Mouvement des Focolari
Algérie : une fidélité d’amour

Algérie : une fidélité d’amour

Christian de Charge.jpg1Il y a quelques jours, j’ai eu de nouveau entre les mains une lettre du P. Christian de Chergé dont c’était, l’année dernière, le 20ième anniversaire de la mort. Christian était prieur de la communauté de trappistes du monastère Notre Dame de l’Atlas à Tibhirine (90 km d’Alger). En 1996, lui avec six autres moines ont été pris en otage puis assassinés. Peu après, le 1er août, Mgr Pierre Claverie, évêque d’Oran fut lui aussi assassiné. On se trouvait en pleine « décennie noire », comme on avait l’habitude d’appeler la guerre civile qui avait éclaté dans les années 90. Les moines étaient d’origine française et comme tous les « étrangers » ils étaient directement dans la ligne de mire des « frères de la montagne », comme on appelait ceux qui avaient pris le maquis et les armes suite à l’annulation des élections de 1992. Le Front Islamique du Salut, partit politique dissous plus tard et déclaré hors la loi, était en train de gagner ces élections. Leur visage souriant, durant les moments vécus ensemble, me revient souvent à la mémoire. Tous, nous participions à la vocation particulière de l’Eglise de ce pays, où nous nous sentions envoyés pour témoigner de l’évangile, en étant au service de ce peuple. Une Eglise simple, pauvre, avec très peu de moyens, mais dont le témoignage resplendit dans le cœur de tant d’amis, en grande partie musulmans. En Algérie, 99,99% de la population est adepte de l’Islam. L’Eglise est « Eglise pour un peuple, une Eglise de la rencontre », selon l’expression de l’archevêque d’Alger, Mgr Paul Desfarges. On comprend que la vocation de l’Eglise en Algérie est, avant tout, témoignage de l’évangile, annoncé avec la vie, pour le peuple et sur une terre de rencontre, de rapports avec tout le monde. En revenant sur la lettre du 3 décembre 1994, il me semble revoir Christian, ou l’un des moines dans notre focolare de Tlemcen, où ils avaient l’habitude de s’arrêter pour la nuit, afin de reprendre leur voyage vers le monastère qu’ils étaient en train de fonder à Fez, au Maroc. Soirées de partages intenses, joie de se retrouver, de se sentir frères et de sentir que nous nous comprenions dans cet engagement vis-à-vis du peuple qui nous accueillait. Même si nos vocations étaient différentes, le cœur battait à l’unisson. TNX-13263-martiriOn s’encourageait à poursuivre la route même dans ce climat de danger dans lequel nous vivions. Dans l’air planait, de fait, l’idée d’un éventuel départ momentané des membres du focolare de Tlemcen, qui ne s’est pas vérifié par la suite. Et Christian nous écrivait : « Nous pensions que vous resteriez le plus longtemps possible parmi nous, témoins d’une convivialité offerte, d’un partage qui dépasse les frontières, d’une ouverture familière qui fait vibrer les cœurs à l’unisson, au-delà des barrières de l’appartenance religieuse. « Vous avez fait vôtre le message de l’évangile et vous avez gravé ce message au plus profond de nous. Et nous nous réjouissons avec vous de ce plus d’humanité que votre charisme apporte à notre Eglise. C’était beau de se retrouver dans votre « focolare ». De nombreux moines ont pu profiter de votre hospitalité lorsqu’ils faisaient étape chez vous, en route vers Fez, au Maroc. Nous avons tous gardé le goût (…) d’y goûter encore !… « C’est donc une grande souffrance pour nous d’imaginer le « focolare » vidé de son âme. En ces temps troublés, nous avons tous besoin de pouvoir compter sur ce « feu » entretenu dans la salle commune. Si vous n’êtes pas là à Noël, il fera encore plus froid. Ne partez pas. Nos vies sont entre les mains de Die (…), et nos raisons de rester sont les mêmes que celles qui nous ont fait vivre ici. Pour vous comme pour nous, la situation ne change en rien. « MERCI encore à chacun d’entre vous, et à toute notre communauté fraternelle d’aujourd’hui et de toujours. « Christian. » On a parlé du courage de rester…, mais pour celui qui comme nous vivait au cœur de cette dure expérience, je parlerais plutôt du courage d’être fidèle à un appel et de le partager avec une partie d’humanité dont nous faisions maintenant partie intégrante. Une fidélité d’amour. Dans les cœurs de ceux qui connaissaient les moines, Mgr Claverie ou les autres sœurs tués durant ces années en Algérie, ils continuent à nous parler d’évangile vécu et d’amitiés profondes avec un peuple qui était devenu le leur. « Mgr Claverie et ses 18 compagnons » représentent  tous ceux qui ont donné leur vie au cours de cette situation difficile : le groupe de travailleurs croates et bosniaques tués en 1993 et surtout, l’ensemble des algériens qui, pour défendre leur culture, ont résisté à cette vague de violence. Giorgio Antoniazzi

Chiara Lubich dans l’Église de la Mémoire

Chiara Lubich dans l’Église de la Mémoire

1653Du 1er novembre au 13 décembre 1998, Chiara Lubich fait un voyage en Allemagne, avec des étapes significatives à Aix-la-Chapelle, Augsbourg et Berlin, où elle est invitée par la communauté évangélique. Nous proposons quelques passages de son intervention, le 19 novembre à Berlin dans l’Eglise de la Mémoire, dans lesquels elle indique la loi de l’amour en tant que voie essentielle pour l’unité des chrétiens et pour le dialogue avec les croyants. «(…) Si nous chrétiens, aujourd’hui, à l’aube du troisième millénaire, nous jetons un regard en arrière sur nos 2000 ans d’histoire, et notamment sur le second millénaire, nous ne pouvons pas ne pas nous attrister en y voyant une suite d’incompréhensions, de querelles, de luttes. Cela a déchiré, en de nombreux points, la tunique sans couture du Christ qu’est son Église. Qui en est responsable ? Certainement, les circonstances historiques, culturelles, politiques, géographiques, sociales. Mais aussi l’absence de cet agent unificateur entre les chrétiens, qui devrait les caractériser, l’amour. Oui, vraiment. Aussi, pour tenter aujourd’hui de remédier à ce malheur, devons-nous avoir présent à l’esprit le fondement de notre foi commune : Dieu Amour qui nous appelle à aimer nous aussi. Car Dieu Amour, à notre époque, doit se révéler à nouveau aux Églises que nous formons. On ne peut, en effet, aimer les autres que si l’on se sent profondément aimés, que si brille, en nous tous chrétiens, la certitude que Dieu nous aime. Mais il ne nous aime pas seulement comme chrétiens pris un à un, il nous aime aussi en tant qu’Église. Et il aime l’Église lorsqu’elle s’est conformée, au cours de l’histoire, au dessein qu’il avait sur elle, mais aussi lorsque – et là réside l’incroyable miséricorde de Dieu – elle ne s’y est pas conformée et a engendré les divisions. [Mais il l’aime] à condition qu’elle recherche maintenant la pleine communion avec les autres Églises. C’est cette conviction consolante qui a poussé Jean-Paul II, confiant en Celui qui sait tirer le bien du mal, à répondre ainsi à la question : « Pourquoi l’Esprit Saint a-t-il permis toutes ces divisions ? »  [Il affirme], tout en admettant que cela puisse être le fruit des péchés des chrétiens : « Les divisions ne vont-elles pas finalement permettre à l’Église de découvrir la multiplicité des richesses contenues dans l’Évangile du Christ ? ».  « Peut-être – poursuit-il – ces richesses n’auraient-elles pas pu être découvertes autrement… ». Croire, donc, que Dieu est amour pour l’Église aussi. Mais si Dieu nous aime, nous ne pouvons pas rester impassibles devant cette tendresse divine. En fils authentiques, nous devons répondre à son Amour, comme Église aussi. Chaque Église, au cours des siècles, s’est en un certain sens pétrifiée à cause des vagues d’indifférence, d’incompréhension, voire de haine réciproque. Il est nécessaire que chacune développe un « supplément d’amour ». Il faudrait même que la chrétienté déborde d’amour, comme un fleuve en crue. [Qu’elle déborde d’] amour envers les autres Églises donc, et d’amour réciproque entre Églises, cet amour qui porte chacune d’elles à être un don pour les autres. On peut d’ailleurs présumer que, dans l’Église du futur, il n’y aura qu’une seule vérité, exprimée de différentes manières, considérée de plusieurs points de vue, enrichie de différentes interprétations. Il ne sera pas nécessaire qu’une Église ou une autre meure (comme certaines, peut-être petites, peuvent le croire), mais chacune devra renaître nouvelle dans l’unité. Et il sera merveilleux de vivre dans l’Église future en pleine communion. Ce sera fascinant comme quelque chose qui tient du miracle, et cela suscitera l’attention et l’intérêt du monde entier.» Lire tout Chiara Lubich Centre  

Gen3 de la Roumanie : Dieu a un plan sur nous

Gen3 de la Roumanie : Dieu a un plan sur nous

IMG-20161229-WA0000-1024x768Accompagnés de quelques-uns de leurs assistants, 13 gen3 partent pour un congrès qui les attend dans la cité pilote Faro des Focolari, à Krizevci, dans le nord de la Croatie. Durant le voyage, on respire un climat de grande sérénité et d’attente : le thème du congrès, ils le connaissent déjà, sera engageant et représentera un défi à relever : Jésus Crucifié et Abandonné. Le thème de la douleur, de la souffrance, la clé pour savoir l’identifier et la vivre, dans un monde de jeunes qui cherchent bien souvent avant tout la commodité, sans se rendre compte peut-être qu’il s’agit d’un bonheur qui n’en est pas un. Le voyage est long, de la Roumanie, le car entre en Hongrie. Le soir venu, quelques-uns des juniors s’endorment. Et puis, tout-à-coup, un grand bruit de klaxons et dans un brouillard épais, l’image frontale d’un camion avant l’effroyable fracas entre les deux véhicules. Teia, Adelin, Delia, Eve, Bea, Iulian et tous les autres juniors sont vivants . Mais le choc est énorme. ‘’La première voiture qui s’est arrêtée après l’accident – raconte Rozi, une assistante – était celle des secours. Ils avaient à peine terminé leur tournée et étaient en train de rentrer à la base. Comment ne pas lire en cela un clin d’œil de l’amour de Dieu ? Les policiers ont été excellents :  ils nous ont accueillis dans la plus grande salle du bureau central de police jusqu’à ce qu’un autre bus vienne nous chercher. Ils disaient que de ce genre d’accident, on en ressort difficilement vivants…puis ils nous ont acheté des pizzas et des gâteaux ». Une fois arrivés à l’hôpital, les juniors sont partagés dans les différents services. Bea : ’’A ce moment-là, nous nous sommes sentis perdus, nous ne comprenions pas le hongrois, nous étions effrayés et seuls, nous ne comprenions pas ce qui se passait et comment répondre à ce que les médecins nous demandaient. Chacun de nous, isolé des autres était seul, un peu semblable à Jésus dans son abandon. C’était comme si on le rencontrait et le vivions’’. Eve :’’Plus tard, des personnes sont arrivées pour nous traduire. Une focolarine de la Roumanie aurait dû être en Hongrie le jour avant, mais elle avait perdu son car. Quand elle a entendu parler de l’accident, elle était proche de la ville où nous nous trouvions. Le chauffeur a proposé aux passagers de ne plus faire de haltes et de l’amener directement à l’hôpital pour lui permettre de nous aider plus vite. Elle nous a dit qu’elle avait compris pourquoi elle avait raté le car le jour avant’’. Rozi : ‘’Les médecins ont dit que nous devions rester à l’hôpital pour faire les examens de l’état de santé de chacun. J’ai commencé à téléphoner aux parents des juniors. Beaucoup parmi eux se trouvaient à 15 heures de distance de l’hôpital. Et puis, les gen3 n’arrêtaient pas de me demander de repartir pour le congrès. A la fin, nous avons obtenu l’autorisation de quitter l’hôpital, avec la signature, par procuration, des parents, et sans devoir payer aucun frais’’. Quelques jours après, sept juniors arrivent en représentation du groupe, à la cité pilote Faro (Croatie). L’expérience de douleur et de peur, mais aussi d’intense unité vécue entre eux, montre combien le thème approfondi dans le congrès est déjà devenu une réalité pour eux. Iulian raconte : ‘’L’accident nous a fait comprendre que, quoiqu’il arrive dans la vie, cela vaut la peine de s’abandonner totalement  dans les mains de Dieu. Jésus Abandonné nous unit d’une manière incroyable ! Nous sommes restés en vie car Dieu a un plan sur nous : une divine aventure nous attend’’.   D’après Chiara Favotti

Tremblement de terre en Italie : trois heures sous les décombres

Tremblement de terre en Italie : trois heures sous les décombres

earthquake-1665898_960_720“ 142 secondes et le village de ton enfance disparait, 142 secondes interminables et tout ce qui s’est construit durant des siècles est complètement rasé comme un château de cartes, 142 maudites secondes et 299 vies sont éliminées de l’affection des personnes qui leur sont chères. « Tout s’écroule, tout est vanité des vanités », cette phrase résonne comme en écho dans ma tête alors que j’écris”. C’est ainsi que débute le récit de Lorenzo, 18 ans, de la région des Marches, qui se trouvait sous les décombres de sa maison pendant plusieurs heures lors du séisme du 24 août. “Il était 3h36, comme on me l’a dit, lorsqu’un grondement, une secousse et une poussière d’enfer et de gravats ont interrompu mon sommeil. Puis, ce qu’un poète peu original aurait défini « la tranquillité après la tempête ». Tout immobile, profond silence, obscurité absolue. J’étais, d’un seul coup, piégé dans un espace grand comme mon corps. A chaque secousse, autour de moi, la poussière se soulevait. Ma vie ne tenait qu’à un fil. Puis à l’aube, avec les secours des gens de mon village à l’extérieur de ce qu’avant nous appelions maison et dont il ne restait qu’un tas de pierres, de nouveau on m’appelle. Je voudrais vous faire participer à ma joie de ce moment-là, mais vraiment les mots ne suffiraient pas. Je suis sorti de cet enfer trois heures plus tard, destruction et mort tout autour de moi, mais à travers tout cela je n’arrivais à voir qu’une seule chose : l’amour. Tout le monde faisait son possible pour l’autre, mettant même à risque sa propre vie sans se préoccuper du danger. Ils étaient réellement prêts à donner leur vie. Malheureusement ou heureusement l’humanité donne le meilleur de soi dans la souffrance. La souffrance est vraiment la clé de mon expérience. Je sentais que malgré tous ces gens autour de la maison, personne ne pouvait m’aider, ne pouvait me comprendre. J’ai demandé, dans la prière : « Pourquoi à moi ? ». J’ai pensé : « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Il ne m’avait pas abandonné, en vérité, et en sortant je l’ai découvert parce que cette expérience m’a servi de loupe à travers laquelle je pouvais voir le monde différemment, elle m’a donné plus de force pour vivre ma vie le mieux possible ». Depuis la nuit du 24 août, et après les secousses des mois qui ont suivi, les réfugiés dus au tremblement de terre du Centre de l’Italie sont encore nombreux. Des gens ont été obligés d’abandonner leur propre maison, leurs biens et certains même leur village. On se demande vraiment ce qu’ils ont pu emporter avec eux de cette longue et tragique nuit, qu’est-ce qui leur donne le courage d’aller de l’avant et de recommencer. Nous avons justement choisi le récit de Lorenzo parce qu’il nous raconte la peur de ce qu’il a vécu ce jour-là, mais aussi la découverte de quelque chose de plus grand. L’Italie est forte et fait preuve d’une grande unité. Les associations qui aident les déplacés sont nombreuses, comme nous le racontent les amis du mouvement des Focolari, immédiatement engagés à travers AMU, AFN et autres associations pour répondre aux besoins les plus pressants. Ils nous racontent les actions qui se font dans les régions du Centre de l’Italie. « Nous faisons des activités d’animation, en construisant un petit centre de rassemblement afin de permettre aux habitants de garder l’esprit de communauté. Nos forces se concentrent aussi surtout sur les petites entreprises agroalimentaires de la région, pour qu’elles puissent continuer leurs activités malgré cette étape d’émergence et que les gens ne perdent pas leur travail ». Pour soutenir les entreprises, ils ont pensé à un véritable projet : « Le projet RimPRESA s’articule autour de deux actions parallèles : fournir la matière première, machines, petites infrastructures et soutenir la vente des produits. Evidemment tout est basé sur les rapports humains avec les personnes frappées par le tremblement de terre ». Source: Teens, work in progress 4 unity, CN groupe d’éditions, Roma 2016, n.6, pag 4-5 Info Projet: www.focolaritalia.it rimpresa@focolare.org Pour participer:

Action pour un Monde Uni ONLUS (AMU) Action pour Familles Nouvelles ONLUS (AFN)
IBAN: IT16 G050 1803 2000 0000 0120 434 Banca Popolare Etica IBAN: IT55 K033 5901 6001 0000 0001 060 Banca Prossima
Code S WIFT/BIC: CCRTIT2184D Code SWIFT/BIC: BCITITMX
MOTIF: Urgence tremblement de terre (Italie)
Les sommes versées sur les deux comptes- courants pour ce motif seront conjointement gérées par l’AMU et AFN. Selon les réglementations locales en vigueur, des réductions fiscales concernant ces dons sont prévues dans de nombreux Pays de l’Union Européenne et dans d’autres Pays du monde. Les contribuables italiens pourront obtenir des déductions et des abattements de leur revenu, selon les normes prévues pour les associations sans but lucratif, jusqu’à 10% de leur revenu et dans la limite de 70000 euros par an, à l’exclusion des versements effectués en numéraire.
2017: Chiara Lubich et la famille

2017: Chiara Lubich et la famille

Streaming 11-3- 2017, 16:00-18:30  (CET, UTC+1): http://live.focolare.org/FamilyHighlights/

Chiara Lubich_LoppianoTout au long de l’année 2017, divers événements et initiatives auront lieu dans plusieurs Pays sur les cinq continents. Un parcours de vie et de pensée en plusieurs étapes qui mettra en lumière la valeur de la famille au regard de la « fraternité universelle », en témoignant de la richesse des diversités culturelles à travers l’idéal de l’unité vécu en famille.

L’événement principal aura lieu à Loppiano du 10 au 12 mars 2017, où sont attendues environ 800 personnes qui représenteront le monde entier. Les familles pourront se plonger pleinement dans la réalité de la cité-pilote internationale des Focolari et montrer le rêve de Chiara Lubich qui atteint désormais tous les continents.

Le matin, workshop pour adultes, jeunes, ados et enfants, réalisés avec le concours du Mouvement paroissial, les Centres Gen3 et Gen4, les associations AFN et AMU. L’après-midi la rencontre à l’Auditorium, retransmise en direct via streaming, accueillera quelques experts sur les questions familiales participant au Séminaire Culturel qui aura lieu à l’Institut Universitaire Sophia (10 11 mars). Ce séminaire, d’ampleur universelle, lancera le futur Centre d’études sur la famille, avec l’objectif d’approfondir les apports de la spiritualité de l’unité pour relever les défis que rencontrent aujourd’hui les familles.

Trois axes orienteront le contenu de la réflexion:

  • « La famille : jeu des relations du « je » au «nous » (dans le couple, avec les enfants, entre générations)

  • « l’amour comme chemin de réponse aux points critiques inhérents à la famille (blessures, défis, souffrances : des faits de vie au sein d’un parcours commun)

  • « La famille : force régénératrice du tissu social de chaque peuple » (vie, familles en réseaux, solidarité et accueil, engagement social et travail)

                                                                                                                                                                           Logo_FN_Comunicato_sul_Sito-e1484300323575Un nouveau logo: 50 ans après sa fondation, le Mouvement Familles Nouvelles renouvelle son image avec un nouveau logo, expressions de la continuité et de l’évolution naturelle du précédent. Il représente un petit arbre, signe de croissance de la petite plante qui au cours des années a porté ses fruits de vie partagés avec les familles du monde, avec l’Église, pour l’humanité. Une plante robuste, qui est née et qui a grandi à partir des semences d’accueil. En effet la famille, en s’ouvrant sur les autres, contribue à faire naître et se développer des graines de fraternité et de paix, et c’est le germe d’une société renouvelée.

Chiara Lubich (1920-2008), a toujours manifesté une attention particulière envers la famille et, avec l’aide précieuse d’Igino Giordani, écrivain et homme politique italien, premier focolarino marié, elle a mis en valeur « le projet audacieux, très beau et exigeant de Dieu sur la famille ». Elle avait compris «le rôle considérable que celle-ci peut avoir dans la construction d’un monde de paix ».

En 1967 Chiara fonde le mouvement Familles Nouvelles pour que brille dans les foyers la flamme de l’amour et avec elle les valeurs propres à la famille et nécessaires à l’humanité. Elle voyait en effet dans les familles le meilleur canal pour rejoindre les jeunes qui se préparent au mariage, les familles en difficulté ou divisées, les personnes veuves, les enfants abandonnés et tous ceux qui vivent des situations marginales.

Pour info www.famiglienuove.org famiglienuove@focolare.org tel. 069411565

Œcuménisme : Semaine de l’unité

Œcuménisme : Semaine de l’unité

unita_cristiani« L’amour du Christ nous pousse vers la réconciliation » (2Cor 5, 14) : c’est la phrase de l’Écriture Sainte qui a été choisie comme titre pour l’édition 2017 de la traditionnelle ‘’Semaine’’, lancée par les plus importants organismes qui s’occupent d’œcuménisme, parmi lesquels le Conseil Œcuménique des Églises et le Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. Un choix particulièrement heureux surtout après la célébration d’octobre dernier des 500 ans de la Réforme, où se sont unis dans la prière en la cathédrale de Lund (Suède), autour du même autel, des représentants de la Fédération Luthérienne Mondiale et le pape François. A côté de tels gestes œcuméniques hautement significatifs, grandit un œcuménisme, pour ainsi dire, de peuple. Ce sont des initiatives de fidèles de confessions différentes qui veulent se connaître et se reconnaître toujours plus frères dans le Christ. Souvent ce sont de petits gestes, mais qui grâce à l’action de l’Esprit saint, sont désormais diffusés dans les coins les plus disparates de la planète. Et qui mettent en évidence combien le chemin vers la pleine et visible unité entre les chrétiens est désormais une réalité irréversible. Nous en citons quelques-uns de l’Amérique latine. « Beaucoup parmi nous du Mouvement des Focolari du Pérou, avions établi des rapports avec des fidèles de différentes Églises. Maintenant qu’est né un groupe œcuménique dans le diocèse d’Arequipa, nous collaborons avec eux pour l’organisation de la ‘’Semaine’’. Celle-ci prévoit chaque jour une initiative dans chacune des différentes Églises et une d’entre elles se tiendra aussi au siège de notre mouvement. A Lima également, étant donné qu’il y a une présence de plusieurs personnes de différentes Églises qui fréquentent régulièrement le focolare, notre siège a été choisi pour l’activité de conclusion de la ‘’Semaine’’avec la présence d’évêques catholiques, de pasteurs luthériens, anglicans, évangélistes et pentecôtistes. Chaque mois, nous participons également nous aussi au petit-déjeuner œcuménique au siège de l’YMCA, tandis qu’un jeune évangéliste d’une ville du nord du pays, ayant reçu l’autorisation de son Pasteur,  est en train de participer à un cours de formation de six mois dans la citadelle internationale de Loppiano, en Italie ».   « Avec des membres des Églises anglicane, méthodiste, presbytérienne,  adventiste – nous communiquent les communautés des focolare du Brésil – nous avons des rapports réellement significatifs. Il nous arrive de nous réunir pour dialoguer sur des thèmes spécifiques, comme cela s’est passé lors d’un congrès qui s’est tenu le mois d’août dernier dans la ‘’citadelle Ginetta’’ (Vargem Grande – San Paolo), où le thème de la Paix y a été traité ». « Fruits du rapport avec des méthodistes et des vaudois de la ville de Buenos Aires (Argentine), nous avons installé une crèche œcuménique sur une place, faite par des enfants, et qui a été vue par plus de 150 personnes. S’en est suivi  un moment de prière avec des bougies allumées comme signe que chacun est porteur de la lumière de Noël dans son propre milieu ». « Notre participation aux différentes célébrations de la ‘’Semaine’’ – nous écrivent-ils du Venezuela  – est une occasion pour intensifier les rapports déjà existants depuis de nombreuses années et pour établir de nouveaux contacts. Rapports qui ne s’arrêtent pas avec la conclusion des célébrations, bien du contraire ! Au cours de l’année, cette connaissance réciproque nous amène bien souvent à réaliser ensemble des actions concrètes de solidarité ». Et enfin, encore de Lima (Pérou) : « Après les inondations destructrices dans la périphérie, avec quelques jeunes des Focolari et des personnes de l’Église méthodiste, nous sommes allés déblayer la boue qui avait recouvert les maisons de tant de familles démunies. Un travail dur, mais nous étions tous  heureux de pouvoir aimer concrètement ces familles, en se reconnaissant frères et sœurs avec eux et entre nous ».   D’après Anna Friso

Visite de Luce Ardente au Vietnam

Visite de Luce Ardente au Vietnam

img57 “Ce furent des jours de “feu”, avec les trois moines amis arrivés de la Thaïlande: Phramaha Thongrattana Thavorn, Ajarn Suchart Vitipanyaporn, Bhikkhu Jayabhinunto et M. Khamphorn che li accompagnava», rapportent Marcella et Luigi, amis chrétiens, au sujet de la deuxième semaine de décembre dernier vécue avec les moines bouddhistes à Ho Chi Minh, au Vietnam. Nos amis mettent en valeur “l’atmosphère de ces journées: une grande ouverture et des horizons nouveaux”. Et d’ajouter: “ Nous avons pour ainsi dire vécu comme une sorte de rêve”. Un peu d’histoire. La rencontre du moine Phramaha Thongrattana Thavorn avec la spiritualité de l’unité remonte à l’année 1995. Il était allé cette année-là à Romepour accompagner l’un de ses disciples, Somjit, qui était en train de faire une expérience de vie monastique pendant une brève période avant de se marier, en suivant la tradition des jeunes bouddhistes. Phramaha Thongrattana,  qui signifie “or fin”, connut à cette occasion Chiara Lubich et fut très impressionné. .Elle aussi fut frappée par sa personne et, à sa demande, elle lui donna un nom nouveau: Luce Ardente. Depuis lors, ce moine n’a cessé de vivre et d’annoncer avec force et enthousiasme l’idéal de la fraternité universelle, l’idéal de “Maman Chiara” (comme il l’appelle encore aujourd’hui). Aux obsèques de Chiara Lubich, en 2008, Luce Ardente exprima son désir de dire aux bouddhistes “combien maman Chiara avait fait du bien à sa vie de moine. Je sens qu’elle continue à me donner un élan intérieur et une force pour porter à tous l’idéal de la fraternité entre tous. Elle n’appartient plus seulement à vous, chrétiens, mais désormais elle et son idéal sont l’héritage de toute l’humanité”. Mais revenons en décembre 2016, à Ho Chi Minh: “Le premier fait surprenant -disent-ils- a été le lien d’amitié qui s’est créé entre Luce Ardente et le très Révérend Thich Thien Tam, moine responsable de la Pagode Pho Minh, qui représente à la fois le Bouddhisme Theravada et le Bouddhisme Mahayana au Vietnam. C’est une personnalité qui siège au nom du Bouddhisme du Vietnam dans toutes les manifestations internationales. La confiance et la sympathie qui est née entre eux a fait que le Rév. Thich Thien Tam a demandé aux autorités compétentes que les trois moines logent au temple et non à l’hôtel comme le prévoit le protocole”. img53 Il y a eu plusieurs rendez-vous à caractère interreligieux, (mais pas seulement), comme leur visite à deux communautés chrétiennes, déjeuner inclus. Les moines ont aussi participé avec eux à la fête de Noël, un fait inhabituel pour les chrétiens du lieu, mais accueilli avec grande joie par tous. Il y a eu ensuite la visite de deux projets sociaux animés par des chrétiens qui s’inspirent de la spiritualité de l’unité pour des enfants défavorisés à Binh Duong. Puis aussi une rencontre interreligieuse au Centre Pastoral du diocèse de Ho Chi Minh City, en présence des représentants de cinq religions. Dans ce contexte, Luce Ardente a parlé de son lien d’amitié avec le pape Jean-Paul II et avec Chiara Lubich. Et il a expliqué ce qu’elle appelait « l’art d’aimer » : un amour qui s’adresse à tous, qui prend l’initiative, qui sait se faire « proche » de l’autre, qui va jusqu’à aimer les ennemis et à prier pour eux… «  Les yeux des leaders présents étaient mouillés de larmes – notent Marcella et Luigi – et à dire vrai les nôtres aussi ». Deux heures de vrai dialogue qui se sont conclues par la visite de l’archevêque émérite, le Cardinal J. Baptiste Phan Minh Man, qui avait fortement encouragé la création d’un bureau pour le dialogue interreligieux au Centre Pastoral Diocésain. Le dernier jour a été consacré à la visite de quelques temples, guidée par le Père Bao Loc, le prêtre responsable du dialogue interreligieux pour le diocèse de Ho Chi Minh City. « Désormais des horizons nouveaux et inattendus  s’ouvrent devant nous. Il s’agit pour nous  de donner suite à tout ce qui a été vécu ces jours-ci. L’héritage de Chiara, qui nous invite à être toujours « famille », est une réalité qui touche le cœur de tous lorsqu’elle est vraiment vécue ». Propos recueillis par Gustavo Clariá

Séminaristes à Loppiano

Séminaristes à Loppiano

  P1350418Plus de 40 séminaristes, accompagnés de quelques prêtres, de 17 pays des cinq continents, ont voyagé pour passer les vacances de fin d’année à Loppiano. “Nous avons choisi la cité-pilote internationale des Focolari pour faire une expérience de Dieu – écrivent-ils – dans la communion et dans l’approfondissement de ce choix évangélique radical qui brûle dans nos cœurs.” Et c’est justement l’Évangile qu’ils veulent mettre à la base de leur séjour à Loppiano, à partir de la Règle d’or, cet enseignement présent aussi dans d’autres textes sacrés de grandes religions: “Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux” (Mt 7,12). Le groupe est accueilli à Vinea Mea, le siège de l’École résidentielle pour prêtres venus des différentes parties du monde pour se former à la Spiritualité de l’unité, typique des Focolari, en faisant une expérience d’Église comme la définit saint Jean-Paul II: “Maison et école de la communion” (Novo Millennio Ineunte, 43). Quelques prêtres de l’École et d’autres experts de la cité-pilote accompagnent ces futurs prêtres dans leur cheminement. La méthode avec laquelle ils exposent leurs thèmes, certains au contenu théologique dense, est expérimentée et dynamique, avec le partage du vécu, amenant ainsi les jeunes à faire, à leur tour, une actualisation du message de Jésus. P1350340Un des jeunes écrit: “J’ai été très touché par l’un des points essentiels de la spiritualité de Chiara Lubich, présenté dans le thème ‘Jésus abandonné, fenêtre de Dieu – fenêtre de l’humanité’. J’ai compris que son regard d’amour ouvre la route de l’humanité vers Dieu, mais ouvre aussi le chemin de Dieu vers l’homme de manière toujours nouvelle”. Et un autre: “J’ai compris que ce Jésus qui s’est fait homme par amour et qui exprime le faîte de son amour dans l’abandon sur la croix, n’est pas seulement un beau concept théologique, mais doit devenir vie en moi, amour et service pour qui est proche de moi”. Ensuite, le contact avec les autres ‘citoyens’ de Loppiano leur permet d’approfondir la compréhension sur comment construire l’unité malgré les nombreuses différences. Pour conclure, quelques impressions: “Ces derniers jours, j’ai découvert que dans les relations interpersonnelles aussi, la clé est de réussir à se faire petit devant l’autre, comme Jésus abandonné, brûlant en Lui les difficultés que la vie d’unité comporte.” “Comme Jésus, moi aussi je dois me libérer de mon ‘moi’, et être prêt à ‘donner ma vie’ pour mes frères, à chaque occasion de la journée.” “Ce qui m’a touché le plus est la joie avec laquelle les habitant de la cité-pilote abordent difficultés et services, en transmettant Dieu aux autres.” Le Centre Gens

Chiara Lubich : Famille, mystère d’amour

Chiara Lubich : Famille, mystère d’amour

famiglie 1[…] Lorsque Dieu a créé le genre humain, il a modelé une famille. Lorsque le Verbe de Dieu est venu sur terre, il a voulu naître dans une famille. Lorsque Jésus a commencé sa vie publique, il fêtait une nouvelle famille. Dieu a tellement eu à cœur la famille, il l’a pensée comme une réalité d’une telle importance qu’il y a gravé sa propre empreinte : en effet, la famille reflète la vie même de Dieu, la vie de la Très Sainte Trinité […]. Mais comment Dieu a-t-il conçu la famille ? Dieu qui est Amour, a conçu la famille comme un entrecroisement, un engrenage d’amour : amour nuptial entre les époux, amour maternel et paternel envers les enfants, filial envers les parents. Amour des grands-parents pour leurs petits-enfants, des petits-enfants pour leurs grands-parents, pour leurs oncles et vice-versa. La famille est donc un écrin, un joyau, un mystère d’amour. C’est ainsi que Dieu l’a pensée, l’a créée. Et son Fils, en rachetant le monde, a sublimé totalement cet amour naturel, dont les membres de la famille sont imprégnés, avec l’amour divin qu’il a porté sur la terre, avec le feu qu’il veut voir allumé partout. Ainsi, grâce à lui, la famille est devenue, non seulement la première cellule de l’humanité que Dieu a créée mais la cellule base de l’Église fondée par son Fils. Grâce à l’amour surnaturel qui les envahit, par l’intermédiaire du baptême et des autres sacrements, mais en particulier par l’intermédiaire du sacrement de mariage, les membres de la famille sont en effet appelés distinctement et ensemble à la tache sublime et vertigineuse d’édifier cette cellule comme une petite église, comme l'”ecclesiola”. Jésus veut que l’époux ne voie pas et n’aime pas dans son épouse seulement celle avec qui il partage sa vie, mais qu’il aime en elle (…) le Christ lui-même. En effet, il considère comme fait à lui-même ce qu’il fait pour elle et vice-versa. En outre, Jésus dans l’épouse et Jésus dans l’époux doivent être aimés avec la mesure que Jésus demande et qu’il a exprimée par ces mots : « Aimez-vous comme je vous ai aimés » (Jn 13,34). C’est-à-dire, aimez-vous jusqu’à être prêts à donner la vie l’un pour l’autre. Si les parents se rappellent cela toute la journée – quand ils prient, travaillent ou se mettent à table, comme lorsqu’ils dorment, étudient, rient ou jouent avec leurs enfants… chaque instant leur sera propice pour témoigner Dieu. Lire tout “La famille et la priere” De l’intervention de Chiara Lubich au Congrès “Famille-société : racines dans l’Absolu pour l’aujourd’hui de l’homme – Castel Gandolfo, 8 Avril 1989.  

Thaïlande: trois jours avec les enfants de Mae Sot

Thaïlande: trois jours avec les enfants de Mae Sot

mae 1Il y a des années, une de mes connaissances m’a dit: “Où il y a les pauvres, il y a aussi beaucoup d’argent”. J’étais jeune et n’y croyais pas beaucoup: après 26 ans en Asie, je me suis rendu compte que, malheureusement, c’est vrai, à Mae Sot aussi. À l’encontre de tout bon sens de développement durable ou de respect minimum pour l’homme et la nature, des routes sont construites, des projets sont conçus pour attirer des entreprises qui ne sont plus rentables dans leur pays; ou elles sont chassées parce qu’elles ne respectent pas la loi et sont dangereuses pour la santé. Tout cela parce qu’il existe une “main d’œuvre” à bas coût, très bas coût, gratuite même. De l’autre côté, il y a des personnes très riches prêtes à profiter de la situation. Les pauvres, en traversant la frontière du Myanmar vers la Thaïlande, fuient la faim et les problèmes d’un pays qui peine encore à avoir une égalité sociale, à protéger les classes moins chanceuses ou de religion différente. À la frontière, on continue à refouler, à faire feu, et ce sont les plus petits qui souffrent le plus. Le nombre d’enfants orphelins, handicapés, abandonnés ou qui sont laissés seuls à la maison augmente, pendant que les parents travaillent dans les plantations. Quelle tristesse de voir les enfants qui souffrent! Et Mae Sot en est remplie. Nous faisons quelque chose pour eux avec notre projet. Chaque fois que nous allons dans cette zone, nous avons nos “endroits spéciaux”: orphelinats, maisons perdues dans la campagne, notre petite école de Goccia dopo Goccia (Goutte après Goutte) composée d’une soixantaine d’élèves: des endroits où rencontrer de nombreux enfants aux yeux noirs qui restent gravés dans notre âme, et on ne part plus.   Notre projet en est à sa sixième année (même si nous aidons le peuple Karen depuis des dizaines d’années) et atteint, dans trois pays (Thaïlande, Laos et Vietnam), environ 250 personnes. Tous des microprojets, directs et concrets, envers les noyaux familiaux vivant souvent sous le seuil de pauvreté. De quoi ont-ils besoin? Bien sûr de nourriture, de vêtements, mais, surtout, d’amour, sous forme de bienveillance, sourire, attention, bref, quelqu’un qui te demande: “Comment vas-tu?” Donc avoir des interlocuteurs qui sachent comprendre leurs souffrances d’une vie de migrants, de personnes qui ont peu de valeurs aux yeux des riches et qui sont exploitées. C’est ce que nous essayons de faire: aider, être à leurs côtés, soulager, donner espérance et chaleur. À travers des contacts locaux, notre aide arrive chaque mois. Et tous les trois mois, nous faisons le tour des projets, pour leur rendre visite et faire comprendre concrètement que nous ne les abandonnons pas. “Le fait que vous parcourez tous ces kilomètres pour venir chez nous, nous donne force et raison de continuer à vivre.” Voilà ce qu’ils nous disent souvent. Ces petits yeux noirs, ces visages qui ne sourient pas: une image qui vaut mille mots. Nous nous souvenons des mots de Chiara Lubich, inspiratrice de notre projet: “Donne-moi tous ceux qui sont seuls”. Et nous sentons que tous sont nos “seuls”, parce qu’ils sont des images de ce visage de Jésus qui continue à crier sur la Croix et à demander tout l’amour que nous pouvons donner. Voilà le sens de notre projet et de notre joie intime. Luigi Butori   Pour soutenir le projet: Banque cantonale des Grisons, 7002 Coire IBAN: CH19 0077 4010 2957 6490 0 Goccia dopo Goccia Residenza Ragazzi 196a 7742 Poschiavo Suisse e-mail: gica.ceccarelli@bluewin.ch ou gocciadopogoccia.ms@gmail.com Association reconnue par l’Administration cantonale grisonne des impôts. Les dons peuvent être déduits des impôts.  

En voyage du Burkina Faso au Niger

En voyage du Burkina Faso au Niger

burkina1Nous avons à peine terminé un voyage qui, de Bobo-Dioulasso, nous a conduits d’abord à Dorì, une ville située tout au nord du Burkina Faso et ensuite à Niamey au Niger. Notre but était de répondre aux attentes des communautés nées autour de la spiritualité des Focolari, désireuses de partager les expériences et les fruits de cette vie qui commence aussi à se frayer un chemin dans les Pays du Sahel”. C’est ainsi que débute le récit d’Aurore et de Pascal, focolarini à Bobo Dioulasso, la seconde ville du Burkina Faso, siège du Mouvement pour cette région. Le Burkina, riche de plus de 17 millions d’habitants (50% de musulmans, 30% de chrétiens, et 20% de religions traditionnelles) est, tout comme son voisin le Niger, l’un des Pays les plus pauvres du monde, tous deux sans débouchés sur la mer. Nous sommes arrivés à Niamey, la capitale du Niger, où nous avons été accueillis avec très grande joie par la communauté, à commencer par l’évêque, Mgr Laurent Lompo, qui est devenu prêtre – comme il aime le dire – grâce à sa participation à sa première Mariapolis. Mgr Lompo, un pasteur très proche de son peuple qu’il aime concrètement, nous a partagé de nombreuses expériences de dialogue et d’amitié avec les musulmans qui, au Niger, représentent 93% de la population (10 millions). Dans ce Pays la relation des chrétiens avec le monde musulman est un véritable défi, surtout à la suite du 17 janvier 2015, lorsque, après les attentats de Paris au siège de la revue Charlie Hebdo, les musulmans extrémistes ont brûlé plus de 70 églises chrétiennes dans le Pays”. nigeria1Mgr Lompo nous a recommandé d’aller voir aussi Hawa, une dame qui avait participé autrefois à des rencontres du Mouvement, mais qui, pour des raisons familiales, était devenue musulmane. Surprise et émue de notre visite, elle nous a parlé de sa famille, des beaux moments vécus à la Mariapolis et, en apprenant qu’il y aurait d’ici peu une mariapolis dans la région, elle a promis de se préparer à y participer. C’était beau de voir, en elle et chez beaucoup d’autres musulmans que nous avons rencontrés, la joie de pouvoir vivre à nouveau dans la ville de Marie (Mariapolis) l’expérience de l’amour réciproque. Une joie que nous avons ensuite partagée avec l’évêque”. Nous nous sommes enfin retrouvés avec la petite communauté de Niamey: des personnes très profondes, désireuses de vivre l’Évangile et de faire avancer l’expérience de l’unité. Notre visite les a encouragées à poursuivre sur cette voie. L’une d’entre elles, s’exprimant au nom de tous, disait:”C’est vrai que nous, en Afrique, nous sommes souvent confrontés à des situations difficiles, mais avec la spiritualité de Chiara Lubich nous apprenons à aimer l’autre en faisant nôtre sa souffrance. Combien je voudrais que cet idéal de fraternité envahisse notre petite Église ainsi que la société de notre Pays”! Aurora De Oliveira et Pascal Pontien Ntawuyankira

Ma vocation “sophienne”

Ma vocation “sophienne”

s200_piotr.zygulskiPiotr, pourquoi as-tu choisi de t’inscrire à Sophia? Beaucoup de facteurs m’ont mené vers Sophia. Durant mes années de lycée, j’ai eu la chance de rencontrer un philosophe turinois qui s’appelait Costanzo Preve. Il m’a poussé à étudier la philosophie à partir de ma curiosité préexistante pour la politique. Son approche philosophique selon Hegel et Marx m’a ouvert les yeux sur la totalité sociale qui, en même temps, a rendu ardu le choix de l’université. J’hésitais entre économie, politique et philosophie. Un professeur, à la fin du lycée, m’avait parlé de Sophia, même si elle offrait seulement des cours de master. Finalement, aussi pour avoir un “bout de papier” plus “utile”, j’ai opté pour la licence en économie à Gêne. Choix qui ne t’a malheureusement pas satisfait… L’insatisfaction face à l’approche traditionnelle de beaucoup de cours m’a amené à adhérer au réseau international de Rethinking Economics pour promouvoir le pluralisme économique, méthodologique et interdisciplinaire dans l’enseignement universitaire de l’économie, en fondant un siège local. En autodidacte, j’ai parallèlement continué mes études musicales et philosophiques. Je suis également devenu journaliste: je fais partie de la rédaction du journal Thermomètre politique et, depuis quelques mois, je dirige la revue de débat spirituel Nipoti di Maritain. Pour en revenir à la question, j’ai lu, ces dernières années, quelques essais du doyen Piero Coda et je lui ai demandé de visiter Sophia. J’y suis allé deux fois, avant de m’inscrire. Chaque fois, la confirmation de ma vocation “sophienne” en est sortie toujours plus renforcée. Quel cursus as-tu décidé de suivre et que t’apportent les premiers mois de cours? J’ai choisi le cursus d’ontologie trinitaire, aussi pour pouvoir profiter de l’accord avec l’Université de Pérouse pour le double diplôme, afin d’obtenir, en plus de celui du Vatican, un master en philosophie avec option pédagogie, qui me permettrait aussi d’enseigner au lycée. Durant ces premiers mois, nous avons presque tous fréquenté les mêmes cours philosophiques, théologiques, politiques et économiques, ce qui permet de partir sur une base commune. Cette interdisciplinarité, dans mon cas, n’a pas du tout été une surprise, mais un choix conscient, délibéré. Du point de vue académique, le niveau de Sophia est très élevé et m’a donné la possibilité d’approfondir des sujets d’intérêt personnel durant les cours. Depuis fin août, je vis dans la résidence, exactement deux étages au-dessus des salles de cours, avec neuf jeunes de chaque continent, de l’Argentine à la Chine, de l’Allemagne à la Tanzanie, en passant par le Liban. Excellente cohabitation, bien organisée, aussi pour les tâches ménagères: depuis le début, nous nous sommes sentis vraiment frères, dans les petites attentions quotidiennes. Tes projets? Qu’envisages-tu? Difficile à dire, parce qu’en ce moment je ne fais qu’ouvrir de nouvelles portes. L’objectif à moyen terme est d’obtenir le diplôme, mais, pour le mémoire, j’ai beaucoup d’idées différentes et, comme souvent, probablement aucune d’elles ne sera la définitive. Après je pourrais penser à un doctorat. À voir. J’aimerais de toute façon continuer l’activité journalistique et, concernant le travail, cela ne me déplairait pas d’enseigner ou de trouver un poste dans le monde de l’édition. Mais je ne voudrais jamais faire obstacle à l’Esprit, qui pourrait également m’emmener ailleurs. Source: IUS online  

Évangile vécu: l’amour accueille l’autre

Évangile vécu: l’amour accueille l’autre

vangelo 1Migrants Premières arrivées dans notre ville. Aujourd’hui, les opérations de premier accueil ont été déplacées dans la cour du gymnase communal à côté de chez nous. Du balcon, je peux observer les longues files de migrants qui, pieds nus ou en débardeur et shorts, attendent de passer les contrôles. Soudainement, le vent se lève et la température baisse. Je ne peux rester insensible, je dois faire quelque chose pour ces frères déjà tellement éprouvés. Je descends dans la rue et, parmi les préposés à la surveillance, je reconnais un ami. Il m’apprend qu’il faut des vêtements. Je retourne chez moi. Avec mon mari, nous rassemblons ce qui nous semble utile et, après plusieurs va-et-vient, nous apportons tout à mon ami pour que ce soit distribué. Averties par nous, d’autres connaissances apportent également des affaires. Il commence à pleuvoir fort, mais presque tous ont des vêtements suffisants. Beaucoup remercient par un sourire et un “merci”, peut-être l’un des seuls mots qu’ils connaissent dans notre langue.  Raffaella (Italie) Récolte de fonds J’ai appris que, dans une famille nombreuse et pauvre, le papa avait urgemment besoin d’une opération, mais n’avait pas de quoi payer. J’ai senti l’appel de Jésus à faire quelque chose et, avec quelques amies, je me suis engagée à organiser une récolte de fonds à laquelle nous avons aussi convié les collègues de travail. Une fois le montant nécessaire atteint, j’ai accompagné le malade à l’hôpital et payé la somme correspondant au traitement. L’intervention s’est bien passée. Je ne sais pas si la joie de cette famille a été plus grande que la nôtre. Je pense que les petits gestes du même genre contribuent aussi à construire la paix.   N.Y. (Jordanie) Voisins Notre voisine était malade et avait besoin de beaucoup de soins. Son conjoint avait pris la retraite anticipée pour s’occuper d’elle. Mon mari et moi avons voulu faire quelque chose pour le couple et nous sommes devenus amis. Grâce à la confiance établie entre nous, nous avons aussi abordé le sujet de la foi. Nous avons appris qu’elle s’était éloignée de l’Église à cause du comportement incorrect de certains prêtres; quant à lui, pris par le travail, il n’avait jamais eu de temps pour la religion. Lorsque j’ai raconté comment Dieu était entré dans ma vie, notre voisine a commencé à se poser des questions et en a déduit que, peut-être, la maladie pouvait être un pont que Dieu jetait vers elle. L’atmosphère lourde et triste qui pesait sur cette maison a disparu. Elle a aussi commencé à plus prendre soin de son apparence. Un soir, son mari m’a confié: “Pour la sérénité, il n’y a pas de médicaments et, depuis quelque temps, nous profitons de ce bien”.  L.M. (France) Par Oreste Paliotti

Autriche : concert de solidarité pour la Syrie

Autriche : concert de solidarité pour la Syrie

vienna1Une soirée riche en variétés : de la musique classique et du ballet pop, contemplatif et groovy, spectacle et buffet partagé. Comme lors des occasions précédentes, le concert de bienfaisance a été un projet réalisé par les Jeunes pour un Monde Uni de Vienne et par les jeunes de Mor Efrem de la communauté syro-orthodoxe. Malgré la nuit glaciale de décembre, environ 200 personnes ont participé, en donnant ainsi généreusement leur soutien aux réfugiés syriens. Parmi les acteurs, les ‘’ Singing Voices ‘’, une chorale de jeunes parmi lesquels quelques-uns atteints de surdité. Ils ont souhaité à tous un chaleureux ‘’Feliz Navidad’’ avec leurs chants et leurs gestes. David Watzl a présenté ‘’l’Aktion Weitblick’’ ( L’Action Clairvoyance), une aide humanitaire pour les réfugiés en Europe et pour ceux restés aux frontières. Lui-même a passé deux semaines dans un camp de réfugiés en Turquie où, avec un groupe de volontaires de l’Action Clairvoyance, il a organisé des après-midis de jeux pour les enfants, des rencontres sur la formation sanitaire et beaucoup d’autres choses. Le groupe de danses syriennes ‘’Ishtar’’ a conclu le concert de bienfaisance en impliquant la salle entière avec le rythme d’une musique énergique orientale. Pendant le buffet, protagonistes, visiteurs et réfugiés se sont rencontrés et ce fut l’occasion de connaître et d’approfondir davantage les projets soutenus par chacun. Ainsi, une soirée de solidarité s’est conclue dans une chaleureuse atmosphère de fraternité. D’après les Jeunes pour un Monde Uni de Vienne (Autriche)

Chiara Lubich : Epiphanie 2017

Chiara Lubich : Epiphanie 2017

170106En cette fête de Noël, Seigneur, je te recommande les personnes d’autres convictions: les nombreuses personnes qui étaient ’proches’ et maintenant ne le sont plus parce que les maux, les trop nombreux maux du monde les ont éloignés de Toi ; ceux qui ne te connaissent pas, mais qui te cherchent avec un cœur pur et sincère et qui ne savent pas encore qu’un jour, un jour très doux, Tu es apparu enfant sur la terre. En ce Noël, Seigneur, nous te recommandons surtout ceux qui sont sans aucune foi. Nous te les recommandons afin que, dans leur volonté d’ouverture souvent présente, un rayon de ta lumière fasse une brèche. Qu’elle resplendisse pour un instant l’étoile qui mène à toi, et qu’ils puissent expérimenter au moins quelques instants, combien peut combler, la joie de celui qui te reconnaît et qui t’aime. Nous te recommandons les ‘personnes d’autres convictions’, Seigneur, car nous savons que c’est surtout pour eux qu’un jour, tu t’es fait enfant.   Chiara Lubich, “E torna Natale…”, Ed. Città Nuova, Rome, 2007, XI édition, pages 59-60.

Rome. Donner cours en périphérie

Rome. Donner cours en périphérie

bambinineiguai‘’Une longue expérience d’institutrice d’école primaire – commence Patrizia Bertoncello, l’éditrice du volume – m’a bien vite conduite à intercepter ces signaux typiques du malaise qui, aux périphéries de la ville, sont davantage présents qu’ailleurs. Ce sont souvent les élèves eux-mêmes qui les ont racontés : ‘’Il était une fois une fleur – écrit Cristina, 7 ans, dans sa classe – , son papa-fleur s’en est allé et la maman-fleur n’ était pas avec elle parce qu’elle avait beaucoup à faire et était fort préoccupée. Elle n’avait pas le temps de l’écouter. La fleur était une rose avec mille épines. Les épines étaient très nombreuses et elles piquaient. La fleur voulait devenir amie avec les petits animaux de la forêt ou avec les autres fleurs. Mais lorsqu’ils s’approchaient, ils se piquaient très fort et s’encouraient à toutes jambes parce qu’elle piquait trop. Et elle ne pouvait rien y faire. A la fin, la fleur, qui était une rose, était toujours seule et fort triste’’. C’est l’explication lucide qu’elle donnait d’elle-même et des taquineries dont elle était l’objet en classe et qui l’éloignaient de tous. Comme elle, tout en ayant des problématiques différentes, nombreux sont les enfants qui ressentent ce malaise, même si ce monde qui est le nôtre semble vivable et protecteur, il n’est en réalité pas exempt de contradictions et d’ambivalences au détriment des plus faibles. Il arrive que ces institutions qui plaident en paroles en faveur des droits de l’enfance, ne les tiennent que très peu en considération dans les faits . Spécialement ces enfants qui ne peuvent pas compter sur des parents efficaces ou sur des liens familiaux durables, les laissant ainsi dans une espèce de zone d’ombre, dans l’instabilité affective et bien souvent aussi dans une pauvreté déchirante. Le manque de protection et de réelles opportunités de croissance harmonieuse ne sont certes pas des conditions dignes d’une société comme la nôtre. C’est pour cela que je me suis demandée bien souvent comment donner la possibilité  à ces ’’enfants invisibles’’ de se faire entendre, comment contribuer à la construction d’une culture de protection et pleine de respect pour l’enfance. IMG-20160703-WA0003 J’ai commencé en cherchant à accueillir chacun de mes élèves avec amour et petit-à-petit je voyais que leurs larmes séchaient. Je me suis rendu compte que pour ‘’rencontrer’’ réellement le monde des petits, il faut approcher chaque enfant en particulier avec attention, apprenant à regarder les choses de leur point de vue en mettant en œuvre toutes les énergies et les compétences pour créer des relations significatives. Avec l’aide d’autres acteurs professionnels animés par le même style d’éducation, j’ai ensuite essayé de mettre en place d’autres processus dans lesquels les enfants et leurs familles puissent vivre l’expérience de rapports réellement éducatifs. C’est à partir de cette synergie qu’est née l’idée d’un livre qui puisse raconter non seulement des histoires ‘’d’enfants invisibles’’, mais également de bonnes pratiques et de possibilités pour les enfants de s’améliorer. ‘’Enfants dans le pétrin’’, écrit par un cancérologue, un assistant social, un pédiatre et par moi-même qui ai pris en main la tâche de l’édition, veut mettre en lumière ces germes d’espérance et de rationalité positive qui deviennent dans une certaine mesure, initiateurs de résilience. C’est-à-dire cette ressource, que beaucoup d’enfants, s’ils sont aidés d’une manière adaptée, réussissent à mettre en œuvre en rejoignant un bon niveau de récupération. Comme cela s’est passé pour Emma. Lorsqu’elle avait 8 ans, bouleversée par le démembrement de sa famille, elle avait jusqu’à tenter de mettre fin à ses jours.  Récemment, après m’avoir retrouvée sur Facebook, elle m’a écrit :’’ Chère maîtresse, quelle nostalgie ai-je de toi et des nombreux moments vécus ensemble ! Tu te souviens quand tu lisais les histoires en imitant les voix des personnages ? Et l’excursion à la mer ? C’est sûr que ce qui ne s’effacera jamais de mon cœur, c’est tout l’amour que tu m’as donné quand moi, je ne broyais que du noir. Lorsque je suis allée à l’hôpital après ce terrible moment où j’ai attenté à mes jours, tu étais là, et tu ne m’as pas demandé pourquoi j’avais fait cela, tu étais là tout simplement. Et puis je suis retournée à l’école avec ces blessures et toi, tu as fait faire à tout le monde des bracelets avec des fils colorés…mais moi j’avais compris que c’était pour m’aider à cacher les cicatrices que je ne voulais pas montrer…’’ Lors de la présentation du livre dans les universités et les congrès, c’est l ‘attention qui surprend et la prise en charge des personnes qui commencent à se rendre compte que tel ou tel enfant, celui de la maison voisine ou celui qui mendie dans la bouche de métro ou qui se trouve dans le couloir d’un hôpital. Enfants qui avant étaient invisibles et maintenant peuvent être protagonistes de leur propre futur. Propos recueillis par Anna Friso

Gan Gan, au cœur de la Patagonie argentine

Gan Gan, au cœur de la Patagonie argentine

Gangan01-300x225Pour rejoindre Gan Gan, un village à plus de 300 km de Trelew, le voyage dure six à sept heures par beau temps. Il faut en effet affronter les pentes de la meseta de Chubut, qui sont particulièrement abruptes. Habituellement, Gan Gan reçoit peu de visiteurs. Avec ses 800 habitants à majorité indigènes mapuches et tehuelches, il est tristement considéré comme le “village oublié de tous“. Les 19 et 20 novembre derniers, une mission a été envoyée à Gan Gan, avec la participation de personnes venues de paroisses et d’associations de Trelew. Le groupe profite du voyage pour renforcer sa connaissance réciproque et réfléchir sur la signification de se tourner vers les plus pauvres en réponse à l’appel du pape François. A son arrivée, il a été chaleureusement accueilli par les habitants, avec leurs chants typiques, alors qu’un prêtre lui montre la réalité de ce bout de plateau, où sont encore présentes des mines exploitées à ciel ouvert, avec de graves conséquences sur l’environnement. Pour les honneurs, une ancienne du village souhaite la bienvenue dans sa langue mapuche et présente Mgr Croxatto, évêque auxiliaire de Comodoro Rivadavia, lui aussi venu pour la mission. Cinq baptêmes ont d’abord été célébrés. “Le rêve de l’un de ces enfants, qui a déjà quatre ans – raconte une focolarine qui fait partie du groupe – était d’être baptisé par le pape François. L’évêque, en vêtements liturgiques, lui explique avec amour que le pape était dans l’impossibilité de venir jusqu’ici, mais qu’il lui avait confié le mandat de le baptiser. Après la cérémonie, un repas s’est tenu avec de la nourriture généreusement amenée par les habitants et partagée entre tous.” Ensuite, les missionnaires commencent à visiter, en prière, tout le village: “une procession qui, en raison de la scène à laquelle nous assistons – raconte une autre focolarine présente – semble être un chemin de croix. Les habitants, le long de la route, racontent leurs drames d’abandon, solitude, violence, manque de justice: de la maman dont le fils a été tué à celle dont le fils a disparu, de l’extrêmement pauvre maison de retraite à la chapelle complètement abandonnée. Le plus impressionnant? Le visage des habitants, prématurément creusé de rides de douleurs et de privations. Le nombre de personnes qui désirent se confesser est également impressionnant. Les prêtres écoutent sans interruption leurs confessions, pendant que la procession avance silencieusement. Un autre moment fort est la messe de la première communion avec la confirmation de 15 personnes, certaines adultes et même déjà grands-mères. En voyant comment les prêtres se dépensent dans cette réalité socialement blessée, comment ils essayent d’être proches des problèmes des habitants, les mots du pape François nous reviennent à l’esprit, lorsqu’il dit que les pasteurs doivent porter l’odeur de leurs brebis.” Gangan04-300x180 Durant le voyage de retour, un groupe Whatsapp a été créé, parce que tous veulent que l’expérience de la mission ne se termine pas ici. Beaucoup disent qu’il faut retourner à Gan Gan, touchés par l’expérience forte et profonde de se sentir – prêtres et laïcs – comme un unique peuple de Dieu. Et pour avoir vécu, ensemble, l’expérience de “sortir” en tant qu’Église pour rencontrer les plus faibles. Touchante expérience partagée par l’un des prêtres qui, durant le repas communautaire, était allé rendre visite aux proches d’une femme de Trelew originaire de Gan Gan. “L’impact a été très fort – raconte-t-il. C’étaient une sœur et un frère de 83 et 81 ans, tous deux sourds: la sœur à 90% et le frère, non voyant à 100%. Ils vivent dans une chambre de quatre mètres carrés, avec les deux lits disposés en L. La porte est presque inexistante et le sol est en terre. Le froid, qui entre par la porte et qui émerge du sol, ne fait qu’accentuer l’arthrose dont souffre la femme. Une blessure est restée dans mon cœur. Je pense que la mission, qui s’est bien passée, n’aurait pas de sens si nous ne faisons pas quelque chose pour donner de la dignité à ces pauvres.” Le soir même, le prêtre reçoit les premières réponses sur Whatsapp: “Nous avons trouvé l’argent pour refaire la porte. Envoie-nous les mesures”.   Source: Focolares Cono Sur online  

Paix: bannir la violence de notre cœur

Paix: bannir la violence de notre cœur

“Je me suis réveillée ce matin, 1er janvier, prête à vivre cette journée et cette année qui commence à peine – écrit une amieAttentato Istanbul d’Istanbul. La première nouvelle sur laquelle je tombe est celle de l’attentat perpétré à la Discothèque Reina durant la nuit. Immédiatement, je ressens une forte douleur. Je suis consternée. Ce n’est pas possible!!! Quelques heures après, je lis dans la parole de vie du mois: ‘Si nous avons fait l’expérience de son amour, nous ne pouvons qu’aimer à notre tour et pénétrer avec courage là où il y a divisions, conflits, haine, pour semer la concorde, la paix, l’unité. L’amour nous fait aller au-delà des obstacles…’ Elle est vraiment faite pour moi, pour nous qui voulons continuer à croire et à vivre pour la paix et la fraternité universelle. Les vœux que nous échangeons durant la journée avec beaucoup d’amis ont une saveur teintée de découragement et d’espérance. Non! Nous ne nous laisserons pas accabler par ceux qui veulent nous faire croire que la paix est une utopie. Et, depuis le monde entier, beaucoup nous font comprendre que nous ne sommes pas seuls.” Absolument: ils ne sont pas seuls. Malgré la consternation en raison de toutes ces violences injustes, nous sommes nombreux à miser et à veiller chaque jour sur l’avènement de la paix. Nous voulons faire nôtre l’invitation que le pape François adresse à tous dans son message pour la Journée mondiale de la Paix que nous venons de célébrer: “En 2017, engageons-nous, par la prière et par l’action, à devenir des personnes qui ont banni de leur cœur, de leurs paroles et de leurs gestes, la violence, et à construire des communautés non-violentes, qui prennent soin de la maison commune”.

Journée mondiale de la Paix

Journée mondiale de la Paix

papa-francesco« Le siècle dernier– écrit le pape François – a été dévasté par deux guerres mondiales meurtrières, il a connu la menace de la guerre nucléaire et un nombre important d’autres conflits, tandis qu’aujourd’hui malheureusement, nous sommes aux prises avec une terrible guerre mondiale par morceaux […] qui provoque d’énormes souffrances dont on est bien conscients : guerres dans différents pays et continents ; terrorisme, criminalité et attaques armées imprévisibles ; les abus subis par les migrants et par les victimes de la traite ; la dévastation de l’environnement. […] Répondre à la violence par la violence conduit, dans la meilleure des hypothèses, à des migrations forcées et à d’effroyables souffrances, puisque d’importantes quantités de ressources sont destinées à des fins militaires et soustraites aux exigences quotidiennes des jeunes, des familles en difficulté, des personnes âgées, des malades, de la grande majorité des habitants du monde. Dans le pire des cas, elle peut conduire à la mort, physique ou spirituelle, de beaucoup, voire de tous. […] Être de vrais disciples de Jésus signifie aujourd’hui, adhérer également à sa proposition de non- violence […] qui ne consiste pas à se résigner au mal […] mais à répondre au mal par le bien, en brisant ainsi la chaîne de l’injustice. […] Lorsque Mère Térésa a reçu le Prix Nobel de la Paix en 1979, elle a livré clairement son message de non-violence active : « Dans notre famille, nous n’avons pas besoin de bombes et d’armes, de détruire pour apporter la paix, mais uniquement d’être ensemble, de nous aimer les uns les autres […] Elle s’est penchée sur les personnes abattues qu’on laisse mourir au bord des routes, en reconnaissant la dignité que Dieu leur a donnée ; elle a fait entendre sa voix aux puissants de la terre, afin qu’ils reconnaissent leurs fautes face aux crimes – face aux crimes! – de la pauvreté qu’ils ont créée eux-mêmes. […] La non-violence pratiquée avec détermination et cohérence a donné des résultats impressionnants. Les succès obtenus par le Mahatma Gandhi et Khan Abdul Ghaffar Khan dans la libération de l’Inde et par Martin Luther King Jr contre la discrimination raciale ne seront jamais oubliés. Les femmes en particulier, sont souvent des leaders de non-violence, comme par exemple Leymah Gbowee et des milliers de femmes libériennes, qui ont organisé des rencontres de prière et une protestation non-violente (pray-ins) obtenant des négociations de haut niveau pour la fin de la deuxième grande guerre civile au Liberia. […] L’engagement en faveur des victimes de l’injustice et de la violence n’est pas un patrimoine exclusif de l’Église catholique, mais est propre à de nombreuses traditions religieuses pour lesquelles […] la compassion et la non-violence sont essentielles et indiquent la voie de la vie. Je le réaffirme avec force : aucune religion n’est terroriste. La violence est une profanation du nom de Dieu. Ne nous lassons jamais de le répéter : jamais le nom de Dieu ne peut justifier la violence. Seule la paix est sainte, pas la guerre ! […] Si l’origine dont émane la violence est le cœur des hommes, il est alors fondamental de parcourir le sentier de la non-violence en premier lieu à l’intérieur de la famille. […] La famille est le creuset indispensable dans lequel l’époux, les parents et enfants, frères et sœurs apprennent à communiquer et à prendre soin les uns des autres de manière désintéressée et où les frictions, voire les conflits, doivent être surmontés non pas par la force, mais par le dialogue, le respect, la recherche du bien de l’autre, la miséricorde et le pardon. […] J’adresse un appel en faveur du désarmement, ainsi que de la prohibition et de l’abolition des armes nucléaires : la dissuasion nucléaire et la menace de la destruction réciproque assurée ne peuvent pas fonder ce genre d’éthique. Avec la même urgence, je supplie que cessent la violence domestique et les abus envers les femmes et les enfants. […] En 2017, engageons-nous, par la prière et par l’action, à devenir des personnes qui ont banni de leur cœur, de leurs paroles et de leurs gestes, la violence et à construire des communautés non-violentes, qui prennent soin de la maison commune ». Lis le message intégral en fr  

Marie Reine de Paix

Marie Reine de Paix

maria loppiano[…] L’histoire n’est faite que de guerres et, dès les bancs de l’école, nous avons pratiquement appris que les guerres étaient bonnes, saintes, qu’elles servaient à protéger notre pays. […] Pourtant, si nous entendons l’appel des papes, […] nous réalisons combien ils redoutaient la guerre pour l’humanité. Sollicités ou non, ils se rendaient auprès des gouvernants pour essayer d’apaiser la colère, résoudre les questions d’intérêts et éloigner le terrible fléau de la guerre, où l’on perd tout, alors qu’avec la paix tout est gagné. Tout cela parce que l’histoire est une suite de luttes fratricides entre peuples frères qui ont chacun reçu de l’unique maître du monde une parcelle de terre à cultiver et à habiter. Ce maître bénit la paix parce qu’il est la paix en personne. Nous qui voyons le Seigneur en train de conquérir, un à un, le cœur de ses enfants de toutes nations, de toutes langues, pour en faire des enfants de l’amour, de la joie, de la paix, de la hardiesse, de la force, nous espérons qu’il aura pitié de ce monde divisé et en déroute. Nous espérons qu’il aura pitié de ces peuples enfermés dans leur coquille à contempler leur propre beauté – unique à leurs yeux et pourtant limitée et insatisfaisante –, à garder avec un soin jaloux leurs trésors – y compris les biens qui pourraient servir à d’autres peuples où l’on meurt de faim. Nous espérons qu’il fera tomber les barrières et couler la charité d’un pays à l’autre en un flot ininterrompu, torrent de biens spirituels et matériels. Nous espérons que le Seigneur ordonnera le monde d’une manière nouvelle. Il est le seul à pouvoir faire de l’humanité une famille, à pouvoir faire ressortir les distinctions entre les peuples, pour que, dans la splendeur de chacun, mise au service des autres, brille l’unique lumière de la vie qui, en embellissant la patrie terrestre, en fait l’antichambre de la patrie éternelle. Cela ressemble peut-être à un rêve mais, si le rapport entre les chrétiens est l’amour mutuel, le rapport entre les peuples chrétiens ne saurait être différent, du fait de la logique de l’Évangile, immuable. Or il existe déjà un lien qui unit fortement les peuples, un lien que la voix du peuple, de chaque peuple – cette voix populaire qui est si souvent voix de Dieu – a déjà proclamé. Ce lien caché et privilégié au cœur de chaque nation est Marie. Qui réussira jamais à ôter de la tête des Brésiliens que Marie est la Reine de leur pays ? Et qui pourrait nier aux Portugais que Marie est « Notre Dame de Fatima » ? Qui ne reconnaîtrait pas aux Français « Notre Dame de Lourdes » ? Et aux Polonais la « Vierge de Czestochowa » ? Et aux Anglais que leur terre est « fief de Marie » ? Et qui pourrait nier que Marie est la « châtelaine de l’Italie » ? […] Tous les peuples chrétiens l’ont déjà proclamée reine, leur reine et celle de leurs enfants. Pourtant il manque encore quelque chose, que Marie ne peut faire et pour laquelle nous devons l’aider : notre collaboration, pour que les peuples chrétiens, en frères unis, la reconnaissent ensemble Mère et Reine. Nous pouvons la couronner de la sorte si, par notre conversion, par nos prières, par notre action, nous ôtons le voile qui couvre encore sa couronne […] Cette parcelle du monde qui est la nôtre, il faut que nous la déposions à ses pieds. […] aux pieds de la plus grande reine que le ciel et la terre connaissent : reine des hommes, reine des saints, reine des anges. En effet elle a su s’immoler totalement, quand elle était sur terre, servante du Seigneur, et enseigner par là même le chemin de l’unité à ses enfants, le chemin de l’amour universel des hommes, afin que tout soit sur la terre comme au ciel   Da  Chiara Lubich, Scritti Spirituali/1, pp.210-21, en français : extrait de « Pensée et spiritualité » NC Paris, 2003, p. 306-308  

Chiara Lubich et la famille

Chiara Lubich et la famille

Un Chiara-Lubich-a-Loppiano_02-aparcours de vie et de pensée à partager tout au long de l’année sous les différentes latitudes. A 50 ans de la fondation, pendant toute l’année 2017, différents événements et initiatives locales auront lieu dans plusieurs pays du monde. Un parcours de vie et de pensée en plusieurs étapes afin de mettre en lumière la valeur anthropologique et universelle de la famille dans la perspective de la ‘’fraternité universelle’’, de témoigner de la richesse des diversités culturelles et sociales avec l’idéal de l’unité concrétisé dans la vie de famille. L’événement central se tiendra à Loppiano du 10 au 12 mars 2017. Environ 800 personnes sont prévues, en représentation du monde entier. Les familles pourront s’immerger pleinement dans la réalité de la citadelle internationale des Focolari et témoigner du rêve de Chiara qui traverse les continents. Le matin, workshop pour les adultes, les jeunes, les juniors et les enfants, réalisés en collaboration avec le mouvement paroissial, les centres gen3 et gen4, AFNonlus et l’AMU. Au cours de l’après-midi, la rencontre dans l’Auditorium, en streaming, accueillera des experts en thématiques familiales qui participent au Séminaire Culturel qui se tiendra à l’Université Sophia (10-11 mars 2017). A partir de ce séminaire à envergure universelle commencera le futur Centre d’Études sur la famille, avec l’objectif d’approfondir la spiritualité de l’unité pour la famille avec tous ses défis d’aujourd’hui. Pour infos : www.famiglienuove.org famiglienuove@focolare.org

Chrétiens et hindouistes en dialogue sur la paix

Chrétiens et hindouistes en dialogue sur la paix

luce di pace2« C’est ainsi que sont le désir et la colère, ils naissent du rajas, de la passion des sens qui dévore tout… » (Bhagavad Gita 3,37). C’est une des citations émises par Paramahamsa Svami Yogananda Ghiri, président honoraire de l’Union Hindouiste italienne (UII), dans son discours d’introduction lors de la 1ère  Conférence chrétienne-hindoue qui le 6 décembre, a fait salle comble dans l’Aula Magna de l’Université Grégorienne (Rome). Pour l’ouverture des travaux, le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux, promoteur de l’événement, en collaboration avec l’UII, la Conférence Episcopale italienne, Religions for Peace et le Mouvement des Focolari. Le prélat, tout en exprimant sa joie pour ce moment de dialogue, souhaite confiant : « Qu’avec notre lumière intérieure qui brûle et illumine, nous soyons capables d’orienter chacun de nos pas sur la voie de la Paix ». Christianisme et Hindouisme, religions représentées à mesure égale par 300 personnes animées par un profond désir de connaissance et de communion réciproques. Deux emblèmes se trouvent dans l’auditoire : la Lampe et le Crucifix, tous deux symboles de lumière. ’’Lumière de Paix’’ est en effet le titre de la journée passée dans le dialogue et dans la volonté de construire ensemble la Paix. Significatives sont les paroles de l’évêque Paul Gallagher, secrétaire pour les rapports du Vatican avec les États qui, après avoir rappelé les nombreux conflits présents sur la planète, s’en remet à la communauté internationale pour un « dépassement de la logique de l’individualisme, de la compétitivité, de la volonté à être les premiers » et demande qu’on organise au plus vite une ’’éthique de la solidarité’’. D’un vif intérêt également, l’analyse du professeur Naso de l’Université La Sapienza (Rome).  Celui-ci, après avoir rapporté les tristes données de la conflictualité générée par des motifs religieux, rappelle les nombreux cas grâce auxquels ce sont justement les communautés de foi qui deviennent médiatrices de processus de paix (ex.l’Irlande du Nord, la République Sud-africaine, le Mozambique). Cela fait espérer que « les religions puissent réellement jouer un rôle constructif dans les situations de conflit ». luce di pace1 Vivant et corroboré par des expériences personnelles, l’exposé de la psychologue hindouiste Sangita Dubey, sur les différences culturelles et sur les dégâts psychiques de la migration dus à la différente alimentation , la langue, la mentalité…Elle affirme donc qu’il est utile de multiplier les événements interreligieux pour pénétrer ainsi dans les traditions de l’autre, accueillant les diversités respectives. ‘’L’échec du dialogue‘’ souligne Svamini Hamsananda Ghiri (UII) dans son discours sur la perspective hindouiste, « c’est la peur, l’indifférence, le fondamentalisme, la méfiance de l’autre » ; pour poursuivre le bien commun, il faut « voir l’autre comme un frère, parce qu’il a été engendré par un Dieu Père ». Paolo Trianni, de l’Athénée de S. Anselme, à qui on demande d’exprimer la perspective chrétienne, conclut : « Lorsque se rencontrent deux civilisations millénaires, deux spiritualités aussi profondes, seules de grandes richesses peuvent en découler». Deux expériences de dialogue ont concrétisé les perspectives tracées : le Frère Cesare Bovinelli, moine de Camaldoli (Italie) a rappelé la grande harmonie existante dans les thèmes de l’environnement pendant les rencontres d’Assise ; une jeune des Focolari, Aileen Carneiro, originaire de l’Inde, a décrit les multiples activités réalisées dans son pays avec des jeunes hindous et chrétiens. En particulier, la synergie avec le groupe des amis de Gandhi, Shanti Ashram de Coimbatore, d’où est né un projet tendant à résoudre la pauvreté suivant l’esprit de l’Économie de Communion. Aileen a expliqué qu’on veut privilégier le dialogue de la vie, en mettant en pratique la Règle d’Or : « Fais aux autres tout ce que tu voudrais que l’on te fasse ». La Conférence s’est conclue avec un espace culturel de poésies, chansons et danses sacrées hindoues, dans lequel l’art est devenu motif ultérieur de communion, digne cadre à la lecture  du Communiqué ci-joint D’après Anna Friso

Concert ‘’Toulouse for Italy’’

Concert ‘’Toulouse for Italy’’

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Rocco Femia, directeur de la revue culturelle Radici

« On peut y arriver, disions-nous, et non seulement nous y sommes arrivés mais nous l’avons fait de la plus belle des manières ». Celui qui s’exprime, c’est Rocco Femia, directeur de la revue culturelle RADICI, à la conclusion du concert ‘’TOULOUSE FOR ITALY’’de solidarité avec les victimes du séisme en Italie, organisé par la revue française de culture italienne. Et le succès lui a donné raison : la Halle aux Grains de la belle Toulouse était pleine à craquer. La récolte de fonds destinée aux personnes sinistrées italiennes a dépassé de loin toute attente. Les nombreux sponsors ont couvert les frais d’organisation de manière à ne pas toucher aux bénéfices du concert entièrement versés aux personnes sinistrées. Maintenant ce sera à l’AMU (Action pour un Monde Uni) à canaliser le fruit de la solidarité des cousins de l’autre côté des Alpes, par le biais du projet RimPresa, déjà en cours et engagé directement avec les familles sinistrées. « Je veux remercier tous les participants qui ont fait de cette soirée un événement inoubliable, sous le signe de la solidarité et en célébrant la grande musique d’une manière majestueuse. Avec votre réponse généreuse, nous avons vaincu la bonne bataille . Les vibrations des cœurs ont été plus fortes que la destruction » affirme R. Femia non sans émotions. La foule des participants, retenant son souffle, est devenue une seule personne et plus de mille cœurs : « Merci pour votre soutien et votre générosité », conclut-il. Toulouse_for_Italy_05Une cinquantaine d’artistes se sont produits gracieusement, exprimant ainsi leur grande sensibilité envers ceux qui ont eu des pertes ou dégâts importants : l’orchestre de chambre OCCITANIA avec la musique de Bach ; le Groupe Incanto de chants populaires italiens et qui passe de par le monde avec un music- hall intitulé ‘’Quand nous étions, nous, les immigrés’’ ; Le trio DALTIN avec les inoubliables musiques des films italiens les plus célèbres ; Vicente et Rafael PRADAL de l’Espagne ; le virtuose guitariste de flamenco Kiko Ruiz ; le trio de musique jazz NACCARATO ; la délicatesse et la virtuosité du joueur de mandoline Julien Martineau ; les chansons-poésies du grand De André, les sonates de la Fabrizio DE ANDRE Band ; ainsi que la grande finale avec ‘standing ovation’ de la soprano Cécile LIMAL qui a entonné ‘’La Vita è bella’’…pour n’en citer que quelques-uns. Le tout alterné par les présentations bien vivantes de Rocco Femia, Marina Lorenzo et Patrick Noviello. Le directeur de RADICI n’a oublié personne en remerciant, bien conscient de l’apport de chacun à la réussite de l’événement : de l’équipe des techniciens au directeur artistique, de la régie des sons et lumière et du public à Véronique Jaget, metteur en scène générale du concert. Mais aussi l’adjoint à la culture de la Mairie Francis Grass, le Consul d’Italie à Toulouse Fabrizio Mazza, les sponsors, les bienfaiteurs, les médias…tous ensemble ont ‘’vaincu la bataille’’. Et c’est cela que j’expérimente lorsque je partage debout, avec les artistes et les techniciens, un repas post-concert. On sent un lien profond qui les lie, fait de confiance réciproque, d’estime, de talents partagés, de solidarité, d’envie de rendre le monde plus beau. Et je ressens en moi, joie et émerveillement de voir ce lien relié aussi avec moi, avec l’AMU. Je ne suis donc pas surpris de découvrir que je viens de vivre le début d’un long et bénéfique rapport de collaboration. En effet, en présentant ‘’Action pour un Monde Uni’’ pendant le concert, Rocco Femia a mis en évidence le slogan du projet RImPresa, comme expression de ce qui, pour les participants, représente déjà une conviction : « l’espérance vibre, le futur ne tremble pas ». D’après Gustavo Clariá

Parole de vie de janvier 2017

« Hier soir, au restaurant avec une amie de maman, j’ai choisi comme dessert un gâteau qui me plaisait beaucoup. Maman a dit non ! J’allais me mettre à bouder, mais je me suis rappelé que Jésus était à côté de maman, alors j’ai fait un sourire. » « Aujourd’hui, après une journée fatigante, je suis rentré à la maison et, ce soir, alors que je regardais la télé, mon frère m’a pris la télécommande. Cela m’a mis en colère, puis je me suis calmé et l’ai laissé regarder ce qu’il voulait. » « Aujourd’hui, j’ai répondu vertement à mon papa. Voyant que cela le rendait malheureux, je lui en ai demandé pardon et nous en avons été heureux. » Ces expériences de la parole de vie sont racontées par des enfants d’une école primaire de Rome. Peut-être n’y a-t-il pas un lien immédiat entre ces expériences et la parole que nous vivions alors, mais le fruit de l’Évangile vécu nous stimule toujours à aimer. Quelle que soit la parole à vivre, ses effets restent toujours les mêmes : elle change la vie, nous rend attentifs aux besoins des autres et nous pousse à nous mettre à leur service. Accueillir et vivre la Parole fait naître Jésus en nous et nous conduit à agir comme lui. Voilà ce que laisse entendre l’apôtre quand il écrit aux Corinthiens. Ce qui poussait Paul à annoncer l’Évangile et à se donner tant de mal pour l’unité de ses communautés est l’expérience profonde qu’il avait faite. Il avait eu le sentiment d’être aimé, sauvé par Jésus. Sa vie en avait été transformée au point que rien ni personne n’aurait pu le séparer de lui : ce n’était plus Paul, mais Jésus qui vivait en lui. Penser que le Seigneur l’avait aimé au point de donner sa vie pour lui le poussait, de manière irrésistible, à faire de même. Est-ce que l’amour du Christ nous étreint avec la même véhémence ? Si nous avons fait l’expérience de son amour, nous ne pouvons qu’aimer à notre tour et pénétrer avec courage là où il y a divisions, conflits, haine, pour semer la concorde, la paix, l’unité. L’amour nous fait aller au-delà des obstacles, trouver une relation directe avec les personnes, les comprendre, partager, trouver avec elles les solutions. L’unité doit être trouvée quel qu’en soit le coût. Ne nous laissons pas bloquer par une fausse prudence, les difficultés ou les heurts possibles. Dans le domaine de l’œcuménisme, c’est urgent. Cette Parole a été choisie pour ce mois de janvier où nous célébrons la semaine de prière pour l’unité chrétienne, justement pour qu’elle soit vécue par les chrétiens des diverses Églises et communautés et que nous soyons tous poussés par l’amour du Christ, à aller les uns vers les autres, à retrouver l’unité. À Graz (Autriche), le 23 juin 1997, Chiara Lubich affirmait en ouverture de la deuxième Assemblée Œcuménique Européenne : « Un authentique chrétien de la réconciliation sera celui qui aime les autres avec la charité même de Dieu. Une telle charité nous fait voir le Christ en chacun, elle s’adresse à tous – Jésus est mort pour tout le genre humain –, elle prend sans cesse l’initiative et aime en premier. Elle nous fait aimer chacun comme nous-mêmes, nous rend un avec nos frères et sœurs, dans la souffrance et dans la joie. Les Églises aussi devraient s’aimer mutuellement de cette façon. » Vivons, nous aussi, cet amour avec la simplicité et le sérieux des élèves de l’école primaire de Rome. Fabio Ciardi

Fontem : échos d’un jubilé

Fontem : échos d’un jubilé

Mémoire, remerciements, responsabilité. Les trois paroles-clé d’une succession d’événements qui se sont déroulés à Fontem (Cameroun) et qui ont célébré les 50 années depuis l’arrivée de quelques focolarini médecins dans la forêt camerounaise pour commencer une œuvre en étroite collaboration avec les Bangwa, les habitants du lieu. Dans l’introdfontem12uction des autorités civiles et traditionnelles et du coprésident des Focolari, Jesús Morán, ceux-ci rappellent l’importance, selon la propre compétence, de ces débuts grâce auxquels la région a assisté, au cours des années, à un impensable, considérable développement à tous points de vue. La validité de la méthode avec laquelle les focolarini sont entrés en dialogue avec la population de religion traditionnelle, a été aussi réaffirmée. Cette approche typique des Focolari a donné vie, ici et dans le monde, à plusieurs expériences positives de dialogue interreligieux, comme l’a rappelé dans son intervention, Rita Mussallem du Centre pour le dialogue interreligieux des Focolari. Au cœur de cette première journée, l’intervention de Mgr. Nkea Andrew, évêque de Mamfe, qui, à travers son expérience personnelle de Bangwa, confirme la préciosité de ce dialogue et sa pleine conformité à l’Évangile. Un jeune prêtre autrichien, présent lors de l’événement, commente : « L’harmonie avec laquelle les valeurs de la culture africaine et les valeurs chrétiennes s’ajustent m’a vraiment touché ». Le deuxième jour, consacré aux témoignages, un médecin et une infirmière parmi ceux qui sont arrivés les premiers, soulignent combien l’étroite collaboration avec les personnes du lieu ait été source de lumière dans la manière de soigner les malades en tenant compte des exigences du corps et de l’esprit. Et également combien de nouvelles amitiés durables ont pu naître ainsi que des résultats de guérisons. Les témoignages d’accompagnement dans la phase finale de la vie ont aussi été touchants. Également les témoignages de quelques ex-étudiants du Collège : un commissaire de police, un jeune prêtre, une infirmière. En écoutant leurs histoires, on comprend qu’à côté d’un savoir scientifique excellent, il leur avait été donné la possibilité de découvrir ces valeurs humaines et spirituelles qui leur permet maintenant d’être des personnes heureuses et appréciées dans la société et dans l’Église. Et comme signe prophétique d’une nouvelle économie, on présente les premiers pas, au Cameroun, de l’Économie de Communion : projet qui sera dans peu de temps, lancé dans une conférence internationale. Le troisième jour est dédié aux remerciements. Quelques interventions significatives rappellent combien, parmi les premiers, ont donné la vie pour Fontem comme l’ingénieur Piero Pasolini, le Dr. Lucio dal Soglio etc. lesquelsfontem 122 considérant l’autre égal à soi-même, ont donné l’empreinte à leur œuvre, de la réciprocité et non pas de l’assistanat. S’ensuivent les danses traditionnelles des 5 territoires (Fondoms) qui composent la Division de Lebialem et qui donnent couleur et vie à la fête. A toutes les personnes présentes, plus de 2500, on sert ensuite un repas, fruit de l’amour de beaucoup de mamans infatigables qui ont travaillé jour et nuit . Le soir, un joyeux et émouvant musical qui, avec des chants et des textes présentés par les enfants et les étudiants, racontent la vie de Fontem. Le 4ème jour on célèbre la présence à Fontem, du Collège ‘’Our lady seat of wisdom’’. Aux nombreux ex-étudiants venus de l’étranger et qui forment une association présente dans plusieurs pays du monde, l’évêque de Mamfe lance l’invitation à prendre conscience des dons qu’ils ont reçus et qui les rendent actuellement capables d’être des ambassadeurs d’unité là où ils se trouvent. Charles Tasong, un des premiers Bangwa à connaître les Focolari, s’exprime et dit : « Pendant le ‘’Cry-die’’ (commémoration de Lucio dal Soglio, don Lino D’armi et Doris Ronacher, récemment disparus, qui ont consacré toutes leurs énergies à Fontem) j’ai vu qu’il n’y avait plus le Mouvement des Focolari et les Bangwa ; non plus les blancs d’un côté et les noirs de l’autre ; mais une seule famille. Idem durant la messe à Menji : non pas la paroisse et le Mouvement mais une seule famille. Je veux cueillir le défi de porter de l’avant avec ma vie, la forte réalité d’unité vécue ces jours-ci à Fontem ». Biagio Sparapano

Les groupes musicaux GEN fêtent leurs 50 ans

https://vimeo.com/195193687 Au début, il y avait quelques jeunes filles, une batterie verte et… L’étincelle qui a allumé le Gen Verde était une consigne originale. Pas celle de la mythique batterie verte, mais celle de… “faire beaucoup de bruit”. Absolument. Diffuser et offrir à tous, à travers la musique et les spectacles, l’Idéal de l’unité, qui est l’âme de toute notre vie. Cette étincelle a parcouru le monde et en a allumé beaucoup d’autres. L’unité ne peut se chanter qu’en chœur. C’est ce que nous voudrions exprimer avec cette nouvelle chanson et avec les images qui la traduisent en visages, gestes, couleurs de la vie. C’est encore le cas aujourd’hui: chacun est une étincelle. Montons le volume de l’unité ensemble, où que nous soyons. Gen Verde – International performing arts group Gen Rosso website

Noël signifie “Dieu nous aime”

Noël signifie “Dieu nous aime”

eec6effd-0857-4a1c-bdc6-c4a6ae19dda9Noël, Noël, combien de fois t’avons-nous fêté dans une joie pure, une chaleur unique ! Mais notre cœur est tellement endurci par le froid du monde que tu n’as pas réussi à le marquer comme il se devait de ton mystérieux et incroyable message : DIEU NOUS AIME chacun personnellement et tous ensemble. Son amour nous a enveloppés jusqu’au point de décider la bienheureuse Trinité à envoyer parmi nous, fait homme, le Fils de Dieu afin que notre bref passage sur terre soit illuminé dès à présent par la Lumière qui ne s’éteint pas et que la mort absurde en cette vie se transforme en simple passage vers la vie plus pleine et éternelle ! Au moins cette année, toi, Noël, dis à nos cœurs ce que tu veux [leur] dire et nous, nous voici prêts à accueillir ta voix. Source : Centre Chiara Lubich  

Pour un Noël solidaire

Pour un Noël solidaire

church-1704815_960_720 Noël nous rappelle, avec la phrase de l’Écriture que nous avons choisi d’approfondir ce mois-ci, qu’ « Il vient lui-même nous sauver » (Is 35, 4). De quoi ? De nos souffrances, de nos peurs, de nos angoisses…mais surtout de nous-mêmes, de notre égoïsme, de notre indifférence vis-à-vis de celui qui souffre. Mon souhait donc, veut être une invitation faite à moi-même et à tous, à aller au-delà de nous-mêmes afin d’accueillir l’autre, tous : celui qui est dans le besoin, celui qui a été contraint à l’abandon de ses propres terres, par les guerres et par la faim, celui qui est seul, marginal, prisonnier… Je souhaite que chacun d’entre nous, après avoir expérimenté l’amour de Dieu qui nous sauve, puisse être une main tendue à ’’sauver’’ celui qui est à côté de nous. Joyeux Noël à chacune et chacun ! Maria Voce
Les Gen4 mettent Jésus au centre de la fête de Noël

Les Gen4 mettent Jésus au centre de la fête de Noël

Sloggiato-IM-DSCN0004Ce sont les Gen4, les enfants des Focolari, qui t’expliquent avec conviction que Noël n’est pas seulement une fête de couleurs, un ensemble de personnages créés par des publicités persuasives, une course frénétique à la recherche de cadeaux :’’Il faut à nouveau mettre Jésus au centre de la fête de Noël’’, c’est sa fête, te racontent-ils. C’est avec patience et amour que les Gen4 préparent les petits nouveaux-nés en plâtre qu’ils offriront ensuite aux passants. A New York, une femme raconte : « Alors que je visitais la ville avec des amis au beau milieu de la foule, votre table a attiré mon attention…Ces paroles,’’Ils ont délogé Jésus’’ ont fait si bien écho en moi ! Je voudrais transmettre votre message à d’autres personnes. Cela a été pour moi le plus beau Noël, il m’a rempli le cœur de chaleur ». Maria Helena Benjamin et Pep Canoves, responsables des Gen4 au niveau mondial, nous racontent combien ces petits, particulièrement sensibles à l’amour évangélique, apprennent à concrétiser dans leurs actions quotidiennes, de véritables gestes concrets de fraternité : ils découvrent que l’amour lorsqu’il est réciproque, apporte la présence de Jésus parmi eux. Ils apprennent à le connaître et créent avec lui un rapport simple et direct. Ils réussissent à mettre dans le coup, les amis de l’école, les familles, les parents proches, leurs enseignants, avec leur désarmante simplicité, en entrant directement dans le cœur de chacun. Sloggiato-IM-DSCN0004Pep Canoves rappelle combien Chiara Lubich avait tellement à cœur ces petits enfants, leur réservant une place privilégiée, les rencontrant pendant les différents congrès internationaux, en leur envoyant des messages, en répondant à leurs questions. Et c’est à eux qu’elle avait adressé l’invitation de faire en sorte que Jésus ne soit pas banni de Noël : « Faites naître Jésus au milieu de vous avec votre amour ; ainsi, c’est toujours Noël! […] Nous pouvons offrir Jésus, Jésus qui est au milieu de nous, au monde entier, apporter notre amour, cette joie, dans les rues, dans les écoles, aux petits et aux grands…partout ! ». Une belle initiative est celle du Calendrier de l’Avent : les Gen4 remplissent les journées qui précèdent Noël avec le plus possible d’actes d’amour concrets, apparemment simples, mais qui proportionnellement sont déjà révolutionnaires. Les Gen4 sont impliqués dans beaucoup d’initiatives, surtout auprès des plus pauvres. « Pendant l’année – continue Maria Helena Benjamin – nous recevons différentes nouvelles du monde entier à propos de leurs activités en faveur des plus pauvres. Ils ont une capacité innée à accueillir les autres enfants qui sont marginalisés, comme l’histoire de Sonia de la Roumanie, âgée de 5 ans, qui fait amitié avec une enfant rom insérée depuis peu dans sa classe ». « Nous avons reçu des nouvelles de Madagascar et de l’Indonésie. Aussi de la Syrie, ces jours-ci particulièrement difficiles en pleine guerre, des nouvelles nous arrivent – raconte Pep. Ils nous ont même envoyé des photos depuis Alep : dans cette situation de conflit, on vit avec eux en continuant à croire dans la paix ». Chiara Lubich, en répondant à une question d’un Gen4, leur avait donné une consigne : « Savez-vous quel est le vrai bonheur ? Essayez : c’est celui que possède la personne qui aime, qui aime, qui aime. Quand on aime on est heureux et si on aime toujours, on est toujours heureux ; Qu’est-ce que vous pouvez faire vous dans le monde?Donner le bonheur, enseigner à aimer ». Et vraiment, eux nous apprennent avec leur pureté et leur simplicité comment mettre en pratique l’amour évangélique, le secret du bonheur.

La simplicité d’Aletta

La simplicité d’Aletta

Aletta

Aletta (la deuxième à droite) avec Chiara Lubich (la première à gauche)

Née à Martignano (Trente) le 27 novembre 1924, Vittoria Salizzoni, s’étant transférée avec sa famille pour une période en France alors qu’elle n’avait encore que 13 ans, ressent l’appel de Dieu : une lueur intérieure qu’elle laisse de côté pour le moment. A 21 ans, elle connaît Chiara Lubich et est fascinée par la nouveauté de vie dont elle est porteuse. Elle n’a plus de doutes : la voie par laquelle elle va répondre à l’ ’’appel’’ qu’elle avait perçu étant adolescente, c’est le focolare. Aletta, ( c’est ainsi que Chiara l’appelle pour l’inviter à donner un coup d’ailes, sans regarder en arrière), pendant vingt ans, reste auprès d’elle pour découvrir et actualiser les traits du charisme que l’esprit Saint était en train de révéler. Et parmi ceux-ci, en plus de la spécifique spiritualité de l’unité qui le caractérise, les principaux aspects concrets de la vie du chrétien. Un de ceux-ci, qui s’adapte particulièrement à la personnalité d’ Aletta, c’est prendre soin de la santé et de la sauvegarde de l’environnement.  Aspect qui lui est expliqué un jour par Chiara elle-même : « C’est toute l’humanité de Jésus ; la vie de Jésus en tant qu’homme. Jésus est né comme nous, d’une femme, il a eu froid, il a eu faim, il a pleuré, il a connu l’affection humaine…Il a donné à manger aux affamés, multiplié les pains et les poissons, il a guéri de nombreux malades, il a sauvé des âmes. Mais surtout, il a eu beaucoup d’amour pour l’homme et pour sa souffrance… La souffrance, la mort et la résurrection sont aussi des expressions de cet aspect ». Dans les années ‘60 ‘70 Chiara lui demande d’aller ouvrir le focolare d’Istanbul, là où Aletta aura de nombreux et profonds contacts avec le Patriarche Athénagoras I. Elle a ainsi l’occasion à différentes reprises, de l’accompagner lors de ses visites chez le Patriarche. En vivant là, Aletta découvre la beauté de l’Église orthodoxe et des Églises d’Orient, dans lesquelles elle voit soulignée, la vérité traduite en vie, exaltant ainsi l’amour. Les contacts qu’elle établit sont les premiers symptômes annonciateurs d’un dialogue qui sera fécond et qui continue encore maintenant avec l’actuel Patriarche œcuménique, Bartolomé I. AlettaAprès la mort d’ Athénagoras, Aletta se transfère au Liban. Ce sont des années tourmentées par la guerre civile qui,  avec les bombardements incessants, répète la vie des premiers temps à Trente :’’Tout s’écroule, seul Dieu reste’’. Elle partage avec la population locale, la précarité et le risque de ces longues années de guerre en soutenant, consolant, en donnant de l’espoir. Difficultés et dangers n’empêchent pas la diffusion du charisme de l’unité, non seulement au Liban, mais aussi dans tout le Moyen-Orient qu’ Aletta visite périodiquement. En 1990, elle retourne à Rome pour y rester. « Dans les premières années de Piazza Capuccini – raconte Palmira, faisant aussi partie du premier groupe de focolarine de Trente – nous allions avec Aletta dans les vallées pour rencontrer les premières communautés qui se formaient. Elle était comme un ange et on comprend pourquoi Chiara l’a appelée tout de suite Aletta. Elle a vraiment été comme l’aile d’un ange pour Chiara et pour nous tous, pendant ces 70 années et plus, de vie au focolare. Elle parlait peu, mais ce qu’elle disait, nous mettait tout de suite dans l’essentiel. Ce qui la caractérisait, c’était la simplicité, une sérénité innée ; un équilibre psychophysique enviable. Dix jours avant son départ, Aletta enregistre un message vidéo adressé aux jeunes du Mouvement, les gen, réunis en congrès : « Je veux saluer tous les gen du monde, pour leur 50ème anniversaire de vie. Qu’ils aillent de l’avant, ils sont jeunes, ils ont encore les forces, ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent ! » La présidente des Focolari, Maria Voce, en annonçant au Mouvement dans le monde, le départ d’Aletta écrit : « Accompagnons dans la joie et avec une immense gratitude, le retour d’Aletta à la maison du Père. Nous ne pourrions pas avoir un modèle meilleur que celui qui comme elle, a donné sa vie sans compter ».   D’après Anna Friso

Guatemala: la Mariapolis des Cakchiquel

Guatemala: la Mariapolis des Cakchiquel

guat 1 IMG_9696“Nous visitions les familles avec le feuillet de la Parole de vie et, entre deux conversations, naissait une rencontre.” Ce sont les mots de Carmen, initiatrice, avec son mari Mynor et ses proches, de la Mariapolis réalisée près de leur ville, Chimaltenango, à 54km de Ciudad de Guatemala. Économiquement basée sur le commerce et l’agriculture, la ville a intégré les rythmes modernes de production et consommation, mais reste jalousement gardienne d’une culture aux traditions anciennes. Carmen et Mynor sont le cœur de la communauté des Focolari et leur maison, particulièrement grande, en est le siège local. Ils racontent avec une certaine fierté les réunions qui se déroulent chez eux. Le Mouvement est peu connu et il fallait d’abord informer le prêtre. Ensemble, Mynor, Carmen et sa sœur Martha sont allés lui rendre visite. Mais un prêtre de cette région est très occupé… Mynor, qui ne pouvait pas l’attendre plus longtemps, est parti travailler au Tribunal. “Le prêtre ne comprenait pas ce que le Mouvement apporte de nouveau – poursuit Carmen – jusqu’à ce que ma sœur Martha lui raconte les expériences de ses enfants gen3.” Son aînée avait destiné l’argent reçu pour ses 15 ans aux enfants pauvres d’un village isolé, un autre avait pardonné un camarade qui l’avait malmené et provoqué une fracture du bras. À ce moment-là, le prêtre a compris les effets de vivre la spiritualité des Focolari. Une fois obtenu le soutien de l’église locale, il fallait couvrir les dépenses, parce que “lorsque les personnes sont conviées pour une retraite – explique Mynor – elles savent qu’elles sont invitées. Pour cette raison, la préparation de la Mariapolis consiste aussi à organiser des activités pour récolter des fonds. L’une d’elles a été un Bingo réalisé dans la salle paroissiale, pour lequel une récolte de cadeaux donnés pour l’occasion avait été faite. guatm 2 IMG_9460 Kelly, deuxième des quatre enfants de Carmen et Mynor, étudie la médecine. “Nous sommes peu – explique-t-elle – mais nous nous aidons. Nous sommes seulement deux gen, mais nous essayons d’avoir toujours Jésus au milieu de nous et avec tous.” Kelly éprouve de l’admiration pour la vie cohérente de ses parents: “Lorsqu’ils invitaient les personnes à la Mariapolis, ils racontaient des expériences que je connaissais. Et ce qu’ils disaient était vrai. Chez nous, la Parole de vie est la référence pour chaque situation. Ainsi, lorsqu’il y a un problème, nous la lisons pour la mettre en pratique”. Le respect pour les anciens est l’une des richesses des Cakchiquel. Devant eux, avant de parler, il faut faire une révérence. La maternité, le don des enfants, sont considérés comme une bénédiction de Dieu et ont plus de valeur que tout le reste. “Pour moi, le Mouvement – ajoute Carmen – est une grâce de Dieu qui nous accueille, petits et grands, tous, tout comme il accueille les différentes cultures et langues. Ici, ils nous apprécient, avec nos traditions et avec notre manière de penser.” Dans la culture Maya, il existe un lien étroit avec la nature, “nous l’invoquons en disant merci au cœur du ciel et au cœur de la terre et nous disons, comme saint François: tous sont mes frères. Chiara Lubich l’a aussi remarqué, l’Esprit saint l’a influencée dans ce sens pour que le Mouvement des Focolari nous accueille comme nous sommes”. Mynor conclut: “La philosophie Maya promeut l’harmonie, le respect et la solidarité. Harmonie dans la famille, équilibre dans l’aspect matériel et spirituel, solidarité qui est égale à fraternité, pour favoriser des conditions de coopération”. Au-delà des contradictions qui règnent dans chaque culture, le peuple Cakchiquel conserve beaucoup de valeurs humaines qui, illuminées et purifiées par l’Évangile, enrichissent ceux qui le côtoie.   Filippo Casabianca, depuis la ville de Guatemala

Cameroun: christianisme et culture Bangoua

Cameroun: christianisme et culture Bangoua

IMG_0748“On m’a demandé de présenter un rapport sur le témoignage chrétien face à la tradition africaine. Ce n’était pas facile pour moi, pour deux simples raisons: la première est que je suis un Bangoua, la seconde est que je ne suis pas seulement un chrétien, mais je suis aussi l’évêque de Mamfé.” Ce sont les mots de Mgr Andrew Fuanya Nkea, dans le cadre d’un symposium sur le dialogue entre religion traditionnelle africaine et christianisme, à l’occasion des 50 ans de présence du Mouvement des Focolari à Fontem. Âgé de 51 ans, originaire de Widikum (Cameroun), études en Philosophie et Théologie, prêtre depuis 1992, curé, secrétaire du Diocèse, professeur et formateur, enfin Secrétaire général de l’Université catholique du Cameroun, dernière mission avant la nomination, voulue par le Saint-Père en 2013, en tant qu’évêque coadjuteur du diocèse de Mamfé. Mgr Andrew Fuanya est la démonstration tangible d’un possible dépassement du dualisme entre les deux traditions, sans encourir le risque d’un syncrétisme religieux. “J’ai décidé de donner un angle plus pratique que théorique à mon rapport”, affirme-t-il, parcourant l’histoire des relations entre la culture Bangoua (en particulier dans la zone sud-ouest du Cameroun, le district de Lebialem) et le christianisme, marqués par une rencontre, à laquelle il y a eu un ‘avant’ et un ‘après’: celle avec le Mouvement des Focolari. Le christianisme, amené par les premiers missionnaires arrivés au Cameroun dans les années 20, avait mis la population face à un dilemme: “Devenir chrétien en évitant tous les aspects de la religion traditionnelle ou pratiquer la religion Bangoua, en restant païen, juste bon à brûler en enfer, comme du bois”. Peu ou aucun dialogue entre christianisme et culture du lieu: les instruments musicaux typiques étaient bannis des églises, comme les prières traditionnelles. Malgré les rigidités et les méthodes inflexibles des premiers missionnaires, beaucoup de personnes avaient embrassé le christianisme, entre difficulté et forte opposition de leur communauté. Fontem1La nouveauté représentée par la première visite de Chiara Lubich au Palais royal du Fon de Fontem, en 1966, est résumée dans une image, utilisée par la fondatrice des Focolari, pour décrire la première étincelle, l’inspiration du dialogue interreligieux qui s’était développé: “Soudainement, j’ai eu une forte impression de Dieu comme un énorme soleil, qui embrasse tout le monde, nous et eux, avec son amour”. Une nouvelle ère avait commencé, alimentée par le souffle post-concile et par l’extraordinaire histoire d’amitié entre les premiers focolarini arrivés sur les lieux (dont des médecins, venus pour vaincre la maladie du sommeil qui décimait la population) et le peuple Bangoua. Depuis, les relations entre les fidèles des deux religions se caractérisent par un respect profond et réciproque, qui a redonné dignité à la culture traditionnelle, vraie souche identitaire des chrétiens aussi. L’évêque explique qu’il existe des traditions religieuses locales que les chrétiens ont maintenu (la prière aux défunts, afin qu’ils intercèdent pour la famille, ou le “Cry die”, qui leur est dédié); d’autres au contraire sont devenues étrangères à leur foi (polygamie, sacrifice d’animaux, sorcellerie). La nouvelle inculturation, selon l’esprit de Vatican II, conclut l’évêque, ne provient pas d’une imposition ou d’une uniformité rigide, mais s’inspire des valeurs du dialogue et de la collaboration, à la recherche des ‘semences du Verbe’ dispersées dans chaque tradition. “Le défi des chrétiens de Lebialem pour les 50 prochaines années sera de reconnaître que leur crédibilité dépendra de combien seront capables d’aimer tout le monde, indépendamment de la religion à laquelle ils appartiennent.” Seulement ainsi ils seront d’authentiques chrétiens et, ensemble, d’authentiques Africains. Chiara Favotti

République Démocratique du Congo : politiciens pour l’unité

République Démocratique du Congo : politiciens pour l’unité

congo 1La République Démocratique du Congo (RDC) traverse une phase politique très délicate, depuis que, le 14 novembre dernier, le premier ministre Augustin Matata Ponyo a démissionné suite à l’accord conclu en octobre dernier, qui prolonge le mandat du président Joseph Kabila. Kabila aurait dû terminer son mandat le 19 décembre prochain mais sa coalition et une partie de l’opposition ont décidé qu’il ira de l’avant jusqu’aux prochaines élections prévues en avril 2018. Dans ce contexte incandescent, le 29 octobre dernier s’est constitué le Mouvement politique pour l’Unité (MPPU) congolais, qui s’inspire des valeurs de la spiritualité de Chiara Lubich. « En ce moment l’Église, à travers la Conférence Épiscopale, est en train de travailler pour éviter le chaos dans le pays – racontent Damien Kasereka et Aga Ghislaine Kahambu, responsables locaux du Mouvement des Focolari – . Le lancement du MPPU est vraiment une réponse à un besoin d’aujourd’hui. Nous sommes heureux de voir que les membres du Mouvement les plus engagés en politique, surtout les jeunes, sont convaincus que les choses peuvent changer. Malgré tout, on ne perd pas l’espoir ». Le 3 décembre dernier, le MPPU s’est présenté officiellement dans la salle polyvalente du centre médical Moyi Mwa Ntongo, à Kinshasa. Le journal Le potentiel a consacré un long article à l’événement, intitulé ’’Amour et fraternité dans la société : lancement d’un mouvement de conscientisation de masse’’. « Loin d’être un parti politique, le MPPU est plutôt un réseau de réflexion et d’action pour promouvoir la fraternité dans la vie politique congolaise. Ses fondateurs sont convaincus que la fraternité universelle est le fondement et le moteur essentiel pour un changement positif de la société, surtout congolaise, dont les anti-valeurs sont dures à mourir », écrit un quotidien. Parmi les personnes présentes, il y avait des professeurs universitaires et des chercheurs, parlementaires nationaux et acteurs politiciens, journalistes, avocats, religieux, médecins, activistes sociaux et représentants d’autres catégories socio-professionnelles. Pendant la rencontre, on a souligné l’opportunité et l’importance du MPPU dans la RDC, dans la mesure où il aide à ’’faire de la politique pour l’unité’’, dont on a tellement besoin en ce moment difficile. congo 2Le député national Dieudonné Upira, un des fondateurs du MPPU dans la RDC, a affirmé : « Nous voudrions préparer une jeunesse qui n’a pas peur comme nous. Certainement, nous n’avons pas fait beaucoup pour ce pays. Peut-être n’avons-nous pas été formés : c’est cela la raison de notre peur. C’est pour cela que nous voulons former des jeunes intéressés à faire le bien, capables de dénoncer, annoncer et renoncer. Des jeunes qui, face à la bipolarisation de l’espace politique congolais, puissent dire :’’ Nous devons travailler pour notre Nation’’. Une jeunesse informée peut influencer la société avec sa manière de se comporter » . Et Georgine Madiko, ex députée, elle aussi parmi les initiateurs du projet : « Nous commencerons des cours universitaires périodiques, qui nous permettront de former des jeunes à travers des modules. Nous procéderons comme la toile d’araignée, afin de couvrir petit à petit, le pays tout entier et dans tous les domaines. Cette toile d’araignée nous servira comme soutien, si ce n’est pour éradiquer, tout au moins pour atténuer le mal dans notre société et promouvoir le bien ». On commencera avec un premier groupe de 50-60 personnes. En conclusion, Aga Ghislaine Kahambu a remercié tout le monde : « Votre présence prouve que vous désirez que notre pays change. Une foule n’est pas nécessaire pour changer la société. Chaque individu accomplit beaucoup d’actes positifs. Maintenant, nous voulons que ces actes ne restent pas isolés ». D’après Gustavo Clariá  

Evangile vécu : les enfants enseignent

Evangile vécu : les enfants enseignent

Sonia vient de la Slovaquie, elle a 5 ans et va à l’école maternelle. Un jour elle dit à sa maman qu’elle a trouvé une amie à l’école. « Et comment s’appelle-t-elle ? ». « Je ne sais pas, elle ne parle pas ; je me suis approchée d’elle parce que j’ai vu qu’elle était toujours seule et que personne ne voulait jouer avec elle ». La maman va chercher Sonia à l’heure du déjeuner. Mais la maîtresse : « Laissez-la ici ! Elle nous aide auprès d’une petite fille tsigane qui ne parlait pas du tout avant, et maintenant, grâce à elle, la petite a commencé à parler et à collaborer aussi avec les autres ». Quand elle rentre de l’école, la maman lui demande : « Ton amie t’a déjà dit quelque chose ? ». « Non, elle me sourit seulement quand je lui dis que je l’aime bien ». La maman reste en silence. Et l’enfant : « Tu sais, l’amour réchauffe chacun ». gen 4 11Kévin, du Cameroun, écrit : “Un jour à l’école j’ai demandé à l’un de mes copains s’il avait quelque chose à manger à la récréation. J’avais faim et je n’avais rien. Il a refusé. Le lendemain j’ai apporté un peu de pain et quand il est venu m’en demander, j’ai refusé à mon tour. Le jour suivant, en jetant le dé de l’amour on est tombé sur : « aimer les ennemis ». Je me suis alors rappelé mon copain. A l’école j’essayais de lui parler mais il ne me répondait pas. Alors je me suis assis devant la maison pour l’attendre et quand il est passé, je l’ai appelé, je suis allé à sa rencontre et à ma question pourquoi je ne devais plus lui parler, il m’a répondu : « tu as refusé de partager le pain que tu avais apporté ». Tout de suite je lui ai dit : « on se réconcilie ! » et je lui ai offert de la goyave que j’avais avec moi et comm »Au courant ça nous avons recommencé à nous parler en redevenant amis ». De l’Italie, Marco raconte : “Un jour au jardin d’enfants on s’est moqué de moi parce que j’étais gros. Je n’aimais pas beaucoup qu’on se moque de moi et j’ai pleuré quelquefois. Alors je suis allé voir la Sœur et au lieu de les accuser je lui ai dit que ça me faisait mal. J’ai compris que je devais les pardonner et je l’ai fait, parce qu’un Gen 4 est quelqu’un qui, comme Jésus, pardonne et aime tout le monde ». Carmen habite dans un bidonville, à la périphérie de la Ville de Mexico. Souvent le soir, son oncle rentre saoul  à la maison. Carmen a peur et se cache. « Mais l’autre soir, je ne me suis pas cachée – raconte-t-elle – je l’ai attendu et l’ai aidé à entrer. Je n’avais pas peur, car je sais que Marie s’occupe de moi ». gen 4 2Et Bartek, de la Pologne : « Pour la fête des enfants j’ai reçu en cadeau une barre de chocolat et une sucette de la maîtresse Ela. En classe il y a Asia assise à côté de moi, elle n’est pas belle et elle ne plait à personne. Je me suis rappelé que le matin en lançant le dé de l’amour c’est tombé sur : ‘aimer les ennemis’ et j’ai donné à Asia la sucette et la moitié du chocolat. Elle était étonnée, elle m’a remerciée et elle est partie. Maintenant nous sommes de grandes amies ». « Au centre de Naples (Italie), les ‘Jésus enfants’ que nous avons fabriqués et que nous offrons aux personnes, se distribuent bien et des tas de gens se pressent autour de notre stand, même seulement pour dire leur accord à l’initiative. Une maîtresse, pas croyante, qui a beaucoup de problèmes, prend Jésus enfant dans ses mains et le regarde : « ça, ce sera mon Noël ! ». Un enfant court à la maison, vide sa tirelire et arrive avec toutes les pièces pour acheter le sien ». Sous la direction des centres Gen 4

Humanité Nouvelle et Droit : congrès pour les personnels de justice

Humanité Nouvelle et Droit : congrès pour les personnels de justice

ced3« S’adresser aux différentes professions qui font partie du monde de la justice – magistrats, avocats, greffiers, professeurs d’université, employés de prison, forces de l’ordre – et découvrir la route à suivre ensemble, faire participer tous les acteurs des multiples relations dans lesquelles ils peuvent être impliquées ». Voilà le but du congrès international organisé par Communion et Droit (CetD) et Humanité Nouvelle, les 26 et 27 novembre derniers à Castel Gandolfo (Rome). La présence d’un metteur en scène à une rencontre sur la justice peut paraître comme un cheveu sur la soupe, mais Fernando Muraca a réussi à décrire, par son témoignage poignant, l’expérience vécue en travaillant dans un Institut de redressement pour mineurs à Catanzaro (Sud de l’Italie). Il s’agit d’un documentaire tourné entièrement par les jeunes de l’Institut, fruit d’un engagement se traduisant par « projet cinéma » qui a transformé les jeunes prisonniers non seulement en acteurs mais en personnes qui ont redonné un sens à leur existence. Muraca est aussi auteur et metteur en scène du film « La terre des Saints », où il affronte la réalité de la criminalité organisée sous influence mafieuse. Durant les deux jours d’un intense dialogue entre les différentes personnes qui travaillent dans le domaine de la justice, le concept de dignité humaine a été plusieurs fois abordé, valeur intrinsèque et inestimable à tout être humain, dans la conviction qu’il est possible de vivre des rapports juridiques avec l’esprit de fraternité et dans la recherche d’une véritable justice. ced3Le programme, riche et bien agencé, a approfondi quelques thèmes particulièrement actuels comme la tutelle des mineurs non accompagnés et des lieux d’hébergement adaptés, le rapport avec les détenus et la tutelle des victimes. Le dr. David Shaeed (magistrat à Indianapolis), l’avocate Alba Doto (Boston), l’avocat Endy Moraes (Fordham University, New York) et la doctoresse Luciane Barzotto Cardoso (magistrat au Tribunal Fédéral de Porto Allègre, Brésil), ont examiné le droit en vigueur dans les différentes régions du monde et approfondi les instruments leur permettant de poursuivre le chemin de recherche et d’études déjà entrepris depuis quelques années et enrichies chaque fois par des réalisations concrètes. Parmi les comptes rendus : une vidéo de Maria Voce, présidente des Focolari, première femme avocate du Barreau de Cosenza (Italie), a été présentée, dont le titre était « Justice et bien commun avec comme horizon la fraternité universelle. » Un passage de l’intervention de Maria Voce explique : « Aujourd’hui, face à cette ‘guerre mondiale morcelée’, aux destructions tragiques, à l’élimination de tout droit et respect pour les peuples qui vivent sur des territoires en guerre, à la fermeture face aux migrants, la fraternité est l’unique réponse et l’engagement qui nous est demandé est de la construire même par le biais de petites actions, des gouttes minuscules qui puissent pourtant éclairer la nuit ». Les sessions, par secteur de travail, ont mis en évidence la nécessité de faciliter un partage à l’intérieur des différentes professions sans perdre de vue l’ensemble, afin de développer un dialogue entre les personnels et mettre en communion les connaissances et les expériences des diverses activités qui se déroulent dans le domaine du Droit. La présence des jeunes a été significative et la participation des étudiants convaincante. Parmi les témoignages, la plus touchante était celui de Robert (ex détenu) et d’Alphonse, qui œuvre depuis quelques années au sein de la prison de Rebibbia (Rome) afin d’apporter une aide concrète aux familles des détenus. (François) Robert ne cache pas son émotion en présentant son expérience face à un public aussi qualifié, et conclut par cette requête : que la société civile puisse faciliter et développer la réinsertion difficile des ex détenus dans le milieu de travail et social. Le prochain rendez-vous sera destiné aux jeunes : la Summer School 2017. Patrizia Mazzola

Noël avec les sinistrés de l’Italie Centrale

Noël avec les sinistrés de l’Italie Centrale

85cac0a0-2bcc-4b4a-8309-e4f1885ccc58Noël approche aussi pour les sans-abris suite au tremblement de terre qui a eu lieu en Italie Centrale. Nous savons que vous êtes en train de vous mobiliser en ce moment. De quelle façon ? « AMU et AFN  – explique Francesco Tortorella –, sont en lien avec le Mouvement des Focolari en Italie, avec qui elles mettent en œuvre la ligne d’action convenue après le séisme. Depuis le mois d’août trois recherches ont été menées dans les secteurs touchés pour étudier la possibilité d’intervenir. Le premier besoin que nous avons identifié est le soutien aux familles qui gèrent de petites activités agricoles et des élevages frappés par le tremblement de terre ». Après une étude de faisabilité, vous avez élaboré un projet global : de quoi s’agit-il ?  «Nous l’avons intitulé  RImPRESA et il comprend deux activités – explique Paola  Iacovone -. La première, qui est prise en charge par les Associations Abbraccio Planetario (Castelli Romani) et Bread and Fish Foundation (Ascoli Piceno), prévoit la construction de 4 GAS (Groupes d’achats solidaires) qui, à travers un portail informatique, achèteront des produits aux petites entreprises frappées par le tremblement de terre, une façon de garantir aux familles un soutien sur le long terme ». Il y a aussi de nombreuses entreprises agricoles frappées par le séisme qui ont de la peine à redémarrer. Vous vous êtes aussi engagés sur ce front? “ Oui. L’association italienne Entrepreneurs pour une Economie de Communion (AIPEC) avec laquelle nous collaborons, assure la seconde activité du projet RImPRESA – ajoute Tortorella –. Elle concerne toujours l’aide aux familles qui ont des entreprises agricoles et des élevages, en leur fournissant des matières premières, des machines ou de petites infrastructures. Le tout se déroule en lien avec la Protection Civile italienne qui supervise l’ensemble des entreprises touchées et les aides qui leurs parviennent ». « Notre action – conclut Paola – est une goutte d’eau parmi beaucoup d’autres. Jusqu’ici nous avons reçu beaucoup de dons qui ont été en partie affectés au financement du projet RImPRESA. Il reste encore des fonds pour lancer d’autres actions qui sont à l’étude et que nous pourrons réaliser au cours des prochains mois. Les aides continuent à arriver et il est probable que cette somme augmentera pendant les semaines à venir ». Voilà qui laisse espérer un bon Noël ! Gustavo Clariá Pour participer:

Action pour un Monde Uni ONLUS (AMU) Action pour Familles Nouvelles ONLUS (AFN)
IBAN: IT16 G050 1803 2000 0000 0120 434 Banca Popolare Etica IBAN: IT55 K033 5901 6001 0000 0001 060 Banca Prossima
Code S WIFT/BIC: CCRTIT2184D Code SWIFT/BIC: BCITITMX
MOTIF: Urgence tremblement de terre (Italie)
Les sommes versées sur les deux comptes- courants pour ce motif seront conjointement gérées par l’AMU et AFN. Selon les réglementations locales en vigueur, des réductions fiscales concernant ces dons sont prévues dans de nombreux Pays de l’Union Européenne et dans d’autres Pays du monde. Les contribuables italiens pourront obtenir des déductions et des abattements de leur revenu, selon les normes prévues pour les associations sans but lucratif, jusqu’à 10% de leur revenu et dans la limite de 70000 euros par an, à l’exclusion des versements effectués en numéraire.

Mgr.Javier Echevarria s’est éteint

Ayant appris la disparition de Mgr. Javier Echevarria, prélat de lOpus Dei, hier soir, 12 décembre, le Mouvement des Focolari exprime ses plus vives condoléances. Reconnaissants pour la vie de donation au service de l’Église de Mgr. Echevarria, second successeur de saint Josemaria Escribá de Balaguer, fondateur de l’Opus Dei, les Focolari sont particulièrement proches par la prière et l’amitié, de la famille de l’Opus Dei dans le monde entier.

Bari accueille le Patriarche Bartholomée I

Bari accueille le Patriarche Bartholomée I

bari2“Sainteté, la communauté du Mouvement des Focolari de Bari vous salue chaleureusement! Nous sommes contents de votre visite dans notre ville, pont entre Orient et Occident, qui a une vocation œcuménique particulière. Votre présence nous encourage à plus nous engager au service de la pleine et visible unité entre les chrétiens et de la conservation de la création. Le charisme de l’unité, que vous appréciez tant, nous pousse à œuvrer dans nos milieux comme des apôtres du dialogue, conscients que seuls l’amour, l’unité et la fraternité pourront répondre aux défis d’aujourd’hui de l’humanité.” Avec ce message, la communauté locale des Focolari a accueilli le Patriarche œcuménique Bartholomée Ier, en visite à Bari les 5 et 6 décembre, à l’occasion de la Saint-Nicolas. Il s’agissait d’”un événement d’une grande signification œcuménique – selon le diocèse – qui marque l’Église de Bari-Bitonto et qui contribue au dialogue entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe”. Le 5 décembre, dans la Basilique Saint-Nicolas, le Patriarche a prononcé le discours d’inauguration de l’année académique 2016-2017 de la Faculté de Théologie des Pouilles, recevant le prix “Saint-Nicolas” de la part de l’Institut œcuménique. Une reconnaissance de son engagement œcuménique poursuivi depuis 25 ans comme “un artisan patient et courageux de la culture de la communion”, selon la description du prix. Le pape François était présent à travers un message de félicitations lu durant la remise du prix, dans lequel il a loué l’engagement du Patriarche pour “la promotion d’une communion toujours plus grande entre tous les croyants en Christ”. Dans la lectio magistralis intitulée “Adriatique et Ionienne, mers de Communion”, Bartholomée Ier a réfléchi sur le concept de la communion, à partir de sa signification théologique de koinonia: “participation commune de grâce, amour et communion à la vie de Dieu, qui devient expérience même de l’‘être en relation’”. En outre, il a mentionné le grand Concile de Crête, en juin dernier, lorsque “notre Sainte Église Orthodoxe a manifesté sa ‘communion’ [en l’adoptant] par décision unanime de tous les Primats des Églises orthodoxes autocéphales”. Il a également souligné la nécessité d’une économie solidaire, en affirmant qu’”il faut une économie de communion qui sache accueillir, sans créer le mécontentement social dans les pays hôtes”. Le 6 décembre, au terme de la célébration eucharistique solennelle présidée par l’archevêque, Mgr Franco Cacucci dans la même Basilique, Bartholomée Ier est intervenu une deuxième fois: “Nous sommes arrivés nous aussi comme pèlerins sur la tombe de ce grand saint – a-t-il expliqué – pour invoquer son intercession, sa prière et son soutien dans notre service patriarcal, pour remercier Dieu avec lui, pour nos 25 ans de service envers l’unité de l’Église sur le Trône de saint André, mais aussi pour être des témoins forts de la nécessité de la rencontre des disciples du Christ, afin que le monde croie, et que nous puissions, dans un avenir proche, partager ensemble le Pain de Vie et boire au Calice du Salut”. “Ces jours-là – écrivent Fausta Giardina et Roberto Lago, responsables des Focolari dans les Pouilles – la ville respirait un magnifique ‘air œcuménique’. La visite du Patriarche, avec les différentes célébrations, est un événement essentiel pour tous.” L’amitié des Focolari avec le Patriarche dure depuis longtemps. Le 26 octobre 2015, l’Institut universitaire Sophia (Loppiano) lui a décerné le premier Doctorat honoris causa en Culture de l’Unité. À cette occasion, il a déclaré: “Un des idéaux du Mouvement des Focolari est l’unité de l’Église. Chiara [Lubich] et ses collaborateurs ont beaucoup travaillé. Elle a rendu 23 fois visite à Athénagoras à Constantinople. Ensuite, elle a rencontré Démétrios, puis moi. En 2008, j’ai rendu visite à Chiara à l’hôpital Gemelli quelques jours avant sa mort. Je suis sûr que ce soir elle est avec nous, par sa présence spirituelle et sa prière. Elle se réjouit avec nous et prie pour l’unité de nos Églises”. Gustavo Clariá

Focolari et Bangwa: 50 ans ensemble

Focolari et Bangwa: 50 ans ensemble

Fontem_50th_slide « À travers le Mouvement des Focolari, Dieu a visité le peuple Bangwa […] Ils ont vécu le pacte de l’amour réciproque avec le peuple Bangwa et leur ont enseigné la spiritualité de l’unité et la fraternité universelle […] Ils ont réduit la mortalité infantile – qui était de 90 % – à près de zéro ; ils ont travaillé durement pour éliminer la redoutable mouche tsé-tsé, qui faisait de Fontem une vallée de mort ; des milliers de personnes n’auraient pas eu de bonne formation scolaire sans eux ; ils ont mis à la portée de tous de bonnes conditions sanitaires […] Maintenant, il est temps de célébrer l’amour de Dieu pour tout le peuple de Lebialem ». Ces quelques mots sont tirés de la lettre par laquelle Mgr Andrew Nkea, évêque de Mamfe, avait lancé l’année jubilaire 2016 d’action de grâce pour l’arrivée des Focolari parmi le peuple Bangwa. Accompagnée d’une prière à réciter chaque jour, la lettre parcourt les moments clés de ces 50 ans, en en rappelant les protagonistes et ceux qui, au cours de cette histoire, ont donné leur vie. Elle exprime aussi le sentiment des Fon – les rois des territoires de la région -, des responsables des institutions et de toute la population. Fontem_50th_02L’arrivée des premiers focolarini médecins remonte à 1966. Répondre à l’urgence sanitaire dans laquelle se trouvait alors le peuple Bangwa est devenu une priorité pour l’ensemble du Mouvement des Focolari. Chiara Lubich y a fait sa première visite la même année, accueillie en grande fête par le roi, le Fon Defang, les notables et tout le peuple. Elle y retournera deux fois. En mai 2000, elle s’adressera ainsi aux Bangwas réunis sur la grande esplanade devant le palais du Fon : « Je ne veux pas vous quitter sans avoir fait avec vous un pacte solennel. Un pacte d’amour réciproque, fort et contraignant. Comme une sorte de serment, qui nous engage à être toujours dans la paix totale entre nous et à la rétablir au cas où elle se serait altérée ». En conclusion de cette année jubilaire se tiendra du 14 au 17 décembre 2016 la célébration solennelle du 50e anniversaire, dont la préparation a été portée activement par le Fon actuel et les responsables des institutions, et qui revêt désormais une dimension nationale suite à sa présentation à Yaoundé au Premier Ministre Philémon Yang. Durant ces jours sera notamment célébré le jubilé du collège Our Lady Seat of Wisdom, qui abrite chaque année 500 nouveaux élèves et compte parmi les cinq meilleurs instituts pré-universitaires du système anglophone du Cameroun. Parmi les autres points du programme : des témoignages sur la vie et le travail des Focolari à Fontem, ainsi qu’une Conférence internationale sur le dialogue interreligieux entre christianisme et religion traditionnelle africaine, selon l’expérience du peuple Bangwa ces 50 dernières années. Aujourd’hui, l’inculturation du christianisme vient peut-être davantage en lumière. Pour le philosophe et théologien africain Martin Nkafu, Directeur du Département des sciences humaines et sociales de l’Aire de recherche internationale de l’Université Pontificale du Latran (Rome), « le christianisme n’a pas changé la mentalité des gens ; en adhérant au Christ, le Bangwa conserve sa personnalité, sa culture, une vision intègre de la réalité ; cela lui permet – pour reprendre les mots de Jean Paul II à Nairobi en 1982 – de pouvoir être authentiquement africain et profondément chrétien ». Parmi les initiatives réalisées durant cette année, le pèlerinage des Fon à Rome en septembre dernier pour célébrer le Jubilé de la Miséricorde avec le pape François et visiter les lieux où a vécu Mafua Ndem, la « reine envoyée par Dieu », comme le Fon Lucas Njifua Fontem a appelé Chiara Lubich à l’occasion de son dernier voyage au Cameroun. À noter encore un concours intitulé « L’intervention de Dieu dans l’histoire et la vie du peuple Nweh Mundani », promu durant toute l’année dans les écoles élémentaires et secondaires du district, avec des poésies, des chants, des œuvres littéraires et des quiz. 700 élèves de 21 écoles y ont participé en envoyant une composition personnelle et 4000 autres ont été impliqués. L’événement jubilaire mobilise et relie aussi les Bangwas qui ont quitté le Cameroun ces dernières décennies. Une Commission pour le développement, avec des représentants du Cameroun et d’autres pays, a instauré un dialogue avec les représentants de l’État en vue d’actions concrètes dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la jeunesse et de la condition féminine. La célébration de ce 50e anniversaire est suivie par les Focolari du monde entier. La présidente du Mouvement, Maria Voce , a accompagné de près les préparatifs et le coprésident, Jesús Morán, ainsi que les conseillers centraux pour l’Afrique, seront présents à Fontem.

Source: Presse

Un réfugié rejeté et ignoré

Un réfugié rejeté et ignoré

rubens-2Pour les Anciens Christ voulait dire roi. Mais le Christ fut un roi bien différent de l’idée qu’on s’en fait :  Il est né dans une étable, d’une fille de paysans, au milieu des bergers et du bétail. Alors que les autres souverains descendaient du haut de leurs trônes et de leurs palais pour s’imposer, Lui est venu d’en bas – issu de la dernière classe – pour servir : au-dessous de tous pour être le serviteur universel. Et c’est dans ce service qu’il a fait consister sa royauté. Tout est simple et merveilleux, comme dans une belle histoire, autour de la naissance de cet enfant au cœur de la nuit battue par le vent – au cœur de la nuit des temps – ; et tout y est à la fois tragique et révolutionnaire, car cette naissance est un prélude au gibet. Ce fils de roi, ce fils de Dieu, naît au milieu de gens simples, dans un abri de fortune, comme un réfugié rejeté par les gens riches et ignoré des pauvres : en partant de rien il déclenche la révolution. Lorsqu’ apparut le Sauveur, une grande lumière se déploya dans la nuit. La nuit demeure, mais la lumière aussi. Pour les chrétiens c’est toujours Noël. Et Noël apporte la joie au milieu des larmes, même aujourd’hui. Dieu une fois descendu parmi nous, nous pouvons remonter vers Lui ; Il se fait homme et nous devenons Dieu ; et le point de rencontre, c’est Son cœur. Jésus est né dans une étable pour nous prouver qu’Il peut naître aussi dans notre cœur, un lieu parfois tout aussi misérable. Et lorsqu’ Il naît dans notre cœur, tout comme au-dessus de la grotte les anges se lèvent pour chanter, dans la nuit la lune resplendit et la paix irrigue la terre. Et d’une certaine manière c’est ainsi que le Verbe – la raison – s’incarne aujourd’hui parmi nous, et peut faire d’une étable l’antichambre du paradis. Igino Giordani  Le Feste  S.E.I. (1954)  p. 36-42

L’EdC dans l’ex-empire Inca

L’EdC dans l’ex-empire Inca

161113_Pachacamac01A la périphérie de Lima se dresse un quartier qui prend son nom du sanctuaire pré-Inca érigé à Pachacamac (dieu créateur de la terre, en langue quechua). « Nous sommes arrivés ici dans le but de démarrer une activité de production fondée sur les pratiques de l’Economie de communion (EdC), dont les bénéfices puissent soutenir un centre de réhabilitation pour enfants sauvés de la rue et qui ont des problèmes de drogue », raconte Germàn Jorge, entrepreneur EdC de l’Argentine. Aujourd’hui l’Institut Mundo Libre est l’unique de ce genre au Pérou. Récompensé au niveau international pour le sérieux avec lequel il travaille, même s’il a la possibilité d’accueillir 100 enfants, il n’en aide aujourd’hui que 40 par manque de ressources. Marilù Gonzalez Posada, la fondatrice, vit depuis 32 ans pour ce but. Sa grande préoccupation est de savoir si l’Institut est soutenable, un problème commun à toutes les œuvres sociales qui ne réussissent à survivre que grâce à l’altruisme et la coopération internationale. Un des laboratoires de Mundo Libre produit un bonbon typique péruvien : la « chocoteja ». « C’est justement autour de ce projet que nous sommes en train de travailler pour le porter à un niveau d’entreprise d’ici à la fin 2017, avec Solidarpole (qui développe divers projets économiques de solidarité et a choisi pour ce projet l’Économie de Communion) ainsi que AMU Luxembourg (qui a offert les financements pour restructurer une grange et acquérir des machines). Il s’agit maintenant de coordonner les ressources. Un défi où l’EdC a beaucoup à offrir, une communion qui n’est pas ‘créée’, mais ‘engendrée’ en réponse à un premier acte de gratuité. C’est ce que nous avons essayé de faire avec chaque personne que nous avons rencontrée cette semaine ». Lorsque les Espagnols sont arrivés sur ces terres pour conquérir le Totem Pachacamac ils étaient à cheval et portaient leurs armures, les indios – qui n’avaient jamais vu de chevaux auparavant – ont cru que c’étaient des dieux venus prendre la place de leur dieu, ils n’ont donc opposé aucune résistance. 161113_Pachacamac07 L’histoire laisse des traces dans la culture. « Cela se voyait dans les difficultés relationnelles. Voilà pourquoi notre principal engagement a été de laisser de l’espace à tout le monde, en nous efforçant de rompre la logique de l’européen « conquérant » (ou de ses descendants) et de l’aborigène passif et soumis. Au fur et à mesure que les jours passaient et en se basant sur les rapports de confiance qui petit à petit mûrissaient, nous avons commencé à dépasser ces dynamiques relationnelles séculaires et à construire de nouveaux rapports de réciprocité ». « La formation sur les “lignes à suivre pour diriger l’entreprise” a été une aide pour travailler en mettant la personne au centre de l’activité économique, sans pour autant négliger la professionnalisation ni l’efficacité nécessaire pour atteindre les objectifs. Après ces journées passées ensemble, nos interlocuteurs de l’Institut Mundo Libre ont dit qu’ils se sont sentis partie intégrante du projet de l’Économie de Communion ; qu’ils l’avaient déjà vécu sans le savoir, dans un certain sens,  et qu’ils veulent maintenant proposer à leurs propres employés et former les jeunes à ces principes. “C’est notre défi pour 2017” ». « Les chevaux d’origine non péruvienne, ont dû s’habituer à marcher sur le sable de ces zones désertiques. Durant ces 500 ans s’est développée une race chevaline dont le pas se caractérise par des cercles concentriques leur permet de bien se déplacer dans ces régions. Nous sommes comme les premiers chevaux et nous faisons un gros effort pour apprendre à vivre la communion, la « culture du don ». Mais, si nous essayons de développer cette capacité, petit à petit un bon nombre d’autres personnes, dans d’autres coins du monde, assumeront cette nouvelle culture dans leur sang et arriveront à changer le monde ». Gustavo Clariá

7 décembre 1943, un oui pour toujours

7 décembre 1943, un oui pour toujours

chiara1« J’avais 19 ans et une grande soif de Dieu », commence par dire Chiara. Et cette soif de Dieu est tellement forte en elle que chaque fois qu’elle rencontre un prêtre, elle lui demande : « Parlez-moi de Dieu ». Toujours poussée par cette soif, elle désire fréquenter l’université catholique et comme sa famille n’a pas les moyens de l’y inscrire, elle participe à un concours pour obtenir une bourse d’études, mais il lui manque un point y arrriver. « Je me souviens avoir éclaté en sanglots car j’étais persuadée  qu’à l’université catholique ils allaient parler de Dieu. Et je me souviens, qu’au milieu des larmes, dans petit salon avec ma mère, j’avais entendu en moi quelqu’un me dire :’’C’est Moi qui serai ton maître’’ ». Quelques mois plus tard, avec le groupe d’étudiantes catholiques qu’elle fréquente, elle se rend à Loreto, une ville de l’Italie centrale où se trouve un grand sanctuaire qui abrite une petite construction. D’après la tradition, celle-ci serait la maison de Nazareth où a vécu la Sainte Famille. Chiara raconte que lorsqu’elle est rentrée dans cette petite maison, quelque chose d’extraordinaire s’est passé en elle. « J’ai été saisie d’ une émotion si grande, qu’il me semblait que j’étais comme écrasée par le divin que je contemplais autour de moi. Parce qu’en moi était si présente l’idée que Jésus était peut-être passé par là, que ces murs avaient peut-être entendu résonner la voix de Marie, Joseph, l’Annonciation, l’Ange…cette sensation était si vive que je n’arrêtais pas de  pleurer ». Des larmes, celles de Chiara, provoquées « par le poids du divin qui m’écrasait ». Au cours de ces journées-là à Loreto, elle raconte “qu’à peine elle le pouvait, elle s’échappait” pour aller dans la petite maison, avec la forte sensation que Dieu ouvrait une voie nouvelle qui aurait quelque chose à voir avec ce lieu et avec la Sainte Famille qui l’habitait. Le jour avant de partir, Chiara entre dans le sanctuaire et le trouve bondé de gens. Elle reste au fond  de l’église et c’est alors qu’elle entend dans son cœur la voix de Dieu lui dire :’’Beaucoup de vierges te suivront’’. Au cours des années qui suivent, elle comprendra qu’il s’agissait des premiers signes d’une nouvelle voie que le Seigneur préparait : le focolare. Quatre ans après, en 1943, il se produit un fait simple mais décisif: c’est l’hiver, à la maison il n’y a plus de lait. Sa maman demande à ses filles les plus jeunes d’aller en chercher, mais il fait froid. Chiara, même si toute concentrée sur ses livres, saisit l’invitation de sa mère et se propose d’ y aller, comme un acte d’amour envers ses sœurs cadettes. « Sur la route – raconte-t-elle – c’est comme si Dieu me disait :’’ Donne-toi toute à moi, donne-toi toute à moi’’. Je m’arrête, surprise. Je vais acheter le lait, je rentre à la maison et écris une lettre enflammée à un prêtre », dans laquelle elle lui fait part de  ce qu’elle avait ressenti dans son âme. A cette époque, celui ou celle qui exprimait le désir de se consacrer à Dieu devait d’abord s’engager temporairement plusieurs fois, afin d’être bien certain de sa décision. Dans cette lettre, Chiara était si déterminée et tellement prise par l’amour de Dieu, qu’elle convainc le prêtre de l’autoriser à se consacrer tout de suite et pour toute la vie. C’est le 7 décembre 1943 qu’elle se rend, seule et de bon matin, à l’église, alors qu’ ’’une grande bourrasque se lève’’. « J’avais l’impression d’avoir le monde entier contre moi », se souvient Chiara. Et encore : “On m’avait préparé un petit banc près de l’autel et j’avais un tout  petit missel entre les mains. On me fait prononcer la formule par laquelle je me donne totalement à Dieu pour toujours. J’étais tellement heureuse que je ne me rendais pas compte de ce que je faisais parce que j’étais jeune. C’est seulement après avoir prononcé la formule que j’ai eu l’impression qu’un pont s’écroulait derrière moi, que je ne pouvais plus retourner en arrière, car désormais j’étais entièrement donnée à Dieu. A ce moment-là une larme est tombée sur le petit missel. Mais mon bonheur était immense ! ». Chiara conclut ainsi le récit de ce 7 décembre 1943 qui marque la naissance du Mouvement des Focolari : « J’épouse Dieu, donc je m’attends à tout le bien possible. Ce sera une divine aventure. J’épouse Dieu ! Et par la suite, nous avons vu que cela s’est vraiment passé ainsi ». Gustavo Clariá Voir la vidéo: Chiara à un congrès de jeunes (30/12/1984)

La Paix crie à Alep

La Paix crie à Alep

facebook_1481010213236Pour la première fois, j’ai assisté à un concert de musique classique au milieu d’une bataille. A Alep, il arrive qu’au milieu de la mort, une voix s’élève, celle de la paix, parmi toutes les autres qui annoncent la guerre, afin de soulager les âmes et oublier pour quelques instants, la mort et le froid. C’est comme un chapitre d’une tragédie moderne qui rappelle la mythologie grecque. Avec peu de moyens, le Père Elias Janji avec la chorale Naregatsi et la pianiste, ont présenté des extraits de Verdi, Mozart, Vivaldi et Karl Orf, dans une église bondée, malgré le froid polaire qui envahit Alep ces jours-ci, élevant nos esprits vers un autre ciel. Et penser qu’à quelques jets de pierre de là, la tragédie continue avec des missiles lancés par Alep Est sur Alep Ouest, tuant des enfants dans les écoles et des personnes innocentes, alors que dans la partie Est de la ville, l’attaque de l’armée syrienne continue. Des milliers de personnes (on parle de 60.000 jusqu’à aujourd’hui) ont réussi à s’échapper d’Alep Est et à se réfugier dans la zone Ouest. Ils racontent comment beaucoup ont été pris en otages et qu’à d’autres, alors qu’ils s’échappaient, ils ont tiré dans le dos en tuant plusieurs personnes ; d’autres encore couraient au milieu des tirs en portant sur les épaules, la grand-mère ou d’autres membres âgés de la famille. Certains par contre sont contents parce que finalement, quelques-uns ont pu retourner dans leurs maisons libérées ces jours-ci alors que l’armée a pris possession de la station de pompage de l’eau de toute la ville, même si elle est minée. On prévoit que d’ici un mois, quand les techniciens auront fini leur travail, l’eau reviendra dans toute la ville. Ainsi se terminera un chapitre de la tragédie mais  je pense que certainement, il y en aura d’autres. facebook_1481010280568 Le 4 décembre, on se souvient de Sainte Barbara, la jeune fille martyre des premiers siècles du christianisme, transpercée d’une épée par son père parce que, croyant en Jésus, elle n’avait pas accepté d’adorer un autre Dieu. Une grande fête pour les chrétiens d’Orient et donc, malgré la guerre, adultes et enfants se sont rassemblés pour la fêter, masqués et chantant son histoire, une histoire qui – malgré les siècles – a peu changé. Et on en arrive à se demander ce qui est resté de l’homme et de sa dignité ? Que va-t-il se passer maintenant ? La guerre finira à Alep, redonnant la tranquillité aux gens qui ont tant souffert, même si on se retrouvera avec une grande partie de la ville détruite ? La population est fatiguée et veut que le conflit se termine, mais les groupes armés ne s’avouent pas vaincus et veulent combattre jusqu’au bout. Malgré l’appel de l’envoyé spécial de l’ONU, Staffan De Mistura, à tous les groupes à quitter la ville et à épargner la vie des gens qui autrement, paieront avec un nombre très élevé de victimes, selon la logique de la guerre ! Mais comment oublier qu’à la fin, c’est l’homme qui meurt, puisque chacun, bon ou mauvais, est à l’image de Dieu, même si celle-ci est ensevelie sous mille vices et méchancetés. Avec Noël qui frappe aux portes, demandons alors que ce ne soit pas seulement se souvenir d’un fait passé avec les festivités habituelles, mais que l’arrivée du ’’Prince de la Paix’’ change quelque chose  dans les cœurs et dans les gestes de nous tous et qu’ils deviennent des petites pierres dans la construction d’un monde meilleur que tous nous rêvons. De Alep, Pascal Bedros