“Notre mariapolis de Calgary – nous écrivent du Canada Alizza et Norio – a vu la participation d’environ 120 personnes, en particulier des jeunes et des familles, provenant pour la plupart des provinces de l’Alberta, Saskatchewan, mais aussi de Manitoba et de la British Columbia. Au programme l’Exhortation Apostolique du Pape François sur l’appel à la sainteté pour notre temps “Gaudete et Exultate“, suivie d’un dialogue ouvert. Sa présentation, faite par le Père A. Martens du diocèse de Calgary, a donné l’envie à tous de la lire personnellement. Autre nouveauté, dans cette “ville construite sur la foi”, comme l’a définie une participante, la veillée de prière pour la paix”. Nous sommes à la conclusion – nous écrit la Communauté de Chicago – de la mariapolis qui a accueilli toute la communauté du Midwest. L’an dernier nous avions déjà senti l’exigence de changer l’endroit et le style notre traditionnel rendez-vous qui jusqu’ici avait toujours lieu dans un campus universitaire de la ville. Notre choix s’est porté sur les agréables rives d’un lac. Le programme intitulé “Marie: son expérience, notre expérience” nous a rappelé que personne d’entre nous n’est préservé des épreuves et des incertitudes que Marie de Nazareth a vécues en nous montrant comment les affronter. Le résultat? “L’atmosphère de la Mariapolis semblait celle d’un repas de famille: reposante, laissant une large place à la flexibilité, à l’improvisation, mais aussi à l’humour, dans un climat de paix ressentie par tous”. “Les sujets traités et le partage des expériences m’ont aidé à comprendre plus profondément Marie, les temps difficiles où elle a vécu et la façon dont elle a réussi à dépasser ses épreuves. J’ai apprécié le groupe de partage intitulé “savoir perdre”. Ce n’est pas une manière de voir très à la mode dans le monde d’aujourd’hui”. “Notre Mariapolis s’est déroulée dans l’Ouest de la Virginie – nous écrit la communauté des focolari de Washington DC – avec 160 participants. Les jeunes, qui étaient plus de la moitié, en sont vite devenus les protagonistes: ils ont mis à disposition leurs nombreux talents, tant sur le plan technique que celui de l’accueil et de la gestion des groupes”. Dans le Tennessee (USA), une soixantaine de participants provenant de divers États du Sud-Est: Maryland, Géorgie, Tennessee, Arkansas, Alabama, Floride, Texas, ainsi que de l’Indiana et de New-York.”Nous avons consacré beaucoup de temps à construire les relations, et même regardé deux parties du championnat du monde de foot… La présence des plus petits a été un cadeau, ils étaient les premiers à raconter leurs actes d’amour concret. Nous avons approfondi le “OUI” de Marie, sa façon de “donner Jésus au monde”. Au cours de la dernière soirée, un garçon qui logeait dans le même centre que nous a voulu donner sa contribution à la veillée. Un père de famille: “J’ai été touché par l’amour de mon fils, âgé de 7 ans. Tandis que j’étais occupé à préparer la dernière soirée, il est allé prendre mon dîner et me l’a apporté”. Et puis la réflexion d’un enfant:”Et pourquoi on ne reste pas ici pendant un mois?”. La lettre envoyée de Bulgarie ne manque pas de photos: “C’est déjà la deuxième fois que la Maripolis se déroule dans le centre des Balkans, avec environ 80 personnes âgées de 1 à 85 ans. Avant qu’on commence, dans le Monastère orthodoxe qui se trouve juste à côté, il y avait une fête dédiée à la Vierge Marie. Dès qu’il nous a rencontrés, le Père Abbé a insisté pour qu’on se voie le dimanche suivant avec tous les participants: catholiques, orthodoxes et protestants (baptistes), ont alors formé une unique famille”. En Bolivie la Mariapolis, où les nouvelles générations étaient très représentées, s’est conclue par le Genfest, une initiative des jeunes. “Un grand amour réciproque entre jeunes et adultes a permis la réalisation de ces deux manifestations. A la mariapolis nous avons organisé des workshop sur l’écologie, l’économie de communion, le dialogue, en réalisant aussi des chorégraphies et des jeux en vue du Genfest qui a eu lieu le dernier jour: ce fut une belle occasion d’aller bien au-delà de nos limites, comme nous y invitait l’affiche, et de parler de Dieu à de nombreux jeunes”.
Ils ont participé à toutes les Rencontres mondiales des familles, depuis celle de Rome en 1994 et maintenant ils s’apprêtent à vivre l’événement de Dublin où ils offriront leur témoignage au Congrès pastoral. Il s’agit d’Anna et Alberto Friso, qui ont été responsables d’ “Action pour Familles Nouvelles”, une initiative du Mouvement des Focolari. Ils font part à Vatican News des défis que les familles chrétiennes doivent affronter aujourd’hui et des attentes de la Rencontre de Dublin, à la lumière de Amoris Laetitia du Pape François. Voilà que depuis un quart de siècle vous avez participé, en tant que famille, à toutes Rencontres Mondiales! A votre avis qu’est-ce qui a changé pour les familles chrétiennes au cours de ces 25 ans?Anna Friso: on assiste de plus en plus, surtout chez les nouvelles générations, au fait qu’on ne croit plus au mariage “pour toujours”. Le défi que nous devons relever consiste à faire saisir aux jeunes que l’amour est une composante exceptionnelle de la vie, que c’est une source de bonheur dont le couple est porteur. S’engager dans le mariage ne signifie pas perdre sa liberté, mais accueillir la possibilité d’une vie magnifique! Alberto Friso: deux aspects caractérisent de façon particulière le monde actuel: l’individualisme et le relativisme.Confrontées à ces courants, la cohésion et l’unité au sein du couple ont été mises à mal. Cela nous a conduits, en tant que chrétiens, familles chrétiennes, à examiner le dessein de Dieu et à voir comment Il nous a appelés à vivre à son image et à sa ressemblance. En tant que famille qui témoigne d’une vie chrétienne depuis de nombreuses années, que penseriez-vous dire à un jeune couple qui s’engage dans la voie du mariage, dans un amour pour toujours?Alberto Friso: voici ce que nous avons à cœur de leur dire: “Gardez bien à l’esprit que l’amour que vous avez éprouvé dès l’instant où vous avez senti naître ce sentiment est d’une portée extraordinaire, éternelle! Cette première flamme n’a pas de prix et constituera la base de toute votre vie, même lorsque surviendront les tempêtes, elle est l’amour de Dieu. Le mariage implique donc une troisième personne parce que Jésus sera avec vous!”. Dieu merci, cette vision trouve un écho auprès des jeunes. Ensuite, au cours de leur vie ils deviennent eux-mêmes des témoins et contribuent à répandre la joie autour d’eux. Ils sentent qu’ils vivent à l’image de Dieu et en sont les témoins! Anna Friso: le défi consiste à ne pas se laisser influencer par la culture dominante qui exalte les sentiments, ou bien les droits individuels qui l’emportent sur ceux de l’autre, ou bien encore la valeur du couple. Dans le dessein de Dieu sur le mariage il y a l’empreinte du bonheur qu’il est possible de porter à son accomplissement précisément parce qu’il fait partie du destin de la personne, qu’il est inscrit dans son ADN! Il est évident qu’à Dublin l’Exhortation apostolique Amoris laetitia aura une place particulièrement importante. Qu’est-ce qu’apporte aux familles catholiques, mais pas seulement, ce texte publié après le Synode?Alberto Friso: il nous pousse tout particulièrement à témoigner, par la vie, de la réalité chrétienne de l’amour de Dieu. En face du monde, nous ne devons pas tant défendre une idée, une pensée, des valeurs; nous devons témoigner que Dieu est charité et que la charité habite au plus profond de notre cœur, même si l’on traverse les crises les plus noires et les plus profondes. Anna Friso: nous avons fort apprécié ce texte en raison de sa clarté et de sa dimension concrète. Il ne verse pas dans des considérations théoriques, mais sait comprendre et tendre la main aux personnes qui se trouvent blessées par la vie. Ce texte leur donne, à elles tout particulièrement, l’espérance de pouvoir atteindre un chemin de bonheur, y compris au sein des vicissitudes et des difficultés. Sa beauté est précisément d’être un hymne à l’amour. Nous y avons perçu toute la tendresse de l’Église. C’est assurément un vrai cadeau pour les nouvelles générations qui s’engagent dans la voie du mariage. Source: Vatican News 10 août 2018
Peu nombreux sont ceux qui comprennent Marie, alors que le nombre est immense de ceux qui l’aiment. En un cœur éloigné de Dieu, on trouve souvent une dévotion envers Marie alors que Jésus a été oublié. L’amour des hommes pour Marie est universel. La raison en est simple : Marie est mère. Une mère n’est pas comprise par ses enfants, surtout les tout-petits, elle est aimée. Il arrive même qu’un homme parvenu à un âge avancé s’éteigne sur cette dernière parole : maman. Une maman est davantage objet d’intuition affective que d’analyse rationnelle, elle est plus poésie que philosophie, tant elle est enracinée dans le concret et proche du cœur humain. Ainsi en est-il de Marie, la Mère entre les mères, que toute l’affection, la bonté et la miséricorde de toutes les mamans du monde ne sauraient égaler. D’une certaine manière, Jésus se trouve face à nous : ses paroles, divines et éblouissantes, ne se confondent pas avec les nôtres, elles sont trop différentes. Elles sont un signe de contradiction. Marie est paisible comme la nature, pure, sereine et limpide. Elle possède l’équilibre et la beauté de la nature qui règne à l’écart des villes, sur les sommets inviolés, les étendues champêtres, sur l’océan, dans un ciel sans nuage et constellé d’étoiles. Elle est force et vigueur, ordre, fidélité et persévérance. Elle est riche d’espérance car en elle se trouve la vie sans cesse renouvelée et toujours bienfaisante, parée du charme léger de ses fleurs, débordante de la généreuse richesse de ses fruits. Marie est trop simple, trop proche de nous, pour être contemplée. Les cœurs purs et aimants la chantent, et expriment ainsi le meilleur d’eux-mêmes. Marie apporte le divin sur la terre, elle est comme une pente douce qui, des sommets vertigineux du ciel, descend jusqu’à la petitesse infinie des créatures. Elle est la maman de tous et de chacun qui, seule, sait babiller avec son enfant. Et lui, tout petit qu’il est, sait goûter cette caresse et répondre par son amour à l’amour de sa mère. Nous ne comprenons pas Marie, parce qu’elle est trop proche de nous. Elle, que l’Éternel a destinée à transmettre aux hommes les grâces, divins joyaux de son Fils, se tient près de nous. Elle attend et espère sans cesse que nous prendrons conscience de son regard et accepterons ses dons. Et si d’aventure quelqu’un la comprend, Marie l’entraîne dans son royaume de paix, où Jésus règne, où l’Esprit Saint est le souffle de ce ciel. Là-haut, purifiés de nos scories, éclairés dans nos ténèbres, nous la contemplerons, nous la goûterons, paradis de surcroît, paradis à part. Ici-bas, efforçons-nous de mériter qu’elle nous appelle à suivre « son chemin ». Ainsi nous ne garderons pas un esprit étroit, un amour qui n’est que supplique, imploration, demande, intérêt. La connaissant un peu, nous pourrons la glorifier. Chiara Lubich Publié en français dans Pensée et spiritualité, Nouvelle Cité, Paris 2003, p 191-192 Source: Centro Chiara Lubich
Le référendum d’autodétermination qui s’est tenu en Catalogne (Espagne) le 1er octobre 2017, déclaré illégal, a donné naissance à une saison politique et sociale de bouleversements politiques et de très fortes tensions civiles qui a entraîné d’une façon directe toutes les couches de la population, les jeunes in primis. Martì est catalan et vient d’ une ville proche de Barcelone, mais il s’est transféré à Madrid où il étudie. C’est un Gen, c’est-à-dire qu’il partage les idéaux d’unité des Focolari avec d’autres jeunes provenant de différentes régions de l’Espagne et raconte que ‘’malgré cette commune valeur, les trois premiers mois à Madrid n’ont pas été facile, aussi avec eux. De plus, dans la résidence où je vivais, j’étais maltraité car j’étais l’unique catalan. Avec les Gen, nous discutions énormément et nous nous énervions continuellement. Un jour cependant, nous avons décidé de résoudre cette situation, en parlant entre nous et en nous écoutant réellement. C’était cela la chose la plus importante à faire, nous étions en train de le comprendre : au-delà de nos idées, nous ne pouvions pas perdre le dialogue entre nous ; la chose la plus importante était celle de se comprendre et de se respecter. Je ne peux pas dire qu’à partir de ce moment-là, le cheminement a été plus simple, mais nous avons compris que lorsque nous nous mettons dans la disposition de réelle écoute, les problèmes se résolvent mais non quand on veut s’imposer. Alba aussi est catalane et elle raconte que la période post référendum a été pour elle et pour les autres Gen comme l’épreuve du feu : ‘’Sur les réseaux sociaux, il y avait des commentaires très forts sur les raisons politiques de l’une ou de l’autre partie, écrits par quelques Gen, qui me blessaient profondément, mais je ne m’étais pas mise à réfléchir si ma manière de m’exprimer pouvait aussi faire mal à celui qui ne pensait pas comme moi. C’est pendant ces jours-là que je me suis mise à réfléchir sur ce que cela signifiait pour nous ce que nous nous disions souvent c’est-à-dire, que nous sommes disposés même à mourir les uns pour les autres. Quand aurions-nous dû mettre cette promesse en pratique ? Je sentais que le moment était maintenant. Nous nous sommes ainsi rencontrés de toute l’Espagne, pour nous mettre au clair même si cela n’a pas été facile car nous étions très nombreux et c’était impossible de se dire tout. Avec quelques-uns, nous avons continué à parler, comme par exemple avec Laura. Je me souviens qu’avec elle, la situation était délicate car nous ne savions pas comment affronter le problème sans se blesser l’une l’autre. Quand elle m’a proposé de faire un pacte, c’est-à-dire, de mettre l’amour au-dessus de tout autre chose, cela m’a complètement retourné ! Personne ne m’avait jamais fait une telle proposition, mais ça a fonctionné car à partir de ce moment-là, nous avons réussi à dialoguer. L’objectif n’était pas celui de défendre notre idée, mais de prendre soin l’une de l’autre sans se blesser, mais en même temps, en laissant à l’autre l’espace pour s’exprimer. Cette expérience m’a fait voir la situation politique d’une autre façon, elle m’a fait comprendre que l’important n’est pas d’avoir raison, mais comprendre qu’au-delà des idées de l’autre, il y a toujours la personne et cela, c’est la chose la plus importante. Aujourd’hui encore, nos opinions n’ont pas changé, on pense toujours différemment, et ce n’est pas facile. Parfois, il nous arrive de nous demander pardon, mais en parlant, nous arrivons à la conclusion qu’aussi bien les choses positives que celles négatives, font partie de l’expérience. L’incompréhension maintenant s’est transformée en quelque chose de plus grand ; il ne s’agit pas de résignation, ni seulement de respect. Il s’agit de cette rose qui vaut beaucoup plus que toutes les épines mises ensemble’’.
« Marie Très Sainte est ‘’Siège de la Sagesse’’ dans la mesure où elle accueillit Jésus, Sagesse incarnée, dans le cœur et en son sein. Avec le ‘’fiat’’ de l’Annonciation, celle-ci accepta de servir la volonté divine, et la Sagesse fit sa demeure en son sein, en faisant d’elle sa disciple exemplaire. La Vierge fut bienheureuse, non seulement pour avoir allaité le Fils de Dieu, mais pour s’être plutôt nourrie elle-même du lait salutaire de la Parole de Dieu ». (S.Jean-Paul II, Angelus, 4 septembre 1983) « Afin de bien comprendre ce saint chant de louange (Le Magnificat), il faut préciser que Marie, la Vierge bénie, parle sur base de son expérience, ayant été illuminée et instruite par l’Esprit Saint ; personne, en effet, ne peut comprendre correctement Dieu et Sa parole, si cela ne lui est pas concédé directement par l’Esprit saint. Mais recevoir un tel don de l’Esprit Saint signifie en faire l’expérience, l’éprouver, le sentir ; l’Esprit Saint enseigne dans l’expérience, comme dans une école, en-dehors de laquelle on n’apprend rien si ce n’est des mots et des bavardages. Et donc, la sainte Vierge, ayant expérimenté en elle-même que Dieu œuvre de grandes choses en elle, bien que humble, pauvre et méprisée, l’Esprit Saint lui enseigne ce grand art en lui communiquant la sagesse… » (Martin Luther) Commentaire au Magnificat, introduction) « Marie est Siège de la Sagesse, non parce qu’elle a parlé, non parce qu’elle a été un docteur de l’Église, non parce qu’elle a été assise en chaire, non parce qu’elle a fondé des universités ; elle est siège de la sagesse car elle a donné le Christ au monde, Sagesse incarnée. Elle a opéré un fait. Il en va de même pour nous: nous aurons la sagesse si nous vivrons de manière à ce que Jésus soit en nous, soit parmi nous, qu’il y soit de fait ». (Chiara Lubich, Una via nuova, Città Nuova, 2002, p.145) « Marie ne vit pas seulement par elle-même, mais d’une profondeur plus profonde. L’Esprit Saint en elle : de lui émane, non seulement le Fils, contenu et fruit de son être ; de lui émanent l’accomplissement et la forme de sa propre vie ». (Klaus Hemmerle, Brücken zum credo, p.265)
« Celui qui nous a invité en ce lieu enchanteur – la Styrie, le ‘’cœur vert’’ de l’Autriche, comme on l’appelle ici – c’est Mgr. Wilhelm Krautwaschl, l’actuel évêque de ce diocèse qui vient tout juste de fêter ses 800 ans », écrit le cardinal thaïlandais Francis Xavier Kriengsak, coordinateur des évêques amis du Mouvement des Focolari. « Pour nous, ce séjour a été l’occasion de vivre ensemble comme des frères, de partager les joies et les douleurs, régénérer les forces, et nous ancrer à nouveau dans l’essentiel ». Un peu d’histoire. La première rencontre des évêques amis des Focolari se passa en 1977, sur l’invitation du théologien Klaus Hemmerle (1929-1994), déjà évêque d’Aix-la- Chapelle (Allemagne). Cette fois-là, les participants étaient au nombre de douze, provenant des cinq continents. A l’audience générale au Vatican, Paul VI, en les saluant, les encourage à aller de l’avant. L’année suivante, en les rencontrant pour la dernière fois, il leur dit : « En tant que chef du collège apostolique, je vous encourage, je vous stimule, je vous exhorte à continuer dans cette initiative ». Le même encouragement est venu des papes suivants, jusqu’au Pape François qui a envoyé ses salutations. En 1981 commencèrent ensuite ces vacances estivales entre évêques avec un petit groupe. Chiara Lubich, en 1984, les invita à « se projeter d’une façon décisive, avec l’ Oeuvre de Marie, vers l’unité des églises et le dialogue avec les religions et avec toutes les personnes de bonnes volonté », en syntonie avec l’objectif de l’Église et de la spiritualité des Focolari. « Cette invitation écrivent-ils – a provoqué un saut de qualité dans notre communion ». Cette année, il y a eu 63 participants, provenant de 31 pays, parmi lesquels, pour quelques jours, l’évêque luthérien Christian Krause, déjà Président de la Fédération Luthérienne Mondiale. L’objectif , le même depuis toujours : « approfondir et vivre la spiritualité de communion » et « explorer les voies à travers lesquelles celle-ci peut renforcer le cheminement de l’Église » dans les différentes circonstances socio-culturelles. Le contexte : le beau château de Seggau (XIIème siècle), antique siège des évêques de Graz, aujourd’hui transformé en centre pour congrès, immergé dans la nature. La rencontre a commencé dans un climat de grande joie et fraternité, « en parcourant à nouveau – écrivent-ils – les débuts de la participation des évêques au charisme de l’unité, qui les a amenés à miser sur la vie de communion, non seulement durant les vacances, mais aussi à distance, durant toute l’année ». Nombreuses les interventions.P. Fabio Ciardi (OMI), responsable de l’École Abbà, a présenté quelques méditations sur l’expérience de lumière vécue par Chiara Lubich en 1949. Mgr. Vincenzo Zani, secrétaire pour la Congrégation pour l’Éducation Catholique, a illustré le Synode des évêques sur le thème des jeunes qui aura lieu en octobre. Mgr. Brendan Leahy (Irlande), a parlé de la Rencontre mondiale des familles qui se tiendra fin août à Dublin, avec la présence du Saint Père. Maria Voce, présidente des Focolari, a anticipé le thème qui sera approfondi, l’an prochain, par tous les membres des Focolari :’’L’Esprit Saint, âme de l’Église et du monde’’. Et donc, avec le coprésident, Jesús Morán, elle a raconté leur voyage dans quelques pays d’Asie, commencé en janvier 2018 afin de rencontrer les communautés du Mouvement, et a parlé de la récente grande manifestation des jeunes, le Genfest à Manille. On a encore écouté le discours du Pape à la cité-pilote de Loppiano (le 10 mai dernier), défini par Morán comme ‘’une espèce de vademecum pour le cheminement de l’ Oeuvre de Marie ». Le Gouverneur de la Région a accueilli les évêques dans l’Aula Magna de l’antique université des Jésuites, en leur offrant une réception. Un événement – a-t-il dit – sans précédents, qui s’insère dans la bonne collaboration entre institutions civiles et église « dans un esprit œcuménique et avec ouverture à toutes les religions ».
Des dizaines de milliers de jeunes, venant de presque 200 diocèses d’Italie, sont en route vers Rome pour rencontrer le Pape François les 11 et 12 août. Le programme de ces deux journées a été communiqué: environ 70 000 jeunes rencontreront le Pape samedi après-midi au “Cirque Massimo”, pour un dialogue “en tête à tête”, qui sera suivi d’une veillée dans la perspective du Synode du mois d’octobre, expressément consacré aux jeunes. Au cours de la nuit quelques églises situées sur le trajet Cirque Massimo-Saint Pierre resteront ouvertes pour des prières personnelles et communautaires, pour les confessions, mais aussi pour des témoignages, des prestations artistiques et des rencontres thématiques. Dimanche matin, sur la Place Saint Pierre, aura lieu la célébration de l’Eucharistie, suivie d’une nouvelle rencontre avec François qui confiera aux jeunes son mandat missionnaire et bénira les présents que les jeunes italiens offriront à l’occasion de la Journée Mondiale des Jeunes qui se tiendra à Panama en janvier 2019.
Tommaso Carrieri, cofondateur de l’association italienne ‘’Pas la guerre’’
« L’expérience qui a amené notre association ‘’Pas la guerre’’ à voir le jour, a commencé presque par hasard. Nous étions très jeunes, nous n’étions pas préparés et inexpérimentés mais pleins d’énergie et de désir d’aller au-delà de la réalité qui nous était donnée par les médias. Notre activité est principalement celle d’une éducation à la paix dans les écoles, dans les groupes et pour les citoyens. Notre intervention consiste à aller parler sur la situation au Moyen Orient comme en Jordanie, en Palestine, en Syrie et en Irak..sur ces guerres qui ne massacrent pas seulement les personnes mais aussi les pays, l’espérance, la liberté et le futur. Chaque année, nous tentons d’impliquer beaucoup de jeunes à participer aux projets de volontariat, spécialement en Jordanie, grâce à Caritas, avec l’objectif de rester et d’être avec les personnes, avec les familles et les jeunes qui s’échappent du cauchemar de la guerre. Nous sommes arrivés la première fois en Jordanie en 2014 et à partir de ce moment-là, tout a changé. A travers les histoires de milliers de réfugiés de la Syrie et d’Irak, qui vivent encore en Jordanie, nous avons appris quelles sont les conséquences de la guerre : dévastation, pauvreté et perte de toute espérance. Nous avons compris combien la situation sur place est complexe et combien il est dur de la comprendre. La paix, que signifie-t-elle ? Pourquoi la guerre existe-t-elle ? En tant que jeunes, nous nous sommes demandés : que pouvons-nous faire ? En tentant de répondre à ces questions, nous avons toujours plus compris que le changement et la paix doivent partir de nous-mêmes, par le biais d’un long voyage, interminable et laborieux vers la cohérence entre qui tu es et ce que tu fais, un beau défi à relever. Le fait d’être jeunes ne nous a pas empêché de porter de l’avant nos idéaux, que du contraire. Nous faisons certainement encore beaucoup d’erreurs, mais cela fait partie du ‘’jeu’’. Nous sentons que nous avons une responsabilité et cette responsabilité pour nous a un visage, une histoire et le nom de toutes ces personnes que nous avons rencontrées. Wael Suleiman, directeur de Caritas en Jordanie, nous a dit un jour :’’la paix n’est pas une campagne, elle est vie’’. Et donc, que puis-je faire ? Faire partie de ‘’Pas de guerre’’ ? M’engager dans ma ville, oui, certainement. Mais la chose la plus importante à faire, c’est de répondre avec la vie. Ma vie est une réponse à ce que je vis ! A partir de cette expérience, nous avons compris que les jeunes peuvent faire tout ce qu’ils veulent et si c’est vrai, nous devons nous unir, non pas pour être les mêmes mais unis, afin de ne pas répéter les erreurs et les conflits que nous expérimentons maintenant. Nous voulons miser au changement et nous pouvons le faire ensemble ».
Instituée par l’ONU en 1994, la Journée rappelle le droit pour tous les hommes à vivre selon les traditions et les coutumes du propre environnement d’origine, avec une référence toute spéciale aux peuples indigènes : environ 370 millions de personnes qui vivent dans 90 pays différents du monde, et représentent les 5 % de la population mondiale, mais les 15 % de la partie la plus pauvre. Le document de l’ONU veut signifier ‘’incarner le consensus global sur les droits des peuples indigènes et établir un cadre de normes minimales pour leur survie, dignité et leur bien-être’’. Au cours des dix dernières années rappelle l’ONU sur le propre portail – l’actualisation de la Déclaration a obtenu plusieurs succès au niveau international, national et régional, mais malgré tout cela, elle continue à être en décalage entre la reconnaissance formelle des peuples indigènes et l’actualisation des politiques sur place.
Edgar et Maquency, avec leurs trois enfants, vivent depuis quatre ans à ’’El Diamante’’, à 50 km de Puebla et environ 170 de la Ville de Mexico. Quelques dizaines à peine sont les habitants mais plusieurs milliers chaque année sont les visiteurs, dans une terre riche en cultures différentes et possédant de forts contrastes, avec des métropoles surpeuplées et des quartiers marginaux très étendus. La cité-pilote est une réelle ‘’pointe de diamant’’, cœur battant du Mouvement des Focolari, fondée en 1990 par Chiara Lubich. Un lieu qui témoigne comment l’inculturation de la vie de l’Évangile peut être possible si elle est basée sur le dialogue et sur l’échange réciproque entre les différentes cultures. « Nous avons décidé de nous transférer dans la cité-pilote avec nos trois enfants afin de donner une contribution concrète. Nous sommes arrivés ici en répondant à un réel appel de Dieu à construire, avec d’autres personnes, la cité-pilote » raconte Edgar. « Pour nous, le fait de donner notre disponibilité, était aussi une manière de donner à notre tour tout l’amour qu’Il nous avait donné, depuis que nous avons connu l’idéal de l’unité » ajoute Maquency. « Pendant cette période – raconte Edgar – je me suis retrouvé avec la difficulté de ne pas avoir de travail fixe. Au cours de la première année passée dans la petite ville, j’avais fait plusieurs travaux de menuiserie et de plomberie, puis j’avais travaillé comme peintre en bâtiment, toujours pour soutenir l’ économie familiale. Ensuite, en parlant avec Maquency, et avec les autres focolarini, nous avons décidé que je cherche une autre source de revenus dans le cadre de ma profession d’ingénieur. A un certain moment, j’ai trouvé un travail dans une ville distante de 90 km de la cité-pilote. Le travail était bien et j’étais content, mais j’avais en moi toujours la nostalgie d’être loin de la maison, de ma famille, de la citadelle ». Et donc, une autre opportunité, dans une ville plus proche. « En en parlant en famille, nous avons pris la décision d’accepter. Cela paraissait une bonne option à première vue, mais après quelques mois de travail dans cette entreprise, je me suis rendu compte que les choses n’étaient pas comme elles semblaient être au départ et j’ai dû renoncer. Je suis donc retourné à la citadelle et me suis consacré au travail de sérigraphie. J’avais l’impression d’être retourné en arrière, mais au contraire, peu à peu m’est arrivée une offre de travail inattendue comme consultant d’un projet. J’ai tout de suite été engagé. Le travail me plaisait beaucoup et le salaire était bon. Finalement, en famille, nous avions réussi à avoir une économie stable ». Quand tout semblait s’être normalisé du point de vue financier, Edgar a eu la proposition dont il ne s’attendait pas, de s’occuper de la gestion des travaux d’entretien de la cité-pilote, nécessaires après tant d’années depuis ma construction. « Avec mon épouse, nous sommes entrés dans une nouvelle phase de discernement, en essayant de comprendre quelle était la décision juste à prendre. Les moments d’incertitude et d’appréhension n’ont pas manqué, surtout en pensant au futur de nos enfants. ». « Nous nous sommes souvenus – intervient Maquency – de l’expérience initiale de l’appel que Dieu nous avait fait. Nous nous sommes à nouveau sentis interpellés, car lorsque Dieu appelle, il te demande de tout quitter et il exige un amour exclusif. Il veut que nous quittions nos sécurités, pour nous mettre au service. Mais il nous offre aussi tout comme le dit l’Évangile :’’Il n’ y a personne qui ait quitté maison ou frères ou sœurs ou mère ou père ou fils ou champs pour ma cause et celle de l’Évangile qui ne reçoive pas déjà, maintenant, cent fois autant’’ ». « Nous avons ainsi décidé que je me mette au service de la citadelle. Lorsque j’en ai parlé au responsable de l’entreprise au sein de laquelle je travaillais, il s’est exclamé :’’S’il pouvait y avoir beaucoup de gens comme toi !’’ et il m’a fait la proposition de travailler dans l’entreprise à horaire réduit, plus adapté aux nouvelles exigences. J’ai touché du doigt l’intervention de la Providence et de la vérité de l’Évangile ».
Il y a 73 ans, l’horreur d’ Hiroshima, le 6 août 1945, et de Nagasaki, trois jours après, se présente sous la forme d’un immense éclair, comme un soleil aveuglant, qui apporta la mort immédiate de centaines de milliers de personnes, presque toutes civiles, et énormément d’autres, les années qui suivirent, à cause des radiations. De ces deux explosions, non seulement le Japon, mais aussi l’humanité tout entière furent dévastés, livrant au monde la conscience que plus rien n’allait être comme avant. ‘’Plus jamais’’ est non seulement un impératif moral, mais aussi une nécessité absolue, si nous voulons que la planète ait un futur de paix et qu’un monde dans lequel le soleil soit seulement symbole de vie, se réalise.
« Cette lettre, pour moi, est précieuse comme les paroles écrites par Chiara Lubich : ‘’Je peux m’imaginer que vous tous…vous sentiez le poids de la violence et du terrorisme présents dans de nombreux pays. Des jeunes, à peine plus âgés que vous croient pouvoir changer la société avec des enlèvements, des meurtres et en commettant les crimes les plus variés. Sans aucun doute, ceux-ci n’ont pas trouvé d’idéaux plus positifs et se sont laissés aller par des chemins extrêmement dangereux. Beaucoup de gens ont peur et ne peuvent plus vivre en paix. Que pouvons – nous faire ? Quelle contribution pouvons-nous apporter ? Ces mots résument parfaitement ce que je suis en train de vivre pour le moment. Je voudrais partager ce que je vis et combien je me sens abandonné en cet instant ; peut-être un peu comme Jésus s’est senti lorsqu’il était abandonné sur la croix. Ce sens d’abandon est quelque chose que j’ai expérimenté dans les quatre centres de détention où je suis passé et où je me suis retrouvé avec des jeunes qui étaient pour la plus grande partie, plus jeunes que moi. Au début, ces jeunes me faisaient peur, ils étaient contre moi et voulaient même aller jusqu’à me tuer. Mais j’ai essayé de les approcher et je me suis rendu compte que ce qui leur manquait c’était d’être compris, un manque d’opportunité et par conséquent, un manque d’amour. Je n’essaie pas de les justifier, mais eux aussi ont besoin d’amour et d’aide, seulement qu’ils l’ont demandé en réclamant de l’attention sur eux d’une manière erronée, mais c’était l’unique manière qu’ils connaissaient. Mes parents veulent vivre pour un monde uni et, depuis que je suis tout petit, moi aussi. C’est plus facile lorsque tu fais partie d’une communauté dans laquelle on essaie de vivre de cette façon-là. Alors que pour les personnes qui ont peur de se laisser aimer, c’est plus difficile, surtout lorsque tu vois que cet amour est à sens unique et que tu es entouré de voleurs et d’assassins. De toute manière, l’amour traverse toutes les limites, et c’est la vérité la plus précieuse malgré ce que je vis ici. Maintenant ces jeunes viennent dans ma cellule pour me demander aide et conseils. En particulier lorsqu’ils passent un moment très dur ; quelqu’un veut parfois même en savoir plus sur les Jeunes pour un Monde Uni dont je fais partie, malgré ma situation. Beaucoup me demandent comment je vais, si j’ai besoin de quelque chose, l’un ou l’autre m’appelle même, frère. Ce que je vis en prison peut devenir une invasion d’amour qui se diffuse petit-à-petit là où règne la violence. Ainsi, comme la pluie légère qui pénètre doucement dans la profondeur de la terre… »
« Chiara Lubich était une jeune fille de vingt-trois ans qui recherchait un idéal de vie et l’avait trouvé en Dieu. C’est pour cette raison qu’elle avait choisi de vivre entièrement l’Évangile. De ce choix, elle avait compris qu’un changement pouvait survenir en elle et autour d’elle. C’est pourquoi elle s’est lancée dans cette révolution évangélique. […] Chiara Lubich nous a montré un chemin de sainteté qui, en ce moment, est examiné par l’Église qui étudie son éventuelle canonisation. Mais ce n’est pas tout. Chiara nous a fait comprendre quela sainteté se construit en faisant la volonté de Dieu, moment par moment ; que la sainteté n’est pas une question d’extase, de miracles ou de choses extraordinaires. En faisant la volonté de Dieu, à chaque instant, tout le monde peut y parvenir. Dans nos Statuts il est écrit, comme premier but général, la “perfection de la charité”. Mais cette perfection, qui est la sainteté, on y arrive moment par moments dans la volonté de Dieu qui est différente pour chacun. Par exemple pour une mère de famille il est bon d’être maman dans une famille, pour un étudiant il est bon de faire l’étudiant, mais cela peut nous conduire à la perfection de la charité. Il me semble que c’est un message toujours d’actualité, qui entraîne les personnes, car il ne s’agit pas d’une sainteté extraordinaire, faite d’images ou de culte, mais il s’agit de construire, instant par instant, une relation avec Dieu et avec les autres, dans l’amour. C’est le premier aspect fondamental. Le second aspect est que cette sainteté doit servir les autres. Ce n’est pas une sainteté qui est une fin en soi, parce qu’aucun d’entre nous ne vit pour lui-même. Dieu nous a créés et rachetés ensemble. Jésus est venu sur terre pour nous racheter tous, pour être son peuple, l’Église, Corps du Christ. C’est pourquoi il veut que cette sainteté s’étende à toute l’humanité. Chiara nous laisse un message qui est celui de nous ouvrir à tous, non pas pour regarder l’autre comme s’il était différent de nous, mais l’autre comme s’il était notre frère. Et ce “chacun” signifie la personne de la même patrie ou d’une autre patrie, le chrétien ou le non-chrétien, le croyant ou le non-croyant, celui qui comprend et accepte ce que je dis et celui qui me combat, car même la personne qui me combat est un frère. C’est ce que Chiara nous a enseigné en le vivant personnellement, en ayant un cœur capable d’accueillir chacun comme s’il était unique au monde, que ce soit un chef d’État ou un enfant, un parent ou le leader d’une autre Eglise ou d’une autre religion. Chiara avait le même amour pour tout le monde. C’est là, je crois, le message le plus important, aujourd’hui encore, alors que nous voyons réapparaître les tensions, la violence, l’égoïsme et l’indifférence réciproques. Construire un monde qui, animé par l’Évangile, puisse devenir le monde de la fraternité, de l’authentique famille humaine ».
Le Pape sera présent avec les familles réunies à Dublin les 25 et 26 août. Il est l’hôte le plus attendu. En réalité, écrit Brenda Drumm dans un long article publié par l’Observateur Romain, la Rencontre mondiale des familles « a eu dès le début, la touche personnelle du Pape : c’est lui qui a choisi l’Irlande pour l’accueillir, et a indiqué le thème des travaux :’’L’Évangile de la famille : joie pour le monde’’;et, surtout, il nous a donné l’exhortation apostolique Amoris laetitia comme document clé avec lequel nous confronter. Et lorsque, le 21 mars, François nous a annoncé sa venue, le débat s’est centré sur ce que sa visite signifiera pour les fidèles, pour les familles et les jeunes, pour l’Église et pour le peuple. Le Pape passera la plupart du temps ici en Irlande, avec les familles, et avec les personnes qui vivent en marge de la société. Et, toujours avec les familles au centre de ses intentions, il s’est réservé une pause de prière au sanctuaire mariale de Knock ». Reproposé avec la fréquence de tous les trois ans, l’événement, qui est organisé par le Ministère du Saint Siège pour les Laïcs, la Famille et la Vie, réunit des familles du monde entier afin de faire la fête, de prier, et de réfléchir ensemble sur l’importance du mariage comme fondement de la vie personnelle, de la société et de l’Église. La rencontre s’articulera , après l’inauguration officielle le 21 août, avec un congrès de trois jours, pendant lesquels il y aura des programmes diversifiés pour les jeunes et pour les adultes et du spectacle pour les enfants, le tout aboutissant dans le partage d’expériences de foi avec la présence du Pape. La plus grande partie du programme se déroulera à Dublin, tandis que d’autres événements qui y sont liés, y compris l’accueil, auront lieu sur tout le territoire irlandais. Le nombre des participants à l’événement, selon Drumm, est parlant : « La réponse des gens a été incroyable. Déjà depuis longtemps, tous les tickets nécessaires pour les événements au programme ont été réservés : 37 000 pour le congrès pastoral, 77 000 pour le Festival des familles, 45 000 pour la visite à Notre Dame de Knock, 500 000 pour la messe de conclusion. Nombre à l’intérieur duquel on peut lire des données intéressantes : des familles de 116 pays arriveront en Irlande, pour un total d’environ 15 000 participants internationaux ; des milliers de familles convergeront à Dublin, de tout le pays. Ils seront environ 6 000, les jeunes d’âge inférieur à 18 ans, et 10 000, les volontaires engagés pour assurer la réussite de la rencontre. Mais derrière les chiffres, ce sont des personnes : familles du monde entier qui se réunissent pour célébrer leurs joies et pour discuter sur quelques-uns des nombreux défis affrontés dans un monde qui change rapidement ». Et il continue : « Le Pape François sait parfaitement cueillir la réalité de la vie de famille d’aujourd’hui, avec les difficultés de chaque jour. Il comprend que comme parents, nous faisons quotidiennement de notre mieux l’un pour l’autre et pour nos enfants, et comprend aussi que les familles ne sont pas parfaites ». Qu’est-ce que la famille pour le Pape François ? Drumm rappelle : « ‘’L’hôpital le plus proche, la première école pour les jeunes, la meilleure maison pour les personnes âgées’’. Et si même ‘’il arrive que les assiettes puissent voler’’, le Pape nous rappelle ‘’combien notre vie de famille serait plus heureuse si nous comprenions l’importance des paroles ‘’s’il te plaît’’, ‘’merci’’ et ‘’excuse’’. Le Pape reste passionnément convaincu que la famille continue à être ‘’une bonne nouvelle’’ pour le monde. Il croit que dans les réalités souvent complexes et désordonnées de la vie familiale moderne, la grâce et l’amour de Jésus-Christ sont vivants dans une galaxie d’actes quotidiens de gentillesse, de tendresse, de générosité et de fidélité, souvent vécue héroïquement entre l’immense fragilité humaine et les bouleversants défis sociaux. Dans une société facilement encline à la violence, la famille continue à tenir ensemble, nos vies et le monde lui-même ». Les citations de l’article de Brenda Drumm, responsable médias et communication de l’IMF 2018, sont tirées de l’Observateur Romain, du 27 juillet 2018, page 8.
Le plus petit Une voisine, peinée par les difficultés scolaires de son enfant, ne savait pas comment faire pour l’aider à réaliser ses devoirs. Pour travailler, en effet, elle quittait la maison à 5:30 du matin et revenait seulement le soir. Je lui ai alors proposé de le déposer chez moi pour qu’il étudie avec mon fils. Ce n’était pas facile car je devais aussi aider mon autre fils plus grand et garder le petit d’à peine un an. Mais j’ai été heureuse de pouvoir aider quelqu’un. M.M. – VenezuelaFabrique d’armes J’avais finalement trouvé un travail, dans une usine dotée de systèmes de sécurité sophistiqués. J’étais incrédule et je considérais désormais que nos problèmes étaient finalement résolus. Après peu de temps, j’ai appris quelque chose qu’on m’avait tenu secret : cette usine construisait des armes. Ils me demandèrent si j’avais des problèmes de conscience et d’une façon désinvolte, j’ai répondu que non. Je n’allais quand même pas résoudre moi, ce problème, et en plus, renoncer à ce travail signifiait pour moi retourner dans les rues à la recherche d’un emploi. Mais je n’étais pas en paix avec moi-même. En en parlant avec ma femme et avec quelques amis, je compris quel était le choix que je devais faire. Tandis que je rentrais à la maison, à nouveau chômeur, je pleurais sans m’arrêter, mais au fond de l’âme, il y avait aussi une joie insolite. J’avais mis au premier plan mon ‘être chrétien’, et donc, homme de paix. Je n’aurais jamais imaginé que quelques temps après, on allait m’offrir la possibilité d’un autre travail, gratifiant et surtout, en accord avec ma conscience. D.R. – ItalieAvec une âme différente Notre fils était rentré d’une période de vacances vécues d’une manière que nous ne pouvions approuver en tant que parents. Nous avons décidé de parler avec lui après le repas du soir, décidés de lui dire que : ou bien il changeait son style ou il devait quitter la maison. Pendant toute la journée, je me suis demandé si cet ultimatum était vraiment donné pour son bien. J’en ai aussi parlé avec des amies, et le doute grandissait. Peut-être, fallait-il savoir attendre, mettre plus d’amour dans notre relation, comme Jésus nous l’enseigne. Après en avoir parlé avec mon mari, on s’est mis dans une disposition différente, avec une âme différente, non plus pour imposer notre position, mais pour l’écouter. Nous sommes restés longtemps ensemble et nous nous sommes sentis libres de lui dire tout ce que nous pensions. Il nous a écoutés jusqu’au bout, et même s’il ne partageait pas nos idées, il nous a communiqué toutes ses difficultés. Nous avons remercié Dieu de nous avoir guidés. C.W. – AutricheUn type suspect Dans le village dans lequel nous nous sommes transférés pour le travail, nous ne connaissons personne. Mes collègues me disent que surtout, je ne dois faire confiance à personne, car les gens qui y vivent sont peu recommandables. Mon mari, avec son caractère extraverti, commence vite à parler avec plusieurs personnes, en particulier, avec un monsieur qu’il rencontre chaque jour chez le marchand de journaux. Les collègues, de nouveau, me mettent en garde, et me disent que cette personne, en particulier, a eu de sérieux problèmes avec la justice. Peu de jours après, notre fille tombe malade et sa santé se détériore vite.Je me sens perdue. A ce moment-là, mon mari se souvient que ce monsieur rencontré chez le libraire, lui avait donné un feuillet où étaient indiqués tous les numéros d’utilité publique, l’hôpital compris, le médecin et le pharmacien. Tout est devenu facile, grâce au feuillet du ‘’type suspect’’. Pour moi, cela a été une leçon impressionnante : l’amour envers le prochain vient avant tout préjugé. L.S. – Italie
Selon la tradition, une nuit de juillet 1216, Saint François demanda à Dieu le pardon des fautes de ceux qui, repentis, se seraient rendus à la ‘’Portioncule’’. Le Pape Onofrio III établit le ‘’Pardon d’Assise’’ dans la journée du 2 août, aujourd’hui étendu à toutes les églises paroissiales dispersées dans le monde, ainsi que les églises franciscaines. Le 1er août, il y aura la célébration d’ ‘’ Ouverture du Pardon’’ (à partir de 12 heures le 1er août et jusqu’à 24 heures le 2 août). S’ensuivra la traditionnelle Veillée du soir, avec procession ‘’aux flambeaux’’. (avec des torches) Les jeunes de la XXXVIII Marche Franciscaine, issus de toutes les régions d’Italie et de quelques pays étrangers, franchiront la porte de la ‘’Portioncule’’ après avoir marché pendant plus d’une semaine, guidés par le thème ‘’Avec un nom nouveau’’. Enfin, la Place de la Basilique sera le lieu de cinq événements/spectacles (Gloriosus Francisco avec Michele Placido, Concert de l’Orchestre symphonique russe, En voyage avec Marie, Concert du Pardon de la Fanfare de la Gendarmerie du Vatican, le ballet Les deux voies).
« Nous vivons dans un monde qui est véritablement devenu un village : complexe et nouveau, mais un village. L’humanité vit aujourd’hui comme si elle était un petit groupe. Et, s’il en est ainsi, elle pourrait vivre, réellement, la fraternité. Mais comment la faire fleurir ? ». Chiara Lubich Prends connaissance du nouveau site web : www.unitedworldproject.org Avec de nouveaux contenus : Watch, Workshop, Network « UWP, organisé par New Humanity, veut contribuer à réaliser le monde uni, en cartographiant, organisant et en mettant sur les réseaux sociaux, les bonnes pratiques, les processus, les initiatives personnelles et collectives, les actions petites ou grandes, quotidiennes ou extraordinaires qui contribuent à faire du monde un lieu de paix, plus fraternel et uni » récite-t-il dans ses objectifs. Entre dans le réseau de United World Project !
Basé sur la question’’qu’est-ce que je fais dans ma vie ?’’, un des sept workshop qui ont eu lieu à la suite du Genfest, a affronté le thème des choix de vie, de la propre ‘’Life Direction’’. « La construction de ce workshop – racontent les organisateurs, adultes, avec un groupe de jeunes de différents coins du monde – avait déjà commencé depuis février dernier avec les rencontres via Skype : une expérience véritablement édifiante, assumée par tous avec sérieux, responsabilité et créativité ». « En arrivant à Tagaytay, et se connaissant personnellement, nous nous sommes rendu compte de combien notre attente était élevée. Les nombres attendus au workshop étaient aussi élevés : sur les 1000 inscrits aux sept ateliers, 250 jeunes avaient choisi Life Direction. Issus de différents pays du monde, on parlait 16 langues différentes ». L’exécution du programme, rapide et graduelle, vers des contenus toujours plus ‘’profonds’’ et dans lesquels les expériences étaient le facteur principal, a été portée de l’avant par les jeunes de la cité-pilote asiatique et le fil conducteur était le ‘’slogan quotidien ‘’ : une pensée à mettre en pratique tout au long de la journée. « Le premier jour a débuté avec ‘’Open your heart’’ : une invitation à ouvrir le cœur à la vraie joie, en cherchant à enlever tout ce qui peut empêcher de vivre avec intensité le moment présent. Quatre expériences ont été présentées de manières différentes, des situations différentes, sur le thème du bonheur trouvé grâce à l’amour vécu, ou découvert après une reprise suite à un échec ou, encore dans des situations douloureuses et difficiles. L’échange en petits groupes a donné l’occasion de vérifier ce qui avait été intégré en profondeur ainsi que les questions et attentes que chacun portait en lui ». « Le deuxième jour – continuent-ils -, le slogan était ‘’What is the call’’ (quel est l’appel) au cours duquel une participation plus active nous a été demandée lors de la présentation du sens de ‘’l’appel’’ avec un langage compréhensible pour pouvoir être accueilli, en l ‘associant à trois paroles clés : comprendre, écouter, choisir. Et donc, l’histoire avec Dieu de cinq personnages bibliques : Samuel, le jeune homme riche, le fils prodigue, Marie et Pierre. Un couple marié, un religieux, quelqu’un d’engagé dans le monde professionnel et une focolarine ont été interviewés à propos de ces trois paroles clés. « En groupes plus petits, on a pu approfondir le sens de chacun de ces appels, en interagissant aussi avec des questions et réponses ». « Le troisième jour, on visait haut avec le slogan : ‘’Aim high’’. Nous avons laissé la parole à Chiara Lubich qui raconte aux jeunes de Barcelone en 2002, l’appel qu’elle a suivi. Les questions, cette fois-ci écrites, affluaient dans la boite mise à la disposition et ont été la matière sur base de laquelle on a animé l’après-midi, avec encore des interviews à nos invités : chacun soulignait la beauté de sa propre vocation dans l’optique de l’unique appel à l’amour. Une heure et demie qui a passé si vite ! » « Pendant ces quatre jours – écrivent des adultes – nous avons vu des jeunes ayant la soif d’un rapport avec Dieu, en profonde recherche, ouverture et écoute. Aussi pleins de souffrances, de doutes et de peurs, tout dans un climat de grande simplicité et sérénité. Nous avons senti que quelque chose de nouveau s’opérait : une expérience de lumière, qui a ouvert une nouvelle voie de dialogue avec les jeunes sur l’appel à une vocation radicale ». Quelques impressions des participants : « C’était vraiment cela dont j’avais besoin à ce moment-ci de ma vie. Vivre le moment présent, ouvrir mes portes, faire des pas radicalement au-delà de nous-mêmes, c’est ce que j’emporte avec moi ». « Les jeunes qui ont raconté leur choix à suivre Jésus d’une manière complète, m’a donné le courage de faire des choix seulement par amour ». « Pour moi, c’était important de comprendre comment répondre à l’appel : comprendre (que Dieu m’aime), écouter (la voix intérieure) et décider (à suivre Jésus). Je suis très heureux de cette expérience. Merci ! »
Ils sont plus de 50, les pays qui ont décidé de faire propre, la ‘’Journée internationale de l’amitié’’, instituée par l’Organisation des Nations Unies (ONU) en 2011 et célébrée le 30 juillet de chaque année, ou, dans certains pays parmi lesquels l’Inde, le Népal et le Bangladesh, dans les jours qui suivent immédiatement la date. L’objectif de la journée est celui d’encourager les gouvernements, les associations et les groupes, à favoriser, selon la culture et les habitudes locales, toute forme d’amitié, de solidarité, de confiance, de compréhension réciproque et de réconciliation, avec la conviction que de tels sentiments peuvent contribuer activement à la paix entre les peuples et nations. En particulier, les Nations Unies encouragent les jeunes, en tant que futurs leaders, à s’engager dans les activités communautaires qui incluent des cultures différentes afin de promouvoir la compréhension internationale et le respect de la diversité. Ce n’est pas un encouragement lancé à vide, si on peut en juger par l’adhésion enthousiaste de milliers de jeunes au message d’amitié et d’unité ‘’Au-delà de toute frontière’’ lancé récemment dans les Genfest de Manille et de plusieurs autres pays du monde.
Le prophète Jérémie est envoyé par Dieu au peuple d’Israël, qui vit la douloureuse expérience de l’exil à Babylone et a perdu tout ce qui représentait son identité et son élection : la terre, le temple, la loi… La parole du prophète déchire cependant ce voile de douleur et de désarroi. Certes Israël s’est montré infidèle au pacte d’amour avec Dieu, mais voici l’annonce d’une nouvelle promesse de liberté, de salut, d’une alliance renouvelée que Dieu, dans son amour éternel et jamais révoqué, prépare pour son peuple. « D’un amour éternel je t’ai aimé, aussi t’ai-je maintenu ma faveur » Le caractère éternel et irrévocable de la fidélité de Dieu est inséparable de son amour. Père de chaque créature humaine, il est le premier à aimer et à s’engager pour toujours. Sa fidélité touche chacun de nous et nous permet de jeter en lui chacune de nos préoccupations. N’est-ce pas grâce à cet Amour éternel et patient que nous pouvons nous aussi grandir et approfondir notre relation avec lui et avec les autres ? Malgré notre sincérité, combien sommes-nous conscients de l’instabilité de notre engagement à aimer Dieu et nos frères ! Cependant sa fidélité pour nous est gratuite, elle vient toujours au-devant de nous, sans tenir compte de ce que nous avons fait. Dans cette certitude joyeuse, nous pouvons lever les yeux de notre horizon limité, nous remettre chaque jour en chemin et devenir témoins nous aussi de cette tendresse qui évoque pour nous celle d’une mère. « D’un amour éternel je t’ai aimé, aussi t’ai-je maintenu ma faveur » Ce regard de Dieu sur l’humanité fait naître aussi un grand dessein de fraternité, qui trouvera en Jésus son plein accomplissement. En effet, il a témoigné de sa fidélité à l’amour de Dieu par la parole, mais surtout par l’exemple de toute sa vie. Il nous a ouvert la voie pour imiter le Père dans l’amour envers tous (Mt 5,43ss). Il nous a dévoilé que la vocation de chaque être humain est de contribuer à l’édification de relations d’accueil et de dialogue. Comment vivrons-nous la Parole de vie de ce mois ? Chiara Lubich nous invite à avoir un cœur de mère : « Une mère accueille sans cesse, elle aide sans cesse, elle espère toujours, elle couvre tout […]. L’amour d’une mère en effet est semblable à la charité du Christ, dont parle l’apôtre Paul. Si nous avons un cœur de mère ou, plus précisément, si nous nous proposons d’avoir le cœur de la Mère par excellence, Marie, nous serons toujours prêts à aimer les autres, en toutes circonstances, donc à garder vivant en nous le Ressuscité […]. Prêts à aimer non seulement les chrétiens, mais aussi les bouddhistes, les hindouistes, les musulmans, etc., ainsi que les hommes de bonne volonté, tout homme qui habite sur cette terre 2« D’un amour éternel je t’ai aimé, aussi t’ai-je maintenu ma faveur » Une jeune épouse qui a commencé à vivre l’Évangile en famille raconte : « J’ai rencontré une joie comme jamais je n’en avais éprouvée et j’ai eu le désir de faire déborder cet amour au- delà de chez moi. Je me rappelle, par exemple, avoir couru à l’hôpital rendre visite à l’épouse d’un collègue, qui avait tenté de se suicider. Bien qu’au courant de leurs difficultés, mes propres soucis m’avaient empêchée de les aider. Et voilà que je ressentais comme mienne sa souffrance ! Je n’ai pas eu de répit tant qu’a duré la situation qui l’avait poussée à ce geste. Un tel épisode a marqué pour moi le début d’un changement de mentalité. Il m’a fait comprendre que, si j’aime, je peux être, pour chacune des personnes que je côtoie, un reflet, bien petit certes, mais un reflet de l’amour même de Dieu. » Et si nous aussi, soutenus par l’amour fidèle de Dieu, nous nous mettions dans une telle disposition intérieure face à tous ceux que nous rencontrons dans notre journée ? Letizia Magri __________________________________________
Bible de Jérusalem.
D’après Chiara LUBICH, Cercando le cose di lassù, Rome 19925, 41,42.
« La femme de Nazareth, une femme au foyer, est un énorme défi pour nous : cela nous pousse à nous éloigner d’une spiritualité basée sur l’attrait de l’extraordinaire pour trouver une mystique du quotidien. D’imaginations théoriques à une réalité palpable dans la simplicité du quotidien… Dieu parcourt ce chemin-là ». (Ermes Ronchi: Les questions nues de l’évangile, p. 176) “… Nous avons vraiment besoin de la maison. La maison est très importante. […] elle doit être entretenue comme Marie entretenait sa maison, qui accueillait rien de moins que Jésus. Donc, ce que nous faisons doit être en harmonie avec Lui qui était le Verbe de Dieu, Il est la beauté de Dieu, l’irradiation, il est la gloire, gloire qui veut dire l’irradiation de Dieu. Je ne sais pas si vous pouvez imaginer, pour ainsi dire, Dieu comme un soleil qui se couche, et les rayons qui en sortent sont le Verbe, et donc le Verbe de Dieu fait chair est Jésus. Alors Il est vraiment la gloire, donc le maximum de la beauté, de la splendeur. Ainsi, Marie, […] cette maison, […] elle savait bien l’entretenir, de manière que Jésus soit bien accueilli. […] Notre vocation, qui est une vocation mariale, est celle de la maison. On ne comprend pas Marie si elle n’est pas femme au foyer, en plus d’être siège de la sagesse, et donc quelqu’un qui sait entretenir une maison ». (Chiara Lubich, Loppiano, 30 mai 1996, inauguration de la maison Gen) “La maman est plus objet d’intuition du cœur que de spéculation de l’intelligence, elle est plus poésie que philosophie, parce que trop réelle et profonde, proche du cœur humain. Il en est de même pour Marie, la Mère des mères, dont la somme de toutes les affections, les bontés, les miséricordes des mères de la terre ne réussit pas à l’égaler. Marie est pacifique comme la nature, pure, sereine, limpide, modérée, belle […]. Elle est forte, vigoureuse, ordonnée, constante, inflexible, riche d’espérance. Marie est trop simple et trop proche de nous pour être « contemplée ». […] Elle attire le divin sur la terre tout doucement comme un plan incliné qui descend de la hauteur vertigineuse des Cieux jusqu’à la petitesse infinie des créatures ». (Chiara Lubich, Desseins de lumière, pp. 84,85)
« Nous avons vécu ici à Loppiano – écrivent les organisateurs – des journées spéciales lors de la première école pour animateurs pastoraux. Nous sommes au nombre de 75, issus de différentes régions italiennes, et d’une représentation d’Amérique latine et du Rwanda ». Église locale: communion et mission – Parcours pastoraux à la lumière de l’Evangelii Gaudium, a été le titre choisi pour le cours qui s’est déroulé du 15 au 21 juillet dans la cité-pilote internationale de Loppiano (Italie), organisé par le Mouvement des Focolari avec le Centre Evangelici Gaudium (CEG) , laboratoire de formation, d’étude et de recherche, de l’Institut universitaire Sophia (IUS). « Nous avons été étonnés par l’effet que cette proposition a produit sur les participants : que ce soit pour le partage profond et mûr des expériences ecclésiales de chacun ou pour les réponses que la spiritualité de l’unité offre, que ce soit pour leurs besoins ou pour la présence spirituelle de ‘’Jésus Maître’’ qui a illuminé l’expérience pastorale ». « De qualité et consistantes – continuent-ils – ont été les interventions des conférenciers, fruits d’une élaboration commune et en syntonie les uns avec les autres. Les ateliers interactifs de l’après-midi ont proposé, ensuite, des méthodes adaptées, mises à notre disposition afin de concrétiser les contenus qui ont été proposés ». L’école avait pour objectif celui de proposer des outils théoriques et pratiques à ceux qui sont engagés à rendre la spiritualité des Focolari ‘’visible et expérimentable’’ dans les articulations de l’Église italienne, conscients qu’il ‘’s’agit d’un don que l’Esprit a donné à Chiara Lubich pour l’Église entière de notre temps’’. En guise d’ouverture, il y a eu une riche introduction à la ‘’méthode trinitaire’’de l’athénée de Loppiano, à charge de Mgr. Piero Coda, directeur de l’Institut, et un thème programmatique de S.E. le Cardinal Giuseppe Petrocchi, Président du CEG, intitulé Protagonistes dans la vie du diocèse et des paroisses. Le commentaire d’un participant : ‘’Magnifique, l’analyse du néo cardinal. Chaque concept suscitait des visages, des émotions… Je crois avoir absorbé une certaine mentalité humaine, surtout en ce qui concerne l’annonce par la parole. Avec l’excuse de respecter la liberté d’autrui, je me cache et je prive les autres du grand don que j’ai reçu. Le Cardinal Petrocchi nous a parlé avec force et dans son analyse, nous sentions toute la passion pour l’Église, pour l’humanité, et le secret pour contribuer à la renouveler’’. D’autres importantes interventions ont été présentées par Mgr. Vincenzo Zani, secrétaire de la Congrégation de l’Éducation chrétienne et par le professeur Vincenzo Buonomo, recteur magnifique de l’Université du Latran. ‘’La conférence de Mgr. Zani – commente un jeune – m’a beaucoup éclairé. Il faut un projet : la Parole, se mettre à l’école de ‘’Jésus Maître’’, vivre des relations nouvelles, expérimenter la dimension communautaire de l’Église, la dimension du dialogue qui génère la fraternité universelle’’. D’autres commentaires :’’ Intéressante cette école afin de redécouvrir la valeur de la Parole incarnée et renouveler les structures humaines de l’Église’’. ‘’Notre vie missionnaire passe à travers la charité vécue, et donc, en la voyant, d’autres désirent y participer’’. ‘’Belle et exhaustive la partie théorique de cette école. Aujourd’hui, troisième jour, je suis allée en crise, après un examen de conscience pour ce que je me propose souvent de faire et que je ne réussis pas à faire. Donc c’est une crise constructive’’. ‘’Je sens la nécessité que tous nous puissions avoir cette formation pour que notre ‘agir’ soit encouragé par ce type de connaissance’’. Le cours se poursuivra avec une deuxième partie qui se déroulera la première moitié d’octobre auprès de quelques églises particulières, là où sont en cours des expériences significatives. Gustavo Clariá
« Cinquante année après la publication, l’encyclique Humanae vitae de Paul VI se présente aux yeux des hommes d’aujourd’hui, complètement différemment: en 1968, c’était un document courageux – et donc controversé – qui allait contre l’air du temps, celui de la révolution sexuelle, pour réaliser ce qui était fondamental, une contraception sûre et aussi la possibilité d’avorter. C’était aussi l’époque dans laquelle les économistes parlaient de ‘’bombe humaine’’, c’est-à-dire du danger de surpopulation qui menaçait les pays riches et pouvait diminuer leur prospérité », écrit dans le journal ‘’L’Avvenire’’, Lucetta Scaraffia. Mais aujourd’hui, le monde a changé, conclut-elle, il faudrait donc la relire avec un regard différent et comme un ‘’événement prophétique’’. L’encyclique a été publiée le 25 juillet 1968, pendant la sixième année du pontificat de Paul VI, suscitant beaucoup de réactions contrastées.
« Mon Dieu, je me souviens de ces moments, lorsque j’étais plus jeune, au cours desquels je t’écrivais des lettres. C’était des lettres pleines de questions, pour lesquelles je voulais des réponses immédiates. J’avais douze ans quand j’ai commencé à voir le monde d’une manière différente. J’étais née dans une belle famille, comme celles qu’on voit dans les films. J’avais une maman prévenante qui se réveillait tôt le matin pour préparer le petit-déjeuner, un papa aimant et deux petites sœurs plus jeunes, toujours heureuses des petites joies de la vie. Mais justement comme dans les films, tout cela un jour, s’est écroulé. A peine réveillée, j’ai vu que ma maman n’était pas là. Je m’en souviens clairement, le dimanche était un jour de pancake, mon père allait préparer le pancake et ma maman allait cuisiner des œufs et du lard. Mais ce jour-là, je vis que mon père buvait seul, son café. Aucun pancake. Pas d’œufs et de lard. Et maman n’était pas là. Papa m’expliqua qu’elle nous avait quittés. Mes sœurs avaient 8 et 6 ans. Je les ai embrassées en promettant au ciel que j’aurais fait de mon mieux pour prendre soin d’elles. En ville, tout le monde parlait de nous. Les parents, les enseignants, les enfants, tous faisaient courir des ragots à notre propos. Bien souvent j’aurais voulu contre-attaquer, afin de protéger mes sœurs, ou simplement pleurer et me lamenter avec toi. ‘’Pourquoi ? Pourquoi est-ce arrivé justement à nous ? Je suis bien trop jeune pour affronter tout cela. Dieu, où es-tu ?’’ Mon père, la personne la meilleure au monde ne méritait pas cela. Nous déménageâmes chez nos grands-parents. Un jour, alors que j’étais à l’école, sur le point de manger avec mes copains de classes, mes sœurs se précipitèrent vers moi pour me dire que Maman était là. Impossible, pensai-je. Je la vis venir vers nous. Elle avait un sac plein de cadeaux pour moi et pour mes sœurs. Je ne savais pas quoi penser. Je l’ignorai. ‘’Pourquoi maintenant ? Pourquoi es-tu revenue ? Après avoir abandonné ta famille ? Tu penses pouvoir revenir comme ça en arrière ? Et qu’on te pardonne et que nous t’accueillions les bras ouverts ? En pensant que les cadeaux peuvent remplacer tous les moments où tu n’étais pas là ? Non’’. C’est ainsi que je te demandai, ô Dieu, de m’envoyer tes anges comme messagers . Je ne sais pas comment ni quand, mais je sentais dans mon cœur que tu m’écoutais. Je me souviens que j’avais aussi écrit à Marie. Je lui avais dit que j’avais besoin d’une mère. Et tu m’as vraiment répondu. Ce jour arriva quand je parlai avec ma grand-mère. Elle me fit comprendre que je devais aller au-delà de la souffrance que Maman nous avait causée. Jésus était présent en elle. Et malgré toutes les choses laides que nous pouvons faire dans la vie, Son amour pour nous ne changera jamais. Même si nous tombons et faisons des erreurs, Lui nous aimera toujours, immensément. Cela n’a pas été facile. j’ai dû libérer mon cœur et la laisser rentrer, petit-à-petit. Nous avons commencé à reconstruire un rapport, et maintenant, ma mère fait à nouveau partie de ma vie. L’amour que j’ai pour ma famille est si grand qu’il y aura toujours de l’espace pour les erreurs et l’acceptation. Je peux ne pas avoir une famille comme dans les films, mais j’ai une histoire qui est réelle, et elle est meilleure grâce à toi, mon Dieu, qui l’a guidée. Et tu l’as écrite. La vie ne s’arrête pas là, j’ai encore beaucoup de batailles à surmonter, il y a encore beaucoup de défis à relever, mais une chose est certaine, j’ai confiance dans tes plans pour moi. Je pourrais ne pas comprendre tout de suite, mais j’ai cette foi dans mon cœur : tu seras là toujours pour moi, peu importe comment ».
La rencontre des évêques membres du Mouvement des Focolariest en cours à Seggau (Autriche, du 24 juillet au 1er août). 64 évêques (parmi lesquels des cardinaux de la Curie et des nonces apostoliques) de 31 pays et de quatre continents, vivront ‘’quelques jours d’expérience d’Église universelle entre évêques en Styrie’’, lit-on dans un communiqué publié sur le site du diocèse autrichien. C’est l’évêque Wilhelm Krautwaschl qui accueille la rencontre. ‘’La tradition de ces rencontres épiscopales a débuté il y a des décennies, lorsque la fondatrice du Mouvement des Focolari, Chiara Lubich ( 1920 – 20018), invitait en Suisse, pendant l’été pour quelques jours, quelques évêques liés au Mouvement’’ lit-on dans la note. Ce fut alors le défunt évêque d’Aix-la-Chapelle, Mgr. Hemmerle, qui mit en route et fut modérateur de ces rencontres qui ont ‘’un caractère délibérément privé’’ et qui se déroulent chaque année mais dans des lieux différents. Le but de la rencontre est celui d’ ‘’approfondir le charisme de l’unité, cultiver les échanges entre évêques au niveau mondial et passer quelques jours en communion fraternelle’’. Samedi 28 juillet, l’évêque Krautwaschl célébrera avec les confrères dans l’épiscopat, une messe dans la basilique de Seckau, ‘’à laquelle sont invités tous ceux qui désirent y participer’’. En Autriche, le Mouvement compte 1300 membres et plus de 20 mille sympathisants. Source : AgenSir
Ce livre regroupe une cinquantaine de lettres écrites par Chiara Lubich, entre 1943 et 1949. Pour la plupart inédites en français, ces lettres rédigées par une jeune institutrice dItalie du Nord, en pleine tourmente de la seconde guerre mondiale, sadressent à des jeunes filles et jeunes hommes de son âge, aux membres de sa famille, à des prêtres et religieux À tout un ensemble de personnes avec qui elle entretient une relation profonde pour leur communiquer la grande découverte de sa vie : « Dieu maime immensément, et il en est de même pour toi ». Compte tenu de la gravité des circonstances, Chiara Lubich comprend très vite que cet amour est celui du Fils de Dieu qui atteint toute sa mesure dans le cri : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi mas-tu abandonné ? » Son langage est donc celui dune jeune femme amoureuse de Dieu qui ne peut que transmettre sa passion. Nouvelle Cité
Conscients de la crise écologique et sociale qu’affronte notre planète, des centaines de personnes agissent constamment dans le monde entier afin de trouver des solutions créatives à ces grands problèmes et le font, dans leur quotidien, à travers des actions grandes ou petites. Des actions qui cependant, naissent, grandissent et meurent dans un isolement total. ‘’Ensemble, nous pouvons faire beaucoup plus’’ est un des leitmotivs proposés par Prophetic Economy, une initiative qui essaie de créer des réseaux de collaboration entre tous ceux qui dans le propre contexte, travaillent à la faveur du développement humain, indépendamment de l’âge, de la nationalité, de la croyance. L’événement principal de Prophetic Economy se tiendra à Castel Gandolfo (Rome), du 2 au 4 novembre 2018. Il concernera des experts dans différents domaines, comme Jeffrey Sachs, économiste et essayiste nord-américain, un des plus grands experts mondiaux en matière de questions environnementales et de développement durable, ou comme Luigino Bruni, économiste italien, coordinateur international du projet Économie de Communion. « L’expérience – affirme Florencia Locascio, coordinatrice générale de Prophetic Economy – s’adresse à toutes les personnes, organisations et entreprises qui sont en train de proposer des solutions durables et créatives au problème de la pauvreté, de l’inégalité, de la crise sociale et environnementale que nous sommes en train de vivre. Nous voulons identifier les change-makers, les ‘’innovateurs’’, afin de leur donner visibilité ». Durant l’événement, en plus du workshop, activités d’intelligence collective, échanges et conférences de personnalités et d’experts internationaux, se tiendra la remise des prix du concours ‘’Prophetic practices award 2018’’. Un concours qui entend primer, donner visibilité et mettre en contact des expériences déjà existantes d’ ‘’économie prophétique’’ toutes ces bonnes pratiques déjà en cours et qui contribuent au bien commun. Paolo Matterazzo, responsable de la communication de la Communauté de Nomadelfia, explique : « Les adolescents et les nouvelles générations ont quelque chose d’important à dire et ils contribuent jusqu’à présent avec enthousiasme en apportant des exemples concrets très stimulants ». Les premiers trois vainqueurs du concours recevront une somme d’argent comme prix et seront aussi invités à présenter leurs propres projets durant l’événement de novembre. Les dix premiers dans la classification auront aussi l’opportunité de présenter leurs bonnes pratiques. L’échéance du concours est prévue pour le premier août. Pour plus d’informations consulter le site http://www.propheticeconomy.org Source : United World Project
Imaginez découvrir dans les chutes de matériaux, la possibilité d’une forme nouvelle, déjà présente en puissance, de les transformer en ‘’quelque chose’’ de beau, d’utile et de précieux, qui n’existait pas auparavant. Ensuite, impliquez dans ce vertueux parcours, des personnes vulnérables comme, par exemple, les femmes qui, une fois leur peine purgée en prison, ont des difficultés à se réintégrer dans la société, à trouver un travail et l’autonomie financière. Voilà en quoi consiste le ‘’Project Lia’’, une association sans but lucratif et une entreprise sociale issue de la ville d’Indianapolis (USA). « Chez nous, ces femmes qui veulent se réinsérer dans la société, apprennent à créer des objets de décoration et des meubles, dans une atmosphère de travail éducatif, qui est un espace de compréhension et de respect réciproque, où se transforment les matériaux, mais aussi les vies des personnes, à travers des relations basées sur la réciprocité et la confiance, » explique Elizabeth Wallin, fondatrice et directrice exécutive du Project Lia « nous fournissons également des opportunités éducatives en matière financière, de communication, d’éthique entrepreneuriale, de santé et de bien-être, en plus de promouvoir la participation à la vie communautaire et sociale ». D’après les statistiques publiées sur leur site, extraites de données du Bureau of Justice, dans les trois et demie dernières décennies, la population carcérale féminine des États-Unis a augmenté de 700 pour cent. En 1980, elles étaient au nombre de 12.144 femmes sous la juridiction de l’État ou fédérale. Chiffres montés à plus de 100.000 en 2015. Si à ceux-ci, nous ajoutons les détenues dans les structures carcérales locales, en liberté sur parole ou aux arrêts domiciliaires, la somme rejoint et dépasse le million de femmes. « Lorsque ces personnes quittent la prison », continue Elizabeth Wallin, « elles doivent trouver un travail stable et une maison, tout en essayant de renouer les rapports avec leurs propres familles. Si à cela, on ajoute la stigmatisation générée par la prison, et la discrimination raciale, il est très difficile pour elles de réussir à se réintégrer, en excluant le risque de récidive ». C’est pour cela que, ‘Project Lia’ a choisi de consacrer son action aux femmes. En les aidant, on renforce indirectement la famille et la communauté car, selon d’importantes études, ces femmes responsabilisées pensent ‘’communautaire’’, en réinvestissant les 90 % de leur revenu dans leurs propres familles. A partir de là, on peut se poser la question : ‘’D’où cette idée a-t-elle trouvé son inspiration ?’’ « Pendant un de mes voyages en Argentine », commence à raconter Elisabeth « j’ai participé à un festival de jeunes ayant pour titre ‘’No Te Detengas’’ (en français : ‘’Ne te laisse pas entretenir’’). Un festival qui a réuni plus de 1000 jeunes et qui parle de ces cages dans lesquelles souvent nous nous emprisonnons par peur, par les pressions d’autrui, par des situations de complaisance ou de préjudice. En retournant aux États-Unis, je me suis rendu compte que là, les femmes sorties de prison, continuaient à être ‘’entretenues’’ par une cage plus grande et systématique. Pour moi, le Project Lia est une réponse à la peur, aux pressions d’autrui, à la complaisance et aux préjudices d’un système de justice pénale et d’une société qui, même lorsque la peine a été purgée, continue à ‘’entretenir ‘’ les ex-prisonniers, sans offrir de possibilité de réelle intégration sociale ». Et donc, un projet inclusif, qui vise à construire des ponts de vraie solidarité sociale. L’unique curiosité qu’il reste à satisfaire, arrivés là, est le nom : pourquoi justement ‘’Lia’’ ? Elisabeth m’explique que : « ’’Lia’’ est le nom d’une femme qui a consacré toute sa vie à construire des ponts entre les personnes de races, de cultures, de religions, et de background sociaux divers. Son nom complet était Lia Brunet, elle était de Trente et fut une des premières compagnes de Chiara Lubich, la fondatrice du Mouvement des Focolari ». Lia Brunet, en 1961, rejoignit l’Argentine, où s’élève du cœur de la pampas, la cité-pilote qui aujourd’hui porte son nom. Là où, également Elisabeth, a pu expérimenter l’idéal d’un monde uni. Source:United World Project
A table Un collègue manquait toujours à table. A cause de son caractère agressif, il n’avait pratiquement pas d’amis. Un jour j’ai insisté pour qu’il vienne et en réponse, il m’a confié le drame qu’il vivait avec son fils drogué. Je l’ai écouté profondément, puis il est venu manger avec moi. Les collègues, en voyant la cordialité avec laquelle nous parlions entre nous, ont alors adopté une attitude de respect envers lui. O.F. – SlovaquieUn cadeau Dans le bureau où je travaille j’ai proposé avec une autre collègue, de ramasser de l’argent pour un cadeau à faire à un employé qui devait partir en retraite. Lorsqu’il s’est agi d’acheter le cadeau, la collègue m’a dit qu’il suffisait de dépenser la moitié de la somme et que nous pouvions nous partager le reste. Je lui ai répliqué que cela ne me semblait pas juste, mais elle a ajouté que c’était l’habitude. Je suis restée silencieuse, pour lui faire comprendre que je ne pensais pas de la même façon. Peu après elle est venue s’excuser, et depuis ce jour nous sommes devenues des amies. F.M. – ItalieUne rose et une promesse Depuis longtemps je m’occupe de garder ouvert l’oratoire de la paroisse pour que les jeunes aient un endroit où se retrouver en dehors de l’école. Ce n’est pas un engagement minime. Quelquefois ils se disputent entre eux et il n’est pas toujours facile de ramener le calme. Une fois, pour en séparer deux qui se bagarraient, j’ai reçu un coup de poing destiné à l’autre. Pris de panique ils se sont enfuis tous les deux. Mais peu de temps après, celui qui m’avait frappé involontairement est revenu avec une rose et la promesse d’être meilleur. F.B. – SuisseStage Pendant mon stage à l’hôpital je remarque un patient. Je lis sa fiche clinique et j’apprends qu’à cause du diabète, il a subi l’amputation d’un doigt et de la moitié d’un pied. Malheureusement sa situation s’est aggravée et les médecins ont décidé de lui amputer toute la jambe. Je prends sa situation à cœur et je décide de lui parler de la prochaine opération. Il est au désespoir, et j’essaie de le consoler. « Regarde – lui dis-je – j’ai un cadeau pour toi, mais ce n’est pas quelque chose de matériel ». Nous lisons ensemble la Parole de vie. Le lendemain, lorsqu’on l’emmène à la salle d’opération, il me voit et me dit : « J’ai la foi. Croyons ensemble ! » C. – ArgentineA mi-voix Avec une de mes sœurs, avec qui nous ne nous entendions pas, je voulais rétablir le rapport, mais je n’en avais pas le courage, alors je ne me décidais jamais. Le lendemain d’une nuit plutôt agitée, je l’ai rencontrée dans la cuisine et lui ai dit « ciao », mais avec une voix tellement faible, qu’elle n’a pas entendu. J’ai pensé en moi-même : « Maintenant je dois le lui répéter plus fort », mais d’un autre côté « Mais non, j’en perds ma dignité… ». J’ai redit « ciao » d’une voix plus forte. Elle est restée surprise et nous nous sommes souri. D.B. – Italie
«Pour suivre Jésus, il faut être jeunes ou se faire jeunes. Il demande même de redevenir enfants : chaque jour, chaque moment, en se libérant de la maladie de la sénilité spirituelle. Car si l’esprit vieillit, celui-ci d’une certaine manière, s’ankylose et donc étant ainsi, il ne se prête plus au vol. C’est pour cela qu’il faut toujours renaître, recommencer, se faire homme nouveau : Jésus. On dit souvent, comme une chose normale, que la jeunesse de notre temps est sceptique, voire cynique… si c’est vrai, il s’agit peut-être d’une manière de paraître, ou plus vraisemblablement de modes, sous lesquelles pèse la dissipation, inhumaine et gigantesque, d’énergies pour fabriquer la mort. Une confusion qui augmente l’ignorance avec laquelle on persiste dans l’erreur, en continuant à introduire dans la vie commune, les explosifs du machiavélisme des affaires, lourd de ruines. C’est le matérialisme qui épouvante ou déçoit ou arrête cette jeunesse, qui, par nature, réagit à un train de vie, fait de seuls calculs financiers, de seuls divertissements sensoriels, de seules luttes pour l’estomac… Ceci est leçon divine de cette crise humaine, sur laquelle nous versons des fleuves de larmes, d’encre et de coca-cola : on ne vit pas sans un absolu. Jésus passe et les jeunes le suivent s’ils le voient : si sa vue n’est pas empêchée par l’apparition de créatures humaines, orgueilleuses, c’est-à-dire qu’elles se sentent supérieures aux autres, grâce à l’argent ou au pouvoir politique… Les jeunes, s’ils aperçoivent à peine le visage jeune, pur et divin de Jésus, ils quittent père et mère, fiançailles et lucre, confort et flatteries et ils le suivent, d’abord sur les voies de l’apostolat et puis sur celle du calvaire. Ceux-ci veulent le Christ et le Christ crucifié. Le Christ entier, tout à tous : un unique idéal. Et ils veulent son esprit, qui est la charité : ce sang divin, qui vainc la mort ; qui est intelligence et sagesse et lien d’ unité.»Igino Giordani
Aux pieds de deux petites montagnes, au cœur de l’Argentine, La Falda est un village de la province de Córdoba, situé sur une douce pente montagneuse qui fait partie d’un circuit touristique célèbre de la vallée de Punilla. C’est là qu’habitait, il y a quatre ans, la famille Bongiovanni: Esteban et Victoria, avec leurs deux enfants. Puis, à l’improviste, un changement et le déménagement pour San Marcos Sierras, un peu plus au Nord. C’est leur réponse, généreuse, à l’appel pour aller vivre au Hogar Sierra Dorada, dans une maison d’accueil pour mineurs qu’ils portent sur leurs jeunes épaules malgré les problèmes nombreux et graves de ces jeunes : maltraitance, violence, abandon, sous-alimentation. Actuellement le centre héberge 28 enfants. « Avant d’arriver au Hogar, nous avions une idée terrible des maisons d’accueil pour mineurs, à l’image de celle que l’on voit dans les films, où les enfants et les jeunes sont frappés ou maltraités. Mais ici nous avons trouvé une réalité toute différente, une sorte de grande famille. Nous nous efforçons d’améliorer leur situation et d’extirper toute violence en eux ainsi que les conditions dans lesquelles ils ont vécu, de manière à leur faire comprendre que la chose la plus normale, à leur âge, est de vivre en paix, de jouer et d’étudier ». Le but de la Maison, fondée il y a vingt ans par Julio et Patricia Laciar et soutenue par une fondation sans but lucratif et dans un véritable esprit chrétien qui œuvre dans la province de Córdoba, est d’améliorer leur condition de vie et de les aider à les réinsérer dans leur propre contexte familial ou dans des familles adoptives. Au début Julio et Patricia Laciar n’avaient rien à part le désir d’améliorer la situation de nombreux enfants. Peu à peu, grâce à la solidarité de beaucoup de gens, ce centre a grandi : aujourd’hui la Fondation Sierra Dorada gère quatre Maisons-Laboratoires : San Marcos Sierras (où vivent Victoria et Esteban), Embalse de Río Tercero, Rumipal et Salsipuedes, en plus de différents programmes d’accompagnement de familles, bourses d’étude pour volontaires et nombreuses activités. Assis à une table de la salle à manger, Victoria et Esteban expliquent : “ Beaucoup de gens font preuve de grande solidarité, surtout lorsqu’ils commencent à entrer en relation avec les enfants. Certains jeunes étrangers font des stages d’assistance sociale, d’autres sont des étudiants universitaires argentins. Notre travail débute par l’accueil. Dès leur arrivée nous essayons de leur donner confiance, de les aimer, comme une maman et un papa. Avec l’aide d’une équipe de psychologues, nous essayons de mettre un peu d’ordre dans leur vie. A commencer par l’utilisation de la brosse à dents, la toilette quotidienne, une bonne tenue vestimentaire, tout en les éduquant à être responsables de leurs devoirs et de leur scolarité ». Avec un grand sourire, Victoria choisit une dizaine d’histoires qu’elle pourrait raconter. « Il y a quelques semaines nous sommes tous allés dans un hôtel où nous avions été invités pour le week-end. Je n’avais pas fait mon lit en pensant que nous étions dans un hôtel. Mais je me suis rendu compte ensuite que les enfants avaient tous laissé leur chambre en parfait état, même les toilettes étaient impeccables. Alors je suis revenue à toute vitesse dans ma chambre pour refaire mon lit, j’étais la seule à ne pas l’avoir fait ». “Nous essayons de bien vivre cette vocation du « service ». Mais, évidemment il n’est pas nécessaire de tout quitter, sa ville, sa maison pour aller vivre dans un foyer de jeunes. On peut le faire partout, avec celui qui est à côté de nous. A partir des choses les plus simples, par exemple en cédant sa place à une personne âgée dans le bus, ou en conduisant sa voiture sans agressivité. C’est à partir de petits gestes que naissent et se répandent les bonnes actions ». Et Esteban de conclure : « Nous avons compris que Dieu ne nous abandonne jamais si nous faisons de bonnes choses, sans nous attendre à rien en retour, avec humilité et confiance. Et la réalité c’est qu’en faisant ainsi… ça fonctionne ». United World Project
Chiara Lubich est parmi les femmes italiennes les plus estimées, et pour cela, il est bon de s’en souvenir, d’après le comité organisateur de l’’’Italian week’’. Durant la kermesse longue de dix jours, qui s’est déroulée à Ottawa, la capitale du Canada, du 6 au 25 juin dernier, figurent des noms illustres, symboles de la culture italienne, de Giacomo Puccini à Sophia Loren, de Vittorio De Sica à Alda Merini. Plus inattendue, la proposition du Comité, d’insérer aussi Chiara Lubich parmi les femmes italiennes à célébrer. En réponse à la proposition, la communauté des Focolari s’est posée la question : comment présenter le charisme de l’unité dans une société multiculturelle et multi-religieuse, constamment à la recherche de solutions de convivialité, pacifiques et respectueuses de toutes les diversités ? Dans une société dans laquelle le rapport avec les aborigènes reste un défi toujours ouvert, avec toutes les contradictions et les conséquences sur le plan relationnel et social ? « Pendant la période de l’événement – expliquent parmi d’autres, Fernando et Lucie – nous avons su que quelques musulmans de Montréal, disciples du Dr. Shomali, avaient participé à un récent congrès que nous avions organisé à Castel Gandolfo, près de Rome. Ayant le désir de travailler ensemble, ils nous ont donné leur disponibilité à offrir un témoignage ». Le 16 juin, écrivent-ils, « la salle San Marco, au cœur de la ‘’Little Italy’’ à Ottawa, a commencé à se peupler de personnes originaires d’Afrique, de l’Asie, du Moyen Orient et naturellement, de l’Italie et du Canada. Étaient également présents, le nonce apostolique, Mgr. Luigi Bonazzi, et le Ministre Fabrizio Nava, en représentation de l’Ambassade italienne ». Différentes ont été les expériences qui dans ce contexte, témoignent l’actualité du charisme de Chiara Lubich. En commençant par celle de Jacques, focolarino à Toronto, et ‘’pionnier’’ de la diffusion de l’idéal de l’unité au Canada, après une rencontre due au hasard avec deux italiens à Vancouver. Ensuite, c’est au tour d’Anne, manager d’un tour operator portant un nom emblématique, ‘’Spiritours’’, qui raconte la découverte de l’Économie de Communion comme occasion de vivre concrètement l’Évangile, aussi en entreprise. Ensuite, c’est Maria qui prend la parole, elle est focolarine brésilienne à Montréal, et témoigne d’une rencontre avec les aborigènes de Wati, dans le Grand Nord. Avec quatre autres personnes, à la demande de l’Église locale, elle a passé un mois avec eux, l’année dernière. Et encore : Edwige, originaire du Togo, actuellement à Rimouski, province du Québec. Après avoir été parmi les premières étudiantes à l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano, en Italie, elle a commencé à mettre ‘’la personne au centre’’ : et pour son style de vie, récemment, elle a obtenu une mention d’honneur, habituellement réservée aux professeurs, de l’Université qu’elle fréquente maintenant. Et puis, c’est au tour de Fatima, qui avec Mostapha, offre une expérience de dialogue entre musulmans et chrétiens, au contact avec le charisme de Chiara. « Une des leçons les plus importantes que j’ai apprises – dit-elle – est que l’unité est un don de Dieu et qu’une manifestation de l’unité, c’est l’harmonie dans la diversité ». Et enfin, le Nonce au Canada, Mgr. Luigi Bonazzi, qui, à plusieurs reprises a rencontré la fondatrice des Focolari, confie à toutes les personnes présentes, qu’il a fait avec elle, dans la lointaine année 1975, le pacte d’ ‘’ être toujours positifs et constructifs’’ malgré les difficultés, pacte qui l’a toujours soutenu dans son intense activité diplomatique. A la fin du programme, un discours, prononcé à Washington en 2000 par Chiara Lubich, sur le thème de ‘’l’art d’aimer’’ a été proposé. Grâce à cet événement – concluent-ils – rendu public à travers les réseaux sociaux, et les différents sites web, la semence de la spiritualité de l’unité a été jetée au loin, aussi au Canada, et promet de nouveaux fruits ».
“Notre délégation hindoue-chrétienne arrive à l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano pour approfondir la connaissance de cette expérience originale, mais aussi pour commémorer le quinzième anniversaire du cadeau de la Vierge, peint par un artiste hindou, qui se trouve sur l’un des murs latéraux de l’église Théotokos, le Sanctuaire de la Cité pilote. Les moments d’échange avec les professeurs et quelques étudiants de Sophia sont très riches. Les universitaires indiens manifestent un grand intérêt pour les travaux concernant la formation au dialogue, dans un contexte interdisciplinaire. Des moments de partage et d’échanges profonds permettent une connaissance réciproque et révèlent des convergences entre des institutions qui s’inspirent du Mahatma Gandhi et Sophia. On espère pouvoir rapidement introduire aussi dans l’Institut universitaire qui a son siège à Loppiano, des études et des recherches sur la personnalité de cet apôtre du dialogue. Un séminaire très intéressant sur Théologie et pratique du dialogue, se déroule en présence des étudiants et de la délégation hindoue, mais aussi d’autres jeunes et adultes de la Cité pilote. Un sujet vital, mais que beaucoup ne connaissent pas. Le soir, au Sanctuaire Théotokos, les hindous, en procession, portent des bouquets de fleurs et des guirlandes au pied du tableau représentant la Vierge, tandis que le groupe Gen Verde chante une hymne. Prosternements et solennité créent un climat spirituel profond. Suivent quelques prières spontanées en sanscrit, tamil et anglais. Puis un moment empreint de sacré, celui du silence. Celui-ci est constitutif de la culture orientale, alors qu’il est au contraire ennuyeux pour les occidentaux! Presque comme s’ils n’y étaient pas habitués, ou à cause de la peur de devoir se confronter à eux-mêmes ! Lorsque cultures et religions se rencontrent à travers des hommes et des femmes dont la foi est authentique, il n’est pas nécessaire de recourir à des compromis, à des syncrétismes, ni à toutes sortes de complications. Chaque geste, chaque parole, chaque silence parle de l’Absolu, chacun l’écoute sur sa propre longueur d’onde, mais les vibrations – comme les appellent les indiens – sont les mêmes et touchent profondément le cœur de chacun ». Dernière étape, Assise. “Nous arrivons vers 10h30 du matin. Nous montons à pied vers la basilique de Saint François et de là nous continuons vers le cimetière. Je ne peux pas ne pas penser à cet automne 1997, quelques semaines après le tremblement de terre qui avait frappé la ville et causé de nombreuses victimes. Nous avions alors gravi ces collines avec Vinu et Ashok, les enfants du Dr Aram, éducateur Gandhien, décédé quelques mois auparavant. Celui-ci avait voulu qu’une partie de ses cendres soient transportée dans la patrie de Saint François qu’il admirait au point de réciter sa prière pour la paix chaque soir : Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix. Le pèlerinage se poursuit vers la crypte de la Basilique où nous participons à la prière de « sixte » des frères, devant la tombe de Saint François. Profond recueillement, dans une atmosphère empreinte de fraternité et de spiritualité. Nos amis accompagnent notre prière dans un silence religieux : une façon de respecter la prière d’autrui et de lui donner de la valeur autant qu’à la leur. L’histoire de Saint François, homme de paix et de dialogue, continue à attirer des hommes et des femmes de tous les coins du monde et de toutes convictions religieuses. Assise est vraiment le lieu idéal pour dialoguer ». Source: blog de Roberto Catalano
« Après trois ans, me voici de nouveau à Tonadico, dans la vallée de Primiero (Italie du nord). Nous voyageons avec les amis Hindous, venus de l’Inde pour un « pèlerinage » aux sources du charisme de l’unité. Ce sont de vieilles connaissances, surtout dans le monde universitaire, avec lesquelles nous avons partagé depuis des années des moments d’études et de vie, dont le dernier en janvier de cette année, lorsque je me suis rendu à Mumbai. C’est une joie de se retrouver ensemble. Ce sont des personnes très attirées par Chiara Lubich, qui veulent approfondir leur connaissance sur son expérience mystique. Et le meilleur endroit ne pouvait-il pas être Tonadico, où Chiara en 1949 eut une expérience extraordinaire de lumière ? La rencontre commence par une profonde communion, dans un bel esprit de famille. La mystique unit les religions en profondeur. Les voies que parcourt chaque religion, avec les moyens qu’elle met à disposition, conduisent au cœur du Mystère, unique pour toutes. Les voies et les instruments sont divers, mais le point d’arrivée est le même, et c’est pour cela que dans la mystique il y a convergence et l’on se retrouve unis. Même les langages et les manières d’exprimer les croyances sont très différents, mais les symboles sont communs : le soleil, la flamme, l’or, le rien, le tout… et à travers eux, on se comprend. Nous savons que « la Voie » est Jésus, mais Lui, d’une manière que Lui seul connaît, sait se faire « Envoyé » avec chacun et conduire tout le monde au Père. Alors nous nous souhaitons bon voyage ! » P. Fabio Ciardi est professeur à l’Institut de théologie de la vie consacrée “Claretianum” (Rome) et directeur du Centre d’Études des Missionnaires Oblat de Marie Immaculée. Il est actuellement responsable de l’Ecole Abba, Centre d’Études interdisciplinaires fondé par Chiara Lubich en 1990, avec l’aide de Klaus Hemmerle (3 avril 1929 – 23 janvier 1994), célèbre théologien et philosophe. Son but est d’approfondir le charisme de l’unité sous divers points de vue. Source : Blog F. Ciardi
Le début de la période d’illuminations majeures [de Chiara Lubich] peut être donné : le 16 juillet, en effet, arriva à Tonadico ( dans les montagnes du Trentin, au nord de l’Italie) Igino Giordani. Il logeait à l’Auberge Orsinger et devait présenter une conférence dans la salle des capucins. Giordani, « amoureux de Sainte Catherine », avait toujours cherché à pouvoir suivre une vierge, consacrée. Certain de l’avoir trouvée en Chiara, il lui fit la proposition de lui faire le vœu d’obéissance, en pensant ainsi obéir à Dieu. Il avait ajouté qu’ils auraient pu devenir saints à deux, comme François de Sales et Jeanne de Chantal. Chiara ne comprenait pas : le Mouvement n’existait pas, on ne parlait pas du tout de vœux ; et puis, elle sentait qu’elle était née pour le ‘’Que tous soient Un’’. Elle était tentée de laisser tomber ce désir de Giordani mais elle eut l’impression que ces paroles avaient leur origine dans une grâce qui ne devait pas être perdue. Elle lui répondit donc : « Tu connais ma vie : je suis ‘rien’. Je veux en effet vivre comme Jésus Abandonné qui s’est complètement annulé. Toi aussi tu es ‘rien’ car tu vis de la même manière. Et bien demain, nous irons à l’église et à Jésus Eucharistie qui viendra dans mon cœur, comme dans un calice vide, je dirai :’’Sur mon rien, fais Toi le pacte d’unité avec Jésus Eucharistie dans le cœur de Foco. Et fais de manière, Jésus, que s’exprime ce lien entre nous, que tu sais’’. Et toi, Foco, fais de même». Et ils firent ainsi. Giordani se dirigea vers la salle où il devait parler, alors que Chiara se sentit poussée à retourner à l’église. Devant le tabernacle, elle voulut prier Jésus, mais à cet instant, elle sentit qu’elle ne pouvait le faire, elle sentit être totalement entraînée dans le fils. Elle entendit prononcer sur ses lèvres : « Père ». Elle comprit que sa vie religieuse allait être différente de celle vécue jusqu’à ce moment-là : non plus adressée à Jésus, mais à côté de Lui, Frère, tournée vers le Père. Armando Torno, ‘’PortarTi il mondo fra le braccia. Vita di Chiara Lubich’’, Città Nuova, Rome, 2011. Cit. Pages 45-46.
Dans le texte suivant, publié intégralement dans la revue Nuova Umanità XXXIV ( 2012/6) 204, Chiara Lubich raconte le ” pacte d’unité” scellé avec Igino Giordani (qu’elle appelait Foco) le 16 juillet 1949, prélude à l’expérience spirituelle et mystique de cet été-là. « Cinq ans étaient passés depuis le début de notre Mouvement et nous avions déjà compris et fait nôtres quelques points fondamentaux de la spiritualité comme Dieu Amour, la volonté de Dieu, voir Jésus dans le frère, le commandement nouveau, Jésus abandonné, Jésus au milieu, l’unité… Et depuis quelque temps nous étions concentrés sur la Parole de Dieu que nous vivions avec une intensité toute particulière. Le Mouvement n’avait pas alors de grandes structures et les diverses œuvres n’existaient pas non plus, aussi toute notre attention était-elle centrée sur la vie de l’Évangile. La parole de Dieu pénétrait profondément en nous au point de transformer notre mentalité. Il en était de même chez ceux qui entraient en contact avec nous. Cette mentalité nouvelle qui se formait progressivement en nous, s’exprimait comme une divine contestation de la manière de penser, de vouloir et d’agir du monde. Et en nous, elle entraînait une réévangélisation. […] Nous vivions ces expériences quand Foco vint nous voir à la montagne. Foco, qui était épris de sainte Catherine, avait cherché depuis toujours une vierge qu’il puisse suivre. Et il avait l’impression de l’avoir trouvée parmi nous. C’est pourquoi, un jour, il me fit une proposition : celle de me faire un vœu d’obéissance car, ce faisant, il pensait obéir à Dieu. Il ajouta aussi que de cette manière, nous pouvions nous sanctifier comme saint François de Sales et sainte Jeanne de Chantal. Sur le moment je ne compris pas la raison du vœu d’obéissance ni cette unité à deux. À l’époque, l’Œuvre n’existait pas et il n’était pas question de vœux. De plus, je n’étais pas à l’aise dans cette proposition d’unité à deux car je me sentais appelée à vivre “Que tous soient un”. En même temps cependant je reconnaissais que Foco était sous l’effet d’une grâce, qu’il ne fallait pas entraver Je lui répondis donc à peu près ceci : “Il se peut que ce soit une vraie inspiration de Dieu. Il faut donc en tenir compte. Mais cette unité à deux ne me dit pas grand-chose, car tous doivent être un”. Et j’ajoutai : “Tu connais ma vie. Je suis ‘rien’”. “Je veux vivre, en effet, comme Jésus abandonné qui s’est complètement anéanti. Toi aussi tu es ‘rien’ parce que tu vis de la même manière”. “Eh bien, demain, nous irons à l’église et je dirai à Jésus Eucharistie qui viendra dans mon cœur comme dans un calice vide, puisque je suis rien : ‘Sur mon rien, fais un pacte d’unité avec Jésus Eucharistie qui vient dans le cœur de Foco. Et fais en sorte, Jésus, que naisse entre nous le lien que tu as prévu'”. Puis j’ai ajouté : “Et toi, Foco, fais de même”. » Continue sur : Centre Chiara Lubich
Dieu n’est pas un personnage lointain, qui ne se laisse approcher que si l’on est passé avant en salle d’attente. Il écoute avec une attention particulière ceux qui sont particulièrement pauvres, particulièrement petits, particulièrement humbles. (Du livre Choisi pour les hommes, p. 113) Plus j’ai de choses à faire, plus j’ai besoin de temps pour la prière. Alors voilà ce que je découvre : lorsque j’utilise, je « perds » mon temps pour rester en Dieu, survient une sorte de « multiplication miraculeuse du temps » : grâce au temps donné à Dieu, il m’arrive d’avoir plus de temps à ma disposition ou au moins, un temps meilleur, plus disponible, plus dense d’amour à donner aux autres. Le temps devient comme un collier de perles, fait de nombreux moments précieux que l’on peut vivre, et de tout porter à sa pleine réalisation dans le recueillement et le dévouement aux autres. (Du livre Choisi pour les hommes. Pp. 109-110). On pourrait définir “grain de sel” de la prière chrétienne le point où la distinction caractéristique de ce qui est chrétien apparait plus claire et évident : c’est-à-dire le fait que dans la prière tournée vers Dieu, le frère est toujours présent, l’autre ; dire-moi du priant inclut toujours un dire-nous. (Du livre Choisi pour les hommes. Pp. 114). Il est bon quelquefois de ne rien vouloir d’autre que de rester en silence. Uniquement à ce moment-là, de fait, nous remarquons combien de courants de pensées, d’impressions, d’idées traversent notre esprit. Nous sommes comme immergés dans une marée montante, qui incessamment nous éloigne de nous-même, ne permettant pas d’arriver jusqu’à nous. Pour la prière il n’est pas déterminant que nous arrivions à ce silence absolu. Elle peut même être « juste » si, malgré tous nos efforts, nous n’y arrivions pas. De fait, d’une manière ou d’une autre, nous comprenons que même au sein de ce courant flou, confus, privé de perfection et d’intégrité, je suis de toute façon moi-même, moi qui me sentais aban-donné à moi-même, moi, celui qui fuit constamment à lui-même. Alors nous pouvons dire : je n’ai pas de pouvoir sur moi, je ne me connais pas moi-même, je ne me possède pas, mais toi, en moi au plus profond de mon moi le plus intime, tu me connais et tu me scrutes, tu sais qui je suis et ce qui est bien pour moi, et tu me réponds par ton oui, tu t’adresses à moi et tu me dis : Tu. (Du livre Das Wort fur uns, pp. 91s) Source : Klaus Hemmerle, « La lumière au sein des choses, méditations pour chaque jour », Città Nuova, 1998.
« Je viens d’un pays d’Amérique centrale, El Savador. Un petit pays, riche en ressources naturelles et en histoire, mais tourmenté, depuis de nombreuses années par une grande instabilité politique, par des injustices et par la pauvreté, qui ont généré différentes formes de violence, et de bouleversements sociaux. Les dernières années, la violence s’est tellement intensifiée qu’elle a créé un manque de confiance réciproque entre les habitants, car chaque personne représente une menace pour l’autre. Une situation qui provoque un sentiment d’ impuissance. En 2014, j’ai vécu pour un peu de temps avec d’autres Jeunes pour un Monde Uni dans une petite cité des Focolari en Argentine, la ‘’Mariapolis Lia’’. Là, nous avons essayé de mettre en pratique la ‘’règle d’or’’ comme on l’appelle, qui dit :’’fais aux autres ce que tu voudrais que l’on te fasse’’. Je me suis rendu compte que ce serait tellement chouette de construire une société dans laquelle nous prenons soin les uns des autres. Toutefois, lorsque je suis rentré à El Salvador, je me suis à nouveau retrouvé face à la lutte interne de mon pays. La situation était réellement difficile, encore plus violente. A chaque moment, même de jour, c’était risqué de sortir de la maison. Moi j’avais l’habitude de me rendre au terrain de sports en bus, mais cela aussi était devenu dangereux. Tu ne sais jamais si tu rentreras le soir entier à la maison. Vu la situation, mes parents, ma sœur et moi, avons décidé de nous en aller. Mais après avoir réfléchi encore à la manière de procéder, nous avons décidé de rester, afin d’être comme une lumière pour cet endroit anxiogène, dans des temps si difficiles. Pendant cette période, j’ai lu un article des Jeunes pour un Monde Uni du Moyen Orient, qui racontaient avoir pris la décision de rester là, malgré la guerre, pour être prêts à aider les blessés après les attaques. Leur expérience m’a fait réfléchir, renforçant ainsi ma détermination à rester au Salvador, pour aller à la rencontre de la souffrance des gens. C’est ainsi que, avec d’autres amis, nous avons décidé de lancer une campagne, que nous avons appelée ‘’Change ton mètre carré’’, avec l’objectif d’essayer de construire la paix dans notre milieu de vie. Nous savons que le problème de notre pays est complexe, mais nous pouvons faire la différence si nous commençons par notre propre vie, avec les personnes que nous rencontrons chaque jour, avec les activités que nous faisons quotidiennement. Au niveau personnel, par exemple, j’essaie d’aider mes copains de classe à affronter un examen difficile de mathématique, ou à créer des relations positives avec les voisins. Tout cela a aussi eu un impact sur notre société. Nous avons impliqué d’autres personnes à travailler pour construire, dans un parc local, un endroit plus beau, en repeignant les murs, en nettoyant les rues, en ramassant les déchets et en installant des bidons pour les immondices. Nous avons lancé une campagne de récolte de livres à envoyer dans les villes qui ont un taux élevé d’abandon scolaire. Une collaboration avec d’autres mouvements est ensuite née pour rendre visite aux personnes âgées dans les homes, et avec des institutions qui fournissent des repas et un toit à des personnes sans domicile fixe. Les adultes nous aident en récoltant la nourriture, et en ouvrant leurs maisons pour qu’on puisse cuisiner. C’est incroyable comme la nourriture est suffisante pour ceux qui n’en ont pas ! Nous ne serons pas capables de changer notre pays en une fois, mais ‘’mètre carré par mètre carré’’, un changement, nous pouvons le faire ! ».
« Je suis Jean Paul. Un soir de 2015, alors que j’attendais le bus pour rentrer à la maison, à la gare, j’ai rencontré un jeune. C’était un risque pour lui de voyager seul dans un des quartiers les plus dangereux de la ville, ainsi lui ai-je proposé de venir loger cette nuit-là à la maison. L’autobus n’arrivant pas, nous avons commencé à marcher. Le long du trajet, nous avons été agressé par six hommes. Ils nous ont frappés et puis ils m’ont jeté dans un canal, en pensant sans doute que j’étais mort. Je suis resté là pendant une heure dans un état d’inconscience. Lorsque je me suis réveillé, je me suis rendu compte qu’il m’était impossible de bouger, de la tête aux pieds. J’ai hurlé, puis ce nouvel ami est venu m’aider. Lui n’était pas gravement blessé comme moi. Avec l’aide de quelques personnes, j’ai été amené dans un hôpital proche. Ce geste d’amour envers lui m’a sauvé la vie. Si je n’avais pas été attentif à lui, maintenant, je serais mort. Après une semaine à l’hôpital, j’ai été transféré à Kigali, au Rwanda, la ville d’Egide. J’avais une lésion à la moelle épinière, je ne pouvais pas bouger car j’étais paralysé et plein de douleurs ». « J’étais stupéfait qu’il continue à sourire après ce qui lui était arrivé. A tous ceux qui lui rendaient visite, il rayonnait joie et espérance, c’était comme s’il irradiait une lumière. Le premier mois, c’est un de ses amis qui s’est occupé de lui, mais il devait ensuite retourner à l’école. J’ai donc proposé de prendre sa place. Ce n’était pas facile, j’avais trouvé un petit job, mais j’ai décidé de l’arrêter pour pouvoir rester à côté de Jean Paul à temps plein. Ma mère ne comprenait pas, elle disait que ce petit travail, était un bon début malgré tout, mais j’étais déterminé et elle m’a laissé faire. J’ai demandé à Dieu de me montrer comment aider Jean Paul. Nos amis et familles de tout le Rwanda et du Burundi venaient nous rendre visite. Grâce à leur amour, nous avons trouvé la force nécessaire ». « Après quelques mois, j’ai été opéré. Ils me dirent que je ne pourrais plus jamais marcher. Après un mois, nous nous sommes transférés dans un centre de réhabilitation pour commencer une thérapie, très dure. Mais je n’ai pas baissé les bras. Je me suis exercé de toutes mes forces et à la fin, j’ai réussi à marcher. Un miracle ! D’abord avec deux béquilles, ensuite, après un an, avec une seule. ». « Cette amitié que nous avions a attiré l’attention de la famille de Jean-Paul, des infirmières, des médecins et des autres patients, car je suis rwandais et lui burundais. Pendant le temps passé à l’hôpital et dans le centre de réhabilitation, lui souffrait beaucoup mais continuait à sourire. Tous nous étions stupéfaits de son attitude, de son courage et de sa détermination. Avec l’aide des jeunes pour un monde uni et de nos amis, nous avons été en grade de surmonter les souffrances et vivre entre nous ‘’au-delà de toute frontière’’. Nos amis s’alternaient pour nous apporter à manger. Après peu de temps, une ong a découvert notre situation et nous a garanti les repas de chaque jour. Mais Jean Paul me demandait toujours de les apporter à ceux qui en avaient plus besoin. Je le faisais avec joie, en disant que c’était le cadeau d’un autre patient ». « Il y a un an, j’ai terminé la réhabilitation. Je remercie Dieu de m’avoir donné le courage de ne pas abandonner. J’ai aussi été en grade de pardonner ceux qui m’avaient frappé. Le fait de leur pardonner, non seulement m’a donné la paix, mais en quelque sorte, m’a aussi aidé à récupérer plus rapidement. Je veux remercier les Jeunes pour un monde uni et leurs familles qui m’ont aidé à récolter la somme pour payer les soins ». « Après cette période, j’ai reçu des fonds pour retourner à l’école et, par la même occasion, j’ai trouvé un meilleur travail que celui que j’avais arrêté. Je remercie Dieu, personne ne pensait que Jean Paul aurait pu marcher à nouveau ! Si une personne donne tout par amour, elle ne reste pas seule ».
Elle s’appelle ‘’Qu’il m’advienne selon ta parole’’ et sa version internationale a été lancée le 4 juillet. La prochaine Journée Mondiale de la Jeunesse à laquelle le Pape François participera, se tiendra au Panama du 22 au 27 janvier 2019 et aura un hymne officiel en cinq langues. La musique a été composée par Abdiel Jimenez, et la version italienne a été composée par le maître Marco Frisina. Les interprètes de la version internationales, sont Gabriel Diaz, Marisol Carrasco et Masciel Munoz pour l’espagnol ; Lucia Munoz et Pepe Casis pour l’italien ; Naty Beitia pour le français ; José Berasategui et Eduviges Tejedor pour l’anglais, et Erik Vianna et Kiara Vasconcelos de la Communauté Shalom du Brésil pour le portugais. https://www.youtube.com/watch?v=SXlYt_JjftE
« Les murs divisent les nations, les cultures et les personnes. J’ai grandi face au mur qui sépare les États-Unis et le Mexique. Je m’appelle Noé Herrera et je suis né dans une ville du Mexique dont le nom, Mexicali, va pour le Mexique et la Californie. Dès mon plus jeune âge, je me demandais pourquoi il était si difficile de traverser la frontière avec les États-Unis. Ces deux pays ont beaucoup de traits communs dans leur culture, comme la nourriture, la langue et même des aspects de l’économie. J’ai beaucoup d’amis des deux côtés et beaucoup de gens comme moi vont et viennent du Mexique aux États-Unis et vice-versa. Toutefois, j’ai vu combien cette frontière représente des motifs de grandes souffrances pour nos pays. Je l’ai vu dans les nombreuses familles qui sont séparées, chez les migrants qui luttent pour trouver un meilleur futur, dans les nombreux préjugés que nous avons créés. Et pourtant j’ai vu que les gens sont indifférents à cette situation. Pourquoi ? Parce que nous nous sommes habitués à voir cette division ». « Je n’ai pas eu la même expérience que Noé avec le mur, je peux dire qu’il est plus facile de traverser la frontière en venant des États-Unis vers le Mexique, que vice-versa. Je m’appelle Josef Capacio. Je viens d’une ville du sud de la Californie, San Diego, proche de la frontière. Moi aussi j’ai vu la division aux États-Unis, mais par chance, j’ai appris, depuis que je suis tout jeune, à vivre pour l’unité. Au cours des années, une nouvelle perception du monde a fait son chemin en moi. En grandissant, exposé à la multiculturalité, non seulement je la tolère, mais je l’ai faite mienne ! Je pense que c’est la raison pour laquelle, Noé et moi sommes devenus des amis. Je ne suis pas seulement Josef, américain, né dans une famille émigrée des Philippines, et lui, Noé, de la grande descendance mexicaine. Nous sommes tout cela et autre chose encore. Nous sommes deux citoyens du monde. Et je n’oublierai jamais comment nous nous sommes rencontrés. Après avoir passé une année loin de la maison, et fréquenté une école de formation pour les jeunes des Focolari en Italie, j’étais enthousiaste à l’idée de rentrer à la maison et de soutenir nos initiatives en Californie. Un ami m’a suggéré d’unir nos forces pour un projet à Mexicali. En toute honnêteté, au départ, j’étais réticent. Toutefois, je me suis mordu une lèvre et je l’ai écouté. Fort heureusement, après avoir rencontré Noé, je me suis décidé à y aller avec quelques amis. Cette journée, on ne peut la décrire avec des mots. C’était génial ! ». « L’objectif était celui de montrer notre vision du monde uni à travers une course simultanée le long des deux côtés du mur. Il y avait environ 200 personnes, de chaque côté avec un unique message :’’Nous pouvons être séparés par un mur, mais nous sommes ensemble pour construire un monde uni ‘’. Beaucoup de gens de tous les âges, ont adhéré et depuis lors, cela devient un rendez-vous annuel dans lequel nous avons impliqué les gouvernements locaux, des deux côtés. Après ce premier grand événement, notre objectif est devenu plus visible. Josef et moi-même, avec d’autres amis, de nos pays respectifs, avons eu beaucoup d’opportunités de travailler ensemble pour plusieurs activités sociales, mais aussi, dans le temps, nous avons développé des rapports de fraternité et de réelle amitié, avec nos voisins au-delà de la frontière. J’ai découvert que nos valeurs, nos objectifs et notre vision du monde, sont très semblables. Nous sommes tous égaux et je peux aimer son pays comme le mien ». « J’ai pris cette photo pendant un de nos événements, qui m’a inspiré cette pensée :’’ Il existe, pour différentes raisons, des frontières physiques, géopolitiques, économiques ou de sécurité. Mais dans nos cœurs, il n’y a pas de barrières. Nous sommes un seul peuple et nous voulons un monde uni !’’ Ceux qui ont eu le privilège de voir notre planète de l’espace, parlent souvent de cette nouvelle perception de la vie humaine, sur terre. De là-haut, il n’y a pas de frontières. Elles s’évanouissent. Elles sont invisibles. Inexistantes. Les raisons pour lesquelles nous continuons à faire la guerre deviennent petites. Un astronaute a même dit :’’De là-haut, c’est clair que sur terre, nous sommes une seule et unique humanité’’ ».
Le mois d’avril dernier, l’ United World Projecta sélectionné 25 jeunes représentants du monde entier pour jouer le rôle d’ ‘’Ambassadeurs pour un Monde Uni’’, avec la tâche principale de travailler pour la reconnaissance officielle de la Semaine Monde Uni au niveau des Nations Unies. Pendant le Genfest à Manille, la possibilité de se rencontrer pour la première fois leur a été offerte, avec l’objectif d’entrer en contact direct avec les commissions nationales des importants organismes internationaux des Philippines. Les premières rencontres ont eu lieu les 5 et 6 juillet, en visitant les sièges de la Fao et de l’Unesco à Manille avec le but de connaître plus en profondeur le travail de ces organisations et de commencer une collaboration pour des projets futurs communs à travers New Humanity, l’ONG qui représente le Mouvement des Focolari au niveau des Nations Unies, dotée de statuts consultatifs généraux depuis 2005 et depuis 2008, partner UNESCO. Les ambassadeurs ont mis l’accent sur le besoin d’établir ces relations afin d’affronter ensemble les grands défis globaux tels que les conflits, les migrations et le changement climatique, en se focalisant en particulier sur une des priorités de l’Unesco c’est-à-dire l’éducation à la citoyenneté globale. Ces jours-ci à Manille ont également permis de développer les relations entre les ambassadeurs eux-mêmes : les rencontres auprès de ces agences des Nations Unies ont donc été une occasion pour renforcer leur rôle d’ ‘’ingénieurs’’ pour une nouvelle culture capable d’aller au-delà des ethnies, des religions et des groupes sociaux, en promouvant un esprit d’unité entre les peuples, aussi bien par le biais d’actions concrètes locales qu’au niveau des organisations internationales. En même temps, les jeunes participants sont devenus davantage conscients de l’importance à développer une équipe encore plus préparée et compétente sur ces thèmes afin de renforcer l’impact ; leur travail se poursuivra, maintenant que le Genfest est terminé, grâce à l’inspiration, à l’énergie et à l’unité expérimentée, en continuant à s’engager en tant qu’ambassadeurs pour un monde uni. Michale Grueter
« Je suis vraiment heureuse de vivre le Genfest ici avec vous et ceux qui sont connectés. Je vous salue tous de tout cœur ! Je suis témoin du rapport de Chiara avec des milliers de jeunes du monde entier : son dialogue avec eux a toujours été passionnant, ouvert, sincère, caractérisé par la confiance. Chiara était exigeante, comme vous l’êtes, et convaincue que les nouvelles générations, qui ont dans le cœur l’idéal de l’unité, forment des femmes et des hommes nouveaux qui irradient cette lumière, en témoignant que le monde uni est possible car il est déjà présent et vivant parmi nous. Moi aussi, j’ai eu la chance de connaître des jeunes de toutes les parties du monde et j’ai toujours été fascinée et enrichie par votre vitalité, votre créativité, votre courage. Chiara vous a mis au défi d’être des hommes et des femmes de l’unité, qui parviennent à porter dans leur cœur les trésors caractéristiques de chaque culture et à les communiquer aux autres : femmes et hommes ‘monde’. Au Genfest de 2012, vous avez lancé un projet ambitieux : le Projet Monde Uni. Durant ces années, vous avez porté de l’avant des concrétisations, et la proposition fondamentale du projet – promouvoir et diffuser la culture de la fraternité -, s’est étendue à beaucoup d’autres, à des adultes aussi et à des enfants. Je sais que sera lancé d’ici peu, dans la continuité du projet déjà en cours, un nouveau parcours, qui nous acheminera tous sur les nombreuses voies pour réaliser un monde uni. Nous avons un objectif très élevé mais nous savons que ce sont les grands idéaux qui font l’histoire. Notre objectif est : « Que tous soient un. » Ce « tous » est notre horizon. Faire nôtre le rêve de Dieu qui nous unit au Ciel (comme nous l’avons vécu aussi en écoutant le récit de Noël, de Shavon) et, en même temps, il nous insère fortement dans l’histoire de l’humanité pour y faire émerger le chemin vers la fraternité universelle. Avec la proposition qui va être lancée à présent, le Genfest touche à sa fin ; nous repartons tous dans nos pays, dans nos villes. Qu’allons-nous faire ? Ce monde uni que nous sommes en train de vivre ici, nous le porterons partout, là où nous allons, pour le réaliser dans notre famille, notre milieu d’étude, notre travail, dans le sport… Il y a un secret pour ne pas perdre de vue cet objectif qui, ici au Genfest, nous apparaît si beau, si vivant, si fascinant. Je voudrais le résumer en trois mots : Aimer ! Recommencer ! Partager ! Aimer est le secret d’une vie heureuse, pleine, intéressante, toujours nouvelle, jamais ennuyeuse, toujours surprenante ! Recommencer lorsque les difficultés, le découragement, les échecs nous bouleversent, faisant vaciller notre passion pour le monde uni. Les champions du monde s’entraînent et se relèvent après chaque chute jusqu’à parvenir au but. Partager nos expériences, nos joies, nos difficultés, nos talents, nos biens. Utilisons tous les moyens pour former un réseau ; lançons les initiatives les plus variées pour construire l’unité : des opérations à vaste échelle — locales et mondiales -, et rendons visible la fraternité universelle. Nous savons que la partie visible d’un iceberg repose sur une base immergée : de la même manière, la fraternité se construit sur des gestes quotidiens et des actions menées avec la conviction que le moyen le plus puissant que nous pouvons utiliser pour renouveler le monde, c’est notre cœur. Tant que notre cœur bat, nous pouvons aimer, nous pouvons recommencer, nous pouvons partager. La fraternité universelle commence par mon [cœur] – par notre cœur. C’est le défi fascinant que nous voulons relever ensemble afin que le monde uni devienne un rêve réalisé. »
MANILLE (Philippines) – la onzième édition du Genfest vient de s’achever. 6.000 jeunes des Focolari de plus de cent pays du monde ont lancé le projet « Pathways for a United World » : chemins et actions qui visent à rapprocher personnes et peuples, en construisant des rapports de fraternité dans les domaines de l’économie, la justice, la politique, l’environnement, le dialogue interculturel et interreligieux à répandre dans le monde entier. “ A une époque de migrations croissantes et de nationalismes qui se développent, voilà la réaction à une mondialisation exclusivement économique qui met de côté les cultures et les religions particulières – comme le résume Maria Voce, présidente des Focolari – le Genfest propose aux jeunes un changement d’orientation : ne pas s’arrêter en deçà des murs personnels, sociaux et politiques, mais accueillir sans crainte ni préjugés toutes sortes de diversités ». Ces prochaines années, donc, les Jeunes Pour un Monde Uni des Focolari seront engagés à donner vie à un réseau d’activités, visant à enraciner dans leurs propres milieux et pays, une mentalité et des gestes de paix et de solidarité. « Le six juillet nous sommes même allés au siège de la FAO et de l’UNESCO ici à Manille – raconte Marco Provenzale – pour présenter nos projets et offrir aux organisations internationales l’engagement de nombreux jeunes qui deviendront des ambassadeurs de fraternité dans leurs pays, avec une mission bien précise : lancer des actions « beyond all borders », comme l’indique le titre du Genfest, au-delà des frontières culturelles, sociales et politiques. Le Genfest a été une fête et en engagement ensemble, où même l’art et le spectacle ont souligné qu’il fallait exprimer le dépassement des frontières, comme les deux soirées-concert que l’Asie a fait participer au reste du monde et réciproquement. L’Explo a été très visitée, cette exposition multi médiale et interactive qui a proposé une lecture à l’envers de l’histoire du monde, vue sous l’optique des pas vers la paix de l’humanité et de l’engagement personnel et central pour la construire. Et afin de ne pas rester dans la théorie, l’action Hands for Humanity a offert aux participants la possibilité de « se salir les mains » : les jeunes pouvaient choisir entre 12 activités de solidarité, d’accueil et de restauration urbaine à réaliser dans divers endroits de Manille. Histoires au-delà des murs Cependant les vrais acteurs de cette onzième édition sont les histoires des jeunes, qui vivent le drame de la migration et de la ségrégation dans leur quotidien. « On ne parle pas beaucoup aujourd’hui de ceux qui vivent la limite du quotidien – expliquent les organisateurs – de ceux qui vivent avec les murs, avec un sentiment d’impuissance et le désir de s’en sortir ».
Aziz (Iraq)
Ce sont des histoires d’actualité poignante, comme celle de Noé Herrera (Mexique) et de Josef Capacio (USA) qui vivent chacun d’un côté de la frontière d’Etat entre leurs deux pays. Noé doit affronter tous les jours des heures de queue pour aller à l’école au-delà de la frontière. D’où lui vient l’espérance ? De l’amitié avec Josef et d’autres garçons d’Amérique du Nord avec qui il travaille pour répandre une mentalité partagée de respect et de connaissance réciproque. Aziz, par contre, est irakien : il vit maintenant en France et pose une question aux jeunes du Genfest : « Vous est-il arrivé de penser qu’un jour, à l’improviste, vous pourriez tout perdre : famille, maison, rêves : Alors toi, vous, qu’est-ce que vous feriez ? ». Egide et Jean Paul, l’un ruandais, l’autre burundais, se sont connus au cours d’une circonstance dramatique. A un arrêt d’autobus Jean Paul a été agressé et donné pour presque mort. Egide l’a sauvé, en l’assistant pendant des mois. Un geste extraordinaire si l’on pense à la blessure jamais fermée du récent conflit entre leur pays. Existe-t-il alors une recette pour dépasser les murs et barrières quand tout semble aller dans la direction opposée, se demande le peuple du Genfest ? Maria Voce propose trois paroles qui sont aussi un programme de vie pour tous les jeunes qui maintenant rentrent dans leur pays : aimer, recommencer et partager. Aimer les autres peuples comme le sien propre ; recommencer en ne perdant jamais l’espérance qu’un autre monde est possible et partager les richesses, les ressources et les poids personnels et collectifs. Et pour conclure elle lance un défi aux jeunes : être des hommes et des femmes d’unité, personnes qui portent dans leur cœur les trésors de toute culture, mais qui savent aussi les donner aux autres et être – en définitive – des hommes et des femmes monde. Communique de presse – Manille, 8 juillet 2018 Flickr albums
Youth for a United World International Genfest 2018 : Au-delà de toute frontière (Manille, 6-8 juillet 2018) « C’est avec une joie toute particulière que nous vous saluons, vous tous, les participants à la onzième édition du Genfest qui se tient à Manille, édition intitulée ‘’Beyond All Borders’’ (Au-delà de toute frontière), qui a comme but d’ouvrir aux jeunes, le cœur et l’esprit au futur. Sachez que nous soutenons votre initiative ainsi que le désir de vous réunir et de partager vos idées avec l’objectif de dépasser les frontières sociales et personnelles ; car ce n’est que par un esprit de solidarité, de respect et de compréhension réciproque que ces obstacles seront surmontés et cesseront d’être la cause de divisions et de conflits parmi les gens de notre monde. Tandis que vous entreprenez ce voyage pour affronter ces problèmes et lutter pour l’unité mondiale et la coexistence pacifique – toujours, naturellement, en restant unis dans vos nobles aspirations et le lien des actions et du témoignage communs, promesses pour un futur meilleur -, nous vous encourageons à rester ancrés dans la vision de cette rencontre et à rappeler, en plus de le promouvoir, le message de la fondatrice du Mouvement des Focolari, la disparue Chiara Lubich. Avec la prière et la bonne volonté comme ‘’cascade de Dieu’’, toutes les choses seront réalisées et transfigurées ! Avec ces paroles de sincères félicitations, nous invoquons sur vous tous, l’infinie grâce et miséricorde du Dieu Tout-Puissant, et nous restons avec beaucoup d’amour ». Sa Sainteté, le Patriarche œcuménique Bartolomé