Mouvement des Focolari
Angola, finance à contre-courant

Angola, finance à contre-courant

Je travaille depuis 2008 dans une ONG. J’ai commencé en coordonnant une zone sous la supervision de la directrice exécutive. A la fin de 2010, je pars en vacances et à mon retour j’apprends que cette personne a donné sa démission et on me demande d’assumer sa charge. Quand je commence, je trouve certaines choses en suspens et, parmi celles-ci, l’une assez délicate. Concrètement, il s’agissait tout simplement d’un vol, étant donné que durant les années 2007 et 2008, l’ex directrice avait soustrait les taxes fiscales des salaires des employés de l’ONG sans les reverser ensuite à l’Etat. Ainsi l’amende que nous devions payer s’élevait à environ 75.000 dollars, ce qui correspondait à une somme énorme pour notre organisation. L’ex directrice, peut-être pour se couvrir, avait versé sur le compte de chaque employé une certaine somme correspondant à ce qui leur avait été soustrait de leur salaire, gardant en revanche pour elle la part que l’organisation aurait dû payer à l’Etat. Chacun de nous a reçu ces sommes sans en connaître l’origine et nous en avons été surpris et contents. Moi, par exemple, j’ai vu arriver 12.000 dollars sur mon compte, en plus de mon salaire. Bien que satisfait dans un premier temps, ma conscience me disait qu’il y avait quelque chose de douteux là-dedans et j’ai donc pensé restituer cet argent supplémentaire. J’ai pris contact avec des avocats pour savoir comment gérer la situation et ils m’ont conseillé de falsifier les documents, y compris le contrat de travail des employés, etc., parce que, selon eux, l’Etat ne comprendrait jamais une telle situation et exigerait de toutes façons le paiement de l’amende. J’ai, malgré tout, voulu être cohérent jusqu’au bout avec mon choix de vie de vouloir construire une société plus juste. Qu’aurait fait Jésus à ma place ? – me suis-je demandé. Certainement, il serait allé à contre-courant. Ainsi je me suis décidée à agir en conséquence et à inviter mes collègues à faire de même. J’ai dit que la première chose à faire était de restituer l’argent qui ne nous appartenait pas et d’écrire au Ministère des Finances en expliquant clairement ce qui était arrivé et en demandant l’annulation de l’amende. A ma grande surprise, tous les collègues ont été d’accord et nous avons fait cette démarche. Pendant ce temps, l’ex directrice, même si elle avait déjà quitté le Pays pour un autre travail, m’a fait savoir qu’elle était très en colère contre moi et jugeait exagéré de vouloir restituer l’argent à l’Etat. Elle ne comprenait pas ma décision et disait que cela allait détruire l’esprit d’équipe construit durant toutes ces années. Mais, pour moi et pour les autres collègues, cela signifiait être cohérents avec nos devoirs, certains que Dieu – qui voit tout – nous aiderait. Après trois mois de contacts et d’audiences avec le Ministère des Finances, nous avons reçu avec joie la nouvelle de l’annulation de l’amende. Les fonctionnaires avaient été frappés par notre honnêteté et par notre volonté de restituer l’argent dû à l’Etat. Nous avons touché du doigt la réponse de Dieu à ceux qui l’aiment et cherchent à être cohérents avec les valeurs chrétiennes. Récemment, nous avons dû présenter le bilan de notre ONG. Le Conseil Fiscal en a conclu que notre organisation était une référence aussi pour les autres ONG, du fait de sa transparence dans la gestion et pour la façon dont nous affrontions ensemble les problèmes. A. G. – Luanda – Angola

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Afrique, “Maintenant, c’est notre tour”

“Maintenant, c’est notre tour”. “Ce sera une grande fête, un événement historique”. « Une étape importante dans la formation des nouvelles générations en Afrique ». Ainsi les jeunes du Mouvement des Focolari de l’Afrique présentent-ils le “Congrès Gen panafricain” qui se tiendra dans la cité pilote des Focolari au Kenya, connue sous le nom de Mariapoli Piero, du 27 au 31 décembre 2011. Les racines. “La récente lettre apostolique de Benoit XVI “Porta Fidei” et le prochain synode des évêques sur la nouvelle évangélisation – disent les jeunes des Focolari – nous ont fortement interpellés. Nous sentons d’une importance vitale de répondre au défi déjà lancé par Jean-Paul II dans l’Exhortation Apostolique post-synodale « Eglise en Afrique », c’est-à-dire la nécessité de l’inculturation et sa priorité pour un enracinement réel de l’Evangile en Afrique ». C’est la première fois que le Mouvement Gen promeut sur le continent africain un événement de ce type, avec des jeunes provenant de 15 pays de l’Afrique sub-saharienne, et parmi les plus engagés, les Gen, garçons et filles. Environ 200 jeunes, de 19 à 30 ans, se retrouveront dans un climat de fête mais aussi de réflexion pour approfondir l’héritage de l’Evangile vécu, la spiritualité de l’unité que Chiara Lubich a laissée aux jeunes. « Chez nous aussi – se demandent les Gen africains – les jeunes, toujours plus et rapidement absorbés par la mentalité matérialiste, sont-ils encore capables de faire des choix radicaux et forts ? » Ojectif. Le projet, dont le Congrès panafricain fait partie, s’étend sur une année et inclut un programme de formation sur place et des journées de rencontres pour l’annonce de l’Evangile vécu, rassemblant le plus grand nombre possible de jeunes. En conclusion un séminaire se tiendra dans le Centre international des Focolari et culminera lors d’une audience avec le Saint Père, la visite sur les lieux des martyrs à Rome et une immersion au cœur de la chrétienté. Enfin, l’évaluation sur place et des congrès locaux permettront d’enrichir la communauté chrétienne de l’expérience vécue et de proposer de nouveaux projets. Défi. Réunir au Kenya 200 jeunes de pays aussi éloignés les uns des autres pourrait sembler  un objectif irréalisable. Comme le dit James : « Pour la plupart, nous sommes étudiants et ceux qui travaillent ont des emplois mal rétribués ». C’est pour cela que les Gen travaillent, depuis l’année dernière, pour recueillir les fonds nécessaires pour les longs voyages, de manière que – grâce à une grande communion des biens – chaque région puisse être représentée. A Nairobi, le 28 novembre, le Congrès a été présenté au Nonce Apostolique, l’archevêque Alain Paul Lebeaupin, qui a parlé aux Gen de l’Exhortation apostolique Africae manus que le Pape a personnellement remise au peuple africain lors de son dernier voyage au Bénin et dans laquelle il invite les jeunes à ne pas se laisser décourager et à ne pas renoncer à leurs idéaux. « L’avenir est dans les mains de ceux qui savent trouver des raisons fortes pour vivre et espérer (…), il est entre vos mains » ‘Benoît XVI, n.63 Exhortation apostolique Africae munus). Maria Voce, présidente des Focolari, a envoyé aux Gen de l’Afrique, un message dans lequel elle dit, entre autre: « Si vous maintenez toujours la présence de Jésus parmi vous, durant ces jours,  il y aura une explosion de joie et de vie nouvelle parmi tous les Gen qui participeront. Alors allez de l’avant, avec courage et enthousiasme ! Mettez l’amour à la base de tout et chaque petite chose acquerra une signification profonde et deviendra une pierre supplémentaire pour la croissance du Mouvement Gen en Afrique ». [nggallery id=80]

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Micro crédit au Burundi

Gaudence, volontaire des Focolari, est engagée dans sa paroisse St-Michel (Bujumbura) où il y a beaucoup de pauvreté. De nombreuses initiatives ont été menées mais les pauvres sont toujours là et sont même de plus en plus nombreux. Elle s’adresse alors à Françoise, qui fait partie d’une association locale du Mouvement des Focolari (CASOBU) qui cherche à répondre aux nécessités de la population et à contribuer à la réconciliation entre les diverses ethnies. Elle s’occupe, en particulier, des projets de microcrédit communautaire et en fait connaître les résultats positifs. La méthode de ce microcrédit consiste, en effet, à constituer des « groupes d’épargne et de crédit » qui trouvent en interne les ressources nécessaires, en apprenant à gérer sa propre situation économique. Pour Gaudence s’ouvre une nouvelle perspective et, ensemble, ils s’adressent au curé, peu convaincu au début. Le jour où le projet est présenté aux pauvres de la paroisse, Françoise reste surprise du nombre important de personnes âgées dans un état de pauvreté totale. Mais la perplexité de l’assistance est évidente. « Comment pouvons-nous épargner si nous n’avons rien ?”, demandent-ils. Malgré le scepticisme général, le curé encourage tout le monde à essayer. Trois groupes de 25 personnes chacun sont constitués et les rencontres de formation commencent. «Nous continuons à répéter que nous ne donnerons pas d’argent – racontent-elles – et que les prêts devront provenir des petites sommes épargnées ». Tous ne comprennent pas. Un jour où ils se sentent plus découragés que d’habitude, ils déclarent : « Explique nous encore une fois la méthode, puis nous nous confierons à Jésus parce que nous le faisons seulement pour Lui ». Les rencontres se poursuivent avec des hauts et des bas mais, étonnamment, au fur et à mesure que le cours progresse, des talents et des forces cachées viennent en évidence. Même ceux qui n’avaient d’autres perspectives que de mendier devant une église  réalisent les premiers investissements productifs. «Pendant quelques mois raconte Françoise – j’ai dû me faire remplacer pour la formation parce que j’étais occupée par les préparatifs de mon mariage. De nombreuses personnes de St Michel sont venues me féliciter, avec les yeux illuminés par la joie : ils n’étaient plus pauvres ! Ils m’ont raconté le succès de leurs petites activités ». Une dame âgée m’a dit avec fierté: “Je n’ai plus besoin de l’aide de la Claritas, tu peux donc la donner à quelqu’un d’autre; parce que désormais j’ai demandé un prêt que je vais ensuite rembourser. Je pense agrandir mon petit étal de fruits et légumes ». Six mois seulement sont passés et déjà 90 personnes ont spontanément renoncé à l’aide de la Claritas qui pourra ainsi en aider d’autres. «Nous étions incrédules par rapport à tout ce qui est arrivé. Beaucoup de ceux qui ont vécu cette expérience étaient parmi les plus pauvres et les plus âgés. Nous nous sommes rappelés que nous avions demandé à Jésus de prendre soin de ces personnes et nous avons réalisé que la réussite du projet avait été son œuvre ». Actuellement CASOBU soutient le microcrédit communautaire à Bujumbura, dans les quartiers de Kinama, Cibitoke et Kamenge, mais le cercle s’élargit. Une autre paroisse, dans la zone nord, veut commencer cette expérience Il s’agit d’un des nombreux projets soutenus par l’Ong non gouvernementale des Focolari ‘Actions pour un monde uni” (AMU).

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Vie Consacrée: la spiritualité de communion, une voie de sainteté

Radicalité, communion et spiritualité : voilà ce que les jeunes religieux désirent pour leur future vie consacrée. C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée la veille du 5ème Congrès sur la Vie Consacrée. Ce congrès s’est tenu à Rome le 3 décembre dernier, à l’initiative de femmes et hommes consacrés de Rome, du Mouvement des Focolari, en collaboration avec l’Institut de théologie Claretianum. Deux points étaient à la base de l’enquête. L’un positif et l’autre négatif sur la vie consacrée: “Je voudrais que la vie consacrée que je vis soit plus… Je voudrais que la vie consacrée que je vis soit moins…”. Pour la dimension négative, sont ressortis le refus du formalisme et la dénonciation de l’activisme. C’est en fonction des résultats de cette enquête, qu’a été choisi le thème du congrès – “Saints ensemble” – en proposant comme voie de sainteté commune, la spiritualité de communion. Les interventions en salle ont été variées: celles de l’archevêque João Braz de Aviz, préfet de la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et Sociétés de Vie Apostolique, le Recteur de l’Université pontificale Urbaniana, le père Fabio Ciardi des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée, à qui a été confié le thème: «La spiritualité de Communion, voie de sainteté». Cela s’est poursuivi par une série de témoignages vécus racontés par des religieux et des religieuses. A la fin Lucia Abignente du Centre Chiara Lubich est intervenue pour présenter un bref excursus historique sur la sainteté du peuple dans la pensée de Chiara Lubich et introduire deux courts films. La seconde partie du Congrès a commencé par un témoin d’exception, Chiara Luce Badano, proclamée bienheureuse le 25 septembre de l’année dernière. Ce sont les Gen – les jeunes du mouvement des Focolari – qui l’ont présentée. Née en 1971, Chiara Luce a été une contemporaine: “avec sa vie – explique Tiziana Longhitano sfp – elle nous a dit que la sainteté est possible aussi aujourd’hui, qu’elle est possible aussi pour nous. Chiara Luce apparait l’expression d’un chemin vécu ensemble. Elle n’est pas devenue sainte toute seule : ses parents l’ont accompagnée. D’autres amis ont participé à son cheminement. Ils ont été entraînés dans la réciprocité de l’amour trinitaire”. «Vous êtes un vrai signe de Dieu pour le monde et pour nous consacrés – a dit un participant à la fin du congrès – votre témoignage est contagieux pour les jeunes et pour tous ceux qui ont l’opportunité de vous connaître».  

Noël, une révolution

Noël étant par la plupart considéré comme une des plus grandes fêtes, plus somptueuse que sacrée, il est bon de revenir sur quelques aspects authentiques de cet événement. Il existe un contraste abyssal entre la naissance d’un  puissant de la terre, telle que la rêvait et la réalisait le monde antique, et la naissance obscure, ignorée de Jésus; un contraste qui indique déjà l’originalité infinie, incroyable, d’un Christ-roi, qui naît d’une pauvre femme, dans une étable, dans le froid et la nudité. Rien à voir en vérité avec un Dieu. Ainsi le début de sa révolution ne revêt pas l’aspect de l’orgueil mais de l’humilité, pour entraîner au ciel les fils de Dieu, à commencer par ceux qui mangeaient et dormaient à même le sol: les esclaves, les sans travail, les étrangers: la lie de la société. Avec cet enfant, naît la liberté et l’amour. Voilà l’immense découverte. L’amour universel qu’il enseigne vise à anéantir un système de relations fait en grande partie de pouvoir politique excessif,  d’abus d’autorité, d’usure oisive, de  mépris du travail, de dégradation de la femme, d’envie destructrice, comme base sur laquelle le régime s’implantait écrasant des millions d’esclaves, c’est-à-dire d’êtres sans droits, de vrais morts vivants. Logiquement, pour les personnes insérées dans un tel système, cette annonce est une folie qui conduit en prison et à l’échafaud. Il le sait : « Vous serez haïs par toutes les nations à cause de mon nom”. Bienheureux les pauvres et ceux qui se font pauvres pour aider ceux qui sont dans la misère. « Bienheureux vous qui avez faim maintenant… mais gare à vous, les riches ». Imaginez la rage et combien sont scandalisés ceux pour qui l’argent avait toujours représenté le bien suprême et la bénédiction de Dieu, ceux-là qui se tuaient et tuaient les autres pour posséder toujours plus d’hectares de terre, déclenchaient toutes sortes de troubles démagogiques, attrapaient mal au ventre et risquaient la crise cardiaque simplement par souci d’enfler leur capital. “Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent… A qui te donne une gifle, tends-lui l’autre joue… Donne à qui te demande et ne réclame pas à celui qui t’a emprunté de te rendre ton bien…  Il a été dit aux anciens : tu ne tueras point et celui qui tue sera passible de jugement. Mais moi je vous dis : celui qui se met en colère contre son frère sera passible de jugement… ». La maxime paraissait contraire à l’honneur des guerriers et des industries belliqueuses, alors que ne pas se fâcher contre son frère équivaut à mettre fin aux combats, aux factions et à la violence. Cette simple phrase ferait de la société – pauvres de nous – un lieu de cohabitation pacifique. La vie, dans la paix, permettrait de faire de chaque jour un nouveau Noël. C’est cela la révolution du Christ : nous faire continuellement renaître contre la malédiction de la mort. Ainsi le plus grand commandement – a-t-il dit – est d’aimer l’homme; qui équivaut à aimer Dieu. Aimer l’autre jusqu’à donner la vie pour lui plutôt que de le haïr au point de le tuer. Voilà, en bref, le sens du nouveau Noël de l’humanité, qui lui est accordé pour remonter vers Dieu. Révisions du passé, fin des guerres, des passions destructrices, de l’avarice ; et commencement de l’amour universel, qui fait « de tous, une seule chose », et n’admet aucune divisions de castes, de classes, ou de tendances politiques… Avec sa vie et sa mort, Jésus prêche et enseigne la vie. Mais les mauvais ne veulent pas la vie : ils veulent la mort. Et pour cela, ils ont œuvré intensément, aujourd’hui avec les armes atomiques, l’intoxication écologique, l’anarchie dans la distribution du pétrole et des vivres, préparant ainsi la fin de l’humanité. Beaucoup s’illusionnent eux-mêmes avec des mythes. Ils aiment la paix et conçoivent des traités de guerre ; ils cherchent l’égalité économique et avivent les contrastes avec la lutte des classes, déchaînent toutes sortes de désordres et de grèves inutiles qui ne font que compliquer la vie des gens du peuple. Aujourd’hui, comme dans les années 20, ils appellent de leur vœux un régime soi-disant « fort » , croyant ainsi pouvoir vivre en toute tranquillité. Logiquement, Noël se célèbre aussi avec le panettone, s’il aide à susciter l’amour; mais il se célèbre surtout avec la réconciliation, qui met fin aux maladies de l’esprit et redonne la santé. Il se célèbre en remerciant le Seigneur et Marie, qui ont souffert pour nous enseigner et nous aider à mettre fin à notre propre souffrance. in: «Città Nuova», 1974, n.24.

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Climat, technologie, personne. Interview d’EcoOne.

Deux semaines de conférence de l’ONU sur les changements climatiques. Quel est le bilan ? A Durban, on a abouti in extremis à un modeste compromis: la conférence a duré un jour de plus que prévu et n’a pas produit un nouvel accord engageant pour les pays,  en reportant la rédaction à 2015 pour une entrée en vigueur en 2020. Ce résultat confirme la tendance générale des dernières négociations internationales sur le climat : une situation d’impasse. Nous assistons, à l’échelle globale, à une scène qui ressemble à une querelle fraternelle : tous attendent qui va faire le premier pas pour en sortir. Le protocole de Kyoto pour la réduction des gaz à effet de serre, reconduit jusqu’en 2015, est insuffisant autant parce qu’il fixe des objectifs limités que parce que les Pays les plus polluants n’y adhèrent pas. Certains grands pollueurs « historiques » voudraient que ce soient les Pays dits émergeants qui réduisent leurs émissions. Malgré tout, je reste optimiste : je crois que l’humanité trouvera une solution. Certains Pays ont déjà compris l’importance stratégique des sources d’énergies renouvelables. Dans ce contexte, l’Union Européenne s’inscrit de façon positive, avec le plan “20 20 20” (d’ici 2020, réduction des gaz à effet de serre de 20%, de la consommation d’énergie de 20% et passer à 20% de nos besoins énergétiques en énergies renouvelables. N’y a-t-il pas le risque que ces décisions désavantagent les Pays émergeants. Le risque existe. En effet, certains soutiennent la réduction des émissions de gaz à effet de serre,  mais en se plaçant aussi du côté des Pays émergeants, où une grande partie de la population est encore sans électricité et sans eau courante. Il faudrait soutenir le développement des énergies propres et se demander ; pourquoi les Pays riches ne veulent-ils pas céder leurs brevets  dans ce domaine ? Pourquoi exportent-ils des industries polluantes ? Parmi ceux qui soutiennent cette position, il y a aussi l’Eglise Catholique. A Durban étaient présents des négociateurs de 190 Pays qui cherchent de grands accords entre les Etats. Et au niveau local, pouvons-nous faire quelque chose ? Oui, certainement. L’engagement au niveau personnel, les choix de consommation et la façon dont nous votons aux élections, un style de vie plus sobre, tout cela constitue des actions importantes. En outre EcoOne cherche à élaborer une réflexion également sur un nouveau rapport entre personne et nature. Pouvez-vous préciser ? Quels sont les propositions d’EcoOne pour un style de vie plus durable ? La proposition d’EcoOne trouve racine dans la pensée de Chiara Lubich. Que nous enseigne Chiara? Il ne s’agit pas tant de  trouver des  techniques plus modernes pour économiser l’énergie, mais d’avoir un regard nouveau sur la nature. Elle nous a fait cueillir la présence de Dieu sous chaque chose. Elle nous a fait aussi comprendre la fraternité universelle, c’est-à-dire la fraternité avec les autres peuples au sein de chaque génération et entre générations, pour répondre aux questions « Quelle planète laisserons-nous à nos enfants ? Quel air respirerons-nous demain ? ». Cette réflexion sur un rapport renouvelé entre l’homme et la  nature nous amène à dépasser un anthropocentrisme excessif, c’est-à-dire celui de l’homme dominateur qui détruit la nature pour l’argent mais aussi à aller au-delà d’une conception où la nature est au centre de tout, au point de considérer la personne humaine uniquement comme un perturbateur du cosmos. Nous croyons que la réponse réside plutôt dans le don de soi, dans la personne qui vit le don de soi avec ses semblables et avec la nature dont il ne se sent pas le propriétaire mais l’administrateur et le protecteur, parce qu’elle lui a été confiée par Dieu. Luca Fiorani, chercheur à l’ENEA et professeur en écologie et en éducation environnementale à la LUMSA, est le coordinateur international d’EcoOne, une initiative culturelle promue et soutenue par des enseignants, des chercheurs et des professionnels qui œuvrent dans le secteur des sciences environnementales, avec le souci d’enrichir la connaissance scientifique d’une lecture humaniste et sage des problèmes d’environnement. En 2010, il a publié pour Città Nuova, avec Antonello Pasini, « Le réchauffement de la planète. Comprendre le débat sur les changements climatiques ».

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Hindous et chrétiens en dialogue

Lonavla est un endroit réputé pour son climat agréable sur les hauts plateaux du Dekkan, à environ deux heures de voiture de Mumbai. Les 60 spécialistes sont là pour le IVème Symposium hindou-chrétien. L’initiative a débuté en 2002 à Castelgandolfo, un an après la visite de Chiara Lubich en Inde et ses rencontres avec le monde universitaire et gandhien de l’immense nation asiatique. Il s’agissait d’une première. A cette époque, le Mouvement des focolari, déjà actif depuis une dizaine d’années dans le domaine interreligieux, n’avait jamais eu l’occasion d’affronter le point de vue académique et théologique avec des fidèles de religions et traditions différentes. Depuis 2002, ensuite, se sont succédées des initiatives académiques avec des bouddhistes, des juifs et des musulmans, à Rome et en différentes parties du monde. La découverte et la valorisation du milieu universitaire dans le dialogue entre fidèles de diverses croyances, bien qu’il ne doive devenir ni prioritaire ni exclusif, a toutefois acquis un rôle plus central  pour une vraie connaissance de la spiritualité, de la caractéristique des rituels et de l’éthique de l’autre. Pour la première fois aujourd’hui, universitaires de tradition propre de l’Inde et partenaires chrétiens auront la possibilité de se rencontrer en Inde, où le dialogue est riche et innovateur depuis des siècles et capable même de parcourir des chemins éprouvés en ces moments difficiles comme ceux que nous vivons. La caractéristique de l’expérience que la soixantaine de participants se proposent de réaliser, est de ne pas se limiter à un exercice universitaire, mais d’allier vie et idées. Le titre de l’évènement« Lire, interpréter et vivre les Ecritures pour réaliser la paix et la fraternité universelle » – offre des idées vitales qui seront toutefois approfondies aussi intellectuellement. Parmi les chrétiens, en plus des représentants du Mouvement des focolari de l’Inde, seront présents des membres de l’Ecole Abbà – le centre d’étude – ainsi que des membres du Centre du Dialogue interreligieux des Focolari. Du côté hindou, les participants seront gandhiens, engagés sur une ligne sociale et pratique, en tant que professeurs universitaires affiliés à différentes prestigieuses universités.

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Les enfants et Noël, le temps de donner

Tout commence après le Noël de 1980, lorsque Chiara Lubich, en traversant le centre d’une grande ville, reste consternée devant les vitrines illuminées, “pleines de gnomes, de pères Noël et de fées ». Mais où est Jésus ? Celui que l’on fête à Noël est totalement absent, éclipsé par mille lumières colorées, des traineaux et des cadeaux très coûteux qui remplissent les vitrines élégamment décorées. Ainsi prend naissance ce texte : «Ils ont chassé Jésus »: « Dans mon cœur l’incrédulité puis presque la rébellion: ce monde riche a totalement détourné Noël de son sens et il a chassé Jésus ! »

Les Gen 4, garçons et filles – les enfants du Mouvement des Focolari – répondent à l’invitation de Chiara Lubich de ramener Jésus dans le monde. Chaque année, dans ces centaines de villes du monde entier, ils préparent avec leurs amis, des petites statues en plâtre de l’enfant Jésus qu’ils offrent ensuite un peu partout. Sur les places, dans les écoles, sur les marchés pour lui trouver une maison et réchauffer le cœur de beaucoup en ce jour où Il vient au milieu de nous.

Nombreuses sont les expériences…

A Cordoba, en Argentine, le papa d’une Gen 4, qui fait partie du Renouveau charismatique est resté très touché par le texte de Chiara “Ils ont chassé Jésus”, disant: “Cette femme a eu une grande inspiration et nous ne pouvons pas laisser passer l’occasion de donner Jésus, c’est de cela dont a besoin la société d’aujourd’hui”. Tout de suite il a commencé à travailler dans sa paroisse pour rassembler d’autres personnes autour de l’action “Navidad Solidaria” (Noël solidaire). Ainsi, divers groupes du Renouveau ont préparé 150 petits, le groupe des Scouts 300, l’Ecole Catholique 300 et les Gen 4, aidés par de nombreuses autres personnes, en ont fabriqué 450. Au total, ils ont pu offrir 1200 petits Jésus.

A Scafati, près de Naples, les Gen 4 ont écrit une lettre au maire pour lui demander de pouvoir les proposer devant la Mairie. Le maire les a reçues, a demandé qu’on lui raconte l’histoire et a bien volontiers donner son autorisation. C’est lui qui a acheté le premier “petit Jésus”.

Porter le bonheur dans le monde

Beaucoup sont touchés par l’amour des enfants. Les Gen 4 d’un village toscan sont allés faire du porte à porte pour offrir l’Enfant Jésus aux familles. Un monsieur un peu froid ouvre la porte et quand les enfants lui disent qu’ils sont les Gen 4 et qu’ils sont là pour lui offrir Jésus, il répond sèchement : « Cela ne m’intéresse pas ; je suis athée ! ». « Qu’est-que ça veut dire athée ? », demande Lorenzo. Et le monsieur, touché: “Je ne crois pas dans les mêmes choses que toi, mais moi aussi je veux faire un acte d’amour ! », et il prend tout de suite un « petit Jésus ».

Comme tous les ans, de nombreuses personnes, qui reçoivent cette figurine de l’Enfant Jésus, donnent spontanément quelque chose pour soutenir les activités des Gen 4. Cette année, tous les fonds récoltés seront envoyés en Afrique. Comme le disent les Gen 4 dans leur poster : « Nous, les Gen 4, voulons porter le bonheur dans le monde”, et plus loin: « Jésus, qui est présent en chacun de nos pauvres, tu n’auras plus à souffrir, tant que nous serons là ».

Avec cette vidéo, nous vous souhaitons un Bon Noël !

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Prix Mère Teresa à Chiara Lubich

STRAMING INTERNET: http://www.mpv.org/mpv/download/STREAMING/Streaming2.html «Aimer, donc, aimer, aimer, aimer. Parce que la vie, chaque vie, chaque étape de la vie, demande de l’amour ». Ainsi parlait Chiara Lubich dans ce palais des Sports de Florence, où le 17 mai 1986, avec Mère Teresa de Calcutta, elle avait été appelée à donner un témoignage lors de la journée « Toute vie demande l’amour » Aujourd’hui encore on rappelle le “droit à la vie”, comme premier et fondamental parmi tous les droits humains. C’est aussi le sens du prix européen du Mouvement pour la Vie (portant le nom de Mère Teresa), décerné cette année en mémoire de Chiara Lubich pour la contribution donnée par les Focolari du monde entier, à la cause de la vie. Parvenu à sa troisième édition, le prix a été institué lors du 60ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, signé le 10 décembre 1948. Remis pour la première fois à Strasbourg à la mémoire du grand généticien, le professeur Jérôme Lejeune, il veut être une reconnaissance à qui a rendu un témoignage particulièrement généreux et efficace à la dignité humaine, à l’amour et à la vie et a ainsi  contribué de manière exemplaire à construire une véritable culture des droits de l’homme. Pour le recevoir, la présidente des Focolari Maria Voce se rendra le 10 décembre au Capitole de Rome, en présence d’Ennio Antonelli, président du Conseil Pontifical pour la Famille, du maire de Rome, du Président de la Commission des Affaires constitutionnelles du Parlement européen, du ministre hongrois des Affaires sociales et de la famille, d’autres personnalités civiles, religieuses et universitaires et de représentants de mouvements pour la vie de 13 pays européens. Au cours du programme seront présentés quelques témoignages sur le thème du « génie féminin » et des extraits de Chiara Lubich seront lus. «Quand Dieu est venu sur terre, il a porté l’amour – écrivait Chiara en 1986. Lui, créateur de la vie et initiateur d’une Vie nouvelle encore plus importante, savait ce qu’il fallait pour la maintenir : il fallait l’amour. Et, à la fin de la vie, lui-même nous jugera uniquement sur l’amour. L’amour est donc très important. Sortons alors de ce stade avec l’intention de faire de notre vie un acte d’amour continuel envers chaque prochain et de communiquer ce désir au plus de gens possible. Nous contribuerons ainsi à bâtir cette civilisation dont on parle souvent : la civilisation de l’amour ».

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Maria Voce, consultrice pour la Nouvelle Évangélisation

« La nouvelle me réjouit et m’honore en raison de la confiance dont font preuve le pape et le Conseil Pontifical. Cette nomination m’engage à faire que ma vie et celle de tous ceux qui sont reliés à moi dans le mouvement des Focolari soit évangélisée, et par là-même, évangélisante. Je suis consciente que beaucoup de personnes n’auront jamais l’occasion de lire l’Évangile autrement que par notre vie. » Ainsi s’est exprimée Maria Voce à l’annonce de sa nomination, ce 7 décembre, jour anniversaire qui marque historiquement la naissance du mouvement des Focolari en 1943. Les nouveaux consulteurs du Conseil Pontifical pour la promotion de la Nouvelle Évangélisation sont au nombre de 15. Ce dicastère pontifical a été institué récemment. En octobre dernier, il a organisé la première rencontre internationale : « Nouveaux évangélisateurs pour la nouvelle évangélisation ». Ce Conseil a pour but de « promouvoir une évangélisation renouvelée dans les pays où a déjà résonné la première annonce de la foi et où sont présentes des Églises de fondation ancienne, mais qui vivent une sécularisation progressive de la société et une sorte ‟d’éclipse du sens de Dieu”, qui mettent au défi de trouver des moyens adaptés pour proposer à nouveau la vérité pérenne de l’Évangile du Christ ».  

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Tu as épousé Dieu, tu peux tout attendre de lui…

Soundtrack Italien © Charisma Productions (UK)

J’ai toujours eu une foi forte et en plus de la foi, il y avait aussi l’amour de Dieu. Mais ce que je connaissais de Lui c’était, un peu comme tout le monde, qu’il était lointain, au-delà des étoiles. Le coup de foudre a eu lieu lorsque j’avais 23 ans, lorsque ce charisme a commencé à se manifester. Vous avez épousé Dieu… Dieu parle à travers les circonstances, les personnes, les rencontres, les événements. Je me rappelle que j’étais à la maison, j’étudiais. Maman voulait toujours que j’étudie, elle ne voulait pas que je perde de temps à autre chose qu’à étudier. Alors que mes deux petites sœurs qui étaient plus jeunes que moi faisaient beaucoup d’autres choses. Un jour il faisait très froid. Or nous étions plutôt pauvres, alors qu’auparavant nous avions vécu dans l’aisance, mais en raison des circonstances, maintenant… Bref, maman a dit : « il faudrait aller chercher du lait. » Il fallait toujours aller chercher du lait dans une bouteille, à un endroit situé à un kilomètre et demi de la maison. Et mes petites sœurs, la première dit « Moi, je n’y vais pas, il fait froid, trop froid. » Et l’autre : « moi, non plus ». Moi, j’avais déjà compris qu’il était important d’aimer, je l’avais déjà compris, bien avant notre Idéal, et j’ai pensé : « Je fais un acte d’amour, j’y vais. » Alors j’ai dit à maman : « Maman, j’y vais ». J’ai pris la bouteille et je suis partie sur la route vers l’endroit où je devais me rendre et à mi-chemin, j’ai eu comme l’impression, une simple impression, comme si le ciel s’ouvrait et j’ai entendu au-dedans de moi, « Donne-toi toute à moi, donne-toi toute à moi » et là, j’ai compris que c’était l’appel. Alors, je suis allée à chercher le lait, et je suis rentrée, sans rien dire à personne. J’ai écrit à mon confesseur qui m’a répondu : « Viens m’en parler » En ce temps, l’usage était de faire, comme on dit, l’avocat au diable, de montrer toutes les difficultés. Il m’a dit : « Vous resterez toute seule, si vous voulez vous consacrer à Dieu, vous resterez seule, vos frères et sœurs se marieront, ils auront beaucoup d’enfants et vous, vous resterez seule. » J’ai répondu « Tant qu’il aura un tabernacle je ne serai jamais seule. » Il a consulté alors un prêtre très âgé, de ceux qui ont beaucoup d’expérience, et il m’a donné la permission de me consacrer tout de suite à Dieu pour toute la vie. Ce jour-là, je suis allée dans une église où il avait préparé un petit banc où je devais me mettre pour assister à la messe. J’avais à l’époque un missel, tout petit, tout beau. Et je me rappelle qu’avant de prononcer « Je suis toute à toi » j’ai compris ce que j’étais en train de faire. C’était comme si derrière moi, un pont s’écroulait ; je ne pouvais plus retourner en arrière Je me rappelle que j’ai versé une larme sur le missel. Et pourtant j’ai fait mon vœu, enfin plutôt j’ai épousé Dieu. Puis je suis rentrée à la maison, j’avais cette impression : tu as épousé Dieu ; tu peux tout attendre de lui… Et moi, j’attendais quelque chose de grand, mais je n’aurais jamais imaginé, naturellement, un mouvement comme celui-là qui désormais dépasse toutes les forces humaines. Je me rappelle que la nuit, on m’avait dit de veiller, de prier, mais il me semblait que c’était un genre d’exercice qui n’était pas fait pour moi. Je suis restée éveillée seulement deux heures devant un crucifix. Le lendemain, rentrant chez moi, après ce vœu, j’ai acheté trois œillets rouges. Ma mère m’a demandé « Mais où vas-tu ? » « À une cérémonie ». Je sentais qu’il ne fallait pas le dire. De fait, l’Évangile dit que tous ne comprennent pas, seulement ceux qui sont appelés comprennent. Puis, à ce moment-là je donnais des leçons à mes compagnes et à elles, au contraire, je l’ai dit tout de suite. Parce qu’elles me voyaient tellement heureuse : « mais qu’as-tu Chiara ? ». Alors, je leur ai raconté, et elles ont dit : « Mais nous aussi ». Peu après, elles se sont préparées. C’est ainsi qu’a commencé le mouvement. Mais grâce au vœu que j’ai prononcé, ce fut comme la première pierre qui a été plantée, solide, pour toujours. Extrait de : Face à face – Chiara Lubich et Sandra Hoggett (1ère partie) Rocca di Papa, 18 avril 2002    

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Naissance de la revue Claritas

Professeur Callan, présentez-nous Claritas? « Claritas est une revue en ligne, en langue anglaise, qui cherche à développer une culture de l’unité d’une manière académique et approfondie. Les articles sont revus par des pairs (peer review) pour en assurer la qualité, mais surtout, comme cela se fait pour Nuova Umanità en langue italienne, ces articles veulent explorer toute la réalité à la lumière de cette unité capable d’engendrer un monde nouveau. Elle n’est pas seulement au service d’un milieu culturel spécifique dans le monde mais elle offre la possibilité à tous ceux qui pratiquent l’anglais, de s’exprimer dans cette langue. Pour favoriser la participation de tous, et en particulier de ceux qui ont moins de ressources économiques, cette revue est gratuite, même si, pour couvrir les dépenses, nous demandons – à ceux qui peuvent le faire – de s’abonner comme cela se fait pour d’autres revues du même type. » Pouvez-vous nous expliquer le fonctionnement et l’utilité de la méthode du « peer-review »? « En pratique, une fois qu’un article est accepté par le directeur pour être éventuellement publié, il est envoyé, pour avis, à d’autres personnes compétentes dans le sujet dont il est question. Ces personnes, habituellement, sont membres de la rédaction. Cette évaluation peut aussi se révéler être un vrai service pour l’auteur, en ce sens qu’un article peut être considéré comme intéressant mais nécessiter quelques corrections pour le rendre publiable ; des améliorations appropriées lui seront donc suggérées. La rédaction est composée principalement de personnes issues d’instituts universitaires du monde entier. » Claritas est une revue transdisciplinaire, pourquoi cette approche ? “Parce que si l’un des aspects de l’unité amène à respecter, et même mettre en valeur, la diversité des disciplines, il reconnaît aussi que chacun peut enrichir l’autre. Chaque discipline a sa propre autonomie mais aucune ne se suffit à elle-même. Claritas s’adresse à tous ceux qui veulent participer au débat qui se développe autour du projet de l’unité et son objectif est de contribuer, par une réflexion intellectuelle de bon niveau, à promouvoir et diffuser la culture qui naît de ce charisme de l’unité. » Quel est son lien avec le Mouvement des Focolari? “La culture de l’unité que Claritas veut exprimer naît du charisme porté par le Mouvement des Focolari. Claritas est donc une expression culturelle de ce Mouvement, mais on ne doit pas nécessairement en faire partie pour écrire dans ses pages ou pour y trouver quelque chose d’utile et peut-être d’éclairant. » Comment est née l’idée de cette revue? «Sa ligne éditoriale est basée sur celle que l’on trouve également dans Nuova Umanità, mais Claritas s’adressera aux zone anglophones. Concrètement, auparavant il y avait deux débats  parallèles, l’un au sein de Nuova Umanità qui reconnaissait l’importance de publier des articles en ligne et en anglais, et l’autre, aux Etats-Unis, où l’on sentait la nécessité d’une expression linguistique adaptée à la communauté scientifique un peu partout dans le monde et qui, heureusement, avait déjà trouvé des moyens concrets pour la  réaliser. Le 12 mars 2012 sortira le premier numéro. Peut-on avoir dès maintenant une idée de son contenu? «Nous publierons un texte de Chiara Lubich de 1961 où elle raconte son expérience du “Paradis”. C’est un texte fort avec de nombreux prolongements possibles et des implications culturelles. Il y aura au moins un article pour en préciser le contexte et un autre qui examinera la pensée anthropologique contenue dans l’expérience de Chiara. Par ailleurs, il y aura deux articles sur la politique : l’un traitera des limites du pouvoir politique et l’autre concernera les rapports internationaux. Il y aura aussi des articles qui toucheront le dialogue interreligieux, en particulier avec les Juifs et les Bouddhistes. Enfin, touchant le champ très large qui intéresse la revue, nous présenterons des recensions de livres variés – y compris hors du contexte culturel de langue anglaise, comme un texte par exemple qui traite de la « fraternité » du point de vue Sud-Américain. » Nous adressons nos meilleurs vœux à la revue Claritas!

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Dans les coins sombres de la capitale

«Je viens d’un village de campagne et j’ai emménagé à Rome depuis peu. L’arrivée dans une aussi grande ville m’a fait rencontrer des réalités très différentes de celles auxquelles j’étais habitué. C’était difficile pour moi de voir un jeune quémander quelque pièce ou bien des personnes plongées dans des conteneurs chercher quelque chose à manger. Ce n’est pas nouveau, plutôt des scènes vues et revues de nombreuses fois dans les rues ou à la télé.  Mais quand on se trouve face à face avec ces situations, quelque chose change et on a la possibilité de trouver sa propre mesure pour vivre selon l’Evangile. Rentrant un de ces soirs chez moi, je me suis arrêté pour parler avec un jeune. Il avait 23 ans, plus ou moins mon âge. Il m’a parlé de ses enfants. L’un d’eux devait subir une opération et les économies n’étaient pas suffisantes. Il m’a parlé du loyer de 150 euros par mois à payer pour ne pas devoir dormir, avec sa femme, sur la banquette arrière d’une voiture. Et encore des difficultés pour trouver un travail. Peut-être l’histoire habituelle, peut-être les excuses habituelles, pour grappiller quelques pièces, ai-je pensé. Mais il y avait quelque chose qui me poussait à aller plus loin. Je lui ai alors dit que je l’aurais aidé à trouver un travail, que les prochains soirs je l’aurais invité à dîner et que je l’aurais hébergé chez moi si le propriétaire l’avait mis à la porte. Je ne savais pas très bien ce que je disais, mais les mots venaient du cœur. Je me demandais: qu’est-ce que je peux faire, moi, si petit, entré depuis peu dans la réalité romaine? Arrivé chez moi, j’ai prié demandant l’aide au Père. Deux jours après, je reçois un mail qui parlait d’une rencontre pour des jeunes étrangers recherchant du travail. Voilà la réponse, voilà un signal clair! J’ai tout de suite envoyé un message au jeune, avec qui nous avions échangé nos numéros de téléphone, en lui donnant cette nouvelle. Plusieurs fois il m’est arrivé de rentrer tard chez moi à cause de moments semblables et de m’entendre demander par mes colocataires : ‘mais pourquoi parles-tu avec ces personnes ? Qu’est-ce que ça peut te faire ? De toute façon, ça ne sert à rien…’ C’est possible qu’à eux j’aie donné une réponse superficielle, mais ce que j’ai compris a été une vraie révolution. J’ai changé ma façon de faire parce que ‘chaque chose est pour Jésus’. Et si on se laisse travailler par Jésus, si on Le choisit à la base de notre vie, surtout ce Jésus, qui sur la croix, a souffert pour nous tous, alors c’est Lui-même qui nous fait être un autre Lui dans les coins sombres et dans les souffrances de la société. » (E.P. – Italie)

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Jeunes et liberté

Ensemble jeunes et adultes, ensemble italiens et brésiliens, allemands ou coréens, africains et chiliens. Ensemble musulmans et chrétiens. Le défi à relever consiste encore aujourd’hui à abattre les barrières et démontrer qu’à travers nos différences évidentes, nous pouvons offrir un message d’espérance. « Nous sommes ensemble, c’est la plus grande réalité de notre vie. L’unité est là : entre les générations, entre les peuples. Sans jamais perdre de vue l’horizon : le monde uni ». C’est Maria Voce, la présidente des Focolari, qui le rappelle au plus de 400 jeunes provenant de 14 pays de 4 continents, rassemblés pour le rendez-vous annuel durant lequel s’élaborent les pistes de travail pour la branche des jeunes du Mouvement. Chantier Genfest, Parole de Vie, la proposition culturelle de Sophia, les défis des Eglises sont quelques uns des points abordés. La représentation internationale est due particulièrement aux Ecoles Gen de la cité-pilote de Loppiano (Italie) et Montet (Suisse), mais il a aussi ceux qui ont traversé l’océan et parcouru de longues distances précisément à cette occasion: du Chili, du Venezuela, de l’Algérie. Est aussi présent Bilal, un jeune musulman venu d’Oran, preuve vivante d’une fraternité construite ensemble. « C’est un congrès très important pour moi, parce que c’est l’occasion d’être là avec de nombreux chrétiens. C’est un pas vers le monde uni ». La matinée du 2 décembre a été très vivante, avec un dialogue d’une heure et demie entre cette représentation internationale des jeunes et la présidente Maria Voce, qu’ils préfèrent appeler directement « Emmaüs ». Et ils se comprennent très bien. « Cela a été un moment très particulier, durant lequel Emmaüs nous a fait voir encore une fois l’importance de la relation entre les générations et combien les rapports entre elles produisent vraiment de nombreux fruits », raconte Livia Beatriz, du Brésil. “Dans la culture vietnamienne, quand une personne plus âgée dit quelque chose, les plus jeunes doivent la suivre. Je suis contente de partager pleinement ce qu’elle nous a dit aujourd’hui : faire les choses ensemble, qu’il n’y a pas de hiérarchie, que nous n’avons pas besoin de parler tellement mais de témoigner l’amour de Dieu », affirme Mara du Vietnam. Mitti vient de Turin et étudie l’ingénierie biomédicale. Durant ces jours, il a compris que pour réaliser un projet pour l’Italie, il faut repartir des relations humaines, bien mises à mal dans la région où il vit. Paolo est un ingénieur en mécanique de Séoul, très heureux de connaître tant de personnes nouvelles et de faire des expériences concrètes. Jacopo, de Terni, a 20 ans, est un futur architecte : “Emmaüs a été fantastique parce qu’elle est toujours très simple et va à l’essentiel, parce que ce qu’elle dit est toujours très clair et dit les choses comme elles sont ». Mais quelle corde sensible a-t-elle touchée, et pourquoi est-elle autant en phase avec ces jeunes? “Nous devons avoir avec les autres la même attitude que Dieu a vis-à-vis de nous – a-t-elle dit – Dieu pourrait nous convaincre tous, il pourrait nous mettre les écouteurs sur les oreilles pour nous dire à chaque instant quoi faire, mais nous deviendrions des robots télécommandés, au contraire il nous laisse libre d’aimer, comme Lui-même est libre. C’est ainsi que nous grandissons et que nous nous réalisons. Dieu nous fait ce don ». Un don de liberté. [nggallery id=77]

Spiritualité de l’unité : l’Église

Jusqu’à sa mort, son approbation et sa bénédiction accompagneront le Mouvement. Ainsi par exemple, quand s’est multiplié le nombre de jeunes qui voulaient faire partie du focolare, en laissant leur maison et leurs biens, l’évêque put constater que cela ne pouvait se faire qu’avec l’accord des parents. Il accepta donc de mettre fin à toutes les rumeurs. Pour Chiara et ses premières compagnes, l’existence et l’importance de l’Église étaient une réalité primordiale. Avec le temps, la spiritualité de l’unité porta à concevoir l’Église essentiellement et fondamentalement comme communion. Chiara a écrit en 2000 : « Une parole de l’Évangile nous toucha d’une façon particulière. Elle est encore de Jésus : “Qui vous écoute (c’est-à-dire les apôtres), m’écoute” (Lc 10,16) […]. Le charisme nous introduisait d’une manière toute nouvelle dans le mystère même de l’Église, en vivant nous-mêmes comme une petite Église. En anticipant de plusieurs années la définition de l’Église communion donnée par le Concile, la spiritualité de l’unité nous faisait expérimenter et comprendre ce que signifie être Église et le vivre avec une plus grande conscience. Et nous comprenions qu’il était logique qu’il en fût ainsi, à cause de la présence du Christ parmi nous. « A force de vivre avec le feu, nous devenions feu, et à force d’avoir Jésus au milieu de nous, nous devenions d’autres Christ. Saint Bonaventure a dit : “Là où deux ou trois sont réunis au nom du Christ, là est l’Église”. Et Tertullien : “Là où trois [sont réunis], même si ce sont des laïcs, là est l’Église”. Par le Christ au milieu de nous, qui nous fait Église, voici que naît en nous tous une vraie passion pour elle. Et de cet amour naissait une nouvelle compréhension d’elle où tout pour nous prenait vie : nous comprenions les sacrements de manière nouvelle. Les dogmes s’éclairaient. Cette conscience d’être Église, sur la base de la communion d’amour qui nous unit et de notre appartenance à sa réalité institutionnelle, nous faisait nous sentir à notre aise et expérimenter sa maternité même dans les moments plus difficiles ».

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Lettres à la France

Nous avons appelé « lettres à la France » les lettres envoyées par Tous­saint Lou­verture à Étienne Laveaux, gou­verneur français de la colonie de Saint-​​Domingue, entre 1794 et 1798. Tous­saint est un Noir né esclave dans la colonie, qui adhère au mou­vement de rébellion de 1791 et en devient le chef. Laveaux est un mili­taire de car­rière, qui devient gou­verneur en 1793, le moment le plus cri­tique, lorsque l’île, rongée de l’intérieur par deux années de guerre et de des­truc­tions, est attaquée par les Espa­gnols et les Anglais.Com­mence entre les deux hommes une col­la­bo­ration : la France répu­bli­caine, assaillie par les deux monar­chies, est défendue par les anciens esclaves en armes. Tous­saint vit une situation para­doxale : il a compris que les idées en faveur de la libé­ration des esclaves ne pou­vaient venir que de la France et les esclaves, après s’être insurgés contre elle pour se libérer, doivent à présent la défendre.Mais Tous­saint nous explique aussi le contraire.

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Terre de Feu: jeunes, acteurs en politique

«Le Mouvement politique pour l’unité en Argentine (Mppu), oeuvre depuis des années à la diffusion de la fraternité au sein de la vie des partis politiques, comme dans les autres pays où il est présent. Juan José Pfeifauf (Parti “Frente para la Victoria”) et Pilar Goldmann (Parti “GEN/Generación para un Encuentro Nacional”) sont deux jeunes en visite à Rio Grande (Terre de Feu, Argentine), la capitale la plus au sud du monde. Militants dans deux partis politiques différents, ils ont voulu rappeler que se référer à la fraternité signifie: “mettre concrètement en actes cette idée entre les différents partis politiques en s’entraînant à exercer l’empathie envers l’autre, avec humilité, sachant que personne n’a la vérité absolue sur aucun projet et en commençant par reconnaître dans l’autre un interlocuteur de valeur et nécessaire”. Leur visite fait partie du parcours d’accompagnement de l’Ecole de formation politique locale, qui donne ses cours ponctuellement chaque samedi. Ils sont les premiers à avoir fréquenté les Ecoles du Mppu à La Plata (Buenos Aires). Maintenant Pilar est tuteur d’une autre école à San Miguel del Monte, dans la province de Buenos Aires, où elle a été encouragée à se présenter comme conseillère municipale lors des dernières élections. A propos de la participation des jeunes à la vie politique active, l’impression de Pilar est que “depuis les années quatre-vingt-dix jusqu’à ce jour, il y a  en Argentine un plus grand engagement en politique, même si nous ne pouvons pas encore dire que 100 % des jeunes s’y intéressent”. Mais les jeunes ne doivent pas être considérés seulement comme des personnes à qui on s’adresse pour des projets occasionnels: “les jeunes doivent devenir les principaux acteurs du domaine publique. Le renouvellement de la politique passe par là”. Le Mppu en Argentine, qui s’inspire des principes de fraternité sous-tendus dans la spiritualité de Chiara Lubich, fête ses 10 ans en 2011. Ce mouvement s’est formé à l’occasion de la grave crise économique de cette année-là, inoubliable, qui a tenaillé cette région augmentant ainsi la pauvreté. Il s’est alors créé un vrai divorce entre la population et la classe politique, divorce qui seulement récemment semble se recomposer. Pilar raconte que, sur la base de cette crise, quelques personnes animées par la spiritualité de l’unité, ont pris l’engagement de faire naître les Ecoles de formation sociale et politique, “pour essayer de donner une réponse, d’engager un virement de cap, constatant la nécessité de reconstruire les bases du rapport entre la société et les institutions. Non seulement, mais aussi pour diffuser des semences de dialogue et tracer un chemin commun”. Aujourd’hui, on peut dire qu’un bon bout de chemin a été parcouru et des centaines de jeunes argentins sont passés par ces écoles. Un “capital” désormais mûr pour contribuer au développement du pays sud-américain: l’engagement que ces jeunes sentent de porter, la fraternité en politique comprise comme service. de Daniela Ropelato (extrait de l’article publié sur Diario El Sureño, 16 novembre 2011 – notre traduction)

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Algérie : l’occasion de regarder plus loin

Oran, deuxième ville d’Algérie, ouverte sur la Méditerranée, est un des principaux centres commerciaux et culturels d’Afrique du Nord. Un groupe de personnes, en majorité musulmanes, engagées à vivre selon les valeurs de la fraternité proposées par les Focolari, y vit une expérience avec des non-voyants. Sheherazad fait partie de ce groupe depuis 1990. Elle explique : « En 1997, par ma jeune sœur qui travaille dans une clinique d’ophtalmologie, j’ai fait la connaissance d’une religieuse catholique qui cherchait une personnes pour enseigner le français à un groupe de non-voyants de la ville. Je ne m’y sentais pas préparée, je suis femme au foyer et il me semblait que cet engagement dépassait mes capacités. En accord avec mon mari, je décide pourtant d’accepter, consciente que dans cette proposition peut se cacher un précieux plan de Dieu ». C’est le début d’une merveilleuse aventure qui, avec le temps, implique toute la communauté de la ville. Outre l’enseignement, pour Shéhérazade, c’est la découverte d’un monde nouveau, celui des non-voyants, qui a conquis son cœur et celui de Fouzia, une amie qui partage l’idéal de la fraternité et qui, peu de temps après, se met elle aussi à donner des cours. Le monde des non-voyants est particulier, surtout parce que bon nombre d’entre eux proviennent d’un milieu défavorisé et socialement marginalisé. « Avec le temps nous nous rendons compte que notre attitude d’ouverture envers l’autre procure un caractère particulier à notre enseignement, qui devient presque une excuse pour soutenir ces personnes : l’un a besoin de trouver du travail, un autre d’un simple soutien ou d’une parole réconfortante ». Entre temps, pour mieux comprendre les besoins des élèves, Fouzia et Sheherazad apprennent l’écriture braille. La chose ne passe pas inaperçue : « Nous voyant donner de notre temps sans rien attendre en retour, un ami décide de nous aider et de se joindre à cette action ». Ils essayent d’aider les jeunes à s’insérer dans la vie professionnelle. Par exemple, une jeune cherche du travail comme standardiste et ils trouvent une société. « Nous notons la disponibilité du directeur pour nous aider à trouver une solution. Il est frappé par notre engagement et décide d’embaucher cette jeune en contrat à durée indéterminée ». Toute la communauté d’Oran partage au fur et à mesure les projets et les objectifs atteints. Elle organise des portes ouvertes pour faire connaitre la vie et les richesses du monde des non-voyants. « Le thème de ces manifestations est toujours centré sur l’autre” et à la fin il n’y a plus celui qui voit et celui qui ne voit pas, le musulman ou le chrétien : nous sommes tous frères et sœurs à partager la même situation ». La presse nationale s’intéresse à ces rendez-vous, en reconnaissant le droit aux non-voyants de vivre comme les autres. C’est une œuvre de sensibilisation qui incite les personnes à unir leurs efforts à ceux de Sheherazad et de Fouzia. Malgré les difficultés administratives et juridiques une association pour l’insertion professionnelle des non-voyants a été créée. Elle est très active et travaille au projet de construction d’une école. Les autorités de la ville sont partie prenante et le projet de formation est reconnu par le département pour la formation professionnelle d’Oran. « Il reste encore beaucoup à faire – conclut Sheherazad – mais faire les choses pour les autres, malgré nos limites, c’est très beau et enthousiasmant ! Cela donne à tous la force d’aller de l’avant, et ouvre les portes à de nouvelles surprises ». La communauté d’Oran – Algérie

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Ne pas laisser tomber les Thai

La situation, sur les inondations les plus importantes que la Thaïlande ait subi dans les 50 dernières années, s’améliore lentement.

Quelques chiffres, selon les estimations actuelles:

  • 7 millions de personnes touchées, et environ 700 victimes, sur 10 millions d’habitants à Bangkok
  • 80 % de la superficie envahie par les eaux. Sur les 50 districts de Bangkok, seuls 9 sont restés au sec: tous les autres ont eu entre 20 et 200 centimètres d’eau. 17 provinces ont été directement touchées.
  • Les dommages sont évalués à 37 milliards de dollars.
  • 60 millions de tonnes de récolte sont perdues (principalement du riz).
  • 8 grands parcs industriels parmi les plus importants sont inondés, avec une perte d’environ
  • 1.200.000 emplois et les conséquences qui en découlent pour l’industrie de la Thaïlande et des autres pays (le Japon possède environ 40% des usines implantées dans ces 8 parcs industriels).

Tout a commencé – nous écrivent Elena et Chun – au mois de juillet: la pluie, en retard d’un mois sur le calendrier, a récupéré le temps perdu, dépassant la quantité de l’année précédente pour atteindre presque le double de l’année 2010. En septembre la situation est apparue inquiétante et, en octobre, elle pouvait être qualifiée de très grave.

Bangkok, appelée la “Venise de l’Orient”, possède environ 2000 km de canaux qui en font une des villes les mieux équipées au monde pour contrôler le flux des eaux pluviales, mais certainement pas dans une telle proportion. Les experts se sont trouvés face à une situation totalement imprévisible.

Beaucoup ont abandonné Bangkok. On se serait cru dans un film catastrophe, même si les personnes ne se sont pas laissées prendre par la panique. Nous, nous avons décidé de rester, avec d’autres, auprès des personnes sinistrés et de faire notre part. Les gens ont commencé à s’entraider, sans se connaître et alors qu’auparavant, peut-être, ils s’ignoraient. Qui a sauvé le pays d’un désastre d’une telle ampleur? Les personnes qui ont aimé et donné au-delà de leurs propres forces, des gens qui se sont sacrifiés, avec leur maison inondée (au nord de l’ancien aéroport), pour  que l’on puisse sauver au moins quelques quartiers de Bangkok; tous ceux qui ont su avoir un cœur pour les autres… et ils sont nombreux.

De même les plus riches, des journalistes, des acteurs, sont allés en barque, pour distribuer en première personne des denrées alimentaires. En ville la vie a pris le dessus grâce aux personnes ordinaires qui ont permis de croire que “ensemble on peut le faire”. Certes, il y eut aussi les militaires, de nombreux employés du gouvernement qui ont travaillé plus de 15 heures par jour pour porter de l’aide; jusqu’à des personnes âgées qui sont allés faire la cuisine dans les centres d’accueil. Ou bien ces moines bouddhistes qui ont accueilli des milliers de personnes âgées, des malades, des enfants ou des mamans dans leur monastère. Ou encore ce prêtre qui ouvre son école privée pour accueillir les gens déplacés et reprend ensuite le bateau pour aller chercher d’autres  vivres, à se réjouir et à souffrir avec ceux qui souffrent. C’est le miracle de la vie et de l’amour qui a raison de la mort.

Nous aussi des Focolari, nous nous sommes mis à l’œuvre. Un grand nombre de nos familles ont été touchées, certaines vivent depuis des semaines avec de l’eau dans la maison. Parmi nous, il y a ceux qui sont allés demander de l’aide aux arrêts d’autobus ou ceux qui se sont rendus dans les centres d’accueil pour aider. Nous avons ouvert nos maisons et accueilli ceux qui avaient besoin d’aide; téléphoné aux personnes, chaque jour, pour qu’elles se sentent aimées, leur donner courage et consolider l’unité entre nous. Durant cette période tragique, nous avons vu émerger la part la plus belle du peuple thaïlandais: au-delà des différences politiques qui avaient, il y a un an et demi, divisé le Pays. Ce qui a prévalu, c’est un grand amour pour le prochain qui souffre.

Un reporter de CNN a parlé de ce courant de solidarité qui a envahi toute la société thaï, comme d’un “extraordinaire phénomène social”. L’amour nous tous fait devenir thaï, même si nous sommes nés dans une autre partie du monde. Personne ne sait exactement quand se fera le retour à la normale. Mais on va de l’avant, dépassant chaque jour les nombreuses difficultés.

Elena Oum e Chun Boc Tay

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En France : Association Humanité Nouvelle Chez Yves POMMIER 25  domaine de la Butte à la Reine 91120 PALAISEAU >>> Mettre au dos du chèque, don pour ’Urgence Thaïlande’’…

Décembre 2011

« Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. » Cette phrase exprime la joie mais elle nous invite aussi à orienter notre existence d’une manière radicalement nouvelle. Jean Baptiste invite à préparer le chemin du Seigneur. Quel est ce chemin ? Avant de commencer sa vie publique et sa prédication, Jésus, qu’annonce Jean-Baptiste, est passé par le désert. Voilà son chemin. Dans le désert, il a trouvé une profonde intimité avec son Père, mais aussi rencontré les tentations, devenant ainsi solidaire de tous les hommes. Il en est sorti vainqueur. C’est le même chemin qu’il parcourt dans sa mort et sa résurrection. Étant allé jusqu’au bout, Jésus devient lui-même la « voie » pour nous qui sommes en chemin. Il est la voie que nous devons suivre pour réaliser entièrement notre vocation humaine : celle d’entrer en pleine communion avec Dieu. Chacun de nous est appelé à préparer le chemin pour Jésus qui veut entrer dans notre vie. Il faut alors rendre droits les sentiers de notre existence pour qu’il puisse venir en nous. Il faut lui préparer le chemin en ôtant l’un après l’autre les obstacles : ceux que mettent les limites de notre manière de voir et la faiblesse de notre volonté. Il nous faut avoir le courage de choisir entre le chemin que nous voudrions prendre et celui que Jésus nous propose, entre notre volonté et la sienne, entre un programme que nous souhaiterions réaliser, et celui que son amour tout-puissant a pensé pour nous. Une fois cette décision prise, efforçons-nous de conformer notre volonté récalcitrante à la sienne. Comment ? En le faisant dès aujourd’hui, maintenant, comme les chrétiens qui sont allés jusqu’au bout, nous enseignant une bonne méthode, pratique, intelligente : Dans l’instant, enlever une pierre après l’autre afin que ce ne soit plus notre volonté qui vive en nous mais la sienne. Ainsi nous aurons vécu la parole : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. »

Chiara LUBICH

*Parole de vie publiée en décembre 1997

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Laïcs, une cascade de lumière

Maria Voce salue le Saint Père. Photo: Service Photographique du Vatican

“Une bonne dose d’optimisme parce qu’on se rend compte que Dieu est à l’œuvre dans l’Eglise”. Voilà l’impression à chaud de la présidente des Focolari, Maria Voce, au terme de l’Assemblée annuelle du Conseil Pontifical pour les Laïcs à laquelle elle a participé. Le dicastère du Vatican, qui soutient l’activité des fidèles laïcs et des associations et mouvements dans les diverses réalités du monde, a voulu cette année dédier la rencontre au thème de « La question de Dieu aujourd’hui ». Du 24 au 26 novembre, trois jours intenses de rencontres et de débats avec des témoignages concrets et personnels – fait inédit – de quelques laïcs sur la façon dont leur vie a changé après avoir rencontré Dieu. « Il me semblait – commente Maria Voce à ce sujet – qu’était entré dans l’Eglise comme un nouveau style de communion qui privilégie le récit d’expériences vécues ». Les interventions faites dans la salle faisaient fortement ressortir l’urgence de parler de Dieu aujourd’hui. « Ne pas le faire – observe Maria Voce – signifierait renoncer à la recherche de la vérité ; celle qui se manifeste dans la recherche désespérée du bonheur et l’angoisse face à la perspective de la mort. Mais pour le faire, cela nécessite « un pas supplémentaire » qui est celui de la relation profonde avec l’autre, dans une relation vraie, où chacun doit  « mourir à soi-même », en quelque sorte, pour accueillir l’autre complètement. Une mort par amour, comme un don ». Les Assemblées annuelles du Conseil Pontifical pour les Laïcs sont aussi des occasions précieuses pour rencontrer les membres des autres Mouvements et Associations. « Dans ces moments-là – raconte la présidente – on voit combien sont forts les rapports que les mouvements entretiennent entre eux. On sent que ce rapport s’est construit dans toutes les parties du monde ». Afrique, Europe, Amériques, Asie, Moyen Orient. Maria Voce rappelle : « Venait en évidence une nouvelle présence de martyr, et les mouvements sont très engagés dans ce témoignage : témoigner Dieu aussi dans ces conditions, en vivant pleinement la foi. Et alors que, dans certaines parties du monde, il y a ce martyr du sang, en Europe au contraire, domine le problème du sécularisme et les chrétiens rendent un fort témoignage qui revêt souvent, là aussi, l’aspect du martyr ». Durant l’Assemblée, on a parlé aussi de la Journée mondiale de la Jeunesse de Madrid. « Une extraordinaire cascade de lumière, de joie et d’espérance – a dit le Pape Benoît XVI en rencontrant les participants –  a illuminé Madrid, mais aussi la vieille Europe et le monde entier, en proposant à nouveau et de façon claire l’actualité de la recherche de Dieu. Personne n’a pu rester indifférent, personne n’a pu penser que la question de Dieu n’avait pas de sens pour l’homme d’aujourd’hui”. La présidente du Mouvement des Focolari a aussi salué personnellement Benoît XVI, lequel a dit: “Les focolarini ne pouvaient pas être absents”. « Saint-Père – a-telle donc répondu – le Mouvement tout entier, cette année, s’est engagé à vivre la Parole de Dieu. Ainsi nous nous préparons aussi au Synode”. Et le Saint-Père a répondu : “Merci”.

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L’App pour le « mot du jour » est née!

A partir d’aujourd’hui, grâce à l’initiative d’un jeune brésilien, Guilherme Moura, le mot du jour arrive dirrectement dans votre poche à travers une nouvelle App, téléchargeable gratuitement à cette adresse :http://itunes.apple.com/it/app/passa-parola/id478614030?mt=8 Vivre l’instant présent calmement, recommencer dans l’instant présent, ne pas laisser s’échapper l’instant présent. Ou bien avoir à cœur la volonté de Dieu de l’instant présent, s’identifier à la volonté de Dieu, ou encore se laisser purifier par la Parole, s’efforcer de vivre la Parole sans compromis… Ce sont quelques exemples des « Mots du jour » (Passa Parola en italien) qui nous accompagne désormais depuis 10 ans. C’était en effet en 2001 quand Chiara Lubich, alors en Autriche, partageait une expérience personnelle, fruit de la découverte de l’importance de vivre cet “instant présent”, comme on dit, l’unique moment qui soit vraiment entre nos mains, parce que « le passé n’est plus et le futur n’est pas encore là ». Dès lors s’est installé, jour après jour, un slogan, une mini-pensée spirituelle, un « concentré » qui rappelle cette attention, surtout dans l’amour concret envers chaque frère ou sœur qui passe à nos côtés. Nous pouvons considérer cela comme une forme de “Twittérature”, messages brefs et sagesse essentielle, comme l’écrit Antonio Spadaro dans un article de la Civiltà Cattolica de juin 2010. Twitter, un réseau social sur le net qui consiste à envoyer de courts messages (les tweets, littéralement « gazouillis »), ne comptant pas plus de 140 caractères, a précisément la caractéristique de la brièveté et – rappelle encore Spadaro – « c’est la sagesse de la réflexion religieuse d’avoir accompagné, durant les siècles, l’homme occidental dans ce besoin de sagesse essentielle et extrêmement concise ». Dans son article, il en cite différentes formes, depuis les haïku japonais (petits poèmes très brefs), aux antiennes des psaumes, jusqu’à indiquer la « Parole de Vie, conçue par Chiara Lubich et toutes les initiatives du même genre qui, périodiquement, extraient un verset évangélique pour concentrer l’attention du chrétien sur l’Evangile tout entier, mais à partir d’un point précis ». Le « Mot du jour », un tweet avant la lettre ? Peut-être, en tout cas certainement une formule qui s’adapte bien aux nouvelles technologies. Ce “Mot du jour” mondial – il est traduit dans au moins 14 langues – voyage déjà à travers sms, mail  et il est attendu par des milliers de personnes. Avec cette nouvelle App, il devient disponible dans la version iPhone, iPad, iPod. En plusieurs langues, comme l’est le « Mot du jour », il est accessible – une fois le message téléchargé – même hors connexion. Passons le message!

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Famille, la révolution silencieuse

Foto © CSC

Il y a une « grande consonance » entre la spiritualité du Mouvement des Focolari et la vie des bienheureux époux Maria et Luigi Beltrame Quattrocchi  – malgré qu’il n’existe pas de lien direct – et « nombreux sont les points de contacts ». « Non seulement parce que la sainteté est le grand dénominateur commun de tous les chrétiens, le but vers lequel nous visons tous dans l’Eglise, mais aussi parce que leur chemin de vie de laïcs est commun à l’immense majorité de ceux qui font partie du Mouvement ». Ainsi s’est exprimée Marie Voce, présidente des Focolari, en intervenant ces jours-ci à Rome lors d’une rencontre organisée le jour où la liturgie rappelait la mémoire des deux bienheureux pour le dixième anniversaire de leur béatification. La rencontre, qui s’est déroulée dans la Salle de la Promothèque au Capitole, avait pour titre : « Chrétiens, citoyens authentiques : sur les pas de Maria et Luigi ». Le public était nombreux, venu de 15 villes italiennes et de divers Pays. On notait la présence d’autorités municipales, des représentants de la Pastorale familiale du diocèse de Rome ainsi que des représentants de mouvements ecclésiaux qui ont pris la parole en soulignant, chacun selon des perspectives différentes, des aspects de la spiritualité des deux époux. Parents de 4 enfants, Marie et Luigi Beltrame Quattrocchi sont le premier couple marié à avoir été béatifié par l’Eglise Catholique. C’est Jean-Paul II qui mena à son terme la cause de béatification. « On ne peut plus accepter – disait le Pape à cette occasion– que la sainteté silencieuse de tant de pères et de mères ne soit plus reconnue ».

Foto © CSC

  “J’ai vu se refléter dans la vie de Maria et Luigi – a dit Maria Voce – dans l’authenticité de leur témoignage de chrétiens et donc aussi de citoyens, la vie de ces millions de laïcs qui, désormais, veulent vivre la spiritualité proposée par Chiara Lubich, et cherchent en conséquence à l’incarner – avec cohérence et parfois héroïsme – dans leurs engagements de citoyens, composant ainsi (ou au moins en s’y efforçant) le tissu sain du corps social et ecclésial. Ce sont des pères et des mères de familles, des ouvriers, des professionnels, des jeunes, des adolescents et des enfants (sans oublier les prêtres, les religieux, les évêques mais la proportion des ecclésiastiques est bien sûr minoritaire), des personnes engagées en première ligne pour porter de l’avant une révolution d’amour, silencieuse mais bien opérante, dans toutes les villes du monde ». La famille – a souligné Maria Voce – est “la racine saine de leur vie: un amour tendre et toujours vivant entre les époux, capable d’engendrer des citoyens cohérents. Je connais de nombreuses familles qui s’engagent et luttent pour que ne s’éteigne pas l’amour conjugal : c’est précisément en lui qu’ils trouvent la force, non seulement pour ne pas s’effondrer, mais aussi pour s’ouvrir à des réalités encore plus grandes ». Maria Voce a rappelé le Mouvement Familles Nouvelles, qui s’inspire du charisme de l’Unité et compte aujourd’hui plus de 300.000 adhérents et 4 millions de sympathisants dans les 5 continents. « Ce sont des familles – a dit Maria Voce – qui ont fait leur une condition première de l’éducation : les enfants, en plus de deux parents qui les aiment, ont besoin de deux parents qui s’aiment ».

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Spiritualité de l’unité : Jésus au milieu

Rien ne peut mieux expliquer les débuts des Focolari que les paroles des disciples de Jésus après leur rencontre avec le Ressuscité, à Emmaüs : « Notre cœur ne brûlait-il pas en nous, tandis qu’il nous parlait en chemin ? » (Lc 24,32). Cette expérience est essentielle pour tous ceux qui se réfèrent à la spiritualité de l’unité. Parce que rien n’a de valeur dans le Mouvement si on ne recherche pas la présence promise par Jésus au milieu des siens – « Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18,20) – une présence qui vivifie, qui élargit les horizons, qui console et qui stimule à la charité et à la vérité et qui fait dire avec infinie nostalgie, quand on l’a reconnu : « Reste avec nous, Seigneur, car le soir vient » (Lc 24, 29). Chiara Lubich a écrit : « Après avoir mis en acte l’amour réciproque, nous ressentîmes dans notre vie une nouvelle assurance, une volonté plus décidée, une plénitude de vie. Comment cela se fait-il ? Cela a été tout de suite évident : par cet amour se réalisaient entre nous les paroles de Jésus : “Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom (c’est-à-dire dans mon amour), je suis au milieu d’eux” (Mt 18,20). Jésus, silencieusement, s’était introduit comme un frère invisible dans notre groupe. Et maintenant la source de l’amour et de la lumière était là, présente au milieu de nous. Nous ne voulûmes plus la perdre. Et nous comprenions mieux ce qu’avait été sa présence lorsque, par notre faute, elle venait à manquer. Comme le naufragé, agrippé à n’importe quoi pour se sauver, que nous cherchions tous les moyens suggérés par l’Évangile pour reconstituer l’unité brisée. En outre, ce n’était pas seulement lorsque la présence de Jésus s’éloignait que nous devions nous imposer un effort de volonté ; nous étions comme les bûches d’un feu, qui se consument en brûlant et, si nous voulions vivre avec Jésus constamment présent au milieu de nous, il était nécessaire de pratiquer, instant par instant, la patience, la prudence, la douceur, la pauvreté, la pureté… Toutes ces vertus étaient exigées pour que l’unité surnaturelle se maintienne avec les autres. Jésus au milieu de nous était le dynamisme de la vie, mais sa présence n’était jamais acquise pour toujours. […] “Là ou deux ou trois…” Ces paroles divines et mystérieuses se montraient d’une fécondité insoupçonnable. Là où deux ou trois… Jésus ne précisait pas qui. Il laissait l’anonymat. Là où deux ou trois… Ce pouvait être n’importe qui. Deux ou trois pécheurs repentis qui s’unissaient en son nom. Deux ou trois jeunes filles comme nous. Deux, l’un grand et l’autre tout petit. Deux ou trois. En vivant cette parole, nous avons vu tomber de nombreuses barrières Là où deux ou trois… de patries différentes : les nationalismes tombaient. Là où deux ou trois… de cultures, de classes, d’âges, qui nous avaient toujours paru opposés par définition : tous pouvaient, et même devaient, s’unir au nom du Christ. […] Jésus au milieu de nous : c’était une expérience formidable. […] Sa présence récompensait avec surabondance chaque sacrifice. Elle légitimait nos pas sur cette route. Elle donnait leur juste sens aux choses et aux circonstances. Elle consolait les tristesses et tempérait les joies excessives. Et celles parmi nous qui croyaient, sans subtilités ni raisonnements, avec la simplicité des enfants, à ses paroles et les mettaient en pratique, jouissaient de ce paradis anticipé qu’est le Royaume de Dieu au milieu des hommes unis en son nom ».

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Symposium interreligieux à Katowice

“Le présent symposium nous a fait voir qu’il est possible de se rencontrer et de partager nos expériences de foi. C’est un pont historique. Cela nous rappelle que, depuis ses origines, la ville de Katowice est une ville multiculturelle. Aujourd’hui, le fait que les représentants de trois grandes religions ont parlé des valeurs universelles, telles que la vérité, la paix, la justice, a été pour nous un enrichissement réciproque.” Tels sont les termes dans lesquels s’est exprimé l’évêque de l’Église évangélico-luthérienne, Taddeusz Szurman, en conclusion du symposium interreligieux, qui s’est déroulé à la veille de celui d’Assise, à la faculté de théologie de l’Université de Katowice (Pologne) sur le thème “Pèlerins de la vérité, pèlerins de la paix”. Initiative conjointe de l’archidiocèse, des autorités civiles et de l’Université de Katowice, le symposium a vu la participation de 230 personnes. Il convient de souligner la présence des juifs, en la personne de Michael Schudrich, grand rabbin de Pologne, des musulmans, en la personne de l’imam Nedal Abu Tabaq, Mufti de la Ligue Musulmane de Pologne, des chrétiens, représentés par l’archevêque catholique de Katowice Damian Zimon, de l’évêque de l’Église évangélico-luthérienne, Taddeusz Szurman, ainsi que du représentant de l’Église orthodoxe de Silésie Sergiusz Dziewiatowski et de personnes dont les convictions ne sont pas religieuses. Il convient aussi de relever la présence d’autorités civiles, à commencer par le Président de Katowice Piotr Uszok, ainsi que de recteurs de différentes universités, outre les représentants d’un certain nombre de mouvements et communautés ecclésiaux. Le dialogue interreligieux est déjà familier pour le Mouvement des focolari à Katowice, qui a aussi participé à la préparation. En effet, il entretient des rapports avec des groupes de mulmans avec lesquels, conjointement avec l’archidiocèse et le Centre des Musulmans, est organisée la “Journée de l’Islam dans l’Église catholique polonaise” (depuis plus de 10 ans, à l’initiative de la conférence épiscopale polonaise). En outre, il y a des rencontres avec des groupes hébraïques et, quasi chaque mois, avec des musulmans au siège du Mouvement. Avant le symposium, au focolare, les responsables des trois religions monothéistes ont conclu entre eux un pacte d’unité. Cette atmosphère de fraternité, fondée sur des relations profondes et d’estime réciproque a encore été soulignée par nombre de  participants. Les intervenants ont approfondi les concepts de paix et vérité – dans les traditions chrétienne, juive et musulmane. Le Mufti de la Ligue Musulmane a souligné combien il était important de ne pas avoir peur les uns des autres, de découvrir les différences comme des dons qui nous enrichissent. Le Rabbin a rappelé avec une affection toute particulière la figure de Jean-Paul II, qui a montré la beauté de l’ouverture aux autres. Chacun a exprimé le désir de chercher ce qui unit et de coopérer pour le bien de Katowice et du monde. “Je remercie infiniment tous les organisateurs d’avoir réuni ce symposium aussi fraternel – a dit l’archevêque de di Katowice –. J’ai constaté une présence significative des membres du Mouvement des Focolari, et cela a revêtu une importance fondamentale pour créer l’atmosphère de fraternité”. Comme signe visible, un hêtre a été planté sur la place, devant la cathédrale de Katowice. “Il y a tellement d’arbres à Katowice – a dit le rabbin de Haute Silésie –. Mais celui-ci revêt une signification particulière: symboliser la fraternité vécue par nous, juifs, chrétiens et musulmans”. Le symposium s’est conclu par la proclamation d’un Appel pour la Paix – lu en trois langues: en polonais, en hébreu et en arabe. Il écrit, entre autres, ce qui suit: “Tous veulent contribuer à faire de l’humanité une seule famille”.

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En Sardaigne: l’heure de la paix

Orgosolo est une ville au cœur de la Sardaigne réputée pour ses peintures murales en trompe-l’œil des maisons, qui évoquent les problèmes, les attentes et les espérances d’un peuple qui vit essentiellement de l’agriculture et de l’élevage des moutons. Un peuple qui connaît aussi la peur en raison des vicissitudes liées au banditisme, très répandu dans cette région. C’est dans cette ville, qu’à l’aube du 24 décembre 1998, le vicaire de la paroisse, don Graziano Muntoni, a été tué. Un seul coup de fusil dans la poitrine et la douleur bouleverse toute la communauté. Pourtant en colère et dans le désarroi bien compréhensible, les habitants du lieu pressentent tout de suite de ne pas pouvoir se limiter à condamner, mais de devoir faire quelque chose de plus. Mais quoi, dans une telle situation? La communauté commence à réfléchir sur les paroles de l’Evangile qui invitent à demander quelque chose à Dieu en étant unis. Naît l’idée de se donner rendez-vous chaque soir, en des endroits différents, pour invoquer, avec la même prière, Dieu, de leur accorder la paix de leur région, c’est : l’Heure de la paix. Mais cela est plus complexe que prévu, parce que la paix doit être engendrée, préservée. Elle implique un engagement à vivre la fraternité avec chacun et chaque jour. Avec cette conscience, les habitants mettent en chantier les initiatives les plus variées pour diffuser la proposition de l’Heure de la paix parmi le plus grand nombre de personnes possible, même aux enfants dans les écoles et à l’occasion de rencontres dans les lycées. Ils participent aussi à une retransmission télévisée sur la principale chaîne nationale. L’Heure de la paix apporte une nouvelle espérance à la ville. Beaucoup de personnes se réconcilient entre elles après des années de tension, comme G., une dame, qui nous dit un jour: “Je dois trouver la force de pardonner celui qui a tué mes deux fils et fait mettre en prison les deux autres”. Puis, à la rencontre suivante, cette même G. a raconté: “J’ai pardonné. La prière de l’Heure de la paix que nous vivons a ôté la haine de mon cœur. Durant la messe, je me suis approchée d’une personne ennemie et lui ai serré la main”. Depuis, d’autres ont également retrouvé la force de pardonner des choses tout aussi graves et ont eu des attitudes imprévisibles, comme Anna, à qui, en 2008, on a kidnappé et tué son fils et qui reprend vie, se remet à travailler plus sereine et pacifiée, malgré le drame ; lorsqu’elle apprend qui est le suspect, elle ne demande pas qu’il soit puni, mais qu’il puisse vraiment rencontrer Dieu. Le choix de la fraternité nous pousse à faire notre cet abîme de douleur dans lequel vit une partie des nôtres et nous incite assez fréquemment à prendre les responsabilités de ce que nous proposons, même face aux institutions. Ainsi, à partir de notre expérience, une Ecole Normale d’instituteurs a élaboré un projet pour une culture de paix et de pardon entre enfants, un projet dont les fruits seront recueillis dans un volume soumis à l’attention des Nations Unies. Nos efforts pour construire la paix, même là où ça parait impossible, apportent des résultats concrets qui donnent un nouveau visage à nos villes. De la communauté des Focolari d‘Orgosolo (Nuoro)-Italie

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Qui est le laïc?

«Chers tous, L’année 1986‑1987 est importante pour le monde catholique, qui se prépare à célébrer, à l’automne, le Synode des évêques sur « la vocation et la mission des laïcs dans l’Église et dans le monde », vingt ans après le concile Vatican II [1]. C’est donc une année importante pour les laïcs de l’Église catholique, mais aussi, je pense, pour les chrétiens des autres Églises, dans lesquelles les laïcs prennent souvent une grande place. Nous aussi, qui désirons être des catholiques engagés, nous nous y préparons par la prière, qui ne doit jamais manquer, et par le travail qui nous est demandé. Mais « qui est le laïc » ? Voilà la question que l’on se pose aujourd’hui dans l’Église. Comment l’identifier, comment le définir ? Beaucoup s’efforcent d’apporter une réponse. Mais il ne faudrait pas définir le laïc seulement par ce qu’il n’est pas : celui qui n’est ni prêtre, ni religieux. Il faudrait plutôt définir qui il est. C’est pourquoi nous voudrions apporter notre contribution à cette étude, en affirmant ce qui pourra sembler une vérité de La Palice : le laïc est le chrétien. Comme tel, il est disciple du Christ et de son Évangile. Il doit pour cela vivre pleinement tout ce que Jésus attend de lui, travailler avant tout à faire grandir le Royaume de Dieu et à construire l’Église. Comme il a de plus la possibilité de se trouver au milieu du monde, il y portera la lumière de l’Évangile et la fera pénétrer partout. Voilà ce qu’est pour nous le laïc : un disciple du Christ qui a le double devoir de construire l’Église et de christianiser le monde. Nous nous retrouvons bien aussi dans cette définition du laïc. Notre Mouvement a, en effet, un aspect plus spirituel, si l’on peut dire, qui nous fait travailler à faire grandir le Christ en nous, au milieu de nous et au milieu d’un grand nombre, qui nous fait donc construire l’Église ; et un aspect plus humain, plus concret, qui nous pousse à faire pénétrer l’esprit du Christ dans les différentes réalités du monde. Nous nous sentons ainsi pleinement en accord avec la figure du laïc que présente le concile Vatican II. Pour apporter nous aussi notre contribution à ce Synode, nous voudrions cette année vivre encore mieux notre vocation spécifique de laïcs. Cherchons à être de véritables laïcs de l’Église, c’est-à-dire d’authentiques disciples du Christ, en vivant ses Paroles et toutes celles que propose l’Écriture. La splendide Parole de vie de ce mois souligne ce que nous avons vécu le mois dernier sur l’amour réciproque. Elle dit : « Accueillez-vous donc les uns les autres comme le Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu » (Rm 15, 7). En la mettant en pratique entre nous, nous garantirons la solidité des fondements sur lesquels repose notre Œuvre, qui est Église. En vivant cette Parole avec d’autres chrétiens, dans les structures de l’Église où nous aurons l’occasion de travailler avec eux, nous apporterons encore notre contribution au développement de l’Église. En réalisant enfin ces paroles dans le monde de la famille et dans les différents secteurs de la société, nous établirons les bases nécessaires pour que se réalise par le christianisme le renouvellement des lois et des structures. Mais la Parole de vie s’adresse à tous : laïcs, prêtres et religieux. Mettons-la en pratique dans nos champs d’action respectifs. Accueillons chacun de nos frères comme le Christ nous a accueillis. Il le fait chaque jour et à chaque instant, lorsque nous avons recours à lui. Qui que nous soyons, pécheurs ou saints, jeunes ou vieux, beaux ou laids, malades ou en bonne santé, il est toujours là, prêt à accueillir chacun de nous. Et soyons tellement sûrs de son écoute, de son pardon et de son accueil, que, pas un seul instant, l’idée ne nous vienne qu’il puisse en être autrement. Agissons de même pour nos frères. Qu’ils trouvent en nous un cœur toujours ouvert, disponible et prêt à l’accueil. Vivons ainsi pour la gloire de Dieu.»  


[1]Il s’agit de l’Assemblée Générale ordinaire du Synode des Évêques réunie au Vatican du 1er au 30 octobre 1987, sur la vocation des laïcs, comprenant 232 participants et 60 auditeurs et auditrices. Il fut demandé à Chiara Lubich, qui faisait partie du groupe des auditeurs, de préparer une intervention sur le thème « Spiritualité et Mouvements ».


[*] publié en 1992 par Nouvelle Cité, in : “Sur les pas du Ressuscité”, pp.192-195]    

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En prison: la force du pardon

Provenant de toute l’Italie, de la Slovénie et avec des représentants de l’Argentine, d’Allemagne, des Pays-Bas et de l’Afrique du Sud, les mille participants au congrès annuel des adhérents ont procédé à une réflexion et à un partage portant sur des expériences ayant trait au thème de la Parole de Dieu, motif qui est au centre de l’approfondissement qui se fait cette année. Parmi les témoignages présentés, figure notamment l’expérience d’un groupe d’évangélisation au Bénin, le pays qui, entre le 18 et le 20 novembre, a accueilli la visite de Benoït XVI, lors de son deuxième voyage apostolique sur ce continent et pour la remise de l’exhortation post-synodale sur l’Église en Afrique, au service de la réiconciliation, de la justice et de la paix. Au Bénin, depuis un certain nombre d’années, un groupe des Focolari organise des rencontres avec les détenus pour porter la lumière de la Parole de Dieu. Bien souvent, les prisonniers sont rejetés tant par la société que par leurs propres familles. La lecture de la Parole de Dieu réussit à ouvrir des portes inattendues chez ces personnes, faisant germer des rapports porfonds qui ne concernent pas seulement la foi mais aussi le vécu même de souffrance que les détenus arrivent difficilement à raconter, par exemple les motifs der leur détention. Cela permet aux volontaires d’intervenir auprès du tribunal, pour que le cas de certaines personnes soit pris en considération: il s’agit en fait de personnes qui sont en prison depuis dix, quinze ans sans jamais avoir été entendues par un juge. De nombreux cas ont trouvé une solution et les prisonniers détenus injustement ont été libérés. Parmi ces histoires, on retiendra celle de Paula, détenue injustement en prison à cause de son mari sans avoir de nouvelles de ses enfants. Paula s’est ouverte dans un rapport profond avec une des volontaires qui va la trouver en prison pour des rencontres sur la Parole. Lentement, elle trouve en soi la force du pardon jusqu’à ce que le tribunal l’appelle pour lui faire part de sa libération. Paula parvient ainsi à retourner chez elle le coeur libéré du poids de la haine et de la vengeance. Du site du Vatican: Bénin 2011 http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/travels/2011/index_benin_fr.htm

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Spiritualité de l’unité : Marie

Marie, la mère de Dieu, est présente dans la vie du Mouvement depuis ses débuts. Chiara Lubich se souvient avoir eu personnellement une intuition nouvelle concernant Marie : « Couverte de la poussière qui avait envahi l’abri, je me suis relevée, comme par miracle. Au milieu des cris qui s’élevaient autour de nous, j’ai dit à mes compagnes : “Au moment où nous étions en danger, j’ai éprouvé au fond de mon cœur une douleur aiguë : j’ai pensé que plus jamais je ne pourrais dire le ‘Je vous salue Marie’ sur cette terre.” J’étais alors incapable de saisir la signification de mes paroles et de la douleur que j’avais ressentie. Mais peut-être exprimaient-elles inconsciemment l’idée que, si nous restions en vie, nous pourrions, avec la grâce de Dieu, rendre gloire à Marie à travers l’Œuvre qui était sur le point de naître ». Que le Mouvement des Focolari ait comme nom officiel « Œuvre de Marie » ne surprend donc pas. Pas plus qu’il ait appelé « Mariapolis » ses rencontres principales, tout comme chaque cité-pilote permanente. Ou encore que chaque centre de congrès est aujourd’hui défini comme un « Centre Mariapolis ». Chiara écrit en 2000 : « Marie a usé avec notre Mouvement de la même attitude dont elle a usé à l’égard de l’Église. Elle s’est tenue dans l’ombre afin de donner toute la place à celui qui seul en était digne : son Fils, qui est Dieu. Mais quant advint le moment de son entrée – pour ainsi dire officielle – dans notre Mouvement, voici qu’elle se montra, ou mieux Dieu nous la révéla, dans toute sa grandeur, à la mesure de l’effacement dont elle avait fait preuve à notre égard. C’est en 1949 que Marie nous révéla vraiment quelque chose d’elle. Ce fut une année de grâces particulières, une sorte de “période d’illumination” dans notre histoire. Nous avons compris que Marie, insérée dans la Trinité comme une créature rare et choisie entre toutes, était entièrement revêtue de la parole de Dieu (cf. Lc 2,19 ; 51). Si le Verbe, la Parole, est la splendeur du Père, Marie, toute pétrie de la parole de Dieu, brillait, elle aussi, d’un éclat incomparable. Cette découverte fit sur nous une impression très profonde qu’aujourd’hui encore il nous est impossible d’oublier. Bien plus : nous comprenons pourquoi nous avions alors le sentiment que seuls les anges auraient pu balbutier quelque éloge à son sujet. L’avoir ainsi contemplée a exercé un profond attrait sur nos âmes et a fait naître en nous un amour tout nouveau pour elle. À cet amour, elle a répondu à la manière de l’Évangile, en manifestant plus clairement à nos âmes ce qui la rendait éminemment sublime : elle est la mère de Dieu, la théotokos. Marie n’était donc pas seulement, comme nous l’avions toujours cru, la jeune fille de Nazareth, la plus belle créature au monde, le cœur qui contient et surpasse l’amour de toutes les mères du monde. Elle était la mère de Dieu. Elle nous apparaissait dans une dimension qui jusqu’alors nous était restée totalement inconnue. Pour prendre une image, auparavant nous voyions Marie, face au Christ et aux saints, comme la lune (Marie) face au soleil (le Christ) et aux étoiles (les saints). Mais non : la mère de Dieu, comme un immense ciel bleu, contenait le soleil lui-même, Dieu lui-même. « Mais cette nouvelle, lumineuse compréhension de Marie, ne restait pas pure contemplation […].Marie, en effet, représentait pour nous le modèle, celle que nous devions être, et nous nous voyions chacun comme « pouvant être » Marie.

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Moyen Orient, Europe, Amérique Latine: la marche des Mouvements

Expression de l’amour de Dieu, les charismes se présentent dans l’histoire d’aujourd’hui comme autant de réponses aux besoins émergents et il n’est pas rare de les trouver au cœur des étapes importantes qui marquent l’humanité. Partons de la Méditerranée, si présente pour tout ce qui se passe dans la société, spécialement pour les jeunes. Peu de temps après le Synode des Evêques du Moyen Orient, l’Eglise locale s’interroge et  esquisse des orientations pour mettre en œuvre ce qui y a été décidé. En particulier, parmi les 44 propositions du document final du Synode, l’une concerne la collaboration des Mouvements avec l’Eglise locale. Lors de son voyage en Terre Sainte, en février dernier, la présidente des Focolari, Maria Voce avait rencontré les responsables des Mouvements, et le dialogue s’est poursuivi durant les mois qui ont suivi avec les représentants des Focolari à Jérusalem. De même, en Egypte, a été lancé un dialogue plus étroit entre la réalité charismatique et l’Eglise institutionnelle. Une première approche en ce sens a aussi vu le jour au Liban, où l’Assemblée des patriarches et des évêques catholiques de ce pays (APECL), a mis l’accent sur la collaboration des Mouvements avec l’Eglise locale. Amérique Latine: la Conférence d’Aparecida a tracé des lignes importantes pour le continent latino-américain, qu’il faut maintenant appliquer en s’adaptant aux caractéristiques des différents Pays. Au Mexique, le 27 Août 2011, la capitale accueille dans l’auditorium du Centre Universitaire plus de 350 présidents et dirigeants des 34 réalités charismatiques du Pays aztèque ; l’événement a été organisé avec la contribution de six importants instituts d’inspiration catholique. Les échos très positifs dans la presse ont fait lien entre cette volonté de participation et la réalité du Pays, sur la base de nouvelles certitudes : être ensemble pour construire. « La Famille », vue dans trois perspectives : « Formation », « Action Sociale » et « Communication », constitue le thème central. Les idées échangées, les propositions nées du forum ont été recueillies, mises en forme, et une partie d’entre elles constituent le manifeste final « Juntos por México ». En Europe aussi, il se passe des choses. La communion entre les Mouvements catholiques en 1998, a suscité l’intérêt d’autres Mouvements des différentes Eglises chrétiennes et des Nouvelles Communautés qui, déjà en 2000, avaient voulu rencontrer Chiara Lubich et construire avec elle  une amitié toujours plus étroite. Parmi les initiateurs de cette « amitié charismatique », rappelons Helmut Nicklas (responsable de l’YMCA de Munich, association œcuménique de jeunes chrétiens). Ce qui les a unis a été la volonté de faire quelque chose afin que l’Europe puisse retrouver la force de ses origines à travers la contribution des charismes et la vie imprégnée de l’Evangile qui, tel un grand réseau d’unité, peut en donner témoignage. Un projet qui sera présenté, le 12 mai 2012, lors de la manifestation internationale « Ensemble pour l’Europe », à Bruxelles, avec des manifestations locales simultanées dans toute l’Europe. Le mot-clé de cette amitié est “Pentecôte 1998”, en souvenir de leur première rencontre mondiale avec Jean-Paul II. La promesse de Chiara Lubich de contribuer à réaliser le désir du Pape qu’existe une communion toujours plus profonde entre les Mouvements et les Nouvelles Communautés, est le témoin passé à ceux qui, aujourd’hui encore, partagent la spiritualité de l’unité.

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Histoires d’une institutrice

“ J’étais en train de faire une leçon dans ma nouvelle classe, une première élémentaire de 26 enfants très vivants. A peine avais-je enfin réussi à capter leur attention, j’entends frapper à la porte : c’est la gardienne qui m’informe d’un coup de fil. C’est la maman de Paolo dont la séparation tumultueuse avec son mari donne lieu à de constants désaccords. Les parents se disputent ces jours-ci au sujet de leur fils, avec beaucoup d’agitation, et nous bombardent de coup de fil, nous aussi les enseignants. J’aurais toutes les bonnes raisons pour répondre que je ne peux pas aller au téléphone, que je suis en train de faire la classe et que j’imagine déjà très bien de quoi il s’agit.  Mais, en même temps, au milieu des ces raisons légitimes d’une enseignante interrompue dans son travail, la phrase de la Parole de vie s’impose da façon lumineuse : « Fais que je parle comme si c’était la dernière parole que je prononce ». C’est une occasion de veiller ! Je souris à la gardienne, je lui confie la classe et je me rends au téléphone avec un cœur renouvelé. J’écoute ce que j’imaginais déjà… mais jusqu’au bout, sans juger, sans faire sentir le dérangement occasionné.  A la fin, je parviens à dire à la maman de Paolo que je la comprends, que je comprends son état d’âme mais que je crois que, pour le bien de Paolo, il serait bon de mettre de côté l’orgueil blessé et la rancœur, et agir uniquement pour le bien de l’enfant. Une demi-heure plus tard, quand je passe dans le couloir, la gardienne s’approche et me dit ! « Tu sais, la maman a retéléphoné, … elle m’a seulement demandé de te dire Merci”. Il y a quelques jours, alors que je quitte l’école en courant, avec les courses à faire et mille autre choses qui m’attendent, je rencontre Flora, une surveillante d’origine brésilienne qui travaille depuis peu dans notre Institut. Elle doit faire une demande écrite à la Directrice mais elle ne sait pas comment s’y prendre, à cause de ses difficultés avec la langue. Je me demande alors pourquoi, parmi toutes les enseignantes, elle me demande précisément à moi qui suis déjà débordée. La Parole de Vie m’invite encore à « veiller » : c’est Jésus qui me le demande ! Puis-je lui répondre que je suis pressée et qu’il devrait demander à quelqu’un d’autre ? Je m’assois avec Flora et je l’aide à écrire sa lettre. Ensuite je lui propose qu’elle la tape à l’ordinateur pour que ce soit mieux présenté, mais Flora ne sait pas s’en servir. Nous allons ensemble dans la salle d’informatique et je la tape pour elle, sans regarder ma montre. Deux jours plus tard, alors que j’entre dans la salle des profs, Flora m’arrête et me donne une belle écharpe bleue. « Tu n’aurais pas dû, ce n’était pas nécessaire, lui dis-je. Et elle me répond : « Mais moi aussi je veux pouvoir aimer comme tu l’as fait avec moi ». (B. P. – Italia)

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Histoire d’entrepreneurs: l’Unitrat de Bari

Franco Caradonna,

Avec ses 35 années d’existence, Unitrat a toute une histoire à raconter. Depuis la façon d’affronter les pertes d’emplois au respect de la concurrence, du partage d’expériences techniques au “contrat de solidarité”; jusqu’à la naissance d’une coopérative sociale pour les personnes handicapées, un centre socio sanitaire et une Summer School d’Economie civile. Caradonna nous aide à entrer dans la dynamique de l’entreprise qui a conduit à ces choix courageux. “J’ai étudié et je me suis marié à Turin, où s’était établi ma famille venant des Pouilles, ma terre d’origine. Après diverses expériences comme salarié, avec six amis nous nous sommes lancés dans une grande aventure, en mettant en commun nos économies, nos compétences, nos idées et notre temps libre. Comme certains d’entre nous étaient originaires du midi, nous avons décidé d’implanter une entreprise près de Bari, l’Unitrat s.r.l. Je suis l’administrateur de cette entreprise où travaillent actuellement 25 salariés et qui rassemble environ 600 clients dans un rayon de 500 km. Ces deux dernières années, les revenus ont diminué de moitié en raison de la crise de notre secteur, l’ingénierie lourde. Quand, en 1991, Chiara Lubich lance l’Economie de Communion (ÉdeC), nous avons senti que c’était une confirmation de tout ce que nous avions entrepris et cela nous a donné un nouvel élan pour aller de l’avant. Les difficultés que nous rencontrons souvent sont liées aux infrastructures insuffisantes, mais aussi à une « pauvreté socioculturelle » qui a de profondes racines et qui a des conséquences sur la participation et sur la responsabilité. Malgré les difficultés nous avons cherché à construire des rapports de gratuité, de confiance et de réciprocité, avec les salariés, les clients, les fournisseurs, les concurrents et les institutions. Un exemple. Un de nos fournisseurs a fait un infarctus qui a eu de sérieuses conséquences économiques pour son entreprise. Au lieu de nous adresser à un autre fournisseur, comme cela aurait été prudent de faire, nous avons continué à travailler avec lui en réglant nos factures par avance pour lui permettre de payer ses salaires et ses dettes urgentes. Son comptable l’ayant abandonné, un de nos collaborateurs se proposa pour mettre à jour les écritures comptables en retard. Ne réussissant cependant pas à éviter la faillite, nous avons pris à notre charge deux salariés et aidé un troisième à se mettre à son compte. Nous sommes sortis de cette opération sans faire de pertes car, en ayant accepté la proposition du propriétaire de racheter ses machines au prix des experts et en revendant certaines, nous avons récupéré plus que nous avons dépensé. Convaincus que les résultats ne dépendent pas seulement des investissements, mais surtout des personnes, nous avons cherché à impliquer les salariés dans l’achat d’actions au sein de l’entreprise et dans la redistribution non contractuelle d’une partie des bénéfices, alors qu’une autre partie est destinée a l’EdC. En 2000, nous avons aidé à faire naître une coopérative sociale pour les personnes handicapées en établissant une convention entre une dizaine d’entreprises et la municipalité de Bari pour insérer dans nos entreprises des « jeunes à risque ». Nous organisons des stages pour des étudiants d’écoles supérieures au sein des entreprises et nous avons institué des prix et des bourses d’étude pour les étudiants de l’Ecole Polytechnique. La Conférence Episcopale de la région des Pouilles a proposé, en 2008, la renaissance d’une Association qui réunit des entrepreneurs, des professionnels et des artisans (UCID). On m’a confié la responsabilité de cette nouvelle Association. Nous l’avons ressenti comme le fruit des rapports construits durant ces années. Cette année, en tant que UCID Pouilles, nous avons aidé à la préparation de la « Summer School » d’Economie Civile, réunissant 50 jeunes de notre Région et qui se développera sur toute l’année avec quatre parcours de formation, dont le premier a eu lieu du 31 août au 4 septembre dernier.

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En Bolivie: une école, bel exemple de courage

La petite ville où habitent Reina et Jorge Gutierez avec leur famille s’appelle La Guardia, à vingt kilomètres de Santa Cruz, la principale ville de Bolivie. Reina, devenue orpheline de mère à l’âge de six ans, fut placée avec son frère dans un institut. Elle raconte: “Il n’y avait rien, mais nous étions dans les meilleures conditions pour croire à la providence de Dieu. Pouvoir montrer que l’Idéal de l’unité change radicalement les personnes me semble être une contribution spécifiquement bolivienne à l’évangélisation.” “La bonne volonté ne suffit pas, il faut aussi des compétences. C’est pourquoi j’ai commencé une formation en psychopédagogie dès que nous avons eu l’intuition que nous pouvions créer cette école”. Elle a ainsi préparé son diplôme durant quatre ans, période durant laquelle elle mit au point le projet puis entrepris la construction de l’école, terminée en 2008 et finalement inaugurée en présence de nombreuses autorités et de ses proches. Pour nourrir les 120 enfants de l’école, Reina crée aussi une boulangerie, modeste mais efficace, confiée à une équipe soudée, composée de son fils Daniel (18 ans), d’une femme nommée Esperanca, de Carlito (un garçon de 9 ans) et d’une jeune fille de 15 ans, qui travaille à la boulangerie dans la journée et étudie le soir. De l’école parviennent les échos des jeux des enfants dans la cour. Les locaux sont impeccables et bien pensés. Les enseignantes s’occupent, avec enthousiasme et dans un désordre plutôt sympathique, des enfants de 2 à 10 ans. Elles inventent des jeux avec des ballons colorés et distribuer le goûter dans une certaine agitation. Chaque enfant porte avec lui une histoire marquée par la pauvreté et la marginalisation, l’alcoolisme, l’infidélité des parents, toutes empreintes d’héroïsme. Des parcours souvent inimaginables. Dans une salle, deux femmes sont occupées à coudre. Reina s’est transformée en tailleur! Rita a sept enfants, elle est enseignante et vient ici durant ses jours de repos. Elisa, quant à elle, a été abandonnée par son mari et s’est sortie de la dépression. Reina  a cette caractéristique: quand elle voit des personnes en difficulté, elle trouve toujours des solutions adaptées pour les sortir de là. Son bureau est encombré de livres, c’est là qu’elle prend en charge les enfants présentant des difficultés d’apprentissage. L’école est soutenue par la municipalité et la collaboration d’ONG, en particulier l’aide à distance de Actions pour Familles Nouvelles; sans oublier la participation de l’Etat pour les repas, la contribution de 1,20 bolivar par jour (10 centimes d’euro) demandée aux parents des enfants, dans l’idée de respecter leur dignité en les faisant participer symboliquement. Tous ceux qui travaillent à l’école ou dans les activités parallèles mettent tout en œuvre pour “susciter la providence”.   Sous une photographie de Chiara Lubich, sont inscrits ces mots: “Être toujours famille”. “Cette phrase, dit Reina, je l’ai faite mienne. Je travaille chaque jour pour que les enfants puissent trouver ici une atmosphère de  famille”. Comme pour apaiser une douleur qui vient de loin, du plus profond de son cœur. (D’après: “Spazio Famiglia”, n.21 de Città Nuova 2011, pag. 12 e 13)

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Communion et Droit à Manaus, au Brésil

“Un instrument pour construire une société plus juste et un meilleur futur à partir du droit”, c’est ainsi que l’Inspecteur général de la Justice pour l’Etat de l’Amazonie, la juge Maria Guedes Moura, a qualifié le 2ème congrès de « Droit et Fraternité du Nord et Nordest du Brésil », organisé par Communion et Droit (3-4 novembre 2011) dans les locaux de la Division des Affaires Internes du Tribunal de Justice du même Etat. C’est le président du Tribunal, João Simões, qui a ouvert les travaux du Congrès. Le juge, en recevant les participants et les rapporteurs au siège institutionnel, s’est dit honoré d’accueillir un événement de cette portée. Parmi les autorités présentes, il y avait aussi le directeur de l’Ecole Supérieure de Magistrature, Flávio Pascarelli, soulignant ainsi la valeur de cette initiative pour la formation des jeunes magistrats. Plus de 300 professionnels du droit présents, des professions les plus variées: juges, procureurs, avocats, huissiers, policiers, députés, représentants de certains Etats du Brésil et étudiants d’une dizaine de Facultés de Droit de Manaus. Cury Munir, magistrat et membre de la Commission de rédaction du Statut de l’enfant et de l’adolescent, a posé les fondements des travaux en parlant du droit et de la société dans la construction de la justice, alors que le juge Carlos Augusto Machado, juge du Ministère Public de Sergipe (le plus petit Etat du Brésil), a mis l’accent sur la fraternité comme entité juridique et constitutionnelle. Durant la deuxième journée, ont été très appréciées la contribution de la directrice du Centre de Sciences Juridiques de l’Université Fédérale de Santa Catarina, Olga Boschi, sur la valeur de la prise en compte de la dimension juridique de la fraternité dans le parcours universitaire ainsi que l’apport d’Adalberto Carim, juge du Tribunal pour l’Environnement et les Affaires Agricoles de l’Amazonie, sur la justice environnementale au XXI° siècle. La question de la fraternité a pris une connotation spéciale dans le droit au sein du contexte socioculturel de l’Etat de l’Amazonie, où l’urgence de la question écologique appelle à chacun à la responsabilité et à la nécessité de protéger le patrimoine environnemental comme expression concrète de fraternité, en particulier en pensant aux générations futures. En parlant de la société comme élément juridique du droit environnemental, Carlos Aurélio Motta, professeur à l’Université d’Ibirapuera et expert en éthique et droits de l’homme, a ouvert de nouvelles pistes pour la recherche universitaire. D’après les organisateurs, les réflexions juridiques issues de cette rencontre bénéficieront au Brésil tout entier: des représentants des différents Etats étaient en effet présents et l’événement a été retransmis, via internet, à travers le site web de l’Ecole de la Magistrature (ESMAM) qui possède une page sur le site officiel du Tribunal de Justice de l’Etat http://www.tjam.jus.br/esmam.

Spiritualité de l’unité : l’Esprit Saint

Chiara écrit : « Jour après jour, nous avons assisté, dans toute notre nouvelle vie, à son action, parfois douce, parfois forte, parfois même violente, et nous ne l’avons presque pas remarqué. Mais du premier choix de Dieu amour à la lumière qui éclairait les paroles de l’Évangile, de la révélation de Jésus abandonné à la joie, la paix et la lumière que nous sentions se répandre en nos cœurs en vivant le commandement nouveau, ce n’était autre que l’Esprit Saint à l’œuvre. On peut vraiment dire que l’on pourrait réécrire l’histoire du Mouvement, en l’attribuant entièrement à l’Esprit Saint. Nous voyons seulement maintenant comment il a été le grand protagoniste de notre aventure, celui qui a mis en mouvement toute chose. « Mais maintenant qu’il s’est révélé pour ce qu’il a vraiment été pour nous, nous pouvons en retracer les empreintes lumineuses, dans d’innombrables signes de son action constante et imprévisible. Cette voix intérieure qui nous guidait sur le nouveau chemin, cette atmosphère particulière qui régnait dans nos rencontres, cette puissante libération d’énergies latentes, qui purifie et renouvelle, cette alchimie divine qui transforme la douleur en amour, ces expériences de mort et de résurrection : tout cela, et bien d’autres phénomènes surprenants qui nous ont accompagnés sur le chemin de la vie, ont un seul nom, que nous avons appris à reconnaître, pour lui manifester notre gratitude et demander son intervention dans toutes nos affaires quotidiennes, des plus simples aux plus exigeantes. C’est lui qui nous a donné le courage d’affronter les foules, de laisser notre pays, d’affronter les désagréments et les contrariétés, souvent avec joie. Mais son effet le plus profond, le plus radical, le plus caractéristique est celui d’être entre nous lien d’unité. « Notre mystique, en effet, suppose au moins deux personnes faites Dieu par participation, entre lesquelles circule vraiment l’Esprit Saint, c’est-à-dire un troisième, Dieu, qui les consume en un, en un seul Dieu : « Comme toi et moi » (cf. Jn 17,21), dit Jésus au Père. L’Esprit Saint est le don que Jésus nous a fait pour que nous soyons un comme le Père et lui. Sans aucun doute l’Esprit Saint était aussi en nous auparavant, parce que nous étions chrétiens, mais il y a eu là une nouvelle illumination, une nouvelle manifestation de sa présence en nous, qui nous rend participants et acteurs d’une nouvelle Pentecôte, avec tous les mouvements ecclésiaux qui renouvellent le visage de l’Église ».

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Un chemin pour l’unité de l’Europe, c’est possible

Un grand enthousiasme, un dialogue profond et une forte communion construite au fil des années caractérisent le chemin parcouru par plus de cent représentants des mouvements et des communautés chrétiennes d’Europe réunis les 11 et 12 novembre à Sassone (Rome) pour élaborer le programme du grand événement du 12 mai 2012, qui réunira à Bruxelles 1200 personnes de toute l’Europe, de diverses confessions chrétiennes et milieux culturels. Severin Schmid est un des organisateurs pour les Focolari. Qu’est-ce qui différencie le rendez-vous qui aura lieu le 12 mai à Bruxelles des précédents? « On pourrait répondre par une métaphore: si, jusqu’à présent nous étions simplement fiancés, nous sommes désormais mariés. Dans le sens qu’il existe un réseau de communion très solide entre les mouvements. Un autre élément de nouveauté consistera à présenter les fruits de notre collaboration, de 2007 à aujourd’hui. L’événement du 12 mai 2012 se déroulera au Parlement européen pour présenter aux politiques notre expérience dans un contexte où l’Europe est en train de se briser alors qu’ici existe une force unificatrice qui rassemble des personnes de tout le Continent, de toutes dénominations chrétiennes et de nombreuses langues ». De quelle façon cela peut-il aider à surmonter la crise économique? Le message de Bruxelles est-il seulement spirituel ou bien a-t-il aussi des perspectives de réforme politique ou touchant les structures mêmes de la communauté européenne? “Nous ne sommes pas encore en mesure de faire des propositions d’ordre politique. “Non siamo ancora in grado di fare proposte politiche. Le principal projet est de montrer une voie possible pour l’unité. Le message est le suivant : si nous ne sommes pas unis, nous ne le serons pas plus en tant qu’Europe. Même des pays forts comme l’Allemagne ne sont pas capables de survivre économiquement sans les autres pays européens. Nous sommes liés les uns aux autres. Ou nous nous unissons ou nous disparaissons. Essayons de rendre ce service gratuitement  pour le bien commun. Nous sommes une minorité créative qui, en travaillant ensemble, cherche à élaborer de propositions concrètes. L’unité européenne ne se fait pas à coup de lois ou seulement au travers des institutions, elle se développe surtout à partir du peuple. Pourquoi avoir choisi la salle du Parlement européen pour cet évenement du 12 mai? “Nous ne voulons pas critiquer les hommes politiques, mais les soutenir et les encourager pour qu’à travers nous, ils trouvent des personnes travaillant pour des objectifs communs. Nous proposons un dialogue et nous plaçons comme des interlocuteurs crédibles parce que, dans de nombreux mouvements  chrétiens existent des réponses concrètes pour une économie  plus équitable, une coexistence pacifique, de bonnes pratiques sociales. Nous présentons nos expériences et nous voulons entendre de la part des politiques leurs besoins pour trouver des formes de collaboration ». Cet événement aura-t-il lieu aussi dans d’autres villes européennes? “Dans environ 200 villes, se tiendra simultanément un  programme et une liaison avec Bruxelles. Nous ne voulons pas une manifestation pour nous-mêmes mais faire quelque chose pour les autres. Dans une grande salle, on rassemble un nombre limité de personnes; nous voulons, dans ces 200 villes, réunir le plus de monde possible.” Aurelio Molè

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Les jeunes, la musique, la ville, avec le Gen Rosso en tournée

Au cours des mois de septembre et octobre, le groupe musical international Gen Rosso a fait étape en Italie et en République Tchèque. L’occasion a vu le jour du fait de la reprise de projets européens pour les écoles supérieures qui intéressent les étudiants de la moitié de l’Europe dans une aventure fascinante et certainement unique en son genre. A Udine, grâce au projet: “Arts & Culture reshaping urban life – Art et Culture pour revitaliser la ville”, 16 jeunes ont travaillé trois jours avec le groupe pour présenter ensemble le musical Streetlight. Comme l’a déclaré un des participants: «Ici, chacun de nous a un rôle: s’il joue bien d’un instrument, il ne doit pas avoir peur de le jouer et s’il ne sait pas encore bien le jouer, il ne doit pas craindre de ne pas être à la hauteur… chacun a sa place». Que les talents personnels deviennent une richesse pour tous est un des résultats que le Gen Rosso réussit souvent à obtenir dans ces occasions. Les jeunes de la Bohème en savent quelque chose, eux qui ont participé au projet : “Silni Bez Nasili – Forts sans violence” dans les trois villes de Jihlava, České Budějovice et Plzen. Plus de 850 jeunes appartenants à différents instituts, dont environ soixante-dix rom, ont participé aux ateliers de théâtre, musique, danse et chant, offrant ensuite les spectacles à des milliers de personnes. Les jeunes ont ainsi expérimenté, en première personne, le don de soi, non seulement comme moyen de réalisation personnelle, mais aussi en prévention de la marginalisation, de la violence, du mal-être des jeunes, contribuant de façon concrète à la création d’un monde plus uni. La presse locale et nationale a souligné la dynamique de travail “ensemble avec” et la réponse élevée que les jeunes ont su donner à leurs amis. Honza Musil, un présentateur de la télévision très estimé en Tchéquie, depuis le premier projet à Brno en mai 2011, il a ouvert chaque manifestation dans les différentes villes: «Là où vous êtes, je veux y être moi aussi». Les derniers jours, c’est l’étape à Bruxelles, en Belgique, pour le lancement de “Together4Peace”, une initiative appelée à développer la créativité des jeunes en leur faisant faire une expérience d’unité dans la diversité. C’est un projet qui se conclura avec la représentation du musical Streetlight auquel participeront environ 120 jeunes dans le cadre de l’évènement “Ensemble pour l’Europe” les 12 et 13 mai 2012.

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Le Métropolite Damaskinos et le dialogue œcuménique

Le Métropolite Damaskinos – éminente personnalité dans le monde œcuménique – était engagé dans de nombreux dialogues interconfessionnels et interreligieux. Il fonda et dirigea le Centre orthodoxe de Chambésy (Genève – Suisse) voulu par le Patriarche Athénagoras 1er. Dès 1971 il fut Secrétaire Général de la Commission inter-orthodoxe pour la préparation du Grand Concile Pan-Orthodoxe et de 1982 à 2003, premier Métropolite du Patriarche œcuménique en Suisse. Partisan du dialogue œcuménique avec l’Eglise catholique, il a fait partie de différentes délégations en visite au Vatican. Il était présent dans la Chapelle Sixtine le 12 décembre 1975 quand le Pape Paul VI s’agenouilla pour baiser les pieds du représentant du Patriarche Démétrios – Métropolite Mélitone – à la commémoration du 10ème anniversaire de l’abolition des excommunications de 1054. Il eut les premiers contacts avec les Focolari à la fin des années 70. En mai 1981, il participa – en tant qu’envoyé du Patriarche œcuménique Démétrios 1 – à la rencontre œcuménique promue par le Centre « Un » pour les Orthodoxes, les Antiques Eglises Orientales et Catholiques au Centre Mariapolis de Rocca di Papa, en développant un thème sur « La Volonté de Dieu aujourd’hui ». Au cours d’une interview, il affirmait : « Un important résultat œcuménique a été fait : que les chrétiens divisés aient compris d’appartenir les uns aux autres et qu’en conséquence, ils devraient rester ensemble. L’étape suivante sera de comprendre que tous les chrétiens ont une histoire commune, que nous avions une histoire commune, une origine commune ». L’année suivante le Métropolite Damaskinos a accueilli Chiara Lubich au Centre orthodoxe de Chambésy qui, le 19 septembre 1982, y a tenu une conversation très appréciée. Le Métropolite mit en relief la vie qui nait de l’amour selon l’évangile, qu’il appelait « le document le plus important » et dans ce contexte il souligna la valeur de l’action du Mouvement des Focolari en créant à la base la mentalité œcuménique. Après une longue maladie le Seigneur l’a rappelé à Lui le 5 novembre. Nous nous unissons aux prières de tous.  

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Philippines, médias et dialogue: quand meurent les journalistes

Les médias, aux Philippines, connaissent une situation très critique. Ces deux dernières années, de nombreux journalistes ont payé de leur vie le service de la vérité. Comme dans le massacre du 23 novembre 2009 à Maguindanao (au sud des Philippines), où 34 journalistes ont été tués pour des raisons de conflits politiques et tribaux. D’autres collègues qui luttaient pour les droits de l’homme ont été aussi menacés, et certains ont même été tués. Un des cas les plus célèbre est celui du docteur Gerry Ortega, environnementaliste et journaliste, assassiné le 24 janvier 2011 pour son engagement contre la déforestation illégale à Palawan (une île des Philippines occidentales). La maison d’édition philippine des Focolari, New City Press, désirait depuis longtemps apporté sa contribution. Ainsi, à l’invitation de l’association des professionnels des médias de Palawan, le 15 octobre dernier, elle a organisé un atelier média avec la participation de quarante journalistes, en majorité jeunes et faisant leurs premières armes dans la profession et donc ouverts à de nouveaux horizons. Certains, au contraire, allaient jusqu’à craindre que cela soit organisé à d’autres fins par le gouvernement. « Communication et Communion: Médias et Dialogue (le journalisme de la Vie, Dialogue et Relations) », tel était le titre de l’atelier. Quelques témoignages ont été donnés par des journalistes proches des valeurs de la spiritualité des Focolari pour leur profession ; comme celui de Jose Aranas qui a raconté le parcours de sa vie de journaliste, définissant les médias comme instruments essentiels au service de la vérité et soulignant l’importance de la « pédagogie de l’art d’aimer », comme il l’a appelée. En pratique, se mettre face à l’autre et aux situations les plus délicates avec un regard respectueux et sincère, afin de parvenir à communiquer ce qui est essentiel et constructif. Des travaux pratiques ont suivi, stimulant les participants à la recherche de nouvelles idées pour faire face aux menaces que subissent les professionnels des médias. « Parler d’une « pédagogie de l’art d’aimer » au milieu de cette culture de la haine et de ces ingérences politiques qui envahissent les médias, est irrésistible, disait un des participants. Je voudrais moi aussi apprendre à l’utiliser dans mon travail, lors des interviews, pour chaque article que j’écris. Je serai ainsi capable d’élever le niveau d’impartialité et d’éthique de mon action. » « C’est la première fois que je participe à un cours de média qui se fonde sur les valeurs de l’Evangile. Mes perspectives se sont élargies. Plus que de faire un « scoop », il s’agit de rapporter des nouvelles, éventuellement négatives mais en respectant l’autre. J’aime bien l’idée de mettre en évidence la communication et non le communicateur ». « Ce séminaire peut sembler peu de chose mais il aura un grand effet sur nous, hommes et femmes qui travaillons dans les médias », affirmait le directeur exécutif du Conseil Régional. Un prêtre qui travaille au centre d’action sociale de l’île de Palawan a demandé aux organisateurs de renouveler le même cours deux fois par an pour qu’il devienne une partie essentielle de la formation dans l’église locale New City Press

Mouvements et communautés chrétiens Ensemble en chemin

” Ensemble nous sommes forts ” : Au Centre de cette rencontre se trouvaient 180 personnes représentant 41 communautés et mouvements chrétiens de toute la Suisse.  C’est en présence du  modérateur Benedikt Walker (Union des groupes bibliques, VBG), que se sont présentés Mgr Martin Gächter, représentant de la Conférence des évêques, Adèle Kelham, pasteur anglicane, présidente de la commission de travail des églises chrétiennes de Suisse, et Kristin Rossier, pasteur, vice-présidente de la Fédération des églises évangéliques suisses (SEK). Pour Martin Gächter, les mouvements représentent le plus grand espoir de l’oecuménisme. „Il y a différents chemins qui mènent à Dieu, a dit Kristin Rossier en parlant d’elle-même, et ils ont aussi leur place dans le SEK”. En réponse à la question: “que proposez-vous à la communauté?”,   Adèle Kelham mettait son espoir dans le fait que : „si nous exprimons ensemble des valeurs répondant aux questions ecclésiales et sociales, nous seront écoutés. Il vaut la peine de représenter les valeurs chrétiennes avec courage”. Il a toujours été clair qu’il ne s’agissait pas de mettre en évidence sa propre identité, mais de rester autonome tout en reconnaissant les autres mouvements.  Kristin Rossier reconnut sans aucune réserve avoir encore beaucoup à apprendre des mouvements en matière d’engagement. A la base de cette rencontre communautaire oecuménique, il y a eu l’exposé de Gerhard Pross de Esslingen, représentant du groupe international „Ensemble pour l’Europe“. Pross passa en revue l’histoire des 12 dernières années : Tout a commencé le 31 octobre 1999 à  Augsburg, lors de la reconnaissance commune du traité sur la justification. Chiara Lubich  du mouvement des Focolari avait alors parlé de l’amour réciproque comme chemin d’unité. „Un exposé qui n’est pas resté sans lendemain“, a dit Gerhard Pross. Les représentants évangéliques et catholiques sont allés les uns vers les autres et ont prié ensemble et se sont demandé pardon de tout leur coeur.  „L’Esprit-Saint a agit dans l’histoire et nous avons senti de manière très forte que quelque chose de nouveau avait commencé. La réconciliation a été le début de “Ensemble entre les mouvements”. D’autres rencontres nous ont fait comprendre que l’unité ne peut pas se limiter au peuple de Dieu. Il s’agit de construire en même temps la communauté humaine, l’Europe. Ce n’est pas par hasard si Gerhard Pross a choisi comme titre de son exposé “L’espérance a besoin d’une vision”.  Dieu a fait surgir de la division entre les églises quelque chose de bien. Chaque église et chaque mouvement a un charisme particulier, ce qui veut dire que’aucune église n’a tout. Alfred Gassmann

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Reportage

7 novembre 2011
Avec les jeunes catholiques hollandais, les communautés des Focolari des pays nordiques, les habitants de la cité-pilote Marienkroon: la troisième journée de Maria Voce et Giancarlo Faletti en Hollande. Joie entre frères.
Hollande: avec les communautés de l’Europe du nord 6 novembre 2011 La présidente des Focolari rencontre les communautés du Mouvement de la Norvège, Suède, Finlande, Danemark, Islande et Hollande. Entretiens avec quelques évêques catholiques. Rencontre en tête-à-tête avec les jeunes.
4 novembre 2011
Les responsables du Mouvement des Focolari, en visite auprès des communautés de Hollande. Leur voyage a commencé par Marienkroon, jusqu’à présent Centre de spiritualité cistercienne et désormais cité-pilote des Focolari.
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Être feu: la journée des jeunes hollandais

Bain de jouvence pour Maria Voce lors de la Rencontre annuelle des jeunes catholiques hollandais, organisée le 6 novembre par la Conférence épiscopale et plusieurs mouvements. Plusieurs milliers de  participants. Le style est celui des concerts rock, rythme rapide, sono à plein volume, bonne ambiance mais aussi réflexion. L’identité catholique, minoritaire en Hollande, a été fortement soulignée. Entre une chanson à thème religieux et l’autre, l’interview d’un prêtre, puis c’est le tour de Maria Voce. Un petit groupe de Gen monte avec elle sur scène. On leur pose quelques questions. Les réponses soulignent l’unité plutôt que la diversité : « Avant de se dire membre d’une église ou d’une autre, croyant ou non, nous sommes avant tout fils de Dieu, donc frères ». Maria Voce rappelle comment, lorsqu’elle rencontra le Mouvement, elle fut frappée par cette affirmation: “Il ne s’agit pas d’une organisation, c’est une vie; si tu vis l’Evangile, tu fais partie de ce groupe”. Suivent d’autres chansons, l’interview d’un évêque qui accompagne les jeunes depuis 12 ans et laisse désormais cette charge à un évêque auxiliaire (lui aussi interviewé), une vidéo sur les JMJ, un quart d’heure de Radio Maria qui commence à émettre en Hollande. Puis la messe, les ateliers, les stands et beaucoup, beaucoup d’enthousiasme. Mais aussi, chez beaucoup, un engagement sérieux à vivre et témoigner de ce « feu » qui donne son titre à la journée et qui a été aujourd’hui allumé ou ravivé. La présentatrice répète : “Laissons-nous enflammer!”. Durant l’après-midi, dans la cité-pilote Marienkroon, Maria Voce rencontre les membres des Focolari venus du Danemark, Norvège, Suède, Islande et Finlande.  «Nous avons toujours rêvé que  Chiara Lubich puisse venir visiter nos pays, mais elle n’y est pas arrivée. Aujourd’hui, c’est un moment historique pour nous». Ils accueillent ainsi la présidente, avec simplicité, beaucoup de confiance et de chaleur (et on dit que les peuples du nord sont froids !), racontant leurs réussites et leurs difficultés, surtout dans le domaine de l’œcuménisme. Maria Voce les remercie pour leur fidélité et les encourage: «Nous devons arriver à la famille universelle. Rappelons-nous cependant que nous, nous ne développons pas le dialogue entre les religions, mais entre les personnes. Par exemple, durant la récente grande rencontre entre les religions à Assise, j’ai ressenti une grande joie parce que pratiquement tous les  participants, de diverses religions, connaissaient le Mouvement et me témoignaient leur reconnaissance. Certes, parfois nous pouvons découvrir des différences que nous ne réussirons jamais à surmonter mais nous pouvons cependant nous accepter jusqu’au bout, en nous aimant tels que nous sommes. Et je dois dire qu’en 2011 j’ai eu la surprise de trouver des personnes d’autres religions qui n’étaient plus seulement en dialogue avec nous, comme de l’extérieur, mais toutes ensemble devant le monde pour témoigner l’idéal de l’unité. » A la fin, les chansons, les photos, les salutations, un peu d’émotion et la promesse de se revoir rapidement, peut-être dans un de ces pays nordiques ! Dernier moment de la journée, la rencontre avec les habitants de la cité-pilote, spécialement les “pionniers” qui ont permis, par leurs vies et leur disponibilité à tout laisser, que naisse et se développe Marienkroon. Des personnes qui n’ont peut-être jamais eu le micro dans les mains en public mais qui, aujourd’hui, face à la présidente, font l’effort de donner avec beaucoup de simplicité les moments les plus intimes de leur vie. «Je travaille à la cité-pilote pour que les personnes qui y viennent puissent dire: “Que c’est beau ici!”. Et trouver Dieu, parce que « Dieu est beau ». Marienkroon: une cité-pilote unique, une cité-pilote faite de cœurs. Dall’inviato Giulio Meazzini

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Bon anniversaire à la Hollande!

Le chapiteau, monté sur une pelouse de la cité-pilote Marienkroon, est plein. Un premier coup d’œil étonnant: 800 hommes et femmes, petits et grands, danois et hollandais, finlandais et islandais, suédois et norvégiens, venus même de très loin, pour fêter avec Maria Voce et Giancarlo Faletti l’anniversaire de l’arrivée du Mouvement en Hollande.

Une question spontanée: pourquoi est-ce que ça se passe toujours bien? Qu’y a-t-il sous cette joie tangible qui rend frères toutes ces personnes de différents âges, races et convictions si variées? Les chants des jeunes filles sur la scène sont en hollandais, mais ceux qui ne parlent pas cette langue sont aussi intéressés parce que, plus que les paroles, ce sont les sourires qui comptent. Le secret est qu’ici on part de la vie, de l’amour concret, et il est possible de se confronter à la culture seulement après être devenus amis. Cela peut aussi venir du fait que Chiara Lubich a appris à ne jamais s’arrêter aux problèmes et aux incompréhensions, mais à continuer, à toujours recommencer en se voyant nouveaux chaque matin.

L’orchestre est composé de trois trompettes, d’un violon, deux flûtes, une batterie et un piano. Les étapes essentielles d’une aventure en cours sont retracées: l’arrivée des focolarini en Hollande en 1961, le Genfest de 1976 avec quatre mille jeunes, la visite de Chiara en 1982, l’ouverture des focolares à Copenhague, Stockholm et Oslo dans les années 80, les premiers voyages en Islande en 1989 et l’arrivée d’une famille focolare de Pologne en 2010, l’inauguration du nouveau Centre Mariapolis dans la cité-pilote.

Chaque pays se présente avec créativité et fantaisie : la Suède, où l’œcuménisme du peuple est vécu presque sans s’en rendre compte parce qu’à chaque rencontre il y a des personnes de différentes églises, la Norvège, avec l’émouvant temps de silence rappelant la tragédie du 22 juillet, la Finlande, de grands espaces et un pot-pourri de chansons, l’Islande multiethnique et enfin la Hollande, accueillante avec sa communauté bien vivante. Des moments de grande unité, telle la célébration œcuménique avec le Notre Père récité en sept langues simultanément.

Mgr Jan van Burgsteden, responsable de la Conférence épiscopale pour l’œcuménisme, témoigne que «depuis 50 ans le Mouvement en Hollande aide les personnes à vivre l’Evangile. C’est de là qu’est né, même à une époque de sécularisation, un nouvel engagement dans l’Eglise, qui a aidée cette dernière à dépasser la concentration des forces contre elle. J’ai aussi vu à quel point le Mouvement a réussi à créer un “ œcuménisme du coeur”. Je suis convaincu qu’un jour nous verrons briller l’Eglise comme l’étoile du matin parce que la Parole sera devenue vie dans toutes ses réalités».

Maria  Voce répond aux différentes questions. En voici une qui vaut pour toutes: de quoi te souviens-tu en particulier de 2011? «En Terre Sainte, alors que j’étais au Saint Sépulcre je me suis sentie écrasée par le mal du monde qui avait également écrasé Jésus. Plus tard cependant, à l’improviste, devant le tombeau vide, la certitude que Jésus est ressuscité, que nous pouvons le porter vivant parmi nous au monde et nous avons la chance de pouvoir le faire. Lors d’un autre voyage, en Amérique, devant ces étendues à l’infini et autant de gens partout, d’un seul coup j’ai pensé qu’il y a peu de focolarini. Que peuvent-ils faire tout seuls? Deux mille personnes seront venues pour la fête : une goutte d’eau dans la mer. Pourtant, au dedans, une certitude: ne nous préoccupons pas du nombre, ce n’est pas important. Ce qui compte, c’est de faire grandir Jésus parmi nous, le reste suivra».

«Une journée riche de moments officiels – conclu Giancarlo Faletti – mais surtout une journée de famille qui donne beaucoup d’espoir. J’emporte votre présence multiethnique et multiculturelle, et cette floraison de vie. Chaque fleur a besoin d’amour, de ténacité et d’ingéniosité qui sont vos caractéristiques. D’ailleurs, la fleur est l’emblème de la Hollande».

de notre envoyé Giulio Meazzini


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Hollande: avec les communautés de l’Europe du nord

4 Novembre: la première journée de Maria Voce et Giancarlo Faletti à la cité-pilote de Marienkroon a commencé avec la rencontre des évêques catholiques de la Hollande et de l’Islande. Ce fut un échange sincère d’idées et de perspectives sur la façon de témoigner sa foi dans la société sécularisée d’aujourd’hui. En Hollande, dans les années qui ont suivi le Concile, a pris place ce que l’on a appelé la « polarisation », avec une incompréhension croissante entre catholiques « conservateurs » et « progressistes ». C’est seulement à la fin des années 90 que la situation s’est améliorée, en particulier grâce à la collaboration entre jeunes de divers mouvements et animateurs de la pastorale des jeunes des différents diocèses. En ce qui concerne l’œcuménisme, la situation s’est désormais nettement améliorée par rapport aux années 60 où catholiques et protestants n’avaient quasiment aucun contact. Un processus de rapprochement est aujourd’hui en cours qui devrait pouvoir aboutir assez rapidement à une journée nationale de réconciliation. Ensemble pour l’Europe est partenaire de cette initiative. Malgré cela, et à cause aussi des scandales liés aux abus sexuels, l’apathie et l’indifférence pour le phénomène religieux semble en augmentation. « C’est un défi pour collaborer davantage entre nous, parce qu’aucun mouvement ne peut à lui seul changer les choses, affirme Maria Voce. Chacun doit rendre compte du don particulier qu’il a reçu ; pour nous c’est l’unité à porter aussi entre les mouvements ». Pour l’évêque De Jong la cité-pilote pourrait accueillir une école, gérée par les Focolari, fondée sur l’amour du prochain et ouverte à tous, destinée à former les jeunes qui, aujourd’hui en Hollande, ne connaissent que la culture sécularisée. La présidente a répondu que, mieux qu’une simple école, de nombreux enseignants qui incarnent l’Evangile dans leur vie pourraient jouer un grand rôle dans toutes les écoles, mais que la faisabilité de cette proposition serait cependant étudiée par les responsables du Mouvement en Hollande. Durant l’après-midi, la rencontre avec les représentants des diverses expressions du Mouvement et communautés qui se sont constituées en Norvège, Suède, Finlande, Danemark, Islande et Hollande, a permis à Maria Voce et Giancarlo Faletti d’avoir une actualisation de la situation dans ces différents pays. Cultures et peuples divers, bien que « chacun sente comme sien et se réjouit de ce que font les autres. Chaque fois que j’arrive en visite dans un pays et que l’avion entame sa descente – continue la présidente – j’ai la gorge serrée en pensant aux frères tout joyeux qui m’attendent. Nous avons la chance de pouvoir ainsi faire l’expérience du don de Dieu qu’est la famille du Mouvement dans tous les pays du monde ». Enfin, après le dîner, eut lieu un moment de dialogue en tête à tête avec 25 gen, en vue de la désormais toute proche « Journée des jeunes catholiques », organisée par la Conférence épiscopale avec la collaboration des jeunes des Focolari et d’autres mouvements. L’avenir du Mouvement des Focolari est là, parmi ces jeunes qui se rassemblent de tous les coins de la Hollande pour évoquer l’histoire de Chiara Luce, la première jeune du Mouvement élévée aux honneurs de l’autel. De notre envoyé Giulio Meazzini