Mouvement des Focolari
À l’Unesco, vingt ans après, pour “Réinventer la paix”

À l’Unesco, vingt ans après, pour “Réinventer la paix”

reinventer la paixLes guerres, qui déchirent depuis trop d’années les continents distants d’un bras de mer de l’Europe, sont entrées dans nos maisons, et le terrorisme est la dernière frontière avec laquelle nous devons régler nos comptes. Et, justement en France, un an après le terrible massacre du Bataclan, le pari de la paix est relancé. Le 17 décembre 1996, à Paris, Chiara Lubich  recevait le  Prix Unesco “Pour l’éducation à la paix”, en reconnaissance de sa vie entièrement consacrée à défendre et à former à la culture de l’unité et de la paix des milliers de personnes de toute croyance et contrée. Le Mouvement des Focolari, présent à l’Unesco à travers l’ONG New Humanity, la Direction générale de l’Unesco et la Mission permanente du Saint-Siège ont ensemble compris l’exigence de témoigner et réaffirmer l’engagement pour l’unité et la paix, en proposant une journée riche en réflexions et témoignages articulés autour de cinq pistes principales: Éducation, Intérêt général, Justice, Écologie et Art. Le thème de l’événement En avril dernier, au siège de l’ONU à New York, l’actuelle Présidente des Focolari, Maria Voce, a proposé, dans son intervention au débat thématique de haut niveau sur la Promotion de la tolérance et de la réconciliation, pour viser la paix, la radicalité du dialogue “qui est risqué et exigeant : un véritable défi qui vise à couper les racines de l’incompréhension, de la peur, du ressentiment”. Le défi du dialogue est plus que jamais actuel, nécessaire pour assembler, jour après jour, les pièces de la mosaïque de la paix. Une planète où puissent exister la reconnaissance mutuelle des identités et des différences, la reconstruction d’un tissu social déchiré, une nouvelle attention aux besoins, à la justice, à la dignité humaine, au partage des biens. Le mot paix trouve son sens le plus profond dans la racine sanscrite pak qui signifie lier, unir. S’engager à réinventer la paix, par conséquent, signifie viser à établir des liens qui requièrent l’engagement de ressources humaines, intellectuelles, institutionnelles. Cela signifie mettre en cause l’économie mondiale, le droit international, l’éducation à la paix à tous les niveaux. Valoriser la diversité culturelle, c’est-à-dire la richesse de l’identité des peuples. Former les nouvelles générations à une culture du dialogue et de la rencontre. Aborder concrètement le drame migratoire. Préserver l’environnement. Contester la corruption et promouvoir la légalité à chaque niveau. Stopper l’augmentation des dépenses militaires et du commerce international des armements. Travailler pour de nouvelles dispositions en matière de sécurité, stabilité et coopération pour le Moyen-Orient. Programme et intervenants Des représentants du monde diplomatique, des experts en relations internationales et en processus de paix, ainsi que des représentants de New Humanity et du Mouvement des Focolari particperont à cet événement. La première session, intitulée “Chiara Lubich, l’éducation à la paix”, sera introduite par le représentant de l’Unesco et par Mgr Francesco Follo, Observateur permanent du Saint-Siège.  Les interventions de Maria Voce et Jesús Morán, respectivement présidente et coprésident des Focolari, suivront. La seconde session, “Cinq parcours pour l’éducation à la paix dans les cinq continents”, exposera le témoignage de bonnes pratiques du monde entier. Dans l’après-midi se déroulera “Le dialogue, remède aux divisions du monde”, session ouverte par Enrico Letta, ancien Premier ministre italien et actuel Président de l’Institut Jacques Delors. Deux moments d’échange sur les religions, l’économie et la politique concluront la session.


Plus d’infos: Unesco   –   New Humanity Rome: Tél: +39 06 94798133/+39 338 2640371; info.unesco2016@focolare.org Paris: Tél: +33 6 73 78 56 64 Email: reinventerlapaix2016@gmail.com

Brésil : Forum mondial de la paix 2016

Brésil : Forum mondial de la paix 2016

20161018-02La dixième édition du Forum mondial de la paix” et la seconde du Forum Mondial des Jeunes pour la Paix” se sont déroulées simultanément à Florianópolis, au Brésil (22-25 septembre), avec quelques programmes en commun et d’autres distincts. Le Forum a vu la participation de 1500 jeunes et adultes de 60 pays, de cultures et de convictions religieuses différentes. Le thème “Nous Croyons”, s’articulait ainsi : Nous croyons dans le changement, Journée dédiée à l’écologie ; Nous croyons aux droits de l’homme, Journée dédiée à l’humanité ; Nous croyons à la paix, Journée dédiée à l’éducation. Le 21 septembre, la cérémonie d’ouverture a eu lieu sur la place située en face de la Cathédrale où s’est déroulé un spectacle avec plus de 400 danseurs. Parmi les cinq banderoles déployées au cours de la chorégraphie, il y avait aussi celle du Mouvement des Focolari. La caractéristique majeure de la cérémonie a été le profond climat de prière pour la paix. Le 22 septembre une marche pour la paix a eu lieu dans les rues de la ville, qui a mobilisé enfants, jeunes et adultes. “Ce fut très émouvant – commente Carlos Palma, Président du Forum Mondial des Jeunes pour la Paix – de voir écrit sur la porte d’une des grandes salles le nom de Chiara Lubich, accompagné du titre « Constructeur de paix » (attribué par l’UNESCO en 1996 pour l’Éducation à la Paix) 20161018-05Au Forum des jeunes une explosion de vie à travers les témoignages touchants de leurs divers projets et expériences personnelles vécues dans l’engagement en faveur de la paix. Le 23 septembre, 500 autres jeunes en provenance du monde entier se sont reliés par le web à la Conférence Mondiale des Jeunes pour la Paix qui fait partie du projet Living Peace International en collaboration avec Peace Pals International (New York, USA), qui a lieu tous les deux mois. Le Forum Mondial de la Paix s’est conclu le 25 septembre par un profond moment de prière interreligieuse, avec environ 30 représentants de diverses religions et traditions spirituelles. Une partie importante du programme a été consacrée à l’Education à la Paix, autour de la présentation de Living Peace. La genèse et l’histoire de ce projet, la manière dont il s’est diffusé dans le monde entier et sa pédagogie, étaient illustrées par une suite de témoignages de jeunes venant du Brésil, d’Espagne, du Paraguay, des USA et d’autres régions du monde. 20161018-03La remise du Prix Luxembourg pour la Paix à Omar Abou Baker du Caire, un jeune de Living Peace International, a été un moment particulièrement poignant. De même que l’annonce des prochaines dates du Forum Mondial de la Paix : l’un à Ammam (Jordanie) en septembre 2017 avec les adultes et l’autre à Manille (Philippines), organisé par les jeunes à l’occasion du Genfest 2018. La signature, lors d’une cérémonie solennelle, du Protocole de Florianópoli, a été une conclusion à la hauteur de l’événement : il s’intitule “1% pour la Paix”. Ce document propose aux organismes privés et publics d’affecter  1% de ce qu’ils dépensent pour leur sécurité intérieure et extérieure, au financement d’actions et de projets pour la formation à une culture de paix. Eliana Quadro, une jeune volontaire des Focolari de Florianópolis a reçu une médaille d’argent comme “Commandante du Forum Mondial pour la Paix” en signe de reconnaissance pour son engagement dans la mise en œuvre de l’événement. “Le Forum s’est caractérisé par la qualité et la profondeur des relations qui se sont créées, a conclu Carlos Palma – grâce à la grande joie de tous les participants et à l’immense gratitude envers Dieu et envers le charisme de Chiara Lubich qui nous lance vers l’humanité en faisant de nous des bâtisseurs de paix et d’unité ».


Sportmeet à la conférence mondiale sur Sport et Foi

Sportmeet à la conférence mondiale sur Sport et Foi

« Un plongeon dans la beauté, une occasion de nouvelles relations, un puits d’inspirations, un lien surprenant avec la vision de Chiara Lubich sur le rapport avec les réalités humaines. Le sport comme facteur potentiel de changement et donc au service de l’humanité avec une ouverture courageuse sur un dialogue authentique. Il ne faut pas pour autant renoncer à donner avec discrétion, l’inspiration fondée sur la Sagesse qui a touché les cœurs et espérons aussi les esprits ainsi que les intentions des formes multiples que prend le sport mondial ». Ce sont les impressions de Paolo Cipolli, présent pour l’occasion, coordinateur mondial de Sportmeet, association fondée par Chiara Lubich en 2002, dans le but de favoriser la fraternité universelle, dans le sport et par le sport. La cérémonie d’ouverture, présidée par le pape François, s’est enrichie de la présence d’hôtes de marque, à commencer par le secrétaire général des Nations Unis Ban Ki-Moon, du président du comité olympique international, Thomas Bach et de leaders d’autres Églises et grandes religions. Six principes ont inspiré la conférence : compassion, respect, amour, inspiration, équilibre, joie. 20161018-01« Le sport est une activité humaine de grande valeur, capable d’enrichir la vie des personnes, dont les hommes et les femmes de toutes nations, ethnies et appartenances religieuses peuvent jouir et se réjouir. La devise olympique « Altius, citius, fortius » est une invitation à développer les talents que Dieu nous a donnés. Il est important que tous puissent participer aux activités sportives, et je suis content qu’au centre de votre attention de ces jours-ci il y ait l’engagement à s’assurer que le sport devienne toujours plus inclusif et que ses bénéfices soient vraiment accessibles à tous », a affirmé le pape François. Il a fait particulièrement référence aux périphéries malheureusement toujours trop nombreuses, en dénonçant l’indifférence : « Nous connaissons tous l’enthousiasme des enfants qui jouent avec un ballon dégonflé ou fait de bouts de chiffons dans les faubourgs de certaines grandes villes ou dans les rues de petits villages. Je voudrais vous encourager tous, institutions, fédérations sportives, éducatives et sociales, communautés religieuses, à travailler ensemble pour que ces enfants puissent accéder au sport dans des conditions dignes, spécialement ceux qui sont exclus à cause de la pauvreté ». Le pontife a conclu par un défi précis : « Garder l’authenticité du sport, le protéger des manipulations et du profit commercial. Ce serait triste pour le sport et l’humanité, si les gens n’arrivaient plus à se fier à la vérité des résultats sportifs, ou si le cynisme et le désenchantement prenaient le dessus sur l’enthousiasme et sur la participation joyeuse et désintéressée. Dans le sport comme dans la vie l’important est de lutter pour le résultat, mais, bien jouer, et loyalement est plus important encore ! ». Avec le pape sur scène, beaucoup d’athlètes, parmi lesquels les italiens Alessandro De Piero et les escrimeurs médaillés d’or aux Jeux olympiques Daniele Garozzo et Valentina Vesssali, la nageuse du Zimbabwe et ex-détentrice du record du monde Kirsty Coventry, le gymnaste Igor Cassina et des athlètes paralympiques comme la multi championne Anna Schaffelhuber, l’athlète Giusy Versace et l’escrimeuse et médaille d’or à Rio 2016, Bebe Vio. Les paroles brèves du coureur du Soudan du Sud Paulo Lokoro, en compétition à Rio 2016 avec l’équipe olympique des réfugiés ont été très remarquées. Du 5 au 7octobre plus de 300 délégués ont participé activement à la rencontre. Ils étaient de différentes ethnies, cultures et religions, pour représenter des organismes internationaux, sportifs ou non, des gouvernements, des associations et des ONG, des entreprises engagées dans les domaines colorés du monde du sport. Grâce à des moments de réflexion, de thèmes d’approfondissement, de témoignage, de travaux de groupe, le rôle irremplaçable que le sport peut avoir au service de l’humanité a été soulevé. « Heureux d’avoir participé et d’avoir contribué à un événement de portée historique grâce à la nouveauté du regard de l’Église sur le Sport », souligne Paolo Crepaz, lui aussi de Sportmeet. En conclusion, la signature solennelle de chaque participant : ils se sont engagés à être des personnes « gamechanger », qui s’insèrent et développent un réseau mondial, convaincues que le sport peut changer le monde. Lire aussi : “Sport at the service of humanitycittanuova.it 

Giordani et la pédagogie chrétienne

Giordani et la pédagogie chrétienne

Igino Giordani“Éduquer signifie allumer une flamme, et non remplir une outre. Mais si c’est un feu qu’il faut entretenir, l’homme doit être éduqué à conserver et à augmenter sa chaleur et sa lumière : il a besoin d’une éducation qui ne se limite pas au temps de l’enfance, mais qui se déroule de la naissance à la mort, car c’est tout au long de sa vie qu’il doit donner de la chaleur et produire de la lumière ». Giordani fut un écrivain et un journaliste, un homme politique, mais ce fut aussi un éducateur extraordinaire. Ses écrits étaient conçus pour enseigner, pour former le citoyen à une vie droite et, de fait, nombreux furent celles et ceux qui – clercs ou laïcs, au sein de l’Église ou de la société civile –  se sont nourris de ses publications pendant la période difficile de la résistance culturelle au fascisme, puis durant les années de la guerre froide. Giordani vivait et écrivait, et en écrivant il enseignait. A son avis l’éducation doit être un processus universel, qui concerne tous les citoyens. Le sens de la fonction éducative consiste à transmettre deux principes constitutifs de la personne : la liberté et la responsabilité. Giordani reprend une image de Plutarque et pour lui éduquer signifie allumer une flamme et créer les conditions pour que l’enseigné sache la garder constamment allumée. Ainsi le centre de gravité du processus éducatif se déplace de l’enseignant vers l’enseigné et cela dès l’enfance et sur tout l’arc d’une vie, en vue d’une authentique éducation permanente. 20161016-01“Les éducateurs relèvent de l’ordre naturel que sont la famille et l’État, et de l’ordre surnaturel : l’Église. Quand ces instances collaborent en vue d’atteindre les mêmes valeurs, en coopérant plutôt qu’en s’affrontant, l’éducation atteint sa pleine efficacité. Alors les individus et les masses ne restent pas passifs ni neutres en face de leur propre destin, mais ils l’affrontent avec courage : on entre alors dans des périodes mémorables où surgissent de grandes entreprises de paix et de conquêtes, de grands travaux avec un essor de la pensée. La famille ne se réduit pas à sa fonction nourricière, à être une crèche ou un logement social : c’est une église et une école. Les parents détiennent de la nature, et donc de Dieu, le droit d’éduquer, en plus de celui d’engendrer et de nourrir leurs enfants : droits et devoirs inaliénables, qui précèdent tout autre droit de la société civile. La famille remplira son devoir d’éducation à condition que les parents soient non seulement éduqués, mais qu’ils aient aussi conscience de leur mission ; à condition qu’ils sachent susciter dans le cœur de leurs enfants des aspirations plus grandes que le simple besoin de se nourrir et d’avoir un métier ; à condition d’agir comme une petite église qui enseigne. La religion sert aussi à rappeler, élever et protéger le devoir d’éducation au sein des familles. Quant à l’État, il doit travailler dans le même sens. Car l’État est l’autre grand éducateur : il s’acquitte de cette mission surtout à travers l’école. Aujourd’hui l’État a la charge des établissements scolaires, et c’est tout à fait son droit. Mais il ne serait plus dans son droit si dans ces établissements il portait atteinte à la conscience religieuse et pervertissait la morale ; pire encore : s’il empêchait l’Église d’avoir ses propres écoles ». “Pour ce qui touche à la morale, l’éducation est, ou devrait être la même, qu’on soit en famille, dans les instances publiques, paroissiales ou professionnelles ; l’éducation qui tire ses principes de la loi de Dieu et bâtit sur elle les lois humaines : une éducation animée par une foi transcendante qui, en tant que telle, sort les êtres de leur individualisme et les relie entre eux sous l’impulsion de la justice et de la charité. Un illustre pédagogue a dit : « La véritable culture sociale est née sur le Golgotha ». (Igino Giordani, “Éducation et instruction”, dans :  La société chrétienne, Città Nuova (1942) 2010, p. 108-111)  

Melbourne: auprès des alcooliques

Melbourne: auprès des alcooliques

Kevin Kelly-01

Kevin Kelly

“J’ai pensé faire quelque chose pour les autres quand j’ai rencontré les Focolari. J’ai tout de suite adhéré à la proposition de consacrer un peu de mon temps à « The way », un centre d’accueil pour alcooliques sans domicile fixe. Ce sont des personnes qui ont passé leur vie dans la rue et qui sont désormais âgées ou trop mal en point pour affronter seules le peu de temps qui leur reste à vivre. C’est là que j’ai connu Paddy, un jeune irlandais qui avait combattu aux côtés des anglais. Comme beaucoup d’anciens soldats il n’avait pas réussi à affronter une vie normale et donc à arrêter de boire. Dans un moment de lucidité il m’a raconté qu’il n’avait jamais tiré pour tuer, mais seulement visé les jambes. Un soir je me rends compte qu’il va vraiment mal et qu’il ne passerait pas la nuit. J’appelle un ami prêtre qui réussit à lui donner l’onction des malades. Puis nous faisons sa toilette et le préparons pour la sépulture. Prendre soin de Paddy, qui après tant de souffrance est désormais dans la paix, c’est pour nous comme déposer Jésus de la croix. Nous le faisons avec le même respect sacré. Puis je fais la connaissance de Peter, un médecin de l’hôpital St Vincent avec lequel nous partageons nos expériences vécues auprès des personnes alcooliques. Il a l’intention d’ouvrir un centre non hospitalier pour leur réhabilitation et il me demande si je veux m’intéresser à la gestion de cette nouvelle structure. En accord avec mon épouse, je demande trois années de congé sans solde au service public où je travaille et j’engage une collaboration étroite avec le personnel de l’hôpital pour créer les conditions adéquates à l’ouverture de ce nouveau centre. Après de nombreuses démarches un vieux pub ouvre à Fitzroy. Le personnel est composé d’une infirmière ayant une grande expérience dans le domaine, de quelques professionnels appartenant à divers secteurs, mais surtout d’anciens alcooliques : des personnes merveilleuses, honnêtes avec elles-mêmes et avec les autres ; grâce à leur expérience elles sont d’une grande aide pour les patients, surtout lors de la première phase d’abstinence. 20161014-01Travailler avec eux est une expérience vraiment intéressante.Presque tous ont arrêté de boire grâce aux « Alcooliques Anonymes » et maintenant ils savent comment se comporter avec ceux qui sont encore « dedans ». Ce sont des êtres humains particuliers, des personnes qui, en acceptant leur condition, ont réussi à en sortir en transformant leur souffrance en positif. A un certain moment on se rend compte que certains habitués, des personnes sans domicile fixe et indigentes, ne viennent au centre que pour sortir de leur ivresse et reprennent ensuite leurs vieilles habitudes. Ce comportement, pour les anciens alcooliques qui s’investissent tant pour aider les personnes à s’en sortir, est très difficile à accepter. Grâce à la relation fraternelle qui s’est établie entre nous, je peux partager avec eux un enseignement tout simple, mais révolutionnaire, de Chiara Lubich : « Nous voir chaque jour l’un l’autre avec des yeux nouveaux, comme des personnes nouvelles ». La majeure partie des collaborateurs, non sans difficultés, accepte d’adopter ce principe. Les effets ne tardent pas à venir : un patient habituel, qui bat le record de présences, considéré chaque fois par nous comme une personne nouvelle, décide de s’arrêter de boire au moment où nous nous y attendions le moins. Il se laisse aider et, au grand étonnement de tous, reste sobre sur une longue période, en aidant à son tour d’autres personnes. Vivre au contact des alcooliques me donne l’occasion de partager avec eux leur souffrance et le rôle qu’elle a dans la croissance des personnes. Et aussi de témoigner qu’il est important d’accepter et d’aimer chaque personne au-delà son apparence, en donnant à chacune toute la confiance dont elle a besoin ».

Gen Verde: tisser ensemble le futur

Gen Verde: tisser ensemble le futur

Gen Verde_LoppianoLab-01Orienté cette fois-ci vers la “Powertà”la pauvreté des richesses et la richesse des pauvretés –  LoppianoLab 2016 a ouvert à nouveau son chantier, un espace où personne ne peut rester simple spectateur. Le fil de la culture de l’unité a tissé des liens entre personnes et institutions, idées et expériences : essayer de recoudre ensemble les morceaux et de tisser un avenir plus fraternel dans les divers domaines de la vie. “Cette année – et c’est une nouveauté – nous avons proposé “Jeunes à l’action !”, des wokshop artistiques ouverts à ceux qui, plus que d’autres, en raison de leur âge, sont à la recherche d’un avenir différent », raconte Mileni du Gen Verde. Ainsi 160 jeunes, parmi lesquels des italiens et une cinquantaine d’autres venus de différentes régions du monde, tous engagés dans une expérience interculturelle enrichissante, ont travaillé ensemble dans un climat de famille, d’écoute, de confiance et de relation sans préjugés.  « Ils ont essayé -dit encore Milena – de comprendre non seulement leurs propres exigences, mais aussi celles de ceux qu’ils côtoient », comme ils l’ont dit. Et aussi : « Nous avons le choix : ou bien ignorer celui qui est en difficulté ou bien l’aider ». Et surtout ils ont découvert le miracle d’être « ensemble », et les richesses à partager ensuite dans la pauvreté de chaque jour ». Quand on leur a demandé : “Vous avez trouvé quelque chose de nouveau avec ce travail ?” ils ont répondu : « Nous avons compris la valeur de la solidarité, de l’aide réciproque dans le travail d’équipe, le sens de la responsabilité devant le groupe, et la confiance réciproque qui permet aussi d’obtenir de meilleurs résultats ». Et encore : « Le dépassement de la barrière de la langue ou de l’appartenance à une autre ville en cherchant une communication sincère et attentive. Affronter les moments de découragement, les échecs, découvrir la valeur de la joie. On a chanté, dansé et fait de la musique ensemble ». Et que retireras-tu dans ta vie quotidienne de tout   ce que tu as expérimenté ici ?  Et les jeunes de dire encore : « Écouter et faire confiance à l’autre sans se regarder soi-même ». Un autre a dit : « Nous avons gagné confiance en nous et nous avons compris que les personnes ne sont pas toujours comme elles apparaissent de l’extérieur. Nous pouvons éliminer les préjugés en bénéficiant d’un climat convivial pour mieux nous intégrer aux autres ». Une finale en beauté avec la prestation offerte le dernier soir par le Gen Verde et tous ces jeunes, dans un Auditorium bondé : 900 personnes, aucune n’est restée assise ! Profonde écoute, participation et explosion de la joie partagée par tous. L’un des participants a confié : “J’ai apprécié la fraîcheur, l’actualité et le côté entraînant du concert » et ensuite : « J’ai senti une force se dégager de la diversité et ce fut très beau. A la fin j’aurais voulu exprimer beaucoup de choses, mais je suis resté en silence. En silence pour méditer toutes les valeurs que vous nous avez transmises ». Video

Irak, tentatives de renaissance

Irak, tentatives de renaissance

20161013-01Instabilité politique, précarité économique, corruption, extrémisme religieux, réduction de l’offre éducative. Voilà seulement quelques-unes des causes qui poussent la population irakienne à une migration sans précédents. Aujourd’hui, un choix réellement difficile persiste. Surtout si tu es chrétien. Et pourtant l’Irak possède d’importantes ressources naturelles et son peuple est riche d’humanité et a une grande capacité d’intégration. Il suffit de penser à la pluralité des cultures, des langues, des religions, aux différentes ethnies qui ont su vivre en paix pendant des siècles. Habitat du patrimoine chrétien depuis ses origines, cela fait deux mille ans que l’Irak a été la maison naturelle de communautés chrétiennes très vivantes. Avec les guerres qui sévissent, elles sont cependant devenues aujourd’hui, objet de discrimination et de persécutions. L’événement le plus atroce s’est passé il y a deux ans, quand les extrémistes de l’ISIS ont pris Mossoul et toute la plaine environnante : en quelques heures, des milliers de chrétiens ont dû abandonner leurs maisons et avec comme seuls vêtements, ceux qu’ils avaient sur eux, entre des milliers de désagréments et de dangers, ils ont dû se disperser et puis émigrer vers la Jordanie ou le Liban où ils ont trouvé refuge dans des camps improvisés pour réfugiés. D’après les statistiques, les chrétiens en Irak étaient un million et demi (2003), aujourd’hui ils sont moins de 300.000. La communauté des Focolari a aussi subi les effets dévastateurs de cette barbarie. Mais qu’ils aient quitté le pays ou qu’ils y soient restés, – concentrés dans les villes d’Erbil, Baghdad et Bassura et à Dohuk – ils essaient de transmettre la paix partout, en construisant des ponts de solidarité. Malgré tout, alors que les congrès estivaux de plusieurs jours, typiques des Focolari, les Mariapolis, comptaient dans le passé plus de 400 personnes, à celle qui s’est tenue du 9 au 11 septembre de cette année, ils étaient à peine 40. Mais la baisse du nombre n’a pas influencé le profil qualitatif, décidément accru en intensité et profondeur, également parce que le thème central mettait l’accent sur les rapports interpersonnels à vivre sous le signe de la miséricorde. Hôtes d’un couvent à Sulaymaniya, près de la frontière avec l’Iran, les participants ont vécu trois jours de véritables exercices dans l’amour réciproque. Rula, focolarine jordanienne du focolare d’Erbil raconte : « Nous avons prié, joué, nous nous sommes promenés, dans une atmosphère de famille, expérimentant ainsi la véritable communion. Dans le moment dédié à la famille, nous avons vécu un tel dialogue que cela nous a permis de parler du rapport dans le couple, du défi de l’immigration, de la conciliation travail-famille, de l’éducation des enfants…Tandis que les jeunes, ont montré comment devenir des ponts l’un vers l’autre par le biais de chorégraphies ». La Mariapolis a également pu accueillir la présence de l‘évêque de Baghdad, Mgr. Salomone, qui a enflammé tout le monde avec ses paroles : « Jésus nous demande d’être levain pour ce monde. Je suis content que vous ayez choisi cette ville pour vous rencontrer, même si vous êtes peu nombreux, vous laisserez certainement ici, l’empreinte typique de celui qui est sérieusement engagé à vivre l’Évangile ». Le focolare tâche de soutenir ceux qui sont restés, comme ceux qui décident de partir, parce qu’on  sait que ce n’est pas facile, spécialement pour les jeunes, de vivre sans pouvoir faire des projets pour le futur. « Nous constatons que même s’ils sont à l’étranger – continue Rula ils veulent encore rester en contact. Un jeune, d’un camp de réfugiés, nous a écrit que la spiritualité de l’unité est l’unique lumière qui le soutient et que le fait d’essayer d’aimer les autres donne un sens à l’énervante attente qu’il est en train de vivre ». Parmi les nombreuses expériences partagées à la Mariapolis, emblématique est celle d’un chirurgien d’un hôpital publique. Puisque les médecins ne reçoivent pas régulièrement leurs salaires, ceux-ci essayaient de programmer les interventions l’après-midi quand il faut payer cash celles-ci. Mais lui a décidé d’aider un maximum de personnes et fixe tous ses rendez-vous le matin. Au début, ses collègues le critiquaient, mais petit à petit, ils ont également décidé de faire comme lui.  

Lionello Bonfanti

Lionello Bonfanti

Lionello_BonfantiLionello naît le 10 octobre 1925, à Parme (Italie), dans une famille aisée. Chez les Bonfanti on apprend aux enfants à être avant tout honnêtes et vrais. Lionello fréquente le lycée au cours des années marquées par la seconde guerre mondiale, ce qui le rend particulièrement sensible aux problèmes de la vie sociale et publique. En 1943 il s’inscrit à la faculté de Jurisprudence : après une période d’interruption qu’il passe en prison pour avoir soutenu la Résistance, il obtient son diplôme en 1947 avec le maximum de points et les félicitations. Après la guerre, il s’engage résolument dans le secteur de la formation et de la culture de la FUCI (Universitaires Catholiques Italiens) et milite dans la Démocratie Chrétienne. Membre actif de la Conférence St Vincent de Paul, il se met aussi au service des personnes démunies. Il est ainsi conduit à fréquenter un groupe de jeunes désireux d’un approfondissement spirituel à la lumière de l’Evangile. C’est là qu’il fait connaissance avec la spiritualité de l’Unité de Chiara Lubich et qu’il rencontre en 1950 Ginetta Calliari, une des premières focolarine. « Elle nous a parlé très simplement mais avec beaucoup de conviction. (…) Le christianisme qui m’était proposé était si neuf et si attirant qu’il me semblait presque entendre pour la première fois ce qu’était le christianisme lui-même », raconte-t-il. Cette croissance spirituelle s’accompagne aussi d’une réussite professionnelle : il devient le plus jeune Préteur d’Italie. En 1953 il participe à la mariapolis d’été où il approfondit la spiritualité de l’unité. Il rencontre Chiara Lubich, Pasquale Foresi et Igino Giordani. Des journées qui marqueront à jamais sa vie. C’est ainsi qu’il les évoque : « Cette vie sociale partagée, bien qu’à échelle réduite, était complète : il y avait des personnes consacrées et d’autres mariées, des prêtres et des ouvriers. Possédant en en soi une loi ayant valeur universelle, elle pouvait être un modèle pour toute la société. Je vis dans ce corps de personnes unies dans le Christ, même si dépourvu de moyens matériels, même si composé de personnes non sans défauts ni ingénuités, une communauté où Dieu avait déposé une lumière, une loi, une richesse destinées à se répandre dans le monde entier (…) ». Lors de ce rassemblement il décide de suivre Dieu dans le focolare. En 1961 il franchit un pas qui fait grand bruit : il quitte sa profession (il venait d’être nommé Substitut du Procureur de la Magistrature à Parme), pour se dédier complètement au Mouvement. L’hebdomadaire Gente publie un article sur ce Magistrat qui « avait laissé la toge pour la Bible ». En 1962 il reçoit le « Prix de la Bonté » de la Région de l’Emilie (Italie du Nord) LionelloBonfanti_Loppiano_02Nous retrouvons Lionello à Rome, à la première école internationale de Grottaferrata, puis à Turin et ensuite à la Cité pilote de Loppiano en 1965 où, pendant quinze ans, il donne des cours aux jeunes focolarini et se consacre entièrement au développement de la Cité pilote naissante qui a « pour loi fondamentale l’amour réciproque ». En 1973 il est ordonné prêtre : pour lui il s’agit « d’être au service du charisme, de vivre la transparence de l’amour, d’être davantage Jésus pour les autres ». En 1981 il assure divers services au Centre du Mouvement à Rocca di Papa. Après l’obtention de sa licence en Théologie et en Droit Canonique, il se spécialise dans le droit des associations de laïcs et assure un précieux travail de conseil pour la rédaction des Statuts du Mouvement des Focolari (Œuvre de Marie), au contact des meilleurs canonistes du Saint-Siège. Au cours de l’été 1986, qui sera le dernier pour lui, les médecins découvrent qu’il a une tumeur et souvent lui reviennent à l’esprit et dans le cœur quelques pensées de Chiara Lubich,, en particulier sur Marie: « Toutes les phrases du Je vous salue Marie recèlent une beauté, mais aujourd’hui je voudrais suggérer d’intérioriser tout particulièrement la double prière de demande : “ Prie pour nous pécheurs,  maintenant ” et “ à l’heure de notre mort ”, afin que Marie nous assiste par son intercession auprès de Dieu à chaque moment de notre vie et afin qu’en cet instant important, celui de la mort, elle soit à nos côtés de façon spéciale ». Il meurt subitement le 11 octobre. On a dit de lui qu’il était « homme des Béatitudes », parce qu’il les reflétait : par sa pureté de cœur, sa douceur, sa miséricorde, sa paix, sa faim et sa soif de justice. La phrase d’Evangile qui a orienté sa vie est en effet : « Cherchez avant tout le Royaume de Dieu et sa justice et tout le reste vous sera donné par surcroît » (Mt 6, 33)  

Joie et intérêt des jeunes pour un Synode les concernant

Joie et intérêt des jeunes pour un Synode les concernant

Scuola Bianco gen 2La décision du pape François de dédier la XVème Assemblée Générale Ordinaire du Synode des évêques sur le thème : « les jeunes, la foi et le discernement vocationnel », en octobre 2018, a été accueillie avec joie et intérêt aussi par le mouvement des Focolari et, de manière plus significative par sa branche représentant les jeunes de différents âges. Les nouvelles générations ont toujours été essentielles dans la vie des Focolari, dans un lien de réciprocité avec les adultes qui accompagnent les jeunes pour discerner leur projet de vie. Les premières réactions des jeunes des Focolari: « C’est une bonne nouvelle et aussi une réponse. Le choix correspond à un besoin. Nous essayons déjà de vivre la vocation non pas comme un choix en soi, mais comme une réalité unie à la foi. Il est temps de les unifier dans notre vie. Nous sommes heureux que le pape pense à nous ! ». (Gloria, Ouganda ) “ Très bonne nouvelle. Si l’on n’offre pas aux jeunes un bon terrain dans l’Eglise d’aujourd’hui, il n’y aura pas de bonne culture dans l’Eglise de demain. Je pense que le pape François veut laisser l’Eglise en de bonnes mains. Il faut avoir de bonnes idées sur la manière de vivre la vocation. Pas uniquement par rapport à des choix futurs : se marier, devenir prêtre, religieux, focolarino… Au cours de la formation avec les Focolari j’ai appris à considérer la vocation même dans le présent, comme réponse à vivre dès maintenant. Donc je souhaite que le Synode se focalise aussi sur cet aspect afin de laisser l’Eglise en de bonnes mains ». (Ryan, USA) « C’était une surprise. Je suis sûre que le pape saura atteindre tous les jeunes. Beaucoup de ceux qui étaient éloignés de l’Eglise se sont intéressés à son encyclique sur l’environnement. Je vois en ce Synode une grande chance. Si l’on arrive à tout le monde ce sera fantastique ». (Amanda, Brésil) ” Ce que l’on apprend de l’Eglise catholique dans l’Etat où j’ai vécu est différent par rapport à un autre Etat, sous certains aspects. Les pensées divergent même si les instruments sont communs comme Youcat. La mondialisation et les réseaux sociaux nous mettent en contact avec ce que l’Eglise enseigne même dans d’autres parties du monde. L’approche différente sur des questions importantes peut engendrer des confusions par manque de référence claire. En cela le pape et l’Eglise universelle jouent un rôle important, ils tiennent compte des  diversités des cultures. Je vois dans le Synode une perspective magnifique ». (Aileen, Inde) « Les jeunes s’informent de plus en plus sur les problèmes de l’Eglise, en particulier sur des thèmes brûlants : les scandales, les questions sociales, l’Eglise, la politique. Ce sont des sujets qui, au Pérou par exemple, créent toujours plus de distance entre la position du clergé et la réalité des jeunes. La nouvelle du Synode me donne de l’espoir : il pourrait montrer un visage plus humain de l’Eglise aidé par les jeunes et leurs idées, en utilisant les moyens de communication et les réseaux sociaux de manière transparente et convergente ». (Jorge, Pérou) « J’ai grandi dans une paroisse. Je pense que le thème vocation et jeunes aurait dû être affronté il y a plusieurs années. Aujourd’hui nous sommes en plein milieu d’une crise de la vocation en général : de la famille, la vie religieuse, en tant que citoyen etc. Voilà pourquoi je pourrais dire : félicitations pour le choix, même si c’est un peu tard ». (Damián, Argentine) « L’Eglise a montré une ouverture vers les jeunes par les Journées Mondiales. Avec le pape François je pense qu’il y a le désir de passer de la théorie à la pratique en mettant les jeunes à la première place. Aussi parce que c’est nous qui devrions trouver des solutions dans un monde en conflit. Parfois on pense que nous jeunes, nous ne sommes pas capables d’affronter les problèmes, mais avec les personnes qui ont de l’expérience et la maturité nous arrivons à des solutions. C’est comme si le pape nous disait : vous êtes prêts pour ce défi ». (Jorge, El Salvador) “ Qui sait comment se déroulera concrètement ce Synode. Mais si les jeunes pouvaient d’une manière ou d’une autre ne participer en personne ce serait important. Je pense que c’est le désir de tout le monde d’avoir notre voix active au cours de ce Synode ». (José Luis, Brésil ) Les jeunes des Focolari se réjouissent aussi du fait que le Synode et le rendez-vous qu’ils se sont donné à Manille en juillet 2018, le Genfest, où ils se rassembleront des cinq continents, se dérouleront presqu’en même temps. « C’est une très belle coïncidence. Nous serons aux Philippines, dans un continent plein de jeunes et sous l’œil attentif du pape. Ce temps de préparation nous fera comprendre quelle contribution donner au Synode ». (José Luis, Colombie) Source: Communiqués de presse

Congrès mondial Gen 2

Le Congrès, qui a lieu tous les trois ans, célèbre cette année le 50ème anniversaire du mouvement Gen : « Génération Nouvelle » du mouvement des Focolari. En 1966 Chiara Lubich propose aux jeunes qui faisaient partie du mouvement « une révolution d’amour », qui, expliquera-t-elle ensuite, a comme but de contribuer à la réalisation du testament de Jésus : « Que tous soient un ». L’adhésion de milliers de jeunes du monde entier à ce programme a donné naissance au mouvement Gen. Il s’est maintenant répandu dans tous les pays du monde chez des jeunes de cultures, de tissus sociaux, de religions les plus diverses et même chez ceux qui ne se réclament d’aucun credo.

Haïti: État d’urgence humanitaire

Haïti: État d’urgence humanitaire

HaitiLa tempête la plus violente de ces dernières années qui a frappé l’Île déjà tellement éprouvée, a provoqué au moins 900 victimes. Maintenant un danger la menace encore plus gravement : les épidémies, et plus particulièrement le choléra. Wilfrid Joachim Joseph, point de référence SAD en Haïti – Soutien à Distance, appuyé par les Familles Nouvelles – nous fait savoir qu’autour de Mont-organisé, zone rurale dans le district de Ouanaminthe, au Nord-Est de Haïti, « Le cyclone Matthew, où AFN (Action Familles Nouvelles) soutient à distance un grand nombre d’enfants, n’a pas fait de victimes, mais beaucoup de dégâts matériels. En particulier sur les fermes et les étables, donc avec de graves conséquences sur les sources de revenu d’une population qui, justement parce qu’elle est rurale, vit de l’agriculture et de l’élevage. » Le mouvement des Focolari s’est immédiatement mis en action pour soutenir les personnes victimes de cette grave calamité naturelle par toutes sortes d’aides. Le « lien aide pour les urgences humanitaires », signale les comptes-courants suivants pour celles et ceux qui veulent donner leur propre contribution pour Haïti, spécialement pour les communautés des Focolari : Une coordination d’aides a été mise en place pour l’urgence humanitaire dont voici les comptes-courants pour qui voudrait apporter sa contribution : LIBELLE : urgence Haiti

Action pour un Monde Uni à but non lucratif (AMU) Action pour Familles Nouvelles à but non lucratif (AFN)
IBAN: IT16 G050 1803 2000 0000 0120 434 Auprès de la Banca Popolare Etica IBAN: IT55 K033 5901 6001 0000 0001 060 Auprès de la Banca Prossima
Code SWIFT/BIC: CCRTIT2184D Code SWIFT/BIC: BCITITMX

  Les aides versées sur les deux comptes-courants avec ce libellé seront gérées conjointement par AMU et AFN. Pour de tels dons une déduction fiscale est prévue dans de nombreux pays de l’Union Européenne et d’autres pays du monde, selon les différentes réglementations locales.

Lionello Bonfanti

Lionello Bonfanti, homme des Béatitudes

Lionello_BonfantiLionello naît le 10 octobre 1925, à Parme (Italie), dans une famille aisée. Chez les Bonfanti on apprend aux enfants à être avant tout honnêtes et vrais. Lionello fréquente le lycée au cours des années marquées par la seconde guerre mondiale, ce qui le rend particulièrement sensible aux problèmes de la vie sociale et publique. En 1943 il s’inscrit à la faculté de Jurisprudence : après une période d’interruption qu’il passe en prison pour avoir soutenu la Résistance, il obtient son diplôme en 1947 avec le maximum de points et les félicitations. Après la guerre, il s’engage résolument dans le secteur de la formation et de la culture de la FUCI (Universitaires Catholiques Italiens) et milite dans la Démocratie Chrétienne. Membre actif de la Conférence St Vincent de Paul, il se met aussi au service des personnes démunies. Il est ainsi conduit à fréquenter un groupe de jeunes désireux d’un approfondissement spirituel à la lumière de l’Evangile. C’est là qu’il fait connaissance avec la spiritualité de l’Unité de Chiara Lubich et qu’il rencontre en 1950 Ginetta Calliari, une des premières focolarine. « Elle nous a parlé très simplement mais avec beaucoup de conviction. (…) Le christianisme qui m’était proposé était si neuf et si attirant qu’il me semblait presque entendre pour la première fois ce qu’était le christianisme lui-même », raconte-t-il. Cette croissance spirituelle s’accompagne aussi d’une réussite professionnelle : il devient le plus jeune Préteur d’Italie. En 1953 il participe à la mariapolis d’été où il approfondit la spiritualité de l’unité. Il rencontre Chiara Lubich, Pasquale Foresi et Igino Giordani. Des journées qui marqueront à jamais sa vie. C’est ainsi qu’il les évoque : « Cette vie sociale partagée, bien qu’à échelle réduite, était complète : il y avait des personnes consacrées et d’autres mariées, des prêtres et des ouvriers. Possédant en en soi une loi ayant valeur universelle, elle pouvait être un modèle pour toute la société. Je vis dans ce corps de personnes unies dans le Christ, même si dépourvu de moyens matériels, même si composé de personnes non sans défauts ni ingénuités, une communauté où Dieu avait déposé une lumière, une loi, une richesse destinées à se répandre dans le monde entier (…) ». Lors de ce rassemblement il décide de suivre Dieu dans le focolare. En 1961 il franchit un pas qui fait grand bruit : il quitte sa profession (il venait d’être nommé Substitut du Procureur de la Magistrature à Parme), pour se dédier complètement au Mouvement. L’hebdomadaire Gente publie un article sur ce Magistrat qui « avait laissé la toge pour la Bible ». En 1962 il reçoit le « Prix de la Bonté » de la Région de l’Emilie (Italie du Nord) LionelloBonfanti_Loppiano_02Nous retrouvons Lionello à Rome, à la première école internationale de Grottaferrata, puis à Turin et ensuite à la Cité pilote de Loppiano en 1965 où, pendant quinze ans, il donne des cours aux jeunes focolarini et se consacre entièrement au développement de la Cité pilote naissante qui a « pour loi fondamentale l’amour réciproque ». En 1973 il est ordonné prêtre : pour lui il s’agit « d’être au service du charisme, de vivre la transparence de l’amour, d’être davantage Jésus pour les autres ». En 1981 il assure divers services au Centre du Mouvement à Rocca di Papa. Après l’obtention de sa licence en Théologie et en Droit Canonique, il se spécialise dans le droit des associations de laïcs et assure un précieux travail de conseil pour la rédaction des Statuts du Mouvement des Focolari (Œuvre de Marie), au contact des meilleurs canonistes du Saint-Siège. Au cours de l’été 1986, qui sera le dernier pour lui, les médecins découvrent qu’il a une tumeur et souvent lui reviennent à l’esprit et dans le cœur quelques pensées de Chiara Lubich,, en particulier sur Marie: « Toutes les phrases du Je vous salue Marie recèlent une beauté, mais aujourd’hui je voudrais suggérer d’intérioriser tout particulièrement la double prière de demande : “ Prie pour nous pécheurs,  maintenant ” et “ à l’heure de notre mort ”, afin que Marie nous assiste par son intercession auprès de Dieu à chaque moment de notre vie et afin qu’en cet instant important, celui de la mort, elle soit à nos côtés de façon spéciale ». Il meurt subitement le 11 octobre. On a dit de lui qu’il était « homme des Béatitudes », parce qu’il les reflétait : par sa pureté de cœur, sa douceur, sa miséricorde, sa paix, sa faim et sa soif de justice. La phrase d’Evangile qui a orienté sa vie est en effet : « Cherchez avant tout le Royaume de Dieu et sa justice et tout le reste vous sera donné par surcroît » (Mt 6, 33)  

Accueilli, il retrouve sa dignité

Accueilli, il retrouve sa dignité

20161010 Nous connaissons Khalid depuis plus de dix ans. Un jour, il a sonné à notre porte pour nous vendre quelque chose, mais surtout pour que nous l’aidions à trouver un travail. Il était en Italie depuis plus d’un an, clandestin et sans domicile fixe. Il avait 24 ans et venait du Maroc, où il avait laissé sa mère, veuve avec deux enfants mineurs. Une semaine plus tard, il s’est représenté. “J’avais faim, et vous m’avez donné à manger, j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli…” Ce passage de l’Évangile nous interpellait avec force. À ce moment-là, nous ne pouvions que l’accueillir à table avec nous. L’après-midi, nous lui avons proposé de travailler dans notre potager et notre jardin. Il est revenu les deux jours suivants. Il a ainsi pu envoyer une petite somme d’argent à sa maman. C’était la première fois qu’il réussissait à aider sa famille, ce qui l’a rendu heureux. Nous avons tenté de lui chercher un travail, mais la réponse était toujours la même: il est clandestin, nous ne pouvons pas l’engager. Il a finalement trouvé un travail saisonnier auprès d’une exploitation agricole. Il travaillait dans les serres et logeait dans un container avec un Indien. C’était pénible, mais il était content. Un jour, le téléphone a sonné: l’ami indien nous expliquait que Khalid n’allait pas bien. Jésus nous interpellait encore: nous sommes allés lui rendre visite et nous l’avons emmené chez notre docteur, qui était disponible. Il était atteint d’une otite douloureuse et devait être surveillé; nous avons décidé de l’installer dans la chambre avec notre fils. Au début, nous devions parfois nous lever la nuit pour le soigner. Nos enfants aussi se sont montrés prévenants envers lui. Pendant ce temps, son employeur ne voulait pas régulariser sa situation: nous étions devenus son dernier espoir. Le Seigneur nous demandait un acte d’amour plus radical. Nous avons donc décidé d’engager Khalid comme employé de maison et, plus tard, l’idée a muri en nous de l’héberger chez nous, comme un autre enfant. Nous avons aménagé un espace pour lui, où il pouvait avoir son indépendance. Nous étions attentifs à respecter ses convictions religieuses dans la préparation des repas, tout comme ses moments de prière et ses horaires pour manger durant le Ramadan. On avançait ainsi en approfondissant le dialogue aussi sur le plan religieux. Le rapport entre nous est devenu toujours plus familier: le soir, nous discutions souvent de sa vie et de la nôtre, de ses traditions et des nôtres. Doutes et difficultés n’ont pas manqués, mais, avec le soutien de la communauté du Mouvement, nous trouvions la force d’aller de l’avant. La providence n’a jamais manqué. Un homme, que nous ne connaissions pas, lui a offert une mobylette que nous avons ensuite mise en règle. Des personnes du Mouvement lui ont fourni des vêtements… Il a ensuite trouvé un travail qui, même provisoire, le satisfaisait. Il lui a permis d’aider sa famille et aussi de rembourser une partie des dépenses effectuées pour lui. Après environ sept mois, un logement s’est libéré. Il a pu s’y installer avec quelques amis. Il est ensuite retourné au Maroc, où il s’est marié. Rentré en Italie avec sa femme, il a trouvé un travail à durée indéterminée qui lui a permis de mener une vie plus sereine. Trois enfants sont nés, dont deux fréquentent les écoles élémentaires. Nous avons également construit un beau rapport avec sa femme, malgré les difficultés de la langue. Un jour, elle a voulu nous montrer sa reconnaissance et a proposé de préparer chez nous un repas entièrement marocain, que nous avons mangé avec nos enfants. Nous sommes devenus les grands-parents de ses enfants, qui sont souvent chez nous! En échangeant avec eux, nous expérimentons continuellement la joie de la présence de Dieu au milieu de nous. (G. de Mantoue – Italie)

Le courage de pardonner

Le courage de pardonner

Reconciliation by Josefina de Vasconcellos at Coventry CathedralLa Parole de Vie de ce mois nous invite à ne pas répondre à l’offense par l’offense mais – comme le suggère Chiara Lubich – « par un acte de volonté et de lucidité, donc de liberté, accueillons le frère comme il est, malgré le mal qu’il nous a fait, comme Dieu nous accueille, nous pécheurs, malgré nos défauts ». Voici quelques brefs témoignages : Ce mur-là est tombé “J’ai eu une enfance et une jeunesse très tristes, au point que je ne garde aucun souvenir positif. Même mariée, les rapports avec ma famille d’origine me laissaient toujours une profonde amertume, uniquement des critiques et du dédain. Ce n’est pas facile d’oublier, mais en attendant j’ai essayé de vivre la phrase de l’Evangile : donner sans attendre de récompense. Un jour, mes parents sont venus passer leurs vacances chez nous. J’ai décidé de satisfaire leurs goûts, sans rien attendre en retour. J’ai embrassé ma mère, ce qui n’était plus arrivé depuis mon enfance. Elle m’a embrassée et elle en a eu les larmes aux yeux. J’ai senti que le mur qui nous divisait s’écroulait. Et papa, le jour de son anniversaire a voulu que je mette sa musique préférée et que je danse avec lui. Une grande conquête, cette harmonie avec mes parents ! » (Marguerite, Suisse) Un litige qui se termine en douceur « Ma sœur m’avait appris que nos parents s’étaient disputés. Depuis trois jours ils ne se parlaient plus et papa refusait de manger la nourriture que préparait maman. En arrivant à la maison j’ai tout de suite ressenti une atmosphère lourde. Sans poser de questions, je me suis mise à servir concrètement en faisant quelques tâches ; à la première occasion où je me suis trouvée seule à seule avec mon père, j’ai essayé de savoir ce qui s’était passé. Il s’est confié à moi et moi aussi j’ai pu lui parler de mon engagement à vivre les paroles de Jésus. Lorsque j’ai fait allusion au pardon, dont Lui nous a donné l’exemple, il s’est montré plus attentif. A la fin nous nous sommes mis d’accord que lorsque maman serait rentrée il l’aurait écoutée attentivement. De la fenêtre de la cuisine j’ai assisté à la scène quand elle est rentrée et mon père qui lui demandait avec douceur comment ça s’était passé au travail ». (P.F. – Cameroun)  Un simple “ciao” «Depuis quelque temps des incompréhensions avaient surgi entre ma sœur et moi au point que nous ne nous saluions plus. Un jour j’ai décidé de faire le premier pas pour nous réconcilier. Mais ce n’était pas du tout facile : au fond c’était moi le frère aîné, j’avais ma dignité… Après une nuit agitée, le matin je l’ai saluée par un « ciao », mais à voix basse de sorte qu’elle n’a pas entendu. Prenant mon courage à deux mains j’ai répété le « ciao » mais plus fort. Cela l’a surprise et nous avons tout de suite fait la paix. La joie et la libération intérieure qui ont suivi m’ont poussé à chanter ». (Dolfi – Italie)

Argentine : les effets de ”Risquer”

Argentine : les effets de ”Risquer”

2016-10-09-PHOTO-00000048« La fête a été une expérience incroyable ! Elle a fait mouche, dans mon cœur, et nous a donné de nous réjouir d’un très beau climat de fraternité qui aide à recharger les batteries ! » « Je me suis rendu compte que je pouvais décider si je restais dans la caverne ou si j’en sortais. J’ai compris l’importance de m’ouvrir aux autres et de partager avec eux ce qui se passe à l’intérieur de moi ». « Dans le groupe de jeunes de la citadelle, j’ai reconnu une grande vitalité, radicalité, joie, profondeur, capacité à affronter les difficultés… ». « Cela a été une très belle expérience. Je pars avec la conviction qu’il est possible de vivre une vie différente et que nous ne sommes pas seuls dans l’effort d’être ceux que nous voulons réellement être et risquer ». Voilà quelques-unes des impressions des mille jeunes réunis, les 24 et 25 septembre derniers, pour la fête des Jeunes 2016, dans la citadelle argentine des Focolari, immergée dans la pampa. Il s’agit désormais d’un rendez-vous traditionnel incontournable qui se répète chaque année avec la puissance créatrice que les jeunes savent exprimer quand il s’agit de transmettre à d’autres les idéaux pour lesquels ils veulent se dépenser dans la vie. Cette année, pour l’édition 2016, attirés par le slogan ”Risque, ce que tu cherches existe”, plus de 1000 jeunes sont arrivés du Paraguay, de l’Uruguay, du Chili, du Brésil et de différentes villes de l’Argentine. En quoi consiste cette proposition ? En une expérience de fraternité, qui part du fait de partager pendant 48 heures, le style de vie évangélique qui caractérise cette citadelle permanente du Mouvement des Focolari, dans laquelle actuellement vivent, 85 jeunes de 17 pays en plus des familles et des adultes. Non seulement. On y partage une expérience et, à travers la musique, le théâtre et la danse, on met également en commun les problématiques actuelles dans lesquelles les jeunes se trouvent : les rapports familiaux, les études, les réussites et les échecs de la vie, les dépendances, les moments de souffrance, et surtout, la rencontre avec un Dieu proche, qui a une réponse personnelle pour chacun. Mais l’idée ne se termine pas là : on essaie de tous nous impliquer dans la construction d’un monde uni sans distinction de foi ou de religion. 2016-10-09-PHOTO-00000047Cette année, le programme prévoit une combinaison de théâtre, musique et témoignages, le tout inscrit sous une image emblématique qui campait à grande échelle à l’entrée de la salle dans laquelle  se déroulait la présentation, avec une affiche qui incitait chacun : RISQUE ! Le langage choisi pour transmettre les expériences et construire les scènes du théâtre, était direct et a interpellé chacun personnellement. Les chants, chantés avec beaucoup d’énergie et un rythme bien  entreprenant, ont aidé à faire la synthèse de cet engagement dans la recherche de quelque chose de grand pour chacun. Les moments vécus ensemble en-dehors de la salle, comme la visite de la citadelle, les repas, les balades, ont servi à donner de l’espace à cet échange entre jeunes latinos-américains qui ont montré leur détermination et leur capacité à construire un monde uni, une société pour tous. A la fin, la proposition lancée à chaque participant, de multiplier cet espace de fraternité dans chaque coin de la planète dans lequel nous vivons. Les échos ne se sont pas faits attendre : « Du Paraguay, nous voulons vous remercier parce que vous nous avez fait vivre des journées inoubliables. Nous sommes émus et disposés à accepter le défi ! ». « Ce matin, alors que j’étais dans le bus pour me rendre au travail – écrit un autre jeune participant – je repensais aux journées vécues ensemble, et l’envie me venait de bien vivre la journée d’aujourd’hui, de donner ce ‘ quelque chose de plus’, de risquer ».   Source : Cono Sur online

LoppianoLab 2016 : accueillir le cri des plus pauvres.

LoppianoLab 2016 : accueillir le cri des plus pauvres.

29418288973_c48e8c63ca_zLe choix du « W » dans le titre n’est pas une erreur mais un défi lancé aux milliers de participants présents et à ceux qui se sont connectés via streaming. Si d’un côté il existe une Italie où ceux qu’on appelle pauvres en valeur absolue ont augmenté de 130% en sept ans et dont chaque jour les côtes méridionales servent de pont aux centaines de milliers de migrants qui fuient les misères de la guerre, d’un autre côté émerge la volonté de payer de sa personne : bénévoles, associations, jeunes qui veulent ouvrir de nouvelles formes d’entreprises pour aider les personnes à sortir de leur situation d’émergence quotidienne. Oui, parce que l’engagement (comme dans le mot « donner quelque chose en-gage », pour reprendre les paroles de Alberto Frassineti, l’un des fondateurs du Pôle Lionello), est l’esprit qui anime ceux qui ont donné leurs expériences mises au programme des initiatives pour Loppianolab 2016 : économie, mais aussi politique, welfare, immigration, communication, technologie et instruction. L’initiative du Pôle Lionello Bonfanti, partie de la maison d’Edition Città Nuova, de l’Institut Universitaire Sophia et de la Cité-pilote de Loppiano, est née en 2010 dans le but de rendre visible un laboratoire national qui mette en mouvement, comme l’a souhaité Maria Voce, présidente des Focolari dans son message, « les qualités qui ont fait grandir les italiens, leur créativité et leur inventivité, leur accueil et solidarité, leur culture et leur art ». 29417421254_790b3fde4a_zDes experts du monde de la culture, de l’économie et de la politique se sont alternés au cours des différents moments prévus par le programme. Beaucoup d’autres voix de la société civile se sont jointes pour parler d’initiatives parties de centaines d’associations, de personnes et communautés, pour renforcer et mettre en réseau des gens enthousiastes de passer à la pratique des idées, des projets, des styles de vie. Trois journées, trois focus pour accueillir plusieurs défis : l’innovation technico-scientifique, le développement et la pauvreté pour réinventer la paix. Au même moment LoppianoLab fêtait deux anniversaires importants, le projet Economie de Communion (EdC) dans sa 25ème année d’existence et celui de la revue des Focolari, Città Nuova, qui fête ses 60 ans. Trois journées, trente workshop multithématiques, trois transmissions en direct via streaming, des laboratoires aussi pour les enfants et les adolescents : « Loppiano Kids. Il est temps de donner » avec une série de rencontres sur les thèmes de la pauvreté, la solidarité et l’écologie, ainsi que « Loppiano Young » avec des chorégraphies et des représentations artistiques élaborées par l’orchestre international Gen Verde. 30061539755_311f8c2ac8_zJesús Morán, coprésident des Focolari et philosophe, a conclu le dernier jour en parlant des trois défis auxquels l’humanité fait face actuellement, ceux de la mondialisation et de la post- mondialisation, le défi anthropologique, du « post humain », et en dernier celui de l’humanitaire, du sub-humain, défi qui interpelle afin d’élaborer une « culture de la résurrection », pour assumer pleinement la douleur de l’homme qui souffre. La question que nous devons nous poser – selon Morán – quel espace, dans notre vie donnons-nous aux plus pauvres, aux gens « abandonnés » d’aujourd’hui ? Enfin, durant le forum « la requête des pauvretés invisibles », la proposition de construire un observatoire sur la pauvreté a été lancée qui puisse, sur la base d’un plan de travail biennal, développer un système d’informations pour contrôler par moniteur les effets des aides de l’EdC au niveau mondial, et puisse aussi étudier quelques cas spécifiques significatifs sur la base des résultats obtenus ou des méthodologies adoptées. Lire aussi : Città Nuova online: Spéciale LoppianoLab Loppiano Economie de communion

Anne : ma nuit ne connaît pas d’obscurité

Anne : ma nuit ne connaît pas d’obscurité

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Anne avec sa maman, Eleanor

« Née prématurément de 14 semaines, je  pesais moins qu’un kilo à la naissance. Les médecins disaient que je n’aurais eu qu’une petite possibilité de survie, ma maman décida donc d’appeler un prêtre pour me baptiser. J’ai été pendant quatre mois dans la couveuse et, à cause d’une excessive exposition à l’oxygène, mon ouïe a subi une perte de 80 % des deux oreilles. Durant mon adolescence, j’ai commencé à me demander pourquoi je n’étais pas morte tout de suite, tant était grande ma souffrance que cette grave perte d’audition me provoquait. Mes parents, qui vivent la spiritualité des Focolari, me donnaient toujours la même réponse : ”Anne, Dieu t’aime immensément et a un plan spécial pour toi’‘. Cette phrase faisait naître en moi le désir de découvrir le projet qu’Il m’avait réservé. A l’âge de 18 ans, j’ai commencé à travailler à la poste. Mon travail consistait à répondre au téléphone, ce qui m’était difficile, vu que c’était très problématique pour moi, réussir à comprendre les différentes questions. Bien souvent, les personnes au bout du fil se moquaient de moi en me disant que j’étais stupide et je retournais à la maison en pleurant et en criant à Maman pourquoi la vie devait être aussi difficile pour moi ! IMG_1265Sa réponse m’a cueillie à l’improviste :” Essaie de faire toi, le premier pas. Lorsque demain, tu répondras au téléphone, explique avec simplicité à celui qui t’écoute, que tu as une perte d’audition et invite les personnes à parler lentement et clairement”. Cela a signifié pour moi surtout le fait de m’affronter moi-même, parce que je ne voulais pas que l’on connaisse ma surdité ; je voulais en effet apparaître ”normale” comme tout le monde.
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Anne avec des focolarines à Melbourne

Le jour suivant au travail, j’ai entendu sonner le téléphone et, en même temps, cette voix dans mon cœur qui me disait ”fais le premier pas”. Pour la première fois dans ma vie, j’ai répondu au téléphone en invitant à parler d’une manière claire vu que j’avais un déficit auditif. A ma surprise, de l’autre côté du fil, la personne a été très gentille et compréhensive et cela m’a encouragé depuis ce moment-là, à réaliser mon travail avec plus de sûreté. Mes collègues, voyant mes difficultés et les efforts que je faisais pour les surmonter, ont aussi essayé de m’aider, en répondant tout de suite aux appels téléphoniques. Cela s’est passé comme si j’avais jeté un petit caillou dans l’eau, provoquant un effet à la chaîne. Je me souviens être rentrée à la maison en disant à Maman : ”ça a fonctionné !” Ce jour-là a marqué un point de changement radical dans ma vie : j’ai compris que je devais accepter mes limites, jour après jour et, en essayant de faire le premier pas, d’ ”aimer en premier” les autres comme Dieu l’a fait avec nous, j’allais trouver un rapport avec le monde et avec les personnes, en plus de la paix intérieure et d’une nouvelle liberté. La souffrance m’a amenée plus proche de Dieu qui m’aide toujours à me mettre à la disposition des autres. Avec le temps, j’ai senti le désir de Lui donner ma vie, par le biais de la voie du focolare. Les difficultés n’ont pas manqué, comme celle d’apprendre la langue italienne pour recevoir la formation. Mais j’ai expérimenté que rien n’est impossible à Dieu. Aujourd’hui aussi, ce n’est pas simple : avec les amies avec lesquelles j’habite dans le focolare, nous avons dû faire des petits pas quotidiens. Comme celle par exemple qui parlait en marmonnant, maintenant, elle s’efforce de bien prononcer les paroles de manière à ce que je puisse lire sur les lèvres. A la fin, c’est l’amour réciproque qui gagne ! J’ai reçu de mon père, disparu il y a neuf ans, un message personnel à ouvrir après sa mort, sur  lequel était écrite une seule phrase : ”Ma nuit ne connaît pas d’obscurité’‘. C’est mon expérience quotidienne : chaque fois que je fais le choix d’aimer et de servir celui qui est à côté de moi, il n’y a plus de ténèbres et j’expérimente l’amour que Dieu a pour moi ».

Mādabā : lancement du projet “Host Spot”

Mādabā : lancement du projet “Host Spot”

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Marco Desalvo (à droite)

« Nous sommes venus non pas pour enseigner, mais pour apprendre, non pour parler, mais pour écouter.Nousvoudrions ensuite, de retour dans nos pays, dire à tout le monde ce que nous avons vu et vécu. Nous sommes venus de divers pays d’Europe, du Moyen Orient, de la Nouvelle Zélande, des Etats Unis et de l’Argentine. Essayer d’entrer dans la culture de l’autre, comprendre son point de vue de manière profonde et sincère, a été notre point de départ », explique Marco Desalvo, président de New Humanity, au terme des journées vécues à Mādabā (Jordanie). Il s’est rendu dans le pays du 7 au 19 août avec 55 jeunes de différents pays européens et du Moyen Orient pour communiquer la première phase du projet « Host Spot », auprès du centre d’accueil pour les réfugiés syriens et irakiens.

Ici les trois grandes religions monothéistes ont des lieux saints, raconte Desalvo. En allant sur la rive du fleuve Jourdain, à l’endroit où Jésus a été baptisé, j’ai été frappé de savoir que c’était le point le plus bas de la terre. Cela me paraissait un signe de l’attitude que nous devrions avoir devant toute personne que nous aurions rencontrée par la suite. Nous avons commencé chaque journée par un slogan à vivre, notre « daily input ». Le premier jour : essayer de comprendre l’autre, en se mettant à son service, ayant à l’esprit que nous avons beaucoup à apprendre. Puis la rencontre avec les réfugiés syriens et irakiens : histoire de grandes souffrances, de familles, d’enfants… Partager la souffrance nous a unis un peu plus avec eux et entre nous. Je ne pourrai jamais oublier Saheed et son récit : un 6 août d’il y a deux ans, avec toute sa famille, la maman qui ne pouvait pas marcher, ils ont dû quitter à toute vitesse leur maison, leur pays, sans rien pouvoir emporter avec eux : je peux uniquement deviner ce qu’ils ont souffert et vécu durant tous ces mois, leur espoir de retourner et, maintenant, l’attente indéterminée du coup de fil qui leur communiquera la possibilité d’être accueillis ou non dans un autre pays ».

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L’équipe de Host-Spo

Le président de New Humanity confesse qu’il est très frappé par le travail des bénévoles de la Caritas (Secours Catholique) Jordanie : « Irremplaçable, précieux, discret, source d’espérance, de vie, d’amour concret, remède pour ceux qui les rencontrent. Sans eux des milliers de réfugiés n’auraient ni toit ni moyens de survivre, pour retrouver un peu d’espoir. Avec eux, nous avons touché du doigt la signification la plus profonde de la parole « Caritas » : amour concret. Il y a 15 jours je me trouvais en Pologne, à la Journée Mondiale de la Jeunesse et je garde encore la forte impression des souhaits du pape François aux deux millions de jeunes présents : « N’allez pas en retraite à 25 ans, (…) ne soyez pas des pantouflards, (…) visez haut. (…) Des rêveurs pourront vous juger parce que vous croyez en une nouvelle humanité, qui n’accepte pas la haine entre les peuples, ne considère pas les frontière des nations comme des barrières et conserve ses propres traditions sans égoïsme ni ressentiments. Ne vous découragez pas ! Avec votre sourire et vos bras ouverts vous prêchez l’espérance et vous êtes une bénédiction pour l’unique famille humaine ». Ici, en Jordanie, j’ai connu des jeunes qui mettent ces paroles en pratique. Leur engagement est certainement une goutte d’eau face aux problèmes que nous sommes en train d’affronter. Mais je suis sûr qu’avec des jeunes de cette trempe, le monde sera différent. Ces jours nous ont transformés en ambassadeurs des réfugiés, de leur souffrance, d’un monde de Paix ». 13996160_1667580330228501_7097858906827142546_oLe projet Hot Spot” est soutenu par New Humanity ainsi que d’autres associations de 9 pays, et financé par le programme Erasmus+. Le but : répandre une culture de la promotion des droits humains. Des jeunes de background différents, prêts à acquérir des compétences et des connaissances pour défendre le droit à la liberté d’expression, et à s’engager à produire des documentaires qui racontent l’histoire de la vie des réfugiés. Après la Jordanie, le projet prévoit aussi un cours de formation en Allemagne (mars 2017) afin de développer des compétences techniques pour la production de documentaires sociaux ; une rencontre est prévue avec les réfugiés des camps d’émigrés allemands avec comparaison entre les divers systèmes d’accueil. Lire aussi : Bénévolat dans les camps de réfugiés en Jordanie Facebook: www.facebook.com/hostspot9/

30ème anniversaire du ”Centre Mariapolis” de Castel Gandolfo

30ème anniversaire du ”Centre Mariapolis” de Castel Gandolfo

Un peu d’histoire. En 1982, Jean-Paul II mit la salle des audiences papales de Castel Gandolfo (Rome), à la disposition du Mouvement des Focolari. A partir de cette structure grande et vide a été réalisé, avec la contribution de tous les membres du Mouvement (même des plus petits), l’actuel Centre Mariapolis International qui, depuis 1986, accueille chaque année des milliers de personnes. Ils arrivent de provenances les plus variées, jeunes et adultes, rassemblés en congrès, symposiums, cours de formation de tous types, également avec des espaces qualifiés de dialogue œcuméniques  et interreligieux. Tous ensemble réunis par le même objectif : concourir à réaliser et rendre visible la fraternité ; vivre à la lumière des valeurs universelles de l’Évangile, des laboratoires de fraternité ; ”une ville-maison” comme l’écrivait alors Chiara Lubich.

Paul VI : prophète, apôtre, médiateur

Paul VI : prophète, apôtre, médiateur

PaoloVI_ChiaraLubichPersonnalités de l’Église catholique, représentants du monde musulman, autorités civiles, représentants d’associations et habitants de Brescia et des villes environnantes ont participé, le 23 septembre dernier, dans la cathédrale de cette ville du nord-ouest de l’Italie, à un événement intitulé : “Paul VI, portait spirituel.” L’intervention de Maria Voce, qui n’avait pu se rendre présente ce jour, a été donnée par Rosi Bertolassi, membre des Focolari. Cette intervention aborde trois aspects de la personnalité de Jean-Baptiste Montini : prophète, apôtre, médiateur. La présidente des Focolari y exprime avant tout une gratitude profonde qui lie le Mouvement qu’elle représente au bienheureux Paul VI, “un des dons que Dieu a voulu faire à l’humanité de notre temps”. Elle rappelle la période au cours de laquelle l’Église étudiait le Mouvement naissant : “Devenu pape, son rôle a été déterminant dans la reconnaissance du charisme de Chiara Lubich. C’est lui qui a rendu possible, au début des années soixante, ce qui semblait encore “impossible”, en individualisant avec sagesse les voies juridiques possibles pour exprimer la physionomie spécifique de cette Œuvre nouvelle dans l’Église”. Elle souligne donc que, justement parce qu’« empreinte de la Parole, la figure de Jean-Baptiste Montini – devenu par la suite Paul VI – nous apparaît dans sa triple dimension de prophète, apôtre et médiateur ». Dans la dimension prophétique, Maria Voce met en évidence « sa capacité à ouvrir avec courage et sagesse de nouvelles voies », d’« abattre des murs et d’exprimer le renouveau de l’Église auquel son âme aspirait ». Avec par exemple, en janvier 1964, l’accolade de paix historique avec le patriarche Athénagoras en Terre Sainte ; ou lorsqu’en 1970, par une décision historique, il élève deux femmes : Thérèse d’Ávila et Catherine de Sienne, au titre de docteur de l’Église ; titre jusque-là réservé aux hommes. Ou bien encore, lorsqu’au cours de l’Année Sainte 1975, il s’agenouilla pour embrasser les pieds du métropolite orthodoxe Méliton. « Paul VI fut vraiment le pape du dialogue » avait exprimé Jean-Paul II durant sa visite pastorale à Concesio en 1982, soulignant la capacité de son prédécesseur à dialoguer avec l’humanité entière. Maria Voce souligne aussi sa capacité apostolique : « Dans l’encyclique Ecclesiam Suam (…), nous sentons vibrer la pensée et l’âme de l’apôtre dont il avait choisi le nom ; l’apôtre missionnaire et le premier théologien du Christ, celui qui s’était fait tout à tous et ne s’était pas ménagé pour que l’annonce de l’Évangile parvienne à toutes les nations ». À ce propos, Maria Voce rappelle les voyages apostoliques de Paul VI « qui l’ont rapproché des peuples de la terre, rendant, comme il aimait le souligner, l’Église plus une et plus “catholique”, dans le sens étymologique du terme. On se souvient de son discours de grande envergure et à portée universelle, prononcé à l’ONU. Il m’est agréable de rappeler encore l’insertion innovante de laïcs à des points stratégiques de l’institution ecclésiale, sa confiance dans l’apport de leurs idées de même que, dans Octogesima adveniens, la légitimité de la pluralité d’options dans le domaine politique, tout en restant fidèles aux principes évangéliques ». Enfin, sa capacité à être “médiateur dans l’unique Médiateur” : après avoir rappelé la lettre surprenante adressée au Brigades Rouges, lettre “jaillie de son cœur au temps douloureux de l’enlèvement du député et ami Aldo Moro”, la présidente des Focolari souligne son rôle de médiateur et ajoute : « Paul VI, sur les traces du Maître, prend sur lui l’angoisse et le tourment du monde, le sentant profondément sien ; il en porte le péché, en ressent réellement le poids et en souffre jusqu’au bout, comme le trahit souvent son visage. C’est ainsi que la paternité de Dieu se manifeste clairement en lui, annulant toute distance entre ciel et terre, guérissant les blessures, essuyant les larmes, portant paix et unité ».

Prix international 2017 “Chiara Lubich pour la fraternité”

En el concurso – promovido por la Asociación Ciudades para la Fraternidad – pueden participar todas las entidades de administración local, de cualquier parte del mundo. Los proyectos e iniciativas pueden concursar si:

  • instituyen y/o difunden, a nivel local, pero también nacional e internacional, prácticas de fraternidad universal, según las distintas acepciones de significado de dicho principio;
  • estimulan a los ciudadanos para que se comprometan a favor del bien común y a participar en la vida de la comunidad civil,
  • favorecen el desarrollo de una cultura de la ciudadanía activa e incluyente.

El proyecto debe ser representativo de un estilo de administración y no de un episodio aislado  y cada vez más consciente del valor del principio de la fraternidad universal. Las administraciones públicas y demás sujetos sociales, económicos, culturales, pueden tanto auto-postularse, o indicar proyectos de otras personas. Todas las postulaciones deben ser enviadas antes del 10 de enero de 2017 a la Presidencia de la Asociación “Ciudades para la Fraternidad”, c/o Municipio de Castel Gandolfo, Piazza Libertà, 7 00040 Castel Gandolfo (Rm). Descargar la convocatoria en italiano Para más informaciones: http://www.cittaperlafraternita.org/

Klaus Hemmerle : Le soleil dans la vallée

Klaus Hemmerle : Le soleil dans la vallée

1980 - Aquarell - Matterhorn mit Zermatt, Schweiz_Klaus-Hemmerle.de

1980 – Aquarell – Matterhorn mit Zermatt, Schweiz. http://www.klaus-hemmerle.de

“Au cours de ces promenades je parcourais une route qui se trouve à 1250m de hauteur et qui tourne autour d’une cime. Depuis la vallée, on pouvait voir la cime des montagnes. C’était très beau ! Rentré à la maison, je voulais peindre tout cela. Je m’arrêtais tous les dix mètres pour fixer dans mon esprit une situation, une belle perspective. Et au bout de cinq mètres, il en surgissait encore une autre, complètement différente. Au cours de ma vie je n’avais jamais remarqué à quel point les perspectives changent rapidement. Et je n’aurais su dire laquelle pouvait être la plus belle. Chaque combinaison, chaque constellation constituait un événement différent et une surprise toujours nouvelle. Et ainsi j’ai vu le monde d’une manière toute autre. J’ai vu un bout de ciel et j’ai compris que ces relations, cette façon dont les choses se rapportent entre elles, ces axes où les lignes se divisent pour ensuite se rejoindre à nouveau, tout cela est assurément une plénitude infinie de toutes les rencontres possibles d’une seule et unique réalité : cette montagne, cette autre montagne, cette autre encore et cette vallée. Mais toujours avec des perspectives nouvelles, aussi je ne puis pas dire : « Celui-ci est le point de vue juste et non celui-là », mais je dois aller de l’avant en laissant faire que ces perspectives et ces lignes diverses se rencontrent. Ainsi je dois voir que dans l’unique Dieu auquel nous croyons, toutes les réalités créées, toutes les personnes créées, toutes les choses se trouvent là pour une rencontre toujours nouvelle et pour s’entrecroiser toujours différemment, en de multiples beautés qui ne s’excluent pas, mais se contiennent réciproquement et sont un unique chant de la Beauté. Il advient la même chose entre nous : je dois être prêt à laisser un point de vue et une perspective pour pouvoir en accueillir une autre. En Dieu je laisse un point de vue, mais il demeure. Ainsi y a-t-il une simultanéité qui ne m’écrase pas dans son universalité mais qui est une unique danse, une unique rencontre, un unique jeu, un chant nouveau. Et je me suis dit en moi-même : bien qu’entre les Eglises il y ait des obstacles et des barrières, qu’il y ait des réalités qui s’opposent et qui doivent être vécues et souffertes afin de trouver leur résolution, , il y a aussi une convergence toujours nouvelle de charismes, de lumière et de grâce […] …Nous devrions permettre aux uns et aux autres de pouvoir toucher du doigt un peu de cet infini céleste et de ce jeu trinitaire que sont les relations de réciprocité. Plus nous nous rencontrons dans cette beauté et plus nous nous contenons les uns les autres, en nous appréciant réciproquement, plus nous attirerons sur la terre un bout de Ciel : ce fragment de Jérusalem céleste au milieu de nous est une première lueur de ce qui devra se développer. Naturellement je me suis aussi demandé où peut se trouver de fait un point de rencontre entre toutes ces lignes très diverses, où puissent s’entrecroiser aussi les réalités douloureuses et contradictoires, un point où ce que l’on ne peut résoudre par une espèce de synthèse hégélienne trouve un lieu de convergence, sans oublier tout ce qui demeure comme un cri mais qui de toute façon doit être vécu et soutenu. J’ai découvert que ce point de convergence est Jésus dans son abandon : il s’y fait contemporain de ce qui ne l’est pas, acceptation et accord de ce qui ne s’accepte ni ne s’accorde…Vivre en mourant l’un pour l’autre. C’est vraiment là tout autre chose qu’une simple idée spéculative, mais bien plutôt la possibilité de vivre tout en acceptant les tensions, les douleurs et tout ce qui demeure sans solution ». Klaus Hemmerle Extrait du livre Klaus Hemmerle, innamorato della Parola di Dio de Wilfried Hagermann, Città Nuova éd. 2013, p. 297-298.

Fontem : la lumière de Mafua Ndem

Fontem : la lumière de Mafua Ndem

19 settembre 2016 - 28 settembre 2016 Nel 50° dell'arrivo del Movimento dei Focolari a Fontem (Camerun), un gruppo di Fon visiteranno Roma, Loppiano, Trento e il Centro Internazionale dei Focolari, come ringraziamento e dietro i passi di Chiara Lubich.

© CSC Audiovisivi – Caris Mendes

Les neufs Fon représentaient leurs peuples respectifs de Fontem, Nwametaw, Nwangong, Essoh Attah, Akum,Lewoh, Nkar, personnalités de Bamenda et Douala ; et ils étaient accompagnés par Mafuas (Reine), deux maires et Notables de leurs règnes. Le motif de leur voyage, en plus de célébrer le Jubilé de la Miséricorde avec le pape François, était celui de remercier Dieu pour le 50ème anniversaire de la première rencontre à Fontem, entre le peuple Bangwa et le Mouvement des Focolari. Ils voulaient remercier en particulier ”Mafua Ndem Chiara Lubich‘(reine invitée par Dieu), comme le peuple Bangwa aime l’appeler, pour tout ce qu’elle a fait pour leur peuple. Ce fut elle, en effet, avec les Focolari, qui donnèrent une réponse à leur prière, au début des années ’60, quand l’endémie de la maladie du sommeil et d’autres maladies tropicales provoquaient une mortalité infantile de 90 %, menaçant l’extinction de la population. Aujourd’hui à Fontem, est implantée la citadelle qui porte le nom de la fondatrice des Focolari et ces maladies ont quasiment disparu, grâce à l’intervention de médecins et d’infirmières du Mouvement.
19 settembre 2016 - 28 settembre 2016 Nel 50° dell'arrivo del Movimento dei Focolari a Fontem (Camerun), un gruppo di Fon visiteranno Roma, Loppiano, Trento e il Centro Internazionale dei Focolari, come ringraziamento e dietro i passi di Chiara Lubich.

© CSC Audiovisivi – Caris Mendes

Le pèlerinage a commencé avec l’audience publique avec le pape François sur la Place S.Pierre et avec la visite à la tombe de S.Pierre et des papes. Et donc, une visite touristique dans la ville éternelle.

« C’est mon devoir précis que de continuer à enseigner à mon peuple cet esprit qui l’a changé” a dit le Fon d’Akum, vice-président des Fon amis des Focolari, durant la visite de la citadelle internationale de Loppiano, seconde étape de leur pèlerinage. Pour cette occasion, l’assesseur régional de la Coopérative internationale, à la paix et à la réconciliation, Massimo Toschi, s’est souvenu de la première fois qu’il était allé à Fontem il y a dix ans :”En décembre, nous célébrerons le cinquantième anniversaire de Fontem et nous verrons là, lumineux, le visage d’une église ”hôpital sur le champ”, comme l’a définie le pape François ».

 Le 24 septembre s’est déroulée la troisième étape, avec la visite à Trente, ville natale de Chiara, des lieux où elle a vécu et commencé, durant la deuxième guerre mondiale, le Mouvement des Focolari. Et donc, la rencontre avec quelques habitants, avec des représentants d’institutions, le maire et l’archevêque de Trente.

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Foto: SIF Loppiano

 Dernière étape : visite au centre international du mouvement à Rocca di Papa (Rome), où Chiara Lubich a vécu de nombreuses années et où se trouve sa tombe. Le Fon de Fonjumentaw a rappelé la dernière visite de Chiara à Fontem, en 2000, quand elle a proposé de faire un pacte : se promettre réciproquement de s’aimer comme Jésus l’aurait fait. ”C’était bien cela le testament de Chiara – a-t-il expliqué – , son héritage, non seulement pour nos peuples. Après ce pacte, nous n’avons plus été les mêmes. Et c’est ainsi qu’aujourd’hui, je vous invite à faire la même chose entre nous tous ici présents, pour toute l’humanité”. Pendant la soirée d’adieu, se sont succédé des salutations, des remerciements, et des cadeaux que quelques Fon et Mafuas ont offerts aux Focolari. Celui de Essoh Attah a rappelé un proverbe de son peuple qui affirme qu’aucun bangwa ne se noiera tant qu’il y aura quelqu’un de la vallée (autre tribu) . Et il a voulu le paraphraser, se référant à Chiara : ”Tant qu’il y aura elle et son peuple, personne parmi nous ne se noiera”. Un journaliste de Bamenda, qui accompagnait le groupe a conclu :”Ces jours-ci, mes yeux se sont remplis de la lumière de ”maman Chiara” et je voudrais rentrer chez nous pour la porter à chacun”. Lire aussi: Histoire de Fontem Chiara Lubich retourne à Fontem Chiara Lubich et les religions: religions traditionelles Fontem: un Jubilé de remerciement  

Carlo et Alberto: une amitié en vue de la sainteté

Carlo et Alberto: une amitié en vue de la sainteté

Carlo Grisolia_Alberto Michelotti

Carlo Grisolia / Alberto Michelotti

Alberto Michelotti naît à Gênes le 14 août 1958. Etudiant ingénieur, responsable du groupe des jeunes du mouvement des Focolari, aime se mettre à la dernière place pour servir… Amoureux de la montagne, il tombe au cours d’une escalade sur une paroi de glace dans les Alpes maritimes et meurt le 20 août 1980. Le lendemain de sa mort on diagnostique chez Carlo Grisolia, un autre garçon du même groupe que lui, une tumeur parmi les plus malignes. C’est le début d’une course de 40 jours « à la rencontre de Jésus », où bien souvent Carlo affirme qu’Alberto est à ses côtés pour le soutenir, comme toujours. Alberto Michelotti e Carlo GrisoliaTous les deux, de vrais champions de la spiritualité de communion, continuent, encore aujourd’hui, à toucher le cœur des personnes qui les ont connus. L’Eglise a donc introduit leur cause de béatification (du blog Saints Bienheureux). Quel est le secret de leur vie ? La découverte et la mise en pratique de la spiritualité de l’unité de Chiara Lubich, une voie collective qui mène à la sainteté construite ensemble. Voici quelques impressions spontanées que l’on peut trouver sur leur site web : Sara. « Ce sont pour moi des modèles de référence parce qu’ils se sont fait saints ensemble, en s’aidant et en s’aimant, mais sans être ‘différents’ de bien d’autres. Carlo et Alberto me donnent l’espoir de pouvoir toujours recommencer, que je peux moi aussi arriver à la sainteté en vivant comme eux. Donatello. « Je sens le besoin de ne pas perdre le contact avec eux et leur expérience extraordinaire de vie. Je sens aussi le désir de communiquer au plus grand nombre de gens possible cette histoire de jeunes dynamiques et ouverts à leurs prochains, sûrs d’eux. » Ornella. « J’ai connu leur histoire par hasard, j’ai approfondi leur profil par la lecture et la recherche sur internet. C’était une histoire extraordinaire dans la normalité. Ils représentent une traînée lumineuse qui mène à Dieu… je souhaite que beaucoup puissent connaître leur histoire, on a besoin aujourd’hui de témoignages de cette force ! » E. “ Comme deux éclairs dans un ciel serein, Carlo et Alberto ont surgi à l’improviste et rapidement. Fulgurants et comme une bombe pour moi, et je pense, aussi pour les personnes qui les ont connues. » A.A. « Carlo et Alberto ont posé, en peu de temps, des gestes et des actions que beaucoup de gens n’ont pas réussi à accomplir dans toute leur vie. Ils avaient la volonté, le désir, la poigne et le sacrifice pour donner leur vie au projet que Dieu avait en réserve sur eux. Ils étaient comme une toile blanche prête pour le peintre. Dieu l’a fait et ils ont embrassé la foi même sur le point de mourir. Moi, même si je suis toute jeune, j’admire ces deux garçons. Ils sont un modèle pour nous tous ». Pour mieux les connaître : Alberto et Carlo Carlo Grisolia   –   Alberto Michelotti Documentaire sur leur vie: Trailer https://www.youtube.com/watch?v=yI4jmG-pwsk Sur leur site http://www.albertoecarlo.it , d’autres vidéos, info, photos et la possibilité de télécharger gratuitement même en format DVD.

Les Focolari remercient

Les Focolari remercient

2016-09-25-PHOTO-00000038Ce matin, 28 septembre, Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari, a subi à Milan, une intervention cardio-vasculaire. L’intervention programmée depuis longtemps, s’est terminée avec succès. L’évolution post-opératoire au cours de ces premières heures, résulte régulière. Le Mouvement des Focolari remercie tous ceux qui ont prié et se sont intéressés à la santé de Maria Voce, tandis qu’on continue avec la prière, à accompagner l’évolution de la convalescence, en demandant le rétablissement rapide et complet de la présidente.

Jean Paul Ier, le “Pape du sourire”

Jean Paul Ier, le “Pape du sourire”

GiovanniPaoloISuite à la mort de Paul VI, « 20 jours plus tard, le 26 août, le « pape du sourire », Jean Paul Ier monte sur la Chaire de Pierre. Cependant, même si son bref pontificat ne dure qu’un mois, il a le temps de nous lancer un sourire à nous aussi par des paroles de bénédiction ». Voilà ce qu’écrit Chiara Lubich dans son livre « Le cri » (1), où elle met en évidence le rapport ininterrompu qu’elle avait eu avec les successeurs de Pierre. Même avec Albino Luciani, durant le temps si bref de son pontificat. “Le nouveau pape a le don de se faire comprendre immédiatement de tout le mondeécrit Guglielmo Boselli (2), alors directeur de Città Nuova – même des enfants. Il possède le langage normal, immédiat qu’utilisait Jésus, la sagesse du cœur qui rend capable d’entamer tout de suite un rapport spontané : le don merveilleux de celui qui vient d’une longue expérience pastorale, toujours au contact des gens, et qui n’a pas besoin de discours alambiqués spécialisés dans le domaine. C’est un homme d’une vaste culture humaniste et théologique, qui a dépassé la phase de ceux qui se trouvent encore au niveau des études du christianisme en laboratoire ; ses paroles vont droit au but visé. Il suffit qu’il ouvre la bouche pour être compris, communicatif et vrai ». Son élection intervient suite à un bref conclave de vingt-six heures seulement. « Un apôtre du Concile » a été élu, comme cela a été dit. Durant l’audience avec les cardinaux, le 30 août, de fait, se référant à la Lumen gentium 22 il touchait un des points clé de l’ecclésiologie de Vatican II. « Les évêques – dit-il en improvisant – doivent aussi penser à l’Église universelle… derrière vous, je vois vos évêques, les Conférences, qui, dans un climat instauré par le Concile, doivent donner un soutien solide au pape… C’est vrai tout ça, mais aujourd’hui le monde a grand besoin de nous voir unis… Ayez pitié du pauvre nouveau pape, qui vraiment ne s’attendait pas à monter à cette place. Essayez de l’aider et essayons ensemble de donner au monde un spectacle d’unité, même en sacrifiant parfois quelque chose; mais nous aurions tout à perdre si le monde ne nous voit pas étroitement unis ». 33 jours plus tard seulement, le 28 septembre, la nouvelle déconcertante de sa mort tombait. « Jean Paul Ier – écrivait encore Guglielmo Boselli (3) – a eu peut-être la tâche d’abattre les dernières apparences externes de toute « distance » qui pouvait encore résister, entre le pape, entre l’évêque de Rome « président de la charité » et le peuple : afin d’entamer un dialogue d’homme à hommes dans une Église, où tout est crédible, authentique. Le pape Luciani a fait sa part : peut-être ne devait-il pas, et ne pouvait-il pas faire plus ». Il n’est pas difficile de reconnaître que la continuité avec le pape François est claire.

  1. Chiara Lubich, Le cri, Nouvelle Cité
  2. Città Nuova, 17/1978, pag. 8
  3. 19/1978, pag. 9

Parole de Vie – Octobre

Dans une société violente, comme la nôtre, le pardon n’est pas facile. Comment pardonner à quelqu’un qui a détruit une famille ou commis des crimes inouïs ? Ou plus simplement qui a trahi notre confiance ou brisé notre carrière ? La réaction première et instinctive est la vengeance : rendre le mal pour le mal, se laisser prendre par la haine et l’agressivité, rendant ainsi la société plus barbare. Autre attitude : rompre tout lien en gardant rancune et amertume, empoisonnant ainsi la vie et les relations. Dans les situations de conflit, cette Parole de vie propose, sans demi-mesures, la solution la plus difficile et la plus courageuse : pardonner. Dans cette invitation, un sage du peuple d’Israël, Ben Sira, nous montre combien il est absurde de demander pardon à Dieu, quand on ne veut pas soi-même pardonner. Un texte hébraïque antique disait aussi : « – À qui [Dieu] pardonne-t-il les péchés ? – À ceux qui, à leur tour, savent pardonner 1. » C’est ce que Jésus nous a enseigné : « Père… pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons nous aussi à ceux qui nous ont offensés 2. » Nous offensons souvent les autres et serions heureux de nous savoir pardonnés, de pouvoir reprendre une relation sans tache avec eux, de jouir à nouveau de leur confiance. S’il en est ainsi pour nous, n’en va-t-il pas de même pour les autres ? Ne devons-nous pas aimer le prochain comme nous- mêmes ? Écoutons Chiara Lubich qui continue d’inspirer notre vie de la Parole. Elle commente ainsi l’invitation au pardon : « Oublier une faute revient souvent à ne pas vouloir regarder la réalité en face. Pardonner n’est pas faiblesse : il faut tenir compte du tort, sans craindre celui qui l’a commis, même s’il est plus fort. Pardonner ne consiste pas à affirmer qu’une chose grave est sans importance ou que ce qui est mal est bien. Le pardon n’est pas indifférence. Le pardon est un acte de volonté et de lucidité, donc de liberté, qui consiste à accueillir le frère tel qu’il est, malgré le mal qu’il a commis, comme Dieu nous accueille, nous pécheurs, malgré nos défauts. Le pardon consiste à ne pas répondre à l’offense par l’offense, mais à faire ce que dit l’apôtre Paul : “Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien 3 ». « Pardonner c’est donner à celui qui nous fait du tort la possibilité d’une nouvelle relation, la possibilité de recommencer, d’ouvrir un avenir où le mal n’ait pas le dernier mot 4. » La Parole de vie nous aidera résister à la tentation de rendre coup pour coup. Elle nous donnera un regard nouveau sur celui considéré comme « ennemi », nous fera reconnaître un frère en lui, même s’il s’agit d’une personne mauvaise. Il a besoin de quelqu’un qui l’aime et l’aide à changer. Ce sera notre façon de nous « venger ». Chiara ajoutait : « C’est difficile, naturellement. Pourtant c’est la beauté du christianisme. Nous marchons à la suite d’un Dieu qui, mourant sur une croix, a demandé à son Père de pardonner à ceux qui le mettaient à mort. Courage ! Mettons-nous à vivre ainsi ! Nous éprouverons une paix et une joie indicibles 5. »  

Fabio Ciardi

  1 Cf. Talmud de Babylone, Megillah 28a. 2 Cf. Mt 6,12. 3 Rm 12,21. 4 D’après Chiara LUBICH, Costruire Sulla Roccia, Città Nuova, Rome 1983, pp. 46-5 5 Ibid.

Evangile vécu : nous ne sommes pas seuls.

La manne descendue du ciel « Je suis irakien et comme profession, je suis vétérinaire. Dans le dramatique moment historique que notre pays est en train de vivre, mon travail également s’en est ressenti : désormais, peu de clients. A force de chercher une solution pour aller de l’avant on m’a promis un poste avec un salaire  élevé, cependant fort éloigné de ma ville. Une solution favorable pour toute ma famille mais qui m’aurait éloigné de tous. Mes parents insistaient pour que j’accepte ce qui semblait vraiment être la manne descendue du ciel. J’en ai parlé longuement avec mon épouse et à la fin, il ne nous est pas apparu opportun de partir en ce moment aussi bien pour l’enfant, que pour quelques familles d’amis qui avaient besoin de notre soutien, en tout cas moral. Nous avons ainsi renoncé à ce projet, se fiant aveuglément à l’amour de Dieu. Incroyablement, déjà à partir du lendemain de ce choix souffert, il y a eu une amélioration au niveau de mon travail. Maintenant, je réussis à gagner quatre fois plus de ce que je gagnais avant ». (Y.K. Iraq) L’imprévu « Nous étions à peine mariés lorsque, dans l’urgence de déménager, nous avons découvert que nous attendions un enfant. A tout cela s’est ajouté un imprévu : un petit nodule au sein. Les examens réalisés ont mis en évidence qu’il s’agissait d’une tumeur. Pour moi aussi bien que pour mon mari qui est médecin, cela fut un coup dur, le premier d’une telle gravité après notre mariage. Trois jours à peine après la consultation auprès du spécialiste, j’ai été opérée. D’après lui et ses collègues, le fait de garder l’enfant constituait le facteur aggravant la maladie : il fallait tout de suite procéder à un avortement thérapeutique afin de pouvoir commencer la chimiothérapie. Nous ne voulions cependant pas nous résigner à faire ce pas. Mettant notre confiance en Dieu, nous avons consulté d’autres médecins, cherchant des solutions alternatives. A la fin, nous avons décidé de procéder à un accouchement par césarienne au septième mois de grossesse, lorsque l’enfant aurait déjà parfaitement été en grade de survivre. Seulement par après, j’aurais commencé la chimiothérapie et la radiothérapie. Huit années sont passées depuis lors. Maintenant, nous attendons notre troisième enfant ».(M.D. France) Il y a plus de joie à donner « Je cherchais le bonheur d’une façon erronée : de mauvaises compagnies, discothèque, alcool et tabac. Mon amoureux consommait de la drogue et était devenu dealer. Grincheuse et rebelle aussi bien à l’école qu’à la maison, je m’habillais d’une façon bizarre, toujours en noir, et avec des habits pleins de clous. Et j’étais complètement indifférente par rapport à Dieu. Quand je me suis rendu compte que j’avais touché le fond, avec la force de la volonté, j’ai quitté ce garçon et abandonné les vieilles amitiés. Mais comment résoudre la tristesse et le sens de vide que j’éprouvais ? En recommençant l’année scolaire, le nouveau professeur de religion m’a inspiré confiance. Grâce aux conversations avec lui, j’ai reçu le don de la foi. La rencontre avec Dieu miséricorde m’a changée totalement, assouvissant mon besoin d’amour. J’ai commencé à prier et à chercher le Seigneur, à m’engager dans le volontariat, expérimentant ainsi qu” il y a plus de joie à donner qu’à recevoir”. Je vis une vie normale : études et je fais tout ce qu’une fille de mon âge fait, avec la différence que maintenant, j’ai Dieu dans le cœur ». (A.R. Italie)  

Venezuela: notes de voyage

Venezuela: notes de voyage

Venezuela_04“J’y reviens après cinq ans : le premier impact est déconcertant, je ne reconnais plus le Venezuela. La description que m’en avait fait le jeune qui était à côté de moi dans l’avion exprime la douleur d’un peuple affligé mais non résigné. « J’ai encore un peu d’espérance », me disait-il, en me décrivant les plus beaux sites de son Pays et en m’invitant à aller les visiter. A Caracas les personnes transmettent une sensation de vide. Seuls les enfants donnent une touche de vitalité à une réalité qui semble se montrer absurde. Le voyage en direction de Puerto Ayacucho a duré plus de 17 heures. Au cours du trajet mon regard se pose sur un jeune qui, fouillant dans une poubelle, cherche ce qui  reste à manger. Mais c’est surtout la nouvelle de deux jeunes, âgés de 14 et 15 ans, tués parce qu’ils avaient été trouvés en train de voler une mangue sur un arbre, qui me fait voir à quel niveau de peur et d’absence de partage on est arrivé. C’est un autre type d’homicide dû à la faim. La ville se trouve à la frontière avec la Colombie. La plaie qui l’infeste est représentée par les homicides de jeunes qui, aux yeux de ceux qui devraient les protéger, apparaissent comme des violents, des voleurs qui méritent le châtiment suprême. C’est ce qui est arrivé à Felipe Andrés, un jeune de 17 ans qui, pour protéger son frère, cache à ceux qui l’avaient enlevé de la maison de sa grand’mère l’endroit où il pourrait se trouver. Pour cette raison il est sauvagement tué avec un nombre de projectiles égal à son âge. Venezuela_nuvolettaNous sommes dans un des quartiers des faubourgs de Valencia. Je suis frappé de voir la file des gens qui attendent d’acheter des bouteilles de gaz. Angel, 12 ans, candide comme son prénom, me confie avec une simplicité désarmante : « Je ne grandis pas parce que je ne bois pas de lait ». Le lait en poudre aussi fait partie des biens les plus précieux du Pays. Me restent dans les yeux les regards simples et très vivants des petits que j’ai connus. Une soirée avec les jeunes. On sent chez eux une grande soif de s’en sortir. Leurs expériences renforcent leur volonté d’être porteurs d’espérance, en commençant avec leurs amis, à l’école, au travail… Dans la Nuée. Un minibus nous conduit sur les hauteurs, là où se trouve le Centre Mariapoli “la Nuée”. On y arrive en traversant des lieux marqués par la pauvreté. Ici aussi différentes files attendent de pouvoir acquérir quelque denrée. Gabriel me remercie pour le gâteau que je lui ai offert. « Tu sais, je n’en mage que le dimanche » me dit-il – « Et les autres jours ? »  « Les autres jours, seulement de la soupe ». Je lui demande s’il est content qu’on soit ensemble. « Oui – me répond-il – parce qu’ici tout le monde est heureux ». Venezuela_07 Au moment du départ une autre nouvelle déconcertante : j’apprends que Fabián, un garçon très pur et plein de vie a perdu son père de façon tragique, tué par des assassins. Je lui raconte mon expérience : celle de la maladie et du départ pour le ciel de mon papa qui m’a rapproché de Dieu. Nous nous regardons et il semble que nous nous comprenons au moins un peu. Nous arrivons à Maracaibo, la ville la plus chaude du Venezuela. Nous faisons un tour et nous parcourons les 8 kilomètres et plus du pont qui la relie à San Francisco. A Tamale nous attend une journée avec les Juniors pour Un Monde Uni. Entendre dire par une jeune de treize ans : « J’ai encouragé ma maman à pardonner à ceux qui avaient tué mon père », ne peut laisser indifférent. Le Rendez-vous suivant est dans une paroisse. On est accueillis avec des chants, puis le dialogue commence : « Que faire quand un garçon te dit qu’il ne rentre pas chez lui parce qu’il n’a rien à manger ? » Je cherche à lui répondre en parlant de la douleur et du silence de Dieu ressenti par Jésus sur la Croix. Nous nous quittons avec la pensée qu’un des garçons communique à tous : « La force de l’amour est plus forte que la douleur ». (A.S.)

La puissance de l’amour qui guérit

La puissance de l’amour qui guérit

 20160926-01John: “C’est le début de l’année scolaire. Notre fils entre en avant dernière année, mais dès le premier jour d’école il dit à ma femme Claire qu’il n’y retournerait plus parce qu’il ne supporte pas les gens. Depuis lors il reste enfermé dans sa chambre pour n’en sortir que lorsqu’il est sûr que nous sommes déjà endormis. Il ne me parle pas, et uniquement sporadiquement avec sa mère. J’avoue que ce n’est pas facile d’accepter le rôle d’être rejeté par son propre fils. Ce qui m’aide à avancer c’est la phrase de l’évangile : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 13,34). Une nuit, il prend la décision désespérée de se suicider, mais alors que nous appelons l’ambulance, il s’échappe par la fenêtre englouti par la nuit. La police fouille la zone mais en vain. Un jour il revient de lui-même, de sorte que nous pouvons lui faire faire un séjour à l’hôpital. Une semaine de thérapie intensive pour une personne en proie à la panique et terrifiée, avec des gens et dans des espaces fermés est très longue ! Jour et nuit nous sommes avec lui. Nous dormons à tour de rôle, afin qu’à son réveil il nous trouve à ses côtés. C’est la seule manière qui se présente à nous pour l’aimer concrètement. Lorsqu’il sort, nous arrivons à le convaincre de s’insérer dans un programme de thérapie quotidienne. Ne pouvant rien faire d’autre, ma femme et moi lui donnons toute notre aide pratique, en confiant notre fils à Dieu et Lui demandant de faire le reste. Nous nous rendons compte qu’Il le fait véritablement, y compris en l’introduisant dans un groupe de jeunes qui, malgré leur souffrance, se soutiennent en vivant l’un pour l’autre ». Claire : «Avec une des filles du groupe naît une amitié et très vite elle devient membre de notre vie familiale. Elle a de nombreux problèmes, et pas des moindres la toxicodépendance, mais elle montre qu’elle sait comprendre notre fils. Elle l’aide à dépasser ses moments d’anxiété, alors que lui la soutient dans ses difficiles tentatives de se soustraire à la drogue ». John : « Assez vite cependant leur relation s’interrompt, parce que notre fils s’oppose à tout genre de drogue. La fille passe un séjour forcé à l’hôpital où elle semble arriver à s’en sortir. Et quand elle le quitte ils essaient de reconstruire leur relation sur une base plus solide : « plus de drogue ». Après quelque temps ils décident de se marier ». Claire : “Un mois avant le mariage notre fils m’appelle très préoccupé : “ Maman, elle prend de nouveau de la drogue, qu’est-ce que je dois faire ? ». Ce n’est pas facile de répondre. Je pourrais en profiter pour lui dire de la quitter, mais il me semble que ce n’est pas la bonne solution. Je lui suggère donc de bien regarder au fond de son cœur : « Si tu vois que tu as aimé de manière sage et jusqu’au bout, alors c’est le moment de dire que tu as fait toute ta part qui est terminée ; mais si tu vois qu’en toi il reste de l’amour « sage » que tu peux encore lui donner alors continue à essayer ». Un long silence s’en suit, et puis « Je crois que je peux aimer un peu plus ». Après le mariage ils réussissent à trouver un excellent centre de soins avec un suivi dans un dispensaire extérieur.  14 longs mois se passent durant lesquels elle arrive à rester fidèle à « plus de drogue du tout ». C’est un long chemin pour tout le monde, mais l’amour évangélique que nous essayons de vivre entre nous deux – en versant même des larmes – nous donne la force d’aimer notre fils dans cette situation délicate. Un amour qui peut-être l’aide lui aussi à comprendre comment aimer sa femme ».

Chiara Lubich: “J’ai un seul époux sur la terre”

Chiara Lubich: “J’ai un seul époux sur la terre”

ChiaraLubichAu cours de l’été 1949, alors que Chiara Lubich a 29 ans, elle fait une expérience de lumière et de vie. Laisser ce “paradis” en montagne n’est pas facile, mais elle comprend que Dieu la veut immergée dans les souffrances de l’humanité, “séchant l’eau de la tribulation” en ceux qui souffrent le plus. C’est dans cet état d’esprit qu’elle écrit d’un seul jet : «J’ai un seul époux sur la terre : Jésus abandonné. Je n’ai pas d’autre Dieu que lui. En lui tout le paradis avec la Trinité, la terre entière avec l’humanité. Désormais ce qui est sien est mien et rien d’autre. Et sienne est la souffrance universelle, qui est donc mienne. J’irai par le monde en le cherchant à chaque instant de ma vie. Ce qui me fait mal est à moi. À moi la souffrance qui me touche dans l’instant. À moi la souffrance de ceux que je côtoie : c’est ce Jésus-là qui est mien. À moi tout ce qui n’est pas paix, joie, ce qui n’est pas beau, aimable, serein… en un mot, tout ce qui n’est pas paradis. Car moi aussi j’ai mon paradis, mais il est dans le cœur de mon époux. Je n’en connais pas d’autre. Ainsi, pour les années qui me restent : assoiffée de souffrances, d’angoisses, de désespoir, de tristesse, d’arrachements, d’exils, d’abandons, de déchirements… de tout ce qui est lui. Ainsi je sécherai les larmes de ceux qui sont dans les tribulations près de moi et soulagerai ceux qui sont loin aussi, par la communion avec mon époux tout-puissant. Je passerai comme le Feu qui consume ce qui est corruptible et laisse debout la vérité seule. Mais il faut être comme lui, être lui dans l’instant présent de ma vie». Tiré de : Chiara Lubich, Le Cri, Ed. Nouvelle Cité 2000.

USA: le Prix Luminosa à un leader Sikh

USA: le Prix Luminosa à un leader Sikh

Tarunjit Singh ButaliaUnité, dialogue, communion. Ces trois objectifs, caractéristiques des Focolari, résument aussi l’engagement du Professeur Tarunjit Singh Butalia, un scientifique de l’Université de Columbus (État de l’Ohio), qui a reçu le 18 septembre dernier le Prix Luminosa 2016 à Hyde Park (New York). « Son infatigable effort pendant des dizaines d’années – a déclaré dans son message Maria Voce, la Présidente des Focolari – mérite notre admiration et notre profonde estime. Nous nous sentons solidaires avec vous et avec la communauté Sikh en travaillant, avec d’autres, à la paix et pour le bien notre maison commune ». Butalia, mu par la conviction que les religions ont un rôle crucial dans la construction de la paix, est un pionnier des relations entre catholiques et Sikhs aux États Unis. Et c’est précisément en raison de son fort engagement dans le dialogue interreligieux qu’en décembre 2011 il a participé à la Prière pour la paix à Assise, invité par le pape Benoit XVI. Dans son discours d’acceptation, le scientifique a rappelé les invitations amicales à des dîners ou pique-nique interreligieux qui ont marqué le début de ses contacts avec le Mouvement des Focolari. Une amitié qui, au fil du temps, s’est transformée en confiance. Il a ensuite souligné que la foi a toujours eu un rôle important dans la société américaine, précisément parce que c’est une nation d’immigrés, faite de personnes qui ont pu s’intégrer suffisamment et qui, au cours de ces 50 dernières années, manifestent toujours davantage leur désir de garder leur identité religieuse. « Musulmans, bouddhistes, Sikh, hindous, Jain et Baha’i en portant ici leur religion – a affirmé Butalia – ont fait des États-Unis une des nations les plus cosmopolites du monde. Il soulignait en outre l’importance de reconnaître le pluralisme comme une valeur « dans laquelle chaque groupe garde son identité tout en faisant partie d’un ensemble harmonieux ». « Nous devons nous concentrer sur la construction des relations » a-t-il dit ; « Nous devons réussir à parler de nos différences ». Butalia s’est ensuite proposé de faire un nouveau pas en avant par rapport à la Règle d’Or (« Fais aux autres ce que tu voudrais qu’on te fasse » (Mt 7, 12), en définissant la sienne comme «la règle de platine » : « Fais aux autres ce qu’ils voudraient que tu fasses pour eux ». Autrement dit aller au-delà de l’idée qui consiste à traiter les autres à partir de notre propre mesure, mais à partir de la leur. Il a ensuite invité les 130 participants à construire un dialogue en écoutant plus qu’en parlant » et à ne jamais faire de comparaisons pour voir quelle est la meilleure religion. A propos de l’islamophobie, Butalia a souligné que nous devons travailler contre la discrimination envers les religions, quel que soit leur credo. En conclusion il a cité le proverbe d’un disciple du fondateur Sikh Guru Nanak : « Personne n’est mon ennemi, et personne n’est étranger. Je vis en accord avec tous ».sikh delegation La remise du prix a été précédée par la 17ème rencontre entre catholiques et sikhs, organisée par le Secrétariat aux Affaires œcuméniques et interreligieuses de la Conférence épiscopale des États-Unis et par le Conseil Sikh pour les relations interreligieuses. Des représentants de l’Église Catholique et des Sikhs en provenance de diverses régions des USA s’étaient en effet réunis à la « Cité pilote Luminosa » pour une connaissance réciproque sous le signe du dialogue. « Cette rencontre – a déclaré le directeur du Secrétariat catholique Antony Cirelli – a été à l’image du dialogue souhaité par le Pape François, le dialogue de l’amitié.   Ont déjà reçu le Prix Luminosa, institué en 1988: le regretté cardinal O’Connor, archevêque de New-York ; Norma Levitt, ex-présidente des Religions pour la Paix (RFP) et présidente honoraire de Women of Reform Judaism ;le révérend Nichiko Niwano, président de l’organisation bouddhiste laïque japonaise, Risshō Kōsei Kai ; le Fon de Fontem Lukas Njifua ,  roi du peuple Bangwa (Cameroun) ; et Imam Warith Deen Mohammed, leader musulman américain.

D’Assise à Assise, de François à François

D’Assise à Assise, de François à François

Par sa présence à Assise le 20 septembre dernier, le pape François a donné suite à ce que Jean Paul II avait eu comme intuition en 1986 : la nécessité de prier pour la paix et le rôle que les religions ont pour éviter les conflits et contribuer par le fait même à les résoudre. Benoit XVI avait poursuivi dans le même sens, lui qui avait un grand sens de la foi, mais tout autant de la culture, avait compris que la paix n’est pas uniquement liée à l’engagement des croyants. C’est aussi un projet culturel, qui naît de la reconnaissance de ses propres erreurs – et Ratzinger l’avait fait en admettant celles de l’Eglise catholique – et du fait de cheminer ensemble, croyants aux côtés de ceux qui ne se retrouvent dans aucune religion. Avec le pape François, entouré des leaders de toutes les régions du monde, nous nous sommes rendu compte que le monde n’est plus celui de 1986. Du monde bipolaire de la guerre froide qui se faisait encore sentir dans les années 80, on est arrivé à la mondialisation multipolaire d’aujourd’hui, où même les guerres ont augmenté, sans toutefois être des guerres de religions. Face aux migrations forcées de ceux qui espèrent atteindre un « monde nouveau » et de ceux qui doivent accueillir des masses de réfugiés, il est nécessaire de retracer un projet de paix. C’est ce qu’a fait le pape face aux leaders de nombreuses religions capables de représenter une belle tranche de notre humanité d’aujourd’hui. François a voulu saluer un à un les responsables présents, en commençant par un groupe de réfugiés. Ce n’était pas un acte formel. Ce furent des moments profonds, de rapport intense, capables d’établir des ententes importantes pour le futur. Un second moment : le déjeuner dans le Couvent Sacré. Le pape les a voulus tous à ses côtés pour un moment de convivialité. Prendre un repas ensemble, sous le même toit, c’est en soi un acte de paix. Assisi, 20 settembre 2016Un troisième moment – central celui-là – a été la prière commune. Chaque religion avait un endroit où ses disciples pouvaient se retrouver pour prier, selon leur propre tradition religieuse. Un acte qui voulait effacer le doute que ces moments aient un petit goût de syncrétisme. Les chrétiens ont prié ensemble, pour montrer que l’unité entre les Églises est fondamentale si nous voulons donner une contribution importante à la paix, en tant que disciples du Christ. Le moment final sur la place en face de la basilique de S. François. Les leaders de chaque religion étaient assis en demi-cercle pour montrer que personne ne se targue de supériorité, malgré l’estime et la reconnaissance de tous envers le pape de Rome, un point de référence reconnu et crédible. Son nom, son exemple de vie sobre, ses paroles, ses gestes ont été constamment cités et objet de référence au cours des 29 panels ou des tables rondes qui se sont déroulées dans tous les coins d’Assise et des environs. La conclusion a été jalonnée de réflexions profondes et vitales de la part des leaders chrétiens, bouddhistes et musulmans, et de partages touchants : une jeune mère syrienne arrivée en Italie en utilisant les couloirs humanitaires ; un vieux Rabin israélien qui avait survécu aux camps de concentration nazis.   Pour couronner la soirée l’intervention du pape François a tracé une road-map pour les années à venir. « Seule la paix est sainte, pas la guerre ! », a-t-il affirmé, après avoir décliné le sens du mot paix aujourd’hui : il a parlé du pardon, de l’accueil, de la collaboration et de l’éducation, comme les éléments de base pour que la paix soit possible. « Qu’hommes et femmes de religions différentes se réunissent partout et créent la concorde, spécialement là se trouvent les conflits ». « Notre futur est de vivre ensemble », une idée qui universalise la lecture du philosophe juif Bauman qui, à l’inauguration, avait souligné la dimension du « nous », en oubliant celle du « ils » ou « eux ». Assise 2016 nous ramène, cependant, au premier François. Ici de fait, on respire la paix. La famille franciscaine a offert un exemple d’hospitalité humble, intelligente, constamment au service des leaders des différentes croyances. Cela démontrait que l’humilité demandée par S. François d’Assise à ses disciples était une condition fondamentale pour le dialogue et la paix. Une démonstration que la paix se construit avec tout le monde, ensemble, et que chacun porte en soi un don unique et incontournable pour arriver à la paix. Roberto Catalano Source : Città Nuova

À l’Unesco, vingt ans après, pour “Réinventer la paix”

Chiara Lubich : Réinventer la Paix

reinventer la paixParis, le 19 décembre 1996 : l’UNESCO attribue à Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, le prestigieux prix pour l’Éducation à la Paix, en reconnaissance pour sa vie toute dépensée à la construction et à l’éducation à la Paix de milliers et milliers de personnes de toute croyance et latitude. Aujourd’hui, le thème de l’éducation à la paix est plus que jamais actuel. L’événement, organisé par l’Unesco et New Humanity se célébrera le 15 novembre auprès du Siège de l’UNESCO (Paris, France), de 10:00 à 18:00. Les travaux s’ouvriront avec le discours inaugural de l’UNESCO, ainsi qu’avec les salutations de Mgr Francesco Follo, Observateur Permanent du Saint Siège auprès de l’UNESCO et les interventions de Maria Voce et Jesús Morán, respectivement présidente et co-président, du Mouvement des Focolari. Deux autres moments suivront : 5 idées pour éduquer à la paix aujourd’hui ; le dialogue dans un monde uni et pluriel. Invitation: Invitation Unesco Inscription Réinventer la Paix Lis l’intervention de Chiara Lubich Regarde la vidéo (italien)

Syrie: deviendrons-nous concierges des pierres?

Syrie: deviendrons-nous concierges des pierres?

Samir Nassar 7153Six ans après le début de la guerre dans votre Pays et dans la région, quels en sont, à votre avis, les effets les plus durs sur la société ? Six ans de guerre ont fini par secouer le rempart de la société syrienne : la famille, sa cellule de base qui a encaissé les coups et les malheurs engendrés par cette interminable violence. Elle a été jusqu’en 2014 la planche de salut du Pays et de l’Église. Mais l’insécurité, l’intolérance, la violence et la destruction chaotique ont désormais déraciné plus de deux millions de familles. Privées de logement et dispersées dans le monde entier, comment pourraient-elles endurer encore un calvaire aussi lourd ? Depuis le début de la guerre (15 mars 2011), il est assez fréquent de voir nombre de foyers reposer sur la mère de famille. Les hommes vont à la guerre et souvent pour y mourir. Un dicton populaire dit : « Un orphelin sans père n’est pas un orphelin ». La famille demeure rassemblée autour de la mère qui en assure l’unité et la survie. Dans cette longue et pesante souffrance, ces mères héroïques vivent dans la pauvreté et dans les larmes. Elles ont bien honoré leur vocation en vivant sous tentes et en mourant noyées. Y-a-t-il plus grand sacrifice ? Destruction de la cellule naturelle de la société, et les jeunes ? Peut-on compter sur eux pour regarder l’avenir ? La mobilisation générale décrétée au mois d’octobre 2015 invite tous les hommes âgés de moins de 45 ans à rejoindre le service de l’armée. Une décision qui a perturbé aussi les autres membres de la famille qui ne pouvaient pas partir et qui sont restés sur place, en attendant la fin de cette guerre interminable. Cette tranche d’âge qui a disparu constituait l’épine dorsale des activités économiques encore sur pied. Certains ont rejoint les casernes et d’autres ont choisi de fuir en prenant le chemin de l’immigration clandestine, souvent irréversible, déstabilisant ainsi le marché du travail et la modeste vie familiale privée de ressources. Quel avenir pour une communauté privée de ses jeunes ? Quels sont les répercussions de la guerre sur l’Église ? Ces situations ont affaibli l’Église. Souvent les familles décident de rejoindre le fils qui est parti. Il en résulte un exode des familles qui a pour conséquence une diminution des fidèles dans toutes les paroisses. Déséquilibre démographique : en l’absence d’hommes jeunes, nos filles, qui se retrouvent seules, se marient avec des musulmans polygames. Donc diminutions des mariages et des baptêmes. Pour la première fois l’Église se trouve devoir affronter un autre problème crucial : à Damas un prêtre sur trois a décidé de se transférer dans un Pays plus tranquille. Comment faire pour retenir les prêtres à Damas ? Qu’advient-il d’une Église sans prêtres ? A votre avis quel défi et quelle l’espérance pour chrétiens qui sont aujourd’hui en Syrie ? Les villes mortes au nord de la Syrie sont une inquiétante photographie de ce que nous pourrions devenir. Comment éviter de nous réduire à l’état de gardiens des pierres ? Les chrétiens d’Orient ont à reconsidérer leur vocation et à vivre dans le sillage de la petite Église primitive minoritaire qui avançait sans garantie ni protection. Serons-nous en mesure de répondre à ce défi apostolique ? L’Évangile nous y encourage : « Ne crains pas petit troupeau » (Lc 12, 32)

Forum Mondial pour la paix au Brésil

Forum Mondial pour la paix au Brésil

WorldPeaceForum_BannerDu 22 au 25 septembre se déroulera le « Forum Mondial pour la Paix » au Brésil, à Florianopolis. http://worldpeaceforum.org/events/world-peace-forum-2016/ La cérémonie d’ouverture sera transmise en direct le 22 septembre à 18:00h (heure locale).       Pour suivre la transmission en direct : http://live.flars.net/worldpeaceforum2016 Ceux qui veulent participer à la conférence que les jeunes du forum feront avec les jeunes du monde entier, le 23 septembre à 11:15 h (heure locale) peuvent s’enregistrer à ce link: worldpeaceyouth.org/registration

Du Cameroun à Rome sous le signe de la miséricorde

Du Cameroun à Rome sous le signe de la miséricorde

Chiara a FontemUne délégation de 40 personnes est sur le point d’arriver à Rome en provenance du Cameroun, composée de neuf Fon, les Rois traditionnels du peuple Bangwa de Lebialem, au sud-ouest du Cameroun. Il s’agit des Fon-Fontem, Fon-Nwametaw, Fon-Nwangong, Fon-Esoh Attah, Fon-Akum, Fon-Lewoh, Fon-Nkar, Fon-Bamenda et Fon-Douala, accompagnés des Mafuas (Reines), de deux maires et de notables de ces Royaumes. Les Fon ont souhaité effectuer ce voyage en Italie pour célébrer le Jubilé de la Miséricorde avec le Pape François et remercier Dieu pour le 50e anniversaire de la première rencontre à Fontem entre le peuple Bangwa et le Mouvement des Focolari. Ce « pèlerinage »  débutera au Vatican par une rencontre avec le Pape lors de l’audience générale de mercredi 21 septembre. Les Fon pourront le saluer au nom de toute la délégation et de leurs peuples, en lui offrant des présents typiques de leur culture pour le remercier pour tout ce que l’Église a fait pour leurs populations. Les jours suivants, ils seront les hôtes du Mouvement des Focolari. Ils visiteront les lieux où Chiara Lubich est née, a vécu et est enterrée : Trente, Loppiano (Florence) et Rocca di Papa. C’est elle en effet, avec les Focolari, qui a répondu aux prières du peuple Bangwa, qui lui étaient parvenues par l’intermédiaire de Mgr Peters, évêque de Buea, au début des années 60. À cette époque, l’endémie de maladie du sommeil et d’autres maladies tropicales provoquait une mortalité infantile de 90 % et menaçait la population d’extinction. FontemCameroonAujourd’hui, ces maladies ont pratiquement disparu et l’hôpital – qui comprend un centre de soins ambulatoires, un laboratoire d’analyses, une salle d’opération et des services de médecine interne masculine et féminine, de chirurgie, de maternité et de pédiatrie, sans oublier la création toute récente d’un centre de maladies infectieuses – est un pôle d’excellence pour les soins envers la population de toute la région. Au début des années 70, une centrale électrique a aussi été construite, ainsi qu’une menuiserie, une école maternelle et un collège. Ce dernier, qui compte plus de 500 élèves, compte parmi les meilleurs instituts pré-universitaires du pays. Au cours de ces 50 ans, l’engagement évangélique, basé sur des faits, a impliqué la région de Lebialem tout entière en mettant en valeur la culture de ce peuple. En vivant la réciprocité, nombre de ses ressortissants ont accueilli le message chrétien dans leur vie personnelle et sociale. Durant cette période, sont nées plusieurs paroisses, le diocèse de Mamfe, d’autres écoles et infrastructures publiques et administratives gouvernementales, comme autant de fruits du travail collectif engagé avec des missionnaires et des sœurs de différentes congrégations, Cette histoire est le bagage qu’amènent avec eux les neuf Fon. Une histoire pour laquelle ils souhaitent remercier Dieu et la « Mafua Ndem Chiara Lubich » (reine envoyée par Dieu), comme le peuple Bangwa aime l’appeler. Une rencontre de la délégation Bangwa avec les médias est prévue Mercredi 21 septembre à 12h30 (après l’audience avec le Pape François à la salle J.H. Newman de l’Université Urbanienne. Autres infos: http://focolare-fontem.org/ Voir vidéo:   General Hospital, Fontem Communiqués de presse  

Atlanta (USA) : nous avons un rêve

Atlanta (USA) : nous avons un rêve

20160920-01La ville d’Atlanta, en Géorgie, est la neuvième grande métropole des USA, le siège de Coca Cola et aussi la ville natale de Martin Luther King. I have a dream, j’ai un rêve, s’écriait en 1963 le leader de la non-violence, en réclamant l’égalité entre blancs et noirs, et en espérant qu’un jour se réaliserait le credo de la nation américaine, à savoir « que tous les hommes ont été créés égaux », comme on peut le lire dans la Déclaration d’Indépendance de 1776.  Depuis il y a eu de nombreuses avancées, au moins formellement. C’est aussi le témoignage de Celi Montero, Costaricaine, « blanche », qui a vécu pendant 20 ans à Los Angeles, et au cours des dernières années à Atlanta, où elle a travaillé comme assistante dans un institut technique. « J’entendais dire qu’il y avait encore des épisodes de discrimination, mais cela me semblait des histoires exagérées. Je pensais qu’il n’en était pas vraiment ainsi. Mais hélas, j’ai dû me raviser ». C’est une histoire récente : en 2015, précisément à Atlanta, le meurtre d’un jeune afro-américain sans armes, de nouvelles violences à Baltimore, à Ferguson, l’essor du mouvement Black lives matter qui dénonce la pauvreté et le malaise des communautés noires et la violence de la police. Plus récemment en Louisiane et dans le Minnesota… dans une des nombreuses manifestations la haine tue cinq policiers et en blesse sept autres à Dallas. La tension se fait sentir est aussi à Atlanta où la population afro-américaine dépasse les 50%. Dans cette ville la communauté des focolari, qui reflète la démographie, s’engage à tisser des réseaux de réconciliation et à reconstruire le tissu social de l’intérieur. « Nos amis afro-américains ont peur de sortir de chez eux – raconte Celi – ils nous disent qu’ils craignent pour leur vie. Lorsque les conflits étaient plus fréquents, une amie avait peur d’aller faire ses courses. « Mais comme je crois au monde uni, je me suis reprise et suis sortie pour aimer tous ceux que je rencontrerais – me dit-elle -. Au supermarché je trouve une femme blanche qui présente un produit et elle s’arrête pour écouter. La femme comprend son geste et elles s’embrassent». C’est une situation latente qui souvent est amplifiée par le tamtam des réseaux sociaux. Après des années d’une lente progression, avec le « Civil Rights Movement » des années 60, dans le sud on rencontre encore l’inégalité sociale et économique. « Quelques-uns de mes jeunes amis afro-américains se sentent désavantagés par rapport aux jeunes blancs, quand il s’agit d’entrer à l’Université ou de trouver un emploi. « Arrivée en Géorgie je cherche du travail avec une amie noire – poursuit Celi -. Nous allons dans une agence pour l’emploi, elle est plus qualifiée que moi pour ce travail spécifique. Mais à moi ils me disent qu’ils m’appelleront prochainement, à elle on lui dit de retourner étudier et de mieux se préparer. La discrimination raciale était évidente. J’éprouve un profond dégoût : j’ouvre les yeux sur ce que de nombreuses personnes subissent chaque jour. Je fais mienne cette douleur et pour ma part, je cherche à tout faire pour construire des ponts au-delà des tensions que nous vivons ». « Avec de nombreux amis afro-américains musulmans nous réalisons ensemble de petites actions qui mobilisent toujours plus de monde. Nous préparons à manger et procurons des couvertures aux sans-abris de la ville, ou bien des sacs lorsque la police les oblige à se déplacer. Certains ont lancé des actions dans la paroisse d’un quartier riche pour subvenir aux besoins de 300 personnes. Ce sont de petites choses, mais elles témoignent d’un amour concret, au point que les musulmans disent : jusqu’ici nous dialoguions, maintenant nous sommes frères. Entre nous la question raciale est dépassée. Le jour où il y a eu des coups de feu, nous nous sommes retrouvés pour la rencontre de la Parole de Vie : nous avons partagé nos peurs, les incompréhensions et nous nous sommes dit les uns aux autres “Je suis ici pour toi” ! » « J’ai dans le cœur beaucoup d’espérance – conclut Celi – c’est vrai que nous sommes peu nombreux au milieu de ces problèmes : les conflits raciaux en sont un, mais ce n’est pas le seul. Il m’arrive de demander l’aide de Dieu pour entrer plus à fond dans cette culture afin de donner ensemble notre contribution spécifique : celle de l’unité là où il y a de nombreuses divisions ».      

Équateur : interventions après le tremblement de terre

Équateur : interventions après le tremblement de terre

Ecuador__Jose_Jacomor_EEE_EEP1Comme nous avons pu le suivre à travers les médias, le 16 avril dernier une forte secousse de magnitude 7,8 a frappé l’Equateur, en particulier les provinces de Manabì, Esmeraldas, Santo Domingo et Pichincha, laissant environ 30 000 personnes sans toit. Le mouvement des Focolari a tout de suite réagi de plusieurs manières : en envoyant des premiers secours, s’associant à beaucoup d’autres bénévoles et, dans le temps, par une récolte de fonds coordonnée par l’AMU (Action pour un Monde Uni) et l’AFN (Action Familles Nouvelles Onlus), alors que localement une commission a été constituée afin de déterminer les interventions et la coordination des travaux à long terme. La commission a écrit : “Ces mois-ci, quelques-uns d’entre nous sont allés rendre visite aux différentes localités sinistrées, pour rencontrer les communautés et essayer de collaborer avec des groupes travaillant déjà sur place pour le même but. Fin août les premières propositions d’intervention étaient mises au point et nous savons établi une étroite collaboration, en particulier avec l’Ong FEPP (Fond Equatorien Populorum Progressio) et la Fundación Amiga». 20160919-01Pour cette phase, les interventions post émergence retenues les plus urgentes avaient comme but la mise en œuvre d’activités de production qui puissent aider économiquement la population, et un soutien psychologique afin de soigner les traumatismes qui « après 5 mois, sont encore très forts », comme ils écrivent. Ils soulignent un autre aspect important : « Nous avons vu la nécessité d’offrir une formation sur les procédures à suivre afin d’obtenir des fonds du gouvernement équatorien pour la reconstruction des habitations ». Les localités où débutera l’aide se concentreront sur trois endroits, tous situés dans la province d’Esmeraldas : Salima, « 10 août » et Macara, « là où » des initiatives seront prises pour atténuer les conséquences des traumatismes subis et pour renforcer l’organisation et les capacités de la communauté », expliquent-ils. « En plus, à Salima on mettra sur pied une boulangerie sous forme de coopérative et une formation pour fabriquer des filets de pêche, où les formateurs seront les vieux pêcheurs eux-mêmes. Dans la localité « 10 août » se dérouleront des cours de formation à l’artisanat et aux soins pour les gens ; de plus, un groupe de mamans recevra une aide pour ouvrir une crèche pour enfants », expliquent-ils. « Cela représente – écrit la commission locale – la première phase du projet qui correspond aux fonds actuellement disponibles. En travaillant avec les communautés nous irons plus en profondeur dans leurs exigences et leurs besoins que nous espérons satisfaire ». Compte-rendu jusqu’à ce jour : pour l’urgence en Equateur, les contributions qui sont arrivées à l’AMU s’élèvent à 35.502 E, dont 10.000 déjà envoyés, AFN aussi a contribué avec 10.000 E. Lire les nouvelles précédentes : –          Urgence Equateur –          Tremblement de terre en Equateur deux mois plus tard  

Le Dieu d’aujourd’hui

Le Dieu d’aujourd’hui

Gesù AbbandonatoJe voudrais “le consoler”, “parcourir le monde pour Lui rallier de nombreux cœurs”, telle est la réaction spontanée que Chiara Lubich éprouve lorsque, le 24 janvier 1944, elle prend conscience de du cri abyssal de Jésus en croix : « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Si c’est le moment où il a souffert le plus – conclut-elle -, cela veut dire que c’est celui où il nous a aimé le plus. Faisons de Lui l’Idéal de notre vie ! ». Et dire qu’alors la théologie ne réfléchissait pas sur l’abandon expérimenté par Jésus ! La piété chrétienne concentrait toute son attention sur ses douleurs physiques, sur l’agonie au Jardin des Oliviers. Et pourtant la seconde guerre mondiale, et en particulier l’holocauste, étaient en train de creuser dans la conscience humaine un gouffre que seule cette expérience extrême de Jésus pouvait en quelque sorte combler. Chiara, encore jeune, choisit de chercher et d’aimer Jésus Abandonné dans les innombrables visages de la souffrance humaine personnelle et collective, seulement par amour : pour ne pas laisser l’Abandonné seul. Mais assez vite elle fait une expérience inattendue : « On se plonge dans un océan de douleur et l’on se retrouve en train de nager dans une mer d’amour ». Le déchirement se change en joie et transforme les relations, crée la communion : « Ce sont les deux faces d’une unique médaille. A toutes les âmes je montre la page de l’unité. Pour moi et pour toutes celles qui sont en première ligne pour l’Unité : notre seul tout, c’est Jésus abandonné ». Les années 1949-1951 sont source de nouvelles intuitions. La blessure de l’abandon comme expression du plus grand Amour devient pour Chiara la clé de voûte de sa vision de l’histoire, de la vie humaine mais d’abord de celle de Dieu. Elle la contemple comme « la pupille de l’œil de Dieu sur le monde » : un Vide Infini à travers lequel Dieu nous regarde : la fenêtre de Dieu grande ouverte sur le monde et la fenêtre de l’humanité à travers laquelle on voit Dieu ». Suivent des années d’épreuve, celles de l’étude approfondie du nouveau charisme par l’Eglise. Une attente que Chiara vit à la lumière du Fils abandonné par le Père, convaincue qu’en tout cela l’Eglise est Mère. Etape après étape, le volume retrace ainsi la trajectoire de l’aventure spirituelle de Chiara, à travers ses notes, ses lettres, ses journaux et ses discours, regroupés en six chapitres. 160 pages, introduites par le théologien Hubertus Blaumeiser, qui pourront accompagner et éclairer notre quotidien. Avec l’approbation des Focolari par l’Eglise, au début des années 60, s’ouvre un nouvel horizon : Jésus abandonné devient le moteur qui pousse à aller à la rencontre des défis sociaux, à celle de toutes sortes de déchirements, c’est “un maître du dialogue » dans le domaine œcuménique et interreligieux, il se manifeste comme le « Dieu d’aujourd’hui », capable de s’adresser aussi à ceux qui ne croient pas, il est aussi la source d’un grand changement culturel. Avec lui, l’auteure entreprend ce qu’elle a appelé le “Saint Voyage”, un chemin de sainteté communautaire qui a entraîné à sa suite des milliers de personnes sur les cinq continents : « Il est le plus grand Maître de la vie spirituelle, du détachement de soi, des personnes, de toute chose, de ce qui est de Dieu mais n’est pas Dieu ». Il en sera ainsi jusqu’à une dernière “nuit” qui plonge encore davantage Chiara dans l’abyssale séparation expérimentée par Jésus et en même temps l’identifie à la nuit collective et culturelle que traverse l’humanité. « En aimant Jésus abandonné – écrit-elle – nous trouvons le motif et la force pour ne pas fuir ces maux, ces divisions, mais pour les accepter et les consumer, en y apportant ainsi notre remède personnel et collectif ». Et elle en est convaincue : « Si nous parvenons à le rencontrer dans chaque douleur, si nous l’aimons en nous adressant au Père comme Jésus sur la Croix : « Entre tes mains, Seigneur, je remets mon esprit » (Lc 23, 46) ; alors avec Lui la nuit passera et la lumière nous éclairera ».

Giordani : la rencontre qui fit de moi un homme nouveau

Giordani : la rencontre qui fit de moi un homme nouveau

1956 Fiera di Piero_Chiara, Giosi e Igino GiordaniVoilà les notes que l’on trouve dans le journal personnel de Giordani : « 17 septembre 1948. Ce matin à Montecitorio j’ai été appelé par des anges : un capucin, un frère mineur, un conventuel, un tertiaire et une tertiaire, Silvia Lubig (sic !), qui est à l’origine d’une communauté à Trente. Elle a parlé comme une sainte inspirée par l’Esprit Saint ». Lui-même raconte ce qui s’est passé. « Un jour, je fus sollicité pour écouter une apôtre de l’unité, c’est ainsi qu’on l’appelait. C’était en septembre 1948. Je déployais alors toute ma courtoisie de député envers de possibles électeurs lorsque vinrent à Montecitorio des religieux, représentant les différentes familles franciscaines, et une demoiselle ainsi qu’un jeune laïc. Voir unis et d’accord entre eux, un conventuel, un frère mineur, un capucin, un et une tertiaire de saint François me sembla déjà un miracle d’unité : et je le leur dis. La demoiselle parla ; j’allais devoir écouter une personne venue plaider la cause ou le rêve de quelque œuvre charitable. Mais en fait, dès ses premiers mots je perçus quelque chose de nouveau. Lorsqu’au bout d’une demi-heure elle eut fini, j’étais saisi par le climat d’enchantement qui s’était créé :  j’aurais aimé que cette voix continue. C’était la voix que, sans m’en rendre compte, j’attendais depuis longtemps. Elle mettait la sainteté à la portée de tout le monde ; elle faisait tomber les barrières qui séparaient le monde laïc de la vie mystique. Elle mettait sur la place publique les trésors d’un château où seuls peu de personnes étaient admises. Elle rapprochait de Dieu : elle le faisait sentir comme Père, frère, ami, présent à l’humanité. Je voulus approfondir la chose : et après m’être mis au courant de la vie du Focolare de l’unité – comme on l’appelait – je reconnus en cette expérience la réalisation du désir pressant de saint Jean Chrysostome : que les laïcs vivent comme des moines, avec le célibat en moins. Je l’avais tellement entretenu en moi, ce désir ! Voilà ce qui s’était passé : l’idée de Dieu avait cédé sa place à l’amour de Dieu, l’image idéale, au Dieu vivant. En Chiara j’avais trouvé non pas une personne quelconque qui parlait de Dieu, mais une personne qui parlait avec Dieu : la fille qui, dans l’amour, conversait avec son Père. Si j’examinais le fait de manière critique, il n’y avait rien de nouveau dans ma découverte. Dans le cadre de vie qui s’ouvrait à mon âme, je retrouvais les noms, les figures, les doctrines que j’avais aimés. Toutes mes études, mes idéaux, les événements-mêmes de ma vie me semblaient converger vers ce but. Rien de nouveau, et pourtant tout était nouveau : les éléments de ma formation culturelle et spirituelle se structuraient selon le dessein de Dieu. Ils se mettaient à leur juste place. Tout était vieux et tout devenait nouveau. La clé du mystère était trouvée ; c’est-à-dire que l’amour, trop souvent barricadé, avait pris sa place : et le voilà qui se répandait, et comme une flamme, se dilatait, croissait jusqu’à devenir un grand feu. Renaissait alors une sainteté du peuple, avec sa dimension sociale (pour reprendre deux mots qui deviendront populaires avec le Concile Vatican II) ; elle avait été évincée par l’individualisme qui avait habitué chacun à se sanctifier pour soi-même, en prenant méticuleusement soin de son âme, par des analyses sans fond, au lieu de la perdre. La piété, la vie intérieure, jusque-là confinées dans les maisons religieuses, quelque peu monopolisées par des classes privilégiées, en sortaient pour se répandre sur les places, dans les usines et les bureaux, dans les maisons et les champs, tout comme dans les couvents, puisque partout où l’on rencontre des hommes, on rencontre des candidats à la perfection. Et pour vivre cette nouvelle vie, pour naître en Dieu, je ne devais plus renoncer à mes convictions : je devais uniquement les ajuster dans la flamme de la charité, pour qu’elles se vivifient. A travers le frère, je me mis à vivre Dieu. L’existence devint une aventure, vécue consciemment en union avec le Créateur, qui est la vie. Marie resplendissait d’une nouvelle beauté : les saints entrèrent dans ma vie de famille ; le paradis devint maison commune. Voilà la découverte, voilà l’expérience. Elle fit de moi un homme nouveau ».

La “boutique rose” derrière les barreaux

La “boutique rose” derrière les barreaux

BoutiqueRosaEn 2011, Maria Clara, jeune retraitée, déménage près du pénitencier féminin de Pozzuoli (Naples), un grand centre de détention parmi les plus surpeuplés d’Italie. Touchée par le cri de douleur provenant des fenêtres à barreaux, elle en parle avec les amis de la communauté locale des Focolari et 25 d’entre eux (jeunes, adolescents, familles…) décident de répondre à l’appel. En accord avec la Caritas diocésaine et d’autres Mouvements, le groupe s’immerge ainsi dans cette humanité souffrante qui est derrière les barreaux. Une expérience pas facile, qui amène à parfaire, sous le signe de la miséricorde, chaque geste et parole pour être vraiment cette proximité d’amour que ces personnes attendent. Chacun devient toujours plus conscient qu’il ne va pas là-bas pour “absoudre”, juger, ou pour faire un simple assistanat, mais seulement pour aimer, en visant la reconstruction de la personne. Et c’est peut-être en raison de leur attitude que, bientôt, ils voient émerger le côté positif de chacune. “Lorsque je sortirai d’ici, je veux être une personne nouvelle”, confie l’une d’elles. Une autre: “Maintenant que je sais ce que signifie être chrétienne, je veux vivre selon l’Évangile en aimant mes compagnes de cellule, même si elles me rendent la vie impossible”. Une autre encore: “J’ai compris que l’aide véritable vient de Jésus Eucharistie et pas des ‘puissants’ de la terre”. Ce flux de lumière et de grâce ne se conquiert pas d’un coup de baguette magique. C’est le fruit d’une attention continue aux besoins des détenues, les soutenant pour retrouver leur dignité dans une discrète et persévérante formation à vivre l’Évangile. Comme aller à la messe dominicale avec elles, l’animant avec des chants, et se mettre à disposition pour rénover la chapelle. Demander et obtenir la permission de la direction de la prison d’organiser, dans la Maison famille “Femme nouvelle” qui héberge des femmes sous le régime de détention alternative, toute une série d’ateliers d’éducation sur la santé, cours de cuisine, yoga, couture, etc. Un des besoins des détenues – pas avoué, mais immédiatement relevé – est le soin de leur image. C’est ainsi qu’est née l’idée de la “Boutique rose”, un lieu gratuit à l’intérieur de la prison, avec les murs peints en rose, des rideaux et des étagères colorés en contraste avec le gris des cellules. Un lieu où les détenues, souvent abandonnées ou loin de leur famille, peuvent recevoir chaque semaine des produits pour l’hygiène et le soin du corps, des vêtements, du linge, etc. En somme, tout ce qui est utile pour améliorer le “look” et augmenter l’estime de soi. Pendant ce temps, on écoute leur difficulté avec les autres détenues ou les agents, on donne du réconfort à leur chagrin de ne pas pouvoir s’occuper de leurs enfants à la maison, en construisant des rapports toujours plus étroits. C’est aussi l’occasion de partager petites ou grandes joies, comme une remise de peine, une visite inattendue, les pas faits en recommençant. Beaucoup d’entre elles viennent d’ethnies et de cultures différentes et appartiennent à différentes Églises chrétiennes et différentes religions. “Je me souviens d’une femme orthodoxe – raconte Maria Clara – qui, durant la semaine de prières pour l’unité des chrétiens, a voulu participer avec un chant-prière. En pleurs, elle m’a ensuite dit qu’elle offrait l’immense douleur de la détention pour l’unité des Églises. Nous sommes ensuite allés à Naples pour rencontrer son mari et leurs cinq enfants, leur apportant des aides. Nous avons partagé cette expérience avec quelques personnes appartenant à des Églises chrétiennes de différentes dénominations avec lesquelles un dialogue œcuménique est ouvert dans le diocèse, leur proposant de venir elles aussi en prison pour aider dans la ‘Boutique rose’. Elles étaient enthousiastes! Maintenant, quatre sœurs évangéliques collaborent avec nous. Grâce à elles, les rapports avec les détenues d’Églises différentes deviennent toujours plus étroits et, parfois, ils continuent aussi lorsqu’elles sortent de prison.”

« Voix de mon chant », le nouveau CD du Gen Rosso

https://www.youtube.com/watch?v=8Asjy1-9mxI Après Noi veniamo a te 1972, (Nous venons à toi), Dove tu sei 1982 (Là où Tu es), Se siamo uniti, 1987 (Si nous sommes unis), et en collaboration avec le Gen Verde Come fuoco vivo, 1998 (Comme un feu vivant) et Messa della Concordia 2004 (Messe de la Concorde), en cette année de la miséricorde une nouvelle œuvre du Gen Rosso: Voce del mio canto (Voix de mon chant), un recueil de morceaux nés d’une recherche intérieure autant musicale que spirituelle. L’album commence par une interview à Lito Amuchastegui, un argentin, membre du Gen Rosso depuis 20 ans. C’est lui qui a composé la majeure partie des airs à partir desquels une Messe complète a pu voir le jour, grâce aussi à la collaboration de Ben Enderle pour quelques musiques et de Valerio Lode Ciprì pour quelques textes, tandis que le mixage final a été réalisé par Emmanuele Chirco. Passionné de musique – il a commencé à chanter en public dès l’âge de cinq ans – Lito a travaillé dans le Gen Rosso comme ingénieur du son. Voce del mio canto (Voix de mon chant) est l’héritage qu’il laisse au groupe avant de partir pour Cordoba (Argentine), sa terre natale.  « Ecrire une Messe n’est pas une plaisanterie », déclare-t-il. « Cela est très exigeant : il s’agit de dire qui est Dieu pour toi. Pour composer chaque morceau, j’ai dû me mettre en face de Lui, et, comme lors d’un entretien, lui demander : es-tu vraiment la Voix de mon chant ? Es-tu vraiment mon unique bien ? Lorsque les croix surviennent, es-Tu mon Simon de Cyrène ? Pour le morceau Il Cielo è con noi (Le Ciel est avec nous), je suis parti d’une méditation de Chiara Lubich, où elle dit que le Ciel s’est renversé sur nous, le Ciel infini : « Et tu es né parmi nous et tu nous as apporté le parfum du ciel, tu es mort pour nous, tu es pur amour, amour divin » ; il s’agit donc d’une question sur Dieu, non pas au niveau théologique ni historique, mais sur qui est Dieu pour moi. C’est pourquoi je parle d’une recherche spirituelle». Voce del mio canto (Voix de mon chant) est donc surtout une expérience : prière, joie de se sentir aimé par Dieu. Mais comment est née l’idée d’une messe chantée ? « Le point de départ a été le désir de faire de la musique ; j’ai emporté ma guitare en vacances et j’ai écrit d’un seul jet les paroles de Quelli che amano te (Ceux qui T’aiment). Puis je les ai mises en musique et partagées avec ceux qui étaient avec moi. Cela leur a plu. Du coup j’ai continué et il en est sorti 11 morceaux, plus deux que nous avions déjà. Pourquoi une Messe ? Dieu semblait me parler ainsi : Je veux t’aider à me rendre davantage gloire. C’est de là que tout est parti». Qu’y-a-t-il derrière chaque morceau ? Lito Amuchastegui nous confie qu’il a mis en chacun un peu de ses racines : « Dans l’un il est question du Pain de la Terre Mère. La Terre Mère est très ressentie par nous les sud-américains, elle nous arrive des traditions indigènes. De plus je suis allé en Uruguay, où j’ai connu le « candombe » qui a des traits afro-américains et dans le Sanctus, j’ai voulu laisser l’empreinte de mon expérience avec les musiciens uruguayens : un peuple qui chante et loue Dieu, un peuple qui vit dans les rues, au son des tambours, comme le roi David qui chantait et dansait devant l’Arche de l’Alliance. Ou bien, Niña de Nazareth (Jeune fille de Nazareth), que j’avais écrite encore avant de faire partie du Gen Rosso et que je n’avais jamais réussi à mettre en musique. En y travaillant avec Beni Henderle, elle est sortie au bout de deux heures. Pour d’autres ce fut au contraire plus laborieux : par exemple j’ai dû faire sept versions du  Kyrie Eleison. Je voulais communiquer l’expérience que Dieu nous aime ; la miséricorde aussi vient du fait qu’Il est Amour. Le reste est relatif, mais pour moi c’est quelque chose d’inébranlable». Que conseillerais-tu à ceux qui veulent reprendre ces chants ? « Je dirais qu’ils ne sont pas à chanter mais à vivre. Je souhaiterais que les personnes qui voudraient les utiliser dans un groupe, une paroisse, un chœur, puissent vivre cette expérience avec Dieu.« Entrer » dans ces morceaux. S’y introduire de toute leur âme pour qu’il puisse en ressortir une juste interprétation».   Liste des morceaux :

  1. Verso di te (Vers Toi)
  2. Kyrie Eleison (Tu accueilleras toujours)
  3. Gloria
  4. Loda il Signore anima mia (Mon âme loue le Seigneur)
  5. Alleluia
  6. Quelli che amano te (Ceux qui t’aiment)
  7. Sanctus (rythme de Candombe)
  8. Agnello di Dio (Agneau de Dieu)
  9. Il cielo è con noi (Le ciel est avec nous)
  10. Voce del mio canto (Voix de mon chant)
  11. Come un fiume (Comme un fleuve)
  12. Ave Maria
  13. Niña de Nazareth (Bonus Track). (Jeune fille de Nazareth)

L’intégralité des textes et des partitions musicales sont inclues dans le CD Dove acquistare il CD Voce del mio canto

Le Gabon dans une impasse

Le Gabon dans une impasse

20160914-01« Lorsque l’on m’a proposé d’aller rendre visite aux communautés des Focolari au Gabon, j’ai cherché sur Google Earth pour découvrir dans quel endroit du continent africain il se trouvait. Il s’agit en fait, d’un petit pays dont on parle peu ou pas. Et pourtant il y a peu d’endroits au monde aussi beaux, aussi riches en ressources (pétrole, bois précieux, forêts, espèces en voie de disparition, parcs naturels, 800 km de côte, fleuves, une mer à faire rêver…). Sans parler des personnes : moins de 2 millions d’habitants de 40 ethnies différentes, chrétiens, animistes et musulmans, habitués à vivre pacifiquement ensemble et – je dois le dire – d’une capacité d’accueil personnelle extraordinaire, voilà ce que j’ai pu expérimenter dans mon cœur. Aujourd’hui, le Gabon se trouve dans une impasse politique compliquée, après les élections du 27 août et l’annonce de la victoire d’un des deux candidats à la présidence. Tout le pays ainsi que la communauté internationale, demandent vivement la transparence en rendant officiels les résultats de chaque région et pas seulement le résultat final, comme le prévoit la constitution gabonaise. Dans ce cas particulier, de fait, le résultat n’est pas convaincant pour une grande partie de la population qui est descendue dans la rue, autant à Libreville (la capitale) qu’à Port-Gentil (ville industrielle). Les différentes manifestations ont été maîtrisées et réprimées, malheureusement avec un nombre imprécis de morts et beaucoup d’arrestations. Les moyens de communications non officiels étant bloqués ainsi que les différents réseaux sociaux, j’ai de la difficulté à obtenir des nouvelles de mes amis, avec lesquels nous avons passé des journées inoubliables à la lumière de l’évangile vécu. Ce sont eux qui réussissent à entrer contact avec moi pour dire qu’ils vont bien et préciser dans quelle situation ils se trouvent : « Merci de nous porter dans ton cœur ! écrivent-ils de Libreville. Il est malheureusement vrai que tout le pays vit une situation de violence post-électorale. La tension est forte et on nous conseille de nous ravitailler en eau et en denrées nécessaires et de rester chez soi. Quelques supermarchés ont été mis à sac. La communication est gérée par le gouvernement et nous n’avons la possibilité de nous connecter à internet que durant de courts instants et uniquement de 8h à 14h ; en revanche  les services de messagerie et les « réseaux » comme facebook, WhatsApp etc. sont bloqués. Les militaires sont visibles à tous les coins de rues. Une confusion totale après la proclamation des résultats des élections, dans ce pays libre et démocratique… Nous sommes encore en attente de l’annonce de la Cour Constitutionnelle, qui pourrait être suivie de désordres. Les gens craignent pour l’avenir proche du Gabon ». Je reçois des nouvelles de Port-Gentil: “Nous allons bien, grâce à Dieu. Depuis le 31 août l’accès à internet est limité et compliqué. Nous espérons que sa réactivation arrive vite car c’est un instrument important pour la communication. Toute la semaine dernière nous sommes restés enfermés à la maison, impossible de sortir à cause du chaos total qui a envahi les rues de Port-Gentil et de beaucoup d’autres villes du pays. Nous sentons en ce moment l’importance de la prière ». Avant de nous quitter nous avons scellé un pacte entre nous : nous engager à être des bâtisseurs de paix, d’unité et de dialogue avec tout le monde, chacun dans son milieu de travail et de famille. Maintenant il est temps plus que jamais de le mettre en pratique. Les paroles que le pape a prononcées hier le 11 septembre aux personnes présentes sur la place St Pierre et au monde nous soutiennent : « Je confie au Seigneur les victimes des conflits et leurs familles. Je m’associe aux évêques de ce cher pays africain pour inviter les parties à refuser toute violence et à toujours poursuivre comme objectif le bien commun. J’encourage tout le monde, en particulier les catholiques, à être des bâtisseurs de paix dans le respect de la légalité, dans le dialogue et la fraternité ».