Mouvement des Focolari
Terre de Feu: jeunes, acteurs en politique

Terre de Feu: jeunes, acteurs en politique

«Le Mouvement politique pour l’unité en Argentine (Mppu), oeuvre depuis des années à la diffusion de la fraternité au sein de la vie des partis politiques, comme dans les autres pays où il est présent. Juan José Pfeifauf (Parti “Frente para la Victoria”) et Pilar Goldmann (Parti “GEN/Generación para un Encuentro Nacional”) sont deux jeunes en visite à Rio Grande (Terre de Feu, Argentine), la capitale la plus au sud du monde. Militants dans deux partis politiques différents, ils ont voulu rappeler que se référer à la fraternité signifie: “mettre concrètement en actes cette idée entre les différents partis politiques en s’entraînant à exercer l’empathie envers l’autre, avec humilité, sachant que personne n’a la vérité absolue sur aucun projet et en commençant par reconnaître dans l’autre un interlocuteur de valeur et nécessaire”. Leur visite fait partie du parcours d’accompagnement de l’Ecole de formation politique locale, qui donne ses cours ponctuellement chaque samedi. Ils sont les premiers à avoir fréquenté les Ecoles du Mppu à La Plata (Buenos Aires). Maintenant Pilar est tuteur d’une autre école à San Miguel del Monte, dans la province de Buenos Aires, où elle a été encouragée à se présenter comme conseillère municipale lors des dernières élections. A propos de la participation des jeunes à la vie politique active, l’impression de Pilar est que “depuis les années quatre-vingt-dix jusqu’à ce jour, il y a  en Argentine un plus grand engagement en politique, même si nous ne pouvons pas encore dire que 100 % des jeunes s’y intéressent”. Mais les jeunes ne doivent pas être considérés seulement comme des personnes à qui on s’adresse pour des projets occasionnels: “les jeunes doivent devenir les principaux acteurs du domaine publique. Le renouvellement de la politique passe par là”. Le Mppu en Argentine, qui s’inspire des principes de fraternité sous-tendus dans la spiritualité de Chiara Lubich, fête ses 10 ans en 2011. Ce mouvement s’est formé à l’occasion de la grave crise économique de cette année-là, inoubliable, qui a tenaillé cette région augmentant ainsi la pauvreté. Il s’est alors créé un vrai divorce entre la population et la classe politique, divorce qui seulement récemment semble se recomposer. Pilar raconte que, sur la base de cette crise, quelques personnes animées par la spiritualité de l’unité, ont pris l’engagement de faire naître les Ecoles de formation sociale et politique, “pour essayer de donner une réponse, d’engager un virement de cap, constatant la nécessité de reconstruire les bases du rapport entre la société et les institutions. Non seulement, mais aussi pour diffuser des semences de dialogue et tracer un chemin commun”. Aujourd’hui, on peut dire qu’un bon bout de chemin a été parcouru et des centaines de jeunes argentins sont passés par ces écoles. Un “capital” désormais mûr pour contribuer au développement du pays sud-américain: l’engagement que ces jeunes sentent de porter, la fraternité en politique comprise comme service. de Daniela Ropelato (extrait de l’article publié sur Diario El Sureño, 16 novembre 2011 – notre traduction)

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Algérie : l’occasion de regarder plus loin

Oran, deuxième ville d’Algérie, ouverte sur la Méditerranée, est un des principaux centres commerciaux et culturels d’Afrique du Nord. Un groupe de personnes, en majorité musulmanes, engagées à vivre selon les valeurs de la fraternité proposées par les Focolari, y vit une expérience avec des non-voyants. Sheherazad fait partie de ce groupe depuis 1990. Elle explique : « En 1997, par ma jeune sœur qui travaille dans une clinique d’ophtalmologie, j’ai fait la connaissance d’une religieuse catholique qui cherchait une personnes pour enseigner le français à un groupe de non-voyants de la ville. Je ne m’y sentais pas préparée, je suis femme au foyer et il me semblait que cet engagement dépassait mes capacités. En accord avec mon mari, je décide pourtant d’accepter, consciente que dans cette proposition peut se cacher un précieux plan de Dieu ». C’est le début d’une merveilleuse aventure qui, avec le temps, implique toute la communauté de la ville. Outre l’enseignement, pour Shéhérazade, c’est la découverte d’un monde nouveau, celui des non-voyants, qui a conquis son cœur et celui de Fouzia, une amie qui partage l’idéal de la fraternité et qui, peu de temps après, se met elle aussi à donner des cours. Le monde des non-voyants est particulier, surtout parce que bon nombre d’entre eux proviennent d’un milieu défavorisé et socialement marginalisé. « Avec le temps nous nous rendons compte que notre attitude d’ouverture envers l’autre procure un caractère particulier à notre enseignement, qui devient presque une excuse pour soutenir ces personnes : l’un a besoin de trouver du travail, un autre d’un simple soutien ou d’une parole réconfortante ». Entre temps, pour mieux comprendre les besoins des élèves, Fouzia et Sheherazad apprennent l’écriture braille. La chose ne passe pas inaperçue : « Nous voyant donner de notre temps sans rien attendre en retour, un ami décide de nous aider et de se joindre à cette action ». Ils essayent d’aider les jeunes à s’insérer dans la vie professionnelle. Par exemple, une jeune cherche du travail comme standardiste et ils trouvent une société. « Nous notons la disponibilité du directeur pour nous aider à trouver une solution. Il est frappé par notre engagement et décide d’embaucher cette jeune en contrat à durée indéterminée ». Toute la communauté d’Oran partage au fur et à mesure les projets et les objectifs atteints. Elle organise des portes ouvertes pour faire connaitre la vie et les richesses du monde des non-voyants. « Le thème de ces manifestations est toujours centré sur l’autre” et à la fin il n’y a plus celui qui voit et celui qui ne voit pas, le musulman ou le chrétien : nous sommes tous frères et sœurs à partager la même situation ». La presse nationale s’intéresse à ces rendez-vous, en reconnaissant le droit aux non-voyants de vivre comme les autres. C’est une œuvre de sensibilisation qui incite les personnes à unir leurs efforts à ceux de Sheherazad et de Fouzia. Malgré les difficultés administratives et juridiques une association pour l’insertion professionnelle des non-voyants a été créée. Elle est très active et travaille au projet de construction d’une école. Les autorités de la ville sont partie prenante et le projet de formation est reconnu par le département pour la formation professionnelle d’Oran. « Il reste encore beaucoup à faire – conclut Sheherazad – mais faire les choses pour les autres, malgré nos limites, c’est très beau et enthousiasmant ! Cela donne à tous la force d’aller de l’avant, et ouvre les portes à de nouvelles surprises ». La communauté d’Oran – Algérie

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Ne pas laisser tomber les Thai

La situation, sur les inondations les plus importantes que la Thaïlande ait subi dans les 50 dernières années, s’améliore lentement.

Quelques chiffres, selon les estimations actuelles:

  • 7 millions de personnes touchées, et environ 700 victimes, sur 10 millions d’habitants à Bangkok
  • 80 % de la superficie envahie par les eaux. Sur les 50 districts de Bangkok, seuls 9 sont restés au sec: tous les autres ont eu entre 20 et 200 centimètres d’eau. 17 provinces ont été directement touchées.
  • Les dommages sont évalués à 37 milliards de dollars.
  • 60 millions de tonnes de récolte sont perdues (principalement du riz).
  • 8 grands parcs industriels parmi les plus importants sont inondés, avec une perte d’environ
  • 1.200.000 emplois et les conséquences qui en découlent pour l’industrie de la Thaïlande et des autres pays (le Japon possède environ 40% des usines implantées dans ces 8 parcs industriels).

Tout a commencé – nous écrivent Elena et Chun – au mois de juillet: la pluie, en retard d’un mois sur le calendrier, a récupéré le temps perdu, dépassant la quantité de l’année précédente pour atteindre presque le double de l’année 2010. En septembre la situation est apparue inquiétante et, en octobre, elle pouvait être qualifiée de très grave.

Bangkok, appelée la “Venise de l’Orient”, possède environ 2000 km de canaux qui en font une des villes les mieux équipées au monde pour contrôler le flux des eaux pluviales, mais certainement pas dans une telle proportion. Les experts se sont trouvés face à une situation totalement imprévisible.

Beaucoup ont abandonné Bangkok. On se serait cru dans un film catastrophe, même si les personnes ne se sont pas laissées prendre par la panique. Nous, nous avons décidé de rester, avec d’autres, auprès des personnes sinistrés et de faire notre part. Les gens ont commencé à s’entraider, sans se connaître et alors qu’auparavant, peut-être, ils s’ignoraient. Qui a sauvé le pays d’un désastre d’une telle ampleur? Les personnes qui ont aimé et donné au-delà de leurs propres forces, des gens qui se sont sacrifiés, avec leur maison inondée (au nord de l’ancien aéroport), pour  que l’on puisse sauver au moins quelques quartiers de Bangkok; tous ceux qui ont su avoir un cœur pour les autres… et ils sont nombreux.

De même les plus riches, des journalistes, des acteurs, sont allés en barque, pour distribuer en première personne des denrées alimentaires. En ville la vie a pris le dessus grâce aux personnes ordinaires qui ont permis de croire que “ensemble on peut le faire”. Certes, il y eut aussi les militaires, de nombreux employés du gouvernement qui ont travaillé plus de 15 heures par jour pour porter de l’aide; jusqu’à des personnes âgées qui sont allés faire la cuisine dans les centres d’accueil. Ou bien ces moines bouddhistes qui ont accueilli des milliers de personnes âgées, des malades, des enfants ou des mamans dans leur monastère. Ou encore ce prêtre qui ouvre son école privée pour accueillir les gens déplacés et reprend ensuite le bateau pour aller chercher d’autres  vivres, à se réjouir et à souffrir avec ceux qui souffrent. C’est le miracle de la vie et de l’amour qui a raison de la mort.

Nous aussi des Focolari, nous nous sommes mis à l’œuvre. Un grand nombre de nos familles ont été touchées, certaines vivent depuis des semaines avec de l’eau dans la maison. Parmi nous, il y a ceux qui sont allés demander de l’aide aux arrêts d’autobus ou ceux qui se sont rendus dans les centres d’accueil pour aider. Nous avons ouvert nos maisons et accueilli ceux qui avaient besoin d’aide; téléphoné aux personnes, chaque jour, pour qu’elles se sentent aimées, leur donner courage et consolider l’unité entre nous. Durant cette période tragique, nous avons vu émerger la part la plus belle du peuple thaïlandais: au-delà des différences politiques qui avaient, il y a un an et demi, divisé le Pays. Ce qui a prévalu, c’est un grand amour pour le prochain qui souffre.

Un reporter de CNN a parlé de ce courant de solidarité qui a envahi toute la société thaï, comme d’un “extraordinaire phénomène social”. L’amour nous tous fait devenir thaï, même si nous sommes nés dans une autre partie du monde. Personne ne sait exactement quand se fera le retour à la normale. Mais on va de l’avant, dépassant chaque jour les nombreuses difficultés.

Elena Oum e Chun Boc Tay

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En France : Association Humanité Nouvelle Chez Yves POMMIER 25  domaine de la Butte à la Reine 91120 PALAISEAU >>> Mettre au dos du chèque, don pour ’Urgence Thaïlande’’…

Décembre 2011

« Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. » Cette phrase exprime la joie mais elle nous invite aussi à orienter notre existence d’une manière radicalement nouvelle. Jean Baptiste invite à préparer le chemin du Seigneur. Quel est ce chemin ? Avant de commencer sa vie publique et sa prédication, Jésus, qu’annonce Jean-Baptiste, est passé par le désert. Voilà son chemin. Dans le désert, il a trouvé une profonde intimité avec son Père, mais aussi rencontré les tentations, devenant ainsi solidaire de tous les hommes. Il en est sorti vainqueur. C’est le même chemin qu’il parcourt dans sa mort et sa résurrection. Étant allé jusqu’au bout, Jésus devient lui-même la « voie » pour nous qui sommes en chemin. Il est la voie que nous devons suivre pour réaliser entièrement notre vocation humaine : celle d’entrer en pleine communion avec Dieu. Chacun de nous est appelé à préparer le chemin pour Jésus qui veut entrer dans notre vie. Il faut alors rendre droits les sentiers de notre existence pour qu’il puisse venir en nous. Il faut lui préparer le chemin en ôtant l’un après l’autre les obstacles : ceux que mettent les limites de notre manière de voir et la faiblesse de notre volonté. Il nous faut avoir le courage de choisir entre le chemin que nous voudrions prendre et celui que Jésus nous propose, entre notre volonté et la sienne, entre un programme que nous souhaiterions réaliser, et celui que son amour tout-puissant a pensé pour nous. Une fois cette décision prise, efforçons-nous de conformer notre volonté récalcitrante à la sienne. Comment ? En le faisant dès aujourd’hui, maintenant, comme les chrétiens qui sont allés jusqu’au bout, nous enseignant une bonne méthode, pratique, intelligente : Dans l’instant, enlever une pierre après l’autre afin que ce ne soit plus notre volonté qui vive en nous mais la sienne. Ainsi nous aurons vécu la parole : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. »

Chiara LUBICH

*Parole de vie publiée en décembre 1997

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Laïcs, une cascade de lumière

Maria Voce salue le Saint Père. Photo: Service Photographique du Vatican

“Une bonne dose d’optimisme parce qu’on se rend compte que Dieu est à l’œuvre dans l’Eglise”. Voilà l’impression à chaud de la présidente des Focolari, Maria Voce, au terme de l’Assemblée annuelle du Conseil Pontifical pour les Laïcs à laquelle elle a participé. Le dicastère du Vatican, qui soutient l’activité des fidèles laïcs et des associations et mouvements dans les diverses réalités du monde, a voulu cette année dédier la rencontre au thème de « La question de Dieu aujourd’hui ». Du 24 au 26 novembre, trois jours intenses de rencontres et de débats avec des témoignages concrets et personnels – fait inédit – de quelques laïcs sur la façon dont leur vie a changé après avoir rencontré Dieu. « Il me semblait – commente Maria Voce à ce sujet – qu’était entré dans l’Eglise comme un nouveau style de communion qui privilégie le récit d’expériences vécues ». Les interventions faites dans la salle faisaient fortement ressortir l’urgence de parler de Dieu aujourd’hui. « Ne pas le faire – observe Maria Voce – signifierait renoncer à la recherche de la vérité ; celle qui se manifeste dans la recherche désespérée du bonheur et l’angoisse face à la perspective de la mort. Mais pour le faire, cela nécessite « un pas supplémentaire » qui est celui de la relation profonde avec l’autre, dans une relation vraie, où chacun doit  « mourir à soi-même », en quelque sorte, pour accueillir l’autre complètement. Une mort par amour, comme un don ». Les Assemblées annuelles du Conseil Pontifical pour les Laïcs sont aussi des occasions précieuses pour rencontrer les membres des autres Mouvements et Associations. « Dans ces moments-là – raconte la présidente – on voit combien sont forts les rapports que les mouvements entretiennent entre eux. On sent que ce rapport s’est construit dans toutes les parties du monde ». Afrique, Europe, Amériques, Asie, Moyen Orient. Maria Voce rappelle : « Venait en évidence une nouvelle présence de martyr, et les mouvements sont très engagés dans ce témoignage : témoigner Dieu aussi dans ces conditions, en vivant pleinement la foi. Et alors que, dans certaines parties du monde, il y a ce martyr du sang, en Europe au contraire, domine le problème du sécularisme et les chrétiens rendent un fort témoignage qui revêt souvent, là aussi, l’aspect du martyr ». Durant l’Assemblée, on a parlé aussi de la Journée mondiale de la Jeunesse de Madrid. « Une extraordinaire cascade de lumière, de joie et d’espérance – a dit le Pape Benoît XVI en rencontrant les participants –  a illuminé Madrid, mais aussi la vieille Europe et le monde entier, en proposant à nouveau et de façon claire l’actualité de la recherche de Dieu. Personne n’a pu rester indifférent, personne n’a pu penser que la question de Dieu n’avait pas de sens pour l’homme d’aujourd’hui”. La présidente du Mouvement des Focolari a aussi salué personnellement Benoît XVI, lequel a dit: “Les focolarini ne pouvaient pas être absents”. « Saint-Père – a-telle donc répondu – le Mouvement tout entier, cette année, s’est engagé à vivre la Parole de Dieu. Ainsi nous nous préparons aussi au Synode”. Et le Saint-Père a répondu : “Merci”.

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L’App pour le « mot du jour » est née!

A partir d’aujourd’hui, grâce à l’initiative d’un jeune brésilien, Guilherme Moura, le mot du jour arrive dirrectement dans votre poche à travers une nouvelle App, téléchargeable gratuitement à cette adresse :http://itunes.apple.com/it/app/passa-parola/id478614030?mt=8 Vivre l’instant présent calmement, recommencer dans l’instant présent, ne pas laisser s’échapper l’instant présent. Ou bien avoir à cœur la volonté de Dieu de l’instant présent, s’identifier à la volonté de Dieu, ou encore se laisser purifier par la Parole, s’efforcer de vivre la Parole sans compromis… Ce sont quelques exemples des « Mots du jour » (Passa Parola en italien) qui nous accompagne désormais depuis 10 ans. C’était en effet en 2001 quand Chiara Lubich, alors en Autriche, partageait une expérience personnelle, fruit de la découverte de l’importance de vivre cet “instant présent”, comme on dit, l’unique moment qui soit vraiment entre nos mains, parce que « le passé n’est plus et le futur n’est pas encore là ». Dès lors s’est installé, jour après jour, un slogan, une mini-pensée spirituelle, un « concentré » qui rappelle cette attention, surtout dans l’amour concret envers chaque frère ou sœur qui passe à nos côtés. Nous pouvons considérer cela comme une forme de “Twittérature”, messages brefs et sagesse essentielle, comme l’écrit Antonio Spadaro dans un article de la Civiltà Cattolica de juin 2010. Twitter, un réseau social sur le net qui consiste à envoyer de courts messages (les tweets, littéralement « gazouillis »), ne comptant pas plus de 140 caractères, a précisément la caractéristique de la brièveté et – rappelle encore Spadaro – « c’est la sagesse de la réflexion religieuse d’avoir accompagné, durant les siècles, l’homme occidental dans ce besoin de sagesse essentielle et extrêmement concise ». Dans son article, il en cite différentes formes, depuis les haïku japonais (petits poèmes très brefs), aux antiennes des psaumes, jusqu’à indiquer la « Parole de Vie, conçue par Chiara Lubich et toutes les initiatives du même genre qui, périodiquement, extraient un verset évangélique pour concentrer l’attention du chrétien sur l’Evangile tout entier, mais à partir d’un point précis ». Le « Mot du jour », un tweet avant la lettre ? Peut-être, en tout cas certainement une formule qui s’adapte bien aux nouvelles technologies. Ce “Mot du jour” mondial – il est traduit dans au moins 14 langues – voyage déjà à travers sms, mail  et il est attendu par des milliers de personnes. Avec cette nouvelle App, il devient disponible dans la version iPhone, iPad, iPod. En plusieurs langues, comme l’est le « Mot du jour », il est accessible – une fois le message téléchargé – même hors connexion. Passons le message!

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Famille, la révolution silencieuse

Foto © CSC

Il y a une « grande consonance » entre la spiritualité du Mouvement des Focolari et la vie des bienheureux époux Maria et Luigi Beltrame Quattrocchi  – malgré qu’il n’existe pas de lien direct – et « nombreux sont les points de contacts ». « Non seulement parce que la sainteté est le grand dénominateur commun de tous les chrétiens, le but vers lequel nous visons tous dans l’Eglise, mais aussi parce que leur chemin de vie de laïcs est commun à l’immense majorité de ceux qui font partie du Mouvement ». Ainsi s’est exprimée Marie Voce, présidente des Focolari, en intervenant ces jours-ci à Rome lors d’une rencontre organisée le jour où la liturgie rappelait la mémoire des deux bienheureux pour le dixième anniversaire de leur béatification. La rencontre, qui s’est déroulée dans la Salle de la Promothèque au Capitole, avait pour titre : « Chrétiens, citoyens authentiques : sur les pas de Maria et Luigi ». Le public était nombreux, venu de 15 villes italiennes et de divers Pays. On notait la présence d’autorités municipales, des représentants de la Pastorale familiale du diocèse de Rome ainsi que des représentants de mouvements ecclésiaux qui ont pris la parole en soulignant, chacun selon des perspectives différentes, des aspects de la spiritualité des deux époux. Parents de 4 enfants, Marie et Luigi Beltrame Quattrocchi sont le premier couple marié à avoir été béatifié par l’Eglise Catholique. C’est Jean-Paul II qui mena à son terme la cause de béatification. « On ne peut plus accepter – disait le Pape à cette occasion– que la sainteté silencieuse de tant de pères et de mères ne soit plus reconnue ».

Foto © CSC

  “J’ai vu se refléter dans la vie de Maria et Luigi – a dit Maria Voce – dans l’authenticité de leur témoignage de chrétiens et donc aussi de citoyens, la vie de ces millions de laïcs qui, désormais, veulent vivre la spiritualité proposée par Chiara Lubich, et cherchent en conséquence à l’incarner – avec cohérence et parfois héroïsme – dans leurs engagements de citoyens, composant ainsi (ou au moins en s’y efforçant) le tissu sain du corps social et ecclésial. Ce sont des pères et des mères de familles, des ouvriers, des professionnels, des jeunes, des adolescents et des enfants (sans oublier les prêtres, les religieux, les évêques mais la proportion des ecclésiastiques est bien sûr minoritaire), des personnes engagées en première ligne pour porter de l’avant une révolution d’amour, silencieuse mais bien opérante, dans toutes les villes du monde ». La famille – a souligné Maria Voce – est “la racine saine de leur vie: un amour tendre et toujours vivant entre les époux, capable d’engendrer des citoyens cohérents. Je connais de nombreuses familles qui s’engagent et luttent pour que ne s’éteigne pas l’amour conjugal : c’est précisément en lui qu’ils trouvent la force, non seulement pour ne pas s’effondrer, mais aussi pour s’ouvrir à des réalités encore plus grandes ». Maria Voce a rappelé le Mouvement Familles Nouvelles, qui s’inspire du charisme de l’Unité et compte aujourd’hui plus de 300.000 adhérents et 4 millions de sympathisants dans les 5 continents. « Ce sont des familles – a dit Maria Voce – qui ont fait leur une condition première de l’éducation : les enfants, en plus de deux parents qui les aiment, ont besoin de deux parents qui s’aiment ».

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Spiritualité de l’unité : Jésus au milieu

Rien ne peut mieux expliquer les débuts des Focolari que les paroles des disciples de Jésus après leur rencontre avec le Ressuscité, à Emmaüs : « Notre cœur ne brûlait-il pas en nous, tandis qu’il nous parlait en chemin ? » (Lc 24,32). Cette expérience est essentielle pour tous ceux qui se réfèrent à la spiritualité de l’unité. Parce que rien n’a de valeur dans le Mouvement si on ne recherche pas la présence promise par Jésus au milieu des siens – « Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18,20) – une présence qui vivifie, qui élargit les horizons, qui console et qui stimule à la charité et à la vérité et qui fait dire avec infinie nostalgie, quand on l’a reconnu : « Reste avec nous, Seigneur, car le soir vient » (Lc 24, 29). Chiara Lubich a écrit : « Après avoir mis en acte l’amour réciproque, nous ressentîmes dans notre vie une nouvelle assurance, une volonté plus décidée, une plénitude de vie. Comment cela se fait-il ? Cela a été tout de suite évident : par cet amour se réalisaient entre nous les paroles de Jésus : “Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom (c’est-à-dire dans mon amour), je suis au milieu d’eux” (Mt 18,20). Jésus, silencieusement, s’était introduit comme un frère invisible dans notre groupe. Et maintenant la source de l’amour et de la lumière était là, présente au milieu de nous. Nous ne voulûmes plus la perdre. Et nous comprenions mieux ce qu’avait été sa présence lorsque, par notre faute, elle venait à manquer. Comme le naufragé, agrippé à n’importe quoi pour se sauver, que nous cherchions tous les moyens suggérés par l’Évangile pour reconstituer l’unité brisée. En outre, ce n’était pas seulement lorsque la présence de Jésus s’éloignait que nous devions nous imposer un effort de volonté ; nous étions comme les bûches d’un feu, qui se consument en brûlant et, si nous voulions vivre avec Jésus constamment présent au milieu de nous, il était nécessaire de pratiquer, instant par instant, la patience, la prudence, la douceur, la pauvreté, la pureté… Toutes ces vertus étaient exigées pour que l’unité surnaturelle se maintienne avec les autres. Jésus au milieu de nous était le dynamisme de la vie, mais sa présence n’était jamais acquise pour toujours. […] “Là ou deux ou trois…” Ces paroles divines et mystérieuses se montraient d’une fécondité insoupçonnable. Là où deux ou trois… Jésus ne précisait pas qui. Il laissait l’anonymat. Là où deux ou trois… Ce pouvait être n’importe qui. Deux ou trois pécheurs repentis qui s’unissaient en son nom. Deux ou trois jeunes filles comme nous. Deux, l’un grand et l’autre tout petit. Deux ou trois. En vivant cette parole, nous avons vu tomber de nombreuses barrières Là où deux ou trois… de patries différentes : les nationalismes tombaient. Là où deux ou trois… de cultures, de classes, d’âges, qui nous avaient toujours paru opposés par définition : tous pouvaient, et même devaient, s’unir au nom du Christ. […] Jésus au milieu de nous : c’était une expérience formidable. […] Sa présence récompensait avec surabondance chaque sacrifice. Elle légitimait nos pas sur cette route. Elle donnait leur juste sens aux choses et aux circonstances. Elle consolait les tristesses et tempérait les joies excessives. Et celles parmi nous qui croyaient, sans subtilités ni raisonnements, avec la simplicité des enfants, à ses paroles et les mettaient en pratique, jouissaient de ce paradis anticipé qu’est le Royaume de Dieu au milieu des hommes unis en son nom ».

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Symposium interreligieux à Katowice

“Le présent symposium nous a fait voir qu’il est possible de se rencontrer et de partager nos expériences de foi. C’est un pont historique. Cela nous rappelle que, depuis ses origines, la ville de Katowice est une ville multiculturelle. Aujourd’hui, le fait que les représentants de trois grandes religions ont parlé des valeurs universelles, telles que la vérité, la paix, la justice, a été pour nous un enrichissement réciproque.” Tels sont les termes dans lesquels s’est exprimé l’évêque de l’Église évangélico-luthérienne, Taddeusz Szurman, en conclusion du symposium interreligieux, qui s’est déroulé à la veille de celui d’Assise, à la faculté de théologie de l’Université de Katowice (Pologne) sur le thème “Pèlerins de la vérité, pèlerins de la paix”. Initiative conjointe de l’archidiocèse, des autorités civiles et de l’Université de Katowice, le symposium a vu la participation de 230 personnes. Il convient de souligner la présence des juifs, en la personne de Michael Schudrich, grand rabbin de Pologne, des musulmans, en la personne de l’imam Nedal Abu Tabaq, Mufti de la Ligue Musulmane de Pologne, des chrétiens, représentés par l’archevêque catholique de Katowice Damian Zimon, de l’évêque de l’Église évangélico-luthérienne, Taddeusz Szurman, ainsi que du représentant de l’Église orthodoxe de Silésie Sergiusz Dziewiatowski et de personnes dont les convictions ne sont pas religieuses. Il convient aussi de relever la présence d’autorités civiles, à commencer par le Président de Katowice Piotr Uszok, ainsi que de recteurs de différentes universités, outre les représentants d’un certain nombre de mouvements et communautés ecclésiaux. Le dialogue interreligieux est déjà familier pour le Mouvement des focolari à Katowice, qui a aussi participé à la préparation. En effet, il entretient des rapports avec des groupes de mulmans avec lesquels, conjointement avec l’archidiocèse et le Centre des Musulmans, est organisée la “Journée de l’Islam dans l’Église catholique polonaise” (depuis plus de 10 ans, à l’initiative de la conférence épiscopale polonaise). En outre, il y a des rencontres avec des groupes hébraïques et, quasi chaque mois, avec des musulmans au siège du Mouvement. Avant le symposium, au focolare, les responsables des trois religions monothéistes ont conclu entre eux un pacte d’unité. Cette atmosphère de fraternité, fondée sur des relations profondes et d’estime réciproque a encore été soulignée par nombre de  participants. Les intervenants ont approfondi les concepts de paix et vérité – dans les traditions chrétienne, juive et musulmane. Le Mufti de la Ligue Musulmane a souligné combien il était important de ne pas avoir peur les uns des autres, de découvrir les différences comme des dons qui nous enrichissent. Le Rabbin a rappelé avec une affection toute particulière la figure de Jean-Paul II, qui a montré la beauté de l’ouverture aux autres. Chacun a exprimé le désir de chercher ce qui unit et de coopérer pour le bien de Katowice et du monde. “Je remercie infiniment tous les organisateurs d’avoir réuni ce symposium aussi fraternel – a dit l’archevêque de di Katowice –. J’ai constaté une présence significative des membres du Mouvement des Focolari, et cela a revêtu une importance fondamentale pour créer l’atmosphère de fraternité”. Comme signe visible, un hêtre a été planté sur la place, devant la cathédrale de Katowice. “Il y a tellement d’arbres à Katowice – a dit le rabbin de Haute Silésie –. Mais celui-ci revêt une signification particulière: symboliser la fraternité vécue par nous, juifs, chrétiens et musulmans”. Le symposium s’est conclu par la proclamation d’un Appel pour la Paix – lu en trois langues: en polonais, en hébreu et en arabe. Il écrit, entre autres, ce qui suit: “Tous veulent contribuer à faire de l’humanité une seule famille”.

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En Sardaigne: l’heure de la paix

Orgosolo est une ville au cœur de la Sardaigne réputée pour ses peintures murales en trompe-l’œil des maisons, qui évoquent les problèmes, les attentes et les espérances d’un peuple qui vit essentiellement de l’agriculture et de l’élevage des moutons. Un peuple qui connaît aussi la peur en raison des vicissitudes liées au banditisme, très répandu dans cette région. C’est dans cette ville, qu’à l’aube du 24 décembre 1998, le vicaire de la paroisse, don Graziano Muntoni, a été tué. Un seul coup de fusil dans la poitrine et la douleur bouleverse toute la communauté. Pourtant en colère et dans le désarroi bien compréhensible, les habitants du lieu pressentent tout de suite de ne pas pouvoir se limiter à condamner, mais de devoir faire quelque chose de plus. Mais quoi, dans une telle situation? La communauté commence à réfléchir sur les paroles de l’Evangile qui invitent à demander quelque chose à Dieu en étant unis. Naît l’idée de se donner rendez-vous chaque soir, en des endroits différents, pour invoquer, avec la même prière, Dieu, de leur accorder la paix de leur région, c’est : l’Heure de la paix. Mais cela est plus complexe que prévu, parce que la paix doit être engendrée, préservée. Elle implique un engagement à vivre la fraternité avec chacun et chaque jour. Avec cette conscience, les habitants mettent en chantier les initiatives les plus variées pour diffuser la proposition de l’Heure de la paix parmi le plus grand nombre de personnes possible, même aux enfants dans les écoles et à l’occasion de rencontres dans les lycées. Ils participent aussi à une retransmission télévisée sur la principale chaîne nationale. L’Heure de la paix apporte une nouvelle espérance à la ville. Beaucoup de personnes se réconcilient entre elles après des années de tension, comme G., une dame, qui nous dit un jour: “Je dois trouver la force de pardonner celui qui a tué mes deux fils et fait mettre en prison les deux autres”. Puis, à la rencontre suivante, cette même G. a raconté: “J’ai pardonné. La prière de l’Heure de la paix que nous vivons a ôté la haine de mon cœur. Durant la messe, je me suis approchée d’une personne ennemie et lui ai serré la main”. Depuis, d’autres ont également retrouvé la force de pardonner des choses tout aussi graves et ont eu des attitudes imprévisibles, comme Anna, à qui, en 2008, on a kidnappé et tué son fils et qui reprend vie, se remet à travailler plus sereine et pacifiée, malgré le drame ; lorsqu’elle apprend qui est le suspect, elle ne demande pas qu’il soit puni, mais qu’il puisse vraiment rencontrer Dieu. Le choix de la fraternité nous pousse à faire notre cet abîme de douleur dans lequel vit une partie des nôtres et nous incite assez fréquemment à prendre les responsabilités de ce que nous proposons, même face aux institutions. Ainsi, à partir de notre expérience, une Ecole Normale d’instituteurs a élaboré un projet pour une culture de paix et de pardon entre enfants, un projet dont les fruits seront recueillis dans un volume soumis à l’attention des Nations Unies. Nos efforts pour construire la paix, même là où ça parait impossible, apportent des résultats concrets qui donnent un nouveau visage à nos villes. De la communauté des Focolari d‘Orgosolo (Nuoro)-Italie

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Qui est le laïc?

«Chers tous, L’année 1986‑1987 est importante pour le monde catholique, qui se prépare à célébrer, à l’automne, le Synode des évêques sur « la vocation et la mission des laïcs dans l’Église et dans le monde », vingt ans après le concile Vatican II [1]. C’est donc une année importante pour les laïcs de l’Église catholique, mais aussi, je pense, pour les chrétiens des autres Églises, dans lesquelles les laïcs prennent souvent une grande place. Nous aussi, qui désirons être des catholiques engagés, nous nous y préparons par la prière, qui ne doit jamais manquer, et par le travail qui nous est demandé. Mais « qui est le laïc » ? Voilà la question que l’on se pose aujourd’hui dans l’Église. Comment l’identifier, comment le définir ? Beaucoup s’efforcent d’apporter une réponse. Mais il ne faudrait pas définir le laïc seulement par ce qu’il n’est pas : celui qui n’est ni prêtre, ni religieux. Il faudrait plutôt définir qui il est. C’est pourquoi nous voudrions apporter notre contribution à cette étude, en affirmant ce qui pourra sembler une vérité de La Palice : le laïc est le chrétien. Comme tel, il est disciple du Christ et de son Évangile. Il doit pour cela vivre pleinement tout ce que Jésus attend de lui, travailler avant tout à faire grandir le Royaume de Dieu et à construire l’Église. Comme il a de plus la possibilité de se trouver au milieu du monde, il y portera la lumière de l’Évangile et la fera pénétrer partout. Voilà ce qu’est pour nous le laïc : un disciple du Christ qui a le double devoir de construire l’Église et de christianiser le monde. Nous nous retrouvons bien aussi dans cette définition du laïc. Notre Mouvement a, en effet, un aspect plus spirituel, si l’on peut dire, qui nous fait travailler à faire grandir le Christ en nous, au milieu de nous et au milieu d’un grand nombre, qui nous fait donc construire l’Église ; et un aspect plus humain, plus concret, qui nous pousse à faire pénétrer l’esprit du Christ dans les différentes réalités du monde. Nous nous sentons ainsi pleinement en accord avec la figure du laïc que présente le concile Vatican II. Pour apporter nous aussi notre contribution à ce Synode, nous voudrions cette année vivre encore mieux notre vocation spécifique de laïcs. Cherchons à être de véritables laïcs de l’Église, c’est-à-dire d’authentiques disciples du Christ, en vivant ses Paroles et toutes celles que propose l’Écriture. La splendide Parole de vie de ce mois souligne ce que nous avons vécu le mois dernier sur l’amour réciproque. Elle dit : « Accueillez-vous donc les uns les autres comme le Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu » (Rm 15, 7). En la mettant en pratique entre nous, nous garantirons la solidité des fondements sur lesquels repose notre Œuvre, qui est Église. En vivant cette Parole avec d’autres chrétiens, dans les structures de l’Église où nous aurons l’occasion de travailler avec eux, nous apporterons encore notre contribution au développement de l’Église. En réalisant enfin ces paroles dans le monde de la famille et dans les différents secteurs de la société, nous établirons les bases nécessaires pour que se réalise par le christianisme le renouvellement des lois et des structures. Mais la Parole de vie s’adresse à tous : laïcs, prêtres et religieux. Mettons-la en pratique dans nos champs d’action respectifs. Accueillons chacun de nos frères comme le Christ nous a accueillis. Il le fait chaque jour et à chaque instant, lorsque nous avons recours à lui. Qui que nous soyons, pécheurs ou saints, jeunes ou vieux, beaux ou laids, malades ou en bonne santé, il est toujours là, prêt à accueillir chacun de nous. Et soyons tellement sûrs de son écoute, de son pardon et de son accueil, que, pas un seul instant, l’idée ne nous vienne qu’il puisse en être autrement. Agissons de même pour nos frères. Qu’ils trouvent en nous un cœur toujours ouvert, disponible et prêt à l’accueil. Vivons ainsi pour la gloire de Dieu.»  


[1]Il s’agit de l’Assemblée Générale ordinaire du Synode des Évêques réunie au Vatican du 1er au 30 octobre 1987, sur la vocation des laïcs, comprenant 232 participants et 60 auditeurs et auditrices. Il fut demandé à Chiara Lubich, qui faisait partie du groupe des auditeurs, de préparer une intervention sur le thème « Spiritualité et Mouvements ».


[*] publié en 1992 par Nouvelle Cité, in : “Sur les pas du Ressuscité”, pp.192-195]    

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En prison: la force du pardon

Provenant de toute l’Italie, de la Slovénie et avec des représentants de l’Argentine, d’Allemagne, des Pays-Bas et de l’Afrique du Sud, les mille participants au congrès annuel des adhérents ont procédé à une réflexion et à un partage portant sur des expériences ayant trait au thème de la Parole de Dieu, motif qui est au centre de l’approfondissement qui se fait cette année. Parmi les témoignages présentés, figure notamment l’expérience d’un groupe d’évangélisation au Bénin, le pays qui, entre le 18 et le 20 novembre, a accueilli la visite de Benoït XVI, lors de son deuxième voyage apostolique sur ce continent et pour la remise de l’exhortation post-synodale sur l’Église en Afrique, au service de la réiconciliation, de la justice et de la paix. Au Bénin, depuis un certain nombre d’années, un groupe des Focolari organise des rencontres avec les détenus pour porter la lumière de la Parole de Dieu. Bien souvent, les prisonniers sont rejetés tant par la société que par leurs propres familles. La lecture de la Parole de Dieu réussit à ouvrir des portes inattendues chez ces personnes, faisant germer des rapports porfonds qui ne concernent pas seulement la foi mais aussi le vécu même de souffrance que les détenus arrivent difficilement à raconter, par exemple les motifs der leur détention. Cela permet aux volontaires d’intervenir auprès du tribunal, pour que le cas de certaines personnes soit pris en considération: il s’agit en fait de personnes qui sont en prison depuis dix, quinze ans sans jamais avoir été entendues par un juge. De nombreux cas ont trouvé une solution et les prisonniers détenus injustement ont été libérés. Parmi ces histoires, on retiendra celle de Paula, détenue injustement en prison à cause de son mari sans avoir de nouvelles de ses enfants. Paula s’est ouverte dans un rapport profond avec une des volontaires qui va la trouver en prison pour des rencontres sur la Parole. Lentement, elle trouve en soi la force du pardon jusqu’à ce que le tribunal l’appelle pour lui faire part de sa libération. Paula parvient ainsi à retourner chez elle le coeur libéré du poids de la haine et de la vengeance. Du site du Vatican: Bénin 2011 http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/travels/2011/index_benin_fr.htm

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Spiritualité de l’unité : Marie

Marie, la mère de Dieu, est présente dans la vie du Mouvement depuis ses débuts. Chiara Lubich se souvient avoir eu personnellement une intuition nouvelle concernant Marie : « Couverte de la poussière qui avait envahi l’abri, je me suis relevée, comme par miracle. Au milieu des cris qui s’élevaient autour de nous, j’ai dit à mes compagnes : “Au moment où nous étions en danger, j’ai éprouvé au fond de mon cœur une douleur aiguë : j’ai pensé que plus jamais je ne pourrais dire le ‘Je vous salue Marie’ sur cette terre.” J’étais alors incapable de saisir la signification de mes paroles et de la douleur que j’avais ressentie. Mais peut-être exprimaient-elles inconsciemment l’idée que, si nous restions en vie, nous pourrions, avec la grâce de Dieu, rendre gloire à Marie à travers l’Œuvre qui était sur le point de naître ». Que le Mouvement des Focolari ait comme nom officiel « Œuvre de Marie » ne surprend donc pas. Pas plus qu’il ait appelé « Mariapolis » ses rencontres principales, tout comme chaque cité-pilote permanente. Ou encore que chaque centre de congrès est aujourd’hui défini comme un « Centre Mariapolis ». Chiara écrit en 2000 : « Marie a usé avec notre Mouvement de la même attitude dont elle a usé à l’égard de l’Église. Elle s’est tenue dans l’ombre afin de donner toute la place à celui qui seul en était digne : son Fils, qui est Dieu. Mais quant advint le moment de son entrée – pour ainsi dire officielle – dans notre Mouvement, voici qu’elle se montra, ou mieux Dieu nous la révéla, dans toute sa grandeur, à la mesure de l’effacement dont elle avait fait preuve à notre égard. C’est en 1949 que Marie nous révéla vraiment quelque chose d’elle. Ce fut une année de grâces particulières, une sorte de “période d’illumination” dans notre histoire. Nous avons compris que Marie, insérée dans la Trinité comme une créature rare et choisie entre toutes, était entièrement revêtue de la parole de Dieu (cf. Lc 2,19 ; 51). Si le Verbe, la Parole, est la splendeur du Père, Marie, toute pétrie de la parole de Dieu, brillait, elle aussi, d’un éclat incomparable. Cette découverte fit sur nous une impression très profonde qu’aujourd’hui encore il nous est impossible d’oublier. Bien plus : nous comprenons pourquoi nous avions alors le sentiment que seuls les anges auraient pu balbutier quelque éloge à son sujet. L’avoir ainsi contemplée a exercé un profond attrait sur nos âmes et a fait naître en nous un amour tout nouveau pour elle. À cet amour, elle a répondu à la manière de l’Évangile, en manifestant plus clairement à nos âmes ce qui la rendait éminemment sublime : elle est la mère de Dieu, la théotokos. Marie n’était donc pas seulement, comme nous l’avions toujours cru, la jeune fille de Nazareth, la plus belle créature au monde, le cœur qui contient et surpasse l’amour de toutes les mères du monde. Elle était la mère de Dieu. Elle nous apparaissait dans une dimension qui jusqu’alors nous était restée totalement inconnue. Pour prendre une image, auparavant nous voyions Marie, face au Christ et aux saints, comme la lune (Marie) face au soleil (le Christ) et aux étoiles (les saints). Mais non : la mère de Dieu, comme un immense ciel bleu, contenait le soleil lui-même, Dieu lui-même. « Mais cette nouvelle, lumineuse compréhension de Marie, ne restait pas pure contemplation […].Marie, en effet, représentait pour nous le modèle, celle que nous devions être, et nous nous voyions chacun comme « pouvant être » Marie.

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Moyen Orient, Europe, Amérique Latine: la marche des Mouvements

Expression de l’amour de Dieu, les charismes se présentent dans l’histoire d’aujourd’hui comme autant de réponses aux besoins émergents et il n’est pas rare de les trouver au cœur des étapes importantes qui marquent l’humanité. Partons de la Méditerranée, si présente pour tout ce qui se passe dans la société, spécialement pour les jeunes. Peu de temps après le Synode des Evêques du Moyen Orient, l’Eglise locale s’interroge et  esquisse des orientations pour mettre en œuvre ce qui y a été décidé. En particulier, parmi les 44 propositions du document final du Synode, l’une concerne la collaboration des Mouvements avec l’Eglise locale. Lors de son voyage en Terre Sainte, en février dernier, la présidente des Focolari, Maria Voce avait rencontré les responsables des Mouvements, et le dialogue s’est poursuivi durant les mois qui ont suivi avec les représentants des Focolari à Jérusalem. De même, en Egypte, a été lancé un dialogue plus étroit entre la réalité charismatique et l’Eglise institutionnelle. Une première approche en ce sens a aussi vu le jour au Liban, où l’Assemblée des patriarches et des évêques catholiques de ce pays (APECL), a mis l’accent sur la collaboration des Mouvements avec l’Eglise locale. Amérique Latine: la Conférence d’Aparecida a tracé des lignes importantes pour le continent latino-américain, qu’il faut maintenant appliquer en s’adaptant aux caractéristiques des différents Pays. Au Mexique, le 27 Août 2011, la capitale accueille dans l’auditorium du Centre Universitaire plus de 350 présidents et dirigeants des 34 réalités charismatiques du Pays aztèque ; l’événement a été organisé avec la contribution de six importants instituts d’inspiration catholique. Les échos très positifs dans la presse ont fait lien entre cette volonté de participation et la réalité du Pays, sur la base de nouvelles certitudes : être ensemble pour construire. « La Famille », vue dans trois perspectives : « Formation », « Action Sociale » et « Communication », constitue le thème central. Les idées échangées, les propositions nées du forum ont été recueillies, mises en forme, et une partie d’entre elles constituent le manifeste final « Juntos por México ». En Europe aussi, il se passe des choses. La communion entre les Mouvements catholiques en 1998, a suscité l’intérêt d’autres Mouvements des différentes Eglises chrétiennes et des Nouvelles Communautés qui, déjà en 2000, avaient voulu rencontrer Chiara Lubich et construire avec elle  une amitié toujours plus étroite. Parmi les initiateurs de cette « amitié charismatique », rappelons Helmut Nicklas (responsable de l’YMCA de Munich, association œcuménique de jeunes chrétiens). Ce qui les a unis a été la volonté de faire quelque chose afin que l’Europe puisse retrouver la force de ses origines à travers la contribution des charismes et la vie imprégnée de l’Evangile qui, tel un grand réseau d’unité, peut en donner témoignage. Un projet qui sera présenté, le 12 mai 2012, lors de la manifestation internationale « Ensemble pour l’Europe », à Bruxelles, avec des manifestations locales simultanées dans toute l’Europe. Le mot-clé de cette amitié est “Pentecôte 1998”, en souvenir de leur première rencontre mondiale avec Jean-Paul II. La promesse de Chiara Lubich de contribuer à réaliser le désir du Pape qu’existe une communion toujours plus profonde entre les Mouvements et les Nouvelles Communautés, est le témoin passé à ceux qui, aujourd’hui encore, partagent la spiritualité de l’unité.

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Histoires d’une institutrice

“ J’étais en train de faire une leçon dans ma nouvelle classe, une première élémentaire de 26 enfants très vivants. A peine avais-je enfin réussi à capter leur attention, j’entends frapper à la porte : c’est la gardienne qui m’informe d’un coup de fil. C’est la maman de Paolo dont la séparation tumultueuse avec son mari donne lieu à de constants désaccords. Les parents se disputent ces jours-ci au sujet de leur fils, avec beaucoup d’agitation, et nous bombardent de coup de fil, nous aussi les enseignants. J’aurais toutes les bonnes raisons pour répondre que je ne peux pas aller au téléphone, que je suis en train de faire la classe et que j’imagine déjà très bien de quoi il s’agit.  Mais, en même temps, au milieu des ces raisons légitimes d’une enseignante interrompue dans son travail, la phrase de la Parole de vie s’impose da façon lumineuse : « Fais que je parle comme si c’était la dernière parole que je prononce ». C’est une occasion de veiller ! Je souris à la gardienne, je lui confie la classe et je me rends au téléphone avec un cœur renouvelé. J’écoute ce que j’imaginais déjà… mais jusqu’au bout, sans juger, sans faire sentir le dérangement occasionné.  A la fin, je parviens à dire à la maman de Paolo que je la comprends, que je comprends son état d’âme mais que je crois que, pour le bien de Paolo, il serait bon de mettre de côté l’orgueil blessé et la rancœur, et agir uniquement pour le bien de l’enfant. Une demi-heure plus tard, quand je passe dans le couloir, la gardienne s’approche et me dit ! « Tu sais, la maman a retéléphoné, … elle m’a seulement demandé de te dire Merci”. Il y a quelques jours, alors que je quitte l’école en courant, avec les courses à faire et mille autre choses qui m’attendent, je rencontre Flora, une surveillante d’origine brésilienne qui travaille depuis peu dans notre Institut. Elle doit faire une demande écrite à la Directrice mais elle ne sait pas comment s’y prendre, à cause de ses difficultés avec la langue. Je me demande alors pourquoi, parmi toutes les enseignantes, elle me demande précisément à moi qui suis déjà débordée. La Parole de Vie m’invite encore à « veiller » : c’est Jésus qui me le demande ! Puis-je lui répondre que je suis pressée et qu’il devrait demander à quelqu’un d’autre ? Je m’assois avec Flora et je l’aide à écrire sa lettre. Ensuite je lui propose qu’elle la tape à l’ordinateur pour que ce soit mieux présenté, mais Flora ne sait pas s’en servir. Nous allons ensemble dans la salle d’informatique et je la tape pour elle, sans regarder ma montre. Deux jours plus tard, alors que j’entre dans la salle des profs, Flora m’arrête et me donne une belle écharpe bleue. « Tu n’aurais pas dû, ce n’était pas nécessaire, lui dis-je. Et elle me répond : « Mais moi aussi je veux pouvoir aimer comme tu l’as fait avec moi ». (B. P. – Italia)

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Histoire d’entrepreneurs: l’Unitrat de Bari

Franco Caradonna,

Avec ses 35 années d’existence, Unitrat a toute une histoire à raconter. Depuis la façon d’affronter les pertes d’emplois au respect de la concurrence, du partage d’expériences techniques au “contrat de solidarité”; jusqu’à la naissance d’une coopérative sociale pour les personnes handicapées, un centre socio sanitaire et une Summer School d’Economie civile. Caradonna nous aide à entrer dans la dynamique de l’entreprise qui a conduit à ces choix courageux. “J’ai étudié et je me suis marié à Turin, où s’était établi ma famille venant des Pouilles, ma terre d’origine. Après diverses expériences comme salarié, avec six amis nous nous sommes lancés dans une grande aventure, en mettant en commun nos économies, nos compétences, nos idées et notre temps libre. Comme certains d’entre nous étaient originaires du midi, nous avons décidé d’implanter une entreprise près de Bari, l’Unitrat s.r.l. Je suis l’administrateur de cette entreprise où travaillent actuellement 25 salariés et qui rassemble environ 600 clients dans un rayon de 500 km. Ces deux dernières années, les revenus ont diminué de moitié en raison de la crise de notre secteur, l’ingénierie lourde. Quand, en 1991, Chiara Lubich lance l’Economie de Communion (ÉdeC), nous avons senti que c’était une confirmation de tout ce que nous avions entrepris et cela nous a donné un nouvel élan pour aller de l’avant. Les difficultés que nous rencontrons souvent sont liées aux infrastructures insuffisantes, mais aussi à une « pauvreté socioculturelle » qui a de profondes racines et qui a des conséquences sur la participation et sur la responsabilité. Malgré les difficultés nous avons cherché à construire des rapports de gratuité, de confiance et de réciprocité, avec les salariés, les clients, les fournisseurs, les concurrents et les institutions. Un exemple. Un de nos fournisseurs a fait un infarctus qui a eu de sérieuses conséquences économiques pour son entreprise. Au lieu de nous adresser à un autre fournisseur, comme cela aurait été prudent de faire, nous avons continué à travailler avec lui en réglant nos factures par avance pour lui permettre de payer ses salaires et ses dettes urgentes. Son comptable l’ayant abandonné, un de nos collaborateurs se proposa pour mettre à jour les écritures comptables en retard. Ne réussissant cependant pas à éviter la faillite, nous avons pris à notre charge deux salariés et aidé un troisième à se mettre à son compte. Nous sommes sortis de cette opération sans faire de pertes car, en ayant accepté la proposition du propriétaire de racheter ses machines au prix des experts et en revendant certaines, nous avons récupéré plus que nous avons dépensé. Convaincus que les résultats ne dépendent pas seulement des investissements, mais surtout des personnes, nous avons cherché à impliquer les salariés dans l’achat d’actions au sein de l’entreprise et dans la redistribution non contractuelle d’une partie des bénéfices, alors qu’une autre partie est destinée a l’EdC. En 2000, nous avons aidé à faire naître une coopérative sociale pour les personnes handicapées en établissant une convention entre une dizaine d’entreprises et la municipalité de Bari pour insérer dans nos entreprises des « jeunes à risque ». Nous organisons des stages pour des étudiants d’écoles supérieures au sein des entreprises et nous avons institué des prix et des bourses d’étude pour les étudiants de l’Ecole Polytechnique. La Conférence Episcopale de la région des Pouilles a proposé, en 2008, la renaissance d’une Association qui réunit des entrepreneurs, des professionnels et des artisans (UCID). On m’a confié la responsabilité de cette nouvelle Association. Nous l’avons ressenti comme le fruit des rapports construits durant ces années. Cette année, en tant que UCID Pouilles, nous avons aidé à la préparation de la « Summer School » d’Economie Civile, réunissant 50 jeunes de notre Région et qui se développera sur toute l’année avec quatre parcours de formation, dont le premier a eu lieu du 31 août au 4 septembre dernier.

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En Bolivie: une école, bel exemple de courage

La petite ville où habitent Reina et Jorge Gutierez avec leur famille s’appelle La Guardia, à vingt kilomètres de Santa Cruz, la principale ville de Bolivie. Reina, devenue orpheline de mère à l’âge de six ans, fut placée avec son frère dans un institut. Elle raconte: “Il n’y avait rien, mais nous étions dans les meilleures conditions pour croire à la providence de Dieu. Pouvoir montrer que l’Idéal de l’unité change radicalement les personnes me semble être une contribution spécifiquement bolivienne à l’évangélisation.” “La bonne volonté ne suffit pas, il faut aussi des compétences. C’est pourquoi j’ai commencé une formation en psychopédagogie dès que nous avons eu l’intuition que nous pouvions créer cette école”. Elle a ainsi préparé son diplôme durant quatre ans, période durant laquelle elle mit au point le projet puis entrepris la construction de l’école, terminée en 2008 et finalement inaugurée en présence de nombreuses autorités et de ses proches. Pour nourrir les 120 enfants de l’école, Reina crée aussi une boulangerie, modeste mais efficace, confiée à une équipe soudée, composée de son fils Daniel (18 ans), d’une femme nommée Esperanca, de Carlito (un garçon de 9 ans) et d’une jeune fille de 15 ans, qui travaille à la boulangerie dans la journée et étudie le soir. De l’école parviennent les échos des jeux des enfants dans la cour. Les locaux sont impeccables et bien pensés. Les enseignantes s’occupent, avec enthousiasme et dans un désordre plutôt sympathique, des enfants de 2 à 10 ans. Elles inventent des jeux avec des ballons colorés et distribuer le goûter dans une certaine agitation. Chaque enfant porte avec lui une histoire marquée par la pauvreté et la marginalisation, l’alcoolisme, l’infidélité des parents, toutes empreintes d’héroïsme. Des parcours souvent inimaginables. Dans une salle, deux femmes sont occupées à coudre. Reina s’est transformée en tailleur! Rita a sept enfants, elle est enseignante et vient ici durant ses jours de repos. Elisa, quant à elle, a été abandonnée par son mari et s’est sortie de la dépression. Reina  a cette caractéristique: quand elle voit des personnes en difficulté, elle trouve toujours des solutions adaptées pour les sortir de là. Son bureau est encombré de livres, c’est là qu’elle prend en charge les enfants présentant des difficultés d’apprentissage. L’école est soutenue par la municipalité et la collaboration d’ONG, en particulier l’aide à distance de Actions pour Familles Nouvelles; sans oublier la participation de l’Etat pour les repas, la contribution de 1,20 bolivar par jour (10 centimes d’euro) demandée aux parents des enfants, dans l’idée de respecter leur dignité en les faisant participer symboliquement. Tous ceux qui travaillent à l’école ou dans les activités parallèles mettent tout en œuvre pour “susciter la providence”.   Sous une photographie de Chiara Lubich, sont inscrits ces mots: “Être toujours famille”. “Cette phrase, dit Reina, je l’ai faite mienne. Je travaille chaque jour pour que les enfants puissent trouver ici une atmosphère de  famille”. Comme pour apaiser une douleur qui vient de loin, du plus profond de son cœur. (D’après: “Spazio Famiglia”, n.21 de Città Nuova 2011, pag. 12 e 13)

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Communion et Droit à Manaus, au Brésil

“Un instrument pour construire une société plus juste et un meilleur futur à partir du droit”, c’est ainsi que l’Inspecteur général de la Justice pour l’Etat de l’Amazonie, la juge Maria Guedes Moura, a qualifié le 2ème congrès de « Droit et Fraternité du Nord et Nordest du Brésil », organisé par Communion et Droit (3-4 novembre 2011) dans les locaux de la Division des Affaires Internes du Tribunal de Justice du même Etat. C’est le président du Tribunal, João Simões, qui a ouvert les travaux du Congrès. Le juge, en recevant les participants et les rapporteurs au siège institutionnel, s’est dit honoré d’accueillir un événement de cette portée. Parmi les autorités présentes, il y avait aussi le directeur de l’Ecole Supérieure de Magistrature, Flávio Pascarelli, soulignant ainsi la valeur de cette initiative pour la formation des jeunes magistrats. Plus de 300 professionnels du droit présents, des professions les plus variées: juges, procureurs, avocats, huissiers, policiers, députés, représentants de certains Etats du Brésil et étudiants d’une dizaine de Facultés de Droit de Manaus. Cury Munir, magistrat et membre de la Commission de rédaction du Statut de l’enfant et de l’adolescent, a posé les fondements des travaux en parlant du droit et de la société dans la construction de la justice, alors que le juge Carlos Augusto Machado, juge du Ministère Public de Sergipe (le plus petit Etat du Brésil), a mis l’accent sur la fraternité comme entité juridique et constitutionnelle. Durant la deuxième journée, ont été très appréciées la contribution de la directrice du Centre de Sciences Juridiques de l’Université Fédérale de Santa Catarina, Olga Boschi, sur la valeur de la prise en compte de la dimension juridique de la fraternité dans le parcours universitaire ainsi que l’apport d’Adalberto Carim, juge du Tribunal pour l’Environnement et les Affaires Agricoles de l’Amazonie, sur la justice environnementale au XXI° siècle. La question de la fraternité a pris une connotation spéciale dans le droit au sein du contexte socioculturel de l’Etat de l’Amazonie, où l’urgence de la question écologique appelle à chacun à la responsabilité et à la nécessité de protéger le patrimoine environnemental comme expression concrète de fraternité, en particulier en pensant aux générations futures. En parlant de la société comme élément juridique du droit environnemental, Carlos Aurélio Motta, professeur à l’Université d’Ibirapuera et expert en éthique et droits de l’homme, a ouvert de nouvelles pistes pour la recherche universitaire. D’après les organisateurs, les réflexions juridiques issues de cette rencontre bénéficieront au Brésil tout entier: des représentants des différents Etats étaient en effet présents et l’événement a été retransmis, via internet, à travers le site web de l’Ecole de la Magistrature (ESMAM) qui possède une page sur le site officiel du Tribunal de Justice de l’Etat http://www.tjam.jus.br/esmam.

Spiritualité de l’unité : l’Esprit Saint

Chiara écrit : « Jour après jour, nous avons assisté, dans toute notre nouvelle vie, à son action, parfois douce, parfois forte, parfois même violente, et nous ne l’avons presque pas remarqué. Mais du premier choix de Dieu amour à la lumière qui éclairait les paroles de l’Évangile, de la révélation de Jésus abandonné à la joie, la paix et la lumière que nous sentions se répandre en nos cœurs en vivant le commandement nouveau, ce n’était autre que l’Esprit Saint à l’œuvre. On peut vraiment dire que l’on pourrait réécrire l’histoire du Mouvement, en l’attribuant entièrement à l’Esprit Saint. Nous voyons seulement maintenant comment il a été le grand protagoniste de notre aventure, celui qui a mis en mouvement toute chose. « Mais maintenant qu’il s’est révélé pour ce qu’il a vraiment été pour nous, nous pouvons en retracer les empreintes lumineuses, dans d’innombrables signes de son action constante et imprévisible. Cette voix intérieure qui nous guidait sur le nouveau chemin, cette atmosphère particulière qui régnait dans nos rencontres, cette puissante libération d’énergies latentes, qui purifie et renouvelle, cette alchimie divine qui transforme la douleur en amour, ces expériences de mort et de résurrection : tout cela, et bien d’autres phénomènes surprenants qui nous ont accompagnés sur le chemin de la vie, ont un seul nom, que nous avons appris à reconnaître, pour lui manifester notre gratitude et demander son intervention dans toutes nos affaires quotidiennes, des plus simples aux plus exigeantes. C’est lui qui nous a donné le courage d’affronter les foules, de laisser notre pays, d’affronter les désagréments et les contrariétés, souvent avec joie. Mais son effet le plus profond, le plus radical, le plus caractéristique est celui d’être entre nous lien d’unité. « Notre mystique, en effet, suppose au moins deux personnes faites Dieu par participation, entre lesquelles circule vraiment l’Esprit Saint, c’est-à-dire un troisième, Dieu, qui les consume en un, en un seul Dieu : « Comme toi et moi » (cf. Jn 17,21), dit Jésus au Père. L’Esprit Saint est le don que Jésus nous a fait pour que nous soyons un comme le Père et lui. Sans aucun doute l’Esprit Saint était aussi en nous auparavant, parce que nous étions chrétiens, mais il y a eu là une nouvelle illumination, une nouvelle manifestation de sa présence en nous, qui nous rend participants et acteurs d’une nouvelle Pentecôte, avec tous les mouvements ecclésiaux qui renouvellent le visage de l’Église ».

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Un chemin pour l’unité de l’Europe, c’est possible

Un grand enthousiasme, un dialogue profond et une forte communion construite au fil des années caractérisent le chemin parcouru par plus de cent représentants des mouvements et des communautés chrétiennes d’Europe réunis les 11 et 12 novembre à Sassone (Rome) pour élaborer le programme du grand événement du 12 mai 2012, qui réunira à Bruxelles 1200 personnes de toute l’Europe, de diverses confessions chrétiennes et milieux culturels. Severin Schmid est un des organisateurs pour les Focolari. Qu’est-ce qui différencie le rendez-vous qui aura lieu le 12 mai à Bruxelles des précédents? « On pourrait répondre par une métaphore: si, jusqu’à présent nous étions simplement fiancés, nous sommes désormais mariés. Dans le sens qu’il existe un réseau de communion très solide entre les mouvements. Un autre élément de nouveauté consistera à présenter les fruits de notre collaboration, de 2007 à aujourd’hui. L’événement du 12 mai 2012 se déroulera au Parlement européen pour présenter aux politiques notre expérience dans un contexte où l’Europe est en train de se briser alors qu’ici existe une force unificatrice qui rassemble des personnes de tout le Continent, de toutes dénominations chrétiennes et de nombreuses langues ». De quelle façon cela peut-il aider à surmonter la crise économique? Le message de Bruxelles est-il seulement spirituel ou bien a-t-il aussi des perspectives de réforme politique ou touchant les structures mêmes de la communauté européenne? “Nous ne sommes pas encore en mesure de faire des propositions d’ordre politique. “Non siamo ancora in grado di fare proposte politiche. Le principal projet est de montrer une voie possible pour l’unité. Le message est le suivant : si nous ne sommes pas unis, nous ne le serons pas plus en tant qu’Europe. Même des pays forts comme l’Allemagne ne sont pas capables de survivre économiquement sans les autres pays européens. Nous sommes liés les uns aux autres. Ou nous nous unissons ou nous disparaissons. Essayons de rendre ce service gratuitement  pour le bien commun. Nous sommes une minorité créative qui, en travaillant ensemble, cherche à élaborer de propositions concrètes. L’unité européenne ne se fait pas à coup de lois ou seulement au travers des institutions, elle se développe surtout à partir du peuple. Pourquoi avoir choisi la salle du Parlement européen pour cet évenement du 12 mai? “Nous ne voulons pas critiquer les hommes politiques, mais les soutenir et les encourager pour qu’à travers nous, ils trouvent des personnes travaillant pour des objectifs communs. Nous proposons un dialogue et nous plaçons comme des interlocuteurs crédibles parce que, dans de nombreux mouvements  chrétiens existent des réponses concrètes pour une économie  plus équitable, une coexistence pacifique, de bonnes pratiques sociales. Nous présentons nos expériences et nous voulons entendre de la part des politiques leurs besoins pour trouver des formes de collaboration ». Cet événement aura-t-il lieu aussi dans d’autres villes européennes? “Dans environ 200 villes, se tiendra simultanément un  programme et une liaison avec Bruxelles. Nous ne voulons pas une manifestation pour nous-mêmes mais faire quelque chose pour les autres. Dans une grande salle, on rassemble un nombre limité de personnes; nous voulons, dans ces 200 villes, réunir le plus de monde possible.” Aurelio Molè

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Les jeunes, la musique, la ville, avec le Gen Rosso en tournée

Au cours des mois de septembre et octobre, le groupe musical international Gen Rosso a fait étape en Italie et en République Tchèque. L’occasion a vu le jour du fait de la reprise de projets européens pour les écoles supérieures qui intéressent les étudiants de la moitié de l’Europe dans une aventure fascinante et certainement unique en son genre. A Udine, grâce au projet: “Arts & Culture reshaping urban life – Art et Culture pour revitaliser la ville”, 16 jeunes ont travaillé trois jours avec le groupe pour présenter ensemble le musical Streetlight. Comme l’a déclaré un des participants: «Ici, chacun de nous a un rôle: s’il joue bien d’un instrument, il ne doit pas avoir peur de le jouer et s’il ne sait pas encore bien le jouer, il ne doit pas craindre de ne pas être à la hauteur… chacun a sa place». Que les talents personnels deviennent une richesse pour tous est un des résultats que le Gen Rosso réussit souvent à obtenir dans ces occasions. Les jeunes de la Bohème en savent quelque chose, eux qui ont participé au projet : “Silni Bez Nasili – Forts sans violence” dans les trois villes de Jihlava, České Budějovice et Plzen. Plus de 850 jeunes appartenants à différents instituts, dont environ soixante-dix rom, ont participé aux ateliers de théâtre, musique, danse et chant, offrant ensuite les spectacles à des milliers de personnes. Les jeunes ont ainsi expérimenté, en première personne, le don de soi, non seulement comme moyen de réalisation personnelle, mais aussi en prévention de la marginalisation, de la violence, du mal-être des jeunes, contribuant de façon concrète à la création d’un monde plus uni. La presse locale et nationale a souligné la dynamique de travail “ensemble avec” et la réponse élevée que les jeunes ont su donner à leurs amis. Honza Musil, un présentateur de la télévision très estimé en Tchéquie, depuis le premier projet à Brno en mai 2011, il a ouvert chaque manifestation dans les différentes villes: «Là où vous êtes, je veux y être moi aussi». Les derniers jours, c’est l’étape à Bruxelles, en Belgique, pour le lancement de “Together4Peace”, une initiative appelée à développer la créativité des jeunes en leur faisant faire une expérience d’unité dans la diversité. C’est un projet qui se conclura avec la représentation du musical Streetlight auquel participeront environ 120 jeunes dans le cadre de l’évènement “Ensemble pour l’Europe” les 12 et 13 mai 2012.

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Le Métropolite Damaskinos et le dialogue œcuménique

Le Métropolite Damaskinos – éminente personnalité dans le monde œcuménique – était engagé dans de nombreux dialogues interconfessionnels et interreligieux. Il fonda et dirigea le Centre orthodoxe de Chambésy (Genève – Suisse) voulu par le Patriarche Athénagoras 1er. Dès 1971 il fut Secrétaire Général de la Commission inter-orthodoxe pour la préparation du Grand Concile Pan-Orthodoxe et de 1982 à 2003, premier Métropolite du Patriarche œcuménique en Suisse. Partisan du dialogue œcuménique avec l’Eglise catholique, il a fait partie de différentes délégations en visite au Vatican. Il était présent dans la Chapelle Sixtine le 12 décembre 1975 quand le Pape Paul VI s’agenouilla pour baiser les pieds du représentant du Patriarche Démétrios – Métropolite Mélitone – à la commémoration du 10ème anniversaire de l’abolition des excommunications de 1054. Il eut les premiers contacts avec les Focolari à la fin des années 70. En mai 1981, il participa – en tant qu’envoyé du Patriarche œcuménique Démétrios 1 – à la rencontre œcuménique promue par le Centre « Un » pour les Orthodoxes, les Antiques Eglises Orientales et Catholiques au Centre Mariapolis de Rocca di Papa, en développant un thème sur « La Volonté de Dieu aujourd’hui ». Au cours d’une interview, il affirmait : « Un important résultat œcuménique a été fait : que les chrétiens divisés aient compris d’appartenir les uns aux autres et qu’en conséquence, ils devraient rester ensemble. L’étape suivante sera de comprendre que tous les chrétiens ont une histoire commune, que nous avions une histoire commune, une origine commune ». L’année suivante le Métropolite Damaskinos a accueilli Chiara Lubich au Centre orthodoxe de Chambésy qui, le 19 septembre 1982, y a tenu une conversation très appréciée. Le Métropolite mit en relief la vie qui nait de l’amour selon l’évangile, qu’il appelait « le document le plus important » et dans ce contexte il souligna la valeur de l’action du Mouvement des Focolari en créant à la base la mentalité œcuménique. Après une longue maladie le Seigneur l’a rappelé à Lui le 5 novembre. Nous nous unissons aux prières de tous.  

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Philippines, médias et dialogue: quand meurent les journalistes

Les médias, aux Philippines, connaissent une situation très critique. Ces deux dernières années, de nombreux journalistes ont payé de leur vie le service de la vérité. Comme dans le massacre du 23 novembre 2009 à Maguindanao (au sud des Philippines), où 34 journalistes ont été tués pour des raisons de conflits politiques et tribaux. D’autres collègues qui luttaient pour les droits de l’homme ont été aussi menacés, et certains ont même été tués. Un des cas les plus célèbre est celui du docteur Gerry Ortega, environnementaliste et journaliste, assassiné le 24 janvier 2011 pour son engagement contre la déforestation illégale à Palawan (une île des Philippines occidentales). La maison d’édition philippine des Focolari, New City Press, désirait depuis longtemps apporté sa contribution. Ainsi, à l’invitation de l’association des professionnels des médias de Palawan, le 15 octobre dernier, elle a organisé un atelier média avec la participation de quarante journalistes, en majorité jeunes et faisant leurs premières armes dans la profession et donc ouverts à de nouveaux horizons. Certains, au contraire, allaient jusqu’à craindre que cela soit organisé à d’autres fins par le gouvernement. « Communication et Communion: Médias et Dialogue (le journalisme de la Vie, Dialogue et Relations) », tel était le titre de l’atelier. Quelques témoignages ont été donnés par des journalistes proches des valeurs de la spiritualité des Focolari pour leur profession ; comme celui de Jose Aranas qui a raconté le parcours de sa vie de journaliste, définissant les médias comme instruments essentiels au service de la vérité et soulignant l’importance de la « pédagogie de l’art d’aimer », comme il l’a appelée. En pratique, se mettre face à l’autre et aux situations les plus délicates avec un regard respectueux et sincère, afin de parvenir à communiquer ce qui est essentiel et constructif. Des travaux pratiques ont suivi, stimulant les participants à la recherche de nouvelles idées pour faire face aux menaces que subissent les professionnels des médias. « Parler d’une « pédagogie de l’art d’aimer » au milieu de cette culture de la haine et de ces ingérences politiques qui envahissent les médias, est irrésistible, disait un des participants. Je voudrais moi aussi apprendre à l’utiliser dans mon travail, lors des interviews, pour chaque article que j’écris. Je serai ainsi capable d’élever le niveau d’impartialité et d’éthique de mon action. » « C’est la première fois que je participe à un cours de média qui se fonde sur les valeurs de l’Evangile. Mes perspectives se sont élargies. Plus que de faire un « scoop », il s’agit de rapporter des nouvelles, éventuellement négatives mais en respectant l’autre. J’aime bien l’idée de mettre en évidence la communication et non le communicateur ». « Ce séminaire peut sembler peu de chose mais il aura un grand effet sur nous, hommes et femmes qui travaillons dans les médias », affirmait le directeur exécutif du Conseil Régional. Un prêtre qui travaille au centre d’action sociale de l’île de Palawan a demandé aux organisateurs de renouveler le même cours deux fois par an pour qu’il devienne une partie essentielle de la formation dans l’église locale New City Press

Mouvements et communautés chrétiens Ensemble en chemin

” Ensemble nous sommes forts ” : Au Centre de cette rencontre se trouvaient 180 personnes représentant 41 communautés et mouvements chrétiens de toute la Suisse.  C’est en présence du  modérateur Benedikt Walker (Union des groupes bibliques, VBG), que se sont présentés Mgr Martin Gächter, représentant de la Conférence des évêques, Adèle Kelham, pasteur anglicane, présidente de la commission de travail des églises chrétiennes de Suisse, et Kristin Rossier, pasteur, vice-présidente de la Fédération des églises évangéliques suisses (SEK). Pour Martin Gächter, les mouvements représentent le plus grand espoir de l’oecuménisme. „Il y a différents chemins qui mènent à Dieu, a dit Kristin Rossier en parlant d’elle-même, et ils ont aussi leur place dans le SEK”. En réponse à la question: “que proposez-vous à la communauté?”,   Adèle Kelham mettait son espoir dans le fait que : „si nous exprimons ensemble des valeurs répondant aux questions ecclésiales et sociales, nous seront écoutés. Il vaut la peine de représenter les valeurs chrétiennes avec courage”. Il a toujours été clair qu’il ne s’agissait pas de mettre en évidence sa propre identité, mais de rester autonome tout en reconnaissant les autres mouvements.  Kristin Rossier reconnut sans aucune réserve avoir encore beaucoup à apprendre des mouvements en matière d’engagement. A la base de cette rencontre communautaire oecuménique, il y a eu l’exposé de Gerhard Pross de Esslingen, représentant du groupe international „Ensemble pour l’Europe“. Pross passa en revue l’histoire des 12 dernières années : Tout a commencé le 31 octobre 1999 à  Augsburg, lors de la reconnaissance commune du traité sur la justification. Chiara Lubich  du mouvement des Focolari avait alors parlé de l’amour réciproque comme chemin d’unité. „Un exposé qui n’est pas resté sans lendemain“, a dit Gerhard Pross. Les représentants évangéliques et catholiques sont allés les uns vers les autres et ont prié ensemble et se sont demandé pardon de tout leur coeur.  „L’Esprit-Saint a agit dans l’histoire et nous avons senti de manière très forte que quelque chose de nouveau avait commencé. La réconciliation a été le début de “Ensemble entre les mouvements”. D’autres rencontres nous ont fait comprendre que l’unité ne peut pas se limiter au peuple de Dieu. Il s’agit de construire en même temps la communauté humaine, l’Europe. Ce n’est pas par hasard si Gerhard Pross a choisi comme titre de son exposé “L’espérance a besoin d’une vision”.  Dieu a fait surgir de la division entre les églises quelque chose de bien. Chaque église et chaque mouvement a un charisme particulier, ce qui veut dire que’aucune église n’a tout. Alfred Gassmann

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Reportage

7 novembre 2011
Avec les jeunes catholiques hollandais, les communautés des Focolari des pays nordiques, les habitants de la cité-pilote Marienkroon: la troisième journée de Maria Voce et Giancarlo Faletti en Hollande. Joie entre frères.
Hollande: avec les communautés de l’Europe du nord 6 novembre 2011 La présidente des Focolari rencontre les communautés du Mouvement de la Norvège, Suède, Finlande, Danemark, Islande et Hollande. Entretiens avec quelques évêques catholiques. Rencontre en tête-à-tête avec les jeunes.
4 novembre 2011
Les responsables du Mouvement des Focolari, en visite auprès des communautés de Hollande. Leur voyage a commencé par Marienkroon, jusqu’à présent Centre de spiritualité cistercienne et désormais cité-pilote des Focolari.
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Être feu: la journée des jeunes hollandais

Bain de jouvence pour Maria Voce lors de la Rencontre annuelle des jeunes catholiques hollandais, organisée le 6 novembre par la Conférence épiscopale et plusieurs mouvements. Plusieurs milliers de  participants. Le style est celui des concerts rock, rythme rapide, sono à plein volume, bonne ambiance mais aussi réflexion. L’identité catholique, minoritaire en Hollande, a été fortement soulignée. Entre une chanson à thème religieux et l’autre, l’interview d’un prêtre, puis c’est le tour de Maria Voce. Un petit groupe de Gen monte avec elle sur scène. On leur pose quelques questions. Les réponses soulignent l’unité plutôt que la diversité : « Avant de se dire membre d’une église ou d’une autre, croyant ou non, nous sommes avant tout fils de Dieu, donc frères ». Maria Voce rappelle comment, lorsqu’elle rencontra le Mouvement, elle fut frappée par cette affirmation: “Il ne s’agit pas d’une organisation, c’est une vie; si tu vis l’Evangile, tu fais partie de ce groupe”. Suivent d’autres chansons, l’interview d’un évêque qui accompagne les jeunes depuis 12 ans et laisse désormais cette charge à un évêque auxiliaire (lui aussi interviewé), une vidéo sur les JMJ, un quart d’heure de Radio Maria qui commence à émettre en Hollande. Puis la messe, les ateliers, les stands et beaucoup, beaucoup d’enthousiasme. Mais aussi, chez beaucoup, un engagement sérieux à vivre et témoigner de ce « feu » qui donne son titre à la journée et qui a été aujourd’hui allumé ou ravivé. La présentatrice répète : “Laissons-nous enflammer!”. Durant l’après-midi, dans la cité-pilote Marienkroon, Maria Voce rencontre les membres des Focolari venus du Danemark, Norvège, Suède, Islande et Finlande.  «Nous avons toujours rêvé que  Chiara Lubich puisse venir visiter nos pays, mais elle n’y est pas arrivée. Aujourd’hui, c’est un moment historique pour nous». Ils accueillent ainsi la présidente, avec simplicité, beaucoup de confiance et de chaleur (et on dit que les peuples du nord sont froids !), racontant leurs réussites et leurs difficultés, surtout dans le domaine de l’œcuménisme. Maria Voce les remercie pour leur fidélité et les encourage: «Nous devons arriver à la famille universelle. Rappelons-nous cependant que nous, nous ne développons pas le dialogue entre les religions, mais entre les personnes. Par exemple, durant la récente grande rencontre entre les religions à Assise, j’ai ressenti une grande joie parce que pratiquement tous les  participants, de diverses religions, connaissaient le Mouvement et me témoignaient leur reconnaissance. Certes, parfois nous pouvons découvrir des différences que nous ne réussirons jamais à surmonter mais nous pouvons cependant nous accepter jusqu’au bout, en nous aimant tels que nous sommes. Et je dois dire qu’en 2011 j’ai eu la surprise de trouver des personnes d’autres religions qui n’étaient plus seulement en dialogue avec nous, comme de l’extérieur, mais toutes ensemble devant le monde pour témoigner l’idéal de l’unité. » A la fin, les chansons, les photos, les salutations, un peu d’émotion et la promesse de se revoir rapidement, peut-être dans un de ces pays nordiques ! Dernier moment de la journée, la rencontre avec les habitants de la cité-pilote, spécialement les “pionniers” qui ont permis, par leurs vies et leur disponibilité à tout laisser, que naisse et se développe Marienkroon. Des personnes qui n’ont peut-être jamais eu le micro dans les mains en public mais qui, aujourd’hui, face à la présidente, font l’effort de donner avec beaucoup de simplicité les moments les plus intimes de leur vie. «Je travaille à la cité-pilote pour que les personnes qui y viennent puissent dire: “Que c’est beau ici!”. Et trouver Dieu, parce que « Dieu est beau ». Marienkroon: une cité-pilote unique, une cité-pilote faite de cœurs. Dall’inviato Giulio Meazzini

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Bon anniversaire à la Hollande!

Le chapiteau, monté sur une pelouse de la cité-pilote Marienkroon, est plein. Un premier coup d’œil étonnant: 800 hommes et femmes, petits et grands, danois et hollandais, finlandais et islandais, suédois et norvégiens, venus même de très loin, pour fêter avec Maria Voce et Giancarlo Faletti l’anniversaire de l’arrivée du Mouvement en Hollande.

Une question spontanée: pourquoi est-ce que ça se passe toujours bien? Qu’y a-t-il sous cette joie tangible qui rend frères toutes ces personnes de différents âges, races et convictions si variées? Les chants des jeunes filles sur la scène sont en hollandais, mais ceux qui ne parlent pas cette langue sont aussi intéressés parce que, plus que les paroles, ce sont les sourires qui comptent. Le secret est qu’ici on part de la vie, de l’amour concret, et il est possible de se confronter à la culture seulement après être devenus amis. Cela peut aussi venir du fait que Chiara Lubich a appris à ne jamais s’arrêter aux problèmes et aux incompréhensions, mais à continuer, à toujours recommencer en se voyant nouveaux chaque matin.

L’orchestre est composé de trois trompettes, d’un violon, deux flûtes, une batterie et un piano. Les étapes essentielles d’une aventure en cours sont retracées: l’arrivée des focolarini en Hollande en 1961, le Genfest de 1976 avec quatre mille jeunes, la visite de Chiara en 1982, l’ouverture des focolares à Copenhague, Stockholm et Oslo dans les années 80, les premiers voyages en Islande en 1989 et l’arrivée d’une famille focolare de Pologne en 2010, l’inauguration du nouveau Centre Mariapolis dans la cité-pilote.

Chaque pays se présente avec créativité et fantaisie : la Suède, où l’œcuménisme du peuple est vécu presque sans s’en rendre compte parce qu’à chaque rencontre il y a des personnes de différentes églises, la Norvège, avec l’émouvant temps de silence rappelant la tragédie du 22 juillet, la Finlande, de grands espaces et un pot-pourri de chansons, l’Islande multiethnique et enfin la Hollande, accueillante avec sa communauté bien vivante. Des moments de grande unité, telle la célébration œcuménique avec le Notre Père récité en sept langues simultanément.

Mgr Jan van Burgsteden, responsable de la Conférence épiscopale pour l’œcuménisme, témoigne que «depuis 50 ans le Mouvement en Hollande aide les personnes à vivre l’Evangile. C’est de là qu’est né, même à une époque de sécularisation, un nouvel engagement dans l’Eglise, qui a aidée cette dernière à dépasser la concentration des forces contre elle. J’ai aussi vu à quel point le Mouvement a réussi à créer un “ œcuménisme du coeur”. Je suis convaincu qu’un jour nous verrons briller l’Eglise comme l’étoile du matin parce que la Parole sera devenue vie dans toutes ses réalités».

Maria  Voce répond aux différentes questions. En voici une qui vaut pour toutes: de quoi te souviens-tu en particulier de 2011? «En Terre Sainte, alors que j’étais au Saint Sépulcre je me suis sentie écrasée par le mal du monde qui avait également écrasé Jésus. Plus tard cependant, à l’improviste, devant le tombeau vide, la certitude que Jésus est ressuscité, que nous pouvons le porter vivant parmi nous au monde et nous avons la chance de pouvoir le faire. Lors d’un autre voyage, en Amérique, devant ces étendues à l’infini et autant de gens partout, d’un seul coup j’ai pensé qu’il y a peu de focolarini. Que peuvent-ils faire tout seuls? Deux mille personnes seront venues pour la fête : une goutte d’eau dans la mer. Pourtant, au dedans, une certitude: ne nous préoccupons pas du nombre, ce n’est pas important. Ce qui compte, c’est de faire grandir Jésus parmi nous, le reste suivra».

«Une journée riche de moments officiels – conclu Giancarlo Faletti – mais surtout une journée de famille qui donne beaucoup d’espoir. J’emporte votre présence multiethnique et multiculturelle, et cette floraison de vie. Chaque fleur a besoin d’amour, de ténacité et d’ingéniosité qui sont vos caractéristiques. D’ailleurs, la fleur est l’emblème de la Hollande».

de notre envoyé Giulio Meazzini


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Hollande: avec les communautés de l’Europe du nord

4 Novembre: la première journée de Maria Voce et Giancarlo Faletti à la cité-pilote de Marienkroon a commencé avec la rencontre des évêques catholiques de la Hollande et de l’Islande. Ce fut un échange sincère d’idées et de perspectives sur la façon de témoigner sa foi dans la société sécularisée d’aujourd’hui. En Hollande, dans les années qui ont suivi le Concile, a pris place ce que l’on a appelé la « polarisation », avec une incompréhension croissante entre catholiques « conservateurs » et « progressistes ». C’est seulement à la fin des années 90 que la situation s’est améliorée, en particulier grâce à la collaboration entre jeunes de divers mouvements et animateurs de la pastorale des jeunes des différents diocèses. En ce qui concerne l’œcuménisme, la situation s’est désormais nettement améliorée par rapport aux années 60 où catholiques et protestants n’avaient quasiment aucun contact. Un processus de rapprochement est aujourd’hui en cours qui devrait pouvoir aboutir assez rapidement à une journée nationale de réconciliation. Ensemble pour l’Europe est partenaire de cette initiative. Malgré cela, et à cause aussi des scandales liés aux abus sexuels, l’apathie et l’indifférence pour le phénomène religieux semble en augmentation. « C’est un défi pour collaborer davantage entre nous, parce qu’aucun mouvement ne peut à lui seul changer les choses, affirme Maria Voce. Chacun doit rendre compte du don particulier qu’il a reçu ; pour nous c’est l’unité à porter aussi entre les mouvements ». Pour l’évêque De Jong la cité-pilote pourrait accueillir une école, gérée par les Focolari, fondée sur l’amour du prochain et ouverte à tous, destinée à former les jeunes qui, aujourd’hui en Hollande, ne connaissent que la culture sécularisée. La présidente a répondu que, mieux qu’une simple école, de nombreux enseignants qui incarnent l’Evangile dans leur vie pourraient jouer un grand rôle dans toutes les écoles, mais que la faisabilité de cette proposition serait cependant étudiée par les responsables du Mouvement en Hollande. Durant l’après-midi, la rencontre avec les représentants des diverses expressions du Mouvement et communautés qui se sont constituées en Norvège, Suède, Finlande, Danemark, Islande et Hollande, a permis à Maria Voce et Giancarlo Faletti d’avoir une actualisation de la situation dans ces différents pays. Cultures et peuples divers, bien que « chacun sente comme sien et se réjouit de ce que font les autres. Chaque fois que j’arrive en visite dans un pays et que l’avion entame sa descente – continue la présidente – j’ai la gorge serrée en pensant aux frères tout joyeux qui m’attendent. Nous avons la chance de pouvoir ainsi faire l’expérience du don de Dieu qu’est la famille du Mouvement dans tous les pays du monde ». Enfin, après le dîner, eut lieu un moment de dialogue en tête à tête avec 25 gen, en vue de la désormais toute proche « Journée des jeunes catholiques », organisée par la Conférence épiscopale avec la collaboration des jeunes des Focolari et d’autres mouvements. L’avenir du Mouvement des Focolari est là, parmi ces jeunes qui se rassemblent de tous les coins de la Hollande pour évoquer l’histoire de Chiara Luce, la première jeune du Mouvement élévée aux honneurs de l’autel. De notre envoyé Giulio Meazzini

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Unité et Jésus abandonné.

Ave Cerquetti, ‘Crocifissione’ – Lienz (Austria) 1975

En 2000, Chiara rappelle sa première « découverte » de Jésus abandonné : « Dans un épisode des premiers mois de 1944, nous avons une nouvelle compréhension de Jésus. Dans une circonstance particulière, nous apprenons que la plus grande douleur que Jésus a éprouvée, et donc son plus grand acte d’amour, a été lorsque sur la croix il a expérimenté l’abandon du Père : “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?” (Mt 27,46). Nous en sommes profondément touchées. Et le jeune âge, l’enthousiasme, mais surtout la grâce de Dieu, nous poussent à le choisir précisément dans son abandon, comme voie pour réaliser notre idéal d’amour. A partir de ce moment, il nous a semblé découvrir son visage partout. » Autre moment clef pour la compréhension de ce « mystère de douleur-amour ». Pendant l’été 1949, Igino Giordani rejoint Chiara qui s’est retirée pour une période de repos dans la vallée de Primiero, à Tonadico, dans les montagnes du Trentin. Avec la communauté, ils vivent intensément le passage de l’Évangile sur l’abandon de Jésus. Ce sont des jours d’intense lumière et à la fin de l’été, au moment de descendre de ce petit Thabor pour rejoindre la ville, Chiara écrit d’un seul jet ce texte qui commence par un vers devenu célèbre : « J’ai un seul époux sur la terre : Jésus abandonné. […] J’irai par le monde en le cherchant à chaque instant de ma vie » (C. Lubich, Pensée et Spiritualité, Nouvelle Cité 2003, p. 142). Des années plus tard, Chiara écrit : « Depuis le début nous avons compris que tout a une face cachée, que l’arbre a ses racines. L’Évangile te couvre d’amour, mais il exige tout. “Si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas – peut-on lire dans l’Évangile de Jean – il reste seul ; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance” (Jn 12,24). Jésus crucifié en est la personnification, et le fruit en a été la rédemption de l’humanité. Jésus crucifié ! Lui qui avait expérimenté la séparation des hommes d’avec Dieu et entre eux et qui avait senti le Père loin de lui, fut reconnu par nous non seulement dans toutes les douleurs personnelles, qui n’ont pas manqué, et dans celles de notre prochain, souvent seul, abandonné, oublié, mais également dans toutes les divisions, les traumatismes, les scissions, les indifférences réciproques, petites ou grandes : dans les familles, entre les générations, entre pauvres et riches ; dans sa propre Église parfois, puis, plus tard entre les différentes Églises, comme par la suite entre les religions et entre les croyants et ceux qui n’ont pas d’option religieuse ». « Mais toutes ces déchirures ne nous ont pas effrayées – continue Chiara – au contraire, par amour pour Jésus abandonné, elles nous ont attirées. Et c’est lui-même qui nous a enseigné comment les affronter, comment les vivre, comment les dépasser quand, après l’abandon, il a remis son esprit dans les mains du Père : “Père, entre tes mains, je remets mon esprit” (Lc 23,46), en donnant ainsi la possibilité à l’humanité de se recomposer en elle-même et avec Dieu, et en lui en indiquant la façon de le faire. Il s’est donc manifesté à nous comme la clé de l’unité, remède à chaque division. Il était celui qui recomposait l’unité entre nous, chaque fois qu’elle avait pu se fissurer. Il est devenu notre unique Époux. Et notre vie avec un tel Époux a été si riche et si féconde qu’elle m’a poussée à écrire un livre, comme une lettre d’amour, comme un chant, un hymne de joie et de gratitude à son égard. »

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Le fruit de la Rédemption

Jésus, ressuscitant de la mort, apparaît aux femmes venues au sépulcre et leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères… » (Mt 28,10). Avant de mourir, il donna à ses disciples le nom de frères. Comme alors, il se présente de la même façon encore aujourd’hui : comme un frère aîné.

En ressuscitant, il avait vaincu la mort et restauré la fraternité. Il était venu sur terre pour rétablir la paternité du Père; il était descendu aux enfers pour vaincre l’ennemi des hommes. Désormais il annonçait la fraternité reconstituée des enfants, au sein de la famille de Dieu.

Le monde d’aujourd’hui est dominé par la peur et l’égoïsme. Quel en est le résultat ? […] L’humanité souffre parce qu’entre un peuple et un autre, une classe et une autre, un individu et un autre individu, la vie ne circule pas ou circule à peine : la vie, ce sont les richesses et la religion, la science et la technique, la philosophie et l’art… A l’inverse, la philosophie et l’art, la technique, la science et les biens économiques ne circulent pas si l’amour ne donne leur pas l’impulsion, s’il n’ouvre pas les routes et ne permet pas d’aller au-delà des divisions. Mais la religion, elle-même, doit être libérée à chaque instant des scories, des limites et des fractures laissées par les fautes des rachetés. La circulation des biens ne se produit pas autant qu’elle le devrait, ni comme elle le devrait, parce que les hommes ne se reconnaissent plus frères et donc, ne s’aiment pas comme tels.

La personne qui nous bouscule dans le métro ; celle qui passe à côté de nous, hautaine, distraite ou énigmatique ; celle que nous exploitons au bureau ou aux champs et que nous privons de justice et d’argent, nous ne les voyons pas comme des frères. Celui que nous repoussons parce qu’il est d’une autre classe ou d’une autre religion, ne nous apparaît pas comme fils de notre Père : au mieux, nous le considérons comme un fils illégitime qui mérite notre pitié. L’homme sur lequel nous tirons à la guerre ou qui nous tire dessus, ne nous apparaît pas comme frère : il en résulte un engrenage meurtrier. La créature que nous vendons pour satisfaire aux besoins de la luxure, nous ne la considérons pas comme notre sœur : ce n’est que de la viande qui se vend et vaut moins que l’argent qui sert à l’acheter. Vue ainsi, la société ressemble à un mouroir ou à une prison.

Chaque division, chaque discorde est une barrière au passage de l’amour. Et l’amour est Dieu, et Dieu est la vie. Et si la vie ne passe pas, la mort s’installe.

[…] Si Dieu avait été exclusivement Force, Honneur, Crainte, il serait resté une seule personne ; il n’aurait pas engendré un Fils, ni suscité une création. Il se serait fermé sur lui-même, ne se serait pas ouvert. Mais l’amour est trinitaire : c’est une circulation entre le Père, le Fils et l’Esprit-Saint.

[…] La Trinité est à la fois Trois et Une : Trois qui s’aiment, et ne font qu’Un ; Un qui se distingue en Trois pour aimer. Jeu infini d’amour. A l’image et ressemblance de la Trinité, les créatures rationnelles découvrent aussi dans l’amour une impulsion qui engendre une autre vie. […] L’amour est l’expression de Dieu envers la création et il est, en quelque sorte, le retour du Moi à Dieu, à travers le frère. […] Ce mouvement est un aller-retour : il part de la source (de Dieu) et il y retourne (à Dieu) comme le fleuve se déverse dans la mer.

On va à Dieu s’il y a le Frère, on va au Frère s’il y a Dieu. J’existe s’il y a Dieu et le Frère ; sans eux, je n’aurais pas de raison d’être puisque ma raison d’être est d’aimer.

[…] Le Christ a remis en circulation tous les trésors de la vie, dans le creuset de l’amour, avec lequel il nous transmet la chaleur, la lumière, l’intelligence, pour nous ouvrir à nouveau le chemin qui mène à l’unité, là où se trouve Dieu.

Il a rendu cela possible en venant parmi nous, en habitant parmi nous, en se faisant l’un des nôtres, jusqu’à mourir pour notre rédemption. Cette rédemption nous a libérés des divisions et nous a ainsi réunis à Dieu. Le Christ a remis Dieu en nous et nous a remis en Dieu. Pour cela, il nous a commandé de nous aimer, parce que là où est l’amour, là est Dieu. « Dieu est amour : qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui » (1 Jn 4,16).

Igino Giordani : Il Fratello, Città Nuova, 2011, pp.29-30, 34, 36, 37-38.


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Une cité-pilote pour la Hollande

A une demi-heure de voiture d’Eindhoven se trouve Marienkroon (Marie couronnée), la cité-pilote du Mouvement des Focolari en Hollande. Peu avant leur arrivée, les voitures qui transportent Maria Voce et Giancarlo Faletti sont littéralement entourées par une multitude de bicyclettes aux sonnettes retentissantes, décorées de ballons et de petites lumières. Accompagnés de ce cortège, nous arrivons devant le porche d’entrée alors que la nuit tombe. Le lourd portail est fermé: ce sera Maria Voce (Emmaus) qui l’ouvrira, symboliquement, avec une grosse clé. Derrière ce portail, un grand pré vert entouré par les constructions de l’ancien monastère cistercien qui, durant ces dix dernières années, a été en grande partie restructuré, s’adaptant ainsi aux exigences d’un centre moderne de culture et de spiritualité. Alors que résonne la trompette, le drapeau du Mouvement, avec l’étoile dorée à quatre branches sur fond bleu, est hissé sur son mat. Moment de famille simple et riche de sens durant lequel chacun des habitants de la cité-pilote veut personnellement adresser la bienvenue à la présidente et au co-président. Vient ensuite la visite de l’ensemble qui accueille souvent des groupes d’écoliers et des associations qui veulent en connaître les caractéristiques et la vie qui s’y développe. Différentes manifestations culturelles s’y déroulent régulièrement et sont très appréciés des habitants des environs. Tous les ans, par exemple, se tient dans ce lieu la foire du livre, une semaine de vacances pour les enfants de la région, la vente aux enchères de plantes ou encore de nombreuses rencontres de spiritualité. Nous pouvons voir aussi une tour, un petit lac, deux étables, une chapelle et un petit cimetière qui accueille aussi, outre les moines, les quatre premiers habitants de la cité-pilote déjà partis pour le Ciel. Située au centre de la Hollande, la cité-pilote Marienkroon attire des personnes très variées: jeunes et adultes, chrétiens et personnes d’autres religions ou sans référence religieuse. Après une recherche de plus de dix ans, en 2000, le Mouvement a fait l’acquisition, auprès des pères cisterciens, du terrain et des constructions pour la valeur symbolique d’un euro. Deux des pères vivent encore sur place ainsi que le Cardinal Simonis, tous trois amis du Mouvement. Dans les prochaines années sont prévus de nombreux autres travaux de modernisation de la cité-pilote afin de la rendre plus fonctionnelle et adaptée aux souhaits de Chiara Lubich qui, lors de sa visite en Hollande en 1982, s’exprimait ainsi : « Avant tout, nous devons faire voir la vie d’une communauté, un lieu où l’on cherche à vivre ensemble l’Evangile. C’est cela qui attire l’attention et, ensuite, l’évangélisation vient d’elle-même ». De notre envoyé Giulio Meazzini

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L’unité à l’aube du mouvement des Focolari

Video Chiara - Amsterdam 1982

« Qu’est-ce que l’unité ? Ah ! C’est quelque chose de merveilleux ! Parce que l’unité, celle à laquelle Jésus pense quand il dit : « aimez-vous… » au point d’être prêts à mourir, prêts à mourir l’un pour l’autre, cette unité pour laquelle Jésus dit : ‘là où deux ou trois sont unis, c’est là que je suis, ce n’est pas un mélange de personnes, ce n’est pas un groupe de personnes : là, il y a Jésus, c’est là le point important. L’unité manifeste vraiment Jésus, elle le porte là. Et je me souviens – j’ai retrouvé de petites lettres d’il y a longtemps, lorsque nous commencions à vivre ainsi et à expérimenter, d’une certaine façon, la présence du Christ au milieu de nous. Quelle merveille ! Parce que nous l’avions expérimentée, notre christianisme était auparavant très individuel. Il est, par exemple, écrit ici :   « L’unité ! Mais qui pourra oser en parler ? Elle est ineffable comme Dieu ! On la sent, on la voit, on en jouit, mais elle est ineffable ! Tous jouissent de sa présence, tous souffrent de son absence. Elle est paix, joie, ardeur, amour, climat d’héroïsme et de suprême générosité. Elle est Jésus parmi nous ! » Comment peut-on expliquer cette réalité ? Voyez-vous, Jésus ressuscité a dit une phrase extraordinaire : « Je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » (cf. Mt 28,20). Il a dit qu’il sera avec nous tous les jours. Mais où ? dans l’Église, c’est sûr, parce que l’Église est le corps du Christ, et de façon spéciale en ceux qui annoncent l’Évangile parce que Jésus le leur a dit. Nous savons que Jésus est, par exemple, particulièrement présent dans l’Eucharistie. Il est là, Jésus est là dans son Église mais aussi dans sa Parole : les paroles de Jésus ne sont pas vraiment comme les nôtres ; elles sont une présence de Jésus et en nous nourrissant d’elles, nous nous nourrissons de Jésus. Jésus est avec les successeurs des Apôtres, avec nos évêques ; il est là, en eux, il parle à travers eux. Jésus est dans les personnes pauvres : il a dit qu’il est derrière les pauvres, qu’il se cache en eux, en tous ceux qui souffrent. Mais Jésus a dit aussi : « Là ou deux ou trois sont unis », dans la communauté, voilà, comme ici, aujourd’hui. Et je me suis rendu compte qu’aujourd’hui le monde qui ne croit pas ou qui a d’autres convictions, est particulièrement touché par cette présence de Jésus. «À ceci, tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres. » (Jn 13,35). Aujourd’hui c’est une forme de témoignage du Christ que beaucoup apprécient parce que, voyez-vous, l’unité, que produit-elle ? Paul VI l’a dit à Rome, dans une paroisse : l’unité engendre le Christ au milieu de nous, l’unité l’exprime, le manifeste, le révèle. Jésus n’est pas une réalité d’il y a vingt siècles ; il est dans son Église aujourd’hui et nous répète ses paroles. Jésus est actuel et ce qui est beau avec l’unité, c’est qu’elle nous le présente. Jésus l’a dit et c’est vrai : « Qu’ils soient un afin que le monde croie ». C’est ainsi. Au cours de toutes ces années, le Mouvement a essayé de maintenir la foi en cette présence de Jésus, du Ressuscité au milieu de nous. Et c’est à sa présence que nous attribuons la diffusion universelle du Mouvement, c’est lui qui s’est frayé un chemin, c’est lui qui a témoigné le christianisme. Et bien, que devons-nous faire ? que devons-nous conclure à la fin de cette journée ? Ces jours-ci, j’ai eu la possibilité de rencontrer de nombreux Hollandais et j’ai admiré quelque chose que je ne trouve pas en d’autres pays : dans le cœur de chaque Hollandais j’ai vu l’amour pour la Hollande et un grand amour pour son Église. Alors, qu’allons-nous faire ? Il faut que cet amour devienne concret. Essayons donc d’établir la présence de Jésus ressuscité dans nos familles, nos paroisses, partout, avec cet amour réciproque qui était le secret des premiers chrétiens. Et si le Ressuscité est là, qu’elles en seront les conséquences ? Un nouveau printemps et tout ressuscitera. C’est ce que je souhaite. Et quels seront les fruits de la présence de Jésus ? Les mêmes que ceux que nous avions constatés quand nous avons commencé : une grande joie et la paix qui sont les fruits de l’Esprit. C’est ce que je vous souhaite : partir mais avec ce désir dans vos cœurs : je ferai tout ce que je peux pour que le Ressuscité soit au milieu de nous ! »

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Assise 2011: interview avec Maria Voce

Une impression au terme de ces journées, qui se sont déroulées à Assise et à Rome. Une impression très positive. Tout d’abord, une pensée pour Jean-Paul II et Chiara Lubich, qui ont su voir loin en termes d’ouverture au dialogue. Ils ont compris que cela valait peine d’investir dans les personnes et dans les structures pour faire progresser la question du dialogue. Je me réfère, en particulier, aux organismes qui travaillent dans ce sens : les différents Conseils pontificaux au sein de l’Église (pour l’Unité des chrétiens, pour le Dialogue interreligieux, pour la Culture, Justice et Paix) et les Centres qui s’occupent des différents dialogues au sein de notre Mouvement. Ce qui vient en évidence, c’est le grand nombre de liens qui se sont construits au cours de ces années. Cela me paraît une nouveauté, par rapport aux rencontres qui se sont tenues par le passé. Durant ces années, chacun a fait beaucoup, même si, sur le moment, cela pouvait paraître peu de chose du point de vue des résultats obtenus. En résumé, il me semble que l’on est arrivé à un point où de véritables relations d’amour réciproque existent. Quelques petits faits significatifs que nous avons tous remarqués. Le Primat de l’Église d’Angleterre, le Dr. Rowan Williams, se baissant pour ramasser le livret tombé des mains du Patriarche Bartholomée ; le visage souriant du pape, qui se tournait tantôt vers l’un, tantôt vers l’autre. Ces gestes peuvent paraître minimes, mais tout le monde a pu les remarquer et ils sont un témoignage. Et puis, il y a eu la présence de personnes ayant d’autres convictions non religieuses. C’était vraiment une nouveauté d’une importance substantielle, surtout dans la perspective où le pape l’a présentée, celle de la recherche de la vérité commune. Il a souligné que la vérité nous transcende tous, et que personne ne peut dire la posséder complètement. Une présentation enthousiasmante. C’était, manifestement, une nouveauté. Assise 2011 n’a pas été seulement un temps pour se rencontrer dans un esprit de fraternité et de paix, pour construire quelque chose de beau. Il a aussi permis de s’élever dans une recherche qui dépassait largement ce but. Avec Andrea Riccardi, le fondateur de la Communauté de Sant’Egidio, et Julian Carrón, l’actuel responsable de Communion et Libération, vous avez été invités à voyager dans le train du Pape, avec les délégations officielles. Une reconnaissance significative pour les mouvements et les nouvelles communautés ecclésiales. Comment vois-tu le rôle des mouvements, et en particulier celui des laïcs, dans le dialogue ? Un grand nombre de cardinaux et d’évêques sont venus me remercier pour les rapports délicats et discrets que nous construisons avec les personnes appartenant aux différentes religions. C’était donc une reconnaissance, tant à l’égard de notre mouvement qu’à l’égard des mouvements en général, pour ce qu’ils font dans le domaine du dialogue. J’ai constaté aussi combien était appréciée la connaissance que les laïcs ont des situations concrètes, des contextes et des traditions des différentes religions et des croyants. Les laïcs vivent au contact quotidien avec les personnes qui adhèrent à d’autres croyances religieuses, et sont donc plus à même d’en connaître les aspects vitaux et les traditions. Cela peut être une aide pour l’Église institutionnelle dans ses rapports avec des fidèles appartenant à d’autres religions. Elle ne peut pas tout savoir de tout le monde. Un exemple. Je me suis trouvée à déjeuner avec un représentant de la délégation sikh, qui n’avait pas peur de dire à tous qu’il connaît le focolare et qu’il participe aux rencontres qu’il organise. Et je pourrais en citer beaucoup d’autres. Les rapports que les mouvements ont construits avec ces chefs religieux venaient en évidence de façon très spontanée. La hiérarchie de l’Église, me semble-t-il, s’en réjouit et s’en montre reconnaissante. De notre envoyé spécial Roberto Catalano

1er Novembre : fête de tous les saints

Projetés vers l’infini

Les saints sont des grands.

Ils ont vu leur grandeur dans le Seigneur et,

enfants de Dieu, ils jouent pour lui

tout ce qu’ils ont.

Ils donnent sans demander,

leur vie, leur âme, leur joie,

tout ce qui les lie à la terre, toute richesse.

Libres et seuls,

projetés vers l’infini,

ils attendent que l’amour les introduise

dans les royaumes éternels.

Mais, dès ici-bas,

leur cœur s’emplit d’amour,

du véritable amour, du seul amour

qui rassasie et console,

l’amour qui brise

toute résistance et fait jaillir

des larmes nouvelles.

Ah ! Aucun homme ne sait ce qu’est un saint.

Il a donné, maintenant il reçoit,

et un flot incessant

passe entre ciel et terre,

lie la terre au ciel,

coule des abîmes,

ivresse rare, source céleste

qui ne s’arrête pas au saint,

mais déborde sur ceux qui sont fatigués, mortels,

aveugles et paralysés

et pénètre, irrigue,

soulage, attire et sauve.

Si tu veux connaître l’amour, demande-le aux saints.

 

dans Pensée et Spiritualité, Nouvelle Cité, 2003, p.168

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Spiritualité de l’unité : Unité

A Fiera di Primiero

Une spiritualité de communion, collective, comme le disait Paul VI, telle est la voie nouvelle ouverte par Chiara Lubich, une voie issue de l’Évangile. Quelles en sont les caractéristiques ? Quelles sont les événements qui, dès les débuts, conduisirent à la certitude d’être nés pour contribuer à l’unité des hommes avec Dieu et entre eux ? Découvrons-le ensemble. Un jour de mai 1944, dans la cave obscure où Natalia Dallapiccola, au sous-sol de la maison familiale, avait transféré sa chambre pour se protéger des bombardements éventuels, Chiara et ses amies de Trente lisaient l’Évangile à la lueur d’une bougie, comme elles en avaient désormais pris l’habitude. Elles l’ouvrirent au hasard et tombèrent sur la prière que Jésus fit avant de mourir : « Père, que tous soient un » (Jn 17,21). Il s’agit là d’un texte évangélique extraordinaire et complexe, le « testament de Jésus », étudié par les exégètes et les théologiens de toute la chrétienté. A cette époque-là, il était un peu oublié, car on ne peut plus mystérieux. Ce passage de l’Évangile selon saint Jean aurait donc pu sembler difficile à des jeunes filles comme Chiara, Natalia, Doriana et Graziella. Mais elles eurent l’intuition que cette parole de l’Évangile : l’unité, allait être « la leur ». Quelques jours après, sur le pont Fersina, à Trente, Chiara dit à ses compagnes : « J’ai compris comment nous devons nous aimer, selon l’Évangile : jusqu’à nous consumer en “un” ». Plus tard, à Noël 1946, ces jeunes filles choisirent comme devise une phrase radicale : « L’unité ou la mort ». Chiara a écrit en 2000 : « Un jour je me trouvais là avec mes compagnes et, en ouvrant le petit livre, je lus : “Père, que tous soient un” (Jn 17,21). C’était la prière que Jésus a faite avant de mourir. Grâce à sa présence parmi nous et à un don de son Esprit, je réussis à comprendre un peu ces paroles difficiles et fortes, et naquit en mon cœur la conviction que c’était pour cette page de l’Évangile que nous étions nées : pour l’unité, autrement dit pour contribuer à l’unité des hommes avec Dieu et entre eux. « Quelque temps plus tard, conscientes tout de même de la divine hardiesse du programme que Dieu seul pouvait mettre en œuvre, agenouillées autour d’un autel, nous avons demandé à Jésus de réaliser son rêve en se servant de nous si cela faisait partie de ses plans. Souvent, au début, face à l’immensité de la tâche, nous avions le vertige et, en voyant l’immensité des foules que nous devions rassembler en unité, nous étions saisies d’effroi. Mais, petit à petit, le Seigneur nous fit comprendre en douceur que notre tâche était comme celle d’un enfant qui jette un caillou dans l’eau. Autour de ce caillou se développent des cercles concentriques de plus en plus larges, tellement qu’on peut les croire infinis. Nous comprîmes alors que nous devions faire l’unité autour de nous, dans le milieu où nous étions, et qu’ensuite – une fois passés de cette terre au ciel – nous pourrions voir les cercles s’élargir jusqu’à accomplir, à la fin des temps, le plan de Dieu. « Il fut clair pour nous, dès le premier moment, que cette unité n’avait qu’un seul nom : Jésus. Etre un, pour nous, signifiait être Jésus, être tous Jésus. En effet, seul le Christ peut faire de deux personnes une seule, parce que son amour qui est annulation de soi, qui est non-égoïsme, nous fait entrer pleinement dans le cœur des autres. « Ce que j’ai écrit à cette période révèle la merveille face à une réalité surnaturelle aussi sublime : “L’Unité ! Qui pourra se hasarder à parler d’elle ? Elle est ineffable comme Dieu ! Elle s’entend, elle se voit, on en jouit mais… elle est ineffable ! Tous jouissent de sa présence, tous souffrent de son absence. Elle est paix, joie, amour, ardeur, atmosphère d’héroïsme, de générosité extrême. Elle est Jésus parmi nous !” ».

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Chiara luce Badano : une sainteté 2.0

Cela fait un an qu’a eu lieu sa  béatification, vécue par plus de vingt mille jeunes présents à Rome à cette occasion, et de beaucoup d’autres qui ont suivi l’évènement en direct, dans toutes les parties du monde. Aujourd’hui, ils sont nombreux à vouloir la connaître et l’imiter. Ce super  témoignage   de Chiara Luce Badano, la gen de Gênes (Italie) que l’Eglise a béatifiée, semble avoir remis en vogue la saintetéSes « dix-neuf ans remplis de vie, d’amour, de foi » (Benoît XVI), réveillent chez tant de jeunes et pas uniquement chez eux, le désir de consacrer leur vie à faire de grandes choses. Ils découvrent que la sainteté peut être vécue dans le quotidien. « Chiara Luce nous a appris que nous aussi nous pouvons aimer toujours et inconditionnellement ». C’est une des impressions recueillies au Brésil, dans l’une des très nombreuses soirées qui, à travers le spectacle « Life Love Light », se sont multipliées dans le monde : De l’Italie à l’Espagne, -durant les JMJ- et dans d’autres pays d’Europe ; du moyen orient à l’Asie ; elles se sont développées dans les Amériques, en Australie et en diverses nations d’Afrique. Les demandes qui ont été faites aux parents, Maria Teresa et Ruggero  Badano, de raconter son histoire  ne se comptent plus. Chacun  la sent vivante, c’est une personne avec laquelle on peut établir une relation. Mais, comme l’a si bien exprimé une jeune : «Chiara Luce m’a enseigné une chose très forte : je ne peux me faire sainte toute seule, nous devons être saints ensemble ». Chiara Lubich, la fondatrice des Focolari, s’est exprimée ainsi en présentant la splendide figure  de cette jeune fille béatifiée : « La finalité du Mouvement des focolari est de coopérer avec l’Eglise afin de réaliser le testament de Jésus « Que tous soient un ». Chiara Luce avait découvert déjà toute petite que les souffrances  étaient des perles précieuses qu’on pouvait  cueillir à longueur de  journée …  pour cela elle a vécu avec  le Christ, avec Lui elle a transformé sa passion en un chant nuptial. Oui, Chiara Luce est une gen réalisée, témoin cohérent de notre idéal déjà arrivé à maturité en elle à 18 ans. Son histoire se répand par tous les media : Plus de 30000 tirages du livre “Io ho tutto” et 15000 “Dai tetti in giù éditées en différentes langues. Des milliers de copies de DVD et de CD musicaux sur sa vie et sur la fête de sa béatification. Mais c’est surtout sur internet que se manifestent beaucoup de ceux qui la connaissent, ou bien ils la découvrent dans des circonstances inopinées, et veulent vivre comme elle. Sa page sur face book compte de nombreux amis qui inter agissent en insérant des messages, des commentaires, des photos. Le site “Life Love Light” est devenu un point de référence pour tous ceux qui veulent communiquer leur propre découverte du pourquoi de la vie de Chiara Luce et de son bonheur comme elle-même l’a exprimé par ses dernières paroles : ” Maman, au revoir. Sois heureuse parce que je le suis “. Canal officiel sur You Tube : http://www.youtube.com/user/ChannelChiaraLuce

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Assise 2011 : jamais plus de violence au nom de Dieu !

La brume qui enveloppait Assise a accompagné toute la journée Benoît XVI et les « pèlerins de la vérité et de la paix » qui s’étaient donné rendez-vous pour la journée de réflexion, de dialogue et de prière dans la ville de saint François et de sainte Claire. Après un repas frugal au couvent de la Portioncule, qui jouxte la basilique de Sainte-Marie des Anges, Benoît XVI et les responsables religieux ont passé plus d’une heure en réflexion, méditation et prière. Une pièce avait été attribuée à chacun afin qu’il puisse s’y consacrer selon sa conscience et les enseignements de sa religion. Pendant ce temps, des groupes de jeunes s’acheminaient en pèlerinage vers la place Saint-François, devant la basilique inférieure. C’est là qu’était installée la scène pour le dernier acte de la journée, comme en 1986 et en 2002. L’arrivée de Benoît XVI et des diverses délégations a été saluée avec grand enthousiasme. La place était comble et colorée : on reconnaissait l’orange des hindous, le noir des moines japonais, le blanc de nombreux musulmans et du zoroastrien, le gris et le marron des moines et moniales catholiques, etc. La déclaration d’engagement pour la paix a été un moment solennel, scandé par de brèves interventions en différentes langues : français, arabe, punjabi, russe, anglais, chinois, thaï, japonais, hébreu et espagnol. Derrière chaque langue, on percevait une façon de croire et de s’adresser à Dieu et aux hommes, surtout à propos de paix. L’engagement de vivre pour la paix provenait souvent de points du monde fortement marqués par la violence. « Nous nous engageons » : chaque déclaration commençait par ces trois mêmes mots, pour montrer un engagement commun au-delà des religions et des origines géographiques et culturelles. Un engagement qui comportait la décision d’éradiquer les causes du terrorisme, d’éduquer les personnes à se respecter et à s’estimer réciproquement, à promouvoir une culture du dialogue, à défendre le droit de toute personne à vivre dans la dignité, à reconnaitre que la confrontation avec la différence peut devenir l’occasion d’une meilleure compréhension réciproque, à se pardonner réciproquement les erreurs et les offenses et à prendre le parti de celui qui souffre. Puis un professeur mexicain, Guillermo Hurtado, au nom des  humanistes laïcs, a proclamé l’engagement avec tous les hommes et les femmes de bonne volonté à construire un monde nouveau. Benoît XVI a synthétisé cet appel unanime en reprenant les invocations de Paul VI et de Jean-Paul II : « Jamais plus la violence ! Jamais plus la guerre ! Jamais plus le terrorisme ! Au nom de Dieu, que toute religion porte Justice et Paix sur la terre. Pardon et Vie, Amour ! ». Comme en 2002, la journée s’est achevée par le symbole de la lumière. De petits lumignons ont circulé entre les participants, suivis de l’échange d’un geste de paix, dans la simplicité et la sobriété, comme François et Claire l’avaient enseigné, dans cette ville symbole qui dit au monde depuis des siècles que les hommes et les femmes peuvent être frères et sœurs. Roberto Catalano Lire l’article : http://www.cittanuova.it/contenuto.php?TipoContenuto=web&idContenuto=331098 Interview de Michele Zanzucchi, directeur de Città Nuova, par Radio Vatican : http://www.cittanuova.it/audio_dett.php?TipoContenuto=audio&idContenuto=331082        

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Assise 2011 : la présence des Focolari

« Une inspiration – affirme la présidente des Focolari, Maria Voce, dans ‘l’Osservatore Romano’ – qui, sans aucun doute, donnera une nouvelle profondeur et une accélération nouvelle afin de vivre ses propres convictions religieuses au service de la paix. C’est vraiment urgent aujourd’hui alors que de façon absurde, se diffuse la peur de la religion. La religion qui, par nature, est source vitale de paix, est maintenant accusée d’être la première cause de nombreux conflits, de nombreuses tensions, phobies, intolérances et persécutions qui pullulent dans le monde.». Les nombreuses délégations, de haut niveau, partiront de Rome, en train, le matin du 27 octobre, avec le Pape. Sur le train ‘Frecciargento’, avec les leaders de toutes les principales religions du monde, sera également présente Maria Voce en tant que représentante d’un mouvement qui – fondé sur le charisme de l’unité de Chiara Lubich – s’est fortement et de façon naturelle, engagé dans le dialogue depuis ses origines. Grâce à son expansion universelle, le dialogue est aujourd’hui ouvert avec toutes les principales religions du monde, non seulement avec de simples disciples ou des leaders religieux mais aussi avec des leaders et des disciples de vastes mouvements tels que le mouvement bouddhiste de la Rissho Kosei-kai qui compte six millions d’adhérents (Japon), avec le mouvement des musulmans afro-américains (USA) et avec différents mouvements d’inspiration gandhienne du sud de l’Inde. Ce sont des millions de disciples d’autres religions qui vivent, dans la mesure du possible, l’esprit du mouvement et qui s’engagent à collaborer à ses objectifs. Le dialogue a également été ouvert avec des personnes qui n’ont pas de foi religieuse tels que des agnostiques, des personnes indifférentes et athées. Ce dialogue naît de la rencontre entre des croyants et des personnes ne faisant pas référence à une foi religieuse, unies cependant par le désir de collaborer ensemble à donner notre contribution pour composer la famille humaine dans la fraternité. Emblématique, de ce point de vue, le fait qu’à Assise, Benoît XVI ait souhaité aussi la présence d’un groupe de non-croyants qui « tout en ne se déclarant pas ‘religieux’, se sentent engagés sur le chemin de la recherche de la vérité et ressentent cette responsabilité, qui appartient à tous, de s’engager pour la cause de la justice et de la paix dans notre monde. » Quatre personnes ont ainsi accepté l’invitation de Benoît XVI. Ils sont philosophes, historiens, professeurs de différents pays du monde. Parmi eux, Walter Baier : économiste autrichien, Coordinateur du Réseau « Transform ! », forum de recherche européenne qui regroupe des revues et « think tanks » de gauche. Il est membre du Parti Communiste Autrichien mais aussi collaborateur du « Centre international pour le dialogue avec des personnes de convictions non-religieuses » du mouvement des Focolari. « Une ville-monde sans mur, se profile en fait à l’horizon, chargée d’espérance ». Voici l’événement d’Assise 2011 ainsi préfiguré. « Aujourd’hui – affirme Maria Voce – le dialogue entre les religions ne peut se limiter aux leaders, aux intellectuels et aux spécialistes. Il doit devenir dialogue de la vie, dialogue qui se révèle de plus en plus indispensable pour la coexistence pacifique dans nos villes et dans nos pays étant donné que nous sommes maintenant au coude à coude avec musulmans et bouddhistes, indous et sikhs. C’est une histoire à découvrir et peut-être à inventer sans se faire prendre par la peur au vue de l’intolérance et de la violence. C’est le témoignage quotidien qui ouvre des chemins ». « Suivons et prions dès à présent pour le grand rendez-vous d’Assise du mois d’octobre… dans l’attente des nouvelles surprises que nous réservera l’Esprit-Saint ».

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Spiritualité de l’unité : Jésus présent dans l’Eucharistie

L’Eucharistie a toujours eu un rôle important dans la vie de Chiara Lubich, dès son enfance. Tant sa vie personnelle que celle de ses premières compagnes – ainsi que par la suite celle de tout le Mouvement qui se constituera au fil des décennies – ont été marquées par l’Eucharistie. Il ne pouvait en être autrement, si l’on pense que Jésus Eucharistie est l’âme, le cœur de la vie même de l’Église. L’action de l’Esprit Saint, par son charisme de l’unité, provoquait en Chiara et en ses premières compagnes une forte attirance, à tel point qu’elles avaient hâte d’aller à la messe, pour partager toute leur vie avec Jésus Eucharistie. Plus tard, quand elles commencèrent à voyager à travers l’Italie, les premières focolarines cherchaient avec passion par les fenêtres du train les clochers dans le paysage et se tournaient vers eux : là était l’Eucharistie, là était leur amour. Il existe un lien merveilleux entre l’Eucharistie et la spiritualité de l’unité.

Chiara a écrit : « Le fait que le Seigneur, pour donner naissance à ce vaste Mouvement, nous ait concentrées sur la prière de Jésus pour l’unité signifie qu’il devait nous pousser avec force vers celui qui seul pouvait la mettre en œuvre : Jésus dans l’Eucharistie. En effet, comme les enfants nouveau-nés se nourrissent instinctivement au sein maternel, sans savoir ce qu’ils font, de même, depuis le début du Mouvement, on a pu faire cette constatation : ceux qui nous fréquentaient commençaient à communier chaque jour. Comment l’expliquer ? Ce qui est l’instinct pour le nouveau-né est l’Esprit Saint pour l’adulte, nouveau-né à la nouvelle vie qu’apporte l’Évangile de l’unité. Il est poussé au “cœur” de l’Église mère et se nourrit de son nectar le plus précieux, dans lequel il trouve le secret de la vie d’unité et de sa propre divinisation. « En effet, le devoir de l’Eucharistie est de nous faire Dieu par participation. En mélangeant les chairs vivifiées par l’Esprit Saint et vivifiantes du Christ avec les nôtres, il nous divinise dans l’âme et le corps. L’Église elle-même pourrait être ainsi définie : l’ “un” provoqué par l’Eucharistie, parce que composée d’hommes et de femmes divinisés, faits Dieu, unis au Christ qui est Dieu et entre eux. Ce Dieu avec nous est présent dans tous les tabernacles de la terre et a recueilli toutes nos confidences, nos joies et nos craintes. « Quel réconfort Jésus Eucharistie nous a-t-il apporté dans nos épreuves, quand personne ne nous donnait audience parce que le Mouvement devait être étudié ! Il était toujours là, à toutes les heures, à nous attendre, à nous dire : au fond, le chef de l’Église, c’est moi. Dans les luttes et les souffrances de tout genre, qui nous aurait donné la force, au point de penser que nous serions mortes bien des fois si Jésus Eucharistie et Jésus au milieu de nous, qu’il alimentait, ne nous avaient pas soutenues ? ».

Terre de Feu: jeunes, acteurs en politique

Côte d’Ivoire: la force d’une communauté unie

  Glolé est un village de la Côte d’Ivoire d’environ 1000 habitants, situé à 30 km de Man. La population est composée principalement de cultivateurs, souvent sans instruction. La communauté du Mouvement est née à partir de la Parole de vie mise en pratique, d’abord par une personne, puis par un groupe toujours croissant. Actuellement, une soixantaine de personnes du village forment des groupes pour entreprendre beaucoup d’actions en vue du bien commun. Gilbert raconte: Les initiatives concrètes naissent de la Parole de vie vécue. Nous ne pouvions pas seulement l’écouter et rester les bras croisés. Chaque fois qu’un hôte arrivait au village, l’un de nous cédait son propre lit et dormait par terre. Un jour, nous avons décidé ensemble de construire des studios d’accueil. Nous avons fabriqué nous-même les briques et érigé les murs en chantant des chants joyeux. Aujourd’hui, nous en avons 12. Un autre studio est en voie de construction près de la route goudronnée, pour la nuit de ceux qui ne réussissent pas à faire tout le trajet jusqu’à Man dans la journée (7 km à pied et 30 km en voiture), pour se rendre à l’hôpital le plus proche. Il s’agit de constructions très simples. Une fois, nous avons dû transporter une femme enceinte à l’hôpital dans une brouette. Cela nous a poussé à faire quelque chose de nouveau: un petit “service de maternité” avec l’indispensable en cas d’urgence et avec quelques sages-femmes, utiles aussi pour la campagne de vaccinations. Le personnel y travaille gratuitement et en échange, il reçoit des dons de la communauté. Nous avions également un grave problème de mortalité infantile en raison de la malnutrition, non pas par négligence, mais plutôt à cause du manque d’instruction des mères. Un proverbe de notre tradition dit que “l’enfant appartient à la communauté”. Ainsi, avec l’aide du “Centre de la Nutrition” que nous poursuivons à Man, nous nous sommes organisés pour former les mères. Quand un groupe d’entre elles est formé, il s’occupe de la formation d’autres mamans. Nous nous sommes rendus compte que si nous sommes unis, nous pouvons faire beaucoup. Nous avons même pu changer certaines pratiques culturelles du village qui n’étaient pas en conformité avec la dignité humaine. Dans le domaine agricole, nous avons instauré une “Banque du riz” qui est un grenier de réserve au service de tous en cas de pénurie. Plus de 100 familles collaborent et jouissent de la banque. Plusieurs villages aux alentours ont voulu adopter cette pratique. Grâce au don d’un hectare de terre marécageuse, offert par une personne de la communauté,  nous avons cultivé une rizière qui aide 12 villages. C’est un champ communautaire. Le gain sert aussi pour soutenir la formation sanitaire, les dépenses pour transporter les enfants à l’hôpital et pour d’autres projets comme la scolarisation des enfants qui guérissent de la malnutrition. Nous produisons, en plus, l’huile rouge de palme pour subvenir à nos besoins. Ce qui reste, nous le gardons en cas de périodes difficiles ou bien nous le vendons quand le prix est intéressant. Il nous a été donné un panneau solaire, très utile pour le “petit service de maternité” et un motoculteur qui, en plus de servir pour certains travaux agricoles, sert aussi à transporter les malades jusqu’à la route goudronnée. Tous ces dons sont acceptés seulement à condition qu’ils contribuent à faire grandir la fraternité entre nous. La communauté de Glolé a fait de la fraternité sa force et elle ne veut pas la perdre. De fait, elle a été capable de refuser un don considérable en argent qui risquait d’amener la division. Durant une récente visite pastorale de l’Evêque, nous nous sommes présentés à lui de cette façon: “Ici à Glolé, grâce à l’esprit de fraternité, chrétiens, animistes et musulmans, vivent tous en harmonie.” [nggallery id=75]