Le Père Mychayl est un prêtre grec-catholique qui vit la spiritualité des focolari. A travers la revue Città Nuova, il nous a aidés à suivre les vicissitudes de son cher pays aujourd’hui dévasté. Un an après l’explosion du conflit, nous lui avons demandé de faire une relecture des événements. « Presque une année s’est écoulée depuis la révolte de la place Maidan au conflit dans le sud-est et l’on compte aujourd’hui plus de 5000 morts et plus d’un million de réfugiés. La guerre dans le Donbass dure déjà depuis des mois. Les gens sont en train de mourir, les infrastructures de suffoquer et des centaines de milliers de personnes sont en déroute. Le patchwork de territoires contrôlés par les ukrainiens et les séparatistes, le chaos de bandes rivales, de commandants qui se font la guerre, d’armées mal équipées et très mal entraînées, pourraient avoir comme effet collatéral de déclencher une guerre de tous contre tous ». C’est la raison pour laquelle, selon le père Mychayl, l’Ukraine, aujourd’hui plus que jamais, a besoin d’une éducation à la paix qui implique le peuple tout entier: adultes et jeunes, éducateurs et adolescents, parents et enfants: “ Une pédagogie de la paix qui soit simple, mais qui mobilise, fondée sur la cohérence entre théorie et pratique, valeurs et expériences. Une éducation pour que s’affirme une culture de paix, la seule qui puisse respecter et répondre aux questions les plus vraies de l’ensemble de la population, sur le difficile chemin de la fraternité universelle en Ukraine ». A la question concernant les pas que doit faire l’Ukraine: «Je me permets de vous répondre en reprenant ce que Chiara Lubich a dit à Londres en 2004 : « … On devrait proposer à tous les acteurs politiques de souscrire un pacte de fraternité pour leur Pays, qui mette le bien commun au dessus de tout intérêt partial, qu’il soit individuel, de groupe, de classe ou de parti. Parce que la fraternité offre des possibilités surprenantes: elle permet de mettre ensemble et en valeur des exigences qui risquent, sinon, de dégénérer en d’interminables conflits. Elle concilie par exemple les expériences d’autonomie régionale avec le sens d’une histoire commune ; elle consolide la conscience du rôle important des organismes internationaux et de tous les processus qui tendent à faire dépasser les barrières et franchir des étapes décisives vers l’unité de la famille humaine ». Mais la crise ukrainienne a déclenché la plus grande vague de réfugiés après celle de la guerre des Balkans: plus de 900000 seulement à l’intérieur du pays. « Dans la ville assiégée de Donetsk une vie normale n’est plus possible. Les personnes âgées – témoins pour la seconde fois des horreurs de la guerre – meurent parce qu’elles sont privées de soins médicaux ou bien doivent quitter leur maison. Depuis l’été, beaucoup de personnes ne touchent plus leur pension de retraite. Dans les secteurs contrôlés par les séparatistes on trouve de tout dans es magasins et les pharmacies, mais il n’y a plus d’argent ! Les banques te les bureaux de poste ont fermé ». Comment reconstruire les maisons, les routes et des ponts pour rétablir la circulation, mais aussi des liens pour soigner les blessures invisibles? « Ce n’est pas chose facile. Accompagner psychologiquement les populations sinistrées c’est moins simple que de reconstruire des routes ou envoyer des aides humanitaires. Depuis quelques années déjà les chercheurs de l’Institut Universitaire Sophia, en collaboration avec Justice et Paix en Ukraine, donnent des cours pour former les jeunes à offrir leur propre contribution, en tant que citoyens, pour la construction du bien commun de l’Ukraine » « Après la vague de protestations et la guerre, le pays a besoin de ces « Ecoles de la participation » qui préparent à un engagement civil et politique bien enraciné dans le tissu social ; il a besoin de lieux où l’on puisse expérimenter une action politique fondée sur des valeurs partagées et nourrie par l’idéal de la « fraternité universelle ». L’Ukraine, grâce aux manifestations de la Place Maidan, est devenue une vraie nation, un peuple qui veut bâtir sa vie sur des valeurs chrétiennes. Il s’agit maintenant de transférer dans le vécu de l’action quotidienne les valeurs défendues sur la Place Maidan; de prendre en charge les attentes et les besoins les plus profonds du Pays, pour ne pas tomber définitivement dans l’apathie ». Les écoles de la Participation fournissent en effet des modèles d’interprétation et des propositions résolutives favorables à l’instauration d’une culture de paix: “L’un des principaux défis que doit relever l’Ukraine concerne la situation des immigrés sur son propre territoire, leur intégration dans les autres régions du pays, et les conséquences des hostilités. Offrir aux personnes des connaissances et des compétences flexibles pour promouvoir le dialogue interculturel et interreligieux, les droits de l’homme, la médiation, la prévention et la résolution des conflits, l’éducation à la non-violence, la tolérance, l’acceptation d’autrui, le respect réciproque et la réconciliation, tels sont les objectifs que nous voulons placer au centre de l’éducation à venir ».
“Frères et soeurs, lorsque j’entends les mots “victoire” ou “défaite” – a dit le pape François lors de l’audience générale du 4 février dernier – je ressens une grande douleur, une grande tristesse dans le cœur. Ce ne sont pas les mots justes : le seul mot juste est « paix ». C’est le seul mot juste. Je pense à vous, frères et sœurs ukrainiens…Pensez donc, c’est une guerre entre chrétiens ! Vous avez tous le même baptême ! Vous êtes en train de vous battre entre chrétiens. Réfléchissez à ce scandale. Et prions tous, parce que la prière est notre protestation devant Dieu en temps de guerre »
Tandis que la diplomatie mondiale se mobilise, les faits sembleraient démentir toute perspective de paix. Et pourtant il y a des personnes et des institutions qui mettent courageusement tout en œuvre pour la sauvegarder, même au risque de leur propre vie.
Notre question à Vera Fediva, du Mouvement des Focolari, qui habite en Ukraine: comment les gens du peuple vivent-ils cette situation?
« C’est une période très difficile pour notre Pays: pleine de douleurs et de frustrations. Presque 5000 civils tués, de nombreux blessés et handicapés, des milliers de réfugiés… on n’arrive pas à entrevoir la fin de cette tragédie. La façon dont est né notre mouvement, en pleine Seconde Guerre Mondiale, lorsque tout s’écroulait, nous vient souvent à l’esprit, …mais nous n’aurions jamais imaginé que cela puisse encore arriver au XXIème siècle, presque au cœur de l’Europe, dans un pays tranquille comme l’Ukraine. Notre communauté se trouve à Mukacevo, dans la partie occidentale du Pays, où il n’y a pas de conflits armés. Mais psychologiquement c’est difficile de tenir : aussi parce que beaucoup d’entre nous avons des amis, des parents, des voisins et même des jeunes enfants qui combattent. Beaucoup ont perdu des êtres chers. Nous vivons dans une situation où rien n’est stable. Il est difficile de programmer quelque chose. Personne ne sait ce qui peut arriver demain, un fils unique ou un mari peuvent partir au combat. Nous ne pouvons compter que sur Dieu, qui est Amour. Comme au début du Mouvement… Dans une telle situation nous sentons qu’il est très important de ne pas laisser entrer la haine dans notre cœur, pour être en mesure de pardonner et même de prier pour nos ennemis »
Comme dit le Pape, la prière est notre protestation. Une année après le début du conflit, comment vous êtes-vous mobilisés en tant que communauté des focolari et aussi avec d’autres chrétiens, pour faire sentir cette « protestation » ?
«Il y a déjà quelques années que nous menons des actions pour la défense de la vie sous toutes ses formes; cela nous a permis de tisser des liens avec des personnes appartenant aux différentes Eglises de notre ville. Nous avons organisé ensemble quelques événements comme « Marches pour la vie » et « Fêtes de la famille ». Nous avons été stimulés par l’exemple du groupe « Ecumena » de Kosice (Slovaquie) qui se nourrit de la spiritualité de l’unité. L’an dernier nous avons organisé, au centre ville, une grande manifestation de « Prière pour la paix en Ukraine », avec une dizaine d’Eglises différentes, beaucoup de gens y ont pris part. Par la suite nous avons continué à nous retrouver et nous avons vécu ensemble trois grands moments de « Prière pour la paix » depuis que la guerre a débuté. Il nous semble que cette unité entre nous tous soit particulièrement importante, en ce moment où des chrétiens se battent et s’entretuent dans cette guerre absurde. C’est notre petite et silencieuse réponse à la prière du Pape, pour dépasser ce scandale de la division et donner une contribution à la paix et à la réconciliation de notre Pays ».
«Si nous mettons à la base des lois ou des initiatives sociales, un esprit de non-respect pour celui qui souffre, pour la personne handicapée, la personne âgée, nous créons petit à petit une société fausse, car nous ne donnons du poids qu’à certaines valeurs, comme la santé physique, la force, la productivité intensive, le pouvoir, et nous modifions complètement le but pour lequel vit un État, qui est le bien de l’homme et de la société.
On le sait bien, la santé est un don précieux qu’il convient de sauvegarder.
C’est pourquoi il est nécessaire de faire en sorte que notre physique et celui de nos frères se nourrisse, se repose, ne s’expose pas aux maladies, aux accidents, à une pratique sportive exagérée.
En effet, le corps aussi est important pour un chrétien.
Mais, si l’intégrité du corps venait à être compromise, nous devons nous souvenir qu’il y a une Vie qui n’est pas conditionnée par notre état de santé, mais par l’amour surnaturel qui brûle en notre cœur.
Et c’est cette Vie supérieure qui donne sa valeur à la vie physique, même dans la maladie.
En effet, si nous considérons les maladies seulement avec un regard humain, on ne peut qu’affirmer qu’elles sont des malheurs. Mais, si nous avons un regard chrétien, nous voyons qu’elles sont des épreuves qui peuvent nous permettent de nous entraîner pour la grande épreuve qui nous attend tous, quand nous devrons affronter le passage à l’Autre vie.
Le Saint Père n’a-t-il pas dit récemment que les maladies sont des exercices spirituels (des retraites) que Dieu lui-même nous prêche ?
Les malades ont une richesse de plus que les autres, d’un autre genre.
En ascétisme et en mystique, l’Église parle des maladies non seulement comme appartenant au domaine de la médecine, mais comme des purifications que Dieu envoie, donc comme des échelons vers l’union à Dieu.
La foi nous dit aussi que, dans la maladie, l’homme participe aux souffrances du Christ. C’est donc un autre Christ crucifié qui peut offrir sa souffrance pour ce qui vaut le plus : le salut éternel des hommes.
Nous, dans le tourbillon du travail et de la vie quotidienne, nous sommes parfois tentés de voir dans les personnes souffrantes uniquement des cas marginaux à aider pour qu’elles surmontent vite leur maladie et qu’elles reprennent rapidement leurs activités et nous ne pensons pas qu’elles sont celles qui, actuellement, peuvent faire davantage, agir davantage.
Cependant, les malades sont en mesure de bien remplir leur rôle en faveur de l’humanité s’ils sont compris et aimés. C’est grâce à l’amour qu’ils pourront être aidés à donner son sens à leur état, à être conscients de ce qu’ils représentent.
Et ce qui vaut pour les malades, vaut pour les handicapés. Celui qui est porteur de handicap a besoin d’amour lui aussi. Il a l’exigence d’être reconnu pour la valeur qu’a sa vie : (une vie) sacrée comme toute autre vie, avec toute la dignité qui en découle. Il a besoin d’être considéré comme une personne qui doit vivre le plus possible une ‘vie ensemble’, normale, au milieu des autres hommes.
Et que dire des personnes âgées ?
Chaque vie demande de l’amour. Les personnes âgées aussi ont besoin d’amour.
Aujourd’hui, les personnes âgées constituent même un problème, parce qu’on peut noter une forte augmentation de cette catégorie d’âge, en raison du prolongement de la moyenne du niveau de vie.
On observe, dans la société, une tendance à mettre les personnes âgées de côté, à les considérer comme un poids social, car ils ne sont pas productifs. On parle des vieux comme d’une catégorie à part, comme s’il ne s’agissait plus d’êtres humains. Ensuite, chez les personnes âgées eux-mêmes, à la déchéance physique s’ajoute souvent un grave malaise psychologique : se sentir dépassés.
Il faut redonner l’espérance aux personnes âgées. L’âge avancé n’est que la troisième saison de l’existence.
La vie qui naît, la vie qui croît, la vie qui décline ne sont que trois aspects du mystère de l’existence qui puise en Dieu-Amour.
En certains Pays asiatiques et africains, l’ancien est valorisé parce qu’il est considéré comme un guide de vie, parce qu’il possède la sagesse.
En effet, l’ancien est une personne qui met en évidence ce qui est essentiel, ce qu’il y a de plus important.
Souvenons-nous des paroles de Saint Jean l’Évangéliste, désormais octogénaire, alors qu’il visitait les communautés chrétiennes et qu’il lui était demandé quel avait été le message de Jésus, il répétait toujours : “Aimez-vous les uns les autres” comme s’il n’avait rien d’autre à ajouter. Mais, avec ces mots, il centrait vraiment la pensée du Christ.
Se priver des personnes âgées, c’est se priver d’un patrimoine.
Il convient de les valoriser, en les aimant. Et les valoriser aussi quand ils sont malades et malades graves, quand les espoirs humains n’existent plus et que la demande d’assistance se fait plus exigeante.
Pour Dieu, il n’y a pas de vies, pas de moments de vie indignes d’être vécus.
«Si nous mettons à la base des lois ou des initiatives sociales, un esprit de non-respect pour celui qui souffre, pour la personne handicapée, la personne âgée, nous créons petit à petit une société fausse, car nous ne donnons du poids qu’à certaines valeurs, comme la santé physique, la force, la productivité intensive, le pouvoir, et nous modifions complètement le but pour lequel vit un État, qui est le bien de l’homme et de la société.
On le sait bien, la santé est un don précieux qu’il convient de sauvegarder.
C’est pourquoi il est nécessaire de faire en sorte que notre physique et celui de nos frères se nourrisse, se repose, ne s’expose pas aux maladies, aux accidents, à une pratique sportive exagérée.
En effet, le corps aussi est important pour un chrétien.
Mais, si l’intégrité du corps venait à être compromise, nous devons nous souvenir qu’il y a une Vie qui n’est pas conditionnée par notre état de santé, mais par l’amour surnaturel qui brûle en notre cœur.
Et c’est cette Vie supérieure qui donne sa valeur à la vie physique, même dans la maladie.
En effet, si nous considérons les maladies seulement avec un regard humain, on ne peut qu’affirmer qu’elles sont des malheurs. Mais, si nous avons un regard chrétien, nous voyons qu’elles sont des épreuves qui peuvent nous permettent de nous entraîner pour la grande épreuve qui nous attend tous, quand nous devrons affronter le passage à l’Autre vie.
Le Saint Père n’a-t-il pas dit récemment que les maladies sont des exercices spirituels (des retraites) que Dieu lui-même nous prêche ?
Les malades ont une richesse de plus que les autres, d’un autre genre.
En ascétisme et en mystique, l’Église parle des maladies non seulement comme appartenant au domaine de la médecine, mais comme des purifications que Dieu envoie, donc comme des échelons vers l’union à Dieu.
La foi nous dit aussi que, dans la maladie, l’homme participe aux souffrances du Christ. C’est donc un autre Christ crucifié qui peut offrir sa souffrance pour ce qui vaut le plus : le salut éternel des hommes.
Nous, dans le tourbillon du travail et de la vie quotidienne, nous sommes parfois tentés de voir dans les personnes souffrantes uniquement des cas marginaux à aider pour qu’elles surmontent vite leur maladie et qu’elles reprennent rapidement leurs activités et nous ne pensons pas qu’elles sont celles qui, actuellement, peuvent faire davantage, agir davantage.
Cependant, les malades sont en mesure de bien remplir leur rôle en faveur de l’humanité s’ils sont compris et aimés. C’est grâce à l’amour qu’ils pourront être aidés à donner son sens à leur état, à être conscients de ce qu’ils représentent.
Et ce qui vaut pour les malades, vaut pour les handicapés. Celui qui est porteur de handicap a besoin d’amour lui aussi. Il a l’exigence d’être reconnu pour la valeur qu’a sa vie : (une vie) sacrée comme toute autre vie, avec toute la dignité qui en découle. Il a besoin d’être considéré comme une personne qui doit vivre le plus possible une ‘vie ensemble’, normale, au milieu des autres hommes.
Et que dire des personnes âgées ?
Chaque vie demande de l’amour. Les personnes âgées aussi ont besoin d’amour.
Aujourd’hui, les personnes âgées constituent même un problème, parce qu’on peut noter une forte augmentation de cette catégorie d’âge, en raison du prolongement de la moyenne du niveau de vie.
On observe, dans la société, une tendance à mettre les personnes âgées de côté, à les considérer comme un poids social, car ils ne sont pas productifs. On parle des vieux comme d’une catégorie à part, comme s’il ne s’agissait plus d’êtres humains. Ensuite, chez les personnes âgées eux-mêmes, à la déchéance physique s’ajoute souvent un grave malaise psychologique : se sentir dépassés.
Il faut redonner l’espérance aux personnes âgées. L’âge avancé n’est que la troisième saison de l’existence.
La vie qui naît, la vie qui croît, la vie qui décline ne sont que trois aspects du mystère de l’existence qui puise en Dieu-Amour.
En certains Pays asiatiques et africains, l’ancien est valorisé parce qu’il est considéré comme un guide de vie, parce qu’il possède la sagesse.
En effet, l’ancien est une personne qui met en évidence ce qui est essentiel, ce qu’il y a de plus important.
Souvenons-nous des paroles de Saint Jean l’Évangéliste, désormais octogénaire, alors qu’il visitait les communautés chrétiennes et qu’il lui était demandé quel avait été le message de Jésus, il répétait toujours : “Aimez-vous les uns les autres” comme s’il n’avait rien d’autre à ajouter. Mais, avec ces mots, il centrait vraiment la pensée du Christ.
Se priver des personnes âgées, c’est se priver d’un patrimoine.
Il convient de les valoriser, en les aimant. Et les valoriser aussi quand ils sont malades et malades graves, quand les espoirs humains n’existent plus et que la demande d’assistance se fait plus exigeante.
Pour Dieu, il n’y a pas de vies, pas de moments de vie indignes d’être vécus.
Un pacte éducatif à reconstruire harmonieusement: entre la famille, l’école, les institutions civiles, la culture. C’est l’idée qui est à la base du projet des Scholas Occurrentes, [les écoles qui viennent à la rencontre, écoles proches] nées en Argentine à l’initiative de l’archevêque de l’époque de Buenos Aires J.M. Bergoglio et relancées aujourd’hui au niveau international. «Scholas veut d’une certaine manière réintégrer l’effort de tous pour l’éducation, veut refaire d’une manière harmonieuse le pacte éducatif, car c’est seulement ainsi que, si nous tous, responsables de l’éducation de nos enfants et jeunes, nous harmoniserons nos pratiques, que l’éducation pourra changer. C’est pour cela que Scholas recherche la culture, le sport, la science; c’est pour cela que Scholas cherche à créer des ponts, sort de ce qui est ‘petit’ et va les chercher plus loin. Elle est en train d’actualiser cette interaction dans tous les continents, confirme le pape François, à la conclusion du 4ème congrès mondial qui s’est déroulé au Vatican du 2 au 5 février derniers. Le moment fort de ces jours-ci, fut la liaison en video conférence avec quelques adolescents, chacun compétent à sa manière, qui participent au programme d’inclusion scolaire des 400.000 écoles liées au projet. Parmi eux, Isabel de 13 ans, non voyante, qui aime l’athlétisme et demande au Pape de dire à ceux qui sont en difficulté ”de ne pas abandonner car avec un peu d’effort, on peut arriver où on veut”. Oui, car ”en vous tous, il y a un coffre”, a dit François dans le message vidéo aux adolescents «et à l’intérieur, il y a un trésor. Votre travail consiste à ouvrir le coffre, en faire sortir le trésor, le faire grandir, le donner aux autres et recevoir le trésor des autres». Ils étaient au nombre de 250, parmi les plus grands experts en matière d’éducation et de responsabilité sociale, de fois et de cultures différentes, de délégations et organisations sportives, ainsi que des représentants du monde de l’art, du spectacle et de la culture, de sociétés de Technologie de l’information et de la communication (ITC) qui, à travers les technologies les plus avancées, permettent de «construire un lieu où tous trouvent une place», comme l’a déclaré José Maria del Corral, directeur des Scholas. Redécouvrir donc, le jeu comme matériel éducatif, éduquer à la beauté, retrouver l’harmonie entre le ”langage de la tête” et le ”langage du cœur”, ce sont les pistes de travail pour l’éducation définies par le Pape dans son intervention. Éléments déclencheurs pour les personnes intéressées, présentes au Congrès de Scholas, qui les jours précédents, avaient apporté des expériences, recherches et projets éducatifs dans lesquels l’apprentissage et la solidarité se fondent en une ligne pédagogique inclusive: élèves avec des besoins éducatifs particuliers, dépendances, pauvreté, soin de l’environnement. A ce propos, on a présenté, entre autre, quelques projets nés dans le cadre des Focolari, comme le projet Udishaen Inde, la mobilisation contre le jeu de hasard de Slot Mob en Italie, le projet Living Peace en Egypte. Deux matinées ont été consacrées en outre à approfondir la pédagogie de l’Apprentissage et du Service Solidaire: celle-ci, s’étant développée à partir des années ’60 aux Etats-Unis, dans les 20 dernières années, a été mise en œuvre par Maria NievesTapia des Focolari, avec beaucoup d’autres personnes les plus variées issues des réseaux et organisations les plus divers. Col CLAYSS (Centre latino- américain d’apprentissage et de service solidaire) on essaie aussi de le mettre en dialogue avec les recherches sur la fraternité et la pro socialité. Au Congrès, elle a été présentée dans ses principes théoriques par Carina Rossa d’ Eduquer à la Rencontre et à la Solidarité (EIS) LUMSA et d’ Eduquer à l’Unité (EDU); et le réseau de Scholas s’est engagé à l’ exécuter. «Ceux qui y gagnent ce sont les enfants», a conclu le pape François, en soulignant ainsi l’importance de ce travail qui porte à construire des ponts entre les jeunes de chaque nation et je crois, en éduquant à la paix et à la fraternité. Il a même encore affirmé: «Nous ne changerons pas le monde si nous ne changeons pas l’éducation». Un vrai et réel ”plan de sauvetage” en acte, comme il l’a défini en d’autres occasions, pour endiguer cette culture du rejet qui ne laisse pas de place dans la société pour toute une génération d’enfants et de jeunes. Et continuer à croire que ”la vie est un beau trésor, mais qu’ elle n’a de sens que si nous la donnons». Info pour adhérer au projet: www.scholasoccurrentes.org Discours intégral du Pape
Sœur Tina Ventimiglia, Franciscaine des Pauvres, ainsi que Resi et Alessandra, volontaires de l’association Randi, trouvent dans leur engagement à vivre la spiritualité de l’unité des formes de rencontres et d’accompagnement insoupçonnées. Et aussi de libération. Sans oublier le rôle de la prévention : saisir les occasions et créer les conditions du développement dans le sud de notre planète.
Le 8 février, jour où la liturgie fait mémoire de sainte Giuseppina Bakhita, religieuse soudanaise qui depuis sa petite enfance fit la dramatique expérience de l’esclavage, on a célébré la première journée mondiale contre la traite des êtres humains. Une occasion de briser le silence qui entoure cette « plaie honteuse indigne d’une société civilisée ». C’est ainsi que l’a définie le pape François à l’Angélus, le cœur saisi d’angoisse devant la multitude « d’hommes, de femmes et d’enfants réduits à l’état d’esclaves, exploités, instrumentalisés au service du profit et du plaisir, souvent torturés et mutilés ». Il souhaite que « tous ceux qui ont des responsabilités gouvernementales mettent tout en œuvre pour en éliminer les causes »..
Il est significatif que ce soient les religieux, présents aux quatre coins de la planète, qui aient soulevé la question de cette forme d’esclavage « moderne » et inacceptable. Ils sont les premiers et parfois les seuls « bons samaritains » capables de se rendre proches des personnes à qui on a ôté violemment toute liberté personnelle en s’emparant de leur être tout entier, rendu ainsi esclave.
L’expérience de Tina Ventimiglia, sœur Franciscaine des Pauvres, est à cet égard très parlante. A Pistoia, depuis douze ans, avec sa communauté, elle prend en charge les filles qui viennent de la rue. « L’immigration clandestine et forcée – raconte-t-elle – prend souvent le visage de femmes, victimes de leurs prétendus protecteurs. Ces visages au regard craintif, méfiant ou méprisant – typiques de qui n’a plus confiance en personne – nous interpellent fortement. A la lumière de l’enseignement de notre fondatrice et du charisme de Chiara Lubich, nous ne les considérons pas comme des réalités à fuir, à écarter, à éloigner ou pire encore à condamner, mais comme les « plaies » du Christ à guérir. Il ne s’agit pas de « combattre » ce mal, mais de « passer à travers lui », en apprenant à « faire le vide en soi » pour accueillir la personne telle qu’elle est, digne d’être aimée, et cela indépendamment de la situation dans laquelle elle se trouve. L’amour ne calcule pas, il aime sans mesure et continue à le faire même lorsqu’il n’est pas accueilli ni compris. Et c’est encore l’amour qui nous suggère les gestes concrets que l’on peut faire, comme le parcours sanitaire, ou judiciaire pour restituer à la personne sa dignité en ayant ses papiers. Sans oublier l’accompagnement qui permet à la personne de reconstruire son passé et de découvrir ainsi ses ressources intérieures pour reprendre goût à la vie, tout en lui faisant sentir qu’elle est digne d’être aimée et capable d’aimer. Il est aussi très important de lui offrir un tissu relationnel sain qui favorisera son insertion dans un quartier et dans le monde du travail, pour pouvoir ensuite accéder à un logement personnel ».
“Randi – raconte Alessandra – est le nom de la petite fille dont Rebecca a accouché il y a 22 ans dans l’hôpital où je travaillais. Immigrée clandestine à Livourne, elle ne savait pas un mot d’italien et l’on devinait son angoisse à l’idée qu’on puisse lui retirer sa petite car elle n’avait pas de carte de séjour. Après l’avoir accueillie sans raisonnements ni préjugés, nous avons trouvé une solution. Au bout de très peu de temps, plus de 70 jeunes filles, dans des situations encore plus dramatiques, savaient qu’elles pouvaient compter sur notre association… que nous avons appelée Randi »
“Mais de quoi nous occupons-nous au juste ? – reprend Resi – Nous sommes souvent confrontées à des situations de véritable esclavage à des fins économiques. C’est un business qui alimente un marché de 24 milliards d’euros et qui exploite entre 27 et 50 millions d’êtres humains dans le monde, surtout des femmes et des enfants. C’est une véritable traite qui engendre la peur, l’isolement, une incapacité totale à pouvoir se défendre. La moitié des personnes concernées sont des femmes contraintes de se prostituer. Il n’est vraiment pas facile d’approcher ces personnes « enchaînées », qu’on empêche d’entrer en contact avec le monde extérieur. Parfois cela s’avère possible à la faveur d’un incident, d’une hospitalisation ou d’une rencontre dans le train. La spiritualité de l’unité nous aide à établir une qualité de contact faire qu’elles puissent finalement se fier à quelqu’un. C’est alors que se produit le miracle parce que pour la première fois peut-être rien ne leur est demandé en retour ».
Guérirles blessures, tel est le grand pari proposé par l’Evangile. Mais aussi les prévenir autant que possible. C’est sur ce terrain que sont engagés de nombreuses équipes de religieux et de religieuses qui, partis sur des terres lointaines comme témoins de l’Evangile, mettent tout en œuvre pour faire grandir la dignité des personnes. C’est aussi ce que font les focolarini dans le sud de la planète : dans 53 pays et sur quatre continents plus de cent actions en faveur du développement sont en cours auprès de 15000 enfants et de leurs familles, suscitant ainsi des occasions concrètes de développement sur leurs propres terres, dans la liberté.
“Vingt-huit ans de mariage, quatre enfants dont trois qui sont restés à Lubumbashi (Congo) pour étudier à l’université. La redécouverte de Dieu comme amour, Le mettre à la première place dans notre vie spirituelle et dans celle du couple. Ce sont ces aspirations spirituelles qui nous ont conduits à tout quitter pour suivre le Christ.
Depuis longtemps, la communauté du mouvement au Gabon demandait l’ouverture d’un focolare à Libreville, et c’est ainsi qu’en 2011 nous arrivons en tant que “focolare-famille”.
Un choix, le nôtre, qui nous a amené à nous mettre à disposition, laisser notre travail et partir pour une nouvelle terre. Nous ne nous sommes jamais séparés de nos enfants durant une aussi longue période. Evidemment, ce n’était pas facile, mais grâce à une entente familiale, nous avons senti que nous pouvions le faire. Il y avait beaucoup d’interrogations … Cependant la confiance en Dieu-Amour était plus grande que tout.
Quand nous sommes arrivés au Gabon, notre première préoccupation a été de renforcer notre amour en tant qu’époux. De cette façon, l’amour entre nous a grandi encore plus, et nous a amenés à renouveler notre amour réciproque et à aimer tous ceux que nous trouvions sur notre chemin.
Ici nous avons trouvé une communauté vraiment accueillante, réceptive et généreuse malgré les difficultés de la vie. Nous avons voyagé plusieurs fois à travers tout le pays pour rencontrer les communautés, mêmes les plus éloignées . Tout le mode nous a accueillis avec enthousiasme. Dans certains villages, les gens attendaient le long des routes pour exprimer leur joie avec des branches d’arbres plantées tout au long du parcours en signe de joie.
Ici comme dans toute l’Afrique, la famille chrétienne souffre des mutations socioculturelles et ceci nous a beaucoup remis en question. Nous accompagnons sur le chemin de la foi de nombreux couples et aujourd’hui beaucoup d’entre eux ont reçu le sacrement du mariage, d’autres font le chemin pour se préparer à la régularisation de leur union.
Nous avons fortement expérimenté la providence de Dieu, à commencer par la maison qui nous a été donnée par l’archevêque de Libreville pour les activités du mouvement. Pour l’aménager, chacun a amené ce qu’il pouvait : un lit, un matelas, une paire de draps, une cuisinière, une fourchette, une plaque … En même temps, toute la communauté du Gabon s’est organisée pour nous aider concrètement dans notre vie quotidienne. De temps à autre, nous recevons du manioc, du riz, des bananes,… Souvent quelqu’un sonne à la porte et c’est avec surprise que nous voyons qu’il a apporté ce dont on avait besoin.
L’unité, l’amour, et la foi dans l’Evangile nous ont permis de surmonter les inévitables difficultés que nous rencontrons ici : la précarité de l’emploi, la maladie, le manque de compréhension…
Après trois ans, sous sommes revenus à Lubumbashi. Nos enfants ont grandi en âge et en sagesse et nous avons vu en cela une réalisation de l’Evangile. Le fait de les revoir nous a procuré une extrême joie et nous avons ressenti avec chacun d’eux une profonde unité de cœur et d’âme.
Quand nous sommes repartis, ils ont renouvelé leur disposition à “nous envoyer” à nouveau en mission, ce qui consiste à faire rencontrer Dieu aux personnes à travers notre amour réciproque et réaliser, grâce à la chaleur familiale et à notre unité, ce grand désir d’un focolare ressenti par les communautés du Gabon ».
«A cause de ma formation professionnelle de militaire, et aussi de par mon caractère trop rigide, je rencontrais beaucoup de difficultés dans mon rapport avec mes enfants. J’étais conscient de devoir corriger mon attitude, mais je ne savais pas par où commencer. Les paroles de l’Évangile m’invitaient à mettre l’amour à la base de l’éducation des enfants et à changer radicalement mon rapport avec eux, un changement donc non fait à moitié mais complètement. En commençant et recommençant continuellement, la communication avec les enfants s’est peu à peu ouverte. J’ai essayé de rentrer dans leur monde, de m’intéresser davantage à leurs inquiétudes et à leurs aspirations. J’ai pu connaître leurs problèmes, nous nous sommes réjouis et avons souffert ensemble et ainsi, les distances se sont annulées, même avec celui avec qui c’était le plus difficile. Mon rôle de père a ainsi pris une autre dimension: je suis aussi pour eux, conseiller, ami et frère». (F.U. – Pérou)
« J’ai 29 ans et je viens du Sri Lanka. Dans mon pays, je travaillais comme chef-coq et luttais pour une plus grande justice entre les différentes classes sociales, mais cela n’était pas bien vu et j’ai été contraint à quitter ma terre pour venir vivre dans une Europe où pour moi, tout est différent. A peine étais-je arrivé, que je me suis retrouvé terriblement seul et rempli de rage vis-à-vis de tous. Dans le camp de réfugiés, ensuite, au beau milieu de tant d’inconnus, quelqu’un m’a parlé de quelques jeunes chrétiens qui avaient le même idéal que moi: contribuer à rendre le monde meilleur. Émerveillé à l’idée que d’autres aient le même rêve que moi, je me suis senti réconforté et j’ai commencé à regarder autour de moi, à être plus cordial avec les autres, à les saluer: des rapports humains sont nés parmi les gens, au grand étonnement de l’assistante sociale. Je suis bouddhiste et à travers le rapport avec des chrétiens occidentaux, ma foi s’est accrue. Une maxime de Bouddha dit: «Partager pensée et esprit avec beaucoup d’autres». (S. – Sri Lanka)
« Je croyais, en choisissant d’aller à Lourdes comme brancardier Unitalsi au service des malades, expérimenter un pèlerinage plein de surprises, avec des ”effets spéciaux”. En réalité, Dieu, acceptant ma bonne volonté et ces intentions pas complètement désintéressées, s’est servi de cette circonstance pour me faire comprendre ce que lui voulait et c’est-à-dire que mon service aux malades est, oui, important pour eux, mais qu’aussi et surtout, moi, ”j’ai besoin d’eux”. Car – je le dis comme résumé de l’expérience faite à Lourdes – si je suis chanceux de donner ce que j’ai reçu gratuitement de Dieu, les malades te donnent en échange le maximum de ce qu’ils peuvent te donner: cela peut être un sourire, un signe de gratitude, un bonjour chaleureux…». (M.G. – Italie)
À l’école de l’évangile : un rendez-vous qui se répète tous les deux mois et qui entraine derrière lui tout le village, y compris le curé et le Fon, l’autorité royale du lieu. Le programme ? Approfondir un passage de l’évangile, en découvrir les différents aspects qui se prêtent le plus à une application quotidienne, pour en faire le fil conducteur jusqu’au nouveau rendez-vous. Dans cet esprit de communion, la fois d’après c’est le partage sur ce qu’on a réussi à faire passer dans la vie et à s’encourager mutuellement à continuer l’expérience. Cette dynamique, débutée à Fontem – la cité pilote des Focolari du Cameroun – par la volonté du Fon, se reproduit aussi à Akum, un autre village bangwa à la frontière avec le Nigeria. La fréquence est au début en grande partie féminine. Mais petit à petit les hommes aussi y participent de plus en plus, frappés de la même manière (même s’ils ne l’admettent pas ouvertement) dont leur femme a changé. Essayons de capter ce qu’ils ont raconté.“ Je m’appelle Suh Nadia, déclare une fille. Avec quelques-uns de mes camarades d’école nous nous étions mis d’accord pour nous unir à la prière mondiale des jeunes des Focolari qui s’appelle le Time-out. Au début nous étions six puis douze. A un certain moment le directeur le sait, il m’appelle à la direction. Je pensais : maintenant nous allons avoir une punition pour interrompre les études durant quelques minutes. Mais je prends mon courage et je lui explique l’importance de cette prière. De fait, même si le Cameroun est en paix, il y a tellement de pays autour qui souffrent de la guerre, alors nous devons prier pour eux. Le directeur, après m’avoir écoutée, m’a remercié et a dit qu’il ferait en sorte de changer l’horaire des cours afin que les élèves puissent s’unir à nous. »C’est au tour d’Evangeline de prendre la parole : “En allant chez ma tante, je me suis rendu compte que des voisins maltraitaient une fille qui habitait chez eux, qui, pour fuir, était allée dormir à l’église. En la raccompagnant à la maison, le curé avait essayé de convaincre la famille de bien la traiter. Mais à peine était-il parti, que les deux ont crié sur elle. Elle pleurait à chaudes larmes. Je me suis approchée d’elle, je l’ai écoutée avec amour et j’ai décidé d’aller parler aux parents. Même si ma tante me l’avait déconseillé, en pensant à l’évangile, le lendemain j’y suis allée quand même. La femme m’a dit que ce n’était pas leur fille, mais une jeune qui leur servait d’infirmière. « Justement parce que c’est quelqu’un qui vous aide » – ai-je dit – vous devriez la traiter comme votre fille ». La femme ne semblait pas me prêter attention mais le mari m’écoutait : « Qui es-tu ? » m’a-t-il demandé. « Qui t’envoie ? ». Sachant que je le faisais de ma propre initiative, il m’a remerciée et m’a promis de ne plus la maltraiter. Et voyant que la fille n’avait presque rien à se mettre, je lui ai apporté quelques vêtements à moi. »Véronique fait normalement la cuisine aussi pour sa belle-mère. Un jour la femme lui dit qu’à cause d’un problème d’yeux elle ne réussit même plus à voir ce qu’elle mange et qu’il vaudrait mieux ne plus lui apporter à manger. Véronique prend un rendez-vous à l’hôpital et le soir elle va se coucher auprès d’elle. Dans cette ville habitent deux de ses enfants mais qui ne s’intéressent pas à son cas. Les médecins décident de l’opérer immédiatement et ainsi Véronique, malgré ses nombreux engagements au travail, reste auprès d’elle à l’hôpital pendant une semaine. A leur retour chez elle, les deux fils de la femme ne vont même pas voir leur mère, alors Véronique continue à y aller à la soigner et lui apporter à manger, sans s’occuper des fils qui commencent à voir leur mère uniquement quand elle est là, pour profiter de la nourriture. « C’est la quatrième fois que je viens à ces réunions de ‘nouvelle évangélisation’ – conclut Véronique – j’essaie seulement de mettre en pratique ce que j’apprends ici ». “Il ne me restait que 2000 francs camerounais (3 Euro) et j’avais encore des courses à faire » raconte Marie à propos du passage de l’évangile ‘donnez et vous recevrez’. Afin d’économiser je suis allée au marché à 8 km de là, avec les 700 frs en main. En revenant je me suis rendu compte que je n’avais pas acheté l’huile. Je décide de l’acheter chez le voisin de chez nous : mes 700 frs m’auraient tout juste suffi. J’étais sur le point de traverser la route quand une fille me touche l’épaule : aide-moi à acheter les épices, me demande-t-elle. Une voix intérieure me dit : donne ! Je lui ai donc acheté ses épices pour 250 frs. Je ne pouvais donc acheter qu’un demi-litre d’huile avec le reste. Un homme que je connais me demande de lui acheter du sel pour 100 frs. A la fin un garçon me demande lui aussi des épices : encore 200 frs. Je regarde l’argent qui me reste dans les mains : je ne peux plus acheter une goutte d’huile. De retour à la maison je demande aux enfants de réchauffer les bidons pour voir si un peu d’huile peut en sortir, mais tout est vide. Alors je les envoie chez le marchand pour qu’il me donne de l’huile à crédit, il n’en avait pas. Même la voisine n’en a pas à me prêter. Comment faire la cuisine à mes enfants ? A ce moment-là arrive les fils de mon amie la plus chère avec un panier sur la tête. « Je viens te voir », m’a-t-il dit. « Ma mère n’avait pas réussi à venir pour la mort de ta mère et maintenant elle t’envoie ce panier ».Je l’ouvre et dedans je trouve des noix de coco, du poisson séché et… 5 litres d’huile ! ».
Un avant-goût des thèmes de la nouvelle comédie musicale du Gen Rosso sur le site du groupe international. La question épineuse de l’intégration y est abordée.
L’amour sait comprendre
Il allège doucement ton fardeau,
Il fait sien ton destin,
Il t’insuffle son cœur et son esprit.
(extrait de : “L’arte universale” / Campus: The Musical )
La Semaine de prière pour l’unité des chrétiens et l’année dédiée par l’église catholique. Deux heureuses coïncidences dans lesquelles la vocation de Heike Vesper, focolarine de l’église évangélique-luthérienne allemande, apparaît plus que jamais significative.
« J’avais seize ans lorsque mon frère jumeau, ayant un grave handicap mental, mourut – nous raconte-t-elle. A partir de cet événement tellement douloureux est né en moi le désir de vivre une vie qui ait réellement un sens. Mais je ne pensais certainement pas à une vie de consécration à Dieu. Dans les églises de la Réforme, la vie monastique avait quasiment disparu. Pour Luther, chaque chrétien baptisé a déjà en soi l’appel totalitaire à suivre Jésus, qui se réalise substantiellement dans le travail et dans la famille. Luther donc, ne voyait pas dans la consécration à Dieu, un état privilégié, justement parce que nous sommes tous appelés à la perfection, qui est seulement atteignable avec l’amour de Dieu, avec sa miséricorde. En ce qui me concernait, la consécration à Dieu m’ était donc complètement étrangère. Etrangère aussi par le milieu athée qui m’entourait avec le communisme de l’Allemagne de l’Est de l’époque.
Quelques mois après, au printemps 1977, j’ai connu les jeunes des Focolari, un mouvement né dans l’Église catholique, ouvert au dialogue avec les fidèles d’autres églises ou religions et avec les personnes de convictions non religieuses. Fortement attirée par la radicalité de leur choix évangélique, je me suis également engagée avec eux dans les nombreuses activités formatives et sociales qui étaient proposées ou que nous suscitions nous-mêmes. Nos animateurs étaient des personnes un peu plus âgées que nous, les focolarine et les focolarini. Ceux-ci avaient fait un choix totalitaire de Dieu, en vivant en communauté. Une vie, leur vie, qui suscitait une grande fascination mais que je voyais trop élevée pour moi, inaccessible.
A un moment donné, il y a eu une incompréhension entre le Focolare et mon pasteur, par le fait d’un choix personnel pris par l’un d’entre nous. Ce n’était rien de grave mais suffisamment pour me faire comprendre combien il fallait peu pour réveiller de vieux préjugés et ouvrir à nouveau des blessures qui semblaient en voie de guérison. Cela a été une très forte expérience à travers laquelle j’ai senti que Dieu m’appelait à donner, avec ma vie, un exemple que l’ unité est possible et que cela, je pouvais le réaliser à travers le Focolare. Face à cet appel, j’ai éprouvé de la joie mais aussi de la peur. Je ne me sentais en effet pas capable d’affronter 24 heures sur 24, la tension de la diversité entre nos églises. Pendant deux ans, j’ai tâché de faire taire en moi cet invitation de Dieu, mais de temps en temps, celle-ci remontait à la surface avec plus de force encore.
Lors d’une visite de Chiara Lubich en Allemagne, un groupe d’évangéliques lui posait des questions. C’est grâce à ces réponses que tous mes nœuds se sont dénoués. Par ses paroles, j’ai compris qu’entrer au focolare signifiait vivre l’Evangile aidés par des frères animés par la même proposition radicale; vouloir la vivre ensemble, en tant que chrétiens catholiques et évangéliques; ce qui signifiait choisir comme modèle Jésus dans son abandon du Père lorsqu’en criant un ”pourquoi” resté pour lui sans réponse, il a recomposé l’unité entre Dieu et les hommes, entre les peuples, entre les différentes églises, entre nous tous.
A ce moment-là, je n’ai pas pensé que tout cela pouvait signifier que je me consacre à Dieu, mais bien seulement répondre à son appel à témoigner avec ma vie que l’unité est possible. Cette passion pour l’unité m’a marquée cœur et âme et m’a toujours donné les ailes aussi dans les moments où je ne comprenais plus rien ou dans moments d’épreuve.
Lorsque je me trouvais au focolare de Lipsia, j’allais souvent à la Sainte Cène des frères de la Christusbruderschaft. Un jour, une personne parmi celles-ci me demanda comment nous faisions pour rester fidèles à notre église et pour vivre une vie spirituelle intense avec des catholiques. Alors j’ai compris la grande valeur de ce que Chiara nous a confié: Jésus abandonné. En l’aimant lui qui s’était fait pour nous, division, non seulement nous trouvons la force de ne pas nous sentir divisés en nous-mêmes, mais pour être unité pour les autres. En Lui, nous découvrons l’importance de vivre avec Jésus présent spirituellement au milieu de nous, attiré par notre amour réciproque. Une présence qui n’est liée à aucun sacrement, mais à la vie de la Parole».
“La spiritualité de Chiara Lubich propose qu’on s’ouvre à la communion avant tout au sein de la famille, et, l’unité une fois construite, qu’on l’élargisse à d’autres familles. Aucune famille n’est une île. Nous avons besoin de partager nos biens spirituels et matériels, nos résolutions, nos connaissances, notre temps, nos compétences pour construire des réseaux en mesure de se mettre au service du monde qui attend de voir le témoignage d’un amour qui peut toujours recommencer »
C’est avec joie qu’Anna-Maria et Alberto Friso commentent l’ouverture de la cause de béatification de Chiara Lubich, mardi dernier [27 janvier] à Frascati. Ils sont encore jeunes mariés, quand de Padoue ils se rendent à Rocca di Papa pour participer à un congrès de familles avec leur fils premier né : c’est là qu’ils connaissent personnellement la fondatrice du Mouvement des Focolari. En 1967 Chiara fera naître « Familles Nouvelles », une des premières associations pour la famille, dont par la suite Anna et Alberto seront responsables pendant 12 ans.
“ Nous avons été frappés par le fait qu’une femme consacrée puisse avoir autant à cœur la famille et que son idéal puisse être appliqué aussi à notre vocation d’époux », rappellent-ils. Mais pas seulement : « Chiara était une femme moderne, belle sans souci de le faire voir, élégante mais sans affectation, dotée d’une élocution séduisante et harmonieuse – font remarquer les Friso – Nous arrivions de la province, tous deux simples employés, plutôt désorientés. Avec simplicité et conviction elle nous a dit que Jésus comptait aussi sur nous, comme personnes et comme famille » Chiara Lubich était en effet convaincue que la spiritualité de l’unité était particulièrement adaptée à la famille, parce qu’à l’origine c’est une petite communauté de personnes unies par l’Amour ».
Aujourd’hui Alberto et Anna s’occupent de l’ONLUS “Action pour familles nouvelles” au service des populations du Sud et des adoptions à distance. Quand ils étaient responsables de « Familles nouvelles » , ils se voyaient régulièrement avec la fondatrice : « Elle écoutait les difficultés rencontrées et les projets, mais surtout elle nous redonnait ce courage sans lequel il aurait été trop compliqué pour deux pauvres créatures d’accompagner un mouvement de familles aussi nombreuses et aux dimensions du monde. Elle nous indiquait le chemin, nous confirmait, elle rêvait avec nous. Mais le plus souvent elle exprimait sa confiance en nous les mariés ».
Membres du Conseil Pontifical pour la famille, les époux Friso étaient invités par Chiara Lubich à avoir une attention particulière envers les couples séparés, divorcés et remariés qu’elle définissait elle-même comme étant « le visage de Jésus crucifié et abandonné ». Le charisme de Chiara continue à annoncer à la famille et aux familles du Mouvement l’amour que Dieu a pour chacun, « une conviction qui émane non seulement de l’Ecriture, mais pour l’avoir éprouvé personnellement, dans notre propre vie. Une annonce qui s’avère efficace même pour celui qui désormais n’espère plus ou a perdu la foi, ou pense que la séparation est désormais inévitable. Et si Dieu m’aime, s’Il a donné sa vie pour moi, moi aussi je dois – je peux ! – répondre à cet amour, en aimant le prochain qui est à mes côtés. Et qui est plus mon prochain que mon conjoint, mes enfants et mes proches ? » se demandent Alberto et Anna, et de poursuivre : « Si en toute honnêteté nous nous mettons sur le rayon d’un amour qui vient de l’Absolu, tout devient possible : l’accueil, le service, l’écoute, l’amour désintéressé, la gratuité, le pardon… ».
Les deux voix s’alternent dans un crescendo de souffrance et d’espérance, d’émotion et d’émerveillement. Jusqu’à nous faire découvrir le secret qui les a portés à recomposer l’unité qui semblait irrémédiablement éclatée. C’est Fili qui commence à nous raconter leur histoire : « Avec Nachio, nous sommes mariés depuis 24 ans et nous avons deux enfants. Je suis la sixième de onze enfants. Il y avait des souffrances dans notre famille comme le fait de savoir que mon père avait une autre femme et d’autres enfants et cela me faisait souffrir ».
« Moi aussi dès le plus jeune âge – intervient Nacho – j’ai souffert de l’absence de mon père et du peu d’attention de ma mère. C’était ma grand-mère maternelle qui s’occupait de moi. Avec Fili, nous nous sommes mariés et étions amoureux, mais il y avait un grand vide existentiel dans lequel chacun d’entre nous s’identifiait avec l’autre. Nous avons uni nos solitudes, mais nous ne nous connaissions pas intérieurement et nous nous sommes rapidement rendu compte de ne pas savoir aimer, ni ce que c’est l’amour ».
« Nos problèmes ont commencé dès le début de notre mariage – poursuit Fili -. Moi j’étais très jalouse et possessive, à un tel point que Nacho devait changer continuellement de travail ». «Son attitude, – poursuit Nacho – qui provoquait en moi, rancœur, colère et frustation et les discussions entre nous n’en finissaient jamais. Nos enfants sont nés dans cet environnement aussi peu hospitalier. Aussi bien Fili que moi, nous avions un amour très fort pour eux, mais étant donné qu’il n’y avait pas d’amour entre nous, nous pensions suppléer ce manque par des choses matérielles au lieu de leur donner écoute et tendresse. Quinze ans sont donc passés ainsi. Déçu par cette situation, j’ai quitté la maison. Je l’avais déjà fait d’autres fois, mais chaque tentative de retourner et reconstruire notre rapport échouait. Je me demandais comment faire quand une relation est complètement éclatée ? »
Fili reprend : « En effet, pour moi, c’était impossible de la reconstruire, mais j’ai tout de même accepté qu’il revienne juste parce que je voyais la souffrance des enfants qui avaient besoin de lui. ». « Un samedi soir – reprend Nachio – je regardais un match de boxe à la télévision. Cela ne me semblait pas si intéressant que cela et j’ai donc changé de chaîne. Je suis tombé sur un programme religieux et par curiosité j’ai continué à le regarder. Il y avait une femme (j’ai su après que c’était Chiara Lubich) qui parlait de l’Amour. Ses paroles ont eu un fort impact sur moi. A la fin de son discours, ils ont fait passer quelques images de la citadelle du Mouvement des Focolari au Mexique, qui se trouvait proche de notre région mais que je ne connaissais pas ».
« Ainsi, le lendemain – reprend Fili – nous sommes allés à la messe à El Diamante (c’est le nom de la citadelle) avec toute la famille. Nous avons été touchés par la manière avec laquelle ils nous ont accueillis, c’était comme s’ils nous avaient connus depuis toujours. On était à une semaine de la Mariapoli, une rencontre qui allait justement se passer là, et nous avons décidé d’y aller. La proposition du premier jour était la phrase de l’Evangile : « Pardonne jusqu’à septante fois sept fois ». Je me suis demandée : mais comment est-ce possible de pardonner toujours ? L’explication, je l’ai eue lorsqu’ils ont parlé de Jésus dans son abandon : Il avait non seulement pardonné mais avait donné sa vie pour nous. Je me suis rendu compte que face à un tel amour, mes souffrances étaient très petites. Cela n’a pas été facile de recommencer mais la Parole ” Pardonne septante fois sept fois” m’a toujours aidée à le faire».
«A moi aussi, – nous confie Nacho – cette Mariapolis a changé la vie. J’ai appris à faire confiance à ce Dieu pour qui tout est possible. Avec Fili, nous avons appris à nous aimer dans la diversité. Peu à peu, nous sommes tombés amoureux l’un de l’autre. Nous avons découvert une plénitude d’amour jamais expérimentée, même lorsque nous étions fiancés, car maintenant, nous nous aimons dans la liberté, en Dieu».
Térésa Ganzon et son mari ont acquis en 1989 la majorité des actions de la Bangko Kabayan: celle-ci avait alors une seule filiale tandis qu’aujourd’hui elle se positionne parmi l’une des plus grandes banques rurales des Philippines. Ils sont aussi leader au sein de l’Economie de Communion, un réseau international de plus de 800 entreprises décidées à mettre en pratique la Doctrine Sociale de l’Eglise. Lors d’une conférence de presse donnée au cours de son dernier voyage aux Philippines, le Pape a condamné la corruption, il est même allé jusqu’à dire de donner d’un coup de pied « à l’endroit que le soleil n’atteint pas », aux fonctionnaires corrompus. Quels sont les principaux points de friction pour une entreprise qui veut se conformer aux principes de la Doctrine Sociale catholique aux Philippines ? “Le respect des lois est le problème principal dont nous parlons. Chez nous, payer ses impôts c’est aller à contre-courant, spécialement lorsqu’il s’agit de petites et moyennes entreprises. On assiste à une croissance de la corruption et des malversations et ce sont hélas des pratiques courantes dans quelques administrations publiques. C’est ainsi que pour un entrepreneur il semble que la seule façon de permettre à son entreprise de survivre soit de faire comme tout le monde et de considérer les pots de vin comme entrant dans les « coûts normaux ». Ceci contredit la Doctrine Sociale et le Pape François. Comment affrontez-vous cette corruption congénitale ? “ Une entreprise de l’Economie de Communion s’engage à respecter les normes éthiques et elle est consciente d’avoir vocation à changer la façon dont les choses se passent, pour être plus en accord avec les valeurs chrétiennes. Il y a quelques années, nous étions prêts à offrir un certain type de prêt qui, nous en étions sûrs, aurait déclenché une demande importante et dégagé de bonnes marges bénéficiaires. Mais lorsque nous nous sommes retrouvés en présence d’un employé du Gouvernement qui nous a demandé un pourcentage sur les intérêts, nous avons dû penser à un autre type de prêt. Aux Philippines, le paiement des impôts dus par des entreprises, grandes ou petites, a presque toujours été inexistant. Nous avons reçu un prix qui nous qualifie comme l’une des cinq premières entreprises pour les impôts versés, dans une région où il y a quelques industries manufacturières beaucoup plus importantes que notre banque ». Vous avez donc renoncé à l’opportunité de bonnes affaires plutôt que de céder à la corruption ? “ Oui, mais nous avons alors découvert la micro finance. On cible les besoins financiers d’une catégorie sociale considérée « hors circuit bancaire ». Nous avons développé ainsi un programme de microcrédit et découvert comment répondre aux besoins d’une tranche de population encore plus grande, même si elle n’est pas aussi simple à gérer que la précédente ». En quoi les critiques du Pape sur la spéculation financière ont-elles touché votre entreprise? “Il dit qu’il faut avoir une plus grande empathie envers les personnes les plus nécessiteuses de la société, et pour nous, dans le secteur du microcrédit, cela nous incite à plus de détermination. C’est un domaine où les affaires sont très difficiles parce que cela exige beaucoup de travail sur le terrain et les jeunes, quand ils font une recherche d’emploi dans le secteur bancaire, imaginent venir travailler dans un cadre très confortable, dans une filiale avec l’air conditionné. Au bout de quelques mois ils décident de ne plus faire un travail aussi exigent. Il reste que pour nous, trouver les personnes adaptées qui restent et aiment leur travail, précisément en raison de cette empathie envers les pauvres, est un grand défi. Nous n’atteignons pas si facilement la norme d’efficacité mais, si l’on veut rester sur le marché on ne peut pas faire moins que de viser au moins celle d’une bonne prestation. Mais le message du Pape est très clair : la seule « affaire » à laquelle nous ne pouvons pas renoncer, c’est le service vital des pauvres ». Source: http://www.wsj.com/articles/BL-252B-6096
Avant de se rendre à Rome – et de là continuer pour l’Espagne – l’apôtre Paul annonce sa visite par une lettre aux communautés chrétiennes de la ville. Bientôt, celles-ci témoigneront par de nombreux martyrs leur profonde adhésion à l’Évangile. Elles connaissent cependant, comme ailleurs, tensions, incompréhensions et même rivalités, provenant d’origines sociales, culturelles et religieuses des plus variées.
Les chrétiens de Rome viennent, en effet, du judaïsme ou du monde grec, de l’antique religion romaine et parfois même du stoïcisme ou d’autres courants philosophiques. Ils portent en eux leurs propres traditions de pensée et de convictions éthiques. Certains sont définis « faibles » en raison de leurs coutumes alimentaires particulières : nourriture végétarienne par exemple ou jours de jeûne prévus sur un calendrier. D’autres, libres de ces conditionnements, sont dits « forts » car exempts de tabous alimentaires ou de rites particuliers. À tous, Paul adresse un appel pressant :
« Accueillez-vous donc les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu ».
Au début de cette lettre, Paul avait abordé le sujet en s’adressant d’abord aux « forts », les invitant à accueillir les « faibles » sans discuter leurs opinions ; puis aux « faibles » pour qu’ils accueillent à leur tour les « forts » sans les juger, puisqu’eux aussi ont été « accueillis » par Dieu.
Paul est en effet convaincu que chacun, malgré la diversité des opinions et des coutumes, agit par amour du Seigneur. Il n’y a donc aucune raison de mal juger celui qui pense différemment, encore moins de le scandaliser par un comportement arrogant et supérieur. Il faut, au contraire, viser le bien de tous, l’« édification mutuelle », c’est-à-dire la construction de la communauté, son unité (cf. Romains 14,1-23)
Dans ce cas aussi, il s’agit d’appliquer la norme de la vie chrétienne, rappelée au début de la lettre de Paul : « L’amour est (…) le plein accomplissement de la Loi » (Romains 13,10). En ne se comportant plus « selon l’amour » (Romains 14,15), les chrétiens de Rome avaient laissé s’affaiblir l’esprit de fraternité qui doit animer les membres de toute communauté.
L’apôtre propose comme modèle d’accueil réciproque celui de Jésus quand, à sa mort, il prit sur lui nos faiblesses (Romains 15,1-3). Du haut de la croix, il attira tous les hommes à lui, et aussi bien le juif Jean que le centurion romain, Marie-Madeleine ou le malfaiteur crucifié avec lui.
« Accueillez-vous donc les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu ».
Dans nos communautés chrétiennes aussi, tout en étant tous « bien-aimés de Dieu (…) et saints par l’appel de Dieu » (Romains 1,7), comme dans celles de Rome, les désaccords ne manquent pas, les oppositions entre des façons de voir différentes et des cultures souvent éloignées les unes des autres.
Souvent s’opposent traditionalistes et innovateurs – pour utiliser un langage peut-être un peu simpliste, mais tout de suite compréhensible – des personnes plus ouvertes et d’autres plus fermées, certaines s’intéressant à un christianisme plus social ou plus spirituel. Les différences sont alimentées par des convictions politiques et par des origines sociales différentes. Le phénomène d’immigration actuel ajoute à nos assemblées liturgiques et aux groupes ecclésiaux variés des composantes nouvelles de diversification culturelle et de provenance géographique.
Les mêmes dynamiques peuvent éclater dans les relations entre chrétiens d’Églises diverses mais également en famille, dans les milieux de travail et en politique.
Alors s’insinue la tentation de juger celui qui ne pense pas comme nous et de se considérer supérieurs, dans un affrontement stérile et avec parfois des réactions d’exclusion réciproque.
Le modèle proposé par Paul n’est pas l’uniformité qui nivelle, mais la communion entre diversités qui enrichit. Ce n’est pas par hasard qu’il parle dans la même lettre, deux chapitres avant, de l’unité du corps et de la diversité des membres, ainsi que de la variété des charismes qui enrichissent et animent la communauté (Romains 12,3-13).
Si nous prenons une image donnée par le Pape François, « Le modèle n’est pas la sphère, qui n’est pas supérieure aux parties, où chaque point est équidistant du centre et où il n’y a pas de différence entre un point et un autre. Le modèle est le polyèdre, qui reflète la confluence de tous les éléments partiels qui, en lui, conservent leur originalité. (…) Même les personnes qui peuvent être critiquées pour leurs erreurs ont quelque chose à apporter qui ne doit pas être perdu. C’est la conjonction des peuples qui, dans l’ordre universel, conservent leur propre particularité ; c’est la totalité des personnes, dans une société qui cherche un bien commun, qui les incorpore toutes en vérité ».
« Accueillez-vous donc les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu ».
Cette parole de vie est une invitation pressante à reconnaître le positif qui existe dans l’autre, au moins par le fait que Christ a donné sa vie aussi pour cette personne que l’on serait porté à mal juger. C’est une invitation à écouter en laissant tomber les mécanismes de défense, à rester ouvert au changement, prêt à accueillir les différences avec respect et amour, afin d’arriver à former une communauté à la fois pluraliste et unie.
Cette parole a été choisie par l’Église protestante d’Allemagne pour être vécue par ses membres et devenir pour eux une lumière tout au long de l’année 2015. La partager au moins durant ce mois-ci entre membres de différentes Églises veut être déjà un signe d’accueil réciproque.
Nous pourrons ainsi rendre gloire à Dieu d’un même cœur et d’une seule voix (Romains 15,6) car, ainsi que l’a dit Chiara Lubich dans la cathédrale protestante de St Pierre à Genève : « Le temps présent (…) exige de chacun de nous amour, unité, communion, solidarité. Il appelle aussi les Églises à recomposer l’unité brisée depuis des siècles. C’est cela la réforme par excellence que le Ciel nous demande. C’est le premier pas, indispensable, vers la fraternité universelle avec tous les hommes et les femmes du monde. En effet, le monde croira si nous sommes unis » .
Natalia Dallapiccola, Peppuccio Zanghì, Luce Ardente
“Lorsque Luce Ardente a commencé à témoigner de l’Idéal de l’unité aux moines bouddhistes, Giuseppe Maria Zanghì – Peppuccio pour beaucoup, récemment disparu – l’a défini comme “Un nouveau saint Paul pour le bouddhisme.”
Sachant combien il était difficile pour un moine de faire partie d’un mouvement chrétien et étranger, j’avais nourri des doutes à propos de la réalisation concrète de son affirmation. Après exactement 20 ans, je peux dire que ces paroles s’accomplissent.
Tout a commencé en 1995, lorsqu’un moine bouddhiste arrivait pour la première fois au centre du Mouvement des Focolari: il s’appelait, à cette époque, Phra Mahathongrattanathavorn. Il était venu à Rome pour accompagner un disciple, Somjit, qui faisait l’expérience en tant que moine pour une brève période avant le mariage, suivant la tradition de tous les jeunes bouddhistes. Phra Mahathongrat, qui signifie ‘or fin’, a rencontré Chiara Lubich à cette occasion et a été très impressionné. Elle aussi a été touchée par cette personne et lui a donné, à sa demande, un nom nouveau: Luce Ardente (Lumière Ardente).
Jamais je n’avais remarqué chez lui, le connaissant depuis des années, une force et un enthousiasme aussi fort que durant ces jours-là, dans l’annonce la fraternité universelle, l’idéal de ‘maman Chiara’ (comme il l’appelle encore aujourd’hui). Aujourd’hui, lors d’une cérémonie importante, à laquelle il m’a invité, Luce Ardente a demandé la parole devant plus de 120 moines, dont les plus hautes autorités bouddhistes de la région. Il a donné spontanément, mais très clairement, le témoignage de son expérience avec Chiara Lubich et avec le Focolare, et a ouvertement déclaré qu’il est un membre de la grande famille de Chiara, présente dans plus de 120 nations, avec des millions de membres.
Les moines ont écouté, pas du tout ennuyés: certains amusés, d’autres intéressés, quelques-uns aussi perplexes, comme il est normal dans n’importe quelle ‘communauté religieuse’. Avant, durant et après la cérémonie, Luce Ardente, souvent au-delà des règles, a voulu saluer chacun, manifestant le plus grand respect et attachement envers les moines les plus âgés.
Luce Ardente aime répéter ces jours-ci: “Le moment est arrivé pour moi de dire à tous les bouddhistes tout le bien que maman Chiara a fait à ma vie comme moine. Je sens qu’elle continue à me donner une impulsion intérieure et une force pour apporter à tous l’idéal de la fraternité entre tous”.
La mort de Peppuccio – qui a beaucoup fait pour le dialogue interreligieux – le début du processus de béatification de Chiara, sont des moments forts et importants, non seulement pour nous chrétiens, mais pour tous les membres du Mouvement. Luce Ardente a déclaré, le lendemain du 14 mars 2008, jour où Chiara quittait cette terre: “Chiara n’appartient plus seulement à vous chrétiens, mais maintenant elle et son idéal sont l’héritage de l’humanité entière”. Ces derniers jours, que je qualifierais de spéciaux, ces faits témoignent que les paroles de Peppuccio s’accomplissent sous nos yeux.
Sœur Mariella Giannini (deuxième à gauche) au centre des religieuses du Mouvement des Focolari à Grottaferrata, Roma
Défendre la vie humaine en situation de fragilité. C’est ce qui anime les Sœurs Hospitalières du Sacré Cœur de Jésus, la famille de sœur Mariella Giannini, une religieuse qui vit de la spiritualité du mouvement des Focolari qui nous livre ici son histoire. « A travers la rencontre avec le charisme de l’unité de Chiara Lubich, raconte-t-elle, j’ai pu retrouver mon identité de religieuse, habitée par le charisme de l’hospitalité, spécifique à notre institut.»
Les Philippines, l’Espagne et l’Italie sont les étapes qui ont marqué mon cheminement. La découverte que « Dieu nous aime immensément » l’a fortement marquée ; et malgré cela arrive assez vite une période de tristesse qu’on voudrait éviter à tout prix, surtout quand on a choisi de donner sa vie d’une façon aussi radicale.
« Il s’agissait d’une forte douleur morale nous confie sœur Mariella, d’un moment d’épreuve et peut-être aussi de tentation ; en tous cas, d’un moment de lutte contre Dieu. L’obscurité est arrivée à l’improviste ; la nuit s’est installée en même temps que le silence d’une mer obscure et profonde … comme un fleuve boueux à traverser. Je me demandais où cela allait finir ; je n’avais plus d’avenir. »
Elle se rappelle avec émotion ces moments terribles et nous confie que malgré l’obscurité, elle n’a pas cessé de se donner aux autres. « Puis, d’une façon inattendue, la rencontre avec le cri de Jésus sur la croix : « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Lui qui, de façon absurde est sans réponse, c’est Lui la clef de ma douleur et de toute souffrance humaine. »
Un passage délicat qui a trouvé une issue non pas par la force de la volonté mais dans l’abandon confiant à Dieu. « Dans chaque famille religieuse -continue sr Mariella-, il est inévitable qu’il y ait des problèmes car l’égoïsme n’est jamais pour toujours déraciné. Mais c’est dans ton for intérieur que changent certaines choses. Je l’ai expérimenté d’une façon spéciale avec nos collaborateurs laïcs que je ne regarde plus comme des étrangers ou même comme des personnes qui dépendent de moi, mais comme des frères et des sœurs, avec qui je partage le charisme de l’unité pour réaliser ensemble de nouveaux projets. En outre, Dieu m’a donné aussi une nouvelle famille avec le mouvement des Focolari. Mon cœur s’est dilaté. Le charisme de l’hospitalité et celui de l’unité sont devenus pour moi une unique force, une dynamite qui renouvelle la maison de Dieu : l’Église. »
Elle parle en connaissance de cause, étant donné les responsabilités diverses et délicates qui lui ont été confiées en tant que conseillère provinciale et dans ses déplacements à travers le monde. « L’amour appelle toujours l’amour, dit-elle avec conviction. J’ai pu le constater et le vivre, puisque, après la charge de provinciale pour l’Italie que la congrégation lui a confiée, elle a été envoyée aux Philippines comme formatrice du juniorat. Cette première formation est une tâche délicate, fascinante et prenante, mais lorsqu’on prend le temps de dialoguer et d’établir un rapport de cœur à cœur, alors je deviens le giron où se déverse toute souffrance passée et présente. Vivre ainsi me fait dépasser les barrières de langue, de culture et de génération ».
Des Philippines elle se rend en Espagne pour préparer les jeunes sœurs aux vœux perpétuels. De retour en Italie, à Viterbo, elle est au service d’un groupe de malades psychiques, alcooliques et de personnes présentant des troubles de comportement. Elle visite régulièrement les détenus dans la grande maison d’arrêt de la ville. Jésus donne beaucoup de joie aussi à ces derniers puisque c’est Lui qui, le premier, a choisi d’être le dernier. Lorsque se rencontrent ces deux pôles : Dieu et l’homme, le rapport s’illumine mystérieusement et les cœurs se réchauffent. »
L’atmosphère, tintée de solennité et de prière a cependant un air de fête. Après l’intonation des vêpres et des chants, le célébrant annonce, à la surprise pleine de joie des participants, l’arrivée d’un message du Pape François. La missive pontificale porte la signature du Secrétaire d’État, le cardinal Pietro Parolin. Elle est adressée à Mgr Raffaello Martinelli, évêque de Frascati, chargé d’ouvrir officiellement le “Procès sur la vie, les vertus, la renommée de sainteté et les signes” de Chiara Lubich. Le diocèse de Frascati est en fait le territoire sur lequel est implanté le Centre international du mouvement des Focolari où Chiara a vécu une grande partie de sa vie et où elle est morte (le 14 mars 2008).
« À l’occasion de l’ouverture de la Cause de béatification et canonisation de Chiara Lubich – dit le message du Pape –, qui a lieu dans la cathédrale de Frascati, Sa Sainteté le Pape François, adresse ses cordiales pensées. Il souhaite que le lumineux exemplede vie de la fondatrice du Mouvement des Focolari suscite en tous ceux qui gardent son précieux héritage spirituel, de nouvelles résolutions d’adhésion fidèle au Christ et de généreux service à l’unité de l’Église.
Le Saint Père invoque d’abondants dons de l’Esprit divin sur tous ceux qui sont engagés dans la postulation. Il exhorte à faire connaître au peuple de Dieu la vie et les œuvres de celle qui, accueillant l’invitation du Seigneur, a allumé pour l’Église une lumière nouvelle sur le chemin de l’unité. Alors qu’il demande de prier pour soutenir son ministère universel de successeur de l’Apôtre Pierre, il envoie, par l’intercession de la Vierge sainte, à vous, Excellence, à la Postulation, à l’Œuvre de Marie tout entière et à tous ceux qui participent à cet événement plein de joie, sa bénédiction apostolique. Du Vatican, 27 janvier 2015 ».
Maria Voce, au nom de tout le mouvement des Focolari dans le monde qui suit l’événement via internet, exprime la gratitude de tous : « Nous voulons avant tout exprimer notre joie, notre émotion, notre surprise pour ce message du Saint Père auquel nous voulons envoyer notre remerciement et l’assurance de notre prière, prière qu’il nous a demandée ; mais aussi l’assurance de notre engagement à continuer la diffusion de cette “lumière nouvelle” qu’il a présentée comme un don de Chiara à l’Église et à l’humanité ».
L’applaudissement des participants a souligné l’immense joie et la gratitude de tout le “peuple focolarino”.
Card. João Braz de Aviz, Jesús Morán et Maria Voce, co-président et présidente des Focolari
En ce mardi 27 janvier, jour où partout dans le monde on fait Mémoire de la tragédie de la Shoah et de toutes celles qui continuent d’ensanglanter notre planète, la cathédrale de Frascati est bondée, malgré l’heure de pointe d’un jour ouvrable. C’est pour que «l’humanité et notre histoire puissent connaître de nouveaux développements de la paix» que Maria Voce souhaite la reconnaissance de la vie exemplaire de Chiara Lubich : précisément parce que son regard et son cœur étaient animés par un amour universel, capable d’embrasser tous les hommes au-delà de toutes les différences, toujours orienté vers la réalisation du testament de Jésus, « Que tous soient Un ».
Un long applaudissement exprime la reconnaissance envers le pape François qui, dans son message, exhorte “à faire connaître au peuple de Dieu la vie et les œuvres de celle qui, en accueillant l’invitation du Seigneur, a suscité pour l’Eglise une nouvelle lumière sur son chemin vers l’unité ». Maria Voce, au nom du peuple des Focolari, assure « l’engagement à continuer de répandre cette lumière nouvelle que le pape a indiquée » en parlant de Chiara.
La retransmission en streaming a permis de suivre l’événement en direct, avec une traduction simultanée en anglais, en français, en espagnol et en portugais : plus de 18000 points ont été reliés, dont certains ont rassemblé des centaines de personnes (comme la Mariapoli Ginetta au Brésil ou la Cité pilote de Loppiano en Toscane – Italie).
Mons. Raffaello Martinelli, évêque de Frascati
“La tâche qui nous attend n’est pas facile”, déclare l’évêque de Frascati, Mgr Rafaello Martinelli, « mais c’est un service que nous voulons rendre à l’Eglise pour offrir un témoignage de foi, d’espérance et de charité à travers l’œuvre et la vie d’une de ses filles ».
On a pu voir une large représentation internationale, à commencer par les cardinaux Tarcisio Bertone, Ennio Antonelli, Joao Braz De Aviz, Miloslav Vlk, de nombreux évêques parmi lesquels Carlos Tissera de l’Argentine et Brendan Leahy de l’Irlande ; une présence œcuménique avec l’Archimandrite Siméon Catsinas, de l’Eglise orthodoxe de Rome, représentant le Patriarcat œcuménique de Constantinople, et le Père Gabriel, curé de la paroisse orthodoxe roumaine de Rocca di Papa, envoyé par Siluan, l’évêque orthodoxe roumain d’Italie.
Parmi les amis de Chiara Lubich sont présents les fondateurs et représentants d’autres mouvements. Le monde musulman ne manque pas, avec la présence du Directeur de l’Institut Tevere, Cenap Mustafa Aydin (Turquie), témoignant ainsi d’une volonté de poursuivre le dialogue en ce moment difficile. Le Professeur Mizumo, du Japon, est venu représenter le mouvement Bouddhiste Rissho Kosei-Kai. Le drapeau tricolore signale la présence de plusieurs maires des communes limitrophes, une délégation est venue de Trente, la ville natale de Chiara, ainsi que des membres de la famille de la Servante de Dieu.
“Chiara nous invite à vivre l’Evangile et à être fidèles à Dieu », raconte Joao, un jeune brésilien, « je pense que nous ne pouvons pas être fidèles sans viser à la sainteté, c’est ce que Dieu veut ». Et Francesca, 13 ans : « Chiara m’a frappée par sa grande foi : il semblerait difficile de transmettre à des jeunes, et pourtant elle nous la communiquait avec une simplicité étonnante »
La cérémonie. C’est par une série d’actes juridiques que l’on ouvre une cause de canonisation, mais, souligne l’évêque de Frascati – « nous voulons les transformer en une méditation ». C’est la raison pour laquelle la cérémonie a commencé par la récitation des Vêpres. La mise en place du Tribunal s’est déroulée dans un climat empreint de ferveur et de solennité. Elle a été précédée de la lecture du « supplice libello », l’acte par lequel le Mouvement des Focolari a demandé en décembre 2013 l’ouverture de la cause. Au cours des six années qui nous séparent de la mort de Chiara Lubich – précise le document – « L’estime de la pureté et de l’intégrité de la vie de la Servante de Dieu, de sa pratique héroïque des vertus, ainsi que des grâces et des faveurs reçues de Dieu à travers son intercession, a grandi de manière continuelle et régulière, elle s’est diffusée toujours davantage parmi les fidèles du monde entier». Ont suivi la lecture du « nihil obstat » de la Congrégation des Causes des Saints et l’installation du tribunal.
C’est Mgr Angelo Amati, délégué de l’évêque, qui conduira l’étape de l’enquête diocésaine, aidé par le Rév. Emmanuele Faweh Kazah, nigérian, comme Promoteur de Justice et par la notaire Patrizia Sabatini, qui a déjà travaillé au cours de ces derniers mois à recueillir une cinquantaine de témoignages, afin de ne pas perdre ceux des premiers « qui, depuis le début, ont permis de témoigner de la beauté et de la possibilité de parcourir ensemble, en unité, le chemin vers l’unique but », tels sont les propos de Maria Voce qui a rappelé au souvenir de tous les premiers compagnons et compagnes de Chiara. Certains étaient présents à la cérémonie.
La postulation désignée par la présidente des Focolari est composée du postulateur, don Silvestre Marques, portugais, et des vice-postulateurs, l’italienne Lucia Abignente et la hollandaise Waldery Hilgeman. Le Tribunal a déjà fixé sa prochaine audience, pour écouter, le 12 février prochain, le témoignage de Maria Voce, la première d’une liste d’environ 100 personnes.
C’est dans une grande joie, « multipliée par les échos de joie parvenus du monde entier » que Maria Voce, présidente des Focolari, a accueilli la nouvelle de l’ouverture de la cause de béatification de Chiara.L’annonce en a été faite par l’évêque de Frascati, Mgr Raffaello Martinelli, qui a indiqué le 27 janvier comme date pour la cérémonie d’ouverture du procès dans la cathédrale de Frascati. C’est dans son diocèse que Chiara Lubich a vécu une grande partie de sa vie. Elle y est morte en 2008.
C’est ce qu’a expliqué Maria Voce aux micros de Radio Vatican : « J’ai tout de suite communiqué cette joie à tous ainsi que notre gratitude à l’évêque qui s’est vraiment efforcé de suivre avec attention tout le travail préliminaire nécessaire pour arriver à ce moment. Une grande gratitude aussi envers l’Église qui nous permet de montrer la beauté d’une vie engagée comme celle de Chiara. ».
Maria Voce continue, dans l’interview : « elle a toujours rêvé du jour où l’on puisse vraiment parler d’une sainteté de peuple, car elle voyait que l’on devient saints en faisant la volonté de Dieu, ce que Dieu demande à toute personne née sur terre. Son désir n’était pas tant de devenir sainte, personnellement – même si elle avait évidemment présent à l’esprit que la volonté de Dieu est “votre sanctification” – mais son désir était que beaucoup, de nombreuses personnes s’acheminent sur cette voie de sainteté ». Travailler pour que soit reconnue la sainteté de Chiara signifie donc, pour Maria Voce, « travailler pour que soit reconnue cette possibilité, ouverte à tous, de devenir saints ».
Comment le Mouvement des Focolari est-il impliqué sur ce chemin ? « Par un engagement renouvelé afin que l’Église voie dans les disciples de Chiara le témoignage vivant de ce modèle que Chiara a été pour nous et qui continue à l’être ».
« Le témoignage d’affection de si nombreuses personnes envers Chiara Lubich, continue inchangé », commente-t-on de Radio Vatican. « Inchangé et grandissant, pourrais-je dire : c’est un témoignage d’affection qui vient aussi de ceux qui ne l’ont pas connue personnellement. C’est sûr que ceux qui l’ont connue perçoivent que c’est un moment particulier de grâces : je parle aussi bien des autorités de l’Église que des présidents et fondateurs d’autres Mouvements et des personnes d’autres religions et d’autres Églises ».
Et pour les personnes qui devront examiner les documents écrits, les discours, les vidéos, leur mission ne sera pas simple : « Il existe une mer de documents et d’écrits qui ont déjà été remis pour cet examen. Et il y a les vidéos, les enregistrements audio faits par Chiara ; des lettres que Chiara a écrites… Il y a énormément de ‘matériel’ et ce sera sûrement un gros travail pour tout le Tribunal, un engagement qui nous implique nous aussi dans la préparation de ces documents, le mieux possible, afin que l’Église puisse tout examiner ».
En résumé, un mot pour dire la sainteté de Chiara ? « Je dirais, la normalité : on peut être saint en conduisant une vie normale. Les fruits extraordinaires de cette vie normale sont des fruits qui viennent de Dieu, du rapport de Chiara avec Dieu et du rapport normal de Chiara avec son peuple. Vivre normalement une vie extraordinaire : Chiara nous en a donné l’exemple même si, logiquement, il y a eu des moments extraordinaires dans sa vie. Cependant, elle nous a donné l’exemple de la sainteté dans la normalité et non seulement dans les moments extraordinaires ».
Et sur Chiara Lubich, “femme du dialogue”, tellement nécessaire ces jours-ci, elle affirme : « Je pense que dans ce domaine, Chiara a encore beaucoup à dire pour construire des rapports authentiques et profonds entre les civilisations, entre les ethnies, entre les religions, pour s’opposer à cette vague de violence qui semble avoir envahi le monde. Ainsi, l’affirmation de la sainteté d’une personne qui a fait de sa vie un symbole de dialogue, pourrait être un signe en ce moment ».
« Ce qui m’était apparu, dans les hagiographies, un résultat d’ascèse laborieuse, réservée à de rares chercheurs, devint patrimoine commun et on comprenait pourquoi Jésus avait pu inviter tous ceux qui le suivaient, à devenir parfaits à la manière du Père : parfaits comme Dieu !
Tout vieux et tout neuf.
C’était une nouvelle disposition, un nouvel esprit. La clé du mystère avait été trouvée : c’est-à-dire qu’on avait fait place à l’amour, trop souvent barricadé : et celui-ci jaillissait, tout comme la flamme, en se dilatant, et grandissait jusqu’à se faire incendie.
Cette ascension à Dieu, pensée inaccessible, était facilitée et ouverte à tous, s’étant retrouvée pour tous, la voie de la maison, avec le sens de la fraternité. Cette ascèse qui paraissait terrifiante (cilices, chaînes, nuits obscures, renoncements), devint facile, car faite en compagnie, avec l’aide des frères, avec l’amour du Christ.
Une sainteté collectivisée, socialisée renaissait (pour utiliser deux expressions qui seront popularisées plus tard par Vatican II) ; tirée de l’individualisme qui habituait chacun à se sanctifier pour soi, en cultivant méticuleusement, avec une analyse sans fond, la propre âme, au lieu de la perdre. Une piété, une vie intérieure, qui sortait des réduits des maisons religieuses, exclusivisme des classes privilégiées, – séparées parfois jusqu’à en être en-dehors, sinon contre, la société, qui est ensuite en grande partie, l’Église vivante – se dilatait sur les places, dans les ateliers et les bureaux, dans les maisons et dans les champs, comme dans les couvents et les cercles de l’Action catholique, partout, en rencontrant des hommes, on rencontrait des candidats à la perfection.
Et donc, l’ascèse était résolue en une aventure universelle de l’amour divin : et l’amour génère lumière ».
« La vie est une unique occasion à exploiter. A exploiter sur terre pour la prolonger dans l’éternité. Pour faire de la terre une anticipation au ciel, en l’insérant dans la vie de Dieu, ici, comme là. Ne pas l’abîmer par des préoccupations d’ambitions et d’avarices, ne pas l’abrutir avec des rancœurs et des hostilités : en la divinisant – en l’élargissant dans le sein de l’ Eternel – avec l’Amour. Et là où est l’amour, là est Dieu. Et chaque moment est exploité par amour, et donc, donner Dieu : c’est en fait absorber Dieu pour soi et pour les autres.
Et dans cette façon de vivre, réside la liberté des enfants de Dieu, pour laquelle l’esprit n’est pas immobilisé par des préjugés. Divisions, oppositions, les barrages à l’esprit de Dieu.
Celui qui vit ainsi ne pense pas à se sanctifier, il pense à sanctifier. Il s’oublie soi-même : il s’en désintéresse. Il se sanctifie en sanctifiant : il s’aime en aimant ; il se sert en servant.
Ainsi, l’œuvre- même de se sanctifier a une tendance sociale : ce continuel fait de donner et de se donner fait de l’élévation des âmes, une œuvre communautaire.
« Soyez parfaits comme mon Père » commande Jésus : et on devient parfaits dans la volonté du Père en s’unifiant entre nous pour s’unifier avec Lui, à travers Christ ».
“Nous nous étions préparés au mariage, sûrs de nous engager pour toute la vie. Mais déjà après la naissance de notre fille, il a commencé à sortir seul et moi, qui étais fatiguée à cause du travail et de la maternité, mais aussi amoureuse, je ne me suis pas aperçue immédiatement que quelque chose n’allait pas.
S’en suivront treize ans de mensonges et de disputes, en alternance avec de pseudos éclaircissements et des désillusions continues. Épuisée et au bord de la dépression (je ne pesais plus que 36 kg), j’ai finalement abandonné et j’ai redonné sa liberté à mon mari.
Trois ans après, j’ai retrouvé un de mes amis d’école, lui aussi père séparé. Au début, j’essayais de résister au sentiment que je sentais naître en moi, parce que, si d’un côté le fait de me sentir aimée m’apportait un grand bonheur, d’un autre il me mettait face au problème de ma vie chrétienne. Ce furent des moments très difficiles. Mais, ensuite, les doutes se dissipèrent, parce que je me disais: c’est vrai que je m’étais mariée, convaincue du ‘pour toujours’, mais si l’amour n’est plus réciproque, pourquoi ne pas pouvoir continuer avec une autre personne dans cette vocation à la vie de famille que j’avais depuis toujours ressentie?
Sûrs de notre amour, nous avons décidé de joindre nos deux vies brisées. Après environ deux ans de cohabitation, nous avons eu un enfant, que nous avons fait baptiser et que nous essayons d’éduquer chrétiennement.
Pour mon compagnon – une personne très droite qui se déclare non croyante – le problème de l’intégration dans l’Église n’existe pas. Moi, au contraire, j’ai continué à fréquenter la messe dominicale et, malgré la souffrance, je me suis adaptée aux instructions de l’Église en m’interdisant les sacrements de la Réconciliation et de l’Eucharistie. J’aurais pu aller dans une église où je ne suis pas connue, mais, par allégeance, je ne l’ai jamais fait.
Cependant, après quelque temps, cette auto-exclusion a commencé à me peser et je me suis éloignée de la messe et de la vie de la communauté. J’éprouvais, en effet, une forte gêne en voyant les autres se diriger vers l’autel et moi devant rester assise sur le banc. Je me sentais abandonnée, répudiée, coupable.
Après quelques années, grâce au soutien du Focolare, j’ai repris le chemin de foi. ‘Dieu t’aime immensément’, me répétaient-ils. Avec eux, je comprenais que Jésus est mort et ressuscité pour moi aussi, que Lui, dans son amour infini, avait déjà comblé ce gouffre dans lequel j’étais tombé et qu’il n’attendait rien d’autre que je le suive pour le reste de ma vie.
J’ai ainsi découvert que, au-delà de l’Eucharistie, il existe d’autres sources à travers lesquelles rencontrer Jésus. Il se cache dans chaque personne que je rencontre, me parle à travers son Évangile et est présent dans la communauté réunie en son nom. Je le trouve surtout quand je réussis à transformer en amour la douleur causée par l’éloignement de l’Eucharistie.
Je me souviens de la première communion de notre fils. J’étais l’unique parent à ne pas aller jusqu’à l’autel avec lui: une souffrance indéfinissable. En revanche, je peux dire que c’était justement lorsque j’ai perdu l’Eucharistie que j’ai redécouvert le grand don, qui est comme quand tu te rends compte de la valeur de la santé quand on tombe malade.
Le jour où je me présenterai au Père, j’espère que, plus que mes échecs, il regarde ma petite, mais quotidienne tentative d’aimer les autres comme Jésus nous l’a enseigné.”
Connu tout simplement sous le nom de Peppuccio, longtemps responsable de l’Ecole Abba, le centre culturel des Focolari, Giuseppe Maria Zanghì s’est éteint à l’improviste à l’âge de 85 ans, après une brève maladie, l’après-midi du 23 janvier 2015.
« Lui, qui nous a si souvent parlé du paradis, peut maintenant en profiter pleinement », affirme Maria Voce, présidente des Focolari, au moment de donner la nouvelle de son départ.
Nous rappelons son souvenir par quelques bribes d’une interview qu’il a donnée en 2009 à la revue Città Nuova :
Tu as partagé avec Chiara Lubich les débuts du mouvement Gen, qui rassemblait les jeunes des Focolari. Comment se fait-il qu’elle ait décidé de communiquer aussi à la nouvelle génération ces réalités mystiques connues sous le nom de « Paradis de 49 » ?
“Au fond qu’est-ce que ce ‘Paradis de 49’ ? C’est ce que racontait Chiara par écrit à Igino Giordani sur ce qui se passait en elle durant l’été 1949 à Fiera di Primiero, une période de contemplation au cours de laquelle Dieu imprimait dans son âme, comme au fer rouge, le projet de l’œuvre qui devait naître. Dieu fait de même avec tous les mystiques qui deviennent fondateurs de réalités dans l’Eglise. La caractéristique de 49 est que cette expérience contemplative s’est faite – par participation – avec Chiara et un groupe de focolarines et focolarini qui passaient avec elle une période de vacances et que l’amour de Dieu avait « fondus» en une seule réalité : une fusion, cependant, qui laissait intactes les diverses individualités.
Il s’agit d’une expérience tout à fait originale même sous l’aspect culturel, parce qu’il concerne ce que j’appelle un « sujet collectif ». Toute culture, de fait, naît d’un sujet ; et l’homme d’aujourd’hui est à la recherche justement d’un sujet pour la culture qui doit naître. C’est à mon avis la contribution la plus grande de Chiara à la naissance d’une nouvelle culture, mais tout est encore à découvrir,
Mais, laissons de côté cet aspect sur lequel nous devrons travailler et étudier. Dieu avait ouvert à Chiara la réalité de l’immensité de sa vie en lui faisant comprendre en même temps beaucoup d’aspects de l’Oeuvre qui devait naître. En elle ce n’était pas seulement un souvenir mais une vie toujours présente. Et tu le sentais en restant à côté d’elle ; tu sentais que suivre l’idéal de l’unité ne voulait pas tellement dire connaître une doctrine ou entendre parler de l’expérience faite par une personne, non ; mais entrer dans la réalité où Chiara avait vécu en 49 et qui continuait.
Alors à son avis, les jeunes du mouvement devaient entrer dans le vif de cette expérience à la fois humaine et divine, spirituelle et culturelle, et y rester, en la développant et en la faisant avancer ».
Dans la ligne des multiples ouvertures souhaitées par Vatican II, vers la fin des années 60, l’épiscopat allemand entrevoit l’exigence de renforcer les rapports avec l’Orthodoxie. L’évêque Graber de Ratisbonne – qui l’a chargé de développer un tel dialogue – sait qu’il peut compter sur une personne d’une grande compétence qui pourra assumer brillamment un tel rôle : Albert Rauch. Ordonné prêtre et après avoir fini ses études de théologie à la Grégorienne de Rome, grâce à sa sensibilité aiguë pour les rites d’Orient, Albert décide d’ajouter un doctorat au Collège Russicum, où il apprend, entre autres, le grec moderne et le russe. Sa permanence à Rome est une occasion pour lui de connaitre le mouvement des Focolari. Il fait sienne la spiritualité en y découvrant aussi la profonde dimension œcuménique. Très vite il demande d’en faire partie en tant que prêtre focolarino. Pour approfondir la connaissance de l’Orient, Albert fait de longs voyages en Grèce, en Turquie, au Liban, en Syrie, en Israël. Il fait aussi partie d’une délégation officielle qui se rend à Constantinople, à Sofia, Belgrade : ce sont les premières marches d’approche importantes entre ces Eglises sœurs. Le Patriarche Athénagoras est frappé de le voir si jeune, il souligne l’importance, pour les jeunes de l’Orient de pouvoir eux aussi aller en Occident pour s’enrichir mutuellement. C’est ainsi que démarre la possibilité pour les jeunes de diverses Eglises d’Orient de se rendre en Allemagne. On lui confie l’institut des Eglises Orientales qui vient de naitre : Ostkirchliches Institut à Ratisbonne. L’évêque demande à Chiara Lubich qu’à Ratisbonne s’ouvre aussi un focolare féminin, pour l’aider dans cette tâche. Albert, aidé d’un autre prêtre, se prodigue en mille initiatives, en tissant des rapports importants et fructueux panorthodoxes et entre orthodoxes et catholiques. Un dialogue qui, étant donné sa préparation, est profondément théologique et en même temps un « dialogue de la vie », comme lui-même aime l’appeler. En souvenir de l’encouragement d’Athénagoras, il amène souvent ses étudiants, qui viennent de différentes Eglises orientales, en visite à Rome, en organisant des tours en collaboration avec le Centre Un des Focolari. Durant plus de 35 ans, ces étudiants prendront part aux « Semaines œcuméniques » au programme du Centre Mariapoli. Plusieurs parmi eux au cours des années, occuperont des postes de responsabilité dans leur Eglise. Au cours de l’été, en vacances, proche de Rome, il ne manque pas de rendre visite au Centre Un pour partager ses projets et être informé sur les activités du mouvement. Au fur et à mesure, Albert ou mieux le professeur Albert Rauch, commence aussi sa collaboration avec l’Ecole Abba et avec l’Institut Universitaire Sophia.Sa passion dévorante pour la recomposition de l’unité l’avait poussé à apprendre une quinzaine de langues, qui lui ont permis de semer la graine de l’unité en beaucoup de cœurs des nations les plus variées. Son départ est une grande perte pour le monde œcuménique. Son exemple et sa passion pour l’unité des chrétiens sont un stimulant pour tous ceux qui veulent contribuer à la réalisation de la prière de Jésus « que tous soient un ».
Live streaming – Loppiano, 26.10.2015, 17:00 CETDans la motivation officielle de l’attribution du Doctorat, le président de IUS, le professeur Piero Coda, explique que le Patriarche s’est révélé être un protagoniste convaincu et actif dans le chemin œcuménique vers la pleine unité des chrétiens et dans le dialogue entre personnes de religions et de convictions différentes. En outre il s’est distingué par ses actions en faveur de la justice, de la paix, du respect de l’environnement et de la nature, et cela conformément à la vision de l’humanité, de l’histoire et du cosmos que la tradition spirituelle et théologique de l’Orient chrétien a toujours défendue et continue de défendre. L’histoire des relations fraternelles entre le Mouvement des Focolari et les Orthodoxes remonte à la rencontre extraordinaire de Chiara Lubich avec le patriarche de Constantinople Athénagoras 1er. «C’était le 13 juin 1967 – raconte Chiara. Il m’a accueillie comme s’il m’avait toujours connue. “Je vous attendais”, s’est-il exclamé et il a voulu que je lui raconte les contacts du Mouvement avec les luthériens et les anglicans » Chiara a eu vingt-cinq audiences avec Athénagoras 1er. Ces relations ont ensuite continué avec le Patriarche Démétrios 1er. Et les contacts avec l’actuel patriarche œcuménique Bartholomée 1er participent du même esprit d’estime et d’amitié. Entre-temps la spiritualité du Mouvement a été aussi accueillie par des chrétiens des Anciennes Eglises d’Orient, c’est ainsi que le dialogue s’est développé avec les chrétiens syro-orthodoxes, coptes, éthiopiens, arméniens et assyriens. Cet événement vient compléter la mosaïque des relations d’amitié et de communion avec le Mouvement des Focolari et prend place dans les festivités du 50ème anniversaire de la naissance de la Cité pilote de Loppiano qui ont débuté en septembre 2014 avec LoppianoLab. www.loppiano.it
La ville de Cannes a emporté la sixième édition du “Prix Chiara Lubich pour la fraternité“. C’est le projet “Vivre ensemble à Cannes” qui a suscité cette reconnaissance en raison d’une série d’initiatives en faveur d’une convivialité pacifique qui a mobilisé des citoyens laïcs et croyants de plusieurs religions. La signature du maire de Cannes en vue de la candidature de sa ville pour le prix arrive le 7 janvier, jour de l’attentat du siège de Charlie Hebdo à Paris. « Il y a le symbole de la haine et il y a le symbole de la paix : nous voulons mettre en valeur celui de la paix » déclare Vladimir Gaudrat, le Père Abbé cistercien, présent avec la délégation française à la remise du Prix. La cérémonie s’est déroulée à Rome, le 17 janvier dernier, au cours d’un congrès sur le thème “Dialogue et communauté, quel lien avec la fraternité?”, organisé par l’Association « Città per la Fraternità » (Ville pour la Fraternité) qui a promu le prix. Le lieu choisi, le Capitole, rappelle l’histoire qui relie la ville de Rome à la personne dont le nom est associé à ce Prix. Le 22 janvier 2000, jour de son 80ème anniversaire, Chiara Lubich recevait en effet la citoyenneté romaine. En 1949, Chiara, établie depuis peu dans la capitale – où elle a vécu pendant dix ans – dans un article intitulé « Résurrection de Rome », décrivait cette ville défigurée par la guerre et par la misère qui mettait à l’épreuve la dignité de ses habitants. Dans cet écrit elle exprimait la volonté de contribuer à ramener la lumière et l’amour dan les maisons, les rues, les établissements scolaires, les lieux de travail, au Parlement, partout. Un souhait qu’elle formula à nouveau en juin 2000. Pour y parvenir elle indiqua une voie, celle de l’art d’aimer, en parfait accord avec le nom de la capitale « ROMA » qui devient « AMOR » si on le lit à l’envers. Un art qui résulte des valeurs de l’Evangile. De ces intuitions naîtra la conception que Chiara Lubich a de la ville et dont s’inspire l’Association qui regroupe actuellement 140 communes italiennes : autant de lieux de croissance communautaire, tous susceptibles de dilater leurs confins intérieurs et extérieurs à travers le jeu complexe des relations entre habitants et aussi entre citoyens et institutions. « Les villes – explique lors de son intervention Pasquale Ferrara, secrétaire général de L’Institut Européen de Florence – sont depuis toujours des lieux de pluralisme et de diversités, où les différentes associations collaborent avec les institutions locales en vue de résoudre les problèmes » Le cardinal Joao Braz de Aviz, préfet de la Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée, a aussi témoigné de l’importance de la fraternité pour la vie citoyenne, en rappelant ses expériences au Brésil. « Le Mouvement des Focolari – a-t-il rappelé – m’a appris à m’ouvrir à la diversité, une chose que j’ai pu ensuite expérimenter à Brasilia…jusqu’au moment de mon arrivée à Rome où cette fraternité m’invite à établir des contacts ouverts avec tous » “En ces jours où nous voyons de nombreux conflits ouverts, il nous semblait très important de réfléchir sur le dialogue et la fraternité, dans une communauté en pleine transformation et traversée par de nombreuses sensibilités, de dédier un après-midi à cette question pour envisager comment susciter une nouvelle cohésion sociale », déclare devant les micros de Radio Vatican Lina Ciampi, secrétaire de l’association Città per la Fraternità. « Cannes a présenté un projet à caractère multiculturel et interreligieux, qui mobilise des bouddhistes, des juifs, des musulmans… ce qui semblait très bien correspondre à tout ce que l’Association se propose de faire ». Outre la ville française de Cannes, les communes de San Severino et Tolentino (Marches) ont été primées pour leurs projets en faveur des couches les plus fragiles de leur population, tandis qu’une Mention très honorable a été attribuée à la ville de Trieste pour son projet Education à la Paix qui a permis l’installation du dé de la Paix dans un parc public.
Les images des récents voyages du pape au Sri Lanka d’abord, et aux Philippines ensuite, ont fait le tour du monde. Ses discours, gestes, phrases, ont été rapportés par beaucoup de journaux dans de nombreuses langues et par les réseaux sociaux qui sont devenus de puissants multiplicateurs de son message de “miséricorde et compassion”, les thèmes centraux qu’il a choisis pour ce voyage historique.
“Nous avons encore marqué l’histoire – écrivent-ils depuis Manille – en battant le record d’affluence à l’inoubliable Journée mondiale de la Jeunesse en 1995 avec Jean-Paul II. En effet, durant la messe au Luneta Park, les presque 7 millions de personnes présentes ont à nouveau démontré leur foi et leur amour pour le Saint-Père.”
Le deuxième jour, 40 000 personnes ont participé à la rencontre avec les familles au Mall of Asia, près de la baie de Manille. François a encouragé les familles philippines à “être des sanctuaires de respect pour la vie” et à proclamer la sacralité de la vie de la naissance à la mort.
“J’attendais une célébrité – explique Nidj, jeune des Focolari – je me suis au contraire retrouvé devant un ‘serviteur’. J’ai ressenti son amour pur, simple et qui parlait avec authenticité. Il est resté humble et lui-même, malgré toute l’attention rivée sur lui.”
Loli Funk: “Avec sa sagesse, il nous a encouragés à vivre une vie chrétienne authentique. Je crois qu’il n’est pas nécessaire d’être catholique pour apprécier son message. Il a touché notre cœur, là où cela fait mal et se ressent le plus. J’ai compris que si nous sommes une famille, une communauté qui prend soin les uns des autres, nous avons plus de possibilités d’y arriver.”
Romé Vital: “Lorsqu’il a parlé aux jeunes à l’Université St-Thomas, il nous a exhortés à vivre la réciprocité: pas seulement donner, mais aussi apprendre à recevoir l’amour de Dieu et des autres. Mettre en évidence la valeur de la réciprocité dans notre vie chrétienne me semble être quelque chose de nouveau.”
Enfin, Jan Co Chua: “En réfléchissant aux événements de ces jours, je me sens comme les disciples d’Emmaüs qui se demandaient ‘N’y avait-il pas comme un feu qui brûlait au-dedans de nous quand il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures?’ (Lc 24,32).”
L’étape la plus émouvante a été la visite aux survivants des zones touchées par les typhons, à Tacloban. “Nous sommes encore dans cette euphorie que l’historique venue de notre Saint-Père le pape François nous a laissée”, écrivent les membres de la communauté locale des Focolari.
“François est le premier pape à avoir visité Tacloban. Sa venue nous a fait ressentir l’amour maternel de Dieu à travers l’Église. Nous nous sommes sentis compris, consolés, après avoir beaucoup souffert ces dernières années. Sa spontanéité dans l’amour nous a surpris: sa décision, malgré le typhon, de célébrer la messe en plein air, avec le vent qui soufflait très fort. Nous avons été très touchés par son homélie, par son humilité, lorsqu’il a dit qu’il n’avait pas de mots face à ces souffrances, et lorsqu’il nous a demandé pardon d’être arrivé un peu en retard…”
La communauté des Focolari a été pleinement impliquée dans la préparation. “L’Église locale nous a confié la préparation du lieu où la messe a été célébrée: la grande esplanade qui pouvait accueillir 120 000 personnes. Face à cette tâche ardue, nous nous sommes fait aider par des adhérents, sympathisants, amis, parents, aussi des autres provinces, et nous avons organisé un plan sur lequel nous avons travaillé pendant trois mois.”
Von confesse qu’elle n’allait plus à la messe depuis des années: “Lorsque j’ai été invitée à travailler pour l’événement, j’ai mis tout mon être pour aider. J’ai retrouvé la foi et la famille du Focolare.” Quelques bénévoles préposées à la préparation des lieux écrivent: “Nous pouvions choisir une meilleure place pour voir le pape. Mais nous avons pris les places les plus éloignées pour laisser les premières à d’autres. Mais, à la fin, nous avons quand même pu saluer le pape de très près!”
Aussi les jeunes Gen ont travaillé dans le service d’ordre: “Nous avons cherché à ce que l’amour prévale sur tout: en donnant la préférence aux personnes âgées, à ceux qui venaient de loin (en parcourant beaucoup de kilomètres à pied)… Nous étions très touchés par les paroles du Saint-Père. Nous l’avons salué de près et il nous a souri. Tant de joie pour cette rencontre!”
“La visite du pape François – concluent-ils – a été une expérience unique: être là avec toute la population, en travaillant ensemble 24 heures sous la pluie, le vent violent et beaucoup d’autres désagréments. Ses paroles et l’expérience vécue ne s’effaceront jamais de nos cœurs!”
Une conception de la sainteté enracinée dans l’évangile, voilà ce qui a nourri sa vie. Chiara Lubich écrivait :« Nous trouvons la sainteté en Jésus, elle fleurit en nous parce que nous aimons….Si nous cherchions la sainteté pour elle-même, nous ne l’atteindrions jamais. Aimer, donc, et rien d’autre. Perdre tout, même l’attachement à la sainteté, pour ne tendre qu’à aimer ».
Le choix de la cathédrale de Frascati, fait par Mgr Raffaello Martinelli, souligne l’importance ecclésiale de cet acte pour ouvrir « le Procès concernant la vie, la vertu, les signes et la réputation de sainteté » de Chiara Lubich. Le diocèse de Frascati est le territoire sur lequel se trouve le Centre International du Mouvement des Focolari, à côté duquel Chiara Lubich a passé une grande partie de sa vie et où elle est morte. Sa dépouille repose dans la chapelle du Centre, à Rocca di Papa.
La cérémonie d’ouverture de la “Cause de béatification et canonisation”, appelée Prima Sessio, aura lieu le mardi 27 janvier 2015 ; elle commencera à 16h par la récitation des Vêpres. Elle comportera la lecture du Décret de l’introduction à la Cause et celle du Rescrit du Nihil obstat du Saint Siège, l’installation du trubunal nommé par l’Evêque, suivie des Serments prononcés par l’Evêque, par les membres du tribunal et par ceux de la postulation. A partir de ce moment Chiara Lubich pourra être appélée servante de Dieu.
L’événement pourra être suivi en direct via internet.
C’est par une lettre adressée au Mouvement des Focolari que la présidente Maria Voce annonce avec une grande joie l’ouverture de cette cause, en invitant tous ceux qui vivent la spiritualité de l’unité à être « un témoignage vivant » de tout ce que Chiara a vécu, annoncé et partagé avec de nombreuses personnes, dans un engagement commun sur le chemin d’une « sainteté vécue ensemble ».
L’acheminement de la Cause avait débuté la 7 décembre 2013, jour du 70ème anniversaire de la Fondation des Focolari, avec l’annonce faite par la Présidente Maria Voce de la décision de présenter la requête en bonne et due forme auprès de l’Evêque de Frascati, Mgr Martinelli. Elle exprimait ainsi le souhait de nombreuses personnes désireuses qu’une telle demande soit présentée, dans le but de faire faire grandir chez beaucoup un engagement spirituel et moral en faveur du bien de l’humanité. Les actes canoniques prévus ont été rédigés au cours des mois qui ont suivi.
Le nombre impressionnant de visiteurs venus sur les lieux où elle a vécu et où elle est morte montre à quel point son témoignage continue à rayonner : au cours des six années qui nous séparent de son décès, plus de 120000 personnes y sont passées, provenant de tous les continents et de nombreuses traditions religieuses, des cardinaux, des évêques, des académiciens, des hommes politiques, des familles, des jeunes, des membres d’associations et de mouvements, des personnes sans références religieuses, des enfants et des ados, des adultes en quête d’espérance.
Nous parviendrons à la sainteté, expliquait encore Chiara “Si à la base de notre sainteté (avant toute chose, y compris celle-ci) nous vivons l’amour réciproque: la présence de Jésus au milieu de nous comme condition, moyen et but de notre sanctification.»
Streaming: mardi 27 janvier 2015 ; elle commencera à 16h: http://live.focolare.org Communiqué de presse
Chiara Lubich, cause de béatification et de canonisation
Selon les Nations Unies 700000 personnes sont contraintes d’abandonner leur maison à cause des violences qui sévissent dans les Etats nigérians du nord-est. C’est précisément au moment des attentats meurtriers de Paris que le Nigéria a de nouveau occupé l’actualité avec une escalade criminelle dans l’Etat de Borno à l’initiative des extrémistes de Boko Haram. Il a été question de petites-filles kamikazes qui se sont fait exploser sur deux marchés du Pays. La population n’est pas défendue et par ailleurs on se livre à des analyses politiques contrastées où les puissants intérêts économiques liés à l’exploitation du pétrole sont peu démasqués. On attend les élections présidentielles de février ;
Au Nigéria le Mouvement des focolari est présent avec la présence de deux centres à Onitsha (dans le sud du pays) et d’un à Abuja, la capitale. « Après le premier voyage que nous avons fait pour aller à la rencontre des réfugiés issus de la guerre intérieure, nous avons pris davantage connaissance de la réalité de la situation : misère, maladies, famine, sans-abris, manque de vêtements mais surtout des enfants sans lendemains » nous écrivent Georges et Ruth, responsables du Mouvement dans cette nation africaine. Aussi organisent-ils un second voyage au moment de Noël en mobilisant amis, parents et collègues de travail : « Nous avons touché du doigt la générosité de notre peuple : au focolare sont arrivés toutes sortes de dons : argent, nourriture, vêtements, médicaments… et même une voiture avec son chauffeur expert dans l’art d’éviter les zones dangereuses » Ils sont partis à trois : une focolarine infirmière, une autre personne et le chauffeur. Chargés de cadeaux « pour porter la joie de Noël à ces personnes qui, plus que partout ailleurs, ressemblent à l’Enfant-Jésus qui n’a même pas trouvé un endroit digne pour naître »
La situation est précaire et les médicaments ne suffisent pas à couvrir les nombreuses nécessités: “Je suis infirmière professionnelle – raconte Imma – j’ai visité des centaines et des centaines de malades : malnutrition, anémie, malaria et diverses maladies. Nous avons ensuite aidé l’évêque à distribuer de la nourriture à plus de 5000 réfugiés. C’est une situation très douloureuse, et chaque jour de nouveaux réfugiés arrivent »
“Que ce soit l’année du Oui”, avait souhaité Maria Voce pour 2015, “un oui répété à l’infini, oui à Dieu qui nous demande de répondre à un imprévu, oui à ce prochain qui a besoin de notre amour concret, oui à une douleur inattendue, oui à Jésus qui nous attend dans l’humanité pour être écouté, en transformant la douleur en joie, en vie et résurrection »
Mais qu’est ce que cela signifie dans des situations si tragiques qu’elles ne semblent laisser aucun espoir, comme c’est le cas au Nigéria? « Pour nous c’est un lot quotidien – écrivent encore Ruth et George – en raison des circonstances dramatiques que vit notre Pays. Il y a de nombreuses sources du Mal. Devant ces situations, impossible de rester indifférents. En arrivant dans ces lieux où se trouvent les populations qui souffrent le plus, nous avons comme touché Jésus qui nous répète encore aujourd’hui : « C’est à moi que vous l’avez fait »
Et ils nous font parvenir les remerciements de toute la communauté des Focolari du Nigéria pour les prières et le soutien qui s’est traduit de nombreuses façons, “surtout en ce moment, et aussi pour l’avant et l’après des prochaines élections présidentielles et législatives ».
Tg1, édition de 8 heures- 19 janvier 2015 ( à partir de 8’10” environ)
A propos des récents massacres survenus à Paris, au Niger et au Pakistan, la présidente des Focolari a publié une déclaration et le 19 janvier, elle est intervenue sur ”Uno mattina” sur le thème du terrorisme, ensuite elle a donné une interview pour le Tg1 de 8 heures. « Le dialogue entre les religions est la vraie réponse gagnante contre la violence », a-t-elle dit en répondant à Letizia Cioffarelli. « Et non seulement le dialogue avec l’Islam, mais, pensons-nous, le dialogue avec n’importe quel homme que nous rencontrons, au-delà de ses convictions religieuses, de toute idéologie qui est la sienne. Nous pensons qu’il faut diffuser une culture de la rencontre, du respect de l’autre comme d’un frère, car il est notre frère, car nous sommes, en tant qu’hommes, des enfants de Dieu. Si on répand cette culture, on peut lutter efficacement contre le terrorisme, autrement, c’est une plante que nous avons désormais laissé trop grandir, justement avec une culture de la méfiance, de la lutte violente, du manque de confiance l’un de l’autre ». La question des caricatures a reproposé le thème de la liberté d’expression. Comment doit-on la défendre en réalité ? Demande encore la journaliste du Tg1. « Il n’existe pas une liberté qui permette d’offenser les autres, il ne s’agit pas là, de vraie liberté. La liberté est celle qui permet d’aimer l’autre en se donnant complètement. Et donc, si nous voyons dans la limite, la possibilité d’un amour plus grand, nous laissons les autres libres et nous sommes libres nous aussi ».
Uno Mattina du 19 janvier – à partir de la minute 21’38” et de la minute 28’33”
Un concept déjà exprimé pendant l’intervention sur Uno Mattina le confirme donc lorsque l’animateur fait référence à l’expression du Pape ” si tu insultes ma mère, tu dois t’attendre à recevoir un coup de poing” : « La forme un peu extrême avec laquelle le Pape s’est exprimé dit bien une chose fondamentale – affirme Maria Voce – c’est-à-dire qu’on ne peut penser avoir une liberté sans limite, car la liberté de la personne a de la valeur dans la mesure avec laquelle elle sert le bien commun ». « Personne parmi nous – continue-t-elle – veut être limité dans sa liberté, mais si cette limite représente un exercice d’amour plus grand, parce que, par amour de l’autre, je me limite dans ce que je pourrais faire (personne ne m’en empêche, mais je me limite par amour), je suis alors vraiment libre ».
C’est par une lettre adressée au Mouvement des Focolari que la présidente Maria Voce annonce avec une grande joie l’ouverture de cette cause, en invitant tous ceux qui vivent la spiritualité de l’unité à être « un témoignage vivant » de tout ce que Chiara a vécu, annoncé et partagé avec de nombreuses personnes, dans un engagement commun sur le chemin d’une « sainteté vécue ensemble ».
La décision de demander l’ouverture de la cause de canonisation avait été annoncée par Maria Voce le 7 décembre 2013, avec le souhait qu’une telle reconnaissance puisse encourager de nombreuses personnes à s’engager moralement et spirituellement pour le bien de l’humanité.
Chez nous le 25 décembre n’est pas férié – raconte une volontaire d’un centre pour enfants handicapés. Cependant, après avoir prévenu à l’avance les familles des enfants infirmes qui font la réhabilitation chez nous, au moins ce jour-là nous nous arrêtons. Et voilà que d’un commun accord avec les jeunes de l’équipe, nous avons pensé passer Noël au centre, pour déjeuner ensemble.
Les ados ont aussi invité quelques jeunes qui durant l’année nous ont aidés au service des orphelinats, heureux d’y participer. Quelques-uns d’entre eux sont chrétiens, d’autres non, comme la majeure partie des personnes autour de nous, mais le désir d’être une famille est dans le cœur de chacun.
Quand nous nous sommes salués la joie se lisait sur tous les visages, comme lorsqu’on attend quelque chose de beau.
En ce moment, à côté du centre où nous essayons de mettre en pratique la spiritualité de l’unité, quelques familles logent avec leurs enfants, et nous sommes en train de les suivre : elles viennent de loin. Elles vivent des situations très difficiles et douloureuses pour beaucoup de motifs. Même si le service est en vacances, nous leur avons dit que si elles le voulaient elles pouvaient venir passer un moment de fête ensemble. Toutes ont répondu positivement. Une mère a pleuré, tellement elle était contente de la proposition : « Je sais que Noël est une fête importante pour vous, si vous m’invitez, cela veut donc dire que moi aussi je suis importante ! ».
Une autre mère, environ trois semaines avant, avait pris le train pour venir en ville avec son mari voir le médecin pour leur enfant atteint d’une forme grave de paralysie cérébrale. Elle a tourné dans tous les coins mais tous lui ont dit que cela ne valait pas la peine de tant se fatiguer, il valait mieux retourner à la maison et laisser les choses comme ça. Le cœur très gros, elle a déjà son billet de train en main pour l’après-midi. Elle se souvient cependant qu’une parente chrétienne lui avait parlé bien avant d’une église où elle avait été. Même si elle n’est pas chrétienne, elle se sent poussée à chercher cette église. Elle la trouve et y rencontre un prêtre. Il connaît un jeune de notre équipe, qui chante dans le chœur de l’église, et il lui dit : « Voyez, à un quart d’heure d’ici à pied il y a un endroit où on visite les enfants comme le vôtre, essayez d’y aller ». On lui montre la route et ils arrivent chez nous. Même s’ils n’ont pas de rendez-vous, deux d’entre nous les accueillent. Peu après, elle appelle son mari qui l’attend à l’hôtel et lui dit : « Nous ne partons plus ».
Nous avons ensuite compris que leur couple traversait des moments de crise à cause de l’enfant : « Quand je suis arrivée ici, ce qui m’a le plus frappée c’était le sourire des gens. J’ai retrouvé l’espoir et même mon mari est moins déprimé ». L’invitation à la fête les a inclus aussi dedans. Noël… un Dieu qui se fait petit pour nous rendre tous frères !
On se demande aujourd’hui, après les homicides de Paris et les massacres au Nigeria et au Pakistan, si le dialogue entre des personnes de religions et de cultures différentes est nécessaire.
« Permettez-moi de retourner la question », déclare Maria Voce : « Peut-on vivre sans le dialogue sur une planète désormais mondialisée ? ». Elle rappelle qu’en plus des flux migratoires volontaires, des populations entières obligées de fuir à cause de véritables persécutions s’y ajoutent, « elles sont déracinées de leur monde et de leur futur », forcées de partager leur vie avec des personnes d’ethnies, de cultures, d’opinions et de fois différentes, et la présidente des Focolari de citer la question pressante des pays occidentaux : comment peut-on vivre aux côtés de ces personnes ? « La réponse est claire – affirme-t-elle – ou on dialogue ou on lutte les uns contre les autres. Mais se combattre mène à la destruction, aussi bien des gens sur place que des immigrants. Alors que l’ouverture et le dialogue créent la vie et portent à la vie. »
« J’ai pu le constater au cours de mes voyages dans les contextes dramatiques du Moyen Orient, de l’Afrique et de l’Asie, explique-t-elle. L’engagement courageux dans le sens du dialogue est vécu par des enfants des écoles, des familles avec leurs voisins, par de nombreuses personnes dans les milieux de travail ».
Elle rappelle combien le dialogue le plus efficace est celui « qui repose sur la vie, sur le partage de l’existence quotidienne », et qui « ne débute pas tellement par une confrontation immédiate avec les idées » mais « par la connaissance de l’autre – et non pas de sa religion – afin de pouvoir découvrir le lien de fraternité qui lie tous les êtres humains ». Maria Voce est convaincue que la diversité n’est pas « nécessairement motif d’opposition, mais peut être motif d’enrichissement réciproque. Et vraiment on s’enrichit, parce que Dieu est généreux et répand ses dons sur tous les hommes, peu importe la foi à laquelle ils appartiennent ». « Le découvrir – ajoute-t-elle – nous rend tous plus riches et même plus libres dans le rapport réciproque ».
Un petit clin d’œil sur ce que le pape François manifeste ne peut manquer « par sa parole et ses attitudes, il souligne l’accueil, l’empathie, l’écoute à fond des raisons de l’autre ». Elle est tout aussi précieuse cette indication du pape à ne pas mettre de côté notre identité de chrétiens, de manière à nous préparer à ce dialogue, parce qu’il est vrai que nous ne pouvons dialoguer que si nous sommes profondément et authentiquement chrétiens ». « Un chrétien ou un musulman – conclut Maria Voce – s’améliore en cheminant sur la voie du dialogue et découvre que l’on progresse ensemble et que cela porte à œuvrer ensemble, à commencer par la paix, qui est au bénéfice de toute l’humanité ».
Face à une aussi grande tragédie d’une telle absurdité, tragédie qui nous dépasse tous, nous sommes en recherche de sens. Devant tant de peur et d’angoisse, quelle réponse apporter ?
« Quand j’ai vu ces tours s’écrouler – c’était incroyable -, face à cette immense tragédie, au choc d’une superpuissance qui, d’un coup, se découvre vulnérable et expérimente l’écroulement de ses certitudes face à la peur d’une guerre qui peut éclater et à ses conséquences imprévisibles, j’ai eu l’impression de revivre à Trente sous les bombardements de la seconde guerre mondiale. Tout s’écroulait mais une question s’imposait fortement : existe-t-il quelque chose qu’aucune bombe ne puisse détruire ? Et la réponse : oui ! c’est Dieu. Dieu que nous découvrions Amour. Une découverte fulgurante qui nous avait donné la certitude qu’Il ne peut nous abandonner, nous les hommes, qu’Il n’est jamais absent de l’histoire et qui sait même faire tout converger au bien. Je l’ai expérimenté de façon surprenante.
Et je me suis demandé : serait-ce que Dieu, aujourd’hui, au début du XXI° siècle, veuille nous refaire cette grande leçon et nous donner la possibilité de le remettre, Lui, à la première place dans notre vie, nous contraignant à déplacer tout le reste au second plan ? Cela me parle d’espérance et d’avenir ».
On ne peut cependant nier qu’il existe un sentiment anti-islamisme grandissant. Que pouvons-nous faire pour éviter ces sentiments qui considèrent criminel le monde musulman tout entier ?
« Depuis longtemps, dans notre Mouvement – et pas seulement là – nous avons construit une unité profonde en Dieu avec des musulmans et, justement aux États-Unis, avec un vaste mouvement musulman afro-américain. J’ai appris qu’en ce moment, le fait de s’être unis à nous, chrétiens, pour porter la fraternité universelle dans le monde, les aide beaucoup.
Nous devons nous reconnaître frères, chrétiens et musulmans. Nous sommes tous fils de Dieu. Comportons-nous donc de cette manière, nous chrétiens ».
Comment est possible, à votre avis, une telle haine de la part de quelques fondamentalistes musulmans ? Que peut-on faire ?
« Selon moi, il s’agit là du Mal, avec le “M” majuscule. Pour cette raison, je ressens profondément quelque chose qui est peut-être un peu original : en ce moment, toutes les forces se mobilisent au niveau politique et parmi les chefs d’États, etc. mais il faut que le monde religieux lui aussi, se mobilise en vue du bien, s’unisse en vue du bien. Il le fait déjà. Par exemple, le Saint Père a parlé dimanche avec une telle force – et j’ai vu que tous les journaux l’ont mentionné – disant que l’Amérique ne doit pas se laisser tenter par la haine. Il continue à réitérer ses appels pour la paix.
Notre Mouvement, dans son expression plus politique, “Mouvement politique pour l’Unité“, soutient cette idée de la fraternité qui est porteuse de paix. Il le fait par l’intermédiaire des Communes et des Parlements en de nombreuses parties du monde ».
« Comme tous les français, nous sommes sous le choc à cause des événements de la semaine dernière, tragédie qui a poussé environ 4 millions de personnes à manifester dimanche 11 janvier 2015, écrit Dominique Bonnet, directeur du groupe de l’édition française Nouvelle Cité ». “ En tant que maison d’édition – continue-t-il – nous avons éprouvé le devoir de réagir à propos de l’attentat et du meurtre des caricaturistes de Charlie Hebdo, mais en essayant de proposer un message positif. C’est-à-dire que nous voulions souligner le fait de « vivre ensemble », une réalité que nous voulons construire avec tout le monde et toutes les religions. Voilà pourquoi nous avons choisi de nous exprimer par une illustration qui ne reprenne pas le slogan « je suis Charlie » mais « Je suis avec Charlie ». De fait nous ne partageons pas le point de vue éditorial de ce journal. Notre illustration montre en haut les 4 dessinateurs assassinés. En respectant leur revendication en tant qu’athées, il nous a semblé que la phrase « Ils ne vont quand même pas nous canoniser », pouvait être leur étiquette. Les slogans au fond du dessin expriment notre vision de la « vie ensemble ». L’illustration a été publiée le 10 janvier sur le site de Nouvelle Cité, puis reprise sur Facebook et Twitter. La marche de Paris pour la paix a suscité une adhésion impressionnante, avec des répercussions dans le monde entier. « Des chaînes de télévision ont retransmis beaucoup d’interviews des personnes présentes et quelques témoignages sont prenants. (Comme celui de la femme musulmane voilée qui a perdu son fils, militaire, tué par les terroristes dans le sud de la France, qui essaie de consoler le rabbin venu de Tunisie pour constater la mort de son fils. Le rabbin raconte la peur du fils lorsqu’il doit porter la kippah, alors que la femme parle des regards et des commentaires suscités par son voile. « Courage, dit la musulmane au rabbin. Vous avez besoin de beaucoup de courage, mais il faut résister. Moi, je suis française et j’en suis fière, mais il faut résister ». Il me semble que le futur soit dans ce dialogue douloureux ».) « Les lumières sur la ‘fête d’être ensemble’ se sont éteintes. Demain nous devrons vivre ensemble. Mais dans les différentes interviews cette expression prendra des formes d’interprétation diverses. Ce sont des questions qui se posent sérieusement en France. La laïcité est-elle la Religion qui remplace les religions ? La religiosité appartient-elle dorénavant à un domaine strictement privé ? Jusqu’où arrive la liberté d’expression ? A Paris, sous un soleil hivernal, pendant trois heures, des milliers de cœurs se sont réchauffés en se parlant”. Les membres des Focolari en France, mais pas seulement, s’engagent à rester fidèles au Time out pour la paix, qui se fait dans le monde entier chaque jour à midi, heure locale. Et aussi à redoubler d’effort dans le dialogue interreligieux, grâce à des actions très diverses, comme celle de « Vivre ensemble à Cannes », qui en est à sa quatrième édition. La ville de Cannes a gagné le prix Chiara Lubich 2015 pour la fraternité ». Remise du prix au Capitole, à Rome, le 17 janvier : une délégation composée de 15 personnes avec des représentants du dialogue interreligieux le recevra.
Au cours de l’automne 1967 Giordani présida une rencontre d’œcuménistes au siège du mouvement des Focolari, à Rocca di Papa. Y participait aussi l’archimandrite Mgr Euleterio Fortino, qui a donné par la suite ce témoignage : « Giordani, au cours de cette rencontre avait réussi, grâce à sa sérénité intérieure, à apaiser les accents enflammés du débat ; et il avait clarifié les aspects théologiques et pastoraux du décret du Concile Vatican II Unitatis redintegratio (1964), en faisant tomber les dernières résistances des opposants italiens à la prière commune entre tous les chrétiens au cours de la Semaine pour l’unité des Eglises »
Pour sa part Giordani suivait déjà depuis 1940 cette Semaine, qui dure précisément huit jours : du 18 au 25 janvier. Il nous l’explique lui-même dans un écrit datant de la même année, où il précise, entre autres, le sens de ces deux dates : la première fête la chaire de St Pierre à Rome, la seconde la conversion de Saint Paul.
“La pratique de cette Octave pour l’unité, du fait qu’elle rassemble des millions de chrétiens aux pieds de l’unique Père demandant ensemble qu’ils redeviennent tous un, est déjà en soi un début d’unité, en plus du fait qu’elle nous oriente dans la bonne direction.
Au cours de la préparation de cette Semaine, la nouvelle s’est répandue, d’abord de façon vague, que dans un monastère de trappistines situé près de Rome, on priait avec une ferveur particulière afin que cessent les divisions entre chrétiens, une réalité qui nous renvoie au Christ souffrant et qui ne devrait pas nous laisser tranquilles.
Sr Maria Gabriella Sagheddu
J’ai été amené à savoir que, dans cette Trappe, une humble moniale, Maria Gabriella, s’était offerte en victime pour l’unité de l’Eglise et que de ce fait elle avait profondément frappé une communauté de nos frères séparés en Angleterre.
Cette nouvelle, même si elle restait imprécise, élargissait immensément – à mes yeux du moins – l’horizon du mouvement unitaire et ouvrait de nouvelles perspectives laissant entrevoir, à travers les lambeaux du ciel bleu fissuré par la tempête, l’azur au-dessus de notre humanité bagarreuse.
Mais ces moniales ne savaient probablement rien de tous ces débats, ni rien de ces commissions et comités : et de toutes façons, – quels que fussent les mérites de ces colloques internationaux – ce n’était pas leur affaire. Confrontées au problème de la division, elles l’avaient contemplé avec simplicité, à la lumière de leur Règle, qui ne dévie jamais : autrement dit, elles avaient vu que l’unité doit être cherchée là où elle est : à la source, à la matrice : elle devait, en d’autres termes, être demandée au Père : c’est en Lui, et seulement en Lui– comme nous l’enseigne la Parabole de l’Enfant prodigue – que les frères que nous sommes peuvent s’unir.
Ce qui veut dire que ces humbles créatures, que nous ne rencontrerons dans aucun congrès, ont tout de suite vu ce qu’il y avait à faire et ont justement orienté le mouvement pour l’unité sur cette voie directe […]
L’unité n’est pas l’Œuvre des hommes mais de Dieu : elle est fruit de la grâce et non de la réflexion. Accepte, Père, ces offrandes, avant tout pour ton Eglise, daigne la purifier, la protéger et l’unifier… »
Extrait de “Parcours œcuménique de Igino Giordani” (Tommaso Sorgi) – publié dans la revue Nuova Umanità, n°199 – janv. /fév. 2012.
À l’occasion de Noël et de la Nouvelle Année, vous avez, aussi au nom de votre Mouvement, fait parvenir au Souverain Pontife de chaleureux vœux, assurés par votre prière et accompagnés par le généreux don d’une crèche philippine et de quelques mets traditionnels.
Sa Sainteté désire manifester sa vive reconnaissance pour votre témoignage prévenant d’affection et souhaite que la naissance de Jésus Christ, venu sur terre pour nous donner la lumière, la grâce, la miséricorde, la tendresse du Père, nous aide à redécouvrir la vraie joie de Noël.
Avec ces vœux, le Saint-Père, tandis qu’il invoque sur vous, et sur ceux qui se sont unis au courtois hommage, la céleste intercession de l’Immaculée Mère du Sauveur, est heureux d’envoyer sa Bénédiction apostolique.
L’Europe continue à lutter avec une incertitude économique qui pose de graves défis aux entreprises, aux responsables des politiques économiques et aux citoyens. Des chrétiens provenant de divers domaines de l’économie et du monde entrepreneurial se sont donné rendez-vous à Loppiano (près de Florence), du 6 au 8 mars, pour partager expériences et visions, pour donner la contribution d’une voix prophétique d’espérance. “Jusqu’alors en Europe, seule la voix des institutions a parlé – affirme le professeur Luigino Bruni. Notre rêve est que dans les ministères de l’économie il y ait des franciscains, des focolarini, des personnes qui ont choisi les derniers… La voix de la gratuité est nécessaire. Depuis quelques décennies, ces voix se sont complètement tues. Une économie sans âme, sans charismes capables d’inclure aussi les pauvres, n’a pas de futur. Qu’ont à dire les mouvements chrétiens, aujourd’hui, sur le plan économique? Nous avons commencé le chemin d’«Ensemble pour l’Europe» avec Chiara Lubich au début du millénaire. Après 15 ans de travail ensemble sur le plan de la connaissance, il nous semble que ce chemin est devenu un être ensemble pour une économie différente, pour une politique différente. Le moment de dire quelque chose est arrivé.” L’initiative du congrès naît en novembre 2012 à Munich en Bavière, durant la rencontre des ‘Amis d’Ensemble pour l’Europe’ (Together for Europe). À cette occasion, des experts en économie de quelques mouvements et communautés de différents pays et Églises se sont mis d’accord pour s’accorder un moment d’approfondissement commun, avec l’intention de donner une contribution spécifique dans le domaine économique, à partir des charismes. Le programme prévoit un espace pour approfondir les “signes des temps” que nous vivons, avec le partage des expériences. Et un espace pour la réflexion sur les “signes d’espérance” avec une table ronde sur l’économie du partage et la “culture du don“. Une expérimentation du “travail avec les mains, pas seulement avec la tête” est aussi prévue, à la “Ferme Loppiano Prima“; et un atelier artistique avec le groupe musical Gen Verde. “Ensemble vers une économie du bien commun” est le titre choisi et s’articulera autour de trois domaines de travail: pauvreté, entreprises et institutions. Une exposition sera organisée avec les réalisations de chaque communauté. “Non seulement des banques de détail et d’investissement – continue Bruni – mais aussi une contribution du bas, de la solidarité, pour donner une voix à tous, aux pauvres, aux exclus. Nous essayons de parcourir un chemin ensemble, avec quelques mouvements catholiques et évangéliques (Jean XXIII, Schönstatt, Focolari, YMCA et Vineyard), comme comité préparatoire, et avec la spécificité d’écouter la voix des charismes sur la crise économique que vit l’Europe.” L’idée, donc, est de donner une vision sur l’Europe à partir de l’économie comme réciprocité et comme don, et pas seulement comme intérêt et profit. L’Économie qui naît des coopératives, du social, du civil. “L’Europe économique – explique le professeur Bruni – a aussi été faite par les charismes de Benoît, de Dominique, de François (nous pensons à l’institution des monts-de-piété), pour ne pas parler des charismes sociaux qui ont inventé les écoles, les hôpitaux, parallèlement au monde du commerce qui décollait avec les entreprises et les marchands. La nouvelle Europe qui naîtra de cette crise, pour qu’elle soit une Europe bonne, a encore aujourd’hui besoin de la contribution des charismes, charismes modernes, qui parlent le langage de l’économie; il y a toute une vie des mouvements chrétiens européens qui a son mot à dire, différent de celui de la Banque centrale européenne. Nous commencerons humblement, mais notre objectif est d’aller à Bruxelles pour nous adresser aux institutions avec une contribution spécifique.”
«A Taiwan le problème de l’épidémie d’Ebola n’a pas fait brèche dans l’opinion, sauf lorsqu’il semblait que le danger aurait pu s’étendre au-delà des frontières africaines. La majeure partie des gens considèrent le problème comme étant loin d’eux et donc qu’ils n’en n’ont rien à faire. Mais nous, Jeunes Pour un Monde Uni (JPMU) – aussi bien de Taiwan que certains étudiants d’autres pays qui étudient ici le chinois – pensons différemment, parce que chacun d’entre nous fait partie de la même famille humaine dans ce monde.
Grâce à un ami qui a vécu en Sierra Leone, nous avons pu nous mettre en contact avec John, un Jeune Pour un Monde Uni justement de Sierra Leone. Il nous a parlé de la situation terrible dans laquelle ils vivent, le manque de nourriture, les prix qui montent, les nombreuses personnes qui ont perdu la vie et un gouvernement qui n’a pas suffisamment de moyens pour aider, mais aussi des efforts qu’il fait ainsi que d’autres pour assister les personnes dans le besoin.
Nous avons ainsi décidé d’entrer en action, et nous avons organisé une vente de gâteaux. Même si c’était une petite chose, nous étions heureux parce qu’à la fin nous n’étions plus passifs face à une souffrance aussi grande. Le temps passé ensemble à la cuisine nous a aidés à renforcer notre amitié et nous a donné un nouvel élan pour promouvoir la paix et l’unité dans notre vie quotidienne. Nous avons eu des moments de doute, sans savoir si on aurait réussi à vendre tous les gâteaux que nous avions faits, mais nous avons décidé d’aller jusqu’au bout, confiants que nous aurions tout fait par amour pour les autres, alors tout aurait bien marché.
Le jour de la vente a été fantastique parce que nous avons tout vendu et certaines personnes ont même donné de l’argent en plus, nous avons ainsi gagné plus que prévu. Et, encore plus important, beaucoup de gens ont pris conscience de la terrible souffrance qu’Ebola est en train de causer. Ils ont vu que les Jeunes Pour un Monde Uni essaient de vivre pour la famille humaine tout entière.
Trois jeunes africains, qui passaient par hasard, nous ont remerciés de ce que nous avions fait pour « leur » Afrique. L’un d’entre nous a répondu : « Non pas votre Afrique, mais notre Afrique », ce qui résumait l’esprit de toute l’initiative.
Deux impressions de nos amis : « Quand j’ai entendu parler de l’épidémie Ebola – dit Chung Hao – je ne savais pas comment les aider, et cette action de solidarité, même si ce n’était qu’une petite aide, m’a fait comprendre combien les jeunes sont unis, ils sont vraiment une puissance, et non seulement pour aider concrètement ». Et Xin Ci : « La vente des gâteaux a été une occasion importante pour partager avec ceux qui souffrent à cause de Ebola. En arrivant et en voyant tous ces gâteaux appétissants, cela m’a touché de voir l’effort que les personnes ont mis pour les préparer. J’ai toujours désiré faire quelque chose pour ce monde, et ces petits gestes, faits avec l’amour infini de chacun, peuvent se raconter dans tous les coins du monde ».
L’expérience s’est ensuite prolongée – écrit Brian de Taiwan – avec une vente qui a suivi et qui a fait participer les étudiants de l’Université Fu Jen. En plus du caractère important de cette cause, ces actions nous ont redonné de l’énergie et un sens très fort de ce que veut dire construire un monde uni ».
Le Pape Françoisne se ménage pas avec ses voyages, il ne l’a jamais fait. Mais ce voyage en Asie a tout l’air d’être un voyage réellement engageant. En plus d’événements à caractère institutionnel comme la rencontre interreligieuse de Colombo à son arrivée au Sri Lanka et la canonisation du missionnaire indien Giuseppe Vaz, il y a l’ étouffant climat tropical qui attend le Pape mais surtout, une entière population qui attend de cette visite, un message fort d’espérance.
C’est donc pour François l’occasion d’une full-immersion dans une des si nombreuses périphéries du monde qui lui sont si chères, marquée également dans un passé récent, par des catastrophes naturelles dont la rechute s’alterne inexorablement avec les difficiles et laborieux parcours de promotion sociale de ces terres.
L’attente est connue de tous et très élevée spécialement à Manille, où l’on prévoit une participation carrément encore supérieure aux 5 millions de présences enregistrées en ’95 à la messe des JMJ célébrée par S. Jean Paul II. Dans les centres commerciaux et dans les églises, les gens prennent des selfies à côté de gigantesques photographies du pape François, tandis que les enfants se préparent à accueillir le Pape, habillés en gardes suisses.
A l’approche de Noël, les jeunes des Focolari se sont rendus dans la région de Tacloban et Palo, buts du S. Père pour le 17, pour faire la fête avec des enfants des écoles avec des jeux, des chants, des mimes et des paquets, cadeau pour la ‘Noche Buena’. Une action qui a aussi été portée de l’avant avec la collaboration des jeunes de différentes parties du monde, qui sont en train de vivre une expérience de donation dans la cité des Focolari à Tagaytay.
Cela a été leur façon de répondre à l’invitation du card. Tagle, archevêque de Manille et du président de la Conférence épiscopale philippine, mons. Villegas, à se préparer à la venue du pape en intensifiant les œuvres de miséricorde envers les pauvres et les marginaux. Ce geste n’était pas inhabituel pour eux. Depuis novembre 2013, lorsque s’était déchaîné le typhon Haiyan (Yolande), le plus fort jamais enregistré dans l’histoire, les Focolari avaient donné vie à toute une série d’interventions dans la population touchée: depuis les secours d’urgence avec distribution de nourriture, de vêtements et de vivres de premières nécessité, à la réparation des habitations; jusqu’ au soutien moral aux familles et à ceux qui avaient perdu des êtres chers, à la réalisation d’un programme de reconstruction avec la préparation d’une quarantaine de maisons. Spécifique, le projet des jeunes: ‘Start Again’, toujours actif actuellement, visant particulièrement les écoles.
Ce n’est pas l’unique modalité avec laquelle les Focolari se sont engagés pour la venue du Saint Père dans les Philippines. C’est en faisant circuler la nouvelle, que toutes les communautés de Manille se sont mises d’accord pour se poster, le 15 janvier, le long des routes de l’aéroport pour être – ensemble avec les autres – accueil vivant pour le Saint Père.
La communauté de Leyte a été impliquée dans la Commission pour l’organisation de la visite dans les lieux du typhon: elle aidera pour le service d’ordre durant la messe papale à Tacloban, comme également dans la rencontre du Pope Francis Center for the Poor de Palo avec environ 200 personnes parmi lesquelles, des personnes âgées et des malades ainsi que des enfants pauvres. Un jeune du Focolare animera les participants lors de l’attente du Pape.
Mais les plus heureux sont ceux qui ont survécu. Voilà ce que Farah nous raconte: « J’offre toutes mes souffrances pour pour la sécurité et la santé du Pape». Et Mark: « Je suis heureux car je pourrai voir le pape de près. Je me sens privilégié. Nous sommes très reconnaissants de sa visite» .
Une dizaine de personnes du Mouvement ont été choisies comme ‘facilitateurs’ pour les travaux du Congrès sur la Nouvelle Evangélisation qui se tiendra du 15 au 18 janvier à l’Université de Saint Thomas, auquel 5000 délégués sont inscrits et que le Pape rencontrera le 18, jour avant son départ.
Toujours lors du dernier jour, le Pape François – qui avait commencé son voyage en rencontrant les familles – va le dédier aux jeunes réunis sur le terrain de sport de l’Université pour conclure ensuite sa visite – dans l’après-midi – au Rizal Park avec une grand messe solennelle. Bon voyage Saint Père!
Qu’est-ce qu’un cardinal ? que fait-il ? Ce sont les questions des gens ordinaires, pour la grande majorité bouddhistes, lorsque s’est diffusée la nouvelle de la nomination comme cardinal de l’archevêque de Bangkok, Mgr Francis Xavier Kriengsak Kovithavanij. C’est le second cardinal thaïlandais après Michael Michai Kitbunchu, il y a 30 ans, en 1983. Et deux autres nouveaux cardinaux sortiront de l’Asie, à partir du prochain consistoire le 14 février : Mgr. Charles Bo du Myanmar et Mgr Pierre Nguyen Van Nhon du Vietnam.
Pour aller au-devant de l’intérêt suscité par cette nomination, l’Eglise locale a organisé une conférence de presse qui a rassemblé une trentaine de journalistes et opérateurs dans le domaine des médias thaïlandais, y compris d’autres que l’on trouve dans toute l’Asie.
« Votre nomination reflète le désir de l’Eglise catholique de répandre davantage le christianisme en Thaïlande ? » est une des questions posées au nouveau cardinal, qui trouve ses racines dans le passé lointain : Il y a plusieurs années, la voix, répandue par un groupe de fondamentalistes bouddhistes, circulait que le Vatican ‘complotait’ pour viser le bouddhisme thaïlandais. Dorénavant plus personne ne pense comme ça. Le peuple thaïlandais est connu aussi bien pour sa tolérance que pour son accueil. Le christianisme ne trouve aucun obstacle, même si les chrétiens dans l’ensemble constituent 1% de la population.
Mgr Kriengsak de Bangkok pense que par cette nomination le pape François veut souligner l’universalité de l’Eglise. Et, répondant aux nombreuses questions des journalistes bouddhistes, il raconte avec simplicité que Dieu est Amour, qu’il s’est fait homme en Jésus pour porter la vie de la trinité sur la terre – l’amour réciproque qui nous rend frères et sœurs les uns des autres. Il rappelle qu’il existe des valeurs communes entre les religions, dont celle qu’on nomme la « règle d’or » (« ne pas faire aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse à toi-même »). Il continue en disant que l’Eglise catholique soutient les dialogues dans tous les domaines et, en Thaïlande, le dialogue interreligieux de manière toute particulière. Qui connaît de près le néo cardinal sait qu’il entretient des rapports profonds d’amitié avec un bon nombre de moines bouddhistes ainsi que de laïcs, toujours ouvert aux disciples de n’importe quelle foi. Nous avons été surpris de recevoir un exemplaire d’un journal thaïlandais proposant la photo et la nouvelle de la nomination de Mgr Kriengsak en première page envoyé justement par un abbé connu d’un temple bouddhiste de la périphérie de Bangkok ! « Nous travaillons ensemble –dit Mgr Kriengsak – pour le bien de la société, pour la paix du monde et l’unité de l’humanité ». Il invite tout le monde, quelle que soit sa religion, à prier chaque jour pour la paix dans le monde en faisant un moment de silence intérieur à 18h.
A la question sur l’éducation promue par l’Eglise thaïlandaise et qui jouit d’une bonne réputation, il soutient qu’elle doit être à la portée de tous, de chaque couche sociale. Il fait écho à l’appel du pape François qui invite à « sortir vers les périphéries », en citant les nombreuses œuvres charitables que l’Eglise entreprend, en mettant en relief les différentes initiatives pour affronter le phénomène assez récent : l’afflux de nombreux réfugiés qui trouvent asile en Thaïlande. A propos des défis de l’Eglise : « Le sécularisme, c’est un défi pour toutes les religions. Même dans ce domaine, les religions doivent collaborer pour donner une âme (des valeurs positives) à la société ». « L’Eglise dans notre continent, même si elle est petite, peut faire sa part pour promouvoir l’Asie unie, en vue d’un monde plus uni ».
A la dernière question, la nôtre, sur la façon dont il a accueilli la nouvelle, il raconte qu’il n’y croyait pas et qu’il a accepté cette nomination pour dire oui à la volonté de Dieu, et qu’il se fiait à Sa grâce, comme Marie. Il demande de prier pour lui, confiant dans la spiritualité de l’unité qu’il a fait sienne depuis qu’il était séminariste. Il garde sa devise : « Verbum crucis Dei virtus est » (le langage de la croix est puissance de Dieu).
Une tragédie « qui a laissé derrière elle la mort, la destruction et aussi du désespoir… On a beaucoup fait pour reconstruire le pays, mais il reste encore beaucoup à faire » C’est ce que le pape François a rappelé aux participants à la rencontre qui s’est tenue à l’occasion du 5ème anniversaire du tremblement de terre en Haïti : c’était le 12 janvier 2010.
Tout en vivant dans un contexte de grande pauvreté, la communauté du Mouvement des Focolari présente à Savanette (Mont-Organisé, au Nord Est) s’est elle aussi mise tout de suite à disposition pour accueillir et aider les sinistrés qui arrivaient de Port-au-Prince, la capitale, qui venait de subir des dévastations inimaginables. L’association PACNE (Action Contre la Pauvreté du Nord-Est) a lancé l’idée d’un centre d’accueil des sinistrés : c’est ainsi qu’est né, avec le concours de nombreuses communautés du monde entier et le soutien des associations AFN (Actions pour Familles Nouvelles) et AMU (Actions Monde Uni), le centre communautaire « Maison de la Providence » qui a accueilli les familles de réfugiés et leur a procuré un travail. Aujourd’hui ce centre accueille des personnes âgées et indigentes qui n’ont aucune assistance. Au cours de ses deux premières années d’activité ce centre a soutenu environ 500 personnes.
A Port-au-Prince l’AMU a réalisé deux projets en étroite collaboration avec les Pères Scalabriniens, signe de cette« communion ecclésiale » qui a caractérisé la reconstruction en Haïti et pour laquelle se sont mobilisés de nombreux organismes d’Eglise, mais pas seulement. Le premier concernait la création d’une nouvelle ligne électrique pour alimenter deux villages, dans le cadre d’un plan d’urbanisation pour les familles restées sans toit. 41 familles ont ainsi pu accéder à l’énergie et beaucoup d’autres ont pu se relier à cette ligne. Sans parler de l’aide complémentaire apportée par l’AMU à la construction de 27 unités de logements pour 135 personnes, dans le village « Montebelluna-Bassano » qui a permis de réaliser les adductions d’eau et les égouts du village ainsi que l’électrification de chaque habitation. La puissance de la ligne électrique alimentant un pôle de production a été amplifiée grâce à la mise en place d’un générateur plus puissant.
C’est ainsi que les petites entreprises installées sur les lieux (une usine produisant des systèmes de blocage, une entreprise de charpente, une boulangerie, une fabrique de pâtes alimentaires, une cuisine industrielle et un élevage de volailles) ont pu augmenter leur propre production. Enfin l’AMU a soutenu la création d’un élevage avicole – qui donne du travail à 10 personnes – grâce à la construction d’un réservoir d’eau indispensable à son fonctionnement ainsi qu’à l’abreuvage des 3000 animaux.
L’AMU a participé à la réalisation d’un second projet : un centre communautaire comprenant une école, un espace de rencontre et une grande airesportive. Toujours par l’intermédiaire de l’AMU, le mouvement des focolari a aussi soutenu d’autres activités sociales en faveur de la population d’Haïti : à Carice (toujours au Nord-Est) pendant plusieurs années une infirmière professionnelle a été engagée auprès de la petite clinique des Sœurs de Marie Immaculée, en attendant qu’une des religieuses finisse sa spécialisation et reprenne du service auprès de la clinique, un des rares services sanitaire au service de la population locale. Enfin, avec PACNE et l’apport spécifique des Jeunes pour un Monde Uni, un programme de bourses d’études universitaires a été lancé pour une dizaine de jeunes haïtiens afin de leur permettre à certains d’étudier en Haïti et à d’autres dans la toute proche République Dominicaine. Une façon de leur assurer l’acquisition de bonnes compétences professionnelles, au service de leur propre pays.