Mouvement des Focolari
Chiara Lubich : J’ai un rêve

Chiara Lubich : J’ai un rêve

« Si j’observe, ce que l’Esprit Saint a fait en nous et en de nombreuses autres “affaires” spirituelles et sociales à l’œuvre actuellement dans l’Église, je ne peux qu’espérer qu’il agira encore et toujours avec la même générosité et magnanimité. Il le fera à travers des œuvres qui naîtront ex-novo de son amour et en développant celles qui existent déjà, comme la nôtre. En attendant, je rêve que notre Église soit enveloppée d’une atmosphère qui corresponde davantage à son être Épouse du Christ ; qu’elle se présente au monde plus belle, plus une, plus sainte, plus charismatique, plus conforme à son modèle Marie, donc plus mariale, plus dynamique, plus familiale, plus intime, et qu’elle se modèle davantage sur le Christ son Époux. Je rêve qu’elle soit un phare pour l’humanité. Et je rêve qu’elle suscite un peuple saint, d’une sainteté jamais vue jusqu’à présent. Je rêve que l’aspiration à une fraternité vécue, diffusée sur la terre, réclamée – comme on le constate aujourd’hui – par les consciences de millions de personnes, devienne dans l’avenir, au cours du troisième millénaire, générale, universelle. Je rêve donc d’une diminution des guerres, des conflits, de la faim, des innombrables maux dont le monde est affligé. Je rêve d’un dialogue d’amour plus intense entre les Églises qui rapproche l’heure où nous formerons une unique Église. Je rêve que le dialogue soit vivant et fécond entre les religions et qu’il s’accroisse ; que les personnes des religions les plus variées soient liées entre elles par l’amour, cette “règle d’or” qui se trouve dans leurs livres sacrés. Je rêve que les diverses cultures du monde se rapprochent et s’enrichissent réciproquement, pour former une culture mondiale basée sur les valeurs permanentes, véritable richesse des peuples, qui doivent s’imposer comme sagesse globale. Je rêve que l’Esprit Saint continue à être la source d’eau vive des Églises ; qu’il consolide, au-delà de leurs frontières, les “semences du Verbe”. Ainsi l’avènement de quelque chose de “nouveau” – lumière, vie, œuvres nouvelles que seul Lui peut susciter – ne cessera d’inonder le monde. Et toujours davantage d’hommes et de femmes suivront le droit chemin, convergeront vers leur Créateur, se mettront cœur et âme à son service. Je rêve que les relations basées sur l’évangile s’étendent des personnes aux groupes, aux mouvements, aux associations religieuses et laïques ; aux peuples, aux États… Ainsi, il sera naturel d’aimer la patrie de l’autre comme la sienne et de tendre à une communion des biens universelle : au moins en prospective. [..] Je rêve donc que les Cieux nouveaux et les terres nouvelles commencent à se réaliser sur la terre, autant que possible. Je rêve beaucoup mais nous avons devant nous un millénaire pour réaliser tout cela ». Chiara Lubich Traduit de : Attualità. Leggere il proprio tempo, Città Nuova, Roma 2013, pp. 102-103

Soigner par le sourire

Sourire fait du bien, les scientifiques le confirment: sourire allonge l’espérance de vie, réduit le stress, rapproche les personnes entre elles. Parfois cela peut aussi changer la vie. La Journée internationale du Sourire, une idée de Harvey Ball, le créateur du “smile” qui a inspiré les émoticônes, est célébrée depuis 1999 chaque premier vendredi d’octobre. Sourire n’est pas toujours facile, mais nécessaire. “Je ne connais aucun autre signe de supériorité en l’homme si ce n’est celui d’être aimable”, a affirmé Beethoven. Et Platon: “Chaque personne que tu rencontres  mène un combat dont on ne sait rien. Sois toujours aimable”. Hunter Dherty Adams, surnommé “Patch” (“pansement” en anglais), médecin, activiste et écrivain, est connu dans le monde entier  pour pratiquer et soutenir la Clown-thérapie. Très convaincus que  joie et créativité font partie intégrante du processus de soin, spécialement chez les enfants, Patch et ses collaborateurs luttent contre la souffrance et la maladie en portant un faux-nez rouge de clown, devenu le signe distinctif d’une nouvelle manière d’exercer la profession de médecin. Adams a consacré sa vie  à étudier l’être humain sous tous ses aspects et à créer un système sanitaire à la portée de tous. Sa philosophie de la guérison part de l’esprit, de l’action qui stimule chez les patients l’élaboration d’une pensée positive qui peut améliorer notre vie.      

Du rêve à l’engagement : les propositions de Loppianolab

Du rêve à l’engagement : les propositions de Loppianolab

« Plus de mille participants, parmi lesquels un quart dans la tranche d’âge des jeunes, juniors et enfants ; trois focus centraux sur le travail, l’éducation, la participation, à partir de l’héritage de ‘68 ; presque 50 ateliers pour petits et grands ; des dizaines de conférenciers » souligne satisfaite, Aurora Nicosia, Directrice de la revue Città Nuova, au terme de LoppianoLab, le laboratoire pour l’Italie qui a eu lieu les 29 et 30 septembre, dans la cité-pilote internationale de Loppiano et dont le titre rappelait l’anniversaire de la contestation : ‘’Du rêve à l’engagement, l’éducation, la participation, le travail à cinquante ans de ‘68’’. Chacun des trois thèmes – éducation, participation, travail – a été au centre d’une séance plénière à laquelle ont suivi une série d’ateliers ouverts à la contribution de tous. La matinée du 29 septembre a été consacrée au thème du travail avec le focus ‘’Pourquoi le travail ne finira pas’’, qui a amené au dialogue, Carlo Petrini, fondateur et âme de Slow food, avec l’économiste sœur Alessandra Smerilli et don Antonio Loffredso de la Coopérative sociale La Paranza, animée par l’avocat Flavia Cerino. Autour de l’héritage qui nous a été consigné depuis ‘68, dans le milieu culturel, politique, social et ecclésial, un échange a eu lieu entre Mario Capanna, politicien et essayiste, le théologien Brunetto Salvarani, l’ex-parlementaire Rosy Bindi, avec les modérateurs Marco Luppi (historien, Institut Univ. Sophia) et Frederico Rovea, (docteur en sciences de l’Éducation, Univ. de Padoue) avec le focus sur le titre : Du rêve à l’engagement : Plus loin que la révolution et la contestation de ‘68. La matinée du dimanche 30 septembre, s’est plutôt centrée sur le thème de l’éducation, avec le focus ‘’Du rêve à l’engagement : parlons d’éducation. Entre mémoire et futur…une question de sens’’. La confrontation, animée par l’écrivain Paolo Di Paolo, a également impliqué l’enseignant et écrivain Eraldo Affinati, Emma Ciccarelli, vice présidente du Forum Associations familiales, et Michele De Beni, pédagogue et professeur à l’Institut Universitaire Sophia. Parmi les thèmes abordés, celui de la situation dans laquelle vit aujourd’hui le monde de l’école, et d’une façon plus ample, le monde de l’éducation. « LoppianoLab a été important pour remettre au point quelques priorités : le travail, le besoin de participation dans les nombreux lieux partagés entre société et politique, le rôle central de l’éducation… » commente Marco Luppi, professeur en Histoire Politique Contemporaine à l’Institut Universitaire Sophia. « En passant du rêve à l’engagement, je repars d’une importance accrue que j’ai trouvée dans un peu tous les focus et les ateliers, donnée à celle d’un travail commun qui nous attend tous, croyants ou non croyants, vers la construction du bien commun, dans un dialogue qui n’est pas seulement possible mais urgent ». Comme les années précédentes, la formule en ateliers qui caractérise l‘événement, amené au dialogue des citoyens, des entrepreneurs, des opérateurs de la communication, des étudiants et des professeurs, des politiciens, des membres de mouvements associatifs, des jeunes, des intellectuels, de toutes les régions italiennes entre autre. « En conclusion », souligne Aurora Nicosia, « nous pouvons dire que le titre de cette édition, ‘’Du rêve à l’engagement’’, n’est pas seulement resté un slogan, mais est devenu quelque chose de vital une impulsion à ne pas renoncer aux ‘’rêves’’, comme le souligne souvent le Pape François, mais à donner à ceux-ci, l’aspect concret avec un engagement individuel et d’ensemble ». Tamara Pastorelli


2018 09 29 Loppianolab

Inclusive, équitable et durable

Inclusive, équitable et durable

Carolina Carbonel figure parmi les organisateurs du Congrès de l’Économie de Communion de Rosario, ville peuplée de la province de Santa Fe, à 300 km de Buenos Aires. Elle le définit comme étant ‘’un marathon’’. Peut-être parce que tout a commencé avec une course. « Nous étions en février 2018. Quelques mois auparavant avait été annoncée la proposition d’organiser le congrès dans notre ville. Il faisait très chaud. En marchant dans la partie piétonnière de la ville, j’ai vu mon vieil ami de l’université, aujourd’hui directeur d’une chaîne d’hôtels. En courant, je l’ai arrêté et lui ai raconté notre rêve : ainsi avons-nous trouvé le lieu pour le Congrès ». Le 6 septembre dernier, 70 personnes, « assez nombreuses si on considère que ces jours-là, les facultés sont l’objet de contestations de la part des étudiants », sont présentes à l’ouverture, avec une conférence intitulée :’’Qu’est-ce que l’Économie de Communion ?’’. Le second jour, le ‘’marathon’’ continue. « Toute l’équipe – c’est le récit de Carolina – se lève tôt pour aller trouver plus de 300 jeunes de la quatrième et de la cinquième année de 12 écoles de Rosario, rassemblés au ‘’Colegio Natividad del Señor’’ afin de participer à un workshop. Les jeunes mettent toute leur propre créativité pour ‘’créer’’ des entreprises et ‘’prendre des décisions’’ sur différentes situations de concurrence, de crise, de distribution des bénéfices, et de sélection du personnel. La partie la plus intéressante en tout cas, est l’examen auquel se soumettent les entrepreneurs de l’EdC présents, qui répondent avec leur propre expérience de vie. Pendant l’après-midi, nous allons à l’ After Unplugged ‘’Empresas de un solo tiempo’’ à La Maquinita Rosario ». Il s’agit d’un co-working où Gonzalo Perrín, Leandro Simeoni et Lucas Longhi racontent leur propre expérience d’entrepreneurs pour un projet de bien commun. « Le samedi 8, nous avons souhaité la bienvenue aux 120 participants venus de plus de 30 villes, de 8 provinces, et de 4 pays différents. Un beau groupe, très hétérogène pour les âges et les professions. A une présentation innovante de l’EdC, d’aujourd’hui aux origines, ont suivi les témoignages des employés de quelques entreprises qui font partie du projet. Expériences différentes, d’une entreprise familiale qui produit des bancs solides, à un contact center avec 1.200 employés, jusqu’à ‘’Nomines’’, une entreprise inclusive qui engage seulement des personnes de handicaps différents ». Après le repas de midi, la proposition originale d’un jeu, la chaise musicale, mais dans une version différente, et aussi plus amusante : au lieu d’éliminer ceux qui ne réussissent pas à trouver une chaise, on élimine les chaises. « Il faut de l’ingéniosité et de l’équilibre pour s’asseoir sur les autres sans se faire mal. Le moment le plus difficile, c’est lorsqu’il ne reste plus qu’une chaise et que tous doivent s’asseoir sans que personne ne tombe. De la même ingéniosité, ont aussi besoin ceux qui travaillent à l’élimination de la pauvreté ». Avec une grande profondeur donc sont présentées quelques-unes parmi les réalités les plus tristes présentes dans la société, pour rappeler pourquoi l’EdC est née. Et enfin, conclut Caroline, « lorsque tu penses qu’il manque peu pour arriver au but », car il s’agit toujours d’un marathon, « et désormais plus rien d’autre ne peut arriver, l’imprévisible arrive. Le dimanche, quelques enfants de huit ans racontent leurs expériences : une petite entreprise pour gagner des sous afin de partager avec les jeunes d’autres pays en guerre, ou bien les visites à un centre pour personnes âgées où ils apprennent à les estimer ». A la fin, l’interview faite à Martina, 9 ans : « les questions, mais surtout les réponses, montrent la prophétie inhérente à l’EdC : les personnes qui, dès leur enfance vivent la culture du don, sont celles qui un jour, pourront changer l’économie ». Source : www.focolare.org/conosur      

L’art de la gratuité s’apprend en famille

L’art de la gratuité s’apprend en famille

Le mot économie vient du grec et  se rapporte directement à la maison (oikos nomos, règles pour gérer la maison), donc à la famille. Mais l’économie moderne, et encore davantage celle de notre époque, a été pensée comme une réalité régie par des principes différents, distincts et sous bien des aspects opposés aux principes et aux valeurs qui ont toujours régi et continuent de régir la famille. Un principe fondateur de la famille, peut-être le plus important et qui sous-tend les autres, est celui de la gratuité, très éloignée l’économie capitaliste: celle-ci produit  des ersatz de la gratuité (rabais, philanthropie, soldes) qui immunisent les marchés contre la vraie gratuité. La famille en effet est le principal lieu où nous apprenons, pendant toute notre vie et plus particulièrement au cours de l’enfance, ce que Pavel Florensky appelait “l’art de la gratuité”. C’est là que dès notre plus jeune âge nous apprenons aussi à travailler, parce qu’il n’y a pas de travail bien fait sans gratuité. Mais notre culture associe la gratuité au produit “gratis”, au gadget, au rabais, à la demi-heure supplémentaire de travail non rémunérée, au prix zéro (Saint François nous a dit au contraire que la gratuité n’a pas de prix: on ne peut ni l’acheter ni la vendre parce qu’elle est inestimable). […] La gratuité est une façon d’agir et un style de vie qui consiste à s’approcher des autres, de soi-même, de la nature, de Dieu, des choses non pour en faire un usage utilitariste à son propre avantage, mais pour les reconnaître dans leur altérité et dans leur mystère, les respecter et les servir. Dire gratuité  signifie donc reconnaître qu’on adopte un comportement parce qu’il est bon, et non en fonction d’une récompense ou d’une amende. […] Si la famille veut, et doit, cultiver l’art de la gratuité, elle doit faire très attention à ne pas laisser entrer à la maison la logique de la prime à la production qui aujourd’hui règne partout. […] L’une des tâches caractéristique de la famille c’est précisément  de transmettre l’éthique du travail bien fait, une éthique qui résulte justement du principe de gratuité. Si au contraire on commence à pratiquer en famille la logique et la culture de la récompense, l’argent devient alors le motif pour lequel on fait ou non les petites tâches ou travaux domestiques. Ces enfants, une fois adultes, seront difficilement de bons travailleurs, parce que le travail bien fait de demain repose sur cette gratuité que l’on apprend surtout au cours des premières années de vie, et particulièrement à la maison. L’absence du principe de gratuité en économie dépend aussi, et beaucoup, de l’absence du regard féminin. […] Les femmes considèrent la maison et  l’économie avant tout du point de vue des relations humaines qui se tissent à travers elles. Les premiers biens qu’elles voient sont les biens relationnels et les bien communs, et à partir de là elles voient aussi les biens économiques. Ce n’est certainement  pas par hasard  que l’Économie de Communion est née à partir du regard d’une femme (Chiara Lubich), que la première théoricienne  des biens communs a été Katherine Coman ( en 1911), et que Elinor Ostrom a reçu (la seule femme jusqu’à présent) le prix Nobel d’économie précisément en raison de ses travaux sur les biens communs. Et ce sont deux femmes, Martha Nussbaum et Carol Uhlaner, qui sont à l’origine de la théorie des biens relationnels. Lorsque manque le regard féminin sur l’économie, les seules relations prises en considérations sont celles qui sont utiles. Les relations entre personnes et avec la nature ne sont alors plus perçues comme  comme bonnes en soi, mais comme des moyens utilisés en vue de se procurer des biens. Si le regard et le génie féminin de la oikos, maison, avaient été présents lors de la fondation théorique de l’économie moderne, nous aurions eu une économie plus attentive aux relations, à la redistribution des bénéfices, à l’environnement et peut-être à la communion. La communion est en effet une grande réalité qui peut passer de la famille à l’économie d’aujourd’hui. […] Aujourd’hui, tout discours sur la famille, pour être crédible, doit se calquer sur les enfants et l’économie, autrement dit sur le partage, l’accueil et la communion. Parce que les enfants, tout comme l’économie, ne sont autre chose que la vie ordinaire de tous et de chacun, le seul lieu où la “prophétie” se nourrit et grandit. Source: http://www.avvenire.it  “Cosi lo sgaurdo femminile puo cambiare l’economia” (Ainsi le regard féminin peut changer l’économie”), 23 août 2018.

La médecine est rencontre

La médecine est rencontre

“Il y a quelques années, le rapport médecin-patient a été défini comme « une histoire de silence », dans la conviction qu’un bon patient doit suivre les directives du médecin sans faire aucune objection ni poser de question ». Flavia Caretta, médecin gériatrique à la Policlinique « A. Gemelli » de Rome et point de référence de Health Dialogue Culture, est parmi les organisateurs du dernier congrès réalisé par le réseau international à Caruaru, dans l’État du Pernambuco, dont le titre était : « Dialogue Interdisciplinaire dans le rétablissement de la Santé Intégrale » (23-25 aout). HDC maintient le lien entre des professionnels du domaine biomédical qui, en s’inspirant de la spiritualité de l’unité de Chiara Lubich, ont commencé une réflexion et un partage expérimental sur le thème du soin du malade, considéré dans sa globalité. Près de 400 professionnels étaient présents au congrès, venant de toutes les régions du Brésil. « L’insatisfaction du patient pour cause de ‘mauvaise’ communication – observe Caretta – est supérieure à tout autre insatisfaction due aux compétences techniques. La culture technologique a favorisé la spécialisation des savoirs, mais a souvent « fragmenté » l’identité du patient et les relations interpersonnelles entre qui soigne et qui est soigné. Le risque pourrait être de perdre ou de ne jamais acquérir la capacité de regarder le malade dans son ensemble. Tout entretien pour se faire soigner contient aussi une exigence de relation. Ignorer cette dimension veut dire réduire la médecine à l’application d’une technique, à une prestation de services, alors qu’en premier lieu se trouve la rencontre avec une personne ». “La qualité de la rencontre avec le médecin ne dépend pas uniquement de l’application de connaissances scientifiques ou des “capacités” communicatives de l’opérateur, mais aussi de sa capacité à “entrer” dans le vécu du patient. On ne peut considérer le processus d’assistance comme un protocole de procédures, parce qu’il implique une dimension humaine imprévisible, pas applicable à tous, qui se joue à l’intérieur de la relation personnelle, et réciproquement. Aucune action soignante n’aurait le même effet si l’on n’entrait pas en relation avec l’autre. (…) Parmi les nouvelles tendances en médecine, en plus de la communication, à la personnification des soins, de nouveaux styles de vie sont mis en valeur, comme le rôle que prennent la communauté et la société pour la santé et en particulier la dimension spirituelle ». Je voudrais offrir quelques méthodes déjà expérimentées et partagées par de nombreux professionnels de compétences, pays et cultures différentes, qui s’inspirent dans leur vie et leur profession des valeurs inhérentes à la spiritualité du mouvement des Focolari. (…) A l’intérieure de la relation avec le patient quelques stratégies se sont démontrées efficaces, comme l’écoute, qui demande de déplacer ses propres préoccupations, jugements, interprétations rapides, pour laisser place à ce que l’autre veut communiquer, par ses paroles, ses regards, ses silences. Même le silence communique, quelquefois il est plus éloquent que ce que l’on pourrait cueillir dans un dialogue. Et encore, l’engagement à réussir à se couler dans le moment présent en se libérant de la hâte et des conditionnements qui pourraient offusquer la décision à prendre ». La cohérence entre les valeurs spirituelles et leur mise en pratique dans la profession, a souligné Caretta, “ne s’applique pas seulement au rapport avec les patients. Toujours agir en lien étroit avec les différentes compétences est incontournable. Les revues scientifiques, surtout ces dernières années, dans le but d’améliorer l’organisation des services et la qualité de l’assistance, mettent de plus en plus en lumière l’équipe de soin, le travail en groupe, la pluridisciplinarité. (…) Je me souviens d’une expression de Vaclav Havel, poète et premier président de la République Tchèque ; « L’espérance n’est pas de croire que les choses vont changer. Espérer, c’est croire que tu peux faire une différence ». La réciprocité peut transformer toute composante du monde sanitaire, opérateurs ou patients, toute composante du monde académique, étudiants ou professeurs, chez l’acteur du changement ». Contacts, nouvelles et approfondissements, voir : www.healthdialogueculture.org

Tsunami et tremblement de terre en Indonésie

Plus de 1.200 cadavres retrouvés après le tremblement de terre et le tsunami qui ont frappé l’ile de Sulawesi. Le site du Vatican rapporte que « 1203 corps ont été retrouvés, mais quelques-uns n’ont pas encore été identifiés ni récupérés », a dit Insan Nurrohman, vice-président de Aksi Cepat Tanggap, une des principales ONG indonésiennes. Les secouristes travaillent sans relâche. Réussir à extraire des personnes encore vivantes est une tâche délicate. « Le gouvernement envoie les bulldozers pour déblayer les ruines – affirme Matteo Amigoni, responsable de Caritas Italienne pour l’Indonésie et les Philippines – mais il existe aussi un problème de manque d’électricité et de carburant, qui empêche l’utilisation des machines ». A l’angélus, le pape François a dit : « Je prie pour les défunts, malheureusement nombreux, pour les blessés et ceux qui ont perdu leur habitation et leur travail. Que le Seigneur les console et soutienne les efforts de ceux qui s’engagent à leur porter secours ».

Les personnes âgées, racines de tout peuple

‘’Vous, qui avez traversé un grand nombre de saisons, vous êtes le témoignage vivant de la constance dans l’adversité, mais aussi du don de la prophétie, qui rappelle aux jeunes générations que le soin et la protection de ceux qui nous ont précédés sont les bienvenues et appréciées par Dieu, et qui crient vers Dieu quand elles sont mises en veilleuse’’. C’est en prononçant ces paroles que le pape François s’est adressé à toutes les personnes âgées du monde dont le premier octobre on fête la Journée internationale qui leur est consacrée. ‘’Vous qui vous êtes dépensés corps et âme, qui avez donné la vie à la poursuite de la liberté de votre patrie, bien souvent vous vous sentez oubliés. Bien que cela soit paradoxal, aujourd’hui, au nom de la liberté, les hommes libres assujettissent les personnes âgées, à la solitude, à l’ostracisme, au manque de ressources et à l’exclusion et jusqu’à la misère. […] Vous qui avez traversé tant de saisons, n’oubliez pas que vous êtes les racines d’un peuple’’.

Évangile vécu: l’unique loi est celle de l’amour

Séparation Je n’aurais jamais pensé que nos parents auraient pu se séparer. Mais lorsque cela est arrivé, avec l’incertitude de l’avenir et la certitude que ma vie n’aurait plus jamais été comme avant, me sont venues à l’esprit de nombreuses pensées tristes et confuses. Nous sommes trois frères qui sommes restés avec maman, une “super maman” comme nous l’appelons. Mais tout avait changé. Si auparavant nous n’avions jamais eu de problèmes scolaires, ce n’était plus le cas. Lorsque nous nous en somme rendu compte, nous nous sommes mis à travailler davantage, surtout pour donner de la joie à maman. Vivre sans papa n’est pas chose facile, mais dès notre plus jeune âge nos parents et grands-parents nous ont appris à ne pas juger. L’un des moments les plus beaux, c’est lorsque nous prions tous ensemble et que nous demandons à Dieu que s’accomplisse son dessein sur chacun. J.P.L. – Colombie Élève difficile Il y a maintenant plusieurs années est arrivé dans ma classe un élève particulièrement difficile à cause d’un problème familial. Comme il avait parfois des comportements violents, quelques parents d’élèves ont protesté auprès du directeur. Sachant qu’il était menacé d’exclusion, j’ai obtenu l’autorisation de pouvoir m’occuper personnellement de lui, j’ai donc avisé mes collègues et obtenu la collaboration des élèves.  Parallèlement une famille amie a pris contact avec ses parents pour les soutenir, le temps que que la situation s’améliore. Après de nombreuses années je suis retournée dans cette ville où je n’étais plus revenue. J’ai revu mon élève, désormais adulte et devenu un père de famille très attentionné. T.M. – Italie Le gâteau Un de nos voisins s’opposait à la restructuration de notre petite maison, avec des motivations objectivement injustes. Fatigué par ses lettres de protestation, mon mari a pris conseil auprès d’un avocat en pensant lui intenter procès. Mais par la suite, en en parlant ensemble, nous avons choisi une autre voie, celle que nous suggérait le coeur: chercher à établir un pont entre lui et nous. J’ai préparé un gâteau et nous sommes allés le trouver. Il nous a demandé: “Comment avez-vous fait pour savoir qu’aujourd’hui c’est l’anniversaire de ma fille?”. Le conflit s’est transformé en rencontre. Quelques jours après ils nous ont invités à leur tour et désormais nous avons de nouveaux amis. M.– Espagne Le mur Sept ans de mariage ne nous avaient pas conduits à l’unité de cœur que nous désirions. Triste et découragé, je pensais que c’était à cause de notre immaturité et de l’incompatibilité de nos caractères. Dans ce climat nous étions portés à nous juger et entre nous deux le mur de l’incommunicabilité s’élevait de plus en plus. Par ailleurs un sentiment de culpabilité pesait sur nous du fait que nous ne réussissions pas à transmettre à nos enfants l’amour qu’un mari et une femme devraient témoigner. J’avais déjà renoncé à lutter lorsque la proximité de quelques amis qui vivent l’Évangile nous a aidés à abattre ce mur. Des signes me sont aussi parvenus de la part de mon épouse, ce qui  me donnait des raisons d’espérer. Nous avons appris à nous accueillir, à nous demander pardon lorsque nous nous trompons, à nous considérer comme un don l’un pour l’autre et à voir dans nos échecs une occasion de recommencer à nous aimer. Aidés par l’amitié et les prières des autres, nous sentons que Dieu nous aime et qu’il conduit notre famille. L.- Italie

Aimer Jésus dans l’autre

Aimer Jésus dans l’autre

“Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait” (Mt 25, 40): cette Parole exprime de façon définitive qui est l’homme et quelle est sa réalité. Cette façon de voir  l’homme est certes un scandale, non moindre que celui que Jésus suscitait en se déclarant fils de Dieu. Au nom de sa propre liberté, de son identité et de sa particularité, l’homme pense pouvoir contester  le fait qu’on l’identifie à Jésus-Christ. L’homme veut être aimé pour lui-même, pour ce qu’il est, il ne veut pas en arriver à être déguisé en Jésus. Il craint que ce surplus d’amour qu’il reçoit par amour pour Jésus soit quelque chose qui ne tient pas compte de lui, qui le dépouille de l’amour qu’il désire pour lui-même, et dont il a besoin. Mais celui qui pour aimer Jésus dans l’autre néglige l’autre comme personne, néglige aussi Jésus en agissant de la sorte. Et celui qui considère que reconnaître la présence de Jésus dans l’homme revient à diminuer sa propre réalité n’a pas du tout compris la présence de Jésus dans le prochain. Étant donné que Jésus s’est identifié à l’homme, Dieu lui-même, qui est Amour, s’est identifié à lui. Mais l’amour n’est pas une affirmation de soi qui absorbe l’autre et l’annule: l’amour se donne et en se donnant il offre à l’autre la liberté de pouvoir être lui-même. Jésus ne me laisse pas seul. Il est de mon côté, il m’accepte tel que je suis et ce qui me concerne le concerne aussi. Je demeure moi-même, bien plus, je deviens pleinement moi-même, précisément parce que je ne reste pas seul. Le mystère du Christ est celui de chaque homme. Qu’est-ce-que cela signifie pour la personne que je rencontre et qu’est-ce que cela signifie pour moi et pour ma vie? En référence à l’autre, cela signifie que je n’ai jamais à faire à quelqu’un qui est simplement le maillon d’une chaîne, le rouage d’un engrenage ou un simple numéro dans la grande quantité de personnes existantes. Chaque fois que je rencontre un visage humain, je rencontre Dieu dans sa réalité absolue, je rencontre cette voix qui prononce encore sur chaque visage humain ce qu’elle a dit de Jésus sur le mont de la Transfiguration:” Celui-ci est mon fils bien aimé!” (Mc 9,7). Sans exception aucune. L’homme ne peut pas se soustraire à sa propre ultime dignité. Qu’il soit un criminel ou une crapule, je ne pourrai jamais plus le considérer comme un cas perdu. En chacun je rencontre le Christ, non parce qu’il est bon ou qu’il le mérite, et ni même parce qu’il a eu recours à la lumière de Dieu au cours de sa vie, mais parce que Dieu l’a adopté comme fils de façon irrévocable. L’homme est assurément introduit dans la vie divine par la grâce de Dieu qu’il a laissé entrer en lui, par le choix de croire personnellement, advenu à travers le baptême au nom de Jésus. Appartenir à Jésus n’est pas quelque chose “d’automatique”. Lorsqu’une personne naît, le Christ a déjà assumé en lui sa vie et sa mort, ses fautes et ses égarements: tout est assumé dans la vie et la mort du Christ, qui a donné sa vie pour chacun. C’est pourquoi nous rencontrons Jésus en chacun de nos prochains.. Et nous le rencontrons de manière particulière dans les petits, dans ceux qui semblent les plus éloignés de Lui, dans les personnes où son visage semble obscurci. Comment cela? Sur la croix, en vivant l’abandon de Dieu, en allant jusqu’à se faire péché (2 Cor 5, 21), Jésus s’est identifié à ce qu’il y a de plus éloigné de Dieu,  à ce qui semble le plus opposé à Lui. C’est seulement en découvrant le Christ présent en chaque prochain et en offrant à chacun de nos frères cet amour humain qui s’adresse de façon inséparable à chacun d’eux et au Christ lui-même, que chacun de nos prochains pourra découvrir sa propre identité en celle de Jésus, sa proximité  avec Lui et le fait d’être pleinement incorporé à Lui”.   (extrait de: Klaus Hemmerle “Offene Weltformel”, Neue Stadt, p. 31-33)

Le jour naît de la nuit

Le jour naît de la nuit

Démembrement des familles, pauvreté, extrême insécurité. Et puis les prix augmentent, il y a un manque de nourriture, de moyens publics, d’énergie électrique et d’eau courante. La crise d’un pays tout entier se résume dans la prière avant le dîner, le premier en terre vénézuélienne pour Agostino et Marisa :’’Seigneur, merci que nous ayons pu trouver à manger et que nous puissions  partager le repas’’. « Le programme était de rencontrer les familles, d’abord au Centre Mariapolis près de Caracas, puis à Valencia et à Maracaibo. Emeris et Oscar nous ont accompagnés et nous ont fait participer à leur vie ». Agostino et Marisa, ayant vécu de nombreuses années à Santo Domingo, revivent l’expérience de pauvreté, vécue par beaucoup de gens dans ce pays, et de la souffrance du détachement de leurs familles, contraints à émigrer. La même que pour des milliers et des milliers d’italiens ayant fui la crise de l’après-guerre. Ils embarquaient avec des valises en carton. « Le peuple vénézuélien a accueilli des migrants pendant des décennies et il est maintenant obligé d’émigrer. Du bien – être à l’extrême insécurité. Ils nous ont dit : ‘’ Nous étions riches et vivions dans l’abondance et nous ne le savions pas, maintenant, tout est précieux’’ ». ‘’La crise est la plus grande bénédiction pour les personnes et les nations, car elle mène au progrès. La créativité naît de l’angoisse comme le jour de la nuit obscure…’’. C’est ce que disait Albert Einstein en 1931. « Il fallait du courage pour entendre ces paroles », contenues dans une vidéo réalisée par les Familles Nouvelles. Les familles elles-mêmes nous ont demandé de le présenter à nouveau le jour suivant. Elles nous ont dit : ‘’ Vous avez été à S. Domingo et à Cuba pour nous aider, ici, aujourd’hui’’. ‘’Cette crise économique nous a ouvert les yeux sur les nécessités du prochain’’ ». A Caracas, le programme continue, « très serré de rendez-vous : colloques, repas avec les familles. Chacune à son tour, avait reçu une autorisation du travail et avait pu se rendre chez Emeris et Oscar. Nous avons raconté une expérience qui pour nous a été fondamentale. Nous devions décider où aller vivre et nous avions des idées complètement différentes, mais un soir, nous avons fait le pacte de faire propre, le désir de l’autre. Une solution inattendue est apparue, qui contenait les éléments importants de chacun, mais était nouvelle. Un fruit de l’amour réciproque ». Ils racontent : « Beaucoup de familles ont une voiture, mais il est toujours plus difficile de la réparer, aussi bien pour le coût que cela représente que pour le manque d’ouvriers spécialisés qui ont quitté le pays. Un gros problème, c’est les pneus. Emeris et Oscar étaient aussi préoccupés à cause d’un pneu usé. Après quelques jours, nous avons acheté deux des quatre pneus avec ce que nous avions su épargner sur la nourriture. Ils les ont remplacés et cela nous a permis de voyager ». Valencia, à deux heures de Caracas, souffre du manque d’eau et des difficultés des transports en commun. « Dans un petit village rural, Guacamaya, nous avons rencontré la communauté qui était avant en contact avec Ofelia qui a dû partir. Ils se sont décidés à trouver le moyen pour aller de l’avant sans devoir quitter le pays ». De nombreux jeunes étaient aussi présents «ils absorbaient chaque chose comme des éponges ». « Après deux jours, le voyage pour Maracaibo était exposé aux risques des contrôles et des barricades. Mais tout s’est bien passé. Sans électricité, tout était difficile : la chaleur étouffante, l’impossibilité de mettre en route l’air conditionné, le manque de connexion internet, les programmes qui sautaient. Le soir, nous devions retourner en ville, un dîner avec deux familles nous attendait, la nuit dans une autre famille, le petit-déjeuner dans une autre encore afin de voir tout le monde sans peser financièrement  sur personne. Le long de la route, un bloc de manifestants nous oblige à revenir sur nos pas. La famille qui nous accueille à nouveau, n’ayant pas au programme que nous retournerions, n’avait rien pour le repas. Nous avons pris des pâtes de nos valises et avons cuisiné. Une très belle soirée. Et puis l’incroyable : l’électricité était revenue et nous a permis de bien dormir. Le lendemain, en arrivant à Maracaibo, nous avons su qu’il n’y avait pas eu le courant électrique et pour tout le monde, ce changement de programme avait été un soulagement ». Et dans leur récit, ils racontent aussi cet épisode : « La matinée de la rencontre avec la communauté, les transports en commun faisaient défaut et il y avait de longues files pour se réapprovisionner. La famille qui avait tout organisé est arrivée après de longues péripéties. Leur fille leur avait proposé de prier pour trouver un moyen de transport, et après peu de temps, une voiture s’était arrêtée en offrant la possibilité de monter dans la voiture ». Cela aussi est le Venezuela d’aujourd’hui.  

Une page d’amitié s’ouvre

Le Saint Siège a publié un nouveau message pour inviter à « continuer avec confiance, courage et clairvoyance, le dialogue entrepris depuis longtemps » avec la République Populaire de Chine, « afin de grandir dans l’amitié authentique ». L’accord récent entre le Saint Siège et la République Populaire de Chine, signé ces jours-ci à Pékin, ouvre une nouvelle page d’amitié qui dépasse les oppositions du passé. Cet accord a débloqué la nomination de huit évêques « officiels » et approuvé leur « réadmission » dans la pleine communion avec Rome. » La Chine et le Siège Apostolique – peut-on lire dans le message du pape François – « sont appelés par l’histoire à jouer un rôle difficile mais fascinant, ils pourront agir plus positivement pour un développement plus ordonné et harmonieux de la communauté catholique en terre chinoise. Ils s’emploieront à poursuivre le développement intégral de la société en assurant un respect plus grand de la personne humaine y-compris dans le domaine religieux ». Et enfin « ils pourront œuvrer concrètement pour protéger l’environnement où ils vivent et construire un futur de paix et de fraternité entre les peuples ».  

La politique comme vocation

La politique comme vocation

Cet événement a accueilli des Députés italiens et du Parlement européen, des ambassadeurs et des diplomates, des chercheurs et des intellectuels, ainsi que de nombreuses personnes qui ont connu Giordani, y compris à travers ses écrits. Le Centre Igino Giordani et le Mouvement politique pour l’unité ont été promus par Le Mouvement des Focolari et le Centre Chiara Lubich. Depuis désormais plusieurs années des universités des cinq continents, des associations et des organismes locaux soutiennent  et partagent le projet culturel, social et politique né de la rencontre entre Chiara Lubich et Giordani. Aussi pouvons-nous  dire que l’événement qui s’est tenu à Rome est l’expression d’une longue collaboration et d’une synergie entre de nombreux acteurs. A l’ouverture du congrès Donato Falmi, coresponsable des Focolari à Rome, a lu le message de salutation de la Présidence de la République Italienne à la Présidente des Focolari, Maria Voce: “…en exprimant son estime pour cette initiative, qui vise à maintenir vivant l’exemple d’hommes et de femmes qui se sont engagés au service des valeurs universelles que sont la paix, la fraternité et la solidarité, le Président Mattarella vous adresse, ainsi qu’à tout le Mouvement des Focolari, ses salutations  les plus cordiales et ses meilleurs souhaits”. “J’ai eu la chance de connaître Igino Giordani parce que depuis tout jeune  – déclare Steni di Piazza, sénateur de Palerme – j’ai fréquenté les jeunes du mouvement des Focolari, et ensemble nous participions à des congrès de formation. En juillet 1979 j’ai rencontré Igino Giordani; il m’a dit que lors de sa rencontre avec Chiara il avait perçu une réalité nouvelle. Après de nombreuses années j’ai compris que par cette phrase Giordani se référait à la politique vécue dans la collaboration fraternelle et dans le respect de tous ses acteurs. Et c’est peut-être après cet entretien avec Igino qu’a commencé à germer en moi la vocation à la politique”. “Cette rencontre offre l’occasion d’un beau moment d’échange pour rappeler et pour essayer de remettre au centre de notre action les valeurs qui ont caractérisé ce 18 septembre il y a 70 ans – rappelle Stefano Fassina, député de Rome -. La politique devrait être ressentie et vécue comme une vocation par chaque citoyen, parce qu’il est appelé à,prendre en charge le bien public”. Pour en revenir au 18 septembre 1948, Giordani raconte dans ses Mémoires sa rencontre avec Chiara: “Dès ses premiers mots, j’ai ressenti quelque chose de nouveau.  Il y avait un timbre inhabituel dans cette voix, celui d’une conviction profonde et sûre, qui naissait d’un sentiment surnaturel. Aussi, ma curiosité fut-elle immédiatement éveillée, et un feu se mit à brûler au-dedans de moi… Lors de cette rencontre Chiara porte avec elle l’Idéal de l’unité. “Elle lui raconte simplement la divine aventure qui a débuté quelques années auparavant à Trente, qui voit déjà la naissance d’une nouvelle communauté chrétienne – précise Maria Voce dans son intervention -. Dès les débuts les premières focolarines et les premiers focolarini se nourrissent de la Lumière de cet Idéal. Il en va de même pour Igino Giordani avec lequel Chiara entretient une étroite correspondance”. Giordani était alors un catholique très engagé en politique. Il fréquentait  non seulement le Parlement mais aussi le Vatican. Sa rencontre avec Chiara va le transformer en profondeur. “Il découvrit de façon nouvelle l’unité comme principe et valeur des relations humaines, surtout en politique – affirme le politologue Alberto Lo Presti – . Il comprit que toutes les vérités partielles qu’il avait jusqu’alors considérées décisives pour réaliser une bonne politique, s’accomplissaient dans l’unité (…) L’unité devient l’étendard de sa vocation politique”. Rocco Pezzimenti, professeur d’histoire des doctrines politiques à l’université Lumsa de Rome, rappelle deux publications de Giordani: la première, qui date de 1949, s’intitule Desumanesimo (“Déshumanisme”), et la seconde (publiée au cours des années 60) Le due città.  Toutes deux sont  empreintes d’une rare  profondeur et d’une réelle dimension prophétique. Giordani dit qu’il a emprunté à St Augustin une caractéristique fondamentale: la politique n’est pas une réalité improvisée. Ce qui advient dans le domaine politique est d’abord le fruit d’une maturation intérieure”. “S’il y a une question à laquelle nous devons essayer de réfléchir aujourd’hui à la lumière de la rencontre entre Igino et Chiara – rappelle Marina Sereni, ancienne vice-présidente de la Chambre des Députés – c’est précisément l’unité dans la politique actuelle. Et la politique est une vocation à condition d’être centrée sur le Bien Commun, avec des valeurs qui ne sont pas la propriété d’une partie, mais qui visent à l’unité”. Les propos de Beatrice Lorenzin, ancienne ministre de la Santé, vont dans le même sens: “ Igino et Chiara ont été deux deux maîtres dans l’histoire de la république italienne et ont donné vie à quelque chose d’extraordinaire. Nous avons besoin de ces points de référence qui nous aident à faire une analyse sans hypocrisie, mais vivante”. Enfin place à quatre témoignages. “La première fois que j’ai entendu parler de Giordani ce fut en été 1946 – rapelle M. Rosa Russo Iervolino, ancien député – lorsque mes parents avaient été élus à l’assemblée constituante. Les interventions de Giordani étaient toujours respectueuses de celle des autres, mais en même temps très fortes au point de faire ressortir la vérité. Giordani était tellement humble que son humilité cachait son intelligence; mais celle-ci était si pétillante qu’elle ne pouvait que ressortir par ailleurs”. 20180918 conv politica giordani lubich (7)Puis ce fut celui le témoignage de Patience Lobe, la première camerounaise à avoir eu la charge de directrice des travaux publics au Ministère: “ J’ai appris de la spiritualité de l’unité des Focolari, la cohérence entre la vie et les paroles, l’importance d’aimer et de servir les autres. Avoir comme modèle une femme, Chiara, m’a donné force et courage, sans jamais consentir à des compromissions. Chiara a ouvert mon âme et mon intelligence à l’Évangile”. Luca Basile, président du conseil municipal d’Arzano (province de Naple) a conclu: “Grâce aux Focolari, j’ai pu vivre des expériences d’échange culturel riches de sens et encourageantes pour mon engagement politique sur le territoire. Mes deux prédécesseurs ont dû démissionner suite à la dissolution du conseil municipal pour cause d’infiltrations mafieuses. Vous pouvez aisément imaginer combien il est difficile d’agir dans un territoire de ce genre, mais on ne perd pas l’espérance quand on a pour exemples Chiara et Igino”. Pour actualiser tout ce qu’a engendré la rencontre entre Chiara Lubich et Giordani, il faut “nous charger de ce que vit notre Pays et l’humanité – affirme Letizia De Torre, coordinatrice internationale du Mouvement politique pour l’unité – . Que notre engagement, animé par le charisme de Chiara Lubich,  puisse offrir, dans un monde complexe, des possibilités surprenantes en vue de l’unité”. Lorenzo Russo

C’en est assez des armes nucléaires

La journée internationale promue par l’ONU en 2013 rappelle la nécessité d’une élimination totale des armes nucléaires, un objectif majeur pour la paix et la sécurité. En effet, les bombes atomiques continuent à représenter une menace inacceptable pour la population mondiale. La date choisie par l’ONU rappelle la nuit du 26 septembre 1983 où le colonel soviétique Stanislav Petrov décida, à juste titre, de considérer comme une erreur les alertes de missiles en provenance des États-Unis apparues sur les écrans, et cela malgré l’avis contraire des techniciens. Petrov choisit, dans un laps de temps record, de ne pas exécuter la procédure qui aurait conduit l’Union Soviétique à riposter avec le lancement de ses propres bombardiers atomiques. L’homme qui a sauvé le monde d’un véritable holocauste nucléaire est mort dans le plus total anonymat, en 2017, dans une petite ville proche de Moscou.  

Faire monter les enchères

Une journée nuageuse et humide. Une sensation de vide dans le cœur. La veille je venais de fêter mon anniversaire en me fixant une résolution ambitieuse: faire en sorte que toute cette nouvelle année resplendisse comme jamais en accomplissant chaque action avec amour. Je savais que je devrais recommencer mille fois, mais je voulais donner le maximum. C’était un signe de gratitude de ma part envers Jésus pour le don de sa vie. Non pas un don isolé, mais un ferme propos pour toute l’année. Dieu Lui-même m’y aurait aidé. Et pourtant, tandis que j’allais à un rendez-vous, je sentais que ce ciel nuageux était en moi. J’avais silencieusement consenti à ce que s’insinue dans mon cœur un jugement envers un frère qui, une fois de plus m’avait déçu. Peu importe que j’aie raison ou non. Dans mon cœur, la charité s’était affadie. Je le ressentais douloureusement et je me demandais comment il était possible d’en arriver  là. Je croise alors un garçon que je vois souvent. Sale, avec sa bouteille à la main, il sentait mauvais. Il était pieds nus et tremblait de froid. Il me regarde sans rien dire. Je le salue cordialement, pensant avoir ainsi fait tout ce que je pouvais, et je poursuis mon chemin. C’est alors que me revient à l’esprit la parabole du bon samaritain: “Suis-je moi aussi comme l’un de ces pharisiens? Ou est-ce que je me laisse interpeller  par la détresse de son regard ?”.  J’enlève mon pull-over et je reviens en arrière. “Tu as froid?”. “Oui, très froid”, me répond-il. “Essaie mon pull, on va voir s’il te va”. Très décontenancé, il ose à peine le toucher, d’ailleurs il aurait vraiment besoin de se laver les mains. “Courage, essaie-le! ”. La taille est parfaite et son visage ressemble à celui d’un enfant la nuit de Noël. Je le salue et je poursuis ma route. J’ai bien sûr un peu froid, mais je suis heureux. Tandis que j’attends de rencontrer l’ami avec qui j’avais rendez-vous, une petite voix parle en moi. “C’est beau ce que tu as fait, mais comment concilier cela avec ce jugement qui reste en suspens?”. “Mais Jésus – lui répondis-je – cette personne ne s’en n’est peut-être même pas rendu compte!…” “Mais moi oui, car j’étais en elle”. Les raisonnements et les excuses qui me passent par la tête tombent un à un. Rentré chez moi je décide de l’appeler. Notre conversation est paisible, sans aucune rancœur de sa part. L’unité pleine est rétablie, même si, à vrai dire, elle ne s’était rompue qu’à l’intérieur de moi. Je suis alors envahi par une grande et incomparable paix. Deux heures plus tard la sonnette retentit. C’est une amie très chère qui, revenant de sa ville,  m’apporte un cadeau pour mon anniversaire: un pull-over! C’était Jésus qui me disait: “Fais monter les enchères!”   Extrait de “La vida se hace camino”, Urs Kerber, Ciudad Nueva Ed., Buenos Aires 2016, p 41-42  

Elle n’est pas seulement le ‘’poumon du monde’’

Elle n’est pas seulement le ‘’poumon du monde’’

Un territoire immense pour lequel on utilise des adjectifs superlatifs. Il embrasse huit pays, s’étend de la cordillère des Andes à l’Océan Atlantique et jusqu’au haut plateau du Brésil. La plus grande forêt pluviale de la planète, unique au monde pour son impénétrable végétation, accueille d’innombrables espèces animales et est traversée par des milliers de fleuves dont l’immense Rio des Amazones (environ 6.400 kilomètres de long) le long desquels ont été construites de nombreuses villes, comme les brésiliennes Manaus et Belém ou les péruviennes de Iquitos et Puerto Maldonado.  Tu dis ‘’forêt amazonienne’’ et tu penses ‘’poumon du monde’’, un poumon aujourd’hui fortement menacé par la déforestation et par l’urbanisation, qui années après années en restreignent les limites et la pureté non contaminée. Il s’est passé bien loin de cette symbolique imaginaire et culturelle, dont la région est habituellement connue et par les caractères traditionnels liés à sa nature exotique et  à la richesse de ses ressources naturelles, le ‘’Curso de Ferias’’, organisé par Sophia– ALC (l’organisme promoteur de l’Institut universitaire en Amérique latine et dans les Caraïbes) du 22 au 28 juillet. Avec le titre ‘’Diversité, développement, violence et mobilité humaine en Amérique Latine. Le cas de la région Pan Amazonienne’’, le cours a voulu plutôt privilégier une approche multidisciplinaire, en donnant de l’espace aux thèmes de la biodiversité, de la mixité-sociale, de la vie des populations présentes (indigènes, afro-descendants, ribeirinhos, c’est-à-dire les habitants qui vivent le long des fleuves, et bien d’autres), de processus durables de production agricole, de la rencontre entre différentes formes de religiosité, en plus des défis de l’urbanisation, de la violence et des intérêts de l’agribusiness. « Nous ne parlons pas de la forêt, nous sommes la forêt. Nous ne parlons pas de l’Amazonie, nous sommes l’Amazonie » a dit Marcia Wayna Kambeba, indien, parmi les participants. Les personnes inscrites étaient au nombre de 50, des étudiants universitaires de différents domaines et des enseignants. Le but du cours était celui d’inviter les personnes présentes à reprendre conscience de l’histoire de l’Amazonie, de la responsabilité de chacun par rapport à la réalité complexe de cette région, des  trajectoires culturelles et historiques qui y sont entremêlées. Et de la grande importance d’un dialogue respectueux entre les visions du monde et les différentes religions présentes. « L’Amazonie ne devrait pas seulement être vue sous les aspects des intérêts économiques, et pour la richesse de ses ressources naturelles » a affirmé Belisa Amaral, étudiante en journalisme à Belém. « Le monde a besoin d’explorer sa culture, sa beauté, sa population composée de personnes riches en sagesse et en amour pour la propre terre, qui défendent la propre langue, les coutumes, la propre identité au milieu de tant de menaces ». « Un vrai et réel laboratoire d’humanité, à la recherche d’alternatives pour résoudre ou en tout cas, réduire les problèmes sociaux et environnementaux qui existent » pour Marcelo Rizzo, de São Paulo, Master en droits humains. Le cours a été pour lui l’occasion d’avoir une meilleure connaissance et une « plus grande empathie des personnes sur la culture indigène, sur les questions amazoniennes et sur l’environnement en général ».   Sources : www.sophiauniversity.org, www.focolares.org.br  

Évangile vécu : Accueillir la Parole avec docilité

Une lettre cachée La femme d’un de mes amis, Sandra, était tombée dans un état dépressif tel qu’elle ne voulait plus parler à personne. Toute la famille s’en trouvait affectée. Je ne savais pas comment l’aider. Un matin j’ai demandé à Dieu de m’indiquer un moyen de faire quelque chose. L’après-midi j’ai reçu comme cadeau un joli plat en céramique avec des chocolats, bien confectionné. En pensant que cela pourrait être un cadeau qui plairait à Sandra, je le lui ai fait arriver. Peu après Sandra m’appelle, et en riant : « T u m’envoies des cadeaux recyclés : dedans j’ai trouvé une lettre qui t’est adressée ». J’ai commencé à rire moi aussi et le coup de fil s’est prolongé, à cœur ouvert. Sandra me confia ses peurs et je l’ai encouragée à les partager avec sa famille. Quelques jours plus tard mon ami me dit que Sandra avait commencé un nouveau dialogue avec sa mère et ses sœurs, et que quelque chose en elle s’était dénoué. T.M. – Slovaquie  Casserole de qualité J’avais fait connaissance d’un jeune couple qui venait de déménager au Canada. Ils n’avaient pas de moyen de transports et cherchaient un travail. Un jour je me suis demandé ce que je pouvais leur donner qui puisse leur être utile. En ouvrant l’armoire de la cuisine j’ai vu ma casserole préférée, très pratique parce qu’elle est de qualité. J’ai senti l’invitation de Jésus à m’en détacher et après l’avoir bien nettoyée, j’ai invité ce couple pour dîner et je la leur ai donnée. Tous les deux étaient très contents. Quelques jours plus tard mon père est venu me rendre visite : dans le coffre de sa voiture, il y avait un cadeau pour moi. Il ne savait pas ce que c’était parce que cela venait de ma sœur. En l’ouvrant, j’ai vu une batterie de trois casseroles de meilleure qualité, et la plus grande avait la même mesure que celle dont j’avais fait cadeau. C.K. – Australie Espoir J’étais une femme de rue. Les moments les plus difficiles à supporter étaient les jours de fête : je sentais une solitude plus forte que personne ne pouvait combler. Un jour, alors que je me pressais pour arriver à l’arrêt de bus, de la fenêtre d’une voiture un jeune me demanda si j’avais besoin d’être véhiculée. J’ai pris courage en me disant qu’il ne s’était pas arrêté pour un autre motif. Ce geste m’étonna et j’acceptai. En voiture je lui demandai pourquoi il avait fait cela et pour toute réponse il me fit cadeau d’un petit livre, l’évangile. Chez moi, j’ai senti le besoin de le lire et au fur et à mesure de la lecture, j’ai senti en moi un nouvel espoir. Par la suite j’ai demandé à un prêtre de pouvoir lui parler. C’est ainsi que j’ai remonté la pente. N.N. – Italie Location N’ayant rien pour payer notre loyer mensuel, mon mari et moi nous sommes mis à prier avec foi. Le soir même, le propriétaire s’est présenté pour prendre son argent. C’était un jeudi. Je lui ai demandé de revenir le samedi (je ne sais pas pourquoi j’étais sûre que nous aurions payé ce jour-là) il a accepté. Nous avons encore prié, et avec nos six enfants. Vendredi matin une de nos connaissances, un compatriote, est venue nous rendre visite. En partant, il me remet une enveloppe. Elle contenait 4 mille shillings. Nous étions stupéfaits et heureux : en plus de pouvoir payer le loyer nous avons pu aussi acheter de quoi manger. F.P. – Kenya

Nouvelle rencontre du pape François avec les jeunes

Nouvelle rencontre du pape François avec les jeunes

Une nouvelle rencontre du pape François avec les jeunes, au début du prochain synode, a été annoncée durant la conférence de presse sur la présentation de la Constitution apostolique « Episcopalis Communio », le 18 septembre dernier. « Le pape désire maintenant rencontrer de nouveau les jeunes avec tous les pères synodaux – a affirmé le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du Synode des évêques – afin de les écouter et de recueillir leurs propositions pour ensuite s’en servir dans le Document final du synode ». La rencontre se tiendra le 6 octobre, à 17 heures, dans la salle Paul VI.

La Porte du non retour

La Porte du non retour

Ghana, Togo et Bénin ont une façade directe sur le Golfe de Guinée, et sont parallèles entre eux. Célèbres pour la variété et la richesse de leur paysage, ces trois pays d’Afrique occidentale conservent d’anciennes traditions culturelles et des traces d’histoire:  par exemple dans les édifices d’époque coloniale, au Ghana, le témoignage de la traite des esclaves, c’est aussi le cas dans les établissements en argile, dans les Bazar du Togo, ou enfin dans les palais des rois d’Abomey, aujourd’hui musée d’histoire au Bénin. A la Mariapolis, organisée au Bénin pour ce grand territoire “les gens du Bénin et du Togo sont arrivés en majorité vêtus du même tissu, comme c’est la coutume ici pour les fêtes, mais cette fois-ci tous en blanc » écrivent Bernadette, Mariluz et Flora. Hôte bienvenu, l’archevêque de Cotonou, Mgr Roger Houngbédji, qui se trouvait pour la première fois à une rencontre des Focolari. 120 participants, dont un bon nombre d’adolescents et d’enfants, tous engagés dans des ateliers sur des thèmes visant à mettre en pratique l’idéal de l’unité dans la vie quotidienne. C’étaient des stimulants pour améliorer la vie personnelle de chacun et avoir un impact dans le social : économie, rapports entre parents et enfants, éducation, affectivité et sexualité, gestion du stress. « Les enfants ont joué ‘à la ville’, en prenant des rôles différents, à l’hôpital ou au marché, au gymnase ou au restaurant. Même les jeunes ont partagé avec sincérité leurs défis. Le matin dédié au nettoyage du marché public, en accord avec le maire, couvert de sacs en plastique jetés par terre, a laissé un signe de beauté et d’harmonie ». Depuis la ville d’Ouidah les esclaves partaient pour le « Nouveau Monde ». Après être vendus pour être acquis par les blancs, ils traversaient l’océan enchaînés dans les cales des navires. Le dernier passage sur leur terre à eux était lorsqu’ils passaient la « Porte du non retour », au-delà de laquelle ils n’étaient plus considérés comme des hommes mais de la marchandise. “Sur leurs traces nous avons nous aussi parcouru en prière le même « chemin de croix ». A la « Porte » nous avons demandé qu’il n’y ait plus aucun genre d’esclavage, et nous avons remercié Dieu pour la vie que les missionnaires ont ensuite apportée en Afrique par le message chrétien ». En se déplaçant vers l’Ouest, au Sénégal, Ngazobil, à 110 km de la capitale Dakar, a accueilli la Mariapolis avec 94 participants du Sénégal, du Mali et du Burkina Faso, pays qui, à la limite  avec le Sahel, sont touchés par les menaces toujours plus graves contre la sécurité de leurs habitants. « Y arriver n’a pas été facile. Deux jours de bus (aller simple) pour ceux qui venaient du Mali, et trois du Burkina Faso. Belle fatigue pour les enfants et quelques-uns tout petits, ainsi que pour les personnes âgées dont certaines avec leurs béquilles ». Un voyage inconfortable et dans des conditions difficiles, mais l’important était de participer à une Mariapolis définie comme une « oasis », « une ville de la paix », la preuve : « cette grande soif et cette recherche de Dieu chez nos amis ». Aurore écrit : « Une belle expérience de communion malgré les défis logistiques, avec la présence de l’évêque émérite Mgr Jean Noël Diouf. Nana, jeune musulman du Burkina Faso, a commenté à la fin : « Ces quatre jours ont renforcé ma foi, moi qui suis le seul musulman et m’ont fait voir la beauté de la religion de l’autre ». Et Mme Diouf Monique, du Sénégal : ‘J’ai compris comment je dois me comporter avec les personnes des autres Eglises et les musulmans’ ». Au Sud du continent de même, en Zambie, définie par beaucoup comme “la véritable pierre précieuse de l’Afrique” pour son paysage riche en merveilles naturelles encore intactes, par exemple les fameuses cascades Victoria, s’est déroulée une Mariapolis. « Le thème choisi ‘Marie, mère de l’unité’ ne pouvait être mieux adapté, vue la grande division que l’on trouve en ce moment dans notre société. Nous avons mieux compris que c’est elle, la Mère par excellence, notre modèle ». Parmi les participants, des personnes venant de toute catégorie : « Un moment de réflexion et d’échanges (Jane). J’ai appris ce que veut dire aimer, prendre soin des autres, pardonner (Chanda Chiara). J’ai rencontré des frères et des sœurs de mon pays (Célestin) ».

Accord de paix entre Éthiopie et Érythrée

Le Président érythréen Isaias Afewerki et le Premier Ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali, suite à une décision prise en juillet dernier, ont signé, le 16 septembre, un accord de paix, intitulé « Entente de Gedda ». L’accord, qui s’est passé avec la médiation de l’Arabie Saoudite, des Nations Unis, de l’Union africaine et des Émirats Arabes Unis, met fin à un état de guerre qui, pour des questions territoriales, perdurait entre les deux nations même après la fin du conflit des années 1998-2000. L’accord de paix prévoit, entre autres, comme le stipule le communiqué officiel, l’ouverture d’ambassades dans les capitales respectives, le rétablissement des liaisons entre les deux Pays, l’utilisation des ports  érythréens par les éthiopiens et des relations normales “sur la base des liens étroits, géographiques, historiques et culturels entre les deux nations et leurs populations respectives ». Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a souligné l’importance de cette Entente, en définissant l’événement comme « un fort vent d’espérance dans la Corne de l’Afrique ». Entre temps, il y a quelques jours, la frontière entre les deux pays a été ré-ouverte et de nombreuses familles, divisées depuis vingt ans, ont pu s’étreindre de nouveau.

Gen Verde aux JMJ de Panama

Gen Verde aux JMJ de Panama

Parmi les plus de 400 propositions, l’orchestre international Gen Verde a aussi été choisi pour participer au Festival qui se tiendra à Panama en janvier 2019, au cours des Journées Mondiales de la Jeunesse. « C’est un honneur pour nous – a commenté la porte-parole du groupe – mais nous sommes surtout contentes d’être présentes à un moment important, sur une « terre pont » où le cœur de l’Eglise et celui des jeunes battent à l’unisson. L’Amérique Latine est très bien représentée dans le monde du Gen Verde et nous ne voulions pas manquer au rendez-vous. » Elles vont intervenir avec leur spectacle « Start now » pendant le Festival qui se déroulera avant et durant les JMJ qui inclura des événements, des spectacles et des expositions qui se tiendront sur tout le territoire du 22 au 27 janvier. L’orchestre accueillera les pèlerins dans le diocèse de Chitré, chef-lieu de la province de Herrera, dans le golfe de Panama. Elles participeront au festival local de Colon, chef-lieu de la province du même nom, dans le nord du pays, à l’entrée du Canal de Panama.

Une fleur au “quartier de l’Évêché”

Une fleur au “quartier de l’Évêché”

“Regarder autour de soi, reconnaître le positif  et le répercuter, grâce à l’amour réciproque envers tous, en particulier vers les périphéries, en allant à la rencontre des plus pauvres. Tel était le désir de la communauté des focolari de cette ville. Des pauvres, nous en avons vu et écouté beaucoup. Le premier jour cinquante enfants, réunis par le prêtre, Frère Michele Floriano, nous attendaient à la Paroisse St Joseph. Une  joyeuse bande que nous avons affrontée en nous abandonnant avec confiance aux plans de Dieu”. Nocera Inferiore est une ville antique, frappée, au cours des années 1970, par la criminalité et par le développement incontrôlé de l’habitat. En 1980 un violent tremblement de terre a secoué toute la province, détruisant des villages entiers et  provoquant ici aussi des victimes et des effondrements. Dans ce quartier, depuis presque quarante an,s des familles entières vivent dans des maisons préfabriquées et malsaines et attendent toujours un logement plus digne:  une promesse sans cesse reportée. Le chantier “Hombre mundo” a eu lieu pendant trois jours, du 21 au 23 juin dernier: tout comme ceux du même genre, engagés dans de nombreux Pays, il doit son nom au travail de personnes qui aspirent à un monde plus juste et plus uni. Les bénévoles (des jeunes et des adultes) qui se sont mobilisés, ont vécu une authentique expérience  de l’Église qui s’ouvre, comme nous y invite le Pape François. Sans oublier toutes les personnes actives dans les coulisses ou  en train de préparer chez elles les repas de midi et du soir. “Le quartier Calenda, tout près de celui du Vescovado, rattaché à la même paroisse – nous écrivent Felice et Romilda de Angri, la ville voisine – a mobilisé son propre “Cercle d’amis ”. De plus diverses associations se sont impliquées dans le chantier, en offrant chacune leur propre contribution.  “Hombre mundo” a donc été le fruit d’une action en réseau qui a eu un grand impact. Dans ces secteurs, la marginalisation  risque de faire oublier jusqu’à sa propre identité. Nous l’avons compris lorsque nos avons demandé à une petite fille: “Où habites-tu?” et qu’elle a répondu “Lotissement 3”.   “Le quartier Vescovado pire que Scampia”: c’est l’écriteau  affiché en lettres majuscules sur un triste préfabriqué, évoquant une non moins triste compétition avec ce quartier de Naples malheureusement connu pour la délinquance et le trafic de drogue. Devant l’édifice un grand espace couvert où sont organisés des jeux pour les enfants. “Les mamans, et aussi parfois les grands-mères et les arrière-grands-mères descendaient pour surveiller et s’entretenaient avec nous, une façon de se décharger de leurs angoisses”. “Le matin, après un moment de prière et de méditation et une fois lancé le “dé de l’amour”,  les enfants pouvaient aller sur la cour, derrière la paroisse. Les jeunes, au contraire, accompagnés par des experts, étaient engagés dans des ateliers artistiques, musicaux, dans des activités à caractère écologique et dans des visites du service psychiatrique de l’hôpital voisin. A plusieurs reprises nous avons touché du doigt l’intervention ponctuelle de Dieu qui nous soutenait, en nous faisant rencontrer au bon moment des personnes en mesure de nous aider. Par exemple, le troisième jour nous avions des difficultés pour organiser les jeux, lorsqu’un coup de fil est arrivé: c’était une personne spécialisée dans l’accompagnement des enfants et qui se mettait tout de suite à notre service. Tout le monde a offert ses talents, y compris les juniors qui se sont occupés des plus petits, ont débarrassé le quartier des mauvaises herbes et ont planté des fleurs, pour donner une touche de beauté et d’amour à cet environnement dégradé. Les jeunes ont été très frappés par le témoignage de Roberto, âgé de 49 ans, contraint de rester à l’hôpital à cause d’une longue et douloureuse déficience, vécue comme une expérience de douleur transformée en amour”. “Hombre Mundo” s’est terminé au Rione Calenda, où le Cercle a préparé a préparé pour tous un repas en plein air, sous le signe de la fraternité et de l’amitié, avec un dernier spectacle donné par ceux qui avaient participé à l’atelier musical.

Tous à l’école?

Tous à l’école?

Dans l’hémisphère où l’été laisse place à l’automne, de nombreuses villes ont changé de rythme, car elles doivent en partie se conformer aux heures d’ouverture et de fermeture des écoles, ce qui augmente le trafic matinal, les bouchons et  le regroupement de personnes à l’heure de la sortie des classes. Mais si rentrer avec un cartable sur le dos, trouver des enseignants, des camarades de classe, un bureau et une chaise vont de soi, pour de nombreux enfants, en d’autres régions du monde, frappées par de nombreuses situations de guerre et de pauvreté, aller à l’école, poursuivre ses études ou faire ses devoirs à la maison relèvent de l’exploit. Depuis 1986 l’AMU Action pour un Monde Uni – ONG en faveur du développement – s’occupe de ces problèmes en s’inspirant de la spiritualité de Chiara Lubich et agit pour diffuser une culture du dialogue et de l’unité entre les peuples à travers des projets de développement dans diverses parties du monde. C’est le cas en Syrie par exemple. Aujourd’hui, les conflits armés les plus durs sont terminés, mais l’état d’urgence demeure: le Pays se trouve confronté à la destruction de nombreuses infrastructures et édifices scolaires, à la fuite des capitaux vers l’étranger et à l’embargo économique. A Homs, le déplacement de nombreux habitants de quelques quartiers bombardés vers d’autres considérés comme plus sûrs, ainsi que la diminution du nombre de professeurs qui ont émigré à l’étranger, a contribué à surcharger les effectifs des écoles et donc à pénaliser le suivi dû à  chaque élève. Par ailleurs, le coût d’une école privée est devenu inabordable pour la plupart des familles. En Égypte, au Caire, l’éparpillement des établissements scolaires et l’accès pour les femmes à des formations éducatives et professionnelles, pour parvenir à développer leurs propres capacités, sont des questions à la une de l’actualité. “Change For Tomorrow”, de la fondation Koz Kazah, dans la communauté de Shubra, un des quartiers les plus peuplés de la grande capitale située au bord du Nil, aide un groupe de femmes à démarrer des activités comme la vannerie, la cuisine, la presse écologique. En Italie, l’AMU propose aux professeurs et aux éducateurs un cursus de formation intitulé “Living peace: la paix comme projet scolaire. Quant au projet “Il suffit de se connaître”, il s’adresse aux écoles et aux groupes d’adolescents. Il est possible de soutenir les actions de l’AMU en matière éducative et de soutien scolaire: ainsi le mois de septembre pourra devenir le temps de la rentrée des classes pour beaucoup plus d’enfants et de jeunes. Chiara Favotti  

François dans les Pays Baltes

François dans les Pays Baltes

Le voyage apostolique du Pape François en Lituanie, Lettonie et Estonie, prévu du 22 au 25 septembre, sera sa prochaine étape internationale, à l’occasion du centenaire de la première déclaration proclamant ces trois Pays Baltes indépendant de la Russie. On retiendra parmi les événements les plus significatifs: à Vilnius (Lituanie), la prière au Musée de l’Occupation et des Droits de Liberté, connu sous le nom de Musée des Victimes du Génocide, la rencontre œcuménique à Riga (Lettonie) et sa visite aux assistés des Œuvres de Charité de Tallin (Estonie) Particulièrement symbolique l’étape prévue au Musée du Génocide, ainsi appelé parce que depuis 1944, année où la Lituanie revint sous le contrôle de l’URSS, il était occupé par la police secrète de l’Union Soviétique , et cela jusqu’en 1991, lorsqu’elle retrouva son indépendance. Cet édifice, qui servait à héberger les fonctionnaires du Comité pour la Sûreté d’État,  tenait aussi lieu d’interrogatoire  et de prison pour les opposants politiques au régime communiste.Mais l’histoire des atrocités qui s’y sont déroulées  remonte encore plus tôt,  lorsque, en 1941, les nazis envahirent la Lituanie et que le bâtiment fut réquisitionné comme quartier général de la Gestapo. Entre 1941 et 1944, on compte, pour la seule ville de Vilnius, environ 100 000 exécutions, soit le tiers des habitants de la ville, juifs pour la plupart. C’est précisément pour rappeler ces horreurs de l’occupation, que le Gouvernement a voulu transformer l’édifice en un lieu de mémoire.  Au cours des diverses étapes de son voyage, le Pape rendra hommage à l’histoire douloureuse d’un peuple qui, malgré les persécutions, est resté profondément ancré dans ses racines chrétiennes.  

Focolares “ambulants”

Focolares “ambulants”

“Des focolares ambulants au service du monde”, c’est ainsi que les avait définis Chiara Lubich. Ils sont composés de jeunes, d’adultes, ou de familles, de religieux et d’adolescents. Un projet qui se poursuit, grâce aux expériences positives et aux fruits qu’est en train de porter cette formule originale de rencontre et d’échange dans diverses régions du monde. Une expérience de ce genre s’est déroulée à Maputo, la capitale et la plus grande ville du Mozambique, mais aussi le port principal de la baie de Delagoa, qui donne sur l’Océan Indien. Dans cette  ville  située au sud de l’Afrique,  on trouve de pittoresques  marchés très fréquentés,  cette capitale est très animée surtout le soir, sa gare a été conçue par Gustave Eiffel.  Le focolare  “temporaire” est   composé d’Antonietta, Giovanni et Perga (Loppiano), le Père Rogelio (religieux de Maputo), de D. Stefan (Suisse) et de Fatima (focolare de Johannesbourg).“Dès notre arrivée à Maputo nous avons tout de suite fait un pacte d’unité entre nous. Au cours des diverses rencontres que nous avons eues les jours suivants avec les personnes du lieu, jeunes, familles réunies dans leurs maisons avec collègues de travail et amis, religieux et religieuses, nous avons vu que la lumière du charisme de Chiara Lubich entrait dans leurs cœurs, attirés qu’ils étaient par l’Évangile qui se fait vie. D’autres bons moments de famille: avec l’archevêque D. Francisco Chimoio, qui nous a recommandé “de ne pas perdre notre joie et de la porter dans le monde”, et avec le Nonce,Mgr Edgar Pĕna, qui a souligné l’importance des semailles”. Trois focolarines ont fait un voyage, qui n’était assurément pas touristique, dans le Zimbabwe, au cours de deux semaines du mois d’août. “Une expérience – écrit Cielito du Portugal – que je conseillerais à beaucoup, parce qu’elle ouvre le cœur, l’esprit et l’âme sur les besoins de l’humanité. Deux semaines qui m’ont paru des mois, tant chaque journée était intense”. Après une brève visite de Johannesbourg, “premier contact avec la pauvreté de ce continent, mais encore bien différent de ce que nous avons vu par la suite”, le petit groupe s’est déplacé à Bulawayo, accueilli par une dame d’un quartier de la périphérie, dont il a partagé les conditions de vie et de pauvreté en toute chose. “Le Zimbabwe – explique-t-elle – est un pays majoritairement chrétien et la vie s’y déroule autour des paroisses, avec un fort sens d’appartenance. Nos amis du Mouvement avaient programmé pour nous une visite dans les différentes paroisses de la ville. Nous avons rencontré au cours de ces journées plus de mille personnes, parmi elles beaucoup d’enfants et de jeunes, auxquelles nous nous sommes présentés en racontant nos expériences d’Évangile vécu. Chaque matin nous commencions la journée en nous confiant à Marie, sans savoir qui nous allions rencontrer. Nous mettions ce qui pouvait nous servir dans nos sacs et notre confiance uniquement dans l’Esprit Saint. Et nous voilà partis, laissant à Dieu la conduite de la journée: nous assistions,  très étonnés, à tout ce qu’Il faisait. Nous avons trouvé générosité, docilité et engagement, malgré la pauvreté des moyens, et cela a été pour nous un grand témoignage”. Au cours de la deuxième semaine – conclut-elle – nous nous sommes déplacées à l’intérieur du Pays, dans une mission (un “collège” fondé par les Jésuites il y a 130 ans), et de là nous sommes partis deux jours dans un village rural reculé, pour visiter un groupe de personnes qui depuis des années vit la Parole de Vie. Des personnes très pauvres, mais capables d’un accueil exquis. Leur générosité, leur foi simple et profonde et la pureté de leur cœur nous ont conquis. Dans ce lieu perdu, sans rien autour, nous avons vu de nos propres yeux que le charisme de l’unité est vraiment universel”.  

Entre-terre-et-ciel

Entre-terre-et-ciel

© Ave Cerquetti, ‘Crocifissione’ – Lienz (Austria) 1975

« Marie, au pied de la croix, ne s’est pas évanouie mais, élevant son cœur et son regard vers le Père, elle lui offrit, comme gage du pacte restauré et comme garantie du changement opéré, ce Fils, tel une offrande précieuse, hostie inestimable. À l’horizon entre ciel et terre, elle se tint alors debout, Marie des douleurs, la Désolée : la femme qui souffrait le plus ; sans être brisée par la tragédie, consciente du service à rendre – servante du Seigneur -, à ses enfants, elle aussi se tint debout comme le prêtre à l’autel, l’autel unique de la croix, afin d’offrir à la justice éternelle, en adorant, ce fils sans tache, immolé pour tous. Elle résista, impavide, même après, lorsque les soldats, une fois décroché de la croix le cadavre du Crucifié, le lui abandonnèrent dans ses bras et disparurent, avec la foule, à travers les ruelles, dans les petites maisons assoupies sous l’obscurité de la nuit. Parmi les éclairs résiduels et les fleurs d’étoiles, dans le silence recouvrant la tragédie consommée, elle demeura debout, encore seule, pour continuer l’offrande au Père de cet innocent exsangue, le Fils sans égal, qu’elle serrait, à peine mort, dans ses bras, comme un jour, enfant de prédilection des anges, elle l’avait étreint, à peine né, à Bethléem. Venu à la vie dans les bras d’une vierge, il s’était éloigné de la vie dans les bras d’une vierge : Virgo altare Christi. À peine né alors, à peine mort à présent, il était le prix par lequel il rachetait tous les hommes par la douleur, fruit de la faute. C’est l’attitude sublime de la vierge chrétienne qui, ancrée en Dieu, ne craint pas. Combien de fois l’Église persécutée – le Christ vidé de son sang — n’a-t-elle pas été recueillie dans les bras de vierges, humbles et fortes, tandis qu’alentour la plupart fuyaient ou se cachaient ! Vierges, consacrées ou non, mères au cœur virginal, et de rares hommes, à l’exemple de Jean, furent témoins à plusieurs reprises de la destruction réitérée du Calvaire et gardèrent vivant dans leur cœur le Christ mystique. Se confiant à Dieu, Marie offre le Fils au Père, le Lui redonnant afin de s’identifier à Sa volonté. À cette heure, son corps de femme gracile reste dressé comme l’autel sur lequel est immolé, pour le Salut de tous, son fils à elle, l’agneau sans tache. Sa foi est celle du prêtre qui immole, en une heure tragique, la plus décisive des heures survenues dans le déroulement du monde. Toute âme est vierge – enseigne saint Augustin – puisqu’elle fait partie de l’Église qui est vierge. Ce mystère nous associe à la Désolation de Marie, tout en nous unissant à la Passion de Jésus ; Passion qui virginise les âmes repenties, présentes sous la croix avec le cœur de Marie. Marie, au pied de la croix, qui offre le Fils au Père, incarne le sacerdoce universel de l’Église : elle en accomplit le premier geste, un geste que l’Église ne cesse de répéter. Elle incarne l’Église et la symbolise, elle aussi vierge et mère ; Eglise qui poursuit l’œuvre de Marie, qui s’unit à celle de Jésus. Pour signifier la beauté, la pureté et, en même temps, la nature et la mission de l’Église, dès le début, elle fut comparée à Marie : et elle fut presque vue comme la présence de la Vierge Marie répandue sur l’univers afin de porter toutes les âmes au Christ. L’Église répète la beauté unique de la virginité de Marie, afin de recommencer, sans trêve, l’œuvre rédemptrice du Christ. » Igino Giordani, Maria modello perfetto, Città Nuova, Roma, 2012, pp.139-141

Les focolari, “épine dorsale de Fontem”

Les focolari, “épine dorsale de Fontem”

Dans une lettre adressée à “la très estimée Présidente Maria Voce”, Asabaton Fontem Njifua, la plus grande autorité traditionnelle du lieu où se trouve une Cité pilote des Focolari (sud-ouest du Cameroun), écrit: “Je n’ai rien à dire de particulier – peut-on lire dans sa lettre en date du 28 août depuis le Palais d’Azi – sinon celui d’exprimer ma plus profonde et sincère gratitude envers tous les membres du Mouvement des Focolari et surtout envers ceux qui travaillent à Fontem”. “Tu es désormais au courant – écrit-il en s’adressant à Maria Voce – de la crise socio-politique qui a frappé notre Pays, en particulier les régions anglophones: Fontem est l’un des villages où l’impact de la crise était et demeure très fort”. En rappelant le titre de “reine envoyée par Dieu”, décerné en 2000 à Chiara Lubich par l’un de ses prédécesseurs, le Fon utilise des mots amers pour décrire la situation actuelle: “En tant qu’être humains nous avons essayé de diverses façons de faire à nouveau briller la paix qui existait autrefois et à inviter les gens à vivre la vie que Mama Chiara – Mafua Ndem nous a enseignée, mais la majeure partie de nos efforts, sinon tous, se sont révélés inutiles. Beaucoup de personnes de mon peuple et même des membres du Mouvement ont été victimes de la crise. Il m’arrive de penser que les personnes qui ont porté à Fontem la vie, l’espérance, l’amour, l’unité et la lumière de Dieu subissent aujourd’hui un traitement inhumain. Mon cœur pleure quand je pense que les efforts de développement et les infrastructures créées par le Mouvement ont été détruites et que nous ne pouvons rien faire pour les sauver. Ceci, et de nombreuses autres choses, me poussent à exprimer une sincère reconnaissance  envers tous les membres du Mouvement résidant à Fontem: ils ont résisté à l’épreuve du temps et sont restés fidèles à la cause de l’unité, de la paix et de l’amour”. “Dans la crise que nous traversons – explique le souverain – des milliers de personnes qui ont fui leurs maisons ont trouvé refuge au Centre Mariapolis de Fontem. Ma gratitude est d’autant plus grande du fait que des focolarini ont choisi de rester avec mon peuple, alors que  beaucoup d’habitants ont fui le Pays. Une récompense attend chacun d’eux au Paradis. De tout cela je retiens une grande leçon – écrite en majuscules par le Fon – celle de VIVRE ENSEMBLE COMME UNE FAMILLE. Eux sont vraiment une famille loyale. Ils ne nous ont pas abandonnés et je prie pour qu’ils ne nous abandonnent pas. Le Mouvement des Focolari est comme l’épine dorsale de Fontem, sans laquelle nous ne sommes rien”. Après avoir demandé avec insistance de prier le Père pour son peuple, et afin que la paix revienne au Cameroun, le Fon conclut: “Notre plus grand désir est de vivre les paroles de Mama Chiara “QUE TOUS SOIENT UN”. Souvenez-vous de nous dans la prière parce que c’est l’unique chose dont nous avons besoin en ce moment. Les hommes ont failli, mais pas Dieu”. Lire la lettre (en anglais)  

Je suis Libre d’Aimer

Je suis Libre d’Aimer

“C’était en 1975 et j’étais en 5ème année de lycée dans la petite ville où je suis né. Cicéron et la conjuration de Catilina animent une discussion entre les ados que nous étions: la liberté. Notre professeure, pleine de sagesse, propose un débat entre les défenseurs de Cicéron, dont l’un de mes camarades est le porte parole, et Catilina dont je joue le rôle. La défense de la liberté me passionne tellement qu’un applaudissement conclut ma harangue. Depuis ce moment-là la liberté devient le leitmotiv de ma vie. Mais qu’est-ce que la liberté? Et moi-même suis-je libre?”. Francesco, italien originaire de la Sicile, a 59 ans et il est marié avec Paola. En raison de la progression de sa maladie, il ne peut plus bouger ni parler. Mais il peut remuer les yeux. L’an dernier il a ouvert un blog, sur le conseil d’un journaliste qui l’avait contacté pour une brève interview. D’abord avec l’aide de ses deux pouces, puis, la maladie avançant, avec un lecteur oculaire, ce qui demande plus de temps, Francesco communique la dynamique et la force qui animent son cœur,  alors que son corps est en train de s’immobiliser progressivement. Titre du  blog: “SLA. Je suis libre”. Libre D’Aimer. “Je ne suis pas un écrivain, mais une voix intérieure me suggère les mots. Je commence à voir un film de ma vie que je ne connaissais pas. C’est ma force:j’entreprends d’écrire quelques pages. Je reçois des messages qui m’émeuvent. J’ai simplement livré quelques unes de mes pensées et je reçois beaucoup d’amour: on me fait part d’émotions, de souffrances, de joie et de vie!”. “Toute ma vie j’ai cherché à trouver un moment, au cours de la journée, pour m’entretenir personnellement et intimement avec Dieu. Je n’y suis pas toujours arrivé, mais chaque fois que je passais à côté d’une église, je saluais, avec un ciao, Jésus présent dans le tabernacle. Souvent j’entrais, pour donner un peu de mon temps. Je restais en silence, afin que ce soit Lui qui me parle. Avant de partir, je luis confiais les difficultés de la journée. Parfois je plaisantais: Jésus, ce problème t’appartient, tout seul je n’y arrive pas. Et je n’ai jamais été déçu”. “Combien de fois, tout en menant une vie bien remplie, nous éprouvons une sensation de vide, d’apathie, qui imprime à notre vie un voile de tristesse. Un homme m’a ouvert une spirale de lumière: Augustin d’Hippone. Ses confessions m’ont préparé à une rencontre qui le premier août 1976 allait changer ma vie: Dieu est Amour et Il t’aime immensément. Comment puis-je répondre à cet amour infini? L’Évangile, que j’avais lu mais sans le vivre, m’a donné la réponse: comment peux-tu aimer Dieu que tu ne vois pas si tu n’aimes pas le frère que tu vois? Ce fut une révolution copernicienne. Nous étions un groupe d’amis qui faisions cette expérience. Nous lisions l’Évangile et nous cherchions à le mettre en pratique. Mon cœur explosait de joie et je commençai à expérimenter que la souffrance est vie”. “Je me souviens encore de l’odeur de la mer, même si la maladie m’a ôté tout sens olfactif, (…) je sens l’eau effleurer ma peau, même si je ne nage pas depuis trois ans. Et pourtant je n’éprouve pas de nostalgie ni de souffrance en pensant à celui que j’étais et à celui que je suis. Je ferme le yeux et mon corps flotte, ce n’est pas un rêve ou une simple folie, c’est mon Seigneur, qui me répète: ne crains pas”.  “La SLA était imprimée dans mon cœur depuis ma naissance, mais je n’en étais pas conscient, je le suis seulement depuis quelques années. Mon code fiscal commence par SLA, et ce n’est pas un hasard. Je ne crois pas au fatum, mais à la Fée qui m’a choisi comme son fils et ne m’a jamais abandonné.Marie, la mère de Jésus est mon filet, comme celui du trapéziste (…) C’est une expérience qui se répète, chaque fois le doute m’envahit et l’espérance devient une solide assis. Marie est toujours là,  présente, et je ne peux plus avoir peur! (…) Marie avait tracé ma voie et Chiara Lubich m’a appris à orienter, chaque matin, ma boussole vers Jésus Abandonné sur la Croix. C’est Lui le secret qui permet de chercher la Vérité”. “Vis parfaitement l’instant présent et tu sera en Dieu éternellement – c’est ce que  m’a enseigné Chiara –  Et dans l’instant présent je peux crier, non pas avec ma voix, mais avec mon cœur: Je Suis Libre d’Aimer”. Extrait de son blog (en italien)    

Nouvel an musulman

Cet année le nouvel an musulman est célébré le 10 ou le 11 septembre selon les pays. C’est le premier jour du premier mois, muharram (en arabe المحرم), l’un des quatre mois sacrés de l’année. Le calendrier musulman est un calendrier lunaire, donc muharram se déplace d’une année sur l’autre, si l’on compare avec le calendrier grégorien. Cette fête célèbre l’immigration (l’hégire) du Prophète Muhammad de sa ville natale, la Mecque, à Yathrib, appelée ultérieurement Médine, qui veut dire la ville (du Prophète). Le 10 Muharram, ‘Ashura’, par contre, est le souvenir du martyre de l’Imam Husayn, le neveu du Prophète, et d’autres membres de sa famille, à Karbala’ en Iraq. Pour cette raison, les dix premiers jours de Muharram sont des jours de deuil pour les shiites et une partie des sunnites. D’autres sunnites considèrent ce jour comme un jour de fête, parce qu’elle était célébrée de cette manière durant la vie du Prophète. On dit que cela coïncidait avec la Pâque juive lorsque le Prophète entra à Médine.

La prophétie sociale de Chiara Lubich

La prophétie sociale de Chiara Lubich

«…Un jour, ton jour, ô mon Dieu, je viendrai vers Toi. […] Je viendrai vers Toi avec mon rêve le plus fou : t’apporter le monde dans mes bras. » (Le Cri, Nouvelle Cité) Dix ans après la mort de Chiara Lubich, nous nous étonnons encore de la prophétie sociale de cette femme extraordinaire qui, grâce à son idéal de « l’ut omnes » (Que tous soient un, Jn 17, 21), depuis sa ville de Trente, est arrivée dans le monde entier. Toutefois, on ne peut comprendre le caractère prophétique de sa personne si l’on fait abstraction du contexte historique dans lequel elle est née et a vécu, et de sa participation aux destinées de l’humanité: sa naissance dans le Trentin, à l’époque périphérie existentielle de grande signification historique et sociale, l’expérience de la pauvreté, le drame des guerres mondiales. Au milieu des vicissitudes de son temps, voici que se manifeste en elle, un charisme particulier, le charisme de l’unité, qui l’a conduite à miser clairement et de façon décidée, sur la fraternité universelle : « Nous devons, avant tout, fixer notre regard sur l’unique Père de tant de fils. Puis regarder toutes les créatures comme enfants de ce Père unique. Dépasser sans cesse par la pensée et par le cœur toutes les limites imposées par la vie humaine et prendre l’habitude de tendre constamment à la fraternité universelle en un seul Père qui est Dieu.» Dans ces notes du 2 décembre 1946, nous pouvons saisir les points fondamentaux de la prophétie sociale de Chiara Lubich. En fait, elle n’a pas été une réformatrice sociale de même que Jésus ne l’a pas été non plus. Le rêve de Chiara, en effet, vise plus haut et plus en profondeur, c’est-à-dire au fondement anthropologique et théologique de toute réforme sociale : la fraternité universelle et l’unité telle que l’a pensée l’homme-Dieu, Jésus. Pour cette raison, nous pourrions dire que la première œuvre sociale de Chiara a été la communauté même des Focolari, née à Trente tout de suite après la guerre. Cette communauté qui a pris à la lettre les paroles des Actes des Apôtres (Ac 2, 42-48), vivait la communion des biens de façon radicale et se prodiguait pour prendre soin des pauvres et de la multitude de personnes en souffrance que le conflit avait laissée derrière lui. Cette racine ne s’est jamais perdue, bien au contraire : elle est la source d’inspiration de toutes les opérations et projets sociaux activés au cours de toutes ces années, par elle-même et par tous ceux qui, à sa suite, ont fait leur, l’Idéal de l’unité.Dans tout cela vient en évidence le génie humain et ecclésial de Chiara. Génie humain car – en dépit des apparences et du progrès technique -, avec la masse croissante et scandaleuse de personnes défavorisées, exclues et réfugiées sur tous les hémisphères de la terre, fruit de systèmes iniques et d’une globalisation au service des puissances hégémoniques du monde, la résolution des problèmes sociaux de plus en plus graves ne dépend pas — aux yeux des esprits les plus lucides du présent et du passé – de stratégies à caractère sociologique ou d’actions qui agissent sur les couches superficielles de la réalité humaine, mais dépend d’options fondamentales et de valeurs profondes qui font bouger les consciences. Génie ecclésial car la mission de l’Église ne se limite pas à des programmes qui mettent en acte la charité et l’attention aux plus petits dans tous les domaines (néanmoins indispensables), mais elle inclut l’annonce, à la lumière de l’incarnation du Verbe, de la dignité de tout homme en tant que fils de Dieu. On ne saisit pas la véritable dimension sociale du charisme de Chiara Lubich sans ces deux motivations essentielles : anthropologique et ecclésiale. Charisme pénétré d’une socialité intrinsèque, tendue à s’articuler et à se déployer de mille façons : depuis les études (par exemple les Écoles Sociales fondées par Chiara dans les années 80 et les programmes universitaires dans ce but, promus par l’Institut Universitaire ‘Sophia’), jusqu’à la vie et à l’action. Concrètement, quelles sont les conséquences de cette perspective pour nous tous ? Une histoire nous attend ; nous aussi, nous avons une histoire. Chiara est l’auteur qui nous a libéré de l’anonymat pour nous faire devenir protagonistes d’un rêve ; tous acteurs sans exclure personne. Guislain Lafont, le grand théologien dominicain, parle du « principe de petitesse » qui, selon lui, résume la philosophie pratique du Pape François. Il s’agit de la conviction que « le Salut vient plutôt d’en bas que d’en haut ». Chiara a su décliner de façon magistrale ce « principe de la petitesse » dans l’engagement d’un véritable renouveau social qu’elle a libéré avec et à partir du paradigme de l’unité. Là réside sa grandeur.   Source : Città Nuova N. 6, Juin 2018

Un Centre pour “faire naître la communauté”

Un Centre pour “faire naître la communauté”

Maurizio Certini

Ce sont de jeunes universitaires, venant du monde entier. C’est tout particulièrement à eux que se voue le Centre La Pira, afin de répondre aux nouveaux défis lancés par le monde de la migration. Comment valoriser le rêve qui anime ces jeunes pour venir étudier en Italie ? Ce sont des garçons et des filles qui ont un « potentiel humain » très précieux, qui peuvent devenir des « ponts » pour les bonnes relations culturelles, économiques et politiques, entre les pays. Les accueillir et les soutenir était le rêve du Card. Benelli, qui a voulu fonder pour eux un Centre diocésain international, le plaçant sous le patronyme du prof. La Pira, défenseur de la paix dans le monde entier et pendant de longues années maire de Florence, dont s’est à peine conclu le processus canonique de béatification. C’était en 1978, quatre mois à peine après sa mort, que Benelli s’adressa à Chiara Lubich pour lui demander si quelques personnes du mouvement pouvaient se rendre disponibles pour commencer cette expérience. Il lui écrivait : « de nombreux jeunes se sont retrouvés seuls, dans un malaise impressionnant et complètement désorientés. Nous voulons les servir, les connaître, qu’ils se sentent écoutés, qu’on soit à côté d’eux, en les respectant et les aidant en tout, établir avec eux un dialogue qui intègre notre réalité d’hommes. S’ils sont musulmans, nous les aiderons à être de meilleurs musulmans, s’ils sont juifs à être de meilleurs juifs. Nous voulons leur offrir un service qui renforce l’âme et qui, avec la finesse chrétienne, les respecte dans leur dignité ». Qu’en est-il de la situation après quarante ans ? Les conditions de vie des étudiants universitaires étrangers, même si avec peu de moyens, sont certainement meilleures, grâce à l’exonération des impôts et la mise à disposition de logements et de cantines. Mais le parcours de formation reste, pour beaucoup d’entre eux, une course d’obstacles : l’éloignement de chez eux, la nécessité de devoir se débrouiller tout seul, la difficulté d’étudier dans un contexte culturel peu connu, la bureaucratie, les sirènes de la société de consommation. Qui connaît les histoires de tant de ces jeunes reste frappé par leur courage, leur audace exemplaire dans les épreuves et par leur résistance dans les épreuves. Les problèmes les plus sérieux se manifestent au cours de la seconde ou troisième année lorsque, malgré leur détermination et leur motivation, ils ne réussissent pas à obtenir les crédits nécessaires pour rester dans les résidences universitaires. Pour eux c’est tout d’un coup un abîme qui s’ouvre, et le début d’un processus de dépression qui peut les amener à abandonner leurs études et briser leur rêve. Durant ces années, combien de jeunes sont-ils passés par le Centre ? Un grand nombre. On a essayé de faire face à de nombreuses nécessités avec enthousiasme, en cherchant des solutions, en redonnant espoir. Beaucoup, déçus et découragés, ont réussi à reprendre en main leur vie, en finissant le parcours de leurs études. L’expérience universitaire à l’étranger représente une occasion culturelle toute particulière et professionnelle. Mais il faut une attention spéciale pour adapter avec créativité l’engagement institutionnel et associatif, qui doit tenir compte des différences culturelles et religieuses, en mettant au « centre » les étudiants, afin de les accompagner complètement dans leur cheminement. Une association soutenue essentiellement par le bénévolat  peut-elle avoir une incidence sur la société et la politique ? Giorgio La Pira a repris à son compte les paroles d’un grand architecte de la Renaissance, Léon Battista Alberti : « Qu’est-ce que la ville ? C’est une grande maison pour une grande famille ». Aujourd’hui la terre est une ville mondiale. Par notre action, nous voyons les villes du monde à travers les yeux et les histoires de nombreux « hôtes », et nous nous ouvrons à la réciprocité. En italien comme en français, l’« hôte » est celui qui accueille, mais c’est aussi celui qui est accueilli. Au Centre nous essayons de faire naître la communauté, conscients de nous trouver dans un contexte social toujours davantage pluriel, qui a besoin de personnes ouvertes au dialogue, capables d’œuvrer pour une intégration réciproque. Aujourd’hui le besoin social de communauté est très fort : le monde est une course, souvent aliéné, où grandissent les abus, le mensonge, le soupçon, la peur. Notre petit « terrain de jeu » s’élargit chaque jour au niveau de la ville, de la nation, du monde : nous sommes convaincus que la solution des problèmes passe par la création de liens communautaires, par la volonté de construire le  corps social, en mettant au centre la personne humaine avec sa dignité. Propos recueillis par Chiara Favotti

Marie, fleur de l’humanité

“L’Ancien Testament et le Nouveau Testament forment un seul arbre. La floraison se passa à la plénitude des temps. Et l’unique fleur était Marie. Le fruit qui s’en suivit fut Jésus. Même l’arbre de l’humanité a été créé à l’image de Dieu. Dans la plénitude des temps, à la floraison, l’unité entre Ciel et terre se fit et l’Esprit Saint épousa Marie. Nous avons donc une seule fleur : Marie. Et un seul fruit : Jésus. Mais Marie, même si elle est une, est la synthèse de la création tout entière au faîte de sa beauté, lorsqu’elle se présente comme épouse à son Créateur. […] Marie est la fleur ouverte sur l’arbre de l’humanité né de Dieu qui créa la première semence en Adam. Elle est la Fille de Dieu son Fils. En regardant un géranium, qui donnait naissance à une fleur rouge, je me demandais et lui demandais : « Pourquoi fleuris-tu en rouge ? Pourquoi du vert changes-tu en rouge ? » Cela me semblait quelque chose d’étrange ! Aujourd’hui j’ai compris que toute l’humanité fleurit en Marie. Marie est la fleur de l’humanité. Elle, l’Immaculée, est la fleur de la Maculée. L’humanité pécheresse a fleuri en Marie, la toute belle ! Et, comme la fleur rouge est reconnaissante envers la petite plante verte par les racines et l’engrais qui la fait fleurir, de même Marie est, parce que nous étions pécheurs, et que nous avons obligé Dieu à penser à Marie. Nous Lui devons le salut, et Elle sa vie à nous ». Chiara Lubich, Marie transparence de Dieu, pp. 85-87

“Engage-toi en faveur du Nous”

“Engage-toi en faveur du Nous”

“Je me suis souvenu d’une phrase prononcée par un ami: “L’idée de Dieu doit grandir avec nous”. Cela remonte à une époque où je ne cherchais plus à comprendre quelque chose sur Dieu. J’avais besoin d’apprendre auprès de ceux qui en savaient plus que moi”. Andréa, jeune universitaire, a laissé il y a trois ans son village d’origine, où il était rattaché à un groupe de la paroisse, pour se rendre dans une ville plus grande. Mais il n’y a pas tout de suite trouvé des points de repère pour vivre sa foi. Au congrès il y en a eu beaucoup. “Je suis encore en chemin et en train de découvrir des aspects nouveaux de cette aventure, mais j’ai des certitudes, des points forts. Parmi ceux-ci la conscience que la route qui s’est présentée à moi est une voie communautaire, à vivre avec les autres et pour les autres. Parfois il m’arrive de l’oublier et cela nécessite donc une rectification, mais au fond de moi-même je sais que c’est ainsi”, confirme Nicholas.  “Engage-toi en faveur du Nous” est une initiative qui a eu lieu à Castelgandolfo (31 août-2 sept.), promue par le Mouvement Diocésain et le Mouvement Paroissial, deux branches du Mouvement des Focolari, et qui s’adresse aux jeunes engagés dans l’Église locale. Ces deux mouvements se proposent de diffuser le charisme de l’unité dans les paroisses et les diocèses où ils offrent leurs services, et de concourir, avec les autres réalités ecclésiales, à la réalisation d’une “Église communion”, comme le souhaite la Lettre Apostolique  de Jean-Paul II  Novo Millennio Iunte, adressée aux prêtres et à tous les laïcs, à la fin du grand jubilé de l’an 2000. Dans ce but l’initiative promeut et nourrit une unité toujours plus profonde entre les fidèles autour des prêtres et des évêques, en collaborant dans les divers diocèses et en proposant une nouvelle évangélisation dans les paroisses, dans un style communautaire. “Nous avons choisi cet intitulé – précisent les organisateurs – pour contribuer à réaliser ce que le Pape François nous invite souvent à faire: passer du “Je” au “nous”, à travers un discernement communautaire qui nous aide à grandir et à prendre des décisions ensemble. Au cours de ces journées passées ensemble, les participants se sont concentrés sur leur propre foi, mais surtout sur la mission à laquelle ils se sentent appelés, celle de porter la “bonne nouvelle” de l’Évangile. Cette expérience de vie fondée sur la spiritualité de Chiara Lubich a été la toile de fond, parce que chaque  charisme de Dieu est destiné à toute l’Église et à l’humanité. La méthode proposée faisait une large place à la culture de la rencontre: prendre du temps pour se connaître et rester ensemble. Pour se “sentir peuple de Dieu”, où l’on peut grandir, aidés par ceux avec lesquels on chemine”. L’expérience de ce congrès s’oriente pleinement vers le Synode des évêques au sujet des jeunes, qui aura lieu en octobre prochain. “Les paroles du Pape François, adressées aux jeunes italiens réunis le 11 août dernier à Rome, ont eu un écho particulier: “Ne vous contentez pas d’avancer timidement et de vous assoir  au dernier rang. Il faut être courageux et prendre le risque d’un saut en avant, d’un bond audacieux et confiant pour rêver et réaliser, comme Jésus, le Royaume de Dieu, et vous engager pour une humanité plus fraternelle. Nous avons besoin de fraternité: risquez, allez de l’avant!”.      

Évangile vécu: donner de l’espace à la Parole

Émigrants Nous vivons dans un Pays peu enclin à accueillir les émigrants. Un jours nous parlions de ce sujet en famille et, voulant vivre la Parole de Jésus, nous nous sommes dits que les personnes marginalisées sont aussi des émigrants. Peu de temps après, nous avons entendu parler d’un jeune issu du monde de la drogue et dont personne ne voulait s’occuper. Nous l’avons accueilli chez nous jusqu’à ce qu’il se stabilise, en dépassant son addiction et en trouvant un travail. Nous avons continué à garder le contact avec lui. Aujourd’hui c’est un père de famille heureux. R.H. – Hongrie La grange Âgée et sans enfants, Marie passait souvent ses aprè-midi chez nous. Un jour, en parlant de la grange qui se trouve derrière notre maison, elle nous confia qu’elle aimerait bien y habiter. Nous en avons parlé avec nos enfants et nous avons décidé de répondre à son désir. Après avoir obtenu les autorisations nécessaires, nous avons transformé la grange en une petite maison reliée à la nôtre par une porte intérieure. Une porte s’est donc ouverte, pas seulement pour Marie, mais aussi pour toute notre famille, une façon nouvelle de comprendre la solitude de nombreuses personnes. Nous nous sentons vraiment enrichis. C.J. B. – Belgique  Resplendissante Depuis de nombreuses années je suis alitée pour cause d’hémiplégie. Jeudi dernier deux focolarines sont venues me rendre visite et ce fut pour moi une grande joie. A la suite de quoi, elles ont fait savoir à une amie  qu’elles m’avaient trouvée “resplendissante”, ce qui m’a beaucoup surprise. J’ai remercié Dieu en lui demandant de m’aider à rester toujours ainsi. Le lendemain je me suis réveillée avec de fortes douleurs dans le dos. C’était l’occasion de rester “resplendissante” dans cette souffrance aussi. Quelques jours après la même chose s’est à nouveau produite. C’est l’attitude que je cherche à garder en ce moment, et même si je n’y arrive pas, au moins j’essaie. N.P. – Vénézuéla Le lait Dans la grave crise économique que traverse notre Pays, tout était rationné et les marchés étaient vides.En raison d’une forte décalcification des os, Rosa avait besoin de boire beaucoup de lait, mais il était difficile d’en trouver. Un jour une voisine est allée la trouver pour lui demander un peu de lait pour son enfant qui n’en buvait pas depuis plusieurs jours. Rosa lui a tout de suite offert ce qui lui restait, malgré les protestations de ses enfants. Avant le soir, huit litres de lait lui sont arrivés. Les larmes aux yeux, Rosa s’est exclamée: “Dieu ne se laisse jamais vaincre en générosité!”. M.C. – Mexique La belle-mère Rosita et moi-même avions emmené ma belle-mère en promenade:elle vit dans une maison de retraite pour personnes âgées et a des difficultés à se déplacer. Il y avait aussi ma belle-sœur avec nous. Pleins de reconnaissance envers Dieu pour la belle journée ensoleillée, nous nous sommes arrêtés pour déjeuner dans un restaurant sur la place d’un village voisin. Beaucoup de joie et d’harmonie entre nous. Quand nous avons demandé la note, on nous a dit qu’elle avait déjà été réglée par un autre client, admiratif de nos marques d’attention envers une personne âgée. Ma belle-mère s’en est réjouie tout en confirmant les faits . R. – Suisse

Le rêve de Chiarela

« Le désir de devenir médecin, que j’avais nourri depuis toujours, devint encore plus profond lorsque, il y a des années, mon père et mon frère eurent un grave accident. L’hôpital devint notre deuxième maison, à cause d’une série d’opérations aux jambes que mon père devait affronter. A ce moment-là, je compris la difficulté des patients, spécialement celle de ceux qui avaient trop peu de ressources financières, à recevoir des soins adéquats. ‘’Je serai médecin – m’étais-je dit – afin d’offrir à tous, l’espérance des soins’’. Ma famille également connaissait une situation économique très précaire. Mon père, à cause de son handicap permanent dû à l’accident, ne pouvait pas travailler. A la fin de l’école, mon désir d’étudier la médecine se brisa lorsque ma mère me dit :’’Nous n’en avons pas les moyens’’. Je pleurai amèrement, puis je pensai :’’Si Jésus le veut, alors, je le veux aussi’’. Nous avions toujours été en contact avec le focolare et eux étaient au courant de mon grand désir. Quelques jours après, ils me téléphonèrent pour me dire qu’ils avaient trouvé, à travers les associations AMU et AFN le moyen me soutenir financièrement. J’étais tellement heureuse ! Un signe de l’amour de Dieu. Je commençai les études à l’université. Tout n’était pas facile. Chaque jour, je devais avoir une bonne dose de patience et de persévérance. Dans ma classe, il y avait des étudiants de religions et de cultures différentes et certains d’entre eux étaient un peu tyranniques vis-à-vis de moi qui avais un caractère plus doux et soumis. J’essayais tout de même d’être amie avec tous et de rester unie à Jésus, et c’est de Lui que je recevais la force pour affronter chaque difficulté. Je ne dormais aussi que deux heures par nuit à cause des tonnes de pages à mémoriser. Je ne faisais rien d’autre qu’étudier et pourtant j’expérimentai aussi l’échec à un examen ou la tristesse de ne pas pouvoir sortir avec les amis. Et puis, ma famille me manquait énormément. Mais j’étais certaine que Dieu avait un plan sur moi. Pendant le stage, nous travaillions dans les services, avec les patients, avec des gardes de 30-36 heures consécutives, et c’était vraiment fatigant. Il fallait faire beaucoup de choses ensemble, s’assurer que tous les patients reçoivent les soins et contemporainement, je devais étudier pour les examens. La rencontre avec chaque patient était toujours une occasion d’aimer. Malgré le fait que j’étais fatiguée et somnolente, j’essayais de me présenter devant eux avec énergie, de les écouter avec un sourire et avec des sentiments de réelle compassion. A l’hôpital, les infirmiers avaient la tendance d’être brusques avec nous, stagiaires et nous donnaient des ordres. Toutefois, j’essayais de mettre mon orgueil de côté et de construire avec eux, un rapport amical. Après quelques temps, ils ont changé d’attitude. Dans mon groupe, il y avait une étudiante toujours contraire, qui haussait le ton sur nous, sur ses compagnons de cours mais aussi devant les patients. Personne ne la supportait. J’ai pensé :’’Si je n’essaie pas de l’aimer, qui le fera ?’’. J’ai appris à la comprendre, ainsi que ses difficultés, à l’aimer. Au début, c ‘était difficile, elle voulait toujours obtenir quelque chose. J’ai prié Jésus de me donner le courage et la force, en persévérant dans cette attitude de compréhension. A la fin, elle a commencé aussi à me comprendre et nous sommes devenues des amies. S’il y a quelque chose que j’ai appris, c’est que les choses peuvent devenir aussi moins faciles, mais tu peux devenir plus forte. J’ai eu peur bien souvent de ne pas y arriver, mais ‘’recommencer’’ était le secret que j’avais appris de Chiara Lubich. Maintenant je suis médecin, mon rêve s’est réalisé et j’ai tellement plus d’opportunités à aimer Dieu en servant mes patients, en me souvenant de la phrase de l’Évangile ‘’Tout ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait’’ ».

La Cuba de nos rêves

La Cuba de nos rêves

“A Cuba, le dimanche 12 août, s’est conclu le premier Genfest: un rêve bien ancré dans nos cœurs, confié à Dieu qui l’a fait devenir réalité!”, écrivent les jeunes pour un monde uni de Cuba. La Havane a vu l’affluence de beaucoup de jeunes venus de toute l’île pour participer au Genfest, un événement accompagné de nombreux succès. En fait à Cuba – nous écrivent-ils – jusqu’à présent “jamais nous n’ avions réussi à réaliser une manifestation de cette ampleur. Nous avons obtenu les autorisations nécessaires auprès du Bureau du Parti chargé des relations avec les organismes religieux, avec lequel la collaboration a été excellente. L’aide d’artistes et de professionnels passionnés, généreux et forts malgré les énormes difficultés, a contribué à l’ harmonie et la beauté des contenus proposés par les jeunes, après des mois de concertation”. L’ouverture de l’événement a eu lieu au centre historique de la ville, là où le Pape François, en septembre 2015, avait invité les jeunes cubains à cultiver “l’amitié sociale” avec tous et entre tous, “pour construire la Cuba de vos rêves”. Le samedi 11 août les participants ont approfondi le thème “Beyond all borders” (Au-delà de toute frontière) à travers 9 workshops, sur l’économie sociale et l’économie de Communion, sur l’œcuménisme, sur les rapports interpersonnels, sur les qualités requises pour construire la paix, le postmodernisme, etc. ” Au cours de l’après-midi, dans une célèbre salle de cinéma de la ville, en présence de 600 jeunes, prestations artistiques et témoignages ont montré que vivre pour un monde plus uni en vaut la peine. Un moment profond: celui où une actrice a prêté sa voix pour lire des textes de Chiara Lubich concernant la souffrance qui engendre la vie, un secret pour aller au-delà de toute frontière. “L’expérience la plus belle de ma vie – a écrit un jeune – où l’unité et l’amour sont au cœur d’un style de vie qui construit un monde plus uni. Vous avez réussi à réveiller ma foi et l’espérance”. “Pour nous qui l’avons préparé pendant presque un an – dit l’un des organisateurs – ce fut un long chemin, non sans difficultés vu les conditions du Pays. L’aide de la “Providence” n’a pas manqué, elle est arrivée juste au bon moment depuis de nombreux Pays pour nous redonner du courage et du tonus: de la Corée du Sud, de la Colombie, de Bulgarie, d’Italie, du Mexique, de Porto Rico, du Canada, des Philippines…”. “C’est ainsi que nous avons osé des choses que nous n’avions jamais entreprises auparavant: chanter, danser, présenter sur scène, donner nos témoignages en allant au-delà de notre timidité et du respect humain. Nous avons appris à nous écouter davantage, à ne pas imposer nos opinions, mais à faire naître des idées ensemble. Concrètement, nous avons appris à nous aimer’. “Le Genfest a été une explosion d’amour et d’unité qui a révolutionné notre ville”, disent-ils. Et l’un des participants:”Nous sommes en train de faire l’histoire, non pas celle qui reste dans les livres, mais dans l’âme de nous tous qui pensons, travaillons et participons au Genfest. Il restera dans la mémoire de cette Habana Vieja, aujourd’hui en pleine renaissance grâce aux jeunes pour un monde uni”. “La collaboration avec d’autres Mouvements, avec la Pastorale des Jeunes, le Conseil des Églises de Cuba – nous écrivent-ils – a été très belle et fructueuse. Et de conclure:” A Cuba le Genfest a honoré son objectif, “Aller au-delà de toute frontière”, on a surmonté les grandes difficultés de sa préparation et il a pris une grande dimension. Une démonstration que rien n’est impossible à Dieu. Nous sommes en train de porter une révolution d’amour dans le monde entier, et beaucoup de personnes qui ne connaissaient pas notre rêve en ont été les témoins. Remercions tous ceux qui ont cru en cette folie et qui nous ont accompagnés en nous soutenant et en nous aidant au cours de cette aventure: quelle joie profonde de savoir que nous faisons partie d’une famille aussi grande!”.

Marie et le Dieu qui semble absent

« En 1984, je me rendis avec un groupe d’évêques de différentes confessions, dans la basilique de Sainte Sophie à Istanbul. Nous restâmes touchés par cet édifice imposant, car nous pouvions percevoir d’une manière tangible une énorme présence de l’histoire de l’Église et de l’humanité. Nous nous trouvions dans un édifice de l’antique tradition chrétienne, de l’époque où la chrétienté était unie, dans laquelle l’Asie Mineure était le centre du monde chrétien ; mais nous étions aussi dans le lieu où se consuma la rupture entre l’Orient et l’Occident et se rompit l’unité. Dans les grands coins de la coupole, nous voyions, énormes, les écrits tirés du Coran, ayant pris le dessus sur une autre religion, la chrétienté lacérée. Justement devant nous se trouvaient des panneaux qui disaient ‘’Interdiction de prier’’. Un musée dans lequel les gens allaient et venaient avec des appareils photographiques et des jumelles, allant voir ça et là les beautés artistiques conservées à cet endroit. Cette absence de religion dans ce qui était autrefois un lieu sacré, était terrible. Nous fûmes submergés par cette cascade d’événements : unité originaire, unité lacérée, différentes religions, plus aucune religion. Nos regards erraient désorientés à la recherche d’aide, lorsqu’à l’imprévu, – là ! Au-dessus de la coupole, scintillait doucement sans se faire remarquer, une mosaïque antique : Marie qui offre son Fils. Là, j’ai clairement compris : oui, c’est cela l’Église : y être, simplement, et à partir de nous-mêmes, engendrer Dieu, ce Dieu qui apparaît absent. La parole Theotokos – mère de Dieu, celle qui engendre Dieu – acquit pour moi à l’improviste, un connotation complètement nouvelle. Je compris que nous ne pouvons pas organiser la foi dans le monde ; si personne ne veut plus entendre parler de Dieu, nous ne pouvons pas nous battre et dire ‘’gare à vous !’’Nous aussi nous pouvons y être simplement et amener à la lumière, en partant de nous-mêmes, ce Dieu qui semble absent. Nous ne pouvons pas fabriquer ce Dieu mais seulement le donner à la lumière ; nous ne pouvons pas l’affirmer avec des argumentations, mais nous pouvons être la coupe qui le contient, son ciel dans lequel, bien que dans l’insuffisante visibilité, Il resplendit. J’ai ainsi compris non seulement notre tâche d’aujourd’hui en tant qu’Église, mais aussi comment l’Église existe, dans la figure de Marie et comment Marie existe dans la figure de l’Église, combien les deux, la figure et la réalité soient une seule chose ». Klaus Hemmerle, Partir de l’unité. La Trinité et Marie, pages 124, 125.

Le soutien des Focolari au pape François

« Vous pouvez vraiment compter, Saint Père, sur notre pleine unité et nos prières ferventes aussi face aux attaques qui ont comme but de discréditer votre personne et votre action de renouvellement ». Par ces paroles Maria Voce s’adresse au pape François dans une lettre envoyée hier, 30 août, dans laquelle elle exprime soutien et prière suite aux dures attaques qui l’ont touché au cours de ces dernières semaines. La présidente des Focolari manifeste au Saint Père sa propre gratitude pour le meeting mondial des Familles en Irlande qui a mis en évidence entre autre, le rapport extraordinaire qui s’est créé entre le pape et les participants. Maria Voce exprime sa reconnaissance, en son nom et au nom du mouvement tout entier, pour la demande de pardon faite à plusieurs reprises par François, adressée aux familles des victimes, et la pleine adhésion à son message d’amour. Et la présidente des Focolari de continuer : « En toute plaie de l’Eglise et de l’humanité, nous reconnaissons Jésus crucifié et abandonné et, avec vous, nous nous tournons vers Marie pour vivre avec courage à Son exemple comme des disciples authentiques ». Enfin, Maria Voce le remercie pour sa “ Lettre au Peuple de Dieu ” récemment publiée, qui, en plus d’exprimer la sollicitude et l’amour du Saint Père pour l’humanité, indique « comment partager ‘le cri’ qui monte au Ciel de celui qui a souffert et souffre et comment s’engager afin que ces maux ne se répètent plus. Nous faisons nôtres vos préoccupations et vos paroles ».

Soin et protection de la création

On célèbre chaque année le 1er septembre la journée mondiale pour la Protection de la Création. Cette année en sera la  13ème édition. Il s’agit d’une initiative de l’Église orthodoxe à laquelle ont adhéré d’autres églises chrétiennes, en vue de redécouvrir, dans une perspective œcuménique, l’engagement au respect et au soin de la création. Depuis 2015 l’Église catholique s’est elle aussi jointe à cet appel, adressé à tous les hommes, à leur responsabilité envers la création et la protection de la vie de tous les peuples de la terre. En 2017, pour sceller cet engagement commun, le Pape François et le Patriarche œcuménique Bartolomé 1er de Constantinople ont signé ensemble un document où l’on peut lire, entre autres: “L’environnement humain et naturel se dégradent simultanément, et, une telle détérioration de la planète pèse sur les personnes les plus fragiles. L’impact des changements climatiques se répercute, avant tout, sur tous ceux qui vivent dans la pauvreté en chaque point  de la planète. Notre devoir de faire un usage responsable des biens de la terre implique la reconnaissance et le droit de chaque personne et de toutes les créatures vivantes. L’urgence de l’appel et du défi à prendre soin de la création constituent pour toute l’humanité une invitation à mettre en œuvre un développement durable et global.  […] Nous sommes convaincus qu’il ne peut y avoir de solution authentique et durable au défi de la crise écologique et des changements climatiques sans une réponse concertée et collective, sans une responsabilité partagée et en mesure de rendre compte de tout ce qui est fait, sans donner la priorité à la solidarité et au service”.

Urgence au Kérala

Une grande masse de personnes évacuées, en attente de pouvoir rejoindre leurs habitations encore submergées par les inondations qui ont dévasté une partie du Kérala, est en ce moment regroupée dans 3800 camps de repli. Les opérations de secours et d’assistance rencontrent de grandes difficultés car certaines régions sont inaccessibles. En certains points, privés de routes et de ponts, l’eau et la nourriture sont parachutés par hélicoptère. De la communauté locale des focolari on nous écrit: “Nous sommes de retour de Trichy ( à 300 km environ du Kérala) où s’est déroulée la Mariapolis avec les personnes des groupes Parole de Vie sur un rayon de 120 km. Nous avions particulièrement à cœur les habitants du Kérala submergés par des pluies torrentielles. Nous sommes encore en période de mousson avec le vent chaud qui provoque ces typhons tropicaux. D’après nos informations les personnes du Mouvement vont bien. Il y avait au programme une retraite pour les prêtres à Trivandrum (au Sud du Kérala), mais nous avons dû l’annuler parce que les déplacements ne sont pas sûrs et que de nombreux prêtres inscrits sont mobilisés par cette tragédie. En fin de semaine, nos communautés locales se sont engagées à faire la collecte de denrées alimentaire et d’objets de première nécessité à envoyer dans les zones sinistrées. Nous comptons sur vos prières”. Le Pape François aussi a prié pour les victimes et afin que ” notre solidarité et le soutien concret de la communauté envers ces frères ne vienne pas à manquer”. Pour qui veut leur venir en aide, voici les comptes-courants:

Azione per un Mondo Unito ONLUS (AMU) (Action Monde Uni) Azione per Famiglie Nuove ONLUS (AFN) (Action Familles Nouvelles)
IBAN: IT58 S050 1803 2000 0001 1204 344 presso Banca Popolare Etica IBAN: IT55 K033 5901 6001 0000 0001 060 presso Banca Prossima
Code SWIFT/BIC: CCRTIT2T Code SWIFT/BIC: BCITITMX
CAUSE : Emergenza Kerala (India) Urgence Kérala (Inde)
Les sommes versées sur les deux comptes-courants pour cette cause seront gérées conjointement par les associations AMU et AFN Pour ces dons des réductions fiscales sont prévues dans de nombreux Pays de l’Union Européenne et dans d’autres Pays du monde selon les réglementations locales en vigueur.
Quand la pauvreté est un don

Quand la pauvreté est un don

“Quand j’avais six ans, ma mère, après avoir connu une enseignante qui y travaillait, me fit entrer dans le programme d’assistance de jour de Bukas Palad, le projet social réalisé par les Focolari à travers ses associations AMU et AFN. Je me souviens qu’elle m’ a dit: “Ici tu apprendras à avoir un sourire lumineux”. Ma mère participait aussi aux réunions de formation et commença à s’y engager comme bénévole. Au début je pensais qu’elle s’y rendait parce qu’elle n’avait rien d’autre à faire, à part ses travaux ménagers, puis je me suis ravisée en voyant qu’elle y allait aussi le samedi. Mon père et mes frères remarquaient qu’elle était plus heureuse. Et je l’étais moi aussi, attirée par le climat d’amour réciproque et d’unité qu’il y avait entre les membres de l’équipe dirigeante. Grâce au projet j’ai pu compléter tout mon cursus scolaire jusqu’à l’obtention de mon diplôme. Je peux témoigner que Bukas Palad a joué un rôle fondamental dans la majeure partie de mes expériences et de mes choix de vie. Je me souviens bien de toutes les activités auxquelles nous participions à l’école et durant les week-ends, avec tous les étudiants, ainsi que de la formation que nous avons reçue et qui nous a rendus sensibles aux besoins des autres, nous portant à considérant la pauvreté non pas comme un obstacle qui nous empêche de faire ce que l’on veut, mais comme un don. A travers le projet j’ai connu Chiara Lubich et les jeunes du Mouvement des Focolari. En grandissant dans ce contexte, j’ai appris que les rêves peuvent se réaliser si nous croyons que sur chacun de nous il y a un plan d’amour de Dieu. J’ai obtenu mon diplôme en Sciences de l’Éducation à l’Université de Cebù, puis j’ai réussi l’examen d’aptitude à l’enseignement. Tout de suite après l’obtention de mon diplôme j’ai commencé à travailler, accompagnée par ma “grande famille”, qui a toujours été à mes côtés, même quand je devais affronter le monde du travail et la vie en général. Les jours de joie tout comme les jours de peine, j’avais toujours avec moi cette phrase de Chiara Lubich: “Soyez une famille”. Quand je pense à Bukas Palad, je comprends très bien ce qu’est une famille. J’ai d’abord enseigné dans une école privée pendant cinq ans. Puis, en 2014, j’ai fait une demande auprès de l’enseignement public. J’ai été affectée dans une école de Mandane, une ville qui fait partie de la communauté urbaine de Cebù. Tout y était complètement différent, il n’y avait pas l’organisation ni la méthodologie auxquelles j’étais habituée. Quand j’enseignais dans le privé je pensais qu’une enseignante devait avoir un grand cœur et une âme courageuse. Mais depuis que je suis dans l’enseignement public je crois qu’il faut avoir un cœur encore plus grand, un esprit si possible encore plus courageux, une force encore plus grande. Chaque fois que me vient la tentation d’abandonner ce travail, quelque chose me retient. C’est surtout à cause des jeunes. Je me revois en eux, ainsi que mes camarades, il y a des années, lorsque nous rêvions de devenir ce que nous sommes aujourd’hui. Peut-être ne serai-je pas en mesure de donner la même aide et le même soutien que moi-même et ma famille avons reçus, mais je cherche à faire de mon mieux pour transmettre le même amour”.  

Grave accident à l’hôpital des Focolari au Congo

Grave accident à l’hôpital des Focolari au Congo

Douleur et prière après les nouvelles en provenance de Limete où l’effondrement d’un silo a causé la mort d’au moins cinq personnes en endommageant gravement l’hôpital et d’autres constructions voisines. Proximité de Maria Voce et du Mouvement dans le monde. “Nous demandons à Dieu notre Père d’accueillir dans son royaume de paix tous ceux qui ont perdu la vie dans ce grave accident et nous confions à son amour les blessés et ceux qui sont touchés”. C’est ce qu’écrit Maria Voce, la présidente du Mouvement des Focolari, aux communautés de la République Démocratique du Congo (RDC), après le grave accident survenu le 28 août au matin dans la ville de Limete (au nord de Kinshasa). Un silo contenant des tonnes de blé, propriété de la FAB Congo, une société productrice de farine,s’est effondré sur une partie de l’hôpital Moyi mwa Ntongo et sur une entreprise voisine. Des personnes ont péri sous le poids des décombres, parmi elles Valentine, membre du Mouvement des Focolari, responsable de la blanchisserie, tandis que les autres victimes étaient dans les édifices voisins. “Il y a eu une chaîne de solidarité pour aider à retrouver son corps – nous écrit Aga Kahambu, au nom de la communauté locale des focolari –  la police, la Croix Rouge et des bénévoles ont travaillé sans répit. Quelques unes des victimes sont des salariés de la FAB, mais leur nombre reste encore imprécis. C’est une dure épreuve pour tous, mais l’unité et la solidarité entre tous nous a beaucoup soutenus”. Selon la presse locale Actualité.cd “le bilan est provisoire car l’accident est survenu lors d’une heure de pointe” et souligne “des dommages matériels importants affectant les structures: destruction de plusieurs services, dont celui de radiologie et celui réservé au diagnostic”. Construit en 2006 et dirigé par le Mouvement des Focolari, le centre médical Moyi mwa Ntongo est considéré comme un pôle d’excellence comportant 55  lits. Créé pour soigner la cécité infantile, il s’est ensuite ouvert à d’autres projets, comme la lutte contre le Sida et l’IHV. C’est par ailleurs un modèle d’action humanitaire internationale: pour ce qui est du secteur médical et paramédical il est équipé de spécialistes et d’un personnel local, formé aussi bien en RDC qu’en Europe. En 2016 (https://www.focolare.org/news/2016/08/23/nuovo-reparto-di-maternita-in-congo), dix ans après sa fondation, il s’est doté d’un service de maternité et de nouveaux-nés, une aide précieuse dans un Pays qui présente un taux de mortalité infantile et des femmes en couches parmi les plus élevés du monde. Ce secteur, heureusement épargné lors de l’effondrement, a été réalisé grâce à l’aide de personnes  et d’organismes reliés au Mouvement des Focolari, comme la Fondation Giancarlo Pallavicini et les soeurs Albina Gianotti et Vittorina Giussani, qui ont financé le Centre médical dès ses débuts, grâce aussi à l’AMU Luxembourg et l’AECOM Congo, ainsi qu’à leurs adhérents.