Mouvement des Focolari

Septembre 2011

« Il fallait festoyer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et il est vivant, il était perdu et il est retrouvé. »

Cette phrase est une invitation que Dieu t’adresse, Ć  toi et Ć  tous les croyants. Il nous propose de participer Ć  sa joie en fĆŖtant le retour du pĆ©cheur. Dans le contexte de la parabole, c’est ainsi que le pĆØre s’adresse Ć  son fils aĆ®nĆ© qui avait toujours tout partagĆ© avec lui. Mais, aprĆØs une journĆ©e de dur travail, celui-ci refuse d’entrer dans la maison où l’on fĆŖte le retour de son frĆØre. Tout comme il avait Ć©tĆ© Ć  la rencontre de son fils perdu, le pĆØre va vers son fils, restĆ© fidĆØle et s’efforce de le convaincre. Le contraste entre les sentiments du fils aĆ®nĆ© et ceux du pĆØre ressort de maniĆØre Ć©vidente. Le pĆØre est rempli d’un amour sans mesure et d’une grande joie qu’il voudrait faire partager Ć  tous. Le fils est plein de mĆ©pris et de jalousie envers son frĆØre qu’il ne reconnaĆ®t plus comme tel, allant jusqu’à dĆ©clarer Ć  son sujetĀ : « Ton fils que voici… lui qui a mangĆ© ton avoir… » La joie du pĆØre et son amour pour son enfant retrouvĆ© mettent encore plus en relief la rancœur de l’autre. Rancœur qui rĆ©vĆØle un rapport froid sinon faux avec le pĆØre lui-mĆŖme. Le travail, l’accomplissement de son devoir tiennent Ć  cœur Ć  l’aĆ®nĆ© des deux enfants, mais il n’aime pas son pĆØre comme un fils, mais plutĆ“t comme un patron auquel il doit obĆ©ir.

« Il fallait festoyer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et il est vivant, il était perdu et il est retrouvé »

Dans ces mots, JĆ©sus dĆ©nonce un danger qui nous menace nous aussiĀ : vouloir vivre pour ĆŖtre une personne « comme il fautĀ Ā», recherchant notre perfection et nous jugeant supĆ©rieurs Ć  nos frĆØres. De fait, l’attachement Ć  la perfection te rend imbu de toi-mĆŖme, plein d’admiration pour ta personne. Tu agis comme le fils restĆ© Ć  la maison, qui vante ses mĆ©rites Ć  son pĆØreĀ : « VoilĆ  tant d’annĆ©es que je te sers sans avoir jamais dĆ©sobĆ©i Ć  tes ordresĀ Ā».

« Il fallait festoyer et se réjouir parce que ton frère que voici était mort et il est vivant, il était perdu et il est retrouvé. »

JĆ©sus s’élĆØve ainsi contre l’attitude jugeant que la relation Ć  Dieu se fonde seulement sur l’observance des commandements. Or celle-ci ne suffit pas. La tradition juive en est bien consciente elle aussi. Cette parabole met en lumiĆØre l’Amour divin. JĆ©sus nous rĆ©vĆØle que Dieu, qui est Amour, fait le premier pas vers l’homme que celui-ci le mĆ©rite ou non. Il dĆ©sire que l’homme s’ouvre Ć  lui pour Ć©tablir avec lui une authentique communion de vie. On peut ainsi comprendre que l’obstacle majeur Ć  Dieu Amour est prĆ©cisĆ©ment la vie de ceux qui accumulent des rĆ©alisations, des activitĆ©s, alors que Dieu voudrait leur cœur.

« Il fallait festoyer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et il est vivant, il était perdu et il est retrouvé. »

Ainsi, JĆ©sus t’invite Ć  avoir vis-Ć -vis du pĆ©cheur, le mĆŖme amour sans mesure que le PĆØre a pour lui. JĆ©sus t’appelle Ć  ne pas juger, selon ta mesure, l’amour que le PĆØre porte Ć  n’importe quelle personne. Par cette parabole où le pĆØre invite son aĆ®nĆ© Ć  partager sa joie pour son fils retrouvĆ©, Dieu nous demande Ć  nous aussi de changer de mentalitĆ©. ConcrĆØtement, il nous faut accueillir aussi comme des frĆØres et sœurs ces hommes et ces femmes envers qui nous pourrions nourrir des sentiments de mĆ©pris ou de supĆ©rioritĆ©. Cela provoquera en nous une vĆ©ritable conversion. En agissant ainsi, nous serons purifiĆ©s de la conviction d’ĆŖtre meilleurs que les autres et nous Ć©viterons l’intolĆ©rance religieuse. Nous pourrons accueillir le salut, que JĆ©sus nous a procurĆ©, uniquement comme un don de l’amour de Dieu. ChiaraĀ Lubich

Vivre le Charisme: Sagesse et Ʃtudes

Vivre le Charisme: Sagesse et Ʃtudes

Dans une lettre des annĆ©es quarante, Chiara Lubich Ć©crivait : « Regarde, je suis une Ć¢me qui passe dans ce monde.J’ai vu beaucoup de belles et bonnes choses,et c’est toujours cela qui m’a attirĆ©e.Un jour (un jour indĆ©fini) j’ai vu une lumiĆØre.Elle me parut plus belle que tout ce que j’avais vu de beau et je la suivis. Je me rendis compte que c’était la VĆ©ritĆ©.Ā Ā». Jeune enseignante diplĆ“mĆ©e, elle souhaitait continuer ses Ć©tudes Ć  l’universitĆ© catholique de Milan. Elle pensait : « C’est une universitĆ© catholique, on y parlera de Dieu, on m’enseignera beaucoup de choses sur DieuĀ Ā». Un concours permettait Ć  33 candidats d’y accĆ©der gratuitement. Chiara fut trente-quatriĆØme. Il lui sembla avoir perdu une grande chance. Mais au milieu des larmes, une voix se fit entendre dans la tourmente de son cœurĀ : « C’est moi qui serai ton professeur !Ā Ā» C’est dans cette rĆ©ponse intĆ©rieure que l’aspect des Ć©tudes trouve sa rĆ©fĆ©rence. Plus tard, en 1980, elle expliquait encore : « DĆØs 1944 JĆ©sus m’a demandĆ© d’abandonner mes Ć©tudes et de mettre mes livres au grenier (…). AssoiffĆ©e de vĆ©ritĆ©, j’avais compris l’absurditĆ© de la rechercher dans la philosophie quand je pouvais la trouver en JĆ©sus, vĆ©ritĆ© incarnĆ©e. C’est pour suivre JĆ©sus que j’ai abandonnĆ© mes Ć©tudes. (…) Il y a dans cet Ć©pisode un premier signe de ce qui devait fleurir plus tard au sein du Mouvement. Nous allions voir resplendir une lumiĆØre, mais elle serait l’âme de toute une vie. […] Nous savons tous avec quelle abondance la lumiĆØre nous a Ć©tĆ© donnĆ©e aprĆØs ce renoncement, ou plutĆ“t aprĆØs ce choix que Dieu m’a demandĆ© de faire. Elle nous a Ć©clairĆ©s sur la spiritualitĆ© que Dieu voulait que nous vivionsĀ ; elle a faƧonnĆ© jour aprĆØs jour l’œuvre qui se dĆ©veloppait. Cette lumiĆØre, nous l’avons appelĆ©e ā€œsagesseā€ (…) Et nous avons compris que pour tous les membres de l’Œuvre de Marie, l’étude prenait fondamentalement une nouvelle dimensionĀ : la sagesse. […] Puis, bien qu’ayant abandonnĆ© mes Ć©tudes en 1943-44, j’ai ressenti en 1950 la nĆ©cessitĆ© de reprendre mes livres et d’étudier la thĆ©ologie. J’éprouvais le besoin d’étayer sur une base solide les nombreuses intuitions de cette pĆ©riodeĀ» . Les lieux sont nombreux où « se rĆ©aliseĀ Ā» la culture de l’unitĆ© : l’École Abba qui Ć©labore la doctrine nĆ©e du charisme de l’unitĆ©, et est Ć  l’origine de nombreuses initiatives qui imprĆØgnent les diffĆ©rents domaines de la pensĆ©e et de la vieĀ ; l’UniversitĆ© Populaire Mariale destinĆ©e Ć  fournir une formation thĆ©ologique de base aux membres du MouvementĀ ; diffĆ©rentes sessions et Ć©coles orientĆ©es vers les buts spĆ©cifiques du MouvementĀ ; dans le domaine de l’édition, la maison d’édition CittĆ  Nuova (et en FranceĀ : Nouvelle CitĆ©) avec de nombreuses publications en diffĆ©rentes langues, et la revue culturelle Nuova UmanitĆ  ; enfin, depuis 2008, l’Institut Universitaire Sophia, dont le siĆØge est Ć  Loppiano, prĆØs de Florence (Italie).

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Conclusion du 4ème symposium Judéo-Chrétien

ā€œā€¦Nous avons dĆ» attendre qu’apparaissent dans le ciel trois Ć©toiles, signe que le Sabbat Ć©tait terminĆ©. C’est seulement Ć  ce moment-lĆ  que nous avons pu partir. Le rendez-vous Ć©tait fixĆ© devant un grand hĆ“tel du centre de Buenos Aires, dans lequel Ć©taient logĆ©s quelques-uns des amis juifs venus des Etats-Unis, d’Europe et d’IsraĆ«l. AprĆØs trois heures de voyage, nous sommes arrivĆ©s Ć  la Mariapolis Lia, en pleine nuit.

ā€œā€¦premiĆØre journĆ©e du symposium JudĆ©o-ChrĆ©tien. Quatre-vingts participants venant de diffĆ©rentes parties du monde. L’atmosphĆØre est trĆØs Ć©levĆ©e, avec une Ć©coute rĆ©ciproque, des rapports d’amitiĆ©. Au cours des prĆ©cĆ©dents symposiums, surtout celui de JĆ©rusalem, nous avions dĆ©jĆ  rencontrĆ© un bon nombre des participants actuels. Le thĆØme choisi est l’identitĆ© et le dialogue, deux rĆ©alitĆ©s qui s’interpĆ©nĆØtrentĀ : l’identitĆ© est le fruit de la relation. On assiste Ć  des interventions trĆØs profondes, avec une lecture du point de vue philosophique, anthropologique, psychologique, avec des noms qui reviennent : Martin Buber, Emmanuel Levinas, Viktor Frankl, Paul Ricœur…ā€

ā€œā€¦Je me rends compte de plus en plus que le dialogue interreligieux ne peut pas s’improviser ; il faut une prĆ©paration et de la finesse d’âme. C’est participer Ć  l’œuvre de mĆ©diation, faite par JĆ©sus entre le Ciel et la terre, et entre les divisions des ĆŖtres humains. Pour combler toute divergence et porter l’unitĆ©, il s’est fait ce « rienĀ Ā» d’amour qui a permis de rĆ©unir et de supprimer tous les cloisonnements.ā€

ā€œā€¦Si la nuit dans la Pampa argentine est silencieuse, avec l’imperceptible chant des Ć©toiles, le jour est un concert de mille oiseaux. La nature semble participer Ć  la fĆŖte que nous vivons entre nous dans ce symposium. Il s’établit un crescendo par rapport aux trois jours prĆ©cĆ©dents : une connaissance plus profonde, une confiance plus grande, un amour plus sincĆØre. On se croirait dans un rĆŖve. Aujourd’hui, Ć  cĆ“tĆ© des confĆ©rences habituelles, nous faisons les rencontres de dialogue pour les diffĆ©rents milieux : le monde de la justice, de la communication, de l’éducation… ā€

ā€œā€¦La forte affirmation de son identitĆ© peut provoquerĀ  l’affrontement. Seul, le « non ĆŖtre Ā» rĆ©ciproque face Ć  l’autre, en tant qu’expression de l’amour, permet Ć  l’autre « d’être Ā» et lui permet de se retrouver pleinement dans son identitĆ© religieuse la plus profondeĀ : ĆŖtre amour. Encore une journĆ©e intense. Il semble presque superflu de parler du dialogue entre nous, tant est profonde l’unitĆ© atteinte. Quand les rabbins parlent, on perƧoit toute la sagesse des siĆØcles.ā€

ā€œā€¦Mon intervention : Le CrucifiĆ©, icĆ“ne de l’amour extrĆŖme. L’amour le plus grand, a dit JĆ©sus, est celui qui arrive Ć  donner sa vie pour ses amis (Jn 15,13). GrĆ¢ce Ć  cet amour extrĆŖme, chaque personne devient un ami. Il donne la vie mĆŖme Ć  ses ennemis. Il est le nouveau regard nĆ©cessaire pour construire la fraternitĆ© universelle : voir en tous des frĆØres et des sœurs, pour lesquels ĆŖtre prĆŖt Ć  donner sa vieĀ : chaque personne avec laquelle nous entrons en contact est un ami ou une amie.

Chiara Lubich a traduit cet amour extrĆŖme de JĆ©sus par une expression simple et exigeante : « se faire un Ā» avec l’autre, c’est-Ć -dire le comprendre jusqu’au fond, entrer dans son monde, partager ses sentiments. C’est le prĆ©ambule de chaque dialogue. Chiara a appliquĆ© cet enseignement dans le domaine du dialogue interreligieux, en se mettant dans une attitude d’écoute des membres des diffĆ©rentes religions, afin de les comprendre de l’intĆ©rieur de leur culture.ā€

ā€œā€¦Le symposium s’est achevĆ© au siĆØge du MinistĆØre des Affaires Religieuses, Ć  Buenos Aires, en prĆ©sence de personnalitĆ©s juives et chrĆ©tiennes, civiles et religieuses. Un moment de haute reprĆ©sentativitĆ©. Nous partons en nous sentant appelĆ©s personnellement pour accomplir cette œuvre de mĆ©diation entre tendances, positions et expĆ©riences, parfois contrastĆ©es entre elles. Le chemin – nous l’avons compris ces jours-ci – est celui d’être seulement une prĆ©sence d’amour, sans prĆ©tention ni jugement, au service, jusqu’à devenir ce « rien d’amour Ā» qui permettra la rencontre.ā€

Tiré du journal de voyage du père Fabio Ciardi (OMI)


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Ensemble pour le Mexique

Fruit de multiples rapports construits pendant des annĆ©es entre les mouvements et les nouvelles associations, la premiĆØre rencontre de ā€œJuntos por Mexicoā€ a pu se tenir le 27 aoĆ»t 2011 au Mexique. 500 responsables, reprĆ©sentant environ 8 millions de laĆÆcs du pays, ont participĆ© Ć  cet Ć©vĆ©nement. Un peu d’histoire : en 2007, l’assemblĆ©e de la ConfĆ©rence Episcopale d’AmĆ©rique Latine (CELAM), rĆ©unie au BrĆ©sil, lance sur tout le continent ce qu’elle a nommĆ© la ā€œ mission continentaleā€, qui marque une Ć©tape importante pour toute l’Eglise latino-amĆ©ricaine. En rĆ©ponse Ć  cet appel, la 1ĆØre rencontre de tous les mouvements catholiques du pays est organisĆ©e au Mexique. D’emblĆ©e elle est conƧue comme un Ć©vĆ©nement festif, mais Ć©galement comme un lieu de tĆ©moignages de l’Evangile vĆ©cu, aussi bien au niveau personnel que dans les divers secteurs de la sociĆ©tĆ©. Fin 2009, la commission centrale a Ć©tĆ© constituĆ©e. Elle est composĆ©e de 8 mouvements avec la ā€œDimension Episcopale des LaĆÆcsā€. Ce groupe est l’expression de plus de 30 mouvements et associations parmi les plus importants du Mexique et il a travaillĆ© activement Ć  la prĆ©paration de cet Ć©vĆ©nement avec enthousiasme et dans un esprit de communion. Le thĆØme de cette premiĆØre manifestation a Ć©tĆ© la famille, mais ont Ć©tĆ© approfondis en particulier 3 sujets : la formation, la dimension sociale et la communication. Un dialogue trĆØs ouvert s’en est suivi avec pour objectif de dĆ©cider des actions concrĆØtes Ć  rĆ©aliser ensemble. Un moment consacrĆ© aux jeunes ainsi que la Messe, prĆ©sidĆ©e par Mons. Javier Navarro, prĆ©sident de ā€œla Dimension des LaĆÆcsā€, ont clĆ“turĆ© les travaux. Pour beaucoup cette rencontre va permettre de trouver de nouveaux chemins de communion entre les mouvements et les nouvelles associations. Pour l’Eglise mexicaine c’est une nouveautĆ© qui favorisera, assurĆ©ment, une plus grande implication des laĆÆcs dans les divers secteurs de la sociĆ©tĆ©.

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JMJ : A bientƓt Ơ Rio de Janeiro.

Le 19 aoĆ»t, le chemin de croix s’est dĆ©roulĆ© en un point central de la ville en utilisant les magnifiques reprĆ©sentations traditionnelles de la procession de la Semaine SainteĀ  (connues sous le nom de « los pasosĀ Ā») apportĆ©es des diverses rĆ©gions d’Espagne. Compte tenu de la chaleur et de la fatigue accumulĆ©e, il Ć©tait incroyable de voir les centaines de milliersĀ  de jeunes venus de partout, sachant que le lendemain la catĆ©chĆØse continuerait dans de multiples points de la ville. ƀ la Nonciature, le repas du pape avec 12 jeunes de diffĆ©rents continents a Ć©tĆ© un moment particuliĆØrement familial et d’une grande simplicitĆ©. Les jeunes ont Ć©tĆ© heureux et Ć©mus. Tous ont dit que le pape avait davantage Ć©coutĆ© que parlé ; il voulait savoir dans quelle attitude les jeunes vivent les JMJ et quels sont leurs centres d’intĆ©rĆŖt et ceux des jeunes de leur Ć¢ge. Il voulait entendre de leur bouche la rĆ©alitĆ© des jeunes d’aujourd’hui dans les diffĆ©rentes parties du monde. A la fin, ils ont demandĆ© au Saint PĆØre ce qu’il attendait d’euxĀ : «  Que vous soyez des tĆ©moins de la foi – a-t-il rĆ©pondu – chacun dans votre milieu, enracinĆ©s en ChristĀ Ā», en Ć©tant toujours des sources d’enthousiasme et de joieĀ Ā». Et c’est ce que nous avons expĆ©rimentĆ© le soir, pendant le Get together – moment de priĆØre et d’adoration – organisĆ© par les Jeunes Pour un Monde Uni (JPMU) dans une grande Ć©glise dĆ©diĆ©e Ć  la Vierge du Mont Carmel. Il Ć©tait impossible de dĆ©crire la joie et en mĆŖme temps la solennitĆ© qui y rĆ©gnaient. Contre toute prĆ©vision, l’église Ć©tait dĆ©jĆ  pleine une demi-heure Ć  l’avance; il a fallu amĆ©nager aussi la crypte reliĆ©e par vidĆ©o. Le programme s’est dĆ©roulĆ© en espagnol,Ā  en anglais et en italien. Les chants s’alternaient entre le groupe des JPMU espagnols et le groupe international Gen Rosso, bien synchronisĆ©s grĆ¢ce aux rĆ©pĆ©titions des derniĆØres soirĆ©es. Rafael, de Porto Alegre, et Natalia, de Shanghai, ont ouvert la soirĆ©e en donnant leur tĆ©moignage sur leur engagement Ć  vivre l’Evangile. Puis Chiara Lubich, Ć  travers une vidĆ©o qui avait Ć©tĆ© adressĆ©e aux jeunes rĆ©unis Ć  La Corogne pour les JMJ de 1989 nous a portĆ©s sur un plan supĆ©rieur. C’était comme si elle Ć©tait prĆ©sente au milieu de nous, nous parlant de l’immense projet que Dieu a sur la vie de chacun d’entre nousĀ ! Avec ce souffle puissant, il devenait naturel d’adorer JĆ©sus prĆ©sent dans l’Eucharistie exposĆ©e par Mgr AndrĆ©s Carrascosa, nonce apostolique du Panama. Chants et morceaux de musique ont rythmĆ© ce moment d’intimitĆ© entre Dieu et chacun des participants. Nous nous sommes sĆ©parĆ©s en nous donnant rendez-vous le lendemain aux Cuatro VientosĀ Ā Ā Ā  (aĆ©rodrome militaire de la pĆ©riphĆ©rie de Madrid) pour la veillĆ©e avec BenoĆ®t XVI. Comme beaucoup ont pu le voir, elle s’est dĆ©roulĆ©e sous la pluie et la tempĆŖte, mais sans atteindre le moins du monde l’ardeur et l’enthousiasme des jeunes, tous concentrĆ©s dans la priĆØre. Ce qui a fait dire au papeĀ : « Merci pour votre joie et pour votre persĆ©vĆ©rance. Vous avez Ć©té  plus forts que la pluieĀ Ā». Les tĆ©lĆ©visions du monde entier ont transmis les images extraordinaires de cet ocĆ©an de jeunes sous le soleil (prĆØs de deux millions, selon les organisateurs), attentifs aux paroles de BenoĆ®t XVI lors de la messeĀ : « RĆ©pondez-lui avec gĆ©nĆ©rositĆ© et audace, comme il convient Ć  un cœur jeune tel que le vĆ“tre. Dites-luiĀ : JĆ©sus, je sais que tu es le Fils de Dieu, que tu as donnĆ© ta vie pour moi… Tu me connais et tu m’aimes. J’ai confiance en toi et je mets ma vie entre tes mains… Sois la force qui me soutient, la joie qui jamais ne m’abandonne… Communiquez aux autres la joie de votre foiĀ Ā». Et son invitation pour la prochaine Ć©dition des JMJ en 2013 Ć  Rio de Janeiro, au BrĆ©sil, a Ć©tĆ© accueillie avec un grand enthousiasme. De notre correspondante Ā Dolores GarcĆ­a

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Bruxelles : ensemble pour l’Europe 2012

Bruxelles 2012.Un lieu symbolique – siĆØge d’importantes institutions de l’Union EuropĆ©enne – Ā une date importante – celle de l’annĆ©e europĆ©enne de la solidaritĆ© entre les gĆ©nĆ©rations. Bruxelles 2012 est aussi la prochaine Ć©tape de cette libre convergence des mouvements et des communautĆ©s qui, maintenant leur propre autonomie, agissent ensemble dans des occasions dĆ©terminĆ©es pour des buts partagĆ©s, portant la contribution de leur propre charisme et de leur propre spiritualitĆ©. Un chemin qui – commencĆ© le 31 octobre de 1999 – a pris le nom de Ensemble pour l’Europe. Un rĆ©seau dont font partie aujourd’hui plus de 250 mouvements et communautĆ©s chrĆ©tiennes. Catholiques, Ć©vangĆ©listes, anglicans, orthodoxes, membres des Ć©glises libres et de communautĆ©s pentecĆ“tistes. Ils collaborent ensemble pour le bien commun des continents, en soutenant le chemin de la rĆ©conciliation en actes. (10 ans pour l’Europe http://vimeo.com/25805381 ) Les initiatives et manifestations variĆ©es, prĆ©vues pour 2012 dans de nombreuses villes europĆ©ennes, sont en prĆ©parationĀ  pour l’évĆ©nement de Bruxelles. Pour une vue panoramique sur ce rĆ©seau, on peut consulter le site www.together4europ.org, trĆØs documentĆ©, où se trouve aussi l’histoire d’Ensemble pour l’Europe. Il rappelle en particulier les deux grands Ć©vĆ©nements de Stuttgart en 2004 et en 2007, ainsi que les messages annonƧant ces programmes. Le dernier est entrĆ© dans l’histoire comme le message des « 7 ouiĀ Ā». Une liaison par internet rĆ©unira les villes impliquĆ©es dans cette initiative, comme parties constitutives d’un unique multi-Ć©vĆ©nement en divers pays. ObjectifĀ :montrer ce que divers charismes peuvent opĆ©rer pour le bien de la sociĆ©tĆ© – comme a rappelĆ© en autre Francesco Maria Greco ambassadeur italien prĆØs du Saint SiĆØge, au cours d’une rencontre pour les diplomates qui a eu lieu prĆØs du siĆØge international des Focolari dĆ©but juin. (https://www.focolare.org/it/news2011/06/09/diplomazia-internationale-a-confronto-con-wojtyla-e-chiara-lubich/.Ā ; et tĆ©moigner de la prĆ©sence d’une force unificatrice qui vit au sein de lĀ ā€˜Europe, mais dans la diversitĆ© des diffĆ©rents sujets. Les Jeunes pour l’UnitĆ© ont proposĆ© de faire coĆÆncider l’évĆ©nement Run for unity – la cĆ©lĆØbre estafette mondiale pour le paix – avec la date de Bruxelles 2012, offrant dans les diverses villes une action des jeunes en collaboration avec les autres mouvements prĆ©sents sur le territoire. Pendant ce temps le groupe de travail d’Ensemble pour l’Europe, avec les reprĆ©sentants des divers mouvements, a rencontrĆ© rĆ©cemment le Cardinal Kurt Koch, prĆ©sident du Conseil Pontifical pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens. Il a parlĆ© de son estime pour les Mouvements, un ā€˜ā€™jardin de fleurs’’ – comme il les a dĆ©finis, et il est maintenant attendu Ć  Bruxelles avec les hĆ“tes de l’évĆ©nement. Maria Voce, prĆ©sidente du Mouvement des Focolari, sera aussi prĆ©sente. Dans le contexte prĆ©paratoire de la manifestation, s’est dĆ©roulĆ© Ć  Strasbourg un rendez-vous du Mouvement politique pour l’unitĆ©, adressĆ© aux parlementaires europĆ©ens, avec comme titre « Europe et dialogue. Une valeur politique pour un monde globalisĆ© Ā». Pour en savoir plus sur Ensemble pour l’Europe 2012Ā : http://wwwtogether4europe.org/it/insieme-per-l-europa-2012.htlm

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Harmonie et environnement

Ā« Pour nous chaque objet doit avoir sa raison Ā», rĆ©pĆ©tait Marilen Holzhauser, une des toutes premiĆØres focolarines. Pour les premiĆØres compagnes de Chiara Lubich, le style de vie, l’amĆ©nagement de la maison et la faƧon de se vĆŖtir se caractĆ©risaient par la sobriĆ©tĆ© et le strict nĆ©cessaire. Une fleur ne consomme que ce dont elle a besoin pour vivre et rĆ©vĆØle ainsi sa vraie beautĆ©< La beautĆ© devient ainsi splendeur de la vĆ©ritĆ©. L’harmonie dans les choses essentielles fait dĆ©couvrir « la beautĆ© qui sauvera le mondeĀ Ā», et ce monde sauvera la beautĆ©. Dans la Lettre Ć  DiognĆØte, on lit Ć  propos des premiers chrĆ©tiens : «  Ils vivent dans des villes grecques et barbares, suivant les cas, et tout en s’adaptant aux coutumes locales pour s’habiller et se nourrir, ils tĆ©moignent d’un genre de vie sociale admirable et sans aucun doute paradoxalĀ Ā». Tout ceci se reflĆØte dans la vie concrĆØte de ceux qui adhĆØrent Ć  l’« esprit de l’unitĆ© Ā». Par exemple, les « Centres MariapolisĀ Ā» qui accueillent des congrĆØs et des sessions de formation, et les citĆ©s-pilotes (22 dans le monde), sont des rĆ©alisations visant Ć  restaurer les rapports sociaux dans leur intĆ©gritĆ© humaine. Les crĆ©ations artistiques des centres Ave et Azur, les rendez-vous de « Art’è », les œuvres d’art de peintres, de musiciens, de pianistes, de danseurs… veulent exprimer la nouveautĆ© continuelle de Dieu, source de beautĆ© et d’harmonie.

Dina Figueiredo, 'Eucarestia' - HƓpital S.Chiara, Trento

Chiara Lubich Ć©crivait : « L’artiste vĆ©ritable est un ĆŖtre d’exception. Tout le monde le ressent, mĆŖme si les critiques d’art sont peu nombreux, car il y a en tout homme de l’admiration et de la fascination pour ce qui est beau. L’artiste se rapproche, en quelque sorte, du CrĆ©ateur. Le vĆ©ritable artiste possĆØde sa technique de maniĆØre presque inconsciente. Il se sert des couleurs, des notes de musique, de la pierre, comme nous nous servons de nos jambes pour marcher. L’artiste se focalise au cœur de son ĆŖtre, où il contemple une impression, une idĆ©e, qu’il veut exprimer Ć  l’extĆ©rieur de lui-mĆŖme. De sorte que, dans les limites infinies de sa petitesse d’homme par rapport Ć  Dieu, et donc dans l’infinie diversitĆ© des deux « crĆ©ationsĀ Ā» – si l’on peut dire –, l’artiste est d’une certaine faƧon quelqu’un qui recrĆ©e, qui crĆ©e Ć  nouveau. Et les chefs-d’œuvre que d’autres hommes ont produits pourraient ĆŖtre une vĆ©ritable « rĆ©crĆ©ationĀ Ā» pour l’homme. Malheureusement, les vĆ©ritables artistes sont peu nombreux et l’homme se recrĆ©e le plus souvent par le biais de rĆŖveries insipides au cinĆ©ma, au théâtre, dans les variĆ©tĆ©s, où l’art occupe gĆ©nĆ©ralement peu de place. D’une certaine faƧon, par ses chefs-d’œuvre – qui sont des jouets en comparaison avec la nature, chef-d’œuvre de Dieu – l’artiste vĆ©ritable nous donne le sens de l’être de Dieu et nous fait percevoir l’empreinte trinitaire du CrĆ©ateur dans la natureĀ : la matiĆØre, la loi qui la structure (presque un Ć©vangile de la nature) et la vie, qui est pratiquement une consĆ©quence de l’unitĆ© des deux premiĆØres. Puis l’ensemble qui, en continuant Ć  « vivreĀ Ā», offre l’image de l’unitĆ© de Dieu, du Dieu des vivants. Les œuvres des grands artistes ne meurent pas. C’est Ć  cela qu’on mesure leur grandeur, car l’idĆ©e de l’artiste s’est exprimĆ©e, en un sens, de maniĆØre parfaite sur la toile ou dans la pierre pour composer quelque chose de vivant.Ā Ā»

Vivre le Charisme: Sagesse et Ʃtudes

Chiara Luce aux JMJ

Au cours du vaste programme culturel prĆ©vu pour cette JournĆ©e Mondiale de la Jeunesse, un Ć©vĆ©nement qui fut essentiel, d’aprĆØs certains mĆ©dias : Le spectacle musical ā€œLife, love, lightā€ sur la vie de la Bienheureuse Chiara Luce Badano. 50 Jeunes des Focolari se sont fixĆ© un objectif trĆØs ambitieux : offrir ce spectacle musical – qui avait Ć©tĆ© prĆ©sentĆ© uniquement dans la Salle Paul VI au moment de la bĆ©atification de cette jeune italienne –Ā  en rĆ©ponse aux paroles du Pape BenoĆ®t XVI : « Je vous invite Ć  la connaĆ®treĀ : sa vie a Ć©tĆ© brĆØve, mais le message est grand… Dix neuf annĆ©es pleines de vie, d’amour, de foi. Ses deux derniĆØres annĆ©es, emplies de douleur, mais toujours avec amour et lumiĆØre, une lumiĆØre qui irradiait tout autour d’elle, lumiĆØre nĆ©e du plus profond d’elleĀ : de son cœur plein de DieuĀ !Ā Ā» Des mois de prĆ©paration, d’engagement, ainsi qu’une forte, profonde expĆ©rience de Dieu… et ce qui paraissait un but uniquement rĆ©alisable grĆ¢ce Ć  un « miracleĀ Ā», fut hier soir, prĆØs de l’Auditorium ā€œPilar GarcĆ­a PeƱaā€ (Madrid), une splendide rĆ©alitĆ©. Amateurs jusqu’il y a quelques mois, hier soir, sur l’estrade se tenaient de vĆ©ritables professionnels. Avant le spectacle, une gen du groupe chorĆ©graphique s’est exprimĆ©e en ces termes : « Nous voulons communiquer que nous pouvons tous faire le mĆŖme chemin. Elle Ć©tait une de nous. »  L’auditorium, d’une capacitĆ© de 5000 personnes, Ć©tait totalement plein et nombreux furent ceux qui ont suivi le spectacle musical assis sur les pavĆ©s ou debout. ā€œLife, love, lightā€œ prĆ©sente, par un adroit mĆ©lange de chorĆ©graphies, chansons et textes, les principales Ć©tapes de la vie de Chiara Badano: l’enfance avec ses parents, ses relations avec ses amis et avec la fondatrice du Mouvement des Focolari, Chiara Lubich, les espoirs, les conquĆŖtes et les faiblesses de cette jeune fille, jusqu’au moment crucial de la maladie. « Pourquoi, JĆ©susĀ ?Ā Ā» se demande-t-elle devant cette immense douleur, puis la rĆ©ponseĀ : « Si tu le veux, je le veux aussi.Ā Ā» Un moment spĆ©cial, profond et Ć©mouvant, le tĆ©moignage en direct de Maria Teresa et Ruggero Badano, parents de Chiara, puis de Chicca Coriasco, sa meilleure amie. Entre autres, la parole fut Ć©galement donnĆ©e Ć  des jeunes prĆ©sents, qui ont partagĆ© leur expĆ©rience, leur engagement Ć  vivre chaque jour l’Evangile, comme Chiara Luce. Le public a ressenti une trĆØs forte Ć©motion lorsque quelques passages de ses lettres envoyĆ©es Ć  Chiara Lubich ont Ć©tĆ© lues : ā€œJ’ai dĆ©couvert que JĆ©sus abandonnĆ© est la clĆ© de l’unitĆ© avec Dieu, je l’ai choisi comme mon premier Epoux et je veux me prĆ©parer pour le moment où Il arrivera. Le prĆ©fĆ©rerĀ ā€. Nombreux sont ceux qui ont soulignĆ© la beautĆ© du spectacle, la magnifique mise en scĆØne, le langage participatif, actuel et moderne. Quelques jeunes prĆ©sents, qui se sont dĆ©clarĆ©s non croyants,Ā  se sont montrĆ©s d’accord avec le message « d’amour et d’unité » qu’elle voulait transmettre. ā€œJe ne peux plus courir, et je voudrais vous passer le tĆ©moin, comme aux Jeux Olympiques. Parce que nous n’avons qu’une seule vie, et Ƨa vaut la peine de bien l’utiliser.ā€ Voici quelques-unes des derniĆØres phrases de Chiara Luce qui reflĆ©taient ce qui a Ć©tĆ© vĆ©cu pendant la soirĆ©e d’hier : maintenant il dĆ©pend de chacun de nous de prendre et de porter ce tĆ©moin. Video Clip sur YouTube [nggallery id=61]

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Bienvenue Ć  Madrid!

TrĆØs chers jeunes, et voilĆ , le jour tant attendu est arrivĆ©: l’inauguration de la XXVIĆØme JournĆ©e Mondiale de la Jeunesse. AprĆØs un long cheminement de prĆ©paration vous ĆŖtes finalement arrivĆ©s ici, Ć  Madrid, la belle mĆ©tropole moderne qui deviendra ces jours-ci la capitale de la jeunesse catholique du monde entier… ā€œBĆ©ni soit celui qui vient au nom du Seigneur!…ā€ (Ps 118,26). C’est par ces mots du Psaume que je vous donne cordialement la bienvenue avec toutes les chaleureuses salutations de la part du Conseil Pontifical pour les LaĆÆcs, le dicastĆØre du Saint-SiĆØge auquel le Pape a confiĆ© l’organisation des rencontres mondiales des jeunes. J’adresse une pensĆ©e reconnaissante Ć  vos Ć©vĆŖques, aux prĆŖtres, aux religieux et aux religieuses, ainsi qu’aux formateurs laĆÆcs qui vous ont accompagnĆ©s et vous ont guidĆ©s sur le parcours de prĆ©paration spirituelle Ć  cette grande aventure de la foi que nous vivrons ensemble ces jours-ci. ƀ ce rendez-vous avec le Saint-PĆØre BenoĆ®t XVI vous avez amenĆ© vos projets et vos espoirs, mais aussi vos inquiĆ©tudes, les prĆ©occupations pour les choix qui vous attendent… Ce seront des jours inoubliables de dĆ©couvertes importantes et de dĆ©cisions dĆ©terminantes pour votre vie… Les rĆ©flexions et les priĆØres de ces journĆ©es seront guidĆ©es par les mots de Saint Paul que vous connaissez bien ā€œEnracinĆ©s et fondĆ©s en Christ, affermis dans la foi…ā€ (Col 2,7). C’est une parole exigeante parce qu’elle contient un programme de vie prĆ©cis pour chacun de nous!Ā  Ces jours-ci, au cœur de notreĀ  rĆ©flexion il y aura la foi. Parce que la foi est un facteur dĆ©cisif dans la vie de tout homme. Tout change, selon le fait que Dieu existe ou qu’Il n’existe pas! La foi est la racine qui nous nourrit avec la lymphe vitale de la parole de Dieu et des sacrements; c’est le fondement, la roche sur laquelle construire notre vie, la boussole sure qui guide nos choix et donne Ć  notre vie son orientation dĆ©cisive. Aujourd’hui malheureusement, dans notre monde qui si souvent refuse Dieu et vit comme s’Il n’était pas lĆ , beaucoup se demandent : la foi est-elle encore possible?… TrĆØs chers jeunes! Vous ĆŖtes venus ici, Ć  Madrid, des endroits les plus retirĆ©s de la planĆØte, pour dire Ć  voix haute au monde entier – et en particulier Ć  cette Europe qui montre les signes d’un profond dĆ©sarroi – votre ā€œouiā€ convaincu!Ā  ā€œOuiā€, la foi est possible! Plus encore, c’est mĆŖme une aventure merveilleuse qui nous permet de dĆ©couvrir toute la grandeur et la beautĆ© de notre vie… Parce que Dieu, qui s’est rĆ©vĆ©lĆ© sous le visage du Christ, ne diminue pas l’homme, mais il l’exalte de faƧon dĆ©mesurĆ©e, au-delĆ  de toute imagination! … Ces jours-ci, nous voulons crier avec les ApĆ“tres au Seigneur: ā€œAugmente notre foi!ā€ (Lc 17,5)… Nous voulons aussi prier avec Saint Anselme: Seigneur, Ā«enseigne-moi Ć  Te chercher, montre-toi Ć  qui Te cherche, car je ne puis Te chercher si Tu ne m’enseignes, ni Te trouver si Tu ne te montresĀ» (Proslogion 1,1). En attendant l’arrivĆ©e du Pape BenoĆ®t XVI, nous avons accueilli ce soir un invitĆ© spĆ©cial de la JMJ de Madrid: le Bienheureux Jean-Paul II qui revient au milieu de vous jeunes qu’il a tant aimĆ©s, et dont il a Ć©tĆ© aussi beaucoup aimĆ©: il est revenu comme votre Patron Bienheureux et comme le Protecteur Ć  qui vous pouvez vous confier; il est revenu comme un ami – un ami exigeant, comme il aimait Ć  se dĆ©crire… Il est venu vous dire une fois de plus, avec tant de chaleur: N’ayez-pas peur! Choisir le Christ dans sa vie c’est acquĆ©rir la perle prĆ©cieuse de l’Évangile pour laquelle cela vaut la peine de tout donner!… TrĆØs chers jeunes!Ā  La JMJ de Madrid 2011 est commencĆ©e! ..Je vous redis donc: Bienvenus Ć  tous Ć  Madrid!… Madrid, Plaza Cibeles, 16 agosto 2011 Card. Stanisław Ryłko, PrĆ©sident du Conseil Pontifical pour les LaĆÆcs Galerie de photos

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Chiara aux JMJ en Pologne en 1991

TrĆØs chers jeunes, Pendant cette premiĆØre heure, nous allons approfondir le thĆØme caractĆ©ristique de cetteĀ JournĆ©eĀ : « Vous avez reƧu un esprit de filsĀ Ā» (RmĀ 8,15). Puis nous prĆ©senterons notre Mouvement – au moins sa section jeunes – Ć  ceux qui ne le connaissent pas. En effet, le charisme du Mouvement des Focolari permet aux personnes de prendre une nouvelle conscience d’ĆŖtre fils de Dieu, aujourd’hui, suivant les plans que celui-ci a sur notre temps. (…) Ce charisme nous rĆ©pĆØteĀ : « Vous avez reƧu un esprit de filsĀ Ā». Rappelons-nous les dĆ©buts du Mouvement. Sur la toile de fond de la deuxiĆØme guerre mondiale qui semait partout la destruction, une grande vĆ©ritĆ© – si l’on peut dire – nous a Ć©tĆ© rĆ©vĆ©lĆ©e par l’Esprit SaintĀ : un soleil radieux resplendit sur vous, c’est Dieu, Dieu qui est Amour, Dieu qui vous aime immensĆ©ment, qui compte mĆŖme les cheveux de votre tĆŖte. Il est votre PĆØre… Il est votre PĆØre et vous ĆŖtes ses enfants. Une foi formidable en l’amour de Dieu pour eux a pĆ©nĆ©trĆ© alors les premiers membres du Mouvement, foi que tous ceux qui en ont fait partie par la suite ont senti eux aussi naĆ®tre avec force en eux. Cette foi leur a donnĆ© la force de risquer le tout pour le tout dans leur vie pour ĆŖtre fidĆØles Ć  cette extraordinaire vocationĀ : se comporter en fils de Dieu, mener une vie en union avec leur propre PĆØre du Ciel, voir en Dieu-PĆØre, en Dieu-Amour, l’IdĆ©al de leur vie. Ils l’ont mis au sommet de toutes leurs pensĆ©es et ils lui ont donnĆ© la premiĆØre place dans leur cœur. Ainsi, toutes leurs aspirations ont Ć©tĆ© pleinement satisfaites. Avec lui ils ont trouvĆ© la plĆ©nitude de la joie, le bonheur. Ce bonheur auquel les jeunes de toutes les latitudes aspirent aujourd’hui comme Ć  leur propre idĆ©al, mais que malheureusement ils n’atteignent pas, car ils le cherchent souvent dans la possession des biens, dans l’avoir plus que dans l’ĆŖtre, (…) dans les divertissements ou dans de simples objectifs terrestres. Les jeunes de notre Mouvement s’efforcent de viser haut et tout ce que d’autres pensent ne pas pouvoir atteindre, ils espĆØrent y parvenir et ils y travaillent. Ils peuvent tĆ©moigner au monde entier – et ils veulent le tĆ©moigner avant tout aux jeunes de leur Ć¢ge, comme vous – que, parce qu’ils s’efforcent de vivre en fils de Dieu, ils possĆØdent le talent par excellence, une force intĆ©rieure supĆ©rieure, une confiance nouvelle, qui les aide Ć  voir rĆ©alisables les buts que les jeunes poursuivent aujourd’hui. De plus, sachant que Dieu ne les a pas seulement crƩƩs eux et l’univers, mais qu’il est prĆ©sent dans l’histoire et la conduit, nos jeunes sont convaincus qu’il a des projets merveilleux aussi sur chacun d’eux. Alors tandis que la plupart des jeunes d’aujourd’hui pensent uniquement Ć  l’avenir immĆ©diat, prennent seulement des dĆ©cisions Ć  court terme et renvoient les choix les plus dĆ©cisifs, nos jeunes programment leur vie, mais ils ne le font pas uniquement de leur propre chef. Ils s’efforcent d’harmoniser leur comportement avec l’action de la providence de Dieu dans le monde. Par consĆ©quent, ils s’efforcent de se conformer Ć  sa divine volontĆ© et ils la vivent de faƧon radicale, conscients de s’ĆŖtre engagĆ©s avec tous les autres dans une merveilleuse aventure divine.

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Le Pape Benoit XVI aux jeunes des JMJ

Des milliers de Jeunes du monde entier se sont donnĆ©s rendez-vous en quelques jours Ć  Madrid pour les JMJ 2011. Il ya beaucoup de joie dans les cœurs de nombreux volontaires qui sont en train de complĆ©ter les derniers prĆ©paratifs. Il semble que tout est prĆŖtĀ : Ƨa suffit de suivre sur Facebook ou Twitter, ou regarder le site officiel. Le saint PĆØre a choisit comme titre et approfondissement des JMJ 2011 une phrase de l’apĆ“tre PaulĀ : «  EnracinĆ©s et fondĆ©s en Christ, affermis dans la foiĀ Ā» (cf. Col 2, 7). Nous reprenons certains passages de son Message, du 6 aoĆ»t 2010. ā€œā€¦Ā Ā A prĆ©sent notre regard se tourne vers la prochaine JournĆ©e Mondiale de la Jeunesse, qui aura lieu Ć  Madrid en aoĆ»t 2011. DĆ©jĆ , en 1989, quelques mois avant la chute historique du mur de Berlin, le pĆØlerinage des jeunes faisait Ć©tape en Espagne, Ć  Saint-Jacques-de-Compostelle . (…) Ā Et je voudrais que tous les jeunes, aussi bien ceux qui partagent notre foi en JĆ©sus Christ, que ceux qui hĆ©sitent, doutent ou ne croient pas en Lui, puissent vivre cette expĆ©rience qui peut ĆŖtre dĆ©cisive pour leur vie: faire l’expĆ©rience du Seigneur JĆ©sus ressuscitĆ© et vivant, et de son amour pour chacun de nous. (…)De nombreux jeunes sont habitĆ©s par le profond dĆ©sir que les relations entre les personnes soient vĆ©cues dans la vĆ©ritĆ© et dans la solidaritĆ©. Beaucoup manifestent l’aspiration Ć  construire de vraies relations d’amitiĆ©, Ć  connaĆ®tre un amour vrai, Ć  fonder une famille unie, Ć  atteindre une stabilitĆ© personnelle et une rĆ©elle sĆ©curitĆ©, qui puissent leur garantir un avenir serein et heureux. …S’il est vrai que la recherche d’un emploi qui permette d’avoir une situation stable est un problĆØme important et urgent, il reste que la jeunesse est en mĆŖme temps l’âge de la recherche d’un grand idĆ©al de vie. Si je pense Ć  mes annĆ©es d’alors, nous voulions simplement ne pas nous perdre dans la normalitĆ© d’une vie bourgeoise. Nous voulions ce qui est grand, nouveau. Nous voulions trouver la vie elle-mĆŖme dans sa grandeur et sa beautĆ©. ..DĆ©sirer quelque chose de plus que la routine quotidienne d’un emploi stable et aspirer Ć  ce qui est rĆ©ellement grand, tout cela fait partie de la jeunesse… Est-ce seulement un rĆŖve inconsistant, qui s’évanouit quand on devient adulte? Non, car l’homme est vraiment crƩƩ pour ce qui est grand, pour l’infini. Tout le reste est insuffisant, insatisfaisant. Saint Augustin avait raison : notre cœur est inquiet tant qu’il ne repose en Toi. Le dĆ©sir d’une vie plus grande est un signe du fait qu’Il nous a crƩƩs, que nous portons son Ā«empreinteĀ». Dieu est vie, et pour cela, chaque crĆ©ature tend vers la vie. De faƧon unique et spĆ©ciale, la personne humaine, faite Ć  l’image et la ressemblance de Dieu, aspire Ć  l’amour, Ć  la joie et Ć  la paix. (…)Vous ĆŖtes l’avenir de la sociĆ©tĆ© et de l’Eglise! Comme l’apĆ“tre Paul l’écrivait aux chrĆ©tiens de la ville de Colosse, il est vital d’avoir des racines, des fondements solides! Et cela est particuliĆØrement vrai aujourd’hui, quand beaucoup de jeunes n’ont pas de repĆØres stables pour construire leur vie, ce qui engendre en eux une grande insĆ©curitĆ©. Le relativisme ambiant, qui consiste Ć  dire que tout se vaut et qu’il n’y a aucune vĆ©ritĆ© ni aucun repĆØre absolu, n’engendre pas la vraie libertĆ© mais instabilitĆ©, dĆ©ception, conformisme aux modes du moment. Vous, les jeunes, vous avez le droit de recevoir des gĆ©nĆ©rations qui vous prĆ©cĆØdent des repĆØres clairs pour faire vos choix et construire votre vie, comme une jeune plante a besoin d’un tuteur, durant le temps nĆ©cessaire pour pousser des racines, pour devenir un arbre solide, capable de donner du fruit. Pour mettre en lumiĆØre l’importance de la foi en Dieu dans la vie des croyants, je voudrais m’arrĆŖter sur les trois expressions employĆ©es par saint Paul dans cette citation : Ā«EnracinĆ©s et fondĆ©s en Christ, affermis dans la foiĀ» (Col 2Ā :7). Nous pouvons y voir trois images. Ā«Enraciné» Ć©voque l’arbre et les racines qui le nourrissent. Ā«Fondé» se rĆ©fĆØre Ć  la construction de la maison. Ā«AffermiĀ» renvoie Ć  la croissance de la force physique ou morale. Ces images sont trĆØs parlantes. (..) Chers amis, construisez votre maison sur le roc, comme cet homme qui Ā«a creusĆ© profondĀ». Vous aussi, efforcez-vous tous les jours de suivre la Parole du Christ. Ecoutez-le comme l’Ami vĆ©ritable avec qui partager le chemin de votre vie. Avec Lui Ć  vos cĆ“tĆ©s, vous serez capables d’affronter avec courage et espĆ©rance les difficultĆ©s, les problĆØmes, ainsi que les dĆ©ceptions et les Ć©checs. (…)Ā«La foi est d’abord une adhĆ©sion personnelle de l’homme Ć  Dieu; elle est en mĆŖme temps, et insĆ©parablement, l’assentiment libre Ć  toute la vĆ©ritĆ© que Dieu a rĆ©vĆ©lé» (CatĆ©chisme de l’Eglise Catholique, 150). Ainsi vous pourrez acquĆ©rir une foi mĆ»re, solide, qui ne sera pas fondĆ©e uniquement sur un sentiment religieux ou sur un vague souvenir du catĆ©chisme de votre enfance. Vous pourrez connaĆ®tre Dieu et vĆ©ritablement vivre de lui, comme l’apĆ“tre Thomas quand il manifeste sa foi en JĆ©sus en s’exclamant avec force:Ā Ā«Mon Seigneur et mon Dieu!Ā» (…)Ā«Chaque croyant est ainsi comme un maillon dans la grande chaĆ®ne des croyants. Je ne peux croire sans ĆŖtre portĆ© par la foi des autres, et par ma foi, je contribue Ć  porter la foi des autresĀ» (CatĆ©chisme de l’Eglise Catholique, 166). (…) Et la victoire qui naĆ®t de la foi est celle de l’amour. Tant de chrĆ©tiens ont Ć©tĆ© et sont un tĆ©moignage vivant de la force de la foi qui s’exprime par la charitĆ©: ils ont Ć©tĆ© artisans de paix, promoteurs de justice, acteurs d’un monde plus humain, un monde selon Dieu. Ils se sont engagĆ©s dans divers domaines de la vie sociale, avec compĆ©tence et professionnalisme, contribuant efficacement au bien de tous. La charitĆ© qui jaillit de la foi les a conduits Ć  un tĆ©moignage trĆØs concret, en actes et en paroles: le Christ n’est pas seulement un bien pour nous-mĆŖmes, il est le bien le plus prĆ©cieux que nous avons Ć  partager avec les autres. Et Ć  l’heure de la mondialisation, soyez les tĆ©moins de l’espĆ©rance chrĆ©tienne dans le monde entieršŸ™ …) si vous croyez, si vous savez vivre et tĆ©moigner de votre foi chaque jour, vous deviendrez instruments pour faire retrouver Ć  d’autres jeunes comme vous le sens et la joie de la vie, qui naĆ®t de la rencontre avec le Christ! (…) Le choix de croire en Christ et de le suivre n’est jamais facile. Il est toujours entravĆ© par nos infidĆ©litĆ©s personnelles et par tant de voix qui indiquent des sentiers plus faciles. Ne vous laissez pas dĆ©courager, cherchez plutĆ“t le soutien de la communautĆ© chrĆ©tienne… Chers jeunes, l’Eglise compte sur vous! Benedictus PP. XVI Du Vatican, 6 aoĆ»t 2010

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Vivre le Charisme :Vie physique et Nature

Le psalmiste ditĀ : « Apprends-nous Ć  compter nos jours et nous obtiendrons la sagesse du cœurĀ Ā» (PsĀ 90,12). Une telle sagesse nous enseigne Ć  reconnaĆ®tre ce qui ne passera jamais et la part d’éternitĆ© qui se manifeste Ć  travers le temps. Elle guĆ©rit les peurs, dissout les angoisses, comble les vides, ouvre notre cœur vers le prochain. « La maladie m’a guĆ©rie – Ć©crit une maman – elle m’a amenĆ©e Ć  une vision complĆØte de l’existence que le cours de ma vie m’avait enlevĆ©e. Maintenant, il me semble que je sais aimer ma famille Ā». Les biographies de ceux qui nous ont prĆ©cĆ©dĆ©s sur la terre sont charitĆ© qui se perpĆ©tue dans le temps. Elles permettent aussi que le message de leur existence nous rejoigne. C’est la communion des saints. Cet aspect met en lumiĆØre le rapport de l’homme avec la Vie, mais aussi avec la Mort. Chiara Lubich Ć©crivait en 1973 : « Si aujourd’hui je devais quitter cette terre et qu’une parole m’était demandĆ©e, la derniĆØre qui exprime notre IdĆ©al, je vous dirais, sĆ»re d’être comprise au sens propre du termeĀ : ā€œSoyez une famille.ā€Ā«Ā Certains parmi vous souffrent-ils parce qu’ils traversent des Ć©preuves spirituelles ou moralesĀ ? Comprenez-les comme une mĆØre, et davantage encore. Que votre parole ou votre exemple leur apporte la lumiĆØre. Ne les laissez pas manquer de la chaleur de la famille, faites-la grandir mĆŖme autour ’eux.« Certains parmi vous souffrent-ils physiquementĀ ? Qu’ils soient vos frĆØres prĆ©fĆ©rĆ©s. Souffrez avec eux. Essayez de comprendre leurs douleurs jusqu’au fond. Faites-les participer aux fruits de votre vie apostolique, afin qu’ils sachent qu’ils y ont contribuĆ© plus que d’autres.« Certains parmi vous sont-ils en train de mourirĀ ? Mettez-vous Ć  leur place et faites pour eux tout ce que vous voudriez que l’on fasse pour vous, jusqu’au dernier instant.« L’un de vous se rĆ©jouit-il d’une conquĆŖte ou d’autre choseĀ ? RĆ©jouissez-vous avec lui, pour que son rĆ©confort ne soit pas attristĆ©, que son cœur ne se referme pas, mais que la joie soit de tous.« L’un de vous s’en va-t-ilĀ ? Laissez-le partir, non sans avoir empli son cœur d’un seul hĆ©ritageĀ : le sens de la famille, pour qu’il l’emporte lĆ  où il lui faut se rendre.« Ne faites jamais passer une activitĆ© quelle qu’elle soit, ni spirituelle ni apostolique, avant l’esprit de famille qui vous unit aux frĆØres avec lesquels vous vivezĀ Ā».

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IVe Symposium International du Dialogue JudƩo-ChrƩtien

ā€œc’est un honneur pour nous –ont dit les promoteurs du symposium- qu’aient Ć©tĆ© choisies pour organiser ce symposium l’Argentine et en particulier la citĆ© pilote Lia Brunet du Mouvement des Focolari (situĆ©e Ć  250 km de Buenos Aires), lieu de rencontre annuelle de Juifs et de ChrĆ©tiens. Cette annĆ©e le symposium a Ć©tĆ© prĆ©cĆ©dĆ© de plusieurs JournĆ©es consacrĆ©es Ć  diverses activitĆ©s qui ont dĆ©butĆ© le 15 aoĆ»t avec la ā€œJournĆ©e pour la Paixā€, toujours Ć  la citĆ© pilote du Mouvement des Focolaris. Ces JournĆ©es sont organisĆ©es depuis 1997, avec une participation croissante des membres des communautĆ©s juives et chrĆ©tiennes de l’Argentine et de l’Uruguay. Chaque annĆ©e les deux communautĆ©sĀ  abordent un mĆŖme thĆØme, qui est ensuite approfondi lors de moments de reflexion, de tĆ©moignages, de dialogue et de rĆ©crĆ©ation. Ces JournĆ©es sont l’expression des liens Ć©tablis par le Mouvement des focolaris avec les membres de la communautĆ© juive argentine. Une JournĆ©e s’adressant spĆ©cifiquement aux jeunes s’est dĆ©roulĆ©e en parallĆØle avec la ā€œJournĆ©e pour la Paixā€. Elle avait pour titre ā€œJ’ai connu des personnes qui veulent construire un monde uni…. viens toi aussi avec nous pour les connaĆ®treā€. Elle a Ć©tĆ© organisĆ©e par les mouvements Juniors pour l’UnitĆ© et Jeunes Pour un Monde Uni, branches du Mouvement des Focolaris, et par le Centre Anne Frank de l’Argentine. Les jeunes et adolescents des deux organismes se sont impliquĆ©s activement les mois prĆ©cĆ©dents pour mettre sur pied cette JournĆ©e. Le programme a Ć©tĆ© trĆØs dynamique, caractĆ©risĆ© par des work-shop, des jeux, des dĆ©bats, des moments de partage et des expositions. L’objectif Ć©tait de promouvoir dans le respect de chacun un Ć©change culturel, social, politique et religieux, avec tout ce que cela implique et d’affronter les problĆØmes des jeunes, comme la violence, la discrimination et l’exclusion. Cette JournĆ©e s’adressait aux jeunes provenant de toute l’Argentine, mais aussi d’autres pays dont le Chili, l’Uruguay, le Mexique, les Etats Unis, l’Italie, et mĆŖme de JĆ©rusalem. Cette sĆ©rie d’évĆ©nements s’est terminĆ©e du 21 au 25 aoĆ»t par le IVe Symposium International du Dialogue JudĆ©o-ChrĆ©tien, placĆ© sous l’égide du ministĆØre des Cultes de l’Argentine. D’éminents intellectuels juifs et chrĆ©tiens, venus du monde entier, ont apportĆ© leur contribution pour approfondir l’argument qui avait Ć©tĆ© choisi : ā€œIdentitĆ© et dialogue : une expĆ©rience qui avanceā€. L’évĆØnement s’est clĆ“turĆ© au MinistĆØre des Affaires EtrangĆØres.

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Vivre le charisme: spiritualité et vie de prière

Natalia Dallapiccola, la premiĆØre du petit noyau initial deĀ  jeunes filles qui ont suivi Chiara Lubich dans son aventure au focolare, raconteĀ : « Un soir, autour d’une table, unique rescapĆ©e de quelques meubles, Ć  la lumiĆØre d’une bougie (on n’utilisait pas l’électricitĆ© Ć  cause du couvre-feu), Chiara lut ce passageĀ : « Comme je vous ai aimĆ©s, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous vous reconnaĆ®tront pour mes disciplesĀ : Ć  l’amour que vous aurez les uns pour les autresĀ Ā» (Jn 13,34-35). Ces paroles nous enflammĆØrent – poursuit Natalia – Nous voulions savoir quel Ć©tait le dĆ©sir le plus profond de JĆ©sus, une parole qui nous dise une fois pour toutes ce qu’il voulait vraiment de nous. Et voilĆ  que nous l’avions trouvĆ©e, la parole-synthĆØse, l’eurĆŖka de notre rechercheĀ Ā». Elle concluaitĀ : « Alors, avant d’aller Ć  l’école ou au bureau, avant de faire un achat, mĆŖme avant d’aller voir les pauvres, avant de prier, il fallait qu’il y ait entre nous l’amour-mĆŖme de JĆ©sus, parce que c’est ce qu’il veutĀ : voilĆ  ce que nous nous sommes dit. Quand nous sommes sorties, nous sentions que notre vie avait changĆ©, elle avait une saveur diffĆ©rente, elle avait trouvĆ© sa raison d’êtreĀ Ā». La vie de priĆØre personnelle est une sĆØve vitale pour qui adhĆØre Ć  la spiritualitĆ© de l’unitĆ©. La relation avec Dieu est Ć  la base de chaque action. Mais cette vie de priĆØre est aussi une expĆ©rience profondĆ©ment communautaireĀ : depuis les chants que l’on entonnait pendant les vacances en commun dans les montagnes du Trentin dans les annĆ©es 50, aux musiques trĆØs actuelles des groupes Gen Verde et Gen Rosso, la participation vivante Ć  la liturgie, la priĆØre du soir dans les communautĆ©s dispersĆ©es dans le monde, les focolarini mettent en pratique la spiritualitĆ© de communion dans chacune de leurs actions. Cette communion ne se limite pas Ć  une priĆØre intimiste, elle a des consĆ©quences dans la vie professionnelle et sociale. Chiara Lubich Ć©crit : « Nous avons une vie intĆ©rieure et une vie extĆ©rieure. L’une naĆ®t de l’autre, l’une est racine de l’autre, l’une est pour l’autre la ramure de l’arbre de notre vie. « La vie intĆ©rieure est alimentĆ©e par la vie extĆ©rieure. Dans la mesure où je pĆ©nĆØtre dans l’âme de mon frĆØre, je pĆ©nĆØtre en Dieu qui est en moi. Dans la mesure où je pĆ©nĆØtre en Dieu qui est en moi, je pĆ©nĆØtre dans l’âme de mon frĆØre. « Dieu-moi-mon frĆØreĀ : tout un univers, tout un royaume… » Et encore : « Plus notre amour pour nos frĆØres grandit, plus notre amour pour Dieu augmenteĀ Ā».

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SlovƩnie : conclusion de la visite de Maria Voce

Mercredi 3 aoĆ»t. Sous un ciel limpide, Maria Voce et Giancarlo Faletti ont visitĆ© le centre historique de Ljubljana et le Parlement, dans le souvenir de la visite effectuĆ©e par Chiara Lubich en 1999, puis ils ont rencontrĆ© le vice-prĆ©sident, docteur Vasja Klavora. Il les a accueillis avec une charmante cordialitĆ©, il les a ensuite fait visiter les salles de l’AssemblĆ©e nationale et du Conseil nationalĀ : un regard sur l’histoire passĆ©e et prĆ©sente de la SlovĆ©nie. Par la suite, Maria Voce et Giancarlo Faletti ont rencontrĆ© le pasteur Ć©vangĆ©lique Geza Filo. Il les a remerciĆ©s pour la contribution des Focolari Ć  la cause œcumĆ©nique et sociale dans le pays, en dĆ©finissant Chiara Lubich, au nom de son Ć©vĆŖque, comme une personne « envoyĆ©e par DieuĀ Ā». Un moment de grande importance a Ć©tĆ© la rencontre au Palais des Sports de Medvode, Ć  quelques kilomĆØtres de la capitale, avec environ 1200 personnes, provenant de toutes les rĆ©gions du pays, d’où se dĆ©tachaient de nombreux jeunes couples avec une multitude d’enfants vifs. C’est une preuve de la diffusion et de la vitalitĆ© de tant de communautĆ©s locales. Un « peupleĀ Ā» ordonnĆ© et soignĆ© s’est prĆ©sentĆ© Ć  Maria Voce et Ć  Giancarlo Faletti avec des chants et avec le rĆ©cit de l’histoire des Focolari en SlovĆ©nieĀ : une histoire lumineuse, qui a aussi connu des Ć©tapes difficiles. Rien de superflu dans les tĆ©moignages offerts par les reprĆ©sentants des diffĆ©rentes gĆ©nĆ©rations, avec la chaleur d’une famille qui se rassemble pour cĆ©lĆ©brer la fĆŖte, longtemps attendue. Puis, au tour de Maria Voce et de Giancarlo Faletti de nouer un dialogue avec les personnes prĆ©sentes Ć  travers de nombreuses questions exprimĆ©es par les jeunes et les adultes, par les prĆŖtres et les couples. Leurs rĆ©ponses ont offert des contributions riches en expĆ©rience et en sagesse. « CourageĀ !Ā Ā», a commencĆ© Maria Voce, en slovĆØne. Et ses interventions ont Ć©tĆ© sous l’enseigne de cette exhortation. Peut-ĆŖtre ce sont les nations de l’Europe de l’Est, a-t-elle dit, « qui ont expĆ©rimentĆ© un type d’unitĆ©, avec certaines valeurs, mais qui s’est effritĆ©e parce qu’elle n’est pas construite sur DieuĀ Ā». Ce sont justement elles, face Ć  l’agressivitĆ© matĆ©rialiste, qui doivent « faire dĆ©couvrir aux autres nations europĆ©ennes qu’on ne peut construire une vraie unitĆ© si elle ne repose pas sur DieuĀ Ā». « Vous – a-t-elle ajoutĆ© – avec votre expĆ©rience, vous pouvez dire que la seule rĆ©volution avec des rĆ©sultats positifs est celle de l’Évangile.Ā Ā» De lĆ , la nĆ©cessitĆ© de « vivre et parlerĀ Ā», de « s’amĆ©liorerĀ Ā» en tĆ©moignant avec la vie et la parole la radicalitĆ© de l’ÉvangileĀ : sans crainte. C’est une authentique consigne que Maria Voce offre au peuple slovĆØne, dans cette terre où elle a trouvĆ© tant d’harmonie. « Que cette vie de communion – conclut-elle – que nous avons sentie dĆØs notre arrivĆ©e, et qui a caractĆ©risĆ© cette visite – fruit de l’amour rĆ©ciproque –, soit totale avec tous et avec chacun. Portons-la au monde entier.Ā Ā» Le lendemain, 4 aoĆ»t, la prĆ©sidente des Focolari a rendu visite Ć  Mgr Anton Stres, archevĆŖque de Ljublajna et prĆ©sident de la ConfĆ©rence Ć©piscopale slovĆØne. Puis elle a rencontrĆ© les prĆŖtres du Mouvement et les religieux qui vivent la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, avec en conclusion une messe au Sanctuaire de Brezje, Ć  50Ā km de la capitale. Au revoir SlovĆ©nieĀ ! Une visite sous l’enseigne du « vivre la parole Ć©vangĆ©lique, avec la radicalitĆ© des origines du Mouvement, et la faire connaĆ®tre Ć  tousĀ Ā». Une consigne enthousiasmante pour ce petit peuple courageux. De l’envoyĆ© Mario Dal Bello

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Igino Giordani : implanter Dieu dans l’âme

(…) De nombreux jeunes aujourd’hui se rassemblent pour rĆ©cupĆ©rer cette valeur qu’est la religion, et tirent de leur collaboration des Ć©nergies de renouveau dans les opĆ©rations ordinaires, sociales, menacĆ©es par des aberrations multiples, comme l’usage homicide de l’énergie nuclĆ©aire, les tyrannies et la guerre, la drogue et la pratique de la pornographie.

On dit que la nouvelle conscience des jeunes est ā€˜accrochĆ©e’ par des corpuscules qui rĆ©duisent la foi Ć  un reliquaire d’idĆ©ologies prĆ“nant la violence, forme typique de l’extĆ©riorisation de la force, sous les pressions de la superficialitĆ©. Ces corpuscules, dans un mĆ©li-mĆ©lo de politique et d’anarchisme, peuvent apprendre la substance de la foi rien qu’en observant la conduite des Ć©vĆŖques dans les pays menacĆ©s dans leur libertĆ©, dans leur vie mĆŖmeĀ ; celle de croyants sereins et forts qui mettent en mouvement une rĆ©action faite de Ā convictions, quand la luxure et la terreur de dirigeants violents et entretenant la peur ont apportĆ© la dĆ©monstration puissante que, sans la foi en Dieu, on ne vit plus : on meurt. On meurt spirituellement et souvent physiquement, comme on l’observe avec angoisse dans les pays du tiers-monde.

La tĆ¢che de l’évangĆ©lisation consiste donc Ć  « implanterĀ Ā» Dieu dans l’âme (…) Si Il est tout, toutes nos actions dans notre existence, que ce soit pour nos frĆØres ou pour nous-mĆŖmes, se ressentiront de son inspiration.

(…) La journĆ©e alors n’est plus faite de seuls actes de travail et de rapports humains,Ā  de culte de sa propre personneĀ ; mais elle est enrichie d’une vie intime plus Ć©levĆ©e, celle de l’Esprit, de qui nous vient une dignitĆ© Ć©gale Ć  la libertĆ© qui nous est assurĆ©e par notre filiation au Tout-Puissant. Toute la journĆ©e est une intime prĆ©sence de cet Esprit qui nous donne force dans les Ć©preuves, joie dans les fatigues. De cette prĆ©sence naĆ®t une Ć©vangĆ©lisation spontanĆ©e dont a besoin une grande partie de la sociĆ©tĆ©, laquelle n’est pas athĆ©e, mais ignore l’Evangile.

(…) L’existence du chrĆ©tien peut ĆŖtre regardĆ©e par lui-mĆŖme comme par le plus grand nombre comme une existence extĆ©rieure pour gagner, grandir, apprendre, se divertir, et peut-ĆŖtre aussi une opĆ©ration intĆ©rieure pour dĆ©velopper les vertus et s’approcher de Dieu. Mais plus il ressent le besoin de focaliser toutes les actions de la journĆ©e vers la relation Ć  Dieu, et pour cela de les accomplir en les considĆ©rant comme diffĆ©rents moyens de poursuivre l’incarnation du Christ, plus il vivra.

Chacun, et donc aussi la plus humble crĆ©ature, malade, misĆ©rable, impotente, peut assainir, enrichir l’humanitĆ©, fortifier ses frĆØres. Ainsi rien n’est perduĀ : chaque pensĆ©e, chaque parole, chaque acte entre dans cette vision de la vie crƩƩe par Dieu, sert Ć  fournir le matĆ©riau nĆ©cessaire Ć  la construction de son rĆØgneĀ ; et toute la journĆ©e prend une valeur sacerdotale, d’association faite par l’homme de la vie du ciel aux besoins de la terre.

(…) L’intĆ©riorisation du christianisme dans l’âme moderne est, par consĆ©quent, non pas tant un problĆØme de rĆ©formes institutionnelles (…) qu’un problĆØme de mĆ©tanoia, c’est-Ć -dire de renaissance quotidienne dans l’approfondissement du mystĆØre de Dieu, où l’âme est immergĆ©e dans Sa puissance qui est l’amour.

Città Nuova, n° 13, 10/07/1977, p. 29

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Entre bancs d’école et compĆ©tition sportive : un mensonge non dit

J’étais plus au moins au milieu de l’annĆ©e scolaire, en plein dans les activitĆ©s extra- scolaires que l’école organisait l’aprĆØs-midi, mais pour moi qui pratique l’athlĆ©tisme, j’étais aussi dans la prĆ©paration d’un stage de compĆ©titions qui allait commencer. En mĆŖme temps la professeur d’italien avait organisĆ© une rencontre avec l’auteur d’un livre que nous avions lu. Quelques jours avant le rendez-vous, mon entraĆ®neur me propose des matchs qui auront lieu justement le jour de la rencontre littĆ©raire. Commence alors le dilemme entre deux choix, entre ce que je prĆ©fĆ©rais faire et la chose juste Ć  faire. J’ai cherchĆ© de porter mon attention, non seulement sur mes dĆ©sirs mais aussi sur ceux de ma professeur de franƧais et de mon entraĆ®neur, de baser mon comportement sur les consĆ©quences qu’aurait eu celui-ci sur ces deux personnes. Puisque dans la rencontre avec l’auteur je n’étais pas impliquĆ©e activement dans aucun rĆ“le autre que celui d’auditrice, je dĆ©cidais d’aller aux compĆ©titions. Ce serait cependant, dans le fait de communiquer ma future absence Ć  ma professeur, que mon choix de ā€˜ā€™chercher Ć  aimer’’ se serait prĆ©sentĆ© plus fortement. Je craignais en fait qu’elle puisse avoir de la peine parce qu’elle tenait beaucoup Ć  cette rencontre, alors, avec aussi la suggestion de quelques amies, j’ai pensĆ© inventer une excuse, une visite mĆ©dicale ou autre chose, pour me libĆ©rer de ce rendez-vous en Ć©vitant les risques. Mais peut-ĆŖtre grĆ¢ce Ć  la faƧon dont j’avais construit l’évĆ©nement depuis de dĆ©but, en plus de sentir clairement combien ce choix aurait Ć©tĆ© faux, je trouvai le courage pour affronter ce pourtant petit dĆ©fi. A ma grande surprise et celle de la classe entiĆØre, ma professeur n’a eu aucune rĆ©action nĆ©gative, au contraire, elle m’a racontĆ© son passĆ© sportif en m’encourageant pour la compĆ©tition. Les matches qui suivirent furent pour moi les plus beaux que j’aie jamais jouĆ©s, pour la joie expĆ©rimentĆ©e et parce que cet Ć©vĆ©nement m’a dĆ©montrĆ© comme il Ć©tait important que chaque petit choix soit fait dans l’amour, choix que Dieu recueille et multiplie dans le bonheur qu’Il donne. Une petite attention Ć  respecter le prochain et un petit mensonge qui n’a pas Ć©tĆ© dit pour faire triompher la sincĆ©ritĆ©, la loyautĆ© – et ensuite aussi la libertĆ© –, m’ont fait sentir ĆŖtre ce jour-lĆ  Ā une vĆ©ritable gen3Ā ! Qui sont les gen3 pour ElenaĀ ? « Des jeunes qui cherchent Ć  vivre l’Evangile et porter l’unitĆ© avec leurs actes. La vie gen3 est une vie quotidienne normale, mais d’une quotidiennetĆ© qui fixe chaque acte dans l’éternitĆ©, d’une normalitĆ© dans laquelle chaque geste est rendu exceptionnel parce que tournĆ© vers Dieu et tendu Ć  la conquĆŖte du ParadisĀ Ā».

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Voyage en SlovƩnie/2

20110803-03

Surprise Ć  l’arrivĆ©e de Maria Voce et Giancarlo Faletti en SlovĆ©nie : un groupe de Frioulans et de SlovĆØnes au visage souriant les ont accueillis avec des fleurs. Spectacle insolite, Ć©tant donnĆ© que ces deux peuples ont traversĆ© des difficultĆ©s rĆ©ciproques depuis 1918 Ć  cause des guerres mondiales. L’idĆ©al Ć©vangĆ©lique des Focolari a su triompher du passĆ©, et c’est pour cela que l’air de fĆŖte du peuple slovĆØne paraĆ®t finement chaleureux.

Une communautĆ© fortifiĆ©e depuis de longues annĆ©es de fidĆ©litĆ©, mĆŖme dans la souffrance, et que Maria Voce, en rencontrant les reprĆ©sentants des diffĆ©rentes sections du mouvement, trouve « mĆ»reĀ Ā», parce que « d’aprĆØs la mĆŖme faƧon de se prĆ©senterĀ Ā», d’être, elle a remarquĆ© Ć  quel point la communautĆ© s’est enracinĆ©e « dans l’amour rĆ©ciproque, celui qui lie les uns aux autresĀ Ā».

C’est un petit peuple, d’un point de vue territorial, mais il est dĆ©cidĆ© et concret dans son expĆ©rience Ć©vangĆ©lique. Parmi les initiatives, en plus de la vivacitĆ© des jeunes qui ont rencontrĆ© 600 jeunes de leur Ć¢ge en prĆ©sentant Chiara Luce Badano, une gen bĆ©atifiĆ©e depuis peu, Ć©merge, comme expĆ©rience originale, le contact constructif avec les autres mouvements catholiques, sans lesquels « l’Église ne peut continuerĀ Ā», comme l’a dit rĆ©cemment l’archevĆŖque de Ljubljana, et avec les fidĆØles d’autres Ɖglises chrĆ©tiennes et d’autres religions.

Le 20 juin dernier, les principaux reprĆ©sentants des religions en SlovĆ©nie ont signĆ© et lancĆ© un appel public Ć  la libertĆ© religieuse, face Ć  une tendance laĆÆciste toujours plus rĆ©pandue. Auparavant, des milliers de personnes avaient manifestĆ© pour la dĆ©fense des valeurs de la famille et contre une lĆ©gislation qui va Ć  son encontre. Des initiatives pour lesquelles la communautĆ© du mouvement est engagĆ©e avec conviction, visant cette « qualitĆ© des rapports qui fait la famille, cet esprit Ć©vangĆ©lique qui est l’esprit de familleĀ Ā», comme l’a soulignĆ© Maria Voce, Ć  la fin du premier jour en terre slovĆØne.

Un autre moment trĆØs significatif a Ć©tĆ© la visite de Maria Voce et Giancarlo Faletti, le 2 aoĆ»t, Ć  une initiative d’une importance Ć©ducative remarquable, en plus d’être spirituelleĀ : la garderie « Rayon de soleilĀ Ā», dans la ville historique de Skofja Loka, Ć  25Ā km de la capitale. Une localitĆ© immergĆ©e dans le vert, dominĆ©e par un chĆ¢teau – un des deux mille de l’État – demeure d’étĆ© des anciens Patriarches d’AquilĆ©e.

28 Ʃducateurs, dont une vingtaine des Focolari, poursuivent depuis 2003 un projet Ʃducatif pour 120 enfants, de six mois Ơ six ans, fondƩ sur la spiritualitƩ communautaire de Chiara Lubich.

Il est surprenant de constater comment, Ć  partir de l’expĆ©rience Ć©vangĆ©lique, est nĆ© un projet-pilote qui prĆ©voit une Ć©ducation Ć  la vie fondĆ©e sur le rapport rĆ©ciproque d’amour et de respect, d’écoute, dans lequel sont impliquĆ©s, Ć  divers titres, les Ć©ducateurs, les parents, en plus des enfants eux-mĆŖmes.

MĆŖme si ce n’est pas du catĆ©chisme au sens traditionnel, la figure de JĆ©sus est prĆ©sentĆ©e, lui qui est aussi nĆ© dans la simplicitĆ© d’une familleĀ ; une figure qui accompagne la croissance de ces enfants, les ouvrant Ć  la foi.

Une expĆ©rience qui a du succĆØs. Des demandes fleurissent pour ouvrir des garderies sur ce modĆØle. Mais peu savent combien de souffrance – l’État soutient trĆØs peu l’initiative – il y a Ć  l’origine.

Maria Voce, en exhortant les Ć©ducateurs Ć  « écrire leur extraordinaire expĆ©rienceĀ Ā», n’a rien fait d’autre que donner de la valeur et une signification Ć  une œuvre qui s’emploie Ć  Ć©duquer les enfants dans une dimension relationnelle fondĆ©e sur le commandement de JĆ©sus « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimĆ©sĀ Ā».Ā Un moment historique pour la garderie « Rayon de soleil » : un nom qui exprime la sensation qui transparaĆ®t en la visitant. Maria Voce, au milieu de la joie gĆ©nĆ©rale, a indiquĆ© comme protecteurs deux focolarini frĆØre et sœur qui ont eu un amour intense pour la jeunesseĀ : Camilla et Vincenzo Folonari.

De l’envoyĆ© Mario del Bello

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Urgence Corne d’Afrique

De la communautĆ© des Focolari du Kenya nous avons su l’engagement immĆ©diat pris pour pouvoir rĆ©pondre rapidement Ć  l’appel de Benoit XVIĀ : sauter un repas et donner l’équivalent pour aider la Somalie. Giovanna Vasquez et Flavio de Oliveiria nous Ć©criventĀ : «  TrĆØs chers tous, comme vous l’avez su par les nouvelles de la radio, de la tĆ©lĆ©vision et des journaux, la Corne d’Afrique est en train de vivre une grande catastrophe humanitaire. Nos frĆØres et sœurs ont touchĆ© le fond du puits et meurent par manque de nourriture et d’eau Ć  cause de la sĆ©cheresse qui frappe la rĆ©gion.Ā Ā» Les associations engagĆ©es sur place sont nombreuses, tandis que le Conseil Pontifical Cor Unum a envoyĆ© au nom du Pape, une premiĆØre aide de 50.000 euro, Ć  travers l’EvĆŖque de Djibouti et l’Administrateur apostolique de Mogadiscio, Mg. Giorgio Bertin. Dans leur lettre, les responsables des Focolari au Kenya continuent en faisant mention d’un point fondamental de la spiritualitĆ© focolarine, qui reconnaĆ®t dans chaque drame de l’humanitĆ© un visage de JĆ©sus sur la croix. « Devant ce visage de JĆ©sus AbandonnĆ© nous nous sommes demandĆ©s ce que nous pouvions faire pour soulager au moins un peu ces souffrances et il nous est venu Ć  l’esprit de lancer une campagne que nous voulons appelerĀ : ā€˜ā€™Ā Sauter un repas’’ (skip a meal). Ce qui signifie se priver d’au moins un repas durant ce mois d’aoĆ»t et avec l’équivalent pouvoir vivre cette phrase de l’EvangileĀ : ā€˜ā€™ā€¦j’avais faim et vous m’avez donnĆ© Ć  manger…(Mt 25,35). En vivant plus que jamais la fraternitĆ© universelle, nous vous saluons.Ā Ā» Les sommes que nous rĆ©ussirons Ć  recueillir Ć  travers la gĆ©nĆ©rositĆ© de tous seront mises Ć  disposition des diocĆØses intĆ©ressĆ©s dĆ©jĆ  directement engagĆ©s dans l’aide aux populations touchĆ©es. Pour soutenirĀ  ce drame humanitaire, vous pouvez envoyer vos dons au compte suivant. En France : Association HumanitĆ© Nouvelle Chez Yves POMMIER 25 Ā domaine de la Butte Ć  la Reine 91120 PALAISEAU >>> Mettre au dos du chĆØque, don pour ’Urgence Corne d’Afrique’’…

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Novi Svet s’entretient avec Maria Voce

Ces annĆ©es, tu t’es rendue dans tous les continents, Ć  la rencontre de cultures et de situations sociales trĆØs diverses.Tu as appris Ć  connaĆ®tre de prĆØs les diffĆ©rentes communautĆ©s des Focolari. ƀ la lumiĆØre de ces riches expĆ©riences vĆ©cues, pourrais-tu nous dire quelle est, telle que tu la vois, la vocation, principale du Mouvement dans le monde? Ā«C’est la vocation Ć  l’unitĆ©, la vocation Ć  contribuer, sur toutes les latitudes, dans les contextes et selon les modalitĆ©s les plus divers, Ć  la rĆ©alisation de l’ut omnes unum sint (Que tous soient un), la demande faite par JĆ©sus Ć  son PĆØre. C’est l’objectif auquel nous sommes appelĆ©s, une exigence qui s’impose Ć  chacun de nous pour participer au charisme de l’unitĆ© (…) Ā». Avant d’arriver en SlovĆ©nie, tu as visitĆ© la Russie, la TchĆ©quie et la Hongrie, et donc trois pays symptomatiques et significatifs de l’ex ā€œbloc soviĆ©tiqueā€. Qu’est-ce qui t’as incitĆ©e Ć  entreprendre ces voyages Ā«C’est le mĆŖme motif que celui qui m’a guidĆ©e lorsque je mesuis rendue en Asie, en Afrique du Nord et dans d’autres pays d’Europe: un effort pour promouvoir les rapports. Voyager signifie pour moi, Ć  chaque fois, adopter une attitude d’écoute qui me permette d’accueillir les problĆØmes et les richesses des peuples que je rencontre, les potentialitĆ©s existantes et celles qui peuvent se dĆ©velopper Quelles sont ces potentialitĆ©s que j’ai trouvĆ©es dans ces pays dont, pendant des dĆ©cennies, le socle Ć©tait l’idĆ©ologie communiste? Chiara Lubich a toujours perƧu, dans cette rĆ©gion du monde, une vocation particuliĆØre Ć  l’unitĆ©, rĆ©pondant en rĆ©alitĆ© Ć  l’expĆ©rience d’unitĆ© forcĆ©e qui marquait ces pays. En 1989, dĆØs aprĆØs la chute du mur, Chiara a perƧu les Ć©vĆ©nements comme un grand pas vers l’unitĆ©. Le processus a pu quand mĆŖme sauvegarder les valeurs qui existaient jusque lĆ  dans ces sociĆ©tĆ©s: l’aspiration Ć  l’unitĆ©, une vision globale du monde, l’attention portĆ©e aux classes les plus dĆ©favorisĆ©es, l’exaltation du caractĆØre social de l’homme. De grands idĆ©aux, que bien souvent les faits contredisaient de maniĆØre flagrante. Il s’est avĆ©rĆ© qu’ils avaient perƧu que le charisme de l’unitĆ© que le Saint-Esprit leur avait donnĆ© pouvait contribuer Ć  enraciner ces idĆ©es prĆ©cisĆ©ment lĆ  où se trouvait leur origine premiĆØre; en Dieu. (…) L’unitĆ© peut vĆ©ritablement distinguer cette rĆ©gion de faƧon particuliĆØre. En effet, vu en Dieu, plus grande est la diversitĆ© et d’autant plus extraordinaire peut ĆŖtre l’expĆ©rience d’unitĆ© qui en dĆ©coule. J’en ai eu les prĆ©misses l’étĆ© dernier au cours de mon voyage en Croatie, au cours duquel j’ai rencontrĆ© un groupe de membres du Mouvement provenant de diffĆ©rents horizons gĆ©ographiques et culturels: autant de peuples qui composaient un seul peuple, uni au nom de Dieu et qui vivait pour l’unitĆ© (…)Ā». Ces derniĆØres annĆ©es, la SlovĆ©nie a connu une polarisation croissante de la socitĆ©tĆ© qui affecte les rapports entre l’Église et le monde laĆÆque, allant jusqu’à mener parfois Ć  une certaine intolĆ©rance. Comment guĆ©rir cette blessure et contribuer Ć  restituer les vraies valeurs dans le monde dans lequel nous vivons? Ā«Je pense que, avant tout, il convient de croire et de faire confiance Ć  la force du vrai et du profond existant dans l’âme de tout homme. Toutes personnes, croyantes ou non, portent en elles des valeurs. Il s’agit de mettre en lumiĆØre le positif qui est en chacun et de parvenir Ć  jeter des ponts entre tous. Sur ce point, le charisme de l’unitĆ© que nous cherchons Ć  vivre a en soi une force et une lumiĆØre qui vont au-delĆ  de nos personnes. (…) Je crois encore que ces valeurs peuvent ĆŖtre Ć©maner du tĆ©moignage, personnel et communautaire: la valeur de la vie, de l’homme, de la famille … ce sont des valeurs que Dieu met en nous et qui doivent transparaĆ®tre de notre vie, lui imprimant une plĆ©nitude qui soit convaincante. Enfin, je dirais qu’il convient de donner aussi son point de vue, mais librement, avec un certain dĆ©tachement, dans le respect de l’autre. En un mot, comme don d’amourĀ». Voir l’entretien intĆ©gral par Irena Santoro – Source: Novi Svet

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Maria Voce en SlovƩnie

Sur cette terre ancienne, le christianisme est parvenu durant le VIIIĆØme siĆØcle Ć  faire entrer dans l’orbite Ć©vangĆ©lique un peuple qui, durant le VIĆØme siĆØcle, Ć©tait joint Ć  la Moravie et Ć  la Pannonia (Hongrie actuelle). Durant des siĆØcles, la SlovĆ©nie a eu son destin liĆ© aux Ć©vĆ©nements de l’empire autrichien, de forte matrice catholique. AprĆØs les souffrances du premier conflit mondial, elle a Ć©tĆ© englobĆ©e dans la Yougoslavie, dont elle est devenue indĆ©pendante en 1991. Terre, donc, riche d’histoire et de foi, mais aussi de souffrances. Par consĆ©quent sensible aux valeurs Ć©vangĆ©liques comme celles remises en lumiĆØre par la spiritualitĆ© focolarine, Ć©tant donnĆ© que dĆ©jĆ  dĆØs 1958 un prĆŖtre de l’Est participa Ć  la Mariapolis de Fiera di Primiero, diffusant ensuite avec d’autres le message de faƧon capillaire et silencieuse. Les Focolari en Slovenie – Naissent alors de petites communautĆ©s riches de vie, ce qui dĆ©bouche naturellement en 1966 sur l’ouverture du premier focolare Ć  Ljubljana, dans un sous-sol, et ensuite d’un second focolare en 1974. Une vie fervente pullule, dans les familles, entre les jeunes, dans les paroisses et le Mouvement grandit jusqu’à devenir ā€˜ā€™un petit peuple’’. Le rĆ©gime communiste Ć©videmment contrĆ“le l’activitĆ© de tous les habitants, y compris les adhĆ©rents au Mouvement, mais la vie ne s’arrĆŖte pas, tant et si bien qu’en 1986 Ć  Bohinj, s’organise la premiĆØre Mariapolis-vacances, qui deviendra un point lumineux pour beaucoup. Pour certains ce sera la premiĆØre rencontre avec Dieu, et d’autres Le retrouveront aprĆØs des annĆ©es. Dans les annĆ©es soixante dix un Ć©vĆ©nement inoubliableĀ : la tournĆ©e du Genrosso. Quatre spectacles au Palais des Sports affichaient complet. Le sommet du spectacle fut le chant ā€˜ā€™Marie’’ en langue slovĆØne. Pour la premiĆØre fois depuis 1945, une chanson au contenu spirituel Ć©tait chantĆ©e en dehors des Ć©glises et transmise par la tĆ©lĆ©vision. L’écroulement du Mur de Berlin ouvre une nouvelle Ć©tape. La libertĆ© fait que l’on peut parler du Mouvement, se rencontrer, organiser une nouvelle tournĆ©e du Genverde et du Genrosso, reprĆ©senter la revue Novi Svet (Nouvelle CitĆ©), nĆ©e dans les annĆ©es soixante, avec une nouvelle prĆ©sentation et un tirage de 2300 copies. Aujourd’hui, Maria Voce trouvera un Mouvement dĆ©veloppĆ©, qui collabore toujours plus activement avec l’Eglise catholiqueĀ ; en dialogue avec les diverses Eglises chrĆ©tiennesĀ ; ouvert, grĆ¢ces Ć  quelques exploitations, Ć  la rĆ©alitĆ© de l’Economie de Communion. Ā  Le nom du Centre Mariapolis de Planina est « SpesĀ Ā», espĆ©rance. Il ne peut y avoir de meilleure parole pour le voyage de Maria Voce sur une terre où l’espĆ©rance a Ć©tĆ© Ć©prouvĆ©e et vĆ©cue avec intensitĆ© durant ces dĆ©cennies. De Mario Dal Bello

aoƻt 2011

Ce verset fait partie d’un contexte dans lequel l’auteur veut montrer la supĆ©rioritĆ© infinie du sacrifice de JĆ©sus par rapport aux sacrifices de l’ancienne Loi. A la diffĆ©rence de ces sacrifices au cours desquels on offrait Ć  Dieu des animaux en holocauste ou, du moins, des prĆ©sents extĆ©rieurs Ć  l’homme, JĆ©sus, poussĆ© par un amour immense, a offert au PĆØre, tout au long de sa vie terrestre, sa propre volontĆ©, il s’est offert tout lui-mĆŖme.

« Voici, je suis venu pour faire ta volonté. »

Cette parole nous donne la clĆ© de lecture de la vie de JĆ©sus, elle nous aide Ć  en saisir l’aspect le plus profond et Ć  percevoir le fil d’or reliant toutes les Ć©tapes de son existence : son enfance cachĆ©e, les tentations, ses choix, son activitĆ© publique, jusqu’à la mort sur la croix. A chaque instant, dans chaque situation, JĆ©sus n’a cherchĆ© qu’à accomplir la volontĆ© du PĆØre. Et cela de faƧon radicale, refusant mĆŖme les propositions les plus intĆ©ressantes si elles n’étaient pas en plein accord avec cette volontĆ©.

« Voici, je suis venu pour faire ta volonté. »

Cette phrase nous fait comprendre la grande leƧon que contient toute la vie de JĆ©sus. La chose la plus importante est d’accomplir non pas notre volontĆ© mais celle du PĆØre, d’être capables de nous dire ā€˜non’ Ć  nous-mĆŖmes pour dire ā€˜oui’ au PĆØre. Le vĆ©ritable amour de Dieu ne consiste pas en de belles paroles, de beaux sentiments ou de belles idĆ©es, mais dans l’obĆ©issance Ć  ses commandements. Le sacrifice de louange que Dieu attend de nous, c’est l’offrande pleine d’amour, que nous lui faisons, de ce que nous avons de plus intime, de ce qui nous appartient le plusĀ : notre volontĆ©.

« Voici, je suis venu pour faire ta volonté. »

Comment vivre la Parole de vie de ce moisĀ ? Elle est une de celles qui souligne le plus l’aspect « à contre-courantĀ Ā» de l’Evangile. Elle s’oppose en effet Ć  notre tendance si profonde de chercher notre volontĆ©, de suivre nos instincts et nos sentiments. Cette Parole est aussi une de celles qui choquent le plus l’homme moderne. Nous vivons Ć  l’époque de l’exaltation du moi, de l’autonomie de la personne, de la libertĆ© comme une fin en soi, de l’autosatisfaction comme rĆ©alisation de l’individu, du plaisir considĆ©rĆ© comme le critĆØre des choix personnels et le secret du bonheur. Mais nous connaissons aussi les consĆ©quences dĆ©sastreuses d’une telle mentalitĆ©. Eh bien, Ć  cette culture fondĆ©e sur la recherche de notre propre volontĆ©, s’oppose celle de JĆ©sus, totalement orientĆ©e vers l’accomplissement de la volontĆ© de Dieu, avec les effets merveilleux qu’il nous procure. Nous chercherons donc Ć  vivre la Parole de ce mois en choisissant nous aussi la volontĆ© du PĆØre, en en faisant, comme l’a fait JĆ©sus, la rĆØgle et le moteur de toute notre vie. Nous vivrons alors une aventure divine dont nous serons Ć©ternellement reconnaissants Ć  Dieu. Elle nous permettra de devenir saints et de faire rayonner l’amour de Dieu en de nombreuses personnes. Chiara Lubich

Vivre le charisme : tƩmoignage et rayonnement

C’est la joie vĆ©ritable. Elle se lit sur les visages, dans les yeux, dans les gestes. Elle s’enracine au plus profond de l’être humain et libĆØre des Ć©nergies enfouies qui se sentent poussĆ©es Ć  agir. Joie qui se rĆ©pand, libĆØre, et aide Ć  lire les Ć©vĆ©nements de la vie. Cette expĆ©rience fut le seul rĆ©cit qui caractĆ©risa les premiers temps du Mouvement et le point de dĆ©part de ceux qui font cette dĆ©couverte. Ainsi pour Graziella De Luca, dans la salle Massaia où se rĆ©unissait la communautĆ© naissante des Focolari, Ć  Trente, au cours des premiĆØres annĆ©es de l’aventure de l’unitĆ©. « Pendant que Chiara parlait – dit-elle – j’ai vu avec les yeux de l’âme une lumiĆØre Ć©blouissante et j’ai compris que cette lumiĆØre Ć©tait Dieu, l’amour infini. La comprĆ©hension accompagnait cette lumiĆØre intĆ©rieureĀ : dire ā€œj’ai comprisā€, cependant, Ć©tait dĆ©jĆ  trop long, il s’agissait d’une sensation immĆ©diate. C’était Dieu, amour infini, qui venait assouvir la soif de mon Ć¢me, il ne restait plus aucun vide en moi. C’était ce que j’avais cherchĆ© depuis toujours.Ā Ā» L’expĆ©rience d’être aimĆ©s de Dieu et de rĆ©pondre avec amour est la trame de chaque histoire racontĆ©e, Ā quels que soient les cadres de vie et les lieux où le Mouvement opĆØre. Que ce soit dans les petits groupes de partage ou dans les rencontres publiques organisĆ©es par le Mouvement, c’est l’impulsion vers la fraternitĆ© universelle qui nous pousse, lĆ  où nous nous trouvons, Ć  vivre dans le moment prĆ©sentĀ : en famille, Ć  l’école, au travail, mĆŖme sur un lit d’hĆ“pital. C’est ce rayonnement naturel, personnel et communautaire, qui amĆØne, par exemple, Ć  opĆ©rer une profonde inculturation de l’Évangile et du « charisme de l’unité » en Afrique, ainsi d’ailleurs que dans tous les autres pays et continents. En soulignant que notre Ć©poque est appelĆ©e Ć  vivre l’unitĆ©, Chiara Lubich Ć©crivaitĀ : « Si nous la vivions ainsi, les consĆ©quences sur la sociĆ©tĆ© seraient vite Ć©videntes. L’une d’elles serait une estime rĆ©ciproque entre les Ɖtats, entre les nations. C’est une notion bien inhabituelle pourtant. Nous sommes habituĆ©s Ć  considĆ©rer les frontiĆØres entre les nations comme quelque chose de fort, nous craignons la puissance des autres pays. Tout au plus crĆ©e-t-on des alliances, chacun Ć  son avantage. Et il est difficile d’imaginer que l’on puisse faire quelque chose uniquement par amour d’une autre nation, car la morale populaire n’est jamais allĆ©e jusque-lĆ . Pourtant quand la vie du Corps mystique se sera dĆ©veloppĆ©e entre les individus au point qu’ils aimeront effectivement leur prochain – blanc ou noir, rouge ou jaune – comme eux-mĆŖmes, il sera facile d’appliquer cette loi entre les Ɖtats. Un phĆ©nomĆØne nouveau apparaĆ®tra, car l’amour trouve les points communs et rend semblables. Les nations apprendront le meilleur les unes des autres et les qualitĆ©s deviendront patrimoine commun. Alors ce sera vraiment l’unitĆ© et la variĆ©tĆ©. Un peuple apparaĆ®tra, un peuple qui sera fils de cette terre, mais pĆ©tri des lois du cielĀ : le « peuple de DieuĀ Ā».

Vivre le Charisme: Sagesse et Ʃtudes

C’est le moment des Mariapolis … Ć©galement en Belgique!

Ils sont cinq, ils sont colorĆ©s, ils ont du ressortĀ : ce sont les ā€˜SpringWill’ ! Ces drĆ“les de petits bonshommes aux noms anglais Ć©vocateurs (Follow = Suis la boussole qui te mĆØne vers DieuĀ ; Listen = Ecoute la petite voix qui te suggĆØre la voie Ć  suivreĀ ; Reset With Joy = AprĆØs l’Ć©chec, Recommence dans la JoieĀ ; Now = maintenant) ont accompagnĆ© sous la forme de badges les 570 participants Ć  la Mariapolis de Saint-Vith, dans leur quĆŖte de la rĆ©ponse Ć  donner Ć  l’amour de Dieu. Dans le contexte particulier de la Belgique, où les diffĆ©rences de langue et de culture semblent si difficiles Ć  concilier actuellement (depuis plus d’une annĆ©e, le pays cherche Ć  se donner un nouveau gouvernement), le dĆ©fi de la Mariapolis Ć©tait de faire expĆ©rimenter l’unitĆ© dans la diversitĆ©, faire dĆ©couvrir que l’ « autreĀ Ā», dans sa spĆ©cificitĆ©, est un vĆ©ritable don. A commencer par le camping, où nĆ©erlandophones, francophones et germanophones belges se retrouvaient cĆ“te Ć  cĆ“te dans les diffĆ©rents quartiers… avec leurs voisins luxembourgeois. Tout au long de la semaine les Ć¢ges, les origines, les cultures se sont mĆ©langĆ©s, dans les jeux, les thĆØmes et les tĆ©moignages, les diffĆ©rents workshops. Partout c’était la joie de se dĆ©couvrir rĆ©ciproquement. Ā Les jeunes ont vraiment donnĆ© le meilleur d’eux-mĆŖmes et leur enthousiasme Ć©tait immanquablement contagieux. Chez tous, on a senti une grande soif spirituelle, le dĆ©sir d’aller en profondeur, de trouver Dieu. Cette mosaĆÆque harmonieuse paraissait une rĆ©plique vivante du message du Roi Albert II qui, le jour de la fĆŖte nationale, le 21 juillet, avait invitĆ© les citoyens des diffĆ©rentes communautĆ©s linguistiques Ć  aller les uns vers les autres pour se connaĆ®tre mutuellement. La syntonie Ć©tait Ć©galement grande avec les paroles des trois Ć©vĆŖques qui sont passĆ©s Ć  la Mariapolis. Dans un moment de communion Ā empreinte de simplicitĆ©, Mons. Lemmens, l’évĆŖque auxiliaire de Bruxelles, a demandĆ© Ć  tous d’être porteurs d’espĆ©rance, d’aller au-delĆ  du dĆ©couragement qui envahit le pays. Le Nonce apostolique Mons. Berloco a soulignĆ© l’importance de se mettre Ć  l’écoute, et Mons. Jousten, Ć©vĆŖque de LiĆØge, Ć©tait fort impressionnĆ© par les rĆ©alisations de l’économie de communion, semences d’une nouvelle sociĆ©tĆ©. Toute la Mariapolis a Ć©tĆ© impliquĆ©e dans le lancement du projet ā€œĀ Together4Peaceā€, projet des Juniors pour un Monde uni, destinĆ© Ć  stimuler la crĆ©ativitĆ© des jeunes sans avoir recours Ć  la violence en proposant de faire l’expĆ©rience de l’unitĆ© dans la diversitĆ©. Soutenu par le collectif artistique Gen Rosso, le projet se conclura par la production d’une comĆ©die musicale, Streetlight, dans le cadre de l’évĆ©nement « Ensemble pour l’Europe Ā», Ć  Bruxelles, le 12 mai 2012.

Vivre le Charisme: Sagesse et Ʃtudes

TolƩrance ? Bien davantage: dialogue.

Voir la vidĆ©o (italien) (2’30) Ā« La proposition du dialogue va beaucoup plus loin que la simple tolĆ©rance qui dĆ©jĆ , Ć  l’Ć©poque où elle a vu le jour, avait Ć©tĆ© une conquĆŖte et continue Ć  ĆŖtre dans notre sociĆ©tĆ© une valeur Ć  risque. VoilĆ  dĆ©jĆ  deux siĆØcles, Lord Stanhope disait que viendra le jour où la tolĆ©rance – d’abord implorĆ©e comme une grĆ¢ce puis reconnue comme un droit – sera considĆ©rĆ©e une offense. Il supposait que ce jour-lĆ  – le moment est venu, espĆ©rons-le – on serait finalement sensibles Ć  une valeur plus Ć©levĆ©e, le dialogue. Cela signifie plus que tolĆ©rer l’autre, le respecter profondĆ©ment, accueillir ses idĆ©es dans leur diversitĆ© pour avoir un avis diffĆ©rent du nĆ“tre, et surtout pour Ć©tablir entre nous des rapports de fraternitĆ© vĆ©ritable. Que penses-tu de cette rĆ©flexionĀ ? Ā» Je pense sans aucun doute que le dialogue dĆ©passe de beaucoup la tolĆ©rance, mĆŖme si je ne la mĆ©priserais pas complĆØtement, car il vaut mieux dans certains cas qu’il y ait la tolĆ©rance, pour Ć©viter des disputes, des luttes. Mais le dialogue c’est tout autre chose, c’est un enrichissement rĆ©ciproque, c’est s’aimer, c’est se sentir dĆ©jĆ  frĆØres, c’est crĆ©er dĆ©jĆ  la fraternitĆ© universelle sur cette terre, c’est tout autre chose. Mais le dialogue est vrai s’il est animĆ© par un amour vrai. L’amour est vrai, vĆ©ritable, si c’est un amour dĆ©sintĆ©ressé ; sinon, ce n’est pas de l’amour. C’est quoiĀ ? C’est de l’Ć©goĆÆsme. Vous m’avez posĆ© plusieurs questionsĀ : s’il se peut queĀ  l’amour, que le dialogue soit intĆ©ressĆ©. Mais dans ce cas ce serait un dialogue construit sans l’amour, ce ne serait plus un dialogue, mais autre choseĀ : du prosĆ©lytisme. Le prosĆ©lytisme doit ĆŖtre banni, il n’a pas sa place ici, sinon on n’est plus en dialogue. Dialoguer signifie aimer, donner ce que nous avons en nous par amour de l’autre, ainsi que recevoir et s’enrichir. C’est cela le dialogueĀ : devenir, comme le disent nos Gen, “des hommes monde” qui contiennent tous les autres et qui sont parvenus Ć  donner ce qu’ils sont eux-mĆŖmes. (…) Je voudrais Ć©voquer les premiers temps, où nous avions compris que notre ligne de vie, c’Ć©tait l’amour. Mais tout aussi forte, la conviction que cet amour devait ĆŖtre dĆ©sintĆ©ressé ! On ne peut pas aimer pour conquĆ©rir quelqu’un, on ne peut pas aimer pour constituer notre groupe Ć  nous, on ne peut pas aimer pour avoir un impact au bureau ou Ć  l’Ć©cole… nonĀ : ce qu’il faut faire, c’est aimer pour aimerĀ ; nous, nous le faisions pour une motivation surnaturelle Ć  cause de notre foi chrĆ©tienne. Quant Ć  vous, faites-le pour la sociĆ©tĆ© fraternelle, pour diffuser cette valeur, mais non pas pour conquĆ©rir… C’est d’ailleurs pour cela qu’un grand nombre de personnes a Ć©tĆ© conquis, c’Ć©tait une consĆ©quence, car elles se sentaient libres et, voyant la beautĆ© de notre vie, elles suivaient notre voie. Nous pĆ©nĆ©trerons nous aussi dans le monde des personnes d’autres convictions, si nous aimons de cette maniĆØre.   Castel Gandolfo, le 8 fĆ©vrier 1998

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Haiti, ne pas oublier

Plusieurs foisĀ  sur les pages du focolare.org. durant les mois prĆ©cĆ©dents nous avons donnĆ© des nouvelles des actions de reconstruction et de dĆ©veloppement dans l’île des CaraĆÆbes. Dans un rĆ©cent voyage, Michele Zanzuchi, directeur de Citta Nuova, a rencontrĆ© Wilfrid Joachin, haĆÆtien, coordinateur des projets des Focolari dans l’île. Nous vous rapportons quelques donnĆ©es intĆ©ressantes ressorties du reportage (cfr. Citta Nuova n. 12/2011) « Wilfrid me parle de trois Ć©coles en construction, trois des sept qu’il coordonne avec le projet Pacne, ā€˜ā€™Association contre la pauvretĆ© du Nord EstĀ ā€˜ā€™. Une initiative qu’il a voulu mettre sur pied avec d’autres amis du Mouvement des Focolari pour rĆ©ussir Ć  ne pas faire dĆ©pendre le dĆ©veloppement de la rĆ©gion de sa seule bonne volontĆ© et des amis, en impliquant beaucoup d’hommes et de femmes. Trois principes guident PacneĀ : grandir comme chrĆ©tiensĀ ; grandir intellectuellementĀ ; grandir professionnellement. « HaĆÆti – poursuit Wilfrid – est un Pays qui vit de l’aide provenant de l’extĆ©rieur, mais cela ne suffit mĆŖme pas Ć  la survivance. Il faut rĆ©ussir Ć  crĆ©er du travail. Si Ć  HaĆÆti 1’85 pour cent de la population n’a pas de quoi vivre, si l’analphabĆ©tisme rejoint 1,80 pour cent de la population, si les jeunes et haĆÆtiens ayant eu leur brevet ou leur diplĆ“me, une fois leur certificat d’études obtenu, vont faire les maƧons et les journaliers dans RĆ©publique Dominicaine voisine, il faut changer les choses, provoquer un dĆ©veloppement endĆ©mique. Malheureusement les politiques bloquent toutĀ : le cercle vicieux n’est pas interrompu. Ici nous avons dĆ©marrĆ© un groupe de rĆ©flexion, animĆ© par une forte foi.Ā Ā» Pacne – Petit Ć  petit Pacne commence Ć  influencer aussi les administrateurs locaux. LaĀ  responsabilitĆ© spirituelle reƧue par la Parole de Vie vĆ©cue intĆ©resse les politiciens et gagne une pertinence sociale et politique. « Nos rĆ©alisations – m’explique-t-il – sont aussi une faƧon de montrer aux politiciens que quelque chose peut changer.Ā Ā» Comme par exemple la scolarisationĀ : il existe des famille de 12 enfants dont deux seulement vont Ć  l’école. Il faut arriver Ć  sensibiliser les parents. Nous avons aussi financĆ© des bourses d’études pour permettre Ć  nos enfants d’étudier Ć  Port-au-PrinceĀ  et dans une autre ville du Pays et de la RĆ©publique Dominicaine. Ils sont maintenant quatorze, quasi tous des jeunes qui depuis l’adolescence ont bĆ©nĆ©ficiĆ© des adoptions Ć  distance de AFA – Action pour Familles Nouvelles. Maintenant, aprĆØs 15 annĆ©es, nous commenƧons Ć  recueillir les fruits, et Pacne bĆ©nĆ©ficie de ces jeunes professionnels, parce que dans leur contrat existe l’accord de consacrer le 25 pour cent de leur temps Ć  la croissance sociale, sanitaire et culturelle du Mont OrganisĆ©. Leur exemple montre qu’un dĆ©veloppement est possible et Ć  la portĆ©e de toute la communauté ». ā€˜ā€™Le Centre’’ – Un peu en retrait de la route du village de Savanette, se dresse le ā€˜ā€™Centre’’, colorĆ©, harmonieux, en cours d’achĆØvement. Seront accueillies des familles et des personnes seules qui n’ont plus ni maison ni aide. « Quand une personne ou une famille est acceptĆ©e –  une vingtaine de noyaux familiaux, une cinquantaine de personnes – on signe avec eux un contrat, confirmĆ© par les autoritĆ©s locales, civiles et religieuses. Quelques uns sont arrivĆ©s de Port-au-Prince aprĆØs le tremblement de terre.Ā Ā» Au total les enfants aidĆ©s avec les Ć©coles sont 1069, plus 131 jeunes en apprentissage professionnel. Il y a maintenant un projet supplĆ©mentaire de 12 classes avec une bibliothĆØque, des services, un puits, une routeĀ Ā». Wilfrid continueĀ : « Ici, il y a toujours quelqu’un qui s’occupeĀ  de quelqu’un d’autreĀ : c’est la logique de l’unitĆ© qui ne laisse personne seul.Ā Ā» Certainement les moments de partage liĆ©es Ć  la Parole de Vie sont les plus importants et une centaine de personnes y participent chaque foisĀ : « L’Evangile est une force spirituelle, mais aussi de dĆ©veloppement social et humainĀ Ā». Aide concrĆØte – grĆ¢ce Ć  la collaboration entre AFN, AMU, JPMU, et en accord avec Pacne, aprĆØs le tremblement de terre de janvier 2010 a commencĆ© la construction d’un centre pour l’accueil des familles qui n’ont plus rien, avecĀ :

  • Construction de 20 habitationsĀ ;
  • RĆ©alisation d’un puits pour l’eau potableĀ ;
  • Formation Ć  l’auto subsistance pour prĆ©parer les personnes Ć Ā  entreprendre des cultures agricoles et de petites activitĆ©s artisanalesĀ ;
  • Des bourses d’études universitairesĀ ;
  • De nouveaux soutiens Ć  distance pour les enfants accueillis au centre.

En ligne directe avec la NorvĆØge

Oslo, 25 juillet – Ā Une retraite aux flambeaux de 200.000 personnes dĆ©file dans le centre de la ville en mĆ©moire de tous les morts et les blessĆ©s de l’attentat du vendredi 22 et dĆ©montre Ā«que nous ne nous laissons pas abattre par la situation mais qu’il est possible pour chacun d’être solidaire et proche de tous les autres et que c’est ce qui est dĆ©jĆ  vĆ©cu dans notre villeĀ». C’est ce qu’écrit Helga Koinegg, une autrichienne du Focolare d’Oslo, en NorvĆØge depuis 22 ans. Elle continue: Ā«Pour des raisons de sĆ©curitĆ©, on a dĆ©cidĆ© d’arborer des roses plutĆ“t que des flambeaux. En peu de temps, les fleuristes ont Ć©tĆ© pris d’assaut et tous les stocks Ć©taient Ć©puisĆ©s. C’est que le bureau d’Helga se trouve prĆØs de la direction de la SantĆ©, Ć  500 mĆØtres de l’Office de la santĆ© et des services de soin, qui a Ć©tĆ© totalement dĆ©truit par l’attaque de la voiture piĆ©gĆ©e de vendredi, avec 2.000 autres bureaux, au cœur du quartier gouvernemental de la NorvĆØge. Mais Elma, Allemande qui travail en dehors d’Oslo, est parvenue Ć  trouver 200 roses pour les collĆØgues d’Helga. Ā«Nous nous sommes mis en route avec les fleurs, en les distribuant aux personnes que nous rencontrions en route .Chacune des personnes que nous avons rencontrĆ©e a Ć©tĆ© l’occasion d’un Ć©change profond, avec une note dominante: nous n’étions plus des NorvĆ©giens, des Africains, des Moyen-Orientaux, des Musulmans … aprĆØs le 22 juillet, la NorvĆØge n’a plus Ć©tĆ© la mĆŖme, nous sommes devenus un seul peuple, uni dans une grande douleur mais avec la pleine espĆ©rance de se relever. Ā«Ce soir, la rue s’est remplie d’unitĆ©: nous Ć©tions 200.000, grands et petits, jeunes et anciens, NorvĆ©giens et Ć©trangers tous rĆ©unisĀ». On notera que, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, quand le Roi est rentrĆ© dans son pays, on n’avait jamais vu, en NorvĆØge, une manifestation aussi importante et aussi belle. Ā«Nos parents ont ditĀ : Plus jamais de 9 avril (date de l’attaque de la NorvĆØge en 1940, ndr) et nous disons dĆ©sormaisĀ : plus jamais d’autre 22 juilletĀ» – a affirmĆ© le Premier ministre norvĆ©gien Jens Stoltenberg, intervenant lors de la cĆ©rĆ©monie de commĆ©moration des victimes. Ā«Et parmi les paroles qui reviennent rĆ©guliĆØrement en ces journĆ©es – raconte encore Helga – des paroles inhabituelles, on entend dire: ā€˜Si un homme peut haĆÆr Ć  ce point, ne nous pouvons-nous pas d’autant plus, nous qui sommes ensemble, rĆ©pondre par l’amour?’ Ā«Oslo est blessĆ©eĀ  – Ć©crit Maddalena Maltese dans CittĆ  Nuova – mais mĆŖme en larmes, la ville et surtout la nation toute entiĆØre ne baissent pas les bras. Il y a des files devant les hĆ“pitaux pour donner son sang, surtoutĀ pour les groupes les plus rares. Devant la cathĆ©drale luthĆ©rienne, des milliers de bougies commĆ©morent les victimes. Tous parlent de l’hĆ©roĆÆsme des campeurs en face de l’île d’UtĆøya qui, dĆØs qu’ils ont eu l’intuition de la tragĆ©die, se sont prĆ©cipitĆ©s en barque pour sauver les jeunes qui y avaient organisĆ© leur convention. Dimanche, les Ć©glises luthĆ©riennes et catholiques sont restĆ©es ouvertes pour le Ā requiem, une priĆØre qui ne correspond pas Ć  la tradition luthĆ©rienne mais qui est nĆ©anmoins trĆØs frĆ©quente. De nombreux jeunes ont demandĆ© Ć  rencontrer un prĆŖtre ou se sont arrĆŖtĆ©s dans une Ć©glise pour allumer des bougies ou pour porter des fleurs En petits groupes, ils se retrouvent dans les maisons pour se souvenir. C’est ce qu’ont fait aussi les membres d’Oslo du mouvement des Focolari, le samedi soir.. ā€˜Certes, les gens sont sous le choc – raconte Katarina Miksits, une SuĆ©doise qui vit depuis 15 ans au Focolare d’Oslo, interrogĆ©e par CittĆ  Nuova -. Nous sommes incrĆ©dules et personne ne pouvait imaginer une telle situation. Ā C’est que, ici, les ministres n’ont pas d’escorte, notre sociĆ©tĆ© est une sociĆ©tĆ© tranquille et nous ne voulons pas vraiment que cela change’ ». Eskil Pedersen – Gro Harlem Brundland Ā«Ensemble, la douleur est plus facile Ć  supporterĀ» a dĆ©clarĆ©, au cours de la retraite aux flambeaux Eskil Pedersen, chef de file des jeunes du parti travailliste (AUF) Ā«mais nous ne nous sommes jamais sentis plus proches qu’aujourd’hui. Nous n’avions jamais connu une telle unitĆ©. Avec cette unitĆ©, nous continuerons Ć  lutter pour les valeurs qui sont si importantes pour

Vivre le Charisme: Sagesse et Ʃtudes

Centre Mariapolis ā€ŸMarie MĆØre de Dieuā€

La communautĆ© du Mouvement en CorĆ©e, en continuelle croissance, sentait la nĆ©cessitĆ© d’avoir un lieu où se former Ć  la culture de l’unitĆ© et de la fraternitĆ©, où pouvoir se rencontrer et partager les expĆ©riences de l’Evangile vĆ©cu. Ainsi, en plus de la ā€ŸProvidenceā€ arrivĆ©e en abondance, tout le monde s’est engagĆ© dans diffĆ©rentes activitĆ©s pour collecter des fonds et on a pu acquĆ©rir un terrain de 9779 m² pour construire le Centre Mariapolis selon les nĆ©cessitĆ©s. Dans cet engagement, les plus actifs ont Ć©tĆ© les GenĀ 4, les enfants qui vivent la spiritualitĆ© du Mouvement, Ā qui ont rempli avec fidĆ©litĆ© leur tirelire, en faisant aussi des sacrifices. Le Centre Mariapolis ā€ŸMarie MĆØre de Dieuā€, qui se trouve environ Ć  une heure de la capitale SĆ©oul, a Ć©tĆ© inaugurĆ© en 1994 pour la joie de tous, en prĆ©sence d’Aldo Fons Stedile, un focolarino de la premiĆØre heure et proche collaborateur de Chiara Lubich. Depuis ce moment le Centre fonctionne Ć  plein rĆ©gime et sert surtout pour la formation des membres des Focolari. Chaque annĆ©eĀ  environ 7Ā 000 personnes participent aux diffĆ©rentes sessions et rencontres pour approfondir la spiritualitĆ© de l’unitĆ©. Le jour où la participation est la plus forte et la plus vivante est le 3ĆØme dimanche du mois durant lequel le Centre est ouvert Ć  tous les enfants et les jeunes, garƧons et filles. Ils sont environ 200 chaque mois, accompagnĆ©s de leurs parentsĀ : la maison se remplit de leurs chants, de leurs rires et de leur habituelle vitalitĆ©. Une rencontre spĆ©ciale pour leurs parents a lieu en mĆŖme temps et ce sont souvent les enfants qui suscitent leur intĆ©rĆŖt pour la vie selon la spiritualitĆ© de l’unitĆ©.

Vivre le Charisme: Sagesse et Ʃtudes

Vivre le charisme : Ʃconomie et travail

rosso« L’amour, par exemple, est communion, il mĆØne Ć  la communion. JĆ©sus en nous, parce qu’Amour, aurait rĆ©alisĆ© la communion.Ā Ā» Chiara Lubich Les premiĆØres focolarines avaient conscience que Dieu manifeste son amour dans les circonstances de la vie, mĆŖme dans celles qui sont douloureuses. De lĆ  leur dĆ©sir, en cas de mort sous les bombes durant la guerre, d’être enterrĆ©es dans une unique tombe avec l’inscriptionĀ : « Nous avons cru Ć  l’amourĀ Ā». Cette conscience d’être aimĆ©es de Dieu les avait rendues capables d’être prĆŖtes Ć  donner leur vie l’une pour l’autre. La consĆ©quence logique en fut le partage de leurs biens matĆ©riels et la communion de chaque aspiration, chaque peur et chaque rĆŖve. Voici ce que racontait Giosi Guella, une des premiĆØres focolarines, Ć  propos de la premiĆØre communautĆ© de vie avec Chiara et ses premiĆØres compagnesĀ : « Place des Capucins, il n’y avait rien. Et en mĆŖme temps, rien ne manquait ni pour nous, ni pour les autres. C’était logique qu’il n’y ait rienĀ : car dĆØs qu’il y avait quelque chose, on le donnait. On ramenait Ć  la maison nos salaires et on les mettait en communĀ Ā». MĆŖme le travail, s’occuper du budget domestique, Ć©tudier, enseigner, faire le mĆ©nage, chaque chose, vĆ©cue comme un service, devenait l’occasion d’aimer concrĆØtement le prochain. Le service fut la rĆØgle de vie de la communautĆ© qui se forma autour du premier focolare et cela faisait penser aux premiers chrĆ©tiens qui « n’avaient qu’un seul cœur et une seule Ć¢me… et nul parmi eux n’était indigentĀ Ā» (cf. Ac 4,32-35). Comme consĆ©quence naturelle de la communion des cœurs, ceux qui adhĆØrent au « charisme de l’unité » ont coutume, d’une faƧon ou d’une autre, de mettre leurs biens en communĀ : certains tout, d’autres quelque chose, d’autres encore leur superflu. De cette communion est nĆ© un projet plus vaste, du point de vue tant pratique que thĆ©orique, l’Économie de communion. Elle est l’expression d’une faƧon de concevoir la personne dans son intĆ©gralitĆ©, ainsi que le service qui lui est dĆ». Plusieurs centaines de chefs d’entreprises y adhĆØrent dans le monde. Dans les entreprises de l’Économie de communion, le travail est conƧu pour ennoblir l’homme, la justice est recherchĆ©e avec tĆ©nacitĆ© et la lĆ©galitĆ© recherchĆ©e jour aprĆØs jour. « Pour les chrĆ©tiens – Ć©crit Chiara Lubich – la base de la doctrine sociale est le magnificat, quand Marie s’écrieĀ : ā€œIl a jetĆ© les puissants Ć  bas de leurs trĆ“nes et il a Ć©levĆ© les humblesĀ ; les affamĆ©s, il les a comblĆ©s de biens et les riches, il les a renvoyĆ©s les mains videsā€ (Lc 1, 52-53). Dans l’Évangile se trouve la rĆ©volution la plus radicale. Et, Ć  une Ć©poque comme la notre, plongĆ©e dans la recherche de solutions sociales, il est sans doute dans les plans de Dieu que Marie aide les chrĆ©tiens Ć  bĆ¢tir, Ć  consolider et Ć  montrer au monde unĀ  nouveau type de sociĆ©tĆ©, Ć©cho du magnificat Ā»

Vivre le Charisme: Sagesse et Ʃtudes

Argentine: 25 ans d’engagement social

ā€œL’amour social nous rendra crĆ©dibleā€. A la lumiĆØre du dĆ©fi contenu dans cette phrase de Chiara Lubich de 1984, naĆ®t en Argentine lā€™ā€œEcole Des Etudes Sociales Igino Giordaniā€ (EDES). Depuis lors, 12 cours ont dĆ©jĆ  eu lieu, tous les deux ans. A travers ceux-ci, le charisme de l’unitĆ© est pleinement entrĆ© dans le dialogue avec les diffĆ©rentes problĆ©matiques et initiatives du domaine social Ć  la lumiĆØre de la Doctrine Sociale de l’Eglise (DSE). Pionniers de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© en AmĆ©rique du Sud alors qu’ils Ć©taient responsables du Mouvement des focolari en Argentine, Vittorio Sabbione et Lia Brunet ont Ć©tĆ© les principaux partisans de ce projet guidĆ© dans ses dĆ©buts par Mgr Jorge Novak. Cette annĆ©e l’EDES a commencĆ© une nouvelle Ć©tape dans la CitĆ©-pilote Lia (O’Higgins – Argentine), où l’école sociale a son siĆØge: du 9 au 11 juillet, avec la participation de 200 personnes provenant de la Bolivie, du BrĆ©sil, du Chili, du Paraguay, du PĆ©rou, de l’Uruguay et de l’Argentine. Le thĆØme abordĆ© a Ć©tĆ© ā€œLe oui de l’homme Ć  Dieuā€ dans sa dimension sociale. MĆ©thodologie de travail. Le groupe de coordination, formĆ©s dā€˜experts, suit un style de travail communautaire: l’argument et les thĆØmes Ć  dĆ©velopper sont choisis ensemble; on travaille sur des textes passĆ©s au crible et confirmĆ©s par tout le groupe. Enfin, c’est la version finale Ć©laborĆ©e qui est prĆ©sentĆ©e Ć  l’Ecole. C’est un exercice constant de la faƧon de penser ensemble Ć©clairĆ©s par les paroles de l’Evangile, ā€œlĆ  où deux ou trois se trouvent rĆ©unis en mon nom, Je suis au milieu d’euxā€ (cf. Mt. 18,20). La mĆŖme dynamique s’applique aux participants Ć©tudiants. Quelques uns des thĆØmes dĆ©veloppĆ©s: ā€œLa socialitĆ© dans la perspective de la fraternitĆ©ā€, ā€œLesĀ  principes de la Doctrine Sociale de l’Egliseā€, ā€œLe oui de l’homme Ć  Dieu dans sa structure trinitaire: JĆ©sus AbandonnĆ©, la question sociale et le monde uniā€, ā€œLes instruments pour concrĆ©tiser la DSEā€. Les interventions de Mgr AgustĆ­n Radrizzani (Ć©vĆŖque de Mercedes-LujĆ”n et actuel Recteur de l’EDES) ont Ć©tĆ© trĆØs apprĆ©ciĆ©es car profondĆ©ment enracinĆ©es dans le magistĆØre de l’Eglise et imprĆ©gnĆ©es du charisme de l’unitĆ©. D’importantes expĆ©riences: la construction de maisons populaires dans le Barrio Nueva Esperanza (Quartier de la nouvelle EspĆ©rance) (TucumĆ”n); travail d’intĆ©gration entre la paroisse du quartier San NicolĆ”s (Córdoba) et une communautĆ© de gitans; le choix incisif prĆ©fĆ©rentiel des pauvres, d’une enseignante d’Asunción (Paraguay); le travail capillaire des ā€œGroupes d’écoute Ā familialeā€ (San MartĆ­n, Buenos Aires); ā€œAlerte enfantā€, initiative municipale nĆ©e de la douloureuse disparition d’enfants Ć  Santa Fe, Ć  la suite de laquelle le gouvernement provincial a promulguĆ© une loi, reprise Ā ensuite par d’autres provinces argentines; et la merveilleuse histoire de l’Ecole Aurora, de Santa MarĆ­a de Catamarca, qui, en formant des artisans, a Ć©tĆ© pionniĆØre pour la sauvegarde de la culture des populations d’origine calchaquĆ­. ā€œCette Ć©cole de formation a Ć©tĆ© trĆØs importante pour Ć©valuer notre rĆ©alitĆ© avec des yeux nouveauxā€, dit un jeune argentin et, il ajoute: ā€œCela m’a aidĆ© Ć  comprendre que le changement est Ć  notre portĆ©e et que nous pouvons le rĆ©aliser ensembleā€. La prĆ©sence consistante des jeunes a donnĆ© Ć  l’EDES une note particuliĆØre de vivacitĆ© et d’espĆ©rance. A la conclusion, l’enthousiasme Ć©tait tel qu’il laisse prĆ©voir un futur riche de dĆ©veloppements et de propositions. ā€œLe climat simple, de sĆ©rieux, de travail et d’invitation Ć  vivre une sociĆ©tĆ© nouvelle, m’a permis de mettre Ć  profit les thĆØmes abordĆ©s, avec le dĆ©sir de ne rien perdreā€, dit un professionnel avec une longue carriĆØre derriĆØre lui, et il Ā concluait: ā€œL’école m’a semblĆ© belle et bien rĆ©ussi. Les thĆØmes dĆ©veloppĆ©s Ć©taient bien inculturĆ©s dans la rĆ©alitĆ© latino-amĆ©ricaine et en harmonie avec la DSC, en particulier avec le Document d’Aparecida. J’ai beaucoup appris!ā€.

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GuinĆ©e Bissau : pardonner aux ennemis, c’est possible ?

J’étais prĆŖtre de la Mission de Farim, en GuinĆ©e Bissau, une ville au nord de la capitale Bissau, Ć  la frontiĆØre du SĆ©nĆ©gal. On allait dans un village pour le catĆ©chisme, pour la Ā prĆ©paration au BaptĆŖme. Ā Ce qu’on enseignait Ć©tait important, mais personnellement j’avais l’impression qu’on restait souvent sur le thĆ©orique. Durant les annĆ©es passĆ©es Ć  Fonjumetaw, au Cameroun, j’avais expĆ©rimentĆ© combien la Parole de Vie nous aidait pour le travail d’évangĆ©lisation. Ainsi j’ai commencĆ© Ć  prendre la Parole de Vie du mois, et aprĆØs une simple explication, j’ai invitĆ© tout le monde Ć  la mettre en pratique, pour ensuite se partager les fruits la semaine suivante. Pour faciliter les choses, j’ai donnĆ© Ć  chacun un feuillet sur lequel Ć©tait inscrit la phrase d’Evangile en disant de la coller Ć  cĆ“tĆ© du lit et de la lire le matin en se levant et le soir en allant se coucher. A ceux qui ne savaient pas lire, je suggĆ©rais de se faire aider par leurs enfants. Les semaines suivantes ceux qui avaient ā€˜ā€™quelque chose Ć  dire’’ Ć©taient toujours plus nombreux. Un aprĆØs-midi, dans le village de Sandjal, Ć  une vingtaine de kilomĆØtres de Farim, au moment de partager leurs expĆ©riences, un homme a racontĆ© ce qui lui Ć©tait arrivĆ© la semaine prĆ©cĆ©dente. La Parole de Vie Ć©tait « Aimez vos ennemisĀ Ā» (Mt. 5,44). « Une nuit, les vaches du voisin sont entrĆ©es dans ma plantation de haricots et ont tout dĆ©truit. Ce n’était pas la premiĆØre fois. Pour ce motif, nous ne nous sommes plus parlĆ© avec ce voisin pendant des mois. Cette fois-ci,Ā  nous Ć©tions dĆ©cidĆ©s Ć  le faire payer. Il Ć©tait temps qu’il comprenne le mal qui avait Ć©tĆ© provoquĆ©.Ā  Ma femme, mes enfants et moi, nous avons pris chacun un beau morceau de bois et nous sommes partis vers la maison du voisin. Mais aprĆØs les premiers pas, j’ai pensĆ© Ć  la Parole de Vie et j’ai ditĀ : « StopĀ ! On ne peut pas y aller. La semaine passĆ©e j’ai reƧu un feuillet qui dit de pardonner aux ennemis, et dans quelques jours je dois retourner au catĆ©chisme. Qu’est-ce que je vais raconter si maintenant je vais punir notre voisinĀ ?Ā Ā» – Mais alors lui, il va continuer Ć  faire comme avantĀ !Ā Ā» Nous sommes rentrĆ©s Ć  la maison et nous nous sommes assis. Faire comme si rien ne s’était passĆ© ne nous semblait pas juste. Nous avons dĆ©cidĆ© d’aller vers lui, non pas avec un air menaƧant, mais pour dialoguer. Nous avons expliquĆ© Ć  notre ami les dĆ©gĆ¢ts causĆ©s et nous lui avons demandĆ© de faire attention Ć  ses vaches. Notre voisin ne pouvait plus parler. Il s’est jetĆ© Ć  mes pieds et m’a demandĆ© plusieurs fois pardon. A partir de ce moment nous avons recommencĆ© Ć  nous saluer, et je dirais que nous sommes devenus amis. Il y avait des mois que nous ne nous parlions plusĀ ! Une joie nouvelle est entrĆ©e dans ma maison.Ā Ā» Dans un autre village, Sarioba, Ć  5 km de Farim, mĆŖme scĆØne, un Ć©tudiant se lĆØve et raconteĀ : « Chaque lundi nous devons aller Ć  Farim Ć  pieds pour l’école. Il y a un commerƧant qui habite un village pas trĆØs Ć©loignĆ©, qui va aussi Ć  Farim, avec sa camionnette. Normalement il n’a personne avec lui. Plusieurs fois nous lui avons demandĆ© une place, mais il a toujours refusĆ©. Lundi passĆ©, ce fut la mĆŖme chose. Seulement cette fois, aprĆØs nous avoir dĆ©passĆ©s et ĆŖtre arrivĆ© Ā Ć  une distance d’environ 1km, il s’est arrĆŖtĆ©. Il avait des problĆØmes avec la machine et ne pouvait pas continuer. ArrivĆ©s lĆ , on se demande si nous lui donnons un coup de pouce pour mettre en route la camionnette. Mes amis me disentĀ : « Laissons-le se dĆ©brouiller, qu’il s’arrange. Lui ne nous a jamais aidĆ©s.Ā Ā» J’étais du mĆŖme avis, et puis j’ai rappelĆ© la Parole de Vie Ć  mes collĆØgues. Alors nous avons dĆ©cidĆ© de l’aider Ć  mettre en route sa voiture. Elle repartit et le monsieur nous a offert de monter, mais nous lui avons dit que non n’avions pas besoin et nous avons continuĆ© Ć  pieds.Ā Ā» P. Celso Corbioli, missionnaire OMI

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Nouvelle rubrique : Vivre le charisme

Chiara Lubich Ć©crivait en 1968Ā : « L’amour est lumiĆØre, il est comme un rai de lumiĆØre. Quand cette lumiĆØre rencontre une goutte d’eau, elle se dĆ©ploie en sept couleurs, magnifique arc-en-ciel. Ce sont des couleurs de lumiĆØre, qui Ć  leur tour se dĆ©ploient en nuances infinies. De mĆŖme que l’arc-en-ciel est rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet, l’amour, la vie de JĆ©sus en nous, devait prendre diverses couleurs, s’exprimer de diverses faƧons, diffĆ©rentes l’une de l’autre. rosso« Par exemple, l’amour est communion, il y conduit. JĆ©sus en nous, parce qu’il est Amour, devra rĆ©aliser la communion. arancioL’amour n’est pas refermĆ© sur soi, il se diffuse, par nature. JĆ©sus en nous, l’amour, devra ĆŖtre rayonnement d’amour. gialloL’amour Ć©lĆØve les ĆŖtres. JĆ©sus en nous devra nous Ć©lever vers Dieu. VoilĆ  ce qu’est la priĆØre. verdeL’amour guĆ©rit. JĆ©sus, l’amour en notre cœur, sera notre santĆ©. azzurroL’amour rassemble les personnes. JĆ©sus en nous, parce qu’il est Amour, rĆ©unira les cœurs. indacoL’amour est source de sagesse. JĆ©sus en nous, l’Amour, nous Ć©clairera. violettoL’amour fait de beaucoup un seul cœur, il est unitĆ©. JĆ©sus en nous nous fondra en un. Ce sont lĆ  les sept expressions principales de l’amour qui se prĆ©sentaient Ć  nous. Elles nous indiquaient notre chemin et les mille nuances de cet amourĀ Ā».

Suisse : « Charte de la Fraternité en politique »

Pour le quotidien politique ainsi que pour les Ć©lections Ć  venir, les signataires de la Charte s’engagent Ć  se comporter avec respect tant envers les personnes de leur propre parti que celles des partis opposĆ©s, de porter une Ć©coute toute particuliĆØre Ć  toute proposition d’où qu’elle vienne et d’organiser, par exemple des rencontres entre Ć©lus et citoyens afin de favoriser les Ć©changes. La Charte a Ć©tĆ© publiĆ©e sur le site www.politic-forum.ch et peut ĆŖtre signĆ©e par toute personne qui souhaite appliquer les buts dĆ©crits dans la Charte. StĆ©phane Pont, PrĆ©sident de la commune de Mollens VS, Michel Schwery, ancien prĆ©sident de St-LĆ©onard et de la FĆ©dĆ©ration des Communes valaisannes et Michelle Grandjean Bƶhm, dĆ©putĆ©e du Parlement valaisan ont prĆ©sentĆ© la Charte Ć  la presse. L’élaboration de cette Charte s’est effectuĆ©e par plusieurs citoyens actifs en politique du Haut et du Bas Valais. Cet exercice fut dĆ©jĆ  une rĆ©elle occasion d’appliquer dans les Ć©changes intenses les points relevĆ©s dans la Charte. Ā Les membres du Mouvement Politique Pour l’UnitĆ© (MPPU), initiateurs de la Charte, sont issus de tous les groupes parlementaires du Grand Conseil valaisan. Leur dĆ©sir est un dĆ©bat politique loyal et fraternel.

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Maria Voce: vers la nouvelle rencontre entre les religions Ć  Assise

Vers laĀ  nouvelle rencontre entre les religions Ć  Assise. Rendez-vous avec les surprises de l’Esprit.

Avant tout, je voudrais exprimer ma, notre joie et remerciements Ć  BenoĆ®t XVI d’avoir convoquĆ© cette nouvelle grande rencontre dans la ville de saint FranƧois, cette joie qui naĆ®t devant une inspiration qui marquera certainement une nouvelle accĆ©lĆ©ration et profondeur pour vivre nos propres convictions religieuses au service de la paix. C’est absolument urgent, alors qu’aujourd’hui est diffusĆ©e de faƧon absurde la peur de la religion, naturellement source vitale de paix, lui attribuant la cause premiĆØre des nombreux conflits, tensions, phobies, intolĆ©rances et persĆ©cutions Ć  fond religieux qui pullulent dans le monde.

Sans aucun doute, en ces temps de profonds bouleversements, Ā«les murs dans lesquels vivaient les diffĆ©rentes civilisations avec leurs cultures sont en train de s’effriterĀ», comme l’observe le philosophe Giuseppe ZanghƬ. Mais en mĆŖme temps Ā«en fait, une ville-monde sans mur, chargĆ©e d’espĆ©rance, se profile Ć  l’horizonĀ».

C’est la vision exposĆ©e par Chiara Lubich Ć  Londres en 2004, devant un parterre sĆ©rĆ© où des reprĆ©sentants de nombreuses religions Ć©taient prĆ©sents. En rĆ©ponse aux interrogations du futur qui attend la sociĆ©tĆ© multiculturelle, multiethnique et multireligieuse de notre temps, devant les risques de choc de civilisation, elle avait rappelĆ© la vision de saint Augustin au moment de l’écroulement de l’empire romain sous la pression de la migration des peuples: non pas la fin d’une civilisation, mais la naissance d’un nouveau monde.

Un monde nouveau en train de naĆ®tre non sans peine. DĆ©jĆ  au dĆ©but des annĆ©es soixante-dix, Chiara saisissait le vent du Ā«sens d’incertitude pĆ©nible, de souffrance — disait-elle — que l’humanitĆ© sent plus ou moins et sentira alors que les diffĆ©rents points de la terre seront secouĆ©s par cet impact avec les autres peuples mĆ©connus auparavantĀ». En s’adressant Ć  des jeunes lors d’un congrĆØs international, elle avait demandĆ© de Ā«ne pas fermer les yeux devant ce travail de l’humanitĆ©, mais d’entrer consciemment dans l’enfantement du nouveau mondeĀ». Ā«Vous ĆŖtes ici — avait-elle ajoutĆ© — pour vous former Ć  une ā€œmentalitĆ©-mondeā€, pour devenir ā€œhomme-mondeā€Ā».

Pour un court moment, la vision de ce nouveau monde est devenue rĆ©alitĆ© il y a juste vingt-cinq ans, lors de la premiĆØre rencontre historique des responsables religieux du monde Ć  Assise. Peu de mois aprĆØs, la veille de NoĆ«l 1986, dans un discours dense adressĆ© Ć  ses plus proches collaborateurs de la Curie romaine, Jean-Paul II en y faisant allusion s’exprimait ainsi: Ā«On aurait dit que, pour un instant, ce soit exprimĆ©e mĆŖme visiblement l’unitĆ© cachĆ©e mais radicale que le Verbe divin, Ā ā€œen qui tout fut crƩƩ et en qui tout subsisteā€, a Ć©tabli entre les hommes et les femmes de ce mondeĀ». Une vision qui embrasse le prĆ©sentĀ : Ā«ceux qui maintenant partagent les inquiĆ©tudes et les joies de cette fin de XXĆØme siĆØcleĀ», mais aussi le passĆ© et le futur: Ā«mĆŖme ceux qui nous ont prĆ©cĆ©dĆ©s dans l’histoire et ceux qui prendront notre place ā€œjusqu’à ce que vienne le Seigneurā€Ā».

C’est la grande vision du dessein de Dieu sur le genre humain, illustrĆ©e par le concile Vatican II, dessinĆ©e depuis les premiĆØres lignes de Nostra aetate: Ā«diffĆ©rents peuplesĀ», mais Ā«une seule communauté» Ć©tendue sur toute la face de la terre, qui, Ć  Assise, est devenue visible. Le bienheureux Jean-Paul II l’a approfondi dans tout ce discours dense. C’est une Ā«unitĆ© radicaleĀ» — affirme-t-il — Ā«qui se fonde sur le mystĆØre de la crĆ©ation divine et appartient Ć  l’identitĆ© mĆŖme de l’être humainĀ». Ā«Tous les hommes — poursuit-il en reprenant les textes conciliaires — sont appelĆ©s Ć  l’unitĆ© du peuple de Dieu qui prĆ©figure et promeut la paix universelleĀ».

Une perspective qui jette une nouvelle lumiĆØre sur la mission de l’Eglise tracĆ©e par le concile: d’«être un germe d’unitĆ© et d’espĆ©rance pour l’humanité» et donc appelĆ©e Ć  ne Ā«rien rejeter de ce qui est vrai et saintĀ» dans les diffĆ©rentes religions, au contraire elle est invitĆ©e Ć  Ā«en souligner et Ć  faire progresser les authentiques valeurs spirituelles, morales et socialesĀ», Ć  cueillir en leur sein Ā«les rayons de vĆ©ritĆ© qui peuvent illuminer tous les hommesĀ».

A prĆ©sent BenoĆ®t XVI relĆØve la consigne de son prĆ©dĆ©cesseur qui, dĆØs ce moment-lĆ , invitait Ć  Ā«retrouver et maintenir toujours vivant l’esprit d’Assise en tant que motif d’espĆ©rance pour le futurĀ».

En ces vingt-cinq ans, le chemin ouvert par le bienheureux Jean-Paul II, comme actualisation de l’enseignement conciliaire, a sans aucun doute bien avancĆ© grĆ¢ce Ć  l’action de l’Esprit-Saint qui trame admirablement les paroles d’enseignement et les gestes prophĆ©tiques des Papes avec la vie de nombreux tĆ©moins, des anciens et nouveaux charismes, des ordres monastiques et des nouveaux mouvements ecclĆ©siaux, suscitĆ©s par Lui dans l’Eglise catholique et dans les autres Eglises et communautĆ©s ecclĆ©siales.

C’est Lui qui guide l’histoire dans le dĆ©nouement de ce grand dessein d’unitĆ©, malgrĆ© les nombreuses ombres qui pĆØsent sur notre planĆØte. Nous en sommes tĆ©moins. MĆŖme pour notre Mouvement, la page inexplorĆ©e du dialogue interreligieux s’est ouverte presque par surprise. Chiara Lubich a saisi un signe de l’Esprit-Saint dans l’intĆ©rĆŖt qu’a suscitĆ© son expĆ©rience spirituelle de la part des reprĆ©sentants de diffĆ©rentes religions prĆ©sents Ć  la Guildhall de Londres en 1979, quand le prix Templeton, pour le progrĆØs de la religion, lui a Ć©tĆ© confĆ©rĆ©.

A partir de ce moment, il y a eu d’innombrables dĆ©veloppements en plus de trente ans. Continuellement, on a la surprise de voir comment le sentier spirituel sur lequel Dieu nous a conduit, se croise avec les autres voies spirituelles. Et, tout en maintenant notre identitĆ©, avec un Ć©lan missionnaire constant tels les tĆ©moins de JĆ©sus-Christ Ā«voie, vĆ©ritĆ© et vieĀ», il nous permet de nous rencontrer et de nous comprendre avec les disciples des grandes traditions religieuses de l’humanitĆ©.

C’est la voie que nous expĆ©rimentons. Lorsqu’en 1972, Chiara avait invitĆ© les jeunes Ć  devenir acteurs principaux de l’enfantement du monde nouveau, elle leur avait remis ce qu’elle dĆ©finissait ĆŖtre Ā«une puissante arme d’amourĀ», Ā«le modĆØle capableĀ de recomposer l’unitĆ© du mondeĀ»: JĆ©sus crucifiĆ© qui crie l’abandon du PĆØre. Ā«A vous de Le revivre pour donner un dĆ©part indispensable et dĆ©cisif au tournant que l’humanitĆ© est en train d’affronterĀ».

Le Seigneur crucifiĆ© et ressuscitĆ© est la clef qui ouvre le dialogue mĆŖme dans les situations les plus difficiles. Il est le modĆØle de cet amour radicalement dĆ©sintĆ©ressĆ©, de cette kĆ©nose, de ce vide d’amour nĆ©cessaire pour accueillir l’autre.

Inattendue a Ć©tĆ© la demande, faite Ć  Chiara, d’en parler aux grandes assemblĆ©es des bouddhistes Ć  Tokyo, des moines et moniales bouddhistes en ThaĆÆlande, des musulmans de Harlem aux populations animistes du Cameroun. Et la mĆŖme demande s’est renouvelĆ©e pour moi, Ć  l’occasion de mes rĆ©cents voyages en Afrique et en Asie, et j’ai de nouveau constatĆ© avec Ć©tonnement combien l’amour et l’unitĆ© sont inscrits dans l’ADN de chaque homme.

Aujourd’hui, le dialogue entre les religions ne peut pas se limiter aux leaders, aux savants et aux spĆ©cialistes. Il doit devenir un dialogue du peuple, un dialogue de la vie qui se rĆ©vĆØle ĆŖtre toujours plus indispensable pour la cohabitation pacifique dans nos villes et nos pays, nous trouvant Ć  y vivre coude Ć  coude avec des musulmans et bouddhistes, des indous et des sikhs. C’est une rubrique Ć  dĆ©couvrir et peut-ĆŖtre Ć  inventer, sans se laisser effrayer par le tapage des faits d’intolĆ©rance et de violence.

C’est le tĆ©moignage quotidien qui ouvre la route: nous l’avons expĆ©rimentĆ© en divers endroits du monde. Par exemple en AlgĆ©rie, depuis les annĆ©es soixante, devant le tableau Ć  sens unique d’un islam fermĆ© et impĆ©nĆ©trable et d’une minoritĆ© chrĆ©tienne en position de dĆ©fense, un autre panorama s’est ouvert: un dialogue spirituel profond entre chrĆ©tiens et musulmans a commencĆ© et a pu se dĆ©velopper.

Ā«Tu Ć©tais un magnifique exemple de cohĆ©rence entre ce qu’on dit, ce qu’on fait et ce qu’on est. Tu es venu Ć  notre rencontre en faisant fondre une mer de glace et en dĆ©truisant les murs qui nous sĆ©paraient pour construire un pont indestructibleĀ». Ce sont les mots d’un musulman, Sidi Ahmed Benchouk, alors prĆ©fet de la rĆ©gion de Tlemcen, adressĆ© Ć  Ulisse Caglioni, focolarino, en AlgĆ©rie depuis 1966, au moment de ses funĆ©railles Ć  Castel Gandolfo en 2003. Et dans une longue lettre, un groupe de musulmans Ć©crit: Ā«Il a toujours tĆ©moignĆ© sa foi. Il a Ć©tĆ© le modĆØle du croyant pour nous. C’était un homme de Dieu, un homme qui fait partie de nous-mĆŖmeĀ».

Nous avons expĆ©rimentĆ© l’authentique visage de l’islam et la force de paix du dialogue Ć©galement en d’autres points cruciaux comme en Turquie, en Terre Sainte, au Liban, au Pakistan, aux Etats-Unis, sans parler de l’Europe. Partout, nous connaissons des chrĆ©tiens etĀ des musulmans qui tĆ©moignent que l’on peut passer de la peur de l’autre Ć  la dĆ©couverte de l’autre, et que l’on peut avoir une incidence sur la cohabitation fraternelle dans les villes. Lors d’un rĆ©cent congrĆØs du mouvement en Italie, un imam a dĆ©clarĆ©: Ā«J’ai appris Ć  ne pas me rendre Ć  la logique ami-ennemi, Ć  parier sur l’unitĆ© de la famille humaine liĆ©e par des liens d’interdĆ©pendance et de fraternitĆ©, Ć  regarder l’autre avec la certitude qui j’y trouverai une richesse mĆ©connueĀ».

DĆØs Ć  prĆ©sent, suivons et prions pour le grand rendez-vous Ć  Assise, en octobre prochain, dans l’attente des nouvelles surprises que nous rĆ©serve l’Esprit-Saint.

Maria Voce, PrƩsidente du Mouvement des focolari

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Chiara Luce aux JMJ 2011

Du 16 au 21 aoĆ»t rendez-vous Ć  Madrid pour une centaine de milliers de jeunes venant du monde entier pour participer aux 11° JMJ.Ā  Cet Ć©vĆ©nement se rĆ©alisera cet Ć©tĆ© sur les routes, auditorium, places, collĆØges, Ć©coles, parcs, de la ville de Madrid. Sont prĆ©vus des concerts, des expositions, des visites guidĆ©es aux musĆ©es, des piĆØces de théâtre etc… un programme culturel sous le titre ā€˜ā€™Festival de la jeunesse ā€˜ā€™. Il s’agit aussi d’une activitĆ© spĆ©ciale entre toutes, comme le dĆ©montre le grand intĆ©rĆŖt de l’organisation mĆŖme. Il s’agit de prĆ©senter Chiara Badano – une jeune italienne rĆ©cemment bĆ©atifiĆ©e, plus connue sous le nom de Chiara Luce – avec un spectacle composĆ© de musique, théâtre, rĆ©citations et chorĆ©graphie. Ce spectacle aura lieu le 17 aoĆ»t, Ć  22 heures, Ć  l’Auditorium Pilar Garcia PenĆ , situĆ© dans le Parc Pinard el Rey. 3000 personnes pourront participer Ć  ce spectacle qui s’annonce inoubliable. Avec cette prĆ©sentation qui dĆ©sire montrer « l’Amour avec le A majuscule, qui donne le bonheurĀ Ā» comme tĆ©moignage de la vieĀ  de celle qui fut un ā€˜ā€™rayon de LumiĆØre’’ – selon les paroles de BenoĆ®t XVI Ć  l’Angelus du 26 septembre 2010, au lendemain de la bĆ©atification de Chiara Badano -. Ce sera donc une fĆŖte pour tous les jeunes, « qui peuvent trouver en elle un exemple de cohĆ©rence chrĆ©tienneĀ Ā», ce sont encore les paroles du Pape. Pablo Alcolea, professeur de musique activement impliquĆ© dans la prĆ©paration de l’évĆ©nement, nous raconte qu’il est en train de faire une expĆ©rience de DieuĀ : « Cela implique tellement de forces, pour conjuguer travail et bĆ©nĆ©volat, mais c’est une belle occasion pour se laisse porter par les mains du PĆØre en se confiant en Lui.Ā Ā» Un autre jeune espagnol, Pablo Garrido, coresponsable de la partie musicale du spectacle, assureĀ : «  La premiĆØre parole qui m’est venue Ć  l’esprit a Ć©tĆ© ā€˜ā€™folie’’. PrĆ©parer quelque chose de ce calibre, rentre selon moi, dans la catĆ©gorie des miracles, cependant c’est trĆØs gratifiant de vĆ©rifier comment nous tous avons tout de suite mis la main Ć  la pĆ¢te, construisant cette expĆ©rience d’unitĆ©.Ā Ā» Un autre membre du groupe musical, Antonio AlcĆ ntara, nous raconte qu’il le vit comme quelque chose de trĆØs personnel, « comme si Chiara Luce elle-mĆŖme me demandait de participer, avec le dĆ©sire de donner mon grain de sable pour transmettre son style de vie, son idĆ©al de vivre unis au-delĆ  de la distance et du temps. » « Une opportunitĆ© fantastique – continue Pablo Alcolea – pour contempler Ć  travers la musique, l’expĆ©rience de vie de Chiara Luce Badano.Ā Ā» D’autres Ć©vĆ©nements trĆØs attendus de tous seront les concerts du Gen Rosso, groupe musical international du Mouvement des Focolari, les 16 et 18 aoĆ»t, avec ā€˜ā€™Dimension indĆ©lĆ©bile’’ http://www.youtube.com/watch?v=akWJPRkdgJA.

Vivre le Charisme: Sagesse et Ʃtudes

LoppianoLab, rĆ©servoir d’idĆ©es et de dĆ©fis

Le rendez-vous annuel LoppianoLab est de retourĀ : laboratoire national et multi-Ć©vĆØnements du 15 au 18 septembre prochain, dans la citĆ©-pilote internationale de Loppiano (FI). La premiĆØre Ć©dition, l’annĆ©e passĆ©, avait enregistrĆ© environ 3.000 visiteurs en l’espace de 4 jours. ā€œEspĆ©rer avec l’Italie. En rĆ©seau pour le Bien commun pour le 150ĆØme anniversaire de l’unitĆ©ā€ est le titre qui sert de fil conducteur aux nombreux rendez-vous Ć  l’affiche qui s’orientent tous vers la mĆŖme direction: crĆ©er des synergies et tisser des relations entre domaines, disciplines, personnes. Oui, parce que, malgrĆ© les forces centripĆØtes contraignantes et quotidiennes qui effilochent le tissu national, dans cette Italie de 2011, où la prĆ©caritĆ© est souvent le dĆ©nominateur commun minimum pour les citoyens comme pour les grandes entreprises, il y a le dĆ©sir de rencontre et de confrontation. Pour ne pas parler d’autres voix inexistantes comme la culture, la communication ou la formation, dans lesquelles on a du mal Ć  trouver une ligne qui soit socialement partagĆ©e. A LoppianoLab, l’offre est ciblĆ©e: il n’y a pas de prĆ©tention Ć  trouver toutes les rĆ©ponses, mais plutĆ“t Ć  tracer un chemin partagĆ© et offrir un espace de dialogue Ć  360°, dans lequel l’économie se croise avec la culture, avec la formation, avec la communication, pour apprendre Ć  tous Ć  aller dans la mĆŖme direction: celle du bien commun du pays. Les promoteurs de l’évĆØnement expriment bien le panorama hĆ©tĆ©rogĆØne en arriĆØre-plan du rendez-vous: de la citĆ©-pilote international de Loppiano  – avec ses 800 habitants d’une soixantaine de pays – au PĆ“le Bonfanti des entreprises EdC, Ć  l’Institut Universitaire Sophia, au Groupe Ć©ditorial CittĆ  Nuova. Cette annĆ©e Ć©galement, il y aura l’Expo des entreprises, dans le double but d’exposition et de rencontre, avec des prĆ©sentations et des tables rondes pour les entreprises en quĆŖte d’idĆ©es et de projets, tournĆ©s vers une Ć©conomie plus au service de l’homme. Au programme l’AssemblĆ©e de l’Economie de Communion, Ć  20 ans de sa naissance, la proposition culturelle de l’Institut Universitaire Sophia: ā€œLa trinitĆ©, une faƧon de vivre?. ThĆ©ologie, philosophie, art et cinĆ©ma en dialogue. Le Groupe Ć©ditorial CittĆ  Nuova propose une sĆ©rie d’ateliers sur les thĆØmes de la participation et de l’engagement social, en mĆŖme temps que le congrĆØs ā€œItalie courage!ā€ qui offre un dialogue entre experts, jeunes ā€œchercheurs du futurā€ et citoyens engagĆ©s. Parmi les nouveautĆ©s de cette Ć©dition l’Open City: une sĆ©rie de parcours entre Loppiano et le PĆ“le; entre diffĆ©rentes cultures, musiques et saveurs, dans l’esprit de fraternitĆ© qui caractĆ©rise ces lieux. La succession des rendez-vous se termine en plĆ©niĆØre, avec le congrĆØs qui porte le titre de l’évĆØnement, Ć  charge des quatre promoteurs. A nous revoir, donc, Ć  LoppianoLab: rĆ©servoir d’idĆ©es et de dĆ©fis en tous domaines, pour une Italie toujours plus ā€œcomposĆ©eā€ par tous.

L’immensitĆ© de Dieu

En contemplant l’immensitĆ© de l’univers, l’extraordinaire beautĆ© de la nature, sa puissance, je me suis tournĆ©e spontanĆ©ment vers le crĆ©ateur de toutes choses et j’ai compris de faƧon nouvelle l’immensitĆ© de Dieu. Ce fut une impression si forte et si nouvelle que je me serais mise tout de suite Ć  genoux pour adorer, louer, glorifier Dieu. J’ai ressenti le besoin d’agir de la sorte comme si c’était ma vocation actuelle. Comme si mes yeux s’ouvraient, pour ainsi dire, Ć  ce moment-lĆ , j’ai compris comme jamais encore, qui est celui que nous avons choisi comme IdĆ©al, ou plutĆ“t celui qui nous a choisi. Je l’ai vu tellement grand, tellement grand, qu’il nous semblait impossible qu’il ait pensĆ© Ć  nous. Cette impression de son immensitĆ© est restĆ©e profondĆ©ment en moi pendant plusieurs jours. Et maintenant, lorsque je prie en disantĀ : « Que ton nom soit sanctifié » ou « Gloire au PĆØre et au Fils et au saint EspritĀ Ā», pour moi, c’est autre chose, c’est une nĆ©cessitĆ© qui vient du cœur. (…) Quant Ć  nous, nous sommes en chemin. Quand on voyage, on pense d’avance Ć  la faƧon dont on sera accueilli Ć  l’arrivĆ©e, au paysage, Ć  la ville. On s’y prĆ©pare dĆ©jĆ . C’est ainsi que nous devons faire nous aussi. Puisque lĆ -haut, nous louerons Dieu, louons-le dĆØs maintenant. Laissons notre cœur lui crier tout notre amourĀ ; laissons-le proclamer, avec les anges, avec les saints, avec les « mariapolitesĀ Ā» du CielĀ : « Saint, Saint, SaintĀ Ā». Exprimons-lui notre louange avec nos lĆØvres et avec notre cœur. Profitons-en pour renouveler les priĆØres quotidiennes que nous disons Ć  cet effet. Et rendons-Lui gloire de tout notre ĆŖtre. (…) Louons-le au-delĆ  de la nature ou au fond de notre cœur. Et surtout, vivons en Ć©tant morts Ć  nous-mĆŖmes et vivants dans la volontĆ© de Dieu et dans l’amour pour nos frĆØres. Soyons, nous aussi, comme le disait Elisabeth de la TrinitĆ©, une « louange de sa gloireĀ Ā». Nous gouterons ainsi par avance un peu de « ParadisĀ Ā» et Dieu sera consolĆ© de l’indiffĆ©rence de beaucoup de cœurs qui vivent aujourd’hui dans le monde. Chiara Lubich, Rocca di Papa, 22-01-1987

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Les jeunes des Focolari se prƩparent aux JMJ

Que signifient pour toi les JMJĀ ? C’est la question que nous leur avons posĆ©e. Ecoutons quelques unes de leurs rĆ©ponses: ā€œL’opportunitĆ© extraordinaire des JournĆ©es Mondiales de la Jeunesse, nous retrouver avec des jeunes du monde entier, dit Ć  chacun de nous, que nous ne sommes pas seuls Ć  croire qu’on peut faire un monde meilleur dans nos villes respectives. Ensemble, grandit la force de vivre pour cela. Et puis, aller Ć  Madrid veut dire ĆŖtre avec BenoĆ®t XVI! Quelques fois il peut paraĆ®tre loin de notre vie quotidienne, en particulier pour nous qui vivons sur un autre continent, où, en effet, on ne parle pas beaucoup du Pape. Mais le Pape est le point d’unitĆ© de l’Eglise catholique et nous aussi les jeunes nous avons une place dans son coeur et dans ses priĆØresā€. Maria LĆŗcia vient du BrĆ©sil, elle parait bien dĆ©cidĆ©e; en rĆ©alitĆ©, elle n’a aucun doute quand elle conclut: ā€œLes JMJ nous aident Ć  crier au monde que les jeunes ne sont pas ceux que beaucoup pensent… incapables de regarder vers le futur, insensibles et passifs. Nous avons de grands idĆ©aux et de grandes valeurs! La prĆ©paration? InspirĆ©s par une pensĆ©e de Chiara Lubich, qui nous aide Ć  nous concentrer sur l’art d’aimer afin de progresser chaque jour un peu plus, ces derniĆØres semaines, nous vivons une forte ā€œaccĆ©lĆ©rationā€. Aussi dans la priĆØre, pour nous prĆ©parer Ć  vivre les JMJ avec l’âme. Et le fruit: un grand enthousiasme en raison de cette joie que l’on ne trouve qu’en Dieu.ā€ Mariana, une autre jeune brĆ©silienne ajoute avec la mĆŖme conviction: ā€œPour moi, c’est un signe fort qu’il y ait dans le monde des millions de jeunes plus que jamais intĆ©ressĆ©s et impliquĆ©s dans l’Eglise. Ensemble nous voulons montrer que le christianisme ne fait pas parti du passĆ©…, au contraire! MĆŖme aujourd’hui, nous jeunes, nous voulons vivre pour quelque chose de grand! Ensuite, j’ai le grand dĆ©sir de faire cette expĆ©rience en premiĆØre personne: beaucoup de jeunes de tellement de cultures, de tant de rĆ©alitĆ©s ecclĆ©siales, de beaucoup de mouvements, ensemble… ces diversitĆ©s sont aussi des pierres pour construire un monde plus uni. Je ne sais pas si au niveau planĆ©taire nous verrons de grands changements tout de suite, mais pour nous tous qui participerons et pour tous ceux qui seront reliĆ©s par Internet, ce sera une expĆ©rience radicale!ā€ Kyoko vient du Japon, d’une autre culture et elle est fidĆØle d’une autre religion. Cela nous surprend qu’elle aussi puisse se prĆ©parer Ć  participer aux JMJ. Nous essayons de lui poser la mĆŖme question: ā€œDans un premier temps, j’ai pensĆ© que les JMJ Ć©taient une expĆ©rience uniquement pour les jeunes chrĆ©tiens; moi, je suis bouddhiste et donc je ne sentais pas la nĆ©cessitĆ© d’y participer. Cependant, ces mois-ci, je suis Ć  Loppiano Ć  l’Ecole Gen et de lĆ , beaucoup de jeunes partiront pour Madrid. Ainsi, l’idĆ©e de faire le voyage avec eux a commencĆ© Ć  m’intĆ©resser. A prĆ©sent, je suis convaincue que moi aussi j’aurai la possibilitĆ© de vivre une Ć©tape trĆØs intĆ©ressante: je pourrai dĆ©couvrir quelque chose de beau en rencontrant beaucoup d’autres jeunes qui ont d’autres valeurs que les miennes; c’est ce qu’est en train de m’apprendre l’expĆ©rience du Mouvement des focolari…ā€.

Juillet 2011

« Veillez et priez afin de ne pas tomber au pouvoir de la tentation. L’esprit est plein d’ardeur, mais la chair est faible.Ā Ā» Si, dans un tel contexte, ces paroles sont une recommandation de JĆ©sus Ć  ses disciples, elles reflĆØtent avant tout son Ć©tat d’âme, la maniĆØre dont il se prĆ©pare Ć  l’épreuve. Face Ć  la passion imminente, JĆ©sus prie de toutes les forces de son esprit, il lutte contre la peur et l’horreur de la mort, il se jette dans l’amour du PĆØre pour demeurer fidĆØle jusqu’au bout Ć  sa volontĆ©. Et il incite ses apĆ“tres Ć  faire de mĆŖme. JĆ©sus nous apparaĆ®t ici comme le modĆØle de celui qui doit affronter l’épreuve. JĆ©sus se prĆ©sente Ć  la fois comme le modĆØle de celui qui doit y faire face et comme un frĆØre qui se tient Ć  nos cĆ“tĆ©s. « Veillez et priez afin de ne pas tomber au pouvoir de la tentation. L’esprit est plein d’ardeur, mais la chair est faible.Ā Ā» L’exhortation Ć  la vigilance revient souvent sur les lĆØvres de JĆ©sus. ā€˜Veiller’ pour lui signifie ne jamais se laisser vaincre par le sommeil spirituel, se tenir toujours prĆŖt Ć  accueillir la volontĆ© de Dieu, savoir en saisir les signes dans la vie de chaque jour, savoir surtout lire les difficultĆ©s et les souffrances Ć  la lumiĆØre de l’amour de Dieu. Cette vigilance repose sur la priĆØre, indispensable pour vaincre l’épreuve. Mais nous pouvons compter aussi sur la force de l’Esprit Saint pour surmonter notre fragilitĆ© c’est-Ć -dire « la faiblesse de la chairĀ Ā». « Veillez et priez afin de ne pas tomber au pouvoir de la tentation. L’esprit est plein d’ardeur, mais la chair est faible.Ā Ā» Comment vivre la Parole de Vie de ce moisĀ ? Nous pouvons tous prĆ©voir que nous serons confrontĆ©s Ć  des Ć©preuves petites ou grandes. Epreuves normales auxquelles le chrĆ©tien se trouve forcĆ©ment confrontĆ© un jour ou l’autre. Or la premiĆØre condition pour surmonter toute Ć©preuve, nous avertit JĆ©sus, est la vigilance. Soyons bien assurĆ©s que Dieu ne les permet pas pour que nous nous dĆ©couragions mais afin que nous mĆ»rissions spirituellement en les surmontant. En mĆŖme temps, il nous faut prier afin d’écarter deux grandes tentations qui nous guettent davantage dans les moments d’épreuveĀ : d’une part la prĆ©somption de nous en sortir par nous-mĆŖmesĀ ; de l’autre, le sentiment opposĆ©, c’est-Ć -dire la crainte de ne pas y arriver, comme si l’épreuve Ć©tait supĆ©rieure Ć  nos forces. JĆ©sus nous assure au contraire que le PĆØre du ciel ne nous laissera pas manquer de la force de l’Esprit Saint, si nous veillons et le lui demandons avec foi.  

Chiara Lubich
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Les Jeunes pour un Monde Uni aux JMJ de Madrid

Voici quelques lignes du programme, avec les principaux rendez-vous communs et les 4 rendez-vous préparés par les jeunes des Focolari, qui participeront aux JMJ avec les diocèses dont ils font partie.

JMJ 2011 – Madrid

Mardi 16 août :

20hĀ : Inauguration des JMJ – messe place Cibeles Ć  Madrid

22hĀ : Gen Rosso en concert « DIMENSION INDƉLƉBILEĀ Ā». Auditorium Pilar GarcĆ­a PeƱa (Parque Pinar del Rey) – *

Mercredi 17 août :

10h : Catéchèse par les évêques

22hĀ : Spectacle « LIFE, LOVE, LIGHTĀ Ā». L’une d’entre nous. Une vie rĆ©alisĆ©e. Chiara Luce Badano, bĆ©atifiĆ©e le 25 septembre 2010 par BenoĆ®t XVI. Auditorium Pilar GarcĆ­a PeƱa (Parque Pinar del Rey) – *

Jeudi 18 août :

10h : Catéchèse par les évêques

12hĀ : ArrivĆ©e du pape Ć  l’aĆ©roport de Barajas. CĆ©rĆ©monie de bienvenue.

12h 40 : Entrée du pape à Madrid. Arrivée à la nonciature.

16hĀ : CĆ©rĆ©monie d’accueil du pape

19h 30Ā : Souhait de bienvenue des jeunes place Cibeles

22hĀ : Gen Rosso en concert « DIMENSION INDƉLƉBILEĀ Ā». Auditorium Pilar GarcĆ­a PeƱa (Parque Pinar del Rey) – *

Vendredi 19 août :

10h : Catéchèse par les évêques

11h 30Ā : Rencontre du pape au monastĆØre de l’Escurial avec les jeunes religieuses.

12hĀ : Rencontre du pape au monastĆØre de l’Escurial avec 1Ā 000 jeunes professeurs d’universitĆ©, dans la basilique

19h 30Ā : Chemin de croix

22hĀ : « Adoration – Get TogetherĀ Ā», Jeunes Pour un Monde Uni du mouvement des Focolari.

Ɖglise des PĆØres CarmesĀ : Via Ayala, 35 (Madrid) mĆ©tro VelĆ”zquez – ligne 4 (Ć  15 minutes Ć  pied du lieu du chemin de croix).

Samedi 20 août :

16hĀ : Temps de prĆ©paration Ć  Cuatro Vientos. Les jeunes arriveront petit Ć  petit Ć  l’aĆ©rodrome et occuperont les diffĆ©rentes places. Diverses animations sur scĆØneĀ : tĆ©moignages de jeunes, musique, priĆØres…

19h 40Ā : Visite Ć  la Fondation de l’Institut San JosĆ©

20h 30Ā : VeillĆ©e avec le pape Ć  l’aĆ©rodrome de Cuatro Vientos.

23hĀ : Nuit Ć  Cuatro Vientos

Dimanche 21 août :

9h : Arrivée du pape à Cuatro Vientos

9h 30Ā : MesseĀ  d’envoi des JMJ

17h 30Ā : Rencontre du pape avec les volontaires

18h 30Ā : Au revoir du pape

(*) Pour arriver Ć  l’Auditorium Pilar GarcĆ­a PeƱa (Parque Pinar del Rey)Ā : RueĀ : López de Hoyos c/v carretera de Canillas (Madrid) MĆ©troĀ : Pinar del Rey, ligne 8 – busĀ : 9, 72, 73  

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Algérie : Congrès des musulmans des Focolari

inq jours, dans un trĆØs beau cadre Ć  Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011. Cinq jours pour vivre et dĆ©couvrirĀ  que l’IdĆ©al de l’UnitĆ© peut-ĆŖtre vĆ©cu aussi par des croyants musulmans. Chiara Lubich avait annoncĆ© de faƧon prophĆ©tique en 1992Ā :Ā Ā»Le mouvement musulman des Focolari est né », vingt ans aprĆØs nous le voyons rĆ©alisĆ©, Ć  la grande surprise des participants. UneĀ  quarantaine de musulmans provenant de l’Europe et du Moyen Orient sont venus et ont rencontrĆ©s la communautĆ© des Focolari en AlgĆ©rie, essentiellement musulmane qui vit cet esprit depuis plus de 45 ans. Les interventions vidĆ©o de Chiara Lubich, ainsi que celles des diffĆ©rents experts prĆ©sents au congrĆØs ont Ć©clairĆ© l’engagement des fidĆØles de l’islam avec le charisme de Chiara Lubich, un engagement qui posait beaucoup de questions.Ā  De nombreuses rĆ©ponsesĀ  ont Ć©tĆ© donnĆ©es dans un climat de grande libertĆ© et ouverture suscitant un grand espoir et dĆ©montrant que ce n’est pas incompatible. Dans le programme Ć©tait inclus la visite de Tlemcen et d’Oran des moments qui ont permis de dĆ©couvrir la richesse spirituelle de Tlemcen et le grand patrimoine culturel d’Oran tout en resserrant les liens entre les diffĆ©rentes tendances de l’Islam prĆ©sentes parmi les congressistes. Un congrĆØs qui faisait dire Ć  l’un des participantsĀ :Ā ā€˜notre Rome Ć  nous c’est Tlemcen’.

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Mouvement politique pour l’unitĆ©, quinze ans aprĆØs sa fondation.

« Etre des bĆ¢tisseursĀ  deĀ  villes nouvellesĀ Ā» a Ć©tĆ© le souhait de Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari, Ā au rendez-vous du 20 juin dernier, Ć  Naples,Ā  en souvenir de la naissance du Mouvement politique pour l’unitĆ© (MPPU). « Dans le contexte d’une dĆ©sillusion gĆ©nĆ©rale desĀ  citoyens envers la « chose publiqueĀ Ā», les rĆ©alisations prĆ©sentĆ©es par le MPPU quoique petites, mais significatives,Ā  font espĆ©rer une ĆØre de « politique nouvelleĀ Ā» faite de dialogue et d’accueil rĆ©ciproque Ā»,Ā  a souhaitĆ© Maria Voce dans son message. Les racines. Le 2 Mai 1996, Ć  Naples, un groupe d’hommes politiques pose Ć  Chiara Lubich une question dĆ©licateĀ : comment est-il possible, pour ceux qui militent dans des partis politiques diffĆ©rents et des camps opposĆ©s « de vivre cette fraternitĆ© qu’elle propose, dans le domaine de la vie politique » ? Sa rĆ©ponse demande une dĆ©termination nouvelleĀ : l’unitĆ© autour de valeurs fondamentales partagĆ©es doit prĆ©cĆ©der les lĆ©gitimes appartenances politiquesĀ ; le bien commun ne peut ĆŖtre obtenu qu’avec la contribution de tous. Le MPPU prend naissance sur ces idĆ©es-forces, qui suscitent l’adhĆ©sion convaincue des hommes politiques prĆ©sents Ć  la rencontre. Quinze ans plus tard, le 20 juin 2011, toujours Ć  Naples, le congrĆØs « La fraternité : un dĆ©fi pour la politiqueĀ Ā», qui se dĆ©roule Ć  l’Auditorium du Conseil RĆ©gional, veut ĆŖtre avant tout un acte de reconnaissance Ā de l’irruption du charisme de Chiara dans la vie politique. Parmi les 150 participants, des parlementaires, des conseillers municipaux, venus aussi d’autres rĆ©gions. La premiĆØre intervention est confiĆ©e Ć  Eli Folonari, qui a Ć©tĆ© pendant 50 ans aux cĆ“tĆ©s de Chiara et qui est responsable aujourd’hui du « Centre Chiara LubichĀ Ā», qui donne un aperƧu du parcours suivantĀ : de l’amour entre les personnes Ć  l’amour social pour la « cité ». Aujourd’hui, le MPPU opĆØre dans toutes les rĆ©gions italiennes, dans plusieurs pays europĆ©ens, en AmĆ©rique latine, en Asie. Les diverses expĆ©riences politiques qui se sont dĆ©veloppĆ©es dans les annĆ©es de formation de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© y convergent, Ć  partir du paradigme propre Ć  Igino Giordani. Les lignes fondamentales du MPPU ont Ć©tĆ© prĆ©sentĆ©es par Marco Fatuzzo, prĆ©sident du Centre international, Ć  partir d’une dĆ©finition donnĆ©e par Chiara Lubich elle-mĆŖmeĀ : « Un laboratoire international de travail politique commun, entre les citoyens, les fonctionnaires, les chercheurs, les hommes politiques engagĆ©s Ć  diffĆ©rents niveaux, d’inspirations et de partis politiques divers, qui mettent la fraternitĆ© Ć  la base de leur vie.Ā Ā» Dans ce cadre, quelques rĆ©alisations significatives ont ensuite Ć©tĆ© donnĆ©esĀ : comme les laboratoires de dialogue et de projet politique que le MPPU anime dans les parlements de quelques pays – en Italie, comme au BrĆ©sil, en Argentine, en CorĆ©e du Sud – ou le rĆ©seau international des Ć©coles de formation politique, dans lequel des jeunes peuvent faire l’expĆ©rience d’une politique de communion. Les villes aussi se mettent en rĆ©seau : plus de 100 villes aujourd’hui ont adhĆ©rĆ© Ć  l’Association « Villes pour la fraternité », a rapportĆ© le maire de Rocca di Papa, Pascal Boccia, l’actuel prĆ©sident. Pourquoi ne pas mettre aussi les RĆ©gions en rĆ©seauĀ ? De faƧon emblĆ©matique, donc, dans l’optique d’une vision plus solidaire de l’Italie, le PrĆ©sident du Conseil rĆ©gional de Campanie, Paolo Romano, a annoncĆ© en conclusion du CongrĆØs l’adhĆ©sion unanime de son administration Ć  l’association « Villes pour la fraternité » en signantĀ  le protocole d’accord. Le Mouvement politique pour l’unitĆ©

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Des amitiƩs inimaginables entre personnes de convictions diffƩrentes

« En RDA, aprĆØs la chute du mur en 1989, la participation aux associations sportives n’étant plus gratuite Ć  cause des coupes budgĆ©taires dans les subventions, de nombreux jeunes sont passĆ©s Ć  l’idĆ©ologie nĆ©o-nazie. Et personne ne faisait rien. DĆ©sespĆ©rĆ©, je suis carrĆ©ment allĆ© vers un prĆŖtre catholique, alors que je n’avais jamais eu Ć  faire avec eux de toute ma vie, pour lui serinerĀ : comment se fait-il que l’Église ne fasse rienĀ ? » : c’est un entraĆ®neur de Saxe, en Allemagne de l’Est, qui dĆ©crit le dĆ©but d’une longue amitiĆ© avec un prĆŖtre catholique, alors qu’il n’avait pas de foi religieuse. Changement de dĆ©cor. Un ex-officier de l’armĆ©e du peuple, par la suite professeur Ć  l’institut supĆ©rieur de sĆ»retĆ© de l’état, c’est-Ć -dire des services secrets de la RDA, participe au 50e anniversaireĀ  de son baccalaurĆ©at et rencontre un camarade de classe, qui avait pris une autre route. Il Ć©tait devenu prĆŖtre. Mais cette diffĆ©rence, loin d’être un obstacle Ć  l’amitiĆ© qui commence Ć  naĆ®tre entre eux, vient plutĆ“t la favoriser. Le professeur, en effet, a dĆ©jĆ  entamĆ© une recherche intellectuelle, dans les derniĆØres annĆ©es de la RDA, ce qui lui a valu d’être dĆ©mis de son poste de travail. Sa conception d’une sociĆ©tĆ© socialiste n’est pas compatible avec les intĆ©rĆŖts du systĆØme au pouvoir. Comme d’autres personnes, l’entraĆ®neur sportif et le professeur de la sĆ»retĆ© de l’état ont trouvĆ© de nouvelles perspectives dans les rassemblements du Mouvement des Focolari. Ainsi, en mai dernier, ont-ils participĆ© Ć  la rencontre entre chrĆ©tiens et personnes sans rĆ©fĆ©rences Ć  une foi religieuse au Centre Mariapolis de Zwochau, prĆØs de Leipzig (du 5 au 9 mai 2011). Claretta dal Ri, Nella Ammes et Franz Kronreif, du centre du « dialogue avec les personnes sans option religieuseĀ Ā» du Mouvement y ont Ć©galement participĆ©. Ce centre, Ć  Rocca di Papa, coordonne et dĆ©veloppe, Ć  une Ć©chelle mondiale, le chemin commun des hommes avec et sans rĆ©fĆ©rences religieuses, sur la base de valeurs communes et d’un respect rĆ©ciproque, nĆ© de l’amour. Personne ne cherche Ć  attirer l’autre sur son propre domaine de vision du monde. Les « nouvelles rĆ©gionsĀ Ā» de l’Allemagne sont un terrain fertile pour ce type de dialogue. Il existe peu d’endroits au monde où le fait religieux a un rĆ“le aussi insignifiant dans la vie des hommes. Seuls 15 Ć  18 % des personnes sont baptisĆ©es dans une Ɖglise chrĆ©tienne, 80 % n’ont aucune affinitĆ© avec quelque religion que ce soit, et cela a tendance Ć  augmenter. Comme les deux exemples le dĆ©montrent, il n’y a pas d’hostilitĆ© contre les religions ou les Ɖglises. On trouve des points de rencontre quand on parle de questions et de valeurs communes. Les contenus les plus centraux de la religion provoquent mĆŖme de l’intĆ©rĆŖt et suscitent de l’étonnement. Pour la plupart, ils sont tout simplement inconnus. Un dialogue d’une grande dĆ©licatesse, qui permette de dĆ©couvrir les valeurs et les idĆ©aux de l’autre et de trouver un langage qui arrive Ć  vĆ©hiculer les trĆ©sors de part et d’autres, est recherchĆ©. « Notre but est le monde uni. Nous ne serons pas tous chrĆ©tiens. La dimension est beaucoup plus grande. (…) La seule chose qui compte, c’est l’amourĀ Ā». C’est ainsi que Chiara Lubich parlait du dialogue aux membres du Mouvement. La faƧon dont ces personnes « religieusement dissonantesĀ Ā», pour utiliser un terme de Max Weber, partagent cette vision de la vie, c’est-Ć -dire construire un monde uni dans la fraternitĆ©, a Ć©tĆ© mis en Ć©vidence Ć  la rencontre de Zwochau. Un Ć©crivain et une journaliste revenaient d’une croisiĆØre de quelques semaines. Les buts et les contenus du Mouvement leur ont semblĆ© si intĆ©ressants et importants qu’ils en ont parlĆ© Ć  leurs compagnons de voyage, convaincus que ceux-ci les connaissaient sĆ»rement. « Mais mĆŖme un catholique bavarois, avec lequel nous dĆ©jeunions, n’en avait jamais entendu parler avantĀ !Ā Ā», ont-ils relevĆ©. Ainsi ont-ils saisi au vol l’invitation de s’occuper eux-mĆŖmes des valeurs communes. Peu de jours aprĆØs, en effet, sur l’initiative de la journaliste, un article sur la rencontre de Zwochau et sur les « hĆ“tes romainsĀ Ā» est paru dans un journal rĆ©gional.

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Une vie au service de l’unitĆ© de la famille humaine

Cette bioĀ­graphie de Chiara Lubich (1920āˆ’2008) se fonde Ć  la fois sur les tĆ©moiĀ­gnages rĆ©cemment recueillis de ses preĀ­miĆØres comĀ­pagnes et de ses preĀ­miers comĀ­paĀ­gnons qui ont partagĆ© avec elle une longue aventure humaine et spiĀ­riĀ­tuelle, et sur des docuĀ­ments Ć©crits. AĀ partir de lĆ , l’auteur avance dans un rĆ©cit chroĀ­noĀ­loĀ­gique qui part de l’Italie du Nord pour aller jusqu’aux confins de la terre. Le style ne se veut pas hagioĀ­graĀ­phique et le propos ne confond pas la figure de la fonĀ­daĀ­trice des Focolari avec sonĀ Å“uvre. Pour la preĀ­miĆØre fois, dans un livre accesĀ­sible Ć  tous, prend forme une exisĀ­tence Ć  la fois extraĀ­orĀ­diĀ­naire et trĆØs simple, dans laquelle l’Évangile a Ć©tĆ© l’indiscutable point de rĆ©fé­rence. Le lecteur pourra ainsi renĀ­contrer « perĀ­sonĀ­nelĀ­lementĀ Ā» Chiara Lubich, sa foiĀ et sa volontĆ©, ses rĆ©aĀ­liĀ­saĀ­tions et les reconĀ­naisĀ­sances obtenues, mais aussi les doutes et les soufĀ­frances qui ne lui furent pas Ć©pargnĆ©s et que chacun de nous peutĀ rencontrer. Armando Torno, nĆ© Ć  Milan en 1953, est Ć©ditoĀ­riaĀ­liste d’un des prinĀ­cipaux quoĀ­tiĀ­diens itaĀ­liens, Il CorĀ­riere della Sera. Il aĀ dirigĆ© pendantĀ Ā douze ans les pages cultuĀ­relles de Il Sole 24 ore et pendant trois ans celles de Il CorĀ­riere della Sera. Il aĀ dĆ©jĆ  Ć©crit de nomĀ­breux livres, dont une quinĀ­zaineĀ chez MonĀ­dadori. Source: Nouvelle CitĆ©

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Igino Giordani: du Palais Montecitorio au monde

Ā«La politique est faite pour le peuple et non pas le peuple pour la politique. Celle-ci est un moyen, non pas une fin. Avant tout la morale, avant tout l’homme, avant tout la collectivitĆ©, ensuite le parti, ensuite les listes de programme, ensuite les thĆ©ories de gouvernementĀ». C’est avec cette citation de Giordani, que commence Gianfranco Fini, prĆ©sident de la Chambre des dĆ©putĆ©s italienne, ouvrant la rencontre dĆ©diĆ©e au dĆ©putĆ© populaire qui a connu les temps difficiles des persĆ©cutions fascistes, les atrocitĆ©s de la guerre, l’incertitude de la reconstruction.

Ce 15 juin, nous sommes dans la Salle de la Louve bondĆ©e avec ses 200 personnes. Devant ce public, G.Fini a ensuite repĆ©rĆ© les trois fondements de l’action de Giordani: la dignitĆ© de l’homme, la libertĆ©, le travail. Des batailles qu’il a parfois conduites en avant garde, au risque d’incomprĆ©hensions comme pour la loi sur l’objection de conscience. Le prĆ©sident rappelle aussi sa bataille personnelle qui s’est mal terminĆ©e: la demande au Parlement europĆ©en Ā de ne pas dĆ©savouer le rĆ“le du christianisme dans les racines de l’Europe. La dĆ©faite politique, les incomprĆ©hensions ont certes un goĆ»t amer, mais Giordani, dans les moments critiques de l’histoire parlementaire bien qu’entre cris et contrastes idĆ©ologiques importants, rĆ©ussit Ć  ce que le bon-sens, l’humanisme, l’esprit chrĆ©tien qui convainc mĆŖme les marxistes, l’emportent. Alberto Lo Presti , directeur du Centre Giordani qui en esquisse les grands traits, le rappelle Ć  diffĆ©rents moments et lui donne plusieurs fois la parole Ć  travers de petits films de ses interventions.

ā€˜De Montecitorio au monde’ Ć©tait le titre choisi pour la cĆ©rĆ©monie commĆ©morative indiquant l’universalitĆ© du message de Giordani, et en mĆŖme temps la particularitĆ© d’une rencontre qui eu lieu Ć  Montecitorio et qui transforma littĆ©ralement sa vie au point de le rendre mĆ©connaissable de ses propres compagnons de parti.

C’est Maria Voce, l’actuelle prĆ©sidente du Mouvement des focolari, qui raconte les dĆ©tails de cette rencontre avec Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement, qui transmit Ć  Giordani la passion pour l’unitĆ© et pour un Ć©vangile qui entre dans l’histoire et peut rĆ©soudre les problĆ©matiques sociales les plus complexes. Ā«(Chiara) rendait Dieu plus proche: elle le faisait sentir PĆØre, frĆØre, ami, prĆ©sent Ć  l’humanité» citait Maria Voce qui explicite la vision politique de Chiara Lubich centrĆ©e sur le principe de fraternitĆ© qui Ā«permet de comprendre et de faire sien le point de vue de l’autre de telle sorte qu’aucun intĆ©rĆŖt ni aucune exigence ne restent Ć©trangersĀ». Ā«Il faut un pacte de fraternitĆ© pour l’Italie – souhaite la prĆ©sidente des Focolari – parce que le sort de la nation est l’affaire de tousĀ».

L’hĆ©ritage de C. Lubich et de I. Giordani, rassemblĆ© par le Mppu (Mouvement politique pour l’unitĆ©), propose aux parlementaires et politiques, aux administrateurs et fonctionnaires, aux chercheurs du monde entier, de dĆ©cliner le principe de fraternitĆ© Ć  l’intĆ©rieur de l’action politique. Deux parlementaires italiens, de partis opposĆ©s et qui ont accueilli ce dĆ©fi, expliquent justement comment appliquer concrĆØtement ce principe de fraternitĆ©.

Giacomo Santini, sĆ©nateur du Peuple de la libertĆ© (PDL), admet la difficultĆ© de Ā«considĆ©rer frĆØre celui qui, Ć  l’autre bout de l’hĆ©micycle, t’a insultĆ© quelques minutes avant, comme invite Ć  le faire Chiara Lubich de faƧon provocanteĀ». Et pourtant c’est possible, et I. Giordani l’a dĆ©montrĆ© en restant dans le sillon politique, dans les oppositions idĆ©ologiques, mais dans le respect de la diversitĆ©. Letizia De Torre, dĆ©putĆ©e du Parti dĆ©mocrate (PD), rappelle un Giordani Ā«sĆ»r de ses propres convictions, mais non retranchĆ©, capable de voir le positif, capable de dialoguerĀ». Recueillir Ć  prĆ©sent son hĆ©ritage, pour L. De Torre, signifie Ā«reconstruire une dĆ©mocratie de la communautĆ© et non pas du 50 pour cent plus un, une dĆ©mocratie de la rĆ©ciprocitĆ© dans le Parlement et dans le paysĀ».

La parole est ensuite donnĆ©e aux Ć©tudiants des Ć©coles de participation animĆ©es dans le monde entier par le mouvement politique, qui ouvrent des horizons d’espĆ©rance et de renouveau, en partant mĆŖme de situations extrĆŖmes de crise, comme par exemple en Argentine. Carlos, en Italie pour obtenir une spĆ©cialisation en droit du travail, raconte que pendant la crise de l’an 2000, quand son pays Ć©tait sur la paille, le choix d’investir dans une formation politique pouvait paraĆ®tre utopique et certainement pas apporter une solution aux drames quotidiens. Aujourd’hui cela lui a amenĆ© 200 administrateurs locaux qui, dans l’optique de la fraternitĆ©, essaient d’apporter une rĆ©ponse aux problĆØmes du pays, alors que les Ć©coles se sont multipliĆ©es jusqu’à la Terre de Feu. Au BrĆ©sil Ć©galement, la dĆ©nonciation des inĆ©galitĆ©s sociales et de la pauvretĆ© opprimante n’a pas paru suffisante Ć  Daniel, journaliste entrain de prĆ©parer un master en Science politique Ć  l’UniversitĆ© Sophia de Loppiano. Revenir Ć  la logique du service, Ć  une conscience formĆ©e au bien commun, au fait de se pencher jusqu’au bout sur les problĆØmes de son pays ont Ć©tĆ© les lignes directrices de son choix d’engagement, empruntĆ©es Ć  l’expĆ©rience du mouvement politique et Ć  la pensĆ©e de Giordani. De faƧon sans aucun doute jamais imaginĆ©e par celui-ci, de la petite salle de Montecitorio, il est devenu dĆ©sormais un maĆ®tre de vie et d’engagement dans le monde entier.