Marsabit (Kenya): un village qui a retrouvé la paix
https://vimeo.com/171607927
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“Ici, j’ai écouté de bons conseils sur comment dialoguer avec mes enfants. Je reviendrai”, observe, convaincue, une maman enveloppée dans son sari. Et un papa: “J’ai décidé de consacrer plus de temps à mes enfants”. Ce sont quelques-uns des commentaires des 60 participants au cours sur la parentalité présenté à Udisha et intitulé: “Les enfants, futur de notre nation”. Dans les mêmes locaux, leurs enfants, une fois l’école terminée, partagent chaque jour un goûter, des jeux et des activités extrascolaires. Pour certains parents, les sujets traités ont été d’une nouveauté surprenante, pour d’autres, l’occasion d’ouvrir les yeux sur leurs erreurs et aussi sur les dangers et risques auxquels leurs enfants sont exposés. Mais le cours n’a pas été l’unique activité adressée aux parents.
En effet, c’est désormais la cinquième année qu’à Udisha – un des projets sociaux des Focolari qui s’adresse à des jeunes et des familles en difficulté – est offerte la possibilité du microcrédit, grâce auquel la situation de beaucoup de familles s’est clairement améliorée. Ce sont surtout les femmes qui en bénéficient, encouragées par un financement initial. De plus en plus nombreuses, elles ont réussi à créer de petites activités artisanales ou commerciales, comme confectionner des sacs au crochet ou cuisiner des plats pour les vendre. Déjà 52 mamans, une fois par mois, se rencontrent en groupes, pour échanger des expériences sur leur entreprise et pour résoudre ensemble les problèmes qu’elles rencontrent. Une autre activité poursuivie avec succès cette année aussi a été la prévention contre le typhus, dont ont bénéficié 107 enfants et adultes et la vaccination contre le tétanos et la rubéole de 72 adultes et 95 enfants. Mais les plus grandes énergies du projet sont réservées aux jeunes, engagés toujours dans de nouvelles initiatives. L’indépendance du pays a été commémorée le 15 août avec la cérémonie de levée du drapeau, des chants patriotiques et des poésies. En septembre, à l’occasion de la foire de Bandra – parmi les plus importants événements de la ville – enfants et parents sont allés visiter en bus la basilique du Mount Mary Church. Toujours en septembre, en Inde est célébré le jour de l’enseignant, et les enfants ont voulu remercier leurs animateurs avec un spectacle de danses, chants et saynètes.
Le 2 octobre est la fête du père de la nation: le Mahatma Gandhi. La célébration a commencé par des pensées de Gandhi sur la non-violence et la paix, pour ensuite réfléchir sur la pauvreté de beaucoup de mineurs qui vivent dans la rue et sur l’importance du partage. Les enfants d’Udisha sont aussi très pauvres, mais, malgré tout, ils ont voulu partager le peu qu’ils avaient: un vêtement, un petit jouet, un bonbon. En parlant entre eux, ils énuméraient aussi les nombreuses autres choses qui peuvent être partagées: les bonnes idées, la joie, le sourire. La fête la plus importante de l’Inde tombe chaque année entre octobre et novembre et dure quatre jours: c’est le Diwali (Fête de la Lumière), durant lequel les enfants d’Udisha ont fait étalage de leur créativité en peignant des vases en terre cuite et en faisant des dessins avec de la poudre colorée. C’est leur façon de contribuer au projet, en grande partie financé par le soutien à distance d’AFN onlus. L’intensité avec laquelle les enfants d’Udisha assimilent la ‘culture du donner’ est vraiment émouvante. Ce principe inspirateur est au cœur du projet et de la formation qu’ils reçoivent. Cette valeur les touche non seulement en parole, mais aussi à travers l’amour concret des volontaires sur place et des personnes qui, par delà l’océan, sans jamais les avoir rencontrés, prennent soin d’eux.
Deux mois environ sont passés depuis que l’Équateur a été touché par un tremblement de terre désastreux. Le Mouvement des Focolari avait tout de suite lancé une récolte de fonds à travers une coordination d’urgence, dans le but de faire face sur place, aux demandes de premières nécessités et a organisé un groupe de travail coordonné par l’AMU et AFNonlus. La solidarité des gens, de toutes les coins du globe, n’a pas tardé à répondre et nous sommes maintenant en mesure de pouvoir envoyer les premiers fonds pour l’assistance à la population équatorienne, sous l’aspect alimentaire, sanitaire et psychologique. Les aides seront surtout attribuées en soutien aux familles présentes dans les provinces de Manabi et Esmeraldas, les plus touchées par le tremblement de terre. Les activités de soutien dans cette première phase auront une durée de 6 mois (de juin à novembre) et durant cette période, en partenariat avec l’ ONG locale FEPP (Fonds Equatorien Popularum Progressio), on étudiera les possibilités de reconstruction des infrastructures endommagées et de réactivation des activités productives locales. L’étude des prochaines interventions de reconstruction et de réhabilitation aura lieu aussi en collaboration avec le réseau international d’architecture ”Arquitecturalimite’‘, spécialisé dans les services de planification dans les contextes d’exclusion socio-économique. Du 9 au 13 novembre prochain, contemporainement à une école de paix pour les jeunes, se dérouleront à Quito, une série de workshop d’architecture ayant pour objet justement les possibles interventions de reconstruction post tremblement de terre. Comment aider Source : AMU – AFN Onlus
Renaissance “Je travaille comme médecin aux urgences. Un matin, j’ai été appelé pour soigner un homme âgé qui s’était senti mal. Il vivait au milieu d’un grand désordre, détruit par la douleur causée par la mort de son fils unique dans de mystérieuses circonstances. Après un instant de confusion (j’ai pu constater, d’après ses papiers, que je me trouvais face à une personne qui, durant le régime communiste, avait fait beaucoup de mal), j’ai mis de côté tout jugement et je me suis engagé à aider cet homme souffrant et ayant surtout besoin d’affection. Par ailleurs, c’était pour moi un prochain que Jésus me demandait d’aimer. À l’hôpital, où je suis allé lui rendre visite plusieurs fois, il me racontait souvent son passé. Parfois, c’était difficile pour moi de l’écouter, mais, lorsque j’ai pu lui parler de ma foi, j’ai vu une espérance s’éveiller chez cet homme: il semblait renaître.” (M.U. – République tchèque) L’adjudication “Je suis le responsable des ventes d’une entreprise. Nous étions en compétition pour obtenir l’adjudication d’un important marché et nous remplissions tous les critères pour l’emporter: projet, prix avantageux… Mais, pour obtenir l’adjudication, nous aurions dû payer un pot-de-vin. Avec un collègue, chrétien comme moi, j’ai décidé de ne pas poursuivre cette négociation, au risque de perdre un pourcentage considérable sur les ventes du mois. Cependant, le mois suivant, les ventes ont dépassé les projections et couvert le déficit précédent: pour nous, c’était la confirmation qu’il faut toujours avoir confiance en Dieu.” (J.P. – Panama) Une traduction “Je devais finir, le soir même, la traduction d’une présentation pour un congrès, lorsqu’un ami m’a téléphoné pour me dire qu’il avait urgemment besoin d’aide pour traduire une lettre. Comme il venait d’être engagé, bien faire ce travail était important pour lui. Je lui ai garanti mon aide. Or, une fois la lettre reçue, je me rends compte que certains termes techniques étaient difficiles aussi pour moi, ne connaissant pas le domaine. C’est seulement grâce à internet et différents appels téléphoniques à des spécialistes que j’ai réussi à terminer la traduction, au détriment de mon travail, mais j’étais heureux d’avoir aidé mon ami. J’ai alors téléphoné à la société qui m’avait confié ce travail pour expliquer que j’enverrais la traduction le matin suivant, pensant travailler toute la nuit. La réponse: ‘Tu peux dormir tranquille. La présentation a été repoussée’.” (T.M. – Slovaquie)
Une lettre en provenance de Amman, en Jordanie. Signée par Wael Suleiman, directeur de la Caritas Jordanie, responsable de l’accueil de centaines de milliers de réfugiés venus d’Iraq, de Syrie et de Palestine : « La vie n’a plus de sens pour personne au Moyen-Orient. Partout on est dans le noir. Partout c’est la peur, la mort, la haine. Partout des réfugiés, des camps. Mais la lumière qui nous pousse à aller de l’avant, par-delà ce contexte, c’est de découvrir chaque jour que Dieu est encore et toujours présent ; qu’Il nous aime immensément, que l’amour est plus fort ». C’est une foi solide qui soutient le directeur de Caritas Jordanie. Et cette foi s’accompagne d’œuvres concrètes : l’engagement quotidien de nombreux bénévoles, mais aussi les aides et les projets internationaux. Parmi ceux-ci « HOST SPOT », la proposition de New Humanity avec d’autres associations de 9 pays d’Europe et du Moyen Orient pour diffuser une culture de la compréhension et des droits humains. Désireux d’avoir une profonde conscience des réelles difficultés qu’affrontent les réfugiés, un groupe de jeunes de diverses nationalités se rendra du 7 au 19 août 2016 en Jordanie, auprès des centres d’accueil des réfugiés, pour une expérience de bénévolat. Des jeunes venant de formations diverses, disposés à acquérir des compétences et des connaissances pour défendre le droit à la liberté d’expression et à être associés à la production de documentaires qui visent à raconter les parcours des réfugiés. Le projet prévoit qu’ils rencontrent les réfugiés qui fuient le conflit syrien et irakien et qui trouvent asile en Jordanie.
Cette activité s’insère au sein d’un projet financé par la Communauté Européenne (programme Erasmus +) appelé « HOST SPOT ». Le titre choisi reflète les deux aspects du projet. Il joue sur le concept européen de « l’approche Hot spot » – terme utilisé par l’UE pour désigner les points de premier accueil où on sépare les réfugiés des migrants économiques – et reprend les mots host, qui souligne au contraire l’aspect de l’accueil, de l’hospitalité et spot, qui évoque une brève présentation publicitaire à la TV ou à la radio entre les principaux programmes, car le projet prévoit la réalisation d’un film documentaire. Après le stage en Jordanie, le projet prévoit un cours de formation en Turquie (octobre 2016) visant à améliorer les capacités journalistiques et de storytelling (mise en récit) des participants, pour la promotion des droits humains et en particulier de la liberté d’expression. Cette formation comporte aussi un stage en Allemagne (mars 2017) ayant pour objectif de développer les compétences techniques dans la production de documentaires à caractère social, en exploitant les images recueillies au cours des premières expériences ; en même temps seront organisées des rencontres avec les réfugiés accueillis en Allemagne, avec la possibilité de faire une comparaison entre les divers systèmes d’accueil. La proposition est donc de recueillir et d’enregistrer les parcours personnels et la vie quotidienne dans les camps de réfugiés, dans un esprit de rencontre et de réciprocité : il s’agit d’offrir à l’opinion publique de plus amples informations pour comprendre le phénomène des flux migratoires et sensibiliser les consciences. Info: info@new-humanity.org Maria Chiara De Lorenzo
Dès qu’ils comprennent qu’il s’agit d’une maladie grave, les amis d’Andrea, ainsi que les jeunes de son âge et les adultes d’Appignano, commencent à se retrouver autour de sa famille dans la petite église de la Vierge des Douleurs. A chaque rendez-vous ils sont plus nombreux et leur prière se fait toujours plus insistante : la guérison d’Andrea. Et au fur et à mesure que se prolonge l’hospitalisation, ils demandent avec foi que ses parents aussi trouvent la force et la paix, qu’Andrea ne se trouve jamais seul, même lorsqu’il doit subir des examens et des soins, qu’il n’ait pas trop à souffrir. C’est précisément l’année où sa classe se prépare à la Première Communion. Ses camarades et ses parents, d’un commun accord, décident de la reporter à l’année suivante, pour permettre à Andrea de la célébrer avec tous.
Finalement Andrea rentre chez lui. Ses amis, sachant qu’il avait perdu ses cheveux en raison des traitements, l’accueillent avec eux aussi les cheveux coupés pour qu’il ne se sente pas gêné. En attendant Andrea, en vrai champion de la sérénité, continue les soins sans jamais perdre son merveilleux sourire. Au bout de deux ans il semble désormais guéri, au point de pouvoir participer à une école d’été organisée par le Mouvement diocésain des Focolari, puis aux rencontres qui ont lieu chaque semaine.
En février 2016 les contrôles médicaux préconisent une nouvelle série de traitements, qui cette fois aussi semblent donner de bons résultats. Mais à son retour d’une rencontre Gen 3, une grave crise l’oblige à être hospitalisé en urgence. Il est difficile de décrire ce qui se passe alors à Appignano. Trois fois par semaine ses camarades de classe mais aussi de toute son école, ainsi que les jeunes amis de sa sœur Federica et de nombreuses autres personnes proches de la famille, remplissent à nouveau la petite église de la Vierge des Douleurs. Ce sont ses camarades eux-mêmes qui animent la prière dans un climat extraordinaire de foi en Dieu-Amour, certains que tout ce qu’Il envoie ou permet conduit toujours au Bien. Une certitude telle que même lorsqu’Andrea, âgé de 13 ans, quitte cette terre, sa présence au sein de la communauté d’Appignano se fait toujours sentir. Pendant deux jours une file de jeunes et d’adultes se rend à la chapelle de la Vierge des Douleurs – où le corps d’Andrea est exposé – pour se serrer autour de la famille en assurant une permanence pour ne jamais le laisser seul. Lors des funérailles, célébrées dans la paroisse, l’église ne réussit pas à contenir toutes les personnes qui s’y rendent. Le célébrant parle d’Andrea comme d’un « guerrier » et d’un « maître de vie » et, en rappelant la force avec laquelle il a affronté la maladie, il souligne avec admiration le grand sens d’humanité, de fraternité et de foi que le jeune garçon a su réveiller dans la communauté toute entière. A la sortie, les enfants et les jeunes lancent au ciel des centaines de ballons blancs, pour signifier à la famille de toute la communauté leur grande proximité leur certitude qu’Andrea est au paradis : une image qui fait le tour des réseaux sociaux.
Un ouvrier, père de famille, fait remarquer : “Ce qui me frappe le plus, c’est cette grande participation des personnes, de nationalités et de religions différentes. Un véritable enseignement pour nous les adultes qui oublions souvent cette humanité qui nous unit tous. Andrea et ses amis sont vraiment nos maîtres de vie ». Et une jeune fille : « Nous avons beaucoup prié pour demander le miracle. Et le miracle s’est produit : un enfant qui a réussi à unir un village entier autour de lui est une chose qu’on n’arrive pas à expliquer ». Au cimetière une petite fille voyant une femme inconsolable en train de pleurer s’approche d’elle pour lui dire : « Ne pleure pas. Andrea est maintenant avec Jésus » Deux mois se sont écoulés depuis ces faits et, chose incroyable, chaque mercredi les rencontres de prière continuent à Appignano : « Il est juste qu’il en soit ainsi – disent les jeunes –, nous devons aller de l’avant, afin que les fruits d’Andrea – c’est ainsi que j’aime les appeler, dit une jeune du groupe – continuent à mûrir entre nous ».
Dès les débuts du Mouvement, surtout en raison des circonstances douloureuses de la guerre, Chiara et ses compagnes furent très soucieuses d’aimer les pauvres de leur ville, en les accueillant chez elles, en leur rendant visite, en leur apportant le nécessaire et en les aidant de toutes les manières. En s’entraînant ainsi à aimer et à servir les prochains les plus défavorisés, elles comprirent par la suite que leur cœur ne devait pas se tourner seulement vers les pauvres mais vers tous les hommes sans distinction (…) Chiara insiste sur les œuvres de miséricordes dans diverses lettres envoyées, dès les premiers temps, à tous ceux qui s’approchaient du Mouvement. Parmi ces nombreuses lettres, nous rapportons ce qu’elle écrit à son amie Anne : elle l’encourage à vivre à chaque instant de la journée l’œuvre de miséricorde que Dieu lui présente et à l’accomplir envers elle-même, envers Jésus en elle : « Rappelle-toi qu’à la fin de la vie on te demandera les 7×7 œuvres de Miséricorde. Si tu les as accomplies, tu as tout fait. Et je voudrais que tu vives avec nous l’instant présent et l’œuvre de Miséricorde que Dieu te demande dans le moment. Tu étudies ? Tu instruis l’ignorante. On te pose une question ? (Une compagne ?) = tu conseilles une personne qui doute. Tu manges ou tu donnes à manger ? = tu rassasies les affamés. (…) etc. Les 14 œuvres de Miséricorde sont ainsi en mesure d’orienter chacune de tes actions. Et chacune d’elles peut être adressée à Jésus qui doit vivre et grandir en toi et dans ton prochain ». L’amour réciproque, le pacte de miséricorde et le pardon Le commandement nouveau de Jésus : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés… » (cf. Jn 13, 34), – qui souligne la spécificité des relations interpersonnelles des chrétiens et le but ultime de la miséricorde -, représente un autre pilier de la spiritualité de Chiara. C’est l’amour réciproque qui, vécu avec un cœur disposé à « aimer en premier », à se donner sans réserve et dans la gratuité des uns envers les autres, a caractérisé la vie du premier focolare. Chiara elle-même décrit son rôle fondamental en parlant à un groupe d’amis musulmans du « pacte de miséricorde ». (…) En d’autres circonstances Chiara insiste sur le bien-fondé de cette pratique, en soulignant la valeur du pardon, et en le définissant comme un acte authentique de liberté : « Pardonner. Toujours pardonner. Le pardon n’est pas l’oubli qui signifie souvent le refus de regarder la réalité en face. Le pardon n’est pas une faiblesse qui, par peur, ne tiendrait pas compte du tort commis par un plus fort que soi. Le pardon ne consiste pas à considérer sans importance ce qui est grave, ni à déclarer bien ce qui est mal. Le pardon n’est pas l’indifférence. C’est un acte de volonté et de lucidité, et donc de liberté, qui consiste à accueillir le frère tel qu’il est, malgré le mal qu’il nous a fait, à la manière de Dieu qui nous accueille comme pécheurs, malgré nos défauts. Le pardon consiste à ne pas répondre à l’offense par l’offense, mais à faire ce que dit St Paul : « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien ». Le pardon consiste à offrir à qui te fait du tort la possibilité d’une relation nouvelle avec toi, donc la possibilité pour lui et pour toi de recommencer à vivre, d’avoir un avenir où le mal n’a pas le dernier mot. (…) Chiara revient sur la nécessité d’être dans cette disposition envers chaque frère, elle conseille vivement de toujours recommencer : « Peut-être que ce frère, comme nous tous, a commis des erreurs, mais Dieu comment le voit-il ? Quelle est en réalité sa condition, la vérité de son état ? S’il est en grâce aux yeux de Dieu, Dieu ne se souvient plus de rien, il a tout effacé par son sang. Et nous, pourquoi nous souvenir encore ? Qui est dans l’erreur en ce moment ? Moi qui juge ou mon frère ? Moi. Et alors je dois me mettre à voir les choses avec le regard de Dieu, dans la vérité, et traiter ce frère en conséquence, parce que, si par malheur il n’était pas encore en paix avec le Seigneur, la chaleur de mon amour, qui est le Christ en moi, pourrait le porter à se repentir, comme le soleil qui réabsorbe et cicatrise de nombreuses plaies. La charité se maintient avec la vérité et la vérité est miséricorde pure, dont nous devons être revêtus de la tête aux pieds pour pourvoir nous dire chrétiens. Mon frère revient-il ? Je dois le voir d’un regard neuf, comme si rien ne s’était passé et recommencer la vie ensemble, dans l’unité du Christ, comme la première fois, parce qu’il n’y a plus rien. Cette confiance le sauvera des autres chutes et m’en préservera aussi et si j’use de cette mesure envers lui, je peux espérer être un jour jugé ainsi par Dieu ». Source: Centre Chiara Lubich Première partie : La miséricorde dans la spiritualité de Chiara Lubich Texte integrale di Alba Sgariglia (en italien)
« Alors que je rentre à la maison – raconte Ofelia d’un quartier marginal de Valencia, troisième ville du Venezuela – je vois un couple se diriger à pied chez eux. Je ralentis, et leur demande s’il veulent monter dans la voiture. Épuisés, n’ayant même pas la force de me répondre, ils montent tout de suite dans la voiture. Après s’être repris, ils me racontent qu’ils s’étaient levés tôt pour se procurer de la farine et d’autres aliments de première nécessité pour leurs enfants mais la file était si longue que, lorsque c’était à leur tour, il n’y avait plus rien. Désappointés, ils disaient que la seule chose qu’ils ramenaient à la maison, c’était un fort mal de tête parce qu’ils n’avaient pris ni le petit-déjeuner ni le déjeuner ». Ce sont des situations douloureuses et pourtant récurrentes, auxquelles il n’y a bien souvent pas de réponse. En effet, Ofelia elle-même n’avait rien à leur donner. Son sac était également vide et elle aussi était sans travail. La pénurie de moyens, partout répandue, pousse les communautés des Focolari, présentes au Venezuela, à s’entraider et à aider de toutes les manières possibles. Par exemple, les dames se font la mise en plis et la coupe des cheveux l’une l’autre et arrangent de vieux vêtements en les partageant selon les nécessités, de manière à être présentables et harmonieuses malgré la pauvreté, témoignant ainsi visiblement l’amour évangélique qu’elles essaient de vivre entre elles. « Un jour, – raconte un père de famille – je vais acheter de la nourriture mais on n’en trouvait nul part : tout semblait avoir disparu. En allant à droite et à gauche, je vois du ‘foruro’ (maïs grillé). Nous, en général, on ne le mange pas, mais me rappelant qu’une de nos familles amies en mangeait, j’ai pensé que c’était mieux que rien. Au courant de l’après-midi, en passant devant chez eux, je me suis arrêté et leur ai demandé : ‘Avez-vous mangé ?’ Non, m’a répondu la femme, et ce matin non plus. Nous n’avons plus d’argent et mon mari, n’a plus de forces à cause de la faim. Je leur ai dit qu’ils ne pouvaient pas aller dormir sans rien manger et j’ai couru jusqu’à la maison pour aller chercher le foruro que j’avais acheté. Pour moi, cette soirée-là, j’ai ressenti une grande joie car ils ont pu manger le soir même si c’était du simple maïs grillé ». Un jour, Laura est arrêtée par une dame qui lui confie sa préoccupation de ne plus réussir à trouver le médicament pour l’hypertension. Elle, par contre, avait réussi à s’en procurer à travers des connaissances à l’étranger. Dans des temps qui courent comme ceux-ci, la prudence conseillerait de les garder précieusement car on ne sait pas si on en trouvera encore. Mais dans l’Évangile, Jésus dit « Donnez et il vous sera donné » et sans y penser à deux fois, elle ouvre son sac et lui donne une plaquette entière de comprimés. Dans cette difficile situation du pays, la visite (21-25 mai) de Cecilia Di Lascio, argentine, coordinatrice régionale du Mouvement Politique pour l’Unité, ne pouvait pas tomber mieux. A Caracas, l’échange fut intéressant entre elle et 75 personnes intéressées par l’engagement au bien commun, parmi lesquelles plusieurs jeunes présents ; l’annonce de l’idéal de la fraternité à un petit groupe de personnes intéressées par la politique dans une salle de l’Assemblée Nationale ; et avant de quitter le pays, la rencontre avec un petit groupe de professeurs universitaires avec comme thème la formation des jeunes selon le paradigme de la fraternité dans les différents milieux du savoir et de l’activité humaine. Deux événements également importants à Maracaibo : la rencontre avec le Docteur Lombardi, recteur de l’Université Cecilio Acosta, et une réunion avec la commission RUEF (Réseau Universitaire de l’Étude de la Fraternité). Tout cela a contribué à acquérir une plus grande compréhension du processus politique en acte dans le pays. « Il faut miser sur l’équité comme objectif central à partir du paradigme de la fraternité – affirme Di Lascio lors de ses différentes interventions – . Dans cette situation difficile, je crois fermement dans l’importance de s’engager ensemble pour le bien commun ».
“Lorsque dimanche matin le téléphone a sonné, à l’autre bout du fil il y avait le fils de mon mari qui criait et pleurait : un de ses amis faisait partie des victimes de la tuerie d’Orlando. Nous étions paralysés et nous aussi nous pleurions sans retenue. La tragédie était entrée chez nous ». Kathie a senti que l’unique réponse possible à cette douleur absurde était l’amour : réunir la famille. « A 18h nous nous sommes arrêtés en même temps que toute la ville et l’État, tous unis dans un moment de silence, ensuite nous sommes allés à la messe parce que Dieu seul pouvait consoler les familles, les blessés, les amis et notre fils ».
Le centre de soins esthétiques de Eva n’est pas loin du club et les employés connaissaient bien quelques-unes des personnes qui le fréquentaient. « Je n’avais pas allumé la télévision et je ne m’étais pas particulièrement inquiétée des sirènes pendant la nuit. Ce n’est qu’au cours de la messe que j’ai appris qu’un de nos paroissiens avait été tué. Nous le connaissions. Avant d’être gays, ces victimes étaient des personnes, des professionnels, des amis. Ce qui leur est arrivé aurait pu m’arriver à moi ou à d’autres parmi mes proches. Je me suis demandé si j’avais fait de mon mieux pour aimer ceux que je côtoie chaque jour. Ces balles avaient tué des jeunes, mais moi je ne pouvais faire mourir l’amour ». Ils sont nombreux les témoignages échangés entre les membres des Focolari au cours des heures qui ont suivi la tuerie d’Orlando, où 49 personnes ont perdu la vie dans un night-club LGBT très connu, tuées par Omar Matee, un homme affecté de graves problèmes psychologiques, qui a voulu donner à son geste mortifère une revendication religieuse. Les enquêtes de ces dernières heures montrent que l’Islam compte pour bien peu dans cet homicide, étant donné que l’assassin avait été signalé depuis longtemps en raison de son caractère belliqueux et agressif. “Les nouvelles de ce genre d’homicide brutal comme celui de dimanche semblent entrer dans la normalité et du coup je tendais à devenir indifférent – confie Martin. Pourquoi continuer à croire à la fraternité et à l’amour devant l’impossibilité de renverser le mal, une mission perdue ? Lorsqu’à la place de ces pensées abstraites me sont apparus les visages de nombreux amis musulmans, j’ai éprouvé physiquement l’angoisse et la douleur qu’ils ressentaient à force d’être taxés une fois de plus de terrorisme. Je ne pouvais oublier les nombreuses heures passées à dialoguer, à nous connaître, ni les nombreuses occasions d’aide réciproque. Je ne peux et je ne veux ignorer le bien qui existe et qui permet d’améliorer ce monde ». Le risque est grand de voir à nouveau les musulmans accusés de favoriser les actes de violence, mais la réalité est bien différente parce qu’ils ont été parmi les premiers à offrir leur sang pour les nombreux blessés et dans beaucoup de villes la prière en fin de journée de Ramadan est dédiée aux morts d’Orlando. Sandra, Milagros et Joyce totalisent à tous les trois moins de 70 ans. Ils se sont redit que l’Évangile est l’unique arme qui ne blesse pas autrui, que c’est notre propre orgueil et notre propre égoïsme qui blessent. « Tout ce que nous vivons est complètement insensé, mais nous ne pouvons pas nous laisser arrêter par la peur. Nous devons montrer que l’amour, précisément parce qu’il commence par ce qui est petit, par la paix dans notre milieu de travail, avec nos voisins, peut changer beaucoup de choses, peut apporter pardon et espérance ».
“Lorsque dimanche matin j’ai appris cette tragédie survenue loin de chez moi et qui affecte des gens dont les choix sont différents des miens, j’ai pensé que la diversité ne peut pas nous diviser : ce sont nos frères et nos sœurs”. C’est par ce témoignage que Celi a lancé cette chaîne de prières et de communion. « L’unique réponse à la haine et au terrorisme consiste à continuer de vivre avec cette foi et surtout avec tous ceux qui ne cessent d’offrir une caresse de Dieu, malgré les nombreuses fragilités ».
“Chrétiens en fête”, c’est le titre d’une grande rencontre oecuménique à Nice (France), où Martin Hoegger, pasteur réformé suisse, a été invité à donner son témoignage sur “Christ, lumière de ma vie », et sur la façon dont celle-ci l’a conduit de l’athéisme à la foi. Nous en relatons une synthèse. On peut lire en français (sur son blog) la version intégrale de son intervention. « A l’âge de 18 ans je me posais beaucoup de questions sur le sens de ma vie. Je me demandais quelles études commencer. J’étais en particulier féru de philosophie et de littérature. Mais je ne cherchais pas seulement la sagesse. Je voulais aussi connaître Dieu. Un jour j’ai annoncé, à la surprise de ma famille et de mes amis, que je m’étais inscris en faculté de théologie à Lausanne. J’étais attiré par l’étude de la religion et pensais que j’allais trouver ma voie dans la théologie. Mais au cours de cette année d’études, plus j’avançais, plus les questions s’accumulaient et moins je recevais de réponses. J’avais commencé agnostique ; après dix mois je suis devenu athée. Je me souviens qu’un jour je suis entré dans une église et j’ai écrit ma révolte sur le pupitre de la chaire : « Dieu n’existe pas » ! J’ai décidé alors d’arrêter ces études qui n’avaient plus de sens pour moi. Cependant la question du sens continuait à m’habiter. Quelques temps plus tard, j’ai rencontré un chaleureux provençal qui m’a invité à participer à une rencontre à Aix-en-Provence, dans une faculté de théologie protestante qui venait d’ouvrir ses portes. J’ai accepté de m’y rendre, à vrai dire plus attiré par le soleil de Provence que par le soleil de Dieu. Pourtant c’est là qu’il m’attendait. J’étais touché par l’atmosphère de fraternité de cette rencontre. Lors d’un exposé, une parole de l’Evangile a transpercé mon cœur. Le soir je me suis mis à genoux dans ma chambre et un seul mot est sorti de ma bouche : « pardon ». J’étais surpris : à qui avais-je dit ce petit mot ? A cette époque j’étais en conflit avec beaucoup de personnes et en avais blessé plusieurs. Au fond de moi, je savais pourquoi j’avais dit ces six lettres. De retour à la maison je me suis rendu chez les personnes que j’avais blessées et je leur ai dit ce petit mot que j’avais prononcé dans ma chambre à Aix-en-Provence : « pardon ». A chaque fois, c’était une nouvelle expérience de lumière. J’avais compris que le Christ m’attendait chez les autres, en particulier dans les plus démunis et les plus blessés. Ensuite j’ai cherché le contact avec d’autres chrétiens. Jusqu’à ce jour j’avais vécu en solitaire. Dorénavant j’avais besoin de rencontrer d’autres croyants. Je découvrais la lumière de Jésus ressuscité éclairant ceux qui se rassemblent en son nom. Le fruit de la communion en lui est la lumière. Dès le début de mon chemin spirituel avec Jésus, j’ai découvert la lumière de son Evangile. Je voudrais maintenant vous partager trois expériences avec la Parole de Dieu, avec une forte dimension œcuménique. D’abord l’Ecole de la Parole en Suisse romande. Quand j’étais directeur de la Société biblique suisse, j’étais entré en contact avec l’archevêque de Milan, le cardinal Carlo-Maria Martini. Il rassemblait des milliers de jeunes en leur proposant la lectio divina. Des responsables de jeunesse des Eglises catholique, réformée et évangélique en Suisse romande se sont intéressés à cette expérience. Je les ai invité à visiter le cardinal Martini qui nous a encouragés à lancer une Ecole de la Parole œcuménique. Je me souviendrai toujours de la première célébration dans une cathédrale de Lausanne remplie de jeunes. Aujourd’hui l’Ecole de la Parole propose chaque année un livret de lectio divina pour méditer et prier à travers la Parole de Dieu. Se mettre ensemble à l’écoute du Christ nous unit en profondeur. Sa lumière est d’autant plus forte lorsque nous sommes ensemble à la rechercher dans un esprit d’accueil réciproque. La deuxième expérience de la Parole comme « lumière sur mon chemin » (Psaume 119,105) est celle de la «Parole de Vie », publiée par le mouvement des Focolari avec lequel je suis entré en contact il y a une vingtaine d’années. C’est prendre un verset biblique et le garder à l’esprit durant tout un mois. Le méditer et l’approfondir. Surtout chercher à le vivre dans les mille et unes circonstances de la vie quotidienne. D’en partager aussi les fruits avec d’autres, que cela soit dans un petit groupe, par l’écriture ou dans les relations interpersonnelles. Dans les paroisses où j’ai exercé mon ministère, j’ai proposé cette Parole de Vie. Elle est discutée dans les groupes de partage, approfondie et jouée dans les groupes de catéchisme. Dans le culte, elle est chantée : j’ai demandé à un jeune musicien de la mettre en musique. Elle sert de thème pour mes messages. Bref la Parole de Vie travaille les cœurs et nous ouvre les uns aux autres. Elle renouvelle la paroisse. La vivre c’est donner un espace au Ressuscité qui communique sa lumière à travers son Evangile, comme il le faisait sur les chemins de Judée ou de Galilée. J’aimerais conclure en vous parlant des célébrations de la Parole à la cathédrale de Lausanne, où le premier dimanche soir de chaque mois, nous pouvons prier ensemble. La Communauté des Eglises chrétiennes dans le canton de Vaud, dont j’étais le secrétaire, y a invité ses vingt Eglises membres et bien d’autres. Elles appartiennent aux diverses familles protestante, catholique, orthodoxe, évangélique-pentecôtiste. Mais y participent également plusieurs Eglises issues des la migrations, des mouvements, des communautés et des œuvres ecclésiales. Dès 2004, plus de 100 célébrations nous ont rassemblés dans ce lieu. Durant ces célébrations, nous avons découvert notre diversité et nous nous en réjouissons. Ces célébrations sont un bel apprentissage oecuménique ; elles nous encouragent à ne pas avoir peur de ce qui est différent, à ne pas nous replier sur nous-mêmes, ni à juger. Mais elles nous stimulent à rendre grâce pour tous les dons accordés aux autres, dons qui ne cessent de nous enrichir. Cette initiative est précieuse pour aider les chrétiens à cheminer ensemble vers l’unité. Nous retrouver ensemble en présence de Dieu dans l’écoute de sa Parole, le silence et la louange, c’est déjà anticiper une pleine communion. A travers la prière l’Esprit saint déjà nous unit. Voilà pourquoi le Christ est lumière dans ma vie ». Maria Chiara De Lorenzo Blog de Martin Hoegger Discours du pape François au comité directeur de la Communion mondiale des Églises réformées
La lettre “Iuvenescit Ecclesia”, signée par le cardinal Ludwig Muller, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, et par Mgr Luis Ladaria, le secrétaire archevêque, approuvée par le pape François, est adressée aux évêques de l’Eglise catholique et se penche sur « les dons hiérarchiques et charismatiques au service la vie et la mission de l’Eglise ». Insérée dans le parcours de l’Eglise qui se lance à l’extérieur, en cette nouvelle étape de l’histoire, la Lettre est un motif de joie et de gratitude pour les nouvelles réalités ecclésiales dont le Mouvement des Focolari est une expression. Cette réciprocité entre dons hiérarchiques et dons charismatiques, à laquelle invite la Lettre, traduit pleinement l’expérience qui a accompagné le Mouvement des Focolari jusqu’à ce jour. Celui-ci s’est trouvé plongé dans le courant de “la vague des mouvements” suscité par l’Esprit-Saint pour le renouvellement de l’Eglise en synergie avec ses pasteurs, comme l’avait déjà affirmé le cardinal Ratzinger en mai 1998 lors de la préparation du Jubilé de l’an 2000. Le Mouvement des Focolari se sent encouragé par la Lettre “Juvenescit Ecclesia” à correspondre de manière authentique à ce que les dons hiérarchiques et les dons charismatiques soient co-essentiels, selon l’orientation donnée par St Jean-Paul II, dans le sillage du Concile Vatican II. Aujourd’hui ce caractère co-essentiel apparaît plus que jamais nécessaire à la vie et à la mission de l’Eglise au service de l’humanité, de ses attentes, de ses blessures et de ses exigences, avec l’objectif engageant, mais réaliste, de bâtir tous ensemble la civilisation de l’amour. Lire la version intégrale source: Service d’Information Focolari -SIF
La crise des réfugiés en Europe a interpellé le monde entier, avec ses chiffres et ses morts, la fermeture des frontières et en même temps la grande générosité de nombreuses personnes. Cette nouvelle nous arrive de l’Indonésie avec les témoignages des Jeunes pour Un Monde Uni de la ville de Medan (4 millions d’habitants). “Les nombreux réfugiés des camps de la Grèce nous interpellent. Nous voulions faire quelque chose. Aussi avons-nous décidé de vivre notre Semaine Monde Uni 2016 en organisant un concert pour recueillir des fonds qui leur sont destinés. C’était une manière forte d’affirmer que la paix est possible et commencer par nous-mêmes, par des gestes concrets ». Nous avions deux mois à notre disposition ; ce n’était pas beaucoup, mais nous nous sommes dit que nous y arriverions et nous nous sommes mis à travailler en allant au-delà de notre fatigue physique et des difficultés économiques. Pour couvrir les frais d’organisation nous sommes allés sonner aux portes des restaurants, mais par ailleurs la Providence de Dieu n’a pas manqué et nous sommes arrivés à payer la location de la salle, une partie de la sonorisation ainsi que d’autres frais divers ». “Lorsque j’ai vu tous ces jeunes devant moi – raconte Ika -, j’ai cherché à ne pas penser à moi-même mais aux réfugiés et j’ai pris courage ». Sur le plan technique – avouent-ils en toute simplicité – il y a eu de nombreuses erreurs, mais l’atmosphère d’enthousiasme et de joie des 350 participants nous a convaincus que cela en valait la peine ! ». Le chœur d’une université catholique et quatre chanteurs ont aussi voulu donner leur contribution au concert pour la paix ». “Les 600 euros de bénéfice correspondent, en Indonésie, au salaire minimum de trois ou quatre mois de travail. Ce n’est pas beaucoup, mais nous avons été heureux parce que nous avons pu apporter notre goutte d’eau pour nos frères en difficulté ». “Ce fut une expérience extraordinaire – ajoute Randi –. J’ai senti que les différences de religion tout autant que d’ethnies, sont vraiment belles. J’espère que de nombreux cœurs ont été touchés et commencent à aimer par des actes concrets ». “Sur une fresque murale intitulée “Let’s bridge”, les participants ont écrit leur engagement pour construire la paix ».
Prêtre de la miséricorde “Pour commencer l’Année de la Miséricorde par un geste concret, j’ai demandé pardon à mes paroissiens s’ils ne s’étaient pas toujours sentis aimés par moi. J’ai ensuite invité qui le souhaitait, à venir me serrer la main pour sceller le pacte de se voir avec des yeux nouveaux. Une très longue file s’est formée; j’ai pu échanger quelques mots avec chacun. Le jour suivant, une paroissienne qui n’était pas présente est venue me demander si je pouvais répéter avec elle ce geste qui avait tellement touché les habitants du village et qui a encore beaucoup de conséquences positives.” (I.S. – Hongrie) Partage “Je suis presque aveugle. La personne qui m’aide à étudier m’avait donné 1220 shillings pour acheter le médicament contre la malaria. En chemin vers la pharmacie, j’ai rencontré une femme pauvre qui m’a expliqué ses besoins. Pour l’aider, je lui ai laissé 200 shillings. Peu après, devant la pharmacie, j’ai rencontré une autre femme, elle aussi ayant des difficultés économiques: elle n’avait pas de quoi acheter un médicament dont elle avait besoin. En elle, j’ai aussi reconnu Jésus qui me demandait de l’aide. Ainsi, je lui ai donné 200 shillings. Mais il me manquait alors 400 shillings pour acheter mon médicament. Certain que Dieu allait m’aider, je suis aussi entré dans la pharmacie. Et là j’ai trouvé un ami que je ne voyais plus depuis longtemps. Dès que je lui ai confié mon souci, il a insisté pour m’offrir 500 shillings: plus que ce dont j’avais besoin.” (R.S. – Tanzanie) Au lavoir public “Nous étions nombreuses à laver le linge au lavoir public, lorsqu’un homme est arrivé, presque aveugle, avec deux draps, une chemise et un turban à laver. Il nous a demandé de lui faire un peu de place. Comme personne ne voulait se pousser, je me suis adressée à lui: ‘Baba, donne-moi tes affaires: je te les lave.’ Les autres se sont mises à rire. Avant de s’éloigner, content avec ses effets lavés, il m’a donné sa bénédiction et aussi un morceau de savon qu’il gardait jalousement. Plus aucune ne riait. Elles ont même commencé à se prêter leurs affaires et à s’entraider.” (F.R. – Pakistan)
Divorce manqué “Faire accepter à Susanna ma décision de demander le divorce n’avait pas été facile. Surtout parce que je voulais déménager dans une autre ville avec ma nouvelle compagne. Après un premier refus, l’attitude de ma femme avait changé: sa grande dignité m’étonnait et je ne comprenais pas d’où venait cette énergie qui lui permettait de bien me traiter, malgré ma trahison. Cette pensée me rongeait. Un jour, je l’ai invitée à diner au restaurant: je voulais savoir. Avec simplicité, elle m’a confié qu’elle avait ressenti, à travers la proximité de quelques amis chrétiens, l’amour de Dieu. Dieu qui aime toujours, malgré nos infidélités, et est proche de nous aussi dans les événements douloureux de la vie. Cela a suffi pour me faire changer d’idée. Susanna et moi avons recommencé.” (L.M. – USA)
« Cochabamba se situe au cœur du pays, la troisième ville de Bolivie, immergée dans une vallée fertile, entourée par la Cordillère des Andes. Tout d’abord le voyage m’a préparé à escalader mes montagnes personnelles pour faire le pas de laisser derrière moi ma culture, mes catégories, mes préjugés afin d’être suffisamment libre pour accueillir la beauté de cette expérience où chacun sera un don pour l’autre ». « Le 26 au matin nous visitons la vieille ville, qui respire le traditionnel et la culture, et garde un bon nombre d’images coloniales conservées dans les innombrables temples et les grandes villas. L’après-midi, nous nous rendons à l’ « Université Catholique Bolivienne San Pablo » pour une rencontre avec 70 jeunes de différentes facultés. Après les exposés théoriques, suivent les expériences, précédées par une dynamique de groupe d’Aldo Calliera qui nous propose de chercher le « Nord », puisque – dit-il – le monde l’a perdu, déboussolé ». Pour l’Economie de communion, nous le savons, le nord c’est l’Autre ». “ Le 27 mai débute le 1er congrès de chefs d’entreprises de l’EdC en Bolivie, que j’ai eu la chance de préparer directement, en observant, écoutant, pour raconter un événement extraordinaire, fait de tant d’épisodes qui parient sur la communion quotidienne ». « Ramón Cerviño, chef d’entreprise argentin, en nous accueillant, nous rappelle que nous sommes venus pour faire une expérience de communion, parce que la communion est précisément la richesse la plus importante de l’EdC ». “Le programme nous porte à nous immerger dans les racines du charisme de l’unité pour redécouvrir les origines de l’EdC. Puis, nous allons visiter le “Centro Rincón de Luz”, une œuvre sociale qui offre un soutien scolaire à des enfants d’un quartier très pauvre. Les familles n’arrivent pas toujours à les suivre quand ils ont des devoirs de l’école, ils habitent entassés dans de petites cabanes d’une ou deux pièces, souvent sous-alimentés et ils sont même quelquefois frappés… Maricruz, une des directrices actuelles, faisait elle aussi partie de ces enfants. Solidarité qui génère plus de solidarité. Le cercle vertueux de la réciprocité est la clé pour répondre aux problème sociaux concrets ».
“Nous visitons aussi la “Casa de los Niños”. Chiara Lubich a exprimé le désir qu’un jour tous les orphelinats soient fermés, dans l’espoir que chaque enfant puisse jouir de la chaleur et de l’amour d’une famille. A la suite de ce rêve, beaucoup de personnes, comme Aristides, se sont mobilisées, là où c’était possible, avec les moyens du bord, pour réunir ces familles, leur donner un toit provisoire et soutenir les enfants qui souffrent du plus grand abandon, ceux qui sont contaminés par le virus du sida. Ces dernières années, avec l’aide de nombreuses personnes, ils ont réussi à accueillir presqu’une centaine de familles en leur offrant un domicile digne. Malgré la souffrance de ces familles, dont un bon nombre est séropositif, la beauté de la cité-pilote montre que l’on peut étreindre la souffrance innocente et la combler de joie, de jeux, de fleurs et d’espérance ». “ La rencontre entre chefs d’entreprises mexicains, paraguayens, argentins et boliviens, est un partage de nos rêves, erreurs, succès, difficultés et espoirs. Le 28 mai une rencontre spéciale a lieu dans le « Grand Hôtel Cochabamba », à laquelle participent environ 120 personnes : chefs d’entreprises, étudiants, professeurs, fonctionnaires et personnes intéressées à « une nouvelle culture économique ». Le dimanche 29 est un jour de fête : le 25ème anniversaire de l’Economie de communion ! Chants, danses, plats typiques, et beaucoup de partages. Merci Bolivie pour m’avoir fait redécouvrir « le nord », là où on n’arrive plus à distinguer le ciel de la terre ». Source : site du Cône Sud
“Miséricordieux comme le Père”, c’est le programme de vie proposé par le Pape François pour l’Année Sainte. « Dans la miséricorde, en fait – lit-on dans la Bulle d’indiction -, nous avons la preuve de la façon dont Dieu aime. Il se donne tout entier, pour toujours, gratuitement, et sans rien demander en retour. Il vient à notre secours lorsque nous l’invoquons (…) Son aide consiste à rendre accessible sa présence et sa proximité » (MV 14). Et tel est le visage de l’Amour – Miséricorde qui révèle la plénitude de la Paternité de Dieu. Dieu est Amour : c’est l’étincelle inspiratrice qui est à l’origine du charisme de l’unité dont l’Esprit-Saint a fait don à Chiara Lubich pour notre époque. (…) Chiara découvre donc non pas un Dieu lointain, inaccessible, étranger à sa vie, mais Son visage paternel (…). Tout ce qui arrive est donc vu comme la réalisation de son plan d’amour sur chacun, comme une preuve tangible de son regard bienveillant, de sa présence toute proche. « Même les cheveux de votre tête sont tous comptés » (Mt, 10, 30). C’est un amour paternel qui pourvoit à toutes les nécessités, même les plus petites, jusqu’à combler les vides laissés par nos imperfections, nos manques, nos péchés. C’est le visage du Père miséricordieux qui – par l’intermédiaire de son Fils incarné – se manifeste, qui révèle la plénitude de son amour de miséricorde. Passages de l’Evangile sur la miséricorde Dans les divers documents du Magistère dédiés au thème de la miséricorde, on fait toujours référence aux passages de l’Evangile qui l’illustrent le mieux. Un exemple classique est la parabole de l’Enfant prodigue (Lc 15, 11-32). (…) Un jour Chiara a commenté cette parabole devant un important groupe de jeunes rassemblés dans la Cathédrale de Paderborn, en Allemagne. C’était le 12 juin 1999. Voici ce qu’elle disait : “Le père du fils prodigue avait certainement beaucoup à faire : suivre les travaux de la ferme, ses ouvriers, sa famille ; mais son attitude de fond était celle de l’attente, l’attente du fils parti. Il montait sur la petite tour de sa maison et il regardait au loin. Il en est ainsi de notre Père du Ciel : chers jeunes, imaginez, si vous le pouvez, sa divine, sa très haute et très dynamique vie trinitaire, son engagement pour soutenir la création, pour donner une place à qui arrive au Paradis. Et pourtant il fait surtout une chose : il attend. Qui ? Nous, moi, vous, en particulier dans le cas où nous nous trouverions loin de Lui. Un beau jour ce fils, que son père terrestre aimait tant revient après avoir dilapidé sa fortune. Son père l’embrasse, le recouvre d’un vêtement précieux, lui met une bague au doigt, fait préparer un veau gras pour la fête. Que devons-nous penser ? Il désire voir son fils de façon toute nouvelle, il ne veut plus le voir comme il était avant. Non seulement il veut lui pardonner, mais il arrive même à oublier son passé. Tel est son amour pour lui, dans cette parabole. Il en va de même de l’amour du Père pour nous dans notre vie : il nous pardonne et oublie ». Source: Centro Chiara Lubich Testo integrale di Alba Sgariglia (italiano)
“J’ai dû tout laisser : ma patrie, mon épouse et nos deux enfants en bas âge. D’autre part je n’avais pas le choix. Etant enseignant et un homme encore jeune, j’aurais été contraint à suivre l’ISIS et à diffuser ses idées. Mais comme je m’y suis opposé, si j’étais resté là-bas, ils m’auraient tué ». Arrivé à Graz (Autriche), Mohamed, comme de nombreux autres immigrés, est « parqué » dans un camp de réfugiés, à ne rien faire pendant des mois, privé de contacts avec le monde extérieur. « Nous nous sentions isolés et déprimés – raconte-t-il – lorsqu’à un certain moment quelqu’un a commencé à s’intéresser à nous ». Il s’agit de la communauté locale des Focolari qui, par l’intermédiaire d’une amie syrienne établie à Graz depuis trois ans, invite les réfugiés syriens du camp – environ une quarantaine – à se retrouver dans une salle paroissiale. Ils peuvent ainsi faire part de leurs besoins les plus urgents : apprendre la langue et trouver un travail. La communauté se mobilise et réussit en peu de temps à organiser un cours d’allemand. Certains financent l’acquisition des manuels, une dame trouve auprès de divers amis une quinzaine de bicyclettes qu’elle fait réparer à ses frais pour les élèves qui doivent faire une dizaine de kilomètres pour se rendre aux cours ; d’autres encore font des travaux de restauration dans les maisons et se proposent d’entretenir les jardins. “Nous avions enfin quelque chose d’utile à faire – dit Mohamed avec un soupir de satisfaction – et quelqu’un s’occupait enfin de nous et nous appréciait ». Une amitié naît, de plus en plus ressentie. Aussi devient-il normal de se retrouver, de manger ensemble et aussi de s’ouvrir à un dialogue culturel et religieux. Le premier pas consiste à aller ensemble à la mosquée où ils rencontrent beaucoup d’autres personnes ; un jour ils s’y retrouvent même à 400 : « Une chose très importante pour nous – confie Mohamed -. Finalement on se sentait nous-mêmes, là nous pouvions oublier ce qui nous arrivait et entrer en contact direct avec Dieu. Partager ce moment ensemble, chrétiens et musulmans, nous a encore davantage rapprochés les uns des autres ».
Au cours de l’été ils sont quatre à participer à la mariapoli, dont la date coïncide précisément avec la fin du Ramadan, fêtée tous ensemble avec musiques arabes, danses à ciel ouvert et pâtisseries syriennes. C’est au cours de ces journées que Mohamed apprend le décès de sa mère : c’est une occasion émouvante de prier ensemble pour elle en récitant quelques Psaumes choisis en respectant la sensibilité de tous. Comprendre la souffrance de l’autre est aussi une façon de dialoguer en profondeur. Mohamed fait ensuite une demande auprès des Autorités pour que sa famille le rejoigne en Autriche, une démarche qui se révèle compliquée au possible. Son épouse se met au moins 22 fois en route pour rejoindre la frontière à pied (sept heures de marche, en affrontant la faim, le froid et les dangers). Elle est régulièrement refoulée. Il lui arrive même un jour de se retrouver en prison. Mais voilà qu’enfin elle réussit à passer la frontière. C’est alors que la recomposition tant attendue de la famille, à qui on conseille de ne pas s’établir à Graz mais à Vienne, se fait proche. A grand regret Mohamed doit quitter ses amis de Graz, mais il ne sait pas qu’il va trouver un accueil aussi chaleureux auprès de la communauté des Focolari de la capitale qui entre temps a été avertie de son arrivée. Une communauté qui se mobilise pour trouver un toit convenable pour cette famille, ce qui n’est pas simple, compte tenu du manque de logements. Ils ont l’idée de s’adresser à des religieuses amies qui tiennent une maison de retraite pour personnes âgées. Au bout d’un jour une première réponse positive arrive déjà, après un échange rassurant avec les membres du Focolare. C’est ainsi que depuis deux mois la famille de Mohamed vit dans la maison de ces religieuses chrétiennes sans qu’il n’y ait aucune gêne de part et d’autre : les sœurs tiennent compte des habitudes de leurs hôtes musulmans et la famille vit dans un cadre où se trouvent de nombreux signes chrétiens. Cela aussi fait partie du dialogue et, comme l’affirme Mohamed : « Chrétiens et musulmans nous sommes vraiment frères ».
Le 4 juin à Viterbo, chef-lieu de la Tuscie, le Jardin de la « Porta della Verità » a été dédié à Chiara Lubich pour souligner l’accueil de son message d’unité entre les peuples, de la part de la ville : « Un message d’interculturalité vécu en tant que richesse dans la diversité et le respect réciproque », comme on peut le lire sur l’un des quotidiens locaux, qui ont largement commenté la nouvelle. Le Jardin de « Porta della Verità » est un petit espace de verdure juste à l’intérieur des murs du centre historique de la ville de Viterbo. Le 4 juin beaucoup d’enfants des écoles et quelques personnes importantes pour l’histoire de la ville, y étaient présents en plus des autorités : le maire Leonardo Michelini et l’évêque Lino Fumagalli. Le projet, lancé par la Commune en 2014, conçu et concrétisé par les Acli en collaboration avec l’Institut Compréhensif « L. Fantappiè », avait prévu la mise en place du Dé Solidaire. « Nous le voulions dans notre ville parce que c’est un exemple concret de solidarité. La réalisation en a été possible grâce à la collaboration de tous les secteurs de l’administration communale », explique le président des Acli de Viterbo, Renzo Alvatori.
« Le thème de la solidarité s’adresse à notre vie à tous, souligne l’évêque Lino Fumagalli. On peut mesurer de degré d’avancement d’une société par le nombre des œuvres de solidarité. Les phrases que l’on peut lire sur les faces du dé, si elles sont concrétisées, soudent les cœurs ». Les étudiants racontent leurs expériences quotidiennes de solidarité en ajoutant ce qui les a conduits à élaborer les six phrases choisies pour le Dé de Solidarité (par un concours dans l’école où ont été évaluées plus de 120 phrases présentées). « Le Dé Solidaire est un projet qui donne sens au travail de l’école en commençant par les quatre murs des classes et continue ensuite après le son de la cloche, ajoute Alexandre Ernestini de l’Institut Fantappiè. L’école est un élément important pour la communauté, elle est capable de travailler sur le territoire avec les diverses associations comme les Acli et les autres organes administratifs ». « Cette journée est une date qui entre dans l’histoire de la ville, conclut le maire Leonardo Michelini. Le projet semblait irréalisable au début, mais les messages que le Dé Solidaire transmet sont d’une valeur universel ». Source: ViterboPost
“Malgré ses pérégrinations à travers le monde, ses attaches romaines et, en un certain sens, vaticanes, son exploration desdoctrines politiques et sociales, Igino Giordani n’a jamais coupé le cordon ombilical avec sa ville natale : Tivoli Il suffit de parcourir les pages où il parle de sa ville, ou de lire le roman La città murata dont le cadre est Tivoli, pour constater à quel point Giordani a aimé cette ville. Dans “Mémoires d’un chrétien ingénu” il présente le cadre de sa ville avec des mots qui laissent transparaître la relation intense, et, en un certain sens, il semble presque se justifier lui-même, ainsi que ses choix fondamentaux, en les resituant à l’intérieur du caractère typiquement tiburtin : enjoué et insoumis, courageux et entier, avec des accents impétueux, mais réceptif à l’amour de Dieu et à la sagesse. Igino Giordani naît dans une famille d’origine modeste. A plusieurs reprises il a témoigné de l’admiration qu’il nourrissait envers ses deux parents, soulignant la dignité de leur vie quotidienne et la foi chrétienne qui rythmait les étapes de leur vie. A Tivoli, Giordani a grandi humainement et intellectuellement. Il n’a certes pas bénéficié des occasions qu’un enfant intelligent comme lui aurait pu espérer avoir : ses études, il se les gagne. En fait son père l’oriente vers un travail manuel, celui d’aide-maçon. Entre temps, depuis tout jeune, il est attiré, au cours des célébrations religieuses, par la Messe, et, même si elle est dite en latin, le jeune Giordani en apprend des passages par cœur et lorsqu’il est seul ou même au travail, au lieu de siffloter quelque air à la mode, il se met à réciter par cœur des phrases de la messe en latin. La providence se sert de Sor Facchini (l’entrepreneur pour qui travaillaient les Giordani) qui comprend qu’Igino n’est assurément pas fait pour la truelle, ni pour le sac de ciment, mais pour les études. Sor Facchini décide de lui payer des études au Séminaire de Tivoli, l’institution qui à cette époque pouvait le mieux pourvoir à la formation intellectuelle et spirituelle d’un jeune de 13 ans. Il y restera jusqu’en 1912, date à laquelle, au lieu de se transférer au Séminaire d’Anagni, il préfère rester dans sa chère ville de Tivoli et s’inscrire au lycée classique où il obtient son diplôme en 1914. Il est probable que sa passion pour l’argumentation claire et précise, pour le passage en revue des raisons de croire se soit forgée dès sa plus tendre enfance, lorsque, du haut de la chaire de l’Eglise Saint André de Tivoli, le père Mancini, jésuite, « haussait la voix pour convaincre son auditoire ». Giordani le décrit comme un homme dont la foi est inflexible et sans failles. Il annonçait l’Evangile avec un esprit volontiers combatif. Un vrai modèle pour Giordani. Ainsi pouvons-nous déjà percevoir dans cette formation initiale quelques traits de caractère qui porteront Giordani à s’affirmer comme polémiste et défenseur de la Foi. Peu de temps après l’obtention de son diplôme de fin d’études au lycée, l’Italie aussi entre en guerre. Igino prend part à la vie publique italienne, dans le climat du débat controversé autour de la guerre et de la paix : résolument convaincu, il est pour la paix, à une époque où il n’était pas facile de prendre son parti. Il est probable que la figure charismatique du Père Mancini, à laquelle s’ajoutent une solide expérience de foi mûrie au séminaire et le bain de pluralisme politique et idéologique du lycée, ont aidé Giordani – même s’il semblait à cette époque moins passionné par les questions religieuses – à garder la dimension de l’amour envers le prochain, ce qui l’a porté à exclure toute forme de comportement violent envers une autre homme, quel qu’il soit. Il le dira de façon simple et lumineuse quelques années plus tard, en exprimant son aversion pour cette guerre : “Lorsque pendant la première guerre mondiale j’assurais la garde de nuit dans la tranchée, j’étais travaillé en pensant au commandement de Dieu : “Cinquième : tu ne tueras pas”. Une formation à la paix donc, qu’il a mûrie dans sa chère Tivoli. Et beaucoup plus tard, marqué par l’expérience dévastatrice de la guerre, mais aussi par la foi et l’espérance jaillies de la rencontre avec la spiritualité de l’unité, il écrit : « Le mépris de l’homme et sa dépréciation résultent du fait qu’on ne voit plus le Christ en lui ; c’est alors qu’à l’amour se substitue la haine, la spiritualité du prince de la mort. Rien ne sert de protester, ni de recourir aux armes, l’histoire gravée dans notre chair est là qui le démontre. Contre la haine c’est la charité qui vaut : contre le mépris la personne, seul compte de voir en elle un autre christ ; contre l’extermination, la déportation, le génocide, seul vaut l’amour grâce auquel on aime son frère comme on s’aime soi-même, jusqu’à l’unité. Se faire donc un avec lui, quel que soit son nom ». Alberto Lo Presti Cfr. Igino Giordani, La divina avventura, Città Nuova, Rome, 1993, p. 141
« Que l’on rende gloire à mon Seigneur, Lui l’Adorable, l’unique qu’on peut adorer, l’Eternel, existant pour toujours, qui nous aime, dont la Clémence et la Puissance étreignent l’univers (…). Tu es l’Adoré, Ô mon Seigneur, Tu es le Maître qui aime et pardonne. Ton pardon et Ta miséricorde sont infinis, Ô mon Seigneur, Tu es l’aide pour l’affligé, le Consolateur de tout découragement, le Refuge de celui qui a le cœur brisé » (De La prière de ‘Ali ibn Abi Talib’, cousin et gendre du Prophète de l’Islam).
La vaste salle “Centre Transfert de la connaissance” de l’Université Catholique Jean Paul II de Lublin, a accueilli le congrès Conflicts, Dialogue and Culture of Unity (3-4 juin 2016). Il s’est déroulé sous l’enseigne de la « transmission » de connaissances par le dialogue académique entre les 180 participants, professeurs et chercheurs de diverses disciplines dans le domaine des sciences sociales, avec l’apport de 95 interventions extérieures. Une interaction faite de questions et de sollicitations pour partager l’effort d’une recherche. Des échanges entre spécialisations différentes, mais aussi entre générations et zones géographiques de l’Europe qui s’ouvre aux défis du monde. Le congrès, ouvert par l’exposé de Jesús Morán, coprésident des Focolari, au titre « la culture de l’unité et quelques-uns des grands défis de l’humanité d’aujourd’hui », partait du 20ème anniversaire de la remise du doctorat honoris causa en sciences sociales à Chiara Lubich, de la part de l’Université Catholique de Lublin en juin 1996. Le discours que fit alors le prof. Adam Biela en précise la motivation : le charisme de l’unité « est une actualisation concrète et pratique d’une nouvelle vision des structures sociales, économiques, éducatives et développe l’unité » entre les personnes. Puis il relève, dans l’inspiration révolutionnaire de Chiara Lubich qui s’est manifestée à partir des années 40, les éléments d’un nouveau paradigme des sciences sociales au point de créer le concept inédit de paradigme de l’unité. Ce congrès à Lublin, 20 ans après, fut “complexe et intéressant”, de l’avis du prof. Italo Fiorin, président du cours de spécialisation en Sciences de la Formation, Université de Lumsa, Rome. « Surtout pour le thème, construit autour de trois mots qui sont liés entre eux. Conflit : avec la réflexion sur la situation dans le monde, non pas catastrophique mais problématique, qui stimule la responsabilité. Dialogue : chemin pour conduire et traduire le conflit en quelque chose de nouveau, avec une action positive. Unité : résultat d’un dialogue, qui n’est pas la manifestation d’une pensée unique, mais la conquête d’une conscience plus grande de sa propre identité ». “Depuis 200-300 ans le savoir s’est subdivisé en un grand nombre de domaines, affirme la neuro-scientifique Catherine Belzung, Université de Tours, France. « Mais la fragmentation actuelle ne permet pas le progrès. Le temps du dialogue interdisciplinaire est arrivé, je l’ai vu possible ici et même désiré et efficace. Dans mon domaine, des découvertes ont été faites et montrent que le progrès n’est possible que si le savoir est amplifié par le dialogue interdisciplinaire. La pensée de Chiara Lubich me semble être le paradigme à garder sous les yeux lorsque je m’intéresse à la recherche interdisciplinaire parce que c’est un « paradigme trinitaire » : chaque discipline reste distincte, mais elle doit avoir en elle les connaissances des autres disciplines pour être transformée à son tour et poursuivre le dialogue de cette manière. Je pense que le modèle d’unité et distinction, déjà proposé dans le domaine spirituel, peut être transposé très facilement dans le domaine du dialogue interdisciplinaire ». Le prof. Marek Rembierz, pédagogue de l’Université de Silésie, Katowice, Pologne, le confirme : « J’ai trouvé très intéressant le fait de penser à un niveau interdisciplinaire. Cela demandait un changement de mentalité notoire : modifier le langage de la science, de la culture, par le langage du cœur. C’était une source d’inspiration pour les participants et peut l’être pour la vie sociale des personnes ». Gianvittorio Caprara, professeur titulaire de psychologie et neuroscience sociale, Université la Sapienza, Rome : « Chiara Lubich a eu des intuitions particulièrement heureuses et fécondes. Fécondes parce qu’elles ont inspiré un travail, un mouvement ; maintenant elles sont source d’inspiration pour ce congrès ainsi que des projets de recherche. C’est une réflexion qui continue et qui devient inspiration. Une découverte particulière pour moi fut la catégorie de la fraternité qui s’est montrée pleine de sens, justement dans une société comme la nôtre, où le risque de ne plus avoir de frères est grave. J’encourage les Focolari à insister encore plus sur la recherche systématique de la connaissance pour que l’action devienne plus transformante et efficace ». « A propos de la fraternité – reprend Fiorin – le prof. Stefano Zamagni faisait une lecture tout à fait attrayante de l’Economie de Communion et qu’il rapprochait aussi de la politique. Je pense que cette lecture peut aussi être appliquée à l’éducation pour inspirer le lien éducatif et didactique et mener à des solutions didactiques importantes. C’est un terrain qui mérite d’être approfondi et sur lequel je vais porter mon attention ». La conclusion du congrès est confiée au prof. Biela, à Daniela Ropelato, vice-présidente de la IUS et à Ranata Simon du centre international des Focolari. Afin de donner une continuité au dialogue interdisciplinaire, qui a imprégné le congrès, une pensée de Chiara Lubich a transmis une orientation toute particulière : « Afin d’accueillir en soi le Tout, il faut être rien comme Jésus abandonné(…). Devant toute personne que l’on rencontre, il faut se mettre en position d’apprendre, parce qu’il s’agit vraiment d’apprendre. Et seul ce “non être” recueille tout en soi et étreint toute chose en unité ». Un encouragement à coopérer avec compétence, sagesse et capacité dialogique aussi et justement au niveau universitaire.
Seongnam, Corée du Sud, plus d’un million d’habitants, à la périphérie sud-est de Séoul. Une ville en croissance, avec la présence de grandes entreprises, qui stimulent le prochain développement économique de la zone. Une grande richesse à côté d’une grande pauvreté, bien séparées dans la ville. “En Corée, il y a une forte immigration féminine, pour se marier ou pour fuir la misère, de différents pays d’Asie: Chine, Vietnam, Cambodge, Japon, etc. Elles forment ainsi des familles multiculturelles. La majorité d’entre elles vit dans la partie pauvre de notre ville”, raconte le groupe coréen des Focolari présent au congrès international OnCity (Castelgandolfo, Italie). Parmi les principaux besoins identifiés à Seongnam, il y a donc celui de l’intégration.
Dans le Centre multiculturel, où certains d’entre nous travaillent, une personne enseigne le coréen aux femmes immigrées, et une autre a proposé d’ouvrir une sorte de “garderie” pour occuper les enfants pendant que les mamans apprennent la nouvelle langue. “Mais, au bout d’un moment, le gouvernement a stoppé le financement et on ne pouvait pas continuer cette activité”, poursuivent-ils. “Nous avons expliqué cette situation à quelques amis qui, comme nous, s’engagent à vivre les idéaux de paix et d’unité dans la ville. Certains se sont proposés pour former des équipes pour s’occuper des enfants. Chacun a donné ce qu’il pouvait: le temps, ses capacités, assumant ainsi aussi l’histoire, les difficultés de beaucoup de personnes.” En effet, des situations très douloureuses se présentaient: s’acclimater dans un pays étranger n’est pas facile. Pour beaucoup, le Centre représentait une bouffée d’oxygène, un lieu où partager ses problèmes, dont, les grandes difficultés économiques.
“En 2012, pour répondre à ces situations, nous avons ouvert un petit marché où on pouvait acheter ce dont on avait besoin avec très peu d’argent. Nous avons donné le nom de Marie de Nazareth à ce petit projet temporaire. Beaucoup nous ont aidés, en amenant vêtements, jouets, fournitures de bureau, linges.” Que faire avec la petite somme récoltée de 470’000 won (environ 353 euros)? “Nous avons pensé nous inspirer de la méthode de l’Économie de Communion, sur la distribution des bénéfices: 1/3 pour une famille en difficulté (une famille cambodgienne que la communauté a ensuite pris en charge jusqu’à ce qu’elle puisse s’en sortir seule); 1/3 pour tous (fêter l’anniversaire des immigrés dont la famille est restée au pays); 1/3 pour acheter les nouvelles choses dont on pourrait avoir besoin.” Finalement, le “Maria Market” reçoit une contribution du gouvernement. Ainsi, le responsable du Centre décide de refaire les locaux du magasin. Mais la réouverture a seulement lieu en 2014, après une longue attente. L’année suivante, ils reçoivent aussi la visite du maire. En juin 2015, avec la propagation de l’épidémie MERS dans toute la Corée, 2900 écoles ont été fermées et 4000 personnes ont été mises à l’isolement. Comme beaucoup d’autres lieux publics, le Centre a aussi dû fermer. Mais, durant la période de fermeture, “nous allions rendre visite aux personnes à aider, les soutenant dans les petites choses. À la fin, le Centre nous a donné une plaque de remerciement”. Aujourd’hui, le Maria Market est actif et développe toujours de nouvelles idées, comme la distribution grâce au service postal, pour couvrir les grandes distances. C’est, pour le groupe qui l’anime, “une expérience concrète de répondre aux exigences des frères les plus nécessiteux”.
https://vimeo.com/170950751
« J’ai connu Bella, une femme juive, dans un centre des Focolari à Jérusalem. Je lui ai raconté l’histoire de mon mari torturé dans une prison israélienne. Elle m’a écoutée même si je remarquais un certain conflit intérieur. Elle se trouvait devant un croisement. Etre israélienne et pour ce motif rejeter tout ce que je lui racontais, ou éprouver de la compassion pour ce qui m’arrivait. Au premier abord elle n’a pas réussi à m’accepter et elle est sortie de la pièce où nous nous sommes rencontrées. Je l’ai suivie et lui ai dit que j’étais désolée pour l’avoir choquée. Bella m’a expliqué que ce n’était pas de ma faute mais du système. Alors je lui ai demandé de revenir (à ce point elle s’est émue Ndr). C’est ainsi qu’est née notre amitié. Un mur sépare ma ville, Bethléem, de la sienne, Jérusalem. Mais entre nous deux aucun mur n’existe. Je prie pour que beaucoup de juifs d’Israël puissent se rendre compte de notre amitié. Bella vit l’esprit des Focolari dans le sens que nous sommes tous enfants de Dieu et c’est uniquement l’amour et la compassion qui nous portent à vivre ensemble. Nous, les hommes, avons construit le mur autour de Bethléem, on ne peut pas construire tout seul. Dieu nous a donné la liberté de le construire ou de l’abattre. Même à l’intérieur de nous ». C’est ainsi que Vera Baboun, première femme et première chrétienne catholique à devenir maire de Bethléem, répond à la question de savoir s’il est possible d’instaurer une véritable amitié entre palestiniens et israéliens. L’occasion pour la rencontrer : la remise du 7ème prix Chiara Lubich, Manfredonia ville pour la fraternité universelle » en mars 2016.
Bethléem est une ville de Cisjordanie, sous la juridiction de Bethléem de l’autorité nationale palestinienne. 40000 habitants, dont 28% de chrétiens, et 72% de musulmans. C’est la ville où est né Jésus, à environ 10 km au sud de Jérusalem. L’église de la Nativité à Bethléem est une des plus antiques au monde. Cependant « le mur conditionne aussi notre foi, parce dès notre enfance, nous avons été habitués à visiter les lieux où Jésus a vécu. Maintenant une génération entière de jeunes palestiniens chrétiens n’a jamais prié au saint sépulcre de Jérusalem », déclare encore Vera Baboun. « Nous sommes la capitale de la nativité, nous célébrons et envoyons au monde un message de paix, alors qu’à Bethléem justement la paix est absente. Après une baisse de 40% des visites cette année, avec le conseil communal, nous avons décidé une réduction de 80% les impôts sur les licences et les propriétés pour ceux qui vivent et travaillent dans le secteur touristique. Nous l’avons fait pour les soutenir même si cela veut dire un manque de rentrées financières pour la commune. Mais nous, qui nous soutient ? Qui soutient notre double identité ? Notre identité chrétienne universelle et la palestinienne”. Mais qu’est-ce qui vous pousse à le faire ? « Uniquement l’amour de Dieu. Je le sens de manière très forte. Pour moi peu importe le pouvoir, la réputation ; pour moi le travail de maire est un poids qui a un coût et pas des moindres. Après la mort de mon mari et avoir travaillé toute la vie dans l’éducation, j’ai décidé de prendre sa place parce qu’il était engagé politiquement pour la libération de la Palestine ». Vous avez souvent déclaré : « Le monde pourra-t-il vivre en paix tant que la ville de la paix sera murée ? »… « Tant que la ville de Bethléem sera murée, il y aura un mur autour de la paix. Nous sommes assiégés. Et pour le monde il vaut mieux travailler pour libérer la paix, non seulement pour Bethléem, mais pour nous libérer du sens du mal, de l’utilisation de la religion comme masque pour couvrir les méchancetés et la guerre ». Interview d’Aurelio Molé pour Città Nuova (cf Città Nuova n° 5 – mai 2016)
“Une expérience réussie, qui a adressé un message d’espérance: une personne ouverte au don de soi, peut en fait être la réponse aux défis que lance aujourd’hui l’environnement à l’ensemble de l’humanité ». C’est Lucas Fiorani, coordinateur international de EcoOne, qui le déclare en concluant le congrès « Etre en relation : entre conscience de l’environnement et défis sociaux » (Budapest, Hongrie) qui s’est tenu du 27 au 29 mai à la Pázmány Péter Catholic University, avec la participation de 80 responsables d’ONG pour la protection de l’environnement, universitaires, fonctionnaires de l’Etat, professionnels de l’environnement, étudiants d’écoles supérieures et universitaires de divers pays. Des exposés scientifiques de haut niveau ont laissé une large place à des expériences concrètes et des réflexions transdisciplinaires, entre autres dans le domaine de l’économie, de l’éthique et de la politique. Divers apports : celui d’un garçon de 15 ans mais aussi celui d’une dame âgée qui se consacre à la protection de l’environnement dans la Cité pilote hollandaise des Focolari ; trois étudiants italiens ont présenté leur expérience qui concernait tout à la fois l’économie d’énergie et la « culture du donner », un étudiant Erasmus de Budapest, un de Rome et un brésilien ont donné leurs propres expériences. Le jeune venu du Brésil a financé son voyage en fabriquant et en vendant des objets et aussi grâce à l’obtention d’une aide exceptionnelle de son université.
Cinq jeunes chercheurs ont reçu le « Prix Piero Pasolini » pour la qualité de leur exposé, grâce aux fonds mis à disposition par l’Economie de Communion. La préparation s’est faite en collaboration et en synergie avec quelques instances du Mouvement des Focolari : Action pour Un Monde Uni, Economie de Communion, Humanité Nouvelle, Jeunes pour un Monde Uni, Mouvement politique pour l’unité ainsi que New Humanity et l’Institut universitaire Sophia, sans oublier “l’excellente logistique mise en place par le groupe EcoOne hongrois », précise Fiorani. C’est Zsusa Román, coordinatrice d’EcoOne en Hongrie qui a introduit le congrès en posant cette question : « Quel genre de personne est en mesure de protéger l’environnement ? » Quant à Fiorani, il a illustré les objectifs et les caractéristiques d’EcoOne : « Une initiative culturelle au niveau international, promue par des universitaires, des chercheurs et des professionnels qui travaillent dans le secteur des sciences de l’environnement. C’est le désir d’enrichir notre connaissance scientifique par une lecture humaniste des problèmes écologiques et naturels qui nous rassemble. En lien avec d’autres partenaires, tous orientés vers l’objectif de la destination universelle des biens et de l’étroite interdépendance entre pays, EcoOne essaie d’appliquer ces principes au niveau social, politique, économique, autant de secteurs touchés par les questions que soulève l’environnement ». Mgr János Székely, évêque auxiliaire de Esztergom-Budapest, a rappelé l’importance de la “sobriété et du don”, en référence à l’encyclique Laudato si’ du Pape François. Après l’intervention du professeur Miguel Panão, centré sur une nouvelle vision anthropologique où la personne est considérée sous l’angle de sa donation aux autres et à la nature, s’est ouvert un débat très vivant. Fort intéressante la table ronde où les défis que l’environnement pose à nos sociétés ont été abordés du point de vue théologique, climatologique, économique et politique. Il en est ressorti que la problématique environnementale demande la contribution de nombreuses disciplines, à commencer par la politique qui oriente les choix et l’économie qui impose des paradigmes de développement. “Le congrès n’est pas un point d’arrivée mais de départ – conclut Fiorani -. Il faut maintenant se préparer à de nouveaux défis. Le prochain congrès aura lieu en Asie ! » Infos: EcoOne.
Alors qu’il étudiait la médecine dans sa ville natale (Padoue), Giorgio connaît une étudiante de Trente qui venait de débarquer dans son amphithéâtre. C’est une des premières jeunes filles qui avait débuté l’aventure du Focolare avec Chiara Lubich. Giorgio est dirigeant diocésain de l’Action Catholique, mais il n’a aucun complexe à lui confier sa continuelle recherche et ses doutes sur le plan de la foi et de la doctrine. Un jour, alors qu’une amie et elle lui parlent de l’évangile, Giorgio leur répond que toutes ces choses-là, il les connaît déjà. « C’est bon – lui lancent-elles – mais toutes ces choses, vous les mettez en pratique ? ». Giorgio en reste bouche bée. Dès lors, raconte-t-il lui-même, sa recherche passe « des livres à la vie ». Puis, après une journée entière vécue en pensant « aux autres et jamais à moi-même », il ressent « une grande joie ». Il décide de se rendre à Trente pour connaître, en plus des premières filles, les premiers focolarini et il entend dire que Gino Bonadimani, lui aussi de Padoue et étudiant dans la même faculté, se prépare à devenir focolarino.
Un appel qui a aussi touché le cœur de Giorgio, même s’il continue à nourrir des doutes sur l’existence de Dieu. Durant l’été 52, au cours d’une des premières mariapoli dans les Dolomites, il ouvre son âme à Chiara. Et elle, évangile en main, lui lit ce que Jésus avait dit à Marthe dans le récit de la résurrection de Lazare : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il est mort vivra. Crois-tu cela ? » (Jn 11,25-26). « Voilà – lui dit Chiara – prends cette Parole de Vie pour toi : « Crois-tu cela ? ». Elle lui suggère que si les doutes reviennent, de répéter, comme Marthe : « Oui, Seigneur, je crois ». Durant cette entrevue avec Chiara, tout s’est clarifié, simplifié pour Giorgio. Il se rend compte avec surprise d’avoir la foi. Pour cette raison on l’appellera ensuite : Fede (Foi). A peine diplômé – avec le maximum des points et les félicitations du jury – Fede entre au focolare de Trente. Il débute alors comme dentiste, activité qu’il continuera même lorsqu’il déménage à Rome. Le départ pour le service militaire le mène à Florence où il demande de pouvoir être dispensé de petit déjeuner afin d’aller à la messe. Après quelques mois, plusieurs de ses collègues participent à la messe matinale. Bien qu’étant au service militaire, il suit la communauté qui commence à se former en Toscane. Il fait de même lorsqu’il est transféré à Trapani. Il conjugue tout à la fois service militaire, responsabilité du mouvement et les études de philosophie qu’il débute. En 1961 il arrive à Recife (Brésil). Depuis la fenêtre du focolare on peut voir toute une étendue des mocambos, baraques très pauvres faites en bois, en métal, en carton. « J’aurais voulu aller vivre avec ces gens – confiera-t-il plus tard – afin de faire quelque chose pour eux, peut-être comme médecin », mais sa tâche est de mettre les bases du mouvement naissant d’où seraient nées des années après de très nombreuses œuvres sociales au Brésil et dans le monde. En avril 64 il est ordonné prêtre à Recife
. A Noël 64 Chiara l’appelle alors que se construit la cité-pilote de Loppiano proche de Florence. Pour Fede et pour la vingtaine de jeunes arrivés là de tous les coins du monde pour se préparer à la vie de focolare, c’est une période pleine « d’imprévus, de progrès, de contretemps, mais aussi de fou-rires, de grande joie ; puis de sagesse, de prière, de contemplation ». Il est responsable de la Section des focolarini depuis 1957, il le sera encore plus tard jusqu’en 2000. Tâche qu’il accomplit avec un profond dévouement, faisant grandir comme chrétiens et comme hommes, des générations de jeunes. Son attention se tourne aussi vers les focolarini mariés, dans la spécificité de leur vocation. Bien que fortement engagé pour les autres, Fede ne cesse d’approfondir diverses disciplines grâce à sa passion pour la recherche. A partir de 1995 il fait partie de « Ecole Abbà », le centre d’études interdisciplinaires du mouvement, et joue un rôle actif en tant que théologien expert en éthique, mais aussi en tant que philosophe et psychologue. Les dernières années, à cause des difficultés de santé, commence pour Fede une période qu’il aime définir « une des plus belles de ma vie, au point que souvent je m’étonne de répéter à Jésus : je ne savais pas que la vieillesse pouvait être une aventure aussi belle ! », dont la caractéristique est un « rapport avec Jésus toujours plus intime et profond ». A celui qui lui demande comment il va, il répond : « physiquement, mal, mais spirituellement très bien ! ». Fede laisse comme héritage sa foi indéfectible en Dieu et dans le charisme de l’unité. Il pourrait être l’image type d’un bâtisseur sage et efficace d’une œuvre de Dieu – le mouvement des Focolari – qu’il a aidé à développer et à rendre active et visible aux yeux de l’Eglise et du monde.
Les Philippines, théâtre d’une disparité séculaire entre riches et pauvres, sont un contexte très indiqué pour fêter les 25 ans de l’Économie de Communion. Les manifestations se terminent par un forum de deux jours à l’Université de St Thomas (UST) de Manille, avec 200 économistes et étudiants de divers Pays, qui se conclut avec la signature d’un Mémorandum d’entente pour renforcer la solidarité entre l’Université et l’EdC. On revient aux premières intuitions de Chiara Lubich, lorsque, le 29 mai 1991, il y a 25 ans, elle lançait au Brésil cette initiative, précisément pour contribuer à résoudre les inégalités sociales, en mettant au cœur du projet économique les personnes, spécialement les plus pauvres. Un projet qui mobilise aujourd’hui plus de 800 entreprises dans le monde. L’événement se déplace ensuite à Tagatay, à la Cité Pilote des Focolari, la Mariapolis Pace, où débute un Congrès pan-asiatique de 300 personnes intitulé : Économie de Communion, une économie pour tous. C’est aussi l’occasion de présenter quelques entreprises qui participent au projet en Asie. Par exemple le Bagko Kabayan, une banque rurale qui, dans la province de Batangas (Philippines) assigne un micro-crédit à plus de 11000 clients ; la menuiserie des Focolari à Manille ; une entreprise de conseil pour le développement des entreprises ; la Kalayaan Engeneering, une entreprise de conditionnement d’air qui emploie plus de 2000 salariés. On présente aussi le groupe Sumsimidang, l’un des meilleurs restaurants et pâtisseries de la Corée. Autant de réalités économiques conduites par des entrepreneurs qui entendent respecter la légalité et le développement durable, en mettant la personne au centre et en affectant librement une partie des bénéfices aux pauvres. Les divers exposés sont confiés à plusieurs économistes, dont la française Anouck Grévin, Lucas Crivelli de la Suisse italienne, Anette Pelksman-Baloing, une philippine qui enseigne en Hollande, l’irlandaise Lorna Gold et d’autres, supervisés par le professeur Luigi Bruni, coordinateur international du projet, en charge de conduire la réflexion sur les 25 ans de l’EdC. Il explique que chaque charisme, pour prospérer, doit rester fidèle à ses premiers questionnements : les entreprises peuvent-elles être des instruments de communion ? Le marché peut-il être un lieu de fraternité ? Peut-on imaginer une société sans pauvres ? En rappelant ce que Chiara Lubich a dit en fondant l’EdC, Bruni fait remarquer que les besoins des pauvres n’ont pas encore trouvé de solution : l’EdC doit donc avancer sur une voie qui se présente comme une authentique vocation. L’Asie, continue Bruni, a été choisie comme le siège de cet événement international en raison de la présence dans la société d’éléments identiques à ceux qui avaient frappé Chiara lorsqu’elle était au Brésil en 1991. « Dans quinze ans – fait-il observer – le PIB de l’Asie sera le double de celui des États-Unis et de l’Europe occidentale. L’avenir du monde dépend donc du type d’économie qui se développera en Asie. Célébrer ici les 25 ans de l’EdC signifie reconnaître que la présence sur le continent asiatique de cette forme d’économie est fondamentale ». “Il s’agit d’une économie – écrit Maria Voce dans son message envoyé depuis le Kenya – qui concerne la relation entre les personnes, fondée sur l’amour réciproque pour assainir les inégalités ». Et de poursuivre ensuite : « C’est pour cela que soutenus aussi par la confiance et le courage du pape François il faut en ce moment ressentir l’urgence qui avait poussé Chiara à fédérer personnes et groupes pour construire une société où la communion des biens dans la liberté soit mise en œuvre et toujours plus partagée ». Le congrès se conclut sur trois résolutions importantes : 1. Établir un réseau international « d’incubateurs d’entreprises » pour soutenir les jeunes entrepreneurs et les femmes. 2. Créer un observatoire de la pauvreté, pour garantir que la lutte contre la pauvreté soit toujours centrale et en cohérence avec l’esprit de l’EdC. 3. Multiplier les Lab-school, laboratoires techniques, professionnels et d’entreprise qui s’adressent particulièrement aux jeunes. https://vimeo.com/168297829
Adam Biela – à cette époque recteur de la faculté des Sciences Sociales de l’Université Catholique de Lublin – est à l’origine de la remise du premier doctorat h.c à la fondatrice des Focolari Chiara Lubich (1920-2008). Par la suite 15 autres lui seront remis dans le monde et dans diverses disciplines. Dans son Laudatio le prof. Biela avait parlé de « révolution copernicienne », introduisant l’idée de nouveau paradigme pour les sciences sociales. Nous lui avons demandé les raisons qui l’ont poussé à créer ce doctorat. “ Dans mon Laudatio j’avais expliqué les principaux motifs de la remise du doctorat Honoris Causa en Sciences Sociales à la fondatrice du mouvement des Focolari, Chiara Lubich, de la part de l’université catholique de Lublin en juin 1996. Un américain,Thomas Kuhn (1962), philosophe de la science, voyait la révolution copernicienne comme celle qui, de toute l’histoire de la science, illustre le mieux la nature de la révolution scientifique. L’essence du paradigme, dans la vision de Kuln, est un changement de mentalité au sein même de son propre espace. Copernic dut transformer le solide système géocentrique qui prévalait non seulement dans la science de son époque, mais aussi dans la culture, la tradition, les perceptions sociales, et même dans la mentalité des autorités religieuses et politiques. Il le fit en utilisant un chemin bien préparé, empirique, méthodologique et psychologique. De manière identique Chiara Lubich a créé par son activité sociale une inspiration révolutionnaire pour construire un paradigme dans les sciences sociales. A trente, en 1943, la situation était extrêmement difficile et périlleuse lorsqu’elle a décidé non seulement de sortir de l’émergence de sa propre vie, mais, d’aider, avec ses amis, d’autres personnes qui se trouvaient dans des conditions de survie beaucoup plus difficiles. Elle a décidé d’affronter le risque des bombardements de la guerre pour rester avec les enfants seuls et les personnes âgées qui avaient besoin d’aide. Ce genre d’expérience a fait redécouvrir la communauté en tant que modèle de vie réelle et a permis de réaliser et d’éclairer le charisme de l’unité. De toute façon le développement de ce charisme montre qu’il est l’actualisation concrète et pratique d’une nouvelle vision des structures sociales, économiques, politiques, d’éducation et de rapports religieux, qui conseille, recommande, suggère, éduque et fait vivre l’unité avec d’autres personnes. Dans mon discours j’ai utilisé le concept de paradigme de l’unité pour souligner l’activité sociale de Chiara Lubich et du mouvement des Focolari dans le fait de construire des structures psychosociales pour l’unité dans différents milieux. Par exemple, dans l’Économie de communion, dans la politique (Mouvement Politique pour l’Unité), dans les médias (journalistes pour l’unité – Net One ndr), dans les rapports œcuméniques et interreligieux (les centres pour l’œcuménisme et pour le dialogue interreligieux) ». Les 3 et 4 juin à Lublin, à l’université aujourd’hui qui porte le nom de Jean Paul II, se déroule un congrès académique au titre « Conflit, dialogue et culture de l’unité ». Quel en est le but ? « En juin 1996, l’Université Catholique Jean Paul II de Lublin a vraiment trouvé une méthodologie pour exprimer la nouveauté, l’originalité, la valeur heuristique et appliquée du charisme de l’unité, non seulement dans les sciences sociales mais aussi dans d’autres disciplines. Nous sommes vraiment heureux que notre message sur la valeur méthodologique du charisme de l’unité ait trouvé compréhension auprès de tant de centres académiques du monde qui ont conféré à Chiara Lubich des diplômes honoris causa. Le concept de paradigme de l’unité est une grande inspiration qui incitera les sciences sociales à construire leur propre paradigme de recherche avec une force et une potentialité mentale et méthodologique susceptibles d’engendrer une nouvelle vision du monde social. Le congrès Conflits, Dialogue and Culture of Unity analysera donc ce que la recherche et la pratique inspirée du paradigme de l’unité fondé sur la spiritualité de l’unité peuvent résoudre comme questions théoriques et appliquées concernant la construction de l’intégration sociale, économique et politique dans l’Europe contemporaine et dans le monde ».
« Chiara Lubich, par l’action du mouvement des Focolari, a créé un nouveau phénomène d’intégration sociale inspiré par le charisme de l’unité évangélique qui met en évidence de nouvelles dimensions psychologiques, sociales, économiques et religieux- spirituels », affirme le prof. Adam Biela dans son discours lors de la remise du doctorat h.c. en Sciences Sociales à l’Université Catholique de Lublin Jean Paul II en juin 1996. Il expliquait alors comment un tel message « constitue un vivant exemple de la manière dont un nouveau paradigme dans les sciences sociales non seulement est possible, mais qu’il est nécessaire de lui faire prendre forme ». Il l’a défini « le paradigme de l’unité » en lui attribuant un rôle inspirateur pour les sciences sociales qu’il compare « à la révolution copernicienne pour les sciences naturelle ». 15 autres reconnaissances suivront après celui-ci de la part de différentes universités dans le monde. 20 ans plus tard, l’Université Catholique de Lublin Jean Paul II veut faire le point et, en partenariat avec le centre pour le Dialogue avec la Culture des Focolari et l’Institut Universitaire Sophia, organise un congrès pourune réflexion et une recherche sur « Conflit, dialogue et culture de l’unité ». En partant de la psychologie, de l’économie, de la pédagogie, politologie, sociologie et communication, ce colloque, déclare aujourd’hui le prof. Adam Biela, « analysera ce que la recherche et la pratique inspirée du paradigme de l’unité, fondée sur la spiritualité de l’unité, peuvent offrir aux questions conceptuelles et appliquées sur la construction de l’intégration sociale, économique, et politique dans l’Europe contemporaine et dans le monde ». Tout particulièrement dans la ligne de mire, affirme encore le prof. Biela, « l’activité sociale de Chiara Lubich et du mouvement des Focolari qui construisait des structures psychosociales pour l’unité dans les différents milieux sociaux ».
Au cours d’un call for papers, plus de 90 chercheurs et savants de nombreuses régions du monde ont répondu ont répondu avec un résumé en rapport avec les cinq thèmes autour desquels s’articulera le congrès : dialogue dans les communautés : entre charisme et institution ; solution aux conflits par le dialogue ; acteurs du changement politique et processus de participation ; processus individuels, interpersonnels et intergroupes dans la gestion et la prévention des conflits ; dialogue entre les disciplines et transdisciplinarité. Les conférenciers principaux, en plus du prof. Adam Biela et Jesús Morán, coprésident des Focolari qui offre la première conférence, sont les professeurs Bernhard Callebaut (Institut Universitaire Sophia Loppiano, Italie), Mauro Magatti (Université Catholique de Milan, Italie), Bogusław Śliwerski (Université di Lodz, Pologne), Marek Rembierz (Université de Slesia, Pologne), Stefano Zamagni, (Université de Bologne, Italie), Krzysztof Wielecki (Université Wyszynski de Varsovie, Pologne), Catherine Belzung (Université de Tours, France), John Raven (Université de Manchester, Royaume Uni).
Le congrès débute le jour de la fête du Sacré Cœur de Jésus, patron de l’Université. L’Académie célébrera cette fête pour ouvrir la cérémonie officielle, présidée par le Recteur, le prof. Antoni Dębiński, la participation du Nonce apostolique, l’archevêque Celestino Migliore et d’autres personnalités civiles et religieuses.
Source: Communiqués de presse
Un dialogue entre personnes de deux groupes ethniques en conflit permanent : Johnson Duba en est l’animateur, lui qui vit à Marsabit au nord du Kenya. Johnson a essayé de convaincre les anciens du village de dialoguer afin de ramener la paix dans la communauté. Quant aux jeunes, il les unit par le moyen du sport : un tournoi de football sans gagnants pour renforcer la cohabitation pacifique. C’est l’un des fruits de réconciliation que le charisme de l’unité a fait mûrir, vécu par Johnson depuis des années dans son village. Cette expérience a été présentée avec d’autres le 27 mai dernier aux délégués de différentes Eglises d’Afrique de l’Est et d’Europe, réunis pour la conférence régionale de l’International Ecumenical Movement – Kenya (IEM-K). Parmi les orateurs invités, le docteur Samuel Kobia, ex-Secrétaire Général du Conseil Œcuménique des Eglises, et ex-président de l’IEM-K, ainsi que Maria Voce, présidente des Focolari, en visite au Kenya du 14 mai au 1er juin.
“Le mouvement des Focolari est œcuménique de par sa nature, a affirmé Kobia, après avoir souligné les bonnes relations avec Chiara Lubich, qu’il a connue personnellement, ainsi que la famille du Focolare. Dans son intervention il a, par la suite, encouragé à toujours pardonner, pour ne pas se laisser emprisonner par le passé, et ne pas transmettre le conflit aux nouvelles générations. Il a ensuite exhorté le mouvement œcuménique à soutenir les projets de paix, de dialogue et de réconciliation développés par les gouvernements respectifs. Même le cœur de Chiara Lubich brûlait d’un ardent désir : « Répondre au besoin le plus urgent et le plus dramatique de l’humanité, ce besoin de paix », rappelle Maria Voce dès les premières répliques de son discours. Et de continuer, « nous nous sommes retrouvés à construire des lieux et des occasions de rencontre à l’intérieur des Eglises auxquelles nous appartenons, pour que grandisse toujours plus la ‘’communion’’. Nous avons ensuite fait l’expérience d’être un peuple uni avec les chrétiens de diverses dénominations en partageant les dons spécifiques de chacune de nos Eglises, dans l’espoir d’arriver aussi un jour à l’unité doctrinale ». Le dialogue, donc, comme route privilégiée à parcourir. C’est l’expérience du mouvement des Focolari durant ces 73 ans : « Un dialogue de la vie, qui n’oppose pas les hommes entre eux, mais encourage la rencontre entre les personnes, même de confessions ou de convictions différentes et les rend capables de s’ouvrir l’une à l’autre, de trouver des points communs et de les vivre ensemble ». En rappelant que l’unité (« Que tous soient un » de Jésus) est l’horizon et le but spécifique des Focolari, Maria Voce a confirmé combien le dialogue est un style de vie, une nouvelle culture, que le mouvement désire offrir aux femmes et aux hommes d’aujourd’hui.
« L’Esprit Saint, lien d’amour, fera grandir dans le peuple chrétien la conscience de vivre un moment précieux et indispensable, conclut Maria Voce. Ce sera un passage des ténèbres vers la lumière de la résurrection, vers une plénitude plus grande, où la diversité veut dire enrichissement, capable d’engendrer la communion : là où les blessures de l’humanité des uns seront les blessures des autres ; là où ensemble, avec humilité et détachement, on essaiera de pénétrer jusqu’à la substance et aux origines de l’unique foi en Jésus, dans l’écoute de Sa Parole ». Willy Niyonsaba
« L’expérience la plus importante que j’ai vécue lors de ces deux journées passées avec le Gen Rosso a été de voir se réaliser mon rêve : me sentir forte, tonifiée, sans besoin de recourir à la violence », c’est ce qu’a dit Véronique, l’une des 200 ados qui ont participé aux trois jours de workshop organisés par le groupe international lors de son passage à Montevideo (Uruguay), lors d’ une tournée qui inclut aussi l’Argentine, la Bolivie et le Paraguay. Une action promue par la Fazenda da Esperança. «“Forts sans violence”- expliquent les artistes du Gen Rosso – est un projet qui s’adresse aux ados et aux jeunes pour une formation à la culture de la paix, de la légalité; une prévention au phénomène dévastateur de la violence dans les écoles sous toutes ses formes: vengeance, harcèlement, malaise des jeunes, suicide, décrochage scolaire ». Déjà expérimenté et suivi d’ un résultat positif dans divers pays, ce projet a mobilisé, à Montevideo aussi, environ 200 ados et jeunes des quartiers sensibles de la capitale uruguayenne. Une de ces associations est le Centre Nueva Vida : « Je me souviens de notre arrivée dans ce quartier périphérique, en mars 2001 – raconte Luis Mayobre, le directeur actuel – ; nous avons été accueillis à coups de pierres par les jeunes. Voir aujourd’hui nos jeunes en pleine action sur scène, avec de nombreux autres jeunes de leur âge, en train de lancer un message en faveur de la non-violence m’a ému ». En fait la grande nouveauté du projet artistique “Forts sans violence” consiste à mobiliser des ados et des jeunes qui, après les workshop de danse, musique , le travail de mise en scène et de préparation avec les artistes, montent ensemble sur le plateau et deviennent tous protagonistes.
“Impressionnant! Ce fut merveilleux – confie Inès encore prise par l’émotion -. Deux concerts ont eu lieu les 21 et 22 mai, faisant salle comble au Théâtre Clara Jakson (1200 places), ce qui chez nous est peu commun ; et on ne distinguait pas nos jeunes des artistes du Gen Rosso : ils étaient pleinement intégrés ». Inès a vu grandir ces jeunes et connaît bien l’action importante conduite par le Centre Nueva Vida des Focolari et par d’autres associations du quartier, pour offrir à ces jeunes des perspectives d’avenir positives, loin de la drogue et autres dangers. Le spectacle “Streetlight”, nous plonge dans le Chicago des années 60 et relate une histoire vraie, celle de Charles Moatz, un jeune afro-américain du Mouvement des Focolari tué par une bande adverse à cause de son engagement pour la construction d’un monde plus uni. Charles, en choisissant la non-violence, signera son destin. Mais sa cohérence jusqu’à l’extrême fera découvrir à ses amis des horizons nouveaux et jusque-là impensables pour leur vie. « Des phrases du type « si tu le veux, tu le peux », « l’amour l’emporte sur tout », « l’amour peut tout », « si tu veux conquérir une ville à l’amour, rassemble des amis animés des mêmes intentions… » – continue Inès -, semblaient des perles de rosée enveloppant le cœur des personnes présentes. Le tout exprimé avec une telle force qu’on en restait bouleversé. Il y avait une grande empathie entre la scène et le public. J’avais invité une amie qui après un peu pleurait d’émotion. Je crois que Dieu a frappé fort à nos portes ». La presse uruguayenne, fortement marquée par la laïcité, a répercuté cet événement inhabituel. « 200 jeunes uruguayens se préparent dans des workshop intensifs en vue d’une représentation musicale avec le groupe international Gen Rosso », de quoi être fier en lisant ce titre dans l’un des nombreux journaux de la capitale ! « Heureuse de voir mon fils sur scène ! – écrit la maman d’un des jeunes devenus artistes – . Je remercie le Centre Vida Nueva qui a toujours visé à lui offrir des occasions pour qu’il grandisse en tant que personne ». E Patty : « Ce “si tu le veux, tu le peux » restera inscrit à jamais dans le cœur de chacun de ces jeunes et de toutes les personnes présentes. Merci ! Vous avez rechargé nos batteries et transmis une énergie contagieuse ». https://www.youtube.com/watch?v=s5eR25VL53M&feature=youtu.be
«J’étais employé comme inspecteur de la production, c’est-à-dire chargé du contrôle de la qualité, de la quantité, du poids, mais pour des raisons tenant à l’entreprise, j’ai été licencié. J’ai tout perdu : mon emploi, ma famille, ma dignité. Après quelques mois ma femme m’a envoyé une lettre de séparation, emmenant avec elle notre fille unique, âgée de cinq ans. Comme si cela ne suffisait pas, pour avoir écouté quelques années auparavant le conseil de mon beau-père, j’ai été arrêté pour escroquerie, trafic d’influence, association de malfaiteurs. Mais en réalité je n’avais rien fait ! J’ai éprouvé une immense honte, en pensant aussi à mes proches, et une colère démesurée ! Où est-il, me demandais-je, ce Dieu dont on proclamait la bonté et qui, au contraire, permettait de telles injustices ? J’ai été incarcéré pendant 15 jours, dont cinq en isolement, enfermé dans une cellule de deux mètres sur deux et privé de toute liberté : je ne pouvais pas ouvrir la fenêtre, ni voir quelqu’un, ni parler avec qui que ce soit. Ensuite, une fois sorti de l’isolement, j’ai été confronté à des trafiquants de drogue, des toxicomanes, des voleurs, des violeurs, des braqueurs. C’était des hommes. En prison tous me respectaient parce qu’ils avaient la certitude – même s’ils ne me connaissaient pas – que j’étais complètement innocent et que ce n’était pas ma place. C’était leur façon de me restituer la dignité qu’on m’avait enlevée. J’ai beaucoup appris de ces prisonniers. J’étais en liberté provisoire lorsque mes proches m’ont convaincu de participer à une mariapolis en me disant que nous allions nous repose quatre jours. J’ai rencontré une grand’mère aux cheveux tout blancs qui m’a parlé de Dieu Amour. Justement à moi qui avais fortement douté de la bonté de Dieu. Un monde nouveau et immense m’est apparu, comme si je le connaissais déjà, mais je ne l’avais jamais expérimenté auparavant. J’ai compris que pour avancer sur la voie de l’amour, on ne peut faire abstraction de ce que j’appelais alors la douleur et que j’identifie maintenant aux souffrances de Jésus sur la Croix. Lors que nous vivons dans la douleur la plus profonde nous sommes davantage disposés à écouter Dieu, qui nous donne une vie plus pleine et plus grande. Aujourd’hui je n’ai plus de rancune envers mon ex-épouse, ni envers mon beau-père, ni envers ma fille qui, au cours de ces dernières années, n’avait plus voulu me voir. J’ai été pleinement acquitté, parce qu’au bout de trois ans il a été établi que j’étais totalement étranger aux faits qui m’étaient reprochés. Je ne pouvais garder pour moi ce que la vie m’avait enseigné et intérieurement je sentais un très grand besoin de me donner aux autres, en particulier aux jeunes. J’ai commencé avec cinq garçons de 11/12 ans, qui ne savaient rien de la foi, ni eux ni leurs parents. J’ai commencé par jouer au foot avec eux pendant des heures et en les raccompagnant chez eux, je leur demandais juste de faire un simple geste d’amour envers leur famille. Aujourd’hui ces jeunes ont grandi, quelques-uns sont entrés dans le monde du travail, mais surtout, eux aussi ont voulu donner à leur tour ce qu’ils avaient reçu, en transmettant à beaucoup la certitude de l’amour de Dieu. Je ne finirai jamais de remercier Dieu de m’avoir accordé d’aimer sans préjugés, de reconnaître qu’Il est Amour, qu’Il aime chacun de nous personnellement et que nous sommes tous égaux, tous ses enfants ». Érasme – Italie
Nonce au Kenya depuis janvier 2013, Mgr. Balvo est aussi le premier nonce apostolique nommé au Soudan du Sud, état indépendant seulement à partir de 2011, éprouvé par la guerre, la pauvreté et les migrations. Le 20 mai dernier Maria Voce et Jesús Morán, présidente et coprésident du mouvement des Focolari, l’ont rencontré au siège de la nonciature à Nairobi, au cours de leur visite au Kenya (14 mai – 1er juin). Rencontre cordiale dans une atmosphère immédiate de famille, voilà la toile de fond d’un échange de nouvelles variées mais aussi de partage de préoccupations et d’espérances sur les défis de la région, surtout dans la zone du Soudan du Sud. Parmi les sujets traités, sa connaissance de Chiara Lubich qui remonte à son voyage au Moyen Orient en 1999 lorsque Mgr. Balvo était en service en Jordanie ; l’école d’inculturation à la mariapoli Piero, en cours ces jours-ci ; l’aventure qu’a été l’accueil du pape au Kenya, puis sa visite en République Centre-africaine, où « chrétiens et non chrétiens », a-t-il dit, « ont été impressionnés du fait que le pape n’a pas fui leurs difficultés, et, en dépit des règles de sécurité, a passé une nuit dans ce pays ». Puis, la mise au courant sur les nouvelles des Focolari, comme la récente visite surprise du pape François à la mariapoli de Rome. « Le pape François est le pape des surprises », a commenté Mgr. Balvo. Mais l’attention se déplace vite sur le drame du Soudan du Sud. En parlant de la crise de cette région, le nonce a souligné les nombreux défis : pauvreté et analphabétisme parmi tant d’autres, que le manque de paix a fait empirer. En 2007, le mouvement des Focolari par l’intermédiaire de l’AMU, avait lancé un projet dans le désert autour de Khartoum pour la construction d’une école destinée justement aux enfants réfugiés du Soudan du Sud, qui habitaient dans un camp de la paroisse d’Omdurman. Le projet qui avait duré quelques années, était inséré dans une action du diocèse appelée « Sauver ce qui peut être sauvé ». L’école a été construite, mais par la suite beaucoup de familles sont rentrées au Soudan du Sud avant qu’il ne devienne un état autonome.
“ Dans une région si riche en ressources, il sera difficile de pouvoir les faire fructifier tant que la paix ne règnera pas de manière stable », a affirmé Mgr Balvo. « Il est très difficile de faire progresser la société avec des générations de personnes qui n’ont connu que la violence ». Il est parti de là pour un tour d’horizon sur l’histoire de ce pays, où il voyage souvent, ce qui démontre combien le sort du peuple soudanais du sud lui tient à cœur. Le Sud s’est séparé du Nord le 9 juillet 2011, à la suite du référendum de janvier de la même année, qui a vu la victoire du oui des soudanais du sud à une large majorité. Le référendum était un des points-clé de l’accord de paix qui en 2005 a mis fin à 21 ans de guerre civile entre le gouvernement de Khartoum et le groupe qui luttait pour l’indépendance du Soudan du Sud. La séparation du Sud reste une source de tensions et de situations difficiles. A l’intérieur du Soudan du Sud, ensuite, des groupes armés menacent la paix, et des affrontements ethniques pour des questions de terre, d’eau, de bétail, sont à l’ordre du jour. En décembre 2013 un conflit a éclaté entre les forces gouvernementales et les forces restées loyales à l’ex vice-président Riek Machar. En janvier 2014 le premier cessez-le-feu a été signé et le 26 avril Riek Machar est retourné à la capitale pour prononcer son serment en tant que vice-président. Maria Voce a exprimé son grand espoir que cette démarche ramène le Soudan du Sud sur le chemin de l’unité et de la prospérité.
“La nouvelle du départ de Giorgio Marchetti, cette nuit à une heure du matin, nous a rejoints ici en Afrique, en ce 29 mai, jour de la Fête-Dieu. Il avait à plusieurs reprises exprimé son désir de rejoindre Chiara Lubich au Ciel. Avec lui nous nous réjouissons et nous prions ». C’est ce qu’écrit Maria Voce aux membres du Mouvement des Focolari dans le monde entier, depuis sa visite au Kenya (du 14 mai au 1er juin). Giorgio Marchetti (Fede), était né à Padoue (Italie) le 16 octobre 1929, où il est l’un des premiers à s’engager dans l’aventure de l’unité, pour reprendre l’expression utilisée par Chiara pour caractériser les débuts du Mouvement, et aussi le parcours sur lequel s’engagent aujourd’hui les Focolari répandus dans le monde entier. “Beaucoup se souviennent – écrit Michele Zanzucchi, Directeur de Città Nuova – de son ardente adhésion à la spiritualité de Chiara Lubich sur la voie du charisme de l’unité lorsque démarre la Cité Pilote de Loppiano en Toscane : en plein dans la boue, mais animé du plus grand enthousiasme. Ou bien au Brésil où il se confrontera à la dure réalité des favelas qu’il voulut regarder en face. On le revoit soutenant le Mouvement, toujours en première ligne, le regard tourné vers l’avant ». Et Ángel Bartol, qui a été avec lui lors de ses derniers moments : « Fede s’est donné entièrement, corps et âme, jusqu’à la fin ». Médecin, psychologue et théologien, il a accompagné des centaines de jeunes sur le chemin du Focolare. Ses traits caractéristiques : l’intelligence et la générosité. Il y aura beaucoup à écrire sur lui et nous le ferons ces prochains jours. Aujourd’hui nous disons seulement: Merci Fede pour ta vie tout entière orientée vers l’unité de la famille humaine ! Ses obsèques auront lieu au Centre Mariapoli de Castelgandolfo, le mercredi 1er juin à 11 heures.
Donner à la loi un visage humain et la recherche d’une justice basée sur la valeur de la fraternité : c’est le message fort que Maria Voce, avocate et présidente du mouvement des Focolari, a donné à un public de 300 personnes réunies le 25 mai dernier à la Faculté de Jurisprudence de la Catholic University of Eastern Africa (CUEA), à Nairobi (Kenya). Il s’agissait d’étudiants en droit et en sciences sociales, professeurs, membres de la Faculté et ‘staff’ de l’université. Dans son discours intitulé : « Le Droit dans la société contemporaine », Maria Voce explique qu’avec l’évolution de la société, le faits de se comporter correctement a été systématisé dans la communauté. Lorsque des États parviennent à établir leur identité politique, cette correction a été incorporée dans les Constitutions, dans leurs codes ou dans d’autres lois. Avec l’arrivée du christianisme – selon la présidente des Focolari – « comme valeur de référence, une loi supérieure vient en lumière. Cette loi vient de Dieu, le seul Juste, et elle est communiquée à l’humanité, en Jésus : la loi de l’amour ».
Willy Niyansaba
Texte du discours de Maria Voce: Le droit dans la société contemporaine
Comme elle tombe bien cette invitation de Jésus à la paix, au milieu des conflits qui blessent l’humanité un peu partout dans le monde. Elle entretient notre espérance, car nous savons qu’il est, lui-même, la paix, et qu’il a promis de nous la donner. L’évangile de Marc rapporte que Jésus s’adresse aux disciples réunis à la maison, à Capharnaüm, pour leur expliquer comment doit vivre sa communauté. Et sa conclusion est claire : tout doit concourir à la paix, qui contient tout bien. C’est une paix dont nous sommes appelés à faire l’expérience dans notre vie quotidienne : en famille, au travail, avec ceux qui ne pensent pas comme nous. Si nous voulons une unité toujours plus profonde et vraie, ne craignons pas d’affronter les opinions discordantes et d’en parler ouvertement. Faisons attention à ne jamais laisser la relation d’amour entre nous diminuer, car l’autre personne vaut bien plus que les divergences qui peuvent nous opposer. « Partout où arrivent l’unité et l’amour réciproque, affirmait Chiara Lubich, nous trouvons la paix, la paix véritable. Car là où il y a l’amour réciproque, Jésus est, d’une manière ou d’une autre, présent au milieu de nous. Or c’est lui la paix par excellence 1. » Son idéal d’unité, né pendant la Seconde Guerre mondiale, est apparu tout de suite comme l’antidote des divisions conduisant à la haine. Puis, face à chaque nouveau conflit, Chiara a continué à proposer, avec ténacité, la logique évangélique de l’amour. Quand, par exemple, explose la guerre en Irak, en 1990, elle exprime sa profonde tristesse à entendre « des paroles que nous pensions ensevelies, telles que “l’ennemi”, “les hostilités ont commencé”, puis les communiqués de guerre, les prisonniers, les défaites […] ». « Nous nous sommes rendu compte, avec stupeur, que le principe fondamental du christianisme, le commandement nouveau de Jésus, était atteint au cœur […]. Au lieu de nous aimer les uns les autres, au lieu d’être prêts à mourir les uns pour les autres, nous étions tombés à nouveau dans l’abîme de la haine : mépris, tortures, mises à mort 2. » Comment en sortir ? « Établir, partout où c’est possible, des relations nouvelles, approfondir celles qui existent déjà, entre nous chrétiens, musulmans et juifs 3 », c’est- à-dire entre ceux qui étaient alors en conflit. Il en va de même pour tous les conflits : tisser entre les personnes et les peuples des relations d’écoute, d’aide réciproque, d’amour, dirait encore Chiara, jusqu’à être prêts à mourir les uns pour les autres. Mettre de côté nos raisons d’agir, afin de saisir celles de l’autre, sachant bien que nous ne parviendrons pas toujours à une complète compréhension. L’autre agit sans doute de la même façon avec moi et lui non plus, peut-être, ne parvient pas à me comprendre. Nous voulons néanmoins rester ouverts l’un à l’autre, dans la diversité et même l’incompréhension, en sauvegardant avant tout notre relation. Cette parole de l’évangile de Marc – « Soyez en paix » – en fait un impératif. Engagement combien sérieux et exigeant ! Mais n’est-il pas une des expressions essentielles de l’amour et de la miséricorde qu’il nous est demandé de vivre les uns avec les autres ? Fabio Ciardi ___________________________________ 1 Interview à la télévision bavaroise, 16 septembre 1988. 2 Cf. Chiara LUBICH, Santi insieme, Città Nuova, Rome 1994, pp. 63-64. 3 Cf. Ibid., p. 68.
C’est le 29 mai 1991 que Chiara Lubich lance l’Economie de Communion (EdC) à San Paolo, Brésil. Elle constatait les inégalités sociales du pays, que l’immensité des favelas mettait en évidence comme une couronne d’épines, tout autour des gratte-ciels de la métropole. Elle fait naître alors une réalité qui bien vite entraine patrons et travailleurs, étudiants, professeurs et chercheurs, riches et pauvres. Pour Luigino Bruni, l’actuel coordinateur du projet, les pauvres restent encore aujourd’hui au centre de l’EdC : « Impossible d’oublier le nombre de fois où Chiara Lubich, lorsque nous travaillions ensemble, me répétait : « N’oublie jamais que l’Economie de communion, je l’ai fait naître pour les pauvres ». Aujourd’hui nous avons le devoir éthique et spirituel de replacer la pauvreté et les exclus au centre du système économique, politique et social.». Les pauvres sont les premiers témoins de l’expérience naissante des Focolari à Trente, lorsque, en pleine guerre, Chiara Lubich et ses premières compagnes – elles aussi sans ressources – invitaient à leur propre table les pauvres et mettaient en commun ce qu’elles recevaient.
Cette même communion, spirituelle et matérielle, est la caractéristique aujourd’hui encore des acteurs de l’EdC, sa principale ressource : une communauté de personnes, qui ont une vision commune du monde et de l’économie, qui engagent leur lutte pour réduire la pauvreté et les inégalités. Le lien entre communauté et usine fait figure de référence pour l’entrepreneur de communion. Les 25 ans de l’EdC trouvent leur expression dans un rendez-vous international aux Philippines, à Tagatay (Manila), intitulé « Economie de communion, une économie pour tout le monde ». Du 25 au 29 mai, 250 participants font le point sur le chemin parcouru et débattent sur les lignes d’action envisagées au niveau mondial pour les prochaines années :
Le choix de l’Asie pour ce rendez-vous mondial n’est pas un pur hasard. « On y trouve des éléments du même panorama que Chiara avait sous les yeux au Brésil en 1991. Mais il y a aussi de la richesse, des jeunes, de la capacité d’entreprise. Le lien entre création de richesses et pauvreté est évident. L’Economie de communion vit tant qu’elle met ensemble ces deux aspects » observe Luigino Bruni. « Dans quinze ans le montant du PIB de l’Asie sera le double de celui des Etats Unis et de l’Europe Occidentale. L’avenir du monde donc dépendra beaucoup du genre d’économie qui se développera en Asie. Célébrer ici le 25ième anniversaire de l’Economie de communion veut dire reconnaître que son futur dans le continent asiatique est une question cruciale ». A la même période que le congrès aux Philippines, d’autres sont en train de se dérouler dans différentes parties du monde. Samedi 28 mai, à 21 heures, heure de Manilles, une liaison internet permettra une interaction avec la Bolivie (Ecole interaméricaine de chefs d’entreprises), l’Italie (Pôle Lionello Bonfanti, Loppiano), le Mexique (rencontre de chefs d’entreprises à Puebla), la Slovaquie (rencontre des chefs d’entreprises de Slovaquie et de Tchéquie). Une autre liaison en direct aura lieu entre autres avec des groupes de l’EdC au Brésil, en Côte d’Ivoire, Espagne, au Guatemala, Madagascar, Panama, Portugal, Russie, Ouganda. Une véritable fête. « Et il s’agit bien de noces », selon les paroles de Luigino Bruni. « Dans un monde incapable de véritable fête, l’Economie de communion ressemble au miracle du pain qui se multiplie pour les pauvres mais aussi au miracle du vin des noces qui arrive pour les pauvres et pour tout le monde, le miracle de la fête de la fraternité ». Edc-online.org/fr/ SERVICE DE PRESSE: Communiqué de presse – 27 mai 2016 https://www.youtube.com/playlist?list=PLseXirhCvXpHfSeiIcXBqicR4Hfl4dxuB
Au cours de l’ École pour l’Inculturation quelques préoccupations sont apparues au sujet des aspects de la modernité qui peuvent faire ombre aux valeurs fondamentales des cultures africaines. Mais on ne peut pas arrêter le développement. A votre avis, quelle est la voie pour sauver les valeurs contenues dans les traditions ? « Je pense effectivement que l’on ne peut pas empêcher le développement. La culture traditionnelle, au sein des cultures africaines, est elle aussi toujours en évolution. Cependant la modernité fait entrer dans les traditions africaines le matérialisme, l’individualisme, le primat de l’argent et le capitalisme. Je ne dis pas que l’argent soit un mal, mais le mauvais usage que l’on en fait nous fait oublier notre humanité, ce qu’en Afrique on appelle ubuntu. Mais la modernité comporte aussi des aspects positifs : la démocratie, les droits de l’homme, le pluralisme qui nous invite à accueillir l’autre, les différences. Dans certains pays africains on se tue parce que le pluralisme fait défaut ; il existe un « moi collectif » qui est très dangereux. En ce sens l’individualisme – une valeur de l’Occident – ne semble pas complètement négatif, parce que si je veux échapper à ce « moi collectif », il faut une bonne dose d’individualisme. En somme, je pense qu’il faut un équilibre entre individualisme et pluralisme. C’est important d’en prendre conscience et d’y réfléchir, même si cela n’est pas suffisant. Je pense que nous devons éclairer la culture africaine contaminée par les valeurs négatives de la modernité. Je crois qu’à ce point le christianisme, qui nous invite à voir le prochain comme le chemin de sainteté pour aller à Dieu, a son rôle à jouer. L’Évangile nous invite à faire passer l’argent au second plan. Jésus met à la première place l’homme, le prochain. Pour moi c’est important, c’est, me semble-t-il, la route à suivre pour sauver les valeurs universelles contenues dans les traditions”. Quelle impression retirez-vous de ces journées? Quels sont les défis auxquels sont confrontés les peuples africains dans leur vie quotidienne ? “Une simple situation dans laquelle je me suis trouvé, m’a fait comprendre au cours de ces journées que je pouvais renaître, comme Nicodème. C’est ainsi que j’ai débuté cette École pour l’Inculturation. L’autre impression forte est liée aux personnes qui étaient là. Découvrir que l’Afrique est plurielle, qu’il y a « la pluralité des Afriques ». J’avais envie de connaître chacun, de comprendre comment il vit ; parler avec un camerounais qui est très différent d’un Burundais, d’un rwandais ou d’un éthiopien. Ici j’ai expérimenté la pluralité de l’Afrique. Mais, comme africains, nous nous retrouvons dans le partage de valeurs communes : la solidarité, la famille et les liens qu’elle crée, la communion, l’importance de l’éducation de nos enfants ; cela est très important pour nous africains, même si nous sommes très différents. Pour moi l’extinction des guerres entre nos populations passe par l’incarnation, dans la vie quotidienne, sociale et politique, des paroles de l’ Évangile. C’est le défi qui nous attend après ces journées : rentrés à la maison, comment nous comporterons-nous envers ceux qui sont différents de nous ? Envers nos ennemis ? Envers les personnes qui qui ne sont pas de mon bord politique, qui ne m’apprécient pas ? Serai-je capable de les aimer ? Serai-je cette « lumière blanche » de l’Évangile au sein des réalités sociales, politiques, des incompréhensions entre groupes divers d’une même nation ? C’est cet engagement que j’emporte avec moi : relever le défi que posent aujourd’hui les grands problèmes de l’Afrique ». Propos recueillis par Irena Sargankova
“Bienheureux les miséricordieux parce qu’ils obtiendront miséricorde” est le thème de la 31ème Journée Mondiale de la Jeunesse. « Lisez les Béatitudes, cela vous fera du bien », avait dit le pape François aux jeunes rassemblés à Rio de Janeiro en 2013, et c’est justement sur le parcours des béatitudes que les participants aux JMJ sont en train de se préparer au rendez-vous, inséré dans le Jubilé de la Miséricorde, sur une terre qui – grâce à sœur Faustine et Jean Paul II – est très liée au culte de la Miséricorde Divine. Parmi les événements principaux : la messe d’ouverture (26/07), la cérémonie d’accueil pour la première rencontre avec le Saint Père (28/07), le chemin de croix avec la croix des JMJ (29/07), pour ensuite arriver au cœur des JMJ : la veillée avec le Saint Père (30/07) et la messe finale (31/07). Mais pour enrichir le programme des catéchèses auront lieu en différentes langues, et le Festival de la Jeunesse : quatre soirées où la dimension spirituelle se conjuguera avec l’aspect artistique et culturel. Les jeunes du mouvement des Focolari ont aussi leur part à jouer dans la préparation des JMJ, en particulier à Cracovie, un événement inséré dans le cadre du Festival qui aura lieu le 27 juillet au Club de Sport Plaszowianka, ul. Stroza-Rybna 19, (ligne des trams 50, 20, 11). La soirée, raconte Magda, une des jeunes organisatrices, sera composée de deux parties : « La première à partir de 16 heures, commence par l’intégration, qui nous aidera à nous connaître réciproquement dans la diversité des cultures, par des danses et des jeux du monde entier. A partir de 20 heures une veillée nous portera à approfondir le thème des œuvres de miséricorde par des expériences, des chansons, des chorégraphies et des textes de Chiara Lubich. Le tout se terminera par l’adoration à Jésus Eucharistie ». « La veillée sera accompagnée par l’orchestre international Gen Rosso. Notre désir – explique-t-elle – est que ce soit un moment d’union profonde avec Dieu et avec le prochain. Nous voulons par ce programme créer un espace de rencontre qui dépasse toutes les différences qui peuvent surgir ». Les jeunes des Focolari s’exprimeront par un stand dans l’enceinte du centre vocationnel (toute la semaine au stade « Cracovie »), un endroit pour connaître les différentes initiatives du panorama ecclésial et se poser la question sur « ce que Dieu s’attend de chacun de nous », expliquent les organisateurs des JMJ. “ Les JMJ 2013 approchent à grand pas ! », écrit Magda, « et nous aussi, nous sommes rencontrés du 30 avril au 3 mai derniers à Cracovie, pour élaborer le programme de la soirée du Festival de la Jeunesse. Au cours de la rencontre nous avons demandé l’aide de l’Esprit Saint pour que ce soit Lui qui nous guide. Nous attendons avec joie la prochaine étape à la mariapoli Fiore (cité-pilote polonaise des Focolari) les 11 et 12 juin, à l’occasion du vingtième anniversaire de notre cité-pilote. Nous vous demandons de nous soutenir par vos prières ! ». Elle adresse une invitation à ses amis jeunes : « Si vous pensez venir à Cracovie pour les JMJ et si vous voulez aider, vous êtes les bienvenus ! Nous attendons vos propositions à l’adresse : krakow2016@focolare.org. Laissons-nous prendre dans le filet de la Miséricorde ! ». Pour ceux qui voudraient approfondir l’expérience des JMJ à la lumière de la spiritualité des Focolari, une « Ecole post JMJ » suivra en Slovaquie (Jasná – Demänovská Dolina) avec 550 jeunes venant de différentes parties du monde, parmi eux un groupe de 50 orthodoxes. Maria Chiara De Lorenzo
Qu’est-ce que l’inculturation aujourd’hui ? « C’est l’incarnation de la lumière de l’Évangile dans les cultures africaines », déclare Maria Voce aux 305 participants à l’Ecole d’inculturation qui s’est tenue la semaine dernière à la Cité pilote des Focolari « Mariapoli Piero » située dans les faubourgs de Nairobi (Kenya). La joie, la surprise, l’enthousiasme sont les mêmes que lors de la visite de Chiara Lubich en 1992 à l’occasion de la pose de la première pierre de la mariapoli et donc aussi de l’école d’inculturation qui en a surgi. La fondatrice des Focolari avait en fait imaginé au sein de la cité pilote une école pour un dialogue tous azimuts entre l’Évangile et les cultures africaines, une école qui aurait donné une nouvelle impulsion à l’évangélisation. Et le coprésident Jesús Morán de préciser : « Se faire un est l’aspect le plus profond de l’inculturation. Il s’agit d’une expérience que Chiara a faite ici en Afrique et qu’elle propose ensuite comme méthode à nous tous du monde entier. ‘Se faire un’ prend sa source-modèle en Jésus abandonné sur la croix, c’est-à-dire lorsque, par amour pour l’humanité Il a voulu s’anéantir, être un rien d’amour. Nous aussi comme Lui, face aux différentes cultures nous devons apprendre à nous faire rien, pour ensuite expérimenter qu’il ne s’agit pas d’un rien qui annule, mais un rien qui enrichit ».
Pour beaucoup des participants cette affirmation contient la réponse aux nombreux défis du continent africain, y-compris celui de l’inculturation. Mais c’est aussi une réponse au phénomène de la mondialisation. « L’inculturation est nécessaire, relance Morán. En vivant notre spiritualité de l’unité nous pouvons nous rapprocher de la culture de l’autre dans le respect de sa vérité et découvrir, dans le dialogue, la beauté de la diversité, non seulement en Afrique mais dans le monde entier ». « Un monde – souligne Maria Voce – qui porte sur ses épaules tant de souffrances par manque d’harmonie et de paix. « Se faire un » profondément favorise l’inculturation, qui peut représenter une parcours possible de réconciliation ». A 24 ans de sa fondation, « l’École – souligne encore Maria Voce – a mis au point les instruments bien spécifiés dès le début, qui débouchent sur la deuxième génération ». En regardant le futur elle ajoute : « Nous entrons dans une nouvelle phase de l’École, qui se multipliera peut-être ultérieurement ». Ces paroles de la présidente résonnent comme « un appel à une nouvelle prise de conscience et une nouvelle responsabilité », comme beaucoup s’en sont rendu compte, afin de poursuivre sur la voie de l’inculturation dont Chiara avait eu l’intuition après avoir été au contact de certaines populations africaines à partir des années 60. La présidente des Focolari s’est particulièrement arrêtée sur la compréhension que Chiara avait eue en 92 au sujet de la lumière de l’Évangile, une « lumière blanche » capable de pénétrer et d’éclairer les diverses cultures en les faisant devenir un don réciproque et un don pour le monde. « Maria Voce – dit Peter du Cameroun – a réorienté notre cœur vers notre vocation spécifique qui est d’incarner la spiritualité de l’unité qui n’impose pas mais, comme le disait Chiara, est une « lumière blanche » qui éclaire. La mondialisation suit un processus qu’on ne peut arrêter dans lequel notre apport spécifique est la vie de l’Évangile ». « En revenant chez nous – se demande Nicodème du Burundi – il me semble comprendre que je dois commencer par moi-même, en vivant l’Évangile dans la réalité sociale, politique, dans les conflits, afin d’être une réponse d’amour aux attentes de nombreux pays d’Afrique. On ne peut pas attendre ».
500 jeunes du monde entier se donnent rendez-vous sur internet pour une Conférence mondiale de jeunes pour la Paix. L’idée était née de la synergie de Living Peace (à son actif des projets d’éducation à la paix pour enfants, adolescents et jeunes dans 113 pays) et de Peace Pals International (expression de WPPS, World Peace Prayer Society, un organisme associé à l’ONU), réalisée avec le soutien de la Déclaration de Fuji (Japon) et de quelques organisations internationales. https://www.youtube.com/watch?v=omANVR3qIDI S’inspirant de la Déclaration de Fuji, 14 jeunes intervenants – chrétiens et musulmans, de 14 pays différents – se sont alternés en ligne le 30 avril dernier pour exprimer leur point de vue en faveur de la paix, soutenu par des expériences concrètes d’accueil et de réconciliation, donnant ainsi de la crédibilité, au niveau planétaire, à leur conviction évidente qu’un monde de paix est possible. Des jeunes de différents pays sont ensuite intervenus: Chili, Russie, Guatemala, Népal, Japon, Turquie, Australie, Congo, Malte, etc. Certains avec des témoignages, d’autres avec de nombreuses questions pour mieux comprendre comment réussir à devenir des artisans de paix, là où chacun vit. L’intervention d’Edward, un jeune philippin des Focolari, qui s’est connecté depuis l’Équateur, était très significative. Il a raconté son expérience au contact des populations touchées par le séisme. Ensuite le témoignage de Sherook, une jeune syrienne à qui beaucoup avaient demandé des nouvelles sur ce qu’elle vit dans son pays. Sherook, après avoir raconté sa situation en Syrie, toujours aussi précaire et dramatique, n’a pas pu retenir ses larmes, qui ont produit une forte impression et une importante participation de la part de tous. Elles ont également suscité de touchantes expressions de partage de la part de deux jeunes musulmans, eux aussi en ligne: Omar de l’Égypte et Abir du Maroc. La Conférence a aussi été l’occasion de présenter United World Project et l’initiative qui est liée: SignUpForPeace. Jules Lamore, coordinatrice de Peace Pals International et membre du comité qui prépare les célébrations de la Journée internationale de la Paix aux Nations Unies, a téléphoné depuis New York pour féliciter l’organisation de cette Conférence en ligne. Deux jeunes ont aussi obtenu deux bourses d’étude à la Miami University au Luxembourg. Carlos Palma, coordinateur général de Living Peace, a été invité à présenter la Conférence au siège du Parlement européen à Luxembourg à l’occasion du World Peace Forum des 24-25 mai. En 2015, le Luxembourg Peace Prize avait été décerné à New humanity, ONG qui représente le Mouvement des Focolari. La Conférence mondiale des jeunes prévoit quatre éditions par année. Le prochain rendez-vous aura lieu le 25 juin avec des jeunes d’organisations et mouvements qui s’engagent pour la Paix. La troisième Conférence se tiendra à Florianopolis (Brésil) à l’occasion du Forum pour la Paix des Jeunes (22-25 septembre) durant lequel Peace Pals fera don d’un obélisque de paix à la ville. La quatrième Conférence, sur les perspectives et l’engagement pour l’année prochaine, est programmée pour décembre 2016.
“Dans notre culture – raconte un congolais marié depuis 14 ans – le premier fils doit arriver tout de suite. Si au bout de six mois une femme qui vient de se marier n’est pas enceinte, sa belle-famille exerce sur elle de grosses pressions ». « C’est ce qui m’est arrivé – poursuit son épouse – . Nous donnions déjà la moitié de notre salaire à mes beaux-parents qui étaient âgés et ne pouvaient plus travailler. Mais cela ne suffisait pas. Ils voulaient de nous un fils, symbole de leur descendance après leur mort. Vu que de mon côté rien n’arrivait, ma belle-mère voulait me convaincre d’aller voir un sorcier et, comme je résistais, elle a commencé à faire pression sur mon mari pour qu’il demande le divorce. Mais il n’a pas cédé. Tout en la respectant, il a trouvé les mots pour lui dire clairement qu’il ne pouvait pas la suivre sur ce point, parce qu’il m’aimait, et qu’étant mariés à l’Eglise, notre mariage était « pour toujours ». Après trois ans, nous avons décidé d’adopter deux enfants et au bout de douze ans, grâce aux traitements que j’ai suivis en Afrique du Sud, et aussi grâce à notre foi en Dieu, nous avons eu notre première fille et il y a trois mois un petit garçon ». “Ma femme aussi – poursuit un jeune congolais – n’arrivait pas à avoir un enfant. Au bout de quelques de grossesse, elle perdait l’enfant. Toutes sortes de critiques nous arrivaient du voisinage, et aussi des accusations fomentées aussi par ma tante qui ne supportait pas ma femme. Ma famille nous a même suggéré de faire un sacrifice traditionnel pour nos ancêtres. Nous leur avons expliqué qu’en tant que chrétiens nous ne sommes pas contre les rites traditionnels, parce que ceux-ci peuvent aussi contenir des semences du Verbe, mais que nous croyons fermement dans l’aide de Dieu. Un jour un de nos amis, professeur à l’Université, est venu nous voir et après nous avoir en écoutés sur cette question, il nous a donné de précieuses indications sur la façon de nous comporter pour que la grossesse se poursuive. Ma femme était justement enceinte de cinq mois à ce moment-là et, grâce à ses conseils, elle a pu porter le bébé jusqu’à terme. La même chose s’est produite pour nos cinq autres enfants qui sont arrivés par la suite ». “Mes études une fois terminées – raconte André – j’ai trouvé un emploi dans une autre ville et, avant de partir, ma famille s’est réunie pour me prodiguer tous les conseils dont – estimait-elle -, j’avais besoin. Entre autres, celui d’épouser une femme de ma tribu. Je n’étais pas d’accord. En fait depuis toujours j’avais pensé que deviendrait ma femme celle que Dieu aurait mise sur mon chemin, d’où qu’elle vienne. Lorsque je suis tombé amoureux de Julie, je ne savais pas qu’elle faisait partie d’une tribu contraire à la nôtre. Je l’ai appris plus tard et c’est alors que je me suis souvenu des directives données par ma famille. Après une longue réflexion, j’ai mieux compris ce que signifiait pour moi vivre l’Evangile : parvenir à voir chaque prochain non pas comme un ennemi, mais comme un frère vu que nous sommes tous fils du même Père. Aussi j’ai décidé de rester fidèle aux principes que Dieu avait mis dans mon cœur. Quand nous étions fiancés, il y a eu de graves désordres entre nos deux régions, mais Julie et moi, malgré des moments très difficiles, nous avons continué à faire grandir notre relation jusqu’au moment de notre mariage. Nos voisins étaient sûrs qu’il ne durerait pas plus de six mois ». « Moi aussi je n’étais pas sûre d’y arriver – confie Julie -, mais ensuite j’ai vu à quel point André m’était fidèle et, même si nous étions différents en raison de nos caractères, de nos habitudes alimentaires, de notre langue maternelle, nous avons continué à nous aimer. Cette année nous avons fêté nos 23 ans de mariage avec nos quatre enfants ». « Dès le début, chacun d’entre nous a pris l’engagement de considérer la famille de l’autre comme la nôtre – ajoute André – et, avec le temps nous avons réussi à devenir proches de ces parents qui avaient été contraires à notre mariage. Dans notre tradition donner son propre nom à un enfant est une preuve d’affection envers lui et aussi une manière de se perpétuer à travers lui. Julie a voulu donner à nos enfants le nom de mes parents. Par ce geste elle aussi se trouve perpétuée dans ma famille ».
L’inculturation n’est pas une action qui se réalise moyennant une certaine adaptation de l’Evangile et des coutumes chrétiennes aux usages et aux cultures d’un peuple, mais une conséquence du mystère de l’Incarnation. A notre époque, nous voyons se former une culture qui n’intègre plus l’Evangile. C’est une culture du développement et du progrès scientifique et technique, complètement dépourvus de fondements chrétiens. Une culture qui a créé un unique espace mondial dans lequel vit toute l’humanité. La culture africaine n’est pas une culture technologique, de même la culture asiatique, même si africains et asiatiques tendent vers le même développement. Mais elles ont des valeurs différentes et véhiculent des idées différentes. Ces diverses cultures et traditions, si elles ne participent pas au développement technologique ne peuvent pas survivre, elles se perdent. Ce qui peut créer une unité à caractère non technique à l’échelle du monde, c’est l’Evangile. Il permet à de nombreuses cultures de vivre dans ce monde globalisé. L’Evangile peut faire en sorte que des cultures différentes engagent entre elles un dialogue qui les fait se développer et évoluer. Mais il ne s’agit pas là d’une égalité seulement extérieure, mais d’un dialogue dans l’unique vérité et en référence aux valeurs universelles héritées du Christ. Ainsi nous pouvons sauver l’unité et nous pouvons aussi sauver la pluralité. C’est le défi de notre époque. Si, comme chrétiens, nous ne le faisons pas, nous avons perdu une chance, nous n’affrontons pas le défi historique qui nous est donné en ce moment. L’Inculturation nous invite à prendre au sérieux ces valeurs et traditions humaines qui se trouvent partout, non pas pour en faire un musée, ni pour créer un relativisme où chacun puisse vivre, mais pour créer un dialogue dans la vérité. Vérité qui ne peut pas être imposée, mais librement offerte. .La nouvelle évangélisation est “nouvelle” pour autant que la culture chrétienne n’existe plus. En ce sens, elle doit être aussi une évangélisation des cultures qui jusqu’ici n’ont pas vraiment rencontré le christianisme. Et avec quelle force cela peut-il advenir, sinon avec la capacité de se « faire un » qui naît de l’amour, celui-là même par lequel le Christ a assumé notre chair, notre nature humaine, et est devenu l’un d’entre nous ? L’amour qui a porté Jésus à s’incarner doit nous pousser à « nous faire un » avec toutes les cultures, sans perdre l’unicité ni l’authenticité de l’Evangile. La spiritualité des Focolari, qui par la vie réussit à unir au-delà des frontières et des limites des cultures particulières, constitue aussi un lien entre les cultures. C’est comme un liquide qui précisément parce qu’il est vie, s’assimile à tous les types de culture. Si nous vivons l’Evangile dans sa pureté et avec un amour qui nous rend vides de nous-mêmes, nous perdons nos racines culturelles pour « nous faire un », non seulement avec chaque prochain pris isolément mais aussi avec sa culture, alors lui aussi peut être actif et donner ce qu’il porte en lui, et offrir ses richesses transformées et purifiées par l’Evangile vécu, valeurs qui en même temps éclairent et font comprendre l’Evangile. Dans l’éclat de la lumière de l’Evangile, je peux voir la lumière de l’autre et lui offrir la mienne ainsi que ma culture. Ainsi nous ne parcourons pas un chemin à sens unique : en vivant dans le même monde, nous donnons et nous recevons la culture et l’Evangile de l’autre et nous offrons la nôtre. Et l’autre fait de même, dans un dynamisme d’amour qui est la Bonne Nouvelle de l’Evangile, celle que Jésus a portée sur la terre. Pour nous faire vivre, déjà en ce monde, la culture du Ciel. (Résumé fait par le théologien Wilfried Hagemann, biographe de Mgr Klaus Hemmerle).
« Même si les défis auxquels font face les pays des Caraïbes sont nombreux, il me semble que l’Economie de Communion (EdC) soit vraiment faite pour Cuba », a confié John Mundell, entrepreneur EdC des USA en conclusion de la journée à La Havane du 29 avril dernier. Une trentaine de personnes y ont participé parmi lesquelles des représentants de groupes locaux de formation au « cuenta propismo » (travail pour son propre compte), des membres d’équipes d’échange sur de nouvelles propositions socio-économiques, des économistes, des entrepreneurs, des commerciaux et des personnes intéressées par le sujet. En plus du chef d’entreprise d’Indianapolis, cité plus haut, membre de la commission Internationale EdC, se trouvait aussi des représentants de l’Italie : Gaetano Giunta et Steni di Piazza de la MECC (Microcrédit pour l’Economie civile et de communion), Francesco Tortorella et Francesco Marini, du Secteur Projets de l’AMU (Action pour un Monde Uni). En guise d’ouverture le nonce, Mgr. Giorgio Lingua, a rappelé l’invitation du pape aux jeunes lors de sa visite à l’Ile en septembre 2015 : « Vivre ‘’l’amitié sociale’’, afin d’être capables de discerner ensemble comment actualiser et aider les autres à vivre pour le bien commun ». De l’avis de Paola Monetta, une des organisatrices de l’événement, c’étaient « des paroles appropriées, vu que nous étions ensemble chrétiens et non croyants formés dans la ligne socialiste, tous poussés par le désir de vivre un style de vie fondé sur la communion». Après une vue d’ensemble sur l’Economie civile, le projet de l’Economie de communion a été présenté, avec les nouveautés et les défis qu’elle propose, en mettant la personne au centre de l’agir économique, et en particulier celui qui est dans le besoin. Les expériences des chefs d’entreprise EdC présents, ont montré que, « même dans les situations difficiles, il est possible de développer un style d’entreprise de communion, en respectant les paramètres de productivité en parallèle avec le respect de l’environnement, et en même temps on peut devenir « générateurs » de réciprocité et de communion, à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise ».
Des thèmes évidemment importants, en vue de promouvoir aussi de possibles alternatives aux offensives du capitalisme, surtout dans la conjoncture actuelle que vit Cuba. Les expériences de MECC et AMU dans le domaine des projets sociaux dont ils sont les promoteurs dans le monde entier, ont ouvert de nouveaux horizons en laissant de la place pour un dialogue important et fructueux. Prochain rendez-vous : novembre 2016. « Avec l’objectif – concluent-ils – d’entraîner aussi ceux qui veulent construire des synergies avec nous en faveur de la communion, le regard toujours tourné vers un monde plus juste et plus uni ».
En Slovaquie (Jasná – Demänovská Dolina) 550 jeunes venant de diverses parties du monde – parmi lesquels un groupe de 50 orthodoxes – se retrouveront pour approfondir les thèmes de la Journée Mondiale de la Jeunesse. Lieu : Hôtel Grand, Demänovská dolina 72, Liptovský Mikuláš, Slovaquie Arrivée : 31 juillet 2016 soir Départ : 5 aout 2016 après le petit déjeuner Participation : 180€ Age des participants : de 16 à 30 ans Info : postgmg2016@focolare.org
« Lisez les Béatitudes, cela vous fera du bien », avait dit le pape François aux jeunes réunis à Rio de Janeiro en 2013, et c’est justement à partir de ce parcours des béatitudes que les participants sont en train de se préparer au rendez-vous de la JMJ, encastré dans le Jubilée de la Miséricorde, sur une terre qui – sous le regard de Sœur Faustine et de Jean Paul II – est très liée au culte de la Miséricorde Divine. Parmi les événements principaux : la messe d’ouverture (26.07), la Cérémonie d’Accueil qui sera la première rencontre avec le saint Père (28.07), le chemin de croix avec la croix des JMJ (29.07), pour ensuite arriver au cœur de la JMJ : la veillée avec le saint Père (30.07) et la messe finale (31.07). Mais les catéchèses en différentes langues et le Festival de la Jeunesse enrichiront le programme au cours de quatre soirées à dimension spirituelle qui se conjuguera avec l’aspect artistique et culturel. Les jeunes du mouvement des Focolari eux aussi aident à la préparation des JMJ, en particulier par un événement qui sera inséré dans la corniche du Festival le 27 juillet 2016 à Cracovie Club de Sport Plaszowianka, ul. Stroza-Rybna 19, (ligne des trams 50, 20, 11). Pour ceux qui désirent approfondir l’expérience des JMJ à la lumière de la spiritualité des Focolari, une « Ecole post JMJ » suivra en Slovaquie (Jasná – Demänovská Dolina) avec des jeunes venant de différentes parties du monde, dont un groupe de 50 orthodoxes.
“L’idée de constituer l’Association italienne des Entrepreneurs pour une Économie de Communion (AIPEC) naît début 2012, peut-être au pire moment de la crise économique en Italie. C’est dans cette circonstance qu’un groupe d’entrepreneurs adhérant à l’ÉdeC sent qu’il doit réagir. La première étape consiste à comprendre ensemble si des possibilités de collaboration entre les entreprises existent. En automne de cette année-là, est établi l’acte constitutif avec l’approbation, en plus du statut, du code éthique. Dès le début, l’association est un moteur de la diffusion de l’Économie de Communion.” Ce sont les paroles de l’actuel président, Livio Bertola, qui illustre les objectifs et la brève histoire de l’association: “Les principales valeurs qui l’inspirent s’appuient sur une ‘culture du donner’. Pour cela, chaque membre se sent poussé, non pas à attendre quelque chose pour lui-même, mais plutôt à faire en sorte de comprendre ce qu’il peut faire pour les autres.” À qui vous adressez-vous en particulier et quels sont les objectifs d’AIPEC? “Nous nous adressons aux entrepreneurs, aux travailleurs indépendants, aux coopératives et, en général, à toutes les personnes qui ont à cœur une économie qui mette la personne au centre: employés, étudiants, femmes au foyer, retraités, chômeurs, etc. Quant à l’objectif d’AIPEC de promouvoir les valeurs de l’Économie de Communion, nous essayons de le réaliser de plusieurs manières: d’un côté, en promouvant dans toute l’Italie des moments de rencontre avec des personnes qui veulent mieux vivre leur travail, en organisant des écoles d’économie civile avec le regard sur les jeunes générations; d’un autre côté, en soutenant l’activité des entrepreneurs associés et en favorisant les synergies qu’ils peuvent créer entre eux.”
Vous vous inspirez des valeurs de l’Économie de Communion, deux mots qui semblent opposés… “En effet, l’entrepreneur qui adhère à l’ÉdeC fait un choix à contrecourant. Dans le nom même de l’association, nous avons voulu insérer la préposition ‘pour’, avec deux motivations: d’abord parce que nous nous voyons sur un chemin qui mènera à une communion pleine et aucun de nous n’a la prétention d’avoir déjà franchi la ligue d’arrivée et, seconde raison, mais non moins importante, parce que l’Économie de Communion est née pour les pauvres; le partage d’une partie des bénéfices des entreprises leur est destiné, dans la pleine liberté de chacun. Pour cela, nous sentons le besoin, nous les entrepreneurs, de nous aider, de vraiment collaborer ensemble: à travers l’écoute réciproque, le soutien, l’attention à l’autre (employé, client, fournisseur, membre ou même concurrent), le partage d’idées, des difficultés, de talents. Avec une attention particulière aux entrepreneurs et travailleurs qui, ces dernières années, souffrent personnellement des conséquences de la crise économique et sociale.” De quelle manière peut-on collaborer ou adhérer à votre association? “Entrepreneurs et professionnels, que nous appelons membres ordinaires, peuvent faire partie de notre réseau, mais aussi toutes les personnes qui veulent soutenir les valeurs de l’ÉdeC, que nous considérons comme membres adhérant. On peut collaborer avec l’AIPEC rien qu’en visitant le site qui offre beaucoup d’informations sur la vie de l’association, les initiatives et les occasions de diffusion et connaissance. En s’associant, on peut devenir une part active des projets en chantier et en concevoir ensemble de nouveaux.” Des projets en chantier? “Nous nous sommes fixé un objectif ambitieux: passer de 200 membres actuels à 6000 les trois prochaines années! La collaboration et la contribution personnelle sont donc fondamentales, spécialement venant de personnes qui connaissent déjà l’ÉdeC et veulent donner de leur temps et de l’énergie pour faire grandir la ‘culture du donner’ en Italie et dans le monde.”