Le fils disparu “Mon fils, à l’âge ingrat de l’adolescence, a disparu sans donner de nouvelles, peut-être en raison de mauvaises influences. Le soir, je sortais le chercher au milieu des clochards. Mon désespoir a créé de l’incompréhension pour mon mari. Je risquais de le négliger non seulement lui, mais aussi nos deux autres enfants. Un jour, j’ai raconté qu’en allant faire un tour, j’avais rencontré beaucoup de jeunes seuls qui, à cause de la drogue, s’étaient retrouvés à la rue. Mes autres enfants ont proposé de m’accompagner pour apporter à manger et des vêtements. Dès lors, la vie en famille a changé. Cette tragédie nous avait ouvert les yeux.” (M.J. – Suisse) À l’hôpital “L’homme gravement malade dans le lit d’à côté me confie qu’il n’est pas croyant. Il espère mourir rapidement. Je l’écoute longuement, ensuite je lui dis: ‘Je pense que nous, humains, devons valoriser la vie à chacune de ses étapes, être sains (avec le travail et les autres engagements), être malades (avec les soins, les douleurs, les thérapies, le rapport avec les infirmiers, vous et les autres malades). La mort pourra ensuite venir, mais nous serons ce que nous avons fait en valorisant la vie qui nous est donné’. Il semble plus serein. Le soir même, il accueille sa fille avec un sourire, lui qui est d’habitude renfermé. Peut-être que cette nuit, il dormira plus détendu.” (D.B. – Trentin, Italie) En prison “Rosa devait aller enseigner le lendemain dans une prison militaire hors de la ville et n’avait pas de voiture. J’ai proposé de l’emmener, déplaçant divers rendez-vous. Le jour suivant, durant le trajet, j’ai essayé de calmer mon amie: j’allais offrir mon temps d’attente à l’extérieur de la prison comme prière pour elle. C’est ce que j’ai fait pendant qu’elle y était. Après quelques heures, je l’ai vue sortir radieuse, en raison du rapport établi avec ses nouveaux élèves. Elle avait ressenti le soutien de ma prière. Maintenant, elle se rend en prison par ses propres moyens, mais l’expérience de partage vécue reste forte.” (C.D. – Campanie, Italie) Le militaire de la garde présidentielle “Corneille est étudiant à l’université de Kinshasa. La semaine dernière, il était là, sur le campus, avec ses amis. Un militaire de la garde présidentielle s’approche. Il demande de l’aide pour son enfant gravement malade. Les étudiants se regardent, les mains dans les poches. Corneille aussi met les mains dans les poches. Il trouve: à gauche la feuille de la Parole de Vie, à droite un peu d’argent. Il y pense un instant, ensuite il tend l’argent au militaire. Restés seuls, les amis réagissent: ‘Tu es fou, donner ton argent à lui!’ Alors Corneille leur donne la Parole de Vie. Ils la lisent, ensuite l’un d’eux déclare: ‘Tu es vraiment cohérent. J’apprécie’.” (C. – République démocratique du Congo)
« Le rêve du ”monde uni”, nous l’avons fortement senti en ces jours de grâce de la présence du Pape François à Cuba. Son passage a littéralement laissé une traînée de lumière ! La préparation de sa visite a déjà été riche en enthousiasme et nouveautés. Dans les trois diocèses qu’il allait visiter, toutes les communautés de l’Église se sont activées avec des initiatives variées : veillées dans les églises, dans les ”maisons de mission”, groupes de jeunes dans les parcs, réunions du voisinage pour faire connaître le Pape ; en somme, une Église heureuse, en attente ! Et, comme cela ne s’est jamais produit jusqu’à présent, les moyens de communication (de l’État) ont offert une ample couverture médiatique pour préparer le peuple cubain à cette visite tellement importante – aussi du point de vue politique, pour l’apport bien connu du Saint Père au rétablissement des rapports entre Cuba et les États-Unis. Radio, télévision, presse, donnaient continuellement des nouvelles sur la visite, petites ”catéchèses” sur le Pape et l’Église, documentaires sur la vie du Pape François et aussi des deux autres Papes qui avaient visité l’Île. Surprise et joie, pour une Église qui a eu les portes des moyens de communication fermées pendant des années ! » Le Pape est arrivé en tant que ”missionnaire de la miséricorde” ; avec des gestes et des paroles simples – souvent délicats mais incisifs – il a dit aux cubains et au monde, que sans le pardon, sans pratiquer la culture de la rencontre et du dialogue, il est impossible d’avoir de l’espérance pour le futur. Ses premières paroles nous ont déjà ouvert de nouveaux horizons : ”Géographiquement, Cuba est un archipel ayant un rôle extraordinaire de ‘clé’ entre le Nord et le Sud, entre l’Est et l’Ouest. Sa vocation naturelle est d’être un point de rencontre pour que tous les peuples soient réunis par l’amitié(…). Nous sommes témoins d’un événement qui nous remplit d’espérance : le processus de normalisation des rapports entre deux peuples, après des années d’éloignement. C’est un signe de la victoire de la culture de la rencontre, du dialogue”. Il a invité tout le monde à ”continuer à avancer sur cette voie-là et à développer toutes ses potentialités, comme preuve de l’important service en faveur de la paix et du bien-être de ses peuples et de toute l’Amérique, comme exemple de réconciliation pour le monde entier”. Au cours de la Messe sur la Plaza de la Revolucion, à La Havane, il a entre autre dit : ”…la vie authentique se vit dans l’engagement concret avec le prochain, c’est-à-dire en servant”, rappelant surtout le service rendu aux plus faibles. ”Tous nous sommes appelés par vocation chrétienne, au service et à s’aider mutuellement à ne pas tomber dans la tentation du service qui se sert a-t-il signalé. Dans sa rencontre avec les jeunes, l’empathie a été immédiate. Au désir exprimé par un d’entre eux de ”ne pas vouloir lui présenter seulement nos rêves mais de lui demander quelque chose de spécial, qui renouvelle en nous l’espérance…”, François a répondu avec force : ”Rêve, que si tu offres le meilleur de toi-même, tu aideras à ce que le monde soit différent. N’oubliez pas : rêvez. Rêvez et racontez vos rêves. Racontez parce que les grandes choses, il faut les raconter ! ” « Beaucoup parmi nous – continuent-ils – avons eu l’occasion de le saluer personnellement, en commençant par les focolarine qui travaillent à la Nonciature, mais aussi des familles, des jeunes, dans les différentes villes où il s’est rendu ». Le Focolare est présent à Cuba depuis 1998 et le service qu’il essaie d’offrir à l’Église et à la société est celui de tisser un réseau de fraternité, d’apporter l’ ”amitié sociale” que le Pape a présenté aux jeunes et de favoriser ”la culture de la rencontre”, à parcourir comme chemin d’espérance. ”Nous avons été nombreux dans les services concrets avant et pendant la visite : il y a ceux qui ont aidé avec les moyens de communication, dans les organisations des événements, ceux qui se sont laissés interviewer par les moyens de communication nationaux et internationaux, ou simplement en étant là, dans les endroits où le Pape allait passer, pour le saluer. En accord avec notre vocation à l’unité, ensemble avec croyants et non croyants, nous avons vécu et participé à ces jours de grâce ”. Dans le Sanctuaire de la Madonne de la Charité, le Pape François nous a laissé un programme : ”Nous voulons être une Église qui sort des maisons pour construire des ponts, casser les murs, semer la réconciliation. Comme Marie, nous voulons être une Église qui sache accompagner dans les situations difficiles, les personnes qui nous sont confiées, en s’engageant avec la vie, la culture, la société, ne nous mettant pas à part, mais en cheminant avec nos frères. Tous ensemble, tous ensemble”.
« Nous avons des possibilités de réagir à la situation actuelle en mettant en acte des formes de réorganisation, même si elles sont imparfaites, mais qui rassemblent les pays, et les personnes de différents milieux. En Europe nous avons le problème d’une unité imparfaite ; il faut la faire grandir et aujourd’hui avec l’émigration nous sentons qu’elle est indispensable pour notre futur ». C’est ce que déclare Romano Prodi, deux fois Président du Conseil des ministres de la République italienne puis Président de la Commission Européenne, économiste, académicien et politicien, dans une interview en marge de la rencontre des délégués des Focolari dans le monde. Nous avons donc besoin d’énergies qui viennent d’en bas. Au Moyen Orient il est cependant nécessaire que les puissants de la terre dialoguent entre eux sinon rien ne peut se résoudre ». C’est le 21 septembre que débute au Centre international de Castel Gandolfo la seconde semaine de travail, par une session au titre : « le monde tend vers l’unité. Un regard socio-politique ». Sujet de poids, mais cohérent et intégré dans le thème de l’unité, que les Focolari approfondissent cette année, et qui transparaît dans tout le programme. Avec Romano Prodi, se trouve Pasquale Ferrara, diplomate, secrétaire général de l’Institut universitaire européen de Florence, qui a aussi des activités académiques et de recherche au niveau des relations internationales. « La mondialisation a des effets positifs – affirme-t-il – mais elle pose problème : elle n’est pas universelle, elle représente un essai d’étendre au monde entier un modèle unique d’économie, le modèle libéral, et un unique modèle, celui de la démocratie libérale dans le domaine politique ». A partir de là son invitation à « écouter les exigences de tous les peuples de la terre », parce qu’il n’existe pas de « peuples de série A et de série B, des membres du Conseil de Sécurité et tout le reste. Nous devons tenir compte de toutes les exigences exprimées par tous les peuples ». Une proposition ? « Partir de la base, construire la société civile, internationale. Nous avons trop confiance dans les institutions, les gouvernements, les organisations, les autorités, qui sont importantes. Mais dans beaucoup de situations, surtout dans des sociétés divisées à l’intérieur, de pays qui doivent affronter, par exemple, des processus de réconciliation, il est fondamental que cette œuvre parte de rapports interpersonnels, de rapports intercommunautaires, sachant bien que l’on est en train de faire une œuvre de reconstruction politique, civile, sociale et institutionnelle ». Des interventions stimulantes et en dialogue avec un parterre vraiment représentatif de toutes les régions du monde, avec leurs propres attentes, défis et ressources. Les deux experts ont offert une lecture documentée sur la situation sociopolitique mondiale actuelle, complexe et en continuelle mutation. Une contribution qui a enrichi la réflexion à propos de l’apport réel de ceux qui vivent les idéaux des Focolari et désirent contribuer à la réalisation de la fraternité universelle et à la construction de la paix. Vous pouvez suivre l’interview complète en italien – Transcriptionen français https://vimeo.com/140062041
« Depuis le jeudi 17 septembre, – jour du coup d’Etat – nous sommes tous à la maison : les écoles, bureaux, magasins, tout est fermé. Nous épargnons l’essence et la nourriture, et si on réussit à trouver quelque chose, les prix sont doublés », explique Aurore De Oliveira du Focolare de Bobo-Dioulasso, deuxième ville du Burkina Faso. Là, on sent venir la contestation mais pas aussi forte que dans la capitale Ouagadougou (1.500.000 hab.), théâtre des principales tensions de la dernière semaine où il y a eu plus de cent blessés et au moins 10 morts. « C’est une population déterminée qui ne veut plus être assujettie. Dans toutes les grandes villes du Burkina Faso, ils ont tous manifesté, mais pour la paix. Il y a aussi beaucoup de peur, il ne faut pas le nier, parce que la guerre peut éclater d’un moment à l’autre ». ” Les activités à Ouaga – où l’armée est entrée – se sont ralenties”, écrit Jacques Sawadogo, de la communauté des Focolari dans la capitale.”Les banques, les magasins, les gares sont fermées. De petites activités de subsistance vont de l’avant. En tant que membres du Mouvement à Ouagadougou, nous essayons de rester en contact via e- mail ou avec le téléphone. Nous essayons d’être des artisans de paix dans les actions et dans les paroles”. Nous rejoignons aussi par téléphone, le père Sylvestre Sanou, vicaire général du diocèse de Bobo-Dioulasso. La situation est en évolution continuelle et on craint qu’elle puisse dégénérer. ”Il y agrève générale dans tout le pays – explique père Sylvestre – En réalité, il ne s’agit pas d’un véritable coup d’Etat, mais de l’irruption d’un petit groupe de la Garde Présidentielle, guidé par le général Gilbert Diendéré, proche de l’ex- président Blaise Compaoré, monté au pouvoir avec un coup d’état en octobre 1987 et contraint de fuir après 27 ans, seulement en octobre 2014, après de nombreux jours de contestation populaire. Depuis lors, il s’est réfugié en Côte d’Ivoire. ”le général Diendéré a tenté de négocier son immunité, d’après ce que l’on comprend, après avoir agi pendant de longues années comme main droite du président Compaoré”. Il ne s’agit donc pas de conflits religieux, entre musulmans (50%), chrétiens (30%) ou religions traditionnelles (20%) mais bien de nature politique.”L’armée semble prendre position en faveur de la population et aussi les gouverneurs des différents pays sont contraires au ”coup d’Etat” ; cela va même jusqu’au village natal de Diendéré où on a brûlé sa maison. ”La violence appelle à la violence”, continue le père Sylvestre. ”Le 22 septembre, nous sommes restés le souffle coupé à cause de l’ultimatum de l’armée, arrivée de 4 villes vers la capitale. Le futur politique du pays est incertain, malgré la médiation des présidents du Bénin et du Sénégal, au nom du CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et le retour du président de la transition du Burkina Faso, Michel Kafando et aussi du premier ministre Isaac Zida (arrêtés et puis relâchés)”. ” J’étais à peine rentré d’un séjour dans la cité-pilote ”Victoria” du Mouvement des Focolari en Côte d’Ivoire et je me suis retrouvé dans cette situation ” conclut le P. Sanou. ”Le processus en cours a été bloqué, celui qui trouvait les différents partis en dialogue et qui était en train d’arriver à un certain consensus. Mais maintenant tout est en l’air. Prions pour qu’une solution soit trouvée, sans effusion de sang et rapidement. Entre-temps, avec les prêtres, religieuses/religieux et catéchistes du diocèse, nous avons commencé avec notre évêque, la rencontre pastorale programmée avant ces événements. Il nous semble important d’aller de l’avant et de prier pour les nôtres et pour notre pays”. « Comment sommes-nous en train de vivre ? Au début, nous étions furieux, déçus – confie Aurora De Oliveira – parce qu’après les faits survenus en 2014, la situation politique était en train de bien évoluer. A un pas des élections, prévues initialement le 11 octobre (et maintenant déplacées au 22 novembre) arrive un groupe armé et tout est compromis. Voilà notre première réaction qui nous faisait sentir le besoin de protester. Le pas successif a été celui de reconnaître dans cette douleur un visage de Jésus abandonné et donc de chercher à reconsolider l’unité entre nous pour pouvoir transmettre la paix et le pardon. Nous avons essayé de contacter ceux qui partagent la spiritualité de l’unité, car l’amour doit vaincre ». « Continuons à prier et à vivre dans l’unité plus étroite avec vous tous, certains de la protection de Marie » écrit la présidente des Focolari Maria Voce, à la communauté du Burkina Faso, alors que se déroule la rencontre des délégués des Focolari de différentes nations, qui rend plus proches les attentes et les souffrances de tellement de parties du monde. https://vimeo.com/140074710
« Afin de rendre concret mon choix de vivre la spiritualité de l’unité, en réseau avec d’autres politiciens qui, comme moi, essaient de s’engager pour le bien commun et de faire ressortir la fraternité en tant que catégorie politique, j’ai accepté la charge ». C’est Maria Elena Loschiavo, maire adjointe qui raconte, elle est déléguée pour la Politique sociale et scolaire, dans une commune d’un peu plus de 7000 habitants. L’année scolaire dernière, elle entend dire que plusieurs enfants et jeunes présentent des difficultés d’apprentissage et que pour différents motifs, ils ne peuvent pas compter sur l’apport de leur famille. « Je voudrais créer quelque chose pour eux, mais les amis de l’Administration me rappellent avec insistance qu’il n’y a plus de fonds. J’en parle alors avec mon mari, puis avec des amies et collègues à la retraite, j’appelle des jeunes que je connais. Face à ma disponibilité je me vois suivie d’un bon groupe de personnes provenant de culture et traditions religieuses différentes. Avec eux, naît l’idée d’un cours de soutien, tous les après-midi de 15h à 17h. C’est un beau défi parce que commencer quelque chose veut dire le porter à terme. Cela signifie aussi dire au revoir, un mois après l’autre, à notre belle petite sieste de l’après-midi. Mais je veux essayer, je veux entrer dans le cœur des familles qui se sentent marginalisées. L’avis communal vient d’être affiché au public lorsqu’ arrivent de nombreuses inscriptions, mais la limite est de 25 élèves. « Chacun d’entre eux est une histoire en soi : des milieux familiaux désavantagés qui malheureusement ne facilitent pas l’entrée dans le processus d’apprentissage. A peine le temps de nous organiser et le 9 mars nous démarrons avec grand enthousiasme. De façon peut-être un peu naïve, sans savoir exactement ce que nous allons rencontrer. Mais à la fin de l’année les résultats se voient, et comment ! Les familles, mais aussi les gens du village demandent que l’expérience se répète, de même l’année suivante, surtout pour les petits. » “En tant qu’administrateur d’une petite ville je dois admettre que créer une équipe de personnes disposées à donner, n’est pas chose facile. Cependant ce n’est pas une entreprise impossible. Evidemment c’était enthousiasmant de voir comment chaque membre du groupe avait accepté de se mettre ensemble pour aimer ces petits en leur donnant quelques brins de leur histoire personnelle. Puis expérimenter, ensemble, que s’ouvrir à la gratuité n’est pas chose facile, mais qu’alors on se sent bâtisseur de la fraternité universelle, en commençant par celle de ta commune de résidence ». Maria Elena Loschiavo poursuivra le projet en octobre avec de nouveaux développements, toujours au coût zéro, aussi bien pour l’administration que pour les bénéficiaires. « Pour cette seconde année – explique M. Elena – on pourra compter sur un plus grand nombre d’enseignants et donc d’enfants qui peuvent accéder au programme. Le siège sera dans l’école, ce qui facilitera un travail de synergie avec l’enseignant de la classe, qui peut signaler les difficultés de l’enfant en nous permettant de travailler en ciblant mieux le problème. Toujours grâce au volontariat nous pourrons nous doter aussi d’un laboratoire médico-psychopédagogique. Les enfants auront des moments ludiques (dans le village il existe des petits/grands talents dans le domaine de l’animation, la peinture, la danse…) et pour les mamans il y aura une heure de yoga par semaine. De plus, avec le soutien des associations sportives de la région, des activités d’éducation motrice ne manqueront pas ». « Les idées qui sont en cours de réalisation sont nombreuses, mais je suis sûre que d’autres verront le jour, justement parce que, comme quelqu’un me l’avait dit un jour, dans le domaine de la solidarité il suffit de faire le premier pas. Ensuite c’est elle qui guidera les suivants ».
« La Summer School s’est tenue à Tonadico, dans les Dolomites, aussi bien pour le spectacle grandiose qu’elles offrent que pour le lien qui existe entre Chiara Lubich et cette localité de montagne. En ces lieux, en effet, en 1949, avec quelques jeunes qui étaient avec elle, Chiara a vécu des moments qui ont beaucoup de signification dans l’histoire de l’ Œuvre qu’elle a initié. L’idée d’une école estivale sur ”Les religions dans un monde global” est née en avril dernier au terme d’un séminaire interdisciplinaire qui a eu lieu à l’Institut Universitaire Sophia. A cette occasion, un groupe d’experts avait donné jour à une réflexion interdisciplinaire, interreligieuse (des spécialistes chrétiens, musulmans chiites, sunnites, un expert en bouddhisme et un représentant de la pensée laïque étaient présents) et interculturelle (il y avait des spécialistes du Nord de l’Afrique, de la Turquie, de l’Iran, de la Chine, et des États-Unis, en plus des européens). Le programme de l’École prévoyait six sessions générales parmi lesquelles, quatre, portes closes et deux ouvertes à la participation de la population. Des moments de débats et de groupes de travail ont eu lieu après les leçons frontales. L’esprit de Sophia est justement celui de souder la dichotomie entre vie et pensée, entre expérience spirituelle et recherche scientifique. Dans cette perspective, est apparue l’exigence de clarifier comment harmoniser la propre compréhension de la vérité avec celle de personnes d’autres religions et cultures. Une étudiante slovaque a mis en évidence l’importance du fait que la recherche du savoir ne puisse plus être individuelle ou mono-disciplinaire, mais un engagement académique communautaire qui unisse, dans l’effort de la recherche, enseignants et étudiants et conjugue avec l’étude, également un engagement de vie. On a progressivement créé un milieu dans lequel les contenus culturels et les dimensions de la vie se sont harmonisés, soudant non seulement les dichotomies traditionnelles mais favorisant également l’abattement de barrières culturelles et religieuses. Les moments de détente ont aussi été une occasion de profond partage, pour se pencher sur la profonde diversité des propres mondes et donner ainsi une épaisseur concrète au dialogue, le rendant possible et durable. Sur un sommet, à 2500 mètres, les chrétiens se sont rassemblés pour la célébration de la Messe tandis que les musulmans pratiquaient leurs prières rituelles. La conclusion de l’École a vu des étudiants très différents se retrouver réunis en une profonde expérience de fraternité. Les différences n’ont pas disparu mais on a mis en évidence comment elles peuvent être source de richesse. A son retour, une jeune musulmane chiite a écrit « Je voudrais dédier mon premier courrier sur Facebook à l’extraordinaire groupe avec lequel j’ai eu la chance de vivre la Summer School de Sophia. J’ai pu présenter ma foi dans sa forme authentique, une opportunité qui n’était pas escomptée face aux fausses représentations qui sont transmises de ma religion. Pareillement, en ce qui me concerne, j’ai pu faire une profonde immersion dans leur vie, dans la foi de mes frères et sœurs. L’expérience que j’ai faite dans le magique cadre des Dolomites, m’a permis de faire une nouvelle découverte de la religion catholique : je prie pour que nous puissions continuer ce travail si important »(notre traduction del’anglais) ». Source: Istituto Universitario Sophia
“Je vois et je découvre dans les autres ma propre Lumière, ma vraie Réalité, mon vrai moi (enfoui peut-être ou par honte secrètement dissimulé), et, me retrouvant moi-même, je me réunis à moi en me ressuscitant“. Chiara Lubich, La résurrection de Rome“La miséricorde a été le ciment dont nous avons pétri notre civilisation dans les siècles passés. Sans connaître et aimer la miséricorde, nous ne comprenons pas la Bible, l’Alliance, le livre de l’Exode, Isaïe, l’évangile de Luc, François d’Assise, Thérèse d’Avila, Francesca Cabrini, Don Bosco, les œuvres sociales chrétiennes, la Constitution italienne, le rêve européen, la vie en commune et les amours d’après les camps de concentration, les familles qui vivent unies jusqu’au dernier moment. C’est la miséricorde qui fait mûrir et durer nos relations, qui transforme l’attrait amoureux en amour, la sympathie et les émotions communes en grands projets robustes, qui fait s’avérer les “pour toujours” qu’on prononce dans sa jeunesse, qui empêche la maturité et la vieillesse de ne devenir que le récit nostalgique des rêves brisés. La miséricorde vit de trois mouvements simultanés : celui des yeux, celui des entrailles (le rachàm biblique) et celui des mains, de l’esprit et des jambes. Le miséricordieux est d’abord celui ou celle qui est capable de voir plus en profondeur. La première miséricorde est un regard qui reconstruit dans la personne miséricordieuse la figure morale et spirituelle de qui suscite en lui la miséricorde. Avant de faire et d’agir pour “prendre soin de lui”, le miséricordieux le regarde et le voit autrement. Il distingue le “pas encore” au-delà du “déjà” et du “déjà été” que tous ont sous les yeux. Avant d’être une action éthique, la miséricorde est un mouvement de l’âme, grâce auquel on peut voir l’autre dans son dessein originel, avant l’erreur et la chute, et l’aimer au point de le rétablir dans sa nature plus vraie. Il réussit à reconstruire en son âme l’image brisée, à recomposer la trame interrompue. Il voit une solidarité interhumaine plus profonde et plus vraie que n’importe quel délit ; il croit qu’aucun fratricide ne peut faire disparaître la fraternité. Après Caïn, il voit encore Adam. Et tandis qu’il voit la pureté dans l’impureté, la beauté dans la laideur, la lumière dans l’obscurité, son corps aussi bouge et la chair est touchée. Les entrailles s’émeuvent. La miséricorde prend tout son corps, dans une expérience totale, comme pour l’accouchement d’une nouvelle créature. Si la miséricorde n’existait pas, l’expérience de l’accouchement resterait totalement inaccessible à l’homme mâle que je suis, mais quand, grâce à elle, je redonne la vie, je peux saisir quelque chose de ce mystère, le plus grand de tous. La miséricorde se ressent, on en souffre, elle nous travaille. C’est une expérience incarnée, corporelle. C’est pourquoi le miséricordieux en arrive aussi à s’indigner : je ne peux pas être miséricordieux si l’injustice et le mal qui m’entourent ne me font pas viscéralement souffrir. On éprouve viscéralement indignation et colère aujourd’hui face aux enfants morts asphyxiés en Palestine, ou noyés dans un bras de mer, comme on l’éprouvera demain pour la trahison d’un ami en manque de pardon”. (Lire tout) Par Luigino Bruni Publié dans le journal italien Avvenire le 06.09.2015
Selon l’habitude déjà inaugurée par Chiara Lubich, les Focolari répandus dans le monde approfondissent chaque année un point de la spiritualité de l’unité. Après avoir médité et vécu un point central : l’Eucharistie, ils se concentrent maintenant sur leur caractéristique : l’unité. De très nombreux écrits de la fondatrice concernent ce point essentiel de la spiritualité focolarine. Ils demeurent un précieux héritage et des points de référence clairs. Nous en proposons un : « Si nous sommes unis, Jésus est au milieu de nous. Voilà ce qui compte. Plus que tous les trésors de notre cœur. Plus que père et mère, frères ou enfants. Plus que la maison et le travail. Plus que la propriété. Plus que toutes les œuvres d’art d’une grande ville comme Rome. Plus que nos affaires. Plus que la nature qui nous entoure avec ses fleurs et ses prés, la mer et les étoiles. Plus que notre âme ! C’est Lui qui, inspirant à ses saints ses vérités éternelles, a marqué chaque époque. L’heure présente aussi est son heure. Non pas tant l’heure d’un saint que la sienne, l’heure de Jésus au milieu de nous, Jésus vivant en nous, qui édifions, en unité d’amour, son Corps mystique. Cependant il faut déployer le Christ, le faire grandir en des membres nouveaux. Devenir comme lui porteurs de feu. Faire que tous soient un et qu’en tous soit l’Un ! Vivons alors, dans la charité, la vie qu’il nous donne instant après instant. L’amour de nos frères est le commandement de base, de sorte que tout acte qui est expression d’une charité fraternelle sincère a de la valeur. Alors que, sans amour pour nos frères, rien de ce que nous faisons n’a de valeur. Car Dieu est Père : il a dans le cœur toujours et uniquement ses enfants ». Chiara Lubich, La dottrina spirituale, 2001 Arnoldo Mondadori Editore S.p.A., Milano, pg. 145 traduit en français in Pensée et spiritualité, 2003, Nouvelle Cité Paris, p 151
« J’ai tout perdu – confie dans les larmes un pêcheur de Guanaquero, petit village à 450 km au nord de Santiago, au bord du Pacifique – Mais on s’en remettra, comme nous l’avons toujours fait, nous les Chiliens ». Le cameraman l’embrasse, en un geste solidaire. Mercredi soir 16 septembre, peu avant 20 heures, la séquence de secousses sismiques commence. La première est très forte : 8,4 degrés sur l’échelle de Richter. Les répliques dépassent les 7 degrés. Nous nous réfugions dans la cour de la maison. Les voisins du quartier sortent aussi dans la petite rue. Échanges réciproques : « Ça va ? » « Oui, c’est bon, pas de soucis. Et toi ? Tu as besoin de quelque chose ? » Ni peur ni énervement. Même les enfants savent ce qu’il faut faire, car au Chili, on l’enseigne dans les écoles. Les grands édifices, les écoles, les supermarchés signalent tous la zone de sécurité qui protège d’éventuels écroulements. Après la catastrophe de 2010, le pays est mieux préparé. Nous sommes à La Serena, à 480 km au nord de Santiago, la capitale du Chili. L’intensité du séisme nous montre que l’épicentre est proche de nous. Il n’y a plus d’électricité et c’est seulement lorsqu’on trouve une petite radio à piles que nous apprenons qu’il est à environ 100 km d’ici, dans un triangle de petites villes de 20 à 30 000 habitants. Illapel a subi de gros dégâts, mais pas les grands centres. Cela fait moins d’une heure et la radio confirme l’alerte au tsunami. Dans tout le pays commence l’évacuation de six mille km de côtes, du nord désertique au sud et sa froidure. Un million de personnes doivent chercher refuge à au moins 30 mètres au-dessus du niveau de la mer. Les vagues arrivent, une masse d’eau qui avance et élève de quatre mètres le niveau de la mer. Le port de Coquimbo, 150 000 habitants, est en partie submergé. Les nouvelles des victimes nous parviennent. Nous sommes à quelques heures des festivités traditionnelles pour l’indépendance du Chili les 18 et 19 septembre. Douze personnes manqueront à l’appel cette année. Cinq sont portées disparues. Parmi les morts, trois pour infarctus, trois autres ont été emportés par la mer, les autres ont perdu la vie à cause de l’éboulement de rochers ou de murs. Le gouvernement déclare l’état de catastrophe dans plusieurs provinces de la 4e Région. La Présidente, Michelle Bachelet s’adresse au pays : les secours s’organisent. La pensée va à ceux qui ont tout perdu : villages de pêcheurs, habitants de la zone de l’épicentre. C’est le huitième état d’urgence en moins de deux ans. Le tremblement du Nord l’an passé, et cette année, les inondations. Au mois de mars la région la plus aride de la planète : le désert d’Atacama, a été inondée. Puis les volcans : une éruption l’an dernier et une autre il y a quelques mois ; la terrible sécheresse du nord au sud, Valparaiso frappée deux fois par les incendies des zones environnantes et maintenant de nouveau le tremblement de terre et le tsunami… Après ce terrible bilan, revenons au vieux pêcheur de Guanaquero. « Nous nous en remettrons ! » Je vois dans ses yeux un reflet de ténacité et de persévérance. La même qui nous explique comment il se fait que sur les versants désertiques et abrupts des collines de ce Nord, de grandes taches vertes apparaissent. Ce sont les cultures d’avocats et de vignes. Littéralement arrachées à la terre, profitant de chaque goutte d’humidité pour leur irrigation. Seules la ténacité et la persévérance peuvent obtenir des fruits d’une nature qui, ici, ne fait pas de cadeaux. C’est comme ça que ce pays a été construit. Comment ne pas l’aimer ? ». D’Alberto Barlocci, du Chili
« Cela fait plus de trente ans que je vis hors de mon pays d’origine. Chaque fois que j’y suis retourné, j’ai toujours trouvé soit un de mes frères et sœurs qui s’était marié, soit une naissance d’un neveux ou nièce et, à mon dernier voyage, il y a deux ans, j’ai connu le dernier des mes quinze neveux. Nos liens de famille et en particulier la foi de maman, une femme simple et courageuse comme plusieurs femmes d’Afrique, ont toujours été la force qui m’a soutenu dans le choix que j’ai fait de ma vie. Déjà dans ma tendre enfance, j’avais été marqué par une attitude, celle de mon oncle, un frère franciscain qui, quand il venait nous rendre visite, il avait une attention spéciale pour tous les enfants, pas seulement pour moi et mes frères, mais pour tous les petits de notre quartier ; cela a laissé une marque dans mon petit Cœur d’enfant, celui d’être comme lui quand j’aurais grandi. Pendant mon adolescence, Mandela était encore en prison, le massacre des jeunes de Soweto me révolte j’explose de colère contre Père Paul, un jésuite belge : « si tout dépendait de moi, tous les blancs doivent rentrer chez eux ». Avec calme, il me dit, entre autre, « tu sais, tu peux lutter contre les discriminations raciales avec une autre arme »; des mois après il m’invite à connaître le groupe de Parole de Vie de ma ville. Cinq ans après, j’étais à Fontem (Cameroon), la première cité pilote en terre africaine, où je me trouve côte à côte avec des jeunes italiens, français, irlandais, belge, burundais, ougandais, kenyan, camerounais ; et avec eux, je découvre que nous sommes des frères, malgré nos différences. Ainsi dans mon coeur naît un grand désir, celui, non seulement de crier sur le toit que nous sommes tous frères, mais surtout, de le témoigner dans le quotidien. En 1986, j’arrive à Man (Côte d’Ivoire) et pendant 8 ans avec les autres focolarini et les jeunes que l’on me confie, nous faisons l’expérience de l’amour réciproque entre nous et à travers des activités concretes envers les personnes en nécessité et par la musique, nous disons que le monde uni n’est pas une utopie. À 40 ans, je me retrouve à São Paulo (Brésil) en train d’apprendre une nouvelle langue, là je rencontre un peuple multiculturel que j’aime appeler un « peuple fait des peuples » : les indios, les brésiliens d’origine et, puis les descendants d’allemands, italiens, ukrainiens, japonais, chinois, noirs d’Afrique et beaucoup d’autres, tous brésiliens! Un peuple créatif, généreux et joyeux de cette joie contagieuse, que je connais en Afrique. Je ne tarde pas à être un des leurs, donc brésilien. Dans la cite pilote, plus d’une trentaine de familles venues des plusieurs parties de ce pays, aux dimensions continentales, pour construire avec les focolarini la mariapolis Ginetta. Pendant quinze ans, j’ai travaillé comme graphiste et producteur des livres et du magazine Cidade Nova, ce qui me permet de tisser de relations sincères, au sein de notre maison d’édition et avec les fournisseurs, les imprimeurs et même avec les gardiens qui doivent te faire ouvrir le porte bagage de la voiture pour le contrôle de routine. J’ai coordonné aussi, avec d’autres focolarini, les activités des adolescents : gen3 et des juniors ; une expérience que je considère plus importante de ces années, car avec eux j’ai appris à être « ado»bien qu’adulte. Par l’amour que nous avions envers chacun d’eux et qui existait entre nous, j’ai découvert qu’ils sont capables de grands sacrifices, car d’énergie et d’enthousiasmes ils en ont « à vendre ». J’ai aussi compris que les parents commencent à avoir les cheveux blancs quand ils ont un ado en famille.Maintenant, me voici de retour en Côte d’Ivoire pour continuer à construire ensemble ce bout de chemin commencé avec les jeunes pour un monde uni. Une expérience vécue dans la cite pilote Victoria, pendant la période de guerre m’a toujours impressionnée. Les focolarini, alors qu’ils pouvaient être évacués, choisissent de rester auprès des nôtres. Ils scellent un pacte, comme Chiara Lubich et ses premières compagnes, d’être prêts à donner leur vie les uns pour les autres. Ce témoignage me tient beaucoup à cœur, je voudrais, avec la grâce de Dieu, vivre selon cette mesure avec chacun et tous les nôtres dans notre zone. Je ne sais pas si nous vivrons des choses extraordinaires, mais je voudrais vivre chaque instant de façon ordinaire, comme s’il était le dernier de toute la vie ». Source : Nouvelle Cité Afrique, Juillet 2015
En réseau pour le bien commun, sur les pas de « Loué sois-tu », qui demande des actions concrètes et cela rapidement : la convergence existe entre Bernd Nilles et Maria Voce, qui se sont rencontrés au Centre international des Focolari à Rocca di Papa, le 9 septembre dernier, avec le coprésident, l’espagnol Jesús Morán et quelques collaborateurs représentant des jeunes et quelques agences des Focolari (AFN, New Humanity, AMU, EdC). Travailler sur le changement de style de vie est une des priorités du CIDSE en ce moment historique, et son secrétaire général l’a souligné avec force. Formé dans la jeunesse catholique allemande, Bernd Nilles a soutenu activement les droits de l’homme, a travaillé aux programmes de coopération avec la Colombie et était chercheur à l’université de Duisburg pour le développement et la paix. « Pour faire ce travail il faut être vraiment motivé », confie-t-il, voilà pourquoi il cherche toujours de nouvelles pistes et de nouvelles collaborations. L’événement du début juillet au Vatican (les personnes et la planète avant tout), avait permis de connaître le travail du mouvement des Focolari dans le domaine de l’environnement et de l’économie, et des pistes d’action commune ont commencé à voir le jour. « Nous avons des dizaines d’années d’expériences sur l’influence politique, mais pour arriver à un changement, il faut une transformation personnelle. Vous êtes experts en cette matière… », affirmait Bernd Nilles, curieux d’en savoir plus. La vie de l’évangile ne laisse pas les choses comme elles sont – explique Maria Voce – si nous voulons un changement qui soit réel, les pensées, les idéologies peuvent effleurer l’esprit, la fantaisie, mais c’est l’évangile qui transforme, et il existe une foule de gens dans le monde entier qui essaie de vivre de cette manière ». L’encyclique Laudato Si’ fut pour les ONG liées au CIDSE source de grande inspiration afin de poursuivre le développement d’une vision de changement de paradigme et pour démarrer une mobilisation sans précédent. En particulier le CIDSE est engagée dans la préparation de la conférence mondiale sur les changements climatiques qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre. Mais la partie la plus importante se joue hors du palais où ils travaillent pour créer des événements, des manifestations, une participation populaire avec des organisations de la société civile du monde entier. Même New Humanity (ONG des Focolari partenaire à l’UNESCO), est en train de travailler avec les autres ONG pour la préparation d’un document pour la conférence de Paris. La rencontre informelle est l’occasion de présenter au CIDSE la Carte de la Fraternité, premier fruit du travail de la United World Project, la plateforme réalisée par les jeunes du mouvement des Focolari autour de laquelle convergent toutes les activités qui peuvent se définir comme « actions de fraternité », qui répondent à des paramètres précis. En attendant, ces jours-ci, la mobilisation pour la paix a rencontré une forte résonnance sur les réseaux sociaux avec l’hashtag #OpenYourBorders, qui recueillent des initiatives concrètes pour le soutien des réfugiés. “J’ai conseillé à beaucoup de mes amis athées de lire la Laudato Si’, en leur disant ‘vous y trouverez des imput pour un changement radical de notre manière de vivre, qui peut sauver l’humanité’, affirme Jesús Morán. Le partenariat qui peut surgir entre nous me semble providentiel pour avancer dans cette direction ». « Il s’agit – explique-t-il – de développer le style du partage. Le changement de paradigme n’est pas une question de cosmétique sociale mais de justice sociale, en faveur de ceux pour lesquels le problème n’est pas l’environnement, mais la faim, l’accès à l’eau potable, la mort à cause des maladies dont il existe des solutions depuis des siècles. Il faut donc radicaliser le discours dans le sens de la justice. Il faut ce travail sur les consciences par tous les moyens, à partir d’actions très concrètes et en leur donnant le maximum de visibilité ».
Il m’accueillit en pleurant « Il était un mythe pour moi. J’étais fier d’avoir un père comme ça, mais un jour, il nous quitta. Notre mère ne nous en expliqua jamais la raison, car je devais grandir pour le savoir : il s’était construit une nouvelle famille. Je ne voulus plus le voir, même pas lorsqu’il venait nous chercher. Un jour, une amie à l’école, qui se trouvait dans une situation semblable à la mienne, me raconta que, en tant que chrétienne, elle avait pardonné à son père et qu’elle en avait retiré une grande joie. Afin de faire concrètement ce pas, qui me coûta beaucoup, j’allai à la rencontre de mon père. Lui m’accueillit en pleurant. Les explications ne furent pas nécessaires. Nous étions redevenus amis ».(R.S.- Venezuela). L’élève ”dérangeant” « Un jour, un garçon un peu rebelle de la classe a eu une crise et a jeté en l’air un banc, heureusement sans graves conséquences. Un collègue, qui depuis toujours voulait se débarrasser de cet élève ”dérangeant”, pensa procéder par voie légale, en écrivant un rapport sévère au préfet. D’une part, je voulais éviter une rébellion ultérieure de l’élève avec une détérioration de sa situation psychologique ; mais d’autre part, je voulais tenir compte de l’opinion de mon collègue et respecter sa souffrance. Le rapport a été écrit, mais nous l’avons fait ensemble en cherchant les paroles justes de manière à ne pas envenimer la situation. Les causes de son comportement venaient plus en lumière ainsi qu’une plus grande compréhension du problème. Il y a maintenant avec le collègue, une nouvelle complicité : il a décidé de collaborer avec moi pour les projets de récupération des élèves en difficulté ». (R.R.- Italie) Le petite grand-mère« Une personne âgée habitait notre quartier. Elle vivait seule. De temps en temps, elle venait nous trouver pour nous faire lire les lettres qu’elle recevait ou pour se faire accompagner pour retirer sa pension. Lors d’une fête ou l’autre, nous l’invitions à la maison, où elle se sentait toujours à l’aise. Nos enfants l’aimaient bien aussi et ils l’accueillaient chaque fois avec joie : pour eux, elle était la ”petite grand-mère”, pour tous, ”le plus petit” dont l’Évangile parle. Un jour, elle fut touchée par un accident cérébral et les voisins nous appelèrent tout de suite, comme si nous étions sa famille naturelle. Elle resta à l’hôpital pendant deux mois, toujours assistée par nos soins. Lorsqu’elle fut rétablie, elle accepta d’aller vivre dans une maison pour personnes âgées. Mais nous avons continué à nous occuper d’elle, avec la collaboration d’autres personnes. Grâce à ”la petite grand-mère”, aussi bien dans l’hôpital que dans le quartier, beaucoup de solidarité s’est mise en route ». (M.S.C. – Espagne)
Je ne sens pas la fatigue, peut-être seulement un peu de sommeil, pour avoir dormi moins de cinq heures par nuit pendant cinq jours consécutifs. Je suis rentré d’un camp-école pour adolescents ou pour le dire autrement, d’un ”chantier” comme l’ont appelé les animateurs des Juniors pour un Monde Uni des Focolari. Une aventure fantastique qui, mise à la suite de tant d’autres que depuis un an j’ai l’occasion de vivre et qui mettent de la couleur dans ma vie. Et elles me font oublier d’être entré dans cette phase potentiellement critique qu’est la période de mise à la retraite. La proposition de donner un coup de main pour ces jeunes m’avait flatté. Et je m’étais dit : ”Je suis peut-être retraité mais l’énergie et l’envie de faire plein de choses, je les ai” ! Le rendez-vous est à 9 heures, à Borgo Don Bosco, dans un lieu mis à la disposition par les Salésiens. Petit à petit, les jeunes commencent à arriver, 25 garçons et filles , en-dessous de 18 ans. Un premier moment où l’on rompt la glace, puis tout de suite, une atmosphère d’amitié se crée, même si la majorité d’entre eux ne sait pas trop où elle est tombée ni ce qui l’attend. Le programme est riche en surprises, comme cela convient pour une initiative pour jeunes adolescents. Mais aussi de travail dur (si on peut dire!), en transpirant ensemble sous le soleil, ou trempés jusqu’aux os sous la pluie et ce, afin d’améliorer l’endroit qui nous accueille. Je me vois confier pendant trois matinées, l’amélioration d’un endroit reculé du jardin, abandonné depuis vingt ans. L’herbe a poussé sur une terre apportée par le vent et la pluie, cachant tout un sol d’asphalte, avec des vestiaires et des douches, toujours là, devenus repère pour araignées et insectes qui pour, toute proportion gardée, semblent de race extraterrestre. Sans compter les nombreuses choses abandonnées dans les hautes herbes invisibles à première vue. Pratiquement une jungle à raser. Alors qu’on travaille, vers la moitié de la matinée, j’ai l’idée de raconter aux jeunes comment j’essaie de vivre le travail et en particulier ce travail-là. Je ne pense pas avoir dit plus de vingt à trente paroles en tout. J’ai conclu ces quelques mots en confiant la réelle motivation qui me pousse à le faire : penser que, dans ce lieu, l’enfant Jésus aurait pu venir jouer. Par le silence qui a suivi, je perçois que les jeunes en comprennent le sens et l’intériorisent. Et cette lumière que je vois briller dans leurs jeunes yeux se transforme tout de suite en actions concrètes, en y mettant une nouvelle ardeur, s’aidant les uns les autres. Cette promptitude est une leçon pour moi : par rapport à ce que je vois chez ces jeunes, je suis plutôt lent pour me laisser convaincre par les choses qui me sont dites. Le dimanche à la messe, je me trouve à côté d’un garçon avec lequel nous avions travaillé côte à côte. Au moment de l’échange du signe de paix, aussi bien lui que moi nous approchons l’un de l’autre et nous nous déclarons être prêts à donner la vie l’un pour l’autre. Initiative que moi, en tant qu’adulte, je n’aurais pas prise vis-à-vis d’un autre adulte ; mais vis-à-vis de lui, oui. Le fait d’être avec ces jeunes, m’a donné une nouvelle dimension du futur comme humanité. Et d’espérance. J’ai vu l’envie et la capacité de se donner à fond. C’est à nous de croire en eux. L’adolescence est un âge difficile mais c’est aussi un âge où l’on peut voir les choses en grand. Beaucoup de paroles ne sont pas nécessaires, il suffit de ‘faire’ des choses positives. C’est peut-être pour cela qu’en se quittant, un jeune m’a demandé de m’accompagner samedi prochain au marché du quartier pour rassembler ce qui est resté des invendus de fruits et légumes, pour la cantine des pauvres.
“Arrêtez les conflits! C’ est le cri de tout le Moyen-Orient”, nous dit Arlette Samman, libanaise, en voyant l’exode sans précédent de populations entières venues de Syrie, d’Irak et d’autres pays: “Ceux qui partent le font avec une immense douleur. Ils vont vers l’inconnu, parce qu’ils sentent leur mort prochaine ou parce qu’ils se retrouvent sans ressources ni sécurité pour l’avenir de leur famille… sinon personne ne voudrait quitter sa propre terre”. “C’est réconfortant de voir la réaction humanitaire de nombreux Pays en Europe – poursuit Philippe, depuis 14 ans en Egypte – mais nous voudrions aussi faire entendre la voix du Moyen-Orient qui attend avec anxiété la paix et “le droit de vivre et non de mourir”. Tous deux insistent sur l’importance de trouver ensemble des chemins de fraternité toujours nouveaux et surtout de sensibiliser l’opinion publique. C’est dans ce sens que va La mobilisation pour la Paix , une action relancée ces jours-ci par le Mouvement des Focolari avec tous ceux qui dans le monde partagent cette conviction. En Europe, encouragées par les exhortations du pape François et aussi par le réveil des autorités politiques – comme récemment le Président de la Commission de l’UE, Jean-Claude Junker – les initiatives pour l’accueil des réfugiés se multiplient depuis déjà quelque temps: hébergements chez des particuliers, coordination des aides, collectes de fonds… Mais c’est le monde entier qui est présent ces jours-ci à Rome, à travers les 80 délégués en provenance de 36 nations, qui représentent les grandes régions du monde: “Venir ici est l’occasion de retrouver des frères et des soeurs qui oeuvrent aussi pour la paix, qui continuent à nous soutenir dans les moments difficiles”, c’est le sentiment partagé par ceux et celles qui viennent des régions éprouvées. Maria Augusta De La Torre, venue d’Amérique Latine, est porteuse de réalités différentes: “A Cuba il y a une grande attente chargée d’espérance. Il y a d’une part la “nouvelle amitié” entre Cuba et les USA et d’autre part l’Eglise catholique cubaine qui n’a jamais été aussi vivante. La médiation du Pape et sa prochaine visite dans l’île aident à ce réveil”. Pour ce qui est de la crise diplomatique entre la Colombie et le Vénézuela à cause de la contrebande frontalière, elle dit : “C’est une situation très doloureuse. Les gens ont dû abandonner leurs habitations et sont dans l’incertitude quant à leur avenir: douleur et sentiment de rebellion au vu de ce qui s’est passé. De la contrebande il y en a toujours eu, mais on ignore ce qu’il y a vraiment derrière ces décisions. Les personnes du Mouvement sont soutenues par la force que leur donne l’Evangile vécu et veulent continuer à témoigner la fraternité entre ces deux peuples.” Venue du Nigéria, Ruth Wambui Mburu, originaire du Kénya, nous confie que le plus grand défi auquel sont confrontés les Focolari dans ce pays est la radicalisation de la division entre le nord et le sud, entre musulmans et chrétiens, entre ethnies. Leur effort et leur engagement consiste à témoigner de la fraternité vécue précisément au sein de ces différences. Georges Sserunkma, lui aussi au Nigéria, en arrivant à Rome juste en ce moment particulier de l’histoire du Pays, sent que “le monde est vraiment une unique maison où nous habitons tous; de voir comment l’Eglise et le Mouvement des focolari prennent au sérieux cette situation ouvre mon coeur et me donne espérance”. “Chacun de nous arrive avec son lot de difficultés – dit Marcella Sartarelli venue du Vietnam – mais aussi chargé d’espérance encroyant que le “monde tend vers l’unité”. En témoigne, dit-elle, “l’ouverture que l’on constate au Vietnam, comme par exemple les contacts avec l’Eglise. C’est toute une évolution en marche qui fait grandir l’espérance. Du Vietnam on retient la guerre qui a eu lieu il y a trente ans, mais on sait peu de choses sur ce qui s’y passe aujourd’hui. C’est un Pays qui se développe très rapidement. Quelques passages de l’encyclique “Laudato Si” semblent vraiment refléter la réalité de ce Pays: une économie qui avance à grands pas, des villes très modernes et en même temps des campagnes laissées à l’abandon et à la pollution. Avec un groupe de jeunes, dans un village près de Hanoi où la situation est critique, nous sommes en train d’analyser ce problème occulté et en même temps nous nous retroussons les manches pour nettoyer”. En Océanie aussi la question de l’environnement est très ressentie: “En Nouvelle Zélande les jeunes ont lancé l’action “Give one hour of your power” au cours de la journée en faveur de la protection de la Création: elle consiste à couper le courant électrique pendant une heure – raconte Augustine Dronila – tandis que depuis des années une action est menée en faveur des habitants de Kiribati, un archipel menacé de disparaître à cause de l’élévation du niveau de eau”. Réflexions et échanges d’expériences pendant deux semaines, du 14 au 27 septembre 2015, sous l’enseigne du mot “unité”: ce n’est pas seulement l’un des points de la spiritualité des focolari, mais aussi la clé de l’action spirituelle et sociale du Mouvement, le mot qui peut résumer son message.
Dans le document qui guidera les travaux du Synode sur la Famille qui se tiendra au Vatican du 4 au 25 octobre, on peut lire:”La famille reste encore aujourd’hui, et restera toujours, le pilier fondamental et incontournable de la vie sociale. En elle coexistent de multiples différences à travers lesquelles on tisse des relations, on grandit grâce à la confrontation et à l’accueil réciproque entre générations. C’est précisément ainsi que la famille représente une valeur fondamentale et une ressource indispensable au développement harmonieux de chaque société humaine, comme l’affirme le Concile: “La famille est l’école d’humanité la plus riche […], c’est le fondement de la société” (GS, 52)”. Le rôle important de la famille et des époux est donc mis en lumière. A ce propos Igino Giordani écrit: “Les époux peuvent avoir une mission “explosive”, réformer le monde en donnant au mariage sa valeur première qui est d’engendrer la vie physique mais aussi spirituelle grâce au sacrement: la valeur d’un instrument, le plus adapté, pour redonner une âme à la société, pour relier à nouveau le monde à l’Eglise”. Dans un autre passage Giordani nous explique comment la famille accomplit ce rôle: “La famille ne se replie pas sur elle-même comme dans une petite forteresse, mais elle se répand comme une cellule qui ne peut se développer qu’au contact des frères. En raison de cette communion, qui comporte des devoirs d’apostolat, de charité et de justice envers la société, on saisit l’ampleur que peut avoir l’impact spirituel et social du mariage”. Giordani continue en soulignant comment seule la famille dans sa forme et sa constitution peut engendrer la société et l’Eglise: “ La société nouvelle naît de la famille, comme d’une source à la fois naturelle et sacrée, dont l’Evangile, à travers quelques notations, dégage les caractéristiques humaines et divines. De la famille fondée sur les valeurs chrétiennes, émanent l’Eglise et l’Etat, la cité de Dieu et la cité de l’homme: c’est dans cette double citoyenneté que peut se développer pleinement la vie de l’humanité rachetée” Un lien fondamental unit donc la société et la famille: “Aujourd’hui la société a besoin de la famille pour renaître; sinon elle court à sa propre catastrophe, parce qu’elle ne vit plus selon le précepte de l’amour et de l’unité”. Passages choisis par le Centre Igino GiordaniExtraits de: Igino Giordani, La rivoluzione cristiana Città Nuova Roma, 1969; Igino Giordani, Famiglia, Società, Città Nuova Roma, 1990; Igino Giordani, Lettre, 1967; Igino Giordani, Discours aux Familles Nouvelles 1974.
Lundi 31 août. En cette période il n’est pas facile de rejoindre Fontem, le village Bangwa qui se trouve dans la forêt camerounaise. Nous sommmes en effet en pleine saison des pluies: la route est boueuse et en plusieurs endroits presque impraticable. Et malgré tout, au cours de ces huit derniers jours, une procession ininterrompue a rendu hommage à la dépouille de Pia Fatica. Aujourd’hui ce sont plus de 1000 personnes qui sont venues de toutes parts pour un dernier au revoir à cette femme extraordinaire qui, il y a 48 ans, a décidé de quitter l’Italie pour venir s’établir ici. C’est Mgr Andrew Nkea qui préside ses obsèques. Il commence en disant: “En tant qu’évêque et en tant que Bangwa je puis affirmer que Pia a vécu toutes les béatitudes. Ceci veut dire que pour elle c’est aujourd’hui le jour de sa naissance au Ciel”. Voilà des propos autorisés qui viennent confirmer la disposition prise en 2000 par le Chef traditionnel du lieu qui a conféré à Pia le titre de Mafua Nkong (Reine de l’Amour). Mais qui donc est cette femme qui à l’âge de 38 ans décide de passer le reste de sa vie en Afrique, en demandant d’y rester et d’y être enterrée? Pia naît à Campobasso (Italie) en 1929. Elle est sage-femme, une profession qui à cette époque ne manque ni de prestige ni d’avantages. Elle lit sur l’Osservatore Romano qu’une mission est en train de démarrer au Cameroun avec en vue la construction d’ un hôpital. Elle se sent concernée en premier chef et, sans même connaître le Mouvement qui soutient ce projet, elle décide de tout quitter pour aller donner un coup de main. Arrivée à Fontem, elle apprend qu’en raison d’une mortalité infantile très répandue, la présence d’une sage-femme est la priorité absolue. Elle rend ce service sans ménager ses forces et en s’immergeant complètement dans la tradition de ce peuple animiste qui, angoissé de voir mourir ses nouveaux-nés, s’était adressé à l’évêque catholique pour lui demander de l’aide. Grâce à son sens pratique, à son ouverture d’esprit et à sa grande capacité d’entrer en dialogue avec la culture locale, Pia sait tisser des liens avec les personnes, les familles, avec les autorités auxquelles elle s’adresse avec respect et amour, mais, quand c’est nécessaire, avec une grande vérité et liberté intérieure. Sage-femme infatigable, elle aide à la naissance de plus de 11 000 enfants qu’elle continuera d’accompagner, y compris sur le plan spirituel. Une expérience parmi bien d’autres: une jeune fille, devenue chrétienne convaincue, lui confie qu’elle ne veut pas se marier à l’église pour ne pas tourner le dos aux valeurs traditionnelles de son peuple. Pia l’écoute avec sa grande ouverture d’esprit: elle sait que ce sont des choix qui ne sont pas faciles. Sur le moment elle ne lui donne pas de conseils. Par la suite elle revient cependant sur le sujet. Elle lui redit que c’est à elle de choisir en toute liberté, mais elle lui rappelle aussi qu’avec le baptême qu’elle avait demandé de recevoir, elle avait accueilli une nouvelle tradition, celle de Jésus, qui n’abolit pas pour autant celle de son peuple. Au bout d’un mois la jeune fille demande à Pia de l’accompagner chez un prêtre pour un échange à trois. Résultat: un mariage heureux et une famille splendide qui témoigne de sa foi. Pia continue à s’investir dans les divers secteurs de l’Hôpital, jusqu’au dernier service créé exprès pour elle, le “Bureau pour tous les problèmes”, un titre qui à lui seul traduit bien la largesse et l’ouverture de son coeur. Elle connaît profondément la réalité du peuple Bangwa et fait preuve d’une attention particulière aux plus petits: les malades, les prisonniers, les personnes en difficulté économique… elle trouve toujours le moyen de les aider, y compris financièrement car la Providence vient en aide à sa grande foi. Le sens pratique qui l’ a toujours caractérisée l’accompagne aussi durant les dernières semaines de sa vie quand elle décide d’écrire à la présidente des Focolari, Maria Voce, pour lui annoncer qu’elle quittera bientôt ce monde: “Je suis contente d’aller voir Jésus – écrit-elle entre autres – et de lui remettre entre les mains le monde pour lequel j’ai vécu”. Au cimetière, sous une pluie torrentielle, se succèdent les danses de la célébration en signe de profonde gratitude envers cette grande dame. Tous sont convaincus que Pia est vraiment arrivée au paradis.
« Une souffrance que nous rencontrons, sous différents visages, devant nos maisons et nos portes, chaque jour », écrivent Viktoria Bakacsi et Laszlo Vizsolyi, responsables du Mouvement des Focolari en Hongrie, pour exprimer tout ce qu’ils vivent cette période-ci. « Nous avons écouté les paroles du Pape François, et maintenant, nous essayons de comprendre comment les mettre en pratique encore davantage ».« Cela fait des mois – écrivent-ils – que le flux d’immigrants est continu, environ 2000 personnes arrivent tous les jours en Hongrie : des familles avec des enfants, hyper fatigués, désespérés, malades aussi, sans documents et sans rien, avec la ferme volonté de poursuivre vers l’Allemagne ou vers une autre destination. Malgré la confusion, énormément de personnes se bougent et aident : organisations ecclésiales ainsi qu’ associations civiles ». Dans cette situation dramatique, le Mouvement des Focolari en Hongrie se démène aussi : « Nous avons mis en commun des idées et des expériences – continuent Viktoria et Laszlo – et avec le Nonce Alberto Bottari de Castello, nous nous sommes engagés à unir les forces et à agir d’une façon coordonnée afin d’être plus efficaces. Nous sommes en train de travailler avec quelques ordres religieux parmi lesquels les Jésuites qui ont un programme élaboré et des groupes comme la Communauté de Saint Égide qui a non seulement l’organisation et l’expérience mais aussi les experts juridiques. Le travail commun entrepris vise aussi la formation des consciences à l’accueil, que nous avons déjà commencé pendant le camp d’été avec 230 jeunes ». Des membres des Focolari actifs en paroisse vont tous les jours à la Gare Keleti. Un d’entre eux écrit : « Je suis au milieu des réfugiés depuis quasiment deux mois. Nous sommes nombreux à les aider. Il y a beaucoup d’enfants, de personnes désespérées…J’essaie de voir en chacun le visage de Jésus et cela me donne des forces. Eux sont très reconnaissants pour chaque aide, les enfants sont heureux pour chaque petit cadeau qu’on leur donne ». Et une psychologue : « J’essaie de mettre en commun ma profession pour soutenir les nombreux volontaires ». Un prêtre focolarino écrit : « Jeudi passé, nous avions une rencontre pour les prêtres. Après avoir lu la Parole de Vie du mois, nous sommes allés à 6 à la Gare auprès des réfugiés pour les aider ». Une jeune : « Après le camp des Jeunes pour un Monde Uni, nous sommes allés auprès des réfugiés pour nous occuper surtout des enfants. Nous étions une bonne vingtaine. Autour de quelques-uns d’entre nous déguisés en Gibi et Doppiaw, environ 70 jeunes, enfants, familles, se sont ajoutés. Nous avons joué, dessiné et au fur et à mesure que l’atmosphère se détendait, les autres ont aussi commencé à faire différentes danses. Nous avons communiqué de différentes manières – plusieurs ne parlent pas anglais – et beaucoup d’entre eux s’amusaient à nous apprendre l’une ou l’autre parole en arabe. Nous continuons à y aller une fois par semaine ». « Nous nous sommes rendu compte de la difficulté de la communication et du manque d’informations. Une focolarine, en collaboration avec des volontaires du secours de l’Ordre de Malte, s’est engagée à trouver des personnes qui connaissent l’ arabe pour préparer des panneaux explicatifs et pour être interprètes. Nous continuons aussi à Szeged à aider les réfugiés qui arrivent continuellement . En plus des récoltes désormais habituelles, ils ont apporté des caisses extra de fruits. Une d’entre nous qui est policière, va aider tous les jours après son travail dans le camp pour y aider les femmes et les enfants ». « Nous sommes conscients – concluent-ils – que tout ce que nous pouvons faire n’est seulement qu’une goutte dans l’océan…mais nous ne voulons pas qu’elle manque ».
Vivre une expérience de formation à travers un approfondissement biblique, théologico-charismatique et ecclésiologique sur la vie consacrée; avoir des lieux où partager sa propre réalité, ses désirs et ses attentes en matière de formation, célébrer et témoigner le beauté de sa propre vocation. Tel est l’objectif des 4000 jeunes consacrés, hommes et femmes, en provenance du monde entier, (entre autres de l’Iran, des Philippines, de la Côte d’Ivoire, du Zimbabwe), qui arriveront à Rome du 15 au 19 septembre pour participer à la Rencontre Mondiale des jeunes religieux et religieuses. Un événement organisé par la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique dans le cadre de l’Année dédiée à la Vie consacrée. Un calendrier de rendez-vous nombreux et variés. Chaque matin les jeunes se rencontreront au Vatican dans l’Aula Paul VI pour un temps d’écoute et de réflexion autour de plusieurs thématiques: la vocation, la vie fraternelle et la mission; l’après-midi ils se répartiront en divers lieux de Rome pour des moments de dialogue et de partage et le soir ils participeront aux itinéraires proposés: le chemin de l’annonce (nuit missionnaire au centre de Rome), le chemin de la rencontre ( avec quelques organisations socio-ecclésiales: Caritas (Secours Catholique), Communauté Sant’Egidio, Talitha Kum), le chemin de la beauté (visites guidées des Musées du Vatican et de la Chapelle Sixtine) Quelques événements sont ouverts à tous: la veillée de prière sur la Place St Pierre (15 septembre à 20h30) présidée par l’Archevêque Secrétaire de la Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée, S.E.R. Mgr José Rodriguez Carballo, la messe dans la basilique St Pierre (19 septembre à 11h30), présidée par le Préfet de la Congrégation, S.E.R. le Cardinal João Braz de Aviz, la soirée musique et témoignages sur la place St Pierre (18 septembre 20h30) Sans oublier la rencontre avec le pape François au cours de l’audience générale, le mercredi 16 septembre. A cette occasion chaque participant recevra un exemplaire de “Aimer c’est tout donner. Témoignages”, édité en 7 langues. Ce livre, publié par “ l’Association la vie consacrée” et en italien par “Città Nuova”, a été présenté, lors de sa sortie, au Saint Père qui l’a fort apprécié en raison d’une présentation nouvelle, fraîche et attirante de la consécration à Dieu. Il en a encouragé la plus garnde diffusion possible. Pour connaître le programme de la manifestation cliquer: quiSource: Città Nuova editrice
4000 jeunes consacrés, hommes et femmes, en provenance du monde entier, (entre autres de l’Iran, des Philippines, de la Côte d’Ivoire, du Zimbabwe), qui arriveront à Rome du 15 au 19 septembre pour participer à la Rencontre Mondiale des jeunes religieux et religieuses. Un événement organisé par la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique dans le cadre de l’Année dédiée à la Vie consacrée. Evénements ouverts à tous: • Veillée de prière Place St Pierre (15 septembre à 20h30) • Rencontre avec la Pape François au cours de l’Audience générale, mercredi 16 septembre. • Messe à la basilique St Pierre ( 19 septembre à 11h30)
Réduire les financements publics destinés aux armements ; œuvrer aux racines des inégalités pour éradiquer la misère ; revoir les modèles de gouvernance actuels ; adopter un modèle de légalité organisée en opposition aux phénomènes criminels ; garantir un niveau d’instruction élémentaire universel. Ce sont les 5 points principaux de l’appel des Jeunes pour un Monde Uni (JPMU) des Focolari, adressé aux Parlements nationaux, au Parlement Européen, aux commissions nationales de l’Unesco et aux Nations Unies. C’était le 12 mars de cette année, lorsque 350 jeunes représentants de 39 pays, réunis dans la Chambre des Députés du Parlement italien, lançaient ce pressant appel. Paroles qui résonnent ces jours-ci plus actuelles que jamais, face au drame humanitaire qui ne peut plus attendre les réflexions politiques ou les temps des bureaucraties nationales et internationales : « Nous sommes conscients du scenario global actuel constellé de nombreux conflits d’où découlent des phénomènes comme les migrations des peuples qui tentent de fuir la violence, la pauvreté extrême, la faim, et les injustices sociales dont ils sont victimes dans leurs pays. Ces profondes blessures nous concernent directement et nous poussent à chercher des solutions concrètes, pour lesquelles nous voulons nous impliquer personnellement ». « Pour réaliser la fraternité universelle – ajoutent-ils entre autre – la bonne volonté de chacun ne suffit pas : nous sommes convaincus, en effet, qu’ une action de la politique soit nécessaire, prête à intervenir directement sur les causes des conflits et sur les conditions qui génèrent l’inégalité ». Dans l’appel, les jeunes ne dénoncent pas seulement ces causes, mais font des requêtes claires et explicites. Aujourd’hui, tous submergés par l’urgence du drame humanitaire, les JPMU élèvent également la voix pour dire ”Nous voulons la Paix et l’Unité entre les peuples”. Ils invitent à diffuser l’appel en le présentant le plus tôt possible aux institutions internationales, nationales, locales (ONU, UNESCO, Chefs d’États, Parlements, Maires, etc.) et aussi aux leader religieux. Ils choisissent le 11 septembre comme date pour « envahir les réseaux sociaux avec l’Hashtag #OpenYourBorders », lancent des initiatives concrètes qu’ils porteront ensemble de l’avant et s’unissent aux nombreuses initiatives déjà existantes, recueillies dans le United World Project. Sur la page Facebook ‘Dialogue to unlock‘ou à travers l’adresse info@unitedworldproject.orgon peut publier des photos, témoignages, initiatives, vidéos, en faveur de l’accueil de la paix. Ce qui sera récolté peut être envoyé à Caritas local ou sur le compte du secrétariat des Jeunes pour un Monde Uni. Voir la vidéo: #OpenYourBorders #DialogueToUnlock
Le Book Concert est un projet soutenu par la Conférence Episcopale Coréenne. Il est né il y a rois ans dans le but de diffuser la foi à travers la culture et depuis, une fois par mois, une rencontre a lieu à Séoul autour d’écrivains et artistes connus ou débutants. En août dernier le Book Concert a présenté une édition spéciale pour les jeunes: “Toi, moi, nous, réveillons-nous”, pour raviver le message de François adressé à la société coréenne d’aujourd’hui. L’événement, entièrement retransmis par une chaîne de TV catholique, s’est tenu en début de mois dans la célèbre Cathédrale où, en 2014, le Pape avait célébré la messe pour la paix et la réconciliation du Pays. Les principaux invités étaient trois écrivains: Kong Ji-Young, auteure très appréciée des jeunes; le père Jin Seul-Ki, un jeune prêtre écrivain, et Cho Seung-yeon, un jeune spécialiste de la culture mondiale. “Wake up”, tel était le coeur du message du Pape aux jeunes asiatiques réunis en Corée l’an dernier et ce fut aussi celui de cette année: se réveiller et se lever, c’est à dire aller à la rencontre de la société et de nos prochains, en particulier de ceux qui souffrent. Les écrivains ont parlé de leur expérience autour de “Wake up” (réveil personnel), en répondant aux questions des jeunes sur la façon d’affronter et de surpasser au quotidien les difficultés de la vie et de la foi. Un concert donné par les “Third Chair”, suivi d’expériences et d’un échange. Sans oublier la prière pour la paix qui a repris les paroles de Saint François: un profond moment de recueillement. Vingt drapeaux de différents Pays asiatiques ont servi à construire une chorégraphie pour exprimer la fraternité, par delà les vieilles rancoeurs et hostilités entre nations. “J’ai travaillé dans deux “équipes”, celle de la mise en scène et celle de la partie artistique – raconte un des jeunes des Focolari –. Nous avons présenté la prestation préparée à l’occasion de l’Asian Youth Day de l’an dernier qui concluait le Book Concert. Lors de la préparation les difficultés et les tensions n’ont pas manqué, mais nous avons choisi de vivre avant tout dans un climat de compréhension réciproque, y compris entre générations, conscients que cet événement ne pourrait être un don pour tous les jeunes invités que si nous vivions de cette manière”. “Grâce aussi à nos services concrets, parfois passés inaperçus – commente un des jeunes bénévoles – nous avons pu revivre la visite du Pape de l’an dernier et transmettre cette expérience à beaucoup d’autres jeunes”.
La présentation de ce volume rédigé en co-participation entre l’Institut Paul VI et le Centre Chiara Lubich, publié aux Editions Studium, se tiendra au Centre Mariapolis de Castel Gandolfo Via S.G. Battista da La Salle le 27 septembre prochain. Cette date a été choisie car proche de la première mémoire du bienheureux Paul VI (qui se célèbre le 26 septembre). Le programme s’articulera en deux moments. Après le mot d’introduction de Maria Voce – Présidente du Mouvement des Focolari – et de Don Angelo Maffeis – Président de l’Institut Paul VI – aura lieu une table ronde avec Mons. Vincenzo Zani, secrétaire de la congrégation pour l’Education Catholique, la doctoresse Giulia Paola Di Nicola et Mons. Marcello Semeraro, évêque d’Albano Laziale. Modérateur Alessandro De Carolis. Suivra ensuite un concert de musiques de Frédéric Chopin, interprété au piano par don Carlo José Seno, ayant pour titre ” Ouvert sur le monde”. Méditation en musique sur la vie du bienheureux Paul VI.
« Nous sommes souvent repliés et renfermés sur nous-mêmes et nous créons de multiples îlots inaccessibles et inhospitaliers. Les relations humaines les plus élémentaires créent même parfois des réalités incapables d’ouverture réciproque : couple fermé, famille fermée, groupe fermé, paroisse fermée, patrie fermée… Tout cela ne vient pas de Dieu ! ».Les paroles du Pape François à l’Angélus du 6 septembre résonnent fortement. Il indique une action concrète pour soulager le drame des centaines de milliers de réfugiés contraints à quitter leurs maisons : « à l’approche du Jubilé de la Miséricorde, j’adresse un appel aux paroisses, aux communautés religieuses, aux monastères et aux sanctuaires de toute l’Europe afin d’exprimer l’aspect concret de l’Évangile en accueillant une famille de réfugiés ». Maria Voce, au nom deMovimento dei Focolari, exprime « gratitude pour cet appel courageux et concret du Saint Père », et souligne la décision de faire ce qu’il demande en « ouvrant davantage nos maisons et nos lieux d’accueil ».
Bed & Breakfast près de Florence (Italie)
De nombreuses initiatives personnelles et de groupes, organisées par les Focolari, sont en cours dans plusieurs pays d’Afrique du Nord, du Proche Orient, d’Europe, du Sud est asiatique, d’Amérique du Nord et du Sud : aide aux milliers de personnes provenant du Myanmar, dans les camps de réfugiés au Nord de la Thaïlande, le Bed & Breakfast dans la province de Florence (Italie), accueil de réfugiés sur les routes depuis des mois et d’autres villes de Hongrie et d’Autriche, à Lyon (France) accueillir les familles, lettres au Président de l’Uruguay pour encourager l’accueil des réfugiés, pour ne citer que quelques-uns des milliers d’exemples recueillis sur la plateforme du United World Project. Mais cela ne suffit pas.
« Nous devons faire plus », affirme Maria Voce, pour faire bouger les sommets de la politique, les circuits du commerce des armements, les décideurs des choix de stratégies ; stratégies qui peuvent partir de la base par la mobilisation de la société civile, comme celles qui commencent à se manifester. La présidente des Focolari, a en outre, appelé les membres du Mouvement « à s’engager et à converger davantage » pour promouvoir – avec ceux qui agissent dans cette direction – des actions qui tendent à démasquer les causes de la guerre et des tragédies qui affligent nombre de régions de notre planète, afin d’y porter remède, « mettant en jeu nos forces, nos moyens et notre disponibilité ».
“Depuis plus de trois mois je fais un stage en onco-hématologie pédiatrique, un service où on ne saiT jamais si les enfants qu’on soigne aujourd’hui seront encore là demain. Il n’est pas du tout facile de vivre continuellement en contact avec la souffrance des innocents, et cela remet constamment en question mon choix de devenir infirmier en pédiatrie. Le premier jour je me sens prêt à tout. Mais, à peine entré dans le service, on me présente une merveilleuse petite fille. Elle est affectée d’une des pires tumeurs malignes, en phase terminale. Je n’ai pas la moindre idée de comment affronter cette situation. Jamais comme en cet instant je me suis senti aussi inutile et incapable, convaincu de ne rien pouvoir faire de bon pour elle. Il y a aussi beaucoup d’autres enfants dans le service et la journée semble passer rapidement, mais chaque fois que j’entre dans la chambre de cette petite, j’éprouve le même sentiment d’impuissance et d’inaptitude. C’est bientôt 14h, l’heure où finit mon service. Je ne puis m’en aller sans faire quelque chose pour elle. Mai quoi? En essayant de mettre en pratique la spiritualité de l’unité, j’avais expérimenté que dans l’amour ce qui compte c’est d’aimer. Qu’il ne faut pas faire des actions éclatantes, mais qu’il suffit de commencer par une petite chose, sans avoir de grandes prétentions. Mais tout ce que je pouvais faire pour cette enfant, je l’avais déjà fait. Mais comment donc suis-je poussé à faire davantage? Le matin, en entrant à l’hôpital, j’avais vu une petite chapelle. Aimer cette jeune enfant, me dis-je, consiste peut-êre à prier pour elle. Je m’assois sur l’un des derniers bancs, mais je ne sais comment ni quoi demander. Je reste là, en silence. Intérieurement je n’éprouve qu’une grande douleur qui m’opprime. Et petit à petit je sens que Jésus prend sur lui toute ma souffrance. Le coeur libre, je peux alors lui confier cette petite fille et aller encore une fois la saluer, ainsi que sa maman, pour leur faire sentir ma proximité et ma compassion. Depuis je continue à aller souvent dans cette chapelle. C’est là que je trouve la lumière pour affronter, et aussi pour comprendre un peu, le mystère de la souffrance de l’innocent, qui se présente si fréquemment. Et c’est en Jésus crucifié et réssuscité que je trouve la force et l’attitude juste pour approcher ces enfants et leurs proches. Souvent je ne sais pas quoi faire pour eux, mais ensuite la réponse arrive, toujours au bon moment. Un jour arrive dans notre service une enfant de dix ans qui avait été transportée d’un hôpital à l’autre. Les soupçons d’une grave maladie du sang qui planaient sur elle sont confirmés et tout d’un coup le diagnostic sans espoir tombe. Pour elle et pour sa mère c’est comme un coup de massue. Je sens toute l’importance d’être proche d’elles, de me mettre à leur place en les aidant comme je peux, même si cela me vaut quelques heures de plus à l’hôpital. Au cours de la journée je ne peux pas faire beaucoup, mais dès que j’ai un moment de libre, je vais dans leur chambre, un peu pour écouter la maman et la rassurer, un peu pour divertir son enfant. Et chaque fois je perçois dans leur regard un fond de sérénité qui n’y était pas juste avant, un nouvel élan d’espérance pour affronter la difficile épreuve qui les attend. Et il en va de même dans de nombreuses autres situations...je saisis chaque occasion pour passer un peu de temps avec “mes enfants”, non seulement pour leur administrer un traitement, mais pour les voir sourire et affronter avec un peu plus de sérénité leur difficile parcours”
S’enfonçant sept kilomètres dans la forêt, on arrive à Glolé à pied ou avec une fourgonnette (la baka) qui franchit toutes les ornières creusées durant la saison des pluies. Dans ce village, un des 18 du Canton (dans la région du Tonkpi, à Man, au nord-est de la Côte d’Ivoire), il n’y a pas d’électricité, donc pas de télévision, pas d’internet, et pas non plus de magasins. Nombre de ses habitants ont été touchés par l’idéal de fraternité de Chiara Lubich. Ils le vivent au quotidien, à commencer par la parole de l’Évangile mise en pratique. La structure sociale et politique, qui les maintient ensemble, est progressivement enrichie et illuminée par cette expérience. Gilbert Gba Zio est un responsable communautaire naturel, catéchiste, chef d’une des familles: “Un jour, nous nous sommes demandé que faire pour notre petit village”, raconte-t-il durant le récent congrès de l’Économie de Communion à Nairobi (Kenya). “Nous voyions que la Parole de l’Évangile vécue pouvait nous donner des indications.” Et voici quelques-unes des concrétisations qui en ont découlé. La case pour “l’étranger” (invité) – L’expression locale “Kwayeko” – “Chez nous, il y a de la place” – n’est pas qu’une façon de parler à Glolé. “Ici, il y a souvent des étrangers de passage – explique Gilbert – des gens qui font des kilomètres à pied, contraints de dormir en route avant d’arriver dans leur village. À chaque fois, c’est notre lit qu’on cède à l’étranger. Ça aussi, c’est l’Évangile, mais nous nous sommes demandé: “Ne pouvons-nous pas faire plus? Pourquoi ne pas construire des cases? Ainsi, lorsque quelqu’un arrive, nous pouvons lui offrir un toit pour dormir.” Nous avons commencé à fabriquer des briques, en chantant. Dans le groupe, il y avait des maçons et nous avons construit douze cases composées d’une chambre et d’un petit salon. Maintenant, nous disons aux étrangers qui arrivent: “On a la maison, venez dormir”. La nourriture ne manque pas, nous sommes paysans. Ce furent nos premiers pas”.La case des soins – La difficulté d’accès à la route goudronnée durant la saison des pluies et les 30 km suivants pour rejoindre la ville de Man, la ville la plus proche, rendent impossible un secours rapide en cas d’urgence médicale. “Un jour, une femme devait accoucher d’urgence – raconte encore Gilbert. Nous l’avons transportée avec une brouette jusqu’à la route goudronnée pour trouver un véhicule. Dieu merci, la femme a été sauvée; mais ce fut dur. Il a donc fallu construire une case des soins et mettre au travail quelques “sages-femmes traditionnelles”. Mais où trouver l’argent? Chez nous, il y a le métayage: le propriétaire d’un champ peut permettre à un paysan de le cultiver pour une saison. Le montant de la récolte est divisé en deux. Notre communauté a pris une plantation de café: les hommes ont défriché le terrain, les femmes ont récolté le café. Avec cet argent, nous avons acheté le ciment et construit la case des soins”. La malnutrition des enfants – “Il y avait des enfants qui mouraient au village et nous ne savions pas comment les sauver. À la cité-pilote Victoria du Mouvement des Focolari, il y a un Centre nutritionnel qui s’occupe d’eux. Nous leur avons expliqué le problème et commencé à emmener les enfants. Nous étions surpris de voir que, chez eux, les enfants guérissaient sans médicaments. Ils nous ont montré comment leur donner à manger. Un jour, la responsable nous a dit: “Si vous voulez, nous pouvons aller chez vous”. Nous étions d’accord. Dans notre culture, l’enfant appartient à tout le village! Ils nous ont expliqué comment éviter la malnutrition et la soigner. Nous avons commencé à changer nos habitudes alimentaires et appris à conserver les aliments, pour nourrir nos enfants en temps de pénurie”. La banque du riz – “Nous conservons le riz dans de petits greniers, qui sont souvent la proie des voleurs et des souris. Nous avons alors construit un entrepôt et chacun a envoyé ce qu’il avait. Au début, nous étions 30 personnes. Aujourd’hui, les paysans qui ne faisaient pas partie du groupe se sont joints à nous et 110 personnes apportent leurs sacs de riz pour les conserver dans cette banque. En mars-avril, durant les semailles, chacun vient prendre ce qu’il faut pour labourer et met de côté ce que ses enfants vont manger. Au moment opportun, quand les prix sont bons, ils prennent le riz pour la vente. Chacun, selon sa conscience, donne une part de sa récolte et la dépose à la banque pour contribuer aux besoins de la communauté et pour les gardiens de la banque”. Un village ne suffit pas – “Vous ne pouvez pas venir chez nous avec “votre affaire”?, demandent les villages voisins. Aujourd’hui, 13 villages vivent comme à Glolé. “L’unité est notre richesse”, affirme Gilbert. “Un jour, quelqu’un de l’extérieur voulait nous aider à construire un puits dans le village. Mais il n’y a pas eu d’accord sur l’endroit. Si nous avions insisté, ce puits aurait divisé le village. Nous avons préféré ne pas accepter ce don et maintenir l’unité entre nous.” Voir “Économie de Communion – une nouvelle culture” n.41 – Supplément de la revue Città Nuova n.13/14 – 2015 – juillet 2015 Voir Nouvelle Cité Afrique Juillet 2015 Voir ÉdeC en ligneGlolé, Côte-d’Ivoire: Congrèsde l’Economie deCommunionen 2015
« Sur l’autobus qui me porte à Harefield (Grande Bretagne)- l’hôpital où j’étudie pour être infirmière – je suis touchée par la manière de faire d’une collègue. L’approche n’est pas des plus simples, vu que je suis plutôt timide et souvent entourée d’amis aussi ”sauvages” que moi. Mais elle ne dédaigne pas ma compagnie, au contraire, un jour, elle me propose de prendre ensemble le petit-déjeuner. Nous devenons amies. Depuis un certain temps, mon christianisme ne me satisfait plus : je fréquente l’église pour un sens du devoir, pour avoir la conscience tranquille. Elle au contraire, me parle d’une foi joyeuse, authentique, qu’elle partage avec d’autres jeunes comme elle, une foi éclairée par l’amour. Un jour, elle arrive à l’hôpital avec une guitare : c’est pour fêter une infirmière avec laquelle tout le monde sait qu’il est difficile de se mettre d’accord. Mais alors, si cette fille arrive à faire ça, cela vaut peut-être la peine de savoir ce qui la pousse à agir de cette façon. Elle me parle alors de la spiritualité de l’unité qui l’anime. Ainsi, comme elle, je commence à fréquenter les personnes du Focolare, et chaque fois, je découvre toujours de nouvelles occasions de me donner : mettre en commun les vêtements ou la nourriture avec ceux qui en ont besoin, me proposer pour des soins ou d’autres services, etc…Ces petits gestes, fruits de l’Evangile que je commence moi aussi à mettre en pratique, me donnent beaucoup de joie. Même si je ne sais pas encore très bien ce qu’est le Mouvement des Focolari, je sens que j’y ai trouvé ma maison. Mais est-ce que moi je peux faire le choix radical des focolarine ? Elles sont catholiques, moi anglicane… Mais une voix résonne en moi : « Pourquoi pas ? Il suffit que tu me dises ton oui ». Je me sens comme quelqu’un qui est en train de faire un saut dans le vide, mais peu m’importe, je dis quand même mon oui à Dieu, heureuse de vouloir le suivre pour toujours. J’étais devenue infirmière, spécialisée comme sage-femme, pour un profond désir d’apporter un changement dans la société. Je pensais qu’avec ce diplôme, j’aurais pu travailler à l’étranger et j’avais déjà mis de l’argent de côté pour le voyage. Lorsque je suis entrée au focolare, j’ai donné cet argent à quelqu’un qui en avait besoin et j’ai commencé ma formation pour devenir focolarine. Ma première destination a été le focolare de Leeds pendant 5 ans. Là, j’ai travaillé dans un quartier à risques. Venant d’un milieu aisé, j’avais une idée romantique des pauvres : je ne savais pas comment les gens vivaient réellement ”dans” la pauvreté. Je soignais une jeune mère. Chaque fois qu’elle venait pour les contrôles, je remarquais qu’elle avait toujours les mêmes vêtements et les bas collants pleins de trous. J’ai essayé d’établir avec elle un bon contact afin qu’elle puisse me parler de sa situation, de là où elle habitait etc. Ainsi, un jour, je suis allée lui rendre visite. Son partenaire se tenait devant la porte, une personne agressive et rebutante. Choquée par cet homme, par la saleté et le désordre de ce lieu, je ne savais pas par où commencer pour établir la relation avec eux. Puis je me suis rendu compte qu’il y avait là dans la maison, un grand réservoir qui servait à l ‘élevage de poissons. J’ai donc commencé à parler de poissons et la tension s’est calmée. Une autre fois j’ai apporté des vêtements et la fois suivante, la femme portait sur elle ces habits pour me les montrer. Maintenant je vis dans le focolare de Welwyn Garden City (près de la capitale) et je continue à travailler pour le Service Sanitaire National (NHS). Ces dernières années, ici chez nous, il y a eu de grands bouleversements en ce qui concerne la politique de la santé et ce n’est pas facile d’y apporter ce désir de changement qui animait le début de ma carrière. Mais même dans ce bouleversement, j’essaie de faire de chaque chose, comme un acte d’amour à Dieu et aux frères. Vivre en communauté avec des personnes qui ont fait le même choix de vie est une chance très importante, aussi pour mon travail. Mais également pour grandir ensembledans l’unité entre nous et dans la foi en Dieu Amour, en se donnant aux autres au-delà du fait d’être catholiques ou anglicanes ».
En 1998, Chiara Lubich inaugure le ”Centre pour l’Éducation au Dialogue”, ayant son siège dans la Mariapolis Luminosa, cité des Focolari proche de New York. A cette occasion, elle écrit : « Que tous les participants à ces activités se sentent tous également constructeurs de cette nouvelle réalité en collaborant avec amour, patience, compréhension mutuelle et solidarité, à créer une île de paix et un signe d’unité pour le monde d’aujourd’hui… que ce soit surtout une école où l’on apprend à vivre cet amour qui seul peut faire des femmes et des hommes de cette terre, une unique famille ». Ce souhait de Chiara était bien présent lors de la rencontre qui s’est déroulée les 15 et 16 août derniers, dans la citadelle des États-Unis, intitulée ” Le Dialogue et les questions difficiles”. Un défi accueilli par une centaine, environ, de participants et « centré – comme l’écrivent les organisateurs – sur la manière avec laquelle nous pouvons dialoguer et communiquer lorsque des thématiques importantes s’affrontent et lorsque les personnes qui y participent ont de profondes divergences de pensée ». Le programme s’est déroulé avec la contribution de quatre experts en théologie morale et théories politiques, issus des Universités de Fordham (New York), Providence College (Rhode Island) et Georgetown (Washington). « Nous avons commencé – racontent-ils – avec la pensée de Chiara Lubich sur le dialogue, d’où émerge la spécificité de la spiritualité de l’unité qui, si elle est vécue, aide à transformer les relations entre les personnes ». Charlie Camosy (Fordham) et Amy Uelmen (Georgetown) ont approfondi « les motifs pour lesquels la société dans les États-Unis est tellement polarisée sur des positions opposées et comment on pourrait rompre ces murs entre les personnes, par l’écoute et l’attitude ouverte à apprendre de l’autre ». Dana Dillon (Providence College) a affronté le délicat rapport entre ”amour et vérité”, à partir d’un des points forts de la spiritualité de l’unité : Jésus abandonné. La théologie l’a présenté comme le vrai modèle pour le dialogue dans la mesure où « Lui qui – dans le moment au cours duquel il se sent abandonné par le Père – est entré dans la désunité, en unifiant la plus grande division possible entre ciel et terre ». Au cours de l’après-midi, un moment interactif : Claude Blanc, leadership coach (consultant qui organise le travail en équipe), a guidé les personnes présentes à réaliser quelques exercices « pour apprendre à écouter en profondeur et sans prétentions ». Une réflexion sur ” Différentes manières de communiquer” (imposer, discuter, essayer de convaincre l’autre, ou bien miser sur le bien commun), animée par Bill Gould (Fordham), a complété le sujet. Autour de la table ronde du dimanche, dans les questions posées aux professeurs par les participants, émergeait la nécessité d’être préparés à affronter des thématiques brûlantes telles que la procréation artificielle, les mariages homosexuels et les autres défis qui se présentent dans la vie de chaque jour. « Le workshop sur l’écoute m’a aidé à comprendre combien celle-ci peut être importante dans les relations quotidiennes ». « Je suis reparti très enrichi de cette expérience ». Deux impressions parmi tant d’autres.
Le changement climatique est l’un des défis majeurs de notre temps. Les leaders des diverses Religions s’unissent pour promouvoir une campagne mondiale. Leur objectif : atteindre les 100% d’énergies renouvelables avant 2050. « Religions pour la Paix (RPP) – comme le précise sa présentation – travaille à la résolution des conflits violents, à la construction d’une société plus juste et harmonieuse et à la protection de la terre. RPP dispose d’un Conseil mondial de leaders religieux de haut niveau, issus de toutes les Religions du monde, de nombreuses instances interreligieuses nationales et aussi régionales ». La Présidente du Mouvement des Focolari, Maria Voce, fait partie des coprésidents de « Religions pour la Paix ». Consciente de la responsabilité morale que représente la protection de notre planète, elle a souscrit à cette pétition et invite tous ceux qui le veulent à se joindre à cette campagne qui s’adresse aux Chefs d’Etat de chaque Pays. Pour signer la pétition on-line : http://faithsforearth.org (choisir votre propre Pays)
Cette initiative du Pape François qui instaure “une journée de prière mondiale pour la protection de la Création” revêt un caractère résolument œcuménique. En effet, non seulement il a vu dans la crise écologique que nous traversons l’une des urgences les plus pressantes de notre temps, mais il a aussi voulu mettre en valeur l’incontournable exigence d’agir – en matière d’écologie comme pour d’autres défis qui interpellent l’humanité – non plus séparément et isolés, mais « ensemble ». L’idée d’une “Journée de prière”, c’est l’orthodoxe Yoannis de Pergame qui la lui avait suggérée lors de son intervention au cours de la présentation de l’encyclique “Laudato sì” en juin dernier. L’Evangile précise: “Si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose…” et le Pape souligne cette valeur ajoutée à la prière dans sa lettre du 6 août 2015 où il institue cette “Journée”: “Partageant avec notre frère bien aimé le Patriarche oecuménique Bartholomée les préoccupations concernant le futur de la Création, et accueillant la suggestion de son représentant le Métropolite Yoannis…”. Comme pour dire: peu importe qui a eu l’idée, on peut tojours apprendre les uns des autres! Et vers la fin du document, il va dans le même sens lorsqu’il sollicite le cardinal Koch, président du dicastère pour l’unité des chrétiens, afin “d’être bien en lien avec les initiatives semblables conduites par le Conseil Oecuménique des Eglises”. En effet, le Conceil Oecuménique des Eglises (CEC), a fixé “ Le temps pour la Création” qui va du 1er septembre (premier jour de l’année liturgique dans la tradition orthodoxe) au 4 octobre (jour de la St François d’Assise dans la tradition catholique): une période où sont encouragées les initiatives en faveur de l’environnement et de son interaction avec la justice et la paix. Le choix de la date du 1er septembre par le Pape est donc significatif puisqu’elle coïncide avec celle de nos frères orthodoxes et que ce même jour commence le “temps” choisi par le CEC. Tout aussi significatif son souhait que s’y joignent aussi les autres Eglises et Communautés écclésiales, une bonne occasion pour “ témoigner de notre communion qui progresse”. Cette “Journée” offre à chacun “une occasion précieuse de renouveler son adhésion personnelle à sa vocation de gardien de la création, et de rendre grâce à Dieu pour l’oeuvre merveilleuse qu’Il a confiée à nos soins”. Par ailleurs, précisément parce qu’elle est destinée à mobiliser des chrétiens appartenant à diverses dénominations, mais qui parlent d’une même voix, elle constitue une avancée concrète: un message commun à tous les chrétiens et qui s’adresse au monde entier. Les Focolari sont engagés et présents dans le domaine de l’éologie et de l’envirronnement. Leur réseau international EcoOne offre à tous ceux qui travaillent dans ces domaines un espace permettant de confronter aussi bien des idées que des initiatives concrètes. Le Mouvement travaille aussi à faire avancer l’oecuménisme, surtout dans les régions du monde où la concentration de personnes appartenant à des Eglises différentes est plus élevée. Pour les Focolari la “Journée” représente donc un magnifique rendez-vous planétaire qui unit tous ses membres par la prière pour demande à Dieu de sauver la Maison qui abrite la grande Famille Humaine. Mais aussi pour mettre au point, avec des personnes de bonne volonté, quelle que soit leur foi ou leur conviction, de nouvelles stratégies et de nouvelles réponses pour préserver l’environnement et contribuer, à partir de là, à la réalisation d’un monde plus uni.
« Si j’observe, ce que l’Esprit Saint a fait en nous et en de nombreuses autres “affaires” spirituelles et sociales à l’œuvre actuellement dans l’Église, je ne peux qu’espérer qu’il agira encore et toujours avec la même générosité et magnanimité. Il le fera à travers des œuvres qui naîtront ex-novo de son amour et en développant celles qui existent déjà, comme la nôtre. En attendant, je rêve que notre Église soit enveloppée d’une atmosphère qui corresponde davantage à son être Épouse du Christ ; qu’elle se présente au monde plus belle, plus une, plus sainte, plus charismatique, plus conforme à son modèle Marie, donc plus mariale, plus dynamique, plus familiale, plus intime, et qu’elle se modèle davantage sur le Christ son Époux. Je rêve qu’elle soit un phare pour l’humanité. Et je rêve qu’elle suscite un peuple saint, d’une sainteté jamais vue jusqu’à présent. Je rêve que l’aspiration à une fraternité vécue, diffusée sur la terre, réclamée – comme on le constate aujourd’hui – par les consciences de millions de personnes, devienne dans l’avenir, au cours du troisième millénaire, générale, universelle. Je rêve donc d’une diminution des guerres, des conflits, de la faim, des innombrables maux dont le monde est affligé. Je rêve d’un dialogue d’amour plus intense entre les Églises qui rapproche l’heure où nous formerons une unique Église. Je rêve que le dialogue soit vivant et fécond entre les religions et qu’il s’accroisse ; que les personnes des religions les plus variées soient liées entre elles par l’amour, cette “règle d’or” qui se trouve dans leurs livres sacrés. Je rêve que les diverses cultures du monde se rapprochent et s’enrichissent réciproquement, pour former une culture mondiale basée sur les valeurs permanentes, véritable richesse des peuples, qui doivent s’imposer comme sagesse globale. Je rêve que l’Esprit Saint continue à être la source d’eau vive des Églises ; qu’il consolide, au-delà de leurs frontières, les “semences du Verbe”. Ainsi l’avènement de quelque chose de “nouveau” – lumière, vie, œuvres nouvelles que seul Lui peut susciter – ne cessera d’inonder le monde. Et toujours davantage d’hommes et de femmes suivront le droit chemin, convergeront vers leur Créateur, se mettront cœur et âme à son service. Je rêve que les relations basées sur l’évangile s’étendent des personnes aux groupes, aux mouvements, aux associations religieuses et laïques ; aux peuples, aux États… Ainsi, il sera naturel d’aimer la patrie de l’autre comme la sienne et de tendre à une communion des biens universelle : au moins en prospective. (…) Je rêve donc que les Cieux nouveaux et les terres nouvelles commencent à se réaliser sur la terre, autant que possible. Je rêve beaucoup mais nous avons devant nous un millénaire pour réaliser tout cela ». Chiara Lubich Traduit de : Attualità. Leggere il proprio tempo, Città Nuova, Roma 2013, pp. 102-103
Pasquale Foresi est intervenu de très nombreuses fois, oralement et par écrit, pour présenter la théologie du charisme de Chiara Lubich dans sa dimension sociale et spirituelle. Il en souligne, avec la compétence qui est la sienne, la nouveauté, tant sur le plan de la vie que celui de la pensée. Les années 1990-1998 ont été particulièrement intenses pour lui et il a répondu très fréquemment à de nombreuses questions des membres du Mouvement de toutes vocations et en provenance d’aires géographiques et culturelles les plus variées. Lors d’une de ses interventions, il répond à une personne qui lui demande conseil sur la façon de vivre l’humilité¹. “Vivre l’humilité signifie simplement accepter d’être ce que l’on est – répond Don Foresi – . Et nous sommes tous pécheurs. Si quelqu’un dit “ Moi je ne suis pas un pécheur”, il ment. L’humilité, nous pouvons donc toujours la mettre en pratique. La façon dont Saint Benoit présente cette vertu m’a paru pleine de sagesse et m’a aidé à la vivre. Elle pourrait se résumer ainsi: Le premier pas à faire pour être humble consiste à accepter les humiliations, les mortifications. A un certain moment il se peut que quelqu’un parle mal de toi dans ton bureau, dans ton milieu de travail: ce peut être à cause d’une incompréhension de la part de quelqu’un ou une vraie calomnie… Il faut savoir accepter ces épreuves et ces difficultés. Le deuxième pas consiste non seulement à accepter ces humiliations, mais à les aimer. C’est par exemple le cas lorsque nous nous sommes beaucoup donné et que dans la communauté surviennent des accusations, des jugements, en particulier de la part de personnes pour lesquelles on a beaucoup fait. Ce sont souvent des critiques qui ont quelque chose de vrai, mais elles sont exagérées. Il est difficile d’aimer de telles humiliations, mais elles sont importantes pour grandir dans la vie spirituelle. Le troisième pas consiste à les préférer, c’est à dire non seulement les aimer, mais s’en réjouir: lorsque par exemple quelqu’un parle mal de toi, tu te dis: “C’est une grâce de Dieu que je reçois en ce moment…” C’est le niveau le plus haut, auquel nous devons tous tendre, parce qu’il nous met dans cette humilité qui nous rapproche . Evidemment les calomnies, doivent, autant que possible, être rectifiées, mais toujours dans le détachement, en vivant l’Evangile qui nous dit: “Heureux êtes-vous, lorsque l’on dira faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi. Réjouissez-vous alors et soyez dans l’allégresse car votre récompense est grande dans le royaume des Cieux” (Matthieu V, 11) ( ) Pasquale Foresi – COLLOQUI, domande e risposte sulla spiritualità dell’unità, Città Nuova Editrice, Roma 2009, p.64.
Cette année, pour leur habituel rendez-vous de l’automne, les délégués de 36 régions du monde et les responsables de six cités pilotes se réuniront pendant deux semaines. Ils feront le point sur de la vie du Mouvement dans les nombreux pays où il est présent et examineront, pour mieux les aborder, les nouveaux défis de l’année qui commence.
C’est une de ces paroles de l’Évangile à vivre sans attendre. Très claire mais exigeante à la fois, elle requiert peu de commentaires. Pour saisir la force qu’elle contient, replaçons-la dans son contexte. Un scribe, donc expert de la Bible, interroge Jésus : Quel est le plus grand commandement ? Question restant ouverte depuis l’identification dans les Livres Saints de 613 préceptes à observer. Quelques années auparavant, Rabbi Shammaj, un des grands maîtres, s’était refusé à indiquer le commandement suprême. D’autres, cependant, comme le fera Jésus, s’étaient orientés sur l’amour comme point central. Rabbi Hillel, par exemple, affirmait : « Ne fais pas à ton prochain tout ce qui est odieux pour toi ; en cela réside toute la loi. Le reste n’est qu’explication ». Jésus, lui, reprend l’enseignement sur le caractère central de l’amour, mais il unit également en un seul commandement, l’amour de Dieu (Dt 6, 4) et l’amour du prochain ( Lv 19, 18). De fait, la réponse qu’il donne au scribe est : « Le premier (commandement), c’est : Écoute, Israël ! Le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur ; tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force. Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là ». « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » Cette seconde partie de l’unique commandement est l’expression de la première : l’amour de Dieu. Dieu aime tellement chacune de ses créatures que, pour Lui donner de la joie, pour Lui manifester notre amour pour Lui, le meilleur moyen est d’être envers tous expression de Son amour. De même que des parents se réjouissent de constater l’entente, l’entraide, l’unité entre leurs enfants, ainsi Dieu, qui est envers nous comme un père et une mère, est heureux de nous voir aimer le prochain comme nous-mêmes, contribuant ainsi à construire l’unité de la famille humaine. Depuis des siècles, les Prophètes expliquaient au peuple d’Israël que Dieu veut l’amour et non les sacrifices et les holocaustes (Osée 6,6). Jésus lui-même rappelle leur enseignement lorsqu’il affirme : « Allez apprendre ce que veut dire : C’est la miséricorde que je veux et non le sacrifice » (Mt 9,13). En effet, comment peut-on aimer Dieu qu’on ne voit pas, si on n’aime pas le frère qu’on voit ? (1 Jn 4, 20). Nous L’aimons, nous Le servons, nous L’honorons, dans la mesure où nous aimons, servons, honorons chaque personne, amie ou inconnue, de notre peuple ou d’un autre peuple, et surtout les plus « petits », les plus nécessiteux . C’est l’invitation – adressée aux chrétiens de tous les temps – à transformer le culte en vie, à sortir des églises où l’on a adoré, aimé, loué Dieu, pour aller à la rencontre des autres, de façon à réaliser ce que nous avons appris dans la prière et dans la communion avec Dieu. « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » Alors, comment vivre ce commandement du Seigneur ? Rappelons-nous avant tout qu’il fait partie d’un diptyque qui comprend aussi l’amour de Dieu. Il faut du temps pour comprendre ce qu’est l’amour et comment aimer… il nous faut donc prendre des moments de prière, de “contemplation”, de dialogue avec Dieu : et Lui, qui est Amour, nous l’apprend. On ne vole pas de temps au prochain quand on est avec Dieu, au contraire, on se prépare à aimer de façon toujours plus généreuse et comme l’autre le requiert. Et lorsque nous revenons vers Dieu après avoir aimé les autres, notre prière est plus authentique, plus vraie, peuplée de toutes les personnes rencontrées, que nous Lui portons. Pour aimer le prochain comme soi-même, il faut aussi le connaître comme on se connaît soi-même. Il nous faudrait aimer l’autre comme il le voudrait et non comme il nous plaît de le faire ! De nos jours, nos sociétés deviennent de plus en plus multiculturelles par la présence de personnes venant de mondes très divers, d’où un défi encore plus grand. Celui qui s’établit dans un nouveau pays doit appendre à en connaître les traditions et les valeurs ; c’est le seul moyen pour comprendre et aimer ses habitants. Il en est de même pour ceux qui accueillent les nouveaux immigrés, souvent dépaysés, ignorant la langue et en difficultés d’insertion. Et même entre personnes de même culture, à l’intérieur d’une famille, d’un milieu de travail ou de voisinage, que de diversités ! Nous souhaiterions parfois trouver une personne disponible, prête à nous écouter, à nous aider à trouver un travail, à préparer un examen, à nous donner un coup de main pour la maison… L’autre a peut-être les mêmes exigences…Cherchons-nous à les deviner, en étant attentifs, dans une attitude d’écoute sincère, en essayant de nous mettre à sa place ? La qualité de l’amour compte aussi. Dans son célèbre hymne à la charité, l’apôtre Paul en énumère plusieurs caractéristiques importantes à rappeler : «l’amour prend patience, l‘amour rend service, il ne jalouse pas, il ne plastronne pas, il ne s’enfle pas d’orgueil, il ne fait rien de laid, il ne cherche pas son intérêt, il ne s’irrite pas, il n’entretient pas de rancune, il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il endure tout». (1 Co 13,4,7). Que d’occasions et que de nuances pour vivre : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » Il existe aussi cette norme de l’existence à la base de la célèbre “règle d’or” présente dans toutes les religions et chez certains intellectuels reconnus, sans référence religieuse explicite. A l’origine de chaque tradition culturelle ou du credo de chacun, on pourrait trouver des invitations analogues à aimer le prochain et à nous aider à les vivre ensemble. Et cela, que nous soyons hindouistes, musulmans, bouddhistes, fidèles des religions traditionnelles, chrétiens ou tout simplement hommes et femmes de bonne volonté. Travaillons ensemble en vue de créer une nouvelle mentalité qui valorise et respecte la personne, soucieuse des minorités, porte attention aux plus faibles, et nous décentre de nos propres intérêts, pour donner la priorité à ceux de l’autre. Si nous étions tous vraiment conscients qu’il nous faut aimer le prochain comme nous-mêmes, au point de ne pas faire à l’autre ce que nous ne voudrions pas qu’on nous fasse, conscients de devoir faire à l’autre ce que nous voudrions que l’autre fasse pour nous, alors les guerres cesseraient, la corruption disparaîtrait, la fraternité universelle ne serait plus une utopie et la civilisation de l’amour deviendrait bientôt une réalité. Fabio Ciardi
Chaque jour, dans le monde entier, des milliers de personnes se mobilisent pour vivre l’expérience d’une économie solidaire. A Santiago del Estero, au Nord de l’Argentine, Aldo Calliera dirige son entreprise d’élevage de bétail, El Alba, insérée dans le projet de l’Economie de Communion (EdC). Pour les ouvriers agricoles de la région le travail commence très tôt et même avant l’aube pour ceux qui viennent de loin. La matera est pour eux un rite incontournable. Avant de commencer la journée on prépare le maté, une infusion caractéristique de l’Amérique du Sud que l’on boit assis en cercle. A chaque tournée on parle des derniers événements, on partage problèmes et succès ainsi que les histoires des uns et des autres une façon de se réchauffer tout en tissant des liens d’amitié entre compagnons de travail. L’entrepreneur ne voulait pas que cette ancienne tradition des ses gauchos argentins se perde. Il commença à fréquenter lui aussi la matera très tôt le matin, mais il vit avec surprise qu’à son arrivée la conversation s’estompait et que le silence emplissait le cercle. Et ainsi jour après jour. Les gauchos sont le fruit d’une éducation et d’une culture: lorsque le patron arrive, on s’arrête automatiquement de parler, non parce qu’il dérange, mais parce que depuis l’époque de la Conquête jusqu’à nos jours, on a inculqué à de nombreuses générations que l’ouvrier est inférieur à son patron. Aussi chaque fois Aldo repartait-il avec la sensation d’avoir reçu un coup de poing dans l’estomac et déçu de ne pas avoir été capable de briser la glace. Mais grâce à sa ténacité, petit à petit, tous se sont ouverts: il a pu connaître leurs noms et les entendre s’exprimer. Tous, sauf un: Ernesto. Un jour il était en train de programmer “le service”, autrement dit le lieu et le moment de l’accouplement pour avoir des veaux. Après cette programmation, l’ingénieur qui était avec lui s’apprêtait à donner des ordres aux ouvriers; mais Aldo Calliera l’a devancé en lui disant: “Laisse-moi parler à mes hommes”. Il a expliqué ce qu’on voulait faire et, au lieu de se limiter à donner des instructions, il leur a demandé leur avis. Ernest, dont le patron connaissait à peine la voix, lui a parlé pour la première fois: “Je crois que l’an prochain nous n’aurons pas de veaux”. Double surprise pour Calliera qui lui a demandé pourquoi. Sa réponse a été simple: sur le terrain où ils avaient programmé le service il n’y avait pas assez d’eau pour tous les bestiaux. On peut penser que n’importe qui aurait pu le dire, mais, dans ces cultures, on a l’habitude de répondre au patron: “Oui monsieur”, même si on est d’avis contraire. “J’ai compris que c’est seulement en ayant une vision anthropologique positive de l’autre – rapporte Calliera – qu’il est possible de faire ressortir le meilleur de chacun. Que c’est la seule manière de découvrir les richesses qui échappent au regard habituel et de chercher à les faire émerger du mieux possible. Que les qualités de chacun sont des vertus que l’on découvre grâce à une confiance réciproque”. Inutile de préciser qu’Aldo Calliera a écouté le conseil d’Ernest en changeant le lieu du “service” et que tout a marché pour le mieux… La “matera” a été l’occasion d’un bond culturel qui a aidé tout le monde à construire des relations de réciprocité que ni ces ouvriers agricoles, ni leurs parents, ni leurs grands parents n’auraient pu imaginer. Source: EdC online
Une maladieMon mari est malade depuis deux ans. Une tumeur au cerveau l’a transformé. Parfois, il se plaint parce que les objets lui tombent des mains. Avec les enfants, nous avons convenu de ne jamais lui faire ressentir qu’il s’est passé quelque chose d’étrange. Souvent, en observant la délicatesse avec laquelle ils traitent leur père, je me rends compte des sacrifices et des renoncements qu’ils font pour aider la famille et je vois en eux une maturité plus grande de l’adolescence. Nous vivons une période en famille que nous n’avions jamais vécue auparavant. Malgré la douleur inavouable qui pèse sur nos journées, nous expérimentons une grande sérénité. (B.S. – Pologne) Le vieil homme Il n’y avait plus rien à manger à la maison. J’ai pris un sac de maïs et 1000 francs: moitié pour le transport et moitié pour le moulin. J’arrête le premier taxi. À côté du chauffeur, un homme âgé dormait profondément. J’ai remarqué que le chauffeur essayait de lui prendre son porte-monnaie dans son sac, alors, quand je suis arrivée à destination, j’ai expliqué: “C’est mon père: il doit descendre avec moi”. Le chauffeur me répétait que ce n’était pas l’endroit qu’il lui avait indiqué, mais, suite à mon insistance pour faire descendre cet homme, il m’a demandé 1000 fr. Je lui ai immédiatement donné l’argent et, prenant le sac, j’ai sorti le vieil homme qui continuait à dormir. Chez nous, il arrive souvent que les chauffeurs droguent leurs clients pour les voler. Le vieil homme s’est réveillé lorsque je lui ai jeté de l’eau sur la tête. Il a cherché son sac et a contrôlé que tout son argent était là. Il m’a dit: “Tu m’as sauvé la vie” et m’a donné 5000 fr. J’ai cherché un chauffeur de taxi de confiance qui l’a accompagné sain et sauf jusqu’à son village. (M.A. – Cameroun)Pantalons à la mode À l’école, on se moquait de moi parce que je ne m’habillais pas à la mode comme les autres. Famille nombreuse, nous vivions à la campagne. Un jour, j’ai aidé un camarade qui avait des difficultés en mathématiques et nous sommes devenus amis. Un autre jour, les autres ont commencé à critiquer mes pantalons et il m’a défendu. À partir de ce moment-là, il n’y a plus eu de problèmes. Il faut être au moins deux pour lutter contre les idées fausses. En peu de temps, nous sommes tous devenus plus amis, et lorsqu’il a fallu choisir le nouveau délégué de classe, ils m’ont choisi. (E.C. – Italie)Le mendiant En communauté, nous demandons chaque jour à Dieu de bénir notre nourriture et de savoir la partager avec qui n’en a pas. À l’heure du déjeuner, comme d’habitude, le même mendiant frappe à la porte. Nous avions juste un peu de polenta pour le déjeuner et le dîner. Et nous n’avions pas d’argent. Je lui dis que, malheureusement, nous n’avons rien. Lorsque je m’assieds à table, je n’ai pas faim. Peu après, j’entends dans ma tête “Donnez et vous recevrez”. Alors j’ai pris ce que nous avions et je l’ai donné au mendiant qui attendait toujours. Pas longtemps après, on frappe à la porte. Une jeune fille apportait une grande assiette de polenta: “De la part de ma maman”. Incroyable, la ponctualité de Dieu. (Sœur Madeleine – Burkina Faso)
Cinq ans auparavant, la commune figurait en bonne place dans le classement des villages avec le plus fort taux de “marginalité” sociale et économique du Piémont. Mais la communauté entière a appris à accueillir. Aujourd’hui, 30 réfugiés, presque tous Africains, ainsi qu’une famille du Kosovo avec trois enfants, vivent depuis huit mois dans un immeuble, propriété de l’institut Cottolengo. “Nous les avons adoptés”, confient deux octogénaires assises sur le banc de la place de la mairie. Nous l’avions aussi fait durant la guerre, fait remarquer le président de l’association “Pro Loco”, avec les juifs et les résistants. L’histoire se répète. Le maire, Giacomo Lisa, n’a pas dû convaincre les 180 habitants du village, dont seuls 90 vivent à Lemie à l’année. C’était déjà arrivé en 2011, lorsque le problème de l’accueil des migrants débarqués sur les côtes italiennes à bord de bateaux délabrés était moins fort. Pour Lemie déjà alors, cette arrivée d’”amis” avait représenté un renouveau de la communauté. Douze enfants, suivis par des formateurs et par le prêtre, avaient été baptisés dans l’église paroissiale durant une cérémonie destinée à entrer dans la petite histoire du village. Une fête. Toutes des familles avec enfants, accueillis par des familles et par d’autres enfants de ces vallées alpines. “Bien sûr, au début, nous étions un peu surpris – explique Lisa – la population ici a une moyenne d’âge très élevée et ne s’ouvre pas facilement, du moins auparavant. Je n’ai pas dû donner beaucoup d’explications, parce que personne ne m’a questionnée. Accueillir ces personnes nous a semblé naturel.” En 2011, comme aujourd’hui. Comme avant, des hommes et des femmes arrivés de Libye et d’autres pays de l’Afrique sub-saharienne aimeraient travailler, se rendre utiles. “Avec la Province de Turin en 2011, nous avions aussi mis sur pied des bourses de travail. Maintenant, certains déposent une demande pour offrir un ‘bénévolat en retour’ qui fait du bien à eux et à nous”, commente le premier citoyen. Il n’y a pas que ces “amis réfugiés” qui aimeraient rester en Italie, la communauté aussi leur demande de rester. “Les citoyens les ont immédiatement acceptés, je dirais même plus, accueillis – confirme Giacomo Lisa – et quelques personnes du lieu ont trouvé du travail comme formateurs, d’entente avec une association liée à une coopérative. Les problèmes? “Seulement d’ordre bureaucratique. Ils ont déposé une demande de protection, comme réfugiés, mais les délais pour les réponses sont très longs.” Ensuite, les transports: “Je demanderai à qui gère les bus vers Turin, de les aider; je trouve inutile de leur faire payer le billet pour les courses qu’ils font vers le chef-lieu”. Lorsqu’on demande au maire si le village renaît grâce aux réfugiés africains, il sourit et ouvre les bras. “Regarde cette vallée. Elle est pleine de résidences secondaires, ouvertes seulement quelques semaines en été. Beaucoup de jeunes continuent à partir, même si le lien avec le village reste fort. Les nouvelles personnes arrivées ont apporté beaucoup de vitalité. Il suffit de descendre à l’aire de jeux un après-midi ensoleillé pour voir enfin des enfants qui jouent, hurlent, s’amusent. Ils ont aussi sauvé l’école.” Pardon? “Bien sûr. Cinq enfants de plus dans l’école ont permis de maintenir plus d’enseignants et une meilleure qualité de formation. Que pouvons-nous vouloir de plus de ces amis que nous avons accueillis? La famille s’est agrandie et Lemie n’est plus aussi petit et marginal. Nous voulons être un village différent, nouveau, ouvert à tous.” Source: Città Nuova online
D’intenses pluies ont récemment frappé les provinces argentines de Buenos Aires et Santa Fe. Les médias locaux parlent de 20 000 personnes touchées et de 4000 évacuées. Des routes ont été fermées et sur d’autres la circulation est limitée. La pluie ne cesse de tomber et l’alerte météo est toujours en vigueur, même si dans certains secteurs le niveau de l’eau a commencé à baisser lentement. La cité pilote “Mariapolis Lia”, en plein cœur de la Pampa argentine, a été littéralement submergée par les eaux. Ainsi que le « Polo Solidaridad » où sont installées quelques entreprises de l’Economie de Communion. “L’eau est entrée dans deux maisons du Pôle et aussi dans le garage d’une troisième – écrit Jorge Perrín, du Pôle Solidaridad – . Deux autres sont menacées : le niveau de l’eau est à quelques centimètres. Pour ce qui est autres maisons, l’eau a pénétré dans les caves de certaines, mais pour l’instant les habitations sont épargnées. Même les serres de « Primicias » proches de la route ont été inondées et la production est perdue, sauf pour une partie des tomates ; les autres souffrent d’une terre excessivement humide. « Pasticino » (biscuits pour le café) est en train de livrer ses produits avec le tracteur de Primicias . Pour le moment l’eau n’a pas pénétré dans les habitations de la Cité Pilote ». Comme c’est le cas dans une bonne partie de la province de Buenos Aires, les lagunes communiquent entre elles ; les égouts d’évacuation ne sont pas suffisants et les étangs se transforment en mer. “L’égout de la Mariapolis et du Pôle avait été nettoyé récemment et fonctionne très bien – explique Perrín -. S’il s’arrête de pleuvoir, en quelques jours le niveau de l’eau s’abaissera dans toute la cité pilote. Tel n’est pas le cas de la route qui relie la cité pilote au village voisin qui est drainée par un autre côté. L’accès entre la Mariapolis et le village voisin est complètement inondé et on ne peut circuler qu’avec des véhicules spéciaux ». “La solidarité entre nous est extraordinaire – ajoute-t-il. En raison de la boue, les seules voitures qui peuvent circuler sont l’unique tracteur que nous avons et le minibus de la cité pilote. Aussi ces deux véhicules sont-ils constamment en service pour porter des personnes au travail, à l’école, pour faire les achats pour tous ou transporter les marchandises à livrer etc. Ces jours-ci – conclut-il – les nombreux appels téléphoniques, la communion entre tous, la sérénité avec laquelle chaque difficulté est affrontée me font encore plus comprendre que nous sommes une grande famille ! ». Pour ceux qui désirent venir concrètement en aide, toutes les initiatives seront coordonnées à travers l’adresse mail suivante : polosolidaridad@gmail.com En écrivant à cette adresse vous recevrez les indications appropriées selon la provenance et le type d’aide proposée.
Des milliers de personnes se “rencontrent” avec les sculptures de l’artiste originaire des Abruzzes, très en accord avec la lettre “Laudato sì” du Pape François: pour réaliser ses oeuvres, depuis de nombreuses années il recycle et utilise des matériaux mis au rebut. Mais Roberto Cipollone, Ciro de son nom d’artiste, accueille non seulement les visiteurs, mais il réalise aussi de véritables workshops pour grands et petits afin de transmettre une nouvelle façon de voir et de sentir le monde au contact de la matière qui est tout à la fois travaillée et modelée: “Une façon de voir limpide, simple, un contact avec la beauté sans fioritures”, confie l’artiste avec le naturel qui le caractérise.A Loppiano,en plus de la “Bottega” qui est son véritable laboratoire de création, une exposition permanente a été conçue par Sergio Pandolfi. Tandis que durant tout ce mois d’août Ciro en tient une au monastère de Camaldoli: une quarantaine d’oeuvres, dont la plupart traitent d’un thème sacré, exposées dans une petite église romane située à l’intérieur du monastère et dédiée à l’Esprit Saint. “Ces créations – précise Ciro – s’accordent très bien avec le style roman, j’ai choisi des oeuvres en grès de Florence, en bois. De plus l’architecture romane, grâce à sa sobriété, permet aux oeuvres de vivre”Dans le silence du monastère et de la nature environnante, les nombreux visiteurs de Camaldoli peuvent admirer, savourer, et, d’une certaine manière, prier avec ces oeuvres. Mais ce n’est pas tout. En cet été 2015 Ciro s’est risqué dans la mise en scène d’un spectacle thâtral itinérant qui se produira à Pérouse dans le site exceptionnel de la Rocca Paolina. Le spectacle – qui relate un épisode connu de l’histoire de Pérouse au XVIIIème siècle – aura lieu chaque fin de semaine du 21 août au 13 septembre. Fotogallery
« Sans la force de l’amour qui le porte en dehors de lui, l’homme tient avant tout à se distinguer des autres. Il trouve mille raisons, y compris religieuses, pour se couper d’eux. De ce fait il abolit la liberté de circulation rétablie par Jésus qui a abattu les murs de la division, Lui en qui il n’y a plus ni grec ni juif, ni esclave ni maître, ni homme ni femme, mais seulement Dieu, qui est tout et qui est en tous » […] Tel est le but de l’amour, le but de l’existence : faire que tous soient un. Tous devenir Un, cet Un qui est Dieu. En raison de l’impulsion que leur donne l’amour de Dieu, toute existence et l’histoire toute entière sont appelées à un retour à l’unité. Nous sommes tous issus de Dieu et tous nous retournons vers Lui. Se faire un avec le frère c’est se perdre en lui, de sorte qu’entre Dieu, moi et le frère, s’établisse, grâce à cet effacement, un passage direct, une pente sans obstacle, – de l’Un vers l’autre : et voilà que je trouve Dieu dans mon frère. Le frère est pour moi comme un temple où jaillit la lumière de Dieu. Ainsi Dieu, par l’effet de l’amour, se trouve-t-il tout à la fois dans l’Eucharistie et dans la personne de mon frère. Le frère permet que les barrières soient brisées et que la vie passe à travers cette brèche: la vie qui est Dieu. Le frère est ianua coeli, la porte du ciel, la porte du paradis. Il y a des chrétiens qui se mettent au service des plus pauvres, des classes sociales les plus basses, non pas pour les convertir, mais pour se convertir eux-mêmes: en aimant concrètement les malades, les chômeurs, les personnes âgées, tous ceux que la société rejette, ils trouvent le Christ et reçoivent ainsi beaucoup plus qu’ils ne donnent ! Ils donnent un pain et ils trouvent le Père. Ceux qui viennent en aide à leurs frères se convertissent ainsi que ceux qu’ils assistent. Ils se sanctifient eux-mêmes et ils sanctifient leurs prochains. Autrement dit on monte vers Dieu en descendant, en se mettant au-dessous du niveau de chacun : à partir de cette position inférieure, servir tous les hommes, quelque soit leur niveau. Ainsi le samaritain a trouvé Dieu en descendant de son cheval et en recueillant son frère qui saignait sur la terre brûlée ; tandis que le grand prêtre, qui ne voyait pas le pauvre homme étendu par terre parce qu’il cherchait Dieu dans le ciel, n’a trouvé ni Dieu ni son frère : il n’a pas trouvé Dieu parce qu’il ne s’est pas penché vers son frère. Et c’est une façon de faire propre à notre Père du ciel. Il proclame sa gloire au plus haut des cieux en envoyant son Fils naître dans un des lieux les plus repoussants : une étable. Dès lors le fil invisible de l’amour divin relie directement étoiles et étables : les derniers seront les premiers. C’est un renversement des valeurs. Par sa façon de calculer Dieu compte à partir du bas, alors que nous, nous commençons par le haut : ce qui est premier à nos yeux vient en dernier pour Lui et inversement ; pour nous richesse, puissance, gloire arrivent en tête de liste, pour Lui elles sont à la fin, réduites à zéro. Avec cette échelle de valeurs, on a la mesure exacte des hommes et des choses ». (Extrait de Igino Giordani, Il fratello, Città Nuova, Roma 2011, pp.78-80)
“Depuis 1994, je suis engagée dans la Pastorale des prisons de l’archidiocèse de Santiago de Cuba, qui comprend également la ville de Guantanamo. Avec d’autres bénévoles, nous prenons soin des détenus et de leur famille, parce qu’ils sont les plus pauvres parmi les pauvres. En 2007, lorsque j’ai connu la spiritualité de l’unité, un rayon de lumière m’a traversé, qui a encore plus illuminé mon service en prison et m’a fait comprendre que, dans la vie, il faut rechercher ce qui unit et pas ce qui divise. Partager avec d’autres cette manière de vivre m’a beaucoup aidé. Quelqu’un m’a demandé: “Comment fais-tu pour côtoyer des assassins et des violeurs, en sachant que la plupart d’entre eux ne font même pas attention aux personnes qui les suivent sur leur chemin…” C’est vrai, cela arrive parfois, mais la spiritualité de Chiara Lubich m’aide à voir en chacun d’eux le visage de Jésus crucifié et abandonné. Nous devons seulement semer cette petite graine de l’Évangile, sans rien attendre en retour. Cette conviction me donne de la force, me soutient et ne me fait pas sentir seule. Elle m’empêche de succomber à la tentation de quitter ce service et je découvre qu’à la fin, je reçois toujours plus que ce que j’ai donné. Depuis quelque temps, tous les mois, nous avons commencé à apporter la Parole de Vie, pour la donner aux prisonniers et à leur famille. Un peu après, nous avons été très surpris d’apprendre que dans le secteur des régimes spéciaux est née une petite communauté de détenus, dirigée par un jeune. Ensemble, ils commentent le texte et, durant le mois, ils essayent de le mettre en pratique pour ensuite faire des expériences vraiment significatives. “Durant ma jeunesse – raconte Y., l’un d’eux – j’ai commis des délits pour lesquels je purge une peine de réclusion à perpétuité. Je suis incarcéré dans la prison de la ville de Guantanamo (pas loin de la tristement célèbre prison américaine de haute sécurité). J’ai trouvé la foi en Dieu grâce aux personnes du Mouvement des Focolari qui, depuis plusieurs années, viennent régulièrement me rendre visite. J’ai aussi écrit mon histoire, où je raconte ma rencontre avec Dieu et la façon dont l’espérance dans la Vie qui ne finit pas est née à nouveau. Chaque jour, je m’engage à mettre en pratique la Parole de Vie du mois.” Un jour, au téléphone, Y. nous disait: “J’ai de la fièvre et un fort mal de tête. J’avais besoin de vous entendre et j’ai profité de ce moment de permission pour le faire. Parler avec vous est un baume pour moi”. Nous lui assurons que nous prions pour lui, que Jésus est venu nous sauver pour toujours, au-delà de notre vie terrestre. Il répond qu’il en est certain et ajoute que “c’est ce qui chaque jour me donne la force pour aller de l’avant en aimant tout le monde”. (Carmen, Santiago de Cuba)
Le 7 août dernier l’Eglise catholique en Jordanie a voulu rappeler par une veillée œcuménique de prière, la tragédie survenue il y a un an qui a contraint plus de 100000 chrétiens à quitter leur pays. “Plus de 2000 fidèles, en majorité des réfugiés irakiens, ont prié, profondément affectés, avec dignité », nous font savoir nos correspondants à Amman. “La lecture de la lettre écrite par le Pape François leur a apporté un grand réconfort, ainsi que l’annonce de l’aide concrète que la Conférence Episcopale Italienne (CEI) a décidé de faire arriver, ce qui permettra à 1400 enfants irakiens d’être scolarisés cette année » A cette veillée de prière étaient présents le Secrétaire Général de la CEI, Mgr Galantino, accompagné par le Père Ivan Maffeis ; le Patriarche chaldéen de l’Irak Mgr Louis Sako, ainsi que ses vicaires Mgr Salomone Warduni et Mgr Bazil Yaldo ; le Patriarche de l’Eglise latine, Mgr Fuad Twal ; l’évêque actuel de l’Eglise latine en Jordanie, Mgr Marun Lahham ; et l’évêque émérite de l’église latine Mgr Salim Sayegh. Présence aussi du Secrétaire de la Nonciature, Mgr Roberto Cona, ainsi que quelques prêtres de divers rites, y compris de l’Eglise Orthodoxe, présents en Jordanie et en Irak, avec quelques personnalités civiles. Un événement à l’initiative des chrétiens qui se réunissent pour prier ensemble.“Après ce temps de prière – écrivent les focolarines de Fheis – un dîner, offert par la Caritas locale (Secours Catholique), était prévu chez les sœurs du Rosaire pour les autorités religieuses présentes. Mais, sans qu’on s’y attende, l’évêque latin d’Amman, en accord avec le Secrétaire de la Nonciature, a souhaité que ce repas ait lieu chez nous ! On a donc tout mis en œuvre au dernier moment, dans la joie et l’émotion de cette bénédiction de Dieu inattendue: pouvoir devenir une maison qui accueille l’Eglise ». « Environ 40 personnes sont venues, parmi lesquelles le Maire de la ville, accompagné de quelques personnalités. Cardinaux, patriarches et évêques ont voulu prier dans notre chapelle : un moment empreint de sacré ». “En ces temps d’incertitude et de grande menace pour la paix et la présence des chrétiens au Moyen-Orient, cette prière des chrétiens réunis ensemble, dans un climat de paix et d’unité, a été un temps fort de commémoration. Un soulagement pour ces terres meurtries ».
“Je m’appelle Marco et j’ai 35 ans.Depuis 2008, je suis enseignant remplaçant de religion catholique. Malheureusement – en raison de tracasseries administratives – je suis appelé à travailler de manière sporadique et irrégulière: trois jours dans une école, ensuite des mois passent, et je suis appelé ailleurs pendant une semaine. Puis, quelques jours là et quelques jours ailleurs. J’enseigne en moyenne deux mois par année. En qualité de fonctionnaire de l’État, je ne peux pas avoir deux emplois et je dois toujours être disponible lorsqu’on m’appelle pour enseigner, autrement, si je refuse, je suis remplacé par d’autres. Ayant du temps à disposition, je me consacre à différentes tâches à la maison – je vis avec mes parents – ensuite quelques engagements en paroisse, de la formation des jeunes et adultes du centre paroissial à la coordination de la Parole de Vie une fois par mois. Je fais aussi du bénévolat dans une maison de retraite et je fais partie du bureau diocésain pour l’œcuménisme et le dialogue interreligieux. Grâce à toutes ces activités, mes activités, je reste engagé et actif. Mais lorsque le travail manque, une sensation voilée d’insuffisance, de faible estime de soi, commence à grandir, et tout semble toujours et progressivement plus difficile. Un jour, un ami, connaissant ma situation professionnelle, me téléphone pour me dire qu’il avait rencontré un jeune du Lycée classique qui avait besoin de cours particuliers de latin et de grec. Mon ami comptait sur ma propension aux études et était certain que je puisse très bien le faire. En effet, après le lycée, je n’ai jamais abandonné les langues anciennes. En fait, pour mieux comprendre l’Ancien Testament, j’étudiais même l’hébreu biblique dernièrement. Toutefois, mon premier état d’esprit a été de refuser cette proposition. J’avais dix jours pour décider. Ensuite, le jeune garçon se serait adressé à d’autres professeurs particuliers. Qui est familiarisé avec l’art de la traduction et des langues anciennes sait parfaitement que traduire pour soi-même ou s’amuser à traduire par jeu est bien différent de donner des cours particuliers à quelqu’un qui a besoin de progresser et qui doit rapporter des bonnes notes. J’avais besoin de travailler, même si cela signifiait pour moi de devoir reprendre les règles grammaticales de la langue grecque et de la langue latine en dix jours, les comprendre à nouveau et savoir communiquer avec. J’aurais dû abandonner tous mes engagements pendant sept jours et étudier entre huit et dix heures par jour, assis devant des livres pour y arriver. Je devais faire un saut dans l’inconnu. C’est ce qu’il s’est passé: j’ai commencé à étudier comme un forcené. Quelques jours après, ce même ami me propose d’étudier chez lui et me donne ses clés! Un autre ami, qui a appris pour mon “nouveau travail”, m’annonce que son fils aussi a besoin de cours particuliers. Mais, plus qu’un professeur, il a besoin d’un précepteur: non seulement des cours particuliers de latin et de grec, mais aussi de philosophie, littérature italienne et anglaise. En somme, il faut couvrir toutes les sciences humaines. Son cas était désespéré. En plus, le comportement relationnel de ce jeune était très problématique. En dernière année de lycée, il était non promu, en janvier, dans toutes les matières. Je me suis remis à Dieu et j’ai répondu positivement. Aujourd’hui, le jeune a commencé à collectionner plusieurs 8,5 et 9 (sur un maximum de 10), et il y a pris goût. Ses rapports personnels commencent aussi à s’améliorer. Récemment, j’ai fait un mois entier de remplacement. J’ai continué à donner des cours particuliers l’après-midi et à maintenir les engagements que j’avais avant.”
En scrutant du regard la composition de la salle du Centre Chiara Lubich de Trente, on pourrait être surpris cette année par son étonnante hétérogénéité : 250 jeunes âgés de 16 à 30 ans venus de plus de 20 nations, 70 prêtres et séminaristes et une vingtaine d’adultes engagés dans la vie de la spiritualité des Focolari au niveau paroissial et diocésain. Quelle idée à l’origine de cette rencontre prévue du 2 au 8 août à Trente ? Quel lien entre des réalités culturelles si nombreuses et si différentes ? Un premier élément de réponse se trouve dans le titre choisi: “Aujourd’hui aussi comme hier”. Et un second dans la ville même de Trente. Ces jeunes, ces adultes et ces prêtres se réunissent pour réfléchir à partir de la vie du premier groupe qui a donné naissance à leur charisme et pour parcourir à nouveau, y compris physiquement, l’itinéraire qui, depuis 1943, a inspiré et donné forme au Mouvement des Focolari. “Nous avons commencé la rencontre dans un climat de joie explosive – racontent Ludovic et Eléonore -. Au programme une immersion dans la vie des premiers temps, en vivant la Parole avec la même radicalité ». Les temps de réflexion thématique ont alterné avec des promenades où les Focolari ont fait leurs premiers pas : Piazza Cappuccini, Fiera di Primiero, Tonadico, Goccia d’Oro … « Au cours de la messe dans l’église des Capucins – écrit Zbiszek – nous nous sommes déclarés prêts, avec la grâce du Christ, à donner notre vie l’un pour l’autre, en commençant par les petites choses du quotidien. Dans ce lieu où Dieu a scellé le pacte d’unité entre Chiara et Foco (Igino Giordani), nous avons voulu nous aussi renouveler cet amour réciproque, que nous voulons vivre « Aujourd’hui comme hier ». Les interventions des experts en communication, dialogue interreligieux et aussi en matière de coopération et développement (AMU, Action Monde Uni) ont été enrichissantes pour tous. Ces contributions ont permis de réfléchir sur la communication et les défis de notre société multiethniques et pluriconfessionnelle. Par ailleurs un large temps a été consacré à approfondir la question de l’immigration et de l’accueil, à travers la précieuse collaboration offerte par “Progetto Cinformi”, qui a présenté le modèle proposé et appliqué par la ville de Trente : des ateliers ont permis deux visites dans les camps d’accueil ; moments inoubliables de rencontre avec une centaine de réfugiés en quête d’avenir. Quelques uns sont venus nous voir au Centre. Rita nous confie : « J’ai été très frappée par Lamin, un jeune musulman du Ghana qui a écrit une poésie à sa maman et a voulu nous la lire à tous. Un poème plein de nostalgie mais aussi d’espérance. Les yeux de ces personnes expriment tant de choses, on ne peut les oublier ». En conclusion deux objectifs, l’un à brève échéance, c’est le rendez-vous à la Journée Mondiale de la Jeunesse (JMJ) qui se tiendra l’an prochain à Cracovie (Pologne); l’autre est à long terme et c’est l’unité du monde – selon la prière de Jésus “Que tous soient Un” – pour laquelle nous sommes convaincus qu’il vaut la peine de donner sa vie. “Nous partons avec l’engagement d’être “Parole vivante” – écrivent Danilo et Emanuele” – et de porter « l’eau pure de la source » dans nos pays et dans le quotidien de nos périphéries, en nous donnant à chaque prochain qui passera à nos côtés ».
Onze morceaux chantés en cinq langues: anglais, italien, espagnol, portugais et coréen. 47 minutes de pop-rock et world music qui regorgent de passion, de force et de vitalité. Paroles et musique signées Gen Verde. Selon Sally McAllister, manager du groupe, “il s’agit d’un album tout à la fois biographique et autobiographique”. Une affirmation dans laquelle toutes les artistes du groupe se reconnaissent. En effet, les jeunes femmes expliquent que “c’est biographique, parce que la protagoniste incontestable de cet album est l’humanité qui se raconte: personnes confrontées aux défis d’aujourd’hui, drames et réussites, événements qui marquent l’évolution du monde, peuples itinérants sur les routes de la planète à la recherche d’une terre, d’une dignité, d’un lieu qu’ils aimeraient appeler leur maison”. Mais c’est aussi un travail autobiographique “imprégné de nos histoires et des cultures musicales dont nous venons”. “Nous nous sommes impliquées – expliquent les membres du Gen Verde – et nous avons voulu raconter des instants et des faits qui ont marqué un tournant dans notre vie. Des parcours différentes dont les points de départ physiques et spirituels sont parfois diamétralement opposés, mais qui visent tous l’unique horizon de la fraternité”. En effet, “chaque morceau raconte une histoire, comme la Voz de la verdad (la voix de la vérité), hommage à Oscar Romero, raconté par Xochitl Rodríguez, Salvadorienne. Ou bien Chi piange per te? (Qui pleure pour toi ?): le cri de milliers de migrants à travers la voix d’une fillette qui n’atteindra jamais l’autre rive de la Méditerranée : son écho retentit de l’Afrique à l’Europe et dans chaque continent où des personnes sont contraintes de partir pour survivre. Quant à You’re Part of Me, (Vous êtes une partie de moi), c’est l’histoire brisée du peuple coréen, qui n’entend pas s’accommoder du scandale de la scission. L’arrangement musical K-pop, genre aujourd’hui très en vogue auprès des jeunes coréens, dit que la soif d’unité n’est pas une affaire qui date de soixante-dix ans, mais qu’elle concerne notre époque, les jeunes d’aujourd’hui: ceux-ci ne veulent pas capituler”.
“Une rencontre de cœur à cœur”, c’est ainsi qu’une personne, venue pour la première fois, a défini la Mariapolis d’Astorga, l’une des nombreuses du même genre qui ont eu lieu ou sont en cours dans toute l’Europe et dans beaucoup d’autres pays. L’événement s’est déroulé du 2 au 6 août et a déclenché l’invasion paisible de la ville par 800 personnes venues des diverses régions d’Espagne mais aussi de France, d’Italie, d’Allemagne et du Brésil. A l’issue de la visite de monuments et des musées de la ville, ou de la messe célébrée dans cathédrale gothique chargée d’histoire ou des soirées musicales de toutes sortes de genres, elles remplissaient les rues et les places. Et les habitants de la ville, à la vue de toutes ces relations tissées de fraternité, répondaient, interpellés, à leurs salutations. Une dame a même arrêté une jeune qui se promenait dans la rue pour la remercier de la présence d’un groupe aussi rayonnant dans la ville. Les participants ont apprécié l’équilibre entre les temps consacrés à la réflexion et à la formation et ceux dédiés au dialogue, aux témoignages et à la détente et aux jeux. Ce bon dosage a contribué aux objectifs de la Mariapolis : faciliter la rencontre avec soi-même, avec Dieu et avec les autres. « Cela n’a pas été un crescendo – a fait remarquer un participant -, nous n’avons pas débuté à un certain niveau pour ensuite progresser en qualité et en intensité. Chaque journée a été pleine, complète, chacune d’une grande valeur en soi ». Parmi les divers rendez-vous proposés aux adolescents et aux enfants, une marche dans la ville, entrecoupée de haltes avec animation dans certaines rues ou sur certaines places. https://www.facebook.com/mariapolisastorga2015 La Mariapoli d’Astorga était relayée par facebook grâce à un espace virtuel de rencontre destiné aussi bien aux participants eux-mêmes qu’aux personnes qui n’avaient pas pu venir. Les apports en photos et en commentaires ne manquent pas et l’on peut toujours y accéder. Quelques impressions : https://www.facebook.com/mariapolisastorga2015 «C’est ma première mariapolis écrit – Caty –. Ces journées ont été sous le signe de la fraternité, de l’amour et de l’unité. Ma fille et moi remercions tous ceux qui ont rendu possible cette rencontre » ; « De retour vers Tolède – écrit Paco – j’en profite pour remercier tout le monde pour ces journées. Je peux dire que ce fut une mariapolis riche en grâces ». Pour incarner l’esprit de la mariapolis dans la vie quotidienne, le projet « Nous sommes tous méditerranéens » http://tousmediterraneens.com/en/#, a été proposé aux participants : il vise à sensibiliser les citoyens européens au drame de l’immigration qui touche le sud de la méditerranée, une mer qui leur est commune, depuis les pays qui sont en guerre ou désavantagés économiquement, en quête de meilleures conditions de vie. Ce projet, en accord avec le thème de la mariapolis « Des routes qui se rencontrent », se concrétise en recueillant des signatures pour demander à l’Union Européenne un changement significatif de la politique migratoire. Le dernier jour, au moment de l’évaluation, les participants se sont déclarés tous satisfaits, en particulier de l’accueil que chacun avait expérimenté depuis le début, même s’il venait pour la première fois. La ville d’Astorga, en raison de sa taille humaine et de son climat tempéré, réunit de nombreux critères qui ont facilité les possibilités de rencontre. En ce sens, « Le Mouvement des Focolari – écrivent les organisateurs – remercie vivement l’Evêché et la Municipalité pour l’excellente qualité de leurs services ».
Entre toutes les paroles prononcées par le Père dans Sa Création, il en fut une, tout à fait singulière. Celle-ci ne pouvait pas tant être objet de l’intelligence que de l’intuition. Non pas splendeur du soleil divin, mais ombre suave et douce. Léger nuage blanc qui, dans sa course, vient adoucir la lumière du soleil trop vive pour nos yeux. C’était dans les plans de la Providence que le Verbe se fît chair. Une parole, la Parole, devait s’écrire ici-bas en chair et en sang, et cette Parole avait besoin d’une toile de fond. Les harmonies célestes désiraient ardemment, par amour pour nous, transporter leur concert unique sous nos tentes. Il leur fallait un silence sur lequel retentir. Celui qui allait conduire l’humanité, donner sens aux siècles passés, éclairer et entraîner à Sa suite les siècles à venir, devait apparaître sur la scène du monde. Mais il Lui fallait un écran immaculé où Il pût resplendir. Le plus grand des projets que l’Amour-Dieu pouvait imaginer devait se tracer en lignes majestueuses et divines. Toute la palette des vertus devait se trouver réunie dans un cœur humain disposé à Le servir. Cette ombre admirable, qui porte en elle le soleil, lui cède la place et en lui se retrouve ; cette toile immaculée, cet abîme insondable, qui contient la Parole, le Christ, et en Lui se perd, lumière dans la Lumière ; ce sublime silence qui ne se tait plus puisque chantent en lui les divines harmonies du Verbe et qui devient, en Lui, la note entre toutes les notes, le « la » du chant éternel s’élevant du Paradis ; ce décor majestueux et splendide comme la nature, où se concentre la beauté répandue à profusion dans l’univers par le Créateur ; cet univers réservé au Fils de Dieu, qui s’oublie lui-même, n’ayant d’autre part et d’autre intérêt qu’en Celui qui devait venir et qui est venu, en Celui qui devait accomplir Son œuvre et l’a accomplie ; cet arc-en-ciel de vertus qui dit « paix » au monde entier, ayant donné au monde la Paix ; cette créature, que la Trinité, dans son mystère insondable, a inventée et nous a donnée : c’est Marie. On ne saurait parler d’elle : on la chante. Difficile de raisonner à son sujet : on l’aime et on l’invoque. Elle est objet non de spéculations de l’esprit, mais de poésie. Les plus grands génies de l’univers ont mis leurs pinceaux et leurs plumes à son service. Si Jésus incarne le Verbe, le Logos, la Lumière, la Raison, elle personnifie l’Art, la Beauté, l’Amour. Marie, chef-d’œuvre du Créateur, est celle en qui l’Esprit Saint a donné libre cours à Son génie, celle en qui il a déversé le flot de Ses inspirations. Comme elle est belle, Marie ! Jamais on ne pourra assez la chanter. (In Marie transparence de Dieu, 2003, Nouvelle Cité, Paris, p.11 à 14) Source: Chiara Lubich Centre