Mouvement des Focolari
Syrie: un Carême dans les larmes

Syrie: un Carême dans les larmes

ArchbishopDamascus_SamirNassarCes jours-ci (7-12 mars), au Centre Mariapolis de Castel Gandolfo, se tient une rencontre de nombreux évêques catholiques amis du Mouvement des Focolari. A noter leurs provenances très diverses : 26 viennent d’Afrique et du Moyen-Orient. Parmi eux il y a aussi Mgr Samir Nassar, l’archevêque maronite de Damas, à qui nous demandons des nouvelles de son Pays martyr.  Mgr Nassar, après six ans de guerre, quel est aujourd’hui le visage de la Syrie? C’est un immense entassement de ruines. Des scènes apocalyptiques : édifices carbonisés,  maisons incendiées, quartiers fantômes, villages complètement rasés. Plus de 12 millions de syriens (50% de la population) n’ont plus de toit. De nombreux syriens, (des millions!), ont quitté leur patrie. C’est la plus grande masse de réfugiés depuis la seconde guerre mondiale. Maintenant ils se trouvent relégués dans des camps de réfugiés et attendent que quelqu’un se souvienne d’eux. D’autres ont disparu dans l’exode, ou  font la queue devant les ambassades comme des nomades en quête d’une terre d’accueil. La vie des syriens, où qu’ils soient, est devenue un véritable tourment. La famille – pilier de l’Église et de la nation – est gravement secouée. Il est rare de trouver une famille au complet et les quelques-unes qui sont restées sont privées d’aide et sombrent dans la misère, la dépression et l’angoisse. Les fiancés ne peuvent se marier parce que les hommes sont mobilisés sur le front; quant au manque de maisons, il achève d’effriter leur avenir.  Quelle est, à votre avis, la catégorie la plus vulnérable? Ceux qui sont le plus en danger sont les enfants. Ils sont en train de payer cher cette violence sans pitié. Selon l’Unesco plus de 3 millions d’enfants syriens ne vont plus à l’école, parce que la priorité est la survie physique. Les quelques écoles qui fonctionnent sont surpeuplées et le niveau d’instruction souffre de l’exode de nombreux enseignants. Les centres d’aide psychologique sont submergés par le grand nombre de patients et l’importance des blessures et des blocages psychologiques dont souffre une grande partie des enfants. Une des préoccupations de l’Église c’est aussi l’exode des chrétiens… Les paroisses enregistrent une diminution considérable des fidèles et des activités pastorales. L’Église de Damas a vu partir un tiers des prêtres (27), une dure réalité qui affaiblit encore davantage le rôle, déjà en déclin, de la minorité chrétienne. Les prêtres qui résistent sur place ne se sentent pas en sécurité et cherchent à négocier un possible départ. Entre temps ils se mobilisent comme agents sociaux-humanitaires auprès des familles sinistrées. Comment se présente la vie des syriens aujourd’hui? Les syriens ne courent plus après la liberté. Chaque jour ils doivent se battre pour trouver du pain, de l’eau, du gaz, de l’essence, qui sont de plus en plus rares. Les coupures d’électricité toujours plus fréquentes et prolongées les voient s’enfoncer dans la mélancolie en réduisant leur vie sociale. La recherche de frères, de parents et d’amis disparus se fait avec grande discrétion et dans l’inquiétude. Trouver un toit, quelque refuge où habiter est devenu le rêve impossible de chaque famille, surtout des jeunes couples. Le peuple syrien vit ce grand déchirement avec une profonde amertume que laissent transparaître les regards silencieux et les larmes. Le Carême 2017 nous offre un moment de forte réflexion pour revoir notre engagement en tant qu’Église qui veut être aux côtés des fidèles éprouvés pour cheminer avec eux vers le Christ Ressuscité qui a dit : « Venez à moi, vous tous qui êtes  fatigués et opprimés… » Mt 11, 28). Qu’est ce qui vous a poussé à participer à cette rencontre avec d’autres évêques. Depuis 2008 je trouve auprès des Focolari un type d’écoute et de dialogue qui m’aide à accepter ma solitude d’évêque et l’isolement physique dans un pays en guerre. Lors de ces rencontres à Castel Gandolfo je vis un accueil fraternel, discret et respectueux, dans une profonde atmosphère spirituelle qui nourrit l’âme et conforte l’esprit. Une oasis d’amitié, de mission et de ressourcement.

Evangile vécu : dans le pétrin

Evangile vécu : dans le pétrin

Man pushing trolley along supermarket grocery aisleLa situation semblait absurde : j’étais occupée à prendre des produits dont j’avais besoin sur une petite échelle du supermarché quand j’ai senti à la jambe, le choc violent d’un chariot qui m’a alors  renversée. La douleur était lancinante et j’allais crier mais j’ai réussi à me contenir et à me limiter à regarder ce qui s’était passé. Une femme, avec un enfant dans les bras, me regardait, furieuse, sans même une parole ou un geste qu’on aurait pu interpréter comme un ‘’excusez-moi’’. A ce stade-là, je lui ai fait remarquer que je me trouvais juste sur le parcours qu’elle avait décidé de faire. Il y avait certainement beaucoup de  place et elle aurait parfaitement pu passer sans me faire tomber, mais entre le téléphone portable avec lequel elle parlait, l’enfant qui criait, le chariot à pousser et le sac qui tombait de son épaule, c’était d’une certaine façon compréhensible qu’un tel accident ait pu se produire. Sur le coup, je n’ai pas réagi à ses commentaires plutôt hostiles et je l’ai simplement laissée passer, seulement que les choses ne se passent pas toujours comme on pourrait l’imaginer : je prends un nouveau couloir et nous nous rencontrons à nouveau : ‘’De nouveau elle ?’’ me dit-elle sur un ton désagréable. ‘’Eh oui, de nouveau moi ! Je fais les courses, exactement comme vous, peut-être nous verrons-nous encore…N’auriez-vous pas intérêt à arrêter votre communication et à faire une chose à la fois ?’’ A ce moment-là, elle a complètement perdu les pédales ! Elle a cru être dans son droit de proférer commentaires et insultes adressés aux étrangers comme moi etc…etc… Personne n’était épargné. Et comme pour détériorer encore un peu plus la situation, le petit a commencé à hurler, le téléphone est tombé par terre ainsi que finalement, le sac qui a répandu tout son contenu dans le rayon. C’était trop pour cette dame qui s’est retrouvée par terre, en pleurs. Sans hésitation, j’ai commencé à ramasser ses affaires et à calmer l’enfant, en essayant de le distraire avec le porte-clés que j’avais en poche. A la fin, le petit à commencer à rire et la dame s’est calmée elle aussi. Naturellement, les clients, les vendeurs, et des personnes de tous les types se sont approchés pour voir à qui on devait tout ce beau remue-ménage, mais trouvant la scène plutôt sereine, les gens se sont éloignés et nous ont laissé seuls. Qui sait ce qu’ils ont pu penser ! Le fait est que j’ai aidé la dame à se relever et je lui ai demandé si elle avait encore beaucoup d’ achats à faire. Elle m’a répondu en me montrant une liste qu’ elle avait en main. Je lui ai demandé de rester là tandis que je prenais ce qui lui manquait. J’ai bien dû changer deux ou trois fois certains produits jusqu’à trouver la marque qu’elle voulait, mais à la fin, on n’y est arrivées ! Une fois que tous les produits ses sont retrouvés dans le chariot, la dame m’a regardée avec ses grands yeux et m’a murmuré un timide mais sincère : ‘’Merci et veuillez m’excuser pour mon comportement de tout-à-l’heure. Je ne sais pas où donner de la tête : mon mari a perdu son travail et nous ne savons pas comment faire pour arriver à la fin du mois. J’ai l’impression que tout s’écroule. Alors, je deviens nerveuse et agressive’’. Personnellement, je n’avais certainement pas de solution immédiate à ses problèmes mais c’est spontanément que je lui ai dit :’’Écoutez, je n’ai pas de réponse mais ce que je peux faire c’est prier pour vous et pour votre mari, en demandant qu’il trouve du travail’’. Elle m’a regardée un peu surprise et m’a dit :’’Personnellement, Je ne réussis pas à croire en Dieu, mais de toute manière…merci !’’ Les jours qui suivirent, ma prière pour cette famille est devenue fréquente et intense. Un matin, je rencontre à nouveau cette dame au supermarché. Elle me voit de loin et s’approche : ‘’Pensez donc, contre toute attente, mon mari a pu avoir un rendez-vous dans une société pour un travail et oui, ils l’ont engagé ! Ce n’est pas le travail idéal mais c’est un emploi fixe et son salaire est acceptable. Pensez-vous que c’est le fruit de votre engagement à prier pour nous ? Quand mon mari me l’a dit, j’ai tout de suite pensé à vous et à vos prières. Merci mille fois ! Dieu existerait-il vraiment ?’’. ‘’Moi j’y crois fermement et j’espère qu’un jour vous puissiez aussi Le rencontrer !’’lui ai-je répondu. Nous nous sommes saluées et chacune a poursuivi sa route. Mon le cœur était rempli de gratitude envers Dieu et une  prière me venait spontanément à l’esprit : celle que cette dame puisse Le rencontrer. Depuis ‘’La vida se hace camino’’, Urs Kerber, Ciudad Nueva 2016, Buenos Aires, pages 16 et 17.  

Chiara Lubich:“La famille source d’avenir”

Chiara Lubich:“La famille source d’avenir”

20170304-a[…] Jésus a dit : “Là où deux ou trois sont réunis en mon nom (= en mon amour), je suis au milieu d’eux” (Mt 18, 20). Quelle chance merveilleuse, même pour les familles, de pouvoir devenir le lieu de la présence de Dieu ! Les familles qui vivent de la sorte ne sont indifférentes à rien de ce qui se passe autour d’elles. Sans autre effort que d’être ce qu’elles sont, elles ont la capacité de témoigner, d’annoncer, d’assainir le tissu social qui les entoure, parce que leur manière de vivre parle et agit d’elle-même. Je peux témoigner que les familles de ce genre savent ouvrir leur cœur et leur porte aux urgences et aux drames de la société, aux personnes solitaires, aux marginaux. Elles savent même étendre les actions de solidarité dans un rayon toujours plus vaste et promouvoir des actions efficaces pour influencer les institutions, empêcher de mauvaises lois ou règlements, orienter les hommes politiques. Et comme les familles, à travers leurs membres, sont présentes dans toutes les ramifications du social, elles savent entrer en dialogue avec les institutions, mettre en contact les ressources disponibles avec les besoins concrets, préparer le terrain en éveillant les consciences à l’exigence de politiques familiales appropriées et de courants d’opinion fondés sur les valeurs. Je crois qu’il n’existe rien au monde de plus beau que ces familles. En effet, que demandent les hommes sinon le bonheur ? Et où vont-ils le chercher ? Dans l’amour, dans la beauté, en étant disposés à y mettre n’importe quel prix. Dans ces familles se trouve la plénitude de l’amour humain et toute la beauté de l’amour surnaturel. J’ai vu des familles de ce genre qui sont vraiment admirables. Elles exercent un fort attrait autour d’elles. On dirait, au premier abord, des familles comme les autres, mais elles renferment un secret, un secret d’amour. Par la “ douleur aimée ” elles sont unies au Christ qui, attiré par l’amour réciproque qui les soude, habite au milieu d’elles et peut, grâce à elles, transformer le monde. J’ai désiré partager avec vous ces quelques pensées fruit d’une réflexion intime ainsi que de l’expérience de nombreuses familles. Je désire exhorter chacun à une action concrète, à quelque niveau que ce soit, en vue du bien de la famille. De la bonne santé de la cellule fondamentale de la société dépend l’avenir de l’humanité. “Sauver la famille, a écrit le grand écrivain catholique Igino Giordani, revient à sauver la civilisation. L’État est composé de familles ; si elles se dégradent, lui aussi chancelle.” Et ailleurs il ajoute : “Les époux collaborent avec Dieu pour alimenter l’humanité en vie et en amour… L’amour qui, à partir de la vie de famille, s’étend à la vie professionnelle, à la cité, à la nation, à l’humanité. C’est une extension en cercles concentriques qui se dilatent à l’infini. Depuis vingt siècles brûle une ardeur révolutionnaire, que l’évangile a allumée, qui réclame de l’amour. ” Chiara Lubich Video

Egypte: familles témoins d’espérance

Egypte: familles témoins d’espérance

Sept ans ont passé depuis le printemps arabe et l’inoubliable place Tahrir, symbole de toutes les places d’Egypte, Tunisie, Libye, Yémen, occupées par des femmes, des hommes et de très nombreux jeunes qui demandaient avec force la chute des régimes autocrates, le respect des droits humains, la transparence, la liberté d’information, la justice sociale. Sept longues années qui, en Egypte, point de repère historique et culturel du monde arabe, ont été marquées par une crise politique sans égale. Il subsiste encore une forte instabilité interne, causée par des actes terroristes sporadiques, qui provoquent l’écroulement du tourisme et des investissements étrangers. Malgré les efforts du gouvernement pour investir dans les infrastructures (comme l’inauguration du nouveau canal de Suez) et pour restaurer les rapports internationaux, la crise économique générée se fait sentir pour les 90 millions d’habitants du pays. Les grandes zones urbaines sont concentrées le long des rives du Nil (5% du territoire). Dix millions uniquement dans la capitale, Le Caire (12 millions la journée), la deuxième ville africaine la plus peuplée. Egypt_004Immergées dans cette métropole, les familles qui vivent la spiritualité des focolari proviennent de toutes les couches sociales et appartiennent à différentes Églises chrétiennes. Elles vivent les difficultés de tous: le chômage grandissant, la crise du rôle des parents dans une société toujours plus éloignée des valeurs religieuses et civiles et qui attire les nouvelles générations avec les sirènes du consumérisme. Ces familles, cependant, essayent d’aller à “contre-courant”, en s’aidant réciproquement, et se retroussent les manches au service d’écoles, églises, institutions. Le 27 janvier dernier, avec le titre “Source d’espérance et de joie”, s’est déroulé un congrès sur la famille, auquel ont participé environ 300 personnes. Une fête avec chansons, moments d’échange, danses, réflexions sur les thèmes du dialogue entre mari et femme, du rapport entre parents et enfants, et ensuite sur la douleur, la maladie, les divisions et les difficultés des familles. Beaucoup de témoignages tangibles d’amour qui guérit les souffrances, comme celui de Wagih et de sa femme, en chaise roulante suite à un AVC; ou d’un couple qui, grâce au dialogue, a recollé les morceaux d’une famille presque brisée; ou d’un autre qui a compris que les enfants ont besoin d’être aimés, mais surtout d’avoir des parents qui s’aiment entre eux. Egypt_002“Les familles du focolare – écrivent-ils du Caire – contribuent grandement aussi à travers l’Institut St-Joseph pour la Famille et Pro Vita, né en mars 1994, incarnant l’Évangile dans la vie familiale et au sein de la société. L’Institut œuvre pour la préparation au mariage de jeunes couples et comme planning familial, avec des filiales dans différents diocèses. Elles donnent force et courage, au milieu de nombreuses difficultés, aussi dans le monde musulman. Ces dernières années, le nombre de cas d’annulation de mariage s’est réduit au minimum, malgré le grand nombre de couples ayant des problèmes qui s’y rendent. L’Institut contribue aux différents événements dans le domaine de la famille, représentant le Saint-Siège dans les congrès internationaux du monde musulman.” Depuis 2007, la Fondation Koz Kazah intervient dans la communauté de Shubra, un des quartiers les plus peuplés du Caire. Le 25 février dernier, un nouveau siège a été inauguré à Fagala. Le but est de poursuivre, en collaboration avec AMU, des projets sociaux, des programmes de formation pour enfants à risque, des actions pour réveiller le sens d’appartenance à sa ville (nettoyage des rues et des graffitis, conférences, spectacles). Dans une société, pas seulement la société égyptienne, qui semble avoir perdu les raisons de l’espérance et de la joie, ces actions constructives semblent exhaler le parfum d’un autre printemps. AMU: Projet CHANCE FOR TOMORROW (en italien)  

Carême : temps de conversion

Carême : temps de conversion

Klaus_Hemmerle_BishopsKlaus Hemmerle a joué un rôle essentiel, aux côtés de Chiara Lubich, pour susciter la communion entre les évêques qui adhèrent à la spiritualité de l’unité. Les passages suivants sont tirés du livre : « Klaus Hemmerle, La luce dentro le cose (la lumière au-dedans des choses) », Città Nuova, Rome, 1998. « Même après la conversion radicale de notre vie qui s’est passée une fois pour toute avec notre baptême, nous avons tous un incessant besoin de nous convertir. Même dans le cas où le baptisé ne se sépare pas de Dieu, l’emprise que la vie a sur lui et les tentations quotidiennes risquent de tellement l’enchaîner à son propre moi, que la parole unique que le baptisé est devenu grâce au Christ, se voile, change, se brise. La blessure infligée à la vie de Dieu en nous a besoin d’être continuellement soignée ». (p. 82) “Pardonne-nous nos offenses comme nous les pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Jésus est réaliste, et connait nos faiblesses. Il ne nous juge pas, et ne dit pas non plus : peu importe comment tu vis, c’est pareil. Il nous appelle à la repentance, à la con-version, à recommencer sans cesse. Il nous pardonne, nous enseigne à pardonner aux autres. L’amitié avec Lui s’enlise si notre vie n’est pas une incessante conversion ». (p. 73) “ Chacun d’entre nous a aujourd’hui une croix prête à emporter. Mais c’est aujourd’hui-même qu’on doit la porter ! Si c’est l’inverse, c’est la croix qui nous porte, alors nous nous sentons énormément oppressés, tourmentés, anéantis, et nous ne nous rendons même pas compte que c’est la croix qui nous a portés. Mais si nous avons le courage de nous charger de la croix, c’est alors qu’advient la chose la plus précieuse au monde ». (p. 89) “ Lorsque les disciples cherchent en Jésus le Dieu grand et puissant, ils n’arrivent pas à le trouver. Ils doivent se pencher jusqu’à terre, regarder dans la poussière : Jésus est là, qui lave les pieds des siens. Le don de soi, l’abaissement, le service, la prise de conscience plus mûre de la banalité des nécessités humaines, se faire petits, le renoncement, la dureté du don totale, ne pas apparaître, se cacher : tout cela, qui n’a rien à voir avec la splendeur de Dieu, est le cœur le plus profond et le plus central de notre culte à Dieu, c’est l’Eucharistie ». (p. 101) « Moi, qui chaque fois continue à tomber, je ne peux que vivre du pardon de Dieu. Mais ce pardon est la garantie de mon pardon pour le frère, il possède en lui son substrat, il se répercute sur la communauté à laquelle nous nous lions réciproquement à cette miséricorde qui nous rend de plus en plus libres, pour être ensemble enfants du Père avec le Seigneur, l’unique Seigneur, au milieu d’eux ». (p. 74)  

Famille : une blessure transformée en or

Famille : une blessure transformée en or

20170228-aFederico: Un italien et une paraguayenne : combien de probabilités de se rencontrer ? Et pourtant, cela nous est arrivé il y a sept ans, en fréquentant tous deux un centre latino-américain à Rome, moi pour donner un coup de main à l’animation, elle pour parler un peu sa langue. Nos regards se sont croisés et nous avons commencé notre relation. Les restrictions économiques nous obligent cependant à quitter la grande ville pour aller vivre dans le village de mes parents, également parce qu’un événement approche : l’attente d’un enfant, un de nos vœux les plus chers. Le bonheur ne manque pas, mais le stress de la naissance et le changement de vie rapide ne nous donne pas le temps de respirer. Laura : La situation n’était pas vraiment facile et de plus, Maman, qui s’occupait de mon papa invalide et de mon frère cadet, tombe gravement malade. Je ne peux pas ne pas me rendre tout de suite en Uruguay, au moins pour deux mois, aussi parce que peut-être n’y aura t-il plus le temps de faire connaître le petit à Maman. Mais entre-temps, Frederico et moi vivons déjà sur deux planètes différentes : personnellement, je suis toujours seule à la maison avec l’enfant et lui est toujours à l’extérieur pour fuir les nombreuses tensions qu’il y a entre nous. Quand nos regards se croisent, il y a seulement rancœur, fatigue, incompréhension. « A mon retour  – lui dis-je en partant – ou on se sépare ou on restera ensemble pour toujours ». Federico : La distance physique devient aussi la distance du coeur. Les mois passent, elle ne revient pas, et moi, je me retrouve sur un autre chemin. Par honnêteté, je sens de devoir lui dire que je ne veux plus retourner avec elle et que peut-être vaut-il mieux qu’elle reste là où elle est. Laura : La souffrance est grande même si je m’y attendais. Je rassemble toutes mes forces, mets de côté la souffrance et décide de rentrer en Italie, tout en étant consciente que désormais il y a peu de probabilité que cela redevienne comme avant. En effet, même quand je reviens à la maison, lui ne veut plus rien savoir en ce qui concerne notre vie commune. Federico : Un jour, je me confie à mon frère en lui racontant ce que je vis et lui me parle d’un couple qui a beaucoup d’expérience et qui pourrait peut-être nous aider. La proposition ne me convainc pas vraiment mais pour finir, pour le bien de l’enfant, je l’accepte : peut-être ces deux personnes nous aideront-elles à nous séparer sans déchaîner une guerre – pensai-je -. C’était un après-midi de fin mai. Dans le jardin dans lequel nous nous rencontrons, les cerises sont mûres, tout parle d’espérance et de paix, mais nos cœurs brûlent de sensations contrastées. La main  vigoureuse de cet homme sert la mienne et la délicatesse de sa femme provoquent en moi un frisson d’étonnement. Je vois que Laura en est également touchée. La conversation dure une demi heure. Le soir même, je coupe avec tout ce que je vivais et je retourne à la maison. En rentrant, les larmes coulent sur mon visage, mais l’âme est en train de commencer à voler : peut-être y arriverai-je ! Vaso_oroLaura : Quand je vois Frederico revenir à la maison, je n’arrive pas à y croire. Le nouveau rendez-vous avec ce couple se passe à la citadelle de Loppiano (Florence), où nous rencontrerons des couples amis de ce couple et d’autres en crise comme nous. Mais le changement en nous a déjà commencé. Pendant la session organisée par les Familles Nouvelles des Focolari, la première chose dont on parle – presque comme un jeu – c’est de l’art japonais du kintsugi, selon lequel un vase en céramique qui est cassé ne doit pas être jeté mais bien collé avec de l’or. En faisant ainsi, on le rend encore plus précieux. La nouvelle atmosphère qu’on respire ici nous régénère sans que nous ne nous en rendions compte. Nous comprenons que l’or qui peut recomposer notre couple est le pardon que nous nous demandons l’un à l’autre et que nous trouvons la force de nous donner réciproquement. Federico : La spiritualité de l’unité sur laquelle est basée notre session, les conseils des experts, l’aide d’autres couples : un mix qui renforce notre volonté de renaître comme couple et donne un élan fondamental à notre changement. Depuis lors, chaque jour, nous nous déclarons être prêts à recommencer, sans rien considérer d’acquis une fois pour toutes et en faisant l’effort de vivre dans la peau l’un de l’autre. Laura : Après deux ans, nous sommes arrivés à prendre une décision importante : nous marier à  l’Église, pour faire en sorte que l’Amour par excellence veille sur nos vies et continue sans connaître de fin. Maintenant nous attendons notre deuxième enfant qui naîtra en juillet. Dieu-Amour a su écrire droit sur nos lignes tordues.  

Qui est Jésus abandonné pour moi

Qui est Jésus abandonné pour moi

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© A.M Baumgarten

Je suis Noémie, paraguayenne, 26 ans.  On m’a demandé qui est Jésus abandonné pour moi. Depuis toute petite, j’ai expérimenté la souffrance : la perte de ma maman à l’âge de 7 ans, puis de la grand-mère avec qui j’avais grandi à l’âge de 17 ans, et de mon papa un an après. Récemment, Il est venu à ma rencontre lorsque j’ai découvert une maladie chronique. Le Christ Crucifié, comme Chiara Lubich nous l’a fait connaître, n’a jamais été seulement pour moi   souffrance, incompréhension, échec, solitude, etc…Mais aussi des moments précieux et chargés d’une forte expérience de Dieu, ainsi que de nombreuses grâces personnelles mais aussi vécues  ensemble, avec les autres. Pendant une leçon à Sophia, le professeur nous demande : ‘’Savez-vous pourquoi Jésus abandonné est le Dieu de notre temps ?’’. Un ami lève la main et dit : ‘’parce que notre temps est en  souffrance et que nous pouvons donc l’embrasser’’. Le professeur, alors, nous raconte le passage de l’Évangile dans lequel Jésus meurt sur la croix et le centurion qui s’exclame :’’ Cet homme était vraiment le Fils de Dieu !’’. Pour les juifs de l’époque, Jésus était un maudit de Dieu. La culture et les croyances religieuses ne leur avaient pas autorisé à reconnaître la divinité en cet homme. Au contraire, le centurion, un païen, a réussi à voir Dieu là où les yeux humains des ses contemporains n’avaient pas réussi à le découvrir. « Ici, il n’ y a pas de douleur – continue le professeur – , ici, il y a la Lumière qui fait voir et la Sagesse qui nous fait comprendre qui est réellement Dieu : celui qui se révèle en se cachant, qui se vide pleinement de lui-même pour faire émerger l’autre, pour faire être l’autre, car il est Amour. Voilà Jésus abandonné ». Cette nouvelle compréhension de Son identité a été fulgurante pour moi et m’a permis de trouver le sens et la passion pour l’étude. Pour essayer d’offrir ensemble avec les autres, à travers les différentes disciplines – toutes, expressions de cette unique sagesse – les réponses aux problèmes de notre monde martyrisé, parce que Jésus Abandonné est concret, il n’est pas un concept théorique ni seulement spirituel. J’ai compris que l’organe de la pensée est le cœur, ce cœur transpercé sur la croix  qui nous permet de voir Dieu et d’être vus par Lui. Le connaître davantage m’a aidée, en plus, à mieux comprendre non seulement qui est Dieu mais qui je suis : je ne suis rien. Face au Créateur, je ne peux qu’être rien, seul Dieu est. Jésus dans son abandon est devenu la clé de lecture de ma vie, de mon histoire, mais aussi de l’histoire de mon peuple avec ses misères et ses richesses. Avec le désir de vivre et de m’engager  pour mon peuple, en utilisant les dons qu’il m’a donnés. Cette vision de Jésus crucifié et abandonné est un don que Dieu a fait, par le biais de Chiara Lubich, non seulement au Mouvement des Focolari, mais à l’Église et à l’humanité tout entière. Spécialement là où Dieu est le plus absent. Car Il nous a démontré que le plus éloigné de Dieu est le plus intime à Dieu, comme cela s’est passé avec le centurion. Car Jésus abandonné n’est pas seulement une ‘clé’ pour résoudre nos problèmes personnels. C’est seulement le premier pas, les prémisses avant de Le donner, Le chercher et L’aimer dans les souffrances de l’humanité.

Parole de vie de mars 2017

Un peu partout sur la terre, des guerres sanglantes et interminables blessent des familles, des tribus, des peuples entiers. Gloria, vingt ans, raconte : « Nous avons appris qu’un village a été brûlé et que beaucoup ont tout perdu. Avec mes amis, je recueille ce qui peut leur être utile : matelas, vêtements, nourriture. Puis nous partons. Au bout de huit heures de voyage, nous rencontrons la désolation. Nous écoutons le récit des personnes, nous séchons leurs larmes, les étreignons et les réconfortons… Une famille nous confie : “Notre petite fille était dans la maison qu’ils ont brûlée et il nous a semblé mourir avec elle. Maintenant, dans votre amour, nous trouvons la force de pardonner à ceux qui ont fait cela !” » L’apôtre Paul, persécuteur des chrétiens 1, a rencontré l’amour gratuit de Dieu, sur  son chemin, de manière inattendue. Puis Dieu l’a envoyé, en son nom, comme ambassadeur de réconciliation 2. Il est alors devenu le témoin passionné et crédible du mystère de Jésus mort et ressuscité. Jésus a réconcilié le monde, pour que tous les hommes puissent connaître la vie de communion avec lui et avec leurs frères 3. Et, grâce à Paul, le message évangélique est parvenu à tous les hommes, y compris les plus éloignés du salut : laissez-vous réconcilier avec Dieu ! Nous aussi, malgré les erreurs qui nous découragent et nos fausses certitudes, nous pouvons laisser la miséricorde de Dieu guérir notre cœur et nous rendre finalement libres de partager ce trésor avec les autres. Ainsi nous pourrons contribuer au projet de paix que Dieu a sur l’humanité et la création entière, comme le suggérait Chiara Lubich : « Sur la croix, par la mort de son Fils, Dieu nous a donné la preuve suprême de son amour. Par la croix du Christ, il nous a réconciliés avec lui-même. Cette vérité fondamentale de notre foi est d’une grande actualité aujourd’hui. Cette révélation, toute l’humanité l’attend. Dieu nous est proche par son amour. Il aime chacun passionnément. Notre monde a besoin de l’entendre encore et encore, quand tout nous pousse à penser le contraire. Notre comportement devrait rendre crédible cette vérité que nous annonçons. Jésus affirme clairement qu’avant d’apporter notre offrande à l’autel il nous faut nous réconcilier avec ceux de nos frères et sœurs qui ont quelque chose contre nous 4. Aimons-nous les uns les autres comme il nous a aimés, sans préjugés et sans nous enfermer. Soyons ouverts, prêts à saisir et apprécier les valeurs positives de notre prochain, prêts à donner notre vie les uns pour les autres. C’est le plus grand commandement de Jésus, celui qui distingue les chrétiens aujourd’hui comme aux temps de ses premiers disciples. Vivre cette parole signifie devenir des réconciliateurs 5. » En vivant ainsi, nous enrichirons nos journées de gestes d’amitié et de réconciliation dans notre famille et entre familles, dans notre Église et entre Églises, dans la communauté civile ou religieuse à laquelle nous appartenons. Letizia Magri 1 Ac 22,4ss. 2 2 Co 5,20. 2 2 Co 5,20. 3 Ep 2,13ss. 4 Mt 5,23-24. 5 D’après Chiara LUBICH, « Città Nuova » 1996/24, p. 37.

Chiara nous a appris à Aimer

Chiara nous a appris à Aimer

Qu’est-ce qu’a signifié pour vous la rencontre avec Chiara Lubich ? Quelles conséquences sur vous et sur votre famille ? Quelle a été votre  relation avec elle et avec sa spiritualité? Danilo:” Dans le milieu où nous avons grandi, Anna-Maria et moi-même, les habitudes étaient très marquées par la tradition. La famille existait, mais elle était souvent unie par une convention sociale. En connaissant Chiara nous avons compris qu’être chrétiens était avant tout un choix de vie. Aussi avons-nous pas mal souffert pour nous libérer de toute une manière de penser de l’époque, de l’attachement à notre position sociale, à notre milieu, à notre profession. J’étais destiné à devenir un ingénieur de renom, mais pour vivre l’Évangile avec radicalité, nous avons commencé à recevoir des pauvres, à faire la communion des biens ; toutes choses qui scandalisaient notre entourage parce que nous rompions avec les habitudes d’une ville bourgeoise. C’est ainsi que mes parents n’ont pas compris notre choix et s’y sont opposés. Je me souviens d’un jour où je suis allé parler dans un village de montagne, parce que j’étais aussi président diocésain des hommes catholiques. J’éprouvais une grande souffrance et un déchirement intérieur. Tout de suite après je suis allé à l’église et je me suis trouvé en face d’une statue qui représentait Jésus Abandonné. Il m’est apparu immédiatement que pour être chrétien il faut passer aussi à travers ces moments douloureux ». FamigliaIgino Giordani (Foco) écrivait en 1956 que “les personnes mariées elles aussi sont en mesure de réaliser leur appel à vivre la perfection de la Charité”. Pourriez-vous commenter cette petite lettre ? Anna-Maria: “Chiara avait profondément compris que les personnes mariées sont elles aussi  appelées à la sainteté. Pour vivre ainsi nous avons dû nous détacher du modèle familial qui existait alors, et chacun de nous a fait un choix personnel, y compris nos enfants. Elle a suivi avec amour chacun des membres de notre famille, elle a mis en valeur l’appel personnel de chacun afin que nous soyons une famille qui puisse vivre en tant que telle la phrase de l’Évangile : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, Je suis au milieu d’eux » (Mt, 18, 20). Foco a donné une forte contribution pour mettre en lumière l’aspect divin de la famille  tout en valorisant aussi son côté humain. Il a en effet aimé sa femme de façon extraordinaire jusqu’à ses derniers moments. Il aimait aussi nos enfants, prenait soin d’eux, nous faisait comprendre la grâce que nous avions. Il lui semblait nécessaire de revenir au temps des premiers chrétiens où l’on disait que les personnes mariées aussi sont consacrées, avec le célibat en moins, mais toutes données à Dieu » Vous étiez présents lorsque Chiara a fondé le Mouvement Familles Nouvelles, le 19 juillet 1967. Qu’avez-vous compris à ce moment-là ? Anna-Maria. “C’était au cours de la première école de formation des focolarini mariés. A un certain moment Chiara a compris que quelque chose de nouveau pouvait naître. Dès que je l’ai connue, à Tonadico en 1953, j’avais eu l’impression que son regard embrassait toute l’humanité. Elle nous projetait alors vers un vaste horizon en nous confiant le monde de la famille, les situations familiales douloureuses et difficiles, les orphelins qu’elle avait très à cœur, quant aux fiancés … Dès les débuts du mouvement Chiara avait très à cœur les jeunes qui se préparaient au mariage, elle mettait en valeur ce qu’ils vivaient, les invitait à faire grandir l’amour de l’un envers l’autre. Elle voulait qu’ils comprennent que l’amour est un don de Dieu et que les difficultés qu’ils peuvent éprouver ont, elles aussi, un sens. Elle leur a fait aimer l’amour, l’amour authentique, et elle a agi de même avec les mariés ». Vous avez vu naître Familles Nouvelles et vous avez rencontré des familles du monde entier, qui ont trouvé dans la spiritualité de l’unité une réponse aux défis rencontrés par la famille dans divers contextes. Qu’est-ce que cela a été pour vous ? Anna-Maria: “Nous nous sentions enveloppés par l’amour qu’elle avait pour toutes les familles. Chiara valorisait la culture et les caractéristiques des divers Pays et traditions locales, mais elle allait ensuite à la racine de l’Homme, à l’être humain créé par Dieu. L’expérience que nous avons faite en voyageant dans le monde a été extraordinaire, parce que l’on se sentait frères, comme si nous avions toujours vécu ensemble. On allait visiter les riches et les pauvres. Aux Philippines et au Brésil, par exemple, nous avons été dans les favelas où les routes en terre sont larges de 1,5 m et où les maisons sont faites de  pièces plus ou moins accolées les unes aux autres. Là aussi est arrivé l’idéal de l’unité ». Qu’est-ce que  Chiara a laissé de plus précieux à votre famille? Anna-Maria: “Chiara nous a fait respirer l’amour et nous a appris ce qu’il est, avec toutes ses caractéristiques : aimer en premier, se faire un avec l’autre. Elle nous a fait voir la beauté de l’unité vécue avec elle et entre nous. Elle nous a aussi mis dans les conditions d’éprouver cette joie, cette plénitude, cette force pour affronter les difficultés, les échecs qui se présentent dans la vie de famille. Elle nous a donné une lumière si forte au point de voir que celui qui a engendré cette unité dans le monde est Jésus abandonné qui a accueilli la souffrance par amour, une lumière qu’elle nous a donnée comme source de vie. Ce fut la base pour comprendre aussi comment éduquer et faire grandir nos enfants ». Giovanna Pieroni  

Grande Bretagne : amitiés interreligieuses

Grande Bretagne : amitiés interreligieuses

2017-02-09-Birmingham_03Birmingham est une métropole multiethnique du centre de la Grande Bretagne, où la présence de personnes de différentes cultures et religions devient un foyer de dialogue. La ville est, de par elle-même, un laboratoire de relations interreligieuses basées sur l’estime réciproque et sur la découverte des valeurs de l’autre. L’archevêque catholique, Bernard Longley, avec le conseil des leaders des autres religions présentes à Birmingham, s’est engagé personnellement dans le domaine interreligieux et plusieurs fois il a exprimé le désir que le Charisme de l’unité puisse apporter sa contribution à l’Eglise et au dialogue œcuménique et interreligieux. En octobre 2015, il a mis à disposition du focolare une maison dans le diocèse de Birmingham. Depuis lors, des membres de la communauté de Londres s’organisent tous les deux mois pour s’y rendre et animer beaucoup d’initiatives. Le premier projet a vu le jour autour de l’orchestre Gen Verde avec « Start Now » suivi d’autres activités. 2017-02-09-Birmingham_04En janvier, une volontaire du mouvement, experte dans le monde de l’éducation, a animé, avec d’autres personnes, le premier des 4 workshops dans l’école primaire Sikh pour 70 enfants de 7-8 ans. Le thème était justement celui des valeurs. « Les Sikhs ressentent un lien fort avec nous, raconte-t-elle. Ils disent que nous essayons, comme eux, de former une société basée sur la fusion de l’humain et du divin. Ils voient dans le rapport avec le mouvement une communion de vue pour les aider à approfondir les valeurs et les mettre en pratique. » Le workshop, de fait, a donné la possibilité aux enfants d’approfondir ces valeurs et de les aider à les vivre concrètement. 2017-02-09-BirminghamCette initiative a atteint le plus haut niveau d’un relation qui dure depuis longtemps. Depuis des années la communauté sikhe, guidée par Bhai Sahib Bhai Mohinder Singh, garde un lien constant avec le focolare de Birmingham. La relation s’approfondit et grandit en estime réciproque. « Bhai Sahib Ji nous dit souvent – écrit une focolarine – que Chiara Lubich est sa source d’inspiration. Sa photo est toujours sur son bureau.” Sikhs et focolarines ont aussi récemment participé à une conférence interreligieuse. Bhai Sahib Ji y a présenté un projet afin de promouvoir la réconciliation et le pardon. La journée a permis de susciter des liens d’amitié entre les membres de différentes convictions et religions qui veulent désormais rester en contact. IMG-20170121-WA0000Toujours en janvier, le docteur Mohammed Shomali, musulman, a invité quelques focolarini à parler à un groupe d’une trentaine de musulmans dans la mosquée d’un quartier de Birmingham. Son désir était de « mettre ensemble les personnes qu’il estime et aime le plus : sa communauté et le focolare ». On y a parlé du dialogue de l’Église avec l’Islam et après avoir partagé quelques expériences sur la Parole, la Spiritualité de l’unité a été proposée. Beaucoup de musulmans ont été enthousiastes et veulent rester en contact avec le focolare. « Ils nous ont même invités le dimanche suivant, à l’occasion du projet ‘Visite ma mosquée », racontent-ils. « Au cours de ces semaines où nous avons rencontré un tas de nouveaux amis d’autres convictions religieuses – concluent-ils – une lettre de Chiara du 23 novembre 1980 nous est revenue à la mémoire, elle disait entre autres : « … si dans votre ville se trouve une mosquée ou une synagogue ou un autre lieu de culte non chrétien, sachez que c’est là votre place… ». C’est le projet de la fraternité entre tous. Même entre les fidèles de différentes religions ».

Au Nigéria, une école transformée en Mariapolis

Au Nigéria, une école transformée en Mariapolis

20170224-03Le St Joseph’s College s’est transformé, pendant trois jours, en un petit laboratoire de fraternité: les jeunes étudiants (âgés de 9 à 18 ans) ont vécu côte à côte avec leurs professeurs, leurs familles, mais aussi beaucoup d’autres participants, jeunes, adultes, personnes âgées, venus d’autres villes. La Mariapolis a été animée par la communauté locale de Jos, mais aussi par d’autres communautés comme celle d’Abuja (à 4h de route) et d’Onitsha (12h). Il y avait aussi quelques jeunes des Focolari de Lagos. Au Nigéria, Pays des très grands espaces, les longs voyages, parfois semés d’embûches, sont souvent un obstacle. Mais pour soutenir la Mariapolis au St Joseph’s Collège personne ne s’est arrêté. Et l’école a ouvert ses portes pour accueillir jeunes et moins jeunes, étudiants, enseignants, ouvriers. Parmi les « mariapolites », il y a aussi John Maigari, ancien professeur et élève du Collège, aujourd’hui en retraite. Il avait été aussi l’un des responsables du service diocésain de l’Éducation. John Maigari avait lui-même, de nombreuses années auparavant, vécu une Mariapolis, où chacun considère l’autre comme un frère tout en cherchant à aimer et à se mettre au service. Après de nombreuses années et désormais retraité, il voulait faire expérimenter cette même vie aux élèves de son établissement. Et sa proposition fut bien accueillie. 20170224-01Ainsi, pendant trois jours, l’école a fait peau neuve. Les moments de réflexion et d’approfondissement se sont consolidés dans le concret de la vie. Répartis en groupes, les étudiants d’âges différents  ont vécu côte à côte avec leurs enseignants  et tous les autres participants. Ils ont aussi partagé les divers moments de la journée : ensemble ils ont cuisiné, fait la vaisselle, rangé la salle qui accueillait le rassemblement, nettoyé les toilettes et le parc de l’école. Pour certains c’était la première fois : ils n’avaient jamais rien fait de semblable. Même le Directeur du Collège s’est mis à la vaisselle ! Un grand livre, destiné aux étudiants, a recueilli leurs impressions  et leurs commentaires. Il « raconte » trois jours de vie authentique ! Cette retraite a changé leur vie, disent-ils. « L’unité vécue au cours de ces journées nous a frappés dès que vous avez franchi le seuil de l’école ». Unité que les paroles de Chiara Lubich et le témoignage des membres des Focolari leur ont transmise. 20170224-02« Je me sens très heureux et enthousiaste – écrit Nipps – parce que ces jours ont été merveilleux. J’ai fait de nombreuses expériences et j’ai été touché de façon spéciale par l’amour que le groupe des personnes qui animaient le programme vivaient entre elles ». « Jusqu’ici ma vie n’était pas complète – raconte Keivin – parce que je ne sentais pas du tout que Dieu est vivant et existe vraiment. Désormais je crois vraiment en Dieu ». « Cette retraite n’est pas comme les autres – ajoute Daong -. Vous avez partagé nos repas, dormi dans notre collège ». Dans cette région du Nigéria, pendant des années, il y a eu de nombreux épisodes de violence entre chrétiens et musulmans: des semences de haine ont sillonné le Pays. Ces jeunes étudiants portaient sur les épaules ce lourd fardeau. Au cours de la Mariapolis de Jos, ils ont pu expérimenter une « autre vie » : la puissance que représente l’arme de l’amour de Dieu et de l’unité.

Nouvel engagement œcuménique des Focolari

Nouvel engagement œcuménique des Focolari

StefanKieferPourquoi l’exigence d’une telle Déclaration? C’est une exigence qui naît de l’intérieur car le fait que nous sommes ici à Ottmaring où deux communautés vivent de façon permanente et donnent un témoignage œcuménique évident – une communauté née dans l’Eglise catholique et l’autre dans le milieu évangélique -, toutes les deux ayant des fidèles de différentes Eglises, nous invite à un engagement concret du Mouvement qui ne s’arrête pas ici mais qui se propage dans le monde. Cette déclaration veut réveiller en chacun la perception que l’œcuménisme est réellement un de nos buts et qu’il faut travailler pour celui-ci. A qui est adressée la Déclaration? C’est un engagement pris au nom du Mouvement et il lui est donc adressé en premier lieu pour lui redonner la conscience de la valeur de l’œcuménisme, c’est-à-dire de la valeur de témoigner ensemble ce qui déjà nous unit pour accélérer le cheminement et dépasser les obstacles. Dans le Mouvement, nous sommes tous appelés à le vivre et maintenant nous prenons sur nous davantage cette responsabilité. Il n’est pas possible qu’une personne chez les Focolari, en prenant connaissance de cette Déclaration, puisse penser en conscience devant Dieu que l’engagement pour l’œcuménisme ne concerne que les seuls pays où se trouvent des chrétiens de différentes Eglises et ne concerne pas le sien, ne le touche pas personnellement, car il se sent bien dans son Eglise et n’est pas intéressé à de tels problèmes. A partir de demain, qu’est ce qui devrait alors changer dans le Mouvement? Je crois que nous avons besoin d’une conversion du cœur ; nous devons commencer à penser de façon œcuménique. Commencer à concevoir que tout frère que je rencontre, qu’il soit de mon Eglise ou d’une autre, appartient au corps du Christ, à ce corps pour lequel le Christ a donné la vie. Il est un de mes frères de sang ;  ce qui l’intéresse m’intéresse, ce qui le fait souffrir me fait souffrir. Peut-être s’agit-il seulement de prier pour ce but là où on ne pourra faire rien d’autre. Mais il ne suffit pas de prier pour ce but. Il est nécessaire de s’intéresser à tous les frères chrétiens. Avec toutes les possibilités de contacts qu’on dispose aujourd’hui, il est facile de se rencontrer, de parler, d’accueillir des personnes qui ne sont pas de notre Eglise. Et nous devons les accueillir en tant que frères appartenant au corps du Christ. C’est seulement si nous les accueillons de la sorte que nous serons en mesure d’accueillir ceux qui n’appartiennent pas au corps du Christ au sens restreint car ils n’ont pas le baptême qui lie les chrétiens. Un engagement du cœur qui porte à un témoignage public ? Aujourd’hui, cela n’a plus de sens que les chrétiens se présentent fragmentés. Déjà ils ont peu d’influence et ils en auront toujours moins s’ils ne sont pas unis pour témoigner l’unique Evangile, le commandement de l’amour réciproque. Et si nous chrétiens, nous ne savons pas donner ce témoignage, le monde ne pourra pas rencontrer Dieu car il ne pourra pas rencontrer ce Jésus qui est présent là où les chrétiens sont unis dans l’amour réciproque. S’ils le rencontrent, la foi naîtra en eux, changera leurs attitudes, leurs comportements, la recherche de la paix et les solutions de justice, l’engagement pour la solidarité entre les peuples. IMG_7804_01Quel est le point central de la Déclaration d’Ottmaring? La référence à la rencontre de Lund en Suède le 31 octobre 2016; ce fut un événement extraordinaire dont on n’a pas peut-être pas assez mesuré l’ampleur. Comme Mouvement, nous ressentons la nécessité de faire émerger l’esprit de Lund, synthétisé dans la Déclaration conjointe ; cet esprit demande de grandir dans la confiance réciproque et dans le témoignage commun du message de l’Evangile pour témoigner l’amour de Dieu aux hommes. C’est l’engagement absolu que nous prenons. A Lund, nous avons assisté à un geste important accompli par les responsables de l’Eglise catholique et de la Fédération mondiale luthérienne au plus haut niveau. Si ce pas reste au plus haut niveau et ne descend pas dans la concrétisation de la vie des communautés, il restera un beau souvenir historique mais ne pourra pas influencer les situations d’aujourd’hui. Le Mouvement s’engage donc à recueillir l’héritage de Lund et à en diffuser l’esprit ? Certainement. Et nous désirons que notre Déclaration arrive aussi aux responsables d’Eglises pour leur donner un motif d’espérance en plus, en faisant connaître qu’il y a dans le monde des personnes qui veulent vivre de cette façon. L’œcuménisme est une nécessité de notre temps. On ne peut pas se demander s’il va de l’avant ou non. Il doit aller de l’avant car il répond au besoin de Dieu que les gens ont, même inconsciemment. Une réponse efficace est celle d’être unis, au-moins entre chrétiens. Autrement, c’est une grave omission. Vous vous y êtes mise tout de suite à l’œuvre en remettant déjà la Déclaration au maire d’Augsbourg et à la responsable de l’Eglise Evangélique Luthérienne de la ville. Nous avons commencé localement. Lund était d’un très haut niveau avec les plus grands responsables. Nous pouvons faire descendre l’esprit de la Déclaration d’Ottmaring dans la dimension locale d’aujourd’hui, c’est ce qu’on peut faire tout de suite.  Lire la Déclaration d’Ottmaring

Première Mariapolis à Dubaï

Première Mariapolis à Dubaï

Mariapolis Dubai_02 « Nous sommes dans ces pays des Émirats arabes pour raison de travail – raconte Claudia -. Nos milieux de travail sont souvent caractérisés par une forte compétitivité, accompagnée de difficultés d’intégration et souvent avec un manque de temps pour construire des relations interpersonnelles simples et authentiques. L’Église catholique à Dubaï est vivante, joyeuse, et sans complexes. La messe quotidienne, qui compte plus de 2000 fidèles – en majorité des philippins, des pakistanais et des indiens – est fort animée et suivie avec un grand recueillement. Dans notre communauté locale également, nous sommes tous des étrangers et essayons de donner un témoignage évangélique dans les différents milieux que nous fréquentons, apportant amour et unité autour de nous. Nous sommes nombreux à connaître et à vivre la spiritualité de l’unité que nous avons rencontrée dans nos pays d’origine. Et nous essayons de la proposer à ceux qui nous sont proches, justement comme remède à la vie frénétique et individualiste qui se vit ici. La rencontre mensuelle de la Parole de Vie est pour nous d’une importance capitale. Nous la lisons ensemble et essayons de l’approfondir ainsi que de partager les expériences issues de sa mise en pratique. Le passage de Maria Voce et de Jesús Morán, en janvier 2016, alors qu’ils se rendaient en India, a donné un nouvel élan à notre exigence de porter l’idéal de l’unité à beaucoup de gens, en restant reliés entre tous ».  « Le fait d’inviter les personnes avec lesquelles nous sommes en contact, à participer et à vivre l’expérience de la Mariapolis que nous avons préparée avec grand soin, a donc été naturel explique Amjad -. Les 27 et 28 janvier derniers, 65 personnes originaires de 12 pays (4 du Moyen-Orient, d’autres du Pakistan, des Philippines, du Brésil, du Japon, de l’Italie et du Cameroun) se sont donné rendez-vous à Ras Al Khaimah, un Émirat proche de Dubaï, afin de vivre notre première Mariapolis dans ces terres. L’émotion était grande ! Pour quelques-uns, se retrouver finalement  après tellement de temps semblait être un rêve. Ils ont été accueillis dans la paroisse du Père Willy, originaire des Philippines. Le thème choisi : ‘’Unity in diversity’’, reflétait très bien les réalités et les défis que nous tous, nous vivons ». « J’ai été fort touchée – écrit un jeune de l’Inde – par ce que nous avons entendu de Chiara Lubich sur la ‘’technique’’ pour construire l’unité. Maintenant je veux la mettre en pratique ». Et une femme des Philippines : « Découvrir que Jésus, au moment où il se sent comme abandonné par le Père, peut devenir ‘’clé de l’unité’’ : cela me remplit d’espérance dans la mesure où j’essaie de l’imiter ». C’est dans une atmosphère de grande joie que se sont partagées joies et difficultés, aussi bien dans les rencontres de groupes que dans la salle, ainsi que l’exigence d’une vie partagée avec d’autres personnes. Il y a eu des moments de jeux, de prière, une soirée ‘’interculturelle’’ avec un programme récréatif : des chants, vidéo, représentations, danses…qui impliquaient tout le monde. « Une attention particulière a été donnée également au programme des enfants et plusieurs d’entre eux ne voulaient plus rentrer à la maison… », raconte Claudia. « Cela a été comme une ‘’oasis’’  – explique Amjad – où chacun a retrouvé une famille avec la présence spirituelle de ‘’Jésus vivant’’. « Ces jours-ci, s’est réveillée en moi la flamme de cet idéal que j’ai connu il y a longtemps – confie un brésilien – ; maintenant je veux donner ce ‘’feu’’ à d’autres ». « Il nous semblait à la conclusion – écrivent Mia et Michel – que ceux qui rentraient dans leur pays ou dans leur Émirat comme Oman, Qatar, Bahreïn, emmenaient avec eux un ‘’un peu de fraternité’’ vécue dans la Mariapolis. Le désir de chacun de continuer à vivre ainsi dans le milieu qui lui est propre semblait évident, en portant à tous l’espérance. Maintenant, grâce aux réseaux sociaux, nous sommes reliés en essayant de nous aider à vivre les uns pour les autres, ouverts à tous ».

Taiwan – 1er Symposium bouddhiste-chrétien

Le symposium est promu par la  Providence University en collaboration avec le Dharma Drum Arts, l’ Istituto Universitario Sophia (Italie), Fu Jen Catholic University de Taiwan et d’autres institutions universitaires de Taiwan et de l’étranger. Le symposium est promu par la Providence University en collaboration avec le Dharma Drum Arts, l’Institut Universitaire Sophia  (Italie), Fu Jen Catholic University (Taiwan) et d’autres institutions universitaires de Taiwan et de l’étranger. Parmi les participants figurent le professeur du Dharma Drum des Arts et des Sciences, ainsi que des professeurs de l’Institut Sophia (Italie), des chercheurs venus des universités des États-Unis, des moines et des chercheurs en provenance de Thaïlande, du Japon, de la Corée du Sud et d’autres groupes religieux. Depuis 2004, le Mouvement des Focolari tient un symposium bouddhiste-chrétien tous les deux ans dans diverses villes. Les Symposiums entre Bouddhistes (Mahayana et Theravada) et chrétiens ont été des étapes importantes pour asseoir la confiance réciproque sur la base du respect de l’autre « La réponse à la souffrance et à la crise de l’environnement ».

Italie : Fermo s’active

Italie : Fermo s’active

20170221-01Un concentré de villes et de bourgs médiévaux parmi les plus beaux d’Italie, de tradition antique, de trésors de la nature et artistiques et des signes de la culture millénaire qui a croisé l’Histoire avec les histoires d’une population travailleuse, liée aux propres origines. Voilà le centre de l’Italie, sur lequel s’est abattue une triste série de tremblements de terre qui depuis l’été, ne cesse de secouer la terre. La seule province de Fermo , en Italie centrale, regroupe au moins quarante communes, de la chaîne des Monts Sibillini jusqu’aux plages de sable et de galets de la côte baignée par la Mer Adriatique. Au cours de nuits limpides, on peut même apercevoir, à partir du Dôme du 13ème siècle de Fermo, les lumières de la Croatie voisine. L’Archevêché a également des origines anciennes : constitué à la fin du 15ème siècle, mais datant du IIIème siècle, c’est le diocèse le plus peuplé de la région qui rassemble plus de 120 paroisses, appartenant à 58 communes des trois Provinces d’Ascoli Piceno, Fermo et Macerata. C’est justement dans ce contexte que le Mouvement diocésain, diramation du Mouvement des Focolari  a fait ses premiers pas en 1973. Il œuvre au service de l’Église locale, en proposant son rayonnement du charisme de l’unité, afin de concourir à réaliser avec d’autres réalités ecclésiales, une ‘’Eglise communion’’. Dans toute la région qui entoure la ville de Fermo, le tremblement de terre a provoqué des effondrements, des évacuations et énormément de peur. Il y a également eu la fermeture de 200 églises, à cause des risques d’effondrement. Loredana, du mouvement diocésain, raconte l’expérience côte à côte avec les victimes du tremblement de terre. « A la côte, de nombreux campings et de villages touristiques accueillent environ 25 mille personnes. Dans un camping de Porto S. Elpidio, le centre opérationnel de la Protection civile s’est installé pour cette région. La petite ville a accueilli plus de mille personnes, des familles entières avec des enfants et des personnes âgées, mais plusieurs milliers de personnes sont passées par là avant d’être guidées vers d’autres structures de la côte. Pour acheter des biens de première nécessité, nous avons fait une récolte entre nous, animateurs et avons donc organisé un petit bar mis à la disposition des personnes déplacées et des volontaires. Une fois passée cette phase d’urgence, le maire et le conseiller municipal de la culture ont convoqué les représentants des écoles afin de demander une aide pour l’organisation des activités ludiques et de travail. Nous étions trois du mouvement diocésain mais nous savions que nous pouvions compter sur l’aide de beaucoup d’autres. Avec eux, nous avons organisé des activités pour les enfants et des leçons pour les juniors, en trouvant chaque jour les éducatrices et apportant des douceurs préparées par nos mamans et grands-mères. Pendant cette période, nous avons créé de beaux liens avec les enseignants, les enfants, les juniors et leurs familles. Beaucoup de personnes déplacées sont des personnes âgées. A Monte San Giusto, par exemple, 120 personnes avaient été accueillies dont 42 personnes âgées d’une maison de repos, dont 30 en chaise roulante. Deux d’entre nous (une assistante sociale et une policière) se sont mises à la disposition en se mettant à l’écoute en profondeur de leurs exigences. Nombreuses ont été les initiatives personnelles. Les jeunes de Porto S. Elpidio, par exemple, ont réalisé à Noël, beaucoup de petits sapins de Noël qu’ils ont offerts aux familles accueillies dans un camping. Nous avons aussi récolté 1200€ pour le projet ‘’RimPRESA’’, afin de soutenir de petites activités productives dans l’arrière-pays ».

Ouganda : témoignages de l’Economie de Communion

Ouganda : témoignages de l’Economie de Communion

RitaA 25 ans du lancement du projet pour une Économie de Communion (EdC), parmi les 1200 entrepreneurs et chercheurs en économie, reçus par le pape François le 4 février dernier, se trouve aussi Rita Najjingo, jeune responsable d’entreprise ougandaise. 73% de la population de son pays sont des jeunes entre 18 et 30 ans, dont 47%  au chômage. « Beaucoup d’entre eux essaient de lancer de petites activités de production – nous informe Rita – mais par manque de capitaux et le peu de capacités de gestion, leurs entreprises font faillite dès qu’elles voient le jour.» L’idée de l’EdC débarque aussi sur le continent africain ces dernières années, et s’affiche tout de suite comme une solution possible. En 2015 quelques entrepreneurs et chercheurs ougandais participent à un congrès à Nairobi (Kenya) pour connaître ce projet économique qui privilégie avant tout la personne. De retour en Ouganda ils en parlent avec les communautés locales et les premières initiatives naissent : à Ibanda, dans la partie occidentale du pays, le projet débute sous la forme d’un micro-crédit pour aider un ancien détenu à retourner à l’école ; à Lira, dans le nord, de la même manière ils arrivent à construire une petite maison pour une femme âgée ; puis c’est le départ d’une plantation d’ail et ainsi de suite. “ A Kampala – raconte Rita – nous avons pensé faire participer avec nous des employés d’un Centre de santé proche des Focolari, qui disposent d’une source de revenu sûre. L’idée de pouvoir faire des prêts, avec leurs économies mises en commun, à ceux qui ont l’intention de commencer une activité mais ne disposent pas de capital suffisant, les a enthousiasmés. Un expert a organisé avec eux un stage d’une semaine qui a donné naissance à une association d’épargnes et de prêts. 20170220-01En général la somme allouée à titre de prêt ne dépasse pas le triple du capital dont dispose le requérant. Le remboursement commence quatre semaines après, en ajoutant un petit pourcentage pour le renouvellement du capital social. En trois mois la dette est totalement remboursée. Avant de faire un prêt, le groupe de base s’informe sur le genre de business que les demandeurs veulent entreprendre, et leur offre des suggestions utiles en les accompagnant dans leurs premiers pas. Avec le temps une plateforme d’experts en management s’est constituée, elle est apte à offrir des conseils sur la gestion d’entreprise, sa subsistance et le marketing. L’un d’eux a demandé un prêt pour fabriquer des sacs artisanaux, un autre jeune pour acheter une mobylette pour ensuite la louer et organiser lui-même des transports. Par la suite, avec un deuxième prêt et en vendant la vieille moto, il en a acheté une plus puissante. Maintenant il fait l’achat-vente de motos d’occasion, en embauchant deux autres jeunes. Un membre de la communauté a investi son prêt dans des plants de sésame qu’il revend sur le marché de l’alimentaire. Lui aussi a pu assumer des jeunes qui l’aident à distribuer et prélever la marchandise, en facilitant ainsi le travail des producteurs. Par cette initiative de prêts continue Rita – j’ai moi aussi réussi à créer une société enregistrée régulièrement qui s’occupe d’articles et de fournitures de bureau. Après avoir épuisé le premier prêt, j’en ai ouvert un autre pour amplifier l’activité avec un service de transfert d’argent via internet. Actuellement j’ai quatre centres d’assistance qui donnent du travail à 4 jeunes femmes, dont 3 sont mères célibataires ». Une moto, une maisonnette, de l’ail, du sésame, petits signes dans lesquels, le pape François, dans son discours aux acteurs EdC, voit cependant le germe d’un changement : « … les changements dans l’ordre de l’esprit et donc de la vie ne sont pas liés aux grands nombres. Le petit troupeau, la lampe, une monnaie, un agneau, une perle, le sel, le levain : voilà les images du Royaume que nous trouvons dans les évangiles. Il n’est pas nécessaire d’être nombreux pour changer notre histoire, notre vie ». (4 février 2017, salle Paul VI).

Leopolda Blasi: communion entre religieuses

Leopolda Blasi: communion entre religieuses

SrLeopoldaBlasi-01Née dans une grande famille de Rome, elle est confiée à l’Institut Spirito Santo dirigé par les Filles de l’Immaculée Conception pour y être bien éduquée. Elle y fait la connaissance personnelle de la fondatrice, aujourd’hui bienheureuse, et, dans son cœur le désir de se donner complètement à Dieu ne tarde pas à se faire jour. Sa famille n’accepte pas son choix et à deux reprises, après s’être échappée de chez elle pour rejoindre le noviciat, elle est ramenée à la maison. Par la suite, grâce à sa ferme détermination, elle réussira à convaincre ses parents de la laisser réaliser son rêve. Une fois terminée sa formation dans le Nord de l’Italie, elle revient à Rome pour enseigner dans l’école qui l’avait vu grandir. Joviale et vive d’esprit, sœur Leopolda sait gagner la sympathie de ses élèves et  ses boutades lui permettent de dédramatiser les situations les plus compliquées. Au cours des années 1970 elle rencontre la spiritualité des Focolari et y découvre un signe des temps pour l’Église. Attirée par la pensée de Chiara Lubich qui considère chaque charisme comme un don d’amour pour les autres, elle se sent poussée à susciter un courant de communion entre les consacrées de familles religieuses différentes. En raison de ses qualités morales et spirituelles, de sa vaste culture et de sa grande capacité à valoriser les personnes, on lui demande, en 1983, de diriger la Congrégation pendant 12 ans. Elle connaît personnellement la fondatrice des Focolari qui, en 1989, lui demande de suivre les activités, au plan international, du Mouvement des Religieuses et de promouvoir la communion entre les Mères Générales qui apprécient la spiritualité de l’unité. Mère Leopolda accueille l’invitation de Chiara avec joie et sens de la responsabilité, en tissant un réseau toujours plus rapproché entre les religieuses liées par l’esprit de communion. Elle organise et prépare les rencontres annuelles des consacrées et des mères générales. Une fois déchargée de sa responsabilité au sein de sa congrégation, elle s’engage à nouveau dans le domaine de l’éducation. Les parents de ses élèves la considèrent  comme « la Directrice la plus douce et sympathique de toutes les écoles du monde ». Lorsque survient la maladie, elle est prête à redire son oui à ce Dieu qu’elle avait suivi depuis sa jeunesse. Et elle se laisse prendre en main par Lui, en offrant tout pour l’Église, pour sa congrégation, pour toutes les consacrées qu’elle a rencontrées au cours de sa vie. Dans les moments plus difficiles, elle se plonge volontiers dans les écrits spirituels de Chiara, entourée par ses sœurs et pas les focolarines qui l’accompagnent jusqu’à la fin. Les médecins et le personnel de l’hôpital sont frappés par son témoignage de sérénité et d’abandon total à Dieu. Sœur Leopolda s’éteint le 1er janvier 2017, à l’âge de 87 ans. Le Mouvement des Focolari se souvient d’elle avec une immense gratitude pour sa vie, toute entière consacrée à diffuser parmi les religieuses l’esprit de communion qui naît du Charisme de l’unité.

Irak: ils ont détruit ma ville

Irak: ils ont détruit ma ville

2017-02-17-02Jusqu’à 18 ans j’ai vécu une vie normale, partagée entre ma famille, l’école, le sport et quelques activités paroissiales, scolaires et mes rêves. Mais un jour, après le retrait de l’armée kurde, la résistance n’a pas duré longtemps et ma ville, Qaraqosh, a capitulé. L’état islamique (ISIS) s’en est emparé et tout s’est écroulé. Pendant deux ans le drapeau noir de l’ISIS flottait sur ma ville natale devenue chef-lieu de la Plaine de Ninive. Qaraqosh était la ville chrétienne la plus importante de l’Irak, elle compatit alors plus de 60000 habitants et, même si elle a été libérée en octobre 2016, c’est désormais une ville fantôme. Mais revenons en arrière. Le 6 août 2014 nous avons dû laisser notre maison sans avoir même le temps de faire nos valises, emportant seulement les vêtements que nous portions. En fait nous avions été mis devant un choix : devenir musulmans, payer une rançon ou avoir la tête coupée. Nous avons eu la chance de rester en vie ! A partir de ce moment-là une aventure difficile a commencé pour nous. Plusieurs sentiments se mêlaient en moi : colère, résignation et désespoir ; jusqu’à me demander comment donc Dieu pouvait-il permettre que nous vivions une épreuve aussi dure. Mais ce fut une leçon de vie importante qui m’a porté, non sans peine, à faire par la suite une grande découverte. 20170217-02Nous nous sommes d’abord dirigés vers le Kurdistan irakien avec une foule de réfugiés qui avançait à pied… Je revois leurs larmes, les soldats, les personnes qui dormaient le long de la route… Cette  route d’Erbil, que l’on fait normalement en une demi-heure, nous avons mis douze heures à la parcourir, à cause des nombreux barrages et cela bien  qu’on ait eu la chance d’être en voiture. Nous nous sommes dirigés vers Dohuk, où nous avons passé environ deux mois. Ce fut une période douloureuse vécue dans l’espoir de rentrer chez nous. Au cours de ces moments difficiles, j’ai compris que si je restais enfermé dans ma souffrance rien ne changerait et que je ne pourrais pas aller de l’avant. J’ai alors décidé de vivre le moment présent, de chercher à dessiner un sourire sur le visage du frère qui m’était proche, pour changer quelque chose, malgré tout. A nos côtés il y avait des fidèles de la religion Yazidi qui étaient plus dans le besoin que nous. C’est un peuple qui a été massacré par l’ISIS parce qu’il n’a pas eu la possibilité de s’enfuir : les hommes ont été tués, les femmes violées et prêtes à être vendues. Ceux qui avaient réussi à s’échapper étaient dans un état pitoyable. J’ai vécu avec eux pour les consoler, en essayant d’oublier mes blessures. Après des mois d’exil, mes parents ont décidé d’aller en France, parce que ce pays nous avait tendu la main. Ce choix a été difficile : rester au pays dans l’incertitude du futur ou accepter de nous exiler et recommencer une vie dans un nouveau pays, dans une culture différente, très conscients des défis et des difficultés qui nous attendaient, à commencer par celle de la langue. Nous sommes arrivés en France le 26 octobre 2014. Au début cela n’a pas été facile, mais nous ne nous sommes jamais sentis abandonnés. Quelqu’un a pris soin de nous et a éclairé notre chemin. Sa main invisible essuie nos larmes et soulage nos souffrances. Oui, c’est Jésus qui est mort pour chacun de  nous ! Comment répondre à son amour ?  Maintenant que cette douloureuse aventure m’a fait découvrir que Dieu est amour, que c’est Lui qui donne sens à ma vie, je veux être un bâtisseur de paix, en commençant par les petites choses.  

Premier Mai à Loppiano

Premier Mai à Loppiano

1 maggio 2017 PULSE. CHANGE YOUR HEART. CHANGE THE WORLD. UN RYTHME. UN BATTEMENT DE CŒUR. UN APPEL. UN SEUL MONDE. Il s’agit du rendez-vous mondial qui inaugure l’édition 2017 de la Semaine Monde Uni, une journée où l’on verra des jeunes de plus de 40 pays unis pour montrer à tous, le réel ‘’battement de cœur’’ de l’humanité : les infinies actions de paix et de fraternité qui remplissent la vie des personnes seules, des groupes et des peuples. Idées en musique, chorégraphies, paroles, témoignages et espaces de dialogue sur la politique, l’économie, l’art, la religion, la culture, l’engagement social vu du point de vue de la paix. PROGRAMME PREMIER MAI 10.00-15.15 – Start : accueil § animations Workshop : Paix &… + Religions + Économie + Politique + Art + Éducation + Nature 15.30 – 16.30 Beaucoup de battements de cœur, un seul monde : récits de paix 16.45 La paix explose : music4peace Infos et réservations : www.primomaggioloppiano.it FB primomaggioloppiano  

Semaine Monde Uni 2017

Semaine Monde Uni 2017

Meet1°maggio-600x763Cela fait vingt ans que la Semaine pour un Monde Uni est le rendez-vous qui rassemble des jeunes du monde entier qui s’engagent à travers des actions, des manifestations, des congrès et des débats culturels, à influencer l’opinion publique des pays accueillants et témoigner ensemble qu’un monde uni est possible, en laissant un signe tangible dans les villes et les institutions impliquées. Cette année, elle part de Loppiano (FI) avec l’événement du Premier Mai, précédé par le Meeting international des Jeunes pour un Monde Uni.   Programme du Meeting des Jeunes pour un Monde Uni (29 et 30 Avril) 2 jours pour se rencontrer, réfléchir, apprendre, se ‘contaminer’, faire le projet d’un monde nouveau dans lequel la Paix soit une loi universelle ; 800 jeunes du monde entier, ce sont les Jeunes pour un Monde Uni 3 Workshop sur l’accueil et l’intégration ; l’engagement social ; la paix dans l’art ; 4 Forum sur : Paix et traditions religieuses ; Économie et Politique ; Éducation à la Paix ; Paix et Nature.   Programme du Premier Mai C’est le rendez-vous mondial qui inaugure l’édition 2017 de la Semaine Monde Uni. 10.00- 15.15 – Start : accueil et animations Workshop : Paix &… + Religions + Économie + Politique + Art + Éducation + Nature 15.30-16.30 – Beaucoup de battements de cœur un seul monde : récits de paix 16.45 – La paix explose : music4peace Infos et réservations : www.primomaggioloppiano.it FB primomaggioloppiano

Semaine Monde Uni 2017

Loppiano

Meet1°maggio-600x763 Un voyage pour connaître et choisir que faire pour changer le cours de l’histoire, en devenant un nœud du filet mondial qui voit les JGMU engagés à côté d’autres associations et groupes. Les actions des JPMU, les ‘fragments de fraternité’ sont recueillis dans le United World Project, qui depuis 2012 met en lien des gens de toutes les latitudes qui ont choisi la fraternité universelle comme style de vie. Programme du Meeting qui précède la Semaine Monde Uni (1 – 10 mai 2017) qui débutera avec l’événement du Premier Mai + 2 jours pour se rencontrer, réfléchir, apprendre, se ‘contaminer’, faire le projet d’un monde nouveau dans lequel la Paix soit une loi universelle ; + 800 jeunes du monde entier, ce sont les Jeunes pour un Monde Uni + 3 Workshop sur l’accueil et l’intégration ; l’engagement social ; la paix dans l’art ; + 4 Forum sur : Paix et traditions religieuses ; Économie et Politique ; Éducation à la Paix ; Paix et Nature.   29 avril  15.00 – Accueil : Paix dans le monde 17:00 – Paix dans nos pays et nos villes 18:45 – Rencontres de groupes 21:15 – Soirée   30 avril: 9.15 – Paix intérieure 10.45 – Dialogue 12.30 – Prière 15.00 – Workshop & forum 18.45 – Rencontres de groupes 21.15 – Soirée   Organisations partner : Institut Universitaire Sophia, Non Dalla Guerra, Nuovi Orizzonti, Rondine, A.M.U., Italia che cambia, EdC, Living Peace, Eco One, DancelLab, Centro La Pira (Florence), Jeunes Musulmans, Gruppo Assisi, Barbiana.   Infos et réservations : www.primomaggioloppiano.it     FB primomaggioloppiano

Les cités-pilotes des Focolari se rencontrent

Les cités-pilotes des Focolari se rencontrent

Mariapoli-Fiore1Les cités-pilotes sont de  petites villes, des maquettes de la société, où se vivent des échanges entre générations, on y trouve des ateliers de fabrication, des écoles, des commerces, des studios artistiques. Mais…il y a un mais: dans ces cités-pilotes la première règle de vie sociale est l’amour réciproque entre tous les habitants. Et ce n’est pas par hasard que l’une d’entre elles, en Thaïlande, s’appelle « Règle d’or », celle-là même qui est présente en chaque culture et religion : fais aux autres ce que tu voudrais qu’on te fasse. « Villes sur la montagne », donc, « villes de formation », « villes du futur », villes « idéales », mais réelles, qu’on peut voir comme des exemples concrets et tangibles d’une société sans rivalités, ni compétitions, ni guerres, ni illégalités, ni haines. Des cités qui réalisent un rêve, celui d’un monde uni, telles des « suspensions lumineuses » d’une humanité qui regarde vers un futur de paix. Utopie? Cela ne semble pas le cas lorsqu’on se promène à travers les couloirs du Centre international de Castel Gandolfo (Rome), où, durant une semaine, du 5 au 12 février, se sont donné rendez-vous, pour leur première rencontre internationale, une centaine de jeunes et adultes  représentant la variété des habitants de ces petites villes,   porteuses de réalisations modestes mais significatives. IMG_1019_cLa beauté de vint-cinq Cités pilote en présence les unes des autres. Chacune avec un profil bien défini, avec sa propre histoire, insérée dans un contexte social, avec un nombre variable de d’habitants et de structures, avec des développements et des défis spécifiques à chaque lieu. Mais toutes semblables en raison de la même étincelle inspiratrice, reliées par le même ADN qui en fait des lieux de témoignage, où l’on peut toucher du doigt ce que deviendrait le monde s’il vivait l’Évangile, où « l’invisible », la présence de Dieu, devient une réalité visible. Sans oublier les questions de gouvernance, d’organisation, d’économie durable, des relations avec le territoire environnant,  ni celles du futur à envisager. Les présentations sont un vrai un tour du monde: du Mexique (le Diamant) aux Philippines (Paix), du Cameroun (Fontem) à l’Irlande (40 km de Dublin), de l’Allemagne (Ottmaring) à la Croatie (Phare), des États-Unis (Hyde Park) à l’Italie (Loppiano). A elles toutes, ces cités-pilotes Clara Zanolini et Vit Valtr, les deux référents pour toutes les cités-pilotes des Focolari, soulignent en conclusion de la semaine: « Un élément fondamental est que l’avenir des Cités-pilotes passe par cette forme élargie de  responsabilité (…) Il n’existe pas de cliché en la matière: chacune est complète en soi, a sa propre physionomie. Et même si beaucoup ne possèdent pas de structures complexes,  ni d’écoles, ni d’entreprises, ce qui leur donne de la valeur, c’est la présence de Jésus entre leurs habitants ». Une caractéristique ressort, celle d’une osmose toujours plus grande avec le territoire environnant, dans le domaine professionnel (voir le projet “Preset-Participation, Resilience and Employability through Sustainability, Entrepreneurship and Training” de la Cité pilote Lia Brunet, en Argentine) tout comme au plan humain et spirituel (grande contribution au dialogue œcuménique et interreligieux). IMG_1019_bLe rôle des jeunes est déterminant, en particulier dans quelques expériences de management innovant (comme à Marienkron, en Hollande). En conclusion de cette semaine intense et fructueuse, quelles sont les perspectives envisagées? Clara et Vit précisent : «  Repartir du devoir être des Mariapolis permanentes  (villes de Marie) et donner un témoignage spécifique, celui de l’ Oeuvre de Marie dans son unité », en mettant en œuvre le dialogue correspondant à chaque contexte, au plan œcuménique, interreligieux, avec chaque personne de bonne volonté.  « Tous ressentent l’exigence d’être en réseau : être une cité-pilote en harmonie avec toutes les  autres et avec le mouvement dans chaque zone. L’expérience vécue au cours de ces journées nous rappelle à quel point la réciprocité est importante. L’expérience vécue dans l’une des Cités peut être une aide pour toutes les autres et leur offrir de précieux éléments pour trouver le moyen de résoudre une situation critique ». Ce n’est donc pas une utopie, ces lieux existent, il y en a au moins vingt-cinq.

Brésil : un franciscain, citoyen d’honneur

Brésil : un franciscain, citoyen d’honneur

20170210_Onorificenza-AlberatiGino(3)Le 10 février 2017, dans la salle de l’Assemblée législative du gouvernement de Manaus, le frère Gino Alberati a reçu le titre de citoyen amazonien, un honneur mérité pour ses 47 ans de mission passés au service de la population amazonienne au Brésil. Le frère Gino Alberati, un capucin authentique et infatigable, a vécu toutes ces années animé par la spiritualité de l’unité qui caractérise le mouvement des Focolari. Le député José Ricardo Wending, engagé dans le groupe des politiciens qui font partie du mouvement politique pour l’unité (MPPU) qui tire son inspiration justement de ce mouvement, a été le principal artisan de cette haute distinction riche de valeur et de sens. La cérémonie d’attribution s’est déroulée dans un climat très simple et fraternel. Les étiquettes du protocole ont été immédiatement supplantées par l’atmosphère de famille qui s’était créée. Dans son discours, dépourvu de toute raideur officielle, le petit frère Gino a souligné sa vocation à la fraternité, que cela fait partie de son être profond en tant que fils de saint François d’Assise. Il a aussi transmis la simplicité et la profondeur du charisme de l’unité, de Chiara Lubich, qu’il avait connu quand il était encore jeune frère en partance pour le Brésil. 20170210_Onorificenza-AlberatiGino(2)Ces 47 années passées au Brésil ont confirmé ce qu’il disait. Sa voix de ténor, qui n’a jamais cessé de retentir en pleine forêt amazonienne, a aussi résonné dans cette salle, quand il a chanté l’Ave Maria, provoquant l’émotion de tout le monde. En plus des autorités civiles et religieuses, un bon groupe de confrères capucins et quelques membres de l’Œuvre de Marie étaient présents. Au cours des différentes interventions qui se sont succédé, le précieux service des missionnaires de l’Eglise a été souligné, non seulement dans l’évangélisation mais surtout dans l’amour concret du prochain, en vue de la promotion humaine. Dans le domaine de l’éducation surtout et de la prévention sanitaire, si fragile et si menacée dans cette région. Source : Blog CROM

Être et rester famille

Être et rester famille

sunset-401541_960_720Pendant les premiers mois du mariage, heureuse et amoureuse, tout semblait aller à merveille. Bien vite cependant, les tensions entre moi et mon mari sont devenues toujours plus fréquentes et me rendaient toujours plus triste. Je faisais certainement beaucoup d’erreurs, mais j’essayais aussi de maintenir le rapport, convaincue que cela ne pouvait pas être la fin de notre amour. Nous avons continué avec des hauts et des bas. Après cinq ans, une petite fille est arrivée puis un fils. Notre fille est née avec une maladie congénitale, ce qui a voulu dire beaucoup d’hospitalisations, loin de la maison. Notre fils était aussi fragile de santé et souvent, lui aussi devait se rendre à l’hôpital. Une délicate intervention chirurgicale pour notre fille a été positive, mais ce furent des années fort difficiles. Mon mari se sentait écrasé par cette situation et disait qu’il ne pouvait plus vivre avec tous ces problèmes. Quand je me suis rendu compte qu’il était tombé amoureux de ma meilleure amie, c’était déjà trop tard pour réussir à ce qu’il fasse marche arrière. C’est ainsi qu’après 13 ans de mariage, je suis restée seule avec les deux enfants de 8 et 5 ans. J’étais tellement mal en point que je n’avais plus envie de vivre. La mort ne me faisait pas peur et avec une grande dose de médicaments j’ai tenté le suicide. Mais mon plan n’a pas fonctionné et après dix jours d’hôpital, je suis rentrée à la maison. C’est à ce moment-là que j’ai découvert Dieu Amour à travers la spiritualité des Focolari. L’Évangile a commencé à entrer dans ma vie, expérimentant la joie que donne le fait d’essayer de le vivre. Les enfants souffraient beaucoup de notre séparation et j’avais beaucoup de difficultés aussi  avec eux. Mais Dieu n’a jamais cessé de guider ma vie en mettant sur ma route des personnes qui m’ont aidée à surmonter toutes les problématiques que je rencontrais, comme le désir énorme d’avoir près de moi l’affection d’un homme ou l’envie de m’amuser ou simplement de penser à moi-même. Et chaque fois, la lumière revenait dans ma vie. Même lorsque j’ai dû affronter l’expérience la plus tragique pour un parent : voir ma fille bien aimée, de 21 ans, victime d’un accident mortel. En ce moment-là j’ai été déchirée par la douleur, mais j’ai demandé à Dieu de me donner la force de Lui  répéter mon ‘oui’. Et Lui ne m’a pas laissée dans le désespoir. Je l’ai tout de suite sentie vivante, à côté de moi. Depuis qu’elle nous a quittés, plusieurs signes de l’amour de Dieu me parviennent et même si je ne peux pas la voir ou l’embrasser, je suis dans la paix. Comme elle voulait devenir enseignante et était presque diplômée, grâce à la générosité de beaucoup de monde, un projet d’alphabétisation est né en Côte d’Ivoire, adopté aussi par la paroisse pour quelques années. Il y a maintenant l’idée de construire une école et l’engagement continue. L’amour de Dieu se manifeste aussi quand les amis de ma fille me font part de ce qu’ils vivent : ils m’invitent à la remise de leur diplôme, viennent me trouver, m’emmène avec eux à la pizzeria, me demandent conseil et m’appellent ‘’Mamy due’’ (deuxième Mamy). Actuellement mon fils vit encore avec moi et moi, je suis heureuse d’être disponible aux besoins des autres. Quand j’entends dire qu’il y a des personnes d’autres villes, hospitalisées dans l’hôpital d’oncologie près de chez moi, je propose ma disponibilité pour leur être proche, en essayant d’être pour elles un reflet de l’amour que Dieu a pour moi. Un jour, j’ai trouvé la force de pardonner à mon mari, en réussissant à ne pas le juger. Depuis lors, je me sens libre, vidée du grand poids qui m’oppressait et, même s’il est encore loin de moi, aucun divorce ne me fera dire qu’il n’est plus mon mari. Je me souviens toujours de ce que me disait ma fille : « Maman, ton renoncement à te refaire une famille sauvera Papa », et je suis confiante que ces paroles s’avéreront.

Gen Rosso : lancement du musical Campus

Gen Rosso : lancement du musical Campus

Campus-LoppianoCampus. Qu’est-ce qui pousse à choisir la violence comme moyen pour changer la société ? Qu’est-ce qui se passe dans la tête d’un jeune pour décider de se joindre à une cellule terroriste ? Point de départ des questions qui pourraient écrire l’histoire des jeunes de Campus, aux prises avec des choix et des drames de l’humanité d’aujourd’hui : terrorisme, haine entre les peuples, déséquilibre social et répartition des richesses. Le musical aura sa première à l’Auditorium du Centre de Loppiano (Florence) le 17 février, date « zéro » de la tournée italienne. Née d’une idée originale de Chiara Lubich, l’œuvre s’inspire de faits réels et arrive sur scène après plus de 10 ans de recherche artistique. Nous étions en 2004 et depuis peu la métropole de Madrid était frappée par des attaques terroristes – raconte Valerio Gentile, manager du Gen Rossoet c’est sur le quai d’une station quelconque de nos villes que s’ouvre la scène de Campus : une histoire de recherche, de souffrances, de questions et rançons qui met le public face aux blessures les plus profondes de notre temps ». Le musical se compose de 23 tableaux, de passages chorégraphiques qui s’imbriquent avec des séquences filmées et des représentations scéniques. « Le projet est le résultat de la collaboration d’une équipe de professionnels internationaux” – explique Benecikt Enderle qui a travaillé les musiques. « Les sonorités sont fortes, enrichies de diverses influences, d’interférences harmoniques saisissantes, avec des compositions qui passent de la légèreté des ambiances latines, au pathos des rythmes afro, dans une synthèse sonore frappante et séduisante.” La réalité de la mise en scène tient de l’avant-garde. « J’ai travaillé pour de nombreuses productions internationales – raconte Jean Paul Carradori, metteur en scène – Campus a représenté pour moi un défi inattendu à cause de sa trame dramatique et théâtrale très forte. Il fallait créer un climat qui mette en valeur les contenus et en même temps permette au spectateur de s’immerger dans l’histoire”. La coordination de la régie est faite par Sarah Finch (Grande Bretagne), le développement de l’idée et la mise en scène par Valerio Ciprì (Italie), les musiques par Benedikt Enderle (Suisse) et José Manuel García (Espagne), les chorégraphies par Raymond Estrada (Philippines), il secteur technique par Emanuele Gervasoni (Italie), le set-design vidéo, lumières par Jean Paul Carradori (Italie-Belgique), les arrangements par Emanuele Chirco (Italie), le son et la production finale par Max Zenoni. Le projet “ITALIE pour”. Chaque étape de la tournée se composera, en plus du Musical, d’un événement culturel soutenu par l’Institut Universitaire Sophia – IUS. En réseau avec des institutions et des associations locales, le projet voudrait offrir, en plus de la réalisation artistique, son aide pour des réflexions et des actions sur les défis mondiaux et spécifiques du lieu, afin d’éliminer les causes qui favorisent la haine entre les différentes ethnies, les religions et les cultures de notre société. Bureau de presse : sif@loppiano.it Réservations : accoglienza@loppiano.it Info:   www.genrosso.com www.iu-sophia.org www.loppiano.it FB genrosso INSTAGRAM @genrosso  

Famille : faire reculer l’individualisme

Famille : faire reculer l’individualisme

famiglia2[…] Aujourd’hui, le lien matrimonial durable semble presque une entrave à la liberté personnelle. On tend à souligner plutôt les différences et les antagonismes que les valeurs relationnelles. Au niveau politique, les institutions et les gouvernements entérinent cette situation de fait en promulguant des lois contraires au bien intégral de l’homme. Le divorce, l’avortement, l’euthanasie et les expérimentations biogénétiques entrent ainsi dans les consciences comme des possibilités et deviennent donc licites. La baisse de la natalité, la cohabitation, l’anarchie sexuelle deviennent une mode et une habitude. […] Combien de conjoints abandonnés et trompés ? Combien d’enfants privés d’un de leurs parents ? Combien d’enfants toxicomanes ? Combien sont pris dans la spirale de la délinquance ou de la prostitution ? Combien de maris et de fils sont enlevés par les guerres ? Combien de personnes âgées sont abandonnées ? Combien d’enfants meurent de faim chaque jour ? […] Si nous voulions représenter la situation de la famille d’aujourd’hui, ce serait le tableau d’une mère blessée et désolée, serrant dans ses bras la souffrance de l’humanité et lançant une question vers le ciel : “Pourquoi ?” […] Cependant, si nous croyons que l’amour de Dieu est présent dans la trame de nos existences, et si, forts de cette foi, nous savons reconnaître dans nos souffrances quotidiennes ou celles d’autrui, petites ou grandes, un aspect de la souffrance du Christ crucifié et abandonné, une participation à la douleur qui a racheté le monde, alors il devient possible de comprendre le sens des situations les plus absurdes. Face à la souffrance, devant les contradictions et les problèmes souvent insolubles, après nous être recueillis, essayons de regarder en face l’absurde, l’injustice, la douleur innocente, l’humiliation, l’aliénation, le désespoir… Nous y découvrirons un des multiples visages de l’Homme des douleurs. Nous rencontrerons une “Personne divine”, qui s’est fait individu dépouillé de toutes ses relations, le Dieu de l’homme contemporain qui transforme le néant en être, la souffrance en amour. À force de l’accueillir et de l’aimer, l’individualisme qui est en nous se désagrégera et nous deviendrons des hommes nouveaux, capables d’assainir et de revitaliser par l’amour les situations les plus dramatiques. […] Ce ne sont pas des fantaisies, c’est l’expérience quotidienne de nombreuses familles qui ont appris à transformer leur souffrance en vie nouvelle, en s’unissant à l’Homme-Dieu qui est venu les rejoindre par son abandon. Parfois les traumatismes guérissent, les familles se réunissent. Parfois, rien ne change extérieurement, mais la douleur est éclairée, l’angoisse apaisée, la rupture dépassée. Parfois la souffrance physique ou spirituelle demeure, mais elle acquiert un sens dans l’union à la Passion du Christ, qui continue à racheter, à sauver les familles et toute l’humanité. Alors le fardeau devient léger. La famille peut donc retrouver toute la splendeur du dessein originel du Créateur en puisant à la source de l’amour que le Christ a apporté sur la terre. Je pense que les époux et les familles peuvent étancher à cette source leur soif d’authenticité, de communion continue, de valeurs transcendantes et durables. En outre, Dieu lui-même peut être présent dans la maison, partager avec eux sa vie, selon la parole de Jésus : “Là où deux ou trois sont réunis en mon nom (= en mon amour), je suis au milieu d’eux” (Mt 18, 20). Quelle possibilité exceptionnelle, pour les familles aussi, de pouvoir devenir le lieu de la présence de Dieu !  (Extrait de l’intervention de Chiara Lubich :“La famille est l’avenir”, à l’occasion du XIXe Congrès International pour la Famille : – Lucerne, Suisse 16/05/1999). Voir la vidéo complète.  

Aldo Baima: un infatigable chercheur de Dieu

Aldo Baima: un infatigable chercheur de Dieu

36“Je suis né à mille mètres d’altitude, dans une petite bourgade des Pré-alpes piémontaises”. C’est ainsi qu’il commence le récit de sa vie, plein de reconnaissance envers sa terre natale qui l’a vu dès son plus jeune âge accompagner ses parents vers les pâturages en haute montagne. Après l’école primaire, sa  maîtresse d’école réussit à convaincre ses parents de le faire étudier, d’abord au collège, puis il dut  faire la navette pour se rendre à Turin, souvent dans des wagons destinés au bétail : c’était la guerre. Un prêtre lui propose de participer au groupe des jeunes de l’Action Catholique: “Dix années de découvertes et de zèle apostolique”, dira Aldo, au cours desquels il s’engage avec passion. L’été il retourne aux pâturages. Une touriste, le voyant avec un livre de théologie en main, lui demande   s’il a l’intention d’entrer au séminaire. « Non, pas du tout ! », lui répond-il sans hésiter. Et cette jeune fille lui dit alors : « Mais ne préfèrerais-tu pas lire des romans d’amour ? » Réponse d’Aldo  : «  Mais c’est un très beau roman d’amour ! ». Une fois finie l’École Normale, il commence à travailler comme Professeur des écoles, tout en étant inscrit à l’Université de Turin pour y étudier la pédagogie et la philosophie. C’est là qu’il retrouve un ami d’enfance qui lui parle d’une expérience originale,  commencée dans la ville de Trente par quelques jeunes filles « qui mettent en pratique l’Évangile ». Le dialogue d’Aldo avec son ami, sensible lui aussi à ce nouveau style de vie, s’intensifie, rejoint ses interrogations les plus profondes, au point de susciter chez lui aussi la décision de mettre  l’Évangile à la base de sa vie. Une phrase qu’il avait souvent lue et méditée l’interpelle particulièrement et devient désormais vitale pour lui : « Tout ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40). Il s’engage à aider résolument ceux qui sont dans le besoin, découvrant en chaque pauvre un frère et cherchant à mobiliser ses amis de la paroisse. En 1952, au cours de l’été, il passe une semaine au focolare de Trente ; puis il va en montagne, à Tonadico, où a lieu la Mariapolis. « Là j’ai eu l’intuition – confie-t-il – que c’était seulement en faisant partie de cette famille que j’aurais vraiment épousé cette lumière et cette vie dont je ne pouvais plus me séparer ». Il décide de quitter sa fiancée et d’entrer au focolare. img473S’ensuivent des années au cours desquelles  il se donne sans réserve: à Turin, à Sassari, à Rome et en France à partir de 1961. Sa droiture morale et spirituelle fait que jeunes et adultes trouvent en lui un solide accompagnateur pour aller vers Dieu. Dans les situations difficiles, il fait preuve d’une profonde écoute. Il accueille la culture de ce pays avec pureté de cœur et ouverture d’esprit, gagnant ainsi le cœur des français avec lesquels  il tisse de profonds liens d’amitié. En 1975 il est ordonné prêtre. En 1984 il rejoint le Centre du Mouvement pour aider à la formation des focolarini. Ensuite il se rend successivement à Istanbul puis à la Cité pilote de Montet (Suisse). En 2001 il est à nouveau au Centre du Mouvement au service des focolarini du monde entier. C’est là que sa santé commence à se fragiliser progressivement. Lui-même écrit : « Le Père veut me mettre dans les conditions d’entrer finalement dans le mystère de l’Abandon et de la Résurrection qui s’ensuit ». En 2005 il écrit: “ Une certitude est revenue en moi : cette année dédiée à Jésus Abandonné peut être le moment, pour moi aussi, de répondre à ce nouvel appel. Temps de salut qui vient de Lui, temps de grâce qui nous entraîne dans sa plaie, pour nous faire vivre dans le sein du Père ». Une grâce qui l’accompagne dans sa condition d’immobilité presque totale où il se trouve depuis des années, se voyant désormais inséparable de Jésus dans son abandon, ce Christ que, depuis sa jeunesse, il a choisi comme l’idéal de sa vie. Jusqu’au matin de ce  12 janvier 2017 où, âgé de 90 ans,  il s’en va  sereinement rejoindre le Père céleste.

Les jeunes de Brancaccio avec le Gen Verde

Les jeunes de Brancaccio avec le Gen Verde

1gvDSC_0350‘’Plénitude, bonheur, ténacité, famille, expérience unique, écoute, diversité’’, ce sont quelques-unes des paroles-clé qui se répètent dans les commentaires laissés par les juniors du Lycée Basile, protagonistes eux aussi des trois spectacles et des workshops dans lesquels ils se sont engagés du 31 janvier au 5 février à Palerme (Italie du Sud). « Maintenant, c’est comme si j’étais une des leurs, avec un grand idéal, croire que l’amour peut réellement tout surmonter et que nos cœurs ne connaissent pas de frontière », écrit Irène. Le Lycée Scientifique’Ernesto Basile’’ est considéré comme un  avant-poste institutionnel situé à Brancaccio, où a œuvré le Père Pino Puglisi, prêtre assassiné par la mafia en 1993, maintenant déclaré bienheureux. Les problématiques sociales dans la région ne manquent pas et la question éducative est toujours ouverte: le taux d’abandon scolaire reste loin de la moyenne nationale. C’est pour cela que les nombreuses initiatives apportées par l’école ( qui représente souvent l’unique possibilité de remédiation), misent à faire grandir, dans les jeunes générations, la conscience d’appartenir à une communauté. Et témoigner, parfois laborieusement, d’une vie à contre-courant, en donnant la possibilité de réfléchir sur des choix qui souvent mènent à une vie erronée. La rencontre quasiment fortuite avec le Gen Verde au mois de mai de l’année passée, a fait naître  auprès des juniors, l’envie décisive de concrétiser le projet éducatif START NOW, déjà expérimenté dans différentes villes d’Europe et d’Asie. « Les objectifs éducatifs du projet – expliquent les artistes du groupe – sont la promotion des arts comme éléments canalisateurs de l’éducation à la paix, de la valorisation des différentes cultures, du dialogue interculturel, des droits et de la dignité de la personne, des relations interpersonnelles qui encouragent le développement humain ». 2gvDSC_0063‘’Enthousiasme  exubérant’’ lors de la préparation de cet événement. Les workshops avec la participation de centaines de jeunes, ont été des lieux d’ expérimentation de la propre créativité et de la découverte des propres talents. Ils l’ont fait en travaillant côte à côte avec les membres du groupe, comme protagonistes, en partageant les différentes expériences artistiques dans le respect réciproque et l’écoute mutuelle. PalaOreto, 3 février. Les jeunes sont montés sur scène avec le Gen Verde. Il y avait une présence d’un millier d’adolescents des écoles du quartier, accompagnés de leurs familles. On a poursuivi le dimanche suivant au Théâtre Golden avec une autre reprise le soir, car il n’y avait déjà plus de billets disponibles, quinze jours avant l’événement. 16298750_10210538814780174_6665029376688686575_nÉmus mais en confiance avec leur performance,  ceux-ci ont donné le meilleur d’eux-mêmes dans les chorégraphies, les chants, les danses et le théâtre, ‘contaminant’ tout de suite le public. Ils ont surtout vécu une expérience unique en son genre qui ne conçoit pas possibles, les ‘’murs’’ et qui a mis en évidence combien les différences, la diversité, les marginalisations peuvent être vaincues. « Le jour après a toujours la saveur de la nostalgie mais maintenant, c’est différent: il a la saveur du défi à relever ! Bon Start now à nous tous, petits guerriers de périphérie ! », a écrit sur sa page facebook, l’enseignante organisatrice de l’événement, le lendemain du spectacle. C’est le rêve de ceux qui travaillent chaque jour avec ces jeunes, en luttant contre la marginalisation et le mal-être à travers la créativité et des stimuli positifs ;  en les aidant à ne pas rester enfermés dans leurs propres espaces  quotidiens, en leur proposant une école inclusive des différentes dimensions de la personne.

Un Père Blanc en Afrique

Un Père Blanc en Afrique

Preghiera.jpg1J’étais à la fin de mes études secondaires. Dès mon enfance, lorsque l’écoutais les récits de mon oncle missionnaire au Congo, j’étais fasciné par l’Afrique. Je n’aimais pas le style de vie bourgeois de la société belge, quand je voyais la pauvreté et les injustices sociales partout dans le monde. La pensée de Julius Nyerere m’intéressait, c’était le premier président de la Tanzanie (son procès de béatification est en cours, ndr). Son concept de Ujamaa (en swahili ‘être famille’) fut la base des politiques de développement économique et social qui, après l’indépendance vis-à-vis de la Grande Bretagne, avait mené la Tanzanie à la construction d’une coexistence pacifique entre les tribus et les groupes ethniques. Sa pensée se fondait sur la tradition africaine et sur l’exemple des premières communautés chrétiennes raconté dans les Actes des Apôtres. J’ai demandé de pouvoir entrer chez les Pères Blancs, pas tellement dans le souci de discerner ma vocation, mais parce qu’ils travaillaient en Tanzanie. Nous nous sommes mis d’accord pour faire connaissance pendant un an. Arrivé dans leur maison, auprès de l’université de Louvain (Belgique), j’ai commencé à faire partie d’un groupe maoïste d’extrême gauche, à leur insu. Nous avons organisé des actions en faveur des pays du tiers-monde et pour l’indépendance de l’Angola et du Mozambique. Pendant une manifestation, la police a trouvé mon nom sur des tracts et est venue m’interroger. J’ai pensé qu’il valait mieux changer complètement de route. De plus j’étais déçu de mes amis, parce que j’étais le seul à payer le prix de nos actions. En revanche, le directeur spirituel m’invita à rester et à prendre contact avec un groupe d’étudiants qui se réunissait chaque mois chez eux. Je les avais entrevus, j’avais l’impression qu’ils avaient la tête dans les nuages, ils parlaient de Jésus et d’Évangile. Mais j’ai accepté. La première fois que j’ai participé à une de leur rencontre, j’écoutais en silence. Ils racontaient comment ils essayaient de mettre en pratique l’évangile. A la fin ils m’ont demandé ce que j’en pensais. « L’Évangile existe depuis deux mille ans et le monde est toujours plein d’injustices, d’exploitation et d’oppression ». « Si tu veux changer le monde, commence par toi-même », me répondit l’un d’entre eux. Je n’ai pas su comment contrecarrer. « Par où ?” ai-je demandé. Il mit dans mes mains la Parole de Vie de ce mois-là: “Ne juge pas et tu ne seras pas jugé ». Le lendemain, même si je m’y suis mis à fond, je me suis aperçu que je jugeais toujours les autres.  Ce n’était pas pour moi. Je retournai les voir pour dire que c’était impossible de ne pas juger. Ils m’incitèrent à ne pas me décourager et à recommencer après l’échec. Rentré chez moi, j’ai prié Jésus Eucharistie : « Si Tu veux que je vive de cette manière, aide-moi, parce que tout seul je ne peux rien faire ». Une fois terminée l’année universitaire, j’étais sûr que les Pères m’auraient demandé de m’en aller. Au contraire ils me dirent avoir remarqué un changement en moi et que, si je voulais, j’aurais pu commencer ma formation. Grâce au contact fréquent avec ces jeunes, les gen, qui vivaient la communion des biens entre eux, et l’aide du responsable des Focolari en Belgique, j’ai trouvé ma voie et je suis devenu missionnaire. Vivre pour les autres me donnait une grande joie et c’est comme cela que j’ai découvert le grand idéal de l’unité de Chiara Lubich et du mouvement. Avant de partir pour l’Afrique, en 82, j’ai été ordonné prêtre. Le défi le plus grand a été de chercher un dialogue profond avec la population du lieu, en pratiquant l’art de « se faire un ». J’ai étudié leur langue et la culture locale, pour m’approprier les coutumes des gens. Je fais l’expérience qu’à la lumière de l’Évangile, tout ce qui est beau, bon et vrai s’élève à un niveau plus haut, le reste s’évanouit peu à peu.  

Prier 15 jours avec Luther

Prier 15 jours avec Luther

p15j_028_ned_luther-359x600Vous ne connaissez pas Luther ? Ne ratez pas cette nouvelle édition augmentée pour les 500 ans de la réforme. Une belle porte d’entrée dans le personnage, sa vie, sa pensée. Description: Martin LUTHER (1483-1546) est à l’origine de la Réforme. Moine augustin, docteur en théologie, il se fait connaître du grand public en 1517 par ses 95 thèses dirigées contre les indulgences. Le débat s’élargit rapidement à la question de l’autorité dans l’Église. En 1521, Luther est excommunié et se voit conduit avec ses partisans, à son corps défendant, vers une Église séparée de Rome. En soulignant que Dieu sauve par sa seule grâce et en insistant sur l’Écriture sainte, norme de l’Église, il a exercé, jusqu’à nos jours, une influence considérable. Depuis le milieu du XXe siècle, l’Église catholique elle-même a commencé à reconsidérer son rôle et sa pensée. Nouvelle Cité – maison d’édition

Dialogue œcuménique: un pas en avant

Dialogue œcuménique: un pas en avant

basilica buildingDe Onitsha (Nigeria) on nous écrit qu’ils étaient plus d’une centaine sur le parvis de la basilique Most Blessed Holy Trinity, le 23 janvier : des catholiques, des évangéliques, des pentecôtistes, des catholiques , des membres de diverses Eglises autonomes, réunis pour prier, accompagnés par   des prêtres et deux évêques. Les Focolari ont aidé à l’initiative de cet événement en instituant un comité représentatif des cinq instances des diverses églises du Nigeria : CCN (Églises autonomes), OAIC (Églises et organisations nées en Afrique), PEN (Églises pentecôtistes), CSN (Église catholique)  et ECWA/TEKAN (Églises évangéliques de l’Afrique de l’Ouest et du Ghana). Les uns se sont mobilisés pour repérer les groupes musicaux, les autres se sont chargés de confectionner un livret avec le programme, d’autres encore ont décoré le parvis. L’homélie a été confiée à un pasteur anglican qui, tel le son de la trompette sortant de leur sommeil tous les chrétiens du Nigeria, a invité à vivre « en vrais disciples du Christ et à travailler à l’unité dans la diversité ». « Nous avons prié d’un seul cœur et d’une seule âme – déclare une jeune fille – j’ai senti la chaleur de l’Esprit au milieu de nous ». Et un jeune : « En voyant des personnes de diverses Églises prier ensemble pour l’unité et la paix, j’ai eu la certitude que l’unité se réalisera vraiment, parce que c’est Jésus lui-même qui demande à son père « Que tous soient un ». Ottma1A Ottmaring (Allemagne), siège de la Cité pilote œcuménique des Focolari, sept pasteurs luthériens suédois, quatre pasteurs anglicans et un pasteur réformé, anglais, sept prêtres catholiques se sont donné rendez-vous à l’occasion de la « semaine ». Le thème abordé était « Le Ressuscité et les disciples d’Emmaüs ». C’est l’évêque luthérien Âke di Skara (Suède) qui, en introduisant cette réflexion, a montré comment Jésus est attiré, aujourd’hui encore, par les blessures et l’obscurité de l’humanité pour y porter sa lumière. Avec cette réalité dans le cœur tout le groupe s’est rendu dans le proche camp de concentration nazi de Dachau, lieu emblématique du mystère de Jésus Abandonné.  Intéressante aussi la visite à Augsbourg de quelques lieux importants pour l’Église luthérienne, qui s’est conclue par un moment passé dans l’église catholique dédiée à Saint Moritz, où l’on est frappé par le visage du Christ Sauveur qui illumine l’obscurité du monde. Dans ce climat de partage intense, la célébration, au cours de cette semaine, des diverses liturgies, a revêtu une sacralité toute spéciale. En conclusion convergence des résolutions prises : « Je veux retourner  dans le monde où Jésus Abandonné m’attend ». « L’Église doit être là où se trouvent les blessures des personnes ». « La première chose que je ferai en rentrant chez moi sera d’aller rendre visite au pasteur luthérien qui est tout proche ». A Matera (Italie) nous parlons avec Cinzia, qui, depeuis sa rencontre avec la spiritualité de l’unité  anime dans sa paroisse un parcours œcuménique en collaboration avec une pasteure luthérienne : «  Ce sont des soirées toujours très belles et très joyeuses – nous raconte-t-elle – au cours desquelles viennent en lumière les nombreuses réalités qui nous unissent plutôt que celles qui nous divisent. Pour animer les célébrations des « Semaines de prière » que nous vivons ensemble depuis 1997, est née une chorale œcuménique qui nous accompagne aussi dans les diverses initiatives culturelles et humanitaires que nous réalisons ensemble. Cette année, en collaboration avec les associations et les mouvements de la ville, nous avons proposé une marche pour la paix et l’unité, à laquelle ont participé 300 personnes de diverses confessions chrétiennes et personnes d’autres religions. Ce fut encore une fois l’occasion de mettre en oeuvre l’œcuménisme de la vie et d’exprimer ce profond désir de fraternité qui va au-delà des différences ». La paroisse de Sainte Marie de Pesaro (Italie) vit un lien d’amitié œcuménique avec la cathédrale orthodoxe de Resita (Roumanie), grâce à des prêtres et des laïcs qui vivent la spiritualité de l’unité. «  Cette année – raconte une jeune orthodoxe roumaine – nous avons voulu faire un pas de plus. Les jeunes sentaient l’exigence de de s’engager pour la formation des plus petits, aussi, ensemble, catholiques et orthodoxes, avons-nous commencé un cours à Pesaro pour les animateurs, où nous expérimentons l’unité dans la diversité ». A Cochabamba aussi (Bolivie), la “semaine” a été l’occasion pour divers mouvements, dont les Focolari, de susciter des initiatives à caractère oecuménique. Des membres de l’Église anglicane, méthodiste, catholique, ont participé à une prière œcuménique, en présence aussi de l’évêque émérite qui a fait mémoire des 500 ans de la Réforme et a invité tous les participants à vivre la miséricorde, à travailler et à s’engager pour l’unité avec un nouvel élan. : Lire aussi: Semaine de l’unité à La Havane        

La Parole vécue: une humanité nouvelle

La Parole vécue: une humanité nouvelle

holding-hands-752878_960_720Délégué de classe Depuis que j’ai entend parler de façon nouvelle de Dieu Amour, je ne peux plus déranger ma classe ni griffonner sur mon bureau. Le professeur s’est rendu compte de mon changement et m’a nommée déléguée de la classe. Mais depuis il m’est difficile de signaler  les camarades qui se comportent mal parce que je cherche à voir Jésus en eux et que je ne désire pas qu’ils soient punis. Un jour, vu que je ne l’avais pas fait, un autre est allé dénoncer trois d’entre nous. Pour leur éviter d’être punis, j’ai convaincu le professeur de leur faire nettoyer la salle de classe et, le cours une fois terminé, je suis allée moi aussi les aider. Depuis, petit à petit, le climat de la classe s’améliore. (Victoria – Ouganda) Récolte de fonds Ayant appris que le père d’une famille nombreuse et pauvre avait un besoin d’une opération urgente mais n’avait pas de quoi la payer, j’ai senti que Jésus me demandait de faire quelque chose. Avec quelques amies je me suis engagée à récolter des fonds en mobilisant aussi des collègues de travail. Une fois obtenue la somme nécessaire,  j’ai accompagné le malade à l’hôpital en avançant le montant des soins. L’intervention s’est bien déroulée. Je ne sais pas si la joie de cette famille était plus grande que la nôtre. Je pense que de petits gestes comme celui-ci  contribuent à construire la paix. (N.Y. – Jordanie) A l’aéroport Au contrôle des bagages il y avait devant moi un passager contrarié parce qu’il devait se dessaisir de pots de confiture. « Mais  de grâce ne les jetez pas car elles sont spéciales ! » Lorsqu’à mon tour j’ai passé le contrôle, cette même personne m’a raconté que c’était sa mère qui les avait préparés pour ses petits-enfants. « Dans ces pots il y a tout son amour », ajouta-t-elle. Puis après un moment de silence : « Pourquoi le monde doit-il être régi par la peur ? Oui, je comprends, avec tout ce qui se passe… mais les structures sociales nous inculquent la méfiance, le soupçon. Où donc  est passée la beauté de la vie ? ».  Je n’avais pas de réponse, j’avais les mêmes questions… tandis que passait devant nous une petite fille souriante en fauteuil roulant. Nous l’avons regardée et ce visage heureux d’une enfant toute jeune bloquée par son état de santé nous laissa  bouche bée. Il suffit d’un sourire pour que l’aéroport s’illumine lui aussi ». (C.M. – Autriche) Prier ensemble J’étais hospitalisé dans un service d’oncologie pour des soins et des examens de contrôle. Une occasion pour aimer les autres à travers de petits gestes concrets et le partage des souffrances. Mon voisin de lit, un paysan grand et fort, à l’apparence rude, se préparait à subir une chimiothérapie, quand son médecin et la sœur infirmière lui ont appris le décès subit de son fils et le report de ses soins  pour lui permettre de rentrer chez lui. Je l’ai vu se plier en deux à l’annonce de cette terrible nouvelle. Nous sommes restés seuls. Tandis qu’il préparait ses affaires en pleurant, j’ai pris mon courage à deux mains et je lui ai demandé avec délicatesse et respect s’il lui arrivait de prier. Il m’a dit que oui et je l’ai invité à réciter ensemble un Notre Père pour son fils. J’ai remercié Dieu pour avoir osé lui demander de prier ensemble. (Pablo – Philippines)

François: économie et communion

François: économie et communion

b_20170204-131327_3 « Économie et communion. Deux mots que la culture actuelle garde bien distants et considère souvent  opposés. Deux mots que vous avez au contraire unis, en accueillant l’invitation que Chiara Lubich vous a adressée il y a vingt-cinq ans au Brésil, lorsque, face au scandale de l’inégalité dans la ville de Sao Paolo, elle demanda aux entrepreneurs de devenir agents de communion.» C’est ainsi que le pape François salue les 1200 entrepreneurs, jeunes et chercheurs, qui se sont rassemblés pour cette fête de l’Économie de Communion après 25 ans de vie : « C’est depuis longtemps que je m’intéresse à votre projet ». « Vous faites voir par votre vie que économie et communion deviennent plus belles lorsqu’elles cheminent l’une à côté de l’autre. Plus belle s’en trouve l’économie, certainement, mais plus belle aussi la communion, parce que la communion spirituelle des cœurs est encore plus pleine quand elle devient communion des biens, des talents, des bénéfices ». 20170204-134223 Devant un auditoire extrêmement attentif, le pape François lance trois souhaits qui sont des recommandations. Le premier : l’argent. “ Il est important que la communion de vos bénéfices soit au cœur de l’Économie de communion. L’Économie de Communion est aussi communion des profits, de l’argent, expression de la communion de la vie ». L’argent, a-t-il dit, « devient une idole quand il est une fin en soi (…). C’est Jésus qui a donné à l’argent le nom de seigneur ». Et encore : « On comprend alors la valeur éthique et spirituelle de votre choix de mettre les bénéfices en commun. La meilleure manière et la plus concrète de ne pas faire de l’argent une idole est de le partager avec d’autres, surtout avec les pauvres (…). Lorsque vous partagez et donnez vos bénéfices, vous accomplissez un acte de haute spiritualité, en disant concrètement à l’argent : tu n’es pas Dieu, tu n’es pas seigneur, tu n’es pas patron ! ». Le second : la pauvreté. « Le problème éthique principal du capitalisme est la création de déchets pour ensuite essayer de les cacher ou de s’arranger pour ne plus les faire voir (…). Les avions polluent l’atmosphère, mais l’argent d’une petite partie du billet servira à planter des arbres, pour compenser un peu les dommages causés. Les sociétés du hasard financent des campagnes pour soigner les joueurs atteints de pathologies qu’elles-mêmes créent. Et le jour où les entreprises des armes financeront des hôpitaux pour soigner les enfants mutilés par leurs bombes, le système en sera à son comble. Voilà l’hypocrisie ! » Face à cette abomination « l’Économie de Communion, si elle veut rester fidèle à son charisme, ne doit pas uniquement soigner les victimes du système, mais construire un système où les victimes diminuent de plus en plus, et si possible disparaissent complètement. Tant que l’économie produira encore même une victime et qu’une seule personne sera sur la touche, la communion ne sera pas encore réalisée, la fête de la fraternité universelle ne sera pas complète ». b_20170204-134602 (1) Le troisième : le futur. “Ces 25 années de votre histoire disent que la communion et l’entreprise peuvent marcher et grandir ensemble », une expérience encore limitée à un petit nombre d’entreprises si l’on compare avec le grand capital du monde, » « mais les changements dans l’ordre de l’esprit et donc de la vie ne sont pas liés aux grands nombres. Le petit troupeau, la lampe, une monnaie, un agneau, une perle, le sel, le levain : voilà les images du Royaume que nous trouvons dans les évangiles. Nous n’avons pas besoin d’être nombreux pour changer notre histoire, notre vie : il suffit que le sel et le levain ne se dénaturent pas (…), le sel ne fait pas son métier en augmentant en quantité, au contraire, trop de sel rend les pâtes salées, mais en sauvant son « âme », sa qualité ».  Puis, après avoir évoqué le temps où les frigos n’existaient pas et où l’on se partageait le levain d’origine pour faire un nouveau pain, il a poussé les entrepreneurs EdeC à « ne pas perdre le principe actif, ‘l’enzyme’ de la communion » pour mettre en pratique « la réciprocité ». « La communion n’est pas uniquement division mais aussi multiplication des biens, création de nouveau pain, de nouveaux biens, de nouveau Bien avec un B majuscule ». Il invite : « à la donner à tout le monde, et avant tout aux pauvres et aux jeunes (…). Le capitalisme connait la philanthropie, pas la communion ». Enfin : “Ces choses-là, vous les faites déjà. Mais vous pouvez partager davantage les bénéfices pour combattre l’idolâtrie, changer les structures afin de prévenir la création des victimes et des déchets ; donner plus de votre levain pour faire lever la pâte de beaucoup de gens. Que le « non » à une économie qui tue devienne un « oui » à une économie qui fait vivre, parce qu’elle partage, inclut les pauvres, utilise les bénéfices pour créer de la communion ». « Je vous souhaite de continuer sur votre route, courageusement, avec humilité et joie…, continuez à être semence, sel et levain d’une autre économie : l’économie du Royaume, où les riches savent partager leurs richesses, et les pauvres sont appelés bienheureux ». On repart de là avec une nouvelle conscience, avec joie et un engagement renouvelé. Source: SIF (Service Information Focolari) Voir le discours du pape

Donner, fondement de l’Économie de communion

Donner, fondement de l’Économie de communion

P43«[…] Vous savez combien l’idée de lÉconomie de communion a réveillé en beaucoup d’entre nous – des plus petits aux plus grands – des énergies enfouies. Elle a suscité des résolutions sérieuses et déterminées, suggéré des solutions pour des projets qui semblaient des rêves irréalisables. Elle a déclenché […] ce mécanisme du “don”, au point que tous pratiquement – nous pouvons le dire – se sont engagés à offrir compétences, prières, forces, argent, terrains, maisons, bijoux. Comme des semences prometteuses, déjà de nouvelles entreprises, désirant verser leurs bénéfices au profit de ceux qui sont dans le besoin, “fleurissent comme un printemps” un peu partout. D’autres cités-pilote sont en train de se multiplier. Or, afin que tout grandisse et mûrisse, il est nécessaire que cette vertu du “don” se consolide, devienne une habitude en nous. L’enthousiasme avec lequel est née l’Économie de communion doit toujours nous accompagner, augmenter, pour ne pas décevoir les nombreuses attentes des pauvres et les encouragements explicites et souvent éclairants de personnalités religieuses, d’économistes, de chefs d’entreprise et d’autres experts. Nous devons maintenir vivante cette Économie de communion dans toutes ses expressions jusqu’à ce qu’il n’y ait plus parmi nous de personnes dans le besoin. Alors elle deviendra une réalité humaine et surnaturelle à la fois, surprenante, un être qui criera Dieu au monde, qui révélera à beaucoup sa présence dans l’histoire, comme certains l’ont exprimé en parlant de notre projet. […] Et alors, “donner”. […] Donnons toujours, donnons un sourire, de la compréhension, notre pardon, notre écoute ; donnons notre intelligence, notre volonté, notre disponibilité ; donnons notre temps, nos talents, nos idées (chaque idée est une responsabilité), notre activité. Donnons nos expériences, nos capacités, nos biens, en faisant le point régulièrement pour ne rien accumuler et que tout circule. “Donner” : que cette parole ne nous laisse pas de trêve ! Nous voulons la vivre pour la gloire de Dieu et pour que revivent l’esprit et la façon d’agir des premiers chrétiens qui “n’avaient qu’un seul cœur et qu’une seule âme, et parmi eux nul n’était dans le besoin“. (Ac. 4,32-34)» Chiara Lubich (Tiré d’une conversation téléphonique collective avec les Focolari de diverses parties du monde – 23.4.1992)  

Chili : le feu n’a pas dévoré la solidarité

Chili : le feu n’a pas dévoré la solidarité

cile2Cela fait un mois que le centre-sud du Chili est en proie à d’immenses incendies forestiers qui ont dévasté environ un demi million d’hectares. Onze morts et environ 1.100 personnes déplacées.Un millier de maisons incendiées, pour une grande partie à Santa Olga, à 500 km au sud de Santiago, un village de cinq mille habitants, complètement détruit. Les dégâts se chiffrent à plusieurs centaines de millions d’euros. Les ingrédients de la catastrophe parfaite sont au complet : une vague de chaleur avec des températures historiques, le climat sec, l’intense sécheresse et les vents qui ont alimenté des centaines d’incendies qui ont éclaté dans la cordillère dorsale du Chili. C’est la chaîne montagneuse qu’il y a entre le Pacifique et les Andes, qui rend abrupte la géographie de ce pays, long de 6 mille km mais large en moyenne, d’à peine 200 à 300 km Une quarantaine de moyens, entre des avions-citernes, des hélicoptères et plus de 4.500 volontaires n’ont pas suffi à endiguer les incendies sous tous ces fronts. Sont également à l’œuvre deux géants de l’air, outillés contre le feu : un Boeing 747 (Supertanker) capable de déverser environ 70.000 litres de liquide de différentes sortes et un Ilyushin-76 mis à la disposition par le Gouvernement russe, capable de lancer 30 tonnes d’eau et d’atterrir sur des pistes plus courtes. Des équipes anti incendies  ont été envoyées de l’Argentine, de la Colombie, du Brésil, du Pérou, de l’Espagne, du Portugal, de la France et du Venezuela. La succession de catastrophes naturelles impressionne, depuis 2010 jusqu’à aujourd’hui, en commençant par le tremblement de terre d’une magnitude de 8,8 sur l’échelle de Richter, suivi d’un tsunami qui provoqua la mort de 535 personnes et des milliards de dégâts matériels. Ensuite, au moins trois grandes éruptions volcaniques. En 2015, un nouveau tremblement de terre : une magnitude de 8,4 sur l’échelle de Richter…En 2014 et cette année, les incendies touchent les alentours de Valparaiso, ville portuaire à 115 km de la capitale : plusieurs victimes et pour 4 milliards de dégâts. Cela paraît incroyable, mais en 2015, l’Atacama est inondé, le désert le plus aride du monde situé dans le nord. La boue emporte des villages entiers, des routes, des ponts et 28 personnes. Et maintenant à nouveau, le feu attisé par la sécheresse… On aura le temps d’enquêter sur les causes, dans quelques localités, on n’exclut pas l’intention malveillante. Mais maintenant c’est le moment d’intervenir. Les flammes n’ont pas dévoré la solidarité qui s’est mise en route de différentes manières : partout on récolte des vivres de première nécessité, l’organisation ‘’Hogar de Cristo’’ a lancé une collecte d’environ 1,8 millions de dollars pour reconstruire les maisons détruites, quelques personnes fortunées se chargent de la dépense du Supertanker. ‘’Ce sont nos frères, nous devons les aider’’, explique une mère de famille qui a coordonné une récolte entre voisins. A Santa Olga, seules quelques maisons sont restées debout, mais sur les ruines fumantes, apparaît le drapeau chilien. Un symbole qui ne manque jamais, même au milieu de la destruction. Il indique qu’on revient construire afin d’essayer d’arracher à cette nature, un endroit où l’on peut vivre, travailler, réaliser des rêves. Ils le feront d’une façon tenace, avec la patience séculaire de ceux qui construisent leur histoire avec des larmes et de la sueur, entourés par une nature qui ne fait pas de cadeaux. Alberto Barlocci   Dernières nouvelles des communautés des Focolari dans les zones touchées par les incendies. 13Marylin et Juan écrivent : « Dix-neuf jours sont déjà passés depuis que dans tout le Chili, avec des collaborateurs de plusieurs pays, on lutte contre les incendies dans les régions du centre-sud du Chili, où il y a de nombreuses communautés des Focolari. Maintenant, après une lutte qui semble dépasser les forces humaines, plus de 80 incendies subsistent et restent allumés à cause des vents violents et certains qui étaient éteints s’allument à nouveau. Quelques villages où habitent beaucoup de familles du Mouvement, ont été délogés afin d’éviter les pertes de vies humaines. Depuis plusieurs nuits, les gens, avec les pompiers et les volontaires, veillent à ce que le feu ne se propage pas. Les expériences de solidarité sont innombrables, en particulier de ceux qui sont sur place, comme Manuel et Silvia, volontaires du Mouvement qui habitent à Chiguayante, une région complètement encerclée par le feu. Ils ont été contraints de déloger à cause de la gravité de la situation. Avec leurs enfants et des voisins, en risquant leur vie, ils ont commencé à ‘’nettoyer’’ le sol pour empêcher que le feu n’arrive. Même si pour le moment, la situation est sous contrôle, il y a toujours le risque que le vent change de direction. Victoria et Jorge, 3 enfants, vivent à Tomè, qui est également une région à risque ; avec des amis des enfants, et d’autres jeunes, ils ont fait une récolte de biens nécessaires pour ceux qui ont tout perdu et ils les apportent dans les villages les plus isolés où il est difficile de recevoir de l’aide. Un taxi les a accompagnés pendant 70 km gratuitement, ainsi ont-ils pu distribuer ce qu’ils avaient récolté. P. Alex, prêtre orthodoxe de l’Église Russe, très ami du Mouvement, vit à Hualqui, un petit village, et va célébrer la messe à Chiguayante, où se trouve la communauté. Le feu a envahi avec force son village et les flammes ont bloqué la route. Il est donc rentré à pied pour réussir à accompagner les personnes qui étaient encore terrorisées. Il y a également des expériences de solidarité de communautés du Mouvement qui vivent dans des villes, loin des incendies. Elles se sont organisées à travers des groupes sur whatsapp et après deux jours, les premières voitures étaient déjà parties, chargées de diverses aides. Nous constatons qu’il y a une forte capacité du peuple à réagir face aux difficultés, de résistance, une réponse immédiate et émouvante. C’est impressionnant de voir les visages rayonnants de ceux qui se sont engagés  à aider, et de constater que réellement, ‘’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir’’. Nous renouvelons l’unité entre nous avant chaque action, afin d’apporter cet amour dont  tous ont besoin. Chaque soir, à 22 heures, nous nous unissons dans la prière pour demander le miracle de la pluie, et beaucoup s’unissent à nous ».

Décembre en Slovénie

Décembre en Slovénie

slov4En Slovénie, l’atmosphère de Noël commence à se faire sentir dès début décembre. Dans les communautés des Focolari, beaucoup ont appris à faire des couronnes de l’Avent, pour ensuite les vendre et offrir le bénéfice à la solidarité. Le 6 décembre, on fête ici saint Nicolas, qui apporte des sacs remplis de cadeaux. C’est l’occasion de faire expérimenter aux familles dans le besoin l’inventivité de la Providence, en récoltant et redistribuant entre tous ce qui n’est pas toujours nécessaire. Un échange durant lequel, en se détachant de cet objet cher pour le faire devenir don pour autrui, on expérimente la joie typique qui naît dans le fait de donner. Pendant que quelqu’un des différentes communautés va remettre aux aides humanitaires de la région le bénéfice des “couronnes”, les Jeunes pour un Monde Uni, comme tous les ans, se rendent à l’Arche (le Mouvement de Jean Vanier), pour une expérience singulière de partage. Dans d’autres localités, ils vont visiter le centre pour mères seules, leur apportant chaleur et joie. Les dates de ces initiatives sont d’abord postées sur Facebook, pour inviter d’autres jeunes à participer. Ainsi, ils se retrouvent nombreux pour récolter et apporter des cadeaux. slov3Quant aux plus petits, ils s’organisent pour offrir, dans la rue, les figurines de l’Enfant Jésus qu’ils ont fabriquées. Ce n’est pas une vente. Ils le font pour attirer l’attention sur la véritable signification de Noël. Mais beaucoup leur laissent quelque chose, qu’ils donnent ensuite aux enfants pauvres. Pour cette action, ils choisissent en général les centres commerciaux, mais ils vont aussi dans les logements pour personnes âgées, chez la parenté, les voisins, aux messes de minuit. Avec leur joie contagieuse, ils ont aussi appris à arrêter les passants dans la rue. Même le maire s’arrête vers eux. Dans un centre commercial où les Gen 4 sont présents, les plus grands (Juniors pour un Monde Uni) en profitent pour faire une flashmob de Noël, donnant main forte aux petits qui réussissent ainsi à distribuer 125 figurines. Dans 18 localités slovènes, une date est aussi fixée pour se préparer à Noël: toute la communauté locale, avec la participation de 1300 personnes en tout, dont un évêque. Dans une communauté, on veut aussi vivre ensemble le jour de l’Épiphanie, en rendant visite à l’Enfant Jésus dans une vieille église sur la colline. À travers un sentier dans la forêt, les Mages, qui à leur tour suivent l’étoile, accompagnent le groupe. Durant le trajet, ils rencontrent le roi Hérode qui prie les Mages de retourner chez lui après avoir trouvé l’Enfant. Mais voici qu’un ange leur apparaît pour les inviter à rentrer par un autre chemin. Tout le groupe fera de même, en choisissant un parcours alternatif. Après cette représentation vécue personnellement, personne n’oubliera comment l’Enfant Jésus a été sauvé de la colère d’Hérode. Les représentations de Noël des deux écoles maternelles slovènes ont été significatives, inspirées par la pédagogie de l’unité: “Rayon de Soleil” de Škofja Loka et Jurček” de Grosuplje. Cette dernière s’est tenue dans le Centre culturel de la ville. Même si beaucoup de personnes présentes se déclarent non croyantes, le climat est intense et participatif. Avec une grande attention, tous suivent le récit scénique de la Nativité de Jésus et ils sont ensuite nombreux à s’unir aux enfants pour chanter et, à la fin, à ne plus vouloir quitter la salle.

Brésil : en réseau pour vaincre la marginalité

Brésil : en réseau pour vaincre la marginalité

br1Le Brésil est la terre des contradictions : emblème d’allégresse, d’accueil, de folklore, musique, nature non-contaminée, plages, forêts luxuriantes, métropoles, d’un côté. Mais d’un autre, comme bien des pays du monde, terre de contrastes, violence, criminalité, déséquilibres sociaux. Dans les villes, le trafic de drogue représente une véritable plaie sociale, cause de conflits armés. De plus, un taux élevé de femmes assassinées, prostitution, manque d’assistance sanitaire, travail des enfants, bas niveau d’instruction, extension de situations de travail semblables à de l’esclavage qui engendrent des niveaux très hauts de déséquilibre social, dont les « favelas » et les quartiers périphériques sont le signe le plus évident. Ici santé et instruction ne sont pas garanties et pour les jeunes il n’existe pas de futur dans l’éducation ni le travail, ni la possibilité de développement social. Mon désir d’aimer le prochain, de me donner en particulier aux plus marginalisés de la société, m’a poussé à m’engager avec l’esprit du Focolare pendant 5 ans dans un projet social de l’archidiocèse de Teresina, le « Centre de vie ensemble Nouveaux enfants ». Nosso Grupo 20170127_162354 Le projet, visant les enfants et les jeunes à risque, essaie d’offrir des possibilités diverses. Pendant les temps libres de l’école, quatre-vingts enfants et jeunes environ (de 5 à 17 ans) fréquentent les cours de musique, de danse, de théâtre, sont accompagnés dans leurs études puis nourris, puisque bien des fois ils n’ont rien à manger chez eux. Il s’agit, souvent, d’orphelins, très pauvres, qui viennent de familles mêlées à des histoires de drogue et de violence. Leur vie change au contact de quelqu’un qui les accueille et prend soin d’eux. J’ai essayé moi aussi de m’engager en écoutant tous ceux qui ont partagé avec moi leurs souffrances, grâce au rapport que j’ai voulu construire avec chacun personnellement. Par exemple, un garçon m’a confié ses problèmes de drogue et m’a demandé de l’aider à sortir du tunnel où il se trouvait. Un autre m’a raconté qu’il volait pour avoir de l’argent. Beaucoup de cas ont été pris en charge par l’équipe des experts qui travaillent sur place, surtout des psychologues et des assistantes sociales. Aujourd’hui beaucoup de ces enfants ont grandi, étudient et essaient de travailler honnêtement. D’autres continuent à venir pour chercher une possibilité de mieux vivre, se sentir aimés, soignés. L’un d’eux, abandonné par son père, m’appelle papa et j’ai assumé ce rôle. Un autre avait souffert différentes formes de violence et d’abandon ; nous avions trouvé la manière de canaliser ses énergies par le judo qui avait produit un tournant dans sa vie. C’était devenu même un motif d’orgueil pour nous qui l’avions aidé. Cependant un jour, il n’est plus venu au centre d’accueil. Nous avons appris qu’il était retourné dans les mauvais endroits et un jour, alors qu’il était assis devant chez lui, il a été tué. Il avait à peine 15 ans. Ce fut une grande souffrance pour tout le monde, même pour moi à cause du rapport que nous avions construit entre nous. Beaucoup d’autres jeunes ont fini de la même manière. Le projet prévoit aussi des moments de formation destinés aux éducateurs et aux jeunes, à partir de la spiritualité de Chiara Lubich, ainsi que des rencontres mensuelles autour de la Parole de vie. A partir de cette expérience j’en ai déduit qu’il fallait de la continuité pour récupérer ces jeunes, en travaillant en synergie avec l’Etat, les politiques publiques de la santé et de l’éducation, avec la société civile, l’Église. Pour vaincre ce défi il faut se mettre en réseau et dialoguer à tous les niveaux : personnel, dans les groupes, les communautés, jusqu’à arriver aux instances supérieures de la société. Mais en commençant par l’engagement personnel, en sortant de nous-mêmes pour aller à la rencontre des différentes périphéries. Nous, nous avons déjà commencé.

Le souffrance peut-elle avoir un sense?

Le souffrance peut-elle avoir un sense?

Parmi les thématiques : l’absurdité de la douleur, aussi bien dans la sphère individuelle que sociale. invito FRANCESE nuovoLa ‘’cohabitation’’ avec la douleur. Le dernier jour, on tentera de découvrir la valeur de la douleur. Il y aura des contributions de différentes régions et de différentes discilplines : psychologie, médecine, philosophie, art, avec des interventions de personnes de tous âges. Réservations via e-mail au bureau du centre de dialogue avec les personnes de convictions autres que religieuses. Mouvement des Focolari – Via di Frascati, 306 – 00040 Rocca di Papa (Roma), Italie   Écrire : centrodialogo@focolare.org   Tel.: +39 06 94798- 343/344/345/346

Une économie pour contribuer à déraciner la pauvreté

Une économie pour contribuer à déraciner la pauvreté

Huit personnes possèdent à elles seules la même richesse que la moitié de l’humanité la plus pauvre. Voilà ce que dit le rapport Oxfam 2017. La fourchette de l’inégalité s’élargit, elle condamne à la pauvreté des millions de personnes et met en évidence le dysfonctionnement du système économique actuel. En plein cœur de cet édifice, l’Economie de Communion, comme d’autres parcours économiques, peut être considéré comme un signe prophétique. Elle naît en 1991 pour réagir au scandale des favelas qui entourent la ville de San Paolo, au Brésil. Chiara Lubich invite un premier groupe d’entrepreneurs à mettre sur pied des entreprises qui, suivant les lois du marché, produisent des bénéfices « à mettre librement en commun ». Le but : aider les pauvres, créer des postes de travail, développer la culture du don en alternative avec la culture de l’avoir. focus_10Depuis lors 25 années sont passées. Samedi 4 février 2017 le pape François rencontrera dans la salle Paul VI, 1100 acteurs de l’Economie de Communion (EdC), en grande partie entrepreneures et entrepreneurs, qui ont choisi la communion comme style de vie personnel et pour leur usine. Avec eux, beaucoup de jeunes, étudiants, chercheurs et professeurs qui veulent mettre des bases théoriques au binôme économie-communion par la recherche universitaire et sur le terrain. La diversité des pays d’origine montre que l’EdC trouve sa place dans n’importe quel lieu géographique et culturel, pauvre et riche. Nombreux sont les participants de l’Asie : Chine, Corée, Philippines, Hong Kong, Inde, Malaisie, Singapore, Thaïlande, Vietnam. L’Afrique est bien représentée : Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ethiopie, Uganda et Nigeria, République Démocratique du Congo. Onze pays des Amériques seront présents : Argentine, Bolivie, Brésil, Canada, Chili, Cuba, Mexique, Panama, Paraguay, Uruguay, USA. Participation bien fournie de 20 pays d’Europe. Maria Voce, présidente des Focolari, prendra aussi part à l’audience avec le Conseil général du mouvement. Une assemblée hétérogène qui veut surtout remercier le pape François pour avoir mis en lumière dans son magistère et dans son action la dignité des pauvres et des exclus. Par la même occasion elle pourra lui présenter quelques fruits de l’histoire de EdC qui, à commencer par les pionniers, a affronté les défis et les crises qui tenaillent le monde. Aujourd’hui, l’EdC anime des pôles de production en Europe et en Amérique Latine, elle engendre une vie de communion à l’intérieur de plus de huit cents entreprises. Elle vient en aide à plusieurs milliers de pauvres, assure l’école à leurs enfants, développe une réflexion culturelle qui permet de repenser les catégories économiques sous l’angle de la réciprocité, du don, de la gratuité et l’idée même de marché. De nouveaux projets sont en cours de réalisation :

  • Un réseau international (Economy of Communion International Incubating Network – EOC-IIN), avec des points de référence présents dans certains Pôles industriels EdC (et pas uniquement) afin d’aider surtout les jeunes entrepreneurs. Ils sont déjà actifs au Cameroun, Portugal, Croatie, Mexique et Brésil. Ici, plus particulièrement, un partenariat avec des organisations dans le domaine de l’économie sociale et civile fonctionne avec succès, proposant des stages pour 100 jeunes issus de contextes difficiles ; Au Portugal et au Mexique, se déroulent des laboratoires de formation pour entreprise « de communion » qui s’adressent en particulier aux jeunes, en collaboration aussi avec des universités comme, par exemple, à Puebla (Mexique) pour le démarrage de projets d’une communauté indigène ;
  • Un Observatoire sur la Pauvreté qui récoltera les best practices dans la lutte contre la pauvreté, en développant une approche inspirée des valeurs de la communion et de la réciprocité.

Trois congrès sont prévus, portant sur ces sujets et d’autres encore, du 1° au 5 février, au siège du centre Mariapoli de Castelgandolfo (Rome), afin de définir des pistes et des projets pour la période 2018-2020. « Si nous décidons de regarder le monde avec les pauvres et les laissés-pour-compte – affirme Luigino Bruni, chercheur en économie et coordinateur international pour l’Economie de Communion – nous ne pouvons pas rester sur un piédestal, nous devons descendre dans l’arène, à côté des victimes, combattre pour elle, avec elles. En échange, nous acquerrons des yeux nouveaux, nous verrons ce que d’autres ne voient pas, quelquefois beaucoup plus laid, d’autres fois d’une beauté infinie. L’EdC le fait depuis 25 ans. Si elle veut vivre, elle doit continuer à faire cela chaque jour, mieux, et plus ». Presse Edc-online

Tremblement de terre et neige dans le centre de l’Italie

Tremblement de terre et neige dans le centre de l’Italie

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«On se croirait en guerre: il y a des VVFF, des gendarmes, des GGFF, gendarmes, la Croix Rouge, la protection civile etc. Hier soir au dîner nous avons reçu une famille de 6 personnes dont les enfants sont scout avec le nôtre. Leur maison est lézardée et ils dorment dans la grande tente. Notre famille s’est élargie ainsi que notre cœur… Entre un bidon d’essence donné à qui n’en avait plus pour son groupe électrogène, et des coups de pelle pour enlever la neige des voisins, on fait l’expérience de la fraternité. Jusqu’à hier soir nous faisions partie de ceux qui voulaient demander de l’aide. Puis la lumière est revenue et nous avons commencé à penser à ceux qui étaient dans le besoin. A la fin de notre vie on ne nous demandera pas si nous étions croyants mais crédibles ! ». Ce sont des nouvelles qui nous arrivent d’amis de villages frappés par les dernières secousses du tremblement de terre qui le 24 août dernier, puis les 26 et 30 octobre, et dernièrement le 18 janvier, a affecté le centre de l’Italie actuellement recouvert d’une épaisse couche de neige. Secousses qui se succèdent, suivies d’avalanches, de glissements de terrain, de pertes de vies humaines… suscitant en même temps des actions héroïques et altruistes où l’on va jusqu’à risquer sa propre vie, comme ce pompier qui s’est précipité dans l’hôtel enseveli sous la neige, ou ces volontaires de la protection civile, venus de tous les coins d’Italie. Dans ce contexte d’urgence qui semble interminable, le projet RImPRESA intensifie son action dans le secteur. Depuis quelques mois, le long de la vieille route Salaria, que l’on espère bientôt praticable, une chaîne de solidarité, formant un réseau relationnel et logistique, relie de nombreux centres ruraux par le biais d’une économie basée surtout sur l’agriculture et l’élevage. RimpresaLe projet RimPRESA, soutenu par des associations non lucratives comme l’AMU (Action pour un Monde Uni), chargée du projet, l’AIPEC (Association d’entreprises pour une Économie de Communion), l’AFN (Action Familles Nouvelles)Abbraccio Planetario (étreinte planétaire), B&F Foundation et le Mouvement des Focolari, est entré maintenant en pleine phase opérationnelle. Il s’agit d’approvisionner les entreprises en matières premières, machines, ou petites infrastructures provisoires, en favorisant le jumelage des entreprises similaires ; quatre groupes d’achat solidaire (GAS) se sont constitués jusqu’à présent dans quatre villes italiennes, dans le but de créer un espace de vente et de consommation en dehors des régions touchées par le tremblement de terre. Dans peu de temps ils pourront choisir et acquérir les produits de l’usine sélectionnée à travers une plate-forme informatique qui enverra les commandes. Une fois par semaine, les produits seront acheminés directement au centre relié à chaque groupe d’acquisition. L’objectif des GAS, loin de toute forme d’assistanat, est de favoriser une entraide et une participation active entre tous les membres. Dans ce but, le projet prévoit la création d’un « Fonds de réciprocité » qui attribuera aux familles sélectionnées une aide pour redémarrer leurs activités de production, et auquel elles s’engagent à participer une fois que les conditions de l’entreprise le permettront, afin de soutenir la reprise d’autres activités en difficulté. Ce sera donc la possibilité pour les entreprises qui ont été mises à dure épreuve, de se redresser. Pour plus d’informations : www.amu-it.eu Voir aussi : Tremblement de terre Italie : trois heures sous les décombres Concert “Toulouse for Italy” Noël parmi les déplacés du tremblement de terre du Centre de l’Italie        

Parole de vie de février 2017

Le cœur fait penser à l’affection, aux sentiments, aux passions. Pour les auteurs bibliques cependant, il représente bien davantage : il est, avec l’esprit, le centre de la vie et de la personne, le lieu des décisions, de l’intériorité, de la vie spirituelle. Le cœur de chair est docile à la parole de Dieu, il se laisse guider par elle et entretient des « pensées de paix ». Le cœur de pierre est refermé sur lui-même, incapable d’écoute et de miséricorde. Avons-nous besoin d’un cœur neuf et d’un esprit neuf ? Il suffit de regarder autour de nous. La violence, la corruption, les guerres naissent de cœurs de pierre qui se sont fermés au projet de Dieu sur la création. Et si nous nous regardons avec sincérité, ne sommes-nous pas poussés souvent par des désirs égoïstes ? Est-ce vraiment l’amour, le bien de l’autre qui guide nos décisions ? Voyant notre pauvre humanité, Dieu est pris de compassion. Lui qui nous connaît mieux que nous-mêmes sait que nous avons besoin d’un cœur neuf. Il le promet au prophète Ézéchiel, en pensant non seulement aux personnes, mais à tout son peuple. Le rêve de Dieu est une grande famille de peuples, telle qu’il l’avait pensée aux origines, informée de la loi de l’amour réciproque. Notre histoire a montré bien souvent que nous sommes incapables d’accomplir son projet, mais aussi que Dieu ne s’est jamais lassé de nous relever, jusqu’à nous promettre de nous donner lui-même un cœur et un esprit neufs. Il tient pleinement sa promesse quand il envoie son Fils sur la terre et donne son Esprit le jour de Pentecôte. Il en naît une communauté, celle des premiers chrétiens de Jérusalem, symbole d’une humanité caractérisée par « un seul cœur et une seule âme 1 ». Moi aussi, qui écris ce bref commentaire, et vous qui le lisez ou l’écoutez, nous sommes tous appelés à faire partie de cette nouvelle humanité. Davantage encore : nous sommes appelés à la construire autour de nous, à la rendre présente dans nos lieux de vie et de travail. Mission ô combien grande, pourtant Dieu met sa confiance en nous. Au lieu de nous laisser déprimer face à une société qui nous semble si corrompue, au lieu de nous résigner face à des maux plus grands que nous, au lieu de nous enfermer dans l’indifférence, dilatons notre cœur « aux dimensions du cœur de Jésus. Que de travail à faire ! Pourtant, cela seul est vraiment nécessaire. Cela fait, tout est fait ». C’était une invitation de Chiara Lubich, qui poursuivait ainsi : « Il s’agit d’aimer, comme Dieu aime, quiconque croise notre chemin. Alors, puisque nous sommes assujettis au temps, aimons chaque prochain l’un après l’autre, sans garder dans le cœur des restes d’affection pour le frère rencontré quelques minutes auparavant 2. » Notre force et notre capacité sont inadéquates, mais fions-nous au don que Dieu nous fait : « Je vous donnerai un cœur neuf et je mettrai en vous un esprit neuf. » Si nous répondons à l’invitation à aimer chaque personne, si nous nous laissons guider par la voix de l’Esprit en nous, nous deviendrons cellules d’une humanité nouvelle, artisans d’un monde nouveau, dans la multitude des peuples et des cultures. Fabio Ciardi

  1. Actes des Apôtres 4,32.
  2. Chiara LUBICH, Pensée et spiritualité, Nouvelle Cité 2003, 126.

  Nous vivrons cette parole de vie, choisie par un groupe œcuménique en Allemagne, avec nos sœurs et frères des diverses Églises, pour nous laisser accompagner par cette promesse de Dieu tout au long de l’année où sont fêtés les 500 ans de la Réforme.

Giordani : à partir d’une maison chrétienne naît le peuple de Dieu

Giordani : à partir d’une maison chrétienne naît le peuple de Dieu

affection-1866868_960_720«Le miracle de la maison de Nazareth se répète, d’une certaine façon, dans chaque maison de chrétiens, si celle-ci « génère » Christ aux hommes. « Église domestique » c’est ainsi qu’est appelée la famille depuis le Concile : et Eglise signifie cohabitation dans l’amour et donc en Dieu ; cohabitation au centre de laquelle est le Seigneur. Si l’on part de cette conscience, la maison – chaque maison chrétienne – devient une germination de nouvelle vie morale et physique pour la société et ensemble un « foyer » c’est-à-dire une centrale de chaleur pour vivifier le milieu dans lequel on vit. Comme l’enseigne le Concile : « De la santé et de la plénitude de vie spirituelle de la famille dépendent la vie physique et morale de l’humanité, et davantage encore, la dilatation réelle du Royaume de Dieu ». Ainsi donc – dit Paul VI – « par le biais du mariage et de la famille, Dieu a savamment uni deux parmi les plus grandes réalités humaines : la mission de transmettre la vie et l’amour réciproque et légitime de l’homme et de la femme ». Jamais un poète n’a élevé à plus sublime dimension, l’amour conjugal. Ici, vraiment, la religion du Christ s’exprime aussi comme une poésie en mettant la famille au centre – à la source – de la sociabilité. Il y a la vie s’il y a l’amour, condition avant l’union matrimoniale. Si les époux s’aiment, ils sont « les coopérateurs de l’amour de Dieu créateur et comme ses interprètes », dit le Concile. S’ils savent cela, ceux-ci en se mariant,  s’apprêtent à accomplir un mandat de sacerdoce royal, un grand mystère, comme le définit saint Paul. En s’aimant, ils se sanctifient ; ils s’échangent Dieu qui est amour. Et ils le témoignent. Si deux époux s’aiment, c’est un signe pour les gens que ceux-ci sont réellement chrétiens et qu’ils vivent la vie de Dieu. Le monde antique se convertit en voyant comment les chrétiens, en commençant à la maison, s’aimèrent . Ils s’aimaient ; donc leur religion était vraie et Dieu était présent en eux. En s’aimant, les époux font leur bonheur et fabriquent leur sainteté. La maison se fait temple : elle se fait Paradis. Dans l’amour on trouve le secret de la force des familles, de leur concorde ; et on y trouve la solution des difficultés de l’existence. L’amour venant à manquer avec la famille, l’existence elle-même vient à manquer de sens. Ainsi la sainteté se révèle santé de l’esprit, qui agit aussi sur le physique, tandis qu’elle se renverse comme une vague pure d’assainissement, dans l’orbite de toute la société. D’une maison chrétienne en ressort le peuple de Dieu».

Semaine de l’unité à La Havane

Semaine de l’unité à La Havane

2017-festivale ecumenico-fotoTahima RodriquezLa célébration de la Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens à La Havane a vécu un de ses temps forts: le “Festival œcuménique des Jeunes” qui a eu lieu pour la troisième année consécutive.

dans l’idée d’associer plus activement les jeunes au mouvement œcuménique, le festival a commencé à prendre corps et à devenir un rendez-vous annuel des jeunes chrétiens de La Havane. La “Semaine” a été animée par les jeunes du Mouvement des Scolarité, de la Communauté Sant’Egidio et du Conseil des Églises de Cuba.

Cette année le thème à l’affiche du festival était:“L’amour du Christ nous pousse” (cf 2 Cor 5, 14-20). Dans cet esprit, danses, expressions musicales et théâtrales ont rythmé l’ événement qui a accueilli environ 150 jeunes. Provenant de diverses communautés (une dizaine de dénominations chrétiennes), ils se sont retrouvés le dimanche 22 janvier au siège de la Communauté Sant’Egidio, dans le centre historique de la capitale cubaine. 

Parmi les participants il y avait, entre autres, des représentants du Conseil des Églises de Cuba et Mgr Juan Garcia, l’archevêque de La Havane, qui, lors d’une brève salutation, a encouragé les jeunes à se reconnaître membres du même corps, de la même famille.

22017-festivale ecumenico-fotoTahima Rodriquez4Une caractéristique de cette année a été le climat de famille qui émanait des diverses activités. Il ne s’agissait pas seulement d’un spectacle où chaque Église ou communauté présentait un numéro, comme au premier festival. Cette fois-ci il était mis en œuvre par des personnes qui se reconnaissent toujours davantage comme des frères, grâce au lien qui s’est construit chaque année, d’un festival à l’autre, à travers les rencontres, les dîners, les célébrations et l’entraide mutuelle.

Le groupe qui animait le festival était composé de catholiques, de baptistes et de pentecôtistes; le chœur, formé de jeunes de diverses Églises, accompagnait tantôt un chant présenté par un catholique, tantôt un sketch conçu par un jeune pentecôtiste et joué par un groupe de jeunes filles catholiques.

Le désir et la certitude de vivre l’unité sont déjà une réalité”, a dit l’un des participants. Lors de la conclusion une idée a jailli: “L’an prochain nous devrions faire le festival dans un théâtre public”. Voilà qui traduit le désir de faire connaître à d’autres l’expérience d’unité vécue.

La Havane, 22 janvier 2017     

Les jeunes des Focolari racontent

Les jeunes des Focolari racontent

20161117-20_CGGN2_Castelgandolfo_232“ A six ans j’ai perdu mon père, il est mort à la guerre, raconte Yvonne, de la Croatie. Ce fut la période la plus difficile de ma vie qui m’a poussée à me renfermer sur moi-même. En 2003 j’ai connu le mouvement des Focolari et j’ai expérimenté l’atmosphère de joie, l’amour et j’ai trouvé la force de tout affronter et d’aimer la vie même dans les moments difficiles. A 13 ans la veille du premier janvier, j’ai perdu connaissance et me suis retrouvée à l’hôpital. Alors que j’attendais les résultats des analyses, à l’improviste je me suis trouvée avec un petit chapelet entre les mains. En y repensant aujourd’hui, je crois que c’était un signe de Dieu pour ce que j’allais devoir vivre. On a détecté une forme émotive d’épilepsie due au choc que j’ai vécu à la mort de mon père. Pendant deux mois, mes nuits étaient baignées de larmes. Un soir où je priais le chapelet, j’ai senti que je n’étais pas seule, que Jésus comprenait ma souffrance. A ce moment-là j’ai compris le sens des paroles de Chiara Lubich lorsqu’elle fait référence à Jésus au moment de son abandon sur la croix : « … Ce qui est à Lui est à moi et rien d’autre. Et à Lui la Souffrance universelle et donc à moi… ce qui me fait mal est à moi… Mienne la souffrance des âmes à côté de moi (c’est Lui mon Jésus) ». Depuis cet instant j’ai progressé dans la vie, en paix et dans la joie, mais surtout j’ai vécu avec Jésus. A travers la maladie, j’ai fait l’expérience que Jésus abandonné a éclairé toutes ténèbres – comme dit Chiara – a accompagné toutes mes solitudes. J’ai accepté ma maladie et je sens qu’Il m’aime ». Congresso Gen 2 Je m’appelle Zin du Myanmar et je suis une Gen bouddhiste. Depuis septembre je me trouve à l’école Gen de Montet, en Suisse. Lorsque je dis que je suis bouddhiste, les gens me demandent comment se passe ma vie avec les autres Gen qui sont toutes chrétiennes. Pour moi il est facile d’accepter la diversité des religions. C’est uniquement au moment où les autres Gen prient ou vont à la messe, que je me rends compte que je suis différente. Pour le reste nous sommes toutes égales : des sœurs qui habitent la même maison. C’est un plaisir de nous aimer les unes les autres selon ce que chacune entend par Amour : dans le bouddhisme c’est surtout la compassion, la gentillesse et l’oubli de soi. Pour les chrétiens c’est ‘l’amour envers le prochain’, ‘l’amour de l’ennemi’, ‘l’amour réciproque’, ‘pour Jésus abandonné’. Même si nous constatons la diversité de nos manières de manifester cet amour, “en ayant comme but commun d’être l’amour “, nous faisons l’expérience de l’unité ». “Je m’appelle Lilia Maryrleny, de l’ethnie Maya Kaqchikel du Guatemala, originaire du peuple Patzun. Je suis éducatrice auprès d’enfants de langues et de cultures différentes : le Kaqchikel est ma langue maternelle et l’ espagnol ma seconde langue. Mon pays est multiculturel et multilingue. Multiculturel parce que constitué de quatre cultures : Maya, Garifuna, Xinca et Ladino ; et multilingue parce que l’on y parle 22 langues maya. J’ai connu le mouvement des Focolari quand j’étais petite au cours de rencontres Gen 4. J’essaie de porter l’idéal de l’unité dans ma vie quotidienne. J’étudie à l’université grâce à mes parents qui vivent avec moi la spiritualité du Focolare. Ils m’ont aidée à continuer mes études. C’est une grande victoire, parce que dans ma communauté,  toutes les femmes n’ont pas la possibilité de poursuivre leurs études, à cause de la culture à dominante machiste. Dans notre culture Maya, la vérité, la loyauté, le respect et l’amour sont importants. A certains moments je me suis sentie très seule et sans réponse à mes « interrogations ». Cependant, en essayant de vivre l’Evangile j’ai découvert que la souffrance, les tristesses, les déceptions, les doutes, les situations imprévues ou de faiblesse, les épreuves de la vie, et même les tromperies, sont autant de visages de Jésus qui a souffert l’abandon en croix. Lorsque je réussis à le reconnaître et à l’aimer, les situations difficiles se transforment et la paix renaît en moi ».

Famille : de l’Italie au Honduras

Famille : de l’Italie au Honduras

20141105-04Fiorella  Je découvre directement qu’ Andrea est athée et très populaire auprès des filles. Je me sens attirée par lui mais n’ai aucune envie d’être une parmi tant d’autres. Dans mon cœur, je décide qu’un type comme ça, il vaut mieux le laisser tomber mais par la suite, je me retrouve entre ses bras dans la discothèque». Andrea : «Fiorella était vraiment une fille parmi tant d’autres. Il a fallu deux ans avant de lui dire, à mon propre étonnement, que peut-être, j’étais avec elle parce que je l’aimais». Fiorella : «J’étais consciente que cette relation ne menait nul part. Il n’y avait pas de dialogue et nous ne faisions aucun projet. J’étais devenue l’ombre d’Andrea, sans personnalité, ni rêves. Déçue, je décide de le quitter. Pour m’évader, je change de travail et de ville mais après un certain temps, je me sens seule et pleine de tristesse. Un matin, quasiment désespérée, je me retrouve à la porte d’une petite église en train de ‘crier’ mon pourquoi à ce Dieu que j’avais abandonné depuis longtemps. Mon contrat de travail terminé, je suis retournée à la maison, chez mes parents. Après quelques jours, une amie que je n’avais plus vue depuis longtemps, me parle de Dieu et m’invite à un séjour avec des personnes qui s’engagent à vivre l’Évangile. En rentrant dans la salle, une affiche attire mon attention : Dieu est Amour. Je me demande comment Dieu peut aimer une personne comme moi : maquillage lourd, talon 12, cheveux rouge feu. Mais dès le premier jour, je ressens sa présence. Je découvre avoir trouvé celui que je cherchais depuis toujours et je cours déverser mes misères dans le confessionnal avec la résolution de mettre l’Évangile en pratique. Après cette première ‘’Mariapolis’’, l’Eucharistie devient ma force vitale». Andrea : «Fiorella a changé. Maintenant elle parle, mais ce qui est pire – selon mon point de vue de l’époque – c’est qu’elle parle de Dieu. Pour me montrer tolérant, je décide de ne pas la laisser tomber, mais au fond de moi, je suis jaloux de ce Dieu qui est en train de me la voler. Sa sérénité m’étonne, sa joie de vivre, sa nouvelle manière de m’aimer qui me remplit le cœur. Maintenant nous échangeons nos opinions, tout en valorisant les exigences intérieures de l’un et de l’autre. Et si je l’aimais vraiment ? Surpris par moi-même, j’arrive à la demander en mariage, en acceptant de le faire à l’église. Après le mariage, un accident au travail m’oblige à rester immobile. La seule chose qui me distrait, ce sont les visites de ces familles que Fiorella a commencé à fréquenter. A peine en suis-je capable, je décide de me rendre chez l’une d’elle pour essayer de comprendre les raisons de l’intérêt qu’ils m’ont porté. Nous parlons un peu de tout, aussi de la foi, jusqu’à trois heures du matin. J’en suis fasciné. « Ces gens-là s’ engagent sérieusement, je veux vivre moi aussi comme eux, je veux moi aussi aimer en premier ». Un samedi, je vois l’évier de la cuisine rempli de vaisselle. Fiorella est allée travailler. Pour ne pas me faire voir par les voisins, je ferme les rideaux et je commence à me mettre à l’ouvrage, pour lui dire mon amour avec des faits. J’essaie aussi de repasser même si je mets deux heures pour faire une chemise! Et tandis que je fais tout cela, je sens monter en moi une certitude : Dieu existe, Dieu est Amour. Avec la foi naît aussi en moi le besoin  de prier. Je le dis à Fiorella tout en lui proposant de le faire ensemble. Un peu gênés, les lampes éteintes, chacun de son côté du lit, ce soir-là, nous prions ensemble pour la première fois». 20141105-03Fiorella :« Après treize années d’objectifs à atteindre, de pas en arrière, de nouveaux élans et de beaucoup de joie pour le nouvel amour qui grandissait entre nous ainsi que pour la naissance de nos deux enfants Maria Giovanna et Ivan, nous recevons la proposition de nous transférer au Honduras afin d’y soutenir la communauté naissante des Focolari. Jésus demandait à notre famille de le suivre, Lui seul, en quittant concrètement notre maison, notre travail, nos parents et familles. A Tegucigalpa, un monde qui nous est inconnu s’ouvre à nous, avec des coutumes, une langue et une culture différentes avec la réalité difficile du peuple d’Honduras qui frappe chaque jour à notre porte». Andrea : «Nous apprenons le fait de ‘se faire un’ plus en profondeur, en nous immergeant dans leur vie en une forte expérience d’inculturation. Les fruits de l’évangélisation sont innombrables : vocations, mariages régularisés, familles remises ensemble, des retours à Dieu, des pas de fraternité entre des personnes de différences couches sociales. Après huit années, nous quittons une communauté construite pas à pas avec l’amour concret que nous avons essayé de donner en impliquant aussi nos enfants qui entre-temps sont devenus trois. En effet, en étant au Honduras, est né Juan Diego que nous avons appelé ainsi en l’honneur du saint à qui est apparue la Vierge de la Guadeloupe, à laquelle nous continuons à confier ce peuple si généreux qui nous a changé la vie».

Algérie : une fidélité d’amour

Algérie : une fidélité d’amour

Christian de Charge.jpg1Il y a quelques jours, j’ai eu de nouveau entre les mains une lettre du P. Christian de Chergé dont c’était, l’année dernière, le 20ième anniversaire de la mort. Christian était prieur de la communauté de trappistes du monastère Notre Dame de l’Atlas à Tibhirine (90 km d’Alger). En 1996, lui avec six autres moines ont été pris en otage puis assassinés. Peu après, le 1er août, Mgr Pierre Claverie, évêque d’Oran fut lui aussi assassiné. On se trouvait en pleine « décennie noire », comme on avait l’habitude d’appeler la guerre civile qui avait éclaté dans les années 90. Les moines étaient d’origine française et comme tous les « étrangers » ils étaient directement dans la ligne de mire des « frères de la montagne », comme on appelait ceux qui avaient pris le maquis et les armes suite à l’annulation des élections de 1992. Le Front Islamique du Salut, partit politique dissous plus tard et déclaré hors la loi, était en train de gagner ces élections. Leur visage souriant, durant les moments vécus ensemble, me revient souvent à la mémoire. Tous, nous participions à la vocation particulière de l’Eglise de ce pays, où nous nous sentions envoyés pour témoigner de l’évangile, en étant au service de ce peuple. Une Eglise simple, pauvre, avec très peu de moyens, mais dont le témoignage resplendit dans le cœur de tant d’amis, en grande partie musulmans. En Algérie, 99,99% de la population est adepte de l’Islam. L’Eglise est « Eglise pour un peuple, une Eglise de la rencontre », selon l’expression de l’archevêque d’Alger, Mgr Paul Desfarges. On comprend que la vocation de l’Eglise en Algérie est, avant tout, témoignage de l’évangile, annoncé avec la vie, pour le peuple et sur une terre de rencontre, de rapports avec tout le monde. En revenant sur la lettre du 3 décembre 1994, il me semble revoir Christian, ou l’un des moines dans notre focolare de Tlemcen, où ils avaient l’habitude de s’arrêter pour la nuit, afin de reprendre leur voyage vers le monastère qu’ils étaient en train de fonder à Fez, au Maroc. Soirées de partages intenses, joie de se retrouver, de se sentir frères et de sentir que nous nous comprenions dans cet engagement vis-à-vis du peuple qui nous accueillait. Même si nos vocations étaient différentes, le cœur battait à l’unisson. TNX-13263-martiriOn s’encourageait à poursuivre la route même dans ce climat de danger dans lequel nous vivions. Dans l’air planait, de fait, l’idée d’un éventuel départ momentané des membres du focolare de Tlemcen, qui ne s’est pas vérifié par la suite. Et Christian nous écrivait : « Nous pensions que vous resteriez le plus longtemps possible parmi nous, témoins d’une convivialité offerte, d’un partage qui dépasse les frontières, d’une ouverture familière qui fait vibrer les cœurs à l’unisson, au-delà des barrières de l’appartenance religieuse. « Vous avez fait vôtre le message de l’évangile et vous avez gravé ce message au plus profond de nous. Et nous nous réjouissons avec vous de ce plus d’humanité que votre charisme apporte à notre Eglise. C’était beau de se retrouver dans votre « focolare ». De nombreux moines ont pu profiter de votre hospitalité lorsqu’ils faisaient étape chez vous, en route vers Fez, au Maroc. Nous avons tous gardé le goût (…) d’y goûter encore !… « C’est donc une grande souffrance pour nous d’imaginer le « focolare » vidé de son âme. En ces temps troublés, nous avons tous besoin de pouvoir compter sur ce « feu » entretenu dans la salle commune. Si vous n’êtes pas là à Noël, il fera encore plus froid. Ne partez pas. Nos vies sont entre les mains de Die (…), et nos raisons de rester sont les mêmes que celles qui nous ont fait vivre ici. Pour vous comme pour nous, la situation ne change en rien. « MERCI encore à chacun d’entre vous, et à toute notre communauté fraternelle d’aujourd’hui et de toujours. « Christian. » On a parlé du courage de rester…, mais pour celui qui comme nous vivait au cœur de cette dure expérience, je parlerais plutôt du courage d’être fidèle à un appel et de le partager avec une partie d’humanité dont nous faisions maintenant partie intégrante. Une fidélité d’amour. Dans les cœurs de ceux qui connaissaient les moines, Mgr Claverie ou les autres sœurs tués durant ces années en Algérie, ils continuent à nous parler d’évangile vécu et d’amitiés profondes avec un peuple qui était devenu le leur. « Mgr Claverie et ses 18 compagnons » représentent  tous ceux qui ont donné leur vie au cours de cette situation difficile : le groupe de travailleurs croates et bosniaques tués en 1993 et surtout, l’ensemble des algériens qui, pour défendre leur culture, ont résisté à cette vague de violence. Giorgio Antoniazzi