Mouvement des Focolari
La miséricorde dans la spiritualité de Chiara Lubich

La miséricorde dans la spiritualité de Chiara Lubich

20160612-01“Miséricordieux comme le Père”, c’est le programme de vie proposé par le Pape François pour l’Année Sainte. « Dans la miséricorde, en fait – lit-on dans la Bulle d’indiction -, nous avons la preuve de la façon dont Dieu aime. Il se donne tout entier, pour toujours, gratuitement, et sans rien demander en retour. Il vient à notre secours lorsque nous l’invoquons (…) Son aide consiste à rendre accessible sa présence et sa proximité » (MV 14). Et tel est le visage de l’Amour – Miséricorde qui révèle la plénitude de la Paternité de Dieu. Dieu est Amour : c’est l’étincelle inspiratrice qui est à l’origine du charisme de l’unité dont l’Esprit-Saint a fait don à Chiara Lubich pour notre époque. (…) Chiara découvre donc non pas un Dieu lointain, inaccessible, étranger à sa vie, mais Son visage paternel (…). Tout ce qui arrive est donc vu comme la réalisation de son plan d’amour sur chacun, comme une preuve tangible de son regard bienveillant, de sa présence toute proche. « Même les cheveux de votre tête sont tous comptés » (Mt, 10, 30). C’est un amour paternel qui pourvoit à toutes les nécessités, même les plus petites, jusqu’à combler les vides laissés par nos imperfections, nos manques, nos péchés. C’est le visage du Père miséricordieux qui – par l’intermédiaire de son Fils incarné – se manifeste, qui révèle la plénitude de son amour de miséricorde. Passages de l’Evangile sur la miséricorde Dans les divers documents du Magistère dédiés au thème de la miséricorde, on fait toujours référence aux passages de l’Evangile qui l’illustrent le mieux. Un exemple classique est la parabole de l’Enfant prodigue (Lc 15, 11-32). (…) Un jour Chiara a commenté cette parabole devant un important groupe de jeunes rassemblés dans la Cathédrale de Paderborn, en Allemagne. C’était le 12 juin 1999. Voici ce qu’elle disait : “Le père du fils prodigue avait certainement beaucoup à faire : suivre les travaux de la ferme, ses ouvriers, sa famille ; mais son attitude de fond était celle de l’attente, l’attente du fils parti. Il montait sur la petite tour de sa maison et il regardait au loin. Il en est ainsi de notre Père du Ciel : chers jeunes, imaginez, si vous le pouvez, sa divine, sa très haute et très dynamique vie trinitaire, son engagement pour soutenir la création, pour donner une place à qui arrive au Paradis. Et pourtant il fait surtout une chose : il attend. Qui ? Nous, moi, vous, en particulier dans le cas où nous nous trouverions loin de Lui. Un beau jour ce fils, que son père terrestre aimait tant revient après avoir dilapidé sa fortune. Son père l’embrasse, le recouvre d’un vêtement précieux, lui met une bague au doigt, fait préparer un veau gras pour la fête. Que devons-nous penser ? Il désire voir son fils de façon toute nouvelle, il ne veut plus le voir comme il était avant. Non seulement il veut lui pardonner, mais il arrive même à oublier son passé. Tel est son amour pour lui, dans cette parabole. Il en va de même de l’amour du Père pour nous dans notre vie : il nous pardonne et oublie ». Source: Centro Chiara Lubich Testo integrale di Alba Sgariglia (italiano)

Autriche: quand l’accueil devient dialogue

Autriche: quand l’accueil devient dialogue

MohamedJ’ai dû tout laisser : ma patrie, mon épouse et nos deux enfants en bas âge. D’autre part je n’avais pas le choix. Etant enseignant et un homme encore jeune, j’aurais été contraint à suivre l’ISIS et à diffuser ses idées. Mais comme je m’y suis opposé, si j’étais resté là-bas, ils m’auraient tué ». Arrivé à Graz (Autriche), Mohamed, comme de nombreux autres immigrés, est « parqué » dans un camp de réfugiés, à ne rien faire pendant des mois, privé de contacts avec le monde extérieur. « Nous nous sentions isolés et déprimés – raconte-t-il – lorsqu’à un certain moment quelqu’un a commencé à s’intéresser à nous ». Il s’agit de la communauté locale des Focolari qui, par l’intermédiaire d’une amie syrienne établie à Graz depuis trois ans, invite les réfugiés syriens du camp – environ une quarantaine – à se retrouver dans une salle paroissiale. Ils peuvent ainsi faire part de leurs besoins les plus urgents : apprendre la langue et trouver un travail. La communauté se mobilise et réussit en peu de temps à organiser un cours d’allemand. Certains financent l’acquisition des manuels, une dame trouve auprès de divers amis une quinzaine de bicyclettes qu’elle fait réparer à ses frais pour les élèves qui doivent faire une dizaine de kilomètres pour se rendre aux cours ; d’autres encore font des travaux de restauration dans les maisons et se proposent d’entretenir les jardins. “Nous avions enfin quelque chose d’utile à faire – dit Mohamed avec un soupir de satisfaction – et quelqu’un s’occupait enfin de nous et nous appréciait ». Une amitié naît, de plus en plus ressentie. Aussi devient-il normal de se retrouver, de manger ensemble et aussi de s’ouvrir à un dialogue culturel et religieux. Le premier pas consiste à aller ensemble à la mosquée où ils rencontrent beaucoup d’autres personnes ; un jour ils s’y retrouvent même à 400 : « Une chose très importante pour nous – confie Mohamed -. Finalement on se sentait nous-mêmes, là nous pouvions oublier ce qui nous arrivait et entrer en contact direct avec Dieu. Partager ce moment ensemble, chrétiens et musulmans, nous a encore davantage rapprochés les uns des autres ». IMGP6285Au cours de l’été ils sont quatre à participer à la mariapoli, dont la date coïncide précisément avec la fin du Ramadan, fêtée tous ensemble avec musiques arabes, danses à ciel ouvert et pâtisseries syriennes. C’est au cours de ces journées que Mohamed apprend le décès de sa mère : c’est une occasion émouvante de prier ensemble pour elle en récitant quelques Psaumes choisis en respectant la sensibilité de tous. Comprendre la souffrance de l’autre est aussi une façon de dialoguer en profondeur. Mohamed fait ensuite une demande auprès des Autorités pour que sa famille le rejoigne en Autriche, une démarche qui se révèle compliquée au possible. Son épouse se met au moins 22 fois en route pour rejoindre la frontière à pied (sept heures de marche, en affrontant la faim, le froid et les dangers). Elle est régulièrement refoulée. Il lui arrive même un jour de se retrouver en prison. Mais voilà qu’enfin elle réussit à passer la frontière. C’est alors que la recomposition tant attendue de la famille, à qui on conseille de ne pas s’établir à Graz mais à Vienne, se fait proche. A grand regret Mohamed doit quitter ses amis de Graz, mais il ne sait pas qu’il va trouver un accueil aussi chaleureux auprès de la communauté des Focolari de la capitale qui entre temps a été avertie de son arrivée. Une communauté qui se mobilise pour trouver  un toit convenable pour cette famille, ce qui n’est pas simple, compte tenu du manque de logements. Ils ont l’idée de s’adresser à des religieuses amies qui tiennent une maison de retraite pour personnes âgées. Au bout d’un jour une première réponse positive arrive déjà, après un échange rassurant avec les membres du Focolare. C’est ainsi que depuis deux mois la famille de Mohamed vit dans la maison de ces religieuses chrétiennes sans qu’il n’y ait aucune gêne de part et d’autre : les sœurs tiennent compte des habitudes de leurs hôtes musulmans et la famille vit dans un cadre où se trouvent de nombreux signes chrétiens. Cela aussi fait partie du dialogue et, comme l’affirme Mohamed : « Chrétiens et musulmans nous sommes vraiment frères ».

Viterbo : un Jardin dédié à Chiara Lubich

Viterbo : un Jardin dédié à Chiara Lubich

giardinoportaveritLe 4 juin à Viterbo, chef-lieu de la Tuscie, le Jardin de la « Porta della Verità » a été dédié à Chiara Lubich pour souligner l’accueil de son message d’unité entre les peuples, de la part de la ville : « Un message d’interculturalité vécu en tant que richesse dans la diversité et le respect réciproque », comme on peut le lire sur l’un des quotidiens locaux, qui ont largement commenté la nouvelle. Le Jardin de « Porta della Verità » est un petit espace de verdure juste à l’intérieur des murs du centre historique de la ville de Viterbo. Le 4 juin beaucoup d’enfants des écoles et quelques personnes importantes pour l’histoire de la ville, y étaient présents en plus des autorités : le maire Leonardo Michelini et l’évêque Lino Fumagalli.  Le projet, lancé par la Commune en 2014, conçu et concrétisé par les Acli en collaboration avec l’Institut Compréhensif « L. Fantappiè », avait prévu la mise en place du Dé Solidaire. « Nous le voulions dans notre ville parce que c’est un exemple concret de solidarité. La réalisation en a été possible grâce à la collaboration de tous les secteurs de l’administration communale », explique le président des Acli de Viterbo, Renzo Alvatori. IL-DADO-SOLIDALE-Fin.-CURVE« Le thème de la solidarité s’adresse à notre vie à tous, souligne l’évêque Lino Fumagalli. On peut mesurer de degré d’avancement d’une société par le nombre des œuvres de solidarité. Les phrases que l’on peut lire sur les faces du dé, si elles sont concrétisées, soudent les cœurs ».  Les étudiants racontent leurs expériences quotidiennes de solidarité en ajoutant ce qui les a conduits à élaborer les six phrases choisies pour le Dé de Solidarité (par un concours dans l’école où ont été évaluées plus de 120 phrases présentées). « Le Dé Solidaire est un projet qui donne sens au travail de l’école en commençant par les quatre murs des classes et continue ensuite après le son de la cloche, ajoute Alexandre Ernestini de l’Institut Fantappiè. L’école est un élément important pour la communauté, elle est capable de travailler sur le territoire avec les diverses associations comme les Acli et les autres organes administratifs ». « Cette journée est une date qui entre dans l’histoire de la ville, conclut le maire Leonardo Michelini. Le projet semblait irréalisable au début, mais les messages que le Dé Solidaire transmet sont d’une valeur universel ». Source: ViterboPost

Igino Giordani et Tivoli, sa ville natale

Igino Giordani et Tivoli, sa ville natale

Igino Giordani 1942“Malgré ses pérégrinations à travers le monde, ses attaches romaines et, en un certain sens, vaticanes, son exploration desdoctrines politiques et sociales, Igino Giordani n’a jamais coupé le cordon ombilical avec sa ville natale : Tivoli Il suffit de parcourir les pages où il parle de sa ville, ou de lire le roman La città murata dont le cadre est Tivoli, pour constater à quel point Giordani a aimé cette ville. Dans Mémoires d’un chrétien ingénu” il présente le cadre de sa ville avec des mots qui laissent transparaître la relation intense, et, en un certain sens, il semble presque se justifier lui-même, ainsi que ses choix fondamentaux, en les resituant à l’intérieur du caractère typiquement tiburtin : enjoué et insoumis, courageux et entier, avec des accents impétueux, mais réceptif à l’amour de Dieu et à la sagesse. Igino Giordani naît dans une famille d’origine modeste. A plusieurs reprises il a témoigné de l’admiration qu’il nourrissait envers ses deux parents, soulignant la dignité de leur vie quotidienne et la foi chrétienne qui rythmait les étapes de leur vie. A Tivoli, Giordani a grandi humainement et intellectuellement. Il n’a certes pas bénéficié des occasions qu’un enfant intelligent comme lui aurait pu espérer avoir : ses études, il se les gagne. En fait son père l’oriente vers un travail manuel, celui d’aide-maçon. Entre temps, depuis tout jeune, il est attiré, au cours des célébrations religieuses, par la Messe, et, même si elle est dite en latin, le jeune Giordani en apprend des passages par cœur et lorsqu’il est seul ou même au travail, au lieu de siffloter quelque air à la mode, il se met à réciter par cœur des phrases de la messe en latin. La providence se sert de Sor Facchini (l’entrepreneur pour qui travaillaient les Giordani) qui comprend qu’Igino n’est assurément pas fait pour la truelle, ni pour le sac de ciment, mais pour les études. Sor Facchini décide de lui payer des études au Séminaire de Tivoli, l’institution qui à cette époque pouvait le mieux pourvoir à la formation intellectuelle et spirituelle d’un jeune de 13 ans. Il y restera jusqu’en 1912, date à laquelle, au lieu de se transférer au Séminaire d’Anagni, il préfère rester dans sa chère ville de Tivoli et s’inscrire au lycée classique où il obtient son diplôme en 1914. Il est probable que sa passion pour l’argumentation claire et précise, pour le passage en revue des raisons de croire se soit forgée dès sa plus tendre enfance, lorsque, du haut de la chaire de l’Eglise Saint André de Tivoli, le père Mancini, jésuite, « haussait la voix pour convaincre son auditoire ». Giordani le décrit comme un homme dont la foi est inflexible et sans failles. Il annonçait l’Evangile avec un esprit volontiers combatif. Un vrai modèle pour Giordani. Ainsi pouvons-nous déjà percevoir dans cette formation initiale quelques traits de caractère qui porteront Giordani à s’affirmer comme polémiste et défenseur de la Foi. Peu de temps après l’obtention de son diplôme de fin d’études au lycée, l’Italie aussi entre en guerre. Igino prend part à la vie publique italienne, dans le climat du débat controversé autour de la guerre et de la paix : résolument convaincu, il est pour la paix, à une époque où il n’était pas facile de prendre son parti. Il est probable que la figure charismatique du Père Mancini, à laquelle s’ajoutent une solide expérience de foi mûrie au séminaire et le bain de pluralisme politique et idéologique du lycée, ont aidé Giordani – même s’il semblait à cette époque moins passionné par les questions religieuses – à garder la dimension de l’amour envers le prochain, ce qui l’a porté à exclure toute forme de comportement violent envers une autre homme, quel qu’il soit. Il le dira de façon simple et lumineuse quelques années plus tard, en exprimant son aversion pour cette guerre : “Lorsque pendant la première guerre mondiale j’assurais la garde de nuit dans la tranchée, j’étais travaillé en pensant au commandement de Dieu : “Cinquième : tu ne tueras pas”. Une formation à la paix donc, qu’il a mûrie dans sa chère Tivoli. Et beaucoup plus tard, marqué par l’expérience dévastatrice de la guerre, mais aussi par la foi et l’espérance jaillies de la rencontre avec la spiritualité de l’unité, il écrit : « Le mépris de l’homme et sa dépréciation résultent du fait qu’on ne voit plus le Christ en lui ; c’est alors qu’à l’amour se substitue la haine, la spiritualité du prince de la mort. Rien ne sert de protester, ni de recourir aux armes, l’histoire gravée dans notre chair est là qui le démontre. Contre la haine c’est la charité qui vaut : contre le mépris la personne, seul compte de voir en elle un autre christ ; contre l’extermination, la déportation, le génocide, seul vaut l’amour grâce auquel on aime son frère comme on s’aime soi-même, jusqu’à l’unité. Se faire donc un avec lui, quel que soit son nom ». Alberto Lo Presti Cfr. Igino Giordani, La divina avventura, Città Nuova, Rome, 1993, p. 141

Bon Ramadan

Bon Ramadan

Ramadan« Que l’on rende gloire à mon Seigneur, Lui l’Adorable, l’unique qu’on peut adorer, l’Eternel, existant pour toujours, qui nous aime, dont la Clémence et la Puissance étreignent l’univers (…). Tu es l’Adoré, Ô mon Seigneur, Tu es le Maître qui aime et pardonne. Ton pardon et Ta miséricorde sont infinis, Ô mon Seigneur, Tu es l’aide pour l’affligé, le Consolateur de tout découragement, le Refuge de celui qui a le cœur brisé » (De La prière de ‘Ali ibn Abi Talib’, cousin et gendre du Prophète de l’Islam).

Pologne : du conflit à l’unité, en passant par le dialogue

Pologne : du conflit à l’unité, en passant par le dialogue

fotoLa vaste salle “Centre Transfert de la connaissance” de l’Université Catholique Jean Paul II de Lublin, a accueilli le congrès Conflicts, Dialogue and Culture of Unity (3-4 juin 2016). Il s’est déroulé sous l’enseigne de la « transmission » de connaissances par le dialogue académique entre les 180 participants, professeurs et chercheurs de diverses disciplines dans le domaine des sciences sociales, avec l’apport de 95 interventions extérieures. Une interaction faite de questions et de sollicitations pour partager l’effort d’une recherche. Des échanges entre spécialisations différentes, mais aussi entre générations et zones géographiques de l’Europe qui s’ouvre aux défis du monde. Le congrès, ouvert par l’exposé de Jesús Morán, coprésident des Focolari, au titre « la culture de l’unité et quelques-uns des grands défis de l’humanité d’aujourd’hui », partait du 20ème anniversaire de la remise du doctorat honoris causa en sciences sociales à Chiara Lubich, de la part de l’Université Catholique de Lublin en juin 1996. Le discours que fit alors le prof. Adam Biela en précise la motivation : le charisme de l’unité « est une actualisation concrète et pratique d’une nouvelle vision des structures sociales, économiques, éducatives et développe l’unité » entre les personnes. Puis il relève, dans l’inspiration révolutionnaire de Chiara Lubich qui s’est manifestée à partir des années 40, les éléments d’un nouveau paradigme des sciences sociales au point de créer le concept inédit de paradigme de l’unité. Ce congrès à Lublin, 20 ans après, fut “complexe et intéressant”, de l’avis du prof. Italo Fiorin, président du cours de spécialisation en Sciences de la Formation, Université de Lumsa, Rome. « Surtout pour le thème, construit autour de trois mots qui sont liés entre eux. Conflit : avec la réflexion sur la situation dans le monde, non pas catastrophique mais problématique, qui stimule la responsabilité. Dialogue : chemin pour conduire et traduire le conflit en quelque chose de nouveau, avec une action positive. Unité : résultat d’un dialogue, qui n’est pas la manifestation d’une pensée unique, mais la conquête d’une conscience plus grande de sa propre identité ». “Depuis 200-300 ans le savoir s’est subdivisé en un grand nombre de domaines, affirme la neuro-scientifique Catherine Belzung, Université de Tours, France. « Mais la fragmentation actuelle ne permet pas le progrès. Le temps du dialogue interdisciplinaire est arrivé, je l’ai vu possible ici et même désiré et efficace. Dans mon domaine, des découvertes ont été faites et montrent que le progrès n’est possible que si le savoir est amplifié par le dialogue interdisciplinaire. La pensée de Chiara Lubich me semble être le paradigme à garder sous les yeux lorsque je m’intéresse à la recherche interdisciplinaire parce que c’est un « paradigme trinitaire » : chaque discipline reste distincte, mais elle doit avoir en elle les connaissances des autres disciplines pour être transformée à son tour et poursuivre le dialogue de cette manière. Je pense que le modèle d’unité et distinction, déjà proposé dans le domaine spirituel, peut être transposé très facilement dans le domaine du dialogue interdisciplinaire ». Le prof. Marek Rembierz, pédagogue de l’Université de Silésie, Katowice, Pologne, le confirme : « J’ai trouvé très intéressant le fait de penser à un niveau interdisciplinaire. Cela demandait un changement de mentalité notoire : modifier le langage de la science, de la culture, par le langage du cœur. C’était une source d’inspiration pour les participants et peut l’être pour la vie sociale des personnes ». Gianvittorio Caprara, professeur titulaire de psychologie et neuroscience sociale, Université la Sapienza, Rome : « Chiara Lubich a eu des intuitions particulièrement heureuses et fécondes. Fécondes parce qu’elles ont inspiré un travail, un mouvement ; maintenant elles sont source d’inspiration pour ce congrès ainsi que des projets de recherche. C’est une réflexion qui continue et qui devient inspiration. Une découverte particulière pour moi fut la catégorie de la fraternité qui s’est montrée pleine de sens, justement dans une société comme la nôtre, où le risque de ne plus avoir de frères est grave. J’encourage les Focolari à insister encore plus sur la recherche systématique de la connaissance pour que l’action devienne plus transformante et efficace ». « A propos de la fraternité – reprend Fiorin – le prof. Stefano Zamagni faisait une lecture tout à fait attrayante de l’Economie de Communion et qu’il rapprochait aussi de la politique. Je pense que cette lecture peut aussi être appliquée à l’éducation pour inspirer le lien éducatif et didactique et mener à des solutions didactiques importantes. C’est un terrain qui mérite d’être approfondi et sur lequel je vais porter mon attention ». La conclusion du congrès est confiée au prof. Biela, à Daniela Ropelato, vice-présidente de la IUS et à Ranata Simon du centre international des Focolari. Afin de donner une continuité au dialogue interdisciplinaire, qui a imprégné le congrès, une pensée de Chiara Lubich a transmis une orientation toute particulière : « Afin d’accueillir en soi le Tout, il faut être rien comme Jésus abandonné(…). Devant toute personne que l’on rencontre, il faut se mettre en position d’apprendre, parce qu’il s’agit vraiment d’apprendre. Et seul ce “non être” recueille tout en soi et étreint toute chose en unité ». Un encouragement à coopérer avec compétence, sagesse et capacité dialogique aussi et justement au niveau universitaire.

Corée du Sud: par amour de la ville

Corée du Sud: par amour de la ville

KakaoTalk_20160523_214624894_03Seongnam, Corée du Sud, plus d’un million d’habitants, à la périphérie sud-est de Séoul. Une ville en croissance, avec la présence de grandes entreprises, qui stimulent le prochain développement économique de la zone. Une grande richesse à côté d’une grande pauvreté, bien séparées dans la ville. “En Corée, il y a une forte immigration féminine, pour se marier ou pour fuir la misère, de différents pays d’Asie: Chine, Vietnam, Cambodge, Japon, etc. Elles forment ainsi des familles multiculturelles. La majorité d’entre elles vit dans la partie pauvre de notre ville”, raconte le groupe coréen des Focolari présent au congrès international OnCity (Castelgandolfo, Italie). Parmi les principaux besoins identifiés à Seongnam, il y a donc celui de l’intégration. KakaoTalk_20160523_214630445_02Dans le Centre multiculturel, où certains d’entre nous travaillent, une personne enseigne le coréen aux femmes immigrées, et une autre a proposé d’ouvrir une sorte de “garderie” pour occuper les enfants pendant que les mamans apprennent la nouvelle langue. “Mais, au bout d’un moment, le gouvernement a stoppé le financement et on ne pouvait pas continuer cette activité”, poursuivent-ils. “Nous avons expliqué cette situation à quelques amis qui, comme nous, s’engagent à vivre les idéaux de paix et d’unité dans la ville. Certains se sont proposés pour former des équipes pour s’occuper des enfants. Chacun a donné ce qu’il pouvait: le temps, ses capacités, assumant ainsi aussi l’histoire, les difficultés de beaucoup de personnes.” En effet, des situations très douloureuses se présentaient: s’acclimater dans un pays étranger n’est pas facile. Pour beaucoup, le Centre représentait une bouffée d’oxygène, un lieu où partager ses problèmes, dont, les grandes difficultés économiques. KakaoTalk_20160523_220455062_02En 2012, pour répondre à ces situations, nous avons ouvert un petit marché où on pouvait acheter ce dont on avait besoin avec très peu d’argent. Nous avons donné le nom de Marie de Nazareth à ce petit projet temporaire. Beaucoup nous ont aidés, en amenant vêtements, jouets, fournitures de bureau, linges.” Que faire avec la petite somme récoltée de 470’000 won (environ 353 euros)? “Nous avons pensé nous inspirer de la méthode de l’Économie de Communion, sur la distribution des bénéfices: 1/3 pour une famille en difficulté (une famille cambodgienne que la communauté a ensuite pris en charge jusqu’à ce qu’elle puisse s’en sortir seule); 1/3 pour tous (fêter l’anniversaire des immigrés dont la famille est restée au pays); 1/3 pour acheter les nouvelles choses dont on pourrait avoir besoin.” Finalement, le “Maria Market” reçoit une contribution du gouvernement. Ainsi, le responsable du Centre décide de refaire les locaux du magasin. Mais la réouverture a seulement lieu en 2014, après une longue attente. L’année suivante, ils reçoivent aussi la visite du maire. En juin 2015, avec la propagation de l’épidémie MERS dans toute la Corée, 2900 écoles ont été fermées et 4000 personnes ont été mises à l’isolement. Comme beaucoup d’autres lieux publics, le Centre a aussi dû fermer. Mais, durant la période de fermeture, “nous allions rendre visite aux personnes à aider, les soutenant dans les petites choses. À la fin, le Centre nous a donné une plaque de remerciement”. Aujourd’hui, le Maria Market est actif et développe toujours de nouvelles idées, comme la distribution grâce au service postal, pour couvrir les grandes distances. C’est, pour le groupe qui l’anime, “une expérience concrète de répondre aux exigences des frères les plus nécessiteux”.  

Terre Sainte: une amie juive au-delà du mur

Terre Sainte: une amie juive au-delà du mur

Vera Baboun« J’ai connu Bella, une femme juive, dans un centre des Focolari à Jérusalem. Je lui ai raconté l’histoire de mon mari torturé dans une prison israélienne. Elle m’a écoutée même si je remarquais un certain conflit intérieur. Elle se trouvait devant un croisement. Etre israélienne et pour ce motif rejeter tout ce que je lui racontais, ou éprouver de la compassion pour ce qui m’arrivait. Au premier abord elle n’a pas réussi à m’accepter et elle est sortie de la pièce où nous nous sommes rencontrées. Je l’ai suivie et lui ai dit que j’étais désolée pour l’avoir choquée. Bella m’a expliqué que ce n’était pas de ma faute mais du système. Alors je lui ai demandé de revenir (à ce point elle s’est émue Ndr). C’est ainsi qu’est née notre amitié. Un mur sépare ma ville, Bethléem, de la sienne, Jérusalem. Mais entre nous deux aucun mur n’existe. Je prie pour que beaucoup de juifs d’Israël puissent se rendre compte de notre amitié. Bella vit l’esprit des Focolari dans le sens que nous sommes tous enfants de Dieu et c’est uniquement l’amour et la compassion qui nous portent à vivre ensemble. Nous, les hommes, avons construit le mur autour de Bethléem, on ne peut pas construire tout seul. Dieu nous a donné la liberté de le construire ou de l’abattre. Même à l’intérieur de nous ». C’est ainsi que Vera Baboun, première femme et première chrétienne catholique à devenir maire de Bethléem, répond à la question de savoir s’il est possible d’instaurer une véritable amitié entre palestiniens et israéliens. L’occasion pour la rencontrer : la remise du 7ème prix Chiara Lubich, Manfredonia ville pour la fraternité universelle » en mars 2016. 20160607-01Bethléem est une ville de Cisjordanie, sous la juridiction de Bethléem de l’autorité nationale palestinienne. 40000 habitants, dont 28% de chrétiens, et 72% de musulmans. C’est la ville où est né Jésus, à environ 10 km au sud de Jérusalem. L’église de la Nativité à Bethléem est une des plus antiques au monde. Cependant « le mur conditionne aussi notre foi, parce dès notre enfance, nous avons été habitués à visiter les lieux où Jésus a vécu. Maintenant une génération entière de jeunes palestiniens chrétiens n’a jamais prié au saint sépulcre de Jérusalem », déclare encore Vera Baboun. « Nous sommes la capitale de la nativité, nous célébrons et envoyons au monde un message de paix, alors qu’à Bethléem justement la paix est absente. Après une baisse de 40% des visites cette année, avec le conseil communal, nous avons décidé une réduction de 80% les impôts sur les licences et les propriétés pour ceux qui vivent et travaillent dans le secteur touristique. Nous l’avons fait pour les soutenir même si cela veut dire un manque de rentrées financières pour la commune. Mais nous, qui nous soutient ? Qui soutient notre double identité ? Notre identité chrétienne universelle et la palestinienne”. Mais qu’est-ce qui vous pousse à le faire ? « Uniquement l’amour de Dieu. Je le sens de manière très forte. Pour moi peu importe le pouvoir, la réputation ; pour moi le travail de maire est un poids qui a un coût et pas des moindres. Après la mort de mon mari et avoir travaillé toute la vie dans l’éducation, j’ai décidé de prendre sa place parce qu’il était engagé politiquement pour la libération de la Palestine ». Vous avez souvent déclaré : « Le monde pourra-t-il vivre en paix tant que la ville de la paix sera murée ? »… « Tant que la ville de Bethléem sera murée, il y aura un mur autour de la paix. Nous sommes assiégés. Et pour le monde il vaut mieux travailler pour libérer la paix, non seulement pour Bethléem, mais pour nous libérer du sens du mal, de l’utilisation de la religion comme masque pour couvrir les méchancetés et la guerre ». Interview d’Aurelio Molé pour Città Nuova (cf Città Nuova n° 5 – mai 2016)

Hongrie : la protection de l’environnement, un défi pour nos sociétés

Hongrie : la protection de l’environnement, un défi pour nos sociétés

DSC_0566_EcoOne“Une expérience réussie, qui a adressé un message d’espérance: une personne ouverte au don de soi, peut en fait être la réponse aux défis que lance aujourd’hui l’environnement à l’ensemble de l’humanité ». C’est Lucas Fiorani, coordinateur international de EcoOne,  qui le déclare en concluant le congrès « Etre en relation : entre conscience de  l’environnement et défis sociaux » (Budapest, Hongrie) qui s’est tenu du 27 au 29 mai à la Pázmány Péter Catholic University, avec la participation de 80 responsables d’ONG pour la protection de l’environnement, universitaires, fonctionnaires de l’Etat, professionnels de l’environnement, étudiants d’écoles supérieures et universitaires de divers pays. Des exposés scientifiques de haut niveau ont laissé une large place à des expériences concrètes et des réflexions transdisciplinaires, entre autres dans le domaine de l’économie, de l’éthique et de la politique. Divers apports : celui d’un garçon de 15 ans mais aussi celui d’une dame âgée qui se consacre à la protection de l’environnement dans la Cité pilote hollandaise des Focolari ; trois étudiants italiens ont présenté leur expérience qui concernait tout à la fois l’économie d’énergie et la « culture du donner », un étudiant Erasmus de Budapest, un de Rome et un brésilien ont donné leurs propres expériences. Le jeune venu du Brésil a financé son voyage en fabriquant et en vendant des objets et aussi grâce à l’obtention d’une aide exceptionnelle de son université. DSC_0649_EcoOne_03Cinq jeunes chercheurs ont reçu le « Prix Piero Pasolini » pour la qualité de leur exposé, grâce aux fonds mis à disposition par l’Economie de Communion. La préparation s’est faite en collaboration et en synergie avec quelques instances du Mouvement des Focolari : Action pour Un Monde Uni, Economie de Communion, Humanité Nouvelle, Jeunes pour un Monde Uni, Mouvement politique pour l’unité  ainsi que New Humanity et l’Institut universitaire Sophia, sans oublier “l’excellente logistique mise en place par le groupe EcoOne hongrois », précise Fiorani. C’est Zsusa Román, coordinatrice d’EcoOne en Hongrie qui a introduit le congrès en posant cette question : « Quel genre de personne est en mesure de protéger l’environnement ? » Quant à Fiorani, il a illustré les objectifs et les caractéristiques d’EcoOne : « Une initiative culturelle au niveau international, promue par des universitaires, des chercheurs et des professionnels qui travaillent dans le secteur des sciences de l’environnement. C’est le désir d’enrichir notre connaissance scientifique par une lecture humaniste des problèmes écologiques et naturels qui nous rassemble. En lien avec d’autres partenaires,  tous orientés vers l’objectif de la destination universelle des biens et de l’étroite interdépendance entre pays, EcoOne essaie d’appliquer ces principes au niveau social, politique, économique, autant de secteurs touchés par les questions que soulève l’environnement ». Mgr János Székely, évêque auxiliaire de Esztergom-Budapest, a rappelé l’importance de la “sobriété et du don”, en référence à l’encyclique Laudato si’ du Pape François. Après l’intervention du professeur Miguel Panão, centré sur une nouvelle vision anthropologique où la personne est considérée sous l’angle de sa donation aux autres et à la nature, s’est ouvert un débat très vivant. Fort intéressante la table ronde où les défis que l’environnement pose à nos sociétés ont été abordés du point de vue théologique, climatologique, économique et politique. Il en est ressorti que la problématique environnementale demande la contribution de nombreuses disciplines, à commencer par la politique qui oriente les choix et l’économie qui impose des paradigmes de développement. “Le congrès n’est pas un point d’arrivée mais de départ – conclut Fiorani -. Il faut maintenant se préparer à de nouveaux défis. Le prochain congrès aura lieu en Asie ! » Infos: EcoOne.  

Giorgio Marchetti (Fede)

Giorgio Marchetti (Fede)

Giorgio Marchetti (destra) con Gino Bonadimani e Aldo Stedile. Alors qu’il étudiait la médecine dans sa ville natale (Padoue), Giorgio connaît une étudiante de Trente qui venait de débarquer dans son amphithéâtre. C’est une des premières jeunes filles qui avait débuté l’aventure du Focolare avec Chiara Lubich. Giorgio est dirigeant diocésain de l’Action Catholique, mais il n’a aucun complexe à lui confier sa continuelle recherche et ses doutes sur le plan de la foi et de la doctrine. Un jour, alors qu’une amie et elle lui parlent de l’évangile, Giorgio leur répond que toutes ces choses-là, il les connaît déjà. « C’est bon – lui lancent-elles – mais toutes ces choses, vous les mettez en pratique ? ». Giorgio en reste bouche bée. Dès lors, raconte-t-il lui-même, sa recherche passe « des livres à la vie ». Puis, après une journée entière vécue en pensant « aux autres et jamais à moi-même », il ressent « une grande joie ». Il décide de se rendre à Trente pour connaître, en plus des premières filles, les premiers focolarini et il entend dire que Gino Bonadimani, lui aussi de Padoue et étudiant dans la même faculté, se prépare à devenir focolarino. GiorgioMarchetti_con Chiara Lubich e Valeria RonchettiUn appel qui a aussi touché le cœur de Giorgio, même s’il continue à nourrir des doutes sur l’existence de Dieu. Durant l’été 52, au cours d’une des premières mariapoli dans les Dolomites, il ouvre son âme à Chiara. Et elle, évangile en main, lui lit ce que Jésus avait dit à Marthe dans le récit de la résurrection de Lazare : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il est mort vivra. Crois-tu cela ? » (Jn 11,25-26). « Voilà – lui dit Chiara – prends cette Parole de Vie pour toi : « Crois-tu cela ? ». Elle lui suggère que si les doutes reviennent, de répéter, comme Marthe : « Oui, Seigneur, je crois ». Durant cette entrevue avec Chiara, tout s’est clarifié, simplifié pour Giorgio. Il se rend compte avec surprise d’avoir la foi. Pour cette raison on l’appellera ensuite : Fede (Foi). A peine diplômé – avec le maximum des points et les félicitations du jury – Fede entre au focolare de Trente. Il débute alors comme dentiste, activité qu’il continuera même lorsqu’il déménage à Rome. Le départ pour le service militaire le mène à Florence où il demande de pouvoir être dispensé de petit déjeuner afin d’aller à la messe. Après quelques mois, plusieurs de ses collègues participent à la messe matinale. Bien qu’étant au service militaire, il suit la communauté qui commence à se former en Toscane. Il fait de même lorsqu’il est transféré à Trapani. Il conjugue tout à la fois service militaire, responsabilité du mouvement et les études de philosophie qu’il débute. En 1961 il arrive à Recife (Brésil). Depuis la fenêtre du focolare on peut voir toute une étendue des mocambos, baraques très pauvres faites en bois, en métal, en carton. « J’aurais voulu aller vivre avec ces gens – confiera-t-il plus tard – afin de faire quelque chose pour eux, peut-être comme médecin », mais sa tâche est de mettre les bases du mouvement naissant d’où seraient nées des années après de très nombreuses œuvres sociales au Brésil et dans le monde. En avril 64 il est ordonné prêtre à RecifeGiorgioMarchetti-03. A Noël 64 Chiara l’appelle alors que se construit la cité-pilote de Loppiano proche de Florence. Pour Fede et pour la vingtaine de jeunes arrivés là de tous les coins du monde pour se préparer à la vie de focolare, c’est une période pleine « d’imprévus, de progrès, de contretemps, mais aussi de fou-rires, de grande joie ; puis de sagesse, de prière, de contemplation ». Il est responsable de la Section des focolarini depuis 1957, il le sera encore plus tard jusqu’en 2000. Tâche qu’il accomplit avec un profond dévouement, faisant grandir comme chrétiens et comme hommes, des générations de jeunes. Son attention se tourne aussi vers les focolarini mariés, dans la spécificité de leur vocation. Bien que fortement engagé pour les autres, Fede ne cesse d’approfondir diverses disciplines grâce à sa passion pour la recherche. A partir de 1995 il fait partie de « Ecole Abbà », le centre d’études interdisciplinaires du mouvement, et joue un rôle actif en tant que théologien expert en éthique, mais aussi en tant que philosophe et psychologue. Les dernières années, à cause des difficultés de santé, commence pour Fede une période qu’il aime définir « une des plus belles de ma vie, au point que souvent je m’étonne de répéter à Jésus : je ne savais pas que la vieillesse pouvait être une aventure aussi belle ! », dont la caractéristique est un « rapport avec Jésus toujours plus intime et profond ». A celui qui lui demande comment il va, il répond : « physiquement, mal, mais spirituellement très bien ! ». Fede laisse comme héritage sa foi indéfectible en Dieu et dans le charisme de l’unité. Il pourrait être l’image type d’un bâtisseur sage et efficace d’une œuvre de Dieu – le mouvement des Focolari – qu’il a aidé à développer et à rendre active et visible aux yeux de l’Eglise et du monde.  

Philippines : les 25 ans de l’Économie de Communion

Philippines : les 25 ans de l’Économie de Communion

Luigino BruniLes Philippines, théâtre d’une disparité séculaire entre riches et pauvres, sont un contexte très indiqué pour fêter les 25 ans de l’Économie de Communion. Les manifestations se terminent par un forum de deux jours à l’Université de St Thomas (UST) de Manille, avec 200 économistes et étudiants de divers Pays, qui se conclut avec la signature d’un Mémorandum d’entente pour renforcer la solidarité entre l’Université et l’EdC. On revient aux premières intuitions de Chiara Lubich, lorsque, le 29 mai 1991, il y a 25 ans, elle lançait au Brésil cette initiative, précisément pour contribuer à résoudre les inégalités sociales, en mettant au cœur du projet économique les personnes, spécialement les plus pauvres. Un projet qui mobilise aujourd’hui plus de 800 entreprises dans le monde. L’événement se déplace ensuite à Tagatay, à la Cité Pilote des Focolari, la Mariapolis Pace, où débute un Congrès pan-asiatique de 300 personnes intitulé : Économie de Communion, une économie pour tous. C’est aussi l’occasion de présenter quelques entreprises qui participent au projet en Asie. Par exemple le Bagko Kabayan, une banque rurale qui, dans la province de Batangas (Philippines) assigne un micro-crédit à plus de 11000 clients ; la menuiserie des Focolari à Manille ; une entreprise de conseil pour le développement des entreprises ; la Kalayaan Engeneering, une entreprise de conditionnement d’air qui emploie plus de 2000 salariés. On présente aussi le groupe Sumsimidang, l’un des meilleurs restaurants et pâtisseries de la Corée. Autant de réalités économiques conduites par des entrepreneurs qui entendent respecter la légalité et le développement durable, en mettant la personne au centre et en affectant librement une partie des bénéfices aux pauvres. Les divers exposés sont confiés à plusieurs économistes, dont la française Anouck Grévin, Lucas Crivelli de la Suisse italienne, Anette Pelksman-Baloing, une philippine qui enseigne en Hollande, l’irlandaise Lorna Gold et d’autres, supervisés par le professeur Luigi Bruni, coordinateur international du projet, en charge de conduire la réflexion sur les 25 ans de l’EdC. Il explique que chaque charisme, pour prospérer, doit rester fidèle à ses premiers questionnements : les entreprises peuvent-elles être des instruments de communion ? Le marché peut-il être un lieu de fraternité ? Peut-on imaginer une société sans pauvres ? En rappelant ce que Chiara Lubich a dit en fondant l’EdC, Bruni fait remarquer que les besoins des pauvres n’ont pas encore trouvé de solution :  l’EdC doit donc avancer sur une voie qui se présente comme une authentique vocation. L’Asie, continue Bruni, a été choisie comme le siège de cet événement international en raison de la présence dans la société d’éléments identiques à ceux qui avaient frappé Chiara lorsqu’elle était au Brésil en 1991. « Dans quinze ans – fait-il observer – le PIB de l’Asie sera le double de celui des États-Unis et de l’Europe occidentale. L’avenir du monde dépend donc du type d’économie qui se développera en Asie. Célébrer ici les 25 ans de l’EdC signifie reconnaître que la présence sur le continent asiatique de cette forme d’économie est fondamentale ». “Il s’agit d’une économie – écrit Maria Voce dans son message envoyé depuis le Kenya – qui concerne la relation entre les personnes, fondée sur l’amour réciproque pour assainir les inégalités ». Et de poursuivre ensuite : « C’est pour cela que soutenus aussi par la confiance et le courage du pape François il faut en ce moment ressentir l’urgence qui avait poussé Chiara à fédérer personnes et groupes pour construire une société où la communion des biens dans la liberté soit mise en œuvre et toujours plus partagée ». Le congrès se conclut sur trois résolutions importantes : 1. Établir un réseau international « d’incubateurs d’entreprises » pour soutenir les jeunes entrepreneurs et les femmes. 2. Créer un observatoire de la pauvreté, pour garantir que la lutte contre la pauvreté soit toujours centrale et en cohérence avec l’esprit de l’EdC. 3. Multiplier les Lab-school, laboratoires techniques, professionnels et d’entreprise qui s’adressent particulièrement aux jeunes. https://vimeo.com/168297829

« Une révolution copernicienne pour les sciences sociales »

« Une révolution copernicienne pour les sciences sociales »

Prof AdamBielaAdam Biela – à cette époque recteur de la faculté des Sciences Sociales de l’Université Catholique de Lublin – est à l’origine de la remise du premier doctorat h.c à la fondatrice des Focolari Chiara Lubich (1920-2008). Par la suite 15 autres lui seront remis dans le monde et dans diverses disciplines. Dans son Laudatio le prof. Biela avait parlé de « révolution copernicienne », introduisant l’idée de nouveau paradigme pour les sciences sociales. Nous lui avons demandé les raisons qui l’ont poussé à créer ce doctorat. “ Dans mon Laudatio j’avais expliqué les principaux motifs de la remise du doctorat Honoris Causa en Sciences Sociales à la fondatrice du mouvement des Focolari, Chiara Lubich, de la part de l’université catholique de Lublin en juin 1996. Un américain,Thomas Kuhn (1962), philosophe de la science, voyait la révolution copernicienne comme celle qui, de toute l’histoire de la science, illustre le mieux la nature de la révolution scientifique. L’essence du paradigme, dans la vision de Kuln, est un changement de mentalité au sein même de son propre espace. Copernic dut transformer le solide système géocentrique qui prévalait non seulement dans la science de son époque, mais aussi dans la culture, la tradition, les perceptions sociales, et même dans la mentalité des autorités religieuses et politiques. Il le fit en utilisant un chemin bien préparé, empirique, méthodologique et psychologique. De manière identique Chiara Lubich a créé par son activité sociale une inspiration révolutionnaire pour construire un paradigme dans les sciences sociales. A trente, en 1943, la situation était extrêmement difficile et périlleuse lorsqu’elle a décidé non seulement de sortir de l’émergence de sa propre vie, mais, d’aider, avec ses amis, d’autres personnes qui se trouvaient dans des conditions de survie beaucoup plus difficiles. Elle a décidé d’affronter le risque des bombardements de la guerre pour rester avec les enfants seuls et les personnes âgées qui avaient besoin d’aide. Ce genre d’expérience a fait redécouvrir la communauté en tant que modèle de vie réelle et a permis de réaliser et d’éclairer le charisme de l’unité. De toute façon le développement de ce charisme montre qu’il est l’actualisation concrète et pratique d’une nouvelle vision des structures sociales, économiques, politiques, d’éducation et de rapports religieux, qui conseille, recommande, suggère, éduque et fait vivre l’unité avec d’autres personnes. Dans mon discours j’ai utilisé le concept de paradigme de l’unité pour souligner l’activité sociale de Chiara Lubich et du mouvement des Focolari dans le fait de construire des structures psychosociales pour l’unité dans différents milieux. Par exemple, dans l’Économie de communion, dans la politique (Mouvement Politique pour l’Unité), dans les médias (journalistes pour l’unité – Net One ndr), dans les rapports œcuméniques et interreligieux (les centres pour l’œcuménisme et pour le dialogue interreligieux) ». Les 3 et 4 juin à Lublin, à l’université aujourd’hui qui porte le nom de Jean Paul II, se déroule un congrès académique au titre « Conflit, dialogue et culture de l’unité ». Quel en est le but ? « En juin 1996, l’Université Catholique Jean Paul II de Lublin a vraiment trouvé une méthodologie pour exprimer la nouveauté, l’originalité, la valeur heuristique et appliquée du charisme de l’unité, non seulement dans les sciences sociales mais aussi dans d’autres disciplines. Nous sommes vraiment heureux que notre message sur la valeur méthodologique du charisme de l’unité ait trouvé compréhension auprès de tant de centres académiques du monde qui ont conféré à Chiara Lubich des diplômes honoris causa. Le concept de paradigme de l’unité est une grande inspiration qui incitera les sciences sociales à construire leur propre paradigme de recherche avec une force et une potentialité mentale et méthodologique susceptibles d’engendrer une nouvelle vision du monde social. Le congrès Conflits, Dialogue and Culture of Unity analysera donc ce que la recherche et la pratique inspirée du paradigme de l’unité fondé sur la spiritualité de l’unité peuvent résoudre comme questions théoriques et appliquées concernant la construction de l’intégration sociale, économique et politique dans l’Europe contemporaine et dans le monde ».

Conflit, dialogue et culture de l’unité

Conflit, dialogue et culture de l’unité

« Chiara Lubich, par l’action du mouvement des Focolari, a créé un nouveau phénomène d’intégration sociale inspiré par le charisme de l’unité évangélique qui met en évidence de nouvelles dimensions psychologiques, sociales, économiques et religieux- spirituels », affirme le prof. Adam Biela dans son discours lors de la remise du doctorat h.c. en Sciences Sociales à l’Université Catholique de Lublin Jean Paul II en juin 1996. Il expliquait alors comment un tel message « constitue un vivant exemple de la manière dont un nouveau paradigme dans les sciences sociales non seulement est possible, mais qu’il est nécessaire de lui faire prendre forme ». Il l’a défini « le paradigme de l’unité » en lui attribuant un rôle inspirateur pour les sciences sociales qu’il compare « à la révolution copernicienne pour les sciences naturelle ». 15 autres reconnaissances suivront après celui-ci de la part de différentes universités dans le monde. 20 ans plus tard, l’Université Catholique de Lublin Jean Paul II veut faire le point et, en partenariat avec le centre pour le Dialogue avec la Culture des Focolari et l’Institut Universitaire Sophia, organise un congrès pourune réflexion et une recherche sur « Conflit, dialogue et culture de l’unité ». En partant de la psychologie, de l’économie, de la pédagogie, politologie, sociologie et communication, ce colloque, déclare aujourd’hui le prof. Adam Biela, « analysera ce que la recherche et la pratique inspirée du paradigme de l’unité, fondée sur la spiritualité de l’unité, peuvent offrir aux questions conceptuelles et appliquées sur la construction de l’intégration sociale, économique, et politique dans l’Europe contemporaine et dans le monde ». Tout particulièrement dans la ligne de mire, affirme encore le prof. Biela, « l’activité sociale de Chiara Lubich et du mouvement des Focolari qui construisait des structures psychosociales pour l’unité dans les différents milieux sociaux ». JPII_CatholicUniversity_LublinAu cours d’un call for papers, plus de 90 chercheurs et savants de nombreuses régions du monde ont répondu ont répondu avec un résumé en rapport avec les cinq thèmes autour desquels s’articulera le congrès : dialogue dans les communautés : entre charisme et institution ; solution aux conflits par le dialogue ; acteurs du changement politique et processus de participation ; processus individuels, interpersonnels et intergroupes dans la gestion et la prévention des conflits ; dialogue entre les disciplines et transdisciplinarité. Les conférenciers principaux, en plus du prof. Adam Biela et Jesús Morán, coprésident des Focolari qui offre la première conférence, sont les professeurs Bernhard Callebaut (Institut Universitaire Sophia Loppiano, Italie), Mauro Magatti (Université Catholique de Milan, Italie), Bogusław Śliwerski (Université di Lodz, Pologne), Marek Rembierz (Université de Slesia, Pologne), Stefano Zamagni, (Université de Bologne, Italie), Krzysztof Wielecki (Université Wyszynski de Varsovie, Pologne), Catherine Belzung (Université de Tours, France), John Raven (Université de Manchester, Royaume Uni).

Le congrès débute le jour de la fête du Sacré Cœur de Jésus, patron de l’Université. L’Académie célébrera cette fête pour ouvrir la cérémonie officielle, présidée par le Recteur, le prof. Antoni Dębiński, la participation du Nonce apostolique, l’archevêque Celestino Migliore et d’autres personnalités civiles et religieuses.

Source: Communiqués de presse

Kenya : œcuménisme et réconciliation

Kenya : œcuménisme et réconciliation

EcumenicalMeeting_KenyaUn dialogue entre personnes de deux groupes ethniques en conflit permanent : Johnson Duba en est l’animateur, lui qui vit à Marsabit au nord du Kenya. Johnson a essayé de convaincre les anciens du village de dialoguer afin de ramener la paix dans la communauté. Quant aux jeunes, il les unit par le moyen du sport : un tournoi de football sans gagnants pour renforcer la cohabitation pacifique. C’est l’un des fruits de réconciliation que le charisme de l’unité a fait mûrir, vécu par Johnson depuis des années dans son village. Cette expérience a été présentée avec d’autres le 27 mai dernier aux délégués de différentes Eglises d’Afrique de l’Est et d’Europe, réunis pour la conférence régionale de l’International Ecumenical Movement – Kenya (IEM-K). Parmi les orateurs invités, le docteur Samuel Kobia, ex-Secrétaire Général du Conseil Œcuménique des Eglises, et ex-président de l’IEM-K, ainsi que Maria Voce, présidente des Focolari, en visite au Kenya du 14 mai au 1er juin. EcumenicalMeeting_Kenya_01“Le mouvement des Focolari est œcuménique de par sa nature, a affirmé Kobia, après avoir souligné les bonnes relations avec Chiara Lubich, qu’il a connue personnellement, ainsi que la famille du Focolare. Dans son intervention il a, par la suite, encouragé à toujours pardonner, pour ne pas se laisser emprisonner par le passé, et ne pas transmettre le conflit aux nouvelles générations. Il a ensuite exhorté le mouvement œcuménique à soutenir les projets de paix, de dialogue et de réconciliation développés par les gouvernements respectifs. Même le cœur de Chiara Lubich brûlait d’un ardent désir : « Répondre au besoin le plus urgent et le plus dramatique de l’humanité, ce besoin de paix », rappelle Maria Voce dès les premières répliques de son discours. Et de continuer, « nous nous sommes retrouvés à construire des lieux et des occasions de rencontre à l’intérieur des Eglises auxquelles nous appartenons, pour que grandisse toujours plus la ‘’communion’’. Nous avons ensuite fait l’expérience d’être un peuple uni avec les chrétiens de diverses dénominations en partageant les dons spécifiques de chacune de nos Eglises, dans l’espoir d’arriver aussi un jour à l’unité doctrinale ».  Le dialogue, donc, comme route privilégiée à parcourir. C’est l’expérience du mouvement des Focolari durant ces 73 ans : « Un dialogue de la vie, qui n’oppose pas les hommes entre eux, mais encourage la rencontre entre les personnes, même de confessions ou de convictions différentes et les rend capables de s’ouvrir l’une à l’autre, de trouver des points communs et de les vivre ensemble ». En rappelant que l’unité (« Que tous soient un » de Jésus) est l’horizon et le but spécifique des Focolari, Maria Voce a confirmé combien le dialogue est un style de vie, une nouvelle culture, que le mouvement désire offrir aux femmes et aux hommes d’aujourd’hui. EcumenicalMeeting_Kenya_12« L’Esprit Saint, lien d’amour, fera grandir dans le peuple chrétien la conscience de vivre un moment précieux et indispensable, conclut Maria Voce. Ce sera un passage des ténèbres vers la lumière de la résurrection, vers une plénitude plus grande, où la diversité veut dire enrichissement, capable d’engendrer la communion : là où les blessures de l’humanité des uns seront les blessures des autres ; là où ensemble, avec humilité et détachement, on essaiera de pénétrer jusqu’à la substance et aux origines de l’unique foi en Jésus, dans l’écoute de Sa Parole ». Willy Niyonsaba    

Le Gen Rosso en Uruguay

Le Gen Rosso en Uruguay

gen-rosso-Montevideo« L’expérience la plus importante que j’ai vécue lors de ces deux journées passées avec le Gen Rosso a été de voir se réaliser mon rêve : me sentir forte, tonifiée, sans besoin de recourir à la violence », c’est ce qu’a dit Véronique, l’une des 200 ados qui ont participé aux trois jours de workshop organisés par le groupe international lors de son passage à Montevideo (Uruguay), lors d’ une tournée qui inclut aussi l’Argentine, la Bolivie et le Paraguay. Une action promue par la Fazenda da Esperança. «“Forts sans violence”- expliquent les artistes du Gen Rosso – est un projet qui s’adresse aux ados et aux jeunes pour une formation à la culture de la paix, de la légalité; une prévention au phénomène dévastateur de la violence dans les écoles sous toutes ses formes: vengeance, harcèlement, malaise des jeunes, suicide, décrochage scolaire ». Déjà expérimenté et suivi d’ un résultat positif dans divers pays, ce projet a mobilisé, à Montevideo aussi, environ 200 ados et jeunes des quartiers sensibles de la capitale uruguayenne. Une de ces associations est le Centre Nueva Vida : « Je me souviens de notre arrivée dans ce quartier périphérique, en mars 2001 – raconte Luis Mayobre, le directeur actuel – ; nous avons été accueillis à coups de pierres par les jeunes. Voir aujourd’hui nos jeunes en pleine action sur scène, avec de nombreux autres jeunes de leur âge, en train de lancer un message en faveur de la non-violence m’a ému ». En fait la grande nouveauté du projet artistique “Forts sans violence” consiste à mobiliser des ados et des jeunes qui, après les workshop de danse, musique , le travail de mise en scène et de préparation avec les artistes, montent ensemble sur le plateau et deviennent tous protagonistes. gen-rosso-Montevideo_b“Impressionnant! Ce fut merveilleux – confie Inès encore prise par l’émotion -. Deux concerts ont eu lieu les 21 et 22 mai, faisant salle comble au Théâtre Clara Jakson (1200 places), ce qui chez nous est peu commun ; et on ne distinguait pas nos jeunes des artistes du Gen Rosso : ils étaient pleinement intégrés ». Inès a vu grandir ces jeunes et connaît bien l’action importante conduite par le Centre Nueva Vida des Focolari et par d’autres associations du quartier, pour offrir à ces jeunes des perspectives d’avenir positives, loin de la drogue et autres dangers. Le spectacle “Streetlight”, nous plonge dans le Chicago des années 60 et relate une histoire vraie, celle de Charles Moatz, un jeune afro-américain du Mouvement des Focolari tué par une bande adverse à cause de son engagement pour la construction d’un monde plus uni. Charles, en choisissant la non-violence, signera son destin. Mais sa cohérence jusqu’à l’extrême  fera découvrir à ses amis des horizons nouveaux et jusque-là impensables pour leur vie. « Des phrases du type « si tu le veux, tu le peux », « l’amour l’emporte sur tout », « l’amour peut tout », « si tu veux conquérir une ville à l’amour, rassemble des amis animés des mêmes intentions… » – continue Inès -, semblaient des perles de rosée enveloppant le cœur des personnes présentes. Le tout exprimé avec une telle force qu’on en restait bouleversé. Il y avait une grande empathie entre la scène et le public. J’avais invité une amie  qui après un peu pleurait d’émotion. Je crois que Dieu a frappé fort à nos portes ». La presse uruguayenne, fortement marquée par la laïcité, a répercuté cet événement inhabituel. « 200 jeunes uruguayens se préparent dans des workshop intensifs en vue d’une représentation musicale avec le groupe international Gen Rosso », de quoi être fier en lisant ce titre dans l’un des nombreux journaux de la capitale ! « Heureuse de voir mon fils sur scène ! – écrit la maman d’un des jeunes devenus artistes – . Je remercie le Centre Vida Nueva qui a toujours visé à lui offrir des occasions pour qu’il grandisse en tant que personne ». E Patty : « Ce “si tu le veux, tu le peux » restera inscrit à jamais dans le cœur de chacun de ces jeunes et de toutes les personnes présentes. Merci ! Vous avez rechargé nos batteries et transmis une énergie contagieuse ». https://www.youtube.com/watch?v=s5eR25VL53M&feature=youtu.be

Ce que j’ai appris des prisonniers

Ce que j’ai appris des prisonniers

20160531-02«J’étais employé comme inspecteur de la production, c’est-à-dire chargé du contrôle de la qualité, de la quantité, du poids, mais pour des raisons tenant à l’entreprise, j’ai été licencié. J’ai tout perdu : mon emploi, ma famille, ma dignité. Après quelques mois ma femme m’a envoyé une lettre de séparation, emmenant avec elle notre fille unique, âgée de cinq ans. Comme si cela ne suffisait pas, pour avoir écouté quelques années auparavant  le conseil de mon beau-père, j’ai été arrêté pour escroquerie, trafic d’influence, association de malfaiteurs. Mais en réalité je n’avais rien fait ! J’ai éprouvé une immense honte, en pensant aussi à mes proches, et une colère démesurée ! Où est-il, me demandais-je, ce Dieu dont on proclamait la bonté et qui, au contraire, permettait de telles injustices ? J’ai été incarcéré pendant 15 jours, dont cinq en isolement, enfermé dans une cellule de deux mètres sur deux et privé de toute liberté : je ne pouvais pas ouvrir la fenêtre, ni voir quelqu’un,  ni parler avec qui que ce soit. Ensuite, une fois sorti de l’isolement, j’ai été confronté à des trafiquants de drogue, des toxicomanes, des voleurs, des violeurs, des braqueurs. C’était des hommes. En prison tous me respectaient parce qu’ils avaient la certitude – même s’ils ne me connaissaient pas – que j’étais complètement innocent et que ce n’était pas ma place. C’était leur façon de me restituer la dignité qu’on m’avait enlevée. J’ai beaucoup appris de ces prisonniers. J’étais en liberté provisoire lorsque mes proches m’ont convaincu de participer à une mariapolis en me disant que nous allions nous repose quatre jours. J’ai rencontré une grand’mère aux cheveux tout blancs qui m’a parlé de Dieu Amour. Justement à moi qui avais fortement douté de la bonté de Dieu. Un monde nouveau et immense m’est apparu, comme si je le connaissais déjà, mais je ne l’avais jamais expérimenté auparavant. J’ai compris que pour avancer sur la voie de l’amour, on ne peut faire abstraction de ce que j’appelais alors la douleur et que j’identifie maintenant aux souffrances de Jésus sur la Croix. Lors que nous vivons dans la douleur la plus profonde nous sommes davantage disposés à écouter Dieu, qui nous donne une vie plus pleine et plus grande. Aujourd’hui je n’ai plus de rancune envers mon ex-épouse, ni envers mon beau-père, ni envers ma fille qui, au cours de ces dernières années, n’avait plus voulu me voir. J’ai été pleinement acquitté, parce qu’au bout de trois ans il a été établi que j’étais totalement étranger aux faits qui m’étaient reprochés. Je ne pouvais garder pour moi ce que la vie m’avait enseigné et intérieurement je sentais un très grand besoin de me donner aux autres, en particulier aux jeunes. J’ai commencé avec cinq garçons  de 11/12 ans, qui ne savaient rien de la foi, ni eux ni leurs parents. J’ai commencé par jouer au foot avec eux pendant des heures et en les raccompagnant chez eux, je leur demandais juste de faire un simple geste d’amour envers leur famille. Aujourd’hui ces jeunes ont grandi, quelques-uns sont entrés dans le monde du travail,  mais surtout, eux aussi ont voulu donner à leur tour ce qu’ils avaient reçu, en transmettant à beaucoup la certitude de l’amour de Dieu. Je ne finirai jamais de remercier Dieu de m’avoir accordé d’aimer sans préjugés, de reconnaître qu’Il est Amour, qu’Il aime chacun de nous personnellement et que nous sommes tous égaux, tous ses enfants ». Érasme – Italie

Soudan du Sud, préoccupations et espérances partagées

Soudan du Sud, préoccupations et espérances partagées

20160520_02_CSCNonce au Kenya depuis janvier 2013, Mgr. Balvo est aussi le premier nonce apostolique nommé au Soudan du Sud, état indépendant seulement à partir de 2011, éprouvé par la guerre, la pauvreté et les migrations. Le 20 mai dernier Maria Voce et Jesús Morán, présidente et coprésident du mouvement des Focolari, l’ont rencontré au siège de la nonciature à Nairobi, au cours de leur visite au Kenya (14 mai – 1er juin). Rencontre cordiale dans une atmosphère immédiate de famille, voilà la toile de fond d’un échange de nouvelles variées mais aussi de partage de préoccupations et d’espérances sur les défis de la région, surtout dans la zone du Soudan du Sud. Parmi les sujets traités, sa connaissance de Chiara Lubich qui remonte à son voyage au Moyen Orient en 1999 lorsque Mgr. Balvo était en service en Jordanie ; l’école d’inculturation à la mariapoli Piero, en cours ces jours-ci ; l’aventure qu’a été l’accueil du pape au Kenya, puis sa visite en République Centre-africaine, où « chrétiens et non chrétiens », a-t-il dit, « ont été impressionnés du fait que  le pape n’a pas fui leurs difficultés, et, en dépit des règles de sécurité, a passé une nuit dans ce pays ».  Puis, la mise au courant sur les nouvelles des Focolari, comme la récente visite surprise du pape François à la mariapoli de Rome. « Le pape François est le pape des surprises », a commenté Mgr. Balvo. Mais l’attention se déplace vite sur le drame du Soudan du Sud. En parlant de la crise de cette région, le nonce a souligné les nombreux défis : pauvreté et analphabétisme parmi tant d’autres, que le manque de paix a fait empirer. En 2007, le mouvement des Focolari par l’intermédiaire de l’AMU, avait lancé un projet dans le désert autour de Khartoum pour la construction d’une école destinée justement aux enfants réfugiés du Soudan du Sud, qui habitaient dans un camp de la paroisse d’Omdurman. Le projet qui avait duré quelques années, était inséré dans une action du diocèse appelée « Sauver ce qui peut être sauvé ». L’école a été construite, mais par la suite beaucoup de familles sont rentrées au Soudan du Sud avant qu’il ne devienne un état autonome. 20160520-04_CSC“ Dans une région si riche en ressources, il sera difficile de pouvoir les faire fructifier tant que la paix ne règnera pas de manière stable », a affirmé Mgr Balvo. « Il est très difficile de faire progresser la société avec des générations de personnes qui n’ont connu que la violence ». Il est parti de là pour un tour d’horizon sur l’histoire de ce pays, où il voyage souvent, ce qui démontre combien le sort du peuple soudanais du sud lui tient à cœur. Le Sud s’est séparé du Nord le 9 juillet 2011, à la suite du référendum de janvier de la même année, qui a vu la victoire du oui des soudanais du sud à une large majorité. Le référendum était un des points-clé de l’accord de paix qui en 2005 a mis fin à 21 ans de guerre civile entre le gouvernement de Khartoum et le groupe qui luttait pour l’indépendance du Soudan du Sud. La séparation du Sud reste une source de tensions et de situations difficiles. A l’intérieur du Soudan du Sud, ensuite, des groupes armés menacent la paix, et des affrontements ethniques pour des questions de terre, d’eau, de bétail, sont à l’ordre du jour. En décembre 2013 un conflit a éclaté entre les forces gouvernementales et les forces restées loyales à l’ex vice-président Riek Machar. En janvier 2014 le premier cessez-le-feu a été signé et le 26 avril Riek Machar est retourné à la capitale pour prononcer son serment en tant que vice-président. Maria Voce a exprimé son grand espoir que cette démarche ramène le Soudan du Sud sur le chemin de l’unité et de la prospérité.

Giorgio Marchetti nous a quittés

Giorgio Marchetti nous a quittés

DSC_0133 “La nouvelle du départ de Giorgio Marchetti, cette nuit à une heure du matin, nous a rejoints ici en Afrique, en ce 29 mai, jour de la Fête-Dieu. Il avait à plusieurs reprises exprimé son désir de rejoindre Chiara Lubich au Ciel. Avec lui nous nous réjouissons et nous prions ». C’est ce qu’écrit Maria Voce aux membres du Mouvement des Focolari dans le monde entier, depuis sa visite au Kenya (du 14 mai au 1er juin). Giorgio Marchetti (Fede), était né à Padoue (Italie) le 16 octobre 1929, où il est l’un des premiers à s’engager dans l’aventure de l’unité, pour reprendre l’expression utilisée par Chiara pour caractériser les débuts du Mouvement, et aussi le parcours sur lequel s’engagent aujourd’hui les Focolari répandus dans le monde entier. “Beaucoup se souviennent – écrit Michele Zanzucchi, Directeur de Città Nuova – de son ardente adhésion à la spiritualité de Chiara Lubich sur la voie du charisme de l’unité lorsque démarre la Cité Pilote de Loppiano en Toscane : en plein dans la boue, mais animé du plus grand enthousiasme. Ou bien au Brésil où il se confrontera à la dure réalité des favelas qu’il voulut regarder en face. On le revoit soutenant le Mouvement, toujours en première ligne, le regard tourné vers l’avant ». Et Ángel Bartol, qui a été avec lui lors de ses derniers moments : « Fede s’est donné entièrement, corps et âme, jusqu’à la fin ». Médecin, psychologue et théologien, il a accompagné des centaines de jeunes sur le chemin du Focolare. Ses traits caractéristiques : l’intelligence et la générosité. Il y aura beaucoup à écrire sur lui et nous le ferons ces prochains jours. Aujourd’hui nous disons seulement: Merci Fede pour ta vie tout entière orientée vers l’unité de la famille humaine ! Ses obsèques auront lieu au Centre Mariapoli de Castelgandolfo, le mercredi 1er juin à 11 heures.

Kenya : Le Droit dans la société contemporaine, vue par Maria Voce

Kenya : Le Droit dans la société contemporaine, vue par Maria Voce

Donner à la loi un visage humain et la recherche d’une justice basée sur la valeur de la fraternité : c’est le message fort que Maria Voce, avocate et présidente du mouvement des Focolari, a donné à un public de 300 personnes réunies le 25 mai dernier à la Faculté de Jurisprudence de la Catholic University of Eastern Africa (CUEA), à Nairobi (Kenya). Il s’agissait d’étudiants en droit et en sciences sociales, professeurs, membres de la Faculté et ‘staff’ de l’université. Dans son discours intitulé : « Le Droit dans la société contemporaine », Maria Voce explique qu’avec l’évolution de la société, le faits de se comporter correctement a été systématisé dans la communauté. Lorsque des États parviennent à établir leur identité politique, cette correction a été incorporée dans les Constitutions, dans leurs codes ou dans d’autres lois. Avec l’arrivée du christianisme – selon la présidente des Focolari – « comme valeur de référence, une loi supérieure vient en lumière. Cette loi vient de Dieu, le seul Juste, et elle est communiquée à l’humanité, en Jésus : la loi de l’amour ».

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© CSC Audiovisivi – Verônica Farias

Maria Voce s’arrête alors sur le développement du système législatif en Afrique. Elle constate que là, « la tendance communautaire est très forte si bien que l’individu n’est jamais considéré de façon isolée mais toujours comme membre d’une communauté (famille, clan, lignée, tribu) envers laquelle elle a des devoirs et des responsabilités et de laquelle elle reçoit aide, soutien et protection ». En outre, elle soutient que la spiritualité de communion vécue par les membres des Focolari, commence à influencer la construction du tissu social et par conséquent les règles qui gouvernent toute communauté humaine. Pour l’expliquer, elle reprend quelques points de la spiritualité de l’unité. Le premier : la découverte de Dieu comme Amour. « Cette compréhension nous porte à vivre la ‘plus grande justice’. Si la justice est de donner à chacun ce qui lui est dû – ce que nous nous disions – puisque tout est de Dieu, donne tout à Dieu et tu seras juste ! ». Le second : l’engagement à accomplir la Volonté de Dieu « conduit à la découverte du fondement de la légalité, entendue comme cohérence entre notre action et le choix fondamental que nous avons fait, à savoir le choix de Dieu-Amour ». Et le troisième : l’amour du prochain. Pour Maria Voce, « on ne peut faire abstraction de lui si nous voulons reconnaître efficacement la dignité de tout homme (de toute femme) et ses droits inviolables ». Parlant de l’amour réciproque, elle rappelle que « l’homme naît ‘social’ par nature et qu’il a besoin des autres de même que les autres ont besoin de lui ». Elle ajoute que « l’amour réciproque est une loi de collaboration qui, en nous faisant découvrir un don d’amour en chacun, est le ciment de la société et l’équilibre du droit ».
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© CSC Audiovisivi – Verônica Farias

Elle conclut : « L’expérience du mouvement des Focolari nous encourage. Elle nous apparaît comme la vérification d’une hypothèse de vie tissée de relations personnelles basées sur le principe de l’unité. Elle témoigne qu’il est possible de fonder la légalité sur le commandement nouveau, norme fondamentale de la vie de relation ». À la suite de son intervention, le Doyen de la Faculté de Droit, le prof. Maurice Owuor, souligne l’actualité du discours de Maria Voce car « l’amour est une valeur capable de soutenir nos lois ». Il affirme que « nous devrions développer davantage l’éducation des citoyens aux valeurs telles que l’amour, la fraternité, la mise en pratique des lois non pas par peur des sanctions mais parce que c’est quelque chose de bon en soi ». À la fin, un forum ouvert aux commentaires et aux questions. Répondant à qui lui demande quels effets la justice peut avoir sur le bien commun, Maria Voce affirme que « ce n’est pas la loi qui contribue au bien commun mais la personne lorsqu’elle contribue à promouvoir des lois justes ». Et elle lance un défi aux étudiants : « Je souhaite que de beaucoup d’entre vous puissent naître de bonnes et nombreuses lois ».

Willy Niyansaba


Texte du discours de Maria Voce: Le droit dans la société contemporaine

Parole de vie de juin 2016

Comme elle tombe bien cette invitation de Jésus à la paix, au milieu des conflits qui blessent l’humanité un peu partout dans le monde. Elle entretient notre espérance, car nous savons qu’il est, lui-même, la paix, et qu’il a promis de nous la donner. L’évangile de Marc rapporte que Jésus s’adresse aux disciples réunis à la maison, à Capharnaüm, pour leur expliquer comment doit vivre sa communauté. Et sa conclusion est claire : tout doit concourir à la paix, qui contient tout bien. C’est une paix dont nous sommes appelés à faire l’expérience dans notre vie quotidienne : en famille, au travail, avec ceux qui ne pensent pas comme nous. Si nous voulons une unité toujours plus profonde et vraie, ne craignons pas d’affronter les opinions discordantes et d’en parler ouvertement. Faisons attention à ne jamais laisser la relation d’amour entre nous diminuer, car l’autre personne vaut bien plus que les divergences qui peuvent nous opposer. « Partout où arrivent l’unité et l’amour réciproque, affirmait Chiara Lubich, nous trouvons la paix, la paix véritable. Car là où il y a l’amour réciproque, Jésus est, d’une manière ou d’une autre, présent au milieu de nous. Or c’est lui la paix par excellence 1. » Son idéal d’unité, né pendant la Seconde Guerre mondiale, est apparu tout de suite comme l’antidote des divisions conduisant à la haine. Puis, face à chaque nouveau conflit, Chiara a continué à proposer, avec ténacité, la logique évangélique de l’amour. Quand, par exemple, explose la guerre en Irak, en 1990, elle exprime sa profonde tristesse à entendre « des paroles que nous pensions ensevelies, telles que “l’ennemi”, “les hostilités ont commencé”, puis les communiqués de guerre, les prisonniers, les défaites […] ». « Nous nous sommes rendu compte, avec stupeur, que le principe fondamental du christianisme, le commandement nouveau de Jésus, était atteint au cœur […]. Au lieu de nous aimer les uns les autres, au lieu d’être prêts à mourir les uns pour les autres, nous étions tombés à nouveau dans l’abîme de la haine : mépris, tortures, mises à mort 2. » Comment en sortir ? « Établir, partout où c’est possible, des relations nouvelles, approfondir celles qui existent déjà, entre nous chrétiens, musulmans et juifs 3 », c’est- à-dire entre ceux qui étaient alors en conflit. Il en va de même pour tous les conflits : tisser entre les personnes et les peuples des relations d’écoute, d’aide réciproque, d’amour, dirait encore Chiara, jusqu’à être prêts à mourir les uns pour les autres. Mettre de côté nos raisons d’agir, afin de saisir celles de l’autre, sachant bien que nous ne parviendrons pas toujours à une complète compréhension. L’autre agit sans doute de la même façon avec moi et lui non plus, peut-être, ne parvient pas à me comprendre. Nous voulons néanmoins rester ouverts l’un à l’autre, dans la diversité et même l’incompréhension, en sauvegardant avant tout notre relation. Cette parole de l’évangile de Marc – « Soyez en paix » – en fait un impératif. Engagement combien sérieux et exigeant ! Mais n’est-il pas une des expressions essentielles de l’amour et de la miséricorde qu’il nous est demandé de vivre les uns avec les autres ? Fabio Ciardi ___________________________________ 1 Interview à la télévision bavaroise, 16 septembre 1988. 2 Cf. Chiara LUBICH, Santi insieme, Città Nuova, Rome 1994, pp. 63-64. 3 Cf. Ibid., p. 68.

Philippines: une économie pour tous

Philippines: une économie pour tous

EoC_03C’est le 29 mai 1991 que Chiara Lubich lance lEconomie de Communion (EdC) à San Paolo, Brésil. Elle constatait les inégalités sociales du pays, que l’immensité des favelas mettait en évidence comme une couronne d’épines, tout autour des gratte-ciels de la métropole. Elle fait naître alors une réalité qui bien vite entraine patrons et travailleurs, étudiants, professeurs et chercheurs, riches et pauvres. Pour Luigino Bruni, l’actuel coordinateur du projet, les pauvres restent encore aujourd’hui au centre de l’EdC : « Impossible d’oublier le nombre de fois où Chiara Lubich, lorsque nous travaillions ensemble, me répétait : « N’oublie jamais que l’Economie de communion, je l’ai fait naître pour les pauvres ». Aujourd’hui nous avons le devoir éthique et spirituel de replacer la pauvreté et les exclus au centre du système économique, politique et social.». Les pauvres sont les premiers témoins de l’expérience naissante des Focolari à Trente, lorsque, en pleine guerre, Chiara Lubich et ses premières compagnes – elles aussi sans ressources – invitaient à leur propre table les pauvres et mettaient en commun ce qu’elles recevaient. EoC_07Cette même communion, spirituelle et matérielle, est la caractéristique aujourd’hui encore des acteurs de l’EdC, sa principale ressource : une communauté de personnes, qui ont une vision commune du monde et de l’économie, qui engagent leur lutte pour réduire la pauvreté et les inégalités. Le lien entre communauté et usine fait figure de référence pour l’entrepreneur de communion. Les 25 ans de l’EdC trouvent leur expression dans un rendez-vous international aux Philippines, à Tagatay (Manila), intitulé « Economie de communion, une économie pour tout le monde ». Du 25 au 29 mai, 250 participants font le point sur le chemin parcouru et débattent sur les lignes d’action envisagées au niveau mondial pour les prochaines années :

  • Former un réseau international d’incubateurs d’usines, incluant des espaces et des ressources dans des Pôles d’entrepreneurs nés de l’EdC, disponibles pour soutenir surtout des projets de jeunes entrepreneu
  • Construire un Observatoire sur la Pauvreté, afin d’être sûr que la pauvreté sera toujours mise au centre et sera conforme à l’esprit de l’EdC, et qu’elle aide à identifier ses périphéries.
  • Multiplier les Lab-Schools, laboratoires de formation sur le plan technique, professionnel et de l’entreprise, tournés en particulier vers les je

Le choix de l’Asie pour ce rendez-vous mondial n’est pas un pur hasard. « On y trouve des éléments du même panorama que Chiara avait sous les yeux au Brésil en 1991. Mais il y a aussi de la richesse, des jeunes, de la capacité d’entreprise. Le lien entre création de richesses et pauvreté est évident. L’Economie de communion vit tant qu’elle  met ensemble ces deux aspects » observe Luigino Bruni. « Dans quinze ans le montant du PIB de l’Asie sera le double de celui des Etats Unis et de l’Europe Occidentale. L’avenir du monde donc dépendra beaucoup du genre d’économie qui se développera en Asie. Célébrer ici le 25ième anniversaire de l’Economie de communion veut dire reconnaître que son futur dans le continent asiatique est une question cruciale ». A la même période que le congrès aux Philippines, d’autres sont en train de se dérouler dans différentes parties du monde. Samedi 28 mai, à 21 heures, heure de Manilles, une liaison internet permettra une interaction avec la Bolivie (Ecole interaméricaine de chefs d’entreprises), l’Italie (Pôle Lionello Bonfanti, Loppiano), le Mexique (rencontre de chefs d’entreprises à Puebla), la Slovaquie (rencontre des chefs d’entreprises de Slovaquie et de Tchéquie). Une autre liaison en direct aura lieu entre autres avec des groupes de l’EdC au Brésil, en Côte d’Ivoire, Espagne, au Guatemala, Madagascar, Panama, Portugal, Russie, Ouganda. Une véritable fête. « Et il s’agit bien de noces », selon les paroles de Luigino Bruni. « Dans un monde incapable de véritable fête, l’Economie de communion ressemble au miracle du pain qui se multiplie pour les pauvres mais aussi au miracle du vin des noces qui arrive pour les pauvres et pour tout le monde, le miracle de la fête de la fraternité ». Edc-online.org/fr/ SERVICE DE PRESSE: Communiqué de presse – 27 mai 2016 https://www.youtube.com/playlist?list=PLseXirhCvXpHfSeiIcXBqicR4Hfl4dxuB

Afrique: le défi du pluralisme

Afrique: le défi du pluralisme

DSCF8466Au cours de l’ École pour l’Inculturation quelques préoccupations sont apparues au sujet des aspects de la modernité qui peuvent faire ombre aux valeurs fondamentales des cultures africaines. Mais on ne peut pas arrêter le développement. A votre avis, quelle est la voie pour sauver les valeurs contenues dans les traditions ? « Je pense effectivement que l’on ne peut pas empêcher le développement. La culture traditionnelle, au sein des cultures africaines, est elle aussi toujours en évolution. Cependant la modernité fait entrer dans les traditions africaines le matérialisme, l’individualisme, le primat de l’argent et le capitalisme. Je ne dis pas que l’argent soit un mal, mais le mauvais usage que l’on en fait nous fait oublier notre humanité, ce qu’en Afrique on appelle  ubuntu. Mais la modernité comporte aussi des aspects positifs : la démocratie, les droits de l’homme, le pluralisme qui nous invite à accueillir l’autre, les différences. Dans certains pays africains on se tue parce que le pluralisme fait défaut ; il existe un « moi collectif » qui est très dangereux. En ce sens l’individualisme – une valeur de l’Occident – ne semble pas complètement négatif,  parce que si je veux échapper à ce « moi collectif », il faut une bonne dose d’individualisme. En somme, je pense qu’il faut un équilibre entre individualisme et pluralisme. C’est important d’en prendre conscience et d’y réfléchir, même si cela n’est pas suffisant. Je pense que nous devons éclairer la culture africaine contaminée par les valeurs négatives de la modernité. Je crois qu’à ce point le christianisme, qui nous invite à voir le prochain comme le chemin de sainteté pour aller à Dieu, a son rôle à jouer. L’Évangile nous invite à faire passer l’argent au second plan. Jésus met à la première place l’homme, le prochain. Pour moi c’est important, c’est, me semble-t-il, la route à suivre pour sauver les valeurs universelles contenues dans les traditions”. Quelle impression retirez-vous de ces journées? Quels sont les défis auxquels sont confrontés  les peuples africains dans leur vie quotidienne ? “Une simple situation dans laquelle je me suis trouvé, m’a fait comprendre au cours de ces journées que je pouvais renaître, comme Nicodème. C’est ainsi que j’ai débuté cette École pour l’Inculturation. L’autre impression forte  est liée aux  personnes qui étaient là. Découvrir que l’Afrique est plurielle, qu’il y a « la pluralité des Afriques ». J’avais envie de connaître chacun, de comprendre comment il vit ; parler avec un camerounais qui est très différent d’un Burundais, d’un rwandais ou d’un éthiopien. Ici j’ai expérimenté la pluralité de l’Afrique. Mais, comme africains, nous nous retrouvons dans le partage de  valeurs communes : la solidarité, la famille et les liens qu’elle crée, la communion, l’importance de l’éducation de nos enfants ; cela est très important pour nous africains, même si nous sommes très différents. Pour moi l’extinction des guerres entre nos populations passe par l’incarnation, dans la vie quotidienne, sociale et politique, des paroles de l’ Évangile. C’est le défi qui nous attend après ces journées : rentrés à la maison, comment nous comporterons-nous envers ceux qui sont différents de nous ? Envers nos ennemis ? Envers les personnes qui qui ne sont pas de mon bord politique, qui ne m’apprécient pas ? Serai-je capable de les aimer ? Serai-je cette « lumière blanche » de l’Évangile au sein des réalités sociales, politiques, des incompréhensions entre groupes divers d’une même nation ? C’est cet engagement que j’emporte avec moi : relever le défi que posent  aujourd’hui  les grands problèmes de l’Afrique ». Propos recueillis par Irena Sargankova

Les JMJ 2016 vues de la Pologne

Les JMJ 2016 vues de la Pologne

World Youth Day in Poland“Bienheureux les miséricordieux parce qu’ils obtiendront miséricorde” est le thème de la 31ème Journée Mondiale de la Jeunesse. « Lisez les Béatitudes, cela vous fera du bien », avait dit le pape François aux jeunes rassemblés à Rio de Janeiro en 2013, et c’est justement sur le parcours des béatitudes que les participants aux JMJ sont en train de se préparer au rendez-vous, inséré dans le Jubilé de la Miséricorde, sur une terre qui – grâce à sœur Faustine et Jean Paul II – est très liée au culte de la Miséricorde Divine.  Parmi les événements principaux : la messe d’ouverture (26/07), la cérémonie d’accueil pour la première rencontre avec le Saint Père (28/07), le chemin de croix avec la croix des JMJ (29/07), pour ensuite arriver au cœur des JMJ : la veillée avec le Saint Père (30/07) et la messe finale (31/07). Mais pour enrichir le programme des catéchèses auront lieu en différentes langues, et le Festival de la Jeunesse : quatre soirées où la dimension spirituelle se conjuguera avec l’aspect artistique et culturel. Les jeunes du mouvement des Focolari ont aussi leur part à jouer dans la préparation des JMJ, en particulier à Cracovie, un événement inséré dans le cadre du Festival qui aura lieu le 27 juillet au Club de Sport Plaszowianka, ul. Stroza-Rybna 19, (ligne des trams 50, 20, 11). La soirée, raconte Magda, une des jeunes organisatrices, sera composée de deux parties : « La première à partir de 16 heures, commence par l’intégration, qui nous aidera à nous connaître réciproquement dans la diversité des cultures, par des danses et des jeux du monde entier. A partir de 20 heures une veillée nous portera à approfondir le thème des œuvres de miséricorde par des expériences, des chansons, des chorégraphies et des textes de Chiara Lubich. Le tout se terminera par l’adoration à Jésus Eucharistie ». « La veillée sera accompagnée par l’orchestre international Gen Rosso. Notre désir – explique-t-elle – est que ce soit un moment d’union profonde avec Dieu et avec le prochain. Nous voulons par ce programme créer un espace de rencontre qui dépasse toutes les différences qui peuvent surgir ». Les jeunes des Focolari s’exprimeront par un stand dans l’enceinte du centre vocationnel (toute la semaine au stade « Cracovie »), un endroit pour connaître les différentes initiatives du panorama ecclésial et se poser la question sur « ce que Dieu s’attend de chacun de nous », expliquent les organisateurs des JMJ.  “ Les JMJ 2013 approchent à grand pas ! », écrit Magda, « et nous aussi, nous sommes rencontrés du 30 avril au 3 mai derniers à Cracovie, pour élaborer le programme de la soirée du Festival de la Jeunesse. Au cours de la rencontre nous avons demandé l’aide de l’Esprit Saint pour que ce soit Lui qui nous guide. Nous attendons avec joie la prochaine étape à la mariapoli Fiore (cité-pilote polonaise des Focolari) les 11 et 12 juin, à l’occasion du vingtième anniversaire de notre cité-pilote. Nous vous demandons de nous soutenir par vos prières ! ». Elle adresse une invitation à ses amis jeunes : « Si vous pensez venir à Cracovie pour les JMJ et si vous voulez aider, vous êtes les bienvenus ! Nous attendons vos propositions à l’adresse : krakow2016@focolare.org. Laissons-nous prendre dans le filet de la Miséricorde ! ». Pour ceux qui voudraient approfondir l’expérience des JMJ à la lumière de la spiritualité des Focolari, une « Ecole post JMJ » suivra en Slovaquie (Jasná – Demänovská Dolina) avec 550 jeunes venant de différentes parties du monde, parmi eux un groupe de 50 orthodoxes. Maria Chiara De Lorenzo

Kenya : école d’inculturation

Kenya : école d’inculturation

20160525-01Qu’est-ce que l’inculturation aujourd’hui ? « C’est l’incarnation de la lumière de l’Évangile dans les cultures africaines », déclare Maria Voce aux 305 participants à l’Ecole d’inculturation qui s’est tenue la semaine dernière à la Cité pilote des Focolari « Mariapoli Piero » située dans les faubourgs de Nairobi (Kenya). La joie, la surprise, l’enthousiasme sont les mêmes que lors de la visite de Chiara Lubich en 1992 à l’occasion de la pose de la première pierre de la mariapoli et donc aussi de l’école d’inculturation qui en a surgi. La fondatrice des Focolari avait en fait imaginé au sein de la cité pilote une école pour un dialogue tous azimuts entre l’Évangile et les cultures africaines, une école qui aurait donné une nouvelle impulsion à l’évangélisation. Et le coprésident Jesús Morán de préciser : « Se faire un est l’aspect le plus profond de l’inculturation. Il s’agit d’une expérience que Chiara a faite ici en Afrique et qu’elle propose ensuite comme méthode à nous tous du monde entier. ‘Se faire un’ prend sa source-modèle en Jésus abandonné sur la croix, c’est-à-dire lorsque, par amour pour l’humanité Il a voulu s’anéantir, être un rien d’amour. Nous aussi comme Lui, face aux différentes cultures nous devons apprendre à nous faire rien, pour ensuite expérimenter qu’il ne s’agit pas d’un rien qui annule, mais un rien qui enrichit ». Emmaus Jesus Scuola InculturazionePour beaucoup des participants cette affirmation contient la réponse aux nombreux défis du continent africain, y-compris celui de l’inculturation. Mais c’est aussi une réponse au phénomène de la mondialisation. « L’inculturation est nécessaire, relance Morán. En vivant notre spiritualité de l’unité nous pouvons nous rapprocher de la culture de l’autre dans le respect de sa vérité et découvrir, dans le dialogue, la beauté de la diversité, non seulement en Afrique mais dans le monde entier ». « Un monde – souligne Maria Voce – qui porte sur ses épaules tant de souffrances par manque d’harmonie et de paix. « Se faire un » profondément favorise l’inculturation, qui peut représenter une parcours possible de réconciliation ». A 24 ans de sa fondation, « l’École – souligne encore Maria Voce – a mis au point les instruments bien spécifiés dès le début, qui débouchent sur la deuxième génération ». En regardant le futur elle ajoute : « Nous entrons dans une nouvelle phase de l’École, qui se multipliera peut-être ultérieurement ». Ces paroles de la présidente résonnent comme « un appel à une nouvelle prise de conscience et une nouvelle responsabilité », comme beaucoup s’en sont rendu compte, afin de poursuivre sur la voie de l’inculturation dont Chiara avait eu l’intuition après avoir été au contact de certaines populations africaines à partir des années 60. La présidente des Focolari s’est particulièrement arrêtée sur la compréhension que Chiara avait eue en 92 au sujet de la lumière de l’Évangile, une « lumière blanche » capable de pénétrer et d’éclairer les diverses cultures en les faisant devenir un don réciproque et un don pour le monde. « Maria Voce – dit Peter du Cameroun – a réorienté notre cœur vers notre vocation spécifique qui est d’incarner la spiritualité de l’unité qui n’impose pas mais, comme le disait Chiara, est une « lumière blanche » qui éclaire. La mondialisation suit un processus qu’on ne peut arrêter dans lequel notre apport spécifique est la vie de l’Évangile ». « En revenant chez nous – se demande Nicodème du Burundi – il me semble comprendre que je dois commencer par moi-même, en vivant l’Évangile dans la réalité sociale, politique, dans les conflits, afin d’être une réponse d’amour aux attentes de nombreux pays d’Afrique. On ne peut pas attendre ».

Première Conférence mondiale de jeunes pour la Paix

 500 jeunes du monde entier se donnent rendez-vous sur internet pour une Conférence mondiale de jeunes pour la Paix. L’idée était née de la synergie de Living Peace (à son actif des projets d’éducation à la paix pour enfants, adolescents et jeunes dans 113 pays) et de Peace Pals International (expression de WPPS, World Peace Prayer Society, un organisme associé à l’ONU), réalisée avec le soutien de la Déclaration de Fuji (Japon) et de quelques organisations internationales. https://www.youtube.com/watch?v=omANVR3qIDI S’inspirant de la Déclaration de Fuji, 14 jeunes intervenants – chrétiens et musulmans, de 14 pays différents – se sont alternés en ligne le 30 avril dernier pour exprimer leur point de vue en faveur de la paix, soutenu par des expériences concrètes d’accueil et de réconciliation, donnant ainsi de la crédibilité, au niveau planétaire, à leur conviction évidente qu’un monde de paix est possible. Des jeunes de différents pays sont ensuite intervenus: Chili, Russie, Guatemala, Népal, Japon, Turquie, Australie, Congo, Malte, etc. Certains avec des témoignages, d’autres avec de nombreuses questions pour mieux comprendre comment réussir à devenir des artisans de paix, là où chacun vit. L’intervention d’Edward, un jeune philippin des Focolari, qui s’est connecté depuis l’Équateur, était très significative. Il a raconté son expérience au contact des populations touchées par le séisme. Ensuite le témoignage de Sherook, une jeune syrienne à qui beaucoup avaient demandé des nouvelles sur ce qu’elle vit dans son pays. Sherook, après avoir raconté sa situation en Syrie, toujours aussi précaire et dramatique, n’a pas pu retenir ses larmes, qui ont produit une forte impression et une importante participation de la part de tous. Elles ont également suscité de touchantes expressions de partage de la part de deux jeunes musulmans, eux aussi en ligne: Omar de l’Égypte et Abir du Maroc. La Conférence a aussi été l’occasion de présenter United World Project et l’initiative qui est liée: SignUpForPeace. Jules Lamore, coordinatrice de Peace Pals International et membre du comité qui prépare les célébrations de la Journée internationale de la Paix aux Nations Unies, a téléphoné depuis New York pour féliciter l’organisation de cette Conférence en ligne. Deux jeunes ont aussi obtenu deux bourses d’étude à la Miami University au Luxembourg. Carlos Palma, coordinateur général de Living Peace, a été invité à présenter la Conférence au siège du Parlement européen à Luxembourg à l’occasion du World Peace Forum des 24-25 mai. En 2015, le Luxembourg Peace Prize avait été décerné à New humanity, ONG qui représente le Mouvement des Focolari. La Conférence mondiale des jeunes prévoit quatre éditions par année. Le prochain rendez-vous aura lieu le 25 juin avec des jeunes d’organisations et mouvements qui s’engagent pour la Paix. La troisième Conférence se tiendra à Florianopolis (Brésil) à l’occasion du Forum pour la Paix des Jeunes (22-25 septembre) durant lequel Peace Pals fera don d’un obélisque de paix à la ville. La quatrième Conférence, sur les perspectives et l’engagement pour l’année prochaine, est programmée pour décembre 2016.

Afrique: familles entre Evangile et tradition

Afrique: familles entre Evangile et tradition

20160523-01“Dans notre culture – raconte un congolais marié depuis 14 ans – le premier fils doit arriver tout de suite. Si au bout de six mois une femme qui vient de se marier n’est pas enceinte, sa belle-famille exerce sur elle de grosses pressions ». « C’est ce qui m’est arrivé – poursuit son épouse  – . Nous donnions déjà la moitié de notre salaire à mes beaux-parents qui étaient  âgés et ne pouvaient plus travailler. Mais cela ne suffisait pas. Ils voulaient de nous un fils, symbole de leur descendance après leur mort. Vu que de mon côté rien n’arrivait, ma belle-mère voulait me convaincre d’aller voir un sorcier et, comme je résistais, elle a commencé à faire pression sur mon mari pour qu’il demande le divorce. Mais il n’a pas cédé. Tout en la respectant, il a trouvé les mots pour lui dire clairement qu’il ne pouvait pas la suivre sur ce point, parce qu’il m’aimait, et qu’étant mariés à l’Eglise, notre mariage était « pour toujours ». Après trois ans, nous avons décidé d’adopter deux enfants et au bout de douze ans, grâce aux traitements que j’ai suivis en Afrique du Sud, et aussi grâce à notre foi en Dieu, nous avons eu notre première fille et il y a trois mois un petit garçon ». “Ma femme aussi – poursuit un jeune congolais – n’arrivait pas à avoir un enfant. Au bout de quelques de grossesse, elle perdait l’enfant. Toutes sortes de critiques nous arrivaient du voisinage, et aussi des accusations fomentées aussi par ma tante qui ne supportait pas ma femme. Ma famille nous a même suggéré de faire un sacrifice traditionnel pour nos ancêtres. Nous leur avons expliqué qu’en tant que chrétiens nous ne sommes pas contre les rites traditionnels, parce que ceux-ci peuvent aussi contenir des semences du Verbe, mais que nous croyons fermement dans l’aide de Dieu. Un jour un de nos amis, professeur à l’Université, est venu nous voir et après nous avoir en écoutés sur cette question, il nous a donné de précieuses indications sur la façon de nous comporter pour que la grossesse se poursuive. Ma femme était justement enceinte de cinq mois à ce moment-là et, grâce à ses conseils, elle a pu porter le bébé jusqu’à terme. La même chose s’est produite pour nos cinq autres enfants qui sont arrivés par la suite ». “Mes études une fois terminées – raconte André – j’ai trouvé un emploi dans une autre ville et, avant de partir, ma  famille s’est réunie pour me prodiguer tous les conseils dont – estimait-elle -, j’avais besoin. Entre autres, celui d’épouser une femme de ma tribu. Je n’étais pas d’accord. En fait depuis toujours j’avais pensé que deviendrait ma femme celle que Dieu aurait mise sur mon chemin, d’où qu’elle vienne. Lorsque je suis tombé amoureux de Julie, je ne savais pas qu’elle faisait partie d’une tribu contraire à la nôtre. Je l’ai appris plus tard et c’est alors que je me suis souvenu des directives données par ma famille. Après une longue réflexion, j’ai mieux compris ce que signifiait pour moi vivre l’Evangile : parvenir à voir chaque prochain non pas comme un ennemi, mais comme un frère vu que nous sommes tous fils du même Père. Aussi j’ai décidé de rester fidèle aux principes que Dieu avait mis dans mon cœur. Quand nous étions fiancés, il y a eu de graves désordres entre nos deux régions, mais Julie et moi, malgré des moments très difficiles, nous avons continué à faire grandir notre relation jusqu’au moment de notre mariage. Nos voisins étaient sûrs qu’il ne durerait pas plus de six mois ». « Moi aussi je n’étais pas sûre d’y arriverconfie Julie -, mais ensuite j’ai vu à quel point André m’était fidèle et, même si nous étions différents en raison de nos caractères, de nos habitudes alimentaires, de notre langue maternelle, nous avons continué à nous aimer. Cette année nous avons fêté nos 23 ans de mariage avec nos quatre enfants ». « Dès le début, chacun d’entre nous a pris l’engagement de considérer la famille de l’autre comme la nôtre  – ajoute André – et, avec le temps nous avons réussi à devenir proches de ces parents qui avaient été contraires à notre mariage. Dans notre tradition donner son propre  nom à un enfant est une preuve d’affection envers lui et aussi une manière de se perpétuer à travers lui. Julie a voulu donner à nos enfants le nom de mes parents. Par ce geste elle aussi se trouve perpétuée dans ma famille ».

Evangile et inculturation

Evangile et inculturation

20160522-1L’inculturation n’est pas une action qui se réalise moyennant une certaine adaptation de l’Evangile et des coutumes chrétiennes aux usages et aux cultures d’un peuple, mais une conséquence du mystère de l’Incarnation. A notre époque,  nous voyons se former une culture qui n’intègre plus l’Evangile. C’est une culture du développement et du progrès scientifique et technique, complètement dépourvus de fondements chrétiens. Une culture qui a créé un unique espace mondial dans lequel vit toute l’humanité. La culture africaine n’est pas une culture technologique, de même la culture asiatique, même si africains et asiatiques tendent vers le même développement. Mais elles ont des valeurs différentes et véhiculent des idées différentes. Ces diverses cultures et traditions, si elles ne participent pas au développement technologique ne peuvent pas survivre, elles se perdent. Ce qui peut créer une unité à caractère non technique à l’échelle du monde, c’est l’Evangile. Il permet à de nombreuses cultures de vivre dans ce monde globalisé. L’Evangile peut faire en sorte que des cultures différentes engagent entre elles un dialogue qui les fait se développer et évoluer. Mais il ne s’agit pas là d’une égalité seulement extérieure, mais d’un dialogue dans l’unique vérité et en référence aux valeurs universelles héritées du Christ. Ainsi nous pouvons sauver l’unité et nous pouvons aussi  sauver la pluralité. C’est le défi de notre époque. Si, comme chrétiens, nous ne le faisons pas, nous avons perdu une chance, nous n’affrontons pas le défi historique qui nous est donné en ce moment. L’Inculturation nous invite à prendre au sérieux ces valeurs et traditions humaines qui se trouvent partout, non pas pour en faire un musée, ni pour créer un relativisme où chacun puisse vivre, mais pour créer un dialogue dans la vérité. Vérité qui ne peut pas être imposée, mais librement offerte. .La nouvelle évangélisation est “nouvelle” pour  autant que la culture chrétienne n’existe plus. En ce sens, elle doit être aussi une évangélisation des cultures qui jusqu’ici n’ont pas vraiment rencontré le christianisme. Et avec quelle force cela peut-il advenir, sinon avec la capacité de se « faire un » qui naît de l’amour, celui-là même par lequel le Christ a assumé notre chair, notre nature humaine, et est devenu l’un d’entre nous ? L’amour qui a porté Jésus  à s’incarner doit nous pousser à « nous faire un » avec toutes les cultures, sans perdre l’unicité ni l’authenticité de l’Evangile. La spiritualité des Focolari, qui par la vie réussit à unir au-delà des frontières et des limites des cultures particulières, constitue aussi un lien entre les cultures. C’est comme un liquide qui précisément parce qu’il est vie, s’assimile à tous les types de culture. Si nous vivons l’Evangile dans sa pureté et avec un amour qui nous rend vides de nous-mêmes, nous perdons nos racines culturelles pour « nous faire un », non seulement avec chaque prochain pris isolément mais aussi avec sa culture, alors lui aussi peut être actif et donner ce qu’il porte en lui, et offrir ses richesses transformées et purifiées par l’Evangile vécu, valeurs qui en même temps éclairent et font comprendre l’Evangile. Dans l’éclat de la lumière de l’Evangile, je peux voir la lumière de l’autre et lui offrir la mienne ainsi que ma culture. Ainsi nous ne parcourons pas un chemin à sens unique : en vivant dans le même monde, nous donnons et nous recevons la culture et l’Evangile de l’autre et nous offrons la nôtre. Et l’autre fait de même, dans un dynamisme d’amour qui est la Bonne Nouvelle de l’Evangile, celle que Jésus a portée sur la terre. Pour nous faire vivre, déjà en ce monde, la culture du Ciel.   (Résumé fait par le théologien Wilfried Hagemann, biographe de Mgr Klaus Hemmerle).

Cuba : développer des alternatives au capitalisme

Cuba : développer des alternatives au capitalisme

160502_Cuba_Edc_01_rid« Même si les défis auxquels font face les pays des Caraïbes sont nombreux, il me semble que l’Economie de Communion (EdC) soit vraiment faite pour Cuba », a confié John Mundell, entrepreneur EdC des USA en conclusion de la journée à La Havane du 29 avril dernier. Une trentaine de personnes y ont participé parmi lesquelles des représentants de groupes locaux de formation au « cuenta propismo » (travail pour son propre compte), des membres d’équipes d’échange sur de nouvelles propositions socio-économiques, des économistes, des entrepreneurs, des commerciaux et des personnes intéressées par le sujet. En plus du chef d’entreprise d’Indianapolis, cité plus haut, membre de la commission Internationale EdC, se trouvait aussi des représentants de l’Italie : Gaetano Giunta et Steni di Piazza de la MECC (Microcrédit pour l’Economie civile et de communion), Francesco Tortorella et Francesco Marini, du Secteur Projets de l’AMU (Action pour un Monde Uni). En guise d’ouverture le nonce, Mgr. Giorgio Lingua, a rappelé l’invitation du pape aux jeunes lors de sa visite à l’Ile en septembre 2015 : « Vivre ‘’l’amitié sociale’’, afin d’être capables de discerner ensemble comment actualiser et aider les autres à vivre pour le bien commun ». De l’avis de Paola Monetta, une des organisatrices de l’événement, c’étaient « des paroles appropriées, vu que nous étions ensemble chrétiens et non croyants formés dans la ligne socialiste, tous poussés par le désir de vivre un style de vie fondé sur la communion». Après une vue d’ensemble sur l’Economie civile, le projet de l’Economie de communion a été présenté, avec les nouveautés et les défis qu’elle propose, en mettant la personne au centre de l’agir économique, et en particulier celui qui est dans le besoin. Les expériences des chefs d’entreprise EdC présents, ont montré que, « même dans les situations difficiles, il est possible de développer un style d’entreprise de communion, en respectant les paramètres de productivité en parallèle avec le respect de l’environnement, et en même temps on peut devenir « générateurs » de réciprocité et de communion, à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise ». 160502_Cuba_Edc_16_ridDes thèmes évidemment importants, en vue de promouvoir aussi de possibles alternatives aux offensives du capitalisme, surtout dans la conjoncture actuelle que vit Cuba. Les expériences de MECC et AMU dans le domaine des projets sociaux dont ils sont les promoteurs dans le monde entier, ont ouvert de nouveaux horizons en laissant de la place pour un dialogue important et fructueux. Prochain rendez-vous : novembre 2016. « Avec l’objectif – concluent-ils – d’entraîner aussi ceux qui veulent construire des synergies avec nous en faveur de la communion, le regard toujours tourné vers un monde plus juste et plus uni ».

Slovaquie – Ecole internationale post JMJ

En Slovaquie (Jasná – Demänovská Dolina) 550 jeunes venant de diverses parties du monde – parmi lesquels un groupe de 50 orthodoxes – se retrouveront pour approfondir les thèmes de la Journée Mondiale de la Jeunesse. Lieu : Hôtel Grand, Demänovská dolina 72, Liptovský Mikuláš, Slovaquie Arrivée : 31 juillet 2016 soir Départ : 5 aout 2016 après le petit déjeuner Participation : 180€ Age des participants : de 16 à 30 ans Info : postgmg2016@focolare.org    

JMJ Pologne – 31ème Journée Mondiale de la Jeunesse

JMJ Pologne – 31ème Journée Mondiale de la Jeunesse

logo_en« Lisez les Béatitudes, cela vous fera du bien », avait dit le pape François aux jeunes réunis à Rio de Janeiro en 2013, et c’est justement à partir de ce parcours des béatitudes que les participants sont en train de se préparer au rendez-vous de la JMJ, encastré dans le Jubilée de la Miséricorde, sur une terre qui – sous le regard de Sœur Faustine et de Jean Paul II – est très liée au culte de la Miséricorde Divine. Parmi les événements principaux : la messe d’ouverture (26.07), la Cérémonie d’Accueil qui sera la première rencontre avec le saint Père (28.07), le chemin de croix avec la croix des JMJ (29.07), pour ensuite arriver au cœur de la JMJ : la veillée avec le saint Père (30.07) et la messe finale (31.07). Mais les catéchèses en différentes langues et le Festival de la Jeunesse enrichiront le programme au cours de quatre soirées à dimension spirituelle qui se conjuguera avec l’aspect artistique et culturel. Les jeunes du mouvement des Focolari eux aussi aident à la préparation des JMJ, en particulier par un événement qui sera inséré dans la corniche du Festival le 27 juillet 2016 à Cracovie Club de Sport Plaszowianka, ul. Stroza-Rybna 19, (ligne des trams 50, 20, 11). Pour ceux qui désirent approfondir l’expérience des JMJ à la lumière de la spiritualité des Focolari, une « Ecole post JMJ » suivra en Slovaquie (Jasná – Demänovská Dolina) avec des jeunes venant de différentes parties du monde, dont un groupe de 50 orthodoxes.

AIPEC, en faveur d’une économie “pour”

AIPEC, en faveur d’une économie “pour”

Livio_BertolaL’idée de constituer l’Association italienne des Entrepreneurs pour une Économie de Communion (AIPEC) naît début 2012, peut-être au pire moment de la crise économique en Italie. C’est dans cette circonstance qu’un groupe d’entrepreneurs adhérant à l’ÉdeC sent qu’il doit réagir. La première étape consiste à comprendre ensemble si des possibilités de collaboration entre les entreprises existent. En automne de cette année-là, est établi l’acte constitutif avec l’approbation, en plus du statut, du code éthique. Dès le début, l’association est un moteur de la diffusion de l’Économie de Communion.” Ce sont les paroles de l’actuel président, Livio Bertola, qui illustre les objectifs et la brève histoire de l’association: “Les principales valeurs qui l’inspirent s’appuient sur une ‘culture du donner’. Pour cela, chaque membre se sent poussé, non pas à attendre quelque chose pour lui-même, mais plutôt à faire en sorte de comprendre ce qu’il peut faire pour les autres.” À qui vous adressez-vous en particulier et quels sont les objectifs d’AIPEC? “Nous nous adressons aux entrepreneurs, aux travailleurs indépendants, aux coopératives et, en général, à toutes les personnes qui ont à cœur une économie qui mette la personne au centre: employés, étudiants, femmes au foyer, retraités, chômeurs, etc. Quant à l’objectif d’AIPEC de promouvoir les valeurs de l’Économie de Communion, nous essayons de le réaliser de plusieurs manières: d’un côté, en promouvant dans toute l’Italie des moments de rencontre avec des personnes qui veulent mieux vivre leur travail, en organisant des écoles d’économie civile avec le regard sur les jeunes générations; d’un autre côté, en soutenant l’activité des entrepreneurs associés et en favorisant les synergies qu’ils peuvent créer entre eux.” Vous vous inspirez des valeurs de l’Économie de Communion, deux mots qui semblent opposés… “En effet, l’entrepreneur qui adhère à l’ÉdeC fait un choix à contrecourant. Dans le nom même de l’association, nous avons voulu insérer la préposition ‘pour’, avec deux motivations: d’abord parce que nous nous voyons sur un chemin qui mènera à une communion pleine et aucun de nous n’a la prétention d’avoir déjà franchi la ligue d’arrivée et, seconde raison, mais non moins importante, parce que l’Économie de Communion est née pour les pauvres; le partage d’une partie des bénéfices des entreprises leur est destiné, dans la pleine liberté de chacun. Pour cela, nous sentons le besoin, nous les entrepreneurs, de nous aider, de vraiment collaborer ensemble: à travers l’écoute réciproque, le soutien, l’attention à l’autre (employé, client, fournisseur, membre ou même concurrent), le partage d’idées, des difficultés, de talents. Avec une attention particulière aux entrepreneurs et travailleurs qui, ces dernières années, souffrent personnellement des conséquences de la crise économique et sociale.” De quelle manière peut-on collaborer ou adhérer à votre association? “Entrepreneurs et professionnels, que nous appelons membres ordinaires, peuvent faire partie de notre réseau, mais aussi toutes les personnes qui veulent soutenir les valeurs de l’ÉdeC, que nous considérons comme membres adhérant. On peut collaborer avec l’AIPEC rien qu’en visitant le site qui offre beaucoup d’informations sur la vie de l’association, les initiatives et les occasions de diffusion et connaissance. En s’associant, on peut devenir une part active des projets en chantier et en concevoir ensemble de nouveaux.” Des projets en chantier? “Nous nous sommes fixé un objectif ambitieux: passer de 200 membres actuels à 6000 les trois prochaines années! La collaboration et la contribution personnelle sont donc fondamentales, spécialement venant de personnes qui connaissent déjà l’ÉdeC et veulent donner de leur temps et de l’énergie pour faire grandir la ‘culture du donner’ en Italie et dans le monde.”

Basma et ses amis chrétiens

Basma et ses amis chrétiens

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Photo: Rosario De Rosa

Latina, une ville du centre de l’Italie, la plus jeune de la péninsule, construite durant les vingt années du fascisme sur le terrain donné par Agro Pontini. Sa population était dès le départ d’origine « mixte », venant de différentes régions, et aujourd’hui enrichie d’une variété culturelle maximale, fruit des flux migratoires. Basma a quité la Tunisie il y a 18 ans, avec son mari Ben. En Italie deux enfants sont nés. « Un jour – raconte-t-elle – alors que j’attendais mon fils cadet, à l’entrée de l’école, j’ai connu une autre maman italienne avec laquelle petit à petit est née une profonde amitié. Jusqu’alors j’avais connu beaucoup de chrétiens ou du moins qui se disaient tels, mais qui m’avaient donné une impression négative du christianisme, où tout était permis et où l’on ne voyait pas la différence entre le bien et le mal. Entre cette nouvelle amie chrétienne et moi a commencé un échange sur notre foi et nous avons découvert au fur et à mesure que nous avions beaucoup de choses en commun : chacune d’entre nous avait mis Dieu au centre de sa vie. Elle se proposait toujours de m’accompagner en voiture à la sortie de l’école, car nous étions voisines. Nous avons ensuite commencé à nous rendre visite entraînant aussi nos familles, alors j’ai découvert que derrière cette nouvelle amie se trouvait un peuple de chrétiens qui vivaient tous pour Dieu ».  L’amitié grandit, par l’intermédiaire de cadeaux réciproques, et une connaissance mutuelle : couscous pour toute la famille agrémenté de plats tunisiens, un dîner ensemble. « Nous avons traversé la ville à pied, comme nous sommes habitués à le faire, et ils disaient avoir découvert une ville cachée, peuplée de tous les amis musulmans ». Puis un dîner tunisien avec participation libre, pour soutenir les dépenses scolaires des enfants, dans une période où le père avait eu un accident de travail. Les amis chrétiens ont mis à disposition une maison en l’aménageant à la mode arabe avec des tapis, des rideaux, des coussins, des tables basses et des bougies. « Nous avons fait les courses ensemble et Basma a cuisiné, racontent-ils. Nous avons eu la grande joie de constater que nous avions récolté la somme exacte pour acheter les livres. Une très belle soirée où nous sommes entrés dans la culture arabe et où nous nous sommes sentis frères. En même temps que la somme, sur le billet il était écrit : « Merci pour ce voyage dans ton pays que tu nous as fait faire avec toi. Ta famille de Latina ». Cette émotion jusqu’aux larmes de Basma a soudé le lien qui s’est créé entre tous ».
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Foto: Rosario De Rosa

Et puis à l’improviste, la maladie et la mort du mari. « Avant de nous quitter Ben m’a confié à ces amis chrétiens. Moi la première j’en suis resté surprise : il y avait les gens de sa famille, les frères de la mosquée, mais peut-être sentait-il avec eux un rapport fondé sur Dieu. Ben est mort en nous laissant dans une souffrance profonde. Nous étions seuls sur une terre étrangère. Je n’avais plus la force de vivre », confie Basma. Pendant ces jours-là marqués par la souffrance, les amis prennent soin de la famille à tour de rôle, en préparant à manger et l’invitent à recommencer. « Sa souffrance était la nôtre, et ses enfants, les nôtres », racontent-ils. Cela fait naître une grande communion des biens pour les aider dans l’immédiat. Après quelques jours, une personne se présente avec dix paquets de légumes dont la propriétaire voulait lui faire cadeau. La « Providence », comme l’appellent les amis chrétiens, devient contagieuse, et Basma commence elle aussi à partager ce qu’elle reçoit. A la fin une proposition de travail arrive. Mais, dans cette usine située en dehors de la ville,  le premier tour débute à quatre heures du matin. Une des amies propose de l’accompagner. A partir de ce geste, une chaîne d’événements se produit, afin d’en partager le poids et réussir à s’en sortir. « Dans ce milieu de travail – raconte Basma – moi aussi j’ai commencé à aimer tout le monde, même ceux qui me voient comme une ennemie à cause de mon voile. Maintenant s’est établie une belle atmosphère et mes amis ne doivent plus m’accompagner parce que ce sont des collègues qui se proposent de le faire. Durant les premiers jours difficiles je me répétais une phrase de mes frères chrétiens : ” Là où il n’y a pas d’amour, mettez de l’amour et vous recueillerez de l’amour “. C’est vraiment ça, l’amour est contagieux ». Maria Chiara De Lorenzo

Kenya: la Cité pilote “Mariapolis Piero” aujourd’hui

Kenya: la Cité pilote “Mariapolis Piero” aujourd’hui

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Foto © Ernst Ulz – CSC Audiovisivi

« Le 15 mai, premier jour de la visite en ‘Afrique’ de Maria Voce et Jesús Morán, présidente et coprésident des Focolari, les habitants de la Mariapolis Piero leur ont souhaité la bienvenue  au son des tambours et des cris de joie », raconte Liliana Mugombozi, directrice de New City Africa. « En remerciant les jeunes pour leur accueil chaleureux, Maria Voce leur fait part des nombreux messages provenant de diverses régions du monde. A noter que les communautés focolari en Syrie ont aussi envoyé  leurs salutations aux africains en les assurant de leurs prières. « Le Kenya est un pays en paix, remercions Dieu, – a dit Maria Voce – et souvenons-nous des Pays où elle n’y est pas.  Vivons ces journées afin que la possibilité que nous avons de vivre en paix puisse en quelque manière  être une contribution à la paix dans le monde entier ». « “ C’est d’abord une flamme, et maintenant c’est un incendie qui a envahi toute l’Afrique, un incendie d’amour entre nous tous”.  Les paroles de cette chanson, composée par les jeunes Focolari en l’an 2000 lors de la visite de Chiara Lubich à Fontem (Cameroun) – écrit Liliana – me reviennent à l’esprit lorsqu’aujourd’hui je repense à la Mariapolis Piero». Située à environ 27 kms de la ville de Nairobi, la Mariapolis Piero s’étend sur 18 hectares de nature verdoyante. « En1992, l’année de sa fondation, cette Cité pilote était une toute petite flamme, une semence qui 24 ans après a grandi jusqu’à devenir un grand incendie, un arbre ».
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Foto © Ernst Ulz – CSC Audiovisivi

“Dans le discours qu’elle prononça le jour de son inauguration, un 19 mai, Chiara Lubich avait souhaité que cette semence puisse devenir un grand arbre, avec un feuillage qui puisse abriter de nombreux oiseaux tout comme le royaume des cieux dont parle Jésus, c’est-à-dire de nombreuses personnes venant de toutes parts pour voir comment on apprend à vivre l’unité; comment on la met en pratique ; comment on peut la faire rayonner autour de nous; comment sera le monde là où l’unité, demandée par Jésus et voulue par l’Esprit pour notre temps, est réalisée ».                                                                                                                                                                                                                                    «Au cours des années cette “prophétie” est devenue une expérience qui se concrétiseexplique Liliana Mugombozi – Avec ses diverses réalisations, la Cité Pilote accueille de nombreuses personnes venues de tout le continent africain, mais pas seulement, de toutes origines sociales, religions et croyances : enfants, jeunes, adultes, hommes et femmes, prêtres, évêques et laïcs y vivent en témoignant que l’unité est possible. C’est un lieu de formation à la spiritualité de l’unité et à ses applications concrètes dans la société. Comme l’a dit Michael, un jeune de 21 ans : C’est comme un laboratoire où nous vivons nos expériences les plus significatives et où cette façon de vivre porte de nombreuses semences de fraternité”». “L’expérience faite par les habitants – stables ou de passage – de la Cité pilote est précisément celle d’être une famille, une famille liée par l’amour réciproque, fruit de l’Evangile vécu. C’est un processus de formation en cours, dans la vie quotidienne, en vue de construire « des communautés chrétiennes mûres » (Christi fideles laici, 34). « Le signe distinctif de cette Cité pilote, dont Chiara Lubich avait déjà tracé les grandes lignes, est l’Inculturation : “La caractéristique de cette Cité pilote, qui est la vocation du Mouvement en Afrique, mettra l’accent sur un devoir précis qui nous incombe : l’évangélisation. Pour cela ce centre se spécialisera dans l’inculturation”. C’est ainsi que naît l’Ecole pour l’Inculturation : son but est d’approfondir la vie de l’Evangile en cherchant à dialoguer – dans la perspective de la spiritualité de l’unité – avec les différentes cultures et pratiques des peuples africains ». Vidéo en italien et en anglais https://vimeo.com/146788855  

A la découverte de l’inculturation

A la découverte de l’inculturation

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Photo: © Verônica Farias – CSC Audiovisivi

4 jours dédiés à l’illustration et l’étude des traditions, autant écrites qu’orales, selon le sujet choisi, en fonction de leur compréhension et comment elles sont vécues dans les différents groupes ethniques du continent. Une référence est faite à l’Ecriture Sainte, au Magistère de l’Eglise, et aux expériences et réflexions, fruits de la spiritualité de l’unité. Voilà, de manière synthétique, la méthodologie de l’Ecole pour l’Inculturation, qui se base sur une dynamique relationnelle incontournable : « On ne peut pénétrer dans l’âme d’un frère pour le comprendre, pour le prendre en soi… si le nôtre est riche d’une appréhension, d’un jugement… », écrivait Chiara Lubich. « ‘Se faire un’ signifie se placer face à tout un chacun en position d’apprendre, parce qu’on a réellement quelque chose à apprendre ». Mais où cette expérience prend-elle sa source ? « Sans aucun doute, ce fut une idée géniale de Chiara Lubich », explique Maria Magnolfi, depuis 20 ans en Afrique, entre le Kenya et l’Afrique du Sud, docteur en Ecriture Sainte à l’Institut biblique pontifical, et qui accompagne depuis ses débuts le parcours de l’Ecole. « Cela remonte à l’année où Chiara se rendit à Nairobi, en mai 1992. Elle y rencontra le nonce et écouta les préoccupations de l’Eglise qui se préparait au premier synode africain, et devait donc affronter cette question de l’inculturation qui lui tenait tant à cœur. C’est alors qu’elle fonda l’Ecole pour l’Inculturation, inspirée par la spiritualité de l’unité, où il fallait faire place à une étude de qualité et aux valeurs de la culture africaine, ainsi qu’aux fruits de la rencontre entre ces valeurs et la vie pure de l’évangile. Il n’a pas toujours été facile de trouver des pistes gagnantes pour l’inculturation. La lettre que le cardinal Arinze a envoyée récemment nous semble très significative. Il y exprime sa joie pour le travail accompli ces années-ci et encourage à poursuivre dans cette ligne ». Inculturation_booksPropriété, travail et sens du sacré, la souffrance et la mort, processus sociaux de réconciliation, parcours de l’éducation et de la communication : autant de sujets abordés au cours de ces dernières années, dont les actes ont été publiés en différentes langues. En 2013, dans l’édition précédant celle-ci, le sujet se focalisait sur la découverte de qui est la personne en Afrique. Maintenant il s’agit de passer de la dimension de la personne à l’imbrication des relations familiales, conscients qu’en Afrique on ne peut faire abstraction de la famille. Quelles sont donc les caractéristiques de la 11ème édition ? « A propos de ce vaste sujet qu’est la famille – après enquête sur ce qu’est le mariage dans la culture Tswana, Zulu, Kikuyu, et encore dans celle du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Congo, Angola, Nigeria, Uganda, Burundi, Cameroun, Madagascar… – on a pu détecter deux lignes directrices prioritaires d’approfondissement », explique encore Maria Magnolfi. « Le rôle de l’homme et de la femme et l’institution du mariage en tant qu’alliance puis la transmission des valeurs dans la famille, thématique qui était déjà bien ressortie en conclusion de l’école sur la personne. Quelles valeurs ? Le partage, l’accueil, la participation, le respect envers les anciens comme « dépositaires de sagesse », la promptitude à tout de suite partager selon les besoins, même en risquant ». Quelle est la signification de l’école de l’inculturation ? Son importance pour la rencontre entre les cultures africaines, et entre ces cultures et les cultures extra-africaines ? Raphaël Takougang, focolarino camerounais, avocat, l’explique de cette manière : « Chiara Lubich, en fondant l’Ecole pour l’Inculturation au cours de son voyage au Kenya en mai 1992, a touché l’âme du peuple africain. Elle a montré qu’elle comprenait l’Afrique plus que ce que l’on pouvait penser. Ce n’a pas été un acte formel, le sien, mais le fruit d’un amour profond pour un peuple et ses cultures que l’histoire n’a pas toujours valorisées. Depuis plus de vingt ans maintenant, ‘spécialistes’ africains, experts en Ecriture Sainte et du charisme de l’Unité travaillent pour mettre en lumière ces Semences du Verbe contenues dans les différentes cultures du continent, tout d’abord les mettant en lumière pour les africains eux-mêmes, qui apprennent ainsi à se connaître et à s’apprécier davantage. En effet, la diversité et la richesse de ces cultures sont mises de plus en plus en relief. Ensuite c’est une manière de faire mieux connaitre le peuple africain jusqu’à maintenant peu connu, sauf à cause de ses guerres et de ses pénuries. Le patrimoine culturel qui se construit petit à petit, raconte la présence de Dieu dans le vécu quotidien de ces peuples et peut apporter une véritable contribution au dialogue entre les peuples en ce monde qui devient de plus en plus un ‘’village planétaire’’ ».

Volontariat jeunes: projet MilONGa

Volontariat jeunes: projet MilONGa

manos-mundo-blog-2-720x384Le projet MilONGa = Mille ONG en action, propose aux jeunes de plus de 18 ans l’occasion de s’unir, comme  protagonistes, sur les chantiers de développement social des périphéries du monde. L’initiative est promue par le Mouvement des Focolari en dialogue avec d’autres organisations humanitaires sur le territoire, dans le respect des diversités, en proposant une culture de l’inclusion et de la fraternité. Pour ce faire, les Focolari mettent à disposition leurs propres structures présentes sur les cinq continents et leur expérience dans le domaine des relations internationales, en offrant aux jeunes l’occasion de devenir des acteurs de la paix et du dialogue, dans une démarche constante pour bâtir des ponts entre individus, peuples et cultures. Un autre objectif est celui de développer chez les jeunes des compétences transversales susceptibles de les rendre actifs au sein de leur propre groupe et en mesure d’influencer les processus de décision et les styles de vie dans leurs contextes sociaux respectifs. Il s’agit d’une forme de « volontariat interculturel » qui, en cherchant à capitaliser le patrimoine acquis grâce à la mise en œuvre de nombreux projets sociaux dans le monde, permet aux nouvelles générations de s’entraîner, comme protagonistes, dans les processus de changement. Une occasion pour apprendre à se mesurer – dans le style de la réciprocité – avec la diversité des contextes culturels ; mettre en marche l’exercice d’une citoyenneté active ; développer ses propres compétences en matière de relations et de leadership. Tout cela dans un échange constant avec les autres acteurs du projet, dans un parcours de croissance non plus individuel et isolé, mais communautaire. La-Casa-de-los-Niños-01La première phase prévoit des destinations vers les pays d’Amérique Latine et des Caraïbes, pour s’étendre ensuite aussi vers d’autres aires où sont présentes des activités de développement socialement inclusif adaptées à l’accueil. Les jeunes pourront faire des stages de un à six mois, accompagnés par des bénévoles et des « tuteurs » du lieu. Sur le portail United World Project  il est possible de visualiser les localités où se déroulera ce volontariat et de de télécharger la fiche d’inscription. Ensuite les coordinateurs régionaux prendront contact avec les inscrits pour un entretien et pour étudier avec eux une proposition personnalisée qui prévoit aussi une formation préliminaire (conduite en collaboration avec l’AMU, l’ONG des Focolari) ; des activités informelles de teambuilding et de networking, et la présentation des associations et des groupes qui les accueilleront sur place. Cette étape une fois franchie, après une brève période de training portant sur  le contexte local, les jeunes débuteront la période de volontariat convenue, durant laquelle sont aussi prévues des visites culturelles, la participation à des événements internationaux et des activités de loisirs. Pour l’Europe l’organisme qui gère les candidatures et l’envoi des volontaires est New Humanity, pour l’aire Hispano-américaine c’est Sumá Fraternidad, et pour le Brésil Sociedade Movimento dos Focolari. Gustavo Clariá

C’est l’Esprit Saint qui crée l’unité

C’est l’Esprit Saint qui crée l’unité

S-Pietro

Centro Ave Loppiano: Copyright Marika Tassi, ‘L’Eglise’ – Roma 1962

Jésus, lors de la dernière Cène, nous laissa son merveilleux testament en disant: “Que tous soient une seule chose”. Unité assurément dans la vérité, unité dans l’amour; mais que voulait-il dire exactement en prononçant ces paroles? Aujourd’hui, après une expérience de  vingt siècles d’Eglise, c’est plus clair pour nous (…) Le fait de considérer la révélation et la foi chrétienne surtout et presque exclusivement sous l’angle de la vérité s’est trouvé  un peu en difficulté précisément parce que les personnes qui entendent cette vérité ne l’acceptent plus comme autrefois. (…) Alors que faut-il ? Il faut la charité Par charité on peut entendre celle qui se traduit en actes, qui est concrète, celle qui se réfère un peu à la pratique des commandements, à la théologie de la libération, à la réforme sociale ou aux oeuvres de miséricorde; cependant nous voyons qu’elle ne suffit même pas pour créer l’unité, souvent c’est la division. Il y a aussi, au contraire, la charité comprise comme la réalité spirituelle des âmes de bonne volonté qui, sous l’inspiration de la grâce de Dieu, s’aiment et s’unissent (…) Mais par elle-même, cette  charité, considérée comme réalité humaine divinisée par l’action de la grâce de Dieu, je ne crois pas qu’elle soit suffisante pour créer l’unité. Celui qui crée l’unité c’est l’Esprit Saint! Celui qui donne vie à l’esprit, en reprenant tout le patrimoine de l’Eglise Catholique, tout ce qui est au coeur de l’Eglise Orthodoxe et de la charité vécue, c’est l’Esprit Saint qui renouvelle la face de la terre. C’est l’Esprit Saint qui fait l’unité de l’Eglise. Et nous voyons que l’Esprit Saint doit renouveler, aujourd’hui aussi, l’Eglise, nous le voyons concrètement à travers le charisme qui a été envoyé sur notre Mouvement – comme d’autres charismes l’ont été sur d’autres Mouvements – qui renouvelle l’Eglise. Qu’est-ce qu’un charisme? C’est l’action de l’Esprit Saint reçue par une ou plusieurs personnes. Nous, nous n’avons pas le charisme des apôtres, nous avons le charisme de porter l’unité, mais ce charisme vaut pour autant qu’il est l’Esprit Saint même qui crée l’unité”. (1980) Extrait de:  Pasquale Foresi – Luce che si incarna (Lumière qui s’incarne) – Città Nuova 2014 – pag. 211-12-13

Les Focolari d’Afrique en fête!

Les Focolari d’Afrique en fête!

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© Verônica Farias – CSC Audiovisual

C’est un peuple en fête qui les attend, représenté par la communauté des Focolari au Kenya et par quelques personnes en provenance de diverses nations : « Je pars avec une grande joie, je sens qu’à travers le Kenya je rencontrerai les autres régions de l’Afrique », a déclaré Maria Voce avant de partir de Rome. C’est sa seconde visite sur le continent, après celle de Fontem (Cameroun) en 2009, pour la célébration solennelle du Cry Die en mémoire de Chiara Lubich. Le calendrier des événements laisse entrevoir les grandes lignes de ce voyage très attendu : inculturation, famille, œcuménisme. Nombreuses sont les rencontres prévues avec les autorités, ainsi que les moments ouverts à tous, sans oublier ceux réservés aux différentes communautés du Mouvement. Le premier rendez-vous à l’agenda est l’Ecole pour l’Inculturation, du 17 au 20 mai. 257 participants en provenance de l’Afrique subsaharienne. Venus de l’Est, de  l’Ouest, du Centre, du Nord et du Sud, ils accueilleront Maria Voce et Jesús Morán, qui seront présents au cours des travaux et interviendront lors des sessions d’ouverture et de clôture de l’école. Jesús Morán est aussi chargé d’approfondir la question à la lumière de l’exhortation apostolique Amoris Laetitiae Le 7 mai 1992, au cours de son voyage à Nairobi pour rencontrer les Focolari du continent africain, Chiara Lubich notait dans son journal : « L’inculturation, la grande voie pour l’évangélisation ! ». Cinq jours plus tard, le 19 mai, c’était l’inauguration de la cité pilote Mariapolis Piero (Nairobi) et Chiara fondait le même jour l’Ecole pour l’Inculturation : une intuition qui s’est révélée prophétique. La 11ème école, intitulée « Famille et Inculturation en Afrique », mobilisera pendant quatre jours les différentes commissions des pays subsahariens, composées d’universitaires, de chercheurs et d’experts du monde de la famille. Le 25 mai, grande attente à la Faculté de Droit de la CUEA (Université Catholique de l’Est Africain) où Maria Voce – avocate, parmi les premières à avoir lancé le réseau social Economie et Droit – a été invitée à donner un cours sur le « Rôle du Droit dans le monde contemporain ». La Faculté a trois départements : droit public, droit privé, droit international, et elle offre un cours de quatre ans en vue de l’obtention du diplôme Bachelor of Laws (LL.B), qui vise à former des spécialistes du Droit Kenyan, avec une perspective régionale. La conférence de Maria Voce est principalement destinée aux étudiants et aux enseignants de la Faculté de Droit, mais elle est aussi ouverte à d’autres Facultés et à des personnes qui ne sont pas de la CUEA. Le 27 mai, rendez-vous au congrès de l’International Ecumenical Movement of Kenya (IEM-K), Mouvement Œcuménique International du Kenya. Né au début des années 90, l’IEM-K a toujours aspiré à « évangéliser la ville de Nairobi en vivant une foi qui ne craint pas d’affronter sur le plan pratique et dans une perspective biblique, les questions sociales, politiques, économiques et juridiques qui concernent les communautés où nous vivons ».Le but général de l’IEM-K est d’offrir une plateforme pour une communion chrétienne interconfessionnelle. Maria Voce a été invitée à partager, dans le cadre de ce rassemblement, l’expérience des Focolari dans le domaine œcuménique. Enfin, les 28 et 29 mai auront lieu la rencontre avec la communauté du Mouvement des Focolari au Kenya, avec une délégation du Burundi, du Rwanda, de l’Ouganda, de la Tanzanie, ainsi que l’inauguration de l’église « Marie de la Lumière ».

Maria Voce : valoriser les femmes veut dire valoriser la communion

Maria Voce : valoriser les femmes veut dire valoriser la communion

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Quels sentiments ont suscité en vous les paroles du pape sur la possibilité de réactiver l’antique tradition des femmes diaconesses ? « Toute attitude d’ouverture de ce pape pour une plus grande implication des femmes dans la vie de l’Église, y compris dans les rôles de « direction », me semble une bénédiction. Cela ne signifie pas que personnellement je suis, a priori, favorable ou non, au diaconat des femmes. Toutefois, je suis favorable à une étude approfondie de la question pour essayer de mieux comprendre quels peuvent être le rôle et la fonction des diacres en général et si, dans un tel ministère, les femmes peuvent avoir également leur place. Pour l’instant, il me semble que la fonction du diacre, telle qu’elle est vécue dans la pratique, semble être davantage au service du prêtre que de la communauté. En revanche, si un tel ministère était vécu et reconnu plus explicitement comme service à la communauté, en ayant aussi la possibilité de proclamer l’Évangile, d’administrer les sacrements qui ne sont pas réservés au presbytérat ou à l’évêque, avec la possibilité d’administrer une communauté paroissiale, je crois que tout cela serait, en soi, le signe important d’une plus grande ouverture. Je ne vois pas pourquoi une femme, a priori, devrait être exclue de ces fonctions ». L’horizon d’une Eglise-communion peut-il aider au discernement sur cette question ? « Je pense que oui. Je suis très favorable à l’étude du diaconat de la part d’une commission ad hoc. Je crois en effet que – justement parce que les décisions relatives à cette question seraient importantes – le fait d’instituer un groupe de travail irait dans le sens de ce heminement synodal que le pape a entrepris pour toutes les questions les plus importantes de l’Église. Cela signifie faire confiance non seulement – mais pas seulement – à ce qui peut sembler bien au pape, mais surtout faire confiance à l’expérience de l’Esprit Saint que l’on expérimente en abordant un problème ensemble, en communion ». En réalité, les femmes font déjà beaucoup dans les communautés chrétiennes… « Depuis toujours, d’innombrables femmes soutiennent des communautés ecclésiales en assumant des fonctions très variées : distribuer l’Eucharistie là où les prêtres ne peuvent pas le faire, commenter l’Évangile, présider des “liturgies en l’absence de prêtre”, suivre l’administration de paroisses et même de diocèses, sans qu’il soit besoin pour tout cela d’avoir un titre spécial… Si tout ce que font déjà ces femmes dans les Églises locales était reconnu officiellement, je pense que ce serait une ouverture et que cela indiquerait une gestion plus communautaire de l’Église. En plus d’être favorable à une étude sur le diaconat, je suis reconnaissante envers un pape qui, de plus en plus, et toujours plus fortement, veut insérer les femmes dans le cheminement de réforme de l’Église catholique. Il le fait avancer en reconnaissant aux femmes leur spécificité et en permettant que, justement de par cette spécificité, elles puissent pleinement servir l’Église et l’humanité ». Source : Città Nuova online

Philippines: DULA TA Bai

Philippines: DULA TA Bai

20160513-03Le thème de la participation politique aux Philippines, surtout chez les jeunes, a toujours été un élément clé: durant des années, le Mouvement des Focolari, saisissant la nécessité de former les personnes à une participation civique démocratique pour une reconstruction équitable du pays, a promu des activités encourageant l’engagement civil. Quelques jours après la campagne électorale, un rendez-vous, animé par des jeunes et des adolescents des Focolari, a lieu du 12 au 14 mai dans le cadre de Run4Unity, avec l’objectif déclaré de renforcer les liens sociaux. Il s’intitule “DULA NAPUD TA Bai” (abrégé “DULA TA Bai”), qui signifie “Jouons, ami” en dialecte local. “L’événement – écrit Joops Miranda, un des jeunes organisateurs – a pour but de créer une conscience que chacun peut être un catalyseur du monde uni. Il veut renforcer les relations interpersonnelles, comme aider à en construire de nouvelles. Il vise à encourager le dialogue entre jeunes de différentes communautés sur les sujets d’actualité dans un environnement où on peut aussi s’amuser! Nous espérons atteindre ce but grâce à de nombreuses activités sportives et récréatives. Cela souligne notre but ultime, qui est d’unir les personnes de différentes origines ethniques, nationalités, fois religieuses pour… devenir une famille.” 20160513-02Et d’où vient l’idée de DULA TA Bai? Joops l’explique. En été 2014, avec d’autres amis, ils se demandent comment ne pas “perdre” un autre été devant l’ordinateur, sur la console de jeux vidéo, sur la tablette. L’étincelle naît ainsi, en discutant: pourquoi ne pas passer une journée entière (qui ensuite est passée à trois) avec différents types d’activité physique? Tout ce qui peut être fait ensemble, en plein air, en invitant toutes les communautés voisines? Deux mois plus tard, ils sont 200, de différentes parties des Philippines. 20160513-01Basket, volley, athlétisme, football, frisbee et la populaire “Amazing race” (une course) sont les ingrédients sportifs qui composeront DULA TA Bai, pour finir par une soirée intitulée “U-Nite”: musique et histoires à partager. Mais, s’agissant du deuxième rendez-vous, les jeunes se sont demandés comme évoluer: “l’innovation de la pensée et des processus joue un rôle vital dans notre approche de ‘que tous soient un’ (Jn 17-21)”, explique Joops. “Nous avons donc installé un espace pour approfondir le thème de la conscience environnementale (Pagkabana Kalikupan). Nous essayons de répondre à l’appel du pape François dans Laudato Si’, qui nous rappelle le cri de Mère Nature, et contribuer ainsi à une écologie complète. C’est-à-dire une écologie qui, comme l’explique le pape, ne se concentre pas seulement sur la nature, laissant de côté l’humanité et ses besoins, mais qui inclut une écologie ‘humaine’. Nous voudrions donc, suivant ce raisonnement, transmettre aux autres jeunes l’importance de prendre soin les uns des autres (en participant aux activités sportives, culturelles, musicales et artistiques) et de l’environnement.”   Maria Chiara De Lorenzo  

Équateur : un nouveau départ

Équateur : un nouveau départ

Ecuador_01Le Festival pour la Paix a conclu en Équateur, la Semaine Monde Uni, expo d’actions fraternelles organisées par les jeunes du Mouvement des Focolari. Le récit de Francesco Ricciardi, de la délégation internationale qui a parcouru les routes du pays latino-américain, avec une expérience dans laquelle la vocation communautaire de l’Amérique du Sud a vivement été mise en évidence . « Des instruments traditionnels et modernes s’unissent pour donner vie à une fête. Sur le podium se succèdent des jeunes de l’Afrique, de l’Europe, des Amériques…Somme toute, aujourd’hui, le monde entier est présent à Quito !” Même dans la destruction des semaines précédentes – nous dit Juan Carlos – nous avons vu se mettre en place, une chaîne de générosité et de solidarité”. Sur le podium,  beaucoup d’expériences concrètes de l’après- tremblement de terre se succèdent. Jesús par exemple, raconte ; « Quand nous avons vu les premières images, nous nous sommes rendus compte de la gravité des dégâts. Avec quelques amis, nous avons organisé une récolte de biens de première nécessité, en travaillant dès le matin jusqu’au fin fond de la nuit, pour l’amour de nos sœurs et frères. Natalia continue :”Nous nous sommes dirigés vers les lieux dévastés par le tremblement de terre, pour répondre à ce cri de douleur. Au début, ce n’était pas clair pour nous comment nous pouvions les aider. J’ai compris que je pouvais aimer en écoutant , afin d’accueillir la douleur de celui que je rencontrais ». David raconte : « J’ai vu des mains désintéressées qui n’hésitaient pas un seul instant à donner de la nourriture, de l’eau, des médicaments, de l’argent ; et des mains qui, même si elles n’avaient rien, se sont mises à disposition pour aider. J’ai assisté à un Équateur brisé par le désespoir, la peur, la faim et la soif ; mais j’ai aussi vu la joie sur des visages, la satisfaction et l’espérance de recevoir une aide désintéressée. J’ai travaillé côte à côte avec des personnes qui ont tout laissé derrière elles : le travail, les études, et les propres familles afin d’aider ceux qui avaient tout perdu. J’ai pu voir de près, la bonté des éducateurs équatoriens et autres ». Ecuador_04Des moments artistiques rendent la fête encore plus agréable et préparent à accueillir les nombreux témoignages.  Melany raconte : « Quand j’ai commencé à chanter dans la chorale universitaire, j’ai compris que pour gagner une place dans le groupe, mes compagnons n’hésitaient pas à offenser et insulter. Un jour, j’ai décidé de partager les chansons que j’avais écrites. Ce fut le premier pas. Depuis lors, tout a changé. D’autres aussi ont commencé à partager tellement de talents cachés qu’ils pouvaient finalement exprimer sans crainte ! Le rapport entre tous s’est considérablement amélioré. Le 8 mai 2015, nous avons organisé un concert de musique latino américaine avec l’objectif de transmettre la valeur de la fraternité ». Giorgio et Lara, deux jeunes libanais, qui, malgré le fait d’être au milieu d’une des plus sanglantes guerres de l’histoire, trouvent la force d’aimer tout le monde : « La guerre en Syrie a causé plus de 6,5 millions de réfugiés, dans le pays même et 3 millions se sont enfuis vers les pays proches. Malgré tout cela, des centaines de manifestations se sont organisées dans tout le Moyen Orient pour recueillir des fonds et des biens de toutes sortes et témoigner ensemble, chrétiens et musulmans, que l’unité est possible. Concerts, fêtes, veillées de prières, ont transformé la peur en espérance, la haine en pardon, la vengeance en paix. Beaucoup de familles, ayant même peu de ressources économiques, ont accueilli des réfugiés irakiens. En Syrie, plusieurs nous ont dit que ” l’amour vainc tout, même quand cela paraît impossible” ». David et Catalina présentent les ”Écoles de paix”, initiative organisée en collaboration avec l’Istituto Universitario Sophia: « L’objectif est celui de créer des espaces de formation théorique et pratique pour approfondir les relations avec soi-même, avec les autres, avec la création, avec les objets et avec la transcendance. La fraternité universelle peut créer une politique au service de l’homme ; une économie basée sur la communion ; une écologie en équilibre : la Terre, maison de tous ». Une réalisation concrète du United World Project. Le festival de l’inculturation s’est conclu avec Samiy, jeune indigène de la communauté Kitu Kara : « Nous avons vécu une semaine au cours de laquelle nous avons expérimenté que c’est réellement possible de porter la fraternité, l’unité, la solidarité et la paix dans notre vie, dans notre milieu, et sur toute notre planète. L’humanité est vivante ; notre engagement est personnel mais nous ne pouvons y arriver que si nous nous sentons partie intégrante d’une communauté. Aujourd’hui, nous avons assisté à la beauté de la diversité et à la richesse des cultures ». La joie, désormais ne sait plus être contenue. C’est ainsi que pendant les chansons de la conclusion, tout le monde se retrouve en train de danser dans l’arène ! Jeunes et adultes, enfants et adolescents. Tous en train de faire la fête et jubiler. Mais il ne s’agit pas d’une joie éphémère, c’est la prise de conscience que nous sommes nombreux, tout un peuple, qui veut avoir l’Amour comme propre bannière. Et comme le disent Lidia et Walter « ce n’est pas une conclusion. C’est seulement un commencement ! ». Source : Città Nuova online  

Après la crise: l’amour, le vrai.

Après la crise: l’amour, le vrai.

Mariarosa e Renzo Bardi-aL’histoire d’une famille est sillonnée par toutes sortes de crises. C’est ce qu’écrit le pape François dans l’introduction  à sa réflexion sur la crise du couple (AL 232 et suiv.), dont il décrit, avec beaucoup de réalisme, les diverses phases. Des pages qui semblent raconter mon histoire. La mienne, celle d’un enfant de cinq ans que la guerre rend orphelin de père et prive de perspectives d’avenir. La mienne, celle d’un  jeune  qui  aime une fille et  retrouve ainsi  un souffle de vie nouvelle et une espérance de bonheur. La mienne, celle d’un homme déçu et se retrouvant seul. Mais c’est aussi l’histoire d’une communauté qui accueille et qui sauve. Une fois terminées mes études navales, je me retrouve sur les navires de la Marine Marchande. Lors d’un congé,  je rencontre  Mariarosa  et c’est le  grand amour : un sentiment si fort qu’il ne supporte pas l’éloignement. Pour elle je quitte la marine. Mon nouveau travail nous conduit à vivre loin de nos familles, de nos amis et de notre vie passée. Tout notre univers est circonscrit par le rêve qui nous enveloppe : elle, tout comme moi, attendons tout l’un de l’autre pour trouver le bonheur. Tout va pour le mieux jusqu’au moment où nos différences, jusque-là  attirantes, commencent à nous énerver. Au point de nous apparaître inacceptables, au point de ne plus nous reconnaître et d’être convaincus de nous être trompé de personne. Nous devons alors admettre avec une amère désillusion que le rêve est fini. Et avec lui notre mariage. Nous nous quittons. Je me retrouve seul, dans une maison vide, en proie à la colère et au désespoir. image027Après le mariage d’un collègue de travail, un des invités me propose de me raccompagner chez moi en voiture. Encouragé par son écoute attentive,  je lui raconte ma situation. Il me propose son amitié mais moi, déçu par la vie et les gens, je lui dis ne plus croire en l’amitié. « Je te propose une amitié d’un genre nouveau – me réplique-t-il avec conviction -, de nous aimer « comme Jésus nous a aimés ». Ce « comme » fait brèche en moi. Je commence à fréquenter sa famille et ses amis du Focolare qui deviennent aussi les miens. C’est ce dont j’avais vraiment besoin : la proximité de personnes qui ne me jugent pas, ne me donnent pas de conseils, ne font pas étalage de leur propre bonheur. Ils savent au contraire comprendre l’angoisse de celui qui comme moi est à la dérive. Leur façon de vivre est comme un miroir où je revois tout mon passé, l’enchaînement des erreurs et des égoïsmes qui l’avaient abîmé. A leur exemple je me mets moi aussi à faire quelque chose de beau pour les autres. 20160511-01Au bout de deux ans, contre toute attente, arrive une lettre de Mariarosa. Elle aussi, à travers des chemins complètement différents, a connu dans sa ville des personnes qui lui ont fait rencontrer le regard d’amour de Jésus. C’est en hésitant que nous nous rencontrons à nouveau et à ce moment-là nous ressentons que Dieu nous avait donné un cœur nouveau et la certitude que notre amour pouvait refleurir. Un amour dont la mesure n’était plus d’attendre, mais de donner. En vivant la miséricorde nous amorçons un cheminement qui va nous conduire à refonder notre famille, qui sera embellie de six enfants dont trois jumelles. Nous ne vivons plus isolés, mais nous partageons avec d’autres couples le fait de  recommencer chaque jour. Nous faisons l’expérience que, tout en étant plongés dans les fatigues et les épreuves qui ne manquent jamais, nous pouvons construire notre couple avec un horizon de bonheur : une vie quotidienne faite de partage, de réciprocité, d’une profonde communion de nos sentiments, de nos résolutions, une vie toute donnée à nos enfants et à tous. C’est faire l’expérience que, dans la joie, comme l’écrit François, une crise surmontée conduit vraiment « à améliorer, à consolider et faire mûrir le vin de l’union ». Et que toute crise dépassée est une occasion pour « arriver à boire ensemble un vin meilleur » (AL 232) ».

Prison : “les jeunes du comité externe”

Prison : “les jeunes du comité externe”

20160510-03« Nous sentons fortement l’exigence de pénétrer dans les blessures de notre ville. Nous avons été entraînés par Patricia, enseignante et collaboratrice de la revue Città Nuova, qui était en train d’écrire un livre sur les jeunes mineurs, fils de détenus, alors qu’elle avait à peine connu le comité Break the Wall. Il s’agit de 7 détenus qui, parmi les diverses activités de la section, ont essayé d’obtenir que les enfants rencontrent leur père dans une atmosphère moins froide que celle des parloirs de la prison. Ils voulaient organiser des fêtes, des événements pour amuser les enfants et leur laisser un beau souvenir de leur père dont ils sont séparés. Entre les détenus du comité et nous, les éducatrices et la directrice de la section, une collaboration de confiance s’est tout de suite instaurée. La première rencontre avec les détenus s’est passée à Noël 2014. Nous avons été frappés en entrant, par les ordres de la police pénitentiaire de tout laisser tous nos objets personnels pour raison de sécurité avant de franchir le seuil du portail. Mais pour nous cela avait une autre signification,  c’était comme une invitation à laisser derrière nous tous les préjugés. Les détenus restaient incrédules en voyant que tant de jeunes pouvaientleur consacrer tout un samedi matin. Cette fête a marqué le début d’un parcours qui a dépassé le volontariat, un parcours de relations vraies et profondes construites avec les détenus eux-mêmes. L’un d’entre eux, entendant parler de ce que nous faisons, nous disait qu’il fallait un grand courage. Mais pour nous, il s’agissait d’avoir confiance en l’autre, même s’il avait commis un crime ; espoir que l’on peut changer et recommencer. Nous nous souvenons de la joie de ce détenu heureux de pouvoir utiliser ses talents pour quelque chose de légal, même s’il n’en retirait aucun profit, contrairement aux activités illicites. Pour lui qui n’avait pas d’enfant, travailler pour les petits, comblait son cœur et le satisfaisait. L’année dernière nous avons organisé une rencontre avec les détenus du comité, afin de projeter un nouvel événement. Une de leurs lettres de remerciement a confirmé l’enthousiasme et la joie de cette rencontre durant laquelle nous avons pu nous asseoir ensemble, comme si nous n’étions pas à l’intérieur des murs d’une prison. Nous avons même pris  le goûter ensemble, oui, parce qu’ils nous ont accueillis chaleureusement, comme on le fait avec de vieux amis. Maintenant ils nous appellent « les jeunes du comité externe ». A cette occasion ils se sont ouverts en racontant les effets concrets de la détention sur la vie quotidienne. Par exemple ils nous disaient que celui qui est en prison n’arrive plus à régler sa vue sur la ligne d’horizon ; les yeux doivent retrouver la capacité de regarder au loin, après avoir perdu l’habitude de regarder l’horizon. L’un d’eux nous a salués par ce message : « Aux jeunes je dis de continuer à se dédier à cette activité, parce que souvent celui qui est dedans a besoin seulement de voir que de l’extérieur il y a encore un intérêt pour nos problèmes, afin de nous donner une seconde chance. Souvent la prison coupe les ponts et l’abandon crée des monstres. Voilà pourquoi je fais ma part en vous remerciant ».   En mars dernier, le jour de la fête des pères, nous avons organisé des jeux et des activités qui ont animé des matinées ou des après-midi. Des demi-journées si simples qu’elles ont permis à ces familles, d’habitude divisées, de vivre de bons moments ensemble ; et à ces enfants de garder de bons souvenirs des relations  si délicates et difficiles avec leur père. Quelques-uns de nos amis étaient présents lors de la visite du pape François à la prison le jeudi saint de l’année dernière.  Ils ont participé à la célébration de la messe et nous ont raconté l’émotion qu’ils ont vécue. Ce fut pour eux un moment extraordinaire. « La prison – nous disent-ils souvent – nous prive non seulement de liberté mais aussi d’émotions ». Mais ces temps-ci quelque chose a peut-être bien changé : c’est la joie de se rencontrer et de collaborer sans préjugés. Nous avons découvert en eux le visage de Jésus prisonnier, de Jésus marginalisé. Chaque fois que nous sortons de la prison de Rebibbia, nous sentons que nous avons appris le courage de vouloir changer, d’admettre nos propres erreurs, de recommencer. Nous faisons l’expérience de l’amour personnel de Dieu et de son immense Miséricorde ».

Maria Voce et Jesús Morán au Kenya

Programme du voyage (résumé) :

  • 15 mai : fête d’accueil à la « Mariapoli Piero »
  • 17-20 mai : participation à différents moments de l’Ecole pour l’Inculturation
  • 21-22 mai : participation à la rencontre panafricaine des Familles Nouvelles
  • 25 mai : salutation au conseil académique de la CUEA (Catholic University of Eastern Africa)
  • 27 mai : intervention auprès de la Commission Œcuménique.
  • 28-29 mai : rencontre avec la communauté du mouvement des Focolari au Kenya, et des représentants venus du Burundi, Rwanda, Uganda, Tanzanie – inauguration de l’église “Marie de la Lumière”

Loppiano – Exercices spirituels pour religieuses

Durant l’Année de la Miséricorde, les religieuses qui adhèrent au Mouvement des Focolari bénéficieront d’une semaine d’exercices spirituels dans la cité-pilote de Loppiano, au Centre de spiritualité “Maison Emmaus”. “Les religieuses auront aussi la possibilité d’approfondir leur charisme à la lumière de la spiritualité de l’unité – déclare la responsable, sœur Antonia Moioli – et, dans ce contexte, elles pourront vivre la réciprocité des charismes, grandissant en constructrices de ponts vers tous ceux qu’elles rencontrent.”

Fête de l’Europe. La perspective des Focolari

Fête de l’Europe. La perspective des Focolari

Europe«Résignation et fatigue n’appartiennent pas à l’âme de l’Europe ; les difficultés peuvent être de puissantes sources d’unité. » a affirmé le Pape François à la remise du Prix Charlemagne qui a eu lieu le 6 mai dernier Si pour une bonne partie des européens le 9 mai veut dire célébrer l’intégration, l’unité et la paix en Europe en souvenir de la déclaration de Schuman du 9 mai 1950, à l’origine de l’Union Européenne, pour d’autres au contraire cette date marque le début d’une privation des droits sous l’Union Soviétique, qui a commencé par la déclaration de la victoire de Staline sur l’Allemagne le 9 mai 1945. C’est l’histoire du processus d’intégration que l’Europe a osé innover il y a soixante ans et auquel elle fait face encore aujourd’hui. Et c’est sur les contradictions inhérentes à ces paradigmes culturels et sociaux que traversent les peuples d’Europe, que l’on se pose la question dans ce contexte de crise : l’expérience européenne actuelle est-elle encore valide ? Les européens veulent-ils encore rester ensemble ? Pour Pasquale Ferrara, diplomate, chercheur et professeur en Relations Internationales et Diplomatie, « la vision européenne d’intégration, qui veut dire mettre ensemble non pas tellement la souveraineté mais la volonté politique de différents pays à gouverner conjointement des phénomènes qui échappent au contrôle des états en particulier, reste une grande intuition ». Par l’intégration « l’Europe démontre que le multilatéralisme peut avoir encore aujourd’hui une plus-value si l’état n’est plus le centre de l’attention, mais la fonction politique qu’il joue, ce qui veut dire répondre aux besoins des citoyens dans un monde global et transnational ».  dsc_5834“Une Europe capable de rester ensemble et de redécouvrir de cette manière ce qu’elle peut faire de plus et de mieux pour le monde ». Voilà comment Maria Voce résume la perspective du mouvement des Focolari qui veut être partie prenante dans les processus en cours en Europe. Un exemple de cet engagement est « Ensemble pour l’Europe », où convergent plus de 300 communautés et mouvements d’Eglises chrétiennes, un réseau qui agit suivant des objectifs partagés en tenant compte du continent, par le choix d’une culture de la réciprocité permettant aux personnes et aux peuples de s’accueillir, se connaître, se soutenir mutuellement. « ‘Ensemble pour l’Europe’ n’est pas une fin en soi, mais possède une caractéristique très politique, dans le sens le plus noble du terme : elle œuvre pour le bien de ce morceau d’humanité qu’est l’Europe, dans le but de raviver ses racines et consciente de donner sa contribution au reste du monde ». Du 30 juin au 2 juillet 2016 ‘Ensemble pour l’Europe » organise à Munich, Allemagne, un événement européen de réflexion et d’action. Pendant 2 jours, 36 tables rondes et forums permettront l’échange d’expériences et de perspectives sur autant de thèmes à propos de l’Europe. L’événement se conclura par une manifestation sur la place publique le troisième jour. Le pape François et le Patriarche œcuménique Bartholomée seront présents par des messages vidéo personnels. Jean-Claude Junker, président de la Commission européenne, et Thorbjørn Jagland, secrétaire général du Conseil de l’Europe, ont donné leur accord pour parrainer l’événement. (http://www.together4europe.org/). « Au moment où il y a plus besoin d’Europe, moins l’Europe se montre à la hauteur de ces défis », soutient Ferrara, se référant au manque de figures politiques à la vision large. Et de conclure : « peut-être regardons-nous dans la mauvaise direction ? Peut-être pensons-nous qu’il nous faut un ou plusieurs leaders politiques alors qu’il faut plus compter sur la société civile, tournant les yeux vers les jeunes et leur créativité sociale et politique, sur leur capacité à imaginer le « Vieux » continent comme un nouveau continent.

Communiqués de presse

Slotmob: une petite idée qui prend de plus en plus d’ampleur

Slotmob: une petite idée qui prend de plus en plus d’ampleur

SlotmobC’était l’été 2013 lorsque, à partir d’un partage dans un groupe de juniors de Rome, nait l’idée de faire quelque chose pour freiner la prolifération du jeu de hasard. On voyait de plus en plus de personnes âgées et de jeunes collés aux slot machines, que l’on trouve dans beaucoup de bars. Ces dernières années, malgré la crise économique, l’offre et la demande du hasard se sont amplifiées vertigineusement en Italie : les italiens dépensent 85 milliards de dollars par an et le nombre de slot-machines de toute dernière génération atteint plus de 50.000, les « accro-du-hasard » sont estimés à 800.000 environ. Nous voyons combien le hasard dévaste nos villes, appauvrissant le tissu social et créant solitude et isolement. Cette croissance exponentielle de l’offre du hasard trouve sa racine dans une vision de l’économie qui s’intéresse au seul profit des multinationales du secteur, avec l’assentiment de l’Etat qui y voit une possibilité de gain. Face à cette scène désolante, ce groupe de juniors romains s’est demandé quoi faire… de là est née l’idée de récompenser les barmans qui ont choisi de ne pas avoir de machine-à-sous dans leur local, mais de prendre un petit déjeuner en masse dans leur bar : ils ont fait comme ça un Slotmob. Au début la proposition était destinée à Rome et Milan, mais l’idée simple et concrète a attiré différentes personnes du nord au sud de la péninsule. Durant ces deux ans et demi 120 slotmob ont été réalisés, le nombre de participation a été de plus de 10.000 personnes, mettant sur le web plus de 200 associations. Des rapports se sont ainsi créés entre des réalités bien différentes entre elles, en créant des espaces de rencontre et de connaissance, pour retisser des liens sociaux que le jeu de hasard avait détruits. “A Rome nous avons concentré nos forces sur une zone surnommée la “Las Vegas” de l’Italie, raconte Maria Chiara. En peu de temps un réseau s’est créé faisant participer 7 associations locales, qui s’occupent du jeu de hasard sous différents aspects. Un rapport sincère est né, non sans difficultés pour travailler ensemble. Ainsi est parti le projet « Ne nous Hasardons pas », qui fait aussi participer quelques écoles de la ville. Parler aux enfants du pouvoir de nos choix et comment nous pouvons changer une réalité injuste en partant de nous-mêmes, n’est pas du tout facile ; mais il est vraiment important de construire un monde plus juste et entrainer les jeunes dans ce processus de changement ». 1462534289“L’expérience Slotmob – continue-t-elle – nous permet de rencontrer de nombreuses personnes, beaucoup d’histoire, qui nous font comprendre combien le jeu de hasard est une plaie ouverte dans notre société. Pendant un de ces slotmob, un homme nous avait aidés à organiser des jeux avec des jeunes, il prend le micro et nous raconte son expérience de consommateur assidu de jeux de hasard. Il nous dit : ‘’ ma vie est faite de lumières et d’ombres et c’est la solitude qui me pousse à jouer, mais aujourd’hui je vous vois tous ici et je ne me sens plus seul. Donc je m’engage à ne plus jouer sur ces machines-à-sous et si je devais me trouver devant un de ces jeux, je vous autorise à me reprendre en me rappelant cette promesse que je vous fais aujourd’hui’’ ». « Si l’on se retourne en arrière – conclut Maria Chiara – nous sommes arrivés à des résultats impensables : deux lois ont été bloquées, qui auraient réduit les possibilités des syndicats travaillant pour limiter les jeux de hasard ; nous avons obtenu l’interdiction partielle des publicités à la télévision et une plus grande attention des médias sur le sujet. Nous sommes conscients que la route est encore longue, nous voulons que la publicité sur ce jeu soit totalement interdite et nous voulons que soit remise en discussion la possibilité de confier la gestion des jeux de hasard aux multinationales. Voilà pourquoi le 7 mai nous serons sur plus de 40 places publiques de toute l’Italie, pour répéter notre Oui à une économie différente, en récompensant ces bars qui ont dit non au jeu de hasard ».

Chiara Lubich aux jeunes pour un Monde Uni

Chiara Lubich aux jeunes pour un Monde Uni

1271678«Chers Jeunes Pour un Monde Uni, J’ai su que vous désirez un mot de moi pour contribuer au succès de la Semaine monde uni. De quoi vais-je vous parler, sinon de votre objectif, le monde uni? Est-il possible de parler de monde uni ? Le monde uni est-il envisageable, condition nécessaire pour que la peine que nous prenons, les forces que nous investissons puissent déboucher un jour sur une heureuse issue ? Ou sommes-nous en pleine utopie, poursuivant un objectif irréalisable et imaginaire, comme le pensent certains ? L’époque où nous vivons révèle de nombreux indices d’un acheminement du monde vers cet objectif. En premier lieu la conviction même que l’unité est un signe des temps. En d’autres termes, les spécialistes qui, par leur compétence et leur aptitude, savent scruter les signes des temps, affirment que le monde est en train de s’acheminer à l’unité. Moi-même j’en ai parlé à plusieurs reprises — certains s’en souviendront — en en soulignant surtout l’aspect religieux. La tension vers l’unité, cependant, se manifeste dans d’autres domaines, notamment dans le domaine politique. À côté des Nations Unies, où convergent presque tous les États du monde, on trouve en Afrique l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), qui regroupe tous les pays d’Afrique. En Asie on citera des associations d’États comme : l’Organisation de la Conférence islamique à laquelle appartiennent 53 pays musulmans, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (A.N.A.S.E.) ; et d’autres encore. Pour l’Amérique, l’Organisation des États américains (O.E.A.) – du Nord, du Centre et d’Amérique du Sud ‑ ainsi que le Système Économique latino-américain. En Europe, la Communauté Économique Européenne Centrale, qui comprend les pays de l’Est, et l’Union Européenne. De nombreux sages de ce monde, de cultures différentes, ont traité ce sujet. Il serait intéressant de les connaître. Malheureusement en ce moment où je me trouve au Brésil, d’où je vous envoie ce message, je ne les ai pas à portée de la main. Je vous citerai seulement les derniers Papes, personnes qui, outre l’autorité morale qui les caractérise, se distinguent également par la sainteté de leur vie. Ce qu’ils disent a un intérêt pour nous tous dans le monde. Pie XII, Jean XXIII et Paul VI s’expriment à ce sujet de façon similaire. Dans la Populorum Progressio, Paul VI affirme : « Qui ne voit la nécessité d’arriver progressivement à instaurer une autorité mondiale en mesure d’agir efficacement sur le plan juridique et politique ? » Le Pape Jean-Paul II a affirmé à notre Genfest de 1990 : « De nombreux signes des temps indiquent comme horizon la perspective d’un monde uni. C’est la grande attente des hommes d’aujourd’hui, leur espérance ainsi qu’un grand défi pour le futur. On pressent qu’une accélération extraordinaire nous pousse vers l’unité ». Très chers jeunes, Vous aspirez, vous travaillez en vue du monde uni. Que faites-vous ? Des actions, qui peuvent apparaître modestes et sans commune mesure, malgré votre intention droite, avec l’objectif que vous avez en vue. Quand vous aurez atteint l’âge de le faire, il se peut que certains d’entre vous travaillent dans les organismes orientés au monde uni. Quoi qu’il en soit, à mon avis, même si tout cela est utile, ce n’est pas ce genre de choses qui sont décisives en vue du monde uni. Ce qui l’est c’est d’offrir au monde, dans ce processus d’unité qui est en cours, une âme. Cette âme, c’est l’amour. Ce que vous devez déchaîner, autour de vous, dans tous les pays du monde où vous êtes, c’est la révolution de l’amour. Il ne suffit plus, dans le monde d’aujourd’hui, de se dévouer dans des œuvres de bienfaisance ou d’assistance, qui permettent néanmoins de donner par amour. Ce que le monde exige aujourd’hui c’est que nous “soyons l’amour”, que nous sentions à l’unisson avec l’autre, que nous vivions l’autre, les autres. Comme le veut notre spiritualité, qui a allumé ses feux ici et là, non sans votre contribution, sur toute la planète, il faut que nous visions à l’unité. C’est encore Jean-Paul II qui nous le disait au Genfest 90 : « Prenez conscience de ceci – je vous le répète avec lui – : le chemin qui mène au monde uni… se fonde sur l’édification de rapports solidaires et la solidarité a ses racines dans la charité » (= dans l’amour). Ce qu’il faut faire, c’est construire des rapports d’unité qui ont leur racine dans l’amour. Cet amour, vous devez le vivre en premier lieu entre vous. C’est la condition pour l’étendre ensuite à de nombreux autres, là où vous êtes : parmi le peuple, par exemple, parmi ceux qui président à sa destinée, dans les institutions, les organisations du monde petites ou grandes… Partout. Ce n’est qu’ainsi que les intentions de ceux qui ont créé ces institutions atteindront leur visée ; que l’on travaillera efficacement pour un monde uni. Courage, chers Jeunes Pour un Monde Uni. Embrassez l’idéal le plus fascinant qui puisse exister sur la terre. Vous n’êtes pas seuls. Vous le savez, vous qui portez le beau nom de chrétiens, car en agissant ainsi, le Christ est parmi vous. Vous le savez, vous tous, quelle que soit votre foi ou vos convictions, que l’union fait la force. Allez de l’avant, soit que vous commenciez ou que vous continuiez, avec l’enthousiasme qui vous caractérise, avec la détermination qui ne vous fera pas défaut. Moi, nous tous, nous sommes avec vous… pour la victoire finale. Quand Dieu voudra. Qui pourra récolter si personne n’a semé ? C’est à vous qu’il  appartient de le faire, en ce moment de l’histoire, qui, à y regarder de près, laisse entrevoir que le but final pour lequel vous vivez n’est pas si loin que cela.» Chiara Lubich