Mouvement des Focolari

[:it]Che sia l’Anno del SƬ

Ā« Tous mes vœux pour un NoĆ«l riche de dons et de joie, surtout de dons du Ciel.

Le cœur plein de gratitude pour l’annĆ©e qui se termine, je voudrais que 2015 soit “l’annĆ©e du Oui !” ; ce qui signifie : devant toutes les situations, dire un ‘oui’ joyeux, plein. Un oui, rĆ©pĆ©tĆ© un nombre de fois infini : Oui Ć  Dieu qui nous demande quelque chose qui n’Ć©tait pas prĆ©vu, oui au prochain qui a besoin de notre amour concret, oui Ć  une souffrance inattendue, oui Ć  JĆ©sus qui nous attend dans l’humanitĆ© pour ĆŖtre accueilli, transformant la souffrance en joie, en vie et rĆ©surrection. Oui, toujours . Que cette annĆ©e, un “chœur de oui” s’Ć©lĆØve de nous tous pour faire sourire le monde grĆ¢ce Ć  cette joie que Dieu nous donne. Tous mes vœux Ć  tous ! Ā»

Maria Voce (Emmaus)


[:de]2015: Ein Jahr des Ja

Que cette annĆ©e soit l’AnnĆ©e du Oui

Ā« Tous mes vœux pour un NoĆ«l riche de dons et de joie, surtout de dons du Ciel.

Le cœur plein de gratitude pour l’annĆ©e qui se termine, je voudrais que 2015 soit “l’annĆ©e du Oui !” ; ce qui signifie : devant toutes les situations, dire un ‘oui’ joyeux, plein. Un oui, rĆ©pĆ©tĆ© un nombre de fois infini : Oui Ć  Dieu qui nous demande quelque chose qui n’Ć©tait pas prĆ©vu, oui au prochain qui a besoin de notre amour concret, oui Ć  une souffrance inattendue, oui Ć  JĆ©sus qui nous attend dans l’humanitĆ© pour ĆŖtre accueilli, transformant la souffrance en joie, en vie et rĆ©surrection. Oui, toujours . Que cette annĆ©e, un “chœur de oui” s’Ć©lĆØve de nous tous pour faire sourire le monde grĆ¢ce Ć  cette joie que Dieu nous donne. Tous mes vœux Ć  tous ! Ā»

Maria Voce (Emmaus)


Sierra Leone: aux cĆ“tĆ©s des malades d’ Ebola

La grave Ć©pidĆ©mie d’Ebola s’est rĆ©pandue en particulier en GuinĆ©e Conakry, au Liberia et au Sierra Leone, avec de graves pertes parmi la population locale, comme cela a Ć©tĆ© amplement diffusĆ© par les moyens de communication. L’AMU, ong liĆ©e au Mouvement des Focolari, est engagĆ©e dans la lutte contre le virus, de diffĆ©rentes maniĆØres. Demandons Ć  Stefano Comazzi, un des responsables, de nous en parler.

Ā«En rĆ©alitĆ©, la situation semble ĆŖtre beaucoup plus dramatique par rapport Ć  ce qui en est communiquĆ©, avec l’Ć©pidĆ©mie actuellement hors contrĆ“le. Tout ceci a un impact trĆØs grave sur la vie de millions de personnes, Ć  cause de la restriction des voyages, la rĆ©duction du commerce, avec pour consĆ©quence, la pĆ©nurie des denrĆ©es alimentaires, les empĆŖchements Ć  l’Ć©tude et aux activitĆ©s du travail… Sans parler des luttes dans les familles touchĆ©es, où souvent, les forces viennent Ć  manquer pour le soutien des membres les plus faiblesĀ».

L’Ć©pidĆ©mie en nombre? Ā«Aujourd’hui – affirme Stefano -, un compte prĆ©cis est impossible parce que beaucoup de cas Ć©chappent aux statistiques et aussi parce que l’Ć©pidĆ©mie est arrivĆ©e des rĆ©gions rurales jusqu’aux grandes villes, où la haute densitĆ© de population et la misĆØre des conditions de vie, favorisent dans une grande proportion la diffusion de la contagionĀ».

Drame dans le drame. Comme on le sait, Ā«parmi les premiers Ć  payer en premiĆØre personne, c’est justement les opĆ©rateurs sanitaires qui, par le fait de se donner pour contenir l’infection, en ont Ć©tĆ© Ć  leur tour touchĆ©s, souvent avec des rĆ©sultats mortels, appauvrissant donc les structures sanitaires qui Ć©taient dĆ©jĆ  fort limitĆ©es au niveau de leurs ressources; et aujourd’hui, souvent, elles se retrouvent incapables d’affronter cette calamitĆ©. De plus, la pauvretĆ© des moyens, le manque d’Ć©quipement et de matĆ©riel sanitaire ont aussi amenĆ© la dĆ©cision de fermer beaucoup de structures sanitaires qui, plutĆ“t que d’ĆŖtre une barriĆØre Ć  la diffusion de l’Ć©pidĆ©mie en Ć©taient devenues paradoxalement un motif d’accroissement de celle-ciĀ».

Sierra Leone. Un sort semblable a aussi touchĆ© l’hĆ“pital diocĆ©sain catholique de Makeni ”Holy Spirit” au Sierra Leone, localitĆ© où travaille depuis des annĆ©es, le PĆØre Carlo Di Sopra, missionnaire xavĆ©rien, pionnier de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© dans le Pays africain et de la vivante communautĆ© des Focolari.

Le PĆØre Carlo, avec les autres religieux de sa congrĆ©gation, et avec tout le diocĆØse de Makeni, s’est engagĆ© Ć  redonner Ć  l’hĆ“pital sa pleine capacitĆ© opĆ©rationnelle. Ā«Pour le moment – raconte-t-il -notre structure n’arrive Ć  offrir qu’un service limitĆ© au cabinet de consultation. Mais nous nous employons cependant Ć  faire des travaux urgents de restructuration qui le rendent adaptĆ© aux nouveaux dĆ©fis, en particulier avec l’achat et l’installation en milieux renouvelĆ©s, d’un laboratoire mĆ©dical spĆ©cialisĆ© appropriĆ© pour la lutte contre les maladies infectieuses. En espĆ©rant que bientĆ“t l’urgence d’Ebola trouve un terme Ć  son Ć©pidĆ©mie, un tel laboratoire pourra de toute faƧon continuer Ć  servir la population locale dans la prĆ©vention et les soins de nombreuses autres maladies infectieuses qui se rencontrent localement (SIDA, hĆ©patite C, malaria, etc..)Ā».

Projet. Cette action s’insĆØre dans un plus ample projet coordonnĆ© par Caritas et avec le soutien d’autres associations dans un projet intĆ©grĆ© d’assistance active, en plus qu’au Sierra Leone, aussi en GuinĆ©e Conakry et au Liberia.
Les jeunes sont en premiĆØre ligne. Ā«Il y a d’autres activitĆ©s d’aide concrĆØte et immĆ©diate soutenue par la communautĆ© du Mouvement des Focolari, pour les malades et leurs familles – conclut Stefano Comazzi -. En particulier pour ceux qui se trouvent en quarantaine et qui recevront un soutien avec des contributions rĆ©coltĆ©es pour cette urgenceĀ».

Pour donner sa propre contribution, on peut utiliser le compte courant suivant, auprĆØs de la Banque Populaire Etica – Filiale de Rome

code IBAN: IT16 G050 1803 2000 0000 0120 434
code SWIFT/BIC: CCRTIT2184D

Payable Ć  l’: Associazione Azione per un Mondo Unito Onlus
Communication: Urgence Ebola

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

04aEntre 2002 et 2006, une guerre civile, peu connue en Europe et dans le monde, a ravagĆ© la CĆ“te d’Ivoire. Il ne s’agissait pas d’une guerre de religion, mĆŖme si certains mĆ©dias ont essayĆ© de la prĆ©senter comme telle. C’était un conflit politique pour le contrĆ“le du pouvoir. Les Focolari sont prĆ©sents dans ce pays, dans la capitale Abidjan et Ć  Man, depuis 1975.

Au dĆ©but des hostilitĆ©s, lorsque la zone de Man a commencĆ© Ć  ĆŖtre la cible des rebelles, les pays occidentaux ont conseillĆ© Ć  leurs concitoyens d’évacuer immĆ©diatement. Le centre de rassemblement pour le dĆ©part des Ć©trangers se trouvait devant un de nos centres, la citĆ©-pilote Victoria. Le Centre se remplissait de rĆ©fugiĆ©s, alors nous avons dĆ©cidĆ©, europĆ©ens et africains, de rester avec la population. Un choix certainement risquĆ©, mais motivĆ© par le dĆ©sir de partager le drame qui touchait tout le monde.”

ƀ partir de ce moment, ils ont travaillĆ© ensemble pour accueillir les milliers de personnes qui sont arrivĆ©es dans leur centre. Les rĆ©fugiĆ©s appartenaient Ć  diffĆ©rents groupes tribaux et Ć©taient musulmans, chrĆ©tiens et adeptes des religions traditionnelles africaines. Tous ont Ć©tĆ© accueillis sans aucune forme de distinction. Des membres des Focolari ont offert les locaux pour un hĆ©bergement provisoire. Beaucoup de rĆ©fugiĆ©s ont apportĆ© ce qu’ils pouvaient.

20141221-02La vie Ć  l’intĆ©rieur de la zone, mĆŖme au milieu des dĆ©sagrĆ©ments dus au conflit, a continuĆ© comme dans la ville, avec une cohabitation pacifique et intĆ©grĆ©e des diffĆ©rentes communautĆ©s, malgrĆ© les inĆ©vitables tensions. Une vaste opĆ©ration de partage de biens de premiĆØres nĆ©cessitĆ©s (vĆŖtements, nourriture et eau) a Ć©galement Ć©tĆ© rĆ©alisĆ©e. Tous les docteurs et infirmiers avaient fui, sur recommandation du gouvernement, et l’unique mĆ©decin qui Ć©tait restĆ© Ć©tait l’un des nĆ“tres. Il a soignĆ© tout le monde sans aucune discrimination, y compris les rebelles, qui, pendant quelque temps, ont contrĆ“lĆ© la zone de Man. DĆØs que le gouvernement a repris le contrĆ“le de la zone, la majoritĆ© des personnes sont parties dans les villages, mais certaines sont restĆ©es.”

L’expĆ©rience de Man met en Ć©vidence certains aspects typiques de la faƧon d’agir des communautĆ©s des Focolari en situation Ć  risque: “En premier lieu, la prĆ©sence sur le territoire inspirĆ©e par des annĆ©es de vie Ć©vangĆ©lique a crƩƩ une communautĆ© interethnique qui a offert un lieu d’accueil et de paix; les membres de notre communautĆ©, mus par une forte motivation spirituelle, ont mĆ»ri le choix de rester avec la population, partageant son destin. En rĆ©alisant le principe de la fraternitĆ©, nous avons garanti un accueil Ć  tous, sans aucune forme de discrimination. De lĆ  est nĆ©e une confiance rĆ©ciproque, qui a permis Ć  des milliers de personnes de non seulement survivre, mais aussi de partager ce qu’elles avaient avec d’autres. La confiance qui s’est crƩƩe entre tous, y compris les rebelles, a aussi assurĆ© la possibilitĆ© de sauver d’autres vies. En effet, certains rebelles ont escortĆ©, au pĆ©ril de leur vie, un bus spĆ©cial qui a pu amener, dans le territoire contrĆ“lĆ© par le gouvernement, les enfants patients d’un hĆ“pital tombĆ© aux mains d’autres rebelles de leur groupe. Enfin, grĆ¢ce Ć  l’effort de tous, une certains cohĆ©sion du tissu social s’est maintenue.”

 

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Bolivie, une voie pour l’AmĆ©rique Latine

20141220-b

PauvretĆ© en AmĆ©rique Centrale et dans le Sud du continent, les jeunes, la culture digitale, la femme, les cultures originaires, les descendants afro-amĆ©ricains, les mouvements sociaux, les nouvelles perspectives thĆ©ologiques du continent. Ce sont quelques-uns des sujets traitĆ©s pendant le II SĆ©minaire d’Anthropologie Trinitaire, lancĆ© par le Conseil Episcopal Latino-amĆ©ricain (CELAM), et qui s’est rĆ©alisĆ© en octobre dernier Ć  Cochabamba (Bolivie).

 

Avec le titre”Une Anthropologie Trinitaire de et pour nos peuples. AltĆ©ritĆ© et pluralitĆ©”, le symposium a Ć©tĆ© portĆ© de l’avant par une Ć©quipe composĆ©e de thĆ©ologiens experts de l’AmĆ©rique Latine (jĆ©suites, FrĆØres mineurs conventuels, prĆŖtres et laĆÆcs) et par la prĆ©sence du thĆ©ologien italien Piero Coda, prĆ©sident de l’Institut Universitaire Sophia (IUS) , universitĆ© internationale des Focolari, ayant son siĆØge auprĆØs de la citadelle de Loppiano (Florence). A mettre en Ć©vidence, la participation de 4 Ć©tudiants de l’IUS originaires de Bolivie, Colombie et Argentine. En effet, l’universitĆ© est en train de faire ses premiers pas pour s’implanter aussi en AmĆ©rique Latine.

 

Le premier jour, une confĆ©rence de presse online s’est tenue avec des journalistes, pour prĆ©senter le premier livre de l’Ć©quipe qui a dĆ©jĆ  travaillĆ© l’annĆ©e passĆ©e lors du sĆ©minaire qui s’Ć©tait dĆ©roulĆ© dans la citadelle des Focolari de l’ArgentineĀ :”La Mariapolis Lia’‘. Etaient prĆ©sents des journalistes du BrĆ©sil, de la Colombie, du Paraguay, du Chili, de l’Equateur, du PĆ©rou, de la Bolivie et de l’Argentine.

 

La visite rĆ©alisĆ©e par l’Institut de Missiologie a reprĆ©sentĆ© une note singuliĆØre. Le directeur de l’Institut, le Doct. Roberto Tomicha, aborigĆØne franciscain, est membre de l’Ć©quipe centrale d’Anthropologie Trinitaire. Les congressistes ont visitĆ© le centre d’Ć©tude qui a Ć©tĆ© pensĆ© selon les catĆ©gories et paramĆØtres indigĆØnes. A cette occasion, le directeur a exprimĆ© sa conviction de trouver dans l’Anthropologie Trinitaire ” le fondement pour la thĆ©ologie des peuples originaires”.

 

Afin que cet itinƩraire de rƩflexion commune, de pensƩe et de vie continue, il a ƩtƩ dƩcidƩ que ce soit le naissant Institut Universitaire Sophia latino-amƩricain, Ơ les reprƩsenter devant le CELAM. Dans cet accord, il y a les diverses universitƩs auxquelles appartiennent les diffƩrents participants.

Etant donnĆ© qu’il s’agit de thĆ©ologiens reconnus au niveau latino-amĆ©ricain et aussi mondial, ils ont surpris tout le monde avec leurs impressions qui soulignaient ”la profonde et fĆ©conde crĆ©ativitĆ© que nous expĆ©rimentons dans l’Ć©quipe de travail, dans la mĆ©thodologie Ć©tablie, et en ce qui concerne l’horizon vers le futur”. Le prochain rendez-vous sera en Argentine en 2015.

Sierra Leone: aux cĆ“tĆ©s des malades d’ Ebola

La grave Ć©pidĆ©mie d’Ebola s’est rĆ©pandue en particulier en GuinĆ©e Conakry, au Liberia et au Sierra Leone, avec de graves pertes parmi la population locale, comme cela a Ć©tĆ© amplement diffusĆ© par les moyens de communication. L’AMU, ong liĆ©e au Mouvement des Focolari, est engagĆ©e dans la lutte contre le virus, de diffĆ©rentes maniĆØres. Demandons Ć  Stefano Comazzi, un des responsables, de nous en parler.

Ā«En rĆ©alitĆ©, la situation semble ĆŖtre beaucoup plus dramatique par rapport Ć  ce qui en est communiquĆ©, avec l’Ć©pidĆ©mie actuellement hors contrĆ“le. Tout ceci a un impact trĆØs grave sur la vie de millions de personnes, Ć  cause de la restriction des voyages, la rĆ©duction du commerce, avec pour consĆ©quence, la pĆ©nurie des denrĆ©es alimentaires, les empĆŖchements Ć  l’Ć©tude et aux activitĆ©s du travail… Sans parler des luttes dans les familles touchĆ©es, où souvent, les forces viennent Ć  manquer pour le soutien des membres les plus faiblesĀ».

L’Ć©pidĆ©mie en nombre? Ā«Aujourd’hui – affirme Stefano -, un compte prĆ©cis est impossible parce que beaucoup de cas Ć©chappent aux statistiques et aussi parce que l’Ć©pidĆ©mie est arrivĆ©e des rĆ©gions rurales jusqu’aux grandes villes, où la haute densitĆ© de population et la misĆØre des conditions de vie, favorisent dans une grande proportion la diffusion de la contagionĀ».

Drame dans le drame. Comme on le sait, Ā«parmi les premiers Ć  payer en premiĆØre personne, c’est justement les opĆ©rateurs sanitaires qui, par le fait de se donner pour contenir l’infection, en ont Ć©tĆ© Ć  leur tour touchĆ©s, souvent avec des rĆ©sultats mortels, appauvrissant donc les structures sanitaires qui Ć©taient dĆ©jĆ  fort limitĆ©es au niveau de leurs ressources; et aujourd’hui, souvent, elles se retrouvent incapables d’affronter cette calamitĆ©. De plus, la pauvretĆ© des moyens, le manque d’Ć©quipement et de matĆ©riel sanitaire ont aussi amenĆ© la dĆ©cision de fermer beaucoup de structures sanitaires qui, plutĆ“t que d’ĆŖtre une barriĆØre Ć  la diffusion de l’Ć©pidĆ©mie en Ć©taient devenues paradoxalement un motif d’accroissement de celle-ciĀ».

Sierra Leone. Un sort semblable a aussi touchĆ© l’hĆ“pital diocĆ©sain catholique de Makeni ”Holy Spirit” au Sierra Leone, localitĆ© où travaille depuis des annĆ©es, le PĆØre Carlo Di Sopra, missionnaire xavĆ©rien, pionnier de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© dans le Pays africain et de la vivante communautĆ© des Focolari.

Le PĆØre Carlo, avec les autres religieux de sa congrĆ©gation, et avec tout le diocĆØse de Makeni, s’est engagĆ© Ć  redonner Ć  l’hĆ“pital sa pleine capacitĆ© opĆ©rationnelle. Ā«Pour le moment – raconte-t-il -notre structure n’arrive Ć  offrir qu’un service limitĆ© au cabinet de consultation. Mais nous nous employons cependant Ć  faire des travaux urgents de restructuration qui le rendent adaptĆ© aux nouveaux dĆ©fis, en particulier avec l’achat et l’installation en milieux renouvelĆ©s, d’un laboratoire mĆ©dical spĆ©cialisĆ© appropriĆ© pour la lutte contre les maladies infectieuses. En espĆ©rant que bientĆ“t l’urgence d’Ebola trouve un terme Ć  son Ć©pidĆ©mie, un tel laboratoire pourra de toute faƧon continuer Ć  servir la population locale dans la prĆ©vention et les soins de nombreuses autres maladies infectieuses qui se rencontrent localement (SIDA, hĆ©patite C, malaria, etc..)Ā».

Projet. Cette action s’insĆØre dans un plus ample projet coordonnĆ© par Caritas et avec le soutien d’autres associations dans un projet intĆ©grĆ© d’assistance active, en plus qu’au Sierra Leone, aussi en GuinĆ©e Conakry et au Liberia.
Les jeunes sont en premiĆØre ligne. Ā«Il y a d’autres activitĆ©s d’aide concrĆØte et immĆ©diate soutenue par la communautĆ© du Mouvement des Focolari, pour les malades et leurs familles – conclut Stefano Comazzi -. En particulier pour ceux qui se trouvent en quarantaine et qui recevront un soutien avec des contributions rĆ©coltĆ©es pour cette urgenceĀ».

Pour donner sa propre contribution, on peut utiliser le compte courant suivant, auprĆØs de la Banque Populaire Etica – Filiale de Rome

code IBAN: IT16 G050 1803 2000 0000 0120 434
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Communication: Urgence Ebola

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

En vol, histoire d’une famille

 

Salvatore n’avait pas encore 14Ā ans, mais il se souvient parfaitement “comme si c’était hier, de ma rencontre avec JĆ©sus. J’avais rencontrĆ© le focolare, où habitaient des hommes rĆ©alisĆ©s, capables de fasciner un jeune. J’étais attirĆ© et, avec mon frĆØre, toute excuse Ć©tait bonne pour aller chez eux. C’était la prĆ©sence de JĆ©sus au milieu d’eux qui m’attirait. Un fruit de cette pĆ©riode? Le dĆ©sir de rencontrer JĆ©sus Eucharistie tous les jours.”

ƀ 20Ā ans, il tombe amoureux d’Adriana. “Je dĆ©cide de me dĆ©clarer, sĆ»r que c’était rĆ©ciproque.

En fait… non. C’était un coup dur. Je ne pouvais imaginer mon futur si je ne partageais pas ma vie avec elle. La tentation Ć©tait de me replier sur moi-mĆŖme. Mais j’avais appris Ć  ne pas m’arrĆŖter, Ć  avoir un regard et un cœur toujours ouvert. Et j’ai continuĆ© Ć  vivre ainsi. AprĆØs quelques annĆ©es, Adriana Ć©tait Ć  mes cĆ“tĆ©s et j’ai commencĆ© avec elle l’aventure de notre vie.”

DĆ©sormais mariĆ©s depuis quelques annĆ©es, avec trois enfants dĆ©jĆ  adolescents, Adriana et Salvatore ont une vie trĆØs remplie, entre famille, travail et bĆ©nĆ©volat. Et, surtout pour Adriana, commence une pĆ©riode de malaise. “Lentement et silencieusement, grandit en moi un genre d’ariditĆ©, caractĆ©risĆ©e par un profond mĆ©pris de moi-mĆŖme. Je suis allĆ©e jusqu’à Ć©prouver la sensation amĆØre de la perte d’affection, au point de souhaiter, Ć  certains moments, de ne plus vivre. Tout, cependant, me demandait de continuer: le travail, des heures derriĆØre un guichet bondĆ© Ć  essayer malgrĆ© tout d’aimer chacun, et ensuite Ć  la maison, cuisiner, faire le mĆ©nage, accueillir et suivre les enfants. Le rapport avec Dieu s’est rĆ©duit Ć  un point lumineux toujours plus lointain. Un jour, j’ai pris conscience de cette absence de Dieu en moi et j’ai Ć©prouvĆ© une grande peur, qui m’a profondĆ©ment Ć©branlĆ©e. Je l’ai implorĆ© de se manifester! Je lui ai presque lancĆ© un dĆ©fi. Je l’ai retrouvĆ©, Amour fidĆØle, dans un rapport plus intime cultivĆ© durant les promenades de bon matin, commencĆ©es Ć  cette pĆ©riode, et qui m’ont aidĆ©e Ć  retrouver un Ć©quilibre intĆ©rieur.”

Et avec les enfants? On expĆ©rimente le dĆ©tachement. Salvatore raconte une expĆ©rience vĆ©cue avec l’aĆ®nĆ©. “Depuis petit, il voulait ĆŖtre musicien. Il a appris Ć  jouer de la guitare et, mĆŖme en ne voulant jamais frĆ©quenter le conservatoire, il s’est donnĆ© de la peine, en frĆ©quentant dans notre ville – Naples – le milieu de la musique. ƀ 20Ā ans, il accompagnait des musiciens d’un certain calibre. Les perspectives, cependant, Ć©taient faibles. ƀ 24Ā ans, il dĆ©cide de donner un tournant Ć  sa vie en partant vivre Ć  Londres. C’est une douche froide! Lui qui ne sait pas un mot d’anglais va dans une ville Ć©norme et inconnue, sans savoir où loger ni comment gagner sa vie. Le jour du dĆ©part, je l’accompagne Ć  l’aĆ©roport, je le quitte Ć  l’embarquement et je le vois disparaĆ®tre. Mon cœur est meurtri, et un tumulte de sensations m’envahit: crainte pour sa vie, douleur de la sĆ©paration, conscience de devoir respecter ses choix. Regardant l’avion dĆ©coller, il me semble que je contemple ce que Dieu me demande de vivre: laisse maintenant la chair de ta chair se sĆ©parer de toi et prendre son envol. Depuis toujours, avant d’être ton fils, il est Mon fils. Tu crois que je ne pense pas Ć  son bien?”

Maintenant, le jeune homme est bien Ć©tabli Ć  Londres et travaille comme musicien. “Il y a deux ans, nous sommes allĆ©s le voir. Nous avons eu l’occasion d’assister, dans le théâtre considĆ©rĆ© comme le temple de la danse moderne et avec plus de 2000Ā personnes, Ć  un spectacle de la compagnie dont il faisait partie et avec laquelle il a fait une tournĆ©e mondiale.”

Et maintenant, que vivons-nous?, se demandent-ils. “Une libertĆ© retrouvĆ©e, aussi dans le choix de quitter notre ville et dĆ©mĆ©nager dans une autre, au service du Mouvement des Focolari dans le monde.”

(A. et S.L. – Italie)

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Enzo Fondi, un rƩcit

Ā« Lorsque j’eus entre les mains, au cours de mes derniĆØres annĆ©es de lycĆ©e, ā€˜l’homme, cet inconnu’ d’AlexisEnzoFondi_a Carrel, j’ai trouvĆ© une forte inspiration pour mon avenir. Je me suis passionnĆ© pour les sciences mĆ©dico-biologiques, avec leur intuition sur la relation psychosomatique, c’est-Ć -dire sur l’interaction entre corps et Ć¢me dans la santĆ© et la maladie. Mais la guerre faisait rage et le dĆ©barquement eut lieu Ć  Anzio (Italie), Ć  quelques kilomĆØtres de chez ma famille qui m’a catapultĆ© dans une expĆ©rience traumatisante des bombardements par vagues, de la destruction de la maison. Rome fut alors un port assez sĆ»r où nous avons accostĆ© avec la famille avec les peu de biens que nous avions pu sauver. La vie reprit et je pus m’inscrire Ć  la facultĆ© de mĆ©decine. En plus de mes Ć©tudes qui me procuraient de bons rĆ©sultats, je participais Ć  l’action des catholiques dans le domaine universitaire. J’étais de plus en plus convaincu que les valeurs plus franchement Ć©vangĆ©liques, comme la charitĆ©, la justice, la foi qui s’exprime en actions, devaient s’enraciner au fin fond de la conscience pour Ć©viter cette dichotomie mortelle entre le rapport avec Dieu et le rapport avec les hommes qui finit par rendre invisible et sans influence la prĆ©sence des chrĆ©tiens dans le monde. Sans le savoir, j’étais Ć  la recherche, dans un climat intĆ©rieur d’attente, de vague satisfaction qui me prĆ©disposait Ć  la nouveautĆ©. Je me trouvais dans cet Ć©tat d’âme en 5° annĆ©e de mĆ©decine, en fĆ©vrier 1949, lorsque je fus invitĆ© Ć  une rĆ©union. EnzoFondi con ChiaraLubichLĆ  j’ai connu Chiara Lubich et ce fut elle qui, prĆ©sentĆ©e par un religieux, raconta son expĆ©rience spirituelle et celle du premier groupe nĆ© autour d’elle. Je ne saurais dire par quelle magie, cette histoire que j’écoutais de la bouche de Chiara, devenait aussi mon histoire. Il ne s’agissait pas d’idĆ©es qui avaient besoin d’explications. C’était un rĆ©cit tout simple de faits rĆ©els, extraordinaires, et pourtant ā€˜normaux’, comme chacun souhaite toujours que cela arrive lorsque Dieu intervient dans l’histoire des hommes. Il s’agissait d’accepter ou non ce qu’elle racontait. Mais si on l’acceptait, il n’y avait pas d’autre route pour en savoir plus que de suivre cette jeune fille qui – c’était Ć©vident – Ć©tait cette mĆŖme expĆ©rience vivante, personnifiait de maniĆØre tout Ć  fait naturelle ce message qu’elle annonƧait. Alors, Ć  la fin de la rencontre, je voulus rester encore quelques instants avec Chiara, en l’accompagnant un bout de chemin. Depuis ce jour je n’ai plus perdu le contact avec les premiĆØres focolarines, qui venaient de s’installer Ć  Rome depuis quelques mois. (…) Mon rĆ©cit ne serait pas complet si je ne disais pas ce qu’était, ces annĆ©es-lĆ , l’arme secrĆØte qui fait gagner toute bataille contre soi-mĆŖme, et fait dĆ©passer cette incapacitĆ© radicale d’aimer, dont nous sommes tous affligĆ©s. C’était la dĆ©couverte de la plus grande douleur de JĆ©sus dans les petites et les grandes souffrances de l’humanitĆ©. Chiara nous en parlait souvent parce c’était l’aide indispensable, surtout pour ceux qui faisaient les premiers pas dans la construction de l’unitĆ©. Nous connaissons tous cette zone d’ombre qui se forme derriĆØre la nature, avec tous ses replis sur soi et ses Ć©goĆÆsmes. Mais, une fois que JĆ©sus l’a prise sur lui pour toujours, tout a pris forme Ć  travers Son visage et Sa voix, pour nous dire que Ā« la nuit n’a pas d’obscuritĆ© Ā» et toute plaie peut guĆ©rir, parce que Lui l’a aimĆ©e et l’a guĆ©rie. Ces annĆ©es-ci, j’ai souvent Ć©prouvĆ© le poids de situations douloureuses. Cependant, en croyant Ć  l’Amour, je me suis jetĆ© dans Ses bras, et au-delĆ  de la souffrance j’ai trouvĆ© une paix, une joie plus pure et plus profonde Ā».

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

A Trieste Ʃgalement, le parterre de la paix

Dado_della_Pace_Trieste_03Ā«Que ce dĆ© soit le signe qui nous rappelle que la paix est un bien prĆ©cieux, Ć  toujours cultiver, avec l’engagement de tousĀ». Ce sont les paroles du maire adjoint de Trieste ( Nord de l’Italie), Fabiana Martini, lors de l’inauguration du parterre et du Ā«DĆ© de la paixĀ», le 21 novembre dernier.

La structure en acier et polycarbonate de 60 cm de cĆ“tĆ©, situĆ©e dans le jardin public Ā«Muzio de TommasiniĀ» de la ville, porte sur les six faces les devises singuliĆØres: Ā«Nous nous aidons l’un l’autre, je pardonne l’autre, j’aime en premier, j’Ć©coute l’autre, je partage avec les autres et j’accueille chacunĀ».

ReƧue de la Commune de Trieste et rĆ©alisĆ©e par l’Association Action pour un Monde Uni (AMU), expression sociale du Mouvement des Focolari, lors du centenaire du dĆ©but de la premiĆØre guerre mondiale, l’initiative est le fruit d’un projet dĆ©jĆ  commencĆ© dans d’autres villes italiennes comme Trente et Rovigo, mais aussi dans des pays plus lointains comme la Hongrie et le Pakistan.

Avec quel objectif? Celui de favoriser des parcours d’Ć©ducation Ć  la paix, en impliquant en particulier les enfants et les adolescents des Ć©coles mais aussi les enseignants, les Ć©ducateurs, les familles et tous les adultes de tout Ć¢ge qui dĆ©sirent s’engager sur ce front important et toujours actuel.

Dado_della_Pace_Trieste_02Les classes d’Ć©coles de tout ordre et de tout grade ont participĆ© nombreuses Ć  la cĆ©rĆ©monie bondĆ©e, conduite par Roberto Mosca, d’Action pour le Monde Uni et rĆ©jouie par les musiques et les chants de nombreux enfants, adolescents et jeunes. Sont Ć©galement intervenus, en plus du maire adjoint Fabiana Martini, les adjoints communaux aux Travaux publics, Andrea Dapretto, Ć  l’Education, Antonella Grim qui ont soulignĆ© la validitĆ© du projet, ainsi que l’importance et la valeur de construire des relations vraies et de paix.

Celui qui passera devant le nouveau Ā«parterre de la paixĀ», avec Ć  son centre le ”dĆ© de la paix”, pourra le faire basculer pour commencer, presque comme un jeu, Ć  construire un chemin de paix personnel mais toujours important.

InspirĆ© par l’art d’aimer proposĆ© par Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, ce ”jeu pĆ©dagogique” vise ainsi Ć  faire mettre en pratique chaque jour, la phrase qui sort du lancer de dĆ©. L’initiative se dĆ©veloppe dans le cadre d’un projet didactique plus ample, qui a vu et voit engagĆ©s diffĆ©rents enseignants, de nombreuses classes, surtout maternelles et primaires, qui ont dĆ©jĆ  commencĆ© avec les enfants, un parcours quotidien de sensibilisation Ć  la paix et Ć  la solidaritĆ©.

Source: Bureau de Presse de la Commune de Trieste

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CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Ɖvangile vĆ©cu: il y a toujours quelque chose Ć  donner

20141215-01Quelque chose Ć  faire

Lorsque nous, les jeunes, avons appris que, hors de la ville, dans le dĆ©sert, il y avait une colonie de 1000Ā personnes touchĆ©es par la lĆØpre, nous sommes allĆ©s voir la situation et avons dĆ©couvert que tout manquait, mĆŖme l’assistance mĆ©dicale. AprĆØs avoir contactĆ© Caritas, nous avons formĆ© un groupe de chrĆ©tiens et de musulmans qui s’y rendent les jours où ils ne travaillent pas. Pour ĆŖtre d’une aide concrĆØte, deux Ć©tudiants en mĆ©decine se sont renseignĆ©s sur les mĆ©thodes de traitement de la lĆØpre. Quelques-uns se sont occupĆ©s d’autres services, comme peindre les habitations. Un autre, journaliste, a Ć©crit des articles dans diffĆ©rents journaux et revues de maniĆØre Ć  informer et sensibiliser le plus de personnes possible au problĆØme. Surtout, nous avons remarquĆ© que ces malades ont besoin de quelqu’un qui les Ć©coute: c’est encore plus important pour eux que les mĆ©dicaments. L’expĆ©rience nous fait comprendre que chacun peut toujours faire et donner quelque chose dans l’intĆ©rĆŖt des autres.

S.H. – Ɖgypte

Le chariot

20141215-02Ce pauvre avait dĆ©jĆ  toquĆ© plusieurs fois Ć  notre porte pour demander de l’argent. J’ai toujours pensĆ© qu’il est mieux d’enseigner Ć  pĆŖcher plutĆ“t que d’offrir le poisson. C’est pourquoi je me suis mis Ć  lui construire un petit charriot pour vendre des gĆ¢teaux et du cafĆ©. Avec une petite table mĆ©tallique que nous avions Ć  la maison, j’ai fait la vitrine, et avec le produit de la vente de papier, j’ai achetĆ© les roulettes. Il en est rĆ©sultĆ© un beau chariot. Ensuite, nous sommes allĆ©s Ć  Bogota, dans la zone frĆ©quentĆ©e par ce pauvre, pour le lui livrer. Il Ć©tait Ć©merveillĆ©, si heureux qu’il a demandĆ© de se faire prendre en photo avec nous. Il s’est immĆ©diatement mis Ć  travailler et, maintenant, il a une vie plus digne.

O.M. – Colombie

20141215-03J’ai trouvĆ© un ami!

J’allais en voiture chez le mĆ©decin. Il pleuvait et j’étais pressĆ©. Je venais de dĆ©passer un homme qui marchait difficilement sur le trottoir lorsque j’y ai repensĆ©. J’ai alors reculĆ© et je l’ai invitĆ© Ć  monter. Il se rendait aussi chez le mĆ©decin… le mĆŖme que moi! DĆØs qu’il l’a su, il s’est exclamĆ©: “Aujourd’hui, j’ai trouvĆ© un ange!” En effet, je m’appelle justement Angelo (ange en italien) et lorsqu’il a su, il a bien rigolĆ©. AprĆØs le mĆ©decin, j’ai accompagnĆ© Antonio (c’est son nom), d’abord pour faire quelques courses, ensuite chez lui, où il m’a prĆ©sentĆ© sa femme Antonietta. En me racontant une partie de leur histoire, ils m’ont offert un petit verre de liqueur et des biscuits faits maison. Au moment de partir, nous nous sommes Ć©changĆ©s les numĆ©ros de tĆ©lĆ©phone et promis de nous rencontrer encore. Antonio: “Aujourd’hui, j’ai trouvĆ© un ami”. Et Antonietta arrive avec 12 œufs frais: “Ils sont encore chauds, je viens de les ramasser”. Il semblait que le temps s’était arrĆŖtĆ©. Vraiment, il y a plus de joie Ć  donner qu’à recevoir!

Angelo D.N. – Italie

 

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Celui qu’on attend (Igino Giordani)

20130812-01La merveille de la Rédemption débute avec la naissance du Rédempteur: le roi de la création ne trouve pas une pièce pour venir au monde, tout comme il ne trouvera pas, par la suite, une pierre où faire reposer sa tête.

Il futĀ  l’homme par excellence. Il se prĆ©sente Ć  l’humanitĆ© pour laquelle il Ć©tait venu, sous le visage d’un bĆ©bĆ©, couchĆ© dans une mangeoire.

MĆŖme les Romains attendaient le Sauveur du monde sous les traits d’un jeune homme qui aurait inaugurĆ© un nouveau cycle, une nouvelle ƈre. De mĆŖme les grecs, et aussi les Perses.

Quant aux Juifs ils l’attendaient Ć  la LumiĆØre des prophĆ©ties, projetant sur Celui qui viendrait les espĆ©rances messianiques d’une renaissance du passĆ© avec un renversement des choses.

Un renversement déjà signifié par cette humble naissance : elle mettait le Fils de Dieu au rang des victimes des guerres et des inondations, au milieu des sans-abris, des pauvres, au niveau le plus bas de la misère universelle, tout comme serait sa mort sur le gibet de la plus grande ignominie.

Quelle prĆ©sentation insolite du divin: une nuĆ©e d’anges au-dessus et au-dessous des bergers en petits groupes. Mais plus stupĆ©fiantes encore furent les cĆ©lestes mĆ©lodies entonnĆ©es par les anges entourant cette singuliĆØre naissance: Gloire Ć  Dieu dans le Ciel! Paix sur la terre aux hommes!

La gloire pour Dieu va de pair avec la paix pour les hommes, c’est en substance l’Ć©cho de ce message. La paix de Dieu c’est sa gloire. La gloire des hommes c’est leur paix.

C’est un lien vital qui intĆØgre en lui-mĆŖme le rapport des valeurs divines et humaines induites par l’Incarnation: grĆ¢ce Ć  elle la nature divine et la nature humaine s’unissent en une seule personne qui relie alors l’infini Ć  ce qui est fini, l’Ć©ternel Ć  ce qui est transitoire, la gloire Ć  la paix.

C’est un lien si fort qu’on ne peut sĆ©parer la gloire de Dieu de la paix des hommes. Si l’une existe, l’autre aussi, et inversement.

Mais qu’elle est grande et riche de consĆ©quences cette premiĆØre annonce Ć©vangĆ©lique, elle qui prĆ©cise par avance l’effet de l’amour sur les personnes et sur la sociĆ©tĆ© : ce fils de prolĆ©taire est porteur d’une loi d’amour qui instaure un monde nouveau. Cet effet c’est la paix. Et s’il y a la paix, cela veut dire que dans l’esprit de chacun et dans les relations avec tous, agit cette lumiĆØre divine qui est la charitĆ© ; cela signifie que les hommes se sentent frĆØres parce qu’ils respirent la prĆ©sence d’un unique et mĆŖme PĆØre.

La plus grande gloire que les hommes peuvent rendre Ć  Dieu au plus haut des cieux c’est d’assurer, avec bonne volontĆ©, la paix entre les ĆŖtres raisonnables de notre planĆØte, l’une des plus basses, dĆ©bordante de la mĆ©chancetĆ© des uns envers les autres.

GrĆ¢ce Ć  la paix, notre vie terrestre se divinise. Si au lieu de perdre notre temps Ć  nous haĆÆr on se met Ć  le gagner en nous aimant, on abrite en nous le TrĆØs-Haut qui demeure ainsi dans son essence, dans son milieu : l’amour. Dieu – nous enseignent les mystiques – ne demeure que dans la paix.

Voilà comment, en raison de la présence du Christ, une étable se transforme en paradis; une simple cabane peut devenir une église ; un bureau aussi, et même un Parlement !

(Igino Giordani, Parole di vita, SEI, Torino, 1954, pp. 21-23)

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

India. Udisha est beaucoup plus que cela.

20141212-01Ā«Il ne s’agit pas d’une simple Ć©cole des devoirs ou d’une pure opportunitĆ© de travail. Udisha est beaucoup plus que cela, un rĆ©el point de rĆ©fĆ©rence pour les enfants, les familles et la communautĆ© toute entiĆØreĀ». C’est Susanna qui l’Ć©crit, jeune volontaire italienne, la premiĆØre de l’Italie Ć  prester un service pour ce projet du Mouvement des Focolari Ć  Goregaon, un des slum de Mumbai, 400 mille habitants, Ć  40 minutes en train du centre ville.

Udisha, dans l’urdu Ā«Le rayon de soleil qui apporte une aube nouvelleĀ» concerne chaque annĆ©e plus de 100 enfants, adolescents et jeunes (de 4 Ć  22 ans) et beaucoup de mĆØres: elles sont au nombre de 60 celles qui sont insĆ©rĆ©es dans les projets de microcrĆ©dit. Il s’agit d’un projet nĆ© sur la base de la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, selon la conviction de Chiara Lubich que dans l’Evangile vĆ©cu se trouve la plus grande force de transformation sociale.

ConcrĆØtement, il s’agit d’une activitĆ© d’Ć©cole des devoirs, counseling, thĆ©rapie occupationnelle pour les enfants et les adolescents; on contribue au paiement des taxes scolaires; production et vente de bourses pour l’activitĆ© de microcredit; journĆ©es de convivialitĆ© et rencontres organisĆ©es par des parents et soutien Ć©conomique pour les familles.

Ā«Ce qui m’a le plus touchĆ© – continue Susanna, Ć©tudiante, – c’est la prise de conscience, surtout de la part des adolescents, de l’opportunitĆ© que leur offre le projet en tant qu’Ć©tudiants et comme personnes et par consĆ©quent, leur engagement et leur participation active au projet lui-mĆŖme. Les jeunes trouvent dans Udisha une rĆ©elle deuxiĆØme maison, des personnes en qui ils peuvent se confier et sur qui ils peuvent compter. TrĆØs importante, sous cet aspect, c’est la prĆ©sence d’un counselor qui fournit un support psycho-Ć©ducatif aux ados et aux parentsĀ».

20141212-02Les volontaires vivent leur quotidien Ć  Udisha, et l’impression est que le projet recouvre Ā«un rĆ“le central pour ceux qui en font partie. On le comprend par la maniĆØre avec laquelle les enfants travaillent en groupe entre eux et par la maniĆØre avec laquelle les plus grands sont responsables vis-Ć -vis des plus petits, les mĆØres qui viennent Ć  Udisha au moins trois fois par jour pour accompagner leurs enfants, leur apporter leur repas et les reprendre, pour retourner Ć  nouveau travailler au projet des bourses qui les implique directement.

Significatif Ć©galement le fait que parmi les enseignants de l’Ć©cole des devoirs, il y ait aussi des filles qui, dans le passĆ© Ć©taient les destinataires du projet et qui continuent Ć  en faire partie en tant que volontairesĀ».

Ā«Une expĆ©rience pour laquelle chacun peut mettre ce qu’il sait faire de mieux, au service des autres, dans le cas de Susanna par exemple, la danse: Ā«J’ai pu enseigner la danse aussi bien aux adolescents qu’aux mamans, en prĆ©parant avec eux un spectacle Ć  l’occasion de la fĆŖte de l’indĆ©pendance. Je me suis sentie particuliĆØrement impliquĆ©e dans ce projet car cela m’a permis de me confronter avec les femmes qui ont adhĆ©rĆ© avec enthousiasme Ć  l’activitĆ©, me faisant ainsi comprendre l’importance de crĆ©er des espaces de dĆ©tente qui leur permettent de consacrer du temps et de s’Ć©vader un peu de la routine quotidienneĀ».

Une impression avant de quitter le sous-continent indien? Ā«Je crois que l’expĆ©rience Ć  Udisha reprĆ©sente une trĆØs belle opportunitĆ© parce qu’elle permet de vivre pleinement la rĆ©alitĆ© indienne: l’hospitalitĆ©, la dignitĆ©, la nourriture, l’aspect religieux et le respect rĆ©ciproque pour les diffĆ©rentes religions et cultures, les rituels, les week-ends passĆ©s avec une famille hindoue et en gĆ©nĆ©ral avec les familles de Udisha… par rapport aux craintes que j’avais eues avant de partir, tous ces aspects ont fait en sorte que ces craintes se sont Ć©vanouiesĀ».

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Juniors pour un monde uni, passion pour le futur

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Observer, impliquer, penser. .Mais aussiĀ : agir, Ć©valuer, cĆ©lĆ©brer. Ce sont 6 actions qui rĆ©sument les Ć©tapes pour Ć©laborer un projet sur le territoire qui devrait impliquer une communautĆ© tout entiĆØre, partant des jeunes. CommentĀ ? En stimulant un regard diffĆ©rent sur le parcours quotidien personnel, par exemple de chez soi Ć  l’école, en racontant des situations, des faits qui mettent en Ć©vidence un problĆØme spĆ©cifique. De lĆ , la planification d’une intervention qui respecte les indicateurs « pros sociauxĀ Ā» et de fraternitĆ©, par « pros sociaux on entend ces comportements qui, sans rien attendre en retour, favorisent les autres selon leurs besoins, en augmentant la possibilitĆ© de provoquer une rĆ©ciprocitĆ© positive.

20141211-01Ce n’est qu’un des projets et des actions mis en route dans le vaste panorama des Juniors pour un monde uniĀ : il existe aussi Run4Unity, Super Soccer, le Chantier Homme Monde, Colorons la Ville, les Projets-donner de Schoolmates et d’autres encore en Ć©laboration, rendus possibles grĆ¢ce aussi Ć  un rĆ©seau d’animateurs, de jeunes et d’adultes. Ces jours-ci, Ć  Castelgandolfo (27-30 novembre) une centaine de personnes s’est rĆ©unie, en majoritĆ© de l’Italie, avec des reprĆ©sentants de la France, Belgique, Luxembourg, Espagne, Portugal, SlovĆ©nie, Hongrie et Ć  quelques kilomĆØtres plus loin du Guatemala, Paraguay et Inde.

Ce qui les unissait c’était la passion de former les nouvelles gĆ©nĆ©rations en travaillant ensemble. Peu importe le temps et l’énergie nĆ©cessaire, ils avaient la conviction que « sans travail de formation adĆ©quate, il est illusoire de penser pouvoir rĆ©aliser un projet sĆ©rieux et durable au service d’une nouvelle humanité ». Le pape FranƧois l’avait dit, lors de l’audience gĆ©nĆ©rale avec le mouvement des Focolari, en donnant comme consigne la parole « faire Ć©coleĀ Ā». « Chiara Lubich avait en son temps forgĆ© une expression qui reste de grande actualité : aujourd’hui – disait-elle – nous devons former des « hommes-mondeĀ Ā», hommes et femmes avec l’âme, le cœur, l’esprit de JĆ©sus et pour ce faire capables de reconnaĆ®tre et d’interprĆ©ter les nĆ©cessitĆ©s, les prĆ©occupations et les espĆ©rances qui habitent dans le cœur de tout hommeĀ Ā».

Mais pour former, il faut se former : voilĆ  pourquoi un grand espace s’est fait autour de l’approfondissement de la pensĆ©e de Chiara Lubich sur l’éducation, et une approche psychopĆ©dagogique visant Ć  dĆ©velopper les « Life SkillsĀ Ā» (compĆ©tences pour la vie) dans le groupe des adolescents. En plus de l’éducation « entre semblablesĀ Ā», dont un adolescent a vraiment besoin, le rĆ“le de l’animateur reste fondamental, un adulte qui donne confiance, qui laisse la place Ć  la crĆ©ativitĆ©, Ć  la libre initiative, Ć  la possibilitĆ© de faire l’expĆ©rience, de faire la preuve sur soi-mĆŖme.

20141211-02C’est avec ce regard que prennent vie les nouvelles initiatives, comme Up2Me-Project, un projet d’éducation Ć  l’affectivitĆ© et la sexualitĆ© au cours de cet Ć¢ge en Ć©volution, dĆ©veloppĆ©e en synergie avec l’équipe des Juniors pour un monde uni et Familles Nouvelles, qui s’adresse aux prĆ©adolescents et aux adolescents. Le paradigme de rĆ©fĆ©rence est la personne-relation, dans la vision anthropologique qui naĆ®t du charisme de l’unitĆ©, c’est-Ć -dire la personne dans son ĆŖtre en relation avec l’autre, dans sa capacitĆ© d’aimer et d’être aimĆ©e, de donner et d’accueillir.

L’invitation Ć  reconnaĆ®tre les ā€œsignes des tempsā€ dans la rĆ©volution digitale, et Ć  s’immerger dans cette culture sans ingĆ©nuitĆ©, vient de JesĆŗs MorĆ”n lors d’un moment de dialogue avec les animateurs. Et Maria Voce, Ć  30 ans de la naissance du vaste mouvement de jeunes des Focolari, a relancĆ© le parcours des Juniors pour un monde uni en les invitant Ć  « une plus grande attention Ć  la pauvretĆ© et Ć  la sobriĆ©tĆ© de vieĀ Ā» en cheminant avec les jeunes pour sortir du risque constant de la sociĆ©tĆ© de consommation qui, Ć  cause du dernier smartphone, peut te faire perdre de vue les grandes pauvretĆ©s matĆ©rielles.

 

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Pour une AmƩrique latine plus humaine et fraternelle

20141210-02Ā«A 64 ans de l’institution de la JournĆ©e Internationale des Droits Humains [10 dĆ©cembre] et de l’appel lancĆ© par l’AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale des Nations Unies, ”A tous les peuples du monde”, nous, membres de UNIRedes, nous voulons rendre publique notre constitution en ligne, dĆ©cidĆ©e Ć  activer des liens authentiques de collaboration, finalisĆ©s Ć  la construction d’un monde plus juste, solidaire, Ć  la recherche du respect entier des droits humainsĀ». C’est ainsi que commence le ”Manifeste” signĆ© Ć  l’occasion de la JournĆ©e Internationale des Droits Humains, par les 50 et plus organisations sociales, initiatives et mouvements de 12 Pays d’AmĆ©rique Latine et des CaraĆÆbes impliquĆ©s dans UNIRedes.

Quels sont leurs points communs? L’engagement dans le changement social Ć  travers une culture basĆ©e sur la fraternitĆ©, comme expression sociale du charisme de l’unitĆ© de Chiara Lubich. Ils œuvrent sur diffĆ©rents fronts: incidence politique, sociale, Ć©conomique, environnementale, intergĆ©nĆ©rationnelle et culturelle. Principale caractĆ©ristique: la promotion du protagonisme et de la participation des divers acteurs intĆ©ressĆ©s.

Le ”Manifeste” exprime, en plus de Ā«L’engagement Ć  cultiver et diffuser dans notre milieu, une culture qui respecte et protĆØge la dignitĆ©, la libertĆ© et les droits de chaque ĆŖtre humain; Ć  oeuvrer sans cesse dans le but de rĆ©veiller, sur notre territoire, une conscience ferme et convaincue de la valeur de chaque ĆŖtre et Ć  diffuser cette vision parmi le plus grand nombre de personnes, en partageant des expĆ©riences, de bonnes pratiques, du matĆ©riel pour la formation et les certificats d’aptitude de nos membres, nĆ©cessitĆ©s et carences, pour un soutien rĆ©ciproque sans barriĆØres gĆ©ographiques ou d’idiome et grandir dans la conscience que nous faisons tous partie d’une familleĀ».

En dĆ©finitive, UNIRedes dĆ©sire rendre publique la disponibilitĆ© Ć  collaborer et «à soutenir tous ceux qui dĆ©sirent travailler ensemble, en rendant ainsi plus visibles et concrĆØtes la justice et la fraternitĆ©, qui sont des forces capables de combler le manque de dignitĆ© auquel beaucoup d’ĆŖtres humains sont soumisĀ». Pour cela, ils lancent Ā«un appel public aux institutions gouvernementales, aux organismes de la sociĆ©tĆ© civile, aux personnes qui soutiennent des initiatives et actions sociales, Ć  s’unir et Ć  partager les efforts, pour que nous puissions construire un monde dans lequel les droits de chaque homme ne soient pas violĆ©s, mais protĆ©gĆ©s et garantisĀ». Unir, donc, les efforts des personnes engagĆ©es depuis des annĆ©es dans les pĆ©riphĆ©ries latino-amĆ©ricaines, pour la construction d’un monde plus fraternel.

Pour en savoir plus: www.sumafraternidad.org (http://www.sumafraternidad.org/web/)

Contacts: info@sumafraternidad.org (AR) / uniredes@focolares.org.br (BR)

Organisations qui font partie de UNIRedes:
mapa-UNIRedes2014Apadis (Asociación de Padres de Ayuda al Discapacitado) – AR
Asociación Civil Nuevo Sol – AR
Associação de Apoio Ć  CrianƧa e ao Adolescente (AACA) – BR
Associação de Apoio Ć  FamĆ­lia, ao Grupo e Ć  Comunidade do Distrito Federal (Afago-DF) – BR
Associação de Apoio Ć  FamĆ­lia, ao Grupo e Ć  Comunidade de SĆ£o Paulo (Afago-SP) – BR
Associação FamĆ­lias em Solidariedade (Afaso) – BR
Associação FamĆ­lias em Solidariedade de Cascavel (Afasovel) – BR
Associação Nacional por uma Economia de ComunhĆ£o (Anpecom) – BR
Associação Civitas – BR
Associação Pró-AdoƧƵes a DistĆ¢ncia (Apadi) – BR
Associação Nossa Senhora Rainha da Paz (Anspaz) – BR
Casa de los NiƱos – Bolivia
Casa do Menor SĆ£o Miguel Arcanjo – BR
Centro de Atención Integral Las Ɓguilas – MEX
Centro Social Roger Cunha – BR
Codeso (Comunión para el Desarrollo Social) – UY
ColĆ©gio Santa Maria – MEX
Dispensario Medico Igino Giordani – MEX
Editora Cidade Nova – BR
Fazenda da EsperanƧa – BR
Fundación Unisol – BO
Fundación Mundo Mejor – CO
Grupo Pensar – BR
Hacienda de la Esperanza de Guadalajara – MEX
Instituto Mundo Unido – BR
NĆŗcleo de Ação ComunitĆ”ria (NAC)/NĆŗcleo Educacional Fiore – BR
NĆŗcleo de Ação VoluntĆ”ria (NAV) – BR
Promoción Integral de la Persona para una Sociedad Fraterna – MEX
RefĆŗgio Urbano – MEX
SaĆŗde, DiĆ”logo e ComunhĆ£o – BR
Sociedade Movimento dos Focolari Nordeste/Escola Santa Maria – BR
Sociedade Movimento dos Focolari – BR
Unipar (Unidad y Participación) – PY

UNIRedes est prƩsent Ơ travers des initiatives sociales et des mouvements Ʃgalement au Chili, Cuba, El Salvador, Guatemala et VƩnƩzuela.

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Justice, un exercice continu

20141210-01ā€œJe travaille dans la justice pĆ©nale (province de Santa Fe) depuis vingt ans. Ma profession n’est pas une bonne carte de visite dans l’Argentine d’aujourd’hui où les relations se sont dĆ©gradĆ©es: avec ou sans raison, institutions et fonctionnaires font l’objet de soupƧons permanents.

Depuis ma premiĆØre expĆ©rience avec les Gen (jeunes du mouvement des Focolari), la spiritualitĆ© de l’unitĆ© Ć©claire ma vie et donne sens Ć  ma prĆ©sence dans ce milieu où le dĆ©lit, la violence, le non-amour sont plus prĆ©sents que Ā« l’amour, qui est la plĆ©nitude de la loi Ā», comme le dit Saint Paul. Au cours de ces annĆ©es de dĆ©fis permanents, j’ai cherchĆ© Ć  orienter la formation professionnelle, l’éthique, les plans de carriĆØre, les relations sociales au service des personnes et certaines avancĆ©es laborieuses dans cette direction ont jalonnĆ© mon parcours de faƧon dĆ©terminante.

Lorsque, mon Ć©pouse et moi, avons dĆ©cidĆ© d’adopter un enfant, nous n’avons pas voulu recourir Ć  des connaissances qui auraient pu accĆ©lĆ©rer nos dĆ©marches d’adoption, alors que d’autres couples, renvoyĆ©s Ć  leur solitude, souffraient de voir les leurs suspendues. Nous avons Ć©tĆ© enfin convoquĆ©s : la fonctionnaire de service, qui me connaissait, resta trĆØs surprise de notre attitude durant toutes ces annĆ©es d’attente. Avec l’arrivĆ©e de notre fille adoptĆ©e, nous avons eu la confirmation que les plans de Dieu sont parfaits et ne se rĆ©alisent que si nous faisons Sa volontĆ©.

J’ai dĆ» une fois m’occuper d’un procĆØs où l’accusĆ© Ć©tait prĆŖt Ć  se faire justice lui-mĆŖme en cas de verdict dĆ©favorable. Par ailleurs je continuais Ć  recevoir des lettres anonymes inquiĆ©tantes Ć©voquant le caractĆØre dangereux de ce prĆ©venu et ses liens Ć©troits avec le pouvoir local. MalgrĆ© tout, je suis restĆ© fidĆØle aux exigences juridiques du procĆØs et Ć  plusieurs reprises j’ai dĆ» lui rappeler fermement les obligations que la procĆ©dure exigeait. Le verdict final ne lui a pas Ć©tĆ© favorable, mais j’avais construit avec son avocat une relation de confiance qui dure encore aujourd’hui. Le procĆØs une fois terminĆ©, cette personne est venue me saluer : elle tenait Ć  me dire qu’elle reconnaissait avoir eu des attitudes violentes et que, dans certaines situations où elle sentait monter la violence en elle, elle confiait Ć  son fils la solution de problĆØmes qu’elle ne pouvait pas rĆ©soudre elle-mĆŖme.

Comme les procĆØs font l’objet d’une instruction Ć©crite, il en rĆ©sulte une montagne de papiers dont la consultation s’avĆØre difficile. Aussi arrive-t-il souvent de voir que les accusĆ©s et leurs proches en souffrent, sans pouvoir rien faire. C’est dans ces moment-lĆ  que la mise en place d’espaces de partage permet de mettre en valeur la dignitĆ© de chacun, premier pas vers l’espĆ©rance d’une vie meilleure.

Parfois le seul fait d’écouter une personne de tout son esprit et de tout son cœur, peut nous apporter un Ć©clairage qui dĆ©passe le cadre formel de la procĆ©dure et de l’interrogatoire d’un dĆ©tenu : il peut alors arriver que l’accusĆ© confie le drame qu’il vit et que, grĆ¢ce Ć  une juste connaissance des faits, le juge puisse prendre une dĆ©cision vraiment humaine. Cela m’est arrivĆ© trĆØs souvent, par exemple lorsque j’ai ordonnĆ© un examen psychiatrique pour un dĆ©tenu que j’avais Ć©coutĆ© en profondeur. Il courait en fait le risque d’une tentative de suicide et ce choix fut dĆ©terminant pour qu’il retrouve son Ć©quilibre.

Vous le savez mieux que moi: ce qui fait la diffĆ©rence, toujours et partout, c’est l’amour, y compris dans l’exercice de la justiceā€

(M.M. – Argentine)

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Se marier, pourquoi ?

 

2014FidanzatiSera-t-elle la personne qu’il me fautĀ ? La prĆ©caritĆ© donne-t-elle la possibilitĆ© de faire des programmes Ć  long termeĀ ? Pourquoi se marier fait-il peurĀ ? Celui qui a l’intention de construire un futur Ć  deux aujourd’hui doit affronter des choix, des difficultĆ©s, des doutes. Un parcours en montĆ©e et un rapprochement avec d’autres couples peut aider Ć  vivre son propre choix de maniĆØre responsable.

Il y a beaucoup de jeunes qui sentent l’exigence d’une prĆ©paration. InĆØs, espagnole, travaille dans le domaine de la mode, mĆŖme si elle a Ć©tĆ© licenciĆ©e depuis peuĀ ; Elle va se marier en juillet prochain avec Alejandro, commerƧant. Ils sont de Madrid, il a entendu parler du cours par d’autres qui en avaient fait l’expĆ©rienceĀ : « Investir pour notre futur vaut plus que tout, voilĆ  pourquoi nous avons tout fait pour y ĆŖtreĀ Ā». Vu le coĆ»t Ć©levĆ© du voyage, un couple de BrĆ©silĀ  a demandĆ© que leur cadeau de mariage soit anticipĆ©.

Ce sont des jours de rĆ©flexion profonde et d’échanges sur diffĆ©rents thĆØmes grĆ¢ce Ć  des tĆ©moignages, des exposĆ©s faits par des experts, des ateliers qui abordent la vie de couple et de famille sous divers aspects: Ć©conomie, vie professionnelle, sobriĆ©tĆ©, communication, affectivitĆ©, responsabilitĆ© parentale. « De tels sujets nous forment en tant que future famille – continue InĆØs – et favorisent notre connaissance rĆ©ciproque. C’est vraiment « ceĀ Ā» que nous voulonsĀ ?Ā Ā»

Plus de 200 fiancĆ©s se sont rencontrĆ©s Ć  Castelgandolfo (20-30 novembre 2014), avec traductions simultanĆ©es en dix langues, pendant le congrĆØs annuel des Familles Nouvelles, qui s’occupe de la formation des fiancĆ©s mĆŖme au niveau local et rĆ©gional.

2014Fidanzati2La culture moderne centrĆ©e sur le bien-ĆŖtre personnel, n’encourage pas le mariage qui implique un lien pris devant la sociĆ©tĆ©, demande un engagement et mĆŖme quelques renoncements. Mais le tissu social et familial donne du poids Ć  la relation et au partage entre familles, chaque “cellule” est une ressource pour les autres.

« La reconnaissance lĆ©gale est importante pour moiĀ Ā», dit Adolfo qui frĆ©quente Antonella depuis dix ans, ils vivent ensemble depuis cinq ansĀ ; en avril ils se marieront selon un rite mixte parce que lui n’est pas croyant et elle catholique. « Je me demandais si cette diffĆ©rence de conviction aurait entraĆ®nĆ© des problĆØmes entre nous, mais par la suite nous avons appris Ć  nous accueillir et la diversitĆ© de l’autre s’est avĆ©rĆ©e ĆŖtre un stimulant. Puis l’annĆ©e derniĆØre je suis tombĆ©e malade, continue-t-elle. Cette Ć©preuve a fortifiĆ© la relation entre nous et nous a orientĆ©s Ć  faire ce pas vers le mariage.Ā Ā»

ā€œ Du point de vue Ć©conomique, pour nous la situation est incertaine parce que j’ai un contrat comme employĆ©e jusqu’en fĆ©vrier, ensuite on ne sait pas – explique Ana de Belgrade – alors qu’Alexandre, son ami, joue du violon dans un orchestre. « Nous avons compris qu’on peut chercher de petites solutions Ć©conomiques et voir ce qui est vraiment utile Ā». Trois couples serbes sont arrivĆ©s ensemble, des couples mixtes: l’un est catholique et l’autre orthodoxe. « Notre dĆ©sir est de comprendre comment vivre le mieux possible la diffĆ©rence entre nous pour qu’elle devienne une richesse et non un obstacleĀ Ā».

L’expression ā€œpour toujoursā€ peut aussi faire peur – dit une des familles du staff organisateur du congrĆØs – « mais elle n’est pas synonyme de perfection. La perfection consiste plutĆ“t Ć  toujours recommencer chaque fois qu’il y a un coup d’arrĆŖt ou une difficultĆ© dans la relationĀ Ā». « Un mariage n’est pas rĆ©ussi uniquement parce qu’il dure, mais sa qualitĆ© est importante. Rester ensemble et savoir s’aimer pour toujours est le dĆ©fi des Ć©poux chrĆ©tiensĀ Ā» avait dit le pape FranƧois aux fiancĆ©s Ć  l’occasion de la fĆŖte de Saint Valentin 2014Ā Ā».

« Dans le mariage les Ć©poux ne se donnent pas quelque chose, mais eux-mĆŖmes dans un jeu continuel d’unitĆ© et de distinction – ainsi s’exprimait Chiara Lubich Ć  Lucerne en 1999 – et dans ce dynamisme se cache leur futur, un futur qui les conduit au-delĆ  d’eux-mĆŖmes, en particulier lorsqu’ils engendrent de nouvelles vies et de cette communion plus ample la famille devient gĆ©nĆ©ratrice de socialité ».

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Paraguay: 50 ans des Focolari

2014Paraguay50-1Vy’aguasu peteÄ© Ʊe’įŗ½me (grande fĆŖte en une seule langue), c’est ainsi qu’a Ć©tĆ© intitulĆ© l’évĆ©nement, en guarani, langue officielle du pays avec l’espagnol. Et l’unique langue Ć©tait celle du cœur. “Avec une grande joie, je m’unis Ć  vous pour le 50ĆØmeĀ anniversaire de l’arrivĆ©e de l’IdĆ©al de l’unitĆ© en votre chĆØre terre guarani, que vous fĆŖtez aujourd’hui dans le Centre Mariapolis “MĆØre de l’HumanitĆ©”. Notre pensĆ©e s’adresse avec gratitude Ć  ceux qui ont Ć©tĆ© les premiers instruments de Dieu…”, Ć©crit Maria Voce Ć  l’occasion de la fĆŖte du 16 novembre dernier.

Certains d’entre eux, artisans des dĆ©buts du Mouvement au Paraguay, ont racontĆ© la fascination de la dĆ©couverte d’une nouveautĆ© et l’aventure de suivre “une lumiĆØre qui illuminait chaque coin de l’existence”. L’amour Ć©vangĆ©lique, inconditionnel, concret et exigeant, remplissait et continue Ć  remplir la vie de ces octogĆ©naires pleins de vie et de sagesse.

2014Paraguay50-2ƀ partir de la spontanĆ©e vie Ć©vangĆ©lique du premier groupe s’est dĆ©veloppĆ©, au fil des ans, l’actuel Mouvement, prĆ©sent dans toutes les principales villes du pays. Comme dans la “parabole de la graine de moutarde”, devenue “un grand arbre qui Ć©tend ses branches sur le monde entier”, comme l’imaginait Chiara Lubich.
Sur le fil rouge des “trois mots” que le pape FranƧois a rĆ©cemment adressĆ©s aux membres de l’AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale des Focolari, la journĆ©e a prĆ©sentĆ© de brĆØves rĆ©flexions sur “contempler, sortir et faire Ć©cole“, enrichies par des expĆ©riences concrĆØtes et incisives d’actions dans le domaine de la bioĆ©thique et de la politique, de l’inclusion sociale.

Aussi au Paraguay, la lumiĆØre de l’Évangile se fait chair dans la culture, dans la maniĆØre d’ĆŖtre et de vivre du peuple qui l’habite. Et ici, les racines de ses premiers habitants sont fortes: les Guarani, les plus nombreux parmi les vingt peuples originels prĆ©sents sur ces terres depuis plus de 5000 ans, comme le confirment de rĆ©centes dĆ©couvertes. Un peuple naturellement communautaire, qui vit en harmonie avec la nature et a un sens prononcĆ© du sacrĆ© et de la dignitĆ© de la personne. La chercheuse en Histoire et professeure Diana DurĆ”n a rĆ©sumĆ© la richesse des valeurs ancestrales des Guarani et s’est faite la porte-parole de la proposition des Focolari: redĆ©couvrir ces valeurs, aprĆØs des siĆØcles d’abus et de mĆ©pris, et les proposer comme antidote aux antivaleurs qui menacent la sociĆ©tĆ©. Une forte contribution vient du rĆ©cent Synode sur la Famille, qui encourage Ć  accompagner les personnes de prĆØs, Ć  soulager leurs blessures pour relancer la famille, pilier de la sociĆ©tĆ© paraguayenne, encore fort, mais toujours menacĆ©.

2014Paraguay50-3AprĆØs un vote online, le prix “L’Art du Dialogue”, Ć  sa premiĆØre Ć©dition, a Ć©tĆ© confĆ©rĆ© Ć  Mgr Adalberto MartĆ­nez Flores, pour la promotion du bureau Coordinateur multisectoriel de la province de San Pedro. Le Multisectoriel est nĆ© de son initiative en 2010, dans un contexte de fortes difficultĆ©s qui divisent la sociĆ©tĆ©. GrĆ¢ce Ć  cette initiative encore en cours, qui a rĆ©uni des propriĆ©taires terriens, industriels, paysans sans terre et partenaires sociaux, d’importantes amĆ©liorations ont Ć©tĆ© obtenues, tant dans le climat social que dans les couches plus faibles.

Les communautĆ©s des Focolari prĆ©sentes sur le territoire ont exposĆ© ce qu’elles font: une vie où brille la solidaritĆ©, spĆ©cialement dans les situations de souffrance.
Les jeunes et les trĆØs jeunes. Le groupe musical a diverti toutes et tous dans un enthousiasme contagieux. Pendant que les juniors pour un Monde Uni, modĆØles crĆ©dibles de vie Ć  contre-courant du “tout, tout de suite”, ont Ć©tĆ© les metteurs en scĆØne et acteurs des moments partagĆ©s avec une centaine de jeunes.
Enfin, les plus petits, les Gen 4, ont conquis les personnes prƩsentes avec la simplicitƩ de leur vie ƩvangƩlique.
Voir grandir la vie surprend toujours. Les premiers adhĆ©rents Ć  l’idĆ©al de l’unitĆ© de Chiara Lubich au Paraguay peuvent raconter qu’ils ont vu naĆ®tre et se dĆ©velopper, durant ces 50 ans, des communautĆ©s chrĆ©tiennes vivantes, avec les joies et les douleurs typiques d’une famille qui s’agrandit.
Les dĆ©fis sont et restent nombreux, mais lorsqu’on est unis, rien ne semble impossible.

 

7 dĆ©cembre : un ā€œOuiā€ depuis 1943 jusqu’aujourd’hui

Elle t’a demandĆ© (la question est posĆ©e en espagnol): Ā«“Peux-tu me raconter ce que tu as compris dans ton cœur quand tu es allĆ©e chercher le Ā»

Ā«Ciao, Chiara ! Je m’appelle Daniele et je viens de Turin. “Que t’a dit JĆ©sus quand tu es allĆ©e acheter le lait pour ta maman ?”Cette question t’est posĆ©e par Pedro du BrĆ©silĀ».

Chiara : Oui. Ils me demandent donc de raconter ce qui s’est passĆ© quand je suis allĆ©e chercher le lait. Cela s’est passĆ© ainsi. Nous Ć©tions Ć  la maison, avec mes deux petites sœurs et ma maman. C’Ć©tait l’hiver et il faisait froid.

Alors, maman a dit Ć  mes petites sœurs parce que je devais Ć©tudier : “Allez chercher le lait”. Une de mes sœurs a rĆ©pondu : “Non” car elle Ć©tait fatiguĆ©e et l’autre a dit : “Non” car elle Ć©tait fatiguĆ©e elle aussi.

Alors, mĆŖme si je devais Ć©tudier, j’ai eu envie de faire un acte d’amour et j’ai dit : “Maman, je vais chercher la bouteille de lait”. J’y suis donc allĆ©e.

Quand j’Ć©tais Ć  mi-chemin, justement prĆØs d’un endroit qui s’appelle “la Vierge Blanche” – c’est Ć©crit ici mais je ne sais pas si vous le voyez tous -, j’ai entendu dans mon cœur – pas avec mes oreilles mais dans mon cœur – comme si JĆ©sus me disait : “Donne-toi toute Ć  moi ; sois toute Ć  moi ; donne-toi toute Ć  moi”. Je lui ai rĆ©pondu : “Oui”. Et j’ai Ć©prouvĆ© une trĆØs, trĆØs grande joie.

Puis, j’ai compris que lorsque nous faisons des actes d’amour, de belles choses se produisent. Parce que j’ai fait un acte d’amour en allant chercher une bouteille de lait, JĆ©sus m’a appelĆ©e. Il m’a appelĆ©e Ć  le suivre pour toujours. C’est l’autre rĆ©ponse.

Ā«Ciao Chiara ! Je m’appelle Stefano. “Comment t’es-tu donnĆ©e Ć  Dieu ?” Cette question t’est posĆ©e par Mario de la ColombieĀ».

Ā«Chiara: Oui. “Quand tu as Ć©pousĆ© JĆ©sus, qu’as-tu Ć©prouvĆ© dans ton cœur ?” C’est Mariela du Paraguay qui te pose cette question”Ā»

Chiara : Je dois donc vous expliquer ce qui s’est passĆ© quand je me suis donnĆ©e Ć  Dieu et quand je l’ai Ć©pousĆ©. Cela s’est passĆ© ainsi. Ce matin-lĆ  aussi, il faisait froid et une tempĆŖte que vous ne pouvez imaginer faisait rage ! J’avais ouvert mon parapluie mais je devais marcher contre le vent, contre la tempĆŖte, contre tout.

Il semblait que le diable ne voulait pas que je me consacre Ć  Dieu parce qu’il savait que tout ce Mouvement naĆ®trait. J’avais donc l’impression qu’il m’empĆŖchait de faire l’acte que je voulais faire. Mais j’ai continuĆ© Ć  avancer avec courage.

Quand je suis arrivĆ©e ensuite Ć  la porte de l’Ć©glise où je devais me donner toute Ć  Dieu durant la messe, celle-ci s’est ouverte toute grande et j’ai eu comme l’impression que Dieu m’embrassait, que le Seigneur m’ouvrait son cœur pour que j’entre.

Au pied de l’autel, un prie-Dieu avait Ć©tĆ© prĆ©parĆ© pour moi. Je m’y suis agenouillĆ©e, j’ai assistĆ© Ć  la messe et, au moment de la communion, j’ai dit Ć  JĆ©sus : “Je suis toute Ć  toi”.

Qu’est-ce que j’ai Ć©prouvĆ© Ć  ce moment-lĆ  ? Un trĆØs grand bonheur car j’Ć©tais consciente que j’avais Ć©pousĆ© Dieu et je pensais : “Si j’ai Ć©pousĆ© Dieu, que se passera-t-il ? Dieu est tout-puissant, Dieu est grand, Dieu est infini. Que se passera-t-il ?”. Je ne savais pas qu’un Mouvement naĆ®trait dans le monde entier. Mais Dieu me faisait dĆ©jĆ  comprendre que quelque chose de grand se produirait.

Puis, je suis rentrĆ©e Ć  la maison. Ma mĆØre ne savait rien, ni mon pĆØre ni mes sœurs ni mon frĆØre. En chemin, j’ai rencontrĆ© sur une place une personne qui vendait des fleurs. J’avais trĆØs peu d’argent, presque rien : quelques piĆØces de monnaie.

Alors je les ai prses, j’ai achetĆ© trois œillets rouges et de retour Ć  la maison je les ai mis devant le crucifix. Rien de plus. C’est Ć  ce moment-lĆ  qu’a commencĆ© le Mouvement car aprĆØs moi sont venues beaucoup, beaucoup de personnes et vous ĆŖtes venus vous aussi.

Chiara Lubich

Texte

Vidéo en italien et en anglais

[:it]7 dicembre: un ā€œSĆ¬ā€ dal 1943 a oggi[:en]7th December: A ā€œyesā€ lasting from 1943 till today[:zh]7th December: A ā€œyesā€ lasting from 1943 till today

Elle t’a demandĆ© (la question est posĆ©e en espagnol): Ā«“Peux-tu me raconter ce que tu as compris dans ton cœur quand tu es allĆ©e chercher le Ā»

Ā«Ciao, Chiara ! Je m’appelle Daniele et je viens de Turin. “Que t’a dit JĆ©sus quand tu es allĆ©e acheter le lait pour ta maman ?”Cette question t’est posĆ©e par Pedro du BrĆ©silĀ».

Chiara : Oui. Ils me demandent donc de raconter ce qui s’est passĆ© quand je suis allĆ©e chercher le lait. Cela s’est passĆ© ainsi. Nous Ć©tions Ć  la maison, avec mes deux petites sœurs et ma maman. C’Ć©tait l’hiver et il faisait froid.

Alors, maman a dit Ć  mes petites sœurs parce que je devais Ć©tudier : “Allez chercher le lait”. Une de mes sœurs a rĆ©pondu : “Non” car elle Ć©tait fatiguĆ©e et l’autre a dit : “Non” car elle Ć©tait fatiguĆ©e elle aussi.

Alors, mĆŖme si je devais Ć©tudier, j’ai eu envie de faire un acte d’amour et j’ai dit : “Maman, je vais chercher la bouteille de lait”. J’y suis donc allĆ©e.

Quand j’Ć©tais Ć  mi-chemin, justement prĆØs d’un endroit qui s’appelle “la Vierge Blanche” – c’est Ć©crit ici mais je ne sais pas si vous le voyez tous -, j’ai entendu dans mon cœur – pas avec mes oreilles mais dans mon cœur – comme si JĆ©sus me disait : “Donne-toi toute Ć  moi ; sois toute Ć  moi ; donne-toi toute Ć  moi”. Je lui ai rĆ©pondu : “Oui”. Et j’ai Ć©prouvĆ© une trĆØs, trĆØs grande joie.

Puis, j’ai compris que lorsque nous faisons des actes d’amour, de belles choses se produisent. Parce que j’ai fait un acte d’amour en allant chercher une bouteille de lait, JĆ©sus m’a appelĆ©e. Il m’a appelĆ©e Ć  le suivre pour toujours. C’est l’autre rĆ©ponse.

Ā«Ciao Chiara ! Je m’appelle Stefano. “Comment t’es-tu donnĆ©e Ć  Dieu ?” Cette question t’est posĆ©e par Mario de la ColombieĀ».

Ā«Chiara: Oui. “Quand tu as Ć©pousĆ© JĆ©sus, qu’as-tu Ć©prouvĆ© dans ton cœur ?” C’est Mariela du Paraguay qui te pose cette question”Ā»

Chiara : Je dois donc vous expliquer ce qui s’est passĆ© quand je me suis donnĆ©e Ć  Dieu et quand je l’ai Ć©pousĆ©. Cela s’est passĆ© ainsi. Ce matin-lĆ  aussi, il faisait froid et une tempĆŖte que vous ne pouvez imaginer faisait rage ! J’avais ouvert mon parapluie mais je devais marcher contre le vent, contre la tempĆŖte, contre tout.

Il semblait que le diable ne voulait pas que je me consacre Ć  Dieu parce qu’il savait que tout ce Mouvement naĆ®trait. J’avais donc l’impression qu’il m’empĆŖchait de faire l’acte que je voulais faire. Mais j’ai continuĆ© Ć  avancer avec courage.

Quand je suis arrivĆ©e ensuite Ć  la porte de l’Ć©glise où je devais me donner toute Ć  Dieu durant la messe, celle-ci s’est ouverte toute grande et j’ai eu comme l’impression que Dieu m’embrassait, que le Seigneur m’ouvrait son cœur pour que j’entre.

Au pied de l’autel, un prie-Dieu avait Ć©tĆ© prĆ©parĆ© pour moi. Je m’y suis agenouillĆ©e, j’ai assistĆ© Ć  la messe et, au moment de la communion, j’ai dit Ć  JĆ©sus : “Je suis toute Ć  toi”.

Qu’est-ce que j’ai Ć©prouvĆ© Ć  ce moment-lĆ  ? Un trĆØs grand bonheur car j’Ć©tais consciente que j’avais Ć©pousĆ© Dieu et je pensais : “Si j’ai Ć©pousĆ© Dieu, que se passera-t-il ? Dieu est tout-puissant, Dieu est grand, Dieu est infini. Que se passera-t-il ?”. Je ne savais pas qu’un Mouvement naĆ®trait dans le monde entier. Mais Dieu me faisait dĆ©jĆ  comprendre que quelque chose de grand se produirait.

Puis, je suis rentrĆ©e Ć  la maison. Ma mĆØre ne savait rien, ni mon pĆØre ni mes sœurs ni mon frĆØre. En chemin, j’ai rencontrĆ© sur une place une personne qui vendait des fleurs. J’avais trĆØs peu d’argent, presque rien : quelques piĆØces de monnaie.

Alors je les ai prses, j’ai achetĆ© trois œillets rouges et de retour Ć  la maison je les ai mis devant le crucifix. Rien de plus. C’est Ć  ce moment-lĆ  qu’a commencĆ© le Mouvement car aprĆØs moi sont venues beaucoup, beaucoup de personnes et vous ĆŖtes venus vous aussi.

Chiara Lubich

Texte

Vidéo en italien et en anglais

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Lionello Bonfanti, un droit Ć  la recherche de la justice

20141204-03Ā« Lionello Bonfanti, je ne le connaissais pas. Aujourd’hui je ne suis pas seulement restĆ© frappĆ© par sa vie, mais je suis profondĆ©ment Ć©mu Ā». C’est une des nombreuses impressions recueillies au terme du congrĆØs Ā« Droit Ć  la recherche de la justice. La mĆ©thode de Lionello Bonfanti Ā» : un aprĆØs-midi riche en interventions qui s’est dĆ©roulĆ© le vendredi 28 novembre Ć  Parme au siĆØge de l’Union Parmesane des Industriels. Quant Ć  l’organisation, c’est Communion et Droit, section du mouvement des Focolari, qui voudrait chercher et diffuser, dans le domaine du droit, la centralitĆ© de la personne, sa dignitĆ©, sa capacitĆ© de relation et d’ouverture Ć  la transcendance, en tant que sujet apte Ć  donner au monde un visage plus en accord avec les aspirations des individus et des peuples.Ā 

Un dĆ©bat sur droit et justice, Ā« centrĆ©s – comme l’a expliquĆ© la professeur Adriana Cosseddu – sur une racine commune, où la justice, gardienne des relations, dĆ©passe celle de la pratique lĆ©gale pour devenir partage et capacitĆ© de se fondre en toute situation de malaise et de douleur. Elle possĆØde une valence universelle, parce que c’est une possibilitĆ© offerte Ć  tous de reconstruire dans une logique de gratuitĆ© des rapports infinis, presqu’à conserver – pour utiliser les mots de la philosophe Arendt – la capacitĆ© d’entrer en relation avec les autres et surtout, de se mettre Ć  la place de l’autre Ā».Ā 

Qui a tracĆ© la mĆ©thodologie du rapport correct entre droit et justice ? C’est justement le magistrat Bonfanti : Ā« De fait, Ć  partir de sa vie il ressort – disait Maria Voce, prĆ©sidente du mouvement des Focolari, dans un message adressĆ© Ć  tous les participants – que cette recherche de justice dĆ©passe toujours la simple application des normes. Sa recherche vise toujours en premier les relations, la reconnaissance de la dignitĆ© de toute personne et de se mettre en rapport avec elle, que ce soit le collĆØgue, l’avocat, le chancelier, la partie civile ou l’accusĆ©, mĆŖme s’il s’agit de cas graves. Son engagement Ć  essayer d’appliquer le droit afin d’arriver non pas d’abord et uniquement Ć  la vĆ©ritĆ© du procĆØs, mais Ć  la justice, l’a conduit dans et hors du tribunal, Ć  prendre des orientations toujours plus larges Ā».Ā 

Le respect de tout homme, de ses droits fondamentaux, fut le thĆØme traitĆ© par le prof. Mario Ricca : en racontant des fables amusantes, dans une continuelle provocation adressĆ©e au public et tout particuliĆØrement aux employĆ©s du monde juridique, l’ordinaire du Droit Interculturel de l’UniversitĆ© de Parme a soulignĆ©, entre autres, que la DĆ©claration universelle des droits humains est en rĆ©alitĆ© encore peu prise en considĆ©ration et peu appliquĆ©e concrĆØtem ent.Ā 

20141204-01Une rencontre Ć  caractĆØre de formation, pour un public de magistrats, d’avocats et de notaires, sous le patronage de la Fondation Nationale du Notariat et du ConseilĀ de l’ordre des Avocats. Les tĆ©moignages n’ont pas manquĆ©, afin de dĆ©montrer que la mĆ©thode utilisĆ©e par le magistrat Bonfanti dans sa profession est toujours actuelle et applicable ; l’avocate Maria Giovanna Rigatelli, le prĆ©fet Mario Ciclosi et Gino Trombi, ami de Lionello ont apportĆ© leur contribution.Ā 

Une touche inhabituelle donnĆ©e par un morceau artistique sur Lionello Bonfanti, rĆ©alisĆ© par le metteur en scĆØne Maffino Maghenzani ; utilisant les paroles-mĆŖmes du magistrat Bonfanti, dans un jeu de musique et d’images, les participants ont pu entrer de maniĆØre intime dans sa vie, son mĆ©tier et son choix de vie pour construire de vĆ©ritables rapports, profonds et durables avec tout homme. Ā« Lionello – comme sa sœur Maria Grazia Bonfanti a dĆ©fini le congrĆØs – est vraiment revenu Ć  Parme aujourd’hui. Cette rencontre, dans cette salle aussi prestigieuse, a Ć©tĆ© Ć  la hauteur de sa vie, de ce qu’il a fait Ā».

 

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Gen Rosso: les 120 jeunes de Monza

GenRosso02Durant la tournĆ©e du Gen Rosso dans le Nord de l’Italie (Monza et Brianza, du 10 au 15 novembre), “il n’y a pas que des litres d’eau qui sont tombĆ©s, en raison des incessantes pluies, mais aussi beaucoup de grĆ¢ces, que ceux qui ont pris part au projet continuent Ć  nous tĆ©moigner”, Ć©crivent les 18Ā artistes du groupe Ć  leur retour. Les Ć©tudiants engagĆ©s dans le projet Ć©taient 120 et provenaient de 11Ā instituts diffĆ©rents: “C’est la premiĆØre fois qu’autant d’écoles ont participĆ© ensemble”.

Le projet a Ć©tĆ© voulu et organisĆ© par la communautĆ© des Focolari en collaboration avec la “FraternitĆ© Capitanio“, une communautĆ© de personnes qui vivent le don de la fraternitĆ© selon la caractĆ©ristique particuliĆØre voulue par Bartolomea Capitanio, une institutrice qui a vĆ©cu Ć  Lovere (nord de l’Italie) au dĆ©but du XIXĆØme siĆØcle. La FraternitĆ© Capitanio existe Ć  Monza depuis 1977 comme communautĆ© d’accueil pour jeunes femmes en difficultĆ©, qui veulent faire un parcours de rƩƩducation et de rĆ©cupĆ©ration de leur dignitĆ© personnelle et devenir constructrices de vie pour elles et pour les autres. “Avec elles, nous nous sommes immĆ©diatement bien entendus et une amitiĆ©, qui assurĆ©ment durera longtemps, est nĆ©e”, dĆ©clarent encore des membres du Gen Rosso. “Au terme du projet, nous avons vu que ces jeunes filles et garƧons ont compris et pleinement accueilli les valeurs intrinsĆØques de la comĆ©die musicale “Streetlight“. Ils parlaient de famille, de force intĆ©rieure, de nouvelle confiance en eux-mĆŖmes, et les voir pleurer lors de notre dĆ©part nous serrait le cœur… Mais ce n’était qu’un au revoir, avec la certitude que nous allions nous rencontrer de nouveau!”

Certains visages et expériences de ces jeunes sont passés à la télévision, dans un reportage sur Rai 3.

Je ne pensais pas qu’en une semaine on puisse avoir autant d’affection pour des personnes, mais c’est arrivĆ©”, Ć©crit Giada. “Chacun d’eux met son cœur dans ce qu’il fait. Alors un Ć©norme merci, parce que chaque jour, avec leurs devises, ils nous enseignaient toujours quelque chose de nouveau et nous encourageaient Ć  croire en nos rĆŖves”. Giada Ć©tait dans le groupe hip hop: “Si l’opportunitĆ© se prĆ©sente – continue-t-elle – je conseille Ć  chacun d’essayer parce que, selon moi, c’est une des plus belles expĆ©riences qui puissent jamais vous arriver!”

En deux jours, j’ai appris deux chorĆ©graphies et, en six jours, j’ai rencontrĆ© environ 130Ā personnes absolument gĆ©niales, ma seconde famille trĆØs Ć©largie”, Ć©crit une autre. “Vous, du Gen Rosso, m’avez fait grandir et expĆ©rimenter une partie de mon rĆŖve, vous m’avez fait comprendre ce que signifie les mots AMITIƉ et AMOUR. Vos enseignements sont comme l’or: uniques et prĆ©cieux.”

Nostalgie de l’expĆ©rience vĆ©cue, mais aussi un grand message de maturitĆ©: “les 120Ā jeunes de Monza” le portent dans leur cœur, rappelant que – comme le disent les paroles d’une chanson de la comĆ©die musicale – dĆ©sormais “nous aimerons le chemin l’un de l’autre”.

 

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

[:it]Iniziato l’Anno della Vita Consacrata[:en]The Year of Consecrated Life Has Begun[:es] Inaugurado el AƱo de la Vida Consagrada[:pt]Iniciado o Ano da Vida Consagrada[:zh]ē»čŗ«ē”Ÿę“»å¹“å·²é–‹å•Ÿ

ReligiosiCamminoLe chemin de l’Ɖglise, malgrĆ© des vents contraires, est par nature un chemin d’espĆ©rance qui amĆØne Ć  JĆ©sus Christ de maniĆØre irrĆ©versible. C’est la raison pour laquelle le logo retenu pour l’indiction de cette annĆ©e spĆ©ciale rappelle les mots: Ɖvangile, ProphĆ©tie, EspĆ©rance.

C’est avec cette conviction que les religieux et religieuses, les consacrĆ©s et les consacrĆ©es, hommes et femmes touchĆ©s par les charismes qui, ont embelli l’Ɖglise tout au long des siĆØcles,se sont donnĆ© rendez-vous les samedi 29 puis dimanche 30 novembre, pour une VeillĆ©e de priĆØre et une CĆ©lĆ©bration eucharistique pour ouvrir l’AnnĆ©e de la Vie consacrĆ©e.

Le samedi soir, Ć  Rome, la basiliqueSainte-Marie-Majeure s’est remplie progressivement d’hommes et de femmes en habits aux couleurs variĆ©es pour la VeillĆ©e. “Cinquante consacrĆ©s hommes et femmes prĆ©cĆ©daient Mgr J.-L. Carballo dans la procession d’entrĆ©e Ć  Sainte-Marie-Majeure,chacun tenant un luminion comme symbole des diffĆ©rents charismes, mais surtout, de l’Esprit qui allume Ć  nouveau les cœurs en une seule Ć¢me”, racontent les pp. Theo Jansen et Mariano Steffan, du centre international des religieux de l’Œuvre de Marie, prĆ©sents Ć  l’Ć©vĆ©nement comme reprĆ©sentants des religieux en lien avec Ć  la spiritualitĆ© des FocolariĆ  travers le monde.

“En commentant l’extrait d’Ɖvangile sur le miracle de JĆ©sus Ć  Cana de GalilĆ©e, de la transformation de l’eau en vin, Mgr Carballo, qui prĆ©sidait la VeillĆ©e de priĆØre, disait entre autres, comment, pour recevoir le “vin nouveau”, nous devons aller Ć  JĆ©sus, savoir le rencontrer, savoir l’Ć©couter, savoir le vivre”.

“Nous avons tous Ć©tĆ© frappĆ©s du fait que nous avions voulu commencer par nous mettre sous la protection de Marie la toute sainte. ƀ partir de ce moment, en effet, les lectures de la Bible, lesextraits d’Ć©crits de quelques fondateurs et les priĆØres, me semblaient enveloppĆ©es de Son manteau”, raconte le p. Mariano. “MĆŖme le pape FranƧois, dans le message video enregistrĆ© pour l’occasion et Ć©coutĆ© avant la conclusion de la VeillĆ©e, nous a confiĆ©s Ć  Marie. Et la priĆØre s’est conclue par une invocation Ć  la Vierge”, ajoute le p. Theo Jansen.

Card_braz_de_aviz[1]La CĆ©lĆ©bration eucharistique du dimanche 30 dans la basilique Saint-Pierre a donnĆ© l’aval officiel Ć  l’AnnĆ©e de la Vie consacrĆ©e. Le pape FranƧois, dans la salutation inaugurale quele cardinal JoĆ£o Braz de Aviz, PrĆ©fet de la CongrĆ©gation, a lue en dĆ©but de la cĆ©lĆ©bration qu’il prĆ©sidait, est revenue sur l’exhortation:”RĆ©veillez le monde!”

Le p. Mariano disait:”Le PrĆ©fet de la CongrĆ©gation a fait sourire et rĆ©flĆ©chir lorsqu’il a dit, dans son homĆ©lie Ć  Saint-Pierre: ‘Des visages plutĆ“t tristes chez des religieux et des religieuses, toujours sĆ©rieux, qui ne sourient jamais, ce n’est pas joliĆ  voir … La joie s’exprime et se partage…'”.

Et le p. Theo, de conclure:”Ces deux Ć©vĆ©nementsont laissĆ© place Ć  un air nouveau sur la Place Saint-Pierre. On pouvait lire sur le visage de tous la certitude qu’avec un dĆ©but aussi magnifique, nous pouvions vivre une profonde espĆ©rance. Nous sommes rentrĆ©s chacun chez soien mĆ©ditant toutes ces choses dans notre cœur, Ć  l’exemple de Marie, avec la conviction que les prĆ©mices sont dĆ©jĆ  lĆ  pour un changement de rythme de la vie religieuse et, nous le souhaitons, pour qu’elle puisse ‘rĆ©veiller le monde’ tel que le souhaite le pape FranƧois.”

Semences de l’Économie de Communion Ć  TaĆÆwan

Semences de l’Économie de Communion Ć  TaĆÆwan

Holy Love James Liao camp 06 crop rid« Les eaux du Sun Moon Lake reflĆØtent les vertes montagnes de la rĆ©gion centre-ouest de TaĆÆwan, la grande et belle Ć®le de la Mer de Chine que les explorateurs portugais appelĆØrent Ć  raison ā€˜Formose’. Sa renommĆ©e porte ici chaque annĆ©e des millions de touristes, mĆŖme de Chine continentale. Ses pentes raides accueillent une luxuriante vĆ©gĆ©tation où je reconnais des bosquets de bambous hauts de 15 mĆØtres peut-ĆŖtre.

James Liao, la quarantaine, maigre comme beaucoup de ses compatriotes, nous attend Ć  l’entrĆ©e d’un petit dĆ©barcadĆØre et nous invite Ć  nous installer Ć  la poupe du Holy Love, un bateau Ć  moteur rĆ©cemment reconstruit et dont il a raison d’être fierĀ : c’est le seul, sur ce lac, qui soit accessible aux fauteuils-roulants des personnes invalides.

La porte d’accĆØs spĆ©ciale, la rampe, les crochets d’ancrage des fauteuils pendant la navigation ont coĆ»tĆ© cher, et c’est pourquoi au dĆ©but cela n’a pas Ć©tĆ© compris. Mais il le fallait, s’il est vrai que cette initiative est nĆ©e pour vaincre les discriminations. Ainsi dĆ©jĆ  200 personnes invalides ont pu rejoindre notre camp“.

Holy Love camp 02 ridUne autre discrimination que James a voulu surmonter est celle qui concerne les aborigènes habitant ces lieux : les cinq emplois créés dans le camp ont été pour eux.

Le camp se trouve dans une petite clairiĆØre au fond d’une merveilleuse crique, pratiquement inaccessible par voie terrestre. La forĆŖt qui l’encadre et le chant des oiseaux contrastent fort avec la rive opposĆ©e, faite de maisons, routes et commerces, où se dresse un Ć©norme gratte-ciel, tandis que les meilleurs points de vue panoramiques sont l’apanage d’hĆ“tel cinq Ć©toiles tape-Ć -l’œil. Au centre de la clairiĆØre, une simple habitation de bois permet d’hĆ©berger une trentaine de jeunes, en deux chambrĆ©es, avec Ć  cĆ“tĆ© une toiture pour la cuisine. Tout autour, cĆ“tĆ© montagne, ont Ć©tĆ© dressĆ©es des cĆ“nes en toile blanche de protection contre le soleil ou la pluieĀ ; dans un coin, des caisses en plastique noir sont disposĆ©es en Ć©ventail, superposĆ©es de sorte que celles du dessus, pleine d’humus, soient Ć  portĆ©e de main d’une personne assiseĀ : tout est Ć©tudiĆ© pour permettre aussi aux invalides la “green therapy“. Les petites plantes bien alignĆ©es qui poussent sur les caisses confirment que la thĆ©rapie a rĆ©cemment Ć©tĆ© mise en pratique.

Holy Love green therapy 05 ridSur la rive du lac, prĆØs de l’appontement, sont disposĆ©s en bon ordre une vingtaine de trĆØs lĆ©gers canots mĆ©talliques. “C’est du titane, rĆ©cupĆ©rĆ© il y a trente ans des carcasses des avions de la seconde guerre mondiale par le fondateur du camp, le PĆØre Richard, un amĆ©ricain du Wisconsin, qui a tout quittĆ© pour se consacrer Ć  nous, TaĆÆwanais, en commenƧant par les plus faibles. Avant moi, c’était lui le responsable des Special Need Centers (centres pour les dĆ©favorisĆ©s) du diocĆØse de Taichung, et il avait pensĆ© Ć  ce lieu pour leur rendre possibles des expĆ©riences formatives dont, sinon, ils auraient Ć©tĆ© exclus. Je ne l’ai jamais connu, mais j’ai Ć©prouvĆ© rĆ©cemment une trĆØs grande joie en dĆ©couvrant des vieux documents où il parlait justement d’un bateau accessible aux personnes invalides“.

La personne du Père Richard a aussi joué un rÓle dans le choix de la foi de James, suivi de sa décision de quitter un emploi bien payé en banque pour étudier la didactique au service des défavorisés et travailler pour eux.

Chaque parole de James est enthousiasme pour tout ce qui est respect del’environnement, accueil, attention aux autres. Vraiment fascinantĀ ! Mais ce qu’il fait, c’est une entreprise, et je lui demande donc comment va sa gestion Ć©conomique. “Un grand motif de fiertĆ© pour nous est que nous sommes dĆ©jĆ  en crĆ©dit, grĆ¢ce au produit des excursions et des activitĆ©s sportives que nous offrons aussi au grand public (en ville nous avons deux personnes qui travaillent pour nous, en lien avec les agences de tourisme). Ce n’est donc plus, comme auparavant, le diocĆØse qui nous soutient, mais nous qui lui versons des parts de bĆ©nĆ©fices, prĆ©cisĆ©ment 30%. Un autre 30% va au Centers for Social Needs, 30% encore sont rĆ©investis dans l’entreprise et les 10% qui restent vont aux salariĆ©s, selon le schĆ©ma de l’Économie de Communion que nous avons adoptĆ©, parce que nous voulons suivre ses principes“.

Et pour que la chose soit claire, c’est Ć©crit en gros caractĆØres sur un panneau Ć  l’entrĆ©e du bateau, pour introduire les passagers Ć  la logique de l’Holy Love Ā».

Source : ÉdeC online

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Junior pour un monde uni : le plus beau but

20141203-01Un tournoi de foot où ce n’est pas une seule Ć©quipe mais bien deux qui gagnent et Ć  des endroits de la planĆØte quelquefois trĆØs distantsĀ ! Où pratique-t-on et rĆ©compense-t-on l’Art PlayĀ ? Où les sponsors sont-ils disposĆ©s Ć  payer pour chaque but marquĆ© afin de financer des bourses d’étude pour des enfants de pays dĆ©savantagĆ©sĀ ? Beaucoup d’initiatives et deprojets de solidarité ? Une « troisiĆØme mi-temps »… ?

VoilĆ  ce qu’a Ć©tĆ© et bien plus encore le Super Soccer World 2014, nous raconte Federico Rovea, un des organisateurs de l’évĆ©nement. La manifestation sportive a Ć©tĆ© organisĆ©e par « les Juniors pour un Monde UniĀ Ā» du mouvement des Focolari et a fait participer 56 Ć©quipes de foot de diffĆ©rentes villes du mondeĀ Ā».

Deux Ʃquipes gagnent. La caractƩristique de ce tournoi est que ce sont deux Ʃquipes de villes jumelƩes qui gagnent. Elles jouent symboliquement ensemble Ơ distance, en donnant au championnat une dimension planƩtaire.

Parmi les 14 jumelages : les juniors de Bečej, petite ville de Serbie, jumelĆ©e avec Tlencem en AlgĆ©rie ; ceux de Loppiano (Italie) avec les juniors de Florianópolis au BrĆ©sil, la ville italienne de Rieti a jouĆ© au mĆŖme moment en temps rĆ©el que Buenos Aires (Argentine).

Ce dernier jumelage, comme pour les autres, n’a pas Ć©tĆ© uniquement « idĆ©alĀ Ā». De fait durant le tournoi, ils ont pu rĆ©aliser une liaison tĆ©lĆ©phonique avec l’Argentine pour partager avec les participants d’AmĆ©rique du Sud le mĆŖme esprit d’amitiĆ© et de fraternitĆ©. Les jeunes de Rieti ont communiquĆ© – en plus des expĆ©riences de la journĆ©e – aussi quelques projets de solidaritĆ© nĆ©s justement grĆ¢ce Ć  Super Soccer. C’est-Ć -direĀ : l’organisation d’activitĆ©s sportives pour jeunes portant un handicap et la rĆ©colte de fonds pour les nĆ©cessiteux, avec la vente de gĆ¢teaux. Les parents prĆ©sents, enthousiastes de l’initiative, se sont fortement impliquĆ©s.

Art Play. Sur les terrains de sport, les jeunes ont mis en jeu – en plus de la passion pour le sport – l’esprit de l’Art Play. Il s’agit de quatre rĆØgles fondamentalesĀ :

  • Le respect envers les autres
  • La coopĆ©ration
  • La responsabilitĆ©
  • La relation

20141203-02DiffĆ©rents Ć©lĆ©ments du tournoi sont entrĆ©s en jeu pour donner des points aux Ć©quipes autant que les buts marquĆ©s. Les arbitres Ć©taient donc bien attentifs non seulement au respect des rĆØgles de foot mais aussi Ć  l’esprit qui animait les participants, en donnant des bons points Ć  qui se faisait remarquer en le vivant. « Les jeunes faisaient attention Ć  ces rĆØgles autant qu’aux buts. A mon avis, ce rĆØglement devrait ĆŖtre insĆ©rĆ© dans les rĆØgles des championnats mondiauxĀ Ā», affirmait un des professeurs de gymnastique faisant partie de l’organisation.

Bourses d’étude. En lien avec le tournoiĀ : aussi le projet « SchoolmatesĀ Ā», qui propose de trouver un sponsor qui dans chaque ville soit disposĆ© Ć  donner, pour chaque but marquĆ©, une aide Ć©conomique afin de financer des bourses d’étude en faveur des enfants des pays dĆ©savantagĆ©s. Les 367 buts marquĆ©s ont fourni 2.370 €, pour un total de 22 bourses d’étude.

La ā€œtroisiĆØme mi-tempsā€. Un moment festif auquel tous ont participĆ© sportifs et non. Une aide prĆ©cieuse pour porter l’esprit de la compĆ©tition sportive aussi hors du terrain de jeu.

Super Soccer World, une fĆŖte plus qu’un tournoi, au ton de la mondialitĆ© et du partage, de la solidaritĆ© et du respect de l’autre, que les jeunes ont eu la possibilitĆ© d’expĆ©rimenter sur le terrain de jeu mais surtout en dehors. Rendez-vous Ć  l’annĆ©e prochaineĀ !

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Turquie: ce que nous a laissƩ le pape FranƧois

20121202-02C’est vrai, l’Esprit Saint suscite une grande diversitĆ© de charismes dans l’Eglise; apparemment cela semble crĆ©er du dĆ©sordre, mais en rĆ©alitĆ©, sous sa gouverne, cela constitue une immense richesse, parce que l’Esprit Saint est l’Esprit d’unitĆ©, ce qui ne veut pas dire uniformitĆ©. Seul l’Esprit Saint peut susciter la diversitĆ©, la multiplicitĆ© et, en mĆŖme temps, crĆ©er l’unitĆ© Ā»

Ces propos du pape FranƧois dans la CathĆ©drale de l’Esprit-Saint d’Istamboul, prononcĆ©s devant le millier de fidĆØles de cette Eglise catholique trĆØs diversifiĆ©e, nous ont procurĆ© une grande joie. Non seulement, mais ils ont confirmĆ© en nous la conviction que la prĆ©sence, mĆŖme petite, du Mouvement des Focolari a toute sa raison d’être sur cette terre et d’y poursuivre le chemin entrepris depuis 1967 : un focolare s’était alors ouvert Ć  Istamboul, Ć  la demande explicite du Patriarche AthĆ©nagoras. Mais comment avons-nous vĆ©cu ces journĆ©es ?

Avec beaucoup de joie et d’émotion! Naturellement l’Eglise catholique nous a associĆ©s Ć  la prĆ©paration de cette visite et, Ć  la demande du Patriarcat, nous avons aussi travaillĆ© dans la salle de Presse. GrĆ¢ce Ć  la relation trĆØs proche qui nous lie au Patriarche BartholomĆ©e, nous avons pu l’assurer en personne de nos priĆØres tout au long de ces journĆ©es. Nous avons aussi Ć©tĆ© des proches tĆ©moins de sa joie de plus en plus grande, de sa profonde affection pour le pape FranƧois et de sa passion pour l’unitĆ© !

Deux focolarines se sont occupĆ©es de l’hĆ©bergement du Saint PĆØre Ć  la Nonciature et Ć©taient prĆ©sentes Ć  la messe qu’il a cĆ©lĆ©brĆ©e en privĆ© le dimanche matin. Nous lui avons fait parvenir les salutations des membres du Mouvement en Turquie et aussi des lettres et cadeaux de la part de quelques unes de nos amies musulmanes. Nous avons donc participĆ© Ć  la messe Ć  la CathĆ©drale – où un focolarino prĆŖtre a concĆ©lĆ©brĆ© -, et le dimanche matin Ć  la liturgie du Phanar.

Le message de fraternitĆ© et de recherche d’unitĆ© Ć  tous les niveaux que le pape FranƧois laisse Ć  la Turquie touche la question de fond de ce pays qui est comme un Ā« pont Ā» et de sa population trĆØs diversifiĆ©e.

Sans aucun doute son message est d’abord oecumĆ©nique; comme le souligne aussi la priĆØre œcumĆ©nique dans l’Eglise patriarcale de St Georges où, Ć  la fin, il a demandĆ© au Patriarche et Ć  toute l’Eglise de Constantinople de le Ā« bĆ©nir ainsi que toute l’Eglise de Rome Ā»

Et c’est prĆ©cisĆ©ment dans le cadre du dialogue, au cours de ces derniĆØres annĆ©es, entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe, dialogue parfois marquĆ© par une certaine lassitude et un apparent immobilisme, qu’il situer la prĆ©sence du Mouvement des Focolari sur ces terres.

20121202-01Nous pouvons dire que nous bĆ©nĆ©ficions d’une relation privilĆ©giĆ©e avec le Patriarche et de nombreux mĆ©tropolites, fruit de tout ce que Chiara Lubich a semĆ© lors de ses voyages Ć  Istamboul. Ces liens de communion simple et sincĆØre ne se limitent toutefois pas Ć  la seule hiĆ©rarchie, mais ils s’étendent Ć  de nombreux frĆØres et sœurs de l’Eglise Orthodoxe.

A la lumiĆØre de tout ce qui est arrivĆ© ces jours-ci, il nous semble saisir le message sans Ć©quivoque donnĆ© par ces deux leaders religieux : poursuivre le chemin vers l’unitĆ© sans cĆ©der Ć  la fatigue que cela comporte et savoir relever les dĆ©fis pour donner ensemble des rĆ©ponses et des solutions aux urgences de notre Ć©poque. Tout en tenant compte de la rĆ©alitĆ©, le Pape et le Patriarche font preuve d’un regard qui la dĆ©passe. Et cela est dĆ©montrĆ© par tout ce qu’ils se sont dit en paroles et en gestes, Ć  commencer par leur DĆ©claration Commune.

Au cours du vol de retour, le Pape FranƧois a insistĆ© fortement en disant, Ć  propos du chemin vers l’unitĆ©, que c’est seulement celui Ā« de l’Esprit-Saint qui est juste, Lui qui est surprise…qui est crĆ©atif Ā». Cette pensĆ©e, source de libertĆ© et de joie, nous donne une orientation claire : ĆŖtre ouverts, attentifs aux signes que l’Esprit nous offre; mobiliser notre imagination, nos capacitĆ©s personnelles et collectives ; tirer parti de toutes les occasions qui s’offriront Ć  nous dans le contexte difficile et complexe où nous vivons, pour Lui permettre d’agir.

Source : Focolare (Turquie)

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Evangile vƩcu: une visite surprise

201411Panie-1Ā«Dimanche 22 novembre. C’est l’aprĆØs-midi. On sonne Ć  la porte du focolare de Kinshasa. Une imposante voiture s’arrĆŖte devant la porte – Ć©crit Edi -. Nous voyons en sortir une dame engagĆ©e dans un des partis politiques les plus importants du gouvernement congolais. La femme descend accompagnĆ©e de son garde du corps et porte avec elle un grand paquet.

Nous sommes heureux de voir qu’il s’agit de Georgine, ex- dĆ©putĆ©e, toujours actuellement engagĆ©e en politique et s’occupe maintenant de mamans pauvres. Nous l’avons connue depuis peu. Le lourd paquet qu’elle porte est rempli de pagnes congolais, un tissu typique avec lequel on coud des vĆŖtements traditionnels aussi bien pour les femmes que pour les hommes.

Ā«J’ai voulu venir vous trouver – nous dit-elle – car j’ai su que vous avez perdu une valise… VoilĆ , avec ces pagnes, vous pourrez vous refaire de nouveaux vĆŖtementsĀ». La dame nous partage ainsi des pagnes de grande valeur, correspondant Ć  au moins deux salaires mensuels, suffisants pour nous et pour d’autres.

Il y a quelques jours une d’entre nous, revenant d’une session Ć  Rome, avait perdu un bagage Ć  main Ć  l’intĆ©rieur de l’avion. La valise ne contenait pas seulement des habits, mais aussi la Ā«communion des biensĀ» qu’elle avait rĆ©coltĆ©e en Italie pour les pauvres; un fait qui nous avait procurĆ© beaucoup de souffrance. Nous sommes donc stupĆ©faites et dans le focolare, une danse spontanĆ©e autour de la dame se dĆ©chaĆ®ne! Mais comment se fait-il que cette personne que l’on connaĆ®t depuis si peu de temps a fait un tel geste?

201411Panie-2Il Ć©tait arrivĆ© ceci: en allant Ć  la messe le matin, la dame avait remarquĆ© qu’une d’entre elles, au lieu de dĆ©poussiĆ©rer seulement son banc, avait Ć©galement dĆ©poussiĆ©rĆ© d’autres bancs sans que personne ne le lui avait demandĆ©. Ce geste l’avait rendue curieuse et elle avait voulu connaĆ®tre la vie de ces jeunes filles et en Ć©tait restĆ©e fort impressionnĆ©e.

Ā«AprĆØs avoir dansĆ© autour d’elle pour la remercier – Ć©crivent-elles – Georgine nous explique la raison de son geste: Ā«Je voulais rendre grĆ¢ce Ć  notre Dieu pour vous, et partager la joie que j’ai dans le coeur du fait que vous soyez lĆ ! Celui que vous avez suivi n’oublie pas ses filles. Dans ce monde de tĆ©nĆØbres où rĆØgnent les forces du mal, vous ĆŖtes comme les agneaux au milieu des loups. Il n’est pas facile de vivre au milieu du monde et ĆŖtre donnĆ©es Ć  Lui. Mais ayez du courage, vous ĆŖtes la lumiĆØre pour le mondeĀ». Nous sommes alors allĆ©es ensemble dans notre petite chapelle pour remercier le SeigneurĀ».

Du Focolare de Kinshasa

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Religieux, nouvel Ʃlan pour vivre la spiritualitƩ de communion

Anno vita consacrata_1« Le motif principal de la lettre est d’attirer l’attention sur l’AnnĆ©e de la Vie ConsacrĆ©e qui commence le 30 novembre. De divers coins du monde des nouvelles nous arrivent proposant des initiatives locales, diocĆ©saines et nationales. Nous sommes surs de votre adhĆ©sion Ć  ces initiatives en fonction des possibilitĆ©s que chaque personne ou groupe trouve opportunesĀ Ā».
VoilĆ  l’invitation de la part des centres internationaux des religieux et des religieuses Ć  tous ceux qui, de diffĆ©rentes familles religieuses dans le monde, partagent la spiritualitĆ© des Focolari, de concert avec ce qu’écrit le pape FranƧois dans sa lettre Ć  tous les consacrĆ©s.
Les initiatives pullulent, nous en citons quelques exemples : dans le diocĆØse de Homa Bay (Kenya) l’évĆŖque a confiĆ© Ć  un groupe de religieux, sœurs et prĆŖtres, accompagnĆ© par le Fr. Leo van de Weijer CMM, la coordination des initiatives qui se branchent sur la Vie ConsacrĆ©e de cette annĆ©e. Les 24, 25 et 26 novembre Ć  Nairobi, en guise de dĆ©marrage, se tient un sĆ©minaire où sont invitĆ©s tous les groupes des autres diocĆØses. Ces journĆ©es de rĆ©flexion et d’étude prendront fin le 27 novembre par une cĆ©lĆ©bration inaugurale prĆ©sidĆ©e par le cardinal et le nonce.

La presse de mĆŖme, et surtout les revues sur la vie consacrĆ©e, parlent de cette AnnĆ©e spĆ©cialeĀ : sur Vida Religiosa de novembre on peut lire que « le pape FranƧois a lancĆ© l’AnnĆ©e de la Vie ConsacrĆ©e parce qu’il perƧoit combien l’Eglise et l’humanitĆ© tout entiĆØre ont besoin de la fidĆ©litĆ©, de la joie et de la capacitĆ© de rĆ©confort que le Seigneur a placĆ©es dans la vie religieuse. Et lui, il y croit. Il nous invite Ć  ĆŖtre fidĆØles au projet dans lequel le PĆØre nous a impliquĆ©s pour le bien de toute l’humanité » ; UnitĆ  e Carismi, dans ses diffĆ©rentes Ć©ditions linguistiques, consacrera un numĆ©ro de 2015 sur ce sujet. MĆŖme sur www.focolare.org une rubrique suivra avec attention les principaux rendez-vous de cette annĆ©e en laissant surtout la place Ć  tant et tant de religieux et religieuse qui dans le monde sont le tĆ©moignage vivant de choix courageux.

La lettre pose aussi la question sur ce que pourrait ĆŖtre ā€œl’apport spĆ©cifique suggĆ©rĆ© par l’Esprit Saint pour cette AnnĆ©e de la Vie ConsacrĆ©eĀ Ā» aux religieux et aux religieuses qui connaissent et vivent la spiritualitĆ© de l’unitĆ©. Ce spĆ©cifique se dĆ©gage de deux dĆ©fis qui demandent une rĆ©ponse « inventive et crĆ©ative, dans le concret de la vie de la personne et du groupe, avec une attention particuliĆØre sur les jeunes religieuxĀ Ā».

Il s’agit de « donner un nouvel Ć©lan Ć  la spiritualitĆ© de communion indiquĆ©e par S. Jean Paul II dans la « Novo Millennio IneunteĀ Ā», ensuite de donner « une impulsion ultĆ©rieure, peut-ĆŖtre plus cachĆ©e mais surement plus efficace et apprĆ©ciĆ©eĀ Ā» en entrant « au milieu de toutes les plaies de la vie consacrĆ©e d’aujourd’huiĀ Ā» en y reconnaissant une prĆ©sence de JĆ©sus dans son abandon, « pour L’étreindre et Le faire sienĀ Ā».

En ce moment, où tout le mouvement des Focolari est envoyĆ© – selon les orientations de l’AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale et l’invitation du pape FranƧois – Ć  sortir, ensemble et bien prĆ©parĆ©s, les religieux se disposent Ć  vivre avec cet esprit l’étape de cette annĆ©e. « Nous voudrions dĆ©marrer avec cet Ć©lan – conclut la lettre – en participant Ć  l’ouverture de l’AnnĆ©e de la Vie ConsacrĆ©e d’un seul cœur, comme un seul corpsĀ Ā».

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Ouverture de l’AnnĆ©e de la vie consacrĆ©e

Religiose1Ā«Les personnes consacrĆ©es sont un signe de Dieu dans les divers milieux de vie, elles sont le levain pour la croissance d’une sociĆ©tĆ© plus juste et plus fraternelle, elles sont la prophĆ©tie de partage avec les petits et les pauvres.
Comprise et vĆ©cue de cette faƧon, la vie consacrĆ©e nous apparaĆ®t vraiment comme elle est rĆ©ellement: elle est un don de Dieu Ć  l’Église, un don de Dieu Ć  son peuple! Chaque personne consacrĆ©e est un don pour le Peuple de Dieu en routeĀ». C’est ainsi que s’est exprimĆ© le Pape FranƧois Ć  l’Angelus le 2 fĆ©vrier passĆ©.

L’AnnĆ©e de la vie consacrĆ©e, Ā«un temps de grĆ¢ce pour la vie consacrĆ©e et pour l’EgliseĀ», a Ć©tĆ© pensĆ©e dans le contexte des 50 ans du Concile Vatican II; et plus particuliĆØrement en souvenir des 50 ans de la publication du DĆ©cret conciliaire Perfectae caritatis sur le renouveau de la vie consacrĆ©e. Dans la prĆ©sentation Ć  la presse, le Card. Joan Braz de Aviz, PrĆ©fet de la CongrĆ©gation pour les Institutions de vie consacrĆ©e et les SociĆ©tĆ©s de vie apostolique, explique comment le Concile a reprĆ©sentĆ© un souffle de l’Esprit non seulement pour l’Église toute entiĆØre mais peut-ĆŖtre d’une maniĆØre particuliĆØre, pour la vie consacrĆ©e. Nous sommes aussi convaincus qu’en ces 50 annĆ©es, celle-ci a parcouru un cheminement fĆ©cond de renouveau, certainement non exempt de difficultĆ©s et de fatigues, dans l’engagement Ć  suivre ce que le Concile leur a demandĆ©: fidĆ©litĆ© au Seigneur, Ć  l’Église, au propre charisme et Ć  l’homme d’aujourd’hui (cf. PC2)Ā». C’est justement Ć  propos du renouveau, qu’Ć  la veille de l’ouverture de l’AnnĆ©e, le Pape FranƧois insiste en s’adressant aux religieux: Ā«Nous ne devons pas avoir peur d’abandonner les Ā«vieilles outresĀ»: c’est-Ć -dire de renouveler ces habitudes et ces structures, dans la vie de l’Église et donc aussi dans la vie consacrĆ©e, que nous reconnaissons ne plus rĆ©pondre Ć  ce que Dieu nous demande aujourd’hui pour faire avancer son RĆØgne dans le mondeĀ».

image016Quels sont les objectifs? Avant toute chose, Ā«Nous voulons que ce soit l’occasion de faire Ā«mĆ©moire reconnaissanteĀ» de ce rĆ©cent passĆ© – continue le cardinal de Aviz – (…); reconnaĆ®tre et confesser notre faiblesse, mais aussi ‘crier’ au monde avec force et joie, la saintetĆ© et la vitalitĆ© qui sont prĆ©sentes dans la vie consacrĆ©eĀ». Second objectif: Ā«Embrasser le futur avec espĆ©rance. Nous sommes bien conscients que le moment prĆ©sent est dĆ©licat et pĆ©nible(…) mais nous voulons assumer et accueillir cette crise comme une occasion favorable pour grandir en profondeur(…). Face Ć  de nombreux Ā«prophĆØtes de malheurĀ», nous voulons rester des femmes et des hommes d’ espĆ©ranceĀ». TroisiĆØme objectif: Ā«Vivre le prĆ©sent avec passion. La passion parle du fait de tomber amoureux, de vraie amitiĆ©, de profonde communion (…).De tĆ©moigner la beautĆ© du fait de suivre JĆ©sus sous les multiples formes dans lesquelles notre vie s’exprime. Cette annĆ©e, les consacrĆ©s veulent Ā«rĆ©veiller le mondeĀ» avec leur tĆ©moignage prophĆ©tique, particuliĆØrement avec leur prĆ©sence dans les pĆ©riphĆ©ries existentielles de la pauvretĆ© et de la pensĆ©eĀ».

Mons. JosĆ© Rodriguez Carballo, secrĆ©taire de la CongrĆ©gation, a illustrĆ© quelques initiatives qui se tiendront pendant l’annĆ©e:Ā«DiffĆ©rentes rencontres internationales Ć  Rome, pour des jeunes religieuses et religieux, rencontre des formatrices et formateurs; congrĆØs international de thĆ©ologie de la vie consacrĆ©e, avec la collaboration de l’UniversitĆ© Pontificale, sur le thĆØme: Ā«Renouvellement de la vie consacrĆ©e Ć  la lumiĆØre du Concile et perspectives pour le futurĀ»; exposition internationale sur: Ā«La vie consacrĆ©e et l’Evangile dans l’histoire humaineĀ», avec diffĆ©rents stands selon les vrais charismes; un symposium sur la gestion des biens Ć©conomiques et patrimoniaux des religieux; Ć©galement pour les sœurs contemplatives, nous proposerons une Ā«ChaĆ®ne mondiale de priĆØre entre les monastĆØresĀ».

Les religieuses et les religieux du Mouvement des Focolari, invitent Ć  travers une lettre, Ć  Ā«vivre d’un seul coeur, comme un seul corps, afin que cette AnnĆ©e puisse marquer une Ć©tape ultĆ©rieure vers l’Ut OmnesĀ», l’unitĆ© demandĆ©e par JĆ©sus au PĆØre.
La fermeture de l’AnnĆ©e est prĆ©vue pour le 2 fĆ©vrier 2016, JournĆ©e mondiale de la vie consacrĆ©e.

Programme

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Ā« La fraternitĆ© universelle : une nĆ©cessitĆ© pour l’Europe Ā»

Nous reproposons une pensĆ©e de Chiara Lubich sur l’Europe, tirĆ©e de son discours au premier rendez-vous d’ Ā« Ensemble pour l’Europe Ā» de mai 2004. 10.000 personnes Ć©taient rĆ©unies dans la ville allemande de Stuttgart et plus de 100.000 Ć©taient reliĆ©es par des Ć©vĆØnements simultanĆ©s dans diffĆ©rentes capitales europĆ©ennes. Le rassemblement avait Ć©tĆ© promu par plus de 150 mouvements et communautĆ©s ecclĆ©siales de diffĆ©rentes Ć©glises, de tout le continent europĆ©en.Ā  Ā« La fraternitĆ© universelle a Ć©tĆ© Ć©galement promue par des personnes qui ne puisaient pas Ć  des principes religieux, mais mues par le dĆ©sir de faire du bien Ć  l’humanitĆ©. La dĆ©couverte du concept de fraternitĆ© est fondamentale comme le souligne le grand Ć©vĆ©nement historique qui constitue la charniĆØre entre deux Ć©poques : la RĆ©volution FranƧaise. Par sa devise – Ā« LibertĆ©, ƉgalitĆ©, FraternitĆ© Ā» – elle synthĆ©tise le grand projet politique de la modernitĆ©. Un projet qui a Ć©chouĆ© en partie. En effet, si de nombreux pays ont rĆ©ussi Ć  rĆ©aliser en partie au moins la libertĆ© et l’égalitĆ© en se dotant d’institutions dĆ©mocratiques, la fraternitĆ© en est restĆ©e davantage au niveau des mots que des faits. Celui qui, plus que tout autre, a proclamĆ© la fraternitĆ© universelle et nous a donnĆ© le moyen de la rĆ©aliser, est JĆ©sus. En nous rĆ©vĆ©lant la paternitĆ© de Dieu, il a dĆ©truit les murs Ć©rigĆ©s entre ceux qui sont Ā« Ć©gaux Ā» et ceux qui sont Ā« diffĆ©rents Ā», entre amis et ennemis. Il a libĆ©rĆ© l’homme des liens qui le rendaient prisonnier, des multiples formes de dĆ©pendance, d’esclavage, d’injustice. Il a accompli ainsi une vĆ©ritable rĆ©volution existentielle, culturelle et politique. (…) Or l’instrument que nous a offert JĆ©sus pour rĆ©aliser cette fraternitĆ© universelle est l’amour, un amour fort, un amour nouveau, un amour diffĆ©rent de celui que nous connaissons gĆ©nĆ©ralement. Il a rĆ©pandu sur la terre la faƧon d’aimer du Ciel. Cet amour exige que nous aimions tous les ĆŖtres humains, non pas seulement nos parents et nos amis. Il exige que nous aimions ceux que nous trouvons sympathiques et ceux qui nous sont antipathiques, nos compatriotes et les Ć©trangers, les EuropĆ©ens et les immigrĆ©s, ceux de notre Ɖglise et ceux d’une autre Ɖglise, ceux qui ont la mĆŖme religion et ceux qui en ont une diffĆ©rente. Il demande aux pays d’Europe occidentale d’aimer les pays d’Europe centrale ou de l’Est et rĆ©ciproquement. Il demande Ć  tous de s’ouvrir aux autres continents, dans la visĆ©e des fondateurs de l’Europe unie. Cet amour demande que nous aimions nos ennemis et que nous pardonnions quand on nous fait du mal. AprĆØs les guerres qui ont ensanglantĆ© notre continent, de nombreux EuropĆ©ens ont Ć©tĆ© des modĆØles d’amour envers leurs ennemis et des modĆØles de rĆ©conciliation. (…) L’amour dont je parle ne fait pas de discrimination et s’adresse Ć  tous ceux que nous rencontrons, directement ou indirectement : ceux qui nous sont proches physiquement, ceux dont nous parlons ou dont il est question ; ceux pour qui nous accomplissons notre travail quotidien, ceux dont parlent les journaux ou la tĆ©lĆ©vision… C’est ainsi en effet que Dieu PĆØre nous aime, lui qui fait briller le soleil et tomber la pluie sur tous ses enfants, bons et mĆ©chants, justes et injustes (cf. Mt 5,45). (…) L’amour apportĆ© par JĆ©sus n’est pas non plus un amour platonique, sentimental, fait de mots. C’est un amour concret. Il demande que nous passions aux faits, que nous nous Ā« retroussions les manches Ā». Cela n’est possible que si nous nous faisons tout Ć  tous, malades avec ceux qui sont alitĆ©s ; joyeux avec ceux qui sont dans la joie ; soucieux, dĆ©pourvus de sĆ©curitĆ©, affamĆ©s, pauvres avec ceux qui le sont. Une fois que nous ressentirons en nous ce qu’ils Ć©prouvent, il nous faudra agir en consĆ©quence. Que de nouvelles pauvretĆ©s de nos jours en Europe ! Pensons, pour ne donner que quelques exemples, Ć  la marginalisation des handicapĆ©s et des malades du Sida, Ć  la traite des femmes contraintes Ć  se prostituer, aux SDF, aux mĆØres cĆ©libataires. Pensons Ć  ceux qui courent aprĆØs les fausses idoles de la recherche du plaisir, de la sociĆ©tĆ© de consommation, de la soif de pouvoir, du matĆ©rialisme. JĆ©sus en chacun d’eux attend notre amour concret et agissant. Il a affirmĆ© que ce que nous faisons de bien ou de mal aux autres, c’est Ć  lui-mĆŖme que nous le faisons. Au jugement final, a-t-il dit, il prĆ©cisera aux bons et aux mĆ©chants : Ā« C’est Ć  moi que vous l’avez fait Ā» (cf. Mt 25,40). (…) En outre, lorsque cet amour est vĆ©cu Ć  plusieurs il devient rĆ©ciproque. C’est ce que JĆ©sus souligne davantage : Ā« Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimĆ©s, aimez-vous les uns les autres. Ā» (Jn 13,34). Ce commandement, il le dit Ā« sien Ā» et Ā« nouveau Ā». Un tel amour rĆ©ciproque n’est pas demandĆ© seulement aux individus, mais aussi aux groupes, aux Mouvements, aux villes, aux rĆ©gions, aux Ɖtats… Notre temps exige en effet que les disciples de JĆ©sus acquiĆØrent une conscience Ā« sociale Ā» du christianisme. Plus que jamais il est urgent et nĆ©cessaire que nous aimions le pays d’autrui comme le nĆ“tre : la Pologne comme la Hongrie, le Royaume-Uni comme l’Espagne, la RĆ©publique TchĆØque comme la Slovaquie. L’amour apportĆ© par JĆ©sus est indispensable pour l’Europe, pour qu’elle devienne la Ā« maison commune europĆ©enne Ā», une famille de nations Ā». Chiara Lubich, Stuttgart, 8 Mai 2004  

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

A Chypre, prƩsentation des Ʃcrits de Chiara Lubich en grec.

20141129Cipro2ā€œSavoir perdreā€, un ā€œbinĆ“me choquantā€. C’est ainsi qu’a Ć©tĆ© dĆ©fini par le mĆ©tropolite Chrysostomos de Kyrinia le titre de l’un des premiers livres de Chiara Lubich traduit en grec et prĆ©sentĆ© Ć  Nicosie, le 31 octobre au soir.

Choquant et paradoxal, parce que Ā« tous dans la vie nous voulons gagner, mais en effet la vie chrĆ©tienne est pleine de paradoxes, elle est faite de martyre et de tĆ©moignage. Avec des mots simples, Chiara rĆ©ussit Ć  pĆ©nĆ©trer ce mystĆØre en nous aidant Ć  le vivre au quotidien Ā». La MĆ©tropolie de Kyrinia a parrainĆ© cette soirĆ©e au cours de laquelle sont aussi intervenus l’archevĆŖque catholique-maronite Youssef Soueif et le PĆØre Dimostenis, orthodoxe. Environ 80 personnes Ć©taient prĆ©sentes, dont l’ambassadeur Italien Ć  Chypre, M. Guido Cerboni.

Le mĆ©tropolite et l’archevĆŖque ont exprimĆ© Ć  plusieurs reprises leur grande joie de voir qu’à cette occasion le Mouvement des Focolari ait pu se prĆ©senter de maniĆØre plus officielle Ć  Chypre. Joie partagĆ©e par tous ceux qui le connaissent depuis des annĆ©es. Revoir ensemble les Ć©tapes historiques de la rencontre entre Paul VI et AthĆ©naoras, a rappelĆ© Ć  tous ceux qui Ć©taient lĆ  le chemin vers l’unitĆ© visible des Eglises chrĆ©tiennes.

20141129Cipro1ā€œLe message de Chiara interpelle le monde entier qui tend Ć  se replier sur soi – a affirmĆ© l’archevĆŖque Youssef Soueif – . C’est un message d’unitĆ© qui renforce la volontĆ© de s’ouvrir les uns aux autres…. Pour nous, ici Ć  Chypre, l’appel Ć  l’unitĆ© est une responsabilitĆ© commune Ā» Et poursuivant son propos dans un entretien personnel, il prĆ©cisait en fin de soirĆ©e : Ā« Votre charisme possĆØde en soi l’ouverture Ć  l’autre, il est par nature Ā« dialogue Ā» et c’est ce dont notre Moyen-Orient a extrĆŖmement besoin aujourd’hui Ā». Il voyait dans cette rencontre un pas significatif en vue de la communion entre les deux Eglises : Ā« Nous avons besoin de ces gestes Ā».

L’intervention de Florence Gillet qui a mis en valeur la proximitĆ© de la pensĆ©e de Chiara Lubich avec le riche patrimoine des PĆØres orientaux a Ć©tĆ© trĆØs apprĆ©ciĆ©e.

TrĆØs significatif le tĆ©moignage de Lina, chypriote, qui anime depuis des annĆ©es la petite communautĆ© du mouvement sur l’île. Le charisme de l’unitĆ© lui a permis de redĆ©couvrir Dieu Amour et PĆØre, ce qui l’a poussĆ©e Ć  connaĆ®tre plus profondĆ©ment son Ć©glise grĆ©co-orthodoxe et Ć  revenir aux sacrements. Entre autres elle disait :

ā€œEn vivant l’Evangile, j’ai trouvĆ© une relation vitale avec les PĆØres de l’Eglise et avec leurs enseignements, chose que je n’avais jamais approfondie. Et je me suis surprise en train de faire l’expĆ©rience dont parle Saint Jean Chrysostome lorsqu’il dit : Ā« Je vois mon frĆØre, je vois mon Dieu Ā»

DƩcembre 2014

En cette pĆ©riode de l’Avent, qui nous prĆ©pare Ć  NoĆ«l, la figure de Jean le Baptiste nous est proposĆ©e. Dieu l’avait envoyĆ© prĆ©parer le chemin du Messie. ƀ ceux qui accouraient vers lui, il demandait un profond changement de vie : Ā« Produisez donc des fruits qui tĆ©moignent de votre conversion Ā» (Lc 3,8). Et Ć  ceux qui lui demandaient : Ā« Que nous faut-il donc faire ? Ā» (Lc 3,10), il rĆ©pondait :

Ā« Si quelqu’un a deux tuniques, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; si quelqu’un a de quoi manger, qu’il fasse de mĆŖme. Ā»

Pourquoi donner Ć  l’autre ce qui m’appartient ? Parce que crƩƩ par Dieu, comme moi, l’autre est mon frĆØre, ma sœur ; il fait donc partie de moi. Ā« Je ne peux pas te faire de mal sans me blesser Ā» disait Gandhi. Nous avons Ć©tĆ© crƩƩs comme un cadeau les uns pour les autres, Ć  l’image de Dieu, qui est Amour.
La loi divine de l’amour est inscrite dans nos veines. JĆ©sus, en venant au milieu de nous, nous l’a rĆ©vĆ©lĆ© clairement en nous donnant son nouveau commandement : Ā« Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimĆ©s Ā» (Jn 13, 34). C’est la Ā« loi du Ciel Ā», la vie de la TrinitĆ© reproduite sur la terre, le cœur de l’Évangile.

De mĆŖme qu’au Ciel, le PĆØre, le Fils et l’Esprit Saint vivent une pleine communion, au point de n’être qu’un, ainsi sur terre nous sommes nous-mĆŖmes dans la mesure où nous vivons la rĆ©ciprocitĆ© de l’amour. Et tout comme le Fils dit au PĆØre : Ā« Tout ce qui est Ć  toi est Ć  moi Ā» (Jean 17, 10), entre nous l’amour s’actualise pleinement lorsque nous partageons non seulement nos biens spirituels mais aussi nos biens matĆ©riels.
Les besoins de notre prochain sont aussi les nĆ“tres. Quelqu’un manque de travail ? C’est comme si je n’en avais pas. La maman d’un autre est malade ? Je l’aide comme si c’était la mienne. Des personnes ont faim ? C’est comme si moi j’avais faim et je m’efforce de leur trouver de la nourriture, comme je le ferais pour moi.

C’est l’expĆ©rience des premiers chrĆ©tiens de JĆ©rusalem : Ā« La multitude de ceux qui Ć©taient devenus croyants n’avait qu’un cœur et qu’une Ć¢me et nul ne considĆ©rait comme sa propriĆ©tĆ© l’un quelconque de ses biens ; au contraire, ils mettaient tout en commun Ā» (Ac 4,32). Cette communion des biens, sans ĆŖtre obligatoire, Ć©tait vĆ©cue toutefois entre eux intensĆ©ment. Ā« Il ne s’agit pas, – comme l’explique l’apĆ“tre Paul – de vous mettre dans la gĆŖne en soulageant les autres, mais d’établir l’égalitĆ© Ā» (2 Co 8,13). Saint Basile de CĆ©sarĆ©e dit : Ā« C’est Ć  l’affamĆ© qu’appartient le pain que tu mets de cĆ“tĆ© ; Ć  l’homme nu le manteau que tu gardes dans tes malles ; aux indigents l’argent que tu tiens bien cachĆ© Ā». Et saint Augustin : Ā« Le superflu des riches appartient aux pauvres Ā». Ā« Les pauvres aussi ont de quoi s’aider les uns les autres : l’un, peut prĆŖter ses jambes au boiteux, l’autre prĆŖter ses yeux Ć  l’aveugle pour le guider ; un autre encore peut visiter les malades. Ā»

Ā« Si quelqu’un a deux tuniques, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; si quelqu’un a de quoi manger, qu’il fasse de mĆŖme. Ā»

Nous pouvons encore vivre cela aujourd’hui, comme les premiers chrĆ©tiens. L’Évangile n’est pas une utopie. C’est ce que montrent, par exemple, les nouveaux Mouvements ecclĆ©siaux que l’Esprit Saint a suscitĆ©s pour faire revivre la fraĆ®cheur et l’aspect radical de l’Évangile tel que le vivaient les premiers chrĆ©tiens, afin de rĆ©pondre aux grands dĆ©fis de la sociĆ©tĆ© actuelle, où les injustices et la pauvretĆ© sont si fortes.
Je me souviens du dĆ©but du mouvement des Focolari, lorsque le nouveau charisme nous enflammait d’un grand amour pour les pauvres. Lorsque nous les rencontrions dans les rues, nous notions leur adresse dans un carnet pour aller ensuite les voir et les aider. Ils Ć©taient JĆ©sus : Ā« C’est Ć  moi que vous l’avez fait Ā» (Mt 25, 40). AprĆØs ĆŖtre allĆ©s les voir dans leurs taudis, nous les invitions Ć  manger chez nous. Pour eux, nous mettions la plus belle nappe, les meilleurs couverts, la meilleure nourriture. ƀ notre table, dans le premier focolare, prenaient place cĆ“te Ć  cĆ“te une focolarine et un pauvre, une focolarine et un pauvre…
ƀ un moment donnĆ©, nous avons pensĆ© que le Seigneur nous demandait de devenir pauvres pour servir les pauvres et tous les hommes. Alors, dans une piĆØce du premier focolare, chacune a mis au centre ce qu’elle pensait avoir en trop : un gilet, une paire de gants, un chapeau, ou mĆŖme un manteau… Et aujourd’hui, il existe des entreprises qui inventent une autre faƧon de donner aux pauvres en leur distribuant une partie de leurs bĆ©nĆ©fices et en crĆ©ant des emplois.
Cependant, il y a encore et toujours tant Ć  faire pour “les pauvres” !

Ā« Si quelqu’un a deux tuniques, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; si quelqu’un a de quoi manger, qu’il fasse de mĆŖme. Ā»

Nous avons beaucoup de richesses Ć  mettre en commun… mĆŖme si nous n’en avons pas l’impression ! Pour cela, il nous faut affiner notre sensibilitĆ©, apprendre Ć  aider concrĆØtement, afin de vivre la fraternitĆ©. Nous avons de l’affection Ć  donner, de la cordialitĆ© Ć  manifester, de la joie Ć  communiquer. Nous avons du temps Ć  mettre Ć  la disposition d’autrui, des priĆØres, des richesses intĆ©rieures Ć  mettre en commun, de vive voix ou par Ć©crit. Nous avons aussi parfois des objets, des sacs, des stylos, des livres, de l’argent, des maisons, des voitures Ć  mettre Ć  disposition… Nous accumulons peut-ĆŖtre beaucoup d’objets, pensant qu’ils nous seront peut-ĆŖtre utiles un jour. En attendant, certains prĆØs de nous en ont peut-ĆŖtre un besoin urgent.
De mĆŖme que chaque plante n’absorbe que la quantitĆ© d’eau dont elle a besoin, cherchons nous aussi Ć  n’avoir que ce qui nous est nĆ©cessaire. Et mĆŖme si nous nous rendons compte qu’il nous manque quelque chose, mieux vaut ĆŖtre un peu pauvre qu’un peu riche.
Ā« Si nous nous contentions tous du nĆ©cessaire, disait saint Basile, et si nous donnions notre superflu Ć  ceux qui en ont besoin, il n’y aurait plus ni riche ni pauvre. Ā»

Essayons de vivre ainsi. JĆ©sus ne manquera certainement pas de nous faire arriver le centuple ; et nous pourrons continuer de donner. ƀ la fin, il nous dira que tout ce que nous avons donnĆ©, Ć  qui que ce soit, c’est Ć  lui que nous l’avons donnĆ©.
Chiara Lubich

Parole de Vie publiƩe en dƩcembre 2003.

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Chiara Lubich et AthƩnagoras

Chiara e Athenagora-1_Beaucoup savent que Chiara Lubich a Ć©tĆ©, de faƧon privilĆ©giĆ©e, en rapport avec AthĆ©nagoras alors patriarche de Constantinople. Quelques jours avant le voyage historique du Pape Montini Ć  Istanbul, elle est allĆ©e voir le Patriarche. La Radio Vatican l’a interviewĆ© le 18Ā juillet 1967Ā :

Quelles sont vos premières impressions de votre récente rencontre avec le patriarche Athénagoras ?

DĆØs que je me suis trouvĆ©e en prĆ©sence de cette grande personnalitĆ© de notre temps, j’ai eu l’impression d’avoir devant moi le cœur d’un pĆØre totalement ouvert, aimant les personnes. MalgrĆ© son Ć¢ge vĆ©nĆ©rable, il prĆ©sente un esprit jeune et plein de fraĆ®cheur, riche de foi et de l’espĆ©rance la plus grande.

Ma premiĆØre impression n’a pas Ć©tĆ© de me trouver devant un frĆØre sĆ©parĆ©, mais face Ć  une Ć¢me avec laquelle on se trouve comme si dĆ©jĆ  nous Ć©tions de la mĆŖme maison.

Au cours de tout cet entretien, il a sans cesse exprimĆ© sa plus haute apprĆ©ciation pour le Saint PĆØre Paul VI et j’ai eu l’impression qu’il suit tous les Ć©vĆ©nements de l’Ɖglise catholique – et en particulier les actes du Saint PĆØre – avec une extrĆŖme attention et vĆ©nĆ©ration.

Après ce récent entretien avec Athénagoras, que pensez-vous, de la rencontre désormais imminente entre Paul VI et le Patriarche ?

Ɖtant donnĆ© la foi profonde d’AthĆ©nagoras dans la charitĆ© envers le Christ et envers les frĆØres, comme Ć©tant l’essence du christianisme, il me semble que l’acte du Saint PĆØre de devancer la visite du Patriarche Ć  Rome, soit le geste le plus adĆ©quat pour dĆ©montrer que l’Ɖglise catholique est l’Ɖglise de la charitĆ©, où le Pape, successeur de Pierre est celui qui aime le plus.

chiara-lubich-athenagoras2Vous pensez donc, vous aussi, aprĆØs cette rencontre, que les perspectives et les attentes soient positivesĀ ?

Je crois que le Patriarche AthĆ©nagoras manifestera sa conviction que la route pour arriver Ć  l’unitĆ© dans la vĆ©ritĆ© et dans la charité ; voie indiquĆ©e Ć©galement par le Saint PĆØre Paul VI dans un rĆ©cent discours adressĆ© Ć  un groupe d’Ć©tudiants orthodoxes.

GrĆ¢ce Ć  cette perspective identique sur la voie pour parvenir Ć  l’unitĆ©, on peut espĆ©rer que le Saint PĆØre et AthĆ©nagoras trouvent des solutions efficaces pour ouvrir des entretiens thĆ©ologiques et je pense que dans cette atmosphĆØre, on peut tout espĆ©rer. D’autre part la figure de ce grand veilleur, qui comme un prophĆØte se dresse dans sa foi et son amour Ć  Constantinople, ne peut pas ne pas avoir une grande influence sur le monde orthodoxe, qu’il visitera lui-mĆŖme sous peu, avant d’arriver Ć  Rome.

Pouvez-vous nous dire comment la vision du Patriarche AthĆ©nagoras sur le problĆØme œcumĆ©nique s’est exprimĆ©e au cours de votre entretienĀ ?

Chiara Lubich e il Patriarca Athenagora_La vision œcumĆ©nique du Patriarche, dont l’humilitĆ© et la saintetĆ© apparaissent dans chacune de ses attitudes et en toutes ses paroles, Ć©tait claire au cours de la derniĆØre partie du long entretien, lorsqu’il nous a parlĆ© de son rĆ©cent message pascalĀ : “J’ai l’habitude de publier Ć  chaque fĆŖte de PĆ¢ques un message – a-t-il expliquĆ© -. Le dernier ditĀ : “Les dix premiers siĆØcles du christianisme ont Ć©tĆ© pour les dogmes et pour l’organisation. Les dix siĆØcles qui ont suivi, ont apportĆ© les malheurs, les schismes, la division. La troisiĆØme Ć©poque – celle-ci – est celle de l’amour. C’est par cette voie de la charitĆ© que nous nous rencontrons dans le mĆŖme calice. Bien entendu – poursuivait-il – nous avons besoin de thĆ©ologiens, mais les diffĆ©rences sont trop petites et dĆ©colorĆ©es par le soleil de l’amour. Les diffĆ©rences ont perdu leur couleur grĆ¢ce au soleil de la charitĆ©. Au premier millĆ©naire nous avons vĆ©cu dans la communionĀ ; puis nous nous sommes sĆ©parĆ©s.” Par consĆ©quent, en faisant allusion Ć  l’annulation rĆ©cente des excommunications mutuelles de la part de l’Ɖglise catholique et de l’Église orthodoxe, il affirmaitĀ : “DĆ©sormais le schisme a disparu. Pourquoi ne revenons-nous pas Ć  l’unique caliceĀ ? Nous croyons que nous avons la mĆŖme MĆØre, la Vierge, MĆØre de l’Ɖglise, comme l’a dit le PapeĀ ; nous avons le mĆŖme baptĆŖmeĀ : la porte de l’Ɖglise. Dites-moiĀ : pourquoi ne revenons-nous pas au mĆŖme caliceĀ ?”

 

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Argentine: la FĆŖte des Jeunes 2014 “double la folie”

fiesta-de-los-jovenes-4Chaque annĆ©e en septembre, dans la citĆ©-pilote Lia, en Argentine, a lieu la FĆŖte des Jeunes. Cette annĆ©e, son slogan Ć©tait: “Vivons cette folie”. Le programme comprenait un spectacle dans lequel, au milieu d’une fĆŖte de carnaval, on montre comment beaucoup de personnes, portant des masques, perdent ainsi leur identitĆ©, faisant partie d’une multitude dĆ©sordonnĆ©e et sans visage. Le spectacle a montrĆ©, avec ateliers, théâtre, expĆ©riences, musique et chorĆ©graphies, l’importance du choix d’un style de vie Ć  contre-courant, basĆ© sur l’amour Ć©vangĆ©lique. La journĆ©e a Ć©tĆ© si belle et prenante qu’elle a contaminĆ© les 120Ā participants de Mendoza, ville aux pieds des Andes argentines, qui ont quittĆ© la citĆ©-pilote Lia avec dans le cœur le dĆ©sir de rĆ©pĆ©ter la FĆŖte des Jeunes dans leur ville. Pour transformer ce rĆŖve en rĆ©alitĆ©, beaucoup de travail a cependant Ć©tĆ© nĆ©cessaire: il suffit seulement de penser qu’il fallait organiser le transport des presque 100Ā jeunes acteurs qui avaient donnĆ© vie au spectacle Ć  la citĆ©-pilote Lia jusqu’à Mendoza, avec un voyage de plus de 900Ā km, et les hĆ©berger pendant trois jours. fiesta-de-los-jovenes-22Le 10 novembre s’est dĆ©roulĆ© le premier spectacle devant 500 personnes, parmi lesquelles diffĆ©rentes classes d’écoles, mais aussi des jeunes des banlieues de la ville. “Nous voyons de nombreux problĆØmes dans notre monde – lancent les jeunes acteurs depuis l’estrade – et certains attendent que ce soit les autres qui cherchent des solutions. Ici, nous sommes 90Ā jeunes de 20Ā pays qui avons dĆ©cidĆ© de ne plus attendre. Nous voulons ĆŖtre les acteurs de ce changement, et nous avons dĆ©couvert la recette: travailler pour construire l’unitĆ© de la famille humaine.” Le jour suivant, le second spectacle a eu lieu dans un Centre de congrĆØs Ć  40Ā km de Mendoza. Il Ć©tait Ć©galement complet, avec les 500Ā siĆØges occupĆ©s et des gens debout, et avec quelques jeunes qui Ć©taient arrivĆ©s spĆ©cialement d’une Ć©cole distante de 250Ā km. Les jeunes qui ont assistĆ© au spectacle ont Ć©tĆ© surpris en bien en voyant la centaine de jeunes du mĆŖme Ć¢ge provenant de 20Ā pays diffĆ©rents qui, avec une grande qualitĆ© artistique, leur ont prĆ©sentĆ© un mode de vie complĆØtement diffĆ©rent de celui imposĆ© par la sociĆ©tĆ© actuelle. Dans les deux spectacles, la proposition d’un style de vie basĆ© sur l’amour qui devient service concret envers les autres a Ć©tĆ© acceptĆ©e et tous sont repartis le cœur plein de joie. fiesta-de-los-jovenes-9Mais aussi pour les “acteurs”, c’est-Ć -dire les jeunes qui passent une pĆ©riode de leur vie dans la citĆ©-pilote Lia, ce dĆ©placement a Ć©tĆ© important parce qu’il a dĆ©montrĆ© que vivre la “folie de l’amour” est possible si chacun se propose de faire sa part, sans regarder le passĆ© ni le futur, mais seulement en visant le prĆ©sent, en le vivant bien. Un parmi les nombreux messages reƧus Ć  chaud par WhatsApp: “TOUT ƉTAIT MAGNIFIQUE! C’Ć©tait vraiment vivre le slogan de la journĆ©e: “Vivons cette folie”, parce que ces trois jours ont Ć©tĆ© inoubliables. Aussi mes amies qui sont venues Ć©taient enthousiastes et trĆØs Ć©mues! Pour moi, c’était spĆ©cial aussi de pouvoir mieux connaĆ®tre les jeunes venus de la citĆ©-pilote Lia. Continuons Ć  vivre ensemble cette folie!” Lire aussi: Argentine, mille jeunes pour une folie  

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FranƧois aux mouvements d’Eglise : ā€œ Toujours en avant, toujours en mouvement !ā€

2014StazioneTermini« Cette joie que je vois dans tes yeux je la veux moi aussiĀ Ā» dit un garƧon Ć  Danielle de la communautĆ© Nouveaux Horizons: c’Ć©tait une nuit où, dĆ©passant sa peur, elle Ć©tait allĆ©e Ć  la gare de Termini. Ce jeune qui avait tentĆ© de se suicider trois fois, devient pour Danielle le dĆ©but d’une nouvelle vie.

Ā Ces 300 congressistes, reprĆ©sentants de 100 mouvements et nouvelles communautĆ©s de 40 pays, ont tousĀ  dans le cœur des histoires comme celle-lĆ . Ils se sont rĆ©unis Ć  Rome du 20 au 22 novembre pour leur troisiĆØme congrĆØs mondial sur le thĆØmeĀ : Ā« La joie de l’évangileĀ : une joie missionnaireĀ Ā».

 

Voulu par le Conseil Pontifical pour les LaĆÆcs (PCPL) pour rĆ©pondre Ć  l’appel Ć  la conversion que le pape FranƧois a adressĆ© Ć  tous les chrĆ©tiens, le rendez-vous se situait dans le prolongement des rencontres lancĆ©es par Jean Paul II en 1998 et par Benoit XVI en 2006.

Au cours des annĆ©es, l’essor de si nombreuses nouvelles communautĆ©s au sein de l’Eglise Ć©tait imprĆ©vu et inattendu. Le cardinal Rylko, prĆ©sident du PCPL, dans son compte-rendu d’ouverture, a rappelĆ© combien l’Eglise les considĆØre comme « une rĆ©ponse opportune de l’Esprit Saint au dĆ©fi difficile de l’évangĆ©lisation du monde contemporainĀ Ā». Quant au pape, il a insistĆ© en disant que les nouveaux charismes sont des « cadeaux de l’Esprit intĆ©grĆ©s dans le corps ecclĆ©sial, attirĆ©s vers le centre qui est le Christ, d’où ils repartent avec un nouvel Ć©lan Ć©vangĆ©lisateur.

 

2014CongressoMovEcclesialiExpĆ©riences passionnantes etĀ  approfondissements denses, variĆ©s et riches d’enseignements, ont permis une meilleure comprĆ©hension des passages dĆ©terminants de l’encyclique Evangelii Gaudium, charte et fil conducteur du CongrĆØs.

Les thĆØmes traitĆ©s ? Ils vont du renouvellement personnel, orientĆ© vers celui de toute l’Eglise, Ć  la communion entre les mouvements (collaborer pour ne pas courir en vain), de la rĆ©volution de la tendresse au rĆ“le du gĆ©nie fĆ©minin dans l’évangĆ©lisation.

 

Une attention maximale a donc Ć©tĆ© portĆ©e aux ā€œsignes des tempsā€ qui demandent de nouvelles rĆ©ponses Ć  de nouveaux questionnements. Trois jours qui ont Ć©liminĆ© les diffĆ©rences et les fermeturesĀ : dans un climat croissant de fraternitĆ© entre les reprĆ©sentants des mouvements nĆ©s il y a plus de cinquante ans et ceux des nouvelles communautĆ©s qui ont pris une dimension internationale depuis peu. La prĆ©sence des Ć©vĆŖques et des prĆŖtres, immergĆ©s au milieu des laĆÆcs dans un climat d’écoute rĆ©ciproque, Ć©tait importante. Chacun Ć©tait assoiffĆ© de connaĆ®tre les expĆ©riences des uns et des autres pour « apprendre Ć  discerner la voix de l’Esprit aujourd’hui, qui encourage Ć  prendre le large et annoncer Ć  tous l’amour de Dieu pour tout hommeĀ Ā», comme l’a dit l’un des prĆ©sents. Le mouvement des Focolari, Ć©tait reprĆ©sentĆ© par sa prĆ©sidente Maria Voce, son coprĆ©sident, rĆ©cemment Ć©lu, JesĆŗs MorĆ”n, le coprĆ©sident sortant, Giancarlo Faletti, accompagnĆ©s d’une dĆ©lĆ©gation composĆ©e d’Anna Pelli, Severin Schmidt, Gisela Lauber et Marta Chierico.

2014FrancescoMovEcclesialiToutes les excuses Ć©taient bonnes pour se retrouver : la pause-cafĆ©, le temps du dĆ©jeuner, du dĆ®ner en fin de journĆ©e. Mission de rue, communautĆ©s pour toxicodĆ©pendants, Ć©vangĆ©lisation dans les endroits les plus inattendus de la planĆØte, adoration et travail, soin des personnes Ć¢gĆ©es et des handicapĆ©s, engagement auprĆØs des jeunesĀ : Philadelphie, Kansas, Philippines, Equateur, CorĆ©e, Mexique, Rome, Palerme. Le dialogue dense et ininterrompu a eu son point culminant dans la rencontre avec le pape FranƧoisĀ : « Vous avez dĆ©jĆ  donnĆ© beaucoup de fruits Ć  l’Eglise et au monde entier, mais vous en porterez en d’autres, encore plus grands, avec l’aide de l’Esprit SaintĀ Ā», affirme le pape dans son discours. « Pour arriver Ć  la maturitĆ© ecclĆ©siale, maintenez la fraĆ®cheur du charisme, respectez la libertĆ© des personnes et cherchez toujours la communionĀ Ā», dit-il pour rĆ©sumer le nouveau programme proposĆ© aux participants, et de s’exclamer Ć  la fin : « En avantĀ : toujours en mouvement… Ne vous arrĆŖtez jamaisĀ ! Toujours en mouvementĀ !Ā Ā».

D’autres nouvelles surĀ : www.laĆÆc.va

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Pistes nouvelles pour les Mouvements ecclƩsiaux

20141123Francesco-MariaVoceĀ«Une impression Ć  chaud sur ce qui a Ć©tĆ© vĆ©cu ces jours-ci ? Il me semble que ce fut une rencontre d’une authentique et profonde communion. Cela venait d’autant plus en Ć©vidence en revoyant d’où nous sommes partis. En 1998, lorsque le Pape saint Jean Paul II, sur le parvis de Saint Pierre a presque dĆ» demander aux Mouvements de se mettre d’accord entre eux, de s’aimer, de se connaĆ®tre, de s’estimer, de collaborer, nous sommes arrivĆ©s au point de ne plus percevoir Ć  quel Mouvement nous appartenions tant la fraternitĆ© Ć©tait devenue une rĆ©alitĆ© entre tous.

C’Ć©tait trĆØs beau de voir les Mouvements, nĆ©s depuis peu, chercher les Mouvements plus anciens, non pour se faire contrĆ“ler mais pour demander leur aide, ce qu’ils pensaient et mĆŖme la faƧon dont ils jugeaient leurs œuvres, tout cela afin de voir ensemble comment faire avancer les choses. Et les Mouvements plus anciens cherchaient les mouvements plus jeunes, les derniers-nĆ©s, non pas tant pour voir s’ils ‘fonctionnaient’ bien, si tout se passait bien, etc. mais pour se rĆ©jouir de cette vie nouvelle qui Ć©tait nĆ©e. Nous nous rĆ©jouissions tous des fruits des uns et des autres ; nous avons expĆ©rimentĆ© le fait d’ĆŖtre une seule chose dans l’Église. J’ai vraiment eu l’impression d’un pas en avant trĆØs important, une communion authentique, une authentique fraternitĆ© où nous Ć©tions tous frĆØres, les uns plus grands, d’autres plus petits, mais tous frĆØres.

Si bien que lorsque nous sommes tous allĆ©s rencontrer le Pape, lui-mĆŖme a perƧu cet aspect et l’a exprimĆ© dans son discours. On constatait en lui la joie d’avoir pu participer, d’avoir pu expĆ©rimenter cette communion vĆ©cue entre nous.
Au fond, c’est ce que nous voulions lui apporter : cette communion. Il l’a soulignĆ© dans son discours, nous invitant Ć  continuer Ć  la faire grandir et en dĆ©finissant la communion comme Ć©tant le sceau de l’Esprit-Saint. Ce fut donc une confirmation et un fort encouragement pour avancer dans cette direction. Le Pape est ensuite revenu sur le discours concernant le fait de “sortir”, de ne pas demeurer dans son propre groupe ; ce qui est une idĆ©e de base que l’on retrouve dans tous ses discours.

Aussi, me suis-je demandĆ©e, qu’est-ce que cela voudra dire pour nous, comme Mouvements, ce nouveau pas que nous devons faire et dĆ©couvrir comment le faire ? Sans aucun doute, ĆŖtre de plus en plus en communion avec l’Église. Cependant, justement parce que nous sommes parvenus Ć  rĆ©aliser cette unitĆ© profonde entre les Mouvements, Dieu nous demande peut-ĆŖtre, maintenant, de nous ouvrir davantage pour aller Ć  la rencontre des Mouvements qui appartiennent Ć  d’autres Ɖglises, non catholiques car il existe lĆ  aussi des expĆ©riences trĆØs fortes de personnes qui vivent comme nous l’Ɖvangile et qui tĆ©moignent de cette vie. Les connaĆ®tre eux aussi, s’ouvrir davantage pourrait ĆŖtre une contribution plus large et – pourquoi pas ? – nous rapprocher du moment de l’unitĆ© de tous les chrĆ©tiens. Ce pourrait ĆŖtre – peut-ĆŖtre – une piste Ć  ouvrir.

Je voudrais souligner autre chose : “sortir” vers une unitĆ© plus vitale entre “pasteur” et “troupeau”, dans la mesure du possible. En effet de nombreux pasteurs, Ć©vĆŖques, prĆŖtres Ć©taient prĆ©sents, appartenant ou non aux Mouvements. Il me semble que la “sortie” que Dieu nous demande maintenant et de faire une communion encore plus profonde entre laĆÆcs et clergĆ©, soit avec le clergĆ© qui fait partie des Mouvements et qui est donc dĆ©jĆ  profondĆ©ment uni Ć  son Mouvement mais peut-ĆŖtre pas encore dans cette communion horizontale du clergĆ© de tous les Mouvements, soit pour rechercher les formes les mieux adaptĆ©es afin de ne pas sĆ©parer la partie ecclĆ©siastique de la partie laĆÆque dans les diffĆ©rents Mouvements et ni mĆŖme dans l’ensemble Ā».

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Les Amis d’ Ā« Ensemble pour l’Europe Ā» au travail

DSC_5330Nous sommes Ć  quelques kilomĆØtres de Postumia, en SlovĆ©nie, au carrefour de l’Europe de l’Est et de l’Ouest. C’est aujourd’hui une destination touristique connue pour ses paysages surprenants et pour son histoire qui laisse derriĆØre elle la tragĆ©die des deux guerres mondiales avec ses millions de morts. L’artiste slovĆØne Ivan Rupnik retrace bien l’horreur de la guerre Ć  travers certaines de ses œuvres, en particulier Ā« mosaĆÆques dans les bois Ā».

Avec en toile de fond cette mĆ©moire de l’histoire, les trois journĆ©es passĆ©es ensemble par les ā€œAmisā€ d’Ensemble pour l’Europe ont redonnĆ© sens Ć  la dynamique de rĆ©conciliation europĆ©enne, compte tenu des blessures douloureuses encore ouvertes sur le continent. L’amour rĆ©ciproque vĆ©cu entre chrĆ©tiens de diverses confessions et nations a Ć©tĆ© mis en valeur.

14 pays sont reprĆ©sentĆ©s, du Portugal Ć  la Russie, de la SuĆØde Ć  la Croatie. Un engagement commun pour une Europe rĆ©conciliĆ©e. La conviction que 500 ans de sĆ©paration entre Eglises Ā« sont suffisants Ā» et qu’il faut dĆ©sormais travailler Ć  la rĆ©alisation du rĆŖve des PĆØres fondateurs de l’Union EuropĆ©enne, en bĆ¢tissant la Ā« fraternitĆ© Ā» entre les peuples.

Cette session de travail a concentrĆ© ses efforts sur la prĆ©paration d’un grand rassemblement prĆ©vu pour 2016 Ć  Munich, avec le dĆ©sir de pouvoir offrir Ć  la sociĆ©tĆ© civile et religieuse un fort tĆ©moignage de rĆ©conciliation concrĆØte et visible : depuis la naissance d’Ensemble pour l’Europe en 2002, de nombreuses initiatives communes, Ć  caractĆØre social, se sont multipliĆ©es, toutes expression d’une connaissance et une estime rĆ©ciproques.

Les 108 participants, provenant de 41 Mouvements et CommunautĆ©s de diverses Eglises ont exprimĆ© une authentique passion pour l’unitĆ© et leur pleine adhĆ©sion pour ce projet, tous disposĆ©s Ć  partager leurs idĆ©es, les responsabilitĆ©s et Ć  en assumer l’organisation.

ā€œSurprise et joie toujours nouvelles Ć  la vue du chemin parcouru ensemble, grĆ¢ce Ć  une grande capacitĆ© d’écoute et d’accueil rĆ©ciproque – Ć©crit l’un des participants – …Tous partageaient le mĆŖme enthousiasme : la conviction qu’ensemble et avec l’aide de Dieu il est possible de rĆ©aliser le Ā« rĆŖve Ā» d’une Europe sans divisions, qui retrouve ses racines et puisse ĆŖtre un modĆØle pour les autres Continents Ā».

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Symposium interreligieux Ć  Rabat

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CrĆ©er un rĆ©seau de femmes, dĆ©passant la diversitĆ© de religions et cultures; approfondir les textes sacrĆ©s pour rĆ©cupĆ©rer la place de la femme dans la sociĆ©tĆ© d’aujourd’hui; et promouvoir le dialogue interreligieux avec une dimension plus humaine”. Voici certaines des conclusions du Symposium international qui a eu lieu les 12 et 13 novembre derniers Ć  Rabat, capitale du Maroc.

OrganisĆ© par le Centre des Ɖtudes fĆ©minines en Islam (Centre for Women’s Studies in Islam), affiliĆ© au Conseil des OulĆ©mas du Maroc (Moroccan Council of Ulama), la rencontre s’est dĆ©roulĆ©e dans le cadre du Dialogue stratĆ©gique entre le Maroc et les Ɖtats-Unis, sous le haut patronat du Roi MohammedĀ VI.

Une centaine de spƩcialistes Ʃtaient prƩsentes, provenant de 25 nations, en majoritƩ musulmanes, mais aussi chrƩtiennes et juives, expertes et engagƩes dans le domaine juridique et dans les organismes pour les droits des femmes.

La rencontre, intitulĆ©e “Femmes au cœur des monothĆ©ismes: une histoire plurielle”, a voulu aborder l’importante contribution des femmes dans le dialogue interreligieux, où souvent leur voix reste marginale.

Elle a commencĆ© par un regard sur le rĆ“le de la femme dans l’histoire des trois religions monothĆ©istes. L’importance de partir des textes sacrĆ©s a Ć©tĆ© soulignĆ©e, au lieu des logiques de rupture, avec l’objectif de retrouver la dignitĆ© de la femme en visant une plus grande Ć©galitĆ© entre homme et femme, tant au niveau spirituel que moral et social. De lĆ , la nĆ©cessitĆ© d’interprĆ©tations correctes des textes sur la figure fĆ©minine, souvent conditionnĆ©s par les habitudes du temps et par d’autres facteurs: politiques, Ć©conomiques et sociaux.

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Christina Lee, coresponsable du dialogue interreligieux des Focolari, a prĆ©sentĆ© l’expĆ©rience, dans le dialogue interreligieux, du Mouvement des Focolari fondĆ© par une femme, Chiara Lubich. Elle a parlĆ© du “gĆ©nie fĆ©minin” – comme l’a dĆ©fini Jean-PaulĀ II – c’est-Ć -dire cette capacitĆ© qu’ont les femmes de vivre pour les autres, de prendre soin des autres et de nouer des relations entre les personnes. Cette vision a Ć©tĆ© apprĆ©ciĆ©e en raison de sa profondeur, sa spiritualitĆ© et ses perspectives futures.

Il y a eu d’autres interventions importantes sur diffĆ©rentes formes de dialogue menĆ©es par les femmes d’aujourd’hui avec leurs difficultĆ©s, espĆ©rances et tĆ©moignages. La professeure Aicha Hajjami, du Maroc, se demandait pourquoi, dans beaucoup de nations islamiques, certaines lois injustes envers les femmes persistent encore. “C’est une situation qui demande une profonde rĆ©flexion – ajoutait-elle – sur comment arriver Ć  modifier ces lois avec les valeurs soutenues par l’islam.” Yolande Iliano, prĆ©sidente de Religions for Peace Europe, a tĆ©moignĆ© sur comment la sensibilitĆ© fĆ©minine fait naĆ®tre des engagements collectifs interreligieux au niveau social et politique.

Beaucoup de jeunes filles ont aussi apportĆ© leurs expĆ©riences et attentes, qui ont mis en Ć©vidence le rĆ“le crucial que la femme a Ć  remplir pour construire l’unitĆ© de la famille humaine. Comme l’affirmait la professeure Asma Lamrabet, directrice du Centre des Ɖtudes, “le symposium a dĆ©jĆ  Ć©tĆ© une rĆ©alitĆ© et un dĆ©fi, pas uniquement un rĆŖve“.

 

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Giordani: les racines de l’Europe

IginoGiordani-01Ā«Christopher Dawson, in The Making of Europe, Ć©crit: Ā«L’influence du christianisme dans la formation de l’unitĆ© europĆ©enne est un impressionnant exemple de la maniĆØre avec laquelle le cours de l’histoire est modifiĆ© et dĆ©terminĆ© par l’intervention d’influences spirituelles nouvelles. C’est ainsi que dans le monde antique, nous voyons que la civilisation matĆ©rialiste et artificielle de l’Empire romain avait besoin d’une inspiration religieuse, d’une sorte plus profonde que celle du culte officiel…Ā». Celle-ci vint; et ce fut le christianisme.

[…] On pourrait dire que les divisions religieuses, sanctionnĆ©es par la rĆØgle: cuius regio eius religio, furent cogitĆ©es surtout pour accepter les divisions politiques, les isolements nationaux, et comme corollaire, les guerres. Dans l’unitĆ© religieuse, les conflits Ć©taient considĆ©rĆ©s fratricides, et on s’efforƧait de les Ć©liminer. Ensuite, dans la division de la chrĆ©tientĆ©, les conflits devinrent des gloires nationales. Et malgrĆ© tout, la conscience chrĆ©tienne et europĆ©enne n’Ć©tant jamais morte, ces guerres en Europe, Ć  plusieurs personnes, apparurent encore comme des guerres intestines. Que la conscience de la communautĆ© europĆ©enne n’ ait jamais Ć©tĆ© moins forte.

Une bureaucratie commune n’est pas suffisante.
Le russe Soloviov, Ć©crivit que l’Église, tout comme elle avait unifiĆ© l’Europe auparavant, avec les Francs, puis avec les Saxons, aujourd’hui, elle l’aurait rĆ©unifiĆ©e avec la justice sociale, en allant au-delĆ  des divisions de classes, de caste et de race. Et c’est-Ć -dire, en Ć©liminant les plus grandes causes de conflit. Justice sociale signifie cette communion des biens spirituels et matĆ©riels, que la conception chrĆ©tienne, pour laquelle les hommes sont tous des fils d’un mĆŖme pĆØre, Ć©gaux entre eux, propose et suscite en vue de la paix, dans le bien-ĆŖtre et la libertĆ©. Penser obtenir cet ordre rationnel avec la seule lutte des classes Ć©quivaut Ć  rĆ©pĆ©ter l’erreur du militarisme germanique, slave, etc., qui prĆ©tendit unifier l’Europe seulement avec les armes.

Le christianisme signifie une unification dans la libertĆ© et dans la paix, avec l’Ć©limination des guerres et de tout motif de frictions.

L’apport de la religion, dans ce sens-lĆ , n’est pas dirigĆ© tellement vers la structuration des instituts mais bien plutĆ“t vers la formation des esprits.

De la religion en ressortent aujourd’hui deux poussĆ©es unificatrices: 1) le sens en progression du Corps mystique; 2) l’ œcumĆ©nisme renaissant pour lequel l’unitĆ© de l’Église provoque l’unitĆ© des peuples.

Deux impulsions qui, alors qu’elles rectifient des courants et Ć©liminent des passions, d’où vint la vivisection de l’Europe, suscitent des Ć©nergies spirituelles capables de donner une Ć¢me Ć  cette union politique; de donner une inspiration surnaturelle Ć  cette opĆ©ration humaine; de rendre populaire l’instance de l’unitĆ©. Si celle-ci Ć©tait rĆ©servĆ©e aux seuls facteurs Ć©conomiques et politiques et militaires, elle faillirait.

Il ne suffit pas de faire de l’Europe une armĆ©e commune, une bureaucratie commune. Ce n’est pas pour rien que les hommes politiques tendent Ć  y insĆ©rer des idĆ©ologies; c’est-Ć -dire qu’ils tiennent Ć  donner une Ć¢me au corps. L’Europe a dĆ©jĆ  une Ć¢me: le christianisme, son essence et sa genĆØseĀ».

Igino Giordani

(CittĆ  Nuova n.5 du 10.03. 1972 pp. 23-23)

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

JesĆŗs MorĆ”n: C’est l’heure de la fidĆ©litĆ© crĆ©ative

JesusMoran-01JesĆŗs MorĆ”n, philosophe et thĆ©ologien espagnol, a Ć©tĆ© Ć©lu nouveau coprĆ©sident du mouvement des Focolari durant l’AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale 2014, qui s’est tenue en septembre dernier.

Voici l’entretien avec lui :
ā€œJ’ai connu l’idĆ©al de l’unitĆ© – commence-t-il – lorsque j’avais Ć  peine terminĆ© mes Ć©tudes littĆ©raires au lycĆ©e et je me prĆ©parais Ć  entrer Ć  la facultĆ© de philosophie de l’universitĆ© autonome de Madrid. L’Espagne Ć©tait en grande agitation socio-politique dans ce temps-lĆ . On avait un grand dĆ©sir de changements. La sociĆ©tĆ© et en particulier les jeunes rĆ©clamaient libertĆ© et dĆ©mocratie. Si j’ai choisi la carriĆØre philosophique c’était parce que les religieux du lycĆ©e où j’avais Ć©tudiĆ© nous avaient inculquĆ© un christianisme engagĆ© dans la transformation sociale. La rencontre avec la spiritualitĆ© de Chiara Lubich fut pour moi d’avoir trouvĆ© le visage de ce que je voulais ĆŖtre. Cette spiritualitĆ©, en plus de changer la sociĆ©tĆ©, pouvait me changer moi-mĆŖme et c’est ce que je dĆ©sirais au plus profond de moi. J’ai trouvĆ© la libertĆ© d’aimer, la rĆ©ponse Ć  toutes mes exigences Ā».

ā€œJ’ai vĆ©cu en AmĆ©rique Latine la majore partie de ma vie, continue JesĆŗs MorĆ”n. Je suis arrivĆ© au Chili Ć  23 ans et j’ai quittĆ© le Mexique alors que j’en avais 50. LĆ , j’ai vĆ©cu mes premiĆØres expĆ©riences de travail et j’ai touchĆ© du doigt l’histoire des populations millĆ©naires avec leurs contrastes, leurs immenses richesses culturelles et leurs drames identitaires. En AmĆ©rique Latine j’ai appris la valeur incalculable de la vie, de la nature et des rapports interpersonnels. Ce fut une Ć©cole de socialitĆ©. Ce continent m’a donnĆ© le sens de la pensĆ©e organique, de culture qui se fait praxis quotidienne et histoire, de la religiositĆ© qui touche les fibres plus intimes du cœur Ā».

L’expĆ©rience des derniĆØres annĆ©es au centre du mouvement, confesse-t-il, l’a enrichi d’un regard plus universel, sans minimiser une intense maturation humaine et spirituelle.

ā€œDans ma vie, j’ai eu des moments particuliĆØrement lumineux avec Chiara Lubich durant lesquels j’ai senti sa maternitĆ© Ć  mon Ć©gardā€.

Deux mois se sont Ć©coulĆ©s depuis son Ć©lection en tant que coprĆ©sident et il nous confie qu’il est en train de vivre Ā« une trĆØs forte et en mĆŖme temps trĆØs simple expĆ©rience de Dieu. Jamais comme en ce moment je me suis senti autant aimĆ© par tant de personnes. J’en suis infiniment reconnaissant Ć  Dieuā€.

A la question si Ć  son avis il s’est passĆ© quelque chose de nouveau avec l’AssemblĆ©e 2014, il rĆ©pond: ā€œl’Œuvre de Marie vit un moment crucial pour son futur. Il s’agit de vĆ©rifier combien cette premiĆØre gĆ©nĆ©ration a vraiment compris le don charismatique que Dieu a fait Ć  l’Eglise et Ć  l’humanitĆ© avec Chiara Lubich. De cela dĆ©pend l’incarnation du charisme pour qu’il en soit Ć  la hauteur. C’est un moment de prise de conscience personnelle, nouvelle et forte qui doit porter comme fruit une radicalitĆ© de vie semblable aux premiers temps du mouvement, mĆŖme si de maniĆØre diffĆ©rente. C’est le temps de la ā€œfidĆ©litĆ© crĆ©ativeā€. Plus nous serons fidĆØles plus nous serons crĆ©atifs et inversement, plus nous serons crĆ©atifs et plus nous serons fidĆØles. Evidemment, cela veut dire actualisation du charisme sur tous les fronts, nouvel Ć©lan apostolique, dilatation de la capacitĆ© de dialogue Ć  360°. Mais il me semble que l’AssemblĆ©e, avec son document-programme, et la touche finale du message du pape FranƧois, se soit orientĆ©e dans ce sensā€.

ƀ propos de ce qu’il pense sur de possibles oppositions entre formation spirituelle et formation culturelle : ā€œChez Chiara il n’y a jamais eu opposition entre la vie et la pensĆ©e. De fait, elle sent qu’elle doit reprendre ses livres juste aprĆØs une expĆ©rience mystique. C’est pour moi trĆØs significatif. Chiara est la fondatrice de l’Ecole Abba et de l’Institut universitaire Sophia. Comme tous les grands fondateurs, elle Ć©tait pleinement consciente qu’un charisme qui ne devient pas culture n’a pas de futur Ā».

Nous lui demandons pour finir ce qu’il aimerait pour lui et pour le mouvement : Ā« Un don que je demande tous les jours est celui du discernement et la docilitĆ© Ć  l’Esprit, sans avoir peur Ā».

Propos recueillis par Aurora Nicosia

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Josef Lux, un politicien bâtisseur de paix

Josef Lux 1« Je n’oublierai jamais son sourire lorsqu’il me saluait tard le soir avant de rentrer chez lui… MĆŖme si ses heures de sommeil Ć©taient toujours rĆ©duites, il ne manquait jamais la messe tĆ“t le matin… Il ne se prĆ©sentait pas au focolare avec les problĆØmes de politique, mĆŖme si dans certaines circonstances il nous demandait notre avis. De fait, il devait souvent aller Ć  contre-courant, mais je ne l’ai jamais vu avoir de la haine pour ses adversairesĀ Ā». « Le matin en partant au travail il nous saluait par ces motsĀ : ā€˜Toujours, tout de suite, avec joie’. C’était sa maniĆØre de nous dire qu’il Ć©tait prĆŖt Ć  accueillir toute situation mĆŖme difficile que la journĆ©e lui aurait rĆ©servĆ©e. Cette attitude Ć©tait le vĆ©ritable secret de sa vie qui lui donnait la possibilitĆ© de dialoguer avec tout le monde, mĆŖme dans des situations souvent difficilesĀ Ā». Ce sont les souvenirs qu’ont de lui deux focolarini du focolare auquel appartenait Josef Lux.

NĆ© le 1° fĆ©vrier 1956, il avait connu la spiritualitĆ© de Chiara Lubich Ć  la fin des annĆ©es 70, Ć  Chocen, sa ville natale en BohĆØme orientale, où il travaillait comme zootechnicien dans une coopĆ©rative agricole. En 1986, dĆ©jĆ  mariĆ© avec Vera, il sent l’appel Ć  suivre JĆ©sus dans le focolare. Chiara lui indique une phrase de l’évangile qui oriente sa vieĀ : ā€œRendez Ć  CĆ©sar ce qui appartient Ć  CĆ©sar et Ć  Dieu ce qui appartient Ć  Dieuā€ (Mt 22,21).

Josef Lux avec sa femme Vera

Josef Lux con moglie Vera

Les Ć©vĆ©nements de novembre 89, suivis de la chute du communisme, changent sa vie de maniĆØre dĆ©cisive. Depuis le dĆ©but du processus de changements politiques il se trouve parmi les organisateurs des manifestations de rues, et en janvier 90 il est Ć©lu au Parlement national pour le compte du Parti Populaire. Sa dĆ©cision d’entrer en politique est le fruit d’une rĆ©flexion profonde. Il est en fait convaincu qu’elle peut ĆŖtre purifiĆ©e par des personnes prĆŖtes Ć  s’offrir personnellement. En septembre 90, aprĆØs un brillant discours devant le congrĆØs du Parti Populaire, il est Ć©lu prĆ©sident. Il travaille pour la transformation de ce regroupement politique en un partit moderne d’orientation chrĆ©tienne. Dans son bureau, au mur trĆ“ne un grand tableau de JĆ©sus en croix. Il veut l’avoir toujours devant, surtout pendant les tractations que lui demande son travail engageant.

En 92 il est rƩƩlu en tant que dĆ©putĆ© et devient vice Premier Ministre et Ministre de l’agriculture du gouvernement tchĆØque jusqu’en 98. Il est pour beaucoup un « signe de contradiction » : estimĆ© par bon nombre de ceux qui partagent ses choix et rejetĆ© par les adversaires politiques.

Vera et ses six enfants lui sont d’un grand soutien.

Josef Lux con Vaclav Havel

Josepf Lex avec Vaclav Havel

En 98 l’annonce d’une grave maladieĀ : leucĆ©mie. La nouvelle suscite une chaĆ®ne de solidarité : de nombreux citoyens de la RĆ©publique tchĆØque et bien d’autres, s’offrent pour donner leur moelle osseuse. MĆŖme s’il est difficile d’en trouver une compatible, Josef est content, parce que de cette maniĆØre s’enrichit la base de donnĆ©es des donneurs possibles qui pourront aider d’autres malades. A la fin on trouve en Italie un donneur appropriĆ© et l’intervention chirurgicale se fait Ć  Seattle (USA). L’opĆ©ration rĆ©ussit bien, mais durant la convalescence une infection entraine une aggravation de son Ć©tat.

Ses enfants arrivent Ć  Seattle, accompagnĆ©s d’un focolarino prĆŖtre qui cĆ©lĆØbre la messe dans sa chambre. Moments vĆ©cus dans un climat spirituel spĆ©cial. Il rĆ©pĆØte souvent qu’il offre sa souffrance pour la diffusion du Royaume de Dieu et pour les jeunes. Chiara Lubich le suit de prĆØs et lui assure sa priĆØre quotidienne.

Vera les enfants et lui se tiennent par la main, chantent et prient le psaume prĆ©fĆ©rĆ© de JosefĀ : « Mon refuge et ma force, mon Dieu en qui je me confieĀ Ā» (Ps 90,2). MĆŖme s’il est conscient de la gravitĆ© de sa situation, il reste calme et demande de prier pour lui. Et encoreĀ : « Souriez, ne pleurez pasĀ Ā», phrase qui deviendra son testament.

Chiara annonce son « dĆ©partĀ Ā» le 21 novembre 1999. Elle exprime le dĆ©sir que Josef Lux soit, avec Igino Giordani, protecteur du mouvement politique pour l’unitĆ©.

Le premier « miracleĀ Ā» opĆ©rĆ© par son dĆ©part est un moment d’unitĆ© dans toute la nation, du presque jamais vu aprĆØs la « rĆ©volution de velours » : dans les journaux, la radio et Ć  la tĆ©lĆ©vision tous – mĆŖme ses adversaires politiques – expriment leur estime envers lui et pour les valeurs qu’il dĆ©fendait et diffusait dans sa fonction publique. Nombreux sont ceux qui dĆ©couvrent son visage « d’homme d’EtatĀ Ā», mais aussi de chrĆ©tien qui a puisĆ© dans la foi en Dieu la force de son action courageuse en faveur de son propre pays.

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Sicile: Culture du don et bien commun

20141120-01Kheit Abdelhafid ne trouve pas les mots pour conclure la journĆ©eĀ : « Croyez-moi, je suis sans voix, je ne trouve pas les mots Ć  la fin de cette trĆØs belle journĆ©e. Parce que l’annĆ©e derniĆØre avant la rencontre sur le thĆØme de la famille nous nous sommes demandĆ© si nous aurions Ć©tĆ© capables de faire une rencontre ensemble. Maintenant que nous sommes en conclusion de la seconde, je me rends compte que nous avons rĆ©ussi, cette journĆ©e-ci le prouve. Le futur, je le vois Ć  partir de nos enfants ensemble, sera meilleur que ce que nous voyons dans le monde d’aujourd’huiĀ Ā».

Ce n’était pas facile non plus pour l’Imam – habituĆ© aux grandes foules – de trouver une maniĆØre de conclure la seconde rencontre organisĆ©e par le mouvement des Focolari et la communautĆ© musulmane de Sicile, le 16 novembre Ć  Catane, sur le thĆØme « Culture du don et bien communĀ Ā». Environ 450 personnes venant de diffĆ©rentes villes de la Sicile orientale ont rempli la salle du congrĆØs dans un mĆ©lange bizarre de langues et de dialectes.

Les intervenants de grande valeur ont participĆ© positivement Ć  la table ronde dont le modĆ©rateur Ć©tait Michele Zanzucchi, directeur de CittĆ  Nuova. Mgr. Gaetano Zito, vicaire Ć©piscopal pour la culture de l’archidiocĆØse de Catane, a soulignĆ© la valeur de la culture de l’être et vivre ensemble. Samia Chouchane, dĆ©lĆ©guĆ©e pour le dialogue interreligieux de l’Union des communautĆ©s musulmanes d’Italie (U.CO.I.I.) en Sicile, a mis l’accent, au cours de son intervention, sur les motivations de l’agirĀ : « Les motivations sont au cœur de toutĀ : pensez donc si la motivation est l’amour pour DieuĀ ! Cela nous amĆØne Ć  ne pas ĆŖtre indiffĆ©rents Ć  ce qui se passe Ć  cĆ“tĆ© de nous et dans le mondeĀ Ā».

20141120-03Kamel Layachi du ComitĆ© Scientifique du dĆ©partement du dialogue interreligieux de l’U.CO.I.I. a lancĆ© un grand dĆ©fi aux deux communautĆ©sĀ : s’ouvrir non seulement au dialogue interreligieux mais aussi intra religieux pour dĆ©marrer une rĆ©flexion Ć  l’intĆ©rieur des expĆ©riences religieuses particuliĆØres. Margareth Karram du mouvement des Focolari en Terre Sainte a partagĆ© son expĆ©rience particuliĆØreĀ : chrĆ©tienne, palestinienne, ayant grandi dans un contexte Ć  majoritĆ© hĆ©braĆÆque, elle est nĆ©e, de fait, dans un monde de dialogue, mĆŖme si Ć  grand peine et parsemĆ© de temps morts. De toute faƧon il faut toujours essayer de connaĆ®tre l’autre, ses diffĆ©rences, son histoire, sa cultureĀ : « Il faut se connaĆ®tre Ć  fond, l’amitiĆ© ne suffit pas, une connaissance approfondie est nĆ©cessaireĀ : c’est l’ignorance qui draine la peurĀ Ā». Giusy Brogna chargĆ©e du dialogue interreligieux du mouvement des Focolari en Sicile, exprime sa grande satisfaction pour la rencontreĀ : « le parcours que nous avons commencĆ© il y a quelques annĆ©es est en train de porter ses fruits, je sens un grand espoir et je suis sure que les deux communautĆ©s, focolarine et musulmane, feront avancer le dialogue non seulement Ć  Catane mais aussi dans d’autres villes siciliennesĀ Ā».

Au terme des travaux les participants ont pris l’engagement de contribuer Ć©conomiquement Ć  l’avancement du forage d’un puits au Cameroun sous la tutelle d’un projet de l’Action pour un monde uni (AMU). Ā«L’eau c’est la vie – a conclu Kheit Abdelhafid – et le puits que nous creuserons ensemble sera le signe de la vie qui existe entre nousā€.

 

 

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Corée, le mystère de la vie

geriatric_nursingCielo Lee Young-Hee travaille comme infirmiĆØre Ć  domicile pour un hĆ“pital Ć  SĆ©oul. En CorĆ©e, le pourcentage de suicide des personnes Ć¢gĆ©es de plus de 80Ā ans est le plus Ć©levĆ© au monde. “AprĆØs avoir lu certaines donnĆ©es, j’ai commencĆ© Ć  travailler avec un grand engagement pour la prĆ©vention, puisque 50% de mes patients ont justement plus de 80Ā ans.” AprĆØs une expĆ©rience nĆ©gative avec une patiente fortement dĆ©primĆ©e, Cielo Lee dĆ©cide d’organiser un cours sur la prĆ©vention du suicide pour 100Ā professionnels en gĆ©riatrie et 30Ā bĆ©nĆ©voles qui aident dans les paroisses. “En visitant chaque semaine environ 40Ā patients Ć  haut risque, avec un autre collĆØgue nous avons Ć©valuĆ© leur Ć©tat d’âme selon des paramĆØtres de santĆ©. Sur la base des rĆ©sultats, nous avons dĆ©cidĆ© de rendre visite deux fois par semaine aux dix personnes Ć  plus haut risque.”

Le projet “Gate-keeper” – littĆ©ralement “gardien”, mais aussi une sorte de “garde du corps” – est un des services publics promu par le gouvernement de SĆ©oul. Il est offert dans chaque quartier de la capitale pour prĆ©venir les suicides, en collaboration Ć©troite avec les structures de santĆ© locales. “Dans ce projet – explique Cielo Lee – nous formons aussi des personnes Ć¢gĆ©es comme gate-keeper. Avec les infirmiers, ces contemporains vont rendre visite aux patients en donnant des conseils de santĆ© utiles.”

Avec le dĆ©sir de protĆ©ger la vie mĆŖme d’une seule personne, au travail j’ai communiquĆ© mon intention Ć  une Sœur, infirmiĆØre en chef, et ensuite 60 de mes collĆØgues infirmiĆØres ont participĆ© Ć  ce cours de prĆ©vention.”

Un des patients souffrait d’une maladie grave depuis 10Ā ans: “Avant d’entrer chez lui – raconte-t-elle – je priais et j’essayais ensuite de bien Ć©couter ce qu’il me disait. Depuis quelque temps, ce patient s’est rapprochĆ© de la priĆØre et rĆ©cupĆØre des conditions stables.”

Une amie souffrait d’insomnie aprĆØs avoir perdu son fils aĆ®nĆ©. Elle rĆ©ussissait Ć  dormir seulement avec l’aide de mĆ©dicaments. Cependant, aprĆØs avoir frĆ©quentĆ© le cours, elle prend soin d’une dame Ć¢gĆ©e sans famille qui vit prĆØs de chez elle. Maintenant, elle peut dormir sans mĆ©dicaments et elle est reconnaissante de pouvoir aider d’autres personnes.

“Un jour, le tĆ©lĆ©phone sonne” – raconte encore Cielo Lee. “C’était le centre de santĆ© mentale avec lequel je travaille. J’ai Ć©tĆ© informĆ©e que le maire de SĆ©oul allait donner un prix Ć  une personne dans chaque quartier et j’avais Ć©tĆ© proposĆ©e Ć  l’unanimitĆ©! Quelques jours aprĆØs, j’ai reƧu un autre prix du directeur de l’hĆ“pital.”

Les membres du Mouvement des Focolari Ć  SĆ©oul qui ont frĆ©quentĆ© le cours ont Ć©crit que c’était “une occasion prĆ©cieuse d’approfondir la connaissance du mystĆØre de la vie et d’aller vers les pĆ©riphĆ©ries existentielles”.

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Mouvements ecclƩsiaux, une histoire commune et fƩconde

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« Je remercie avant tout son Ɖminence le Card. Stanisław Ryłko, de m’avoir invitĆ©e Ć  prendre part Ć  cette confĆ©rence de presse. Je saisis cette occasion pour remercier publiquement le Conseil Pontifical pour les LaĆÆcs d’avoir promu ce 3Āŗ CongrĆØs mondial. En cela, je pense interprĆ©ter le sentiment des nombreux Mouvements EcclĆ©siaux et nouvelles CommunautĆ©s qui enrichissent l’Église et la sociĆ©tĆ© d’aujourd’hui.Ā Ā»

Qu’attend le Mouvement des Focolari – et peut-ĆŖtre aussi les autres Mouvements – de ce congrĆØsĀ ?

Avant tout, je pense qu’il a Ć©tĆ© convoquĆ© Ć  un moment propice et pour diffĆ©rentes raisonsĀ : Nous sommes en plein dans le 50° anniversaire du Concile Vatican II. Toute l’Église, donc nous tous, nous sommes confrontĆ©s Ć  ses grandes intuitions et Ć  son enseignement. Vatican II continue Ć  ĆŖtre, et aujourd’hui plus que jamais de faƧon particuliĆØre pour nous, laĆÆcs, stimulant et miroir de notre fonction, vocation et responsabilitĆ© par rapport Ć  l’Église et au monde contemporain.

Une autre raison stimulante, est la personne de Paul VI, venue occuper le devant de la scĆØne Ć  l’occasion de sa bĆ©atification, par son magistĆØre lucide et souvent prophĆ©tique, comme Pape du dialogue et comme Pape des laĆÆcs.

Les questions que le Pape FranƧois continue Ć  poser Ć  toute l’Église constituent une autre raison importante, l’Église considĆ©rĆ©e comme institution et comme peuple de Dieu. C’est pour cela que nous qui faisons partie du Mouvement des Focolari, nous sentons le devoir de nous laisser interroger par ses paroles et ses choix. Il ne suffit pas d’admirer mais nous travaillons pour qu’elles puissent nous interpeller en profondeur, en fait de ‘radicalitĆ©’, d’ouverture et d’aspect concret.

Le programme du 3° CongrĆØs prochain, pour ce que nous en savons pour l’instant, parcours les grandes sollicitations de l’exhortation Evangelii Gaudium.Ā Par ces sollicitations, le Pape FranƧois stimule et accompagne l’Église vers la dilatation maximaleĀ : il nous fait pĆ©nĆ©trer dans toutes les “pĆ©riphĆ©ries” pour lesquelles nous existons, avec le devoir d’offrir – par notre ĆŖtre et nos œuvres – la lumiĆØre qui vient de la certitude que “Dieu nous aime immensĆ©ment”.

Je voudrais faire briĆØvement allusion Ć  notre AssemblĆ©e qui a eu lieu il y a deux mois avec la participation d’environ 500 reprĆ©sentants de 137 nations, de toutes les branches, gĆ©nĆ©rations et dialogues qui constituent la Mouvement et qui s’est pratiquement terminĆ©e le 26Ā septembre dernier par l’audience privĆ©e avec le Pape FranƧois.

ƀ cette occasion, le Pape FranƧois, reparcourant le chemin de l’Église appelĆ©e Ć  une nouvelle Ć©vangĆ©lisation, 50 ans aprĆØs le Concile Vatican II, a offert trois “verbes”. En eux, ils soulignent une perspective qui – me semble-t-il – peut inspirer, solliciter aussi d’autres rĆ©alitĆ©s associatives de l’Église.

PremiĆØrementĀ : contempler. Contempler Dieu et vivre en compagnie des hommesĀ ; persĆ©vĆ©rer dans l’amour mutuel, a dit le Pape en citant un Ć©crit de notre fondatrice Chiara Lubich qui « inspirĆ©e par Dieu en rĆ©ponse aux signes des tempsĀ Ā» – a-t-il dit – a Ć©critĀ : « Voici le grand attrait des temps modernesĀ : s’Ć©lever dans la plus haute contemplation en restant au milieu du monde, homme parmi les hommesĀ Ā».

DeuxiĆØmementĀ : sortir. Je citeĀ : « Sortir (…) pour communiquer Ć  tous, gĆ©nĆ©reusement, l’amour de DieuĀ Ā» avec respect, gratuitĆ© et crĆ©ativitĆ©. « Pour le rĆ©aliser, il faut devenir experts en cet art qui s’appelle ‘dialogue’ et qui ne s’apprend pas Ć  bon marchĆ©. Nous ne pouvons pas nous contenter de demi-mesuresĀ Ā» mais « avec l’aide de Dieu, viser haut et Ć©largir son regardĀ Ā». Sortir courageusement lĆ  où l’on entend les « gĆ©missements de nos frĆØres, les plaies de la sociĆ©tĆ© et les interrogations de la culture de notre tempsĀ Ā».

TroisiĆØmementĀ : faire Ć©cole. Le Pape FranƧois a rappelĆ© l’expression de Jean Paul II dans la Novo millennio ineunte, où il invitait toute l’Église Ć  devenir “maison et Ć©cole de la communion” (cf. n.Ā 43). Il a ajouté : « vous avez pris cette consigne au sĆ©rieux. Il faut former, comme l’exige l’Évangile, des hommes et des femmes nouveaux et dans ce but, une Ć©cole d’humanitĆ© est nĆ©cessaire Ć  la mesure de l’humanitĆ© de JĆ©sus. (…) Sans une œuvre adĆ©quate de formation des nouvelles gĆ©nĆ©rations, il est illusoire de penser pouvoir rĆ©aliser un projet sĆ©rieux et durable au service d’une nouvelle humanité ». Il faut former des “hommes-monde”, a-t-il dit, citant une expression que « Chiara Lubich avait inventĆ©e Ć  son Ć©poque, une expression qui demeure d’une grande actualité… des hommes et des femmes avec l’âme, le cœur, l’esprit de JĆ©sus et pour cela capables de reconnaĆ®tre et d’interprĆ©ter les besoins, les prĆ©occupations et les espĆ©rances qui habitent le cœur de tout hommeĀ Ā».

Ces trois verbes se fondent avec les trois mots qui avaient Ć©mergĆ© Ć  l’AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale des Focolari, en nous efforƧant de cueillir l’essentiel des 3650 instances parvenues au cours des mois de prĆ©paration par la communautĆ© des Focolari du monde entier pour offrir des pistes et des orientations pour l’avenir. Trois mots qui veulent indiquer en une extrĆŖme synthĆØse, l’engagement et les perspectives du Mouvement au cours des prochaines annĆ©esĀ : “sortir, ensemble, bien prĆ©parĆ©s”.

Ce prochain congrĆØsĀ se place dans une histoire commune et fĆ©conde qui a vu le Mouvement naĆ®tre, se dĆ©velopper et donner sa contribution Ć  l’Église et Ć  l’humanitĆ© selon le charisme spĆ©cifique dont chacun Ć©tait porteur. Mais pas uniquement. TrĆØs souvent, en particulier Ć  partir du moment fondateur de la PentecĆ“te 1998, cette histoire a vu Ć©galement plusieurs Mouvements et/ou communautĆ©s ensemble, collaborer Ć  certains projets et Ć  diffĆ©rentes occasions.

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Dans ce travail commun, le Conseil Pontifical pour les LaĆÆcs a toujours Ć©tĆ© Ć  nos cĆ“tĆ©s, nous donnant ainsi la garantie que ce que portait chacun des Mouvements servait Ć  la rĆ©alisation d’un projet au bĆ©nĆ©fice du corps ecclĆ©sial tout entier, veillant toujours avec amour et discernement pour valoriser le bon et faire tomber ce qu’il pouvait y avoir d’accessoire. Combien de fois le Mouvement des Focolari s’est senti soutenu en favorisant de son charisme de l’unitĆ© les rencontres les plus variĆ©es, parfois complexes comme par exemple les JournĆ©es des jeunes ou les CongrĆØs des LaĆÆcs, en CorĆ©e par exemple…

Nous souhaitons que le prochain CongrĆØs qui continue cette histoire, marque un pas de maturitĆ© c’est-Ć -dire que, rĆ©flexions et confrontation, communion de rĆ©ussite et d’Ć©chec, d’expĆ©riences et de projets, mettent les conditions pour que Dieu, Seigneur de l’histoire, puisse en tirer non seulement des fruits de communion et d’enrichissement rĆ©ciproque mais le fruit d’orienter davantage tous et tous ensemble, Ć  regarder et Ć  toujours vivre dans une joie renouvelĆ©e, pour l’unique but de l’Église du ChristĀ : “PĆØre que tous soient une seule chose… que tous soient un” (Jn 17,21). C’est le “rĆŖve de Dieu”. Nous espĆ©rons pouvoir rĆ©pondre aux attentes les plus profondes des hommes et des femmes d’aujourd’hui et contribuer Ć  faire de l’humanitĆ© une seule grande famille. Dans cette disposition, nous nous prĆ©parons Ć  aller Ć  la rencontre de tous les participants au CongrĆØsĀ Ā».

 

Extraits de l’intervention de Maria Voce Ć  la confĆ©rence de presseĀ de prĆ©sentation du 3° congrĆØs des Mouvements ecclĆ©siaux et nouvelles communautĆ©s.

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

III° Congrès mondial des Mouvements et Nouvelles communautés sur le seuil de la porte

20111118-01C’est le PrĆ©sident du dicastĆØre, le cardinal Stanislaw Rylko, avec le scrĆ©taire Mgr Josef Clemens, qui a prĆ©sentĆ© Ć  la presse le III° congrĆØs mondial au Vatican. Les attentes des mouvements et des communautĆ©s ont Ć©tĆ© confiĆ©es Ć  Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari, et Ć  Jean Luc Moens, responsable pour les relations internationales de la « CommunautĆ© de l’EmmanuelĀ Ā».

Il s’agit de la troisiĆØme Ć©tape d’une « croissance vers la maturitĆ© ecclĆ©sialeĀ Ā». La premiĆØre manifestation se dĆ©roula en 1998 puis en 2006, en mĆŖme temps que les deux grands rassemblements des mouvements avec Jean Paul II d’abord – qui dĆ©finissait le phĆ©nomĆØne des mouvements comme un « courant de grĆ¢ceĀ Ā», et affirmait que l’Eglise s’attendait d’eux des « fruits mĆ»rs de communion et d’engagementsĀ Ā» – et avec Benoit XVI, qui voyait dans ce chemin « une provocation salutaireĀ Ā» pour l’Eglise, « minoritĆ© crĆ©ativeĀ Ā» dĆ©cisive pour le futur de l’humanitĆ©.

Le pape FranƧois a rencontrĆ© les mouvements et les communautĆ©s le 18 mai 2013, et maintenant le 3° congrĆØs mondial part de son exhortation Evangelii Gaudium. Dans cette lettre FranƧois appelle les mouvements Ć  « être de vrais protagonistes d’une nouvelle Ć©tape dans la mission Ć©vangĆ©lisatrice de l’Eglise, marquĆ©e par la joieĀ Ā», tendue vers les « pĆ©riphĆ©ries gĆ©ographiques et existentielles de notre mondeĀ Ā», « proche de tous les pauvres, les souffrants et les exclus – produit amer de la culture du dĆ©chet qui domine aujourd’huiĀ Ā».

Face aux journalistes, le cardinal Stanislaw Rylko se fait l’expression d’un bon nombre en posant une question. Comment se fait-il que « dans un monde qui refuse Dieu de maniĆØre aussi radicale, on trouve encore tant d’hommes, de femmes, adultes et jeunes, qui dĆ©couvrent la joie et la beautĆ© d’être chrĆ©tiensĀ Ā» et « choisissent le Christ et son Ć©vangile comme boussole sure pour leur existenceĀ ?Ā Ā». La variĆ©tĆ© et la richesse des nouveaux charismes « proposent des itinĆ©raires pĆ©dagogiquesĀ Ā» de vie chrĆ©tienne d’une « efficacitĆ© surprenante, capables de changer la vie des personnes et de rĆ©veiller en elles un Ć©lan Ć©vangĆ©lique extraordinaireĀ Ā», avec « leur fantaisie missionnaire, la capacitĆ© de trouver des expressions et des voies toujours nouvelles de tĆ©moignage et d’annonce de l’évangileĀ Ā».

Le secrĆ©taire du Conseil Pontifical pour les laĆÆcs, Mgr Josef Clemens, s’est par contre arrĆŖtĆ© sur le contenu des trois journĆ©esĀ : contexte et aspect diffĆ©rents de l’évangĆ©lisation, purification des obstacles et des empĆŖchements, dynamisme et collaboration entre charismes, rĆ“le des femmes et parcours pour inclure les pauvres.

Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari, a mis en Ć©vidence ce que le Concile Vatican II aujourd’hui reprĆ©sente pour les laĆÆcs comme « stimulent et refletĀ Ā» de sa propre « vocation et responsabilitĆ© vis-Ć -vis de l’Eglise et du monde contemporainĀ Ā». En exprimant les attentes des laĆÆcs, elle a souhaitĆ© que le CongrĆØs « marque une Ć©tape vers la maturité », et que Ā« les rĆ©flexions et confrontations, en communion de succĆØs et d’Ć©checs, d’expĆ©riences et de projets, posent les conditions pour que Dieu, Seigneur de l’histoire, puisse en extraire non seulement des fruits de communion et d’enrichissement mutuel, mais aussi qu’Il oriente davantage tous les participants, et tous ensemble, Ć  vivre toujours et avec une joie renouvelĆ©e, pour l’unique grand objectif de l’Église du ChristĀ : « PĆØre qu’ils soient un… que tous soient unĀ Ā». VoilĆ  quel est le ā€˜rĆŖve de Dieu’. EspĆ©rons que nous saurons rĆ©pondre aux attentes plus profondes des hommes et des femmes d’aujourd’hui et contribuer Ć  faire de l’humanitĆ© une seule et grande familleĀ Ā».

ā€œ Nous voulons avancer sur le chemin de la conversion pastoraleĀ Ā» que nous demande le pape, et surtout « faire une expĆ©rience de communionĀ Ā», a dit Jean Luc Moens de la CommunautĆ© de l’Emmanuel, qui a confirmĆ© « pour nous il est trĆØs intĆ©ressant de dĆ©couvrir comment l’Esprit Saint travaille chez les autres. Le CongrĆØs sera une occasion unique pour faire cette dĆ©couverte rĆ©ciproqueĀ Ā».

InfoĀ : www.laici.va

De l’intervention de Maria Voce Ć  la confĆ©rence de presse de prĆ©sentation du 3° CongrĆØs des Mouvements ecclĆ©siaux et des nouvelles communautĆ©s

 

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CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

L’arbre des Ć©motions

20141117-01ā€œCette expĆ©rience a Ć©tĆ© fantastique, j’aurais alors pu perdre la vue sans problĆØme parce que j’avais le sentiment d’avoir dĆ©jĆ  tout vu. Si dans vingt ans je suis professeur, je dirai Ć  mes Ć©lĆØves: cette expĆ©rience je l’ai faite avec mes anciens camarades, jamais je ne serais arrivĆ© Ć  faire tout cela sans eux et sans le grand artiste Antonino Ā»

4700 fragments de verre ont constituĆ© la matiĆØre premiĆØre pour donner vie Ć  l’atelier de crĆ©ation qui s’est dĆ©roulĆ© dans 12 classes. Une expĆ©rience que tous les jeunes ont considĆ©rĆ©e comme inoubliable, et qui a aidĆ© Ć  dĆ©brider leur imagination – tout en favorisant, au cours du travail, le respect de l’autre. L’atelier, conƧu par l’association Alessandro Mammucari – inspirĆ©e par la spiritualitĆ© des Focolari – partenaire du projet promu par la commune de Latina, a pour principal support l’art.

L’artiste Antonino Casarin qui travaille le verre, son bras droit, Patrizia Sarallo, et la coordonatrice du projet, Tatiana Falsini, professeur d’histoire de l’art, ont mobilisĆ© les 120 Ć©lĆØves pendant deux jours: une vĆ©ritable aventure crĆ©atrice!

Joie, tristesse, colĆØre, peur: ce sont les quatre Ć©motions fondamentales pour notre survie, choisies comme thĆØme de base de l’atelier. On commence par une introduction Ć  l’art abstrait, en soulignant son lien Ć©troit avec le monde des Ć©motions. Comment cela se passe-t-il ? La coordonnatrice, Tatiana, explique : Ā« Les jeunes sont invitĆ©s Ć  observer les œuvres d’art en verre de l’artiste Casarin, pour en saisir la signification profonde, Ć  travers les sens de la vue et du toucher. Nous nous approchons de chaque table…une Ć©coute profonde et stupĆ©fiante, aprĆØs quoi nous invitons les jeunes Ć  Ć©crire sur une feuille, de faƧon anonyme, les Ć©motions que chacun a Ć©prouvĆ©es. Puis on leur propose Ć  nouveau une Ć©coute, intĆ©rieure cette fois-ci, de faƧon Ć  ce que chacun reconnaisse ses propres Ć©motions Ā»

C’est alors pour eux le moment d’expĆ©rimenter Ć  leur tour le travail du verre dans un atelier de crĆ©ation : ils sont invitĆ©s Ć  rĆ©aliser un panneau pour chaque classe, deux par Ć©cole, qui doit reprĆ©senter un arbre dans chacune de ses quatre phases, symbole des quatre Ć©motions.

Ā« ArrivĆ© Ć  ce point, chacun reƧoit une plaque de verre transparente – explique Antonino Casarin – les jeunes doivent en couvrir la surface en y encastrant les divers fragments et en les collant. AprĆØs quoi les plaques seront mises Ć  cuire dans un four spĆ©cialement conƧu pour le verre. Les jeunes sont alors invitĆ©s Ć  travailler en Ć©quipes parce qu’il s’agit d’une œuvre collective, en faisant en sorte que chacun puisse travailler de son mieux, en partageant ses fragments et ses talents Ā» C’est parti : Ā« Quand nous avons commencĆ© Ć  composĆ© les plaques j’avais peur de me tromper ou de ne pas trouver la piĆØce qui manquait. Mais lorsqu’ils les ont retirĆ©es du four j’ai Ć©prouvĆ© une sensation de bonheur Ā», Ć©crit l’un des jeunes.

Les jeunes sont enthousiastes, trĆØs concentrĆ©s. Ils travaillent sans arrĆŖt, mĆŖme pendant la rĆ©crĆ©ation : leur plaque une fois terminĆ©e, ils en demandent aussitĆ“t une autre ! Une fois que toutes sont finies, ils ne se font pas prier pour se lever et aller aider leurs camarades qui n’ont pas fini. AprĆØs la cuisson des plaques, nous nous retrouvons avec les jeunes et nous recomposons le dessin des arbres: nous Ć©levons le panneau et les applaudissements Ć©clatent ! Tous reconnaissent la beautĆ© de ce travail collectif qui porte en lui la caractĆ©ristique et la diversitĆ© de chacun, ce qui le rend encore plus unique.

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

Sophia: la proposition culturelle de Chiara Lubich et l’AmĆ©rique latine

20141115-01

L’option privilĆ©giĆ©e pour les pauvres, le chemin difficile de la thĆ©ologie de la libĆ©ration, l’actuelle crise religieuse, la foi “autogĆ©rĆ©e” et vide de sens. Mais aussi l’inĆ©galitĆ© sociale et le manque de relations. Ce sont quelques-uns des points abordĆ©s durant les trois jours de rencontre au BrĆ©sil (Mariapolis Ginetta, 31 octobre-2 novembre) par un groupe de professeurs universitaires et jeunes diplĆ“mĆ©s, Ć  la recherche d’une nouvelle perspective culturelle pour l’AmĆ©rique latine. Des points en rapport avec la question de tĆ©moins et la soif spirituelle, la valorisation des cultures originelles et des afro-descendants. Des jours durant lesquels a Ć©mergĆ© la vocation typiquement plurielle et sociale du continent.

Parmi les personnes prĆ©sentes, le professeur Piero Coda, thĆ©ologien, doyen de l’Institut universitaire Sophia (Loppiano, Florence) qui a vu passer parmi ses Ć©tudiants de nombreux latino-amĆ©ricains, dont quelques BrĆ©siliens, prĆ©sents Ć  la rencontre. “En ce moment de grand tournant, de changement d’époque, de vision de l’homme et du monde, c’est une urgence historique d’offrir la contribution mĆ»rie durant ces dĆ©cennies par le don d’un charisme, le charisme de l’unitĆ© confiĆ© Ć  Chiara Lubich“, a affirmĆ© le professeur Coda.

Et durant les plus de 50Ā ans de prĆ©sence du Mouvement des Focolari au BrĆ©sil et dans les diffĆ©rents pays de l’AmĆ©rique latine, nombreuses ont Ć©tĆ© les initiatives Ć  caractĆØre culturel nĆ©es dans les diffĆ©rentes universitĆ©s. La fraternitĆ© a Ć©tĆ© souvent proposĆ©e comme une catĆ©gorie qui peut donner un nouveau souffle aux diffĆ©rentes disciplines, de la politique et Ć©conomie au droit et pĆ©dagogie.

Avec l’intense Ć©change d’expĆ©riences, propositions, rĆ©flexions, qui a caractĆ©risĆ© les trois jours de rencontre, s’est ouvert une nouvelle perspective, une nouvelle Ć©tape Ć  franchir: que naisse, en AmĆ©rique latine aussi, un centre universitaire avec la mĆŖme inspiration qui a donnĆ© vie Ć  Sophia.

Il s’agit d’un projet embryonnaire, avec des connotations spĆ©cifiquement latino-amĆ©ricaines. Y ont pris part Ć©galement la thĆ©ologienne Maria Clara Bingemer, de l’UniversitĆ© pontificale catholique de Rio de Janeiro, qui a retracĆ© la dĆ©marche conciliaire et post conciliaire de l’Église dans le continent, et le politologue argentin Juan Esteban Belderrain, qui a mis le doigt sur certaines des plaies les plus profondes du continent et ses causes, dont le manque de cohĆ©sion sociale.

La proposition culturelle de Sophia se profile ici donc avec une connotation spĆ©cifique, en harmonie avec les orientations de l’Église latino-amĆ©ricaine et avec les racines dans l’inspiration et mĆ©thodologie originelles prĆ©sentĆ©es par Chiara Lubich en 2001. Ces derniĆØres annĆ©es, Sophia a Ć©tĆ© un laboratoire d’expĆ©rimentation, comme les anciens Ć©lĆØves en tĆ©moignent: “ici, Ć©tudiants et professeurs cherchent Ć  conjuguer pensĆ©e et vie, privilĆ©giant les rapports Ć  tous les niveaux et visant Ć  la transdisciplinaritĆ©, en rĆ©ponse au morcellement des savoirs”. “En Chiara, il n’y a jamais eu d’opposition entre vie et pensĆ©e” – remarque le coprĆ©sident des Focolari, JesĆŗs MorĆ”n, dans une rĆ©cente interview – “Chiara est la ā€˜dĆ©votion Ć  l’esprit de JĆ©sus’ et la fondatrice de l’École Abba et de l’UniversitĆ© Sophia. Comme tous les grands fondateurs, elle Ć©tait pleinement consciente qu’un charisme où il n’y a pas de culture n’a pas de futur. La culture est toujours vie.”

Actuellement, les Ć©tudiants de l’Institut universitaire Sophia proviennent de 30 nations. La cohabitation internationale offre une contribution supplĆ©mentaire Ć  former des “hommes-monde”, où la culture typique de chacun s’ouvre Ć  une dimension universelle. Un projet en harmonie avec les consignes remises rĆ©cemment par le pape FranƧois aux Focolari: contempler, sortir, faire Ć©cole. Et le pape, dans son message vidĆ©o pour le 50ĆØme anniversaire de la citĆ©-pilote de Loppiano, a justement rappelĆ© que Sophia est un lieu où peuvent ĆŖtre formĆ©s des jeunes hommes et femmes “qui, en plus d’être opportunĆ©ment prĆ©parĆ©s dans les diffĆ©rentes disciplines, sont en mĆŖme temps imprĆ©gnĆ©s par la sagesse qui naĆ®t de l’amour de Dieu”.

 

CĆ“te d’Ivoire: le “risque” de la fraternitĆ©

A Udine, la mosquƩe ne doit pas faire peur.

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Dans d’autres rĆ©gions d’Italie et du monde ce type de rencontre a dĆ©jĆ  eu lieu, mais pour la ville d’Udine (au nord-est de l’Italie) ce fut une nouveautĆ©,Ā  largement rĆ©percutĆ©e par la presse localeĀ : le dimanche 19 octobre se sont rencontrĆ©s au Centre Culturel Balducci 150 personnes, membres du mouvement des Focolari et fidĆØles musulmans, pour un aprĆØs-midi de rencontre, d’échanges, de priĆØre et aussi –pourquoi pas– de fĆŖte commune. Au moment de la priĆØre les Ā musulmans se sont rendus dans une autre piĆØce pour prier selon leur habitude. Juste avant, l’Imam avait rĆ©citĆ© une priĆØre en arabe et le prĆŖtre catholique un Notre PĆØre, dans le respect le plus absolu et un grand silence observĆ©s par Ā tous.

Deux mondes qui ne sont pas si Ć©loignĆ©s: outre le fait qu’ils partagent la ā€œrĆØgle d’orā€ commune Ć  toutes les grandes religions, ā€œ Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasseā€, ā€œChrĆ©tiens et musulmans croient au Dieu unique – a soulignĆ© Franco Vasta, l’un des responsables du Mouvement Ć  Udine,Ā  – ils sont tous fils d’Abraham, ont un amour dĆ©sintĆ©ressĆ© pour le prochain et un sens aigu de la familleā€.

Musulmans et chrĆ©tiens ont beaucoup de choses en commun – a confirmĆ© le prĆ©sident de l’association ā€œMisĆ©ricorde et solidaritĆ©ā€ du centre musulman d’Udine, Errachidi Abderrazak – et il est important qu’ils rĆ©ussissent Ć  unir leurs forces. Nous pensons aux jeunes. RĆ©ussir Ć  les rejoindre, Ć  leur transmettre des valeurs est un engagement commun, pour les empĆŖcher de prendre des mauvais chemins. Les jeunes sont notre principale mission. C’est aussi une raison pour travailler ensembleĀ Ā».

Une amitiĆ© existe entre les Focolari et la communautĆ© musulmane, elle est nĆ©e Ā Ć  TriesteĀ  grĆ¢ce Ć  l’Imam Aziz El Barikhi, qui a aussi mis des racines Ć  Udine. Au cours de l’aprĆØs-midi passĆ© ensemble il y a eu la projection du discours de la fondatrice du Mouvement, Chiara Lubich, dans la mosquĆ©e Malcom Shabazz de Harlem, Ć  New-York en 1997, considĆ©rĆ© comme le dĆ©but de ce chemin de dialogueĀ ; puis ont suivi des rĆ©cits, des tĆ©moignages, des priĆØres et de la musique qui ont fondu en une seule voix chrĆ©tiens et musulmans, mĆŖme en cet moment dĆ©licat que nous traversonsĀ : « Les mĆ©dias lancent de mauvais signaux en associant les images de Isis avec, par exemple, celles des mosquĆ©es –Ā  aĀ  dĆ©clarĆ© don Pierluigi du Centre Balducci – un amalgame trĆØs fallacieux et dangereux parce que Ā les gens risquent d’utiliser la religion pour justifier la violenceĀ Ā»

Mais la volontĆ© de se rencontrer reste forte Ć  Udine, au point de porter Abderrazak Ć  dĆ©clarer Ć  la presse que ā€œsi un italien entrait dans notre mosquĆ©e, il serait le bienvenu. Elle ne doit pas faire peur; c’est un lieu d’éducation. On y enseigne Ć  faire du bien Ć  son prochain. On y Ć©duque les jeunes Ć  suivre le droit chemin, qui n’est pas celui de la duretĆ© et de l’intransigeanceĀ Ā».
Cette rencontre, qui a concernĆ© un si grand nombre de personnes, ne sera pas la derniĆØreĀ : Ć  un journaliste qui lui demandait s’il y en aura d’autres, Abderrazak a rĆ©pondu « Certainement. Ce sont des rencontres qui invitent au dialogue, Ć  la connaissance rĆ©ciproque. Le chemin, je l’admets, n’est pas simple. Mais cela vaut la peine de continuer, parce que lorsqu’il y a connaissance et intĆ©gration, la peur disparaĆ®tĀ Ā».