Mouvement des Focolari
Aimer, recommencer, partager

Aimer, recommencer, partager

« Je suis vraiment heureuse de vivre le Genfest ici avec vous et ceux qui sont connectés. Je vous salue tous de tout cœur ! Je suis témoin du rapport de Chiara avec des milliers de jeunes du monde entier : son dialogue avec eux a toujours été passionnant, ouvert, sincère, caractérisé par la confiance. Chiara était exigeante, comme vous l’êtes, et convaincue que les nouvelles générations, qui ont dans le cœur l’idéal de l’unité, forment des femmes et des hommes nouveaux qui irradient cette lumière, en témoignant que le monde uni est possible car il est déjà présent et vivant parmi nous. Moi aussi, j’ai eu la chance de connaître des jeunes de toutes les parties du monde et j’ai toujours été fascinée et enrichie par votre vitalité, votre créativité, votre courage. Chiara vous a mis au défi d’être des hommes et des femmes de l’unité, qui parviennent à porter dans leur cœur les trésors caractéristiques de chaque culture et à les communiquer aux autres : femmes et hommes ‘monde’. Au Genfest de 2012, vous avez lancé un projet ambitieux : le Projet Monde Uni. Durant ces années, vous avez porté de l’avant des concrétisations, et la proposition fondamentale du projet – promouvoir et diffuser la culture de la fraternité -, s’est étendue à beaucoup d’autres, à des adultes aussi et à des enfants. Je sais que sera lancé d’ici peu, dans la continuité du projet déjà en cours, un nouveau parcours, qui nous acheminera tous sur les nombreuses voies pour réaliser un monde uni. Nous avons un objectif très élevé mais nous savons que ce sont les grands idéaux qui font l’histoire. Notre objectif est : « Que tous soient un. » Ce « tous » est notre horizon. Faire nôtre le rêve de Dieu qui nous unit au Ciel (comme nous l’avons vécu aussi en écoutant le récit de Noël, de Shavon) et, en même temps, il nous insère fortement dans l’histoire de l’humanité pour y faire émerger le chemin vers la fraternité universelle. Avec la proposition qui va être lancée à présent, le Genfest touche à sa fin ; nous repartons tous dans nos pays, dans nos villes. Qu’allons-nous faire ? Ce monde uni que nous sommes en train de vivre ici, nous le porterons partout, là où nous allons, pour le réaliser dans notre famille, notre milieu d’étude, notre travail, dans le sport… Il y a un secret pour ne pas perdre de vue cet objectif qui, ici au Genfest, nous apparaît si beau, si vivant, si fascinant. Je voudrais le résumer en trois mots : Aimer ! Recommencer ! Partager ! Aimer est le secret d’une vie heureuse, pleine, intéressante, toujours nouvelle, jamais ennuyeuse, toujours surprenante ! Recommencer lorsque les difficultés, le découragement, les échecs nous bouleversent, faisant vaciller notre passion pour le monde uni. Les champions du monde s’entraînent et se relèvent après chaque chute jusqu’à parvenir au but. Partager nos expériences, nos joies, nos difficultés, nos talents, nos biens. Utilisons tous les moyens pour former un réseau ; lançons les initiatives les plus variées pour construire l’unité : des opérations à vaste échelle — locales et mondiales -, et rendons visible la fraternité universelle. Nous savons que la partie visible d’un iceberg repose sur une base immergée : de la même manière, la fraternité se construit sur des gestes quotidiens et des actions menées avec la conviction que le moyen le plus puissant que nous pouvons utiliser pour renouveler le monde, c’est notre cœur. Tant que notre cœur bat, nous pouvons aimer, nous pouvons recommencer, nous pouvons partager. La fraternité universelle commence par mon [cœur] – par notre cœur. C’est le défi fascinant que nous voulons relever ensemble afin que le monde uni devienne un rêve réalisé. »

Aimer, recommencer, partager

Donner espoir au Monde

MANILLE (Philippines) – la onzième édition du Genfest vient de s’achever. 6.000 jeunes des Focolari de plus de cent pays du monde ont lancé le projet « Pathways for a United World » : chemins et actions qui visent à rapprocher personnes et peuples, en construisant des rapports de fraternité dans les domaines de l’économie, la justice, la politique, l’environnement, le dialogue interculturel et interreligieux à répandre dans le monde entier. “ A une époque de migrations croissantes et de nationalismes qui se développent, voilà la réaction à une mondialisation exclusivement économique qui met de côté les cultures et les religions particulières – comme le résume Maria Voce, présidente des Focolari – le Genfest propose aux jeunes un changement d’orientation : ne pas s’arrêter en deçà des murs personnels, sociaux et politiques, mais accueillir sans crainte ni préjugés toutes sortes de diversités ». Ces prochaines années, donc, les Jeunes Pour un Monde Uni des Focolari seront engagés à donner vie à un réseau d’activités, visant à enraciner dans leurs propres milieux et pays, une mentalité et des gestes de paix et de solidarité. « Le six juillet nous sommes même allés au siège de la FAO et de l’UNESCO ici à Manille – raconte Marco Provenzale – pour présenter nos projets et offrir aux organisations internationales l’engagement de nombreux jeunes qui deviendront des ambassadeurs de fraternité dans leurs pays, avec une mission bien précise : lancer des actions « beyond all borders », comme l’indique le titre du Genfest, au-delà des frontières culturelles, sociales et politiques. Le Genfest a été une fête et en engagement ensemble, où même l’art et le spectacle ont souligné qu’il fallait exprimer le dépassement des frontières, comme les deux soirées-concert que l’Asie a fait participer au reste du monde et réciproquement. L’Explo a été très visitée, cette exposition multi médiale et interactive qui a proposé une lecture à l’envers de l’histoire du monde, vue sous l’optique des pas vers la paix de l’humanité et de l’engagement personnel et central pour la construire. Et afin de ne pas rester dans la théorie, l’action Hands for Humanity a offert aux participants la possibilité de « se salir les mains » : les jeunes pouvaient choisir entre 12 activités de solidarité, d’accueil et de restauration urbaine à réaliser dans divers endroits de Manille. Histoires au-delà des murs Cependant les vrais acteurs de cette onzième édition sont les histoires des jeunes, qui vivent le drame de la migration et de la ségrégation dans leur quotidien. « On ne parle pas beaucoup aujourd’hui de ceux qui vivent la limite du quotidien – expliquent les organisateurs – de ceux qui vivent avec les murs, avec un sentiment d’impuissance et le désir de s’en sortir ».

Aziz (Iraq)

Ce sont des histoires d’actualité poignante, comme celle de Noé Herrera (Mexique) et de Josef Capacio (USA) qui vivent chacun d’un côté de la frontière d’Etat entre leurs deux pays. Noé doit affronter tous les jours des heures de queue pour aller à l’école au-delà de la frontière. D’où lui vient l’espérance ? De l’amitié avec Josef et d’autres garçons d’Amérique du Nord avec qui il travaille pour répandre une mentalité partagée de respect et de connaissance réciproque. Aziz, par contre, est irakien : il vit maintenant en France et pose une question aux jeunes du Genfest : « Vous est-il arrivé de penser qu’un jour, à l’improviste, vous pourriez tout perdre : famille, maison, rêves : Alors toi, vous, qu’est-ce que vous feriez ? ». Egide et Jean Paul, l’un ruandais, l’autre burundais, se sont connus au cours d’une circonstance dramatique. A un arrêt d’autobus Jean Paul a été agressé et donné pour presque mort. Egide l’a sauvé, en l’assistant pendant des mois. Un geste extraordinaire si l’on pense à la blessure jamais fermée du récent conflit entre leur pays. Existe-t-il alors une recette pour dépasser les murs et barrières quand tout semble aller dans la direction opposée, se demande le peuple du Genfest ? Maria Voce propose trois paroles qui sont aussi un programme de vie pour tous les jeunes qui maintenant rentrent dans leur pays : aimer, recommencer et partager. Aimer les autres peuples comme le sien propre ; recommencer en ne perdant jamais l’espérance qu’un autre monde est possible et partager les richesses, les ressources et les poids personnels et collectifs. Et pour conclure elle lance un défi aux jeunes : être des hommes et des femmes d’unité, personnes qui portent dans leur cœur les trésors de toute culture, mais qui savent aussi les donner aux autres et être – en définitive – des hommes et des femmes monde. Communique de presse – Manille, 8 juillet 2018 Flickr albums

Le Patriarche Bartolomé au Genfest

Le Patriarche Bartolomé au Genfest

Youth for a United World International Genfest 2018 : Au-delà de toute frontière (Manille, 6-8 juillet 2018) « C’est avec une joie toute particulière que nous vous saluons, vous tous, les participants à la onzième édition du Genfest qui se tient à Manille, édition intitulée ‘’Beyond All Borders’’ (Au-delà de toute frontière), qui a comme but d’ouvrir aux jeunes, le cœur et l’esprit au futur. Sachez que nous soutenons votre initiative ainsi que le désir de vous réunir et de partager vos idées avec l’objectif de dépasser les frontières sociales et personnelles ; car ce n’est que par un esprit de solidarité, de respect et de compréhension réciproque que ces obstacles seront surmontés et cesseront d’être la cause de divisions et de conflits parmi les gens de notre monde. Tandis que vous entreprenez ce voyage pour affronter ces problèmes et lutter pour l’unité mondiale et la coexistence pacifique – toujours, naturellement, en restant unis dans vos nobles aspirations et le lien des actions et du témoignage communs, promesses pour un futur meilleur -, nous vous encourageons à rester ancrés dans la vision de cette rencontre et à rappeler, en plus de le promouvoir, le message de la fondatrice du Mouvement des Focolari, la disparue Chiara Lubich. Avec la prière et la bonne volonté comme ‘’cascade de Dieu’’, toutes les choses seront réalisées et transfigurées ! Avec ces paroles de sincères félicitations, nous invoquons sur vous tous, l’infinie grâce et miséricorde du Dieu Tout-Puissant, et nous restons avec beaucoup d’amour ». Sa Sainteté, le Patriarche œcuménique Bartolomé

A l’école du changement

A l’école du changement

La deuxième journée fait le plein de nouveautés. Avec ses 117 forums et workshops et 10 activités écologiques, sociales, interculturelles et interreligieuses, une chance unique est offerte au peuple du Genfest : passer de la théorie à la pratique en moins de 24 heures. ‘’Learning by doing’’, apprendre en faisant, est un des piliers de la pédagogie moderne professionnelle. Et c’est justement cela que les jeunes sont en train d’expérimenter ces heures-ci : une école de changement personnel et social, le franchissement de palissades et de murs, non seulement comme sujets de discussions et partages de bonnes pratiques, mais aussi d’actions et d’expérimentations sur le terrain, dans un contexte ‘’glocal’’, comme celui des Philippines, avec des idées, des projets et des réalisations provenant du monde entier. Les jeunes se sont inscrits depuis des mois aux workshops. Les attentes sont élevées. Un jeune portugais : « Je suis en train d’aller au forum ‘’Je veux aider ! Comment combattre l’effet spectateur’’. Le titre est intrigant et puis, c’est ainsi que je me sens parfois : un spectateur impuissant face à des situations qui me dépassent : chômage, racisme, sens d’ inadéquation par rapport aux défis de la vie et dans les relations. Je voudrais réussir à dépasser la sensation que je ne peux rien faire pour changer les choses ». Un groupe de jeunes de Cebù participe au très fréquenté forum ‘’Nourrir la nature’’. Kim Atienza, célèbre présentateur philippin et diffuseur de thématiques environnementales, encourage les jeunes à connaître à fond la nature, le cycle de la vie et ses processus et enseigne des styles de vie et de production durables. Il est aussi possible de faire une full immersion dans la culture asiatique avec des workshops d’origamis et de cuisine fusion ou de fréquenter des ateliers dédiés à la connaissance et au travail sur soi-même : gestion du stress, des peurs, soin des autres. Nombreux sont les espaces consacrés à l’économie sociale, civile et de communion, à l’architecture au langage du cinéma. La politique ne manque pas « mais celle qui inspire l’espérance ». Une fille du Burundi : « Moi je suis allée à celui sur la corruption. Nous en avons approfondi les différentes formes et les outils pour la combattre. Je viens d’un continent où la corruption est une plaie. Qu’est-ce qui m’a donné de l’espoir ? Le fait que nous sommes ici du monde entier pour abattre aussi ce mur ». Au courant de l’après-midi, les jeunes passent à la phase 2 de la journée, ‘’Hands4Humanity’’, mains pour l’humanité. La proposition est celle de dix activités de solidarité, d’accueil et de requalification urbaine en différents endroits de Manille, afin d’expérimenter de petits gestes qui peuvent changer, lentement mais d’une façon irréversible, la réalité autour de nous, et d’offrir des propositions pour la réalisation d’initiatives ad hoc, une fois rentrés à la maison. Le choix est ample : du service à la cantine des enfants au centre social de Bukas Palad, à des activités de nettoyage de rues et d’autres espaces urbains, à la visite dans les hôpitaux, aux personnes âgées, aux sourds et muets, jusqu’au théâtre de rue et à l’échange interculturel avec les communautés musulmane et hindoue. A Tramo Street, dans la ceinture périphérique de Manille, un important groupe de jeunes originaires de l’Australie, du Brésil, de l’Europe, en plus de différents philippins, peint et nettoie avec les gens du lieu. Un jeune californien explique : « Je n’aurais jamais imaginé faire quelque chose pour une ville qui n’est pas la mienne et où je ne retournerai peut-être pas mais je suis content, et ça me donne envie de mieux connaître Manille. Au début, je pensais que cela m’importait peu, mais maintenant ce n’est plus comme ça ». « Le fait de donner au Genfest l’aspect d’un laboratoire d’approfondissement et d’expérimentation des techniques de transformation humaine et communautaire est un choix délibéré aussi bien des jeunes eux-mêmes que de la ville » explique Tina Bonifacio, entrepreneuse et coordinatrice des forums. « L’intention est celle de faire une expérience réelle de dépassement des frontières, qu’elles soient physiques ou mentales. Chaque personne, culture, coin du monde a toujours quelque chose à donner et à partager avec les autres ». Journée intense, donc, pour les jeunes présents à Manille. Mais ce n’est pas encore fini : il se terminera ce soir avec le concert international où beaucoup se présenteront avec des chants et des performances. Ce sera à la musique et à l’art de raconter un autre aspect de ‘’Beyond all borders’’.


Histoires par-delà les frontières

Histoires par-delà les frontières

Finalement nous y sommes : le Genfest a donné le via à Manille, au World Trade Center. C’est le rendez-vous au sommet, mais plus de vingt Genfest nationaux se sont déroulés ou sont en cours sur les cinq continents. Le programme, avec des chants, chorégraphies, expériences, a comme ‘’focus’’, le dépassement de toute barrière, ‘’Beyond all broders’’. Un slogan courageux, choisi par les mêmes protagonistes comme réponse aux différentes formes de divisions, qu’aujourd’hui on expérimente partout, mais aussi le moteur des actions réalisées au cours de ces années de préparation. Depuis les premières phases, le Genfest a eu la physionomie d’un événement collaboratif : chaque participant en a été protagoniste. La première matinée à peine passée, a commencé avec une vidéo des différentes locations et actions du ‘’pré’’ Genfest qui s’est déroulé dans vingt lieux différents du sud-est asiatique, du 28 juin au 5 juillet, où des centaines de jeunes ont réalisé des actions de solidarité et de service pour des communautés et des projets. Le micro est donc passé aux présentateurs et aux ‘’vloggers’’, qui accompagneront les participants tout au long du programme. Pour ceux qui sont nés avant la moitié des années ‘90, précisons que les vloggers et les influencers sont des figures médiatiques qui ont un grand suivi sur les réseaux sociaux auprès des teenagers et des jeunes . Les derniers mois, Louis du Burundi, Maria Clara du Brésil et Ceska des Philippines le sont devenus par le fait du nombre toujours croissant de followers de leurs profils Instagram et Facebook. Les témoignages de cette première journée ont été caractérisés par un fort impact. Comme celui de Josef Capacio de San Diego (USA) et Noè Herrera de Mexicali (Mexico). Dans une époque de déséquilibres politiques et sociaux de tous genres de divisions, ils ont décidé de promouvoir la paix justement près du mur qui divise les deux nations.

Jean-Paul et Egide: Interview sur Facebook

Le travail conjugué, de jeunes américains et mexicains – raconte Noè – a permis de découvrir que les valeurs, les objectifs et la vision du monde, même si c’est vu du point de vue de frontières opposées, ne sont pas vraiment différents. « Nous sommes tous égaux et je peux aimer son pays comme le mien ». Il y a ensuite l’histoire de Jean-Paul Muhanuzi, du Burundi, et Egide Nduwayezu, du Rwanda. C’est le récit d’une véritable amitié vécue dans des conditions dramatiques : après un attentat subi par eux deux, mais qui a laissé Jean Paul à terre avec une grave lésion de la moelle épinière, Egide a tout arrêté pour le soutenir pendant la phase de réhabilitation qui a suivi l’intervention à la colonne vertébrale. Le dépassement des barrières, dans leur cas, a amené à la découverte de la beauté de leurs peuples respectifs, ethnies et tribus. Jaime Zayas, du Salvador, a lancé du podium l’idée de changer le propre ‘’mètre carré’’, comme lui-même l’a expérimenté dans son propre pays, dans un contexte de violence urbaine et méfiance diffuse. L’effort a été celui d’être constructeur de paix : « Nous savons que notre pays a des problèmes complexes, mais nous pouvons changer les choses dans le quotidien en vivant des relations basées sur la réciprocité ». Tommaso Carriere, italien, est co-fondateur de l’association ‘’Non de la guerre’’ un projet pour former les personnes à la paix, en leur montrant ce qu’est la guerre, comment elle naît et se développe. « Nous racontons ce que nous avons vu dans les pays touchés par la guerre, et comment les conflits détruisent la société, en minant l’espérance et la possibilité de construire un futur meilleur ». Depuis 2014, l’association organise des camps d’été en Jordanie, où des jeunes européens visitent des camps de réfugiés et interagissent avec ceux qui souffrent des conséquences de la guerre. Ce qu’on entend de cette première journée à Manille raconte des parcours de vie et de projets, ‘’des fragments de fraternité’’, petits pas qui rapprochent les personnes et les peuples et alimentent l’espérance.


Seuls ceux qui ont de grands idéaux font l’histoire

Après avoir parcouru à nouveau les caractéristiques de la jeunesse des années 80 et la sortie de la sphère privée à la suite de manifestations dans plusieurs capitales du monde, Chiara Lubich explique comment les jeunes «ont cru que notre planète pouvait renaître et ils se sont retroussé les manches pour y porter remède. Et ils l’ont fait avec une richesse d’initiatives incroyables.»   Elle continue: «Les voilà, en effet, lancés sur différents chemins pour parvenir au but, celui du monde uni : le chemin de l’unité entre les races, de l’unité entre les peuples, le chemin du développement, de l’unité entre les riches et les pauvres, de l’unité entre les générations, entre les pays en guerre pour la paix, entre les fidèles de diverses religions, entre l’homme et la nature, entre des personnes d’idéologies diverses, le chemin de l’unité avec les minorités ethniques, avec les personnes seules ou les personnes qui souffrent… Sans respect humain, ils ont reconnu en Jésus ce chemin : “Je suis le Chemin” (Jn 14,6) a-t-il dit et ils l’ont parcouru en essayant de vivre à la lettre sa doctrine en mettant en pratique la Parole de Dieu. … D’ailleurs, en qui les jeunes peuvent-ils avoir le plus confiance si ce n’est en Lui? Ils ont à cœur et ils défendent des idéaux que Lui seul peut aider à réaliser. Ils aiment, ils cherchent, ils veulent la liberté. De qui peuvent-ils mieux l’obtenir si ce n’est de Jésus qui a dit: “Si vous demeurez fidèles à ma Parole (.. ) vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres” (Jn 8, 31-32)? Les jeunes veulent le respect de la nature et ils luttent dans de nombreux pays pour sauver l’homme de l’autodestruction par la pollution de l’environnement. Qui peut répondre le mieux à ce désir si ce n’est Celui qui a créé la nature pour l’homme? Les jeunes aiment et veulent la paix. Qui peut mieux la leur garantir si ce n’est encore Lui qui a dit: “Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne”? (Jn 14,27) Les jeunes veulent que les droits de l’homme soient respectés. Le Christ n’est-il pas venu sur terre justement pour annoncer aux pauvres la Bonne Nouvelle, pour proclamer aux prisonniers la libération, pour redonner aux aveugles la vue et rendre la liberté aux opprimés (Lc 4,18)? Les jeunes réclament la justice sociale. Où trouveront ils  le courage pour  mieux affronter de plein front les contradictions, les misères, les hypocrisies, les plaies ouvertes de la société de consommation, si ce n’est en Celui qui appelle bienheureux “ceux qui ont faim et soif de justice” (Mt 5,6) ? Les jeunes n’aiment pas les divisions. Qui peut les satisfaire davantage que Celui qui voit l’humanité Une et qui est venu abattre les barrières entre les groupes, les minorités, les races et les peuples ? Les jeunes sont attirés par la non-violence. Où peuvent-ils trouver leur idéal mieux incarné si ce n’est en Celui qui nous a dit d’aimer même nos propres ennemis, portant ainsi à l’extrême les conséquences de la non-violence ? Les jeunes aiment la solidarité, la communion des biens entre riches et pauvres. Jésus qui a dit de donner à quiconque demande et de ne pas tourner le dos à celui qui veut emprunter, est pour eux un modèle de solidarité. A l’image des premiers chrétiens qui avaient compris ce qu’Il demandait au point qu’aucun d’eux ne disait sien ce qui lui appartenait, les jeunes trouvent en Jésus toutes leurs exigences satisfaites. … Oui, les jeunes avec le Christ, les jeunes et le Christ, les chemins et le Chemin : ce sont les binômes qui peuvent donner une véritable espérance. … Très chers jeunes, avancez, pleins d’assurance. Marchez avec persévérance. Par vos actions éclairées et par votre foi, vous resplendissez face à l’humanité qui traîne souvent son existence dans la médiocrité et le non-sens. Et vous démontrez que tous les manques d’unité peuvent être évitées et que chaque unité peut être construite. Dites clairement que cet Idéal n’est pas une utopie. Au contraire, seuls ceux qui ont de grands idéaux font l’histoire.

(Extrait du Message de Chiara Lubich pour les Genfest, Mollens, 24 mars 1987 – source: www.centrochiaralubich.org)

Rencontre œcuménique à Bari

Le Pape François sera à Bari (Italie), le samedi 7 juillet, pour la rencontre œcuménique de réflexion et de prière, avec les Patriarches et les chefs des Églises du Moyen Orient. Qui présentera l’événement, auprès de la Salle de Presse du Saint Siège, sera le Cardinal Leonardo Sandri, Préfet de la Congrégation pour les Églises Orientales et le Cardinal Kurt Koch, Président du Conseil Pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens. ‘’L’idée d’une telle rencontre qui se tiendra à Bari, vient de loin, et vient de plusieurs voix – a commenté le Cardinal Sandri – plusieurs Églises ou Patriarches l’ont adressée directement au Saint Père. A Bari, prieront avec le Pape François, Bartolomé I, Patriarche œcuménique de Constantinople et Tawadros II, Patriarche de l’église orthodoxe copte d’Alexandrie “. L’événement, qui a en soi, une grande valeur œcuménique et n’a pas de précédents dans l’histoire de l’œcuménisme, se tiendra en deux moments : la prière sur la promenade du bord de mer, ensemble avec les fidèles, et le moment de réflexion et d’écoute réciproque entre le Saint Père et les Chefs des Églises et Communautés Ecclésiales du Moyen Orient, en apportant chacun son propre point de vue, ses observations et propositions. La ville de Bari est définie’’fenêtre sur l’Orient’’ parce qu’ elle conserve l’antique tombe de Saint Nicolas, qui dans la vénération, réunit catholiques et orthodoxes.

Évangile vécu :’’La force se manifeste dans la faiblesse’’

Chef de service Le responsable de notre secteur ressemblait depuis quelques temps à un moteur au maximum de son accélération. Tout le monde essayait de l’éviter. Un jour, en parlant avec ma grand-mère, elle me raconte que mon grand-père avait passé une période d’épuisement pendant laquelle il ressemblait à un cheval sans freins. La guérison avait été facilitée par une atmosphère de sérénité que la famille avait su créer autour de lui. Le jour suivant j’ai rassemblé les collègues et j’ai proposé d’aider le responsable, en essayant de l’écouter avec sérénité et d’être attentifs à ses souhaits. Tout le monde n’a pas été d’accord, mais la majorité a compris. Quelques temps après, le chef nous a confié les tragédies qu’il vivait en famille. Et il nous a remerciés en disant :’’Grâce à votre aide, j’ai pu continuer à espérer’’. C.M. – Espagne Changement de cap J’avais 61 ans, lorsque j’ai connu des jeunes engagés à mettre l’Évangile en pratique. Leur concorde et leur sérénité m’émerveillaient. J’avais été marin et je savais combien il est difficile de vivre en groupe. Cela m’a convaincu à vouloir en savoir davantage, ainsi, ai-je acheté un Évangile. Le lisant pour la première fois, j’ai compris que je devais changer de cap : il ne suffisait pas d’être honnête, de ne pas voler, pour me sentir en règle. Je devais aussi aimer les autres, en n’excluant personne. Cela a opéré un changement radical dans ma manière de penser et d’être, en commençant par ma famille. Alors qu’en effet, avec les personnes étrangères à ma famille, j’étais tout sourire, et je m’entretenais volontiers avec elles, à la maison, je parlais peu, juste ce qui était nécessaire, et même d’une manière autoritaire. G. – Italie Harcèlement J’ai expérimenté le harcèlement, à mes dépens. Quand j’étais ado, quelques étudiants de mon école avaient décidé de frapper le premier avec les cheveux roux qui allait aux toilettes. Et c’était moi. Maintenant, je suis enseignant. Un jour, avant la leçon, un élève vient me chercher à la salle des professeurs. Il me confie qu’il a été chargé de tendre un piège à son meilleur ami et s’il ne le fait pas, il devra subir lui aussi le même traitement. Il est épouvanté et tremble. Pendant la leçon, je raconte ce qui m’était arrivé. Je demande à mes élèves comment ils jugent ce fait et mes paroles sont suivies de paroles et longs silences. Après quelques jours, j’apprends que le piège n’est plus d’actualité. H.N. – Hongrie Le retour de papa La nouvelle que papa était rentré en Italie pour une période de vacances avec sa nouvelle femme, avait bouleversé la vie de ma sœur et moi. Après la séparation de nos parents, nous avions passé des années difficiles. Jusqu’au retour dans notre pays avec Maman, jusqu’à sa disparition pour un mal incurable. Le rapport entre nous, sœurs, était serein mais l’annonce de l’arrivée de papa faisait remonter à la surface les sentiments oubliés et les souffrances subies. ‘’Je ne veux pas le voir !’’ fut la première réaction. Puis une pensée :’’Dieu, redécouvert comme valeur unique, nous rappelait d’aimer nos ennemis. La rencontre avec papa s’est bien passée, nous avons essayé de l’aimer . Un pont a été établi entre nous. E.R. – Italie

Pas seulement de pain

Pas seulement de pain

Parler d’ Epi d’Or veut dire raconter l’histoire d’un grand désir de mieux se donner aux plus pauvres, qui s’est converti en une entreprise merveilleuse et folle. Un projet qui dans le temps a produit beaucoup et est arrivé à des chiffres importants, en dépassant des obstacles et des menaces dans un endroit souvent hostile comme celui de la périphérie métropolitaine du Brésil. L’initiative sert de porte ouverte au projet EdC que Chiara Lubich lance justement à San Paolo en 1991, parce que les premières tentatives de vente sur la route de produits de la boulangerie remontent à 1988, et tout de suite incarnent une vision, des valeurs et un courage de cette nouvelle approche révolutionnaire dans la manière de faire économie. « Nous étions en période de forte crise – raconte Adriana Valle, italienne au Brésil depuis 38 ans et responsable de cette activité – des ressources économiques limitées, inflation et chômage importants. Sur ce fond de tableau, un groupe de filles, après avoir mis ensemble leurs compétences individuelles, essaie de démarrer la fabrication de produits qui sortent du four, confectionnés dans des petits sacs qui se vendent sur les trottoirs au bord de la Mariapolis Ginetta proche de Vargem Grande Paulista». Après quelques ventes improvisées, la production s’interrompt, mais à leur grande surprise, différentes voitures de passage continuent à demander où sont les “filles du pain et du sourire ». Alors la décision de reprendre l’activité est prise, en faisant appel et donnant du travail à des mamans et des jeunes et leur permettant de se former et de gagner quelque chose. Elles n’ont pas encore une idée précise d’entreprise, mais les clients augmentent, la cordialité derrière le comptoir attire. En 94, l’activité se déplace de la route à un petit endroit protégé, alors que prend forme le Pôle Industriel EdC dans les abords de la cité-pilote. Un second point de vente se crée de l’autre côté de la route, pas loin d’une favela : le but est de donner la possibilité aux gens du lieu d’acquérir du pain sans le danger de traverser la route à grande vitesse. Les deux activités portent le nom – donné par Chiara Lubich elle-même – de Spiga Dorata (Epi d’Or) I et II, le grain mûr qui brille sous la lumière du soleil. Leur désir est celui d’offrir un regard fraternel, lumineux et harmonieux ; un endroit où les gens se sentent accueillis et soulagés. Alors que l’activité avance, certains démolissent à priori l’idée d’une entreprise en se basant uniquement sur les chiffres limités des débuts (« avec un demi sac de farine on ne va nulle part ») et d’autres, qui, au contraire y croient et prennent part au développement du projet. Comme ces deux entrepreneurs qui, étonnés par le grand travail accompli, même si l’espace est limité par les structures, aident financièrement. Ils donnent la possibilité d’éviter les licenciements et de restructurer les installations, en offrant un endroit plus digne pour les clients et en élargissant l’offre à d’autres produits de qualité. Les histoires vécues par ces gens derrière le comptoir sont nombreuses : celui qui revient de loin pour sentir cette énergie positive qu’il trouve derrière le café, et celui, souriant, qui retrouve le désir de recommencer. Les difficultés ne manquent pas, bien sûr. Dans ce milieu de la périphérie les boutiques subissent des attaques. Une des dernières, face au pistolet braqué sur elle pour voler la caisse, Adriana trouve le courage de dialoguer avec les voleurs. Elle se préoccupe vraiment de leur destin une fois sortis de la boutique. Le geste de respect et d’empathie est si efficace qu’il arrive à faire enlever la cagoule de ces jeunes et les désarmer. Après cet épisode, il n’y a plus eu d’attaques. Les boutiques emploient aujourd’hui 20 travailleurs fixes et 15 jeunes qui s’alternent, 10 sacs de farine par jour pour faire la pâte et servir 1200 à 1500 clients. Pendant les week end, et pour ceux qui le peuvent financièrement, ils proposent une variété de pains spéciaux, de plats à demi-cuisinés, des gâteaux pour les fêtes, des glaces artisanales, en garantissant toujours des prix accessibles pour les clients quotidiens plus pauvres. En plus de la création de postes de travail et de la communication d’un amour authentique, la mission productive de Spiga d’Oro est de créer des contacts de rapprochement entre les différentes catégories sociales : le pauvre sent qu’il fait partie de la famille, l’aisé revient, contribue et remercie de lui avoir offert la possibilité de donner, mais aussi de recevoir ! Source : EdC online

L’aspect concret du dialogue en démocratie

Insister sur le dialogue n’est-ce pas céder au relativisme de fait, pour lequel les bonnes manières suffisent sans considérer les valeurs fondamentales de l’agir politique ? « Le Mouvement Politique pour l’Unité (MPPU) n’est pas un parti, mais un espace de dialogue au Parlement et dans les villes, entre tous les partis. Il propose une réflexion sur l’âme de la représentation pour sortir de la crise à travers des formes de démocratie participative et délibérative. L’instrument est le ‘’pacte élus – électeurs’’. Il ne s’agit pas de bonnes manières. Une méthode expérimentée, celle de la fraternité, nous rend libres et égaux dans nos diversités. Il est possible de retrouver une âme de la politique outre le pragmatisme sans idéaux, pour servir le bien commun avec ‘’l’amour des amours’’ comme l’a enseigné la fondatrice des Focolari, Chiara Lubich. Nous voulons commencer un cycle de dialogues sur des thèmes élevés et concrets, par le biais d’argumentations et certainement pas avec les tendances actuelles, désormais insupportables, à l’insulte et au choc frontal ». Où risque t-elle, non seulement en Italie, aujourd’hui la démocratie de perdre son âme ? La démocratie représentative est en crise à cause de la domination de la finance globalisée sur l’économie réelle et sur la politique elle-même. Des partis faibles, sont facilement conditionnés par les lobbies. La fin des idéologies coïncide souvent avec la pauvreté des idéaux . Est impérative, une solide injection de participation populaire, en grade d’engager les citoyens et les partis sur les thèmes du travail, de la justice sociale, de la paix et du désarmement, de la lutte au hasard, du contraste aux mafias et à la corruption, de la valorisation des biens communs, et des grandes ressources culturelles et environnementales du pays. Le Pacte élus – électeurs, que nous expérimentons avec différents parlementaires et maires, peut rapprocher les citoyens des institutions et donner une âme à la démocratie représentative enrichie par celle participative et délibérative. Le MPPU a été attentif à la réalité en ne désertant pas des thèmes qui sont aussi conflictuels. Quelles sont les urgences que vous voulez affronter aujourd’hui ? « Le Mouvement Politique pour l’Unité est un espace fraternel de rencontre entre des personnes, avant tout, engagées dans presque tous les partis. Et cela ne représente pas un problème mais bien une richesse unique. Dans la législature précédente, nous avons donné priorité aux droits sociaux et civils. Maintenant nous estimons urgent d’affronter le thème du travail pour les jeunes, de la lutte contre la pauvreté, pour une économie désarmée, avec la reconversion au civil, (de fabriques qui produisent des armes) dans un pays qui dans sa constitution « répudie la guerre », l’intégration, en plus de l’accueil des migrants réguliers et de leurs enfants, sans oublier l’importance de la sécurité et de la légalité ». Existe-t-il quelques propositions concrètes que vous pensez pouvoir proposer ? « Le MPPU doit faciliter, à côté du travail d’ auditoire et des commissions, les propositions concrètes des laboratoires parlementaires de rencontre de cultures politiques différentes avec des chercheurs et des représentants de la société civile compétents. Nous pouvons animer un cycle de dialogues dans la législature sur un plan idéal et en même temps concret ». Source : MPPU online

Gen Verde à Manille

Nous sommes en train de faire le compte à rebours pour le Genfest (manifestation des jeunes du Mouvement des Focolari – juillet 2018). Avec les jeunes qui participeront au Genfest à Manille, et qui suivront en streaming l’événement dans le monde entier, nous voulons être une ‘’Wave of Love’’, une onde d’amour qui traversera les barrières de nos rapports, des incompréhensions, des grands défis de l’humanité. Et voici, en exclusivité pour vous, un petit avant-goût de ce que le Gen Verde chantera au Genfest et…à très bientôt ! https://www.youtube.com/watch?v=Mh75HR_YI1g&list=UUuSTi05GBlACXtCu4zEY7FQ

Regards de lumière sur la ville

Regards de lumière sur la ville

« Regards de lumière. Cela fait toujours du bien, surtout dans un monde où il y en a peu ». Ce sont les premiers mots d’Anna, qui se déclare non croyante, que je cueille au sortir de la salle où s’est déroulée la première Mariapolis du Piémont. ‘Regards de lumière’, c’était le titre des trois jours vécus par plus de 200 personnes de tous âges et toutes catégories sociales, qui venaient de différentes villes de la région. Lumière jaillie de moments de spiritualité et de partage, qui a éclairé des thèmes d’actualité brûlants, comme l’Europe, l’émigration, le Moyen Orient, la fin de vie et les soins palliatifs, alternés de programmes de détente, d’excursions. Le but : restaurer les forces de  l’âme et du corps. Mais pas seulement. Sur fond obscur des défis de la vie publique et des incertitudes économiques et politiques, dans un climat qui fait penser à la fraternité comme un luxe pour beaucoup, un regard de lumière a aussi éclairé la vie de Bra, ville héritière  d’une longue tradition, mais toute projetée vers le futur. Ici la fraternité, reconnue comme catégorie politique, est inscrite depuis des années dans les Statuts de la ville. Elle n’est pas restée lettre morte. Deux adolescents, aidés d’un power point, la mettent en acte par un slogan, « ColoriAmo » (« En couleursj’Aime ») ma ville. Un tas d’initiatives comme celle de peindre les murs de l’école ou les murets tordus de la ville, le ramassage des « mégots » par terre, le nettoyage des mauvaises herbes, la visite aux personnes âgées dans une maison de retraite. Tout cela pour laisser partout un signe d’amour et communiquer aux autres le bonheur que l’on ressent à mettre en acte la révolution de l’Evangile. Ce que Bra avait d’ailleurs appris de Chiara Lubich en lui offrant la citoyenneté honoraire. “Les initiatives de ces jeunes – a souligné Bruna Sibille, maire de Bra – ont influencé leurs aînés, d’autres groupes, comme la communauté albanaise, des ouvriers du secteur de la construction, des groupes orthodoxes, avec leur pope, un groupe de roumains et d’autres réalités de quartier. En septembre prochain – a-t-elle communiqué – avant l’ouverture des écoles, nous nous retrouverons pour continuer à travailler ensemble ». L’un des points du programme à la base de son mandat, qui est en train d’expirer, a été « l’amélioration de la cohésion sociale en passant de l’idée de ville à celle de communauté inclusive ». « Les jeunes ont joué un grand rôle dans ce sens. Ainsi – a-t-elle ajouté – s’installent les bases pour envoyer un signal important sur la manière d’administrer une ville et de former les futures générations d’administrateurs, à une époque où les exemples négatifs ne manquent pas. Si l’on s’occupe bien de sa propre ville et du bien commun – a-t-elle conclu – la ville est plus sûre et beaucoup de problèmes, qui ne sont pas toujours réels mais virtuels, et donc plus difficiles à résoudre, peuvent être dépassés »

Carla Cotignoli.

Esprit, cœur, mains pour la fraternité

Esprit, cœur, mains pour la fraternité

Que ce soit dans les périphéries des grandes mégapoles ou dans les petits villages ruraux, dans les quartiers marginalisés et périphériques, dans les orphelinats ou bien le long d’une plage touristique à nettoyer, toujours en contact direct avec la population sur place. Quatre cent juniors sont ainsi en train de se préparer, dans vingt différentes localités du sud-est asiatique, au Genfest 2018, qui ouvrira ses portes le 6 juillet prochain au ‘’World Trade Center’’ de Manille, avec des workshops disséminés dans différentes universités de la grande ville des Philippines. Une semaine d’engagement social et d’échanges sous l’enseigne de l’interculturalité, qui anticipe l’esprit d’une manifestation à laquelle participent six mille jeunes de différentes parties du monde. Une grande opportunité pour expérimenter concrètement l’abattement des frontières, avant tout celles qui sont culturelles, et pour interagir avec des personnes de cultures et de religions différentes. Tout cela est le ‘’pré-Genfest’’. « Son but – explique Romè Vital, un des coordinateurs de cette entreprise – est celui d’offrir à ces jeunes, qui vont bientôt participer au Genfest de Manille, l’opportunité de faire une expérience concrète ‘’en miniature’’, de fraternité universelle. Et c’est aussi celui de les ouvrir vers des réalités sociales qui sont distantes à des kilomètres de leurs pays d’origine. Nous avons voulu leur offrir la possibilité d’en savoir davantage sur les différences culturelles présentes en Asie ». Un groupe de jeunes est en train de faire l’expérience de la vie frénétique des quartiers périphériques de mégapoles comme Hong Kong et Séoul ; d’autres, sont en train de visiter des espaces ruraux à Masbateou à Pangasinan, aux Philippines ; d’autres encore sont occupés à faire une expérience de dialogue interreligieux comme à Chiang Mai (en Thaïlande), à Medan (Indonésie) et à Yangon, (au Myanmar). A Coimbatore, en Inde, cette expérience interculturelle et interreligieuse est guidée par le mot d’ordre de Gandhi ‘’Sois le changement que tu veux voir’’, tandis qu’à Tapei, (Taiwan), les jeunes sont occupés à interagir avec les habitants indigènes de l’île. A Aklan, dans les Philippines, se déroule une véritable ‘’immersion’’ dans la culture de la communauté d’Atis (Aetas), tribu que l’on pense être parmi celles qui sont originaires de l’île de Boracay. Mais il y a aussi des initiatives dont l’ empreinte est celle de l’écologie et de la protection de l’environnement, comme à Hanoï, au Vietnam, où les jeunes participent à la récolte du riz, ou à Palawan, localité touristique bien connue, aux Philippines, où un groupe nettoie quelques plages ». « Dans plusieurs localités – continue Vital – un parcours socio-culturel aide à entrer profondément dans l’histoire de ce pays. C’est le cas de Séoul, en Corée, où les jeunes présents sont en train d’approfondir les événements qui ont amené à la division entre la Corée du Nord et du Sud, avec l’aide d’experts qui animent des workshops sur la paix, exportables sous n’importe quelle latitude. D’autres localités aussi ont accueilli les jeunes comme Mumbai (Inde), Ho Chi Min (Vietnam), Bangkok (en Thaïlande), en plus de différentes villes des Philippines comme Baguio, Cebu, Dumaguete, La Union et Tacloban. Fondamentale dans la préparation de la semaine a été la collaboration avec des organisations comme ‘’Bukas Palad’’ et ‘’Façenda da Esperanza’’, dans les Philippines, et ‘’Shanti Ashram’’ en Inde ». « Cette semaine, ‘’pré-Genfest’’ aura un impact indélébile dans la vie des jeunes qui y participent , parce que la construction d’un monde uni commence toujours par des actions concrètes, comme l’a dit récemment lors de sa visite à Loppiano le 10 mai dernier, aussi le pape François : ‘’il faut s’entraîner à utiliser ensemble trois langues : celle de l’esprit, celle du cœur, et celle des mains’’. Ceci est un élément fondamental dans la formation des nouvelles générations. Par la même occasion, le Pape a invité le Mouvement des Focolari à se mettre ‘’au service de tous, avec le regard qui embrasse toute l’humanité, en commençant par ceux qui, d’une certaine manière, sont relégués aux périphéries de l’existence’’. Lorsqu’ils arriveront à Manille pour le Genfest, ces jeunes auront déjà expérimenté à petite échelle ce que signifie la ‘’fraternité universelle’’, car le monde uni a besoin des mains de tous. Alors oui que ce sera une vraie ‘’expérience de Dieu’’. Et cela est le but pour lequel est né le Genfest. María Clara Ramírez Voir la vidéo

Parole de vie de juillet 2018

Dans sa seconde lettre à la communauté de Corinthe, l’apôtre Paul s’adresse à des personnes qui mettent en doute la légitimité de son activité apostolique. Cependant il ne fait pas la liste de ses propres mérites et succès. Au contraire, il met en évidence l’œuvre que Dieu a accomplie en lui et à travers lui. Tout en se référant à son expérience mystique, à son profond rapport avec Dieu (1), Paul mentionne tout de suite sa souffrance due à une « écharde » qui le tourmente. On comprend qu’il s’agit d’une grande difficulté pouvant gêner son évangélisation. Paul a demandé à Dieu de l’en libérer, mais la réponse reçue est bouleversante : « Ma grâce te suffit ; ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse » Les fragilités physiques, psychologiques et spirituelles, tant en nous que chez les autres, nous les connaissons toutes. En face d’elles, nous nous sentons faibles, incapables de résoudre tant de situations qui nous dépassent, nous estimant déjà heureux si nous ne causons de mal à personne. L’expérience de Paul, au contraire, nous ouvre un horizon nouveau : en reconnaissant et en acceptant notre faiblesse, nous pouvons nous abandonner pleinement au Père, qui nous aime tels que nous sommes et désire nous soutenir sur notre chemin. Plus loin, Paul affirme encore : « Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort ». (2) Chiara Lubich écrivait à ce propos : « Notre raison se rebelle devant une telle affirmation, parce qu’elle y voit une contradiction évidente ou tout simplement un paradoxe. Au contraire, une telle affirmation exprime une des vérités les plus élevées de la foi chrétienne. Jésus nous l’explique par sa vie et surtout sa mort. Quand Jésus a-t-il accompli l’Œuvre que le Père lui a confiée ? Quand a-t-il racheté l’humanité ? Quand a-t-il vaincu le péché ? Quand il est mort en croix, anéanti, après avoir crié : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Jésus a été plus fort justement au moment où il était le plus faible. Il aurait pu faire naître le nouveau peuple de Dieu par sa seule prédication ou par quelques miracles supplémentaires ou bien encore par un geste extraordinaire. Non ! Pas du tout, parce que l’Église est œuvre de Dieu et c’est dans la souffrance et seulement dans la souffrance que naissent les œuvres de Dieu. Par conséquent, dans notre faiblesse, dans l’expérience de notre fragilité, se cache une occasion unique : celle qui nous permet d’éprouver la force du Christ mort et ressuscité . » (3) « Ma grâce te suffit ; ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse » C’est le paradoxe de l’Évangile : la terre est promise en partage aux doux (4) . Marie, dans le Magnificat, exalte la puissance du Seigneur qui peut s’exprimer totalement et définitivement dans l’histoire de chacun comme dans celle de l’humanité, justement dans l’espace entre notre petitesse et la confiance totale en l’action de Dieu. En commentant cette expérience de Paul, Chiara suggérait encore : « Le choix que nous chrétiens devons faire est diamétralement opposé à celui que l’on fait d’habitude. Nous allons vraiment à contre-courant. L’idéal de vie du monde est généralement le succès, le pouvoir, le prestige. Paul au contraire nous incite à nous vanter de nos faiblesses. Ayons confiance en Dieu ! Il opérera sur notre faiblesse, sur notre néant. Et quand c’est lui qui agit, nous pouvons être certains qu’il accomplit des œuvres qui apportent un bien durable et vont au-devant des nécessités des personnes et de la collectivité . » (5) Commission Parole de Vie ______________________________________ 1  Cf. 2 Co 11,1-7a 2  2 Co 12,10. 3  D’après Chiara Lubich, La forza del dolore, Città Nuova, 44, [2000], 12, p. 7. 4  Cf. Mt 5,4. 5  D’après Chiara Lubich, Dio opera sulla nostra debolezza, Città Nuova, 26, [1982], 11/12, p. 59.

GENFEST 2018 : du je au nous

GENFEST 2018 : du je au nous

Défense des frontières, rejets forcés, alliances entre états pour protéger l’identité nationale et économique, contribution humaine pour le contrôle des flux migratoires. Qu’y a-t-il derrière ce qui est devenu des mots-clés de ces derniers jours ? « Souvent c’est la peur la mère de toute barrière et attitude protectionniste – explique Maria Voce présidente des Focolari ». « Et pourtant pour les jeunes cela ne semble pas être la solution définitive. Ils croient au contraire que les frontières sont des horizons, des points de départ, la diversité où l’on peut s’enrichir ». C’est pour cette raison que les jeunes des Focolari ont choisi pour leur prochain événement mondial qui se tiendra à Manille du 6 au 8 juillet prochain, le vaste thème des frontières, comme dit le titre « Beyond all borders » (au-delà de toute frontière). Ils invitent à un changement courageux de regard vis-à-vis des peuples, des cultures et de l’économie : un bouleversement nécessaire, disent-ils, en ces temps d’exaspération des particularismes et des fermetures sociales. Né en 1973 d’une idée de Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, le Genfest arrive cette année à sa onzième édition et pour la première fois il se tiendra hors de l’Europe, dans la capitale des Philippines, du 6 au 8 juillet prochain. 6.000 jeunes de 18 à 30 ans y sont attendus, venant du monde entier, tandis que plusieurs milliers d’autres participeront aux 23 éditions locales en temps réel. « Nous avons choisi l’Asie parce que dans le monde six jeunes sur dix vivent dans ce continent – explique Kiara Lauren, philippine, des Jeunes Pour un Monde Uni des Focolari, une des organisatrices de l’événement. ‘Malgré les problèmes et le clivage socio-économique, ce continent parle au monde d’espérance et de désir de changement. Nous ne nous reconnaissons pas dans ce contexte géopolitique international qui sacrifie souvent des peuples entiers au profit d’une élite. Nous voulons amener chaque individu et nos pays à regarder au-delà de leur propre périmètre personnel, culturel, religieux, politique, afin de rencontrer et se laisser stimuler par la diversité. Le Genfest sera un laboratoire unique au monde : celui qui y entrera trouvera les instruments pour pouvoir provoquer un changement en lui-même et dans son propre environnement, afin de passer – comme nous y a invité récemment le pape François à Loppiano – « du je au nous ». Le programme : échanger et travailler Un grand espace sera réservé aux témoignages : l’engagement pris ensemble par les jeunes nord-américains et mexicains à la frontière de leur pays ; des gestes d’entraide et de réconciliation dans des situations de conflit en Afrique et au Moyen-Orient, des activités de soutien à la population dans des camps de réfugiés et d’accueil dans les villes, l’engagement pour une nouvelle manière de faire de la politique, le dialogue entre religions différentes, etc. L’après-midi du 7 juillet, le Genfest propose l’action Hands for Humanity : les jeunes pourront choisir parmi 12 activités de solidarité, accueil et réaménagement urbain à réaliser dans divers endroits de Manille. Le but est de faire l’expérience que les petits gestes peuvent changer la réalité autour de soi, en plus de collecter des idées qui pourront être exportées et imitées dans leur propre pays. ExpLo et Forum : apprendre et expérimenter la paix Il y aura ensuite la Explo, mot composé des paroles “Exposition” et “Exploration”: il s’agit d’une exposition interactive qui mènera les visiteurs à travers une expérience sensorielle immergée dans l’histoire de l’humanité, racontée du point de vue de la fraternité universelle : « Ce n’est donc pas l’histoire comme nous la connaissons – raconte Erika Ivacson, artiste hongroise responsable de l’exposition – faite de guerres, de conquêtes, d’armistices. Nous raconterons plutôt ce qui a permis à l’humanité de progresser dans le domaine de la paix, de l’amitié entre les personnes, les peuples et les cultures. La dernière étape sera entièrement dédiée à la question : et moi, que puis-je faire ? » Il y aura bien 110 forum et workshops sur des thèmes-clés pour la construction de sociétés ouvertes et solidaires : depuis les techniques de nettoyage urbain et la protection de l’environnement, aux formes d’entreprises sociales, à la gestion des frontières personnelles et politiques, à l’utilisation des médias pour la paix, et bien d’autres. Pour suivre le Genfest Il sera possible de suive la directe streaming, transmise en anglais avec traductions en français, italien, portugais et espagnol, dans le site des Jeunes Pour un Monde Uni : http://www.y4uw.org/live Horaires en direct streaming (heure de Manille, UTC/GMT +8 heures): 6 juillet : 16h-18h30 et 20h-21h45 7 juillet : 17h45-18h45 et 20h-21h45 8 juillet : 10h30-13h Les réseaux Sociaux de la manifestation : Facebook: www.facebook.com/genfest/ o @genfest Twitter: https://twitter.com/genfest_en o @genfest_en Instagram: www.instagram.com/genfest.official/ Youtube: genfest-official or https://www.youtube.com/c/GenfestOfficial Programme du Genfest      

Évangile vécu : bâtisseurs de paix

En tête à tête avec Jésus En tant que maire, pas un jour ne passe sans que je sois arrêté dans la rue, ne serait-ce que pour une salutation. Et même à l’église, pendant la messe, je n’arrive pas à rester « en tête à tête » avec Jésus. Un dimanche je suis allé à la messe dans une ville pas loin, en espérant passer inaperçu. Mais j’ai trouvé l’église bondée, et une liturgie très longue présidée par l’évêque. A l’extérieur de l’église il y avait une femme à qui j’ai fait l’aumône. Quelques pas plus loin un autre pauvre, le visage défiguré. J’ai continué. Puis une pensée : « Tu me cherchais ? Me voici, dans cette femme et dans cet homme au visage défiguré”. Je suis revenu en arrière. L’homme était encore là, reconnaissant pour m’avoir vu retourner et le chercher. G. – Italie.   Superstition Je monte dans un taxi et je remarque que la voiture est pleine de “bibelots », signe que le chauffeur de taxi devait avoir des croyances superstitieuses. En route, j’ai pris le risque de lui dire : « Je crois en Dieu, ma foi repose uniquement en Lui ». Tout en conduisant il m’écoute en silence. Après quelque temps je prends de nouveau un taxi. A ma grande surprise je retrouve le même chauffeur dans la même voiture. Mais étonnée je remarque que ces objets ont disparu et au rétroviseur se trouvait un chapelet. N. – Suisse   En “ équipe ” Nous sommes une infirmière, un technicien et un médecin. Nous travaillons dans des services différents du même hôpital. Nous sommes convaincus que l’évangile vécu ne se limite pas à transformer l’homme, mais qu’il peut renouveler les structures, les quartiers, les milieux de travail. Pour cette raison, presque tous les matins, avant de commencer le travail, nous nous retrouvons un instant pour partager fatigues et joies. C’est une découverte continuelle de comprendre que nous pouvons insuffler dans notre lieu de travail cette charge d’amour concret envers tout le monde, en vivant quotidiennement notre engagement professionnel. S., L. et B. – Italie   L’argent de l’oreiller En sortant de l’église avec mon fils, une femme s’approche de nous et nous demande l’aumône. J’ai ouvert mon porte-monnaie et lui ai donné tout ce que j’avais : 20 Euros. Mon fils s’est étonné, car pour lui c’était trop, mais je l’ai rassuré en lui disant qu’en chaque pauvre il y Jésus et j’ai senti que je devais donner à cette femme tout ce que j’avais sur moi. Une fois arrivés chez nous, je me suis mise à remettre en ordre la chambre où nous avions accueilli un couple venu en ville pour aller visiter un parent malade. Mon fils est venu m’aider. En changeant la taie de l’oreiller, 200 Euros sont tombés par terre. Nous avions donné à ces gens la possibilité d’être proche d’une personne qui souffrait, et ils avaient voulu nous le rendre de cette manière. G. – Italie   Hockey sur glace Étant mordu de hockey sur glace, j’attendais anxieusement, tout de suite après l’école, d’assister à la finale d’une partie importante transmise à la télévision. Dès la sonnerie je suis parti à pleins gaz sur ma mobylette. Quelques mètres plus loin un pneu  crève. Rapidement j’essaie de le regonfler avec ma pompe. Mais quelques centaines de mètres après de nouveau à terre. En plus il se met à pleuvoir. Alors que je continue à pied, en poussant la mobylette à la main, la colère montait en moi. Tout à coup une pensée m’est venue en tête : Jésus a tellement souffert sur la croix, et tu n’es pas capable d’accepter cette petite contrariété ? Cette pensée m’a redonné la paix. G. Hollande

Les premier citoyens « Faim Zéro »

Les premier citoyens « Faim Zéro »

Les enfants et les jeunes d’aujourd’hui peuvent être les premiers à parvenir à éradiquer la faim dans le monde. C’est ce qu’indiquent les 17 Objectifs du développement durable approuvés le 25 septembre 2015 par les 193 États membres des Nations Unies, qui se sont engagés à les mettre en œuvre d’ici 2030. L’« Objectif Faim Zéro » est au cœur du programme. Dans ce cadre, la FAO a accueilli 630 jeunes filles de 9 à 14 ans du Mouvement des Focolari, tandis que de nombreux enfants des cinq continents suivaient l’événement en streaming, notamment 400 garçons réunis en congrès à Loppiano (Toscane), la cité-pilote internationale des Focolari. C’est la première fois que les jeunes générations des Focolari se rendaient au siège de cette organisation onusienne. « Je suis vraiment heureuse de voir cette salle pleine de femmes, de jeunes filles », a commenté Marcela Villareal, directrice de la Division des partenariats et de la coopération Sud-Sud (DPS). Je travaille à la FAO depuis plus de 20 ans, j’ai parlé d’innombrables fois dans cette salle plénière, mais je ne l’ai jamais vue aussi belle, aussi pleine de jeunes enfants. Merci de vos efforts pour contribuer à atteindre l’Objectif Faim zéro ». Aujourd’hui, 800 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde. Ces dix dernières années, ce chiffre avait diminué, mais il a recommencé à monter à cause des guerres et des changements climatiques. « C’est pour nous le scandale le plus grand, a-t-elle poursuivi, c’est pourquoi nous luttons chaque jour afin que ces personnes aient la nourriture indispensable, mais aussi une vie plus belle, où les enfants puissent avoir une vie pleine. Nous sommes convaincus qu’avec notre travail nous pouvons parvenir à un monde sans faim ». « Jusqu’à aujourd’hui, jamais les leaders mondiaux n’avaient promis de s’engager tous ensemble pour un agenda aussi ample et universel », a pour sa part affirmé Sabina Zaccaro, du Bureau de la FAO pour la communication institutionnelle. « Pour vaincre la faim dans le monde (objectif n° 2), il faut vaincre la pauvreté (objectif n° 1). Mais pour cela, nous devons tous vivre de façon durable (objectif n° 12), en cherchant à résoudre concrètement les problèmes liés au réchauffement climatique (objectif n° 13) ». Les premier citoyens « Faim Zéro » Les jeunes des Focolari, disséminés dans le monde entier, peuvent apporter une forte contribution personnelle, au quotidien, pour atteindre l’objectif d’ici 2030. Le 16 octobre, la FAO célébrera 73 ans d’existence. « Chaque année, nous parlons d’un thème (immigration, changement climatique…) et cette année nous parlerons de ‘Faim zéro’ », a indiqué Clara Velez, responsable de la diffusion des actions de promotion. « Savoir que vous êtes ici aujourd’hui est très beau. Dans cette salle, à votre place, le 16 octobre, il y aura les représentants de tous les pays. Et ils auront le livre que vous avez reçu aujourd’hui, qui explique que dans de nombreuses actions quotidiennes nous pouvons faire quelque chose pour combattre la faim. À la dernière page du livre, il y a un passeport. Aujourd’hui, vous devenez les premières citoyennes ‘Faim zéro’, avec des droits et des devoirs à respecter ». Mais quels sont les devoirs des citoyens « Faim zéro » ? « Dans le monde, un tiers de la nourriture est gaspillé et finit à la poubelle. Je suis sûre que vous ne voulez pas participer à ce scandale », a pour sa part affirmé Laura Hernandez, du Bureau de diffusion des actions de promotion. « Il y a des choses que vous pouvez faire chez vous. Par exemple, lorsque vous avez de la nourriture en trop, vous pouvez la congeler ou la manger le lendemain. Ou au restaurant, lorsque vous ne finissez pas vos plats, vous pouvez emporter le reste à la maison. (…) » La Charte d’engagement des enfants Enfin, la parole a été donnée aux jeunes filles, représentées par Elena et Agnese : « Nous sommes très honorées et heureuses d’être ici. Dès maintenant nous nous engagerons avec plus d’enthousiasme pour cet objectif. Nous sentons que nous faisons désormais partie de la génération ‘Faim zéro’. C’est un grand rêve d’imaginer que grâce à notre contribution, dans quelques années il n’y aura plus de faim dans le monde. Nous sommes très heureuses de collaborer avec la FAO car c’est seulement en unissant nos forces que nous pourrons atteindre un objectif aussi élevé, comme celui de Faim zéro d’ici 2030. » Quelques jeunes du Mouvement des Focolari de 11 pays ont recensé des idées pour comprendre comment résoudre le problème de la faim dans le monde. « Nous avons résumé ces idées avec le slogan des trois ‘H’ – head, heart and hands (tête, cœur, mains) – et notre Charte d’engagement est née. Pour nous, la tête signifie nous informer et étudier la problématique au niveau mondial et sur le plan de notre ville. Le cœur, pour nous sensibiliser, nous et les autres ; impliquer le plus grand nombre possible de personnes pour atteindre notre objectif. Et les mains signifient que nous voulons lancer des actions concrètes. » À la fin, les jeunes participantes ont remis à la FAO leur Charte d’engagement. Puis a suivi la remise symbolique du passeport : les jeunes ont inscrit leurs engagements sur ce petit document et l’ont signé, devenant ainsi les premières citoyennes #Faimzéro. Lorenzo Russo

Usine de bombes et désir de paix

Usine de bombes et désir de paix

Sulcis-Iglesiente est une région historique de la Sardaigne, dont la caractéristique n’est pas uniquement la nature, qui impressionne par sa beauté, mais aussi par l’histoire des ouvriers de la mine : un patrimoine humain, spirituel, culturel et environnemental de premier plan. Un joyau unique au monde, qui ne réussit pas encore à exprimer pleinement tout le potentiel dont il dispose, même du point de vue économique. Le 3 mars 2017 à Cagliari, dans le sud de la Sardaigne, une conférence s’est tenue sur le thème du désarmement, organisée par l’Ecole de Participation Politique « Domenico Mangano ». Quelques habitants du Sulcis-Iglesiente se sont sentis directement interpellés par ce congrès : de fait, sur leur territoire, se trouve le siège de la RWM Italie, contrôlé par Rheinmetall, une usine de bombes vendues à l’Arabie Saoudite et utilisées pour la guerre au Yémen. A partir de cette prise de conscience, il y a un an, est né un comité qui œuvre sur le territoire, en unissant leurs forces pour un but commun : la reconversion de l’usine de production militaire en production civile. C’est le “Comité reconversion RWM pour la paix, le travail acceptable, la reconversion de l’industrie belliqueuse, le désarmement, la participation civique aux processus de changement, la valorisation du patrimoine environnemental et social de Sulcis-Iglesiente”. Cinzia Guaita du mouvement des Focolari fait partie des promoteurs de cette action. Faisons avec elle le point de la situation. « L’action du comité n’est pas facile parce le Sulcis-Iglesiente est un territoire où le travail manque, et ce qui existe est défendu à tout prix. Ce n’est pas facile d’enclencher un processus qui porte au changement de mentalité dans le but de choisir quelque chose de différent, mais peut-être plus risqué ». « Nous sommes une toile bien serrée et variée. Avant, on n’en parlait pas, aujourd’hui la question éthique, environnementale et légale est devenue patrimoine de tout le monde. C’est un premier résultat culturel, même si le processus est à long terme ». En quoi peut-on remarquer le plus grand changement? « Prenons le thème du travail : avant, on ne pouvait pas en discuter, alors que maintenant à côté du thème du travail il y a ceux de la paix, de la justice, ce qui n’est pas peu de chose sur un territoire pauvre comme le nôtre ». Tu parles de confrontation, mais vous utilisez surtout le dialogue… « C’est vrai, nous dialoguons, et nous le faisons avec tous parce que c’est un problème qui regarde tout le monde et qui peut se résoudre uniquement en considérant les choses de plusieurs points de vue. Je te donne un exemple : nous avons ouvert un espace technique de réflexion avec les experts de l’université pour l’étude d’un projet de reconversion où se retrouvent ensemble des techniciens, des professeurs d’université, d’autres entités comme la Banque Ethique, une Eglise protestante : le comité est une sorte de laboratoire, sans pouvoir décisif, mais le démarrage d’un parcours concret ». Comment l’usine RWM est-elle considérée sur le territoire ? « L’usine s’est insérée sous le regard bienveillant de la société locale et sa dynamique, mais viole les lois internationales qui interdit les ventes d’armes aux pays en guerre ou qui ne respectent pas les droits humains ; mais elle prévoit aussi la possibilité d’un fond pour la reconversion des entreprises qui produisent des armes. Donc les occasions ne manquent pas. Reconversion veut dire un saut dans le vide, mais un processus partagé de murissement et d’amélioration de la vie pour tout le monde ». Dans ce processus quel rôle joue la presse ? « Un rôle décisif, je dirais, et nous-mêmes avons été surpris que la presse internationale se soit intéressée à nous. Même la TV allemande nous suit et a raconté à l’Allemagne ce qui se passe ici. Un grand silence, sur les guerres, par exemple celle du Yémen. Allumer les projecteurs sur ce conflit a mis en évidence à l’attention de tous, le problème que l’on vit ici. Pour construire la paix nous ne pouvons pas fermer les yeux. On a besoin de tout le monde, parce que même les petites actions locales peuvent avoir une grande portée. C’est cela que veut dire aimer un territoire. Cela peut comporter un risque mais pour construire la paix ça vaut la peine de le courir ». Source: United World Project

Le secret de l’amour vrai

http://vimeo.com/69152227 « L’amour véritable, le secret du véritable amour consiste en ceci : l’amour dont nous parlons est celui que nous avons saisi dans l’Évangile. Or, l’Évangile est la bonne nouvelle que le Christ a portée sur la terre. C’est donc un amour qui a été conçu en Dieu et non sur la terre. Un amour donc que vivent les personnes de la Sainte Trinité. Par exemple : (on voit que) le Père aime tout le monde : il fait tomber la pluie et lever le soleil sur les méchants et sur les bons. Il aime tout le monde. C’est donc un amour qui nous met dans la disposition d’aimer tous nos frères, et pas seulement les personnes de notre famille, nos amis ou les personnes qui nous plaisent, car il nous faut aimer tout le monde. Au cours de la journée, il nous faut prendre en considération chaque personne que nous rencontrons afin de l’aimer. Une deuxième exigence de cet amour – exigence qui n’existe pas sur la terre car, justement, elle vient du ciel – est celle d’aimer en premier, de ne pas attendre d’être aimés. En général, on attend d’être aimés pour aimer (à notre tour), alors qu’au contraire, il faut aimer en premier, (en prendre l’initiative). Jésus, la deuxième Personne divine, faite homme, nous le montre : il est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs, ce qui signifie à coup sûr que nous n’aimions pas. C’est aussi un amour concret comme celui de Jésus justement, lui qui a donné sa vie. Ce n’est pas un amour sentimental, platonique, car il va jusqu’à être concret. (…) En effet, c’est un amour qui ‘se fait un’ avec l’autre, aussi bien avec celui qui souffre qu’avec celui qui est dans la joie : il partage cette souffrance et cherche à  la soulager  ou bien il partage  la  joie. Si l’on met en pratique cet amour dans le monde – et  c’est le secret du Mouvement – généralement cet amour est partagé en retour. Les personnes se sentent aimées, se trouvent bien avec nous et nous demandent : “Pourquoi (agis-tu ainsi) ?” Nous leur expliquons pourquoi nous aimons. Alors s’établit  un dialogue entre nous (…). Et les personnes ne sont pas toutes chrétiennes, ou catholiques, très souvent elles appartiennent à d’autres religions ou sont non croyantes ; les non croyants, eux aussi, ont dans leurs gènes le concept d’aimer, la force d’aimer, car ils ont été créés par Dieu qui est amour.Voilà un peu ce qu’est l’amour ». Chiara Lubich Transcription d’une interview de Erik Hendriks, Sylvester production, du 24 mai 2004, pour la télévision belge. www.centrochiaralubich.org

Église, foi et jeunes

Église, foi et jeunes

La relation entre les jeunes et l’Église traverse une phase particulièrement heureuse. La rencontre annuelle des mouvements ecclésiaux, organisée par le Dicastère du Saint Siège pour les Laïcs, la Famille et la Vie, a donné lieu à un dialogue et à des échanges d’expériences sur « Jeunes, foi et discernement vocationnel ». Elle a coïncidé avec la publication de « L’Instrument de travail » sur lequel se pencheront les évêques au cours du prochain Synode d’octobre entièrement consacré aux jeunes. Il s’agit d’un document très élaboré et riche, qui a fait appel à la contribution de jeunes du monde entier. Introduite par Kevin Farrell, le cardinal préfet du Dicastère, la journée du 19 juin  s’est vue enrichie par  vu les propos de Mgr Carlos Simón Vázquez, délégué pour la Famille et la Vie : il a fait le point sur la 9ème Rencontre Mondiale des Familles, qui se tiendra à Dublin du 21 au 26 août. Quant au  Père Alexandre Awi Mello, secrétaire du Dicastère, il a rendu compte des développements de la préparation du Synode d’octobre, tandis que Giovanna Guerrieri Nalin, du Bureau des Jeunes,  a parlé de la préparation de la Journée Mondiale de la Jeunesse, prévue en janvier 2019 à Panama. Dans l’après-midi, le secrétaire général du Synode des évêques, la cardinal Lorenzo Baldisseri, a développé les finalités, les attentes et les perspectives de ce prochain Synode. Parmi les participants, il y avait aussi le Mouvement des Focolari, représenté par un jeune du Savador, Nelson Vanegas, et par la présidente elle-même, Maria Voce, qui explique: « Les initiatives apostoliques, adressées aux jeunes dans les divers lieux d’annonce de la foi et de la vocation, permettent de mettre des racines à l’expérience caractéristique née du charisme de l’unité ». Dès les années 60, Chiara Lubich s’est adressée particulièrement aux jeunes. Son appel à lancer un nouveau type de révolution, inspiré par l’amour évangélique, (« Jeunes du monde entier unissez-vous »)  a donné vie, au fil des années, à des outils et à des lieux de formation et de témoignage que ces jeunes se sont appropriés. Ils s’orientent dans  trois directions : la communion réciproque entre jeunes et adultes, le binôme  vie et pensée, la fraternité vécue concrètement pour répondre aux problématiques du monde actuel. Nelson, qui avait déjà participé à la réunion pré synodale de mars, expose ce que vivent les  jeunes des Focolari: « Durant les écoles de formation  d’été  – dit-il – des parcours d’approfondissement théologique et moral leur sont proposés, fruits d’un cheminement vécu ensemble, avec un type d’accompagnement qui trouve sa confirmation dans  celui suggéré par le pape François. Une expérience analogue se retrouve dans ce qu’on appelle « les Écoles de discernement vocationnel », un vrai parcours de formation et d’accompagnement  pour les jeunes de 25 à 30 ans, qui sont particulièrement confrontés, dans cette tranche d’âge,  à des choix décisifs pour ce qui est de leur projet de vie personnel ». Mais, explique-t-il, il y a aussi des occasions où les jeunes expérimentent que la vie et les études sont une unique réalité: « L’Institut Universitaire Sophia, qui a son siège à Loppiano, est né pour favoriser l’interaction des savoirs orientés vers la Sagesse, avec un projet universitaire axé sur  l’expérience d’une vie  communautaire où l’on partage la recherche, la pensée et la vie, non seulement entre étudiants de différentes provenances, mais aussi entre étudiants et professeurs ». Il y  a aussi d’autres lieux, comme les écoles Gen et les congrès nationaux et internationaux. Et enfin les Genfest : « Une expérience formatrice, fondée sur un effort permanent visant à inclure, accueillir et écouter l’autre, ce qui conduit à un dialogue authentique et à la construction de relations profondes. Ils offrent surtout une profonde expérience spirituelle, où beaucoup de jeunes ont entendu ou approfondi l’appel de Dieu à vivre pour quelque chose de grand, à réaliser le rêve de Jésus ». Le prochain Genfest est tout proche. Il se tiendra à Manille du 6 au 8 juillet, autour du thème « Beyond all borders ».  

Journalisme et migration

Journalisme et migration

Depuis peu s’est terminé, à Bodo-Dioulasso, au Burkina Faso, un séminaire sur le journalisme Dialogique (9-13 juin), avec la présence de journalistes et professionnels de la communication : Michele Zanzucchi (Italie), Guy Roland (Bénin) et Armand Djoualeu (Cameroun) et la participation de professeurs, étudiants et professionnels, chrétiens et musulmans, du Niger, Mali, Côte d’Ivoire, Bénin et Burkina Faso. L’objectif du séminaire a été celui de former les journalistes au dialogue, en mettant au centre de l’attention, la personne, avec respect et sens des responsabilités. A l’ouverture du séminaire, s’est déroulée une table ronde sur le thème ‘’journalisme et migration’’, avec la présence d’autorités du Gouvernement et de l’Église catholique. La proposition qui en est ressortie a été celle de constituer un réseau régional de journalistes pour former et informer correctement la population sur le phénomène de la migration, en particulier vers l’Europe.

En chemin vers Dublin

En chemin vers Dublin

Lough Key Forest Park, 800 hectares de silence, de parcours dans la nature, de cèdres imposants et un lac, sur la côte méridionale de Lough Key à 40 km au sud-est de Sligo Town, et 3 km à l’est de Boyle, ont servi de cadre pour une journée des familles organisée par le diocèse de Elphin, fin avril dernier. Parmi les organisateurs, en collaboration avec l’évêque Kevin Doran, le mouvement des Focolari. « Dans une atmosphère ludique, de partage et d’amitié, tout le monde est invité – avait dit l’évêque – même les familles d’autres convictions religieuses, les voisins, les amis ». Le but était de se préparer au grand événement avec le pape François qui rassemblera dans la capitale irlandaise, fin aout, des familles du monde entier sur le thème « l’Évangile de la famille : joie pour le monde ». Tous les trois ans, ce rendez-vous international remet la famille chrétienne au centre de l’attention, en tant que pierre angulaire de la société. Après l’ouverture le 21 aout, qui se déroulera simultanément dans tous les diocèses d’Irlande, à Dublin s’ouvrira un Congrès international de trois jours (22-24) incluant des compte-rendus d’experts de différents endroits du monde, témoignages, workshops et activités pour enfants et adolescents. La venue du Saint Père est prévue le samedi 25 aout, et ce sera l’occasion d’un grand festival des familles pour écouter musiques et témoignages des différents continents, en plus, bien sûr, de ses paroles tant attendues. Le 26, en conclusion de l’événement, la célébration eucharistique solennelle, qu’il présidera au Phoenix Park de Dublin. “Nous ne sommes pas nombreux dans cette région d’Irlande, mais nous avons voulu répondre à l’invitation de l’évêque » écrivent les membres de la communauté du Focolare. Cela fait déjà un an que l’Irlande est plus attentive aux dynamiques complexes de chaque famille et à son rôle dans la société et s’y prépare avec toutes les familles du diocèse par une réflexion commune à la lumière de l’exhortation apostolique « Amoris Laetitia ».  Évelyne, aidée de la communauté du Focolare, fait partie du comité engagé dans la préparation : « Pour moi, c’est une belle occasion de construire avec tout le monde des rapports d’unité. Toute pensée, toute aide, toute décision ou action à entreprendre est le fruit de ce cheminement entre nous, avec l’évêque. Un climat d’amour réciproque s’est créé entre tous». À l’entrée du grand parc public, pendues aux branches des arbres, les six facettes du “dé de l’amour”, avec les phrases de Chiara Lubich et de « Amoris Laetitia » sur la famille, ballottées par le vent, saluaient les gens à leur arrivée. Le même dé a été lancé sur scène au début du programme pour se mettre d’accord sur un seul message : « Être le premier à aimer ». Durant la journée se sont succédé musiques et workshops dans un climat de fête : protection de la nature, jeux en famille, divertissements, peintures murales, danses, aides aux nécessiteux. Le moment de la prière commune, conduite par les évêques catholique et anglican, a été particulièrement intense. Ils ont partagé ensuite le gâteau, justement en forme de « cube » ; un moment immortalisé par la presse locale « Roscimmon Hearld » et par d’autres sites et newsletter. En conclusion de la journée Andrew, un des participants, a chanté une chanson de sa composition, basée sur trois mots « S’il-vous-plaît, merci, excuse-moi » suggérés par le pape François pour la vie de famille. « En passant au milieu des gens – commentait Aine, des Focolari – je pensais aux paroles : « Le grand attrait des temps modernes », écrites par Chiara Lubich dans une de ses méditations. Je les sentais d’une grande actualité au milieu d’une foule composée de personnes venant de villages et de bourgs éloignés, non seulement catholiques mais aussi d’autres dénominations religieuses, et encore plus loin, comme les nouveaux arrivés, les réfugiés et les demandeurs d’asile venus d’Afrique ou du Moyen-Orient, en majorité musulmans. Une surprise pour eux de trouver même en Irlande une attention à la famille. »                                    

Projet #FaimZéro

Projet #FaimZéro

Les juniors et les jeunes peuvent devenir la première génération qui réussira à éradiquer la faim dans le monde. C’est ce qui ressort des 17 objectifs de Développement Durable (OSS), approuvés le 25 septembre 2015 par les 193 États Membres des Nations Unies (ONU), avec l’engagement de les atteindre dans les quinze années à venir (2015-2030). Le second objectif, « Faim Zéro », est au cœur de ce programme. Afin de pouvoir le réaliser l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) compte sur les nouvelles générations. Les Juniors du Mouvement des Focolari ont choisi d’en faire le point central de leur Congrès de formation annuelle, du 20 au 24 juin. 630 jeunes filles se retrouveront au Centre Mariapolis international de Castel Gandolfo, tandis que 250 jeunes garçons vivront ce moment de formation dans la Cité pilote internationale de Loppiano (Florence). Ils viennent de divers pays d’Europe et d’Amérique du sud. A Loppiano, les 250 adolescents approfondiront l’objectif “Faim Zéro” en cherchant à comprendre comment le concrétiser dans la vie quotidienne, en redécouvrant des valeurs telles que le courage, le pardon, le service, l’effort, la spiritualité, la patience, la responsabilité, la fidélité, la reconnaissance des capacités de l’autre. Les adolescentes, au contraire, vivront une journée particulière le 22 juin, en allant visiter le siège international de la FAO, au centre de Rome, pour participer à la table ronde autour de l’objectif « Faim Zéro ». En fin de matinée, elles recevront le passeport de « Citoyennes Faim Zéro ». Segui lo streaming le 22 juin 2018, à 11h (Rome). Lorenzo Russo  

Journee-mondiale-du-refugie

Le 20 juin, on célèbre dans le monde entier, la Journée Mondiale du Réfugié, voulue par l’Assemblée Générale des Nations Unies pour sensibiliser l’opinion publique sur les conditions de millions de réfugiés et demandeurs d’asile qui quittent le propre pays, contraints à fuir la guerre et la violence. L’Agence de l’Onu pour les réfugiés a lancé la campagne «#WithRefugees », pour donner visibilité aux gestes de solidarité envers les réfugiés, en donnant la parole à ceux qui accueillent et en renforçant la rencontre entre les communautés locales et les demandeurs d’asile. Mais #WithRefugees est aussi une pétition avec laquelle le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (Unhcr) demande aux gouvernements de garantir que chaque enfant réfugié ait l’instruction, que chaque famille réfugiée ait un endroit sûr pour vivre, que chaque réfugié puisse travailler ou acquérir de nouvelles compétences pour donner sa contribution à la communauté. La pétition sera présentée à l’Assemblée des Nations Unies d’ici fin 2018 à l’occasion de l’adoption du Global Compact pour les réfugiés. « Aujourd’hui – dit Carlotta Sami, porte-parole de l’Unhcr pour le sud de l’Europe – être du côté des réfugiés n’est pas seulement un acte d’humanité, malheureusement, c’est aussi un acte de courage. C’est devenu inconfortable d’être du côté de ceux qui n’ont pas choisi de quitter leur propre pays et qui affrontent un très lourd défi, celui de recommencer à zéro dans un nouvel environnement, souvent méfiant, et, dans le pire des cas, hostile ». Nombreux seront les événements prévus d’ici la fin du mois. Regardez :http://www.unhcr.org/withrefugees/fr/

Une urgence sans fin

Après les éruptions du 3 juin, qui, à de très nombreux habitants des villages situés sur les pentes du volcan du Fuego, n’ont pas donné le temps de s’échapper, et qui ont continué même si avec moins d’intensité les jours suivants, maintenant, le danger le plus grand semble représenté par les continuelles avalanches de boue, des roches et cendres incandescentes, appelées ‘’Lahar’’. En descendant à très grande vitesse du cône du Fuego, avec une puissance telle à arracher et couvrir tout ce qu’elles rencontrent sur leur trajectoire provoquant de fortes vibrations semblables aux tremblements de terre. La Coordination Nationale pour la Réduction des Catastrophes a aussi confirmé les jours suivants, l’état d’alerte pour les trois districts en fournissant des informations actualisées sur les personnes disparues, les centres d’accueil et les hôtels qui, avec grande générosité, sont occupés à ouvrir leurs portes. Lourdes Barrientos y travaille aussi. « Une de mes fonctions – explique t-elle – est celle de la formation et de l’organisation des communautés en réponse aux urgences et aux désastres. Maintenant nous sommes en train de vivre cette urgence, qui a apporté des souffrances, des pertes et des morts dans de nombreuses familles qui vivaient dans les environs du volcan, spécialement dans les communautés de Chimaltenango, Escuintila et Sacatepéquez », les districts où l’alerte reste ‘’rouge’’, c’est-à-dire au niveau le plus élevé. Tandis que continue, douloureusement, le compte des personnes retrouvées sans vie, au siège central de l’agence, à Guatemala City, la capitale, on y organise les aides. « J’essaie d’aller au-delà de ma fatigue pour accomplir pleinement les différentes tâches qui m’ont été assignées. Au début ce n’était pas simple, parce qu’il me semblait que je ne faisais rien pour mon peuple et pour les victimes, et que j’étais en train de perdre du temps en restant au siège central. En effet, devant les grands problèmes que les institutions se trouvent à affronter, mon travail consiste à recueillir tous les genres d’ informations sur les communautés touchées. Cette situation m’avilissait, sachant que mes amis se trouvaient au contraire au ‘’point zéro’’, à savoir sur les lieux du désastre du 3 juin, dans la tentative de trouver d’autres corps et secourir les victimes . Je savais qu’ils étaient fatigués, qu’ils étaient engagés dans l’organisation et dans l’accueil dans les auberges, et tout cela pendant que moi, j’étais assise dans un bureau. De plus, je continuais à recevoir des messages d’amis et de connaissances, de mes amies gen et de ma famille, dans lesquels on me demandait si j’allais bien et si je me trouvais dans la région de la catastrophe. Et puis j’ai compris l’importance de m’y mettre à fond, n’importe où je travaille, sans jamais perdre la patience, malgré le fait que tous, nous soyons fatigués et nerveux. Nous sommes tous en première ligne. Je peux surtout offrir ce que je fais pour mes amis qui sont sur place, en particulier pour l’un d’entre eux qui a perdu la vie durant les opérations de secours. De partout arrivent des demandes d’informations sur les victimes, il y a beaucoup de douleur, partout il y a besoin de toutes sortes de choses. Beaucoup de personnes se proposent pour aider, beaucoup d’hôtels ont ouvert leurs portes. On sent l’amour concret de beaucoup de gens. Ceci nous donne la force de continuer ».

Assise et Sant’Egidio

Assise et Sant’Egidio

Foto: www.santegidio.org

A l’occasion du cinquantième  anniversaire de la Communauté Sant’Egidio, présente dans 76 pays et sur les cinq continents, la ville d’Assise a attribué la citoyenneté honoraire pour la paix au Professeur Andrea Riccardi. On peut lire dans la motivation : « Dans les périphéries du monde, la Communauté s’est toujours investie, avec fidélité et passion, en faveur des plus pauvres et des plus faibles, des enfants, des personnes âgées, des malades et des handicapés, des sans-abris, des minorités, des migrants et des réfugiés » et a «largement contribué à la paix dans de nombreux pays frappés par la guerre et la violence ; elle a pratiqué avec ténacité “l’art du dialogue” et a continué à diffuser “l’esprit d’Assise” grâce aux rencontres annuelles de prière pour la paix ; dans un esprit de prière, de paix et d’amitié avec les pauvres, elle a su se faire l’interprète du message de Saint François.   Voir: https://www.santegidio.org/pageID/30284/langID/it/itemID/26120/Cittadinanza-onoraria-di-Assisi-ad-Andrea-Riccardi-E–un-invito-a-continuare-il-lavoro-per-la-pace-e-il-dialogo.html

La même aspiration au bonheur

La même aspiration au bonheur

“Je suis parti non pas en mon nom propre ou au nom de la Communauté Missionnaire de Villageria, à laquelle j’appartiens, mais de l’Église toute entière, moi qui, pour différentes raisons, ne pouvais pas partir si longtemps. Aussi je vous écris, pour être ‘missionnaires ensemble’ ». Le Père Domenico De Martino a profité d’un moment libre, il y a peu de temps, comme il avait fait d’autres fois. Il a écrit une longue lettre, généreuse en détails, très attiré par une réalité « différente de la nôtre, mais habitée par des hommes et des femmes qui partagent des désirs, des peurs, des souffrances et des espoirs semblables à ceux de tout un chacun. Le contexte change, les problèmes changent, ainsi que leur incidence sur la vie, mais au fond l’âme de chaque homme, que ce soit en Europe ou en Afrique, a la même aspiration : la recherche de soi-même et du bonheur ». « La semaine dernière, un matin vers 7 heures, deux filles frappent à la porte, le visage vraiment triste. Deux amies, âgées de18 et 20 ans. Elles s’étaient connues l’année précédente à la catéchèse pour recevoir le baptême. La plus grande est enceinte de trois mois. Quand le fiancé a su cela, il a disparu. Pour une femme, dans notre région, être enceinte sans que l’homme reconnaisse l’enfant, porte à de graves conséquences. On la targue de « pas recommandable », elle devient la honte du village, perd son travail et sa famille aussi la rejette. La sœur de cette amie, qui l’avait accueillie chez elle, lui a dit vertement : ou tu te convertis à notre religion (en réalité une secte très répandue) ou tu pars. Elles se sont enfuies ensemble, désespérées, à la recherche d’un logement. « J’ai reçu le baptême – disait-elle au milieu des larmes – j’ai connu Jésus et maintenant je ne veux pas le trahir. Mais comment faire ? ». L’idée d’avorter ou de se convertir, comme solution pour retourner à une vie normale, ne l’effleure même pas. Fidèle à elle-même, comme femme et comme mère, elle est capable de se prendre en charge, à 20 ans seulement, avec les conséquences de ses choix. Même si, ayant perdu sa réputation, elle se retrouve sans argent, ni maison, ni famille. Tout cela me fait réfléchir à ma fidélité. Naturellement avec les autres missionnaires nous avons décidé de l’aider. Pour le moment elle a été accueillie dans une famille de la paroisse qui a mis à sa disposition une chambre de sa pauvre habitation. D’autres se sont mobilisés pour convaincre sa famille d’origine de l’accueillir de nouveau. Nous sommes en train de faire face aux dépenses des premières visites médicales, qui sont ici à la charge complète des personnes. Et pour ceux qui n’ont rien c’est un poids non négligeable ». Avec Adam aussi est née une belle amitié. « 23 ans, orphelin de père et de mère depuis ses sept ans, recueilli par son oncle paternel, Adam a réussi à aller à l’école jusqu’en première année de lycée, soutenu par une ONG française qui a un programme d’adoption à distance. A un moment donné les aides se sont interrompues parce que quelqu’un volait l’argent. Ses espoirs d’étudier sont partis en fumée. Il vit maintenant tout seul, dans une maisonnette en briques de terre, et n’arrive pas toujours à manger. Il a un rêve : ouvrir un petit bureau avec un ordinateur et une papeterie. Toujours joyeux, il ne manque jamais à ses engagements à la paroisse. Un dimanche après-midi, j’étais chez moi avec d’autres jeunes. Durant une pause silencieuse, il m’a demandé : « Pourquoi es-tu ici ? Qu’est-ce qui pousse un prêtre, un missionnaire européen, qui a tant à faire en paroisse, qui connaît des gens riches possédant des voitures, de belles maisons, à rester avec nous, qui n’avons rien d’autre à offrir qu’un plat de haricots et de maïs ? Et c’est pourtant dimanche… ». Ils attendaient une réponse en silence. “Vous êtes importants pour Dieu et pour moi, voilà pourquoi je suis ici”. « Eh bien, si nous sommes importants – a dit l’un d’entre eux – alors il faut faire la fête », et il est allé acheter de la bière ». La période de forte chaleur est finie. « Notre maisonnette était un four. Les draps étaient brûlants, l’eau qui sortait du robinet atteignait 50 degrés. Maintenant les gens se préparent à la saison des pluies. Un jeune m’a raconté que l’an dernier, à cause des fortes pluies, les blocs de terre de sa maison sont devenus en partie de la boue. Quelques semaines avant, sa femme avait donné naissance à leur troisième enfant. Son travail ne lui donnait pas grand-chose à vivre, avec ses trois enfants et une maison à moitié détruite. Je n’arrive à rien sortir de positif dans son aventure. Et pourtant, en me voyant, il s’exclame : « Tu es venu me rendre visite ! C’est le signe que Dieu est avec nous ! ». C’est ce qui est beau dans ce peuple du Burkina Faso, mot qui veut dire, et ce n’est pas un hasard, « Le pays des hommes intègres ». http://www.cmv.it/it    

Nous ne recueillerons pas de lauriers

Nous ne recueillerons pas de lauriers

Nous  ne recueillerons certainement pas de lauriers pour ce que nous faisons; mais en contrepartie nous avons la conscience tranquille. Je ne réussis pas à concevoir qu’en s’engageant en politique, qu’en entrant dans la sphère de la collectivité, on doive du même coup cesser d’être chrétien ; qu’il faille,  dans ce domaine, dissocier la foi des actes ; qu’il faille réduire notre témoignage à une négation qui aujourd’hui s’appelle anticommunisme, autrefois antilibéralisme, anti luthérianisme… D’accord pour la négation, mais une fois posée, l’affirmation est tout aussi importante et vaut encore plus : c’est elle qui doit guider notre action. Or l’affirmation essentielle est que lorsque je rencontre un homme, à l’église, dans la rue ou au parlement, je rencontre un frère, un fils de Dieu, racheté par un sang qui n’a pas de prix, digne de mon amour, quelque soient sa réputation, sa tenue ou son rang. S’en tenir à la négation revient à s’accorder un droit de haïr absurde, à se soustraire au juste devoir de se mettre au service de tous, à appauvrir l’Évangile ; c’est du moins ce qui me semble. Croire que le christianisme puisse s’accommoder de déformations qui légitiment la haine, c’est le considérer comme un lubrifiant des passions humaines, de la cupidité et des tentations homicides. (Igino Giordani, Lettre à  don Primo Mazzolari, 2 février 1951) Servir le peuple, c’est servir Dieu ; se mettre au service d’un citoyen, d’une ménagère, des élèves, ou  des peuples, c’est travailler pour le Christ. “Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait” (Mt, 25,40) : c’est Jésus lui-même qui l’affirme. Dans cette optique, la politique perd certains traits d’hostilité, de haine, d’exclusivisme: même dans la pluralité des opinions, qui implique également richesse d’idées, le chrétien voit un frère même dans le membre d’un autre parti ; il peut refuser ses idées, mais ne rejette pas son âme, née du même Père Céleste et de ce fait héritière de Son Amour. Igino Giordani, “Difficoltà del cristiano oggi” (Difficulté du chrétien aujourd’hui) Città Nuova, Rome, 1976, p.129   En politique les catholiques doivent promouvoir une société inspirée par l’Évangile. Mais voilà qui engage à une pauvreté intérieure, à un mépris de la richesse et de l’orgueil, à une moralité qui est à la politique ce qu’est l’oxygène à la respiration, à exercer le pouvoir comme un service, à briser les castes et les privilèges : une véritable  révolution… Igino Giordani, « la via » (La voie), juin 1950, p.1 Textes choisis par le Centre Igino Giordani.

La réforme du juge Shaheed

La réforme du juge Shaheed

Il est juge civil au tribunal de Marion à Indianopolis depuis 1999 et en 2007, il a été nommé juge de l’année pour son travail en faveur des détenus et accusés, dépendants de la drogue. David Shaheed est afro-américain et musulman et partage la passion pour le droit avec celle pour le dialogue interreligieux. A partir de 2019, il présidera l’Interfaith Alliance de Indianapolis. Le curriculum pourrait impressionner et au contraire, le docteur Shaheed balaie ce sentiment d’admiration qu’on peut avoir de lui, par sa simplicité et par sa liberté avec laquelle il parle de sa foi et du rapport qui le liait et le lie avec Chiara Lubich. « Elle m’a donné le courage de sortir de nos fois, d’aider les autres et de les comprendre. Mais ceci n’est pas resté un concept abstrait, car Chiara m’a donné la possibilité de le vivre et de le démontrer ». Le juge a tiré l’ inspiration de l’expérience de la destruction de la Seconde guerre mondiale vécue par Chiara pour concevoir une réforme de sa cour. « Le monde était sous la pression de cet énorme conflit. Et pourtant cette jeune de Trente, a surmonté ses peurs personnelles pour aller à la recherche de la douleur des autres : son témoignage m’a donné du courage pour instituer dans mon travail un tribunal spécial pour ceux qui ont un problème mental ou de dépendance à des substances stupéfiantes. ». http://interfaithalliance.org/ Le juge en effet, rompant ainsi avec une tradition judiciaire qui confiait aux tribunaux ordinaires, le traitement des accusés ayant un déficit psychique ou avec une dépendance à l’alcool et aux drogues, avec des condamnations conséquentes qui ne regardent pas la réhabilitation de la personne, il a demandé aux collègues de regarder l’impact que la prison ou la liberté surveillée avaient sur la vie des condamnés. En effet, nombreux parmi ces coupables sont ceux qui retournaient à la cour ou en prison pour de nouveaux délits sans recevoir de traitements adéquats à leur personne et à leur mal être. Après des débuts sceptiques et embarrassés, le défi de ‘’servir les derniers’’ est devenu l’objectif commun des autres magistrats du tribunal local qui, surmontant la tradition de la Common law qui assigne aux cours d’appel, la compétence en matière, l’année passée, a lancé une section spéciale pour personnes ‘spéciales’. De cette manière, les accusés sont assistés dans l’accès aux soins et consultations spécialisées et que ce soit la prison, aussi bien que la cour et que le système judiciaire tout entier, tous sont orientés vers les besoins de la personne et non vers la condamnation et la punition peut-être aussi pour des délits futiles. « J’ai grandi en Amérique où jusqu’à aujourd’hui, il y a une forte histoire de racisme, mais rencontrer les Focolari m’a aidé à comprendre que les blancs et leurs ancêtres européens n’avaient pas tous la même hostilité envers les afro-américains. Cela a été pour moi une expérience qui m’a libéré parce que je vivais sous l’influence de cette mentalité et au contraire, pour la première fois, j’avais des frères de descendance européenne. J’ai appris des Focolari que la vie de Jésus a été de montrer miséricorde et compassion pour les autres. J’ai appris à vivre ainsi en tant que juge et à éprouver de la compassion. Faire partie de la communauté du Focolare pour moi signifie donner la meilleure preuve de la manière de vivre les attributs de Dieu écrits dans le Coran, et c’est-à-dire l’amour, la miséricorde et la compassion ». Regardant quelle est la mission du Mouvement à dix ans de la disparition de Chiara Lubich, le juge de l’Indiana souhaite que « le dialogue aille de l’avant, car le modèle des Focolari est un des meilleurs modèles de rencontre entre les personnes de différentes religions, ethnies ou nationalités. Dans un climat de fort nationalisme, comme celui que nous sommes en train de vivre, où les propres intérêts ont la priorité sur tout, notre expérience va à contre-courant car elle montre que la parole de Dieu amène les personnes à se rencontrer et non à s’isoler, et cela est un exemple non seulement pour la foi et la religion, mais un exemple de vie qui sert à notre pays ». Source : Città Nuova n.6, juin 2018

Synode pour l’Amazonie

Synode pour l’Amazonie

Le Document Préparatoire du Saint Siège a été publié le 8 juin en vue du Synode des évêques pour la région Pan Amazonienne, déjà annoncé en octobre 2017, qui aura lieu à Rome au cours du mois d’octobre 2019. Le texte, disponible sur www.vatican.va en langue italienne, française, anglaise, espagnole et portugaise, est divisé en trois parties, ainsi subdivisées : voir (‘’Identité et cri du Pan Amazonien’’), discerner (Vers une conversion pastorale et écologique’’) et agir (‘’Nouveaux chemins pour une Église au visage amazonien’’). « Les réflexions du Synode Spécial – affirme le Document dans la partie introductive – dépassent le cadre strictement ecclésial amazonien, en tendant vers l’Église universelle et aussi vers le futur de toute la planète. Nous partons d’un territoire spécifique pour jeter à partir de celui-ci, un pont vers d’autres biomes essentiels du monde : le bassin du Congo, le couloir biologique mésoaméricain, les forêts tropicales du Pacifique asiatique, le bassin aquifère Guaranì, entre autres. Écouter les peuples indigènes et toutes les communautés qui vivent en Amazonie, comme premiers interlocuteurs de ce synode est d’une importance vitale, aussi pour l’Église universelle ».

L’amour ne déménage pas

L’amour ne déménage pas

Le récit d’une vie passée ensemble passe avec naturel, des paroles d’Anna à celles de Claudio, presque comme s’ils étaient devenus, après tellement d’années de mariage, une seule et même personne. « Lorsque nous nous sommes mariés, nous unissait l’enthousiasme – commence-t-elle – et la joie de voir naître notre famille. Dans la petite ville où nous nous sommes transférés dans le nord de l’Italie pour le travail, nous ne connaissions personne. Moi je m’occupais de la maison et j’attendais qu’il rentre le soir. Nous étions heureux mais…il nous manquait quelque chose. Un dimanche, à la sortie de l’église, nous nous sommes approchés d’un prêtre. Nous l’avons invité à la maison et lui est arrivé avec une revue, ‘’Città Nuova’’. Puis il nous a parlé de la Parole de Vie. Il nous a semblé que nous aussi nous pouvions nous engager à vivre l’Évangile. « J’avais un bon travail – explique Claudio – , nous construisions des machines pour le développement et l’impression de pellicules cinématographiques. Mais après la mort du patron, il y avait eu des difficultés avec les héritiers. A un moment-donné, m’est arrivée une proposition très alléchante. Un travail bien payé mais j’appris cependant que les contenus du travail n’étaient pas acceptables éthiquement parlant. Nous fûmes donc d’accord, mon épouse et moi-même, de ne pas accepter. Peu après, une autre opportunité, cette fois-ci avec un salaire inférieur. Entre-temps, le deuxième enfant était né, et les exigences de la famille grandissaient. Nous avons donc accepté, confiants que rien ne nous manquerait. Il y avait beaucoup de travail et j’avais besoin d’un collaborateur. Le bureau du personnel me proposa une personne avec des problèmes caractériels, qui au premier contact, en effet me répondit :’’Si vous pensez me faire travailler, vous vous trompez grandement’’. J’étais conscient que j’allais devoir compenser ses carences, mais nous nous étions promis d’aimer tout le monde et donc, je ne pouvais pas faire marche arrière. Par la suite, il s’est aussi passionné pour le travail et à Noël, il m’a apporté, dans un paquet emballé dans du papier journal, un petit train pour mon fils ». « J’attendais mon troisième enfant – reprend Anna – lorsque pour Claudio arriva une nouvelle opportunité de travail. Dans la nouvelle ville où nous avons déménagé, quatre de nos enfants sont nés . Une petite ‘’tribu’’ qui grandissait en savourant notre style de vie et l’harmonie que nous cherchions à maintenir entre nous. Moi aussi je travaillais, j’enseignais l’allemand au lycée et cela me demandait beaucoup, mais les enfants collaboraient en s’entraidant pour les devoirs ou en préparant le dîner. Un soir, j’étais dans le bus, de retour de l’école, qui était à une distance d’environ 30 km. Il tombait une pluie torrentielle et je me voyais déjà complètement trempée. Les téléphones portables n’existaient pas à cette époque. A l’arrêt du bus, je trouvai un de mes fils, encore jeune, en train de m’attendre avec un parapluie. Quelques années après, lorsque nous étions déjà à neuf (plus le chat), pour le travail de mon mari, s’est encore annoncé un autre déménagement. Personnellement j’étais très sceptique. Mais je comprenais que lui souffrait du fait de vivre à l’hôtel cinq jours par semaine. Par amour pour lui, nous nous sommes convaincus de faire à nouveau nos valises. Nous comprenions l’importance d’être toujours unis, et souvent, nous priions ensemble dans les moments de difficulté. Pendant la journée, j’étais seule, mais je savais que lui était avec moi. Il arrivait que certains jours, nous faisions, après le repas du soir, le tour du quartier, quelques pas ensemble, pour se retrouver à nous deux. ». Maintenant tous nos enfants sont mariés – reprend Claudio – . Un d’entre eux s’est séparé de sa femme et pour nous cela a représenté une grande souffrance. Durant un pèlerinage, récemment, nous avons confié à Marie cette situation. D’abord, nous avons prié pour que sa famille se recompose. Après un peu de temps, il nous est apparu plus juste de demander la conversion du cœur. A la fin, nous avons compris. La grâce à demander était une autre : notre conversion. Nous sommes partis de là avec le désir d’être attentifs à ce que Dieu nous aurait encore demandé. Car nous ne voudrions jamais arrêter d’être les instruments de Son amour. C’est l’amour l’unique chose qui, dans une famille, ne doit jamais déménager ».

Le café : une occasion pour aller plus loin

Le café : une occasion pour aller plus loin

A Milan, il y a quelques mois, les Jeunes Pour un Monde Uni se sont retrouvés pour réfléchir ensemble à une initiative orientée vers le Genfest 2018 de Manille, aux Philippines. C’est ainsi qu’ils ont eu l’idée de vendre du café, comme ils l’avaient fait à l’occasion du Genfest de 2012 à Budapest. Après avoir obtenu un prix spécial de gros, ils ont conçu et réalisé les étiquettes selon les lignes générales de cette activité et avec le logo de l’événement. Ils ont ensuite décidé d’envoyer le montant récolté pour : soutenir la population philippine, frappée par le typhon Vinta en décembre dernier, pour ceux qui iront à Manilles au Genfest et viennent des pays plus lointains ainsi que les dépenses de son organisation. Un des jeunes de Milan raconte que l’idée est née lorsque « nous nous sommes demandé comment diffuser l’idée du Genfest ici dans nos régions. Comme c’est un événement qui essaie de favoriser la fraternité entre les personnes, en tant que relations matérielles et interpersonnelles, il nous a semblé qu’un des éléments les plus représentatifs de ce désir de socialisation, de vivre ensemble et en même temps de partage, dans notre culture, était la boisson et le rite du café. Ce moment de pause qui, pendant une journée, devient possibilité d’échanges et de partage, une occasion pour aller au-delà… » Cette fois-ci, c’était plus simple qu’en 2012 parce qu’ils avaient déjà les contacts. Après avoir décidé ensemble quoi faire, ils ont contacté les fournisseurs et ont fait venir 4000 paquets de café dans le dépôt central de Milan, en l’espace d’un mois. Entre temps dans les différents endroits de la région une vingtaine de personnes ont mis à disposition leur maison pour servir de dépôt secondaire. Ils ont fait eux-mêmes l’étiquetage qui « est devenu l’occasion de dîner ensemble, de nous rencontrer. Nous l’avons fait ici à Milan, mais aussi dans les endroits où les jeunes et les familles nous aident. Enfin cette activité a créé beaucoup d’occasions pour aller rendre visite à des personnes que nous ne voyions pas depuis longtemps, et nous avons consolidé ces rapports de fraternité. Pour plus d’informations : caffe2018manila@gmail.com Source: United World Project

Sylvester et sa dignité

Je l’ai entrevu en vitesse, lorsqu’un jour j’entrais dans un supermarché. Il était là, presque caché derrière un arbre, comme s’il se cachait de quelque chose ou de quelqu’un. Je m’en suis rendu compte, alors que, en sortant, je l’ai trouvé en face de moi. j’avais déjà préparé deux euros pour lui, mais je me sentais mal à l’idée de jouer la part du ‘’donateur’’ qui offre quelques centimes au ‘’mendiant’’. Ne sommes-nous pas hommes tous les deux ? Avec à la limite, des chances différentes dans la vie. Spontanément, alors que je lui donnais la pièce de monnaie, je me suis présenté :’’Ciao, je m’appelle Gino, et toi ?’’. ‘’Sylvester’’, répond – il avec une voix gênée. ‘’Tu as un problème ?’’ . Après un moment de silence – j’ai compris par après que c’est plus à cause de l’incompréhension de la langue italienne qu’à cause de l’embarras – , ‘’Non, tout va bien’’, me répond – il.  Peu convaincu, je l’interpelle encore :’’Regarde-moi dans les yeux et dis-moi si tu as l’une ou l’autre difficulté ‘’. Encore ‘’tout va bien’’ est sa réponse. Alors que je rejoins la voiture, cependant, je sens derrière moi  qu’il vient à ma rencontre :’’Oui, j’ai un problème : je veux travailler’’. Je lui serre la main en signe de compréhension et je m’en vais en emportant dans le cœur son regard et sa dignité blessée. Non sans s’être échangé les numéros de GSM, nous ne voulons pas nous perdre. Nous sommes ainsi devenus amis, au-delà de la langue et des différences culturelles, Sylvester et moi. Une rencontre de personnes, chacun avec sa propre dignité. Depuis ce jour-là, je me mets à l’ouvrage de plusieurs façons avec la conscience que la première chose à affronter est de l’aider à surmonter la barrière de la langue. Même s’il arrive à être en règle avec les documents, il est irréaliste de croire qu’il puisse trouver un travail s’il ne réussit pas à s’exprimer et à comprendre l’italien. Comment le lui dire sans connaître sa langue et vice-versa ? Je pense à un ami qui vient de son pays et je lui demande s’il peut faire office d’interprète. On se retrouve ainsi à parler, assis autour d’une table du bar qui est devant le supermarché, avec traducteur et verre de bière, afin de mieux connaître la situation. Avant de se quitter, je lui fais une invitation :’’Rappelle – toi,  Sylvester aucun travail n’est petit s’il est fait par amour. Tu n’es pas là pour demander mais pour offrir une aide à qui a besoin, partager le poids du sac de courses, trouver un parking ou un simple caddy. Dieu aime immensément aussi bien toi que moi, que chacun. Maintenant nous commencerons à frapper à la porte ensemble, comme nous l’enseigne l’Évangile. On verra si une porte s’ouvrira. Mais entre-temps c’est cela ton travail, fais-le la tête haute, sans perdre ta dignité’’. Le soir suivant un message de sa part m’arrive sur whatsapp : ‘’Bonsoir Gino, comment vas-tu ? J’espère que tu vas bien ainsi que ta famille. Merci pour ce que tu fais pour moi. Dieu te bénisse parce que tu prends soin de moi. J’espère vivement trouver un vrai travail rapidement, mais en attendant, je ferai comme tu m’as dit, en gardant le regard vers le haut et propre. Je t’attends’’. J’ai dû utiliser ‘’google traduction’’ pour comprendre son message et lui répondre :’’Cher Sylvester, merci pour ton message. Aujourd’hui j’ai cherché des informations sur un cours gratuit d’italien. J’espère te donner vite une bonne nouvelle‘’. Les jours suivants, j’expérimente combien il est difficile d’aider quelqu’un ! Pour une raison qui me dépasse encore, la sacrée bureaucratie est toujours plus importante ! Mais je décide de ne pas me rendre. Aussi parce qu’entre-temps, je trouve des personnes qui sont disposées à être proches de Sylvester. Maintenant je ne suis plus seul, et lui non plus. Demain commenceront les leçons d’italien, premier pas pour trouver un travail et pouvoir ainsi envoyer un soutien financier à sa femme et à leurs deux petits enfants restés au pays natal. Peut-être  un jour pourront-ils se réunir. Je prie pour qu’il en soit ainsi, cher Sylvester ! Gustavo Clariá

Internet, une grande responsabilité

L’intention de prière du Pape François pour le mois de juin, diffusée aujourd’hui à travers un message vidéo réalisé en espagnol par le Réseau mondial de prière pour le Pape, est dédiée aux réseaux sociaux et au web. Elle est traduite en sept autres langues et retransmise par Vatican News. Dans son message vidéo le Pape invite à demander à Dieu que les réseaux sociaux « n’annulent pas notre personnalité, mais favorisent la solidarité et le respect de l’autre dans sa différence ». A la suite du titre « Afin que les réseaux sociaux favorisent la solidarité et le respect de l’autre dans sa différence », François souligne que « Internet est un don de Dieu mais aussi une grande responsabilité », et explique que « la communication, ses lieux et ses vecteurs ont amplement ouvert l’horizon de nombreuses personnes ». D’où l’invitation de François, déjà formulée dans son message pour la Journée 2014, à profiter “des possibilités de rencontre et de solidarité que nous offrent les réseaux sociaux”, et le souhait que “le digital ne soit pas un lieu d’aliénation” mais “un lieu concret, un lieu riche d’humanité”. « Prions ensemble – telle est l’intention du Saint Père – pour que les réseaux sociaux ne gomment pas notre personnalité, mais favorisent la solidarité et le respect de l’autre dans sa différence ». Source: SIR   https://youtu.be/JfSN5t3Svjg

Maria Voce à “Green Attique”

Maria Voce à “Green Attique”

La Création est “un don partagé et non pas une possession privée” et en prendre soin “implique toujours la reconnaissance des droits de chaque personne et de chaque peuple”. C’est l’un des passages essentiels du message par lequel le Pape François a voulu se rendre présent au Symposium international sur la protection de l’environnement qui a lieu à Athènes, de 5 au 8 juin, à l’initiative du Patriarcat œcuménique de Constantinople, sous le patronage de Bartholomée 1er. Ayant pour thème “Vers une Grèce plus verte. Préserver la planète et protéger ses habitants », le congrès – qui a eu lieu trois ans après l’encyclique Laudato Si’ et en même temps que la Journée mondiale de l’environnement – a accueilli environ 250 personnes, parmi lesquelles des responsables religieux, des hommes politiques, des spécialistes de l’environnement et du climat, des universitaires et des journalistes en provenance de divers continents, invités à chercher et à mettre en commun des réponses à l’actuelle crise écologique. Une crise – et c’est un avis largement partagé – résultant d’une crise plus profonde, à caractère anthropologique et spirituel. Parmi les invités se trouvait aussi la Présidente du Mouvement des Focolari, Maria Voce, qui a fait remarquer: « C’est beau de voir des personnes du monde entier, et parmi elles de nombreuses autorités religieuses de diverses Églises, très déterminées à chercher ensemble des solutions pour que notre planète puisse vivre une vie plus sereine et  être  préservée et protégée en vue du bonheur des futures générations ». Et d’ajouter : « J’ai fort apprécié la grande attention prêtée à tous les aspects de l’écologie : l’environnement bien sûr, mais aussi les personnes, ainsi que la mise en valeur du fait que toute la planète participe à cette écologie, que toute la nature est un don que nous recevons de Dieu et qu’en tant que tel il doit être accueilli avec respect et gratitude, puis transmis de la meilleure façon à ceux qui viendront après nous ». Le style du congrès –  a ajouté la Présidente du Mouvement fondé par Chiara Lubich, engagé depuis longtemps en faveur de la sauvegarde de la planète dans le monde entier – traduit bien cette approche « écologique » : « Les sessions se succèdent mais sont entrecoupées de voyages dans les îles voisines et lors de ces déplacements il y a la possibilité de se rencontrer, de parler les uns avec les autres, et il est plus facile d’établir des liens dans ce climat qui conjugue la réflexion, la détente et l’amitié entre pays. Une réponse aux préoccupations du Saint-Père qui, dans son message,  transmis au Symposium par le Cardinal Peter Turkson, Préfet du Dicastère pour le service du Développement Humain Intégral, a souligné le risque que les futures générations soient condamnées « à vivre dans une maison commune réduite en ruines », ou à quitter leur terre natale à cause des changements climatique et aussi des désastres produits par l’exploitation avide des ressources naturelles ». Citant le Message co-rédigé par Bartholomée 1er  et lui-même  à l’occasion de  la Journée Mondiale de prière pour la Création (1er septembre), François a rappelé  que « le devoir de prendre soin de la Création concerne toutes les personnes de bonne volonté et invite les chrétiens à reconnaître les racines spirituelles de la crise écologique et à coopérer pour y apporter une réponse sans équivoque ». L’objectif prioritaire donc –  c’est la réponse du Patriarche – vise à repenser le système économique actuel qui « ignore les besoins des êtres humains et conduit inévitablement à l’exploitation de l’environnement », mais surtout – ajoute-t-il – le vrai changement ne peut naître que du cœur de l’homme : « La destruction du milieu naturel ne peut être inversée qu’à travers un changement radical de notre façon de considérer la nature qui résulte d’un changement radical de la compréhension que nous avons de nous-mêmes en tant qu’êtres humains ». Claudia Di Lorenzi

Prophetic Economy

Prophetic Economy

“Prophetic Economy”, événement international promu par ÉdeC et différents Mouvements et Associations qui visent à apporter des réponses au cri de la terre et des pauvres, se déroulera à Castelgandolfo, Rome. “Prophetic Economy” nait du désir de se rapprocher de ceux qui partagent  un objectif, pour apprendre les uns des autres, trouver de nouvelles voies de collaboration, donner un fort message d’espérance surtout à ceux qui aujourd’hui sont victimes d’injustice sociale et environnementale et comprendre ensemble comment agir au niveau macro. Nous nous sommes tout de suite rendus compte que nous ne pouvions pas initier un parcours de ce type tout seuls, mais que nous devions le faire, sans tarder, avec d’autres mouvements. Ainsi le groupe de travail ÉdeC s’est-il enrichi de la présence de ATD Quart Monde, Associazione Papa Giovanni XXIII, Nomadelfia, Global Catholic Climate Movement, Slotmob, Mondo Comunità e Famiglia et Ragazzi per l’Unità qui, à ce jour, sont nos partenaires. Nous sommes convaincus que la valeur de Prophetic Economy consiste non seulement en la réalisation de l’événement lui-même mais aussi en le processus d’ouverture et d’enrichissement réciproque déjà commencé entre tous les promoteurs. L’événement – Prophetic Economy – s’adresse aux personnes et aux organisations qui – guidées par une vocation religieuse ou laïque – travaillent avec passion pour garantir le développement humain intégral et la durabilité à travers la lutte contre la pauvreté, le développement d’une économie civile et sociale et des actions politiques. Ce ne sera pas un congrès, ce sera une expérience et le début d’un processus : notre intention est de stimuler l’inventivité, la confrontation et la créativité dans la recherche de solutions durables et collectives aux problèmes sociaux et environnementaux de notre époque, avec une attention particulière aux pauvres. Dans les réflexions sur le futur à construire, nous ne pouvons pas exclure la pensée, la vision et le travail des générations les plus jeunes comme celles des plus adultes. Les jeunes seront présents, avec un programme spécial pour eux, en alternance avec des temps de partage intergénérationnels. Participé au concours 135 acteurs du changement et organisations de 35 pays. Les expériences des finalistes, choisies par un jury international d’experts (Dr. Vandana Shiva – Inde, Dr. Jeff Sachs – États-Unis, Dr. Calvo – Argentine et Prof. Stefano Zamagni – Italie), seront présentées en direct pendant l’événement. . Logo Mondo Comunità Famiglia 2En même temps que l’événement, des actions satellites seront organisées dans différents pays du monde : la plus importante sera représentée par un Bankmob international de désinvestissement en combustibles fossiles, armements et jeux de chance. Pour rester au courant, aller sur: propheticeconomy.org  

A partir de l’Amour, un nouvel ordre économique

A partir de l’Amour, un nouvel ordre économique

“Le monde est la parole de ce Dieu qui l’a créé. Et quel est le ton d’une telle parole ? Le voilà : je t’aime. Et à qui est destinée cette parole ? Elle est destinée au monde lui-même, qui est justement cette parole : elle est destinée à tout individu qui se rend compte d’en être une minuscule partie et qui est pourtant capable de se dépasser pour aller vers le tout ; c’est une parole destinée à tout homme. Le monde est la parole de l’amour de Dieu adressée à tout un chacun en lui : c’est le regard de l’amour divin pour lui. Et ce que le monde est dans son ensemble, il l’est de même en chacune de ses parties : chaque élément particulier du monde est un regard de l’amour de Dieu ». (Cosmologie, anthropologie, sociologie et religion) “Je peux me dédier complètement à ce monde parce que je suis chrétien ; de fait, tout ce que nous investissons en amour dans ce monde, aura un impact sur lui pour toujours, notre amour s’imprimera en caractère indélébile sur chacun des fragments de la création ». « Le premier intérêt du chrétien doit être de développer, non seulement avec ceux qui partagent ses idéaux, mais avec tous ceux qui portent une responsabilité dans le monde, la construction d’un monde humain ». (novembre 1978). “La vie et l’unité des hommes ne peuvent être considérées ni comme la simple somme des individus ni comme un système collectif où chacun est absorbé et disparaît. L’alternative est la communion. Je suis moi-même, mais dans la mesure où je suis toi et avec toi et dans la mesure où je me fais hôte de toi. C’est uniquement dans cette relation qu’il est possible de définir le Moi de l’homme. Uniquement dans cette relation trinitaire que  le collectivisme n’est pas une dissolution de l’individu. Uniquement dans cette relation trinitaire que la personne singulière n’est pas un moyen qu’on sacrifie à la structure communautaire. De là, j’en suis certain, s’ouvriront aussi de nouvelles perspectives pour un ordre économique universel ». (Dreifaltigkeit, p. 131)   Source : Klaus Hemmerle, La lumière au dedans des choses, Méditations pour chaque jour, Città Nuova Ed, 1998, p. 287-293.

Cultures en dialogue

Cultures en dialogue

Quelle culture? Quelle unité? La nouvelle newsletter se propose de  répondre au désir de relater le parcours engagé au sein de  douze sphères culturelles qui s’interrogent, font des recherches et affrontent les défis posés par la perspective de  l’unité, dans le sillage du Charisme de Chiara Lubich.   Art, Pédagogie, Droit, Écologie, Sport, Économie, Sociologie, Médecine, Architecture, Politique, Psychologie, Communication.   Si notre planète vit un changement d’époque”, comme l’a aussi affirmé récemment la Pape François, la perspective de l’unité ouvre aux divers mondes de la culture un horizon nouveau, à bien des égards encore inexploré et passionnant.   Le premier numéro relate quelques initiatives et les événements les plus significatifs de chacun de ces mondes en dialogue.   Pour plus d’informations:   Centre pour le dialogue avec la Culture (Mouvement des Focolari) centrodialogo.cultura@focolare.org tél. +39.06.945407201 – Via Piave, 15 – 00049 Grottaferrata (Rome – Italie)   CONTACTS Communion et Droit Économie de Communion Social-One Eco-One Dialogues en Architecture NetOne Mouvement Politique pour l’Unité Psychologie et communion Health Dialogue Culture Clarté Sportmeet EDU  

Les transformations mondiales et l’Europe

Les transformations mondiales et l’Europe

Le cours se tiendra du jeudi 14 juin au samedi 16 juin 2018 dans la grande salle de l’Institut Universitaire Sophia, dont le discours d’ouverture sera fait par le Prof. Romano Prodi, intitulé « L’Europe d’aujourd’hui. Quelle Europe demain ? ». Cofinancé par la Fondation pour Sophia, en partenariat avec le programme « Chaire Jean Monnet » de l’Union Européenne, elle se propose d’analyser le rôle des cités en tant que laboratoires d’intégration européenne et des citoyens en tant qu’acteurs. Les cours réfléchiront sur intégration, autonomie, citoyenneté européenne et introduiront au système de gouvernance européenne, avec une attention toute particulière sur la dimension locale et régionale. Les workshops auront le grand intérêt de permettre aux participants de confronter et de partager leurs compétences et leurs expériences sur le sujet. Les intervenants de premier plan seront Léonce Bekemans de l’Université de Padoue, titulaire de la Chaire Jean Monnet à Personam, et Luc Van den Brande, ex-président des Flandres et aujourd’hui consultant de confiance de la Présidence de la Commission Européenne, qui proposera le rapport « Reaching Out to Citizens » qui a été montré au président Junker en novembre 2017, un document qui reflète le travail d’analyse le plus récent et le plus digne de foi quant à la citoyenneté européenne. Le cursus s’ouvre sur “Europe in a Changing World”, préparé par le Centre de recherche et de formation Sophia Global Studies. « De nombreux événements confirment notre parcours – affirme Paolo Frizzi, coordinateur académique – et même la récente visite du pape François à Loppiano, où se trouve le siège de Sophia, a souligné l’urgence de ‘tracer de nouvelles routes à parcourir ensemble pour donner vie à une civilisation mondiale de l’alliance’. Notre jeune Institut est né pour former des leaders capables et compétents, pour affronter les défis mondiaux et faire avancer le dialogue et la paix. » Le cours s’adresse aux professionnels, chercheurs, administrateurs et opérateurs de la communication, y compris les directeurs des écoles primaires et secondaires et les encadreurs scolaires qui pourront bénéficier de la Carte de directeur (MIUR 170/2016). 15 bourses d’étude sont prévues pour des jeunes jusqu’à 30 ans. Sur www.sophiauniversity.org le programme complet.

La tragédie du Volcan du Fuego

Ce sont des images impressionnantes, celles qui arrivent du Guatemala. Les dernières nouvelles parlent de presque 200 disparus, 3000 les personnes évacuées et au moins 75 personnes tuées par l’éruption du Volcan du Fuego, qui a surpris les habitants des villages limitrophes le 3 juin dernier. Un bilan destiné malheureusement à augmenter comme l’ont affirmé les autorités locales. La catastrophe, associée par beaucoup à celle de Pompéi en 79 après J.-C., rend très difficile le travail des sauveteurs. La recherche des corps se poursuit d’une façon ininterrompue sous de grandes quantités de lave et de cendres. Le Volcan du Fuego (à 3.763 mètres) se trouve à 40 kilomètres au sud ouest de Guatemala-City. Selon les vulcanologues, c’est l’éruption la plus grande enregistrée dans le pays depuis les 40 dernières années et fait partie d’une période de plus grande activité volcanique commencée les 15 dernières années. Le Pape François a exprimé sa ‘’proximité et consolation pour les familles des victimes, pour la douleur du désastre naturel imprévu, les prières pour tous ceux qui ont été dramatiquement touchés et la reconnaissance pour tous ceux qui travaillent à secourir les gens’’.

Parmi les enfants des rues

Dans le Focolare de la Ville de Mexico, ‘’ l’Église qui sort’’ du Pape François a la voix et le visage aussi de Reina Cruz, salvadorienne, animatrice d’une communauté qui partage la parole de Vie en situations difficiles, à quelques kilomètres de la capitale mexicaine. Dans le groupe que l’on a choisi d’accompagner il y a aussi celui qui vend et consomme de la drogue. Les focolarine apportent la voix du Pape dans les périphéries, comme il invite lui-même souvent à faire, dans des banlieues difficiles, pauvres, peuplées de millions de personnes qui, grâce à elles, pour la première fois, peuvent écouter une page de l’Évangile. Ce n’est pas facile, confesse Reina, mais « aller dans un contexte dans lequel des juniors de 13-14 ans vivent pratiquement sans famille, nous fait comprendre que nous devons au moins leur apporter notre présence. Un accompagnement qui s’accompagne dans les régions les plus reculées, comme la visite aux missionnaires xaviériens présents dans la forêt de Santa Cruz, intensifiée par la semaine sainte et Pâques. Catéchèses et aides matérielles ont créé un climat fécond communautaire dans les paroisses que nous avons connues ». Dans ces coins souvent oubliés, les filles ont présenté la spiritualité de l’unité du focolare, bien diffusée désormais dans cent quatre vingt deux pays du monde, avec des centres dans quatre vingt sept nations, aussi au Mexique, et cent dix mille membres. Avec l’optique d’accompagner frères et sœurs, caractéristique du mouvement fondé par Chiara Lubich (qui avec la visite du Pape François le 10 mai à Loppiano, se sent davantage encouragé à continuer le chemin commencé par la servante de Dieu), les groupes mexicains se sont insérés dans différentes expériences sociales. « Avec onze autres personnes – raconte Reina – nous allons visiter Santiago de Anaya, Actopan, dans l’état d’Hidalgo, au cœur du Mexique ». Sans rien attendre en échange, ni même l’intérêt pour leur spiritualité, elles ont commencé un cheminement avec les pères missionnaires du Verbe Divin. Unique objectif, offrir des points de réflexion communautaire dans le quotidien : la Parole de Dieu et ses conséquences dans la vie grâces aux couples de laïcs engagés. Le phénomène de la vente illégale et de la consommation de drogue parmi les adolescents a alerté les participants au Focolare, en les poussant à écouter les terribles expériences et en partageant le message évangélique aussi avec les juniors qui vivent seuls dans les rues. « Le 6 mai, par exemple, se sont approchées deux filles de 14 et 17 ans pour nous raconter, en pleurant, l’augmentation de la consommation de drogue parmi leurs amis ». La plus grande des deux avait été chassée par sa mère de la maison, se souvient Reina, et la fille était désespérée de la rupture du lien avec sa mère. Que faire ? Comment aider ? Accueillir les questions sur les blessures familiales fait partie de la tâche d’accompagnement que vivent celles et ceux qui ont suivi Chiara Lubich. Défis toujours plus grands qui décrivent une société avec des valeurs toujours plus fragiles, ou bien souvent absentes. Ainsi leur présence reste souvent l’unique point de référence pour des personnes qui, au moment de leur croissance, ont besoin d’un rocher auquel pouvoir s’agripper pour ne pas risquer de se noyer dans les drogues ou dans le désespoir. Voilà l’importance de l’écoute, expliquent-elles au Focolare de la Ville de Mexico, de proposer la prière, et des rencontres de spiritualité pour le renouvellement de leur vie en Dieu. L’objectif reste l’unité et le dialogue avec des prêtres sur place pour agir ensemble, en évitant les cassures et regarder vers des projets de développement comme l’économie de communion, occasions de sortir de la pauvreté et cheminer vers la dignité. Un voyage à faire en compagnie de la Vierge Marie, une mère qui n’abandonne pas ses propres enfants, ni mêmes ceux qui sont « les plus seuls ». Source : L ‘Observateur Romain (Italien)

Nouveau recteur de la PUL

Nouveau recteur de la PUL

Grande satisfaction aussi à l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano. Le nouveau recteur de l’Université Pontificale du Latran (PUL), à peine nommé par le Pape François, est aussi ‘’visiting professor’’ à l’Institut Universitaire. Vincenzo Buonomo, juriste et internationaliste, à partir du 1er juillet, est le premier laïc à la tête de l’athénée pontifical, succédant ainsi à l’évêque Enrico dal Covolo. Né en 1961, marié avec deux enfants, Buonomo a un lien de longue durée avec l’Athénée, auparavant en tant qu’étudiant, avec un doctorat en Utroque Iure, et donc spécialiste en Droit International, avec un Diplôme de Préparation à la Carrière Diplomatique, et puis professeur, depuis 1984, jusqu’à l’obtention du titre de titulaire de chaire en 2001. Doyen de la faculté de Droit Civil, de 2016 à 2012, actuellement coordinateur des Doctorants de la même Faculté. En 2007, Buonomo a occupé le poste de chef du service de la Représentation du Saint Siège pour les Organisations et Organismes des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (Fao, Ifad, Pam) avec qui il a commencé à collaborer en 1983. De 2000 à 2005, il a été en outre, consultant pour la Commission pour le dialogue avec les musulmans du Conseil Pontifical et pour le dialogue interreligieux. Depuis 2014, il est conseiller de l’État de la Ville du Vatican.

Un hôte d’exception

Un hôte d’exception

« Le flux de migrants à la frontière grandit d’heure en heure. La crise économique qui met le pays à genoux, rapproche dans la souffrance celui qui reste et celui qui décide de s’enfuir ». Selon les paroles de Silvano Roggero, vénézuélien, fils d’italiens, on perçoit le drame vécu par un peuple tout entier. Il est au focolare de Lima au Pérou depuis trois ans. « Les pays proches, avec la générosité typique de ces terres, malgré les énormes difficultés provoquées par l’entrée imprévue et inattendue de centaines de milliers de personnes, essaient d’offrir un accueil. Je suis un témoin direct de l’un parmi tant de drames qu’est en train de vivre aujourd’hui l’ ‘’humanité de périphérie’’. Justement hier, la directrice d’une école de la péninsule de Paraguaná , au nord du Venezuela, m’a écrit. Il y a un inhabituel mouvement au secrétariat, plusieurs parents se présentent afin de retirer leurs enfants. Il sont contraints à partir ! » Un exode à la proportion biblique, causant une crise économique et sociale extrêmement grave, qui est en train de bouleverser la physionomie elle-même du Venezuela. L’inflation est à son paroxysme et manquent dramatiquement, nourriture, médicaments et biens de première nécessité. « Depuis le mois de décembre dernier, Ofelia et Armando, de la communauté des focolari de Valencia (la troisième ville du Venezuela) sont arrivés à Lima. Avant, ils géraient un jardin d’enfants. Avec Ofelia, nous cultivons un rêve : trouver un local dans lequel offrir un premier accueil aux réfugiés qui arrivent en masse, après un voyage sur les routes d’environ sept jours. On parle d’environ 300 mille vénézuéliens arrivés au Pérou la dernière année et demie ! Avec Ofelia – continue Silvano – nous avons organisé un repas d’accueil au focolare pour un petit groupe de vénézuéliens. Certains connaissaient déjà le mouvement mais il y avait aussi ceux qui ne savaient rien de notre groupe. Les hôtes sont arrivés de plusieurs endroits de la ville, éloignés aussi d’une heure ou deux. Ils ne s’orientent pas encore très bien dans cette métropole de presque dix millions d’habitants ». Cela semble une goutte d’eau dans l’océan mais le souhait est de les accueillir comme si Jésus en personne se serait présenté à notre porte. « Comme on peut se l’imaginer, face à leurs situations difficiles, nous n’avions pas de solutions préétablies’’. Nous ne savions même pas par où commencer, mais ,ça oui, nous pouvions leur offrir un repas chaud et les écouter ! Un d’entre eux avait été volé : d’habiles pickpockets avaient volé dans son sac à dos, son portable et tout ce qu’il avait pour survivre. Un autre ne savait pas quels documents présenter pour le permis de séjour. Ofelia, déjà bien pratique dans ce domaine, ayant fait toute la filière, a raconté son expérience. Un autre encore a raconté avoir trouvé un petit job, à plus de deux heures de distance, pour 10 euros par jour ( mais il y en a aussi qui sont disposés à travailler seulement pour 4 euros). Il y avait aussi celui qui avait un curriculum trop excellent et pour cela, n’était pas considéré, dans la crainte qu’il veuille prendre la place du responsable . Mais ce qui nous a le plus ému, ce fut de raconter les histoires, voir les photos et entendre parler chacun de sa propre famille ». « Pour tous, la première nécessité est maintenant de trouver un travail, peu importe si on dort par terre, même sans matelas, ou si on mange peu. Le rêve le plus grand est celui d’envoyer de temps en temps à la maison une vingtaine d’euros. Nous nous sommes mis d’accord pour rester en contact entre nous. Au focolare était arrivé depuis peu, d’une collecte d’objets dans la communauté, ce que nous appelons ‘’le baluchon’’, une petite somme d’argent et deux vestes d’hiver. Providentielles car la saison froide commençait. Nous avons tout distribué. Quatre heures après, alors que nous étions en train de quitter la table, un nouveau SOS est arrivé cette fois venant d’une personne qui vit aux Îles Canaries. ‘’Onze adolescents se sont mis en route à pied du Venezuela, direction Lima. Ils sont désespérés sans argent ni téléphone, ils n’ont que ce qu’ils ont sur eux. Parmi eux, le cousin d’une de mes amies. Pourriez-vous les aider ? Surtout pour éviter qu’ils ne tombent entre les mains d’un malfaiteur ou l’autre ou de groupes organisés qui veulent profiter de leur fragilité. Nous calculons qu’ils mettront environ 30 jours » ». De nouvelles arrivées, de nouvelles personnes frapperont à la porte. Mais elles ont toutes le même nom, Jésus. Un hôte d’exception. Nous L’attendons ». Chiara Favotti