Mouvement des Focolari
Une vague d’espérance pour une Europe capable de fraternité et de paix

Une vague d’espérance pour une Europe capable de fraternité et de paix

  « Nous nous sommes sentis transformés, renforcés. Cette rencontre est un signe de grande espérance. En cette période, où nous arrivent surtout de l’Europe la société de consommation, la mode, les valeurs matérielles, j’ai compris que nous pouvons apporter des valeurs spirituelles. » C’est ce qu’exprimait une télécopie arrivée de Vilnius, la capitale de Lituanie qui, le 1er mai, fêtait avec 9 autres pays, son entrée dans l’Union Européenne, non sans susciter certaines craintes. Vilnius était l’une des 163 villes d’Europe qui, le 8 mai dernier, étaient reliées par satellite avec le Palais des Sports de Stuttgart. 10000 personnes du continent européen étaient réunies là pour la grande manifestation intitulée : Ensemble pour Europe. Une rencontre que beaucoup ont qualifiée d’historique, aussi parce que c’était la première rencontre à l’échelle européenne de bien 175 mouvements catholiques, évangéliques, orthodoxes et anglicans. Une âme pour l’Europe « Nous sommes ici pour donner une âme à l’Europe qui engendre une unité spirituelle forte » – avait dit Chiara Lubich, fondatrice des Focolari à l’ouverture de la journée – « comme un filet de relations fraternelles qui réunit les peuples, au point de préparer de manière expérimentale, la pleine unité européenne, dans la richesse des différences. » Des paroles qui, à Stuttgart, expriment une réalité vivante : « Ce sont des impressions qui restent, déclarait à Città Nuova Romano Prodi, Président de la Commission européenne. « On a vu aujourd’hui une Europe capable de conclure un chapitre douloureux de l’histoire et de dépasser ses divisions. » L’expérience a été vécue avec la même intensité dans les rencontres qui se tenaient en simultané dans les différentes villes européennes. « Nous ne savions plus de quel côté de l’écran nous étions », expriment les participants de Trente (Italie du Nord).

Une pierre d’angle « Nous avons besoin d’une Europe des cœurs, qui ne soient pas seulement pleins d’euros mais pleins de valeurs, pleins de Dieu », déclare le cardinal Kasper depuis le podium de Stuttgart. « Nous avons besoin de cette Europe spirituelle, poursuit-il, de Mouvements spirituels qui rendent tangible une telle Europe. Nous avons besoin de communautés qui dépassent les frontières des peuples et des pays : la pierre posée aujourd’hui sur ce chemin est une pierre d’angle. » A Genève, parmi les personnalités présentes au siège mondial du conseil œcuménique des Eglises, le Haut Commissaire des droits de l’homme de l’ONU, M. Marie-François Charrin déclarait : « Cette Europe unie, qui a une âme, un cœur, deux poumons, guérira les plaies énormes des pays en conflit. » L’Europe unie naît des ruines de la seconde guerre mondiale Le processus de réconciliation et le rêve d’une Europe unie naît vraiment des ruines d’un conflit, la seconde guerre mondiale. Plusieurs intervenants le soulignent : le pasteur évangélique Friedrich Aschoff, du Renouveau charismatique allemand et l’historien Andrea Riccardi, fondateur de la Communauté Sant’Egidio. Romano Prodi, Président de la Commission européenne, rappelle la vision de Schumann, De Gasperi, Adenauer et les premiers pas effectués avec le Traité du charbon et de l’acier, en 1951, puis avec l’euro et la Constitution en cours. Il rappelle que ces Pères de l’Europe ont puisé dans leur foi pour construire l’Europe. Encore aujourd’hui, dit-il, les chrétiens sont appelés à « mettre en œuvre leur créativité », « pour que l’Europe grandisse, non comme une forteresse mais comme un acteur politique qui possède une âme et fait de la paix et de la justice son identité et sa vocation. » « Vous êtes, ajoute-t-il, une composante essentielle de cette âme. » L’Europe vue à la lumière des charismes C’est une vision de l’Europe éclairée par la lumière des charismes – suscités par l’Esprit Saint au long des siècles -, qui parcourt la manifestation. Ce n’est pas par hasard, rappelle Friedrish Aschoff, c’est réellement « dans les dures journées de la guerre » que son nés, dans les différentes Eglises, beaucoup de nouveaux mouvements et communautés. « Derrière ces visages, se trouve un cœur renouvelé par l’Evangile », déclare Andrea Riccardi. En réponse au manque « d’élan de l’Europe », ils introduisent « le goût de l’avenir ».

C’est une Europe qui « a besoin d’un nouveau lien entre les hommes », affirme Ulrich Parzany, pasteur luthérien, secrétaire général de l’YMCA en Allemagne, et promoteur d’une vaste initiative d’Evangélisation, « Pro Christ ». « La démocratie elle-même, remarque-t-il, se fonde sur des présupposés qu’elle-même n’est pas en mesure de créer. » Le mot clef lancé à Stuttgart est « fraternité universelle ». Chiara Lubich en parle comme de l’aspiration la plus répandue chez des hommes de religions et de convictions différentes ; fraternité rendue possible par Celui qui « a abattu les murs qui séparent les semblables de ceux qui sont différents, les amis des ennemis, accomplissant une révolution existentielle, culturelle et politique. »

Le témoignage des mouvements et communautés Le rapide panorama brossé par 13 mouvements et communautés en témoigne ; de même que les jeunes qui, par des témoignages et des bandières en différentes langues, disent l’Europe qu’ils souhaitent et pour laquelle ils s’engagent, une Europe capable de pardonner, de dépasser ses frontières et de tendre vers un monde uni.

Un pacte de fraternité Tel est l’engagement exprimé dans le message final : « Intensifier toujours plus cette fraternité qui n’est rien d’autre que l’amour évangélique vécu », dans « un partage équitable des biens et des ressources », « ouverture aux autres cultures et traditions religieuses », « solidarité envers les plus faibles et les plus pauvres de nos villes », « redécouverte du sens profond de la famille et des valeurs de la vie ». C’est le moment culminant de la soirée. Sur scène, des dizaines de représentants des mouvements et communautés qui ont préparé depuis plus d’un an cet événement historique. L’assentiment est unanime, et pas seulement à Stuttgart. Des messages arrivés de partout en témoignent. De Varsovie : « Emotion profonde, debout, comme à Stuttgart pour la lecture du manifeste final. L’âme de l’Europe, aujourd’hui nous l’avons vue et touchée du doigt. » Depuis Namur, en Belgique : « Nous avons vu et expérimenté la force de l’unité. »Des représentants des 50 évêques des Eglises représentées montent aussi sur scène. Avec solennité, ils lisent les passage clefs du Testament de Jésus : « Que tous soient un. » La reine Fabiola, présente également sur scène, conclut par un Notre Père. Une Europe unie pour un monde uni Grâce aux liaisons par satellite, le message de Stuttgart est parvenu jusqu’aux continents extra européens, dans 35 villes du monde. Là aussi, de nombreux messages sont arrivés : De Buenos Aires, où étaient réunis des milliers de participants : « Debout nous aussi, nous avons uni nos mains pour sceller ce pacte. » De Man, en Côte d’Ivoire, ils se sont réjoui de cette Europe ouverte sur tous les peuples du monde, en particulier l’Afrique. Telle est la forte impulsion donnée par Stuttgart, et soulignée également par le message du Pape : « On ne peut construire une maison commune en Europe, sans être attentif au bien de l’humanité entière, et surtout de l’Afrique qui est marquée par des problèmes si nombreux et si graves. De Singapour : « Les distances étaient annulées. Après l’Europe on tend à présent à l’unité du monde entier. » Tel est l’horizon ouvert par Andrea Riccardi et Chiara Lubich : « Une Europe unie pour un monde uni. »

Un premier pas

Un souffle d’espérance est parti de Stuttgart, « comme un premier cercle dans l’eau, dont nous ne savons pas jusqu’où il ira », écrivent-ils encore de Vilnius. Et les organisateurs de la manifestation de Stuttgart confirment que ce n’est qu’un premier pas…

Parole de Vie de Juin 2004

Jésus vient de décider de partir pour Jérusalem où doit s’achever sa mission.  Certains veulent le suivre, mais il les avertit. L’accompagner est un choix qu’il faut bien pondérer : le chemin n’est pas facile et leur demandera la même détermination et le même courage que le sien pour accomplir jusqu’au bout la volonté de Dieu.
Le découragement peut succéder à l’enthousiasme initial. Jésus l’avait dit dans la parabole du semeur : les grains tombés sur le sol pierreux ce sont « ceux qui accueillent la parole avec joie lorsqu’ils l’entendent ; mais ils n’ont pas de racines : pendant un moment ils croient, mais au moment de la tentation ils abandonnent » .
Jésus veut qu’on le suive de tout son être, pas à moitié en disant à la fois oui et non. Quand on a commencé à vivre pour Dieu et pour son règne, on ne peut reprendre ce qu’on a laissé, vivre comme avant, guidé par ses intérêts égoïstes d’autrefois :

« Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le Royaume de Dieu. »

En nous appelant tous – de manière différente – à le suivre, Jésus nous ouvre l’accès d’un monde nouveau pour lequel il vaut la peine de rompre avec le passé. Pourtant une certaine nostalgie du passé peut nous envahir ou tout simplement la mentalité courante – qui n’a souvent rien à voir avec l’Évangile – peut s’insinuer en nous et nous séduire.
C’est alors que surgissent les difficultés. D’un côté nous voudrions aimer Jésus, d’un autre côté nous voudrions nous laisser aller à nos attachements, à nos faiblesses, à notre médiocrité. Nous voudrions le suivre, mais nous sommes bien souvent tentés de regarder en arrière, de revenir sur nos pas, ou de faire deux pas en arrière après en avoir fait un en avant…
Cette Parole de vie nous appelle à la cohérence, à la persévérance, à la fidélité. Si nous avons éprouvé la beauté de vivre l’Évangile, nous savons qu’il ne peut s’accommoder de notre indécision, de notre paresse spirituelle, de notre manque de générosité. Prenons alors la décision de suivre Jésus, d’entrer dans le monde magnifique qu’il nous a ouvert. Il a promis que « celui qui tiendra jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé » .

« Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le Royaume de Dieu. »

Comment résister à la tentation de revenir en arrière ?
Avant tout faire taire notre égoïsme qui appartient à notre passé. Sommes-nous tentés de bâcler notre travail, de ne pas étudier sérieusement, de ne pas faire l’effort de prier, de ne pas accepter avec amour une situation qui nous coûte ? De dire du mal d’un autre, de manquer de patience envers lui ou de nous venger ? Il nous faut dire non à ces tentations, dix, vingt fois par jour.
Mais cela ne suffit pas. Avec des non on ne va pas très loin. Il faut surtout des oui pour avancer : oui à ce que Dieu veut et à ce que les autres attendent de nous.
Et de grandes surprises nous attendent.
Je vous raconte ce que j’ai vécu le 13 mai 1944.
Un bombardement avait rendu ma maison inhabitable. Le soir nous nous sommes réfugiés avec ma famille dans un bois à la périphérie de la ville. Je pleurais car je comprenais que je devais laisser ma famille quitter Trente sans moi. Je les aimais tant ! Mais mes compagnes représentaient à mes yeux le Mouvement naissant et je ne pouvais les abandonner. L’amour de Dieu pouvait-il triompher aussi de cette situation ? Fallait-il laisser partir ma famille sans moi qui étais pourtant son seul soutien économique ? Avec la bénédiction de mon père, je le fis.
Par la suite j’appris que les miens s’étaient mis en route dans la paix et qu’ils trouvèrent vite un endroit où s’installer.
Je cherchai mes compagnes au milieu des ruines et des décombres. Grâce à Dieu, elles étaient toutes saines et sauves. On nous offrit un petit appartement. Ce logement était le premier focolare mais nous ne le savions pas encore.

« Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le Royaume de Dieu. »

Avançons donc toujours vers notre but, le regard fixé sur Jésus  . Plus notre amour pour lui est grand, plus nous expérimentons la beauté du monde nouveau qu’il a fait naître, et plus ce que nous avons laissé derrière nous perdra de son attrait.
Chaque matin, quand une nouvelle journée commence, répétons-nous : aujourd’hui, je veux vivre mieux qu’hier ! Et si cela peut nous aider, essayons de compter d’une certaine manière nos actes d’amour envers Dieu ou envers nos frères. Le soir, nous nous apercevrons que notre cœur est rempli de bonheur.

Chiara LUBICH

 

Un amour radical capable de construire la paix

Un amour radical capable de construire la paix

  « Après l’année sainte 2000 et avec la seconde Intifada, les pèlerinages se sont arrêtés. Les chrétiens d’Israël se sont sentis abandonnés. La plupart d’entre eux vivent des services aux pèlerins et beaucoup de familles n’ont maintenant pratiquement plus de ressources. La reprise des pèlerinages est donc à la fois un soutien spirituel et une aide matérielle », nous a dit le nonce, Mgr Pietro Sambi, à Jérusalem.

L’unité qui s’est construite entre nous tous, les pèlerins, et les amis rencontrés ici a tout de suite été naturelle et concrète. Notre cœur nous dit qu’il faut venir les voir ici, dans leur pays, pour comprendre à quel point ils ont besoin de nous sentir proches d’eux. Le contact avec ce peuple nous a beaucoup apporté à nous aussi : nous avons mieux compris ce qu’ils vivent et offrent pour tous, et nous les en remercions. Nous marchons dans la vieille ville et nous nous regardons, envahis par une foule d’impressions que nous avons du mal à exprimer. Visages, maisons, couleurs et parfums, paroles et silences, paysages et pierres. Sur ces pierres a marché un homme-Dieu dont la présence ici est plus vivante et parlante aujourd’hui que jamais. Il est émouvant de voir des personnes qui continuent à construire la paix en commençant d’abord par elles-mêmes. C’est la plus grande leçon de ce voyage.

Nous avons été témoins d’expériences vécues par des personnes qui ont perdu leur mari, des frères ou des enfants ; par des personnes qui vivent tous les jours dans la peur des postes de contrôle, la peur de voir emmener leurs proches ou s’écrouler leur maison. Des personnes qui n’ont plus d’autre certitude que celle-ci : « c’est en aimant celui qui passe auprès de nous qu’on peut recommencer à sourire » ; « en aimant ce soldat, en souriant à cette “absence”, en offrant toujours quelque chose de positif – malgré mille injustices – à celui qu’on pourrait appeler l’ennemi ». Les initiatives de solidarité ne manquent pas, comme ce bureau de copie ouvert dans un village des Territoires palestiniens, pour créer des emplois. Pendant les jours que nous avons passés en Terre Sainte, nous avons bénéficié nous aussi de cet amour radical. Ils nous ont tellement donné, par leur vie et leurs actes concrets : gâteaux, repas, visites, fêtes… tout a été acte d’amour continuel à notre égard. P. B.

Renata Borlone : étapes d’une ascension

Renata Borlone : étapes d’une ascension

* Le fil rouge
* Rome, dans les années 40 : sous les bombardements
* La découverte
* Personne ne l’effleure en vain
* Le tournant final

Le fil rouge
« Nous lirons bien notre histoire seulement au Paradis, où nous saisirons en entier le fil rouge qui, nous l’espérons, nous portera là où nous devons arriver. » C’est par ces paroles que Renata elle-même commençait le récit de sa vie, qu’elle avait découverte toute tissée de l’amour de Dieu.
Elle naît le 30 mai 1930 à Aurelia, une petite ville du Latium. Par la suite, sa famille se déplace à Rome.
Ses parents ne fréquentaient pas l’Eglise mais c’étaient des personnes droites, sincères, riches de valeurs humaines. « Je n’en finirai jamais, a toujours dit Renata, d’être reconnaissante à Dieu de m’avoir fait expérimenter la vie d’une vraie famille, surtout par l’amour qui régnait entre mes parents. »

Renata a 10 ans lorsque éclate la seconde guerre mondiale. Dans sa grande sensibilité, cela ne la laisse pas indifférente et certains moments forts restent gravés dans sa mémoire.

Rome, dans les années 40 : sous les bombardements
Le 13 juillet 43, alors que les bombes tombent, elle décide de donner une orientation différente à sa vie. Elle écrit : « Je me rendis compte que la mort pouvait arriver d’un moment à l’autre et je réalisai en un éclair la vanité des jeux, de l’argent, du lendemain. Ce fut un moment de grâce… Lorsque je rentrai chez moi, je me sentais différente. J’avais décidé de devenir meilleure. »
Une de ses amies de classe disparaît du jour au lendemain. Elle est juive. « Pourquoi les juifs sont-ils tués, s’interroge-t-elle ? Ne sont-ils pas comme nous ? Elle demande avec insistance des explications à son père.
Le 8 septembre 1943, jour décisif pour l’histoire d’Italie, elle voit de son balcon un soldat allemand qui se traîne difficilement, rasant les murs de peur d’être vu. Un sentiment de compassion pour lui et son peuple la parcourt toute entière…
Des images qui remontent loin dans le temps mais parlent déjà d’un amour sans mesure pour l’homme, pour tous les hommes ; amour qui prédominera en elle durant toute sa vie. En même temps qu’elle avance en âge, grandit en elle l’exigence d’une foi consciente et la question de Dieu se pose à elle. Elle commence à fréquenter l’Eglise, s’insère dans un groupe marial, et parmi ses enseignants, privilégie ceux qui manifestent le plus de droiture.
A 14 ans, se manifeste une sorte de « premier appel » : un élan intérieur à donner sa vie pour que sa famille découvre la foi.
Assoiffée de vérité, entre 15 et 19 ans, elle se lance à corps perdu dans les études pour sonder les réalités profondes, à la recherche de Dieu. Elle s’inscrit à la faculté de Chimie, car elle espère le découvrir en perçant les secrets de l’univers. : « J’étais passionnée de mathématiques, à cause de leur logique. Je vivais des moments d’exultation lorsque mon esprit découvrait quelque chose de nouveau. J’espérais acquérir une connaissance qui puisse, d’une certaine manière, me faire embrasser l’universel. Je cherchais Dieu dans les êtres intelligents qui pouvaient refléter son image. Je ne savais pas encore que, seulement dans le Créateur Amour, je pourrais découvrir le créé et les créatures, et les aimer. »

La découverte
Le 8 mai 1949, jour qu’elle qualifiera d’ « extraordinaire », après un peu d’hésitation car elle ne voulait pas sacrifier le temps consacré à l’étude, elle participe à une rencontre animée par une des premières amies de Chiara Lubich, Graziella de Luca. Celle-ci parle de la redécouverte de Dieu Amour, de la nouvelle vie évangélique, commencée à Trente peu de temps auparavant, tandis que la guerre faisait rage.
« Je ne me souviens pas de ce qu’elle a dit. Je me souviens juste que, lorsque je suis sortie de là, je savais que j’avais trouvé. J’eus l’intuition que Dieu est Amour. Cette expérience a pénétré toutes les fibres de mon être. J’ai perdu l’image que j’avais d’un Dieu juge, qui châtie les mauvais et récompense les bons. J’ai fait l’expérience d’un Dieu proche.
Convaincue d’avoir reçu un appel de Dieu, elle fait prendre à sa vie un tournant décisif. Elle fait, quelque temps après, la connaissance de Chiara. Immédiatement elle perçoit un lien très étroit avec elle, vital, comme entre une mère et sa fille, avec la confirmation, très claire, de se donner complètemùent à dieu dans le mouvement des Focolari. Elle dit son oui à Dieu pour toujours.

Sa longue expérience de donation dans le focolare commence le 15 août 1950. Elle vient d’avoir 20 ans. Son amour, sa disponibilité sans limites, sa sérénité, si l’on pense à son jeune âge, ne passent pas inaperçus. C’est ainsi qu’elle va vivre les 40 années au service du mouvement des Focolari, d’abord dans différents focolares d’Italie, puis en France, à Grenoble.
En 1967, à 37 ans, Renata arrive à l’Ecole de formation de Loppiano, où elle va passer les 23 dernières années de sa vie comme co-responsable de la petite ville. Sa donation se révèle ici dans toute sa puissance. Plus de mille jeunes ont absorbé d’elle cette sagesse, cette force intérieure pour grandir spirituellement.

Personne ne l’effleure en vain
Sa vie est une imbrication étonnante d’amour et de souffrance, dans l’engagement à se perdre elle-même pour laisser vivre Jésus en elle. C’est Jésus que les autres trouvent lorsqu’ils sont en sa présence.
Grâce à son amour sans limite, personne ne passe auprès d’elle en vain, comme en témoigne un grand nombre de personnes de toutes catégories sociales, de toutes conditions, de tous âges, toutes cultures. A son contact, chacun expérimente cet amour qui fait de chaque homme un préféré pour Dieu, aimé et compris comme fils unique.
Cet amour radical, cette passion pour l’homme trouve ses racines dans un amour inconditionnel pour Jésus qui, sur la croix, crie l’abandon du Père ; et en Marie, modèle qui, devant son Fils mourant, croit encore, espère encore, aime encore. De là, son ascension continue, accomplie, selon la Parole de l’Evangile qu’elle considérait comme son programme et qui reflétait bien sa physionomie spirituelle : « Quant à Marie, elle retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur » (Lc 2,19).
Tension constante à la sainteté, développement des vertus, correspondance fidèle au charisme de la fondatrice : « Que tous soient un » (Jn 17,21), fleurissaient d’un déplacement de soi-même constant et intelligent.

Le tournant final
A 59 ans, on lui diagnostique une maladie qui, très rapidement, se manifeste dans toute sa gravité : elle n’a plus devant elle que quelques mois à vivre. A partir de ce moment, sa vie va être toute orientée vers Dieu, tandis qu’elle continue à être heureuse, comme elle l’avait promis à Jésus, il y a des années.
Sa chambre se transforme en une chaire de vie. Dans le Christ, la mort n’existe pas, il n’y a que la vie. Elle répète jusqu’au dernière instant : « Je veux témoigner que la mort est vie. »
Elle ne se plaint pas et refuse même les calmants. Elle souhaite rester lucide, toujours prête à dire son oui plein à ce Dieu qui l’avait fascinée étant jeune et qui, à présent, lui demande le don de sa vie. Les derniers jours, il semble qu’elle est sous l’effet dune anesthésie divine : elle parvient, malgré les souffrances, à transmettre autour d’elle une atmosphère de sacré et de joie pleine : « Je suis, dit-elle, comme dans un tourbillon d’amour. Je suis trop heureuse. » Immergée dans cette réalité de Paradis, elle part à la rencontre de l’Epoux le 27 février 1990.

« Je veux témoigner que la mort est Vie »

« Je veux témoigner que la mort est Vie »

« La vie des saints est toujours un aliment précieux pour la communauté chrétienne. Pourquoi la vie de Renata ? Parce qu’elle a découvert que Dieu est Amour et, à partir de ce moment, toute sa vie sera enflammée d’amour, jusqu’à sa mort. » C’est ainsi que Mgr Luciano Giovanetti, évêque de Fiesole, a présenté les motifs qui ont poussé à demander la mise en route de la cause de béatification de Renata Borlone.
Le 18 décembre 2003, dans la Salle San Benedetto comble, de la cité pilote Loppiano, sur les collines toscanes d’Incisa (dans le Val D’Arno), l’évêque a ouvert officiellement le procès de canonisation de Renata Borlone (1930-1990), focolarine co-responsable de la cité pilote de Loppiano entre 1967 et 1990. Une vie éclairée par la spiritualité de l’unité, entièrement donnée à Dieu et aux frères, qui continue à laisser derrière elle un sillage lumineux.

Qui était Renata ?
Renata voit le jour le 30 mai 1930 à Aurelia, près de Rome. Elevée dans une famille non pratiquante, à 14 ans, elle commence à se poser la question de l’existence de Dieu et à fréquenter l’Eglise. Assoiffée de vérité, elle se jette à corps perdu dans les études, à la recherche de Dieu. A 19 ans, elle entre en contact avec quelques-unes des premières focolarines, qui venaient d’arriver à Rome, et elle expérimente une joie et une plénitude jamais expérimentées. Une certitude s’impose à elle : Dieu existe, Dieu est amour ! Une découverte fulgurante qui transforme toute sa vie. C’est ainsi que s’ouvre une extraordinaire aventure qui, pendant 40 ans, la verra en première ligne pour construire cette nouvelle Œuvre dans l’Eglise. Très vite, elle remplit des fonctions de responsabilité, en Italie et à l’étranger. Et, à partir de 1967, elle est à Loppiano comme co-responsable de la cité pilote, chargée de la formation spirituelle des focolarines.
Elle meurt le 27 février 1990, laissant à tous l’exemple de sa vie qui interpelle encore aujourd’hui.

 

Parole de Vie de mai 2004

Nous sommes à la dernière Cène. Jésus va quitter ses amis et retourner auprès du Père. Il désire qu’ils soient unis à lui et entre eux par le lien le plus solide, le plus durable qui soit, le lien de l’amour. Lui qui aime « jusqu’à l’extrême », du « plus grand »amour qui va jusqu’à « se dessaisir de sa vie » , leur demande en retour le même amour.
L’amour que Jésus nous demande n’est pas un simple sentiment, mais c’est de faire sa volonté, celle qu’expriment ses commandements. C’est-à-dire avant tout l’amour envers les autres et l’amour réciproque. Cette vérité si importante, Jésus la répète avec force trois fois dans son dernier discours à ses disciples: « Celui qui a mes commandements et qui les observe, celui-là m’aime »; « Si quelqu’un m’aime, il observera ma parole »; « Celui qui ne m’aime pas n’observe pas mes paroles ».

« Si vous m’aimez, vous vous appliquerez à observer mes commandements. »

Pourquoi devons-nous observer ses commandements ?
Créés « à son image et à sa ressemblance » , nous sommes appelés à nous placer face à Dieu, nous sommes capables d’entretenir avec lui une relation de personne à personne : relation de connaissance, d’amour, d’amitié et de communion.
Je vis, j’existe, dans la mesure où j’adhère au projet d’amour de Dieu sur moi.
Plus notre relation avec lui, essentielle à notre nature humaine, s’approfondit et s’enrichit, plus nous nous réalisons et trouvons notre véritable personnalité.
Regardons Abraham. Il ne cesse de répondre « oui » aux demandes de Dieu, aussi incompréhensibles qu’elles puissent paraître : abandonner sa terre pour s’acheminer vers un destin inconnu, ou sacrifier son fils unique. Il adhère immédiatement, faisant totalement confiance, et un tout autre avenir s’ouvre devant lui.
Regardons aussi Moïse. Sur le mont Sinaï, le Seigneur lui révèle sa propre volonté en lui donnant le décalogue et de cette adhésion naît le peuple de Dieu.
Regardons enfin Jésus. Il répond au Père par un oui sans limite : « Que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se réalise » .
Pour nous, que signifie suivre Jésus ? Ceci : accomplir le mieux possible la volonté du Père qu’il nous a révélée et que lui, le premier, a accomplie.
Les « commandements » de Jésus ne sont ni des contraintes arbitraires, ni une construction artificielle, encore moins une aliénation. Ils représentent simplement une aide pour vivre notre nature de fils et filles d’un Dieu qui est Amour. Ne les considérons donc pas comme des « ordres » donnés à des serviteurs, mais comme expression de l’amour de Dieu et de l’attention qu’il porte à chacun de nous.

« Si vous m’aimez, vous vous appliquerez à observer mes commandements. »

Comment vivre cette Parole de vie ?
Écoutons attentivement les commandements de Jésus. Laissons l’Esprit Saint nous les rappeler tout au long de la journée. Il nous apprend par exemple qu’il ne suffit pas de ne pas tuer, mais qu’il faut éviter de se mettre en colère contre son frère. « Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre »  ; « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent ».
Mais vivons surtout ce que Jésus a appelé « son » commandement, celui qui résume tous les autres : l’amour réciproque. La charité est en effet le plein accomplissement de la loi , c’est la « voie supérieure »  que nous sommes appelés à parcourir.
Le Père Dario Porta, un prêtre de Parme (Italie), mort le jeudi saint de 1996, l’avait bien compris. Dans les premières années de son sacerdoce, il avait vécu de façon remarquable sa relation à Dieu ; mais par la suite il découvrit mieux encore : il pouvait voir Jésus dans chaque prochain et il fit de l’amour évangélique le tout de sa vie. Pour rester fidèle à son engagement, il devint de plus en plus attentif aux autres, renonçant même pour eux à ses projets personnels. Et un jour il écrivit dans son journal : « J’ai compris que l’unique chose qu’on voudrait avoir accomplie dans la vie, c’est d’avoir aimé ses frères ».
Chaque soir, comme lui, interrogeons-nous donc : « Aujourd’hui, ai-je toujours aimé mes frères ? »

Chiara LUBICH

 

Europe de l’Esprit : une espérance pour l’Europe

Europe de l’Esprit : une espérance pour l’Europe

  En mars 2004, Chiara s’est rendue pour la quatrième fois en Pologne. Il y a treize ans avait eu lieu la rencontre historique de Chiara avec le mouvement qui venait de sortir de la clandestinité au Palais des sports de Katowice. La rencontre de Gniezno, en mars 2004, montrait le peuple polonais désormais libre qui regarde au-delà de ses frontières, vers l’Europe. Dans cette ville est enterré Saint Adalbert qui a été martyrisé pour avoir cherché à évangéliser les Prussiens. C’est aussi le premier diocèse polonais, créé en l’an 1000, date qui marque également la naissance de l’État polonais et, sans doute aussi, celle d’une certaine idée d’Europe. C’est pour cette raison que la cathédrale de Gniezno est, après Czestochowa, le deuxième lieu de dévotion pour les catholiques polonais. « Europa Ducha », « Europe de l’Esprit », est le titre du congrès organisé à Gniezno, l’ancienne capitale, par un groupe de laïcs en collaboration avec l’Église polonaise et les autorités politiques. Zofia Dietl, une organisatrice, explique : « Nous avons invité les mouvements parce que le congrès, intitulé “L’Europe de l’Esprit”, désire mettre en lumière la spiritualité européenne et ceux qui la construisent. Or, les éléments les plus importants de la spiritualité européenne ce sont justement les mouvements, les Nouvelles Communautés. C’est pourquoi nous avons demandé à Chiara Lubich et à Andrea Riccardi d’ouvrir le congrès ».

600 délégués, 15 pays représentés, 25 associations d’intérêt public, des centaines de journalistes : le 12 mars, la salle circulaire est bondée. Après les discours de présentation, la parole est donnée à Chiara qui traite le sujet : « Charisme de l’unité, charisme de l’Europe ». Piotr Cywinski, modérateur de la matinée, commente : « Le congrès a commencé d’une manière forte et convaincante, grâce à ce discours qui est un véritable traité de théologie de l’unité ». Après Chiara, le professeur Andrea Riccardi brosse un tableau historique de l’Europe. « Partout où je vais – dit-il en commençant son discours – je me rends compte qu’il y a un grand besoin d’Europe ». Durant le dialogue qui s’ensuit, Andrea et Chiara indiquent les grandes lignes d’une Europe de l’esprit, se complétant l’un l’autre, et transmettent un souffle d’espérance d’une Europe qui existe et qui « marche »… L’après-midi, une table ronde sur « Les chrétiens et l’argent » réunit Michel Camdessus, Madame le professeur Gronkiewicz-Waltz et le focolarino marié hollandais Leo Andringa. La proposition de l’économie de communion touche le public. Loin d’apparaître une utopie, elle est perçue comme une réalité prophétique. Hanna Gronkiewicz-Waltz, ancienne présidente de la Banque de Pologne, actuellement présidente de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, affirme : « L’Économie de communion est possible […]. Elle pourrait être la solution au niveau national, régional ou personnel ». Et Michel Camdessus, ancien directeur général du Fonds monétaire international, commente : « Économie et communion peuvent être conjuguées ensemble, oui. Un principe qu’évidemment nous avons tous oublié est le principe de la fraternité ; le monde doit être construit en premier lieu sur ces bases. Nous, chrétiens, nous franchissons un pas de plus en passant de la fraternité à la communion. Nous devons le faire et le suggérer aux autres, parce que nous sommes tous frères ». Le congrès de Gniezno se termine par les interventions de personnalités politiques européennes. En particulier, le président de la Pologne, Aleksander Kwaśniewski, qui commence son discours en reconnaissant l’importance des mouvements chrétiens dans la vie européenne. Ensuite, un intéressant débat a lieu sur le rôle des hommes politiques en ce moment historique, avec M. Rocco Buttiglione et l’ancien premier ministre polonais Tadeusz Mazowiecki. Le cardinal Lehmann, président de la Conférence Épiscopale Allemande, archevêque de Mayence, affirme que le Congrès de Gniezno constitue une étape importante du chemin vers Stuttgart : « En mai, nous nous verrons à Stuttgart et ce sera une bonne continuation de ce congrès. Je crois que de nombreux efforts sont nécessaires, qu’il faut de nombreuses associations… Mais les mouvements ont un esprit fort, sont constants et cela me paraît très important. L’enthousiasme du moment ne suffit pas ni une explosion de joie spontanée ; il faut travailler avec continuité, ce que font les mouvements ».

Chiara intervient à l’université de Poznan

Chiara intervient à l’université de Poznan

Située à 50 kilomètres de Gniezno, à mi-chemin entre Berlin et Varsovie, la ville de Poznan est l’une des plus anciennes de Pologne. Mais sa tradition de plusieurs siècles n’empêche pas Poznan d’être une ville jeune à cause de la présence sur son territoire de 19 universités qui en font l’un des centres universitaires les plus vivants de Pologne. Mgr Stanislaw Gadecki, archevêque de Poznan, affirme : « Quand j’ai entendu dire que Chiara Lubich venait à Gniezno, j’ai aussitôt demandé aux focolares s’il était possible d’organiser une rencontre à Poznan, notamment pour les étudiants. Je ne croyais pas que cela aurait été possible mais, à la fin, nous y sommes arrivés. Et, comme nous l’avons vu aujourd’hui, il s’est créé un tel climat que les participants ont été touchés par la spiritualité de l’unité, par la spiritualité des focolarini ». Le 13 mars, Chiara est invitée à parler à l’Auditorium de l’université « Adam Mickiewicz ». Avant son intervention, les personnes du mouvement montent sur le podium, en face des grandes orgues. C’est le « peuple du mouvement » en Pologne, né lorsqu’on ne pouvait rien faire d’autre que vivre l’Évangile. Lorsque l’on projette une synthèse filmée des rencontres du pape polonais avec le Focolare, les participants sont très émus. L’attention est forte et les visages semblent graves, mais cela est démenti par les applaudissements très vifs. Chiara propose l’amour vécu de façon radicale, la seule solution pour raviver la communauté chrétienne. C’est l’antidote à la société de consommation, à la tiédeur ; c’est la joie et la ferveur. Chiara laisse de côté son discours écrit, et incarne la ferveur dont elle parle. À la conclusion, l’archevêque Mgr Stanislaw Gadecki remet à Chiara une médaille de reconnaissance de la part du diocèse pour sa visite. Le cardinal Józef Glemp, archevêque de Varsovie, s’exprime ainsi : « Dans la salle de l’université de Poznan, nous n’avons pas seulement écouté un discours de Chiara Lubich – que je connais très bien – mais nous avons assisté à ce que j’appellerais un climat de foi. Les jeunes ont pu expérimenter, au-delà du discours et du bien-fondé des arguments, ce climat qui fait que l’on peut s’adresser directement aux autres en les tutoyant. Je pense que c’est cela le grand charisme de Chiara ».

Parole de Vie d'avril 2004

Ce n’est pas la première fois que Luc nous montre les disciples discutant entre eux pour savoir qui d’entre eux est le plus grand . Cette fois nous sommes au dernier repas. Jésus vient d’instituer l’Eucharistie, le plus grand signe de son amour, le don de lui-même sans mesure, anticipation de ce qu’il vivra sur la croix quelques heures plus tard. Il se tient au milieu des siens « comme celui qui sert » . C’est tout le sens du « lavement des pieds » rapporté par l’Évangile de Jean. En ce mois où nous célébrons la Pâque, la Résurrection de Jésus, n’oublions pas cet enseignement.
Les disciples, eux, ne comprennent pas. Ils sont conditionnés par la mentalité courante qui privilégie les personnes qui reçoivent prestige et honneurs, qui se sont élevées au plus haut de l’échelle sociale, qui sont devenues « quelqu’un ». Mais Jésus est venu sur terre justement pour instaurer une société nouvelle, une nouvelle communauté, où règne une autre logique, celle de l’amour.
Lui, qui est le Seigneur et le Maître, a lavé les pieds de ses disciples (geste qui était réservé aux esclaves). Nous aussi, si nous voulons le suivre, et surtout si nous avons des responsabilités élevées, nous sommes appelés à servir notre prochain en nous donnant de manière aussi concrète que Jésus.

« Que le plus grand parmi vous prenne la place du plus jeune, et celui qui commande la place de celui qui sert »

C’est l’un des paradoxes de Jésus. Comment le comprendre ? Rappelons-nous que l’attitude typique du chrétien est l’amour. Or, l’amour nous conduit à nous mettre à la dernière place, à nous faire tout petit devant l’autre, comme un père qui joue avec son enfant ou l’aide dans ses devoirs de classe.
Vincent de Paul appelait les pauvres ses « maîtres ». Il les aimait et les servait comme tels, parce qu’il voyait Jésus en eux. Camille de Lellis se penchait sur les malades, lavant leurs plaies, les installant dans leur lit « avec l’affection – comme il l’écrit lui-même – d’une mère aimante pour son fils unique qui est malade ».
Et comment ne pas évoquer, plus près de nous, la bienheureuse Teresa de Calcutta, qui s’est penchée sur des milliers de moribonds, se faisant « rien » devant chacun d’eux, qui étaient les plus pauvres parmi les pauvres ?
Comment « se faire petit » devant l’autre ? En cherchant à entrer le plus profondément possible dans son âme, jusqu’à partager ses souffrances ou ses intérêts, à nos yeux peut-être insignifiants, mais qui constituent toute sa vie.
Pourquoi « se faire petit » devant chacun ? Ne croyons pas qu’il y ait une différence de niveau entre lui et nous mais prenons plutôt nos précautions : notre moi, si on ne le surveille pas, est toujours prêt, tel un ballon, à se gonfler et à se considérer comme supérieur aux autres.

« Que le plus grand parmi vous prenne la place du plus jeune, et celui qui commande la place de celui qui sert »

Vivons donc « l’autre », au lieu de mener une existence repliée sur nous-même, nos préoccupations, nos idées, nos affaires, bref sur tout ce qui tourne autour de notre moi.
Oublions notre moi, faisons-le passer au second plan pour mettre l’autre au cœur de nos pensées, faisons-nous un avec chacun jusqu’à descendre, si nécessaire, au creux de la vague, pour remonter avec lui. Aidons-le à sortir de ses soucis, de ses souffrances, de ses complexes, de ses handicaps. Ou, plus simplement, aidons-le à sortir de lui-même, à aller vers Dieu et vers ses frères. Avec notre soutien, il trouvera la plénitude de la vie, le vrai bonheur.
À tous les échelons du monde politique et administratif, les dirigeants (« ceux qui commandent » dit Jésus) peuvent concevoir leur responsabilité comme un service d’amour, pour créer et maintenir les conditions qui permettront aux autres expressions de l’amour de s’épanouir : l’amour des jeunes qui, pour se marier, ont besoin d’un logement et d’un travail; l’amour des étudiants qui ont besoin d’écoles et de livres ; l’amour des entrepreneurs qui, pour développer leur entreprise, ont besoin de routes, de chemins de fer, de normes précises.
Dès notre réveil et jusqu’à notre coucher, à la maison, au bureau, à l’école, dans la rue, nous pouvons toujours trouver l’occasion de servir les autres et de les remercier lorsqu’ils nous servent à leur tour. Faisons tout pour Jésus dans nos frères, ne négligeant personne, et en étant toujours les premiers à aimer. C’est en étant petits, au service de tous, que nous serons « grands ».

Chiara LUBICH

 

De l’explosion économique à la recherche d’une véritable dimension éthique

De l’explosion économique à la recherche d’une véritable dimension éthique

 

A la faculté d’Économie de l’université d’État de Dublin, Laurence Crowley, gouverneur de la Banque d’Irlande, a présenté un congrès intitulé : « Humaniser l’économie mondiale : vers une Économie de communion ». Cette proposition économique novatrice, issue de la spiritualité de l’unité des Focolari a suscité un vif intérêt dans le monde universitaire irlandais. 200 personnes étaient présentes : enseignants, chefs d’entreprises, étudiants… L’Économie de communion, pépinière d’idées novatrices et porteuse d’une culture économique nouvelle, a été expliquée par des experts et illustrée de témoignages d’entrepreneurs, notamment du pôle d’activités Spartaco au Brésil. Le gouverneur de la Banque d’Irlande, Laurence Crowley, a déclaré à la fin de la première session : « L’Économie de communion m’intéresse sous l’aspect de la théorie économique et d’entreprise qui la sous-tend. Mais j’ai cru comprendre aussi que le projet naît d’une culture spirituelle très importante à mes yeux. L’économie a besoin d’une forte dimension éthique et l’Économie de communion peut l’apporter à l’Irlande où le dynamisme économique a besoin d’un supplément de valeurs éthiques ».

Parole de Vie de Mars 2004

En exil à Babylone, le peuple d’Israël évoque avec nostalgie son passé, le temps glorieux où Dieu manifesta sa puissance en libérant ses ancêtres, alors esclaves en Égypte. Sa tentation est de penser : Dieu n’enverra plus un nouveau Moïse, il n’opérera plus de grands prodiges comme autrefois, et nous devrons rester pour toujours dans cette terre étrangère.
Mais Cyrus, roi de Perse, libère en 539 av. JC le peuple élu, dont le retour en terre promise sera encore plus extraordinaire que la sortie d’Égypte.
Dieu n’est pas limité par ce qu’il a déjà fait ! Son amour peut réaliser des œuvres encore bien plus grandes, que nous ne pouvons même pas imaginer. D’où cette invitation par la bouche du prophète Isaïe:

« Ne vous souvenez plus d’autrefois, ne songez plus au passé. Voici que je fais un monde nouveau : il germe déjà, ne le voyez-vous pas ? »

Le prophète encore, à la fin du livre d’Isaïe, annonce un futur plus que jamais plein de lumière : la création de cieux nouveaux et d’une terre nouvelle. Ce que Dieu accomplira sera tellement grand que « on ne se rappellera plus le passé, il ne reviendra plus à l’esprit » .
L’apôtre Paul lui aussi, reprenant les paroles d’Isaïe, annoncera l’intervention inouïe de Dieu dans notre histoire. Dans la mort et la résurrection de Jésus, il renouvelle la créature humaine, il la recrée en son Fils pour une vie nouvelle . Et enfin dans l’Apocalypse, au terme de l’histoire, Dieu annonce que le cosmos entier sera recréé : « Voici, je fais toutes choses nouvelles » .
Les paroles d’Isaïe, qui traversent la Bible entière, nous parlent encore aujourd’hui :

« Ne vous souvenez plus d’autrefois, ne songez plus au passé. Voici que je fais un monde nouveau : il germe déjà, ne le voyez-vous pas ? »

C’est nous qui sommes le « monde nouveau », la « nouvelle création », que Dieu a engendrée. À travers son Fils que nous accueillons dans ses Paroles et dans tout ce qu’il nous donne, c’est notre être et notre façon d’agir qui sont rendus nouveaux. Désormais c’est Jésus qui vit et œuvre en nous. C’est lui qui renouvelle nos rapports avec les autres : en famille, à l’école, au travail. C’est lui qui régénère, à travers nous, la vie sociale, le monde de la culture, des loisirs, de la santé, de l’économie, de la politique… en un mot tous les secteurs de la vie humaine.
Ne nous tournons plus vers le passé pour regretter ce qu’il y avait de beau, ou pour regretter nos erreurs : croyons fortement à l’action de Dieu qui continue à « faire du neuf ».
Dieu nous offre la possibilité de toujours recommencer. Il nous libère des conditionnements et des poids du passé. La vie se simplifie, devient plus légère, plus pure, plus fraîche. Comme l’apôtre Paul, nous aussi, oublieux du passé, nous serons libres de courir vers le Christ, vers la plénitude de la vie et de la joie .

« Ne vous souvenez plus d’autrefois, ne songez plus au passé. Voici que je fais un monde nouveau : il germe déjà, ne le voyez-vous pas ? »

Comment vivre alors cette Parole ? Tout au long de la journée, cherchons à vivre avec amour tout ce que Dieu attend de nous : étudier, travailler, nous occuper des enfants, prier, jouer… en écartant tout ce qui n’est pas volonté de Dieu dans le moment présent. Nous resterons ainsi ouverts à ce qu’il veut opérer en nous et autour de nous, nous serons prêts à accueillir la grâce particulière de chaque instant.

Si nous vivons ainsi, en offrant à Dieu chacune de nos actions, en lui disant explicitement : « Elle est pour toi », Jésus qui vivra en nous accomplira des œuvres qui demeurent.

Chiara LUBICH

 

« Pour une sainteté de peuple »

« Pour une sainteté de peuple »

 

Des quatre coins du monde
Les actes de contestation et de rébellion de ces jours-ci à Haïti, les contrastes ethniques du Burundi et du Congo, les dramatiques inondations du nord-est du Brésil, la situation vécue par les minorités chrétiennes en terre islamique, de l’Afrique du Nord au Kazakhstan : tels sont les contextes dans lesquels vivent quelques-uns des 105 évêques amis du Mouvement des Focolari qui se sont rassemblés du 14 au 20 février au centre Mariapolis de Castel Gandolfo pour leur 28e congrès international, à l’invitation du cardinal Miloslav Vlk, archevêque de Prague.

Les évêques autour du pape
Les évêques ont participé à l’audience générale du mercredi 18 février. Le pape y est apparu entouré des évêques, comme une icône de la collégialité effective et affective. Dans son message destiné aux évêques, Jean-Paul II a adressé une salutation particulière à Chiara Lubich présente avec eux, et a vivement apprécié les thèmes abordés au congrès, en ajoutant : « Seule une communauté chrétienne resplendissante de sainteté peut accomplir efficacement la mission confiée par le Christ, qui est de répandre l’évangile jusqu’aux extrémités de la terre ». Il a insisté sur l’exigence pour les baptisés de « vivre avec cohérence l’évangile dans la vie de tous les jours… C’est dans l’ordinaire qu’il faut vivre l’extraordinaire ».

Fraternité vécue
Ces évêques des cinq continents se sont réunis pour vivre un temps d’intense fraternité et pour partager, dans une communion à l’échelle mondiale, les douleurs, les joies, les soucis et les défis à relever. « Je suis arrivé ici avec une grande souffrance, mais votre présence, votre attention et votre amour m’ont remis debout », a confié à la fin de la rencontre un évêque venu d’un pays en guerre civile. Et un de ses confrères d’Afrique du Nord : « Nous vivons ici un temps de grâce, parce que nous nous rencontrons, nous nous connaissons et nous vivons comme un seul corps ».

Partir de l’évangile
Rencontre de fraternité donc, mais aussi de spiritualité, comme l’indique le thème du congrès : « Pour une sainteté de peuple : vivre et proposer à nouveau la vie chrétienne sans craindre de mettre “la barre haute” ». Exigence nullement théorique, mais possible et tout à fait actuelle, comme l’ont prouvé les témoignages des évêques, familles, jeunes, prêtres et personnes engagées dans la vie paroissiale et dans la société. En partant de l’évangile et de l’art d’aimer caractéristique qui en découle, se forment des familles qui, par leur vie à contre-courant, deviennent les avant-postes de la nouvelle évangélisation et des communautés chrétiennes qui séduisent et attirent ceux qui se situent en marge de l’Église.

Le frère, voie privilégiée de l’union à Dieu
Chiara Lubich
a fait une intervention sur « L’union à Dieu », en montrant en particulier comment le frère en est le chemin. « Pour nous – a-t-elle affirmé – la voie typique, indiscutable, impossible à éluder et expérimentée avec succès, est celle-ci : nous arrivons à l’union à Dieu en aimant nos frères ». Elle a rappelé le trinôme synthétique par lequel Igino Giordani, co-fondateur du Mouvement, aimait définir cette voie : « Moi, le frère, Dieu ».
« Si nous avançons sur cette route – a expliqué la fondatrice des Focolari – Dieu se manifeste en nous. Nous percevons sa présence. Nous ne sommes plus seuls avec nous-mêmes. Nous sommes deux : Lui et nous ». C’est valable pour toutes les circonstances de la vie.
« Nous devons tous devenir des mystiques, pour pouvoir vivre le christianisme dans le monde d’aujourd’hui », a commenté un évêque de Hongrie, citant Karl Rahner : « le chrétien de l’avenir est un mystique ou n’est pas ».

Interventions des cardinaux Kasper et Re
L’Exhortation post-synodale Pastores gregis
a servi de base aux réflexions des évêques, surtout la seconde partie consacrée à la vie spirituelle de l’évêque. Prenant appui sur ce document, le cardinal Walter Kasper, qui a présidé l’une des concélébrations, a parlé de l’évêque comme de « l’homme des béatitudes ».

Le cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la Congrégation des évêques, a lui aussi présidé une concélébration. Il a dit sa joie pour ce congrès qui offrait l’occasion « d’approfondir le rapport avec le Christ et la fraternité entre évêques ».

La spiritualité de communion et son incidence sur la société
Le catalyseur de cette expérience a été la spiritualité de communion développée dans le Mouvement des Focolari, qui porte des fruits au sein de l’Église et dans le dialogue entre cultures et religions. « Il ne s’agit pas seulement d’une expérience spirituelle, mais d’un élan qui a une incidence universelle sur l’économie, la politique et toute la société », a constaté un évêque suisse après la projection des films qui retracent, décennie par décennie, les 60 ans du Mouvement des Focolari. Une histoire pleine d’espérance, qui témoigne que Dieu est à l’œuvre, même en ces temps où des vents glacés éteignent souvent la foi, et qu’il prépare un nouvel épanouissement de la vie évangélique.

Apôtres du dialogue
A la fin du congrès, qui a souligné la convergence entre les orientations actuelles de l’Église et les effets du charisme de l’unité, une conversation entre les évêques et Chiara Lubich a porté sur l’expression inédite employée par le pape pour définir les Focolari (dans son message pour le 60e anniversaire du Mouvement) : « apôtres du dialogue », dans l’Église, entre les Églises, avec les personnes des autres religions et avec les non-croyants. C’est ce que veulent être les évêques en retournant dans leurs pays.

Ouvrir de nouvelles voies au dialogue

Ouvrir de nouvelles voies au dialogue

 

« Le professeur Ehrlich est l’une des grandes figures du dialogue judéo-chrétien », a déclaré dans la laudatio Hans Hermann Henrix, directeur de l’université catholique d’Aix-la-Chapelle. « Marqué par sa douloureuse histoire personnelle de juif dans l’Allemagne nazie, il avait toutes les raisons de couper les ponts plutôt que d’ouvrir courageusement de nouvelles voies ». C’est un homme du dialogue, « qui ne cherche pas à effacer les différences ni les divisions, mais qui sait apprécier l’autre sans trahir ses propres convictions ». Ces paroles ont été prononcées lors de la remise du prix Klaus Hemmerle, institué pour le dixième anniversaire de la disparition de l’évêque d’Aix-la-Chapelle. Destiné à récompenser des personnes qui s’engagent pour l’unité et le dialogue au sein des Églises et entre les Églises et les religions, il a été conféré après une liturgie solennelle célébrée dans la cathédrale d’Aix-la-Chapelle par le cardinal de Prague Miloslav Vlk et par l’évêque d’Aix-la-Chapelle, Mgr Heinrich Mussinghoff.

Mgr Mussinghoff s’est réjoui du choix du premier lauréat en rappelant qu’Ernst Ehrlich a joué un rôle décisif dans la fondation du premier groupe de dialogue judéo-chrétien au sein du Comité central des catholiques allemands, où il s’est d’ailleurs lié d’amitié avec Mgr Hemmerle. Ernst Ehrlich : mon amitié avec Mgr Hemmerle Dans son discours de remerciement, Ernst Ehrlich a évoqué quelques-unes de ses rencontres avec Klaus Hemmerle, son vieil ami et compagnon. Il s’est dit impressionné par la façon dont celui-ci comprenait le judaïsme « de l’intérieur ». Sans avoir beaucoup écrit sur le dialogue judéo-chrétien, il l’a vécu intensément, avec dignité et en esprit de fraternité. Il a évoqué aussi le pape Jean-Paul II qui, de même, a réussi établir des signes d’amitié et de fraternité lors de rencontres avec des représentants du judaïsme. Le cardinal Vlk : Mgr Hemmerle, une vie pour l’unité Dans son homélie, le cardinal Vlk a mis en évidence les liens étroits entre Klaus Hemmerle et le Mouvement des Focolari, soulignant à quel point Mgr Hemmerle a été un homme d’unité, qui savait trouver les liens entre l’Église et le monde, entre les croyants et les non-croyants, les intellectuels et les ouvriers. Une capacité à vivre l’unité, à « élargir son âme sur Dieu et sur tout homme… » que lui-même attribuait à sa rencontre avec Chiara Lubich et la spiritualité du Mouvement des Focolari. Chiara Lubich : devenir apôtres du dialogue et de la communion Dans un message envoyé pour la circonstance, Chiara Lubich parle de Mgr Hemmerle comme d’un co-fondateur de cette communauté spirituelle et internationale, et invite les personnes présentes à devenir comme lui « … des apôtres du dialogue et de la communion ».

   

ENSEMBLE POUR L’EUROPE, pour contribuer à donner une âme au continent

ENSEMBLE POUR L’EUROPE, pour contribuer à donner une âme au continent

   A l’heure où se dessine l’unité de l’Europe et avec l’entrée dans l’Union de populations de l’Est et du Sud du continent, des Mouvements, Communautés et groupes de diverses Églises ou Communautés ecclésiales européennes tracent, pour la première fois dans l’histoire, un chemin de communion et de collaboration : ils veulent contribuer ensemble à l’unité spirituelle du continent, pour que l’Europe réalise sa vocation universelle de paix et d’unité entre les peuples.

Des Mouvements, Communautés et groupes chrétiens veulent rendre visible : un réseau de fraternité qui existe déjà sur tout le continent et fait éclater nationalismes et barrières historiques ; le renouveau spirituel qui découle de l’évangile vécu et se manifeste en de nombreux secteurs de la société. la contribution des peuples à une Europe des citoyens.

Dans une vaste manifestation à STUTTGART (Allemagne), au palais des sports Hanns Martin Schleyer, en liaison vidéo par satellite avec des rencontres simultanées dans une centaine de villes d’Europe.

Au programme : interventions de fondateurs et responsables de Mouvements, Communautés et groupes chrétiens, dont Chiara Lubich et Andrea Riccardi ; les pasteurs évangéliques Friedrich Aschoff et Ulrich Parzany ; le père Heikki Huttunen, orthodoxe. Avec la participation de Romano Prodi, président de la commission européenne, du cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens et de Johannes Friedrich, évêque de l’Église évangélique-luthérienne de Bavière Témoignages apportés par des Mouvements, Communautés et groupes, en réponse aux grandes questions de notre temps : la paix, un nouveau style de vie qui instaure un véritable dialogue entre Européens ; l’intégration des peuples et des différentes cultures ; les valeurs de la famille, la solidarité avec les plus pauvres en Europe et dans le monde. Les jeunes diront comment ils voient l’Europe de demain et de quelle manière ils s’engagent. Des intermèdes artistiques manifesteront la richesse de la diversité des peuples, avec entre autres : Judy Bailey, Albert Frey, Beatbetrieb, Gen Rosso, Gen Verde, la Compagnie de ballet de Liliana Cosi et Marinel Stefanescu…   La retransmission par satellite sera réalisée grâce à TELESPAZIO, CRC/Canada et MEDIA SPACE Alliance

Comment est née l’idée de la journée ENSEMBLE POUR L’EUROPE ?

* A l’occasion d’une rencontre en mai 2002 à Rome entre fondateurs et responsables de quelques Mouvements et Communautés catholiques et évangéliques, l’idée a germé d’organiser un grand rassemblement en Allemagne, pour contribuer à donner une âme à l’Europe. Les participants à cette rencontre étaient : la Communauté Sant’Egidio, le Conseil des responsables des Communautés et Mouvements évangéliques, les Cursillos de Cristiandad, le Mouvement des Focolari, le Mouvement Schönstatt, le Renouveau charismatique dans l’Église catholique (Italie), le Renouveau de l’Esprit dans l’Église évangélique (GGE) et les YMCA. * La manifestation « Ensemble pour l’Europe » se situe au carrefour de deux routes : le chemin parcouru depuis 1969 par les évangéliques avec plus de 120 Mouvements, Communautés et groupes en Allemagne, et celui parcouru par les catholiques depuis le grand rassemblement autour de Jean-Paul II, la veille de la Pentecôte 1998. A ce jour, plus de 240 Communautés et Mouvements chrétiens dans le monde sont partie prenante. * Depuis le 31 octobre 1999 – date de la signature de la Déclaration conjointe entre l’Église catholique et la Fédération luthérienne mondiale sur la Doctrine de la Justification – lors d’une rencontre au Centre œcuménique d’Ottmaring, près d’Augsbourg (Allemagne), qui réunissait des responsables de Mouvements, Communautés ou groupes catholiques et évangéliques, une nouvelle expérience de communion et de collaboration est engagée, qui s’étend aussi aux orthodoxes, aux anglicans et aux autres chrétiens. LES MOUVEMENTS, COMMUNAUTÉS ET GROUPES CHRÉTIENS D’EUROPE PRÉSENTS À STUTTGART * Nés en divers pays d’Europe avant ou après la seconde guerre mondiale, ils sont pour la plupart répandus dans toute l’Europe et dans le monde ; * Différents par leur importance, leur diffusion et leurs domaines d’action, en majorité laïcs, ils touchent des personnes de tous âges et de toutes catégories sociales ; * Ils ouvrent de larges espaces de dialogue à différents niveaux ; * Ils ont pour point commun un retour à l’authenticité de l’évangile et la conscience de ne pas être le fruit d’un projet humain, mais d’un don de l’Esprit, pour apporter une réponse aux défis de notre temps. LA MANIFESTATION S’INSCRIT DANS UNE SEMAINE IMPORTANTE POUR L’EUROPE * 1er mai : élargissement de l’Union européenne avec l’entrée de l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Slovénie, la Slovaquie, la République tchèque, la Hongrie, Malte et Chypre. * 8 mai : anniversaire de la fin de la deuxième guerre mondiale (8 mai 1945) * 9 mai : fête de l’Europe, pour l’anniversaire de la déclaration de Robert Schuman en 1950, qui proposait la formation d’une communauté au service de la paix, précurseur de l’Union européenne.

Schoolmates (Copains de classe)

Schoolmates (Copains de classe)

Schoolmates propose deux possibilités : SE CONNAITRE : Au moyen d’un site Internet, des jeunes de différents pays peuvent correspondre et constituer un réseau international entre classes pour un échange de leurs richesses réciproques : partage de culture, langue, traditions et initiatives destinées à construire le monde uni. S’ENTRAIDER : Au moyen d’un fonds de solidarité, les classes qui le souhaitent peuvent vivre la « culture du donner » en constituant des bourses d’études en faveur de jeunes qui, dans certains pays pauvres, ne peuvent pas aller à l’école faute de pouvoir payer la scolarité.

22e rencontre internationale des évêques de différentes Eglises :

22e rencontre internationale des évêques de différentes Eglises :

Une expérience d’unité

“Bombes et missiles continuent à semer la douleur et la haine. J’ai voulu, avec mes frères évêques, entendre d’autres voix, des bombes et des missiles spirituels, plus forts, qui sèment l’amour, la concorde, la compréhension, l’unité.” Ce sont les parolesde l’évêque irakien, Mgr Shlemon Warduni, de Bagdad. Ils étaient 34 évêques orthodoxes, siro-orthodoxes, anglicans, évangéliques-luthériens et catholiques de plusieurs rites, provenant de plusieurs pays d’Europe, du Proche Orient et d’Amérique, qui ont conclu, le 1er décembre, leur rencontre annuelle qui s’est déroulée au Centre international du Mouvement des Focolari, à Rocca di Papa (Rome).

La rencontre était déplacée d’Istanbul à Rome à cause des tragiques attentats

La rencontre devait, à l’origine, avoir lieu à Istanbul et d’importantes rencontres étaient prévues, avec le Patriarche œcuménique Bartholomée Ier, le Patriarche arminien apostolique mesrob II et d’autres personnalités religieuses. Mais, à cause des attentats, le second trois jours avant le début de la rencontre, celle-ci a dû être déplacée à Rome : “Nous nous étions préparés depuis longtemps à aller à Istanbul – dit l’évêque évangélique luthérien émérite de Stokholm, Henrik Svenungsson – et les Eglises orthodoxes du lieu nous avaient préparé un grand accueil. Puis tout a changé? Mais c’est déjà décidé : Istanbul sera la destination de notre prochaine rencontre.”

“La haine détruit les programmes et coupe les routes mais l’émour crée de nouveaux programmes et ouvre de nouvelles routes”,a commenté le promoteur de la rencontre, le cardinal Miloslav Vlk. La rencontre née d’une profonde souffrance a porté beaucoup de fruits.”

Le message du Patriarche œcuménique de Constantinople

Un très beau message est arrivé du Patriarche œcuménique Bartholomée Ier. Citant Jean-Paul II, il répète que “l’humanité a besoin de ponts et non de murs”, et il poursuit : “Nous aurions voulu être au milieu de vous et vous parler face à face , pour que notre joie soit complète.” “Mais cette opportunité nous a été enlevée de manière imprévue et violente.”

Il a souligné le contexte particulier de la rencontre : “En ces temps qui se distinguent par un manque de stabilité et de sécurité (…), c’est un motif de joie, très prometteur, qu’il y ait des personnes, des organisations ou des Mouvements, comme le cher Mouvement des Focolari, qui se soient rendu compte que l’unité entre eux et l’unité du monde en Christ est l’élément fondamental de la vérité et de la vie. Mais il est encore plus prometteur qu’ils aient fait de la réalisation de cette unité le motif principal de leur activité.”

Chiara Lubich sur le thème

“La présence de Jésus au milieu des siens et le “dialogue de la vie”

Jour après jour, les évêques ont vécu le “dialogue de la vie” et ils ont expérimenté comme il porte en lui la faculté de potentialiser les différentes dimensions de l’œcuménisme. Avant tout “la prière en commun”, au cours des célébrations liturgiques des différentes Eglises qui ont recueilli les trésors spirituels des différentes traditions. Et le dialogue de la charité, de “l’accueil réciproque.”

Le thème du Congrès des évêques était la rencontre avec “Jésus, spirituellement présent dans la communauté, là où deux ou plus sont unis en son nom, c’est-à-dire dans son amour.” Chiara Lubich a approfondi cette réalité avec une intervention sur “La présence du Christ Au milieu des siens et le ’dialogue de la vie’”.

Se référant aux 60 années d’histoire du Mouvement des Focolari, la fondatrice a mis en évidence la manière dont les personnes entraînées dans cette aventure, dès le début, étaient portées à donner vie partout à des cellules vivantes du Corps mystique. “Se sont formées ainsi et se forment – a-t-elle dit -, dans l’Eglise catholique, dans les autres Eglises entre membres de différentes Eglises des parcelles de chrétienté unies au nom de Jésus, en attente du dernier lien d’unité, l’Eucharistie, lorsque Dieu le voudra.” C’est l’expérience du “dialogue de la vie”, du “dialogue du peuple”, “car nous sentons que nous composons entre nous ’un unique peuple chrétien’ qui concerne les laïcs mais aussi des moines, des religieux, des diacres, des prêtres, des pasteurs, des évêques”.

Et Jésus au milieu des siens a été, en effet, la grande expérience de cette rencontre. La promesse de Matthieu 18,20, Jésus au milieu des siens, est apparue comme la voie pour regarder avec espérance notre époque, la clef pour porter l’esprit de l’Evangile à l’humanité d’aujourd’hui : aux familles et aux jeunes, à la politique, aux médias, à l’économie, au monde de la culture, comme l’ont montré de nombeux témoignages.

L’évêque évangélique-luthérien, Helge Klassohn, a commenté : “C’est la première fois que je rencontre le Mouvement des Focolari. Je pense que cette communuaté œcuménique est très importante : elle ne nous confime pas seulement dans notre service mais est aussi un signe pour le chemin de l’Eglise.”

Chiara Lubich sur le thème

“La présence de Jésus au milieu des siens et le “dialogue de la vie”

Jour après jour, les évêques ont vécu le “dialogue de la vie” et ils ont expérimenté comme il porte en lui la faculté de potentialiser les différentes dimensions de l’œcuménisme. Avant tout “la prière en commun”, au cours des célébrations liturgiques des différentes Eglises qui ont recueilli les trésors spirituels des différentes traditions. Et le dialogue de la charité, de “l’accueil réciproque.”

Le thème du Congrès des évêques était la rencontre avec “Jésus, spirituellement présent dans la communauté, là où deux ou plus sont unis en son nom, c’est-à-dire dans son amour.” Chiara Lubich a approfondi cette réalité avec une intervention sur “La présence du Christ Au milieu des siens et le ’dialogue de la vie’”.

Se référant aux 60 années d’histoire du Mouvement des Focolari, la fondatrice a mis en évidence la manière dont les personnes entraînées dans cette aventure, dès le début, étaient portées à donner vie partout à des cellules vivantes du Corps mystique. “Se sont formées ainsi et se forment – a-t-elle dit -, dans l’Eglise catholique, dans les autres Eglises entre membres de différentes Eglises des parcelles de chrétienté unies au nom de Jésus, en attente du dernier lien d’unité, l’Eucharistie, lorsque Dieu le voudra.” C’est l’expérience du “dialogue de la vie”, du “dialogue du peuple”, “car nous sentons que nous composons entre nous ’un unique peuple chrétien’ qui concerne les laïcs mais aussi des moines, des religieux, des diacres, des prêtres, des pasteurs, des évêques”.

Et Jésus au milieu des siens a été, en effet, la grande expérience de cette rencontre. La promesse de Matthieu 18,20, Jésus au milieu des siens, est apparue comme la voie pour regarder avec espérance notre époque, la clef pour porter l’esprit de l’Evangile à l’humanité d’aujourd’hui : aux familles et aux jeunes, à la politique, aux médias, à l’économie, au monde de la culture, comme l’ont montré de nombeux témoignages.

L’évêque évangélique-luthérien, Helge Klassohn, a commenté : “C’est la première fois que je rencontre le Mouvement des Focolari. Je pense que cette communuaté œcuménique est très importante : elle ne nous confime pas seulement dans notre service mais est aussi un signe pour le chemin de l’Eglise.”

Un riche échange de dons

Ouverture de la rencontre à l’abbaye greque byzantine de Saint Nil Plus de 60 évêques étaient inscrits pour participer à la rencontre d’Istanbul ; 34 d’entre eux ont réussi, au dernier moment, à changer leurs programmes et à venir à Rome. Mais il y a eu là aussi un accueil tout spécial, avec une célébration d’ouverture solennelle et joyeuse, à l’abbaye catholique de rite byzantin de Saint Nil, fondée il y a mille ans, en 1004. . Message du Pape et dialogue avec le cardinal Kasper Le cardinal Walter Kasper, Président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, a accueilli les évêques au Vatican, au siège de ce Conseil. Il a tout de suite lu le message que le Pape leur avait envoyé : “… Je vous accueille avec une grande affection (…), l’Eglise de Pierre et Paul à Rome et je vous offre l’hospitalité réservée aux frères dans le Christ”. Faisant référence au mot d’ordre du Congrès : “Vous êtes tous un dans le Christ Jésus (Ga 3,24), le Pape en a souligné le thème : “Il s’agit d’un thème plus que jamais actuel : il peut fournir une réponse aux grandes lacérations qui meurtrissent le monde d’aujourd’hui.” Le card. Kasper a ensuite entamé avec les évêques un dialogue intense et ouvert dans tous les domaines, traçant un cadre interessant des relations œcuméniques actuelles de l’Eglise catholique : relations marquées par le dialogue théologique mais aussi par un esprit de participation aux joies et aux souffrances des autres Eglises. Et là, il a focalisé l’attention sur l’espérance qui, malgré les difficultés, traverse les innombrables démarches œcuméniques et sur la contribution que le Mouvement des Focolari leur apporte. Il a ensuite encouragé les évêques à poursuivre le “dialogue de la vie” caractéristique du Mouvement des focolari et de sa spiritualité. Le “dialogue théologique”, a-t-il dit, doit toujours être accompagné d’une forte spiritualité œcuménique : “Ce dialogue de la vie est pour nous essentiel, a-t-il affirmé encore, car nous ne sommes pas seulement divisés sur la doctrine, nous ne nous connaissons pas ; nous devons vivre ensemble pour nous connaître et devenir des amis. Je suis très reconnaissant aux focolarini qui offrent un modèle de cet oecuménisme de la vie et de l’amitié.” Message de l’archevêque de Cantorbery et visite au Centre anglican de Rome Un autre rendez-vous significatif a eu lieu au Centre anglican – au Palais Doria Pamphili de Rome -, où le nouveau directeur, l’évêque John Flack qui participait à la rencontre, a accueilli le groupe des évêques. Il a affirmé que le lien avec le focolare est essentiel pour lui, dans la nouvelle tâche qui lui est confié. Il a remis aux évêques un message de Rowan Williams, l’archevêque de Cantorbery, qui soulignait notamment : “Il n’est pas nécessaire de vous rappeler que l’amour de Dieu, exprimé de manière tangible, n’a jamais été aussi nécessaire qu’aujourd’hui, dans ce monde troublé et divisé.” Et il les assurait de ses prières “pour votre réflexion commune sur l’approfondissement des idéaux inspirateurs de Chiara Lubich”. A l’Eglise greque orthodoxe de Rome et au siège de la communauté luthérienne suédoise La participation aux Vêpres pour la fête de saint André, fondateur et patron du Patriarcat œcuménique, à l’Eglise greque orthodoxe de Saint André de Rome et la visite à la Maison de sainte Brigitte où vécut cette sainte du 12e siècle, et qui accueille à présent l’Eglise de la communauté luthérienne suédoise, ont offert d’autres occasions d’une meilleure connaissance réciproque. Visite aux catacombes et pacte de l’amour réciproque Un autre moment fondamental de la rencontre a été la visite aux catacombes de Domitille, lieu de racines communes avec l’Eglise des premiers chrétiens. Dans un climat recueilli et solennel, moment de grande émotion : les évêques ont scellé entre eux, justement en ce lieu, un pacte d’amour réciproque, en se promettant de s’aimer l’un l’autre, avec la mesure donnée par Jésus, afin que la croix de l’un devienne celle de l’autre, la joie de l’un celle de l’autre, de manière à aimer l’Eglise d’autrui comme la sienne. A été revécu là, d’une certaine manière, ce qui est écrit des premiers chrétiens d’Antioche : “La multitude des croyants avait un seul cœur et une seule âme” (act 4,32).

Meilleurs vœux pour un Noël et une nouvelle Année de Paix !

Meilleurs vœux pour un Noël et une nouvelle Année de Paix !

  Pour que l’humanité puisse continuer à vivre nous devons avoir le courage « d’inventer la paix ». Nous nous sommes sûrement demandé comment les kamikazes peuvent en venir à sacrifier leur vie pour la cause du terrorisme. Nous devrions être capables de donner notre vie Pour la cause de cet immense idéal qu’est l’amour pour Dieu et pour nos frères. Un amour à la portée de tous, parce que l’amour fraternel est inscrit dans le cœur de tout homme. On verrait alors fleurir partout cette fraternité que Jésus a apportée sur la terre en se faisant notre frère et en nous faisant frères les uns des autres. Peut-être la providence divine se sert-elle aussi des destructions et des catastrophes pour susciter un sursaut inattendu des consciences et des énergies insoupçonnées afin de construire une paix nouvelle et de « redonner souffle » à l’humanité. Bon Noël, un Noël de Paix ! Chiara Lubich

7 décembre 1943 : « le début d’une aventure imaginée par un Autre »

7 décembre 1943 : « le début d’une aventure imaginée par un Autre »

   Après avoir lu le message du pape, et après l’interminable applaudissement qui a suivi, le président du Conseil pontifical pour les laïcs a développé quelques pensées de Jean-Paul II, en particulier les raisons de son action de grâces « pour cet immense don qu’on appelle le charisme ». Il définit le charisme comme « la chose la plus précieuse qui vous a été confiée par l’intermédiaire de la fondatrice du Mouvement : Chiara ». Merci « au Seigneur pour ce qu’il a fait avec vous pendant ces 60 ans, pour les grandes œuvres de Dieu », et pour le sens des responsabilités que comporte le don : fidélité et accueil radical « avec une totale ouverture à Dieu pour se laisser guider par la grâce du charisme et avec un approfondissement continuel de ce don pour lui faire porter du fruit dans la vie personnelle, dans la vie de l’Église et du monde ». Mgr Rylko a fait remarquer qu’un « charisme est complet dès le début, mais que le fondateur lui-même n’en connaît pas les détails. Si vous demandiez à Chiara si le 7 décembre 1943 elle avait l’intention de fonder un mouvement, elle vous répondrait : “Sûrement pas !” ». Cette date – a-t-il rappelé – « a été le début d’une aventure imaginée par un Autre. C’est l’Esprit Saint lui-même qui dévoile petit à petit l’immense richesse contenue dans le charisme ». Ainsi, « la garantie de la jeunesse et de la fraîcheur permanente d’un charisme réside dans le fait qu’il surprend toujours par les nouveautés qu’il dévoile à nos yeux », parce que « lorsque l’Esprit Saint intervient, il étonne toujours ». Mgr Rylko a terminé en soulignant l’importance de la mémoire des « événements fondateurs » qui sont à l’origine d’un mouvement. Dans cette « mémoire se trouvent la force et la lumière qui permettent de cheminer et d’avancer dans la certitude que le Seigneur est avec nous ». Puis il a souhaité à Chiara Lubich « beaucoup de forces pendant de longues années encore ».

Un centre de spiritualité et d’études sur le lieu où, selon la tradition, Jésus a prononcé la prière de l’unité

Un centre de spiritualité et d’études sur le lieu où, selon la tradition, Jésus a prononcé la prière de l’unité

  Pour ce soixantième anniversaire, nous avons appris qu’en signe d’unité, un centre de spiritualité et d’études des Focolari allait pouvoir se construire dans le vieux Jérusalem, à côté de l’escalier de pierre où, selon la tradition, Jésus aurait demandé l’unité au Père. A cette occasion, les membres du Mouvement dans le monde ont recueilli les premiers fonds destinés à la réalisation de ce projet. Le mois dernier, un accord a été signé par lequel le patriarche latin de Jérusalem concède aux Focolari, à usage perpétuel, une parcelle de terrain située tout près de « cet escalier ».

C’est un rêve vieux de cinquante ans qui se réalise. Il date de la première visite de Chiara Lubich en Terre Sainte, en 1956. C’est en fait dans cette page de l’évangile, lue dans un refuge durant la seconde guerre mondiale, que Chiara et ses premières compagnes ont découvert le but de leur vie. Depuis 25 ans, le Mouvement des Focolari est présent en Israël avec quelques centres à Jérusalem et à Haïfa, qui contribuent à porter la paix.