Mouvement des Focolari
Mādabā : lancement du projet “Host Spot”

Mādabā : lancement du projet “Host Spot”

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Marco Desalvo (à droite)

« Nous sommes venus non pas pour enseigner, mais pour apprendre, non pour parler, mais pour écouter.Nousvoudrions ensuite, de retour dans nos pays, dire à tout le monde ce que nous avons vu et vécu. Nous sommes venus de divers pays d’Europe, du Moyen Orient, de la Nouvelle Zélande, des Etats Unis et de l’Argentine. Essayer d’entrer dans la culture de l’autre, comprendre son point de vue de manière profonde et sincère, a été notre point de départ », explique Marco Desalvo, président de New Humanity, au terme des journées vécues à Mādabā (Jordanie). Il s’est rendu dans le pays du 7 au 19 août avec 55 jeunes de différents pays européens et du Moyen Orient pour communiquer la première phase du projet « Host Spot », auprès du centre d’accueil pour les réfugiés syriens et irakiens.

Ici les trois grandes religions monothéistes ont des lieux saints, raconte Desalvo. En allant sur la rive du fleuve Jourdain, à l’endroit où Jésus a été baptisé, j’ai été frappé de savoir que c’était le point le plus bas de la terre. Cela me paraissait un signe de l’attitude que nous devrions avoir devant toute personne que nous aurions rencontrée par la suite. Nous avons commencé chaque journée par un slogan à vivre, notre « daily input ». Le premier jour : essayer de comprendre l’autre, en se mettant à son service, ayant à l’esprit que nous avons beaucoup à apprendre. Puis la rencontre avec les réfugiés syriens et irakiens : histoire de grandes souffrances, de familles, d’enfants… Partager la souffrance nous a unis un peu plus avec eux et entre nous. Je ne pourrai jamais oublier Saheed et son récit : un 6 août d’il y a deux ans, avec toute sa famille, la maman qui ne pouvait pas marcher, ils ont dû quitter à toute vitesse leur maison, leur pays, sans rien pouvoir emporter avec eux : je peux uniquement deviner ce qu’ils ont souffert et vécu durant tous ces mois, leur espoir de retourner et, maintenant, l’attente indéterminée du coup de fil qui leur communiquera la possibilité d’être accueillis ou non dans un autre pays ».

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L’équipe de Host-Spo

Le président de New Humanity confesse qu’il est très frappé par le travail des bénévoles de la Caritas (Secours Catholique) Jordanie : « Irremplaçable, précieux, discret, source d’espérance, de vie, d’amour concret, remède pour ceux qui les rencontrent. Sans eux des milliers de réfugiés n’auraient ni toit ni moyens de survivre, pour retrouver un peu d’espoir. Avec eux, nous avons touché du doigt la signification la plus profonde de la parole « Caritas » : amour concret. Il y a 15 jours je me trouvais en Pologne, à la Journée Mondiale de la Jeunesse et je garde encore la forte impression des souhaits du pape François aux deux millions de jeunes présents : « N’allez pas en retraite à 25 ans, (…) ne soyez pas des pantouflards, (…) visez haut. (…) Des rêveurs pourront vous juger parce que vous croyez en une nouvelle humanité, qui n’accepte pas la haine entre les peuples, ne considère pas les frontière des nations comme des barrières et conserve ses propres traditions sans égoïsme ni ressentiments. Ne vous découragez pas ! Avec votre sourire et vos bras ouverts vous prêchez l’espérance et vous êtes une bénédiction pour l’unique famille humaine ». Ici, en Jordanie, j’ai connu des jeunes qui mettent ces paroles en pratique. Leur engagement est certainement une goutte d’eau face aux problèmes que nous sommes en train d’affronter. Mais je suis sûr qu’avec des jeunes de cette trempe, le monde sera différent. Ces jours nous ont transformés en ambassadeurs des réfugiés, de leur souffrance, d’un monde de Paix ». 13996160_1667580330228501_7097858906827142546_oLe projet Hot Spot” est soutenu par New Humanity ainsi que d’autres associations de 9 pays, et financé par le programme Erasmus+. Le but : répandre une culture de la promotion des droits humains. Des jeunes de background différents, prêts à acquérir des compétences et des connaissances pour défendre le droit à la liberté d’expression, et à s’engager à produire des documentaires qui racontent l’histoire de la vie des réfugiés. Après la Jordanie, le projet prévoit aussi un cours de formation en Allemagne (mars 2017) afin de développer des compétences techniques pour la production de documentaires sociaux ; une rencontre est prévue avec les réfugiés des camps d’émigrés allemands avec comparaison entre les divers systèmes d’accueil. Lire aussi : Bénévolat dans les camps de réfugiés en Jordanie Facebook: www.facebook.com/hostspot9/

30ème anniversaire du ”Centre Mariapolis” de Castel Gandolfo

30ème anniversaire du ”Centre Mariapolis” de Castel Gandolfo

Un peu d’histoire. En 1982, Jean-Paul II mit la salle des audiences papales de Castel Gandolfo (Rome), à la disposition du Mouvement des Focolari. A partir de cette structure grande et vide a été réalisé, avec la contribution de tous les membres du Mouvement (même des plus petits), l’actuel Centre Mariapolis International qui, depuis 1986, accueille chaque année des milliers de personnes. Ils arrivent de provenances les plus variées, jeunes et adultes, rassemblés en congrès, symposiums, cours de formation de tous types, également avec des espaces qualifiés de dialogue œcuméniques  et interreligieux. Tous ensemble réunis par le même objectif : concourir à réaliser et rendre visible la fraternité ; vivre à la lumière des valeurs universelles de l’Évangile, des laboratoires de fraternité ; ”une ville-maison” comme l’écrivait alors Chiara Lubich.

Paul VI : prophète, apôtre, médiateur

Paul VI : prophète, apôtre, médiateur

PaoloVI_ChiaraLubichPersonnalités de l’Église catholique, représentants du monde musulman, autorités civiles, représentants d’associations et habitants de Brescia et des villes environnantes ont participé, le 23 septembre dernier, dans la cathédrale de cette ville du nord-ouest de l’Italie, à un événement intitulé : “Paul VI, portait spirituel.” L’intervention de Maria Voce, qui n’avait pu se rendre présente ce jour, a été donnée par Rosi Bertolassi, membre des Focolari. Cette intervention aborde trois aspects de la personnalité de Jean-Baptiste Montini : prophète, apôtre, médiateur. La présidente des Focolari y exprime avant tout une gratitude profonde qui lie le Mouvement qu’elle représente au bienheureux Paul VI, “un des dons que Dieu a voulu faire à l’humanité de notre temps”. Elle rappelle la période au cours de laquelle l’Église étudiait le Mouvement naissant : “Devenu pape, son rôle a été déterminant dans la reconnaissance du charisme de Chiara Lubich. C’est lui qui a rendu possible, au début des années soixante, ce qui semblait encore “impossible”, en individualisant avec sagesse les voies juridiques possibles pour exprimer la physionomie spécifique de cette Œuvre nouvelle dans l’Église”. Elle souligne donc que, justement parce qu’« empreinte de la Parole, la figure de Jean-Baptiste Montini – devenu par la suite Paul VI – nous apparaît dans sa triple dimension de prophète, apôtre et médiateur ». Dans la dimension prophétique, Maria Voce met en évidence « sa capacité à ouvrir avec courage et sagesse de nouvelles voies », d’« abattre des murs et d’exprimer le renouveau de l’Église auquel son âme aspirait ». Avec par exemple, en janvier 1964, l’accolade de paix historique avec le patriarche Athénagoras en Terre Sainte ; ou lorsqu’en 1970, par une décision historique, il élève deux femmes : Thérèse d’Ávila et Catherine de Sienne, au titre de docteur de l’Église ; titre jusque-là réservé aux hommes. Ou bien encore, lorsqu’au cours de l’Année Sainte 1975, il s’agenouilla pour embrasser les pieds du métropolite orthodoxe Méliton. « Paul VI fut vraiment le pape du dialogue » avait exprimé Jean-Paul II durant sa visite pastorale à Concesio en 1982, soulignant la capacité de son prédécesseur à dialoguer avec l’humanité entière. Maria Voce souligne aussi sa capacité apostolique : « Dans l’encyclique Ecclesiam Suam (…), nous sentons vibrer la pensée et l’âme de l’apôtre dont il avait choisi le nom ; l’apôtre missionnaire et le premier théologien du Christ, celui qui s’était fait tout à tous et ne s’était pas ménagé pour que l’annonce de l’Évangile parvienne à toutes les nations ». À ce propos, Maria Voce rappelle les voyages apostoliques de Paul VI « qui l’ont rapproché des peuples de la terre, rendant, comme il aimait le souligner, l’Église plus une et plus “catholique”, dans le sens étymologique du terme. On se souvient de son discours de grande envergure et à portée universelle, prononcé à l’ONU. Il m’est agréable de rappeler encore l’insertion innovante de laïcs à des points stratégiques de l’institution ecclésiale, sa confiance dans l’apport de leurs idées de même que, dans Octogesima adveniens, la légitimité de la pluralité d’options dans le domaine politique, tout en restant fidèles aux principes évangéliques ». Enfin, sa capacité à être “médiateur dans l’unique Médiateur” : après avoir rappelé la lettre surprenante adressée au Brigades Rouges, lettre “jaillie de son cœur au temps douloureux de l’enlèvement du député et ami Aldo Moro”, la présidente des Focolari souligne son rôle de médiateur et ajoute : « Paul VI, sur les traces du Maître, prend sur lui l’angoisse et le tourment du monde, le sentant profondément sien ; il en porte le péché, en ressent réellement le poids et en souffre jusqu’au bout, comme le trahit souvent son visage. C’est ainsi que la paternité de Dieu se manifeste clairement en lui, annulant toute distance entre ciel et terre, guérissant les blessures, essuyant les larmes, portant paix et unité ».

Prix international 2017 “Chiara Lubich pour la fraternité”

En el concurso – promovido por la Asociación Ciudades para la Fraternidad – pueden participar todas las entidades de administración local, de cualquier parte del mundo. Los proyectos e iniciativas pueden concursar si:

  • instituyen y/o difunden, a nivel local, pero también nacional e internacional, prácticas de fraternidad universal, según las distintas acepciones de significado de dicho principio;
  • estimulan a los ciudadanos para que se comprometan a favor del bien común y a participar en la vida de la comunidad civil,
  • favorecen el desarrollo de una cultura de la ciudadanía activa e incluyente.

El proyecto debe ser representativo de un estilo de administración y no de un episodio aislado  y cada vez más consciente del valor del principio de la fraternidad universal. Las administraciones públicas y demás sujetos sociales, económicos, culturales, pueden tanto auto-postularse, o indicar proyectos de otras personas. Todas las postulaciones deben ser enviadas antes del 10 de enero de 2017 a la Presidencia de la Asociación “Ciudades para la Fraternidad”, c/o Municipio de Castel Gandolfo, Piazza Libertà, 7 00040 Castel Gandolfo (Rm). Descargar la convocatoria en italiano Para más informaciones: http://www.cittaperlafraternita.org/

Klaus Hemmerle : Le soleil dans la vallée

Klaus Hemmerle : Le soleil dans la vallée

1980 - Aquarell - Matterhorn mit Zermatt, Schweiz_Klaus-Hemmerle.de

1980 – Aquarell – Matterhorn mit Zermatt, Schweiz. http://www.klaus-hemmerle.de

“Au cours de ces promenades je parcourais une route qui se trouve à 1250m de hauteur et qui tourne autour d’une cime. Depuis la vallée, on pouvait voir la cime des montagnes. C’était très beau ! Rentré à la maison, je voulais peindre tout cela. Je m’arrêtais tous les dix mètres pour fixer dans mon esprit une situation, une belle perspective. Et au bout de cinq mètres, il en surgissait encore une autre, complètement différente. Au cours de ma vie je n’avais jamais remarqué à quel point les perspectives changent rapidement. Et je n’aurais su dire laquelle pouvait être la plus belle. Chaque combinaison, chaque constellation constituait un événement différent et une surprise toujours nouvelle. Et ainsi j’ai vu le monde d’une manière toute autre. J’ai vu un bout de ciel et j’ai compris que ces relations, cette façon dont les choses se rapportent entre elles, ces axes où les lignes se divisent pour ensuite se rejoindre à nouveau, tout cela est assurément une plénitude infinie de toutes les rencontres possibles d’une seule et unique réalité : cette montagne, cette autre montagne, cette autre encore et cette vallée. Mais toujours avec des perspectives nouvelles, aussi je ne puis pas dire : « Celui-ci est le point de vue juste et non celui-là », mais je dois aller de l’avant en laissant faire que ces perspectives et ces lignes diverses se rencontrent. Ainsi je dois voir que dans l’unique Dieu auquel nous croyons, toutes les réalités créées, toutes les personnes créées, toutes les choses se trouvent là pour une rencontre toujours nouvelle et pour s’entrecroiser toujours différemment, en de multiples beautés qui ne s’excluent pas, mais se contiennent réciproquement et sont un unique chant de la Beauté. Il advient la même chose entre nous : je dois être prêt à laisser un point de vue et une perspective pour pouvoir en accueillir une autre. En Dieu je laisse un point de vue, mais il demeure. Ainsi y a-t-il une simultanéité qui ne m’écrase pas dans son universalité mais qui est une unique danse, une unique rencontre, un unique jeu, un chant nouveau. Et je me suis dit en moi-même : bien qu’entre les Eglises il y ait des obstacles et des barrières, qu’il y ait des réalités qui s’opposent et qui doivent être vécues et souffertes afin de trouver leur résolution, , il y a aussi une convergence toujours nouvelle de charismes, de lumière et de grâce […] …Nous devrions permettre aux uns et aux autres de pouvoir toucher du doigt un peu de cet infini céleste et de ce jeu trinitaire que sont les relations de réciprocité. Plus nous nous rencontrons dans cette beauté et plus nous nous contenons les uns les autres, en nous appréciant réciproquement, plus nous attirerons sur la terre un bout de Ciel : ce fragment de Jérusalem céleste au milieu de nous est une première lueur de ce qui devra se développer. Naturellement je me suis aussi demandé où peut se trouver de fait un point de rencontre entre toutes ces lignes très diverses, où puissent s’entrecroiser aussi les réalités douloureuses et contradictoires, un point où ce que l’on ne peut résoudre par une espèce de synthèse hégélienne trouve un lieu de convergence, sans oublier tout ce qui demeure comme un cri mais qui de toute façon doit être vécu et soutenu. J’ai découvert que ce point de convergence est Jésus dans son abandon : il s’y fait contemporain de ce qui ne l’est pas, acceptation et accord de ce qui ne s’accepte ni ne s’accorde…Vivre en mourant l’un pour l’autre. C’est vraiment là tout autre chose qu’une simple idée spéculative, mais bien plutôt la possibilité de vivre tout en acceptant les tensions, les douleurs et tout ce qui demeure sans solution ». Klaus Hemmerle Extrait du livre Klaus Hemmerle, innamorato della Parola di Dio de Wilfried Hagermann, Città Nuova éd. 2013, p. 297-298.

Fontem : la lumière de Mafua Ndem

Fontem : la lumière de Mafua Ndem

19 settembre 2016 - 28 settembre 2016 Nel 50° dell'arrivo del Movimento dei Focolari a Fontem (Camerun), un gruppo di Fon visiteranno Roma, Loppiano, Trento e il Centro Internazionale dei Focolari, come ringraziamento e dietro i passi di Chiara Lubich.

© CSC Audiovisivi – Caris Mendes

Les neufs Fon représentaient leurs peuples respectifs de Fontem, Nwametaw, Nwangong, Essoh Attah, Akum,Lewoh, Nkar, personnalités de Bamenda et Douala ; et ils étaient accompagnés par Mafuas (Reine), deux maires et Notables de leurs règnes. Le motif de leur voyage, en plus de célébrer le Jubilé de la Miséricorde avec le pape François, était celui de remercier Dieu pour le 50ème anniversaire de la première rencontre à Fontem, entre le peuple Bangwa et le Mouvement des Focolari. Ils voulaient remercier en particulier ”Mafua Ndem Chiara Lubich‘(reine invitée par Dieu), comme le peuple Bangwa aime l’appeler, pour tout ce qu’elle a fait pour leur peuple. Ce fut elle, en effet, avec les Focolari, qui donnèrent une réponse à leur prière, au début des années ’60, quand l’endémie de la maladie du sommeil et d’autres maladies tropicales provoquaient une mortalité infantile de 90 %, menaçant l’extinction de la population. Aujourd’hui à Fontem, est implantée la citadelle qui porte le nom de la fondatrice des Focolari et ces maladies ont quasiment disparu, grâce à l’intervention de médecins et d’infirmières du Mouvement.
19 settembre 2016 - 28 settembre 2016 Nel 50° dell'arrivo del Movimento dei Focolari a Fontem (Camerun), un gruppo di Fon visiteranno Roma, Loppiano, Trento e il Centro Internazionale dei Focolari, come ringraziamento e dietro i passi di Chiara Lubich.

© CSC Audiovisivi – Caris Mendes

Le pèlerinage a commencé avec l’audience publique avec le pape François sur la Place S.Pierre et avec la visite à la tombe de S.Pierre et des papes. Et donc, une visite touristique dans la ville éternelle.

« C’est mon devoir précis que de continuer à enseigner à mon peuple cet esprit qui l’a changé” a dit le Fon d’Akum, vice-président des Fon amis des Focolari, durant la visite de la citadelle internationale de Loppiano, seconde étape de leur pèlerinage. Pour cette occasion, l’assesseur régional de la Coopérative internationale, à la paix et à la réconciliation, Massimo Toschi, s’est souvenu de la première fois qu’il était allé à Fontem il y a dix ans :”En décembre, nous célébrerons le cinquantième anniversaire de Fontem et nous verrons là, lumineux, le visage d’une église ”hôpital sur le champ”, comme l’a définie le pape François ».

 Le 24 septembre s’est déroulée la troisième étape, avec la visite à Trente, ville natale de Chiara, des lieux où elle a vécu et commencé, durant la deuxième guerre mondiale, le Mouvement des Focolari. Et donc, la rencontre avec quelques habitants, avec des représentants d’institutions, le maire et l’archevêque de Trente.

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Foto: SIF Loppiano

 Dernière étape : visite au centre international du mouvement à Rocca di Papa (Rome), où Chiara Lubich a vécu de nombreuses années et où se trouve sa tombe. Le Fon de Fonjumentaw a rappelé la dernière visite de Chiara à Fontem, en 2000, quand elle a proposé de faire un pacte : se promettre réciproquement de s’aimer comme Jésus l’aurait fait. ”C’était bien cela le testament de Chiara – a-t-il expliqué – , son héritage, non seulement pour nos peuples. Après ce pacte, nous n’avons plus été les mêmes. Et c’est ainsi qu’aujourd’hui, je vous invite à faire la même chose entre nous tous ici présents, pour toute l’humanité”. Pendant la soirée d’adieu, se sont succédé des salutations, des remerciements, et des cadeaux que quelques Fon et Mafuas ont offerts aux Focolari. Celui de Essoh Attah a rappelé un proverbe de son peuple qui affirme qu’aucun bangwa ne se noiera tant qu’il y aura quelqu’un de la vallée (autre tribu) . Et il a voulu le paraphraser, se référant à Chiara : ”Tant qu’il y aura elle et son peuple, personne parmi nous ne se noiera”. Un journaliste de Bamenda, qui accompagnait le groupe a conclu :”Ces jours-ci, mes yeux se sont remplis de la lumière de ”maman Chiara” et je voudrais rentrer chez nous pour la porter à chacun”. Lire aussi: Histoire de Fontem Chiara Lubich retourne à Fontem Chiara Lubich et les religions: religions traditionelles Fontem: un Jubilé de remerciement  

Carlo et Alberto: une amitié en vue de la sainteté

Carlo et Alberto: une amitié en vue de la sainteté

Carlo Grisolia_Alberto Michelotti

Carlo Grisolia / Alberto Michelotti

Alberto Michelotti naît à Gênes le 14 août 1958. Etudiant ingénieur, responsable du groupe des jeunes du mouvement des Focolari, aime se mettre à la dernière place pour servir… Amoureux de la montagne, il tombe au cours d’une escalade sur une paroi de glace dans les Alpes maritimes et meurt le 20 août 1980. Le lendemain de sa mort on diagnostique chez Carlo Grisolia, un autre garçon du même groupe que lui, une tumeur parmi les plus malignes. C’est le début d’une course de 40 jours « à la rencontre de Jésus », où bien souvent Carlo affirme qu’Alberto est à ses côtés pour le soutenir, comme toujours. Alberto Michelotti e Carlo GrisoliaTous les deux, de vrais champions de la spiritualité de communion, continuent, encore aujourd’hui, à toucher le cœur des personnes qui les ont connus. L’Eglise a donc introduit leur cause de béatification (du blog Saints Bienheureux). Quel est le secret de leur vie ? La découverte et la mise en pratique de la spiritualité de l’unité de Chiara Lubich, une voie collective qui mène à la sainteté construite ensemble. Voici quelques impressions spontanées que l’on peut trouver sur leur site web : Sara. « Ce sont pour moi des modèles de référence parce qu’ils se sont fait saints ensemble, en s’aidant et en s’aimant, mais sans être ‘différents’ de bien d’autres. Carlo et Alberto me donnent l’espoir de pouvoir toujours recommencer, que je peux moi aussi arriver à la sainteté en vivant comme eux. Donatello. « Je sens le besoin de ne pas perdre le contact avec eux et leur expérience extraordinaire de vie. Je sens aussi le désir de communiquer au plus grand nombre de gens possible cette histoire de jeunes dynamiques et ouverts à leurs prochains, sûrs d’eux. » Ornella. « J’ai connu leur histoire par hasard, j’ai approfondi leur profil par la lecture et la recherche sur internet. C’était une histoire extraordinaire dans la normalité. Ils représentent une traînée lumineuse qui mène à Dieu… je souhaite que beaucoup puissent connaître leur histoire, on a besoin aujourd’hui de témoignages de cette force ! » E. “ Comme deux éclairs dans un ciel serein, Carlo et Alberto ont surgi à l’improviste et rapidement. Fulgurants et comme une bombe pour moi, et je pense, aussi pour les personnes qui les ont connues. » A.A. « Carlo et Alberto ont posé, en peu de temps, des gestes et des actions que beaucoup de gens n’ont pas réussi à accomplir dans toute leur vie. Ils avaient la volonté, le désir, la poigne et le sacrifice pour donner leur vie au projet que Dieu avait en réserve sur eux. Ils étaient comme une toile blanche prête pour le peintre. Dieu l’a fait et ils ont embrassé la foi même sur le point de mourir. Moi, même si je suis toute jeune, j’admire ces deux garçons. Ils sont un modèle pour nous tous ». Pour mieux les connaître : Alberto et Carlo Carlo Grisolia   –   Alberto Michelotti Documentaire sur leur vie: Trailer https://www.youtube.com/watch?v=yI4jmG-pwsk Sur leur site http://www.albertoecarlo.it , d’autres vidéos, info, photos et la possibilité de télécharger gratuitement même en format DVD.

Les Focolari remercient

Les Focolari remercient

2016-09-25-PHOTO-00000038Ce matin, 28 septembre, Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari, a subi à Milan, une intervention cardio-vasculaire. L’intervention programmée depuis longtemps, s’est terminée avec succès. L’évolution post-opératoire au cours de ces premières heures, résulte régulière. Le Mouvement des Focolari remercie tous ceux qui ont prié et se sont intéressés à la santé de Maria Voce, tandis qu’on continue avec la prière, à accompagner l’évolution de la convalescence, en demandant le rétablissement rapide et complet de la présidente.

Jean Paul Ier, le “Pape du sourire”

Jean Paul Ier, le “Pape du sourire”

GiovanniPaoloISuite à la mort de Paul VI, « 20 jours plus tard, le 26 août, le « pape du sourire », Jean Paul Ier monte sur la Chaire de Pierre. Cependant, même si son bref pontificat ne dure qu’un mois, il a le temps de nous lancer un sourire à nous aussi par des paroles de bénédiction ». Voilà ce qu’écrit Chiara Lubich dans son livre « Le cri » (1), où elle met en évidence le rapport ininterrompu qu’elle avait eu avec les successeurs de Pierre. Même avec Albino Luciani, durant le temps si bref de son pontificat. “Le nouveau pape a le don de se faire comprendre immédiatement de tout le mondeécrit Guglielmo Boselli (2), alors directeur de Città Nuova – même des enfants. Il possède le langage normal, immédiat qu’utilisait Jésus, la sagesse du cœur qui rend capable d’entamer tout de suite un rapport spontané : le don merveilleux de celui qui vient d’une longue expérience pastorale, toujours au contact des gens, et qui n’a pas besoin de discours alambiqués spécialisés dans le domaine. C’est un homme d’une vaste culture humaniste et théologique, qui a dépassé la phase de ceux qui se trouvent encore au niveau des études du christianisme en laboratoire ; ses paroles vont droit au but visé. Il suffit qu’il ouvre la bouche pour être compris, communicatif et vrai ». Son élection intervient suite à un bref conclave de vingt-six heures seulement. « Un apôtre du Concile » a été élu, comme cela a été dit. Durant l’audience avec les cardinaux, le 30 août, de fait, se référant à la Lumen gentium 22 il touchait un des points clé de l’ecclésiologie de Vatican II. « Les évêques – dit-il en improvisant – doivent aussi penser à l’Église universelle… derrière vous, je vois vos évêques, les Conférences, qui, dans un climat instauré par le Concile, doivent donner un soutien solide au pape… C’est vrai tout ça, mais aujourd’hui le monde a grand besoin de nous voir unis… Ayez pitié du pauvre nouveau pape, qui vraiment ne s’attendait pas à monter à cette place. Essayez de l’aider et essayons ensemble de donner au monde un spectacle d’unité, même en sacrifiant parfois quelque chose; mais nous aurions tout à perdre si le monde ne nous voit pas étroitement unis ». 33 jours plus tard seulement, le 28 septembre, la nouvelle déconcertante de sa mort tombait. « Jean Paul Ier – écrivait encore Guglielmo Boselli (3) – a eu peut-être la tâche d’abattre les dernières apparences externes de toute « distance » qui pouvait encore résister, entre le pape, entre l’évêque de Rome « président de la charité » et le peuple : afin d’entamer un dialogue d’homme à hommes dans une Église, où tout est crédible, authentique. Le pape Luciani a fait sa part : peut-être ne devait-il pas, et ne pouvait-il pas faire plus ». Il n’est pas difficile de reconnaître que la continuité avec le pape François est claire.

  1. Chiara Lubich, Le cri, Nouvelle Cité
  2. Città Nuova, 17/1978, pag. 8
  3. 19/1978, pag. 9

Parole de Vie – Octobre

Dans une société violente, comme la nôtre, le pardon n’est pas facile. Comment pardonner à quelqu’un qui a détruit une famille ou commis des crimes inouïs ? Ou plus simplement qui a trahi notre confiance ou brisé notre carrière ? La réaction première et instinctive est la vengeance : rendre le mal pour le mal, se laisser prendre par la haine et l’agressivité, rendant ainsi la société plus barbare. Autre attitude : rompre tout lien en gardant rancune et amertume, empoisonnant ainsi la vie et les relations. Dans les situations de conflit, cette Parole de vie propose, sans demi-mesures, la solution la plus difficile et la plus courageuse : pardonner. Dans cette invitation, un sage du peuple d’Israël, Ben Sira, nous montre combien il est absurde de demander pardon à Dieu, quand on ne veut pas soi-même pardonner. Un texte hébraïque antique disait aussi : « – À qui [Dieu] pardonne-t-il les péchés ? – À ceux qui, à leur tour, savent pardonner 1. » C’est ce que Jésus nous a enseigné : « Père… pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons nous aussi à ceux qui nous ont offensés 2. » Nous offensons souvent les autres et serions heureux de nous savoir pardonnés, de pouvoir reprendre une relation sans tache avec eux, de jouir à nouveau de leur confiance. S’il en est ainsi pour nous, n’en va-t-il pas de même pour les autres ? Ne devons-nous pas aimer le prochain comme nous- mêmes ? Écoutons Chiara Lubich qui continue d’inspirer notre vie de la Parole. Elle commente ainsi l’invitation au pardon : « Oublier une faute revient souvent à ne pas vouloir regarder la réalité en face. Pardonner n’est pas faiblesse : il faut tenir compte du tort, sans craindre celui qui l’a commis, même s’il est plus fort. Pardonner ne consiste pas à affirmer qu’une chose grave est sans importance ou que ce qui est mal est bien. Le pardon n’est pas indifférence. Le pardon est un acte de volonté et de lucidité, donc de liberté, qui consiste à accueillir le frère tel qu’il est, malgré le mal qu’il a commis, comme Dieu nous accueille, nous pécheurs, malgré nos défauts. Le pardon consiste à ne pas répondre à l’offense par l’offense, mais à faire ce que dit l’apôtre Paul : “Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien 3 ». « Pardonner c’est donner à celui qui nous fait du tort la possibilité d’une nouvelle relation, la possibilité de recommencer, d’ouvrir un avenir où le mal n’ait pas le dernier mot 4. » La Parole de vie nous aidera résister à la tentation de rendre coup pour coup. Elle nous donnera un regard nouveau sur celui considéré comme « ennemi », nous fera reconnaître un frère en lui, même s’il s’agit d’une personne mauvaise. Il a besoin de quelqu’un qui l’aime et l’aide à changer. Ce sera notre façon de nous « venger ». Chiara ajoutait : « C’est difficile, naturellement. Pourtant c’est la beauté du christianisme. Nous marchons à la suite d’un Dieu qui, mourant sur une croix, a demandé à son Père de pardonner à ceux qui le mettaient à mort. Courage ! Mettons-nous à vivre ainsi ! Nous éprouverons une paix et une joie indicibles 5. »  

Fabio Ciardi

  1 Cf. Talmud de Babylone, Megillah 28a. 2 Cf. Mt 6,12. 3 Rm 12,21. 4 D’après Chiara LUBICH, Costruire Sulla Roccia, Città Nuova, Rome 1983, pp. 46-5 5 Ibid.

Evangile vécu : nous ne sommes pas seuls.

La manne descendue du ciel « Je suis irakien et comme profession, je suis vétérinaire. Dans le dramatique moment historique que notre pays est en train de vivre, mon travail également s’en est ressenti : désormais, peu de clients. A force de chercher une solution pour aller de l’avant on m’a promis un poste avec un salaire  élevé, cependant fort éloigné de ma ville. Une solution favorable pour toute ma famille mais qui m’aurait éloigné de tous. Mes parents insistaient pour que j’accepte ce qui semblait vraiment être la manne descendue du ciel. J’en ai parlé longuement avec mon épouse et à la fin, il ne nous est pas apparu opportun de partir en ce moment aussi bien pour l’enfant, que pour quelques familles d’amis qui avaient besoin de notre soutien, en tout cas moral. Nous avons ainsi renoncé à ce projet, se fiant aveuglément à l’amour de Dieu. Incroyablement, déjà à partir du lendemain de ce choix souffert, il y a eu une amélioration au niveau de mon travail. Maintenant, je réussis à gagner quatre fois plus de ce que je gagnais avant ». (Y.K. Iraq) L’imprévu « Nous étions à peine mariés lorsque, dans l’urgence de déménager, nous avons découvert que nous attendions un enfant. A tout cela s’est ajouté un imprévu : un petit nodule au sein. Les examens réalisés ont mis en évidence qu’il s’agissait d’une tumeur. Pour moi aussi bien que pour mon mari qui est médecin, cela fut un coup dur, le premier d’une telle gravité après notre mariage. Trois jours à peine après la consultation auprès du spécialiste, j’ai été opérée. D’après lui et ses collègues, le fait de garder l’enfant constituait le facteur aggravant la maladie : il fallait tout de suite procéder à un avortement thérapeutique afin de pouvoir commencer la chimiothérapie. Nous ne voulions cependant pas nous résigner à faire ce pas. Mettant notre confiance en Dieu, nous avons consulté d’autres médecins, cherchant des solutions alternatives. A la fin, nous avons décidé de procéder à un accouchement par césarienne au septième mois de grossesse, lorsque l’enfant aurait déjà parfaitement été en grade de survivre. Seulement par après, j’aurais commencé la chimiothérapie et la radiothérapie. Huit années sont passées depuis lors. Maintenant, nous attendons notre troisième enfant ».(M.D. France) Il y a plus de joie à donner « Je cherchais le bonheur d’une façon erronée : de mauvaises compagnies, discothèque, alcool et tabac. Mon amoureux consommait de la drogue et était devenu dealer. Grincheuse et rebelle aussi bien à l’école qu’à la maison, je m’habillais d’une façon bizarre, toujours en noir, et avec des habits pleins de clous. Et j’étais complètement indifférente par rapport à Dieu. Quand je me suis rendu compte que j’avais touché le fond, avec la force de la volonté, j’ai quitté ce garçon et abandonné les vieilles amitiés. Mais comment résoudre la tristesse et le sens de vide que j’éprouvais ? En recommençant l’année scolaire, le nouveau professeur de religion m’a inspiré confiance. Grâce aux conversations avec lui, j’ai reçu le don de la foi. La rencontre avec Dieu miséricorde m’a changée totalement, assouvissant mon besoin d’amour. J’ai commencé à prier et à chercher le Seigneur, à m’engager dans le volontariat, expérimentant ainsi qu” il y a plus de joie à donner qu’à recevoir”. Je vis une vie normale : études et je fais tout ce qu’une fille de mon âge fait, avec la différence que maintenant, j’ai Dieu dans le cœur ». (A.R. Italie)  

Venezuela: notes de voyage

Venezuela: notes de voyage

Venezuela_04“J’y reviens après cinq ans : le premier impact est déconcertant, je ne reconnais plus le Venezuela. La description que m’en avait fait le jeune qui était à côté de moi dans l’avion exprime la douleur d’un peuple affligé mais non résigné. « J’ai encore un peu d’espérance », me disait-il, en me décrivant les plus beaux sites de son Pays et en m’invitant à aller les visiter. A Caracas les personnes transmettent une sensation de vide. Seuls les enfants donnent une touche de vitalité à une réalité qui semble se montrer absurde. Le voyage en direction de Puerto Ayacucho a duré plus de 17 heures. Au cours du trajet mon regard se pose sur un jeune qui, fouillant dans une poubelle, cherche ce qui  reste à manger. Mais c’est surtout la nouvelle de deux jeunes, âgés de 14 et 15 ans, tués parce qu’ils avaient été trouvés en train de voler une mangue sur un arbre, qui me fait voir à quel niveau de peur et d’absence de partage on est arrivé. C’est un autre type d’homicide dû à la faim. La ville se trouve à la frontière avec la Colombie. La plaie qui l’infeste est représentée par les homicides de jeunes qui, aux yeux de ceux qui devraient les protéger, apparaissent comme des violents, des voleurs qui méritent le châtiment suprême. C’est ce qui est arrivé à Felipe Andrés, un jeune de 17 ans qui, pour protéger son frère, cache à ceux qui l’avaient enlevé de la maison de sa grand’mère l’endroit où il pourrait se trouver. Pour cette raison il est sauvagement tué avec un nombre de projectiles égal à son âge. Venezuela_nuvolettaNous sommes dans un des quartiers des faubourgs de Valencia. Je suis frappé de voir la file des gens qui attendent d’acheter des bouteilles de gaz. Angel, 12 ans, candide comme son prénom, me confie avec une simplicité désarmante : « Je ne grandis pas parce que je ne bois pas de lait ». Le lait en poudre aussi fait partie des biens les plus précieux du Pays. Me restent dans les yeux les regards simples et très vivants des petits que j’ai connus. Une soirée avec les jeunes. On sent chez eux une grande soif de s’en sortir. Leurs expériences renforcent leur volonté d’être porteurs d’espérance, en commençant avec leurs amis, à l’école, au travail… Dans la Nuée. Un minibus nous conduit sur les hauteurs, là où se trouve le Centre Mariapoli “la Nuée”. On y arrive en traversant des lieux marqués par la pauvreté. Ici aussi différentes files attendent de pouvoir acquérir quelque denrée. Gabriel me remercie pour le gâteau que je lui ai offert. « Tu sais, je n’en mage que le dimanche » me dit-il – « Et les autres jours ? »  « Les autres jours, seulement de la soupe ». Je lui demande s’il est content qu’on soit ensemble. « Oui – me répond-il – parce qu’ici tout le monde est heureux ». Venezuela_07 Au moment du départ une autre nouvelle déconcertante : j’apprends que Fabián, un garçon très pur et plein de vie a perdu son père de façon tragique, tué par des assassins. Je lui raconte mon expérience : celle de la maladie et du départ pour le ciel de mon papa qui m’a rapproché de Dieu. Nous nous regardons et il semble que nous nous comprenons au moins un peu. Nous arrivons à Maracaibo, la ville la plus chaude du Venezuela. Nous faisons un tour et nous parcourons les 8 kilomètres et plus du pont qui la relie à San Francisco. A Tamale nous attend une journée avec les Juniors pour Un Monde Uni. Entendre dire par une jeune de treize ans : « J’ai encouragé ma maman à pardonner à ceux qui avaient tué mon père », ne peut laisser indifférent. Le Rendez-vous suivant est dans une paroisse. On est accueillis avec des chants, puis le dialogue commence : « Que faire quand un garçon te dit qu’il ne rentre pas chez lui parce qu’il n’a rien à manger ? » Je cherche à lui répondre en parlant de la douleur et du silence de Dieu ressenti par Jésus sur la Croix. Nous nous quittons avec la pensée qu’un des garçons communique à tous : « La force de l’amour est plus forte que la douleur ». (A.S.)

La puissance de l’amour qui guérit

La puissance de l’amour qui guérit

 20160926-01John: “C’est le début de l’année scolaire. Notre fils entre en avant dernière année, mais dès le premier jour d’école il dit à ma femme Claire qu’il n’y retournerait plus parce qu’il ne supporte pas les gens. Depuis lors il reste enfermé dans sa chambre pour n’en sortir que lorsqu’il est sûr que nous sommes déjà endormis. Il ne me parle pas, et uniquement sporadiquement avec sa mère. J’avoue que ce n’est pas facile d’accepter le rôle d’être rejeté par son propre fils. Ce qui m’aide à avancer c’est la phrase de l’évangile : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 13,34). Une nuit, il prend la décision désespérée de se suicider, mais alors que nous appelons l’ambulance, il s’échappe par la fenêtre englouti par la nuit. La police fouille la zone mais en vain. Un jour il revient de lui-même, de sorte que nous pouvons lui faire faire un séjour à l’hôpital. Une semaine de thérapie intensive pour une personne en proie à la panique et terrifiée, avec des gens et dans des espaces fermés est très longue ! Jour et nuit nous sommes avec lui. Nous dormons à tour de rôle, afin qu’à son réveil il nous trouve à ses côtés. C’est la seule manière qui se présente à nous pour l’aimer concrètement. Lorsqu’il sort, nous arrivons à le convaincre de s’insérer dans un programme de thérapie quotidienne. Ne pouvant rien faire d’autre, ma femme et moi lui donnons toute notre aide pratique, en confiant notre fils à Dieu et Lui demandant de faire le reste. Nous nous rendons compte qu’Il le fait véritablement, y compris en l’introduisant dans un groupe de jeunes qui, malgré leur souffrance, se soutiennent en vivant l’un pour l’autre ». Claire : «Avec une des filles du groupe naît une amitié et très vite elle devient membre de notre vie familiale. Elle a de nombreux problèmes, et pas des moindres la toxicodépendance, mais elle montre qu’elle sait comprendre notre fils. Elle l’aide à dépasser ses moments d’anxiété, alors que lui la soutient dans ses difficiles tentatives de se soustraire à la drogue ». John : « Assez vite cependant leur relation s’interrompt, parce que notre fils s’oppose à tout genre de drogue. La fille passe un séjour forcé à l’hôpital où elle semble arriver à s’en sortir. Et quand elle le quitte ils essaient de reconstruire leur relation sur une base plus solide : « plus de drogue ». Après quelque temps ils décident de se marier ». Claire : “Un mois avant le mariage notre fils m’appelle très préoccupé : “ Maman, elle prend de nouveau de la drogue, qu’est-ce que je dois faire ? ». Ce n’est pas facile de répondre. Je pourrais en profiter pour lui dire de la quitter, mais il me semble que ce n’est pas la bonne solution. Je lui suggère donc de bien regarder au fond de son cœur : « Si tu vois que tu as aimé de manière sage et jusqu’au bout, alors c’est le moment de dire que tu as fait toute ta part qui est terminée ; mais si tu vois qu’en toi il reste de l’amour « sage » que tu peux encore lui donner alors continue à essayer ». Un long silence s’en suit, et puis « Je crois que je peux aimer un peu plus ». Après le mariage ils réussissent à trouver un excellent centre de soins avec un suivi dans un dispensaire extérieur.  14 longs mois se passent durant lesquels elle arrive à rester fidèle à « plus de drogue du tout ». C’est un long chemin pour tout le monde, mais l’amour évangélique que nous essayons de vivre entre nous deux – en versant même des larmes – nous donne la force d’aimer notre fils dans cette situation délicate. Un amour qui peut-être l’aide lui aussi à comprendre comment aimer sa femme ».

Chiara Lubich: “J’ai un seul époux sur la terre”

Chiara Lubich: “J’ai un seul époux sur la terre”

ChiaraLubichAu cours de l’été 1949, alors que Chiara Lubich a 29 ans, elle fait une expérience de lumière et de vie. Laisser ce “paradis” en montagne n’est pas facile, mais elle comprend que Dieu la veut immergée dans les souffrances de l’humanité, “séchant l’eau de la tribulation” en ceux qui souffrent le plus. C’est dans cet état d’esprit qu’elle écrit d’un seul jet : «J’ai un seul époux sur la terre : Jésus abandonné. Je n’ai pas d’autre Dieu que lui. En lui tout le paradis avec la Trinité, la terre entière avec l’humanité. Désormais ce qui est sien est mien et rien d’autre. Et sienne est la souffrance universelle, qui est donc mienne. J’irai par le monde en le cherchant à chaque instant de ma vie. Ce qui me fait mal est à moi. À moi la souffrance qui me touche dans l’instant. À moi la souffrance de ceux que je côtoie : c’est ce Jésus-là qui est mien. À moi tout ce qui n’est pas paix, joie, ce qui n’est pas beau, aimable, serein… en un mot, tout ce qui n’est pas paradis. Car moi aussi j’ai mon paradis, mais il est dans le cœur de mon époux. Je n’en connais pas d’autre. Ainsi, pour les années qui me restent : assoiffée de souffrances, d’angoisses, de désespoir, de tristesse, d’arrachements, d’exils, d’abandons, de déchirements… de tout ce qui est lui. Ainsi je sécherai les larmes de ceux qui sont dans les tribulations près de moi et soulagerai ceux qui sont loin aussi, par la communion avec mon époux tout-puissant. Je passerai comme le Feu qui consume ce qui est corruptible et laisse debout la vérité seule. Mais il faut être comme lui, être lui dans l’instant présent de ma vie». Tiré de : Chiara Lubich, Le Cri, Ed. Nouvelle Cité 2000.

USA: le Prix Luminosa à un leader Sikh

USA: le Prix Luminosa à un leader Sikh

Tarunjit Singh ButaliaUnité, dialogue, communion. Ces trois objectifs, caractéristiques des Focolari, résument aussi l’engagement du Professeur Tarunjit Singh Butalia, un scientifique de l’Université de Columbus (État de l’Ohio), qui a reçu le 18 septembre dernier le Prix Luminosa 2016 à Hyde Park (New York). « Son infatigable effort pendant des dizaines d’années – a déclaré dans son message Maria Voce, la Présidente des Focolari – mérite notre admiration et notre profonde estime. Nous nous sentons solidaires avec vous et avec la communauté Sikh en travaillant, avec d’autres, à la paix et pour le bien notre maison commune ». Butalia, mu par la conviction que les religions ont un rôle crucial dans la construction de la paix, est un pionnier des relations entre catholiques et Sikhs aux États Unis. Et c’est précisément en raison de son fort engagement dans le dialogue interreligieux qu’en décembre 2011 il a participé à la Prière pour la paix à Assise, invité par le pape Benoit XVI. Dans son discours d’acceptation, le scientifique a rappelé les invitations amicales à des dîners ou pique-nique interreligieux qui ont marqué le début de ses contacts avec le Mouvement des Focolari. Une amitié qui, au fil du temps, s’est transformée en confiance. Il a ensuite souligné que la foi a toujours eu un rôle important dans la société américaine, précisément parce que c’est une nation d’immigrés, faite de personnes qui ont pu s’intégrer suffisamment et qui, au cours de ces 50 dernières années, manifestent toujours davantage leur désir de garder leur identité religieuse. « Musulmans, bouddhistes, Sikh, hindous, Jain et Baha’i en portant ici leur religion – a affirmé Butalia – ont fait des États-Unis une des nations les plus cosmopolites du monde. Il soulignait en outre l’importance de reconnaître le pluralisme comme une valeur « dans laquelle chaque groupe garde son identité tout en faisant partie d’un ensemble harmonieux ». « Nous devons nous concentrer sur la construction des relations » a-t-il dit ; « Nous devons réussir à parler de nos différences ». Butalia s’est ensuite proposé de faire un nouveau pas en avant par rapport à la Règle d’Or (« Fais aux autres ce que tu voudrais qu’on te fasse » (Mt 7, 12), en définissant la sienne comme «la règle de platine » : « Fais aux autres ce qu’ils voudraient que tu fasses pour eux ». Autrement dit aller au-delà de l’idée qui consiste à traiter les autres à partir de notre propre mesure, mais à partir de la leur. Il a ensuite invité les 130 participants à construire un dialogue en écoutant plus qu’en parlant » et à ne jamais faire de comparaisons pour voir quelle est la meilleure religion. A propos de l’islamophobie, Butalia a souligné que nous devons travailler contre la discrimination envers les religions, quel que soit leur credo. En conclusion il a cité le proverbe d’un disciple du fondateur Sikh Guru Nanak : « Personne n’est mon ennemi, et personne n’est étranger. Je vis en accord avec tous ».sikh delegation La remise du prix a été précédée par la 17ème rencontre entre catholiques et sikhs, organisée par le Secrétariat aux Affaires œcuméniques et interreligieuses de la Conférence épiscopale des États-Unis et par le Conseil Sikh pour les relations interreligieuses. Des représentants de l’Église Catholique et des Sikhs en provenance de diverses régions des USA s’étaient en effet réunis à la « Cité pilote Luminosa » pour une connaissance réciproque sous le signe du dialogue. « Cette rencontre – a déclaré le directeur du Secrétariat catholique Antony Cirelli – a été à l’image du dialogue souhaité par le Pape François, le dialogue de l’amitié.   Ont déjà reçu le Prix Luminosa, institué en 1988: le regretté cardinal O’Connor, archevêque de New-York ; Norma Levitt, ex-présidente des Religions pour la Paix (RFP) et présidente honoraire de Women of Reform Judaism ;le révérend Nichiko Niwano, président de l’organisation bouddhiste laïque japonaise, Risshō Kōsei Kai ; le Fon de Fontem Lukas Njifua ,  roi du peuple Bangwa (Cameroun) ; et Imam Warith Deen Mohammed, leader musulman américain.

D’Assise à Assise, de François à François

D’Assise à Assise, de François à François

Par sa présence à Assise le 20 septembre dernier, le pape François a donné suite à ce que Jean Paul II avait eu comme intuition en 1986 : la nécessité de prier pour la paix et le rôle que les religions ont pour éviter les conflits et contribuer par le fait même à les résoudre. Benoit XVI avait poursuivi dans le même sens, lui qui avait un grand sens de la foi, mais tout autant de la culture, avait compris que la paix n’est pas uniquement liée à l’engagement des croyants. C’est aussi un projet culturel, qui naît de la reconnaissance de ses propres erreurs – et Ratzinger l’avait fait en admettant celles de l’Eglise catholique – et du fait de cheminer ensemble, croyants aux côtés de ceux qui ne se retrouvent dans aucune religion. Avec le pape François, entouré des leaders de toutes les régions du monde, nous nous sommes rendu compte que le monde n’est plus celui de 1986. Du monde bipolaire de la guerre froide qui se faisait encore sentir dans les années 80, on est arrivé à la mondialisation multipolaire d’aujourd’hui, où même les guerres ont augmenté, sans toutefois être des guerres de religions. Face aux migrations forcées de ceux qui espèrent atteindre un « monde nouveau » et de ceux qui doivent accueillir des masses de réfugiés, il est nécessaire de retracer un projet de paix. C’est ce qu’a fait le pape face aux leaders de nombreuses religions capables de représenter une belle tranche de notre humanité d’aujourd’hui. François a voulu saluer un à un les responsables présents, en commençant par un groupe de réfugiés. Ce n’était pas un acte formel. Ce furent des moments profonds, de rapport intense, capables d’établir des ententes importantes pour le futur. Un second moment : le déjeuner dans le Couvent Sacré. Le pape les a voulus tous à ses côtés pour un moment de convivialité. Prendre un repas ensemble, sous le même toit, c’est en soi un acte de paix. Assisi, 20 settembre 2016Un troisième moment – central celui-là – a été la prière commune. Chaque religion avait un endroit où ses disciples pouvaient se retrouver pour prier, selon leur propre tradition religieuse. Un acte qui voulait effacer le doute que ces moments aient un petit goût de syncrétisme. Les chrétiens ont prié ensemble, pour montrer que l’unité entre les Églises est fondamentale si nous voulons donner une contribution importante à la paix, en tant que disciples du Christ. Le moment final sur la place en face de la basilique de S. François. Les leaders de chaque religion étaient assis en demi-cercle pour montrer que personne ne se targue de supériorité, malgré l’estime et la reconnaissance de tous envers le pape de Rome, un point de référence reconnu et crédible. Son nom, son exemple de vie sobre, ses paroles, ses gestes ont été constamment cités et objet de référence au cours des 29 panels ou des tables rondes qui se sont déroulées dans tous les coins d’Assise et des environs. La conclusion a été jalonnée de réflexions profondes et vitales de la part des leaders chrétiens, bouddhistes et musulmans, et de partages touchants : une jeune mère syrienne arrivée en Italie en utilisant les couloirs humanitaires ; un vieux Rabin israélien qui avait survécu aux camps de concentration nazis.   Pour couronner la soirée l’intervention du pape François a tracé une road-map pour les années à venir. « Seule la paix est sainte, pas la guerre ! », a-t-il affirmé, après avoir décliné le sens du mot paix aujourd’hui : il a parlé du pardon, de l’accueil, de la collaboration et de l’éducation, comme les éléments de base pour que la paix soit possible. « Qu’hommes et femmes de religions différentes se réunissent partout et créent la concorde, spécialement là se trouvent les conflits ». « Notre futur est de vivre ensemble », une idée qui universalise la lecture du philosophe juif Bauman qui, à l’inauguration, avait souligné la dimension du « nous », en oubliant celle du « ils » ou « eux ». Assise 2016 nous ramène, cependant, au premier François. Ici de fait, on respire la paix. La famille franciscaine a offert un exemple d’hospitalité humble, intelligente, constamment au service des leaders des différentes croyances. Cela démontrait que l’humilité demandée par S. François d’Assise à ses disciples était une condition fondamentale pour le dialogue et la paix. Une démonstration que la paix se construit avec tout le monde, ensemble, et que chacun porte en soi un don unique et incontournable pour arriver à la paix. Roberto Catalano Source : Città Nuova

Chiara Lubich : Réinventer la Paix

Chiara Lubich : Réinventer la Paix

reinventer la paixParis, le 19 décembre 1996 : l’UNESCO attribue à Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, le prestigieux prix pour l’Éducation à la Paix, en reconnaissance pour sa vie toute dépensée à la construction et à l’éducation à la Paix de milliers et milliers de personnes de toute croyance et latitude. Aujourd’hui, le thème de l’éducation à la paix est plus que jamais actuel. L’événement, organisé par l’Unesco et New Humanity se célébrera le 15 novembre auprès du Siège de l’UNESCO (Paris, France), de 10:00 à 18:00. Les travaux s’ouvriront avec le discours inaugural de l’UNESCO, ainsi qu’avec les salutations de Mgr Francesco Follo, Observateur Permanent du Saint Siège auprès de l’UNESCO et les interventions de Maria Voce et Jesús Morán, respectivement présidente et co-président, du Mouvement des Focolari. Deux autres moments suivront : 5 idées pour éduquer à la paix aujourd’hui ; le dialogue dans un monde uni et pluriel. Invitation: Invitation Unesco Inscription Réinventer la Paix Lis l’intervention de Chiara Lubich Regarde la vidéo (italien)

Syrie: deviendrons-nous concierges des pierres?

Syrie: deviendrons-nous concierges des pierres?

Samir Nassar 7153Six ans après le début de la guerre dans votre Pays et dans la région, quels en sont, à votre avis, les effets les plus durs sur la société ? Six ans de guerre ont fini par secouer le rempart de la société syrienne : la famille, sa cellule de base qui a encaissé les coups et les malheurs engendrés par cette interminable violence. Elle a été jusqu’en 2014 la planche de salut du Pays et de l’Église. Mais l’insécurité, l’intolérance, la violence et la destruction chaotique ont désormais déraciné plus de deux millions de familles. Privées de logement et dispersées dans le monde entier, comment pourraient-elles endurer encore un calvaire aussi lourd ? Depuis le début de la guerre (15 mars 2011), il est assez fréquent de voir nombre de foyers reposer sur la mère de famille. Les hommes vont à la guerre et souvent pour y mourir. Un dicton populaire dit : « Un orphelin sans père n’est pas un orphelin ». La famille demeure rassemblée autour de la mère qui en assure l’unité et la survie. Dans cette longue et pesante souffrance, ces mères héroïques vivent dans la pauvreté et dans les larmes. Elles ont bien honoré leur vocation en vivant sous tentes et en mourant noyées. Y-a-t-il plus grand sacrifice ? Destruction de la cellule naturelle de la société, et les jeunes ? Peut-on compter sur eux pour regarder l’avenir ? La mobilisation générale décrétée au mois d’octobre 2015 invite tous les hommes âgés de moins de 45 ans à rejoindre le service de l’armée. Une décision qui a perturbé aussi les autres membres de la famille qui ne pouvaient pas partir et qui sont restés sur place, en attendant la fin de cette guerre interminable. Cette tranche d’âge qui a disparu constituait l’épine dorsale des activités économiques encore sur pied. Certains ont rejoint les casernes et d’autres ont choisi de fuir en prenant le chemin de l’immigration clandestine, souvent irréversible, déstabilisant ainsi le marché du travail et la modeste vie familiale privée de ressources. Quel avenir pour une communauté privée de ses jeunes ? Quels sont les répercussions de la guerre sur l’Église ? Ces situations ont affaibli l’Église. Souvent les familles décident de rejoindre le fils qui est parti. Il en résulte un exode des familles qui a pour conséquence une diminution des fidèles dans toutes les paroisses. Déséquilibre démographique : en l’absence d’hommes jeunes, nos filles, qui se retrouvent seules, se marient avec des musulmans polygames. Donc diminutions des mariages et des baptêmes. Pour la première fois l’Église se trouve devoir affronter un autre problème crucial : à Damas un prêtre sur trois a décidé de se transférer dans un Pays plus tranquille. Comment faire pour retenir les prêtres à Damas ? Qu’advient-il d’une Église sans prêtres ? A votre avis quel défi et quelle l’espérance pour chrétiens qui sont aujourd’hui en Syrie ? Les villes mortes au nord de la Syrie sont une inquiétante photographie de ce que nous pourrions devenir. Comment éviter de nous réduire à l’état de gardiens des pierres ? Les chrétiens d’Orient ont à reconsidérer leur vocation et à vivre dans le sillage de la petite Église primitive minoritaire qui avançait sans garantie ni protection. Serons-nous en mesure de répondre à ce défi apostolique ? L’Évangile nous y encourage : « Ne crains pas petit troupeau » (Lc 12, 32)

Forum Mondial pour la paix au Brésil

Forum Mondial pour la paix au Brésil

WorldPeaceForum_BannerDu 22 au 25 septembre se déroulera le « Forum Mondial pour la Paix » au Brésil, à Florianopolis. http://worldpeaceforum.org/events/world-peace-forum-2016/ La cérémonie d’ouverture sera transmise en direct le 22 septembre à 18:00h (heure locale).       Pour suivre la transmission en direct : http://live.flars.net/worldpeaceforum2016 Ceux qui veulent participer à la conférence que les jeunes du forum feront avec les jeunes du monde entier, le 23 septembre à 11:15 h (heure locale) peuvent s’enregistrer à ce link: worldpeaceyouth.org/registration

Du Cameroun à Rome sous le signe de la miséricorde

Du Cameroun à Rome sous le signe de la miséricorde

Chiara a FontemUne délégation de 40 personnes est sur le point d’arriver à Rome en provenance du Cameroun, composée de neuf Fon, les Rois traditionnels du peuple Bangwa de Lebialem, au sud-ouest du Cameroun. Il s’agit des Fon-Fontem, Fon-Nwametaw, Fon-Nwangong, Fon-Esoh Attah, Fon-Akum, Fon-Lewoh, Fon-Nkar, Fon-Bamenda et Fon-Douala, accompagnés des Mafuas (Reines), de deux maires et de notables de ces Royaumes. Les Fon ont souhaité effectuer ce voyage en Italie pour célébrer le Jubilé de la Miséricorde avec le Pape François et remercier Dieu pour le 50e anniversaire de la première rencontre à Fontem entre le peuple Bangwa et le Mouvement des Focolari. Ce « pèlerinage »  débutera au Vatican par une rencontre avec le Pape lors de l’audience générale de mercredi 21 septembre. Les Fon pourront le saluer au nom de toute la délégation et de leurs peuples, en lui offrant des présents typiques de leur culture pour le remercier pour tout ce que l’Église a fait pour leurs populations. Les jours suivants, ils seront les hôtes du Mouvement des Focolari. Ils visiteront les lieux où Chiara Lubich est née, a vécu et est enterrée : Trente, Loppiano (Florence) et Rocca di Papa. C’est elle en effet, avec les Focolari, qui a répondu aux prières du peuple Bangwa, qui lui étaient parvenues par l’intermédiaire de Mgr Peters, évêque de Buea, au début des années 60. À cette époque, l’endémie de maladie du sommeil et d’autres maladies tropicales provoquait une mortalité infantile de 90 % et menaçait la population d’extinction. FontemCameroonAujourd’hui, ces maladies ont pratiquement disparu et l’hôpital – qui comprend un centre de soins ambulatoires, un laboratoire d’analyses, une salle d’opération et des services de médecine interne masculine et féminine, de chirurgie, de maternité et de pédiatrie, sans oublier la création toute récente d’un centre de maladies infectieuses – est un pôle d’excellence pour les soins envers la population de toute la région. Au début des années 70, une centrale électrique a aussi été construite, ainsi qu’une menuiserie, une école maternelle et un collège. Ce dernier, qui compte plus de 500 élèves, compte parmi les meilleurs instituts pré-universitaires du pays. Au cours de ces 50 ans, l’engagement évangélique, basé sur des faits, a impliqué la région de Lebialem tout entière en mettant en valeur la culture de ce peuple. En vivant la réciprocité, nombre de ses ressortissants ont accueilli le message chrétien dans leur vie personnelle et sociale. Durant cette période, sont nées plusieurs paroisses, le diocèse de Mamfe, d’autres écoles et infrastructures publiques et administratives gouvernementales, comme autant de fruits du travail collectif engagé avec des missionnaires et des sœurs de différentes congrégations, Cette histoire est le bagage qu’amènent avec eux les neuf Fon. Une histoire pour laquelle ils souhaitent remercier Dieu et la « Mafua Ndem Chiara Lubich » (reine envoyée par Dieu), comme le peuple Bangwa aime l’appeler. Une rencontre de la délégation Bangwa avec les médias est prévue Mercredi 21 septembre à 12h30 (après l’audience avec le Pape François à la salle J.H. Newman de l’Université Urbanienne. Autres infos: http://focolare-fontem.org/ Voir vidéo:   General Hospital, Fontem Communiqués de presse  

Atlanta (USA) : nous avons un rêve

Atlanta (USA) : nous avons un rêve

20160920-01La ville d’Atlanta, en Géorgie, est la neuvième grande métropole des USA, le siège de Coca Cola et aussi la ville natale de Martin Luther King. I have a dream, j’ai un rêve, s’écriait en 1963 le leader de la non-violence, en réclamant l’égalité entre blancs et noirs, et en espérant qu’un jour se réaliserait le credo de la nation américaine, à savoir « que tous les hommes ont été créés égaux », comme on peut le lire dans la Déclaration d’Indépendance de 1776.  Depuis il y a eu de nombreuses avancées, au moins formellement. C’est aussi le témoignage de Celi Montero, Costaricaine, « blanche », qui a vécu pendant 20 ans à Los Angeles, et au cours des dernières années à Atlanta, où elle a travaillé comme assistante dans un institut technique. « J’entendais dire qu’il y avait encore des épisodes de discrimination, mais cela me semblait des histoires exagérées. Je pensais qu’il n’en était pas vraiment ainsi. Mais hélas, j’ai dû me raviser ». C’est une histoire récente : en 2015, précisément à Atlanta, le meurtre d’un jeune afro-américain sans armes, de nouvelles violences à Baltimore, à Ferguson, l’essor du mouvement Black lives matter qui dénonce la pauvreté et le malaise des communautés noires et la violence de la police. Plus récemment en Louisiane et dans le Minnesota… dans une des nombreuses manifestations la haine tue cinq policiers et en blesse sept autres à Dallas. La tension se fait sentir est aussi à Atlanta où la population afro-américaine dépasse les 50%. Dans cette ville la communauté des focolari, qui reflète la démographie, s’engage à tisser des réseaux de réconciliation et à reconstruire le tissu social de l’intérieur. « Nos amis afro-américains ont peur de sortir de chez eux – raconte Celi – ils nous disent qu’ils craignent pour leur vie. Lorsque les conflits étaient plus fréquents, une amie avait peur d’aller faire ses courses. « Mais comme je crois au monde uni, je me suis reprise et suis sortie pour aimer tous ceux que je rencontrerais – me dit-elle -. Au supermarché je trouve une femme blanche qui présente un produit et elle s’arrête pour écouter. La femme comprend son geste et elles s’embrassent». C’est une situation latente qui souvent est amplifiée par le tamtam des réseaux sociaux. Après des années d’une lente progression, avec le « Civil Rights Movement » des années 60, dans le sud on rencontre encore l’inégalité sociale et économique. « Quelques-uns de mes jeunes amis afro-américains se sentent désavantagés par rapport aux jeunes blancs, quand il s’agit d’entrer à l’Université ou de trouver un emploi. « Arrivée en Géorgie je cherche du travail avec une amie noire – poursuit Celi -. Nous allons dans une agence pour l’emploi, elle est plus qualifiée que moi pour ce travail spécifique. Mais à moi ils me disent qu’ils m’appelleront prochainement, à elle on lui dit de retourner étudier et de mieux se préparer. La discrimination raciale était évidente. J’éprouve un profond dégoût : j’ouvre les yeux sur ce que de nombreuses personnes subissent chaque jour. Je fais mienne cette douleur et pour ma part, je cherche à tout faire pour construire des ponts au-delà des tensions que nous vivons ». « Avec de nombreux amis afro-américains musulmans nous réalisons ensemble de petites actions qui mobilisent toujours plus de monde. Nous préparons à manger et procurons des couvertures aux sans-abris de la ville, ou bien des sacs lorsque la police les oblige à se déplacer. Certains ont lancé des actions dans la paroisse d’un quartier riche pour subvenir aux besoins de 300 personnes. Ce sont de petites choses, mais elles témoignent d’un amour concret, au point que les musulmans disent : jusqu’ici nous dialoguions, maintenant nous sommes frères. Entre nous la question raciale est dépassée. Le jour où il y a eu des coups de feu, nous nous sommes retrouvés pour la rencontre de la Parole de Vie : nous avons partagé nos peurs, les incompréhensions et nous nous sommes dit les uns aux autres “Je suis ici pour toi” ! » « J’ai dans le cœur beaucoup d’espérance – conclut Celi – c’est vrai que nous sommes peu nombreux au milieu de ces problèmes : les conflits raciaux en sont un, mais ce n’est pas le seul. Il m’arrive de demander l’aide de Dieu pour entrer plus à fond dans cette culture afin de donner ensemble notre contribution spécifique : celle de l’unité là où il y a de nombreuses divisions ».      

Équateur : interventions après le tremblement de terre

Équateur : interventions après le tremblement de terre

Ecuador__Jose_Jacomor_EEE_EEP1Comme nous avons pu le suivre à travers les médias, le 16 avril dernier une forte secousse de magnitude 7,8 a frappé l’Equateur, en particulier les provinces de Manabì, Esmeraldas, Santo Domingo et Pichincha, laissant environ 30 000 personnes sans toit. Le mouvement des Focolari a tout de suite réagi de plusieurs manières : en envoyant des premiers secours, s’associant à beaucoup d’autres bénévoles et, dans le temps, par une récolte de fonds coordonnée par l’AMU (Action pour un Monde Uni) et l’AFN (Action Familles Nouvelles Onlus), alors que localement une commission a été constituée afin de déterminer les interventions et la coordination des travaux à long terme. La commission a écrit : “Ces mois-ci, quelques-uns d’entre nous sont allés rendre visite aux différentes localités sinistrées, pour rencontrer les communautés et essayer de collaborer avec des groupes travaillant déjà sur place pour le même but. Fin août les premières propositions d’intervention étaient mises au point et nous savons établi une étroite collaboration, en particulier avec l’Ong FEPP (Fond Equatorien Populorum Progressio) et la Fundación Amiga». 20160919-01Pour cette phase, les interventions post émergence retenues les plus urgentes avaient comme but la mise en œuvre d’activités de production qui puissent aider économiquement la population, et un soutien psychologique afin de soigner les traumatismes qui « après 5 mois, sont encore très forts », comme ils écrivent. Ils soulignent un autre aspect important : « Nous avons vu la nécessité d’offrir une formation sur les procédures à suivre afin d’obtenir des fonds du gouvernement équatorien pour la reconstruction des habitations ». Les localités où débutera l’aide se concentreront sur trois endroits, tous situés dans la province d’Esmeraldas : Salima, « 10 août » et Macara, « là où » des initiatives seront prises pour atténuer les conséquences des traumatismes subis et pour renforcer l’organisation et les capacités de la communauté », expliquent-ils. « En plus, à Salima on mettra sur pied une boulangerie sous forme de coopérative et une formation pour fabriquer des filets de pêche, où les formateurs seront les vieux pêcheurs eux-mêmes. Dans la localité « 10 août » se dérouleront des cours de formation à l’artisanat et aux soins pour les gens ; de plus, un groupe de mamans recevra une aide pour ouvrir une crèche pour enfants », expliquent-ils. « Cela représente – écrit la commission locale – la première phase du projet qui correspond aux fonds actuellement disponibles. En travaillant avec les communautés nous irons plus en profondeur dans leurs exigences et leurs besoins que nous espérons satisfaire ». Compte-rendu jusqu’à ce jour : pour l’urgence en Equateur, les contributions qui sont arrivées à l’AMU s’élèvent à 35.502 E, dont 10.000 déjà envoyés, AFN aussi a contribué avec 10.000 E. Lire les nouvelles précédentes : –          Urgence Equateur –          Tremblement de terre en Equateur deux mois plus tard  

Le Dieu d’aujourd’hui

Le Dieu d’aujourd’hui

Gesù AbbandonatoJe voudrais “le consoler”, “parcourir le monde pour Lui rallier de nombreux cœurs”, telle est la réaction spontanée que Chiara Lubich éprouve lorsque, le 24 janvier 1944, elle prend conscience de du cri abyssal de Jésus en croix : « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Si c’est le moment où il a souffert le plus – conclut-elle -, cela veut dire que c’est celui où il nous a aimé le plus. Faisons de Lui l’Idéal de notre vie ! ». Et dire qu’alors la théologie ne réfléchissait pas sur l’abandon expérimenté par Jésus ! La piété chrétienne concentrait toute son attention sur ses douleurs physiques, sur l’agonie au Jardin des Oliviers. Et pourtant la seconde guerre mondiale, et en particulier l’holocauste, étaient en train de creuser dans la conscience humaine un gouffre que seule cette expérience extrême de Jésus pouvait en quelque sorte combler. Chiara, encore jeune, choisit de chercher et d’aimer Jésus Abandonné dans les innombrables visages de la souffrance humaine personnelle et collective, seulement par amour : pour ne pas laisser l’Abandonné seul. Mais assez vite elle fait une expérience inattendue : « On se plonge dans un océan de douleur et l’on se retrouve en train de nager dans une mer d’amour ». Le déchirement se change en joie et transforme les relations, crée la communion : « Ce sont les deux faces d’une unique médaille. A toutes les âmes je montre la page de l’unité. Pour moi et pour toutes celles qui sont en première ligne pour l’Unité : notre seul tout, c’est Jésus abandonné ». Les années 1949-1951 sont source de nouvelles intuitions. La blessure de l’abandon comme expression du plus grand Amour devient pour Chiara la clé de voûte de sa vision de l’histoire, de la vie humaine mais d’abord de celle de Dieu. Elle la contemple comme « la pupille de l’œil de Dieu sur le monde » : un Vide Infini à travers lequel Dieu nous regarde : la fenêtre de Dieu grande ouverte sur le monde et la fenêtre de l’humanité à travers laquelle on voit Dieu ». Suivent des années d’épreuve, celles de l’étude approfondie du nouveau charisme par l’Eglise. Une attente que Chiara vit à la lumière du Fils abandonné par le Père, convaincue qu’en tout cela l’Eglise est Mère. Etape après étape, le volume retrace ainsi la trajectoire de l’aventure spirituelle de Chiara, à travers ses notes, ses lettres, ses journaux et ses discours, regroupés en six chapitres. 160 pages, introduites par le théologien Hubertus Blaumeiser, qui pourront accompagner et éclairer notre quotidien. Avec l’approbation des Focolari par l’Eglise, au début des années 60, s’ouvre un nouvel horizon : Jésus abandonné devient le moteur qui pousse à aller à la rencontre des défis sociaux, à celle de toutes sortes de déchirements, c’est “un maître du dialogue » dans le domaine œcuménique et interreligieux, il se manifeste comme le « Dieu d’aujourd’hui », capable de s’adresser aussi à ceux qui ne croient pas, il est aussi la source d’un grand changement culturel. Avec lui, l’auteure entreprend ce qu’elle a appelé le “Saint Voyage”, un chemin de sainteté communautaire qui a entraîné à sa suite des milliers de personnes sur les cinq continents : « Il est le plus grand Maître de la vie spirituelle, du détachement de soi, des personnes, de toute chose, de ce qui est de Dieu mais n’est pas Dieu ». Il en sera ainsi jusqu’à une dernière “nuit” qui plonge encore davantage Chiara dans l’abyssale séparation expérimentée par Jésus et en même temps l’identifie à la nuit collective et culturelle que traverse l’humanité. « En aimant Jésus abandonné – écrit-elle – nous trouvons le motif et la force pour ne pas fuir ces maux, ces divisions, mais pour les accepter et les consumer, en y apportant ainsi notre remède personnel et collectif ». Et elle en est convaincue : « Si nous parvenons à le rencontrer dans chaque douleur, si nous l’aimons en nous adressant au Père comme Jésus sur la Croix : « Entre tes mains, Seigneur, je remets mon esprit » (Lc 23, 46) ; alors avec Lui la nuit passera et la lumière nous éclairera ».

Giordani : la rencontre qui fit de moi un homme nouveau

Giordani : la rencontre qui fit de moi un homme nouveau

1956 Fiera di Piero_Chiara, Giosi e Igino GiordaniVoilà les notes que l’on trouve dans le journal personnel de Giordani : « 17 septembre 1948. Ce matin à Montecitorio j’ai été appelé par des anges : un capucin, un frère mineur, un conventuel, un tertiaire et une tertiaire, Silvia Lubig (sic !), qui est à l’origine d’une communauté à Trente. Elle a parlé comme une sainte inspirée par l’Esprit Saint ». Lui-même raconte ce qui s’est passé. « Un jour, je fus sollicité pour écouter une apôtre de l’unité, c’est ainsi qu’on l’appelait. C’était en septembre 1948. Je déployais alors toute ma courtoisie de député envers de possibles électeurs lorsque vinrent à Montecitorio des religieux, représentant les différentes familles franciscaines, et une demoiselle ainsi qu’un jeune laïc. Voir unis et d’accord entre eux, un conventuel, un frère mineur, un capucin, un et une tertiaire de saint François me sembla déjà un miracle d’unité : et je le leur dis. La demoiselle parla ; j’allais devoir écouter une personne venue plaider la cause ou le rêve de quelque œuvre charitable. Mais en fait, dès ses premiers mots je perçus quelque chose de nouveau. Lorsqu’au bout d’une demi-heure elle eut fini, j’étais saisi par le climat d’enchantement qui s’était créé :  j’aurais aimé que cette voix continue. C’était la voix que, sans m’en rendre compte, j’attendais depuis longtemps. Elle mettait la sainteté à la portée de tout le monde ; elle faisait tomber les barrières qui séparaient le monde laïc de la vie mystique. Elle mettait sur la place publique les trésors d’un château où seuls peu de personnes étaient admises. Elle rapprochait de Dieu : elle le faisait sentir comme Père, frère, ami, présent à l’humanité. Je voulus approfondir la chose : et après m’être mis au courant de la vie du Focolare de l’unité – comme on l’appelait – je reconnus en cette expérience la réalisation du désir pressant de saint Jean Chrysostome : que les laïcs vivent comme des moines, avec le célibat en moins. Je l’avais tellement entretenu en moi, ce désir ! Voilà ce qui s’était passé : l’idée de Dieu avait cédé sa place à l’amour de Dieu, l’image idéale, au Dieu vivant. En Chiara j’avais trouvé non pas une personne quelconque qui parlait de Dieu, mais une personne qui parlait avec Dieu : la fille qui, dans l’amour, conversait avec son Père. Si j’examinais le fait de manière critique, il n’y avait rien de nouveau dans ma découverte. Dans le cadre de vie qui s’ouvrait à mon âme, je retrouvais les noms, les figures, les doctrines que j’avais aimés. Toutes mes études, mes idéaux, les événements-mêmes de ma vie me semblaient converger vers ce but. Rien de nouveau, et pourtant tout était nouveau : les éléments de ma formation culturelle et spirituelle se structuraient selon le dessein de Dieu. Ils se mettaient à leur juste place. Tout était vieux et tout devenait nouveau. La clé du mystère était trouvée ; c’est-à-dire que l’amour, trop souvent barricadé, avait pris sa place : et le voilà qui se répandait, et comme une flamme, se dilatait, croissait jusqu’à devenir un grand feu. Renaissait alors une sainteté du peuple, avec sa dimension sociale (pour reprendre deux mots qui deviendront populaires avec le Concile Vatican II) ; elle avait été évincée par l’individualisme qui avait habitué chacun à se sanctifier pour soi-même, en prenant méticuleusement soin de son âme, par des analyses sans fond, au lieu de la perdre. La piété, la vie intérieure, jusque-là confinées dans les maisons religieuses, quelque peu monopolisées par des classes privilégiées, en sortaient pour se répandre sur les places, dans les usines et les bureaux, dans les maisons et les champs, tout comme dans les couvents, puisque partout où l’on rencontre des hommes, on rencontre des candidats à la perfection. Et pour vivre cette nouvelle vie, pour naître en Dieu, je ne devais plus renoncer à mes convictions : je devais uniquement les ajuster dans la flamme de la charité, pour qu’elles se vivifient. A travers le frère, je me mis à vivre Dieu. L’existence devint une aventure, vécue consciemment en union avec le Créateur, qui est la vie. Marie resplendissait d’une nouvelle beauté : les saints entrèrent dans ma vie de famille ; le paradis devint maison commune. Voilà la découverte, voilà l’expérience. Elle fit de moi un homme nouveau ».

La “boutique rose” derrière les barreaux

La “boutique rose” derrière les barreaux

BoutiqueRosaEn 2011, Maria Clara, jeune retraitée, déménage près du pénitencier féminin de Pozzuoli (Naples), un grand centre de détention parmi les plus surpeuplés d’Italie. Touchée par le cri de douleur provenant des fenêtres à barreaux, elle en parle avec les amis de la communauté locale des Focolari et 25 d’entre eux (jeunes, adolescents, familles…) décident de répondre à l’appel. En accord avec la Caritas diocésaine et d’autres Mouvements, le groupe s’immerge ainsi dans cette humanité souffrante qui est derrière les barreaux. Une expérience pas facile, qui amène à parfaire, sous le signe de la miséricorde, chaque geste et parole pour être vraiment cette proximité d’amour que ces personnes attendent. Chacun devient toujours plus conscient qu’il ne va pas là-bas pour “absoudre”, juger, ou pour faire un simple assistanat, mais seulement pour aimer, en visant la reconstruction de la personne. Et c’est peut-être en raison de leur attitude que, bientôt, ils voient émerger le côté positif de chacune. “Lorsque je sortirai d’ici, je veux être une personne nouvelle”, confie l’une d’elles. Une autre: “Maintenant que je sais ce que signifie être chrétienne, je veux vivre selon l’Évangile en aimant mes compagnes de cellule, même si elles me rendent la vie impossible”. Une autre encore: “J’ai compris que l’aide véritable vient de Jésus Eucharistie et pas des ‘puissants’ de la terre”. Ce flux de lumière et de grâce ne se conquiert pas d’un coup de baguette magique. C’est le fruit d’une attention continue aux besoins des détenues, les soutenant pour retrouver leur dignité dans une discrète et persévérante formation à vivre l’Évangile. Comme aller à la messe dominicale avec elles, l’animant avec des chants, et se mettre à disposition pour rénover la chapelle. Demander et obtenir la permission de la direction de la prison d’organiser, dans la Maison famille “Femme nouvelle” qui héberge des femmes sous le régime de détention alternative, toute une série d’ateliers d’éducation sur la santé, cours de cuisine, yoga, couture, etc. Un des besoins des détenues – pas avoué, mais immédiatement relevé – est le soin de leur image. C’est ainsi qu’est née l’idée de la “Boutique rose”, un lieu gratuit à l’intérieur de la prison, avec les murs peints en rose, des rideaux et des étagères colorés en contraste avec le gris des cellules. Un lieu où les détenues, souvent abandonnées ou loin de leur famille, peuvent recevoir chaque semaine des produits pour l’hygiène et le soin du corps, des vêtements, du linge, etc. En somme, tout ce qui est utile pour améliorer le “look” et augmenter l’estime de soi. Pendant ce temps, on écoute leur difficulté avec les autres détenues ou les agents, on donne du réconfort à leur chagrin de ne pas pouvoir s’occuper de leurs enfants à la maison, en construisant des rapports toujours plus étroits. C’est aussi l’occasion de partager petites ou grandes joies, comme une remise de peine, une visite inattendue, les pas faits en recommençant. Beaucoup d’entre elles viennent d’ethnies et de cultures différentes et appartiennent à différentes Églises chrétiennes et différentes religions. “Je me souviens d’une femme orthodoxe – raconte Maria Clara – qui, durant la semaine de prières pour l’unité des chrétiens, a voulu participer avec un chant-prière. En pleurs, elle m’a ensuite dit qu’elle offrait l’immense douleur de la détention pour l’unité des Églises. Nous sommes ensuite allés à Naples pour rencontrer son mari et leurs cinq enfants, leur apportant des aides. Nous avons partagé cette expérience avec quelques personnes appartenant à des Églises chrétiennes de différentes dénominations avec lesquelles un dialogue œcuménique est ouvert dans le diocèse, leur proposant de venir elles aussi en prison pour aider dans la ‘Boutique rose’. Elles étaient enthousiastes! Maintenant, quatre sœurs évangéliques collaborent avec nous. Grâce à elles, les rapports avec les détenues d’Églises différentes deviennent toujours plus étroits et, parfois, ils continuent aussi lorsqu’elles sortent de prison.”

« Voix de mon chant », le nouveau CD du Gen Rosso

https://www.youtube.com/watch?v=8Asjy1-9mxI Après Noi veniamo a te 1972, (Nous venons à toi), Dove tu sei 1982 (Là où Tu es), Se siamo uniti, 1987 (Si nous sommes unis), et en collaboration avec le Gen Verde Come fuoco vivo, 1998 (Comme un feu vivant) et Messa della Concordia 2004 (Messe de la Concorde), en cette année de la miséricorde une nouvelle œuvre du Gen Rosso: Voce del mio canto (Voix de mon chant), un recueil de morceaux nés d’une recherche intérieure autant musicale que spirituelle. L’album commence par une interview à Lito Amuchastegui, un argentin, membre du Gen Rosso depuis 20 ans. C’est lui qui a composé la majeure partie des airs à partir desquels une Messe complète a pu voir le jour, grâce aussi à la collaboration de Ben Enderle pour quelques musiques et de Valerio Lode Ciprì pour quelques textes, tandis que le mixage final a été réalisé par Emmanuele Chirco. Passionné de musique – il a commencé à chanter en public dès l’âge de cinq ans – Lito a travaillé dans le Gen Rosso comme ingénieur du son. Voce del mio canto (Voix de mon chant) est l’héritage qu’il laisse au groupe avant de partir pour Cordoba (Argentine), sa terre natale.  « Ecrire une Messe n’est pas une plaisanterie », déclare-t-il. « Cela est très exigeant : il s’agit de dire qui est Dieu pour toi. Pour composer chaque morceau, j’ai dû me mettre en face de Lui, et, comme lors d’un entretien, lui demander : es-tu vraiment la Voix de mon chant ? Es-tu vraiment mon unique bien ? Lorsque les croix surviennent, es-Tu mon Simon de Cyrène ? Pour le morceau Il Cielo è con noi (Le Ciel est avec nous), je suis parti d’une méditation de Chiara Lubich, où elle dit que le Ciel s’est renversé sur nous, le Ciel infini : « Et tu es né parmi nous et tu nous as apporté le parfum du ciel, tu es mort pour nous, tu es pur amour, amour divin » ; il s’agit donc d’une question sur Dieu, non pas au niveau théologique ni historique, mais sur qui est Dieu pour moi. C’est pourquoi je parle d’une recherche spirituelle». Voce del mio canto (Voix de mon chant) est donc surtout une expérience : prière, joie de se sentir aimé par Dieu. Mais comment est née l’idée d’une messe chantée ? « Le point de départ a été le désir de faire de la musique ; j’ai emporté ma guitare en vacances et j’ai écrit d’un seul jet les paroles de Quelli che amano te (Ceux qui T’aiment). Puis je les ai mises en musique et partagées avec ceux qui étaient avec moi. Cela leur a plu. Du coup j’ai continué et il en est sorti 11 morceaux, plus deux que nous avions déjà. Pourquoi une Messe ? Dieu semblait me parler ainsi : Je veux t’aider à me rendre davantage gloire. C’est de là que tout est parti». Qu’y-a-t-il derrière chaque morceau ? Lito Amuchastegui nous confie qu’il a mis en chacun un peu de ses racines : « Dans l’un il est question du Pain de la Terre Mère. La Terre Mère est très ressentie par nous les sud-américains, elle nous arrive des traditions indigènes. De plus je suis allé en Uruguay, où j’ai connu le « candombe » qui a des traits afro-américains et dans le Sanctus, j’ai voulu laisser l’empreinte de mon expérience avec les musiciens uruguayens : un peuple qui chante et loue Dieu, un peuple qui vit dans les rues, au son des tambours, comme le roi David qui chantait et dansait devant l’Arche de l’Alliance. Ou bien, Niña de Nazareth (Jeune fille de Nazareth), que j’avais écrite encore avant de faire partie du Gen Rosso et que je n’avais jamais réussi à mettre en musique. En y travaillant avec Beni Henderle, elle est sortie au bout de deux heures. Pour d’autres ce fut au contraire plus laborieux : par exemple j’ai dû faire sept versions du  Kyrie Eleison. Je voulais communiquer l’expérience que Dieu nous aime ; la miséricorde aussi vient du fait qu’Il est Amour. Le reste est relatif, mais pour moi c’est quelque chose d’inébranlable». Que conseillerais-tu à ceux qui veulent reprendre ces chants ? « Je dirais qu’ils ne sont pas à chanter mais à vivre. Je souhaiterais que les personnes qui voudraient les utiliser dans un groupe, une paroisse, un chœur, puissent vivre cette expérience avec Dieu.« Entrer » dans ces morceaux. S’y introduire de toute leur âme pour qu’il puisse en ressortir une juste interprétation».   Liste des morceaux :

  1. Verso di te (Vers Toi)
  2. Kyrie Eleison (Tu accueilleras toujours)
  3. Gloria
  4. Loda il Signore anima mia (Mon âme loue le Seigneur)
  5. Alleluia
  6. Quelli che amano te (Ceux qui t’aiment)
  7. Sanctus (rythme de Candombe)
  8. Agnello di Dio (Agneau de Dieu)
  9. Il cielo è con noi (Le ciel est avec nous)
  10. Voce del mio canto (Voix de mon chant)
  11. Come un fiume (Comme un fleuve)
  12. Ave Maria
  13. Niña de Nazareth (Bonus Track). (Jeune fille de Nazareth)

L’intégralité des textes et des partitions musicales sont inclues dans le CD Dove acquistare il CD Voce del mio canto

Le Gabon dans une impasse

Le Gabon dans une impasse

20160914-01« Lorsque l’on m’a proposé d’aller rendre visite aux communautés des Focolari au Gabon, j’ai cherché sur Google Earth pour découvrir dans quel endroit du continent africain il se trouvait. Il s’agit en fait, d’un petit pays dont on parle peu ou pas. Et pourtant il y a peu d’endroits au monde aussi beaux, aussi riches en ressources (pétrole, bois précieux, forêts, espèces en voie de disparition, parcs naturels, 800 km de côte, fleuves, une mer à faire rêver…). Sans parler des personnes : moins de 2 millions d’habitants de 40 ethnies différentes, chrétiens, animistes et musulmans, habitués à vivre pacifiquement ensemble et – je dois le dire – d’une capacité d’accueil personnelle extraordinaire, voilà ce que j’ai pu expérimenter dans mon cœur. Aujourd’hui, le Gabon se trouve dans une impasse politique compliquée, après les élections du 27 août et l’annonce de la victoire d’un des deux candidats à la présidence. Tout le pays ainsi que la communauté internationale, demandent vivement la transparence en rendant officiels les résultats de chaque région et pas seulement le résultat final, comme le prévoit la constitution gabonaise. Dans ce cas particulier, de fait, le résultat n’est pas convaincant pour une grande partie de la population qui est descendue dans la rue, autant à Libreville (la capitale) qu’à Port-Gentil (ville industrielle). Les différentes manifestations ont été maîtrisées et réprimées, malheureusement avec un nombre imprécis de morts et beaucoup d’arrestations. Les moyens de communications non officiels étant bloqués ainsi que les différents réseaux sociaux, j’ai de la difficulté à obtenir des nouvelles de mes amis, avec lesquels nous avons passé des journées inoubliables à la lumière de l’évangile vécu. Ce sont eux qui réussissent à entrer contact avec moi pour dire qu’ils vont bien et préciser dans quelle situation ils se trouvent : « Merci de nous porter dans ton cœur ! écrivent-ils de Libreville. Il est malheureusement vrai que tout le pays vit une situation de violence post-électorale. La tension est forte et on nous conseille de nous ravitailler en eau et en denrées nécessaires et de rester chez soi. Quelques supermarchés ont été mis à sac. La communication est gérée par le gouvernement et nous n’avons la possibilité de nous connecter à internet que durant de courts instants et uniquement de 8h à 14h ; en revanche  les services de messagerie et les « réseaux » comme facebook, WhatsApp etc. sont bloqués. Les militaires sont visibles à tous les coins de rues. Une confusion totale après la proclamation des résultats des élections, dans ce pays libre et démocratique… Nous sommes encore en attente de l’annonce de la Cour Constitutionnelle, qui pourrait être suivie de désordres. Les gens craignent pour l’avenir proche du Gabon ». Je reçois des nouvelles de Port-Gentil: “Nous allons bien, grâce à Dieu. Depuis le 31 août l’accès à internet est limité et compliqué. Nous espérons que sa réactivation arrive vite car c’est un instrument important pour la communication. Toute la semaine dernière nous sommes restés enfermés à la maison, impossible de sortir à cause du chaos total qui a envahi les rues de Port-Gentil et de beaucoup d’autres villes du pays. Nous sentons en ce moment l’importance de la prière ». Avant de nous quitter nous avons scellé un pacte entre nous : nous engager à être des bâtisseurs de paix, d’unité et de dialogue avec tout le monde, chacun dans son milieu de travail et de famille. Maintenant il est temps plus que jamais de le mettre en pratique. Les paroles que le pape a prononcées hier le 11 septembre aux personnes présentes sur la place St Pierre et au monde nous soutiennent : « Je confie au Seigneur les victimes des conflits et leurs familles. Je m’associe aux évêques de ce cher pays africain pour inviter les parties à refuser toute violence et à toujours poursuivre comme objectif le bien commun. J’encourage tout le monde, en particulier les catholiques, à être des bâtisseurs de paix dans le respect de la légalité, dans le dialogue et la fraternité ».

Fon de Fontem (Cameroun) en pèlerinage à Rome, Loppiano et Trente

19-20 septembre : arrivées à Rome 21 septembre : Audience avec le Saint Père, le Pape François, au Vatican. Après l’Audience, visite du tombeau de St Pierre et des Papes. Visites de quelques lieux saints. 22 septembre : visite touristique de Rome. Départ pour Loppiano (première Cité pilote des Focolari) 23 septembre : visite de Loppiano et rencontre avec ses habitants 24 septembre : départ pour Trente, la ville natale de Chiara Lubich. 25 septembre : visite de la ville de Trente, rencontres avec quelques-uns de ses habitants, avec des représentants de diverses institutions, avec le maire et l’archevêque de Trente. 26 septembre : départ de Trente pour Rome. Etape touristique à Venise. Arrivée le soir à Castel Gandolfo. 27 septembre : visite de la tombe de Mafua Ndem Chiara Lubich, au centre international des Focolari à Rocca di Papa (Rome). Rencontre avec les membres du conseil général. 28 septembre : départ et conclusion du pèlerinage.  

Évangile vécu: tout nous appartient!

Évangile vécu: tout nous appartient!

Les fruits de la Parole “Il y a des années, nous étions trois à demander au nouveau prêtre d’approfondir la Parole de Dieu. C’est ainsi qu’a commencé la rencontre qui précédait la liturgie dominicale. Plus nous nous engagions à mettre en pratique la Parole, plus nombreuses étaient les personnes intéressées à participer. En quelques mois, nous étions un groupe nombreux; parmi les plus assidus, les rapports étaient comme ceux d’une vraie famille. En paroisse, nous commencions à respirer un air nouveau. Or, la seule prière et l’effort individuel pour être de braves chrétiens ne suffisaient plus; nous nous sentions impliqués sur un chemin communautaire sur lequel chacun s’engageait à atteindre l’objectif de la sainteté avec les autres. Nous sentions Jésus proche de nous, entre nous, ce qui avait des conséquences: en plus de la joyeuse découverte d’une nouvelle image de l’Église, naissait l’exigence de partager aussi les biens matériaux avec les plus malchanceux, de soutenir des familles en difficulté, des jeunes désorientés, des personnes souhaitant redécouvrir l’amour de Dieu. Et pas uniquement dans le cadre paroissial.” (Lucio – Italie) L’oubli du treizième mois “J’étais au marché lorsque, me souvenant que mes parents n’avaient pas beaucoup d’argent, j’ai aussi fait les courses pour eux. Sur le chemin du retour, j’ai remarqué une fillette en larmes: elle avait faim et ses parents – m’a-t-elle raconté – n’avaient rien à manger. En consultant mon mari Antonio, nous avons décidé d’apporter la moitié de nos courses mensuelles à cette famille. Le jour suivant, la fille de notre voisine est venue nous confier que son papa était parti chercher du travail et n’était plus rentré. Eux non plus, une famille nombreuse, n’avaient rien à manger. J’ai pensé: “maintenant ça suffit, nous avons déjà fait notre part!” Mais lorsqu’Antonio m’a rappelé que nous n’avions pas encore donné le nécessaire, nous avons partagé encore une fois ce qui était resté des provisions mensuelles. Nous n’avions plus d’argent pour les courses, mais, chaque jour, nous avons reçu de l’aide de la part de quelqu’un. À la fin du mois, mon salaire était le double que d’habitude. Ce n’était pas une erreur: c’était le treizième salaire que j’avais oublié.” (B.P. – Brésil) Tradition avec un cœur nouveau “Dans notre société, spécialement dans les villages, les hommes, par tradition, ne participent pas aux tâches ménagères et les femmes, aussi lorsqu’elles sont malades, travaillent: elles ne se sentent pas victimes et les hommes ne se sentent pas non plus coupables. Chez moi c’est pareil. Si ma femme faisait un travail et que je lisais un livre ou regardais la télévision, je n’avais pas l’idée de me lever si le bébé pleurait: c’était son devoir. Lorsque, avec l’aide d’amis chrétiens, il m’est apparu évident que les autres ont droit à mon amour, à mon aide, j’ai senti devoir commencer surtout chez moi. Un jour, ma femme, alors qu’elle préparait le petit-déjeuner, a dû s’occuper du bébé. J’ai donc mis la table moi-même. À son retour, elle était surprise, mais n’a pas fait de commentaires. Mais lorsque j’ai repassé seul mon costume pour aller au bureau, c’était trop pour elle… Alors je lui ai raconté la beauté d’aimer en premier et de faire aux autres ce qu’on aimerait qu’on nous fasse. Maintenant, il y a plus d’harmonie dans notre famille.” (W.U.H. – Pakistan)

Venezuela : la solidarité en réponse à la crise

Venezuela : la solidarité en réponse à la crise

20160912-aLes nouvelles qui nous parviennent du Venezuela ne sont pas vraiment réconfortantes. Ce pays latino-américain semble vivre non seulement une situation d’extrémité mais aussi de division. Dans ce contexte, les communautés des Focolari se mobilisent en faveur de la réconciliation et de la solidarité en partageant tout ce qu’elles ont. La communauté de Colinas de Guacamaya (Valencia), après s’être interrogée sur la façon de vivre cette période de crise sociale, politique, économique qui est en train d’atteindre des sommets, répond en redoublant son engagement à mettre en pratique le commandement nouveau de l’Evangile, celui de l’amour réciproque, en commençant par les petits gestes de la vie quotidienne. Une dame écrit : « Aujourd’hui, tandis que j’achetais au supermarché 12 rouleaux de papier hygiénique, j’ai pensé à ceux de la communauté qui, comme beaucoup d’autres vénézuéliens, ne peuvent s’en procurer nulle part, même s’ils ont de quoi les payer. J’appelle une amie qui, toute heureuse, me prie d’en prendre pour elle. Elle me demande à son tour si j’ai besoin de quelque chose, et j’ai pu lui dire qu’à la maison on manquait de savon. « Ah – me répond-elle – ça je te le donne ! Non seulement, mais je t’amène un platano (des bananes) que mon fils vient juste de me donner » Une fois de plus j’ai touché du doigt que si l’amour circule, la phrase de Jésus : « Donnez et il vous sera donné », se réalise. Des gestes simples, mais aussi conséquents, si on pense que pour une mangue volée, certains en arrivent à tuer ». Une autre dame raconte : « En début de journée je rencontre une personne qui cherche de l’huile pour cuisiner et comme j’en ai un peu, je la partage avec elle ; peu de temps après j’en rencontre une autre qui avait besoin d’une injection : je lui ai faite en y mettant tout le soin nécessaire. Plus tard une femme frappe à ma porte : sa petite fille est grippée et elle a besoin d’un nébuliseur. Par chance j’en ai un, d’ailleurs beaucoup s’en servent. En passant devant la maison d’une amie, j’en profite pour lui demander si elle a besoin de quelque chose : « Oui, de lessive pour laver mon linge », me répond-elle. Je cours à la maison, je prends mon paquet et on en partage le contenu en deux. Comme mon mari travaille de nuit, le soir quelqu’un de la communauté vient me tenir compagnie. J’accueille ce geste comme une forme de solidarité et du coup j’en profite pour préparer le dîner, en pensant que quelqu’un n’a pas suffisamment de quoi manger. Avant de m’endormir, je jette un regard sur ma journée, j’éprouve une grande joie : nous avons vécu les uns pour les autres et ensemble nous nous sommes aidés à vivre l’Evangile. Demain j’aurai une nouvelle occasion de reconnaître en chaque personne qui passe à côté de moi une présence spéciale de Dieu ». Les problèmes du Pays ont pris une telle dimension que ces récits de la vie quotidienne peuvent sembler ingénus, ou du moins insuffisants, de petites gouttes d’eau en face d’un océan. Et l’on attend au plus vite des réponses au niveau politique économique et social. Mère Térésa de Calcutta disait que « ce que nous faisons est une goutte dans l’océan, mais que si nous ne le faisions pas l’océan aurait une goutte en moins ». Il semblerait que ce soit aussi la conviction de cette petite communauté vénézuélienne.

Pasquale Foresi: “Marie de Nazareth”

Pasquale Foresi: “Marie de Nazareth”

Bella Accoglienza, Ave Cerquetti « Marie est la créature qui a été rendue capable d’engendrer, dans la chair, le Verbe, la seconde Personne de La Trinité. Nous devons entendre cette prérogative de Marie dans toute son extraordinaire densité qui la rend unique parmi toutes les créatures. Marie, étant Mère de Jésus, est Mère de l’unique Personne humano-divine du Verbe. Elle lui donne la nature humaine qui, en Lui, s’unit dans une union très profonde et parfaite – “sans division” et “sans confusion”, affirme le Concile de Chalcédoine (cf. DS 302) – avec la nature divine. Marie est donc réellement Génitrice de Dieu (DS 251-252). Dieu a pu réaliser en elle, grâce à son libre consentement au projet de Dieu préparé de toute éternité : “Que tout se passe pour moi comme tu l’as dit” (Lc 1, 38). En même temps, parce que Marie, pensée par Dieu comme celle qui résume en elle toute la création, a ouvert à la création la possibilité d’engendrer Dieu. C’est ainsi qu’avec elle et en elle, la liberté de l’homme parvient à sa vérité et à sa plénitude. Donc, de Marie, la Femme, est né Jésus, l’Homme-Dieu. À partir de là, il est nécessaire de réinterpréter, sur le plan trinitaire, le fait biblique concernant le rapport ontologique homme-femme dans lequel s’enracinent leur véritable et profonde égalité et la distinction des deux ». De : Pasquale Foresi, Luce che si incarna, Città Nuova 2014, pp. 178-179

Dans les faubourgs de Buenos Aires

Dans les faubourgs de Buenos Aires

20160910-01Le 14 août José C. Paz était en grande fête (à une cinquantaine de km de Buenos Aires, Argentine), pour célébrer le 10ème anniversaire de l’inauguration du siège qui accueille les activités du projet social « Juntos por el Barrio » (Ensemble pour le quartier), une œuvre sociale visant particulièrement les enfants et les adolescents du quartier et leurs familles. Mais s’il est vrai que le bâtiment fête ses dix ans, il ne faut pas oublier que les activités du projet ont démarré bien avant et, comme souvent cela arrive, ce sont les gens qui vivaient depuis longtemps dans ce quartier qui les avaient suscitées. Lorsque François, le pape argentin, a demandé de s’occuper des périphéries, il avait sans doute en tête des situations comme le barrio (quartier) où se trouve ce centre social. Il s’agit d’habitations entassées formées de manière arbitraire tout proche d’autres constructions, bâties par des groupes de familles arrivées là en recherche d’argent. Argent qu’ils n’ont malheureusement pas trouvé parce qu’il n’y en avait pas. Le chômage augmentant les a rendus plus pauvres encore et vulnérables à tout ce qui pouvait en découler : marginalisation, alcoolisme, drogue, violence, prostitution. Dangers qui menaçaient aussi les enfants et les adolescents qui passaient le plus clair de leur temps dans la rue.                                                                                                                                                                                                             20160810-02Fin 1999, quelques habitants ‘historiques’ du quartier, soutenus par les Focolari qui ont un centre de rencontre dans le secteur, se sont mis ensemble pour faire quelque chose pour ces nouveaux arrivés. Ils ont tout d’abord essayé de déceler ce dont le barrio avait le plus besoin. Le voilà : pouvoir disposer d’un endroit qui accueille le jour des enfants et des adolescents afin de les retirer de la rue. Ainsi est né le projet « Juntos por el Barrio ». Dans une salle de fortune une première activité de soutien scolaire a démarré. Vu le succès de l’initiative (en partie financée par le soutien à distance de AFN onlus), les idées ont commencé à se multiplier sous forme d’autant d’initiatives. Et avec des dons venant aussi de l’étranger un nouveau bâtiment a pu être construit où se déroulent ces activités et qui bien vite est devenu le point de rencontre et de référence pour tout le barrio. 20160910-03 Cela valait donc la peine de faire la fête aussi parce que le quartier est vraiment en train de changer d’aspect. Dans le centre « Juntos por el barrio » se déroulent maintenant de nombreuses activités, plusieurs d’entre elles s’adressent aux moins de 18 ans, mais aussi à des des personnes de tous âges : hygiène alimentaire, prévention sanitaire, alphabétisation, travaux de sérigraphie et d’artisanat, cours de jardinage, coiffure, broderie, activités ludiques. Plus de 70 familles en bénéficient donc, et chaque semaine une moyenne de 200 personnes fréquentent le centre. Les 220 qui sont intervenues à la célébration du 14 août, parmi lesquelles une centaine d’enfants, laissent éclater leur joie par tous leurs pores. Tout le monde se sentait protagoniste non seulement de la fête  mais aussi de cette avancée, sans doute une façon d’être partie prenante d’un processus dans lequel la réciprocité partagée l’emporte sur le fait de donner ou de recevoir.

La nouvelle humanité de Chiara Lubich au Social Forum de Montréal

La nouvelle humanité de Chiara Lubich au Social Forum de Montréal

World Social Forum -02La semaine de la gentillesse dans l’école d’Yvonne, à Toronto, a eu la surprise de recevoir la visite d’un ministre du gouvernement canadien, intéressé de comprendre comment les élèves, grâce au dé de l’amour, avaient changé l’atmosphère des classes et développé le service et l’attention envers les autres, faisant disparaître le boulisme. Le Peace Project (projet pour la paix) a été récompensé pour être une des actions les plus exemplaires du district, et d’autres écoles l’ont adopté avec l’approbation du ministère de l’éducation. A North Riverside, un village à quelques kilomètres de Chicago, Carol a conçu un projet social, l’Art de prendre soin de soi, que l’administration publique a adopté et qui a transformé des voisins étrangers et méfiants en une communauté dont le style de vie est imbibé d’accueil et de partage. World Social Forum -04Voilà quelques-unes des actions positives que le mouvement Humanité Nouvelle, expression sociale des Focolari, a présentées au Social Forum de Montréal qui, pendant la deuxième semaine d’août, a fait converger plus de 25 mille acteurs de 125 pays. Projets, études, actions sociales, démonstrations artistiques ont contribué à imaginer « Un autre monde possible », d’ailleurs le titre choisi pour la 12ième édition de ce laboratoire mondial, né en 2001 à Porto Allègre au Brésil en tant que réponse au forum économique qui se tenait à Davos, en Suisse avec les puissants de la terre. Le forum social offre un espace, que chacun gère, aux différentes expressions de la société civile qui, de la base essaient de marquer un changement dans le domaine des droits humains, de l’environnement, des économies alternatives, des énergies renouvelables, de la démocratie participative. Les trois laboratoires ouverts, gérés par Humanité Nouvelle furent une expo des praxis positives dans le domaine social, économique et politique jaillies du charisme de l’unité de Chiara Lubich, à travers trois laboratoires publics à l’université McGill de Montréal et celle de Québec. Jean Charles Bitorirobe, burundais d’origine et citoyen canadien, à travers son association “Burundi cœur d’Afrique » a voulu résoudre les conflits ethniques qui divisaient Hutu et Tutsi dans le pays et qui s’étaient aussi répandus au Québec. « Nous voulions que ce soit un centre culturel des Burundais sans regarder l’ethnie et nous avons réuni en février plus de 420 personnes pour échanger nos expériences, nos tristes bagages du passé, nos habitudes culturelles qui ne pouvaient pas continuer à diviser notre peuple. Le charisme de l’unité nous a inspirés ». Jean Charles a fait naître une équipe de foot, un cours de langue kirundi et de danses, une récolte de fonds pour 150 enfants avec déficit mental au Burundi et un dîner aux plats typiques et aux musiques traditionnelles. « Quelqu’un a tout de suite pensé que nous voulions constituer un parti, mais nous voulions travailler pour l’unité et même l’ambassade a apprécié et reconnu notre travail ». La conclusion de ce laboratoire public a été confiée à Patience Lobé, politicienne camerounaise et point de référence pour les milliers de volontaires du mouvement des Focolari. Menacée de mort et victime de plusieurs attentats pour avoir dénoncé la corruption dans le secteur des travaux publics de son pays, Patience ne s’est pas avouée vaincue. « Je sentais que je devais lutter pour la justice. Je ne sais pas si cette ténacité tient de ma nature, mais je pense que Dieu se sert de nous comme ses instruments ». En tant qu’ingénieur civile, elle recevait un très bon salaire, mais la pauvreté qui l’entourait ne lui donnait pas de répit alors cette femme courageuse a créé des centres professionnels pour ceux qui débutent sur le marché du travail et des coopératives, dont une d’élevage organique de poulets qui est devenu une fine fleur dans le district industriel du pays. « La faim, la pauvreté est avant tout un problème de valeurs, mais si nous nous mettons ensemble, nous pouvons créer le changement et être des personnes qui savent produire du nouveau ». En parfaite harmonie avec le compte-rendu des travaux du Social forum. 

Le Gen Rosso en Espagne

Le Gen Rosso en Espagne

Guitare, batterie et basses acoustiques, piano, saxophone et les voix du Gen Rosso. 201609_GenRossoUne vingtaine de chansons tirées des presque 50 ans de vie du groupe: Un’altra umanità, Nascerà, Costellazioni… Un concert acoustique et multiculturel en trois langues: italien, espagnol et anglais. Les dates et les villes de la tournée du Gen Rosso en Espagne sont les suivantes: 16 septembre: Théâtre Jacinto Benavente de Galapagar (Madrid) 18 septembre: Théâtre Fernández Baldor de Torrelodones (Madrid) 21 septembre: Auditoire Fundación Caja Rural de Granada 23 septembre: Grand Théâtre de Cáceres 24 septembre: Théâtre Auditoire Riberas del Guadaíra (Alcalá de Guadaíra, Séville) 27 septembre: Veillée de la Miséricorde à 20h30. Paroisse San Pedro Poveda (Jaén) 29 et 30 septembre: Salle Borja (Valladolid) 2 octobre: Auditoire du Collège La Sagrada Familia (Maristas), Carthagène (Murcie) Le Gen Rosso International Performing Arts Group se caractérise par l’internationalité de ses membres et par l’engagement personnel de chacun: mettre en pratique et communiquer, à travers la musique, des messages de paix et de fraternité universelle, en construisant personnellement un monde plus uni.


https://youtu.be/t5Cvfaz-e64

Sœur Francesca :  le courage de la miséricorde

Sœur Francesca : le courage de la miséricorde

 SuorFrancesca“Je suis originaire de la province de Naples et je viens d’une famille modeste. Mon père, Ministre extraordinaire de l’Eucharistie, avait en charge la plupart des malades et des pauvres du village, ils faisaient en quelque sorte partie de la famille. J’avais 14 ans lorsque papa est décédé à la suite d’une tumeur, il avait 40 ans. Ce fut une grande douleur : ce n’était donc pas vrai que Dieu prend soin de nous, comme il me l’avait toujours dit. Je me suis mise à étudier sans relâche, mon but était de gagner beaucoup d’argent et de me construire une maison bien à moi. Dans ma vingtième année, Dieu s’est à nouveau manifesté : un groupe d’amis m’a invitée à une rencontre. A vrai dire, je ne me souviens de rien ; la seule chose qui m’a poussée à chercher à les revoir était la joie que je voyais entre eux et que je n’avais pas. J’étudiais, je réussissais, j’avais des amis, mais je n’étais pas heureuse comme eux. Je voulais mieux comprendre qui était ce Dieu dont ils parlaient, et aussi, au bout de deux ans, ce que je voulais faire de ma vie. J’ai connu ma congrégation presque par hasard. J’avoue que je ne tenais pas les sœurs en grande considération. Dans ma région le couvent est encore vu comme un refuge pour se protéger du monde : ce ne pouvait pas être ma voie ! Je suis « solaire », joyeuse, j’aime la compagnie des gens, j’ai étudié, j’ai fréquenté des garçons. Mais dans cette famille religieuse j’ai trouvé l’amour de ma vie, Dieu, auquel je n’ai pas pu me dérober. C’était la maison que j’avais tant désirée depuis mon adolescence, mais avec quelque chose en plus : je n’étais pas seule, j’avais d’autres sœurs qui comme moi, aimaient Jésus. Ma famille religieuse – les Sœurs Franciscaines des Pauvres – est entrée en contact avec le Mouvement des Focolari à la fin des années 60. Elle traversait une grande épreuve en raison de quelques difficultés internes à la Congrégation, mais pas seulement. Notre charisme – voir Jésus pauvre et soigner ses plaies – s’est nouvellement éclairé au contact de la spiritualité de l’unité : l’Evangile, avec son message d’amour réciproque, était la réponse à toute cette souffrance. Les sœurs ont créé un Centre de Jeunes, afin que les jeunes filles puissent comprendre quoi faire de leur vie. Puis, en revenant aux sources de notre charisme, nous avons aussi compris que les pauvres ne sont pas seulement les malades, mais qu’ils sont en chaque souffrance qui traverse le cœur de l’homme. 20160907-02Aujourd’hui, en Italie, nous nous occupons des sans domicile fixe, des femmes qui décident de sortir de situations aliénantes, des migrants ; nous travaillons avec la Caritas (le Secours Catholique). Nous proposons aussi notre aide et des conseils dans le monde de la famille : nouvelles unions, séparés et divorcés ; nous allons dans les prisons et accompagnons les jeunes mineurs, etc… Au cours de ces six dernières années, j’ai travaillé comme éducatrice à Messine – je suis diplômée en Sciences de l’Education – auprès d’une communauté thérapeutique de garçons qui dépend du Tribunal des mineurs. Je me rendais là pour eux, afin qu’ils découvrent combien ils sont importants pour la société. Souvent ils me disaient : « Quand tu es avec nous il y a quelque chose de beau, de bon, peut-être que c’est Jésus ? ». Dernièrement, au moment où j’ai obtenu un contrat à durée indéterminée, est aussi arrivée une demande de la part de mes supérieurs : aller aux Philippines pour travailler dans les prisons et avec les enfants de la rue. L’expérience que j’ai mûrie au cours de ces années peut être utile là-bas. J’ai déjà dit oui à Dieu et je ne veux pas me défiler juste maintenant. En septembre je partirai pour six mois, pour voir si je peux offrir mes compétences dans ce pays ».

Syracuse, camp d’été

Syracuse, camp d’été

20160906-02 Et ne les appelons pas des vacances alternatives ! Beaucoup d’entre nous sommes des habitués du Camp et donc ce n’est pas une expérience qui sort de l’ordinaire : cela fait partie de notre vie ». C’est Nahomy Onate, 21 ans, qui nous l’explique, elle est de Regello (Florence), village des environs de la cité-pilote internationale de Loppiano, qui a pris part au Camp d’été de Syracuse organisé par les jeunes des Focolari. La gazette locale titrait “Les jeunes pour un Monde Uni rencontrent les périphéries de Syracuse” : pour la troisième année consécutive, de fait, les quartiers d’Akradina et de Tike mais en plus, depuis cette année, celui de Grottasanta, ont accueilli cette expérience qui place au centre les relations et la dignité de la personne. 120 jeunes venant de 17 régions italiennes ont animé pendant 10 jours ces périphéries en organisant des activités et des workshop de danse, de journalisme, de théâtre, de peinture etc. Plus d’une centaine d’enfants et de jeunes de 6 à 13 ans y ont pris part. « J’avais déjà participé à la seconde édition, je savais plus ou moins ce à quoi je m’attendais et je connaissais la situation de malaise de ces périphéries, mais à peine arrivée, l’attitude d’esprit qui régnait entre tous m’a frappée : nous étions prêts à nous donner complètement durant 10 jours. Et c’est ce qui s’est passé ». Nahomy raconte que la nouveauté de cette troisième édition se trouvait justement dans le quartier de Grottasanta, une zone de grand malaise et à haut risque pour la ville. 20160906-01“Arrivés devant l’école où nous devions réaliser les activités avec les enfants et les jeunes, le panorama devant lequel je me suis trouvée m’a choquée : une mer splendide en toile de fond à d’énormes immeubles délabrés. Cet endroit était le symbole du niveau où la dégradation sociale était arrivée. C’est l’éducation qui donne en premier sa dignité à l’homme et cette école, comme elle se présentait, ne pouvait vraiment rien donner à personne. De l’autre côté de la barrière, cependant, des mamans, des maîtresses et des enfants nous ont accueillis par un grand applaudissement et beaucoup d’espoir de changement dans leurs yeux. Cela nous a donné le coup de pouce pour comprendre que, malgré le peu de jours à disposition, nous devions miser sur la tranche la plus fragile de la société et tout donner sans réserve. C’est ce que chacun d’entre nous a fait de son côté, en créant des liens de véritable fraternité avec chaque personne. Après, suite à une très forte dispute entre deux enfants, j’ai ouvert les yeux sur la réalité qu’ils vivent tous les jours : violence, désir de vengeance et indifférence sont les « valeurs » sur lesquelles se base leur croissance. Face à la situation qui s’était créée nous avons essayé de leur expliquer que l’on ne répond pas à la violence par une autre violence, mais qu’il existe d’autres routes et d’autres manières, même si jusqu’à ce moment-là personne ne le leur avait montré. “Arrêtons de faire comme les mafieux – a dit l’un des enfants – nous ne voulons plus voir de violence ni de vengeance dans ce quartier, maintenant nous avons changé ». Il a suffi de peu de jours dans ce tourbillon d’amour réciproque pour lui faire prononcer cette phrase devant ses copains ; la semence que nous avions plantée et arrosée durant ces trois années de camp et ces quelques jours, était en train de grandir, nous laissions quelque chose en eux : ils avaient compris que le futur c’est eux et qu’il est toujours possible d’être quelqu’un de différent, de meilleur. Ces quartiers de Syracuse ne sont qu’une partie des nombreuses périphéries de l’Italie et nous ne voulons plus voir les mêmes situations dans nos villes, des pans de société qui sont en train de perdre leurs valeurs, l’amour et le courage. A partir de cette expérience je suis rentrée à la maison avec un peu de nostalgie et de tristesse : chaque enfant me manquait, mais je me sens en même temps rechargée et pleine de leur amour, de leurs sourires et de leur force de volonté pour révolutionner leur monde ».

Elisa et Gabriele, dans la Lumière éternelle après le séisme

Elisa et Gabriele, dans la Lumière éternelle après le séisme

ElisaAvec sa famille au complet – un frère jumeau et un autre plus âgé, sa maman, son papa, ses grands-mères – Elisa avait participé peu de semaines avant à la Mariapolis – le rendez-vous d’été des Focolari – avec une centaine de personnes. L’occasion de se connaître, d’échanger des expériences, de faire un bout de chemin ensemble. Tout le monde se souvient d’Elisa, de sa bonne humeur contagieuse. Avec l’aide de son frère jumeau, elle avait voulu filmer les impressions de son groupe avant de partir, parce que « les mariapolis sont des moments qui marquent et qui demeurent dans le cœur. J’espère réussir à pouvoir toujours y aller », avait-elle écrit à son retour, dans un message adressé à sa maman ». Gabriele-01Quant à Gabriele, son petit cousin de 8 ans – il avait participé à la mi-juin – pour la deuxième fois consécutive – au « Congrès Gen 4 ». Trois journées vécues dans l’émerveillement des enfants qui comprennent les choses de Dieu plus que les autres. Une photo le montre avec ses camarades, déguisé en un petit ange qui joue de la trompette au passage de la Porte de la Miséricorde. Le matin du 24 août on apprend la nouvelle du tremblement de terre et l’appréhension commence : Elisa, Gabriele et leurs grands-mères sont sous les décombres et l’on craint pour leur vie, comme pour celle de nombreux autres disparus dont on n’a pas de nouvelles. Une chaîne de prières s’engage, comme au bruit du tamtam, mais le soir la nouvelle se confirme : ils n’en sont pas sortis vivants. Les familles donnent aussitôt un fort témoignage : “Leur foi en l’amour de Dieu, solide malgré une si grande souffrance, nous éclaire et nous invite à vivre avec une force renouvelée pour ce qui ne passe pas »., écrira Maria Voce, Présidente du Mouvement des Focolari, le lendemain du tremblement de terre aux communautés et aux familles touchées par le séisme. Tandis que les communautés des Focolari en Italie et dans le monde se mobilisent pour soutenir l’organisation des secours. Elisa con i fratelli La douleur est incompréhensible aussi pour les nombreux amis de leur âge, leurs camarades de classe, les Juniors pour un Monde Uni qui ont connu Elisa lors des camps d’été, occasion d’expériences inoubliables. Mais le témoignage qu’ils cherchent à donner ensemble est celui d’un amour plus fort que la mort elle-même. L’une d’entre eux écrit : « Ciao Elisa, cette nuit j’ai rêvé de toi, nous étions à Stop’nGo, le camp d’été où nous avons fait amitié. Je voulais te saluer pour la dernière fois. Tu avais encore au poignet le bracelet que j’avais fait pour toi. Je t’ai dit que tu étais très belle, qu’il me semblait que tu sous-estimais ta beauté, je devais donc te le rappeler. Après ce rêve je me suis réveillée plus sereine, je pense que tu es au Paradis ». “ Je regrette tous les ennuis que je t’ai occasionnés – écrit son frère jumeau – tu te souviens lorsque nous étions chez grand-père et que tu prenais sur toi mes bêtises ? Maintenant les décombres de ce tremblement de terre m’ont éloigné de toi. Je te prie mon ange, protège-moi depuis là-haut ». “Mais comment penser qu’elle n’est plus là ? Elisa a tiré mon nom au jeu de l’Ange Gardien durant la mariapolis de l’été 2014 ». C’est le Père Marco Schrott qui écrit, il connaît les familles d’Elisa et de Gabriele depuis des années et il a toujours eu avec elles un lien spécial. « Etant mon Ange Gardien, je la voyais toujours autour de moi en train d’imaginer mille astuces. Chez elle, sur whatsapp, à l’église, au camp stop&go et en toutes circonstances elle trouvait toujours le moyen de rappeler cette attention de l’un à l’autre. Comment peut-on imaginer que cela soit fini ? Certes il faudra quelqu’un d’autre pour jouer avec les plus petits et les consoler à sa place. Elisa ne pourra que se multiplier, et non disparaître ». Gabriele in MariapoliToujours le Père Marco, à propos de Gabriele : « Huit ans d’une vie qui se révèle comblée de joie. Cet enfant savait jouer toujours et avec tout le monde. Il invitait, proposait, organisait et conduisait chacun de ses jeux en y mettant tout son cœur, comme si c’était sa seule occupation. Comme tous les garçons de son âge il avait des devoirs de vacances et pour les terminer il devait finir cinq pages par jour. Mais à cause des jeux il n’avait pas pu tout faire. Son papa l’ayant invité par téléphone à terminer tout ce qui restait, Gabriele s’est tout de suite mis au travail. Il était toujours très correct : il se divertissait volontiers, mais veillait à ce qu’on ne triche pas au jeu, de même pour la prière et toute les services rendus à la maison et en dehors. Il aimait participer aux processions et l’on comprend maintenant que c’était le fruit d’une foi bien mûrie. Ce n’est donc pas par hasard qu’après sa messe d’enterrement on a vu des files de personnes devant les confessionnaux. On a vu les visages de ses amis transformés, bouleversés, frappés par un électrochoc évangélique, désireux de changer le cours de leur vie, ouverts à la foi ». Elisa et Gabriele ont voulu rester avec leurs deux grands-mères seulement pour une nuit de plus, mais avant de s’endormir ils ont pensé à bien faire leurs valises, de façon à être prêts pour le voyage du lendemain. Le jour de leur entrée dans l’Eternité.

Mère Teresa, maître admirable de l’art d’aimer

Mère Teresa, maître admirable de l’art d’aimer

MotherTeresa«Mère Teresa est (…) un maître admirable de l’art d’aimer. Elle aimait vraiment tout le monde, sans demander à son prochain s’il était catholique, hindou ou musulman, etc. Incontestablement Mère Teresa aimait en premier. C’est elle qui allait à la recherche de ceux pour lesquels Dieu l’avait envoyée. Comme personne d’autre sans doute, Mère Teresa voyait Jésus en chacun, selon cette parole justement : « C’est à moi que vous l’avez fait ! », devenue son mot d’ordre. Mère Teresa se faisait un avec tous. Elle s’est faite pauvre avec les pauvres, et comme les pauvres. Son renoncement, et celui de ses petites sœurs, a une simple machine à laver est bien connu. Beaucoup ne comprenaient pas ce renoncement – « à notre époque ! » disaient-ils – mais, si elle agissait ainsi, c’est parce que les pauvres ne pouvaient en avoir. Et donc, elle non plus. Elle a pris sur elle la misère des pauvres, elle a fait siennes leurs peines, leurs maladies, leur mort. Mère Teresa a aimé les autres comme elle-même, jusqu’à leur offrir son idéal. Elle invitait par exemple les volontaires qui, pendant un certain temps, prêtaient leur concours à son Œuvre à rechercher leur propre “Calcutta” là où chacun d’entre eux retournait car, disait­-elle, les pauvres sont un peu partout. Nul doute que Mère Teresa a aimé ses ennemis. Elle ne s’est jamais arrêtée à récuser les accusations absurdes qui lui étaient adressées, mais elle priait pour ses ennemis. Oui, en elle, on peut voir « l’art d’aimer » incarné à la perfection. C’était une reine (…) une reine de la charité ». Chiara Lubich Conférence téléphonique du 25 septembre 1997 publiée in : Chiara Lubich, Costruendo il “castello esteriore”, Città Nuova, Roma 2002, p. 25-28 Lire aussi :

  • Le Magnificat de Mère Teresa recueilli par Chiara Lubich – communiqué de presse SIF, 1° septembre 2016
  • Mère Teresa de Calcutta et Chiara Lubich : deux femmes en dialogue – interview de Radio Vatican, 10 septembre 1997
L’”esprit de Primiero” et la paix entre les peuples

L’”esprit de Primiero” et la paix entre les peuples

Fiera_di_Primiero1959À Fiera di Primiero, village trentin, avait lieu la dernière des premières Mariapolis, étymologiquement “ville de Marie”, un des rendez-vous typiques du Mouvement des Focolari. Pendant quelques jours, adultes, jeunes et enfants, personnes de provenances variées, se retrouvent avec pour but de vivre une expérience de fraternité, à la lumière des valeurs universelles de l’Évangile. Aujourd’hui, ces rencontres ont lieu chaque année dans de nombreux pays du monde, proposant, dans des contextes très différents, la “règle d’or”, qui invite à faire aux autres ce que l’on voudrait qu’on nous fasse. Le 22 août de cette année-là, en pleine “guerre froide” qui opposait le bloc occidental au bloc soviétique, les participants de la Mariapolis, provenant de 27 pays, ont décidé de consacrer eux-mêmes et leur peuple d’appartenance à Marie. La formule de consécration a été lue en neuf langues présentes et ce “peuple” a compris que la vie d’unité, découverte et expérimentée à Primiero, était destinée à être diffusée dans le monde entier. Aujourd’hui, en période de “combat d’incivilité”, les rapports entre les États semblent grandement désordonnés. C’est pourquoi l’importance des propositions de cet événement de 1959 est évidente. C’est ainsi que la commune nouvelle de Primiero a accueilli, les 27 et 28 août, le congrès “Les Peuples dans la Famille humaine”, qui a eu comme orateurs le juriste Gianni Caso, président honoraire de Corte di Cassazione, et Vincenzo Bonomo, directeur du cours de licence en Jurisprudence à l’Université pontificale du Latran. À cette époque, on ne parle pas de peuples, mais plutôt d’États. Les peuples sont des ensembles naturels avec droit à l’autodétermination; les États arrivent même à nier l’existence de peuples indigènes, qui existent pourtant, pour ne pas devoir éventuellement reconnaître leur droit à l’autodétermination. On préfère parler de “société civile” qui a, au maximum, une opinion: les peuples n’ont pas d’opinion, ils ont un droit à s’autodéterminer et peuvent – souvent voudraient – le revendiquer. “La paix des peuples est l’ordre voulu par Dieu” affirmait Chiara Lubich, qui confiait à Marie les peuples, pas les États. Elle les confiait à la protection de Marie, parce que les peuples ont le droit d’être défendus. “Aujourd’hui, la guerre froide n’existe plus – affirme Bonomo – mais il y a une paix froide qui est peut-être pire, parce que c’est une paix, ou une présomption de paix, qui n’est pas basée sur les valeurs partagées.” Que reste-t-il aujourd’hui de ce “pacte” de 1959? L’énonciation de ces principes est aujourd’hui extrêmement actuelle pour s’orienter dans le difficile panorama géopolitique. Selon les orateurs, reste la méthode de lecture des faits; reste l’important instrument de la vision d’un monde uni qui n’abolit pas les différences mais les glorifie. Aujourd’hui, il y a l’envie de redécouvrir les valeurs prophétiques ancrées dans la lointaine année 1959 et les personnes présentes à la rencontre ont montré passion et conviction. Un des politiciens locaux, maire des anciennes communes fusionnées pour devenir la commune de Primiero, a affirmé que la Mariapolis de Primiero ne doit pas être un attrait touristique pour la vallée, mais doit finalement, avec ses valeurs, “changer notre vie”. Il y a l’envie de faire grandir le patrimoine de valeurs laissé par Chiara Lubich et faire de Primiero un laboratoire de fraternité entre peuples. Un parcours qui s’est révélé aussi dans la récente – mais difficile – fusion des quatre communes (Fiera di Primiero, Siror, Tonadico et Transacqua), quatre petits “peuples” qui, pour le bien commun, ont choisi la communion. Ceux qui ont vécu cette expérience d’il y a plus de 50 ans parlent de “semences plantées qu’il faut continuer à arroser”. Dans la discussion, un lien idéal s’impose entre l’”Esprit d’Assise”, dans les rapports entre les religions, et l’”Esprit de Primiero” dans les rapports entre les peuples. Le matin du dimanche 28 août 2016, dans une église de Primiero comble, s’est répété l’acte de consécration avec la “formule” récitée en 1959 dans cette même église. Un signe de fête pour une nouvelle, profonde et responsable idée de paix. Roberto Di Pietro Source: Città Nuova  

Nigeria : à la Mariapolis, à l’école de l’unité

Nigeria : à la Mariapolis, à l’école de l’unité

20160902-04La Mariapolis 2016 nigérienne – 400 personnes qui, du 2 au 7 juillet ont vécu une communion intense entre jeunes et adultes, enfants, prêtres, personnes d’autres Églises ou d’autres religions – s’est déroulée loin des projecteurs. Car le bien ne fait pas de bruit. Et aussi parce qu’au Nigeria, les médias transmettent souvent des événements d’un tout autre ordre : les violences, exactions, enlèvements, attentats. Et bien, il faut aussi reconnaître l’autre visage de ce grand pays. Par exemple à travers la structure dans laquelle la Mariapolis s’est déroulée : le Brigard National Seminary de Enugu, qui est le plus grand séminaire majeur au monde de l’Église catholique. Ce qui en dit long sur la foi vécue avec une grande intensité dans ce pays. Ceux qui ont donné le via aux travaux, ont été les jeunes, une cinquantaine, qui occupant tout le podium, ont exécuté un medley à base de gospel, chanté et dansé avec force et grand rythme. A la surprise de tous, ils se sont ensuite divisés en deux ailes desquelles sont sortis de nombreux couples qui endossaient les costumes traditionnels des différentes régions du pays. Et tandis qu’ils défilaient, les groupes correspondants étaient identifiés et applaudis. La chorégraphie s’est conclue avec l’hymne national chanté dans toute la salle. Cela a été une explosion de joie, qui a visiblement reflété aussi l’invitation de l’évêque lancée dans l’homélie, à vivre avec ”une énergie créative, typique de la jeunesse”, le thème de la Mariapolis : « Unité : un don, un engagement, un objectif final : la ligne d’arrivée”. Un thème, celui-ci de l’unité, qui lui est cher car a-t-il dit, il s’agit d’une valeur, tellement nécessaire ici au Nigeria.  L’Évêque d’Enugu, Callistus Chukwuma Valentine Onaga a ensuite encouragé tout le monde à vivre l’unité dans le pays selon les trois objectifs : solidarité, subsidiarité, bien commun. 20160901-02Avec un début aussi élevé, les thèmes de la spiritualité et de son application dans le vécu concret, ont réellement offert un terrain fertile. Efficaces d’une façon particulière, les témoignages, certains aussi émouvants, offerts par des personnes seules ou en couple, engagées à vivre l’Évangile dans leurs  quotidiennes aventures ou mésaventures. Particulièrement significative, celle d’un membre d’une Église pentecôtiste et d’un jeune musulman, qui ont donné une contribution à la compréhension des thèmes qui étaient au fur et à mesure présentés. Les après-midis ont été dédiés à une grande variété de workshops, chaque atelier mettant en lumière combien l’unité est en mesure d’améliorer la vie personnelle et celle de la société alentour. Un groupe a échangé sur les trésors et les défis de la vie familiale, un autre a réfléchi sur la manière de vivre l’unité parmi les difficultés actuelles que traverse le pays, et ainsi de suite. Entre-temps, une série d’activités ont été proposées aux participants dont l’opportunité d’acquérir de nouvelles compétences telles qu’un mini-cours pour les électriciens, les esthéticiennes, les coiffeurs etc…Initiatives qui ont été accueillies par les participants comme un don pour améliorer les propres capacités, leur rappelant la vision de Chiara Lubich et son projet d’Économie de Communion. ”Il ne s’agit pas de personnes riches – avait dit la fondatrice des Focolari à Piacenza (Italie) en 1999 – qui agissent d’une façon philanthropique, mais d’un partage, c’est-à-dire quand chacun,  à dignité égale, donne et reçoit dans un contexte de réciprocité”. Pendant la Mariapolis, afin de sceller la proposition de vivre pour l’unité, tous les participants ont voulu franchir la Porte Sainte (l’entrée à la Chapelle du Séminaire) embrassant ainsi la grâce de cette année spéciale de la Miséricorde de Dieu et renouvelant l’engagement, conscient et solennel, d’être miséricorde les uns les autres et avec tous. Vidéo avec les images de la Mariapolis de Enugu: https://vimeo.com/181015319

Fontem (Cameroun) : célébration du “Golden Jubilee” 1966-2016

Fontem (Cameroun) : célébration du “Golden Jubilee” 1966-2016

Official InvitationLe diocèse de Mamfe, la famille des Focolari et l’association des anciens élèves du collège « Our Lady Seat of Wisdom » (Siège de la Sagesse), invitent tout le monde aux célébrations du 50ème anniversaire (1966-2016) de l’arrivée du mouvement des Focolari à Fontem (Cameroun) et de l’ouverture du collège. Les festivités se dérouleront du 14 au 17 décembre 2016, dans la cité-pilote “Mariapoli Mafua Ndem Chiara Lubich » (Fontem). Pour plus d’informations : info@focolare-fontem.org Site web: www.focolare-fontem.org

Giordani : l’amour, haleine vitale de la création

Giordani : l’amour, haleine vitale de la création

20160901-01De même qu’en naissant dans une étable, Jésus s’était immédiatement inséré dans le tissu social le plus humble, parmi les gens sans toit, les réfugiés, les expulsés, de même en se laissant crucifier, abandonné, il s’est mêlé à la masse des gens souffrants : les opprimés, les découragés, les affamés, les vaincus de toute époque et de tout pays, au centre de l’humanité de tous les temps. Cette centralité de la misère donne aux hommes la mesure de cet amour. Et c’était le sommet de son insertion dans la tragédie de l’humanité déchirée : la manière de se considérer dernier, le plus vile, le plus dégradé, afin de se trouver à la base de toute misère : une base qui s’élève au ciel. L’infini qui s’annule par amour. Il avait créé l’univers, il le faisait croître et il le soutenait : et univers veut dire production de grandeur sans fin, proportionnelle, d’une certaine manière, à la grandeur de son esprit. Un monde fait de mondes, tous plus merveilleux les uns que les autres, dont l’homme – minuscule créature d’une toute petite planète – ne possède, après des siècles d’études, qu’une minuscule idée : avec des étoiles qui uniquement dans notre galaxie sont distantes d’environ 4 années-lumière et dont l’extrémité de cette même galaxie est éloignée de 30 années-lumière de son centre, distance que l’on peut couvrir en un seul milliard d’années, 1500 fois dans les deux sens. Dans cet univers, infiniment plus grand que ne pourrait l’imaginer un cerveau humain, Il avait aussi vu la misère du corps minuscule des habitants de la planète terre, et Il s’était anéanti pour se faire l’un d’entre eux et les avait assistés jusqu’à leur donner l’évangile et sa personne en nourriture. La rédemption rétablit le dessein de la création, qui veut que l’existence des constellations et des atomes dans l’univers et celle des créatures sur terre, comme partout dans le monde, soit en pleine harmonie afin de toujours réaliser l’unité. Voilà pourquoi le Créateur y injecta l’amour comme haleine vitale. Bien être, paix et santé fleurissent proportionnellement à ce précepte. (Igino Giordani, l’unique amour, Città Nuova, 1974, pp. 64 e 105)

Depuis les Philippines : pardonner et être pardonnés

Depuis les Philippines : pardonner et être pardonnés

20160830-01« Un coup de fil inattendu de la part de mon frère : son fils a provoqué un accident de la route. Il allait le chercher au travail, mais alors qu’il conduisait, il s’est endormi et a heurté une moto, tuant deux de ses collègues : tous les deux mariés avec une famille. Pour moi, ce fut un choc, une souffrance déchirante. Je suis allée tout de suite rendre visite à mon neveu en prison. Aucune parole n’était possible, je pouvais seulement pleurer avec lui. C’était tôt le matin et mon neveu ainsi que les autres détenus, n’ avaient pas encore pris le petit-déjeuner. Je suis allée acheter de la nourriture puis j’ai demandé au gardien si je pouvais nettoyer leur cellule. Plus tard, mon frère est arrivé en larmes et je suis restée près de lui en silence. J’ai compris que notre prochain pas devait être celui de demander pardon aux familles des deux victimes. Mais comment faire ? Mon frère, surmontant toutes les craintes, a accepté d’aller rencontrer les familles touchées et d’aller leur demander pardon. Nous sommes allés ensemble rencontrer  la première famille et avons trouvé la veuve très fâchée contre nous. J’ai tâché de l’écouter et d’assumer sa souffrance ; puis je l’ai embrassée en disant : « Nous sommes ici pour demander votre pardon, sans que nous nous attendions que vous nous pardonniez. Nous ne comprenons pas comment cette tragédie a pu se passer…mais nous essayons de croire au mystérieux amour de Dieu ». Puis nous devions demander pardon aux parents mais leurs familles nous avaient conseillé de ne pas le faire, parce qu’ils imaginaient la mère hors d’elle-même. Mais même si cela paraissait difficile, nous sentions que nous devions le faire. En effet, celle-ci s’est adressée à nous en hurlant sur nous ; en silence et faisant confiance en Dieu, je l’ai embrassée chaleureusement en lui demandant de nous pardonner aussi au nom de mon neveu. Je lui ai assuré que nous allions trouver la manière de nous occuper de leur famille, nous occupant des frais de la scolarité des trois filles. J’expérimentais profondément leur douleur, mais en même temps, je sentais que la paix, seul Dieu peut la donner…et je lui confiai eux et nous, soutenue par l’unité de la communauté du Mouvement. Cela s’est passé de la même façon avec la famille de la seconde victime. Mon neveu a été relâché après trois semaines. Les familles des victimes ont accepté de ne pas porter plainte, en échange de l’indemnisation d’une somme d’argent. Mes frères et sœurs ont récolté et mis ensemble ce qu’ils avaient et nous avons ainsi rassemblé la somme nécessaire. Cette tragédie a rendu notre famille plus unie. Un an après, j’ai recontacté la dame veuve. A ma grande surprise, elle m’a dit : « Je veux m’excuser pour la manière avec laquelle je vous ai traités, vous et votre frère ». Depuis lors, nous sommes devenues amies et j’ai pu lui parler de ma foi dans l’amour de Dieu. Maintenant, je lui envoie la ”passaparola” (une phrase de vivre l’Evangile) qu’elle renvoie elle-même à ses amis. Il y a deux mois, elle m’a invitée à une réunion de famille pour fêter sa fille aînée qui venait d’être diplomée. Pendant la Mariapolis à laquelle elle a participé, elle m’a dit :”S’il n’y avait pas eu l’accident, je ne t’aurais jamais rencontrée, toi et les Focolari. Cela a bouleversé ma vie, je me sens plus proche de Dieu”. J’ai senti que je pouvais lui demander si elle pouvait pardonner à mon neveu. Elle m’a répondu :”Je lui ai déjà pardonné. Il n’ y a pas de traces de haine ni pour ton neveu ni pour sa famille”. J’ai senti que c’est réellement un cadeau énorme que de recevoir la miséricorde de Dieu et, aidés par Lui, de pouvoir offrir le pardon aux autres». M.R. Source : New City Philippines

Rencontre des délégués des Focolari

  • Du 7 au 17 septembre pour l’Amérique latine, l’Amérique du Nord et l’Océanie
  • Du 28 septembre au 8 octobre pour l’Afrique, l’Asie et le Moyen-Orient
  • Du 15 au 23 octobre pour l’Europe

Environ une centaine de participants sont attendus pour chaque rencontre (Centre Mariapolis de Castel Gandolfo, Rome), avec un programme commun, mais aussi avec des sujets différents selon les intérêts et les nécessités de chaque zone géographique. Les sujets traités vont de l’inculturation en Afrique, à l’urgence des réfugiés et au dialogue avec l’Islam en Europe. Ils aborderont les défis en Amérique latine, au Moyen-Orient, en Amérique du Nord et en Océanie dans le domaine social et spirituel, du point de vue de la famille, des nouvelles générations, des dialogues œcuménique et interreligieux, entre autres.

Rencontre des délégués des Focolari

  • Du 7 au 17 septembre pour l’Amérique latine, l’Amérique du Nord et l’Océanie
  • Du 28 septembre au 8 octobre pour l’Afrique, l’Asie et le Moyen-Orient
  • Du 15 au 23 octobre pour l’Europe

Environ une centaine de participants sont attendus pour chaque rencontre (Centre Mariapolis de Castel Gandolfo, Rome), avec un programme commun, mais aussi avec des sujets différents selon les intérêts et les nécessités de chaque zone géographique. Les sujets traités vont de l’inculturation en Afrique, à l’urgence des réfugiés et au dialogue avec l’Islam en Europe. Ils aborderont les défis en Amérique latine, au Moyen-Orient, en Amérique du Nord et en Océanie dans le domaine social et spirituel, du point de vue de la famille, des nouvelles générations, des dialogues œcuménique et interreligieux, entre autres.

Rencontre des délégués des Focolari

  • Du 7 au 17 septembre pour l’Amérique latine, l’Amérique du Nord et l’Océanie
  • Du 28 septembre au 8 octobre pour l’Afrique, l’Asie et le Moyen-Orient
  • Du 15 au 23 octobre pour l’Europe

Environ une centaine de participants sont attendus pour chaque rencontre (Centre Mariapolis de Castel Gandolfo, Rome), avec un programme commun, mais aussi avec des sujets différents selon les intérêts et les nécessités de chaque zone géographique. Les sujets traités vont de l’inculturation en Afrique, à l’urgence des réfugiés et au dialogue avec l’Islam en Europe. Ils aborderont les défis en Amérique latine, au Moyen-Orient, en Amérique du Nord et en Océanie dans le domaine social et spirituel, du point de vue de la famille, des nouvelles générations, des dialogues œcuménique et interreligieux, entre autres.

Sportmeet en Croatie : rapport entre sport et nature

Sportmeet en Croatie : rapport entre sport et nature

Sportmeet_06“You and Sportmeet for Nature”. C’est le titre choisi par l’édition 2016 de la Summer School organisée par le réseau Sportmeet, qui a réuni des sportifs de différents coins du monde pour réfléchir sur l’actuelle crise environnementale et sur la contribution spécifique que le sport peut donner au développement d’une authentique conscience écologique. Et non seulement : étant donné  les énormes potentialités du sport, il est également un apport à favoriser l’amitié entre les peuples et entre ceux-ci avec la création. Sans oublier l’autre valeur éducative que la pratique du sport contient en elle-même surtout si elle se vit sous le signe de l’altruisme et de la réciprocité. A cette école ont pris part, provenant de 8 pays, 83 personnes : des sportifs de différents niveaux, âges et disciplines, dirigeants sportifs, enseignants en éducation physique et entraîneurs et d’autres figures liées au sport, dans sa dimension agonistique et ludique. Paolo Cipolli, coordinateur du réseau Sportmeet au niveau international, a illustré l’histoire et l’ aujourd’hui de cette initiative, précédé par les salutations de nombreuses autorités présentes, parmi lesquelles le maire adjoint de Krizevci Tomislav Katanovic, le vice-président de la Région et ex-instructeur fédéral de handball, Ivan Pal, le vice-ministre des Sciences, de la Formation et du Sport Hrvoje Slezak, de l’ambassadeur de la Suisse en Croatie Stefan Estermann, le second secrétaire de l’ambassade italienne en Croatie et les salutations de Sportmeet Croatie, apportées par Anna Lisa Gasparini et Zdenko Horvat. Sportmeet_02Pendant les trois jours d’école, professeurs et experts ont offert des réflexions sur différents thèmes : Sport et nature : une découverte, une ressource, un défi (Paolo Crepaz – Sportmeet), Le sport dans la nature : styles de vie, santé et aspects récréatifs (Mirna Andrijasevic – Université de Zagabria), Ecologie et kinésiologie (Ivan Prskalo – Université de Zagabria), Outdoor Education – motifs et éléments qualifiants du fait de ”faire école” à l’extérieur (Andrea Ceciliani – Université de Bologne) qui a également offert un atelier théorique et pratique passionnant. Également Marija Zegnal, présidente de l’Association De Kinésiologie de Krizevci, a proposé un atelier théorique et pratique amusant sur les jeux traditionnels croates. De brèves excursions (au Mont Kalnik et au lac Cabraj) comme par exemple la soirée de partage de bonnes pratiques du réseau Sportmeet, y compris deux interventions en liaison avec Rio de Janeiro et Belgrade, ont permis aux participants, de vivre des moments d’échanges et de dialogue constructif. Une vidéo-conférence tenue par Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, aux Nations Unies en 1986 sur le thème de la fraternité entre les personnes et entre les peuples, a ouvert les travaux de la journée de conclusion. S’en est suivi un long et soutenu dialogue parmi tous les participants qui a dessiné les horizons et les perspectives de la prochaine Summer School, fixée à l’agenda pour la première semaine de juillet 2017 à Barcelone, en Espagne. Source : Sportmeet online

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