement émergeait involontairement et m’empêchait de sortir de moi-même et d’aimer les personnes que je côtoyais : je n’avais simplement pas encore compris que l’environnement dans lequel je me trouvais était différent et sans danger. 20171005-01 (2)Je me suis rendu compte de combien mon regard sur le Liban a changé au cours de l’année : avant, je cueillais surtout les différences par rapport à l’Italie ; ensuite, je suis rapidement tombée amoureuse de ce pays, de sa richesse et de sa variété religieuse, culturelle, paysagère et historique ; d’un peuple qui, malgré un récent passé douloureux, a été à nouveau en mesure de vivre, chrétiens et musulmans, côte à côte ; de la spontanéité et de l’accueil des gens et ….de sa fantastique cuisine ! J’ai ensuite eu un peu difficile à récupérer un peu d’objectivité en regardant un pays qui, comme tous les autres, vit ses contradictions, comme la cohabitation d’une grande pauvreté et une richesse ostentatoire qui vivent à peu de distance l’une de l’autre. En pensée, j’ai parcouru mon année au Liban, durant laquelle beaucoup d’aspects de la vie qui, en Italie, me semblaient dangereux ou étranges, un manque de chance ou un simple malaise par rapport à telle ou telle chose, sont devenus part entière de mon quotidien (pour rien au monde malheureux, que du contraire!) jusqu’au moment du départ. Lorsque j’ai dit aux enfants syriens réfugiés que j’aidais pour les devoirs que je rentrais en Italie, ils m’ont saluée avec un simple ‘ciao’, me faisant comprendre que nous sommes tous importants mais que personne n’est indispensable. Me rendre compte que très probablement je ne saurai jamais ce qui allait advenir d’eux fut pour moi une grande douleur. J’ai dû saluer les amis que j’avais connus, à qui je dois tant, en espérant de tout cœur les revoir un jour sans en être cependant réellement certaine. Cela a été un déchirement de comprendre qu’entre nous s’immisçait à nouveau la distance, non seulement géographique, mais surtout bureaucratique. Les quitter en sachant qu’entre eux et moi, une frontière s ‘élevait à nouveau ainsi que des visas avec procédures parfois exaspérantes a représenté pour moi une sensation insupportable. Mais maintenant, je sais que cette souffrance est le prix à payer pour être ‘’homme-monde’’, comme  nous disons, nous, gen. Maintenant, après avoir semé des morceaux de cœur de par le monde, un monde uni n’est plus seulement quelque chose qui serait sympa : un monde sans frontières devient une exigence…

Espagne: le pari du dialogue

Espagne: le pari du dialogue

SD4#SoyDiálogo, “Je suis Dialogue”. Un pari, un engagement assumé en première personne. En présence de la situation difficile qui s’est créée en Espagne, la proposition de refuser toute forme de violence et de vivre pour promouvoir concrètement la culture du dialogue, est un pari tout à la fois nécessaire et courageux. Nombreuses sont les initiatives allant dans ce sens. Le 26 septembre, le Mouvement des Focolari en Espagne avait proposé un document et  un recueil de signatures, amplement diffusés sur les réseaux sociaux, dans l’intention de promouvoir des démarches d’écoute, de dialogue et de respect. Une invitation à trouver des solutions pacifiques pour vivre sereinement ensemble dans la diversité, en reconnaissant la dignité de toutes les personnes et des institutions qui les représentent. La proposition, appuyée par l’hashtag #SoyDiálogo, en plein accord avec l’invitation lancée peu après par les évêques « à avancer sur le chemin du dialogue et de la compréhension réciproque », résonne aujourd’hui avec encore plus d’actualité, après les résultats du referendum qui ouvre de grandes inconnues sur l’avenir de la Catalogne, de l’Espagne et de l’Europe. « Le dialogue – écrivent les promoteurs de l’initiative – est un puissant instrument qui suscite l’intérêt envers l’autre, en entrant dans la réalité où il vit, pour la connaître, l’accueillir et, dans la mesure du possible, la comprendre. Parmi nous, membres des Focolari de toute l’Espagne, il y a des personnes d’identité culturelle, d’opinions politiques et de sensibilités différentes. Mais nous considérons le pluralisme comme un défi positif et une  richesse. Nous nous  engageons en personne à bâtir des ponts, convaincus que les points de vue et les choix de l’autre contiennent une part de vérité ». Sur twitter les commentaires des signataires vont bon train: « Une signature ne vaut pas décision, mais il n’est pas bon de  rester les bras croisés et de regarder couler le fleuve » « En discutant on s’enrichit du don de la diversité ». « Je crois dans le dialogue qui présuppose le respect, la transparence et l’acceptation qu’il peut y avoir chez autrui quelque vérité que je ne possède pas complètement ». « Ce n’est pas un mal de penser différemment. C’est le moyen grâce auquel tout évolue. Le contraire de l’uniformité et de l’immobilité”. 20171094-02 Voici quelques considérations de ceux qui croient au dialogue. De Girone: « Nous vivons des jours étranges, mêlés de tristesse, d’impuissance, d’inquiétude. Mais en même temps ce que je dois faire m’apparaît très clair. En chaque circonstance je me demande ce que je peux faire  comme personne dans la limite de mes possibilités. Je m’efforce de ne pas juger. Les occasions d’écouter ne manquent pas, en ayant une ouverture d’esprit”. “Avec une amie catalane – écrit un jeune de Séville – nous cherchons à maintenir un dialogue ouvert. Je m’intéresse à sa famille. Lorsque l’on connaît en profondeur ce que vit l’autre, on peut changer en partie sa propre idée et aimer davantage cette personne, même si nos idées sont différentes”. “Jusqu’ici je me limitais à prier et à effacer les séries de photos, de blagues ou infos douteuses  qui circulent sur le net sans nourrir de sentiments positifs – écrit une femme de Tolède – Puis je me suis demandé : que puis-je faire encore ? J’ai cherché à faire savoir aux personnes que je connais en Catalogne qu’elles peuvent compter sur moi pour construire et dialoguer. Cela allait probablement de soi, mais j’ai jugé bon de le faire savoir explicitement”. Message en provenance de Girone:”A mon avis, quand nous ne sommes pas capables de voir la part de vérité qu’il y a aussi dans l’autre, nous le diabolisons déjà. Cela nous donne carte blanche pour écrire ou partager n’importe quel considération incendiaire. Nous oublions alors que le défi que nous avons à relever est plus héroïque et plus difficile que de faire la propagande de nos propres idées en dénonçant celles des autres. Il s’agit de bâtir des ponts ». En provenance de Séville: “J’ai de nombreux amis en Catalogne, de véritables frères et sœurs avec lesquels nous avons décidé de travailler à l’avènement d’une humanité nouvelle. Nous partageons nos soucis et nos épreuves. Aussi, lorsque nous nous écrivons, ils se sont senti libres de me dire : j’espère que la prochaine fois, lorsque nous nous verrons, nous serons déjà indépendants. Et à leur tour ils m’ont écouté lorsque je leur ai répondu : j’espère que la prochaine fois que nous nous verrons le bon sens et la raison l’auront emporté ».  

Vers le Genfest 2018

Vers le Genfest 2018

Genfest_dWorld Trade Center Metro de  Manille, Philippines, 6-8 juillet 2018. Ce rendez-vous s’adresse à des milliers de jeunes en provenance du monde entier, animés par une solide conviction qui inspire toute leur vie ainsi que les actions qu’ils mènent : construire un monde uni et solidaire. Le Genfest 2018 , Beyond all borders est une invitation à faire s’écrouler les frontières, les limites et les barrières qui font obstacle à cet objectif. Né d’une idée de Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, le Genfest  a rassemblé sur plus de 40 ans des dizaines de milliers de jeunes. Celui de 2018 en sera la onzième édition, la première en dehors de l’Europe. Au cours de ce long parcours, chaque Genfest a marqué une étape et  vu la concrétisation de nombreux projets: parmi eux l’idée des Journées Mondiales de la Jeunesse, qui ont débuté en 1985, l’année où sont nés le Jeunes pour un Monde Uni (JPMU) ; le Semaine Monde Uni, opérationnelle dès 1996, pour donner visibilité aux initiatives promouvant l’unité dans le monde, à tous les niveaux ; et enfin, depuis 2012, l’United World Project, grand observatoire permanent de toutes les bonnes pratiques au niveau planétaire. Le prochain Genfest précèdera de peu le Synode sur les jeunes, qui aura lieu en octobre 2018. En rencontrant les organisateurs, présents ces jours-ci à Castelgandolfo (Rome) à la rencontre des délégués du Mouvement des Focolari dans le monde, nous avons recueilli des informations de « première main » : Ding Dalisay représente à l’assemblée les Philippines: “C’est avec grande joie que nous avons eu le soutien du président de la Conférence épiscopale philippine : il nous encourage à annoncer ce Genfest au plus grand nombre de jeunes possible. Depuis déjà un peu de temps les jeunes des Philippines parcourent le Pays en « caravane » pour présenter le Genfest dans les paroisses, les universités et autres lieux. Nous espérons fortement que de nombreux jeunes viendront ». Carlo Gentile, délégué des Philippines avec Ding : « Ce sera le premier Genfest en Asie et donc un événement d’une grande importance interculturelle. Chiara Lubich définissait le Genfest comme  une « cascade de Dieu ». Nous nous attendons à quelque chose de très beau, préparé pour offrir à tous les jeunes qui viendront de l’Asie, mais pas seulement, une expérience profonde, bien ancrée dans la culture asiatique ». RisshoKoseiKaiUne mobilisation mondiale est déjà en cours. De nombreux contacts ont lieu avec d’autres Mouvements, par exemple avec les jeunes de la Rissho Kosei-kai, association laïque bouddhiste japonaise qui compte six millions de membres et avec le Youth World Peace Forum, qui aura son propre rassemblement annuel à Manille, en même temps que le Genfest. Dans quelques régions du monde on pense réaliser une édition du Genfest avec des initiatives locales. Une commission de 30 jeunes, représentants des diverses aires géographiques du monde, avec la coordination du secrétariat international des Jeunes pour un Monde Uni, est déjà au travail. Kiara Cariaso et Diego Lopez nous expliquent : « Nous sommes en train de travailler pour permettre à des jeunes du monde entier de se rendre au Genfest de Manille. Il y a déjà de nombreuses actions en cours, non seulement aux Philippines, car ce sera un événement planétaire, nous le construisons tous ensemble ». Et Diego de préciser : « Nous recueillons les idées qui arrivent des jeunes de tous les Pays, nous travaillons ensemble, et nous les faisons arriver aux Philippines ». “Le Genfest 2018 – précisent-ils –  s’articulera sur trois temps : le premier, qui précèdera la manifestation, donnera la possibilité à de nombreux jeunes venus du monde entier de connaître les cultures asiatiques. Une expérience interculturelle, interreligieuse, et sociale unique, qui se déroulera dans divers Pays du continent asiatique. Après quoi aura lieu l’événement central de Manille, du 6 au 8 juillet, auquel nous souhaitons faire participer des jeunes de tous les coins du monde, de manière à ce qu’ils puissent rendre présente leur propre réalité et en même temps transmettre à leurs communautés d’origine l’expérience et l’engagement pris à Manille. Il y aura enfin «le post Genfest », destiné surtout aux jeunes asiatiques, qui leur donnera l’occasion de témoigner d’une Asie unie pour un monde uni ». Ce sera une très belle expérience pour les 800 jeunes de la Cité pilote de Tagaytay ». Site officiel: y4uw.org/genfest

Jubilé de la Réforme sur des rythmes rock

Le groupe musical international Gen Verde s’est produit le 9 septembre à Stadthagen (Allemagne), dans le cadre des 500 ans de la Réforme luthérienne. « Un millier de personnes, malgré une pluie battante survenue peu de temps avant le début du concert – nous écrit la correspondante du groupe – a rempli la place de la petite ville de Stadthagen, en Basse-Saxe. Notre concert On te Other Side a apporté une touche de fraternité et d’internationalité. Au cours des journées précédentes nous avions déjà partagé de bons moments avec l’évêque luthérien, le Professeur Manzke, qui nous avait invitées, ainsi qu’avec ses collaborateurs. Et le jour du concert un groupe de jeunes, accompagné par leurs pasteurs, nous ont aidées à installer le matériel, trempés par cette pluie diluvienne, mais heureux ». « Nous gardons dans le cœur – concluent les jeunes artistes du Gen Verde – cette foule de gens sur la place, sous une mer de parapluies, au froid, qui écoutaient, se réjouissaient, chantaient et même dansaient avec nous ! Merci Stadthagen, nous avons vécu et tissé ensemble des moments de vraie fraternité ».      

Évangile vécu : ”Ayez en vous le même sentiment dont était animé Jésus Christ ”

Évangile vécu : ”Ayez en vous le même sentiment dont était animé Jésus Christ ”

Le courant ne passait plus « Au cours des premières années de mariage il arrivait souvent que le dialogue entre mon mari et moi soit rompu à cause de nos opinions différentes. Quelquefois, après des joutes verbales plutôt dures, on arrivait à un silence total qui pouvait durer des jours entiers. Le bref intervalle du déjeuner, quand nous revenions du travail, était occupé par le journal télévisé que Gaétan suivait passionnément. Un jour, en me confiant à l’aide de Dieu, j’ai décidé de lui envoyer un message clair : je suis revenue plus tôt de l’école et j’ai préparé un bon déjeuner, la table plus belle qu’à l’ordinaire avec des fleurs et une bougie allumée. Puis j’ai détaché tous les câbles de la télé. Dès son arrivée, Gaétan me demanda surpris quel événement on devait fêter. Nous nous sommes mis à table et comme d’habitude, il essaya d’allumer la télé, mais il comprit immédiatement qu’il ne s’agissait pas d’une panne. Il se mit à rire et m’embrassa, me demanda pardon et ensemble nous nous sommes promis de nous corriger l’un l’autre toujours par amour. Ce fut un moment important de croissance dans notre relation ». (Julia – Italie)  A la cuisine  “ Lorsque j’étais de cuisine je ne supportais pas qu’en passant, des confrères goûtent ce que j’étais en train de préparer. Chaque fois je me mettais sur la défensive pour qu’ils ne touchent à rien. Un jour, en lisant dans l’évangile le passage de la paille dans l’œil des autres et la poutre dans le nôtre, je me suis rendu compte que le jugement que je m’étais fait sur mes confrères m’empêchait de les aimer. Depuis ce moment, lorsque l’un d’eux passe à la cuisine, je l’invite à goûter ce que je prépare et lui demande des conseils, si par exemple il manque un peu de sel ou autre chose. Depuis lors l’atmosphère dans le monastère a changé ». (Père Krzysztof – Pologne) 1822414_960_720-01Aimer c’est risquer « Il y a quelque temps, un jeune de quinze ans analphabète, déjà bien engagé sur la route de la rapine, a commencé à fréquenter notre maison. Beaucoup de gens nous avaient conseillés de faire attention quand on l’accueille et de bien voir si ce n’est pas mieux de l’aider en gardant les distances. Mais nous étions convaincus qu’en lui se trouvait Jésus, et qu’il fallait l’aimer concrètement, même s’il fallait risquer. Souvent ce garçon restait chez nous, sortait avec nous, jouait avec nos enfants. Après plusieurs mois, sa propension au vol est ressortie de nouveau et il a fait disparaître de l’argent de chez nous. Quand nous l’avons découvert, nous avons décidé de lui parler. Après les premières résistances, il a reconnu les faits et en pleurant il nous a demandé pardon, promettant de nous rendre ce qu’il avait volé. Mais surtout il s’est tranquillisé en sachant qu’il pouvait continuer à compter sur notre amitié et que s’il avait besoin d’argent il devait seulement nous le demander. Actuellement il ne vole plus et a même trouvé un travail ». (D.L. – Italie)  Collègue difficile “ Il semblait qu’un collègue me visait constamment, il critiquait tout ce que je faisais.Tant qu’il s’agissait de petites interventions, je supportais. Mais quelquefois, face à des réalisations importantes de l’entreprise, il se mettait tout le monde à dos. Le travail devenait insupportable. Que faire ? Le prêtre avec qui j’avais parlé, m’a conseillé de surtout me libérer de la rancune et des souvenirs négatifs, et d’essayer de voir le collègue avec des yeux nouveaux. J’ai essayé. L’imprévisible est arrivé : à la rencontre de travail suivante, il était devenu une autre personne ! Il était évident que cela ne dépendait pas uniquement de lui ». (F.L. – Serbie)  

Brésil : pour une santé globale

Brésil : pour une santé globale

congresso-saúde-La santé comme bien commun et la viabilité des systèmes des soins de santé sont des thèmes que les professionnels de la santé se posent au niveau planétaire spécialement avec l’ allongement  progressif de l’espérance de vie et l’augmentation de la demande de soins. Comment s’occuper du malade d’une manière qui soit efficace mais en même temps viable? Mais également : existe-t-il un lien entre spiritualité et santé globale de la personne ? Ces thèmes ont été les sujets d’échanges lors du congrès organisé par Health Dialogue Culture, réseau international de professionnels de la santé, né en 2003 pour contribuer à travers une confrontation vitale avec la science, à une culture respectueuse de la vie, de la dignité et de l’intégrité de chaque personne, dans une perspective de développement de la santé, individuelle et sociale. Inspirée par le charisme de l’unité du Mouvement des Focolari, Health Dialogue Culture propose des espaces de réflexion toujours liés aux pratiques, d’où tirer des lignes de pensée, comme contribution au débat sur la nécessité de créer de nouveaux paradigmes des systèmes de santé. Le congrès s’est déroulé en continuité avec d’autres événements précédents basés sur le même thème et en particulier avec celui qui s’est déroulé à Padoue (Italie), en 2013, ayant pour titre Quelle médecine, entre globalisation, viabilité et personnalisation des soins, et avec la Charte éthique qui en avait récolté les résultats. 21432974_10207896513811259_1595354460399849723_nParmi les nouveaux paradigmes dans le soin du malade, la dimension relationnelle est en train d’assumer un nouveau rôle toujours plus stratégique, à savoir, la complexité des relations à de multiples niveaux (avec les patients, entre les professionnels de la santé, avec les institutions) qui tournent autour du thème du soin. Trop longtemps ignorée dans l’élaboration de modèles de protection sociale, la dimension spirituelle, là où elle est appliquée, exerce aussi une influence substantielle sur la qualité de la vie et sur les résultats des soins. Au congrès de San Paolo, on a vu un programme articulé entre rapports, ateliers, workshops, partages d’expériences et de bonnes pratiques, avec un débat constructif sur de nouvelles méthodologies afin de rejoindre équité et accessibilité aux services de santé, au niveau local et global. « Le véritable défi de ce congrès – disent les organisateurs – a été la richesse culturelle et professionnelle due à la pluralité des conférenciers et des participants (plus de 270) et à leur provenance de pays qui ont des normes en matière de soins très différentes comme le Congo, le Cameroun, la Norvège, le Vénézuéla, le Chili, le Paraguay, Uruguay, Bénin, l’Amazonie, le Brésil, la République Dominicaine, l’Espagne, le Royaume-Uni, l’Italie, l’Autriche. Une attention particulière a été donnée aux thèmes du handicap, de la vieillesse, comme également aux modalités pour affronter la douleur et la souffrance par le biais des soins palliatifs et de la formation des professionnels de la santé (prendre soin de celui qui soigne). 21433280_10207900287825607_5545911777823380403_nPendant le Congrès, un programme spécifique avec des sessions interactives pour les étudiants et les jeunes professionnels du monde biomédical. Un jeune étudiant en médecine commente ainsi à la conclusion des travaux : « Je quitte ce congrès en ayant modifié ma pensée sur la médecine, avec des idées différentes qui font de moi une personne meilleure et avec la certitude que ces idées m’aideront à devenir aussi un meilleur professionnel de la santé». Un médecin brésilien : « La science n’est pas froide et distante. Nous avons appris qui nous pouvons faire de la science sans oublier l’essence qui nous unit : l’amour ». Maria Voce, présidente des Focolari, a envoyé un message aux participants, avec le souhait de «  vivre la vie professionnelle avec un amour qui génère la fraternité, tous travaillant au bien de la famille humaine ». Et rappelant une phrase de Chiara Lubich : « L’équilibre de l’amour réside dans le fait d’aimer la personne proche et de travailler, depuis notre lieu de vie, pour la communauté tout entière ».

Journée internationale des personnes âgées

Journée internationale des personnes âgées

InternationalDayOlderPersonsDepuis 1990, date de sa création par les Nations Unies, on fête chaque année, le 1er octobre, la Journée Internationale des personnes âgées. Son objectif est de sensibiliser l’opinion publique aux questions concernant les personnes âgées et de susciter de l’intérêt pour la contribution qu’elles apportent à la société. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, d’ici à 2050 la population mondiale âgée de 60 ans et plus atteindra le chiffre de 2 milliards. L’accroissement de la durée de la vie est un phénomène qui de toute façon parviendra à toucher une grande partie des Pays du monde, avec de fortes répercussions sur de nombreux aspects de la vie sociale et économique. Les personnes âgées ne représentent pas seulement une charge, spécialement en termes d’assistance, mais  elles sont aussi d’une grande utilité sociale. Ce n’est pas par hasard que le 2 octobre, jour où  l’Église Catholique commémore les Saints Anges gardiens, on fête dans de nombreux Pays les grands-parents. Sans  eux, véritables « anges gardiens » de la famille, les jeunes couples auraient beaucoup de peine à concilier leur  travail et le suivi de leurs enfants.

Les cinquante ans du Mouvement Paroissial

Les cinquante ans du Mouvement Paroissial

Vallo TorineseUne journée dédiée au Mouvement Paroissial se déroulera au Centre Maria Orsola, intitulée: “50 ans d’histoire et une passion pour l’Eglise”. Au programme des témoignages et des moments d’expression artistique, ainsi que les interventions du cardinal Joao De Aviz (préfet de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée, ancien archevêque de Brasilia), sur le thème : « Des périphéries du monde au Vatican », et celle de Mgr Giuseppe Petrocchi (Archevêque de l’Aquila), sur : « La vocation du Mouvement paroissial à la lumière de Juvenescit Ecclesia ».      

“La mystique du feu : Catherine et Chiara”

“La mystique du feu : Catherine et Chiara”

IMG-20170923-WA0012Le samedi 23 septembre 2017, dans l’Amphithéâtre de l’Institut Universitaire Sophia (IUS) : dès les messages d’introduction de Mgr Buoncristiani, archevêque de Sienne, et  Maria Voce, présidente du mouvement des Focolari et vice chancelière de l’Institut Universitaire Sophia, il était clair qu’existait une entente et une proximité entre les deux figures charismatiques. Elles ont offert non seulement au monde ecclésial, mais aussi à toute la société civile de leurs deux époques respectives, un exemple de féconde interaction entre spiritualité et incarnation, en œuvrant continuellement à l’intérieur-même des défis inhérents à la vie en commun. Marco Luppi, modérateur du congrès, a fait remarquer, en ouverture, la continuité entre les propositions de ‘la joyeuse brigade’ des Catheriniens et la spiritualité de l’unité des Focolari, en rappelant combien les véritables points saillants de la pensée de la sainte siennoise – l’unicité du choix de Dieu, la fécondité de la volonté de Dieu, l’importance de vivre le moment présent – ont été repris et réactualisés par Chiara Lubich. Le souvenir d’Igino Giordani, cofondateur du mouvement des Focolari, a mis en exergue son engagement initial sur la voie tracée par l’expérience de Catherine. Pour lui une sainteté à la portée de tout le monde était plus qu’évidente en raison de son message universel dans la manière de proposer ce choix proprement chrétien. Bien connue sa devise en trois mots est bien connue: « moi – le frère – Dieu », inventée par Giordani en tant que processus fécond dans les relations interpersonnelles qui complète la dimension anthropologique en ouvrant la réflexion chrétienne sur la paternité divine. Cœur du congrès : deux exposés principaux. Sœur Elena Ascoli O.P., avec son thème la mystique de la rencontre”, a parcouru la dimension intime et concrète de la « mystique du feu » chez Catherine. L’espérance chrétienne, chez elle, devient un véritable chemin vocationnel à la recherche du sens de la vie au service de la société dans l’Église. 381 lettres, des recueils variés d’hymnes et de prières, font de Catherine la sainte de la rencontre et du dialogue, qui trouve dans la conscience de celui qui découvre dans ce « feu intérieur », le rapport avec Dieu, un patrimoine qui accroît sa valeur s’il se donne, s’il bâtit une dynamique relationnelle d’amour concret avec le prochain, s’il aide à construire la vie ensemble, dans la recherche du bien commun. Piero Coda, recteur de Sophia, dans son exposé intitulé « L’Amour véritable et le véritable Amour », a proposé une lecture originale de la rencontre féconde entre les racines franciscaines de Chiara Lubich et la période catherinienne de Giordani, rencontre qui se reflète dans la période de fondation du mouvement des Focolari en tant qu’expérience participant au renouvellement du christianisme, capable de donner vie à une nouvelle réalité dans l’Église et la société. Le « pacte » entre charismes donne naissance à quelque chose d’original qui souligne le dynamisme de la réciprocité agissant comme caisse de résonance pour l’unité et devient le cœur d’une expérience offerte au service de l’humanité. La « mystique du feu » en Chiara Lubich, mentionnée par Coda à partir de certains passages du texte « Résurrection de Rome », rappelle justement combien la force de l’élan intérieur, individuel, s’épanouit dans la dynamique communautaire : « C’est Dieu qui fait que deux soient un, en se plaçant troisième comme relation entre eux : Jésus parmi nous ». En conclusion, l’exposé du professeur Aldo Bernabei, représentant du groupe romain des Catheriniens, a repris le parcours commun entre son association et le mouvement des Focolari au sein de l’animation du projet de plusieurs décennies « Ensemble pour l’Europe » : une manifestation qui travaille de manière permanente à la construction d’un esprit européen pour reconnaître l’âme chrétienne de sa fondation parmi ses valeurs propres, un parcours unissant plus de 500 Églises, mouvements, communautés et associations.  

Parole de vie d’octobre 2017

En prison à cause de sa prédication, l’apôtre Paul écrit une lettre à la communauté chrétienne de la ville de Philippes. C’est lui qui, le premier, y a apporté l’Évangile. Beaucoup ont cru et se sont engagés avec générosité dans cette nouvelle vie, témoignant de l’amour chrétien même quand Paul a dû partir. Les nouvelles qu’il reçoit lui donnent une grande joie, d’où le ton affectueux de cette lettre envers les Philippiens. Il les encourage donc à progresser, à grandir tant comme personnes que comme communauté. Il leur rappelle le modèle de style de vie évangélique donné par Jésus : « Ayez en vous le même sentiment dont était animé Jésus-Christ » Comment connaître les désirs profonds de Jésus afin de l’imiter ? Écoutons Paul : le Christ Jésus, le Fils de Dieu, a pris notre condition humaine en descendant au milieu de nous. Il s’est fait homme, totalement au service du Père, pour nous permettre de devenir enfants de Dieu . Tout au long de son existence, il a accompli sa mission dans sa façon de vivre. Il s’est continuellement abaissé pour atteindre celui qui était le plus petit, faible, indécis, et lui redonner courage, afin qu’il se sente enfin aimé et sauvé : le lépreux, la veuve, l’étranger, le pécheur. « Ayez en vous le même sentiment dont était animé Jésus-Christ » Pour reconnaître et faire grandir en nous les sentiments de Jésus, reconnaissons avant tout en nous-mêmes la présence de son amour et la puissance de son pardon. Puis levons les yeux vers lui, adoptons sa façon de vivre. Elle nous pousse à ouvrir notre cœur, notre esprit et nos bras pour accueillir chaque personne telle qu’elle est. Évitons de juger les autres, laissons-nous plutôt enrichir par le positif que nous rencontrons, même lorsqu’il se cache sous une accumulation de misères et d’erreurs et qu’il nous semble perdre notre temps à le chercher. Le sentiment le plus fort de Jésus que nous pouvons faire nôtre est l’amour gratuit, la volonté de nous mettre à la disposition des autres avec nos talents plus ou moins grands, pour construire courageusement et concrètement des relations positives partout où nous vivons. C’est aussi savoir affronter avec douceur toutes les causes de division, déterminés à trouver la voie du dialogue et de la concorde. « Ayez en vous le même sentiment dont était animé Jésus-Christ » Chiara Lubich qui toute sa vie s’est laissée guider par l’Évangile dont elle a reconnu la puissance, écrivait : « Imiter Jésus signifie comprendre que nous, chrétiens, n’avons de sens que si nous vivons pour les autres, si nous concevons notre existence comme un service aux frères, si toute notre vie est bâtie sur ce fondement. Alors nous accomplirons ce qui tient le plus au cœur de Jésus. Nous aurons mis l’Évangile au centre de notre vie et nous pourrons vraiment nous dire bienheureux . » Commission Parole de vie (La Commission Parole de vie est composée de deux biblistes, de représentants d’Asie, d’Afrique, d’Amérique Latine, de jeunes, du monde de la communication et de l’œcuménisme)

Évangile vécu: je n’en pouvais plus

Évangile vécu: je n’en pouvais plus

20170927-01 Lorsque les médecins ont découvert que John, mon mari, avait la maladie d’Alzheimer ma vie a basculé. Dans un premier temps j’étais accablée par ma douleur et la charge que je devais assumer. C’est seulement par la suite, en rencontrant des personnes qui m’ont permis de faire l’expérience de l’amour de Dieu, que j’ai compris que m’occuper de John était la chose la plus importante de ma vie. Mais le chemin fut long. Au début j’étais paniquée et je ne réussissais pas à gérer la situation. Puis, lorsque l’état de John s’est aggravé, personne, dans mon entourage, ne pouvait m’aider. Jusqu’à notre médecin de famille, qui était en vacances ! Je souffrais, sans savoir quoi faire pour aider John. De plus je devais m’occuper de beaucoup d’autres choses, entre autres de notre situation financière. Je me voyais aller de plus en plus mal et ma santé aussi s’en ressentait. Après de nombreuses recherches, une agence a trouvé et m’a proposé un « Care Support Worker ». Au bout de quatre semaines une dame est venue : elle a compris notre situation et a fait preuve d’une grande disponibilité et soutien. J’en ai éprouvé un grand soulagement. Quelques semaines plus tard, j’ai été invitée à un rassemblement de quatre jours organisé par le Mouvement des Focolari. J’ai pu m’y rendre car mon mari a été accueilli dans un centre de soins. Un soir, lors d’un échange en groupes, quelqu’un m’a demandé : « Et toi Pam, que fais-tu ? » Je ne souhaitais pas répondre, ni raconter tous mes malheurs, ni à quel point je me sentais fragile et souffrante. Mais ensuite, par politesse, j’ai commencé à dire quelque chose, jusqu’au moment où j’ai éclaté en sanglots. C’était la dernière chose que j’aurais voulu : attirer les regards sur moi. Mais aussitôt tout le groupe a cherché à me réconforter. Tous comprenaient mes difficultés et voulaient me manifester amour et compassion. Au début je pensais que j’aurais eu honte, mais (chose incroyable!) je me suis sentie soulagée et guérie! Ce n’était pas la situation en soi qui avait changé, mais moi-même ! Je me suis rendu compte que soigner mon mari était devenu pour moi un poids. Et Jésus a pourtant dit : « Mon joug est doux et mon fardeau léger ». J’avais besoin que quelqu’un me rappelle que Dieu est Amour et qu’Il nous aime immensément. Une fois Dieu remis à la première place dans mon cœur, dans mon esprit et mon âme, tout a repris sa juste dimension. Mon mari malade représentait désormais la chose la plus importante. » Dans des situations de ce genre il est certainement important de prier. Mais ce qui m’a le plus aidé à sortir de cette souffrance intérieure a été la présence spirituelle de Jésus au milieu de ce groupe de personnes. Elles m’ont permis d’expérimenter l’amour de Dieu. Mon expérience avec John se poursuit, mais désormais je sais que je peux compter sur l’amour de tous. Extrait de: New City (Inghilterra) Agosto-Settembre 2017

“Être une présence de Marie”

“Être une présence de Marie”

IMG_1295Je suis heureuse de vous saluer, vous tous qui participez à la présentation du livre Qui c’è il dito di Dio”. C’est le second volume de la collection “Studi e Documenti” promue par le Centre Chiara Lubich. Le titre rappelle une phrase connue des membres du mouvement des Focolari : la première reconnaissance, de la part de l’archevêque de Trente, Mgr Carlo de Ferrari, de ce quelque chose de nouveau qui – de façon édifiante et en même temps contrastée -, était en train de naître dans son diocèse, et ne venait pas des hommes mais “du doigt de Dieu”. Un regard pur permettait ainsi au pasteur de ne pas s’arrêter à des considérations ou des jugements purement “humains”, mais de pénétrer plus profondément l’action de Dieu qui se manifestait à travers la vie d’un groupe de jeunes filles ; ceci 20 ans avant le Concile Vatican II. L’histoire allait lui donner raison. En tant que membres du mouvement des Focolari nous ne pouvons qu’être particulièrement reconnaissants envers Mgr de Ferrari pour son discernement, qui a permis à ce petit feu allumé de grandir et de s’étendre ensuite au monde entier. À 70 ans de distance, ce travail de Lucia Abignente nous permet de voir à quel point l’intuition de l’archevêque était profondément enracinée dans la vie de la Parole de Dieu et son action imprégnée d’humilité, de persévérance, de promptitude à payer de sa personne, de prophétie. Dans la reconstruction des événements, qui nous est offerte dans ces pages sur la base d’un vaste ensemble de sources, nous découvrons un fil d’or. Des circonstances favorable et contraires ont permis de tisser une relation de communion vivante, authentique, entre Chiara Lubich et “son” évêque, qui a donné un sens à cette alternance de “hosanna” et de “crucifie-le” – pour l’exprimer en des termes que nous trouvons dans les lettres des deux protagonistes – et qui a permis à Chiara de le vivre dans l’amour pour Dieu et pour l’Église. Ces pages en donnent un témoignage authentique et convaincant. IMG_1285Aujourd’hui encore, cela constitue une invitation à prendre nouvellement conscience du don du charisme reçu et des potentialités d’une fondation qui, comme cela est reconnu aujourd’hui, a ouvert la voie à d’autres parcours de réalités ecclésiales. Je suis heureuse de constater que la publication de ce livre advient durant l’année consacrée par le mouvement des Focolari à l’approfondissement sur Marie, un des points fondamentaux de la spiritualité de l’unité. Ce fut dans la période de lumière vécue l’été 1949 (lorsque l’Esprit donna à Chiara de contempler la grandeur de la Mère de Dieu, d’admirer sa beauté unique, toute revêtue de la Parole de Dieu), que se dessina également le dessein de Dieu sur l’Œuvre naissante : Œuvre de Marie justement. La vocation, le timbre “marial” de cette Œuvre ressort de ces pages qui en donnent une preuve – je dirais – irréfutable, grâce au oui renouvelé de Chiara aux plans de Dieu : oui à l’appel, oui à l’annonce de cet Idéal qui allait pénétrer toute sa vie ; oui à la disponibilité de l’offrande et de l’immolation du fruit engendré, durant les années d’étude de la part de l’Église de Rome. Dans son “fiat” de l’Annonciation comme dans le oui de la désolation au pied de la croix, Marie est le modèle, le moule où Chiara Lubich vit sa divine aventure. À notre époque, où apparaît « une conscience nouvelle et plus explicite du principe marial dans l’Église, en tant que sacrement d’unité[1] », j’espère que le témoignage, le message, transmis par le livre que nous présentons aujourd’hui, pourront être un don pour tout le peuple de Dieu et aideront l’Œuvre de Marie à exprimer la vocation que l’Église lui a confirmée dans les Statuts : « … être, autant que possible, une présence [de Marie] sur la terre, pour ainsi dire sa continuation. »   [1] B. Leahy, Il principio mariano nella Chiesa, Città Nuova, Rome 1999, p. 46.

Living City fête ses 50 ans

Living City fête ses 50 ans

LC50years_invitationPour fêter ses 50 ans d’activité, la revue en anglais, fondée en 1967 à New York comme une des 32 éditions du Mouvement des Focolari, a organisé, le 24 septembre à la Fordham University de New York, un congrès intitulé “Construire des ponts: comment les médias peuvent-ils faciliter le dialogue dans une société polarisée?” avec la contribution de professeurs et journalistes professionnels. Living City est lue et appréciée non seulement aux États-Unis, mais aussi au Canada, Australie, Irlande, Malte, Nouvelle-Zélande et de nombreux autres pays anglophones. Ses lecteurs sont des personnes de tous âges et convictions religieuses. Récemment, elle a été récompensée de cinq prix par la Catholic Press Association d’Amérique du Nord.  

Mexique: les focolari se mobilisent

Mexique: les focolari se mobilisent

 IMG-20170926-WA0005“Dès les premières secousses, beaucoup d’entre nous, tout comme la grande majorité du peuple mexicain, se sont mobilisés, même si pris dans un mouvement d’effroi et de précipitation, pour accueillir les demandes d’aide qui arrivaient de tous les quartiers de la ville de Mexico et d’autres localités à l’intérieur des terres frappées par le tremblement de terre. Partout s’est manifesté  un profond sens de solidarité. Les hôtels ont ouvert leurs portes à tous ceux qui avaient perdu leur maison, médecins et psychologues offrent gratuitement leurs services ; il ne manque jamais une famille pour servir une soupe chaude. Des centaines de bénévoles travaillent dur et sans répit; ce sont des civils qui, encore quelques heures avant, travaillaient comme employés, commerçants ambulants, mères de famille et ouvriers. Une fois de plus on constate qu’à la suite d’une tragédie, la vraie nature mexicaine se révèle, sans perdre espoir : elle sait communiquer joie et enthousiasme, même dans les moments les plus sombres. Des foules de gens se mettent au service par des actions simples et astucieuses,  renvoyant ainsi l’image d’un peuple  vivant qui, tel un géant, se relève des décombres. IMG-20170926-WA0007Différents membres de notre communauté ont offert leurs services, spécialement à Puebla, Morelos, Chiapas et Oaxaca, ville où les secours sont arrivés plus lentement. Une famille de Mexico a organisé une collecte dans sa propre maison et s’est ensuite rendue à Morelos pour distribuer des aliments et des denrées de première nécessité aux plus démunis. Les jeunes de la Cité pilote « le Diamant » se sont rendus à Contla, une ville de l’état de Puebla durement frappée par le tremblement de terre. Ils ont remué les décombres, déchargé et distribué des vivres tout en consolant ceux qui avaient tout perdu. Pour rejoindre cette communauté, située dans une région d’accès difficile, ils ont traversé un fleuve et franchi un profond ravin à l’aide d’un pont improvisé réalisé avec des cordes. Simultanément le groupe Economie de Communion a organisé des secours à Sant’Antonio Alponocan, une autre communauté de cette région. Enfin, pour coordonner les aides, nous avons créé à Mexico un comité d’urgence qui a engagé un recensement des dommages et des nécessités, pour organiser une collecte de biens matériels et rechercher des compétences. IMG-20170926-WA0001En ces moments difficiles nous avons toujours à l’esprit, et c’est pour nous une source de courage et de consolation, les paroles que la Vierge de Guadalupe, sur le mont Tepeyac, a demandé de garder toujours en mémoire à San Juan Diego : « Mets-toi cela dans le cœur mon enfant : ne crains pas. Ne suis-je  pas près de toi, moi qui suis ta Mère? Ne te trouves-tu pas dans mon ombre, sous ma protection ? Ne suis-je pas la source de ta joie ? N’es-tu pas dans les plis de mon manteau, dans mes bras?  Que te faut-il de plus ? “ Comme Mouvement des Focolari nous avons renouvelé notre engagement en redoublant d’amour et de fraternité  pour la reconstruction matérielle et spirituelle de notre cher Pays ». Mexico, le 25 septembre 2017  

Le Mouvement des Focolari en mouvement

Le Mouvement des Focolari en mouvement

VietnamIls rencontrent, raccourcissent les distances, relient, connectent. Ce sont les “focolares temporaires”: de petits groupes, composés de jeunes et d’adultes, appartenant aux différentes vocations du Mouvement des Focolari qui, pendant une brève période, allant de quelques jours à quelques semaines, quittent leur maison pour visiter des communautés éloignées, souvent dans des zones isolées. Une quarantaine de voyages uniquement ces derniers mois, du Sri Lanka aux Açores, du Vietnam à Saint-Domingue, du Brésil à la Tanzanie. Tous “autofinancés” grâce aux initiatives les plus diverses et souvent avec de grands sacrifices. En général, les logements sont mis à disposition par l’Église locale ou par la communauté même. Chacun de ces voyages a une histoire différente, mais avec un dénominateur commun: comme “focolares” temporaires, ils insufflent une nouvelle vie. Idalina et Toni sont une famille du Portugal. Durant le mois d’août, avec sept autres personnes, dont deux jeunes, ils sont partis pour Saurimo, en Angola. “Nous avons logé dans la maison de l’archevêque. Avec lui, nous avons partagé les repas et beaucoup d’autres moments de la journée.” Pendant deux semaines, ils ont noué de nombreuses relations avec des adultes et des jeunes de la communauté: “À la fin du séjour, ils nous demandaient quand nous allions revenir. L’art d’aimer de Chiara Lubich est pour tous une grande découverte”. Canada_03De retour d’un séjour d’un mois parmi les peuples indigènes des Territoires du Nord-Ouest, au Canada, le Père Harry Clarke (prêtre de Colombie-Britannique, province occidentale du Canada), Marilena et Mike Murray (un couple de Washington D.C.), Maria Santana (Montréal) et Ljubica Dekic (Toronto) écrivent: “A Yellowknife, capitale de la région et siège du diocèse, nous avons été accueillis par l’évêque émérite, qui a passé toute sa vie parmi les populations indigènes du nord. De là, nous sommes partis pour Wha Ti, un des quatre villages de la tribu Tlicho, à 40 minutes d’avion. Nous étions hébergés dans la maison de la paroisse. Les habitants du village sont simples et très réservés. Un des problèmes de la tribu est le manque de communication entre les anciens, enracinés dans la culture indigène, et les jeunes, qui ne parlent plus la langue de la tribu. Alcoolisme, jeux d’argent et drogue compliquent la situation. Nous avons présenté la spiritualité de l’unité, ensuite, nous nous sommes consacrés aux différentes activités de la petite communauté catholique pour enfants et adultes. Les circonstances nous ont mis en contact avec deux luthériens et un couple de mennonites en mission, et une belle collaboration en est résulté. Nous déplaçant dans un canoë le long du fleuve, nous avons participé aux événements de la tribu qui, justement durant cette période, réunissait l’assemblée annuelle des villages. De ce voyage sont surtout restés les histoires de vie, les problèmes, les rapports de confiance construits”. Angola_02A Bambio, 300 km de Bangui, en République centrafricaine, un “focolare temporaire” a rencontré un groupe de pygmées qui connaît et vit l’Idéal de l’unité depuis vingt ans. Fidelia écrit: “Il est impressionnant d’entrer dans leur village et les entendre nous saluer par un ‘ciao’! Les pygmées ont beaucoup de valeurs: la fidélité, la monogamie, la pureté, le sens du sacré. Ils nous ont raconté leurs expériences sur l’art d’aimer et sur la Parole de vie. Chaque village a choisi un jour par semaine pour se rencontrer, de 6h à 8h du matin, avant de commencer les activités. Ils racontaient: ‘Le focolare nous a enseigné à vivre, à aimer, à nous faire un avec les autres. Il n’y a plus vous et nous, nous sommes ensemble. Les pygmées ne se mélangent pas avec les autres parce qu’ils nous regardent de travers. Mais les focolari nous ont considérés comme étant leur égal et sont venus vivre avec nous, partager nos joies et souffrances. Ils ne nous ont pas demandé de devenir catholiques, mais ils nous ont enseigné l’amour’. Et encore: ‘Nous, les pygmées, nous avons beaucoup de pratiques dans notre tradition. Mais depuis que nous sommes ‘des focolari’, nous en avons laissé tomber quelques-unes. Par exemple, lorsque mon fils est tombé malade, je ne suis pas allé chez le sorcier comme je le faisais avant, mais je l’ai amené à l’hôpital. Dès que les focolarini l’ont su, ils sont venus m’aider jusqu’à ce qu’il guérisse.’” La gratitude et l’enrichissement sont grands, chez ceux qui partent et ceux qui restent, alors que la conscience d’être une unique famille grandit.  

Bon vent à la Communauté Shalom!

Au cours du mois de septembre, la Communauté Catholique Shalom a fêté ses 35 ans de vie. Cette Communauté, avec laquelle le Mouvement des Focolari a de profonds liens d’amitié, est née au Brésil en 1982, à l’initiative de quelques jeunes universitaires accompagnés par Moysés Louro de Azevedo Filho et avec les encouragements de l’Archevêque de Fortaleza. Tout en ayant comme objectif d’accueillir les jeunes et de leur annoncer l’Évangile, elle a aussi rapidement trouvé audience auprès des familles, des enfants et des personnes de diverses origines socioculturelles, tous unis par la vocation à vivre la prière, la vie fraternelle et le service. Elle est actuellement présente en Amérique du Sud et du Nord, au Moyen-Orient, en Europe, en Afrique et en Asie. En plus des nombreux groupes de prière, la Communauté a mis en œuvre des centres artistiques et culturels, des écoles, des maisons d’accueil pour les personnes âgées, malades ou sans toit, des projets pour venir en aide aux toxicomanes, aux enfants de la rue et pour prévenir l’avortement. Nous adressons nos meilleurs vœux à la Communauté Shalom!    

Klaus Hemmerle :  le destin du monde, dans notre cœur et notre esprit

Klaus Hemmerle : le destin du monde, dans notre cœur et notre esprit

Klaus_Hemmerle« Le monde se rapproche de plus en plus, il tend toujours davantage à s’unifier. Mais cette évolution ne doit pas se limiter au plan économique, technique, politique : ce dont nous avons besoin, c’est d’un esprit commun, où vraiment tous les hommes puissent construire ensemble l’unique destin du monde. Un esprit qui dépasse l’isolement, mais aussi le danger d’un collectivisme de masse, sans âme. Cet esprit nous est offert par l’évangile. En se faisant lui-même l’un d’entre nous, Dieu nous a fait devenir frères les uns des autres. C’est donc le commandement nouveau qui doit rythmer l’existence de ce monde qui tend vers l’unité: « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». (Interview, décembre 1977) “ Le premier souci du chrétien doit être de faire avancer, non seulement avec ceux qui partagent ses idéaux, mais avec tous ceux qui ont une responsabilité dans la monde, la construction d’un monde humain ». (Conférence 17.11.1978) “ Si ton pays est aussi important que le mien, si ta culture est pour moi aussi précieuse que la mienne, j’aplanis la route sur laquelle Jésus pourra agir au milieu de ce monde. Nous ne serons pas nivelés ni confondus dans une uniformité anonyme, mais notre prochain mobilisera notre esprit, nos intentions et notre cœur : le monde sera pour nous objet d’attention et de prédilection. Et de cette manière nos univers respectifs feront partie d’une unique réalité, sans pour autant se noyer dans la banalité d’un ensemble neutre. Le monde lui-même deviendra ainsi en même temps plus unifié et plus diversifié ». (Extrait du livre Der Himmel ist zwischen uns, p.93 ) « Les espaces où nous vivons ne doivent pas devenir les cellules bien aménagées d’une gigantesque prison déguisée en hôtel, mais des espaces de rencontre, où l’homme peut attendre et accueillir d’autres êtres humains, et plus encore, où l’homme peut attendre et recevoir Dieu ». (Article, déc.1973) Klaus Hemmerle,La luce dentro le cose(La lumière à l’intérieur des choses), Ed. Città Nuova (1998 – pp. 286, 287, 300, 282)  

“La Mystique du Feu chez Catherine et chez Chiara”

“La Mystique du Feu chez Catherine et chez Chiara”

lamisticadelfuocoA l’occasion du 30ème anniversaire (1987-2017) de la remise de la « Targa Cateriniana » (ˡ) à Chiara Lubich, la Communauté des Pères Dominicains de Sienne (Italie), en collaboration avec la Société Internationale des Caterinati et le Mouvement des Focolari, organise un congrès les 23 et 24 septembre à Loppiano, la cité pilote fondée par Chiara Lubich en 1964, intitulé : “La Mystique du Feu chez Catherine et chez Chiara”. Intervenants: le Professeur Piero Coda, président de l’Université Sophia et Sœur Ascoli O.P de la Société Internationale des Caterinati. Modérateur : le Père Alfredo Scarciglia O.P. (Prieur du couvent St Dominique de Sienne et aumônier des Caterinati). Un message de Maria Voce, présidente des Focolari, sera lu. Au cours du congrès un DVD sur la remise de la « Targa Cateriniana » (ˡ) à Chiara Lubich  sera projeté et l’actrice Paola Lambardi, de Sienne, lira quelques extraits des textes de Sainte Catherine. (ˡ) « Insigne Catherinienne » Programma    

Jeunes et adultes, en chemin, ensemble

Jeunes et adultes, en chemin, ensemble

foto seminario2« Une expérience d’Église vivante, en chemin, en dialogue, de sortie », synthétisent brièvement Paola Pepe et Jonathan Michelon (responsables des Écoles Gen internationales de Loppiano) les journées du Séminaire international sur la situation juvénile. Celui-ci fait partie d’un parcours organisé par le Secrétariat Général du Synode des Évêques, en préparation à la XV Assemblée Générale Ordinaire sur le thème ‘’Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel’’. « Nous avons fait une profonde expérience de communion, de ‘’training synodal’’, au contact de différentes réalités ecclésiales. Nous nous étions déjà préparés, depuis l’été dernier, avec d’autres jeunes des Focolari de différents pays, pour envoyer notre contribution au secrétariat général du Synode », écrivent-ils avec Leandro (Argentine), Marina (Brésil) et Nelson (El Salvador). Le programme du Séminaire a été riche en contenus pour les éminentes interventions des formateurs, des économistes, des experts en communication, des sociologues, accompagnateurs, passionnés du monde des jeunes. Vingt et un jeunes présents sur 82 participants, issus des cinq continents, qui ont donné leur précieuse contribution aux travail de réflexion avec des propositions de méthode et de contenu pour le prochain rendez-vous synodal. Significatif le fait que le secrétariat organisationnel ait rapidement accueilli quelques-unes de leurs suggestions à propos de la méthodologie de déroulement du programme, avec un plus grand partage en séance plénière. foto seminario4« Les méditations bibliques qui ouvraient les journées, nous interpellaient profondément. Une en particulier nous est restée dans le cœur : le passage dans lequel était mis en lumière le fait que pour montrer la vie de Jésus aux jeunes, il fallait en avoir fait l’expérience : le témoignage de vie est tellement important ! ». Les différentes thématiques sur les jeunes, en rapport à l’identité, la vision du monde, l’altérité, la technologie, la transcendance, ont exposés des scénarios réalistes qui ne manquaient pas de défis, mais toujours ouverts à l’espérance. On a parlé de la valeur pastorale, de son importance, de quelques initiatives dans lesquelles les jeunes sont protagonistes lorsqu’ils sont accompagnés par des adultes qui sont disponibles à vivre ensemble la recherche du sens de la vie. « Maintenant, nous voulons élaborer les expériences que nous vivons avec leur importance formative et évangélisatrice afin de les offrir à l’Église ». « Le séminaire a été une grande opportunité d’ouverture de l’Église, de ce qu’elle est en train de faire pour les jeunes ; et pour nous de travailler avec l’Église, pour changer les réalités du monde. L’Église veut nous écouter, savoir ce que nous pensons, ce que nous pouvons faire concrètement et désire affronter avec nous aussi les difficultés. Nous n’avons pas trouvé de réponse, mais on procède ensemble’’, explique Marina. foto seminario5Les conclusions mettent en évidence le fait qu’il faut construire le changement et devenir des générateurs de vie dans l’écoute réciproque, jeunes et adultes. « Ont été retenues, des propositions concrètes qui seront présentées aux pères synodaux. Parmi celles-ci, une équipe de jeunes qui accompagne le travail du Secrétariat général du Synode pour préparer des moments de confrontation et de dialogue durant les travaux synodaux entre évêques et jeunes et impliquer d’une façon stable, quelques-uns parmi ceux-ci dans les organismes du Saint Siège ; une Église reconnue par tous comme étant ‘’maison-communion-famille’’. De ces journées romaines, nous emportons avec nous beaucoup de perles, comme celle qui se trouve dans le document préparatoire dans lequel on parle des jeunes :’’la possibilité de leur floraison dépend de la capacité du soin qu’on y met, non pour le désir de changer l’autre, mais pour grandir ensemble’’ ». « Le synode des jeunes – conclut le Cardinal Baldisseri, Secrétaire général du Synode sur les Jeunes – peut représenter un jalon de ce renouvellement missionnaire de l’Église, qui, pour l’exhortation apostolique Evangelii gaudium, constitue le défi de cette époque. Nous devons nous adresser aux jeunes, non seulement pour qu’ils nous aident à comprendre comment annoncer l’Évangile mais aussi pour mieux comprendre ce que Jésus demande à son Église, ce qu’il s’attend d’elle, ce qu’il faut couper et ce qu’il faut recoudre pour cette mission ». Un autre ‘’jalon’’ sera certainement le Genfest 2018 qui se déroulera dans les Philippines, à Manille et, encore, la Journée Mondiale de la Jeunesse, (JMJ) en janvier 2019 au Panama.

Journée Internationale de la Paix

Journée Internationale de la Paix

IDP_2017_Final_with UN logo_Web « Ensemble pour la paix : respect, dignité et sécurité pour tous ». C’est le thème de la Journée Internationale de la Paix proposée chaque  année le 21 septembre par L’ONU, en vue de promouvoir le respect, la dignité et la sécurité de tous ceux qui sont contraints de fuir leur domicile à la recherche d’une vie meilleure. Décrétée en 1981 comme un jour de paix et de non violence, cette date est une invitation adressée à tous les États membres, aux organisations liées aux Nations Unies, aux organismes régionaux et non gouvernementaux et à toutes les personnes de bonne volonté à engager des actions en  faveur de l’éducation, de la formation et de la sensibilisation de l’opinion publique sur les questions concernant la paix, le respect, le soutien de la diversité, l’acceptation des réfugiés et des migrants, le rejet de toute forme de discrimination.  

Albanie : ma tête pour la paix

Albanie : ma tête pour la paix

20170921-02« Dimanche 20 août 2017, 5:00 heures. J’entends au loin l’appel à la prière de Muezzin. Le thermomètre montre déjà 30°. Je me retrouve dans une minuscule cabane en bois dans le petit village de la paix à Scutari, en Albanie. Construite par l’Église catholique pour les réfugiés pendant la seconde guerre des Balkans, à la fin de l’année 1999, maintenant, elle accueille notre camp go4peace ». C’est ainsi que commence le journal personnel de Meinolf Wacker , jeune prêtre allemand, engagé depuis plus de 20 ans, avec d’autres prêtres du Mouvement des Focolari, à organiser dans les Balkans – terre martyrisée par des guerres et des divisions – des ‘’écoles de paix’’ pour des centaines de jeunes. La première pensée du matin est pour la soirée conclue il y a quelques heures et pour le grand concert proposé par les jeunes, sur la place de la cathédrale de Scutari. En conclusion de laquelle, Mark, qui vient d’Irlande, s’est improvisé porte-parole de leur appel : ‘’Nous sommes ici du Nord et du Sud, de l’Occident et de l’Est de l’Europe. La paix est un but à atteindre, nous devons voir l’autre comme un frère ou une sœur. Si nous nous aimons, la paix en sera le fruit. Cela requière passion, patience et ténacité. Nous voulons devenir une génération pleine de passion pour la paix’’. 20170921-01Les membres de la band qui a joué la veille viennent de l’Albanie, du Cameroun, de la Slovénie, de lEspagne et de lAllemagne, après beaucoup de péripéties. Les allemands, par exemple, une fois arrivés à Sarajevo, ont traversé les régions montagneuses du Monténégro dans un mini-bus de location, presque 40 heures de voyage. Même pas le temps de reprendre haleine, subdivision en petits groupes pour faire connaissance. Chaque jour, un slogan qui nous aide à vivre :’Ne pas arrêter de donner !’’, par exemple. Mais aussi, un regard sur la nature pouvait inspirer un nouveau slogan comme voir une vache couchée dans un pré qui prend tout son temps pour ruminer. Dans un monde plein de frénésie, pouvoir s’arrêter de temps en temps et ‘’ruminer’’ intérieurement ce que Dieu nous a suggéré. « Au début du camp, – écrit Meinolf – nous nous sommes arrêtés sur le célèbre Pont du Milieu, dans la ville de Mes. Tous unis, main dans la main, tous les participants, musulmans, évangéliques, catholiques ou d’autres visions du monde, nous nous en sommes remis au mystère de Dieu, en silence. Pendant la semaine, 31 ateliers ont eu lieu : ils ont donné aux jeunes, l’occasion d’être en contact avec les habitants. Chaque jour, plus de cent enfants nous attendaient à Fermentim, à la périphérie de Scutari, où travaille d’une manière stable, une communauté de religieuses ». Ici, des jeunes produisent des porte-clés et travaillent à la mise en peinture et au dallage du jardin d’enfants et de la maison d’une famille. Albania« D’autres étapes furent celles de la visite au Musée de la Cathédrale de Saint Étienne à Scutari, où l’on se souvient des 38 martyrs tués par le régime communiste de 1945 à 1974, Musée des horreurs commises ces années-là et la visite d’une mosquée. Lors d’un workshop (atelier) interreligieux, on a parlé des rapports entre les religions dans les Balkans. Nous avons aussi planté des arbres, peint quelques maisons du village, rencontré des enfants confiés aux sœurs de Mère Teresa. La journée se terminait toujours par un repas festif dans le village ». « Avec Christoph et Tobias de l’agence 18frames Film+Media Produktion d’Hambourg, nous avions eu comme projet, la campagne ‘’Yourope’’ afin d’impliquer les jeunes européens à ‘’faire voir sa propre tête’’ pour montrer une Europe sans barrières. Un vidéoclip réalisé durant le camp, avec nos visages, sur fond noir, se termine avec l’invitation à nous envoyer d’autres brèves vidéos avec la même phrase initiale : I show my face Armela a pris une petite mascotte de ma voiture – un caribou – et l’a mise sur ses épaules et s’est filmée : I show my face because I am from Albania, studying in Austria, sitting in a French car with a German driver and a young friend from Sweden. En quelques jours, plus de 50 mille personnes avaient vu le clip ». Deux participants racontent : « Quand il y a un an, j’ai su que le camp se passerait à Scutari, j’étais critique. Je viens de l’Albanie et je connais la mentalité de mon pays. Pendant la préparation, j’ai aidé comme je pouvais. Les deux premiers jours se sont bien passés. Mais lorsque les ateliers ont commencé, une grande confusion régnait. ‘’Bienvenue dans le chaos’’ ! avais-je pensé. Mais ensuite, tout s’est passé autrement de comment je l’avais imaginé. A l’occasion du concert final je devais expliquer la campagne ‘’Yourope’’. Dans les yeux du public, on y décelait une vraie joie! L’amour a été plus fort que les obstacles ! » « Les messes du soir n’étaient pas de vides rituels, mais la foi vécue, profonde, qui m’a bouleversée. Les explications sur le sens de la souffrance et sur la rencontre avec Jésus dans la souffrance, m’ont donné beaucoup et pour longtemps encore, j’ai continué à les ruminer ». Voir le Video clip

Le Mexique tremble encore

A seulement deux semaines du précédent tremblement de terre, le pays aztèque a de nouveau été touché par un tremblement de terre de magnitude 7.1 (sur l’Échelle de Richter). En ce moment on compte 217 victimes, dont 117 dans la capitale, bilan qui est malheureusement destiné à s’élever. Vingt-six enfants et 4 adultes ont perdu la vie dans l’effondrement d’une école dans la zone sud-est de la ville de Mexico. Même si 11 enfants ont été sauvés, une trentaine de mineurs d’âge et 4 adultes doivent encore être extraits des décombres. Il y a eu des effondrements de quelques édifices et au moins 4 millions de personnes sont sans électricité. 72 victimes sont enregistrées dans l’état de Morelos et 43 à Puebla, où se trouve la citadelle des Focolari ‘’Il Diamante’’. « Nous étions à table lorsque nous avons ressenti fortement le tremblement de terre – racontent-ils -. Jusqu’à présent, à notre connaissance, les membres de notre communauté de Puebla n’ont pas connu de dégâts et nous allons tous bien ». La solidarité s’est tout de suite fait entendre de beaucoup de pays de la région et du monde. « En ce moment de souffrance, je demande de manifester de la solidarité à toute la population mexicaine », c’est l’appel du Pape François aujourd’hui à l’Audience Générale.

La découverte de Jésus abandonné

La découverte de Jésus abandonné

En 2000, Chiara rappelle sa première « découverte » de Jésus abandonné : « Dans un épisode des premiers mois de 1944, nous avons une nouvelle compréhension de Jésus. Dans une circonstance particulière, nous apprenons que la plus grande douleur que Jésus a éprouvée, et donc son plus grand acte d’amour, a été lorsque sur la croix il a expérimenté l’abandon du Père : “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?” (Mt 27,46). Nous en sommes profondément touchées. Et le jeune âge, l’enthousiasme, mais surtout la grâce de Dieu, nous poussent à le choisir précisément dans son abandon, comme voie pour réaliser notre idéal d’amour. A partir de ce moment, il nous a semblé découvrir son visage partout. » Autre moment clef pour la compréhension de ce « mystère de douleur-amour ». Pendant l’été 1949, Igino Giordani rejoint Chiara qui s’est retirée pour une période de repos dans la vallée de Primiero, à Tonadico, dans les montagnes du Trentin. Avec la communauté, ils vivent intensément le passage de l’Évangile sur l’abandon de Jésus. Ce sont des jours d’intense lumière et à la fin de l’été, au moment de descendre de ce petit Thabor pour rejoindre la ville, Chiara écrit d’un seul jet ce texte qui commence par un vers devenu célèbre : « J’ai un seul époux sur la terre : Jésus abandonné. […] J’irai par le monde en le cherchant à chaque instant de ma vie » (C. Lubich, Pensée et Spiritualité, Nouvelle Cité 2003, p. 142). Des années plus tard, Chiara écrit : « Depuis le début nous avons compris que tout a une face cachée, que l’arbre a ses racines. L’Évangile te couvre d’amour, mais il exige tout. “Si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas – peut-on lire dans l’Évangile de Jean – il reste seul ; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance” (Jn 12,24). Jésus crucifié en est la personnification, et le fruit en a été la rédemption de l’humanité. Jésus crucifié ! Lui qui avait expérimenté la séparation des hommes d’avec Dieu et entre eux et qui avait senti le Père loin de lui, fut reconnu par nous non seulement dans toutes les douleurs personnelles, qui n’ont pas manqué, et dans celles de notre prochain, souvent seul, abandonné, oublié, mais également dans toutes les divisions, les traumatismes, les scissions, les indifférences réciproques, petites ou grandes : dans les familles, entre les générations, entre pauvres et riches ; dans sa propre Église parfois, puis, plus tard entre les différentes Églises, comme par la suite entre les religions et entre les croyants et ceux qui n’ont pas d’option religieuse ». « Mais toutes ces déchirures ne nous ont pas effrayées – continue Chiara – au contraire, par amour pour Jésus abandonné, elles nous ont attirées. Et c’est lui-même qui nous a enseigné comment les affronter, comment les vivre, comment les dépasser quand, après l’abandon, il a remis son esprit dans les mains du Père : “Père, entre tes mains, je remets mon esprit” (Lc 23,46), en donnant ainsi la possibilité à l’humanité de se recomposer en elle-même et avec Dieu, et en lui en indiquant la façon de le faire. Il s’est donc manifesté à nous comme la clé de l’unité, remède à chaque division. Il était celui qui recomposait l’unité entre nous, chaque fois qu’elle avait pu se fissurer. Il est devenu notre unique Époux. Et notre vie avec un tel Époux a été si riche et si féconde qu’elle m’a poussée à écrire un livre, comme une lettre d’amour, comme un chant, un hymne de joie et de gratitude à son égard. »

Brésil : Jeunes Missionnaires continentaux

Brésil : Jeunes Missionnaires continentaux

20170919-02Les  paroles du Pape François, prononcées lors de la Journée Mondiale de la Jeunesse de Rio de Janeiro 2013, ‘’Allez pour servir sans peur’’, ont donné lieu, auprès des jeunes des Focolari, à  l’élan ‘pour jouer le jeu’. C’est ainsi que ceux de la ville de Juiz de Fora (500.000 habitants), dans l’État brésilien de Minas Gerais, ont lancé un projet qui rassemble des jeunes de différents charismes. « L’idée est celle de témoigner l’unité dans la diversité de l’Église – disent les jeunes -, en étant disciples du Christ et missionnaires, en continuité avec l’invitation des évêques latino-américains adressée à tous les chrétiens. Les difficultés ne manquent certes pas, mais cela ne nous décourage pas ». C’est l’archevêque Gil Antonio Moreira qui a donné au groupe – ils sont environ 60 – le nom de ‘’Jeunes Missionnaires continentaux’’ (JMC). « Nous sommes issus de différentes expériences spirituelles – nous expliquent-ils – : Renouveau dans l’Esprit ; nouvelles Communautés ; groupes paroissiaux et Mouvement des Focolari. La mission, au départ, s’ouvre avec la consécration personnelle à Dieu, pour une année, qu’on peut renouveler pour une autre encore. Trois points nous aident à orienter la boussole : la prière, la formation et la mission, en se mettant au service ». YoungContinentalMissionariesAprès quatre années du lancement du projet, les missions qui se sont déroulées dans les paroisses de l’archidiocèse de Juiz di Fora sont nombreuses, avec une centaine de visites aux familles des communautés rurales, aux périphéries et aux quartiers violents de la ville, aux jardins d’enfants et orphelinats ainsi qu’au centre de rééducation pour mineurs d’âge ayant commis des délits. « Nous avons entrepris des itinéraires de sensibilisation sanitaire, comme dans le cas de la lutte contre le dengue (maladie tropicale), en travaillant là où le taux de mortalité est le plus élevé. Nous nous sommes penchés en particulier sur les soins pour l’hygiène de l’environnement, en éliminant les déchets et déchetteries qui favorisent la prolifération des moustiques qui transmettent la maladie, mais également en informant la population avec des dépliants et des affiches. Actuellement, nous sommes engagés dans des missions spéciales à Haïti et dans la ville de Obidos (État du Pará), dans le Centre Éducatif pour mineurs délinquants et avec les ‘’cartoneros’’ (bennes à ordures pour papier qui est ensuite recyclé). Nous avons mis en évidence leur important travail au bénéfice de notre planète». L’aide psychologique et économique à des jeunes en situation particulièrement difficile n’a pas fait défaut. « De plus, ‘’Noël solidaire’’ nous donne la possibilité de récolter des vivres non périssables de première nécessité que nous donnons ensuite à une œuvre de charité ». Les JMC, avec le temps, ont voulu s’implanter dans d’autres lieux, en allant jusqu’à Obidos (État du Pará), au cœur de l’Amazonie. « Au contact avec les personnes, nous avons vu résonner en elles l’appel à une vie missionnaire et vu naître une variété de vocations ». 20170919-01Et au-delà des frontières du Brésil, ils sont arrivés jusqu’à Haïti. Le 17 juillet dernier, un groupe de six personnes de l’archidiocèse de Juiz de Fora avec leur archevêque, fait route vers Haïti. La situation de ce pays connaît de grands défis à relever depuis le tremblement de terre qui l’a dévasté il y a sept ans : en à peine 35 secondes, plus de 300 mille édifices civils ou institutionnels se sont écroulés, provoquant la mort de 200 mille personnes . Avec ses 7,2 degrés sur l’échelle de Richter, il a été le pire tremblement de terre jamais enregistré dans les Amériques. « Haïti est la plus pauvre périphérie de l’Amérique Latine. C’est vers ce lieu – écrit Mgr. Gil Antonio Moreira – que mes yeux se dirigent et les yeux des Jeunes Missionnaires Continentaux. C’est avec une grande joie que nous allons, pour servir, sans peur, car le motif, notre objectif, est Jésus Christ ». Les jeunes des Focolari concluent : « Ce qui nous donne la sécurité que nous sommes sur la bonne voie sont paradoxalement, les difficultés que nous rencontrons, dans lesquelles nous tentons d’aimer le visage de Jésus Abandonné. C’est Lui le secret de notre joie et des fruits que nous constatons ».

Évangile vécu: prendre sa croix et le suivre

Évangile vécu: prendre sa croix et le suivre

20170916-01L’imprévu Tout de suite après avoir découvert que nous attendions notre premier enfant, un imprévu s’est présenté: un petit nodule au sein. Les examens révèlent qu’il s’agit d’un cancer. Pour moi et pour mon mari, qui est médecin, ce fut un coup dur. Trois jours après l’entretien avec le spécialiste je suis opérée. Selon lui, garder cet enfant est un facteur aggravant : il propose une interruption de grossesse immédiate pour commencer la chimiothérapie. Nous ne voulions pas nous y résigner. Dans la confiance en Dieu nous avons consulté d’autres médecins, en cherchant des solutions alternatives. Finalement nous avons opté pour une césarienne au septième mois de grossesse, lorsque l’enfant serait parfaitement en mesure  de survivre. Après quoi on pourrait engager la chimiothérapie et la radiothérapie. Huit ans se sont écoulés depuis et nous attendons notre troisième enfant. F.D. – France L’inconnu Un jour j’étais en voiture avec un homme qui m’avait demandé de le prendre. Il était midi. Je lui ai demandé où il allait manger et il m’a répondu : « Je n’ai pas un sou en poche et je ne sais pas comment je vais faire pour manger ». Soupçon et méfiance m’ont traversé l’esprit, mais j’ai chassé ces pensées en disant à Jésus : « Peu importe qui il est, ce que je fais pour lui, c’est pour toi que je le fais ». J’ai fouillé dans mes poches et lui ai donné ce que j’avais, en ajoutant, pour ne pas l’humilier : «Tu chercheras à me rendre cette somme lorsque tu le pourras ». Quelques jours après un client m’a restitué une enveloppe contenant la somme exacte que j’avais donnée  cet inconnu. Voilà qui m’a en quelque sorte confirmé  que l’Évangile est vrai. A.G. –  Italie Fête en famille Plusieurs familles amies ont eu l’idée d’organiser une grande fête pour les sénégalais présents dans notre ville. Nous nous sommes tous engagés à faire que ces jeunes émigrés ressentent la chaleur de la famille. A un certain moment l’un d’eux a fait remarquer : « Tout a dépassé nos attentes. Aucun d’entre vous ne nous  a fait sentir que nous étions différents et du coup  nous nous sommes sentis comme chez nous. Nous avons le même Dieu qui nous rend frères ». La fête s’est terminée, mais non pas l’amitié. G.L.- Italie Nous avons un Père Nous nous étions retrouvées par hasard après des années. Je ne la voyais plus depuis nos années au lycée. En raison de diverses vicissitudes, elle, licenciée en mathématiques, se trouvait dans ma ville sans le sou, obligée de mener la vie de clocharde. Elle était désespérée et je l’ai écoutée. Sur le moment je n’avais rien à lui donner, mais je lui ai promis de l’aider : elle devait en être sûre, parce que – lui ai-je dit – « Nous avons un Père au Ciel ». Nous nous sommes donné rendez-vous pour le lendemain. Entre temps, avec l’aide d’autres personnes, j’ai trouvé une solution temporaire et rassemblé une petite somme d’argent : au moins de quoi pouvoir vivre, manger et se laver. Deux jours après elle est venue me rendre cette somme en m’expliquant qu’on lui avait proposé un travail comprenant logement et nourriture. Et d’ajouter: « Je dois te dire merci pour cet argent, mais surtout  parce que ce jour-là tu m’as redonné ce qui m’était le plus utile : l’espérance et la certitude que j’ai un Père qui m’accompagne ».  Franca – Italie

Le choix exclusif de Chiara Lubich

Le choix exclusif de Chiara Lubich

20170916-02a« En Jésus abandonné se manifeste l’amour infini de Dieu, amour qui est mis dans le cœur des croyants pour réaliser, dès à présent, son dessein sur l’humanité : l’unité. Aimer Jésus abandonné signifie alors revivre sa Pâque en nous-mêmes, le passage continu, pour nous qui sommes encore en chemin, de la mort à la vie, de l’absence de Dieu à sa présence, ce qui caractérise l’existence chrétienne. Il ne s’agit pas de se résigner ou de vouloir souffrir comme Jésus a souffert mais plutôt de parcourir à nouveau le chemin qu’il a ouvert et de reconnaître – au-delà des apparences – sa présence active en tout ce qui n’est pas Dieu en nous et autour de nous. C’est Lui dire oui et le dire comme Lui, de façon à ce que l’Esprit Saint puisse faire irruption dans notre néant voulu et y manifester le don de l’agape divine qui nous ouvre à la vie future, éternelle et nous permet d’y participer. Jésus abandonné, en même temps, nous fait aller à la rencontre de l’humanité justement là où elle souffre davantage et vit dans les ténèbres. Jésus abandonné, embrassé et aimé, met ainsi l’amour là où se trouve la haine, la vie là où se trouve la mort, la communion et l’unité là où se trouve la division. Aimer Jésus abandonné est donc l’espérance contre toute espérance, la proximité de Dieu là où Dieu n’est pas, la présence de Dieu là où se trouve le silence de Dieu. Cette espérance est certitude d’un monde et d’une histoire humaine qui ne s’enferment pas sur elles-mêmes mais s’ouvrent à la rencontre toujours nouvelle avec Dieu et, en Lui, s’ouvrent à la rencontre toujours nouvelle des hommes entre eux, dans une communion fraternelle aux dimensions vraiment universelles. » Da Pasquale Foresi – LUCE CHE SI INCARNA – Città Nuova 2014 pagg. 172-3

La “Désolée” : la Sainte par excellence

La “Désolée” : la Sainte par excellence

20170915-01« Maria Au pied de la croix, dans le déchirant « stabat » qui fait d’elle un océan d’amertume et d’angoisse, Marie est l’expression, la plus élevée qui puisse être dans une créature, de toutes les vertus. Elle est la douceur par excellence, la pauvreté jusqu’à perdre son fils qui est Dieu. Elle est la juste qui ne se plaint pas d’être privée de ce qui lui appartient par pure élection, la pure dans le détachement héroïque qui la prive de son Fils, de son Dieu… En Marie désolée, les vertus de foi et d’espérance triomphent par la charité, ce feu qui l’anima toute sa vie et qui, dans cette participation si vive à la rédemption, l’enflamma tout entière. Dans la désolation, qui la revêt de toutes les vertus, Marie nous enseigne à nous couvrir d’humilité et de patience, de prudence et de persévérance, de simplicité et de silence, pour que dans la nuit de notre moi, de l’humain, brille pour le monde la lumière de Dieu qui habite en nous. Marie, Notre-Dame des douleurs, est la sainte par excellence, monument de sainteté vers lequel les hommes peuvent et pourront tourner leur regard pour apprendre la vraie mortification, que l’Église enseigne depuis des siècles et que les saints, chacun à sa façon, ont toujours rappelée. Nous accordons trop peu de considération à la “passion” de Marie, aux glaives qui lui ont transpercé le cœur, à l’abandon effroyable qu’elle a éprouvé au Golgotha quand Jésus l’a confiée à un autre… C’est peut-être parce que Marie a su trop bien couvrir de douceur, de lumière et de silence les affres de son agonie si vive. Pourtant il n’est pas de douleur semblable à sa douleur… Si, un jour, nos souffrances atteignent des sommets où tout en nous paraît se révolter, parce que le fruit même de notre « passion » nous semble ôté des mains, arraché du cœur, souvenons-nous d’elle. Ce sera par cette détresse que nous deviendrons un peu semblables à elle, que s’imprimeront en nous les traits de Marie, la toute belle, mère de tous parce que détachée de tous et surtout de son fils par la volonté de Dieu. Dans sa désolation au pied de la croix, Marie est la sainte par excellence. Je voudrais la revivre dans sa mortification. Je voudrais savoir rester seule avec Dieu, comme elle, même lorsque je suis parmi mes frères et faire de toute ma vie un dialogue intime avec Dieu. Il faut que je mortifie mes paroles, mes pensées et mes actes qui sont en dehors du moment de Dieu, afin de les enchâsser dans l’instant qui leur est réservé. Marie désolée est certitude de sainteté, source éternelle d’union avec Dieu, vase débordant de joie». Chiara Lubich, Pensée et spiritualité, Nouvelle Cité Paris, 2003, p. 192-194

Le Genfest 2018 en Asie

Le Genfest 2018 en Asie

Genfest2018La conviction de vouloir retracer une nouvelle géographie qui vise à abattre limites et fermetures personnelles et mondiales, voilà d’où est partie la marche mondiale des Gen et des Jeunes Pour un Monde Uni vers la onzième édition du Genfest qui se tiendra du 6 au 8 juillet 2018 à Manilles (Philippines). Le programme central se tiendra au World Trade Center Metro Manilles, alors que tous les workshops se dérouleront auprès de l’Université De La Salle et d’autres universités. Le titre sera « BEYOND ALL BORDERS » (au-delà de toute frontière). Ce sera donc l’Asie, le continent du futur et des jeunes, qui accueillera ce rassemblement. Selon les statistiques du bureau U.S. Census, le nombre de jeunes dans le monde de moins de 25 ans est de trois milliards dont 60% vivent en Asie. Donc, presque la moitié de la population asiatique (plus de 4 milliards de personnes) ont moins de 25 ans. « Il ne pouvait donc avoir lieu que dans notre continent », explique Kiara Cariaso philippine, membre de l’équipe d’organisation. « Nous voulons montrer au monde le réseau de projets, de campus, d’actions de solidarité, de soutien à la légalité, le non à la guerre et aux armements, mais aussi à la solitude, à l’abandon et aux rapports superficiels, que les milliers de jeunes répandus dans le monde sont en train de déployer ». Alep, Bethlehem, Turing, Mumbai : le Genfest repart des périphéries du monde. Cette fois-ci encore le Genfest sera une pierre d’angle, incontournable pour le chemin vers un monde uni – expliquent Maria Guaita et Marco De Salvo du secrétariat central JPMU – autant pour le partage des efforts de paix et l’unité en acte, que pour prendre des forces et le courage les uns des autres. Bon nombre de jeunes vivent en territoires de guerre, de conflits, de malaises sociaux. C’est sur cette ligne de front que beaucoup ont choisi de commencer à changer le monde ». « Nous nous débattons sur de nombreux fronts même différents : nous sommes dans les périphéries, mais nous nous occupons aussi de formation, de sport, de solidarité, précise Rafael Tronquini, brésilien, de l’équipe Marketing du Genfest, à Manilles depuis déjà 5 mois. Nous voulons être là où nous sentons les besoins et les appels à l’aide de nos contemporains, sous toutes les latitudes. Nous pourrions résumer le logo du Genfest par cette devise « less is more » (moins c’est plus) : les défis et les barrières sont infinis, ce qui compte c’est de les dépasser ensemble et avancer pas à pas vers l’unité ». https://youtu.be/C8NvjNYgNEc

Téléréunion CH: “Rallumons l’amour”

https://vimeo.com/233856121 1. Ouverture et salutations ; 2.Entretien avec Maria Voce (Emmaüs) et Jesús %Maran ; 3. Breaking Rays ; 4. Inde : The Rainbow Kids ; 5. Devenir citoyens du monde ; 6. Au téléphone avec Marilia du Brésil (jeunes en Corée pour la paix) ; 7. Philippines : le rêve de Serafin ; 8. Turquie : la Mariapolis rencontre le Patriarche Bartholomée ; 9. Nigeria : Mariapolis de Lagos et Abuja ; 10. Italie : En famille à l’ère numérique ; 11. Roberto Cipollone – Ciro, artisan et artiste ; 12.Chiara Lubich : Rallumons l’amour ; 13. Conclusion. (2366M) Copyright 2017 © CSC Audiovisivi – All rights reserved

Colombie: après la visite de François

Colombie: après la visite de François

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Foto: Jose-MIguel-Gomez – Conferenza Episcopale Colombiana

Ces jours derniers, les yeux du monde, des croyants, mais pas seulement,  se sont tournés vers la Colombie. La communauté des Focolari, elle aussi, a participé activement, à travers les paroisses, à la préparation et au déroulement de la visite du Pape. Susan Nuin, focolarine et membre du Celam (Conseil Épiscopal Latino-américain), un organisme de l’Église catholique  qui regroupe les évêques d’Amérique Latine et des Caraïbes, explique : « Quelques éléments ont fortement émergé. Le premier est la présence de l’État, en la personne du président, et de tous les représentants du gouvernement. Celui-ci, naguère très faible et infiltré par les narcotrafiquants et la guérilla, est désormais en première ligne pour engager le processus de réconciliation. Le second point c’est la réconciliation populaire, qui est lié à celui de la justice sociale : la Colombie est en effet le Pays où l’on enregistre le plus haut pourcentage d’inégalité sociale ». Sole Rubiano, responsable de la maison d’édition Ciudad Nueva, explique dans une interview à l’AGI: “ Sur le principe de la paix tout le monde est favorable, mais tous ne comprennent pas qu’il y a besoin d’inclusion et d’équité”. En Colombie s’est produit un fait qui est sans précédent ailleurs : « Victimes et bourreaux – explique Susanna Nuin – ont prié ensemble et se sont embrassés. Ni l’Afrique du sud, ni les dictatures latino-américaines n’avaient vu les victimes et bourreaux se mettre au même niveau, à pied d’égalité. Les lois et les accords institutionnels ne suffisent pas pour résoudre les conflits, il faut une rencontre personnelle entre les parties. Le Pape François a suscité une conscience populaire qui n’existait pas auparavant ». A Villavicencio (500 000 habitants, au sud-est de Bogotà), le pape a rencontré 3000 représentants des victimes de la violence, dont 150 000 seulement dans les villes, des agents de police et des ex-guérilleros. C’est le moment le plus important de sa visite, la rencontre de prière pour la réconciliation nationale au Parc Las Molocas. Au centre du podium, sur l’autel, le Crucifix brisé et amputé exprime le drame des victimes de Bojayá qui, le 2 mai 2002, a vu et souffert le massacre de dizaine de personnes qui s’étaient réfugiées dans l’église. Se succèdent les témoignages des membres des ex-Farc (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie), de paramilitaires, d’une femme qui a subi toutes sortes d’abus. Le même jour (8 septembre), dans une lettre, le leader des Farc avait écrit au Pape, en demandant pardon « pour chaque souffrance infligée au peuple colombien ». Une jeune qui était présente, Nayibe, écrit : « Les paroles du Pape François devant le Christ de Bojayá m’ont beaucoup touchée : pour nous le Christ amputé est encore davantage le Christ, parce qu’il nous démontre qu’il est venu souffrir pour son peuple ». Une journée que beaucoup ont qualifiée d’historique, où le peuple colombien a démontré sa capacité de souffrir et de se ressaisir. Cartagena de Indias, dans le Nord de la Colombie, tout au bord de la mer es Caraïbes abrite le sanctuaire de San Pietro Claver (1581-1654, canonisé en 1888), le jésuite espagnol qui s’est consacré aux victimes de la traite des esclaves. Sur proposition des jésuites, après l’accord de paix entre le gouvernement et les Farc, qui a mis fin à un conflit qui a duré plus de 50 ans (plus de 200 000 morts et des dizaines de milliers de disparus), c’est la capitale naturelle des droits humains. . Le pape a visité ses quartiers les plus défavorisés, en se rendant aussi chez une femme pauvre, Lorenza Perez, âgée de 77 ans, qui cuisine et distribue des repas à ceux qui en ont besoin. « Je suis la plus pauvre des pauvres – c’est elle-même qui le dit – mais le Pape a choisi précisément ma maison pour dire au monde entier d’aimer davantage les exclus ». Et Susanna Suin d’ajouter: « Les discours du Pape ont revêtu deux dimensions : l’une, conceptuelle, comporte des éclaircissements précis et forts; l’autre gestuelle, exprime sa proximité avec un peuple qui a beaucoup souffert. Son départ a laissé en nous une grande nostalgie, mais aussi un sentiment de plénitude. Sa visite a insufflé dans le cœur du peuple colombien une nouvelle manière de vivre, éloignée de la passivité et de l’attente d’une paix qui n’arrivera jamais si l’on s’accommode d’une polarisation qui empêche de vivre en paix ». Le rôle des jeunes, qui se sentent responsables de la mission qui leur a été confiée, a été fondamental. Yolanda Martinez évoque l’appel du Pape : « Vous les jeunes, vous avez une sensibilité particulière pour reconnaître la souffrance des autres ». Et Laura Isaza : « La paix est un parcours qui mobilise toutes les générations, mais la nôtre de façon particulière ». Manuel va dans le même sens : « La visite du Pape a éclairé les colombiens : la paix n’est pas un contenu politique, mais c’est une culture à construire. Comme membres des Focolari, nous nous sentons  encore plus engagés à écouter le Pape François quand il parle d’une culture de la rencontre, que nous devons continuer à promouvoir et à bâtir ».