Mouvement des Focolari
”Après le vent, le tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre”

”Après le vent, le tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre”

Amatrice_clocktower« Ce clocher de la tour de la commune d’Amatrice qui indique 3:36 heures est une image forte pour dire ce qui s’est passé cette nuit. Ce moment a été le dernier pour les nombreuses victimes, une minute dont on se souviendra toujours car elle est enregistrée dans la chair et dans le cœur de leurs familles et notre village ne l’oubliera jamais, lui dont l’histoire récente est aussi une série d’horloges arrêtées pour toujours par la violence des hommes ou celle de la terre. Personnellement, je m’en souviendrai aussi toujours car cet hurlement de la terre, a rejoint aussi la maison de mes parents de Roccafluvione, à une vingtaine de km d’Arquata del Tronto, où je me trouvais en visite. Une longue nuit de peur, de souffrance, de pensées pour Amatrice, Arquata, Accumuli, villages de mon enfance, proches du village de mes grands- parents, bourgs où pendant les étés, j’accompagnais mon père qui travaillait là comme vendeur ambulant de poulets rôtis. Et puis encore des pensées, pensées que nous ne nous faisons jamais parce qu’on ne peut les faire que dans les nuits terribles. Je pensais que ce temps mesuré jusqu’à 3:36 sur l’horloge de la tour, était là, bloqué, mort, était seulement une dimension du temps, celle que les grecs appelaient kronos mais qui était seulement la superficie, le sol du temps. Dans notre monde, il y a le temps géré, domestiqué, construit, utilisé pour vivre. Mais en-dessous, il y a un autre temps : c’est le temps de la terre. Ce temps non- humain, et parfois inhumain, commande le temps des hommes, des mamans, des enfants. AmatriceEt je pensais que nous ne sommes pas, nous, les patrons de cet autre temps, plus profond, abyssal, primitif, qui ne suit pas notre pas et va parfois contre les pas de celui qui lui marche dessus. Et lorsque lors de ces nuits terribles, nous avertissons ce temps différent sur lequel nous marchons et construisons notre maison, naît, complètement nouvelle la certitude d’être une ”herbe du champ”, mouillée et nourrie par le ciel, mais aussi engloutie par la terre. La terre, la vraie, et non la romantique et naïve des idéologies, est aussi bien mère et marâtre. L‘ humus engendre l’ homo mais le fait aussi retourner en poussière, parfois, bien et au moment propice, mais d’autres fois, mal, trop tôt, avec trop de souffrance. L’humanisme biblique le sait très bien, et pour cela, il a beaucoup lutté contre les cultes païens des peuples proches qui voulaient faire de la terre et de la nature, une divinité : la force de la terre a toujours fasciné les hommes qui ont voulu l’acheter avec la magie et les sacrifices. Et ainsi, alors que j’essayais en vain de retrouver le sommeil, je pensais aux livres terribles de Job et de Qohelet, qui se comprennent peut-être au cours de ces nuits. Ces livres nous disent qu’aucun Dieu, ni même pas le vrai, peut contrôler la terre, parce que Lui aussi , une fois qu’Il est entré dans l’histoire humaine, est victime de la mystérieuse liberté de sa création. Ni même Dieu ne peut nous expliquer pourquoi des enfants meurent écrasés par les pierres antiques de nos villages, et il ne peut nous l’expliquer car il ne le sait pas, car s’il le savait, il serait un dieu monstrueux. Dieu, qui aujourd’hui regarde la terre des trois A (Arquata, Accumuli, Amatrice), peut seulement se poser les mêmes questions que les nôtres, : il peut crier, se taire, pleurer avec nous. Et peut-être nous rappeler avec les paroles de la Bible que tout est vanité des vanités : tout est vapeur, souffle, vent, brouillard, gaspillage, rien, éphémère. Vanité en hébreux, s’écrit hebel, la même parole d’Abel, le frère tué par Caïn. Tout est vanité, tout est un infini Abel : le monde est plein de victimes. Cela au moins, nous pouvons le savoir. Nous le savons, nous l’oublions trop souvent. Ces nuits et ces jours terribles nous le rappellent. ». Luigino Bruni Source : Città Nuova

Parole de vie de septembre 2016

La communauté chrétienne de Corinthe est vivante et pleine d’initiatives. Formée de groupes divers, avec leurs guides charismatiques, elle connaît pourtant des tensions, le culte de la personnalité et le désir de se distinguer. D’où l’intervention de Paul, rappelant qu’au-delà des dons et qualités des leaders, quelque chose de plus profond encore les lie : l’appartenance à Dieu. C’est la grande annonce chrétienne : Dieu est avec nous. Nous ne sommes pas en pays étranger, orphelins, abandonnés à nous-mêmes. Nous sommes enfants de Dieu, nous sommes à lui. En vrai père, il prend soin de nous et veille à nous procurer tout le nécessaire pour notre bien. Son amour est même surabondant : « Tout est à vous, affirme Paul, le monde, la vie ou la mort, le présent ou l’avenir, tout est à vous ! » Dieu nous a même donné son Fils, Jésus. N’est-elle pas immense la confiance de Dieu, qui met tout entre nos mains ? Or combien n’en avons-nous pas abusé, nous considérant propriétaires de la création, jusqu’à la piller et la défigurer. Nous nous sommes crus les maîtres de nos frères et sœurs jusqu’à les réduire en esclavage et les massacrer, et maîtres de notre vie jusqu’au culte de nous-mêmes. Cet immense don de Dieu – « Tout est à vous », écrit Paul – appelle notre gratitude. Or souvent nous nous plaignons de ce qui nous manque et nous tournons vers Dieu uniquement pour demander. Pourquoi ne pas regarder autour de nous, essayer de découvrir la beauté et le bien qui nous entourent ? Et remercier Dieu de ce qu’il nous donne jour après jour ? Cette parole – « Tout est à vous » – n’est-elle pas aussi une responsabilité ? Celle de prendre soin avec tendresse de ce qui nous est confié : le monde entier et tout être humain. Accordons-leur le même soin que Jésus à notre égard – « Vous êtes à Christ » – et le même soin que le Père a pour Jésus – « Christ est à Dieu ». Sachons être heureux avec ceux qui sont dans la joie et pleurer avec ceux qui souffrent. Accueillons toute division, souffrance, violence, comme nous appartenant, afin de la partager et la transformer en amour. Tout nous a été donné pour que nous l’apportions au Christ, c’est-à-dire à la plénitude de la vie, et à Dieu, le but final, en redonnant à chaque chose et à chaque personne sa dignité et son sens. Un jour d’été, en 1949, au cours d’une période particulière, Chiara Lubich éprouva une unité telle avec le Christ qu’il lui sembla être unie à lui comme l’épouse à son époux. Elle pensa alors à ce qu’il lui incombait d’apporter et comprit que ce devait être toute la création ! Quant à Jésus, il lui donnerait en héritage tout le Paradis. Elle se rappela alors les paroles du psaume : « Demande-moi, et je te donne les nations comme patrimoine, en propriété les extrémités de la terre » (Ps 2,8). Et Chiara d’ajouter :« Nous avons cru et demandé. Il nous a tout donné, pour que nous le lui apportions et lui, nous donnera le Ciel : nous lui donnerons le créé, lui nous donnera l’Incréé. » Vers la fin de sa vie, parlant du Mouvement auquel elle avait donné vie, Chiara Lubich écrivait : « Quel est mon ultime désir maintenant ? Lorsque l’Œuvre de Marie [le mouvement des Focolari], en rangs serrés, attendra de paraître devant Jésus abandonné-ressuscité, à la fin des temps, je voudrais qu’elle puisse lui dire, en les faisant siennes, les paroles du théologien belge Jacques Leclercq, qui me touchent chaque fois que je les relis : “Un jour, ton jour, ô mon Dieu, je viendrai vers toi. […] avec mon rêve le plus fou : t’apporter le monde dans mes bras” 1. » Fabio Ciardi 1 Chiara LUBICH, Le Cri, Nouvelle Cité, p. 151.

Chiara Lubich : l’immensité de Dieu

Chiara Lubich : l’immensité de Dieu

Immensity_of_God-01« Dans un moment de détente […] en contemplant l’immensité de l’univers, l’extraordinaire beauté de la nature, sa puissance, je me suis spontanément tournée vers le Créateur de toutes choses et j’ai compris de façon nouvelle, l’immensité de Dieu. […] Je l’ai vu tellement grand, tellement grand, tellement grand, qu’il me semblait impossible qu’il ait pensé à nous. L’impression de son immensité est restée profondément en moi pendant plusieurs jours. Et maintenant, lorsque je prie en disant : “Que ton nom soit sanctifié” ou “Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit”, pour moi, c’est tout autre chose : c’est une nécessité qui vient du cœur. […] Nous sommes en chemin. Quand on voyage, on pense d’avance à la façon dont on sera accueilli à l’arrivée, au paysage, à la ville. On s’y prépare déjà. C’est ainsi que nous devons faire nous aussi. Là-haut, puisque nous louerons Dieu, louons-le dès maintenant. Laissons notre cœur lui crier tout notre amour. […] Exprimons-lui notre louange avec nos lèvres et avec notre cœur. Profitons-en pour renouveler les prières quotidiennes que nous disons à cet effet. Et rendons-lui gloire de tout notre être. Nous savons que plus nous nous anéantissons (et nous avons comme modèle Jésus abandonné qui s’est réduit au néant), plus nous crions par notre vie que Dieu est tout. C’est ainsi que nous le louons, le glorifions, l’adorons. […] Recherchons tous les moments de notre journée pour adorer Dieu, pour le louer. Faisons-le pendant le temps de la méditation, au cours de la visite dans une église ou durant la messe. Louons-le à travers la nature et au plus intime de notre cœur. Et surtout, vivons en étant morts à nous-mêmes et vivants dans la volonté de Dieu et dans l’amour pour nos frères. Soyons nous aussi, comme le disait Élisabeth de La Trinité, une “louange de sa gloire”. Nous goûterons ainsi par avance un peu de « Paradis » et Dieu sera consolé de l’indifférence de beaucoup de cœurs qui vivent aujourd’hui dans le monde ». Chiara Lubich (Chiara Lubich, Cercando le cose di lassù, Roma 1992, p. 15-17)  

L’été avec la ‘Scuola Loreto’ (Ecole de familles)

L’été avec la ‘Scuola Loreto’ (Ecole de familles)

IMG-20160806-WA0042L’année à la Scuola Loreto s’est terminée à la fin du mois de juin et les familles qui l’ont fréquentée sont rentrées dans leurs propres pays (Brésil, Cameroun, Tchéquie) enrichies par le don d’une expérience qu’elles ne sont pas prêtes d’oublier et qui, aussi grâce à elles, se dilate dans le monde. Mais la ‘Scuola Loreto’ ne va pas en vacances pour autant et continue aussi pendant l’été. Pendant le mois de juillet, en effet, il y a eu une succession de familles provenant de différentes régions d’Italie, de pays européens (Portugal, France, Suisse) et d’autres continents (Corée, Vietnam, Philippines) pour des périodes plus ou moins longues de vacances alternatives dans un climat d’harmonie. Ici on vit et on expérimente la communion des biens : il y a celui qui a donné une tondeuse, précieuse pour arranger l’espace vert qui entoure les habitations de l’école ; celui qui a donné une ponceuse qui a permis de rendre plus efficace la restauration de châssis, portes, bancs… Avec le travail réalisé ensemble, (arranger les appartements pour accueillir les familles qui commenceront en septembre la nouvelle année de l’école, tondre les pelouses, élaguer les arbres…) un climat de communion grandit et on expérimente quotidiennement qu’ensemble, le travail est aussi plus léger et joyeux. A cette ambiance de famille d’autres personnes ou groupes y participent : ils passent par Loppiano et désirent connaître la Scuola Loreto ainsi que le Mouvement Familles Nouvelles. IMG-20160805-WA0020Les moments où les couples se retrouvent pour approfondir – dans une ambiance détendue – des thématiques liées à la famille avec l’aide d’experts, sont aussi intéressants. Également intéressante, l’opportunité de participer aux événements de la cité pilote. Les repas pris le soir dans les jardins, les excursions, les moments de relax vécus ensemble ne manquent pas : le tout vécu dans cette atmosphère de fraternité évangélique qui est la loi de Loppiano, ce village au sein duquel la Scuola Loreto est insérée. Il faut  bien sûr tenir compte des difficultés linguistiques : les origines sont multiples mais chacun s’engage volontiers à communiquer en profondeur malgré les différences, en profitant aussi de l’occasion pour apprendre un peu d’italien. Parmi ces présences significatives, une famille française qui était à Nice le soir du 14 juillet, jour du  terrible massacre sur la promenade des Anglais et qui heureusement avait décidé de voir les feux d’artifices du haut de la ville. Et qui, à travers de telles circonstances, a encore davantage perçu que la vie est un don. Avec l’appel pressant à vivre pour répandre l’amour. En quittant Loppiano, les familles qui l’une l’autre se sont alternées ont exprimé le désir de pouvoir faire une expérience semblable l’an prochain, affirmant que, malgré le travail physique, elles se sont senties fortifiées.

 Évangile vécu: Partager

 Évangile vécu: Partager

20160826Appartement d’étudiants “Je vis avec six autres étudiants dans un appartement en location. Nous nous sommes partagé les tâches et le planning des nettoyages. Cependant, Franz ne collaborait pas, créant ainsi une tension entre tous. Nous essayions en vain de le lui rappeler. Un jour, sa famille devait venir lui rendre visite et, moi en premier – comme acte d’amour envers eux – je me suis mis à nettoyer la salle de bain, ainsi que la chambre où vit Franz. Ses parents et sa sœur ont tellement apprécié l’ordre constaté qu’avant de repartir, ils ont fait assez de courses pour remplir notre frigo. Depuis lors, c’est Franz qui anticipe les besoins des autres.”  (F.F. – Autriche) Pauvres qui s’entraident “Très pauvres et honteux. Tout manquait à ce couple, dont la préoccupation parvenait à son apogée avec l’arrivée de son premier enfant. L’amour d’autres personnes amies les a réconfortés. Touchés par l’histoire d’une famille pauvre comme eux, mais qui croyait en Dieu, Père qui n’abandonne pas ses enfants, ils ont pensé partager un peu de leur nourriture avec une autre famille dans le besoin. Et le lendemain, inopinément, ils ont vu arriver divers produits alimentaires. Pas seulement! Il y avait aussi tout ce qui était utile pour leur enfant: berceau, vêtements, baignoire…” (J.E. – Brésil) 20160826-02Pluie “Ce soir-là, je me sentais très fatiguée. J’aurais voulu dire aux enfants d’aller dans leur chambre et de dire les prières seuls pour que j’aille immédiatement me coucher. Mais John, notre fils aîné, m’a demandé si nous pouvions réciter le rosaire et demander la pluie: en effet, il ne pleuvait pas depuis longtemps, et le maïs et les patates douces que nous avions plantés en avaient urgemment besoin. Donc, pour lui faire plaisir, nous avons récité le rosaire. C’est très beau de prier ensemble en famille. D’ailleurs, avec surprise, cette même nuit, il a commencé à pleuvoir et ce jusqu’à l’après-midi du jour suivant.”  (B.M. – Ouganda) Les fauteuils “Souvent, chez nous, les parents contractent tellement de dettes pour le mariage de leurs filles qu’ensuite ils doivent travailler toute leur vie pour tout rembourser. Pour mon mariage, j’ai fait dépenser le moins possible à mes parents, me fiant à la Providence. Un jour, je suis allée avec maman chez l’ébéniste. ‘D’habitude – m’a-t-il dit à la fin – ce que les autres filles voient ne leur plaît jamais… mais tu es différente. J’aimerais te demander de prier pour mon fils qui est très malade.’ Je le lui ai promis. Et lui, comme cadeau de mariage, m’a donné deux fauteuils: justement ce qu’il me fallait.”  (C. J. – Pakistan)

Tremblement de terre en Italie, second jour

Tremblement de terre en Italie, second jour

Terremoto_c« Nous sommes au lendemain du tremblement de terre qui a secoué tout le centre de l’Italie. Alors que nous écrivons, le compte des victimes – qui est malheureusement destiné à augmenter – est de 247 personnes. Beaucoup parmi eux étaient des enfants parce que dans les villages majoritairement touchés – Amatrice, Accumoli, Arquata et Pescara del Tronto – , souvent l’été, les parents laissent leurs enfants aux grands-parents car eux sont occupés au travail. Environ 4000 personnes ont dû quitter leurs maisons dans les deux régions les plus concernées par le séisme : Lazio et les Marches. Les secousses, quelques-unes encore d’une certaine ampleur, ne s’arrêtent pas. « La générosité des volontaires arrivés tout de suite et en grand nombre dans les différents lieux, occupés à creuser sans arrêt, d’abord avec les mains, puis avec des pelles et enfin avec des moyens plus sophistiqués, dans l’espoir d’identifier n’importe quel minime signe de vie venant des gravats,  est un baume au cœur dans cette tragédie, qui, au fur et à mesure que les heures passent, prend des dimensions toujours plus grandes, pour le nombre des victimes, des blessés, des maisons désintégrées au sol, avec des villages qui n’existent plus. Immédiate également la disponibilité des personnes, engagées dans la récolte des biens de première nécessité, en file dans les hôpitaux, pour donner leur sang, désireuses de se rendre dans les villages de tentes pour porter leur aide ». « Depuis 3:30 h. hier, réveillés par la première forte secousse, nous avons suivi en direct le déroulement des événements, en contact constant avec les nombreuses personnes du Mouvement qui habitent dans ces régions : nous avons été heureux d’apprendre qu’un gen et son grand-père ont été extraits vivants des décombres ainsi que le beau-père et la belle-sœur d’une focolarine mariée ; Nous avons cependant toute la journée retenu le souffle pour Rita, qui avec ses deux neveux, Elisa de 14 ans et Gabriele de 12 ans, et l’autre grand-mère, sont au contraire restés piégés. C’est seulement le soir venu que nous avons reçu le message de la maman qui écrivait : ”Ils sont tous montés chez Jésus”. D’autres membres du Mouvement, présents pour les vacances à Amatrice, ont réussi à se sauver ». « Pour tous, cela a été une occasion de se serrer les coudes, en unité, et de vivre les uns pour les autres. Depuis l’Ombrie, ensuite, ils nous écrivent : « Très chers, merci pour vos prières et votre unité qui se sont diffusées comme une chaîne, dans tout le Mouvement en Ombrie, en cette nuit de secousses et de peur. Entendre que nous étions tous vivants nous a fait remercier Dieu, mais tout de suite, notre pensée a été vers ceux qui étaient et sont encore sous les gravats et vers ceux qui ont tout perdu. Le fait de s’être tout de suite mis en réseau, nous a soutenus et nous avions des nouvelles en temps réel, aussi des villages les plus touchés. Elisabetta, de Assise, nous a dit que le message est arrivé au moment le plus difficile lui donnant force et paix. Nous nous sentons plus que jamais une  famille. Les gen sont en réseau, prêts à donner leur contribution et ils sont en train de mettre tout en œuvre  pour aller aider dans les villes les plus touchées. Les adultes aussi sont prêts à intervenir et à donner une aide concrète. Entre-temps, nous assurons les prières aux familles qui ont subi de grandes pertes ». « Tout de suite, en effet, s’est diffusé le tam-tam des messages sur les nécessités et les possibilités d’aide en lien avec la Protection civile in primis, et avec d’autres. Ainsi par exemple, à Ascoli, avec d’autres associations avec lesquelles nous collaborons déjà, on a activé la récolte de vivres et de vêtements ; de même dans le Lazio, les personnes des Abruzzes, ”expertes” après leur tremblement de terre de l’Aquila (2009), ont commencé une carte reprenant les logements possibles pour les personnes déplacées ; d’autres offres d’aide sont également parvenues d’autres régions ». « Continuons à nous garder reliés avec tous et à comprendre petit-à-petit dans quelle mesure nous pouvons donner une réponse concrète à cette grande souffrance dans laquelle nous voyons un ”visage” de Jésus abandonné ». Pour contribuer: RAISON: Earthquake Emergency Italie

Azione per un Mondo Unito ONLUS (AMU) Azione per Famiglie Nuove ONLUS (AFN)
IBAN: IT16 G050 1803 2000 0000 0120 434 Banque Popolare Etica IBAN: IT55 K033 5901 6001 0000 0001 060 Banque Prossima
Codice SWIFT/BIC: CCRTIT2184D Codice SWIFT/BIC: BCITITMX
Emergence tremblement de terre au centre de l’Italie

Emergence tremblement de terre au centre de l’Italie

Terrimoto« Un bon nombre de messages et whatsapp arrivent à la rédaction suite au tremblement de terre survenu aux environs de Amatrice et Norcia, entre les provinces de Rieti et Ascoli Piceno (Italie centrale). L’un dit qu’il a fait sortir son grand-père des ruines, sain et sauf par chance, un autre a accompagné un conjoint à l’hôpital, un autre est encore en attente, un autre est désemparé par ce qu’il a vécu, ou encore celui qui essaie d’aider, ou au moins de se tenir proche d’amis ou connaissances qui ont subi des dégâts et des morts ». C’est ce qu’écrit la rédaction de Città Nuova, l’organe officiel des Focolari en Italie, à propos du puissant tremblement de terre, de magnétude 6.0, dont l’épicentre se trouvait à 4 km de profondeur, entre les villages de Norcia et Amatrice. Le mouvement des Focolari dans le monde exprime sa proximité aux populations frappées par le tremblement de terre en Italie du centre et a une pensée toute particulière pour les victimes et leurs familles, ainsi qu’à tous ceux qui ont subi des dégâts matériels et moraux. Quelques-uns de ses membres sont déjà sur place au travail, avec d’autres volontaires, dans cette tâche difficile d’extraire des ruines les personnes encore en vie et de réconforter ceux qui ont perdu des personnes chères. Une coordination d’aides a été mise en place pour l’émergence humanitaire dont voici les comptes courants pour qui voudrait apporter sa contribution : LIBELLE : Emergence Tremblement de terre Italie

Action pour un Monde Uni à but non lucratif (AMU) Action pour Familles Nouvelles à but non lucratif (AFN)
IBAN: IT16 G050 1803 2000 0000 0120 434 Auprès de la Banca Popolare Etica IBAN: IT55 K033 5901 6001 0000 0001 060 Auprès de la Banca Prossima
Code SWIFT/BIC: CCRTIT2184D Code SWIFT/BIC: BCITITMX

  Les aides versés sur les deux comptes courants avec ce libellé seront gérés conjointement par AMU et AFN. Pour de tels dons une déduction fiscale est prévue dans de nombreux pays de l’Union Européenne et d’autres pays du monde, selon les différentes normes locales.

Paraguay : une école EdeC pour repartir plus forts

Paraguay : une école EdeC pour repartir plus forts

28378952894_14bba561c3_zEn les écoutant, on dirait de petits héros. Mais eux ne se sentent pas ainsi. Ils sentent simplement  qu’il s’agit d’une chose juste à réaliser. Nous ne parlons pas seulement d’entrepreneurs de l’Économie de Communion (EdC) affirmés, mais également des 30 jeunes aspirants qui se sont jetés corps et âme dans l’aventure des 5 jours sous l’enseigne du partage. Lorsqu’elle était adolescente, grâce à l’EdC, Xandra a réussi à surmonter des moments difficiles que sa famille traversait, et maintenant, c’est elle, qui dans son cabinet d’esthéticienne, donne du travail à deux jeunes filles, en construisant des rapports réciproques avec les clients, les fournisseurs et avec la société qui l’entoure. Dalila, quant à elle, avait dû fermer son entreprise, mais elle a su se relever et recommencer. Et elle jure que, malgré la crise que traverse ‘son’ Brésil, elle n’en sent pas les effets. Mérite de l’ ”Associé caché” – dit-elle – comme il l’appelle dans l’EdC, l’intervention de la providence de Dieu. 160808-12_Asuncion_Scuola_Intermericana_2016_15_ridIl est nécessaire, dans une école pour entrepreneurs, de raconter aussi les propres échecs, et d’apprendre ainsi les uns des autres, spécialement lorsque de l’extérieur, l’incompréhension des valeurs de l’EdC se fait ressentir. Il en a été ainsi pour les humiliations subies par Germán et Matias, leurs projets frustrés, leurs défis perdus avec des collaborateurs malhonnêtes qui ont fait l’objet d’une partie du programme de l’école. Programme dans lequel – en réponse aux questions des jeunes – il y a eu l’ explication de l’EdC, mettant en évidence du point de vue culturel, la nouveauté du projet (Cecilia Blanco, philosophe et professeur), le ‘secret’ sur comment surmonter les difficultés sans ‘‘ les contourner” (Raúl Di Lascio, entrepreneur du bâtiment), la proposition sur la manière avec laquelle ils distribuent les bénéfices et sur la prévoyante sagesse de ne pas créer de dépendance auprès des personnes aidées. Sachant distinguer la saine ambition, de la recherche d’un meilleur statut ou bien-être exaspéré. 28381866583_00d9ebf901_kYamil du Mexique a raconté comment il a réussi à impliquer une trentaine d’entrepreneurs, jeunes comme lui, à ”améliorer la façon de travailler” et comment l’université et l’entreprise où il travaille vu le sérieux de leurs projets, aient dégagé des fonds et des savoir-faire (know-how). Cette proposition de ”networking actif”, qui prévoit des réunions tous les quinze jours au cours desquelles chacun offre sa propre connaissance fournissant ainsi des pistes intéressantes pour un dialogue commun, est en train d’engranger, de rencontrer, enthousiasme et succès, justement parce qu’il crée et multiplie des synergies de savoirs commerciaux et opérationnels. Toujours au Mexique, en vidéo, Luis Alonso a proposé le nouveau EoC-IIN Economy of Communion International Incubating Network. 28713103780_6c0d1821f1_z L’ ”excursion scolaire”, prévoyait la visite au quartier San Miguel di Capiatà  (œuvre sociale des Focolari)  et aux entreprises EdC Dispensa Santa Rita e Todo Brillo, entreprise leader en nettoyage. Tous les participants ont été touchés par les enfants de l’école ”Scuola Unipar” de San Miguel, qui, simplement en les voyant, irradiaient tout l’amour appris (et qu’ils enseignent!) avec le ‘‘Dé de l’Amour” ; par les jeunes et les adultes de leur quartier qui maintenant sont les patrons de leur propre destin grâce à une œuvre efficace de la réappropriation du pouvoir (empowerment). Julio et Ninfa gèrent quant à eux, la Dispensa Santa Rita  dans un quartier populaire d’Areguá. Ils n’achètent pas à bas prix les articles de première nécessité à Clorinda, ville argentine de frontière, évitant ainsi la contrebande, et au contraire ”perdent” du temps à scinder la marchandise locale en paquets à la portée économique des clients. Cela fera dire à Matias du Paraguay, ”j’ai compris que la grandeur d’une entreprise n’est pas dans le chiffre d’affaires mais bien dans les valeurs qui se vivent au sein de celle-ci”. Pour provoquer le débat, il y a eu le thème ”Richesse et pauvreté dans l’EdC” du professeur uruguayen Juan José Medeiros, alors que Diana Durán, historienne paraguayenne a offert un apport original sur les analogies de l’EdC avec la culture socio-économique des indigènes guaranis, lignée qui est à la racine même du Paraguay. Un long et stimulant dialogue via skype avec Luigino Bruni, Anouk Grevin et Luca Crivelli de la Commission Centrale de l’EdC, et un autre avec Rebeca Gomez Tafalla et Florencia Locascio d’EoC-inn, ont complété le programme. Prochains rendez-vous : en septembre,  un congrès à Salta (Argentine) et le lancement à Cuba de l’EoC-INN. Source : EdConline Foto album

160808-12 Scuola Interamericana Edc - Paraguay 2016

Foto Flickr

Un nouveau service de maternité au Congo

Un nouveau service de maternité au Congo

IMG-20160801-WA0005L’attente aura duré deux ans et le coût s’est élevé à 409.559 euros : c’est le nouveau service maternité du Centre médical « Moye mwa Ntongo » dans la capitale congolaise, inauguré le jour même du dixième anniversaire de la fondation du Centre. Le premier bébé est né le 19 juillet dernier! Un service essentiel si l’on considère qu’au Congo – comme l’a affirmé le directeur de la santé Arthur Ngoy –  les chiffres de la mortalité infantile et maternelle sont encore très élevés : « 846 décès de la mère pour 100 000 nouveaux-nés en vie » – tandis que la moyenne mondiale est de 216 – « et on compte 104 décès d’enfants à la naissance », un des taux les plus élevés du monde. Le nouveau service a été construit grâce aux efforts de différentes personnes et agences liées au Mouvement des Focolari, comme la Fondation Giancarlo Pallavicini et Mesdames Albina Gianotti et Vittorina Giussani, donateurs du Centre médical depuis le début et de Amu Luxembourg et AECOM Congo – avec leurs sympathisants : beaucoup de personnes du Luxembourg, y compris les enfants qui ont réalisé et vendu des bricolages pour gagner quelque chose, même au cœur de l’hiver. “Ce Centre médical nous donne l’occasion de répondre concrètement à l’invitation de l’Eglise qui,  dans le document Africae Munus (n. 140), souhaite « que les établissements sanitaires de l’Eglise et toutes les personnes qui y travaillent à divers titres s’efforcent de voir en chaque malade un membre souffrant du Corps du Christ », a précisé Damien Kasereka qui partage avec Ghislaine Kahambu la responsabilité du Mouvement des Focolari au Congo. IMG-20160801-WA0003“C’est une grande satisfaction – poursuit le docteur Ngoy – surtout pour les mamans qui, après neuf mois de consultations prénatales dans notre centre, se voyaient transférées dans une autre structure pour accoucher. Elles se sentaient abandonnées au moment où elles avaient le plus besoin de nous ». « Mais aussi parce que nous pouvons répondre aux attentes du gouvernement congolais en offrant des soins complets, permanents et de qualité. Aussi disons-nous merci à Chiara Lubich qui a lancé ce Centre » Lors de l’inauguration, le 9 juillet dernier, en plus du corps médical, des patients, des autorités civiles et religieuses, de l’architecte et de son équipe, des journalistes, il y avait une petite délégation de AMU Luxembourg. La messe de remerciement a été célébrée par l’évêque auxiliaire de Kinshasa, Mgr Bodika, tandis que le ruban d’inauguration a été coupé par le ministre de la santé Vital Kabuiku, ainsi que par le nonce apostolique Luis Mariano Montemayor et l’évêque auxiliaire.

Summer School 2016 de Communion et Droit

Summer School 2016 de Communion et Droit

SummerSchool_C&D« Nous vivons dans un monde dans lequel l’anxiété et la terreur sont en train de nous miner intérieurement et physiquement. Tâchons d’être ensemble le poumon d’une renaissance de bonnes et constructives relations pour la poursuite de la recherche du bien commun. Je sais que nous sommes une goutte dans l’océan, mais pensez que chimiquement parlant, lorsqu’une goutte de colorant est distillée dans un solvant comme l’eau, celle-ci tend à s’orienter vers la coloration du colorant ». C’est en ces termes synthétiques que s’exprime Manfred, un des jeunes participants à la Summer School organisée par ‘Communion et Droit’, à Chiaramonte Gulfi, en Sicile. Les pays représentés sont au nombre de 5 : le Niger, l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Italie et les jeunes sont une trentaine à avoir échangé sur les thèmes brûlants : ”Le droit en Europe entre accueil et refus : immigration, sécurité, environnement”. Les exposés, préparés par des professeurs universitaires et par les jeunes eux-mêmes, ont mis en évidence le lien étroit existant entre l’absence de la protection de l’environnement, cause parfois d’ ”invisibles guerres”, de nombreux conflits et des migrations qui en découlent. Apollos, réfugié du Niger, nous a permis de comprendre plus en profondeur le drame des immigrés, de faire nôtres les attentes de justice et nous a permis, ensemble, de chercher des voies d’espérance. La Coopérative Fo.Co., qui œuvre à Chiaramonte Gulfi, est en train de porter des fruits de cohabitation pacifique. Le dialogue avec les institutions est ensuite important : nous avons été accueillis dans la salle du conseil de la Commune de Ragusa, par le président du Conseil Communal et par quelques échevins avec lesquels un dialogue s’est ouvert à propos de la situation environnementale du recyclage des déchets, de l’engagement des citoyens et des institutions. 13645174_1064366773649032_2435804218296216488_nNous avons été touchés par les paroles du Pape François lorsqu’il s’est adressé aux jeunes lors des JMJ, touchant avec eux les thèmes que nous avons approfondis ensemble : le Niger en guerre, la lutte pour les ressources de la nature ; les murs de la peur, la nécessité d’une nouvelle culture, le courage de construire des ponts allant au-delà de toute différence, le courage d’établir des relations respectueuses de la dignité de chacun. La différence a constitué aussi une ultérieure richesse : les participants n’étaient en effet pas tous des juristes et cela a donné lieu à un dialogue ouvert, très senti par les jeunes et non exclusivement technique. Un enseignant en philosophie a commenté ainsi : « Cette Summer School me semble être une bonne synthèse : cette capacité à conjuguer l’aspect théorique de la discipline avec un rapport constant au quotidien. Cette synergie me semble fort importante : importante est la dimension théorique mais il faut qu’après, elle épouse la vie et le quotidien ». Christian, le jeune avocat et adjoint au maire qui, par le biais de son engagement, a donné la possibilité de la réalisation et de la réussite de la Summer School, a conclu : « Il a été possible d’organiser ici l’école grâce au travail et à la précieuse contribution apportée par tant de personnes, un cheminement qui doit être poursuivi. Ce fut une expérience vécue au-delà de toute espérance et qui a laissé sa marque. ”Semences” d’une nouvelle culture. Avoir eu l’opportunité d’échanger nos idées avec des jeunes juristes a représenté pour moi une expérience intense aussi bien au niveau professionnel qu’au niveau émotionnel. Leur sérénité, leur sens du devoir…dans un monde qui va si vite, voilà le réel défi : le partage de soi, avec et pour les autres ».

Le sourire de Daniel

Le sourire de Daniel

VeronicaPodestà“Depuis que j’ai commencé ma formation d’infirmière – raconte Veronica, de Gênes (Italie) – j’avais un rêve : mettre mes compétences au service des autres. En 2013, diplôme en poche, je suis partie pour la Côte d’Ivoire (Afrique). Au début c’était difficile parce que je ne parlais pas français. Cependant, j’ai découvert que les gestes concrets construisaient plus facilement des ponts que les mots. Avec quelques jeunes filles, nous avons organisé une petite activité pour vendre des objets. Après le travail, nous nous retrouvions pour fabriquer colliers et bracelets, récolter ce qu’il y avait de superflu dans les maisons. Le bénéfice a été mis dans un fonds commun à utiliser en cas de problèmes économiques, ou pour financer les études de quelqu’un… Un jour, une des jeunes filles nous a raconté que son papa n’avait pas reçu son salaire et la famille n’avait rien à manger. Nous sommes toutes d’accord de donner une partie de ce fonds à cette famille. J’ai vu l’Évangile devenir vécu. Cela n’a pas toujours été facile : parfois, ma famille, mes amis et mes habitudes me manquaient, mais le ciel était toujours mon meilleur ami. Lorsque je me sentais seule, ou que j’avais une douleur qui ne passait pas, je levais les yeux et, regardant le ciel, je me perdais dans l’immensité de la création. Tant d’harmonie, tant d’amour dans tout ce qui m’entourait… et cet Amour était aussi pour moi ! DanielDurant mon séjour à Man, j’ai rencontré un enfant qui avait une malformation cardiaque depuis la naissance. Chaque fois qu’il arrivait, Daniel illuminait le dispensaire avec un magnifique sourire. Malgré les traitements invasifs auxquels il devait se soumettre, l’amour et la joie qu’il dégageait étaient contagieux et intenses. Malgré les innombrables efforts, il fallait faire plus. Il avait besoin de traitements plus importants et d’interventions plus appropriées. Après une année, mon expérience en Afrique se termine. De retour à la maison, j’étais heureuse, mais je pensais toujours au sourire de Daniel lorsque je lui avais dit au revoir. Je sentais que je ne pouvais pas le laisser seul. Alors, avec d’autres amies, nous nous sommes mobilisées pour comprendre s’il était possible de l’opérer en Italie. L’enthousiasme devient contagieux et nous réussissons à récolter les fonds pour permettre à Daniel de venir en Italie, accompagné par son papa, pour l’opération. Deux mois intenses, durant lesquels nos cultures se sont enrichies et redécouvertes. À travers les yeux de Daniel, je redécouvrais la mer, la joie de vivre l’instant présent. L’intervention est un succès. Son papa lui avait promis un vélo si tout se passait bien, mais il réalise que c’est un cadeau trop onéreux pour lui. L’amour de la communauté n’a pas tardé. Le soir même où son papa me confie cette difficulté, une de mes amies m’apporte une enveloppe qui, à ma grande surprise, contenait le montant exact du prix de la bicyclette tant désirée par Daniel ! J’étais partie avec la conviction que je pourrais donner beaucoup… Souvent, on part avec l’idée de changer le monde ; mais j’ai réalisé que, pour le faire, il faut commencer par changer soi-même et sa manière d’être avec les autres. Rien qu’en construisant, instant après instant, des ponts de fraternité, on peut changer le monde.” Le 9 juillet dernier, au “Village du Jeune” (Gênes), Veronica Podestà a reçu le “Prix Bonté Don Nando Negri 2016”, pour son engagement dans le social, en particulier envers les enfants de Côte d’Ivoire.  

Brésil: un projet culturel novateur

Brésil: un projet culturel novateur

IMG-20160726-WA0004_bJ’étais complètement démotivé par ma profession d’ingénieur… Maintenant, je l’ai redécouverte sous un nouveau jour…” “Je suis en deuxième année d’architecture. L’université la présente de manière très commerciale, le côté humain manque. Ce cours a dépassé mes attentes.” Deux des nombreuses impressions au terme du cours qui a réuni environ 80 jeunes universitaires latino-américains, pour une intense semaine (25-30 juillet) au Centre des Congrès de la Mariapolis Ginetta, près de São Paulo, Brésil. Cette initiative culturelle, promue par le Centre académique latino-américain Sophia ALC du Mouvement des Focolari, a présenté un projet novateur, judicieusement intitulé: “Les bases théorico-pratiques du paradigme de fraternité: projections dans les sciences sociales, politiques, économiques et culturelles”. DSCN8568-02Les jeunes latino-américains ont été confrontés aux plaies qui blessent encore leur peuple: la crise économico-sociale, le drame des populations indigènes et les grandes problématiques de l’Amazonie, l’inégalité sociale et la violence dont – comme le politologue argentin Juan Esteban Belderrain l’a souligné – l’Amérique latine détient le triste record mondial. L’année 2012 a enregistré 140 000 homicides, dont un tiers de la statistique mondiale – plus de 50 000 – rien qu’au Brésil. Un phénomène tristement en augmentation. Sur ce fond dramatique, les jeunes se sont sentis fortement engagés à approfondir la nouveauté culturelle qui s’est ouverte sur leurs disciplines, de mettre en œuvre le paradigme de la fraternité qui implique pensée et vie. Un seul exemple. Comme l’a expliqué le professeur brésilien Marconi Aurélio e Silva, enseignant en Sciences politiques, avec l’application de ce paradigme, déjà expérimenté depuis 20 ans, la politique dépasse la dimension conflictuelle, majorité et opposition deviennent complémentaires, une partie de la vérité se trouve dans l’adversaire, la participation du citoyen s’active. DSCN8505-01Durant la semaine, ce nouveau paradigme culturel a aussi été vécu dans les rapports interpersonnels, entre étudiants des différentes cultures latino-américaines, entre étudiants et professeurs, dans une dimension d’interdisciplinarité et multiculturalité. Pas seulement. En partant, les jeunes se sont engagés à identifier les plus grandes urgences de leur ville et, avec l’aide des professeurs, élaborer et mettre en œuvre des projets de dimension politique, économique, sociale. En conclusion, le professeur Sergio Rondinara, de l’Institut universitaire Sophia (Italie) dont Sophia ALC est la première session extra-européenne, a exprimé une grande espérance de constater chez les jeunes présents “un instantané magnifique, cristallin, des peuples latino-américains qui fait entrevoir le futur de ce continent aux possibilités extraordinaires”.  

Jeunes, protagonistes de l’histoire

Jeunes, protagonistes de l’histoire

b_900_600_0_00_images_2016_GMG4Enthousiasme, volonté de comprendre et d’être protagonistes de leur propre avenir : ce sont les traits caractéristiques de l’expérience vécue après les JMJ par le groupe qui s’est retrouvé, du 1er au 5 août, à Jasna, en Slovaquie. « Nous ne pouvions pas imaginer une chose de ce genre. Si nous ne nous contentons pas de vivre dans le confort, si nous abandonnons nos « canapés », nous pourrons vraiment être des protagonistes de l’histoire », déclare Anita, une jeune argentine, au moment de repartir. “Les propositions courageuses faites par le pape lors des JMJ demandaient une adhésion immédiate, mais aussi une prise de conscience réfléchie et mûrie, et c’est ce que nous avons essayé de faire à Jasna », explique Gianluca Falconi, philosophe. Avec le théologien Michel Vandeleene et la psychologue Antonella Deponte ils ont animé ensemble les moments d’approfondissement, en offrant des perspectives croisées et diverses, ainsi qu’une approche pluridisciplinaire. A Cracovie François a parlé d’abattre la peur, de diffuser la paix dans un monde trop plein de haine, il a souligné la valeur de la miséricorde et de la Croix, les obstacles à dépasser pour rencontrer Jésus. Mais concrètement, comment relever ces défis dans la vie quotidienne ? Ces journées passées en Slovaquie ont été l’occasion d’entrer dans les détails, pour comprendre les raisons, pour permettre à chacun de s’interroger personnellement sur sa propre vie. Le caractère international de cette rencontre a donné la possibilité d’échanger entre personnes provenant de contextes très différents : du Liban à l’Australie, de la “Une des thématiques les plus fortes – expliquent les organisateurs – ne portait pas tant sur l’existence de Dieu ou sur les grandes questions, mais sur la relation avec l’autre, avec la différence, — axes autour desquels se déroulait la formation. Venaient en relief les interrogations personnelles sur la question du « sens », de la valeur que chacun porte en soi, sur les chances et les difficultés de la relation avec l’autre, avec notre ennemi, avec celui qui pense différemment ». WYD_01Autant de questions suscitées par des expériences personnelles. Comme celle du jeune irakien qui a souligné les difficultés relationnelles qu’il vit dans son propre Pays. Pour l’un ou l’autre faire un pas « vers l’autre » restait impossible. Aussi « l’Ecole » a-t-elle proposé des temps d’approfondissement en petits groupes, mais aussi des entretiens personnels à caractère spirituel, psychologique ou pour offrir des compétences dans le domaine relationnel. Il a été aussi question de la relation avec soi-même, de la confiance en soi, de la dignité personnelle, des émotions et de l’ouverture d’esprit. Le futur est un autre grand thème qui est ressorti : prendre en main sa propre vie et lui donner une direction. Une question à laquelle s’étaient confrontés des adolescents, des étudiants universitaires, des travailleurs. Des chrétiens de diverses confessions, des agnostiques et des non-croyants. De diverses vocations et de 13 langues différentes. Un public de personnes très variées donc, mais toutes intéressées et passionnées, unies dans une même soif de vérité. « Une façon de se présenter propre aux jeunes qui n’est pas habituelle dans la société d’aujourd’hui », commente encore Gianluca qui possède aussi une   longue expérience d’’éducateur. « J’ai quinze ans et dans mon groupe il y avait aussi des personnes de plus de 30 ans – raconte Carla, italienne -. C’est très beau car j’ai pu partager avec d’autres, demander des explications, trouver de l’assurance ». Un croisement de générations, de langues, de cultures : « Chez nous la philosophie n’est pas très appréciée parce que notre approche de la réalité est différente – explique Antoine du Liban -, mais je suis content de connaître d’autres mentalités, différentes de la mienne ». La fraternité vécue comme antidote au mal, des rêves qui se réalisent. Voilà qui fait partie des nouveaux bagages que les jeunes ont mis dans leur valise : « Le pape nous a dit de ne pas arrêter de rêver – nous confie Anna de Milan -. Et ce que nous vivons est un rêve devenu réalité ».

Roger Schutz : constructeur de paix, prophète d’espérance

« Bouleversés par la nouvelle de la disparition soudaine et absurde du frère Roger Schutz que nous aimions beaucoup, nous nous unissons dans la douleur et dans la prière à toute la communauté de Taizé. Sa vie toute donnée à Dieu et à son prochain a été couronnée par la palme du martyre. Frère Roger a été un constructeur de paix, un prophète d’espérance et de joie. “Dieu nous veut heureux” m’écrivait-il il y a environ deux mois, et nous pensons qu’il est maintenant dans la plénitude de la joie au sein de la Trinité. Soyez sûrs que nous sommes particulièrement proches de vous en cette circonstance. Maintenant que le frère Roger a rejoint le ciel, nous souhaitons que perdure l’amitié qui, pendant quarante ans, nous a profondément liés à lui et à la communauté de Taizé. » Chiara Lubich C’est ainsi que l’on veut se souvenir de lui aujourd’hui : comme d’un constructeur de paix, un prophète d’espérance et de joie.

Fraternité épiscopale

Fraternité épiscopale

Vescovi Braga 6Chaque été des évêques en provenance du monde entier passent ensemble une période de repos qui est pour eux l’occasion de partager leur vécu et de se demander comment être Église, signe et instrument d’unité, dans les diverses situations d’un monde globalisé, traversé par des tensions et des contradictions. Cette année ils se sont retrouvés du 2 au 11 août à Braga (Portugal). “Aujourd’hui, dans l’Église, c’est l’heure de l’unité et de la communion a sonné : nous sommes tous invités à faire l’expérience de Dieu ensemble. Nous ne sommes pas ici seulement parce que nous sommes évêques, mais parce que nous sommes frères » a dit dans son homélie le cardinal João Bráz de Aviz, au cours de la messe célébrée dans la Chapelle des Apparitions, à l’occasion du pèlerinage à Fatima de 67 évêques provenant de 27 nations, le 4 août dernier. Vescovi Braga 4“Durant ces jours nous avons été vraiment heureux. Nous avons vécu en frères. Nous nous sommes sentis libres et nous avons pu ouvrir notre cœur les uns aux autres. Le seul Maître a vraiment été au milieu de nous. Nous nous sommes sentis dans la maison de Marie », c’est ainsi que le cardinal Francis Xavier Kriengsak Kovithavanij, archevêque de Bangkok et modérateur de la rencontre, a résumé à la fin du séjour l’expérience faite. C’est le Centre apostolique “Mater Ecclesiae” qui, à l’invitation de Dom Jorge Ortiga, archevêque de Braga, a accueilli les évêques, à l’ombre du Sanctuaire de Notre Dame de Sameiro. Un cadre tout à fait adapté pour aborder dans un climat détendu des questions comme celle portant sur la situation du monde actuel avec Pasquale Ferrara, expert en politique internationale ou la réforme de l’Église dans le sillon tracé par la Pape François avec le théologien Piero Coda. Des interventions qui ont aidé les participants à s’interroger sur leur façon de vivre une unité effective entre évêques et de mettre en œuvre une culture pastorale toute imprégnée de communion. Vescovi Braga 1Séances plénières et rencontres par groupes, promenades et moments passés à table ont permis de mettre en commun des situations douloureuses et des signes d’espérance: le cri d’angoisse  qui ‘élève des Églises du Moyen Orient ; la croissance d’une interaction féconde entre les communautés ecclésiales de base et les nouveaux Mouvements et Communautés dans un grand diocèse du Brésil – un exemple significatif de tout ce qui est souhaité par la Lettre Iuvenescit Ecclesia publiée en juin par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi – ; les défis et les perspectives d’inculturation dans un contexte pluriel comme celui de l’Inde ; les fruits qui peuvent naître lorsqu’un évêque et ses auxiliaires vivent en communauté et lorsqu’un évêque réussit à tisser des liens de fraternité et d’amitié avec ses prêtres ; le difficile travail d’évangélisation dans un contexte marqué par la pauvreté, comme c’est le cas à Madagascar. Vescovi Braga 7 Autre source d’enrichissement réciproque : la participation, pendant deux jours, de trois évêques d’autres Eglises, deux luthériens et un syro-orthodoxe, ainsi qu’un après-midi de rencontre avec sept évêques du Portugal. La rencontre avait pour toile de fond d’une part le Christ crucifié, point fondamental de la spiritualité de l’unité et d’autre part la passion pour l’Église. Deux sujets développés par la présidente des Focolari, Maria Voce (« Jésus abandonné fenêtre de Dieu – fenêtre de l’humanité ») et par le coprésident Jesús Morán (« Le génie ecclésial de Chiara Lubich et le charisme de l’unité »).

Assomption : victoire sur la mort

Assomption : victoire sur la mort

20160815-01Après la mort de Jésus, après l’apparition de l’Esprit Saint, Marie disparaît dans le secret : elle est lointaine. Elle a accompli sa mission et rentre en son propre élément : le silence, le service. Elle résout, en se réfugiant en Dieu, le problème de la vieillesse comme une nouvelle enfance de l’esprit. Elle enseigne à mourir. Cette opération, qui provoque la peur, en Marie, mère, elle se transforme en un retour aux origines, à travers un but très convoité, celui de se perdre en Dieu : vie qui ne finit pas. Et ce fait de se perdre dans l’Éternel, fut la mort de Marie. Celle-ci est advenue le jour où les apôtres pouvaient se débrouiller eux-mêmes. Mais ce ne fut pas une mort telle que nous l’entendons et la subissons : au contraire, quelque chose de doux et de rapide que les théologiens ombragent avec différentes expressions : pause, trépas, transit, sommeil, mort vivifiée. Ce corps vierge aurait reçu une contamination du processus de décomposition, alors que, ayant souffert avec le Christ, elle ne pouvait pas ne pas accéder tout de suite à la gloire avec Christ. Ainsi, ce qui avait été pour Christ, la résurrection, fut pour Marie, l’Assomption : double victoire, du corps et de l’esprit – sur la mort. A notre époque, on a présenté le spectre terrifiant d’une désintégration physique pour des millions d’êtres humains et peut-être pour l’humanité toute entière, sous la menace de l’atomique ou par la pollution écologique. Il n’ y a pas d’autre issue à un tel destin que de s’en soustraire par le biais d’une reproduction de la victoire de Jésus et Marie : en devenant nous aussi spirituellement Jésus et Marie, agents de vie, ce qui se produit en insérant la nullité humaine dans la toute puissance divine. Si, mis ensemble, vivant de l’Évangile, nous sommes Christ mystique ; si, faits marie, nous donnons Jésus à la société, la guerre n ‘a pas de sens et la bombe atomique devient une pièce de musée. Il y a la paix: le seul cœur et la seule âme de la communauté rassemblée autour de Marie ; et son fruit est l’unité. L’unité des vivants. Remontant de ce marais sanguinolent qu’est la terre, jusqu’au ciel de Marie, la toute belle, l’étoile de la mer, on comprend mieux le sens de son assomption qui fut le sceau suprême de son privilège unique de Vierge, Mère de Dieu. Un fait qui devrait émouvoir aussi les matérialistes, puisqu’il représente l’exaltation du corps physique grâce à l’œuvre de l’Esprit Suprême. En elle, on célèbre la matière rachetée et on exalte l’univers matériel, transfiguré en temple du Très Haut. Il suffit de méditer un instant, avec l’intellect d’amour, sur la position de Marie qui monte de la terre vers le ciel à travers le cosmos, pour cueillir son importance et sa fonction. Elle est le chef d’œuvre de la création. En elle, Dieu a voulu montrer sa toute puissance : son infinie originalité. Admirables sont les étoiles et les atomes, dans leur structure ; et chargés de beauté jamais épuisée sont les cieux et les mers, hommes et anges…Mais elle est plus belle : elle rassemble et fusionne toutes leurs merveilles, de telle manière que la nature toute entière apparaît comme un piédestal à ses pieds. Marie : humble, parce qu’aucune hauteur extérieure ne semble l’élever ; silencieuse parce qu’aucune voix humaine ne semble la définir ; pauvre car aucun ornement de la terre ne semble la décorer. Elle ne parle qu’avec la seule parole de Dieu, elle n’est riche que de la seule sagesse de Dieu, elle n’est grande que de la seule grandeur de Dieu. Et ainsi, identifiée avec le Seigneur, Marie est l’expression humaine de la grandeur, de l’esprit et de l’amour de la Trinité. La reine – servante et dame – de la demeure de Dieu qui ouvre les portes et admet les filles et les fils, en s’attachant à les recueillir tous dans le palais du Père, pour la gloire du Fils, dans le circuit de l’Esprit saint. Pour donner aux mortels une idée de Dieu qui, infini, domine et transforme l’intelligence de l’homme, presque en ayant un rôle médiateur avec la puissance et l ‘amour de la Trinité ineffable, de laquelle, jamais, l’humanité se serait approchée, le Créateur a créé Marie, au sein de laquelle le Verbe s’est fait chair, par la personne à travers laquelle Dieu s’est fait accessible et le divin amour fait partie comme de la maison. Marie présente parmi nous, porte Dieu au milieu de nous. Elle est la porte du ciel ; elle est élevée dans la demeure de Dieu, pour accueillir les filles et les fils dans la maison du Père. C’est pour cela que ceux-ci l’invoquent, aussi des centaines de fois par jour, pour qu’elle prie pour eux, maintenant et à l’heure de leur mort. (Extrait de : Igino Giordani, Maria modello perfetto, Città Nuova, Roma 2012 (1967), p.157 -163)      

Maria Voce : “Ensemble pour revivifier l’Église”

Maria Voce : “Ensemble pour revivifier l’Église”

maria_voce_rcf_fr_cropped“La première a été une réaction de gratitude” – écrit le quotidien Avvenire dans l’introduction à l’interview. « Le Mouvement des Focolari voit dans Iuvenescit Ecclesia une invitation à poursuivre le chemin parcouru jusqu’à aujourd’hui. En particulier l’appel à « la réciprocité entre les dons propres à la hiérarchie et les dons charismatiques », à leur caractère « coessentiel », semble tout à fait refléter l’expérience mûrie par la nouvelle réalité ecclésiale fondée par Chiara Lubich ». Cet entretien avec Maria Voce s’inscrit dans une série d’articles dédiés à l’approfondissement de la lettre de la Congrégation pour la doctrine de la Foi.   “Le document – souligne Maria Voce – est clair : l’Église est une, elle est un “corps” appelé à incarner le mystère de communion de la vie trinitaire. L’Esprit-Saint qui agit particulièrement à travers les charismes est le protagoniste de son rajeunissement ». Le document reconnaît donc aux mouvements un rôle important : leur capacité, s’ils correspondent à la grâce, à revivifier l’Église. Avec un objectif qui est clair : contribuer à insuffler, dans les engrenages de la vie sociale, la vie de Dieu, faire en sorte que les hommes et les femmes plongés dans la complexité de notre monde puissent la “toucher” ». Au sujet du caractère “coessentiel”, dans la vie de l’ Église, des dons propres à la hiérarchie et des dons charismatiques”, en lien explicite avec l’enseignement du Concile, Maria Voce affirme : « Il me semble que cette lettre est un fondement essentiel d’une grande portée doctrinale, parce qu’elle se réfère au Concile Vatican II et aussi du fait qu’elle reconnaît  « une convergence exprimée par le récent magistère ecclésial » à propos de ce caractère coessentiel : les dons de la hiérarchie et les dons charismatiques ont la même origine et le même but ; au cours de ces dernières années, cet aspect n’avait pas été suffisamment reçu et demandait à être approfondi ». L’expérience du Mouvement des Focolari, relève le journaliste, se reconnaît dans ce caractère “coessentiel”… “Dès ses débuts, le Mouvement des Focolari a cherché à établir un lien étroit avec ceux qui, au sein de l’Église, avaient le charisme du discernement. On peut le voir, par exemple, à travers la longue histoire de son approbation, conduite avec une détermination inflexible et une totale confiance, parfois dans la souffrance, par Chiara Lubich et tous ceux qui engendraient avec elle cette nouvelle “créature”. Elle-même en parle dans son livre “Le Cri”. Ensuite, comme on le sait, les reconnaissances sont arrivées en abondance. D’autres représentants d’Églises chrétiennes ont aussi voulu signifier leur propre assentiment, à commencer par le Patriarche œcuménique Athénagoras Ier, l’évêque luthérien Hermann Dietzfelbinger, le primat anglican Michael Ramsey et beaucoup d’autres”. A la question portant sur les moyens d’éviter d’une part le risque de ne se référer qu’à son propre charisme et d’autre une part celui des prétentions institutionnelles, Maria Voce répond : « En vivant chacun pour la raison d’être de l’ Église : l’humanité entière. C’est dans la vie concrète et localement que se réalise la complémentarité des richesses de chacun. La fraternité universelle exige l’engagement de tous et demande de faire sans cesse des petits pas. Par exemple du 30 juin au 2 juillet, 300 mouvements et communautés, nés au sein de l’ Église catholique et de nombreuses autres Églises, se sont donné rendez-vous à Munich, en Allemagne. « Ensemble pour l’Europe » est un parcours qui a débuté en 1999 et qui se poursuit dans la communion pour le bien de ce continent qui doit se redécouvrir lui-même et qui a d’importants devoirs envers le reste du monde ». A la question un peu taquine du journaliste : « Le pape François n’est-il pas un peu sévère avec les mouvements ?», elle répond : “Je ne le considère pas comme tel. Je trouve que ses paroles et ses gestes sont en accord avec le vécu des mouvements. C’est l’un des papes qui est le plus entré en contact avec eux en participant à leurs manifestations ou lors des audiences. Ce fut le cas pour le Renouveau charismatique, le Chemin néocatéchuménal, Communion et Libération, Schoenstatt… et aussi pour les Focolari lorsqu’en 2014 il a reçu les 600 participants à l’Assemblée générale. Certains de ses conseils, qui peuvent apparaître aux yeux d’un observateur extérieur comme des mises en garde, encouragent les mouvements à vivre leur propre charisme, à être plus fidèles à l’Esprit-Saint pour mieux contribuer à l’Église Communion. Il nous a adressé des paroles très claires en avril dernier, lors de sa visite inattendue à la Mariapolis de Rome à la Villa Borghese. Il a employé une image pour souligner l’importance et la capacité des mouvements à vivifier les divers milieux : « Transformez les déserts en forêt ». “La dernière partie du document comporte l’invitation à se tourner vers Marie”, souligne l’interviewer en rappelant le lien qui existe entre Marie et le Mouvement des Focolari : « Marie est la charismatique par excellence », répond Maria Voce, « ce qui la place au cœur de l’Eglise naissante comme la gardienne de la présence du Ressuscité au milieu des apôtres. Dans une Église qui n’avait pas encore conscience de l’être, elle seule pouvait bien l’interpréter. « La dimension mariale de l’ Église précède sa dimension pétrinienne », écrit Jean-Paul II dans Mulieris dignitatem : en fait ce ne sont pas nous les chrétiens qui faisons l’ Église, mais c’est le Ressuscité qui nous précède. D’où l’encouragement fait au Mouvement des Focolari, appelé en raison de son charisme spécifique à engendrer spirituellement Jésus là où vivent ses membres. Une vocation décrite dans nos Statuts en des termes engageants : être – autant que possible – une continuation de Marie, dont l’œuvre spécifique consiste précisément à donner le Christ au monde ».   Et enfin une question portant sur le monde d’aujourd’hui : « Quelles sont les périphéries où il est nécessaire d’être présents ? » « Les périphéries se trouvent là où il y a le plus de souffrance. Le pape François ne cesse de les indiquer. Il ne s’agit pas seulement des pauvretés matérielles, mais aussi des pauvretés spirituelles : l’absence de sens, l’Europe qui perd ses racines chrétienne et se laisse corrompre par le consumérisme, l’hédonisme, par le pouvoir économique et technologique, la détérioration de la création, les massacres, le drame humanitaire des réfugiés et les migrations de masse, les nombreux conflits armés. Les périphéries sont innombrables. Il ne s’agit pas de faire tous ensemble la même chose, mais de travailler tous ensemble pour le même but : transformer le désert en forêt ». Pdf dell’intervista integrale in italiano a cura di Riccardo Maccioni – Traduction confiée à la rédaction du website.

En Syrie, de jeunes athlètes spirituels.

En Syrie, de jeunes athlètes spirituels.

FB_IMG_1470750480992 “J’ai appris comment transformer le négatif en positif et comment le transmettre à mes amis”, et à ne pas « désespérer en face des difficultés”. Exprimé dans le contexte syrien actuel, où les jeunes vivent « sous de continuelles pressions psychologiques », chaque mot pèse de tout son poids. “De la Syrie continuent hélas d’arriver, en particulier d’Alep, des informations annonçant de nouvelles victimes civiles causées par la guerre », a rappelé le pape François lors de l’Angélus du 7 août dernier. « Il est inacceptable – continue-t-il – que de si nombreuses personnes sans défense – et parmi elles beaucoup d’ enfants – fassent les frais du conflit, de la fermeture des cœurs et du manque de volonté de paix de la part des puissants ». Et il a exhorté à être tous « proches de nos frères et sœurs syriens par la prière et la solidarité ». Ce climat de guerre est usant, même si les semences d’espérance ne manquent pas, et c’est sur elles que l’on continue de compter. « Nous sentions la nécessité de faire quelque chose de différent avec les jeunes, pour les soutenir spirituellement et humainement », racontent Lina Morcos et Murad Al Shawareb, éducateurs du Mouvement des Focolari, « et c’est ainsi que nous avons eu l’idée d’inviter une libanaise, Sœur Noha Daccache, du Sacré Cœur, universitaire spécialisée dans le domaine social. Nous avons choisi d’approfondir, en cette année de la miséricorde, « la miséricorde dans notre vie quotidienne et la  prière ». FB_IMG_1470750449838_b “Déjà au cours de la préparation – entièrement faite à travers whatsApp – on sentait une grande maturité » qui s’est ensuite confirmée lors des trois jours passés ensemble (du 10 au 12 juin derniers). L’enseignement de Sœur Noha sur la miséricorde, sur la prière et l’Ecriture Sainte – qui les a rejoints dans leur vie spirituelle – a suscité questions et réflexions. “Mais nous nous sommes rendu compte, dès la première journée, que nous étions très tendus à cause de la situation que nous sommes en train de vivre, aussi avons-nous fait une heure d’échanges, à la suite de quoi quelqu’un a suggéré de faire un moment de prière. Ce fut un temps très fort avec des chants et des méditations, où les jeunes ont fait des prières spontanées en demandant avec une grande foi le don de la Paix ». “Le deuxième jour nous avons approfondi divers aspects de la vie qui empêchent de correspondre pleinement à ce que Dieu nous demande chaque jour. Tandis que le dernier jour, le texte de Chiara Lubich intitulé « Mieux qu’hier » a été très éclairant parce qu’il nous a indiqué une clé concrète pour aimer Jésus toujours mieux ». « J’ai compris que je devais vivre le moment présent avec solennité, offrir ma souffrance et vivre pour Jésus ; tout le reste est secondaire – écrit une jeune fille -. Au cours de la prière j’ai senti que Jésus me disait : je suis avec toi ». “Vous êtes des jeunes de grande valeur – a dit Sœur Daccache au moment de partir -. Je vous porte tous dans mon cœur et nous prions intensément pour la Paix ». Maria Chiara De Lorenzo

Évangile vécu : tous frères

Évangile vécu : tous frères

“Je regrette…” «Un collègue médecin plus âgé que moi m’avait repris en présence des patients à cause d’une erreur que je ne pensais pas avoir commise. Frappé au vif, je suis parti en claquant la porte. Arrivé chez moi, je ne réussissais pas à rester en paix : je devais faire quelque chose pour rétablir ce lien. Après plusieurs hésitations, j’ai pensé l’appeler au bureau : « Je regrette – lui ai-je dit – pour ce qui s’est passé ce matin ». Il en resta très étonné et très content. Depuis notre relation progresse constamment : on découvre que, malgré les nombreuses difficultés, il est possible de donner une dimension humaine à notre travail.»   (R.S. – Canada) Que faire de cet argent ? «Un parent nous avait fait don d’une grosse somme d’argent. Surpris par ce geste inattendu, nous nous sommes demandé quoi en faire. Nous sommes neuf en famille et chacun a exprimé un désir : l’un voulait une chose, l’autre une autre…. Quant à moi, j’aurais souhaité qu’au moins une partie de cette somme soit affectée à un but social. Mais nos enfants seraient-ils d’accord ? Arrivés à ce point de notre réflexion, mon épouse et moi nous nous sommes rappelé que nous avions un enfant au Ciel. S’il avait été parmi nous, lui aussi aurait eu sa part. Personne donc ne nous empêchait d’attribuer la somme qui lui serait revenue à ce but. Il a suffi que nous communiquions cette idée à nos enfants pour qu’eux aussi adhèrent avec joie à cette décision.» (C.M. – Argentine) 20160810-01Aimer sans rien attendre. «Notre fille Anne était pleine de vie et d’aspirations qu’elle voulait réaliser : réussir ses examens, devenir archéologue et fonder une belle famille. Les choses ne sont hélas pas allées dans ce sens. Après l’obtention de son diplôme, elle a traversé une période de grand stress ; surtout le fait que le garçon qu’elle aimait l’ait quittée l’a conduite dans une profonde crise. Mon épouse et moi-même étions déconcertés. Nous nous sentions impuissants et le doute nous est venu d’avoir commis une erreur dans son éducation. Cette expérience difficile nous a conduits à approfondir notre relation avec Dieu. Nous nous sommes mis, ainsi que nos autres enfants, à aimer Anne d’un amour qui n’attend rien, et, petit à petit, après des soins appropriés, elle est sortie du tunnel. Un jour elle nous a confié que l’amour vécu en famille avait été déterminant pour sa guérison.»  (E.P. – Autriche)

Rien n’est impossible à l’amour

Rien n’est impossible à l’amour

Experience-01Personne dans ma famille ne connaissait les Focolari et, ce dont je me souviens, c’est que ce qui m’a poussé à retourner chaque samedi au rendez-vous pour l’approfondissement de l’Évangile, était dû au fait que j’avais trouvé des personnes qui m’aimaient d’une façon désintéressée. Je suis né et j’ai grandi à Ascoli Picena (Italie), et chaque année, j’ai participé aux différents cours de formations pour les juniors, consolidant ainsi mon cheminement de foi. A 19 ans, j’ai dû affronter une intervention au genou, suite à laquelle quelques complications inattendues sont survenues. Alors que j’étais encore à l’hôpital, les médecins me dirent que je n’allais plus pouvoir jouer au volley-ball, et que je n’aurais plus jamais la pleine fonctionnalité de ma jambe. A ce moment-là, je compris clairement ce que voulait dire ”Dieu est un idéal qui ne s’écroule pas” et je décidai de m’abandonner à Lui avec confiance. Si je ne pouvais plus pratiquer aucun sport, Il allait certainement me trouver quelque chose d’autre à faire. Après le secondaire supérieur, j’ai continué les études à l’université, mais chaque samedi, je retournais dans ma ville pour prêter mes services en tant qu’animateur dans la paroisse, exploitant ma facilité à préparer des jeux pour les jeunes et les juniors. Ne pouvant malgré tout jouer moi-même, j’ai découvert combien il était amusant et gratifiant de faire jouer les autres, en les soumettant quelquefois à des épreuves funambulesques ! Au cours des mêmes années, je commençai à sentir dans le cœur, un fort appel de Dieu, à dépenser ma vie pour Lui présent dans les autres. Pendant la Mariapolis de 2007, après avoir reçu Jésus Eucharistie, je sentis dans le cœur ce qui allait être ma voie : porter le charisme de l’unité dans mon diocèse. C’était un choix total de Dieu, mis au service d’une réalité particulière. Ce plongeon en Dieu, m’a amené à vivre la vie dans la plénitude de la joie, et d’une manière spéciale, il m’a permis d’affronter une situation qu’ humainement, je n’aurais pas été en mesure d’affronter. En 2010 en effet, je commençai à avoir de nouveaux problèmes à la jambe qui avait subi l’intervention, puis à l’autre jambe, au dos, et en quelques mois, j’avais des difficultés pour marcher et même à rester debout. Les médecins ne trouvèrent pas d’explications et, étant donné que j’approchais du diplôme de fin d’études, ils supposèrent que j’avais une sorte d’épuisement ou de dépression nerveuse. Je continuai à sentir dans le cœur la joie de vivre avec mes compagnons d ‘aventure idéale, même si  je ne comprenais pas ce qui était en train de se passer. Un soir, je me réfugiai dans l’église et je priai face à Jésus Eucharistie :”Si c’est ta volonté que je commence ces soins, fais-moi un signe. Si, au contraire, j’ai une maladie étrange, fais-le moi comprendre, parce que je veux continuer à rester un don pour les autres”. Avec l’énième recherche on découvrit que j’étais atteint d’une maladie génétique rare qui déchaînait toutes les problématiques que j’étais en train de vivre et qui encore maintenant m’oblige à vivre avec une douleur chronique. Tout de suite, mes pensées furent envahies de questions et d’angoisse. Comment allais-je continuer à vivre pour les autres ? Je compris que l’amour de Dieu ne changeait en rien face à toute cette douleur, peut-être que moi je le percevais d’une manière différente, mais son amour était toujours immense. Que pouvais-je faire alors? Continuer à aimer et à construire l’unité avec tous, même si cela me coûte davantage maintenant, et que j’aurais envie de rester seul. Quelques mois plus tard, ils me demandèrent de suivre un petit groupe de jeunes enfants. Je pensais : est-ce que j’y arriverai ? Je laissai de côté les craintes et me décidai à me mettre encore au service des autres. Aujourd’hui, je dois dire qu’au cours de ces années, les enfants du groupe ont souvent été ma force et mon courage. Car en aimant, on surmonte tout. Nombreuses furent les occasions que je n’aurais jamais imaginé réussir à soutenir physiquement, et pourtant, j’y suis arrivé, constatant ainsi que vraiment, ”Rien n’est impossible à Dieu”.

Jesús Morán : Relation et relationnalité

Jesús Morán : Relation et relationnalité

”Au commencement est la relation”, écrivait dans la première moitié du siècle passé, le grand Martin Buber, représentant de la pensée hébraïque. Depuis lors, et grâce aux développements accomplis par l’école dialogique, cette catégorie est entrée avec autorité sur la scène philosophique contemporaine, avec des conséquences pour la vie sociale et l’horizon de sens de l’existence. Les sciences humaines, en particulier, en ont fait une utilisation profitable et féconde. Nous avons tendance à penser toujours plus que la relation est cette dimension de la personne qui la définit d’une manière ou d’une autre. La capacité de relation est donc devenue importante dans tous les domaines de l’agir humain. L’échec de nombreuses nobles entreprises, par exemple, peut être dû à des problèmes de relation. Avoir une bonne relation représente le plus souvent un point positif de départ et une garantie de continuité. La relation est vraiment essentielle. Et pourtant de mon point de vue, je me permettrais de modifier la phrase du grand philosophe austriaco-israélien avec cette autre : ”Au commencement est la relationnalité”. En disant cela, je veux signifier que la relation est toujours seconde, car il y a quelque chose de plus radical : la relationnalité. C’est la structure relationnelle de la personne qui permet d’entrer en relation, mais qui n’exige pas nécessairement un rapport avec l’autre pour être en relation. La relationnalité implique l’être, la relation, le ‘faire’. Relationnalité et relation ne s’opposent pas, mais doivent être distincts car ils touchent deux dimensions différentes de la personne. La conclusion semble paradoxale : il y a des personnes pauvres en relations mais riches en relationnalité, et vice-versa. Avoir beaucoup de relations, en effet, n’est pas nécessairement un indice de relationnalité. Je prends un cas extrême : une sœur contemplative peut être plus riche en relationnalité qu’une star cinématographique, même si elle est infiniment plus pauvre de relations. On peut être ouvert à l’infini sans franchir le périmètre de sa propre chambre, comme on peut être renfermé sur soi-même alors qu’on parcourt le monde. C’est une question de quantité et qualité alors ? Oui et non. Décisive – comme critère de qualité des relations – est la mesure avec laquelle celles-ci partent ou ne partent pas de la structure relationnelle de la personne. Ce n’est donc pas, une question de quantité ou de qualité, mais de profondeur et de réciprocité. La relationnalité provient du fond de l’être humain et est toujours ouverte. Ouverte à la réciprocité, alors que les relations n’esquivent pas toujours la tentation individuo-centrique. Partir de la structure relationnelle de la personne veut alors dire être conscients que dans nos relations, il y a toujours quelque chose qui les précède et quelque chose qui les dépasse. Cela signifie renoncer à dominer les relations et même à les construire comme si elles dépendaient de nous. Les relations ne se construisent pas, elles se cherchent. Cela signifie que dans nos rapports, nous devons être attentifs surtout à ce qui nous surprend, à l’imprévu. La ”volonté de puissance” qui caractérise souvent l’homme moderne a souvent tendance à imposer les relations, également pour de bons objectifs. Cela peut arriver par exemple dans les relations père-fils ou dans les relations au sein du couple. Si nous voulons des relations chargées de relationnalité, nous devons plutôt soigner l’attitude d’attente, d’écoute, de patience, aussi d’absence. La relationnalité requiert amour avec une sorte de passivité qui bien vécue, est l’unique réellement ouverte à la nouveauté. Les conséquences éthiques de cette distinction, qui peut apparaître seulement académique, sont dans certains cas, décisives. Un exemple : si la personne était principalement relation, voulant signifier avec cela, ayant la capacité de construire des rapports, l’avortement serait légitime parce que l’embryon n’a pas la possibilité de les construire. La personne dans le coma n’aurait pas non plus le droit de vivre, car incapable d’avoir des relations avec les autres. Si au contraire, ce qui définit la personne à la racine, est la relationnalité, que pour être là, elle n’a pas besoin de rapports parce qu’elle vient avant ceux-ci, alors les choses changent substantiellement. Source : Città Nuova, janvier 2016, page 67.

Evêques amis des Focolari au Portugal

Evêques amis des Focolari au Portugal

Après la participation à la mémorable Journée Mondiale de la Jeunesse à Cracovie, 67 évêques et cardinaux amis du mouvement des Focolari, venant de 27 pays de 4 continents se réunissent à Braga, dans le Nord du Portugal, du 2 au 10 août 2016. Une rencontre qui se réitère depuis 1977 et qui pour la première fois s’effectue en terre lusophone, auprès du sanctuaire de la Vierge de Sameiro sur invitation de Mgr. Jorge Ortiga, archevêque de Braga. Le cardinal Francis Kriengsak, archevêque de Bangkok, Thaïlande, en est le modérateur. La rencontre a pour but d’approfondir la communion fraternelle entre les évêques présents, à la lumière de la spiritualité de l’unité qui anime les Focolari. Thème central de la rencontre : le mystère de Jésus sur la croix qui crie « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 15,34), clé pour faire face et étreindre les plaies du monde d’aujourd’hui et qui sera aussi le thème de tout le mouvement pour l’année 2016/2017. Maria Voce, présidente des Focolari, qui participe à la rencontre, offrira des points de réflexion sur le sujet. Le coprésident accompagné de quelques conseillés du centre y seront afin de partager certaines perspectives sur la vie du mouvement des Focolari aujourd’hui. D’autres sujets de réflexion et de travail, seront explicités tout particulièrement par des théologiens, des politiciens et autres experts des Focolari, à propos de la situation actuelle du monde, la réforme de l’Eglise sur les traces du pape François La Conférence épiscopale portugaise invite les évêques, qui pourront y participer, à la journée du 9 août qui sera une occasion d’échange d’expériences et de connaissance mutuelle, enrichie par la présence de prélats venant de diocèses de tant de parties du monde. Un pèlerinage à Fatima scellera la rencontre afin de confier à la Vierge la propre vie et la mission de chacun, en cette terre connue comme celle de Sainte Marie. Les rencontres des évêques amis du mouvement des Focolari ont débuté en 1977 sur l’initiative de Mgr. Klaus Hemmerle, évêque d’Aix-La-Chapelle, Allemagne. Ils ont été approuvés et soutenus dès le début par le Saint Siège, afin de favoriser la collégialité « effective et affective » entre évêques dans un esprit de communion et de fraternité. Source : Communiqué de presse – SIF

Mariapolis en Terre Sainte

Mariapolis en Terre Sainte

Mariapoli-2016-TS_02 « Ce furent des journées splendides, j’ai éprouvé paix et sens de sécurité. Le dialogue dans les groupes a été très riche, spécialement dans celui des familles ». « Je remercie Dieu pour la grâce que nous avons reçue aussi comme couple. Entre nous deux, on avait eu pas mal de discussions un peu tendues, mais ici, beaucoup de choses ont changé. Maintenant nous sommes heureux et prêts à nous engager pour n’importe quelle activité ». « Pour la première fois, je suis allée aider pour les plus petits : une expérience très spéciale. J’ai appris d’eux, la simplicité et comment vivre l’amour dans le quotidien ». « J’ai senti que je dois accepter l’autre tel qu’il est. J’ai fait le plein pour aller de l’avant ! » Voici quelques impressions, parmi tant d’autres, qui résonnent ces mois-ci un peu partout dans le monde où il y a une Mariapolis en cours, le rendez-vous d’été typique des Focolari. Jusque- là, rien de nouveau. Sinon que ces impressions cette fois-ci, proviennent de la soufferte Terre sainte. « Notre Mariapolis – écrivent-ils de Jérusalem – s’est déroulée à Jenin en Palestine, du 30 juin au 2 juillet. Un très beau lieu qui, facilitant la détente, a aidé à approfondir le fil d’or du programme qui invite à expérimenter la miséricorde de Dieu et avec les frères. Environ 230 personnes y ont participé, venues de différentes localités ; plusieurs personnes étaient là pour la première fois, dont beaucoup de jeunes, de juniors et d’enfants. Il y avait aussi 20 personnes de la bande de Gaza, qui ont obtenu pour l’occasion, le permis de sortir ». « Parmi les personnes connues, l’archevêque melkite de la Galilée, Mgr. Georges Bacaouni, dont les paroles – d’après le message écrit par un participant – ont été de grande lumière pour avoir encouragé tout le monde à vivre d’une telle manière qu’autour de nous, l’on puisse voir que nous aimons Jésus ». Mariapoli-2016-TS_04« Étant donné que nous sommes dans l’Année de la Miséricorde, nous avions aussi prévu un espace que nous avons appelé ”En tête- à – tête avec Dieu”, ou ”Cœur – à – cœur avec Dieu”. Après un profond examen de conscience devant Jésus Eucharistie, chacun pouvait écrire les pas qu’il envisageait de faire pour grandir dans l’amour envers Dieu et envers les autres, pour ensuite, brûler la feuille en un grand brasier, symbole de la miséricorde de Dieu. Après ce moment solennel, une femme de Gaza nous a confié avec une très grande joie :”Je l’ai fait, j’ai pardonné à chacun. Maintenant, je commence une nouvelle vie” ». ”Il y avait aussi ceux qui retrouvaient le contact avec les Focolari depuis plusieurs années : « Je reviens à la Mariapolis après 15 ans, mais je la vis comme si c’était la première fois. En écoutant les thèmes de Chiara Lubich, j’ai compris qu ‘il est possible, à chaque moment, de se remettre en harmonie avec les autres, il suffit pour cela, de recommencer à aimer dans le présent. J’ai à nouveau expérimenté que lorsque nous sommes ensemble, il y a une force spéciale qui nous donne l’énergie pour aller de l’avant ».

Les JMJ c’est maintenant !

Les JMJ c’est maintenant !

2016-LA STANCHEZZAAnthony, de Chicago, est venu avec 26 autres amis aux JMJ. Il raconte : « Je suis habitué à ce que dans ma ville chacun s’occupe de soi, sans se soucier des autres. Tandis qu’on marchait vers le Campus de la miséricorde, une personne est sortie de chez elle et nous a offert un plateau de glaces…Une autre nous a donné de l’eau… Je n’en croyais pas mes yeux!». Quant à Antonel, c’est un roumain d’origine hongroise : « Même si j’habite en Roumanie, je parle peu le roumain et j’ai peu de contacts avec les roumains. En réalité nous nous sentons hongrois et non roumains. Aux JMJ nous étions dans un groupe de roumains et de hongrois tous confondus et cela a été une expérience incroyable : j’ai plus appris le roumain lors de ces quelques jours qu’au cours de toute ma vie, j’ai senti que nous sommes vraiment frères. Beaucoup de préjugés sont tombés!». Et Anne d’Italie : “Nous avions des valises très lourdes, une famille nous a invités chez elle et nous a proposé de les garder jusqu’au lendemain, jour de notre retour du Campus Misericordiae. Cela nous semblait incroyable. Quand nous sommes revenus, ils nous ont fait entrer pour nous offrir des boissons, nous reposer et nous restaurer. Nous sommes restés un bon moment avec eux puis avons poursuivi notre route… ». 20160308messaGMGIls sont comme un fleuve en pleine crue…Ils sont à peine rentrés de Cracovie après plus de dix heures de voyage pour faire 180 km. Fatigués mais heureux, pleins de tonus et d’enthousiasme. Les paroles du Pape sont entrées profondément dans leur cœur. « Les JMJ commencent pour ainsi dire aujourd’hui et se poursuivent demain, à la maison parce que c’est là que Jésus veut désormais te rencontrer – avait dit le pape François lors de la messe célébrée au Campus Misericordiae – le Seigneur ne veut pas rester seulement dans cette belle ville, dans tes chers souvenirs, mais il désire venir chez toi, habiter ce qui fait ta vie de chaque jour : tes études et tes premières années de travail, tes amitiés et tout ce qui te tient à cœur, tes projets et tes rêves ». Ils sont plus de 600 et, après l’expérience inoubliable des JMJ, ils se retrouvent cinq jours à Jasna, sur les Monts Tatras en Slovaquie. Ils veulent que les paroles du Pape pénètrent dans leur vie, comprendre ensemble comment les mettre en pratique. Ce sont des jeunes du Mouvement des focolari venus de 33 Pays, de l’Australie au Brésil et à l’Argentine, du Portugal à la Russie. Ces enseignements du Pape, mais aussi l’expérience d’accueil et de fraternité, ils ne sont pas près de les oublier ! Des journées bien remplies les attendent. Avec un titre plein de sens : You Got (d) Me !  (Dieu tu m’as saisi et je T’ai saisi). Au programme en effet, outre le contact avec le magnifique cadre naturel des MontsTatras, trois thématiques essentielles à la vie de chacun : la relation avec Dieu, avec soi et avec les autres. En toile de fond : les paroles du Pape et le désir de ne laisser personne « leur enlever la liberté » de faire des choix courageux pour devenir de vrais « bâtisseurs de l’avenir ». 20160308VegliaGMGLe premier jour ils n’arrêtent pas de parler de l’accueil, de l’entraide, des sourires, des échanges… et bien sûr du Pape ! De son invitation à écouter « Jésus qui t’appelle à laisser ton empreinte dans la vie, une empreinte qui marque l’histoire, ta propre histoire et celle de beaucoup d’autres ». A ne pas être « des jeunes de canapé, mais des jeunes qui ont enfilé des chaussures, mieux encore, des chaussures de randonnée ». Dominique du Cameroun résume en quelques mots l’impression de beaucoup d’entre eux, à savoir que “le monde uni est possible, que nous pouvons arriver à la fraternité universelle”. « Comme le disait le Pape, nous devons construire des ponts et nous serrer la main. J’étais porté à juger de nombreux Pays qui font de nombreuses guerres en Afrique et tandis que le Pape parlait je sentais que je devais changer de mentalité et commencer à construire ces ponts. En construisant des ponts nous parvenons à la fraternité mais avec la haine nous les détruisons. Ainsi Jésus m’a permis de renforcer ma foi. Très souvent au cours de ma vie je me suis demandé pourquoi tant de douleur dans le monde et j’ai compris que là il y avait Jésus qui s’est fait laideur pour ensuite restaurer la beauté. Je voudrais être un instrument au service des autres, promouvoir la construction de ces ponts. Si nous nous salissions les mains, nous arriverions certainement à vivre le testament de Jésus : que tous soient un ». Et Ève de la Slovaquie : « Nous avons été frappés lorsque le Pape François a béni nos rêves et nos pieds, donnant ainsi du sens à chacun des efforts que nous avons faits ». “Des journées intenses nous attendent – concluent-ils – mais les JMJ nous font voir qu’un monde nouveau est possible… À nous de le construire à travers les petits pas que nous faisons chaque jour ! ». Omelia di Papa Francesco alla Messa della GMG – Campus Misericordiae 31 luglio 2016 Veglia di preghiera con i giovani – Discorso del Santo Padre 30 luglio 2016 Via Crucis con i giovani – le parole del Papa

Bruno Venturini, témoin de miséricorde

Bruno Venturini, témoin de miséricorde

 BrunoVenturini_a “Il a été pour de nombreuses personnes un véritable témoin de la miséricorde infinie de Dieu – écrit Maria Voce aux membres du Mouvement –. Désormais il l’expérimente certainement en plénitude». Né à Pistoia le 8 septembre 1926, il rentre en contact avec le Mouvement qui en décembre 1949, à l’occasion d’une visite de Graziella De Luca – elle aussi du premier groupe de focolarines – venue dans sa ville pour rencontrer Pasquale Foresi. Il est ordonné prêtre en 1978 et assumera de nombreuses responsabilités au sein du Mouvement, mais « une des plus grandes grâces que j’ai eues – dira-t-il – fut de partager la charge, pendant plus de trente ans, avec Giosi Guella, une personne exceptionnelle, de l’aspect de l’Économie et du Travail ; et d’expérimenter l’intervention continuelle de la Providence qui me faisait sentir que nous sommes entre les mains de Dieu ». ChiaraLubich_BrunoVenturiniIl est toujours aux côtés de Chiara Lubich, en particulier lors des dernières années de sa vie au cours desquelles il célèbre la messe chaque matin dans la chapelle de sa maison. Une expérience qui le conduit à vivre « une nouvelle intimité avec Jésus ». Bruno avait un grand cœur, capable d’accueillir et d’écouter chacun jusqu’au bout, riche en miséricorde ; la présidente des Focolari elle aussi souligne cette qualité et fait remarquer que son départ coïncide avec « le jour du pardon d’Assise ». Ses obsèques auront lieu le 3 août à 16h30 au Centre international de Castelgandolfo.

Sophia : ”Wings of Unity”

Sophia : ”Wings of Unity”

20160731-a« Les résultats de ce séminaire dépassent de loin nos plus grandes attentes ». C’est ainsi que s’exprime Roberto Catalano du Centre pour le Dialogue interreligieux des Focolari, au terme du premier rendez-vous du groupe de recherche ”Wings of Unity” (”Ailes d’unité”), qui s’est conclu avec l’élaboration d’un agenda très engageant , si nous pensons à la phase difficile que l’Europe est en train de traverser. Codirecteurs de l’initiative, le président de l’Institut Universitaire Sophia (IUS), Piero Coda, et le professeur Mohammad Ali Shomali (Directeur du Centre islamique londonien Islamic Center of England). L’idée de se retrouver à Loppiano remonte à avril dernier, lorsque le professeur Shomali a été invité à donner un cours à l’Interdisciplinary Perspectives on Religions in the Contemporary World, un cours qui se donne à Sophia, coordonné par le professeur Frizzi. Mais les racines de Wings of Unity remontent à beaucoup plus loin, dans une histoire d’amitié, de solidarité, de confiance entre amis musulmans et chrétiens des Focolari, commencée il y a 19 ans et qui, en croisant les lieux de la vie quotidienne et ceux de la recherche académique, a porté à imaginer une étape commune de témoignage et de fraternité. Et c’est cela qui s’est passé pour les 14 participants au Séminaire, qui s’est déroulé à Sophia, du vendredi 8 au dimanche 10 juillet, dont cinq musulmans chiites. La théologienne iranienne Sharzad Housmand professeur à l’Université Pontificale Grégorienne et experte du dialogue islamo-chrétien, était aussi présente et, à la fin du cours, elle en a vivement souligné la nouveauté. Il en est également ainsi pour une étudiante pakistanaise de Sophia, Arooj Javed, chrétienne, qui, selon ses dires, n’aurait jamais pu imaginer un tel esprit de communion et par la même occasion, d’ouverture et de transparence entre chrétiens et musulmans. Les travaux ont débuté avec quelques passages puisés dans le patrimoine de Chiara Lubich et proposés par les professeurs Coda et Catalano, dans lesquels la fondatrice des Focolari souligne, entre autre, combien l’unité est à rechercher avec tous les hommes, étant donné que tous, nous sommes les enfants d’un même Père. Successivement, le professeur Shomali a présenté des contenus et des réalités extraits du Coran et des traditions successives, qui se sont souvent révélés en consonance avec ce qu’il avait exposé jusqu’alors. Et c’est ainsi qu’ avec surprise, à mesure que le dialogue s’approfondissait, la ”dureté” des différences faiblissait laissant place à l’espérance qu’ un dialogue basé sur l’écoute et la compréhension réciproque, est possible. Fut également appréciée, l’intervention des professeurs Callebaut et Ropelato qui ont identifié, dans la centralité de l’amour, la capacité de la personne à unifier, en soi et en-dehors de soi, les différents domaines humains, et d’entrevoir de nouvelles lignes pour la vie sociale, économique et politique. Très valables également, les contributions des invités chiites qui ont ouvert de nouveaux scenarii, sur l’expérience de l’unité, une valeur qui – reprenant les paroles de Coda – devient ”kairos, moment opportun”. Plus que jamais convainquant, est apparu le souhait de madame le professeur Mahnaz Heydarpoor, chiite, de l’importance de la formation des nouvelles générations au dialogue interreligieux. Parmi les futures initiatives en effet, il y a une Summer School interreligieuse pour les jeunes à Sophia, déjà inscrite au calendrier pour l’été 2017, avec l’objectif de donner continuité au ”laboratoire” de communion, inauguré ces jours-ci : ”Après tant d’années passées à construire la confiance entre nous – a dit une des participantes musulmanes en guise de conclusion – , maintenant, les nouvelles générations ne doivent pas attendre : nous voulons faire tout ce qui est possible pour qu’elles puissent expérimenter l’unité qui nous a comblés ces jours-ci, aussi intensément, le cœur et l’ esprit”. Source : Sophia online

Chiara Lubich aux jeunes des JMJ  en 2005

Chiara Lubich aux jeunes des JMJ en 2005

ChiaraLubichStoccarda2004“Pourquoi vas-tu aux JMJ ? » « Parce que j’espère y rencontrer Jésus », a répondu une jeune fille arrivée à Cologne avec une centaine de milliers de jeunes venus du monde entier. Je pense qu’elle n’est pas la seule à avoir dans le cœur ce désir très fort : rencontrer Jésus ! Et c’est aussi l’intitulé de ces JMJ : chercher le Christ, le trouver et l’adorer. Les « Journées Mondiales de la Jeunesse », cette invention inspirée de notre très cher pape Jean-Paul II – est une occasion privilégiée de rencontrer Jésus vivant dans son Eglise (…). Rencontrer Jésus, l’adorer et ensuite le porter aux autres, partout où nous allons.   Très chers jeunes, mais savez-vous qu’il y a un secret pour ne plus le perdre, ce Jésus qui durant les JMJ nous apparaît si beau, si vivant, si attirant ? Le secret est celui-ci : aimer ! Pour aimer Dieu, pour demeurer en Lui, pour être toujours dans la lumière, il faut aimer les autres ! Regardez, je vous parle de mon expérience de plus de 60 ans, mais aussi de l’expérience d’un peuple entier, répandu sur toute la planète, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants qui ont choisi l’amour comme style de vie ! C’est cela le secret d’une vie heureuse, pleine, intéressante, toujours nouvelle, jamais ennuyeuse, toujours surprenante ! Je vous donne un petit exemple, qui en fait est grand : j’ai su récemment que, dans un camp de réfugiés en Afrique, un groupe de jeunes qui  manquent plus ou moins de tout, veut transformer ce camp en paradis grâce à leur amour et ils me racontent des expériences concrètes qui en témoignent. Comprenez-vous ce que cela veut dire ? Cela veut dire que l’amour est plus fort que tout !   On pourrait parler à l’infini sur cet amour de Jésus qui enseigne par sa vie, ses paroles et aussi grâce aux saints. Je voudrais souligner aujourd’hui deux points, qui sont cependant d’une importance capitale : Il faut aimer TOUTE personne, sans exception, sans sélection, sans préférence– comme Dieu le fait avec nous ! – Il s’agit donc ici d’aimer l’ami et l’ennemi, celui qui est sympathique comme celui qui est antipathique, l’enseignant, le voisin, le facteur, le collègue de travail. Aimer toute personne signifie aussi aimer celles qui sont loin de nous, mais présentes à travers les médias, comme les victimes du Tsunami dans le Sud-Est-Asiatique, ou les jeunes des JMJ venus des pays pauvres, que vous avez aidés avec le Fonds de solidarité. Second point : il faut aimer EN PREMIER. Normalement on aime quand on se sent aimé, on répond à l’amour qui nous parvient. Et s’il n’arrive pas ? Il est alors préférable de prendre nous-mêmes l’initiative, de commencer à envoyer un signal d’amitié, de pardon, de volonté de recommencer à zéro. Essayez d’aimer de cette façon, vous expérimenterez une grande liberté parce que c’est vous qui serez les protagonistes ! Chers jeunes, courage ! Cela vaut la peine de vivre ainsi, vous n’êtes pas faits pour les demi-mesures, donnez votre cœur à Celui qui sait le combler. Dieu a besoin de jeunes pleins d’ardeur, qui ne se laissent pas freiner par leurs propres problèmes, ces éternels obstacles à l’amour, de personnes qui ont tout brûlé au feu de l’Amour de Dieu et qui entraînent les autres.  (Chiara Lubich, Cologne, 16 août 2005) Source: Centro Chiara Lubich

JMJ 2016 : l’aventure des jeunes de Vérone

JMJ 2016 : l’aventure des jeunes de Vérone

gruppo 1 Au départ de Vérone, cinq cars de jeunes du diocèse, âgés de 17 ans sont, sont en route pour la Pologne, accompagnés par des prêtres, des animateurs et des familles. Le camp de formation qui les attend à Cracovie, dans le cadre des JMJ, leur est exclusivement réservé. Parmi eux des Gen 3, enthousiastes de faire eux aussi une expérience de ce genre. L’un des prêtres qui accompagne le groupe, le Père Stefano Marcolini, membre des Focolari, raconte : « Le voyage prévoit une étape le 22 juillet à Munich, pour visiter l’ancien camp de concentration nazi de Dachau. Le soir, de retour à Munich, nous choisissons de faire une visite touristique de la ville, loin de penser qu’elle allait devenir le théâtre d’un attentat terroriste. Grâce à Dieu, nous ne sommes pas aux abords du Centre commercial où a lieu l’attaque, mais la confusion est telle que toute la ville (métro, bars est lieux publics) est prise de panique. La peur, à laquelle s’ajoute les difficultés pour se retrouver, est très forte. Heureusement que les téléphones portables et Google maps fonctionnent. Finalement, à 3h du matin, nous nous retrouvons tous, généreusement accueillis par l’Eglise locale qui nous nous héberge et nous offre un abondant petit-déjeuner. Le contact avec le Ministère des Affaires Etrangères italien est établi, mais l’ordre nous est donné de rentrer en Italie car le groupe est composé de mineurs ». foto 1Mais les jeunes ne s’avouent pas vaincus pour autant. Ils ont dans le cœur les paroles du pape les invitant à ces JMJ 2016 : « Ne vous laissez pas voler l’espérance ». Une fois rentrés en Italie, ils entendent bien participer à un camp de formation. Aussi leur évêque met-il très rapidement en place un camp, dans un bel endroit de montagne. Ce camp de formation qu’ils auraient dû vivre à Cracovie… “Ayant appris leur aventure, le Pape encourage les jeunes à ne pas se résigner et leur dit qu’il les attend tous à Cracovie. Entre temps trois d’entre eux, accompagnés par un prêtre, sont invités à Cracovie pour participer au Festival des jeunes de l’Italie. Et ce sont eux qui, avec d’autres, sont choisis pour poser, à l’occasion d’une liaison vidéo avec le Pape François, une question qui concerne précisément les événements de Munich ». « Pour répondre à l’invitation personnelle du Pape – poursuit le Père Stefano –, une fois terminé le camp de formation, nous reprenons les cars, direction la Pologne, pour arriver juste à temps et pouvoir participer – le samedi 30 au matin – à une audience privée : le pape a modifié pour nous son programme. Mais ce n’est pas tout : samedi soir, lors du grand rassemblement auquel sont conviés plus de deux millions de jeunes, ceux du groupe de Vérone auront un badge leur permettant de s’asseoir au premier rang. Et tout cela, parce que, comme nous le dit Riccardo, un des Gen 3, « nous ne nous sommes pas fait voler l’espérance ! ».  

Parole de vie d’août 2016

Depuis plus de 70 ans se vit la « Parole de vie ». Nous en lisons le commentaire, mais avec le désir que cette parole de l’Écriture, souvent de Jésus lui-même, s’enracine en nous. En effet, la parole de vie n’est pas une simple méditation. C’est Jésus qui nous parle, nous invite à vivre, nous conduit toujours à aimer, à faire de notre vie un don. Écoutons Chiara Lubich raconter l’origine de la « Parole de vie », dont elle est la créatrice : « J’avais soif de vérité. Pour cette raison j’étudiais la philosophie. Plus encore : comme beaucoup d’autres jeunes, je cherchais la vérité et essayais de la trouver dans les études. Or voilà une des grandes idées du début des focolari, tout de suite communiquée à mes compagnes : “À quoi bon chercher la vérité quand elle est vivante, incarnée en Jésus, homme-Dieu ? Si la  vérité nous attire,  quittons  tout, partons à la recherche de Jésus, suivons-le”. C’est ce que nous avons fait. » Elles prirent l’Évangile et commencèrent à en lire les paroles, une à une. Il leur apparut tout nouveau : « Chaque parole de Jésus était une source de lumière ardente, divine ! Ses paroles, uniques, éternelles, captivantes, étaient des paroles de vie, c’est-à-dire des paroles à traduire en vie, universelles dans l’espace et dans le temps 1. » Elles découvrirent que ces paroles n’appartenaient pas au passé, simple souvenir, mais que c’était des paroles que Jésus nous adresse à nous, êtres humains de toutes les époques sur tous les continents. Jésus est-il vraiment un maître pour nous ? On nous propose tant de modes de vie, tant de maîtres à penser, parfois aberrants, allant jusqu’à porter à la violence, au milieu d’autres qui restent honnêtes et éclairés. Pourtant les paroles de Jésus possèdent, elles, une profondeur et une capacité à nous transformer que les paroles des plus grands philosophes n’ont pas. Elles sont « paroles de vie », peuvent être vécues, donnent plénitude à notre vie en nous communiquant la vie même de Dieu. Chaque mois, nous choisissons d’en vivre une en particulier. Ainsi, lentement, l’Évangile pénètre en nous, nous transforme et nous fait acquérir l’esprit même de Jésus, nous rendant capables d’affronter les situations les plus diverses. Jésus devient ainsi notre maître.   Parfois nous aimons la lire à plusieurs. Alors Jésus lui-même, le Ressuscité, vivant au milieu de nous réunis en son nom, nous l’explique, comme à Emmaüs, et nous éclaire sur la manière de la mettre en pratique. Cependant la grande nouveauté de la « Parole de vie » tient au fait de pouvoir  nous  raconter comment nous l’avons vécue, nos expériences, les bienfaits que nous en avons reçus en la vivant, exactement comme Chiara raconte ce qui se passait au début du mouvement des focolari : « Pour nous, c’était un devoir de communiquer ce dont nous faisions l’expérience. En outre, quand nous donnions notre expérience vécue, nous avions conscience que cette expérience demeurait et édifiait notre vie intérieure. Tandis que, si nous ne la donnions pas, lentement nous nous appauvrissions. La parole était donc vécue avec intensité toute la journée. Ce qui en résultait était communiqué, non seulement entre nous, mais aussi aux personnes qui s’ajoutaient petit à petit à notre premier groupe […]. Quand nous la vivions, ce n’était plus moi ou nous qui la vivions, c’était la parole qui vivait en moi, la parole qui vivait dans le groupe. C’était la révolution chrétienne dans toute son ampleur 2. » Nous aussi, nous pouvons vivre ainsi aujourd’hui. Fabio CIARDI 1 D’après Chiara LUBICH, Scritti spirituali /3, Città Nuova, Rome 1979, p. 124. 2 Ibid., pp. 128-130.

Kiribati: Action pour un Monde Uni

Kiribati: Action pour un Monde Uni

16331320049_4ab176f6d0_zLe projet en cours depuis quelques années dans la république de Kiribati, piloté par l’AMU (Action pour un Monde Uni), s’adresse à la population de Buota, un des villages les plus pauvres de l’île de Tarawa, dans ce petit état insulaire du Pacifique. Il vise à améliorer les conditions de vie de la communauté, à travers des initiatives conduites essentiellement en faveur des femmes et des enfants. 61 enfants, aussi bien catholiques que d’autres confessions et religions, ont fréquenté l’école maternelle. Quinze enfants ont conclu le parcours préscolaire et ont obtenu du Ministère de l’Instruction Publique l’attestation qui certifie leur niveau de connaissances et de compétences acquises et leur donne accès à l’école primaire. “L’école maternelle est une activité qui contribue à renforcer la collaboration entre les membres de la communauté – nous écrivent nos correspondants sur place -. Par exemple les mamans d’élèves travaillent souvent en groupe pour fournir les supports nécessaires. Outre quelques collectes de fonds obtenus en vendant du pain et des blocs de glace, elles ont contribué à la construction d’une nouvelle salle de classe en tressant la paille destinée à la toiture. Toute la communauté des Focolari de Buota, qui a eu l’idée de ce projet, a pris volontairement en charge la construction d’une nouvelle salle de classe pour répondre à l’augmentation du nombre de présences ». Le projet de Kiribati prévoit aussi diverses activités de formation pour les femmes. « Elles ont été parfois difficiles à organiser à cause de l’état des routes : les voies de communication vers Buota ne sont pas toujours praticables et il arrive qu’il soit très difficile d’atteindre le village. Malgré tout, cette dimension du projet a été assurée. 16517605535_bb22d401f9_zL’an dernier quatre personnes du Ministère de la Santé ont animé un workshop sur la nutrition des enfants. A cette occasion l’accent a été mis sur l’importance d’une alimentation suffisamment riche pour le développement physique et mental, sur la nécessité d’une bonne hygiène, sur un planning familial basé sur les méthodes naturelles et aussi sur la culture biologique. Pour contribuer à un style de vie plus sain, l’équipe locale en charge d’animer le projet a organisé un workshop de deux jours sur la façon de cultiver un jardin biologique, avec l’aide de personnes qualifiées du département de l’Agriculture. On a vu la nécessité que de nombreuses personnes se consacrent à ce projet, de façon à partager les expériences et à apprendre plus facilement à rendre un terrain riche en composants organiques. Fin 2015, les habitants de l’île nous ont fait savoir qu’à Buota on avait vu apparaître les premiers jardins bio avec des choux et des tomates ! C’est une réalité importante dans ce contexte où l’élévation progressive du niveau de la mer restreint fortement les surfaces susceptibles d’être destinées à l’agriculture.   Source : AMU online (Association pour un Monde Uni).  

François en partance pour la Pologne

François en partance pour la Pologne

Chers frères et sœurs,sdm_katowice_d_cmyk.cdr elle est désormais proche la 31ème Journée mondiale de la Jeunesse, qui m’appelle à rencontrer les jeunes du monde, convoqués à Cracovie et me donne aussi l’heureuse occasion de rencontrer la chère nation polonaise. En cette Année jubilaire, tout sera sous le signe de la Miséricorde et orienté à la mémoire reconnaissante et fidèle de saint Jean-Paul II, qui a été l’artisan des Journées mondiales de la Jeunesse et le guide du peuple polonais sur son récent chemin historique vers la liberté. Chers jeunes polonais, je sais que depuis longtemps vous avez préparé, surtout par la prière, la grande rencontre de Cracovie. Je vous remercie de grand cœur pour tout ce que vous faites, et pour l’amour avec lequel vous le faites; d’avance, je vous embrasse et je vous bénis. Chers jeunes de toutes les régions d’Europe, d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et d’Océanie! Je bénis aussi vos pays, vos désirs et vos pas vers Cracovie, afin qu’ils soient un pèlerinage de foi et de fraternité. Que le Seigneur Jésus vous accorde la grâce de faire en vous-mêmes l’expérience de sa parole : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » ( Mt 5, 7 ). J’ai un grand désir de vous rencontrer, pour offrir au monde un nouveau signe d’harmonie, une mosaïque de visages divers, de tant de races, langues, peuples et cultures, mais tous unis au nom de Jésus, qui est le Visage de la Miséricorde. Et maintenant je m’adresse à vous, chers fils et filles de la nation polonaise! Je sens que c’est un grand don du Seigneur que celui de venir parmi vous, parce que vous êtes un peuple qui a traversé tant d’épreuves au cours de son histoire, certaines très dures, et qui est allé de l’avant avec la force de la foi, soutenu par la main maternelle de la Vierge Marie. Je suis certain que le pèlerinage au sanctuaire de Częstochowa sera pour moi une immersion dans cette foi éprouvée, qui me fera beaucoup de bien. Je vous remercie des prières avec lesquelles vous préparez ma visite. Je remercie les Évêques et les prêtres, les religieux et les religieuses, les fidèles laïcs, spécialement les familles, auxquelles j’apporte en pensée l’Exhortation apostolique post synodale Amoris laetitia. La “santé” morale et spirituelle d’une nation se voit dans ses familles: c’est pour cela que saint Jean-Paul II avait tant à cœur les fiancés, les jeunes époux et les familles. Continuez sur cette route! Chers frères et sœurs, je vous envoie ce message comme gage de mon affection. Restons unis dans la prière. Et à bientôt en Pologne!

Evangile vécu : la force des petits gestes

Evangile vécu : la force des petits gestes

AccueilPdv luglio 2 interna «L’administration de ma ville était en train de mettre en place un service spécial pour les immigrés. J’ai senti l’encouragement à me rendre disponible pour ce service. J’ai essayé de savoir qui, dans l’immeuble dans lequel j’ habite, avait répondu à l’invitation. En rencontrant différentes familles, je me suis rendu compte de l’importante aversion envers les extracommunautaires. Sur mon lieu de travail, plusieurs de mes collègues étaient dérangés par la présence d’immigrés ceux-ci étant considérés comme des concurrents pour un travail ou pour une maison. Au début, en parlant avec mes collègues et en essayant de mettre en évidence l’importance d’accueillir l’autre même s’il est différent de nous, j’avais l’impression que mes arguments étaient tout-à-fait inefficaces. Mais peu à peu, j’ai constaté qu’aussi bien mes collègues que les colocataires de mon immeuble, ont commencé à faire preuve d’une attitude plus ‘souple’.» (E.M. – Italie) Le début d’une nouvelle foi «Je me souviens que j’étais à peine arrivée sur mon lieu de travail, lorsqu’il y eut un bombardement brutal. Avec mes autres collègues, nous étions allés nous protéger dans le sous-sol avec l’oreille collée à la radio pour avoir des nouvelles. J’eus ainsi la nouvelle que le quartier où travaillait mon mari était aussi sous le feu des bombes. Je me sentis mal, j’ allais m’évanouir. A ce moment-là, une pensée m’a parcouru l’esprit : « Dieu, maintenant tu es en train de me demander de renouveler ma foi en toi ». Je lui confiai les enfants, mon mari, les parents, en lui demandant de ne pas permettre que nous nous éloignions de lui ; je lui demandai surtout que les enfants, s’ils avaient dû se retrouver sans leurs parents, auraient pu trouver sur leur chemin, des personnes qui les auraient guider vers lui. Ce fut un moment inoubliable, à cœur ouvert avec Dieu. Depuis ce moment-là, je vis la vie avec foi et infinie gratitude. »(H.S. – Liban) Nettoyage «Un jour, le propriétaire de l’immeuble dans lequel j’habite, décide d’éliminer toutes les antennes de télévision sur le toit, probablement pour des raisons esthétiques. Malgré tout, un climat de bataille s’installe dans l’immeuble. Mais comment vaincre ”Goliath” ? L’Évangile me suggère de prendre la voie de l’humilité. Le concierge étant absent pour des raisons de santé, le nettoyage de l’escalier et du hall d’entrée, laisse vraiment à désirer. Étant donné que les colocataires ne nettoient, même par rêve, leur propre palier, je prends l’initiative de nettoyer l’escalier et ce, jusqu’au trottoir. Je le fais avec joie et engagement. Le soir-même, le propriétaire sonne à ma porte et me propose très gentiment de remettre lui-même mon antenne en place. Désarmé et stupéfait, je profite de ses bonnes intentions pour lui demander d’installer aussi les autres antennes. A la fin, tout est remis en place. Avec les voisins, à partir de ce moment-là, un nouveau rapport a commencé. Maintenant, en tout cas, ils nettoient l’escalier, chacun à leur tour.» (B.M. – France)

Cherchez la plénitude de la joie

Cherchez la plénitude de la joie

Gen-Fest2'95Au jeune philippin qui lui demandait : “A cœur ouvert que souhaiterais-tu dire à nous qui sommes tous ici réunis pour le Genfest et aux jeunes qui dans le monde entier nous suivent à travers la TV ? », Chiara Lubich répondait : “Je répète ce qu’a dit une fois sainte Catherine de Sienne, cette très grande sainte, cette femme merveilleuse, en s’adressant à ses disciples: ”Ne vous contentez pas de petites choses, parce que Dieu, Lui, en désire de grandes”. C’est ce que je vous dis moi aussi : Gen, jeunes, ne vous contentez pas de bricoles. Vous n’avez qu’une seule vie, visez haut, ne vous contentez pas de petites joies, aspirez à celles qui sont grandes, cherchez la plénitude de la joie. Et vous me demanderez : « Mais où la trouvons-nous ? » Eh bien je termine en nommant encore Jésus. Il a dit que celui qui vit l’unité aura la plénitude de la joie; donc l’héritage que vous aurez, si vous vivez cet Idéal, ce sera la plénitude de la joie. C’est le dernier souhait et le dernier mot que je veux vous dire ». Rome, Palaeur, Genfest 20 mai 1995 Source: Cherchez la plénitude de la joie. 50 réponses aux jeunes, Città Nuova, 2012    

L’Amazonie, cette illustre inconnue

L’Amazonie, cette illustre inconnue

PA-Obidos2016 (4)Aujourd’hui on parle de l’Amazonie surtout en raison du scandale de sa déforestation et aussi de l’exploitation de ses innombrables ressources  par des politiques et des économistes sans scrupules. Mais peu de gens connaissent les problèmes des communautés qui vivent sur les rives de l’immense fleuve qui porte le même nom et qui est si précieux pour notre planète malade. Les difficultés pour assurer une quelconque forme d’assistance sanitaire sont énormes. Par exemple à Óbidos (presque 50000 habitants), l’unique hôpital de la ville, tenu par le Tiers Ordre Franciscain, dispose d’un seul médecin pour faire face aux urgences, tandis que pour consulter un spécialiste il faut se rendre à Santarém, à 6h de navigation. La Conférence épiscopale brésilienne (CNBB), qui voit non sans inquiétude cette population profondément religieuse privée d’assistance spirituelle, encourage les réponses concrètes. Son appel qui a réveillé l’intérêt de centaines de personnes des Focolari (jeunes et adultes venant de tout le Pays), et qui par ailleurs, depuis 2005 sont en train de faire vivre le « Projet Amazonie ». Chaque année, au cours des vacances, elles se mettent en route pour aller visiter les diverses communautés de la région qui borde le fleuve. Ce sont des professionnels de la santé, mais aussi des personnes sans qualification particulière, qui viennent écouter les problèmes des gens, soigner les malades, jouer avec les enfants : un témoignage tacite, mais explicitement axé sur l’Evangile vécu. Au cours de ce mois de juillet, des missions de ce type se déroulent dans trois localités différentes : Óbidos (Pará), Magnificat (Maranhão) et Barreirinha (Amazonas). PA-Obidos2016 (7)22 bénévoles se sont rendus à Bidos, dont quatre médecins, un dentiste, une physiothérapeute et un étudiant en médecine. Grâce au soutien logistique des habitants et de la préfecture, ils ont réussi, au cours des sept jours de leur infatigable permanence sur les lieux, à visiter sept communautés, en prenant en charge un total de plus de 1000 personnes. Ils ont été de maison en maison, hébergés de nuit grâce à la générosité des gens, qui n’ont pas hésité à les seconder et à leur donner un coup de main, créant ainsi un climat de grande fraternité entre tous. Et au moment de se séparer, se répétait chaque fois la même scène : personne ne voulait croire que le lendemain les « missionnaires » seraient partis pour visiter une autre communauté, et personne ne pouvait dire qui avait éprouvé le plus de joie en vivant cette journée ensemble. Parce que s’il est vrai « qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir », il est tout aussi vrai – au dire de ces bénévoles – qu’ils ont eux-mêmes davantage reçu, car ils ont pu connaître de près une population très authentique, très riche de valeurs, de courage et d’une foi très sincère. A chaque départ promesse est faite de revenir l’année suivante, accompagnés par de nouveaux amis conquis par leur enthousiasme. Significatif le témoignage d’un jeune bénévole de Benevides qui remerciait pour avoir “grandi spirituellement et humainement”. Et celui d’une jeune fille de Belém qui, « frappée par ces personnes extraordinaires qu’elle a connues », a déclaré qu’une fois rentrée chez elle, « elle recommanderait à tous de faire une expérience semblable ». Un jeune venu de Belém disait : « Je vis dans une société qui ne s’intéresse qu’au dernier modèle de Smartphone, tandis qu’ici j’ai vu des enfants heureux de recevoir un simple crayon. J’ai vu des gens se mettre en file sans être sûrs d’être examinés par les médecins, tandis que chez nous, dès qu’il faut attendre un peu, on commence à se plaindre. Et pourtant, même s’ils se trouvent en fâcheuse situation, ces gens gardent la joie au cœur. En écoutant leurs expériences, je me suis convaincu que certains d’entre eux mériteraient un diplôme d’honneur ».   Voir aussi : http://projetoamazonia2016.blogspot.com.br/   Tweet : Médecins, infirmiers et personnes engagées dans le mouvement des focolari font vivre le Projet Amazonie

La Paix en Syrie est possible

La Paix en Syrie est possible

Syrian artist, Tammam Azzam’s artwork for Caritas ‘Syria: Peace is Possible’ campaign

Syrian artist, Tammam Azzam’s artwork for Caritas ‘Syria: Peace is Possible’ campaign

Une mobilisation de masse, une campagne qui a pour but, celle de faire bouger le monde entier. C’est l’objectif de #PeacePossible4Syria, le projet lancé par Caritas International et qui implique tous les pays dans lesquels l’organisation est présente. « Il ne s’agit pas d’une campagne contre quelque chose mais en faveur de la paix. Même si on y dénonce clairement la vente d’armes », explique Rosette Hechaime, libanaise, coordinatrice de Caritas au Moyen Orient. « La situation de la Syrie, le Saint Père l’a fort à cœur et lorsque nous l’avons rencontré, à plusieurs reprises, lui-même nous a invités à hausser le ton de voix pour faire taire les armes. Tout comme Caritas, nous sommes en effet une des plus grandes entités qui donnent une réponse à cette crise humanitaire en acte depuis désormais cinq années. Nous avons recueilli des histoires de personnes qui partent et d’autres qui restent, à faire connaître à travers les réseaux sociaux, pour ne pas arrêter de croire que la paix en Syrie est possible ». Sur le site http://syria.caritas.org/ il est possible de trouver tout le matériel pour adhérer à la campagne et la diffuser à son tour. « Car la guerre en Syrie a déjà été la cause de 4,8 millions de réfugiés vers l’extérieur du pays et de 6,5 millions qui ont dû se déplacer à l’intérieur du pays. Et ce qui est trop est trop », continue Rosette. (message video du pape- l’intégral) https://www.youtube.com/watch?v=E-Q-8rThyUY Dans son message, le pape François ne se fatigue pas d’exhorter tout le monde : « Unissons les forces, à tous les niveaux, pour faire en sorte que la paix dans la Syrie aimée soit possible ». Qui le croient, ce sont aussi les 230 personnes qui du 5 au 10 juillet se sont réunies à Al Btar (dans les montagnes sur le littoral syrien) issues de différentes villes du pays, pour vivre la ”Mariapolis – la ville de Marie”, un vrai cadeau de Dieu au milieu de tant de violence ». La joie a été commune de se retrouver après 5 années, au cours desquelles, justement à cause de la situation instable, il n’a pas été possible de se voir. Le titre du thème choisi pour ce rendez-vous, était : ”Longtemps nous t’avons attendu, nous voici revenus vers toi”. « Un programme dense le matin et relaxant l’après-midi et le soir, a aidé chaque participant, à travers les interventions de prêtres et de religieux experts, à se retrouver avec soi-même, à revoir le rapport personnel avec Dieu, comment vivre la prière et le rapport avec l’autre », écrivent-ils des Focolare de Damas et d’Alepp. « Nous sommes repartis avec le paradis en nous, en l’apportant là où nous sommes et où l’enfer est encore tellement présent », commente un des participants. « Pour celui qui vient de l’extérieur, c’est vraiment un miracle – raconte M.Grazia, italienne, vivant depuis quelques mois au focolare de Damas – Nous sommes dans une situation en guerre. L’intégrité des gens me touche, non seulement les très nombreux jeunes : des gens pacifiques, qui rêvent et désirent la paix. Beaucoup ont perdu l’espoir et on se demande : mais croire dans l’unité, est-ce une utopie ? La paix est-elle une utopie ? Au contraire, malgré tout, on continue à croire en Dieu, mais tu vis cette question sur ta peau. La Mariapolis a été une bouffée d’oxygène au milieu de cette réalité, constellée de très fortes expériences : celui à qui on a enlevé le frère, celui qui a tout perdu en un jour, celui qui n’a plus de nouvelles de ses parents, des familles démembrées, la lumière et l’eau au compte-gouttes, à 40°, et tu ne sais pas comment sera le lendemain, on vit dans l’incertitude la plus absolue ». Pour conclure, les 230 ont envoyé un message qui a fait le tour du monde, conscients de ne pas être seuls et de faire partie d’une grande famille. Avec l’encouragement, comme l’a exhorté le pape dans son message, d’ incarner cette Parole de Dieu : « Moi, en effet, je connais les projets que j’ai faits à votre égard – dit le Seigneur – des projets de paix et non de mésaventure, pour vous donner un futur plein d’espérance » (Jérémie 29,11) ». [Arabe, avec des sous-titres en italien] https://vimeo.com/175367097 Maria Chiara De Lorenzo

En chemin avec Carmen

En chemin avec Carmen

CarmenHernandezNeocatecumenali« Carmen, quelle grande aide pour le Chemin ! Quelle femme forte ! Je n’ai jamais connu personne comme elle ». C’est avec ces paroles que Kiko Argüello annonce la mort de Carmen Hernández dans une lettre adressée à tous les itinérants, ceux qui adhèrent à la proposition du Chemin Néocatéchuménal. Kiko Argüello écrit encore que Carmen a été pour lui « un événement merveilleux » et rappelle « la femme, son grand génie, son charisme, son amour pour le pape et surtout, son amour pour l’Église ». Carmen Hernández était responsable, avec Kiko Argüello et don Mario Pezzi, du Chemin au niveau international. Les funérailles auront lieu le 21 juillet, dans la Cathédrale de Madrid, présidées par l’archevêque Carlos Osoro Sierra. Plus de 30 mille communautés néocatéchuménales, présentes dans 120 pays dans le monde, se souviennent d’elle. De nombreux évêques et cardinaux proches de la réalité néocatéchuménale seront présents. Née à Olvega en Espagne, Carmen a vécu une longue vie, et attentive à l’écoute de l’Esprit Saint qui l’a portée, après les études de chimie, à retrouver la vocation missionnaire ressentie dans sa jeunesse. Ensuite, l’expérience dans un institut missionnaire, les études de liturgie dans le contexte du profond renouvellement conciliaire et une période de deux ans en Terre Sainte. Enfin, en 1964, la rencontre avec Kiko entre les baraquements de Palomeras Altas, à la périphérie de Madrid : là, l’élan évangélisateur de Carmen prend une nouvelle forme avec la communauté chrétienne qui était en train de se former avec Kiko, au milieu des pauvres. La présence de Carmen offre une solide base théologique et liturgique à la force des catéchèses de Kiko et leur action devient une vraie et propre formation post- baptismale. Fondamental fut son rôle lors de la rédaction du Statut du Chemin qui a été approuvé par le Saint Siège en 2011. En 2015, elle reçut le Doctorat Honoris Causa en Théologie Sacrée, de la part de la ‘Catholic University of  America’ de Washington, en reconnaissance pour sa grande contribution à la formation chrétienne dans le monde. « Vous avez reçu un grand charisme, pour le renouvellement baptismal de la vie », avait dit le pape François lors de son discours aux adhérents du Chemin Néocatéchuménal, le 18 mars dernier, la dernière fois que Carmen Hernández a été vue en public. Mais le Saint Père a parlé avec elle personnellement au téléphone, le 1er juillet passé, durant une audience privée concédée à Kiko Argüello et à don Mario Pezzi. Le Mouvement des Focolari s’unit dans la prière et dans le remerciement en tenant bien présent le souvenir de la communion entre les mouvements ecclésiaux consacrée par la Pentecôte 1998 lorsque Jean-Paul II rencontra pour la première fois les Mouvements et les Nouvelles Communautés, chacune, fruit particulier d’un charisme donné à l’Église par l’Esprit Saint et à l’humanité pour répondre aux besoins de notre temps. Maria Chiara De Lorenzo

“Habiter grâce au voyage”, session 2016

“Habiter grâce au voyage”, session 2016

201607Habitandando25000 kms. Trois étudiants Colombiens en architecture, une liste de sites, des personnes d’Italie et de Malte, des paysages et des expériences avec qui se confronter, en privilégiant les lieux moins connus. « Tels sont les ingrédients d’un circuit qui s’inspire des Gran Tour (Grands Circuits), qui emmenaient en Italie les étudiants qui venaient d’obtenir leur diplôme, pour apprendre sur place, pour toucher de leurs propres mains, pour faire une expérience sur  le terrain », expliquent les architectes italiens Iole Parisi et Mario Tancredi, coordinateurs du projet. Et ils reviennent sur l’origine du nom, Habitandando : le voyage comme méthode, le territoire comme salle de cours, un parcours qui s’est déroulé du 29 juin au 16 juillet : « Habiter, qui signifie en quelque sorte s’approprier ; et aller, qui symbolise au contraire la fugacité, l’errance ». Le territoire qu’il faut faire sien, s’efforcer de comprendre et le voyage comme méthode d’apprentissage ». Le voyage, réalisé par Dialogues en Architecture associé au workshop itinérant de l’Université de La Salle de Bogotà, avec laquelle il y a depuis des années une collaboration intéressante, offrait un volet universitaire et un autre plus pratique. Les étapes du voyage ont conduit Habitandando à Catane, où un groupe d’architectes et d’ingénieurs est engagé dans un grand projet – dirigé par Paolo Mungiovi – visant à réhabiliter un vieil édifice historique : l’ancien Couvent des Crociferi, au cœur du centre historique, qui deviendra un Musée consacré à l’Egypte, grâce à la convention passée avec celui de Turin. A Chiaramonte Gulfi (RG), 201607Habitandando3après un accueil chaleureux, en présence de l’adjoint au maire et d’une partie du conseil municipal, a été présentée l’expérience de la Coopérative FO.Co, au cœur des défis que doit actuellement relever la Sicile, entre autres l’arrivée des migrants et des réfugiés. « Là nous avons appris comment pouvoir concilier l’attachement à sa propre terre, avec les défis de l’intégration ; faite de façon capillaire et avec attention. Un bel exemple de dialogue », racontent encore Mario et Iole. En Calabre nous sommes guidés par Maria Elena Lo Schiavo, adjointe au maire de Marina di Gioiosa Ionica : “Avec sa simplicité, elle a montré la détermination bien connue des habitants de ces terres, qui disent “non” aux clans mafieux et par ailleurs beaucoup de “oui” : à l’engagement, à une démarche positive, à la créativité. Quant à Anna Cundari, architecte de Cosenza, elle nous a conduits au cœur de Parc national du Pollino, au milieu de villages courant le risque d’être abandonnés, en nous faisant connaître des personnes qui par amour de leur terre disent d’autres « oui », avec force et générosité, en restaurant et en remettant sur pied, souvent de leurs propres mains, des maisons et des chapelles, une façon aussi de redonner en quelque sorte une âme à cette région ». A Pescara, les étudiants et les professeurs de l’Université d’Annunzio, encouragés aussi par le fort engagement social de l’Université de Bogotà, ont entrepris une action difficile auprès d’un des grands quartiers dégradés de ce port de l’Adriatique, habité par des roms et des immigrés, en mobilisant écoles et associations. “La liste des contacts établis au cours de ces quinze jours de voyage – concluent les organisateurs – serait encore longue, mais pour résumer il nous semble que nous avons savouré une « beauté » qui, bien loin des considérations purement esthétiques, est mise en valeur par les relations entre les personnes et entre ces territoires. De sorte que paysages, villages et villes ont aussi retrouvé leur éclat grâce aux relations, au dialogue, à la mise en valeur des bonnes pratiques que de nombreuses personnes, sans faire de bruit, sont capables de mettre en œuvre ».  Maria Chiara De Lorenzo

Il a commencé la JMJ

Il a commencé la JMJ

27 luglio: appuntamento con i giovani dei Focolari nel contesto del Festival della Gioventù « Pour nous Polonais, ce fut une grande joie d’apprendre que la prochaine Journée Mondiale de la Jeunesse aurait lieu à Cracovie. Durant les trois années de préparation, nous nous sommes demandé avec les jeunes du Mouvement des Focolari comment nous pouvions contribuer à la réalisation de cet événement. Il nous semblait naturel de nous insérer dans le programme de façon active et communautaire. Petit à petit, notre rôle dans le Festival de la Jeunesse s’est précisé : un programme religieux et artistico-spirituel qui se déroulera pendant les JMG et qui comprendra des initiatives religieuses et spirituelles. Des concerts, des expositions, des ateliers, des événements sportifs, du théâtre, etc… où tous les jeunes des JMJ intéressés seront invités à y participer gratuitement. La préparation d’un de ces événements qui se tiendra le 27 juillet nous a été confiée et…. nous sommes en ce moment en plein dans les préparatifs ! Nous travaillons à cette rencontre que nous avons pensée en deux volets : intégration et réflexion. Le premier volet sera un moment de jeux, de danses et de chants: une possibilité pour connaître l’autre. Nous savons que les participants arriveront de différentes parties du monde et nous espérons que la langue ne sera pas un obstacle à l’unité. Le thème des JMJ est « Bienheureux les miséricordieux car ils trouveront miséricorde (Mt 5,7) et nous avons choisi comme slogan pour notre rencontre le filet de la miséricorde que nous voulons tisser entre nous et nous voulons y inviter le frère assis à nos côtés. Notre désir est aussi celui d’inviter les jeunes à une prière universelle. Dans la seconde partie de l’événement, nous organiserons une veillée de réflexion où par des chorégraphies, musiques et témoignages, nous soulignerons les œuvres de miséricorde spirituelles et corporelles. Durant l’adoration au Saint Sacrement, nous accompagnerons la réflexion par des textes de Chiara Lubich et des chants du Gen Rosso. Nous serons aussi présents au Centre des Vocations où les jeunes pourront connaître et présenter les initiatives de congrégations religieuses, d’écoles et d’universités catholiques, de maisons d’édition religieuses, d’organisations missionnaires, de mouvements et communautés nationales et internationales. Comme Mouvement des Focolari, nous serons à la disposition de tous ceux qui veulent davantage connaître notre communauté. Nous espérons que les JMJ pourront être pour nous un temps d’unité avec Dieu et avec les autres et ceux qui participeront à notre événement pourront vivre une expérience d’unité à partager et à actualiser dans les milieux où nous vivons ». Source: Mariapolis – Juillet 2016

Évangile vécu: Vouloir le bien des autres

Évangile vécu: Vouloir le bien des autres

Gambling_AlejandroLopezDépendance au jeu “Je suis prêtre. Un ex-camarade de séminaire qui n’a pas poursuivi ses études de théologie s’est adonné au jeu de hasard et en est devenu victime. C’était un jeune brillant. Sa femme l’a quitté en raison des dettes contractées et sa famille d’origine ne veut plus entendre parler de lui. Ses entrées ne réussissent pas à couvrir les intérêts des banques. Lorsqu’il m’a recontacté, me demandant de l’aider, je l’ai longuement écouté, mais sa préoccupation était seulement de payer ses dettes, il ne voulait pas n’autres conseils. Je l’ai présenté à un ami médecin et à un avocat: la dépendance était avérée. J’ai alors trouvé un centre qui puisse le soigner et l’avocat s’est engagé à suivre son cas gratuitement. Il est maintenant dans une institution et se rétablit bien. Un jour, alors que je priais pour lui, j’ai réalisé que la charité, pour être vraie, a besoin de cœur, d’esprit et de forces.” (B.D. – Italie)   Pianto_Milada-VigerovaLa voisine “Une de mes voisines avait des problèmes: on le voyait à sa manière de s’habiller et à sa tristesse. Invitée un après-midi chez moi, elle m’a confiée que la maladie de son mari avait épuisé toutes leurs économies et que la pension qu’ils recevaient était insuffisante. Mon mari et moi avons alors décidé de leur offrir une partie de nos économies. Elle ne voulait pas accepter, parce qu’elle ne savait pas comment nous rembourser. Mais nous avons insisté, certains que la Providence nous aiderait en cas de besoin. Peu après, notre fille a commencé à travailler. Elle avait besoin d’une voiture pour ses déplacements, mais ce que nous avions ne nous permettait pas de l’acheter. Lorsqu’un parent de notre voisine en a été informé, il nous a offert une voiture en excellent état qu’il n’utilisait plus. La raison de ce geste: ‘J’ai appris ce que vous avez fait pour mes oncles. C’est le minimum pour vous remercier’.” (R.F. – France)   JuiceFruitRevacFilm's&PhotographyJus de betterave “Cristina, veuve depuis plusieurs années, ne s’est pas arrêtée suite aux difficultés survenues après la mort de son mari. Au contraire, elle continue à s’intéresser aux autres avec plus d’engagement. Au travail, elle a une collègue, elle aussi veuve, qui, en raison de sa manière de faire, n’était pas appréciée. Un jour, la voyant particulièrement pâle, Cristina lui a demandé si elle avait un problème. Sa collègue a répondu qu’elle n’allait pas bien et qu’elle prenait beaucoup de médicaments. Cristina a alors commencé à préparer pour elle, chaque semaine, des bouteilles de jus de betterave ou de carotte. Surprise par ces attentions, sa collègue lui a confié: ‘Je pense que ta force d’aller vers les autres est un don qui te vient de Dieu. Moi, au contraire, après la mort de mon mari, je me suis uniquement nourrie de colère et de douleur. C’est ma vraie maladie’.” (C.K. – Hongrie) Source: L’Évangile du Jour, édition Città Nuova, juillet 2016

Man (Côte d’Ivoire) : les journées de la Miséricorde

Man (Côte d’Ivoire) : les journées de la Miséricorde

20160713_Man2Un incendie ne commence pas par un grand feu, mais toujours par une petite flamme. Aujourd’hui nous sommes venus ici pour l’allumer », ces propos de Mgr Gaspard Baby Gnéba lors des « Journées de la miséricorde et de la fraternité entre les peuples », expriment bien ce qu’a été cette expérience », écrivent Victoria Franciscati et Bertin Lubundi, depuis la Cité pilote de Man, la Mariapolis Victoria, en conclusion des « Journées de la Miséricorde » organisées par les Focolari à l’initiative de l’évêque de Man, du 24 au 26 juin derniers. La préparation a permis une série de rencontres entre les groupes les plus variés, dans un diocèse qui compte seulement 6% de baptisés. Aussi les occasions de dialogue ne manquent-elles pas ! Par exemple, à la journée de formation sur la Fraternité en politique, le 25 au matin, il y avait 15 chefs traditionnels et 18 imams venus des 33 quartiers de la ville. Résolution des conflits, réflexion et expériences sur la “pratique du pouvoir” selon la spiritualité de l’unité, ont été des sujets traités ensemble et qui ont suscité un débat très animé. On retiendra, parmi d’autres, un témoignage intéressant, celui de l’Imam Koné, de la plus importante mosquée de Man. Il parle de sa relation avec l’évêque catholique : « C’est lui qui est venu le premier vers moi, lui qui m’a aimé en premier. Nous avons aussi bâti un plan d’action ; le moment de le mettre en pratique est maintenant arrivé : nous devrons instruire nos fidèles, apprendre à nous respecter, accepter nos différences et connaître la foi l’un de l’autre ». La veille au soir (vendredi 24 juin), un concert intitulé : « De nombreux peuples, une seule famille » avait ouvert l’événement, avec le concours de quelques groupes artistiques de diverses ethnies. Les journées de la Miséricorde ont réveillé la ville de Man avec une marche pour la paix : chrétiens et musulmans ont marché ensemble sur 7 kms, depuis le centre-ville jusqu’à la Cité pilote des Focolari. Puis a eu lieu une série de visites pour faire des dons à 32 familles en situation précaire, réparties dans pratiquement tous les quartiers de Man. Protagonistes : l’évêque, accompagné de sa délégation, et les familles. « Moments d’émotion et de joie des personnes visitées, surprises de voir l’évêque faire un don sans attendre aucune contrepartie en retour, contrairement à ce qui hélas se passe souvent, surtout de la part de quelques politiques, pour « acheter » une voix », écrivent nos amis de Man. C’est un début, pour arriver à réaliser un rêve, comme l’a dit l’évêque : « Un projet de formation pour ceux qui exercent des responsabilités au sein de la société : hommes politiques, administrateurs, personnes engagées dans le dialogue interreligieux », pour continuer à « vivre la miséricorde dans la vie sociale ».   Le service de la RTI (Radio Télévision Ivoirienne)  en français:   https://www.youtube.com/watch?v=yvsr0KwISTs&feature=player_embedded Maria Chiara De Lorenzo

Migrants : un accueil relayé par une action en réseau

Migrants : un accueil relayé par une action en réseau

20160712ArrivoMigranti“Une vague d’espoir et de rêve entoure l’idée de ce projet », raconte Flavia Cerino, avocate, coordinatrice des activités en Sicile. Plongée dans la réalité complexe des flux migratoires, elle a affronté un des problèmes les plus urgents : celui des étrangers mineurs non accompagnés (MSNA) qui débarquent sur les côtes italiennes, épuisés par de longs voyages mais encore pleins d’espoir pour leur avenir. Parmi les migrants qui rejoignent l’Europe, les mineurs non accompagnés sont assurément ceux qui ont le plus besoin d’être soutenus. Au cours des 5 premiers mois de l’année 2016 l’UNICEF enregistre 7000 nouveaux arrivés, soit le double du chiffre de l’an dernier sur la même période. Pour pouvoir rester légalement en Italie, ajoute Flavia, ces jeunes gens doivent s’insérer le plus rapidement possible dans le monde du travail. S’ils n’y parviennent pas et ne régularisent pas leurs papiers, une fois majeurs, ils deviennent des clandestins aux yeux de la loi, et courent concrètement le risque d’entrer dans des circuits peu recommandables ». Logo-Fare-Sistema“Ensemble nous avons conduit une longue réflexion sur leur situation et sur les actions possibles, ajoute Francesco Tortorella de AMU – Azione per un Mondo Unito , un des promoteurs du projet. Nous avons aussi échangé avec des professionnels qui connaissent le problème dans les moindres détails. La Cooperativa Fo.Co., qui soutient ce projet, travaille depuis des années avec de jeunes migrants et les accompagne dans leurs parcours de vie. Par ailleurs, dès le début, la contribution de AFN – Azione per Famiglie Nuove    a été fondamentale : ces jeunes ont avant tout besoin d’une famille, au sens le plus large et le plus profond du terme ». La première phase du projet Fare Sistema oltre l’Accoglienza  (un accueil relayé par une action en réseau) a débuté officiellement le 6 juin dernier, à Catane et à Raguse, avec la mise en route de la formation professionnelle. 43 jeunes ont été sélectionnés, dont 11 italiens qui, se trouvant diversement confrontés à la précarité sociale, vivent dans des structures d’accueil. La présence de jeunes italiens est aussi un point fort du projet dont l’objectif est de s’occuper de jeunes en situation de vulnérabilité, indépendamment de leur nationalité. La formation, y compris les premiers stages en entreprise, durera jusqu’au mois d’octobre ; la seconde phase du projet, peut-être la plus innovante, prévoit de mobiliser dans toutes les régions d’Italie soit des entreprises susceptibles de proposer à ces jeunes une expérience de travail, soit des familles auprès desquelles ils pourront trouver un noyau de relations stables indispensable pour leur intégration sociale. Des connexions territoriales se sont mises en place dans toute l’Italie : un véritable réseau interactif de capable de garantir l’action conjuguée de familles et d’entreprises pour la formation humaine et professionnelle de ces jeunes. Les entreprises qui adhèrent à l’Economia di Comunione et l’AIPEC  auront un rôle important : c’est à partir de ces réseaux que l’on envisage de pouvoir offrir l’occasion d’une insertion dans le monde du travail aux jeunes qui participent au projet. 20160712AccoglienzaFamigliePar ailleurs, de son côté, AFN onlus a depuis plusieurs mois sensibilisé son réseau de familles à l’accueil de ces jeunes : une expérience déjà testée au cours des dernières périodes de vacances. « Fin 2015, écrit Paola Iacovone, 7 garçons qui vivent en communauté ont pu faire une expérience en famille qui a été très positive pour tous, y compris pour ceux qui les accueillaient. Ils venaient d’Egypte, du Mali et du Sénégal, des chrétiens coptes orthodoxes et des musulmans, et ont été accueillis par des familles de Rome, Lanciano, Ancone et Cosenza ». Bref, cette aventure a à peine commencé ! Le projet a reçu un très bon accueil de la part des institutions ; si cette première expérience s’avère concluante, elle pourra certainement être proposée et réalisée à plus grande échelle, comme tous le souhaitent. Sur sito del progetto vous trouverez toutes les précisions et informations pour adhérer et participer à cette action.  

Ukraine, la guerre oubliée

Ukraine, la guerre oubliée

kyjev_05_2016 024Depuis fin de 2013, lorsque les désordres ont commencé à Kiev et ont débouché sur une révolte de l’Ukraine orientale, tout est resté inchangé. Situations qui occupaient les premières pages des quotidiens et dont les médias ne parlent désormais plus. Mais la violence continue à garder la population paralysée qui vit dans des conditions dramatiques. En Ukraine, vivent de petites communautés des Focolari (Mukachevo, Leopoli, Kiev), qui essaient de répondre au mal qui les entoure. Au cours des derniers mois, des voyages se sont réalisés ainsi que la visite d’un petit groupe des Focolari de la Slovaquie, dans la capitale Kiev et à Kharkiv, ville du Nord-Est du pays. Elena Vladova et martin Uher partagent leur expérience en direct. « Avec l’exode des personnes en âge de travailler, seuls sont restés dans les familles, les personnes âgées, peut-être un des parents, des enfants de tous âges. Ces enfants sont ”des orphelins sociaux”, comme l’affirme Sa Béatitude Svjatoslav Sevcuk, archevêque majeur de l’église grecque-catholique :”ils  croient savoir ce qu’est la famille seulement par le biais d’internet et dans le futur, ils ne sauront pas créer une famille vraie et sereine” ». Parmi les entités qui courageusement essaient de donner vie à des initiatives humanitaires, il y a l’Église catholique à travers Caritas et les institutions religieuses. Grâce également aux appels répétés du Pape François – le plus récent étant celui du 3 avril dernier – il a été possible de mettre sur pied un réseau d’aide et de soutien aux catégories les plus touchées, amplement reconnue comme avec gratitude également par les autorités gouvernementales, avec des cantines pour les pauvres, centres de réhabilitation, des maisons d’accueil pour les très jeunes mères-célibataires et leurs enfants nés de la violence. Significative dans ce sens -là, l’action des sœurs de Don Orione qui ont organisé une maison pour prendre soin d’eux. Les Focolari aussi essaient d’exprimer leur proximité aux ukrainiens avec lesquels ils sont en contact, à travers les communautés slovaques. Un groupe de Slovaquie s’est rendu récemment au mois de mai, dans la capitale Kiev afin de rencontrer les familles et d’autres personnes. « Visiter les lieux où s’est passée ”la révolution” il y a deux ans, est toujours impressionnant. Cela fait partie de la culture contemporaine ukrainienne : il y a les noms des personnes mortes durant les combats sur la place Maydan ou celles mortes dans la guerre en Ukraine orientale ( qui dure toujours). Les gens sont fiers d’eux », écrivent -ils à leur retour. « Beaucoup de colloques personnels, beaucoup de douleur avec des peurs en tous genres à porter ensemble…Et ainsi, les familles essaient de mettre en pratique l’invitation de S.B. Svjatoslav Sevcuk :”Nous avons besoin de familles qui soient ”des médecins” pour nos familles” ».

Mons. Stanislav Szyrokoradiuk, vescovo di Kharkiv

Elena Vladova et Martin Uher avec Mons. Stanislav Szyrokoradiuk, évêque de Kharkiv


« Depuis le début de cette année, le Père Anton Konecny des Focolari s’est transféré, à la demande de l’évêque de Mukachevo (Ukraine) Antal Majnek, de son diocèse de Kosice (Slovaquie orientale) vers une paroisse d’Ukraine occidentale. Sa présence et son service contribuent au développement des rapports aussi bien à l’intérieur de la paroisse, que sur le plan œcuménique mais également avec les autorités civiles ». Elena et Martin se sont ensuite mis en route pour rejoindre l’Ukraine orientale en poussant une pointe jusqu’à Kharkiv, une belle ville de 2 millions d’habitants qui fut la capitale du pays avant la révolution russe , mais qui maintenant présente les signes de la situation actuelle. Et, également à la suite de leur visite à Mgr. Stanislav Szyrokoradiuk, ami des Focolari et depuis deux ans évêque du diocèse de Kharkiv, qui contient tous les territoires où jusqu’à aujourd’hui, on combat, ils se sont rendu compte « de la grande nécessité de la population à pouvoir compter sur la solidarité de tous. Et de l’importance pour les chrétiens ukrainiens, de savoir que en-dehors de leur pays, on prie aussi et on offre pour la paix en Ukraine. Exactement comme l’a souligné le cardinal Pirolin durant sa récente visite en Ukraine :”Dieu ne vous a pas oubliés… !” ». Maria Chiara De Lorenzo

Chiara Lubich : l’unité, le rêve d’un Dieu

Chiara Lubich : l’unité, le rêve d’un Dieu

Foto: Nitin Dhumal

Photo: Nitin Dhumal

Unité, parole divine. Si Dieu prononçait cette parole et si les hommes la mettaient en pratique dans les applications les plus diverses, le monde s’arrêterait d’un coup, et, comme une cassette que l’on rembobine, retournerait à son point de départ. Nous verrions d’innombrables personnes rebrousser chemin sur la route large qui conduit à la perdition, se convertir et s’engager dans la voie étroite… Nous verrions les familles se reconstituer, que les disputes avaient divisées, que les incompréhensions et la haine avaient transies, que le divorce avait anéanties. Et les enfants naîtraient dans un climat d’amour, humain et divin, qui favoriserait l’épanouissement d’hommes nouveaux pour un avenir plus chrétien. Les usines, si souvent concentrations d’esclaves du travail dans une atmosphère d’ennui, voire de révolte, deviendraient des havres de paix, où chacun accomplirait sa tâche pour le bien de tous. Les écoles briseraient le carcan des sciences qui passent et feraient de la connaissance un tremplin pour atteindre les vérités éternelles. Jour après jour, professeurs et élèves verraient s’éclairer les mystères à partir de simples formules, des lois physiques, des nombres eux-mêmes. Les parlements se transformeraient en espaces de dialogue, où les députés prendraient à cœur le bien commun plus que leur propre parti, et n’induiraient en erreur ni leurs concitoyens ni les nations étrangères. Nous verrions donc le monde devenir meilleur, le ciel descendre par enchantement sur le terre et l’harmonie de la création servir d’écrin à la concorde des hommes. C’est un rêve ! Cela semble un rêve ! Et pourtant tu n’as pas demandé moins quand tu priais le Père : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au Ciel » (Mt, 6, 10) ». Chiara Lubich   Source: Chiara Lubich, L’unità, textes choisis par Donato Falmi et Florence Gillet, Città Nuova 2015, première publication dans Frammenti (Chiara Lubich), Città Nuova Roma (1963) 1992, p. 53-54

Luigino Bruni: 25 ans de Économie de Communion

Luigino Bruni: 25 ans de Économie de Communion

Chiara Lubich, Brasile 1991 -© Centro S. Chiara Audiovisi

Chiara Lubich, Brésil 1991 – © Centro S. Chiara Audiovisivi

« 25 ans sont passés depuis qu’au Brésil, en mai 1991, Chiara Lubich a lancé le germe de l’Économie de Communion (ÉdeC). A ce moment-là je n’étais qu’un jeune tout juste diplômé en économie, et  j’ai alors senti que ce qui se passait à San Paolo me concernait moi aussi. Je ne savais pas encore comment, mais j’avais l’intuition que je faisais partie de cette histoire qui était entrain de commencer. Aujourd’hui je sais qu’avoir accompagné le développement de ce “rêve” a été un événement décisif dans ma vie, qui aurait pu être très différente s’il n’y avait pas eu cette rencontre prophétique entre un regard de femme et le peuple brésilien. Nous étions au lendemain de l’écroulement du mur de Berlin, et dans le monde de ce temps-là la proposition lancée par Chiara Lubich aux entrepreneurs de partager compétences, richesses et profits pour s’occuper directement de pauvreté, résonna comme une grande innovation, qui fit de l’ ÉdeC une nouveauté importante sur le plan économico-social et sur la frontière de la responsabilité sociale d’entreprise, qui en était encore à ses tout débuts. Ce n’était pas seulement , comme l’a dit quelque économiste (Serge Latouche, par exemple) une réédition du “patronat catholique”; dans l’ADN de ce germe il y avait aussi une idée différente de la nature des profits et donc de l’entreprise, entendue comme bien commun, dans une perspective globale et mondiale (peu fréquente en ces années-là). Les entrepreneurs furent ainsi impliqués dans la résolution d’un problème social d’inégalités.
Chiara Lubich con i componenti della

© Centro S. Chiara Audiovisivi

Chiara fut frappée par le contraste entre  favelas et gratte-ciels dans la ville de San Paolo. Mais au lieu de lancer un projet social dans les faubourgs de la ville ou une levée de fond, elle adressa son invitation aux entrepreneurs qui, nous le savons, n’ont pas comme premier but la création de profits à donner à l’extérieur de l’entreprise, parce que, quand les entreprises sont honnêtes,  les profits exceptionnels sont très rares et sont réinvesti dans l’entreprise. Au sein de l’ ÉdeC il y a donc l’intuition que pour réduire la pauvreté il faut réformer le capitalisme, et donc sa principale intuition : l’entreprise.  Le langage et la première médiation culturelle et économique de l’intuition de Chiara furent ceux qui étaient à disposition dans la société, dans le peuple brésilien et dans le Mouvement des Focolari. A 25 années de distance, cependant, le grand défi collectif qui se dresse en face de l’ ÉdeC est d’exprimer l’intuition-cœur de 1991 avec des mots et des catégories capables de dire et de se faire comprendre dans un monde culturel qui au cours de ces 25 années a radicalement changé. Même la frontière de la responsabilité sociale des entreprises et la compréhension de la pauvreté se sont déplacée très en avant avec le passage du millénaire. Le social business est devenu un mouvement diversifié, dynamique et en croissance continue. Ce qu’on appelle la sharing économy (NdT : économie du partage)  est entrain de donner vie, dans le monde entier, à des expériences très innovantes. La réflexion sur la pauvreté et les actions pour la soulager se sont enrichies, grâce à la pensée et à l’action d’économistes comme Amartya Sen ou Muhammad Yunus.
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© Centro S. Chiara Audiovisivi

A la fin du second millénaire, partager les bénéfices des entreprises en faveur des pauvres et des jeunes représentait en soi-même une innovation. Mais si en 2016 nous continuions à incarner la proposition de l’ÉdeC avec les mêmes formes, la proposition apparaît pas assez attirante et dépassée, surtout pour les jeunes. Dans un monde social et économique radicalement changé, l’ ÉdeC est appelée à se regénérer, comme elle est entrain de le faire, et comme elle l’a toujours fait pour être arrivée à ses “noces d’argent“. Oui il s’agit de noces, parce que chaque fois qu’un charisme réussit à s’incarner, il s’agit de la rencontre sponsale entre ciel et terre, entre idéal et histoire. Des noces comme celles de Cana, quand l’eau est devenue vin parce qu’une femme a vu que les gens n’avaient plus de vin, elle a cru et elle a obtenu le miracle. L’Economie de communiion continuera à vivre et atteindra son 50ème anniversaire et davantage, si nous restons toujours des femmes et des hommes avec “des yeux différents“, capables d’apercevoir ce qui manque aux gens de ce temps, de demander le miracle de l’eau changée en vin , des profits qui deviennent nourriture du corps et du cœur. Vive l’ÉdeC ! ». Publié sur   Città Nuova n.06/2016 (2.12 MB) de juin 2016  

Correspondances manquées et nouvelles connaissances

Correspondances manquées et nouvelles connaissances

Airport« Lorsque mon vol du matin, de Bologne à Londres, déjà en retard à cause d’orages sur la capitale anglaise, a commencé à tourner au-dessus de l’aéroport pendant vingt autres minutes, j’ai compris que je n’arriverais probablement pas à prendre mon vol de correspondance. En effet, un peu plus tard, je me suis retrouvée dans une file interminable avec des centaines d’autres passagers qui avaient manqué leur vol. Les téléphones des compagnies aériennes étaient saturés, donc ceux qui avaient la possibilité de téléphoner étaient aussi bloqués. La plupart des personnes a pu supporter d’attendre une heure, mais lorsque l’heure est passée à deux, puis trois, et enfin bien après l’heure du dîner, l’atmosphère est devenue tendue. Je m’étais mise à l’aise avec un bon livre, mais j’ai aussi commencé à paniquer lorsque j’ai réalisé que ce serait difficile d’entrer en contact avec l’amie qui devait venir me chercher à l’aéroport aux États-Unis. Je ne suis pas très loquace avec les inconnus, surtout lorsque je voyage seule. Mais là j’ai senti que je devais regarder autour de moi, et me rappeler que la chaleur et le réconfort de la présence de Dieu pouvaient être proches de nous aussi dans cette file chaotique. Je me suis souvenue que j’avais un paquet de biscuits dans le sac, et j’ai eu un premier contact avec un étudiant affamé derrière moi. C’était suffisant pour rompre la glace avec les personnes de notre partie de la file. En commençant à nous raconter nos histoires et à sympathiser, nous avons également réalisé que nous pouvions nous entraider. La batterie de mon ordinateur portable était juste suffisante pour recharger le téléphone mobile du couple allemand qui avait besoin d’appeler sa famille, et ce couple s’est montré disponible pour garder un œil sur mes affaires pendant que je suis partie à la recherche d’un ordinateur avec accès internet pour envoyer un mail à mon amie. Un rapide bonjour en italien à un autre jeune couple a suffi à me rendre compte que lui et deux autres couples – tous en voyage de noces – ne comprenaient pas les annonces. Je les ai traduites pour qu’ils puissent évaluer les différentes options. Après cinq heures et demie sans aucune solution de vol alternative, nous avons reçu des bons pour une chambre d’hôtel et un repas, et l’instruction d’appeler les compagnies aériennes depuis l’hôtel. J’ai appelé depuis un téléphone de l’aéroport, et j’ai appris que je devais de nouveau être présente quelques heures plus tard. Je me suis blottie contre un siège de l’aéroport, essayant de dormir au moins un peu. J’ai alors réalisé que, malgré le désagrément de la correspondance manquée, toutes ces nouvelles connaissances nouées avec mes voisins dans le moment présent avaient rempli ma soirée d’une inhabituelle sensation de paix. Je suis arrivée à la maison le jour suivant, fatiguée mais sereine ». Amy Uelmen, Bethesda, Maryland (USA) Tiré de Living City, Mai 2016 – www.livingcitymagazine.com  

Le grand Saint Synode de l’Église Orthodoxe

Le grand Saint Synode de l’Église Orthodoxe

© POLISH ORTHODOX CHURCH/JAROSLAW CHARKIEWICZ.Les attentes étaient très grandes autour de ce rendez-vous en gestation depuis 1961 (lorsque s’est réunie la première conférence panorthodoxe lancée par le Patriarche Athénagoras). Son titre est très significatif : « He called all to unity », Il les a tous appelés à l’unité”, extrait de l’hymne de Pentecôte dans le rite byzantin. De fait les différentes églises orthodoxes partageaient le désir de s’acheminer vers une synodalité et une communion plus explicite et de confirmer l’unité de l’Église orthodoxe. Nécessité aussi pour elles de se confronter ensemble aux nouveaux défis du millénaire. Cet événement marque un pas vers de nouvelles ouvertures : aussi bien pour ce qui est de l’œcuménisme et du dialogue interreligieux que des découvertes scientifiques et technologiques ; il a consacré du temps à la question écologique, au drame des migrants, aux chrétiens persécutés au Moyen-Orient ; il étend son « horizon sur le monde actuel multiforme ». Ce Synode, convoqué après une décision synodale prise à l’unanimité par les chefs des quatorze Églises orthodoxes au cours de leur rencontre à Chambésy en janvier dernier, a été marqué dès son ouverture par une grande épreuve : l’absence physique de quatre églises sur les quatorze. L’Église orthodoxe russe ne s’est pas encore exprimée à ce sujet et attend la réunion du Saint Synode de juillet pour se prononcer au sujet de l’événement qui vient de se dérouler. Au Synode étaient aussi présents quinze observateurs, délégués des diverses Églises chrétiennes, qui ont pu participer aux sessions d’ouverture et de clôture du Concile. Par ailleurs, dans le monde entier, des chrétiens d’autres confessions ont accompagné de leurs prières cet événement important de l’Église orthodoxe : « Tous nous prions aussi pour le Concile panorthodoxe, je vous le confie comme si c’était le Concile de mon Église, parce que c’est mon Église en ce moment », avait dit Maria Voce à un groupe de focolarini de diverses Églises réunis à Rocca di Papa à la fin du mois de mai. Ce qui est souligné par plusieurs instances, ce n’est pas seulement l’aspect des délibérations finales au sujet des six documents signés par les patriarches [sur la mission dans le monde d’aujourd’hui, sur l’importance du jeûne, sur la relation de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien, sur le mariage, sur la diaspora Orthodoxe et sur l’autonomie des Églises] mais surtout le caractère propre  de ce  Synode, autrement dit le fait qu’il ait eu lieu et que l’occasion de cette rencontre soit enfin advenue. Avec la perspective que ce Synode ne reste pas un événement isolé, mais puisse se répéter et devenir une pratique au service de l’avancée de l’Église.  Au retour de son voyage en Arménie, le pape François répond à un journaliste qui lui demande son avis au sujet du synode panorthodoxe : « Un avis positif ! Un pas en avant a été fait : non pas à cent pour cent, mais il y a eu un pas en avant. Les choses qui ont justifié, entre guillemets, [les absences] sont sincères, mais elles peuvent se résoudre avec le temps ». « Le seul fait que ces Églises autocéphales se soient réunies, au nom de l’Orthodoxie (…) est très positif. Je remercie le Seigneur. Au prochain synode ils seront plus nombreux.  Béni soit le Seigneur ! » Et, en parlant à la délégation orthodoxe présente à la célébration de la fête des saints Pierre et Paul, François cite le Concile Panorthodoxe en souhaitant « des fruits abondants pour le bien de l’Église ». Maria Chiara De Lorenzo

Pasquale Foresi: un choix à renouveler sans cesse

Pasquale Foresi: un choix à renouveler sans cesse

Chiaretto2“A ceux qui se sont déjà donnés à Dieu de tout leur esprit, de tout leur cœur, de toutes leurs forces et même au-delà de leurs propres forces, Dieu demande à un certain moment de Le choisir à nouveau. La première fois nous avons compris que Dieu devait être aimé par-dessus tout. Mais si l’on pouvait mesurer ce premier choix, nous trouverions qu’en réalité il contient 30% d’amour envers Dieu, 30% de rejet de la vie médiocre et vide que nous menions, 15% de joie et d’enthousiasme pour le fait de se donner pour une cause très belle et sainte, et pour l’un ou l’autre 10% de remord à cause des péchés commis antérieurement (…) En fait la première fois que nous avons sérieusement choisi Dieu, il est pratiquement impossible que nous ayons eu un amour total et plein envers Lui. Cependant, comme la perfection réside uniquement dans la charité, tous ces motifs secondaires qui au début nous ont aidé parce qu’ils étaient enveloppés par notre bonne volonté et par notre élan d’amour envers Dieu, réapparaissent petit à petit et nous freinent. Il est logique qu’ils resurgissent, parce qu’ils étaient déjà là avant, comme l’ivraie qui a poussé en même temps que le bon grain, comme le dit l’Évangile de Matthieu. Il s’agit de petits attachements, de défauts, de comportements qui ne reflètent pas une sainteté authentique, aussi ne construisent-ils pas le royaume de Dieu mais au contraire ils nous dérangent et dérangent les autres. Ce ne sont peut-être même pas des péchés véniels, mais ils ne sont pas non plus dictés par un amour pur. Que devons-nous faire à ce point ? Un nouveau choix de Dieu. Autrement dit vouloir que notre raison de vivre ne soit que l’amour de Dieu, l’amour pur et absolument rien d’autre. (…) Il s’agit de faire un saut qualitatif: je choisis d’aimer Dieu pour Dieu, non pas pour ce que j’éprouve, ni pour les fruits que cela engendre; mais de l’aimer pour Lui-même, pour répondre avec mon amour personnel à l’Amour personnel qu’Il a pour moi. Je dois trouver dans cette union avec Dieu ma raison d’exister, celle de ma vie quotidienne. Quand on parvient à cette relation avec Dieu, on devient des personnes libres, affranchie des conditionnements. Quoi qu’il arrive, calomnie, difficulté, préoccupation, motif d’amertume, rien n’altère la paix, parce que l’on vit comme greffés en Dieu. Et l’on trouve en Lui cette unité, cette joie, cette sérénité, que seul l’amour de Dieu peut donner (…) Une chose certaine est que le choix de Dieu est toujours à renouveler. Nous serons sans doute appelés à faire un troisième choix et puis un autre encore, parce que la vie en Dieu est toujours nouvelle, inépuisable et pleine de surprises ». Pasquale Foresi Source: Pasquale Foresi, Colloqui, Città Nuova Editrice, 2009