Mouvement des Focolari
D’Assise à Assise, de François à François

D’Assise à Assise, de François à François

Par sa présence à Assise le 20 septembre dernier, le pape François a donné suite à ce que Jean Paul II avait eu comme intuition en 1986 : la nécessité de prier pour la paix et le rôle que les religions ont pour éviter les conflits et contribuer par le fait même à les résoudre. Benoit XVI avait poursuivi dans le même sens, lui qui avait un grand sens de la foi, mais tout autant de la culture, avait compris que la paix n’est pas uniquement liée à l’engagement des croyants. C’est aussi un projet culturel, qui naît de la reconnaissance de ses propres erreurs – et Ratzinger l’avait fait en admettant celles de l’Eglise catholique – et du fait de cheminer ensemble, croyants aux côtés de ceux qui ne se retrouvent dans aucune religion. Avec le pape François, entouré des leaders de toutes les régions du monde, nous nous sommes rendu compte que le monde n’est plus celui de 1986. Du monde bipolaire de la guerre froide qui se faisait encore sentir dans les années 80, on est arrivé à la mondialisation multipolaire d’aujourd’hui, où même les guerres ont augmenté, sans toutefois être des guerres de religions. Face aux migrations forcées de ceux qui espèrent atteindre un « monde nouveau » et de ceux qui doivent accueillir des masses de réfugiés, il est nécessaire de retracer un projet de paix. C’est ce qu’a fait le pape face aux leaders de nombreuses religions capables de représenter une belle tranche de notre humanité d’aujourd’hui. François a voulu saluer un à un les responsables présents, en commençant par un groupe de réfugiés. Ce n’était pas un acte formel. Ce furent des moments profonds, de rapport intense, capables d’établir des ententes importantes pour le futur. Un second moment : le déjeuner dans le Couvent Sacré. Le pape les a voulus tous à ses côtés pour un moment de convivialité. Prendre un repas ensemble, sous le même toit, c’est en soi un acte de paix. Assisi, 20 settembre 2016Un troisième moment – central celui-là – a été la prière commune. Chaque religion avait un endroit où ses disciples pouvaient se retrouver pour prier, selon leur propre tradition religieuse. Un acte qui voulait effacer le doute que ces moments aient un petit goût de syncrétisme. Les chrétiens ont prié ensemble, pour montrer que l’unité entre les Églises est fondamentale si nous voulons donner une contribution importante à la paix, en tant que disciples du Christ. Le moment final sur la place en face de la basilique de S. François. Les leaders de chaque religion étaient assis en demi-cercle pour montrer que personne ne se targue de supériorité, malgré l’estime et la reconnaissance de tous envers le pape de Rome, un point de référence reconnu et crédible. Son nom, son exemple de vie sobre, ses paroles, ses gestes ont été constamment cités et objet de référence au cours des 29 panels ou des tables rondes qui se sont déroulées dans tous les coins d’Assise et des environs. La conclusion a été jalonnée de réflexions profondes et vitales de la part des leaders chrétiens, bouddhistes et musulmans, et de partages touchants : une jeune mère syrienne arrivée en Italie en utilisant les couloirs humanitaires ; un vieux Rabin israélien qui avait survécu aux camps de concentration nazis.   Pour couronner la soirée l’intervention du pape François a tracé une road-map pour les années à venir. « Seule la paix est sainte, pas la guerre ! », a-t-il affirmé, après avoir décliné le sens du mot paix aujourd’hui : il a parlé du pardon, de l’accueil, de la collaboration et de l’éducation, comme les éléments de base pour que la paix soit possible. « Qu’hommes et femmes de religions différentes se réunissent partout et créent la concorde, spécialement là se trouvent les conflits ». « Notre futur est de vivre ensemble », une idée qui universalise la lecture du philosophe juif Bauman qui, à l’inauguration, avait souligné la dimension du « nous », en oubliant celle du « ils » ou « eux ». Assise 2016 nous ramène, cependant, au premier François. Ici de fait, on respire la paix. La famille franciscaine a offert un exemple d’hospitalité humble, intelligente, constamment au service des leaders des différentes croyances. Cela démontrait que l’humilité demandée par S. François d’Assise à ses disciples était une condition fondamentale pour le dialogue et la paix. Une démonstration que la paix se construit avec tout le monde, ensemble, et que chacun porte en soi un don unique et incontournable pour arriver à la paix. Roberto Catalano Source : Città Nuova

Chiara Lubich : Réinventer la Paix

Chiara Lubich : Réinventer la Paix

reinventer la paixParis, le 19 décembre 1996 : l’UNESCO attribue à Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, le prestigieux prix pour l’Éducation à la Paix, en reconnaissance pour sa vie toute dépensée à la construction et à l’éducation à la Paix de milliers et milliers de personnes de toute croyance et latitude. Aujourd’hui, le thème de l’éducation à la paix est plus que jamais actuel. L’événement, organisé par l’Unesco et New Humanity se célébrera le 15 novembre auprès du Siège de l’UNESCO (Paris, France), de 10:00 à 18:00. Les travaux s’ouvriront avec le discours inaugural de l’UNESCO, ainsi qu’avec les salutations de Mgr Francesco Follo, Observateur Permanent du Saint Siège auprès de l’UNESCO et les interventions de Maria Voce et Jesús Morán, respectivement présidente et co-président, du Mouvement des Focolari. Deux autres moments suivront : 5 idées pour éduquer à la paix aujourd’hui ; le dialogue dans un monde uni et pluriel. Invitation: Invitation Unesco Inscription Réinventer la Paix Lis l’intervention de Chiara Lubich Regarde la vidéo (italien)

Syrie: deviendrons-nous concierges des pierres?

Syrie: deviendrons-nous concierges des pierres?

Samir Nassar 7153Six ans après le début de la guerre dans votre Pays et dans la région, quels en sont, à votre avis, les effets les plus durs sur la société ? Six ans de guerre ont fini par secouer le rempart de la société syrienne : la famille, sa cellule de base qui a encaissé les coups et les malheurs engendrés par cette interminable violence. Elle a été jusqu’en 2014 la planche de salut du Pays et de l’Église. Mais l’insécurité, l’intolérance, la violence et la destruction chaotique ont désormais déraciné plus de deux millions de familles. Privées de logement et dispersées dans le monde entier, comment pourraient-elles endurer encore un calvaire aussi lourd ? Depuis le début de la guerre (15 mars 2011), il est assez fréquent de voir nombre de foyers reposer sur la mère de famille. Les hommes vont à la guerre et souvent pour y mourir. Un dicton populaire dit : « Un orphelin sans père n’est pas un orphelin ». La famille demeure rassemblée autour de la mère qui en assure l’unité et la survie. Dans cette longue et pesante souffrance, ces mères héroïques vivent dans la pauvreté et dans les larmes. Elles ont bien honoré leur vocation en vivant sous tentes et en mourant noyées. Y-a-t-il plus grand sacrifice ? Destruction de la cellule naturelle de la société, et les jeunes ? Peut-on compter sur eux pour regarder l’avenir ? La mobilisation générale décrétée au mois d’octobre 2015 invite tous les hommes âgés de moins de 45 ans à rejoindre le service de l’armée. Une décision qui a perturbé aussi les autres membres de la famille qui ne pouvaient pas partir et qui sont restés sur place, en attendant la fin de cette guerre interminable. Cette tranche d’âge qui a disparu constituait l’épine dorsale des activités économiques encore sur pied. Certains ont rejoint les casernes et d’autres ont choisi de fuir en prenant le chemin de l’immigration clandestine, souvent irréversible, déstabilisant ainsi le marché du travail et la modeste vie familiale privée de ressources. Quel avenir pour une communauté privée de ses jeunes ? Quels sont les répercussions de la guerre sur l’Église ? Ces situations ont affaibli l’Église. Souvent les familles décident de rejoindre le fils qui est parti. Il en résulte un exode des familles qui a pour conséquence une diminution des fidèles dans toutes les paroisses. Déséquilibre démographique : en l’absence d’hommes jeunes, nos filles, qui se retrouvent seules, se marient avec des musulmans polygames. Donc diminutions des mariages et des baptêmes. Pour la première fois l’Église se trouve devoir affronter un autre problème crucial : à Damas un prêtre sur trois a décidé de se transférer dans un Pays plus tranquille. Comment faire pour retenir les prêtres à Damas ? Qu’advient-il d’une Église sans prêtres ? A votre avis quel défi et quelle l’espérance pour chrétiens qui sont aujourd’hui en Syrie ? Les villes mortes au nord de la Syrie sont une inquiétante photographie de ce que nous pourrions devenir. Comment éviter de nous réduire à l’état de gardiens des pierres ? Les chrétiens d’Orient ont à reconsidérer leur vocation et à vivre dans le sillage de la petite Église primitive minoritaire qui avançait sans garantie ni protection. Serons-nous en mesure de répondre à ce défi apostolique ? L’Évangile nous y encourage : « Ne crains pas petit troupeau » (Lc 12, 32)

Forum Mondial pour la paix au Brésil

Forum Mondial pour la paix au Brésil

WorldPeaceForum_BannerDu 22 au 25 septembre se déroulera le « Forum Mondial pour la Paix » au Brésil, à Florianopolis. http://worldpeaceforum.org/events/world-peace-forum-2016/ La cérémonie d’ouverture sera transmise en direct le 22 septembre à 18:00h (heure locale).       Pour suivre la transmission en direct : http://live.flars.net/worldpeaceforum2016 Ceux qui veulent participer à la conférence que les jeunes du forum feront avec les jeunes du monde entier, le 23 septembre à 11:15 h (heure locale) peuvent s’enregistrer à ce link: worldpeaceyouth.org/registration

Du Cameroun à Rome sous le signe de la miséricorde

Du Cameroun à Rome sous le signe de la miséricorde

Chiara a FontemUne délégation de 40 personnes est sur le point d’arriver à Rome en provenance du Cameroun, composée de neuf Fon, les Rois traditionnels du peuple Bangwa de Lebialem, au sud-ouest du Cameroun. Il s’agit des Fon-Fontem, Fon-Nwametaw, Fon-Nwangong, Fon-Esoh Attah, Fon-Akum, Fon-Lewoh, Fon-Nkar, Fon-Bamenda et Fon-Douala, accompagnés des Mafuas (Reines), de deux maires et de notables de ces Royaumes. Les Fon ont souhaité effectuer ce voyage en Italie pour célébrer le Jubilé de la Miséricorde avec le Pape François et remercier Dieu pour le 50e anniversaire de la première rencontre à Fontem entre le peuple Bangwa et le Mouvement des Focolari. Ce « pèlerinage »  débutera au Vatican par une rencontre avec le Pape lors de l’audience générale de mercredi 21 septembre. Les Fon pourront le saluer au nom de toute la délégation et de leurs peuples, en lui offrant des présents typiques de leur culture pour le remercier pour tout ce que l’Église a fait pour leurs populations. Les jours suivants, ils seront les hôtes du Mouvement des Focolari. Ils visiteront les lieux où Chiara Lubich est née, a vécu et est enterrée : Trente, Loppiano (Florence) et Rocca di Papa. C’est elle en effet, avec les Focolari, qui a répondu aux prières du peuple Bangwa, qui lui étaient parvenues par l’intermédiaire de Mgr Peters, évêque de Buea, au début des années 60. À cette époque, l’endémie de maladie du sommeil et d’autres maladies tropicales provoquait une mortalité infantile de 90 % et menaçait la population d’extinction. FontemCameroonAujourd’hui, ces maladies ont pratiquement disparu et l’hôpital – qui comprend un centre de soins ambulatoires, un laboratoire d’analyses, une salle d’opération et des services de médecine interne masculine et féminine, de chirurgie, de maternité et de pédiatrie, sans oublier la création toute récente d’un centre de maladies infectieuses – est un pôle d’excellence pour les soins envers la population de toute la région. Au début des années 70, une centrale électrique a aussi été construite, ainsi qu’une menuiserie, une école maternelle et un collège. Ce dernier, qui compte plus de 500 élèves, compte parmi les meilleurs instituts pré-universitaires du pays. Au cours de ces 50 ans, l’engagement évangélique, basé sur des faits, a impliqué la région de Lebialem tout entière en mettant en valeur la culture de ce peuple. En vivant la réciprocité, nombre de ses ressortissants ont accueilli le message chrétien dans leur vie personnelle et sociale. Durant cette période, sont nées plusieurs paroisses, le diocèse de Mamfe, d’autres écoles et infrastructures publiques et administratives gouvernementales, comme autant de fruits du travail collectif engagé avec des missionnaires et des sœurs de différentes congrégations, Cette histoire est le bagage qu’amènent avec eux les neuf Fon. Une histoire pour laquelle ils souhaitent remercier Dieu et la « Mafua Ndem Chiara Lubich » (reine envoyée par Dieu), comme le peuple Bangwa aime l’appeler. Une rencontre de la délégation Bangwa avec les médias est prévue Mercredi 21 septembre à 12h30 (après l’audience avec le Pape François à la salle J.H. Newman de l’Université Urbanienne. Autres infos: http://focolare-fontem.org/ Voir vidéo:   General Hospital, Fontem Communiqués de presse  

Atlanta (USA) : nous avons un rêve

Atlanta (USA) : nous avons un rêve

20160920-01La ville d’Atlanta, en Géorgie, est la neuvième grande métropole des USA, le siège de Coca Cola et aussi la ville natale de Martin Luther King. I have a dream, j’ai un rêve, s’écriait en 1963 le leader de la non-violence, en réclamant l’égalité entre blancs et noirs, et en espérant qu’un jour se réaliserait le credo de la nation américaine, à savoir « que tous les hommes ont été créés égaux », comme on peut le lire dans la Déclaration d’Indépendance de 1776.  Depuis il y a eu de nombreuses avancées, au moins formellement. C’est aussi le témoignage de Celi Montero, Costaricaine, « blanche », qui a vécu pendant 20 ans à Los Angeles, et au cours des dernières années à Atlanta, où elle a travaillé comme assistante dans un institut technique. « J’entendais dire qu’il y avait encore des épisodes de discrimination, mais cela me semblait des histoires exagérées. Je pensais qu’il n’en était pas vraiment ainsi. Mais hélas, j’ai dû me raviser ». C’est une histoire récente : en 2015, précisément à Atlanta, le meurtre d’un jeune afro-américain sans armes, de nouvelles violences à Baltimore, à Ferguson, l’essor du mouvement Black lives matter qui dénonce la pauvreté et le malaise des communautés noires et la violence de la police. Plus récemment en Louisiane et dans le Minnesota… dans une des nombreuses manifestations la haine tue cinq policiers et en blesse sept autres à Dallas. La tension se fait sentir est aussi à Atlanta où la population afro-américaine dépasse les 50%. Dans cette ville la communauté des focolari, qui reflète la démographie, s’engage à tisser des réseaux de réconciliation et à reconstruire le tissu social de l’intérieur. « Nos amis afro-américains ont peur de sortir de chez eux – raconte Celi – ils nous disent qu’ils craignent pour leur vie. Lorsque les conflits étaient plus fréquents, une amie avait peur d’aller faire ses courses. « Mais comme je crois au monde uni, je me suis reprise et suis sortie pour aimer tous ceux que je rencontrerais – me dit-elle -. Au supermarché je trouve une femme blanche qui présente un produit et elle s’arrête pour écouter. La femme comprend son geste et elles s’embrassent». C’est une situation latente qui souvent est amplifiée par le tamtam des réseaux sociaux. Après des années d’une lente progression, avec le « Civil Rights Movement » des années 60, dans le sud on rencontre encore l’inégalité sociale et économique. « Quelques-uns de mes jeunes amis afro-américains se sentent désavantagés par rapport aux jeunes blancs, quand il s’agit d’entrer à l’Université ou de trouver un emploi. « Arrivée en Géorgie je cherche du travail avec une amie noire – poursuit Celi -. Nous allons dans une agence pour l’emploi, elle est plus qualifiée que moi pour ce travail spécifique. Mais à moi ils me disent qu’ils m’appelleront prochainement, à elle on lui dit de retourner étudier et de mieux se préparer. La discrimination raciale était évidente. J’éprouve un profond dégoût : j’ouvre les yeux sur ce que de nombreuses personnes subissent chaque jour. Je fais mienne cette douleur et pour ma part, je cherche à tout faire pour construire des ponts au-delà des tensions que nous vivons ». « Avec de nombreux amis afro-américains musulmans nous réalisons ensemble de petites actions qui mobilisent toujours plus de monde. Nous préparons à manger et procurons des couvertures aux sans-abris de la ville, ou bien des sacs lorsque la police les oblige à se déplacer. Certains ont lancé des actions dans la paroisse d’un quartier riche pour subvenir aux besoins de 300 personnes. Ce sont de petites choses, mais elles témoignent d’un amour concret, au point que les musulmans disent : jusqu’ici nous dialoguions, maintenant nous sommes frères. Entre nous la question raciale est dépassée. Le jour où il y a eu des coups de feu, nous nous sommes retrouvés pour la rencontre de la Parole de Vie : nous avons partagé nos peurs, les incompréhensions et nous nous sommes dit les uns aux autres “Je suis ici pour toi” ! » « J’ai dans le cœur beaucoup d’espérance – conclut Celi – c’est vrai que nous sommes peu nombreux au milieu de ces problèmes : les conflits raciaux en sont un, mais ce n’est pas le seul. Il m’arrive de demander l’aide de Dieu pour entrer plus à fond dans cette culture afin de donner ensemble notre contribution spécifique : celle de l’unité là où il y a de nombreuses divisions ».      

Équateur : interventions après le tremblement de terre

Équateur : interventions après le tremblement de terre

Ecuador__Jose_Jacomor_EEE_EEP1Comme nous avons pu le suivre à travers les médias, le 16 avril dernier une forte secousse de magnitude 7,8 a frappé l’Equateur, en particulier les provinces de Manabì, Esmeraldas, Santo Domingo et Pichincha, laissant environ 30 000 personnes sans toit. Le mouvement des Focolari a tout de suite réagi de plusieurs manières : en envoyant des premiers secours, s’associant à beaucoup d’autres bénévoles et, dans le temps, par une récolte de fonds coordonnée par l’AMU (Action pour un Monde Uni) et l’AFN (Action Familles Nouvelles Onlus), alors que localement une commission a été constituée afin de déterminer les interventions et la coordination des travaux à long terme. La commission a écrit : “Ces mois-ci, quelques-uns d’entre nous sont allés rendre visite aux différentes localités sinistrées, pour rencontrer les communautés et essayer de collaborer avec des groupes travaillant déjà sur place pour le même but. Fin août les premières propositions d’intervention étaient mises au point et nous savons établi une étroite collaboration, en particulier avec l’Ong FEPP (Fond Equatorien Populorum Progressio) et la Fundación Amiga». 20160919-01Pour cette phase, les interventions post émergence retenues les plus urgentes avaient comme but la mise en œuvre d’activités de production qui puissent aider économiquement la population, et un soutien psychologique afin de soigner les traumatismes qui « après 5 mois, sont encore très forts », comme ils écrivent. Ils soulignent un autre aspect important : « Nous avons vu la nécessité d’offrir une formation sur les procédures à suivre afin d’obtenir des fonds du gouvernement équatorien pour la reconstruction des habitations ». Les localités où débutera l’aide se concentreront sur trois endroits, tous situés dans la province d’Esmeraldas : Salima, « 10 août » et Macara, « là où » des initiatives seront prises pour atténuer les conséquences des traumatismes subis et pour renforcer l’organisation et les capacités de la communauté », expliquent-ils. « En plus, à Salima on mettra sur pied une boulangerie sous forme de coopérative et une formation pour fabriquer des filets de pêche, où les formateurs seront les vieux pêcheurs eux-mêmes. Dans la localité « 10 août » se dérouleront des cours de formation à l’artisanat et aux soins pour les gens ; de plus, un groupe de mamans recevra une aide pour ouvrir une crèche pour enfants », expliquent-ils. « Cela représente – écrit la commission locale – la première phase du projet qui correspond aux fonds actuellement disponibles. En travaillant avec les communautés nous irons plus en profondeur dans leurs exigences et leurs besoins que nous espérons satisfaire ». Compte-rendu jusqu’à ce jour : pour l’urgence en Equateur, les contributions qui sont arrivées à l’AMU s’élèvent à 35.502 E, dont 10.000 déjà envoyés, AFN aussi a contribué avec 10.000 E. Lire les nouvelles précédentes : –          Urgence Equateur –          Tremblement de terre en Equateur deux mois plus tard  

Le Dieu d’aujourd’hui

Le Dieu d’aujourd’hui

Gesù AbbandonatoJe voudrais “le consoler”, “parcourir le monde pour Lui rallier de nombreux cœurs”, telle est la réaction spontanée que Chiara Lubich éprouve lorsque, le 24 janvier 1944, elle prend conscience de du cri abyssal de Jésus en croix : « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Si c’est le moment où il a souffert le plus – conclut-elle -, cela veut dire que c’est celui où il nous a aimé le plus. Faisons de Lui l’Idéal de notre vie ! ». Et dire qu’alors la théologie ne réfléchissait pas sur l’abandon expérimenté par Jésus ! La piété chrétienne concentrait toute son attention sur ses douleurs physiques, sur l’agonie au Jardin des Oliviers. Et pourtant la seconde guerre mondiale, et en particulier l’holocauste, étaient en train de creuser dans la conscience humaine un gouffre que seule cette expérience extrême de Jésus pouvait en quelque sorte combler. Chiara, encore jeune, choisit de chercher et d’aimer Jésus Abandonné dans les innombrables visages de la souffrance humaine personnelle et collective, seulement par amour : pour ne pas laisser l’Abandonné seul. Mais assez vite elle fait une expérience inattendue : « On se plonge dans un océan de douleur et l’on se retrouve en train de nager dans une mer d’amour ». Le déchirement se change en joie et transforme les relations, crée la communion : « Ce sont les deux faces d’une unique médaille. A toutes les âmes je montre la page de l’unité. Pour moi et pour toutes celles qui sont en première ligne pour l’Unité : notre seul tout, c’est Jésus abandonné ». Les années 1949-1951 sont source de nouvelles intuitions. La blessure de l’abandon comme expression du plus grand Amour devient pour Chiara la clé de voûte de sa vision de l’histoire, de la vie humaine mais d’abord de celle de Dieu. Elle la contemple comme « la pupille de l’œil de Dieu sur le monde » : un Vide Infini à travers lequel Dieu nous regarde : la fenêtre de Dieu grande ouverte sur le monde et la fenêtre de l’humanité à travers laquelle on voit Dieu ». Suivent des années d’épreuve, celles de l’étude approfondie du nouveau charisme par l’Eglise. Une attente que Chiara vit à la lumière du Fils abandonné par le Père, convaincue qu’en tout cela l’Eglise est Mère. Etape après étape, le volume retrace ainsi la trajectoire de l’aventure spirituelle de Chiara, à travers ses notes, ses lettres, ses journaux et ses discours, regroupés en six chapitres. 160 pages, introduites par le théologien Hubertus Blaumeiser, qui pourront accompagner et éclairer notre quotidien. Avec l’approbation des Focolari par l’Eglise, au début des années 60, s’ouvre un nouvel horizon : Jésus abandonné devient le moteur qui pousse à aller à la rencontre des défis sociaux, à celle de toutes sortes de déchirements, c’est “un maître du dialogue » dans le domaine œcuménique et interreligieux, il se manifeste comme le « Dieu d’aujourd’hui », capable de s’adresser aussi à ceux qui ne croient pas, il est aussi la source d’un grand changement culturel. Avec lui, l’auteure entreprend ce qu’elle a appelé le “Saint Voyage”, un chemin de sainteté communautaire qui a entraîné à sa suite des milliers de personnes sur les cinq continents : « Il est le plus grand Maître de la vie spirituelle, du détachement de soi, des personnes, de toute chose, de ce qui est de Dieu mais n’est pas Dieu ». Il en sera ainsi jusqu’à une dernière “nuit” qui plonge encore davantage Chiara dans l’abyssale séparation expérimentée par Jésus et en même temps l’identifie à la nuit collective et culturelle que traverse l’humanité. « En aimant Jésus abandonné – écrit-elle – nous trouvons le motif et la force pour ne pas fuir ces maux, ces divisions, mais pour les accepter et les consumer, en y apportant ainsi notre remède personnel et collectif ». Et elle en est convaincue : « Si nous parvenons à le rencontrer dans chaque douleur, si nous l’aimons en nous adressant au Père comme Jésus sur la Croix : « Entre tes mains, Seigneur, je remets mon esprit » (Lc 23, 46) ; alors avec Lui la nuit passera et la lumière nous éclairera ».

Giordani : la rencontre qui fit de moi un homme nouveau

Giordani : la rencontre qui fit de moi un homme nouveau

1956 Fiera di Piero_Chiara, Giosi e Igino GiordaniVoilà les notes que l’on trouve dans le journal personnel de Giordani : « 17 septembre 1948. Ce matin à Montecitorio j’ai été appelé par des anges : un capucin, un frère mineur, un conventuel, un tertiaire et une tertiaire, Silvia Lubig (sic !), qui est à l’origine d’une communauté à Trente. Elle a parlé comme une sainte inspirée par l’Esprit Saint ». Lui-même raconte ce qui s’est passé. « Un jour, je fus sollicité pour écouter une apôtre de l’unité, c’est ainsi qu’on l’appelait. C’était en septembre 1948. Je déployais alors toute ma courtoisie de député envers de possibles électeurs lorsque vinrent à Montecitorio des religieux, représentant les différentes familles franciscaines, et une demoiselle ainsi qu’un jeune laïc. Voir unis et d’accord entre eux, un conventuel, un frère mineur, un capucin, un et une tertiaire de saint François me sembla déjà un miracle d’unité : et je le leur dis. La demoiselle parla ; j’allais devoir écouter une personne venue plaider la cause ou le rêve de quelque œuvre charitable. Mais en fait, dès ses premiers mots je perçus quelque chose de nouveau. Lorsqu’au bout d’une demi-heure elle eut fini, j’étais saisi par le climat d’enchantement qui s’était créé :  j’aurais aimé que cette voix continue. C’était la voix que, sans m’en rendre compte, j’attendais depuis longtemps. Elle mettait la sainteté à la portée de tout le monde ; elle faisait tomber les barrières qui séparaient le monde laïc de la vie mystique. Elle mettait sur la place publique les trésors d’un château où seuls peu de personnes étaient admises. Elle rapprochait de Dieu : elle le faisait sentir comme Père, frère, ami, présent à l’humanité. Je voulus approfondir la chose : et après m’être mis au courant de la vie du Focolare de l’unité – comme on l’appelait – je reconnus en cette expérience la réalisation du désir pressant de saint Jean Chrysostome : que les laïcs vivent comme des moines, avec le célibat en moins. Je l’avais tellement entretenu en moi, ce désir ! Voilà ce qui s’était passé : l’idée de Dieu avait cédé sa place à l’amour de Dieu, l’image idéale, au Dieu vivant. En Chiara j’avais trouvé non pas une personne quelconque qui parlait de Dieu, mais une personne qui parlait avec Dieu : la fille qui, dans l’amour, conversait avec son Père. Si j’examinais le fait de manière critique, il n’y avait rien de nouveau dans ma découverte. Dans le cadre de vie qui s’ouvrait à mon âme, je retrouvais les noms, les figures, les doctrines que j’avais aimés. Toutes mes études, mes idéaux, les événements-mêmes de ma vie me semblaient converger vers ce but. Rien de nouveau, et pourtant tout était nouveau : les éléments de ma formation culturelle et spirituelle se structuraient selon le dessein de Dieu. Ils se mettaient à leur juste place. Tout était vieux et tout devenait nouveau. La clé du mystère était trouvée ; c’est-à-dire que l’amour, trop souvent barricadé, avait pris sa place : et le voilà qui se répandait, et comme une flamme, se dilatait, croissait jusqu’à devenir un grand feu. Renaissait alors une sainteté du peuple, avec sa dimension sociale (pour reprendre deux mots qui deviendront populaires avec le Concile Vatican II) ; elle avait été évincée par l’individualisme qui avait habitué chacun à se sanctifier pour soi-même, en prenant méticuleusement soin de son âme, par des analyses sans fond, au lieu de la perdre. La piété, la vie intérieure, jusque-là confinées dans les maisons religieuses, quelque peu monopolisées par des classes privilégiées, en sortaient pour se répandre sur les places, dans les usines et les bureaux, dans les maisons et les champs, tout comme dans les couvents, puisque partout où l’on rencontre des hommes, on rencontre des candidats à la perfection. Et pour vivre cette nouvelle vie, pour naître en Dieu, je ne devais plus renoncer à mes convictions : je devais uniquement les ajuster dans la flamme de la charité, pour qu’elles se vivifient. A travers le frère, je me mis à vivre Dieu. L’existence devint une aventure, vécue consciemment en union avec le Créateur, qui est la vie. Marie resplendissait d’une nouvelle beauté : les saints entrèrent dans ma vie de famille ; le paradis devint maison commune. Voilà la découverte, voilà l’expérience. Elle fit de moi un homme nouveau ».

La “boutique rose” derrière les barreaux

La “boutique rose” derrière les barreaux

BoutiqueRosaEn 2011, Maria Clara, jeune retraitée, déménage près du pénitencier féminin de Pozzuoli (Naples), un grand centre de détention parmi les plus surpeuplés d’Italie. Touchée par le cri de douleur provenant des fenêtres à barreaux, elle en parle avec les amis de la communauté locale des Focolari et 25 d’entre eux (jeunes, adolescents, familles…) décident de répondre à l’appel. En accord avec la Caritas diocésaine et d’autres Mouvements, le groupe s’immerge ainsi dans cette humanité souffrante qui est derrière les barreaux. Une expérience pas facile, qui amène à parfaire, sous le signe de la miséricorde, chaque geste et parole pour être vraiment cette proximité d’amour que ces personnes attendent. Chacun devient toujours plus conscient qu’il ne va pas là-bas pour “absoudre”, juger, ou pour faire un simple assistanat, mais seulement pour aimer, en visant la reconstruction de la personne. Et c’est peut-être en raison de leur attitude que, bientôt, ils voient émerger le côté positif de chacune. “Lorsque je sortirai d’ici, je veux être une personne nouvelle”, confie l’une d’elles. Une autre: “Maintenant que je sais ce que signifie être chrétienne, je veux vivre selon l’Évangile en aimant mes compagnes de cellule, même si elles me rendent la vie impossible”. Une autre encore: “J’ai compris que l’aide véritable vient de Jésus Eucharistie et pas des ‘puissants’ de la terre”. Ce flux de lumière et de grâce ne se conquiert pas d’un coup de baguette magique. C’est le fruit d’une attention continue aux besoins des détenues, les soutenant pour retrouver leur dignité dans une discrète et persévérante formation à vivre l’Évangile. Comme aller à la messe dominicale avec elles, l’animant avec des chants, et se mettre à disposition pour rénover la chapelle. Demander et obtenir la permission de la direction de la prison d’organiser, dans la Maison famille “Femme nouvelle” qui héberge des femmes sous le régime de détention alternative, toute une série d’ateliers d’éducation sur la santé, cours de cuisine, yoga, couture, etc. Un des besoins des détenues – pas avoué, mais immédiatement relevé – est le soin de leur image. C’est ainsi qu’est née l’idée de la “Boutique rose”, un lieu gratuit à l’intérieur de la prison, avec les murs peints en rose, des rideaux et des étagères colorés en contraste avec le gris des cellules. Un lieu où les détenues, souvent abandonnées ou loin de leur famille, peuvent recevoir chaque semaine des produits pour l’hygiène et le soin du corps, des vêtements, du linge, etc. En somme, tout ce qui est utile pour améliorer le “look” et augmenter l’estime de soi. Pendant ce temps, on écoute leur difficulté avec les autres détenues ou les agents, on donne du réconfort à leur chagrin de ne pas pouvoir s’occuper de leurs enfants à la maison, en construisant des rapports toujours plus étroits. C’est aussi l’occasion de partager petites ou grandes joies, comme une remise de peine, une visite inattendue, les pas faits en recommençant. Beaucoup d’entre elles viennent d’ethnies et de cultures différentes et appartiennent à différentes Églises chrétiennes et différentes religions. “Je me souviens d’une femme orthodoxe – raconte Maria Clara – qui, durant la semaine de prières pour l’unité des chrétiens, a voulu participer avec un chant-prière. En pleurs, elle m’a ensuite dit qu’elle offrait l’immense douleur de la détention pour l’unité des Églises. Nous sommes ensuite allés à Naples pour rencontrer son mari et leurs cinq enfants, leur apportant des aides. Nous avons partagé cette expérience avec quelques personnes appartenant à des Églises chrétiennes de différentes dénominations avec lesquelles un dialogue œcuménique est ouvert dans le diocèse, leur proposant de venir elles aussi en prison pour aider dans la ‘Boutique rose’. Elles étaient enthousiastes! Maintenant, quatre sœurs évangéliques collaborent avec nous. Grâce à elles, les rapports avec les détenues d’Églises différentes deviennent toujours plus étroits et, parfois, ils continuent aussi lorsqu’elles sortent de prison.”

« Voix de mon chant », le nouveau CD du Gen Rosso

https://www.youtube.com/watch?v=8Asjy1-9mxI Après Noi veniamo a te 1972, (Nous venons à toi), Dove tu sei 1982 (Là où Tu es), Se siamo uniti, 1987 (Si nous sommes unis), et en collaboration avec le Gen Verde Come fuoco vivo, 1998 (Comme un feu vivant) et Messa della Concordia 2004 (Messe de la Concorde), en cette année de la miséricorde une nouvelle œuvre du Gen Rosso: Voce del mio canto (Voix de mon chant), un recueil de morceaux nés d’une recherche intérieure autant musicale que spirituelle. L’album commence par une interview à Lito Amuchastegui, un argentin, membre du Gen Rosso depuis 20 ans. C’est lui qui a composé la majeure partie des airs à partir desquels une Messe complète a pu voir le jour, grâce aussi à la collaboration de Ben Enderle pour quelques musiques et de Valerio Lode Ciprì pour quelques textes, tandis que le mixage final a été réalisé par Emmanuele Chirco. Passionné de musique – il a commencé à chanter en public dès l’âge de cinq ans – Lito a travaillé dans le Gen Rosso comme ingénieur du son. Voce del mio canto (Voix de mon chant) est l’héritage qu’il laisse au groupe avant de partir pour Cordoba (Argentine), sa terre natale.  « Ecrire une Messe n’est pas une plaisanterie », déclare-t-il. « Cela est très exigeant : il s’agit de dire qui est Dieu pour toi. Pour composer chaque morceau, j’ai dû me mettre en face de Lui, et, comme lors d’un entretien, lui demander : es-tu vraiment la Voix de mon chant ? Es-tu vraiment mon unique bien ? Lorsque les croix surviennent, es-Tu mon Simon de Cyrène ? Pour le morceau Il Cielo è con noi (Le Ciel est avec nous), je suis parti d’une méditation de Chiara Lubich, où elle dit que le Ciel s’est renversé sur nous, le Ciel infini : « Et tu es né parmi nous et tu nous as apporté le parfum du ciel, tu es mort pour nous, tu es pur amour, amour divin » ; il s’agit donc d’une question sur Dieu, non pas au niveau théologique ni historique, mais sur qui est Dieu pour moi. C’est pourquoi je parle d’une recherche spirituelle». Voce del mio canto (Voix de mon chant) est donc surtout une expérience : prière, joie de se sentir aimé par Dieu. Mais comment est née l’idée d’une messe chantée ? « Le point de départ a été le désir de faire de la musique ; j’ai emporté ma guitare en vacances et j’ai écrit d’un seul jet les paroles de Quelli che amano te (Ceux qui T’aiment). Puis je les ai mises en musique et partagées avec ceux qui étaient avec moi. Cela leur a plu. Du coup j’ai continué et il en est sorti 11 morceaux, plus deux que nous avions déjà. Pourquoi une Messe ? Dieu semblait me parler ainsi : Je veux t’aider à me rendre davantage gloire. C’est de là que tout est parti». Qu’y-a-t-il derrière chaque morceau ? Lito Amuchastegui nous confie qu’il a mis en chacun un peu de ses racines : « Dans l’un il est question du Pain de la Terre Mère. La Terre Mère est très ressentie par nous les sud-américains, elle nous arrive des traditions indigènes. De plus je suis allé en Uruguay, où j’ai connu le « candombe » qui a des traits afro-américains et dans le Sanctus, j’ai voulu laisser l’empreinte de mon expérience avec les musiciens uruguayens : un peuple qui chante et loue Dieu, un peuple qui vit dans les rues, au son des tambours, comme le roi David qui chantait et dansait devant l’Arche de l’Alliance. Ou bien, Niña de Nazareth (Jeune fille de Nazareth), que j’avais écrite encore avant de faire partie du Gen Rosso et que je n’avais jamais réussi à mettre en musique. En y travaillant avec Beni Henderle, elle est sortie au bout de deux heures. Pour d’autres ce fut au contraire plus laborieux : par exemple j’ai dû faire sept versions du  Kyrie Eleison. Je voulais communiquer l’expérience que Dieu nous aime ; la miséricorde aussi vient du fait qu’Il est Amour. Le reste est relatif, mais pour moi c’est quelque chose d’inébranlable». Que conseillerais-tu à ceux qui veulent reprendre ces chants ? « Je dirais qu’ils ne sont pas à chanter mais à vivre. Je souhaiterais que les personnes qui voudraient les utiliser dans un groupe, une paroisse, un chœur, puissent vivre cette expérience avec Dieu.« Entrer » dans ces morceaux. S’y introduire de toute leur âme pour qu’il puisse en ressortir une juste interprétation».   Liste des morceaux :

  1. Verso di te (Vers Toi)
  2. Kyrie Eleison (Tu accueilleras toujours)
  3. Gloria
  4. Loda il Signore anima mia (Mon âme loue le Seigneur)
  5. Alleluia
  6. Quelli che amano te (Ceux qui t’aiment)
  7. Sanctus (rythme de Candombe)
  8. Agnello di Dio (Agneau de Dieu)
  9. Il cielo è con noi (Le ciel est avec nous)
  10. Voce del mio canto (Voix de mon chant)
  11. Come un fiume (Comme un fleuve)
  12. Ave Maria
  13. Niña de Nazareth (Bonus Track). (Jeune fille de Nazareth)

L’intégralité des textes et des partitions musicales sont inclues dans le CD Dove acquistare il CD Voce del mio canto

Le Gabon dans une impasse

Le Gabon dans une impasse

20160914-01« Lorsque l’on m’a proposé d’aller rendre visite aux communautés des Focolari au Gabon, j’ai cherché sur Google Earth pour découvrir dans quel endroit du continent africain il se trouvait. Il s’agit en fait, d’un petit pays dont on parle peu ou pas. Et pourtant il y a peu d’endroits au monde aussi beaux, aussi riches en ressources (pétrole, bois précieux, forêts, espèces en voie de disparition, parcs naturels, 800 km de côte, fleuves, une mer à faire rêver…). Sans parler des personnes : moins de 2 millions d’habitants de 40 ethnies différentes, chrétiens, animistes et musulmans, habitués à vivre pacifiquement ensemble et – je dois le dire – d’une capacité d’accueil personnelle extraordinaire, voilà ce que j’ai pu expérimenter dans mon cœur. Aujourd’hui, le Gabon se trouve dans une impasse politique compliquée, après les élections du 27 août et l’annonce de la victoire d’un des deux candidats à la présidence. Tout le pays ainsi que la communauté internationale, demandent vivement la transparence en rendant officiels les résultats de chaque région et pas seulement le résultat final, comme le prévoit la constitution gabonaise. Dans ce cas particulier, de fait, le résultat n’est pas convaincant pour une grande partie de la population qui est descendue dans la rue, autant à Libreville (la capitale) qu’à Port-Gentil (ville industrielle). Les différentes manifestations ont été maîtrisées et réprimées, malheureusement avec un nombre imprécis de morts et beaucoup d’arrestations. Les moyens de communications non officiels étant bloqués ainsi que les différents réseaux sociaux, j’ai de la difficulté à obtenir des nouvelles de mes amis, avec lesquels nous avons passé des journées inoubliables à la lumière de l’évangile vécu. Ce sont eux qui réussissent à entrer contact avec moi pour dire qu’ils vont bien et préciser dans quelle situation ils se trouvent : « Merci de nous porter dans ton cœur ! écrivent-ils de Libreville. Il est malheureusement vrai que tout le pays vit une situation de violence post-électorale. La tension est forte et on nous conseille de nous ravitailler en eau et en denrées nécessaires et de rester chez soi. Quelques supermarchés ont été mis à sac. La communication est gérée par le gouvernement et nous n’avons la possibilité de nous connecter à internet que durant de courts instants et uniquement de 8h à 14h ; en revanche  les services de messagerie et les « réseaux » comme facebook, WhatsApp etc. sont bloqués. Les militaires sont visibles à tous les coins de rues. Une confusion totale après la proclamation des résultats des élections, dans ce pays libre et démocratique… Nous sommes encore en attente de l’annonce de la Cour Constitutionnelle, qui pourrait être suivie de désordres. Les gens craignent pour l’avenir proche du Gabon ». Je reçois des nouvelles de Port-Gentil: “Nous allons bien, grâce à Dieu. Depuis le 31 août l’accès à internet est limité et compliqué. Nous espérons que sa réactivation arrive vite car c’est un instrument important pour la communication. Toute la semaine dernière nous sommes restés enfermés à la maison, impossible de sortir à cause du chaos total qui a envahi les rues de Port-Gentil et de beaucoup d’autres villes du pays. Nous sentons en ce moment l’importance de la prière ». Avant de nous quitter nous avons scellé un pacte entre nous : nous engager à être des bâtisseurs de paix, d’unité et de dialogue avec tout le monde, chacun dans son milieu de travail et de famille. Maintenant il est temps plus que jamais de le mettre en pratique. Les paroles que le pape a prononcées hier le 11 septembre aux personnes présentes sur la place St Pierre et au monde nous soutiennent : « Je confie au Seigneur les victimes des conflits et leurs familles. Je m’associe aux évêques de ce cher pays africain pour inviter les parties à refuser toute violence et à toujours poursuivre comme objectif le bien commun. J’encourage tout le monde, en particulier les catholiques, à être des bâtisseurs de paix dans le respect de la légalité, dans le dialogue et la fraternité ».

Fon de Fontem (Cameroun) en pèlerinage à Rome, Loppiano et Trente

19-20 septembre : arrivées à Rome 21 septembre : Audience avec le Saint Père, le Pape François, au Vatican. Après l’Audience, visite du tombeau de St Pierre et des Papes. Visites de quelques lieux saints. 22 septembre : visite touristique de Rome. Départ pour Loppiano (première Cité pilote des Focolari) 23 septembre : visite de Loppiano et rencontre avec ses habitants 24 septembre : départ pour Trente, la ville natale de Chiara Lubich. 25 septembre : visite de la ville de Trente, rencontres avec quelques-uns de ses habitants, avec des représentants de diverses institutions, avec le maire et l’archevêque de Trente. 26 septembre : départ de Trente pour Rome. Etape touristique à Venise. Arrivée le soir à Castel Gandolfo. 27 septembre : visite de la tombe de Mafua Ndem Chiara Lubich, au centre international des Focolari à Rocca di Papa (Rome). Rencontre avec les membres du conseil général. 28 septembre : départ et conclusion du pèlerinage.  

Évangile vécu: tout nous appartient!

Évangile vécu: tout nous appartient!

Les fruits de la Parole “Il y a des années, nous étions trois à demander au nouveau prêtre d’approfondir la Parole de Dieu. C’est ainsi qu’a commencé la rencontre qui précédait la liturgie dominicale. Plus nous nous engagions à mettre en pratique la Parole, plus nombreuses étaient les personnes intéressées à participer. En quelques mois, nous étions un groupe nombreux; parmi les plus assidus, les rapports étaient comme ceux d’une vraie famille. En paroisse, nous commencions à respirer un air nouveau. Or, la seule prière et l’effort individuel pour être de braves chrétiens ne suffisaient plus; nous nous sentions impliqués sur un chemin communautaire sur lequel chacun s’engageait à atteindre l’objectif de la sainteté avec les autres. Nous sentions Jésus proche de nous, entre nous, ce qui avait des conséquences: en plus de la joyeuse découverte d’une nouvelle image de l’Église, naissait l’exigence de partager aussi les biens matériaux avec les plus malchanceux, de soutenir des familles en difficulté, des jeunes désorientés, des personnes souhaitant redécouvrir l’amour de Dieu. Et pas uniquement dans le cadre paroissial.” (Lucio – Italie) L’oubli du treizième mois “J’étais au marché lorsque, me souvenant que mes parents n’avaient pas beaucoup d’argent, j’ai aussi fait les courses pour eux. Sur le chemin du retour, j’ai remarqué une fillette en larmes: elle avait faim et ses parents – m’a-t-elle raconté – n’avaient rien à manger. En consultant mon mari Antonio, nous avons décidé d’apporter la moitié de nos courses mensuelles à cette famille. Le jour suivant, la fille de notre voisine est venue nous confier que son papa était parti chercher du travail et n’était plus rentré. Eux non plus, une famille nombreuse, n’avaient rien à manger. J’ai pensé: “maintenant ça suffit, nous avons déjà fait notre part!” Mais lorsqu’Antonio m’a rappelé que nous n’avions pas encore donné le nécessaire, nous avons partagé encore une fois ce qui était resté des provisions mensuelles. Nous n’avions plus d’argent pour les courses, mais, chaque jour, nous avons reçu de l’aide de la part de quelqu’un. À la fin du mois, mon salaire était le double que d’habitude. Ce n’était pas une erreur: c’était le treizième salaire que j’avais oublié.” (B.P. – Brésil) Tradition avec un cœur nouveau “Dans notre société, spécialement dans les villages, les hommes, par tradition, ne participent pas aux tâches ménagères et les femmes, aussi lorsqu’elles sont malades, travaillent: elles ne se sentent pas victimes et les hommes ne se sentent pas non plus coupables. Chez moi c’est pareil. Si ma femme faisait un travail et que je lisais un livre ou regardais la télévision, je n’avais pas l’idée de me lever si le bébé pleurait: c’était son devoir. Lorsque, avec l’aide d’amis chrétiens, il m’est apparu évident que les autres ont droit à mon amour, à mon aide, j’ai senti devoir commencer surtout chez moi. Un jour, ma femme, alors qu’elle préparait le petit-déjeuner, a dû s’occuper du bébé. J’ai donc mis la table moi-même. À son retour, elle était surprise, mais n’a pas fait de commentaires. Mais lorsque j’ai repassé seul mon costume pour aller au bureau, c’était trop pour elle… Alors je lui ai raconté la beauté d’aimer en premier et de faire aux autres ce qu’on aimerait qu’on nous fasse. Maintenant, il y a plus d’harmonie dans notre famille.” (W.U.H. – Pakistan)

Venezuela : la solidarité en réponse à la crise

Venezuela : la solidarité en réponse à la crise

20160912-aLes nouvelles qui nous parviennent du Venezuela ne sont pas vraiment réconfortantes. Ce pays latino-américain semble vivre non seulement une situation d’extrémité mais aussi de division. Dans ce contexte, les communautés des Focolari se mobilisent en faveur de la réconciliation et de la solidarité en partageant tout ce qu’elles ont. La communauté de Colinas de Guacamaya (Valencia), après s’être interrogée sur la façon de vivre cette période de crise sociale, politique, économique qui est en train d’atteindre des sommets, répond en redoublant son engagement à mettre en pratique le commandement nouveau de l’Evangile, celui de l’amour réciproque, en commençant par les petits gestes de la vie quotidienne. Une dame écrit : « Aujourd’hui, tandis que j’achetais au supermarché 12 rouleaux de papier hygiénique, j’ai pensé à ceux de la communauté qui, comme beaucoup d’autres vénézuéliens, ne peuvent s’en procurer nulle part, même s’ils ont de quoi les payer. J’appelle une amie qui, toute heureuse, me prie d’en prendre pour elle. Elle me demande à son tour si j’ai besoin de quelque chose, et j’ai pu lui dire qu’à la maison on manquait de savon. « Ah – me répond-elle – ça je te le donne ! Non seulement, mais je t’amène un platano (des bananes) que mon fils vient juste de me donner » Une fois de plus j’ai touché du doigt que si l’amour circule, la phrase de Jésus : « Donnez et il vous sera donné », se réalise. Des gestes simples, mais aussi conséquents, si on pense que pour une mangue volée, certains en arrivent à tuer ». Une autre dame raconte : « En début de journée je rencontre une personne qui cherche de l’huile pour cuisiner et comme j’en ai un peu, je la partage avec elle ; peu de temps après j’en rencontre une autre qui avait besoin d’une injection : je lui ai faite en y mettant tout le soin nécessaire. Plus tard une femme frappe à ma porte : sa petite fille est grippée et elle a besoin d’un nébuliseur. Par chance j’en ai un, d’ailleurs beaucoup s’en servent. En passant devant la maison d’une amie, j’en profite pour lui demander si elle a besoin de quelque chose : « Oui, de lessive pour laver mon linge », me répond-elle. Je cours à la maison, je prends mon paquet et on en partage le contenu en deux. Comme mon mari travaille de nuit, le soir quelqu’un de la communauté vient me tenir compagnie. J’accueille ce geste comme une forme de solidarité et du coup j’en profite pour préparer le dîner, en pensant que quelqu’un n’a pas suffisamment de quoi manger. Avant de m’endormir, je jette un regard sur ma journée, j’éprouve une grande joie : nous avons vécu les uns pour les autres et ensemble nous nous sommes aidés à vivre l’Evangile. Demain j’aurai une nouvelle occasion de reconnaître en chaque personne qui passe à côté de moi une présence spéciale de Dieu ». Les problèmes du Pays ont pris une telle dimension que ces récits de la vie quotidienne peuvent sembler ingénus, ou du moins insuffisants, de petites gouttes d’eau en face d’un océan. Et l’on attend au plus vite des réponses au niveau politique économique et social. Mère Térésa de Calcutta disait que « ce que nous faisons est une goutte dans l’océan, mais que si nous ne le faisions pas l’océan aurait une goutte en moins ». Il semblerait que ce soit aussi la conviction de cette petite communauté vénézuélienne.

Pasquale Foresi: “Marie de Nazareth”

Pasquale Foresi: “Marie de Nazareth”

Bella Accoglienza, Ave Cerquetti « Marie est la créature qui a été rendue capable d’engendrer, dans la chair, le Verbe, la seconde Personne de La Trinité. Nous devons entendre cette prérogative de Marie dans toute son extraordinaire densité qui la rend unique parmi toutes les créatures. Marie, étant Mère de Jésus, est Mère de l’unique Personne humano-divine du Verbe. Elle lui donne la nature humaine qui, en Lui, s’unit dans une union très profonde et parfaite – “sans division” et “sans confusion”, affirme le Concile de Chalcédoine (cf. DS 302) – avec la nature divine. Marie est donc réellement Génitrice de Dieu (DS 251-252). Dieu a pu réaliser en elle, grâce à son libre consentement au projet de Dieu préparé de toute éternité : “Que tout se passe pour moi comme tu l’as dit” (Lc 1, 38). En même temps, parce que Marie, pensée par Dieu comme celle qui résume en elle toute la création, a ouvert à la création la possibilité d’engendrer Dieu. C’est ainsi qu’avec elle et en elle, la liberté de l’homme parvient à sa vérité et à sa plénitude. Donc, de Marie, la Femme, est né Jésus, l’Homme-Dieu. À partir de là, il est nécessaire de réinterpréter, sur le plan trinitaire, le fait biblique concernant le rapport ontologique homme-femme dans lequel s’enracinent leur véritable et profonde égalité et la distinction des deux ». De : Pasquale Foresi, Luce che si incarna, Città Nuova 2014, pp. 178-179

Dans les faubourgs de Buenos Aires

Dans les faubourgs de Buenos Aires

20160910-01Le 14 août José C. Paz était en grande fête (à une cinquantaine de km de Buenos Aires, Argentine), pour célébrer le 10ème anniversaire de l’inauguration du siège qui accueille les activités du projet social « Juntos por el Barrio » (Ensemble pour le quartier), une œuvre sociale visant particulièrement les enfants et les adolescents du quartier et leurs familles. Mais s’il est vrai que le bâtiment fête ses dix ans, il ne faut pas oublier que les activités du projet ont démarré bien avant et, comme souvent cela arrive, ce sont les gens qui vivaient depuis longtemps dans ce quartier qui les avaient suscitées. Lorsque François, le pape argentin, a demandé de s’occuper des périphéries, il avait sans doute en tête des situations comme le barrio (quartier) où se trouve ce centre social. Il s’agit d’habitations entassées formées de manière arbitraire tout proche d’autres constructions, bâties par des groupes de familles arrivées là en recherche d’argent. Argent qu’ils n’ont malheureusement pas trouvé parce qu’il n’y en avait pas. Le chômage augmentant les a rendus plus pauvres encore et vulnérables à tout ce qui pouvait en découler : marginalisation, alcoolisme, drogue, violence, prostitution. Dangers qui menaçaient aussi les enfants et les adolescents qui passaient le plus clair de leur temps dans la rue.                                                                                                                                                                                                             20160810-02Fin 1999, quelques habitants ‘historiques’ du quartier, soutenus par les Focolari qui ont un centre de rencontre dans le secteur, se sont mis ensemble pour faire quelque chose pour ces nouveaux arrivés. Ils ont tout d’abord essayé de déceler ce dont le barrio avait le plus besoin. Le voilà : pouvoir disposer d’un endroit qui accueille le jour des enfants et des adolescents afin de les retirer de la rue. Ainsi est né le projet « Juntos por el Barrio ». Dans une salle de fortune une première activité de soutien scolaire a démarré. Vu le succès de l’initiative (en partie financée par le soutien à distance de AFN onlus), les idées ont commencé à se multiplier sous forme d’autant d’initiatives. Et avec des dons venant aussi de l’étranger un nouveau bâtiment a pu être construit où se déroulent ces activités et qui bien vite est devenu le point de rencontre et de référence pour tout le barrio. 20160910-03 Cela valait donc la peine de faire la fête aussi parce que le quartier est vraiment en train de changer d’aspect. Dans le centre « Juntos por el barrio » se déroulent maintenant de nombreuses activités, plusieurs d’entre elles s’adressent aux moins de 18 ans, mais aussi à des des personnes de tous âges : hygiène alimentaire, prévention sanitaire, alphabétisation, travaux de sérigraphie et d’artisanat, cours de jardinage, coiffure, broderie, activités ludiques. Plus de 70 familles en bénéficient donc, et chaque semaine une moyenne de 200 personnes fréquentent le centre. Les 220 qui sont intervenues à la célébration du 14 août, parmi lesquelles une centaine d’enfants, laissent éclater leur joie par tous leurs pores. Tout le monde se sentait protagoniste non seulement de la fête  mais aussi de cette avancée, sans doute une façon d’être partie prenante d’un processus dans lequel la réciprocité partagée l’emporte sur le fait de donner ou de recevoir.

La nouvelle humanité de Chiara Lubich au Social Forum de Montréal

La nouvelle humanité de Chiara Lubich au Social Forum de Montréal

World Social Forum -02La semaine de la gentillesse dans l’école d’Yvonne, à Toronto, a eu la surprise de recevoir la visite d’un ministre du gouvernement canadien, intéressé de comprendre comment les élèves, grâce au dé de l’amour, avaient changé l’atmosphère des classes et développé le service et l’attention envers les autres, faisant disparaître le boulisme. Le Peace Project (projet pour la paix) a été récompensé pour être une des actions les plus exemplaires du district, et d’autres écoles l’ont adopté avec l’approbation du ministère de l’éducation. A North Riverside, un village à quelques kilomètres de Chicago, Carol a conçu un projet social, l’Art de prendre soin de soi, que l’administration publique a adopté et qui a transformé des voisins étrangers et méfiants en une communauté dont le style de vie est imbibé d’accueil et de partage. World Social Forum -04Voilà quelques-unes des actions positives que le mouvement Humanité Nouvelle, expression sociale des Focolari, a présentées au Social Forum de Montréal qui, pendant la deuxième semaine d’août, a fait converger plus de 25 mille acteurs de 125 pays. Projets, études, actions sociales, démonstrations artistiques ont contribué à imaginer « Un autre monde possible », d’ailleurs le titre choisi pour la 12ième édition de ce laboratoire mondial, né en 2001 à Porto Allègre au Brésil en tant que réponse au forum économique qui se tenait à Davos, en Suisse avec les puissants de la terre. Le forum social offre un espace, que chacun gère, aux différentes expressions de la société civile qui, de la base essaient de marquer un changement dans le domaine des droits humains, de l’environnement, des économies alternatives, des énergies renouvelables, de la démocratie participative. Les trois laboratoires ouverts, gérés par Humanité Nouvelle furent une expo des praxis positives dans le domaine social, économique et politique jaillies du charisme de l’unité de Chiara Lubich, à travers trois laboratoires publics à l’université McGill de Montréal et celle de Québec. Jean Charles Bitorirobe, burundais d’origine et citoyen canadien, à travers son association “Burundi cœur d’Afrique » a voulu résoudre les conflits ethniques qui divisaient Hutu et Tutsi dans le pays et qui s’étaient aussi répandus au Québec. « Nous voulions que ce soit un centre culturel des Burundais sans regarder l’ethnie et nous avons réuni en février plus de 420 personnes pour échanger nos expériences, nos tristes bagages du passé, nos habitudes culturelles qui ne pouvaient pas continuer à diviser notre peuple. Le charisme de l’unité nous a inspirés ». Jean Charles a fait naître une équipe de foot, un cours de langue kirundi et de danses, une récolte de fonds pour 150 enfants avec déficit mental au Burundi et un dîner aux plats typiques et aux musiques traditionnelles. « Quelqu’un a tout de suite pensé que nous voulions constituer un parti, mais nous voulions travailler pour l’unité et même l’ambassade a apprécié et reconnu notre travail ». La conclusion de ce laboratoire public a été confiée à Patience Lobé, politicienne camerounaise et point de référence pour les milliers de volontaires du mouvement des Focolari. Menacée de mort et victime de plusieurs attentats pour avoir dénoncé la corruption dans le secteur des travaux publics de son pays, Patience ne s’est pas avouée vaincue. « Je sentais que je devais lutter pour la justice. Je ne sais pas si cette ténacité tient de ma nature, mais je pense que Dieu se sert de nous comme ses instruments ». En tant qu’ingénieur civile, elle recevait un très bon salaire, mais la pauvreté qui l’entourait ne lui donnait pas de répit alors cette femme courageuse a créé des centres professionnels pour ceux qui débutent sur le marché du travail et des coopératives, dont une d’élevage organique de poulets qui est devenu une fine fleur dans le district industriel du pays. « La faim, la pauvreté est avant tout un problème de valeurs, mais si nous nous mettons ensemble, nous pouvons créer le changement et être des personnes qui savent produire du nouveau ». En parfaite harmonie avec le compte-rendu des travaux du Social forum. 

Le Gen Rosso en Espagne

Le Gen Rosso en Espagne

Guitare, batterie et basses acoustiques, piano, saxophone et les voix du Gen Rosso. 201609_GenRossoUne vingtaine de chansons tirées des presque 50 ans de vie du groupe: Un’altra umanità, Nascerà, Costellazioni… Un concert acoustique et multiculturel en trois langues: italien, espagnol et anglais. Les dates et les villes de la tournée du Gen Rosso en Espagne sont les suivantes: 16 septembre: Théâtre Jacinto Benavente de Galapagar (Madrid) 18 septembre: Théâtre Fernández Baldor de Torrelodones (Madrid) 21 septembre: Auditoire Fundación Caja Rural de Granada 23 septembre: Grand Théâtre de Cáceres 24 septembre: Théâtre Auditoire Riberas del Guadaíra (Alcalá de Guadaíra, Séville) 27 septembre: Veillée de la Miséricorde à 20h30. Paroisse San Pedro Poveda (Jaén) 29 et 30 septembre: Salle Borja (Valladolid) 2 octobre: Auditoire du Collège La Sagrada Familia (Maristas), Carthagène (Murcie) Le Gen Rosso International Performing Arts Group se caractérise par l’internationalité de ses membres et par l’engagement personnel de chacun: mettre en pratique et communiquer, à travers la musique, des messages de paix et de fraternité universelle, en construisant personnellement un monde plus uni.


https://youtu.be/t5Cvfaz-e64

Sœur Francesca :  le courage de la miséricorde

Sœur Francesca : le courage de la miséricorde

 SuorFrancesca“Je suis originaire de la province de Naples et je viens d’une famille modeste. Mon père, Ministre extraordinaire de l’Eucharistie, avait en charge la plupart des malades et des pauvres du village, ils faisaient en quelque sorte partie de la famille. J’avais 14 ans lorsque papa est décédé à la suite d’une tumeur, il avait 40 ans. Ce fut une grande douleur : ce n’était donc pas vrai que Dieu prend soin de nous, comme il me l’avait toujours dit. Je me suis mise à étudier sans relâche, mon but était de gagner beaucoup d’argent et de me construire une maison bien à moi. Dans ma vingtième année, Dieu s’est à nouveau manifesté : un groupe d’amis m’a invitée à une rencontre. A vrai dire, je ne me souviens de rien ; la seule chose qui m’a poussée à chercher à les revoir était la joie que je voyais entre eux et que je n’avais pas. J’étudiais, je réussissais, j’avais des amis, mais je n’étais pas heureuse comme eux. Je voulais mieux comprendre qui était ce Dieu dont ils parlaient, et aussi, au bout de deux ans, ce que je voulais faire de ma vie. J’ai connu ma congrégation presque par hasard. J’avoue que je ne tenais pas les sœurs en grande considération. Dans ma région le couvent est encore vu comme un refuge pour se protéger du monde : ce ne pouvait pas être ma voie ! Je suis « solaire », joyeuse, j’aime la compagnie des gens, j’ai étudié, j’ai fréquenté des garçons. Mais dans cette famille religieuse j’ai trouvé l’amour de ma vie, Dieu, auquel je n’ai pas pu me dérober. C’était la maison que j’avais tant désirée depuis mon adolescence, mais avec quelque chose en plus : je n’étais pas seule, j’avais d’autres sœurs qui comme moi, aimaient Jésus. Ma famille religieuse – les Sœurs Franciscaines des Pauvres – est entrée en contact avec le Mouvement des Focolari à la fin des années 60. Elle traversait une grande épreuve en raison de quelques difficultés internes à la Congrégation, mais pas seulement. Notre charisme – voir Jésus pauvre et soigner ses plaies – s’est nouvellement éclairé au contact de la spiritualité de l’unité : l’Evangile, avec son message d’amour réciproque, était la réponse à toute cette souffrance. Les sœurs ont créé un Centre de Jeunes, afin que les jeunes filles puissent comprendre quoi faire de leur vie. Puis, en revenant aux sources de notre charisme, nous avons aussi compris que les pauvres ne sont pas seulement les malades, mais qu’ils sont en chaque souffrance qui traverse le cœur de l’homme. 20160907-02Aujourd’hui, en Italie, nous nous occupons des sans domicile fixe, des femmes qui décident de sortir de situations aliénantes, des migrants ; nous travaillons avec la Caritas (le Secours Catholique). Nous proposons aussi notre aide et des conseils dans le monde de la famille : nouvelles unions, séparés et divorcés ; nous allons dans les prisons et accompagnons les jeunes mineurs, etc… Au cours de ces six dernières années, j’ai travaillé comme éducatrice à Messine – je suis diplômée en Sciences de l’Education – auprès d’une communauté thérapeutique de garçons qui dépend du Tribunal des mineurs. Je me rendais là pour eux, afin qu’ils découvrent combien ils sont importants pour la société. Souvent ils me disaient : « Quand tu es avec nous il y a quelque chose de beau, de bon, peut-être que c’est Jésus ? ». Dernièrement, au moment où j’ai obtenu un contrat à durée indéterminée, est aussi arrivée une demande de la part de mes supérieurs : aller aux Philippines pour travailler dans les prisons et avec les enfants de la rue. L’expérience que j’ai mûrie au cours de ces années peut être utile là-bas. J’ai déjà dit oui à Dieu et je ne veux pas me défiler juste maintenant. En septembre je partirai pour six mois, pour voir si je peux offrir mes compétences dans ce pays ».

Syracuse, camp d’été

Syracuse, camp d’été

20160906-02 Et ne les appelons pas des vacances alternatives ! Beaucoup d’entre nous sommes des habitués du Camp et donc ce n’est pas une expérience qui sort de l’ordinaire : cela fait partie de notre vie ». C’est Nahomy Onate, 21 ans, qui nous l’explique, elle est de Regello (Florence), village des environs de la cité-pilote internationale de Loppiano, qui a pris part au Camp d’été de Syracuse organisé par les jeunes des Focolari. La gazette locale titrait “Les jeunes pour un Monde Uni rencontrent les périphéries de Syracuse” : pour la troisième année consécutive, de fait, les quartiers d’Akradina et de Tike mais en plus, depuis cette année, celui de Grottasanta, ont accueilli cette expérience qui place au centre les relations et la dignité de la personne. 120 jeunes venant de 17 régions italiennes ont animé pendant 10 jours ces périphéries en organisant des activités et des workshop de danse, de journalisme, de théâtre, de peinture etc. Plus d’une centaine d’enfants et de jeunes de 6 à 13 ans y ont pris part. « J’avais déjà participé à la seconde édition, je savais plus ou moins ce à quoi je m’attendais et je connaissais la situation de malaise de ces périphéries, mais à peine arrivée, l’attitude d’esprit qui régnait entre tous m’a frappée : nous étions prêts à nous donner complètement durant 10 jours. Et c’est ce qui s’est passé ». Nahomy raconte que la nouveauté de cette troisième édition se trouvait justement dans le quartier de Grottasanta, une zone de grand malaise et à haut risque pour la ville. 20160906-01“Arrivés devant l’école où nous devions réaliser les activités avec les enfants et les jeunes, le panorama devant lequel je me suis trouvée m’a choquée : une mer splendide en toile de fond à d’énormes immeubles délabrés. Cet endroit était le symbole du niveau où la dégradation sociale était arrivée. C’est l’éducation qui donne en premier sa dignité à l’homme et cette école, comme elle se présentait, ne pouvait vraiment rien donner à personne. De l’autre côté de la barrière, cependant, des mamans, des maîtresses et des enfants nous ont accueillis par un grand applaudissement et beaucoup d’espoir de changement dans leurs yeux. Cela nous a donné le coup de pouce pour comprendre que, malgré le peu de jours à disposition, nous devions miser sur la tranche la plus fragile de la société et tout donner sans réserve. C’est ce que chacun d’entre nous a fait de son côté, en créant des liens de véritable fraternité avec chaque personne. Après, suite à une très forte dispute entre deux enfants, j’ai ouvert les yeux sur la réalité qu’ils vivent tous les jours : violence, désir de vengeance et indifférence sont les « valeurs » sur lesquelles se base leur croissance. Face à la situation qui s’était créée nous avons essayé de leur expliquer que l’on ne répond pas à la violence par une autre violence, mais qu’il existe d’autres routes et d’autres manières, même si jusqu’à ce moment-là personne ne le leur avait montré. “Arrêtons de faire comme les mafieux – a dit l’un des enfants – nous ne voulons plus voir de violence ni de vengeance dans ce quartier, maintenant nous avons changé ». Il a suffi de peu de jours dans ce tourbillon d’amour réciproque pour lui faire prononcer cette phrase devant ses copains ; la semence que nous avions plantée et arrosée durant ces trois années de camp et ces quelques jours, était en train de grandir, nous laissions quelque chose en eux : ils avaient compris que le futur c’est eux et qu’il est toujours possible d’être quelqu’un de différent, de meilleur. Ces quartiers de Syracuse ne sont qu’une partie des nombreuses périphéries de l’Italie et nous ne voulons plus voir les mêmes situations dans nos villes, des pans de société qui sont en train de perdre leurs valeurs, l’amour et le courage. A partir de cette expérience je suis rentrée à la maison avec un peu de nostalgie et de tristesse : chaque enfant me manquait, mais je me sens en même temps rechargée et pleine de leur amour, de leurs sourires et de leur force de volonté pour révolutionner leur monde ».

Elisa et Gabriele, dans la Lumière éternelle après le séisme

Elisa et Gabriele, dans la Lumière éternelle après le séisme

ElisaAvec sa famille au complet – un frère jumeau et un autre plus âgé, sa maman, son papa, ses grands-mères – Elisa avait participé peu de semaines avant à la Mariapolis – le rendez-vous d’été des Focolari – avec une centaine de personnes. L’occasion de se connaître, d’échanger des expériences, de faire un bout de chemin ensemble. Tout le monde se souvient d’Elisa, de sa bonne humeur contagieuse. Avec l’aide de son frère jumeau, elle avait voulu filmer les impressions de son groupe avant de partir, parce que « les mariapolis sont des moments qui marquent et qui demeurent dans le cœur. J’espère réussir à pouvoir toujours y aller », avait-elle écrit à son retour, dans un message adressé à sa maman ». Gabriele-01Quant à Gabriele, son petit cousin de 8 ans – il avait participé à la mi-juin – pour la deuxième fois consécutive – au « Congrès Gen 4 ». Trois journées vécues dans l’émerveillement des enfants qui comprennent les choses de Dieu plus que les autres. Une photo le montre avec ses camarades, déguisé en un petit ange qui joue de la trompette au passage de la Porte de la Miséricorde. Le matin du 24 août on apprend la nouvelle du tremblement de terre et l’appréhension commence : Elisa, Gabriele et leurs grands-mères sont sous les décombres et l’on craint pour leur vie, comme pour celle de nombreux autres disparus dont on n’a pas de nouvelles. Une chaîne de prières s’engage, comme au bruit du tamtam, mais le soir la nouvelle se confirme : ils n’en sont pas sortis vivants. Les familles donnent aussitôt un fort témoignage : “Leur foi en l’amour de Dieu, solide malgré une si grande souffrance, nous éclaire et nous invite à vivre avec une force renouvelée pour ce qui ne passe pas »., écrira Maria Voce, Présidente du Mouvement des Focolari, le lendemain du tremblement de terre aux communautés et aux familles touchées par le séisme. Tandis que les communautés des Focolari en Italie et dans le monde se mobilisent pour soutenir l’organisation des secours. Elisa con i fratelli La douleur est incompréhensible aussi pour les nombreux amis de leur âge, leurs camarades de classe, les Juniors pour un Monde Uni qui ont connu Elisa lors des camps d’été, occasion d’expériences inoubliables. Mais le témoignage qu’ils cherchent à donner ensemble est celui d’un amour plus fort que la mort elle-même. L’une d’entre eux écrit : « Ciao Elisa, cette nuit j’ai rêvé de toi, nous étions à Stop’nGo, le camp d’été où nous avons fait amitié. Je voulais te saluer pour la dernière fois. Tu avais encore au poignet le bracelet que j’avais fait pour toi. Je t’ai dit que tu étais très belle, qu’il me semblait que tu sous-estimais ta beauté, je devais donc te le rappeler. Après ce rêve je me suis réveillée plus sereine, je pense que tu es au Paradis ». “ Je regrette tous les ennuis que je t’ai occasionnés – écrit son frère jumeau – tu te souviens lorsque nous étions chez grand-père et que tu prenais sur toi mes bêtises ? Maintenant les décombres de ce tremblement de terre m’ont éloigné de toi. Je te prie mon ange, protège-moi depuis là-haut ». “Mais comment penser qu’elle n’est plus là ? Elisa a tiré mon nom au jeu de l’Ange Gardien durant la mariapolis de l’été 2014 ». C’est le Père Marco Schrott qui écrit, il connaît les familles d’Elisa et de Gabriele depuis des années et il a toujours eu avec elles un lien spécial. « Etant mon Ange Gardien, je la voyais toujours autour de moi en train d’imaginer mille astuces. Chez elle, sur whatsapp, à l’église, au camp stop&go et en toutes circonstances elle trouvait toujours le moyen de rappeler cette attention de l’un à l’autre. Comment peut-on imaginer que cela soit fini ? Certes il faudra quelqu’un d’autre pour jouer avec les plus petits et les consoler à sa place. Elisa ne pourra que se multiplier, et non disparaître ». Gabriele in MariapoliToujours le Père Marco, à propos de Gabriele : « Huit ans d’une vie qui se révèle comblée de joie. Cet enfant savait jouer toujours et avec tout le monde. Il invitait, proposait, organisait et conduisait chacun de ses jeux en y mettant tout son cœur, comme si c’était sa seule occupation. Comme tous les garçons de son âge il avait des devoirs de vacances et pour les terminer il devait finir cinq pages par jour. Mais à cause des jeux il n’avait pas pu tout faire. Son papa l’ayant invité par téléphone à terminer tout ce qui restait, Gabriele s’est tout de suite mis au travail. Il était toujours très correct : il se divertissait volontiers, mais veillait à ce qu’on ne triche pas au jeu, de même pour la prière et toute les services rendus à la maison et en dehors. Il aimait participer aux processions et l’on comprend maintenant que c’était le fruit d’une foi bien mûrie. Ce n’est donc pas par hasard qu’après sa messe d’enterrement on a vu des files de personnes devant les confessionnaux. On a vu les visages de ses amis transformés, bouleversés, frappés par un électrochoc évangélique, désireux de changer le cours de leur vie, ouverts à la foi ». Elisa et Gabriele ont voulu rester avec leurs deux grands-mères seulement pour une nuit de plus, mais avant de s’endormir ils ont pensé à bien faire leurs valises, de façon à être prêts pour le voyage du lendemain. Le jour de leur entrée dans l’Eternité.

Mère Teresa, maître admirable de l’art d’aimer

Mère Teresa, maître admirable de l’art d’aimer

MotherTeresa«Mère Teresa est (…) un maître admirable de l’art d’aimer. Elle aimait vraiment tout le monde, sans demander à son prochain s’il était catholique, hindou ou musulman, etc. Incontestablement Mère Teresa aimait en premier. C’est elle qui allait à la recherche de ceux pour lesquels Dieu l’avait envoyée. Comme personne d’autre sans doute, Mère Teresa voyait Jésus en chacun, selon cette parole justement : « C’est à moi que vous l’avez fait ! », devenue son mot d’ordre. Mère Teresa se faisait un avec tous. Elle s’est faite pauvre avec les pauvres, et comme les pauvres. Son renoncement, et celui de ses petites sœurs, a une simple machine à laver est bien connu. Beaucoup ne comprenaient pas ce renoncement – « à notre époque ! » disaient-ils – mais, si elle agissait ainsi, c’est parce que les pauvres ne pouvaient en avoir. Et donc, elle non plus. Elle a pris sur elle la misère des pauvres, elle a fait siennes leurs peines, leurs maladies, leur mort. Mère Teresa a aimé les autres comme elle-même, jusqu’à leur offrir son idéal. Elle invitait par exemple les volontaires qui, pendant un certain temps, prêtaient leur concours à son Œuvre à rechercher leur propre “Calcutta” là où chacun d’entre eux retournait car, disait­-elle, les pauvres sont un peu partout. Nul doute que Mère Teresa a aimé ses ennemis. Elle ne s’est jamais arrêtée à récuser les accusations absurdes qui lui étaient adressées, mais elle priait pour ses ennemis. Oui, en elle, on peut voir « l’art d’aimer » incarné à la perfection. C’était une reine (…) une reine de la charité ». Chiara Lubich Conférence téléphonique du 25 septembre 1997 publiée in : Chiara Lubich, Costruendo il “castello esteriore”, Città Nuova, Roma 2002, p. 25-28 Lire aussi :

  • Le Magnificat de Mère Teresa recueilli par Chiara Lubich – communiqué de presse SIF, 1° septembre 2016
  • Mère Teresa de Calcutta et Chiara Lubich : deux femmes en dialogue – interview de Radio Vatican, 10 septembre 1997
L’”esprit de Primiero” et la paix entre les peuples

L’”esprit de Primiero” et la paix entre les peuples

Fiera_di_Primiero1959À Fiera di Primiero, village trentin, avait lieu la dernière des premières Mariapolis, étymologiquement “ville de Marie”, un des rendez-vous typiques du Mouvement des Focolari. Pendant quelques jours, adultes, jeunes et enfants, personnes de provenances variées, se retrouvent avec pour but de vivre une expérience de fraternité, à la lumière des valeurs universelles de l’Évangile. Aujourd’hui, ces rencontres ont lieu chaque année dans de nombreux pays du monde, proposant, dans des contextes très différents, la “règle d’or”, qui invite à faire aux autres ce que l’on voudrait qu’on nous fasse. Le 22 août de cette année-là, en pleine “guerre froide” qui opposait le bloc occidental au bloc soviétique, les participants de la Mariapolis, provenant de 27 pays, ont décidé de consacrer eux-mêmes et leur peuple d’appartenance à Marie. La formule de consécration a été lue en neuf langues présentes et ce “peuple” a compris que la vie d’unité, découverte et expérimentée à Primiero, était destinée à être diffusée dans le monde entier. Aujourd’hui, en période de “combat d’incivilité”, les rapports entre les États semblent grandement désordonnés. C’est pourquoi l’importance des propositions de cet événement de 1959 est évidente. C’est ainsi que la commune nouvelle de Primiero a accueilli, les 27 et 28 août, le congrès “Les Peuples dans la Famille humaine”, qui a eu comme orateurs le juriste Gianni Caso, président honoraire de Corte di Cassazione, et Vincenzo Bonomo, directeur du cours de licence en Jurisprudence à l’Université pontificale du Latran. À cette époque, on ne parle pas de peuples, mais plutôt d’États. Les peuples sont des ensembles naturels avec droit à l’autodétermination; les États arrivent même à nier l’existence de peuples indigènes, qui existent pourtant, pour ne pas devoir éventuellement reconnaître leur droit à l’autodétermination. On préfère parler de “société civile” qui a, au maximum, une opinion: les peuples n’ont pas d’opinion, ils ont un droit à s’autodéterminer et peuvent – souvent voudraient – le revendiquer. “La paix des peuples est l’ordre voulu par Dieu” affirmait Chiara Lubich, qui confiait à Marie les peuples, pas les États. Elle les confiait à la protection de Marie, parce que les peuples ont le droit d’être défendus. “Aujourd’hui, la guerre froide n’existe plus – affirme Bonomo – mais il y a une paix froide qui est peut-être pire, parce que c’est une paix, ou une présomption de paix, qui n’est pas basée sur les valeurs partagées.” Que reste-t-il aujourd’hui de ce “pacte” de 1959? L’énonciation de ces principes est aujourd’hui extrêmement actuelle pour s’orienter dans le difficile panorama géopolitique. Selon les orateurs, reste la méthode de lecture des faits; reste l’important instrument de la vision d’un monde uni qui n’abolit pas les différences mais les glorifie. Aujourd’hui, il y a l’envie de redécouvrir les valeurs prophétiques ancrées dans la lointaine année 1959 et les personnes présentes à la rencontre ont montré passion et conviction. Un des politiciens locaux, maire des anciennes communes fusionnées pour devenir la commune de Primiero, a affirmé que la Mariapolis de Primiero ne doit pas être un attrait touristique pour la vallée, mais doit finalement, avec ses valeurs, “changer notre vie”. Il y a l’envie de faire grandir le patrimoine de valeurs laissé par Chiara Lubich et faire de Primiero un laboratoire de fraternité entre peuples. Un parcours qui s’est révélé aussi dans la récente – mais difficile – fusion des quatre communes (Fiera di Primiero, Siror, Tonadico et Transacqua), quatre petits “peuples” qui, pour le bien commun, ont choisi la communion. Ceux qui ont vécu cette expérience d’il y a plus de 50 ans parlent de “semences plantées qu’il faut continuer à arroser”. Dans la discussion, un lien idéal s’impose entre l’”Esprit d’Assise”, dans les rapports entre les religions, et l’”Esprit de Primiero” dans les rapports entre les peuples. Le matin du dimanche 28 août 2016, dans une église de Primiero comble, s’est répété l’acte de consécration avec la “formule” récitée en 1959 dans cette même église. Un signe de fête pour une nouvelle, profonde et responsable idée de paix. Roberto Di Pietro Source: Città Nuova  

Nigeria : à la Mariapolis, à l’école de l’unité

Nigeria : à la Mariapolis, à l’école de l’unité

20160902-04La Mariapolis 2016 nigérienne – 400 personnes qui, du 2 au 7 juillet ont vécu une communion intense entre jeunes et adultes, enfants, prêtres, personnes d’autres Églises ou d’autres religions – s’est déroulée loin des projecteurs. Car le bien ne fait pas de bruit. Et aussi parce qu’au Nigeria, les médias transmettent souvent des événements d’un tout autre ordre : les violences, exactions, enlèvements, attentats. Et bien, il faut aussi reconnaître l’autre visage de ce grand pays. Par exemple à travers la structure dans laquelle la Mariapolis s’est déroulée : le Brigard National Seminary de Enugu, qui est le plus grand séminaire majeur au monde de l’Église catholique. Ce qui en dit long sur la foi vécue avec une grande intensité dans ce pays. Ceux qui ont donné le via aux travaux, ont été les jeunes, une cinquantaine, qui occupant tout le podium, ont exécuté un medley à base de gospel, chanté et dansé avec force et grand rythme. A la surprise de tous, ils se sont ensuite divisés en deux ailes desquelles sont sortis de nombreux couples qui endossaient les costumes traditionnels des différentes régions du pays. Et tandis qu’ils défilaient, les groupes correspondants étaient identifiés et applaudis. La chorégraphie s’est conclue avec l’hymne national chanté dans toute la salle. Cela a été une explosion de joie, qui a visiblement reflété aussi l’invitation de l’évêque lancée dans l’homélie, à vivre avec ”une énergie créative, typique de la jeunesse”, le thème de la Mariapolis : « Unité : un don, un engagement, un objectif final : la ligne d’arrivée”. Un thème, celui-ci de l’unité, qui lui est cher car a-t-il dit, il s’agit d’une valeur, tellement nécessaire ici au Nigeria.  L’Évêque d’Enugu, Callistus Chukwuma Valentine Onaga a ensuite encouragé tout le monde à vivre l’unité dans le pays selon les trois objectifs : solidarité, subsidiarité, bien commun. 20160901-02Avec un début aussi élevé, les thèmes de la spiritualité et de son application dans le vécu concret, ont réellement offert un terrain fertile. Efficaces d’une façon particulière, les témoignages, certains aussi émouvants, offerts par des personnes seules ou en couple, engagées à vivre l’Évangile dans leurs  quotidiennes aventures ou mésaventures. Particulièrement significative, celle d’un membre d’une Église pentecôtiste et d’un jeune musulman, qui ont donné une contribution à la compréhension des thèmes qui étaient au fur et à mesure présentés. Les après-midis ont été dédiés à une grande variété de workshops, chaque atelier mettant en lumière combien l’unité est en mesure d’améliorer la vie personnelle et celle de la société alentour. Un groupe a échangé sur les trésors et les défis de la vie familiale, un autre a réfléchi sur la manière de vivre l’unité parmi les difficultés actuelles que traverse le pays, et ainsi de suite. Entre-temps, une série d’activités ont été proposées aux participants dont l’opportunité d’acquérir de nouvelles compétences telles qu’un mini-cours pour les électriciens, les esthéticiennes, les coiffeurs etc…Initiatives qui ont été accueillies par les participants comme un don pour améliorer les propres capacités, leur rappelant la vision de Chiara Lubich et son projet d’Économie de Communion. ”Il ne s’agit pas de personnes riches – avait dit la fondatrice des Focolari à Piacenza (Italie) en 1999 – qui agissent d’une façon philanthropique, mais d’un partage, c’est-à-dire quand chacun,  à dignité égale, donne et reçoit dans un contexte de réciprocité”. Pendant la Mariapolis, afin de sceller la proposition de vivre pour l’unité, tous les participants ont voulu franchir la Porte Sainte (l’entrée à la Chapelle du Séminaire) embrassant ainsi la grâce de cette année spéciale de la Miséricorde de Dieu et renouvelant l’engagement, conscient et solennel, d’être miséricorde les uns les autres et avec tous. Vidéo avec les images de la Mariapolis de Enugu: https://vimeo.com/181015319

Fontem (Cameroun) : célébration du “Golden Jubilee” 1966-2016

Fontem (Cameroun) : célébration du “Golden Jubilee” 1966-2016

Official InvitationLe diocèse de Mamfe, la famille des Focolari et l’association des anciens élèves du collège « Our Lady Seat of Wisdom » (Siège de la Sagesse), invitent tout le monde aux célébrations du 50ème anniversaire (1966-2016) de l’arrivée du mouvement des Focolari à Fontem (Cameroun) et de l’ouverture du collège. Les festivités se dérouleront du 14 au 17 décembre 2016, dans la cité-pilote “Mariapoli Mafua Ndem Chiara Lubich » (Fontem). Pour plus d’informations : info@focolare-fontem.org Site web: www.focolare-fontem.org

Giordani : l’amour, haleine vitale de la création

Giordani : l’amour, haleine vitale de la création

20160901-01De même qu’en naissant dans une étable, Jésus s’était immédiatement inséré dans le tissu social le plus humble, parmi les gens sans toit, les réfugiés, les expulsés, de même en se laissant crucifier, abandonné, il s’est mêlé à la masse des gens souffrants : les opprimés, les découragés, les affamés, les vaincus de toute époque et de tout pays, au centre de l’humanité de tous les temps. Cette centralité de la misère donne aux hommes la mesure de cet amour. Et c’était le sommet de son insertion dans la tragédie de l’humanité déchirée : la manière de se considérer dernier, le plus vile, le plus dégradé, afin de se trouver à la base de toute misère : une base qui s’élève au ciel. L’infini qui s’annule par amour. Il avait créé l’univers, il le faisait croître et il le soutenait : et univers veut dire production de grandeur sans fin, proportionnelle, d’une certaine manière, à la grandeur de son esprit. Un monde fait de mondes, tous plus merveilleux les uns que les autres, dont l’homme – minuscule créature d’une toute petite planète – ne possède, après des siècles d’études, qu’une minuscule idée : avec des étoiles qui uniquement dans notre galaxie sont distantes d’environ 4 années-lumière et dont l’extrémité de cette même galaxie est éloignée de 30 années-lumière de son centre, distance que l’on peut couvrir en un seul milliard d’années, 1500 fois dans les deux sens. Dans cet univers, infiniment plus grand que ne pourrait l’imaginer un cerveau humain, Il avait aussi vu la misère du corps minuscule des habitants de la planète terre, et Il s’était anéanti pour se faire l’un d’entre eux et les avait assistés jusqu’à leur donner l’évangile et sa personne en nourriture. La rédemption rétablit le dessein de la création, qui veut que l’existence des constellations et des atomes dans l’univers et celle des créatures sur terre, comme partout dans le monde, soit en pleine harmonie afin de toujours réaliser l’unité. Voilà pourquoi le Créateur y injecta l’amour comme haleine vitale. Bien être, paix et santé fleurissent proportionnellement à ce précepte. (Igino Giordani, l’unique amour, Città Nuova, 1974, pp. 64 e 105)

Depuis les Philippines : pardonner et être pardonnés

Depuis les Philippines : pardonner et être pardonnés

20160830-01« Un coup de fil inattendu de la part de mon frère : son fils a provoqué un accident de la route. Il allait le chercher au travail, mais alors qu’il conduisait, il s’est endormi et a heurté une moto, tuant deux de ses collègues : tous les deux mariés avec une famille. Pour moi, ce fut un choc, une souffrance déchirante. Je suis allée tout de suite rendre visite à mon neveu en prison. Aucune parole n’était possible, je pouvais seulement pleurer avec lui. C’était tôt le matin et mon neveu ainsi que les autres détenus, n’ avaient pas encore pris le petit-déjeuner. Je suis allée acheter de la nourriture puis j’ai demandé au gardien si je pouvais nettoyer leur cellule. Plus tard, mon frère est arrivé en larmes et je suis restée près de lui en silence. J’ai compris que notre prochain pas devait être celui de demander pardon aux familles des deux victimes. Mais comment faire ? Mon frère, surmontant toutes les craintes, a accepté d’aller rencontrer les familles touchées et d’aller leur demander pardon. Nous sommes allés ensemble rencontrer  la première famille et avons trouvé la veuve très fâchée contre nous. J’ai tâché de l’écouter et d’assumer sa souffrance ; puis je l’ai embrassée en disant : « Nous sommes ici pour demander votre pardon, sans que nous nous attendions que vous nous pardonniez. Nous ne comprenons pas comment cette tragédie a pu se passer…mais nous essayons de croire au mystérieux amour de Dieu ». Puis nous devions demander pardon aux parents mais leurs familles nous avaient conseillé de ne pas le faire, parce qu’ils imaginaient la mère hors d’elle-même. Mais même si cela paraissait difficile, nous sentions que nous devions le faire. En effet, celle-ci s’est adressée à nous en hurlant sur nous ; en silence et faisant confiance en Dieu, je l’ai embrassée chaleureusement en lui demandant de nous pardonner aussi au nom de mon neveu. Je lui ai assuré que nous allions trouver la manière de nous occuper de leur famille, nous occupant des frais de la scolarité des trois filles. J’expérimentais profondément leur douleur, mais en même temps, je sentais que la paix, seul Dieu peut la donner…et je lui confiai eux et nous, soutenue par l’unité de la communauté du Mouvement. Cela s’est passé de la même façon avec la famille de la seconde victime. Mon neveu a été relâché après trois semaines. Les familles des victimes ont accepté de ne pas porter plainte, en échange de l’indemnisation d’une somme d’argent. Mes frères et sœurs ont récolté et mis ensemble ce qu’ils avaient et nous avons ainsi rassemblé la somme nécessaire. Cette tragédie a rendu notre famille plus unie. Un an après, j’ai recontacté la dame veuve. A ma grande surprise, elle m’a dit : « Je veux m’excuser pour la manière avec laquelle je vous ai traités, vous et votre frère ». Depuis lors, nous sommes devenues amies et j’ai pu lui parler de ma foi dans l’amour de Dieu. Maintenant, je lui envoie la ”passaparola” (une phrase de vivre l’Evangile) qu’elle renvoie elle-même à ses amis. Il y a deux mois, elle m’a invitée à une réunion de famille pour fêter sa fille aînée qui venait d’être diplomée. Pendant la Mariapolis à laquelle elle a participé, elle m’a dit :”S’il n’y avait pas eu l’accident, je ne t’aurais jamais rencontrée, toi et les Focolari. Cela a bouleversé ma vie, je me sens plus proche de Dieu”. J’ai senti que je pouvais lui demander si elle pouvait pardonner à mon neveu. Elle m’a répondu :”Je lui ai déjà pardonné. Il n’ y a pas de traces de haine ni pour ton neveu ni pour sa famille”. J’ai senti que c’est réellement un cadeau énorme que de recevoir la miséricorde de Dieu et, aidés par Lui, de pouvoir offrir le pardon aux autres». M.R. Source : New City Philippines

Rencontre des délégués des Focolari

  • Du 7 au 17 septembre pour l’Amérique latine, l’Amérique du Nord et l’Océanie
  • Du 28 septembre au 8 octobre pour l’Afrique, l’Asie et le Moyen-Orient
  • Du 15 au 23 octobre pour l’Europe

Environ une centaine de participants sont attendus pour chaque rencontre (Centre Mariapolis de Castel Gandolfo, Rome), avec un programme commun, mais aussi avec des sujets différents selon les intérêts et les nécessités de chaque zone géographique. Les sujets traités vont de l’inculturation en Afrique, à l’urgence des réfugiés et au dialogue avec l’Islam en Europe. Ils aborderont les défis en Amérique latine, au Moyen-Orient, en Amérique du Nord et en Océanie dans le domaine social et spirituel, du point de vue de la famille, des nouvelles générations, des dialogues œcuménique et interreligieux, entre autres.

Rencontre des délégués des Focolari

  • Du 7 au 17 septembre pour l’Amérique latine, l’Amérique du Nord et l’Océanie
  • Du 28 septembre au 8 octobre pour l’Afrique, l’Asie et le Moyen-Orient
  • Du 15 au 23 octobre pour l’Europe

Environ une centaine de participants sont attendus pour chaque rencontre (Centre Mariapolis de Castel Gandolfo, Rome), avec un programme commun, mais aussi avec des sujets différents selon les intérêts et les nécessités de chaque zone géographique. Les sujets traités vont de l’inculturation en Afrique, à l’urgence des réfugiés et au dialogue avec l’Islam en Europe. Ils aborderont les défis en Amérique latine, au Moyen-Orient, en Amérique du Nord et en Océanie dans le domaine social et spirituel, du point de vue de la famille, des nouvelles générations, des dialogues œcuménique et interreligieux, entre autres.

Rencontre des délégués des Focolari

  • Du 7 au 17 septembre pour l’Amérique latine, l’Amérique du Nord et l’Océanie
  • Du 28 septembre au 8 octobre pour l’Afrique, l’Asie et le Moyen-Orient
  • Du 15 au 23 octobre pour l’Europe

Environ une centaine de participants sont attendus pour chaque rencontre (Centre Mariapolis de Castel Gandolfo, Rome), avec un programme commun, mais aussi avec des sujets différents selon les intérêts et les nécessités de chaque zone géographique. Les sujets traités vont de l’inculturation en Afrique, à l’urgence des réfugiés et au dialogue avec l’Islam en Europe. Ils aborderont les défis en Amérique latine, au Moyen-Orient, en Amérique du Nord et en Océanie dans le domaine social et spirituel, du point de vue de la famille, des nouvelles générations, des dialogues œcuménique et interreligieux, entre autres.

Sportmeet en Croatie : rapport entre sport et nature

Sportmeet en Croatie : rapport entre sport et nature

Sportmeet_06“You and Sportmeet for Nature”. C’est le titre choisi par l’édition 2016 de la Summer School organisée par le réseau Sportmeet, qui a réuni des sportifs de différents coins du monde pour réfléchir sur l’actuelle crise environnementale et sur la contribution spécifique que le sport peut donner au développement d’une authentique conscience écologique. Et non seulement : étant donné  les énormes potentialités du sport, il est également un apport à favoriser l’amitié entre les peuples et entre ceux-ci avec la création. Sans oublier l’autre valeur éducative que la pratique du sport contient en elle-même surtout si elle se vit sous le signe de l’altruisme et de la réciprocité. A cette école ont pris part, provenant de 8 pays, 83 personnes : des sportifs de différents niveaux, âges et disciplines, dirigeants sportifs, enseignants en éducation physique et entraîneurs et d’autres figures liées au sport, dans sa dimension agonistique et ludique. Paolo Cipolli, coordinateur du réseau Sportmeet au niveau international, a illustré l’histoire et l’ aujourd’hui de cette initiative, précédé par les salutations de nombreuses autorités présentes, parmi lesquelles le maire adjoint de Krizevci Tomislav Katanovic, le vice-président de la Région et ex-instructeur fédéral de handball, Ivan Pal, le vice-ministre des Sciences, de la Formation et du Sport Hrvoje Slezak, de l’ambassadeur de la Suisse en Croatie Stefan Estermann, le second secrétaire de l’ambassade italienne en Croatie et les salutations de Sportmeet Croatie, apportées par Anna Lisa Gasparini et Zdenko Horvat. Sportmeet_02Pendant les trois jours d’école, professeurs et experts ont offert des réflexions sur différents thèmes : Sport et nature : une découverte, une ressource, un défi (Paolo Crepaz – Sportmeet), Le sport dans la nature : styles de vie, santé et aspects récréatifs (Mirna Andrijasevic – Université de Zagabria), Ecologie et kinésiologie (Ivan Prskalo – Université de Zagabria), Outdoor Education – motifs et éléments qualifiants du fait de ”faire école” à l’extérieur (Andrea Ceciliani – Université de Bologne) qui a également offert un atelier théorique et pratique passionnant. Également Marija Zegnal, présidente de l’Association De Kinésiologie de Krizevci, a proposé un atelier théorique et pratique amusant sur les jeux traditionnels croates. De brèves excursions (au Mont Kalnik et au lac Cabraj) comme par exemple la soirée de partage de bonnes pratiques du réseau Sportmeet, y compris deux interventions en liaison avec Rio de Janeiro et Belgrade, ont permis aux participants, de vivre des moments d’échanges et de dialogue constructif. Une vidéo-conférence tenue par Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, aux Nations Unies en 1986 sur le thème de la fraternité entre les personnes et entre les peuples, a ouvert les travaux de la journée de conclusion. S’en est suivi un long et soutenu dialogue parmi tous les participants qui a dessiné les horizons et les perspectives de la prochaine Summer School, fixée à l’agenda pour la première semaine de juillet 2017 à Barcelone, en Espagne. Source : Sportmeet online

Lis également : Sportmeet dans les Balkans : quand le sport unit

”Après le vent, le tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre”

”Après le vent, le tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre”

Amatrice_clocktower« Ce clocher de la tour de la commune d’Amatrice qui indique 3:36 heures est une image forte pour dire ce qui s’est passé cette nuit. Ce moment a été le dernier pour les nombreuses victimes, une minute dont on se souviendra toujours car elle est enregistrée dans la chair et dans le cœur de leurs familles et notre village ne l’oubliera jamais, lui dont l’histoire récente est aussi une série d’horloges arrêtées pour toujours par la violence des hommes ou celle de la terre. Personnellement, je m’en souviendrai aussi toujours car cet hurlement de la terre, a rejoint aussi la maison de mes parents de Roccafluvione, à une vingtaine de km d’Arquata del Tronto, où je me trouvais en visite. Une longue nuit de peur, de souffrance, de pensées pour Amatrice, Arquata, Accumuli, villages de mon enfance, proches du village de mes grands- parents, bourgs où pendant les étés, j’accompagnais mon père qui travaillait là comme vendeur ambulant de poulets rôtis. Et puis encore des pensées, pensées que nous ne nous faisons jamais parce qu’on ne peut les faire que dans les nuits terribles. Je pensais que ce temps mesuré jusqu’à 3:36 sur l’horloge de la tour, était là, bloqué, mort, était seulement une dimension du temps, celle que les grecs appelaient kronos mais qui était seulement la superficie, le sol du temps. Dans notre monde, il y a le temps géré, domestiqué, construit, utilisé pour vivre. Mais en-dessous, il y a un autre temps : c’est le temps de la terre. Ce temps non- humain, et parfois inhumain, commande le temps des hommes, des mamans, des enfants. AmatriceEt je pensais que nous ne sommes pas, nous, les patrons de cet autre temps, plus profond, abyssal, primitif, qui ne suit pas notre pas et va parfois contre les pas de celui qui lui marche dessus. Et lorsque lors de ces nuits terribles, nous avertissons ce temps différent sur lequel nous marchons et construisons notre maison, naît, complètement nouvelle la certitude d’être une ”herbe du champ”, mouillée et nourrie par le ciel, mais aussi engloutie par la terre. La terre, la vraie, et non la romantique et naïve des idéologies, est aussi bien mère et marâtre. L‘ humus engendre l’ homo mais le fait aussi retourner en poussière, parfois, bien et au moment propice, mais d’autres fois, mal, trop tôt, avec trop de souffrance. L’humanisme biblique le sait très bien, et pour cela, il a beaucoup lutté contre les cultes païens des peuples proches qui voulaient faire de la terre et de la nature, une divinité : la force de la terre a toujours fasciné les hommes qui ont voulu l’acheter avec la magie et les sacrifices. Et ainsi, alors que j’essayais en vain de retrouver le sommeil, je pensais aux livres terribles de Job et de Qohelet, qui se comprennent peut-être au cours de ces nuits. Ces livres nous disent qu’aucun Dieu, ni même pas le vrai, peut contrôler la terre, parce que Lui aussi , une fois qu’Il est entré dans l’histoire humaine, est victime de la mystérieuse liberté de sa création. Ni même Dieu ne peut nous expliquer pourquoi des enfants meurent écrasés par les pierres antiques de nos villages, et il ne peut nous l’expliquer car il ne le sait pas, car s’il le savait, il serait un dieu monstrueux. Dieu, qui aujourd’hui regarde la terre des trois A (Arquata, Accumuli, Amatrice), peut seulement se poser les mêmes questions que les nôtres, : il peut crier, se taire, pleurer avec nous. Et peut-être nous rappeler avec les paroles de la Bible que tout est vanité des vanités : tout est vapeur, souffle, vent, brouillard, gaspillage, rien, éphémère. Vanité en hébreux, s’écrit hebel, la même parole d’Abel, le frère tué par Caïn. Tout est vanité, tout est un infini Abel : le monde est plein de victimes. Cela au moins, nous pouvons le savoir. Nous le savons, nous l’oublions trop souvent. Ces nuits et ces jours terribles nous le rappellent. ». Luigino Bruni Source : Città Nuova

Parole de vie de septembre 2016

La communauté chrétienne de Corinthe est vivante et pleine d’initiatives. Formée de groupes divers, avec leurs guides charismatiques, elle connaît pourtant des tensions, le culte de la personnalité et le désir de se distinguer. D’où l’intervention de Paul, rappelant qu’au-delà des dons et qualités des leaders, quelque chose de plus profond encore les lie : l’appartenance à Dieu. C’est la grande annonce chrétienne : Dieu est avec nous. Nous ne sommes pas en pays étranger, orphelins, abandonnés à nous-mêmes. Nous sommes enfants de Dieu, nous sommes à lui. En vrai père, il prend soin de nous et veille à nous procurer tout le nécessaire pour notre bien. Son amour est même surabondant : « Tout est à vous, affirme Paul, le monde, la vie ou la mort, le présent ou l’avenir, tout est à vous ! » Dieu nous a même donné son Fils, Jésus. N’est-elle pas immense la confiance de Dieu, qui met tout entre nos mains ? Or combien n’en avons-nous pas abusé, nous considérant propriétaires de la création, jusqu’à la piller et la défigurer. Nous nous sommes crus les maîtres de nos frères et sœurs jusqu’à les réduire en esclavage et les massacrer, et maîtres de notre vie jusqu’au culte de nous-mêmes. Cet immense don de Dieu – « Tout est à vous », écrit Paul – appelle notre gratitude. Or souvent nous nous plaignons de ce qui nous manque et nous tournons vers Dieu uniquement pour demander. Pourquoi ne pas regarder autour de nous, essayer de découvrir la beauté et le bien qui nous entourent ? Et remercier Dieu de ce qu’il nous donne jour après jour ? Cette parole – « Tout est à vous » – n’est-elle pas aussi une responsabilité ? Celle de prendre soin avec tendresse de ce qui nous est confié : le monde entier et tout être humain. Accordons-leur le même soin que Jésus à notre égard – « Vous êtes à Christ » – et le même soin que le Père a pour Jésus – « Christ est à Dieu ». Sachons être heureux avec ceux qui sont dans la joie et pleurer avec ceux qui souffrent. Accueillons toute division, souffrance, violence, comme nous appartenant, afin de la partager et la transformer en amour. Tout nous a été donné pour que nous l’apportions au Christ, c’est-à-dire à la plénitude de la vie, et à Dieu, le but final, en redonnant à chaque chose et à chaque personne sa dignité et son sens. Un jour d’été, en 1949, au cours d’une période particulière, Chiara Lubich éprouva une unité telle avec le Christ qu’il lui sembla être unie à lui comme l’épouse à son époux. Elle pensa alors à ce qu’il lui incombait d’apporter et comprit que ce devait être toute la création ! Quant à Jésus, il lui donnerait en héritage tout le Paradis. Elle se rappela alors les paroles du psaume : « Demande-moi, et je te donne les nations comme patrimoine, en propriété les extrémités de la terre » (Ps 2,8). Et Chiara d’ajouter :« Nous avons cru et demandé. Il nous a tout donné, pour que nous le lui apportions et lui, nous donnera le Ciel : nous lui donnerons le créé, lui nous donnera l’Incréé. » Vers la fin de sa vie, parlant du Mouvement auquel elle avait donné vie, Chiara Lubich écrivait : « Quel est mon ultime désir maintenant ? Lorsque l’Œuvre de Marie [le mouvement des Focolari], en rangs serrés, attendra de paraître devant Jésus abandonné-ressuscité, à la fin des temps, je voudrais qu’elle puisse lui dire, en les faisant siennes, les paroles du théologien belge Jacques Leclercq, qui me touchent chaque fois que je les relis : “Un jour, ton jour, ô mon Dieu, je viendrai vers toi. […] avec mon rêve le plus fou : t’apporter le monde dans mes bras” 1. » Fabio Ciardi 1 Chiara LUBICH, Le Cri, Nouvelle Cité, p. 151.

Chiara Lubich : l’immensité de Dieu

Chiara Lubich : l’immensité de Dieu

Immensity_of_God-01« Dans un moment de détente […] en contemplant l’immensité de l’univers, l’extraordinaire beauté de la nature, sa puissance, je me suis spontanément tournée vers le Créateur de toutes choses et j’ai compris de façon nouvelle, l’immensité de Dieu. […] Je l’ai vu tellement grand, tellement grand, tellement grand, qu’il me semblait impossible qu’il ait pensé à nous. L’impression de son immensité est restée profondément en moi pendant plusieurs jours. Et maintenant, lorsque je prie en disant : “Que ton nom soit sanctifié” ou “Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit”, pour moi, c’est tout autre chose : c’est une nécessité qui vient du cœur. […] Nous sommes en chemin. Quand on voyage, on pense d’avance à la façon dont on sera accueilli à l’arrivée, au paysage, à la ville. On s’y prépare déjà. C’est ainsi que nous devons faire nous aussi. Là-haut, puisque nous louerons Dieu, louons-le dès maintenant. Laissons notre cœur lui crier tout notre amour. […] Exprimons-lui notre louange avec nos lèvres et avec notre cœur. Profitons-en pour renouveler les prières quotidiennes que nous disons à cet effet. Et rendons-lui gloire de tout notre être. Nous savons que plus nous nous anéantissons (et nous avons comme modèle Jésus abandonné qui s’est réduit au néant), plus nous crions par notre vie que Dieu est tout. C’est ainsi que nous le louons, le glorifions, l’adorons. […] Recherchons tous les moments de notre journée pour adorer Dieu, pour le louer. Faisons-le pendant le temps de la méditation, au cours de la visite dans une église ou durant la messe. Louons-le à travers la nature et au plus intime de notre cœur. Et surtout, vivons en étant morts à nous-mêmes et vivants dans la volonté de Dieu et dans l’amour pour nos frères. Soyons nous aussi, comme le disait Élisabeth de La Trinité, une “louange de sa gloire”. Nous goûterons ainsi par avance un peu de « Paradis » et Dieu sera consolé de l’indifférence de beaucoup de cœurs qui vivent aujourd’hui dans le monde ». Chiara Lubich (Chiara Lubich, Cercando le cose di lassù, Roma 1992, p. 15-17)  

L’été avec la ‘Scuola Loreto’ (Ecole de familles)

L’été avec la ‘Scuola Loreto’ (Ecole de familles)

IMG-20160806-WA0042L’année à la Scuola Loreto s’est terminée à la fin du mois de juin et les familles qui l’ont fréquentée sont rentrées dans leurs propres pays (Brésil, Cameroun, Tchéquie) enrichies par le don d’une expérience qu’elles ne sont pas prêtes d’oublier et qui, aussi grâce à elles, se dilate dans le monde. Mais la ‘Scuola Loreto’ ne va pas en vacances pour autant et continue aussi pendant l’été. Pendant le mois de juillet, en effet, il y a eu une succession de familles provenant de différentes régions d’Italie, de pays européens (Portugal, France, Suisse) et d’autres continents (Corée, Vietnam, Philippines) pour des périodes plus ou moins longues de vacances alternatives dans un climat d’harmonie. Ici on vit et on expérimente la communion des biens : il y a celui qui a donné une tondeuse, précieuse pour arranger l’espace vert qui entoure les habitations de l’école ; celui qui a donné une ponceuse qui a permis de rendre plus efficace la restauration de châssis, portes, bancs… Avec le travail réalisé ensemble, (arranger les appartements pour accueillir les familles qui commenceront en septembre la nouvelle année de l’école, tondre les pelouses, élaguer les arbres…) un climat de communion grandit et on expérimente quotidiennement qu’ensemble, le travail est aussi plus léger et joyeux. A cette ambiance de famille d’autres personnes ou groupes y participent : ils passent par Loppiano et désirent connaître la Scuola Loreto ainsi que le Mouvement Familles Nouvelles. IMG-20160805-WA0020Les moments où les couples se retrouvent pour approfondir – dans une ambiance détendue – des thématiques liées à la famille avec l’aide d’experts, sont aussi intéressants. Également intéressante, l’opportunité de participer aux événements de la cité pilote. Les repas pris le soir dans les jardins, les excursions, les moments de relax vécus ensemble ne manquent pas : le tout vécu dans cette atmosphère de fraternité évangélique qui est la loi de Loppiano, ce village au sein duquel la Scuola Loreto est insérée. Il faut  bien sûr tenir compte des difficultés linguistiques : les origines sont multiples mais chacun s’engage volontiers à communiquer en profondeur malgré les différences, en profitant aussi de l’occasion pour apprendre un peu d’italien. Parmi ces présences significatives, une famille française qui était à Nice le soir du 14 juillet, jour du  terrible massacre sur la promenade des Anglais et qui heureusement avait décidé de voir les feux d’artifices du haut de la ville. Et qui, à travers de telles circonstances, a encore davantage perçu que la vie est un don. Avec l’appel pressant à vivre pour répandre l’amour. En quittant Loppiano, les familles qui l’une l’autre se sont alternées ont exprimé le désir de pouvoir faire une expérience semblable l’an prochain, affirmant que, malgré le travail physique, elles se sont senties fortifiées.

 Évangile vécu: Partager

 Évangile vécu: Partager

20160826Appartement d’étudiants “Je vis avec six autres étudiants dans un appartement en location. Nous nous sommes partagé les tâches et le planning des nettoyages. Cependant, Franz ne collaborait pas, créant ainsi une tension entre tous. Nous essayions en vain de le lui rappeler. Un jour, sa famille devait venir lui rendre visite et, moi en premier – comme acte d’amour envers eux – je me suis mis à nettoyer la salle de bain, ainsi que la chambre où vit Franz. Ses parents et sa sœur ont tellement apprécié l’ordre constaté qu’avant de repartir, ils ont fait assez de courses pour remplir notre frigo. Depuis lors, c’est Franz qui anticipe les besoins des autres.”  (F.F. – Autriche) Pauvres qui s’entraident “Très pauvres et honteux. Tout manquait à ce couple, dont la préoccupation parvenait à son apogée avec l’arrivée de son premier enfant. L’amour d’autres personnes amies les a réconfortés. Touchés par l’histoire d’une famille pauvre comme eux, mais qui croyait en Dieu, Père qui n’abandonne pas ses enfants, ils ont pensé partager un peu de leur nourriture avec une autre famille dans le besoin. Et le lendemain, inopinément, ils ont vu arriver divers produits alimentaires. Pas seulement! Il y avait aussi tout ce qui était utile pour leur enfant: berceau, vêtements, baignoire…” (J.E. – Brésil) 20160826-02Pluie “Ce soir-là, je me sentais très fatiguée. J’aurais voulu dire aux enfants d’aller dans leur chambre et de dire les prières seuls pour que j’aille immédiatement me coucher. Mais John, notre fils aîné, m’a demandé si nous pouvions réciter le rosaire et demander la pluie: en effet, il ne pleuvait pas depuis longtemps, et le maïs et les patates douces que nous avions plantés en avaient urgemment besoin. Donc, pour lui faire plaisir, nous avons récité le rosaire. C’est très beau de prier ensemble en famille. D’ailleurs, avec surprise, cette même nuit, il a commencé à pleuvoir et ce jusqu’à l’après-midi du jour suivant.”  (B.M. – Ouganda) Les fauteuils “Souvent, chez nous, les parents contractent tellement de dettes pour le mariage de leurs filles qu’ensuite ils doivent travailler toute leur vie pour tout rembourser. Pour mon mariage, j’ai fait dépenser le moins possible à mes parents, me fiant à la Providence. Un jour, je suis allée avec maman chez l’ébéniste. ‘D’habitude – m’a-t-il dit à la fin – ce que les autres filles voient ne leur plaît jamais… mais tu es différente. J’aimerais te demander de prier pour mon fils qui est très malade.’ Je le lui ai promis. Et lui, comme cadeau de mariage, m’a donné deux fauteuils: justement ce qu’il me fallait.”  (C. J. – Pakistan)

Tremblement de terre en Italie, second jour

Tremblement de terre en Italie, second jour

Terremoto_c« Nous sommes au lendemain du tremblement de terre qui a secoué tout le centre de l’Italie. Alors que nous écrivons, le compte des victimes – qui est malheureusement destiné à augmenter – est de 247 personnes. Beaucoup parmi eux étaient des enfants parce que dans les villages majoritairement touchés – Amatrice, Accumoli, Arquata et Pescara del Tronto – , souvent l’été, les parents laissent leurs enfants aux grands-parents car eux sont occupés au travail. Environ 4000 personnes ont dû quitter leurs maisons dans les deux régions les plus concernées par le séisme : Lazio et les Marches. Les secousses, quelques-unes encore d’une certaine ampleur, ne s’arrêtent pas. « La générosité des volontaires arrivés tout de suite et en grand nombre dans les différents lieux, occupés à creuser sans arrêt, d’abord avec les mains, puis avec des pelles et enfin avec des moyens plus sophistiqués, dans l’espoir d’identifier n’importe quel minime signe de vie venant des gravats,  est un baume au cœur dans cette tragédie, qui, au fur et à mesure que les heures passent, prend des dimensions toujours plus grandes, pour le nombre des victimes, des blessés, des maisons désintégrées au sol, avec des villages qui n’existent plus. Immédiate également la disponibilité des personnes, engagées dans la récolte des biens de première nécessité, en file dans les hôpitaux, pour donner leur sang, désireuses de se rendre dans les villages de tentes pour porter leur aide ». « Depuis 3:30 h. hier, réveillés par la première forte secousse, nous avons suivi en direct le déroulement des événements, en contact constant avec les nombreuses personnes du Mouvement qui habitent dans ces régions : nous avons été heureux d’apprendre qu’un gen et son grand-père ont été extraits vivants des décombres ainsi que le beau-père et la belle-sœur d’une focolarine mariée ; Nous avons cependant toute la journée retenu le souffle pour Rita, qui avec ses deux neveux, Elisa de 14 ans et Gabriele de 12 ans, et l’autre grand-mère, sont au contraire restés piégés. C’est seulement le soir venu que nous avons reçu le message de la maman qui écrivait : ”Ils sont tous montés chez Jésus”. D’autres membres du Mouvement, présents pour les vacances à Amatrice, ont réussi à se sauver ». « Pour tous, cela a été une occasion de se serrer les coudes, en unité, et de vivre les uns pour les autres. Depuis l’Ombrie, ensuite, ils nous écrivent : « Très chers, merci pour vos prières et votre unité qui se sont diffusées comme une chaîne, dans tout le Mouvement en Ombrie, en cette nuit de secousses et de peur. Entendre que nous étions tous vivants nous a fait remercier Dieu, mais tout de suite, notre pensée a été vers ceux qui étaient et sont encore sous les gravats et vers ceux qui ont tout perdu. Le fait de s’être tout de suite mis en réseau, nous a soutenus et nous avions des nouvelles en temps réel, aussi des villages les plus touchés. Elisabetta, de Assise, nous a dit que le message est arrivé au moment le plus difficile lui donnant force et paix. Nous nous sentons plus que jamais une  famille. Les gen sont en réseau, prêts à donner leur contribution et ils sont en train de mettre tout en œuvre  pour aller aider dans les villes les plus touchées. Les adultes aussi sont prêts à intervenir et à donner une aide concrète. Entre-temps, nous assurons les prières aux familles qui ont subi de grandes pertes ». « Tout de suite, en effet, s’est diffusé le tam-tam des messages sur les nécessités et les possibilités d’aide en lien avec la Protection civile in primis, et avec d’autres. Ainsi par exemple, à Ascoli, avec d’autres associations avec lesquelles nous collaborons déjà, on a activé la récolte de vivres et de vêtements ; de même dans le Lazio, les personnes des Abruzzes, ”expertes” après leur tremblement de terre de l’Aquila (2009), ont commencé une carte reprenant les logements possibles pour les personnes déplacées ; d’autres offres d’aide sont également parvenues d’autres régions ». « Continuons à nous garder reliés avec tous et à comprendre petit-à-petit dans quelle mesure nous pouvons donner une réponse concrète à cette grande souffrance dans laquelle nous voyons un ”visage” de Jésus abandonné ». Pour contribuer: RAISON: Earthquake Emergency Italie

Azione per un Mondo Unito ONLUS (AMU) Azione per Famiglie Nuove ONLUS (AFN)
IBAN: IT16 G050 1803 2000 0000 0120 434 Banque Popolare Etica IBAN: IT55 K033 5901 6001 0000 0001 060 Banque Prossima
Codice SWIFT/BIC: CCRTIT2184D Codice SWIFT/BIC: BCITITMX
Emergence tremblement de terre au centre de l’Italie

Emergence tremblement de terre au centre de l’Italie

Terrimoto« Un bon nombre de messages et whatsapp arrivent à la rédaction suite au tremblement de terre survenu aux environs de Amatrice et Norcia, entre les provinces de Rieti et Ascoli Piceno (Italie centrale). L’un dit qu’il a fait sortir son grand-père des ruines, sain et sauf par chance, un autre a accompagné un conjoint à l’hôpital, un autre est encore en attente, un autre est désemparé par ce qu’il a vécu, ou encore celui qui essaie d’aider, ou au moins de se tenir proche d’amis ou connaissances qui ont subi des dégâts et des morts ». C’est ce qu’écrit la rédaction de Città Nuova, l’organe officiel des Focolari en Italie, à propos du puissant tremblement de terre, de magnétude 6.0, dont l’épicentre se trouvait à 4 km de profondeur, entre les villages de Norcia et Amatrice. Le mouvement des Focolari dans le monde exprime sa proximité aux populations frappées par le tremblement de terre en Italie du centre et a une pensée toute particulière pour les victimes et leurs familles, ainsi qu’à tous ceux qui ont subi des dégâts matériels et moraux. Quelques-uns de ses membres sont déjà sur place au travail, avec d’autres volontaires, dans cette tâche difficile d’extraire des ruines les personnes encore en vie et de réconforter ceux qui ont perdu des personnes chères. Une coordination d’aides a été mise en place pour l’émergence humanitaire dont voici les comptes courants pour qui voudrait apporter sa contribution : LIBELLE : Emergence Tremblement de terre Italie

Action pour un Monde Uni à but non lucratif (AMU) Action pour Familles Nouvelles à but non lucratif (AFN)
IBAN: IT16 G050 1803 2000 0000 0120 434 Auprès de la Banca Popolare Etica IBAN: IT55 K033 5901 6001 0000 0001 060 Auprès de la Banca Prossima
Code SWIFT/BIC: CCRTIT2184D Code SWIFT/BIC: BCITITMX

  Les aides versés sur les deux comptes courants avec ce libellé seront gérés conjointement par AMU et AFN. Pour de tels dons une déduction fiscale est prévue dans de nombreux pays de l’Union Européenne et d’autres pays du monde, selon les différentes normes locales.

Paraguay : une école EdeC pour repartir plus forts

Paraguay : une école EdeC pour repartir plus forts

28378952894_14bba561c3_zEn les écoutant, on dirait de petits héros. Mais eux ne se sentent pas ainsi. Ils sentent simplement  qu’il s’agit d’une chose juste à réaliser. Nous ne parlons pas seulement d’entrepreneurs de l’Économie de Communion (EdC) affirmés, mais également des 30 jeunes aspirants qui se sont jetés corps et âme dans l’aventure des 5 jours sous l’enseigne du partage. Lorsqu’elle était adolescente, grâce à l’EdC, Xandra a réussi à surmonter des moments difficiles que sa famille traversait, et maintenant, c’est elle, qui dans son cabinet d’esthéticienne, donne du travail à deux jeunes filles, en construisant des rapports réciproques avec les clients, les fournisseurs et avec la société qui l’entoure. Dalila, quant à elle, avait dû fermer son entreprise, mais elle a su se relever et recommencer. Et elle jure que, malgré la crise que traverse ‘son’ Brésil, elle n’en sent pas les effets. Mérite de l’ ”Associé caché” – dit-elle – comme il l’appelle dans l’EdC, l’intervention de la providence de Dieu. 160808-12_Asuncion_Scuola_Intermericana_2016_15_ridIl est nécessaire, dans une école pour entrepreneurs, de raconter aussi les propres échecs, et d’apprendre ainsi les uns des autres, spécialement lorsque de l’extérieur, l’incompréhension des valeurs de l’EdC se fait ressentir. Il en a été ainsi pour les humiliations subies par Germán et Matias, leurs projets frustrés, leurs défis perdus avec des collaborateurs malhonnêtes qui ont fait l’objet d’une partie du programme de l’école. Programme dans lequel – en réponse aux questions des jeunes – il y a eu l’ explication de l’EdC, mettant en évidence du point de vue culturel, la nouveauté du projet (Cecilia Blanco, philosophe et professeur), le ‘secret’ sur comment surmonter les difficultés sans ‘‘ les contourner” (Raúl Di Lascio, entrepreneur du bâtiment), la proposition sur la manière avec laquelle ils distribuent les bénéfices et sur la prévoyante sagesse de ne pas créer de dépendance auprès des personnes aidées. Sachant distinguer la saine ambition, de la recherche d’un meilleur statut ou bien-être exaspéré. 28381866583_00d9ebf901_kYamil du Mexique a raconté comment il a réussi à impliquer une trentaine d’entrepreneurs, jeunes comme lui, à ”améliorer la façon de travailler” et comment l’université et l’entreprise où il travaille vu le sérieux de leurs projets, aient dégagé des fonds et des savoir-faire (know-how). Cette proposition de ”networking actif”, qui prévoit des réunions tous les quinze jours au cours desquelles chacun offre sa propre connaissance fournissant ainsi des pistes intéressantes pour un dialogue commun, est en train d’engranger, de rencontrer, enthousiasme et succès, justement parce qu’il crée et multiplie des synergies de savoirs commerciaux et opérationnels. Toujours au Mexique, en vidéo, Luis Alonso a proposé le nouveau EoC-IIN Economy of Communion International Incubating Network. 28713103780_6c0d1821f1_z L’ ”excursion scolaire”, prévoyait la visite au quartier San Miguel di Capiatà  (œuvre sociale des Focolari)  et aux entreprises EdC Dispensa Santa Rita e Todo Brillo, entreprise leader en nettoyage. Tous les participants ont été touchés par les enfants de l’école ”Scuola Unipar” de San Miguel, qui, simplement en les voyant, irradiaient tout l’amour appris (et qu’ils enseignent!) avec le ‘‘Dé de l’Amour” ; par les jeunes et les adultes de leur quartier qui maintenant sont les patrons de leur propre destin grâce à une œuvre efficace de la réappropriation du pouvoir (empowerment). Julio et Ninfa gèrent quant à eux, la Dispensa Santa Rita  dans un quartier populaire d’Areguá. Ils n’achètent pas à bas prix les articles de première nécessité à Clorinda, ville argentine de frontière, évitant ainsi la contrebande, et au contraire ”perdent” du temps à scinder la marchandise locale en paquets à la portée économique des clients. Cela fera dire à Matias du Paraguay, ”j’ai compris que la grandeur d’une entreprise n’est pas dans le chiffre d’affaires mais bien dans les valeurs qui se vivent au sein de celle-ci”. Pour provoquer le débat, il y a eu le thème ”Richesse et pauvreté dans l’EdC” du professeur uruguayen Juan José Medeiros, alors que Diana Durán, historienne paraguayenne a offert un apport original sur les analogies de l’EdC avec la culture socio-économique des indigènes guaranis, lignée qui est à la racine même du Paraguay. Un long et stimulant dialogue via skype avec Luigino Bruni, Anouk Grevin et Luca Crivelli de la Commission Centrale de l’EdC, et un autre avec Rebeca Gomez Tafalla et Florencia Locascio d’EoC-inn, ont complété le programme. Prochains rendez-vous : en septembre,  un congrès à Salta (Argentine) et le lancement à Cuba de l’EoC-INN. Source : EdConline Foto album

160808-12 Scuola Interamericana Edc - Paraguay 2016

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Un nouveau service de maternité au Congo

Un nouveau service de maternité au Congo

IMG-20160801-WA0005L’attente aura duré deux ans et le coût s’est élevé à 409.559 euros : c’est le nouveau service maternité du Centre médical « Moye mwa Ntongo » dans la capitale congolaise, inauguré le jour même du dixième anniversaire de la fondation du Centre. Le premier bébé est né le 19 juillet dernier! Un service essentiel si l’on considère qu’au Congo – comme l’a affirmé le directeur de la santé Arthur Ngoy –  les chiffres de la mortalité infantile et maternelle sont encore très élevés : « 846 décès de la mère pour 100 000 nouveaux-nés en vie » – tandis que la moyenne mondiale est de 216 – « et on compte 104 décès d’enfants à la naissance », un des taux les plus élevés du monde. Le nouveau service a été construit grâce aux efforts de différentes personnes et agences liées au Mouvement des Focolari, comme la Fondation Giancarlo Pallavicini et Mesdames Albina Gianotti et Vittorina Giussani, donateurs du Centre médical depuis le début et de Amu Luxembourg et AECOM Congo – avec leurs sympathisants : beaucoup de personnes du Luxembourg, y compris les enfants qui ont réalisé et vendu des bricolages pour gagner quelque chose, même au cœur de l’hiver. “Ce Centre médical nous donne l’occasion de répondre concrètement à l’invitation de l’Eglise qui,  dans le document Africae Munus (n. 140), souhaite « que les établissements sanitaires de l’Eglise et toutes les personnes qui y travaillent à divers titres s’efforcent de voir en chaque malade un membre souffrant du Corps du Christ », a précisé Damien Kasereka qui partage avec Ghislaine Kahambu la responsabilité du Mouvement des Focolari au Congo. IMG-20160801-WA0003“C’est une grande satisfaction – poursuit le docteur Ngoy – surtout pour les mamans qui, après neuf mois de consultations prénatales dans notre centre, se voyaient transférées dans une autre structure pour accoucher. Elles se sentaient abandonnées au moment où elles avaient le plus besoin de nous ». « Mais aussi parce que nous pouvons répondre aux attentes du gouvernement congolais en offrant des soins complets, permanents et de qualité. Aussi disons-nous merci à Chiara Lubich qui a lancé ce Centre » Lors de l’inauguration, le 9 juillet dernier, en plus du corps médical, des patients, des autorités civiles et religieuses, de l’architecte et de son équipe, des journalistes, il y avait une petite délégation de AMU Luxembourg. La messe de remerciement a été célébrée par l’évêque auxiliaire de Kinshasa, Mgr Bodika, tandis que le ruban d’inauguration a été coupé par le ministre de la santé Vital Kabuiku, ainsi que par le nonce apostolique Luis Mariano Montemayor et l’évêque auxiliaire.

Summer School 2016 de Communion et Droit

Summer School 2016 de Communion et Droit

SummerSchool_C&D« Nous vivons dans un monde dans lequel l’anxiété et la terreur sont en train de nous miner intérieurement et physiquement. Tâchons d’être ensemble le poumon d’une renaissance de bonnes et constructives relations pour la poursuite de la recherche du bien commun. Je sais que nous sommes une goutte dans l’océan, mais pensez que chimiquement parlant, lorsqu’une goutte de colorant est distillée dans un solvant comme l’eau, celle-ci tend à s’orienter vers la coloration du colorant ». C’est en ces termes synthétiques que s’exprime Manfred, un des jeunes participants à la Summer School organisée par ‘Communion et Droit’, à Chiaramonte Gulfi, en Sicile. Les pays représentés sont au nombre de 5 : le Niger, l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Italie et les jeunes sont une trentaine à avoir échangé sur les thèmes brûlants : ”Le droit en Europe entre accueil et refus : immigration, sécurité, environnement”. Les exposés, préparés par des professeurs universitaires et par les jeunes eux-mêmes, ont mis en évidence le lien étroit existant entre l’absence de la protection de l’environnement, cause parfois d’ ”invisibles guerres”, de nombreux conflits et des migrations qui en découlent. Apollos, réfugié du Niger, nous a permis de comprendre plus en profondeur le drame des immigrés, de faire nôtres les attentes de justice et nous a permis, ensemble, de chercher des voies d’espérance. La Coopérative Fo.Co., qui œuvre à Chiaramonte Gulfi, est en train de porter des fruits de cohabitation pacifique. Le dialogue avec les institutions est ensuite important : nous avons été accueillis dans la salle du conseil de la Commune de Ragusa, par le président du Conseil Communal et par quelques échevins avec lesquels un dialogue s’est ouvert à propos de la situation environnementale du recyclage des déchets, de l’engagement des citoyens et des institutions. 13645174_1064366773649032_2435804218296216488_nNous avons été touchés par les paroles du Pape François lorsqu’il s’est adressé aux jeunes lors des JMJ, touchant avec eux les thèmes que nous avons approfondis ensemble : le Niger en guerre, la lutte pour les ressources de la nature ; les murs de la peur, la nécessité d’une nouvelle culture, le courage de construire des ponts allant au-delà de toute différence, le courage d’établir des relations respectueuses de la dignité de chacun. La différence a constitué aussi une ultérieure richesse : les participants n’étaient en effet pas tous des juristes et cela a donné lieu à un dialogue ouvert, très senti par les jeunes et non exclusivement technique. Un enseignant en philosophie a commenté ainsi : « Cette Summer School me semble être une bonne synthèse : cette capacité à conjuguer l’aspect théorique de la discipline avec un rapport constant au quotidien. Cette synergie me semble fort importante : importante est la dimension théorique mais il faut qu’après, elle épouse la vie et le quotidien ». Christian, le jeune avocat et adjoint au maire qui, par le biais de son engagement, a donné la possibilité de la réalisation et de la réussite de la Summer School, a conclu : « Il a été possible d’organiser ici l’école grâce au travail et à la précieuse contribution apportée par tant de personnes, un cheminement qui doit être poursuivi. Ce fut une expérience vécue au-delà de toute espérance et qui a laissé sa marque. ”Semences” d’une nouvelle culture. Avoir eu l’opportunité d’échanger nos idées avec des jeunes juristes a représenté pour moi une expérience intense aussi bien au niveau professionnel qu’au niveau émotionnel. Leur sérénité, leur sens du devoir…dans un monde qui va si vite, voilà le réel défi : le partage de soi, avec et pour les autres ».

Le sourire de Daniel

Le sourire de Daniel

VeronicaPodestà“Depuis que j’ai commencé ma formation d’infirmière – raconte Veronica, de Gênes (Italie) – j’avais un rêve : mettre mes compétences au service des autres. En 2013, diplôme en poche, je suis partie pour la Côte d’Ivoire (Afrique). Au début c’était difficile parce que je ne parlais pas français. Cependant, j’ai découvert que les gestes concrets construisaient plus facilement des ponts que les mots. Avec quelques jeunes filles, nous avons organisé une petite activité pour vendre des objets. Après le travail, nous nous retrouvions pour fabriquer colliers et bracelets, récolter ce qu’il y avait de superflu dans les maisons. Le bénéfice a été mis dans un fonds commun à utiliser en cas de problèmes économiques, ou pour financer les études de quelqu’un… Un jour, une des jeunes filles nous a raconté que son papa n’avait pas reçu son salaire et la famille n’avait rien à manger. Nous sommes toutes d’accord de donner une partie de ce fonds à cette famille. J’ai vu l’Évangile devenir vécu. Cela n’a pas toujours été facile : parfois, ma famille, mes amis et mes habitudes me manquaient, mais le ciel était toujours mon meilleur ami. Lorsque je me sentais seule, ou que j’avais une douleur qui ne passait pas, je levais les yeux et, regardant le ciel, je me perdais dans l’immensité de la création. Tant d’harmonie, tant d’amour dans tout ce qui m’entourait… et cet Amour était aussi pour moi ! DanielDurant mon séjour à Man, j’ai rencontré un enfant qui avait une malformation cardiaque depuis la naissance. Chaque fois qu’il arrivait, Daniel illuminait le dispensaire avec un magnifique sourire. Malgré les traitements invasifs auxquels il devait se soumettre, l’amour et la joie qu’il dégageait étaient contagieux et intenses. Malgré les innombrables efforts, il fallait faire plus. Il avait besoin de traitements plus importants et d’interventions plus appropriées. Après une année, mon expérience en Afrique se termine. De retour à la maison, j’étais heureuse, mais je pensais toujours au sourire de Daniel lorsque je lui avais dit au revoir. Je sentais que je ne pouvais pas le laisser seul. Alors, avec d’autres amies, nous nous sommes mobilisées pour comprendre s’il était possible de l’opérer en Italie. L’enthousiasme devient contagieux et nous réussissons à récolter les fonds pour permettre à Daniel de venir en Italie, accompagné par son papa, pour l’opération. Deux mois intenses, durant lesquels nos cultures se sont enrichies et redécouvertes. À travers les yeux de Daniel, je redécouvrais la mer, la joie de vivre l’instant présent. L’intervention est un succès. Son papa lui avait promis un vélo si tout se passait bien, mais il réalise que c’est un cadeau trop onéreux pour lui. L’amour de la communauté n’a pas tardé. Le soir même où son papa me confie cette difficulté, une de mes amies m’apporte une enveloppe qui, à ma grande surprise, contenait le montant exact du prix de la bicyclette tant désirée par Daniel ! J’étais partie avec la conviction que je pourrais donner beaucoup… Souvent, on part avec l’idée de changer le monde ; mais j’ai réalisé que, pour le faire, il faut commencer par changer soi-même et sa manière d’être avec les autres. Rien qu’en construisant, instant après instant, des ponts de fraternité, on peut changer le monde.” Le 9 juillet dernier, au “Village du Jeune” (Gênes), Veronica Podestà a reçu le “Prix Bonté Don Nando Negri 2016”, pour son engagement dans le social, en particulier envers les enfants de Côte d’Ivoire.  

Brésil: un projet culturel novateur

Brésil: un projet culturel novateur

IMG-20160726-WA0004_bJ’étais complètement démotivé par ma profession d’ingénieur… Maintenant, je l’ai redécouverte sous un nouveau jour…” “Je suis en deuxième année d’architecture. L’université la présente de manière très commerciale, le côté humain manque. Ce cours a dépassé mes attentes.” Deux des nombreuses impressions au terme du cours qui a réuni environ 80 jeunes universitaires latino-américains, pour une intense semaine (25-30 juillet) au Centre des Congrès de la Mariapolis Ginetta, près de São Paulo, Brésil. Cette initiative culturelle, promue par le Centre académique latino-américain Sophia ALC du Mouvement des Focolari, a présenté un projet novateur, judicieusement intitulé: “Les bases théorico-pratiques du paradigme de fraternité: projections dans les sciences sociales, politiques, économiques et culturelles”. DSCN8568-02Les jeunes latino-américains ont été confrontés aux plaies qui blessent encore leur peuple: la crise économico-sociale, le drame des populations indigènes et les grandes problématiques de l’Amazonie, l’inégalité sociale et la violence dont – comme le politologue argentin Juan Esteban Belderrain l’a souligné – l’Amérique latine détient le triste record mondial. L’année 2012 a enregistré 140 000 homicides, dont un tiers de la statistique mondiale – plus de 50 000 – rien qu’au Brésil. Un phénomène tristement en augmentation. Sur ce fond dramatique, les jeunes se sont sentis fortement engagés à approfondir la nouveauté culturelle qui s’est ouverte sur leurs disciplines, de mettre en œuvre le paradigme de la fraternité qui implique pensée et vie. Un seul exemple. Comme l’a expliqué le professeur brésilien Marconi Aurélio e Silva, enseignant en Sciences politiques, avec l’application de ce paradigme, déjà expérimenté depuis 20 ans, la politique dépasse la dimension conflictuelle, majorité et opposition deviennent complémentaires, une partie de la vérité se trouve dans l’adversaire, la participation du citoyen s’active. DSCN8505-01Durant la semaine, ce nouveau paradigme culturel a aussi été vécu dans les rapports interpersonnels, entre étudiants des différentes cultures latino-américaines, entre étudiants et professeurs, dans une dimension d’interdisciplinarité et multiculturalité. Pas seulement. En partant, les jeunes se sont engagés à identifier les plus grandes urgences de leur ville et, avec l’aide des professeurs, élaborer et mettre en œuvre des projets de dimension politique, économique, sociale. En conclusion, le professeur Sergio Rondinara, de l’Institut universitaire Sophia (Italie) dont Sophia ALC est la première session extra-européenne, a exprimé une grande espérance de constater chez les jeunes présents “un instantané magnifique, cristallin, des peuples latino-américains qui fait entrevoir le futur de ce continent aux possibilités extraordinaires”.  

Jeunes, protagonistes de l’histoire

Jeunes, protagonistes de l’histoire

b_900_600_0_00_images_2016_GMG4Enthousiasme, volonté de comprendre et d’être protagonistes de leur propre avenir : ce sont les traits caractéristiques de l’expérience vécue après les JMJ par le groupe qui s’est retrouvé, du 1er au 5 août, à Jasna, en Slovaquie. « Nous ne pouvions pas imaginer une chose de ce genre. Si nous ne nous contentons pas de vivre dans le confort, si nous abandonnons nos « canapés », nous pourrons vraiment être des protagonistes de l’histoire », déclare Anita, une jeune argentine, au moment de repartir. “Les propositions courageuses faites par le pape lors des JMJ demandaient une adhésion immédiate, mais aussi une prise de conscience réfléchie et mûrie, et c’est ce que nous avons essayé de faire à Jasna », explique Gianluca Falconi, philosophe. Avec le théologien Michel Vandeleene et la psychologue Antonella Deponte ils ont animé ensemble les moments d’approfondissement, en offrant des perspectives croisées et diverses, ainsi qu’une approche pluridisciplinaire. A Cracovie François a parlé d’abattre la peur, de diffuser la paix dans un monde trop plein de haine, il a souligné la valeur de la miséricorde et de la Croix, les obstacles à dépasser pour rencontrer Jésus. Mais concrètement, comment relever ces défis dans la vie quotidienne ? Ces journées passées en Slovaquie ont été l’occasion d’entrer dans les détails, pour comprendre les raisons, pour permettre à chacun de s’interroger personnellement sur sa propre vie. Le caractère international de cette rencontre a donné la possibilité d’échanger entre personnes provenant de contextes très différents : du Liban à l’Australie, de la “Une des thématiques les plus fortes – expliquent les organisateurs – ne portait pas tant sur l’existence de Dieu ou sur les grandes questions, mais sur la relation avec l’autre, avec la différence, — axes autour desquels se déroulait la formation. Venaient en relief les interrogations personnelles sur la question du « sens », de la valeur que chacun porte en soi, sur les chances et les difficultés de la relation avec l’autre, avec notre ennemi, avec celui qui pense différemment ». WYD_01Autant de questions suscitées par des expériences personnelles. Comme celle du jeune irakien qui a souligné les difficultés relationnelles qu’il vit dans son propre Pays. Pour l’un ou l’autre faire un pas « vers l’autre » restait impossible. Aussi « l’Ecole » a-t-elle proposé des temps d’approfondissement en petits groupes, mais aussi des entretiens personnels à caractère spirituel, psychologique ou pour offrir des compétences dans le domaine relationnel. Il a été aussi question de la relation avec soi-même, de la confiance en soi, de la dignité personnelle, des émotions et de l’ouverture d’esprit. Le futur est un autre grand thème qui est ressorti : prendre en main sa propre vie et lui donner une direction. Une question à laquelle s’étaient confrontés des adolescents, des étudiants universitaires, des travailleurs. Des chrétiens de diverses confessions, des agnostiques et des non-croyants. De diverses vocations et de 13 langues différentes. Un public de personnes très variées donc, mais toutes intéressées et passionnées, unies dans une même soif de vérité. « Une façon de se présenter propre aux jeunes qui n’est pas habituelle dans la société d’aujourd’hui », commente encore Gianluca qui possède aussi une   longue expérience d’’éducateur. « J’ai quinze ans et dans mon groupe il y avait aussi des personnes de plus de 30 ans – raconte Carla, italienne -. C’est très beau car j’ai pu partager avec d’autres, demander des explications, trouver de l’assurance ». Un croisement de générations, de langues, de cultures : « Chez nous la philosophie n’est pas très appréciée parce que notre approche de la réalité est différente – explique Antoine du Liban -, mais je suis content de connaître d’autres mentalités, différentes de la mienne ». La fraternité vécue comme antidote au mal, des rêves qui se réalisent. Voilà qui fait partie des nouveaux bagages que les jeunes ont mis dans leur valise : « Le pape nous a dit de ne pas arrêter de rêver – nous confie Anna de Milan -. Et ce que nous vivons est un rêve devenu réalité ».

Roger Schutz : constructeur de paix, prophète d’espérance

« Bouleversés par la nouvelle de la disparition soudaine et absurde du frère Roger Schutz que nous aimions beaucoup, nous nous unissons dans la douleur et dans la prière à toute la communauté de Taizé. Sa vie toute donnée à Dieu et à son prochain a été couronnée par la palme du martyre. Frère Roger a été un constructeur de paix, un prophète d’espérance et de joie. “Dieu nous veut heureux” m’écrivait-il il y a environ deux mois, et nous pensons qu’il est maintenant dans la plénitude de la joie au sein de la Trinité. Soyez sûrs que nous sommes particulièrement proches de vous en cette circonstance. Maintenant que le frère Roger a rejoint le ciel, nous souhaitons que perdure l’amitié qui, pendant quarante ans, nous a profondément liés à lui et à la communauté de Taizé. » Chiara Lubich C’est ainsi que l’on veut se souvenir de lui aujourd’hui : comme d’un constructeur de paix, un prophète d’espérance et de joie.

Fraternité épiscopale

Fraternité épiscopale

Vescovi Braga 6Chaque été des évêques en provenance du monde entier passent ensemble une période de repos qui est pour eux l’occasion de partager leur vécu et de se demander comment être Église, signe et instrument d’unité, dans les diverses situations d’un monde globalisé, traversé par des tensions et des contradictions. Cette année ils se sont retrouvés du 2 au 11 août à Braga (Portugal). “Aujourd’hui, dans l’Église, c’est l’heure de l’unité et de la communion a sonné : nous sommes tous invités à faire l’expérience de Dieu ensemble. Nous ne sommes pas ici seulement parce que nous sommes évêques, mais parce que nous sommes frères » a dit dans son homélie le cardinal João Bráz de Aviz, au cours de la messe célébrée dans la Chapelle des Apparitions, à l’occasion du pèlerinage à Fatima de 67 évêques provenant de 27 nations, le 4 août dernier. Vescovi Braga 4“Durant ces jours nous avons été vraiment heureux. Nous avons vécu en frères. Nous nous sommes sentis libres et nous avons pu ouvrir notre cœur les uns aux autres. Le seul Maître a vraiment été au milieu de nous. Nous nous sommes sentis dans la maison de Marie », c’est ainsi que le cardinal Francis Xavier Kriengsak Kovithavanij, archevêque de Bangkok et modérateur de la rencontre, a résumé à la fin du séjour l’expérience faite. C’est le Centre apostolique “Mater Ecclesiae” qui, à l’invitation de Dom Jorge Ortiga, archevêque de Braga, a accueilli les évêques, à l’ombre du Sanctuaire de Notre Dame de Sameiro. Un cadre tout à fait adapté pour aborder dans un climat détendu des questions comme celle portant sur la situation du monde actuel avec Pasquale Ferrara, expert en politique internationale ou la réforme de l’Église dans le sillon tracé par la Pape François avec le théologien Piero Coda. Des interventions qui ont aidé les participants à s’interroger sur leur façon de vivre une unité effective entre évêques et de mettre en œuvre une culture pastorale toute imprégnée de communion. Vescovi Braga 1Séances plénières et rencontres par groupes, promenades et moments passés à table ont permis de mettre en commun des situations douloureuses et des signes d’espérance: le cri d’angoisse  qui ‘élève des Églises du Moyen Orient ; la croissance d’une interaction féconde entre les communautés ecclésiales de base et les nouveaux Mouvements et Communautés dans un grand diocèse du Brésil – un exemple significatif de tout ce qui est souhaité par la Lettre Iuvenescit Ecclesia publiée en juin par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi – ; les défis et les perspectives d’inculturation dans un contexte pluriel comme celui de l’Inde ; les fruits qui peuvent naître lorsqu’un évêque et ses auxiliaires vivent en communauté et lorsqu’un évêque réussit à tisser des liens de fraternité et d’amitié avec ses prêtres ; le difficile travail d’évangélisation dans un contexte marqué par la pauvreté, comme c’est le cas à Madagascar. Vescovi Braga 7 Autre source d’enrichissement réciproque : la participation, pendant deux jours, de trois évêques d’autres Eglises, deux luthériens et un syro-orthodoxe, ainsi qu’un après-midi de rencontre avec sept évêques du Portugal. La rencontre avait pour toile de fond d’une part le Christ crucifié, point fondamental de la spiritualité de l’unité et d’autre part la passion pour l’Église. Deux sujets développés par la présidente des Focolari, Maria Voce (« Jésus abandonné fenêtre de Dieu – fenêtre de l’humanité ») et par le coprésident Jesús Morán (« Le génie ecclésial de Chiara Lubich et le charisme de l’unité »).

Assomption : victoire sur la mort

Assomption : victoire sur la mort

20160815-01Après la mort de Jésus, après l’apparition de l’Esprit Saint, Marie disparaît dans le secret : elle est lointaine. Elle a accompli sa mission et rentre en son propre élément : le silence, le service. Elle résout, en se réfugiant en Dieu, le problème de la vieillesse comme une nouvelle enfance de l’esprit. Elle enseigne à mourir. Cette opération, qui provoque la peur, en Marie, mère, elle se transforme en un retour aux origines, à travers un but très convoité, celui de se perdre en Dieu : vie qui ne finit pas. Et ce fait de se perdre dans l’Éternel, fut la mort de Marie. Celle-ci est advenue le jour où les apôtres pouvaient se débrouiller eux-mêmes. Mais ce ne fut pas une mort telle que nous l’entendons et la subissons : au contraire, quelque chose de doux et de rapide que les théologiens ombragent avec différentes expressions : pause, trépas, transit, sommeil, mort vivifiée. Ce corps vierge aurait reçu une contamination du processus de décomposition, alors que, ayant souffert avec le Christ, elle ne pouvait pas ne pas accéder tout de suite à la gloire avec Christ. Ainsi, ce qui avait été pour Christ, la résurrection, fut pour Marie, l’Assomption : double victoire, du corps et de l’esprit – sur la mort. A notre époque, on a présenté le spectre terrifiant d’une désintégration physique pour des millions d’êtres humains et peut-être pour l’humanité toute entière, sous la menace de l’atomique ou par la pollution écologique. Il n’ y a pas d’autre issue à un tel destin que de s’en soustraire par le biais d’une reproduction de la victoire de Jésus et Marie : en devenant nous aussi spirituellement Jésus et Marie, agents de vie, ce qui se produit en insérant la nullité humaine dans la toute puissance divine. Si, mis ensemble, vivant de l’Évangile, nous sommes Christ mystique ; si, faits marie, nous donnons Jésus à la société, la guerre n ‘a pas de sens et la bombe atomique devient une pièce de musée. Il y a la paix: le seul cœur et la seule âme de la communauté rassemblée autour de Marie ; et son fruit est l’unité. L’unité des vivants. Remontant de ce marais sanguinolent qu’est la terre, jusqu’au ciel de Marie, la toute belle, l’étoile de la mer, on comprend mieux le sens de son assomption qui fut le sceau suprême de son privilège unique de Vierge, Mère de Dieu. Un fait qui devrait émouvoir aussi les matérialistes, puisqu’il représente l’exaltation du corps physique grâce à l’œuvre de l’Esprit Suprême. En elle, on célèbre la matière rachetée et on exalte l’univers matériel, transfiguré en temple du Très Haut. Il suffit de méditer un instant, avec l’intellect d’amour, sur la position de Marie qui monte de la terre vers le ciel à travers le cosmos, pour cueillir son importance et sa fonction. Elle est le chef d’œuvre de la création. En elle, Dieu a voulu montrer sa toute puissance : son infinie originalité. Admirables sont les étoiles et les atomes, dans leur structure ; et chargés de beauté jamais épuisée sont les cieux et les mers, hommes et anges…Mais elle est plus belle : elle rassemble et fusionne toutes leurs merveilles, de telle manière que la nature toute entière apparaît comme un piédestal à ses pieds. Marie : humble, parce qu’aucune hauteur extérieure ne semble l’élever ; silencieuse parce qu’aucune voix humaine ne semble la définir ; pauvre car aucun ornement de la terre ne semble la décorer. Elle ne parle qu’avec la seule parole de Dieu, elle n’est riche que de la seule sagesse de Dieu, elle n’est grande que de la seule grandeur de Dieu. Et ainsi, identifiée avec le Seigneur, Marie est l’expression humaine de la grandeur, de l’esprit et de l’amour de la Trinité. La reine – servante et dame – de la demeure de Dieu qui ouvre les portes et admet les filles et les fils, en s’attachant à les recueillir tous dans le palais du Père, pour la gloire du Fils, dans le circuit de l’Esprit saint. Pour donner aux mortels une idée de Dieu qui, infini, domine et transforme l’intelligence de l’homme, presque en ayant un rôle médiateur avec la puissance et l ‘amour de la Trinité ineffable, de laquelle, jamais, l’humanité se serait approchée, le Créateur a créé Marie, au sein de laquelle le Verbe s’est fait chair, par la personne à travers laquelle Dieu s’est fait accessible et le divin amour fait partie comme de la maison. Marie présente parmi nous, porte Dieu au milieu de nous. Elle est la porte du ciel ; elle est élevée dans la demeure de Dieu, pour accueillir les filles et les fils dans la maison du Père. C’est pour cela que ceux-ci l’invoquent, aussi des centaines de fois par jour, pour qu’elle prie pour eux, maintenant et à l’heure de leur mort. (Extrait de : Igino Giordani, Maria modello perfetto, Città Nuova, Roma 2012 (1967), p.157 -163)