Mouvement des Focolari
Croatie: congrĆØs ƉdeC europĆ©en

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“L’Économie de communion n’est pas ā€˜un fait’, mais ā€˜un processus’“, un concept rĆ©pĆ©tĆ© plusieurs fois durant le 5ĆØme rendez-vous des entrepreneurs et protagonistes de l’ÉdeC europĆ©enne en Croatie, dans la citĆ©-pilote des Focolari, Ć  Križevci (17-20 octobre 2014). Cette rencontre a aussi Ć©tĆ© un processus, une communion qui s’est crƩƩe jour aprĆØs jour.

Les participants, plus de 150, provenaient de 23 pays: en plus de l’Europe, il y avait des reprĆ©sentants du BrĆ©sil, de l’Argentine, du Congo et de l’Inde. ƀ la rencontre ont aussi participĆ© 42 jeunes entre 18 et 30 ans des sept pays qui ont adhĆ©rĆ© au projet “Together we grow: youth towards an inclusive economy”. En pratique, sept associations europĆ©ennes (de Croatie, Roumanie, Hongrie, MacĆ©doine, Bulgarie, Allemagne et Italie) ont pensĆ© organiser en parallĆØle, et faisant partie intĆ©grante de la rencontre des entrepreneurs, “un Ć©change” pour les jeunes intitulĆ© “Grandir ensemble: des jeunes pour une Ć©conomie qui favorise l’intĆ©gration”, avec le soutien de la Commission europĆ©enne qui cofinance le projet.

Qu’est-ce que l’ÉdeC aujourd’hui, où en sommes-nous et quelles sont ses perspectives?

Le professeur Luigino Bruni a rĆ©pondu Ć  ces questions, rappelant les dĆ©buts du Mouvement des Focolari en 1943, lorsque Chiara Lubich et les premiĆØres focolarines accueillaient les pauvres chez elles pour manger. “C’est la premiĆØre image de l’ÉdeC – a-t-il affirmĆ©. Dans cette image, le pauvre est dans la maison et c’est cela la fraternitĆ©.” Et concernant les dĆ©fis auxquels l’Économie de Communion est confrontĆ©e, Bruni les a rĆ©sumĆ©s en trois titres: proposer un grand idĆ©al, les premiers pauvres d’aujourd’hui sont les jeunes parce qu’ils n’ont pas de travail, et faire les choses avec ceux qui dĆ©jĆ  partagent les mĆŖmes valeurs de communion et de fraternitĆ©.

DSC00143Les trois journĆ©es en Croatie ont Ć©tĆ© riches en tĆ©moignages des entrepreneurs prĆ©sents. Nico Daenens (Belgique) a prĆ©sentĆ© son entreprise, qui fournit des services d’aide Ć  domicile, avec 3000 collaborateurs. Koen et Chris de la Belgique, avec Atila et Boglarka de la Serbie, ont aussi racontĆ© la collaboration qui est nĆ©e grĆ¢ce au partage des valeurs de l’ÉdeC et qui aujourd’hui s’est concrĆ©tisĆ©e dans une entreprise en Serbie.

Les aprĆØs-midis Ć©taient rĆ©servĆ©s aux ateliers sur diffĆ©rents thĆØmes: “Que faut-il pour rĆ©aliser un business plan et une start-up ƉdeC?”, “Les voies d’inclusion des pauvres au niveau local dans la vie de l’entreprise de communion”, “La diffusion du projet ƉdeC et de sa culture”, “Management des associations Ć  but non lucratif”, etc.

Une des personnes prĆ©sentes rĆ©sumaient la rencontre ainsi: “Un vrai laboratoire de fraternitĆ©, ouvert Ć  des projets futurs qui, espĆ©rons-le, nous guident au-delĆ  des vieilles frontiĆØres gĆ©ographiques et mentales, en suivant la voie de la communion”.

Source: ƉdeC online

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Mouvement des focolari: nouveau logo

focolare_francais_Facebookā€œEn 2000 – nous expliquent Walter Kostner et Margarida Nobre, en charge de la rĆ©alisation du logo – Chiara Lubich avait vu dans Ā« La Madonna del popolo (la Vierge du peuple) Ā», qui rassemble tout le monde, l’image qui pouvait en quelque maniĆØre reprĆ©senter le Mouvement. Le nouveau logo veut exprimer cette idĆ©e : la touche bleue rappelle Marie qui ouvre ses bras Ć  l’humanitĆ©, pour la soutenir, essuyer ses larmes et l’orienter vers le ciel. La touche plus petite, qui a la mĆŖme forme, reprĆ©sente la Mouvement des Focolari qui veut la Ā« revivre Ā» ; mais elle a la couleur d’une flamme qui exprime la prĆ©sence du RessuscitĆ© entre ses membres Ā», effet de la mise en pratique de l’amour rĆ©ciproque demandĆ© par JĆ©sus.

Deux experts en communication, les allemands Andrea Fleming et Ludger Elfgen, ont recueilli les travaux de graphistes de plusieurs continents: la derniĆØre version a Ć©tĆ© conƧue par l’italien Andrea Re. Vu la prĆ©sence du Mouvement des Focolari dans le monde entier, le logo a Ć©tĆ© dessinĆ© en 44 langues et prĆ©sentĆ© officiellement en streaming au cours de la vidĆ©oconfĆ©rence du 25 octobre dernier.

Le choix de l’image qui permettra dĆ©sormais d’identifier les focolari dans les diverses rĆ©alitĆ©s qui le composent et sur des supports variĆ©s (App, rĆ©seaux sociaux, vidĆ©os, tracts, communiquĆ©s, Ć©vĆ©nements, cartes de visite…), ne pouvait pas rester sans effets sur le graphisme du site web officiel.

Sa structure reste la même, mais pour ce qui est du nouveau graphisme, nos remerciements vont à Gabriele De Sanctis qui en a peaufiné le dessin, Marius Teleman qui, en collaboration avec Andrea Baldas, a réalisé sa mise en service et Marija Bonnici qui a coordonné le travail

Notons, parmi les nouveautĆ©s, l’harmonisation des couleurs rappelant les nuances du bleu et celles du jaune-orange du logo, la galerie multimĆ©dia avec un rappel en page d’accueil, la stylisation des boĆ®tes latĆ©rales. Quant Ć  la navigation Ć  l’intĆ©rieur du site, elle reste inchangĆ©e : le lecteur pourra continuer Ć  se sentir chez lui !

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Paul VI et Chiara Lubich

20141107Ā© Mendes - CSC 5409PaoloVI_ChiaraLUn Ć©vĆ©nement qui arrive 50 ans aprĆØs la premiĆØre audience accordĆ©e par le pape Paul VI Ć  Chiara Lubich (31 octobre 1964) et au lendemain de la bĆ©atification du Ā Souverain pontife. Une occasion d’illustrer, avec des apports significatifs, la pensĆ©e de Paul VI sur les mouvements ecclĆ©siaux et leur signification en relation avec Ā la vision de l’Eglise proposĆ©e par le Concile Vatican II. Tel est, en synthĆØse, le sens de ces JournĆ©es d’Etudes (Castelgandolfo, 7-8 novembre) ouvertes par Maria Voce, prĆ©sidente du Mouvement des Focolari et par le Professeur Angelo Maffeis, prĆ©sident de l’Institut Paul VI, qui ont donnĆ© la parole Ć  des spĆ©cialistes de diverses disciplines. Ce grand pape a eu un rĆ“le important dans l’histoire du mouvement des focolariĀ : « Nous lui sommes redevables pour plusieurs raisons – affirme la prĆ©sidente Maria Voce – avant tout pour son magistĆØre lumineux qui a marquĆ© de faƧon claire et forte la formation de tous ceux qui se sont approchĆ©s de notre MouvementĀ Ā», mais aussi parce que, continue-t-elle, « dans l’exercice de son ministĆØre pĆ©trinien, le pape Paul VI a jouĆ© un rĆ“le dĆ©terminant pour la reconnaissance, la promotion et aussi l’indication de mises enĀ  forme juridiques adaptĆ©es Ć  l’expression de la physionomie propre Ć  cette Œuvre nouvelle dans l’EgliseĀ Ā» 20141107Ā© Mendes - CSC 5477PaoloVI_ChiaraLLes exposĆ©s des professeurs AndrĆ©a Riccardi et Alberto Monticone ont prĆ©sentĆ© la trame historique gĆ©nĆ©rale de la naissance des mouvements ecclĆ©siaux, leur nouveautĆ© dans le contexte du XXĆØme siĆØcle et la maturation de la conception et du rĆ“le des laĆÆcs dans l’Eglise. On est passĆ© ensuite Ć  la prĆ©sentation deĀ  recherches trĆØs fouillĆ©es concernant les deux personnalitĆ©s, Ć  partir de documents inĆ©dits. L’intervention de Lucia Abignenete (Centre Chiara Lubich) a commencĆ© par la premiĆØre rencontre de Chiara Lubich avec Mgr Montini, advenue en 1953 grĆ¢ce Ć  Ā Giulia Folonari, et Ć©voqué  aussi les moments dĆ©licats de l’histoire, pour arriver jusqu’en1964Ā : Ā en s’appuyant sur des journaux et Ā des textes inĆ©dits, elle a soulignĆ© ce qu’avait Ć©tĆ© pour Chiara cette premiĆØre audience, Ć  une Ć©poque où  la laĆÆcitĆ© du Mouvement naissant Ć©tait menacĆ©e. Pour les membres du Mouvement des focolari il est donc important de se rendre compte du rĆ“le de Paul VI. Chiara Lubich parle de lui comme « pĆØre de l’OeuvreĀ Ā» Ā Ā Ā Ā Ā  Ce fut ensuite au tour de Paolo Siniscalco de mettre en valeur l’importance que revĆŖtait le Mouvement des Focolari pour Paul VI en Ā raison de son action dans les Pays de l’Est et de dĆ©montrer que ce pape Ā avait Ā personnellement encouragĆ© les initiatives concrĆØtes visant Ć  y maintenir vivant l’esprit chrĆ©tien. 20141107Ā© Mendes - CSC 5455PaoloVI_ChiaraLAutre thĆØme central et important, le dialogue oecumĆ©nique, qui a Ć©tĆ© analysĆ© par la professeure Joan Back. Il suffit de rappeler l’histoire qui lie Paul VI, Chiara Lubich et le Patriarche AthĆ©nagoras. Adriana Cosseddu, juriste, a soulignĆ© la difficultĆ© de faire Ć©mergerĀ  du Code de Droit Canonique (datant de 1917) des formes complĆØtement nouvelles rendant compte de la rĆ©alitĆ© des mouvements. Il semblait qu’une œuvre comportant diverses vocations … ne soit pas possible…elle n’était pas prĆ©vue par le droit canonĀ ! « Le pape a voulu lui-mĆŖme prendreĀ  personnellement en charge la chose et c’est ainsi qu’on est arrivĆ© Ć  l’approbationĀ Ā», affirmait Chiara lors d’une interview Ć  CittĆ  Nuova en 1978. DSCF2439Le professeur Alberto Lo Presti, directeur du Centre Igino Giordani, a prĆ©sentĆ© une perspective inĆ©dite de la conception de la doctrine sociale de l’Eglise chez Giordani – considĆ©rĆ© comme cofondateur du Mouvement des Focolari- en relation avec la pensĆ©e Ā sociale de Paul VI. Le professeur Piero Coda, recteur de l’Institut Universitaire Sophia, Ā a admirablement conclu par une rĆ©flexion thĆ©ologique qui, en rĆ©fĆ©rence Ć  l’Encyclique Ecclesiam Suam, texte emblĆ©matique du pontificat de Paul VI et Ć  l’expĆ©rience mystique vĆ©cue par Chiara Lubich au cours des annĆ©es 1949-1950, a mis en Ć©vidence la profonde convergence et synergie entre le ministĆØre du pape Montini et le charisme de l’unitĆ© de Chiara Lubich. Ce fut particuliĆØrement enrichissant pour moi de pouvoir voir le Mouvement des Focolari et sa fondatrice, Ć  travers les yeux de Paul VI – Ć©crit Fabio Ciardi, l’un des participants au colloque – Ce grand homme, qui avait une vision trĆØs large de l’Eglise et de la sociĆ©tĆ© de son temps, a portĆ© aussi Ā un regard particulier sur cette œuvre de Dieu, en Ć©prouvant tout Ć  la fois joie et doutes, encouragements et perplexitĆ©s, enthousiasme et espĆ©rances… En se plaƧant de son point de vue, on peut recueillir des aspects nouveaux de ce charisme, relatifs aussi Ć  la faƧon dont il s’est frayĆ© un chemin dans l’EgliseĀ Ā» En conclusion des travaux le professeur JosĆ©-RomĆ”nĀ FlechaĀ AndresĀ a voulu comparer l’expĆ©rience mystique de Chiara Ć  celle des mystiques espagnols du XVIĆØme siĆØcle, en particulier ThĆ©rĆØse d’Avila. Rappelant la faƧon dont ils avaient eux-mĆŖmes compris la nĆ©cessitĆ© de faire don de la vie intĆ©rieure Ć  toute l’Eglise, il s’est exprimĆ© ainsiĀ : « Nous avons vu ici comment, grĆ¢ce Ć  l’esprit de Dieu, Ć  l’Esprit Saint, cela s’est rĆ©alisĆ© dans la vie de Chiara, de ce MouvementĀ Ā».  

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Nouvelle-ZƩlande: paix, fragile et solide comme le Kowhai

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L’arcivescovo John Dew di Wellington

Nous sommes en Nouvelle-ZĆ©lande, au cœur de Wellington, capitale d’une terre Ć  l’apparence lointaine et aux confins du monde, et pourtant une terre qui a ouvert ses bras et ses portes Ć  beaucoup de peuples.
Mus par les nouvelles des guerres en Irak, Ć  Gaza, en Ukraine et en Centrafrique, tout comme par la crainte grandissante de l’incapacitĆ© Ć  faire face Ć  l’avancĆ©e d’Ebola et mus aussi par les appels Ć  la paix du Pape Ć  de nombreuses occasions, tout comme par les personnes de la communautĆ© du Mouvement des Focolari, et pas seulement, provenant de ces pays, les jeunes nĆ©o-zĆ©landais ont ressenti l’urgence de se retrouver dans un lieu public pour rĆ©pondre Ć  l’envie de paix qu’ils portent Ć  l’intĆ©rieur.

L’ArchevĆŖque de Wellington, John Dew, a offert sa contribution Ć  la soirĆ©e, entre chants, priĆØres et tĆ©moignages. Parmi ceux-ci, le tĆ©moignage de deux jeunes filles provenant d’Irak, qui se sont connues en Nouvelle-ZĆ©lande, aprĆØs que leurs deux familles ont dĆ©mĆ©nagĆ© dans ce pays: Sendirella et Ayssar, la premiĆØre chrĆ©tienne, la seconde musulmane. Elles racontent leur pays et ce qui les a unies. Elles se sont rencontrĆ©es pour la premiĆØre fois chez des amis communs et, de lĆ , a commencĆ© une amitiĆ© qui les a amenĆ©es Ć  partager rĆŖves, Ć©tudes, passions et voyages. Sendirella dĆ©clare “nous sommes diffĆ©rentes” et immĆ©diatement Aysser ajoute “mais nous sommes pareilles”. Ensuite, elles continuent, en expliquant comment, pour de nombreuses personnes, la religion est une des plus grandes diversitĆ©s, peut-ĆŖtre aussi un obstacle, et comment pour elles, au contraire, cela n’a jamais Ć©tĆ© un problĆØme, cela les a mĆŖme rapprochĆ©es. “Dans la religion de l’une”, raconte Sendrella, “nous avons toujours vu et reconnu des Ć©lĆ©ments de la religion de l’autre.”

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Sendirella et Ayssar

Ensuite, elles parlent de leur pays: un Irak associĆ© aujourd’hui Ć  la guerre, des minoritĆ©s qui doivent fuir, les tortures, alors que le pays de leurs parents est un Irak où ton voisin peut ĆŖtre chrĆ©tien, musulman, juif ou yazidi; “un Irak, explique Ayssar, où la diffĆ©rence de religion a toujours Ć©tĆ© vĆ©cue comme une rĆ©alitĆ©, pas un problĆØme”. Aujourd’hui, cet Irak semble si lointain. Elle continue, “ils nous ont dit que la paix est impossible“. Sendirella poursuit: “nous savons que ā€˜Paix’ n’est pas un mot d’une constitution, n’est pas un systĆØme de gouvernement particulier, n’est pas non plus dans des raids aĆ©riens qui veulent contraindre Ć  la paix. Nous savons qu’il est au contraire dans l’observation quotidienne de nos principes et valeurs, que c’est quelque chose qui se construit du bas, plutĆ“t que du haut”.

20141111-01bKathleen, jeune universitaire, raconte comment, suite Ć  un malentendu dans l’appartement qu’elle partage avec d’autres jeunes universitaires, elle a souhaitĆ© demander pardon et comment ce geste, avant trĆØs difficile et exigeant, a ensuite ouvert la porte Ć  un rapport nouveau avec cette jeune.

20141111-02Le moment de priĆØre s’est conclu par l’invitation Ć  ĆŖtre tous des constructeurs de paix, scellant cet engagement en nouant un ruban blanc Ć  un petit arbre au nom maori, Kowhai. C’est un des arbres originaires de Nouvelle-ZĆ©lande. Sa fleur, jaune intense, est une des images qui reprĆ©sentent la Nouvelle-ZĆ©lande. Elle a beaucoup de caractĆ©ristiques mĆ©dicinales et beaucoup d’espĆØces d’oiseaux trouvent des nutriments dans le nectar qu’il produit. Semblant fragile, le Kowhai est un arbre solide, qui peut mesurer jusqu’à 20Ā mĆØtres de haut. Un beau symbole du humble, mais fort cri de paix que les jeunes ont lancĆ© durant cette soirĆ©e.

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Politique: dƩmocratie de tous, pyramide inversƩe

201411ScuolePartecipazione1Des jeunes de Cagliari, Pise, TrĆ©vise, Prato, Macerata, Turin, Mantoue, Pescara, Rome et province ont mis en œuvre temps, distances et Ć©nergies pour construire ce rendez-vous au titre stimulant et engageant: “DĆ©mocratie de tous: inverser la pyramide”. AprĆØs avoir vĆ©cu, le 4 octobre dernier, le programme commun riche et variĆ© de l’édition 2014 de LoppianoLab, qui abordait – entre autres – certaines des thĆ©matiques les plus urgentes de l’actualitĆ© italienne, le sĆ©minaire a continuĆ© le 5 octobre, Ć  l’Aula magna de l’Institut universitaire Sophia (IUS). La mĆ©thode a Ć©tĆ© celle qui guide chaque activitĆ© des Ɖcoles, tant pour les leƧons thĆ©oriques, que pour les activitĆ©s en laboratoire dans les diffĆ©rents domaines: respect, Ć©coute, partage, pour faire avant tout une vraie expĆ©rience de fraternitĆ© et en dĆ©couvrir ensuite la validitĆ© et la dignitĆ© de paradigme politique Ć  chaque niveau. Beaucoup de vie, d’engagements, de projets, d’exigences d’une politique vraiment nouvelle, que l’on entrevoit dĆ©jĆ  dans les expĆ©riences d’administrateurs (deux d’entre eux, du Nord et du Centre de l’Italie, ont donnĆ© leur contribution encourageante), de citoyens conscients, de jeunes intĆ©ressĆ©s et acteurs, aussi lĆ  où la possibilitĆ© de se prĆ©senter dans les institutions est offerte, d’adultes qui, avec gĆ©nĆ©rositĆ©, sont disponibles pour accompagner les jeunes dans leur recherche. 201411ScuolePartecipazione3ƀ l’image des diffĆ©rentes interventions, riches et variĆ©es dans leur fraĆ®cheur, nous proposons une rĆ©flexion que les jeunes de l’École de Turin ont offerte aux personnes prĆ©sentes; des paroles qui rĆ©sument diffĆ©rents aspects de l’École commentĆ©s par eux-mĆŖmes. SouverainetĆ© – “Participer” signifie exercer collectivement sa part de souverainetĆ©, de faƧon non violente, constructive et consciente. (Chiara Andena) Devoir – Le devoir de “participer” pour aller plus loin: la crise, le dĆ©faitisme, en plus de l’immobilisme et, surtout, du renoncement Ć  lutter, Ć  s’avouer vaincus. (Matteo Dematteis) Croissance et volontĆ© – La confrontation entre opinions diffĆ©rentes, expĆ©riences de vie, bagages culturels, permet un enrichissement personnel indispensable pour la formation de l’individu; le tout liĆ© par la volontĆ©: une force qui incite Ć  toujours rechercher de nouvelles perspectives. (Katia Follina) DĆ©couverte – Si je regarde le monde de mon point de vue, j’ai trois dimensions, si je regarde avec les yeux des autres, j’en ai des infinies. (Marco Titli) 201411ScuolePartecipazione4CompĆ©tence – “Participer”, pour moi, signifie se mettre Ć  l’œuvre, chacun selon ses aptitudes, ses intĆ©rĆŖts et ses connaissances. Mais “participer ensemble” signifie intĆ©grer les talents de chacun pour rendre les perspectives plus larges et plus inclusives dans l’optique de la fraternitĆ©. (Federica Mensio) Coappartenance – Nous rendre compte de faire partie d’un ensemble plus grand nous responsabilise. Cette prise de conscience nous rend collectivement actifs et en mesure de laisser une empreinte positive. (Paolo Cataldi) EspĆ©rance – DĆ©couvrir qu’un jeune engagĆ© en politique avec une orientation complĆØtement diffĆ©rente de la mienne peut vivre et se dĆ©penser pour les mĆŖmes idĆ©aux m’a non seulement donnĆ© l’espĆ©rance d’un prĆ©sent et d’un futur meilleur, mais m’a aussi rappelĆ© qu’il ne faut jamais fermer les portes au dialogue, malgrĆ© les points de vue diffĆ©rents. (Elena Destefanis) Lutte et rĆ©sistance – La “participation” est une forme de lutte non violente, où l’Ć©coute rĆ©ciproque, le partage de ses pensĆ©es et de ses idĆ©es, de faƧon libre, sans prĆ©jugĆ©s, sont les armes de construction massive. (Matteo Bracco)

Prix ā€œChiara Lubich pour la fraternitĆ©ā€

Toutes les administrations locales de tous les coins du monde peuvent participer au concours, organisĆ© par l’Association Villes pour la FraternitĆ©.

Les projets et les initiatives peuvent concourir s’ilsĀ :

–Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  fondent et/ou rĆ©pandent, sur le territoire local principalement, mais aussi national et international, des habitudes de fraternitĆ© universelle, selon les divers aspects qui se rĆ©fĆØrent Ć  ce principe de baseĀ ;

–Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  stimulent les citoyens Ć  s’engager pour le bien commun et Ć  participer Ć  la vie de la communautĆ© civile,

–Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  favorisent la croissance d’une culture de la citoyennetĆ© active et inclusive.

 

Le projet doit ĆŖtre reprĆ©sentatif d’une maniĆØre d’administrer qui ne soit pas Ć©pisodique mais toujours plus consciente de la valeur du principe de la fraternitĆ© universelle.

Du cĆ“tĆ© des administrations publiques et d’autres entitĆ©s sociales, Ć©conomiques, culturelles, il est possible de se porter candidat soi-mĆŖme ainsi que de signaler des projets d’autres personnes.Ā  Toutes les participations possibles doivent ĆŖtre envoyĆ©es d’ici et pas plus tard que le 9 janvier 2015 Ć  la prĆ©sidence de l’Association « Villes pour la Fraternité », s/c Mairie de Castel Gandolfo, Place LibertĆ , 700040Ā  Castel Gandolfo (Rm).

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Evangile vƩcu : trouver la force en Dieu

20141108-01Un fond pour qui se trouve dans le besoin Depuis plus de vingt ans je travaille Ć  l’hĆ“pital universitaire. Un jour dans mon service de dermatologie, une patiente est arrivĆ©e, aucun des collĆØgues ne voulait la soigner Ć  cause de prĆ©jugĆ©s. Les examens de sang ont de fait montrĆ© qu’elle avait le SIDA. Ne pouvant pas l’opĆ©rer, j’ai commencĆ© un traitement diffĆ©rent Ć  base de radiothĆ©rapie. Trois mois plus tard elle allait mieux. Je ne pouvais cependant pas la garder Ć  l’hĆ“pital plus longtemps et sachant que ses enfants n’étaient pas capables de la soigner, je me suis informĆ©e pour savoir si elle avait des parents qui pouvaient s’en occuper. Elle en avait, mais ils habitaient dans un autre Etat. J’ai alors demandĆ© Ć  mes collĆØgues s’ils voulaient bien l’aider Ć  acheter le billet Ć©tant donnĆ© qu’il ne lui Ć©tait pas possible de le faire. Nous avons rĆ©coltĆ© l’argent non seulement pour le voyage mais aussi pour aider sa famille. Quand elle est partie, la patiente Ć©tait heureuse. AprĆØs cette expĆ©rience, nous avons dĆ©cidĆ© avec les autres collĆØgues de constituer un fond pour aider les patients dans le besoin. Combien de personnes ont Ć©tĆ© aidĆ©es ces annĆ©es-ci grĆ¢ce Ć  ce fondĀ ! (K. L. – Inde) L’ordonnance J’ai quarante ans et je souffre d’asthme. Quand je me rends compte que j’attends un enfant, la sage-femme me propose d’avorter. Je dis non. Elle m’explique que je dois choisir entre l’enfant et ma vie, qui est beaucoup plus importante pour les autres enfants que j’ai. TroublĆ©e, je n’arrive pas Ć  comprendre pourquoi je dois tuer cette crĆ©ature innocente. Mon mari, en voyant mon Ć©tat de santĆ©, me dit que cela dĆ©pendait de moi. A ce moment-lĆ  on me donne l’ordonnance d’un mĆ©dicament « trĆØs important pour ma santé ». Mon mariĀ l’achĆØte. Je ne sais pas suffisamment lire pour tout comprendre, mais dans le cœur un doute surgit. Je demande plus d’informationsĀ : cette piqure provoque l’avortement. Je ne la fais pas et je me confie Ć  Dieu. Aux premiĆØres douleurs, j’ai peur. J’ai prĆ©parĆ© le testament, je confie les enfants aux parents. Je nettoie un peu la maison et je vais Ć  l’hĆ“pital. L’accouchement est plus facile que les autres fois, sans aucun problĆØme. Mon mari voudrait porter le bĆ©bĆ© Ć  la sage-femme pour le lui montrer. Je ne prĆ©fĆØre pasĀ : pour moi ce fut une expĆ©rience personnelle de l’amour de Dieu et je ne peux en tirer de l’orgueil, mais seulement Lui dire merci. (D. A. – CĆ“te d’Ivoire) Re-tomber amoureux Ce jour-lĆ , il y a eu une forte tension entre mon mari et moi. « Quelque chose ne va pasĀ ?Ā Ā» lui ai-je demandĆ©. Et luiĀ : « il n’y a pas besoin d’un magicien pour le comprendreĀ Ā». A son avis je ne comprenais pas ses exigences. C’était vrai, mais je disaisĀ : « Comment est-ce possible qu’avec toutes ces belles choses que nous avons dans notre vie, lui s’arrĆŖte Ć  l’unique qui ne va pasĀ ?Ā Ā». Nous sommes allĆ©s dormir en boudant. Le lendemain je pensaisĀ : « Nous sommes une Ć©quipe, pour le remonter je dois travailler sur moi, adoucir mon cœur, demander pardonĀ Ā». Je n’y arrivais pas. Pour le rendre heureux, j’ai dĆ©placĆ© le rendez-vous fixĆ© pour cette soirĆ©e-lĆ  de maniĆØre qu’il puisse voir la partie de foot de la coupe d’Europe. Mais pour recommencer vraiment nous devions clarifier les choses entre nous. Alors, malgrĆ© la fatigue et les engagements, nous sommes sortis un soir, et d’abord l’un puis l’autre, nous nous sommes ouverts dans une confiance profonde, comme cela ne nous arrivait pas depuis un bon bout de temps. Nous nous sommes revus diffĆ©rents et nous nous sommes compris. Je dirais de nouveau amoureux. (G. S. – Italie)

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Focolari: en faveur des 43 Ʃtudiants mexicains

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Foto: Jorge Mejia Peralta / Flickr

« Nous vivons sur un cimetiĆØre, nous exigeons la justiceĀ Ā», voilĆ  ce qu’exprime un des slogans de la protestation qui a entrainĆ© dans la rue des milliers d’étudiants. Depuis le 5 novembre, de fait, une grĆØve transversale a dĆ©butĆ© au Mexique. Une levĆ©e de boucliers des Ć©tudiants de trois jours qui demande au gouvernement de s’engager plus pour rechercher leurs 43 compagnons disparus dans l’état de Guerrero le 26 septembre dernier.

Le maire de Iguala (la commune où s’est passĆ©e la disparition) JosĆ© Luis Abarca et sa femme Maria de los Angeles Pineda ont Ć©tĆ© arrĆŖtĆ©s, accusĆ©s d’être les mandataires de l’enlĆØvement des Ć©tudiants disparus. Alors qu’ils sont interrogĆ©s pour obtenir plus d’informations afin de faire la lumiĆØre sur la mystĆ©rieuse disparition, le mouvement des Focolari aussi au Mexique demande que clartĆ© soit faite sur les Ć©vĆ©nements.

« La violence et l’injustice commises contre les 43 jeunes disparus et contre des milliers d’autres disparus ces derniĆØres annĆ©es dans notre pays, sont des faits face auxquels nous affirmons notre ferme rejet et indignation, et nous exigeons que des Ć©vĆ©nements semblables n’arrivent plus jamaisĀ ; ils nous Ć©meuvent profondĆ©ment et nous interpellent en tant que personne et en tant que sociĆ©té », Ć©crivent-ils dans un communiquĆ©.

En plus, ils invitent Ć  un engagement encore plus net pour construire un pays pacifié : « On ne construit pas la paix avec la violence. Se renouveler comme sociĆ©tĆ© plus humaine veut dire rĆ©pondre par la charitĆ© et le pardon. Non pas Ć  considĆ©rer comme des gestes d’indiffĆ©rence et de tolĆ©rance, mais comme engagement Ć  travailler concrĆØtement pour le bien communĀ Ā». Le rappel donc, vise Ć  transformer avant tout son cœur, mĆŖme et surtout pour celui qui gouverneĀ : « L’état de droit ne suffit pas, il faut transformer le cœur de celui qui fait les institutionsĀ Ā».

L’appel se tourne vers « toutes les personnes qui professent une foi, peu importe laquelle et Ć  toutes les personnes de bonne volontĆ©, afin que tous un, nous puissions faire vivre et renouveler l’engagement Ć  ĆŖtre des bĆ¢tisseurs de paix lĆ  où nous vivons et travaillonsĀ Ā».

Enfin, ils proposent au peuple mexicain le ā€œTime Out pour la paixĀ Ā», afin de rappeler l’attention sur la situation tragique qui se vit au Mexique et dans tous les pays où l’on souffre de violenceĀ : « Une minute de silence et de priĆØre pour la paix, chaque jour Ć  midi, comme signe visible et concret de fraternitĆ© et de solidaritĆ© envers toute personne qui souffreĀ Ā».

Le mouvement des Focolari rĆ©pandu dans le monde adhĆØre Ć  la « minute pour la paixĀ Ā», en soutien au peuple mexicain souhaitant que le respect pour la vie, la recherche de la vĆ©ritĆ© et de la justice, aient l’avantage sur tout abus.

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Le Pape : « la fraternité entre chrétiens, signe lumineux de la Foi »

Vescovi_PapaFrancesco_2C’est un appel Ć  l’unitĆ© que le Pape FranƧois a lancĆ© ce vendredi matin au Vatican aux participants de la confĆ©rence œcumĆ©nique des Ć©vĆŖques amis du Mouvement des Focolari, dont le thĆØme est « l’eucharistie, mystĆØre de communionĀ Ā». Dans son discours, le Pape a soulignĆ© l’importance « d’un tĆ©moignage clair d’unitĆ© entre les chrĆ©tiens et d’une marque d’estime explicite, de respect et de fraternitĆ© entreĀ Ā» eux. « Cette fraternitĆ© est un signe lumineux et attrayant de notre foi dans le Christ ressuscitĆ©,Ā Ā» a-t-il ajoutĆ©. Cette unitĆ© et cette fraternitĆ© est d’autant plus nĆ©cessaire dans un monde difficile. Notre conscience de chrĆ©tiens et de pasteurs est interpelĆ©e par plusieurs rĆ©alitĆ©s malheureusesĀ : l’absence de « libertĆ© de manifester publiquement sa religion et de vivre ouvertement selon les exigences de l’éthique chrĆ©tienneĀ Ā», « les persĆ©cutions envers les chrĆ©tiens et les autres minoritĆ©s, le triste phĆ©nomĆØne du terrorisme, le drame des rĆ©fugiĆ©s Ć  cause de la guerre, les dĆ©fis du fondamentalisme ou de l’autre extrĆŖme, le sĆ©cularisme exaspĆ©ré ». Autant de rĆ©alitĆ©s listĆ©es par le Pape et qui nous poussent, comme chrĆ©tiens, Ć  « rĆ©pondre de maniĆØre incisiveĀ Ā», « à parler et Ć  agir comme des frĆØres, d’une maniĆØre que tout le monde puisse facilement reconnaĆ®treĀ Ā». Selon le Pape, c’est mĆŖme le meilleur moyen de « rĆ©pondre Ć  la mondialisation de l’indiffĆ©rence par une mondialisation de la solidaritĆ© et de la fraternitĆ©, qui devra pour les baptisĆ©s, resplendir de maniĆØre encore plus nette.Ā Ā» « Ces dĆ©fis sont un appel Ć  chercher, avec un engagement renouvelĆ©, avec constance et avec patience, les chemins qui conduisent vers l’unitĆ© pour que le monde croieĀ Ā», a expliquĆ© ensuite le Pape. L’un de ces chemins, c’est l’eucharistie, comme mystĆØre de communion, « moment de la vĆ©rité » comme l’a Ć©crit saint Paul. « C’est lĆ  que l’on vĆ©rifie le mieux la rencontre entre la grĆ¢ce du Christ et notre responsabilitĆ©. Nous sentons clairement, dans l’eucharistie que l’unitĆ© est un don, et qu’en mĆŖme temps, c’est une grave responsabilité ». Radio Vatican

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La prison d’Ebola et l’espĆ©rance

20141107-02“Comme en prison”, otages Ć  la maison, sans possibilitĆ© de se rencontrer. C’est une des sensations les plus diffuses dans les pays touchĆ©s par Ebola et partagĆ©e aussi par Antonette, une des jeunes membres des Focolari de Sierra Leone. “Ce virus semble nous rendre plus Ć©goĆÆstes et dĆ©couragĆ©s les uns vers les autres; il ne nous permet pas d’aller librement vers nos amis.” C’est pour cela qu’Antonette s’est encouragĆ©e et a dĆ©cidĆ© de prĆ©parer les repas pour quelques familles voisines qui n’ont rien Ć  manger, durant la quarantaine de trois jours qui les empĆŖchait de sortir. Un drame humain atroce est en cours: “Les personnes voient leurs proches mourir ou ĆŖtre transportĆ©s dans les centres spĆ©cialisĆ©s pour Ebola. Ce sont des centres loin d’ici – Ć©crit le PĆØre Carlo Di Sopra du diocĆØse de Makeni – et beaucoup, une fois partis, ne reviennent plus. Les familles ne savent plus rien d’eux, ni eux de leur famille. On comprend alors pourquoi certains se cachent et d’autres prĆ©fĆØrent mourir dans leur village. Mais ainsi le virus se propage et fait encore de nouvelles victimes.” Oui, parce qu’il ne faut pas seulement vaincre le virus, mais aussi l’ignorance. Les gens se demandent: Ebola existe vraiment ou c’est de la propagande? Qui a provoquĆ© cette maladie? Ne voudront-ils pas seulement nous vendre les vaccins pour gagner de l’argent? – Ć©crit Carlo Montaguti, mĆ©decin focolarino en CĆ“te d’Ivoire, qui a publiĆ© un approfondissement sur l’épidĆ©mie d’Ebola dans le dernier numĆ©ro de Nouvelle CitĆ© Afrique. ƀ cela, ajoutons les soi-disant guĆ©risseurs, comme la LibĆ©rienne qui aurait attirĆ© des malades de la GuinĆ©e voisine, contribuant Ć  la diffusion de l’Ć©pidĆ©mie au LibĆ©ria. Et l’insuffisance des systĆØmes de santĆ© nationaux, leur incapacitĆ© Ć  rĆ©pondre vigoureusement Ć  une telle urgence et, surtout, le manque de moyens. “Dans des villes comme Monrovia (la capitale du LibĆ©ria), avec deux millions d’habitants, la majeure partie des hĆ“pitaux et des centres de santĆ© sont fermĆ©s par peur de la contagion. Ainsi, il est difficile de soigner non seulement Ebola, mais toutes les autres maladies.” Une situation qui doit ĆŖtre assumĆ©e par la communautĆ© internationale, comme le Pape FranƧois aussi a invitĆ© Ć  le faire dans son rĆ©cent appel. 20141107-01“Nous sommes en train de constituer un ā€˜fonds Ebola’ pour aider les plus touchĆ©s – Ć©crit encore le PĆØre Carlo. Les Focolari en CĆ“te d’Ivoire nous ont envoyĆ© des aides concrĆØtes que nous distribuons maintenant. Il y a beaucoup d’orphelins: parfois, certaines familles sont dĆ©cimĆ©es par le virus. Un autre religieux, le PĆØre Natale, cherche dĆ©sespĆ©rĆ©ment une Ć©quipe venant de l’étranger qui ait un laboratoire pour les tests du virus et qui puisse venir ici dans le Nord.” Il continue: “Ces derniers jours, deux de nos religieux ont aussi eu une forte fiĆØvre. C’était probablement la malaria, parce que la fiĆØvre est tombĆ©e, mais, au dĆ©but, il y a toujours une apprĆ©hension et on est dĆ©sarmĆ©s, juste dans les mains de Dieu. Toujours plus de cas sont recensĆ©s et pas loin de notre maison. Aussi la zone de Kabala, qui n’avait pas encore enregistrĆ© de cas, en compte maintenant. Des nouvelles annoncent que le virus est hors de contrĆ“le, surtout parce qu’il a pris dans les villes. Un arrĆŖt brutal.” En outre, on ne peut pas voyager comme avant, parce que le district est en quarantaine. Avec les semaines qui passent, le PĆØre Carlo confie qu’il comprend que “ce n’est pas un ā€˜coin de monde’, comme je l’avais dĆ©fini avant, mais c’est ā€˜le cœur de Celui que Chiara Lubich appelle le Super-Amour’”, JĆ©sus abandonnĆ©, qui sur la Croix ne trouve pas de rĆ©ponses, mais continue Ć  aimer. C’est l’unique arme qui reste, puissante, parce qu’elle aide Ć  ne pas perdre espoir, Ć  rester unis, Ć  prier pour les malades: “ils peuvent nous enlever la possibilitĆ© de nous retrouver, mais la prĆ©sence de JĆ©sus parmi nous peut s’établir aussi Ć  travers les portes fermĆ©es des maisons”, Ć©crit un jeune. Et un autre: “Oui, c’est notre impression. Celle d’être comme en prison, mais lĆ  aussi nous pouvons aimer.” Ā 

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Interview Ć  Christian Krause: ā€œEnsemble vers le Christā€

1999DichiarazioneCongiuntaA

31 octobre 1999 – signature de la DĆ©claration Commune

Il y a 15 ans la FĆ©dĆ©ration Mondiale LuthĆ©rienne et l’Eglise Catholique signaient la « DĆ©claration Commune sur la JustificationĀ Ā». Quel souvenir avez-vous de ce jour où vous avez signĆ© cet important document au nom de l’Eglise LuthĆ©rienneĀ ? Ā« C’était le 31 octobre 1999: nous avons rĆ©ussi Ć  la signer avant d’entrer dans le XXIĆØme siĆØcle, grĆ¢ce aussi Ć  Jean-Paul II. Cela n’a pas Ć©tĆ© facile d’y parvenir, il y avait une forte discussion aussi au sein de l’Eglise Ć©vangĆ©lique, surtout en Allemagne. J’ai pris conscience de l’importance de cet acte lorsque j’ai vu, dans l’église Sainte Anne (Augsbourg) des personnes venues du monde entier. J’ai alors Ć©prouvĆ© un sentiment de gratitude, de libertĆ© et d’espĆ©rance. Dans l’aprĆØs-midi de ce mĆŖme jour, se sont rencontrĆ©s, pour la premiĆØre fois, les fondateurs et les responsables de mouvements et communautĆ©s, Ć©vangĆ©liques et catholiques. Cela s’est passĆ© Ć  la CitĆ© Pilote d’Augsbourg, avec Chiara Lubich et d’autres responsables. Je considĆØre comme un miracle le fruit de cette rencontre qui a vu naĆ®tre « Ensemble pour l’EuropeĀ Ā», un chemin de Ā communion affective et effective entre des mouvements et des communautĆ©s trĆØs diffĆ©rentsĀ Ā». Qu’est-ce qui a changĆ© au cours de ces 15 ans? Ā« On a mis fin aux condamnations rĆ©ciproques du XVIĆØme siĆØcle et les prĆ©jugĆ©s sont tombĆ©s. C’est ce qui me semble la chose la plus importante. DĆ©sormais on peut se rencontrer comme frĆØres et sœurs. Le fait que ce mĆŖme document ait Ć©tĆ© signĆ© en 2006 par les Eglises mĆ©thodistes met en lumiĆØre son importance. Depuis les Eglises n’ont pas fait de nouveaux pas, mais sur beaucoup de questions nous pouvons dire que nous avanƧons ensembleĀ ; dans les paroisses et les communautĆ©s on vit de cette espĆ©ranceĀ Ā». Quelle est la signification du document intitulĆ© ā€œDu conflit Ć  la communionā€, signĆ© Ć  nouveau par les deux Ć©glises, en vue de l’anniversaire de la RĆ©forme? « C’est un inventaire du dialogue entre catholiques et luthĆ©riens au niveau mondial. Ce document a pu naĆ®tre sur la base de la DĆ©claration Commune Ā sur la Justification. C’est un compte-rendu de la situation actuelle où l’on souligne ce qui nous unit, sans taire les points qui nous divisent encore. Je me rĆ©jouis de ce document parce qu’il nous situe dans une dimension globale et parce qu’il donne une ouverture importante, prĆ©cisĆ©ment en vue du jubilĆ© de 2017 que nous dĆ©sirons voir commĆ©morĆ© conjointement par les chrĆ©tiens luthĆ©riens et catholiquesĀ Ā». Votre souhait pour 2017? « Faire voir au monde qu’en tant que chrĆ©tiens nous allons ensemble vers le Christ, c’est ce qui devrait ressortir. Il ne s’agit pas de faire de Luther un hĆ©ros, mais de nous concentrer sur le contenu de la RĆ©formeĀ : comment pouvons-nous annoncer aujourd’hui au monde l’Evangile de la grĆ¢ce, que Dieu est avec nousĀ ? Ce serait beau si en 2017 nous arrivions Ć  une confession commune et publique de notre foi au Christ et Ć  vivre Ć  de nombreux niveaux une vraie unitĆ© en LuiĀ Ā». VescoviAmiciFoc Quelle est pour vous la signification des rencontres entre Ć©vĆŖques de diffĆ©rentes Eglises auxquelles vous participez depuis plusieurs annĆ©esĀ ? « C’est Mgr Klaus Hemmerle qui m’a mis en contact avec le Mouvement des Focolari. Ces rencontres sont comme des panneaux indicateurs qui nous indiquent une direction. C’est trĆØs enrichissant de pouvoir se rencontrer entre frĆØres de diffĆ©rentes nations et Eglises. Par exemple je suis frappĆ© par ce que sont en train de vivre mes frĆØres Ć©vĆŖques au Moyen-Orient. En parlant avec eux, loin des micros et des camĆ©ras, je peux connaĆ®tre et partager leurs souffrances, mais aussi leur vitalitĆ©. Nous vivons une communion profonde et nous prions ensemble. Il y a toujours, bien sĆ»r, la souffrance de ne pouvoir encore cĆ©lĆ©brer ensemble la Sainte CĆØne, mais c’est toujours une immense joie de revoir des frĆØres. C’est un niveau de communion spirituelle profond, je dirais unique, comme est unique le fait qu’un mouvement de laĆÆcs invite des Ć©vĆŖques Ć  se rencontrer. C’est merveilleux que cette possibilitĆ© nous soit donnĆ©e chaque annĆ©e par les Focolari. Nous vivons une communion effective, et cela a une grande signification. Nous faisons route ensembleĀ Ā».

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Une famille ouverte au monde

20141105-01

Andrea e Fiorella Turatti

« Comme tous les jeunes, mĆŖme si de maniĆØres diffĆ©rentes, nous Ć©tions Ć  la recherche du bonheur. Andrea Ć©tait du genre Ć  avoir du succĆØs, surtout avec les filles, il ne croyait pas qu’on puisse s’aimer pour toujours et ne croyait pas en Dieu. Petit Ć  petit je me suis faite Ć  ses idĆ©es non-conformistes. FiancĆ©e depuis deux ans, je rencontre Dieu, qui est Amour pour moi aussi, Ć  travers les jeunes du mouvement des Focolari. Je me sens habitĆ©e par le dĆ©sir de vivre l’Evangile, de voir JĆ©sus en chaque personne. Je me lance: une vraie rĆ©volution! Ma vie est bouleversĆ©eĀ Ā». ā€œEntre temps Fiorella m’a demandĆ© de l’accompagner Ć  des rencontres de familles. J’ai Ć©tĆ© conquis par leur style de vieĀ : elles voulaient vivre le Ā«commandement nouveauĀ Ā» de JĆ©sus, l’amour rĆ©ciproque. J’ai Ć©tĆ© frappĆ© par la faƧon dont un couple s’aimait: profitant de l’absence de Fiorella, je suis allĆ© le voir et nous avons parlĆ© de la vie de famille, de la relation au sein du couple, de la foi… je sentais que j’avais fait l’expĆ©rience d’une rĆ©alitĆ© plus grande Ā que l’amour, pourtant dĆ©jĆ  trĆØs beau, que je vivais avec FiorellaĀ : moi aussi j’avais rencontrĆ© DieuĀ Ā». ā€œLors d’un congrĆØs ā€œFamilles Nouvellesā€, nousĀ  Ć©coutons le tĆ©moignage de familles qui, ayant mis Dieu Ć  la premiĆØre place, partentĀ  avec leurs enfants porter le message de l’Evangile Ć  travers leĀ  monde. Nous sommes frappĆ©s et attirĆ©s par cette expĆ©rience. Nous Ć©crivons Ć  Chiara Lubich Ā que nous aussi nous sommes disposĆ©s Ć  tout quitter pour aller lĆ  où Dieu veut. Quelque temps aprĆØs, la possibilitĆ© de partir se prĆ©sente Ć  nous de faƧon inattendue. J’ai un moment de peur, je prends soudain conscience de tout ce que je dois laisser, puis mon regard croise celui duĀ  Christ en croix et je comprends qu’en Lui j’ai la clĆ© pour affronter toutes les situations. Chiara nous donne un conseilĀ : « Vous ne devez rien faire de particulier, il suffit que vous gardiez entre vous la prĆ©sence de JĆ©susĀ Ā» Et pour cela, nous devons faire grandir chaque jour notre amour rĆ©ciproque, ce qui nous conduit Ć  Ā nous voir chaque jour Ā nouveaux, Ć  nous pardonner l’un l’autre et Ć  chercher Ć  ne jamais aller nous coucher sans avoir fait la paixĀ Ā».
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Au Honduras

Ā Ā«Nous avons donc passĆ© huit ans au Honduras, en vivant Ā toutes sortes de situations, au sein d’une culture trĆØs diffĆ©rente de la nĆ“tre. Des jeunes sont venus rejoindre la petite communautĆ© que nous avons trouvĆ©e et cela grĆ¢ce Ć  nos enfants qui ont su crĆ©er des liens tout simples en se mĆŖlant sans problĆØmes Ć  leurs camarades, qu’ils soient riches ou pauvresĀ : ils jouaient auĀ  milieu des baraques et se faisaient des amis. Nous avons vĆ©cu une forte expĆ©rience d’inculturation et appris, non sans difficultĆ© parfois, Ć  partager la vie des personnes, leurs souffrances et leurs joies, et nous avons trouvĆ© de trĆØs bons amis, un peuple gĆ©nĆ©reux…dont nous avons Ć©normĆ©ment reƧuĀ Ā». 20141105-03ā€œDes enfants pauvres frappaient continuellement Ć  notre porte en demandant un peu de nourriture. Un jour j’étais fatiguĆ©e et j’ai dit Ć  l’un d’eux « Non, pas aujourd’huiĀ !Ā Ā» Notre fils Ć©tait tout prĆØs et m’a dit: «  Mais maman, il y a JĆ©sus en luiĀ Ā». Nous faisions de nombreux voyages pour rencontrer les communautĆ©s Ć©loignĆ©es et en voiture nous pouvions Ć©changer entre parents et enfants, nous dire ce que nous dĆ©sirions pour faire grandir l’amour entre nous. Notre Ć©vĆŖque aussi, le cardinal Maradiaga nous a soutenus, encouragĆ©s. Il avait une grande estime de Chiara et une relation profonde avec notre famille. Il nous a souvent invitĆ©s Ć  travailler avec d’autres mouvements et associations, en cherchant Ć  apporter entre tous le charisme de l’unité ». 20141105-04ā€œLa providence nous a toujours accompagnĆ©s. A notre arrivĆ©e, une maison et une voiture utilitaire ont Ć©tĆ© mises Ć  notre disposition pour un an. Un jour une somme d’argent nous est arrivĆ©e de la part de mes anciens collĆØgues de travail italiens pour payer nos billets d’avion, en vue d’un voyage que nous devions faire. PĆ©riodiquement nous manquions de denrĆ©es alimentaires de base comme le sucre, le lait etc.…Et trĆØs souvent quelqu’un arrivait avec du lait ou du sucre juste au moment où nous en avions besoin. AprĆØs avoir cherchĆ© du travail pendant quelque temps, j’ai trouvĆ© un excellent emploi auprĆØs d’une entreprise italienne. Par ailleurs un monsieur nous a fait cadeau d’une maison et sont arrivĆ©s des fonds pour la restructurer et l’agrandir d’une salle de 180 places pour les rencontres de communautĆ©. Nous avons vraiment expĆ©rimentĆ© Ć  quel point sont vraies les paroles de l’EvangileĀ Ā». ā€œAu bout de huit ans nous avons quittĆ© l’AmĆ©rique Centrale pour permettre Ć  nos enfants de poursuivre leurs Ć©tudes. Ce fut une vraie sĆ©paration qui nous a coĆ»tĆ© parce qu’en partant de l’Italie nous avions laissĆ© nos « champsĀ Ā», tandis qu’en laissant le Honduras nous avons dĆ» surtout nous dĆ©tacher de personnes avec lesquelles nous avions Ć©tabli des liens de rĆ©ciprocitĆ© extraordinaires. Andrea et moi avons expĆ©rimentĆ© que notre amour durerait toujours, non seulement ici-bas, mais aussi toute l’éternité ».

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Schƶnstatt, depuis 100 ans en mission

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p. Kentenich

Elan missionnaire et alliance avec Marie, la mĆØre de JĆ©sus, sont les deux points fondamentaux de la spiritualitĆ© de Schƶnstatt, mouvement catholique nĆ© en Allemagne il y a 100 ans. A l’occasion du centenaire de la fondation (octobre 1914), le pape FranƧois a reƧu en audience 7500 reprĆ©sentants du mouvement, le 25 octobre dernier. Dialogue, tĆ©moignages et la parole du souverain-pontifeĀ : FranƧois s’est concentrĆ© sur la famille en insistant sur le thĆØme des pĆ©riphĆ©ries qui lui est cher, mais aussiĀ : l’élan missionnaire, le renouvellement du cœur pour s’ouvrir Ć  la culture de la rencontre. Les reprĆ©sentants de divers mouvements ecclĆ©siaux ont aussi pris part Ć  l’évĆ©nement, parmi lesquels la prĆ©sidente des Focolari, Maria Voce, et le coprĆ©sident JesĆŗs MorĆ”n. « La derniĆØre action que le pape a faite a Ć©tĆ© l’envoi en mission. Il a ditĀ : je vous envoie, non pas en mon nom propre, mais de JĆ©sus, au nom de toute l’Eglise. Plus de 7 mille personnesĀ : Quelle merveille de voir des gens comme Ƨa qui vont porter JĆ©sus dans le mondeĀ ! – raconte Maria Voce de retour de l’audience. « J’ai saluĆ© le responsable mondial, p. Heinrich Walter, je l’ai remerciĆ© et je lui ai dit que nous aussi nous faisons partie de leur « AllianceĀ Ā» (un pacte qui les caractĆ©rise et qu’ils font avec la Vierge Marie). On sentait une profonde entente. Quel don de Dieu ce rapport vrai, concretĀ ! Une des nombreuses belles choses qui existent dans l’Eglise et dans l’humanitĆ©. C’était comme une invitation de JĆ©sus Ć  avoir un cœur large pour reconnaĆ®tre tous les dons que Lui fait, une invitation Ć  nous mettre ensemble pour intensifier notre engagement qui entraine toute l’humanité ». Dans le centre qui pour le mouvement des Focolari se charge des relations avec les mouvements et les nouvelles communautĆ©s ecclĆ©siales, on peut remarquer un tableau, celui de la « Vierge trois fois admirable » : qui reprĆ©sente et documente un moment importantĀ : le dĆ©but d’une histoire d’unitĆ©. Au verso, une priĆØre Ć  Marie, Ć  Elle, prĆ©sente dĆØs les dĆ©buts de l’œuvre du P. Kentenich, et qui reprĆ©sente bien tout ce qui dans l’Eglise a quelque chose Ć  voir avec les charismes. On lui confie l’amitiĆ© et l’accompagnement de la communion des mouvements comme premier pas pour arriver Ć  la fraternitĆ© universelle. Parmi les signatures, celle de Chiara Lubich. C’était en juin 1999, Ć  un an de la PentecĆ“te 98Ā : la rencontre mondiale historique des mouvements et des nouvelles communautĆ©s avec Jean Paul II, l’ouverture d’une nouvelle saison entre les diffĆ©rentes rĆ©alitĆ©s ecclĆ©siales issues des charismes faite de connaissance et d’estime rĆ©ciproque.
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Le 10 Juin, 1999, visite de Chiara Lubich et Andrea Riccardi Schƶnstatt

Depuis 99 le rapport entre les Focolari et Schƶnstatt a progressĆ©, il s’est mĆŖme Ć©largi dans le monde. Partout des collaborations se sont Ć©tablies Ć  diffĆ©rents niveaux avec une attention spĆ©ciale sur les attentes de l’humanité : le monde du travail, la lutte contre la pauvretĆ©, les initiatives pour l’Europe, la famille et bien d’autres encore. Tous nos vœux au mouvement apostolique de Schƶnstatt pour ces cent premiĆØres annĆ©esĀ : un temps long, un long tĆ©moignage de vie et de fidĆ©litĆ© au charisme que Dieu a donnĆ© au P. Kentenich et qui s’est diffusĆ© produisant tant de fruits dans le monde.

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Exposition artistique: de Loppiano Ć  Macao

201411MostraHungMacao2ā€œSymphonie Route de la SoieĀ Ā», « Terre promiseĀ Ā», FrĆØre Soleil, Sœur LuneĀ Ā», « Matteo RicciĀ Ā», ce sont quelques unes des sculptures originales prĆ©sentĆ©es Ć  l’exposition de Macao (26 septembre-9 novembre), Ā fruit des expĆ©riences personnelles de Lau Kwork-Hung, de son nom d’artiste Hung. NĆ© en 1953 Ć  Hong-Kong, il a installĆ© son atelier au Centre International de Loppiano depuis l’annĆ©e 2000Ā  etĀ  puise son inspiration dans la spiritualitĆ© de l’unitĆ©. AuĀ  lieu du traditionnel ciseau, Hung utilise la flamme oxyacĆ©tylĆ©nique Ć  3000 degrĆ©s. GrĆ¢ce au « goutte Ć  goutteĀ Ā», il rĆ©alise ses sculptures qui ressemblent aux formes calligraphiques chinoises, mais une perception plus fine rĆ©vĆØle un enchevĆŖtrement de particules mĆ©talliques qui forment des silhouettes humaines en mouvement. 201411MostraHungMacao1Chacune des œuvres exposĆ©es Ć  Macao est imprĆ©gnĆ©e de cet ā€œandanteā€ quiĀ  donne son titre Ć  l’exposition. Un terme qui nous plonge dans l’univers musical, mesurĆ© et rythmĆ©, mais qui indique aussi un mouvement vers l’extĆ©rieur, une dĆ©couverte de l’autre. Nous rencontronsĀ  Hung Ć  son retour d’Asie. Comment est nĆ©e cette extraordinaire expĆ©rience d’une premiĆØre exposition personnelle en Chine? « En fĆ©vrier dernier, me trouvant Ć  Macao, j’ai Ć©tĆ© invitĆ© au SiĆØge du Gouvernement par Madame Florinda Chan (SecrĆ©taire d’Etat pour l’Administration et la Justice), pour rencontrer plusieurs responsables deĀ  l’Institut des Affaires civiques et municipales. Au terme de la prĆ©sentation de mon « parcoursĀ Ā» artistique, les responsables ont tous Ć©tĆ© d’accord pour dĆ©cider une exposition de mes sculptures avant la fin de l’annĆ©e. Ils ont proposĆ© comme lieu le prestigieux Casas-Museu da Taipa. Par ailleurs ils ont dĆ©cidĆ© de prendre en chargeĀ  mes frais de voyage, Ā la publication d’un catalogue en trois langues (Chinois, portugais et anglais), le montage de l’exposition et l’expĆ©dition de mes sculptures par avionĀ». C’est ta premiĆØre exposition en Chine? Ā Au cours des annĆ©es passĆ©es j’ai participĆ© Ć  des expositions collectives, mais c’est ma premiĆØre exposition personnelle en Asie. Dans les coulisses de nombreuses personnes ont travaillé  au bon dĆ©roulement du projet. Je pense en particulier Ć  Nico Casella qui a suivi toutes les dĆ©marches administratives pour obtenir tous les documents nĆ©cessaires et n’ pas mĆ©nagĆ© ses forces pour assurer le bon acheminement des expĆ©ditions; et aussi Ć  JuliĆ”n AndrĆ©s Grazales, mon proche collaborateurĀ  Ć  l’atelier; mais il faudrait en citer beaucoup d’autres… Le 25 septembre, un vernissage a inaugurĆ© cette expo prĆ©vue pour un mois et demi. A cette occasion Madame Florinda Chan m’a proposĆ© de faire une visite guidĆ©e, avec une brĆØve prĆ©sentation de mes sculptures aux invitĆ©sĀ Ā» 201411MostraHungMacao3Combien de temps es-tu restĆ© Ć  Macao? « Dix jours, au cours desquels j’ai pu rencontrer de nombreuses personnes et Ć©changer avec elles, soit Ć  l’occasion de mes confĆ©rencesĀ  ou bien lors des visites que je commentais. Ma rencontre avec 700 Ć©tudiants du ColĆ©gio Mateus Ricci a Ć©tĆ© particuliĆØrement forte. Ils ont manifestĆ© leur Ć©merveillement et leur gratitude, tout en s’intĆ©ressant Ć  la technique, aux inspirations, au styleĀ Ā» Y-a-t-il eu des surprises? ā€œOui, beaucoup! L’une d’elles a Ć©tĆ© Ā que la Direction du ColĆ©gio Mateus Ricci, pour anticiper les cĆ©lĆ©brations du 60ĆØme anniversaire de l’Institut prĆ©vu en 2015, a dĆ©cidĆ© d’acquĆ©rir une de mes œuvres: le mĆ©daillon dĆ©diĆ© prĆ©cisĆ©ment Ć  Matteo Ricci, homme de dialogueā€ Que retires-tu de cette expĆ©rience asiatique? ā€œJ’ai dans le cœur un grand sentiment de gratitude pour les liens tissĆ©s avec de nombreuses personnes… l’unitĆ© a Ć©tĆ© la force protagonisteĀ Ā»

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Burkina Faso, prier pour la paix

BurkinaFaso_2« Nous avons appris les graves dĆ©sordres qui se sont passĆ©s au Burkina Faso, j’ai tĆ©lĆ©phonĆ© au focolarini de Bobo-Dioulasso pour leur demander des nouvelles et les assurer de notre unitĆ© et de nos priĆØres. J’ai parlĆ© avec Dominique qui m’a rassuré : la situation est calme, mĆŖme s’i y a des tensions.Ā Ā», Ć©crit Augusto Parody Reyes, mĆ©decin, qui a vĆ©cu 24 ans en Afrique et qui se trouve maintenant au Centre international des Focolari. VoilĆ  en bref la situation (Misna) : ces jours derniers Ć  Ouagadougou et dans les principales villes du pays beaucoup de manifestations sans prĆ©cĆ©dent se sont dĆ©roulĆ©es pour s’opposer, aux Ć©lections de 2015, Ć  la candidature du prĆ©sident Blaise CompaorĆ©, au pouvoir depuis 1987. Mais ces manifestations ont dĆ©gĆ©nĆ©rĆ© aujourd’hui, 30 octobre, dans la capitale et aussi Ć  Bobo Dioulasso, la seconde ville du Burkina Faso, et se sont prolongĆ©es dans l’aprĆØs-midi jusqu’au parlement qui a Ć©tĆ© assailli et incendiĆ©. La presse locale parle d’au moins une personne tuĆ©e au cours des affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre. Des pillages de magasins et de banques ont aussi Ć©tĆ© signalĆ©s. Dans l’aprĆØs-midi des manifestants ont entourĆ© le siĆØge de la prĆ©sidence. Proclamation de l’état d’urgence, dissolution du gouvernement et appel Ć  des nĆ©gociations avec les manifestants : ce sont les Ć©lĆ©ments-clĆ© d’un message transmis Ć  la radio par le chef de l’Etat, aprĆØs des heures de dĆ©sordre et de violence au cœur de Ouagadougou. Puis, on a su que le prĆ©sident Blaise CompaorĆ© n’a pas donnĆ© sa dĆ©mission et il a supprimĆ© l’état d’urgence sur tout le territoire national, dĆ©crĆ©tĆ© quelques heures auparavant. Il a annoncĆ© directement les derniĆØres dĆ©cisions au cours d’une allocution tĆ©lĆ©visĆ©e. Les dĆ©clarations du prĆ©sident ont provoquĆ© une confusion ultĆ©rieure Ć  une situation dĆ©jĆ  compliquĆ©e et incertaine. De fait, Ć  Ouagadougou la capitale, actuellement qui est au pouvoirĀ ? Ce n’est pas clair. En effet, quelques heures avant le chef d’état-major des forces armĆ©es avait fait savoir que « les pouvoirs exĆ©cutifs et lĆ©gislatifs seront confiĆ©s Ć  un organisme de transition qui sera constituĆ© aprĆØs consultations entre toutes les forces vives de la nationĀ Ā». De plus, le but de la transition serait « le retour Ć  l’ordre constitutionnel d’ici Ć  12 moisĀ Ā». L’armĆ©e a aussi dĆ©crĆ©tĆ© un couvre-feu sur tout le territoire national de 19 Ć  6 heures. Telle est la situation en date du 30 Octobre, qui est en Ć©volution continue. Au moment où nous publions cet article, nous apprenons que l’ancien prĆ©sident Blaise CompaorĆ© a donnĆ© sa dĆ©mission et qu’on ne sait pas où il est. Les militaires se trouvent divisĆ©s en deux groupesĀ : l’armĆ©e et la garde prĆ©sidentielle avec chacun un chef Ć  leur tĆŖte. ā€œNous prions pour la paix. Nous demandons Ć  toutes les parties de faire preuve de retenue et de limiter les dĆ©gĆ¢ts en ce moment particuliĆØrement critique pour notre paysā€ : c’est l’appel de l’évĆŖque de Bobo Dioulasso, qui est aussi prĆ©sident de Caritas Burkina Faso, Mgr Paul OuĆ©draogo, « en qui – disent les Focolari du B.F. – nous nous sentons exprimĆ©sĀ Ā». Mise Ć  jour Ć  3 Novembre, 2014

Message vidƩo du Pape FranƧois pour les 50 ans de Loppiano

http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=L7HYXR8mrNo


« Chers frĆØres et sœurs qui habitez Ć  Loppiano, bonsoirĀ ! Avec vous je salue aussi toutes les personnes qui se trouvent aujourd’hui dans cette citĆ©-pilote voulue par Chiara Lubich, inspirĆ©e par l’Evangile de la fraternitĆ© – une fraternitĆ© universelle – et ceux qui, dans tous les coins du monde, sont reliĆ©s Ć  elle et participent Ć  la fĆŖte du cinquantenaire de sa fondation.

Loppiano vit au service de l’Eglise et du monde et pour cela il faut remercier le Seigneur.Ā  C’est une cité  quiĀ  tĆ©moigne, de faƧon Ā vivante et efficace, de la communion entre personnes provenant de diverses nations, cultures et vocations, soucieuses avant tout de prendre soin de la vie quotidienne en maintenant constamment entre tous une charitĆ© mutuelle.

Je suis content que vous ayez choisi pour cet anniversaire le jour où dans l’Eglise entiĆØre on fĆŖte Saint FranƧois d’Assise, tĆ©moin et artisan de paix et de fraternitĆ©. C’est vraiment une heureuse coĆÆncidence pour moi aussi.

Les habitants de Loppiano, ceux qui y vivent en permanence, tout comme ceux qui viennent y faire une expĆ©rience et se former, veulent devenir des experts de l’accueil rĆ©ciproque et du dialogue, des bĆ¢tisseurs paix, des promoteurs de fraternitĆ©.

Avancez avec un Ć©lan renouvelĆ© sur cette voie, je vous souhaite de savoir rester fidĆØles et de pouvoir incarner toujours mieux le dessein prophĆ©tique de cette citĆ© nĆ©e du charisme de l’unitĆ© il y a prĆ©cisĆ©ment 50 ans. Vivez cette vocation en profonde harmonie avec le message du Concile Vatican II que l’on cĆ©lĆ©brait alors, c’est-Ć -dire avecĀ  le ferme propos de tĆ©moigner, grĆ¢ce Ć  l’amour rĆ©ciproque envers tous, la lumiĆØre et la sagesse de l’Evangile. Loppiano est donc une Ć©cole de vie où il y a un seul maĆ®treĀ : JĆ©sus.

Oui, une c’est une citĆ© où l’on apprend Ć  vivre pour redonner espĆ©rance au monde, pour tĆ©moigner que l’Evangile est assurĆ©ment le levain et le sel d’une nouvelle civilisation, celle de l’amour. Mais pour cela il faut, en puisant Ć  la sĆØve spirituelle de l’Evangile, Ā imaginer et expĆ©rimenter une nouvelle culture dans tous les secteurs de la vieĀ socialeĀ : familiale, politique et Ć©conomique. Autrement dit une culture des relations. Sans le dĆ©sir Ā sincĆØre d’instruire, il n’y a pas de sagesse, le soin qu’on porte Ć  l’instruction est une expression de l’amour. Ce n’est pas par hasard s’il y a Ć  Loppiano, depuis quelques annĆ©es, leĀ  siĆØge de l’Institut Universitaire Sophia, Ć©rigĆ© par le Saint SiĆØge. Il y a en effet un besoin urgent de jeunes, d’hommes et de femmes qui, tout en Ć©tant convenablement formĆ©s au sein des diverses disciplines, soient en mĆŖme temps imprĆ©gnĆ©s de la sagesse qui jaillit de l’amour de Dieu.

Chers amis qui vivez Ć  Ā Loppiano mais aussi ailleurs, je vous souhaite de tout cœur de regarder vers l’avenir, de toujours regarder vers l’avenir, regarder en avant et viser haut avec confiance, courage et imagination. Sans laisser place Ć  la mĆ©diocritĆ©.

Je vous confie Ć  Marie Theotokos, MĆØre de Dieu, qui vous accueille le sanctuaire qui est Ā au cœur de votre citĆ©. Et je vous demande de prier pour moi. Je vous salue et vous bĆ©nis. Au revoirĀ Ā».

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Volontaires, contemplatifs au milieu du monde

(C) Giancarlo Nuzzolo

(C) Giancarlo Nuzzolo

Ce sont 415 Volontaires femmes et hommes prĆ©sents aux AssemblĆ©es des deux branches du mouvement des Focolari, reprĆ©sentant les quelque 23 mille membres en tout dans le monde. Ils se sont rassemblĆ©s Ć  Castelgandolfo (Rome) du 22 au 26 octobre dernier. Leur vocation spĆ©cifique se fait plus Ć©videnteĀ : ils partagent les difficultĆ©s de tout le monde et sont donc appelĆ©s Ć  rĆ©pandre la lumiĆØre de l’Esprit dans des actions concrĆØtes, en se prĆ©parant constamment Ć  affronter les dĆ©fis du prĆ©sent, dans tous les domaines humains. En plus des 223 volontaires femmes et des 162 volontaires hommes des cinq continents, traduits en 17 langues simultanĆ©es, un bon groupe de personnes Ć©taient invitĆ©es. Parmi eux des gens de diverses Eglises. « Votre prĆ©sence est importante, elle nous permet d’être œcumĆ©niques et pleinement universelsĀ Ā» – a affirmĆ© en ouverture Maria Ghislandi, responsable internationale sortante.
(C) Giancarlo Nuzzolo

(C) Giancarlo Nuzzolo

Le 23 octobre – justement pendant le dĆ©roulement des travaux – c’est l’anniversaire des Ć©vĆ©nements de HongrieĀ : en octobre 1956, suite Ć  la rĆ©pression soviĆ©tique, l’appel de Pie XII afin de ramener Dieu dans le monde. En rĆ©ponse Ć  cet appel, l’inspiration de Chiara Lubich qui fait naĆ®tre au sein du mouvement des Focolari les « Volontaires de DieuĀ Ā». Maria Voce les dĆ©finit ā€œune rĆ©alitĆ© concrĆØte et mĆ»reĀ Ā». Puisqu’ils portent l’idĆ©al de l’unitĆ© dans les usines, les bureaux, les familles, dans la sociĆ©tĆ© avec ses souffrances, ses douleurs, ses guerres. Elle met en Ć©vidence combien les Volontaires renvoient Ć  l’Eucharistie, dans le fait d’être amour qui s’incarne. Elle les a ensuite invitĆ©s Ć  ĆŖtre, avec tout le mouvement des Focolari, capables de porter des messages de vĆ©ritĆ© et d’espĆ©rance, comme l’a dit le pape au dernier Synode.
MariaVoceJesusMoran

Maria Ghislandi, Maria Voce, Paolo Mottironi, Jesús MorÔn (C) Giancarlo Nuzzolo

Le coprĆ©sident JesĆŗs MorĆ”n a rappelĆ© que la particularitĆ© et la beautĆ© des Volontaires consiste Ć  jouer le rĆ“le de ā€˜mĆ©diateurs’ de la lumiĆØre du Charisme pour qu’il entre dans toutes les structures. Les expĆ©riences de personnes de divers continents et professions sont lĆ  pour le dĆ©montrer, elles se situent dans diffĆ©rents contextes et milieux de travailĀ : fonction publique, cadre de l’usine, justiceĀ ; relations publiques, immigration et accueil, monde de l’éducation, lĆ©galitĆ©. Et il ajouteĀ : « Tous, nous sommes pris dans cet Ć©lan de sortir, mais vous, de par votre vocation, vous ĆŖtes Ć  l’avant-garde pour porter la dimension de l’homme-monde qui doit naĆ®treĀ Ā». L’heure suivante, les volontaires femmes et hommes de la Syrie et des autres pays du Moyen Orient tĆ©moignent par leurs expĆ©riences que ce genre d’ ā€˜homme-monde’, qui croit en la rĆ©volution qu’opĆØre le charisme de l’unitĆ© en toute situation, existe dĆ©jĆ . Durant les 5 jours, se sont intercalĆ©s les travaux de groupe qui ont rassemblĆ© les questions venant des zones, dans le but de formuler des propositions, des suggestions, des recommandations Ć  prĆ©senter Ć  l’AssemblĆ©e en sĆ©ance plĆ©niĆØre.
Paolo Mottironi, Patience Molle Lobe - (C) Giancarlo Nuzzolo

Paolo Mottironi, Patience MollĆØ LobĆØ – (C) Giancarlo Nuzzolo

Les travaux se sont concentrĆ©s sur deux thĆØmesĀ : vocation/formation, avec engagement dans le social, la rĆ©alitĆ© d’HumanitĆ© Nouvelle, les dialogues et le monde œcumĆ©nique, interreligieux, de la non croyance et de la culture, les communautĆ©s locales. L’AssemblĆ©e des Volontaires a rƩƩlu pour un second mandat Paolo Mottironi, 50ans, italien, mariĆ©, deux enfants, fonctionnaire de l’Etat. Les femmes ont choisi Patience FĆ©licitĆ© MollĆØ LobĆØ, 57 ans, camerounaise, veuve, ingĆ©nieur civile et engagĆ©e en politique. « En tout ce que j’ai vĆ©cu – confie Patience – j’ai vu que Dieu me prĆ©parait Ć  un plan d’amour que je ne connaissais pasĀ Ā». Paolo Mottirono conclutĀ : « Nous sommes en train d’écrire le livre de notre histoire, celui-ci est un nouveau chapitre qui est la continuation des pages prĆ©cĆ©dentes. Aidez-nous Ć  ĆŖtre toujours plus un serviceĀ Ā».

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JournƩe de la RƩforme 2014

2013Congr-Internaz-Riforma_

CongrĆØs international 2013

En Allemagne, elle a lieu le 31 octobre, en souvenir de Martin Luther, tandis qu’en Suisse elle est cĆ©lĆ©brĆ©e le premier dimanche de novembre, en souvenir de Huldrich Zwingli et des autres rĆ©formateurs suisse du XVIĆØme siĆØcle, comme Giovanni Calvino. En 2017 aura lieu le jubilĆ© des 500 ans de la RĆ©formeĀ : Certains se demandent comment cĆ©lĆ©brer de maniĆØre fructueuse la mĆ©moire de cette Ć©poque de mutation, source de tant de conflits entre chrĆ©tiens. Un Ć©change de rĆ©flexions a dĆ©jĆ  commencĆ© au niveau europĆ©en, qui a portĆ© un premier fruit: Pour la premiĆØre fois dans l’histoire de la RĆ©forme, les chrĆ©tiens luthĆ©riens et rĆ©formĆ©s ont dĆ©cidĆ© de prĆ©parer et de fĆŖter cet Ć©vĆ©nement ensemble. En octobre 2013, 240 reprĆ©sentants de 35 pays se sont rencontrĆ©s Ć  Zurich pour initier cette prĆ©paration lors d’une confĆ©rence internationale. En vue du JubilĆ© de 2017, on veut prendre en considĆ©ration aussi les cĆ“tĆ©s obscures de la RĆ©forme. Les Eglises rĆ©formĆ©es de Suisse ont rƩƩvaluĆ© l’histoire de la persĆ©cution centenaire des Anabaptistes (Mennonites, Amish), et en 2004 Ć  Zurich, on a donnĆ© visibilitĆ© Ć  ce procĆØs de rĆ©conciliation, où le Mouvement anabaptiste a ses racines. On espĆØre que ce temps de prĆ©paration du JubilĆ© puisse permettre un parcours de rĆ©conciliation et de comprĆ©hension rĆ©ciproque avec de nombreuses Eglises; en syntonie avec le Pape FranƧois qui, dans sa cathĆ©chĆØse sur l’oecumĆ©nisme du 8 octobre 2014, a rappelĆ© comment, au cours de l’histoire, des sĆ©parations graves et douloureuses se sont malheureusement avĆ©rĆ©es, envers lesquelles nous ne pouvons pas nous rĆ©signer ni rester indiffĆ©rents.
Kathrin (prima fila a sinistra) con Maria Voce e Giancarlo Faletti e un gruppo di focolarini svizzeri - novembre 2012

Kathrin (premier rang Ć  gauche)avec Maria Voce et Giancarlo Faletti avec un groupe de reformĆ©s suisses prĆ©sents – novembre 2012

A ce sujet, nous avons interviewĆ© Kathrin Reusser, focolarine rĆ©formĆ©e de Suisse rĆ©formĆ©: Quelle sont tes expĆ©riences dans ces derniĆØres annĆ©es? Ā«”Ecclesia semper reformanda” (l’Eglise doit toujours se renouveler): J’aime beaucoup ce slogan de la RĆ©forme. Pendant ma crise d’adolescence, en 1972, j’ai Ć©tĆ© impressionnĆ©e par la maniĆØre de vivre l’Evangile au quotidien des focolarini de Loppiano. Chez moi, en essayant Ć  mon tour de dĆ©couvrir le visage du Christ en chacun, j’ai vu la transformation de relations difficiles en famille. Mes parents, par la cohĆ©rence de leur vie, m’avaient imprimĆ© profondĆ©ment les valeurs chrĆ©tiennes. Et la spiritualitĆ© des Focolari de sa part m’a ouvert l’horizon vers l’humanitĆ©, m’invitant Ć  vivre ces valeurs pour une unitĆ© et une communion plus grandeĀ». Cela a-t-il influencĆ© aussi ta profession de juriste? Ā«Oui, cela m’a guidĆ©e dans l’Ć©laboration des sentences et la gestion des procĆØs et mĆ©diations en les vivant comme une “rĆ©forme”: c’est Ć  dire rendant possible la transformation d’une situation et un “nouveau dĆ©part”. Si, par exemple, dans un conflit dĆ©sespĆ©rĆ© entre les parties, j’entrevoyais la prĆ©sence de “JĆ©sus AbandonnĆ©” ‑ que Chiara Lubich m’a fait dĆ©couvrir comme “ClĆ© de l’unitĆ©”– et lorsque dans l’obscuritĆ© des Ć©preuves contrastantes qui rendaient impossible une dĆ©cision Ć©quitable, je me disposais d’accueillir et d’accepter que LUI, alors, de maniĆØre surprenante et toujours diffĆ©rente, une solution se prĆ©sentait, acceptable pour toutes les partiesĀ».
Chiara Lubich nel Grossmünster (2001)

Chiara Lubich in Grossmünster (2001)

N’y a-t-il pas de contradiction entre une spiritualitĆ© nĆ©e dans l’Eglise catholique et l’appartenance Ć  l’Eglise rĆ©formĆ©e? Ā«En rĆ©alitĆ©, la vie de cette spiritualitĆ© me porte aux racines de mon Eglise rĆ©formĆ©e. Par exemple, Ć  travers le “pacte” de l’amour rĆ©ciproque, (Gv 13,34) renouvelĆ© rĆ©guliĆØrement au focolare, surtout avant d’aller au Culte, j’ai trouvĆ© une profonde comprĆ©hension de la Sainte CĆØne. Et peu de temps aprĆØs, j’ai dĆ©couvert avec joie que pour le rĆ©formateur Zwingli, la Sainte CĆØne est LE lieu où la communautĆ© chrĆ©tienne se renouvelle dans son unitĆ© en tant que Corps du Christ. Cette expĆ©rience est prĆ©cieuse pour moi aussi dans le dialogue avec d’autres rĆ©formĆ©s, pour qui la Sainte CĆØne quelques fois n’a pas cette signification vitale. En moi grandit la confiance de pouvoir contribuer ainsi, mĆŖme dans une mesure modeste, Ć  une unitĆ© toute nouvelle entre les chrĆ©tiens. Chiara Lubich, en parlant au Grossmünster de Zurich le 17 novembre 2001 – endroit de l’œuvre de Zwingli – y dĆ©crivait l’effet tonifiant de cette unitĆ© future: “Ne baissons pas les bras! Dieu nous aidera (…). Et lorsqu’entre nous rĆØgnera la pleine communion visible, un souffle de vie nouvelle envahira la terre pour le bien de l’humanitĆ©, pour la gloire de Dieu et pour notre joie. Que Dieu nous donne la grĆ¢ce, si ce n’est de voir cette Eglise une, au moins de contribuer Ć  sa prĆ©paration”.

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ĪœĪµĪ»Ī­Ļ„ĪµĻ‚ e Μάθε να χάνεις: les premiers livres de Chiara en grec

201410PatriarcaBartolomeoĀ«MĆ©ditationsĀ» (ĪœĪµĪ»Ī­Ļ„ĪµĻ‚) est le premier recueil de pensĆ©es et de mĆ©ditations de Chiara Lubich Ć  ĆŖtre publiĆ©, en 1959. Le grec s’ajoute donc aujourd’hui aux nombreuses traductions existantes. Avec l’autre titre, Ā«Savoir perdreĀ», (Μάθε να χάνεις), centrĆ© sur la figure de Marie au pied de la croix, la publication attendue des deux premiers titres traduits en grec est finalement rĆ©alisĆ©e. Ā«Nous saluons l’Ć©dition grecque de ce livre, qui coĆÆncide avec le 50° anniversaire de la rencontre du Patriarche AthĆ©nagoras avec le Pape Paul VI Ć  JĆ©rusalem et nous souhaitons que ces mĆ©ditations soient une lecture aimĆ©e et qu’elles bĆ©nĆ©ficient Ć  tous ceux qui cherchent la voie de l’amour et de la paix dans le monde contemporain…Ā» Ć©crit le Patriarche BarthĆ©lĆ©my I dans la prĆ©face qui enrichit le volume Ā«MĆ©ditationsĀ». Ā«J’ai personnellement connu depuis cinq dĆ©cennies la mĆ©morable Fondatrice et PrĆ©sidente du Mouvement des Focolari, Chiara Lubich, quand elle a Ć©tĆ© invitĆ©e par notre prĆ©dĆ©cesseur, l’inoubliable Patriarche AthĆ©nagoras, et j’ai suivi de prĆØs son effort sincĆØre pour l’unitĆ© et le rĆ©tablissement de la communion entre les Eglises de l’ancienne et nouvelle Rome, dans le cadre du dialogue de l’amour…Ā». L’amour de Chiara Lubich pour l’Église orthodoxe est bien connu: de 1967 Ć  1972, il y a eu 25 audiences avec le Patriarche AthĆ©nagoras, rapports suivis par le Patriarche Dimitri et l’actuel BarthĆ©lĆ©my I. 201410PatriarcaBartolomeo2A Salonique et AthĆØnes, en GrĆØce, le 6 et le 8 octobre dernier, deux Ć©vĆ©nements ont permis deĀ  connaĆ®tre davantage, dans les deux villes, la figure de Chiara Lubich, dans l’Église orthodoxe comme dans celle catholique. EmblĆ©matique, le fait qu’autour de la table, des orateurs soient assis ensemble: le MĆ©tropolite orthodoxe Chrisostomos de Messinia, chargĆ© pour les relations entre l’Église catholique en GrĆØce et membre de la commission thĆ©ologique bilatĆ©rale, le PĆØre Kontidis, jĆ©suite, qui s’est occupĆ© de la publication des livres, Dimitra Koukoura, professeur orthodoxe d’Omeletica, Florence Gillet, thĆ©ologienne, reprĆ©sentante du Centre Chiara Lubich. Nikos Papaxristou, journaliste orthodoxe, a animĆ© toutes les prĆ©sentations avec une touche autobiographique: ««La premiĆØre fois que j’ai entendu parler du Mouvement fut justement par le Patriarche BarthĆ©lĆ©myĀ». UniversalitĆ©, Ā«fĆ©minitĆ© qui est de MarieĀ», profondeur spirituelle, revers ecclĆ©siaux et sociaux du charisme de l’unitĆ© furent les thĆØmes abordĆ©s. Ā«En Chiara, il y a une prophĆ©tie qui a donnĆ© un nouveau tournant au chapitre de l’œcumĆ©nismeĀ», a affirmĆ© le MĆ©tropolite Chrisostomos. L’IdĆ©al de Chiara est au service de l’humanité», continue-t-il et Ā«Chiara nous prĆ©sente Marie comme un vrai modĆØle de laĆÆqueĀ». Le PĆØre Kontidis, en dĆ©crit la figure comme Ć©tant Ā« un exemple vivant de spiritualitĆ© qui s’adresse surtout aux laĆÆcs, ouvrant une voie de foi pour tant de personnes…Ā». Lina Mikelliddou, chypriote, et Anna Kuvala, grecque, orthodoxes appartenant au Mouvement, ont donnĆ© leur tĆ©moignage: Ā«En connaissant cet IdĆ©al – raconte Lina – ma vie a changĆ©: chaque personne Ć©tait candidate Ć  l’unité». Parmi les personnes prĆ©sentes Ć  Salonique, l’ Archimandrite Ignathios, reprĆ©sentant du MĆ©tropolite de la ville et le MĆ©tripolite Nikiforos, abbĆ© du monastĆØre orthodoxe Vlatadon. Etaient Ć©galement prĆ©sents, les professeurs de diverses facultĆ©s de l’UniversitĆ© Aristote de la ville, parmi lesquels le prof. Vassiliadis, Doyen de la FacultĆ© de ThĆ©ologie. L’Ć©vĆŖque de Corfü-Zante, Mons. Spiteris, Ć©tant dans l’impossibilitĆ© de participer, a envoyĆ© un messager. DiffĆ©rentes personnalitĆ©s de l’Ć©glise orthodoxe Ć©taient aussi prĆ©sentes Ć  AthĆØnes: le pĆØre Thomas, vicaire et reprĆ©sentant de l’ArchevĆŖque Ieronimo, le MĆ©tropolite de Syros, Polykantriotis, l’Archimandrite Sotiriadis, responsable de la Diakonia (pour les œuvres caritatives), du Saint Synode orthodoxe de la GrĆØce (confĆ©rence Ć©piscopale). Etaient prĆ©sents de l’Église catholique: le Nonce apostolique Mons. Adams, l’Ć©vĆŖque sortant Mons. Foskolos, don Rossolatos, nouvel Ć©vĆŖque nommĆ© d’AthĆØnes. Une ultĆ©rieure prĆ©sentation des deux livres aura lieu le 31 octobre, Ć  Nicosia – Chypre.

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Myanmar: la lumiĆØre s’allume dans un village

MyanmarChiaraLuce2 Ā«Je pensais que ma vie se serait terminĆ©e un peu comme tout le monde, sans dĆ©fis, mais maintenant, je me suis Ā«rĆ©veillé»d’un profond sommeil parce que pendant ce camp youth camp, j’ai reƧu beaucoup de force et d’encouragement (William, 20 ans)Ā». Ā«J’ai compris ce que veut dire aimer, servir les autres. J’ai connu beaucoup d’autres amis et cela a Ć©tĆ© un des moments les plus heureux de ma vie (Maung, 21 ans). Ces trois jours ont Ć©tĆ© comme des vitamines pour aller de l’avant vers mon futur. (Benjamin, 18 ans)Ā». Voici quelques- unes des impressions Ć  chaud aprĆØs le Ā«Youth CampĀ» qui s’est tenu Ć  Kanazogone, un petit village au sud de Myanmar (3- 5 octobre). L’idĆ©e est nĆ©e des Jeunes pour un Monde Uni de Yangon, appelĆ©e aussi Rangoon (Capitale du Pays jusqu’en 2005). Ā«Nous sommes partis en car avec 23 jeunes de Yangon – racontent-ils – et aprĆØs avoir poursuivi en barque parce que la route n’y arrivait pas, nous avons rejoint ce village perdu. Une petite communautĆ© guidĆ©e par un prĆŖtre focolarino, le PĆØre Carolus, nous a accueillis dans ce petit village Ć  majoritĆ© chrĆ©tienne. Plus ou moins 60 autres jeunes des environs se sont ajoutĆ©s au groupe. MyanmarChiaraLuce3 Pour beaucoup, c’Ć©tait la premiĆØre fois qu’ils participaient Ć  une rencontre de ce genre. DĆØs le premier moment, les jeunes ont Ć©coutĆ© avec attention, accueillant ainsi avec sĆ©rieux notre messageĀ». Le programme s’est dĆ©roulĆ© autour de la figure de Chiara Luce Badano. Ā«Quand nous avons commencĆ© Ć  regarder la synthĆØse vidĆ©o de sa bĆ©atification – continuent les jeunes – , la pluie tombait tellement fort que nous n’entendions pas les paroles. Nous avons improvisĆ© des jeux en attendant que la pluie s’arrĆŖte…Les prĆ©sentateurs ont proposĆ© de prier ensemble en demandant Ć  Chiara Luce de nous donner la possibilitĆ© de l’Ć©couter. Peu de temps aprĆØs, la pluie a nettement diminuĆ©. Mais le plus grand miracle a Ć©tĆ© son tĆ©moignage de vie qui a rejoint le coeur de chaque jeune. Cela a Ć©tĆ© un moment solennel. Comme lorsque nous avons parlĆ© de la paix: la paix en nous en sachant pardonner, et avec les proches, en concluant avec un time out pour la paix dans le monde entier. Beaucoup de jeunes ont dĆ©cidĆ© de s’engager Ć  aimer spĆ©cialement les plus proches, les membres de la familleĀ». MyanmarChiaraLuce1Ā«Nous voulions faire une action utile pour le village – racontent-ils -. MalgrĆ© un aprĆØs-midi hyper chaud, nous sommes tous allĆ©s avec les outils apportĆ©s par les jeunes du coin, dans la forĆŖt et le long du fleuve Ć  enlever plein de hautes mauvaises herbes. Un travail au milieu de la boue, des serpents, des moustiques…Il y avait ceux qui s’Ć©tonnaient de faire un tel travail mais la joie dĆ©bordait en chacun! On a laissĆ© derriĆØre nous un tout beau jardin! Et le soir, la fĆŖte. Nous avons invitĆ© toutes les familles, remerciant les femmes qui avaient prĆ©parĆ© les repas ces jours-lĆ . Beaucoup de talents se sont exprimĆ©s, surmontant ainsi la timidité». Ā«MalgrĆ© le fait qu’il n’y avait pas d’Ć©lectricitĆ© – Ć  part celle du gĆ©nĆ©rateur – , tĆ©lĆ©phone quasi inexistant et donc pas d’internet…oh, comme cela nous a coĆ»tĆ© de quitter l’endroit!Ā». Le voyage de retour Ć  Yangon restera inoubliable, avec la joie du groupe qui s’exprimait par des chants et des rires Ć  n’en plus finir pendant les 5 heures de car. Ā«RentrĆ©s Ć  la maison – concluent-ils – avec l’excuse qu’un d’entre nousĀ  allait partir pour l’Ć©tranger pour Ć©tudier, nous avons tout de suite organisĆ© des retrouvailles la mĆŖme semaine, pour regarder les photos et continuer Ć  connaĆ®tre la vie de Chiara Luce. L’atmosphĆØre de ces jours-lĆ  s’est recrƩƩe et nos nouveaux amis ont aussi exprimĆ© le dĆ©sir de l’imiterĀ».

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Evangile vĆ©cu: reconstruire l’amitiĆ©

20141027-01Au restaurant Ā«AprĆØs une discussion avec un vieil ami, celui-ci, se sentant offensĆ©, rompt le rapport avec moi. Je lui Ć©cris une lettre d’excuses: peut-ĆŖtre ai-je utilisĆ© sans le vouloir, des paroles peu adaptĆ©es Ć  sa sensibilitĆ©. Je n’obtiens pas de rĆ©ponse. A travers des amis communs, j’apprends que pour lui, la situation est irrĆ©versible: un mur s’est dĆ©sormais Ć©rigĆ© entre nous. Je commence Ć  avoir une certaine crainte Ć  le rencontrer et il arrive que je change de direction si, en rue, je l’aperƧois de loin. Jusqu’Ć Ā  un certain samedi soir. Ma femme et moi dĆ©cidons d’aller manger au restaurant. Nous avons dĆ©jĆ  commandĆ© notre repas lorsque je vois justement cette personne entrer dans le restaurant avec sa femme. A peine se rend-t-il compte que je suis lĆ , que je le vois hĆ©siter, comme s’il voulait faire demi-tour et partir. Ma femme et moi-mĆŖme, en un coup d’œil,Ā  on se comprend vite. En souriant, nous allons Ć  la rencontre du couple pour l’inviter Ć  notre table. Il accepte, tout d’abord, perplexe, mais ensuite, visiblement content de l’invitation. La soirĆ©e se passe sereinement. Il a suffi de peu pour que le rapport entre nous retourne Ć  ce qu’il Ć©tait avant, comme si rien ne s’Ć©tait passé». R.S. –France Miracle? Ā«Pendant une Ć©preuve Ć©crite, un de mes copains, qui est connu par tous comme Ć©tant le pire de la classe, me demandait avec insistance de le laisser copier mon travail. Je ne pensais pas que c’Ć©taitĀ  juste et je ne le lui ai donc pas passĆ©. Comme il voulait me le faire payer Ć  la sortie, mes amies m’ont suggĆ©rĆ© d’avertir l’enseignant. Mais j’avais en tĆŖte une autre tactique. Je l’ai approchĆ© et je lui ai dit: Ā«Qu’aurais – tu rĆ©solu en trompant les professeurs? Si tu veux, on peut Ć©tudier ensemble, en recommenƧant le programme dĆØs le dĆ©butĀ». Il a acceptĆ©. Maintenant il s’y est mis et Ć©tudie. Tous me disent que j’ai fait un miracle… mais moi je sais que ce sont les effets de l’amourĀ». E. –Cameroun Le terroriste Ā«Je suis une institutrice primaire et je suis souvent envoyĆ©e pour enseigner dans les villages de montagne, où des terroristes de l’extrĆŖme gauche trouvent Ć©galement refuge. Il m’Ć©tait dĆ©jĆ  arrivĆ© de tomber sur ces bandes, mais j’avais rĆ©ussi Ć  me cacher entre les rochers. Une fois cependant, ils m’ont prise et traĆ®nĆ©e dans leur camp. Je me souviens de journĆ©es interminables, pendant lesquelles j’Ć©tais soumise Ć  de longs interrogatoires. MalgrĆ© la peur, j’ai essayĆ© de rĆ©pondre avec beaucoup de respect. A l’un d’entre eux, qui a essayĆ© durant des heures Ć  m’endoctriner Ć  l’idĆ©ologie socialiste, j’ai objectĆ© qu’il faut d’abord se changer soi-mĆŖme si nous voulons transformer les structures du pouvoir qui nous semblent injustes: Ā«Ce qui nous change, c’est l’amour que chacun a pour l’autreĀ». Peut-ĆŖtre mes paroles l’ont-elles touchĆ©. Le fait est qu’aprĆØs l’interrogatoire, il m’a laissĆ©e partir. Depuis ce jour-lĆ , j’ai toujours continuĆ© Ć  prier pour cet homme-lĆ . RĆ©cemment, je l’ai reconnu Ć  la tĆ©lĆ©vision, alors qu’ils donnaient les nouvelles d’un terroriste qui avait consignĆ© les armes aux militaires, quittant ainsi son groupeĀ». – Philippines

Novembre 2014

Et, de son cœur, s’élĆØve un hymne de louange et de reconnaissance. C’est le premier pas Ć  faire, le premier enseignement Ć  tirer des paroles du PsaumeĀ : louons Dieu, remercions-le pour son œuvre, pour les merveilles de sa crĆ©ation et pour cet homme vivant, qui est sa gloire, seule crĆ©ature capable de lui direĀ : « Chez toi est la fontaine de la vieĀ Ā» Mais il n’a pas suffi Ć  l’amour du PĆØre de prononcer la Parole par laquelle tout a Ć©tĆ© crƩƩ. Il a voulu que sa Parole mĆŖme s’incarne en notre chair. Dieu, le seul vrai Dieu, s’est fait homme en JĆ©sus, apportant sur la terre la source de la vie. La source de tout bien, de tout ĆŖtre et de tout bonheur, est venue s’établir parmi nous, afin que nous l’ayons, pour ainsi dire, Ć  portĆ©e de main. « Je suis venu – a dit JĆ©sus – pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance.Ā Ā» (Jn 10, 10). Il a rempli de lui chacune des parcelles de temps et d’espace de notre existence. Il a voulu demeurer avec nous pour toujours, afin que nous puissions le reconnaĆ®tre et l’aimer sous les aspects les plus variĆ©s. Nous pensons peut-ĆŖtre parfoisĀ : « Comme il serait beau de vivre au temps de JĆ©susĀ !Ā Ā» Et bien, son amour a inventĆ© une maniĆØre de rester, non pas dans un petit coin de Palestine, mais sur tous les points de la terreĀ : il est prĆ©sent dans l’Eucharistie, comme il l’a promis. Nous pouvons boire Ć  cette source, pour nourrir et renouveler notre vie. « Chez toi est la fontaine de la vieĀ Ā» Une autre source où puiser l’eau vive de la prĆ©sence de Dieu se trouve dans nos frĆØres et sœurs. Ne considĆ©rons pas la personne que nous aidons, surtout si elle est dans le besoin, comme redevable envers nous, mais plutĆ“t comme notre bienfaiteur, car elle nous donne la possibilitĆ© de rencontrer Dieu. JĆ©sus s’est en effet identifiĆ© Ć  chaque homme dans le besoinĀ : « J’ai eu faim […], j’ai eu soif […], j’étais Ć©tranger […], en prison […]Ā Ā» Ā (Mt 25, 31-40). Si nous l’aimons dans nos frĆØres et dans nos sœurs nous recevons en Ć©change son amour et sa vie, car il en est la source. La prĆ©sence de Dieu en nous est encore une autre fontaine qui ruisselle. Il nous parle sans cesseĀ : Ć  nous d’écouter sa voix, qui est celle de la conscience. Plus nous nous efforƧons d’aimer Dieu et le prochain, plus sa voix se fait forte et domine toutes les autres. Cependant, il existe un moment privilĆ©giĆ© qui nous permet de puiser particuliĆØrement Ć  cette prĆ©sence en nous. C’est dans la priĆØre, lorsque nous cherchons Ć  Ć©tablir un rapport direct et profond avec lui, qui habite au fond de notre Ć¢me. C’est comme une veine d’eau profonde qui ne s’assĆØche jamais mais reste toujours Ć  notre disposition, prĆŖte Ć  nous dĆ©saltĆ©rer Ć  chaque instant. Il suffit de fermer un instant les volets de notre Ć¢me, de nous recueillir, pour trouver cette source, mĆŖme au milieu du dĆ©sert le plus aride. Jusqu’à parvenir Ć  cette union avec lui où l’on ne se sent plus seul, mais deuxĀ : lui en moi et moi en lui. Et pourtant, par le don qu’il nous fait, nous ‘sommes un’ comme l’eau et la source, comme la fleur et sa semence. […] La Parole du Psaume nous rappelle donc que Dieu est la seule source de la vie, et donc de la communion parfaite, de la paix et de la joie. Plus nous nous abreuverons Ć  cette fontaine, plus nous vivrons de l’eau vive de sa Parole, et plus nous nous rapprocherons les uns des autres, et nous vivrons comme une seule vĆ©ritable famille. Alors se rĆ©alisera la suite du PsaumeĀ : « Et Ć  ta lumiĆØre nous voyons la lumiĆØreĀ Ā», cette lumiĆØre que l’humanitĆ© attend.

Chiara Lubich

Parole de Vie publiƩe en 2002

Croatie: congrĆØs ƉdeC europĆ©en

Hongrie, un ā€œdĆ©ā€ pour les futurs citoyens

Ā  20141027-02JĆ”noshalma est une petite ville de quelque dix mille habitants en Hongrie mĆ©ridionale, avec une prĆ©sence d’environ 3% de l’ethnie Rom, dont l’intĆ©gration sociale est un sujet chaud. C’est la derniĆØre Ć  avoir confĆ©rĆ© la citoyennetĆ© honoraire Ć  Chiara Lubich encore en vie, en fĆ©vrier 2008. Dans ce contexte, le 7 octobre dernier on a fĆŖtĆ© l’installation du DĆ© de la Paix, comme cela s’était dĆ©jĆ  fait Ć  Trente, la ville natale de Chiara il y a quelques annĆ©es. 20141027-01L’originalitĆ© de ce grand DĆ© est qu’on peut le ā€œtirerā€, de la mĆŖme maniĆØre qu’on tire un dĆ© de petite tailleĀ : on peut le tourner, donc, dans toutes les directions pour se laisser ainsi inspirer par la phrase qui en ressort… 150 personnes Ć©taient prĆ©sentes Ć  l’inauguration, parmi lesquelles des Ć©lĆØves de l’école primaire et du collĆØge et mĆŖme des enfants plus petits qui frĆ©quentent encore la maternelle. Les reprĆ©sentants de l’école catholique qui utilisent le dĆ© dans leurs classes depuis des annĆ©es, voulaient le proposer Ć  tous les habitants de la ville. Les Gen 4 filles et garƧons y Ć©taient, ce sont les enfants qui vivent la spiritualitĆ© des Focolari. Ils ont racontĆ© devant tout le monde quelques-unes de leurs expĆ©riences, comment ils essaient d’aimer tout le monde. Le matin suivant quelques enfants, en allant Ć  l’école, ont changĆ© de trajet pour passer Ć  cĆ“tĆ© du dĆ© afin de pouvoir le « tirerĀ Ā». Pour ceux qui veulent s’exercer un peu en Hongrois, voilĆ  les six phrases du dé : megbocsĆ”tok a mĆ”siknak – je pardonne l’autre meghallgatom a mĆ”sikat – j’écoute l’autre mindenkit szeretek – j’aime tout le monde elsőkĆ©nt szeretek – j’aime en premier szeretem a mellettem lĆ©vőt – nous nous aimons les uns les autres szeretem a mĆ”sikat – j’aime l’autre Ā 

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Economie de Communion: le travail comme vocation.

EdC-01

Loppiano

ā€œL’an dernier j’ai eu la chance de participer Ć  un atelier de l’Economie de Communion Ć  Loppiano. A cette occasion mes yeux se sont ouvertsĀ : jusque lĆ Ā  j’étais toute entiĆØre occupĆ©e Ć  comprendre ce que je devais faire, sans m’être jamais posĆ© la questionĀ : « Qui suis-jeĀ ?Ā Ā» J’ai compris que le travail est une vocationĀ : je devais donc trouver ma vocation, ce qui me rendrait heureuse. J’étais Ć  la fin de mon cursus universitaire en vue d’être ingĆ©nieur biomĆ©dical. En octobre 2013 j’ai obtenu le diplĆ“me de l’Ecole Polytechnique de Turin, aprĆØs avoir soutenu ma thĆØse devant l’Ecole Polytechnique de Lausanne en Suisse. Cinq annĆ©es passĆ©es Ć  l’Institut Polytechnique, huit heures de coursĀ  par jour. J’étudiais la nuit et passais des journĆ©es entiĆØres sans Ć©tablir de vraies relations avec mes collĆØgues. Dans ces Ć©tablissements prestigieux l’individualisme est trĆØs fort, il y a la crainte d’êtreĀ  devancĆ© et mĆŖme les professeurs transmettent cette obsession de la performance. AprĆØs de nombreux sacrifices j’étais sur le point d’obtenir mon diplĆ“me dans les temps avec le maximum de points. J’avais toutes les chances d’avoir le doctorat en Suisse, un salaire Ć©levĆ©, une maison au bord du lac et de trĆØs bons amis qui m’attendaient. C’était un moment fondamental de ma vie où je pouvais me lancer dans des projets ambitieux. Mais je craignais une chose: l’attachement Ć  la carriĆØre, Ć  l’argent. Je souhaitais me donner les moyens de pouvoir commencer Ć  travailler en allant, pour ainsi dire, Ć  contre-courant. En cette pĆ©riode de crise où de nombreux jeunes de mon Ć¢ge ont de la difficultĆ© Ć  trouver un emploi, je ne voulais pas me laisser prendre par maĀ  carriĆØre et ne plus regarder personne. C’est avec toutes ces questions que je suis arrivĆ©e au workshop EdC. Je n’ai pas trouvĆ© toutes les rĆ©ponses, mais un climat d’ouvertureĀ : entrepreneurs, professeurs et jeunes Ć©taient ensemble, sur le mĆŖme pied d’égalitĆ©, pour regarder l’Italie d’aujourd’hui et ses dĆ©fis. J’ai compris qu’avoir beaucoup d’argent serait un obstacle Ć  mon bonheur, qui, pour moi, Ć©tait fait d’autre chose. J’en ai eu la confirmationĀ  lorsque je suis allĆ©e aux Philippines, avant de commencer mon doctorat: c’est dans l’avion que j’ai appris queĀ  j’ Ć©tais acceptĆ©e. Il s’agissait d’un voyage Ć  caractĆØre social, que j’avais dĆ©jĆ  organisĆ©, qui m’a fait toucher du doigt une culture bien diffĆ©rente de la mienne. Une fois sur place, je me suis trouvĆ©e sous le typhon le plus dĆ©vastateur du monde, le typhon Yolanda. C’était en novembre 2013. Le peuple philippin, bien que souvent frappĆ© par ce genre de catastrophe, gardait cette dignitĆ© qui me faisait comprendre que moi aussi…j’avais tout pour ĆŖtre heureuseĀ ! J’ai saisi la diffĆ©rence qu’il y a entre la pauvretĆ© et la misĆØre. La « pauvreté » Ā Ć©tait celle que j’avais vue aux Philippines, la « misĆØreĀ Ā» c’est une pauvretĆ© sans confiance, sans espĆ©rance que j’avais lue sur les visagesĀ  de mes nombreux amis italiens suite Ć  cette crise. Ici en Europe il y a la dĆ©pression et les psychologues…C’est vrai qu’il y a une crise. Mais on a un toit et de quoi manger. La dignitĆ© que j’ai dĆ©couverte aux Philippines est une leƧon qui me servira pour tout le reste de ma carriĆØre. C’est pour cela que j’ai refusĆ© l’offre d’emploi en Suisse et que maintenant je travaille Ć  Loppiano, dans une entreprise de l’Economie de Communion nĆ©e pour former des jeunes sur le plan relationnel et social, mais spĆ©cialement Ć  travers le travail. Ici il n’y a pas de machines automatiques, je n’exerce pas le mĆ©tier d’ingĆ©nieur mais de simple ouvrier. Je travaille la terre glaise de mes mains. Et je sens que, pour devenir un bon ingĆ©nieur, aprĆØs des annĆ©es passĆ©es sur les livres, il est aussi utile de vivre l’expĆ©rience ouvriĆØre. Cela pourrait sembler une perte de temps, mais je voudrais ĆŖtre un ingĆ©nieur qui sache, au contact des ouvriers, prendre en compte leur dignitĆ© en les mettant au centre de leur propre travailĀ Ā» (Maria Antonietta Casulli, 25 ans, Italie)

Croatie: congrĆØs ƉdeC europĆ©en

Familles: s’ouvrir Ć  l’adoption

20141025-01Lorsque nous nous sommes mariĆ©s, nous avions beaucoup de projets et, parmi ceux-ci, notre dĆ©sir le plus grand Ć©tait d’avoir un enfant. Nous avons Ć©tĆ© trĆØs dƩƧus de dĆ©couvrir que des problĆØmes empĆŖchaient la conception. Je ne l’acceptais pas. Au contraire, j’étais convaincue qu’une solution existait et que nous aurions bientĆ“t un rĆ©sultat avec l’aide de la mĆ©decine, en qui nous avions bon espoir. J’avais 22Ā ans, donc il ne nous a pas Ć©tĆ© immĆ©diatement proposĆ© de recourir aux techniques de fĆ©condation in vitro (FIV), mais de suivre au dĆ©but des traitements moins invasifs. ƀ cette Ć©poque, en attendant que quelque chose se passe, j’ai cherchĆ© l’aide et le conseil d’un prĆŖtre de ma paroisse qui m’a aidĆ©e Ć  considĆ©rer la vraie valeur de la vie, don prĆ©cieux que Dieu a voulu confier Ć  la responsabilitĆ© de l’homme. La souffrance que je vivais Ć©tait causĆ©e par mon fort dĆ©sir de maternitĆ© Ć  rĆ©aliser au plus vite. J’étais dĆ©chirĆ©e par un conflit sur le choix de la route Ć  suivre. D’un cĆ“tĆ©, il y avait l’avis de quelques mĆ©decins qui proposaient la FIV comme la solution juste. L’autre route Ć©tait d’avoir confiance en Dieu. Nous avons donc dĆ©cidĆ©, avec beaucoup de peine, de tout arrĆŖter et de ne plus rien faire. En effet, nous pensons que la fĆ©condation homologue trahit quelques aspects importants de la vĆ©ritĆ© de l’homme. Nous croyons que la vie est un don de Dieu et non pas un “produit” Ć  fabriquer dans un laboratoire, sans la donation d’amour entre les Ć©poux. En effet, avec cette technique, l’enfant n’est pas conƧu dans leur chair, mais dans une Ć©prouvette. J’avais toujours considĆ©rĆ© l’adoption comme une expĆ©rience magnifique, un grand acte d’amour, mais mon fort dĆ©sir de vivre la grossesse m’amenait Ć  ne pas prendre en considĆ©ration cette voie. La souffrance m’a ouvert les yeux pour voir au-delĆ  et comprendre que, comme le dit saint Jean-PaulĀ II dans la Familiaris Consortio, “la vie conjugale ne perd pas sa valeur, mais on peut ĆŖtre fĆ©conds au-delĆ  de la capacitĆ© procrĆ©ative, on peut rĆ©aliser la paternitĆ© et la maternitĆ© de maniĆØre gĆ©nĆ©reuse sous diffĆ©rentes formes de relations, de solidaritĆ© envers qui a besoin”. NaĆ®t alors en moi l’idĆ©e d’adopter un enfant et, lorsque je l’ai partagĆ©e avec mon mari et que nous l’avons acceptĆ©e, voici que nous venions de “concevoir” de maniĆØre affective l’enfant que Dieu voulait nous donner. En automne 2004, nous avons prĆ©sentĆ© au Tribunal des mineurs notre agrĆ©ment Ć  l’adoption nationale et internationale. L’attente commence. Notre enfant n’était pas encore nĆ©, mais il Ć©tait dĆ©jĆ  dans notre cœur, dans nos pensĆ©es. Il n’existait pas encore, mais nous priions dĆ©jĆ  pour lui. Samuele est nĆ© au Vietnam et, le 19 avril 2007, l’association Ć  laquelle nous nous Ć©tions adressĆ©s nous communique qu’un enfant nous attendait. C’était le dĆ©but d’une grande Ć©motion qui n’est pas facile Ć  dĆ©crire. Nous avons immĆ©diatement partagĆ© cette joie avec la famille et les amis; nous Ć©tions si heureux que nous aurions voulu le crier au monde entier. Nous avions seulement sa photo, mais pour nous, ses parents adoptifs, c’est comme la premiĆØre Ć©chographie, sur laquelle tu vois ton fils, mais tu ne peux pas encore l’embrasser. AprĆØs avoir affrontĆ© un voyage Ć  l’intĆ©rieur de nos Ć©motions, il s’agissait maintenant d’affronter le voyage rĆ©el, monter Ć  bord d’un avion qui allait nous emmener Ć  l’autre bout du monde pour rejoindre notre fils. Le 29 mai 2007, nous l’avons embrassĆ© pour la premiĆØre fois, et une joie incomparable nous a envahis. Ce jour est commĆ©morĆ© chaque annĆ©e comme un second anniversaire, parce que Dieu a bĆ©ni notre famille avec le don de Samuele. Nous voulons remercier le Seigneur pour tous les dons qui nous a faits: Dorotea, adoptĆ©e en 2012, et Michele, qui est placĆ© chez nous.” (G. et G. – Italie)

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Jordanie et Irak : prions aussi pour les terroristes

20141024-01

Foto – EPA

Ceux qui souffrent de la violence absurde des extrĆ©mistes islamiques ce sont aussi les musulmans. De fait ce n’est pas le vĆ©ritable islam qui pousse Ć  la haine, affirment-ils. Les communautĆ©s des Focolari prĆ©sentes dans les pays arabes mettent en pratique l’amour Ć©vangĆ©lique, comment affrontent-ils l’avancĆ©e de l’EIĀ ? La rĆ©ponse de Rita au micro d’Adriana Masotti, pour Radio VaticaneĀ : ā€œDans cette situation, l’amour et l’unitĆ© sont purifiĆ©s par la souffrance que l’on vit. Nous Ć©tions choquĆ©s par la derniĆØre tragĆ©die où les terroristes sont entrĆ©s dans les villages du nord de l’Irak et d’un jour Ć  l’autre nous avons vu des milliers de personnes arriver, sans rien. Une trĆØs grande souffranceĀ ! Tu te demandes ce qui se passe et si ce en quoi nous croyons est encore vraiĀ ! Mais ensuite, c’est peut-ĆŖtre lĆ  que vient le moment de le prouver. Ce qui nous en a donnĆ© la certitude c’est de sortir de nous-mĆŖmes et d’aller Ć  la rencontre de ces personnes. Une de nos familles en Irak, par exemple, en a accueilli 40 dans leur propre maison et Ć  un certain moment, le pĆØre, aprĆØs avoir casĆ© tout le monde, s’est rendu compte qu’il n’y avait plus un coin de libre, il est alors allĆ© dormir dans sa voiture. Une quarantaine de personnes, par contre, est allĆ©e se rĆ©fugier dans une autre zone de l’Irak, où nous avons deux ou trois familles qui ont ouvert leur propre maison. Voyant qu’elles Ć©taient angoissĆ©es et dĆ©rangĆ©es, ils se sont rassemblĆ©s tous ensemble pour prier le chapeletĀ : maintenant ils sont 60 et chaque soir quelqu’un du village s’ajoute et ils prient pour la paix, mais ils prient aussi pour les terroristes. Ils se sont rendu compte que certains avaient besoin de couverture, ils ont alors rĆ©coltĆ© un peu d’argent pour acheter une chose puis une autreĀ ; mais ensuite il manquait encore quelque chose et la Providence leur a fait parvenir de l’argent en plus… Ils disaientĀ : « la petite somme que nous avions mise ensemble, mĆŖme si ce n’était pas grand-chose, en a attirĆ© une autre puis une autre et cette petite somme n’en finissait plusĀ ! Je me rends compte que cet amour authentique, peut-ĆŖtre distillĆ© par la souffrance, nous fait voir que l’amour est plus fort. Personnellement j’ai vu des gens qui n’ont plus rien, mais ils ont maintenu la foi, et parce qu’ils ont senti la solidaritĆ© des autres, ils ont retrouvĆ© le sens de la vie, de l’amour, de la paix vĆ©ritable et ils y croient. Et mĆŖme, ils sont maintenant des tĆ©moins encore plus fortsĀ Ā». Comment se prĆ©sentent les relations entre les communautĆ©s des Focolari et les musulmansĀ dans les pays que tu connais ? « Maintenant en Irak c’est plus difficile, parce que les parties sont un peu divisĆ©esĀ : lĆ  où il y a des chrĆ©tiens, les musulmans sont peu nombreux. Nous n’avons pas beaucoup de contacts. Mais les gens nous aiment bienĀ : ils ont toujours vĆ©cu ensemble. C’est cette politique qui manipule les rapports. En Jordanie, par contre, il existe un groupe de musulmans qui partage notre spiritualitĆ©. Je me souviens que lorsque sont arrivĆ©es en Jordanie quelques familles irakiennes rĆ©fugiĆ©es, nous avons racontĆ© Ć  notre communautĆ© ce qui se passait en Irak. Une vingtaine de musulmans Ć©taient prĆ©sents – nous Ć©tions une centaine – et la premiĆØre rĆ©action immĆ©diate est venue justement des musulmans qui ont ditĀ : « Ce qui se passe n’est pas possibleĀ ! Ce sont nos frĆØresĀ : ouvrons-leur en premier nos maisonsĀ !Ā Ā». Ils Ć©prouvent une grande souffrance pour ce qui arrive Ć  cause de la violence des extrĆ©mistes. Ils n’osaient pas le dire parce qu’ils en avaient honte, mais ils voulaient nous faire comprendre que ce n’est pas leur religion. C’est profiter de la religion pour s’engager dans la violence, la haine… Avec certains nous avons de trĆØs bons rapports, dans la vĆ©ritĆ©. Et mĆŖme, tu te sens poussĆ© Ć  ĆŖtre un vrai chrĆ©tien pour entrer en rapport avec un musulmanĀ : pas de compromis, pas de confusions. Chacun d’entre nous, face Ć  l’autre, essaie d’être le meilleur de lui-mĆŖme, d’être un vrai chrĆ©tienĀ ; et le meilleur de soi, pour eux, c’est d’avoir le courage de faire tomber ce qui n’est pas pour l’homme, qui n’est pas amour, ce qu’ils dĆ©finissent par ā€˜misĆ©ricorde’ ». SourceĀ : Radio VaticaneĀ  (en italien)  

Croatie: congrĆØs ƉdeC europĆ©en

Hong Kong. Les jeunes avec les parapluies

20141023-05

Pour ne pas interrompre les activitĆ©s quotidiennes, les Ć©tudiants ont organisĆ© des zones d’étude en plein air pour pouvoir continuer Ć  Ć©tudier.

Je trouve difficile que ces Ć©vĆ©nements se soient produits dans la ville où j’ai grandi. J’y ai beaucoup pensĆ©, je souhaite sincĆØrement que la vraie dĆ©mocratie soit instaurĆ©e. J’aimerais faire quelque chose, mais, luttant en mĆŖme temps pour elle, je ne peux pas croire qu’il n’y a pas de paix dans la sociĆ©tĆ©.” Une amie lui fait Ć©cho: “Chiara Lubich nous a toujours parlĆ© du dialogue et l’a vĆ©cu personnellement. Concernant cette situation Ć  Hong Kong, pour Ć©tablir une dĆ©mocratie il est nĆ©cessaire de dialoguer, mais c’est difficile, spĆ©cialement pour nous les Asiatiques. Les jeunes, nous avons plein de possibilitĆ©s pour connaĆ®tre les idĆ©es de tous grĆ¢ce aux mĆ©dias, mais, lorsque nous nous trouvons face Ć  quelqu’un qui pense diffĆ©remment, nous avons peur de rompre le rapport et donc nous ne savons pas comment faire. ƀ part prier pour cela, vu que nous ne sommes pas les leaders, que pouvons-nous faire?” Ce sont des rĆ©flexions emblĆ©matiques de jeunes de Hong Kong, qui observent, perplexes, le mouvement de protestation dans la mĆ©tropole chinoise. Occupy central with peace and love, le mouvement commencĆ© fin septembre – aprĆØs quelques semaines durant lesquelles les mĆ©dias internationaux ont focalisĆ© leur attention sur les places de Hong Kong – poursuit sa bataille avec moins d’intensitĆ©, mais maintient l’objectif: obtenir un “vrai” suffrage universel pour les Ć©lections en 2017. ƀ ce sujet, les sentiments sont contrastĆ©s. “Ces derniers jours, moi aussi j’ai participĆ© Ć  la manifestation, mĆŖme si je ne suis pas quelqu’un de trĆØs actif. Mais je crois fermement que, comme jeune qui vit pour un monde uni et comme Ć©tudiante de Hong Kong face Ć  un systĆØme social si injuste, nous devons exprimer et faire entendre nos demandes.” Elle continue: “J’ai personnellement expĆ©rimentĆ© ce que signifie la discorde. Jusqu’à maintenant, je pensais que ces faits se passaient seulement dans des pays en guerre et loin de Hong Kong, mais lorsque j’ai vu la police qui lanƧait des gaz lacrymogĆØnes sur les Ć©tudiants, dĆ©clenchant une certaine violence, je me suis rendu compte que ce problĆØme Ć©tait proche de moi. Cette situation dans la ville que j’aime me blesse. Ce que je peux faire, c’est seulement continuer Ć  prier et continuer Ć  croire que Dieu prendra soin de Hong Kong.”
20141023-06

Les Ʃtudiants laissent des messages et des promesses de vivre ce temps dans la paix.

Durant cette manifestation Ć  laquelle j’ai participĆ© en tant qu’étudiante, j’étais fiĆØre d’être une jeune de Hong Kong. Mais ces derniers jours, la situation est devenue incontrĆ“lable. Cette protestation nous prouve que, dans notre sociĆ©tĆ©, l’amour et la comprĆ©hension manquent. Ma promesse est d’aimer chacun et prier pour la paix dans le cœur de chacun, afin que l’espĆ©rance parvienne Ć  tous.” Dans une lettre commune, les jeunes Ć©crivent Ć  la prĆ©sidente des Focolari, Maria Voce: “Nous lisons chaque jour dans les journaux et sur internet beaucoup de nouvelles, d’un cĆ“tĆ© de belles choses – par exemple que les rĆ©sidents de Hong Kong vivent la solidaritĆ©, la paix et leurs actions sont rationnelles, les Ć©tudiants vivent idĆ©alement… – et de l’autre le manque de paix. Nous avons vu, durant les premiers jours des manifestations, des agents anti-Ć©meute qui essayaient de faire Ć©vacuer les manifestants avec les gaz lacrymogĆØnes. Beaucoup de personnes aux idĆ©es diffĆ©rentes sont entrĆ©es en conflit les unes avec les autres et diverses voix Ć  l’intĆ©rieur de la sociĆ©tĆ© se sont fait entendre, avec querelles et dĆ©sunion”, et ils expriment le dĆ©sir renouvelĆ© de continuer de toutes leurs forces Ć  ĆŖtre messagers d’unitĆ© aussi dans une situation si difficile. En rĆ©ponse, Maria Voce les encourage, Ć©tant sĆ»re qu’avec l’unitĆ© entre eux, ils pourront avoir “la sagesse”, et “trouver la lumiĆØre pour se taire ou pour parler”, devenant ainsi “au milieu de tous un tĆ©moignage de paix”.

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Les Ʃtudiants, le capital de Sophia

20141022-01Il existe, de nos jours, de nombreuses maniĆØres de favoriser le changement. Une fois de plus ce sont les jeunes qui nous en donnent la preuveĀ : depuis Occupy Wall Street, en passant par les printemps arabes, jusqu’au mouvement « des parapluiesĀ Ā» Ć  Hong Kong. Les Ć©poques changent, de mĆŖme que les instruments, les armes et surement les causes, mais cet impulsion Ć  s’amĆ©liorer soi-mĆŖme ainsi que le monde, restera toujours. C’est le message lancĆ© le 20 octobre dernier, par les Ć©tudiants de l’Institut Universitaire Sophia, Ć  la cĆ©rĆ©monie d’inauguration de son septiĆØme printemps. Au milieu de ce peuple d’étudiants, petite acadĆ©mie de Toscane avec vue sur le monde – ils sont 115 de 30 nations – quelques pays intĆ©ressants Ć©mergent comme l’Ukraine, la Syrie, le Venezuela, Cuba, Cameroun et Congo. Zones « chaudesĀ Ā», mais en recherche de libĆ©ration, si l’on en juge par les choix de tant de jeunes, leviers de ces peuples, et ceux, non pas des moindres, qui frĆ©quentent Sophia. Ils veulent connaĆ®tre, se former, se prĆ©parer pour agir en eux et autour d’eux. Aujourd’hui avec la mondialisation, c’est sans doute plus facileĀ ; dans ce but la Fondation « Pour SophiaĀ Ā» existe, elle ramasse des fonds et distribue des bourses d’étude qui permettent Ć  des Ć©tudiants indiens, brĆ©siliens, mais aussi europĆ©ens et italiens de venir se former Ć  une culture de l’unitĆ©. Sophia fait un gros effort pour calibrer ce qu’elle offre acadĆ©miquement sur la base des exigences de l’humanitĆ©, des marchĆ©s et du monde du travail, comme l’a soulignĆ© le recteur Piero Cosa, mais cela ne se termine pas lĆ . L’or, la plus-value de ce lieu, est aussi le « capital humainĀ Ā», les Ć©tudiants eux-mĆŖmes, qui ont su flairer la nouveautĆ© et la capacitĆ© rĆ©volutionnaire des cours, qu’ils soient politiques, Ć©conomiques ou ontologiques. 20141022-03Samar Bandak a 30 ans, elle est jordanienne d’origine palestinienne. Elle est rentrĆ©e Ć  Amman depuis plus d’un an, aprĆØs avoir terminĆ© en 2012 le cours de politique Ć  l’IUS. Actuellement c’est une des dirigeantes deĀ Caritas nationale, responsable du dĆ©partement pour le soutien Ć©ducatif d’un million de rĆ©fugiĆ©s qui se trouvent sur son territoire sur une population totale de 5 millions d’habitants. Elle explique de cette maniĆØre son choix acadĆ©mique, pas tout Ć  fait « évidentĀ Ā», si l’on considĆØre qu’elle a un diplĆ“me de Science de la NutritionĀ : « J’ai dĆ©couvert que le principe de la fraternitĆ© universelle peut devenir une vĆ©ritable catĆ©gorie politique propre aux cĆ“tĆ©s de la libertĆ© et de l’égalitĆ©. C’est un choix, une rĆ©ponse qui remĆ©die Ć  l’injustice. A Sophia on ne fait pas qu’étudier, une grande importance est donnĆ©e Ć  l’expĆ©rienceĀ Ā». Patricio Cosso se trouve lĆ  aussi, c’est l’actuel reprĆ©sentant des Ć©tudiants, il vient d’ArgentineĀ : « il y a cinq ans mon objectif Ć©tait de faire une spĆ©cialitĆ© dans la Finance ou l’Administration pour travailler dans le domaine bancaire ou faire quelque chose de semblable Ć  ce qui se fait Ć  Wall StreetĀ Ā», raconte-t-il. « Puis, en 2011, j’ai trouvĆ© dans une librairie un texte qui parlait d’Economie de Communion. Un binĆ“me impossible Ć  mes yeux, qui prĆ©tendait conjuguer Ć©goĆÆsme et partage. Comment pouvaient-ils cohabiterĀ ? Jamais je n’aurais imaginĆ© qu’aujourd’hui je serais ici Ć  mettre formation professionnelle en accord avec convictions Ć©thiques. Ici, je suis en train de dĆ©couvrir que toute question trouve son juste Ć©clairage dans la qualitĆ© fraternelle que je donne aux relations et dans les diffĆ©rences culturelles et religieuses, dans les guerres, les crises Ć©conomiques de nos peuplesĀ Ā». ā€œImaginer et faire l’expĆ©rience d’une nouvelle culture dans tous les domaines de la vie socialeĀ : depuis la famille Ć  la politique, Ć  l’économie. Cela veut dire la culture des relations » : cette fois-ci ce sont les paroles du pape FranƧois. Oui, parce que dans le surprenant message-vidĆ©o, en italien, envoyĆ© pour le 50° anniversaire de la citĆ©-pilote internationale de Loppiano, il a voulu mentionner aussi Sophia (en grec ā€˜sagesse’) parmi les expĆ©riences que l’on trouve sous son toit. Il ajoute et confirme ainsi la route Ć  suivre, c’est-Ć -dire que « le Principe de la sagesse est le dĆ©sir sincĆØre de s’instruireĀ Ā» et « s’occuper d’instruction est amourĀ Ā».

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Les prêtres focolarini en Assemblée

20141021-02 RĆ©pondre, avec l’ensemble du Mouvement des Focolari, aux attentes de l’Eglise et de l’humanitĆ©; ouvrir des chemins nouveaux pour aller Ć  la rencontre de tous, pleinement conscients de leur propre identitĆ© et de la contribution spĆ©cifique qu’ils sont appelĆ©s Ć  donnerĀ : « Les pĆ©riphĆ©ries ce sont aussi nos malades, les plus Ć¢gĆ©s, ceux qui ont quittĆ© le ministĆØre… la pĆ©riphĆ©rie c’est aussi l’Eglise elle-mĆŖme lorsqu’elle est loin de ce que Dieu attend d’elleĀ» Telle la synthĆØse de tout ce qui est ressorti de ces « cinq journĆ©es intenses, riches de communion et vĆ©cues avec une grande joieĀ Ā», pour reprendre l’expression de l’un des membres de l’AssemblĆ©e des prĆŖtres focolarini, au Centre de Castelgandolfo. Le programme prĆ©voyait, aprĆØs l’approbation du rĆØglement et du programme, une journĆ©e de retraite et le bilan des six derniĆØres annĆ©es, suivi des perspectives Ć  venir; travaux de groupes et Ć©lection du nouveau responsable central. Le dernier jour a Ć©tĆ© consacrĆ© aux orientations pour les six annĆ©es Ć  venir et Ć  un moment d’échange avec la PrĆ©sidente du Mouvement des focolari, Maria Voce et avec le coprĆ©sident, l’espagnol JesĆŗs MorĆ”n. Les mĆ©ditations du matin, faites Ć  l’aide de textes choisis de Chiara Lubich, ont donnĆ© l’occasion d’approfondir les caractĆ©ristiques des prĆŖtres focolarini. Rappel du souvenir de don Silvano Cola qui a aidĆ© Chiara Ć  fonder cette branche du Mouvement lorsqu’elle n’était pas encore dĆ©finie. En 1965, lors d’une des premiĆØres rencontres de prĆŖtres diocĆ©sains, Chiara donne sa pensĆ©e au sujet Ā du prĆŖtre focolarinoĀ : « Il a toujours dans le cœur cette priĆØre de JĆ©susĀ :Ā Ā PĆØre que tous soient unĀ  et Ā n’est pas tranquille tant qu’elle n’est pas rĆ©alisĆ©e dans sa paroisse…aussi ne devrait-il pas frĆ©quenter que les braves personnes qui viennent Ć  l’église, mais tout faireĀ  pour s’approcher de tous…il faut se bouger, on ne peut pas rester passifsĀ Ā» Chiara parle de focolare projetĆ©s vers l’Eglise et explique « que le focolare sacerdotal est comme le sel qui doit se dissoudre dans tout le diocĆØse et le rendre bon comme une soupe bien salĆ©e. Mais si le sel ne se rĆ©pand pas, il va contre sa vocationĀ» Au cours du compte-rendu des six derniĆØres annĆ©es on analyse les prioritĆ©s de l’AssemblĆ©e prĆ©cĆ©dente, entre autres la relation avec les nouvelles gĆ©nĆ©rations, la vie de famille avec les prĆŖtres Ć¢gĆ©s et malades, la diffusion de Ā la spiritualitĆ© de communion dans l’Eglise. Le dialogue qui Ā suitĀ  souligne l’engagement et aborde des questions concernant trois points: la formation, la vie communautaire, la nĆ©cessitĆ© de s’ouvrir. Ceux-ci rappellent les trois orientations choisies par l’AssemblĆ©e GĆ©nĆ©raleĀ : s’ouvrir, ensemble, convenablement prĆ©parĆ©s…qui font Ć©cho aux souhaits adressĆ©s par Pape FranƧois aux Focolari lors de son audience du 26 septembre. De quoi permettre aux travaux de groupes et Ć  Ā l’assemblĆ©e plĆ©niĆØre de dĆ©gager les grandes lignes de ces prochaines six annĆ©es. 20141021-01C’est dans ce climat de confiance que s’engage le vote et le choix se porte sur le portugais don Antonio BacelarĀ : « J’accepteĀ avec la grĆ¢ce de Dieu, dit-il, prĆŖt Ć  donner ma vie pour chacun de vousĀ Ā». C’est un moment de grande Ć©motion. Don Antonio confieĀ : « J’ai Ć  cœur de dĆ©couvrir toujours plus notre sacerdoce marial. Nous sommes nombreux, comment faireĀ ? Laissons-nous guider par Dieu, par JĆ©sus prĆ©sent au milieu de nous et nous trouverons le chemin. Humainement parlant il y a de quoi m’affoler, mais avec vous ce sera une aventure extraordinaireĀ Ā». La conclusion reprend une phrase de sainte ThĆ©rĆØse d’Avila que Don Antonio avait citĆ©e le jour prĆ©cĆ©dentĀ : « Si nous sommes dans l’amour, nous ferons beaucoup, en peu de temps et sans peineĀ Ā».

Du Rwanda au Synode sur la Famille

Nous sommes allĆ©s donner un cours Ć  Goma, au Congo (RDC). Un couple nous a racontĆ© que, devant fuir Ć  cause de l’éruption du volcan Nyiragongo, le mari a rapidement vendu le mobilier de la maison, ignorant que les Ć©conomies de sa femme Ć©taient cachĆ©es dans un fauteuil! Et ces malentendus, causĆ©s par le manque de communication dans le couple, sont frĆ©quents.” DieudonnĆ© Gatsinga, gynĆ©cologue, et Emerthe, Ć©conomiste, qui vivent Ć  Kigali au Rwanda sont les orateurs. Ils ont Ć©tĆ© invitĆ©s au Synode extraordinaire sur la famille, en tant que responsables des jeunes familles du Mouvement des Focolari dans leur pays et au Burundi, Kenya et Ouganda. Jeunes, ils se sont rencontrĆ©s dans un groupe engagĆ© Ć  vivre avec radicalitĆ© l’Évangile, puisant dans la spiritualitĆ© des Focolari. “Nous avons fait nĆ“tre cet idĆ©al, aussi comme couple – raconte Emerthe. En nous mariant, nous nous sommes promis de ne pas nous fermer sur nous-mĆŖmes, mais de nous donner aux autres. Depuis lors, 26Ā ans ont passĆ©. Nous avons huit enfants, dont quatre adoptĆ©s suite au gĆ©nocide au Rwanda. Cela n’a pas Ć©tĆ© facile de prendre soin de huit enfants dans un moment si difficile socialement et Ć©conomiquement pour notre pays et avec des expĆ©riences si douloureuses derriĆØre nous. Mais Dieu nous a aidĆ©s et, maintenant, ils sont tous grands: nous sommes dĆ©jĆ  trois fois grands-parents grĆ¢ce Ć  deux d’entre eux.” Ensemble, ils gĆØrent une clinique d’une vingtaine de lits. “ƀ cause de mon travail – explique DieudonnĆ© – je suis souvent en contact avec des mamans qui, face Ć  une grossesse difficile, voudraient avorter. MĆŖme si mes journĆ©es sont toujours bien remplies, je sens que, pour ces personnes, je dois trouver tout le temps nĆ©cessaire pour les Ć©couter jusqu’au bout, les rassurer, leur parler de la sacralitĆ© de la vie. Je suis le parrain de beaucoup d’enfants, nĆ©s grĆ¢ce Ć  cet Ć©change.” Dans leur rĆ©gion, les problĆØmes familiaux ne manquent pas. Pendant de nombreuses annĆ©es, les femmes ont vĆ©cu dans la soumission. Maintenant, elles aimeraient s’affirmer. “Aujourd’hui, en Afrique aussi – souligne Emerthe – beaucoup de jeunes filles ont accĆØs Ć  un haut niveau d’instruction et ne tolĆØrent plus d’ĆŖtre totalement soumises Ć  l’homme. Mais les hommes ne sont pas encore prĆŖts Ć  un rapport paritaire et ne savent pas comment aborder sereinement ce changement et continuent, rĆ©signĆ©s, Ć  cheminer sur deux niveaux.” “Lorsque nous rencontrons les jeunes familles – raconte DieudonnĆ© – nous leur apportons la bonne nouvelle du mariage chrĆ©tien. Nous rappelons les promesses faites le jour du mariage, c’est-Ć -dire d’être unis, de cheminer ensemble en suivant quatre points: la communication profonde dans le couple, le partage de l’économie familiale, le partenariat dans l’éducation des enfants, la priĆØre en famille. Cette annonce, passĆ©e Ć  travers l’expĆ©rience du vĆ©cu Ć©vangĆ©lique, fait refleurir l’espĆ©rance dans une relation plus partagĆ©e, plus joyeuse, tant pour les parents que pour les enfants. Je me souviens d’un homme qui, Ć  l’insu de sa femme, avait construit une maison. Il voulait prouver Ć  sa femme qu’il savait faire quelque chose. Cependant, puisqu’ils ne se parlaient pas, elle ignorait cette intention et continuait Ć  le juger. Lorsqu’ils ont dĆ©couvert cette vision du mariage, ils se sont retrouvĆ©s et rĆ©conciliĆ©s.” “C’est une joie de voir que ces jeunes, qui ont fait un parcours de foi conscient, – explique Emerthe – se dĆ©cident pour le mariage chrĆ©tien, choisissent une fĆŖte simple, en gĆ©nĆ©ral soutenue par la communautĆ©. Lorsqu’il arrive que, malgrĆ© la prĆ©paration chrĆ©tienne, ils ne rĆ©ussissent pas Ć  renoncer au prĆ©cĆ©dent style de vie, nous essayons de maintenir le rapport ouvert. Et lorsqu’ils se sentent prĆŖts Ć  cĆ©lĆ©brer le sacrement, il est naturel pour eux de se rĆ©insĆ©rer dans la communautĆ© et recommencer Ć  cheminer ensemble.” VidĆ©o: en italien

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Chiara Lubich: voilĆ  comment j’ai vu le Pape

1975 – Chiara Lubich en audience par Paul VI

Vous avez eu plusieurs fois l’occasion d’être reƧue en audience par Paul VI. Quelle impression gardez-vous en mĆ©moireĀ ? La plus forte impression – rĆ©pond Chiara Lubich – me fait remonter Ć  la premiĆØre audience. J’ai eu la sensation de me trouver face Ć  une personne qui aimait d’une faƧon toute particuliĆØre. Le pape utilisait des paroles dont la sagesse dĆ©passait tous les obstacles juridiques alors en vigueurĀ ; il comprenait, accueillait dans son Ć¢me toute la complexitĆ© de l’œuvre que je lui prĆ©sentais. Il m’encouragea Ć  tout dire, parce qu’ici « tout Ć©tait possibleĀ Ā». Je me souviens que je me suis sentie en pleine accord avec ce que le pape me disait et ce qui me semblait venir de Dieu pour l’édification de cette œuvre. Et l’impression fut si forte que j’ai eu presque la sensation que ce studio, où le pape reƧoit, n’avait pas de toit et que ciel et la terre se rejoignaient. (…) A votre avis – pendant ces entretiens – qu’est-ce qui stimule l’action du papeĀ ? Sans aucun doute l’effort de se conformer Ć  sa vocation particuliĆØre d’aimer le plus les autres, comme le lui demande JĆ©sus, ce qui lui confĆØre, en plus du primat de l’autoritĆ©, le primat de la charitĆ©. Cette question de JĆ©sus Ć  Pierre « m’aimes-tu plus que ceux-ciĀ Ā» est l’angoisse, l’étude continuelle de Paul VI. Il a dit une fois que celui qui ne se contente pas, pendant les audiences publiques, de regarder le spectacle extĆ©rieur peut arriver Ć  percer un secret qui s’y trouve prĆ©sent. Ce secret, cause de joie et de tourment pour le pape, se trouve insĆ©rĆ© dans cette syllabe « plus » ; « m’aimes-tu plusĀ Ā».Ā  (…) A votre avis quelle est l’attitude caractĆ©ristique du Saint PĆØre envers les gensĀ ? Paul VI aime tout le monde sans crainte et pour cela il crĆ©e dĆ©jĆ  parmi les croyants une certaine unitĆ©. Il se donne Ć  tous d’une maniĆØre impressionnante. Beaucoup de protestants, des dĆ©nominations les plus variĆ©es, sont restĆ©s frappĆ©s par l’attitude du pape, par cet amour qui le consume, par le fait de « se faire tout Ć  tousĀ Ā» –comme le dit l’apĆ“tre. (…) C’est le pape du dialogue avec le monde tout entier, c’est le pape qui voit toute l’humanitĆ© potentiellement comme une seule famille de sorte que sa prĆ©sence est surnaturelle et chaude, profondĆ©ment humaine, proche de tous, oubli de soi, humble comme le « serviteur des serviteurs de DieuĀ Ā». (…) Que rĆ©pondriez-vous Ć  celui qui juge Paul VI contradictoire et incertain dans les choix de son pontificatĀ ? (…) Chez le Saint PĆØre comme en personne d’autre on sent une prĆ©sence et une action de l’Esprit Saint. Or l’Esprit Saint, qui anime l’Eglise, suscite en elle diverses tensions, qui sont signes de vie, comme celle entre pluralisme et vĆ©ritĆ©, personnalitĆ© et socialitĆ©, libertĆ© et charitĆ©, primat et collĆ©gialitĆ©. (…) Ces tensions peuvent paraĆ®tre quelquefois des paradoxes dĆ©concertants. Au contraire celui qui regarde l’Eglise de l’intĆ©rieur voit que l’Esprit Saint harmonise tout dans l’unitĆ© du Corps mystique. On peut dire la mĆŖme chose de ce qu’opĆØre l’Esprit Saint chez le Saint PĆØre. Le pape (…) est fidĆØle au dĆ©pĆ“t de la RĆ©vĆ©lation comme personne d’autre, et de la mĆŖme maniĆØre, Ć  ce que l’Esprit Saint inspire pour le bien de l’Eglise d’aujourd’hui. Si, par exemple, dans ā€œHumanae vitaeā€, on perƧoit que le pape est fidĆØle Ć  l’Esprit Saint dans la Tradition, dans le dialogue avec le monde on touche du doigt la fidĆ©litĆ© au mĆŖme Esprit qui met en Ć©vidence les « signes des tempsĀ Ā». (…) Il faut se souvenir que la « barque de PierreĀ Ā» ne porte pas l’Eglise triomphante pacifique, mais l’Eglise terrestre, et elle est battue par tous les vents de ce monde. Le pape doit prendre ses dĆ©cisions au nom du Christ qu’il reprĆ©sente, au milieu d’un concert massacrant de voix qui poussent presque toujours en sens inverse de la religion. VoilĆ  pourquoi la prudence n’est jamais de trop. Paul VI n’est pas incertain, mais prudent. Un fait qui le dĆ©montre et qui est extrĆŖmement courageux, par exemple, est de faire face Ć  l’impopularitĆ© afin de rester dans l’amitiĆ© du Christ et des siens, qui ne sont pas du monde. Prudence, courage, amour universel sont les qualitĆ©s les plus prĆ©cieuses pour celui qui doit gouverner l’humanitĆ© en servant. En savoir plus: CommuniquĆ©s de presse:Ā Gratitude du Mouvement des Focolari envers Paul VI

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Paul VI, le Pape du Concile.

20141018-01ā€œAgĆ© de 80 ans et parvenu Ć  la quinziĆØme annĆ©e de son pontificat, Paul VI peut considĆ©rer qu’au cours de toutes ces annĆ©es, marquĆ©es par de grands changementsĀ  sociaux et intellectuels, son action a contribuĆ© au rajeunissement de l’Eglise [catholique]. […] Devenu Pape, Montini a pris au sĆ©rieux le message ā€œd’aggiornamentoā€ du Concile Vatican II. En rĆ©ponse Ć  ceux qui prĆ“naientĀ  « la mort de DieuĀ Ā», rĆŖvaient d’un Ā christianisme affranchi du « religieuxĀ Ā» ou dĆ©fendaient un conservatisme archaĆÆque, il a rĆ©alisĆ© avec patience une œuvre courageuse et clairvoyanteĀ : rĆ©forme des principaux instituts pontificaux Ā et Ā crĆ©ation de nouveaux dicastĆØres et services comme, entre autres, « Justice et PaixĀ Ā» et le « Conseil PontificalĀ  pour les laĆÆcsĀ Ā» Ces instances, ainsi que d’autres organismes de portĆ©e universelle, permettent une collaboration toujours plus grande entre Ć©vĆŖques et prĆŖtres, religieux et religieuses, entre laĆÆcs, ce qui ravive le sens de l’EgliseĀ : celui-ci naĆ®t d’une nouvelle conscience communautaire, fruit de l’amour Ć©vangĆ©lique qui met fin Ć  l’individualisme et aux « castesĀ Ā» religieuses. Aussi les fidĆØles se sont mis Ć  agir ensemble dans les paroisses, les institutions locales et mondiales, au sein de l’Eglise mais aussi de la sociĆ©tĆ©, dans le but de voir se rĆ©aliser le projet de Dieu sur la terre comme au ciel. Cela nous rappelle que le chrĆ©tien accomplit tout autant la volontĆ© de Dieu en travaillant qu’en priant. Les PĆØres de l’Eglise considĆ©raient qu’un fidĆØle Ć©tait en priĆØre mĆŖme lorsqu’il accomplissait la volontĆ© de Dieu dans ses activitĆ©s les plus diverses. Aussi l’action sociale – le service du bien public – accomplie en pensant Ć Ā  notre PĆØre du ciel – possĆØde les caractĆ©ristiques et a les Ā effets d’une authentique piĆ©tĆ©. C’est pour cette raison que Paul VI en s’adressant Ć  un groupe d’évĆŖques de Cuba leur rappelait que l’Eglise invite constamment ses enfants Ć  devenir des « hommes nouveauxĀ Ā» en mettant en pratique la justice, la vĆ©ritĆ©, la charitĆ©, car elle Ć©duqueĀ  la conscience sociale des fidĆØlesĀ : elle favorise leur collaboration active au bien de tous, elleĀ  leur apprend Ć  vaincre leur Ć©goĆÆsme et Ć  ne jamais se rĆ©signer Ć  ĆŖtre des citoyens au rabais. C’est de lĆ  que vient son dĆ©sir ardent de promouvoir une rĆ©forme sociale, la naissance d’un ā€œmonde nouveauā€. Le jeune G.B. Montini l’avait dĆ©jĆ  entrevue dĆØs l’époque où il travaillait pour la revue catholique de Brescia « La Fionda » : il y proposait une « école libreĀ Ā» pour faire face au fascisme naissant. Cette vision des choses ample et moderne explique le dĆ©veloppement, au sein du christianisme, d’une nouvelle conception de la sociĆ©tĆ©, reconnue par les sociologues, mĆŖme les plus indiffĆ©rents Ć  l’Eglise. Le Pape a pu rappeler au Corps diplomatique les principes les plus audacieux d’égalitĆ© sans distinction d’origine ou de race, l’application du droit de libertĆ© religieuse et civile, la condamnation du racisme, de la torture et de toute forme de violence envers les opposants politiques. Des interventions du Pape se dĆ©gage une vĆ©ritĆ© que souvent nous, catholiques, nous oublions,Ā Ć  savoir que la religion va dans le sens de la vie, que Dieu est la vie (…) L’amour est au cœur de la vie et du travail du Saint-PĆØre. Il est au cœurĀ  du christianisme, de la crĆ©ation et de la rĆ©demption. GrĆ¢ce Ć  l’amour, Paul VI a rapprochĆ© de l’Eglise des personnes et des foules, des Ć©glises sĆ©parĆ©es, des Etats qui lui Ć©taient hostiles. Et pour ce qui est de l’œcumĆ©nisme, son action, plus silencieuse que spectaculaire, a rĆ©alisĆ© de fait un rapprochement des Ć©glises, aussi l’on peut comprendre pourquoi AthĆ©nagoras, ce prophĆØte de notre temps, l’appelait familiĆØrement « Paul le second » » (Extrait de : Igino Giordani, Paolo VI Ā il Papa del Concilio, ā€œCittĆ  Nuovaā€, 10.07.1978, p.26)

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Charismes en communion : un jeune religieux raconte

20141017-01Ā«Quelle joie ! J’ai repris contact depuis peu avec Jacopo, Gianluca, Alessandro, Alberto, Matilde, Jenny… et beaucoup d’autresĀ ! Tous ces beaux souvenirs de la derniĆØre rencontre de Loppiano et des autres expĆ©riences faites ensemble me sont revenus Ć  l’esprit. J’espĆØre avoir la possibilitĆ© de les revoir bientĆ“tĀ ! Je dĆ©sire vraiment et j’ai mĆŖme besoin d’être en communion avec eux. Tu veux savoir qui sont ces personnes nommĆ©es plus hautĀ ? Tu as raison, je ne t’en ai pas encore parlé : ce sont des religieux et religieuses de plusieurs charismes diffĆ©rents constamment en contact entre nous, avec lesquels j’ai une grande amitiĆ© et qui me remplit le cœurĀ Ā». Celui qui parle Ć  l’AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale des Focolari, qui s’est tenue au mois de septembre dernier, est Alessandro, jeune religieux qui partage avec d’autres, jeunes comme lui, la spiritualitĆ© de l’unitĆ©. La rencontre Ć  laquelle Alessandro fait rĆ©fĆ©rence est celle qui s’est tenue dans la citĆ©-pilote de Loppiano fin avril de cette annĆ©e. . Pour l’occasion, une centaine de jeunes consacrĆ©s hommes et femmes, venant de 36 pays et appartenant Ć  56 familles religieuses, se sont retrouvĆ©es autour du titreĀ : OuiĀ ! Choisissons l’évangileĀ ! Une rencontre prĆ©parĆ©e avec enthousiasme, en vue de l’annĆ©e 2015 dĆ©diĆ©e Ć  la vie consacrĆ©e, mais aussi en tant qu’étape d’un cheminement qui, au-delĆ  de la diversitĆ© des charismes, est partagĆ© par ceux qui ont placĆ© leur vie Ć  la suite de l’évangile. La prĆ©sence du Cardinal Braz de Avis, prĆ©fet de la CongrĆ©gation pour les instituts de vie consacrĆ©e et les sociĆ©tĆ©s de vie apostolique, met en Ć©vidence l’importance de la rencontre. Pour l’occasion ā€œDon JoĆ£oā€, comme il aime bien se faire appeler, avait affirmĆ© que « le pape vous aime et notre CongrĆ©gation est votre maisonĀ Ā». Ā  ā€œ C’est le Seigneur qui nous a rĆ©unis – continue Alessandro – en nous faisant expĆ©rimenter la joie de nous faire cadeau de nos charismes. C’était trĆØs beau et il a rĆ©pondu Ć  notre profonde exigence d’avoir d’autres jeunes consacrĆ©s avec lesquels pouvoir partager sur des choses simples, concrĆØtes, sur le quotidien de notre vie consacrĆ©e. Nous nous sommes aussi rendu compte que nous avons les mĆŖmes moments de difficultĆ©s et d’obscuritĆ© et nous avons pu nous communiquer l’un Ć  l’autre comment rĆ©ussir Ć  les dĆ©passer. Partager ces expĆ©riences pour les vivre ensemble nous a fait respirer Ć  pleins poumons, ouvert la fenĆŖtre du cœur non seulement sur notre charisme mais sur toute l’Eglise, et mĆŖme, sur le monde entier. Ce souffle universel – conclut le jeune religieux – nous a permis de voler trĆØs hautĀ !Ā Ā». Son tĆ©moignage semble faire Ć©cho Ć  ce qu’affirmait le pape FranƧois lors de l’audience du 1° octobre dernier, place St PierreĀ : « Les divers charismes ne doivent pas ĆŖtre un motif d’envie ni de division, de jalousie, parce que dans la communautĆ© chrĆ©tienne nous avons besoin l’un de l’autre et lorsque l’Eglise, dans la variĆ©tĆ© de ses charismes, s’exprime en communion, elle ne peut se tromperĀ Ā».

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Synode: rencontre des Focolari avec les PĆØres synodaux

20141016-02L’engagement dans la formation des jeunes couples, l’accompagnement des grossesses non dĆ©sirĆ©es, la disponibilitĆ© Ć  tout quitter pour porter l’Evangile sur des terres lointaines… C’est une « vie vraieĀ Ā» qui s’est exprimĆ©e le 12 octobre, au siĆØge du Conseil Pontifical pour la Famille, Ć  Rome,Ā  lors de la rencontre d’un groupe de PĆØres synodaux et d’auditeurs au Synode avec des familles du Mouvement des Focolari. Accueillis par la PrĆ©sidente et le coprĆ©sident du Mouvement, Maria Voce et JesĆŗs MorĆ”n, le cardinal Andrew Yeom Soo-Jung, archevĆŖque de SĆ©oul, ainsi que les prĆ©sidents des confĆ©rences Ć©piscopales de la RĆ©publique TchĆØque, de SlovĆ©nie, Madagascar, Tanzanie et de l’Uruguay, se sont joints au groupe comme simples participants. ā€œIl n’y a pas de recettes infaillibles, Ā au contraireĀ !Ā Ā» a commencĆ© par dire Alberto Friso de Familles Nouvelles. « Combien d’erreurs, nous les parents, commettons-nous envers nos enfantsĀ ! TantĆ“t nous sommes trop permissifs, tantĆ“t possessifs, ou faibles, ou au contraire inflexibles quand il ne le faudrait pas. C’est alors que l’art de savoir « recommencerĀ Ā» prend toute sa valeur: ĆŖtre toujours prĆŖts Ć  reconnaĆ®tre nos erreurs et Ć  nous excuser. Et quand c’est l’enfant qui se trompe, ne pas hĆ©siter Ć  lui faire remarquer, sans cesserĀ  de lui tĆ©moigner notre confianceĀ Ā» Souvent blessĆ©e, dĆ©chirĆ©e au plus profond d’elle-mĆŖme par des trahisons et des silences coupables, la famille demeure le lieu incontournable où l’on engendre et transmet la vie. Pour Anna Friso (Familles Nouvelles) Ā ceux qui aujourd’hui Ć©paulent les familles ont choisi de vivre Ć  la « pĆ©riphĆ©rieĀ Ā» parce que, comme le dit le Pape FranƧoisĀ : « Le chrĆ©tien n’est pas fait pour rester dans son campement, mais pour aller dans les pĆ©riphĆ©ries du mondeĀ Ā». « Et lorsqu’on se trouve dans ces pĆ©riphĆ©ries – a-t-elle ajoutĆ© – la question n’est pas de savoir si les gens se sont mariĆ©s Ć  l’église, s’ils cohabitent ou sont sĆ©parĆ©s. Nous accueillons toutes les personnes telles qu’elles sont, nous les aimons, nous les Ć©coutons en profondeur, si nous le pouvons nous cherchons Ć  pourvoir Ć  leurs besoins. Et au moment opportun nous les mettons toutes, sans exception, et quelle que soit leur situation, en prĆ©sence de cetteĀ  rĆ©alité : Dieu t’aime immensĆ©ment. Il n’y a aucune personne qui soitĀ  exclue de l’amour de DieuĀ Ā». 20141016-03Les Ć©vĆŖques ont aussi Ć©coutĆ© le parcours de Tiziana G.Ā : treize annĆ©es de mariage entachĆ©es de mensonges, de disputes, d’explications qui n’en n’étaient pas, suivies de nouvelles dĆ©ceptions: Ā  « J’aurais pu aller dans une Ć©glise où l’on ne me connaissait pas et continuer Ć  communier – a-t-elle racontĆ© – mais par obĆ©issance je ne l’ai jamais faitĀ Ā» Tiziana ne cache pas aux Ć©vĆŖques le sentiment « d’auto-exclusionĀ Ā» qu’elle a Ć©prouvĆ©, sa « grande solitude spirituelleĀ Ā» Et de leur confierĀ : Ā«J’avais une immense peine en voyant les Ā autres s’approcher de l’autel. Je restais Ć  ma place. Je me sentais abandonnĆ©e, rĆ©pudiĆ©e, coupableĀ Ā». C’est ensuite Paolo R. qui a pris la parole: mĆŖme s’il se retrouve seul, il continue Ć  vivre son mariage “intĆ©rieurement”. Une histoire soufferte qui commence par l’abandon de sa femme, en passant par laĀ  sĆ©paration, le recours aux avocats… pour finir surĀ  un sentiment profond de dĆ©sert. Mais Paolo a dĆ©cidĆ© « d’attendreĀ Ā» parce que – dit-il – «  c’est cela le mariage chrĆ©tien. Un engagement sans retour. Par le sacrement on remet sa vie entre les mains de Dieu Ć  travers la personne qu’on Ć©pouse, dont on est amoureux…mais ensuite l’amour reste Ć  construire, y compris dans les Ć©preuves, jour aprĆØs jourĀ Ā» 20141016-01Etaient aussi prĆ©sents Ć  cette rĆ©union les Ć©poux DieudonnĆ© et Emerthe Gatsinga, de Kigali (Rwanda), tous deux auditeurs au synode. Ils ont racontĆ© leur expĆ©rience d’accompagnement des familles, des jeunes couples, des fiancĆ©s, principalement dans leur pays, mais aussi en Ouganda, au Burundi, au KĆ©nya et au Congo. Lui est gynĆ©cologue, elle Ć©conomiste. Ils se sont prĆ©sentĆ©s ainsi au PapeĀ : « En nous mariant nous nous sommes promis de ne pas rester repliĆ©s sur nous-mĆŖmes, mais de nous donner aux autres. Vingt-six annĆ©es ont passĆ© depuis. Nous avons huit enfants dont quatre adoptĆ©sĀ : ils Ć©taient devenus orphelins Ć  la Ā suite du gĆ©nocide du Rwanda. Cela n’a pas Ć©tĆ© facile d’assumer ces huit enfants au moment où une forte crise Ć©conomique et sociale sĆ©vissait dans notre pays, sans parler des grandesĀ  Ć©preuves traversĆ©es. Mais Dieu nous a aidĆ©s et dĆ©sormais ils sont tous grandsĀ : deux d’entre eux nous ont dĆ©jĆ  donnĆ© la joie d’être les grands- parents de trois petits-enfantsĀ Ā». Des expĆ©riences qui illustrent ces lignes de Chiara Lubich, lues durant la rencontre avec le cardinal Ennio AntonelliĀ : « La famille ne Ā Ā repose sur rien d’autre que l’amour, Ā c’est l’amour qui l’unit et la fait ĆŖtre… Lorsque les membres d’une famille laissent vivre dans leur cœur la flamme de l’amour, aucun problĆØme n’est sans solution, les obstacles insurmontables ne surgissent pas, on ne pleure pas sur Ā des Ć©checs irrĆ©parablesĀ Ā» Photo gallery

(source: Sir)

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ThĆ©rĆØse d’Avila et le charisme de l’unitĆ©.

20141015-02Ā«En illustrant le sens de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© Ć  une rencontre des Ć©vĆŖques amis du Mouvement des Focolari, le 10 fĆ©vrier 1984, Chiara Lubich fait l’observation suivante: Ā«C’est une voie que l’on fait ensemble, dans laquelle on recherche la saintetĆ© de l’autre comme la sienne, car ce qui compte le plus, c’est la gloire de Dieu. Et ce qui donne une impulsion dĆ©cisive Ć©galement Ć  la sanctification personnelle, c’est justement la prĆ©sence du Christ parmi les chrĆ©tiens, prĆ©sence toujours plus pleine, plus grande, qui prend toujours plus en profondeur la personneĀ». Et ici, de nouveau, l’observation en ce qui concerne la nouveautĆ© de cette saintetĆ©, et de ce cheminement: Ā«Un chĆ¢teau intĆ©rieur, donc, comme sainte ThĆ©rĆØse appelait la rĆ©alitĆ© de l’Ć¢me habitĆ©e par Sa MajestĆ©, Ć  dĆ©couvrir et illuminer, Ƨa va bien. C’est le sommet de saintetĆ© dans une voie individuelle. Maintenant le moment est venu de dĆ©couvrir, illuminer, Ć©difier pour Dieu aussi le chĆ¢teau extĆ©rieur, pour ainsi dire, avec Lui au milieu des hommes. Cela –Ā  si nous observons bien – n’est que l’Église, lĆ  où nous vivons, qui aussi par cette spiritualitĆ©, peut devenir toujours plus elle-mĆŖme, plus belle, plus splendide, comme la mystique Ć©pouse du Christ, anticipation de la JĆ©rusalem cĆ©leste, de laquelle il est Ć©crit: Ā«Voici la demeure de Dieu avec les hommes! Il demeurera parmi eux, et ceux-ci seront son peuple et lui sera le Dieu avec euxĀ» (Ap 21, 3). […] Pendant les premiers jours de dĆ©cembre 2003, Chiara, tout en visitant l’Espagne, a voulu arriver jusqu’Ć  Avila, la ville natale de sainte ThĆ©rĆØse et s’est arrĆŖtĆ©e dans le monastĆØre de l’Incarnation où ThĆ©rĆØse a vĆ©cu pour plus de 27 annĆ©es […] Chiara a voulu laisser dans le livre d’Or, ce tĆ©moignage d’Ā«amitiĆ© spirituelleĀ» avec la Sainte d’Avila: Ā«Merci, sainte ThĆ©rĆØse, pour tout ce que tu as fait pour nous pendant notre histoire. Merci! Mais le plus beau merci, nous te le dirons au Paradis. Continue Ć  veiller sur nous tous, sur notre Ā«chĆ¢teau extĆ©rieurĀ» que l’ Epoux a suscitĆ© sur la terre en complĆ©ment de ton Ā«chĆ¢teau intĆ©rieurĀ», pour rendre l’Église belle comme tu la dĆ©sirais. Au revoir, sainte ThĆ©rĆØse. En t’embrassant, ChiaraĀ». J’ai toujours considĆ©rĆ© le chĆ¢teau intĆ©rieur de ThĆ©rĆØse d’Avila, comme une proposition de vie Ć©vangĆ©lique pour tous les chrĆ©tiens qui veulent vivre la propre vocation universelle Ć  la saintetĆ©, Ć  l’union avec Dieu, Ć  l’expĆ©rience trinitaire et ecclĆ©siale. Mais je retiens une grĆ¢ce encore plus grande et une aventure encore plus belle, celle de pouvoir participer avec le charisme de l’unitĆ©, Ć  la dĆ©couverte de ce dessein de Dieu, la possibilitĆ© de pouvoir vivre ensemble l’aventure de la saintetĆ© communautaire et ecclĆ©siale, dans la construction d’un splendide, lumineux chĆ¢teau extĆ©rieur, incarnĆ© dans l’Oeuvre de Marie, pour l’Église et l’humanité». Lis Ć©galement: Ā«Deux femmes et deux chĆ¢teauxĀ» DuĀ Ā Ā«Le chĆ¢teau extĆ©rieur, la nouveautĆ© dans la spiritualitĆ© de Chiara LubichĀ» ( ā€œIl castello esterioreā€, il nuovo nella spiritualitĆ  di Chiara Lubich), Jesus Castellano Cervera (1941-2006), page 63-67/68.

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EdeC : se former à une économie qui ait une âme

20141014-03L’expĆ©rience des Workshop School est nĆ©e en 2012 avec ā€œStart up the futureā€; elle a continuĆ© l’annĆ©e suivante avec ā€œProjeter le travail, construire l’avenirā€ ; et s’est transformĆ©e cette annĆ©e en ā€œRĆ©alisĆ©s/rĆ©alise-toi dans le travailā€. Le titre joue sur deux formes du mĆŖme verbe pour souligner les deux principaux points du programme. D’une part une incitation, une exhortation pour que nous, jeunes, nous cherchions un travail qui ne nous assure pas seulement une rĆ©munĆ©ration suffisante ou un succĆØs Ć©conomique, mais qui nous permette aussi d’exprimer et de dĆ©velopper nos talents, notre ā€˜daemon’, et de vivre le travail comme une vocation, en communion avec ceux qui travaillent avec nous. D’autre part un horizon Ć  viser, un objectif Ć  atteindre, qui grĆ¢ce aux tĆ©moignages des nombreux invitĆ©s, s’est rĆ©vĆ©lĆ© tout autre qu’une chimĆØre, mĆŖme en temps de crise. Les nombreux experts et professionnels nous ont permis de connaĆ®tre la rĆ©alitĆ© de l’ÉdeC et de rĆ©flĆ©chir au lien permanent entre notre travail et notre personne.Ces journĆ©es ont Ć©tĆ© pour nous un parcours non seulement de formation, mais surtout de dialogue et de croissance en rĆ©flĆ©chissant Ć  nos aspirations et Ć  l’importance de reconnaĆ®tre nos talents pour qu’on puisse se rĆ©aliser dans le travail, non pas en tant qu’individus, mais comme membres d’une communautĆ©. ConnaĆ®tre le monde de l’ÉdeC nous a en effet montrĆ© comment notre petite contribution peut devenir beaucoup plus importante et gratifiante en communion avec les ressources de l’autre. 20141014-01 Le professeur Luigino Bruni nous a rappelĆ© que “travailler, ce n’est jamais seulement occuper une certaine place dans le monde, mais c’est un exercice fondamental pour comprendre notre place dans le monde“, et surtout qu’exercer une profession, c’est s’insĆ©rer dans un rĆ©seau social. Un autre point fondamental est donc la vision d’une Ć©conomie qui ait une Ć¢me, qui remette au centre la personne humaine et la relation. Les moments de formation ont alternĆ© avec deux types d’ateliers : le tĆ©moignage direct de quelques entrepreneurs de l’ÉdeC et de professionnels de divers secteurs d’activitĆ©sĀ ; la connaissance de soi Ć  la recherche de ces talents personnels qui, s’ils se dĆ©veloppent et sont mis en commun avec ceux des autres, nous permettent de participer Ć  la construction du bien commun. Ces journĆ©es passĆ©es ensemble nous ont permis de vivre d’abord entre nous une expĆ©rience de communion. C’est important de prendre le temps des questions sur notre avenir, de redĆ©couvrir nos talents et de raviver l’espĆ©rance en nos cœurs, mais le faire ensemble et ĆŖtre guidĆ©s par des experts, cela a Ć©tĆ© un grand plus dans la vie de chacun. En ce temps de crise de nos modĆØles Ć©conomiques, de dĆ©fiance Ć  l’encontre des institutions et de l’individualisme, des activitĆ©s comme celle-ci peuvent faire renaĆ®tre l’espĆ©rance. Une espĆ©rance qui dĆ©coule d’exemples concrets, de l’expĆ©rience de ceux qui se sont engagĆ©s totalement dans un modĆØle Ć©conomique innovant, capable d’intĆ©gration et centrĆ© sur la personne et sur l’importance de la relation et du don, aussi en Ć©conomie. Une espĆ©rance qui naĆ®t de l’expĆ©rience mĆŖme de ces journĆ©es où tous ensemble, Ć  travers nos questions et la mise en commun de nos rĆ©flexions, nous nous sommes tournĆ©s vers l’avenir. Voir Photogallery

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Philippines, se sentir Ć  la maison

20141013-01Chiara Lubich nous a laissĆ© comme hĆ©ritage l’esprit de famille, en Ć©tant ouverts Ć  l’humanitĆ©. C’est la ā€˜charte’ de notre communautĆ© locale Ć  Dumaguete, dans la rĆ©gion des Visayas centrales, aux Philippines. Les occasions pour l’expĆ©rimenter n’ont pas manquĆ©. Nous avons appris qu’une mĆØre et son fils avaient besoin d’une maison, pour une durĆ©e indĆ©terminĆ©e. Nous avons ouvert la nĆ“tre, sans penser aux consĆ©quences. Pour ĆŖtre le plus accueillant possible, nous avons tout prĆ©parĆ©, Ć©tudiĆ© un peu la culture de leur pays d’origine. Un mois aprĆØs leur arrivĆ©e, nous nous sommes aperƧu que c’était un grand dĆ©fi; nous avons dĆ» changer beaucoup d’habitudes. Tous deux portaient avec eux l’embarras de l’expĆ©rience prĆ©cĆ©dente. La maman, Ć©nervĆ©e et pleine de haine, doutait de l’amour de Dieu. Son fils Ć©tait toujours plus agitĆ©, violent et capricieux. Lorsque la situation est devenue impossible Ć  supporter, nous nous sommes tournĆ©s vers JĆ©sus crucifiĆ©, qui semblait nous dire: “Si vous ne m’aimez pas, qui m’aimera?”. Cela nous a donnĆ© du courage pour aller de l’avant. Nous avons compris que nous devions nous mettre Ć  dialoguer avec eux pour aimer plus concrĆØtement. En cuisinant par exemple leurs plats prĆ©fĆ©rĆ©s ou en faisant des activitĆ©s plus adaptĆ©es. Il nous semblait important que l’enfant frĆ©quente l’école et que la maman trouve un travail. Donc, nous nous sommes activĆ©s: chacun a offert des suggestions de travail et, grĆ¢ce Ć  une communion des biens, nous avons pourvu Ć  quelques nĆ©cessitĆ©s, comme l’uniforme pour l’enfant. Certains se sont relayĆ©s pour ĆŖtre avec lui lorsque sa maman Ć©tait au travail. Cela a apportĆ© beaucoup de joie entre tous. InvitĆ©s aux anniversaires et aux fĆŖtes des membres de la communautĆ©, mĆØre et fils ont trouvĆ© un cercle d’amis et, peu aprĆØs, ont dĆ©clarĆ© se sentir Ć  la “maison”. Avec le temps, grĆ¢ce Ć  l’amour de tous, ils ont commencĆ© Ć  reconnaĆ®tre l’amour de Dieu; la maman a eu l’opportunitĆ© de commencer une nouvelle vie, en louant un appartement – que nous avons meublĆ© ensemble – et en trouvant son autonomie. Un autre Ć©pisode nous a rapprochĆ©s d’un couple, lorsqu’une tumeur au stade avancĆ© a Ć©tĆ© diagnostiquĆ©e au mari. Seule la femme avait un revenu stable, mais ils se sont appauvris lorsque le traitement a commencĆ©. La communautĆ© a essayĆ© de les aimer concrĆØtement: ce n’était pas seulement contribuer en donnant de l’argent, mais aussi en donnant de son temps et en expliquant comment prendre soin d’un malade comme lui. Lorsqu’il Ć©tait dĆ©jĆ  alitĆ©, les Sœurs des Pauvres de Saint-FranƧois ont proposĆ© de lui apporter la Communion chaque jour. Nous avons vĆ©cu toute l’histoire avec le couple jusqu’au dernier jour. Durant les funĆ©railles, la communautĆ© s’est chargĆ© du service, des prĆ©paratifs de l’Ć©glise et de l’enterrement. L’esprit de famille Ć©tait fortement ressenti. Une amie de notre fille est venue chez nous, alors que des jeunes et des adultes prĆ©paraient ensemble une activitĆ©. C’était quelque chose de nouveau pour elle, de voir comment une personne adulte donne beaucoup de respect et de crĆ©dibilitĆ© aux idĆ©es des jeunes, ce qui n’était pas commun dans le milieu où elle a grandi. Elle nous a racontĆ© qu’avant de rencontrer les gen (jeunes du Mouvement), sa vie “Ć©tait un dĆ©sastre”. Elle ne prenait pas l’école au sĆ©rieux et se droguait. ƀ un certain point, ma fille, qui est sa meilleure amie, a dĆ©mĆ©nagĆ© pour Ć©tudier dans une autre ville, mais les gen ont continuĆ© Ć  ĆŖtre proche d’elle. Nous l’avons accueillie Ć  la maison et, petit Ć  petit, elle a commencĆ© Ć  changer, jusqu’Ć  amĆ©liorer ses rĆ©sultats scolaires et arrĆŖter la drogue.”

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Augustin d’Hippone: un hĆ©ritage, une ressource

Agostino_d'Ippona_01L’Auditorium de Loppiano faisait salle comble, le 3 octobre dernier, dans un climat de grand intĆ©rĆŖt. Au programme, une soirĆ©e de dialogue sur Ā«Augustin d’Hippone: un hĆ©ritage, une ressourceĀ», insĆ©rĆ©e dans le cadre de la cinquiĆØme Ć©dition de LoppianoLab, organisĆ©e par l’Institut Universitaire Sophia (IUS) et par CittĆ  Nuova Editrice: animĆ©e par Marco Tarquinio, directeur de l’Avvenire, le plus grand quotidien catholique italien. Sur le podium, deux Ā«parmi les plus grands reprĆ©sentants de la pensĆ©e crĆ©ative italienneĀ», d’aprĆØs Michele Zanzucchi, directeur de CittĆ  Nuova: le philosophe et psychanalyste Umberto Galimberti et le prĆ©sident de l’IUS, thĆ©ologien et philosophe Piero Coda. Il s’est agi d’une leƧon extraordinaire, offerte dans une perspective dialogique et enrichie par les stimulantes interventions des Ć©tudiants, qui ont posĆ© des questions en rapport avec l’actualitĆ© de la pensĆ©e de ce Ā«gĆ©antĀ» de l’Église et de la philosophie. MalgrĆ© les diffĆ©rentes physionomies des deux hĆ“tes principaux et la remarquable diversitĆ© de quelques-unes de leurs Ć©valuations en relation avec l’oeuvre de l’Ć©vĆŖque d’Ippona, on n’a pas assistĆ© Ć  un duel rhĆ©torique ni Ć  une confrontation abstraite et Ć©loignĆ©e de la vie, mais bien plutĆ“t au rĆ©sultat passionnĆ© que l’art du dialogue est en grade de produire, lorsque connaissance et partage s’entrelacent en un exercice transparent, ouvert Ć  l’intelligence de la vĆ©ritĆ©. Le philosophe Galimberti a attribuĆ© Ć  l’Ć©vĆŖque d’Hippone, la responsabilitĆ© d’avoir introduit dans la culture occidentale une position individualiste soulignant le dualisme Ć¢me/corps, et de l’avoir fait en partant d’une religion, comme celle chrĆ©tienne, qui attribue une valeur centrale quant Ć  la propre rĆ©flexion justement sur la corporĆ©itĆ© (Ā«Et le Verbe s’est fait chairĀ», Ć©crit Jean dans le prologue de son Evangile). Piero Coda, d’un autre cĆ“tĆ©, a mis en Ć©vidence comme Augustin est Ā«le dĆ©couvreur de l’intĆ©riorité» dans le domaine chrĆ©tien. Une intĆ©rioritĆ© entendue comme lieu dans lequel la rencontre de l’homme avec Dieu se manifeste, où l’homme rejoint sa propre et pleine rĆ©alisation en tant qu’ĆŖtre corporel et spirituel en mĆŖme temps. Le Ā«retourne en toi-mĆŖme…transcende aussi toi-mĆŖmeĀ», d’où commence la grande rĆ©flexion augustinienne, signifie donc retourner en soi, sans que cela signifie se renfermer en une aveugle introspection , mais pour cueillir le sens qui est aussi en-dehors de nous-mĆŖme. L’intĆ©rioritĆ© d’Augustin est habitĆ©e par le Christ et donc par le rapport avec l’autre: c’est ici que le dĆ©bat affronte le concept de ‘relation’, puisque que Dieu rĆ©vĆØle JĆ©sus Christ, lequel Ć  son tour parle de Dieu comme pĆØre et fait appel au lien universel de la fraternitĆ©. Le troisiĆØme concept qui a Ć©mergĆ© distinctement a Ć©tĆ© celui de Ā«villeĀ» Ć  partir du moment où justement Augustin a Ć©tĆ© celui qui a Ć©crit le Ā«De Civitate DeiĀ», une œuvre qui parle de l’image d’une ville qui embrasse des personnes de toute appartenance, ouverte Ć  la recherche du bien commun qui a la racine dans ce Plus grand Bien qui est Dieu, Ć  travers la vie de l’Evangile. Trois regards, donc, qui offrent de nouvelles raisons de sens en grade d’orienter aussi la sociĆ©tĆ© d’aujourd’hui vers une intĆ©gration toujours plus pleine. Homme insatisfait par les certitudes consolantes, infatigable chercheur de la vĆ©ritĆ©, Augustin s’est donc aussi rĆ©vĆ©lĆ© Ć  cette occasion comme un personnage capable de dĆ©passer les siĆØcles et de parler aux jeunes et aux adultes de toutes les latitudes. Un point de rĆ©fĆ©rence vers lequel regarder pour rechercher les racines de la Ā«personneĀ», d’un peuple, afin de mieux comprendre le prĆ©sent et inventer des propositions aussi pour le futur. Source: IUS online

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A l’école: guerre et paix

20141011-01ā€œJe travaille dans une Ć©cole Ć  risque. J’ai fait Ć  la fin de l’annĆ©e une expĆ©rience qui a Ć©tĆ© pour moi la confirmation que chacun de nous peut ĆŖtre constructeur d’unitĆ© dans son milieu de travail. J’ai en effet Ć©tĆ© tĆ©moin d’un Ć©pisode douloureux qui a opposĆ© un professeur Ć  la directrice et Ć  d’autres collĆØgues. Il y a eu un moment trĆØs dur au cours d’un conseil de classe dont je devais faire le compte-rendu. Les gendarmes sont venus, l’ambulance… un climat survoltĆ©. Ont suivi des lettres de sommation, des menaces de reprĆ©sailles, de dĆ©nonciations… Ce fut un moment trĆØs nĆ©gatif, je voyais des collĆØgues prendre parti pour l’un ou pour l’autre, semer parfois encore plus de zizanie pour ensuite retourner chacun Ć  leurs affaires. Je me sentais mal, le compte-rendu que je devais faire Ć©tait engageant, j’ai essayĆ© de m’en tenir seulement aux faits.Ā  Ā  J’essayais d’écouter chacun sans prĆ©jugĆ©s. Je sentais que je devais faire quelque chose pour restaurer les liens. Les diffĆ©rents groupes avaient confiance en moi en raison de la faƧon dont j’avais travaillĆ© durant l’annĆ©e et pour mes bonnes relations avec les Ć©lĆØves, leurs parents, les collĆØgues. J’en Ć©tais lĆ , j’attendais une occasion, lorsque la directrice m’a appelĆ©e en me demandant de faire quelque chose pour rĆ©concilier les esprits. A ce point je me suis recueillie devant l’Eucharistie en demandant Ć  JĆ©sus d’être son instrument parce que je savais que je n’étais pas capable de rĆ©soudre cette situation avec mes seules forces. Le cœur palpitant, j’ai alors appelĆ© le collĆØgue concernĆ© qui risquait l’être licenciĆ©. Un idĆ©aliste trĆØs Ć©pris de justice et, de mon point de vue, trĆØs honnĆŖte: une personne non croyante mais en recherche,Ā  avec laquelle j’avais, au cours de l’annĆ©e, bĆ¢ti une relation profonde fondĆ©e sur des valeurs communes. DĆØs qu’il m’a vue m’intĆ©resser Ć  sa situation, il s’est tout de suite ouvert. Nous avons parlĆ© de sa vie, de ses motivations et il s’est dit prĆŖt Ć  revenir sur ses propos, Ć  prĆ©senter ses excuses pour certaines attitudes, mais pas, bien entendu, pour les principes qu’il dĆ©fendaitĀ Ā». Je suis ensuite allĆ©e voir la DirectriceĀ : un moment d’écoute et de partage. Ils ont fini par se rencontrer et dissiper de nombreux malentendus causĆ©s par des tiers. AprĆØs d’autres rencontres la situation s’est rĆ©tablie. Ce fut pour tous un soulagement, une occasion de recommencer et de regarder en avant. Mon collĆØgue m’a dit:ā€ Je te remercie surtout parce que je me suis libĆ©rĆ© de ma rancœur et que j’ai pardonnĆ©, de faƧon laĆÆque, c’est-Ć -dire que j’ai rĆ©ussi Ć  aller au-delĆ Ā Ā». Quant Ć  moi, je savais que je devais remercier Dieu pour son amour et sa misĆ©ricordeĀ Ā» (G.B. – Italie)

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Pays-Bas: occident et libertƩ

20141010-01 Ā«En Hollande, il n’y a pas les guerres, ni la pauvretĆ© comme dans d’autres pays du monde, nous n’avons pas les catastrophes naturelles ni la persĆ©cution des chrĆ©tiens ni d’autres peuples. Nous vivons dans un pays libre où nous pouvons faire et dire ce que nous voulons. Et peut-ĆŖtre cette libertĆ© Ć©tait-elle mon plus grand ennemiĀ». C’est ainsi que commence l’histoire de Laura, jeune hollandaise qui a participĆ© activement Ć  la rĆ©alisation de la 35ĆØme journĆ©e nationale pour les jeunes catholiques de la Hollande. Un festival avec de la musique en live, des stands, partages d’expĆ©riences: cette annĆ©e, pour la premiĆØre fois, il y a eu deux jours et les jeunes ont Ć©tĆ© accueillis Ć  la citadelle des Focolari Ć  Marienkroon (Nieuwkuijk), dans un paysage suggestif entourĆ© de bois. Sept-cents jeunes s’Ć©taient rendus lĆ , le week end des 28 et 29 juin . Ā«Cela a Ć©tĆ© un festival vraiment beau, plein de joie et de soleil, trĆØs informel – continue Laura – Les groupes jouaient, quelqu’un mangeait une barbe – Ć  – papa, ou participait Ć  un workshop, il y avait toujours quelque chose Ć  faire ou Ć  expĆ©rimenterĀ» Pendant la prĆ©paration, la tv nationale Talpa, contacte les organisateurs. Il s’agit de participer Ć  une realityĀ  dans laquelle un acteur et un chanteur visitent diffĆ©rents groupes en Hollande qui partagent une passion ou un style de vie. Ils passent un peu de temps avec eux, font des interviews et offrent un repas pour remercier. Quand ils ont entendu parler de ce festival pour les jeunes catholiques, ils ont demandĆ© de pouvoir passer la fin de semaine avec eux. Ā«En cette pĆ©riode de grande critique vis-Ć -vis de l’Église catholique en Hollande, il nous semblait que cela pouvait reprĆ©senter une grande opportunitĆ© de montrer au pays entier, une Ć©glise jeune, vivante et pleine de force et de courage. En mĆŖme temps, nous avions un peu de crainte, ne sachant pas comment les interviews auraient Ć©tĆ© modifiĆ©es pour la retransmission finaleĀ». Trois jeunes ont Ć©tĆ© choisis pour les interviews durant le festival et parmi ceux-ci, Laura: Ā«Au cours des conversations qui prĆ©cĆ©daient l’interview finale, j’ai compris qu’ils voulaient crĆ©er l’ image d’un jeune catholique selon un certain stĆ©rĆ©otype: ennuyant et avec une vision du monde limitĆ©e. Questions sur les rapports prĆ©-matrimoniaux, sur le fait de vivre et de prĆŖcher l’ Evangile, sur les prĆ©jugĆ©s qui existent dans l’Église d’ aujourd’hui et sur les choix que j’Ć©tais en train de faire dans la vie, en ce moment. J’ai dĆ» y penser quelques jours avant d’accepter l’invitation. Beaucoup de pensĆ©es m’assaillaient: Ā«On ne sait pas qui regardera cette Ć©mission. Peut-ĆŖtre mes amis de l’universitĆ©, des voisins, des professeurs, des personnes qui ne m’acceptent pas Ć  cause de ma foiĀ». J’Ć©tais certaine qu’avec cette interview, j’aurais transmis une certaine image de moi au pays tout entier, l’image d’une fille qui dĆ©die sa vie Ć  l’Église et Ć  la construction d’un monde uni. Et cela ne me laissait pas en paix. J’ai dĆ» faire un Ć©norme pas pour surmonter cette peur de rĆ©vĆ©ler mon Ć¢me, mes idĆ©aux, devant un public d’un million et demi de personnes. A la fin, j’ai dit oui. L’interview s’est trĆØs bien passĆ©e. Il y aura des gens qui verront l’interview et feront des commentaires nĆ©gatifs ou qui ne voudront plus rester en contact avec moi. Mais l’amour intense et infini que j’ai senti en moi par le fait d’ĆŖtre restĆ©e fidĆØle Ć  Dieu et Ć  son plan sur moi comme jeune catholique, m’a donnĆ© une trĆØs grande joie. Je n’aurais pas pu donner un tĆ©moignage plus grand de ma foi et de ma passion pour un monde uniĀ».

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Argentine, mille jeunes pour une folie

FJ08Un feu et les masques d’un carnaval hors saison. C’est le geste symbolique qui a conclu la fĆŖte des jeunes Ć  la mariapoli Lia le 28 septembre dernier. Une journĆ©e attendue depuis longtemps et prĆ©parĆ©e avec soin par les jeunes qui vivent une expĆ©rience de fraternitĆ© dans la citĆ©-pilote argentine des Focolari. ā€œNous voyons de nombreux problĆØmes dans notre monde, et certains attendent que ce soient les autres Ć  chercher des solutions. Ici nous sommes 90 jeunes de 20 pays qui avons dĆ©cidĆ© de ne plus attendre. Nous voulons ĆŖtre les acteurs de ce changement, et nous en avons la recette : travailler pour construire l’unitĆ© de la famille humaine Ā». Ce sont les jeunes organisateurs qui lancent ce slogan Ć  partir de l’estrade de la fĆŖte, ils s’adressent aux jeunes qui ont accueilli l’invitation. Ils viennent de l’Argentine, du Paraguay, de l’Uruguay et du BrĆ©sil. Pour les villes plus Ć©loignĆ©es, ils arrivent le jour prĆ©cĆ©dent : ils veulent aller Ć  fond dans le style de vie de la citĆ©-pilote par des activitĆ©s telles que visites guidĆ©es sur les lieux de travail, les petites entreprises où chacun s’engage Ć  mettre Ć  profit ses propres talents. Et le soir, la premiĆØre proposition choc : une nuit sans alcool, mais avec musique, danse, chorĆ©graphies du meilleur style des jeunes, et … la rĆ©ponse est enthousiaste ! FJ02Le matin de bonne heure, arrive une salutation inattendue, et l’engagement de chacun reƧoit un Ć©lan renouvelĆ© grĆ¢ce Ć  un appui Ć  dimension mondiale. Au Centre Mariapoli de Castelgandolfo (Italie) l’AssemblĆ©e des Focolari touche Ć  sa fin et la prĆ©sidente Maria Voce salue les personnes rĆ©partie dans le monde au cours d’une directe internet : Ā« Permettez-moi d’envoyer aujourd’hui une salutation spĆ©ciale. Je veux dire aux jeunes de la Mariapoli lia, en Argentine qui commencent la FĆŖte des jeunes. Nous sommes avec eux pour qu’ils puissent exprimer leur joie et entrainer ceux qui y participent, dans le thĆØme qu’ils ont choisi : ā€˜Vivamos esta locura’, vivons cette folie Ā». FJ07Folie qui sert de toile de fond Ć  toute la manifestation. Masques et couleurs de tous les horizons et un soleil splendide crĆ©ent le climat idĆ©al pour le dĆ©but de la fĆŖte. A l’improviste surgit une murga (groupes de théâtre caractĆ©ristiques de l’Uruguay) qui envahit la scĆØne, et de lĆ  sortent des personnages qui donnent vie Ć  des chansons, danses ou piĆØces de théâtre. Quelques-uns apportent leurs propres expĆ©riences : comment ĆŖtre authentiques dans les dĆ©cisions Ć  prendre, comment vivre le moment prĆ©sent et faire un choix ferme de JĆ©sus comme IdĆ©al de la vie. Et ils continuent : Ā« Etant donnĆ© que nous sommes fous, nous vivons ici, Ć  la Mariapoli Lia, et nous commenƧons un cheminement qui nous mĆØne Ć  la fraternitĆ©, nous dĆ©dions un an de notre vie Ć  vivre, dans le concret, l’amour dont parle l’évangile, un amour prĆŖt Ć  donner la vie jusqu’au bout Ā». Ā« C’est exactement cette ā€˜folie d’amour’ que l’on peut donner lorsque l’on essaie de s’accueillir comme nous sommes, en enlevant les masque qui nous font ĆŖtre seulement ā€˜un de plus’ au milieu d’une multitude sans forme Ā». AprĆØs cette proposition audacieuse on passe Ć  des moments de priĆØre, des jeux, un workshop pour conclure en mettant le feu aux masques que chacun avait reƧu Ć  l’arrivĆ©e. Une invitation Ć  porter dans les lieux où chacun vit, Ć©tudie, travaille, la ā€˜locura : la folie expĆ©rimentĆ©e durant ces jours de fĆŖte.

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Maria Voce: rƩseau de familles capables de se faire proches

MariaVoce_2014La situation de la famille dans le monde de maniĆØre bien rĆ©aliste. Parmi les problĆØmes ouverts, quelles sont les signes d’espĆ©rance ? Le premier motif d’espĆ©rance est le Synode lui-mĆŖme. C’est le pape FranƧois qui l’a voulu, signe que la famille est une prioritĆ© pour lui aussi. Les gens ont acquis une confiance grandissante dans l’Eglise comme institution, en y reconnaissant une prise sur laquelle la famille peut d’accrocher. Autre signe d’espĆ©rance : l’énorme potentialitĆ© des nombreuses familles qui vivent la fidĆ©litĆ© conjugale, l’ouverture Ć  la vie, qui prennent sur elles les problĆØmes d’autres familles marquĆ©es par la sĆ©paration. Ce sont des familles ā€˜ressource’ pour ainsi dire, capables de partager les poids et d’accompagner les autres pour qu’elles ne se sentent pas exclues de l’Eglise ou, pire, de l’amour de Dieu. Si souligne la nĆ©cessitĆ© de considĆ©rer les difficultĆ©s de la famille sous un nouveau regard de misĆ©ricorde. Est-ce que ce sera l’attitude prĆ©dominante au Synode ? Il me semble illusoire de s’attendre Ć  des solutions extraordinaires et universelles. EspĆ©rons plutĆ“t que ressorte le potentiel de la famille dont je parlais avant, et pas seulement ce que l’on peut critiquer. On ne peut de toute faƧon rĆ©duire le problĆØme Ć  la question sacramentelle. Les sacrements sont des signes efficaces de la grĆ¢ce. Ils peuvent y en avoir d’autres. RĆ©cemment une femme, profondĆ©ment chrĆ©tienne, mariĆ©e avec un divorcĆ©, m’a Ć©crit que mĆŖme dans le malaise de sa condition, elle ne s’est jamais sentie hors de l’Eglise. Au moment de la distribution de l’Eucharistie elle aussi se met dans le rang et la bĆ©nĆ©diction qu’elle reƧoit du prĆŖtre renforce en elle la prĆ©sence de JĆ©sus. Ā« Je suis en cheminement Ā», dit-elle. Un chemin de foi, au-delĆ  des sacrements, qui peut la mener Ć  la saintetĆ©. Un des points sur lesquels des Eglises locales insistent le plus, est la difficultĆ© de comprendre le message de l’Eglise sur le mariage et la famille. Contenus Ć  revoir ou langage Ć  rĆ©adapter ? Sur les contenus des documents du magistĆØre il peut y avoir des objections de la part de celui qui voudrait conformer le plan de Dieu sur l’homme et la femme Ć  sa propre mesure. Sur le langage au contraire, il y aurait quelque chose Ć  suggĆ©rer, surtout pour les documents qui impliquent des questions morales. Il y aurait besoin d’une plus grande clartĆ©, simplicitĆ© et synthĆØse. La famille moyenne vit ses journĆ©es Ć  des rythmes imbriquĆ©s, sollicitĆ©e par mille tĆ¢ches et stress et elle n’a pas de temps pour lire. Les documents du magistĆØre devraient se montrer plus faciles, capables de comprendre les fatigues de ceux qui, mĆŖme s’ils y mettent toute leur bonne volontĆ©, se sentent vulnĆ©rables. En interaction avec les jeunes couples l’Eglise se trouve face au problĆØme de rĆ© Ć©vangĆ©lisation qui est, en mĆŖme temps, un problĆØme Ć©ducatif. Quels champs de manœuvre ? Au cours de l’audience que le pape FranƧois a concĆ©dĆ©e aux Focolari, il a rappelĆ©, entre autre, le devoir de ā€œfaire Ć©coleā€ et de reverser sur tout le monde les dons reƧus. Cette suggestion nous est trĆØs chĆØre. Les Focolari, de fait, dispensent – et nous sommes engagĆ©s Ć  la rendre toujours plus adĆ©quate – une formation permanente des enfants jusqu’aux travailleurs, des fiancĆ©s aux personnes Ć¢gĆ©es, des jeunes aux personnes sĆ©parĆ©es, et ainsi de suite. Il faut remarquer cependant que dans le domaine de la famille, et des jeunes familles, les moyens de communications entrent beaucoup en jeu, en positif mais plus en nĆ©gatif. On assiste Ć  des spectacles qui insinuent des styles de vie transgressifs et qui proposent des modĆØles d’hommes et de femmes sans valeurs de rĆ©fĆ©rence. Je suis pourtant convaincue qu’il existe un espace suffisant pour pouvoir y pĆ©nĆ©trer. Individualisme et la crise mĆŖme Ć©conomique. Quelles sont les initiatives des Focolari en contraste avec cette mentalitĆ© ? Le rĆ©seau de familles capables d’être proches des autres en difficultĆ© est important, il faut un accompagnement discret qui mĆØne Ć  la rĆ©conciliation. Pour les couples ensuite qui traversent de graves difficultĆ©s conjugales, nous avons crƩƩ des parcours rĆ©sidentiels dans les citĆ©s-pilotes du mouvement, (pour l’Italie, Ć  Loppiano). Au moyen de techniques relationnelles sous le regard d’experts, mais surtout au contact de la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, ils rĆ©ussissent Ć  se retrouver eux-mĆŖmes dans l’espoir d’un futur ensemble. Nous lions des relations et nous avons des parcours avec ceux qui se sont sĆ©parĆ©s ou qui se sont laissĆ©s, pour prendre sur nous leur solitude et renforcer leur engagement de fidĆ©litĆ© aux sacrements. Des initiatives sont prises pour les couples nĆ©s d’une nouvelle union en partageant l’expĆ©rience Ć©ducative des enfants dans le dĆ©sir de leur faire toucher du doigt que l’Eglise, et mĆŖme avant, l’amour de Dieu, les accueille. DerniĆØrement nous avons intensifiĆ© cette tĆ¢che en prĆ©vention, aussi bien en Ā« travaillant Ā» plus pour les jeunes familles, que pour redonner aux jeunes, l’enchantement du Ā« pour toujours Ā». Source: Avvenire online

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De la Pologne: “Ma premiĆØre annĆ©e Ć  Sophia”

Małgorzata Szwarc (a sinistra) con due colleghe

Małgorzata Szwarc (Ć  gauche) avec deux collĆØgues

Nous interviewons Małgorzata – Gosia pour les amis – Ć  Loppiano, lieu où se dĆ©veloppe “la culture des relations”, comme l’a rappelĆ© le Pape FranƧois dans son rĆ©cent message vidĆ©o Ć  l’occasion des 50 premiĆØres annĆ©es de sa fondation: “Il y a en effet un besoin urgent de jeunes, d’hommes et de femmes qui, tout en Ć©tant convenablement formĆ©s au sein des diverses disciplines, soient en mĆŖme temps imprĆ©gnĆ©s de la sagesse qui jaillit de l’amour de Dieu.” Quels sont les premiers souvenirs de ton arrivĆ©e Ć  l’IUS, il y a une annĆ©e? “Lorsque je suis arrivĆ©e Ć  Sophia, je savais seulement dire ā€˜Je m’appelle Gosia et je viens de Pologne’. Apprendre l’italien n’a pas Ć©tĆ© facile… Le soir, lorsque les autres allaient dormir, je restais pour Ć©tudier. Je me souviens que, souvent, j’entendais des mots qui ont une autre signification en polonais et j’étais dĆ©concertĆ©e.” Que mettrais-tu en Ć©vidence pour un Ć©tudiant qui vient d’arriver? “L’aspect de l’expĆ©rience Ć  Sophia dont je suis le plus contente (et auquel je ne m’attendais pas!) est l’intensitĆ© de la vie dans les rĆ©sidences: c’est la leƧon la plus enrichissante et concrĆØte sur l’Ć©coute et sur le dialogue que j’ai reƧue. Et le premier pas est de savoir s’oublier soi-mĆŖme pour accueillir l’autre, pour rĆ©ussir Ć  vivre ce que nous Ć©tudions dans les cours. En classe, nous sommes concentrĆ©s sur le contenu des cours, mais dans les rĆ©sidences, ce choix est nĆ©cessaire pour rĆ©ussir Ć  faire cohabiter habitudes, cultures et pensĆ©es trĆØs diffĆ©rentes.” Des exemples? “On fait beaucoup de choses: on prĆ©pare Ć  manger, on fait le mĆ©nage, on a du temps pour avoir beaucoup de belles conversations et, Ć©videmment, on Ć©tudie. Puis, il y a aussi les moments de dĆ©tente, comme des fĆŖtes ou voir un film. La vie en communautĆ© entraĆ®ne un Ć©change sur tout et il existe aussi des situations difficiles, des incomprĆ©hensions. Mais c’est grĆ¢ce Ć  ces moments que nous avons grandi ensemble, où nous avons appris Ć  nous accueillir comme nous sommes.” Qu’a signifiĆ© pour toi vivre Ć  l’étranger? “Le fait que Sophia soit en Italie, Ć  Loppiano, m’a aidĆ©e Ć  chercher mon identitĆ© en dehors de la Pologne. L’échange avec les autres m’a amenĆ©e Ć  me demander si mes habitudes et mes caractĆ©ristiques sont ce que j’ai choisi d’être ou seulement la somme des traditions et des convictions que le lieu où j’ai grandi m’a transmise: par exemple la foi, qui est un aspect fondamental dans un pays trĆØs catholique comme la Pologne. Je n’ai, pour l’instant, pas trouvĆ© toutes les rĆ©ponses – il me faudra peut-ĆŖtre une vie entiĆØre – mais j’ai encore toute une annĆ©e Ć  vivre Ć  Sophia!” Quels ont Ć©tĆ© les cours qui t’ont le plus intĆ©ressĆ©e et pourquoi? “Surtout les cours du domaine thĆ©ologique et du domaine Ć©thique et sociologique (comme ā€˜Anthropologie et Ć©thique de la personne’ et ā€˜Ć‰thique de la vie professionnelle’). Au long de chacun de ces parcours, Ć  un certain point, il y avait quelque chose qui me touchait profondĆ©ment, que je pouvais essayer de faire entrer aussi dans ma vie quotidienne. Au dĆ©but, je ne comprenais pas bien la signification du diplĆ“me dĆ©livrĆ© par l’IUS: ā€˜Fondements et perspectives d’une culture de l’unité’, mais aprĆØs une annĆ©e, je sais que ces mots ne sont pas lĆ  par hasard. Les cours d’Économie ont aussi Ć©tĆ© importants. Pour la premiĆØre fois, j’ai compris que les biens ne doivent pas ĆŖtre seulement multipliĆ©s, acquis ou vendus, mais ils peuvent ĆŖtre partagĆ©s, selon la logique d’une Ć©conomie de communion.” Penses-tu que ce parcours offre une rĆ©ponse adĆ©quate aux questions de la sociĆ©tĆ©? “Il est difficile de rĆ©pondre, parce que les questions changent de contenu pendant que l’on cherche les rĆ©ponses. Mais Sophia t’ouvre l’esprit. Et avec un esprit ouvert, j’espĆØre pouvoir mieux comprendre ce qui caractĆ©rise ma sociĆ©tĆ©, ce qui est au cœur des relations entre les personnes, pour pouvoir avoir une influence. Je pense qu’un fruit essentiel que j’emporterai avec moi sera la recherche du partage.” Source: interview Ć  Małgorzata Szwarc, Pologne – “Il mio primo anno allo IUS”

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LoppianoLab 2014, un bilan

20141006-01Economie, gender, Ć©ducation, famille, immigration et interculture, jeu de hasard, rĆ©forme et participation politiqueĀ ; entreprise qui « privilĆ©gientĀ Ā» les pauvres Ć  leur profitĀ : voilĆ  les thĆØmes abordĆ©s dans les 15 laboratoires de LoppianoLab, du 3 au 5 octobre. A propos de la question du gender ou genre, la rĆ©flexion a bĆ©nĆ©ficiĆ© d’un long espace non seulement sur le problĆØme brĆ»lant en lui-mĆŖme, mais surtout sur le partage d’histoires, de souffrances, d’expĆ©riences, dans un effort de stimuler le dialogue entre les diverses sensibilitĆ©s. A propos du jeu de hasard, on a parlĆ© des plus de 60 villes qui ont fait leur le Mouvement Slotmob, pour soutenir les responsables des bars et lieux publics qui ont refusĆ© les slot machines (machines Ć  sous), nombreuses ont Ć©tĆ© les initiatives sociales et culturelles en faveur du suivi sanitaire des personnes, lieux et communautĆ©s face Ć  cette plaie. Sur le plan Ć©conomique, la Virtual Expo et la rencontre sur l’Economie de Communion ont permis de dessiner une vĆ©ritable carte nationale des entreprises qui adhĆØrent au projet EDC. De plus, au PĆ“le Lionello Bonfanti, est en train de dĆ©marrer le projet « La Toscane vers Expo 2015Ā Ā» en collaboration avec la rĆ©gion de ToscaneĀ : une sĆ©rie d’évĆ©nements prĆ©paratoires sur les thĆØmes du bien commun, de la biodiversitĆ© et des formes d’entreprises, de l’économie civile et du bonheur publique. 20141006-05Une Ecole Workshop de l’EDC, un SĆ©minaire des Ecoles de Formation Politique organisĆ© par le Mouvement Politique pour l’UnitĆ©, et les propositions de l’Institut Universitaire Sophia, ont soulignĆ© l’engagement des nombreux jeunes prĆ©sents Ć  LoppianoLab pour construire un rĆ©seau transversal sur le territoire non seulement avec les institutions et la politique, mais aussi avec le monde de l’entreprise et du travail. « Seule une sociĆ©tĆ© qui revient Ć  la confiance l’un envers l’autre peut se dĆ©finir vraiment civileĀ ; seulement Ć  ce moment nous pourrons nous dire l’un Ć  l’autreĀ : ā€˜peu importe d’où tu viens, pourvu que l’on puisse aller ensembleĀ ā€˜Ā Ā», affirmait Luca Gentile, directeur des Ć©ditions CittĆ  Nuova. 20141006-02Une participation inattendue pendant ces 3 jours de LoppianoLab: 3.000 prĆ©sences, de fait, ont Ć©tĆ© enregistrĆ©es. Parmi elles, le premier ministre Matteo Renzi, qui a voulu faire Ć©tape Ć  la citĆ© pilote des Focolari au cours de la fĆŖte pour le 50° anniversaire afin d’ « apporter l’estime, l’amitiĆ©, la proximitĆ© de toutes les institutions italiennesĀ Ā». Le PrĆ©sident du Conseil a recentrĆ© l’attention sur trois thĆØmesĀ : l’unitĆ©, avant tout, qui dĆ©finit le « choix Politique avec un ā€˜P’ majusculeĀ Ā», « un grand dĆ©fi politique qui nait d’une intuition extraordinaireĀ Ā». Le pĆ“le industriel et le pari de l’Economie de Communion, qui constituent « un nouveau modĆØle pour l’économie, un paradigme Ć©conomique pour notre tempsĀ Ā», où « il est nĆ©cessaire de rĆ©flĆ©chir sur la maniĆØre avec laquelle la crise a changĆ© notre systĆØme de production et d’occupationĀ Ā». Enfin, aprĆØs avoir rappelĆ© la dĆ©finition de Loppiano du scientifique Ugo Amaldi (« ville de la confianceĀ Ā»), Renzi a soulignĆ© combien on a besoin de confiance aujourd’huiĀ : « Confiance qui s’estompe non seulement dans les relations interpersonnelles, mais surtout dans le futurĀ Ā». Accueil, dialogue et respect de l’instruction afin de gĆ©nĆ©rer le bien commun – non seulement de l’Italie, mais de l’humanitĆ© – voilĆ  les points que met en Ć©vidence le message vidĆ©o du pape FranƧois, vĆ©ritable surprise pour les habitants de la citĆ© pilote et tous les participants Ć  LoppianoLab, avec le souhait de « regarder en avant et viser haut avec confiance, courage et fantaisieĀ Ā».


Photo: www.flickr.com/photos/sif_loppiano/15436576965/

Message vidƩo du Pape FranƧois pour les 50 ans de Loppiano

http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=L7HYXR8mrNo


« Chers frĆØres et sœurs qui habitez Ć  Loppiano, bonsoirĀ ! Avec vous je salue aussi toutes les personnes qui se trouvent aujourd’hui dans cette citĆ©-pilote voulue par Chiara Lubich, inspirĆ©e par l’Evangile de la fraternitĆ© – une fraternitĆ© universelle – et ceux qui, dans tous les coins du monde, sont reliĆ©s Ć  elle et participent Ć  la fĆŖte du cinquantenaire de sa fondation.

Loppiano vit au service de l’Eglise et du monde et pour cela il faut remercier le Seigneur.Ā  C’est une cité  quiĀ  tĆ©moigne, de faƧon Ā vivante et efficace, de la communion entre personnes provenant de diverses nations, cultures et vocations, soucieuses avant tout de prendre soin de la vie quotidienne en maintenant constamment entre tous une charitĆ© mutuelle.

Je suis content que vous ayez choisi pour cet anniversaire le jour où dans l’Eglise entiĆØre on fĆŖte Saint FranƧois d’Assise, tĆ©moin et artisan de paix et de fraternitĆ©. C’est vraiment une heureuse coĆÆncidence pour moi aussi.

Les habitants de Loppiano, ceux qui y vivent en permanence, tout comme ceux qui viennent y faire une expĆ©rience et se former, veulent devenir des experts de l’accueil rĆ©ciproque et du dialogue, des bĆ¢tisseurs paix, des promoteurs de fraternitĆ©.

Avancez avec un Ć©lan renouvelĆ© sur cette voie, je vous souhaite de savoir rester fidĆØles et de pouvoir incarner toujours mieux le dessein prophĆ©tique de cette citĆ© nĆ©e du charisme de l’unitĆ© il y a prĆ©cisĆ©ment 50 ans. Vivez cette vocation en profonde harmonie avec le message du Concile Vatican II que l’on cĆ©lĆ©brait alors, c’est-Ć -dire avecĀ  le ferme propos de tĆ©moigner, grĆ¢ce Ć  l’amour rĆ©ciproque envers tous, la lumiĆØre et la sagesse de l’Evangile. Loppiano est donc une Ć©cole de vie où il y a un seul maĆ®treĀ : JĆ©sus.

Oui, une c’est une citĆ© où l’on apprend Ć  vivre pour redonner espĆ©rance au monde, pour tĆ©moigner que l’Evangile est assurĆ©ment le levain et le sel d’une nouvelle civilisation, celle de l’amour. Mais pour cela il faut, en puisant Ć  la sĆØve spirituelle de l’Evangile, Ā imaginer et expĆ©rimenter une nouvelle culture dans tous les secteurs de la vieĀ socialeĀ : familiale, politique et Ć©conomique. Autrement dit une culture des relations. Sans le dĆ©sir Ā sincĆØre d’instruire, il n’y a pas de sagesse, le soin qu’on porte Ć  l’instruction est une expression de l’amour. Ce n’est pas par hasard s’il y a Ć  Loppiano, depuis quelques annĆ©es, leĀ  siĆØge de l’Institut Universitaire Sophia, Ć©rigĆ© par le Saint SiĆØge. Il y a en effet un besoin urgent de jeunes, d’hommes et de femmes qui, tout en Ć©tant convenablement formĆ©s au sein des diverses disciplines, soient en mĆŖme temps imprĆ©gnĆ©s de la sagesse qui jaillit de l’amour de Dieu.

Chers amis qui vivez Ć  Ā Loppiano mais aussi ailleurs, je vous souhaite de tout cœur de regarder vers l’avenir, de toujours regarder vers l’avenir, regarder en avant et viser haut avec confiance, courage et imagination. Sans laisser place Ć  la mĆ©diocritĆ©.

Je vous confie Ć  Marie Theotokos, MĆØre de Dieu, qui vous accueille le sanctuaire qui est Ā au cœur de votre citĆ©. Et je vous demande de prier pour moi. Je vous salue et vous bĆ©nis. Au revoirĀ Ā».

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Sept faƧons de vivre une vie remplie Ơ 93 ans

20141006-011. Donner – L’espace que l’on occupe en grandissant se rĆ©duit lorsque l’on vieillit, et j’élimine constamment les choses qu’autrefois je pensais indispensables. RĆ©cemment, j’ai donnĆ© quelque chose dont j’ai ensuite eu besoin. Mais j’ai pensĆ© que la personne pourrait en faire bon usage, et Dieu prendrait soin de moi. Quelques jours aprĆØs, j’ai reƧu de quelqu’un exactement ce que j’avais donnĆ©. Donc j’ai dĆ©cidĆ© que donner est un style de vie qui ne vieillit jamais, et le centuple est toujours nouveau. 2. Nouvelles amitiĆ©s – Tous se prĆ©occupent pour les enfants lorsqu’ils commencent l’école et doivent rencontrer leurs nouveaux camarades, mais personne ne pense Ć  une nonagĆ©naire qui, entrant dans une maison pour personnes Ć¢gĆ©es, devrait repartir de zĆ©ro. J’ai dĆ» apprendre Ć  Ć©couter des personnes qui peuvent penser de faƧon diffĆ©rente et comprendre combien chacun veut ĆŖtre aimĆ©. 3. PriĆØre – Lorsqu’on vieillit, il devient plus facile d’avoir du temps pour prier. J’essaye d’être au courant de tout ce qu’il se passe et je tiens une liste d’intentions pour lesquelles prier. On pourrait penser qu’à 93Ā ans, j’aurais pu attĆ©nuer mes dĆ©fauts, mais je me retrouve Ć  faire les mĆŖmes erreurs que j’ai essayĆ© de corriger toute ma vie. J’ai appris comment recommencer et me remettre Ć  bien vivre le moment suivant. 4. SantĆ© – Je suis consciente que la fin du voyage est proche, c’est pourquoi c’est merveilleux d’être encore en mesure d’aller faire de la gym, de bien manger, de rĆ©ussir Ć  mettre les gouttes dans les yeux et de prendre tous les mĆ©dicaments prescrits. J’ai un rapport Ć©troit avec ceux qui sont dĆ©jĆ  dans l’au-delĆ , au Paradis. Je confie des intentions diffĆ©rentes Ć  chacun et je leur demande de m’aider et de me donner la force lorsque les choses sont un peu difficiles. Il faut un vĆ©ritable acte de foi pour croire dans la valeur de ta vie lorsque beaucoup autour de toi ont une vision diffĆ©rente. 5. Harmonie – Je n’ai pas besoin de beaucoup de vĆŖtements ou de meubles, mais j’essaye de maintenir en ordre ce que j’ai. Avec ma mauvaise vue, je ne suis pas sĆ»re si les couleurs correspondent et je pourrais ĆŖtre tentĆ©e de penser: “Et alors?” Mais ensuite je pense qu’à 93Ā ans aussi, je devrais essayer d’être une expression de la beautĆ© de Dieu dans la maniĆØre de m’habiller et dans l’harmonie de la dĆ©coration de mon appartement. 6. Apprendre – J’ai toujours voulu apprendre de nouvelles choses, ainsi j’essaye d’étudier les documents du Saint-PĆØre et de regarder les DVD sur le catĆ©chisme ou sur d’autres sujets. Je ne pratiquerai jamais plus mon travail d’infirmiĆØre, mais cela fait partie de ma vocation de rester au courant des dĆ©veloppements dans ma profession: peut-ĆŖtre qu’un article que je lis pourrait ĆŖtre utile pour quelqu’un d’autre. J’aime la sagesse et je prie souvent l’Esprit Saint de m’aider Ć  ne pas dire des paroles inutiles. 7. Relations – Par le passĆ©, j’essayais de rester en contact avec d’autres personnes en envoyant des lettres ou en tĆ©lĆ©phonant. Cependant, les temps ont changĆ© et, si Ć  50Ā ans j’ai passĆ© le permis de conduire, maintenant j’ai dĆ» apprendre Ć  utiliser l’e-mail pour pouvoir avoir des nouvelles et rester en contact avec tous. J’apprends petit Ć  petit, parce que jusqu’à maintenant je sais bouger la souris seulement dans une seule direction! Ma conclusion? Oui, c’est un peu difficile d’avoir 93Ā ans, mais cela ne signifie pas que l’on ne peut pas avoir une vie remplie et satisfaisante.

Agatha O’Donnell

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Loppiano accomplit 50 ans

20141004-02C’est pour 19.00, heure italienne, l’ouverture officielle du 50° de Loppiano (FI-Italie), premier centre international des Focolari et lieu d’expĆ©rimentation permanente d’un style de vie basĆ© sur le dialogue et l’accueil interculturel.Ā Par message vidĆ©o, les vœux du Pape FranƧois aux habitants de Loppiano et Ć  tous ceux qui suivront l’Ć©vĆ©nement. Le prĆ©sident du Conseil, Matteo Renzi, a confirmĆ© sa participation pour l’amitiĆ© qui le lie depuis de nombreuses annĆ©es Ć  la citadelle, depuis l’Ć©poque de son engagement politique en Toscane. L’Ć©vĆ©nement, transmis en direct en streaming sur loppiano.it et par TV2000 Ć  22.30, marque le dĆ©but d’une annĆ©e d’initiatives culturelles, un parcours de connaissance et de diffusion des valeurs qui animent la vie de Loppiano et qui ont attirĆ© jusqu’Ć  aujourd’hui plus d’un million deux cent mille personnes du monde entier. Avec ses 800 habitants actuels issus de plus de 60 pays, Loppiano assume la physionomie d’un laboratoire interculturel permanent au service de la paix et de l’harmonie entre les peuples. Les premiĆØres 50 annĆ©es du Centre international seront parcourues Ć  travers des interviews faites Ā aux protagonistes de la premiĆØre heure, des contributions artistiques internationales, des tĆ©moins de traditions culturelles et religieuses non chrĆ©tiennes qui, une fois rentrĆ©s dans leurs pays respectifs, ont traduit ce qu’ils ont vĆ©cu Ć  Loppiano, en actions politiques, travail, modĆØles Ć©ducatifs dans diffĆ©rents milieux sociaux et culturels. Les synergies entre le territoire et les institutions sont rapportĆ©es Ć  travers la contribution des divers Ć©lĆ©ments culturels et Ć©conomiques de la citadelle et des communautĆ©s locales. L’actrice Barbara Lo Gaglio animera la soirĆ©e avec les acteurs Paolo Bonaccelli et Fabrizio Bucci. L’Ć©vĆ©nement complet est une co-production Centre International Loppiano – TV 2000. Le rendez-vous s’insĆØre dans le cadre de LoppianoLab, laboratoire national d’Ć©conomie, culture, citoyennetĆ©, communication et formation avec la mĆ©thode et l’horizon de la culture de l’unitĆ©.


Logo_Loppiano_50esimoLink Ć  l’évĆ©nement Loppiano: www.loppiano.it Facebook: www.facebook.com/loppiano.it Blog Twitter: #50Loppiano TwitterĀ  @LoppianoLab L’évĆ©nement sera transmis en direct sur loppiano.it par tĆ©lĆ©vision sur TV2000 .

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L’âme de l’Ethiopie

Avec ses 98 millions d’habitants, l’Éthiopie est le second pays du continent africain en termes de population, aprĆØs le Nigeria. Depuis deux dĆ©cennies il a conquis la paix aprĆØs une terrible guerre contre l’EritrĆ©e voisine, qui a durĆ© plus de 17 ans, et qui a mis Ć  genoux les deux peuples. Aujourd’hui elle est considĆ©rĆ©e comme le centre de l’AfriqueĀ : l’Union Africaine y a son siĆØge et lĆ  se jouent les intĆ©rĆŖts de peuples entiers. On y trouve toutes les ambassades du continent et 115 nations non-africaines sont reprĆ©sentĆ©es. C’est la journaliste Liliane Mugombozi qui fait le rĆ©cit de son voyage. Elle est directrice deĀ  New City Africa et elle a Ć©tĆ© invitĆ©e, avec deux autres focolarini, par l’évĆŖque du diocĆØse de Meki, au nord du pays, du 10 au 23 aoĆ»t dernier « Je suis de retour de l’Ethiopie où, avec Charles et Legesse, nous avons Ć©tĆ© invitĆ©s par l’évĆŖque Abram. Pour moi maintenant, la Corne de l’Afrique n’est plus uniquement le terrorisme en Somalie ni la dictature en EritrĆ©eĀ ; ni l’Ethiopie seulement l’aĆ©roport d’Addis Abeba où je fais escale lors de mes voyages pour Rome. 20141003-01Maintenant Addis est pour moi le sourire de cet enfant qui m’a aidĆ©e Ć  porter ma valise, elle se trouve dans le regard hospitalier de la sœur qui m’a accueillie dans le centre où j’ai pu me reposer avant de reprendre le voyage le lendemain. Je l’ai trouvĆ©e palpitante et vivante dans ce prĆŖtre qui m’a introduite avec gentillesse dans la rĆ©alitĆ© de ce peuple, dans cette lĆ©preuse, stigmates de la sociĆ©tĆ©, dans ce jeune qui voulait me connaĆ®tre. Et encore dans cette souffrance qui m’a effleurĆ©e pour les murs qui divisent encore l’Eglise catholique et orthodoxe. 20141003-02La rencontre avec 4 Ć©vĆŖques, dont l’archevĆŖque d’Addis Abeba, Bernhaneyesus Souraphiel, a eu un fort impact sur nous. Leur espoir que les Focolari peuvent apporter leur aide est grand. Ces jours-ci nous avons pu partager, de l’intĆ©rieur, la vie de la petite communautĆ© catholiqueĀ : vraiment une expĆ©rience Ć©difianteĀ ! Le tĆ©moignage Ć©vangĆ©lique du groupe exigu de catholique, arrive non seulement aux chrĆ©tiens de l’Eglise orthodoxe antique et diverses Ć©glises pentecĆ“tistes en augmentation partout, mais aussi les autres prĆ©sences religieuses du pays, surtout la prĆ©sence musulmane. Nous avons trouvĆ© une Eglise vivante et engagĆ©e, qui a su devenir charitĆ© incarnĆ©e dans les structures de la sociĆ©té : au niveau de l’instruction, de la santĆ©, de l’agriculture… dans une sociĆ©tĆ© qui change et Ć©volue Ć  un rythme vertigineux. En marchant dans les rues, passant au milieu des gens, on sent un pays qui « vibreĀ Ā» sur tous les frontsĀ : politique, social, dans les communications, avec d’énormes possibilitĆ©s de dĆ©veloppement. Le souhait exprimĆ© par les Ć©vĆŖques est celui de « chercher la clĆ© d’accĆØs pour entrer dans ce monde avec les valeurs de l’évangile. La politique ne suffit pas, nous devons faire notre part. Depuis bien longtemps nous sentons que l’Eglise a besoin de laĆÆcs formĆ©s. Et vous en faites partie… le mouvement des Focolari ici doit avoir Ć  faire avec la formation des laĆÆcs… ». Je me suis souvenu des paroles que Jean Paul II adressa Ć Ā Chiara Lubich il y a quelques annĆ©es, l’invitant Ć  contribuer Ć  « donner une Ć¢me Ć  l’EuropeĀ Ā». En Ethiopie aussi les paroles des Ć©vĆŖques Ć©taient sur le mĆŖme ton, comme s’ils nous disaient « c’est pareil ici, il faut donner une Ć¢me Ć  ce paysĀ Ā».

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Evangile vƩcu: en famille

20141002-01RĆ©conciliation Il y a des annĆ©es ma mĆØre et ses frĆØres ont vendu une propriĆ©tĆ©. Un de mes oncles, insatisfait de ce qu’il avait reƧu, s’est par la suite opposĆ© Ć  la vente d’une ruine qui restait, rompant les relations avec les autres. ConsidĆ©rant qu’il Ć©taitĀ  absurde de se disputer pour quatre pierres, je suis allĆ©e le trouver avec ma mĆØre, en lui faisant cadeau d’un livre d’expĆ©riences positives vĆ©cues enĀ  famille. Il s’agissait pour nous d’écouter les raisons de cet oncle fĆ¢chĆ©, comprendre les motifs de sa rancœur. C’est seulement avant de partir que j’ai pu lui dire quelque chose sur la valeur de la paix en famille. Ā A ma grande surprise il m’a proposĆ© de m’accompagner en voiture jusqu’au car, et en me saluant il a aussi embrassĆ© sa sœur Ć  qui il n’avait mĆŖme pas dit bonjour. M.F.L. – Italie Elle ne serait pas nĆ©e Ses parents et ses amis la poussaient Ć  avorter. Mais elle, fille mĆØre, sĆ»re de pouvoir compter sur nous, a tenu bon. Elle a donnĆ© naissance Ć  Marie, une belle petite fille, mais un peu fragile. Elle nous l’a confiĆ©e pendant cinq mois, le temps de finir ses Ć©tudes Ć  l’étranger. Parfois on se demandait si on avait bien faitĀ : avec aucun de nos enfants on n’avait dĆ» se rĆ©veiller si souventĀ  la nuit, aucun n’avait Ć©tĆ© aussi malade que MarieĀ ! Mais une autre pensĆ©e s’est vite imposĆ©e Ć  nous: sans notre disponibilitĆ© Marie ne serait mĆŖme pas nĆ©e et qui sait comment aurait fini sa mĆØreĀ ! Quand elle est rentrĆ©e, sa famille l’a accueillie. Une annĆ©e aprĆØs elle s’est mariĆ©e et aujourd’hui elle a trois enfants. F.Z. – RĆ©publique TchĆØque SolidaritĆ© Depuis Ā dix ans je vis avec mon pĆØre l’évolution de sa maladie: le nĆ©gociant du cours toujours prĆŖt Ć  lancer une blague et le grand-pĆØre fier de ses petits-enfants ont fait place Ć  une personne dĆ©pendant complĆØtement des autres. AprĆØs une premiĆØre rĆ©volte de ma part, je ne voyais en effet que les aspects nĆ©gatifs de cette situation, je me suis rendue compte que cette maladie avait suscitĆ© beaucoup de solidarité : des personnes viennent tenir compagnie Ć  maman, nos proches sont devenus plus attentifs et plus disponibles… sans parler de cette auxiliaire de vie, une philippine, qui a une excellente relation avec nous, au point que nous la considĆ©rons comme de la familleĀ : abandonnĆ©e par son mari, elle a pu ainsi subvenir aux besoins de ses trois enfants. N.B – Italie Un fil invisible Nos enfants avaient Ć  peine terminĆ© leurs Ć©tudes supĆ©rieures lorsque mon mari est tombĆ© gravement malade, lui qui Ć©tait fort comme un roc. C’est alors qu’a commencĆ© pour lui unĀ  calvaire d’hospitalisations et d’interventions chirurgicales Ć©puisantes. N’ayant comme soutien que Dieu seul, Michel et moi nous sommes prĆ©parĆ©s Ć  la sĆ©paration dĆ©sormais trĆØs proche. Lors d’un moment de confidence, alors qu’il souffrait beaucoup, c’est lui qui m’a encouragĆ©eĀ : « Tu es une femme merveilleuse. Nos enfants ont de la chance de t’avoir comme mĆØreĀ Ā». Et en me remettant sa bague de mariage il a ajoutĆ©: Ā«Je t’aime, je t’aime pour toujoursĀ !Ā Je t’aiderai davantage lorsque je ne serai plus de ce monde Ā». Lorsque Michel est mort, c’est comme s’il nous avait emmenĆ©s avec lui; plus que jamais il est Ć  nos cĆ“tĆ©s. Un fil invisible relie le ciel et la terre. L.S. – Italie

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Birmanie, ThaĆÆlande, Vietnam: l’espĆ©rance des jeunes

20141001-03

Yangon

L’amour pour la libertĆ© est un des messages les plus forts qui nous arrive du peuple birman, Ć©galement Ć  travers la figure de la leader pacifiste Aung San Suu Kyi, Nobel pour la paix de 1991, qui a fait connaĆ®tre au monde entier les vicissitudes d’un peuple sorti de l’isolement. Tout aussi tenace et plus silencieuse, l’action des Jeunes pour un monde uni qui, Ć  Yangon, ex-capitale du Pays, ont organisĆ©, au printemps, un mini-Genfest, faisant ainsi rĆ©fĆ©rence au rendez-vous mondial qui s’est dĆ©roulĆ© Ć  Budapest en 2012, et qui avait alors rassemblĆ© 12.000 jeunes. En partant du mot d’ordre Ā«Let’s BridgeĀ», ils ont prĆ©sentĆ©, avec l’image du pont, les diffĆ©rentes Ć©tapes pour crĆ©er des relations entre les personnes, les cultures et les peuples. Les histoires racontĆ©es Ć©taient le fruit de l’engagement des jeunes Ć  propos de l’Ć©cologie, la paix, la culture du ‘donner’, les rapports en famille. Les moments de suspension n’ont pas manquĆ© Ć  cause de l’Ć©lectricitĆ© dĆ©fectueuse, qui plus d’une fois a fait sauter l’installation technique. Mais le message est passĆ©: faire un premier pas pour lancer un pont vers l’autre. AprĆØs le Genfest de Yangon, les jeunes du Myanmar se sont rendus dans le nord, rĆ©pondant Ć  l’invitation d’un groupe de 80 Ć©tudiants de Mandalay, pour un autre Genfest local. Ils sont partis de Yangon Ć  14 et ont rejoint les autres aprĆØs une nuit de voyage. Ā«Nous avons vĆ©cu de trĆØs beaux moments avec les jeunes de Mandalay – racontent-ils -. GrĆ¢ce Ć  leur amitiĆ© et simplicitĆ©, nous Ć©tions dĆ©jĆ  comme des frĆØres et sœurs. Dans cette atmosphĆØre, ils ont pu comprendre facilement ce que nous voulions transmettreĀ». Et la construction des ponts avec tous se concrĆ©tise: ils ont par trois fois rendu visite dans des orphelinats ou dans des homes pour personnes Ć¢gĆ©es afin de partager leur amour et leur soutien. Ils ont organisĆ© un post-Genfest, aussi bien Ć  Yangon qu’Ć  Mandalay afin de promouvoir la fraternitĆ© et la paix. ActivitĆ©s qui, comme un tam-tam, entraĆ®nent d’autres amis.
20141001-01

Sport for Peace (Vietnam)

Au Vietnam, place au sport, avec une journĆ©e de Ā«Sport for PeaceĀ». L’appel pour la paix – sur fond de la grave situation mondiale – a Ć©tĆ© sensiblement attendu. MĆŖme les plus jeunes, adhĆ©rant Ć  l’invitation du Pape FranƧois Ć  aimer et Ć  prendre soin des plus Ć¢gĆ©s et des plus petits, se sont donnĆ©s rendez-vous pour visiter une maison pour personnes Ć¢gĆ©es et un orphelinat. A Bangkok, en ThaĆÆlande, Ā«ConnectĀ» est l’initiative entreprise par des jeunes avec l’idĆ©e de se relier Ć  d’autres et l’outil utilisĆ© a Ć©tĆ© le workshop: art, chant, danse et cuisine. Ā«Nous avons vu arriver non seulement des jeunes mais aussi quelques familles avec leurs enfants, racontent-ils. Nous Ć©tions Ć©galement plus de 60, avec la prĆ©sence d’autres nationalitĆ©s: Pakistan, Myanmar, Chine et un bon groupe du Timor orientalĀ». Ensuite, la visite aux enfants du slum de Bangkok, entraĆ®nant un groupe d’universitaires; des actions de rĆ©colte de fonds pour les victimes de catastrophes naturelles: l’Ć¢me en a Ć©tĆ© la crĆ©ativitĆ© juvĆ©nile d’une part, et l’esprit de solidaritĆ© avec la certitude que l’amour de Dieu vainc tout, d’autre part. Et puis ils ont Ć©tĆ© vers le nord…
20141001-02

ThaĆÆlande

AprĆØs 5 Ć  6 heures de voyage de la ville de Chiang Mai, on arrive dans un coin perdu où est en train de naĆ®tre un nouveau centre d’accueil pour les jeunes des villages tribaux. Ā«NousĀ  sommes allĆ©s visiter les 18 jeunes qui font Ā«home schoolingĀ». Ensemble, ils construisent ce centre de leurs mains. Le but de ce voyage Ć©tait de voir ensemble comment mettre sur pied un programme de formation basĆ© sur la Parole de Vie. Nous avons ainsi commencĆ© Ć  travailler avec une nouvelle Ā«pĆ©riphĆ©rieĀ» – les jeunes des tribus – qui tient fort Ć  coeur Ć  l’Église localeĀ».