Mouvement des Focolari
Bartholomée 1er : la joie la plus grande

Bartholomée 1er : la joie la plus grande

© CSC Audiovisivi, 25.10.2015

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“Je suis très heureux de me trouver ici dans la Cité Pilote de Loppiano je suis venu pour recevoir le Doctorat honoris causa. C’est en même temps une heureuse coïncidence : Loppiano célèbre les 50 ans de sa fondation par Chiara Lubich, de mémoire bénie. Et comme ami du mouvement des focolari, je participe à la joie de cet anniversaire. C’est normal et naturel que je me sente heureux et ému d’avoir été choisi pour recevoir le premier doctorat honoris causa décerné par l’Institut Universitaire Sophia (IUS). Je suis le premier et je m’en réjouis ! Mais plus que le doctorat, c’est le message que le pape François, mon frère bien-aimé, a voulu m’adresser qui me fait ressentir une joie et un bonheur encore plus grands. A travers ce geste le Pape a voulu m’honorer une nouvelle fois. Sa Sainteté a souhaité exprimer en cette occasion aussi sa détermination à travailler toujours davantage à l’unité de nos deux Eglises sœurs. . Au nom du Patriarcat œcuménique, je suis heureux de pouvoir assurer Sa Sainteté, et vous tous qui m’écoutez, de cette même détermination de la part de notre Eglise de Constantinople, en vue de faire progresser le dialogue œcuménique dans son ensemble, mais particulièrement entre l’Eglise Orthodoxe et l’Eglise Catholique. Du fait que nous sommes des Eglises sœurs, nous avons beaucoup de choses en commun, nous sommes beaucoup plus proches qu’avec d’autres Eglises et groupes de dénomination chrétienne, aussi devons-nous avancer. C’est le message que le Pape nous a donné en venant à Constantinople l’an dernier pour notre fête patronale. C’est notre désir commun, exprimé à Jérusalem en mai 2014 lorsque nous nous sommes rencontrés en Terre Sainte pour célébrer et mettre en valeur le 50ème anniversaire de la rencontre historique de nos prédécesseurs.
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Dès le début de son pontificat j’ai eu la joie d’être présent à sa Messe d’Installation et nous avons eu un entretien privé d’une demi-heure où nous nous sommes dit que nous devons travailler et prier intensément pour l’unité entre nos églises, pour la recomposition de l’unité du corps du Christ qui est l’Eglise. Ce soir je perçois sa détermination, renouvelée à travers son message, et je me sens très heureux! Je rentrerai à Istanbul plus fort, plus sûr d’avoir à Rome un frère qui désire beaucoup travailler avec nous et prier pour faire accélérer l’unité de nos Eglises ». Nous approchons du 50ème anniversaire de la première rencontre entre le Patriarche Athénagoras et Chiara Lubich à Istanbul. C’était le 13 juin 1967 … “L’une des aspirations du Mouvement des Focolari est l’Unité de l’Eglise. Chiara et ses collaborateurs y ont beaucoup travaillé. Elle s’est rendue 23 fois chez Athénagoras à Constantinople. Puis elle a rencontré Dimitrios et moi-même ensuite. En 2008 je lui ai rendu visite à l’hôpital Gemelli quelques jours avant son décès. Je suis sûr que ce soir Chiara est avec nous, elle est sans aucun doute avec nous, par sa présence spirituelle et sa prière. Elle se réjouit avec nous et prie pour l’Unité de nos Eglises. Dans un mois je recevrai à Constantinople les évêques amis du Mouvement. Nous aurons une rencontre à Halki à l’Ecole de théologie où nous aurons l’occasion de nous souvenir tous ensemble de Chiara et de prier pour le repos de son âme. Nous pourrons aussi partager nos expériences et notre volonté de travailler à l’unité des Eglises. Comme Eglise de Constantinople, nous sommes prêts à les accueillir, à donner nos expériences et échanger à nouveau le baiser de paix entre Orient et Occident ».

Piero Coda : les nouvelles paroles du Patriarche

Piero Coda : les nouvelles paroles du Patriarche

2151028-03Le Patriarche Bartolomé I a parcouru le cheminement œcuménique, quelles sont d’après vous les nouvelles paroles prononcées? « Les nouvelles paroles sont substantiellement au nombre de deux : la première est la parole de la fraternité entre le Pape François et le Patriarche Bartolomé. Le message que le Saint Père a envoyé à Bartolomé a profondément touché le cœur du Patriarche, qui a répondu en invoquant la prière ad multos annos pour le Pape François, afin de porter de l’avant ce chemin d’unité. Et la seconde nouvelle parole qui m’a beaucoup touché est ”l’unité dans la diversité”, qui entre autre est un leitmotif de beaucoup d’interventions du pape François, qui souligne combien l’Évangile n’est pas uniformité, mais bien valorisation des différences. Celles-ci sont unité justement dans la mesure dans laquelle jaillissant de l’unique source, elles se mettent en relation entre elles, elles savent découvrir réciproquement les dons, dont chacun est porteur. C’est ainsi que la diversité est la fleur de l’unité, quand elle est vécue comme relation, c’est-à-dire comme fraternité, comme communion. Celles-ci sont – me semble -t-il – deux très fortes paroles, très nouvelles, qui retentissent avec une efficacité toute particulière et qui soulignent la résonance qu’elles ont eue dans la grande foule présente – 1400 personnes – qui ont souligné les passages fondamentaux des interventions avec des applaudissements bien fournis, applaudissements qui venaient du cœur ». Dans un monde dans lequel les barrières se lèvent au nom de la diversité et de la non-reconnaissance de l’autre, quelle responsabilité les chrétiens ont-ils aujourd’hui ? « Une responsabilité unique, parce qu’au fond, c’est Jésus qui a apporté dans l’histoire de l’humanité, un modèle d’unité qui sait tenir la différence ensemble et sait la valoriser. Aucune vision humaine, aucune idéologie humaine n’ a réussi à garder ensemble unité et diversité. Ou elle est allée dans l’uniformisation ou elle est tombée dans l’anarchie. Jésus nous enseigne la vie, étroite, difficile qui, à la fin, passe également par la croix, mais qui porte à la résurrection, la transfiguration des différences dans l’unité. C’est cela la perle de l’Évangile, l’unité dans la diversité, la communion, la Sainte Trinité incarnée dans les relations avec tous, en commençant par les pauvres, comme nous le rappelle le Pape ». Ce fait de regarder vers la Trinité pour comprendre comment s’orienter dans la direction de l’unité dans la diversité, rappelle vivement le charisme de Chiara Lubich, sa vision des ”rapports trinitaires” comme paradigme sur lequel cheminer… « L’Institut universitaire Sophia est né de l’inspiration de Chiara quand elle a compris que le moment était venu pour que le charisme qui lui avait été donné par Dieu, qui avait fait naître l’expérience aussi universelle que celle du Mouvement des Focolari, devienne aussi expression culturelle. Car des méditations, des paradigmes sont toujours nécessaires – comme dit le Pape François, une révolution culturelle – , pour savoir canaliser l’existence vers de nouvelles frontières. C’est pour cela qu’est né l’Institut universitaire Sophia : une jeune créature, petite, qui connaît toutes les limites du début et des forces humaines, mais qui expérimente aussi la grandeur de l’Esprit de Dieu, du charisme de l’unité, de l‘ut unum sint qui est la clé de notre époque. Notre engagement est alors d’ élaborer culturellement avec prophétie, avec une vision, avec un sens concret, avec réalisme, ce que signifie ce paradigme de l’unité dans la diversité en politique (la politique de la fraternité), en économie, (l’Économie de Communion), au niveau philosophique (le respect de l’altérité) dans tous les domaines. Cette harmonie si profonde me semble importante entre ce que dit le pape François (la mystique du ‘nous’, une Église qui sort), le patriarche Bartolomé (l’unité dans la diversité), le charisme de l’unité donné à cette époque-ci….pour cheminer ensemble. L’Esprit Saint est un artiste, il sème à l’infini des dons de tous genres mais il mise sur un projet bien précis : aujourd’hui c’est assainir ces conflits, ces fractures qui sont présentes dans l’humanité, afin de faire germer ce qu’il y a déjà de positif et qui sont énormément de choses. Donc, ça doit être un laboratoire d’espérance ». Source : interview réalisée pour différents journaux, après l’attribution du doctorat h.c. au Patriarche œcuménique de Constantinople Bartolomé I.

Bartholomée I, la passion pour l’unité

Bartholomée I, la passion pour l’unité

 20151027-04« Tous les participants ont été très frappés de percevoir l’affection fraternelle entre le Saint Père François et sa Sainteté le Patriarche Bartholomée. Le Pape reconnaît son engagement sur le chemin de l’unité qu’il définit ‘un chemin commun’. Non seulement. Il affirme très courageusement que sur ce chemin commun, cette reconnaissance constitue un pas en avant ». Vous connaissez très bien le Patriarche. Vous avez vécu et vous vivez intensément cette étape de la longue histoire de proximité du mouvement des Focolari avec l’Eglise Orthodoxe et avec ses Patriarches. Quel est votre point de vue sur cette figure et sur la signification de cette reconnaissance? « Le Patriarche Bartholomée est l’héritier du grand Patriarche Athénagoras qui avait vraiment cette passion pour l’unité. Elle était en lui comme une vision prophétique mais qu’il n’est pas parvenu à réaliser. Cette même passion a été transmise en particulier au Patriarche Bartholomée qui ne manque pas une occasion de solliciter l’unité au sein des Eglises orthodoxes afin de pouvoir parler ensemble, d’une voix qui soit déjà, en un certain sens, synodale. Avant tout, avec l’Eglise de Rome envers laquelle il a un amour et une estime particulière, et de même envers le Pape François. De toutes les manières, il tient à souligner à quel point ce chemin ensemble est vivant. Il me semble que nous sommes vraiment dans une bonne période car l’élan vient de deux responsables de nos Eglises et cela ne peut que porter du fruit. Il y aura aussi des résistances, comme l’a dit le Pape François à la fin du Synode ; cependant, à la fin, il y a l’aide de l’Esprit Saint qui, sans aucun doute, nous pousse vers l’unité des Eglises. Nous pensons que c’est une bonne période et que cette reconnaissance est une étape importante et concrète sur ce chemin ». Dans son discours, le Patriarche a vraiment dit ce qu’est l’unité, qui est différente de l’union, qui est différente de l’unicité. Il a souligné ce que se demande un peu l’homme d’aujourd’hui : former une culture de l’unité dans la diversité. Diversité comme richesse : c’est un concept très présent dans le charisme vécu par Chiara Lubich. Pouvez-vous nous l’expliquer davantage ? 20151027-05« Chiara nous a toujours rappelé que le chemin des Eglises est conduit par l’Esprit Saint et qu’Il a sûrement fait mûrir, en chacune des Eglises, des dons qui servent à l’unité des Eglises et de toute la chrétienté. Ils peuvent servir s’ils sont mis en commun. Ces dons ne nivellent pas mais respectent les diversités, car on reconnaît justement une grande richesse dans ces diversités ce qui ne fait rien d’autre que de rendre l’Eglise plus belle, telle que Jésus la voulait. Il ne s’agit donc pas d’uniformité mais d’unité dans la diversité. Chiara nous disait que le modèle le plus élevé est l’unité qui unit la Sainte Trinité, là où le Père est Père car il n’est pas le Fils, le Fils est Fils car il n’est pas le Père. Cependant, l’amour qui est vécu entre le Père et le Fils engendre l’Esprit Saint qui est troisième dans cette dimension trinitaire mais qui est également premier car il est le lien entre le Père et le Fils. Cela peut se produire parce que chacune des trois Personnes de la Sainte Trinité se perd complètement dans l’autre. Le chemin des Eglises, lui aussi, l’exige vraiment, à savoir que chaque Eglise soit capable de se perdre complètement dans les autres Eglises ; ce qui veut dire donner jusqu’au bout sa propre richesse et se laisser enrichir par la richesse des autres. Par conséquent, être amour pour construire l’Eglise du Christ où chaque chrétien, quelle que soit la communauté à laquelle il appartient, sente vraiment qu’il participe du corps du Christ ». A partir de cette reconnaissance, existent-il des perspectives qui viennent en lumière et qui peuvent s’ouvrir ? « Nous parlions justement avec le Patriarche d’une possibilité éventuelle d’instituer, à l’Institut Universitaire Sophia, une chaire qui, ensemble – du côté catholique et du côté orthodoxe – étudie les grandes figures de Chiara Lubich et du Patriarche Athénagoras et s’efforce de saisir quelle contribution ils ont apportée dans la rencontre de leurs charismes respectifs et ce que ces figures peuvent apporter sur ce chemin d’unité ». (Da Radio Vaticana)

Syndicalistes pour la fraternité universelle

Syndicalistes pour la fraternité universelle

sindacalisti argentini 1Dans leur ”carte éthique” ils se définissent comme étant ceux qui sont «  dans les contradictions et dans les difficultés du temps présent en prenant en charge et en partageant les souffrances du monde du travail….dans l’optique de la fraternité universelle ». Au sein de cette tension, on peut cueillir les signes de cette nécessaire ” nouvelle école de pensée” indiquée par Pasquale Foresi (”C’est la vie qui nous fait comprendre”) co-fondateur du Mouvement des Focolari, qui affirme : « le travail n’est pas seulement un moyen de subsistance mais il est quelque chose d’inhérent à notre être hommes et donc aussi un moyen pour connaître la réalité, pour comprendre la vie ». Une méthode vue à l’œuvre avec le récit de l’expérience des dépendants de la ex Cglobal de Pise, impliqués dans une des habituelles restructurations et délocalisations d’entreprises et l’histoire du fond syndical ”lie-moi de solidarité” de Pomigliano d’Arco, à Naples, né grâce à la paroisse San Felice in Pincis, comme aide mutuelle d’une communauté qui risque de se désagréger devant le manque d’occupation dicté par la division internationale du travail, guidé par les sociétés multinationales. Un cadre complet de l’exposition d’Alberto Botto, secrétaire général du syndicat Luz y Fuerza de Rosario en Argentine, sur la résistance des organisations des travailleurs face au pouvoir des dictatures militaires et des recettes libéristes de privatisation qui ont risqué de dissoudre leur pays. Face au paradigme ” de l’économie qui tue”, citant le Pape, justement ceux qui ont décidé d’agir dans le syndicat ”par soif de justice” sont en train d’expérimenter, au cours de ces années, la fragilité et les limites de leurs formes organisatrices face au mercantilisme de la vie entière. Dialogo con Maurizio Landini.JPGCes trois jours-là ont donc voulu créer un lieu ”désarmé” où chacun a pu offrir les raisons profondes de son engagement. Une réciprocité qui a connu des moments de dialogue exigent avec Maurizio Landini et Marco Bentivogli, secrétaires nationaux de deux syndicats de métallurgistes italiens (Fiom Cgil et Fim Cisl) , ainsi qu’avec Giorgio Cremaschi de la zone critique et radicale. Le programme a consisté dans la confrontation avec Cecilia Brighi, pendant des années pour le syndicat dans l’organisation internationale du travail, et avec les professeurs Antonio Maria Baggio, Barbara Sena et Alberto Lo Presti qui a présenté l’actualité d’un texte fondamental réédité par Città Nuova (”Question ouvrière et christianisme”, de Von Ketteler). Dialogo con EmmausLes travaux du séminaire, guidés par Antonella Galluzi et Stefano Biondi référents de ”made in The World” et suivis par les responsables du dialogue culturel du Mouvement des Focolari, Caterina Mulatero et Joao Manuel Motta, ont vu la participation de la présidente du Mouvement, Maria Voce, qui a observé : « ce n’est pas vrai que le travail manque. Dieu ne nous a pas laissé sans travail, il suffit de regarder autour de soi et voir combien d’urgences et de nécessités a la communauté civile !Ce qui semble manquer, c’est l’argent. Où se trouve-t-il ? Avec la corruption et l’avidité des profits sans limites s’est créée une fracture entre le travail et l’argent, la manière de l’utiliser ». Pour cette raison, il faut « prendre ensemble les plaies de l’humanité » avec notre ”compétence” qui est « la fraternité universelle, réconcilier l’homme avec l’homme « . Les participants sont partis avec le grand désir de partager ce qu’ils ont vécu pour organiser des espaces de dialogue avec d’autres syndicats. « Nous avons compris que nous ne sommes plus seuls – a affirmé un des syndicalistes argentins – et qu’il est très important de rester unis pour donner une âme à la lutte syndicale et pour la porter à tous ».

Doctorat honoris causa décerné à Bartholomée 1er, retransmission directe (streaming)

Pionnier du dialogue oecuménique et constructeur de paix, Sa Sainteté Bartholomée Ier, Patriarche oecuménique de Constantinople, recevra le premier doctorat h.c. en Culture de l’unité, attribué par l’Institut Universitaire Sophia. Ce jeune centre académique, qui a son siège à Loppiano (Florence, Italie), a été fondé par Chiara Lubich. « Aujourd’hui, le monde a besoin de personnages qui cherchent l’unité de la famille humaine – a expliqué le théologien Piero Coda, doyen de l’Institut Sophia – et le Patriarche mène une action constante et éclairée au service d’une culture visant à rétablir la fraternité au coeur de l’histoire de l’humanité. »[…]. Direct streaming Lire tout:  Bartolomeo I à Loppiano

Syndicalistes pour la fraternité universelle

Fin du Synode sur la famille

20151026-02C’est une expérience d’Eglise importante, une occasion unique dans leur vie qu’ils emportent dans le cœur: c’est ainsi que résument leur expérience María Angélica e Luis, de Bogotà. Elle est dentiste, lui Directeur du Département d’Ethique de l’université Gran Colombia. Ils ont deux enfants de 18 et 20 ans. Ils ont participé du 4 au 25 octobre au Synode ordinaire sur la famille intitulé “Vocation et mission de la famille au sein de l’Eglise et du monde contemporain”. Depuis lus de vingt ans ils travaillent au service des familles en lien avec le mouvement des focolari, en les accompagnant dans les parcours de préparation au mariage et au cours des années qui suivent, lorsque les crises, toujours aux aguets, risquent d’altérer le sacrement et l’amour. Vous avez participé activement aux travaux des “circoli minores”: quels moments vous ont semblé importants pour pouvoir offrir une contribution à l’avancée du synode? “L’expérience des “circoli minores” a été très belle parce que nous pouvions y apporter notre vécu et celui d’autres familles, la transmission, que nous voulons vivre en tant que famille, de la dynamique d’amour qui se vit dans la Trinité – où chacune des trois divines Personnes est Amour pour l’Autre – Cela a été l’une de nos contributions. Par ailleurs, tout en affirmant l’importance de l’Eucharistie, nous avons mis en valeur le besoin de la présence de Jésus entre les époux grâce à leur amour réciproque. Nous avons donc partagé les moments où nous nous sommes demandé pardon lorsqu’entre nous cette unité n’était pas pleine. Une autre contribution a porté sur les divorcés remariés. Il était important de ressentir un amour particulier pour chacune de ces familles. Et dans la mesure où mûrit l’expérience de la foi en eux aussi – en les accompagnant afin qu’ils arrivent à expérimenter la présence de Jésus dans l’autre, dans la Parole d’Evangile que l’on vit, dans la communauté qui vit l’amour réciproque – grandit la proximité de vie avec le Christ. Nous avons senti que l’un des points forts à proposer était l’amour envers Jésus abandonné et crucifié, parce qu’Il a assumé toutes les souffrances de l’humanité: en Lui peut se retrouver celui qui est trahi, humilié, qui se sent seul, abandonné, coupable, qui ne trouve pas de réponse à ses questions. En Lui nous sommes tous accueillis parce que Lui a vécu tout cela, et en Lui nous pouvons vivre cette unique communion où nous nous retrouvons tous dans le même OUI. Cela a été notre proposition: qu’il n’y a pas de différence entre une famille qui n’a pas souffert l’échec et celle qui l’a vécu, parce qu’en Lui nous nous sentons tous accueillis. Nous avons raconté les expériences de nombreuses familles, y compris dans notre mouvement, qui ont vécu et dit ce oui, avec la douleur de ne pouvoir recevoir l’Eucharistie, mais conscientes qu’elles sont elles aussi appelées à la sainteté. Et qu’elles ne sont donc pas exclues de cet appel. Comme l’a dit un jour le pape Benoit, l’offrande et le sacrifice qu’elles font mettent en évidence la beauté de l’indissolubilité du mariage, c’est à dire qu’elles construisent aussi cette réalité (l’indissolubilité) et qu’elles apportent donc une forte contribution lorsqu’elles mûrissent dans ce OUI. Parfois il s’agit de comprendre plus profondément la signification du sacrement. Pour nombre de nos contemporains le sacrement du mariage ne signifie pas grand-chose, parce que soit au sein des paroisses, soit au sein des mouvements, les couples n’ont pas été suffisamment formés. Chaque être humain devrait pouvoir se découvrir comme tel et découvrir la transcendance qui l’habite. Il s’agit de faire comprendre comment ce sacrement peut aider à former une famille et pourquoi, à travers la famille, nous sommes responsables des enfants. Nous aimons dire: “Telle famille, telle société”, c’est à dire que la société est le résultat de ce qu’est la famille”. FamigliaRojas_PapaFrancesco - CopyUn jour vous avez raconté qu’en sortant d’un petit groupe de travail vous avez ressenti le désir que les évêques comprennent votre profond amour pour l’Eglise… “La relation et le dialogue avec les évêques au cours de cette semaine se sont de plus en plus approfondies grâce à une connaissance et une écoute réciproques. Nous avons cherché aussi à leur témoigner une affection toute maternelle lorsque par exemple ils toussaient ou avaient le rhume… nous avions le désir qu’ils sentent qu’en tant que familles nous aussi nous aimons l’Eglise comme ils l’aiment, que comme eux nous souffrons et donnons notre vie pour elle. Nous avançons sur le même chemin. Comme Chiara Lubich le disait, chacun est un petit carreau de la grande mosaïque, mais il a sa propre valeur dans la construction de cet unique édifice qu’est l’Eglise. C’était très important de pouvoir se le dire et aussi d’en faire l’expérience ». Lors d’un des derniers « circoli minores » un de vos textes a été intégré dans le compte rendu final… “Effectivement, lors du dernier groupe de travail le rapporteur nous a demandé notre expérience de famille. Ainsi ce qu’il a finalement proposé était enrichi de tout ce que chacun avait dit. Et on ne remarquait pas de différence entre ce qui avait été proposé par une famille ou par un père du Synode : c’était la proposition de tous, votée à l’unanimité ». Quel souhait formuleriez-vous en cette fin de Synode? “Les souhaits sont très nombreux! Espérer que petit à petit toutes les familles puissent découvrir la richesse que chacune porte en elle, quelle que soit sa situation – « régulière » ou « irrégulière » – , si elle vit vraiment la famille, pour faire grandir la société toute entière : croître en humanité ».

Sauvegarder la famille en aimant

« La famille a été créée par Dieu et il l’a formée de manière telle que l’amour règne entre la femme et l’homme. Quand l’amour manque, il n’y a pas de mariage. Malheureusement, à cause du péché, qui a marqué l’humanité, cet amour a été compromis, des ombres sont apparues. C’est pourquoi Jésus est venu et a réparé cette situation en apportant un amour plus fort et plus grand, cet amour qui vient de Dieu, qui est Dieu lui-même. Pour maintenir l’amour, aussi naturel, nous devons donc tirer parti de cet amour que Jésus a apporté. Par exemple, si tu n’aimais plus spontanément ton mari, tu devrais l’aimer tout de même parce qu’il est Jésus, un autre Jésus ; parce que tu dois aimer en premier, aimer tout le monde et te faire un ; parce que tu dois l’aimer comme toi-même. L’amour surnaturel avec toutes ses exigences doit entrer en action afin de sauvegarder l’amour humain. C’est le système. Et sur ce système se base notre mouvement Familles Nouvelles ». Source : Centre Chiara Lubich
Famille : relations à l’image de la Trinité

Famille : relations à l’image de la Trinité

20151025-a« Ce fut le Fils de Dieu, Jésus Christ, à nous faire connaître le vrai visage de Dieu et le vrai visage de l’homme et de la femme. Dieu est Père, est Fils, est Esprit Saint. Il ne s’agit pas cependant de trois dieux, mais d’un Dieu en trois Personnes, dans l’expression longuement élaborée dans la doctrine trinitaire. Cette doctrine, l’Église l’a approfondie et conservée intègre au cours des siècles. En plus de trouver un langage correct dans sa profession de foi, l’Église a toujours adoré les Trois Personnes divines. La Parole de Dieu ne nous présente pas Dieu seulement comme Esprit parfait, créateur du ciel et de la terre, (comme cela apparaît dans le Second Catéchisme de la Doctrine Chrétienne), mais elle affirme :”Dieu est amour” (1 Jn 4,8.16). Saint Augustin a cherché à approfondir la route de l’amour en Dieu et il est arrivé à affirmer que Dieu est l’Amant, l’ Aimé et l’Amour. Cependant lui s’est senti incapable de poursuivre cette route et il nous a laissé l’approfondissement de ce mystère dans l’homme et dans la femme dans les trois qualités : intelligence, mémoire et volonté. Cet approfondissement autour du mystère de Dieu Amour est cependant resté sans développement suffisant. Actuellement, où la culture affirme l’individu au point de tomber dans un individualisme exacerbé, dans lequel nous avons la difficulté de réaliser la synthèse entre unité et diversité dans les rapports humains dans ce monde globalisé, dans lequel encore, les relations humaines sont réévaluées dans toutes les directions, il nous semble opportun de chercher dans la Sainte Trinité, qui est un fondement essentiellement chrétien, le chemin pour la réalisation de l’amour comme identité humaine. Qu’est-ce que l’amour ? Comment comprendre et expérimenter l’amour ? Notre chemin doit être trouvé dans le chemin de Celui qui est venu à nous du sein du Père, c’est-à-dire, le Fils. Pour trouver l’homme, Dieu, qui est amour, s’est fait petit (Nazareth, Marie, Joseph, Bethléem, fuite en Egypte. Croix) (cfr texte de Paul Phil 2,5-11). L’amour passe à travers l’incarnation et le mystère pascal. L’amour s’est fait petit pour pouvoir trouver l’autre. C’est la dimension kénotique de l’amour. Sans cette route, il est difficile pour l’homme et pour la femme de trouver le chemin du rapport avec Dieu, mais aussi du rapport avec l’autre, qu’il soit homme ou qu’il soit femme. Dans ce sens, il me semble que nous pouvons trouver le chemin trinitaire de l’anthropologie, non seulement pensée, mais expérimentée ». Source : Città Nuova online

Construire la paix!

Construire la paix!

20151029-01“Nous aussi avons ressenti le désir de faire quelque chose pour toutes les familles nécessiteuses de la ville. Et nous avons découvert qu’ici, à Teramo (Italie), Caritas gère un magasin où ils récoltent des biens de première nécessité pour les personnes dans le besoin. Donc, avec nos parents, nous sommes allés visiter ce magasin. Ayant appris – avec beaucoup de joie – que des boulangers en ville donnent non seulement du pain de la veille, mais aussi frais du jour, nous avons décidé d’apporter des œufs, des confitures, du papier toilette, des serviettes humides (parce que, comme ils nous l’ont suggéré, elles remplacent l’eau). Nous avons rempli trois chariots de dons!!! Nous étions vraiment tous heureux, petits et grands, parce que nous avons découvert une façon d’aider les personnes qui n’ont rien à manger. Maintenant que nous connaissons ce supermarché spécial, nous y retournerons encore et nous essayerons aussi d’inviter nos amis”. (Les gen4 et gen3 filles et garçons de Teramo, Italie)

Synode, pour cheminer ensemble

Synode, pour cheminer ensemble

20151024-02Une célébration solennelle, avec tous les Pères synodaux présents ainsi que des délégations, des ambassadeurs, et le Pape François – avec un discours qualifié parmi les plus importants de son pontificat – celle du 17 octobre dans la Salle Nervi, qui rappelait les 50 années de l’institution du Synode des évêques de la part de Paul VI. « Un chef-d’œuvre » affirme la présidente des Focolari Maria Voce se référant au discours du Pape lors d’un commentaire donné à chaud. « Il a montré qu’un cheminement de l’Église ne peut exister s’il n’est pas synodal. Le fait qu’il ait souligné l’importance du sensus fidei m’a touchée, c’est-à-dire le sens de la foi et l’infaillibilité du peuple de Dieu qui écoute ensemble l’Esprit Saint, exprimant ainsi la foi de l’Église. Et cela part toujours de la base. Ainsi toutes les figures juridiques collégiales nées après le Concile Vatican II – nous fait comprendre le Pape François – si elles ne vivent pas cette synodalité, en partant des gens à qui elles s’adressent, elles ne servent pas à la communion. Ce sont comme des masques, loin de la réalité». « Et puis la primauté du service : ”Ne l’oublions jamais !”, dit le Pape. ”Pour les disciples de Jésus, hier, aujourd’hui et toujours, l’unique autorité est l’autorité du service, l’ unique pouvoir est le pouvoir de la croix, selon les paroles du Maître : ‘Vous savez que les gouvernants des nations les dominent et les chefs les oppriment. Entre vous, ce ne sera pas ainsi ; mais celui qui veut être grand parmi vous, sera votre serviteur et celui qui veut être le premier parmi vous sera votre esclave’ (Mt 20,25-27). Entre vous, ce ne sera pas ainsi : dans cette expression, nous rejoignons le cœur même du mystère de l’Église – ‘entre vous, ce ne sera pas ainsi’– et nous recevons la lumière nécessaire pour comprendre le service hiérarchique.” Et il parle de ”pyramide renversée”, une expression dans laquelle nous nous efforçons depuis quelques temps de nous refléter, justement dans le sens dans lequel lui l’explique :”le sommet se trouve en-bas, à la base. C’est pour cela que ceux qui exercent l’autorité s’appellent ”ministres” car, selon la signification originaire de la parole, ce sont les plus petits parmi tous”. Encore une fois, dans le discours émerge l’ harmonie de pensée entre le pape François et le patriarche Bartolomé I : « L’engagement à construire une Église synodale – mission à laquelle nous sommes tous appelés, chacun dans le rôle que le Seigneur lui a confié – est dense d’implications œcuméniques. C’est pour cela qu’en parlant à une délégation du patriarche de Constantinople, j’ai eu récemment la confirmation de la conviction que ” l’examen attentif de la manière avec laquelle s’articulent dans la vie de l’Église, le principe de la synodalité et le service de celui qui préside, offrira une contribution significative au progrès des relations entre nos Églises” ». « Une harmonie de pensée – souligne Maria Voce – qui ne concerne pas seulement les problèmes de la création, exprimés dans l’encyclique Laudato si’ ; c’est justement ce fait de sentir l’Église synodale qui pousse le Pape à ouvrir une porte pour dire : nous devons nous mettre ensemble. Une responsabilité qui le pousse à chercher comment faire pour arriver à des pas concrets vers la pleine communion. Car c’est seulement dans la communion pleine de tous les chrétiens que s’exprime la synodalité de l’Église ». Et pour terminer, commente Maria Voce, « la recherche du non – compromis, mais de celui que l’Esprit Saint veut nous dire, est un défi qui requiert une grande unité de toute l’Église. Nous avons parlé avec différents participants au Synode de la Famille en cours ces jours-ci, aussi avec la famille de focolarini mariés de la Colombie, Maria Angélica et Luis Rojas, et tous nous demandaient de prier. Alors, intensifions la prière comme si nous étions nous, là, à chercher à comprendre comment aller à la rencontre des angoisses et des difficultés de la famille en cette époque moderne et à regarder la famille dans le dessein de Dieu ». La motivation et les paroles denses de Paul V qui accompagnèrent l’institution du Synode des Évêques le 15 septembre 1965, sont particulièrement importantes pour le Mouvement des Focolari, justement parce que l’institution du Synode, explique Maria Voce, « a apporté un air nouveau à l’Église, un retournement : celui de la collégialité, de la communion, du passage d ‘une façon de conduire l’Église individuelle, plutôt hiérarchique, à une façon collégiale ». « Comme Mouvement des Focolari, comme mouvement de l’unité, nous ne pouvions donc pas ne pas prendre en considération cet événement, et j’ai accueilli avec joie l’invitation du cardinal Baldisseri pour participer à la commémoration ». Avec les synodes, en effet, on actualise une sorte de continuation du Concile Vatican II : « Paul VI, mû d’une façon évidente par l’Esprit Saint, après avoir fait cette expérience conciliaire si belle, qui avait apporté à l’Église de nouvelles réalités – il suffit de penser aux documents Gaudium et Spes, Lumen Gentium, Nostra Aetate – il avait senti que cette expérience devait continuer ». ”Synode”, en effet, veut dire justement ”cheminement ensemble”, comme ont expliqué aussi bien le cardinal Schönborn dans son intervention sur la naissance du Synode des évêques et sur les différents Synodes, que le Pape, avec force. Cela signifie, donc, que « l’ Église est en train de cheminer, ensemble. Ce n’est pas le Pape seul, le peuple de Dieu, seul, les laïcs, seuls : ce chemin c’est l’Église qui le fait dans laquelle tous ont quelque chose à dire et à donner ». Lis également : communiqué de presse sur la participation des Focolari à la commémoration du 50 ème du Synode des évêques.

Orthodoxe de tradition et dans sa vie.

Orthodoxe de tradition et dans sa vie.

Nicosia_Cyprus“J’habite à Nicosie (Chypre), je suis née et j’ai grandi dans une famille orthodoxe qui ne l’était que de nom… Il n’y avait ni profondeur, ni relation avec Jésus. Bien plus, Dieu était l’allié et le monopole de nos parents lorsque nous devions obéir à leurs ordres. Après le lycée, j’ai obtenu une bourse pour étudier l’odontologie à Budapest, en Hongrie. J’ai eu des difficultés à m’adapter à cette nouvelle vie : je me suis retrouvée seule pour la première fois, loin de ma famille et je devais m’habituer à vivre avec des personnes qui m’étaient inconnues. On était alors loin de l’esprit d’ouverture aux cultures que l’on connaît de nos jours. J’étais pleine de préjugés et dans une attitude de refus. Cette année-là j’ai vécu de grandes désillusions, y compris avec mes amis. C’est alors qu’est née en moi la recherche profonde d’une vie plus authentique. Dans mon nouveau collège j’ai fait la connaissance d’une jeune fille hongroise. Sa bonne humeur et aussi son ouverture envers tous m’avaient frappée. Elle s’était même proposé de m’aider pour apprendre la langue. Déçue par mes amitiés précédentes, j’étais intriguée par sa façon de faire. Je me disais : est-elle sincère ou fait-elle semblant ? Mais…j’ai commencé à avoir confiance en elle. On partageait tout: joies, douleurs, échecs. Et même nos biens matériels. Quand le week-end elle rejoignait les siens dans un village à 50 kms de Budapest, elle m’emmenait souvent avec elle pour que je ne sente pas le manque de mes proches. C’était une famille de paysans très bons, accueillante et chaleureuse. Mais une question demeurait: chaque jour, à une heure précise et un soir par semaine, elle s’en allait sans donner d’explications. Je savais seulement qu’elle allait rejoindre d’autres amies. J’ai découvert par la suite qu’il s’agissait d’un groupe de quelques jeunes filles fréquentant la communauté naissante des Focolari en Hongrie. A cette époque – on était sous le régime socialiste -, toute personne repérée comme appartenant à un mouvement religieux était persécutée avec de graves conséquences, comme par exemple la perte de son travail ou de sa place à l’Université. Mais un jour elle a senti qu’elle pouvait se confier à moi: elle m’a dit comment elle avait connu le Mouvement des Focolari. Un prêtre de son village lui avait raconté l’histoire de Chiara Lubich, une jeune de notre âge. Elle avait été frappée du fait qu’au cours de la seconde guerre mondiale, voyant que tout s’écroulait sous les bombes et qu’aucun idéal ne subsistait, Chiara avait voulu faire de Dieu l’Idéal de sa vie et vivre selon Sa volonté. Et elle m’a expliqué qu’elle se rencontrait avec ces amies et qu’ensemble elles cherchaient à vivre ainsi : donner la première place à Dieu en vivant chaque jour la Parole de Vie, une phrase de l’Evangile commentée par Chiara. Elles partageaient ensuite leurs expériences de vie au quotidien comme un don des unes aux autres !! Tout cela m’a profondément touchée, j’ai commencé à lire le Nouveau Testament que je n’avais jamais ouvert auparavant et cela a été déterminant pour mon avenir. Ma vie a commencé à changer : je ne pouvais plus ignorer les personnes que je rencontrais durant ma journée, ni les juger, ni même les sous-estimer parce que désormais j’étais habitée par une autre mentalité : nous sommes tous fils d’un Unique Père et donc frères les uns des autres. Chaque personne rencontrée était candidate à l’unité (celle demandée par Jésus à son Père: Père, que tous soient un), qu’elle soit bonne, méchante, laide, antipathique, grande ou petite. En moi s’est réveillée la théologie des Pères de l’Eglise, et en particulier ce que dit St Jean Chrysostome : « Je vois mon frère, je vois mon Dieu ». Les murs de préjugés que j’avais en moi ont commencé à s’écrouler. J’ai compris que l’Evangile n’était pas quelque chose qu’on lit seulement à l’église, mais qu’il pouvait apporter une révolution si nous le prenons au sérieux et si nous le transformons en vie partout où nous sommes : à l’Université, à l’usine, à l’hôpital, en famille! A côté de l’enthousiasme et de la joie qui désormais remplissaient ma vie, subsistait une grande douleur: les autres jeunes filles étaient toutes catholiques et j’étais l’unique orthodoxe. Elles participaient chaque jour à la messe. Je désirais ardemment être des leurs à ces moments, mais elles m’ont suggéré de chercher mon église orthodoxe à Budapest, pour pouvoir participer à la Liturgie et recevoir l’Eucharistie. Cette séparation était douloureuse, mais Chiara invitait les membres du Mouvement appartenant à d’autres Eglises chrétiennes à aimer leur propre Eglise, comme elle l’avait fait avec la sienne. Cette explication m’a donné une grande paix et encore une fois s’est confirmé en moi que la sagesse, l’amour et la discrétion que Chiara avait envers les croyants des autres Eglise ne pouvaient être que le fruit d’une intervention de Dieu pour notre époque. J’ai donc trouvé l’Eglise Orthodoxe que j’ai commencé à connaître. J’y suis allée chaque dimanche et, avec la bénédiction du prêtre, j’ai pu prendre l’Eucharistie chaque fois que la Liturgie avait lieu. Au cours de ce nouveau départ mes amies ne m’ont jamais laissée seule. Très souvent les autres jeunes filles catholiques sont venues avec moi. La vie Liturgique et sacramentelle n’a plus été quelque chose de formel, mais elle a nourri ma relation d’amour envers Jésus, elle a favorisé en moi l’action de la grâce de Dieu. Celle-ci m’a aidée dans ma lutte quotidienne et a multiplié les fruits de l’amour, de la joie et de la paix dans mon cœur ». Expérience racontée à Istanbul, le 14 mars 2015, à l’occasion de la présentation des premiers ouvrages de Chiara Lubich traduits en Grec.

Ensemble pour le Mexique: un projet qui fera date.

Ensemble pour le Mexique: un projet qui fera date.

Mexico-a“Un événement historique”, “on ne peut pas revenir en arrière”, “C’est seulement ensemble que nous pourrons résoudre les problèmes du Mexique”… Ces expressions enthousiastes résonnent dans les couloirs bondés du Centro Expositor, une structure d’accueil d’avant garde très fonctionnelle qui enrichit le précieux patrimoine de la ville de Puebla. “Jeunes, famille et vie, unis dans la joie de la nouvelle évangélisation”: ce thème fédérateur est la toile de fond de ces trois jours de congrès (16-18 octobre). Pour nourrir la réflexion de tous: des séances plénières avec une série d’exposés et de tables rondes, suivies de groupes d’approfondissement par centres d’intérêt– une vingtaine en même temps – qui renforcent en chacun des milliers de participants la conscience de leur rôle social en raison de leur appartenance à un mouvement d’Eglise. 20151023-02La première intervention est celle de Anna et Alberto Friso, membres du Conseil Pontifical pour la Famille: ils ont pointé les défis de cette institution toujours plus menacée par l’influence de l’individualisme, mais qui demeure une lumière pour la société, précisément parce qu’elle est une “petite église”. Se succèdent ensuite au micro plusieurs personalités du monde civil et universitaire, des membres des plus prestigieuses institutions du Pays comme IMDOSOC, Mexicanos Primeros, A favor de lo mejor, México Evalùa, etc. Tous offrent des apports intéressants pour comprendre la réalité de ce pays nord-américain sous divers angles: politique, communication, éducation, action sociale.

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Margaret Karran (deuxième à droite)

Parmi les témoignages trois artistes mexicains de renommée internationale: Liana Rebolledo, Eduardo Verástegui ed Emanuel. Très impressionnant le récit de Margaret Karran, focolarine chrétienne arabe de Haifa qui vivait en Terre Sainte il y a encore peu de temps, en contact avec les diverses expressions religieuses présentes à ce congrès. Point culminant de la manifestation: une table ronde avec des intervenants de divers mouvements, parmi ceux-ci Jesús Morán. Lors de son exposé le coprésident des Focolari, qui durant plusieurs années a accompagné le mouvement au Mexique, met en lumière le message de la Vierge de Guadalupe en proposant de dépasser la dévotion mariale pour laisser revivre Marie en soi. Et d’inviter ensuite tous les participants, personnes et mouvements en tant que tels, à vivre les uns pour les autres, selon le modèle trinitaire. Ensemble pour le Mexique est plus qu’un rassemblement, c’est une expérience d’unité dans la diversité, une initiative née il y a sept ans, encouragée par la Conférence Episcopale Mexicaine, pour favoriser la communion entre les charismes, en vue de travailler ensemble. Cet événement historique a permis le lancement officiel de la Plateforme du Volontariat National Catholique: une mise en synergie des milliers d’initiatives à caractère social déjà en marche et de celles qui vont naître grâce à l’engagement de chacun à renouveler, dans un esprit d’unité, son propre milieu. www.juntospormexico.org.mx

Diversité entre les Eglises : un défi et une immense richesse

Diversité entre les Eglises : un défi et une immense richesse

20151022-01« L’endroit de mes rêves, depuis toute petite, était le Canada. Certes, je n’aurais jamais pensé pouvoir y aller et encore moins dans une petite ville nommée Saskatoon, dans les pâturages du Saskatchewan. Et l’opportunité qui m’a conduite là est encore plus belle : j’y suis allée pour participer à la dernière session de la Consultation entre l’Alliance Évangélique Mondiale (World Evangelical Alliance – WEA) et le Conseil Pontifical pour l’Unité des Chrétiens dont je fais partie depuis 2009. Je me souviens, alors, que certaine de l’expérience entreprise avec les luthériens du Sud du Brésil, je pensais parcourir un chemin sûr. Mais à peine au premier contact, je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’une autre réalité. Je rencontrais un groupe de Evangelicals – dans certains pays, ils sont appelés ‘Evangélistes’, dans d’autres,’ Evangélicaux’ -. Se sont ajoutés parmi eux, un groupe de chrétiens de différentes confessions : luthériens, réformés, baptistes, pentecôtistes, mennonites et anglicans. Ils s’identifient avec un projet missionnaire commun même en vivant et en étant Église de manières très différentes entre eux. Les participants étaient au nombre de treize – cinq catholiques et huit évangélistes -. J’étais la seule femme et laïque. Les pays d’où ils proviennent donnent une idée de la richesse du groupe : Brésil, Canada, Colombie, Philippines, Allemagne, Guatemala, Italie, Kenya, Espagne et États-Unis. J’ai vécu une semaine inoubliable rythmée par la prière, l’étude, la réflexion et par les discussions parfois aussi assez vives. Qu’avons-nous en commun? Qu’est-ce qui nous sépare encore ? Questions qui nous ont permis de nous connaître mieux surtout au niveau confessionnel et missionnaire. La diversité rencontrée a été une immense richesse et un sérieux défi. Avant toute chose, nous avons essayé de nous positionner clairement pour pouvoir surmonter les conflits à travers un dialogue vécu dans la vérité et dans la charité. Cela n’a pas été facile et les difficultés n’ont pas manqué. Nous avons expérimenté la douleur des divisions. Nous nous sommes rendu compte qu’il y a une longue route à parcourir. Que faire ? Laisser tomber ou aller de l’avant ? Personnellement, j’ai découvert que chaque obstacle peut devenir une occasion de dialogue et une invitation à avoir une mesure d’amour encore plus grande. Il s’agit d’affronter les difficultés à la lumière de l’Évangile : de travailler comme d’authentiques disciples du Christ. Parmi les catholiques, il y avait des évêques, des prêtres et des laïcs. Nous aussi, venant de réalités et de pays différents, nous avions des points de vue différents, mais ensemble, nous avons fait une expérience vitale de la communion pleine dont nous nous réjouissons. Communion réelle et fraternelle, qui est née tout au long des années, ensemble avec l’espérance que chacun de nous peut contribuer à la réconciliation entre catholiques et évangélistes, dans sa propre terre. Nous attendons entre-temps, la publication du rapport final de cette Consultation. Le Pape François, comme fruit d’une expérience personnelle d’amitié consolidée entre eux, a amorcé une nouvelle ”marche” à ce dialogue. Et, encouragés par lui, nous voudrions diffuser partout cette expérience, parce que c’est dans la communauté locale qu’on peut vivre ensemble ; c’est là qu’on se pardonne mutuellement ; c’est là qu’on peut donner le témoignage demandé par Jésus :”C’est à cela que tous sauront que vous êtes mes disciples, si vous aurez de l’amour les uns pour les autres.” (Jn 13,35) ».

Tournée Gen Rosso au Brésil

Tournée Gen Rosso au Brésil

GenRosso_Brazil_2Ce sont les chiffres de la tournée brésilienne du Gen Rosso: le groupe musical, dont le siège est à Loppiano, a entrepris sept projets – un par ville – en collaboration avec la Fazenda da Esperança – communauté fondée en 1983 par Frère Hans, Nelson, Lucy et Iraçi, appelée Familia da Esperança – et avec la préfecture de Guarapuava. La première ville touchée a été Palmas, dans l’État du Tocantins:  Fazenda da Esperança y accueille 25 personnes qui ont eu des problèmes de drogue, d’alcool et de violence. Le Gen Rosso les a engagées – avec des jeunes de quatre autres Fazende d’États limitrophes – dans un projet global qui, en plus de mettre en scène leur comédie musicale Streetlight, prévoit aussi un chemin spirituel de communion. Les jeunes du Mouvement des Focolari, de différentes paroisses et mouvements du diocèse, pour un total de 170 jeunes, se sont aussi joints aux neuf workshops artistiques. Les deux soirées de spectacle ainsi créées ont attiré 2300 personnes, ainsi que la chaîne nationale TV Globo, d’autres titres et les autorités locales civiles et religieuses. La deuxième et troisième étape, à Caxias et Manaus, dans les États de Maranhão et Amazonas, ont suivi la même approche: l’esprit est d’impliquer les jeunes, et en particulier ceux qui ont eu une vie difficile, dans un parcours d’éducation à la paix et de redécouverte d’une vie différente, grâce à la musique, la danse et le partage. De nombreux témoignages abondent dans ce sens: “J’ai vécu pendant deux ans sur la place du théâtre. Je dormais sur ce banc là devant, je vivais en fouillant dans les poubelles… Jamais je n’avais imaginé qu’un jour, non seulement je verrais ce qu’il y avait derrière ces portes, mais que je monterais sur scène pour donner à tous mon envie de rachat et de vie nouvelle”, a affirmé un jeune de Manaus. “Je connaissais le théâtre en passant par la porte qui se trouve derrière la scène. J’y entrais pour voler et, lorsqu’elle était fermée, c’était le coin où je me droguais. Et maintenant, je suis ici pour montrer à tous le meilleur de moi: quelle vie merveilleuse!”, a raconté un autre jeune. Les impressions du public nombreux étaient aussi significatives. La fête finale de Manaus a impliqué 6000 personnes, dont l’évêque de Caxias, qui a souligné que “c’est une forme d’évangélisation qui arrive directement dans le cœur des jeunes et, ensuite, de la scène jusqu’au public de manière claire et engageante”. Différents journalistes ont donné beaucoup d’espace à l’initiative dans leurs titres de référence. La tournée se poursuit ensuite à Garanhuns (Pernambouc), Casca (Rio Grande do Sul) et Guaratinguetá (São Paulo)

Bartolomeo I à Loppiano

Bartolomeo I à Loppiano

cmy_thumbs.aspxPionnier du dialogue oecuménique et constructeur de paix, Sa Sainteté Bartholomée Ier, Patriarche oecuménique de Constantinople, recevra le premier doctorat h.c. en Culture de l’unité, attribué par l’Institut Universitaire Sophia. Ce jeune centre académique, qui a son siège à Loppiano (Florence, Italie), a été fondé par Chiara Lubich pour traiter avec pertinence et acuité la transition culturelle actuelle. « Aujourd’hui, le monde a besoin de personnages qui cherchent l’unité de la famille humaine – a expliqué le théologien Piero Coda, doyen de l’Institut Sophia – et le Patriarche mène une action constante et éclairée au service d’une culture visant à rétablir la fraternité au coeur de l’histoire de l’humanité. » Le Patriarche est une référence dans le complexe panorama  contemporain. Quelques événements récents, qui l’ont vu protagoniste d’un cheminement d’unité, sont historiques : la déclaration conjointe, avec le Pape François, rédigée à la conclusion du pèlerinage à Jérusalem, le 25 mai 2014. Sa présence au Vatican, le 8 juin 2014, avec le Président Abu Mazen et le Président Shimon Peres, afin de prier avec le Pape pour la paix en Terre Sainte. Bartholomée Ier est aussi connu comme leader spirituel du mouvement chrétien pour l’environnement. Sa pensée a été largement reprise par le Pape François dans son encyclique Laudato Sì. Le 3 décembre prochain à Paris, en marge de la conférence de l’ONU sur le changement climatique, il assurera la prédication en la cathédrale Notre‐Dame, lors de la célébration oecuménique pour la sauvegarde de la Création. Le Patriarcat oecuménique de Constantinople et les Focolari – Tout commence par la rencontre entre le Patriarche Athénagoras Ier et Chiara Lubich. Il y a ensuite eu 23 rencontres entre 1967 et 1972. La fondatrice des Focolari est ainsi devenue messagère entre le Pape Paul VI et le Patriarche. Ces relations se sont poursuivies avec son successeur, Dimitrios Ier. Les contacts avec l’actuel Patriarche oecuménique, Bartholomée Ier, ont continué dans le même esprit d’amitié spirituelle. Quelques jours avant la mort de Chiara Lubich (le 14 mars 2008), Sa Sainteté Bartholomée Ier lui a rendu visite à l’Hôpital Gemelli de Rome : « J’ai voulu venir ici pour apporter mes salutations personnelles, ainsi que celles du Patriarcat oecuménique de Constantinople, à la très chère Chiara Lubich, qui a tant donné et donne encore, par sa vie, à l’Église tout entière. Je lui ai aussi donné avec reconnaissance ma bénédiction. Je suis heureux de l’avoir rencontrée. » Deux ans plus tard, il a accueilli au Fanar Maria Voce, nouvelle Présidente des Focolari : « Deo gratias pour votre amitié, pour votre visite, pour les fruits de votre Mouvement, pour la poursuite de cette oeuvre de Dieu qui rend gloire à Son nom ». L’événement actuel a lieu dans le cadre du 50e anniversaire de la naissance de la cité‐pilote de Loppiano et renforce encore la relation d’estime et de collaboration entre le Patriarcat de Constantinople et le Mouvement des Focolari. Il sera possible de suivre l’événement en direct sur Internet (www.loppiano.it)

Athénagoras, Paul VI et Chiara Lubich

http://vimeo.com/95726095 Jérusalem, 24 mai: la rencontre avec le Pape François et le Patriarche Bartholomée rappelle l’accolade historique, 50 ans auparavant, entre Paul VI et le Patriarche œcuménique de Constantinople Athénagoras Ier, début d’une nouvelle histoire après des siècles d’éloignement. Nous retraçons cette page de dialogue œcuménique avec des images inédites.


Paris: 9ème Forum des Jeunes de l’UNESCO

C’est le titre du 9ème Forum des jeunes de l’UNESCO qui précédera la Conférence Générale de l’UNESCO. Nancy Nanjala (Kenya) et Danilo Gomès (Brésil) participeront au Forum au nom des jeunes de l’ONG New Humanity qui représente le Mouvement des Focolari auprès des organisations internationales. L’événement aura lieu à Paris, au siège de l’UNESCO, du 26 au 28 octobre 2015.

Luxembourg : a New Humanity, le prix pour la paix 2015

Luxembourg : a New Humanity, le prix pour la paix 2015

20151002Le prix, décerné par ‘ Schengen Peace Fondation’ avait été attribué à New Humanity – ONG qui représente le Mouvement des Focolari dans les organisations internationales – à l’occasion du Forum mondial des jeunes pour la paix que les deux organisations avaient collaboré à organiser ensemble, avec le ‘Rowad American College’, le mois dernier au Caire, partie du projet Living Peace qui implique plus de 80 mille étudiants et 200 écoles dans le monde entier pour projeter et mettre en route des actions d’éducation à la paix. « Après avoir été touchés par l’extraordinaire travail volontaire de nombreux jeunes membres du Mouvement des Focolari – a écrit le président du Forum et de la fondation Dominicus Rhode – nous avons spontanément décidé de décerner le ‘Luxembourg Peace Prize 2015’ à New Humanity ». « C’est une grande joie pour nous car c’est justement la raison pour laquelle est née ‘New Humanity’– a affirmé le président de l’organisation, Marco Desalvo, en retirant le prix – : contribuer à la création de l’unité de la famille humaine, respectant l’identité de tous, et proposant un esprit universel de fraternité. C’est une reconnaissance pour laquelle nous sommes heureux, mais surtout un encouragement à poursuivre notre travail ».  Dans la présentation de l’activité de New Humanity dans les régions ”chaudes” comme la Syrie et le Moyen Orient, mais aussi dans toute l’Europe, Desalvo, – ensemble avec la vice-présidente Cecilia Landucci et avec la représentante des jeunes, Anita Martinez – a en plus annoncé une récolte de signatures pour une pétition à apporter aux leader internationaux, jusqu’aux Nations Unies : « Dans cet appel – a-t-il précisé – nous demandons à tous les gouvernements de combattre la pauvreté extrême avec un engagement renouvelé à réduire les inégalités, à continuer les efforts pour garantir à tous l’instruction de base, réduire la dépense publique pour les armements afin de libérer ainsi des ressources pour le développement, revoir les systèmes actuels de gouvernement dans le sens d’un plus grand contrôle démocratique des politiques économiques et monétaires, et adopter de nouveaux systèmes d’applications des lois pour combattre la criminalité organisée ». Luxemburg_Peace_PrizeLe Forum Mondial des jeunes pour la Paix, à l’intérieur duquel le prix a été décerné, est comme une plate-forme au niveau mondial pour améliorer l’échange de bonnes pratiques entre les associations et les individus actifs dans le secteur de la paix et réunit un nombre de professionnels de toutes provenances et de tous les coins de la terre, qui partagent leur expérience. Différentes interventions voulaient montrer que le fait de chercher des alternatives pacifiques aux conflits a toujours des résultats plus efficaces, à tous les niveaux et sous tous les points de vue, que les solutions de guerre. Des témoignages de réfugiés syriens et d’autres pays ont été présentés, de ceux qui les ont accueillis, et d’autres qui sont en train d’ apporter leur contribution, médicale, artistique, spirituelle pour la paix. Le prochain Forum se tiendra à Florianopolis (Brésil) en septembre 2016, et le travail de préparation est déjà entamé ; un travail qui est cependant le point d’arrivée de celui qui est l’engagement dans le quotidien, comme le soulignent les nombreuses impressions et nombreux témoignages recueillis par les personnes impliquées. Une femme syrienne, par exemple, à la question sur ce qu’elle dirait aux amis des Focolari restés à Alep, Damas et d’autres localités de la Syrie, elle répond : « La vie est précieuse. S’ils sont encore en Syrie, cela veut dire qu’ils ont encore un devoir et un message à apporter là. Celui qui traverse et quitte la Syrie, a à continuer le travail dans l’esprit de celui qui ne peut quitter le pays. Je prie Dieu continuellement d’arrêter la guerre et de nous sauver de cette tragédie pour pouvoir vivre en paix ».

L’inculturation: une exigence du christianisme

L’inculturation: une exigence du christianisme

20151018-01L’inculturation est une exigence intrinsèque au christianisme. Il s’agit de processus difficiles et complexes qui ont besoin de temps.Les personnes du lieu sont particulièrement importantes. En vivant l’Evangile de manière authenthique, ces personnes, qui possèdent déjà en elles leur propre culture, élaboreront des synthèses qu’elles transmettront à travers les coutumes, les expressions artistiques, les institutions de leur propre peuple. Je suis totalement convaincu que la réalité primordiale est Dieu lui-même.Cela n’implique pas, évidemment, que nous restions passifs ou indifférents. Nous aussi par exemple nous sommes en train de recueillir les proverbes africains ou d’autres peuples; notre maison d’édition publie des ouvrages sur les grandes religions; Chiara Lubich a créé en Afrique une école pour se former à l’inculturation et par la suite en a fait naître une autre en Amérique Latine… Mais si quelqu’un pense qu’il suffit d’étudier les différentes cutures pour ensuite les rapporter à l’Evangile, il fait fausse route. Il faut donner Dieu, Lui qui est pleinement “intéressé” à ce que Lui-même a créé et ce sera Lui qui réalisera cette inculturation. Il y a naturellemnt de nombreuses formes d’inculturation, de nombreuses tentatives qu’il faut encourager et bénir, mais la véritable inculturation c’est Dieu seul qui la fait. La plus grande contribution que nous puissions donner est celle d’aimer. Si chacun se donne à fond, en se perdant dans l’autre et en l’accueillant en lui-même, alors la personnalité de chacun s’exprime de façon plus belle et plus complète. Il en va de ême entre les peuples: si l’on sait “perdre” sa propre culture par amour, en s’ouvrant à Dieu dans le prochain, on “sauvera” ce qu’il y a de meilleur dans chaque peuple et les valeurs spirituelles, mais aussi humaines et culturelles propres à chacu d’eux, émergeront et s’enrichiront mutuellement. Cette avancée commencera lentement, mais une fois trouvé le bon chemin, il y aura certainement une accélération très fructueuse”. Pasquale Foresi Extrait de: “Colloqui”, Pasquale Foresi, Città Nuova Editrice 2009, pages133-136. Recueil de réponses données aux membres du Mouvement des Focolari au cours des années 1990 -1998.

Paul VI et Chiara Lubich. Deux charismes qui se rencontrent

Paul VI et Chiara Lubich. Deux charismes qui se rencontrent

PaoloVI_ChiaraLubichLes études et les recherches sur Paul VI, qui fut le « timonier de Vatican II », n’ont pas manqué ces dernières années. Il en va de même pour la Fondatrice des Focolari. Mais le temps n’était pas encore venu d’approfondir le rapprochement providentiel des relations entre Giovanni Battista Montini et Chiara Lubich qui remontent justement à cette période. Un pape et une laïque, une femme : que peuvent-ils bien avoir en commun ? L’histoire n’en finit pas de surprendre. Grâce à l’aide du travail réalisé en commun par l’Institut Paul VI et le Centre Chiara Lubich, deux journées d’études ont eu lieu les 7/8 novembre 2014 : le sujet traitait des liens entre Paul VI et Chiara Lubich. La prophétie d’une Eglise qui se fait dialogue. C’est ainsi que l’on est arrivé à cette publication attendue. Le livre, sorti en juillet 2015, reprend le contenu de ces journées, qui ont permis de connaître, dans son contexte historique, social, ecclésial et théologique, le rapport qui a commencé en 1952 entre le substitut du Secrétariat d’Etat d’alors, Mgr. Montini, et Chiara Lubich, jusqu’à la mort de Paul VI en 1978. Cette étude porte sur des périodes importantes aussi bien pour l’Eglise que pour le mouvement des Focolari caractérisé, dès ses débuts dans la ville de Trente, par son élan charismatique. A partir des années 50, des doutes importants surgissent au sein de l’autorité ecclésiale qui a voulu vérifier l’authenticité de ce nouveau mouvement, jusqu’au moment des premières approbations, au début des années 60. Paul VI s’y est engagé personnellement et a joué un rôle fondamental dans la configuration juridique et institutionnelle du mouvement. Un sujet encore peu connu, mais de grand intérêt: la présence des Focolari dans les pays de l’Europe de l’Est, dès les premières années 60, en pleine Guerre Froide, et l’intensification d’importants contacts dans le domaine œcuménique au cours de la même période. Tout cela fut amplement documenté par une correspondance épistolaire étoffée entre Chiara et Paul VI et par ce qu’écrit Chiara dans son journal après ses audiences privées avec le pape Montini. Proche de ces deux personnalités, une figure importante, celle d’Igino Giordani. C’était un ami personnel du futur pape qui, encore jeune prélat à Rome, avait l’habitude de se rendre chez lui. Giordani était alors bibliothécaire au Vatican, futur membre de l’Assemblée Constituante et cofondateur du mouvement des Focolari aux côtés de Chiara Lubich. Maria Voce, présidente des Focolari, a mis en évidence « la convergence profonde qui vient en lumière de manière spéciale dans la capacité spirituelle très fine de Paul VI à cueillir dans le charisme donné par Dieu à Chiara Lubich l’action de l’Esprit Saint à un moment crucial de la célébration du Concile Vatican II qui s’ouvrait au dialogue avec tous. En rencontrant Chiara, il écoute, met en valeur, encourage. Frappé en 1964 par le caractère œcuménique du mouvement, il exhorte : “De même que vous avez ouvert le dialogue avec les chrétiens non catholiques, faites-le aussi avec ceux qui n’ont pas la foi’’ ». « C’est une histoire – note Don Angelo Maffeis, président de l’institut Paul VI – dont les débuts remontent bien avant la période de Vatican II et qui mérite d’être reconstruite pour éclairer l’origine des contacts personnels et des expériences ecclésiales qui ont petit à petit fait mûrir les orientations proposées par Paul VI au cours de son pontificat ». Les autres intervenants – Andrea Riccardi, Alberto Monticone, Lucia Abignente, Paolo Siniscalco, Joan Patricia Back, Alberto Lo Presti, Adriana Cosseddu et Piero Coda – ont mis en lumière sous différents aspects “la grandeur de la prophétie d’une Eglise qui se fait dialogue”. Deux charismes se sont rencontrés, se sont reconnus et ont travaillé ensemble pour faire de l’Eglise une « maison commune », et cela en dialogue avec le monde. Le volume Paul VI et Chiara Lubich. La prophétie d’une Eglise qui se fait dialogue est dirigé par Paolo Siniscalco et Xenio Toscani, édité chez ‘Studium’ ». Caterina Ruggiu

De la Colombie au Synode sur la famille

De la Colombie au Synode sur la famille

FamigliaRojas_PapaFrancesco - CopyIls sont mariés depuis 23 ans et ont deux fils adolescents. Éduqués dans la foi par les familles d’origine avec de solides bases chrétiennes, ils se sont connus dans le cadre du Mouvement des Focolari, dont ils font toujours partie. « Dans le passé, nous avons travaillé avec un groupe de jeunes dans un quartier marginal de la périphérie de Bogotà – racontent-ils (dans leur témoignage au Synode) – Là, nous jouions avec les enfants, nous enseignions aux adultes à lire, nous offrions gratuitement des services médicaux et de dentisterie ». Il s’agit de Los Chircales, quartier où siège actuellement le Centre Social Unidad : « Les obstacles n’ont pas manqué – affirme le couple colombien qui a parlé  au Synode sur la famille – en commençant par la préoccupation personnelle et par la peur d’aller dans ces quartiers et milieux aussi dégradés. Mais la volonté de servir ces frères a été plus forte que nos fragilités ».  FamigliaRojas_PapaFrancesco_b« Nous nous sommes mariés  – disent-ils en parcourant des passages de leur histoire – et très vite, la grâce du mariage s’est manifestée ». Caractères très différents : Luis, ”un type tranquille”, Maria Angélica ”un volcan”. « Nous savions que l’amour humain s’évanouit facilement : les années passent et l’enchantement initial diminue. C’est pour cela qu’il était important de consolider la relation en nourrissant notre amour avec l’amour de Dieu qui nous enseignait à aimer dans les petites choses de chaque jour ». « Pour moi, cela signifiait de ne pas toujours attendre d’être servi – confesse Luis – mais plutôt d’aider à faire la vaisselle ou en écoutant avec attention quand elle voulait me raconter quelque chose. De son côté, M. Angelica s’intéressait avec moi à la Formule 1… ».  « Nous avons expérimenté qu’en se nourrissant de l’Eucharistie, en s’approchant du sacrement de la réconciliation et en étant dans cette attitude d’amour réciproque, Jésus se rend présent au milieu de nous et nous avons ainsi la lumière pour éduquer et corriger nos enfants, comme également la force d’affronter les difficultés qui se présentent à nous ».  « Il y a quelques temps, nous avons eu une grosse discussion et l’unité entre nous s’est brisée en mille morceaux. Cette soirée-là, nous nous sommes couchés sans nous demander pardon », une des trois paroles qui, pour le pape François, ne peuvent pas manquer dans la vie de couple : « J’ai téléphoné à Lucho – raconte M.Angélica – et lui ai demandé pardon de lui avoir mal répondu. Cela a été l’occasion d’ouvrir un dialogue profond entre nous. Nous sommes certainement fragiles, mais c’est justement pour cela que nous voulons nous engager à recommencer à aimer chaque fois que nous commettons des erreurs ». 

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Interview accordée à Rome (en anglais)

Ils ont organisé une série de visites à des communautés pauvres avec des évêques et des prêtres de quelques villes de la Colombie : « L’idée était de partager nos expériences et d’offrir une certaine formation en famille. Quelques-uns de ces couples nous ont confié leur désir de s’approcher du sacrement du mariage ».  « Avec les couples de fiancés, nous voyons que, grâce à cette proximité, quelques jeunes prennent courageusement et à contre-courant, la décision de choisir Dieu comme centre de leur propre vie, de vivre des aspects comme la chasteté dans le rapport de couple, de vivre pour les autres, en dédiant à cela, du temps et de l’énergie ». « Notre expérience – concluent-ils – nous amène à confirmer que la société sera, comme sera la famille. Nous savons que les familles sont appelées à de grandes choses, pour cela, nous demandons chaque jour à la Sainte Famille, la grâce de rester fidèles à l’amour, pour être constructeurs d’une société plus humaine et en même temps plus divine . Nous rêvons que, avec la contribution de tous, l’humanité se transforme réellement en une famille ».

La Terre Sainte dans la douleur

La Terre Sainte dans la douleur

20151015-bNous sommes douloureusement fappés et suivons avec une pofonde préoccupation tout ce qui arrive en Syrie, en Irak, à Jérusalem et en Cisjordanie, où nous assistons à une escalade de la violence qui touche des civils innocents et qui continue à alimenter une crise humanitaire aux proportions énormes. La guerre engendre la destruction et multiplie les souffrances des populations”, avait dit François le 9 octobre dernier au cours des travaux du Synode sur la famille “Merci pour vos prières pour la situation douloureuse que nous vivons en Terre Sainte”, écrit la communauté des focolari de ce pays. “La haine engendre la violence  et celle-ci engendre à son tour une haine qui se multiplie… Il se crée ainsi un cercle vicieux qui ne sait plus s’arrêter. La situation est celle que les médias retransmettent chaque jour. Les membres de notre mouvement présents de chaque côté, comme de nombreuses autres personnes, sont attristés et se sentent impuisssants devant le mal. Nous cherchons à être prudents lors de nos déplacements, nous multiplions nos prières, nous nous engageons à semer l’amour autour de nous par un sourire ou une marque de gentillesse…” “ Nous continuons à prier et à construire la paix – concluent-ils –  en espérant que le désir de réconciliation l‘emporte”.

Gen Rosso au Brésil

Le 5 septembre, le Gen Rosso International Performing Arts Group a commencé sa tournée avec la Fazenda da Esperança, qui célèbre dans six villes différentes l’approbation définitive de l’œuvre de Frère Hans, Nelson, Lucy et Iraçi, appelée Familia da Esperança. Première étape: Palmas, au centre géographique du Brésil, ville créée récemment et capitale du nouvel État du Tocantins. Neuf workshops (décors, théâtre, musique, hip-hop gang, hip hop combination, Festão, strong moves, percussions et broadway) et deux soirées avec un total de 2300 personnes. La chaîne nationale TV Globo, le directeur de TV Anhanguera, le directeur du journal local, le préfet, l’archevêque et deux évêques étaient également présents. Deuxième étape du 14 au 20 septembre: Caxias dans l’État de Maranhão dont l’ économie est basée principalement sur l’agriculture. Troisième étape à Manaus (21-25 septembre), ensuite Garanhuns dans l’État de Pernambouc. Puis en octobre à Casca, dans l’État du Rio Grande do Sul, jusqu’au 17 et, ensuite, à Guaratinguetá dans l’État de São Paulo et à Guarapuava dans l’État de Paraná.

Nobel d’économie : un revers de tendance

Nobel d’économie : un revers de tendance

deaton« Le Nobel 2015 décerné à Angus Deaton pour ses études sur le développement économique, son bien-être, sur les inégalités, sur les biens de consommation et sur ce qui détermine la pauvreté est un signal très important : après quelques années au cours desquelles, en pleine crise financière, Stockholm et ses conseillers continuaient à récompenser les économistes qui avaient étudié et organisé l’économie et la finance et avaient contribué à générer la crise ; avec le Nobel décerné à Deaton, on recommence à récompenser, dans le lieu le plus important pour la science contemporaine, des scientifiques sociaux bien équilibrés, continuateurs de la science politique ou civile qui est à l’origine de l’économie moderne. La politique de Stockholm a été plutôt bizarre au cours des dernières années : de 2010 à 2013, alors que le capitalisme était en train de risquer d’imploser par une crise financière jamais connue jusqu’alors, les Nobel pour l’Économie ont été décernés à quelques économistes parmi les plus grands théoriciens de ce paradigme économique et financier qui était en train de prouver ses dramatiques limites. Comme si, durant un été ayant le plus grand nombre d’incendies criminels jamais enregistrés, on avait donné des prix à ceux qui étudient les techniques sophistiquées d’allumages perfectionnés des incendies. Voilà pourquoi ce Nobel et aussi, dans une autre mesure, celui de l’année passée décerné au français Jean Tirole, pourraient indiquer un premier revers de tendance, Deaton étant beaucoup plus semblable aux premiers Nobel comme Amartya Sen, Joseph E. Stiglitz, Elinor Ostrom pltutôt qu’aux plus récents Eugène Fama et Lloyd Stowell Shapley. Nous ne devons pas oublier que la crise financière et économique que nous avons vécue et que nous sommes toujours en train de vivre, n’est pas indépendante des théories économiques des dernières décennies, car, à la différence des astrophysiciens dont les théories ne modifient pas les orbites des planètes, les économistes et leurs théories conditionnent fortement les choix économiques. Pendant les dernières années, les meilleurs départements d’économie du monde se sont remplis d’économistes toujours plus mathématiciens, avec une formation humaine toujours plus insuffisante, très experts de modèles hyper-spécialisés et devenus incapables en grande partie, d’avoir une vision d’ensemble du système économique, et donc, d’associer leurs modèles à la réalité économique et sociale. En plus du prix décerné à Deaton, qui suit celui décerné à Tirole, une plus grande sensibilité pour les thèmes du bien-être collectif et pas seulement des profits personnels et des rentes individuelles, pourrait indiquer un retour d’une théorie économique plus européenne, plus attentive à la dimension sociale de la profession. Cette aube possible atteindra son zénith si les prochains Nobel verront plus d’économistes philosophiques et moins d’économistes mathématiciens, comme l’écrivait déjà en 1991, l’économiste anglais Robert Sugden :”L’économiste aujourd’hui doit être à nouveau plus philosophe et moins mathématicien”. Une invitation qui ne fut alors pas accueillie par la profession, mais peut-être sommes-nous encore à temps. Angus Deaton ensuite est encore un économiste qui sait écrire des livres, pas seulement des articles de mathématique. Je conseille à tous son dernier livre ”La grande fuite”, dans lequel le jeune diplômé Nobel se demande, en tant qu ‘authentique scientifique social et héritier légitime de son compatriote Adam Smith (philosophe et économiste) si l’humanité pourra connaître dans le futur, une saison de progrès sans inégalités, question fondamentale alors qu’aujourd’hui, nous payons le prix du progrès avec une croissante inégalité dans le monde et une diminution du bonheur. L’économie pourra à nouveau être une science morale amie de la société, si elle se posera cette question et d’autres semblables, abandonnées trop rapidement pour répondre à d’autres questions beaucoup plus faciles et beaucoup moins utiles au progrès humain.» Luigino Bruni www.edc-online.org

Synode des Evêques: 50ème anniversaire

Synode des Evêques: 50ème anniversaire

PROGRAMMA_Page_1Le Synode des Evêques est une institution permanente créée par le pape Paul VI le 15 septembre 1965 pour vivifier l’esprit de collégialité du Concile Vatican II. Cette institution a franchi le cap des 50 ans et l’Eglise Catholique commémore cet événement au cours du déroulement de l’Assemblée ordinaire du Synode des Evêques sur « La vocation et la mission de la famille dans l’Eglise et dans le monde contemporain » (5-25 octobre 2015). Le 17 octobre au matin, les cardinaux Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du Synode des Evêques et Cristoph Schönborn, président de la Conférence Episcopale Autrichienne, interviendront, en présence du pape François, dans la Salle Nervi. Suivront des communications des évêques des cinq continents, ainsi que le discours de conclusion du Saint Père. Une nombreuse délégation des focolari figure parmi les invités, dont la Présidente, Maria Voce, qui définit le Synode des Evêques comme « l’un des plus beaux fruits du Concile Vatican II, car il donne un sens nouveau à la collégialité et favorise une communion plus pleine au service de l’Eglise universelle ». Le mot Synode vient en effet du grec « syn-hodos » qui signifie « réunion », « rencontre ». Le sens premier du mot : « marcher ensemble », exprime la réalité profonde de ce qu’est le Synode : un espace de rencontre des Evêques entre eux et avec le Pape, pour partager réflexions et expériences, dans une recherche commune d’orientations pastorales offertes au service de l’Eglise dans le monde entier.

Thaïlande: l’école est arrivée à Mae-Sot

Thaïlande: l’école est arrivée à Mae-Sot

DSC_0761“ Nous voici, très tôt le matin, à la frontière instable de la Thaïlande et du Myanmar, après une nuit de pluie. Nous sommes en train de prendre le petit déjeuner avec des œufs durs et du café. C’est le début de notre aventure : quatre jours à Mae-Sot, avec un prêtre qui s’occupe des réfugiés, les derniers parmi les derniers, ceux qui ne peuvent entrer dans les camps officiels des Nations Unies, dont personne ne s’occupe et qui souvent ne sont pas payés par leur employeur pour leur travail de la semaine : ils n’ont pas de papiers et ne peuvent protester à aucun titre, personne ne les défendra. Beaucoup d’entre eux sont restés des années dans la forêt et ont enfin réussi à en sortir. Ils habitent entre les murs et les abords des usines dans des cabanes de fortune et sont encore miraculeusement en vie. On ne parle pas d’eux, mais ici tous savent qu’ils valent une fortune! Ils constituent un capital de main d’œuvre à très bas prix, tous disposés à travailler pour avoir juste de quoi vivre. Cela explique l’essor économique de Mae-Sot, avec la présence de nombreuses industries. Nous voulons être ici au moins pour quelques uns d’entre eux. Nous avons lancé un projet pour aider les enfants d’une école qui, il y a encore peu de temps n’existait pas, si ce n’est dans les rêves des enfants de Latina et de leurs amis réfugiés à Mae-Sot. 20151013-02Désormais cette école existe et s’appelle “Goutte à goutte”. Un jumelage incroyable entre Latina et Mae-Sot enlisée dans les injustices, les maladies, les viols et abus en tous genres… Il y a aussi ceux qui vont bien et remercient Dieu d’être en vie chaque matin… et chaque soir ! Comme cet enfant qui fréquente l’école. J’ai demandé à sa maman : « Ton enfant, comment s’appelle-t-il ?” Et elle de me répondre : « Chit Yin Htoo, ce qui veut dire Si tu m’aimes réponds-moi » « Il est né quand ? » « Il y a peut-être trois ou quatre ans, peut-être cinq ou six. C’était la saison des récoltes, en pleine offensive militaire, nous devions fuir, il n’y avait pas le choix ». A ce point de la conversation je m’arrête, je ne réussis plus à écrire, mais je prie et me retiens pour ne pas pleurer en face de cette maman. Mais comment est-ce possible ? Ce projet est une “folie d’amour” que seuls des enfants pouvaient imaginer. Il en est ainsi de l’amour : il fait fleurir le désert et réaliser des choses impossibles qui nous rendent heureux! Nous les plus grands nous accompagnons ces enfants, je dirais avec respect et avec une sainte appréhension : « Leurs anges voient le Père des cieux ». En restant avec « Si tu m’aimes réponds-moi », je réussis difficilement à le faire sourire. Il est timide, réservé et c’est seulement au bout d’un long moment que je réussis à le prendre dans mes bras : 6 ans ou peut-être 5 ans…personne ne le sait précisément ; il semble aussi fragile et ténu qu’une feuille. Et ses yeux…qu’ont-ils vu ? Avec un fil de voix il réussit à enregistrer un message. On dirait qu’il est de cristal. Nous distribuons de la nourriture, du lait, et surtout des peluches, des jeux à tous ceux qui sont présents : des lampes et aussi des vêtements, pour la grande joie de tous. « Nous n’en avons pas pour tout le monde, mais demandons un miracle » leur dis-je : « Réussir à nous aimer et à nous intéresser aux autres comme à nous-mêmes ». Leurs regards s’illuminent quand ils voient le ballon et les tenues de sport offertes par une Ecole de foot de Priverno (LT). Tout cet amour qui vient vers eux! Ces enfants sont heureux parce qu’ils ressentent une vraie chaleur humaine à travers tous ces gestes. C’est cela qui transforme la tristesse de leurs regards. 20151013-01Cette école ne possède pas de vrais murs: les tableaux sont un peu abimés, les enseignants sont des personnes de bonne volonté à qui nous ne pouvons verser que 50 euros de salaire mensuel ; et puis le filet, les toilettes… Il me semble que je suis dans un sanctuaire d’amour, dans une cathédrale telle que la rêve peut-être le Pape François ? Il y a des années j’ai fait une promesse : ces personnes seraient désormais mon peuple que je n’abandonnerai jamais. En présence de cette école, de « cette goutte d’amour » dans l’océan du mal qui nous entoure, je renouvelle cette promesse ». Luigi Butori https://vimeo.com/141037772

Côte d’Ivoire : le nouveau Centre Médico-Social inauguré à Man

Côte d’Ivoire : le nouveau Centre Médico-Social inauguré à Man

20151013EquipeCMS« Je pense avoir soigné à moi seul ces dernières années, au moins cinquante mille patients ». C’est Carlo Montaguti qui parle, focolarino médecin, directeur du Centre Médico – Social de la cité-pilote des Focolari à Man, en Côte d’Ivoire. « Dans mon pays, en Italie, je pratiquais la médecine mais pas d’une façon aussi intensive. Celui qui m’a précédé – il y avait encore la guerre – avant de partir m ‘a dit :”Carlo, si tu ne les soignes pas, personne ne le fera ». Les patients arrivent aussi la nuit. On complète le livret sanitaire dans l’apatam (le hangar) d’en face, et puis on entre pour la visite médicale, auprès d’un des trois docteurs du centre dont un est musulman. Les médecins prescrivent les examens de laboratoire et ont les résultats après à peine deux heures. Lors d’une seconde visite, on fait le diagnostic et on prescrit la thérapie. On réussit à tout faire dans le cours d’une matinée. « Ce n’est pas gagné d’avoir un laboratoire d’analyses comme celui-ci dans un petit centre de périphérie » continue Carlo. « J’ai travaillé quatre ans sans laboratoire et ça a été réellement difficile ». Luc Dro, responsable du laboratoire, explique qu’ étant dans une zone tropicale, la recherche du parasite de la malaria et d’autres maladies endémiques est fort demandée, mais le laboratoire est en mesure de faire un vrai check-up complet. Dans le centre, il y a aussi une petite pharmacie, où ont été enregistrées plus de cent mille consultations. « Nous faisons tous les efforts possibles pour mettre le patient au cœur de notre travail – dit le docteur Alavo Bazini – et c’est cela qui explique l’affluence. Il ne suffit pas de dire ”les médicaments sont gratuits”, si par après, les personnes ne sont pas contentes. C’est ce qui fait l’originalité de notre centre ». Quand c’est possible, il y a aussi un médiateur culturel qui traduit dans la langue locale. « Nous sommes également équipés d’internet avec la connexion wi-fi – explique le Dr Eliassa Sow – ainsi, nous pouvons faire des recherches et collaborer avec les autres médecins à distance ». « Je suis arrivé en 2004 – continue le Dr Montaguti dans son récit – quand le centre était constitué de deux petites pièces pour les consultations et une pour faire des traitements. Les personnes nous appréciaient surtout parce que durant la guerre de 2002, dans le moment le plus difficile, quand tous les étrangers partaient, nous avons décidé de rester en risquant notre vie. Ils ont compris que nous étions là pour eux et cela a généré la confiance ». «  Parfois, il nous arrive que le lundi, après la fermeture du week-end, les patients disent : ”Docteur, j’ai gardé la maladie pour toi”. Sauf s’il s’agit de situations très graves, ils préfèrent attendre un jour et souffrir un peu, mais venir ici ! ». Un des points forts du centre est aussi l’équipe sanitaire, impliquée dans tout le processus de soin. Lorsque la crise politico-militaire s’est terminée et la situation calmée, le centre s’est agrandit et en 2008, il a été transféré dans une nouvelle structure. « Cela semblait déjà être un rêve – se souvient Carlo – mais après deux ans avec l’affluence des patients – plus de 80 par jour plus les accompagnateurs : une petite foule ! -, cela n’était plus possible. Et nous avons continué à rêver ». Et c’est ainsi que le 10 octobre dernier, on a inauguré le nouveau Centre Médico Social Focolari à Man, à quelques pas de la Mariapolis Victoria, opérationnel depuis le 7 septembre dernier. Une architecture moderne pour une structure de plus de 1000 m² avec l’ajout de nouveaux services : 15 lits, un cabinet dentaire, la salle de physiothérapie, de nouveaux appareils pour les diagnostics (échographie, électrophorèse de l’hémoglobine et microbiologie). Ces derniers jours, on a procédé au transfert du centre nutritionnel, pour les soins de la malnutrition infantile, qui était situé auparavant dans le quartier de Libreville. A l’inauguration, ensemble avec 300 personnes, étaient présents le Dr Mabri, Ministre de la planification et du développement qui est également le président de la Région des Montagnes, le Nonce apostolique Mgr Joseph Spiteri et l’évêque de Man Mgr Béby Gnéba, le préfet (qui ici représente le président) le maire, l’ex- ministre de l’instruction, le directeur général de la santé, la télévision ivoirienne, les radios et les journaux. Une atmosphère de fête, aussi grâce aux prestations de la compagnie de danses traditionnelles ‘Tro Afrique’. ”Les chefs traditionnels ont présidé une cérémonie dans laquelle, dans la langue locale, le peuple assignait la terre des aïeux aux Focolari pour le centre médical et le bénissait. Mais l’événement a également eu des répercussions internationales grâce aux nombreux messages reçus. Une page Facebook avec des photos et des commentaires permettait de suivre l’événement dans les temps réels. Une grande participation donc et un souhait, arrivé de la présidente des Focolari, Maria Voce : « que le nouveau centre médical contribue à porter de l’avant le projet de Dieu de la fraternité universelle ». Présentation vidéo du Centre Médical (en français) https://vimeo.com/141902777

Syndicalistes pour la fraternité universelle

CHIARA LUBICH : Oser une ère nouvelle

Chiara_Lubich_nuova_era-01«Si un jour… les hommes, – non pas en tant qu’individus, mais en tant que peuples […]- s’ils acceptent de se décentrer d’eux-mêmes, de renoncer à l’idée qu’ils ont de leur patrie […] et s’ils le font en vivant l’amour réciproque entre les nations – comme Dieu le demande,comme l’exige l’amour réciproque entre frères – ce jour-là sera le début d’une ère nouvelle!,[…] Car ce jour-là, Jésus sera vivant et présent entre les peuples. […].

Le temps est venu […] où chaque peuple doit voir plus loin que ses frontières, regarder au-delà. Le moment est venu d’aimer la patrie de l’autre comme la nôtre, avec un regard transformé, nouveau et pur. Pour être chrétiens il ne suffit plus d’être détachés de nous- mêmes. Notre époque attend quelque chose de plus des disciples du Christ
: une conscience sociale du christianisme […].
[…] Nous gardons l’espérance que le Seigneur aura pitié de ce monde divisé et en déroute, de ces peuples renfermés, chacun dans leur coquille, en train de contempler leur beauté, qu’ils croient unique… – et qui est pourtant limitée et peu satisfaisante – gardant jalousement leurs trésors, y compris ceux qui pourraient être utiles à d’autres peuples qui meurent de faim… Nous gardons l’espérance que le Seigneur fera s’écrouler les barrières et circuler la charité d’une terre à l’autre, en un flux ininterrompu, un torrent de biens spirituels et matériels.

Nous gardons l’espérance que le Seigneur reconstituera un ordre nouveau dans le monde, Lui… le seul capable de faire de l’humanité une famille, de mettre en relief la distinction entre les peuples, afin que dans la splendeur de chacun d’eux – mise au service de l’autre – brille l’unique Lumière de vie qui, embellissant la Patrie terrestre, en fait
l’antichambre de la Patrie éterne ».
Extraits:“Marie, lien d’unité entre les peuples” été 1959 – Publié in “La dottrina spirituale” Città Nuova, 2006 pp. 327-329

En prière pour le Moyen Orient et le continent africain

A l’ouverture des travaux ce vendredi en salle du Synode, le Pape a invité les participants de l’Assemblée synodale dédiée la famille à prier pour la réconciliation et la paix au Moyen-Orient. Au nom de tous, le Pape a exprimé sa « douleur » et « sa profonde préoccupation » au regard des événements en cours en Syrie, en Irak, à Jérusalem et en Cisjordanie « où nous assistons à une escalade de violence qui implique des civils, des innocents, et continue d’alimenter une crise humanitaire d’une ampleur énorme ». Le Pape lance un appel pressant à la communauté internationale pour qu’elle apporte une aide « efficace » aux parties impliquées, qu’elle élargisse ses propres horizons « au-delà de ses intérêts immédiats » et qu’elle recourt au droit international et à la diplomatie pour résoudre les conflits en cours. « La guerre conduit à la destruction ; elle décuple la souffrance des populations. L’espérance et le progrès ne sont engendrés que par des choix de paix », a rappelé le Saint-Père qui a ainsi invité à une prière « intense et confiante » qui soit aussi une expression de proximité vis-à-vis des patriarches et évêques de cette région, présents au Synode, ainsi qu’aux prêtres, à leurs fidèles et plus largement à tous ceux qui vivent dans ces pays où les violences sévissent. François a également souhaité que cette prière soit dédiée aux zones d’Afrique qui subissent des conflits analogues. François se rendra sur le continent africain au Kenya, en Ouganda et en Centrafrique du 25 au 30 novembre prochain. Ce vendredi, les premiers travaux effectués au sein des treize groupes linguistiques sont présentés par les rapporteurs de chacun des cercles mineurs, lors de cette quatrième congrégation générale dans la salle du Synode. (Tratto dall’archivio della Radio Vaticana)

Même la République de Centre Afrique verra la paix

Même la République de Centre Afrique verra la paix

20101009-01Difficile d’évaluer les chiffres – les sources Misna font état de 60 morts et 300 blessés – et d’écrire la suite des événements dans un pays qui, depuis mars 2013, où un groupe de rebelles a renversé le président en fonction, s’est enfoncé dans une grave crise politique qui périodiquement remonte à la surface. Comme ces jours-ci. « La situation sociopolitique a empiré – écrit Geneviève Sanzé, originaire de la République de Centre Afrique – des familles chrétiennes vivent entre la maison et la forêt, pour ne pas qu’on les trouve chez elles (on risque sa vie). Un prêtre, qui habite dans le nord où la situation est très tendue, accueille 12.000 réfugiés dans sa paroisse, à l’abri des projectiles qui pleuvent de partout. Il ne sait pas comment les soigner ni quoi leur donner à manger. Dans la région il n’y a aucune autorité administrative, politique ou militaire et des bombes peuvent tomber aux endroits les plus peuplés ». Et le Focolare de Bangui écrit : «Nous étions en train de nous préparer à faire quelque chose de concret pour nous mobiliser pour la paix dont notre pays a tellement besoin : une compétition sportive avec des équipes mixtes composées de chrétiens et musulmans; une marche pour la réconciliation, avec la présence de tous les groupes, d’ethnies, de confessions et religions différentes. Un concert avec divers groupes musicaux dont le nôtre, pour sensibiliser l’opinion publique sur l’exigence et la nécessité de la paix pour le bien de tout le monde ; continuer les visites aux réfugiés ici à Bangui et à la prison. Nous avions invité à participer à ces actions et à d’autres encore, nos amis musulmans, et ceux d’autres Eglises chrétiennes pour les réaliser ensemble et ils avaient adhéré avec enthousiasme ». «Le premier rendez-vous, fixé pour le 26 septembre, n’a pas eu lieu parce que le même jour ici à Bangui un massacre a éclaté, raconte Bernardine, qui travaille à la nonciature. Tout a commencé lorsque le corps sans vie d’un jeune musulman a été découvert dans un quartier habité par les chrétiens. Mais jusqu’à présent on ne sait pas qui l’a tué, ni pour quel motif. Dans les quelques heures qui ont suivi, les maisons des non musulmans ont été assaillies et de nombreuses personnes tuées ». Morts, pillages, destructions de maisons, d’églises, d’écoles, de bureaux des organismes internationaux, et beaucoup de gens en fuite, parmi eux quelques-uns de la communauté des Focolari. Certains ont perdu des parents proches. « Nous nous encourageons mutuellement – écrivent-ils – à continuer à aimer, chacun là où il se trouve, prêts à « mourir pour notre peuple ». Priez vous aussi avec nous, pour nous et pour tous ceux qui vivent dans de pareilles situations ». Durant des jours la ville semblait morte. « Personne n’allait au travail – écrit encore Bernardine – les magasins sont fermés, seules les voitures des nations unies et des militaires français circulaient dans la rue. La population a organisé une manifestation invitant tout le monde à la désobéissance civile, demandant de remettre sur pied une armée nationale qui défende la population. Pendant la manifestation d’autres personnes sont mortes et tout s’est arrêté. Ces jours-ci la situation s’est un peu améliorée, nous avons repris les activités, même si les écoles sont encore fermées. Nous sommes dans les mains de Dieu et nous croyons toujours en Son amour, tôt ou tard la paix s’installera aussi en RCA ». Cette espérance est soutenue par la visite très attendue du pape fin novembre : « Toute la population en fait – raconte Fidelia, du focolare de Bangui – sans distinction d’ethnie, ou de religion, attend avec joie sa venue. On sent dans l’air que les gens l’attendent en tant que porteur d’espérance. Tout le monde se prépare matériellement et spirituellement pour avoir le cœur prêt à accueillir toutes les grâces que la visite de François apportera ».

“Ensemble pour le Mexique”

“Ensemble pour le Mexique”

5fU1MpNI_JUNTOS POR MEXICO est un espace de connaissance et d’estime réciproque pour favoriser des actions conjointes pour le bien spirituel et social du pays. Ce sera un événement à caractère festif, mais aussi de réflexion et formation dédié à “la famille” sous tous ses aspects. Plus de 10000 personnes sont attendues pour réfléchir sur ce thème et sur le rôle du laïc dans la société selon différentes perspectives: anthropologique, spirituelle, sociale et politique. La vision des jeunes est aussi significative et très attendue. Parmi les intervenants provenant de différents pays, le Professeur Giovanni Impagliazzo (Italie), Coordonnateur pour l’Amérique latine de la Communauté de Sant’Egidio, le Père Ricardo Sada L.C., responsable territorial de Regnum Christi, la Professeure Maria Consuelo Queremel, vice-ministre mondiale de l’Ordre franciscain séculier. Parmi les intervenants, plusieurs membres des  Focolari: le coprésident, le professeur Jesús Morán (Espagne), les conjoints Anna et Alberto Friso (Italie), membres du Conseil pontifical pour la Famille, et Margaret Karram (Israël), avec Marc St-Hilaire (Canada) également présent, chargée du rapport avec les autres mouvements ecclésiaux. L’événement sera retransmis en streaming sur www.juntospormexico.org.mx

Allemagne: initiatives en faveur des réfugiés

Allemagne: initiatives en faveur des réfugiés

1443023160994L’Allemagne a fait plusieurs fois la une des journaux pour ses controverses politiques au sujet des réfugiés, qui ont toutefois débouché sur la réaction du peuple disposé à accueillir les nombreux immigrés qui arrivent. Le Mouvement des focolari en Allemagne, qui travaille depuis des années à l’insertion des immigrés dans le contexte social, a lui aussi intensifié les initiatives d’accueil au cours de ces dernières semaines. On pourvoit aux aides les plus concrètes – comme la collecte de nourriture, de vêtements, de meubles et autres choses de première nécessité, les leçons d’allemand et la recherche d’assistance médicale ou juridique – pour aller jusqu’à amorcer ce qu’un homme d’ Aschaffenburg appelle une “contre-offensive” , en créant “un réseau de prière pour faire contrepoids à la discorde et à la peur”. Dans quelques villes on a en effet pu constater des actes de violence à l’encontre des réfugiés et de ceux qui les aident: la volonté d’y répondre par un témoignage allant dans le sens contraire s’est imposée avec force. Le focolare de Dresde a organisé, toujours dans cette optique, une soirée sur le thème “Aime ton prochain comme toi-même”: “Nous avons vu qu’ici beaucoup vivent dans une grande anxiété, pour ne pas dire peur – rapporte l’une des organisatrices -: la soirée a été très utile et a encouragé beaucoup de personnes à prendre des initiatives ensemble. A cela s’est ajouté la campagne social#openyourborders et #signupforpeace lancée au niveau international par les Jeunes Pour un Monde Uni, dans le but de donner un nouvel élan aux initiatives proposées par United World Project. Les témoignages vécus concrètement au quotidien ne manquent pas, comme celui de ce couple de Munich (Bavière). Le soir avant de partir pour un week-end à l’extérieur programmé depuis longtemps, arrive un coup de fil leur demandant s’ils étaient disposés à accueillir pour ce même week-end une jeune maman syrienne avec trois enfants en bas âge, en attendant qu’elle puisse poursuivre sa route vers Karlsruhe. Tout en espérant “qu’ils seraient vite partis tous les quatre et qu’ainsi ils pourraient encore passer au moins une partie du week-end à la montagne”, chacun d’eux – même si contrarié – a accepté; mais “dès que nous avons pris par la main notre petite princesse de cinq ans, la glace s’est brisée”, nous écrivent-ils. Le week-end avec ces invités inattendus nous a permis de jouer avec les enfants, de partager un petit déjeuner où “nous avons renoncé au wurstel par respect pour nos hôtes musulmans qui ont fort apprécié le yaourt et la focaccia que nous avions achetée pour eux”. Sans parler du dîner syrien préparé tous ensemble. Et lorsque le dimanche matin ce fut l’heure de se saluer “nous avions tous les larmes aux yeux, nous étions heureux et reconnaissants les uns envers les autres – nous écrit encore ce couple. Quel enrichissement grâce au Metteur en scène de ce changement de programme inattendu!”. Voir aussi www.fokolar-bewegung.de Herberge gefunden! Flüchtlinge: Stärkeres Engagement gefragt

La contribution de l’Économie de Communion aux Semaines Sociales de France (SSF)

La contribution de l’Économie de Communion aux Semaines Sociales de France (SSF)

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© Focolari-Alain Boudre

La grande tradition des Semaines Sociales de France a commencé en 1904. Depuis toujours leur but est de faire connaître la pensée sociale chrétienne et son éclairage sur les questions de société, en appliquant aux problèmes du moment la doctrine sociale de l’Église. Le titre de cette édition, à laquelle près de 2000 personnes ont participé, était : “Religions et cultures, ressources pour imaginer le monde“. Les thèmes centraux, vu les grandes questions d’actualité, étaient les migrants et l’environnement, que la récente encyclique du pape François, Laudato Si, a résolument placé au centre de l’attention du monde aujourd’hui. La première journée tout entière a été centrée sur la situation actuelle concernant ces deux thèmes. La seconde journée a été entièrement consacrée à la contribution des religions en réponse à ces urgences. La dernière journée a été centrée sur l’Encyclique Laudato Si, qui a été commentée de divers points de vue.
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© Focolari-Alain Boudre

Luigino Bruni est intervenu le second jour, samedi 3 octobre, dans le cadre de la table ronde intitulée : “Avec les religions, renouveler la vision de la mondialisation”. L’idée était de réfléchir ensemble à une vision d’un monde “fini” et “commun” dans un monde fait de multiples cultures et de niveaux inégaux de développement. Trois religions, chrétienne, musulmane et bouddhiste, sont entrées en dialogue à partir de leurs textes respectifs sur la création.
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© Focolari-Alain Boudre

Les trois intervenants en dialogue ont été Luigino Bruni, Cheikh Khaled Bentounes, musulman, guide spirituel de la confraternité soufi Alâwiyya (fondateur des scouts musulmans et promoteur avec d’autres du festival interreligieux “Vivre Ensemble à Cannes” ) et Philippe Cornu, bouddhiste, président de l’Institut d’Études Bouddhiques. Anouk Grevin, qui traduisait Luigino Bruni en direct, nous parle de cette heure vraiment particulière : “Chacun dans son intervention a cité un texte de sa propre tradition religieuse sur la création, l’a commenté, et en a tiré des idées vraiment très profondes, face à un public très attentif, en grande écoute. À la fin Luigino a posé à l’improviste quelques questions à ses interlocuteurs, et cela a fait naître un dialogue très profond et fraternel, un beau témoignage de dialogue interreligieux, d’où ressortait l’estime réciproque et où venaient en lumière de nombreux points communs de leurs visions respectives. Le dialogue s’est conclu par l’accolade fraternelle des trois intervenants, sous les applaudissements de toute la salle”. L’intervention de Luigino Bruni “Une réflexion anthropologique et économique à partir des premiers chapitres de la Genèse” a touché les thèmes de la création, de la terre, de la fraternité ; d’Adam et Caïn ; de Noé et de la Tour de Babel, en les transférant à aujourd’hui. Luigino a conclu ainsi son intervention : « Hors de l’Éden, dans le jardin de l’histoire, nous ne trouverons pas la nouvelle langue d’Adam en revenant en arrière ni en arrêtant le cours de l’histoire, enfermés dans des tours avec ceux qui nous ressemblent. Nous ne pourrons la retrouver qu’en marchant à la suite d’une voix, d’un arc-en-ciel, d’une étoile, d’un araméen nomade. De nos jours en Europe, en ces temps de déluges financiers et sociaux, la tentation de Babel revient avec force. Cependant, les Noé aussi se multiplient ; ce sont eux qui combattent les barques de la mort et leurs trafiquants, en donnant vie à des arches de salut, à tous les niveaux. Nous devons continuer à abattre les hautes tours et à construire des arches, pour sauver les hommes et nous sauver nous-mêmes des déluges, anciens et nouveaux. Mais, surtout, nous devons sauver les enfants, nos enfants, les filles et les fils de tous les hommes. La terre promise est pour eux. » Voir intervention de Luigino Bruni Source: EdC online

Affronter la douleur, est-ce possible ?

Affronter la douleur, est-ce possible ?

IMG_3336Nancy O’Donnell a travaillé en tant que psychothérapeute avec des toxicomanes -dépendants et a été responsable d’un centre médical pour l’aide à des femmes alcooliques et à leurs enfants. La question sur la signification de la douleur est centrale dans la vie des personnes et en particulier dans la maladie. Nous vous demandons : est-il possible d’affronter le problème de la souffrance et de trouver l’espérance ? « La douleur fait partie de chaque vie humaine et nous sommes difficilement capables d’aider les autres qui souffrent si nous n’avons pas trouvé la signification de nos propres souffrances. La voie de l’espérance est dans cette recherche. Les sciences offrent de nouveaux traitements, de nouveaux soins pour améliorer la vie de beaucoup de gens. Le danger : que nous nous fassions des illusions en croyant que nous trouverons le moyen de ne pas vieillir, de ne pas tomber malade, de ne pas souffrir. Si on recherche seulement l’espérance de guérir, on risque de se faire des illusions, illusions qui peuvent amener au désespoir, l’opposé de l’espérance ». Quel rôle peut avoir la psychologie dans l’expérience d’un malade, pour l’aider à trouver l’espérance ? « Nous pourrions le synthétiser en quatre points: le rôle de la personnalité et la possibilité de la modifier, l’importance des rapports sains dans le fait d’affronter la maladie, la nécessité de connaître et d’accepter ses propres limites, la capacité humaine d’être don de soi. A propos de la personnalité : le fait d’être optimiste ou positif peut diminuer le risque de maladies et de douleurs chroniques. A l’Université Davis de Californie, ils ont découvert que le fait d’écrire chaque jour, les choses pour lesquelles on est reconnaissant, rend plus heureux. Les résultats avaient été plus significatifs, en les confrontant avec un groupe auquel, au contraire, on avait demandé de noter les choses ayant provoqué une augmentation de stress. IMG_3290Le deuxième point : les rapports. Nous avons la capacité d’établir des relations depuis la naissance. La santé mentale de chaque personne dépend de sa capacité à se ”coordonner” et à se ”raccorder” avec les autres. L’esprit humain est sain lorsqu’il possède quelques compétences stratégiques relationnelles qui lui permettent de ”s’ouvrir” à une réalité sociale multiple, c’est-à-dire quand il est en grade de ”percevoir” d’une façon adéquate, les autres et leur diversité. Si notre identité est relationnelle, il est dès lors logique que, quand rester dans l’espérance devient un défi, avoir proches des personnes avec lesquelles on a construit des rapports profonds renforce l’énergie positive nécessaire pour rester dans l’espérance grâce au soutien de ces rapports. Et encore, la non acceptation des propres limites est une des difficultés les plus typiques de la personne aujourd’hui. La limite se manifeste à la personne à travers sa condition et son histoire, à travers les expériences qui comportent le risque de la frustration. Dans un monde qui nous offre une vie ”sans limites”, l’arrivée d’une maladie à un moment inattendu, ne nous y trouve pas préparés. Au contraire, la capacité d’assumer les multiples expressions de la limite se montre comme le passage déterminant pour obtenir la propre auto- réalisation. Enfin, être un don pour les autres, même lorsque les forces physiques viennent à manquer, rend la personne toujours protagoniste. Et on trouve là une dignité qui naît d’un point tout au fond de notre être ».

Nancy O'Donnell_a

Doctoresse Nancy O’Donnell

Doctoresse O’Donnell, peut-on entrevoir un lien entre psychologie et la spiritualité ? « Oui mais un lien ambivalent. En ce qui me concerne, j’ai été facilitée par le fait de trouver la réconciliation entre ces deux dimensions humaines auprès d’une personne de référence en spiritualité et humanité : Chiara Lubich. Tout le monde, je pense, essaie de trouver une unité intérieure, où l’identité reste une chose sûre au milieu des différents conflits autour et à l’intérieur de nous-mêmes. Pour moi, cette unité vient de la vie vécue en suivant cette spiritualité. J’ai travaillé pendant de nombreuses années avec les toxicomanes dépendants, des femmes alcooliques et puis avec des hommes sans domicile fixe qui avaient tout perdu à cause de la drogue. Ils se sentaient écrasés par le désespoir et il leur était difficile de comprendre pourquoi vivre. J’essayais de leur communiquer ma certitude, que ce soit en ce qui concerne leur dignité intrinsèque, ou la valeur de la souffrance. J’utilisais une image qui semblait utile. Au cours de leur réhabilitation, ils avaient des moments libres où l’un ou l’autre faisait des puzzles. Je leur demandais alors s’ils avaient déjà terminé un puzzle en se rendant compte qu’il manquait une pièce. Je voyais la vie de chacun un peu comme ça : chaque pièce est unique et on voit la beauté finale seulement quand chacun est à sa place. Donc chaque personne peut trouver sa propre valeur, sa propre beauté et la conscience d’être digne d’amour et d’être irremplaçable. Arriver au point de croire que j’ai été créé comme un cadeau pour l’autre et l’autre pour moi ».

On the Other Side Tour : on commence en Grande Bretagne

On the Other Side Tour : on commence en Grande Bretagne

20151005-01On a travaillé dur. Pendant trois ans, nous nous sommes mis à l’écoute de milliers de personnes, surtout des jeunes, que nous avons rencontré chez nous ou dans nos tournées. Nous avons composé de la musique, écrit des textes, mais surtout, nous avons essayé de ”vivre” dans le sens littéral du terme : en se mettant au jeu, en risquant, en accueillant le beau et le laid de l’humanité. Nous sommes impatientes de partir pour la Grande Bretagne : nous allons pour accueillir et partager, mais aussi pour donner ». C’est Sally McAllister, manager du Gen Verde, irlandaise d’origine et anglaise d’adoption qui parle : « J’ai vécu à Londres pendant plus de 30 ans et j’ai appris à connaître et à aimer les gens. C’est donc avec une grande joie que nous répondons à l’invitation de retourner là ». Les Focolari sont présents en Grande Bretagne depuis 1963, dans pas mal de villes du Royaume Uni et ses membres sont catholiques, anglicans, fidèles des Églises Libres. Il y a aussi des musulmans et des sikhs qui, dans leur mesure, sont un réel témoignage d’unité vécue, soufferte et réalisée dans le quotidien. « Pourquoi nous ont-ils appelées ? – continue Sally – Ce sont les communautés des Focolari qui ont organisé la tournée entière. Une vingtaine de groupes de jeunes et d’adultes, de familles, dispersés dans le Royaume Uni. Nous l’avons rêvé et organisé avec tous. Ils nous ont dit de vouloir ouvrir mieux et davantage les mains et les cœurs, recomposer les relations, vaincre la haine et la méfiance ; rencontrer les gens et communiquer le don de la communion dans la diversité ». « Il en a fallu du courage et je peux dire que ces gens en ont à revendre !. Nous ferons 12 dates pour un total de 7 spectacles ”Start Now” et cinq concerts acoustiques et ce, à côté de différents autres rendez-vous ». En écoutant Sally, on comprend que les concerts ne sont que la pointe de l’iceberg de la tournée, si on peut dire, et que le voyage musical du Gen Verde dans le Royaume Uni, peut toucher la corde sensible des personnes. « Nous nous exhiberons dans des villes complexes comme Londres, Birmingham, Glasgow, Oxford, Liverpool, Portsmouth et Cardiff – explique Sally – avec un tissu social et culturel qui a été défini post-chrétien, désagrégé, mais également où les dimensions œcuméniques et interreligieuses sont encore actuellement fortes. A travers la musique, les paroles et les chorégraphies, nous raconterons la vie qu’il y a entre nous et dans beaucoup de coins du monde : une vie faite de communion, fraternité, sacrifice et réciprocité. Nous voulons faire émerger le ”bien plus” qui est là présent, mais qui ne se raconte pas de la société britannique, celle qui se dépense pour les autres mais qui risque de rester cachée derrière les titres des médias qui souvent crient exclusion, défense, peur ». A Londres, le Gen Verde rencontrera aussi les jeunes du Centre Islamique, à l’invitation de l’imam dr. Mohammad Ali Shomali. Un rendez-vous qui n’est nullement gagné en ces moments-ci. « Misons sur les valeurs qui nous unissent et nous voulons travailler ensemble ». De la passion qui anime Sally, il est évident que justement les jeunes auront une place privilégiée dans la tournée : « Ils sont le thermomètre de la société, ils en vivent souvent les abysses les plus obscurs et ce n’est pas un mystère, qu’aussi en Grande Bretagne, comme dans d’autres pays européens, violence et suicides sont en forte augmentation parmi les under 30 ». Dans le nouveau show qui sera mis en scène en Grande Bretagne, il y aura aussi les nouveaux morceaux de ”On The Other Side”, l’album qui sort actuellement. « Il est dédié justement aux jeunes et les thèmes sont universels. Il s’agit d’un voyage en quatre étapes : on commence avec les défis, ceux qui sont profonds, qui font en sorte que tu regardes en toi ; puis la question arrive : est-il possible de les relever ? Et à la fin, l’invitation à sortir de soi-même pour construire le présent et le futur ensemble et que nous avons voulu appeler ”No frontiers”, sans frontières, car ensemble, nous pouvons faire la différence ».

Place St Pierre, la parole aux familles

Place St Pierre, la parole aux familles

Vigil_01qLe 4 octobre s’ouvre le Synode très attendu sur la famille qui fait suite au Synode extraordinaire qui s’est tenu l’an dernier et en a préparé les bases. Cette fois-ci aussi le pape a voulu qu’il soit précédé d’une veillée de prière “afin que l’Esprit Saint éclaire les Pères Synodaux et les guide dans ce travail engageant”. Aussi un public nombreux s’est rendu  Place St Pierre le 3 octobre au soir: des couples, des enfants, des fiancés, grands parents, oncles, cousins, religieux, personnes seules… tous désireux de s’associer étroitement à la prière du pape François. Beaucoup sont venus de loin, mais tous en tant que protagonistes, précisément parce que chacun s’est senti dès le début concerné par la réflexion qui a précédé les deux assemblées synodales. Il n’était jamais arrivé, en effet, que pour engager un Synode le pape veuille une double consultation du peuple, comme pour signifier qu’il fallait repousser les murs de cette assemblée  en vue d’écouter les premiers concernés par l’expérience de la vie de famille et tous ceux qui, sans faire parler d’eux, veillent à ce que la famille ait tout le soutien qui lui est dû en tant qu’elle est un bien de la Création. Vigil_01Chacun des participants tient un cierge allumé: autant de petites lumières qui toutes ensemble éclairent symboliquement l’horizon de toutes les familles: celles qui avec un élan renouvelé chaque jour avancent éclairées par leur premier amour, tout comme celles qui sont plongées dans l’obscurité parce qu’elles ne croient plus en l’amour. De nombreuses lumières pour dire à tous qu’avec le Christ un amour “pour toujours” est possible, que la grâce du sacrement de mariage guérit toute incapacité d’aimer et donne aux époux un trésor splendide: la présence de Jésus dans leur maison. Des chants font suite à la prière – présentés par divers groupes, dont celui des Focolari – et des témoignages de familles: une autre façon de prier, mais tout aussi sainte et significative. Elle met, elle aussi, en valeur la beauté de la famille, celle qui jaillit souvent d’une vie quotidienne exigeante, faite de gratuité, de tendresse, de pardon, la seule qui sache procurer la vraie joie. Des témoignages qui à travers le partage de divers parcours soulignent le don que représente la famille pour le monde: un chemin privilégié pour une nouvelle annonce de l’Evangile. Pope_Vigil_02“Prions afin que le Synode – invoque le Pape – mette en valeur et propose tout ce qu’il y a de bon, de beau et de saint dans la famille. Qu’il se penche sur les facteurs de fragilisation qui la mettent à l’épreuve: la pauvreté, les guerres, les maladies,les deuils, les relations blessées et défaites d’où surgissent malaises, ressentiments et ruptures. Prions, a continué le pape, “pour un synode qui plutôt que de parler de la famille sache se mettre à son école dans la disponibilité à en reconnaître  toujours davantage la dignité, la consistance et la valeur malgré les nombreuses difficultés et contradictions qui peuvent la marquer”. François a aussi souhaité que vienne en lumière le visage “d’une Eglise qui est mère, capable d’engendrer la vie et attentive à la donner continuellement, à accompagner avec dévouement, tendresse et force morale parce que si nous ne savons pas concilier la compassion avec la justice, nous finissons par être inutilement sévères et profondément injustes”. Quelques fondateurs ou présidents de mouvements sont aussi présents pour porter un regard éclairé sur la famille, chacun selon leur propre charisme: Kiko Argüello du Chemin Néocatéchuménal, Salvatore Martinez du Renouveau de L’Esprit, Maria Voce des Focolari, Julián Carrón de Communion et Libération, Matteo Truffelli de l’Action Catholique Italienne. MariaVoce_vigilia_aMaria Voce, en retraçant le profil de familles décidées à cheminer avec le Ressuscité, a affirmé qu’elles aussi, comme les disciples d’Emmaus, “ sentent brûler dans leur coeur la joie qui caractérise la présence de Jésus et expérimentent ses dons: l’unité avec Dieu et entre elles, la lumière, le courage, l’élan missionnaire”. “ Bien plus, ajoute la Présidente des Focolari, ce sera Jésus présent aux milieu d’elles qui parlera au coeur de tous ceux qu’elles rencontreront et rallumera en eux l’espérance”. “Le Pape – a poursuivi Maria Voce – encourage les familles à prendre l’initiative d’offrir à la communauté les dons qui les caractérisent . Nous voulons nous aussi accuellir ce défi et le réaliser en collaborant avec nos paroisses et les autres mouvements et associations, en particulier pour ce qui est de l’accueil des réfugiés qui frappent à la porte de notre coeur. Aux familles chrétiennes est confié le mandat de la convivialité humaine régénérée par la miséricorde. Elles peuvent montrer à l’humanité la tendresse et la force de l’amour de Dieu et ainsi, comme dit le pape, écrire chaque jour une page d’histoire sainte, non seulement celle qu’on trouve dans les livres, mais celle qui demeure pour toujours dans le coeur du Père”.

Si tu veux la paix, prépare la paix

Si tu veux la paix, prépare la paix

20151003-01La paix résulte d’un projet: un projet de fraternité entre les peuples, de solidarité avec les plus faibles, de respect réciproque. C’est ainsi que l’on peut construire un monde plus juste, c’est ainsi qu’on relègue la guerre au rang d’une pratique barbare qui relève de la face obscure du genre humain. La guerre, Giordani la connaissait bien: il avait été mobilisé lors du premier conflit mondial et médaillé pour avoir été grièvement blessé sur le front autrichien. Mais ce n’est pas seulement l’horreur du sang et de la mort qui doit conduire l’homme à refuser la guerre comme moyen de résolution des problèmes d’ordre international. La guerre peut sembler naturelle à des esprits limités qui considèrent l’homme comme une machine assoiffée de pouvoir et prête à se fracasser contre n’importe quel ennemi pour réaliser ses propres rêves de toute puissance. Mais il n’y a rien de naturel à se procurer mutuellement souffrances, misères et mort. Les guerres ne produisent pas de vainqueurs, mais seulement des vaincus. L’histoire nous l’enseigne et Giordani le démontre: les graves problèmes que chaque guerre laisse sur les champs de bataille sont de loin plus importants que ceux que l’on voulait résoudre en engageant le conflit. C’est donc déjà la raison qui nous suggère de déposer les armes et d’abandonner les sentiments belliqueux pour s’adonner à un travail de pacification. Mais pour ceux qui croient que l’homme est une créature de Dieu, l’offense envers le prochain doit demeurer étrangère à toute action. Comment peut-on plaire à Dieu en portant atteinte à la vie de ses créatures? Plus d’un demi-siècle s’est écoulé depuis que Giordani a écrit les lignes que nous reportons ci-dessous, extraites de “L’inutilité de la guerre” (éditions Città Nuova), et pourtant elles semblent écrites pour notre époque déchirée par des conflits très dangereux. “La guerre est un homicide à grande échelle, revêtu d’une sorte de culte sacré comparable au sacrifice de nos ancêtres au dieu Baal: et cela en raison de la terreur qu’elle engendre, de la rhétorique qui l’accompagne et des intérêts qu’elle implique. Lorsque l’humanité aura progressé spirituellement, la guerre sera reléguée au rang des rites sanglants, des superstitions relevant de la sorcellerie et des pratiques barbares. Elle est à l’humanité ce que la maladie est à la santé, ce que le péché est à l’âme: c’est une destruction et un massacre, elle s’empare du corps et de l’âme, des individus et de la collectivité” “L’histoire confirme la logique chrétienne: la course à l’armement conduit à la peur, à la méfiance, à la guerre. C’est un faux réalisme qui nous fait dire: “Si tu veux la paix, prépare la guerre”. Il suffit d’ouvrir un manuel d’histoire pour voir à quoi conduit l’accumulation d’armes et de munitions. La paix est difficile. Parce que chrétiens, nous ne sommes pas naïfs. Nous voulons la paix et non l’illusion. La paix ne tombera pas du ciel toute faite. C’est une action de longue haleine que nous devons réaliser ensemble. Autrement dit la paix s’obtient avec la paix”. “C’est celui qui a peur qui défend la guerre. On fait la guerre parce qu’on a peur. Celui qui a peur insulte et agresse, par instinct de libération. Il faut du courage – un courage rationnel – pour soutenir la paix”. Alberto Lo Presti L’inutilità della guerra, Città Nuova 2003 (p. 7, 71-72, 83)

LoppianoLab 2015: Faire rêver les jeunes en Afrique

LoppianoLab 2015: Faire rêver les jeunes en Afrique

20151002-02« Accueillir dans l’ordinaire, l’extraordinaire, en exerçant l’œil à voir l’arbre qui grandit : si les prophètes venaient à manquer, la vie serait le lieu du pessimisme et non de l’espérance qui nous unit ». Il est possible de résumer en ces paroles de l’économiste Luigi Bruni, la Convention nationale des réseaux de l’Économie de Communion, dans le cadre de la sixième édition de LoppianoLab qui a enregistré plus de deux mille participants du pays entier et non seulement. Économie de Communion, un modèle pour repartir. « C’est seulement en régénérant les relations que l’on vainc la peur et que l’économie repart : alors qu’aujourd’hui, méfiance et pessimisme freinent la reprise en Europe et en Occident, nous avons osé regarder l’économie avec les yeux des jeunes africains – a exhorté Bruni. Si nous voulons contribuer à la renaissance de l’économie, il faut régénérer les territoires, les familles, les relations, redécouvrir et pratiquer les vertus civiles ». ”Au-delà de la peur. Culture du dialogue, citoyenneté active, économie civile”, ce titre choisi par l’édition LoppianoLab 2015, organisée par le Groupe éditorial Città Nuova, le Pôle Lionello BonfantiEconomie de Communion (EDC), l’Institut Universitaire Sophia (IUS) et le Centre international de Loppiano (Florence), ne l’a pas été par hasard. Évidemment pressant, l’appel du secteur économique, dans le cadre dans lequel, il y a environ 200 entreprises en Italie, 800 dans le monde, qui adhèrent et mettent au centre de l’agir économique, l’homme et la dimension relationnelle, adhérant à l’Économie de communion. 20151002-01En rêvant l’Afrique. Les rappels ont été fréquents au congrès international EdC, qui s’est déroulé en mai dernier à Nairobi, à propos duquel Geneviève Sanze, économiste centre-africaine, a raconté la ”vitalité”. Sur son continent, jusqu’à aujourd’hui, environ une trentaine d’entreprises ont adhéré au projet et un réseau de soutien aux jeunes est né, de la part des entrepreneurs EdC. « L’Économie est une science de la richesse, pourrions-nous penser : on pense qu’il faut aller dans les grandes métropoles pour l’exercer, mais avec l’EdC, elle est devenue une science de la communion – a-t-elle affirmé. Échange, dialogue, fraternité : nous avons compris à Nairobi que chaque personne porte en elle une richesse dans sa compréhension et dans son unicité, comme par exemple, l’entrepreneur avec sa créativité, il cherche à enrichir son lieu de travail, son territoire, sans vouloir s’aligner à de lointains standard mais bien en portant son attention sur les périphéries qui sont dans le besoin. Parler d’économie au niveau international en partant de l’Afrique, c’est vraiment un nouveau processus mais ce l’est encore plus quand on parle de contribution que l’Afrique peut donner, plus que recevoir, donnant ainsi confiance et élan nouveau aux africains eux-mêmes pour accroître leurs possibilités dans leurs pays ». L’Afrique est un continent jeune, deux étudiants africains engagés à l’Institut Universitaire Sophia à Loppiano, Gloria et Melchiot l’ont témoigné : « Faire rêver les jeunes en Afrique, signifie éviter le phénomène de l’immigration : pourquoi ne pas penser ouvrir des entreprises en Afrique, leur faire trouver là du travail ? ». Deux projets EdC. « Deux projets économiques sont partis de Nairobi ainsi que la naissance d’un cours de diplômé en Économie de Communion à l’université CUIB (Catholic University Institute of Buea) au Cameroun – explique Anouk Grevin – économiste (Université de Nantes et Institut Universitaire Sophia) – : dès 2017, commencera l’ incubateur ”Siobhan” en soutien à la naissance de nouvelles entreprises en Afrique. Le second projet, portant le nom de François Neveux, pionnier français de l’EdC, mettra en contact des entrepreneurs du monde entier, donnant vie à un réseau d’accompagnement économique et de réalisations, adressé surtout aux jeunes entrepreneurs ». Source : Città Nuova

Le pape à Philadelphie : les Etats plus unis

Le pape à Philadelphie : les Etats plus unis

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Foto © Renato Araujo

Philadelphie est le cœur des USA, ici ont eu lieu la rédaction en 1776 de la déclaration de l’Indépendance et de la Constitution des Etats Unis. Et c’est ici que s’est conclue la visite du pape : journées historiques qui ont profondément touché le peuple américain. Dans la salle de l’Indépendance, avec son sourire de toujours, le pape François dit clairement qu’il n’est ni de gauche ni de droite. Il met en lumière l’importance de la liberté religieuse et du dialogue dans une société multiculturelle, mais il souligne le positif qui existe déjà dans le peuple américain : « rappelons les grandes luttes qui ont mené à l’abolition de l’esclavage, à l’extension du droit de vote, à l’extension du mouvement des travailleurs et à l’effort progressif pour éliminer toute forme de racisme et de préjugés dirigés contre les vagues successives de nouveaux américains », dit le pape. Et puis une salutation spéciale aux immigrants de langue espagnole, de la part d’un pape qui vient d’une famille d’immigrés : « Vous apportez de nombreux talents à votre nouvelle nation. N’ayez pas honte de vos traditions » affirme-t-il avec force, ce qui a provoqué des applaudissements spontanés. François nomme, parmi les autres valeurs, la foi fervente et le sens profond de la vie familiale des hispanophones : « Quand vous apportez vos talents, vous trouverez non seulement votre place ici, mais vous aiderez l’humanité à se renouveler de l’intérieur ». Jennifer Huertas de Porto Rico, depuis deux ans aux USA, commente : « Le pape nous dit de ne pas oublier nos racines et de toujours voir en toute personne son unicité. Oui, la diversité n’est pas un mal, parce que tout être humain est unique ».
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Foto © Andrea Re

Quelques heures plus tard seulement, le rendez-vous pour la conclusion de la Journée Mondiale de la Famille, tellement attendue par les participants : jeunes familles, d’autres composées de plusieurs générations, des couples, des personnes seules, des religieux et religieuses avec leurs habits différents, des prêtres, tous accueillis par la ville qui a préparé chaque détail avec grand soin. Après avoir écouté six témoignages de couples et familles, qui racontent comment ils ont essayé de surmonter les défis de la vie en s’appuyant sur la foi en Dieu, le pape prononce un discours passionnant qui met en valeur l’importance de la vie en famille. Un enfant lui demande ce que faisait Dieu avant de créer le monde : « Dieu aimait, parce que Dieu est Amour », répond-il. Et la chose la plus utile que Dieu crée pour partager cet amour est la famille ; ce qui le prouve aussi c’est le fait que « Dieu envoie son Fils dans une famille ». Tout n’est pas rose ni plein de fleurs, « quelquefois les assiettes volent en éclats, mais on surmonte les difficultés avec l’amour », affirme-t-il. Ses paroles laissent le demi-million de participants – qui ont attendu de longues heures dans le Benjamin Franklin Parkway – enchantés et heureux : « C’était fantastique de voir le pape », disait Théa, une jeune de Los Angeles. « J’ai aimé quand il disait que Dieu n’a pas placé Jésus dans un Royaume mais dans une famille. Aujourd’hui beaucoup de gens vont rarement rendre visite à leurs parents, beaucoup de mes amis vivent ainsi et ça me fait de la peine. Même dans ma famille ce n’est pas toujours facile, nous avons de la difficulté à nous écouter jusqu’au bout, mais les paroles du pape nous aideront maintenant à mieux affronter ces difficultés ». Le jour suivant les foules attirées par François se soumettent patiemment aux longs contrôles de sécurité, en chantant et en dansant. Sans perdre leur calme, ils sourient et remercient les policiers qui font leur travail. « Mon fils fête aujourd’hui ses 2 ans, mais avec ma femmes nous nous sommes dit que c’est une occasion qui arrive une fois dans la vie », dit un des gardes du corps. Environ un million de personnes sont présentes à la messe, et plusieurs millions le suivent en direct à la télé. François salue tout le monde, bénit les enfants avant de commencer la messe comprenant des lectures en espagnol et en vietnamien. La liturgie du jour emploie des paroles fortes, où Moïse d’abord puis Jésus, affirment que même celui qui n’appartient pas à leur groupe peut faire des miracles au nom du Seigneur. « Nous ne devons pas nous scandaliser de l’amour de Dieu » dit le pape, et il lance un message clair pour une Eglise qui doit accepter les diversités et qui met sa confiance dans l’action de l’Esprit Saint. François invite ensuite les familles à accomplir de petits gestes d’amour et de compassion : un repas chaud après une journée de travail, une bénédiction, une étreinte : « L’amour se manifeste par de petites choses », affirme-t-il. Cela veut dire « être prophètes, dépasser ‘le scandale d’un amour restreint et mesquin’ ». Plus significatives encore sont les rencontres personnelles : avec les prisonniers, les victimes d’abus sexuels de la part du clergé ; à ce propos le pape dit « Dieu pleure ». C’est comme une messe noire, « il n’y a pas d’excuses ». En conclusion de ces jours-ci, non seulement l’Eglise catholique des USA a changé, mais le pays tout entier. Le pape a remis en évidence les richesses culturelles, partant des fondations du pays et a rappelé aux américains qu’ils doivent être fidèles à ces valeurs : l’amour, la famille, la dignité de tout être humain, prendre soin des pauvres. Et en quittant les Etats Unis, il envoie un message sur Twitter : « Avec toute ma gratitude, que l’amour du Christ guide toujours le peuple américain ! #GodBlessAmerica». Susanne Janssen e Sarah Mundell  

Veillée de prière: les familles illuminent le Synode

Veillée de prière: les familles illuminent le Synode

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De 17h à 18h, témoignages des représentants de mouvements ecclésiaux, dont Maria Voce du Mouvement des Focolari

Un moment de prière et de témoignage de foi autour du Pape François et des Pères synodaux, promu par la Conférence des évêques italiens. “Je suis convaincu que dans vos associations, mouvements et communautés nouvelles, on voit beaucoup de belles lumières familiales et je voudrais que, comme des flambeaux, elles illuminent la place St-Pierre le soir de la veillée avec le Pape François, le 3 octobre prochain”, avait déclaré Mgr Galantino, Secrétaire général de la CEI. Il invitait ainsi des représentants d’associations et mouvements ecclésiaux au grand rendez-vous de prière, à la veille de l’ouverture de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques (4-25 octobre), qui aura pour thème “La vocation et la mission de la famille dans l’Église et dans le monde contemporain”. L’initiative veut être une réponse de la population aux nombreux appels du Saint-Père à la prière pour la famille et pour le travail des Pères synodaux. Parmi les témoignages prévus, de 17h à 18h, aussi ceux de représentants de mouvements ecclésiaux, dont Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari, Kiko Argüello, initiateur du Chemin Néocatéchuménal, Julián Carrón, président de Communion et Libération, Salvatore Martinez, président du Renouveau charismatique, Matteo Truffelli, président de l’Action catholique italienne. Livret de la veillée de prière (en italien) Informations générales (en italien)

#SignUpForPeace – Signe l’appel pour la paix

https://www.change.org/p/sign-up-for-a-global-petition-for-peace-now Face au drame humanitaire des réfugiés, les Jeunes pour un Monde Uni des Focolari, en action sur plusieurs fronts, se mobilisent en faisant appel aux organismes internationaux, en s’engageant  personnellement et  ensemble avec tout le Mouvement.

  • Réduire les financements publics destinés aux armements 
  • Œuvrer aux racines des inégalités pour éradiquer la misère
  • Revoir les modèles de gouvernance actuels
  • Adopter un modèle de légalité organisée en opposition aux phénomènes criminels
  • Garantir un niveau d’instruction élémentaire universel

Ce sont les 5 points principaux de l’appel des Jeunes pour un Monde Uni (JPMU) des Focolari, adressé aux Parlements nationaux, au Parlement Européen, aux commissions nationales de l’Unesco et aux Nations Unies. Signe l’appel

Veillée de prière: les familles illuminent le Synode

Rome: Veillée de prière: les familles illuminent le Synode

manifesto-sinodo

De 17h à 18h, témoignages des représentants de mouvements ecclésiaux, dont Maria Voce du Mouvement des Focolari

Un moment de prière et de témoignage de foi autour du Pape François et des Pères synodaux, promu par la Conférence des évêques italiens. “Je suis convaincu que dans vos associations, mouvements et communautés nouvelles, on voit beaucoup de belles lumières familiales et je voudrais que, comme des flambeaux, elles illuminent la place St-Pierre le soir de la veillée avec le Pape François, le 3 octobre prochain”, avait déclaré Mgr Galantino, Secrétaire général de la CEI. Il invitait ainsi des représentants d’associations et mouvements ecclésiaux au grand rendez-vous de prière, à la veille de l’ouverture de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques (4-25 octobre), qui aura pour thème “La vocation et la mission de la famille dans l’Église et dans le monde contemporain”. L’initiative veut être une réponse de la population aux nombreux appels du Saint-Père à la prière pour la famille et pour le travail des Pères synodaux. Parmi les témoignages prévus, de 17h à 18h, aussi ceux de représentants de mouvements ecclésiaux, dont Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari, Kiko Argüello, initiateur du Chemin Néocatéchuménal, Julián Carrón, président de Communion et Libération, Salvatore Martinez, président du Renouveau charismatique, Matteo Truffelli, président de l’Action catholique italienne. Livret de la veillée de prière (en italien) Informations générales (en italien)

Une clinique à Kinshasa

Une clinique à Kinshasa

Alcuni membri CL LembaUn jour, nous étions en train de fermer, lorsqu’une maman se présente à 16h30 avec son enfant d’environ huit mois, pour un prélèvement de sang.” Aline M. est infirmière et biologiste dans la clinique universitaire de Kinshasa. Au Congo/RDC, l’indice de natalité est très élevé, tout comme ceux de mortalité et de mortalité infantile. L’espérance de vie à la naissance et l’âge moyen de la population sont très bas. “Mes collègues avaient déjà fermé les cahiers de registre et voulaient partir. Mais les paroles de l’Évangile me trottaient dans la tête: aime ton prochain comme toi-même. ‘Je dois aussi accueillir cette maman’, pensais-je. J’ai fait le prélèvement au petit et, alors que je ferme, la maman me dit d’une voix appuyée: ‘Que Dieu vous bénisse, madame!’ C11Je réussis juste à convaincre une collègue de la banque du sang d’être encore disponible pour cette urgence, lorsqu’une autre situation grave se présente. C’était déjà 17h. Une maman en larmes, ne pouvant payer les soins médicaux, avec son enfant de quatre ans dans les bras, atteint d’anémie grave. Ma collègue, décidée, m’annonce que ce n’est plus possible d’accepter quelqu’un. ‘Autrement je perdrai mon travail’, s’exclame-t-elle. J’étais touchée par cette souffrance. J’atteste alors par écrit que je prends en charge le coût de la transfusion de sang pour ce petit. Ma collègue a ainsi accepté et immédiatement fait la transfusion au garçon, lui sauvant ainsi la vie. La maman de l’enfant me dit: ‘Dieu vous rendra l’argent. J’en suis sûre!’ De retour à la maison, je me suis demandé: ‘Comment se fait-il que, justement à la fermeture du service, je rencontre deux mamans avec leur enfant si souffrant?’ Je lis la Parole de Vie, une phrase de l’Évangile, et j’y trouve du réconfort. C04La semaine suivante, je reçois une invitation de mon service de santé. J’ai été choisie parmi tous mes collègues pour suivre une formation professionnelle de trois jours. L’aide financière reçue pour la participation est de 150 dollars américains! Voici la réponse de Dieu. Pour avoir payé 25 dollars la transfusion de sang, j’ai reçu deux bénédictions et cette somme qui me permet maintenant de payer aussi les frais de scolarité pour mes enfants.” A.M. – Kinshasa, Congo/RDC

Gen Verde en Hongrie, du côté de l’autre

Gen Verde en Hongrie, du côté de l’autre

20150928GenVerdeSzeged1“Start Now!” C’est-à-dire, commence ici et maintenant. À faire quoi? Construire des relations authentiques et générer de la confiance. Une invitation qui “vaut son pesant d’or” dirait-on, celle que le Gen Verde a choisie comme titre du concert-workshop, présenté sur la scène du Tágas Tér Festival, le 25 septembre dernier à Szeged (Hongrie). Les protagonistes, dans huit workshops avec les artistes, étaient 120 jeunes de deux écoles supérieures, dont ceux d’un institut professionnel fréquenté par des étudiants venant d’un milieu familial difficile. “Tágas Tér, qui signifie littéralement ‘espace ouvert’ – explique un des organisateurs – est de fait un grand rendez-vous œcuménique qui montre le réseau des centaines d’activités dans le monde pour la solidarité citoyenne. Szeged est à 15km de la frontière avec la Serbie et, par conséquent, beaucoup de personnes qui étaient présentes au spectacle assistent quotidiennement au passage des milliers de migrants, avec la mer de questions et douleurs qui va avec. 20150928GenVerdeSzeged2“On the Other Side”: de l’autre côté – Durant le concert, beaucoup de titres de “On the Other Side“, le dernier album du Gen Verde, sorti moins d’un mois auparavant. Mais qu’est-ce que “l’autre côté”?, beaucoup se le sont spontanément demandé. “C’est la personne devant moi, qui pense différemment de moi; c’est la personne pour laquelle je n’ai pas d’estime, ou que je n’apprécie pas”, explique Adriana García, bassiste mexicaine du groupe. Un spectacle puissant, palpitant et en même temps capable de remettre en question des positions, opinions et styles de vie, comme quelqu’un l’a déclaré. Parce que ce qui émerge de la musique et des textes, c’est la certitude que la route vers la solution à un monde cassé et séparé par des murs, passe par la compréhension de la richesse inhérente à la diversité. Parmi les onze titres de l’album, il y a l’histoire du difficile chemin d’un peuple entier dans le morceau “Voz de la Verdad” (Voix de la vérité) sur l’Évêque salvadorien Oscar Romero, ou la chanson sur la division des deux Corée, très actuelle et réalisée sur des mélodies K-pop, presque un aveu que parmi les jeunes coréens la blessure n’est pas encore guérie. “Ce sont des histoires qui ne nous permettent pas de tomber dans l’indifférence – commente une jeune – ou d’oublier nos frères dont nous sommes séparés par une frontière. Nous avons senti un fort appel, celui de donner même notre vie dans la lutte pour la justice”. “Inutile de dire que, peut-être aussi en raison de ce que nous vivons dans notre pays avec la question de l’immigration, le moment le plus fort du concert a été la chanson ‘Chi piange per te’ (Qui pleure pour toi) – une douce berceuse dédiée à une fillette disparue dans les eaux du Canal de Sicile – a confié une amie qui travaille dans les médias. Le pasteur réformé Gábor Czagány, un des organisateurs du Festival: “Ce qui m’a le plus touché, c’était le visage des jeunes des écoles qui ont participé aux workshops: joie, participation, engagement. On pressentait la portée de l’expérience réalisée: sept jours qui ont laissé des traces. Maintenant, c’est à nous de faire en sorte que tout ne soit pas perdu”. 20150928GenVerdeSzeged3Des jeunes offrent une espérance d’unité – Alessandra Pasquali, actrice et chanteuse du Gen Verde, tient à préciser: “Notre travail n’est pas de monter sur une scène, chanter, nous produire et repartir. Nous ne pouvons pas faire abstraction de la construction de rapports authentiques avec les personnes, de ‘sentir’ ce que vivent les personnes qui viennent assister à nos concerts, dans quelles eaux naviguent les jeunes avec lesquels nous faisons les workshops”. C’est pour cette raison que les vidéos-interviews aux jeunes participants aux laboratoires, projetées avant le début du concert à Szeged, faisaient partie intégrante du spectacle, parce qu’ils l’avaient construit. Voici quelques réactions des jeunes: “Le projet ‘Start Now!’ m’a ouvert les yeux: il m’a appris à ne pas juger les étrangers. Et cela demande du travail: il faut de la persévérance et de la confiance”. “J’ai appris à faire attention aux autres.” “J’ai compris l’importance de maintenir l’unité d’une communauté et que l’humanité pour être famille a besoin de la collaboration de chacun.” “Je suis très contente que mon école ait participé au projet ‘Start Now!’ avec l’autre école. Au début, nous ne nous connaissions pas. Ça nous a pris du temps, mais, ensuite, nous avons gagné la confiance réciproque et, maintenant, je peux dire que nous bougeons comme une seule personne, nous sommes extrêmement contents.”

Italie: de LoppianoLab2015 on repart à partir de la participation

Italie: de LoppianoLab2015 on repart à partir de la participation

LoppianoLabPartecipantiLa participation comme méthode, la capacité de dialoguer tout en respectant non seulement les idées et les convictions différentes, mais aussi les souffrances de l’autre ; une biodiversité qui valorise les richesses mutuelles, le fait de ne pas se contenter de la ”justice du ‘déjà là’, mais de chercher celle du ‘pas encore là’ ”, transformer l’indignation en action collective pour changer le monde. Ce sont les valeurs qui nourrissent les dizaines d’actions et projets, expressions de la vitalité de la société civile italienne aujourd’hui. La sixième édition de LoppianoLab s’est conclue avec une pluralité de voix, actions, et stimuli qui partent ”du bas”, en Italie et non seulement. Plus de 2000 personnes présentes qui ont donné de la qualité à la confrontation et au dialogue entre entrepreneurs, politiciens, professeurs, citoyens, jeunes, communicateurs et administrateurs locaux : somme toute, la société civile dans sa multiplicité d’expressions.

Mons. Nunzio Galantino, Segretario Conferenza Episcopale Italiana

Mgr. Nunzio Galantino, Secrétaire de la Conférence épiscopale italienne

”Nous ne devons pas nous rendre face à la crise actuelle. Nous sommes là pour trouver des solutions lumineuses”. Mons. Nunzio Galantino, secrétaire de la CEI (conférence épiscopale italienne) part de la pensée anthropologique d’Antonio Rosmini, grand penseur, dans son intervention au rendez-vous culturel de LoppianoLab organisé par l‘Institut Universitaire Sophia (IUS) et de Città Nuova, le soir du 25 septembre sur ”Une idée de personne, une idée de société, une idée d’économie. L’humanisme d’Antonio Rosmini”. ”Se fermer à l’autre et nier la relation ,signifie nier soi-même – continue le secrétaire CEI, faisant écho aux paroles prononcées par le pape François aux États-Unis ces derniers jours – il faut récupérer les input culturels forts qui aident l’humanité à affronter la crise culturelle encore avant celle humanitaire que le monde est en train de vivre”. Il ajoute ensuite que c’est l’époque actuelle avec ses murs, ses contradictions et ses nombreuses questions existentielles sur le sens et le destin de l’homme qui demande une vision unitaire et complète de la personne non gouvernée seulement par les sciences, mais également faite d’esprit, de relations et de proximité. Les pistes de LoppianoLab 2015 Citoyenneté active – Reprenant les paroles de Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, Lucia Fronza Crepaz, coordinatrice des projets École de Préparation Sociale, Trente, dans le congrès central du 26 septembre ”Au-delà de la peur”, a motivé le devoir social de celui qui fait de la politique :”Nous ne voulons pas faire une action ‘pour les pauvres’ mais bien avec les pauvres parce qu’ils sont les sujets et la mesure de la société que nous voulons construire et elle a indiqué la ville comme étant le ‘gymnase’ de la fraternité universelle. Carlo Petrini, fondateur et président de Slow Food et Terra Madre lui a fait écho, confirmant que la citoyenneté active est le lieu qui peut générer de nouveaux agriculteurs, de nouvelles entreprises, de consommateurs conscients. La consonance profonde avec l’encyclique Laudato si’ du pape François pour laquelle il a écrit la préface dans une des éditions sortie en librairie. ”Une opportunité – a-t-il déclaré – inattendue. Tout pouvait m’arriver dans la vie, mais je n’aurais jamais cru qu’à 67 ans, un pape m’aurait téléphoné, moi qui suis agnostique. Il s’agit là de nouvel humanisme. Nous en avions besoin. Il n’existe aujourd’hui au monde aucun leader politique aussi incisif, visionnaire, concret que ce pape”. Le sociologue Mauro Magatti ajoute :”Si nous ne récupérons pas la dimension de la rationalité comme trait distinctif de notre condition, l’humanité est destinée à succomber. Il faut revenir à ‘produire de la valeur’ ensemble, avec d’autres.
Luigi Bobba, sottosegretario Ministero del Lavoro - Luigino Bruni, economista

Luigi Bobba, sous-secrétaire du ministère du Travail – Luigino Bruni, économiste

Engagement civil – Luigi Bobba – sous-secrétaire au ministère du Travail et des Politiques sociales, a défini l’époque actuelle, un vent de nouveauté dont il faut exploiter l’énergie pour donner vie à des institutions capables de donner forme au changement. Il va pleinement dans le même sens que l’économiste Luigi Bruni lorsqu’il affirme que les minorités peuvent changer le monde et sont capables de transformer l’indignation en action politique et économique collective. Culture du dialogue – ”Il est nécessaire de dépasser la perspective eurocentriste, lorsqu’on parle de migrations : elles ne sont pas seulement un fait humanitaire, mais une question de politique internationale”. Ainsi, Pasquale Ferrara, diplomate et secrétaire général de l’Institut Universitaire Européen de Florence. Les migrants sont le témoignage tragique des mutations historiques. Avec eux marche l’histoire et tous les nœuds irrésolus de la politique internationale se rendent manifestes. Tous les hommes sont destinataires de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Celle-ci crée une seconde nationalité pour cela, personne ne peut être considéré clandestin et personne, illégal”. C’est Vincenzo Morgante, directeur du TGR (Journal télévisé) RAI qui fait parler le monde de la communication, observateur privilégié de la ”capacité” de dialogue dans les communautés italiennes. ”A travers le travail des journaux régionaux, je me rends compte que la culture du dialogue est bien présente, mais elle n’est pas suffisamment développée. C’est plutôt celle du heurt, de l’affrontement qui prévaut. Il faudrait parler un peu moins des phénomènes et un peu plus des histoires, des personnes qui sont dedans”.
Vincenzo Morgante, direttore TGR Rai - Michele Zanzucchi, direttore Città Nuova

Vincenzo Morgante, Directeur du TGR (Journal télévisé) RAI – Michele Zanzucchi, Directeur Città Nuova

L’édition 2015 de LoppianoLab se conclut aussi avec une ample participation du Social, mais les projets et l’engagement concret et quotidien de milliers de citoyens continue sur le terrain. On travaille à reconstruire un tissu social souvent lacéré, au travers de processus de réconciliation et de reconstruction de communautés qui ne soient pas uniquement l’assemblage d’une multiplicité d’intérêts, mais capables d’une prise de conscience personnelle et collective. Source : Communiqué de presse ‘Servizio Informazione Focolari Loppiano’

Les puissantes semences de la générosité

Les puissantes semences de la générosité

20150928-01« La vraie générosité est un échange aux conséquences imprévisibles. Elle représente un risque car elle mêle nos besoins et nos désirs aux besoins et aux désirs des autres. » Adam Phillips et Barbara Taylor, On Kindness (Éloge de la gentillesse) “Les entreprises et toutes les organisations continuent d’être des lieux de vie bonne et entière tant qu’elles laissent s’y épanouir des vertus non économiques parallèlement aux vertus économico-entrepreneuriales. Une coexistence décisive mais tout sauf simple, car elle demande aux dirigeants de renoncer à exercer un contrôle total sur le comportement des personnes, d’accepter que leurs actes comportent une part d’imprévu et d’être prêts à relativiser y compris l’efficience, qui est en passe de devenir le dogme absolu dans la nouvelle religion de notre époque. La générosité est l’une de ces vertus non économiques et cependant essentielles à toute entreprise et institution. À la racine de la générosité, il y a le mot latin genus, generis, un terme qui renvoie à la lignée, la famille, la naissance, et c’est le sens premier du mot genre. Cette étymologie ancienne, aujourd’hui perdue, nous donne des informations importantes sur la générosité. Elle nous rappelle avant tout que notre générosité a beaucoup à voir avec la transmission de la vie : avec notre famille, avec les gens qui nous entourent, avec l’environnement dans lequel nous grandissons et apprenons à vivre. Nous recevons la générosité en héritage lors de notre venue au monde ; c’est un don de nos parents et des autres membres de notre famille. La générosité s’apprend au sein du foyer familial. Celle que nous retrouvons en nous dépend beaucoup de la générosité de nos parents, de l’amour qu’ils avaient l’un pour l’autre avant notre naissance, des choix de vie qu’ils ont fait et de ceux qu’ils font au moment où nous commençons à les observer. Elle dépend également de leur fidélité, de leur hospitalité, de leur attitude envers les pauvres, de leur disponibilité à « gaspiller » du temps pour écouter et aider leurs amis, de leur amour et de leur reconnaissance envers leurs propres parents. Cette générosité primaire n’est pas une vertu individuelle, mais un don faisant partie de la dotation morale et spirituelle de ce que l’on appelle le caractère. C’est un capital que nous possédons déjà lors de notre venue sur terre, qui s’est formé avant notre naissance et que nous alimentons grâce aux qualités de nos relations durant les toutes premières années de notre vie. Il dépend également de la générosité de nos grands-parents et arrière-grands-parents, de nos voisins et de celle de nombreuses autres personnes qui, même si elles n’entrent pas dans notre ADN, contribuent, de façon mystérieuse mais bien réelle, à notre générosité (et à notre absence de générosité). Elle est influencée par les poètes qui ont nourri le cœur de notre famille, par les prières de ceux que nous aimons, par les musiciens que nous apprécions et écoutons, par les chanteurs ambulants dans les fêtes de village, par les discours et les actions des politiques et par les homélies des prédicateurs ; par les martyrs de tous les mouvements de résistance, par ceux qui ont donné leur vie hier pour notre liberté d’aujourd’hui. Elle procède de la générosité infinie des femmes des siècles passés (il existe une grande affinité entre la femme et la générosité) qui, bien souvent, ont fait passer l’épanouissement de la famille qu’elles ont fondée avant celui de la leur – et les femmes continuent aujourd’hui à le faire. La générosité engendre la reconnaissance envers ceux qui, par leur générosité, nous ont rendus généreux. Vivre avec des personnes généreuses nous rend plus généreux, et l’on observe la même chose avec la prière, la musique, la beauté… Cultiver la générosité produit bien plus d’effets que nous ne parvenons à en voir et à en mesurer, et il en va de même lorsque nous-mêmes et les autres manquons de générosité. La réserve de générosité d’une famille, d’une communauté ou d’un peuple est en quelque sorte la somme de la générosité de chacun. Chaque génération augmente la valeur de cette réserve ou la réduit, comme c’est actuellement le cas en Europe, où notre génération, qui n’a plus ni idéaux ni grandes passions, est en train de dilapider le patrimoine de générosité dont elle a hérité. Un pays qui laisse la moitié de ses jeunes au chômage n’est pas un pays généreux”. (lire tout) Par Luigino Bruni  Publié dans le journal italien Avvenire le 23/08/2015

“Welcome to New York, Holy Father”

“Welcome to New York, Holy Father”

20150926-03Déjà le jeudi apparaissent des banderoles : « Welcome, Holy Father » partout. Le chauffeur de taxi regarde le pape à la télé et ne reste pas indifférent : « Vous irez demain voir le pape ? Félicitations ! » “Le pape attire parce qu’il est authentique”, dit un homme dans le train, non catholique. Il a raison : François n’a pas besoin d’attirer l’attention ou de gagner la sympathie des gens. Il a ainsi donné une leçon à l’Assemblée Générale des Nations Unies : en commençant par le développement durable pour aborder ensuite le changement climatique et enfin la question des  réfugiés : « Nous ne pouvons pas nous effrayer à cause des chiffres… nous devons regarder les choses en face et écouter leur histoire », a-t-il dit à Washington. Et à l’ONU : « tout homme doit avoir un accès effectif aux biens matériels et spirituels indispensables : un logement personnel, un travail digne et correctement rémunéré, une alimentation adéquate, l’eau potable et la liberté religieuse ». Il critique de nouveau et vivement les narcotrafiquants, les abus sexuels des personnes et le trafic des armes, comme il l’avait déjà clairement exprimé au Congrès des USA : mettre de côté les divisions et les luttes entre les partis et aider les pauvres. La sacralité de tout être humain lui tient à cœur, et à la fin de son long discours, les ovations n’en finissent plus. Le pape va saluer les gens depuis sa voiture Fiat qui parait toute petite au milieu des grandes limousines. 20150926-aAu Ground Zero 500 représentants de diverses religions l’attendaient pour prier tous ensemble pour la paix. « C’était tellement significatif en raison de la diversité de cette nation » a affirmé Sue Kopp, une focolarine de New York, qui a pu participer à la cérémonie. « Il m’a semblé que ce lieu sacré, marqué par une si grande souffrance, s’était transformé en lieu d’espérance, où le rêve d’une civilisation de l’amour devenait réalité ». « Le pape – ajoute Joe Klock, de Humanité Nouvelle (ONG internationale accréditée auprès de l’ONU) – a souligné l’importance de construire l’unité dans la diversité, où la paix et l’amour vrai règnent parmi les nations et les cœurs de tous. Cela nous montre la nécessité de la spiritualité de l’unité qui est vraiment faite pour notre pays ! ». 20150926-02Même à New York, le pape a rendu visite à quelques œuvres caritatives, parmi lesquelles une école modèle de Harlem. Puis, à Central Park, 80.000 chanceux ont réussi à obtenir des billets, après avoir attendu des heures, uniquement pour pouvoir le voir. La messe a été célébrée au Madisson Square Garden, là où normalement les places sont occupées par les stars du basket ball et les chanteurs. Les personnes ont attendu des heures pour pouvoir entrer dans la salle, mais personne ne s’est plaint. Puis la surprise : le pape François est arrivé 20 minutes en avance ! L’autel, la chaise et l’ambon ont été réalisés par de simples artisans. Le cardinal Timothy Dolan a pensé que le pape aurait mieux apprécié ces objets que des pièces précieuses faites par un designer. Et là François est devenu le pasteur de cette énorme ville, qui faisait référence à la lecture d’Isaïe 9,1 : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière ». Il parle des difficultés des villes multiculturelles où l’on ne voit pas la lumière au milieu de beaucoup de brouillard, « Mais Jésus qui chemine aujourd’hui sur nos routes » continue et invite tout le monde à aller vers les autres, avec un cœur de « père miséricordieux qui attend ses fils et ses filles retourner à la maison ». L’église est vivante dans la ville, s’est exclamé le pape, et ainsi les chrétiens doivent être des témoins de la lumière de la Bonne Nouvelle. Les applaudissements n’en finissaient plus. Comme dans tous les pays, même aux Etats Unis, le pape a touché le cœur de chacun.

Parole de Vie – Octobre 2015

C’est le signe distinctif, la caractéristique des chrétiens. Ou, du moins, ce devrait l’être, car c’est ainsi que Jésus a conçu sa communauté. La Lettre à Diognète , un texte passionnant datant des premiers siècles du christianisme, prend acte du fait que « les chrétiens ne se distinguent du reste des hommes ni par leur pays, ni par leur langage, ni par leur manière de vivre. Ils n’ont pas d’autres villes que les vôtres, d’autre langage que celui que vous parlez ; rien de singulier dans leurs habitudes. » Les chrétiens sont des personnes ordinaires, semblables aux autres. Et cependant ils possèdent un secret qui leur permet d’exercer une profonde influence sur la société, dont ils deviennent en quelque sorte l’âme (cf. chap. 5-6). Ce secret, Jésus l’a donné à ses disciples, peu avant sa mort. Comme les sages d’Israël, ou un père à l’égard de son fils, lui, le Maître de la sagesse, leur a laissé en héritage l’art de vivre, comme lui-même l’avait appris de son Père : « Je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père » (Jn 15,15), et c’était le fruit de sa relation avec Lui. Ce secret consiste à s’aimer les uns les autres. C’est sa dernière volonté ; c’est la vie du ciel, qu’il a apportée sur la terre et partagée avec nous afin qu’elle devienne notre vie. Il veut qu’elle constitue l’identité de ses disciples, qu’on les reconnaisse comme tels à leur amour réciproque : « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres. » Les disciples de Jésus sont-ils reconnus à leur amour réciproque ? « L’histoire de l’Église est une histoire de sainteté ». Cependant, elle a aussi « enregistré bon nombre de faits qui constituent un contre témoignage pour le christianisme », a écrit Jean-Paul II . Au nom de Jésus, pendant des siècles les chrétiens se sont combattus dans des guerres interminables et leurs divisions persistent. De nos jours, certains continuent d’associer les chrétiens avec les Croisades, ou les tribunaux de l’Inquisition, ou bien comme les défenseurs acharnés d’une morale dépassée, ou encore hostiles à la science. Il n’en était pas ainsi des premiers chrétiens, au sein de la communauté naissante de Jérusalem. Les gens s’émerveillaient de la communion des biens que l’on y pratiquait, de l’unité qui y régnait, de « la joie et de la simplicité de cœur » qui la caractérisaient (Ac 2,46). « Le peuple louait hautement » cette communauté, nous disent encore les Actes des Apôtres, et « le nombre de ceux qui croyaient au Seigneur, hommes et femmes, augmentait de plus en plus » (Ac 5,13-14). Par son témoignage de vie, cette communauté exerçait un grand pouvoir d’attraction. Pourquoi alors, ne nous reconnaît-on pas, aujourd’hui, comme ceux qui se distinguent par l’amour ? Qu’avons-nous fait du commandement de Jésus ? « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres. » Dans le monde catholique, le mois d’octobre est traditionnellement celui de la «mission», et donc de la réflexion sur le mandat, donné par Jésus, d’aller annoncer l’Évangile dans le monde entier, et aussi de la prière pour soutenir ceux qui y sont en première ligne. Cette parole de vie peut nous aider à retrouver la dimension fondamentale de l’annonce du message chrétien, qui exclut tout prosélytisme, ou aide intéressée en vue de conversions. Ce n’est pas essentiellement, non plus, la défense intransigeante des valeurs morales, ni une prise de position ferme face aux injustices et aux guerres, même si ces attitudes s’imposent au chrétien qui ne peut s’y soustraire. Le message chrétien est, avant tout, un témoignage de vie que tout disciple de Jésus doit donner personnellement : « L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres » . Même les plus hostiles à l’Église se montrent souvent sensibles à l’exemple donné par ceux qui consacrent leur vie aux malades, aux pauvres, qui n’hésitent pas à quitter leur patrie pour aller vers des terres lointaines et apporter aide et compassion aux plus déshérités. Cependant, le témoignage que Jésus demande est surtout celui d’une communauté qui rende visible la vérité de l’Évangile. Cette communauté doit montrer que la vie, que Jésus a apportée, peut réellement faire naître une société nouvelle, où l’on vit des relations de vraie fraternité, d’aide et de service réciproque, et où tous ont le souci des personnes les plus fragiles et les plus démunies. L’Église, au cours de sa vie, a connu de tels témoignages ; citons, par exemple, les villages construits par les franciscains et les jésuites pour les autochtones en Amérique du Sud, ou, en Europe, les monastères autour desquels des bourgades naissaient. Et, de nos jours, des communautés et des mouvements d’Église créent des lieux de témoignage où l’on peut voir les signes d’une société nouvelle, fruit de la vie de l’Évangile et de l’amour réciproque. « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres. » Si nous vivons entre nous cette unité pour laquelle Jésus a donné sa vie, et ceci, tout en conservant notre cadre de vie, nous pourrons créer un mode de vie habituel et semer autour de nous des germes d’espérance. Une famille qui, chaque jour, décide de vivre concrètement l’amour réciproque, peut devenir un rayon de lumière dans son quartier ou dans son voisinage, où les rapports sont marqués par l’indifférence réciproque. Une petite “cellule”, constituée de deux ou plusieurs personnes qui se mettent d’accord pour vivre de façon radicale les exigences de l’Évangile, que ce soit sur un lieu de travail, dans une école, au sein d’un syndicat, dans les bureaux d’une administration, ou au cœur d’une prison, peut briser la logique de la lutte pour le pouvoir et introduire un climat de collaboration, et, contre toute attente, y faire naître la fraternité. N’est-ce pas ce que faisaient les premiers chrétiens, sous l’empire romain ? N’est-ce pas ainsi qu’ils ont diffusé le christianisme qui a transformé le monde ? A nous d’être aujourd’hui, ces “premiers chrétiens” ; comme eux, nous sommes appelés à nous pardonner, à nous regarder sans cesse d’un regard nouveau, à nous aider réciproquement ; en un mot, à nous aimer avec la même intensité avec laquelle Jésus nous a aimés, sûrs que sa présence au milieu de nous a la force d’en entraîner beaucoup d’autres dans la logique divine de l’amour. Fabio Ciardi