Mouvement des Focolari
“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

L’éducation, voie privilégiée à la recherche de la paix. Avec ce fil rouge se sont entremêlés les parcours de familles et d’écoles, d’animateurs de groupes et de spécialistes en pédagogie, et aussi de jeunes et d’enfants de différents contextes culturels, engagés quotidiennement pour discuter de la question éducative, présents à Learning Fraternity (Castelgandolfo, Rome – 6-8 septembre 2013).

Deux jours denses, tombant durant un moment extrêmement dramatique, et où des voix affligées s’élèvent pour demander que ne prévale pas la logique de la violence et de la guerre, mais celle de la paix et de la fraternité. Dans une lettre au pape François, les 650 éducateurs, provenant du monde entier, écrivent: “En tant que chrétiens et citoyens, nous pressentons notre responsabilité et le devoir de recomposer les rapports de cohabitation dans la justice et dans l’amour, avec le témoignage personnel et avec l’action éducative, destinés à construire et à diffuser la culture de la rencontre et du dialogue comme unique route vers la paix.”

35 pays d’origine, 20 stands nationaux et locaux et 35 ateliers (des médias sociaux au développement durable) qui ont offert un riche instantané du principe de la fraternité sous toutes les latitudes qui traverse les expériences éducatives les plus diverses. Elles vont de la prévention de la violence dans les stades à des projets d’école dans les périphéries les plus pauvres du monde, comme Saint-Domingue, Nairobi, Recife.

Comme le projet Forts sans violence“, développé par la collaboration entre le groupe international Gen Rosso, l’association Starkmacher, la Caritas de Cologne et le Ministère fédéral allemand du Travail et des Affaires sociales. Y adhèrent des écoles en Allemagne, des institutions sociales pour des jeunes à risque, des immigrés, des prisons et des orphelinats, touchant jusqu’à maintenant plus de 25 000 jeunes.

Ou comme l’école de Dalwal dans le Pendjab, au Pakistan. Après différents événements, elle compte aujourd’hui 209 étudiants, dont seuls quatre sont chrétiens. L’engagement éducatif – raconte la directrice Valentina Gomes – est celui de former, sans irénismes, “des consciences ouvertes à des valeurs universelles, comme le respect pour la liberté religieuse, le pardon, le partage”.

Parmi les participants, se trouvait aussi un groupe provenant d’ÉgypteElhamy Naguib, artiste, a dirigé un atelier sur l’art des peintures murales. Il fait partie de la Fondation “Koz Kazah” (arc-en-ciel) et raconte avoir utilisé cette forme d’expression artistique aussi le 7 février dernier durant les manifestations place Tahrir. “Je suis allé sur cette place et j’ai commencé à dessiner en proposant à nouveau les grandes aspirations du peuple égyptien.” C’est ainsi que la justice sociale a pris la forme d’une balance et la liberté, d’un oiseau. “N’arrêtons pas d’espérer un avenir de démocratie pour notre pays”, confie Naguib. “Où tous soient égaux.”

Pour promouvoir l’initiative: Humanité Nouvelle, l’association Éducation Unité, l’ONG AMU et le Mouvement Juniors pour un Monde Uni, avec toutes les agences éducatives du Mouvement des Focolari, des enfants aux familles. Le parcours ne se conclut donc pas avec Learning Fraternity, mais il continue dans la pratique éducative expérimentée sous toutes les latitudes, pour former des personnes capables de créer des relations avec les autres dans l’époque toujours plus complexe dans laquelle nous vivons. Un engagement exprimé dans la lettre et la signature d’un “manifeste”, un pacte éducatif en dix points, remis au pape François: “éduquer avec la vie”, “apprendre ensemble pour pouvoir enseigner ensemble”, “créer des réseaux de relations”, “aider à réaliser son propre chemin”, “accueillir la limite, pour en faire une occasion de croissance et de dialogue, en recommençant toujours” sont une synthèse du défi entrepris.

Rejouer le streaming: http://live.focolare.org/

Photos: flickr

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Spiritualité de communion et Année de la Foi

“Permettez-moi de vous dire ma joie d’être avec vous et de vous remercier pour votre présence chrétienne dans cet environnement. Je me sens honorée d’en faire partie avec vous.” C’est l’introduction immédiate et spontanée de Maria Voce à l’occasion de la rencontre avec des représentants de l’Église locale, le 5 septembre dernier, au Rosary College d’Amman.

En plus de Mgr Giorgio Lingua, nonce apostolique en Jordanie et en Irak, étaient présents: Mgr Selim Sayegh, évêque émérite latin, Mgr Yasser Ayash, évêque gréco-catholique, Mgr Shlemon Warduni, évêque auxiliaire chaldéen de Bagdad, quelques archimandrites, des religieux et des religieuses – dont le supérieur des Frères chrétiens, la supérieure des Sœurs du Rosaire, celle des Sœurs dominicaines – et, surtout, des laïcs de l’Église catholique (latine, melkite et chaldéenne) et des Églises orthodoxe, luthérienne et anglicane. Plus de 300 personnes qui ont offert un instantané de la réalité ecclésiale de ce pays. La soirée, insérée dans le chemin ecclésial à l’intérieur de l’Année de la Foi, avait été organisée pour offrir la contribution que la spiritualité de communion peut conduire à la foi.

Deux jeunes ont présenté le Projet Monde Uni avec les dernières expériences vécues à Amman, qui visaient un engagement de la ville avec des activités, surtout à caractère écologique et environnemental. Un couple a partagé son expérience d’engagement chrétien dans le mariage, caractérisé, les premières années, par la souffrance en raison de l’absence d’enfants, mais aussi par l’engagement dans le domaine ecclésial, en particulier celui de la famille. “Après six ans, durant lesquels beaucoup d’autres couples ont prié avec nous, une fille est née. Dans le Mouvement, nous avons appris que tous nous sommes appelés à la sainteté et nous essayons de nous engager sur cette route.”

Zena, 18 ans, a raconté l’expérience d’être atteinte d’une tumeur à l’âge de 17 ans. “Tous avaient de la compassion pour moi, mais je me sentais chanceuse, parce que Dieu m’avait choisie pour porter sa croix”. Zena reconnaît avoir eu peur, mais, à l’hôpital, elle a essayé de rendre heureux surtout les enfants qui étaient avec elle. “J’ai vu beaucoup de personnes souffrir et j’ai vu combien était grande la foi de certains. Un jour, je me suis sentie seule. J’ai téléphoné au Focolare et elles m’ont raconté que Jésus aussi s’était senti abandonné.” Zena va mieux maintenant. Elle est pleine de vie et a provoqué des applaudissements assourdissants dans la salle, lorsqu’elle a dit que, malgré les traitements intensifs, elle a brillamment réussi l’examen de maturité.

C’est sur cette base que Maria Voce a présenté, ensuite, sa contribution. Elle a souligné quelques points de la spiritualité pour arriver à mettre en évidence comment la spiritualité de communion permet de vivre profondément l’Année de la Foi. Elle a aussi rappelé comment “l’urgente invitation du pape Benoît XVI a trouvé en nous un profond écho, dans laquelle il demande d’offrir un témoignage public de la foi, de la parole vécue “comme expérience d’un amour reçu”, “communiquée comme expérience de grâce et de joie.

La présidente des Focolari – en visite en Jordanie du 28 août au 10 septembre – a rappelé comment certains aspects de cette spiritualité étaient vraiment prophétiques à son apparition sur l’horizon ecclésial. “Durant les premières années de vie du Mouvement des Focolari, la communion des expériences de la vie de la Parole était une nouveauté. Celles-ci étaient irréfutables, parce que ‘vie’, et fécondes, capables de générer la rencontre vivante avec Jésus, de faire de personnes dispersées une communauté.” Elle a, ensuite, souligné ce que le pape François a affirmé dans sa récente encyclique Lumen Fidei: “Il est impossible de croire seuls. La foi n’est pas seulement une option individuelle que le croyant prendrait dans son intériorité, elle n’est pas une relation isolée entre le “moi” du fidèle et le “Toi” divin, entre le sujet autonome et Dieu. Par nature, elle s’ouvre au “nous”, elle advient toujours dans la communion de l’Église”.

“Grâce à cette spiritualité de communion – a conclu Maria Voce – nous avons vu fleurir la communion à l’intérieur de l’Église entre les différents Mouvements qui l’enrichissent; entre les différents charismes anciens et nouveaux. En outre, nous avons vu à quel point elle contribue à l’unité des chrétiens et, aussi, à ouvrir ce dialogue avec des personnes d’autres religions, qui représente une des frontières les plus prenantes et urgentes du troisième millénaire.”

La question d’un prêtre, suite à un message posté sur Facebook, était très stimulante. “Mon cœur est chrétien, mais mon esprit ne croit pas à la religion. Ne me considère pas comme athée, parce que je n’accepte pas ton évaluation. Qui es-tu pour m’évaluer?” “Et que disons-nous à nos jeunes?” s’est demandé le prêtre.

Giancarlo Faletti, coprésident des Focolari, a proposé l’option vie. “Ce que dit cette jeune fille est significatif: une expérience chrétienne divisée entre esprit et cœur. L’expérience chrétienne, vécue ensemble, conduit à une présence: le Christ dans la communauté. C’est là que nous pouvons dire: mon secret est une personne, Jésus, qui s’est fait vivant pour moi et pour les autres. Nous sommes appelés à transmettre ce témoignage aussi sur les moyens de communication modernes.”

Par Roberto Catalano

Voyage en Jordanie

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Pardon, dialogue, réconciliation. Les paroles de la paix

“Que cesse le bruit des armes! La guerre est toujours une défaite pour l’humanité.” Des paroles sévères du pape François durant la veillée pour la paix en Syrie et dans le monde entier, samedi 7 septembre, place St-Pierre. Les jours précédents, des adhésions étaient arrivées de partout. Depuis Amman, en Jordanie, où elle se trouvait, Maria Vocea aussi adhéré au nom des Focolari.

Cent mille personnes prient avec le pape durant quatre heures, dans un silence imposant. Partout, recueillement et sérénité. Seule la prière compte.

Le pape accueille et vénère l’icône de la Salus Populi Romani. Ensuite, un chapelet qui semble récité par une seule voix. On perçoit que peu à peu s’instaure une entrevue avec Marie, qui reflète la confiance en Elle, mère de tous, reine de la paix.

Dans la foule, au moins un millier de musulmans. Une dizaine, en dehors des barrières, récite des versets du Coran. Il règne une atmosphère d’universalité, tous écoutés par l’unique Dieu.

La méditation du pape François est dense. Son visage est grave, concentré. Il s’inspire de la Genèse, parle de l’harmonie de la Création voulue par Dieu et du chaos déchaîné par l’homme pour la violence et la querelle, et “demande à la conscience de l’homme: ‘Où est Abel ton frère?’». “Cette question nous est aussi adressée, et il serait bien que nous nous demandions: Suis-je le gardien de mon frère? Oui, tu es le gardien de ton frère! Être une personne humaine signifie être les gardiens les uns des autres!” Et au contraire, lorsque se rompt l’harmonie, “le frère à garder et à aimer devient l’adversaire à combattre, à supprimer”.

“Aujourd’hui aussi, nous levons la main contre celui qui est notre frère.” “Nous avons perfectionné nos armes, notre conscience s’est endormie, nous avons rendu plus subtiles nos raisons pour nous justifier… La violence, la guerre apportent seulement la mort, parlent de mort! La violence et la guerre ont le langage de la mort!”

“Pouvons-nous sortir de cette spirale de douleur et de mort?” se demande le pape. “Oui, c’est possible à tous!” Des applaudissements assourdissants lui donnent raison. Et il continue: “Je voudrais que, de toutes les parties de la terre, nous criions: Oui, c’est possible à tous! Ou mieux, je voudrais que chacun de nous, du plus petit au plus grand, jusqu’à ceux qui sont appelés à gouverner les nations, réponde: Oui, nous le voulons!”

Et il poursuit: “Comme je voudrais que, pendant un moment, tous les hommes et les femmes de bonne volonté regardent la Croix! On peut y lire la réponse de Dieu: là, à la violence on n’a pas répondu par la violence, à la mort on n’a pas répondu par le langage de la mort. Dans le silence de la Croix, se tait le bruit des armes et parle le langage de la réconciliation, du pardon, du dialogue, de la paix”.

Le pape François invite chacun à regarder au fond de sa conscience, “vaincs tes raisons de mort et ouvre-toi au dialogue, à la réconciliation, regarde la douleur de ton frère et n’ajoute pas une autre douleur”. Il conclut: “Pardon, dialogue, réconciliation sont les paroles de la paix: dans la bien-aimée nation syrienne, au Moyen-Orient, dans le monde entier. Devenons tous, dans tous les milieux, des hommes et des femmes de réconciliation et de paix.”

La prière continue ensuite. Silences prolongés, prières, chants. Une longue adoration. Tous tournés vers cette hostie dans l’ostensoir, vers ce Dieu, qui là semblait être le cœur du monde.

Le lendemain, 8 septembre, durant l’Angélus, il a reparlé de paix “en ce moment durant lequel nous prions fortement” pour elle. Il a exhorté à “dire ‘non’ à la haine fratricide et aux mensonges dont il se sert, à la violence sous toutes ses formes, à la prolifération des armes”. Et, spontanément, il a insisté: “Cette guerre-là, une autre là-bas – parce qu’il y a partout des guerres – est vraiment une guerre pour des problèmes ou c’est une guerre commerciale pour vendre ces armes dans le commerce illégal?”.

Il est temps de dire ‘non’ aux conflits, à la haine, aux violences envers les frères. Mais, pour prononcer ce ‘non’, “il est nécessaire que chacun de nous prenne la décision forte et courageuse de renoncer au mal et à ses séductions, et de choisir le bien, prêts à payer de sa personne”.

“Allons de l’avant avec des prières et des œuvres de paix” afin que “cesse immédiatement la violence et la dévastation en Syrie, et afin de travailler avec un engagement renouvelé pour une juste solution au conflit fratricide. La recherche de la paix est longue. Elle requiert patience et persévérance.”

Par Victoria Gómez

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Témoignage depuis la Syrie

Roberto Catalano, notre envoyé spéciale à Amman, a recueilli des témoignages parmi les nombreux Syriens présents dans la capitale jordanienne pour une rencontre avec Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari.

Comment les événements tragiques qui déchirent le pays sont-ils perçus et vécus par les chrétiens syriens? Est-ce sensé de parler de dialogue entre les religions dans ce contexte?

“En Syrie, il y a toujours eu un dialogue, au niveau officiel, promu par le Grand Mufti, par d’autres personnalités musulmanes et par les Églises, qui ont toujours été respectées dans leur travail. Ces trois dernières années, il a cependant aussi payé le prix de l’intégrisme qui s’est manifesté avec le meurtre de représentants de l’islam sunnite modéré. Des personnes de grande valeur, comme le chekr El Boudi, président du Conseil international des professeurs de loi islamique. Quelques amies m’ont raconté que, depuis leur enfance, elles écoutaient très volontiers ses prédications du vendredi, parce qu’il les imprègne de sentiments d’amour, compassion, respect réciproque. Tout cela jusqu’à son meurtre barbare survenu à Damas quelques mois auparavant.”

Et les chrétiens?

“Avec le début des violences, la peur a commencé à s’insinuer parmi les chrétiens, fruit, d’une part, de celle que nous pourrions appeler la ‘mémoire historique’ (par exemple la guerre libanaise) et d’autre part, depuis l’entrée dans les différentes villes syriennes de groupes armés terroristes ouvertement hostiles aux chrétiens. Tout n’était pas rose avant, mais ce qui est sûr, c’est que les chrétiens étaient respectés et pouvaient accéder aussi à des postes à responsabilité dans l’administration publique et dans le monde académique. En tout cas, bien que ce qui arrive en Syrie ne soit pas une attaque directe envers les chrétiens, de fait cela les met face au drame de l’émigration comme unique voie pour fuir les violences et pour assurer un futur à leurs enfants. Le dialogue interreligieux ne concerne  pas seulement la question syrienne”.

Comment vit-on au quotidien sous les attentats et les bombes?

“À Alep, les prix ont encore augmenté. Dans la partie qui se trouve sous le contrôle de l’armée syrienne, le pain est introuvable, parce que les routes d’accès aux silos de farine sont contrôlées par les rebelles. La route qui relie les villes Alep-Homs-Damas est très dangereuse. Surtout sur le premier tronçon, où on risque réellement sa vie. Mais voyager dans tout le pays, à l’exception de la côte, est devenu très problématique: des parcours qui avant duraient trois heures, il en faut 36 maintenant. Il y a dix jours, des terroristes de Jabat el Nouszra sont descendus du Krak des Chevaliers vers la zone chrétienne de Wadi Nazara, ont éliminé les soldats à deux postes de contrôle, sont entrés dans le premier village chrétien et ont fauché 18 passants dans la rue principale. Les familles ont plongé dans la terreur, beaucoup d’entre elles avaient déjà fui d’autres endroits de la Syrie.”

L’espérance d’une solution pacifique ou politique au conflit existe-t-elle?

“Durant ces dernières semaines, il n’y a pas eu de signaux positifs. Au contraire, les combats se sont intensifiés dans différents lieux du pays et, par conséquent, la peur chez les civils a augmenté. L’impression que j’ai eue à Damas la semaine dernière m’a fait penser aux paroles du Isaiah: ‘Comme un agneau conduit à l’abattoir’. Comme jamais auparavant, j’ai compris la réalité de l’Agneau innocent qui ne peut rien faire face à la mort imminente et injuste. C’est la réalité des personnes, surtout après la menace de l’attaque de la part des USA: effroi et désolation. On se regarde dans les yeux incrédules, comme pour dire: ‘Attaqueront-ils vraiment?’”.

Source: Città Nuova online

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Learning Fraternity: Thaïlande, soutien aux enfants birmans

En Thaïlande, le projet “Droit à l’École pour les enfants birmans” garantit l’éducation primaire aux enfants birmans immigrés avec leur famille, qui ont fui les persécutions et les conditions de vie très pauvres. Durant la dernière année scolaire, 640 enfants ont été concernés.

Les parents, qui souvent n’ont rien emporté avec eux, travaillent comme paysans, avec des salaires non garantis et salutaires. Souvent, les enfants doivent rester à la maison pour aider les parents dans les champs. L’impossibilité de payer les frais scolaires et les autres coûts pour l’école décourage les familles, contribuant à l’abandon scolaire précoce.

Le projet est promu par l’ONG AMU (Action pour un Monde uni), en collaboration avec l’association locale Good Friend Center, qui travaille dans la province thaïlandaise de Mae Sot depuis 2006.

Le Good Friend Center garantit, à travers huit écoles situées le long de la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar, l’accès gratuit à l’instruction à des centaines d’enfants qui, autrement, ne pourraient pas se permettre d’étudier. Pour aider les écoles à atteindre une plus grande autonomie économique, des activités productives ont été entreprises, dont les recettes servent à couvrir une partie des frais scolaires (salaires et cours de formation pour les enseignants, un repas pour les enfants, uniformes et matériel scolaire).

En 2011, près de l’école New Blood, l’AMU a soutenu un projet d’élevage de poulets et de porcs: une première aide au soutien des 450 enfants qui la fréquentent.

Depuis quelques mois, près de l’école, un terrain de cinq hectares a été loué pour commencer une culture de maïs et de haricots, qui devrait apporter une contribution supplémentaire à la pérennité du projet. Pour cette nouvelle année scolaire, deux activités productives ont aussi commencé pour soutenir les écoles de Mae Wah Khee et Pa Lu Gyi, fréquentées par 190 enfants: un élevage de poissons et un de porcs.

Le projet prévoit un investissement initial pour l’acquisition de 3000 poissons et 10 porcs, et le salaire du personnel pendant un an. L’élevage de porcs devrait devenir rentable après 15 mois, alors que l’élevage de poissons devrait donner les premières contributions aux écoles après cinq mois déjà. Ces activités ont pour objectif d’affranchir les écoles des aides extérieures, en continuant ainsi à fournir un service gratuit à des mineurs qui, autrement, n’auraient pas accès à l’école.

Source: AMU Informations

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Le sport : la valeur et les enjeux de la compétition

Une quarantaine de sportifs parmi lesquels bon nombre d’entraîneurs et d’enseignants, de 8 pays différents, se sont retrouvés du 29 août au 1er septembre à Rotselaar au Centre de Rencontres ‘Unité’ : quatre journées de séminaire, allant de la rencontre de responsables politiques à la Commission européenne à l’intervention d’experts du monde de la compétition, sans oublier les visites culturelles et gastronomiques de Bruxelles et de Leuven. SPORTMEET est en fait un réseau mondial de sportifs et de personnes engagées dans le domaine du sport. Il s’agit d’une expression du Mouvement des Focolari, qui vise à construire un monde plus  fraternel. Un premier moment important fut la rencontre avec le Dr Monte, un des dirigeants du Service des Sports de la Commission européenne qui a illustré le travail et les projets de son service.  Puis le Prof. Bart Vanreusel (KU Leuven), sociologue du sport, a fait un exposé approfondi des aspects sociologiques de la compétition dans le sport, suivi avec grand intérêt par ce public multiculturel. Le témoignage de Frans Verbeeck, ex-professionnel du cyclisme, a mis en évidence les défis qu’il a affrontés dans les nombreuses courses dont Eddy Merckx est sorti vainqueur. Une intervention de poids a également été celle du Dr Michel D’Hooghe – Membre du Comité Exécutif de la FIFA et président de la Commission Médicale de la FIFA et de l’UEFA. Son thème était « Le monde du football professionnel : compétition et valeurs humaines » : un tour d’horizon sur le football au niveau mondial, son histoire, ses enjeux économiques, les projets sociaux promus par la plus grande organisation mondiale du football. Enfin, la visite au Centre de Fitness RESPIRO de Rotselaar, qui unit la compétence professionnelle à la valorisation de la dignité humaine, a permis aux participants d’expérimenter sur le terrain le plus que constitue la dimension de la fraternité dans le sport.Au dire des participants du séminaire : des journées « riches, intenses, intéressantes et enthousiasmantes ». Le prochain rendez-vous de SPORTMEET, c’est le congrès international « Live your challenge » qui aura lieu à Pise, en Italie, du 4 au 6 avril 2014.

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Mariapolis en Algérie: chrétiens et musulmans ensemble

Durant les mois de juillet et août, dans de nombreux pays de l’hémisphère nord, se sont déroulées les Mariapolis, rendez-vous annuel caractéristique du Mouvement des Focolari. Pendant quelques jours, adultes, jeunes et enfants, personnes de provenances les plus variées, se retrouvent dans le but de vivre une expérience de fraternité, à la lumière des valeurs universelles de l’Évangile. Certains pays ont comme ligne directrice la “règle d’or“, qui invite à faire aux autres ce que l’on voudrait qu’on nous fasse.

C’est le cas de l’Algérie, qui a vécu sa Mariapolis du 4 au 6 juillet au “Centre Ulysse”, à Tlemcen, avec le titre original et prenant “L’autre est moi”.

La communauté du Mouvement en Algérie est en grande partie de confession musulmane et la proximité avec le Ramadan – qui requiert une préparation soignée – a poussé l’organisation à réaliser une Mariapolis de seulement trois jours.

Malgré la brièveté, les journées ont été vécues de manière intense, afin de permettre de découvrir complètement l’amour envers le frère, selon la spiritualité de l’unité et aussi selon le Coran.

Les personnes qui ont déjà participé aux mariapolis précédentes désirent toujours plus faire connaître cette vie à leurs amis et à leur famille. C’est ainsi que, cette année, quelques inscriptions ont été refusées par manque de place: 140 participants, presque tous musulmans, provenant de différents lieux de l’Algérie, y compris le Sahara. Beaucoup de familles et de nombreux jeunes. La contribution de ces derniers a été d’une grande importance dès la préparation, démontrant leur adhésion à cet idéal de fraternité.

Aussi, les jeunes et les enfants présents ont pu faire l’expérience de ce que signifie aimer le prochain: “J’ai compris tout le bien que peut faire l’amour envers le frère”; “Je me suis toujours sentie aimée”, disaient deux d’entre eux.

Quelques familles, participant à leur première Mariapoli, étaient étonnées devant ce grand idéal de fraternité: “Il m’a semblé toucher Dieu avec la main ces derniers jours”, commentait une participante. “J’ai découvert comment aimer Dieu sans se compliquer la vie”; “J’ai trouvé une grande sérénité”; “Vous êtes ma seconde famille”… Beaucoup d’impressions qui manifestent la soif d’une vie fraternelle tant nécessaire pour relâcher les tensions, surtout en ce moment.

C’était cet amour concret envers le frère qui a contribué à la formation d’une communauté dans ce pays, dans laquelle l’amour et le respect l’emportent sur les différences de culture, religion et traditions.

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Jordanie, Focolari et dialogue interreligieux

Le Royal Institute for Inter-Faith Studies (RIIFS), fondé à Amman en 1994 sous le haut patronage du prince El Hassan bin Talal, offre, au niveau académique, une contribution pour éliminer les tensions entre les religions et les cultures, en promouvant la paix. Étant donné l’humus culturel et géopolitique dans lequel elle naît et l’actuel sérieux du problème, l’objectif principal du RIIFS est l’étude des rapports entre islam et christianisme.

L’Institut s’est, en outre, engagé dans le projet “Promotion du Message d’Amman”, tiré du discours prononcé par le Sheikh Izz-Eddine Al-Khatib Al-Tamimi, président de la Cour suprême du Royaume hachémite de Jordanie, le 9 novembre 2004: une déclaration d’engagement au dialogue de la part du monde musulman jordanien.

C’est dans ce contexte que le professeur Amer Al Hafi, directeur associé et responsable du Comité de recherche du RIIFS, a invité, ces derniers jours en Jordanie, la présidente des Focolari, Maria Voce, à s’adresser à un groupe compétent de représentants institutionnels, pour offrir la contribution que le Mouvement apporte dans le domaine du dialogue interreligieux, avec une attention particulière aux rapports avec l’islam.

La rencontre s’est tenue à l’Arab Thought Forum (Forum de la pensée arabe) en présence d’environ 70 invités. Dr Kamel Abu Jamer, ancien ministre des Affaires étrangères, a ouvert la soirée en présentant Maria Voce comme une amie “de notre pays, l’unique nation de la région où toutes les religions sont libres d’être pratiquées, en accord avec le véritable esprit de l’islam, qui est un esprit de paix”.

L’intervention de Maria Voce était axée sur l’expérience de dialogue née grâce à la figure charismatique de Chiara Lubich, soulignant que la Jordanie est un “pays où des musulmans et des chrétiens vivent depuis des centaines d’années côte à côte, offrant un grand témoignage de bonne coexistence”. Elle a aussi manifesté son appréciation “des innombrables initiatives promues par Son Altesse le roi Abdallah II ben Al-Hussein pour renforcer la coexistence, dont l’initiative accueillie par l’ONU de fixer chaque année une semaine consacrée à l’entente entre personnes de différentes fois”.

Ensuite, retraçant le développement de la contribution des Focolari au dialogue, après avoir souligné l’amour comme méthodologie typique qui se réalise à travers celle que Chiara Lubich avait défini comme l’art d’aimer, la président a mentionné les expériences les plus significatives de dialogue islamo-chrétien, dont les Focolari ont été témoins ces dernières décennies. Il a été fait référence au rapport né en Europe avec de nombreux musulmans arrivés dans ce continent en raison de flux migratoires, l’expérience de Tlemcen en Algérie, celle aux USA avec les partisans de l’imam W.D. Mohammad et d’autres dans le contexte du Proche-Orient. “Souvent, le dialogue interreligieux – a affirmé Maria Voce – requiert de vaincre les incompréhensions du passé pour se redécouvrir frères […]. Travailler ensemble sur la base de l’amour et de la miséricorde apporte de nombreux fruits. On expérimente souvent que le chrétien devient un meilleur chrétien, que le musulman devient un meilleur musulman, et que la société, fruit de cette collaboration, devient elle aussi meilleure.”

“Merci pour ce discours de cœur à cœur – a commenté Dr As Sadeq AlFapiq, secrétaire général du Forum de la pensée arabe. Nous avons perdu notre courage, mais ce mouvement est né dans un moment de découragement comme la guerre. Dans les moments tragiques naît toujours une nouvelle espérance.”

“Le sacrifice est une méthode d’aimer qui peut unir les personnes – a été la réflexion du professeur Amer Al Hafi – et votre présence ici nous fait sentir que le Christ est encore vivant et qu’il envoie des signes à travers des personnes qui aiment.”

“Ce que nous avons écouté ce soir est un fait vécu et concret – a ajouté Dr Azmy Shaheen. Le changement commence par soi-même. L’obectif est comment transformer cela en modèles concrets de paix et être des missionnaires de vie et pas seulement de paroles.”

Des commentaires sur le moment que l’islam traverse n’ont pas manqué, avec toutes ses critiques sur le rôle de l’occident, pas du tout perçu de manière positive. Maria Voce s’est précisément adressée à eux, lors de la conclusion de la soirée, en remerciant pour la sincérité des analyses faites, qui ont mis sur le tapis aussi des problèmes et de la souffrance. “Je suis occidentale et je viens de l’occident, et si je pouvais faire quelque chose pour réparer l’injustice qui a été faite par cette partie du monde à vos pays, je le ferais vraiment avec tout mon cœur.”

Par Roberto Catalano

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Aimer en actes

On parle beaucoup du devoir de témoigner que le chrétien a dans la vie sociale: témoigner le Christ. Cela signifie, en pratique, que le monde, en voyant comment le chrétien parle, œuvre, écrit, souffre ou se réjouit, comprend qui est le Christ, à condition que ce chrétien fasse chaque chose de manière à faire honneur à Dieu à travers le Christ. La chose semblera si ardue qu’elle empiétera sur l’utopie. Au contraire, puisqu’elle est demandée par le Christ même, cela signifie que c’est possible. Il l’a considérée possible, et exige de chacun de nous que nous soyons parfaits sur terre, comme Notre Père dans les Cieux: rien que ça!

À notre époque, le témoignage est surtout exigé dans le secteur social, économique et politique, puisque en lui, plus communément, on nie Dieu et on trahit l’Évangile avec des idéologies matérialistes, avec des égoïsmes atroces, avec des abus démagogiques. C’est au chrétien de purifier cet environnement, en œuvrant avec la pureté de la vie, la liberté de son patrimoine étique, le sacrifice de soi. En effet, la manière sûre pour soigner les maux sociaux est dans le soin de la conscience en nous du bien social et, ensuite, l’affirmer, avec la parole, avec l’action, avec le vote, à la maison, au bureau ou à l’atelier, à des postes de responsabilité et d’exécution, entre grands et petits. Peu importe ce que l’on fait, même si on mange ou on boit, on le fait de manière à honorer Dieu. Les personnes sceptiques, incrédules ou indécises se convertissent si elles reconnaissent en nous le Christ.

La fascination éternelle et l’action salutaire d’un saint François dérivent du fait que l’on reconnaît en lui le modèle du Christ. Un devoir énorme nous est assigné: un devoir divin. On exige de moi d’être le Christ vivant, aussi quand je m’assieds dans la chaire, quand j’écris dans un journal, quand j’assiste un cancéreux à l’hôpital. Nous devons être à chaque moment en relation avec les frères, même s’ils sont détestables et adverses. Nous aimons le frère, et le frère nous ouvre le passage vers Dieu. Ainsi, le divin s’incarne dans la structure humaine, dans la politique, dans l’économie, dans l’art, au travail. Puisque chacun de nous vit son temps avec ses besoins, attentes et problèmes, de cette façon, il porte l’âme du Christ, l’inspiration de l’Évangile dans la solution de la crise de son époque, en la transformant en processus de purification, en un moyen pour redevenir libres.

Igino Giordani in: Parole di vita, Società Editrice Internazionale, 1954

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“Learning Fraternity”: au cœur de l’éducation


Replay streaming: http://live.focolare.org/

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Echanger des expériences pratiques positives et des initiatives mises en œuvre dans des contextes culturels très diversifiés, pour faire émerger des lignes pédagogiques communes dans le moule de la fraternité et de la paix. Tel est l’objectif de “Learning Fraternity” (Castel Gandolfo – Rome, 6-8 septembre), un congrès-laboratoire auquel participent 650 éducateurs de 35 pays, et qui comprend conférences, expériences pratiques positives, ateliers, stands et panneaux.

La conférence assume un relief et une finalité particulière alors que le pape François se fait le porte-parole du ”cri pour la paix” qui s’élève “de l’unique grande famille qu’est l’humanité“. Ainsi s’expriment les promoteurs de la conférence dans une lettre adressée au pape.

Les protagonistes du congrès seront ceux qui, à divers titres, sont quotidiennement confrontés avec la tâche d’éduquer: les familles, le domaine scolaire, les animateurs de groupes, les chercheurs dans ce secteur, les jeunes eux-mêmes.

Pour parler de «Education et Globalisation” et des connotations qu’elles assument en Amérique latine, en Afrique et en Europe, trois experts: Nieves Tapia, coordinatrice du programme national d’éducation solidaire du ministère de l’éducation, de la science et de la technologie de l’Argentine, Justus Mbae Gitari , professeur de pédagogie à l’université catholique de l’Afrique de l’Est à Nairobi, Giuseppe Milan, professeur de pédagogie interculturelle et sociale à l’université de Padoue.

Le thème ”Education et Relation” est approfondi par Paula Luengo Kanacri, chilienne, chercheur au CIRMPA, université La Sapienza de Rome et par Teresa Boi, italienne, enseignante et pédagogue.

Dans les ateliers s’affronteront des thèmes transversaux: de la culture de la légalité aux relations parent-enfant, de la prévention des violences physiques à l’école à la communication avec les nouveaux médias, de l’intégration sociale à l’ouverture de l’école à la ville, du sport à la danse.

Les stands présentent des expériences pratiques positives dans les contextes culturels de 20 pays, dont le Congo, le Pakistan, la Colombie et l’Egypte.

En commençant sous un arbre dans un quartier parmi les plus pauvres dans la ville de Saint-Domingue, nait l’école “Café con Leche” (Café au lait), avec actuellement 500 enfants et un parcours de découverte de soi-même et des autres dans la diversité et la richesse des groupes ethniques. Commencé en Egypte, le projet “La Paix commence avec moi” compte aujourd’hui plus de 1.500 jeunes, professeurs et directeurs de 82 écoles dans 40 pays, qui promeuvent le Festival international pour la Paix. En Italie, le “Progetto Pace” lance des initiatives depuis 23 ans qui impliquent 100.000 jeunes dans plus de 400 écoles, en réseau avec des jeunes de certains pays d’Europe de l’Est grâce à des voyages humanitaires annuels, la solidarité envers des pays ravagés par la guerre ou les catastrophes,  l’interaction avec les étrangers et les handicapés.

Samedi 7 septembre est prévue une retransmission en direct sur internet avec plusieurs pays (http://live.focolare.org). Le programme sera idéalement relié à la journée de jeûne et de prière, convoquée par le pape François pour la paix en Syrie et dans le monde.

Avec New Humanity (ONG dotée du statut consultatif général auprès de l’ECOSOC à l’ONU), sont promoteurs de l’évènement 4 organismes éducatifs des Focolari: le mouvement Humanité Nouvelle, l’association EDU (Education et Unité), l’ONG Action pour un Monde Uni (AMU) et le mouvement Juniors Pour un Monde Uni. L’événement est parrainé par la Commission nationale italienne pour l’UNESCO.

Ci- joints:       Programme de ”Learning Fraternity”

Liste des promoteurs

Liste des publications

Lettre des promoteurs au pape François

 

 

 

 

 

 

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Maria Voce et Giancarlo Faletti reçus par le roi Abdallah de Jordanie

La nouvelle, presque inattendue, qui confirmait l’audience, était arrivée tard hier après-midi et avait rempli de satisfaction les membres des Focolari en partance pour leur pays, au terme des différents événements auxquels ils avaient participé ces derniers jours.

Voici les premières impressions de Maria Voce, recueillies au terme de la rencontre.

Maria Voce, un premier commentaire à chaud…

“Sa Majesté nous a accueillis chaleureusement, nous disant être honoré de cette visite, et a désiré savoir comment s’était passé notre travail ici, en Jordanie. Je l’ai donc remercié pour l’accueil que le pays nous a réservé, soulignant que le motif de ma visite était précisément celui de lui transmettre mes remerciements et ceux de tous les membres du Mouvement. J’ai, ensuite, pu l’informer que nous étions de différents pays, chrétiens et musulmans, tous liés par cet esprit de fraternité universelle. Il m’a semblé important de mettre aussi en évidence qu’une série de rencontres de ce type a pu se dérouler justement en Jordanie, grâce à l’esprit d’ouverture et de tolérance qui caractérise le pays.”

Quelle a été la réaction du roi Abdallah II?

“Il m’a demandé: “Et nous, que pouvons-nous faire pour continuer ce travail?” Il a exprimé sa préoccupation concernant la situation dans la région, les grands défis, et il n’a pas caché sa préoccupation concernant les communautés chrétiennes. Cependant, il m’a surtout dit qui nous devons affronter ensemble cette crise et ces incertitudes.”

Y a-t-il eu des allusions à sa récente visite au pape François?

“J’ai communiqué au roi notre joie d’avoir vu ses photos avec le pape dans les journaux et les différents services de presse. Et il a immédiatement souligné que c’était une des plus belles visites qu’il a faites ces dernières années. Se référant au pape, il m’a dit: “Nous nous sommes sentis comme des frères”.”

Et à la conclusion de la visite?

“Pour ma part, je l’ai remercié, parce que le fait même de m’avoir reçue a donné de la visibilité à notre présence ici. Pour sa part, il m’a dit que nous pouvons nous adresser à lui à n’importe quel moment et pour n’importe quel motif. “Demandez n’importe quoi et nous sommes à votre disposition. Je suis votre frère et je me mets à votre disposition”.”

Par Roberto Catalano

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Gestes de paix

Deux choses s’imposent en ces heures extrêmement dramatiques et dangereuses: engagement total à répondre au pape François par la prière et le jeûne et notre gratitude envers lui pour avoir donner la parole aux cœurs de millions de personnes de toutes les confessions et de toutes les latitudes “.

C’est ainsi que Maria Voce exprime le sentiment du mouvement des Focolari depuis Amman, en Jordanie, où elle rencontre la communauté des Focolari des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Une mosaïque d’Eglises (catholiques, orthodoxes coptes, orthodoxes et catholiques grecs, maronites, arméniens, chaldéens, orthodoxes et catholiques syriens) et une importante délégation de musulmans d’Algérie, du Maroc, de la Turquie et de la Jordanie.

Le pape François affirme dans son appel passionné que «ce n’est pas la culture de l’affrontement, la culture du conflit qui construit la vie collective dans un peuple et entre peuples, mais c’est la culture de la rencontre, la culture du dialogue: c’est l’unique voie pour la paix “. Et c’est émouvant d’entendre l’écho provenant de familles et de jeunes de la communauté des Focolari d’Alep: «Nous continuons malgré tout à construire des ponts d’amour et d’unité avec les autres […] nous semons l’espoir dans l’humanité souffrante autour de nous, nous remplissons les coeurs tristes avec la présence de Dieu, nous faisons tout pour apporter l’amour aux autres. […] Et nous prions pour la paix tellement menacée dans le monde et au Moyen-Orient, notamment en Syrie, en Egypte, au Liban et en Irak afin que triomphe l’amour de Dieu dans le monde.

Avec tous les hommes de bonne volonté, les membres des Focolari intensifient leur engagement personnel en diffusant et en multipliant des “gestes de paix” en commençant dans leur propre milieu, comme le pape François encourage à le faire. Ils se rassemblent aussi dans la prière quotidienne pour la paix, à midi de chaque fuseau horaire, dans les 194 pays où le mouvement est enraciné. Maria Voce en synthétise ainsi la motivation: «Pour nous mettre face à Dieu et à son service, de sorte qu’il puisse nous utiliser comme des instruments de paix dans tous nos pays.

Les membres des Focolari participeront à la journée convoquée par le Pape le 7 Septembre prochain pour la paix en Syrie, au Moyen-Orient et dans le monde entier, se joignant aux diverses formes de prière, dans les paroisses, dans les communautés, dans les rues et dans les maisons, dans des centaines de villes à travers le monde.

Communiqués de presse

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Prêtres volontaires à Einsiedeln

Dans le contexte enchanteur de la ville suisse d’Einsiedeln, avec ses vertes praires, le lac et l’abbaye millénaire, s’est déroulée la rencontre annuelle des responsables des prêtres volontaires appartenant au Mouvement des Focolari. 60 participants de onze nations européennes, plus un représentant du Brésil et un des Philippines.

Einsiedeln représente la dernière étape d’un pèlerinage idéal à la redécouverte des racines du charisme de l’unité et de l’évolution de la vocation des prêtres volontaires en tant qu’une des nombreuses branches des Focolari.

Trente (2009), Ottmaring (2010), Lorette (2011), Budapest (2012), Einsiedeln (2013), chacune de ces villes représente une étape significative dans l’histoire du Mouvement. En particulier Einsiedeln et sa voisine Oberiberg, où Chiara Lubich et ses premières compagnes, au début des années 60, ont compris d’une nouvelle manière les différents aspects du charisme qui, aujourd’hui, caractérisent la vie des Focolari.

À travers les méditations et la visite des lieux parcourus par Chiara et par le premier groupe, “J’ai redécouvert la beauté de l’Idéal de l’unité – a raconté un des participants – et je veux le diffuser avec la vie et le témoignage de l’amour réciproque vécu au quotidien”.

Dans cette optique, s’est produite une plus grande compréhension de la signification de ces lieux, qui les a poussés à choisir d’aller encore “dans les périphérie existentielles” pour irradier la lumière de l’Évangile, dans l’Église et dans l’humanité. “C’était comme avoir écouté un concert – s’est exprimé un autre participant – dont les notes nouvelles qui s’y dévoilent t’étonnent. Nous voulons repartir de l’Évangile, comme essence de notre vie, et non pas des nombreuses activités à faire. Ces jours sont devenus pour moi comme une “rampe de lancement” pour entraîner beaucoup de personnes vers Dieu.”

Un autre point important de la rencontre: l’aujourd’hui du Mouvement des Focolari et du rôle spécifique des prêtres volontaires. Les différentes interventions faites par Maria Voce, présidente des Focolari, durant cette dernière année ont servi de guide pour cet approfondissement.

Avec les “lieux de la mémoire” du Mouvement, les visites de quelques lieux historiquement et culturellement significatifs de la Suisse ont été d’un grand intérêt: l’Abbaye bénédictine, avec ses siècles de tradition spirituelle et théologique; le village natal de saint Nicolas de Flüe et de son expérience mystique. Le saint patron de la Suisse a surpris tout le monde avec son rôle symbolique dans l’histoire de la Confédération helvétique, dans une synthèse surprenante entre spiritualité, culture et politique; encore, le Zurich “réformé” d’Ulrich Zwingli, avec son appel vivant à une unité que l’on ne peut proroger entre les confessions qui se rappellent à l’unique Évangile.

“En tant que prêtres de l’Église – ont-ils conclu – liés spirituellement à un charisme des temps modernes, nous avons ressenti de manière nouvelle la responsabilité dans les confrontations de l’humanité d’aujourd’hui: une aventure divine que l’Esprit nous encourage à parcourir.”

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

ÉdeC à Cuba: un rêve possible

Lorsque Jean-Paul II a visité l’île en 1988, il a dit: “Que Cuba s’ouvre au monde et que le monde s’ouvre à Cuba”. Aujourd’hui, de nombreux Cubains ajoutent: “Que Cuba s’ouvre à Cuba”, presque en faisant écho aux paroles de José Martí: “Pour être grands, il suffit de chercher la grandeur”.

Depuis quelque temps, un projet pour réaliser des entreprises avec la logique de l’Économie sociale durable et de l’ÉdeC (Économie de Communion) est en marche dans différentes localités de Cuba. Le projet s’intitule “Formation à la culture de la fraternité, soutien et assistance à de petites entreprises économiques et initiatives socioculturelles”.

Patricia Silva et Marisol Cuadrado, Argentines, ont réalisé des manuels adaptés au contexte cubain, qui s’adressent à des formateurs et à des entrepreneurs. Fin juillet dernier, Marisol est allée à Cuba avec Carolina Carbonell, de la Commission nationale argentine de l’ÉdeC.

“Après avoir vécu de belles journées intenses, on se sent différent lorsqu’on retourne chez soi – nous raconte Carolina. Avec Ernesto et Kike, deux économistes cubains ayant une passion pour l’ÉdeC, nous avons commencé une série d’ateliers à La Havane, Camagüey et Florida. Ces dernières villes se trouvent au centre du pays.”

“Nous pensions que nous aurions travaillé avec des entrepreneurs en parlant d’affaires, mais, lorsque tu comprends Cuba, tu te rends compte que tu dois revenir un peu en arrière pour commencer avec les rêves et avec la construction de rapports basés sur la confiance. Pour cette raison, les ateliers commençaient toujours par une dynamique de présentation à deux: chacun avait à disposition quelques minutes pour connaître l’autre, l’écouter, s’ouvrir à son tour et ensuite présenter son compagnon. Les expériences constatées ont été magnifiques, comme si depuis toujours ils avaient l’habitude de la communion.”

Dans les travaux en groupe, sur l’expérience des premiers entrepreneurs de l’Économie de Communion, il a été question des débuts, des décisions à prendre pour organiser les entreprises selon ces principes.

Carolina nous surprend: “La dynamique de notre atelier s’est révélée être un jeu: la chasse au trésor. À travers différentes étapes, nous les aidions à découvrir leurs rêves, leurs talents, leur projet de vie, leur plus grand trésor… Nous avons vécu une expérience forte à Florida, avec un merveilleux groupe de citoyens”.

“Nous avons certainement découvert le meilleur de Cuba: ses habitants, beaucoup plus beaux que les splendides plages envahies par les touristes – affirme Carolina. Nous avons expérimenté que la culture, la chaleur et la générosité de ce peuple n’ont pas de prix, ni de limites. De nombreuses fois, un entrepreneur risque son entreprise pour sauver un voisin. Ils ont les mêmes rêves que nous: liberté, égalité, développement et le meilleur capital pour réussir.”

“Durant notre voyage dans l’île – conclut-elle – nous n’avons pas trouvé d’amis, nous avons trouvé des frères.”

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Au Moyen-Orient, au service de la paix

1er septembre: le “cri” bouleversé du pape François pour la paix au Moyen-Orient.

30 et 31 août: à Amman se rencontrent 500 jeunes et adultes, laïcs et prêtres, religieux et évêques, qui représentent le Mouvement des Focolari dans cette partie du monde. Ils sont arrivés de la Grèce jusqu’à l’Algérie (à l’exception de la Lybie et Tunisie). Des participants venaient aussi du Maroc, de la Syrie, de l’Irak et de quelques pays du golf Persique, des Émirats arabes unis. Certains pays vivent des moments pas du tout faciles, et beaucoup ont fait l’impossible pour être présents à la visite de Maria Voce et Giancarlo Faletti.

De la Syrie est arrivée une lettre accueillie par des salves d’applaudissements. “Vous savez que nous vivons des moments difficiles. […] Au milieu de cette douleur, nous continuons malgré tout à construire des ponts d’amour et d’unité avec les autres, […] nous semons l’espérance dans l’humanité souffrante autour de nous, nous remplissons les cœurs tristes avec la présence de Dieu, nous faisons tout pour apporter l’amour aux autres. […] Nous prions aujourd’hui avec vous pour la Paix tant menacée dans le monde et au Moyen-Orient, surtout en Syrie, Égypte, Liban et Irak, et afin que triomphe l’amour de Dieu dans le monde.”

Il y avait des chrétiens d’une mosaïque d’Églises (catholiques, coptes orthodoxes, grecs orthodoxes et gréco-catholiques, maronites, arméniens, chaldéens, syriaques orthodoxes et syriaques catholiques) et une importante représentation de musulmans provenant d’Algérie, mais aussi du Maroc, Turquie et Jordanie. Cet instantané montre que l’idée de l’unité n’est pas une utopie, comme l’a déclaré Maria Voce: “En vous voyant, impossible de douter du monde uni!” Pendant deux jours, un air de fraternité vraie a pu être respiré.

Chiara Lubich avait été en visite à Amman en novembre 1999. Mais, en 1969 déjà, elle avait affirmé que “dans tout le Moyen-Orient, il y a les foyers de guerre, c’est pour cela que la paix est toujours en danger: que pouvons-nous faire, nous qui portons l’idéal de l’unité? Nous devons faire en sorte que ces frères s’aiment, ce corps doit guérir. La santé de l’humanité doit être ici”.

Les expériences des différents pays ont souligné comment les pas franchis par les Focolari visent cette finalité: apporter le dialogue comme chemin vers la paix. Turcs et Algériens ont raconté comment s’est développé le dialogue avec les musulmans et celui œcuménique avec les orthodoxes. Cela n’a pas été un chemin facile: bien au contraire! Qui participe à cette expérience ne craint pas de mettre en évidence les critiques, mais aussi la décision d’aller de l’avant. Jusqu’en février 2012, au moment de sa visite à Tlemcen, Maria Voce a confirmé qu’en Algérie, il y a la présence de musulmans des Focolari.

Les petites grandes histoires des débuts du Mouvement en Turquie, Grèce, Chypre, Liban, Terre Sainte, Jordanie, Syrie, Irak et Égypte ne sont pas moins prophétiques. Il s’agit de pays déchirés à un moment ou à un autre par la guerre, où, malgré les difficultés, cet esprit a trouvé les chemins pour se développer aussi avec des activités d’assistance sociale, en plus d’engagements au quotidien pour guérir des blessures douloureuses. Et comme l’a fait remarquer Mgr Giorgio Lingua, nonce pour la Jordanie et l’Irak, le dialogue est un risque, mais il construit des rapports de confiance réciproque qui se concrétisent dans le temps. De son côté, le professeur Amer Al Hafi, musulman, vice-directeur du prestigieux Royal Institut for Inter-faith Study d’Amman, a affirmé: “Le dialogue est une grâce de Dieu pour nous. À travers le dialogue, je comprends combien Dieu est grand, Il nous permet de savourer la diversité”.

La rencontre avec Maria Voce et Giancarlo Faletti a abordé les problématiques actuelles de cette partie du monde… qui touchent tout le monde de près, comme les difficultés quotidiennes et la mort, pour arriver à des problèmes que la guerre crée à des familles et à leur avenir. Les barrières existantes entre les différents pays de la région ont aussi émergé et le rapport entre musulmans et chrétiens s’est approfondi, ainsi que le rôle des musulmans à l’intérieur des Focolari.

Lors de la conclusion, Maria Voce a invité tout le monde à un moment de silence pour demander le don de la paix: “en nous plaçant face à Dieu pour nous mettre à son service, lui disant de nous utiliser comme instruments de paix […] dans tous ces pays”.

Par Roberto Catalano

Photos: Claude Gamble

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Aimer en actes et dans la vérité

Douleur partagée

Une amie de ma fille avait perdu son père et une sœur dans un accident. Je connaissais seulement la maman de vue. L’idée était d’aller la voir, mais j’ai compris qu’une visite ne suffirait pas: je devais faire quelque chose de plus. Je suis passée au marché, j’ai acheté différentes denrées alimentaires et les lui ai amenées. Cependant, je n’avais pas le courage de lui parler. Que pouvais-je lui dire? Comment trouver le moyen de la consoler? J’ai pris mon courage à deux mains et je suis retournée la voir plusieurs fois. Ayant appris aussi qu’elle avait besoin d’argent, je lui ai apporté un petit montant. Après quelques jours, je l’ai trouvée plus forte, avec une plus grande confiance dans la vie, et reconnaissante pour cette amitié née d’une douleur partagée. (P.G. – Bolivie)

Licenciement

Dans l’entreprise où je travaillais depuis 25 ans, un nouveau directeur, jeune et sans expérience, était arrivé. En tant que porte-parole des appréhensions des salariés, je devais signaler ses erreurs au conseil d’administration, dont faisait partie aussi ma femme. Je risquais de perdre ma place, mais j’estimais que la vérité devait être dite. En même temps, je ne voulais pas interrompre le rapport. Pour cette raison, je cherchais les mots justes, pour ne pas envenimer la situation. Après presque deux ans passés ainsi, un matin, le directeur m’a signifié mon licenciement. Malgré le choc, j’ai répondu que j’allais faire ma part jusqu’au dernier jour de travail. Peu avant cette date, il m’a offert de rester. Sa décision, disait-il, avait été irréfléchie. Entretemps cependant, ma femme et moi avions décidé de lancer une nouvelle entreprise. Pour cette raison, je l’ai remercié et décliné l’offre. Le dernier jour a été riche en surprise. L’entreprise a organisé une fête, avec des cadeaux et une lettre de remerciement. Les employés aussi m’ont exprimé leur gratitude pour ce que j’avais fait pour eux. (E.C. – Suisse)

Au lavoir

Il y a quelques jours, je suis allée au lavoir public, près de chez moi, pour faire la lessive. Il faisait beau et beaucoup de femmes lavaient leur linge. Nous bavardions joyeusement, lorsqu’un homme âgé est arrivé. Il voyait à peine. Il avait deux draps, une chemise et son turban à laver, et demandait qu’on lui fasse un peu de place. Aucune ne voulait se pousser. Je lui ai dit: “Baba – comme on s’adresse habituellement aux personnes âgées – donne-moi tes affaires, je te les lave moi”. Les autres se sont mises à rire: “Avec cette montagne de linge, tu ne parles pas sérieusement…?” J’ai réitéré l’invitation au Baba et j’ai commencé à laver ses draps. Il était très content, m’a donné sa bénédiction paternelle et, avant de s’éloigner, il a voulu me laisser de force son petit morceau de savon qu’il gardait jalousement. Les autres ne riaient plus. Dans le silence, quelque chose de nouveau est arrivé. Une femme prêtait sa bassine à sa voisine, une autre tendait la cruche pleine d’eau à celle plus éloignée… Une chaîne de collaboration avait commencé. (F.N. – Pakistan)

L’importance de l’amour pour le prochain en vue de la paix

© Chiara Lubich Centre

Alors que quelques pays du Moyen-Orient – où cohabitent des fidèles de différentes religions – vivent des situations difficiles, nous proposons l’extrait d’une conversation de Chiara Lubich durant un congrès de chrétiens et musulmans amis du Mouvement des Focolari. C’était le 1er novembre 2002.

Le thème abordait “Quelques caractéristiques de l’amour envers le prochain” et, dès le début déjà, on saisit le rapport fraternel entre les nombreux participants, un actuel et fort témoignage d’une amitié entre chrétiens et musulmans qui non seulement est possible, mais est aussi déjà réalité entre beaucoup de personnes qui habitent dans les pays actuellement en conflit.

“Très chers frères et sœurs, c’est avec une grande joie que je vous souhaite la bienvenue. Que le Seigneur bénisse ce congrès et qu’Il lui donne de porter d’excellents fruits”, sont les paroles avec lesquelles Chiara salue le joyeux auditoire.

Elle commence son intervention en offrant, tout d’abord, l’expérience de sa rencontre avec Dieu: un Dieu qui est Amour et qui pousse à aimer les frères.

Elle souligne avec force que l’amour du prochain, fait de miséricorde, bienveillance, compassion, solidarité, charité… “est d’une importance capitale, si nous voulons construire cette fraternité dont le monde a tant besoin”.

Voir la vidéo: L’amour envers le prochain

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Learning Fraternity: Burkina Faso

État de l’Afrique occidentale, le Burkina Faso, “Pays des hommes intègres”, est un des pays les plus pauvres du monde. La population est concentrée dans le centre-sud du pays, mais, à cause du fort taux de chômage, beaucoup migrent quelques mois dans les pays limitrophes. Une grande partie de son économie est financée par des aides internationales.

Bobo-Dioulasso est une ville multiethnique et multiculturelle à cause de son rôle historique de carrefour des routes commerciales transsahariennes. Dans un de ses quartiers les plus peuplés et pauvres, Sarfalao, l’Association Teens4Unity promeut, depuis 2005, le projet Semence de Fraternité, qui s’adresse aux jeunes. L’initiative, insérée dans le projet de partenariat entre jeunes du Nord et du Sud du monde Schoolmates, offre un soutien scolaire et des bourses d’étude à qui n’a pas la possibilité de fréquenter l’école à cause de la situation économique et des conditions de pauvreté.

Au fil des ans, le projet s’est ensuite développé en offrant à un nombre toujours plus grand de jeunes des leçons de soutien scolaire et une formation humaine et sociale, organisées selon les différents niveaux scolaires: un jeune a besoin d’être aidé en anglais, un autre en mathématique, ou en français… Le but: les aider à réussir les examens finaux.

Grâce à la bourse d’étude, deux jeunes filles ont fréquenté un cours de formation professionnelle: une suit des cours de couture et l’autre étudie pour devenir coiffeuse.

Aux jeunes et aussi aux familles des plus pauvres est fourni un repas qui, souvent, pour beaucoup d’entre eux, est l’unique de la journée.

Dans la zone réservée au sport, avec l’aide de la Chancellerie du sport de l’Autriche, ont pu être réalisés un abri, un grillage et un dépôt de matériel.

À travers le projet, les enseignants peuvent acheter le couteux matériel scolaire qu’ils revendent ensuite aux familles à prix réduit, rendant l’achat possible. Cela permet aux parents de se sentir actifs dans l’éducation de leurs enfants.

On essaye de faire tout, toujours, avec une profonde attention à la dignité de la personne, dans un échange réciproque basé sur le don, et en essayant de faire grandir le rapport entre enseignants, jeunes et parents. Quelques mamans, par exemple, cuisinent avec joie pour tous. De temps en temps, on donne une petite récompense en argent, qui leur permet de pourvoir aux besoins de leur famille. Un jeune qui reçoit l’aide du projet, voulant à son tour aider les autres, a fabriqué une balançoire pour les plus petits.

Les moments de jeu et de vie ensemble ne manquent pas, durant lesquels on cuisine, on apprend à faire des fleurs en papier, des bonbons, des gâteaux, des confitures, etc. et on s’amuse avec des chants, dans la joie!

Durant une rencontre avec les jeunes, on a parlé des droits et devoirs des enfants et des jeunes. Un dialogue est né. À la question si quelqu’un pouvait citer un droit des jeunes, un jeune a répondu: “Aimer”!

 Source: www.school-mates.org

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

ÉdeC: Je récupère des impayés en quatre touches

«Mon entreprise, la Tecnodoor sas, projette et réalise des systèmes de fermeture automatique et manuelle à usage industriel à Isera (TN). Elle adhère à l’Économie de Communion (ÉdeC) depuis 1994, conformant son activité à une nouvelle manière de faire l’entreprise : nouveaux types de relations, collaboration maximum à tout niveau, à l’interne avec les employés et entre les associés, comme à l’externe avec les clients.

La crise actuelle nous a touchés dans ce qui représente la vie et la santé d’une entreprise : le crédit. Après un examen attentif des impayés, nous décidons de prendre des mesures pour rééquilibrer nos bilans et nous cherchons de nouvelles stratégies pour que les clients paient ce qu’ils nous doivent. Mais comment ? Nous avons toujours travaillé honnêtement, mais surtout nous avons construit des rapports de confiance avec la clientèle : comment ne pas les endommager tout en demandant de régler les impayés ?

Une nuit je n’arrivais vraiment pas à dormir et je ruminais dans ma tête. La question de fond était celle-ci : comment doit s’y prendre un entrepreneur qui se veut cohérent avec le « projet ÉdeC)» pour récupérer légitimement ses impayés ?  Je cherche quels points fondamentaux, quels garde-fous  je dois respecter et quelques modalités opératives me viennent peu à peu à l’esprit :

a)     ne pas gérer cette démarche comme une affaire personnelle mais comme une charge qui m’est confiée

b)    ne pas rompre les relations, au contraire chercher à les renforcer

c)     écouter toutes les souffrances de l’autre entreprise ou de l’autre client

d)    exposer objectivement la « souffrance » de notre entreprise et ses conséquences.

Après cette nuit d’insomnie j’ai voulu mettre en pratique tout de suite le fruit de mes réflexions. Dans une attitude de détachement de cette tâche ardue et avec la conviction que chaque prochain – fut-il un débiteur, un employé ou un fournisseur – est un « frère », je me suis mis à écouter à fond chacun au téléphone, ou à le rencontrer personnellement.

Résultat ? Nous avons commencé à recevoir les paiements en totalité ou en plusieurs fois. Mais le plus important est qu’aucun rapport ne s’est brisé ou abîmé, et qu’au contraire avec tous les clients se sont renforcées la confiance et l’estime».

(Pietro Comper)

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Chiara Badano et les jeunes consacrés

“La rencontre avec d’autres charismes est quelque chose qui me fascine. La réaliser dans les lieux où Chiara Luce Badano a vécu l’Évangile avec radicalité lui a donné une pointe de nouveauté et de jeunesse.” C’est ce qu’a écrit Alessandro, jeune religieux des Oblats de Marie Immaculée, un des 22 jeunes qui se sont donné rendez-vous à Sassello, village natal de la jeune bienheureuse, du 19 au 23 août.

La rencontre “De Lumière en Lumière – Chiara Luce pour les jeunes consacrés” a été un espace pour jeunes religieuses et religieux de différents charismes. C’était un laboratoire dans lequel les participants ont découvert ce qu’ils ont en commun et se sont interrogés sur leur jeune vocation à la vie consacrée.

Sept congrégations étaient représentées: Frères mineurs, Oblats de Marie Immaculée, Sœurs franciscaines des Pauvres, Missionnaires de sainte Paola Frassinetti, Frères et Sœurs franciscains missionnaires, Petits Frères de Jésus ressuscité des Nouveaux Horizons et Missionnaires de la Joie. “C’était une expérience forte, écrit frère Andrea. Nous nous sommes laissé “bouleverser par l’Esprit”, qui nous poussait à créer une communion entre nos charismes pour faire resplendir avec une beauté nouvelle le visage jeune de l’Église.”

“Une splendide occasion d’échange, en tant que jeune consacrée proche de la spiritualité des Focolari, commente sœur Cinzia, des Franciscaines des Pauvres. Une très riche expérience de communion et une excellente formation, une occasion pour réfléchir sur la sainteté du quotidien à laquelle nous sommes tous appelés. J’ai vraiment expérimenté que si l’on vit en relation d’amour et connaissance réciproques entre différents charismes, on s’approche de Dieu.”

La rencontre était structurée autour des trois mots qui ont composé le slogan de la béatification de Chiara Luce: life, love, light.

Durant la journée life, le père Theo Jansen a illustré comment la vie du Christ, qui anime l’Église, est florissante dans les différents charismes et comment elle les pousse maintenant à la communion et à l’amour réciproque. Dans les ateliers, nous nous sommes interrogés sur la façon dont les charismes répondent à la mission de Jésus: “Je suis venu pour qu’on ait la vie et qu’on l’ait surabondante” (Jn 10, 10). Face au mal-être des jeunes et à la crise économique, deux expériences enrichissantes: Matteo Zini (Nouveaux Horizons) a montré comment le charisme de la joie, comme vie en plénitude, apporte la résurrection dans l’enfer de la rue (drogue, alcool, prostitution, délinquance…) et Livio Bertola, entrepreneur ÉdeC, comment la vie de l’Évangile renouvelle aussi le monde de l’économie. Le soir, place aux talents: une très sympathique soirée-talent, composée de jeux, chansons et cabaret.

Durant la journée love, frère Andrea Patanè a parlé de la découverte de l’amour et de ses implications, comme ressenti et vécu par Chiara Lubich et par ses compagnes. Le père Jacopo Papi a essayé d’actualiser l’expérience de Chiara Luce dans la vie de jeunes consacrés. Quant au père Donato Cauzzo, secrétaire du Préfet de la Congrégation des Religieux, il a souligné la force de l’Esprit qui pousse les charismes à la communion pour faire resplendir encore plus le visage du Christ.

Durant la journée light, ont eu lieu les témoignages de Silvia, qui a vécu l’expérience gen avec Chiaretta; de Lorenza, du groupe des familles nouvelles; et de Giuliano, gérant de bar, un de ses grands amis. Un moment fort: la visite guidée de Sassello avec Simona, camarade de classe de Chiara, et l’intense moment de prière devant la tombe de la jeune bienheureuse.

Frère Andrea, des Frères franciscains missionnaires, résume les cinq jours intenses vécus ensemble: “Un moment de Ciel, au-delà de toute attente. Le Seigneur et Chiara Luce nous ont tant transformés durant ces journées! Et la communion entre nous était très vivante, aussi dans la diversité de nos appels!”

Les participants sont partis avec ce désir de communion, pour apporter à beaucoup le “flambeau” que Chiara Luce a voulu passer aux jeunes. Prochain rendez-vous: Loppiano 2014.

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

17 années de rencontres entre juifs et chrétiens

Dans la ville pilote argentine des Focolari, les 18 et 19 août, 70 juifs et chrétiens ont vécu deux journées intenses d’étude et de dialogue à l’occasion de la XVII Journée de la Paix.

Le thème de cette année : « l’amour envers le prochain dans la tradition juive et dans la tradition chrétienne ». L’ouverture des travaux s’est faite autour de témoignages présentés par 6 juifs et 6 chrétiens, qui avaient participé à une rencontre interreligieuse organisée pas les Focolari à Castelgandolfo (Rome) en mai dernier. Leurs expériences ont mis en évidence les pas importants dans le développement de la compréhension réciproque.

Quel est le secret du succès de la continuité de ces Journées de la Paix ? Laissons parler les participants eux-mêmes : « l’espace d’échange sincère qui se crée, où règnent l’affection et le respect réciproque, où l’on est sûr de la confiance, de l’écoute et de l’accueil des autres ».

De nombreux moments saillants. En tout premier le rappel de la rencontre avec le Pape François qui a suscité une grande émotion.

Lidia Erbetta, focolarine théologienne, et la rabbine Silvina Chemen de la communauté Bet El, ont proposé ensuite, l’étude du texte tiré du chapitre 4 du Livre de la Genèse.

Il s’agit du passage bien connu de Caïn et Abel, et la question fatidique : « Où est ton frère ? »  Erbetta et Chemen ont proposé une dynamique de groupe dans le style de la « hevruta », c’est-à-dire l’étude entre égaux, selon la tradition de l’école talmudique pour l’analyse des textes bibliques. Une hevruta  qui – cette fois – ne s’est pas déroulée entre deux membres mais bien entre six membres : une étude de groupe et de communion, avec une réflexion finale très intéressante des exposants.

Le schéma s’est répété le jour suivant: cette fois avec Francesco Canzani, des Focolari et le rabbin Ernesto Yattah, sur le texte de l’évangile de Marc 12,28-33; ce passage évangélique où Jésus rappelle que ce qui compte le plus est d’aimer Dieu et le prochain.

La Journée s’est conclue par la bénédiction autour de l’olivier, apporté de Nazareth il y a 15 ans par un ami juif, Ignazio Salzberg. Cet arbre est devenu un symbole du dialogue juif-chrétien dans l’enceinte de la ville pilote Mariapoli Lia.

Cette année aussi, selon l’opinion de beaucoup, il s’est créé un certain enthousiasme, fruit d’un dialogue respectueux, qui a comme conséquence le désir de le revivre dans le contexte social où chacun œuvre quotidiennement.

Septembre 2013

Aimer en actes. La vraie foi, dit l’apôtre, c’est celle qui se prouve en aimant comme Jésus a aimé et nous l’a enseigné. Or, la première caractéristique de cet amour, c’est qu’il est concret. Jésus ne nous a pas aimés en prononçant de beaux discours. Il est passé au milieu de nous en faisant le bien, en guérissant tout le monde (Ac 10, 38), en étant pleinement disponible envers ceux qui se présentaient à lui – à commencer par les plus faibles, les plus pauvres, les plus marginaux – et en donnant sa vie pour nous.

« N’aimons pas en paroles et de langue, mais en actes et dans la vérité. »

Nous devons aimer non seulement en actes, dit l’apôtre, mais aussi dans la vérité. L’amour chrétien, tout en cherchant à se traduire en faits concrets, a le souci de s’inspirer de la vérité de l’amour, que nous trouvons en Jésus. Il a le souci d’accomplir des actes conformes à ses sentiments et à son enseignement. Il s’agit donc d’aimer dans la ligne et avec la mesure que nous a manifestées Jésus.

« N’aimons pas en paroles et de langue, mais en actes et dans la vérité. »

Comment vivre la Parole de Vie de ce mois ?

Le message est des plus clairs. C’est un rappel à cette authenticité chrétienne, sur laquelle Jésus a tant insisté. Mais n’est-ce pas aussi la grande attente du monde ? N’est-il pas vrai que le monde d’aujourd’hui veut voir des témoins de l’amour de Jésus ?

Alors aimons en actes et non en paroles, en commençant par les humbles services que nous demandent chaque jour les personnes qui vivent à côté de nous.

Et puis, aimons dans la vérité. Jésus agissait toujours selon la volonté du Père. De la même façon, nous devons toujours agir en suivant la ligne de la parole de Jésus. Il souhaite que nous le reconnaissions en chaque prochain, car ce que nous faisons pour les autres, il le considère comme étant fait à lui-même.

Il veut également que nous aimions les autres comme nous-mêmes et que nous nous aimions réciproquement en étant prêts à donner notre vie l’un pour l’autre.

Aimons donc de cette manière afin d’être, nous aussi, des instruments de Jésus pour sauver le monde.

 CHIARA LUBICH

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 Parole de Vie publiée en mai 1988

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Maria Voce en Jordanie

A la limite orientale de la méditerranée, point de rencontre entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique, le Moyen Orient a été le berceau des grandes civilisations et des 3 religions monothéistes. Durant des millénaires les peuples de ces terres ont exercé une influence notable sur l’Asie mineure et sur l’Europe méditerranéenne. Egyptiens, Assyriens, Babyloniens, Hittites, phéniciens, Grecs, Arabes, Turcs ont laissé une empreinte indélébile dans leur culture, leur art, leur religion.

C’est dans cette région que sont nées les trois fois monothéistes : la foi hébraïque, le christianisme, l’islam ; et c’est là que surgit la Ville Sainte (des trois religions), Jérusalem.

Jordanie, 27 novembre 1999. Une date qui restera pour toutes les personnes qui appartiennent aux Focolari de cette terre, impossible à oublier. La fondatrice Chiara Lubich, en visite au Moyen Orient, rencontra à Amman, environ un millier de membres du mouvement. Ils proviennent de plus de 20 pays (du Moyen Orient et même au-delà), certains ont fait plus de vingt heures de bus, d’autres en voiture et en avion, dépassant des obstacles inimaginables. Un millier de personnes représentant les quelque 25.000 adhérents du mouvement présent sur ces terres. Pour l’occasion, devant une foule en fête, Chiara a dit : « c’est merveilleux d’être avec vous. Nous sommes tant de peuples mais un seul peuple ici dans cette salle ».

Et deux jours plus tard, le 29 novembre, durant la VII° assemblée de la Conférence Mondiale des Religions pour la Paix (WCRP), réunie toujours à Amman, dans son intervention la fondatrice des Focolari a présenté « l’art d’aimer » (avec ses caractéristiques d’aimer tout le monde sans distinction, en prenant l’initiative, en entrant dans la « peau de l’autre », sachant que toute femme et tout homme est fait à l’image de Dieu), comme une voie efficace pour construire la paix entre les personnes et entre les peuples

Jordanie, 28 août 2013. L’actuelle présidente des Focolari, Maria Voce, avec le co-président Giancarlo Faletti, sont attendus toujours à Amman par la communauté des Focolari en Jordanie. Un voyage qui se prolongera jusqu’au 10 septembre et qui, même s’il est préparé depuis longtemps, revêt aujourd’hui un caractère important et délicat vue les derniers événements douloureux qui ont investi la région, l’Egypte en particulier.

Toujours au cours de l’Assemblée de la WCRP de 1999, Chiara Lubich avait affirmé : «  Nous sommes ici parce que nous sommes convaincus, malgré tout, que la paix est possible, et même que c’est le seul chemin à suivre pour un futur digne des plus hautes valeurs humaines ». Ces paroles pourraient être sans doute la meilleure clef de lecture de la prochaine visite de la présidente des Focolari en Jordanie.

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

A “Ensemble pour l’Europe” va le Prix Européen S. Ulrich 2014

«Nous sommes heureux et reconnaissants pour cet honneur», a commenté Gerhard Pross, porte parole du comité allemand du projet : « C’est pour nous un nouvel élan pour faire resplendir l’esprit de l’Ensemble, de la communion et des valeurs chrétiennes dans la société et dans les Eglises ». Les années passées, ont été récompensés, entre autres, l’ex-chancelier allemand Helmut Kohl, l’archevêque émérite polonais Alfons Nossol et la Communauté de Sant’Egidio.  « Ensemble pour l’Europe » nait à Ottmaring (Augsbourg, Allemagne), le 31 octobre 1999, après la signature historique de la même matinée de la « Déclaration conjointe sur la doctrine de la justification ». Ce même jour, de fait, dans le Centre œcuménique de Ottmaring, se déroule la première rencontre de quelques mouvements et communautés catholiques et évangéliques, pour vivre ensemble l’évangile. Avec le temps la physionomie de « Ensemble pour l’Europe » se définit, elle se présente comme « une libre convergence des mouvements chrétiens –catholiques, évangéliques, réformés, anglicans et orthodoxes – qui, tout en maintenant chacun sa propre autonomie, agissent ensemble à des occasions déterminées pour des buts partagés, mettant à disposition l’aide de son propre charisme et de sa propre spiritualité ». L’objectif principal, donc, est celui de travailler ensemble pour « développer l’âme chrétienne de l’Europe ».  Le Prix S.Ulrich a été institué en 1993 par la Fondation européenne de S. Ulrich, à Dillingen, la ville natale du saint, en souvenir des mille ans de sa béatification. Dans la ville et la région, de fait, on sent un élan très fort pour travailler en faveur de la paix et pour la construction d’une Europe fondée sur les valeurs chrétiennes. Le Prix est assigné tous les deux ans à des personnes, initiatives ou institutions engagées dans le domaine politique, religieux, culturel, scientifique, économique et social, dans l’esprit de S. Ulrich pour l’unité de l’Europe. Dans la motivation du Prix 2014 on affirme que « la toile de ‘Ensemble pour l’Europe’ s’engage pour  une culture de la communion et une grande communauté solidaire en Europe fondée sur les valeurs chrétiennes. Elle favorise le développement de la liberté et du sens humanitaire minés par la crise financière et économique en Europe ». Doté de 10.000 Euro, le Prix sera offert au Comité international d’Orientation de « Ensemble pour l’Europe » au mois de mai 2014 à Dillingen.

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Chantier gen’s: “Sur les pas de Chiara Luce”

“Nous avons conclu le ‘Chantier gen’s’, du 13 au 16 août, par une joyeuse fête internationale, dans l’église paroissiale de Sassello. Nous étions 20 gen’s, 15 prêtres, ainsi que 20 séminaristes et jeunes ‘en recherche’, provenant de 13 pays (dont un des Iles Mariannes, Océanie), venus pour participer à la semaine “Sur les pas de Chiara Luce“. Pour certains, c’était le premier contact avec le Mouvement des Focolari.

“Très chers gen’s, nous ne pourrions jamais vous raconter tout ce que nos jeunes ont fait ou font dans le monde, sous toutes les latitudes et dans différents domaines. Tous ensemble, nous avons décidé d’être des Évangiles vivants et témoigner avec notre amour réciproque que Dieu est l’idéal le plus beau, satisfaisant et délivrant qu’un jeune puisse rencontrer, peu importe sa vocation.” C’est le message d’ouverture de Maria Voce et Giancarlo Faletti, respectivement présidente et coprésident des Focolari.

Dix jours vécus à Sassello comme une “Mariapolis”. En effet, avec nous, il y avait aussi des familles avec des enfants, des grands-parents, aussi quelques sœurs. Nous avions ensemble la messe, les différents services, le Rosaire récité dans les langues après dîner et, quelques fois, la méditation ensemble. Le rapport avec la communauté paroissiale de Sassello était intense: la messe festive, la fête de conclusion… dans un échange de dons qui a donné de la joie à tous.

Le plus beau don: les heures passées en “privé” avec les parents de Chiara Luce Badano, d’abord à la maison, où ils nous ont accueillis avec un cœur ouvert et nous ont raconté la vie de Chiaretta jusqu’à ses 9 ans. Ensuite, ils nous ont rendu visite et nous ont parlé de la vie de Chiara Luce en rapport avec le Mouvement des Focolari; avec eux, Chicca et Franz Coriasco, amis de la jeune bienheureuse, qui nous ont raconté sa vie de gen. Nous comprenions que nous ne pouvions par la connaître complètement, si nous n’allions pas à la source de sa sainteté: le charisme de Chiara Lubich.

Touchants ont aussi été les témoignages des personnes qui avaient vécu avec Chiara Luce: le gérant du café, Giuliano, a mis en évidence sa normalité; Aldina, par contre, nous a fait connaître le secret qui a permis à Chiara Luce de vivre ces “25 minutes”, c’est-à-dire son oui pour toujours à Jésus abandonné, lorsqu’elle a appris que sa maladie était grave et irréversible. En effet, depuis que, gen 3, elle avait entendu parler de Lui, elle essayait de vivre chaque moment de sa vie avec un “pour Toi” ou “si tu le veux Jésus, moi aussi je le veux”.

Quelques impressions: “J’ai vécu une expérience merveilleuse, où non seulement j’ai approfondi la connaissance d’une figure extraordinaire comme Chiara Luce, mais j’ai aussi perçu le souffle universel de l’Église unie par l’amour personnel de Jésus pour chacun de nous. Je veux encore plus approfondir la spiritualité du mouvement, mais aussi transmettre dans le quotidien ce que j’ai intériorisé durant ces journées. (Un séminariste)

“J’ai grandi dans la foi et, ici, j’ai appris qu’il est important de recommencer.” (Un des jeunes en “recherche”)

D’autres: “C’était une expérience enrichissante”; une “rampe de lancement pour recommencer”; “la normalité est la route pour être saints”.

Par Alexander Duno

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Learning Fraternity: Udisha, une aube nouvelle

Mumbai est le centre économique de l’Inde et une des villes les plus grandes et les plus peuplées du Pays.

Mais une grande partie de ses vingt millions d’habitants vivent dans les rues ou dans les taudis, les bidonvilles qui constellent le panorama urbain. Dans l’un d’eux situé à quarante minutes de train du centre-ville, au nord-ouest, quatre cent mille personnes habitent dans des conditions d’extrême pauvreté.

C’est justement ici qu’en 1997 – à partir du désir d’aider quelques familles du bidonville – est né un projet social en collaboration avec le ‘’Soutient à distance’’d’Actions pour Familles Nouvelles (AFN). En 2001, durant sa première visite en Indes, Chiara Lubich a encouragé à poursuivre et développer cette activité comme ‘’réponse concrète à la pauvreté qui nous entoure’’.

Dès lors le projet a grandi : aujourd’hui 115 enfants et jeunes y participent, ils ont de 4 à 22 ans. Les activités visent à soutenir la formation scolaire, soigner la nutrition et la santé, améliorer la qualité de vie des jeunes et des familles. En 2004 le projet a pris le nom de‘’Udisha’’ qui signifie ‘’Le rayon de soleil qui annonce une aube nouvelle’’. Aujourd’hui, Udisha participe aussi au projet Schoolmates (camarades de classe), projet du mouvement des Juniors pour un Monde Uni, imaginé pour promouvoir un lien entre les classes et les groupes de garçons et de filles de différents pays, et soutenir de micro-projets de solidarité.

Le groupe qui coordonne le projet est formé de quelques focolarini, des enseignants et des collaborateurs. Parmi eux, une psychologue, et un médecin qui met à disposition son hôpital pédiatrique, travaillant gratuitement. Le Cardinal et les évêques de la ville ont plusieurs fois exprimé le fait qu’ils appréciaient le témoignage donné par Udisha où se concrétise la ligne d’action en faveur des plus pauvres apparue au Synode diocésain. De même au niveau paroissial s’est créée une intense collaboration avec les diverses associations présentes. Grâce à quelques Gen2, Udisha est reconnue par l’Université comme centre où  peuvent avoir lieu les heures de ‘’service social’’ demandées par le programme scolaire.

Principales activités :

Formation scolaire. En Indes, les écoles ont 70 – 80 élèves par classe. Cela rend difficile de suivre individuellement les élèves, et pour passer les examens, ils sont tous obligés de suivre des cours de révisions privés et très chers. Les jeunes les plus pauvres ne peuvent pas se permettre cette dépense, et ils sont contraints à abandonner les études.  Pour cela, à Udisha on offre gratuitement les cours de révision des différentes matières. En outre on essaie de couvrir les frais pour les taxes scolaires, l’acquisition du matériel didactique et les uniformes pour les enfants. Périodiquement on organise des activités extra-scolaires à fin culturelle et récréative.

Formation interculturelle. A Udisha, des personnes de diverses religions vivent ensemble ; ce sont des chrétiens, des indous et des musulmans. Parmi les objectifs du projet : contribuer à construire une intégration culturelle, religieuse et linguistique entre les enfants, mais aussi entre les différentes générations. Pour cela on propose des échanges d’expériences et d’activités, en collaborant en particulier avec le Shanti Ashram de Coimbatore.

Assistance médicale. De nombreux enfants et jeunes sont victimes de malnutrition. Ils sont aussi des sujets à risque pour les épidémies saisonnières liées aux pluies ou aux inondations. Pour cela, durant l’année on effectue des visites médicales collectives en impliquant les médecins de la zone et en collaborant avec d’autres organisations. On essaie aussi d’intégrer  un régime familial avec des protéines, et des vitamines au moyen d’une distribution de repas adéquat et de compléments alimentaires reconstituants. Depuis quelques temps a commencé une activité de counseling (consultations) pour les enfants et les parents.

Formations pour les parents. Des rencontres d’approfondissement et de comparaisons sur des thématiques familiales sont organisées périodiquement pour les parents. Ce sont des occasions pour un échange enrichissant d’expériences, de conseils et de points de vue.

Micro-crédit. Depuis un an a commencé à Udisha une petite expérience de micro-crédit qui implique soixante mamans des enfants accueillis. Rassemblées en trois groupes, à travers des rencontres mensuelles elles sont formées sur le micro-crédit dans un climat de confiance réciproque indispensable pour le bon fonctionnement de l’activité. Cette année la distribution des prêts commencera.

Source: www.school-mates.org

Le secret de l’amour vrai

Video:

Erik Hendrik: Quel est, selon toi, le secret du véritable amour ?

Chiara Lubich: L’amour véritable, le secret du véritable amour (…) consiste en ceci : l’amour dont nous parlons est celui que nous avons retenu de l’Évangile. Or, l’Évangile est la bonne nouvelle que le Christ a apportée sur la terre. C’est donc un amour qui a été conçu en Dieu et non sur la terre. Un amour donc que vivent les personnes de la Sainte Trinité. Par exemple : (on voit que) le Père aime tout le monde : il fait tomber la pluie et lever le soleil sur les méchants et sur les bons. Il aime tout le monde.

C’est donc un amour qui nous met dans l’attitude d’aimer tous nos frères, et pas seulement les membres de notre famille, nos amis ou les personnes qui nous plaisent, car il nous faut aimer tout le monde. Au cours de la journée, il nous faut prendre en considération chaque personne que nous rencontrons (afin de l’aimer).

Une deuxième exigence de cet amour – exigence qui n’existe pas sur la terre car, justement, elle vient du ciel – est celle d’aimer en premier, de ne pas attendre d’être aimés. En général, on attend d’être aimés pour aimer (à notre tour), alors qu’au contraire, il faut aimer en premier. Jésus, la deuxième Personne divine, faite homme, nous le montre : il est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs, ce qui signifie à coup sûr que nous n’aimions pas.

C’est aussi un amour concret, comme celui de Jésus justement, lui qui a donné sa vie. Ce n’est pas un amour sentimental, platonique, car il va jusqu’à être concret. (…) En effet, c’est un amour qui ‘se fait un’ avec l’autre, aussi bien avec celui qui souffre qu’avec celui qui est dans la joie : il partage cette souffrance et cherche à la soulager, ou bien il partage la joie.

Si l’on met en pratique cet amour dans le monde (…) – et c’est le secret du Mouvement qui l’a mis en pratique dans tous les pays du monde – généralement cet amour devient réciproque ; parce que les personnes se sentent aimées, se trouvent bien avec nous et nous demandent : “Pourquoi (agis-tu ainsi) ?” Nous leur expliquons pourquoi nous aimons. Alors s’établit un dialogue entre nous (…). Et les personnes ne sont pas toutes chrétiennes (…), très souvent elles appartiennent à d’autres religions ou sont non croyantes ; les non croyants, eux aussi, ont dans leurs gènes le concept d’aimer, la force d’aimer, car ils ont été créés par Dieu qui est amour.

Voilà un peu ce qu’est l’amour.

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

France: réconcilier pauvres et entreprises

“Le Village St-Joseph (au nord de Nantes, France) ouvre ses portes à ceux qui ont besoin de faire une pause… Les personnes souffrant de solitude, les familles, les exclus, les oubliés, les blessés de la vie… Sachant que nos pauvretés peuvent revêtir différents aspects: matériel, financier, spirituel, affectif, psychologique, culturel…” C’est ainsi que se présente, sur son site web, l’endroit original choisi pour passer une semaine d’atelier, en juillet dernier en France, organisée par les entrepreneurs français qui adhèrent à l’ÉdeC.

Créer des entreprises d’Économie de Communion est le titre choisi. “C’étaient des jours intenses – racontent Chantal et José Grevin – durant lesquels nous avons travaillé sur quelques projets de création d’entreprises selon l’esprit de l’ÉdeC à l’intérieur du village. Nous avons commencé par des activités déjà existantes: laboratoires de mosaïque, fabrication de produits pour le jardinage.

Notre équipe était composée de jeunes participants à l’atelier et de quelques résidents du village. Pendant toute la semaine, nous avons travaillé en adhérant pleinement aux rythmes de la vie quotidienne du village: moments de prière, repas en commun, veillées accompagnées de témoignages.

Les résidents du village sont des personnes blessées à l’intérieur, qui ont vécu la dépendance à l’alcool ou à la drogue, ou qui ont vécu dans la rue. Maintenant, ils reconstruisent leur vie, grâce à l’esprit de fraternité que l’on trouve à St-Joseph et à la vie de prière ensemble qui rythme la journée. Les jeunes aussi, venus pour l’atelier, souffrent à cause de ce qu’ils vivent dans leur entreprise. Nous avons tous vécu une forte communion qui nous a comblés.

L’atelier nous a fait découvrir quelques aspects essentiels de l’ÉdeC concernant les pauvres et la relation nécessaire de communion entre entrepreneurs et pauvres. Voici quelques points:

– Le travail comme outil indispensable pour mettre sa vie sur la voie de la guérison et pour retrouver sa dignité.

– Pour de nombreux résidents, entreprise est synonyme de souffrance. La société, en effet, a des blessés là; en conséquence, ils se sentent exclus et éprouvent répulsion et rejet.

– Ils considèrent l’ÉdeC comme un projet attirant qui les réconcilie avec le monde du travail.

– Dans les nouvelles entreprises à créer, le travail de chacun devra être considéré d’égale valeur, parce que chacun s’efforce de donner sa propre contribution. Et ainsi la communion fraternelle entre tous devient vraiment réelle.

L’ÉdeC, donc, ne peut reposer seulement sur des entrepreneurs avec une vision nouvelle de l’économie, mais aussi sur des “pauvres” qui ont le même mode nouveau de vivre les rapports de travail. Au Village St-Joseph, nous avons justement rencontré ces “pauvres”, rétablis et sauvés par la vie de l’Évangile. Certains d’entre eux se sentent fortement attirés par les valeurs proposées par l’ÉdeC, comme les entrepreneurs, mais ne veulent pas devenir comme eux, et voient dans l’Économie de Communion une possibilité pour rentrer dans le système économique, celui qui les a écartés.

La collectivité de ce village participe pleinement au projet ÉdeC, pas vraiment à travers le partage des profits, mais parce qu’ils mettent en évidence les richesses des pauvres: le style de vie sobre, la qualité des relations fraternelles, le pardon, la confiance en la Providence, l’égale dignité de la contribution de chacun.

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Texas: Juniors pour un Monde Uni à l’œuvre!

J’habite dans une petite ville près d’El Paso, au Texas (USA), à la frontière avec le Mexique. Même si c’est un endroit qui n’offre pas beaucoup de possibilités, j’ai grandi avec les principes basés sur l’art d’aimer, qu’on m’a enseignés au centre éducatif des Focolari que je fréquentais enfant. En grandissant, nous avons commencé un groupe de Juniors pour un Monde Uni. Ce groupe, même petit, avait un impact sur la ville. Nous avons appelé notre premier projet “Colorer notre ville”, lancé par des Juniors pour un Monde Uni dans le monde entier. Cela ne signifiait pas peindre la ville, mais apporter de la joie et beaucoup d’énergie positive. Une des initiatives a été celle de planter des arbres près des arrêts de bus. Ces plantes non seulement fournissent plus d’oxygène pour l’environnement, mais elles offrent aussi de l’ombre aux personnes qui attendent le bus. D’autres initiatives: la collecte de matériel scolaire pour les enfants au Mexique, l’envoi de lettres de soutien aux victimes du séisme en Haïti et, récemment, des visites dans un centre pour personnes âgées pour leur tenir compagnie. Nous avons toujours reçu l’appui de notre maire, qui non seulement nous a accordé divers permis pour nos projets, mais aussi son soutien pour réaliser un changement positif dans la ville. Même si El Paso est assez sûr, à cause de sa position à la frontière, les personnes sont continuellement exposées à la violence, à l’injustice et à la pauvreté. C’est pourquoi nous voulions trouver le moyen de transmettre les valeurs de paix, de fraternité et l’amour pour les jeunes, non seulement à El Paso, mais aussi à Ciudad Juárez, ville que nous considérons comme une “sœur”, située de l’autre côté, et une des villes les plus dangereuses du Mexique. Ainsi, nous nous sommes engagés pour lancer un programme radio précisément à Ciudad Juárez. Nous avons attendu trois mois pour obtenir l’approbation, mais, finalement, nous avons créé une heure de programme appelé “Juniors pour un Monde Uni – Où seul l’amour peut changer le monde”. Pendant plus d’une année, chaque semaine, nous traversions la frontière pour être diffusés. Nous avons partagé nos initiatives et nos expériences sur notre méthode pour pratiquer l’art d’aimer dans la vie quotidienne. Au début, le programme était destiné aux jeunes, mais, ensuite, nous avons décidé d’ouvrir notre message à tous. Les auditeurs réagissaient par téléphone ou postaient des messages sur le site web de la radio. Une fois, la radio a retransmis un événement en direct, dans un restaurant à El Paso. Ils nous ont offert une heure de programme. La soirée consistait en des jeux, au partage de la Parole de Dieu et de nos expériences sur notre engagement à aimer les autres. Les programmes radios étaient beaux et divertissants, mais tout n’était pas toujours facile. En effet, certains d’entre nous ont abandonné le groupe, mais nous ne nous sommes pas laissé décourager. Nous avons même essayé de maintenir encore plus vivant le principe de nous aimer entre nous. Cependant, après environ un an, d’autres jeunes nous ont rejoints et nos activités ont repris avec force! L’initiative la plus récente s’intitule “Teens Got Talent Show”, pour promouvoir l’unité et l’esprit de service. Nous avons invité les jeunes à partager leurs talents avec la communauté. L’événement s’est déroulé deux fois dans une bibliothèque locale et une fois dans une maison de retraite. Certains ont démontré des talents incroyables et, le plus beau: ils ne s’attendaient pas à être payés avec de l’argent, mais seulement avec les applaudissements d’un public heureux. Jose Castro Source: Living City online

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Mariapolis dans le monde, signes d’une société renouvelée par l’amour

Comme dans un réseau coloré, beaucoup de villes ont été idéalement unies par les nombreuses “mariapolis qui se sont tenues dans les lieux les plus divers de la planète. Les célèbres rendez-vous annuels des Focolari se sont déroulés de la Sicile à la Bolivie, de la Macédoine aux États-Unis. Chaque mariapolis a eu des caractéristiques et des thèmes différents, mais toutes avec le même esprit, basé sur la fraternité universelle et la construction d’une société meilleure et plus juste.

Quelques échos: en Russie, à Tcheliabinsk, près de l’Oural, la mariapolis a été une grande famille, avec la présence de quelques personnes handicapées, qui se sont senties “égales” et ont donné leur contribution au programme de manière très vivante.

De l’autre côté de l’océan, à Chicago (USA), nos amis musulmans, malgré le Ramadan, ont voyagé sans eau ni nourriture pour ne pas renoncer à la journée consacrée au dialogue interreligieux où, entre autres, des expériences sur l’amour au prochain ont été racontées par quelques familles, dont un couple musulman et un dont le mari est juif et la femme, catholique.

L’internationalité et l’interconfessionnalité ont été évidentes aussi en Macédoine, où le thème choisi pour l’approfondissement “L’autre différent de moi, un autre moi” a immédiatement alimenté la communion entre tous, entre jeunes et adultes, entre musulmans, orthodoxes et catholiques, entre Macédoniens et Albanais, et aussi avec ceux du Kosovo. Le splendide décor naturel, les promenades et les jeux sportifs ont été l’occasion de s’ouvrir et d’entrer dans les différentes histoires de vie.

La devise qui pourrait résumer la mariapolis de la Lituanie était: “Être prêts”. Un premier pont a été construit avec la Syrie, en invitant tout le monde à prier le time out pour la paix chaque jour, et à récolter des fonds pour la population en guerre; presque 450 euros (montant correspondant à la cotisation de 11 participants à la Mariapolis). Mais beaucoup de nouveaux ponts ont été construits aussi entre personnes de différents langues et cultures: des Estoniens, des Lettons et des Lituaniens étaient présent. Les barrières de la langue ont été surmontées en utilisant le russe, que les adultes ont encore en commun, alors que les jeunes parlent anglais entre eux.

De l’autre côté du globe aussi, en Indonésie, la barrière linguistique n’a pas freiné l’unité. Indonésien, chinois et anglais ont été les langues utilisées par les 125 participants à la Mariapolis de Yogyakarta.

Un peu dans le monde entier a donc été vécue une expérience extraordinaire, la même qui se répète lorsqu’il y a l’amour évangélique à la base des rapports. En effet, en Argentine, la devise de la mariapolis était “Une expérience de société renouvelée”, pour souligner qu’il est possible de transformer la société si on commence par nous-mêmes, par ce qui nous entoure, en étant fidèles dans les petites choses. Des enfants aux personnes âgées, tous ont expérimenté les différentes facettes de l’amour: tangible, joyeux, vrai, concret.

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Du Caire: “Nous prierons ensemble dans les rues”

«Nous voulons vous assurer que tous les membres du mouvement en Egypte vont bien”, voilà ce qu’ils écrivent de l’Egypte.

«  Le 14 août – continuent-ils – ce fut une journée très douloureuse pour le pays et, spécialement, pour les chrétiens. Comme on s’y attendait depuis longtemps, le gouvernement a décidé de déblayer les places occupées et malheureusement la réaction a été violente à la surprise de tous, non seulement contre l’armée mais aussi contre les chrétiens. Dans tout le pays, les églises les plus anciennes et significatives, des couvents, des écoles tenues par des religieux et religieuses ont été brûlés. Tout de suite les musulmans modérés se sont mis ensemble contre ces attaques et beaucoup se sont offerts pour protéger eux-mêmes les églises. Mais de nombreux chrétiens, reconnaissants, ont répondu qu’ils ne devaient pas mettre en danger leur vie parce que les murs peuvent être reconstruits ensemble, une fois la violence passée.

“L’Eglise copte est en train de donner un témoignage fort: le Pape Tawadros a demandé aux fidèles de ne pas répondre d’aucune manière aux actes de violence et d’ajouter: “ils brûleront les églises ? Nous prierons dans les mosquées. Ils brûleront les mosquées ? Nous prierons dans les églises. Ils brûleront les deux? Nous prierons ensemble dans les rues, parce que nous sommes tous égyptiens”.

« A. M. d’Assiout, une ville très touchée, a dit : « les églises se sont transformées en encensoirs qui arrivent jusqu’au Ciel pour demander à Dieu qu’il ait miséricorde envers son peuple et fasse des miracles. »

“On a proclamé un mois d’état d’émergence et, dans d’autres villes, le couvre-feu a été instauré entre 19h et 6h du matin. Bien sûr c’est une situation grave et nous vivons des moments d’incertitude, mais nous sommes soutenus par la foi solide en l’amour de Dieu, foi présente non seulement en nous mais en tous les égyptiens chrétiens et musulmans.

« Nous sentons fortement le soutien par prière de tout le mouvement dans le monde, et en cette fête de l’Assomption, nous avons confié à Marie ce peuple  qu’elle aime tant.

Enracinés dans la vie de l’évangile qui nous porte à aimer tout le monde et à nous aimer entre nous dans le moment présent, nous offrons cette grande souffrance pour renforcer l’espérance en une paix stable non seulement ici mais en tout le Moyen Orient ».

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Le goyavier

Le goyavier Devant ma maison, grandit un goyavier depuis de nombreuses années. Cependant, je n’avais jamais pu goûter un fruit mûr, parce que, dès que les goyaves poussaient, quelqu’un les touchait et elles tombaient par terre sans réussir à murir. Cela me dérangeait vraiment! Une autre situation qui m’agaçait beaucoup: depuis quelques années, je m’engage à donner à manger aux enfants des rues qui sonnent à ma porte. Je leur offre les repas dans des assiettes en carton, qu’ils laissaient régulièrement avec les restes jetés sur le trottoir, sur ma voiture ou dans les environs. Un jour, après leur avoir offert le dîner, je me suis souvenu des paroles de l’Évangile: “la loi toute entière trouve son accomplissement en cette unique parole: Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Ga 5 14)”. J’ai alors pensé: “Comment est-ce possible d’avoir passé tant d’années à donner à manger à ces jeunes et de ne pas connaître leurs noms?”. Alors je suis allé les chercher et j’ai commencé un dialogue avec eux: j’ai demandé leurs noms, démontré de l’intérêt pour leurs préoccupations. Ils m’ont ainsi confié les graves problèmes que leur famille doit affronter chaque jour. Je me suis senti mieux après les avoir écoutés et je crois qu’eux aussi ont perçu mon intérêt sincère. Désormais, les jeunes ne jettent plus les déchets par terre après avoir mangé, mais ils les mettent dans la benne à ordures. Et en revenant à mon bien-aimé goyavier, personne ne le brutalise plus et, maintenant, il y a tellement de fruits mûrs, que j’arrive même à les distribuer à mes voisins et mes amis. Le miracle de l’amour réciproque nous touche tous et c’est une bénédiction pour chaque être vivant! (S. D. – Honduras) Il était clandestin * J’avais embauché Dominic, du Maroc, clandestin en Italie depuis quatre ans. Grâce à ce travail, il allait pouvoir recevoir le permis de séjour et se mettre en règle. En attente un logement définitif, il a été décidé, en accord avec les enfants, qu’il vienne temporairement habiter avec nous. Sa présence à la maison nous a ouvert de nouveaux horizons. Il nous parle de son peuple, de ses traditions, de sa maison, des vastes plaines, de ses chevaux… Il parle aussi d’Allah et de ce qui est bon et juste rapproche tous les hommes. Il est vrai que la connaissance profonde et l’accueil sincère font s’écrouler les murs séculaires de peur et de suspicion. (C.A. – Italie) L’anniversaire * Pour la fête d’anniversaire de notre fille, nous avions invité quelques-unes de ses amies. Vu la situation économique, ne pouvant pas lui faire de cadeaux, nous avions rempli un panier de bonbons et de jouets. J’avais préparé deux gâteaux et ses frères, des ballons colorés et des guirlandes. La fête terminée, il restait un des gâteaux, le plus beau. Avant de dormir, Mabelén était un peu triste: le jour précédent, c’était l’anniversaire d’une fillette du même âge qu’elle, qui n’avait pas eu de fête. Lorsque j’ai proposé de lui envoyer le gâteau restant, elle s’est illuminée: “Pas seulement le gâteau, aussi les ballons et les guirlandes!” Elle était très contente, parce que Consuelo pourrait elle aussi fêter son anniversaire. (D.Y. – Argentine) (*) Il Vangelo del giorno (L’Évangile du jour), Città Nuova, août 2013.

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LoppianoLab 2013: Protéger l’Italie, créer ensemble l’avenir

Créer, se rencontrer, entreprendre et protéger: ce sont les quatre verbes de LoppianoLab 2013, qui ouvrira ses portes du 20 au 22 septembre prochains à Loppiano, près de Florence. Les travaux du laboratoire pour l’Italie, qui ont touché plus de 10 000 citoyens depuis 2009, du Nord au Sud du pays, se poursuivent. Ils promeuvent des initiatives et des tables rondes entre sociétés civiles, monde économique et du travail, jeunes, culture et formation. Durant toute l’année, les propositions ressorties sont devenues des chantiers civils où, avec la contribution des citoyens, ont été élaborés des projets et des propositions sur les urgences du pays: légalité, travail, dialogue interreligieux et urgence éducative.

“Au centre du programme de cette année, les thèmes brûlants, comme ceux du travail et de la légalité, sont inévitables – explique Paolo Loriga, rédacteur en chef de la revue Città Nuova. Les quatre promoteurs de l’événement – le Pôle Lionello Bonfanti, le Groupe éditorial Città Nuova, l’Institut universitaire Sophia et le Centre international des Focolari à Loppiano – offriront leurs contributions particulières et seront engagés pour tracer une feuille de route, de nouvelles pistes d’espérance et d’avenir pour l’Italie. Les résultats de ceux (jeunes, formateurs et entrepreneurs) qui ont développé des collaborations de différent type au cours de la dernière année seront en outre recueillis. Seront présents: les deux écoles de l’Économie civile et de Communion, le réseau entre entreprises qui ont créé travail et innovation, les laboratoires d’information civique. Différentes actions de légalité réalisées en réseau avec de nombreux citoyens et associations locales à Milan, Naples et en Sicile seront également présentées.”

Le titre de la manifestation “Protéger l’Italie, créer ensemble l’avenir” porte en lui l’urgence de prendre soin du pays, sans coupures vis-à-vis de l’Europe et de la zone méditerranéenne, en mettant en évidence, au contraire, les réseaux d’interdépendance qui lient la relance d’un territoire et d’un secteur aux personnes et aux communautés qui vivent là et s’engagent.

Cette année aussi, le Pôle Lionello Bonfanti accueillera l’Expo des entreprises liées au projet Économie de Communion, en offrant des espaces d’exposition et de rencontre, consacrés aussi à des entreprises privées et sans profit qui œuvrent dans le domaine de la durabilité et de l’économie responsable. La Convention annuelle aura pour thème “L’Économie de Communion en temps de crise: espérer et recommencer entre expériences et idées”.

Bureau de presse:

Città Nuova

Institut universitaire Sophia

Pôle Lionello Bonfanti

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Learning Fraternity: le compte à rebours a commencé

Les préparatifs pour le congrès “Learning Fraternity”, du 6 au 8 septembre 2013, à Castelgandolfo (Rome), battent leur plein, en réponse à deux des principaux défis éducatifs de notre époque: “Éducation et Mondialisation” et “Éducation et Relation”.

Promu par New Humanity, il s’agit d’un congrès-laboratoire adressé à tous ceux qui sont protagonistes de l’éducation à différents titres: la famille, l’école, les catéchistes, les animateurs de groupes, les experts du secteur, les mêmes jeunes provenant de différents pays d’Asie, Afrique, Amérique et Europe.

Le congrès a le soutien de la Commission nationale italienne pour l’UNESCO “en considération de la haute valeur de l’initiative” et par rapport aux activités de promotion éducative, culturelle et scientifique que cette institution développe au niveau international.

Learning Fraternity est un projet éducatif qui, ces derniers jours déjà, a commencé à récolter de nombreuses “bonnes pratiques” venant du monde entier, visant à diffuser une éducation basée sur le principe de fraternité. C’est ce qu’il s’est passé en Slovénie, par exemple, à l’école maternelle Rayon de Soleil (Sončni žarek), où un groupe de jeunes experts en communication a promu un projet d’éducation aux médias pour les petits élèves. Au Mexique, par contre, le Collège Santa Maria voit étudier dans les mêmes classes des adolescents de différentes conditions sociales, dans un climat d’amour fraternel. Ensuite, en Irlande du Nord, où la cohabitation ethno-religieuse connaît depuis des décennies une situation de grande précarité, deux écoles catholiques et une réformée ont formé un “cercle des écoles”, depuis plus de 20 ans, pour promouvoir la fraternité entre les élèves.

Les principes à la base du congrès proviennent de l’idéal d’unité et fraternité promu par le Mouvement des Focolari, depuis des années engagé dans la diffusion de la fraternité aussi dans le domaine éducatif. Au cours des dernières années, différents projets et initiatives sont nés et, avec cet événement, on souhaite observer les fruits mûrs dans leur ensemble, à commencer par le monde des jeunes, de l’engagement social et du facteur culturel.

Pour promouvoir cette analyse, il y aura New Humanity (ONG, partenaire officiel de l’UNESCO), expression du Mouvement des Focolari dans différents domaines sociaux et culturels, le Mouvement international Humanité Nouvelle, l’Association Educazione e Unità (Éducation et Unité), l’ONG Action pour un Monde Uni (AMU) et le Mouvement Teens4Unity.

Pour de plus amples informations et mises à jour constantes sur les nombreuses “bonnes pratiques” qui arrivent du monde entier ces derniers jours, en vue de l’événement, visitez le site officiel de Learning Fraternity et les réseaux sociaux.

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Le don de la Grâce

Afin que sur nous s’étende la grâce, Dieu, qui est un artiste d’une fantaisie inépuisable, mit au milieu de nous une femme – Notre Dame – que chacun peut appeler Ma Dame (Madonna). Et Il mit donc au milieu de nous l’amour avec la beauté. En elle, parmi toutes les créatures humaines, une femme a été élevée au plus haut rang, et à une femme a été confié le plus grand devoir jamais confié à un être humain: le devoir de créer l’élément de réunion entre l’humanité et la divinité, puisque entre les deux s’était ouvert un gouffre que le désir humain ne réussissait pas à combler.

L’auteur de la société humaine mit au milieu de nous une femme comme source de pitié et de joie, d’inspiration et de noblesse. Et puisque cette femme est une vierge, elle enseigne à être pur et pousse qui tombe à se purifier. Cette vierge est une mère, source de grâce pour nous, eau vive de poésie, lien de bonté. Si on l’enlève, la cohabitation humaine devient plus lugubre; comme des orphelins, nous nous retrouvons sans tendresse et sans soutien. Sa joie ne peut pas être remplacée par l’orgueil des négateurs, par les théories folles des dominateurs, de ceux dont l’intérêt est d’éliminer Mère et Père, pour ne voir dans les hommes que des rivaux à soumettre.

Avec la fête de l’Assomption, la chrétienté répète, mi-août, la fête qu’elle célèbre en l’honneur du Fils, au cœur de l’hiver, à Noël. Et elle introduit, au milieu de la lassitude, une pensée de beauté, une poésie virginale qui, socialement, vainc les égoïsmes et se souvient des obligations de solidarité.

Pour ceux qui ne se laissent pas influencer par l’obscurcissement de l’orgueil, de la politique ou de la fausse science, il reste les assurances messianiques – et révolutionnaires – de cette jeune femme. Par son action, nous ne sommes plus orphelins. Cette Vierge est la Mère de tous, et sa maternité soutient, aujourd’hui encore, des millions de créatures tourmentées et désespérées.

Igino Giordani in: Le feste, Società Editrice Internazionale, 1954

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Italie: jeunes et légalité

“Je suis rentrée à la maison riche, avec chacun de vous dans mon cœur”, écrit une jeune sicilienne aux jeunes avec lesquels elle a construit la Rencontre 2013 de Caserte (Naples, Italie), du 29 juillet au 2 août. “Travailler côte à côte, comprendre l’autre, lutter, rêver, veiller tard, se fatiguer, se décourager et toujours recommencer, nous croire. Tout cela fait ENSEMBLE nous a profondément unis. Impossible de retourner en arrière!”

La Rencontre “‘LÉGALITÉ’ – Protagonistes de notre terre” s’est révélée une coupure pour les 500 jeunes présents par conscience et engagement. À de nombreux kilomètres de là, les paroles du pape François, à Rio, sont rappelées: “Par vous, les jeunes, l’avenir entre dans le monde. Ne restez pas à la fenêtre de la vie!” Cette conviction: “Pour amorcer un changement, il faut commencer par nous”.

Pour les jeunes venus de toute l’Italie, c’était l’occasion de rencontrer la plaie de l’illégalité diffuse qui traverse le pays; de s’y opposer dans un territoire qui semble un paradigme, d’apprendre à la pénétrer et à l’aimer. Invitation et provocation émergeant du dialogue avec le journaliste Roberto Mazzarella.

Les trois forums de l’après-midi, Légalité et environnement, Légalité et Accueil, Légalité et Travail, ont vu un dialogue animé entre jeunes et intervenants, témoins de premier plan dans la lutte pour la Légalité. Parmi eux, Enrico Fontana, responsable du rapport ecomafia (activités mafieuses qui nuisent à l’environnement) de l’association environnementale Legambiente; don Maurizio Patriciello, prêtre de Caivano (Naples) et grand défenseur de la légalité en “terre des feux” (décharge illégale où les déchets sont brûlés par la mafia); Dr Antonio Marfella, oncologue; Ivan Vitali, économiste et directeur de l’Association “conVoi” (avec vous).

“La légalité n’est pas l’objectif. Ce n’est pas non plus une valeur, mais un instrument pour rejoindre le but qu’est la justice.” Ce sont les paroles de don Luigi Ciotti, président national de Libera (association qui se bat contre les mafias), accueillies presque avec un frisson par les personnes présentes. Comment conjuguer amour et légalité?, demandent les jeunes. Il scande des paroles fortes: “Il n’y a pas de légalité sans égalité”, “si les personnes ne sont pas respectées dans leurs droits et dignités, la légalité devient un instrument de pouvoir et d’exclusion”. Encore: “La dénonciation, si fondée, est aussi un signe de salut”, mais “le péché d’aujourd’hui s’appelle procuration”. Au contraire, chacun “doit assumer sa propre responsabilité”, troisième jambe de la démocratie.

“Combien sommes-nous disposés à payer pour nos choix, pour être cohérents avec nos idéaux?” se sont demandé les jeunes à voix haute. La réponse s’est mesurée aux réalités vécues, chaque matin, dans les 11 camps de travail sur des terrains confisqués à la Camorra: il faut faire communauté, être le nous qui construit la légalité. Un nous témoigné par Giuseppe Gatti (substitut du procureur DDA de Bari) et Gianni Bianco (journaliste RAI), coauteurs de La legalità del NOI.

Vera Araujo

Vera Araujo, sociologue du Mouvement des Focolari, a créé une expression comprenant des contenus et des expériences de la Rencontre: la culture de la relation, qui présuppose et dépasse la légalité même, mais exige une action et une interaction pour construire une communauté là où se trouvent les “périphéries de l’existence”.

Un manifeste en cinq points, signé par les 500 participants, a résumé les engagements pris. Prochain rendez-vous à “LoppianoLab 2013” (20-22 septembre) “Protéger l’Italie, créer ensemble l’avenir” et l’adhésion à l’initiative “Slot-machine”, pour récompenser les vertus civiles de ces établissements qui ont renoncé au jeu de hasard, qui, à partir de fin septembre, traversera de nombreuses villes de l’Italie.

À Caserte, un signe de la vitalité de cette Rencontre est resté: une peinture murale de 120 m2. 160 jeunes se sont relayés pour représenter, en 90 heures, l’explosion de couleurs à partir d’un simple tube.

Victoria Gómez

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Unité: un rêve fou

« Je me souviens, au début, c’était notre cœur rempli d’amour pour Dieu qui faisait déborder l’Évangile redécouvert sur beaucoup de personnes. Comment faire en sorte qu’aujourd’hui aussi cela soit ainsi partout? En étant fidèles, aujourd’hui comme hier, au style de vie que nous a suggéré l’Esprit Saint: être avant tout des chrétiens ‘doc’, authentiques, qui vivent en premier ce que l’Évangile enseigne, des personnes dont on peut dire, comme des premiers chrétiens: “Regardez comme ils s’aiment et ils sont prêts à mourir l’un pour l’autre”. Des chrétiens, ensuite, qui aiment tout le monde sans distinctions, d’un amour concret. Des chrétiens qui, seulement après avoir aimé ainsi, parlent, en annonçant l’Évangile à tous.

Même si on ne peut pas toujours parler avec la bouche, on peut toujours le faire avec le cœur, en appelant par son nom la personne que nous rencontrons, par exemple, en saluant d’une certaine manière, de façon à ce que les autres ressentent qu’ils sont importants pour nous, qu’ils ne nous sont pas indifférents, qu’il existe déjà un lien avec eux, fait peut-être seulement à travers un silence respectueux.

Ces paroles sans bruit, comme peut l’être un sourire, vous le devinez, ne peuvent pas ne pas ouvrir un passage vers les cœurs. Et dès que le passage s’ouvre, il ne faut pas attendre, il faut parler, aussi dire peu de mots, mais parler. En commençant, par exemple, par notre expérience avec Jésus, parler de Lui.

Essayons de remplir notre journée de ces paroles, de gestes nouveaux que nous n’avons jamais faits, totalitaires, complets. Nous porterons dans le monde la fascination de Jésus et nous rendrons les personnes amoureuses de Lui, si bien que le royaume de Dieu s’étendra au-delà de toute attente. Il grandira de telle façon que l’on peut regarder loin, comme Jésus, lorsqu’Il a appelé tout le monde à la fraternité universelle en priant le Père: “Que tous soient un”.

Ce rêve peut sembler fou, mais il est possible, parce que c’est un rêve de Dieu. »

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Une proposition claire pour l’Amérique latine et le monde/2

Quelle est votre impression sur la rencontre du CELAM avec François, le premier pape de l’Amérique latine? Que pouvez-vous nous dire sur cette rencontre?

Je crois que c’était historique. De plus, c’était aussi la première fois qu’un pape rencontrait tout le groupe de la Coordination (tous les évêques de ce quadriennat et nous tous qui travaillons dans la coordination). Cette rencontre pourrait être définie par deux caractéristiques: paternelle, parce que le pape agit au nom de Pierre, comme évêque de Rome, dimension paternelle de l’Église et, en même temps, il était frère évêque avec les évêques. C’est ce qu’il a dit qu’il voulait faire et qu’il a fait. Ses gestes et tout ce qu’il exprimait allaient dans cette direction. En outre, il ne faut pas oublier que le pape est fils de l’Épiscopat latino-américain.

Son discours a été très fort, mais prononcé avec paternité et fraternité, accentuant certaines choses qu’il avait déjà dites, dans lesquelles, justement, il a mis en garde contre certaines tentations. Il a montré une photographie des réalités qui existent dans l’Église et, en même temps, il a proposé un profil, une figure d’évêque qui soit serviteur, à la fois paternel et maternel. Il a dit que la pastorale, s’il devait la définir, serait Marie Mère, l’Église Mère. Il a clairement parlé aussi de l’importance de la conduite: il est nécessaire que les évêques guident, mais pas “en imposant”. Il a utilisé exactement ces mots. Il propose aux évêques la pauvreté comme style de vie. Il a, en outre, aussi mentionné l’importance qu’a la pauvreté, au sens psychologique, pour ne pas avoir une mentalité aristocratique. Je crois que le message que le pape a donné hier aux évêques présents dans le CELAM était de quelqu’un qui, connaissant très bien la réalité, et de l’intérieur, chemine avec l’Église de l’Amérique latine derrière lui. Comme disant: “Je peux lui dire cela et je dois le lui dire! Nous sommes en retard dans certaines choses, mais nous allons de l’avant, nous nous améliorons, nous changeons, nous nous renouvelons”. Mais c’était aussi un message de grande espérance. Le pape parle toujours de conversion. Il dit: fixons-nous de manière permanente dans les processus de conversion. Je crois que tout cela est un grand témoignage que le pape François donne à l’humanité. C’est-à-dire que personne dans le christianisme ne peut donner des leçons sans se soumettre à un processus de conversion.

Quelles sont les perspectives d’accueil du Document d’Aparecida après cette rencontre avec le pape?

Je crois qu’il y a déjà eu un certain accueil du Document ces dernières années, il est évident que toute l’Amérique latine s’est mobilisée. Le pape a sans doute réveillé une sensibilité nouvelle sur ce qu’il s’est passé à Aparecida. Nous espérons que cela puisse devenir toujours plus un “itinéraire” à parcourir par tous nos peuples et que se fassent les pas que l’épiscopat a évalués et vus là. Je crois que le pas le plus important que le pape François nous aide à faire est justement celui d’une profonde dimension de conversion pastorale, c’est-à-dire nous mettre tous à la suite du Christ. Cela signifie prendre l’Évangile dans les comportements, dans les gestes, dans les discours, dans toutes nos expériences, et cela signifie la transformation de la réalité. S’il y a quelque chose que ce pape possède comme un don particulier, c’est d’être absolument conscient que l’Évangile nous donne une possibilité unique, non seulement de nous créer une conscience comme de bons chrétiens, mais aussi de transformer la réalité sociale, politique et culturelle.

Voudriez-vous nous dire quelque chose de plus sur le pape au Brésil?

Je crois que le pape a fait un grand pas avec les jeunes, parce qu’il leur a proposé l’Eucharistie et la prière comme des voies pour suivre le Christ et, comme troisième point, il leur a indiqué d’aider le frère. Je crois que c’est la route pour les jeunes et pour toute l’Église, pouvoir travailler pour les autres, pour les frères, pour ceux qui sont en difficulté. Une autre très belle chose que pape a dit au CELAM est que Dieu est partout. Pas seulement dans l’église, dans le temple, dans les institutions religieuses. Cette lecture du passage de Dieu dans l’histoire de l’humanité me semble fondamentale pour nous chrétiens, sinon il pourrait se passer comme à l’époque de Jésus, où pas tous ne l’ont reconnu.

* Dr Susana Nuin Núñez, Uruguayenne, membre du Mouvement des Focolari, Consultrice du Conseil pontifical pour les Communications sociales, Secrétaire exécutive du Département de Communication et Presse du CELAM.

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Une proposition claire pour l’Amérique latine et le monde/1

La dott.ssa Susana Nuin Nuñez

Dr Núñez a fait partie de l’équipe de la Conférence d’Aparecida (2007), qui a eu comme président de la Commission pour le Document final le cardinal Jorge Mario Bergoglio. En outre, elle a participé aux travaux de Coordination de la Conférence de l’Épiscopat latino-américain (CELAM), qui vient d’avoir lieu à Rio, du 29 juillet au 2 août 2013.

Durant les JMJ, le Document d’Aparecida a été souligné de nombreuses fois. De votre point de vue, y-a-t-il un point du Document qui a été particulièrement mis en lumière?

Pour le pape, Aparecida a une grande valeur concernant la manière de dialoguer avec l’Église, comme proposé lors de Vatican II, en commençant par le point de vue des peuples du continent sud-américain, de ce qu’ils ressentent. En particulier, il a mis en évidence la proposition des “disciples missionnaires”. Ces deux réalités qui vont ensemble exigent un échange de vie, exigent une conversion pastorale pour tous. Que cela signifie-t-il? Cela signifie nous mettre à suivre Jésus, même si nous nous sentons faibles, fragiles… “en chemin” vers la conversion.

Le pape répète des concepts comme: “culture de la rencontre”, “dialogue”, “relation entre les générations”. Sont-ils fondés sur le Document?

Je crois que oui. Le pape se base sur l’ecclésiologie de Vatican II, une ecclésiologie du dialogue dans toutes ses dimensions: avec les autres Églises, avec les autres religions, avec les personnes qui ne croient pas, mais aussi le dialogue à l’intérieur de l’Église catholique et le dialogue avec la culture, avec la politique. Ici aussi, quelques présidents du Cône Sud de l’Amérique ont participé aux Journées Mondiales de la Jeunesse. Donc, je crois que le pape a fait une chose très intéressante: lier le monde des jeunes à celui des personnes âgées. Cela m’a semblé totalement révolutionnaire: plus que chercher les différences entre les générations, il en a souligné le potentiel et la même réalité. Il a été très clair: les jeunes de nos sociétés sont exclus, tout comme les personnes âgées. Pour cette raison, ils peuvent être pleinement solidaires et s’enrichir les uns les autres de manière beaucoup plus forte. Il m’a semblé révolutionnaire que, pendant des JMJ, le pape parle de la valeur et de la dimension des personnes âgées.

Nous avons lu une de ses récentes interviews où il parle d’“étincelles de l’Esprit”, se référant à la contribution qui peut venir de la proposition d’Aparecida aussi pour les États-Unis. Pourrait-on supposer que cela est aussi valable pour le monde entier?

Je crois que chaque continent exprime une culture: Aparecida exprime la culture de l’Amérique latine et des Caraïbes. Je dirais plutôt qu’Aparecida peut être un bon témoignage pour pousser les différents continents à se réunir en communion et collégialité, pour pouvoir créer leurs propres instances de communion. Il me semble que ce qui est le plus important, c’est de motiver l’Église continentale – c’est déjà le cas en Afrique et sous d’autres latitudes – à se réunir et à comprendre ce que signifie l’Évangile aujourd’hui pour ces peuples (à suivre).

* Dr Susana Nuin Núñez, Uruguayenne, membre du Mouvement des Focolari, Consultrice du Conseil pontifical pour les Communications sociales, Secrétaire exécutive du Département de Communication et Presse du CELAM.

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En “frontière” pour servir

“Dès le moment où nous avons commencé à organiser ce voyage, nous étions conscients que cela allait être quelque chose de fort. Malgré tout, nous ne nous attendions pas à l’accueil que les personnes (les enfants en particulier) nous ont réservé. Nous arrivons après plus de 12 heures de voyage. La cloche de l’école sonne pour nous. Un grand panneau dit: “Merci d’être venus, merci parce que vous êtes ici, nous vous aimons: BIENVENUE”. Dès que notre bus s’est arrêté, ils ont commencé à nous dire bonjour et ils nous ont aussitôt aidés à décharger nos bagages. Immédiatement après, nous avons improvisé des jeux avec les enfants et chanté des chansons avec eux.”

C’est ce qu’ont écrit dans leur journal de voyage les 19 Juniors pour un Monde Uni, accompagnés par quatre adultes. Durant le mois de juillet (profitant des vacances d’hiver de l’hémisphère sud), ils sont partis de Buenos Aires pour partager quelques jours avec les jeunes de l’“Escuela km 25”, dans la province de Santiago del Estero, une des nombreuses “frontières existentielles” dont parle le pape François.

À mille kilomètres de Buenos Aires, au milieu de la forêt, se trouve l’école avec deux salles, une cuisine, trois salles de bain, ainsi qu’une cour avec le puits, qui fournit l’eau aux 22 familles de la communauté qui vivent dans des maisons en boue, avec un sol en terre battue.

35 enfants, jusqu’à 13 ans, la fréquentent. L’unique enseignant arrive chaque lundi et repart chaque vendredi. Les hommes vont travailler dans les champs et ne rentrent pas chez eux pendant trois mois.

Quatre mois ont été nécessaires pour préparer le voyage, avec l’aide des adultes et des jeunes du Mouvement des Focolari, en organisant ensemble une soirée pour récolter des fonds. Il fallait supporter le coût du voyage, du séjour et tous les problèmes logistiques. Nous avons apporté avec nous du matériel scolaire, des médicaments, des chaussures, et tout ce que nous pouvions mettre dans nos sacs.

“Un des objectifs qui nous a été proposé est de non seulement apporter les jeux et les activités que nous avons préparés pour les enfants, mais aussi d’aller avec l’attitude d’apprendre et recevoir nous aussi quelque chose d’eux: comment ils vivent, leur monde, leurs valeurs, ce qu’ils font… Et c’était vraiment un échange très enrichissant.”

Nous avons visité leur maison, partageant avec eux le goûter. “Nous nous donnions rendez-vous à 10h30 et, à 9h30, ils étaient déjà tous là à nous attendre.”

Un jour, l’enseignant a raconté aux enfants que, pour venir jouer avec nous, ils devaient porter leurs plus beaux habits. “C’était peut-être l’unique paire de chaussures qu’ils avaient, parce qu’ils allaient pieds nus à l’école. Mais ils voyaient la rencontre avec nous comme une fête, c’est pourquoi ils voulaient s’habiller au mieux.”

Avant de partir, nous avons laissé tout notre argent pour l’école et pour que les enfants puissent réaliser le rêve d’aller ensemble jusqu’à la ville la plus proche pour manger une glace! Au retour dans la grande ville, nous nous sommes rendu compte de l’extraordinaire expérience vécue: “J’ai pu comprendre que pour être solidaires, pour servir, rien n’est important: ni le lieu où tu vis, ni aucune autre chose, parce que nous sommes tous égaux”. Un nouveau chemin d’amitié a été ouvert et nous ne voulons pas manquer le rendez-vous qu’ils ont écrit dans le message d’au revoir: “Au revoir, à l’année prochaine”.

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Un tapis de loin

Mario travaille depuis des années dans une entreprise qui a employé ces derniers temps beaucoup de bengalais. Il raconte : « Au début ce n’était pas facile, mais par la suite les choses se sont améliorées : ils se sont engagés à bien apprendre leur métier et on les a aidés lorsque la langue devenait une difficulté. Toutefois, quelque méfiance est restée, surtout en atelier ». Mario ne parle pas beaucoup, mais il observe attentivement les personnes et réussit toujours à comprendre ce qu’elles pensent, il capte leurs difficultés, écoute avec intérêt et pour cela ses compagnons de travail l’aiment bien.

Puis un jour, à propos d’un compagnon de travail, une nouveauté dérange Mario qui en parle à sa femme Silvia : « Hossain doit rentrer pour les vacances au Bengladesh et il demande quelqu’un pour l’accompagner à l’aéroport, il serait compensé par une contrepartie. Si tu savais combien ont grogné à l’usine : les autres critiquent sa requête et disent qu’il peut se débrouiller tout seul, ils devraient perdre une journée de vacances pour lui faire ce plaisir ? ». Mario hésite et toussote un peu, alors que Silvia s’occupe des assiettes et des verres qui tintent joyeusement entre la table et la cuisine. « Vas’ y toi, si tu penses que tu peux le faire » conseille sa femme. « Si c’était toi dans le besoin, tu serais content de trouver quelqu’un de disponible, non ? ». « C’est vrai, j’y avais pensé. C’est un voyage un peu long, mais je ne veux pas me faire rembourser ». « C’est bon comme ça et ne te préoccupe pas des critiques des autres ».

Le jour prévu arrive. Tout le monde salue Hossain avec une certaine euphorie et ils plaisantent: “Ne te fie pas à celui-là – dit l’un d’eux – on ne sait jamais où il peut t’emmener!”. « Vas’ y … – explique un autre – toi tu n’as même pas voulu l’accompagner alors que Mario, si, lui au moins je peux avoir confiance, c’est sûr ! » Mario part et l’accompagne sur les 200 km prévus, et à Hossain qui veut le rembourser pour la journée qu’il a passé ainsi que la voiture, il rétorque : « Je ne veux rien, je t’ai accompagné volontiers et je te souhaite bon voyage. Je sais que ce sera fatigant, mais tu seras content de revoir tes enfants et ta famille ! ».

Hossain est ému, ça se voit, il ne s’attendait pas à ce geste généreux! Une salutation rapide et après avoir fini les papiers d’embarquement, Mario reprend le chemin du retour. Un mois environ se passe. Un mois tranquille, où l’on parle souvent de Hossain à table et de son prochain retour. « Et comment rentrera-t-il ? », se demandent-ils en famille. Le retour est plus sûr, dit Mario, parce que les autres compatriotes l’accompagneront chez lui. Quand Mario revient à l’usine, Mario s’attend à le rencontrer pour écouter le récit d’un voyage au bout du monde, si lointain et pourtant si proche, où la fatigue quotidienne, au coude à coude, peut se transformer aussi en partage des fatigues émotives de laisser et de retrouver sa propre famille.

Il n’a pas à attendre longtemps, et lorsqu’il le rencontre il le voit ému et heureux. Il lui raconte son voyage, les enfants qui ont grandi, la fête avec les parents… Puis il déroule devant l’italien un grand tapis multicolore qui a survolé les continents. Mario l’observe curieux et ne s’attend évidemment pas à entendre cette phrase : « Un tapis pour toi ». Mario écarquille les yeux et pense déjà à la surprise de Silvia : un cadeau comme celui-là, il n’en avait jamais reçu en vérité ! Il ressemble au tapis volant des histoires qu’on lui racontait étant enfant, quand il rêvait lui aussi de voler sur le tapis magique dans les pays lointains : et maintenant, il ferme les yeux, il a vraiment l’impression d’avoir rêvé et pourtant non le tapis de Hossain est bien là, pour le remercier et sceller une amitié au goût de fable.

De Annamaria Gatti

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Jeunes: depuis toujours au cœur des Focolari

Chiara les appelait “popetti”, c’est-à-dire “enfants” en dialecte trentin. C’étaient les jeunes qui, en contact avec le Mouvement des Focolari naissant au début des années 50, entrèrent dans l’orbite de la première communauté, suivirent de près les événements, partagèrent en tant que protagonistes joies et souffrances et aussi de grands moments comme les Mariapolis, durant la période estivale dans les Dolomites, autour du premier groupe de focolarini et focolarines.

Luigi Liberati, romain, a connu la spiritualité de l’Unité fin 1953. “Toute personne qui a reçu le cadeau de se trouver près de Chiara a la certitude qu’elle l’a aimée en exclusivité. J’ai toujours dans l’esprit et dans l’âme l’expérience forte de me sentir toujours aimé et mis à la première place”, commence-t-il. Son récit offre un cadre tant inédit et vivant qu’intense et profond. “En août 1954, j’ai participé à ma première Mariapolis. Puisque nous n’étions pas nombreux, le contact avec Chiara était très facile.” Luigi se souvient d’une petite anecdote: “L’Évangile de la messe disait “…qui accueille un de ces petits…” et, aussitôt, à la sortie, Chiara déclare: “Popetti, tous en voiture! On va au refuge pour manger des fraises à la crème”. Immédiatement, nous nous serrons tous dans la Fiat 103. Chiara portait les plus petits sur ses genoux et, ensuite, en route pour nous régaler de crème et de fraises!”.

Durant ces premières Mariapolis, Chiara a confié le groupe de jeunes constamment en augmentation à Vincenzo Folonari, familièrement appelé Eletto: “Là ressort toute la valeur spirituelle d’Eletto. Avec lui, j’ai expérimenté des grâces jamais vécues auparavant: il a ouvert avec nous un dialogue qui était complémentaire à celui de Chiara. Elle nous aimait, nous formait et enseignait, et Eletto nous aidait à traduire tout cela en action”.

Au fil du temps, le groupe de jeunes augmentait, et Chiara a créé un petit centre pour qu’ils restent liés: “Presque chaque jour, certains d’entre nous se rencontraient là après l’école. Nous maintenions la correspondance avec d’autres jeunes de différentes parties de l’Italie. Chiara venait souvent, nous donnait des conseils et nous encourageait.” Le rapport avec elle était direct et filial: “Lorsqu’en 1957 elle a eu un accident de voiture et s’est cassé l’épaule, Paolo Carta et moi allions presque tous les jours à la clinique où elle était hospitalisée et nous laissions un billet sur sa voiture parquée pour lui faire parvenir tout notre amour”.

“À un certain moment, nous avons senti le besoin d’organiser une rencontre nationale, tellement nous avions grandi. Ce jour-là, nous avons ressenti une responsabilité qui faisait nous sentir complètement à égalité avec les adultes, et nous avons vécu le tout avec sacralité.” Les bases de la diffusion de la spiritualité de l’Unité dans les nouvelles générations étaient donc jetées: “Malgré tout – conclut Luigi – Dieu nous préparait pour ce qui allait ensuite sortir de manière explosive avec les “Gen” durant la décennie suivante”. Mais c’est un autre chapitre.

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Ouverts aux autres

Une caricature

Un des copains a fait circuler dans toute l’école une caricature de moi (j’ai un petit défaut physique à une oreille et je souffre quand quelqu’un se moque de moi). Au lieu de le frapper, en me souvenant de l’invitation de Jésus à pardonner, je lui ai parlé calmement. Par la suite je l’ai invité chez moi, je lui ai proposé de m’aider à faire un devoir, d’aller ensemble dans un supermarché et d’aller voir un film. Il a accepté, même s’il se méfiait. Quand il m’a demandé pourquoi je ne l’avais pas frappé, j’ai pu lui expliquer que j’essayais de voir Jésus en chaque prochain, sachant qu’on pouvait tous se tromper. Maintenant, lui aussi s’engage à mettre en pratique les paroles de l’évangile. (Daniel – Brésil)

Le cinquième enfant

Il y a quelques jours, K., une amie tunisienne, m’a confié qu’elle était enceinte mais qu’elle voulait avorter : elle avait honte d’attendre son cinquième enfant dans un pays comme le nôtre où il n’y en a qu’un ou deux par famille. Nous lui avons assuré toute notre assistance possible en nous engageant à le prendre en charge nous, si elle avait décidé de garder l’enfant. Après quelques jours elle et le mari se sont décidés pour la vie du nouveau né. Le même jour est arrivée une belle somme d’argent pour eux ; de son côté le Centre d’aide pour la vie assure un pécule mensuel. (F.T. – Italie)

Aux urgences

En vacances à l’étranger, à cause d’une mauvaise chute, j’ai dû accompagner mon enfant aux urgences. Je souffrais doublement, aussi bien parce que Lion pleurait à chaudes larmes, que parce que je continuais à me répéter que je devais faire plus attention. A l’hôpital, mettant de côté mon anxiété, j’ai pris sur moi celle de la dame allemande qui avait son fils hospitalisé à côté du mien : elle parlait uniquement anglais et j’ai pu faire l’interprète avec le médecin et l’infirmière. Lorsque mon mari est arrivé et que je le lui ai présenté, elle m’a remercié pour ma proximité à un moment difficile pour elle. Si je ne perds pas de temps en pensant à mes limites, je suis en paix et je construis de nouveaux rapports. (B.F. –Angleterre)

Source: l’évangile du jour, Ed. Città Nuova, aout 2013

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Grande-Bretagne: le nouveau site des Focolari est en ligne

Cette année, la Mariapolis se déroulera dans le cadre magnifique de Cefn Lea, dans les Galles centrales, du 29 juillet au 2 août.

Qu’est-ce que la Mariapolis? C’est le rendez-vous le plus caractéristique du Mouvement des Focolari: ensemble, petits et grands, personnes de provenances les plus variées, tous se retrouvent plusieurs jours pour vivre un laboratoire de fraternité, à la lumière des valeurs universelles de l’Évangile.

Cette expérience originale, qui se répète dans de nombreux pays du monde, a comme directive la “règle d’or”, qui invite à faire aux autres ce que l’on aimerait qu’on nous fasse.

Ce sont des journées pour expérimenter qu’il est possible de vivre au quotidien en mettant à la base de chaque rapport l’écoute, la gratuité, le don.

C’est à cette occasion, durant la Mariapolis au Pays de Galles, que sera présenté le nouveau site officiel de la Grande-Bretagne.

Visitez le site: www.focolare.org/gb

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Séminaires: jeunes, formation e communion

« L’espace des workshops nous a fait faire l’expérience d’un échange très enrichissant… J’ai eu une vision générale avec beaucoup d’aspects pratiques pour la formation sacerdotale éclairés par la spiritualité de l’unité. J’ai trouvé une vision intégrale de la personne à la lumière du mystère trinitaire… l’endroit a grandement favorisé la vie ensemble dans un style de communion et de dialogue… J’ai apprécié les nombreux moments de prière et de méditation communes. Les textes ont été vraiment beaux de même que l’échange autant sur l’expérience que sur la vie ».

Voilà comment s’expriment quelques uns des participants à la huitième édition du Cours de formation pour éducateurs dans les séminaires, promu par le Centre de spiritualité de communion pour prêtres et séminaristes diocésains de Loppiano (Fi), en collaboration avec l’Institut Universitaire Sophia (IUS), Loppiano (Florence) et avec le mouvement Sacerdotal du mouvement des Focolari.

Ils sont une vingtaine de formateurs venant de 11 pays: Argentine, Autriche, Brésil, Allemagne, Italie, Malte, Pologne, Portugal, Ukraine, Hongrie et Venezuela. Leurs impressions montrent l’importance de ce service à l’un des devoirs les plus engageants de l’Eglise, à savoir la formation des futurs ministres.

Le cours s’est adressé à des recteurs, directeurs spirituels et formateurs qui travaillent à plein temps au séminaire. Il est né de la nécessité de trouver « des parcours et des paradigmes pour le discernement et la formation des vocations au ministère presbytéral, adéquats pour répondre aux défis des mutations sociaux-culturels et de leur incidence sur la condition des jeunes ». Il s’étend sur un parcours biennal : deux semaines pour chaque année, avec des exposés d’experts, des groupes de travail et des sessions plénières de partage, unies à la célébration eucharistique et la prière liturgique quotidienne.

La première partie veut donner des fondements théologiques, anthropologiques, ecclésiologiques et pédagogiques, en les appliquant aux étapes de la formation presbytérale; la seconde, à la lumière des quatre dimensions fondamentales de la Pastores dabo vobis (humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale), elle approfondit les domaines spécifiques pour une formation intégrale des presbytes dans une optique de communion ; Ouverture à l’autre : dialogue et corporéité ; Harmonie de la personne et édification de la communauté ; Sagesse, étude et culture ; Communication et media au service de la communion.

Après la première partie du cours l’année dernière dans les murs de l’abbaye de Vallombrosa (Florence), la seconde partie du 15 au 17 juillet 2013, s’est déroulée pour la première fois dans les locaux restaurés du Centre de spiritualité de communion à Loppiano.

A ce parcours d’étude, qui a le consentement de la Congrégation pour l’Education Catholique, sont attribués des crédits de formation conférés à l’Institut Universitaire Sophia. A l’ouverture du cours étaient présents Mgr Piero Coda, président de l’IUS et Mgr Vincent Zani, au nom de la Congrégation pour l’Education catholique.

Un événement particulièrement significatif lorsque aux mois d’avril-mai derniers le cours s’est déroulé à Bangkok pour 60 formateurs des pays d’Asie, au sud de la Chine.

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Ecole sociale 2013: Où est ton frère?

«Je suis arrivé à un moment de crise profonde, une recherche sans fin sur des questions existentielles et sociales et, ces jours-ci, j’ai trouvé une réponse forte», dit l’un des nombreux participants venus des pays du Cône Sud (Bolivie, Chili, Paraguay, Uruguay et Argentine) à l’issue de l’Ecole d’Etudes Sociales (EDES) qui a eu lieu du 6 au 8 juillet à la Mariapolis Lia, la cité-pilote des Focolari en Argentine. Trois jours de réflexion et d’échange intense, à partir des expériences de vie de personnes engagées de différentes manières dans le domaine de la promotion humaine; ceux, nombreux, avec une longue expérience et d’autres débutant à peine, ont travaillé ensemble essayant de donner une réponse à la question fondamentale: «Où est ton frère?». Une question très inquiétante qui a coïncidé avec le fort appel du pape François lors de sa visite sur l’île de Lampedusa (Italie), le lieu de débarquement des migrants africains en quête de meilleures conditions de vie et souvent victimes de naufrages. «Ce qui m’a le plus frappé ces jours-ci, c’est de voir des gens très différents, provenant de lieux géographiques variés, engagés dans divers milieux de la société, mais tous avec le même objectif: aimer. Tout a été tellement important que je tiens à le mettre en pratique de suite». Les activités dans lesquelles sont engagés les participants sont: la sauvegarde de la dignité humaine au milieu des décharges, les lieux d’écoute et de santé des centres d’éducation sanitaire dans les zones à haut risque, le travail pour la conservation du patrimoine culturel autochtone, la promotion du tourisme social, les centres pour l’enfance, le soutien scolaire, la prévention et la réadaptation des toxicomanes, des centres d’aide à la vie, des centres pour handicapés, le bénévolat dans diverses ONG et organisations de promotion sociale de l’Etat, la gestion de projet, les logements populaires, les centres sociaux, syndicalistes, chefs d’entreprise, politiciens … Même le simple fait de pouvoir se rencontrer pour échanger ses propres expériences a été un grand enrichissement mutuel. La méthodologie de travail a été centrée sur l’engagement et l’intérêt social de chacun plus que sur des débats académiques; le but étant de favoriser la “construction de connaissances à partir d’expériences vécues.” «J’emporte avec moi des outils et des idées à mettre en pratique dans les activités sociales d’un quartier à risques dans lequel nous travaillons actuellement». «L’attente a été largement satisfaite: j’ai participé aux écoles précédentes et je pense que nous progressons et nous mûrissons dans cette vocation à l’engagement social dans nos villes». «Merci beaucoup! Ici, nous apprenons à ”être”, pour revenir chez nous et ”faire”».

Août 2013

« Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance vous en a-t-on ? Car les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. »

 

La première caractéristique de l’amour de Dieu le Père, c’est sa gratuité absolue, s’opposant en cela à l’amour tel que le connaît le monde. Alors que ce dernier se fonde sur l’échange et la sympathie (aimer ceux qui nous aiment ou qui nous sont sympathiques), l’amour du Père du ciel est totalement désintéressé. Il se donne à ses créatures indépendamment de la réponse qui peut lui arriver.

C’est un amour dont la nature est de prendre l’initiative, en communiquant tout ce qu’il possède. C’est donc un amour qui construit et qui transforme. Le Père du ciel nous aime non pas parce que nous sommes bons, beaux spirituellement et donc dignes d’attention et de bienveillance. Au contraire, en nous aimant il crée en nous la bonté et la beauté spirituelle de la grâce, en nous faisant devenir ses amis et ses enfants.

« Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance vous en a-t-on ? Car les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. »

Autre caractéristique de l’amour de Dieu le Père : son universalité. Dieu aime tout le monde indistinctement. Il a comme mesure l’absence de toute limite et de toute mesure.

D’ailleurs son amour ne pourrait pas être gratuit et inventif s’il n’était pas totalement orienté vers tous les besoins ou les vides à combler.

Voilà pourquoi le Père du ciel aime aussi les fils ingrats, lointains ou rebelles ; plus encore, il se sent particulièrement attiré vers eux.

« Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance vous en a-t-on ? Car les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. »

Comment vivre la Parole de vie de ce mois ?

En nous comportant en vrais fils du Père, c’est-à-dire en imitant son amour, à la fois gratuit et universel. Nous chercherons à aimer en premier, d’un amour généreux, solidaire, ouvert à tous, et prêt à combler les manquements de tous genres que nous rencontrons. Nous chercherons à aimer d’un amour détaché de toute considération intéressée. Nous nous efforcerons de devenir des instruments de la libéralité de Dieu, en faisant aussi participer les autres aux dons de la nature et de la grâce que nous avons reçus de lui.

En nous laissant guider par cette Parole de Jésus, nous verrons avec un regard neuf et un cœur disponible chaque prochain qui passera près de nous, chaque occasion que nous offrira la vie quotidienne.

Et partout – famille, école, milieu de travail, hôpital, etc.- nous nous sentirons poussés à diffuser cet amour qui vient vraiment de Dieu et que Jésus a porté sur la terre, le seul amour capable de transformer le monde.

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Le pape François aux jeunes de Rio: “Allez, sans peur, pour servir”

“Le Christ a confiance dans les jeunes et leur confie le futur de sa mission.” Ce sont les premiers mots du pape François à son arrivée au Brésil, devant les autorités civiles et religieuses qui l’accueillent. “Jésus t’appelle à être disciple en mission! Aujourd’hui, que nous dit le Seigneur? Trois paroles: Allez, sans peur, pour servir.” C’est l’appel du pape lors de l’homélie de la messe, face à trois millions de personnes qui remplissent la plage de Copacabana pour la conclusion des JMJ. Paroles simples, nouvelles et, de toujours, engageantes. Comme tant d’autres paroles dites, entendues et que les jeunes se sont appropriées tout au long de la semaine passée à Rio de Janeiro. Les jeunes retournent maintenant dans leur propre ville et pays, leur famille, groupes, associations et congrégations, avec l’invitation du pape à “faire du bruit”, à remuer les eaux, à tenir compte de l’autre copain comme de l’adulte, à cultiver et à vivre sa propre foi toute entière. La parole aux jeunes. Donna, du Liban, dit que “le pape parle de manière simple et directe, plus adaptée à notre époque”. Pour Joaquín, Argentin, qui a suivi les JMJ à distance, “faire du bruit” signifie être la force qui pousse la société. “J’ai senti que je faisais vraiment partie de l’équation du pape: jeunes – âgés – adultes. Aujourd’hui, je suis jeune et donc c’est à moi de faire cette part. J’aime bien cette vision plus générale, qui est juste.” Daniela, Italienne: “Cette ‘réciprocité entre générations’, que nous rappelle de manière insistante le pape, peut vraiment être une force explosive, une aide réciproque. Ce qui me reste dans le cœur après avoir suivi ces JMJ c’est le désir, vouloir vivre de façon encore plus radicale ma vie et sortir dehors pour être chaque jour, dans mon quotidien, cette fenêtre pour faire entrer le futur dans le monde!”. Iggy, Néozélandaise: “Ces JMJ sont un élan pour faire une révolution, pour ‘conquérir’ d’autres jeunes à une vie comme celle-là. Spécialement parce que dans mon pays, la Nouvelle-Zélande, il n’y a pas beaucoup de personnes qui croient en Dieu”. Et des jeunes de Rio de Janeiro qui participent au groupe de dialogue œcuménique et interreligieux: Fuminori (catholique): “Les JMJ sont la preuve de ce qui est en train de se passer à Rio entre catholiques, méthodistes, baptistes et autres. Des personnes non catholiques ont aidé durant ces Journées en recevant des jeunes chez eux avec une cordialité fraternelle”. Carlos (presbytérien): “Les JMJ ont apporté un nouvel esprit dans la ville. Il y a de la musique, la fête et un ton de voix qui dépasse les institutions. Ce sont des jeunes du Christ. C’est-à-dire qu’ils portent une nouvelle forme d’identification religieuse qui traverse les murs institutionnels”. Fernando (musulman): “Je vois les JMJ très positives, parce qu’elles permettent aux jeunes de diverses provenances de parler de valeurs et de principes très importants pour tous. Il s’agit aussi d’une rencontre avec Dieu, et cela apporte toujours des résultats merveilleux pour le renouvellement de la foi de chacun”. Parmi les jeunes qui ont réalisé leur propre parcours en répondant à l’appel de Dieu, il y a aussi la bienheureuse Chiara Luce Badano. À la question “avez-vous assisté à des changements de vie chez les jeunes aussi au contact avec l’expérience de votre fille”, sa maman, Maria Teresa, répond: “Aussi ceux qui en ont seulement entendu parler, ou l’ont vue en photo, ne s’arrêtent pas pour regarder cette belle photo, mais ils sont touchés par sa signification à travers son regard, par sa beauté intérieure, par ce feu qu’elle avait en elle. Hier, je disais: avec ces jeunes, Dieu veut certainement réaliser en chacun ce dessein qu’il a à l’esprit. Et donc, nous les confions à elle”. Ces jours-ci, Maria Voce a adressé à tous les membres des Focolari une lettre dans laquelle, entre autres, elle lance une invitation: “Périphérie existentielle est n’importe quel point où l’homme ne trouve plus son centre, parce qu’il ne trouve plus Dieu. Et nous tous qui, par la grâce seulement, l’avons trouvé, nous sommes appelés à rester là, à nous immerger dans cette humanité désorientée pour la ramener à son centre”. Et rappelant un texte de Chiara Lubich, elle ajoute: “Je crois que Chiara elle-même n’en désire pas moins si depuis toujours elle voyait “le grand attrait” de “se perdre dans la foule, pour qu’elle s’imprègne de Dieu [1]“. Après les jours vécus à Rio, une route est ouverte, à parcourir ensemble. Au revoir à Cracovie! [1] C. Lubich, La doctrine spirituelle, “L’attrait de notre époque”, ed. Nouvelle Cité, p. 232.

“Learning Fraternity”: la paix naît des personnes

Learning Fraternity: les écoles d’Irlande du Nord

20 ans de fraternité. C’est le 20 mars 1993: à Warrington, dans le comté anglais du Cheshire, l’Ira lance un des attentats les plus sanglants : 56 blessés et deux morts : Jonathan Ball, de trois ans, et Tim Perry, de 12 ans. Les faits de Warrington laissent des traces, engendrant une vague d’indignation mais aussi la volonté de changer la situation. En première ligne deux écoles en plus du comté, qui avant même l’attentat, sur initiative de leur directeur, essaient de dépasser la division rigide entre les enfants catholiques et protestants, éduqués d’habitude dans des écoles séparées. Les deux instituts (l’un catholique et l’autre protestant) veulent donner un témoignage d’unité et de paix.

Au cours des années le cercle s’élargit jusqu’à Belfast, capitale de l’Ulster, où deux autres écoles commencent à construire un rapport de collaboration mutuelle. A ces deux instituts, proche de la République d’Irlande, une autre s’ajoute rapidement pour former un ‘cercle d’écoles’ où l’on propose ce que l’on appelle l’’art d’aimer’ à travers le dé de l’amour.

Kevin Mc Keagueest directeur de l’école catholique de St James (Belfast): “Une fois j’ai entendu Chiara Lubich dire que sur les trois idéaux de la Révolution française, le moins développé était la fraternité… Ceci est aussi vrai pour nous ici à Belfast isolés en deux communautés… J’ai pu ainsi voir dans notre rencontre David et moi (lui, directeur de l’école protestante) la possibilité de construire des ponts et d’introduire dans nos communautés une injection d’amour et de fraternité ». David McConkey dirige l’école protestante Whitehouse (Belfast): “J’étais profondément convaincu que l’éducation joue un rôle principal dans la promotion de la paix à travers des initiatives où les enfants de diverses traditions peuvent se retrouver face  à face ».

Declan O’Brien, directeur de l’école St Conleth en République d’Irlande: “J’ai été tellement frappé dès le premier coup d’œil par l’unité entre les deux écoles du Nord de l’Irlande et par le véritable témoignage d’unité et de fraternité entre Kevin et David que moi aussi j’ai voulu partager leur projet en introduisant « le dé » pour vivre de cette manière l’art d’aimer avec d’autres écoles. »

En 2009 l’école protestante de Belfast est complètement détruite par un incendie douloureux, une tragédie partagée par les deux autres écoles qui organisent ensemble un concert de solidarité intitulé « tous pour tous ». Etudiants et parents et des trois écoles y ont participé, avec le maire unioniste et le curé, représentants de communautés divisées, cette fois-ci ensembles.

« Vous êtes en train de donner un témoignage fort dans la communauté et dans le pays », affirme le maire. Un journal local parle des enfants qui « nous montrent la route pour avancer ».

Cependant on entrevoit la triste possibilité que l’école ne puisse plus être reconstruite, par manque de fonds. On décide alors d’organiser une marche de protestation digne mais résolue, devant le parlement à Belfast. Elèves, familles, amis, collègues réunis autour du directeur McConkey dans une véritable démonstration de fraternité. Le comité parlementaire pour l’Education, composé de membres de divers partis, est frappé par ce signe de solidarité. Le même jour on annonce la reconstruction immédiate de l’école protestante.

Dans les trois écoles “amies” on introduit l’art d’aimer, proposé par Chiara Lubich comme antidote à l’égoïsme, à la discrimination et au boulisme. L’art d’aimer est une série originale de points tirés des pages de l’évangile qui aident les personnes à concrétiser l’amour envers Dieu et le prochain. Ainsi, même dans nos écoles « nous sommes bâtisseurs de paix, brique par brique, dans nos classes, dans la cour et de là ensuite nous continuons dans la rue, dans nos parcs de jeux et dans nos maisons… » disent les élèves de ces instituts qui, toujours selon Declan O’Brien, viennent de milieux où ces valeurs sont méconnues.

O’Brien nous explique comment les enfants concrétisent cet art à l’école ou chez eux, en montrant comment elle les aide à être, en devenant plus tolérants, disponibles et plus ouverts aux autres : « Deux enfants se moquaient continuellement d’un des élèves. Cela se passait de manière silencieuse sans que les enseignants ne s’en rendent compte. Il y avait le risque de vengeance et d’élargir le cercle de la haine. La proposition de mettre en pratique l’art d’aimer a cassé ce mécanisme, en donnant aux élèves le courage de changer les choses en positif. En peu de temps la situation s’est résolue ».

“Drums for peace” est une autre initiative où les tambours, utilisés dans le passé comme signal d’antagonisme entre les personnes qui marchaient sur la route, maintenant ils annoncent la paix. Au cours de la manifestation on donne un prix pour une poésie. Comme celle d’Aiden Doyle (huit ans) de Belfast. C’est un texte écrit après que quelques affrontements entre les partis ont risqué en 2009 de faire retomber l’Irlande du Nord dans les années sombres de la guerre civile. Ces jours-là un policier et deux soldats sont assassinés. Aiden, avec sa spontanéité écrit : « Ce policier qui a perdu la vie était le papa de quelqu’un… » et il demande de ne pas retourner en arrière dans le processus de pacification. Ces paroles simples et convaincantes ont fait tache d’huile et arrivent au journal télévisé de la chaîne nationale en aidant fortement au développement et à l’éducation à la paix.

Source : Irlande du Nord : un accord entre écoles pour construire des liens de paix.

Learning Fraternity (Castelgandolfo, Rome 6-8 septembre 2013)

 

Congrès-laboratoire pour qui travaille dans le milieu de l’éducation (famille, secteur école, catéchistes, animateurs, éducateurs): en réponse aux défis de l’éducation, les thèmes principaux affrontés ont trait à « Education et mondialisation », « Education et relation ».