Mouvement des Focolari
A la découverte de l’inculturation

A la découverte de l’inculturation

Mariapolis Piero

Photo: © Verônica Farias – CSC Audiovisivi

4 jours dédiés à l’illustration et l’étude des traditions, autant écrites qu’orales, selon le sujet choisi, en fonction de leur compréhension et comment elles sont vécues dans les différents groupes ethniques du continent. Une référence est faite à l’Ecriture Sainte, au Magistère de l’Eglise, et aux expériences et réflexions, fruits de la spiritualité de l’unité. Voilà, de manière synthétique, la méthodologie de l’Ecole pour l’Inculturation, qui se base sur une dynamique relationnelle incontournable : « On ne peut pénétrer dans l’âme d’un frère pour le comprendre, pour le prendre en soi… si le nôtre est riche d’une appréhension, d’un jugement… », écrivait Chiara Lubich. « ‘Se faire un’ signifie se placer face à tout un chacun en position d’apprendre, parce qu’on a réellement quelque chose à apprendre ». Mais où cette expérience prend-elle sa source ? « Sans aucun doute, ce fut une idée géniale de Chiara Lubich », explique Maria Magnolfi, depuis 20 ans en Afrique, entre le Kenya et l’Afrique du Sud, docteur en Ecriture Sainte à l’Institut biblique pontifical, et qui accompagne depuis ses débuts le parcours de l’Ecole. « Cela remonte à l’année où Chiara se rendit à Nairobi, en mai 1992. Elle y rencontra le nonce et écouta les préoccupations de l’Eglise qui se préparait au premier synode africain, et devait donc affronter cette question de l’inculturation qui lui tenait tant à cœur. C’est alors qu’elle fonda l’Ecole pour l’Inculturation, inspirée par la spiritualité de l’unité, où il fallait faire place à une étude de qualité et aux valeurs de la culture africaine, ainsi qu’aux fruits de la rencontre entre ces valeurs et la vie pure de l’évangile. Il n’a pas toujours été facile de trouver des pistes gagnantes pour l’inculturation. La lettre que le cardinal Arinze a envoyée récemment nous semble très significative. Il y exprime sa joie pour le travail accompli ces années-ci et encourage à poursuivre dans cette ligne ». Inculturation_booksPropriété, travail et sens du sacré, la souffrance et la mort, processus sociaux de réconciliation, parcours de l’éducation et de la communication : autant de sujets abordés au cours de ces dernières années, dont les actes ont été publiés en différentes langues. En 2013, dans l’édition précédant celle-ci, le sujet se focalisait sur la découverte de qui est la personne en Afrique. Maintenant il s’agit de passer de la dimension de la personne à l’imbrication des relations familiales, conscients qu’en Afrique on ne peut faire abstraction de la famille. Quelles sont donc les caractéristiques de la 11ème édition ? « A propos de ce vaste sujet qu’est la famille – après enquête sur ce qu’est le mariage dans la culture Tswana, Zulu, Kikuyu, et encore dans celle du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Congo, Angola, Nigeria, Uganda, Burundi, Cameroun, Madagascar… – on a pu détecter deux lignes directrices prioritaires d’approfondissement », explique encore Maria Magnolfi. « Le rôle de l’homme et de la femme et l’institution du mariage en tant qu’alliance puis la transmission des valeurs dans la famille, thématique qui était déjà bien ressortie en conclusion de l’école sur la personne. Quelles valeurs ? Le partage, l’accueil, la participation, le respect envers les anciens comme « dépositaires de sagesse », la promptitude à tout de suite partager selon les besoins, même en risquant ». Quelle est la signification de l’école de l’inculturation ? Son importance pour la rencontre entre les cultures africaines, et entre ces cultures et les cultures extra-africaines ? Raphaël Takougang, focolarino camerounais, avocat, l’explique de cette manière : « Chiara Lubich, en fondant l’Ecole pour l’Inculturation au cours de son voyage au Kenya en mai 1992, a touché l’âme du peuple africain. Elle a montré qu’elle comprenait l’Afrique plus que ce que l’on pouvait penser. Ce n’a pas été un acte formel, le sien, mais le fruit d’un amour profond pour un peuple et ses cultures que l’histoire n’a pas toujours valorisées. Depuis plus de vingt ans maintenant, ‘spécialistes’ africains, experts en Ecriture Sainte et du charisme de l’Unité travaillent pour mettre en lumière ces Semences du Verbe contenues dans les différentes cultures du continent, tout d’abord les mettant en lumière pour les africains eux-mêmes, qui apprennent ainsi à se connaître et à s’apprécier davantage. En effet, la diversité et la richesse de ces cultures sont mises de plus en plus en relief. Ensuite c’est une manière de faire mieux connaitre le peuple africain jusqu’à maintenant peu connu, sauf à cause de ses guerres et de ses pénuries. Le patrimoine culturel qui se construit petit à petit, raconte la présence de Dieu dans le vécu quotidien de ces peuples et peut apporter une véritable contribution au dialogue entre les peuples en ce monde qui devient de plus en plus un ‘’village planétaire’’ ».

Volontariat jeunes: projet MilONGa

Volontariat jeunes: projet MilONGa

manos-mundo-blog-2-720x384Le projet MilONGa = Mille ONG en action, propose aux jeunes de plus de 18 ans l’occasion de s’unir, comme  protagonistes, sur les chantiers de développement social des périphéries du monde. L’initiative est promue par le Mouvement des Focolari en dialogue avec d’autres organisations humanitaires sur le territoire, dans le respect des diversités, en proposant une culture de l’inclusion et de la fraternité. Pour ce faire, les Focolari mettent à disposition leurs propres structures présentes sur les cinq continents et leur expérience dans le domaine des relations internationales, en offrant aux jeunes l’occasion de devenir des acteurs de la paix et du dialogue, dans une démarche constante pour bâtir des ponts entre individus, peuples et cultures. Un autre objectif est celui de développer chez les jeunes des compétences transversales susceptibles de les rendre actifs au sein de leur propre groupe et en mesure d’influencer les processus de décision et les styles de vie dans leurs contextes sociaux respectifs. Il s’agit d’une forme de « volontariat interculturel » qui, en cherchant à capitaliser le patrimoine acquis grâce à la mise en œuvre de nombreux projets sociaux dans le monde, permet aux nouvelles générations de s’entraîner, comme protagonistes, dans les processus de changement. Une occasion pour apprendre à se mesurer – dans le style de la réciprocité – avec la diversité des contextes culturels ; mettre en marche l’exercice d’une citoyenneté active ; développer ses propres compétences en matière de relations et de leadership. Tout cela dans un échange constant avec les autres acteurs du projet, dans un parcours de croissance non plus individuel et isolé, mais communautaire. La-Casa-de-los-Niños-01La première phase prévoit des destinations vers les pays d’Amérique Latine et des Caraïbes, pour s’étendre ensuite aussi vers d’autres aires où sont présentes des activités de développement socialement inclusif adaptées à l’accueil. Les jeunes pourront faire des stages de un à six mois, accompagnés par des bénévoles et des « tuteurs » du lieu. Sur le portail United World Project  il est possible de visualiser les localités où se déroulera ce volontariat et de de télécharger la fiche d’inscription. Ensuite les coordinateurs régionaux prendront contact avec les inscrits pour un entretien et pour étudier avec eux une proposition personnalisée qui prévoit aussi une formation préliminaire (conduite en collaboration avec l’AMU, l’ONG des Focolari) ; des activités informelles de teambuilding et de networking, et la présentation des associations et des groupes qui les accueilleront sur place. Cette étape une fois franchie, après une brève période de training portant sur  le contexte local, les jeunes débuteront la période de volontariat convenue, durant laquelle sont aussi prévues des visites culturelles, la participation à des événements internationaux et des activités de loisirs. Pour l’Europe l’organisme qui gère les candidatures et l’envoi des volontaires est New Humanity, pour l’aire Hispano-américaine c’est Sumá Fraternidad, et pour le Brésil Sociedade Movimento dos Focolari. Gustavo Clariá

C’est l’Esprit Saint qui crée l’unité

C’est l’Esprit Saint qui crée l’unité

S-Pietro

Centro Ave Loppiano: Copyright Marika Tassi, ‘L’Eglise’ – Roma 1962

Jésus, lors de la dernière Cène, nous laissa son merveilleux testament en disant: “Que tous soient une seule chose”. Unité assurément dans la vérité, unité dans l’amour; mais que voulait-il dire exactement en prononçant ces paroles? Aujourd’hui, après une expérience de  vingt siècles d’Eglise, c’est plus clair pour nous (…) Le fait de considérer la révélation et la foi chrétienne surtout et presque exclusivement sous l’angle de la vérité s’est trouvé  un peu en difficulté précisément parce que les personnes qui entendent cette vérité ne l’acceptent plus comme autrefois. (…) Alors que faut-il ? Il faut la charité Par charité on peut entendre celle qui se traduit en actes, qui est concrète, celle qui se réfère un peu à la pratique des commandements, à la théologie de la libération, à la réforme sociale ou aux oeuvres de miséricorde; cependant nous voyons qu’elle ne suffit même pas pour créer l’unité, souvent c’est la division. Il y a aussi, au contraire, la charité comprise comme la réalité spirituelle des âmes de bonne volonté qui, sous l’inspiration de la grâce de Dieu, s’aiment et s’unissent (…) Mais par elle-même, cette  charité, considérée comme réalité humaine divinisée par l’action de la grâce de Dieu, je ne crois pas qu’elle soit suffisante pour créer l’unité. Celui qui crée l’unité c’est l’Esprit Saint! Celui qui donne vie à l’esprit, en reprenant tout le patrimoine de l’Eglise Catholique, tout ce qui est au coeur de l’Eglise Orthodoxe et de la charité vécue, c’est l’Esprit Saint qui renouvelle la face de la terre. C’est l’Esprit Saint qui fait l’unité de l’Eglise. Et nous voyons que l’Esprit Saint doit renouveler, aujourd’hui aussi, l’Eglise, nous le voyons concrètement à travers le charisme qui a été envoyé sur notre Mouvement – comme d’autres charismes l’ont été sur d’autres Mouvements – qui renouvelle l’Eglise. Qu’est-ce qu’un charisme? C’est l’action de l’Esprit Saint reçue par une ou plusieurs personnes. Nous, nous n’avons pas le charisme des apôtres, nous avons le charisme de porter l’unité, mais ce charisme vaut pour autant qu’il est l’Esprit Saint même qui crée l’unité”. (1980) Extrait de:  Pasquale Foresi – Luce che si incarna (Lumière qui s’incarne) – Città Nuova 2014 – pag. 211-12-13

Les Focolari d’Afrique en fête!

Les Focolari d’Afrique en fête!

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© Verônica Farias – CSC Audiovisual

C’est un peuple en fête qui les attend, représenté par la communauté des Focolari au Kenya et par quelques personnes en provenance de diverses nations : « Je pars avec une grande joie, je sens qu’à travers le Kenya je rencontrerai les autres régions de l’Afrique », a déclaré Maria Voce avant de partir de Rome. C’est sa seconde visite sur le continent, après celle de Fontem (Cameroun) en 2009, pour la célébration solennelle du Cry Die en mémoire de Chiara Lubich. Le calendrier des événements laisse entrevoir les grandes lignes de ce voyage très attendu : inculturation, famille, œcuménisme. Nombreuses sont les rencontres prévues avec les autorités, ainsi que les moments ouverts à tous, sans oublier ceux réservés aux différentes communautés du Mouvement. Le premier rendez-vous à l’agenda est l’Ecole pour l’Inculturation, du 17 au 20 mai. 257 participants en provenance de l’Afrique subsaharienne. Venus de l’Est, de  l’Ouest, du Centre, du Nord et du Sud, ils accueilleront Maria Voce et Jesús Morán, qui seront présents au cours des travaux et interviendront lors des sessions d’ouverture et de clôture de l’école. Jesús Morán est aussi chargé d’approfondir la question à la lumière de l’exhortation apostolique Amoris Laetitiae Le 7 mai 1992, au cours de son voyage à Nairobi pour rencontrer les Focolari du continent africain, Chiara Lubich notait dans son journal : « L’inculturation, la grande voie pour l’évangélisation ! ». Cinq jours plus tard, le 19 mai, c’était l’inauguration de la cité pilote Mariapolis Piero (Nairobi) et Chiara fondait le même jour l’Ecole pour l’Inculturation : une intuition qui s’est révélée prophétique. La 11ème école, intitulée « Famille et Inculturation en Afrique », mobilisera pendant quatre jours les différentes commissions des pays subsahariens, composées d’universitaires, de chercheurs et d’experts du monde de la famille. Le 25 mai, grande attente à la Faculté de Droit de la CUEA (Université Catholique de l’Est Africain) où Maria Voce – avocate, parmi les premières à avoir lancé le réseau social Economie et Droit – a été invitée à donner un cours sur le « Rôle du Droit dans le monde contemporain ». La Faculté a trois départements : droit public, droit privé, droit international, et elle offre un cours de quatre ans en vue de l’obtention du diplôme Bachelor of Laws (LL.B), qui vise à former des spécialistes du Droit Kenyan, avec une perspective régionale. La conférence de Maria Voce est principalement destinée aux étudiants et aux enseignants de la Faculté de Droit, mais elle est aussi ouverte à d’autres Facultés et à des personnes qui ne sont pas de la CUEA. Le 27 mai, rendez-vous au congrès de l’International Ecumenical Movement of Kenya (IEM-K), Mouvement Œcuménique International du Kenya. Né au début des années 90, l’IEM-K a toujours aspiré à « évangéliser la ville de Nairobi en vivant une foi qui ne craint pas d’affronter sur le plan pratique et dans une perspective biblique, les questions sociales, politiques, économiques et juridiques qui concernent les communautés où nous vivons ».Le but général de l’IEM-K est d’offrir une plateforme pour une communion chrétienne interconfessionnelle. Maria Voce a été invitée à partager, dans le cadre de ce rassemblement, l’expérience des Focolari dans le domaine œcuménique. Enfin, les 28 et 29 mai auront lieu la rencontre avec la communauté du Mouvement des Focolari au Kenya, avec une délégation du Burundi, du Rwanda, de l’Ouganda, de la Tanzanie, ainsi que l’inauguration de l’église « Marie de la Lumière ».

Maria Voce : valoriser les femmes veut dire valoriser la communion

Maria Voce : valoriser les femmes veut dire valoriser la communion

(C) CSC Media

(C) Centro Santa Chiara Audiovisivi

Quels sentiments ont suscité en vous les paroles du pape sur la possibilité de réactiver l’antique tradition des femmes diaconesses ? « Toute attitude d’ouverture de ce pape pour une plus grande implication des femmes dans la vie de l’Église, y compris dans les rôles de « direction », me semble une bénédiction. Cela ne signifie pas que personnellement je suis, a priori, favorable ou non, au diaconat des femmes. Toutefois, je suis favorable à une étude approfondie de la question pour essayer de mieux comprendre quels peuvent être le rôle et la fonction des diacres en général et si, dans un tel ministère, les femmes peuvent avoir également leur place. Pour l’instant, il me semble que la fonction du diacre, telle qu’elle est vécue dans la pratique, semble être davantage au service du prêtre que de la communauté. En revanche, si un tel ministère était vécu et reconnu plus explicitement comme service à la communauté, en ayant aussi la possibilité de proclamer l’Évangile, d’administrer les sacrements qui ne sont pas réservés au presbytérat ou à l’évêque, avec la possibilité d’administrer une communauté paroissiale, je crois que tout cela serait, en soi, le signe important d’une plus grande ouverture. Je ne vois pas pourquoi une femme, a priori, devrait être exclue de ces fonctions ». L’horizon d’une Eglise-communion peut-il aider au discernement sur cette question ? « Je pense que oui. Je suis très favorable à l’étude du diaconat de la part d’une commission ad hoc. Je crois en effet que – justement parce que les décisions relatives à cette question seraient importantes – le fait d’instituer un groupe de travail irait dans le sens de ce heminement synodal que le pape a entrepris pour toutes les questions les plus importantes de l’Église. Cela signifie faire confiance non seulement – mais pas seulement – à ce qui peut sembler bien au pape, mais surtout faire confiance à l’expérience de l’Esprit Saint que l’on expérimente en abordant un problème ensemble, en communion ». En réalité, les femmes font déjà beaucoup dans les communautés chrétiennes… « Depuis toujours, d’innombrables femmes soutiennent des communautés ecclésiales en assumant des fonctions très variées : distribuer l’Eucharistie là où les prêtres ne peuvent pas le faire, commenter l’Évangile, présider des “liturgies en l’absence de prêtre”, suivre l’administration de paroisses et même de diocèses, sans qu’il soit besoin pour tout cela d’avoir un titre spécial… Si tout ce que font déjà ces femmes dans les Églises locales était reconnu officiellement, je pense que ce serait une ouverture et que cela indiquerait une gestion plus communautaire de l’Église. En plus d’être favorable à une étude sur le diaconat, je suis reconnaissante envers un pape qui, de plus en plus, et toujours plus fortement, veut insérer les femmes dans le cheminement de réforme de l’Église catholique. Il le fait avancer en reconnaissant aux femmes leur spécificité et en permettant que, justement de par cette spécificité, elles puissent pleinement servir l’Église et l’humanité ». Source : Città Nuova online

Philippines: DULA TA Bai

Philippines: DULA TA Bai

20160513-03Le thème de la participation politique aux Philippines, surtout chez les jeunes, a toujours été un élément clé: durant des années, le Mouvement des Focolari, saisissant la nécessité de former les personnes à une participation civique démocratique pour une reconstruction équitable du pays, a promu des activités encourageant l’engagement civil. Quelques jours après la campagne électorale, un rendez-vous, animé par des jeunes et des adolescents des Focolari, a lieu du 12 au 14 mai dans le cadre de Run4Unity, avec l’objectif déclaré de renforcer les liens sociaux. Il s’intitule “DULA NAPUD TA Bai” (abrégé “DULA TA Bai”), qui signifie “Jouons, ami” en dialecte local. “L’événement – écrit Joops Miranda, un des jeunes organisateurs – a pour but de créer une conscience que chacun peut être un catalyseur du monde uni. Il veut renforcer les relations interpersonnelles, comme aider à en construire de nouvelles. Il vise à encourager le dialogue entre jeunes de différentes communautés sur les sujets d’actualité dans un environnement où on peut aussi s’amuser! Nous espérons atteindre ce but grâce à de nombreuses activités sportives et récréatives. Cela souligne notre but ultime, qui est d’unir les personnes de différentes origines ethniques, nationalités, fois religieuses pour… devenir une famille.” 20160513-02Et d’où vient l’idée de DULA TA Bai? Joops l’explique. En été 2014, avec d’autres amis, ils se demandent comment ne pas “perdre” un autre été devant l’ordinateur, sur la console de jeux vidéo, sur la tablette. L’étincelle naît ainsi, en discutant: pourquoi ne pas passer une journée entière (qui ensuite est passée à trois) avec différents types d’activité physique? Tout ce qui peut être fait ensemble, en plein air, en invitant toutes les communautés voisines? Deux mois plus tard, ils sont 200, de différentes parties des Philippines. 20160513-01Basket, volley, athlétisme, football, frisbee et la populaire “Amazing race” (une course) sont les ingrédients sportifs qui composeront DULA TA Bai, pour finir par une soirée intitulée “U-Nite”: musique et histoires à partager. Mais, s’agissant du deuxième rendez-vous, les jeunes se sont demandés comme évoluer: “l’innovation de la pensée et des processus joue un rôle vital dans notre approche de ‘que tous soient un’ (Jn 17-21)”, explique Joops. “Nous avons donc installé un espace pour approfondir le thème de la conscience environnementale (Pagkabana Kalikupan). Nous essayons de répondre à l’appel du pape François dans Laudato Si’, qui nous rappelle le cri de Mère Nature, et contribuer ainsi à une écologie complète. C’est-à-dire une écologie qui, comme l’explique le pape, ne se concentre pas seulement sur la nature, laissant de côté l’humanité et ses besoins, mais qui inclut une écologie ‘humaine’. Nous voudrions donc, suivant ce raisonnement, transmettre aux autres jeunes l’importance de prendre soin les uns des autres (en participant aux activités sportives, culturelles, musicales et artistiques) et de l’environnement.”   Maria Chiara De Lorenzo  

Équateur : un nouveau départ

Équateur : un nouveau départ

Ecuador_01Le Festival pour la Paix a conclu en Équateur, la Semaine Monde Uni, expo d’actions fraternelles organisées par les jeunes du Mouvement des Focolari. Le récit de Francesco Ricciardi, de la délégation internationale qui a parcouru les routes du pays latino-américain, avec une expérience dans laquelle la vocation communautaire de l’Amérique du Sud a vivement été mise en évidence . « Des instruments traditionnels et modernes s’unissent pour donner vie à une fête. Sur le podium se succèdent des jeunes de l’Afrique, de l’Europe, des Amériques…Somme toute, aujourd’hui, le monde entier est présent à Quito !” Même dans la destruction des semaines précédentes – nous dit Juan Carlos – nous avons vu se mettre en place, une chaîne de générosité et de solidarité”. Sur le podium,  beaucoup d’expériences concrètes de l’après- tremblement de terre se succèdent. Jesús par exemple, raconte ; « Quand nous avons vu les premières images, nous nous sommes rendus compte de la gravité des dégâts. Avec quelques amis, nous avons organisé une récolte de biens de première nécessité, en travaillant dès le matin jusqu’au fin fond de la nuit, pour l’amour de nos sœurs et frères. Natalia continue :”Nous nous sommes dirigés vers les lieux dévastés par le tremblement de terre, pour répondre à ce cri de douleur. Au début, ce n’était pas clair pour nous comment nous pouvions les aider. J’ai compris que je pouvais aimer en écoutant , afin d’accueillir la douleur de celui que je rencontrais ». David raconte : « J’ai vu des mains désintéressées qui n’hésitaient pas un seul instant à donner de la nourriture, de l’eau, des médicaments, de l’argent ; et des mains qui, même si elles n’avaient rien, se sont mises à disposition pour aider. J’ai assisté à un Équateur brisé par le désespoir, la peur, la faim et la soif ; mais j’ai aussi vu la joie sur des visages, la satisfaction et l’espérance de recevoir une aide désintéressée. J’ai travaillé côte à côte avec des personnes qui ont tout laissé derrière elles : le travail, les études, et les propres familles afin d’aider ceux qui avaient tout perdu. J’ai pu voir de près, la bonté des éducateurs équatoriens et autres ». Ecuador_04Des moments artistiques rendent la fête encore plus agréable et préparent à accueillir les nombreux témoignages.  Melany raconte : « Quand j’ai commencé à chanter dans la chorale universitaire, j’ai compris que pour gagner une place dans le groupe, mes compagnons n’hésitaient pas à offenser et insulter. Un jour, j’ai décidé de partager les chansons que j’avais écrites. Ce fut le premier pas. Depuis lors, tout a changé. D’autres aussi ont commencé à partager tellement de talents cachés qu’ils pouvaient finalement exprimer sans crainte ! Le rapport entre tous s’est considérablement amélioré. Le 8 mai 2015, nous avons organisé un concert de musique latino américaine avec l’objectif de transmettre la valeur de la fraternité ». Giorgio et Lara, deux jeunes libanais, qui, malgré le fait d’être au milieu d’une des plus sanglantes guerres de l’histoire, trouvent la force d’aimer tout le monde : « La guerre en Syrie a causé plus de 6,5 millions de réfugiés, dans le pays même et 3 millions se sont enfuis vers les pays proches. Malgré tout cela, des centaines de manifestations se sont organisées dans tout le Moyen Orient pour recueillir des fonds et des biens de toutes sortes et témoigner ensemble, chrétiens et musulmans, que l’unité est possible. Concerts, fêtes, veillées de prières, ont transformé la peur en espérance, la haine en pardon, la vengeance en paix. Beaucoup de familles, ayant même peu de ressources économiques, ont accueilli des réfugiés irakiens. En Syrie, plusieurs nous ont dit que ” l’amour vainc tout, même quand cela paraît impossible” ». David et Catalina présentent les ”Écoles de paix”, initiative organisée en collaboration avec l’Istituto Universitario Sophia: « L’objectif est celui de créer des espaces de formation théorique et pratique pour approfondir les relations avec soi-même, avec les autres, avec la création, avec les objets et avec la transcendance. La fraternité universelle peut créer une politique au service de l’homme ; une économie basée sur la communion ; une écologie en équilibre : la Terre, maison de tous ». Une réalisation concrète du United World Project. Le festival de l’inculturation s’est conclu avec Samiy, jeune indigène de la communauté Kitu Kara : « Nous avons vécu une semaine au cours de laquelle nous avons expérimenté que c’est réellement possible de porter la fraternité, l’unité, la solidarité et la paix dans notre vie, dans notre milieu, et sur toute notre planète. L’humanité est vivante ; notre engagement est personnel mais nous ne pouvons y arriver que si nous nous sentons partie intégrante d’une communauté. Aujourd’hui, nous avons assisté à la beauté de la diversité et à la richesse des cultures ». La joie, désormais ne sait plus être contenue. C’est ainsi que pendant les chansons de la conclusion, tout le monde se retrouve en train de danser dans l’arène ! Jeunes et adultes, enfants et adolescents. Tous en train de faire la fête et jubiler. Mais il ne s’agit pas d’une joie éphémère, c’est la prise de conscience que nous sommes nombreux, tout un peuple, qui veut avoir l’Amour comme propre bannière. Et comme le disent Lidia et Walter « ce n’est pas une conclusion. C’est seulement un commencement ! ». Source : Città Nuova online  

Après la crise: l’amour, le vrai.

Après la crise: l’amour, le vrai.

Mariarosa e Renzo Bardi-aL’histoire d’une famille est sillonnée par toutes sortes de crises. C’est ce qu’écrit le pape François dans l’introduction  à sa réflexion sur la crise du couple (AL 232 et suiv.), dont il décrit, avec beaucoup de réalisme, les diverses phases. Des pages qui semblent raconter mon histoire. La mienne, celle d’un enfant de cinq ans que la guerre rend orphelin de père et prive de perspectives d’avenir. La mienne, celle d’un  jeune  qui  aime une fille et  retrouve ainsi  un souffle de vie nouvelle et une espérance de bonheur. La mienne, celle d’un homme déçu et se retrouvant seul. Mais c’est aussi l’histoire d’une communauté qui accueille et qui sauve. Une fois terminées mes études navales, je me retrouve sur les navires de la Marine Marchande. Lors d’un congé,  je rencontre  Mariarosa  et c’est le  grand amour : un sentiment si fort qu’il ne supporte pas l’éloignement. Pour elle je quitte la marine. Mon nouveau travail nous conduit à vivre loin de nos familles, de nos amis et de notre vie passée. Tout notre univers est circonscrit par le rêve qui nous enveloppe : elle, tout comme moi, attendons tout l’un de l’autre pour trouver le bonheur. Tout va pour le mieux jusqu’au moment où nos différences, jusque-là  attirantes, commencent à nous énerver. Au point de nous apparaître inacceptables, au point de ne plus nous reconnaître et d’être convaincus de nous être trompé de personne. Nous devons alors admettre avec une amère désillusion que le rêve est fini. Et avec lui notre mariage. Nous nous quittons. Je me retrouve seul, dans une maison vide, en proie à la colère et au désespoir. image027Après le mariage d’un collègue de travail, un des invités me propose de me raccompagner chez moi en voiture. Encouragé par son écoute attentive,  je lui raconte ma situation. Il me propose son amitié mais moi, déçu par la vie et les gens, je lui dis ne plus croire en l’amitié. « Je te propose une amitié d’un genre nouveau – me réplique-t-il avec conviction -, de nous aimer « comme Jésus nous a aimés ». Ce « comme » fait brèche en moi. Je commence à fréquenter sa famille et ses amis du Focolare qui deviennent aussi les miens. C’est ce dont j’avais vraiment besoin : la proximité de personnes qui ne me jugent pas, ne me donnent pas de conseils, ne font pas étalage de leur propre bonheur. Ils savent au contraire comprendre l’angoisse de celui qui comme moi est à la dérive. Leur façon de vivre est comme un miroir où je revois tout mon passé, l’enchaînement des erreurs et des égoïsmes qui l’avaient abîmé. A leur exemple je me mets moi aussi à faire quelque chose de beau pour les autres. 20160511-01Au bout de deux ans, contre toute attente, arrive une lettre de Mariarosa. Elle aussi, à travers des chemins complètement différents, a connu dans sa ville des personnes qui lui ont fait rencontrer le regard d’amour de Jésus. C’est en hésitant que nous nous rencontrons à nouveau et à ce moment-là nous ressentons que Dieu nous avait donné un cœur nouveau et la certitude que notre amour pouvait refleurir. Un amour dont la mesure n’était plus d’attendre, mais de donner. En vivant la miséricorde nous amorçons un cheminement qui va nous conduire à refonder notre famille, qui sera embellie de six enfants dont trois jumelles. Nous ne vivons plus isolés, mais nous partageons avec d’autres couples le fait de  recommencer chaque jour. Nous faisons l’expérience que, tout en étant plongés dans les fatigues et les épreuves qui ne manquent jamais, nous pouvons construire notre couple avec un horizon de bonheur : une vie quotidienne faite de partage, de réciprocité, d’une profonde communion de nos sentiments, de nos résolutions, une vie toute donnée à nos enfants et à tous. C’est faire l’expérience que, dans la joie, comme l’écrit François, une crise surmontée conduit vraiment « à améliorer, à consolider et faire mûrir le vin de l’union ». Et que toute crise dépassée est une occasion pour « arriver à boire ensemble un vin meilleur » (AL 232) ».

Prison : “les jeunes du comité externe”

Prison : “les jeunes du comité externe”

20160510-03« Nous sentons fortement l’exigence de pénétrer dans les blessures de notre ville. Nous avons été entraînés par Patricia, enseignante et collaboratrice de la revue Città Nuova, qui était en train d’écrire un livre sur les jeunes mineurs, fils de détenus, alors qu’elle avait à peine connu le comité Break the Wall. Il s’agit de 7 détenus qui, parmi les diverses activités de la section, ont essayé d’obtenir que les enfants rencontrent leur père dans une atmosphère moins froide que celle des parloirs de la prison. Ils voulaient organiser des fêtes, des événements pour amuser les enfants et leur laisser un beau souvenir de leur père dont ils sont séparés. Entre les détenus du comité et nous, les éducatrices et la directrice de la section, une collaboration de confiance s’est tout de suite instaurée. La première rencontre avec les détenus s’est passée à Noël 2014. Nous avons été frappés en entrant, par les ordres de la police pénitentiaire de tout laisser tous nos objets personnels pour raison de sécurité avant de franchir le seuil du portail. Mais pour nous cela avait une autre signification,  c’était comme une invitation à laisser derrière nous tous les préjugés. Les détenus restaient incrédules en voyant que tant de jeunes pouvaientleur consacrer tout un samedi matin. Cette fête a marqué le début d’un parcours qui a dépassé le volontariat, un parcours de relations vraies et profondes construites avec les détenus eux-mêmes. L’un d’entre eux, entendant parler de ce que nous faisons, nous disait qu’il fallait un grand courage. Mais pour nous, il s’agissait d’avoir confiance en l’autre, même s’il avait commis un crime ; espoir que l’on peut changer et recommencer. Nous nous souvenons de la joie de ce détenu heureux de pouvoir utiliser ses talents pour quelque chose de légal, même s’il n’en retirait aucun profit, contrairement aux activités illicites. Pour lui qui n’avait pas d’enfant, travailler pour les petits, comblait son cœur et le satisfaisait. L’année dernière nous avons organisé une rencontre avec les détenus du comité, afin de projeter un nouvel événement. Une de leurs lettres de remerciement a confirmé l’enthousiasme et la joie de cette rencontre durant laquelle nous avons pu nous asseoir ensemble, comme si nous n’étions pas à l’intérieur des murs d’une prison. Nous avons même pris  le goûter ensemble, oui, parce qu’ils nous ont accueillis chaleureusement, comme on le fait avec de vieux amis. Maintenant ils nous appellent « les jeunes du comité externe ». A cette occasion ils se sont ouverts en racontant les effets concrets de la détention sur la vie quotidienne. Par exemple ils nous disaient que celui qui est en prison n’arrive plus à régler sa vue sur la ligne d’horizon ; les yeux doivent retrouver la capacité de regarder au loin, après avoir perdu l’habitude de regarder l’horizon. L’un d’eux nous a salués par ce message : « Aux jeunes je dis de continuer à se dédier à cette activité, parce que souvent celui qui est dedans a besoin seulement de voir que de l’extérieur il y a encore un intérêt pour nos problèmes, afin de nous donner une seconde chance. Souvent la prison coupe les ponts et l’abandon crée des monstres. Voilà pourquoi je fais ma part en vous remerciant ».   En mars dernier, le jour de la fête des pères, nous avons organisé des jeux et des activités qui ont animé des matinées ou des après-midi. Des demi-journées si simples qu’elles ont permis à ces familles, d’habitude divisées, de vivre de bons moments ensemble ; et à ces enfants de garder de bons souvenirs des relations  si délicates et difficiles avec leur père. Quelques-uns de nos amis étaient présents lors de la visite du pape François à la prison le jeudi saint de l’année dernière.  Ils ont participé à la célébration de la messe et nous ont raconté l’émotion qu’ils ont vécue. Ce fut pour eux un moment extraordinaire. « La prison – nous disent-ils souvent – nous prive non seulement de liberté mais aussi d’émotions ». Mais ces temps-ci quelque chose a peut-être bien changé : c’est la joie de se rencontrer et de collaborer sans préjugés. Nous avons découvert en eux le visage de Jésus prisonnier, de Jésus marginalisé. Chaque fois que nous sortons de la prison de Rebibbia, nous sentons que nous avons appris le courage de vouloir changer, d’admettre nos propres erreurs, de recommencer. Nous faisons l’expérience de l’amour personnel de Dieu et de son immense Miséricorde ».

Maria Voce et Jesús Morán au Kenya

Programme du voyage (résumé) :

  • 15 mai : fête d’accueil à la « Mariapoli Piero »
  • 17-20 mai : participation à différents moments de l’Ecole pour l’Inculturation
  • 21-22 mai : participation à la rencontre panafricaine des Familles Nouvelles
  • 25 mai : salutation au conseil académique de la CUEA (Catholic University of Eastern Africa)
  • 27 mai : intervention auprès de la Commission Œcuménique.
  • 28-29 mai : rencontre avec la communauté du mouvement des Focolari au Kenya, et des représentants venus du Burundi, Rwanda, Uganda, Tanzanie – inauguration de l’église “Marie de la Lumière”

Loppiano – Exercices spirituels pour religieuses

Durant l’Année de la Miséricorde, les religieuses qui adhèrent au Mouvement des Focolari bénéficieront d’une semaine d’exercices spirituels dans la cité-pilote de Loppiano, au Centre de spiritualité “Maison Emmaus”. “Les religieuses auront aussi la possibilité d’approfondir leur charisme à la lumière de la spiritualité de l’unité – déclare la responsable, sœur Antonia Moioli – et, dans ce contexte, elles pourront vivre la réciprocité des charismes, grandissant en constructrices de ponts vers tous ceux qu’elles rencontrent.”

Fête de l’Europe. La perspective des Focolari

Fête de l’Europe. La perspective des Focolari

Europe«Résignation et fatigue n’appartiennent pas à l’âme de l’Europe ; les difficultés peuvent être de puissantes sources d’unité. » a affirmé le Pape François à la remise du Prix Charlemagne qui a eu lieu le 6 mai dernier Si pour une bonne partie des européens le 9 mai veut dire célébrer l’intégration, l’unité et la paix en Europe en souvenir de la déclaration de Schuman du 9 mai 1950, à l’origine de l’Union Européenne, pour d’autres au contraire cette date marque le début d’une privation des droits sous l’Union Soviétique, qui a commencé par la déclaration de la victoire de Staline sur l’Allemagne le 9 mai 1945. C’est l’histoire du processus d’intégration que l’Europe a osé innover il y a soixante ans et auquel elle fait face encore aujourd’hui. Et c’est sur les contradictions inhérentes à ces paradigmes culturels et sociaux que traversent les peuples d’Europe, que l’on se pose la question dans ce contexte de crise : l’expérience européenne actuelle est-elle encore valide ? Les européens veulent-ils encore rester ensemble ? Pour Pasquale Ferrara, diplomate, chercheur et professeur en Relations Internationales et Diplomatie, « la vision européenne d’intégration, qui veut dire mettre ensemble non pas tellement la souveraineté mais la volonté politique de différents pays à gouverner conjointement des phénomènes qui échappent au contrôle des états en particulier, reste une grande intuition ». Par l’intégration « l’Europe démontre que le multilatéralisme peut avoir encore aujourd’hui une plus-value si l’état n’est plus le centre de l’attention, mais la fonction politique qu’il joue, ce qui veut dire répondre aux besoins des citoyens dans un monde global et transnational ».  dsc_5834“Une Europe capable de rester ensemble et de redécouvrir de cette manière ce qu’elle peut faire de plus et de mieux pour le monde ». Voilà comment Maria Voce résume la perspective du mouvement des Focolari qui veut être partie prenante dans les processus en cours en Europe. Un exemple de cet engagement est « Ensemble pour l’Europe », où convergent plus de 300 communautés et mouvements d’Eglises chrétiennes, un réseau qui agit suivant des objectifs partagés en tenant compte du continent, par le choix d’une culture de la réciprocité permettant aux personnes et aux peuples de s’accueillir, se connaître, se soutenir mutuellement. « ‘Ensemble pour l’Europe’ n’est pas une fin en soi, mais possède une caractéristique très politique, dans le sens le plus noble du terme : elle œuvre pour le bien de ce morceau d’humanité qu’est l’Europe, dans le but de raviver ses racines et consciente de donner sa contribution au reste du monde ». Du 30 juin au 2 juillet 2016 ‘Ensemble pour l’Europe » organise à Munich, Allemagne, un événement européen de réflexion et d’action. Pendant 2 jours, 36 tables rondes et forums permettront l’échange d’expériences et de perspectives sur autant de thèmes à propos de l’Europe. L’événement se conclura par une manifestation sur la place publique le troisième jour. Le pape François et le Patriarche œcuménique Bartholomée seront présents par des messages vidéo personnels. Jean-Claude Junker, président de la Commission européenne, et Thorbjørn Jagland, secrétaire général du Conseil de l’Europe, ont donné leur accord pour parrainer l’événement. (http://www.together4europe.org/). « Au moment où il y a plus besoin d’Europe, moins l’Europe se montre à la hauteur de ces défis », soutient Ferrara, se référant au manque de figures politiques à la vision large. Et de conclure : « peut-être regardons-nous dans la mauvaise direction ? Peut-être pensons-nous qu’il nous faut un ou plusieurs leaders politiques alors qu’il faut plus compter sur la société civile, tournant les yeux vers les jeunes et leur créativité sociale et politique, sur leur capacité à imaginer le « Vieux » continent comme un nouveau continent.

Communiqués de presse

Slotmob: une petite idée qui prend de plus en plus d’ampleur

Slotmob: une petite idée qui prend de plus en plus d’ampleur

SlotmobC’était l’été 2013 lorsque, à partir d’un partage dans un groupe de juniors de Rome, nait l’idée de faire quelque chose pour freiner la prolifération du jeu de hasard. On voyait de plus en plus de personnes âgées et de jeunes collés aux slot machines, que l’on trouve dans beaucoup de bars. Ces dernières années, malgré la crise économique, l’offre et la demande du hasard se sont amplifiées vertigineusement en Italie : les italiens dépensent 85 milliards de dollars par an et le nombre de slot-machines de toute dernière génération atteint plus de 50.000, les « accro-du-hasard » sont estimés à 800.000 environ. Nous voyons combien le hasard dévaste nos villes, appauvrissant le tissu social et créant solitude et isolement. Cette croissance exponentielle de l’offre du hasard trouve sa racine dans une vision de l’économie qui s’intéresse au seul profit des multinationales du secteur, avec l’assentiment de l’Etat qui y voit une possibilité de gain. Face à cette scène désolante, ce groupe de juniors romains s’est demandé quoi faire… de là est née l’idée de récompenser les barmans qui ont choisi de ne pas avoir de machine-à-sous dans leur local, mais de prendre un petit déjeuner en masse dans leur bar : ils ont fait comme ça un Slotmob. Au début la proposition était destinée à Rome et Milan, mais l’idée simple et concrète a attiré différentes personnes du nord au sud de la péninsule. Durant ces deux ans et demi 120 slotmob ont été réalisés, le nombre de participation a été de plus de 10.000 personnes, mettant sur le web plus de 200 associations. Des rapports se sont ainsi créés entre des réalités bien différentes entre elles, en créant des espaces de rencontre et de connaissance, pour retisser des liens sociaux que le jeu de hasard avait détruits. “A Rome nous avons concentré nos forces sur une zone surnommée la “Las Vegas” de l’Italie, raconte Maria Chiara. En peu de temps un réseau s’est créé faisant participer 7 associations locales, qui s’occupent du jeu de hasard sous différents aspects. Un rapport sincère est né, non sans difficultés pour travailler ensemble. Ainsi est parti le projet « Ne nous Hasardons pas », qui fait aussi participer quelques écoles de la ville. Parler aux enfants du pouvoir de nos choix et comment nous pouvons changer une réalité injuste en partant de nous-mêmes, n’est pas du tout facile ; mais il est vraiment important de construire un monde plus juste et entrainer les jeunes dans ce processus de changement ». 1462534289“L’expérience Slotmob – continue-t-elle – nous permet de rencontrer de nombreuses personnes, beaucoup d’histoire, qui nous font comprendre combien le jeu de hasard est une plaie ouverte dans notre société. Pendant un de ces slotmob, un homme nous avait aidés à organiser des jeux avec des jeunes, il prend le micro et nous raconte son expérience de consommateur assidu de jeux de hasard. Il nous dit : ‘’ ma vie est faite de lumières et d’ombres et c’est la solitude qui me pousse à jouer, mais aujourd’hui je vous vois tous ici et je ne me sens plus seul. Donc je m’engage à ne plus jouer sur ces machines-à-sous et si je devais me trouver devant un de ces jeux, je vous autorise à me reprendre en me rappelant cette promesse que je vous fais aujourd’hui’’ ». « Si l’on se retourne en arrière – conclut Maria Chiara – nous sommes arrivés à des résultats impensables : deux lois ont été bloquées, qui auraient réduit les possibilités des syndicats travaillant pour limiter les jeux de hasard ; nous avons obtenu l’interdiction partielle des publicités à la télévision et une plus grande attention des médias sur le sujet. Nous sommes conscients que la route est encore longue, nous voulons que la publicité sur ce jeu soit totalement interdite et nous voulons que soit remise en discussion la possibilité de confier la gestion des jeux de hasard aux multinationales. Voilà pourquoi le 7 mai nous serons sur plus de 40 places publiques de toute l’Italie, pour répéter notre Oui à une économie différente, en récompensant ces bars qui ont dit non au jeu de hasard ».

Chiara Lubich aux jeunes pour un Monde Uni

Chiara Lubich aux jeunes pour un Monde Uni

1271678«Chers Jeunes Pour un Monde Uni, J’ai su que vous désirez un mot de moi pour contribuer au succès de la Semaine monde uni. De quoi vais-je vous parler, sinon de votre objectif, le monde uni? Est-il possible de parler de monde uni ? Le monde uni est-il envisageable, condition nécessaire pour que la peine que nous prenons, les forces que nous investissons puissent déboucher un jour sur une heureuse issue ? Ou sommes-nous en pleine utopie, poursuivant un objectif irréalisable et imaginaire, comme le pensent certains ? L’époque où nous vivons révèle de nombreux indices d’un acheminement du monde vers cet objectif. En premier lieu la conviction même que l’unité est un signe des temps. En d’autres termes, les spécialistes qui, par leur compétence et leur aptitude, savent scruter les signes des temps, affirment que le monde est en train de s’acheminer à l’unité. Moi-même j’en ai parlé à plusieurs reprises — certains s’en souviendront — en en soulignant surtout l’aspect religieux. La tension vers l’unité, cependant, se manifeste dans d’autres domaines, notamment dans le domaine politique. À côté des Nations Unies, où convergent presque tous les États du monde, on trouve en Afrique l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), qui regroupe tous les pays d’Afrique. En Asie on citera des associations d’États comme : l’Organisation de la Conférence islamique à laquelle appartiennent 53 pays musulmans, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (A.N.A.S.E.) ; et d’autres encore. Pour l’Amérique, l’Organisation des États américains (O.E.A.) – du Nord, du Centre et d’Amérique du Sud ‑ ainsi que le Système Économique latino-américain. En Europe, la Communauté Économique Européenne Centrale, qui comprend les pays de l’Est, et l’Union Européenne. De nombreux sages de ce monde, de cultures différentes, ont traité ce sujet. Il serait intéressant de les connaître. Malheureusement en ce moment où je me trouve au Brésil, d’où je vous envoie ce message, je ne les ai pas à portée de la main. Je vous citerai seulement les derniers Papes, personnes qui, outre l’autorité morale qui les caractérise, se distinguent également par la sainteté de leur vie. Ce qu’ils disent a un intérêt pour nous tous dans le monde. Pie XII, Jean XXIII et Paul VI s’expriment à ce sujet de façon similaire. Dans la Populorum Progressio, Paul VI affirme : « Qui ne voit la nécessité d’arriver progressivement à instaurer une autorité mondiale en mesure d’agir efficacement sur le plan juridique et politique ? » Le Pape Jean-Paul II a affirmé à notre Genfest de 1990 : « De nombreux signes des temps indiquent comme horizon la perspective d’un monde uni. C’est la grande attente des hommes d’aujourd’hui, leur espérance ainsi qu’un grand défi pour le futur. On pressent qu’une accélération extraordinaire nous pousse vers l’unité ». Très chers jeunes, Vous aspirez, vous travaillez en vue du monde uni. Que faites-vous ? Des actions, qui peuvent apparaître modestes et sans commune mesure, malgré votre intention droite, avec l’objectif que vous avez en vue. Quand vous aurez atteint l’âge de le faire, il se peut que certains d’entre vous travaillent dans les organismes orientés au monde uni. Quoi qu’il en soit, à mon avis, même si tout cela est utile, ce n’est pas ce genre de choses qui sont décisives en vue du monde uni. Ce qui l’est c’est d’offrir au monde, dans ce processus d’unité qui est en cours, une âme. Cette âme, c’est l’amour. Ce que vous devez déchaîner, autour de vous, dans tous les pays du monde où vous êtes, c’est la révolution de l’amour. Il ne suffit plus, dans le monde d’aujourd’hui, de se dévouer dans des œuvres de bienfaisance ou d’assistance, qui permettent néanmoins de donner par amour. Ce que le monde exige aujourd’hui c’est que nous “soyons l’amour”, que nous sentions à l’unisson avec l’autre, que nous vivions l’autre, les autres. Comme le veut notre spiritualité, qui a allumé ses feux ici et là, non sans votre contribution, sur toute la planète, il faut que nous visions à l’unité. C’est encore Jean-Paul II qui nous le disait au Genfest 90 : « Prenez conscience de ceci – je vous le répète avec lui – : le chemin qui mène au monde uni… se fonde sur l’édification de rapports solidaires et la solidarité a ses racines dans la charité » (= dans l’amour). Ce qu’il faut faire, c’est construire des rapports d’unité qui ont leur racine dans l’amour. Cet amour, vous devez le vivre en premier lieu entre vous. C’est la condition pour l’étendre ensuite à de nombreux autres, là où vous êtes : parmi le peuple, par exemple, parmi ceux qui président à sa destinée, dans les institutions, les organisations du monde petites ou grandes… Partout. Ce n’est qu’ainsi que les intentions de ceux qui ont créé ces institutions atteindront leur visée ; que l’on travaillera efficacement pour un monde uni. Courage, chers Jeunes Pour un Monde Uni. Embrassez l’idéal le plus fascinant qui puisse exister sur la terre. Vous n’êtes pas seuls. Vous le savez, vous qui portez le beau nom de chrétiens, car en agissant ainsi, le Christ est parmi vous. Vous le savez, vous tous, quelle que soit votre foi ou vos convictions, que l’union fait la force. Allez de l’avant, soit que vous commenciez ou que vous continuiez, avec l’enthousiasme qui vous caractérise, avec la détermination qui ne vous fera pas défaut. Moi, nous tous, nous sommes avec vous… pour la victoire finale. Quand Dieu voudra. Qui pourra récolter si personne n’a semé ? C’est à vous qu’il  appartient de le faire, en ce moment de l’histoire, qui, à y regarder de près, laisse entrevoir que le but final pour lequel vous vivez n’est pas si loin que cela.» Chiara Lubich

Run4Unity 2016 #4peace

Run4Unity 2016 #4peace

Slide_Run4Unity_2016_bDepuis la frontière entre le Mexique et les Etats Unis à celle entre la Hongrie et l’Autriche, se sont élevés des murs de protection, alors passer de l’autre côté, dans l’espoir d’un futur possible, signifie souvent perdre la vie. Cela s’appelle Run4Unity et le dimanche 8 mai ce seront des centaines de milliers de juniors en lien avec le mouvement des Focolari qui l’animeront : de toute latitude, de 11h à midi, un parcours se fera en courant à pied, à vélo, en roller, en barque. Pour conclure, un time-out, une minute de silence ou de prière pour la paix. Au Mexique les “Juniors pour l’unité ont choisi de courir à Mexicali, à 3.500 km de distance de la ville de Mexico, à la frontière avec les Etats Unis. Ils courront le long du mur qui divise ces deux peuples, en souvenir aussi de tous ceux qui ont perdu la vie en essayant de sauter la frontière et de se retrouver dans une zone totalement désertique. L’initiative permettra la participation de 10 écoles dont 1.500 enfants. Une équipe de 8 enseignants d’éducation physique les soutiendront, qui sera coordonnée par l’inspectrice scolaire de la zone qui a inséré le relai dans le programme didactique. Un saut par-dessus l’océan et les jeunes de Mexicali ont répondu à leurs « amis » hongrois qui ont déjà couru le dimanche premier mai à Sopron, à la frontière entre l’Autriche et la Slovaquie. La ville a fait parler d’elle dans les journaux internationaux l’année dernière parce que des migrants voulaient s’y rendre en train de Budapest en essayant désespérément d’entrer en Autriche. Le relai s’est fait avec la participation de jeunes afghans d’un camp de réfugiés. 20160508-01Dans les éditions précédentes, la participation à Run4Unity a dépassé les 100 mille adolescents. Des iles Wallis et Futuna dans l’océan Pacifique au Caire, le témoin passe de fuseau horaire en fuseau horaire pour démarrer des rencontres sportives, des actions de solidarité et des expériences de citoyenneté active dans des endroits où domine la solitude, la pauvreté, l’émargination. A Bari (Italie), l’initiative se déroulera dans le centre de redressement pour mineurs Fornelli avec un tournoi de football pendant que dans une autre ville les jeunes ont choisi d’aller au Centre de premier accueil pour migrants qui demandent l’asile. Sur le “drapeau” que l’on trouvera partout où l’on courra, une “Règle d’or” sera écrite: « fais aux autres ce que tu voudrais qu’on te fasse à toi-même, et ne pas faire aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse à toi-même ». Il s’agit – expliquent-ils – d’un principe éthique de comportement humain présent dans presque toutes les cultures et les religions. Depuis l’hébraïsme à l’islam, jusqu’aux plus anciennes traditions africaines. Si dimanche le monde s’arrêtait et était remis entre les mains de ces jeunes, peut-être que beaucoup de peurs tomberaient, les tensions se détendraient, beaucoup de larmes seraient asséchées et un arc-en-ciel de paix traverserait le monde. Mais évidemment une heure seulement pour réaliser ce « rêve » ne suffit pas. Et le monde recommencera après dimanche à tourner sur lui-même de manière différente. Mais eux non, ces juniors resteront et ils ont appris à regarder le monde de façon différente. Mais surtout ils ont l’âge du futur et sont déjà capables de poursuivre la route en allant dans les endroits où l’humanité fait face aux grands défis de l’histoire et en travaillant pour un monde où tous les hommes se découvrent tout simplement frères. Cela vaut peut-être la peine de les écouter. Source : SIR

Premier mai à Loppiano : moins de murs et plus de synergies

Premier mai à Loppiano : moins de murs et plus de synergies

20160503-01« Io dov’ero?(Et moi, où étais-je?), chantait le Gen Verde sur le podium du Premier mai de Loppiano, (Florence), dans un extrait inspiré par la tragédie des migrants. Question qui a résonné d’une façon puissante parmi les 1200 participants à la journée de fête, certainement, mais aussi d’engagement pour l’humanité qui souffre. Il y a Alep, avec l’escalade de bombes et de morts qui la dévaste depuis 10 jours ; il y a les populations qui souffrent du tremblement de terre en Équateur, qui demandent une vie qui revienne à la normalité, mais aussi la mosaïque très variée d’associations et d’initiatives qui œuvrent en Italie sur le front de l’intégration. « L’objectif de cette journée – expliquent les Jeunes pour un Monde Uni – est celui de mettre en évidence le courant, le ”flow” (flux) justement, d’initiatives que dans toute l’Italie, nous portons de l’avant sous le signe de l’accueil, de la légalité, de la politique vécue comme service, du soin de l’environnement, dans une parole de fraternité ». « Depuis que les bombes ont recommencé à tomber, les gestes de solidarité entre les gens se sont multipliés – raconte Tarek d’Alep, Syrie -. Ceci est révélateur de la qualité mon peuple, qui ne se rend pas mais qui est blessé dans sa dignité. Nous disons stop à la guerre et nous demandons avec foi le don de la paix ». « En Jordanie, nous avons 3 millions de réfugiés, dont la moitié sont syriens – explique Lubna. Lorsqu’ils arrivent, ils ont les yeux éteints, l’espérance est morte. Nous tentons de partager la vie de peur qu’ils ont affrontée, en leur donnant de l’ amour pour qu’ils ressentent le sens de la famille ». Wa’el Suleiman, directeur de Caritas de Jordanie lors d’un message-vidéo, adresse un vibrant appel : « Travaillez avec nous pour arrêter la guerre, venez au Moyen-Orient et aidez-nous à reconstruire nos pays, afin que les gens ne doivent plus fuir, émigrer. Nous voulons vivre sur nos terres ». Nahomy et Maria sont tous deux d’origine équatorienne. Ils racontent l’extraordinaire force de leur peuple : « la souffrance de celui qui n’avait plus rien était devenue celle de tous. Les prisonniers à l’intérieur de leur prison ont commencé à construire des cercueils en bois, des personnes de différentes convictions politiques ont fait équipe, les cuisiniers sont devenus des héros en cuisinant un plat chaud pour tous, les pauvres ont partagé le peu qu’ils avaient ». 20160503-02Une atmosphère de fête et beaucoup de musique ont fait office de cadre à ces histoires de jeunes qui ont décidé de prendre une part active à la construction d’un monde qu’ils veulent différent. « je suis fatigué des heurts et des contra-positions en politique comme dans la vie de tous les jours – écrit un jeune sur le gran ‘wall’, le mur sur lequel celui qui le souhaite, peut ”laisser” cette partie de lui-même qui l’empêche de laisser passer le courant de fraternité  – les seules choses qui m’intéressent et pour lesquelles je veux vivre sont celles qui nous rassemblent, pas celles qui nous divisent ». Cristina Guarda, 25 ans, conseillère régionale de Venise, raconte les motivations qui l’ont poussée à descendre sur le terrain : « J’ai toujours été convaincue que la politique est celle que nous construisons lorsque nous nous mettons au service de notre prochain. Je sentais que le moment était arrivé de m’introduire dans le jeu ». Une phrase de Chiara Lubich introduit la table ronde qui conclut la matinée : « Si vous voulez transformer une ville, commencez à vous unir avec ceux qui ont votre même idéal. Ensemble, chercher les plus pauvres, ceux qui sont abandonnés, les orphelins, les prisonniers, ceux qui sont mis en marge de la société, et donnez, donnez toujours : une parole, un sourire, votre temps, vos biens… ». Tout un éventail d’idées-projets part des Jeunes pour un Monde Uni d’Italie : à Turin, dans un petit dortoir ; à Florence, avec un groupe de détenus de la prison Gozzini ; à Siracuse, avec le Summer Campus qui se déroulera l’été prochain et qui prévoit des activités de soutien et des animations avec des enfants et des jeunes en difficulté ; à Naples et à Caserta, où il y a le projet ”Ateliers de fraternité” qui a touché des centaines de jeunes des périphéries à risque. L’après-midi se poursuit avec l’ Expo de United World Project sur le désarmement, l’environnement, l’économie de communion, l’art, la culture avec l’Institut Universitaire Sophia ; Slotmob contre les jeux de hasard ; le dialogue interculturel et interreligieux, etc. La journée se conclut avec la ”FlowRun” : une course à étapes qui se termine dans une explosion de fête, de musique et de couleurs presque pour montrer que l’enthousiasme et la joie sont incontournables pour ceux qui veulent ‘contaminer’ les autres dans l’aventure d’un monde ”pour” et non ”contre”. Source : Servizio Informazione Focolari Loppiano Photos sur Flickr: 2016 05 01 FLOWRUN

Asie, jeunes et enfants pour un continent de paix

Asie, jeunes et enfants pour un continent de paix

eventLilia et Paul parlent au nom de leurs camarades syriens. Ils vivent à Alep. Leur message, adressé aux Juniors pour l’Unité de l’Argentine, a rapidement fait le tour du monde : « Merci, nous sentons votre amour, et que vous partagez notre souffrance même si vous êtes loin. Nous, Juniors pour l’Unité de la Syrie, vivons dans trois villes : Damas, Alep, Kfarbo (proche de Hama). Nous sommes 125. Ici à Alep nous sommes 25. Nous étions beaucoup plus nombreux avant, mais à cause de la situation beaucoup d’amis ont dû émigrer ». C’est l’histoire de Myriam, partie en Belgique. Elle ne voulait pas parce que toutes ses amies sont restées en Syrie, mais elle a dû suivre sa famille. « Un moment que nous aimons beaucoup est le Time Out à midi. Nous essayons de prier non seulement entre nous, mais aussi avec nos parents et amis. L’un de nous l’a proposé à un ami musulman, alors à midi maintenant, chacun prie dans son cœur, selon sa religion. Nous voulons vous le proposer à vous aussi, pour que la paix arrive non seulement en Syrie mais dans le monde entier. Nous vous aimons ! ».  Au Liban la Semaine Monde Uni commence par la protection de l’environnement, avec une action écologique de nettoyage des plages, en partenariat avec #Recycle Lebanon et les Scouts. Le thème tient à cœur aux Jeunes pour un Monde Uni libanais, qui étaient déjà descendus dans la rue dans le but de prendre soin de l’environnement dans leur pays en commençant par la capitale Beyrouth. Ils continuent par un ciné-forum et concluront par un week-end dédié aux SDF de la ville. https://vimeo.com/148599969 A Taïwan, on va courir la Run4Unity, dans le nord (Taipei), et dans le sud (Kaohsiung). A Taipei le vice-président y a même participé. Alors qu’au Asie du Sud-Est on prépare un rendez-vous pour les jeunes venant de nombreux pays : Thaïlande, Corée, Bolivie, Myanmar, Laos, Cambodge, Malaisie, Indonésie et Singapour, suivi à la fin du mois par un rendez-vous sportif où participeront les juniors sous le drapeau de Run4Unity. A Manilles et Cebu, dans les Philippines, une course est prévue.  20160506-02Nombreux sont les rendez-vous en Inde, qui en 2015 a été le centre de la Semaine Monde Uni ; à Bangalore un Festival International Food, avec plus de 500 jeunes, dans l’idée d’unir les cultures par le biais de la gastronomie, et participer aux soins médicaux de Salomon Ellis, un jeune gravement blessé par un accident. A Bombay, dans le cadre de la YMCA Chembur, dans un quartier de la métropole, concours de peintures murales sur le thème de la paix ; en plus la Run4Unity se déroulera avec des jeux et un mini marathon. A New Delhi par contre, chez Fr Agnel Bal Bhavan à Greater Noida, 300 enfants d’un orphelinat participeront à différents jeux et sports par des messages sur la Règle d’Or. Les enfants appartiennent à différentes religions : hindoue, chrétienne, musulmane et sikh. Ils viennent de diverses régions de l’Inde et du Népal, ils ont  entre 7 et 17 ans. En plus, une liaison téléphonique avec le Mexique est prévue le 8 mai pour Run4Unity, puisque l’événement sportif mexicain, lieu symbolique pour la paix, se conclura justement dans le « Parco Gandhi ».  A Lahore, au Pakistan, des activités dans une école tenue par les sœurs de Mère Térésa : des enfants ont été attirés par un groupe de filles animées du seul désir d’apporter un peu de joie. « Au début c’était difficile d’établir ne relation avec ces enfants, mais à la fin c’était si beau que nous ne voulions plus nous en aller, écrit l’une d’entre elles. Ces deux jours-ci j’ai beaucoup changé ». Enfin, à Medan (Indonésie) un concert pour la paix se prépare pour le 14 mai prochain dont le bénéfice est destiné à un pays en guerre. Afin de couvrir les dépenses d’organisation, ils travaillent depuis des mois en vendant des jus de fruit, en allant chanter dans des restaurants, et en cherchant des sponsors. Par leurs chansons et des témoignages, les jeunes échangeront leurs propositions afin d’être des bâtisseurs de paix au quotidien. Maria Chiara De Lorenzo

Burundi, le pardon qui stoppe la haine

Burundi, le pardon qui stoppe la haine

Foto: stocksnap.io

Foto: stocksnap.io

« J’ai terminé les études d’ingénieur civile dans le département des Sciences Appliquées, mais, pour le moment je suis encore sans travail. Le 12 mai 2015, en rentrant d’une célébration de funérailles, on nous a annoncé qu’un oncle, frère de mon père, avait à peine été tué chez lui. Neuf jours après, mon père a été accusé de l’assassinat et a été arrêté. Pour moi et pour toute la famille, ce fut une très grande douleur aussi parce que nous savions très bien que notre père était innocent. Et en pensant à lui qui était dans la prison avec une telle accusation, cela nous angoissait terriblement. J’ai partagé ma douleur avec la communauté du Focolare et cela m’a réellement aidé à ne pas me sentir seule dans cette situation absurde. La communauté m’a également aidée à trouver un bon avocat qui a pris à cœur la situation, auprès des autorités compétentes. La justice a suivi son cours et un mois plus tard, mon père a été libéré. Cela a été une grande joie pour nous et la situation est retournée à la normalité. Mais au cours de l’après-midi de Noël, alors qu’ils rentraient à la maison, un jeune a touché mon père à la tête avec une pierre, en répétant plusieurs fois les coups, le blessant à mort. En même temps, deux autres jeunes ont pris et ligoté ma mère, mais grâce à Dieu, ils l’ont laissée en vie. Un enfant qui gardait les chèvres dans les environs, est tout de suite venu nous avertir. Nous avions difficile à le croire, mais nous sommes quand même allés voir avec mes frères ce qui s’était passé. Le trouvant agonisant, nous avons tout de suite porté notre père dans un local de la Croix Rouge où, malheureusement il est décédé peu de temps après. La matinée suivante, ma mère est allée au poste de police où elle a dénoncé ces jeunes qu’elle avait reconnus. Ainsi, ils ont été arrêtés. Depuis ce jour-là cependant, les parents de ces jeunes ont commencé à proférer des menaces : si elle n’allait pas les faire libérer, elle et mes frères seraient  tués. Ma mère a tout de suite porté plainte au tribunal résidentiel, mais malgré cela, après trois semaines, les jeunes étaient libérés ! Et comme si cela ne suffisait pas, leurs parents ont diffusé la nouvelle disant qu’ils avaient donné de l’argent à ma mère pour qu’elle retire sa plainte. C’était naturellement du pur mensonge. Bouleversés par la douleur de la perte du papa, oppressés pour ce qui était en train de se passer, ma mère et nous les enfants étions en proie à la peur et pleins d’interrogations. Nous ne savions pas quoi faire. Un jour, je suis allée au Focolare.  Écoutant un discours de Chiara Lubich: « L’amour est la clé de l’unité, la solution à tous les problèmes ». Je suis rentrée à la maison plus soulagée. Le soir-même, j’ai senti que Dieu me demandait de pardonner aux assassins de mon père et d’aider ma famille à faire de même. J’ai partagé cette pensée avec ma mère et elle aussi, avec le temps, a réussi à leur pardonner. Et mes frères et sœurs également. En nous règne maintenant la paix. Nous prions ensemble pour les personnes qui ont directement ou indirectement tué mon père afin que ce soit Dieu lui-même qui les convertisse. Seuls nous n’aurions jamais réussi à le faire. Les prières de la communauté nous ont aidés à le faire et celle-ci continue toujours à nous soutenir afin que nous réussissions à voir ces personnes, chaque jour, avec un regard nouveau ». (A.M.N. )

En Équateur, sous le signe de l’interculturalité

En Équateur, sous le signe de l’interculturalité

20160504-aLorsque l’Equateur a été choisi pour être le siège central de la Semaine Monde Uni 2016 (SMU) personne ne pouvait imaginer que le 16 avril ce pays d’Amérique du Sud aurait été frappé par un des plus graves tremblements de terre de ces dernières années : 660 morts, 4600 blessés, 22000 personnes déplacées. « Ce furent des moments vraiment terribles, se souvient Hermina, une Jeune pour un Monde Uni équatorienne. A ce moment-là, des milliers de familles se sont retrouvées sans toit, mais la solidarité du monde entier nous a émus et nous a fait sentir que nous n’étions pas seuls ! ». Dans ce contexte d’urgence humanitaire, les actions de la Semaine Monde Uni prennent une nouvelle orientation : « Nous pensions ne plus faire le Festival pour la paix (prévu pour le samedi 7 mai), mais nous avons compris ensemble que nous devons avancer, être des sources de lumière, une réponse pour ceux qui vivent dans la souffrance. Nombreux sont ceux qui se sentent frustrés de ne pouvoir rien faire ; nous leur donnons la possibilité d’aider », écrivent les jeunes des Focolari, qui ont décidé de redoubler leur pari : “Nous avions choisi de mettre en valeur la fraternité, et c’est d’elle que notre peuple est en train de témoigner. Nous voudrions faire en sorte que ce soit le style de vie non seulement lors de circonstances exceptionnelles, mais toujours ». Le Festival pour la Paix du 7 mai à Quito porte un titre « La solidarité est une voie pour la paix » : partage d’expériences, expressions artistiques et même récolte de fonds pour la reconstruction. « Nous voulons transmettre à nos compatriotes le message que nous n’avons qu’une seule vie et que nous devons bien la mettre à profit ». Sur la page Facebook des Jeunes pour un Monde Uni de l’Equateur (fb.com/JMUEcuador) il est possible de poster une vidéo de salutations qui témoigne de la fraternité et soit motif d’espérance. L’événement est maintenant entré dans le vif du sujet, en présence d’environ 300 jeunes d’Amérique du Sud et 60 d’autres pays : de l’Italie à la Corée, du Burundi aux Philippines. L’expérience qu’ils font n’est pas un voyage touristique, mais un voyage de « relations » : avec eux-mêmes, avec les autres, avec la nature, avec la transcendance. Une occasion pour connaître de l’intérieur les nombreuses cultures dont est composé l’Equateur aujourd’hui. Un plongeon dans l’histoire précolombienne de Quito et des communauté des Andes, prépare les jeunes à commencer leur école itinérante, avec l’aide du peuple Kitukara (enfants du soleil droit), une des communautés indigènes les plus antiques de l’Equateur, reconnue officiellement en 2003, composée actuellement de 9.000 familles. « Le cœur de notre tradition est le respect de notre Mère la Terre », explique Sami, le sens de la communauté est tout aussi fort : « Lorsque quelqu’un arrive, il est accueilli comme s’il faisait partie de notre famille depuis toujours. Parce qu’accueillir les autres, c’est nous accueillir nous-mêmes ». Les deux routes du voyage nous font parcourir 1200 km (du 1er au 6 mai). A chaque étape, une nouvelle richesse à découvrir, une caractéristique, un cadeau spécial. De la Sierra à la Costa : à Esmeralda, avec la communauté ancestrale des Chachis, l’origine de la musique et de la danse du peuple Afroesmeraldeño;  à Otavalo avec la communauté d’Agato et Gualapuro, on apprendra l’art du don selon l’antique philosophie de la vie. 20160504-03De la Sierra, à l’Orient, jusqu’à toucher l’Amazonie. A Puyo, première étape de cette route, la communauté indigène des Shiwacocha, a attendu les jeunes pendant des heures, les accueillant par des danses, des chants et… en leur donnant à chacun un nom Kichwa. C’est un moment qui veut dire rencontre entre cultures : à partir de ce moment la communauté fait la fête chaque fois que ce nouveau nom est prononcé solennellement. On apprend le sens très important des responsabilités vis-à-vis de la création, l’attention aux espaces d’écoute de l’autre. La route continue sur Tungurabua, où les jeunes leaders de Kisapincha montreront la valeur du travail en équipe des « MINGAS » et enseigneront à communiquer avec la nature, et Bolivar, où aux Marais Salants de Guardanda, les jeunes seront témoins du fruit du travail et de la coopération entre divers groupes ayant comme but un modèle économique de développement plus respectueux de la nature et des producteurs. Six jours d’un véritable échange de dons entre cultures : l’expérience faite sera présentée au cours du Festival pour la Paix, le 7 mai, comme témoignage de la richesse de la vie en harmonie avec les différentes cultures.

Azir Selmani, maître en dialogue

Azir Selmani, maître en dialogue

AZIR SELMANI« Un homme de grande stature morale et d’une culture exceptionnelle : c’était un privilège de l’avoir connu ! » De nombreux échos arrivent de tous les coins du monde à l’annonce de son départ. Des personnes, pleines de gratitude, témoignent que chaque rencontre avec Azir a été un « moment de Dieu ». Né au Kosovo, enseignant, marié et père de trois enfants, Azir Selmani (9.5.1947 – 17.4.2016) est le premier musulman qui adhère aux Focolari à Skopie (en Macédoine, où il a dû déménager pour des motifs politiques). “ En 1990 – raconte-t-il lui-même – dans ma classe tous étaient musulmans, sauf un qui était catholique et que j’ai senti le besoin de protéger. En reconnaissance ses parents m’ont invité à la mariapoli en Slovénie. J’étais parmi eux et je me demandais : qui sont ces personnes ? J’ai essayé d’ouvrir un peu plus mon cœur et petit à petit l’amour m’a changé. Le dernier jour j’ai pris mon courage à deux mains et dans cette salle, face à 300 personnes, j’ai admis que grâce à eux j’avais rencontré l’amour, le Dieu Un, le Tout-Puissant ! À la lumière de Dieu j’ai vu mon passé parsemé d’échecs. Je regrettais pour toutes les générations d’élèves à qui j’avais expliqué que dans le monde la force la plus grande était la puissance atomique, alors que maintenant j’étais convaincu que cette force était l’amour. Petit à petit une nouvelle vie s’est ouverte devant moi. J’ai commencé à lire le Coran et à connaître Dieu. J’ai essayé de transmettre ma découverte aux collègues et amis et très vite nous avions une vingtaine de musulmans qui voulaient suivre le mouvement. » Azir ouvre sa maison pour les rencontres, toujours disponible au dialogue et à donner son témoignage, à s’offrir pour la traduction des textes de Chiara Lubich pour les amis albanais. Frappées par le témoignage d’Azie et de Behije sa femme, des couples avec de grosses difficultés relationnelles s’adressent à eux et avec délicatesse ils les accompagnent vers la réconciliation. Azir con Papa FrancescoAzir et Behije participent aux diverses rencontres interreligieuses du mouvement, dans leur pays et au niveau international, durant lesquels Azir établit des rapports d’unité et d’amitié avec des personnes du monde entier. A Rome il a aussi l’occasion de connaître personnellement Chiara, à qui, même par la suite, il communique ses sentiments les plus profonds. Des lettres précieuses qui commencent par : « Très chère maman, je t’écris avec joie et liberté… je ne pourrais te remercier suffisamment… ». Dans une de ces lettres il lui confie : « Pendant le dernier Ramadan je lisais attentivement le Coran et l’Evangile. Je suis toujours plus convaincu que l’islam et le christianisme cachent un trésor commun à découvrir si l’on a de la bonne volonté et l’amour ». En 2007 il adhère immédiatement à l’invitation de Chiara à faire, avec elle et entre les musulmans du mouvement, le pacte de l’amour réciproque « de manière à pouvoir expérimenter – souhaite Chiara Lubich – la présence de Dieu parmi nous. Et Lui nous guidera sur la voie de l’unité. En voyant les effets de ce dialogue courageux et riche de communion qui se pratique dans le mouvement, Azir témoigne : « Je peux dire que le rêve de Chiara est en train de se réaliser ». Il ne se contente jamais de la médiocrité et la diversité ne nous fait pas peur. Et même il veut l’affronter, étant convaincu de trouver partout la semence de la Vérité. A l’occasion d’un symposium interreligieux qui s’est déroulé à Rome en 2014, Azir réussit à saluer personnellement le pape François : « Le rêve de ma vie s’est réalisé ! », a-t-il commenté tout joyeux Les six derniers mois Azir se battait contre la maladie, sans jamais cesser de vivre pour l’unité. Et, mettant à profit sa très fine sensibilité pour l’autre, il n’évite jamais une visite qui chaque fois devient un moment sacré. Ses paroles sur la Liberté, l’Essentiel, l’Eternité, sur la Vérité – valeurs dont il a toujours été un chercheur authentique – restent indélébiles dans les cœurs de ses interlocuteurs. Ce « maître du dialogue », au regard profond et aux larges horizons, avec son âme riche de poésies, nous laisse un bon nombre de lettres, d’écrits, de poésies sur la miséricorde, sur Marie de Nazareth dans l’islam et sur les points de rencontre avec le christianisme.

Semaine Monde Uni 2016

Semaine Monde Uni 2016

PrimoMaggio_01« Nous devons aller de l’avant, être sources de lumière, apporter une réponse à ceux qui souffrent. Beaucoup se sentent frustrés de ne rien pouvoir faire : donnons-leur la possibilité d’aider ». Ces mots d’une jeune Équatorienne, qui se réfère à l’urgence humanitaire dans son pays après le tremblement de terre du 16 avril, montrent la tonalité d’ensemble des actions de la Semaine Monde Uni 2016, qui a justement pour point central l’Équateur. Les Semaines Monde Uni ont été créées par les jeunes du Mouvement des Focolari suite au Genfest 1995. Elles rassemblent le Mouvement dans sa globalité. Cette année, les regards se tournent vers l’Équateur et le thème de l’interculturalité, profondément inhérent aux pays andins. L’objectif de ces initiatives est de donner une voix à la culture de la fraternité dans le monde, une voix capable de tirer le meilleur de chacun. « Nous organiserons un Festival pour la Paix le 7 mai à Quito, pour exprimer l’interculturalité. Le titre sera ‘La solidarité est un chemin vers la paix’. Participer et donner de l’espoir : c’est ce dont nous avons le plus besoin en ce moment et ce que chacun peut certainement donner ». C’est par cet appel que les jeunes de l’Équateur proposent à tous ceux qui le souhaitent d’apporter une réponse mondiale, soit en participant à la récolte de fonds en cours, soit en postant sur leur page Facebook une vidéo de salutation témoignant cette fraternité et qui soit un motif d’espérer (fb.com/JMUEcuador). Le Festival pour la Paix n’est qu’une des nombreuses actions lancées dès le jour du tremblement de terre sur les réseaux sociaux. Une autre action de la Semaine Monde Uni, lancée par les jeunes dans le monde entier, est le Run4unity : sous toutes les latitudes, de 11h. à 12h., des parcours sont effectués à pied, à vélo, en rollers, en bateau… À la fin a lieu un time-out, une minute de silence et de prière pour la paix. Voici quelques lieux symboliques où se déroulera la manifestation cette année : à Mexicali (Mexique), une ville frontière avec les États-Unis, le Run4unity se courra le long du mur de séparation entre les deux pays, en signe d’unité et de paix ; à Bari (Italie), dans l’Institut pénal pour mineurs Fornelli ; à Sopron (Hongrie), une ville à la frontière avec l’Autriche, Run4unity s’intègre dans une course officielle traversant la frontière, à laquelle participent des jeunes d’un camp de réfugiés en Autriche (http://www.run4unity.net/2016/fr/). Autre initiative dans le cadre de la Semaine Monde Uni : le projet Living Peace, promu par le ‘El Rowad American College’ du Caire (Égypte) et l’ONG des Focolari New Humanity. Il s’agit d’un réseau d’écoles secondaires de 103 pays, comptant plus de 50’000 élèves, visant à faire grandir l’engagement à vivre la paix (http://living-peace.blogspot.it/p/frances.html). IMG_3331_BrazilLe 1er mai est également un jour de rendez-vous traditionnel pour les jeunes à Loppiano (Italie) et à Abrigada (Portugal). À Loppiano, le thème était cette année « De nombreux peuples, une seule planète », un programme visant à promouvoir la fraternité en politique, dans l’économie, dans le social et la culture. À Abrigada, la journée s’est concentrée sur l’idée de la paix, « point focal qui permet de voir la réalité en haute définition ». La Semaine Monde Uni se déroule sur toute la planète et chaque initiative locale se déroule dans cette perspective mondiale : du concert pour la paix à Medan (Indonésie) aux visites à un home pour personnes âgées en Nouvelle-Zélande, en plein débat sur la légalisation de l’euthanasie, en passant par le Festival Amani de Goma (Rép. Dém. Du Congo) ou l’atelier œcuménique initié par des jeunes et des prêtres des Églises catholique, orthodoxe russe, arménienne, luthérienne et évangélique « pour aller au-delà des préjugés ». À noter le touchant message vidéo envoyé par les ados d’Alep (Syrie) à leurs congénères argentins (fb.com/focolaresconosur). Il est possible de suivre de nombreuses initiatives en consultant les adresses http://www.unitedworldproject.org/en/ et fb.com/uwpofficial . On peut aussi participer sur les réseaux sociaux, en postant des messages, photos et vidéos avec le hashtag #4peace, pour faire part de toutes les initiatives, grandes et petites, qui « construisent chaque jour des ponts de fraternité entre les personnes ». Communiqué de presse Foto https://vimeo.com/164901348 https://vimeo.com/164386629

Australie, le sport pour unir

Australie, le sport pour unir

20160502-01Melbourne, Australie Latitude : 37°52’S Longitude : 145°08’E  Tom, un homme sympathique de grande taille aux dires de ses amis, en 2005 a dû déménager avec sa famille dans un tout nouveau quartier de Melbourne, là où manquent des structures et des programmes de divertissements. Il pouvait décider de partir mais il a essayé de faire quelque chose pour sa communauté afin que dans le quartier il soit possible de se rencontrer, de partager, de se rencontrer.  « Et qu’y a-t-il de mieux que le sport pour réunir les gens et les différentes générations ? Dans ce nouveau quartier – raconte-t-il – il y avait un terrain vague. J’ai alors commencé à répandre l’idée qui m’était venue à l’esprit : créer un espace pour jouer au foot. Je ne savais pas qui serait venu et il y a forte chance que je me sois retrouvé tout seul. Mais beaucoup de familles partageaient le même désir et le même enthousiasme. Très vite donc, les participants ont été tellement nombreux que nous avons pu former une équipe et ensuite même un club d’associés ! Nous sommes maintenant 38 équipes avec plus de 400 enfants et 40 adultes. Toutes les semaines nous nous rencontrons pour jouer. L’endroit a été restructuré et maintenant plusieurs terrains ont vu le jour avec leur propre éclairage. Mais tout ne finit pas là, parce que nous avons ajouté même des vestiaires, une cuisine et une cantine. En somme, c’est devenu un véritable point de rassemblement. » Source :Unitedworldproject

Giordani : quelle dignité pour le travail ?

Giordani : quelle dignité pour le travail ?

20160501-01« Le travail fut infligé à l’homme comme punition ; mais en même temps comme rédemption. Alors qu’il a comme but immédiat l’acquisition du pain quotidien, il concourt aussi au bien ultime qu’est l’acquisition du Royaume éternel. Cela touche donc autant l’économie que la théologie ; et de fait l’homme est enfant de Dieu, destiné à Dieu, même lorsqu’il travaille. Si le problème se réduisait à la seule économie, le travailleur serait réduit à une machine : sa dignité d’homme se réduirait à celle d’un instrument. De nos jours, on parle beaucoup de dignité du travail. C’est devenu un lieu commun. Mais il n’est pas dit que la mentalité esclavagiste soit éteinte, ni que manquent des entrepreneurs, même peut-être baptisés, qui, parce qu’ils paient un salaire, n’ont pas conscience de s’octroyer le droit d’humilier celui qui vit de ce salaire en le traitant avec dédain et méfiance, qu’il travaille dans le domaine intellectuel ou que ce soit une employée de maison à moitié analphabète. Mais le travail ne sert pas uniquement à rapporter un salaire pécuniaire. Le travail accompli dans le désir d’une rédemption morale, pour participer aux souffrances du Christ, produit la sainteté : il entre dans l’économie des affaires éternelles, dont il sort une dignité qui transforme des constructeurs de machines, des agriculteurs, des étudiants, des travailleurs, des employés, des domestiques, en autant de bâtisseurs du Christ intégral. “ Tout bon ouvrier – écrit St Ambroise – est une main du Christ”. C’est-à-dire le Christ qui travaille dans la société avec les mains de ses ouvriers. En d’autres termes, celui qui œuvre bien édifie sur terre une construction céleste : c’est l’artifice humain d’une architecture divine. C’est cela qui élève à une dignité sans limite celui qui fait et ce qu’il fait, s’il le fait avec l’esprit et au sein de la loi du Christ. On se rend compte ainsi que le divin œuvre dans la société par l’intermédiaire de l’homme, associé à participer au prodige vivant de l’Incarnation, qui porte avec elle, s’il y eut bien miracle de l’humanisation du fils de Dieu, aussi le miracle quotidien d’une divinisation de tous les enfants de l’homme et donc des enfants de Dieu : un mouvement qui part de la terre pour aller à la rencontre du Christ qui vient du ciel. Alors la vie sur les routes tourmentées de la planète, oui, toute humaine, mais aussi, si elle est vécue dans l’esprit de la Rédemption, toute insérée dans le divin : toute divine. Cette dignité n’est pas limitée aux seules œuvres de l’esprit, mais investit la personne humaine tout entière, corps et esprit, en tout ce qu’elle fait. Le métier, la profession, le bureau… : ces choses mélancoliques, parfois tragiques et souvent ennuyeuses se transfigurent, d’un seul coup, en Valeurs insoupçonnées, en éléments de notre destin : elles deviennent les moyens de notre rédemption. Le travail était notre châtiment ; et, par l’humanité du Christ, il se fait rachat. C’est notre contribution à la Rédemption. On grimpe au ciel avec les matériaux de la terre. Rien ne se perd : ni une journée mal payée, ni une parole dite, ni un verre d’eau donné pour le Christ. A partir de ces choses simples, la plus grande partie des gens construit le Royaume de Dieu. Parce que la plupart des gens ne part pas en mission, ni ne s’enferme dans des ermitages, ni n’écrit des traités de théologie : mais tous travaillent, tous servent. Alors en servant les hommes, si l’on agit dans l’esprit du Christ, on sert Dieu. Et Lui ne se montre pas encore à la lumière, nous serions éblouis, mais à travers son effigie que sont les hommes, sa représentation et sa marque de fabrication ». Igino Giordani, La société chrétienne, Città Nuova, Rome (1942) 2010, p. 72-82  

Éduquer sur le net pour changer le monde

Éduquer sur le net pour changer le monde

EdU_PartecipantiEdU (EducationUnité), groupe interdisciplinaire et international d’étude dans le domaine pédagogique et éducatif, s’est retrouvé en Espagne (Centre Mariapolis Luminosa, à Madrid) pour un séminaire ayant pour thème central l’inclusion. Educateurs du Brésil, de la Croatie, de l’Italie, du Kenya, du Burundi, de la Slovénie, de la Corée, de la Pologne, du Portugal et bien évidemment de l’Espagne, ont travaillé sur trois grands thèmes : les relations, la communauté, l’art et le sport. Le Séminaire, grâce à la transmission en direct sur le net, a été suivi par plusieurs pays dans le monde, notamment par le Bénin, avec des contributions données par l ‘ Argentine, le Mexique, et les USA. Intéressantes et stimulantes, les contributions qui ont donné un contexte aux expériences de milieux très différents : le ”dé de l’art d’aimer”, mis en pratique au Burundi ; les rapports construits dans l’École ‘Raggio di Sole ‘(Croatie), l’Asociación Autismo Sevilla (Espagne)…ou les effets de l’éducation dans la communauté et de la communauté dans l’éducation. En Argentine, par exemple, on porte de l’avant une école dans une communauté aborigène. Résultat : c’est l’école qui récupère les traditions de ces cultures séculaires qui risquent de disparaître, à travers des ateliers pour les orfèvres, par la construction de métiers à tisser et d’instruments de musique. EdU_KoreaLa variété des expériences présentées a été un des points forts d’un séminaire pensé comme laboratoire : ‘‘ici, je vois qu’il y a beaucoup de personnes qui travaillent pour les mêmes objectifs”, a dit une des participants qui ne s’est plus sentie seule à lutter. On a créé en effet, un réseau encore plus ample et, en même temps, plus serré parmi les participants, dans la certitude que ”le vrai travail commence maintenant”. Cela fut aussi une occasion pour connaître quelques projets internationaux comme Living Peace, Scholas Occurrentes et Sportmeet. Comme contribution du monde de l’art à l’éducation, la photographe et éducatrice Concha Casajús a montré quelques-unes de ses œuvres dans un DVD qui dénonce les abus sexuels au Congo. Pour conclure, les participants sont partis encore plus convaincus que l’inclusion est un style de vie, une nécessité dans un monde aussi complexe et diversifié comme il l’est actuellement ; et en particulier que l’éducation inclusive est une priorité dans tous les milieux. Le Séminaire a été précédé par un Symposium, le 22 avril, et s’est déroulé au sein de l‘Université Complutense de Madrid. Celui-ci également dédié à l’éducation inclusive, a été introduit par le Recteur de l’Université Nationale de l’Éducation à distance, Alejandro Tiana. Kishore Singh, Rapporteur Spécial des Nations Unies sur le Droit à l’Éducation, s’est rendu présent par un message de soutien à l’événement. Prochain rendez-vous de l’EdU, prévu pour les 3 et 4 juin en Pologne, durant la Conférence interdisciplinaire internationale à l’occasion du 20 ème anniversaire de la remise du doctorat h.c. à Chiara Lubich, en Sciences Sociales de l’Université Catholique de Lublin ”Jean-Paul II”.

Congo : l’engagement des jeunes pour la paix

Congo : l’engagement des jeunes pour la paix

Micheline Mwendike« En République Démocratique du Congocommence Micheline que nous rencontrons à Castel Gandolfo (Rome) en marge du congrès OnCity organisé par les Focolari – les différences sautent aux yeux. Il existe plus de 400 tribus et ethnies, au point que d’une ville à l’autre non seulement les habitudes alimentaires changent mais aussi les dialectes qu’on peut dénombrer à plus de 800. Et de surcroît, dans la seule ville de Goma, ma ville, il existe plus de 200 églises de confessions chrétiennes différentes, mosquées musulmanes et autres formes de culte ».  Quand la différence ethnique et religieuse a-t-elle commencé à créer des problèmes ? Durant la dictature du président Mobutu les souffrances de la population du point de vue économique, culturel et même politique étaient devenues trop grandes. La conception de « qui est l’autre », avec sa langue et sa culture, a été manipulée par les idéologies qui ont abouti à considérer la culture de l’autre comme un facteur à éliminer. C’est ainsi qu’en 1992 la guerre a commencé dans les villages contre l’ennemi qui était la tribu d’en face. Ceux qui ont aujourd’hui moins de 24 ans ne peuvent pas savoir ce qu’est la paix parce qu’ils n’ont vu que la guerre et les ravages qu’elle provoque. Nous avons tous, de fait, perdu quelqu’un de cher. Mais la guerre n’a pas détruit nos cultures. Elles existent encore dans toute leur beauté. Nous, jeunes, qui essayons de vivre la spiritualité de l’unité, nous voulons retrouver les liens qui nous unissent et qui font que nous sommes complémentaires les uns des autres ».  Tu es engagée dans un mouvement de jeunes qui veulent la paix au Congo, de quoi s’agit-il ? « C’est un mouvement d’action formé de jeunes congolais. Nous rêvons d’une société où la dignité de la personne et la justice sociale soient respectées. Notre pays est riche mais ses habitants sont pauvres. Nous voulons participer activement à la construction du Congo. Nous sommes convaincus que le changement doit partir de nous congolais sans distinction de tribu, de religion, de langue. En ce sens nous travaillons pour conscientiser la population sur son potentiel et sur ses devoirs. Moi-même, en m’engageant activement dans des actions pour favoriser le changement, je me sens plus forte, plus partie prenante. Grâce à l’accès aux informations et à l’amitié avec les gens des diverses tribus, j’ai compris que dans tous les groupes on trouve des bons et des méchants, dont certains ont pu être des leaders qui ont instrumentalisé la haine au service du pouvoir ».  Quelle est votre apport spécifique en tant que mouvement de jeunes ? « Nous essayons de faire connaître aux gens la vérité sur les faits et la vie du pays. Par exemple : nous avons dénoncé un massacre sur lequel le gouvernement n’a fait aucune enquête pour découvrir les coupables, ni essayé de protéger la population de la région qui avait été touchée. Nous organisons des discussions sur des thèmes importants comme la paix, le rôle de la communauté internationale, celui de nous jeunes, en essayant de jeter les bases pour construire ensemble notre futur. Nous voulons diffuser la conviction qu’on peut trouver les solutions en collaborant tous ensemble. Pour nous jeunes, il est difficile de comprendre les raisons de la spirale de violence qui a dévasté le pays pendant de longues années. Pour les jeunes il est plus facile de comprendre que l’appartenance tribale est un des nombreux aspects de l’identité des personnes. Le message que nous voulons faire passer est que nos diversités respectives ne doivent pas être considérées comme un motif de division mais comme un facteur positif qui enrichit l’humanité ».

Parole de vie de mai 2016

Dieu a toujours désiré demeurer avec nous, son peuple. Les premières pages de la Bible nous le présentent descendu du ciel, circulant dans le jardin, dialoguant avec Adam et Ève. Ne nous a-t-il pas créés dans ce but ? Que désire l’amant sinon demeurer avec la personne aimée ? Le livre de l’Apocalypse scrute le projet de Dieu à travers l’histoire et nous donne la certitude que son désir se réalisera pleinement. Le séjour de Dieu parmi nous commence à la naissance de Jésus, l’Emmanuel, le « Dieu avec nous ». Après la résurrection, sa présence ne se limite plus à un lieu ou une époque, mais s’étend au monde entier. Avec Jésus commence l’édification d’une nouvelle communauté humaine originale : un peuple composé de nombreux peuples. Dieu ne veut pas habiter seulement en moi, dans ma famille, dans mon peuple, mais au milieu de tous les peuples, appelés à n’en former qu’un. D’ailleurs la mobilité humaine change la notion même de peuple qui, dans bien des pays, se compose désormais de plusieurs nations. Très différents par notre couleur de peau, notre culture et notre religion, nous nous regardons souvent avec méfiance et crainte, allant même jusqu’à nous combattre. Pourtant Dieu est Père de tous et aime chacun de nous. Il ne désire pas du tout demeurer avec un seul peuple – nous aurions tendance à penser « le nôtre naturellement » – et laisser les autres seuls. Pour lui, nous sommes tous ses enfants, une unique famille. La parole de vie de ce mois nous incite à apprécier la diversité, à respecter l’autre, à le considérer comme une personne qui m’appartient : je suis l’autre,  l’autre  est  moi-même, l’autre vit en moi et je vis dans l’autre. C’est en commençant par ceux que nous côtoyons chaque jour que nous pourrons faire place à la présence de Dieu parmi nous. C’est lui qui fera notre unité, qui sauvegardera l’identité de chaque pays, de chaque peuple et  créera  une nouvelle société. Chiara Lubich l’exprimait avec beaucoup d’intuition en 1959, dans une page très actuelle et prophétique : « Si un jour les hommes apprennent, non pas en tant qu’individus mais en tant que peuples, à faire passer à la deuxième place leur pays, l’idée qu’ils ont de leur patrie […], et s’ils agissent ainsi à cause de l’amour réciproque que Dieu demande entre les États comme il le demande entre les hommes, ce jour-là marquera le début d’une ère nouvelle. Jésus sera vivant et présent entre les peuples […]. « À notre époque, chaque peuple doit dépasser ses propres frontières et regarder au- delà. Le moment est venu d’aimer le pays d’autrui comme le nôtre,  et  nos  yeux  doivent acquérir une nouvelle pureté. Il ne suffit pas que nous soyons détachés de nous-mêmes pour être chrétiens. Aujourd’hui les temps demandent au disciple du Christ quelque chose de plus : une conscience sociale du christianisme […]. « Nous espérons que le Seigneur aura pitié de ce monde divisé et en déroute, de ces peuples enfermés dans leur coquille à contempler leur propre beauté – unique à leurs yeux et pourtant limitée et insatisfaisante –, à garder avec un soin jaloux leurs trésors – y compris les biens qui pourraient servir à d’autres pays où l’on meurt de faim. Nous espérons qu’il fera tomber les barrières et couler la charité d’un pays à l’autre en un flot ininterrompu, torrent de biens spirituels et matériels. « Nous espérons que le Seigneur ordonnera le monde d’une manière nouvelle. Il est le seul à pouvoir faire de l’humanité une famille, à pouvoir faire ressortir les distinctions entre les peuples, pour que, dans la splendeur de chacun, mise au service des autres, brille l’unique lumière de la vie qui, en embellissant la patrie terrestre, en fait l’antichambre de la patrie éternelle 1. » Fabio Ciardi. 1 Chiara LUBICH, Pensée et spiritualité, Nouvelle Cité 2003, pp.305-306

Evangile vécu : n’exclure personne

Evangile vécu : n’exclure personne

Je dormais en compagnie des taupes «Seuls l’argent, les vêtements de marque, les femmes et les divertissements m’intéressaient. Après avoir expérimenté la prison pour possession de drogue et trafic d’héroïne, j’ai recommencé la même vie qu’avant, entre violence, stupéfiants et alcool. Il y a environ trois ans, de la drogue et de l’argent m’ont été volés par quelqu’un que je considérais comme un ami . Furieux contre moi-même, contre Dieu et contre le monde entier, je me suis laissé aller. Je dormais dans une maison abandonnée, dans les immondices et en compagnie de taupes. Un jour, sans me demander qui j’étais, un inconnu m’a invité chez lui et a eu envers moi, les attentions d’un frère. Je me suis senti poussé de l’intérieur à le suivre, dans l’église qu’il fréquentait et là, pour la première fois depuis bien longtemps, j’ai ressenti une sensation de paix. Par la suite, j’y suis aussi allé seul : en silence pendant des heures, j’apprenais à prier. J’ai essayé de changer de vie : même si je suis retombé plusieurs fois comme avant. Jésus m’a donné à chaque fois, la force de me reprendre.  Aujourd’hui, accueilli dans un centre de désintoxication, j’essaie de rendre l’aide qui m’a été apportée en étant au service de celui qui est dans le besoin.» (Samuele –Italie) 20160428-01L’atelier de couture «Lorsqu’elle passait devant notre atelier de couture, elle posait un regard triste sur les vêtements qui étaient exposés en vitrine. Un jour, je l’invitai à entrer. Elle était vêtue pauvrement mais avec goût. Elle revint plusieurs fois et ainsi, je connus son histoire : pour prendre soin de ses parents, elle avait quitté son travail mais une fois qu’elle s’était retrouvée seule, elle n’avait plus pu exercer son métier de couturière. Je parlai avec le patron de l’atelier de couture et elle fut engagée. Dire qu’elle est la meilleure serait trop peu dire. J’ai su de la bouche de différentes clientes que, depuis qu’elle est là, elles viennent plus volontiers dans l’atelier, elles se sentent plus écoutées.» (J.B. – Argentin) S’inculturer «Dans mon école primaire, il y a beaucoup d’enfants étrangers. La socialisation avec eux n’est pas facile, surtout avec un groupe de petits Rom : ils dérangent la leçon, sont agressifs, ils ont souvent leurs parents en prison. Un jour, pour aider une collègue de cinquième, désespérée car elle ne réussissait plus à gérer la situation, je les ai accueillis dans ma classe. En pensant à Jésus, exemple de patience et de douceur, je leur ai préparé les meilleures places, et je les ai présentés aux élèves,  comme ‘parrains’ des plus petits. Puis, pour les rendre protagonistes, je leur ai demandé de m’enseigner quelques mots de la langue Rom, en dédiant une partie de la leçon à cet effet. Maintenant, ils se comportent mieux, et l’inculturation est en train de progresser.»  (E. – Italie)

Les paroles du pape François au “Village pour la Terre”

Les paroles du pape François au “Village pour la Terre”

20160427-a« En vous entendant parler, deux images me sont venues à l’esprit : le désert et la forêt. J’ai pensé : ces gens, vous tous, saisissez le désert pour le transformer en forêt. Ils vont là où se trouve le désert, là où il n’y a plus d’espérance, et ils réalisent ce qui fait transformer ce désert en forêt. La forêt est pleine d’arbres, elle est pleine de verdure, mais trop désordonnée… mais c’est ça la vie ! Et passer du désert à la forêt est un beau travail que vous faites. Vous transformez des déserts en forêts ! Par la suite on voit comment arranger certains endroits de la forêt… Mais là il y a la vie, ici non : dans le désert il y a la mort. Beaucoup de déserts dans la ville, beaucoup de déserts dans la vie des personnes qui n’ont pas de futur, parce qu’il y a toujours – et je souligne un mot qui vient d’être dit – il y a toujours les préjugés, les peurs. Et ces gens doivent vivre et mourir dans le désert, dans la ville. Par votre travail vous faites le miracle de transformer le désert en forêt : vous avancez comme ça. Mais comment est votre plan de travail ? Je ne sais pas… Nous nous approchons et nous voyons ce que nous pouvons faire. C’est ça la vie ! Parce qu’on doit prendre la vie comme elle vient. C’est comme le gardien de buts au foot : attraper le ballon là où on te le lance… il arrive d’ici, de là… mais il ne faut pas avoir peur de la vie, ne pas avoir peur des conflits. Un jour quelqu’un m’a dit – je ne sais si c’est vrai, si l’un d’entre vous veut vérifier, moi je n’ai pas vérifié – que le mot conflit en chinois s’exprime par deux signes : un signe qui dit « risque », et un autre qui dit « opportunité ». Le conflit, c’est vrai, est un risque mais c’est aussi une opportunité ». On peut prendre le conflit comme quelque chose dont il faut s’éloigner : “Non, là où je rencontre un conflit, je m’éloigne ». Nous chrétiens, nous savons bien ce qu’a fait le lévite, ce qu’a fait le prêtre, face au pauvre homme tombé sur la route. Ils ont détourné leur chemin pour ne pas le voir, pour ne pas s’en approcher (cf Lc 10,30-37). Celui qui ne risque pas ne peut jamais s’approcher de la réalité : pour connaître la réalité, mais aussi pour la connaître du cœur, il faut s’en approcher. Et s’approcher est un risque, mais aussi une opportunité : pour moi et pour la personne dont on s’approche. Pour moi et pour la communauté dont je m’approche. Je pense aux témoignages que vous avez exprimés, par exemple à la prison, avec tout votre travail ! Le conflit : ne jamais, jamais, jamais tourner le dos pour ne pas voir le conflit. Les conflits, il faut les assumer, les maux il faut les assumer pour les résoudre. Le désert est laid, aussi bien celui qui est dans le cœur de nous tous, que celui qui est dans la ville, dans les périphéries, c’est quelque chose de laid. Même le désert que l’on trouve dans les quartiers protégés… est laid, là aussi le désert existe. Mais nous ne devons pas avoir peur d’aller dans le désert pour le transformer en forêt ; la vie y est exubérante, et on peut aller essuyer beaucoup de larmes parce que tout le monde peut sourire. 20160427-01Cela me fait beaucoup penser au psaume du peuple hébreu lorsqu’il était en prison à Babylone, ils disaient alors : « Nous ne pouvons chanter nos chants, parce que nous sommes sur une terre étrangère ». Ils avaient les instruments avec eux, mais ils n’avaient pas la joie parce qu’ils étaient en terre étrangère ». Mais quand ils ont été libérés, dit le psaume, « nous ne pouvions pas y croire, notre bouche s’est remplie de sourire » (cf Ps 137). De la même manière pendant le transit du désert à la forêt, à la vie, il y a le sourire. Je vous donne un devoir à faire “à la maison” : un jour regardez le visage des gens pendant que vous marchez dans la rue : ils sont préoccupés, chacun est renfermé sur lui-même, il manque le sourire, il manque la tendresse, en d’autres termes l’amitié sociale, il nous manque cette amitié sociale. Là où il n’y a pas l’amitié sociale, il y a toujours la haine, la guerre. Nous sommes en train de vivre une « troisième guerre mondiale par bribes », partout. Regardez la carte géographique du monde et vous verrez ça. Par contre l’amitié sociale, bien souvent doit être accompagnée du pardon – le premier mot – du pardon. Très souvent cela se fait en se rapprochant : moi je m’approche de ce problème, de ce conflit, de cette difficulté, comme nous l’avons entendu de ces garçons et filles courageux dans des endroits où l’on pratique le jeu de hasard ; un bon nombre de gens perdent tout là, tout, tout. A Buenos Aires j’ai vu des femmes âgées qui allaient à la banque prendre leur retraite et tout de suite au casino, tout de suite ! S’approcher de l’endroit du conflit. Et ces jeunes y vont, ils s’approchent. Se rapprocher… Encore quelque chose qui a trait au jeu, au sport et aussi à l’art : c’est la gratuité. L’amitié sociale se fait dans la gratuité, et cette sagesse de la gratuité s’apprend, elle s’apprend : avec le jeu, le sport, l’art, avec la joie d’être ensemble, en se rapprochant… C’est un mot, la gratuité, à ne pas oublier dans ce monde, où on dirait que si tu ne paies pas tu ne peux pas vivre, là où la personne, homme et femme que Dieu a créés justement au centre du monde, pour être aussi au centre de l’économie, ont été expulsés et au centre on a mis un beau dieu, le dieu de l’argent. Aujourd’hui au centre du monde s’est assis le dieu de l’argent et ceux qui peuvent s’en approcher pour l’adorer se rapprochent de ce dieu, et ceux qui ne peuvent pas sont victimes de la famine, des maladies, de l’exploitation… pensez à l’exploitation des enfants, des jeunes ! Gratuité : voilà le mot-clé. Gratuité qui fait en sorte que je donne ma vie comme elle est, pour aller avec les autres transformer ce désert en forêt. La gratuité, c’est une belle chose ! Et puis pardon, pardonner. Parce qu’avec le pardon, la rancune et le ressentiment s’éloignent. Ensuite construire ensemble, ne pas détruire, construire. Voilà ce qui me vient à l’esprit. Et comment on réalise cela ? Tout simplement en sachant que nous avons tous quelque chose en commun, nous sommes tous des humains. Dans cette humanité nous nous rapprochons pour travailler ensemble. « Mais moi, je suis de telle religion, de telle autre… » Peu importe ! Allons tous de l’avant pour travailler ensemble. Se respecter, se respecter ! Alors nous verrons ce miracle d’un désert qui devient forêt. Merci beaucoup pour tout ce que vous faites ! Merci ». Journée mondiale pour la Terre 2016 PAROLES DU SAINT PERE FRANCOIS DURANT SA VISITE A LA MANIFESTATION “VILLAGE POUR LA TERRE” Rome, Villa Borghese Dimanche, 24 avril 2016 Source : vatican.va Zenit Le Pape François à la Mariapolis https://vimeo.com/164233694 https://vimeo.com/164066584

Une Europe en chemin

Une Europe en chemin

IpE_FRRencontre. Réconciliation. Futur. Trois mots qui contiennent la signification du rendez-vous de Munich, sur la Karlsplatz (Stachus), où se tiendra la manifestation organisée par plus de 300 mouvements et communautés de diverses Eglises chrétiennes. L’objectif : réfléchir ensemble sur les défis ouverts de l’Europe et mettre en lumière des témoignages du réseau quelquefois caché, mais très actif, d’une société civile qui fait beaucoup pour l’accueil, la solidarité envers les plus faibles et les plus défavorisés, en tant que pont entre Est et Ouest, et pour dépasser les conflits, explicites ou latents. “ L’Europe, qu’a-t-elle à dire, c’est-à-dire à donner, au monde ? » se demande la présidente des Focolari Maria Voce, à propos des objectifs de “Ensemble pour l’Europe”. « L’expérience de ces deux mille ans de christianisme a fait mûrir idées, culture, vie, actions, qui servent au monde d’aujourd’hui… mais qui, malheureusement, jusqu’à maintenant n’ont pas été mises en valeur. Pourquoi l’Europe en ce moment est montrée du doigt pour ses difficultés, ses drames, ses murs, l’intolérance et non pas pour le bien qui s’y trouve ».   Dans l’Evangelii Gaudium, le pape François parle des ’villes invisibles’ ce « tissu fait de liens où les groupes de personnes partagent les mêmes manières de rêver la vie et un imaginaire semblable, où ils se rassemblent en nouveaux secteurs humains, en territoires culturels, en villes invisibles » (EG 74). « Tout de suite après cependant – explique Jesús Morán, coprésident des Focolari – le pape dit que ces villes invisibles sont marquées par l’ambivalence. Ces territoires culturels sont chargés de violence et de marginalisation, les villes invisibles sont aussi les mafias. Alors avec cette fraternité animée par l’amour qui est aussi le centre du message de Ensemble pour l’Europe « nous voudrions montrer les villes invisibles du bien, là où se réalisent de bonnes choses, là où les réfugiés sont accueillis, là où existe la communion ». Quelles sont les attentes pour cette édition de l’événement européen qui va se passer la veille des 500 ans de la Réforme, dans une conjoncture particulière où le continent est plongé dans une crise toujours plus grande, qui prend aussi sa source dans cette incapacité à répondre ensemble à la crise des migrants ? Nous en parlons avec Ilona Toth, hongroise, et Diego Goller, italien, engagés en première ligne comme mouvement des Focolari dans la préparation de Ensemble pour l’Europe. « Récemment, le Comité d’Orientation d’Ensemble pour l’Europe s’est rencontré au siège de la communauté de Sant’Egidio, où les différents mouvements qui animent ce chemin ont convergé. Nous nous sommes retrouvés une fois de plus pour partager et élaborer des idées. Une année avant le 500ième anniversaire de la Réforme de Luther (1517-2017), nous voudrions montrer qu’un réseau de chrétiens unis existe déjà. Ils travaillent au sein des mouvements et de diverses Eglises », explique Diego Goller. « Nous essayons d’anticiper les temps, et de faire valoir que dans cet Ensemble il existe un signal d’unité déjà réalisée, ni institutionnelle ni théologique, mais dans le fait d’être, essentiellement, réconciliés : « 500 ans de divisions, ça fait beaucoup » c’est en fait le titre d’un des moments de la manifestation. Nous avançons aussi dans la ligne proposée par le pape et le patriarche Kirill au cours de la déclaration conjointe, c’est-à-dire que les chrétiens d’Europe orientale et occidentale s’unissent pour témoigner ensemble de l’évangile.   “ Il s’agit d’une action politique dans le sens le plus noble du terme », affirme Ilona Toth. « Le but est de faire voir tout le bien qui lui est intrinsèque. La prophétie de Ensemble pour l’Europe est inhérente à son intitulé . Ensemble, c’est le don de la fraternité. Entre nous chrétiens, et sur une échelle plus vaste avec des personnes d’autres religions, d’autres cultures. Puis il y a l’aspect politique, où l’Ensemble se réalise : les charismes en tant que réponses concrètes aux problèmes même politiques des villes. » « A Munich, conclut-il, nous voudrions montrer ce flot de positif qui est déjà actif, fruit aussi des valeurs du christianisme qui a mûri tout au long des siècles et qui nous est arrivé aujourd’hui à travers les charismes. La manifestation du 2 juillet sera précédée d’un congrès des mouvements (30 juin/1 juillet) au Circus-Krone-Bau : 17 Forums et 19 Tables rondes où prendront part des représentants des Eglises, de la politique, de la société civile sur des sujets d’actualité. En préparation à l’événement de Munich, le 21 avril dernier à Genève au Conseil Œcuménique des Eglises, une table ronde a eu lieu dont le titre était « Europe : quelle identité ? Quelles valeurs ? ». Toutes les informations sur la manifestation se trouvent sur www.together4europe.org Maria Chiara De Lorenzo

Le Pape François à la Mariapolis

Le Pape François à la Mariapolis

PapaFrancesco_salutoMariaVoce-02«La première fois qu’un pape vient dans une Mariapolis : je me suis souvenue du nombre de fois que j’avais entendu Chiara décrire l’effet que cela lui faisait, la visite et les paroles d’un évêque à la Mariapolis. Elle y reconnaissait « un poids, une onction », qui la diversifiait de n’importe qui d’autre, même d’ un théologien ou d’ un saint, et la perception, que, grâce à sa présence, la ”ville de Marie” rejoignait son accomplissement: qu’elle devienne ”ville Église”. C’est ainsi que cela s’est passé, dans la plénitude, avec la visite hors programme du pape François au Village pour la terre à Villa Borghese, où, en collaboration avec l’événement de Earth Day Italie, se déroulait la Mariapolis de Rome, qui cependant ne s’arrête pas à la capitale. Ainsi, chaque Mariapolis qui se déroule et se déroulera dans le monde, – et elles sont des centaines – se sentira regardée et aimée de la même manière. Sa manière de parler librement, en mettant de côté ses feuilles dès le début, c’était comme pour dire : vous m’avez pris le cœur, et je dois répondre à ce que vous m’avez dit. Et ses paroles, nettes, lumineuses, n’étaient pas seulement la reconnaissance pour l’engagement et l’action de nombreuses personnes qui lui ont parlé mais elles avaient la saveur d’un programme pour le futur : en celles-ci, revenaient comme idée-force, le prodige et la possibilité de transformer le désert en forêt. Ses paroles prononcées avec force m’ont fait une grande impression : ce qui compte, c’est d’ apporter la vie. Ne pas faire de programmes et en rester prisonniers, mais aller à la rencontre de la vie, là comme elle est, avec son désordre et ses conflits, sans peur, en affrontant les risques, en cueillant l’opportunité. Pour connaître la réalité avec le cœur, il faut s’en approcher. C’est ainsi qu’adviennent les miracles : les déserts, les plus variés, se transforment en forêts. Le pape François possède la force de la parole. Ses images ne s’effacent pas, ni de l’esprit, ni du cœur. Ensemble, avec des personnes, des groupes, des associations, tous différents. Le Saint Père l’a répété plusieurs fois, parce qu’il y tient et que cela lui donne de la joie. Le spectacle humain à Villa Borghese est né à partir d’une question : pourquoi ne pas réaliser la Mariapolis au cœur de Rome ? Pourquoi ne pas essayer de faire une greffe de fraternité, peut-être petite mais concrète, dans les rues de la ville ? Rome – nous le savons – pleure pour les nombreuses blessures, et souffre pour les nombreuses fragilités, mais vit également d’une richesse incroyable : tout le bien qu’il s’y fait. Quand le pape a lancé l’année de la Miséricorde, nous avons pensé aux très nombreuses associations qui œuvrent dans la ville, avec ou sans référence religieuse, mais qui ”font miséricorde”. Presque un hasard, la rencontre avec Earth Day, qui s’occupe de la tutelle du créé et travaille pour cette écologie intégrale chère à François. Un parcours et un travail passionnants, en-dehors des propres schémas, sur des voies même impensables. Non sans difficultés, bien sûr, parce qu’on ne se connaissait pas et parce qu’on est différents. Mais la diversité est richesse, comme la rencontre avec plus de cent associations : des synergies sont ainsi nées et des ponts se sont construits. Même avec des réalités très petites : « Mais mon association va de l’avant avec ma pension, nous n’avons pas de logo ou des choses de ce genre » nous a dit un nouvel ami. Et la Mariapolis a voulu donner le témoignage du bien qu’il fait, lui aussi. Ont ainsi émergé, les nombreuses villes souterraines vertueuses que Rome contient. Un bien qui se multipliera et un réseau qui semble donner raison à l’intuition que Chiara Lubich écrivit en 1949 rencontrant Rome et en l’aimant : « beaucoup d’yeux s’illumineraient de sa Lumière : signe tangible qu’Il y règne (…) pour ressusciter les chrétiens et faire de cette époque, froide car athée, l’époque du Feu, l’époque de Dieu (…) Ce n’est pas seulement un fait religieux (…) C’est ce fait de séparer l’ homme de la vie entière, une pratique qui est hérésie des temps présents et asservir l’homme à quelque chose qui est moins que lui et reléguer Dieu, qui est Père, loin des fils” ». de Maria Voce, Présidente du Mouvement des Focolari Source : Osservatore Romano, 25 avril 2016 (Italien) Centro televisivo vaticano (em italiano)

Communiqués de presse – SIF – Service de presse

Discours integral du Saint Père  

En Équateur et au Japon, des générateurs d’espérance

En Équateur et au Japon, des générateurs d’espérance

« Les structures matérielles qui sont tombées – les ponts, les édifices ; les maisons,…. – sont une invitation à faire sentir le tremblement de terre également dans notre âme, avec la question : sommes-nous de véritables constructeurs de paix ? J’ai compris que la souffrance servait à unir les gens. Je veux proposer le défi que, dans ces moments difficiles, nous nous convertissions en générateurs d’espérance et d’optimisme, nous nous aidions à garder la foi vive ». Voilà ce qu’Isabel écrit, partageant ainsi son état d’âme, au lendemain du séisme qui a touché son pays, l’Équateur, le 16 avril dernier, avec une secousse de magnitude 7,8 sur l’échelle de Richter. Les morts sont jusqu’à présent au nombre de 587, les blessés, plus de 8 mille et plus de 25 mille les personnes qui ont dû se déplacer. Les chiffres continuent à grimper et on estime que la reconstruction du pays coûtera des milliards de dollars. Pour l’urgence Équateur, le Mouvement des Focolari a activé une récolte de fonds, alors qu’on est en train d ‘évaluer les modalités pour une éventuelle intervention sur le terrain.

Photo: United Nations

Photo: United Nations

« Je suis parti en voiture de Fukuoka (dans le Kyushu, où je me trouve), pour retourner à Kumamoto pour chercher ma maman et la famille », raconte le père Giovanni Kimura, originaire de la région japonaise la plus touchée par les trois violentes secousses enregistrées entre le 14 et le 16 avril. « Un voyage qui habituellement requiert juste un peu plus d’une heure, a duré une demi journée. L’autoroute n’est en effet pas praticable et les trains sont bloqués ». Ma maman se trouve dans un centre de rassemblement de réfugiés et le reste de la famille dans un autre centre d’accueil. Il s’agit de salles de sport d’écoles publiques dans lesquelles dorment toutes ensemble, des centaines de personnes. Les difficultés les plus sérieuses ont été le manque d’eau. Différents secteurs de la ville sont encore sans eau, mais dans les points de rassemblement, ils ont maintenant le minimum indispensable. La population craint surtout la possibilité que le volcan Aso, qui se trouve dans la province de Kumamoto et de Oita, puisse exploser : des nuages de cendres sortent actuellement et arrivent dans les deux villes ». Au Japon, il y a eu 41 morts et plus de 100 mille, les personnes évacuées, alors que se poursuivent par centaines, les secousses dues au tassement des terres. Les chercheurs en géophysique et vulcanologie s’interrogent sur la corrélation entre ces deux événements ; entre-temps, la société civile et les autorités – dans les deux pays – se mobilisent pour la reconstruction, le soutien aux familles des victimes, pour les aides concrètes. De leur page Facebook, les Jeunes pour un Monde Uni de l’Équateur, jusqu’à il y a quelques jours, impliqués dans la préparation de la Semaine Monde Uni (SMU), avec le focus justement sur leur propre pays, se font écho de tout le réseau d’aides en cours : récolte de sang, recrutement de volontaires, liste des nécessités, diffusion des comptes courants bancaires. « Douleurs, incertitudes, angoisse, peur, ruines, et parmi tout cela, la question : Père Éternel, que veux-tu de nous ? Comment sommes-nous en train de construire ce ”Camino para la paz” ? Notre vie quotidienne parle -t-elle de fraternité ? ». C’est l’expérience que les jeunes, et chaque membre de la communauté des Focolari de l’Équateur sont en train de faire : « Découvrir Dieu comme l’Amour le plus grand, pour ensuite vivre la phrase de l’ Evangile ”chaque chose que vous aurez faite au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’aurez faite”. En ce moment, on voit la fraternité mise en évidence au maximum, la solidarité, l’amour qui surmonte les différences : riche, pauvre, de l’opposition, du gouvernement, blanc, indigène, métis ou noir. Ceux qui n’ont pas subi de dégâts sentent aussi leur, la souffrance des autres : sur les boites de nourriture récoltées, par exemple, on peut lire : ”âme, nous t’aimons”, sur les boites de médicaments ”courage”, ”on y arrivera” ». Les jeunes ont décidé de vivre la SMU en redoublant les efforts pour soulager la tragédie que vit le pays. Estefania écrit : « Nous devons aller de l’avant, donner une réponse à beaucoup de gens qui se sentent impuissants face au désastre ; maintenant nous comprenons que Dieu nous a préparés, pendant toute l’année, pas tellement pour la SMU mais pour affronter ce moment en témoignant l’amour évangélique, pour ”faire briller la lumière sur les ruines”, celle de l’idéal de la fraternité », comme leur a écrit la présidente des Focolari, Maria Voce. Maria Chiara De Lorenzo

Le pape François : transformez les déserts en forêts

Le pape François : transformez les déserts en forêts

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Photo: P. Gábor

« Vous transformez les déserts en forêts ». Voilà ce qu’a affirmé le pape François, mettant de côté le texte qu’il avait préparé pour l’occasion et suscitant l’enthousiasme et l’émotion de milliers de personnes qui, l’après-midi du dimanche 24 avril, ont vu la voiture, avec à bord le Saint Père, qui entrait par surprise dans le « Village pour la Terre », manifestation organisée par Earth Day Italie et le mouvement des Focolari de Rome dans le cœur vert de la capitale : le Galoppatoio de la Villa Borghese. Le pape s’est présenté à l’improviste salué avec affection par des familles, des jeunes et des personnes de tout âge qui depuis le vendredi 22 avril participent aux événements que le Village abrite. Tout est centré sur les thèmes de la responsabilité envers la Planète, la Légalité, le Dialogue interreligieux et la Solidarité. Donato Falmi et Antonia Testa, responsables du mouvement des Focolari de Rome, avec Pier-Luigi Sassi, président de Earth Day Italie ont accueilli le S. Père sur l’estrade du Village et ont illustré l’esprit de l’initiative. Falmi a fait entrer le pape dans l’expérience de la Mariapoli 2016, qui a pour titre « Vivre ensemble la ville », soulignant en particulier trois mots-clés, souvent répétés par François et adoptés pour inspirer le Village : « miséricorde », « tendresse », « diversité comme richesse ».Quant à Antonia Testa, elle a mis en valeur la collaboration qui s’est instaurée entre le mouvement des Focolari et Earth Day Italie ; en particulier elle a expliqué le programme de la mariapoli qui veut ouvrir les yeux sur Rome, ses pauvretés mais surtout sur « tout le positif » qui de manière silencieuse mais incisive se réalise quotidiennement dans le tissu social.
Photo: Thomas Klann

Photo: Thomas Klann

Le président de Earth Day Italie, Pier-Luigi Sassi, a ensuite expliqué au pape François que la route pour arriver à ce Village est justement partie de Laudato si’ et de la « Marche pour la Terre » que l’association avait organisée en demandant à 130 autres groupes d’y prendre part en vue de la signature des Accords sur le Climat, COP21. Le pape François a écouté des témoignages percutants de la part des participants à la mariapoli, quelques « tableaux » de solidarité vécue dans le monde de la prison et avec les immigrés ; des initiatives de jeunes en faveur du désarmement, la valeur de la légalité et contre les jeux de hasard. Pier- Luigi Sassi a conclu en soulignant le sens de la partie de football qui se jouera lundi au Village entre les Libres Nantes, l’équipe de football entièrement formée de demandeurs d’asile et réfugiés politiques, et l’équipe qui représente les étudiants universitaires de la LUISS.  « N’ayez pas peur du conflit qui comporte en soi risque et opportunité, a dit François. Connaître est un risque pour moi et pour la personne dont je m’approche. Mais ne jamais, jamais tourner le dos pour ne pas voir. S’approcher de l’autre, le prendre par la main, aller  essuyer ses larmes… c’est ainsi que du désert naît le sourire ». « Je vous donne un devoir à faire à la maison, a conclu le pape. Lorsque vous marchez dans la rue, vous voyez que la tendresse manque. Chacun est renfermé sur lui-même. Il manque l’amitié. Au centre du monde aujourd’hui le dieu argent s’incruste, mais le mot-clé est « gratuité » pour faire en sorte que ce désert devienne forêt. Comment peut-on le faire ? En étant conscients que nous avons tous à nous faire pardonner… travailler ensemble, se respecter, c’est de cette manière qu’arrive le miracle du désert qui devient forêt. Merci pour tout ce que vous faites ». Avant le salut final, un enfant a donné à François le « Dé de la terre », un cube qui enseigne aux jeunes de manière ludique les principes de la défense de la Création.

https://vimeo.com/164030691


Flickr photostream Thomas Klann Mariapoli Roma

Chiara Lubich : « nous revêtir de miséricorde »

Chiara Lubich : « nous revêtir de miséricorde »

20160424-01« Nous avions convenu de voir, de rencontrer et d’aimer Jésus seul dans notre frère, mais voilà que maintenant nous nous rappelons qu’il a tel défaut, telle imperfection. Notre œil perd sa simplicité et notre être n’est plus dans la lumière. Dans ces conditions l’unité se brise et nous nous fourvoyons. Ce frère, comme nous tous, a sans doute commis des erreurs. Mais Dieu, de quel œil le voit-il ? Quel est en réalité son état, quelle est la vérité de sa situation ? S’il est en paix avec Dieu, Dieu ne se souvient plus de rien. Il a tout effacé de son sang. Alors nous, pourquoi nous souvenir ? Qui est dans l’erreur à ce moment ? Mon frère ou moi qui le condamne ? Moi ! Je dois donc m’employer à voir les choses avec le regard de Dieu, dans la vérité, et à traiter mon frère en conséquence. De toute manière, si par malheur il ne s’était pas encore réconcilié avec Dieu, la ferveur de mon amour, qui est le Christ en moi, le porterait au repentir. Le soleil sèche et cicatrise tant de blessures. La charité se maintient par la vérité et la vérité est miséricorde pure, dont nous devons être revêtus de pied en cap pour avoir le droit de nous dire chrétiens ». Traduit en français in: Chiara Lubich, Méditations, Nouvelle Cité, Paris 2000, p 100-101

Argentine: tourisme durable et région reculée

Argentine: tourisme durable et région reculée

20160422-01Salta: une des plus belles provinces d’Argentine, avec des richesses naturelles et des cultures millénaires qui ont résisté à la conquête des Espagnols, plus de 500 ans auparavant. Avec l’arrivée du nouveau millénaire, Salta s’est développée comme lieu touristique, devenant le centre incontesté de la région du Nord-Ouest argentin. “Le Programme de Tourisme durable est né en 2010 sous l’impulsion de la Commission épiscopale pour les Migrations et le Tourisme”, explique la coordinatrice Paula González. “Le Nord-Ouest argentin se compose essentiellement de populations descendant de peuples autochtones. Actuellement, certaines constituent des communautés indigènes, alors que d’autres sont paysans. Cela démontre la grande appartenance à la terre, tant pour les activités productives, que pour les artisanales. Les importants flux migratoires d’Europe, du Moyen-Orient et d’Amérique latine, spécialement de Bolivie, ont entraîné une “cohabitation de cultures, avec une composante indigène très présente, qui rend cette région très singulière et avec de grands défis culturels”. Le programme est né pour répondre au manque de travail: seulement 39% de la population économiquement active avait un emploi. “Nous avons proposé de travailler dans les régions rurales et plus isolées, qui étaient les zones les plus touchées”, explique encore la coordinatrice. En effet, la géographie présente de grandes vallées, des zones rocheuses et des montagnes (aussi plus de 3000 mètres). “Nous avons identifié que les plus grands besoins sont dus à l’isolement – continue Paula González – qui empêche la vente de leurs produits et, dans quelques communautés, aussi l’accès à l’eau et à l’énergie. Les personnes les plus touchées étaient les femmes et les jeunes.” Au même moment, l’Argentine se dotait d’un plan national de développement touristique, dont les communautés rurales restaient cependant exclues. C’est alors que l’Église a reconnu la nécessité d’avancer pour créer des offres plus équitables et inclusives. L’objectif a été de proposer de nouvelles destinations touristiques, basées sur les activités productives-agricoles et artisanales, qui sont à la base de leur subsistance. 20160422-02Durant la première année, nous avons identifié 30 communautés et sept zones-clés de développement dans cinq Provinces. Aujourd’hui, presque six ans après, nous travaillons dans cinq zones. Une cinquantaine d’entrepreneurs sont liés au “Réseau d’entrepreneurs Tourisme solidaire NOA” et si nous devions mettre en évidence quelque chose, ce serait le réseau d’organisations qui se sont associées pour travailler de façon coordonnée – nationales, provinciales et locales – universités, ONG et entreprises. Parmi les organisations associées, nous avons toujours eu un rapport étroit avec Économie de Communion et Mouvement politique pour l’unité, qui ont été des alliés-clés. Ces dernières années – conclut Paula – ce qui a donné force et efficacité au développement du projet, c’est le travail à chaque maille de la chaîne de valeur et les rapports établis entre les différents acteurs.” Une bonne partie du chemin a déjà été parcouru. Des projets locaux se concrétisent, de nouveaux leaders, auxquels on peut déléguer les activités, naissent et il est possible d’entrevoir des résultats très satisfaisants, comme l’interaction et la collaboration mutuelle entre différentes communautés qui sortent de l’anonymat et deviennent génératrices de leur propre histoire. Pour en savoir plus: Site web Vidéo

Portugal. “Alta Resolução – Ajusta o foco à Paz”

Organisée par les Jeunes pour un Monde Uni « Haute résolution – Focaliser sur la Paix » sera une journée dédiée à la paix. Il s’agit d’un événement qui a lieu au Portugal depuis 2002, tous les deux ans, toujours le 1ier mai. Y participent quelques milliers de jeunes portugais mais aussi des jeunes d’autres pays. En 2016, c’est une proposition à “haute définition » : c’est-à-dire que l’on invite aussi les jeunes à jouer le rôle de la fraternité et de bâtisseurs de paix, sans compromis. A travers la musique, les chorégraphies, les témoignages et les Expo seront présentées les actions déjà en cours de réalisation, dans le but de fournir des réponses concrètes et offrir des occasions et des idées pour continuer dans cette direction. Cette année le programme comprendra aussi différents laboratoires qui affronteront le thème de la paix dans différents domaines comme l’écologie, l’art, le dialogue interculturel, l’économie, le sport, la communication, science et technologie. Cette journée fait partie du projet international United World Project (Projet Monde Uni), qui propose la fraternité universelle comme paradigme des relations humaines, en développant l’identification, la systématisation et la diffusion des actions qui existent déjà au niveau mondial en faveur de la fraternité. Invitation 1ier mai 2016

Au Brésil, les Focolari plaident en faveur de la fraternité.

Au Brésil, les Focolari plaident en faveur de la fraternité.

20160520-02C’est avec 367 voix pour et 137 contre que les députés brésiliens ont approuvé l’ouverture du procès d’impeachment contre la présidente Dilma Rousseff, tandis que plus de 200 millions de brésiliens fortement divisés, ont suivi les élections en retenant leur souffle. C’est maintenant au tour du Sénat de confirmer ou non la mise en état d’accusation de la présidente. S’il est favorable, les élections du 11 mai suspendront l’actuelle présidente de ses fonctions et ce, pour six mois, dans l’attente du verdict final. La constitution brésilienne prévoit, dans ce cas-là et pour ce laps de temps, que c’est au vice-président d’assumer la mission. Les évêques brésiliens, lors d’une déclaration officielle datée du 13 avril, font entendre leur voix ”face à la profonde crise éthique, économique, et institutionnelle” que traverse le pays avec ”des ”scandales de corruption sans précédents”, qui implique des entrepreneurs, des politiciens, des fonctionnaires publiques, dans ” un schéma qui, en plus d’être immoral et criminel, a un coût élevé” que – disent les prélats – paient surtout les pauvres. Et mettant toute leur l’attention sur l’impeachment, ils affirment accompagner ”avec attention ce processus” souhaitant qu’il se déroule dans le ”respect de l’ ordre juridique de l’État démocratique de droit”. En soulignant en plus, que ”le bien de la Nation exige le dépassement de la part de tous, des intérêts personnels, de politique politicienne et de groupes” parce que ”la polarisation des positions idéologiques, dans un climat fortement émotionnel, génère la perte de l’objectivité et peut porter à des divisions et des violences qui menacent la paix sociale”. Ils demandent au ”peuple brésilien de préserver les hautes valeurs de la cohabitation démocratique, du respect du prochain, de la tolérance et du sain pluralisme, en organisant le débat public avec sérénité”. Et ils concluent en affirmant croire ”dans le dialogue, dans la sagesse du peuple brésilien et dans le discernement des autorités dans la recherche de voies qui garantissent le dépassement de l’actuelle crise et la préservation de la paix dans notre pays”. 160329-MPpU-Encantado-20_01Le Mouvement politique pour l’unité Brésil (Mppu) – espace de confrontation politique qui s’inspire des idéaux de fraternité typiques de la spiritualité des Focolari – affirme par le biais du président Sergio Prevedi ”la propre conviction  dans la force du dialogue libre de tout préjugé”. Previdi invite en plus les citoyens à ”provoquer un dialogue inclusif car ”ensemble, en exerçant la démocratie, on peut mettre en pratique les actions nécessaires au bien de tous”. ”On peut encore beaucoup réaliser  – disent-ils – si nous mettons en pratique la culture de la fraternité, en dépassant les frontières des partis politiques et en participant positivement à la politique quotidienne du pays”. La principale préoccupation en ce moment délicat est, pour le Mppu Brésil, celle de ”ne pas se disperser en laissant les différences idéologiques et de partis nous diviser” mais bien plutôt ” cueillons les différences pour approfondir le dialogue”. Et surtout, ”cherchons à nous informer par le biais de sources différentes, afin de nous rapprocher le plus possible de la vérité”. Les nombreux membres du Mouvement des Focolari au Brésil, dans la même ligne que la Conférence épiscopale brésilienne, s’engagent à offrir ce qu’ils considèrent être ”la principale contribution que nous pouvons donner en ce moment délicat : l’annonce et le témoignage de la fraternité vécue. C’est le point spécifique de la spiritualité de l’unité qui nous anime”.  

Genève: table ronde « Europe: Quelle identité? Quelles valeurs? »

Genève: table ronde « Europe: Quelle identité? Quelles valeurs? »

156ab740-c83e-4464-b72a-baa9ba32feccSans tomber dans le piège d’une mémoire idéologiquement refermée sur elle-même, le Conseil œcuménique des Eglises et le Mouvement des Focolari nous invitent de nous demander ce qui a contribué à forger la notion d’une «identité européenne» (constituée ou comme processus), en quels termes celle-ci peut se définir et ce qui a suscité l’idéal d’une unité européenne (susceptible de se manifester ensuite dans des formes politiques). En faisant un pas plus loin encore, nous voudrions chercher à saisir, dans l’expérience historique de l’Europe, des valeurs et des idéaux pouvant l’aider à surmonter la crise actuelle et lui ouvrir un chemin d’avenir. Y a-t-il des exemples et des projets concrets qui traduisent en actes ces valeurs et idéaux? Dans une conception détendue de la laïcité, quelle contribution serait souhaitée des Églises chrétiennes et des autres communautés religieuses? Et, dans ce contexte, quel rôle joue ou pourrait jouer la Suisse?

Programme

Table-ronde et dialogue avec le public, avec la participation de :

  • Le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises
  • Monsieur Pasquale Ferrara, diplomate, professeur à l’Université LUISS (Rome) et à l’Institut universitaire Sophia (Loppiano)
  • Monsieur Eric Ackermann, membre de la Communauté Israélite de Genève;
  • Madame Gaëlle Courtens, journaliste attachée à la Fédération des églises protestantes en Italie et à l’agence de presse nev-notizie evangeliche;
  • Monsieur Andreas Gross, ancien parlementaire suisse et ancien membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.
  • Modération: Madame Marguerite Contat, ancienne cheffe de délégation du Comité international de la Croix-Rouge, coprésidente de l’Assemblée Constituante genevoise (2008-2012).

L’interprétation simultanée en anglais et en français sera assurée. L’événement sera diffusé en web-streaming.

Urgence en Équateur et au Japon

Urgence en Équateur et au Japon

Ecuador__Jose_Jacomor_EEE_EEP« Notre pays a été frappé par un fort tremblement de terre de magnitude 7,8 sur l’échelle de Richter dont l’épicentre se trouvait dans les zones côtières. Il a été ressenti dans tout l’Équateur, mais aussi dans quelques régions de la Colombie et le nord du Pérou, écrivent Ardita et Fabian de la communauté des Focolari de Quito au lendemain du séisme. La situation est critique, surtout dans certaines villes détruites ». “ La solidarité des gens se manifeste de manière ponctuelle et concrète : des personnes ont risqué leur propre vie pour autrui, il y a les nombreux témoignages de ceux qui ont perdu un des leurs ; mais au milieu de la souffrance, la foi en Dieu de nos peuples se fait vraiment sentir ; c’est émouvant, et cela nous encourage à croire davantage à Son amour ». Afin de répondre à l’urgence de la situation  le mouvement des Focolari a engagé une collecte de fonds. En même temps on est en train d’étudier les possibilités et les conditions d’une intervention sur place. Du Japon aussi des nouvelles directes nous arrivent à travers les communautés des Focolari de Nagasaki e de Tokyo : « Depuis deux jours le pays se trouve « déstabilisé » à cause du tremblement de terre sur l’île de Kyushu, dans la région de Kummoto et d’Oita, en face de la région de Nagasaki. Cette situation a déjà suscité une solidarité immédiate et des prières dans les milieux religieux et même civils ». Les autorités locales ont déjà préparé l’accueil pour environ 184.000 personnes déplacées. Pour aider : DESTINATION : Urgence Tremblement de terre Équateur

Azione per un Mondo Unito ONLUS (AMU) Azione per Famiglie Nuove ONLUS (AFN)
IBAN: IT16 G050 1803 2000 0000 0120 434 Auprès de la Banca Popolare Etica IBAN: IT55 K033 5901 6001 0000 0001 060 Auprès de la Banca Prossima
Code SWIFT/BIC: CCRTIT2184D Code SWIFT/BIC: BCITITMX

  Les aides versées à cet effet sur les deux comptes courants seront gérées conjointement par AMU e AFN. Pour ces dons, il est prévu une déduction fiscale dans beaucoup de pays de l’Union européenne et d’autres pays du monde selon les différentes réglementations locales.

L’héritage d’Igino Giordani

L’héritage d’Igino Giordani

1969Lorsqu’en 1948 Giordani rencontre le Mouvement des Focolari, il est député du nouvel Etat italien, après une vie mûrie par ses combats menés avec une égale vigueur en faveur de la foi et d’une vision de la vie publique éclairée par le haut. Son engagement dans ce dernier domaine lui a valu d’être mis à l’écart au niveau professionnel. Sa lecture de l’Evangile fuyant deux extrêmes: celui de l’intimisme désincarné et celui qui tend à le réduire à un simple messianisme terrestre. Pris dans sa dimension à la fois humaine et divine, le message évangélique est la semence d’une révolution (“la” révolution) qui a bouleversé l’histoire et qui poursuit son œuvre aujourd’hui, en faveur d’une  liberté de l’homme toujours plus profonde. Son idée fondamentale, “leitmotiv” de nombreux de ses ouvrages, était le lien profond qui existe entre le divin et l’humain, nécessaire à l’intérêt de l’homme: la liberté et la dignité de l’homme trouvent leur origine grâce à l’accueil du Christ au cœur de  la vie des peuples. Liberté, égalité, solidarité, usage social de la richesse, dignité du travail, harmonie entre Etat et Eglise, animation morale de la vie publique et de l’activité économique, antimilitarisme et paix entre les peuples: tels étaient les points forts de sa pensée. Il était donc dans ces dispositions au moment de la rencontre qui devait imprimer à sa vie – déjà fortement ancrée en Dieu – une envolée vers le haut. Il avait aussi mentionné dans les pages de son journal son angoisse due aux incohérences entre sa foi personnelle et sa vie publique, à la fragilité de son “ascèse” personnelle rendue vaine par “ses échecs en politique, en littérature et dans la vie sociale”. Il y faisait part de son déchirement intérieur, se sentant incapable de répondre à son profond désir de “diffuser la sainteté à travers une pauvre feuille de journal” (à cette époque il était directeur  du journal ‘Il popolo”), “de diffuser la sainteté depuis une salle des pas perdus” (le hall de Montecitorio). “Qui fera ce miracle?”, s’était-il demandé en août 1946. La réponse à de telles angoisses et à cette question s’était présentée lors de sa rencontre avec Chiara Lubich, une sorte d’ “appel” providentiel. Elle lui avait permis de fortifier son christianisme déjà très vivant, en enrichissant tout à la fois sa dimension divine mais aussi sociale. Cette rencontre  le mit d’emblée au contact  de ce charisme. Son esprit, nourri d’une profonde connaissance des spiritualités de l’histoire de l’ Eglise, en perçut immédiatement les vastes dimensions et implications théologiques et historiques. La spiritualité de l’unité lui apparut aussitôt comme une puissante énergie utilisable non seulement au sein de l’Eglise, mais aussi dans les communautés civiles “pour permettre à la société humaine de partager l’idéal des saints, pour que  la vie politique soit pénétrée par la grâce: qu’elle devienne un instrument de sainteté”. C’est ainsi que mûrit l’une des contributions fondamentales que Giordani devait donner au développement du Mouvement des Focolari: aider le petit groupe qui débutait à prendre conscience de l’efficacité, y compris sur le plan humain, du charisme qui était en train de se manifester. Maintenant que l’arbre du Mouvement  a fleuri sur tous les continents, il lui reste  une sève vitale, celle du témoignage de Giordani, mais aussi sa vision du christianisme social, pour laquelle il a travaillé et combattu  durant toute sa vie: il s’est dressé avec la stature d’un prophète biblique contre toute dissociation entre la foi et les œuvres et contre toute les atteintes à la liberté qui en résultent. Il laisse au Mouvement des Focolari un précieux patrimoine à approfondir, en raison de sa pensée et de sa méthode. Je pense que la voie qu’il indique est valable pour le monde entier, vu son regard perspicace sur les expériences historiques du Christianisme et sa lecture évangélique équilibrée, loin des ingénuités fidéistes et intégristes, ouverte à la recherche d’une “collaboration rationnelle” entre les deux cités: celle de Dieu et celle de l’homme. Extrait de: Tommaso Sorgi, L’héritage qu’il nous a laissé, Città Nuova n° 9-10 mai 1980  

L’étreinte de François, Bartolomé et Jérôme aux migrants.

L’étreinte de François, Bartolomé et Jérôme aux migrants.

Papa Francesco visita il campo dei rifugiati a Moria, in Mytilene, Lesbo, 16 aprile 2016Œcuménisme vécu, avec une souffrance portée ensemble : celle de la tragédie humanitaire la plus grande après la seconde guerre mondiale, comme a été définie la crise des migrants par le pape François en parlant avec les journalistes lors du vol aller. Un voyage, celui du 16 avril sur l’ ile grecque de Lesbos, marquée par la tristesse. Après l’accord UE- Turquie, le camp de réfugiés du Moria semble être devenu un camp de détention, entre les protestations et le désaccord des organisations humanitaires. Et, dans les bras du pape François, du patriarche œcuménique de Constantinople Bartolomé, de Jérôme, l’archevêque orthodoxe d’Athènes et de toute la Grèce, les marginaux de l’histoire, les rejetés des décisions politiques, deviennent le centre du monde. « Celui qui a peur de vous ne vous a pas regardés dans les yeux », affirme avec force Bartolomé. « Ne perdez pas l’espérance ! » est le message que le pape François souhaite laisser aux réfugiés, « Le plus grand cadeau que nous puissions nous offrir réciproquement est l’amour : un regard miséricordieux, le souci de vouloir s’écouter et se comprendre, une parole d’encouragement, une prière ». Yahoo.com

Reconnaissance pour le peuple grec, exprimée avec différentes nuances par les trois leaders religieux : dans un moment de grande difficulté à cause de la grave crise économique, les gens réussissent à trouver les ressources pour ouvrir les bras et le cœur à celui qui est en fuite vers un futur ; il en est ainsi des nombreux volontaires qui sont venus de tous les coins d’Europe et du monde. Pauline, originaire de l’Afrique du Sud, de la communauté des Focolari, vit depuis des années entre Athènes et Lesbos. Plus d’une fois, elle a assisté aux débarquements et a secouru les réfugiés : « Le Pape a donné aussi un message politique à propos de l’ouverture des frontières. Je me demande pourquoi il n’est pas allé à Idomeni. Peut-être cela aurait-il été un geste politique trop explicite ».  Chiara, de l’association Pape Jean XXIII : « Il a dit ce que je sens depuis longtemps : arrêtons de classifier ces gens seulement comme ‘réfugiés’, comme des numéros. C’est l’heure des contacts personnels, de connaître les histoires » ; tandis qu’ Eugenio, du Corps Italien de Secours de l’Ordre de Malte, déclare : « J’ai été ému lorsqu’il a parlé des enfants morts dans la mer, parce que j’ai moi-même vu ces scènes. J’ai pu lui serrer la main et j’ai reçu de la force pour mon travail ». Cristina est catholique et ses grands-parents ont fui comme réfugiés, de la Turquie à Losbos : « Cela a été un événement historique, impensable pour cette ile. Cela me semble être un rêve ».

Le Père Maurice, coordinateur du JRS (Jesuit Refugee Service) en Grèce, déclare : « Tout a été important : les paroles, les gestes, le silence. Tout parlait de soi. Le moment le plus fort, dans les ”carcere (prisons)” : le contact personnel du Pape avec chacun ». « Un message commun a été envoyé aux réfugiés – affirme encore le religieux, engagé en première ligne pour l’accueil –  Ils sont en majorité d’origine ou de foi musulmane. Ils découvrent une terre dont les racines sont chrétiennes. Il est donc important qu’ils voient l’unité des leaders chrétiens et le rapprochement que ceux-ci désirent leur témoigner ». « Émouvant. C’est très important du point de vue œcuménique et politique, pour la rencontre avec le premier ministre, Alexis Tsipras », commente Vasileios Meichanetsidis, de Apostoli, une ong de l’Église orthodoxe. « Le Pape a reconnu tout ce que les Grecs ont fait, et les Grecs l’ont accueilli avec joie ». img20160416134142571224f689f6f_topo2« Nous sommes tous des migrants » a affirmé encore François dans la prière au port de Lesbos, où, comme à Lampedusa en 2013, il a jeté, en souvenir des morts dans la Méditerranée, une couronne de fleurs, dans ce qui a été plus d’une fois défini comme étant un cimetière. Quelles attentes pour le monde politique ? « Il s’agit d’un supplémentaire et fort appel avant tout à l’Europe, de considérer la question des migrations et des réfugiés non seulement en termes de politique interne et d’urgence mais comme un nouveau front sur lequel on joue le même avenir du continent , et sa crédibilité dans la cohérence entre les principes et les les politiques concrètes », déclare Pasquale Ferrara , auteur du récent volume ”le monde de François. Bergoglio et la politique internationale”, et membre de l’École Abba pour les Sciences politiques. Ferrara est entre autres Consul d’Italie à Athènes. « Le Pape, en se rendant là, n’a pas fait une visite humanitaire, mais a souligné cette dimension profonde », continue Ferrara. « Et qu’il l’ait fait d’une manière œcuménique représente un signal encore plus fort : presque pour dire, la politique ne réussit pas à résoudre ce sujet, nous nous mettons dans le jeu, non dans des termes de substitution mais pour souligner que cela soit un point prioritaire dans l’agenda politique mondial. Le fait que les réfugiés emmenés au Vatican sont tous musulmans, souligne que l’on ne protège pas seulement les chrétiens persécutés, objet d’extermination de la part de l’Isis. Ce n’est pas un problème de religion, mais de mettre fin à la guerre, à toutes les guerres ».   Déclaration commune     Maria Chiara De Lorenzo        

Pourquoi nous sommes restés en Syrie

Pourquoi nous sommes restés en Syrie

20160416-a “Quand les conflits ont commencé en Syrie, voyant que l’avenir ne promettait rien de bon, j’ai pensé qu’il serait sage de quitter le Pays. L’offre d’un emploi au Liban me confortait dans cette décision. Aussi ai-je réservé les billets pour le voyage et commencé à préparer le transfert de toute notre famille. Mais de nombreux doutes pointaient au fond de moi: était-il juste de nous en aller pour assurer l’avenir de notre famille ou n’était-il pas plus indiqué de rester dans ce Pays que j’aimais tant pour aider les personnes ? En échangeant avec ma femme, j’ai compris qu’elle était plutôt portée à rester, mais elle s’en remettait à ma gouverne : pour elle l’important était que nous restions tous ensemble. Je me sentais très agité et désorienté. Jusqu’au jour où – j’étais à l’église – j’ai senti très clairement que notre place était ici, à Alep, pour partager la condition de notre peuple. Un peuple très diversifié en raison des nombreuses minorités ethniques, des différentes religions et confessions, mais qui s’était montré capable de vivre en bonne entente. Un peuple généreux au point d’accueillir au cours de ces dernières décennies, et malgré l’embargo, des palestiniens, des libanais, des irakiens, en leur donnant la parité des droits et la possibilité de travailler. Nous avons décidé de rester. Je travaillais à mon compte et gagnais bien ma vie. Mais après les cruels événements  qui ont commencé à dévaster le Pays, mon magasin a été dévalisé et ensuite détruit. Malgré cela, les occasions d’offrir notre aide ont été innombrables, soit directement, soit à travers le Centre pour les sourds-muets que nous nous avions, mon épouse et moi, commencé à prendre en charge. Par la suite nous nous sommes associés  avec d’autres organisations humanitaires pour arriver, avec l’aide de la Providence qui nous a prodigieusement aidés, à procurer le nécessaire à plus de 1500 familles. Au cours de ces cinq années de guerre, à cause des bombardements envoyés  « par hasard » sur nos quartiers, nous avons vu beaucoup de familles perdre des êtres chers et beaucoup de personnes devenir handicapées à vie. Un jour, alors qu’il se promenait sur la route avec sa famille, le chauffeur du Centre de sourds-muets que nous suivons, a perdu sa femme et sa fille , frappées par un obus de mortier. Lui aussi a été gravement blessé et, sous le choc, transporté d’urgence à l’hôpital. J’ai pu parler de cette situation dramatique à un prêtre et à l’évêque, qui informé de la situation, a pris en charge les funérailles de sa femme et de sa fille. De mon côté j’ai commencé à chercher la somme d’argent nécessaire pour l’opération du papa. L’hôpital, sensible à l’intérêt que beaucoup portaient à cette situation, a diminué ses coûts et quelques médecins ont renoncé à leurs honoraires. Ainsi nous avons pu non seulement couvrir toutes les dépenses, mais il est resté de l’argent pour la série d’interventions qu’a dû subir le chauffeur pour se soigner. Un autre jour un musulman qui travaille au service de l’église que nous fréquentons m’a appelé pour me demander de l’aider à trouver une autre maison où habiter. Il avait vu les rebelles armés entrer dans son quartier et il était préoccupé pour la sécurité de ses deux filles. Après de nombreux contacts, j’ai finalement réussi à leur trouver un logement. Arrivé dans sa nouvelle maison, il s’est rendu compte qu’il avait un besoin d’une bouteille de gaz, mais il n’arrivait pas à en trouver une. Alors il m’a téléphoné : «  Je viens te demander ces aides à toi – m’at-il dit – parce que tu es mon frère n’est-ce pas ? » et je lui ai répondu « Bien sûr que nous sommes frères ». Après le dernier cessez-le-feu, nous vivons une période de calme apparent, même si de temps en temps on entend des bombardements qui nous inquiètent et nous empêchent de dormir la nuit. Pour ce qui est de mon activité professionnelle, tant que les armes ne se tairont pas complètement, il est impossible de la reprendre. Ce qui nous soutient dans cette situation de précarité dont on ne voit pas l’issue, c’est la communauté du Focolare et une foi inconditionnelle en l’amour de Dieu  qui ne nous abandonne jamais. Pour chaque problème rencontré, nous sentons que nous ne sommes pas seuls. Nous continuons à expérimenter qu’en nous donnant aux autres nous trouvons la paix. Une Paix qui reste toujours un défi car c’est un don qu’il faut conquérir chaque jour ».

En Grèce, parmi les migrants

En Grèce, parmi les migrants

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Photo: CAFOD Photo Library

Athènes : dans le camp de réfugiés du Pirée vivent 4.500 migrants, sur les 53000 que l’on compte aujourd’hui en Grèce et dans les îles. C’est un centre ”informel”, qui va de l’avant uniquement grâce à l’activité des bénévoles. On le visite, dans le contexte du projet « Journalistes et migrations », accompagnés par  Elena Fanciulli, 23 ans, de l’Association Pape Jean XXIII. Depuis qu’elle a terminé ses études en Sciences pour la Paix, en décembre dernier, la jeune italienne, envoyée à Athènes, a vu la situation évoluer rapidement.  « En janvier, lorsque je suis venue au Pirée pour la première fois, ma tâche était d’attendre la grande embarcation, afin d’accueillir les immigrés et de leur donner un peu de nourriture. Ils descendaient et rapidement, ils prenaient le car pour Idomeni et d’autres centres à la frontière : la Grèce n’était pas leur destination finale. Depuis qu’au début du mois de mars les frontières ont été fermées, le Pirée s’est transformé en un enfer terrestre. Il n’y a pas d’installations sanitaires suffisantes, il n’y a pas de douches, les enfants vont pieds nus, mettent des vêtements d’hommes et doivent ainsi tenir leur pantalon lorsqu’ils marchent… La nourriture est le dernier souci. Malheureusement souvent, le problème expire avant d’être affronté. En effet, comme c’est un camp ”informel”,  il n’y a pas de coordination, et il y a le risque que beaucoup de nourriture, apportée par les gens d’Athènes, se perde. Tout ce qui se trouve au Pirée a été donné. Bien que ce soit un enfer, il y a ceux qui apportent un peu de Paradis ».  Quelles sont les perspectives pour ces 4.725 personnes qui se trouvent au Pirée depuis plus d’un mois ? « Le nombre de réfugiés doit arriver à zéro. Nous sommes aux portes de la saison touristique et les personnes, – pour laisser libre l’espace du port où accostent les croisières – seront dispersées dans d’autres camps. La perspective est au point mort. La Grèce risque de devenir un grand camp de réfugiés, à ciel ouvert. Il y a ici surtout des syriens, mais aussi des afghans, irakiens, iraniens, et puis dans différentes prisons d’Athènes, il y a des marocains et des algériens : ce sont essentiellement des migrants économiques  qui arrivent en général sans papiers. Pour distribuer les aides et faire jouer les enfants – « il suffit parfois d’un marqueur et d’une feuille de papier, d’un ballon et d’un hula-hoop  pour remonter un peu le moral », explique Elena – en plus de l’association Jean XXIII, il y a aussi l’UNHCR, Mensajeros de la Paz, Croix Rouge, Pampeiraiki, Focolari. « Mais – continue Elena – l’organisation fonctionne comme un réseau, il n’y a pas de responsable. Les associations, ainsi que les églises, s’engagent ici car c’est surtout dans ces lieux informels qu’il y a le plus de besoins ». Afin de gérer la coordination des réfugiés, les différentes associations se retrouvent chaque semaine avec l’UNHCR. Sur leur portail on peut trouver les différentes données en ce qui concerne les arrivées et la distribution. Et à la partie technique et légale s’ajoute, quand c’est possible, la partie spirituelle et humaine : « Une fois par mois, nous nous réunissons avec les associations catholiques au Kentro Arrupe des Jésuites. C’est un moment de coordination mais aussi de prière et de soutien. Nous éprouvons nous aussi la souffrance, le besoin d’écoute, de se lâcher. Pour extirper nos peurs, parler de ce que nous pensons du futur, de comment nous pouvons nous améliorer. Si ici, le bénévole en a marre, plus personne ne mange, plus personne ne s’habille. Le bénévole doit être là mais pas comme unique ressource ».  « Il y a ici des gens dépressifs, avec les yeux vides, les pieds nus. C’est grâce à l’humanité de beaucoup de grecs qu’on va de l’avant. Les docteurs, on peut les trouver – gratuitement – même à trois heures du matin. C’est le point de vue de l’Europe vue d’en bas, où il y a beaucoup de gens qui agissent ».  Qu’est-ce qui t’a poussée à faire cette expérience ? « Après mon diplôme, le moment était arrivé de mettre en pratique ce que j’avais appris. C’est ainsi que j’ai décidé de partir. Une amie me conseilla l’Association Pape Jean XXIII. Le temps de suivre le cours des missions  qui  prépare à la manière d’être sur le terrain et à gérer nos propres émotions. Après le cours, je suis partie. J’avais demandé un point de la terre où ma vie allait être bouleversée et mes études confirmées. Je pensais à l’Amérique Latine, mais ils m’ont conseillé la Grèce, qui est dans l’œil du cyclone en ce moment. Maintenant, je me retrouve ici à faire ce que je peux, parfois avec les genoux à terre, car politiquement je ne suis personne, mais je peux faire quelque chose, et je m’y atèle,  avec beaucoup de pleurs le soir avant de m’endormir et en espérant ne pas en être écrasée. Je suis consciente de n’apporter qu’une seule goutte. Et peut-être que moi aussi j’ai besoin du pauvre, de la rencontre avec l’autre ».  Maria Chiara De Lorenzo

Famille : la joie de l’amour

Famille : la joie de l’amour

20160414-aAprès les deux synodes sur la famille, voilà que le pape se prononce finalement avec Amoris Laetitia. Un texte qui porte sa marque. Ce pape de la miséricorde créera de nouveaux consensus, même parmi ceux qui disaient avoir ‘fermé leur porte’ à l’Eglise, ou ne plus croire du tout. La récente exhortation, avec sa centaine de pages et plus, va aussi à la rencontre de ceux qui espéraient un changement, si évident sur le plan pastoral. Du côté doctrinal rien n’a changé, cela pour ceux qui sont plus liés à la tradition. Une perche tendue à tout le monde, même pour qui se trouve en situation dite ‘irrégulière’. Pour le pape François « aucune famille n’est une réalité parfaite ni fabriquée une fois pour toute, mais chacune demande un développement graduel de sa propre capacité à aimer » (AL 325). En faisant presque s’écrouler la distinction entre ‘réguliers’ et ‘irréguliers’ et à vouloir souligner que personne n’est condamné ni exclu sans recours possible. L’ouverture la plus significative de Amoris Laetitia est sans aucun doute celle qui concerne les nouvelles unions après divorce, pour lesquelles il est prévu un parcours de croissance dans le discernement selon les capacités de chacun. Elles seront accompagnés par des pasteurs ou, comme cela est aussi mentionné, par des « laïcs qui vivent, donnés au Seigneur » (AL 312) se sachant appelés à « former les consciences, sans prétendre se substituer à elles » (AL 37). Un parcours qui dans certains cas, comme il est mentionné dans la note 351 de l’exhortation, pourrait aboutir même à l’accès aux sacrements. Puisque, réitère le pape, l’Eucharistie « n’est pas une récompense pour les gens parfaits, mais un remède généreux et un aliment pour les faibles ».   Mais si les ‘ouvertures’ aux remariés ont justement frappé l’attention des médias, ce sont les chapitres 4 et 5 (sur la beauté de la famille qui prend sa source dans le dessein trinitaire et qui s’alimente de cette charité dont parle S. Paul dans Cor 1,13) qui excellent. La centralité de la vie de couple n’a peut-être jamais été présentée sous ce jour : « C’est la rencontre avec un visage, un ‘‘tu’’ qui reflète l’amour divin et en est le bien sublime. Ou bien comme s’exclamera la femme du Cantique des Cantiques dans une merveilleuse profession d’amour et de don réciproque : « Mon bien-aimé est à moi, et moi à lui […].  Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ! » (2, 16 ; 6, 3). (AL 12-13). « … D’autre part, nous avons souvent présenté le mariage de telle manière que sa fin unitive, l’appel à grandir dans l’amour et l’idéal de soutien mutuel, ont été occultés par un accent mis de façon quasi exclusive sur le devoir de la procréation.» (AL 36). Une phrase presque autocritique, qui fait ressortir l’intention de mettre en valeur l’eros inscrit dans les créatures, montre le mariage dans sa réalité concrète de « mélange nécessaire de satisfactions et d’efforts, de tensions et de repos, de souffrances et de libérations, de satisfactions et de recherches, d’ennuis et de plaisirs. » AL 126). Tout cela émerge à tout moment de la vie quotidienne qui dépasse le dilemme sacré et profane, événement solennel et insignifiant, parce que rien n’est secondaire aux yeux de l’amour et de la foi.   Le pape tient aussi compte des attentes grandissantes de la vie ; les conjoints doivent « se choisir à maintes reprises » (AL 163), dans une régénération continuelle et un changement de registres de l’amour : « Nous ne pouvons pas nous promettre d’avoir les mêmes sentiments durant toute la vie. En revanche, oui, nous pouvons avoir un projet commun stable, nous engager à nous aimer et à vivre unis jusqu’à ce que la mort nous sépare, et à vivre toujours une riche intimité. » Merci pape François ! On sentait le besoin d’un regard de l’Eglise qui continue à présenter aux époux cet idéal si haut et jamais atteint de l’harmonie trinitaire. C’est aussi comme une main fraternelle,  celle de l’Eglise, qui se fait proche de tout le monde, sans mettre personne de côté.

Projet Guaranì  animé par les Focolari au Paraguay

Projet Guaranì animé par les Focolari au Paraguay

OLYMPUS DIGITAL CAMERA“Les historiens calculent que des populations en provenance du Sud-est asiatique sont arrivées sur le continent américain environ 3000 ans avant JC. Il s’agit du peuple Guaranì, (mais pas seulement), composé de nombreuses ethnies, et qui, au cours des siècles, s’est disséminé des Caraïbes jusqu’à l’extrême sud du continent”, explique Diana Durán, paraguayenne, sociologue spécialisée dans l’étude des peuples originaires d’Amérique. La rencontre avec une petite communauté Avà Guaranì et Mbya a lieu lorsque, il y a deux ans, une grande inondation du fleuve Paraguay oblige le groupe indigène  composé de 33 familles (115 personnes) à abandonner ses habitations précaires en bordure du fleuve, où ils vivaient du ramassage des déchets d’une décharge voisine. Au début nous cherchions à leur procurer des vêtements, de la nourriture, des médicaments, des aides sanitaires, comme l’hospitalisation d’un diabétique ou l’opération de l’un d’entre eux blessé par une arme à feu; ou bien la location de toilettes mobiles lorsqu’ils ont dû se déplacer sur un terrain sans aménagements; ou bien encore lorsque, après une tempête, nous leur avons trouvé des tentes et de l’eau potable… mais nous voyions que ces aides n’étaient pas suffisantes. Il leur fallait un terrain où ils se sentent chez eux,  à l’abri des risques et en sécurité. Après une longue recherche on trouve un lieu qui convient: 5,5 hectares, à 4,5 km de la ville Ita, à proximité d’une école et d’un dispensaire; l’ensemble est en pleine nature. Surtout il y a la possibilité de travailler un jardin potager communautaire pour subvenir à leurs propres besoins et aussi de quoi construire un local pour des cours de formation. Il s’agit alors de trouver les fonds nécessaires pour acquérir le terrain. 20160413-01“Nous frappons à de nombreuses portes – raconte Diana -. Un  professionnel nous facilite les démarches pour obtenir le statut juridique de la Communauté Indigène, de façon à mettre la propriété à son nom. Par ailleurs, un ami de la communauté Mennonite se propose d’avancer l’argent pour payer le terrain, chose qui nous aurait été impossible. Nous nous engageons, avec nos amis Avà, à lui restituer cette somme petit à petit”. “Dieu nous a regardés avec un amour particulier”, dit Bernardo Benítez, le chef de la communauté. Un Dieu qui pour eux est le “Père premier géniteur”, dont la mission principale est l’amour réciproque. Il est présent au cours des actes de la vie quotidienne et donne la terre, lieu sacré dont il faut prendre soin et sur lequel on construit des relations fraternelles.  “Accompagner le communauté de Yary Mirì ne va pas sans difficultés – affirme Diana – , à cause de la discrimination qui résulte de préjugés ancestraux et aussi de la misère à laquelle ils sont acculés. Mais c’est aussi une joie de connaître et de partager leurs valeurs communautaires et leur sens de la solidarité qu’ils ont conservés au cours des siècles. Et bien sûr de vivre avec eux  un amour et une  confiance toujours plus grands. Aujourd’hui nous ne sommes pas seuls: beaucoup d’amis nous aident, deux associations liées aux Focolari (Unipar et Yvy Porà qui est chargée de suivre le jardin potager communautaire), deux évêques, quelques fonctionnaires  travaillant dans des établissements bancaires, deux chrétiens mannonites et la Pastorale Indigène. Nous avons obtenu quatre bourses d’étude en Sciences de l’Education pour leur responsable et pour trois jeunes. Eux-mêmes ont choisi cette branche “parce que, disent-ils, notre population a besoin d’instruction”.  “En ce moment je suis en train d’écrire un livre sur l’histoire de leur communauté – conclut Diana Durán – pas seulement pour plaider leur cause et leur donner la parole, mais comme un devoir envers eux pour tout ce qu’ils ont souffert et tout ce que nous leur devons. Je considère que c’est un pas vers la fraternité universelle, l’idéal qui nous anime”.

La Bosnie rebondit

La Bosnie rebondit

Sarajevo2« Je suis originaire de Sarajevo, en Bosnie Herzégovine, où pendant des siècles des musulmans bosniaques, des catholiques croates, des orthodoxes serbes, des juifs, des roumains et autres minorités ont vécu ensemble. La guerre des années 90, qui voulait nous convaincre du contraire, n’a rien fait d’autre que des milliers de victimes, un million de réfugiés, détruisant des villes, des lieux de culte et des monuments historiques. Dans notre immeuble habitaient des croates, des serbes, des bosniaques musulmans, mais nous partagions tout entre nous, jusqu’à la dernière cigarette, le peu d’huile et de farine qui nous restait et aussi la douleur de la mort. Mon mari qui travaillait comme radio-technicien au service des institutions de l’Etat a installé une radio pour permettre de mettre en lien des personnes qui pendant des mois, à cause des coupures des lignes téléphoniques, ne savaient plus rien de leurs proches. Le conflit une fois terminé, je me suis engagée en politique, dans le parti social démocrate et je me suis présentée aux élections municipales. Les conséquences de la guerre étaient terribles. C’est au cours de cette période que le maire de Sarajevo a été invité à participer à la rencontre “Ensemble pour l’Europe” à Stuttgart. Ne pouvant s’y rendre, il m’a délguée. C’est à cette occasion que j’ai connu le Mouvement des Focolari: des personnes qui vivaient pour porter l’unité dans le monde. Vous pouvez imaginer ce que cela a été pour moi qui venais de vivre plusieurs années de guerre. En rentrant chez moi j’ai senti un fort désir de vivre et de lutter pour diffuser les idéaux que je venais de connaître. Aujourd’hui dans notre ville, vingt ans après, nous pleurons encore nos morts, nous reconstruisons ce qui a été détruit, mais nous construisons aussi des ponts entre les personnes. Et nous le faisons ensemble, sans haine. Et Sarajevo fête précisément ces jours-ci le 20 ème anniversaire de la fin du siège de la ville qui a duré 1425 jours, au cours duquel furent tués 12000 civils, dont 1500 enfants. La ville a désormais cicatrisé ses plaies et retrouvé son esprit d’autrefois. Les cloches sonnent, l’appel à la prière lancé depuis les minarets des mosquées résonne sur les places. Comme je ne suis pas croyante, je me suis retrouvée dans le groupe de dialogue lancé par Chiara Lubich, avec des personnes sans références religieuses. Je m’engage à tisser ce filet de communion, de compréhension réciproque dans ma ville, avec mes voisines musulmanes, avec les catholiques, – par exemple à l’occasion de la visite du pape François – , avec des personnes de convictions différentes. Il y a en ce moment à Sarajevo un groupe de jeunes, eux aussi de convictions et de cultures différentes, qui continuent à diffuser la culture du  dialogue. 20160413-04Depuis quelques années déjà nous animons diverses activités et l’idée est née de fonder une association pour transmettre aux nouvelles générations des valeurs universelles. En 2014, lors de la commémoration du centenaire du début de la première guerre mondiale, qui est partie de Sarajevo, nous avons organisé, avec le Groupe international GEN ROSSO, un workshop  pour des jeunes venus de divers Pays d’Europe. L’an dernier nous avons collaboré avec cinq autres associations de la Région, animées par des objectifs semblables aux nôtres: 7 jours de séminaires et de chantiers sur le thème des minorités ethniques, en ciblant des projets concrets. Cette année nous avons au programme de travailler auprès des adolescents et des chômeurs. Notre désir est que Sarajevo, après la tragédie vécue ces dernières années, devienne une ville qui sache retrouver ses valeurs, où la population, de différentes  nationalités, croyante ou non, puisse construire petit à petit une humanité réconciliée”.. Témoignage donné au congrès OnCity, Réseaux de lumière pour habiter la planète, Castel Gandolfo 1-3 avril 2016.  

OnCity, des réseaux de lumières pour habiter la planète

OnCity, des réseaux de lumières pour habiter la planète

OnCity_bLa file est longue, mais pas du tout ennuyeuse. Des personnes d’un peu tous les âges, venant de différents pays du monde, attendent patiemment leur tour pour le déjeuner en échangeant leurs impressions et leurs points de vue sur ce qu’ils ont vécu le matin. En effet, la première session de OnCity-réseaux de lumières pour habiter la planète, vient de se terminer, une rencontre qui, du 1er au 3 avril, a réellement envoyé beaucoup de lumières sur les endroits où nous habitons, les villes : « Au lieu de nous pencher sur la nuit et l’analyser – dit Lucia Fronza Crepaz, une des modératrices de la rencontre – ces jours-ci, nous avons choisi de passer du côté de l’aube, du lever du soleil ». OnCity est organisé par le mouvement Humanité Nouvelle, Jeune pour un Monde Uni et AMU (Action pour un Monde Uni) : trois instances qui veulent construire un monde uni et plus fraternel au niveau social, entre les jeunes et les générations, et par le biais d’actions de soutien et de coopération au développement. Evidemment l’actualité du monde interpelle tout le monde : attentats, terrorisme, nouvelles émigrations et pauvreté, « guerres ici et là » : nos villes sont en train de vivre des problèmes et des contradictions qui se passent sous nos yeux, mais les expériences positives qui ont fait leurs preuves ne manquent pas, elles confirment la possibilité de travailler, de croire et d’espérer en l’existence de villes plus solidaires et plus fraternelles, où tout le monde peut vivre. Les organisateurs sont partis de ce constat pour bâtir un parcours sur trois jours, où les quelque 900 participants ont pu faire ensemble l’expérience d’une nouvelle manière de vivre la ville, de vivre ses propres espaces quotidiens. C’était une occasion pour approfondir les thèmes de la solidarité, de la fraternité, pour découvrir les changements des métropoles dans lesquelles nous vivons, afin d’expérimenter le dialogue comme style de vie. Une approche du monde et de la vie: dans un monde global, mais en même temps si fragmenté, ce style doit se développer et se répandre. OnCity se déroule ainsi en sessions plénières, en séminaires thématiques, et en 32 groupes de travail, ces derniers sont fondamentaux pour vérifier si on est capable d’être des citoyens actifs, créatifs et responsables. En faisant un calcul rapide 46 intervenants y ont pris part durant ces jours, dans le but de valoriser les réseaux qui existent déjà et d’en encourager la naissance de nouveaux là où c’est nécessaire, faire naître partout où nous sommes des « cellules de fraternité », des nœuds stratégiques d’un réseau, et même de nombreux réseaux de la vie et de l’histoire. Source : Città Nuova online